Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
jeudi 3 avril 2025
-
Vol. 47 N° 89
Étude détaillée du projet de loi n° 83, Loi favorisant l’exercice de la médecine au sein du réseau public de la santé et des services sociaux
Aller directement au contenu du Journal des débats
12 h (version non révisée)
(Douze heures quatre minutes)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, bonjour à tous! Ayant constaté
le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue et je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 83, Loi favorisant l'exercice
de la médecine au sein du réseau public de la santé et des services sociaux.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par M. Girard (Lac-Saint-Jean);
Mme Grondin (Argenteuil) par M. Reid (Beauharnois); et M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne) par M. Marissal (Rosemont).
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Alors, lors de la
suspension de nos travaux, nous étions à l'article 6 amendé, sur lequel il
y avait des échanges. Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 6
amendé? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui, merci, M. le Président. On en était, là, à la
définition d'exercer la médecine. Honnêtement, je ne pense pas vouloir m'étirer
outre mesure sur cette définition, là, qui demeure relativement floue pour moi,
mais, quand même, M. le Président, là, j'ai d'autres questions que je tiens à
poser, là, pour la clarification de tout ce qu'on a discuté hier.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y, M. le député.
M. Fortin :
Et je vous avoue, hier, il y a eu beaucoup de va-et-vient, là, dans nos
discussions, là, et je sentais une... à certains moments, peut-être, une
évolution du discours gouvernemental, alors on a passé du temps en fin de
journée, hier, pour clarifier certains concepts, il y en a un que j'ai moi-même
eu besoin de clarifier hors micro avec le gouvernement, parce que j'avais une
interprétation complètement différente du député des Îles de la Madeleine.
Alors, j'aimerais ça qu'on le fasse au micro pour que ce soit clair, là. Si je
comprends bien la façon que le gouvernement va interpréter l'article 6, lorsque
le gouvernement jugerait opportun d'imposer aux étudiants un engagement de cinq
ans, si on signe cet engagement-là de cinq ans le 1er janvier 2025...
bien, disons 2026, là, parce que ce sera en vigueur peut-être à ce moment-là,
là, ça veut dire que l'obligation d'exercer la médecine au Québec, elle se
termine peu importe ce que fait le... ce que fait le médecin le 1er janvier
2031, cinq ans plus tard, qu'il pratique la médecine ou non, il n'y a jamais de
pause dans cette... il n'y a jamais de périodes qui ne comptent pas à son cinq
ans, là, c'est obligation du premier jour au dernier jour, il est, entre
guillemets, libre de cette obligation le 1er janvier 2031.
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Dr
Stéphane Bergeron, sous-ministre adjoint, ministère de la Santé, Direction de
la santé physique et du pharmaceutique. M. le Président, je pense que ce qui a
été mentionné reflète bien... Et on va rappeler l'intention du législateur, cet
article-là, elle ne se veut pas une contrainte à exercer la médecine, ne se
veut pas une obligation...
M. Bergeron (Stéphane) : ...c'est
un mois, 12 mois, 2 h, 40 heures par semaine ou autre, on est
muet là-dessus. Elle se veut une demande que, s'il y a un exercice de la
médecine qui est fait, cet exercice-là se fasse au Québec, sauf circonstances
déjà prévues dans ça, plutôt qu'à l'extérieur du Québec.
M. Fortin :Au cours?
M. Bergeron (Stéphane) : Au
cours de cette période de cinq ans, là, donc après l'obtention, là, du droit
d'exercice, là. Et donc, de la façon dont vous le comprenez et l'avez exprimé
clairement, il n'y a pas d'obligation d'exercer la médecine un mois, un jour,
un an. On peut... Les circonstances de la vie, on parlait hier de proche
aidance puis de mettre sa carrière de côté pour faire de la proche aidance,
pendant ce temps-là, il peut y avoir une situation d'Invalidité, il peut y
avoir de l'adoption ou un choix personnel, et on respecte tout cela. Cet
article-là ne vient pas du tout encadrer ces situations. C'est-à-dire que le
chronomètre continue d'évoluer durant cette période.
Le Président (M. Provençal)
:Député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien,
exactement. Donc, il faut... il faut comprendre que les cinq ans après
l'obtention de permis d'exercice, c'est cinq ans de calendrier. Que l'on soit
dans la pratique de la... l'exercice de la médecine ou qu'on décide de faire
autre chose de sa vie pendant ces cinq ans là, au bout de cinq ans, on est
libéré d'une obligation de travailler au Québec, si on pratique la médecine.
C'est ce qu'il faut comprendre. C'est bien ça?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
• (12 h 10) •
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, effectivement, l'article six n'a plus... n'a plus effet après ces
cinq années là. On espère que les gens, évidemment, vont continuer à exercer au
Québec et dans le système public.
M. Arseneau : C'est... C'est
ce qu'on souhaite. Donc, ce n'est pas à proprement parler une obligation de
pratique, c'est ça la question de base, une obligation de pratiquer la médecine
pendant cinq ans et qu'on cumule cinq années, que ce soit sur une période de
sept ans, de 10 ans, de 15 ans. Ça, on a compris ça.
Alors, si vous me permettez, je vais... je
vais faire le raisonnement où j'ai l'impression que ce que l'article six veut
dire, c'est qu'il est essentiellement interdit d'exercer la médecine pendant
les cinq premières années après l'obtention du permis d'exercer, interdit
d'exercer la médecine ailleurs qu'au Québec sauf dans des circonstances
particulières qu'on a évoquées hier, là, suivre un patient ou se retrouver
pendant un mois pour dépanner une autre juridiction, j'imagine, mais très,
très... de façon très, très... enfin, dans un délai très, très court. Alors, si
je comprends que c'est bien ça, l'intention du législateur, d'interdire la
pratique de la médecine ailleurs qu'au Québec, j'aimerais savoir comment on
envisage de pouvoir faire un suivi sur les personnes qui ont obtenu un permis
d'exercice et qui décident de quitter le Québec ou de quitter le pays pour
vérifier s'ils ne sont pas en train de pratiquer la médecine, ce qu'on veut
empêcher de faire?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Le
premier principe, M. le Président, donc, le premier principe qui va nous
animer, c'est en émettant des conditions claires. On est face à des gens
raisonnables, à des gens éduqués, et nous croyons à leur bonne foi. Il y a la
possibilité de vérifier les situations, mais d'emblée, là, je veux... je
veux... je veux annoncer, là, qu'il n'y a pas une intention, là, d'avoir une
armée d'inspecteurs qui vont aller vérifier le quotidien, là. Ce n'est pas du
tout l'intention de cet article. Le gouvernement, en vertu de cela, aurait le
droit de vérifier les situations, mais nous continuons à être animés par la
pensée que les gens, les médecins avec qui l'on traite et qui auront été formés
à l'intérieur de notre réseau, sont des gens de bonne foi qui comprennent les
conditions et qui comprennent que, si, leur choix, c'est d'aller exercer en
dehors de ces conditions-là, qu'il y a une possible conséquence financière
pour... en termes de compensation.
M. Arseneau : Parce que cet
article-là porte sur la pratique de la médecine... l'exercice de la médecine au
Québec. Il y en a une autre...
M. Arseneau : ...il y a un
autre article qui parle de l'exercer la médecine au public. Évidemment, les
deux sont... vont être appliqués à des jeunes détenteurs d'un permis
d'exercice. Est-ce qu'on pourrait, par exemple... Même si on n'engagera pas une
armée d'inspecteurs, est-ce qu'on... est ce qu'on peut imaginer qu'on regarde,
par exemple, pendant les cinq années après la diplomation, à savoir si les gens
qui ont obtenu leur diplôme ont été des participants actifs, si je peux me
permettre, facturant à la RAMQ pour vérifier si effectivement ils sont... sont
toujours là? En d'autres mots, est-ce qu'on va faire un suivi sur les médecins
qui ont signé cette entente-là? Et puis aujourd'hui, est-ce qu'il y a...
D'ailleurs, c'est peut-être, là, ma question préalable. Est-ce qu'on sait si
plusieurs ou si... un nombre limité ou enfin le nombre de médecins qui
abandonnent dans les cinq premières années de leur pratique? Est-ce qu'on a des
chiffres à cet égard-là, qui abandonneraient carrément le... le Québec... ou la
profession
M. Dubé : Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Il y
a... M. le Président, il y a deux parties à la question. Donc, une première
partie, c'est qu'aujourd'hui quiconque, là, parce que c'est accessible au
public, peut savoir qui est un médecin inscrit ou non et en vertu de quel
statut, un statut de membre actif ou non auprès du Collège des médecins sur une
base de données qui est publique. Donc, évidemment, il apparaît tout à fait
opportun de regarder qui est inscrit à ce moment-là parce qu'ici on ne parle
pas... Cet article-là précisément ne parle pas d'une pratique au public, mais
bien parle d'une pratique au Québec, pratique au public étant plutôt en vertu
de l'article 1. Donc il y a cette capacité-là relativement facile de voir qui
détient un permis d'exercice du Collège des médecins. Par la suite, et je
suppose parce que, là, vous me demandez de l'application d'un éventuel décret
et règlement, dont les modalités. Je suppose et juge que le focus va plus être
porté sur ceux qui ne sont pas inscrits à la suite de tout ça pour comprendre
leur situation.
M. Arseneau : O.K. Donc, on
aurait les outils pour faire le suivi sur les ententes qui ont été signées et
la pratique exercice de la médecine ou pas au Québec ou ailleurs. Je comprends
ça. Mais... mais plus spécifiquement, si l'article 1 était justifié par le
pourcentage que vous nous avez donné dans les dernières heures de travaux, là,
à savoir que, de mémoire, c'était 37,7 % des... bon, une catégorie de
médecins qui passait au privé. Je repose ma question : Est-ce que, pour
cet article-là, les gens et les nouveaux diplômés qui décideraient d'aller...
de quitter le Québec, est-ce qu'on a des statistiques pour nous dire que c'est
vraiment fondamental qu'on adopte cet article-là pour contraindre ces nouveaux
diplômés à rester au Québec et à y exercer leur profession?
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc je vais réitérer une statistique mentionnée sur... Ici, on
discute, dans cet article-là, des... des étudiants en médecine suite à la
complétion des étudiants en médecine et l'obtention d'un titre de MD, de
docteur en médecine, de docteur en médecine. Il y a le... la... On entreprend
la résidence. La résidence peut être en médecine familiale, en médecine
spécialisée autre que médecine de famille. Elle peut se faire au Québec ou à
l'extérieur du Québec.
Ce qu'on a mentionné antérieurement, c'est
que lorsque cette résidence-là est faite au Québec, dans près de 95 % des
cas, les gens s'établissent au Québec pour faire la pratique, alors que s'ils
font... si on a un étudiant qui a fait son cours de médecine à Montréal, à
Laval, ou autre, tout confondu dans nos quatre facultés de médecine, et qu'il
va faire une résidence à l'extérieur, il revient entre 15 % et 25 %
du temps s'établir au Québec. Donc, il y a une partie de ces gens-là,
effectivement, qui font leur fac... leur cours à la faculté de médecine et qui
ne reviennent pas travailler au Québec par la suite. Ces gens-là sont captés.
Les statistiques précises que vous me demandez, je suis désolé, mais de
mémoire...
M. Bergeron (Stéphane) : ...mémoire,
je ne les ai pas. Je vais essayer de les obtenir, à savoir il y a combien de
gens. Puis je veux... J'ai un chiffre en tête, mais je n'en suis pas sûr, ça
fait que je veux faire attention, mais on vous avait présenté le fait que le
cheminement... J'ai fait mon cours de médecine à la faculté, d'abord, puis
ensuite les deux trajectoires, j'ai complété ma formation au Québec, versus
hors Québec... que le retour au Québec pour s'établir, lorsqu'on avait fait
notre formation à l'extérieur du Québec, était d'environ un sur cinq, là,
grosso modo, là, vous vous permettez de comprendre. Il y a environ, me
dit-on... m'écrit-on, autour de 10 % des gens qui décident d'aller faire
une résidence à l'extérieur du Québec.
M. Arseneau : O.K., mais ce
que ce qu'on dit ici, dans cet article-là, c'est, après l'obtention de leur
permis d'exercice. Le permis d'exercice...
M. Bergeron (Stéphane) : Il
est obtenu après la résidence.
M. Arseneau : Après la
résidence, effectivement. Donc, on pourrait avoir des statistiques, mais je
comprends que vous les avez aussi, mais pas à portée de la main. Est-ce qu'on
pourrait avoir ces statistiques-là pour, vraiment, l'application de cette
partie de l'article qui dit : Une fois le permis d'exercice...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous parlez des résidents
ou des étudiants?
M. Arseneau : Moi, je parle de
l'obtention d'un permis d'exercice. Qu'on ait fait notre résidence où que ce
soit, ce que l'article le dit, c'est : Lorsqu'on reçoit un permis
d'exercice après avoir fait nos études au Québec, peu importe où la résidence a
été effectuée, on veut les avoir ici, au Québec, pendant cinq ans, à pratiquer
la médecine. Ma question est : Combien, actuellement, nous échappent, dans
cet objectif-là, qui nécessite qu'on adopte cet article-là?
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous avez...
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, j'ai saisi la question. Je n'ai pas l'information, à cette
étape-ci, mes équipes y travaillent.
M. Arseneau : Bon. Est-ce
qu'on a, donc, un engagement à ce que ce soit déposé à la commission,
éventuellement?
M. Bergeron (Stéphane) : Si
l'information est disponible et que je considère qu'elle est valide,
certainement.
M. Arseneau : Merci.
M. Bergeron (Stéphane) : «Valide»,
là, ce n'est pas mon jugement, c'est-à-dire qu'elle est de source sûre, et non
pas est-ce qu'elle fait mon affaire, là, vous aurez compris.
M. Arseneau : Merci de le
préciser.
Le Président (M. Provençal)
:...question posée à l'intelligence
artificielle.
• (12 h 20) •
M. Bergeron (Stéphane) : Non,
ce n'est pas : est-ce qu'elle est un appui à mon argumentaire? C'est
plus : est-ce que je considère que les sources sont fiables, là, pour vous
donner des données qui ne seraient pas contestables?
M. Arseneau : D'accord.
Merci. Moi, ça termine pour l'instant.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 6 amendé?
M. Fortin :
Bien, juste une chose, M. le Président. Pour les gens, là, qui sont de
l'extérieur du Québec, qui étaient compris dans l'article 465, là, on avait la
possibilité de les diriger vers une région ou un établissement, là, on n'a plus
cette possibilité-là. Pourquoi, pour des gens de l'extérieur du Québec, vous
venez... vous retirez, là, ce pouvoir-là?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron, à vous la parole.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, l'article... Il y a toujours une certaine réserve,
actuellement...
M. Fortin :Une certaine...
M. Bergeron (Stéphane) : Une
certaine réserve, excusez, d'utilisation de l'article 465, et de contraindre
des gens d'aller travailler obligatoirement dans une région qu'ils n'ont pas
choisie. Donc, on a un certain... tu sais, on essai... on essaie... on essaie
de diriger ce choix, mais pas nécessairement d'y aller dans la contrainte.
Donc, il y a d'autres méthodes que l'on utilise, notamment des bourses que l'on
donne en subventions. On a parlé, dans des occasions antérieures, notamment
dans la partie où on recevait des groupes, qu'on offre des bourses jusqu'à...
aux étudiants et résidents en médecine qui peuvent aller jusqu'à... quand on
les cumule toutes, bourses d'installation et autres, jusqu'à 200 000 $.
Donc, on est plus dans un modèle de... dans un modèle incitatif, ici, que... et
c'est un peu l'esprit qu'on a fait. Les gens voulaient beaucoup aller du côté
des modèles incitatifs, donc on a opté pour cette avenue-là ici.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il... Oui, M....
Le Président (M. Provençal)
:...M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. À chaque fois que je dis ça, puis je ne suis pas sûr qu'on a fait le
tour, là, l'article 6, parce que c'est une boîte à surprise, cette affaire-là.
C'est comme des poupées gigognes, il y en a toujours une encore plus petite
qu'on n'avait pas vue derrière la dernière, là.
En ce qui me concerne, je pense que j'ai
fait le tour. Je comprends qu'on va revenir vraisemblablement au libellé
original, c'était pas mal là où s'en allait le ministre hier. Je suis quasiment
obligé de lui donner raison, parce qu'on a tellement fait le tour que j'ai
l'impression qu'on est mieux de laisser ça plus flou que trop précis, puis là
s'acheter du trouble ailleurs, mais je note quand même de la confusion autour
de cet article-là. Puis le ministre a dit et redit : Oui, mais on le dit
verbalement, c'est l'intention du légiste. Moi, je ne suis pas avocat, là, mais
j'imagine que, dans les cours de justice, ils ne réécoutent pas complètement
toutes les audiences qui ont été faites il y a huit ans, ou il y a 12 ans, où
il y a 15 ans, quand il y a un problème subséquent, pour déterminer quelle
était l'intention. L'intention a changé, le gouvernement peut avoir changé, les
ministres passent et changent. Enfin, je trouve ça un peu mince, d'autant qu'à
chaque fois qu'on pose une question, on en a trois autres, là.
Puis je vais faire un commentaire, puis je
vais m'arrêter après ça, là. Mais je trouve qu'on fait beaucoup, beaucoup
d'efforts en ce moment-là, notamment, législativement parlant, pour essayer de
cerner un problème et de régler un problème qui n'existe pas, en imposant des
directives et des sanctions très lourdes à des gens qui n'ont rien demandé de
ça puis qui ne méritent pas ça, puis qui ne sont pas des gens à contrôler. Je
trouve qu'on envoie plein de mauvais messages puis, pendant ce temps-là, on a
des médecins formés au Québec qui viennent de l'étranger, qui ne sont pas
capables de se trouver un job au Québec. Je vois la dichotomie, là, je vois la
contradiction ici flagrante, là. J'en avais une dans mon bureau la semaine
dernière. Une jeune femme qui vient d'Argentine, de Buenos Aires, anesthésiste
reconnue, reconnue, là, elle n'est pas capable de se trouver une job au Québec,
pouvez-vous croire. Il en manque combien d'anesthésistes, Dr Bergeron, au
Québec?
Moi, on me dit souvent : On ne peut
pas opérer parce qu'on n'a pas d'infirmière, mais aussi parce qu'on n'a pas
d'anesthésiste, on n'a pas le personnel voulu. Je ne peux pas croire qu'on
fasse tant d'efforts pour cerner ou légiférer sur un problème qui n'existe pas,
quant à moi, alors que, pendant ce temps-là, bien, on a toutes les Daniela de
ce monde qui attendent ici, pas capables de travailler, pas capables... Elle va
partir. D'ailleurs, celle-là, vous l'avez dans vos dossiers, là, elle s'en va
en Ontario. Elle a reçu un fellowship en Ontario. Parce qu'ici on n'a pas été
capable de lui trouver une job, on aurait mis son C.V. dans le réseau, là, puis
il n'y a personne qui a répondu. C'est hallucinant, c'est hallucinant.
Ça fait que là je vais faire un immense
acte de foi sur l'article 6, en souhaitant qu'il n'y a rien qui dépasse puis
qu'on ne se prenne pas les pieds dedans, mais cet exercice-là me laisse
perplexe, je vais le dire de même. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le député. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 6 amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, par appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît!
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Adopté.
La Secrétaire
: Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin : Contre.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Contre.
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'article 6 amendé
est donc adopté. J'ai besoin de votre consentement pour réouvrir l'article 5,
compte tenu que nous l'avions suspendu. Alors, consentement. Et, de mémoire,
l'article 5 avait été lu et commenté. Alors, nous en serions à l'étape des
interventions sur l'article 5 qui, cette fois-ci, va parler de la notion de
résident. Alors, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui, merci, M. le Président. Ça va? O.K. Je veux juste
revenir sur les chiffres que nous a présentés le docteur Bergeron tantôt, si on
peut juste clarifier les chiffres, parce que j'essaie. Moi aussi, de comprendre
si, comme le député de Rosemont, on règle...
M. Fortin :...vrai problème ou quelque chose qui n'est pas vraiment un
problème, là. Si j'ai bien compris, des étudiants qui font leur médecine au
Québec, il y en a 95 % qui restent au Québec pour faire la résidence. Oui?
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, pas tout à fait.
M. Fortin :O.K.
M. Bergeron (Stéphane) : Des
étudiants en médecine, qui ont fait leurs études en médecine, ceux qui décident
de poursuivre en faisant une résidence au Québec, 95 % environ s'établissent
au Québec. S'ils effectuent leur résidence à l'extérieur du Québec, selon qu'on
est médecin de famille ou médecin spécialiste, puis considérez, là, que je
parle de pourcentages arrondis, là, entre 15 % et 25 % reviennent
s'établir au Québec à la suite.
M. Fortin :O.K. Et c'est 10 % de nos étudiants qui vont faire ça,
qui vont faire leur résidence à l'extérieur, à peu près?
M. Bergeron (Stéphane) : Je
n'ai pas... Je n'ai pas la réponse précise à ça, présentement, là. Je...
M. Fortin :Je pensais que vous l'aviez énoncé tantôt, qu'il y avait
environ...
M. Bergeron (Stéphane) : J'ai
dit que, de mémoire, c'est environ 10 %, là, mais comprenez que...
M. Fortin :Oui. O.K. Je ne vous tiens pas rigueur. Ça peut être
8 %, ça peut être 12 %, ça peut être 15 %, ça peut être
5 %, là. Ce n'est pas... O.K. Mais j'analyse les chiffres que vous
présentez là, là, puis des gens qui font leur résidence au Québec, on en garde
95 %. O.K. Donc, on en perd juste 5 % aux autres provinces. Puis des
Québécois qui font leur résidence à l'extérieur, on réussit à en ramener
15 % à 25 %. Je vois... Je ne vois pas la mathématique où on est
perdants. On en perd juste 5 %, de nos étudiants, puis on réussit à
ramener 15 % à 25 % de ceux qui font ça à l'extérieur. Comment, notre
mathématique, elle est perdante là-dedans?
• (12 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M....
M. le Président, je vais m'assurer que mon trajet soit bien compris. Je suis
aujourd'hui un étudiant en médecine du Québec. Je fais mon cours à la Faculté
de médecine de, nommez une des quatre facultés de médecine du Québec, ça n'a
pas d'importance. J'obtiens mon diplôme de MD du Québec. Par la suite, j'ai...
pour compléter ma formation, il me faut faire une résidence. Ce même étudiant
là, là, québécois, qui vit à Montréal, Québec, et autre, qui a fait... s'il
choisit de faire sa résidence au Québec, il reste, dans 95 % des cas, et
il s'établit ici. S'il choisit plutôt... ce Québécois formé dans une faculté de
médecine du Québec, s'il choisit d'aller faire sa résidence à Toronto ou à
Vancouver, à Calgary ou... il ne revient s'établir au Québec à la fin de sa
résidence qu'à raison de 15 % à 25 % du temps.
M. Fortin :O.K. Mais prenons-le à l'inverse alors. Les gens du reste
du Canada qui viennent faire leur résidence au Québec, c'est quoi le
pourcentage d'entre eux qui reste? Parce qu'il est là... Le cœur de tout ce que
vous nous dites, là, il est là. C'est... Ce que vous êtes en train de nous
dire, en forçant l'obligation à pratiquer au Québec après avoir fait une
résidence au Québec, s'il y a un problème, c'est parce qu'on en perd plus qu'il
y en a qui reviennent. Alors, j'essaie de comprendre la mathématique qui
sous-tend l'argument du gouvernement à l'effet qu'on ait besoin de contraindre
des gens qui font leur résidence ici à pratiquer ici par la suite.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, je diverge face à l'affirmation de... qui vient d'être
faite en disant que c'est une simple question de bilan «in out», là, d'entrées
ou de sorties. Pour moi... et d'ailleurs le député le mentionnait, tout
médecin... aujourd'hui, là, nous n'avons pas les moyens de perdre des médecins
dans notre système de santé.
M. Fortin :Mais je ne suis pas sûr que vous en perdez. C'est ça, mon
point, je ne suis pas convaincu que vous en perdez. Si vous en... il y en a
15 %, des Québécois, là, qui vont dans le reste du Canada, 15 % à
25 %, comme vous avez dit, là, qui reviennent suite à leur résidence...
qui reviennent...
M. Bergeron (Stéphane) : Donc,
nous en perdons 80 %.
M. Fortin :Oui. Mais, s'il y a 15 % à 25 % des Ontariens,
des Manitobains, des Néo-Écossais...
12 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...qui font leur résidence ici puis qui restent. On est pas
mal «even», là.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, je retourne que, quant à moi, si on pouvait garder tous les gens
formés à la faculté de médecine et qu'en plus des gens de l'extérieur venaient en
surplus, ce ne serait que bénéfique pour notre réseau de la santé.
M. Fortin :Mais dans quel monde, le Néo-Écossais, qui a fait sa
formation à Dal va dire : je vais faire ma résidence au Québec, puis vous
me forcer à rester cinq ans, je ne peux pas retourner chez nous pratiquer? Dans
quel monde, là, vous prenez un... cette personne-là puis vous lui dites : Vous
ne pourrez pas retourner chez vous? Une résidence, ce n'est pas comme les
études, là. À la limite, les études, vous pouvez le dire : il y a une
grosse facture à la fin des études. La résidence, là, il est rémunéré en
fonction d'un service, là.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, je vais, en tout respect, mentionner que cet article ici touche
les étudiants en médecine et que la discussion sur... puis je crois que le
ministre a manifesté une ouverture sur... mais une certaine ouverture sur les
résidents en médecine, et la durée pour les résidents en médecine, et que ça va
être touché lors de l'article...
M. Fortin :On est à l'article 5.
M. Bergeron (Stéphane) : Ah, O.K.,
excusez, on est rendus à l'article. Excusez, c'est moi qui en a manqué un bout.
Je suis désolé. C'est vrai, on a voté pour... bien... O.K.
Des voix : ...
M. Fortin :...mais pour la durée, là. Pour la durée, il y aurait un
amendement, c'est correct. Mais là je suis sur le principe de la chose.
Le Président (M. Provençal)
:Qui va être une question de concordance
avec l'article 6.
M. Fortin :Mais, sur le principe de la chose, là, un Néo-écossais qui
fait ses études chez lui et là qui se dit : Ah, il y a une... Je regarde
dans CaRMS, là, puis peut-être vous pourrez nous l'expliquer par la suite, ça
pourrait être utile, mais dit : O.K. Je vais prendre le poste à Montréal.
Là, vous allez, à travers l'article 5, lui dire : Vous signez pour
dire que vous allez pratiquer maintenant pour une période indéterminée qu'on va
préciser plus tard, là, mais vous allez pratiquer au Québec à la suite de votre
résidence. Moi, ce que vous me dites, là, Dr Bergeron, c'est : Bien, moi,
j'aimerais ça garder les Néo-Écossais puis ramener les Québécois. Moi, ce que
je vous dis, c'est qu'il y a très peu de Néo-Écossais qui vont vouloir venir
prendre le spot de résidence ici, si on leur dit en partant : vous n'avez
aucune chance de pouvoir retourner chez vous. Puis c'est pour ça que j'aimerais
ça le savoir aujourd'hui, là, c'est quoi le chiffre, c'est quoi le pourcentage
de ces gens là qui reste quand même? Parce que s'il n'y a pas de problème
aujourd'hui, mathématiquement, là, si on a notre 15 % à 25 % qui
revient, puis on garde 15 à 25 % des gens qui viennent de l'Ontario, de la
Nouvelle-Écosse, et on est en train de légiférer sur quelque chose qui se fait
naturellement, peut-être en notre faveur, peut-être en notre défaveur, on ne le
sait pas.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président. Donc, je continue à dire que, si nous réussissons à faire en
sorte qu'il y ait plus de médecins qui oeuvrent en territoire québécois par la
suite, c'est bien. S'il y a un poste, on est dans les si, là, puis effectivement
il y en a beaucoup des si, s'il y a un poste, par exemple en orthopédie, disponible,
en résidence en orthopédie, dans n'importe lequel de notre... de nos facultés,
le gouvernement se donne ici l'habilitation d'assortir ce privilège-là, de
faire sa résidence, d'une condition d'exercice en territoire québécois à la
suite. Il y a suffisamment de gens intéressés par les différents postes aujourd'hui
pour permettre de combler l'ensemble des postes de résidence, là, de médecine
spécialisée. Donc, il y a tous les éléments qui permettent d'assurer la
population québécoise que le privilège d'avoir... de faire ses études médicales,
de faire sa résidence ici, parce qu'on parle de résidence, soit assorti d'une
clause de... proportionnelle en termes de durée, si jamais il y a un amendement,
d'exercice en sol québécois, à la suite.
M. Fortin :O.K. pouvez-vous nous expliquer comment ça marche, CaRMS,
comment ça fonctionne? Je pense que ce serait utile pour la suite des choses...
M. Bergeron (Stéphane) : ...le
CaRMS est un système de pairage pour notamment les résidences en médecine.
Donc, quelqu'un, suite à l'obtention de son... et à l'obtention de son diplôme
de médecine, peut choisir de dire : Moi, je veux aller dans telle
spécialité A, telle spécialité B, telle spécialité C, et peux déterminer
également dans quelle ville ou dans quelle faculté de médecine à laquelle il va
être associé. Donc, quelqu'un peut choisir... Bien, prenons des exemples
hypothétiques. Je veux faire de la gastro-entérologie, de la médecine interne
et je serais intéressé à le faire soit à Sherbrooke ou à Montréal ou à Ottawa.
Il peut dire : Bien, moi, je mets... mets en premier, la médecine interne
à Ottawa, puis en numéro 2, la gynécologie-obstétrique. Donc, ça assortit
tout ça. C'est un système qui permet de pairer tous ces éléments-là et de dire,
suite à des entrevues, et de — un système de qui est indépendant, là,
c'est le système CaRMS — quel est mon premier choix, moi, comme
faculté de médecine, département ou service d'orthopédie? Et moi comme
étudiant, est-ce que j'ai préféré faire de l'obstétrique à Sherbrooke? Mais ils
ne m'ont pas retenu haut dans la liste versus faire de l'orthopédie à Ottawa.
Donc, c'est un système qui permet de faire ce match-là, ce pairage-là, c'est le
système CaRMS.
M. Fortin :Si le gouvernement de l'Ontario, là, regarde nos travaux
aujourd'hui puis il se dit : Aïe! méchante bonne idée cette affaire-là, je
vais la même chose. Est-ce que c'est la fin du système de matchage pancanadien?
M. Bergeron (Stéphane) : Non,
pour moi, ça ne représente pas la fin du système canadien. À ma connaissance,
il y a des... il y a des provinces qui, assortissent l'obtention du droit de
faire une résidence à des conditions de pratique, de retour en pratique dans un
dans un territoire, notamment pour certaines spécialités en
Colombie-Britannique, notamment au Nouveau-Brunswick, avec la médecine
spécialisée dans des postes qui sont offerts pour le Québec, qui sont offerts
de formation au Québec.
• (12 h 40) •
M. Fortin :O.K.
M. Bergeron (Stéphane) : Donc,
ce que... ce que je veux dire, c'est que ce... de telles contraintes existent
déjà face à certaines spécialités dans... dans deux provinces à ma
connaissance.
M. Fortin :O.K. Disons que l'Ontario le fait, là. O.K. Disons que
l'Ontario fait le même projet de loi pour les résidences et pour les études.
O.K. Ils font la même affaire. Alors moi, comme Québécois, j'ai les trois
postes disponibles que vous m'avez évoqués, là, un à Sherbrooke, un à Laval, un
à Ottawa. Je ne peux pas prendre celui à Ottawa, impossible, parce que j'ai une
obligation de cinq ans de pratique au Québec après mes études puis j'ai une
obligation de cinq ans de pratique en Ontario après ma résidence. Qu'est-ce que
je fais?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien,
M. le Président, je pense qu'il y a beaucoup de si à l'intérieur de ça.
M. Fortin :Non, il n'y a pas beaucoup de si, là. Je nous dis que si
l'Ontario — ils en ont un — réplique la même affaire qu'on
est en train de faire, un étudiant du Québec ne pourra pas aller faire sa
résidence en Ontario parce qu'il va se retrouver avec deux obligations de
pratique de cinq ans. Est-ce que j'ai raison?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, je vais dire qu'on discute ici encore d'une situation aussi
dans... en termes de ce... c'est une situation hypothétique puisqu'elle
n'existe pas. Mais...
M. Fortin :O.K. Mais vous venez de me dire qu'elle existe en
Colombie-Britannique.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui.
M. Fortin :Alors, je fais mes études au Québec. Je dois par la suite
aller en Colombie-Britannique pour faire ma résidence. Qu'est-ce que je fais?
M. Bergeron (Stéphane) : De
sorte qu'évidemment avant de faire un tel choix, avant de postuler pour un tel
poste, il faut prendre en considération l'ensemble de ces conditions puis
déterminer si on veut le faire ou pas;
M. Fortin :Oui, je... Bien non, monsieur... Dr Bergeron, non... Parce
que là, j'ai... vous me dites, j'ai trois choix, là. Il y a Montréal ou, peu
importe, là, Sherbrooke, Laval, Ottawa. Si moi, la spécialité que je veux
vraiment est à Ottawa ou si je ne réussis pas...
M. Fortin :...il y a d'autres étudiants, là, qui réussissent à avoir
des postes en médecine interne à Laval puis à Sherbrooke. Puis, ma seule
option, c'est Ottawa. Ça arrive, ça, dans le parcours d'un étudiant. Ça arrive
souvent. Alors là, je me retrouve, si toutes les provinces décident d'adopter
la même stratégie que nous autres, là, dans un système où un étudiant québécois
aurait deux obligations concurrentes. Je comprends que c'est ma responsabilité
d'aller le voir, d'aller voir c'est quoi. Mais là, on est en train de bâtir une
espèce de mur autour du Québec, là.
Et il y a une raison pour laquelle le
Collège des médecins est venu dire : Retirez ces articles-là. On n'y voit
pas l'avantage. En fait, on y voit des risques. Est-ce que.... Est-ce que vous
l'avez entendu, le... je m'adresse au gouvernement, ça peut être au ministre,
là, mais l'argument du Collège des médecins qui a dit : Ça ne marche pas,
ça?
M. Dubé : On a entendu les
commentaires puis on a pris...
M. Fortin :Et pourquoi... O.K. Pourquoi vous choisissez d'aller de
l'avant quand même?
M. Dubé : Bien, c'est parce
que je pense qu'on a longuement expliqué, au cours des dernières... des
derniers mois, que chaque médecin qu'on perd après sa formation, je pense qu'on
veut essayer d'en récupérer le plus possible. Puis c'est la stratégie qu'on a
prise.
M. Fortin :Mais vous n'êtes pas en mesure de nous dire que vous en
perdez, M. le ministre. On vous demande des chiffres, là, vous me dites :
Il y a... Il y a 15 % à 25 % de ceux qui vont faire leur résidence à
l'extérieur qui reviennent, mais on ne sait pas combien d'Ontariens, de
Néo-Écossais, d'Albertains qui font leur résidence au Québec restent à la suite
de leur résidence. Alors, vous n'êtes pas en mesure de me dire que vous en
perdez. Est-ce que vous...
M. Dubé : C'est... C'est...
M. le Président, c'est votre interprétation. Puis voilà.
M. Fortin :Non. Mais, M. le ministre, est-ce que vous les avez
demandés, ces chiffres-là, avant de déposer le projet de loi?
M. Dubé : Bien, nous, ce
qu'on a regardé, c'est ce qui se formait. Puis, ce que je vous dis, notre grand
principe, là... parce que vous avez beaucoup de si dans vos hypothèses que vous
posez, là, puis je vais arrêter ça là, pour dire : Nous, ce qu'on veut,
c'est de demander aux étudiants qui ont été formés ici de pratiquer ici pour
les cinq premières années. C'est ça qu'on a demandé.
M. Fortin :Bien, formés, c'est une chose, la résidence, c'en est une
autre.
M. Dubé : La résidence fait
partie de la formation, je m'excuse, là. Je n'ai pas d'autre commentaire, M. le
Président.
M. Fortin :Je m'arrête là. Je vais laisser mes collègues prendre le
relais.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont et, par la
suite, M. le député des Îles.
M. Marissal : Oui, merci, M.
le Président. Là, je suis retourné, là, dans le PowerPoint que vous nous aviez
présenté, le premier jour, là, dans la séance de breffage.
Des voix : ...
M. Marissal : Voulez-vous
dire quelque chose, M. le ministre?
M. Dubé : ...je disais :
Si, si, si. Avec des si, on ne va pas à Paris.
M. Marissal : O.K. Non. Mais,
si vous avez quelque chose à ajouter, c'est parce qu'on ne vous a pas beaucoup
entendu ce matin, allez-y.
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que le députe de... député
de Rosemont a... a une question.
M. Dubé : Une question.
Allons-y.
Le Président (M. Provençal)
:Et alors qu'il nous mentionnait qu'il
a consulté le PowerPoint qui a été déposé, expliqué par le Dr Bergeron.
M. Dubé : Parfait. Parfait.
M. Marissal : Oui. À la
page... ce n'est pas... ce n'est pas paginé, là, mais numéro deux, j'imagine,
là, c'est les chiffres dont le Dr Bergeron parlait tout à l'heure, le 95 %
de rétention. Bon. Il connaît ces chiffres-là. Il y a... il y a-tu moyen....
Ça, c'est des... Il y a-tu moyen d'avoir les chiffres? Parce que, tu sais, un
pourcentage, ça ne dit pas grand-chose sans le chiffre, là.
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, à l'évidence même, puisqu'il y a des statistiques avec des
pourcentages, il doit y avoir le moyen. Si la question est : Les avez-vous
sous la main présentement? Ça, c'est... c'est une autre réponse. Mais il y a...
C'est... C'est... Ce n'est pas vaporeux, ça ne tient pas dans les airs, il faut
qu'il y ait un nombre de gens là-dessus.
M. Marissal : Non, non, mais
je n'ai jamais prétendu ça, Dr Bergeron. Je...
M. Bergeron (Stéphane) : Non,
non, puis je veux... je ne veux pas insinuer ça du tout, là. C'est... Donc, il
est évident qu'il y a la possibilité de trouver les chiffres absolus qui
correspondent à ces pourcentages-là.
M. Marissal : Très bien.
Alors, vous prenez en délibéré puis vous revenez, parce que, comme je dis, tu
sais, des chiffres tout nus, des fois, ça veut dire ou pas, là, tu sais. Ça
fait qu'on va prendre...
M. Dubé : C'est très
légitime. Puis, ce qu'on va faire, on va demander, là, dans les... on va
s'interrompre dans quelques minutes puis on trouvera...
M. Marissal : Super! Allons-y
avec ça. Je sais que vous avez des moyens de retrouver ça rapidement.
Si je prends l'article cinq, là, je pense
qu'on va refaire une partie des débats de tantôt, là, mais moi, il y a une
question d'abord qui me turlute, là... turlupine, je devrais dire.
Découragez-vous pas. On va y arriver. Le gouvernement peut, s'il juge...
M. Marissal : ...imposer aux
résidents qu'il détermine la signature avant le début de leur résidence d'un
engagement...», bon. Ça, après ça, ça ressemble... un peu copié-collé d'article
6, là.
Moi, la question qui me turlupine,
c'est : Mettons que l'étudiant ou l'étudiante refuse de signer, qu'est-ce
qu'on fait? Vous me regardez comme si vous aviez vu une apparition, là. Ma
question est simple, là, si...
M. Dubé : ...longtemps que je
n'ai plus d'apparitions. Je n'ai pas de problème à...
M. Marissal : Peut-être que
l'épiphanie va finir par arriver, là, à force de me voir, mais j'en doute. Ma
question est simple, là. Vous avez fait signer ce papier-là à l'étudiant qui
est devenu résident, ou, enfin, il va devenir résident puisqu'avant la
résidence, vous voulez lui faire signer un papier. Si cette personne, pour
plein de raisons, dit : Non, moi, je ne signe pas ça, on le met dehors?
M. Dubé : Bien, il ne peut
pas faire sa résidence au Québec.
M. Marissal : Donc, on le met
dehors.
M. Dubé : «On le met
dehors »... il ne peut pas faire sa résidence au Québec.
M. Marissal : On a on a mis
cinq, six ans sur la formation de quelqu'un qui arrive à sa résidence., puis,
pour toutes sortes de raisons, cette personne-là dit : Moi, je ne signe
pas ça...
M. Dubé : Attendez! Attendez!
Attendez, là.
M. Marissal : ...pour plein
de raisons : parce que ça m'offusque, parce que je trouve que ce n'est
pas... On le met dehors?
M. Dubé : Je veux juste juste
préciser ce qui a été précisé par Dr Bergeron hier. Il y a deux fois où
quelqu'un peut signer. La première fois, c'est quand il fait son bac. Alors,
s'il a fait son bac au Québec, s'il a fait ses premières années, il a déjà
signé, il y a déjà signé, il s'est engagé jusqu'à la fin.
M. Marissal : O.K., mais là
je parle de ceux qui n'ont... ceux et celles qui n'ont pas signé, puisqu'on a
l'article 5. L'article 5 existe, il est autoportant, là, j'imagine, c'est parce
que ça pourrait arriver. Ou, mettons, quelqu'un a commencé ailleurs sa
médecine, débarque ici puis là il fait ses deux ans qu'il lui reste de
médecine, je ne sais pas, là, je ne connais pas les termes, là, mais les cinq
premiers, là, pour arriver à son titre, et là il va être résident. Puis là on
lui dit : Bon, là, signe ici pour continuer, parce que, là, tu vas
t'engager. Cette personne refuse, on l'élimine, on lui dit : Bien, désolé,
tu vas aller étudier autre chose, ou tu vas aller faire autre chose, ou tu ne
feras pas ta résidence ici, de fait.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
:...Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui,
M. le Président. Donc, tout d'abord, là, on se rappelle qu'on est dans
l'habilitation, donc ce n'est pas, d'emblée, tout le monde, ce sera un choix du
gouvernement, par décret, de déterminer les contingents. J'ai mentionné à
quelques reprises les types de contingents. Comme M. le ministre le rappelait,
puis c'est important de comprendre, quelqu'un qui, évidemment, aurait signé
avant son entrée à la faculté de médecine, n'aura pas besoin de resigner au
niveau de la résidence en médecine. Donc, quels sont les autres cas touchés? Ce
sont, par exemple, les diplômés internationaux en médecine, à qui la...
j'essaie de traduire la pensée gouvernementale qui pourrait animer ce choix-là,
hein, c'est une habilitation, ce n'est pas une obligation au gouvernement de le
faire, mais de dire qu'en retour du privilège qu'un diplômé international de
médecine fasse une formation et qu'on lui accorde un poste, à cet individu-là
plutôt qu'à un autre, que cet engagement-là et l'investissement qui est fait
envers la formation de ce résident-là, ce soit assorti d'une obligation de
pratique au Québec pendant une période, mais je pense qu'il va y avoir des
discussions possibles sur la durée à la suite de tout ça, là.
M. Marissal : Je comprends
les cas de figure, Dr Bergeron, je les comprends, je l'ai nommé moi-même. Le
fait est que, si cette personne refuse de signer, on lui montre la porte.
M. Bergeron (Stéphane) : C'est-à-dire
que, si cette personne refuse de signer, le poste ne lui sera pas offert.
M. Marissal : Le poste de
résident, d'étudiant.
M. Bergeron (Stéphane) : Le
poste de résident. Il va être attribué à quelqu'un d'autre.
M. Marissal : O.K., ça a le
mérite d'être clair. Cette fois-ci, ça a le mérite d'être clair. Alors, voilà,
j'ai ma réponse. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bon.
J'essaie de voir, là, c'est comme la ceinture et les bretelles, ce que je
comprends, là. Pour un étudiant québécois qui s'inscrit en médecine,
normalement, là, au moment de l'inscription dans une faculté, on dit : Tu
signes ça. Si jamais, pour une raison que j'ignore, on l'a manqué au début de
son parcours d'études, une fois qu'il va vouloir s'inscrire au début de la
résidence, bien là on peut dire... et c'est là qu'on va... on va t'attraper,
là, pour pouvoir s'assurer que tu puisses pratiquer au Québec pour une durée à
déterminer. C'est ça, l'objectif : de capturer ceux qu'on n'aura pas eus
au début du parcours d'étude et ceux qui viennent d'ailleurs, qui n'ont pas
fait leurs études au...
M. Arseneau : ...Québec, qui
viennent simplement faire leur résidence, c'est ça?
M. Bergeron (Stéphane) : ...
M. Arseneau : La valeur de
cet article 5, c'est ça, c'est ceux qu'on n'envoie pas... faire signer au début
du parcours d'études, soit qu'ils soient Québécois ou qu'ils viennent
d'ailleurs pour faire leur médecine... leur résidence.
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, dans le principe où le gouvernement dit que l'on considère que
c'est un privilège que ce pouvoir d'exercer là, il y a deux... il y a ce droit
d'être formé ou de recevoir... pas un droit, mais ce privilège d'être formé. Il
y a deux moments où on peut entrer dans le parcours, c'est soit au début des
études médicales ou dans certains des autres circonstances. Le cas de figure le
plus clair, c'est quelqu'un qui n'a pas fait son cours de médecine au Québec,
puis qui vient faire ensuite une résidence au Québec. Donc, le gouvernement se
donne la possibilité, par choix, de le faire tant à un moment qu'à l'autre
moment.
M. Arseneau : C'est ça, mais
ce qu'on dit, c'est qu'on ne fera pas les deux. Si on a déjà signifié au
parcours d'études, bien, évidemment, c'est applicable après la résidence. Mais
si un étudiant québécois s'inscrit dans une université en Colombie-Britannique
ou à Dalhousie en Nouvelle-Écosse, bien, une fois qu'il revient au Québec faire
sa résidence, on lui dit : Bien, c'est le moment de signer ton engagement
pour les cinq ans après l'obtention de ton permis d'exercice. C'est bien ce
qu'on veut faire?
M. Bergeron (Stéphane) : Donc,
effectivement, si un étudiant québécois, tout comme s'il était un Ontarien ou
quelqu'un qui a fait son cours en Nouvelle-Écosse, le fait dans une faculté de
médecine à l'extérieur du Québec et qu'il revient ensuite faire sa résidence au
Québec, le gouvernement pourrait décider de rendre effective cette
habilitation-là dans ce cas-là, et donc de faire signer à l'entrée en résidence.
M. Arseneau : D'accord. Donc,
quand on parle de la résidence, évidemment, je ne veux pas l'ajouter en
amendement d'aucune façon, mais quand on lit l'article 5, «avant le début de la
résidence», on s'entend que c'est la résidence au Québec. Si on va faire notre
résidence ailleurs, on ne va pas demander à... un étudiant de signer une telle
entente. De toute façon, il n'aurait aucune... Vous n'auriez aucun levier pour
exiger la signature, j'imagine.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, c'est tout à fait exact.
M. Arseneau : D'accord. O.K.
Maintenant, la question des contingents, je voulais y revenir, parce que le
docteur Bergeron a effectivement nommé une série de contingents, puis
j'essayais de voir jusqu'à quel point le contingent des réguliers était
dominant, était le principal... le principal groupe là-dedans. Est-ce que ça,
on a une notion de ça? Les catégories que vous avez nommées de... enfin,
d'autres contingents, est-ce que c'est vraiment marginal? Est-ce que c'est des
petits chiffres? Parce qu'on parle... tout à l'heure, on parlait des
pourcentages, puis des chiffres. C'est quoi, les proportions?
M. Bergeron (Stéphane) : Ça
va bien adonner, parce qu'il va être 56, bientôt 13 heures. M. le Président,
mes équipes, pouvez-vous m'envoyer la politique doctorale de l'année dernière,
puis je pourrai faire la lecture de combien il y en a...
M. Arseneau : O.K. Bien,
j'apprécierais...
M. Bergeron (Stéphane) : ...doctoral
par contingent.
M. Arseneau : On y reviendrait
tout à l'heure, c'est ça? C'est bon. O.K. Alors, mon autre question :
Est-ce qu'il y a une raison, une justification pour avoir indiqué, à l'article
5, «après la fin de leur résidence», alors qu'à l'article 6 on a indiqué «après
l'obtention de leur permis d'exercice»? Puis on a dit tout à l'heure que
l'obtention du permis d'exercice, c'est à la fin de la résidence. Est-ce qu'il
ne serait pas opportun d'avoir le même vocabulaire pour un article comme pour
l'autre, c'est-à-dire que ce soit au moment de l'obtention du permis d'exercice
qui, évidemment, est après la résidence, pour qu'on soit, là, convergent ou
congruent?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, maître.
M. Cheang (Sokun
C.) :Parfois, il faut comprendre qu'ici,
lorsque le médecin fait ça résidence, il est déjà inscrit en tant que résident.
C'est pour ça qu'on ne met pas... du permis d'exercice que plutôt «à la fin de
sa résidence». Dans ce cas-là, on fait la distinction. Je ne sais si...
M. Arseneau : Mais, en fait,
moi, je veux revenir sur ce qu'on a entendu tout à l'heure, que le permis
d'exercice n'était octroyé qu'à la fin de la résidence. Est-ce que c'est bien
le cas? En d'autres mots, moi, je souhaiterais que le compteur s'applique pour
tout le monde au même moment. Si le bon moment, c'est la fin de la résidence,
qu'on le dise à l'article 5, qu'on le dise à l'article 6. Si la définition,
c'est au moment de l'obtention du permis d'exercice, mais qu'on le fasse dans
les deux articles...
M. Arseneau : ...tout le monde
soit considéré pareil quand il est question de mettre un compteur de cinq ans.
Est-ce que ça, on peut envisager ça?
M. Cheang (Sokun
C.) :Mais, donc, M. le Président, pour
répondre à la question, de ma compréhension... parce qu'ici, c'est vraiment la
date où il a complété la résidence, à ce moment là, il va être confirmé par le
Collège des médecins qui va être, en pratique, vraiment... en tant que médecin,
mais il est déjà, à mon avis, on pourrait valider, inscrit au Collège des
médecins, ce permis, lorsqu'il exerce... il commence à la résidence.
M. Arseneau : Mais moi, je
veux juste qu'on clarifie parce que là, vous parlez d'une inscription au
Collège des médecins, l'inscription aux médecins par rapport au permis
d'exercice qui est octroyé par rapport à la fin de la résidence. Quel est le
moment qui est le mieux choisi pour commencer à comptabiliser les cinq ans?
C'est ce que je souhaite qu'on détermine pour que le législateur soit logique
dans ses articles 5 et 6 parce qu'il veut la même chose pour tout le
monde.
Le Président (M. Provençal)
:Député, considérant votre question,
on va prendre une pause jusqu'à 14 heures.
Donc je suspends les travaux jusqu'à
14 heures. Et ça va permettre à l'équipe ministérielle d'aller chercher
l'ensemble des réponses. Ça va? Merci. Bon dîner à tous.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 07)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on reprend nos travaux. Lorsque nous avons fait nos
travaux, nous étions toujours en échange sur l'article 5. Il y a un
certain questionnement qui avait été soulevé par le député des Îles de la
Madeleine, on aura des explications dans quelques minutes, mais, pour le
moment, j'accepterai l'amendement que le député de Pontiac veut déposer, qui
est un amendement en cohérence avec ce qui avait été fait à l'article 6.
Alors, si vous pouvez le lire.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Effectivement, et je suis certain
qu'il sera à l'écran, là, pour tout le monde bientôt. Mais à l'article 5,
article 464, de la Loi sur la gouvernance du système de santé et des services
sociaux, au deuxième alinéa de l'article 464 de la Loi sur la gouvernance
du système de santé et des services sociaux, proposé par l'article 5 du
projet de loi : 1° insérer après «Québec», «pour une période maximale de
cinq ans»; 2° remplacer la dernière phrase par la suivante : Il fixe alors
les conditions et modalités de cette...
M. Fortin :...de cet engagement.
Vous allez reconnaître, M. le Président,
le libellé du même amendement qu'on avait soumis, là, lors de l'étude de
l'article 6, si je ne m'abuse, pour qu'il y ait... Encore là, là, le...
dans l'article 5, on ne précisait pas la durée que pouvait avoir
l'obligation imposée par le gouvernement. Alors, on vient proposer la période
maximale de cinq ans.
Le Président (M. Provençal)
:C'est beau. Je veux simplement, à
titre de référence, par rapport à l'article 6, il y avait eu un
sous-amendement qui nous... qui faisait en sorte, de la part du gouvernement,
qu'on demandait d'enlever la notion de maximale, on disait simplement pour une
période de cinq ans. Je voulais simplement nous rappeler ceci. Ceci étant dit,
je vous laisse parler.
M. Dubé : Bien,
premièrement, j'apprécie beaucoup, M. le Président, là, que le député de
Pontiac revienne avec cet amendement-là parce que c'est en cohérence avec ce
qu'on a travaillé un peu plus tôt hier. Et je veux juste peut-être demander
conseil au Dr Bergeron et au légiste, parce qu'il y a quand même une
différence, M. le Président, ici, je pense qu'on en avait discuté un peu hier,
c'est que, dans le cas des résidents, moi, j'étais ouvert, là, cette fois-ci, à
dire pour une période maximale, parce que si on a un résident de... quelqu'un
de l'Ontario qui vient de... peu importe, puis qui nous dit : Bien, moi,
je vais venir faire une résidence de deux ans, je ne pense pas que ce serait
logique de demander un engagement pour cinq ans. Alors, je fais juste exprimer
notre différence d'appréciation entre les deux amendements, mais je voudrais
juste être certain qu'il n'y a pas d'autres éléments, là, parce que tantôt on reviendra
sur la terminologie, là, de... du... de la fin de la résidence. On corrigera ça
tout à l'heure. Mais à part cet élément-là, il n'y a pas de différence? Parce
que je veux juste être certain que... Il ne faudrait pas revenir à 5 une autre
fois, là.
M. Fortin :...vous vouliez être plus précis, là, donc vous avez dit
pour une période de cinq ans parce que c'était votre objectif. Vous voulez...
là, si je comprends bien ce que vous souhaitez, voulez-vous qu'on indique pour
une période équivalente à la durée de sa résidence?
• (14 h 10) •
M. Dubé : Non, non, mais
je pense qu'en disant comme ça, on accomplit notre objectif, là. C'est pour ça
que je vous dis : tel que vous le soumettez, ce que je trouve très bien,
moi, je pense que ça accomplit l'objectif d'avoir la flexibilité d'aller
jusqu'à cinq ans, mais c'est pour ça que je demandais conseil au Dr Bergeron
pour être sûr que je n'oublie pas quelque chose dans ça, là.
M. Fortin :Prenez le temps que vous avez besoin.
M. Dubé : ...puis c'est
en cohérence avec ce qu'on a discuté hier, c'est ça? Ça me semble loin, là,
mais c'est hier, ça fait que...
M. Fortin :Il y a des jours qui passent plus vite que d'autres.
M. Dubé : Il y a des
jours... Comme je dis des fois : une demi-journée à la fois.
Le Président (M. Provençal)
:...pas d'intervention. Alors, s'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement déposé par...
M. Fortin :Par appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:...le député de Pontiac à
l'article 5 est adopté? Alors, par appel nominal, madame la...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
M. Dubé : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
Une voix : ...
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
déposé par le député de Pontiac à l'article 5... oui, c'est ça, à
l'article 5 est donc adopté.
Maintenant, avant de revenir à l'article 5,
tel qu'amendé, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 12)
(Reprise à 14 h 16)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous reprenons nos travaux.
Lorsque j'ai suspendu, nous étions à l'article 5 tel qu'amendé. Maintenant, je
vais avoir besoin du consentement pour suspendre l'article 5 amendé pour
pouvoir étudier de nouveau l'article 6 amendé.
M. Fortin :J'aimerais d'abord en raison que le gouvernement aurait
pour vouloir rouvrir l'article 6.
Le Président (M. Provençal)
:Très bien. Alors, je vais demander au
docteur Bergeron de nous donner les explications qui motivent la demande que je
viens de faire.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, dans un commentaire précédent dans la période, M. le député a
mentionné et questionnait pourquoi l'utilisation d'une terminologie différente
entre l'article 5 et l'article 6. C'est une question qui est fort à propos,
parce que, dans les deux cas, le début du chronomètre, on a toujours été clair
là-dessus, survenait à la fin de la formation médicale qui donne le titre de
médecin spécialiste, ou un spécialiste en médecine de famille ou spécialiste
dans les autres spécialités. Donc, tous les propos que nous avons tenus, et la
mention que nous avions est toujours restée sur... avec le même objectif, puis
on n'a jamais divergé là-dessus.
Arrive la question de M. le député, qui
est une question opportune, dire : Pourquoi dans un cas comme dans
l'autre? Et donc on a discuté pour dire : Quel est le terme qui utilise
le... qui regrouperait le mieux les deux notions. Et une chose qui est
importante aussi, c'est de comprendre qu'en aucun moment le motif derrière ces
articles-là ne comprend une restriction dans la qualité de la formation de nos
médecins, de nos résidents. Et donc en aucun moment ce ne doit être interprété
comme étant une restriction de formation à l'extérieur du Québec pour ensuite
revenir au Québec.
Donc, face à cela, les discussions qu'il y a eu
hors d'ondes, c'est que la meilleure manière de libeller le tout et de
comprendre l'ensemble de ces concepts, ce serait d'utiliser le terme de...
M. Bergeron (Stéphane) : ...au
terme de la formation médicale postdoctorale, je vais expliquer un peu puis
d'abord je vais dire que formation médicale postdoctorale, ce n'est pas... ce
n'est pas une chimère ou une nouveauté qu'on invente ici, ça a déjà été
mentionné à l'intérieur de certains... de certaines... certains textes de loi,
par exemple, 464 de la LGSSSS actuellement. Il y a un décret à chaque année,
par le Conseil du trésor, proposé par... par monsieur... par le ministre de la
Santé qui parle de la formation médicale doctorale et qui identifie les
contingents de la formation médicale postdoctorale. Donc, c'est ce qui... c'est
ce qui comprend le mieux, qui englobe le mieux cette notion-là. Et il faut...
il faut comprendre que cette... cette formation médicale postdoctorale dans...
comprend la résidence, bien sûr, mais comprend aussi les poursuites de
formation de la résidence qui sont également de la formation suite à un
doctorat. Donc. Il y a une formation doctorale qui c'est celle qui amène
jusqu'au titre de doctorat en médecine donc c'est la Faculté de médecine et les
premières années jusqu'au titre de MD. Les formations, une fois qu'on a son
titre MD, la formation à résidence, quelque résidence que ce soit, c'est de la
formation postdoctorale en médecine.
Donc, ce que l'on dit, c'est que le
chronomètre débute à la fin de cette formation médicale postdoctorale, peu
importe la spécialité. Et il faut comprendre que cette formation médicale
postdoctorale comprend, dans certains cas, comme c'est le cas de gens qui
m'entourent. Ils ont terminé leur résidence, mais ils sont en formation et ils
vont faire une partie de leur formation qu'on appelle des «fellowships» dans
le... dans le langage commun, donc des formations complémentaires à l'extérieur
du Québec, et en aucun moment on ne veut empêcher un médecin qui va revenir
travailler en territoire québécois d'acquérir une compétence de classe... de
classe mondiale. Donc, ça comprend également tout cela, la notion, et c'est au
retour et à la complétion de ces études de formation médicale postdoctorale
que... que l'on signe l'engagement, si engagement il y a, parce que c'est une
habilitation que l'on signe l'engagement avant l'entrée en faculté de médecine
ou avant l'entrée en résidence, c'est là que le chronomètre des cinq ans
commence ou des jusqu'à cinq ans, parce que, dans 5, il y a une proposition
d'amendement pour dire que c'est un délai maximal.
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Fortin :Non, vas-y.
• (14 h 20) •
M. Arseneau : Une question si
vous permettez, une question, si vous permettez, M. le Président. Est-ce que la
complétion d'une formation postdoctorale est accompagnée d'un diplôme ou d'un,
comment dirais-je, d'un geste formel ou d'une trace qui permet de dire le
compteur commence aujourd'hui? C'est... Est-ce que c'est la réussite d'un
examen, une attestation qui est transmise et puis est-ce que c'est la même
chose dans le cas d'une résidence, point, que d'un «fellowship» par exemple?
Juste pour... pour bien comprendre à quel moment on dirait : Le compteur
commence à...
M. Bergeron (Stéphane) : La...
M. le Président, donc la formation, mais le complément de formation, là,
additionnel à la résidence, donc le «fellowship» généralement touche plus sans
être une obligation, une exclusivité, touche plus les milieux universitaires
qui au moment de... d'autoriser la nomination d'un membre, demandent une
formation complémentaire et vont obtenir, en contrepartie, la preuve de la
formation complémentaire. Compte tenu de cette formation-là peut se faire dans
différents pays, les manières de faire des différents pays ne sont pas toutes
communes, mais il y a une demande d'avoir... de fournir, lorsqu'on revient, la
preuve de la formation complémentaire.
M. Arseneau : Mais, mais du
côté du ministère, qu'est-ce qu'on va exiger comme preuve ou comme attestation
pour dire c'est là que ça commence le moment où on calcule les cinq années?
Juste pour... pour être bien clair, à savoir si on va, par exemple faire notre
résidence, dans un... dans une autre province. Je voulais savoir s'il y avait
un moment donné, un peu comme on le disait tantôt, mais je sais qu'on veut
s'éloigner de cette définition-là, mais l'obtention d'un permis, je pense qu'on
disait ça, d'un permis d'exercice, et on imagine bien que, l'obtention, c'est
facile à prouver physiquement. Je...
M. Arseneau : ...j'ai obtenu
mon permis. Là, on s'éloigne de ça, on dit : J'ai fermé ma... j'ai fini ma
formation, mais il n'y a pas de lien, par exemple, avec le Collège des
médecins, où on est inscrit, ou on l'est déjà au moment de la résidence? Juste
pour comprendre.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, le motif pour lequel on... bien, un, il est jugé nécessaire
ou utile de préciser verbalement les choses, c'est qu'on ne veut pas... Parce
qu'un permis d'exercice peut être obtenu même avant le début de la formation
complémentaire. Et donc ça pourrait si on... si on ne... si on se limite à ce
strict critère là puis qu'on ne comprend pas l'intention en arrière de ça, ça
pourrait être interprété comme étant, bien : j'ai un permis d'exercice,
donc je ne peux pas aller faire ma formation complémentaire d'un an en
Angleterre, à New York, ou à Toronto, ou à Ottawa, là. Donc, ce n'est pas ce
que l'on veut, et donc il faut marquer la fin de la formation doctorale
complémentaire pour débuter le compteur, là.
M. Arseneau : O.K. Mais je ne
vais pas trop insister là-dessus, ce sera évidemment au gouvernement d'en
juger, là, mais je reste quand même un peu sur mon appétit, à savoir quelle est
la preuve qu'on fournit ou qui peut être exigée par le gouvernement sur la fin
de cette période de formation médicale postdoctorale. Je ne suis pas sûr de
saisir s'il y a vraiment quelque chose en particulier ou c'est une espèce de
formule déclaratoire où on dit : Bien, j'ai terminé mes études
postdoctorales. J'essaie...
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, je saisis bien. Je vais rappeler, si on se met dans le
contexte, là, nous avons un médecin qui, s'il était... s'il lui était demandé,
va avoir un engagement, sous peine de pénalité s'il ne respecte pas
l'engagement. Je pense que ce médecin-là, qui ne pratique pas, qui va se faire
questionner, va facilement nous dire : Voici, je suis inscrit à telle
formation postdoctorale qui va se compléter à tel moment, s'il vous plaît, ne
mettez pas en cause les pénalités potentielles. Donc, je pense que, de ce
côté-là, les gens qui vont partir en formation postdoctorale vont nous
informer : Excusez, là, je ne veux pas être... je ne veux pas être
contraire à l'article de la loi, je fais une formation postdoctorale, voici où
je suis inscrit puis voici quand est-ce que je vais revenir.
M. Arseneau : Mais on peut
imaginer aussi l'inverse, au bout de quatre ans, un médecin dire : Bon,
bien, moi, j'ai le goût de quitter le Québec, et dire, bien, j'ai terminé ma
formation postdoctorale à telle date. Et comment peut-il le prouver? S'il
dit... Bien, en fait, vous, vous calculez quatre ans, lui, il calcule cinq ans,
par exemple, parce qu'on n'a pas la même définition de ce qu'est la formation
postdoctorale ou la fin de la formation doctorale. Ça pourrait être quelques
mois ou ça pourrait être quelques semaines, ça pourrait être un an.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien,
pour faire une formation postdoctorale, là, il faut être... il faut être
approuvé par un médecin, une institution, une faculté qui nous accepte pour
faire la formation postdoctorale, là. Donc, la question de tout à l'heure
était : Avez-vous une preuve tangible, un diplôme et autre, qui prouve la
fin de la formation postdoctorale? Ma réponse à cela, c'est que compte tenu de
la variété des pays, les processus sont différents, et que, bien que dans
plusieurs cas, ce soit le cas, je ne pourrais pas le mettre comme exigence
parce que, dans certains cas, ce n'est pas... ce n'est pas comme ça que ces
pays-là fonctionnent, là.
M. Arseneau : Puis au Québec?
Au Québec, quelle est l'attestation qui prouve que la formation médicale
postdoctorale est terminée?
M. Bergeron (Stéphane) : Mais
ce n'est pas... Ici, on n'est pas en jeu, là. La question, c'était : Un
médecin qui va travailler au Québec, là, ou qui va être au Québec... Il n'y a
pas de... il n'y a pas de condition, là. Ce que vous... O.K., excusez, je
comprends votre question.
M. Arseneau : C'est pour le
compteur.
M. Bergeron (Stéphane) : Pour
le compteur. Encore une fois, donc, les gens qui entrent dans des programmes de
formation postdoctorale sont approuvés, là, ces programmes de formation là, là,
donc, il y a des... il y a du travail... pas du travail, mais il y a, donc,
des... Comment le dire? Ce sont des programmes de formation approuvés avec les
facultés de médecine, avec les institutions d'enseignement et les centres
hospitaliers, donc il y a un cadre à l'intérieur...
M. Bergeron (Stéphane) : ...de
ça, là.
M. Arseneau : C'est bon pour
moi pour l'instant.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui. Là, je... Avant d'offrir ou de décider sur le
consentement, là, je veux... je veux juste bien comprendre votre interprétation
de l'article six, de la façon qu'il est écrit, la raison pour laquelle vous
demandez le consentement. C'est... C'est parce que la formulation qui est
présentement à l'article, c'est «après l'obtention de leur permis d'exercice».
Et là, pour vous, l'obtention du permis d'exercice, il se fait entre la fin des
études et le début de la résidence. C'est bien ça?
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Cheang (Sokun
C.) :L'interprétation qui a été faite,
lorsque... comme vous avez déjà discuté à 6, c'est vraiment l'obtention du
permis d'exercer à titre de médecin, donc c'est à la fin de la résidence.
M. Fortin :À la fin de la résidence.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui. La confusion, c'est que, pour
l'article 5, on est venu mettre «à la fin de la résidence». Parce qu'on
n'a pas mis «après l'obtention de son permis d'exercice» parce que le médecin
résident a déjà un permis d'exercer en tant que médecin résident. C'est à cause
de ça.
M. Fortin :Mais l'article cinq, lui, il dit ça, là. Il dit «après la
fin de leur résidence». Mais, l'article six, il dit «après l'obtention de leur
permis d'exercice». Et là, si je vous entends bien, maître, vous nous
dites : Bien, le permis d'exercice, il est obtenu avant la résidence.
M. Cheang (Sokun
C.) :Dans l'interprétation...
Une voix : ...
M. Cheang (Sokun
C.) :O.K. D'accord.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, l'objectif ici est de s'assurer qu'il ne peut pas y avoir
interprétation à l'effet que la volonté ou ces articles de loi empêchent la
formation à l'extérieur du Québec, la formation complémentaire à l'extérieur du
Québec. Donc, c'est dans un objectif de précision, pour éviter quelque
interprétation qui soit divergente avec la volonté du gouvernement. Donc, il ne
faut rien y voir de plus que ce désir-là, de profiter de l'occasion pour que
quelqu'un qui n'a pas écouté, qui lit, pourrait se doter d'une interprétation
différente de celle qui est... qui anime le ministre dans le dépôt de loi.
• (14 h 30) •
M. Fortin :Mais votre interprétation de l'article six, tel qu'il est présentement
écrit, là, c'est-à-dire «après l'obtention du permis d'exercice»... Je
comprends votre volonté, là, mais ce que... je veux comprendre votre
interprétation de l'article tel qu'il est là. «Après l'obtention du permis
d'exercice», ça, ça veut dire avant la résidence?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, ce n'est... ce n'est pas mon interprétation.
M. Fortin :Votre interprétation, c'est après la résidence?
M. Bergeron (Stéphane) : Tout
à fait, mon interprétation, c'est... Puis, comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, tout le discours a toujours été... quand on indiquait l'entrée en
médecine, ensuite la possibilité de faire une résidence à l'extérieur du Québec
ou à l'intérieur du Québec, toujours... ça a toujours été cohérent. La lecture
peut amener des gens à penser... alors que ce n'est pas du tout le désir,
pourrait amener des gens à interpréter de la façon dont vous... puis, je ne dis
pas que c'est la façon dont vous le pensez, là, mais pourrait amener certains à
penser ça. C'est ce que l'on veut corriger, que quelqu'un fasse une
interprétation qui n'est pas du tout en lien avec ça. Ça a toujours été suite à
l'obtention du diplôme postdoctoral.
Le Président (M. Provençal)
:...à un cursus dans la formation
médicale, là. Puis, la terminologie, elle ne changera pas selon moi.
M. Fortin :Oui. C'est...
M. Marissal : Je n'ai que
Nicolas Boileau en tête en ce moment, Nicolas Boileau : «Ce qui se conçoit
bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément.» En tout
respect, là, j'ai fait je ne sais pas combien de projets de loi ici, là, en
six, sept ans, là, je n'ai jamais vu ça. En tout respect, là, ça ne vous
tenterait pas de prendre quelques heures pour démêler vos pinceaux puis qu'on
revienne avec quelque chose sur lequel on peut travailler? Parce que là, ce
n'est même pas qu'on construit l'avion en vol, là. C'est... On répare un
sous-marin qui coule, là. C'est... Je ne peux pas travailler comme ça. Je suis
désolé. C'est... Ça change constamment. On apprend de nouvelles choses à chaque
question. C'est quoi, l'intention précise, ce sur quoi on peut travailler ici?
M. Dubé : Bien, M. le député,
je m'excuse, l'intention, elle est claire depuis le début.
M. Marissal : Bien, pas tant,
non.
M. Dubé : Elle est claire
depuis le début. On l'a dit, là. Dr Bergeron vient de l'expliquer. Lorsqu'on a
des questions, puis on se rend compte qu'il y aurait besoin d'une précision,
c'est...
14 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...exactement ce qu'on
est en train de faire. Moi, ce que je vous dis...
M. Marissal : Ça fait deux
jours, M. le ministre, qu'on bricole les articles, qu'on revient sur l'article
6 qu'on avait adopté. Je peux comprendre que, des fois, on ajuste ou bien...
Mais là, je veux dire, c'est... je veux dire, c'est... c'est... c'est...
M. Dubé : Mais c'est votre...
c'est... M.... M. le Président.
M. Marissal : Puis je me mets
à la place des gens qui nous suivent, puis il y a des médecins qui nous
suivent, là, puis qui... qui nous écrivent, là, ils sont mêlés raide, là, puis
je les comprends, puis je les comprends.
M. Dubé : C'est bon.
M. Marissal : Puis je suis
mêlé raide, je vais vous le dire bien, bien franchement aussi, là.
M. Dubé : O.K..
M. Marissal : Et ce n'est
pas... ce n'est pas une qualification du travail des gens qui vous entourent,
au contraire, mais ce projet de loi là, il n'est pas prêt, je suis désolé, il n'est
pas prêt à être débattu.
M. Dubé : Oui, bon, c'est
votre interprétation.
M. Marissal : Je ne sais pas
ce que M. le Président en pense, mais on a fait pas mal de projets de loi
ensemble. C'est une chose qu'on ne soit pas d'accord puis qu'on argumente, mais
c'est une autre affaire que ça fait deux jours qu'on ne se comprend même pas
sur ce qu'on dit.
M. Dubé : O.K. M. le
Président, je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, ça va.
M. Dubé : Je pense qu'on va
continuer à travailler.
Le Président (M. Provençal)
:J'avais compris.
M. Fortin :Moi, je vais le dire, M. le Président, je ne suis pas en
désaccord avec le député de Rosemont, là. Juste à regarder l'article 6, on a eu
des questions de clarification sur le «peut, s'il le juge opportun». On a eu
des questions de clarification sur le «avant le début de leur formation». On a
eu des questions de... puis là pas des questions de contenu, comme tel, là,
juste à savoir qu'est-ce que quoi veut dire, sur «exercer la médecine» sur le «au
Québec», sur... Là, on est sur l «après l'obtention de leur permis d'exercice».
Bien, on dirait, M. le Président, que... puis là je le dis en tout respect,
également, là, c'est... Moi, je suis certain que si on ressort les
enregistrements d'hier, là, il y a beaucoup de réponses gouvernementales qui
commencent à une place puis qui finissent à une autre. On dirait qu'il y a de l'interprétation
différente qui se fait en cours de route. Et c n'est pas un jugement sur les
qualifications ou la volonté de bien expliquer des choses, de la partie
gouvernementale. Je pense qu'on apprend puis on interprète tout en même temps,
tout le monde en même temps, puis je suis convaincu que ce n'est pas clair.
Puis, tu sais, la raison pour laquelle on
est parti, hier, là, hier, moi puis le député des Îles de la Madeleine, avec
deux interprétations complètement différentes, c'est parce qu'elles ont changé
en cours de route, les interprétations qui nous étaient fournies de la partie
ministérielle.
Là, je comprends ce que la partie
gouvernementale veut faire, je comprends l'exercice qu'elle nous demande de
faire, et on comprend l'objectif. Mais le député de Rosemont a raison, là. Moi,
ça fait 11 ans puis je ne me souviens pas de m'être gratté le derrière de la
tête autant pendant un projet de loi que pendant celui-là, même pas pendant le
projet de loi no 15, M. le ministre. J'ai de la misère à suivre.
M. Dubé : ...différer d'opinions
là-dessus.
M. Fortin :On l'a fait plus longtemps, on l'a fait plus longtemps,
mais je... La question de la clarté des articles 5 et 6, là, est...
M. Dubé : ...juste terminer.
On a dit que les articles 5 et 6, étaient clé. On a décidé de les faire en
parallèle pour s'assurer d'une conformité. Alors, moi, je trouve normal de
revenir d'un article à l'autre pour s'assurer... C'est les deux articles clés,
vous l'avez dit depuis le début.
M. Fortin :C'est le cœur du projet de loi.
M. Dubé : C'est le cœur du
projet de loi. Moi, si vous me demandez : Est-ce qu'on a fait des bonnes
améliorations? La réponse, c'est oui, mais je pense que c'est ça, l'objectif de
faire le travail qu'on fait en ce moment. Ça fait que ce qu'on vous demande...
on vous demande, c'est d'ouvrir l'article six pour faire une correction.
Le Président (M. Provençal)
:À ce moment-ci, de toute façon j'étais
pour dire : On avait décidé que... à votre demande, vous avez eu l'explication
de ce qui s'en venait pour harmoniser la terminologie du 5 et du 6. Dr Bergeron
a donné l'explication, et, à ce moment-ci, on est à l'étape d'avoir votre
consentement.
M. Fortin :Je me pose la question, M. le Président. Je ne suis pas
certain, parce que l'interprétation que moi, je fais, là, qui est peut-être
erronée, là, mais que moi, je fais en lisant l'article 6, c'est de dire que le
compteur commence au moment de l'obtention de leur permis d'exercice. Là, le
docteur Bergeron vient de nous dire : Ce n'est pas tout à fait ça, mais j'entendais
le légiste nous dire : Bien, ça prend un permis d'exercice pour être en
résidence. Donc, est-ce qu'on est en train de rajouter du temps au compteur si
on fait ça? C'est...
M. Fortin :...ça qui... c'est ça qui m'inquiète, là. Alors, moi,
j'aimerais ça prendre une couple de minutes avant d'offrir le consentement pour
y réfléchir comme du monde. Parce que, si on nous demande d'inclure les
fellowships, c'est une chose. Je comprends. Puis je comprends la chose. Mais,
si on nous demande de rajouter cinq ans, je ne suis pas convaincu de la chose.
Alors, je veux juste, moi, m'assurer qu'on fait quelque chose qui est conforme
avec ce que je veux du projet de loi... ce que j'aurais souhaité du projet de
loi.
M. Dubé : Bien, moi, ce que je
voudrais, M...
M. Fortin :Je ne veux pas prendre 1 h, là, je veux juste...
M. Dubé : M. le Président,
moi, je veux que les gens prennent le temps qu'ils ont besoin pour être
capables de continuer. Mais, ce que je veux dire, par exemple, c'est qu'il faut
avoir le... pouvoir le réouvrir pour être capables de faire...
Le Président (M. Provençal)
:On a... J'ai besoin du consentement
de toute façon parce que...
M. Dubé : On a juste besoin
du consentement, là.
Le Président (M. Provençal)
:...parce que la partie ministérielle
va déposer un amendement. Puis...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. On a besoin du consentement.
Parce que vous savez que... Puis on vient d'introduire le changement qui sera
fait autant à l'article cinq qu'à l'article six. On débute par l'article six
parce qu'il était fermé.
M. Fortin :Oui. Puis, moi, je... dans le fond des choses, là,
j'apprécie... de façon générale, là, j'apprécie qu'on ait un amendement parce
que ça vient clarifier dans le texte de loi. Plutôt que, comme le disait le Dr
Bergeron tantôt, là, bien, tu sais, il y a des gens qui vont nous avoir
entendus, il y a des gens qui ne nous ont pas entendus, mais c'est un peu le
contraire de ce qu'on a fait hier aussi, là. Hier, on a dit : On ne fera
pas d'amendement, puis ce qu'on... ce qu'on se dit ici tiendra.
M. Dubé : Bien, je ne pense
pas qu'on était dans... En tout cas... C'est correct, c'est correct, c'est
correct.
M. Fortin :Donc, enfin, j'apprécierais, de un, quelques minutes puis
une discussion avec mes collègues avant la suite des choses.
Le Président (M. Provençal)
:On va faire... On va... On va faire
une pause, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 40)
(Reprise à 14 h 50)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous allons reprendre nos
travaux. Il semblait y avoir une problématique pour obtenir le consentement,
alors on va revenir à l'article 5. L'article 5 est simplement amendé.
Alors, l'article 5, M. le ministre, vous aviez dit que vous auriez un
amendement à déposer. Alors, vous allez déposer votre amendement, s'il vous
plaît.
M. Dubé : Alors, est-ce qu'il
a été envoyé?
Une voix : ...
M. Dubé : Bon. Puis on va le
mettre, on va le mettre à l'écran, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
: ...il est à l'écran.
M. Dubé : Parfait. Il est
parfait à l'écran. C'est beau. Merci, M. le Président. Alors,
l'article 5 : Remplacera l'article 5 du projet de loi, tel
qu'amendé, «après la fin de la résidence», par «après la fin de leur formation
médicale postdoctorale».
Alors, dans l'objectif, et si vous le
voyez à la fin du paragraphe, je vais le relire, le deuxième alinéa : «Le
gouvernement peut, s'il le juge opportun, imposer aux résidents qu'il détermine
la signature avant le début de la résidence d'un engagement assorti d'une
clause pénale à exercer la médecine au Québec pour une période de cinq ans
après la fin de leur formation médicale postdoctorale». Et je veux juste être
certain ici qu'on n'a pas le besoin de l'avoir... On ne tient pas compte de
notre amendement ici, là.
Des voix : ...
M. Dubé : ...de l'amendement
qu'on a fait tout à l'heure. C'est pour ça qu'en le lisant je me rends compte
que vous avez oublié de dire... Alors, on va juste corriger, M. le Président,
parce qu'ici, dans 5, c'est jusqu'à.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:...cet amendement-là, puis je
suspends pour que vous puissiez le corriger?
M. Dubé : Non, on va juste
faire la correction.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Juste pour fins de compréhension,
maître, vous allez expliquer le petit grain, mais qui fait en sorte qu'on peut
le traiter. Allez-y.
M. Cheang (Sokun
C.) :Bon. Oui, M. le Président. Bon. Dans
l'amendement qui est déposé, c'est seulement dans les commentaires qu'on avait
oublié de préciser que ce n'est pas une période maximale de cinq ans, ce qui
découlait de l'amendement qui était déposé par le député de Pontiac, mais dans
la commande tout est conforme. Donc, c'est ça, la rectification.
M. Dubé : O.K. est-ce qu'on
peut le voir à l'écran, s'il vous plaît, avec la correction?
Le Président (M. Provençal)
:On ne peut pas.
M. Dubé : O.K. On va le
retirer puis on va le resoumettre.
Le Président (M. Provençal)
:En fait, c'est dans votre
commentaire.
M. Dubé : C'est dans mon
commentaire, c'est pour ça qu'en le lisant je me suis rendu compte qu'il
manquait le maximum qu'on avait fait. Alors, dites-moi comment vous voulez que
je procède.
Le Président (M. Provençal)
:Regardez, pour éviter toute confusion
possible, je vous demande de le retirer. Consentement pour retirer cet
amendement-là?
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Puis vous allez...
Le Président (M. Provençal)
:...faire parvenir avec l'ensemble des
corrections, s'il vous plaît.
Je vais suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 53)
(Reprise à 14 h 58)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous revenons à nos travaux.
Nous sommes toujours à l'article cinq, qui avait eu un premier amendement. Et
là on va traiter l'amendement qui est déposé par M. le ministre. Alors, M. le ministre,
pouvez-vous en faire la lecture, s'il vous plaît?
M. Dubé : Très bien. Donc, à
l'article cinq, remplacer l'article cinq du projet de loi, tel qu'amendé, après
«la fin de leur résidence» par «après la fin de leur formation médicale postélectorale.».
Et je vais relire encore une fois, là,
pour être certain : «Le gouvernement peut, s'il le juge opportun, imposer
au résident qu'il détermine...
M. Dubé : ...la signature,
avant le début de leur résidence, d'un engagement assorti d'une clause pénale à
exercer la médecine au Québec pour une période maximale de cinq ans après la
fin de leur formation médicale postdoctorale. Il fixe alors les conditions et
modalités de cet engagement.» Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Alors, interventions
sur l'amendement déposé par M. le ministre à l'article cinq? Oui. M. le député
de Rosemont.
M. Marissal : O.K. Qu'est-ce
qui arrive s'il n'y a pas d'études postdoctorales? Ce qui est quand même assez
fréquent, là, dans la pratique. Ils n'ont pas tous des postdocs, là. Donc,
quand est-ce qu'on... quand est-ce qu'on part le compteur, quand... où est-ce
qu'on...
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, quand j'expliquais tout à l'heure, pour obtenir un droit de
pratique, il faut compléter une formation doctorale, c'est-à-dire celle qui...
on n'est pas encore MD, on n'est pas encore... on n'a pas notre doctorat en
médecine. Une fois qu'on a notre doctorat en médecine, c'est... on n'a pas le
droit de pratiquer. Il nous faut ensuite faire une formation postdoctorale, ce
qui était mentionné. Donc, toute résidence, qu'elle soit médecine de famille,
qu'elle soit en médecine spécialisée, et autres, est une formation
postdoctorale. Ce qui est indiqué ici, c'est l'intention de dire que la
formation postdoctorale inclut la formation postdoctorale de type fellowship,
là. Évidemment, tout le monde n'a pas à faire un postdoctorat, un fellowship et
autres. Je mentionnais que, souvent, c'étaient... c'étaient des demandes
d'instituts universitaires ou d'hôpitaux universitaires, bien que ce ne soit
pas... ce ne soit pas seulement limité, mais la plupart du temps, c'est là
qu'on retrouve ces formations. Et évidemment, on ne veut pas empêcher la
formation des médecins, dans leur formation postdoctorale, à... d'aller se
faire dans d'autres centres pour ensuite revenir en faire bénéficier la
population québécoise.
• (15 heures) •
M. Marissal : Là, on
s'entend, là, qu'un médecin résident, là, c'est un médecin au sens de la loi.
Il a un permis de médecine. C'est un médecin. Il est au collège. Il pratique la
médecine.
M. Bergeron (Stéphane) : C'est...
M. le Président, donc, effectivement, un résident doit avoir un titre de MD,
donc il est médecin. Et, pour exercer comme résident, il a un permis d'exercice
que je vais appeler restrictif, là, donc un permis de type résident qui lui
permet d'exercer la médecine dans le contexte de sa formation.
M. Marissal : O.K. Puis,
votre libellé dit «après la formation... de leur formation médicale
postdoctorale». Dans le cas où il n'y a pas de formation postdoctorale, je
repose ma question, quand est-ce qu'on part le compteur?
M. Bergeron (Stéphane) : Pour...
Dans notre jargon, quand on n'est pas résident, on est ce qu'on appelle patron
ou médecin, avec toute la latitude de pratique. Pour obtenir ce statut-là, de
médecin, il faut avoir complété sa résidence. Toute résidence est une formation
postdoctorale. Nécessairement, le médecin spécialiste que vous allez voir, qui
n'est pas un médecin résident, a complété une formation postdoctorale. Il en
est de même pour les médecins de famille.
M. Marissal : O.K. Auquel
cas, le médecin a commencé sa pratique. Après deux ou trois ans, dit : Je
me sens un peu à l'étroit là-dedans, je veux aller apprendre autre chose, je
veux aller faire un fellowship, là, qu'est-ce qu'on fait avec le fameux
compteur, là? Comment est-ce qu'on accumule ou qu'on compte ou qu'on décompte
les années?
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, je réitère, parce que, pour moi, il s'agit d'un point fort
important. Je ne cacherai pas, là, j'ai un de mes enfants qui est en formation
de fellowship présentement, puis je suis... j'en suis très fier. Puis il va
faire une partie de sa formation à l'extérieur du pays. Et il est important
qu'on n'empêche pas cela. Peu importe le moment, ils vont décider de faire
cette formation postdoctorale là. Donc, ils la complètent tout de suite, tout
de suite après leur résidence, comme ça a été le cas en ce qui me concerne. On
est passé le jour avant puis, le jour après, ils étaient en résidence puis
ensuite un fellowship. Qu'on décide de la faire quelques mois après, ce ne sera
pas empêché, c'est parmi les modalités qui vont être prévues d'autoriser parce
qu'ils exercent la médecine comme fellow à l'extérieur. Puis il y a des fellows
qui se font au Québec, mais il y a des fellows aussi qui se font à l'extérieur
du Québec...
15 h (version non révisée)
M. Bergeron (Stéphane) : ...qu'évidemment
on va... ça va être autorisé à l'intérieur des modalités, avec une suspension
du compteur pour cette formation-là
Le Président (M. Provençal)
:Député de Pontiac. Après ça, député
des Îles.
M. Fortin :O.K., mais là, je... encore là, avec tout respect, on a
passé une bonne partie de la journée hier à parler de quand est-ce que le
compteur commence, quand est-ce qu'il arrête, il est-tu suspendu en cas de
grossesse, en cas d'invalidité, en cas de ci, en cas de ça? Puis là, on a fini,
à la fin de la journée, là, par dire : Le compteur n'est jamais suspendu, O.K.?
Là, on arrive avec un cas de suspension de compteur, si je comprends bien.
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, comme je le mentionnais, cette formation-là,
complémentaire, est une formation dans laquelle on fait l'exercice de la
médecine à l'extérieur ou dans un milieu de formation, mais, ici, assumons qu'il
est à l'extérieur du Québec. C'est une circonstance particulière dans laquelle
on veut autoriser et encourager cela. Et, à ce moment-là, bien, évidemment, on
va suspendre temporairement l'application de cette clause-là pour permettre
cette formation-là.
M. Fortin :Si on est à l'extérieur du Québec. Si on la fait au Québec,
on ne suspend pas?
M. Bergeron (Stéphane) : Il
exerce au Québec, à ce moment-là, il fait l'exercice de la médecine au Québec.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : Ce que... Si vous
me permettez.
M. Fortin :Bien sûr.
M. Dubé : Puis je comprends
vos commentaires, ça n'a peut-être pas été clair, mais ça a toujours été l'objectif,
parce qu'on a toujours dit qu'on ne voulait pas nuire à la formation, mais il
faut s'ajuster, c'est pour ça qu'on fait cette correction-là, de terminologie.
M. Fortin :O.K. Alors là, là, je... Suivez-moi bien, là, puis il n'y a
pas 50 "si", là, ça va être assez simple. Là, on veut permettre aux
Québécois... Non, O.K., non, je ne parlerai pas du... du Dr Bergeron, ce n'est
pas ça, mon point, là. On veut permettre aux Québécois, de façon générale, là, O.K.,
de faire un fellowship à l'extérieur, mais le jour où il revient, il y a une
obligation de pratique au Québec. Qu'est-ce qui arrive avec un Ontarien qui
vient faire son fellowship ici? C'est une formation. Est-ce qu'on va le forcer
à faire cinq ans de pratique après? Ou deux ans de pratique : deux ans de
fellowship, deux ans de pratique au Québec?
Bien, c'est ça, mon point, M. le Président.
On apprend comme on avance... non, mais laissez-moi juste terminer, deux
secondes, M. le Président. Je comprends, là, le... je comprends qu'on
réfléchisse ensemble, c'est bien, mais j'ai de la misère à concevoir qu'on ne
semble pas avoir réfléchi à ça avant.
M. Dubé : Mais, M. le député,
je m'excuse, je vais vous dire, là, vous posez des questions, puis la dernière
chose qu'on veut faire, c'est de donner une réponse qui n'est pas exacte.
M. Fortin :J'apprécie, j'apprécie.
M. Dubé : Alors donc, s'il
vous plaît, ne nous reprochez pas de prendre quelques minutes pour... Vous
donnez beaucoup de cas d'espèce.
M. Fortin :...
M. Dubé : S'il vous plaît!
Vous nous demandez... Si le Dr Bergeron veut prendre quelques minutes, il le
prendra, s'il est prêt à répondre, il répondra.
M. Fortin :Il a amplement le droit et la responsabilité de prendre
quelques minutes pour y réfléchir...
M. Dubé : Merci.
M. Fortin :...mais ce n'est pas... Ce que je vous soumets là, ce n'est
pas un cas anormal, ce n'est pas un cas hors de l'ordinaire. C'est un cas
logique qui arrive fort probablement souvent. Alors, je pose la question à
savoir quelles obligations on veut imposer à ces gens-là.
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci,
M. le Président. Je vais retourner dans le libellé de l'article 5. La question
est tout à fait pertinente, et je la comprends très bien. Le libellé de l'article
5, tel que je... c'est : «Le gouvernement peut, s'il le juge opportun,
imposer aux résidents qu'il détermine avant le début de leur résidence.» Nous
ne sommes pas dans tel cas de figure ici. Ce n'est pas avant le début de la
résidence, la résidence doit déjà avoir été complétée, dans le cas que vous
mentionnez, probablement à l'extérieur, donc, ils ne sont pas touchés par cet
article.
M. Fortin :Alors, on peut, étant résident - résident, je ne veux pas
mélanger les affaires - mais étant quelqu'un qui vient de l'Ontario, on peut
venir faire notre postdoc ou notre fellowship, disons, ici sans obligation de
pratique, mais on ne peut pas faire notre résidence ici sans obligation
pratique.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, ce sont deux cas...
M. Bergeron (Stéphane) : ...deux
cas distincts effectivement.
M. Fortin :Je suis d'accord, je suis d'accord que c'est des cas
distincts.
M. Bergeron (Stéphane) : Puis
les situations qui sont visées ici, dans l'article 5, sont des situations
dans lesquelles il y a une habilitation au gouvernement à demander la signature
d'un engagement avant le début de la résidence.
M. Fortin :Est-ce qu'on est un étudiant quand on fait une formation
médicale postdoctorale?
M. Bergeron (Stéphane) : Je
vais devoir...
M. Fortin :Parce que si oui, l'article 6 s'applique. «Le gouvernement
peut, s'il le juge opportun, imposer aux étudiants, avant le début de leur
formation...».
M. Bergeron (Stéphane) : Je
vais... pour le statut... bien, juridique ou autre, là, je vais devoir faire
les vérifications.
Le Président (M. Provençal)
:Et là, on parle de...
M. Bergeron (Stéphane) : On
parle de faire accoucher.
Le Président (M. Provençal)
:Mais on parle de 6, là, la question
est pour 6, là.
M. Fortin :Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Alors qu'on en est... on est revenus
dans 5, là.
M. Fortin :Mais ma question, c'est de savoir, là, dans... Dans le 5
puis le 6, là, en adoptant ces deux articles-là, est-ce que le gouvernement
peut imposer à quelqu'un qui vient faire son «fellowship» au Québec la
signature d'un engagement assorti d'une clause pénale à exercer pendant cinq
ans au Québec en vertu du 6?
M. Bergeron (Stéphane) : Mais,
M. le Président, en fait, là, même, avant d'obtenir l'information sur le
statut, là, il est clair que, dans 6, l'idée et la pensée du législateur
étaient l'étudiant qui commence. On a toujours parlé d'avant la formation
doctorale. Donc, c'est... ce n'est pas la situation du...
• (15 h 10) •
Des voix : ...
M. Bergeron (Stéphane) : En
fait, ça réfère à...
Une voix : ...
M. Bergeron (Stéphane) : Non,
mais c'est modifié. Bien, en fait, vous allez... vous allez comprendre ce
que... ce qu'il en est dans l'idéation du texte 465, là, et c'est en...
Dans l'article 465 de la LGSSSS, «le gouvernement détermine chaque année
dans les programmes de formation médicale de niveau doctoral».
M. Fortin :Oui, un nombre de places.
M. Bergeron (Stéphane) : Non,
mais... donc cet article-là, là, il est un lien avec ce paragraphe-là et il se
suit dans un tout. Donc, ce que j'exprime, c'est que la... la pensée du
législateur ici, c'est que le mot «étudiant» vise l'étudiant dans sa formation
ou en début de formation doctorale et non pas à la suite.
M. Fortin :Encore là, en tout respect, quand vous dites «il est clair
que l'intention du législateur», il n'était pas clair avant que vous le disiez
il y a 30 secondes, là.
M. Dubé : O.K. Mais... c'est
beau, c'est beau...
Le Président (M. Provençal)
:C'est une leçon d'interprétation pour
laquelle le député a droit de l'exprimer.
M. Fortin :Le député des îles avait des questions si je ne me trompe
pas, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:On est toujours sur l'amendement
du... du ministre.
M. Arseneau : Absolument,
absolument. Merci, M. le Président. Le Dr Bergeron a mentionné tout à l'heure
que, lorsqu'on est en résidence, on a un permis d'exercer qui est limitatif, si
je comprends bien. Dans le cadre de notre formation, on a quand même un permis
d'exercice, mais avec certaines limitations, ces limitations-là sont levées à
quel moment pour devenir un médecin de plein droit?
M. Bergeron (Stéphane) : Lors
de la... de la reconnaissance de la réussite de la spécialité par les
organismes qui... qui sont les organismes, entre guillemets, d'agrément, le
Collège... le Collège des médecins de famille ou le Collège royal.
M. Arseneau : Ce qui
correspond...
M. Bergeron (Stéphane) : Généralement,
il y a des examens, en fin de spécialité, pour... pour attester de cela.
M. Arseneau : Ce qui
correspond essentiellement à la fin de la résidence.
M. Bergeron (Stéphane) : Ce
qui correspond à la fin de la résidence. Oui.
M. Arseneau : D'accord.
Est-ce que donc je suis justifié de conclure que le début du compteur des cinq
années de service au Québec, c'est à ce moment-là qu'on... qu'on l'établit?
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, comme je l'ai mentionné, certains... certains établissements et
certains exigent certains résidents décident de compléter leur formation
postdoctorale par une formation complémentaire, ce que l'on appelle un
«fellowship»...
M. Bergeron (Stéphane) : ...fellowship,
et c'est ce que j'exprimais d'entrée de jeu, est considéré comme partie
intégrante de la formation postdoctorale. Le compteur débuterait donc à la
complétion de la formation postdoctorale, incluant le fellowship.
M. Arseneau : D'accord. Donc,
il y aurait... On repousserait le délai du début du compteur des cinq années si
on décide, suite à la résidence, de commencer un fellowship. Pour ce qui est
des nouveaux diplômés en fin de parcours, en fin de résidence, qui
décideraient, comme j'en ai connu plusieurs, de pratiquer un an, deux ans,
trois ans et qui, ensuite, décident de faire un fellowship au Québec ou - bien,
disons, prenons l'exemple - dans une autre province, qu'advient-il du compteur
qui avait débuté pendant... au moment où il avait terminé sa résidence? Est-ce
qu'il continue de rouler pendant la formation en fellowship ou est-ce qu'on
suspend le compteur, parce qu'on avait dit, ce matin, qu'il n'était jamais
suspendu?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président. Donc, l'article... Bien, nous avons exprimé la volonté de ne pas
empêcher la formation postdoctorale. On comprend qu'il y a nécessité de
suspendre l'application de cet article-là, pendant la formation postdoctorale,
afin qu'on ne soit pas en contravention avec l'obligation de pratique au
Québec, là.
M. Arseneau : Ce qui veut
dire qu'au moment... ou après avoir passé l'année 4 et l'année 5 en
Colombie-Britannique pour faire une spécialisation, admettons, et que l'on
revient au Québec, est-ce qu'il nous reste deux ans à faire pour le service
public, auquel cas ça veut dire que le compteur a été suspendu pendant la
formation?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, c'est effectivement ce que j'ai mentionné ou ce que j'ai voulu
faire comprendre en disant qu'il était suspendu pendant cette formation-là, ce
qui permettait justement la possibilité de faire une formation postdoctorale à
l'extérieur.
M. Arseneau : Par contre, si
la formation... le fellowship, il est suivi ici, au Québec, on considère que
c'est une pratique médicale qui compte dans les cinq ans qu'on doit faire dans
la période qui est impartie, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, il exerce la médecine à titre de résident dans ce cas-ci durant
son fellowship au Québec.
M. Arseneau : D'accord. Donc,
s'il exerce la médecine à travers un fellowship au Québec, le compteur n'arrête
jamais. S'il exerce la médecine à travers un fellowship dans une autre
province. Le compteur est suspendu, il doit revenir vers ses deux années,
hypothétiquement, si c'est deux ans. Et vous réalisez, je pense, docteur
Bergeron, que ce n'est pas exactement ce qu'on avait dit hier, lorsqu'il était
question d'appliquer plutôt la définition de la fin de la résidence, où on
disait essentiellement qu'une fois la résidence terminée, qu'on avait les cinq
ans de compteur qui correspondant... qui correspondaient à cinq ans de
calendrier, peu importe les activités qu'on faisait ici ou ailleurs.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui,
les exemples qui ont été mentionnés hier diffèrent de ceux qui ont été
mentionnés aujourd'hui. Donc, ce qui... Et aujourd'hui on est allé dans un
niveau de détail encore plus important, puis il était tout à fait approprié de
spécifier l'intention de ne pas empêcher les formations postdoctorales de type
fellowship et de ne pas lire cet article-là comme étant une atteinte à cette
possibilité-là. Et donc, aujourd'hui, les exemples - ça a toujours été notre
intention - mais, aujourd'hui, les exemples qui ont été donnés étaient plus
pointus encore. Et donc on a poursuivi sur cette même chose, mais sans jamais
déroger de ce que l'on a dit.
M. Arseneau : Donc, la
logique ici, encore une fois, puis je récapitule, c'est que si on...
M. Arseneau : ...on dit que,
faire un fellowship, c'est pratiquer la médecine. Ce serait interdit d'aller
pratiquer la médecine pendant les cinq premières années à l'extérieur du Québec
si on a signé un engagement. Mais, si on signe la... si on signe cet
engagement-là et qu'on décide d'aller faire un fellowship, c'est... c'est...
c'est se former. Donc, on bénéficie d'un régime, entre guillemets, d'exception
par rapport aux autres personnes qui voudraient simplement aller exercer la
médecine ailleurs, dans une autre juridiction. C'est là où vous dites qu'on
veut permettre, mais on ne veut pas empêcher les fellowships, le fellowship
étant la pratique de la médecine, mais dans un cadre de formation. C'est ça
qu'il faut comprendre?
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, je pense que c'est clair. L'objectif, c'est d'avoir les meilleurs
médecins formés, comme... comme ils le veulent, et que, par la suite de cette
formation-là, ils exercent au Québec pendant une période déterminée.
M. Arseneau : D'accord. Je
comprends l'intention. Mais c'est assez complexe, sur la question, là, des
différents cas de figure, qui... on peut imaginer. Mais je vais terminer, pour
ça, je comprends ce que vous dites. Mais j'avais effectivement conclu la
journée, hier, on en avait discuté, avec l'idée que le cinq ans de calendrier
s'appliquait à tous. Il s'applique à tous, ce que je comprends, sauf ceux qui
font un fellowship, où la durée du fellowship devra être ajoutée par la suite à
la durée de... le fellowship à l'extérieur du Québec à la durée des services
exigés. D'accord.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur l'amendement
déposé par M. le ministre à l'article 5? Si je n'ai pas d'intervention...
Si je n'ai pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement à l'article cinq
est adopté?
Une voix : ...
• (15 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:Par appel nominal, oui, M. le député.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :Abstension.
La Secrétaire : M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Contre.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal,
Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
déposé par M. le ministre à l'article cinq est donc adopté. Y a-t-il maintenant
d'autres interventions sur l'article cinq tel qu'amendé? M. le député de
Pontiac.
M. Fortin :Merci, M. le Président. J'ai passé mon heure de lunch, là,
après les 10 minutes à la cafétéria, là, à essayer de trouver c'était
quoi, l'obligation qu'il y avait en Colombie-Britannique, celle à laquelle le
Dr Bergeron a fait référence, là, et, bon, bien, c'était... c'étaient
45 minutes perdues, là. Je n'ai pas réussi à trouver c'était quoi. Je me
demande si on peut nous dire c'est quoi, l'obligation de pratique qu'il y a en
Colombie-Britannique.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce possible de le trouver
rapidement, Dr Bergeron? Rapidement étant le temps nécessaire que vous ayez
l'information.
Pouvez-vous reformuler votre question pour
être sûr que Dr Bergeron fait la bonne recherche?
M. Fortin :Oui. Dr... bien, le Dr Bergeron a fait référence ce matin,
là, à une obligation de pratique suite... et là, je... il faudra me le dire,
là, suite soit aux études ou à la résidence imposée par le gouvernement de la
Colombie-Britannique. J'aimerais juste comprendre comment... si c'est la seule
autre juridiction canadienne qui impose ça, qu'est-ce qu'ils font et comment
ils le font.
M. Dubé : Si vous aimez
mieux, M. le Président... Parce que je ne veux pas vous faire attendre pour
rien.
M. Fortin :Non. Ça va.
M. Dubé : On va prendre
quelques minutes parce que... Pardon?
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, mais, O.K.
Le Président (M. Provençal)
:On peut... On peut y aller? On peut
suspendre?
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 23)
(Reprise à 15 h 27)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous allons reprendre nos
travaux. Nous avions suspendu suite à un questionnement du député de Pontiac
qui veut s'assurer d'une certaine protection, je pourrais dire, là, au niveau
des gens qui ont une formation en médecine. Alors, Dr Bergeron, est ce que vous
avez pu mettre la main sur les informations demandées?
M. Bergeron (Stéphane) : Oui.
Ceux auxquels on fait référence appelle un contrat de retour de service en
Colombie-Britannique, qui s'adresse à certains médecins acceptés dans un
programme de résidence de spécialité. Donc, on est au niveau de la résidence,
M. le Président, comme la radiologie diagnostique, la médecine d'urgence, la
neurologie, la chirurgie orthopédique, la psychiatrie, l'urologie, la
neurochirurgie et la médecine interne. Il s'agit de postes qui sont affichés
avec des obligations de signer un contrat dès l'entrée en résidence et qui
prévoient des pénalités avec un mécanisme de pénalité selon le temps qui est
fait par la suite qui vont, en Colombie-Britannique, selon les informations
dont je dispose, de 153... pour les pénalités de 153 000 $ à
1 149 000 $...
M. Bergeron (Stéphane) : ...et
je crois... Donc, il y a un contrat, qui est «Physician Return
of Service Contract», désolé, je l'ai juste en anglais, puis, dans les
prémisses, parce que c'est un contrat de 25 pages : «The province's
objective is to ensure their sufficient number and appropriate distribution of
physicians in British Columbia now and in the future for a patient accessible
government founded healthcare system aimed atpromoting and improving the health
of all residents.» Donc, on peut voir l'intention du gouvernement de la
Colombie-Britannique à l'intérieur de ces contrats.
M. Fortin :Et ce que je trouve intéressant, d'abord et avant tout, M.
le ministre... On avait l'analyse comparative aux documents du Conseil des
ministres, puis ça ne faisait pas référence à un tel programme, là, ce qu'on
nous disait, c'est que la Colombie-Britannique avait, pour les étudiants internationaux,
des obligations de pratique en régions prioritaires, un peu comme vous vouliez
le faire à travers le projet de loi no 15, là, mais ce dont... Dr Bergeron
vient de mentionner n'était pas indiqué. Mais l'effet direct, quand même, là,
de la législation proposée au Québec et de ce qui est en place en
Colombie-Britannique, c'est-à-dire qu'un étudiant qui, pour des spécialités,
nommées par le docteur Bergeron, disons qu'il veut étudier dans ces
spécialités-là, il veut se former dans ces spécialités-là... un étudiant
québécois ne peut pas accéder à ces spécialités-là, à ces postes-là. Est-ce que
j'ai raison? À défaut de devoir payer une pénalité.
Le Président (M. Provençal)
:Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, je ne sais pas. Je vais expliquer pourquoi je ne sais pas.
Je ne sais pas si c'est l'ensemble des postes de spécialité ou certains. Je ne
dispose pas, aujourd'hui, de cette information-là. Donc, il est possible que ce
que vous dites, à savoir, évidemment, que quelqu'un... Puis aujourd'hui, on
pourrait avoir la même chose, là, quelqu'un de... donc, on pourrait avoir de
quelqu'un qu'il ne doit pas évidemment se mettre dans une situation qu'il ne
peut pas respecter son engagement contractuel.
• (15 h 30) •
M. Fortin :Il ne peut pas faire deux choses en même temps. Il ne pas
pratiquer à deux places, principalement, ou exclusivement, ou, peu importe, là,
en même temps.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, ça m'apparaît être une évidence, oui.
M. Fortin :Oui, bien, il est un peu là, le problème avec l'article 5,
là, dans son entièreté, c'est... Et là je comprends que le ministre n'aime pas
les hypothèses, mais s'il croit en son projet de loi, là, il va y avoir une
rencontre des ministres de la Santé, à un moment donné, puis il va dire à ses
collègues : Savez-vous ce que j'ai adopté chez nous? J'ai adopté ça. Puis
il y en a qui vont dire... parce que c'est un bon vendeur, le ministre de la
Santé, à un moment donné, il y en a peut-être d'autres qui vont dire :
Bien, ça fait bien du bon sens, ça. Ou, si le Québec fait ça, je vais faire ça,
moi aussi, aïe! Ça ne marche pas, ça ne marche pas juste d'un bord, cette
affaire-là. Et là on se retrouve dans une situation où, O.K., là, il y a
peut-être une situation où un Québécois ne peut pas aller en
Colombie-Britannique pour faire... pour ces postes-là. Mais là on risque de se
retrouver avec des postes à Calgary de bloqués des postes à Toronto de bloqués,
des postes à l'Université d'Ottawa de bloqués, des postes à Dalhousie, de
bloqués, et vice versa, alors qu'on n'a toujours pas fait la démonstration, M.
le Président, chiffres à l'appui, là, qu'on en perd plus qu'on en gagne, des
gens du reste du Canada, suite à leur résidence.
Alors, moi, je pense, je trouve, je suis
inquiet, que c'est une pente glissante qui pourrait mener à la fin de la
possibilité pour beaucoup de Québécois d'avoir certains postes de résidences à
l'extérieur. Et je nous ramène, je nous ramène, M. le Président, même sans...
même sans l'hypothèse, là, que d'autres provinces adopteraient un régime comme
celui-là... je nous ramène à l'hypothèse...
15 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...que, de mémoire, c'est le Collège des médecins qui l'a
soulevé, là. Mais c'était peut-être une des... c'était peut-être la FMOQ,
enfin. Ils nous ont dit ça arrive qu'il y a peut-être au Canada deux postes
pour une certaine spécialité, là. Ça peut être, je ne sais pas, moi... En
pédiatrie, par exemple, il peut y avoir des spécialités bien précises, là, où
il y a un poste à Sainte-Justine ou au Children's, puis il y en a un assez
Sickkids, et c'est peut-être tout ce qui est au pays, là.
Est-ce que... est-ce que dans un monde
idéal... est-ce que dans un monde idéal, idéal, là, où on contrôle tout comme
état, puis les citoyens font ce qu'on veut, est-ce que les citoyens restent au
Québec? Peut-être, là, c'est des médecins, on veut qu'ils pratiquent ici. Mais
là, s'il y a juste deux postes, il est accepté en Ontario, puis éventuellement,
il ne peut pas revenir parce qu'il fait face à une pénalité en Ontario, mais on
a un vrai problème, là. On est en train de créer un problème alors qu'on n'a
pas fait la démonstration que le système actuel de CaRMS ou le système actuel
qui permet à un résident de l'Ontario, de la Nouvelle-Écosse ou d'ailleurs de
venir faire sa résidence ici se fait au détriment du Québec. On n'a pas fait
cette démonstration-là chiffres à l'appui. Alors, je... je cherche encore à
saisir pourquoi on viendrait restreindre. Le député de Rosemont, hier, a
utilisé le mot «liberticide». Je cherche encore à savoir pourquoi on... on
vient restreindre des droits ou des libertés sans avoir fait la démonstration
de la nécessité de ça.
Est-ce qu'on a besoin de plus de médecins
au Québec? Oui. Est-ce que ceci va mener à plus de médecins au Québec? On ne le
sait pas. Tu sais, il est là, l'enjeu, on ne le sait pas. Est-ce qu'on a une
balance commerciale de nos médecins positive ou négative suite à la résidence?
C'est les chiffres qu'on a tenté d'obtenir ce matin et qu'on n'a pas été
capable d'obtenir. Alors là, on a une situation, là, celle de la
Colombie-Britannique. Mais là, si le Québec devient la deuxième juridiction à
mettre des contraintes comme celle-là, des fois, ça fait boule de neige
rapidement ces choses-là. On s'inspire de ce que les autres juridictions ont
fait. Au Québec, on le fait souvent. Moi-même, j'ai déposé un projet de loi, M.
le Président, m'inspirant d'une autre juridiction canadienne sur le don d'organes,
et ça arrive régulièrement. Il n'y a rien qui empêche l'Ontario, la
Nouvelle-Écosse ou d'autres de s'inspirer de ce qu'on fait aujourd'hui, de s'inspirer
de la fausse bonne idée qui est devant nous. Et s'ils le font, malheureusement,
on va venir bloquer pour toutes sortes d'étudiants, toutes sortes de
possibilités d'obtenir une expérience de résidence qui est celle qu'ils
veulent. J'ai beaucoup de difficultés avec le fondement même des restrictions
qu'on vient imposer, mais ces difficultés-là, elles sont accentuées par le fait
qu'on n'a toujours pas la démonstration de cette nécessité-là. Alors ma
question, elle est toute simple, avant le lunch, là, on n'avait pas ces
chiffres-là, est-ce qu'on les a plus maintenant?
M. Dubé : Vous avez les
chiffres, là, mais...
M. Bergeron (Stéphane) : Oui.
M. le Président, donc le solde migratoire qu'on a appelé, là, dans les libellés
de ça, là, le solde migratoire au niveau postdoctoral, il y a...
M. Fortin :Là, vous parlez... là, vous parlez des «fellowships», là?
M. Bergeron (Stéphane) : Des
résidents.
M. Fortin :Et juste des résidents, pas des «fellowships».
M. Bergeron (Stéphane) : Je
ne parle pas des «fellowships», je parle... je parle des résidents. Euh, ça va
donner une base, là. Peut-être demanderez-vous d'autres informations, puis c'est
tout à fait correct, après, là?
M. Fortin :Ça va, commençons par la base.
M. Bergeron (Stéphane) : Donc,
le solde migratoire, en moyenne dans les cinq dernières années, c'est 88 personnes
des... et qui ont gradué de nos facultés de médecine...
M. Fortin :Qui ont gradué, O.K. d'accord.
M. Bergeron (Stéphane) : ...du
Québec, qui sont allés faire une résidence à l'extérieur, et 30...
M. Bergeron (Stéphane) : ...des
gradués d'une faculté de médecine à l'extérieur du Québec, qui sont venus faire
une résidence au Québec, avec, donc, un solde migratoire moyen de moins 58 par
année.
M. Fortin :Est-ce que toutes nos places de résidence sont pleines?
0sberge M. le Président, donc, je pense
qu'on voit régulièrement,c'est-à-dire une fois par année, à l'annonce des
jumelages de postes, la Fédération des médecins omnipraticiens, qui rappelle
qu'il y a encore des postes disponibles au Québec, en résidence.
M. Fortin :Oui, pour des médecins de famille.
M. Bergeron (Stéphane) : Pour
les médecins de famille.
M. Fortin :Là, les chiffres que vous nous donnez là, c'est pour
l'ensemble des médecins.
M. Bergeron (Stéphane) : C'est
pour l'ensemble des médecins.
M. Fortin :Alors, vous n'avez pas des chiffres pour les médecins de
famille. Parce que si tous nos postes de spécialité sont pleins...
Des voix : ...
M. Fortin :...c'est effectivement de l'information, comme l'a dit le
Dr Bergeron, partielle, là, qui... Si nos postes de médecine spécialistes sont
pleins, bien, on ne peut pas calculer le solde migratoire dans ce cas-là. Moi,
ce qui m'intéresse... ce qui m'intéresse, pardon, c'est le solde, parce qu'on
n'a pas plus de place pour eux autres quand même. Alors, on aurait beau en
attirer plus de l'extérieur, on n'a pas de poste pour eux. Alors, le solde
migratoire ne veut pas dire grand-chose à ce moment-là. Ce qui est intéressant,
c'est le solde migratoire après la formation, après la résidence. Est-ce qu'eux
restent? Parce que c'est eux qu'on vient restreindre, là, on vient leur
dire : Après votre résidence, vous devez pratiquer au Québec.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, peut-être, saisis-je mal, mais je pense que ce qui est mentionné
là rappelle l'importance que les postes de résidence qui sont attribués, les
résidents qui occupent ces postes, l'importance pour le Québec qu'ils aient une
pratique au Québecet les jeunes au Québec à la suite.
• (15 h 40) •
M. Fortin :Je suis en désaccord. Ce sont des chiffres qui ne reflètent
rien, parce que l'idée, là, c'est... ce n'est pas... En fait, ce que le projet
de loi vient faire, ce n'est pas de dire : Vous êtes obligés de faire
votre résidence au Québec, ce n'est pas ça que le projet de loi vient faire. Il
ne vient pas de dire : Vous allez venir combler des postes de médecine
familiale qui sont disponibles au Québec, il vient dire : Après la
résidence, vous devez pratiquer au Québec. Et la prétention qu'on a, c'est que,
s'il y a des postes qui sont vacants, mais, en mettant une obligation
supplémentaire à la fin, ils vont être encore moins attrayants. On est la seule
province, là, hein, c'est ça, année après année, on est la seule province qui
laisse des places de résidents sur la table, les places en médecine familiale à
laquelle... auxquelles faisait référence le docteur Bergeron. Et là on est la
seule province qui laisse des places sur la table, puis là on dit : Bien,
si vous venez ici, vous allez avoir une obligation supplémentaire. Comment est-ce
que ça rend ces places disponibles là plus attrayantes?
M. Dubé : M. le Président, je
voudrais juste revenir, là, parce que là on a fourni des chiffres, puis je
comprends qu'on en veut d'autres encore, c'est correct, là. Mais je veux juste
rappeler quand vous dites qu'on n'a pas de médecins... assez de médecins de
famille, puis que ça va nuire, mais il y a d'autres raisons pour lesquelles on
a de la difficulté à combler les postes...
M. Fortin :Ah oui! Absolument, vous avez raison.
M. Dubé : ...il y en a
d'autres, il y en a d'autres. Ça fait qu'encore une fois, cet enjeu-là, ce
projet de loi, comme toutes autres initiatives que nous faisons, sont
complémentaires. Ici, M. le Président, c'est d'être capable de garder nos
médecins ici, tout en permettant les fellowships. Mais il y a d'autres enjeux,
la question des PREM, c'est un enjeu, on a dit qu'on était en train de le
régler, etc.
Ça fait que je veux juste faire attention
de dire que, d'un côté, ce n'est pas la solution parfaite, mais, d'un côté, on
ne se fie pas uniquement sur cette solution-là pour combler nos postes en
médecine. Ça, je pense que c'est important de le préciser.
M. Fortin :Les chiffres, là, sont appréciés, O.K. On apprécie le fait
qu'on ait trouvé ces chiffres-là, je pense qu'ils étaient déjà dans la
présentation du docteur Bergeron, d'il y a quelques jours, là, il me semble,
mais, enfin, je l'apprécie. Mais ce qui nous intéresse, c'est l'équivalent du
15 à 25 % que le Dr Bergeron a cité ce matin, là, il y a 15 à 25 %
qui reviennent au Québec. Il y en a combien de ceux qui viennent de
l'extérieur, des 30 qu'on attire, là, qui vont de l'autre bord, qui retournent
chez eux ou qui restent ici? Parce que c'est eux qu'on va obliger, là, ici.
M. Dubé : Je veux juste
rappeler qu'il y a d'autres facteurs qui fait qu'on a de la difficulté à
combler nos postes...
M. Fortin :C'est vrai.
M. Dubé : ...c'est juste ça
que je veux dire. Puis je comprends, c'est...
M. Dubé : ...vous vous
souvenez quand on... Je dis souvent : À un moment donné, on va s'entendre
qu'on ne s'entend pas. Mais je respecte l'opinion du député de Pontiac. Je
pense que...
Le Président (M. Provençal)
: ...que l'ensemble des membres de la commission sont
conscients qu'il y a d'autres facteurs.
M. Dubé : Plusieurs.
M. Fortin :J'apprécie que le ministre dise qu'il respecte notre
opinion. C'est également celle du Collège des médecins.
M. Dubé : Parfait. C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Je vais devoir céder la parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, merci, M.
le Président. Pour le moment, je me permettrais, vu qu'on vient de parler de
chiffres qui avaient été demandés, et fouillés, et trouvés, que j'avais une
demande aussi ce matin. Il n'y a pas d'urgence, là, vous les donner quand bon
vous semble, là, juste pas qu'on l'oublie, sur les chiffres qui étaient liés à
vos... à votre tableau sur la rétention. Si ce n'est pas maintenant, ce n'est
pas grave. Je ne voulais juste pas qu'on l'échappe, là. En attendant, si vous
permettez...
Le Président (M. Provençal)
: Ah, je pense qu'il vient de le trouver.
Une voix : ...
M. Marissal : Ce n'est pas
mon pire défaut.
Une voix : ...
M. Marissal : Ce n'est pas mon
pire défaut.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc on se rappelle qu'il y a deux types de contingents, il y a
régulier et le particulier. Et il y a des contingents qui existent dans la
politique doctorale, c'est-à-dire la faculté de médecine en quelque sorte, et
la politique postdoctorale, la résidence en médecine. Pour la politique
postdoctorale, qui était votre question spécifique, là, ce matin, dans le
contingent régulier, il y a 984 résidents du contingent, qui émanent, là,
du contingent régulier ou qui sont des postes de contingents réguliers. Et il y
en a 56 des postes de contingent particulier, 10 postes pour les Forces
armées canadiennes, quatre postes pour le Nouveau-Brunswick sont dans les
contingents particuliers. Vous voyez, je pense que la question qui était posée,
c'est : Est-ce qu'on peut comprendre l'ordre de grandeur entre un
contingent régulier et un contingent particulier? La très, très vaste majorité
font partie du contingent régulier.
M. Marissal : Je ne suis pas
sûr que c'était ça, ma question, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Ah, O.K.
M. Marissal : Peut-être... Je
vais retourner à votre... ah, je ne le retrouverai pas parce que je ne sais pas
où est-ce que vous l'avez mis dans... ou sur Greffier, là, votre tableau, le
tableau en page 2 de votre breffage.
M. Dubé : ...en chiffres
absolus plutôt qu'en pourcentage.
M. Marissal : Exact.
M. Dubé : C'était ça, votre
question.
M. Marissal : Mais c'est vrai
que le contingent, je crois, de mémoire, avoir posé cette question-là hier.
M. Bergeron (Stéphane) : ...je
voulais, même deux minutes avant la fin de la session de ce matin.
M. Marissal : Ah, oui? O.K. Je
vous crois.
M. Bergeron (Stéphane) :
J'étais prêt à la lire, puis on a décidé de suspendre la session. Dans les...
M. le Président. Donc de... J'essaie de comprendre, là, 2020-2022, taux de
rétention des médecins. La... Est-ce que vous êtes... Là, on est en... M. le
Président, on est dans la diapositive 2 qui vous a été présentée.
M. Marissal : Exact. 95 %
restent quand ils font leur résidence...
M. Bergeron (Stéphane) : Le
15 % qui ont fait leur résidence à l'extérieur qui revient, là, ça
représente combien en chiffres absolus? 15,2 %, c'est 10. Et vous vous
souvenez qu'à côté c'est pour la médecine spécialisée, le retour, une fois
qu'on a fait une résidence en médecine spécialisée et à l'extérieur du Québec,
combien reviennent au Québec? C'était 26.5 %, et on me dit que c'est 47.
Je crois que c'est sur une période cumulative de trois ans. Et c'est parce
qu'on essaie... tu sais, il peut y avoir des disparités, ça fait que je crois
qu'ils font des cumulatifs sur trois ans. On lit que c'est la période 2020
-2022.
M. Marissal : Ça, c'est pour
les gens qui ont fait leur résidence ailleurs. Vous aviez un autre bâtonnet...
M. Bergeron (Stéphane) : C'est
hors Québec.
M. Marissal : C'est ça, hors Québec,
vous avez raison. Il y a un autre bâtonnet et 95 % qui font leur résidence
ici restent...
M. Bergeron (Stéphane) : 95,6 %,
médecine de famille, c'est-à-dire ceux qui font leur médecine de famille comme
résidence au Québec...
M. Bergeron (Stéphane) : ...qui
restent au Québec, à la suite, 95.6 %, le nombre absolu que l'on
m'indique, c'est 2 804.
M. Marissal : Toujours sur
trois ans?
M. Bergeron (Stéphane) : C'est
ma compréhension. Puis, pour les médecins spécialistes, ou le taux de rétention
au Québec... de pratique au Québec suite à la résidence au Québec était de
93.4 %, le nombre absolu, c'était 1 479.
M. Marissal : O.K. Merci pour
ça. Oui. Je vais... Je vais poser deux... deux questions, sans vouloir ouvrir
une autre brèche, là, parce que je vais devoir vous quitter dans
10 minutes pour des raisons de transport. Mais, d'abord, une question qui
n'étonnera pas le ministre, parce que je la pose dans presque tous les projets
de loi, là. Vous avez, j'imagine, réfléchi à des situations qui pourraient
toucher les Premières Nations. D'autant que, souvent, prenez Akwesasne, par
exemple, là, ça touche trois juridictions, New York, l'Ontario puis le Québec.
Et j'ai eu un cas récemment que je vous ai apporté d'ailleurs, M. le ministre.
Je remercie votre équipe d'avoir rassuré cette femme médecin, d'ailleurs,
omnipraticienne de Kahnawake parce qu'elle avait un doute sur un autre projet
de loi. Mais les... vous savez, les frontières des Premières Nations ne sont
pas les nôtres puis...
M. Dubé : ...comprendre.
Êtes-vous sur cinq ou sur les autres articles qui iront par la suite?
M. Marissal : Sur cinq. En
particulier sur les restrictions d'aller travailler ailleurs notamment. Ou sur
un, là, dans ce cas-ci, là. Non, 1, c'est... Sur la restriction d'aller
travailler ailleurs, quand vous avez un permis du Québec, si vous êtes médecin
autochtone à Kahnawake, la nation mohawk, elle ne connaît pas nos frontières...
elle ne reconnaît pas nos frontières. Ce n'est pas des centaines de cas, là,
mais il y en a. Il y en a. Et, souvent ils sont assez mobiles d'une région à
l'autre.
Des voix : ...
M. Dubé : Continuez.
Excusez-moi.
M. Marissal : Non. Je pense,
là-dessus, je ne m'attendais pas à avoir une réponse tout de go, là.
M. Dubé : Ah! O.K.
• (15 h 50) •
M. Marissal : Je vous laisse
ça en cogitation parce qu'on y reviendra, là. Mais c'est... c'est... c'est
quelque chose qui existe. Moi, je l'ai vu récemment avec une omnipraticienne
qui fait plusieurs juridictions du... puis, tu sais, il n'y en a pas tant que
ça, là, des jeunes femmes omnipraticiennes autochtones, là, alors il ne
faudrait pas se retrouver à la pénaliser.
M. Dubé : Oui. Mais c'est...
M. le député, juste pour bien vous suivre, là, pour... puis, comme vous dites,
je pourrai creuser, mais votre préoccupation, c'est : Est-ce que, par
exemple, une communauté autochtone, comme Kahnawake ou... serait considérée
comme hors Québec pour fin de ça, ici. C'est-tu ça, votre question?
M. Marissal : Non. Un jeune
ou une jeune étudiante ou qui s'en va en résidence en médecine, qui est d'une
Première Nation, mais a l'intention de passer d'une juridiction à l'autre, nos
juridictions.
M. Dubé : Au Québec.
M. Marissal : Il ne faudrait
pas que cette personne se retrouve... ou est-ce qu'elle se retrouvera
pénalisée, si elle va pratiquer la médecine en Ontario, dans l'État de New York
ou au Nouveau-Brunswick? Parce qu'elle est plutôt du côté de Gaspésie. Je ne
sais pas si je m'exprime clairement.
M. Dubé : Je pense que je
comprends votre demande. Oui. Mais en tout cas le principe de pratiquer au
Québec, là, il s'applique autant pour eux. C'est ça que je veux... C'est
peut-être là que je ne saisis pas la différence que vous voulez apporter, là.
M. Marissal : C'est-à-dire
qu'un jeune de Montréal qui s'en va en médecine, son territoire, c'est le
Québec tel que nous le définissons, nous, les Blancs.
M. Dubé : Oui, oui, oui.
M. Marissal : Une jeune
autochtone qui s'en va étudier la médecine n'a pas nécessairement les mêmes
critères ou la même carte géographique que nous. Et il y a beaucoup de
va-et-vient, là, entre les uns et les autres, là. Tu sais, le Nunavik, ce n'est
pas si loin du Nunavut. Les médecins se promènent d'un bord à l'autre. Est-ce
que ces jeunes étudiants...
M. Dubé : ...comprendre la
préoccupation que vous avez, parce qu'on a quand même des articles de loi qui
vont venir plus tard, qu'on a... on va ajuster aussi par concordance, les
articles sept, huit et neuf, là. Ça fait que je veux juste comprendre votre
objectif. C'est de dire : Est-ce que, pour quelqu'un de nation autochtone,
aurait des...
M. Marissal : Qui a un diplôme
du Québec et un droit de pratique au Québec, qui a terminé puis qui pratique,
mais qui s'adonne à aller assez souvent à Churchill Falls, au Labrador, mais
qui est plutôt basée à Sept-Îles, mais qui a des liens avec sa nation
autochtone ou d'autres nations autochtones. Ce n'est pas la même réalité. Ce
n'est pas du tout la même réalité. Là, ce qu'on dit, nous, c'est : Tu as
un... Tu as un permis du Québec, tu pratiques au Québec, tu ne peux pas aller
pratiquer ailleurs.
M. Dubé : O.K. Mais je pense
qu'on n'est pas dans cinq, ici, si vous me...
M. Marissal : ...ça se peut,
ça se peut, ça se peut.
M. Dubé : O.K. Alors,
maintenant que j'ai compris la question, on va le prendre en différé, là, si
vous me dites que c'est parce que vous devez quitter, mais je voulais juste
comprendre s'il y avait un... Parce que, là, il n'y a pas de lien avec 5, là,
qu'on essaie de finaliser, là. Ça fait que je comprends, je comprends la
question, puis on pourra en reparler la semaine prochaine.
M. Marissal : O.K.
M. Dubé : C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 5 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous... S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 5
tel qu'amendé.
Une voix : Par appel nominal,
je vous en prie.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M..
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Contre.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'article 5, tel
qu'amendé, est adopté à la majorité. L'article 6 a été adopté. On pourrait
aller traiter l'article 7, M. le ministre.
M. Dubé : Article 7 :
L'article 157 de la Loi sur les services de santé et des services sociaux pour
les Inuits et les Naskapis est modifié :
1 par l'ajout, à la fin du premier alinéa,
de la phrase suivante :
«Lorsqu'il s'agit d'un médecin qui ne peut
devenir un professionnel non participant en raison de l'application de
l'article 27 de la Loi sur l'assurance maladie, il lui est plutôt interdit, à
compter d'une telle date, d'être rémunéré pour tout service assuré rendu
pendant une période équivalente.»;
2 par l'insertion, dans le deuxième alinéa
et après «participant», de «ou pendant laquelle il ne peut être rémunéré pour
un service assuré».
Alors, je vais lire le commentaire :
L'article... l'actuel article 257 de la Loi sur les services de santé et des
services sociaux pour les Inuits et les Naskapis prévoit notamment qu'un
médecin qui cesse, sans l'autorisation du conseil d'administration, d'exercer
sa profession au sein d'un établissement sans avoir donné un avis... un préavis
d'au moins 60 jours ou avant l'expiration du délai mentionné au préavis,
devient un professionnel non participant pour une période égale à deux fois le
nombre de jours qui restaient à écouler avant l'expiration du délai de préavis
applicable.
La modification proposée vient préciser
que la mesure consiste plutôt à interdire à un médecin d'être rémunéré pour
tout service assuré rendu pendant une période équivalente, puisque ce médecin
ne peut devenir un professionnel non participant en application du nouvel
article 27 de la Loi sur l'assurance maladie.
Il s'agit ici d'une modification de
concordance similaire à celle de l'article 4 du projet de loi visant à adapter
la mesure en tenant compte de la nouvelle obligation imposée aux médecins
d'être un professionnel participant pendant au moins cinq ans.
M. Fortin :Donc, c'est la même obligation qu'on est venu mettre dans
la Loi sur l'assurance maladie qu'on vient inscrire dans la Loi sur les
services de santé et services sociaux pour les Inuits et les Naskapis.
M. Dubé : C'est ça. Parce
que, vous savez, quand... rappelez-vous, quand on a fait p.l. 15... on s'en
souvient, hein?
M. Fortin :Certains moments.
M. Dubé : Hein?
M. Fortin :Certains moments plus que d'autres.
M. Dubé : Et ce qu'on a fait,
c'est qu'on a décidé de laisser l'ancienne loi applicable au... vous vous
souvenez de ça? Donc, c'est pour ça qu'il faut venir corriger celle-là, parce
qu'elle existe encore, notamment pour les Inuits et les Naskapis, puis c'est
aussi simple que ça.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui.
Excusez-moi, là, de mémoire, justement, puisque 15, de un, on y a passé
beaucoup de temps puis ça commence à dater un peu, on n'avait pas dit qu'à un
moment donné on allait tout rabouter ça? C'est mal dit, là, mais c'est jeudi
après-midi, là, je commence à manquer de vocabulaire. On n'avait dit qu'on
allait non seulement harmoniser, mais essayer de mettre ça dans un même corpus?
M. Dubé : Rappelez-vous que
l'enjeu, si on se souvient, puis j'en ai parlé avec le docteur Vollant, à ce
moment, on avait eu des discussions, il faut que ce soit accepté par les
nations de le faire.
M. Marissal : O.K., on en est
encore là.
M. Dubé : Puis on en est
encore là. Je pense qu'il y a un respect de leur autonomie. Alors, ils aimaient
mieux prendre leur temps pour le faire. Nous, je pense qu'on a avancé avec ça,
mais je vous dirais qu'il y a...
M. Marissal : Je comprends...
M. Dubé : ...une autonomie
qu'on doit respecter dans ça.
M. Fortin :Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Interventions à
l'article 7?
M. Fortin :Bien, juste pour pas qu'on manque l'occasion, là, je ne
sais pas, c'est-tu à l'article 7, 8 ou 9 qu'on va répondre aux
préoccupations du député de tout à l'heure? C'est que vous nous avez dit que ce
n'est pas à l'article...
M. Dubé : Les autochtones?
M. Fortin :Oui. Si ce n'est pas à l'article 5, c'est à...
Le Président (M. Provençal)
:Ça ne fait pas partie des articIes,
ça va être une... Je pense que c'est une question qui a été prise en délibéré.
Est-ce que je me trompe?
M. Fortin :Oui, mais on nous a dit en même temps que c'est les
articIes qui traitent des... des questions de Premières Nations, 6, 7, 8, 9.
Donc, si elle est délibérée et on va y revenir. Mettons, la semaine prochaine,
vous allez avoir une réponse. C'est ça?
M. Dubé : Oui, oui, oui,
c'est sûr.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : C'est sûr, parce
que là, on est rendus... bien, c'est de répondre dans le politique, on est tous
les jours dans le politique, là, mais là on parle de territoires autochtones
versus... Moi, je ne voudrais pas donner de réponses...
M. Fortin :Non, c'est correct.
M. Dubé : ...qui n'ont pas
été vérifiées avec nos experts, si vous permettez, là.
M. Fortin :Vous faites bien.
M. Dubé : O.K. Mais ici tout
ce qu'on fait c'est la concordance avec... la LGSSSS, là, alors donc, ça, je
suis assez à l'aise de pouvoir apporter cette réponse-là.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, est-e qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 7? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 7 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Et je vais demander par appel
nominal, M.?
M. Fortin :Pourquoi pas.
Le Président (M. Provençal)
:S'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin.
(Pontiac)?
M. Fortin :Abstention.
La Secrétaire : M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Oui,
abstention.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'article 7
est donc adopté à la majorité. Nous allons maintenant à l'article 8, M. le
ministre.
• (16 heures) •
M. Dubé : Ça me fait plaisir.
L'article 8. L'article 132.2 de la Loi sur les services de santé et
de services sociaux pour les autochtones cris est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante : «Lorsqu'il s'agit d'un médecin qui ne
peut devenir un professionnel non participant en raison de l'application de
l'article 27 de la Loi sur l'assurance maladie, il est plutôt interdit, à
compter d'une telle date, d'être rémunéré pour tout service assuré qui est
rendu pendant une période équivalente.»;
2° par l'insertion, à la fin du deuxième
alinéa, de «ou pendant laquelle il ne peut être rémunéré pour un service de
santé.».
Très similaire à ce qu'on a fait
précédemment pour 7. Je vais lire le commentaire : l'article... l'actuel
article 132.2 de la Loi sur les services de santé et de services sociaux
pour les autochtones cris prévoit notamment qu'un médecin qui cesse, sans
l'autorisation du conseil d'administration, d'exercer sa profession au sein
d'un établissement sans avoir donné un préavis d'au moins 60 jours ou
avant la fin de la durée de celui-ci, devient un professionnel non participant
pour une période égale à deux fois le nombre de jours qu'il restait à écouler
avant l'expiration du délai de préavis applicable.
La modification proposée vient préciser
que la mesure consiste plutôt à interdire à un médecin d'être rémunéré pour
tout service assuré rendu pendant une période équivalente puisque ce médecin ne
peut devenir un professionnel non participant en application du nouvel
article 27 de la Loi sur l'assurance maladie proposé par l'article 1
du projet de loi.
Il s'agit ici d'une modification de
concordance similaire à celle des articles 4 et 7 du projet de loi visant
à adapter la mesure en tenant compte de la nouvelle obligation imposée aux
médecins d'être un professionnel participant au moins cinq ans.
M. Fortin :Oui, une question pour le ministre ou Dr Bergeron. Est-ce
qu'on est dans un cas de si, si, si aujourd'hui ou est-ce qu'il y en... Des
cliniques privées, il y en a-tu dans le... en territoire cri ou en territoire
des Inuits et Naskapis? Est-ce qu'il y a des médecins non participants dans ces
territoires-là?
M. Dubé : Il faudrait que je
regarde, là, parce que dans les... dans nos centres d'amitié... Écoutez, là, je
ne voudrais pas me faire prendre quelques chiffres, mais j'ai quand même visité
des centres d'amitié autochtone, on en a plusieurs maintenant, là. Ça avait été
commencé sous votre gouvernement...
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : ...si je me
souviens bien. Mais je ne serais pas capable de vous dire, mais la plupart des
médecins qui pratiquent là, c'est des médecins...
M. Fortin :...qui sont absolument participants, là. Il n'y a pas de...
M. Dubé : Mais je ne serais
pas capable de vous dire est-ce qu'il y a des exceptions, là, non participant,
mais...
M. Fortin :Moi, ça ne me dit rien. Moi, je n'ai pas d'exemple en tête
de médecins non participants.
Mme Dorismond : Oui. O.K.
O.K.
M. Fortin :Mais je me pose la question.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, moi non plus je n'ai pas connaissance qu'il y ait des médecins
participants. On va se rappeler...
16 h (version non révisée)
M. Bergeron (Stéphane) : ...la
raison...
M. Fortin :Non participant?
M. Bergeron (Stéphane) : Non
participant. Excusez. On va se rappeler la raison d'un tel article. On disait :
Si le médecin a une conduite dérogatoire, en ce sens où il n'avise pas
suffisamment à l'avance, le mécanisme qui était prévu antérieurement par la loi
était de... tu vas perdre temporairement ton statut de participant. Ce qui est
à l'opposé de ce que le projet de loi veut faire, d'interdire la
non-participation, sauf sur approbation par Santé Québec. Donc aussi, comme on
l'a fait antérieurement, on vient corriger la situation pour que ce ne soit pas
perçu comme une échappatoire, un exutoire facile de dire : Ah, je vais
prendre celà, je vais me faire nommer, le lendemain, je vais quitter puis je
vais devenir non participant puis je vais contre contrecarrer l'esprit de la
loi, ici. Ça fait que c'est simplement ça. On l'a fait dans la loi, la LGSSSS.
Mais il faut comprendre que dans certains territoires, ce n'est pas la LGSSSS,
les territoires autochtones cris, notamment. Donc, on vient faire exactement la
même chose dans tous les territoires.
M. Fortin :Mais, dans le cas... dans le cas théorique décrit par le Dr
Bergeron, ne faudrait-il pas que la pratique privée ou le médecin non
participant soit quand même en territoire inuit, neskapi ou cri?
M. Bergeron (Stéphane) : Non
mais on n'autorise pas la...
M. Fortin :Non. Je le... Non, mais ici, on ne vient pas l'autoriser.
Mais vous avez dit : Pour ne pas qu'il se passe ça, là, pour ne pas qu'on
se fasse nommer médecin en territoire inuit puis qu'après ça on dise : Ah!
voici mon échapatoire. Il faudrait quand même que j'établisse ma pratique
privée à Kuujjuaq, puis je ne suis pas sûr qu'il y a un gros marché, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Mais,
M.... M. le Président, justement, dans la situation actuelle, un médecin non
participant est libre de s'installer où il le veut. Donc, il pourrait très bien
faire cela en territoire autochtone cri puis ensuite dire : Très bien,
maintenant, j'ai mon statut. Si on ne faisait pas cela, j'obtiens, de cette
façon-là, temporairement, mon statut de non participant puis je vais aller
faire de la non-participation à Montréal, Lévis, Québec, Trois-Rivières, nommez
l'endroit où vous voulez, parce que, justement, le statut de non-participant
fait qu'il est un peu en dehors du système, il peut s'établir où il veut. C'est
ce que l'on a voulu empêcher de faire ici.
M. Fortin :O.K. C'est vrai que, quand on ne prend pas des solutions
simples, il faut s'attarder à toutes les solutions possibles... ou les
situations possibles.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin :Oui, oui, je pense, j'ai terminé.
Le Président (M. Provençal)
:Il y a... Il n'y a pas d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article huit
est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour
La Secrétaire
: Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :Abstention.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'article huit du
projet de loi est donc adopté à la majorité.
Donc, maintenant, je voulais... je veux
nous rappeler que nous venons de terminer les mesures visant l'obligation d'exercer
la médecine au Québec dans le régime public. Donc, c'étaient des articles 1 à
8. Maintenant, nous en serions au sujet deux, qui est le régime d'autorisation
d'exercer la médecine en dehors...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Allez-y.
M. Dubé : Oui, on a terminé,
mais j'aimerais ça qu'on ait une bonne note que, l'article six, on avait
demandé si c'était possible par consentement de le réouvrir. Alors, moi, si
vous n'êtes pas confortables à le faire aujourd'hui, on le fera plus tard la
semaine prochaine. Mais je pense que je veux juste être certain que maintenant
qu'on a terminé cinq, qu'on a pu avoir la discussion pour la bonne
terminologie, je veux juste prendre bonne note que, selon nous, il serait
préférable de pouvoir revenir au moment où il y aura consentement de votre
part.
M. Fortin :J'apprécie l'intervention du ministre quand même. On a
suspendu quelques instants. J'ai eu une bonne conversation avec, disons, les
collègues des autres formations politiques. Et je ne voudrais pas, à ce
stade-ci, déformer leurs propos ou leurs orientations par rapport au
consentement ou non consentement. Je pense qu'on s'est entendus mais je ne veux
pas les placer dans une position inconfortable non plus. Alors, peut-être une
autre...
M. Dubé : ...aujourd'hui. Je
fais juste le soulever, que c'est parce que le...
M. Fortin :Que vous aurez une demande pour revenir à l'article 6.
M. Dubé : Bien, c'est ça.
Moi, je veux juste dire, M. le Président, on a fait la première partie, mais j'aimerais
ça qu'on ait une bonne note. Puis on verra la semaine prochaine. C'est... C'est
clair.
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Dubé : Excusez-moi.
Excusez-moi.
Le Président (M. Provençal)
:...en serions...
Le Président (M. Provençal)
:...au sujet 2, régime d'autorisation
d'exercer la médecine en dehors des cadres du régime public d'assurance
maladie. Et je comprends, M. le ministre, que vous souhaitez présenter un
amendement qui va introduire l'intitulé du chapitre I ainsi qu'un nouvel
article 0.1.
Donc, est-ce qu'il y a consentement afin
d'étudier l'intitulé et le nouvel article sur le même amendement?
M. Fortin :Question pour vous, M. le ministre, avant qu'on poursuivre
sur l'amendement ou les amendements introduits par le ministre. C'est quoi, le
quorum pour une commission parlementaire?
Le Président (M. Provençal)
:C'est quatre.
M. Fortin :C'est quatre. Ça vous inclut, ça?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Fortin :D'accord. Ça inclut le ministre aussi?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Fortin :Oui.
Une voix : ...
M. Dubé : Je dois dire, M. le
Président, que j'apprécie beaucoup la présence du député de Pontiac.
Le Président (M. Provençal)
:Je pensais qu'il était pour dire par
défaut, mais c'est par obligation.
M. Dubé : J'apprécie
énormément la présence...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, j'aimerais ça qu'on projette à
l'écran...
M. Dubé : Je n'ai pas dit que
je l'apprécie toujours, mais je l'apprécie beaucoup. Voilà.
M. Fortin :Alors, j'apprécie toujours sa présence du ministre,
souvent, ses propos.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je répète, il y a consentement
pour traiter à la fois... l'intitulé du chapitre I - il est temps que la
journée finisse - ainsi que le nouvel article 0.1. Alors, on va projeter à
l'écran. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Fortin :Oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, monsieur.
M. Fortin :Il y a des choses sur lesquelles on peut s'obstiner, il y a
des choses sur lesquelles on n'a pas raison de le faire.
M. Dubé : C'est bien
apprécié, M. le député. M. le Président, j'y vais avec un article sur le
chapitre I et l'article 0.1. Ajouter, avant l'article 1 du projet de loi, ce
qui suit :
«Chapitre I
«Autorisation d'exercer la médecine en
dehors des cadres du régime public d'assurance maladie 0.1
«0.1. Les dispositions du présent chapitre
s'appliquent, malgré toute disposition contraire de la Loi sur l'assurance
maladie (chapitre A-29), à tout médecin qui est un professionnel soumis à
l'application d'une entente ou un professionnel désengagé au sens de cette loi
et qui désire devenir professionnel, non participant au sens de cette loi.».
Alors, le commentaire, c'est que le
chapitre I introduit par cet amendement met en place un régime d'autorisation
pour les médecins qui souhaitent exercer la médecine en dehors des cadres du
régime public d'assurance maladie. Ainsi, l'amendement introduit également
l'article 0.1, lequel prévoit que les dispositions de ce nouveau chapitre I
s'appliquent, malgré toute disposition contraire de la Loi sur l'assurance
maladie, à un médecin qui souhaite devenir un professionnel non participant au
sens de cette loi.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, dans un premier temps, étant
donné qu'il y a deux volets, on va discuter. Est-ce que vous êtes d'accord avec
l'intitulé du chapitre I?
M. Fortin :Je m'excuse, M. le Président. Encore là - c'est peut-être
jeudi après-midi, c'est quoi, les deux volets?
Le Président (M. Provençal)
:En fait, il y a deux volets, parce
que la partie du chapitre qui dit «Autorisation d'exercer la médecine en dehors
des cadres du régime public» fait partie d'un des points, et, par la suite,
vous avez le 0.1, proprement dit.
M. Fortin :O.K. Donc, on peut débattre, pendant 20 minutes, du
chapitre I?
Le Président (M. Provençal)
:En théorie, c'est ça.
M. Fortin :En théorie. O.K. Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Non, mais vous me posez la question,
moi, je vous donne la réponse.
M. Fortin :La réponse, c'est oui. Mais est-ce que je vais utiliser mon
droit? La réponse, c'est non, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, est-ce que ça va pour
l'intitulé? Ça va. O.K. Maintenant, 0.1, y a-t-il des interventions de votre
part? Oui, allez-y.
M. Fortin :Sur le 0.1, j'aimerais ça obtenir de la part de la partie
gouvernementale, une explication, à savoir pourquoi ici on ne vient que
soumettre à l'application d'une entente quelqu'un qui désire devenir
professionnel, non participant, plutôt que quelqu'un qui l'est déjà. En fait,
si je comprends bien la raison de l'article 0.1... Puis corrigez-moi si j'ai
tort, c'est bien possible, quand on lit des amendements comme ça, ce n'est pas
toujours clair pour les députés, puis on n'a pas les équipes de recherche que
vous avez. Alors, c'est pour ça qu'on vous pose la question, quoique...
M. Fortin :...j'ai une excellente équipe de recherche. «Équipe», c'est
un grand mot, là, mais... Là, cette disposition-là, essentiellement, là, elle
vient dire que c'est pour tout le monde qui veut devenir non participant, c'est
ça?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre... sous-ministre.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, c'est ceux qui sont actuellement soit participants, soit
désengagés et qui veulent devenir non participants. Donc, la situation que ça
ne couvre pas, c'est le professionnel qui est déjà un professionnel non
participant. Il n'est pas touché par cela. À moins qu'ultérieurement, dans le
cadre du délai, puisque c'est un article temporaire, qu'il décide de devenir
participant. Bien, à ce moment-là... puis qu'il veut remigrer à nouveau, bien
là, il va être soumis. Il faut avoir... le point de départ, c'est qu'il faut
avoir un statut de participant ou de désengagé et d'avoir l'intention de
changer pour un statut de non participant.
M. Dubé : Et rappelez-vous,
désengagé, je pense qu'il y en a un, au Québec, là, ça fait que...
M. Fortin :Oui. Alors là, O.K., enlevons le un, là, tu as les médecins
du public, tu as les médecins du privé, là. Les médecins du privé, les 800, là,
les fameux 800, là, là, c'est un peu... c'est un sens unique, ce que vous
décrivez, là. C'est : si tu reviens au public, bien là, tu ne peux pas
revenir comme tu veux, là, il y a. Santé Québec qui... Alors, dans ce
contexte-là, pourquoi un des 800 reviendrait?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vous dirais que j'aimerais ça qu'à terme il y en ait plusieurs qui reviennent.
Puis je pense que, comme on a discuté, il y aura assez de changements dans le
réseau, incluant ceux qu'on a commencé à faire et qui portent un fruit, qu'il y
aura des gens qui auront le goût de revenir.
Je vous donne un exemple. Je vous donne un
exemple d'une dame médecin qui nous a contactés plusieurs fois, qui pratique au
privé présentement, en psychiatrie, qui trouve que la rémunération ne permet
pas, pour elle, de faire des cas de psychiatrie à la hauteur de ce qui est
exigé pour un acte.
M. Fortin :Un dermato va vous dire la même affaire
M. Dubé : Un dermato va dire
exactement la même chose. Alors, je n'embarquerai pas dans les négociations, on
s'est promis qu'on ne le faisait pas, mais quand je dis qu'il y a des
événements qui pourraient arriver, qui pourraient faire qu'il y a des gens qui
auraient le goût de revenir... Je ne veux pas citer son nom...
M. Fortin :Non, non, je n'ai pas besoin de savoir son nom.
M. Dubé : Mais vous comprenez?
Puis vous venez de me dire que vous... moi, je l'entends de dermatologues
aussi, notamment. Alors donc, c'est pour ça que, vous avez raison, en ce
moment, je pense qu'on... puis on l'a bien décrit lors de la petite
introduction qu'on a faite, lorsqu'on a fait l'introduction du projet de
loi : il y a deux blocs de privé. Il y a le bloc de privé de gens qui sont
déjà là, puis ça vous avez raison, c'est si, seulement si, ils reviennent, là,
à ce moment-là, ils auraient les mêmes permissions à demander, mais il y a
aussi tout le concept du va-et-vient, qui est principalement pour ça, ici, là.
M. Fortin :Je ne parle pas du va-et-vient, là, le va-et-vient, on le
met de côté, là. Les 800, là, les 800, dans lesquels il y a probablement la
dame à laquelle vous faites référence puis certains dermatologues à qui on a
parlé. Je vais vous le dire comme ça : De tous les... à part le monde qui
font du va-et-vient, là, à part les médecins qui font du va-et-vient, hein, les
médecins qui choisissent d'aller s'établir dans le privé, là... Vous nous dites
souvent : On a déjà fait beaucoup de changements, il y en a beaucoup qui
s'en viennent. Moi, je pense que ça a des effets, appelons ça limités, vous,
vous pensez que ça a des effets importants. Bien, dans ces 800 là, là, puis
dans les dernières années, depuis que vous avez fait des changements, il y en
a-tu qui ont choisi de revenir?
M. Dubé : Je pense, la
réponse... Il y en a quand même quelques-uns. Puis je ne pourrais pas vous...
M. Fortin :Je ne veux pas un chiffre précis, mais...
M. Dubé : Non, non, mais je
pense que les... Je vais le dire comme ça parce que c'est très difficile à vous
prouver, ce que j'entends, puis c'est pour ça que, là, c'est un peu délicat,
mais ce que j'entends, c'est qu'il y a même des changements qui s'en viennent
qui sont souhaités par les médecins, souhaités par les médecins, qui nous
disent : Il y aurait un retour plus important, exemple. Alors donc, est-ce
qu'il y a des... Prenons juste l'exemple... juste l'exemple du GAP. On est
quand même allé chercher 1 million de patients parce qu'on a trouvé une façon,
grâce à l'accord qui est passé avec la FMOQ, de...
M. Dubé : ...trouver une façon
d'avoir une inscription collective plutôt qu'une inscription individuelle.
Donc, ce que je vous répondrais aujourd'hui, c'est qu'on a vu qu'à changer des
éléments de rémunération de façon importante parce que c'était quand même un
grand changement, moi, je pense que les changements qui ont été faits et qui...
est-ce qu'on aurait perdu plus de personnes si on n'avait pas fait ce genre de
changement? Peut-être aussi. Alors, moi, je vous dis qu'il reste des
changements assez importants dans les prochains mois. Puis je pense que c'est
ça, notre objectif, c'est d'être capable d'aider rechercher peut-être ces
personnes-là.
M. Fortin :Oui. Je...
M. Dubé : Puis je vous
donnerais un autre exemple, si vous permettez, parce que j'apprécie que vous
soyez là.
M. Fortin :Ce serait moins le fun si je n'étais pas là, honnêtement.
M. Dubé : Non, mais... Puis
c'est pour ça que je dis que je l'apprécie. Mais je pense juste au PREM. J'en
ai parlé des PREM tout à l'heure. Il y a eu un gros travail qui s'est fait tout
au cours de 2024, et là on attend l'acceptation de la proposition qui a été
faite puis qui a été discutée amplement en groupe. Alors, ça aussi, c'est un
événement qui est prêt à avoir son impact, mais il faut qu'il soit accepté.
Alors donc, je vous donne un autre exemple qui pourrait avoir un impact, je
crois, assez important.
• (16 h 20) •
M. Fortin :Je comprends que le ministre nous dit : On fait des
changements, là, qui peuvent aider à ramener des professionnels, tu sais, ça
peut être des médecins, ça peut être d'autre monde, là. Je... Il est tombé sur
le bon exemple, là, parce que, moi, je venais entre deux recherches pour savoir
ce qui se faisait en Colombie-Britannique tantôt, là, je suis tombé sur un
courriel qu'on m'a envoyé cet après... bien, ce midi, d'une dame de
77 ans : «Deux semaines plus tard, avec des douleurs constantes à
l'abdomen, je me permets de vous écrire pour vous... pour exprimer ma
frustration — en fait, elle a écrit à sa députée caquiste et elle
nous a mis en copie, là — à n'avoir reçu absolument aucun retour
d'appel de la clinique de gynécologie. De plus, vendredi dernier, j'ai
téléphoné au GAP — vendredi — pour avoir un rendez-vous
avec un médecin pour lui expliquer à nouveau ma douleur et mon cas. Je viens de
recevoir aujourd'hui, dimanche, un message du GAP qui me dit qu'un délai de
plus de trois jours pour me rappeler sera nécessaire, pour me rappeler, pour
avoir un rendez-vous chez le médecin sera nécessaire. Mon seul autre recours
serait de retourner à l'urgence pour passer un nouveau 15 heures d'attente
pour consulter un médecin, qui me dira probablement la même chose que vendredi
dernier». Je comprends que le ministre dit : Je fais des changements,
mais, tu sais, ça a prend beaucoup, là, pour convaincre des gens qui ont des
expériences comme ça, là, que ça porte fruit. Puis, ces gens-là, ils se
tournent à l'occasion, là, je ne vous dis pas que cette dame-là va faire ça,
là, je ne connais pas sa situation financière, je ne connais pas sa volonté de
se tourner vers le privé ou pas, mais c'est des gens comme ça qui se ramassent
dans le privé puis qui racontent ces expériences-là aux médecins qu'ils voient
dans le privé puis qui convainquent les médecins de ne pas revenir encore plus,
là. Ils étaient déjà convaincus quand ils sont partis probablement puis là les
gens qu'ils voient, c'est des gens comme ça qui se disent : Bien, ça n'a pas
de sens, je ne peux pas attendre un autre trois jours pour qu'on me rappelle,
pour me donner un rendez-vous, je vais retourner à l'urgence, je vais attendre
un autre 15 heures. Donc, je vous le dirais comme ça. Là, on fait un
projet de loi qui met de côté des gens qui, déjà, ont fait le choix d'aller au
privé. Hein, ces 800 là, là, on leur dit : On fait un projet de loi, ce
n'est pas pour vous autres, on s'attaque aux va et viens, on s'attaque à ceux
qui pourraient peut-être vouloir aller vers le privé, mais on met de côté,
continuez à faire ce que vous faites. Alors qu'on a entendu, disons, un
plaidoyer relativement fort, je pense, du Collège des médecins, en faveur de
revoir la possibilité d'être médecin non participant ou professionnel non
participant. Je trouve ça... comment dire, je trouve ça désolant quand même
qu'on n'a pas adopté des propositions, ou du moins le sens des propositions, de
ce qui nous a été véhiculé par le Collège des médecins ou qu'on ne l'étudie
pas, à tout le moins, O.K., je vais le dire comme ça, là. Moi, je pense que ça
mérite d'être étudié ce que le Collège des médecins nous a soumis. Là,
aujourd'hui, on se retrouve avec, et c'est ce qu'on voit dans
l'article .1, là, 0.1, un article qui nous dit : Bien, on va regarder
une...
M. Fortin :...une partie des médecins, on va regarder les gens qui
veulent devenir professionnels non participants, mais le reste, on met ça de
côté. Je... Enfin, M. le Président, je sais qu'on va l'adopter,
l'article .1, je sais qu'on va faire probablement adopter les autres
articles qui sont présentés par le gouvernement, mais je trouve qu'on fait une
partie de l'exercice, là. J'ai appelé ça une demi-mesure, l'autre jour, ou un
quart de mesure, ou un huitième de mesure, mais c'est... ça... le fait que ce
soient des mesures temporaires qu'on va voir dans les point deux, point 3, .4
et les autres, là, le fait que ça ne s'applique qu'à ceux qui veuillent
pratiquer de façon non participative, que ça ne s'applique qu'aux gens qui font
du va-et-vient, je pense qu'on manque une opportunité. C'est ce que le Collège
des médecins nous a dit. C'est ce qu'ils ont dit après le dépôt... avant le
dépôt des amendements, c'est ce qu'ils ont dit après le dépôt des amendements.
Et c'est ce qu'on veut partager au ministre aujourd'hui.
M. Dubé : Non. Mais je pense
qu'on a... puis je vous entends puis, vous savez, je respecte votre opinion
encore une fois, mais on a bien dit d'emblée, au début du projet de loi, que ce
n'était pas uniquement cette mesure-là qu'on considérait pour faire
l'amélioration des choses. Alors, je vous entends. Je vous ai dit aussi qu'on
avait bien entendu les commentaires, notamment du Collège des médecins. Alors,
je vous dirai que je ne me souviens pas du chiffre, là, qui m'a frappé, parce
que quand on préparait le communiqué de presse, puis on a mis nos données à
jour, j'ai regardé le nombre de départs qu'on avait eus, quelque chose, dans
les six derniers mois, puis c'était drôlement important. Donc, c'est sûr qu'on
vise à régler cet enjeu-là. Mais, comme vous dites, je suis parfaitement
d'accord avec vous.
Puis je vous dirais, M. le Président, si
vous êtes à l'aise, là, parce que j'apprécie beaucoup mon collègue, puis je
pense que c'est un élément où on passe à une deuxième étape du projet de loi,
si vous le jugez bon, à cette heure-là, aujourd'hui, de suspendre, je serais
confortable à le faire. Parce que je pense que mon collègue a fait un effort
incroyable aujourd'hui. Puis je me dis, vu qu'on rentre sur un autre sujet, si
mes collègues...
Le Président (M. Provençal)
:Ah! ils n'écoutent pas de toute
façon.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Dubé : Bien, en tout cas,
je vous laisse juge de ça. Parce que je le dis, le député de Pontiac a été très
collaborateur, avec les autres. Mais, qu'on soit encore ici à cette heure-ci,
je l'apprécie beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour suspendre
les travaux?
M. Fortin :Je l'apprécie. J'apprécie, là, la suggestion du ministre de
la Santé. Je lui en ferai une à mon tour. La dame... La dame qui m'a écrit, je
ne veux pas la nommer, elle vient du comté de Hull, elle vous écrit à vous
également, elle a écrit au premier ministre. Alors, si vous avez le temps de
lui répondre, ce serait apprécié.
M. Dubé : Je vais m'en
occuper.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, merci beaucoup de votre
participation, de votre collaboration. Je pense qu'on a fait un... quand même,
malgré tout, une bonne... une bonne séance de travail.
Alors, compte tenu de l'heure...
M. Dubé : Grâce à votre
leadership, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, grâce au travail d'équipe.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajoute ses travaux sine die. Merci beaucoup. Bon retour! Soyez prudents au cas
où.
(Fin de la séance à 16 h 27)