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Etude des crédits du ministère des
Transports
(Vingt heures treize minutes)
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, messieurs!
Nous allons commencer les travaux de la commission parlementaire
élue permanente des transports pour faire l'étude des
crédits du ministère des Transports.
Sont membres de cette commission: M. Baril (Arthabaska), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Lessard (Saguenay), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Giasson (Montmagny-L'Islet) en remplacement
de M. Mailloux (Charlevoix); M. Marquis (Matapédia), M. Perron
(Duplessis), M. Grenier (Mégantic-Compton) en remplacement de M. Russell
(Brome-Missisquoi); M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Vaillancourt (Orford).
Les intervenants sont: M. Bellemare (Johnson), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Desbiens (Dubuc), M. Gratton (Gatineau), M.
Grégoire (Frontenac), M. Lefebvre (Viau), M. Ouellette (Beauce-Nord), M.
Roy (Beauce-Sud), M. Verreault (Shefford).
Lors de la dernière séance de cette commission sur les
crédits, nous avions adopté le programme 1, le programme 2,
l'élément 1 du programme 3 ainsi que le programme 6.
M. Vaillancourt (Orford): Et le rapporteur?
Le Président (M. Dussault): De toute façon, c'est
le même rapporteur qui doit faire le rapport de cette commission.
Avions-nous nommé un rapporteur dès le début des
travaux?
M. Lessard: Oui.
M. Giasson: Si la personne n'est pas ici, il faut une nouvelle
proposition.
Le Président (M. Dussault): Alors, M. Marquis agira comme
rapporteur de cette commission.
M. Vaillancourt (Orford): En remplacement de M. X...
Le Président (M. Dussault): ... dont le nom
m'échappe. De toute façon, on vérifiera cela.
Nous devons donc faire l'étude de l'élément 2 du
programme 3.
M. Grenier: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Je m'excuse de prendre cela au pied levé. Le
député de Brome-Missisquoi est retenu à Montréal.
Est-il convenu qu'on termine ce soir? C'est cela?
Le Président (M. Dussault): Oui.
M. Grenier: Une couple d'heures de travail. C'est ce que j'ai cru
comprendre.
Le Président (M. Dussault): Oui.
M. Grenier: Est-ce assez large pour qu'on puisse poser des
questions, non pas sur les programmes adoptés, mais sur n'importe quel
autre programme? Est-ce convenu également?
M. Lessard: Oui. Si vous permettez... Nous avons discuté
globalement passablement de tous les programmes lors de notre discussion
générale. Maintenant, si vous voulez poser des questions sur des
programmes qui n'ont pas été discutés, sur des
problèmes qui n'ont pas été discutés, je n'ai pas
d'objection.
Le Président (M. Dussault): De toute façon, M. le
député de Mégantic-Compton, nous avions passé
beaucoup de temps sur les remarques générales et c'est vraiment
dans les dernières heures de travail de la commission que nous avions
étudié les éléments à la suite l'un de
l'autre.
Je pense bien qu'au moment où on commencera un programme, on
pourra toujours vous laisser poser des questions d'ordre général,
à condition qu'on le fasse vraiment brièvement. J'appelle donc
l'élément 2 du programme 3. M. le député de
Montmagny-L'Islet.
Construction de routes principales
M. Giasson: M. le Président, c'est à regret que
j'ai dû manquer une ou deux séances de la commission parlementaire
des transports, étant retenu à ce moment-là dans mon
comté pour des raisons assez sérieuses de mortalité dans
ma famille. Je regrette d'avoir manqué ces séances parce que les
membres de la commission ont eu l'occasion de discuter de thèmes
inhérents au budget d'un ministère aussi important que celui des
Transports au Québec. Je le dis important, parce que c'est là une
vérité réelle.
C'est tellement vrai que, pour tous les députés, ceux
entre autres qui représentent des circonscriptions rurales qui peuvent
compter dans leur giron un nombre de municipalités qui peut
s'échelonner de 10 à 15, 20, 25 et vous avez des comtés
où on retrouve 30 municipalités, même 35 et davantage... Je
dis que c'est vrai parce que l'expérience que je vis depuis huit ans,
à titre de représentant d'une circonscription électorale
rurale, m'a révélé que l'un des plus grands sujets de
préoccupation des citoyens dans un comté comme celui que je
représente et je sais que c'est là un
phénomène qui se retrouve dans beaucoup de comtés ruraux
le plus grand sujet de préoccu-
pation, curieusement, est celui qui a référence au
ministère des Transports, à cause de toutes les implications que
cela peut représenter pour les citoyens, particulièrement au
niveau des municipalités. Il y a le secteur de l'entretien des routes,
il y a les demandes répétées chaque année d'un
très grand nombre de municipalités qui dressent des
priorités en matière de rénovation du réseau
routier et il y a, vous le savez, M. le ministre, je pense que vous avez
commencé à vivre cela, la réception des demandes venant
des municipalités. Cela vous a révélé qu'en
dépit des sommes assez importantes qui furent investies depuis plusieurs
années dans ce secteur, les besoins semblent être demeurés
aussi grands puisque les demandes se font aussi nombreuses et il y a le
phénomène de I'augmentation des coûts qui fut très
rapide dans ce secteur d'activité.
Il y a également pour un député rural,
particulièrement en saison estivale, la multiplication des appels
téléphoniques de citoyens qui voudraient voir le ministère
faire des réparations vis-à-vis des entrées de
particuliers où il y a des problèmes, ce qu'on appelle les
ponceaux qui sont défoncés ou trop hauts, qui gardent le niveau
des eaux trop haut. Vous avez le problème de chaussées qui
deviennent raboteuses; on nous parle de nids-de-poule... enfin, cette kyrielle
de choses qui existent touchant les réseaux routiers et qui font l'objet
d'appels fréquents.
Vous avez également les ménagères qui nous
rejoignent avant que le ministère des Transports ait eu le temps
d'étendre sel et calcium et déjà, la saison
d'été n'est pas tellement avancée que les effets de ce
calcium disparaissent graduellement et c'est la kyrielle d'appels qui nous
reviennent.
C'est ainsi que j'ai réalisé, après huit
années de vie politique dans un comté comme le mien, qui compte
un grand nombre de municipalités, environ trente, que le
ministère des Transports, au niveau des citoyens, même de la base,
prend une importance capitale. Cela a également une implication
importante quant aux travaux d'entretien, puisque nos districts de voirie sont
devenus des employeurs assez importants, le plus important de tous les
ministères dans les régions rurales, l'entretien du réseau
occupant des centaines le mot n'est pas trop fort et des
centaines d'employés à l'intérieur d'un district de
voirie.
Vous avez aussi la construction qui crée de I'emploi, qui permet
de faire vivre les entreprises, qui permet également de fournir du
travail à une équipe de citoyens qui travaillent pour le compte
de ces entreprises. Vous avez également la possibilité qu'ont les
propriétaires d'équipement ou de machinerie de louer ou de mettre
à la disposition du ministère des Transports cet
équipement. Vous avez, au-delà de tout ça, la
capacité qu'ont un grand nombre de camionneurs artisans de trouver de
l'emploi, d'être capables de gagner leur vie, de justifier les
investissements qu'ils ont pu faire pour un ou deux véhicules.
C'est vous dire l'importance que prend le ministère des
Transports du Québec à l'intérieur de toutes les
régions rurales, des comtés ruraux.
D'ailleurs, c'est un peu dans cette veine que j'avais indiqué au
ministre, au tout début des travaux de notre commission, ma
déception de ne pas voir le budget total du ministère des
Transports connaître le même développement ou la même
augmentation de crédits que celle qu'on peut retrouver à d'autres
ministères de ce même gouvernement.
Nous avons consacré, au cours des récentes années
au Québec, des sommes que je qualifierais de colossales ou de
fantastiques dans des secteurs tels que l'éducation, la santé et
les affaires sociales. L'accroissement de ces coûts continue de
dépasser largement celui de tous les autres ministères.
Cette déception que j'avais, je la retrouve encore une fois dans
les chiffres ou dans les documents qui nous ont été
déposés par le ministre au tout début. Dans un document
qui traite de la construction du réseau routier et qui fait part du
projet de travaux de construction pour l'année financière qui
débute, je remarque une grande région, celle de La
Chaudière qui compte au moins neuf grands comtés ruraux et qui a
vu les crédits de construction qui lui sont assignés diminuer de
façon assez importante. Effectivement, le ministère aurait
dépensé, au cours du dernier exercice, s'il n'y a pas de
crédits périmés, une somme de $23 900 000 pour la
région de La Chaudière.
Or, les projections pour la présente année se situent
à $19 502 000. Ceux qui connaissent bien les comtés de la
région de La Chaudière, qui connaissent la condition du
réseau routier à l'intérieur de ces comtés...
M. Lessard: Qui connaissent celle-là, mais ceux qui en
connaissent d'autres aussi.
M. Giasson: Oui. Je ne fais pas abstraction des autres
régions. Je parle de celle-là parce que je la connais beaucoup
plus profondément...
M. Lessard: Je parlerai d'autres après.
M. Giasson: On retrouve en bordure du fleuve Saint-Laurent des
paroisses qui ont eu la possibilité, au cours des dernières
années, de voir une rénovation de leur réseau de
manière presque complète. Derrière tout cela, il y a un
grand nombre de paroisses qui en sont encore au début de la
transformation de leur réseau routier. Sans doute qu'on me dira: II n'y
a pas autant de besoins, puisque ces paroisses ont une population moins forte,
moins volumineuse que les paroisses en bordure du fleuve; il y a moins de
circulation sur les routes, étant donné une présence
beaucoup moins importante d'industries. Même si ces paroisses ne comptent
pas tellement d'industries ou de développements en matière
économique, elles ont quand même besoin d'un réseau
routier, puisque, dans la partie sud des comtés qui sont en cause
à l'intérieur de La Chaudière, il se fait de très
fortes exploitations forestières à partir d'une ressource qui
vient de l'Etat du Maine. Ces bois usinés au Québec, à la
frontière, entre le Québec
et le Maine, sont transportés, une fois sciés, une fois
usinés, par un réseau routier à l'intérieur des
comtés qui sont en cause.
C'est pourquoi je dis que, sans qu'il y ait une présence forte
d'industries à l'intérieur des comtés tels que Beauce-Sud,
Bellechasse, Montmagny-L'Islet, Frontenac, il y a tout de même un volume
de produits, que ce soient des bois de sciage ou destinés aux
pâtes et papiers, qui sont transportés sur ces routes, puisque les
réservoirs forestiers de ces comtés, on les retrouve dans la
partie la plus au sud, soit à la frontière.
Pour ma part, j'avais pensé je sais que le gouvernement a
beaucoup de priorités auxquelles il doit apporter un examen
sérieux qu'il aurait été très important de
soutenir au moins l'effort qui avait été apporté au cours
des dernières années de manière à ne pas
réduire les crédits ou les sommes consacrées à la
continuité de l'action entreprise. Même s'il y a inflation, on
aurait été en lieu au moins d'espérer que des
crédits équivalant au moins à ceux de la dernière
année financière auraient pu être consacrés à
une région telle que celle de La Chaudière. Je sais que ce n'est
pas la seule région qui peut subir des réductions de
crédits. Je sais également qu'il y a d'autres régions au
Québec sans les avoir parcourues dans tous les sens, qui ont aussi du
retard à rattraper. Je n'en ai aucun doute. J'ai eu l'occasion de
circuler sur la route et des routes qu'on retrouve sur la Côte-Nord
où se trouve le comté du ministre. Déjà, j'ai pu
évaluer qu'il y avait un effort absolument essentiel à consentir
de ce côté-là, compte tenu de la densité de
circulation du transport lourd et des possibilités que donnent
aujourd'hui les attraits touristiques qu'on y retrouve d'attirer les citoyens
du Québec et même de l'extérieur. Mais, j'aurais cru,
au-delà de tout cela, que dans la région de La Chaudière,
en vue de maintenir ce mouvement qui avait été lancé ces
dernières années, on ait pu espérer des crédits
aussi élevés que ceux que nous avions l'an passé.
Il y a des besoins très grands au niveau de l'entretien, je le
concède. Moins nous aurons de construction, plus nous aurons un
réseau routier vieilli, dont la construction remonte à un
très grand nombre d'années qui nécessite de l'entretien,
que ce soit au niveau de la chaussée ou encore des fossés qui
bordent les routes, que ce soit au niveau des ponts et ponceaux qu'on retrouve
sur ces routes.
Il me serait apparu vraiment urgent de continuer cet effort et surtout
de permettre à des populations dans un certain nombre de paroisses de
devenir des citoyens à part entière aussi bien que d'autres
citoyens de paroisses qui ont été plus avantagées en
matière de budgets antérieurement, parce que ce sont des
Québécois qui vivent en 1978 et qui ont le droit de rêver
un jour de sortir des chemins de poussière, que ce soit les
désavantages que cela peut donner au niveau de la poussière que
l'on retrouve l'été, que ce soit la mauvaise qualité de la
chaussée, en dépit des efforts de nos équipes d'entretien
qui voient parfois à apporter un peu de gravier concassé aux
districts de voirie qui s'occupent à faire passer des niveleuses en vue
d'améliorer un peu... Parce qu'on sait que dans les paroisses,
l'état des routes vieillies est une cause de coûts additionnels
pour l'automobiliste qui les utilise régulièrement, puisque cela
rend l'entretien de l'automobile beaucoup plus difficile lorsque ces routes
sont constamment à l'Etat de nid-de-poule, pour utiliser un terme que
les citoyens de chez nous utilisent. C'est pourquoi, M. le ministre,
au-delà des chiffres qui nous furent présentés, je formule
quand même un voeu, je formule une demande, ce serait celle de la
possibilité, par le biais d'un budget additionnel ou
supplémentaire au cours de la présente année,
d'accroître le montant qui apparaît sur le document qui a
été produit. Vous savez fort bien, M. le ministre, les demandes
qui viennent des conseils municipaux et des municipalités, qui viennent
également d'associations et de groupes de citoyens, qui mettent parfois
beaucoup d'emphase pour apporter une solution à la condition d'un chemin
donné, d'un rang ou d'une route particulière. J'ai bon espoir
que, dans la recherche et le travail que vous allez faire auprès de
votre collègue des Finances, il sera peut-être possible d'aller
chercher des montants additionnels en cours d'année financière,
de manière à répondre un peu plus adéquatement
à ces demandes formulées par ces municipalités,
formulées également par d'autres organismes. Effectivement, cela
ne deviendrait pas un luxe, loin de là, mais cela permettrait à
certaines municipalités, à certains groupes de citoyens, d'avoir
un peu plus la part qu'ils sont en mesure d'attendre du budget du
ministère des Transports. Je ne parle pas uniquement des routes
principales, je parle également de ce qu'on appelle communément
la voirie secondaire, les chemins secondaires, les chemins municipaux, qui sont
dans ces secteurs où peut-être il y en a eu le moins de fait dans
le passé, et où l'urgence, la priorité est devenue la plus
grande. De toute façon, je sais que certains peut-être de mes
collègues vivent dans d'autres régions des situations semblables,
mais qu'on me permette, encore une fois, de demander l'attention de notre
ministre des Transports à ce secteur.
Je sais que ce n'est pas facile. Je le reconnais. Que de réunions
il a fallu, que de rencontres avec votre prédécesseur et
l'équipe de collaborateurs autour de lui pour les convaincre d'apporter
cet effort, ce deuxième effort et ces crédits additionnels pour
répondre un peu mieux à ces demandes nombreuses, et surtout
à ces besoins réels qu'on retrouve dans les régions
rurales! (20 h 30)
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Matapédia, à moins que M. le ministre ne veuille...
M. Lessard: M. le Président, j'ai eu l'occasion
d'expliquer aux membres de la commission parlementaire comment j'étais
conscient du problème de développement du réseau routier
régional.
M. Vaillancourt (Orford): Sur un point de règlement.
M. Lessard: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Peut-être que le ministre
pourrait attendre toutes les interventions des députés, et
ensuite répondre à toutes les questions...
M. Lessard: Oui, d'accord. Je vous écoute.
M. Vaillancourt (Orford): ... étant donné qu'on n'a
pas tellement de temps à notre disposition.
M. Lessard: Si vous faites le plaidoyer que le
député a fait pour chacune de ses régions, je vais vous
dire: Je suis bien d'accord, comme je peux faire, pour ma part, le plaidoyer
pour ma région, comme je peux dire, par exemple, comme je vous ai dit
l'autre jour, lors de la dernière rencontre qu'on a eue ensemble,
combien il y avait eu de régions gavées, et combien, par exemple,
je suis "poigné", si vous me permettez l'expression, avec des
décisions qui ont été prises antérieurement,
concernant la construction d'autoroutes; par exemple, l'autoroute Dufferin qui
a coûté $22 500 000 du mille, et je n'ai pas le choix. Je suis
obligé de la continuer, cette "mosus" d'autoroute.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que tout le monde...
M. Lessard: On en est conscient.
M. Vaillancourt (Orford): ... a très bien compris votre
message en ce qui concerne le coût de la construction des autoroutes,
mais je pense que le député de Montmagny-L'Islet a fait un
exposé un peu général. En ce qui me concerne, je pense que
je n'aurai pas d'intervention...
M. Lessard: Je suis convaincu que le député...
M. Vaillancourt (Orford): ... sur le même sujet, mais
l'autre formation politique, l'Union Nationale, aurait peut-être aussi
quelque chose de général. Je vous demande ça parce qu'on
nous a demandé de terminer ce soir et on a seulement une heure, une
heure et demie à notre disposition.
Le Président (M. Dussault): Selon le principe de
l'alternance, Opposition-parti ministériel, j'avais donné la
parole au député de Mégantic-Compton, mais, après
avoir rappelé je viens de le vérifier que le
député de Kamouraska-Témiscouata était...
M. Lessard: ... vous avez monté. Ce n'est pas moi qui l'ai
monté.
Le Président (M. Dussault): ... le rapporteur de cette
commission; à ce moment-là, le député de
Matapédia est dégagé de la tâche qu'on lui
reconnaissait ce soir.
M. le député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Je pense que, si vous n'avez pas d'objection,
l'intervention majeure avait été faite au début de
l'étude des crédits pour notre formation par le
député de Brome-Missisquoi. Ce seraient peut-être des
questions beaucoup plus précises que j'ai à poser. S'il y a
d'autres interventions de la part du parti ministériel, je veux bien le
laisser faire. J'ai des questions bien précises à poser sur
certains points qui m'intéressent et je ne veux pas vous faire perdre de
temps avec un discours de 20 minutes.
M. Lessard: En fait, ce ne sera pas long, ce que je voulais dire.
Je pense que j'ai eu l'occasion d'expliquer, il y a deux semaines, ce que
j'envisageais comme développement routier dans l'avenir.
C'est certain que j'ai annoncé, dès le 8 décembre
1977, la fin de l'autoroute est-ouest, à Montréal. C'est une
autoroute qui a coûté $40 millions du mille. Ce n'est pas le
ministre des Transports actuel qui l'avait acceptée. C'est l'ancien
ministre des Transports, M. Mailloux, qui l'avait acceptée, l'autoroute
est-ouest, à $40 millions du mille.
A $40 millions du mille, moi, je fais 40 milles de routes chez nous, et
de routes satisfaisantes. Je suis bien d'accord que les régions ont des
besoins. J'en suis conscient comme le député de
Montmagny-L'Islet. J'en suis conscient, et j'ai expliqué l'autre jour,
même devant mes députés, qu'il faudra comprendre une chose:
c'est qu'on ne peut se payer n'importe quoi et qu'on était prêt
à développer le réseau régional, mais pour autant
que chacun des députés prenait conscience que des autoroutes
à quatre voies, on ne peut en avoir n'importe où. Je suis bien
conscient de cela, mais je suis cependant obligé de continuer l'oeuvre
des autres. C'est clair.
Il y a actuellement une priorité au ministère et cela a
été en fait l'objet de notre programme de création
d'emplois, à cause de raisons bien particulières que je pourrais
vous expliquer, si vous me posez des questions. Il y a l'autoroute 40. Il y a
une priorité, pour éviter la construction de deux ponts, sur
l'autoroute 40. Il y a une priorité. On va la développer.
Cependant, une fois qu'on aura terminé le programme que vous aviez
engagé vous-mêmes, terminer les tronçons de routes et
d'autoroutes dans les champs, une fois qu'on aura terminé cela, on sera
capable de réduire les montants qu'on est obligé d'investir
actuellement pour les autoroutes et d'en mettre justement pour le réseau
régional. J'en suis entièrement conscient.
Il est certain qu'il y a actuellement des régions auxquelles j'ai
été obligé de dire: C'est bien de valeur, vous en avez eu
assez, particulièrement, quand je suis allé dans la région
de Sherbrooke, quand on m'a parlé du lien de l'autoroute 55 et de
l'autoroute 51. J'ai dit: Je regrette, vous en avez assez. Vous en avez assez,
mais il est arrivé qu'un ministre libéral, qui s'appelait Bernard
Pinard avait décidé de faire deux autoroutes à 26 milles
de distance. Je suis maintenant obligé, que voulez-vous, de
réunir tous les tronçons de routes que Bernard Pinard a
été obligé de faire, parce qu'on a des structures qui sont
en plein champ. J'ai dit, par exemple, que je terminerais la liaison entre
l'au-
toroute 55 et l'autoroute 51, mais il n'est pas question de faire
l'autoroute 55 via Sainte-Eulalie, parce qu'il me semble que les gens de ce
coin sont gavés d'autoroutes actuellement.
Par ailleurs, pourquoi a-t-on décidé de déterminer
un certain nombre d'axes routiers prioritaires? Pourquoi a-t-on
décidé que la 117 est un axe routier prioritaire? Je pense bien
que le député de Mégantic-Compton connaît
très bien la 117. La 117 est une route impossible qui ressemble un peu
à la route 138 chez nous. On a décidé qu'il y avait quatre
régions prioritaires actuellement au point de vue axes routiers
prioritaires: la 117, la 132, la 55, pour la terminer, et ensuite, l'autre
trajet, c'étaient des projets sectoriels. Il y avait quand même
des régions qui avaient besoin de routes qui nous apparaissaient
prioritaires et on les a reconnues.
On est obligé de les terminer avec le budget qu'on a, à un
certain moment, pour corriger les erreurs que vous avez commises.
M. Grenier: M. le Président, si vous permettez, je
poserais certaines questions qui peuvent intéresser notre région
d'une façon particulière. Je sais que c'est encore dans la
région des Cantons de l'Est, qui se situe entre la Beauce et
là-bas. Vous avez affaire à une circonscription qui est grande.
Je ne dirai pas qu'elle est grande comme celle du ministre, mais elle est
habitée dans chacune de ses parties. J'ai un comté qui a
au-delà de 50 municipalités et il y a un développement
majeur qui se produit dans notre comté, actuellement. C'est un
observatoire astronomique qui est bâti sur le mont Mégantic
l'endroit est dépourvu de voies d'accès, comme vous le savez,
vous connaissez la région c'est le troisième en importance
au Canada. Il y en a un à Toronto, un dans les Maritimes et
celui-là sur le mont Mégantic. Il n'y a aucune route qui peut y
accéder, une route convenable, tant en été qu'en hiver.
Vous n'êtes pas sans savoir, non plus, qu'il y a eu dans la région
un long projet qui faisait qu'on ralliait la ville de Sherbrooke vers le
Nouveau-Brunswick en passant par notre région et le Maine. Les
négociations étaient extrêmement pénibles avec
Washington et l'Etat du Maine. Ce projet est tombé. Il se trouve qu'une
bonne partie de nos industries sont bâties dans un secteur, l'industrie
du sciage entre autres, le transport du bois, il n'y a aucune voie
d'accès pour ces municipalités. Il n'y a pas de mouvement de
pression qui peut se faire auprès du ministère. Ce sont de
petites municipalités. Le projet qui a semblé attirer l'attention
du ministre du Tourisme lors de sa dernière visite dans notre
région, c'était le prolongement possible je le
suggère, cela peut paraître farfelu, quand même de
l'autoroute 73 vers Sherbrooke pour donner et encore là ce n'est
peut-être pas une autoroute que cela prend une sortie; il faut une
route convenable. Il faut certainement une sortie. Vous êtes conscient du
problème que vivent ces municipalités en banlieue du Maine, du
Vermont et du New Hampshire qui n'ont aucune sortie convenable. Je ne vous
cache pas que j'ai fait la province, je l'ai parcourue à trois reprises,
je suis descendu dans chacun des comtés de la province. Je vais le dire,
cela tombera dans de la bonne terre, je vois que vous avez ici tout votre
personnel qui est sensibilisé à cela. Je sais que vous aurez
votre mot à dire. Il me semble qu'on n'est pas obligé d'attendre
que des municipalités plus importantes, comme Drummondville, Sherbrooke,
qui ont des moyens de pression importants auprès des ministères
de toutes sortes... Quand on voit des municipalités, ce sont des
contribuables, ce sont des citoyens ordinaires, ils ont les mêmes droits
que tout ce monde-là. Actuellement, je ne vous cache pas que c'est
vraiment pitoyable. On est une région vraiment mal servie. Les trains
sont en voie de disparaître, comme vous le savez. Il n'y a pas un
système d'autobus vraiment adéquat qui dessert ces régions
et on n'a plus de route. Le printemps, c'est un cauchemar que de penser
descendre à Québec, pour nous autres, quand on part de la
région de Lac Mégantic. C'est vraiment un cauchemar que de
circuler dans nos coins. Surtout à cause du gros développement
qui arrive sur le mont Mégantic, de cet observatoire. On aura
certainement l'occasion de rencontrer vos hauts fonctionnaires qui viendront
dans la région de l'Estrie encore pour établir les budgets que
nous discutons ce soir, mais il me semble qu'il devrait y avoir un accent mis
dans ces régions.
M. Lessard: Je peux peut-être répondre à
cette question, concernant l'accès à l'observatoire. Nous sommes
actuellement à étudier la possibilité de construire la
route d'accès à l'observatoire et nous avons fait une demande
d'étude à l'Université de Montréal. D'ici un mois,
nous devrions recevoir un rapport.
Pour ce qui concerne l'oratoire désaffecté, il y a
peut-être possibilité, avec l'OPDQ, parce qu'actuellement,
à courte période, on n'a pas l'intention de mettre de l'argent
là-dedans, mais avec l'OPDQ, peut-être qu'il y aurait des
possibilités de regrouper plusieurs ministères au point de vue
tourisme, transport, pour améliorer le réseau routier. La
réponse que je vais vous donner, et j'en suis conscient, concernant le
réseau régional, si on arrête de demander des routes
chromées, comme on demandait des aqueducs chromés,
peut-être qu'on pourra justement donner, en tenant compte du béton
bitumineux, plus de services à la population. Quand vous pensez que je
fais une structure entre la 55 et la 30, un carrefour qui coûte $12 500
000, si on met tous nos projets de construction sur des autoroutes, il n'en
restera pas pour les régions.
Si je décide, de faire une autoroute à quatre voies dans
la région de Sherbrooke ou encore dans la région de l'amiante,
comme mon ami Gilles Grégoire me le demande, il m'en restera moins pour
investir dans d'autres régions du Québec, parce que le budget du
ministère des Transports n'est pas élastique. Il y a des choix
à faire dans ce budget.
M. Grenier: Pour le mont Mégantic, est-ce que vous avez
dit qu'il y avait possibilité de développement?
M. Lessard: Dans un mois, je recevrai une étude et il y a
possibilité qu'on fasse quelque chose pour l'observatoire. C'est
déjà une bonne réponse.
M. Grenier: Oui.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: Merci, M. le Président. Je dois d'abord vous
dire que je ne reprendrai pas le plaidoyer du député de
Montmagny-L'Islet. J'aurais pu le faire, il est encore plus vrai pour le
comté de Matapédia, puisque c'est un des plus pauvres au
Québec au point de vue socio-économique, et il l'est
également au point de vue système routier.
Avant que le ministre me le rappelle tantôt, s'il répond
à une question, j'ai quand même été
écouté durant la dernière année et il m'a
aidé, entre autres, à liquider certaines dettes que m'avait
laissées mon prédécesseur, parce que...
M. Lessard: M. Bona Arsenault, en particulier.
M. Marquis: ... il m'avait laissé, entre autres, des
factures assez importantes. En tout cas...
M. Lessard: Des factures, des factures, des lettres
d'engagements, les municipalités s'étaient engagées avant
l'élection. C'étaient vraiment des factures, les
municipalités s'étaient engagées, parce qu'elles se sont
fiées à leur député.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Est-ce qu'on
pourrait savoir le montant?
M. Lessard: $400 000 environ.
M. Marquis: Les derniers calculs dépassent $500 000.
Mais ce n'est pas l'essentiel de mon intervention...
M. Giasson: Les travaux sont faits.
M. Lessard: Oui.
M. Giasson: La population en profite.
M. Lessard: Oui, la population en profite, mais vous avez
gelé... Ne vous demandez pas pourquoi j'ai été
obligé, l'an passé, de prendre un budget de $16 millions et de
vous donner seulement $5 millions dans les régions. C'est qu'il y avait
$11 millions d'engagés juste avant la campagne électorale. (20 h
45)
M. Vaillancourt (Orford): Les factures sont payées?
M. Lessard: Les factures sont payées là où
il y avait des engagements. On peut parler aussi du placement étudiant,
là où il y avait des engagements qui ont été pris,
à la suite de la bonne foi de municipalités qui avaient cru
à leur député.
M. Marquis: M. le Président, si je peux continuer, il y a
des travaux qui ont été faits. La seule chose que j'aurais
à dire, c'est que le choix des travaux aurait pu être plus
judicieux, plus raisonnable. Ne parlons que de chemins asphaltés qui
conduisent à des chalets; il y a des rangs qui ont encore des routes sur
pavé qui remontent aux années du régime Taschereau.
M. Giasson: Au moins, il y a des chalets dans Matapédia,
ce que je n'ai pas chez moi.
M. Marquis: Mon intervention, comme je disais, va porter sur la
route 132, non pas parce qu'il n'y a pas de contrats prévus, mais
j'aimerais le savoir. Je ne sais pas si c'est possible, comme
député, d'avoir le plan quinquennal pour savoir ce qui s'en vient
pour 1978/79 et les années ultérieures. Si c'est possible, je
pose la question.
La route 132 a fait l'objet de nombreux travaux dans différents
comtés, Bonaventure, Gaspé, Matane, Rimouski, etc. et le
comté de Matapédia est un peu en retard de ce
côté-là. La conséquence, c'est que beaucoup de gens
qui viennent de la baie des Chaleurs, pour ne pas passer dans la vallée
de la Matapédia, vont passer par la route du parc de la Gaspésie.
D'autres qui veulent aller à Québec vont passer par le
Nouveau-Brunswick, pour la simple raison que l'état
général de la route 132, dans la vallée, à
certaines périodes de l'année en particulier, n'est pas
re-commandable. Cela s'améliore, cependant ce n'est pas encore
suffisant. Le message que je veux laisser au ministre et aux officiers de son
ministère qui sont derrière moi et qui connaissent bien la
région, c'est qu'il ne faudrait pas que les travaux prévus
continuent à prendre du retard, mais qu'au contraire on attache une
importance particulière à toute la section de la
vallée.
Il n'y a pas beaucoup de longueurs de route qui aient été
faites dans la vallée même. Il y a un contrat en marche à
l'heure actuelle, à Sainte-Florence, où on a
éprouvé des difficultés avec les travailleurs l'an
passé, que le ministre a bien voulu venir régler sur place. Cela
n'a pas été facile, mais la conséquence, c'est que plus de
la moitié du revenu relié au tourisme a été perdu
pour les établissements de la vallée de la Matapédia. Il
ne faudrait pas qu'une chose comme cela se répète. Il sera
possible que le comté de Matapédia rattrape un peu de son retard
à tous points de vue lorsque la route 132 sera en meilleure
condition.
Etant donné le peu de temps dont on dispose, c'est
là-dessus que je m'arrête en demandant les impressions du ministre
à ce sujet.
M. Lessard: Vous aviez, il me semble, un député au
pouvoir dans le passé. Oui, M. le député de
Matapédia, la route 132 est un axe routier prioritaire actuellement.
Nous avons eu des problèmes l'année dernière avec certains
contrats. Lors d'une rencontre que j'ai eue avec vous à Sainte-Florence,
en compagnie des travailleurs, j'avais indiqué qu'il n'était plus
question de donner de nouveaux contrats tant et aussi longtemps que les
travailleurs n'accepteraient pas certaines
conditions. Je suis conscient que les travailleurs demandent la
priorité d'emploi chez eux, mais il faut aussi prendre conscience que
l'entrepreneur a droit à un certain nombre d'employés sur ses
chantiers, sinon cela va être difficile de respecter les taux des
contrats ou des soumissions.
Cette année, il y a quand même $41 millions je lance
des chiffres qui seront investis dans la région et la
priorité est donnée à la vallée de la
Matapédia, le besoin se faisant sentir là, d'abord.
C'est beaucoup d'argent, mais cela fait au moins quinze ans que tous les
partis ont promis la fin de la construction de la route de ceinture de la
Gaspésie. Nous l'avons actuellement planifiée sur une
période de cinq ans. Si on réussit à l'intérieur
d'une période de sept ans, on aura battu tous les gouvernements au
pouvoir auparavant.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, il reste encore
sept ans pour compléter le tour de la Gaspésie.
M. Lessard: On a signé l'entente l'an dernier et tous les
travaux prioritaires devraient être terminés en 1982, si on n'a
pas il faut bien dire une chose de pépin, parce qu'il y a
tout le problème des expropriations. S'il arrive que quelqu'un
intervienne... Normalement, à l'intérieur d'une période de
cinq ans, tous les travaux prioritaires qui ont été
planifiés devraient être terminés. Les travaux qui n'ont
pas été faits cette année ou qu'on n'a pas eu le temps de
relancer cette année devraient être accélérés
l'an prochain.
En fait, on a l'intention de respecter notre
échéancier.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce une route à deux
voies?
M. Lessard: Deux voies et trois voies là où il y a
un besoin.
M. Vaillancourt (Orford): Quel est le coût moyen le
mille?
Une Voix: $400 000, $500 000.
M. Lessard: $350 000 à $400 000. C'est moins cher que
l'autoroute Dufferin que vous avez lancée.
M. Grenier: En parlant d'autoroute, l'entrée de
Sherbrooke...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mégantic-Compton, je m'excuse...
M. Lessard: Omerville? M. Grenier: Oui.
M. Lessard: Oui, c'est réglé, c'est dans le
budget.
M. Grenier: Est-ce que cela se fait cette année? Cela a
l'air d'être en marche.
M. Lessard: Omerville...
M. Grenier: Oui, Deauville, Omerville, Sherbrooke, Magog.
M. Lessard: C'est fait. Oui, c'est dans le budget.
M. Grenier: Oui, cela a l'air d'être commencé.
Une Voix: Les contrats sont donnés.
M. Grenier: Est-ce que cela se termine cette année?
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne cette section, je
n'ai pas de question à poser, je suis au courant.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, j'aimerais avoir une opinion
du ministre. Encore une fois, l'expérience que j'ai vécue,
même si elle n'est pas très grande, m'a indiqué
qu'antérieurement le ministère des Transports avait investi dans
l'infrastructure de routes. Souventefois on a retardé le pavage des
routes pour lesquelles on avait investi des sommes d'argent assez importantes,
tant et si bien que lorsque ces routes ont reçu une densité de
circulation assez forte, surtout la circulation lourde, après quelques
années, le chargement qui avait été fait lors de la
construction a presque disparu en poussières. A un moment donné,
il a fallu procéder à un nouveau chargement avant de songer
à paver.
M. Lessard: Cela avait été une belle
expérience!
M. Giasson: J'en avais parlé d'ailleurs à vos
prédécesseurs. J'ai même eu l'occasion d'en discuter avec
les hauts fonctionnaires du ministère.
Avez-vous l'intention d'agir plus rapidement pour recouvrir ces routes,
auxquelles on a procédé à la construction, d'une nouvelle
infrastructure de manière à les préserver davantage et
surtout à diminuer l'entretien? Cela élimine les niveleuses et
d'autres choses également.
M. Lessard: Je suis entièrement d'accord avec les
remarques du député de Montmagny-L'Islet. Je suis
entièrement d'accord pour accentuer énormément le
revêtement bitumineux des routes régionales, des routes surtout
qui ont reçu à un moment donné un revêtement en
gravier et à ne pas attendre deux ou trois ans avant de les recouvrir,
mais pour autant qu'on évite, non seulement les députés de
l'Opposition, mais aussi les députés au pouvoir, de nous demander
continuellement des choses chromées, comme des autoroutes.
Je pense que le problème actuel du Québec...
M. Giasson: II est réglé le problème des
autoroutes; vous l'avez dit, c'est fini cette histoire.
M. Lessard: Oui, ce sera fini. On va essayer, l'an prochain,
d'accentuer le développement régional, mais on est obligé
de respecter quand même un certain nombre d'engagements qui ont
été faits dans le passé. L'autoroute 40, je n'ai pas le
choix, je suis obligé de la continuer. L'autoroute 73, je suis
obligé de la continuer. L'engagement que j'ai été
obligé de prendre avec le gouvernement fédéral concernant
l'autoroute 70, je suis obligé de le respecter.
Cependant, je suis bien d'accord avec le député, on va
essayer de faire en sorte, tout en réduisant nos normes qui
étaient extrêmement exagérées dans le passé,
de répondre le plus vite possible aux besoins régionaux. C'est
dans ce sens qu'on va se diriger.
J'ai discuté l'autre jour avec certains de mes fonctionnaires du
ministère des Transports et nous avons constaté que nous avions
encore, l'an prochain, des engagements de $150 millions pour les autoroutes. Je
ne peux pas les réduire du jour au lendemain.
Je suis bien conscient qu'il va falloir faire un effort de ce
côté pour éviter... D'ailleurs, on sait que l'entretien de
ces routes coûte énormément cher. Le calcium coûte
énormément cher. Si on peut faire du revêtement en
béton, tant mieux. On fera un effort l'an prochain, mais je ne vous
garantis pas qu'on réussira partout. Même là, on a un
problème fondamental actuellement dans le réseau routier.
Seulement pour l'entretien minimum de notre réseau routier existant, il
va falloir faire un effort considérable parce que, pendant qu'on
construit ailleurs, on n'est pas capable d'entretenir le réseau existant
qui est en béton bitumineux. Il va falloir faire un effort et
réduire un peu nos normes, comme l'Ontario l'a fait.
M. Giasson: M. le Président, le ministre vient de soulever
une question ou d'aborder une question qui m'amène à lui faire
préciser s'il y a encore des possibilités, sur le réseau
existant, qui a été rénové et qui a
été pavé, il y a un certain nombre d'années,
d'obtenir ou d'avoir des crédits qui seraient consacrés pour la
pose de ce qu'on appelle les couches d'usure.
M. Lessard: II y a un budget, vous l'avez vu. C'est un budget qui
a quand même été accepté par l'ensemble de la
population du Québec. On a demandé aux citoyens s'ils voulaient
avoir de nouveaux services ou s'ils voulaient, avoir une réduction
d'impôt. Ils ont choisi une réduction d'impôt. Actuellement,
j'ai un rapport que j'ai transmis au Conseil du trésor pour
améliorer l'entretien. Je suis très conscient, en fait, à
la suite d'une étude qui a été faite au ministère
des Transports, que, si on laisse dévaloriser notre réseau
routier qui est asphalté actuellement, cela va nous coûter
passablement plus cher dans deux ans ou dans trois ans pour l'améliorer.
Actuellement, le budget est accepté. Si le ministre Parizeau veut
accepter un budget supplémentaire par la suite, on verra, mais,
actuellement, c'est le budget. Le budget, vous l'avez, on vous l'a soumis.
On est obligé de faire des choix. J'ai fait des choix. Je suis
obligé de les respecter, tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas un
budget supplémentaire qui arrivera.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, je pense bien qu'on peut se
permettre, M. le ministre, de discuter des éléments 2, 3 et 4 en
même temps.
M. Lessard: II n'y a pas de problème.
M. Grenier: Evidemment, je ne veux pas revenir sur le
passé, parce que je connaissais bien ce secteur. Je sais fort bien qu'il
y a eu du patronage de part et d'autre, et on l'a toujours appelé le
ministère à patronage; "patronage", peut-être pas dans le
sens péjoratif du mot, mais cela s'est souvent réglé pour
des sommes assez importantes d'un comté à l'autre; c'était
celui qui poussait le plus fort qui en avait le plus. En tout cas, j'en ai
été témoin. Je peux au moins témoigner que, pendant
notre gouvernement, cela s'est fait comme cela. Je ne sais pas si cela s'est
poursuivi après. J'aimerais savoir s'il y a maintenant des
critères établis. Je ne voudrais pas vous faire dire que, pour la
couche d'usure, on l'a mentionné tout à l'heure, il y a un
montant d'argent plus considérable; c'est de toute évidence, il y
en a plus. Est-ce que, maintenant, on a une politique établie, qui fait
qu'on ne laisse pas retarder les choses? En tout cas, dans ma région, il
me semble qu'on suit cela de beaucoup plus près. Il y a des montants
assez importants d'investis, ce qui fait qu'on suit les couches d'usure de
beaucoup plus près. Pour cela, vous pouvez me dire que cela va bien, il
y a de l'argent investi là-dedans.
M. Lessard: Oui, on a des critères et des normes qui nous
indiquent que, dans chacune des régions du Québec, il y a un
besoin de couches d'usure. C'est basé sur des critères
très précis pour renouveler la couche d'usure. Maintenant, nos
critères correspondent aussi aux montants d'argent que nous avons. On
devrait actuellement, d'après ce qu'on sait, accélérer de
beaucoup le renouvellement de nos couches d'usure. Là, on a un certain
nombre de critères qui sont basés sur des lettres et qui nous
démontrent que, si on attend au point D avant de réagir, cela
coûte beaucoup plus cher du mille pour renouveler la couche d'usure.
Alors, on tente de respecter les trois premiers critères que nous avons
pour les recouvrir, mais on ne réussit pas actuellement à
remplacer tout ce qu'il faut. (21 heures)
M. Grenier: On sait aussi que les exigences de construction sont
bien plus considérables qu'elles ne l'étaient, beaucoup plus
importantes. On se rend compte qu'il y a des couches d'usure sur des routes
nouvellement bâties.
II faut avoir été témoin de ce qui s'est fait
depuis une trentaine d'années pour savoir que les routes nouvellement
bâties seront définitivement plus faciles à entretenir,
parce qu'il y a une vingtaine d'années, on s'est largement chargé
d'y mettre des produits et des sous-produits qui nous occasionnent de jolis
problèmes sur nos routes construites depuis 20 ans.
J'aimerais savoir également dans les routes à
caractère régional et d'autres routes que vous avez là,
sur quels critères on s'est basé. Vous aviez une réponse
à autre chose, je pense, à soumettre.
M. Lessard: Non, je voudrais tout simplement vous dire qu'on a
une analyse à la poutre Benkelman de tout le réseau pour
l'état des routes où on maintient des photos d'inventaire de
notre réseau. Ne me demandez pas ce que c'est.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous vulgariser ça?
M. Grenier: Ce n'est pas une fille de par ici.
M. Lessard: En tout cas, c'est un système très
complexe qui a été mis au point et...
M. Grenier: Benkelman, ce n'est pas une fille de Québec,
je ne pense pas.
M. Lessard: C'est pour mesurer la déflexion de la
route.
M. Grenier: Ah bon!
M. Lessard: En tout cas...
M. Vaillancourt (Orford): ... on est au programme 4...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mégantic-Compton, est-ce que je pourrais vous demander d'attendre un peu
pour poser vos questions. Vous êtes sur les couches d'usure et, si je ne
me trompe, c'est au programme 4...
M. Grenier: J'ai demandé si on pouvait parler de 2, 3, et
4 en même temps.
M. Vaillancourt (Orford): Les programmes...
Le Président (M. Dussault): Sauf que c'est dans le
programme 4.
M. Grenier: Les éléments...
M. Lessard: C'est-à-dire qu'on est au programme 3...
M. Grenier: Oui, d'accord. Alors, je reviens au programme 3.
La construction de routes régionales et d'autres routes, c'est
vraiment le point chatouilleux, le montant que vous allez donner dans
Mégantic-Compton va-t-il ressembler au montant de Matapédia? Sur
quel critère est-ce donné?
M. Lessard: Pour l'amélioration du réseau
municipal?
M. Grenier: Nos routes régionales, oui, et d'autres
routes.
M. Lessard: Pour routes régionales, il faut faire, en
fait, une distinction entre différents programmes. Il y a un programme
quinquennal et un programme triennal.
Le programme triennal est basé sur des travaux régionaux,
les routes régionales que nous devons faire. Il y a eu, au mois
d'août dernier, une tournée des fonctionnaires du ministère
des Transports, qui sont allés rencontrer les députés des
différentes régions. Vous avez établi un certain nombre de
priorités que nous avons inscrites au programme et nous avons
regroupé l'ensemble de ces priorités à l'intérieur
du budget du ministère. Naturellement, le budget du ministère,
comme d'autres budgets, est arbitré au Conseil du trésor et au
Conseil des ministres.
Nous avons tenu compte de vos recommandations. Il y a eu, comme dans
tous les ministères cette année, une compression
budgétaire que nous avons dû faire pour améliorer la
situation financière du Québec. On l'a prise comme on a pu la
prendre, et je ne vous garantis pas que les priorités que vous avez,
c'est-à-dire que l'ensemble des priorités que vous avez
établies lors de cette rencontre, seront respectées, normalement,
si on accepte le budget ce soir, parce qu'on ne voudrait pas commencer à
discuter comté par comté, mais si on accepte le budget ce soir et
que le rapport est transmis mardi à l'Assemblée nationale, la
semaine prochaine, vous recevrez, comté par comté, les budgets
qui sont prévus au programme triennal.
En ce qui concerne le programme pour les députés dont je
n'avais jamais entendu parler lorsque j'étais député dans
l'Opposition et dont vous entendez maintenant parler, normalement, nous allons
regarder cela, parce que cette année, nous avons au budget $7 millions
disponibles... L'an passé, en fait, je n'ai pas pu vous donner de gros
montants pour l'amélioration du réseau municipal, parce qu'il y
avait eu des élections l'année précédente. Il y
avait eu des engagements; j'ai été obligé de mettre...
M. Grenier: Je reconnais quasiment les propos de l'ancien
ministre Lafontaine quand je vous écoute.
M. Lessard: ... un peu d'ordre. Cette année, il y aura $9
millions, comparativement à $6 millions l'an dernier, sur un montant de
$16 millions qui devrait être normalisé, et comme il y a eu des
engagements, je suis obligé de les respecter. Cette année, on va
regarder ça en tenant compte de l'ensemble du réseau, de
l'ensemble des municipalités que vous avez. On va essayer de faire une
distribution la plus équitable possible en tenant compte aussi, dans la
distribution équitable, de comtés qui dans le passé, en
ont reçu beaucoup et de comtés qui en ont peu reçu parce
qu'ils étaient des comtés de l'Opposition.
M. Vaillancourt (Orford): En regardant le programme 5...
M. Lessard: J'étais le seul de l'Opposition parce que tous
les autres députés étaient de Montréal et je
n'avais que $50 000.
M. Grenier: II n'y a que le timbre de voix qui change avec
Lafontaine.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): En regardant le programme 5 à
l'élément 4, vous nous dites que vous avez à votre budget
pour l'aide à l'amélioration du réseau municipal $9
millions...
M. Lessard: Non. Très bien. Allez-y.
M. Vaillancourt (Orford): Ici, on dit $18 511 000.
M. Lessard: D'accord. Vous avez raison.
M. Vaillancourt (Orford): Avez-vous des engagements pour $9
millions?
M. Lessard: Oui, justement, j'ai encore les engagements de votre
ancien ministre, M. Mailloux, que je suis obligé de respecter parce
qu'il s'est engagé pour trois ans avant la campagne électorale.
Donc, les montants d'argent pour l'année 1978/79, je suis obligé
de les prévoir dans mon budget.
M. Vaillancourt (Orford): C'est au programme 5,
élément 4?
M. Lessard: L'an dernier, c'était encore pire. Il ne me
restait que $5 millions sur $16 millions.
M. Vaillancourt (Orford): La question que je vous pose, c'est
pour avoir...
M. Lessard: Je veux dire qu'il me reste $9 millions disponibles.
Les $9 autres millions sont engagés.
M. Vaillancourt (Orford): C'est bien au programme 5,
élément 4?
M. Lessard: Oui. Aide à l'amélioration du
réseau municipal.
M. Vaillancourt (Orford): L'an passé, vous aviez $6
millions.
M. Lessard: Aux environs de $6 millions l'an passé.
M. Vaillancourt (Orford): Cette année, vous avez $9
millions...
M. Lessard: $9 millions.
M. Vaillancourt (Orford):... à distribuer...
M. Lessard: J'ai amélioré la situation.
M. Giasson: Forcément, parce qu'il y a des engagements
antérieurs...
M. Lessard: Je respecte davantage mes engagements et je les paie
dans le cours de la même année.
M. Giasson: Non, mais les engagements antérieurs doivent
décroître avec les années.
M. Lessard: J'espère!
M. Giasson: J'espère..! C'est la logique même.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Montmagny, vous m'aviez demandé la parole?
M. Giasson: J'ai demandé la parole pour demander au
ministre des précisions sur le domaine des expropriations. Peut-on
croire que la mise en vigueur de la Loi de l'expropriation cause des retards
sérieux dans l'exécution de projets de construction ou si les
expropriés conviennent, généralement, assez rapidement,
avec les fonctionnaires s'occupant de l'expropriation, d'ententes
négociées de gré à gré ou si cela pose des
problèmes sérieux vis-à-vis des réclamations venant
de certains expropriés qui voudraient obtenir davantage que l'offre des
représentants du ministère? Et a-t-on des projets de construction
au Québec dont le début des travaux est retardé, suite
à des difficultés ou à des négociations très
ardues entre le ministère et ces propriétaires riverains, ces
expropriés?
M. Lessard: Concernant les dettes que nous avions lorsque je suis
arrivé au ministère cela me fait plaisir de vous
répondre, M. le député de Montmagny-L'Islet il y en
avait pour un montant de $220 millions pour les expropriations. On a
diminué cette dette cette année à $115 millions.
M. Giasson: Mais il s'agissait de contrats dont les discussions
et la négociation étaient entièrement
complétées.
M. Lessard: Non. C'est-à-dire qu'on a
accéléré...
M. Giasson: II y avait des dossiers en cours de route.
M. Lessard: ... le paiement cette année. J'ai dit à
mes fonctionnaires, quand je suis arrivé au ministère des
Transports, qu'on ne pouvait plus financer, comme on le faisait dans le
passé, notre réseau routier à même les deniers des
expropriés. J'ai demandé un rapport, parce que j'avais
reçu des plaintes de partout, comme vous, comme député,
avez dû en recevoir. J'ai demandé un rapport, dis-je, pour savoir
de quelle façon on pouvait accélérer le paiement à
ces expropriés, parce que vous vous rappelez très bien qu'avant
l'adoption de la nouvelle loi, le 1er avril 1975, pour
éviter la nouvelle loi qui s'en venait, on a à peu
près exproprié...
M. Giasson: ... en 1975, la loi...
M. Lessard: Non. Elle a été acceptée en
1973, mais on l'a retardée dans son application à plusieurs
reprises, pour éviter de se soumettre à la nouvelle loi de
l'expropriation...
M. Giasson: A la nouvelle.
M. Lessard: C'est-à-dire à la nouvelle loi de
l'expropriation, le ministère des Transports a déposé
quantité d'expropriations, de telle façon qu'on s'est
ramassé, dans certaines régions, par exemple la région de
Rimouski, où j'ai reçu des plaintes considérables, avec
des autoroutes qui ne se faisaient pas, des routes qui ne se faisaient pas,
mais où les terrains avaient été expropriés. Alors,
j'ai demandé aux fonctionnaires d'accélérer. Nous avons
accéléré. Actuellement, ce que je peux vous dire, c'est
que le ministère des Transports ne finance plus la construction des
routes ou des autoroutes à même les expropriés. Il reste,
actuellement, $115 millions que nous devons. Là-dedans, il y a des
retards que nous devons payer et je fais tous les efforts nécessaires.
Quand j'ai une plainte, je réagis assez sévèrement, mais
aussi, comme vous le savez, il y a des problèmes de notaires, il y a
aussi des problèmes de dossiers, de négociations qui ne sont pas
réglées et je pense bien que, l'an prochain, on pourra en arriver
à une situation encore plus normale. On a quand même
réduit, cette année... Je pourrais vous donner, région par
région, ce que nous avons payé en expropriation.
M. Vaillancourt (Orford): On aimerait mieux que vous
déposiez le document, étant donné qu'il faut aller
voter.
M. Lessard: II n'y a aucun problème, je le dépose,
M. le Président, si vous l'acceptez.
M. Vaillancourt (Orford): J'aurais deux questions avec
réponses, mais on est appelé pour un vote. J'aimerais savoir du
ministre s'il va être possible d'avoir un budget supplémentaire
pour de la réfection économique sur...
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Orford, est-ce que c'est relatif au programme 3?
M. Lessard: Non, mais je pourrais lui répondre que le
budget supplémentaire, cela dépend du ministre...
M. Vaillancourt (Orford): On discute les trois ensemble.
Le Président (M. Dussault): C'est parce que là, on
se promène des programmes 4 à 3 et de 3 à 4.
M. Lessard: En fait, c'est parce qu'on est à la fin.
M. Vaillancourt (Orford): On est obligé de finir dans cinq
minutes.
M. Lessard: Alors, M. le député, je pourrais vous
répondre que le budget supplémentaire, cela dépend du
ministre des Finances.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas une réserve pour
cela?
M. Lessard: Non. Actuellement, mon budget est...
Le Président (M. Dussault): Un instant, messieurs. La
cloche ne sonnait pas pour un vote.
M. Giasson: Le quorum.
M. Grenier: M. le Président, il y a un budget qui nous
vient de la construction d'autres routes, ce sont les routes qui sont
payées par le ministère de l'Agriculture, qui touchent les
comtés où il y a des travaux d'agriculture qui se font. Je
n'entre pas là-dedans. C'est de l'argent qui vient, je pense, du
ministère de l'Agriculture...
M. Lessard: Oui, les routes agricoles.
M. Grenier: ... mais j'aimerais que le ministère des
Transports s'ingère peut-être un petit peu plus dans
l'administration de cet argent.
M. Lessard: M. le député, je l'ai expliqué,
on en a parlé l'autre jour. Je ne voudrais pas recommencer. J'ai
expliqué pourquoi le ministère de l'Agriculture avait des
responsabilités de ce côté-là et pourquoi le
ministère des Transports avait certaines responsabilités,
c'est-à-dire que je pense bien qu'il appartient au ministère de
l'Agriculture de déterminer quelles sont les routes de colonisation.
C'est le ministère de l'Agriculture qui est le plus habilité
à décider quelles sont ces routes, quels sont les critères
pour déterminer une route de colonisation. Quant à nous, à
cause du fait que nous sommes décentralisés, le ministère
de l'Agriculture utilise le ministère des Transports, parce que nous
avons des fonctionnaires dans toutes les régions du Québec, pour
mieux planifier, pour mieux coordonner le contrôle des dépenses
qui sont faites dans ce réseau routier, mais les municipalités
sont toujours maîtres d'oeuvre. Alors, cette année, c'est $3 500
000.
M. Grenier: Qui vient du ministère de l'Agriculture.
M. Lessard: C'est nous autres qui payons; l'argent vient du
ministère des Transports, mais c'est le ministère de
l'Agriculture qui détermine les endroits où nous devrons
investir.
M. Grenier: J'attire votre attention là-dessus. Lan
passé, il y a eu et je pense que cela a pu se
répéter ailleurs c'est arrivé tard au cours de
l'année, très tard même...
M. Lessard: Je voudrais vous expliquer une chose. C'est exact que
c'est arrivé tard.
M. Vaillancourt (Orford): De quelle manière cela va-t-il
être réparti?
M. Lessard: II n'y aura pas de problème cette
année. Vous savez, avant cela, l'argent de ces routes, où le
budget du ministère de l'Agriculture était compris pour la
colonisation, était utilisé pour construire des entrées de
chalets, des routes de chalets, différentes routes qui n'étaient
pas en relation avec l'agriculture. Alors, M. Garon, le ministre de
l'Agriculture, a décidé, cette année, avec M. Maurice
Tremblay, l'un de ses fonctionnaires, d'essayer d'établir des
critères et des normes assez précises. Il a envoyé aux
différentes municipalités du Québec un certain nombre de
formules. Comme le projet était nouveau, parce que c'est nouveau, la
disparition du patronage, cela a pris...
M. Vaillancourt (Orford): Pardon? (21 h 15)
M. Lessard: ... cela a pris un certain temps avant que ça
se mette en marche, mais, cette année, tous les critères et
toutes les normes sont déjà acceptés, les
municipalités connaissent le système et il ne devrait pas y avoir
de retard.
M. Grenier: Vous avez parlé tout à l'heure...
M. Lessard: Mais, l'an passé, le budget a
été entièrement dépensé.
M. Grenier: Je vous proposerais de mettre à
côté de vous M. Maurice Tremblay, vous le connaissez sans doute,
mettez plutôt un de vos employés, quelqu'un au courant des
problèmes. L'an passé, il s'est commis des erreurs regrettables
dans mon comté, c'est important sur mon budget; $20 000 ont dû
être retournés au ministère parce que M. Tremblay a
décidé qu'il donnait de l'argent à deux
municipalités qui n'avaient pas un pouce d'agriculture, ni de
colonisation. De sa propre autorité, il a fait ça, alors que
j'avais fait une recommandation contraire avec vos fonctionnaires dans mon
comté.
Je pense que cela a dû se faire de bonne foi de part et d'autre,
mais c'est très maladroit.
M. Lessard: Nous aurons un représentant de part et d'autre
à ce comité. Quant à vos remarques sur M. Tremblay, c'est
un fonctionnaire du ministère de l'Agriculture. Vos remarques devraient
donc...
M. Grenier: La suggestion que je vous fais, c'est d'avoir
quelqu'un, et vous me répondez en disant qu'il y aura quelqu'un...
M. Lessard: J'ai toujous quelqu'un. L'an dernier, la
négociation s'est faite avec M. Michaud. C'est toujours quelqu'un qui
est responsable pour le ministère des Transports et, cette année,
ce sera M. Legros qui sera responsable.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le député ne
pourrait pas être consulté pour ces répartitions? Je pense
que ce n'est pas du patronage.
M. Lessard: Non, aucunement, écoutez. Je pense que je vous
consulte pour l'amélioration du réseau municipal, parce que vous
êtes conscients des problèmes qui existent dans vos
comtés.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne la
répartition du budget du réseau municipal, je vous
félicite, c'est très bien.
M. Lessard: Si j'avais...
M. Vaillancourt (Orford): Je pense qu'on l'a réparti selon
les demandes des municipalités, mais pour les demandes qui nous
proviennent des municipalités pour la voirie rurale, les
municipalités nous rencontrent et on n'a pas notre mot à dire,
parce que ça se répartit et on ne sait finalement pas qui a fait
la répartition, on n'a pas été consulté.
M. Lessard: Je pense que si le député fait de
mauvaises recommandations, dans quatre ans, les citoyens vont s'en souvenir.
Quant aux chemins de colonisation, je paie à la suite des
recommandations qui me sont faites, le gouvernement paie, pas moi, par le
ministère de l'Agriculture. Ce dossier, je n'ai aucune objection
à en discuter ici, devrait, je pense, être discuté au
niveau du ministère de l'Agriculture. Si, à la suite de vos
pressions ou de vos recommandations, le ministre de l'Agriculture je
pense que je ne serais pas d'accord avec ça jugeait que le montant
doit être décidé par le ministère des Transports,
j'assumerai mes responsabilités.
Mais je pense bien qu'il revient il peut y avoir des erreurs
au ministère de l'Agriculture de déterminer les chemins de
colonisation.
M. Grenier: Est-ce que vous avez décidé avec un
intervenant, une personne de votre ministère, je pense que ça va
être dans l'extra, je pense que c'est normal, que les formules
étaient bien faites l'an passé? C'est dommage, c'est
arrivé tard. Mais on exigeait qu'il y ait là-dessus au moins
trois cultivateurs avec un certain pourcentage d'évaluation. Cela a
corrigé l'affaire des chalets.
Pour moi, cela a été une excellente politique, sauf qu'il
manquait peut-être un de vos gars qui n'était pas là. Vous
avez fait allusion tout à Iheure aux recommandations du
député, elles étaient peut-être bonnes, parce qu'on
connaît nos circonscriptions, mais il n'aurait pas fallu qu'il y ait un
intervenant de l'extérieur qui vienne dire que ça devait aller
dans tel autre.
M. Lessard: Je suis heureux de vous annoncer que les $20 000 que
vous avez perdus l'an dernier, parce que la route n'a pas été
construite, on va les considérer cette année comme
parachèvement. Vous aurez donc encore vos $20 000.
M. Vaillancourt (Orford): C'est donc dire que c'est la même
politique qui se continue. C'est bien.
M. Lessard: Non, la même politique, cela dépend. Je
pense bien que si on a calculé qu'il y avait un certain montant qui
devait se dépenser dans cette région, c'est parce qu'il y a un
besoin. C'est comme l'amélioration du réseau municipal. Il y a
des municipalités qui ont dépensé cette année $10
000, qui n'ont pas eu le temps de dépenser leurs $30 000. Nous le
prenons en considération. Si vous décidez, comme
député, étant donné que nous le considérons,
de ne pas ajouter d'argent cette année pour cette municipalité,
ce sera vous qui en prendrez la responsabilité.
M. Vaillancourt (Orford): De quelle manière peut-on faire
une demande de subvention pour le réseau de la voirie rurale? Est-ce au
ministère de l'Agriculture ou au ministère des Transports?
M. Lessard: Au ministère de l'Agriculture. Est-ce que vous
parlez de voirie de colonisation?
M. Vaillancourt (Orford): ... à vocation agricole.
M. Lessard: C'est ce que j'ai compris.
M. Vaillancourt (Orford): C'est à vocation agricole.
M. Lessard: Dans votre voirie rurale, j'ai compris voirie de
colonisation, selon le budget de $3 500 000.
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce que le terme est
changé. Autrefois, c'était chemin de colonisation. Aujourd'hui,
c'est voirie rurale.
M. Lessard: On s'est compris. M. Giasson: M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Tout à l'heure, j'ai posé une question
au ministre touchant le secteur de l'expropriation. Le ministre m'a
apporté des réponses. Mais on vient de déposer un document
et je me demande si j'ai bien compris le ministre.
Le document qu'on dépose nous révélerait qu'au
cours du dernier exercice financier, les montants qui ont été
dépensés je présume qu'il s'agit d'argent
dépensé ont été de l'ordre de $88 millions.
Est-ce qu'il s'agit d'argent effecti- vement dépensé,
déboursé, ou si cela représente le coût total des
expropriations, mais sur lesquelles il y aurait des sommes qui ne sont pas
encore payées?
M. Lessard: Ce sont des montants déboursés.
M. Giasson: Ce sont des montants déboursés.
Au-delà des montants déboursés, pour l'année
financière 1977/78, les montants à débourser seraient de
quel ordre?
M. Lessard: Pour 1977/78, nous avons déboursé $98
millions.
M. Giasson: Mais avec des comptes à payer de
négociations terminées de quel ordre?
M. Lessard: Si vous le permettez, M. Michaud va répondre
en mon nom. C'est une question très technique.
En fait, la dette du ministère des Transports au niveau de
l'expropriation est de l'ordre de $110 millions environ.
M. Giasson: A la fin de l'année?
M. Lessard: A la fin de l'année. Mais ce n'est pas une
dette payable parce que les règlements ne sont pas terminés, les
notaires n'ont pas accepté les quittances et tout cela.
M. Vaillancourt (Orford): Mais ce qui est en marche?
M. Lessard: Ce qui est en marche, c'est notre prévision de
dépenses, de dettes du ministère, à deux ou trois ans de
règlement.
M. Vaillancourt (Orford): $118 millions.
M. Lessard: $110 millions. On prévoit faire des
déboursés de l'ordre de $50 millions durant l'année
1977/78, qui diminueront d'autant la dette. Mais en plus, il y aura le
dépôt de nouvelles expropriations.
M. Giasson: Maintenant, M. le Président, puisqu'on a les
chiffres pour l'année financière qui s'est terminée en
mars 1978, est-ce que, de mémoire, vous avez le déboursé
réellement versé au cours de l'année
précédente? C'est peut-être un retour en arrière,
mais pour fins de comparaison.
M. Lessard: Vous voulez dire pour 1976/77? M. Giasson:
C'est cela. Un ordre de grandeur. M. Lessard: C'était de
l'ordre de $80 millions.
M. Giasson: Cela se situa à peu près dans les
mêmes montants.
Et lorsque vous dites qu'il y a encore au-delà de $100 millions
à payer sur des dossiers dont la
négociation n'est pas terminée, il s'agit de
prévisions, est-ce que, à l'intérieur de ce bloc de $115
millions, il y a des expropriations qui remontent à deux ans, trois ans,
ou si ce sont des expropriations en cours, assez récentes?
M. Lessard: Les vieux cas sont de plus en plus rares dans notre
banque d'expropriations à payer. La plupart remontent à deux ans,
en moyenne. On pourrait dire une moyenne de deux ans. Il y a eu un paiement
provisionnel qui a été versé, de l'ordre de 70%, mais on
ne considère pas le cas réglé tant qu'on n'aura pas
versé à 100% l'indemnité.
M. Giasson: Mais les chiffres que le ministre nous donnait tout
à l'heure quand il disait qu'à son arrivée au
ministère, il a découvert pour au-delà de $200 millions
d'expropriations à verser; cela ne va pas dans le sens des chiffres que
vous venez de nous donner. Environ $80 millions à la fin de
l'année financière 1976/77, $88 millions à la fin de
l'année financière qui vient de se terminer, des projections de
$115 millions, mais sur des dossiers plutôt récents ou en voie de
négociation.
M. Lessard: Au début de l'année 1976/77, la dette
d'expropriation était beaucoup plus large que $220 millions, parce qu'on
a déboursé $80 millions dans l'année. Elle était
peut-être de l'ordre de $300 millions. Nous l'avons baissée de $80
millions durant l'année et elle était réduite à
$220 millions.
M. Giasson: $80 millions, $88 millions, sur $115 millions, ce
serait...
M. Lessard: $220 millions au début de l'année... on
parle de $88 millions, c'est cela.
M. Giasson: Les $115 millions qu'il reste à verser, il ne
s'agit effectivement pas d'expropriations qui ont été
négociées avant la venue de l'actuel ministre.
M. Lessard: Dans plusieurs cas.
M. Giasson: Plusieurs, mais de quel ordre de grandeur?
M. Lessard: Environ 60%.
M. Giasson: 60% de cette somme de $115 millions...
M. Lessard: C'est cela, 60% des cas datent de deux ou trois
ans.
M. Giasson: 1975, 1976.
M. Lessard: On avait $220 millions, on a payé $90
millions. Le chiffre de $220 millions ne coïncide pas
nécessairement avec une année budgétaire du
ministère. Cela peut coïncider avec le 1er janvier d'une
année plutôt que de...
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, le montant qui
est resté impayé, après négociation, cela ne
dépend pas du ministre, M. Mailloux, c'est parce que...
M. Lessard: Oui, il y avait des retards considérables, en
particulier je puis vous mentionner Rimouski. Le député de
Rimouski n'est pas ici. L'autoroute 20 de Gros Cacouna jusqu'au Bic, cela n'a
jamais été payé. Depuis quatre ans que les gens ont
été expropriés. On l'a payée. On va la payer
encore.
M. Vaillancourt (Orford): Probablement que... M. Giasson:
De Gros Cacouna au Bic?
M. Vaillancourt (Orford): II y a bien des montants qui n'ont pas
été payés, mais cela ne dépend pas du ministre,
cela dépend du processus normal d'expropriation, des paiements...
M. Lessard: II avait des problèmes, je suis d'accord sur
cela. Il y avait des problèmes comme il y en a encore. Je ne
réglerai pas les problèmes de notaires. J'en ai vu un l'autre
jour, c'est incroyable de voir cela. En tout cas, cela arrive. Quand le
problème était réglé, il y avait des gens qui
étaient obligés d'emprunter de l'argent sur des dettes qui
étaient dues par le ministère des Transports. Il y en a de moins
en moins.
M. Vaillancourt (Orford): Je comprends. Cela ne dépend pas
du ministre, cela dépend du processus normal.
M. Lessard: Ce n'était pas le processus, c'est qu'à
un moment donné on ne payait pas.
M. Giasson: Lorsque le ministre fait allusion à de
l'expropriation en bordure de la route de Gros Cacouna jusqu'au Bic, si on a
déjà procédé à des expropriations, c'est
pour une projection de construction qui va se situer où dans
l'avenir?
M. Lessard: On verra dans l'avenir. Il n'y a pas de planification
cette année pour cela. Je réponds des budgets de cette
année. Quant à moi, quand je suis allé à Rimouski,
j'ai indiqué qu'il n'y avait pas de priorité concernant la
construction de l'autoroute entre Gros Cacouna et le Bic. Le
député de Rimouski est d'accord avec cela. Il y a
l'amélioration du réseau régional à faire, mais,
comme je vous l'ai indiqué, si j'investis des montants
considérables dans la construction d'autoroutes à quatre voies,
il va m'en rester moins pour vos régions.
Le Président (M. Dussault): Le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, j'aurais deux questions, si
vous me permettez. Elles ne concernent pas le même secteur, mais elles
regardent quand même les routes.
M. Lessard: En fait, on peut parler du problème global et,
après cela, on terminera, on adoptera les crédits.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Grenier: Cela tire sur la fin quand même, je voudrais
poser toutes mes questions. Par rapport aux routes d'accès du parc
industriel de Mirabel, pour lesquelles il y a eu des investissements d'Ottawa
et de Québec sous l'ancien gouvernement, on dit que le projet n'est pas
complété et que ces routes ne sont pas utilisées. Est-ce
vrai que c'est un problème d'accessibilité?
M. Lessard: Non, M. le Président. Le programme qui nous
avait été soumis lors de la construction de Mirabel, le
ministère des Transports l'a complété. C'était en
particulier l'autoroute 15. D'ailleurs, j'ai rencontré M. Otto Lang le
10 avril dernier. Le ministre d'Etat à l'aménagement, M. Jacques
Léonard, a rencontré M. Jean Chrétien et a signé un
protocole d'entente avec lui en disant que nous étions prêts
à l'accepter pour que le gouvernement fédéral investisse
$30 millions et le gouvernement du Québec $20 millions pour l'autoroute
13, pour autant que le gouvernement fédéral...
M. Vaillancourt (Orford): C'est la même chose.
M. Lessard: Oui, c'est la même chose. ... décide que
Mirabel devienne l'aéroport international du Québec et
déménage ses vols de Dorval vers Mirabel. Mais il n'appartient
pas actuellement, et vous vous le rappelez, M. le député, au
gouvernement du Québec de rentabiliser Mirabel. C'était le
gouvernement fédéral qui devait le faire, à l'encontre du
ministre des Affaires municipales du temps, que vous connaissez d'ailleurs. Le
gouvernement du temps, l'Union Nationale, s'était débattu,
à ce sujet affirmant qu'il appartenait justement au gouvernement
fédéral de décider de rentabiliser Mirabel.
M. Vaillancourt (Orford): Vous parlez du Dr Lussier?
M. Lessard: Oui, le Dr Robert Lussier. La rencontre que j'ai eue
le 10 avril avait justement pour objet de prendre une décision entre le
gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec
concernant Mirabel. Mais, comme il y a des élections, il a semblé
que cela allait nuire à l'Ontario. Il n'est pas question, comme je l'ai
dit en Chambre, pour le gouvernement du Québec de s'engager, d'autant
plus que cette route n'est pas nécessaire. Je dois dire que l'autoroute
13 est plus longue pour se rendre à Mirabel que l'autoroute 15 que nous
avons actuellement, qui est sous-utilisée. Il n'est pas question pour le
gouvernement du Québec de s'engager dans une construction de $50
millions, tant et aussi longtemps que le gouvernement fédéral
n'aura pas décidé de ce qu'il va faire à Mirabel. Les
éléphants blancs qu'il nous a construits, il lui appartient de
les rentabiliser. Ce n'est pas nous qui allons payer et même si M. Fox
veut se faire réélire avec l'autoroute 13, nous ne sommes pas
d'accord pour investir là-dedans. Il y a six milles de moins, en
particulier, pour se rendre à Mirabel par l'autoroute 15 que si nous
faisions l'autoroute 13.
M. Grenier: Vous en donnez plus que le client n'en demande.
M. Vaillancourt (Orford): Avant de conclure, est-ce que le
ministre pourrait nous dire s'il y a des montants supplémentaires cette
année pour le rechargement de gravier sur les routes rurales, à
l'intérieur du budget d'entretien?
M. Lessard: Oui, me dit-on.
M. Vaillancourt (Orford): Vous savez que nous avons plusieurs
routes que les "graders", comment dit-on cela...
M. Giasson: Les niveleuses...
M. Vaillancourt (Orford): ... les niveleuses ne peuvent plus
niveler, parce qu'il n'y a plus de gravier.
M. Lessard: On va essayer de les recharger, et, après
cela, de mettre de l'asphalte dessus, pour éviter de recommencer
continuellement.
Le Président (M. Dussault): Alors, messieurs...
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne les questions...
M. Lessard: Est-ce que vous adoptez les crédits?
Le Président (M. Dussault): Messieurs, nous sommes
appelés à l'Assemblée nationale pour un vote.
M. Vaillancourt (Orford): On aimerait avoir une autre
séance, si c'est possible. Sinon, il y a plusieurs questions que j'ai
posées au feuilleton. On n'a pas eu le temps d'y répondre.
J'aimerais que vous y répondiez.
M. Lessard: Je pense qu'on s'est entendu de bonne foi. Si vous me
permettez, M. le Président, on s'est entendu de bonne foi pour
siéger deux heures ce soir on avait fait dix heures et quelque
chose et adopter les crédits. Je pense que cela a
été entendu entre les leaders de l'Opposition et du gouvernement.
On devrait, si vous me permettez, adopter les crédits.
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui me concerne, je suis
prêt à les adopter, à condition que vous répondiez
à mes questions au feuilleton.
M. Lessard: Certainement.
M. Grenier: Je n'ai pas d'objection. Je pense bien...
M. Giasson: Je suis bien d'accord qu'on se mette à
dépenser ces crédits le plus rapidement possible, et, pour ce
faire, on doit les adopter.
M. Lessard: On m'indique qu'on ne répondait pas, parce
qu'on pensait répondre à ces questions aux crédits, mais
on va répondre à vos questions.
M.Vaillancourt (Orford): D'accord. Etant donné qu'on n'a
pas eu le temps d'en discuter...
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cette commission
adopte les crédits du ministère des Transports?
M. Vaillancourt (Orford): Adopté. M. Grenier:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. La commission a
terminé l'étude des crédits pour l'année
financière 1978/79. Nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 34)