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Étude du projet de loi no 56
(Douze heures sept minutes)
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons commencer les travaux de la commission parlementaire
élue permanente des transports aux fins de faire l'étude du
projet de loi no 56 article par article, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal et la Loi constituant la
Commission de transport de la rive sud de Montréal.
Sont membres de cette commission: M. Ouellette (Beauce-Nord) remplace M.
Baril (Arthabaska), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M. Lessard (Saguenay), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Verreault (Shefford)
remplace M. Mailloux (Charlevoix), M. Desbiens (Dubuc) remplace M. Marquis
(Matapédia), M. Perron (Duplessis), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe)
remplace M. Russell (Brome-Missisquoi), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
O'Gallagher (Robert-Baldwin) remplace M. Vaillancourt (Orford).
Pourraient être intervenants: M. Bellemare (Johnson), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Gratton (Gatineau), M. Grégoire (Frontenac), M.
Lefebvre (Viau), M. Ouellette, qui est devenu membre; M. Roy (Beauce-Sud), et
M. Verreault, qui est devenu membre de la commission aussi. M. Goldbloom
serait-il membre ou intervenant?
M. Goldbloom: Intervenant.
Le Président (M. Dussault): Intervenant, en remplacement
de M. Verreault donc, M. Goldbloom.
Avant de commencer les travaux de la commission, il faudrait nommer un
rapporteur. M. Perron semble s'offrir. La commission est-elle d'accord pour la
nomination de M. Perron de Duplessis? Il devient donc rapporteur.
J'appelle l'article 1 du projet de loi no 56; M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, bien brièvement, comme
je l'avais déjà annoncé lors de mon intervention en
deuxième lecture sur le projet de loi no 56, il y a certaines
modifications que j'avais l'intention de présenter, à la suite
surtout de l'intervention du député de Saint-Hyacinthe.
J'aimerais, pour le bénéfice des membres, déposer
immédiatement ces amendements. On devrait vous faire parvenir une copie
de ces amendements. Ce sont quelques amendements que j'aurai l'occasion
d'expliquer lorsque nous arriverons à ces articles.
Le Président (M. Dussault): Les amendements sont
déposés. M. le ministre.
M. Lessard: L'article 1 a pour objet de faire l'expropriation
selon la loi générale du ministère, plutôt que de la
faire selon la Loi de la Communauté urbaine de Montréal.
Le Président (M. Dussault): L'article 1 est-il
adopté? M. le député de Shefford.
Remarques préliminaires
M. Verreault: M. le Président, avant d'entreprendre
l'étude du projet de loi no 56 article par article, je ne sais pas si le
ministre serait d'accord pour donner quelques détails sur l'ensemble du
projet de loi. Nous sommes à l'étude article par article et je
croirais que, pour la bonne gouverne, le ministre réalise que je
remplace M. Mailloux. Pour la bonne conduite du débat, j'aurais
aimé avoir quelques renseignements complémentaires. Je ne crois
pas que ce soit de trop. Peut-être que dans les circonstances, le
ministre pourra répondre avant de détailler et ensuite on
essaiera de procéder le plus rapidement possible.
En ce qui concerne l'étude du projet de loi et la Commission de
transport de la rive sud de Montréal, ainsi que les autres commissions
de transport, tout ce qui est relatif au projet de loi 73... Dans le projet de
loi qui nous concerne, on traite de la CTCUM, de la CTRSM et de la
possibilité pour d'autres municipalités de former une corporation
municipale de transport urbain.
J'aimerais savoir si le ministre a suffisamment de détails pour
informer cette commission relativement aux études qui auraient pu
être faites concernant le transport urbain de la rive sud relativement
aux expropriations des trois compagnies, Métropolitain Sud, Provincial
et Trans Urbain.
M. Lessard: M. le Président, j'ai eu l'occasion, au cours
de la discussion du projet de loi en deuxième lecture, de donner des
explications générales concernant justement ce projet de loi.
Cependant, je suis heureux ce matin de donner quelques explications
supplémentaires, suite aux questions qui me seront posées.
Oui, il y a eu des études sérieuses. Il y a eu d'abord une
première étude qui a été faite par M. Jacques
Ménard du ministère concernant l'ensemble du transport en commun
sur la rive sud. Mais il y a eu particulièrement la grève
déclenchée en juillet 1976 chez Métropolitain Provincial.
On sait que Métropolitain Provincial dessert environ 50, je crois que
c'est 52 municipalités.
Il est certain que suite à cette grève de juillet 1976,
des pressions ont été faites auprès du ministère
des Transports tant par les maires que par les députés des
régions, ainsi que par les représentants syndicaux, pour que le
gouvernement du Québec assume une certaine part de responsabilité
en ce qui concerne la survie du service couvert par Métropolitain
Provincial. À ce moment-là, Métropolitain Provincial
répondait à ses employés qu'il lui était impossible
de signer la convention collective tant et aussi longtemps que le
ministère des Transports ne l'assurerait pas d'une certaine
rentabilité de l'entreprise. Puisque l'entreprise était devenue
non rentable et déficitaire, surtout à la suite des
négociations de la
convention collective, il lui était impossible de pouvoir, sans
accepter des déficits importants, reprendre le service.
J'ai donc soumis au Conseil du trésor comme au Conseil des
ministres un protocole d'entente pour que le ministère des Transports
assume, jusqu'en décembre 1978, le paiement des déficits pour
Métropolitain Provincial. Cependant, suite à ça, j'ai
nommé, comme je l'ai indiqué en deuxième lecture, un
observateur délégué, qui est M. Robert Jodoin ici
présent, afin d'éviter qu'on nous impose des montants qui soient
supérieurs aux montants ou au déficit existant. En même
temps que le mandat que j'ai confié à M. Jodoin, je lui ai
demandé de me faire un rapport sur ce qu'il prévoyait pour la
normalisation des services, l'amélioration ainsi que la rationalisation
des services de transport en commun sur la rive sud de Montréal.
Il est certain que nous ne pouvions accepter, comme gouvernement,
d'assumer entièrement le déficit de Métropolitain
Provincial, puisque c'était là une exception à la
règle générale, à savoir que, dans le transport en
commun, nous exigeons une participation des municipalités. Le
gouvernement du Québec assume aussi une part des déficits,
environ 45% à 55% des déficits. C'est donc dire que cette
exception ne pouvait se poursuivre et nous avions demandé, en relation
avec ça, une participation des municipalités, mais le
système le permettait assez difficilement. (12 h 15)
Nous avions, aussi, de plus en plus de pressions, en particulier de la
part de la ville de Boucherville, pour que la Commission de transport de la
rive sud de Montréal assume le service, à Boucherville en
particulier, et nous nous étions même engagés pour que ce
service puisse être donné le 1er juillet cette année.
J'avais indiqué au maire qu'il m'était assez difficile de
régler à la pièce un problème puisqu'il s'agissait,
en fait, d'un problème global, général de transport en
commun dans la région.
J'étais aussi convaincu et je le suis encore que, d'ici quelques
mois, Métropolitain Sud sera à peu près dans la même
situation financière que Métropolitain Provincial. C'est donc
vous dire qu'on ne peut pas, en même temps, régler le cas de
Métropolitain Provincial si on ne touche pas à
Métropolitain Sud et c'est ce qui nous a amenés à
présenter ce projet de loi dont l'objectif, en relation avec le
Comité de transport de la région métropolitaine, est une
rationalisation du transport en commun dans les régions
concernées, un meilleur service qui sera donné aux
différentes municipalités. En même temps, nous pensons
régler le problème de façon plus
générale.
M. Verreault: M. le Président, vous disiez que des
études avaient été faites selon le rapport Jodoin...
M. Lessard: J'ai transmis le rapport Jodoin... M. Verreault:
Oui, j'ai pris connaissance du rapport Jodoin, mais il n'est pas complet,
du moins la copie que j'ai reçue.
M. Lessard: Le rapport Jodoin ne touche que le cas de
Métropolitain Provincial.
M. Verreault: ... l'ensemble, c'est ça. De toute
façon, M. le Président, le ministre parlait tout à l'heure
d'un plan global et ce plan global, évidemment, va comprendre les
municipalités qui seront desservies par les commissions existantes ou
par des commissions futures. Est-ce que le rapport a fait les
répartitions des municipalités, quelles municipalités
seraient englobées par un transport actuellement en activité,
soit la CTCUM ou la CTRSM, parce qu'il y a trois compagnies qui seront
expropriées bientôt, qui font partie d'un plan global? J'aimerais
aussi savoir si le travail a été fait par votre ministère
au préalable, j'aimerais connaître également s'il y a eu
une évaluation, une estimation des coûts. Je sais que le rapport
Jodoin fait allusion à certains coûts d'expropriation et
d'activité. J'aimerais savoir si le ministre est en mesure de
transmettre ces renseignements à la commission.
M. Lessard: M. le Président, il y a eu quand même un
certain nombre de recommandations concernant des secteurs spécifiques
qui sont actuellement desservis soit par Métropolitain Provincial ou
soit encore par Trans Urbain. En ce qui concerne le West Island, nous
recommandons que le West Island soit intégré au territoire de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal. En
ce qui concerne Boucherville, je pense qu'il n'y a pas de problème de ce
côté; la ville de Boucherville demande à être
desservie par la commission couvrant le territoire de la rive sud de
Montréal.
En ce qui concerne l'est, Repentigny, il y a actuellement un
regroupement de maires de municipalités qui analysent la
possibilité de constituer une corporation intermunicipale de transport
et, en vertu de l'article 2 du projet de loi 73, ces municipalités ont
toujours le loisir de faire une demande au ministère des Transports pour
qu'une étude technique, une étude financière soit faite au
sein du ministère des Transports et que cette étude puisse leur
être soumise par la suite pour qu'une décision se prenne, à
savoir s'il est plus économique de constituer elles-mêmes leurs
corporations intermunicipales de transport ou d'avoir un genre de protocole
d'entente avec la CTCUM pour desservir cette région.
C'est pourquoi, par exemple, à l'article 2 du projet de loi, vous
retrouvez la possibilité pour la CTCUM de se départir du service
exproprié sur certains territoires de municipalité en vue de
permettre la formation d'une corporation intermunicipale de transport.
M. Verreault: Qu'advient-il, dans les circonstances, de
Châteauguay?
M. Lessard: II peut y avoir la même possibilité de
ce côté.
M. Verreault: J'aimerais signaler à l'attention du
ministre un télégramme qui a été envoyé
à l'Opposition par le maire Philippe Bonneau de Châteauguay; il se
lit comme suit: "Suite au dépôt en première lecture du
projet de loi no 56 et vu une demande officielle de modification de permis de
transport d'une compagnie privée dans la ville de Châteauguay et
possiblement dans d'autres villes, dans le territoire desservi par
Métropolitain Provincial, il serait urgent et impérieux, pour
éviter la spéculation de modifier la loi 56 lors de la
troisième lecture, pour geler tous les permis existant dans ces
territoires et de ne pas émettre de nouveau permis".
Je vous ai mentionné que je vous en remettrais une copie.
J'aimerais connaître...
M. Lessard: M. le Président, vous retrouverez à
l'article 10 la solution sur laquelle on se basera pour éviter que de
nouveaux permis soient émis à l'intérieur d'un territoire.
C'est-à-dire qu'aussitôt que la loi est adoptée, aucun
permis ne peut être accordé à un transporteur par la
Commission des transports, pour l'accomplissement de voyages spéciaux ou
à charte-partie, par autobus, d'un point à un autre, à
l'intérieur du territoire de la commission, si le requérant ne
produit pas, avec sa demande de permis, le consentement du
président-directeur général de la commission ou d'un autre
commissaire ou fonctionnaire de la commission spécialement
autorisé à cette fin par le président-directeur.
Autrement dit, il sera possible de donner, en vertu de la loi, des
permis à un transporteur privé, mais pour autant que le
président de la commission l'accepte ou que la commission
elle-même l'accepte. Aussitôt que la loi est adoptée,
à mon sens...
On m'informe que les demandes qui sont faites à la Commission des
transports sont une modification de permis, et non pas un nouveau permis. Dans
ce cas, la demande se continue devant la commission, mais on est aussi
informé que Métropolitain Provincial et Métropolitain Sud
se sont opposées à la modification du permis.
M. Verreault: Une autre question, M. le Président. Pour ce
qui concerne les territoires qui seront annexés au point de vue
transport urbain et les parties qui seront éventuellement
expropriées, le projet de loi prévoit l'application de la loi 73.
Dans les circonstances, qu'adviendra-t-il des transporteurs scolaires sur les
territoires annexés?
M. Lessard: M. le Président, j'ai eu l'occasion, lorsque
nous avons discuté du projet de loi 73, d'indiquer que nous, dans le cas
de l'expropriation, exproprions les compagnies qui avaient un permis de la
Commission des transports. Dans le cas du transport scolaire, il s'agit d'un
contrat négocié avec les commissions scolaires pour une
période de trois ans et il n'y a pas de droits acquis comme tels. Il est
toujours possible, comme cela s'est fait pour certains transporteurs, comme
cela se fait aussi pour d'autres contrats du ministère des Transports,
qu'une compagnie de transport existante puisse perdre son permis, soit à
cause de la qualité ou à cause d'autres facteurs. Nous ne nous
croyons pas engagés, au ministère des Transports, à
être dans l'obligation d'exproprier comme telles des compagnies de
transport scolaire.
M. Verreault: Mais si je me reporte à la commission
parlementaire de l'étude du projet de loi 73, le ministre nous avait
expliqué que définitivement aucun droit acquis n'était
accordé aux transporteurs scolaires et que, par le fait même,
à l'échéance du contrat d'une durée X,
l'opérateur scolaire perdait tous ses droits, restait avec un
équipement, et les contrats par négociation avec la commission
scolaire locale ou régionale étaient référés
à la commission municipale ou intermunicipale, ce sur quoi je
n'étais pas tout à fait d'accord.
M. Lessard: Mais il faut bien penser je l'avais
déjà indiqué au député que je
n'entrevois pas parce que je constate qu'il y a des problèmes
très sérieux une intégration du transport scolaire
au transport en commun dans une période très brève.
Étant donné que le député connaît ce secteur,
il sait très bien qu'une intégration plus grande en vue d'en
arriver à épargner de l'argent, exigerait aussi des modifications
d'horaires, puisque, comme vous le savez, il est difficile de faire
l'intégration complète. Même dans le cas où nous
l'avons fait, le transporteur, même dans la région de Hull
où la Commission de transport donne ce service de transport scolaire,
c'est qu'il n'y a pas d'intégration complète. La Commission de
transport a quand même ses autobus scolaires. On ne peut pas dire que
c'est là un moyen d'épargner considérablement de
l'argent.
M. Verreault: M. le Président, le ministre sait
très bien, parce qu'il est titulaire du ministère des Transports,
que le but de son ministère est de rentabiliser au maximum les
commissions de transport. Le ministre sait très bien que, dans le cas
qui nous préoccupe aujourd'hui-même, le transport scolaire sur la
rive sud devrait être un apport important dans la rentabilité.
Le ministre nous dit également que ce n'est pas à
brève échéance que l'intégration au transport
scolaire va se faire.
M. Lessard: Nous allons le faire graduellement.
M. Verreault: Mais il reste une chose. J'aimerais lui faire
remarquer que, que ce soit à plus ou moins brève
échéance, la chose arrivera un jour, le projet de loi le permet.
À ce moment-là, vous pénaliserez plusieurs
transporteurs.
M. Lessard: M. le Président, je ne voudrais pas reprendre
la discussion que nous avons eue sur le projet de loi 73. On peut comparer les
contrats avec les transporteurs scolaires avec ceux qu'obtiennent les
entrepreneurs de chemins d'hiver. Il n'y a aucun droit acquis...
M. Verreault: M. le Président, j'aimerais quand même
faire remarquer...
M. Lessard: ... de la part si vous le permettez
d'un entrepreneur de chemins d'hiver, d'obtenir le renouvellement de son
contrat chaque année. S'il s'agit de contrats signés pour un an,
renouvelables sur une période de trois ans, c'est fonction des services
qui sont accordés. Il faut quand même se dire une chose. Il
n'appartient pas aux contribuables québécois d'exproprier
continuellement des compagnies qui, en fait, sont reconnues comme étant
des entrepreneurs.
Il s'agit de contrat entre une commission scolaire et un entrepreneur,
contrat qui se fait sur une période de trois ans. Donc, toute personne
qui soumissionne pour un tel contrat peut, après une période de
trois ans, voir ce contrat annulé tout simplement. C'est tout à
fait normal, c'est dans le jeu de la concurrence, c'est dans le jeu du
système, tandis que le problème du transport en commun et
je conviens que cela cause des problèmes sérieux au gouvernement,
actuellement, puisqu'il s'agit d'exproprier c'est que ces compagnies ont
obtenu des lignes de transport en commun. Elles les ont obtenues de la part de
la Commission des transports du Québec, de telle façon que nous
devons et, en même temps, cela se trouve à être un
monopole de telle façon, dis-je, que nous devons, dans ces
circonstances, reconnaître la loi existante, la Loi de la Commission de
transport, qui a reconnu ce service, un peu comme c'est le cas pour les
transports maritimes. C'est dans ce cadre que nous avons l'obligation de faire
l'expropriation.
Mais en ce qui concerne les transporteurs scolaires, c'est
complètement différent.
M. Verreault: De toute façon, M. le Président, cela
va quand même à l'encontre de la politique du gouvernement actuel.
Le ministre parle quand même des travaux d'ouverture de chemins, et le
ministre et son gouvernement se sont toujours battus sur des questions
discrétionnaires. Actuellement, vous donnez des pouvoirs aux commissions
qui leur permettent quand même, sans expropriation, sans aucun recours,
de prendre des choses qui ont été exploitées pendant de
nombreuses années par les opérateurs de transport scolaire.
M. Lessard: Et cela, au nom du bien commun.
M. Verreault: Et c'est une formule discrétionnaire.
M. Lessard: Au nom du bien commun. C'est-à-dire que c'est
la Commission de transport qui est responsable de ces services, lorsque la
Commission de transport en fait la demande.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Le ministre a fait tout à l'heure une
comparaison avec la situation actuelle. Il a dit que celui qui soumissionne
pour obtenir un contrat peut ne pas obtenir ce contrat, peut être
détenteur d'un contrat pendant une période de trois années
et voir son contrat tomber à l'eau à la fin de cette
période.
Il y a quand même une différence. Dans la situation
actuelle, un entrepreneur peut perdre un contrat et vivre trois années
maigres et espérer revenir avec une meilleure soumission et obtenir de
nouveau le contrat. Si c'est l'autorité publique qui assume toute la
responsabilité, la porte est fermée à tout jamais. Il y a
quand même une différence.
M. Lessard: M. le Président, je ne voudrais pas reprendre
la discussion que nous avons eue sur le projet de loi 73. Je pense que les
transporteurs scolaires ne font pas partie comme tels du principe du projet de
loi. J'ai tout simplement indiqué mon opinion à ce
sujet-là au député, tant aujourd'hui que lorsque nous
avons discuté du projet de loi 73. Je me verrais mal engager les deniers
publics, l'argent des contribuables québécois pour exproprier des
gens qui sont entrepreneurs... (12 h 30)
M. Verreault: Qu'est-ce que vous faites de l'entreprise
privée dans les circonstances? L'entrepreneur, comme vous le mentionnez,
a investi des sommes assez importantes. Il y a des opérateurs dans la
région de la rive sud de Montréal qui ont investi plusieurs
centaines de milliers de dollars.
M. Lessard: Ce sont les règles du jeu.
M. Verreault: Ils vont se retrouver le derrière à
l'eau avec...
M. Lessard: L'entrepreneur des chemins d'hiver, à un
moment donné je pourrais donner des cas qui a perdu ses
contrats, qu'est-ce que vous en avez fait? Est-ce que vous l'avez
exproprié?
M. Verreault: De toute façon, M. le Président, pour
continuer dans la même veine, étant donné que le ministre
ne veut pas s'étendre sur le sujet du bill 73...
M. Lessard: II y a des compagnies de transport scolaire qui ont
perdu aussi leurs contrats.
M. Verreault: Oui, mais, M. le Président... M. Lessard:
Le règlement est là depuis 1972.
M. Verreault: M. le Président, le député de
D'Arcy McGee a fait une certaine allusion tout à l'heure. D'autre part,
on en a jasé longuement, lors de la commission parlementaire sur
l'étude du bill 73. Vous ne donnez même pas la chance au gars
d'essayer et de se faire battre. Vous lui dites: Non, c'est fini, cela finit
là. Si vous lui donniez au moins la chance de se faire battre,
même si la demande de soumission était truquée, au moins le
gars
prendrait sa pilule. Vous ne lui donnez même pas la chance de se
reprendre, c'est la dernière fois qu'il aura la chance de se
reprendre.
M. Lessard: M. le Président...
M. Verreault: Si on s'en tient toujours à la
rentabilité du transport scolaire, surtout dans les limites de grosses
municipalités comme celles de la rive sud, M. le Président, le
ministre sait très bien que le transport à un mille de
l'école est un apport très important dans le transport
urbain.
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Je faisais toujours allusion au service de
transports intégrés aux transports urbains. En tout cas, le
ministre l'a dans la tête, on ne le fera pas changer d'idée.
M. Lessard: M. le Président, je pense que c'est au nom de
l'intérêt commun...
M. Verreault: C'est une fausse excuse.
M. Lessard:... qu'il faut essayer de rentabiliser le transport en
commun. Le gouvernement du Québec ne peut quand même pas
continuellement défrayer les secteurs qui ne sont pas rentables et
laisser à d'autres les secteurs qui sont rentables. Il faut...
M. Verreault: Je ne suis pas contre le principe, M. le
Président. Le principe pour lequel j'essaie d'argumenter concerne le
dédommagement des gens qui vont investir des centaines de milliers de
dollars dans une entreprise de transport scolaire et qui, du jour au lendemain,
vont se ramasser le cul à l'eau. C'est aussi simple que cela.
M. Lessard: Je ne m'engagerai pas... M. le Président,
c'est depuis 1972 que nous avons ce service du transport scolaire. Nous savons,
en fait, que nous fonctionnons selon le système reconnu par les
députés et qu'il y a des transporteurs scolaires qui ont vu leur
contrat annulé.
M. Verreault: M. le Président, si on se reportait...
M. Lessard: L'ancien gouvernement n'a pas pour autant
apporté de compensations.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford, voulez-vous, s'il vous plaît, laisser le ministre terminer son
intervention?
M. Verreault: II vient juste de terminer, M. le
Président.
M. Lessard: Nous travaillons avec les deniers publics, ce ne sont
pas les deniers des transporteurs scolaires exclusivement.
M. Verreault: Si le ministre se reportait à il y a quinze
ans, je lui dirais oui, parce qu'il y en a plusieurs qui se sont lancés
dans l'aventure. Aujourd'hui vous savez très bien que, lors des demandes
de soumissions publiques pour le transport scolaire, ce sont presque toujours
les mêmes soumissionnaires qui reviennent. Ces gens sont en affaires, ils
sont dans le transport scolaire depuis de nombreuses années. Vous le
demanderez à votre adjoint, M. Lachapelle. Il va nous confirmer que les
nouveaux transporteurs se font de plus en plus rares parce que les gens qui ont
investi des sommes d'argent dans cela sont intéressés de
continuer à rendre la chose rentable.
M. Lessard: C'est le danger, M. le Président, d'une
réglementation très sévère de telle façon
qu'actuellement nous sommes dans l'obligation pour le transport en commun
d'utiliser les deniers publics pour reconnaître les droits acquis et en
faire l'expropriation.
Lorsque les transporteurs scolaires ont soumissionné, ils l'ont
fait en connaissance de cause. Ils l'ont fait en pensant qu'il s'agissait
là de contrats, que le contrat n'était pas automatiquement
renouvelable au bout de trois ans et qu'il n'appartient pas... Je suis bien
d'accord, lorsqu'on me parle de capitalisme, qu'on vit dans un système
d'entreprises privées. Cependant, il faut bien se dire une chose: Nous
autres, lorsque cela ne devient pas rentable, on sait ce que fait l'entreprise
privée. On sait ce qu'on a actuellement. Elle se retourne vers le
gouvernement du Québec et lui demande de l'acheter maintenant.
Nous n'avons pas je l'ai dit, M. le Président
l'intention d'utiliser les deniers publics pour exproprier des entrepreneurs
qui, en vertu du système établi depuis 1972, n'ont pas de droits
acquis.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je trouve quand même
curieux que le gouvernement dise en quelque sorte: Investissez dans le
transport en commun, on vous paiera; investissez dans le transport scolaire, on
ne vous paiera pas.
M. Lessard: Actuellement, c'est $170 millions que le gouvernement
du Québec paie pour le transport scolaire.
M. Verreault: II y a des investissements pour autant aussi.
M. Goldbloom: Oui, mais il y a quand même des gens qui ont
investi et qui vont perdre leurs investissements.
M. Lessard: Normalement, il y a amortissement sur la
période de temps prévue par le contrat.
M. Goldbloom: Mais il me semble quand même, M. le
Président, qu'il y a deux poids, deux mesures, non seulement en ce qui
concerne le transport, mais quand on pense aux deniers publics qui ont
été engloutis dans Tricofil et qui s'apprêtent à
être engloutis dans l'Asbestos Corporation...
M. Lessard: M. le Président, je soulève une
question de règlement.
M. Goldbloom: ... que le ministre ne vienne pas nous dire qu'il
n'est pas pour utiliser les deniers publics.
Le Président (M. Dussault): Question de règlement,
M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, je soulève une
question de règlement. J'ai indiqué tantôt que, dans le
projet de loi 56, nous ne sommes pas dans le transport scolaire...
M. Goldbloom: Non, mais...
M. Lessard: ... de plus, nous ne sommes pas dans Tricofil. Je
soulève une question de règlement. Nous sommes ici pour
étudier le projet de loi article par article. J'étais prêt
à donner des explications générales sur l'ensemble du
projet; je suis encore prêt à en donner. Je comprends que le
député de Shefford est impliqué dans le transport scolaire
et je me demande même s'il serait apte à discuter de ce projet de
loi mais je pense que ce n'est pas l'objet de la discussion actuellement et je
suis prêt à discuter du projet de loi.
Le Président (M. Dussault): Un instant, M. le
député de Shefford! Je voudrais poser une question à M. le
ministre qui va me permettre de donner une directive quant à nos
travaux. Je voudrais savoir si, dans le projet de loi, un article
spécifique laisse entendre que la loi 73 s'appliquerait. Si c'est le
cas, je demande à la commission d'attendre, parce que ce n'est pas
pertinent pour le moment, l'article du projet de loi qui permettrait de
discuter de cette question parce que nous allons nous étendre. Nous le
faisons déjà. Nous nous étendons sur des points
spécifiques du projet de loi. Je demanderais que l'on termine le plus
rapidement possible les notes, les remarques préliminaires sur le projet
de loi. Je tiens à vous faire remarquer que j'avais appelé
l'article 1.
M. Verreault: Mais, M. le Président, j'aimerais quand
même soulever une...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Shefford.
M. Verreault: ... question de règlement, parce que je ne
peux pas soulever de question de privilège. J'aimerais faire remarquer
à la présidence que, chaque fois que le ministre des Transports
manque d'arguments lorsqu'on lui pose des ques- tions, il a toujours comme
très mauvaise habitude d'accuser le député de Shefford
d'avoir des intérêts dans le transport scolaire. Peut-être
qu'à ce moment-là, il serait plus compréhensif et
accepterait beaucoup plus facilement les arguments que le député
de Shefford lui présente. C'était la question de règlement
que je voulais quand même soulever.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe, puisque je ne vous avais pas donné la parole sur les
remarques préliminaires, je vous laisse la parole et je demanderais
ensuite à la commission de revenir à l'article 1.
M. Cordeau: M. le Président, je reconnais que le transport
scolaire n'est pas inclus dans le projet de loi tel que soumis. Par contre,
étant donné que vous avez permis cette discussion depuis un
certain temps, je n'aurai qu'une question peut-être ou une explication
à demander à M. le ministre, si vous permettez. Tantôt,
vous avez fait allusion au fait que le transport scolaire est accordé
pour une période de trois ans et qu'il y a après d'autres
soumissions qui sont demandées, etc. Par contre, est-ce que ce projet de
loi prévoit que, dans les territoires desservis par les deux commissions
dont il est fait mention dans le projet de loi, où il y a actuellement
des contrats qui ont été accordés par soumission
concernant le transport scolaire, lorsque le renouvellement de ces contrats va
survenir, est-ce qu'automatiquement, le transport scolaire va appartenir de
droit aux commissions qui sont mentionnées ou est-ce que les
entrepreneurs actuels ou les transporteurs actuels, concernant les
élèves, auront une occasion de soumissionner aussi à leur
tour pour une période de trois ans?
M. Lessard: M. le Président, dans le projet de loi tel que
soumis, cela touche à des transporteurs, à un transporteur en
particulier qui fait du transport scolaire et du transport en commun. Il n'est
pas dans l'intention de la Commission de transport de Montréal
d'exproprier cette partie qui touche au transport scolaire.
M. Verreault: Non, l'intégration...
M. Lessard: C'est-à-dire que c'est prévu
indirectement par le projet de loi 73 qui dit que s'il y a formation d'une
corporation intermunicipale, en fait, lorsqu'une commission scolaire
préparera ses plans et devis, elle aura l'obligation de l'offrir d'abord
au transport en commun.
M. Cordeau: Au même tarif? À ce moment, est-ce qu'il
n'y a pas danger que le transport coûte plus cher pour les usagers
qu'autrement?
M. Lessard: Ce sont des tarifs négociés.
M. Cordeau: Des tarifs négociés. Même
à ce moment, le transporteur particulier n'aura pas l'occasion de
soumissionner.
M. Lessard: Si la Commission de transport
décide de donner le service du transport scolaire en vue d'une
rentabilisation du transport en commun, elle a toujours priorité.
M. Cordeau: C'est l'esprit du projet de loi tel que
rédigé.
M. Lessard: L'esprit du projet de loi, c'est d'essayer, mais j'ai
indiqué tout à l'heure que cela ne pouvait pas se faire sur une
période très brève, quoique, actuellement, nous avons des
demandes et nous acceptons, lorsque nous avons des demandes des Commissions de
transport. L'esprit du projet de loi et l'esprit du ministère, c'est
d'essayer de rentabiliser l'ensemble du transport en commun. Comme je l'ai
indiqué tout à l'heure, on ne peut pas accepter de prendre
exclusivement ce qui est déficitaire et, après cela, laisser dans
des secteurs ce qui est profitable. Ceci soulève des problèmes
assez sérieux. Actuellement, nous avons constitué un
comité au ministère des Transport ou plutôt nous avons
l'intention de le constituer, j'ai rencontré des transporteurs scolaires
il y a quelques semaines justement en vue de regarder tout cela. Au
comité, il y aura des représentants des transporteurs scolaires,
des représentants des commissions scolaires, ainsi que des
représentants du ministère de l'Éducation et du
ministère des Transports, en vue de voir de quelle façon on
pourrait mieux rentabiliser le transport en commun en relation avec le
transport scolaire.
M. Cordeau: Est-ce que cette étude va être rendue
publique ou les conclusions?
M. Lessard: C'est plutôt un comité se constituant
pour aplanir des difficultés et voir à un moment donné de
quelle façon, en particulier avec le livre vert du ministère de
l'Éducation, on pourrait éviter de voir les prix du transport
scolaire augmenter considérablement, parce qu'on parle de plus en plus
de décentralisation au niveau des écoles, on parle du droit des
écoles d'établir leur propre horaire, et cela peut causer de
drôles de problèmes dans le transport scolaire.
Le Président (M. Dussault): Messieurs de la commission, je
vous demande votre collaboration, de façon que le mandat de cette
commission puisse s'appliquer le plus tôt possible. Nous avons le mandat
de l'Assemblée nationale de faire l'étude du projet de loi
article par article. J'avais appelé l'article 1.
M. Verreault: M. le Président, nous en sommes encore aux
préliminaires. Tout à l'heure, le leader du gouvernement...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford, si vous me permettez, vous dites et vous me l'avez dit à
plusieurs reprises que nous en sommes toujours aux préliminaires.
Pourtant, nous touchons de très près les détails du projet
de loi et de certains articles du projet de loi. Je ne peux pas accepter qu'on
considère toujours que nous en sommes aux préliminaires. À
ce moment, nous sommes aux détails du projet de loi. Si vous avez des
remarques préliminaires qui sont vraiment des remarques
préliminaires et générales, je suis toujours d'accord,
mais il faudrait vraiment que cette période soit la plus brève
possible. M. le député de Shefford.
M. Verreault: M. le Président, donnez-nous au moins la
chance de poser ces questions. De toute façon, tout à l'heure,
vous nous demandiez d'accélérer les travaux. J'ai eu l'occasion
de causer avec le leader du gouvernement qui demandait si, advenant que 13
heures arrivent et que nous n'ayons pas fini les travaux, nous acceptions,
l'Opposition officielle, de collaborer et de continuer plus tard que 13 heures.
Nous avons donné notre consentement dans les circonstances. Je reviens
toujours aux questions préliminaires. Le ministre, tout à
l'heure, faisait allusion au fait que, dans les transporteurs qui seront
expropriés, il y en a un, entre autres, qui a un transport
intégré, soit scolaire et urbain; dans les circonstances,
j'aimerais savoir s'il y a d'autres transporteurs connexes qui sont
impliqués par le projet de loi 56, tant dans le West Island que dans la
rive sud...
M. Lessard: Comme je l'ai indiqué tout à l'heure,
il y a seulement le cas du West Island, soit Trans Urbain, qui fait du
transport scolaire et du transport en commun. Nous avons l'intention
d'exproprier la partie qui touche au transport en commun.
M. Verreault: D'autre part, dans le territoire de la rive sud,
est-ce qu'il y a plusieurs compagnies de transport scolaire qui peuvent
être éventuellement impliquées dans cette nouvelle
commission de transport? (12 h 45)
M. Lessard: Non.
M. Verreault: II n'y a aucune autre...
M. Lessard: C'est du transport interurbain.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe, si vous permettez, M. le député de Shefford.
M. Cordeau: Lorsqu'il y a une compagnie de transport
intégré, scolaire et urbain, qui sera expropriée, est-ce
que l'expropriation ne va se faire que sur la partie urbaine ou scolaire aussi?
À mon avis, je pense que les deux devraient être touchées
parce que la Commission de transport qui va l'exproprier va automatiquement
avoir les deux secteurs, urbain et scolaire.
M. Lessard: En vertu du projet de loi 73, nous l'avions
indiqué. Lorsqu'il s'agit d'un transporteur intégré,
c'est-à-dire faisant à la fois du transport scolaire et du
transport en commun, normalement, nous faisons l'expropriation du tout, parce
qu'il y a intégration. Cependant, il peut arriver qu'un transporteur
scolaire ne le veuille pas. On pourrait faire de l'expropriation, quitte, par
la suite, à céder
la compagnie à une autre compagnie voulant en faire l'achat.
Maintenant, si le transport scolaire est rentable pour quelqu'un et que la
Commission de transport n'est pas intéressée comme telle à
donner ce service, dans ce cas, l'individu, normalement, dans une
négociation de gré à gré, n'est pas
intéressé et est prêt à diviser en deux, soit
prévoir I'expropriation du service de transport en commun et conserver,
en fait, son service de transport scolaire.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: M. le Président, toujours dans le sujet de
l'intégration. Dans la réplique et dans le discours en
deuxième lecture, le ministre a fait allusion à Murray Hill.
Selon les renseignements obtenus, le ministère des Transports ou la
Commission des transports avait prolongé le contrat de Murray Hill pour
une durée quand même assez limitée. Dans un cas
d'intégration, qu'est-ce que le ministre entend faire avec la compagnie
de transport Murray Hill?
M. Lessard: Dans ce cas, vous faites mention d'un contrat qui a
été donné par le gouvernement fédéral
à Murray Hill pour desservir l'aéroport. Dans ce cas, nous
n'avons pas de pouvoir.
M. Verreault: Si j'ai bien compris la réplique du
ministre...
M. Lessard: Je n'ai pas parlé de Murray Hill, à ma
connaissance.
M. Verreault: Du moins, il y a fait allusion. Dans les
circonstances, il disait...
M. Lessard: Je pense que le député de
Saint-Hyacinthe a parlé de Murray Hill ou a soulevé le
problème de Murray Hill, mais, quant à moi, je n'ai pas
parlé du problème.
M. Verreault: De toute façon, est-ce que le ministre a
l'intention de renouveler... Non? Vous dites que c'est une juridiction
fédérale. Dans le cas de Voyageur, est-ce que, pour permettre une
plus grande rentabilité à la CTCUM, vous avez l'intention...
M. Lessard: J'ai indiqué que je n'avais pas l'intention
d'exproprier les services de longue distance.
M. Verreault: Pour le moment?
M. Lessard: À la suite d'une question qui m'a
été posée par le député de Shefford.
M. Verreault: Sur le même sujet, j'aurais une ou deux
autres questions. Quand on fait la lecture du projet de loi 56, il est maintes
fois mention du transport en commun. Pour ma gouverne et peut-être pour
une meilleure compréhension des membres de cette commission, j'aimerais
connaître la définition exacte et précise du terme
"transport en commun", parce que, d'une place à l'autre, dans certains
articles, le transport en commun a un sens assez différent. Je crois
qu'avant de voter article par article...
M. Perron: Le Petit Robert vous expliquerait cela comme il
faut.
M. Verreault: De toute façon, le Petit Robert, je laisse
le soin au député de Duplessis d'y faire cette recherche.
M. Goldbloom: C'est le député de Duplessis,
répondant au nom du gouvernement, qui définit le transport en
commun comme...
M. Perron: Ce n'est qu'une constatation que je faisais au sujet
de ce que disait justement le député de Shefford.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, quand le
député de Duplessis a...
M. Lessard: Je pense bien, M. le Président...
Le Président (M. Dussault): La question était
posée à M. le ministre, si vous permettez. M. le ministre.
M. Lessard: J'ai vérifié, M. le Président,
si, dans nos lois antérieures ou dans d'autres lois, il pouvait y avoir
une définition de ce que nous appelons le transport en commun et il
semble que nous n'ayons pas de telle définition. Je pense bien que
chacun des députés à cette table, et toutes les personnes
à qui nous parlons de transport en commun savent très bien de
quoi nous parlons. Il s'agit du transport public qui est assuré, en
fait, pour l'ensemble des voyageurs d'une région
particulière.
M. Verreault: Vous savez, M. le Président, tout
dépend de l'interprétation qu'on donne au transport en commun; de
toute façon, à l'instar du député de Duplessis, qui
nous référait tout à l'heure au Petit Robert, je
préférerais avoir la définition du "petit Lucien".
M. Lessard: Si vous n'êtes pas capable... C'est tout
transport public de personnes, à l'exception de transport très
spécialisé, par exemple, comme le transport qui est fait par
l'Association du camionnage ou encore le transport de vrac. C'est le transport
de personnes par rapport au transport de marchandises.
M. Verreault: À l'allusion faite dans le projet de loi, M.
le Président, je voudrais quand même apporter seulement une
légère précision. Évidemment, quand on parle du
transport en commun, on parle de transport de personnes; mais, normalement,
ceux qui ont l'habitude de travailler dans le domaine, lorsqu'ils parlent de
transport en commun, parlent d'un transport de ville, de transport des
voyageurs dans les limites d'une ville. L'interprétation qu'on y
donne...
M. Lessard: ... automobile, Voyageur...
M. Verreault: ... dans le projet de loi, à certains
endroits, on parle particulièrement aussi de transport de personnes dans
le sens général du mot.
M. Lessard: Oui, et, en fait, Voyageur, c'est un transport en
commun.
M. Verreault: II y aurait peut-être avantage à le
définir quand même.
M. Lessard: Mais sa ligne est définie dans la loi. On dit,
par exemple, que la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Montréal va donner le service du transport en commun sur un territoire
précis, un territoire défini précisé dans le projet
de loi, avec un horaire, des plans et devis, des lignes de parcours
définis.
Vous avez par ailleurs des permis de transport en commun qui sont
donnés pour d'autres territoires, par exemple, à
l'extérieur du territoire qui est exclusifs aux commissions de
transport, et c'est le cas de Voyageur, c'est le cas de Désy chez nous,
c'est le cas, en fait, de bien des compagnies de transport...
M. Verreault: II y aurait peut-être avantage, M. le
Président, à changer l'expression "transport en commun" par
"transport de personnes par autobus".
M. Lessard: Alors, vérifiez avec votre Petit Robert,
à Bruxelles.
M. Verreault: Comme ça le "petit Lucien " ne veut pas
donner la définition claire.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford, je vous demanderais s'il vous plaît de vous exprimer dans les
termes habituels des travaux parlementaires, c'est-à-dire en appelant le
ministre par son titre.
M. le député de D'Arcy McGee, je voudrais vous rappeler
qu'habituellement les travaux d'une commission quand ils permettent, au
départ, des remarques préliminaires, donnent la parole,
habituellement, à un représentant par parti. Je vais quand
même vous laisser vous exprimer, parce que je suis là pour
permettre l'expression des membres d'une commission, mais je tiens à
vous rappeler que c'est la façon habituelle de fonctionner.
M. Goldbloom: C'est très généreux de votre
part.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Lessard: Mais, dans ces définitions, on pourrait
peut-être se demander ce qu'est un autobus aussi.
M. Verreault: Ce n'est sûrement pas un camion, M. le
ministre.
M. Lessard: Bien...
M. Goldbloom: M. le Président, nous aurons tout à
l'heure un débat sur le mot "intervenant". Je voulais simplement
rappeler, par votre intermédiaire, au député de Duplessis
que, dans de nombreuses lois, il y a un article qui donne les
définitions des mots, indépendamment des dictionnaires. On dit:
Pour les fins de l'application de la loi, il y a une définition qui est
donnée dans la loi.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Verreault: Adopté.
Exploitation des permis de transport
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 2. M. le député de Shefford.
M. Verreault: Non, disons que l'article 2 est adopté
également.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est
adopté.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Concernant cet article, ne trouvez-vous pas, M. le
ministre, que c'est d'enlever tout pouvoir de négociation avec les
municipalités, parce que je crois que la Commission de transport a le
pouvoir d'acquérir des Commissions de transport dans certaines
municipalités. Je ne sais pas si j'ai bien saisi l'esprit de cet
article.
M. Lessard: II s'agit, en fait, essentiellement, de trois
compagnies bien précises. On ne pouvait pas, étant donné
qu'il y avait des droits acquis, justement nous avons des belles
demoiselles au nom de l'équité, exproprier, quand
même, une compagnie morceau par morceau. Par exemple, étant
donné la demande que la ville de Boucher-ville avait faite pour se faire
desservir ou se faire donner le service par la Commission de transport de la
rive sud de Montréal, on ne pouvait pas permettre à la Commission
de transport de la rive sud de Montréal d'exproprier seulement la partie
du service qui touchait Boucherville. Donc, quand on fait l'expropriation d'une
compagnie, on le fait pour le tout dans le sens suivant, c'est qu'on pourrait
indirectement faire "crever ", si vous voulez, une compagnie en lui arrachant
les morceaux qui sont les plus rentables et, après ça, elle
devrait se contenter des morceaux non rentables.
Comme Métropolitain Provincial est une entité juridique et
une entité, en fait, morale comme compagnie, on exproprie non pas au
niveau d'une municipalité comme telle, mais au niveau de l'ensemble de
la compagnie qui dessert tel territoire.
Donc, ça couvre Métropolitain Provincial, ça couvre
Métropolitain Sud et ça couvre Trans Urbain dans le West
Island.
M. Cordeau: D'accord. Mais, advenant le cas où certaines
municipalités seraient desservies par une compagnie et, qu'à
l'intérieur de ces municipalités, trois ou quatre d'entre elles
se regrouperaient pour créer une autre corporation de transport en
commun, et supposons qu'aux environs de l'Assomption, Joliette serait
oubliée à l'autre bout, il pourrait peut-être arriver,
à ce moment-là, que les citoyens de Joliette, pour leur transport
en commun, étant donné qu'ils doivent payer une partie du
déficit et que le déficit va comprendre également la
distance qu'il va y avoir entre la municipalité la plus près de
Montréal et Joliette...
M. Lessard: Si Joliette n'est pas desservie, elle n'a pas
à payer le déficit. Vous voulez dire sur des points entre les
lignes?
M. Cordeau: Oui.
M. Lessard: D'accord, parce que si c'est une fin de...
M. Cordeau: La nouvelle corporation serait à
l'intérieur des deux points, des deux extrêmes.
M. Lessard: C'est ça, de façon que la corporation
devrait, par exemple, traverser, supposons une dizaine de milles avant de se
rendre à telle municipalité. Bon!
L'article 2 du projet de loi no 73 dit que le ministre peut faire des
études sur la rentabilité, par exemple, d'un service donné
et il appartient au ministre, en fait, de recommander la constitution d'une
corporation intermunicipale des transports. Il appartiendra en même temps
au ministre, comme au lieutenant-gouverneur, de voir à ce que des
situations comme celle-là ne se présentent pas, parce que vous
conviendrez qu'il serait très difficile pour la ville de Joliette, par
exemple, de pouvoir, à moins de former une corporation municipale des
transports, défrayer une partie du déficit s'il n'y a pas, sur
les différents points qui se rendent en sa direction, des
municipalités, des villes qui acceptent de participer au transport en
commun.
C'est le problème. C'est un problème sérieux.
M. Cordeau: On voulait simplement souligner ça au
ministre...
M. Lessard: Oui.
M. Cordeau:... cette anomalie qui peut se présenter
à un moment donné.
M. Lessard: Mais jusqu'ici, d'après les réactions
que nous avons des différentes municipalités concernées et
à la suite de rencontres que j'ai eues avec ces municipalités,
les villes et les muni- cipalités veulent avoir un transport en commun.
C'est pourquoi, lorsque nous arriverons, par exemple, à l'article
parlant de la répartition du déficit, vous verrez que je
recommande une répartition du déficit qui va selon la richesse
collective des municipalités. (13 heures)
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Verreault: Adopté.
Aliénation des permis de transport
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Verreault: À l'article 3, M. le Président, nous
aurions un amendement à proposer au deuxième paragraphe, sous la
lettre f). "Que la première ligne du paragraphe f) de l'article 3 soit
amendée en remplaçant les mots "du ministre des Transports" par
les mots "de la Commission des transports du Québec." Ceci pour
éviter toute décision discrétionnaire de la part du
ministre dans une décision aussi importante que celle-là.
M. Lessard: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Un instant. M. le ministre.
Pourriez-vous me fournir le texte écrit?
M. Verreault: Oui. M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Donc, I'amendement
consisterait à remplacer, dans le deuxième paragraphe, à
la première ligne, après le f). les mots "ministre des
Transports" par "la Commission des transports du Québec."
Je reçois cet amendement. M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, je pense que le ministre des
Transports est responsable de la gestion des deniers publics, tant devant
l'Assemblée nationale, en ce qui concerne son ministère, que
devant la population du Québec. Ce n'est pas la Commission des
transports, qui d'ailleurs est un organisme semi-judiciaire qui relève
du ministre, qui paie les déficits des commissions de transport.
M. le Président, si le ministre prend de mauvaises
décisions, le ministre sera jugé en conséquence, et par
les membres de l'Assemblée nationale et par la Commission des
transports. Il ne faudrait pas être irresponsable à ce point en
confiant continuellement nos responsabilités à des commissions
qui ne sont pas responsables devant la population du Québec. C'est le
ministre des Transports qui est responsable de la gestion des deniers qu'il
donne sous forme de subventions en participant au déficit de 45%
à 55%. Je pense que ce pouvoir, qui a d'ailleurs été
donné par des lois antérieures, sous l'ancien gouvernement, doit
rester entre les mains du ministre des Transports qui représente le
gouvernement du Québec. En I'occurrence, je dois refuser l'amendement
qui m'a été présenté.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, comme le dit toujours le
député de Johnson "Other days, other ways." Je me rappelle toutes
les discussions vigoureuses viriles, disons de la part du
député de Saguenay et de ses collègues du temps contre le
ministre des Affaires municipales qui recevait des pouvoirs
discrétionnaires dans certains projets de loi. L'argument était
toujours que la Commission municipale du Québec devait assumer ses
responsabilités pour éviter que le ministre n'agisse de
façon discrétionnaire.
Aujourd'hui, le ministre, étant assis de l'autre
côté de la table, parle d'une autre façon. Je n'ai pas
d'autres commentaires à faire, M. le Président. Je crois que
c'est quand même logique que ce soit la Commission des transports qui
donne l'autorisation.
M. Lessard: M. le Président, il faut bien comprendre la
différence. Je suis d'ailleurs, je ne me rappelle pas être
intervenu pour demander cela à la Commission municipale; peut-être
mes collègues ont-ils pu le faire... Je voudrais bien que le
député précise. Il faut bien comprendre une chose, c'est
que la partie de déficit qui est payée par le gouvernement du
Québec est payée par le ministre des Transports. M. le
Président, je verrais comme absolument antidémocratique,
antiresponsable de confier à la Commission des transports le pouvoir
d'aliéner toute partie située hors du territoire d'une
municipalité mentionnée à l'annexe "B", d'une entreprise
de transport en commun dont elle a fait l'acquisition, ainsi que les permis y
afférents, s'il en est. C'est de la responsabilité du ministre et
cela va demeurer la responsabilité du ministre.
Le Président (M. Dussault): Messieurs, il est 13 heures,
nous devrions normalement mettre fin à nos travaux. On m'a dit qu'il y
avait une entente pour continuer. Est-ce que j'ai le consentement de la
commission pour continuer les travaux?
M. Cordeau: Oui, nous l'avions promis au leader du
gouvernement.
M. Goldbloom: C'est tellement agréable!
Le Président (M. Dussault): Ceci dit. est-ce que
l'amendement à l'article 3 est adopté?
M. Verreault: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford.
M. Lessard: Non, l'amendement n'est pas adopté, M. le
Président.
M. Verreault: Étant donné que j'ai proposé
l'amendement en question, j'ai quand même un certain droit de
réplique pour essayer de faire comprendre au ministre des Transports que
la
Commission des transports elle-même a le pouvoir d'émettre
des permis et également elle doit appliquer les lois du ministère
des Transports. De la façon dont le ministre et son ministère
agissent, ces intentions ont pour but d'éliminer complètement la
Commission des transports dans ses pouvoirs. Je trouve inadmissible, M. le
Président, que cet amendement soit refusé par le ministre. Je
voudrais profiter de l'occasion pour souhaiter la bienvenue à
Samuel-de-Champlain, Madeleine-de-Verchères, Mgr de Laval et toute cette
compagnie de pionniers qui ont fait l'histoire de l'Amérique, du Canada
et du Québec. Je m'en voudrais de ne pas faire la mention suivante, de
leur souhaiter la plus grande et cordiale des bienvenues à cette
commission parlementaire à l'occasion du 370ème anniversaire de
la ville de Québec.
M. Perron: M. le Président.
M. Verreault: Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Lessard: Cela dépend de quelle motion. Je suis d'accord
avec le député de Shefford quand il souhaite la bienvenue
à nos jeunes pionniers et pionnières, mais pas sur la motion que
vous venez de présenter.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Duplessis, sur l'amendement.
M. Perron: Je voudrais ajouter un peu à ce que vient de
dire le député de Shefford. C'est que les étudiants que
nous voyons dans la salle viennent de l'école Saint-Gérard, Ville
de Laval et qu'ils ont monté une pièce qui se rapporte justement
à l'histoire du Québec intitulée "Le Bal de l'Histoire",
par Diane Villeneuve. C'est ce que je voulais spécifier.
Le Président (M. Dussault): Nos invités
étant maintenant honorés de la façon qui convenait, est-ce
que l'amendement à l'article 3 est adopté?
M. Lessard: Rejeté. M. Verreault:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Rejeté sur
division.
M. Verreault: Est-ce qu'on pourrait demander le vote, M. le
Président?
Le Président (M. Dussault): C'est possible oui, si vous
demandez le vote enregistré, je vais vous l'accorder. Vous le demandez,
M. le député?
M. Verreault: Je le demande.
M. Cordeau: Est-ce qu'il ne peut pas se poser un dilemme entre la
Commission de transport de la Communauté urbaine et la Communauté
urbaine de Montréal?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe, le vote enregistré a été demandé.
Normalement, nous devrions procéder.
M. Ouellette (Beauce-Nord)?
M. Ouellette: Contre.
Le Président (M. Dussault): M. Lessard (Saguenay)?
M. Lessard: Contre.
Le Président (M. Dussault): M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata)?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Contre.
Le Président (M. Dussault): M. Verreault (Shefford)?
M. Verreault: Pour.
Le Président (M. Dussault): M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
Le Président (M. Dussault): M. Perron (Duplessis)?
M. Perron: Contre.
Le Président (M. Dussault): M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe)?
M. Cordeau: Je m'abstiens, étant donné que je n'ai
pu poser ma question.
Le Président (M. Dussault): M. Samson (Rouyn-Noranda)? M.
Vaillancourt (Orford)?
M. Vaillancourt (Orford): ...
Le Président (M. Dussault): M. Goldbloom (D'Arcy
McGee)?
M. Goldbloom: Pour.
Le Président (M. Dussault): Deux pour... Je m'excuse, on
m'avait demandé, à l'arrivée de M. Goldbloom (D'Arcy
McGee), de faire un changement dans la liste, ce qui fait que M. Goldbloom
remplaçait M. Vaillancourt (Orford), au lieu de M. O'Gallagher, ce qui
le ramenait dans la liste des intervenants, ce qui fait qu'il n'a pas le droit
de vote.
Donc le décompte est de deux pour et cinq contre. L'amendement
est donc rejeté. Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que je peux poser ma
question étant donné que c'est encore le ministre des Transports
qui est responsable?
Est-ce qu'il ne pourrait pas se poser un dilemme entre la Commission des
transports de la Com- munauté urbaine et la Communauté urbaine de
Montréal et le ministre des Transports concernant l'aliénation
d'une partie de territoire qui pourrait survenir dans le territoire?
M. Lessard: II peut arriver certains problèmes; si, par
exemple, la Communauté urbaine de Montréal me demandait
d'aliéner un territoire qui devrait, à mon avis, être
intégré au territoire de la Communauté urbaine de
Montréal, je pourrais dire non, je pourrais refuser. Mais à ce
moment, je suis responsable, comme ministre des Transports, de cette
décision. Normalement, M. le Président, des situations ne se
présentent pas aussi clairement que cela, mais je pense qu'il faut quand
même que I'autorité qui est actuellement entre les mains du
ministre y demeure. Si j'avais accepté l'amendement qui m était
proposé, la Commission des transports pourrait très bien
permettre à la Communauté urbaine de Montréal de tout
défaire, cela dépend des individus, du transport
intégré, du transport en commun. Je pense que c'est l'objectif du
gouvernement qui doit se faire valoir dans I'intégration du transport en
commun.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: Très brièvement, d'ailleurs le vote
se fera très vite, j'avais un second amendement. L'Opposition officielle
voudrait quand même, dans son idée de compromis, faire un
deuxième amendement, qui serait que la première ligne du
paragraphe f) de l'article 3 soit amendée en ajoutant après le
mot "des transports", les mots "et de la Commission des transports du
Québec."
M. Lessard: Le vote, M. le Président. Je suis contre.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous pourriez me
donner le texte de votre amendement?
M. Verreault: Cela pourrait se lire, l'article au complet, j'en
ai une copie ici: Avec l'autorisation préalable du ministre des
Transports et de la Commission des transports...
M. Lessard: M. le Président, encore pour les mêmes
raisons, quand même que je le répéterais, la Commission des
transports est un organisme semi-judiciaire qui a des responsabilités
propres à savoir l'émission de permis selon la preuve de
nécessité, mais il appartient comme tel au ministre qui est
responsable de la gestion des deniers publics de prendre des décisions
à ce sujet. Je ne peux pas aliéner pour utiliser les
termes de l'article 3 mes responsabilités.
M. Verreault: Pour les mêmes raisons, M. le
Président, nous avons proposé ce deuxième amendement. La
raison principale est que la Commission des transports est sur le point de
perdre tous ses pouvoirs et ils seront remplacés par ceux
du ministre et ceux des commissions de transport qui sont en place
actuellement. Alors sur division.
Le Président (M. Dussault): Pour les fins du journal des
Débats... M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Nous aurions voté contre l'amendement parce
que nous trouvons qu'il ne peut y avoir deux niveaux d'autorité. Il faut
qu'il y ait une autorité quelque part. Peut-être que nous aurions
voté si le député de Shefford avait mis "suite à
une consultation avec la Commission des transports."
Le Président (M. Dussault): Pour les fins du journal des
Débats, l'amendement consistait à ajouter, après "du
ministre des Transports" les mots "et de la Commission des transports du
Québec". Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Verreault: Sur division.
M. Lessard: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, le
président doit demander à la commission si l'amendement est
adopté. Vous me répondez, si vous n'êtes pas d'accord,
qu'il est rejeté.
M. Lessard: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Sur division. Alors cet
amendement est rejeté sur division. Est-ce que l'article 3 tel qu'il
apparaît au projet est adopté?
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur division.
J'appelle l'article 4.
M. Verreault: À l'article 4, M. le Président, je ne
voudrais peut-être pas proposer un amendement, mais lorsqu'on lit
l'article, il y a une question qui pourrait se poser, c'est à la
quatrième ligne après l'article 287 où c'est inscrit:
"Elle ne peut toutefois, sans l'autorisation... ' Je me demande quel est le
sens précis de cette expression. Elle ne peut sans... Ou si le ministre
accepterait, sans que ce soit un amendement dans les règles du jeu, de
refaire la phrase en disant: Elle peut, avec... Cela ne changerait rien, cela
semblerait beaucoup plus positif. J'aimerais connaître les commentaires
du ministre à cet effet. Parce qu'on le retrouve également dans
un autre article, je ne me rappelle pas lequel en particulier. Je verrais
mieux, à l'article 15, que le ministre dans son projet de loi emploie le
positif plutôt que le négatif, parce que comme je le disais tout
à l'heure, l'article 4, à la quatrième ligne du paragraphe
en question, dit: "Elle ne peut toutefois sans l'autorisation de la Commission
des transports." Si on disait: "Elle peut toutefois, avec l'autorisation de la
Commission des transports".
M. Lessard: M. le Président, il m'apparaît que la
proposition du député de Shefford ne change pas
véritablement...
M. Verreault: Mais c'est positif, monsieur.
M. Lessard: Un instant! ... le sens de la phrase. Si on l'a mis
dans le sens négatif, c'est plutôt pour que les
municipalités comprennent bien que la commission ne peut pas leur
imposer un service sans obtenir, au préalable, l'autorisation de la
Commission des transports. Si on le fait de façon positive, on peut
peut-être avoir des réactions des municipalités qui vont
dire: Regardez, c'est justement ce qu'on ne veut pas, on veut garder notre
autonomie, on veut garder notre responsabilité administrative. C'est la
raison pour laquelle cette phraséologie était dans le sens
négatif. Je ne pense pas, M. le Président, que la refaire comme
le propose le député de Shefford change beaucoup de choses au
texte.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: Alors, vous acceptez le changement, M. le
Président?
M. Lessard: Non, je n'accepte pas le changement, M. le
Président. Les municipalités sont tellement jalouses de leurs
prérogatives que j'aime mieux le garder dans le sens négatif.
M. Verreault: C'est très caractéristique, de toute
façon.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Verreault: Adopté.
Droit d'acquisition de gré à gré
ou par expropriation
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 5. M. le ministre a déposé un amendement à
l'article 5 qui se lit comme suit: Remplacer le paragraphe b de l'article 5 du
projet de loi par le suivant: b) par le remplacement du troisième
alinéa par les suivants: "Pour exproprier, la Commission procède
en utilisant, mutatis mutandis, les pouvoirs de la Communauté, sauf que
c'est ici que le changement se fait nonobstant toute loi,
convention, acte de fiducie ou disposition quelconque, la Commission devient
propriétaire des biens expropriés à compter de
l'expiration du délai de prise de possession prévu à
l'article 48 ou à l'article 49 de la Loi de l'expropriation (1973
chapitre 38), à la condition qu'elle ait versé à
l'exproprié ou déposé, conformément au
présent article, une indemnité provisionnelle équivalente
à 70% de son offre. L'indemnité provisionnelle telle que
fixée au présent article peut être déposée
par la commission au greffe de la Cour supérieure.
Dans le cas d'expropriation des actifs, cette indemnité doit
d'abord servir à payer les obligations de l'entreprise
expropriée. Le protonotaire en fait la distribution en tenant compte du
rang de chacun des créanciers. Dès que l'indemnité
provisionnelle a été versée ou déposée
conformément au présent article, la commission peut, advenant un
refus de l'exproprié de remettre la possession des biens
expropriés, exercer le recours prévu à l'article 56 de la
Loi de l'expropriation (1973 chapitre 38)". Est-ce que cet amendement à
l'article 5 est adopté? M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, je voudrais donner des
explications sur cet amendement tel que proposé. J'avais indiqué
lors du discours de deuxième lecture que j'avais l'intention de
présenter quelques amendements au projet de loi tel que soumis à
l'Assemblée nationale. Si je fais cet amendement et vous
constatez que les termes qui changent sont les suivants: Nonobstant toute loi,
convention, acte de fiducie ou dispositions quelconque c'est qu'en vertu
de la loi existante parce que vraiment Métropolitain Provincial
et Métropolitain Sud, ce sont des cas spécifiques, des cas
très particuliers j'ai constaté, tel que l'a fait aussi le
député de Saint-Hyacinthe, qu'on aurait pu payer
l'indemnité provisionnelle, exproprier Métropolitain Provincial
comme Métropolitain Sud et par la suite, en vertu d'un acte de fiducie
existant et tel qu'il a été constitué
particulièrement en 1967, les propriétaires ou les
créanciers de Métropolitain Provincial auraient pu faire
exécuter je cherchais le terme légal l'acte de
fiducie et reprendre possession des biens qui auraient été
expropriés par la Communauté urbaine de Montréal ou par la
Commission de transport de la rive sud.
Je n'ai pas voulu préjuger cependant, par cet article, du montant
d'argent qui devrait être versé et décidé par le
Tribunal de l'expropriation. J'ai voulu respecter entièrement les
règles du jeu mais éviter que nous nous engagions dans des
procédures interminables, de telle façon qu'il nous aurait
été très difficile de donner le service. Donc, nous
versons l'indemnité provisionnelle prévue, soit 70%. On peut y
aller de deux façons. Il y a l'expropriation de gré à
gré; il n'y a pas de problème on s'entend et on prend possession
des biens. Ou, encore, on négocie et, par la suite, si on ne
réussit pas à s'entendre, 90 jours après, je peux
déposer l'acte d'expropriation. Nous avons fait une offre au
propriétaire de la compagnie, nous versons, comme on le fait selon la
loi générale, 70% de cette offre qui est l'indemnité
provisionnelle et nous prenons possession, une fois que nous avons
déposé au greffe de la Cour supérieure cette
indemnité, des biens et nous attendons la décision du Tribunal de
l'expropriation.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai écouté
l'explication du ministre. Au début, il a fait allusion à un acte
de fiducie. Pourtant, la modification qu'il propose est beaucoup plus large et
couvre toute loi, toute convention et toute disposition quelconque. Cela ne
laisse pas grand-chose qui n'est pas couvert.
M. Lessard: Vous savez qu'il faut se méfier dans ces
choses.
M. Goldbloom: C'est sûrement "trop fort ne casse pas. "
M. Lessard: On a utilisé les mêmes termes qu'un
article qui est prévu dans la loi 291.
M. Goldbloom: Dans quelle loi? Excusez-moi.
M. Lessard: C'est-à-dire de l'article 291 de la loi
actuelle, la Loi de la Communauté urbaine de Montréal:
"Nonobstant toute loi, convention, acte de fiducie ou disposition quelconque,
aucune des dispositions de la présente loi ni l'exercice d'aucun des
pouvoirs qu'elle confère à la commission ni aucun des actes
qu'elle autorise n'a pour effet de constituer une entreprise de transport en
commun à défaut, aux termes des conventions et actes de fiducie
ayant trait à des obligations, " etc. On a voulu faire de la
concordance.
M. Goldbloom: Oui, je comprends...
M. Lessard: Cela touche particulièrement un acte de
fiducie.
M. Goldbloom: D'accord. Justement, M. le Président, je
comprends maintenant où le ministre a puisé la terminologie. Il
s'agit quand même d'un acte de fiducie, il ne s'agit pas d'une loi. Cela
fait curieux un peu, dans un tel article où l'on veut éviter des
difficultés par rapport à un cas particulier où il y a un
acte de fiducie qui a été conclu, que l'on dise "nonobstant toute
loi". Je pense que c'est dangereux comme principe législatif de dire,
à tout bout de champ, "nonobstant toute loi on fait telle chose". Y
a-t-il vraiment, dans les statuts du Québec, un empêchement, une
complication qui découle des lois?
M. Lessard: En fait, il est certain que c'est une
dérogation à la Loi de l'expropriation actuelle parce qu'il
s'agit de regarder comment s'est divisée une compagnie en 1967 pour
constater qu'il y avait là un cas vraiment spécifique, un cas
vraiment particulier et nous ne voulons pas, puisque c'est à la suite
aussi d'une consultation avec un certain nombre d'avocats qui ne sont pas
seulement ceux du ministère, laisser de porte ouverte puisque cela
couvre particulièrement deux compagnies dans le cas où il y a eu
acte de fiducie, nous ne voulons pas, dis-je, laisser une porte ouverte pour
qu'on ne puisse pas donner le service à la suite de procédures
interminables.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, nous remercions
le ministre de nous avoir présenté cet amendement qui fait
suite à notre discours en deuxième lecture.
M. Lessard: Je vous ferai remarquer qu'il était
prêt.
M. Cordeau: Oui, d'ailleurs, M. le ministre m'a fait remarquer
tout de suite après qu'il avait été sensibilisé
à ce problème et qu'il...
M. Lessard: ... que moi...
M. Cordeau: On remercie de toute façon nos sources de
renseignements.
Est-ce qu'actuellement le ministre pourrait faire le point sur les
négociations qui ont actuellement lieu? À la suite de cette
question, qu'adviendra-t-il du déficit accumulé de
Métropolitain Provincial?
M. Lessard: Dans le cas de Métropolitain Provincial, nous
continuons à participer au déficit jusqu'à l'expropriation
comme telle. Le protocole d'entente, normalement, peut aller peut-être
jusqu'au 31 décembre, mais par cette loi, nous allons
accélérer la prise de possession.
Dans le cas de Métropolitain Sud, je ne pourrais pas vous
préciser puisqu'il n'y a pas eu de rencontre. Il y a eu des rencontres
informelles, mais il n'y a pas eu de rencontre officielle parce que le
président de la CTRSM, M. Gilbert, n'avait pas le pouvoir de s'engager
dans des négociations.
Dans le cas du directeur de la Communauté urbaine, M. Lawrence
Hanigan, il y a eu des rencontres, il y a eu une offre d'achat avec un prix
déterminé, dont je ne peux pas vous parler aujourd'hui, de la
part de Métropolitain Provincial. Maintenant, il fallait que la loi
puisse être déposée et adoptée à
l'Assemblée nationale avant justement que ces rencontres aient lieu de
façon vraiment officielle, mais il y a eu des rencontres.
M. Verreault: II y a eu des rencontres jusqu'à
présent?
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Y a-t-il un schéma d'élaboré
en ce sens? Je sais qu'il y a le rapport Jodoin, mais y a-t-il un
schéma? Y a-t-il eu des offres et des contre-offres? Des offres
préliminaires?
M. Lessard: II y a eu deux rencontres. Il y a eu, de la part de
M. Hanigan, une demande faite auprès des propriétaires de
Métropolitain Provincial pour nous présenter ses demandes. Nous
ne sommes pas plus avancés que cela dans le dossier actuellement.
M. Verreault: Ce serait un peu trop tôt d'en parler, pour
éviter les spéculations.
M. Lessard: Oui, vous conviendrez que les négociations ne
peuvent pas se faire ici.
Le Président (M. Dussault): De plus, le projet de loi ne
parle pas spécifiquement d'une transaction.
M. Cordeau: On parle d'expropriation.
Le Président (M. Dussault): C'est une tolérance
d'en parler. On sait que c'est pour permettre qu'une transaction puisse se
faire, mais d'autres pourraient se faire aussi à partir du projet de
loi. Est-ce que l'amendement proposé est adopté?
M. Verreault: Bien que ce soit sévère, l'amendement
proposé par le ministre, et après les arguments proposés
par le député de D'Arcy McGee, nous adoptons l'amendement du
ministre des Transports. Cependant, j'aurais un autre amendement à
apporter.
Le Président (M. Dussault): Si vous le permettez, M. le
député de Shefford, l'amendement tel que proposé à
l'article 5 est adopté.
M. Verreault: L'amendement du ministre?
Le Président (M. Dussault): L'amendement du ministre,
effectivement.
M. le député de Shefford. (13 h 30)
M. Verreault: J'ai mentionné tout à l'heure que
nous avions un autre amendement. Pour justifier cet amendement, j'ai remis une
copie d'un télégramme provenant de l'Association des
propriétaires d'autobus du Québec, qui se lit comme suit:
Appuyons au nom de l'industrie de transport de voyageurs par autobus le projet
de loi relatif à l'expropriation de Métropolitain Sud "1967
Incorporé" que devra effectuer la Commission de transport de la rive sud
de Montréal avant d'inaugurer un service de transport municipal à
l'intérieur du territoire dans lequel sa juridiction sera
étendue. Stop. Toutefois, vu la nécessité de maintenir une
liquidité suffisante pour répondre aux obligations courantes de
la compagnie durant la période des négociations de
l'indemnité ou de la fixation de l'indemnité par le Tribunal de
l'expropriation, sollicitons votre appui pour que le projet de loi soit
amendé aux articles 5 et 16, afin de prévoir une indemnité
provisionnelle équivalente à celle proposée dans toute la
législation antérieure concernant l'expropriation d'entreprises
de transport. Stop. "Nous référons, en particulier, sur ce sujet,
à l'article 287, chapitre 84, concernant l'expropriation par la
Commission de transport de la ville de Montréal, à l'article 224,
chapitre 8569, concernant la Commission régionale de l'Outaouais,
à l'article 228, chapitre 8369, concernant la CTCUQ, à l'article
67, chapitre 99, concernant la ville de Laval, et plus particulièrement
encore celle de la Commission de transport de la rive sud pour l'expropriation
de Chambly Transport, où il était prévu un
dépôt de 75% au minimum de 50% du revenu brut de l'entreprise pour
la dernière année d'opération, le tout respectivement
soumis dans le but d'assurer justice égale à Métropolitain
Sud (1967) par
rapport à celle offerte aux autres compagnies de transport dans
la même situation. '
C'est signé par le président et conseiller juridique de
l'association, M. Wilbrod Bhérer.
Selon un autre avis juridique que nous avions reçu, en ce qui a
trait aux articles 5 et 16, les mêmes arguments sont mentionnés et
j'en fais la lecture. Le reste des deux articles a trait à
l'indemnité provisionnelle; elle est fixée présentement
à 75% de la valeur au livre des actifs nets dans le cas de la CTCUM et
50% dans le cas de la CTRSM. La formule de 75% a été
utilisée, à ma connaissance, à Québec, pour les
expropriations de la CTCUQ, et elle s'est avérée
équitable. La formule proposée de fixer l'indemnité
provisionnelle à 70% de l'offre de l'expropriant est celle prévue
comme règle générale à l'article 48 de la Loi de
l'expropriation. La résultante de ces propos dit que dans ce cas la
formule risque de créer des iniquités à cause de la trop
grande discrétion laissée à l'expropriant quant au montant
de son offre.
Avant de faire l'amendement en question, j'aimerais connaître les
commentaires du ministre.
M. Lessard: M. le Président, il faut bien souligner une
chose: Dans le cas de Métropolitain Provincial, il s'agit d'une
compagnie qui est actuellement déficitaire et dont la rentabilité
est assurée par le gouvernement du Québec, par
l'intermédiaire du ministère des Transports.
Dans le cas de Métropolitain Sud, il s'agit d'une compagnie qui
n'est pas encore déficitaire, mais qui, sans doute, pourra le devenir
dans une assez brève période si on ne l'expropriait pas.
Oui, comme l'indiquait le député de Shefford, il y a
différentes façons de payer l'indemnité provisionnelle.
Dans le cas, par exemple, de la CTCUM, l'indemnité provisionnelle est
fixée à 75% des actifs nets. Ici, on laisse passablement de
discrétion à l'évaluation de ce que nous appelons les
actifs nets, c'est-à-dire la valeur de l'entreprise, moins les dettes.
Il peut bien arriver que, dans certaines entreprises, ce soit zéro; 75%
de zéro, c'est zéro. Ce n'est pas fort. Cela aurait
peut-être pu être cette possibilité.
Dans le cas de la Commission de transport de la rive sud de
Montréal, c'est 50% des revenus bruts. Pour les revenus bruts, je vous
avoue que c'est quand même assez difficile de se baser sur les revenus
bruts pour payer l'indemnité provisionnelle. Dans le cas de
Métropolitain Provincial, par exemple, les revenus bruts sont
estimés à peu près, pour l'an dernier, à $5
millions, ce qui veut dire que j'aurais dû payer, comme indemnité
provisoire ou provisionnelle, si j'avais utilisé la loi de la CTRSM,
environ $2 500 000. Dans le cas de la Commission de transport de Laval et des
commissions de transport de la Communauté urbaine de Québec ainsi
que la CTSCRO, c'est 75% des revenus bruts que j'aurais dû payer si
j'avais utilisé ce système.
Vous conviendrez que je voulais laisser quand même au Tribunal
d'expropriation le soin d'évaluer réellement ce que vaut
l'entreprise. J'ai donc jugé bon d'utiliser la loi
générale d'expropriation qui est notre loi, que nous avons
acceptée au mois d'avril 1975, qui est la loi du gouvernement du
Québec. Je calculais qu'elle était plus juste pour les
contribuables du Québec. Elle permettait au Tribunal d'expropriation de
prendre une meilleure décision puisque, pour faire l'évaluation
de I'actif physique de ces entreprises, nous allons nous baser sur des chiffres
bien précis ou sur des valeurs physiques bien précises, tandis
que le revenu brut ne détermine pas nécessairement la valeur
réelle d'une entreprise. Nous pouvons avoir de gros revenus et
l'entreprise peut très bien avoir une position très
déficitaire. Si, par exemple, Métropolitain Provincial voulait
actuellement vendre son entreprise à un particulier, je douterais qu'il
puisse obtenir 75% ou 50% des revenus bruts, parce que ces revenus bruts
n'apportent rien comme revenus nets, puisque c'est le gouvernement du
Québec qui est obligé d'assumer le déficit de
Métropolitain Provincial. En ce qui concerne le
télégramme, c'est dans ce sens, je pense, que je ne spolie
personne, c'est en vertu de la loi actuelle du gouvernement du
Québec.
En ce qui concerne le maintien de la liquidité suffisante, j'ai
indiqué tout à l'heure que le gouvernement du Québec, dans
le cas de Métropolitain Provincial, jusqu'à ce que nous prenions
possession des biens, continuait de payer selon le protocole d'entente
existant.
M. Verreault: Messieurs, si je fais un résumé de
l'explication du ministre, il n'en reste pas moins, comme la plupart des
projets de loi que le ministre a proposés depuis qu'il est titulaire du
ministère, qu'il fait une loi générale pour régler
certains cas particuliers. On sait pertinemment que si la négociation ne
se fait pas de gré à gré, les parties
intéressées seront obligées d'utiliser la Loi de
l'expropriation. Dans les circonstances, tout en le faisant en sens inverse,
cela ne créerait pas de précédent pour les futures
expropriations que nous aurons.
Je veux bien croire que les équités de la compagnie
Métropolitain Sud ne sont pas tellement bonnes mais, de toute
façon, on peut envisager deux autres expropriations
supplémentaires. Le projet de loi 56 n'est pas là pour un cas
particulier, il va être appliqué dans d'autres circonstances.
C'est pourquoi j'aimerais quand même proposer l'amendement suivant: "que
l'article 5 soit amendé en remplaçant, à la
dernière ligne du premier alinéa du paragraphe b), les mots "de
son offre " par les mots suivants: "du revenu brut de l'entreprise
expropriée pour sa dernière année d'opérations,
afin de répondre aux voeux et aux avis légaux que nous avons
reçus. "
M. Lessard: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Un instant, M. le ministre. Je
dois juger de la recevabilité de cet article. Pour m'aider à y
voir clair, je voudrais savoir, M. le ministre...
M. Lessard: Je vais vous aider, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): J'allais vous poser une simple
question qui me permettrait vraiment de juger de la recevabilité. Je
voudrais savoir si l'effet de cet amendement pourrait être qu'il y ait de
la part du gouvernement des déboursés supplémentaires.
M. Lessard: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je regrette, M. le
député de Shefford mais, en vertu de l'article 64 de notre
règlement, je dois juger votre amendement irrecevable. L'article 64 de
notre règlement dit ceci: "Une motion ne peut être
présentée que par un représentant du gouvernement,
après recommandation du lieutenant-gouverneur en conseil, lorsqu'elle a
pour objet direct" ... Il y a différents objets. Entre autres,
l'alinéa 3 qui dit: "L'imposition d'une charge additionnelle sur les
revenus publics ou sur les contribuables..." Il n'y aurait que le ministre qui
pourrait effectivement nous présenter un amendement de cet ordre.
M. Verreault: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): J'ai rendu ma décision,
M. le député de Shefford.
M. Verreault: ... est-ce que je pourrais simplement amener un
léger complément? De toute façon, vous avez entendu les
arguments plaidant en votre faveur et décidant ce que vous venez de
décider. Je tiens à répéter ce que je disais tout
à l'heure, le ministre des Transports a expliqué à la
commission que cet amendement amènerait un déboursé
supplémentaire quant à son ministère. J'ai bien
mentionné tout à l'heure que le projet de loi 56 est en fonction
de régler un problème, mais que le projet de loi sera là
pour plusieurs années encore, parce que le ministre n'a pas l'intention
de l'amender aujourd'hui même, puisqu'on en fait l'étude article
par article. L'amendement qui a été soumis par le
député de Shefford, en l'occurrence moi, était pour
essayer de protéger les droits des autres expropriants qui s'ajouteront
dans la transformation ou le projet global de transport en commun dans la
région de Montréal et ses banlieues.
C'est pourquoi je n'aurais pas voulu...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford, je m'excuse.
M. Verreault: ... que cet amendement s'applique uniquement
à une classe ou à un cas particulier, mais à l'ensemble
des cas qui surviendront dans les mois et les années prochaines.
Le Président (M. Dussault): Je regrette, M. le
député de Shefford, mais j'ai rendu ma décision. Je l'ai
appuyée sur le règlement et je ne voudrais pas que d'autres
interventions puissent remettre en question d'une certaine façon la
décision du président. Vous savez que le règlement est
formel sur cette question. Cela n'est pas possible.
M. Verreault: Si nous amendons cette motion pour la rendre plus
explicite, est-ce que, d'une part, vous accepteriez l'amendement?
Le Président (M. Dussault): Je la jugerai à sa
formulation, M. le député de Shefford. M. le député
de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne voudrais point
commenter votre décision. Je voudrais commenter cependant le
télégramme dont le député de Shefford a fait
lecture et la réaction du ministre, qui portait autant sur le
télégramme que sur votre décision. Le ministre a dit
effectivement que si l'on modifiait l'article pour répondre au
désir des propriétaires exprimé dans le
télégramme, que le gouvernement serait appelé à
payer davantage. M. le Président, je pense qu'il est important que le
journal des Débats transcrive cette réponse du ministre avec
clarté parce que, justement, il a confirmé que le montant qui
serait versé en vertu de l'article 5 tel que rédigé,
serait moindre que le montant qui serait versé si l'on donnait suite
à la demande des propriétaires d'autobus.
M. Lessard: M. le Président, selon la proposition qui nous
est faite, c'est que, par exemple, ce que j'ai indiqué, si je me base
sur la Loi de l'expropriation de la CTCUM, qu'on distingue bien, on devrait
payer 75%, on devrait verser comme indemnité provisionnelle 75% des
actifs nets. Dans ce cas, il serait possible que nous devions payer moins. Or,
je pense qu'au nom d'une certaine équité, nous n'avons pas
envisagé cette formule. Selon l'amendement qui nous est
présenté par le député de Shefford, à ce
moment, nous aurions l'obligation, je pense que c'est 75% que M. le
député de Shefford a dit, 70%...
M. Verreault: Des revenus bruts.
M. Lessard: ... des revenus bruts de la dernière
année, il serait possible que si, par exemple, la valeur des actifs
physiques de l'entreprise était inférieure au montant que nous
aurions versé ou que nous devrions verser comme indemnité
provisoire, nous devrions à ce moment débourser beaucoup plus
d'argent, puisque ce que nous allons faire selon la loi telle qu'elle est
présentée, c'est que nous faisons avec des experts
l'évaluation de ce que vaut réellement l'entreprise, non pas de
la façon dont l'entreprise a soufflé sa valeur, je ne
préjuge de rien, mais de ce que vaut véritablement l'entreprise
et c'est dans ce sens que nous disons que nous ne faisons aucune spoliation
comme telle. Nous nous basons sur la loi générale du
ministère des Transports qui dit que c'est 70% de l'offre de la partie
expropriante. (13 h 45)
M. Verreault: Mais c'est ce qui crée une discrimination.
Si l'expropriant décide des circonstances, il peut dire: Cela vaut tel
montant, je t'en offre 70%.
M. Lessard: II n'y a pas de discrimination. Dans le cas de la
Traverse Matane-Godbout, lorsque le gouvernement libéral l'a
expropriée, vous avez peut-être payé 70% de la...
M. Verreault: Vous savez, quand on est rendu au dernier terme qui
est l'expropriation, c'est parce que la négociation pour acquisition de
gré à gré n'a pas fonctionné. À ce moment,
c'est sûr et certain qu'il y a toujours une partie qui se sent
lésée dans la négociation.
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Au moins, à ce moment, ils ont l'appel comme
recours.
M. Lessard: II faut bien dire une chose, c'est l'indemnité
provisionnelle. Cela ne préjuge pas du montant qui sera de la
décision du Tribunal de l'expropriation.
M. Verreault: Imaginez que la compagnie expropriée aura
probablement des obligations aussi et que si vous lui tordez le cou,
évidemment, vous allez l'empêcher de souffler. C'est concernant ce
principe que l'amendement a été proposé.
M. Lessard: M. le Président, j'ai indiqué tout
à l'heure qu'il s'agissait d'une entreprise qui ne faisait pas de
profit.
M. Verreault: De toute façon, peut-être que
Métropolitain Sud ne faisait pas de profit, je pense que le rapport
Jodoin l'a très bien expliqué. C'était
opérationnel, les problèmes, les difficultés que la
compagnie éprouvait. Dans les circonstances, que ce soit une des
commissions existantes ou une future commission qui va prendre la relève
par expropriation, elle va ramasser quand même quelque chose qui a
fonctionné pendant plusieurs années. Je crois que cela est
déjà important en commençant. L'achalandage, c'est vrai
que cela n'a aucune valeur s'il n'y a aucune rentabilité dans un
commerce, mais quand même, je ne crois pas qu'aucune des commissions ou
corporations éventuelles ou existantes parte perdante, parce que c'est
sûr que les commissions existantes ont un potentiel d'exploitation
beaucoup plus grand que Métropolitain Sud. Mais si cela n'avait jamais
été exploité, c'est sûr et certain que vous auriez
été ou le ministère des Transports aurait
été beaucoup plus lent à prendre des décisions.
M. Lessard: M. le Président, s'il n'y avait pas un
passé, s'il n'y avait pas un genre de monopole, je pense qu'il en
coûterait pas mal moins cher...
M. Verreault: ... l'opération.
M. Lessard: Je constate d'ailleurs que M. Wilbrod Bherer,
vice-président et conseiller juridique de l'Association des
propriétaires d'autobus du Québec, appuie mon projet de loi.
En fait, il en aurait coûté passablement moins cher, je
pense, pour la Communauté urbaine de
Montréal ou la Commission de transport de la rive sud de
Montréal de prendre ce service à zéro et de donner un
nouveau service. C'est au nom de l'équité, en fait, selon les
lois existantes, que nous faisons l'expropriation. Il appartiendra, comme j'ai
voulu l'indiquer dans la loi, au Tribunal de l'expropriation de
déterminer le montant d'argent que nous devrons verser aux
propriétaires.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne peux m'empêcher
de réagir à ce que le ministre vient de dire. Il a parlé
d'équité. L'équité est fort relative.
L'équité véritable serait d'adopter une politique du
transport en commun et d'aller exproprier les entreprises du secteur
privé avant qu'elles ne deviennent si déficitaires qu'il n'y a
pas d'autre choix si l'on veut maintenir un service. C'est toujours le
problème. Je l'ai mentionné dans mon discours de deuxième
lecture. On attend jusqu'à ce que le problème devienne
insurmontable pour les citoyens, les contribuables, les municipalités et
ensuite on intervient. C'est justement à cause de cela que l'on doit
faire tous les efforts pour être juste à l'endroit de l'entreprise
privée qui a quand même fait les investissements pour créer
le service en question.
M. Verreault: Et en concluant, M. le Président, le
ministre tout à l'heure se vantait presque de dire...
M. Lessard: Juste un élément, je ne veux pas
élargir le débat. Quand le député de D'Arcy McGee
me souligne que c'est après ou trop tard que le gouvernement intervient,
c'est que parfois le gouvernement est dans l'obligation d'intervenir parce que
certaines compagnies ont délaissé leur service, parce que
certaines compagnies ont laissé pourrir leur service; il ne faudrait pas
être les dindons de la farce, c'est-à-dire payer pour des choses
dont la valeur est moindre que l'indemnité provisionnelle qu'on pourrait
verser.
M. Goldbloom: C'est le problème qui s'est
présenté partout, M. le Président: la rentabilité
s'affaiblissant avec le temps, la compagnie privée ne remplace pas son
parc-autobus. Quand on arrive pour exproprier, on acquiert une flotte qui est
vétuste en proportion exagérée par rapport à ce qui
serait recommandable pour l'exploitation d'un tel service.
M. Lessard: Je suis convaincu que vous ne seriez pas d'accord,
comme membre du gouvernement, que le gouvernement du Québec et le
ministre des Transports paient un prix d'achat supérieur à la
valeur réelle de l'entreprise. Je suis convaincu que vous ne seriez pas
d'accord avec cela: il faut donc prendre des mesures pour l'éviter.
M. Goldbloom: Donc, en toute justice, si Ion est pour intervenir,
on devrait intervenir au moment où il devient prévisible qu'il
n'y a pas de so-
lution, qu'il n'y a pas d'autre façon de régler le
problème et assurer le service que d'acquérir les biens de la
compagnie privée.
M. Lessard: C'est là où j'en suis rendu, M. le
Président.
M. Goldbloom: Oui, mais cela aurait pu se produire avant.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Le ministre peut se consoler, je crois que ce n'est
pas seulement dans ce domaine que le gouvernement doit intervenir, même
dans le domaine de l'amiante le gouvernement va s'apercevoir qu'il y a encore
de vieilles installations!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe, je devrai vous rappeler à la pertinence.
Est-ce que l'article...
M. Verreault: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Shefford.
M. Verreault: J'aurais simplement un dernier point à
soulever. Tout à l'heure le ministre faisait allusion à
Métropolitain Sud disant que, si cette corporation n'avait jamais
existé, elle aurait bien sûr coûté meilleur
marché. Mais le ministre ne me fera jamais croire qu'il y a
possibilité d'exploiter à meilleur coût surtout une
corporation municipale ou intermunicipale qu'une entreprise
privée. Le ministre disait tout à l'heure, en plus du
moins, dans l'argumentation qu'il a donnée, il s'accréditait des
mérites au superlatif que cela allait coûter meilleur
marché, que les services seraient améliorés. Il faudrait
peut-être aussi que le ministre mentionne que les municipalités
auront à payer des déficits qui seront quand même assez
imposants et que ce n'est pas nécessairement une charité que le
ministre leur fait. Dans aucun projet de loi ne sont prévues les
subventions que le ministre se vante de donner aux municipalités;
lorsqu'il évalue les subventions à ces corporations, sur
l'échelon de 45% à 55%, je crois que c'est simplement par un
règlement que le ministre peut, à sa discrétion,
subventionner. La grosse part du déficit sera absorbée par la
personne qui voyage par autobus et les contribuables de chacune des
municipalités.
M. Lessard: II est certain, M. le Président, que c'est un
service que nous donnons aux citoyens. Quand nous disons service, surtout dans
le transport en commun, nous disons aussi que dans aucun pays du monde le
transport en commun n'est rentable, le transport urbain.
Il y a une chose que j'ai indiquée dans mon discours de
deuxième lecture, M. le Président. Selon une étude qui a
été faite par l'OPDQ touchant le transport en commun dans la
région de Montréal, on investissait deux fois plus pour le
transport individuel que pour le transport en commun.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Verreault: Dans ce cas mon amendement est rejeté?
Le Président (M. Dussault): Votre amendement
n'était pas recevable, M. le député.
M. Verreault: Oui, c'est vrai!
M. Cordeau: C'est la première fois qu'on discute aussi
longtemps sur une décision d'un président.
Le Président (M. Dussault): Non, M. le
député de Saint-Hyacinthe, je n'accepte pas le propos que vous
venez de tenir parce que ce n'était pas sur l'amendement comme tel. On
était quand même sur l'article.
M. Goldbloom: Ni sur la décision du président.
Jamais, au grand jamais.
M. Verreault: Jamais nous n'aurions osé!
Le Président (M. Dussault): Bien sûr et je pense
que, pour l'intégrité de tous les membres de cette commission, je
dois le dire.
M. Cordeau: Je n'ai probablement pas été assez
explicite.
Le Président (M. Dussault): Ceci étant dit, est-ce
que l'article 5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur division.
J'appelle l'article 6.
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Cordeau: Est-ce qu'une municipalité pourrait aussi en
appeler à la Commission de transport, concernant les demandes qu'elle
aurait pu faire, concernant le service que la compagnie de transport donne dans
sa localité. Actuellement, on donne le droit d'appel à la
commission si une municipalité n'a pas répondu dans les 30 jours.
Par contre, est-ce qu'on pourrait aussi accorder aux municipalités un
droit d'appel à la commission advenant le cas ou une compagnie de
transport ne répondrait pas aux demandes des usagers ou des
municipalités?
M. Lessard: On m'indique qu'en vertu de la loi de la CUM... Je
vais bien préciser. Si j'ai bien compris votre question... On va prendre
un cas.
Par exemple, admettons que la municipalité concernée ne
serait pas heureuse des parcours, ne serait pas heureuse des services qui sont
donnés par la Commission de transport, est-ce qu'elle aurait le droit de
faire appel à la Commission de transport pour se plaindre, justement, du
service qui lui serait donné? On m'indique que, selon la loi de la CTRSM
et selon la loi de la CTCUM, ce pouvoir existe.
Le Président (M. Dussault): L'article 7 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 8.
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Est-il adopté? M. le
député de Robert-Baldwin
M. O'Gallagher: En ce qui concerne le West-Island, M. le
Président, dans le cas où le déficit de la
communauté urbaine sera imposé aux contribuables du West-Island,
sans même avoir accès aux services, ils devront payer aussi pour
le service du CNR et du CPR. Pour les subventions qui ont été
refusées tout dernièrement pour le CPR, avez-vous une politique?
Il y a eu une nouvelle ce matin à l'effet que la subvention de $2
millions, appliquée cette année, ne serait pas appliquée
l'an prochain.
M. Lessard: Concernant les trains de banlieue, c'est en septembre
l'an dernier que je rencontrais les maires du West-Island pour leur indiquer,
à leur demande, que j'avais l'intention de m'impliquer comme
représentant du gouvernement dans le service des trains de banlieue,
mais selon des conditions précises. En particulier, que le gouvernement
fédéral puisse accepter de moderniser ce service, moderniser
aussi les voitures et ensuite participer à l'exploitation du service.
Mais j'avais aussi indiqué qu'en vue d'éviter une diminution des
services de 25%, tel que désirait le faire le Canadien national, suite
à une politique qui a été décidée par le
gouvernement fédéral, c'est-à-dire la rentabilisation des
lignes de chemins de fer du Canadien national, pour éviter, dis-je, une
diminution des services de 25% et une augmentation des tarifs de 25%,
j'étais prêt à signer avec le CN un protocole d'entente. Ce
que j'ai fait en janvier dernier; j'ai signé un protocole d'entente avec
le CN, selon lequel le gouvernement participe à $200 000 par mois, soit
$2 400 000 pour l'année en cours, afin que le Canadien national
maintienne son service. Mais la proposition que j'ai faite au Conseil des
ministres a été très claire. C'est-à-dire que si je
le faisais, c'était en vue de me donner une période de temps pour
négocier avec le gouvernement fédéral concernant,
justement, l'avenir des trains de banlieue, concernant la participation du
gouvernement fédéral dans les déficits d'exploitation et
particulièrement dans la modernisation de ces trains. (14 heures)
Vous le savez, j'en ai rendu compte continuellement à
l'Assemblée nationale. Ce sont des questions qui m'ont été
posées. Vous savez que pour le gouvernement fédéral,
à la suite d'un échange de lettres nombreuses, et surtout
à la suite d'une rencontre que j'ai eue le 10 avril dernier avec M. Otto
Lang, que la réponse de M. Lang a été négative. Il
n'avait pas du tout l'intention d'aller au-delà de ce qui était
prévu dans la politique générale actuelle, à savoir
le versement de $62 500 000 pour le transport en commun, sur une période
de cinq ans, au gouvernement du Québec. Ce programme est un peu une
modification d'un ancien programme, à savoir programme de transfert de
lignes de chemin de fer pour la sécurité publique, programme qui
était existant depuis 1913, au début du XXe siècle.
Nous avons besoin de ce programme-là et d'ailleurs on
l'utilise à cette fin pour faire le déménagement
des lignes de chemin de fer. Lorsque je parle des trains de banlieue, ou du REM
Mirabel, le ministre des Transports à Ottawa m'indique toujours que je
n'ai qu'à prendre cela dans les $62 500 000, sur une période de
cinq ans, ce qui veut dire $12 500 000 par année, ce qui veut dire $500
000 de métro. On ne va pas loin! J'ai donc indiqué vendredi
dernier c'est pour cela que j'ai voulu rencontrer les maires du West
Island que le gouvernement provincial avait l'intention de mettre fin
à son entente avec le CN, le 31 décembre prochain. Il faudrait
que le gouvernement fédéral nous démontre une ouverture
d'esprit et accepte de négocier; pour la modernisation, parce qu'on sait
qu'il faut absolument investir, juste comme minimum c'est $60 millions. J'ai
indiqué aux maires qu'ils devraient intervenir auprès des
autorités fédérales pour que celles-ci acceptent de
s'impliquer dans la modernisation et aussi peut-être dans l'exploitation
du service. Pendant ce temps-là le gouvernement fédéral
qui ferme les trains de banlieue vient ouvrir des lignes dans le corridor
Windsor-Québec, des lignes de Via Rail, et nous pensons que ce ne sont
pas des lignes prioritaires. Nous croyons que le chemin de fer du corridor
Deux-Montagnes est prioritaire, c'est 20 000 usagers par jour, soit 10 000 le
matin, 10 000 le soir, et nous espérons que le gouvernement
fédéral révisera sa position à ce sujet.
M. O'Gallagher: M. le Président, de quelle
manière...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Robert-Baldwin, nous avons ouvert une parenthèse importante sur
l'article 8 en parlant des trains, et spécifiquement de certains trajets
de trains, ce qui n'est pas l'objet de l'article 8. Je ne crois pas que votre
question soit pertinente et ce qui m'inquiète c'est que le temps qu'on y
passe, à moins qu'on me démontre le contraire, est
précieux. À partir de 15 heures nous ne pourrons pratiquement
plus siéger. C'est pour cela que mon inquiétude grandit.
M. O'Gallagher: Mon inquiétude vient de ce qu'on parle de
tarifs et de moyens de transport et que ce projet de loi va amener
bientôt un système de transport en commun à West-Island.
Les
citoyens de West-Island sont intéressés par un moyen de
transport en commun intégré avec tout le système. Notre
métro du West-Island, ce sont les trains, dans d'autres mots. Les
citoyens de West-Island vont payer le déficit du métro pour la
ville de Montréal; nous sommes intéressés à avoir
accès à tout le système, incluant les trains. Que ce soit
un système intégré.
Le Président (M. Dussault): Vous pouvez continuer, M. le
député.
M. Lessard: Je suis d'accord, mais je voudrais indiquer au
député que, historiquement, les trains de banlieue qui sont
existants n'ont pas été décidés comme
investissement par le gouvernement du Québec et que,
juridictionnellement, le gouvernement fédéral en a pris
l'administration et la gestion. Si j'ai voulu l'autre jour rencontrer les
maires du West-Island, c'était justement pour leur indiquer que,
même si le gouvernement du Québec ne refusait pas
systématiquement de s'impliquer, il fallait aussi qu'ils se retournent
vers le gouvernement fédéral. On ne peut pas être en
même temps responsable des affaires sociales, responsable d'un certain
secteur du transport, responsable de l'éducation et ensuite assumer des
responsabilités qui devraient normalement être assumées par
le fédéral. Je vous ai indiqué et je pense que cela
se présente bien, il y a des élections dans l'air et j'ai
indiqué aux maires de banlieue de se tourner de côté au
lieu de toujours faire pression sur le gouvernement du Québec.
Même si le gouvernement du Québec a fait pression auprès de
M. Otto Lang, celui-ci a dit au ministre des Transports qu'il n'en était
pas question. Peut-être avez-vous plus de moyens de pression, à un
moment donné, que moi auprès de vos amis, à Ottawa. Il
s'agirait de se retourner de ce côté-là et dire: Vous avez
des responsabilités comme gouvernement fédéral. Je ne
charrie pas. C'est exact que je n'assumerai pas les responsabilités du
gouvernement fédéral dans les aéroports, sur les quais et
dans les chemins de fer. Pendant ce temps-là, il délaisse ses
responsabilités dans ces secteurs pour venir occuper des terrains,
créer des besoins auprès des Québécois et essayer
de nous diriger vers un cul-de-sac. Comme gouvernement du Québec nous
disons: Vous y êtes aussi, vous autres.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. O'Gallagher: M. le Président, seulement une question.
Est-ce que la Communauté urbaine de Montréal a un projet
d'ensemble pour incorporer éventuellement les lignes de chemin de fer du
CNR et du CPR? Peut-être que ce projet de loi va hâter la solution
de cette affaire.
M. Lessard: Ce projet de loi ne me touche pas du tout.
M. O'Gallagher: Non, mais est-ce que la Communauté urbaine
de Montréal a un projet?
M. Lessard: La négociation s'est faite, jusqu'ici, entre
le ministre des Transports du Québec et le ministre des Transports
d'Ottawa. Devant l'échec des négociations, j'ai indiqué
aux maires de West Island que peut-être ils devraient se tourner vers
leurs députés fédéraux et le gouvernement
fédéral pour les amener à se mettre à table.
M. Verreault: Cela dépend de l'esprit du ministre des
Transports du Québec aussi. S'il y va avec l'esprit qu'il a
actuellement, les négociations n'avanceront pas.
M. Lessard: M. le Président, je dois dire que s'il y a eu
une ouverture d'esprit, c'est bien de la part du ministère des
Transports du Québec. À la suite de négociations entre
deux sous-ministres, le 10 avril dernier, je me suis rendu rencontrer M. Otto
Lang. On devait signer un protocole d'entente négocié de bonne
foi par nos deux sous-ministres concernant et Mirabel et la participation du
Québec sur les trains de banlieue et le REM de Mirabel. Le gouvernement
fédéral a refusé de signer son propre protocole d'entente.
Le ministre des Transports du Canada a refusé de signer son propre
protocole qui avait été préparé à
Communications Canada, à Transports Canada. Que voulez-vous que je
fasse?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, sur le même sujet.
Est-ce que le ministère des Transports vous a donné les raisons
pour ne pas le signer?
Le Président (M. Dussault): Déjà, les propos
de M. le ministre sont loin de la pertinence.
M. Cordeau: M. le ministre vient d'ouvrir une porte.
Le Président (M. Dussault): La porte a été
ouverte par un député qui a tenu des propos. La pertinence, on
l'a perdue à ce moment-là.
M. Cordeau: Je crois que ma question va fermer la porte.
M. Verreault: C'était pertinent dans mon cas, M. le
Président.
M. Ouellette: Parlons donc de la taxe de vente.
M. Verreault: Le gouvernement, actuellement, est dans
l'erreur.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs!
Il est 14 heures et presque cinq minutes. M. le député de
Saint-Hyacinthe, si vos propos sont en réponse ou dans le sens des
derniers propos de M. le ministre, je ne peux pas vous laisser parler, parce
que ce n'est pas pertinent à l'article 8.
M. Cordeau: Vous ne pouvez pas me laisser parler?
M. Verreault: Cela, c'est de l'injustice flagrante.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee, sur l'article 8.
M. Goldbloom: Sur l'article 8, M. le Président, qui parle
de tarifs. Il est évident que l'intervention du député de
Robert-Baldwin portait sur les tarifs. Les usagers du système de
transport en commun dans le West Island, où est situé son
comté, seront appelés à payer un certain montant chaque
fois qu'ils emprunteront le système.
M. Lessard: M. le Président, question de règlement.
C'est vrai que j'ai voulu être tolérant.
M. Goldbloom: Avec vous-même surtout.
M. Lessard: M. le Président, cette loi n'a pas pour objet
d'exproprier le Canadien National.
M. Goldbloom: M. le Président, j'étais en plein
milieu d'une phrase et je n'avais pas parlé du Canadien National, je
n'avais pas parlé des trains du tout. Ce que je veux dire, c'est
simplement ceci: On accorde à la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal le droit de s'étendre, de
fournir un service. Ce n'est pas pour rien. Ce n'est pas pour être tout
simplement présente de façon symbolique. La Commission des
transports sera présente, de façon réelle, dans des
secteurs de l'île de Montréal où elle n'est pas
actuellement présente.
L'article indique qu'elle pourra établir des tarifs. Alors, elle
les établira afin d'obtenir la plus grande rentabilité possible
mais, en même temps, elle fera quelque chose qu'elle n'a pas fait
jusqu'à maintenant. C'est la répartition du déficit qui
est actuellement payé par dix-sept municipalités et pas par les
douze autres. Soudainement, les douze autres seront impliquées dans le
paiement du déficit. Ce que dit le député de
Robert-Baldwin, c'est qu'il serait injuste que les gens de ce secteur de
l'île soient soudainement appelés à payer deux fois,
à payer le déficit qu'ils ne paient pas présentement et
à payer des tarifs qui ne leur donneraient pas le droit de
correspondance avec le reste du réseau par-dessus le marché.
C'est le point qu'il veut soulever.
M. Verreault: C'est pourtant clair.
M. Lessard: M. le Président, j'ai eu l'occasion de
discuter longuement sur ce sujet avec les maires du West Island, vendredi
dernier; lorsqu'on parle de discrimination, il faudrait quand même aussi
faire attention; il reste que des gens...
M. Goldbloom: Je n'ai pas utilisé le mot discrimination,
je m'excuse.
M. Lessard: M. le Président, il reste que les gens du West
Island sont actuellement favorisés par le fait qu'ils n'ont pas à
défrayer le déficit du Canadien National, favorisés par le
fait aussi que ces gens ont accès au métro et qu'ils n'ont pas
à en payer la dette, favorisés aussi par des investissements
considérables dans le transport terrestre, que ce soit la route 20, la
route 40 ou la descente de la Côte de Liesse. M. le Président, ce
que nous voulons faire en étendant le service, et j'ai eu l'occasion de
rencontrer un certain nombre de maires qui sont d'accord avec cette
proposition, c'est de leur donner un meilleur service. En fin de semaine
passée, on m'indiquait que le service de Trans Urbain était
absolument déplorable et qu'il fallait l'améliorer.
Vous allez d'ailleurs voir à la fin du projet de loi que, dans le
cas de West Island, il sera possible pour une période, par exemple, de
12, 15, ou 20 mois, de permettre aux usagers de payer pour le coût du
service qui leur sera donné et que ce n'est que lorsqu'ils auront le
service correspondant aux dix-sept autres municipalités qu'ils auront
l'obligation de participer également comme c'est le cas pour les autres
municipalités.
M. Goldbloom: M. le Président, dernier commentaire. Le
West Island est le chat échaudé. On lui a déjà
promis de meilleurs services policiers, par exemple, mais le fait est que les
services ne sont pas là et que la facture est beaucoup plus importante
qu'avant l'intégration des services policiers. M. le Président,
je pense que l'on ne doit pas lui servir cet argument que tout cela va lui
fournir un meilleur service; en même temps, le coût sera beaucoup
plus élevé.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee, pour le bénéfice du journal des Débats, le
mot "chat" échaudé, l'écririez-vous comment? L'article 8
est-il adopté?
M. Verreault: Un petit détail, M. le Président,
avant l'adoption de l'article 8. Quel droit de recours ont les
municipalités relativement à l'article 8? C'est l'article 47 de
la Commission urbaine de Montréal?
M. Lessard: Concernant la détermination des tarifs?
M. Goldbloom: Celui auquel vous faites allusion n'est pas
échaudé, mais égaré.
M. Lessard: L'article 297 de la Loi de la Communauté
urbaine de Montréal dit ceci: "Toute décision de la commission
relative aux tarifs des transports peut être révisée par la
Commission des transports sur appel de la communauté, de toute
municipalité ou de toute personne intéressée."
Le Président (M. Dussault): L'article 8 est-il
adopté? Je n'entends rien du côté de l'Opposition.
M. Verreault: Un moment, nous réfléchissons. C'est
adopté sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur division.
J'appelle l'article 9.
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Verreault: Adopté.
Répartition du déficit
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci. M. le ministre peut-il nous préciser sa
pensée concernant la dernière phrase du paragraphe 338b, qu'il a
d'ailleurs ajouté, "soit de toute autre formule déterminée
par règlement du gouvernement?" (14 h 15)
M. Lessard: J'ai demandé aux fonctionnaires du
ministère de faire une analyse, une étude de la
répartition des déficits non seulement dans ce cas mais pour
l'ensemble du transport en commun de tout le Québec. Cette autre formule
n'est pas née, naturellement, nous attendons un rapport à ce
sujet. À la suite d'une analyse de ce que pourrait être la
répartition du déficit. Selon différentes méthodes,
on a constaté, par exemple, que si nous utilisions la répartition
des déficits selon le nombre de milles parcourus, la population et les
aires d'opération, on constaterait une différence énorme
comme participation des $100 d'évaluation entre différentes
municipalités. Je vous donne le cas, par exemple, de Châteauguay,
qui pourrait payer $0.06 les $100 d'évaluation j'en donne
quelques cas Saint-Chrysostome paierait $0.36 les $100
d'évaluation, Saint-Antoine-Abbé paierait $0.02 les $100
d'évaluation, Saint-Louis-de-Gonza-gue $0.04, Huntingdon paierait $0.40
les $100 d'évaluation. Ce sont des cas que je cite d'après nos
calculs. Il est certain que si, par exemple, nous en arrivons à une
participation financière, une répartition du déficit selon
cette méthode, des municipalités vont certainement protester, et
beaucoup de municipalités, que ce soit Huntingdon ou d'autres, vont
trouver très cher le service du transport en commun.
Nous avons donc plutôt analysé la possibilité de
faire une moyenne, c'est-à-dire de charger le coût du transport en
commun selon la richesse collective ou selon l'évaluation des
municipalités. Comme nous arrivons à une moyenne, par exemple, de
$0.05 pour l'ensemble des municipalités, $0.05, par exemple, pour le cas
du secteur ouest et sud-ouest et $0.06 pour le cas du secteur est, nous avons
l'intention, comme cela se fait actuellement à la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Montréal, de faire
l'évaluation moyenne, soit $0. 05 des $100 d'évaluation, de telle
façon que les municipalités riches paieront $0.05 quand
même, mais comme elles auront une plus grande richesse collective, la
municipalité comme telle participera beaucoup plus au transport en
commun.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: M. le Président, le dernier bout de phrase
que le député de Saint-Hyacinthe a mentionnée dit: "Soit
de toute autre formule déterminée par règlement du
gouvernement." Si je me permettais de faire une projection plus ou moins
immédiate, est-ce qu'à un moment donné, ce ne serait pas
une porte de sortie pour le gouvernement? Il dirait: Les subventions qu'on vous
donne vont pour combler le mode d'opération, mais ce n'est pas
déterminé encore. Le gouvernement dit qu'il ne veut pas combler
de déficit mais qu'il subventionnerait plutôt les
opérations. À un moment donné, par cet ajout, ce petit
bout de phrase, le gouvernement s'ouvre la porte en disant: Écoutez,
cette année les corporations n'auront pas de subvention; nous avons
décidé que le déficit total sera absorbé par
chacune des municipalités.
M. Lessard: Ce n'est pas notre intention, nous avons
démontré notre volonté d'aider au développement du
transport en commun.
M. Verreault: Si ce n'est pas l'intention du gouvernement, M. le
Président, pourquoi ne pas biffer ce dernier bout de ligne?
M. Lessard: Parce que j'en ai besoin pour déterminer les
formules, à un moment donné, dont cette formule que je viens de
vous décrire.
M. Verreault: Mais vous ne trouvez pas que c'est
discrétionnaire et même abusif? C'est fort. Le projet de loi, je
le réitère, je le répète, n'est pas pour deux
jours, mais pour une secousse. Évidemment, le ministre ne sera
peut-être pas là bien longtemps, mais les fonctionnaires seront
là plus longtemps qu'on ne l'est, nous, en vérité, et,
à un moment donné, lorsque la sauce sera à point, on
pourra peut-être se servir de cet article puis...
M. Lessard: II y aura toujours un ministre.
M. Verreault: Oui, mais, de toute façon, c'est dans le
projet de loi, et l'interprétation qui est donnée par la
Commission des transports est toujours conforme à la loi.
M. Lessard: On pouvait dire la même chose de la part de
l'ancien ministre des Affaires municipales.
M. Verreault: De toute façon, il y avait un excellent
ministre des Transports et un excellent ministre des Affaires municipales; si
le gouvernement actuel agissait de la même manière, ce serait
encore bien meilleur.
M. Lessard: De toute façon, le peuple a jugé.
M. Verreault: Bien oui, il s'est fait fourrer, comme on dit en
canadien, chez nous. Il va se reprendre la prochaine fois.
M. Lessard: Revenez donc au projet de loi.
M. Verreault: De toute façon, ce n'est pas pertinent,
c'est vous qui me bousculez.
De toute façon, M. le député de Saint-Hyacinthe,
est-ce que vous avez des choses à ajouter?
M. Cordeau: II n'y a pas de formule encore de...
M. Lessard: C'est-à-dire oui, vous avez l'article 338b qui
dit: Ce déficit doit être réparti entre les
municipalités impliquées en attribuant à chacune la
portion du déficit afférente au service dont elle a
bénéficié en proportion soit de l'évaluation totale
des biens-fonds imposables situés dans chacune de ces
municipalités c'est la formule que je viens de vous
décrire soit de toute autre formule déterminée par
règlement du gouvernement.
Actuellement, selon la formule que nous appliquons pour les corporations
intermunicipales des transports et pour les communautés urbaines, nous
défrayons 45% à 55% du déficit, et le reste est
réparti selon différentes formules. Nous allons prendre la
formule qui est actuellement celle de la Communauté urbaine de
Montréal.
M. Cordeau: Mais pourquoi conserver la phrase ou la balance du
texte?
M. Lessard: Parce que gouverner, c'est prévoir.
M. Cordeau: Mais je trouve que la porte est grande ouverte. Cela
donne beaucoup de latitude au ministre.
M. Lessard: Je ne voudrais pas revenir en arrière à
un moment donné. Si on s'en vient avec une formule qui va être
acceptée par le lieutenant-gouverneur en conseil et qu'il y a une
formule qui favorise plus les municipalités, c'est ce qu'on m'a
demandé et qui favorise plus à un moment donné une
répartition équitable du transport en commun, le
lieutenant-gouverneur l'acceptera et, à un moment donné, on la
soumettra aux municipalités.
M. Cordeau: Présentement, il n'y a pas de formule
déterminée.
M. Lessard: Actuellement, on analyse. Oui, il y a des formules
déterminées sûrement. Ce sont les formules qui
étaient en vigueur sous l'ancienne administration.
M. Cordeau: Oui.
M. Lessard: On travaille à cela actuellement pour voir si
on ne trouverait pas une meilleure formule.
M. Cordeau: Mais, actuellement, à part des formules qui
existaient, vous n'en avez pas d'autres?
M. Lessard: Non, je n'ai pas de formules miracles encore, mais
si, parfois, vous en trouvez une?
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. O'Gallagher: À l'article 11, j'aurais une motion. Que
l'article 11 soit amendé en ajoutant à l'alinéa 1 du
paragraphe 338d, après l'article 338a, les mots suivants: "Et toute
municipalité prévue à l'annexe B. "
Le Président (M. Dussault): Vous m'avez dit, M. le
député, à l'article 338d, au premier paragraphe,
après 338a?
M. O'Gallagher: Le ministre dit que les municipalités qui
n'appartiennent pas à la Communauté urbaine de Montréal
ont un droit d'appel, mais les municipalités à l'intérieur
de la Communauté urbaine de Montréal n'ont pas le droit d'appel
à la commission.
M. Lessard: Les municipalités à l'intérieur
de la Communauté urbaine de Montréal? Oui, article 297, je l'ai
souligné tout à l'heure: "Toute décision de la commission
relative aux tarifs des transports peut être révisée par la
Commission des transports sur appel de la communauté de toute
municipalité." C'est la loi générale.
M. Goldbloom: M. le Président, ce dont le ministre fait
lecture porte sur exactement quoi? Le droit d'appel est attribué pour
quelle considération?
M. Lessard: Les tarifs.
M. Goldbloom: Pour les tarifs, oui, mais pas pour les
déficits.
M. O'Gallagher: Pas pour les déficits.
M. Lessard: On va le trouver et, si vous le permettez, on y
reviendra. On m'indique que, sur la répartition du déficit aussi,
cela est compris.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cela voudrait dire
que l'on suspend l'étude de l'amendement et, par conséquent,
l'étude de l'article 11?
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Dussault): C'est reçu. J'appelle
l'article 12.
M. Lessard: Je vous indique immédiatement qu'il y a un
changement à l'article 12. Tout à l'heure, c'était la
Commission de transport de la Com-
munauté urbaine de Montréal, là c'est la CTRSM;
vous allez donc retrouver la concordance entre les articles que nous avons
discutés.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Verreault: Adopté, mais le ministre présente un
amendement...
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il est adopté
ou pas? Adopté, j'appelle l'article 13.
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Cordeau: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: À cet article, on semble substituer à
la Commission des transports le ministre des Transports. Est-ce que, dans le
passé, vous avez eu à vous plaindre de la Commission des
transports du Québec ou si vous avez reçu des demandes en vue
d'apporter le changement contenu dans ce projet de loi?
M. Lessard: On revient souvent à la Commission des
transports. Il est exact que j'ai demandé une étude sur le
fonctionnement de la Commission des transports du Québec. Je n'ai pas
à me cacher du tout de cette chose, il s'agit de se promener dans le
public et d'assister aux séances des commissions parlementaires
lorsqu'il s'agit du transport pour constater qu'on reçoit des plaintes
sur l'administration ou la gestion de la Commission des transports. Mais ce
n'est pas nécessairement seulement à cause de la Commission des
transports, cela peut être aussi à cause de certaines
réglementations qu'on a soumises à la Commission des transports.
Il y a une lourdeur administrative qu'on va essayer de résoudre et c'est
tout à fait normal. Il s'agit simplement de concordance avec l'article
3, dont on a discuté tout à l'heure.
Le Président (M. Dussault): L'article 14 est-il
adopté?
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur division.
J'appelle l'article 15.
M. Lessard: Je m'excuse, M. le Président, sur l'article
12...
Le Président (M. Dussault): Nous revenons sur l'article
11...
M. Lessard: Est-ce l'article 12 ou 11?
Le Président (M. Dussault): Pendant que M. le ministre
consulte son personnel, je vais rappeler...
M. Lessard: Je ne peux pas tout vous lire cela, mais...
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, si vous
permettez?
M. Lessard: Oui.
Le Président (M. Dussault): Pour les fins du journal des
Débats, je vais rappeler l'effet de l'amendement.
L'amendement à l'article 11 était: "Amender, en ajoutant
à l'alinéa 1 du paragraphe 338d, après les mots "l'article
338a", donc à la troisième ligne, les mots suivants "et toute
municipalité prévue à l'annexe B. "
M. Lessard: M. le Président, nous devons rejeter cet
amendement, puisque c'est prévu dans la loi générale de la
Communauté urbaine de Montréal. Je vous donne les articles: 247,
251 et suivants, "appels à la Commission municipale"...
M. Verreault: Je ne comprends pas la référence
à l'article 247, qui a trait au budget.
M. Lessard: C'est la répartition du budget entre les
municipalités, quand le budget est établi, le budget de transport
est aussi établi. À l'article 308 on lit: La commission
répartit son déficit d'exploitation, suivant l'article 247, entre
les municipalités desservies dans les 30 jours suivant le
dépôt du rapport des vérificateurs de la commission et la
quote-part de chaque municipalité est exigée par la
communauté dans les 30 jours qui suivent. La communauté doit
remettre à la commission, au plus tard dans les 15 jours suivant leur
perception, les quotes-parts de chaque municipalité.
M. Verreault: Donc, référence à l'article
308, qui donne lui-même référence à l'article
257.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: En regardant rapidement les articles cités
par le ministre, nous n'y trouvons pas un droit d'appel. Il faudra que le
ministre nous indique précisément où se trouve, dans la
loi générale, la loi constitutive de la Communauté urbaine
de Montréal, le droit d'appel.
M. Lessard: Aux articles 200 et 248: Cependant, si le budget de
la Communauté où le budget de la Commission de transport entrent
en vigueur automatiquement en vertu des dispositions du présent article
sans avoir été formellement approuvés par le conseil, dix
membre du conseil représentant la ville de Montréal ou cinq
membres de ce conseil désignés par d'autres municipalités
peuvent s'adresser à la Commission municipale de
Québec, par requête, signifiée à la
communauté et, le cas échéant, à la Commission de
transport, et produite à la Commission municipale de Québec avant
le 20 décembre de la même année pour faire modifier, en
tout et en partie, ces budgets.
M. Verreault: Ce n'est pas la répartition du
déficit cela? C'est le budget. C'est l'adoption du budget.
M. Lessard: D'accord, on va le suspendre, M. le Président
et on reviendra à la fin...
Le Président (M. Dussault): J'allais vous suggérer
de suspendre cet article à nouveau, de façon à faire des
recherches supplémentaires. Vous me donnez votre consentement? J'appelle
l'article 15.
M. Verreault: M. le Président, l'article 15 on a
fait mention à l'article 5 d'un petit changement de grammaire, mais de
toute façon, le ministre a refusé d'être positif
nous allons l'adopter.
Le Président (M. Dussault): L'article 15 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 16, M. le ministre avait
annoncé un amendement à l'article 16.
M. Lessard: Vous avez cet amendement, M. le Président. Il
s'agit juste de phraséologie, parce qu'on voulait garder la même.
C'est exactement la même chose qui est prévue à l'article
5.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est
reçu. Je ne le répéterai pas, car je pense que vous savez
très bien de quoi il est question. Est-ce que cet amendement à
l'article 16 est adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
adopté? Est-ce que l'article 16 amendé est adopté?
M. Verreault: Sur division...
Le Président (M. Dussault): Oui, adopté sur
division.
M. Verreault: Là encore, le ministre n'est pas prêt
à ce que je reformule l'amendement que j'avais...
M. Lessard: Cela va donner le même résultat.
M. Verreault: Dans ce cas, vous voyez jusqu'à quel point
le ministre est entêté.
M. Lessard: Vous n'avez pas l'air si fâché que cela,
pourtant.
Le Président (M. Dussault): L'article 16 est adopté
sur division. J'appelle l'article 17.
M. Verreault: Article 17, adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Verreault: On aurait pu formuler les mêmes...
M. Cordeau: Un instant, M. le député...
M. Lessard: J'ai un amendement, c'est strictement de la
concordance. Vous avez l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Voulez-vous que je lise, M. le
ministre?
M. Lessard: Vous avez dans lavant-dernière phrase, dans le
projet de loi tel que déposé, les mots "soit fourni par la
Commission ou opéré par elle, en tout ou en partie, par le biais
d'une filiale ". Pour améliorer un peu la phraséologie on dirait
"soit fourni par la Commission elle-même ou par le biais d'une filiale".
C'est strictement cela.
M. Verreault: Vous avez biffé: "en tout et en partie".
M. Lessard: C'est cela. M. Verreault: D'accord.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que
l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Verreault: L'article 19...
M. Lessard: À l'article 19, M. le Président, vous
avez un amendement... (14 h 30)
M. Verreault: Le ministre a proposé un amendement tout
à l'heure, c'est ce qui relie les articles 11, 19 et 21. Nous avons
nous-mêmes demandé de faire biffer la dernière partie "soit
de toute autre formule", étant donné qu'à l'article 11,
l'amendement proposé par l'Opposition avait été
rejeté. Nous accepterons donc sur division.
Le Président (M. Dussault): Je vais quand même le
lire: "Ajouter après l'article 19 le suivant: 19a. Ladite loi est
modifiée par... Je m'excuse, non, il n'est pas question...
M. Verreault: Je vous ferai remarquer que l'article 11 est encore
en suspens, je crois, et il a une relation étroite avec les articles 19
et 21.
Le Président (M. Dussault): Pour les fins du journal des
Débats, je pense qu'il va falloir donner des clarifications ici. Est-ce
qu'il y a je ne l'ai pas, si c'est le cas un texte d'amendement
à l'article 19 comme tel?
M. Lessard: Oui, vous avez ajouté après l'article
19 existant...
M. Goldbloom: Excusez-moi. Nous sommes dans l'erreur. Si je
comprends bien, il n'y a pas de texte d'amendement à l'article 19. Il y
a un nouvel article 19a qui est ajouté, c'est autre chose.
Le Président (M. Dussault): C'est cela. Nous allons donc
attendre pour ce faire...
M. Lessard: Je regrette. Il y a un amendement à l'article
19 pour ajouter un paragraphe suivant...
Le Président (M. Dussault): Non, M. le ministre. Il y a un
amendement au projet de loi pour ajouter un article, après l'article 19,
qui deviendrait l'article 19a.
M. Lessard: Chicanez-vous pour la sémantique!
Le Président (M. Dussault): D'accord? Est-ce que l'article
19, tel que proposé dans le projet de loi, est adopté?
M. Goldbloom: Adopté, sur division.
Le Président (M. Dussault): Sur division. J'appelle
maintenant le nouvel article 19a qui dit: "Ajouter après l'article 19 le
suivant: Ladite loi est modifiée par l'insertion après l'article
70 du suivant: 70a. La commission peut emprunter pour le compte de sa filiale.
Dans ce cas, le paiement en capital et intérêts des obligations
émises par la commission est garanti par le fonds général
des municipalités desservies par la commission par le biais de cette
filiale".
M. Lessard: II est entendu, M. le Président, qu'il s'agit
d'une filiale. C'est certain qu'on ne peut pas demander aux
municipalités qui sont actuellement à l'intérieur de la
CTRSM, d'assumer à la place des municipalités qui vont être
desservies les emprunts de ces municipalités. C'est pourquoi on
précise à l'article 19a que si, par exemple, la commission
emprunte pour le compte de sa filiale, il appartiendra aux municipalités
qui seront desservies de garantir des emprunts sur le fonds
général des municipalités desservies.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le nouvel article
19a est adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. L'article
20?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21. L'article 21 est adopté sur
division.
J'appelle l'article 22.
M. Verreault: Adopté.
M. O'Gallagher: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Robert-Baldwin.
M. O'Gallagher: À propos de l'article 22, j'aimerais
savoir du ministre pourquoi, dans cet article, accorder un délai de 15
mois pour l'amélioration du service?
M. Lessard: On présume qu'il sera difficile, dans un
délai assez bref, pour la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal de donner un service
équivalent sur l'ensemble de son nouveau territoire. C'est pourquoi on
permet un délai de façon à éviter de forcer un
certain nombre de municipalités à payer le même prix que si
elles avaient un service correspondant, alors qu'elles n'auront pas le service
correspondant. Pendant la période de rodage, les municipalités
concernées paieront donc le coût du service, ce sera
administré temporairement comme une filiale, et, une fois qu'il y aura
intégration complète, ce sera selon les formules existantes.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Pourquoi ne pas donner le même pouvoir à
la Commission de transport de la rive sud de Montréal, advenant le cas
où elle acquerrait aussi une compagnie qui aurait besoin d'être
améliorée?
M. Lessard: La CTRSM va gérer comme filiale; là, on
n'a pas de problème, ce sera une filiale, ce sera intégré
complètement, comme c'est le cas, par exemple, pour la West Island.
Comme c'est géré comme filiale, elles vont devoir payer le
coût de cette filiale, c'est une administration
séparée.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, vous avez
déposé un amendement qui consisterait à mettre un article
23a après l'article 23.
M. Lessard: C'est cela.
M. Verreault: II n'y a pas d'article 23a.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 23... Il
était parmi les amendements déposés, M. le
député. Est-ce que l'article 23 est adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 23a, qui dit ceci: Ajouter après l'article 23, le suivant:
23a. "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut, aux conditions qu'il
détermine, garantir le paiement, en capital et intérêts des
obligations émises par la Commission de transport de la rive sud de
Montréal pour financer l'acquisition de gré à gré
ou par expropriation des actifs et du capital-actions de la compagnie
Métropolitain Sud (1967) Inc."
M. Lessard: Comme il s'agit d'une expropriation et que les
municipalités desservies par la CTRSM ne seront pas
intéressées à garantir ces emprunts, on permet au
lieutenant-gouverneur de faire la garantie de ces emprunts. C'est une
façon de...
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 23a est
adopté?
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur
division.
M. Goldbloom: M. le Président... M.Lessard:
Je pourrais peut-être...
M. Goldbloom: Est-ce que je pourrais poser une question sur
l'article 23a, simplement une question de forme? On écrit "le
lieutenant-gouverneur en conseil", je pensais que le gouvernement avait
décidé d'écrire "le gouvernement".
M. Lessard: Est-ce que vous pourriez proposer un amendement, M.
le député?
M. Goldbloom: Non, je vous en laisse le soin.
M. Lessard: Je propose donc un amendement...
M. Cordeau: M. le Président, à ma souvenance, il me
semble qu'on doit conserver le terme de "lieutenant-gouverneur" lorsque c'est
un amendement à un projet de loi où le terme de
lieutenant-gouverneur est à l'origine. C'est seulement dans les
nouvelles lois que vous pouvez employer "le gouvernement du Québec".
M. Lessard: Vous avez des éclairs de génie! M.
Goldbloom: C'est ici une nouvelle loi...
M. Cordeau: C'est un amendement à une ancienne loi.
M. Lessard: Je ne m'obstinerai pas avec le lieutenant-gouverneur
en conseil. Maintenant, peut-être que...
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'on a tiré la
conclusion qu'il fallait remplacer "gouvernement" par "lieutenant-gouverneur en
conseil"?
M. Cordeau: Non.
Le Président (M. Dussault): Alors, on oublie cela. Avant
de revenir à l'article 11, peut-être pourrions-nous disposer
immédiatement de l'article 24. Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Alors, nous
revenons à l'article 11. M. le ministre.
M. Lessard: Si vous me permettez, M. le Président, je
pense qu'il s'agit d'une discussion très juridique. Me Michel Crevier,
qui est directeur du service du contentieux du ministère, pourrait
donner les explications concernant l'article 11.
On m'indique qu'il y a cette possibilité d'en appeler devant la
Commission municipale, mais cela rejoint de nombreux articles; comme vous
connaissez les textes légaux, cela se promène d'un article
à l'autre; on dirait que les avocats sont là pour compliquer les
choses; quand c'est compliqué, on leur demande de se
démêler.
Le Président (M. Dussault): Alors, nous avons le
consentement de la commission?
M. Verreault: Nous n'avons pas le choix.
Le Président (M. Dussault): Au nom du ministre, bien
sûr.
M. Lessard: J'ai écouté longtemps, avec... M.
Cordeau: C'est normal.
Le Président (M. Dussault): II n'y a que lors des
commissions de questions avec débat que quelqu'un peut parler sans que
ce soit au nom du ministre.
M. Lessard: En réponse à la question à
savoir s'il y a un appel prévu concernant les déficits, par
interprétation des articles 308 et 257, on arrive à la conclusion
qu'il y a appel sur la répartition des déficits à la
Commission municipale. Le début de l'article 308 édicte que la
commission répartit son déficit d'exploitation suivant l'article
257 entre les municipalités desservies. Si on se réfère
à l'article 257, on s'aperçoit qu'il y a une procédure
d'appel qui est prévue. Plus que cela, le troisième alinéa
de l'article 308 mentionne, advenant que la quote-part des municipalités
doive être modifiée par suite d'une décision de la
Commission municipale, décision rendue en s'appuyant sur l'article
257... Toutes ces dispositions nous font conclure qu'il y a effectivement une
procédure d'appel prévue concernant la répartition des
déficits.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Pour que nous puissions suivre clairement, nous
parlons de l'article 257.
M. Lessard: Les articles 308 et 257.
M. Goldbloom: Je parle de l'article 257. Je voudrais savoir de
quel alinéa il s'agit.
M. Lessard: Les différents procès sont aussi
mentionnés à l'article 248. L'alinéa, c'est...
M. Goldbloom: Le conseiller juridique, au nom du ministre, vient
de faire lecture d'un alinéa que je ne retrouve pas dans le texte de
l'article 257 que j'ai devant les yeux.
M. Lessard: L'article 308 fait référence à
257. À l'article 308, on dit: "La commission répartit son
déficit d'exploitation suivant l'article 257". L'article 257 donne la
formule de répartition des déficits entre les
municipalités desservies dans les 30 jours suivant le
dépôt, etc. Vous l'avez. Allez maintenant, toujours à
l'article 308, au paragraphe 3: "Advenant que les quotes-parts des
municipalités doivent être modifiées par suite d'une
décision de la Commission municipale du Québec en vertu de
l'article 118 de la Loi sur l'évaluation foncière, ou par suite
de l'application du premier alinéa, la commission doit, dans les 30
jours de telle décision, modifier ses quotes-parts et les délais
prévus au premier alinéa s'appliquent mutatis mutandis quant
à l'exclusivité des municipalités, etc". Donc, il y a
certainement appel.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je m'excuse. Je ne suis pas capable de faire la
même interprétation que le ministre et que son savant conseiller
juridique. Cet alinéa dit que si les quotes-parts doivent être
modifiées par suite d'une décision de la Commission municipale du
Québec... Je ne vois pas où l'on a un droit d'appel.
M. Lessard: II y a un droit d'appel devant la Commission
municipale je n'ai pas l'article en vertu de l'article 118 de la
Loi sur l'évaluation foncière. Je ne peux pas amener toutes les
lois du ministère des Transports ici, mais on dit: "Advenant que les
quotes-parts des municipalités doivent être modifiées..."
Elles peuvent certainement être modifiées, parce qu'on dit:
"Advenant que les quotes-parts des municipalités doivent être
modifiées par suite d'une décision de la Commission municipale du
Québec... " Ce sont vos lois, je pense, à ma connaissance, en
vertu de l'article 118 de la Loi sur l'évaluation foncière...
Une voix: On ne parle pas des Anglais!
M. Lessard: Donc, il y a un appel devant la Commission
municipale. C'est ce qu'on a dit tantôt. C'est ce qu'on a vu
tantôt.
M. Goldbloom: M. le Président, soyons bien prudents et
soyons bien précis. Si je comprends bien le raisonnement du ministre,
c'est que le déficit se répartissant selon l'évaluation
foncière, l'évaluation totale dans chaque municipalité,
l'article 118 de la Loi sur l'évaluation foncière donne un droit
d'appel à la Commission municipale du Québec. Est-ce bien cela?
Je n'ai pas la Loi sur l'évaluation foncière devant les yeux. (14
h 45)
M. Lessard: La quote-part. Moi non plus, je ne l'ai pas devant
les yeux, M. le Président. On peut faire du "jurisme", c'est clair.
Cependant, il y a un droit d'appel, en vertu de l'article 248 concernant la
fixation du budget de la communauté. Dans ce budget de la
communauté, il y a aussi le budget concernant les coûts de
transport. Cela, c'est l'article 248. On dit: "Cependant, si le budget de la
communauté ou de la commission de transport entre en vigueur
automatiquement en vertu des dispositions du présent article sans en
avoir été formellement approuvé par le conseil cela
touche le budget de la Commission des transports dix membres du conseil
représentant la ville de Montréal ou cinq membres de ce conseil
désignés par d'autres municipalités peuvent s'adresser
à la Commission municipale de Québec par requête
signifiée à la communauté et, le cas
échéant, à la Commission de transport et produite à
la Commission municipale de Québec avant le 20 décembre de la
même année pour faire modifier en tout ou en partie ses budgets,
dont le budget de la Commission des transports ". Maintenant, concernant les
tarifs je l'ai souligné tout à l'heure il est bien
précisé à l'article 297 que toute décision de la
commission relative aux tarifs des transports peut être
révisée par la Commission des transports sur appel de la
communauté de toute municipalité ou personne
intéressée. "L'appel doit, à peine de nullité,
être formé par requête signifiée à la
commission ainsi qu'à la communauté et aux municipalités
du territoire de la commission dans les 30 jours de la décision de
ladite commission. La Commission des transports peut modifier la
décision de la commission pour l'avenir seulement, à compter
d'une date fixée par l'ordonnance de la commission. La décision,
etc."
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre vient de faire
lecture d'un alinéa de l'article 248 qui indique que le droit d'appel
existe, est accordé à dix membres du conseil représentant
la ville de Montréal ou à cinq membres du conseil
désigné par d'autres municipalités, à une
condition, c'est que le budget n'ait pas été adopté par le
conseil. Si le budget est adopté par le conseil, il n'y a plus de droit
d'appel. Et puisque l'on connaît la situation au Conseil de la
Communauté urbaine de Montréal...
M. Lessard: Écoutez, M. le Président, je ne referai
pas, je ne remodifierai pas toute la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal. Je conviens que, dans la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal, il y a des modifications importantes à faire et
aussi dans la Loi de la CTCUM. Je l'ai même indiqué, comme on l'a
fait pour la Communauté urbaine de Québec. J'avais même
indiqué que je trouvais anormales certaines procédures, surtout
l'adoption du budget de la Commission des transports de façon
automatique après 30 jours. Cependant, M. le Président, ne me
demandez pas pourquoi aujourd'hui, je vous dis qu'il y a un droit d'appel. Mais
la loi sur laquelle je me base, que je modifie, ce n'est pas une loi qui a
été adoptée par nous. Cela appartiendra au
ministère des Affaires municipales et je sais que cela préoccupe
actuellement le ministre des Affaires municipales; dans le cas d'une
décentralisation des pouvoirs, il appartiendra certainement au
ministère des Affaires municipales, d'après
l'intérêt qu'il nous démontre à ce sujet et ce qu'il
a fait pour la Communauté urbaine de Québec, de redonner un peu
plus de pouvoirs aux élus. Actuellement, vous me demandez: Y a-t-il un
droit d'appel? Je vous dis: Oui, il y a un droit d'appel sur le budget, dont le
budget de la Commission des transports, qui est très bien
indiqué, lorsque, par exemple, un certain nombre de conditions se
réalisent, et il y a droit d'appel devant la Commission des transports
en vertu de l'article 297 concernant les tarifs. Je ne peux pas vous en
indiquer plus que cela.
M. Goldbloom: M. le Président,...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... quand le ministre nous dit que le moment, le
lieu et le projet de loi seraient mal choisis pour apporter des modifications
à la loi constitutive de la Communauté urbaine de
Montréal, c'est une argumentation que nous devons respecter. Je ne pense
pas pour autant que nous puissions tout simplement laisser tomber la
discussion, parce que le ministre a dit auparavant: Je ne suis pas en mesure
d'accepter l'amendement parce que le droit d'appel existe déjà.
Il me semble que ce droit d'appel est limité, partiel et imparfait par
rapport à cette question de la répartition du déficit.
Notamment, le ministre a commencé par une argumentation
fondée sur l'article 118 de la Loi sur l'évaluation
foncière. J'attire son attention sur le même article II du projet
de loi que nous avons devant les yeux, au nouvel article 338b, où la
dernière partie du premier alinéa dit ceci: "Ce déficit
doit être réparti entre les municipalités impliquées
en attribuant à chacune la portion du déficit afférente au
service dont elle a bénéficié en proportion soit de
l'évaluation totale des biens-fonds imposables situés dans
chacune de ces municipalités j'ouvre une parenthèse pour
dire que, là, l'article 118 de la Loi sur l'évaluation
s'appliquerait, je ferme la parenthèse et continue la citation
soit de toute autre formule déterminée par règlement du
gouvernement".
M. le Président, si le gouvernement détermine une autre
formule, le droit d'appel en vertu de la Loi sur l'évaluation
foncière n'existera plus.
M. Lessard: Je regrette, vous n'êtes pas avocat et je ne
suis pas avocat, mais j'ai l'impression que je n'ai pas la même
interprétation à ce sujet. C'est que le droit d'appel existe
à la fois sur la formule telle que précisée et à la
fois sur toute autre formule. Un droit d'appel, c'est que la loi
générale prévaut sur la loi particulière et le
droit d'appel qui est prévu à un moment donné pour les
municipalités qui sont membres de la Communauté urbaine de
Montréal sera prévu aussi pour les 12 autres municipalités
qui seront intégrées à l'intérieur du club, que ce
soit, à un moment donné, les municipalités du West
Island...
M. Goldbloom: M. le Président, cela devrait
être...
M. Lessard: Sur cela, mon opinion est aussi bonne que la
vôtre.
M. Goldbloom: M. le Président, dans l'esprit du ministre,
son opinion est aussi bonne que celle de n'importe qui, c'est humain,
mais...
M. Lessard: Je ne suis pas avocat, vous êtes
médecin, et moi je pense on pourrait faire parler les avocats
que, en faisant cette affirmation, vous vous trompez, parce que la loi
générale prévaut sur la loi particulière.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse. Quand on veut
interjeter appel sur une question d'évaluation foncière, on peut
se servir de la Loi sur l'évaluation foncière. Mais si
l'évaluation foncière est écartée comme base de
répartition du déficit, et le gouvernement, avec le pouvoir
discrétionnaire qu'il se donne avec le nouvel article 338b, opte pour
une autre formule et détermine cette formule par règlement
s'il dit, la formule c'est le nombre d'heures passées dans la
municipalité à ce moment, il n'y a plus moyen d'invoquer
la Loi sur l'évaluation foncière pour interjeter appel devant la
Commission municipale du Québec.
M. Lessard: M. le Président, il me semble que l'article
248 de la loi de la CUM est très clair. Il y a l'article 116 de la Loi
de l'évaluation municipale, il y a aussi l'article 248 de la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal, où il est très
clair que le budget de la communauté ou le budget de la commission de
transport entre en vigueur automatiquement et il est clair qu'il y a un droit
d'appel. Je l'ai lu, cela fait trois fois que je le lis, il y a un droit
d'appel. De plus, vous avez à l'article 297 le droit d'appel sur les
tarifs que j'ai indiqué tout à l'heure. Et vous avez l'article
308, paragraphe 3, concernant les quotes-parts, "advenant que les quotes-parts
des municipalités doivent être modifiées par suite d'une
décision", etc., de la Commission municipale, vous avez encore un droit
d'appel.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'amendement
à l'article 11 est adopté?
M. Lessard: Non, M. le Président.
M. Verreault: De toute façon, M. le Président, nous
allons voter sur division, parce que nous ne sommes pas convaincus que le droit
d'appel des municipalités est très précis, très
clair. Ce que le ministre des Transports nous donne, c'est un demi-appel; dans
les circonstances, je lui suggérerais, au nom de l'Opposition
officielle, de revérifier ces règlements, ces articles de loi,
afin de nous remettre et de remettre à ces municipalités les
points qu'il considère valables en ce qui concerne l'appel, de nous les
donner, disons, par écrit...
M. Lessard: Écoutez, vous demandez un avis juridique, je
regrette.
M. Verreault: Qui vous l'a donné? Tôt ou tard, vous
serez obligé de le donner.
M. Lessard: En fait, le député de D'Arcy McGee a
déjà eu l'occasion à un moment donné d'être
ministre des Affaires municipales, je pense que le député de
D'Arcy McGee devrait comprendre l'argumentation qu'on vient de faire. On parle
constamment dans la loi de droit d'appel. M. le Président, j'ai
indiqué et, si on veut demander le vote, on va le demander
qu'il n'était pas question de suspendre cet article et que nous avions
l'intention de voter cet article. J'ai indiqué que le droit d'appel
était là et c'est dans ce sens que je refuse l'amendement
proposé. J'ai aussi indiqué que les municipalités du West
Island qu'on veut protéger auront, en devenant membre du club les
17 les mêmes pouvoirs qui sont prévus en vertu de la loi de
la CTCUM.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Un dernier commentaire. Je viens de regarder
l'annexe B en question. L'énumération des municipalités
couvre toutes celles de la Communauté urbaine de Montréal; elle
ne se limite pas aux municipalités du West Island. Alors, voilà
un article 338a qui fait exclusion des municipalités
énumérées à l'annexe B. Les autres auraient un
droit d'appel qui est beaucoup plus clair, beaucoup plus précis.
Pourquoi le ministre dit-il qu'il n'est pas question de donner la
simplicité et la précision de ce droit d'appel aux
municipalités énumérées à l'annexe B? Cela
dépasse ma compréhension. Mais, puisqu'il refuse, nous n'aurons
pas d'autre choix que de reprendre le débat auprès du ministre
des Affaires municipales, quand l'occasion se présentera de le
faire.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'amendement
à l'article 11 est adopté?
M. Goldbloom: Adopté, en ce qui nous concerne.
M. Lessard: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Rejeté sur division.
L'article 11, tel quel, est-il adopté?
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur
division.
Le projet de loi devra être renuméroté. Ainsi
l'article 19a deviendrait 20, 20 deviendrait 21, 21 deviendrait 22, 22
deviendrait 23, 23 deviendrait 24, 23a deviendrait 25 et l'article 24
deviendrait 26.
Est-ce que le projet de loi no 56, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal et la Loi constituant la
Commission de transport de la Rive Sud de Montréal, est
adopté?
M. Lessard: Adopté.
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur division. M.
le rapporteur, le député de Duplessis, fera rapport à
l'Assemblée nationale des travaux de cette commission. Nous sommes
rendus à la fin de nos travaux. Cette commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 14 h 58)