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(Onze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, messieurs! La
commission des transports commence ses travaux aux fins d'étudier les
crédits de ce ministère.
Les membres de la commission sont: MM. Blouin (Rousseau), Bourbeau
(Laporte), Clair (Drummond), Desbiens (Dubuc), Gauthier (Roberval), Lachance
(Bellechasse), Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Mailloux
(Charlevoix), Middlemiss (Pontiac), Ouellette (Beauce-Nord), Vaillancourt
(Orford).
Les intervenants sont: MM. Assad (Papineau), Baril (Arthabaska),
Beaumier (Nicolet), Caron (Verdun), Grégoire (Frontenac), Maciocia
(Viger), Mathieu (Beauce-Sud), Perron (Duplessis), Rodrigue (Vimont).
Au début, je demanderais à la commission de nommer un
rapporteur de la commission.
M. Clair: M. le Président, je suggérerais que le
député de Bellechasse agisse comme rapporteur.
Le Président (M. Gagnon): Alors, le député
de Bellechasse. Est-ce que cette motion sera adoptée? Oui. Le
député de Bellechasse est donc rapporteur de la commission.
Au début, je demanderais au ministre s'il a quelques mots
à dire à la commission.
M. Clair: M. le Président, avant de procéder
à la lecture d'un certain nombre de notes préliminaires à
l'étude des crédits, programme par programme ou
élément par élément, selon la méthode qu'on
suivra, j'aimerais avoir...
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez, M. le
ministre, il faudrait peut-être s'entendre immédiatement sur cette
méthode à savoir si, au fur et à mesure de la discussion,
on adoptera élément par élément ou programme par
programme.
M. Clair: Cela pourrait peut-être venir après les
discours préliminaires; habituellement, les deux formations,
c'est-à-dire le ministre et les porte-parole de l'Opposition font un
certain nombre de commentaires d'ordre général. Je ne sais pas si
le député de Charlevoix et le député de Laporte
seraient d'accord là-dessus. On commence par faire un certain nombre de
commentaires généraux et ensuite, on verra comment on
procède.
Le Président (M. Gagnon): Très bien, M. le
ministre.
Remarques préliminaires M. Michel Clair
M. Clair: M. le Président, avant de commencer la
présentation comme telle des notes préliminaires que je voulais
livrer aux membres de la commission, j'aimerais, comme c'est la tradition,
présenter aux membres de la commission - il y a des nouveaux venus
après l'élection - l'équipe de fonctionnaires qui nous
assistent aujourd'hui et qui assistent le ministre des Transports dans son
travail. J'aimerais avoir le talent de me souvenir des noms de tous ces gens
mais, malheureusement, je ne pourrai pas faire un hit comme celui du
secrétaire général associé à
l'Assemblée nationale, je n'ai pas ce talent.
Alors, à ma droite, il y a d'abord le sous-ministre en titre du
ministère des Transports, M. Pierre Michaud et, par la suite, je vais
plutôt demander aux différentes personnes de s'identifier pour les
membres de la commission. Il y a mon chef de cabinet, M. Martin Girard, par la
suite, M. Leblond, sous-ministre adjoint du contrôle budgétaire,
Catherine Rudel-Tessier de mon cabinet, Jean-Pierre Gauvreau de mon cabinet,
Diane Massicotte, mon attachée de presse, M. Lofs Lachapelle, transport
des personnes.
En arrière de moi, il y a M. André Ouellette,
également un de mes attachés politiques; M. Paul Lussier, du
COTREM; M. le juge Adolphe Prévost, de la Commission des transports; M.
Yvan Demers, directeur de la programmation; M. René Vincent,
sous-ministre adjoint; M. René Blais, sous-ministre adjoint
également; M. Marcel Baril, sous-ministre adjoint; M. Jacques Charland,
sous-ministre adjoint, et M. Ferland. Ils constituent l'équipe qui
m'entoure et qui, occasionnellement, pourra intervenir puisque je pense que
c'est un secret de polichinelle qu'après une entrée d'un mois au
ministère des Transports, je n'ai pas encore réponse à
toutes les questions. Je puiserai certainement dans le puits de science que
représente l'ensemble des gens qui m'entourent. (11 h 30)
M. le Président, je crois qu'il serait utile en cette
première rencontre de vous exposer brièvement ce qu'est le
ministère des Transports qui recouvre une réalité assez
vaste. Ce ministère tire son origine d'abord d'une série de
fusions entre le ministère de la Voirie, l'ancien ministère des
Transports et une partie du ministère des Travaux publics. Ces fusions
résultèrent de l'adoption de la Loi du ministère des
Transports en mars 1972 et de la Loi des transports qui formulait le cadre
d'action de celui-ci en juillet de la même année. Le
député de Charlevoix se souvient de cela. Il s'ensuit que les
diverses interventions du ministère dont je suis titulaire peuvent se
regrouper sous deux volets principaux, c'est-à-dire les activités
reliées aux différents domaines des transports et celles
reliées à la voirie.
Sous le premier volet, on retrouve le transport terrestre des personnes,
soit les modes de transport en commun, de transport scolaire, de transport
adapté aux personnes handicapées, le transport terrestre des
marchandises, ainsi que les secteurs de l'aérien et du maritime.
Quant au second volet, il s'agit essentiellement des activités
reliées à la construction et à la conservation de
l'ensemble du réseau routier québécois.
Comme j'aurai l'occasion de vous l'exposer ci-après, l'aspect
transport, à cause des conditions actuelles que nous connaissons, a pris
au cours des dernières années une importance grandissante. Je
suis convaincu que cela continuera à être ainsi dans l'avenir, si
bien que chacun des deux volets a un impact fort significatif sur
l'économie du Québec.
Quant au budget 1981-1982, il s'élèvera, sur la base des
données apparaissant au livre des crédits, à 1 343 619 400
$, soit 13 454 000 $ de plus que celui de l'exercice
précédent.
Cependant, si, d'une part, nous retranchons des crédits
comparatifs 1980-1981, les sommes de 40 000 000 $ relatives au Bureau des
véhicules automobiles, lequel fut intégré à la
Régie de l'assurance automobile du Québec, en décembre
1980 et, si, d'autre part, nous ajoutions au présent budget les 15 000
000 $ réservés pour le ministère des Transports du
Québec au fonds de développement régional pour des
immobilisations en transport en commum, nous obtiendrions un écart plus
véridique de 68 500 000 $, soit une croissance de 5,3%.
Ce faible taux d'augmentation démontre que le ministère
des Transports a été appelé lui aussi à contribuer
au ralentissement de la croissance des dépenses gouvernementales.
Cependant, mon ministère, le ministère des Transports, mettra
tout en oeuvre pour maximiser l'impact de l'enveloppe budgétaire qui lui
est réservée pour continuer d'être un élément
dynamique dans chacun de ces champs d'action.
Ainsi, au niveau du transport en commun, l'année 1981-1982, verra
à la poursuite des efforts entrepris par le gouvernement du
Québec pour doter les centres urbains, et notamment Montréal, de
systèmes de transport public adaptés aux exigences et aux
contraintes des années quatre-vingt.
Vous constaterez d'abord que le présent exercice est le premier
où se feront vraiment sentir les effets de la nouvelle politique d'aide
au transport en commun en vigueur depuis le 1er janvier 1980. Cette nouvelle
politique, rappelons-le, vise à assurer des conditions favorables au
transport en commun, premièrement, en respectant davantage le principe
de la responsabilité locale; deuxièmement, en
réaménageant la structure de l'aide gouvernementale existante
allant dans le but de favoriser une plus grande efficacité et un
meilleur contrôle des coûts; troisièmement, en
privilégiant les subventions aux dépenses d'immobilisation pour
le maintien et le développement de réseaux et de services
adéquats.
Les principaux éléments de cette politique sont les
suivants: une subvention de fonctionnement égale à 40% des
revenus alors qu'elle était auparavant basée sur les pertes
d'exploitation; deuxièmement, une subvention additionnelle compensant
à 110% la réduction de tarifs découlant de la carte
mensuelle; troisièmement, une subvention égale à 75% des
coûts d'acquisition d'autobus et de construction de garages, d'abribus,
etc.; quatrièmement, une subvention d'immobilisation égale
à 100% du coût de tout système de transport en commun
à moyenne et haute capacité et de toute infrastructure et tout
équipement régional. Enfin, pour la Communauté urbaine de
Montréal, une subvention d'immobilisation égale à 100% du
coût des travaux de métro sous-terrain entrepris après le
1er janvier 1980. C'est ainsi qu'en tenant compte également des
crédits du fonds de développement régional, les
subventions versées aux organismes publics de transport en commun
passeront de 177 800 000 $ en 1980-81 à 222 900 000 $ cette
année, soit une croissance de 45 000 000 $ ou 25%. Les principaux points
d'augmentation sont les subventions au revenu: 13 000 000 $ ou 17%, aux
immobilisations: 10 700 000 $ ou 132%, et aux laissez-passer: 10 900 000 $ ou
68%. Sur ce dernier point des laissez-passer, je tiens à souligner ici
le succès tout à fait remarquable de la politique du
ministère des Transports à cet égard. Avant 1980, seule la
CTCUQ offrait une carte mensuelle; on peut constater maintenant que tous les
organismes publics de transport en font bénéficier leur
clientèle. Si bien que l'on peut affirmer que l'intervention positive et
directe du gouvernement du Québec dans ce domaine
signifiera, pour les usagers du transport en commun, une économie
considérable d'au moins 20 000 000 $ en 1981-82.
Par ailleurs, au cours de la prochaine année, le ministère
des Transports va s'appliquer à mettre au point, avec toutes les parties
impliquées, les modalités d'application de l'intégration
interzonale et intermodale dans la région de Montréal. Il s'agit
du deuxième volet du plan d'action du ministère des Transports du
Québec, qui vise à fournir aux habitants de la région
métropolitaine de Montréal, une véritable solution de
rechange à l'automobile comme moyen de déplacement. Entre-temps,
nous continuerons de subventionner les compagnies de chemin de fer CN et CP,
pour qu'elles maintiennent leur service de train de banlieue; des
crédits de 2 500 000 $ y sont d'ailleurs prévus.
Enfin, le ministère des Transports mettra en oeuvre le
troisième volet de son intervention dans la région de
Montréal, c'est-à-dire, l'ensemble des travaux d'infrastructure,
appelés plan intégré de transport de la région de
Montréal. Les principaux éléments de ce plan se
présentent comme suit: premièrement, le prolongement du
métro sous-terrain, de la ligne no 2 jusqu'à Saint-Laurent et
celui de la ligne no 5, qui s'étendra de la ligne Snowdon jusqu'à
Anjou. Deuxièmement, création d'un métro de surface sur
deux axes, soit vers Repentigny et vers Deux-Montagnes, en empruntant les
emprises ferroviaires déjà existantes. Troisièmement, la
modernisation des trains de banlieue sur les lignes de Dorion et de
Beloeil.
Le coût de ces travaux, qui atteindra 1 000 000 000 $ sera
subventionné à 100% dans le cadre de la nouvelle politique d'aide
que j'exposais précédemment. Le gouvernement
fédéral envisage d'y contribuer pour 70 000 000 $ et le Canadien
National pour 10 000 000 $. Au terme de l'entente intervenue en février
de cette année, l'exécution de ces travaux sera assumée
par la CUM et la priorité quant au métro de surface ira à
la ligne Repentigny. Mon ministère consacrera, au cours du
présent exercice, une somme de 2 300 000 $ à la
réalisation de l'avant-projet.
Toujours au chapitre du transport en commun, je tiens à rappeler
aux membres de cette commission l'existence d'un programme d'aide au transport
des personnes handicapées, instauré en vertu de l'article 67 de
la loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées,
laquelle fut sanctionnée le 23 juin 1978.
En vertu de ce programme, le ministère accorde aux organismes
publics de transport en commun et aux autres municipalités non
desservies par un tel organisme, une subvention annuelle égale à
75% des coûts encourus pour un tel service. Je prévois qu'au cours
de 1981-1982, pendant l'année internationale des personnes
handicapées, quelque 35 organismes et municipalités du
Québec profiteront de ce programme mis de l'avant par le
ministère.
À cet effet, les sommes consenties s'élèveront
à 4 600 000 $, soit une augmentation de 73% sur l'année
précédente.
En outre, le ministère des Transports est responsable de
l'administration d'un autre programme de transport spécialisé,
soit le transport scolaire. L'objectif général de la politique
sur le transport des écoliers vise à assurer
l'accessibilité à l'école pour les cours quotidiens et
à certaines activités qui prennent place dans le cadre de
l'horaire de l'école. Elle implique le versement de subventions pour
tous les élèves résidant dans les municipalités de
villages et de campagne et pour ceux qui demeurent à plus de 1,6
kilomètre de l'école, dans les municipalités de
cités ou de villes.
Elle comporte aussi des mesures spéciales pour l'enfance en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage, particulièrement pour
les enfants handicapés. Lorsque cela est possible, elle favorise
également l'intégration du transport scolaire au transport en
commun, principalement dans les grands centres urbains.
Les sommes consacrées à ce programme cette année
s'élèveront à 243 003 000 $ par rapport à 227 001
000 $ lors de l'exercice précédent, soit une croissane de 7,1%.
Cette faible progression dans le domaine du transport s'explique par
l'application d'un plan de ralentissement de la croissance des coûts, par
une plus grande rationalisation des réseaux de transport en
parallèle avec la baisse de la clientèle scolaire. Ce plan de
réduction qui totalise 10 000 000 $ comporte quatre
éléments principaux: la réduction du nombre de
véhicules reconnus pour les fins de subvention, la réduction des
allocations pour le transport complémentaire, la révision de la
formule de financement du transport scolaire de type transport
intégré et, la diminution de l'enveloppe allouée pour le
transport des élèves fréquentant les classes
d'accueil.
Dans un espace géographique aussi vaste que celui du continent
Nord-Est américain, les échanges de biens constituent une
activité essentielle au développement socio-économique des
populations et des États concernés. Dans ce contexte et tout
particulièrement au Québec, l'industrie du camionnage doit
continuer de jouer un rôle de premier plan pour assurer à travers
tout le territoire québécois le mouvement efficace des
marchandises au meilleur coût possible. Conscient de l'importance du
transport routier, le Québec entend bien continuer à favoriser
l'essor de ce secteur d'activité économique; aussi, le
ministère que je dirige va-t-il mettre de l'avant, au cours des mois
à venir, un certain nombre de mesures susceptibles d'encourager
et de faciliter l'exploitation des entreprises de transport routier:
élimination de la paperasse et des tracasseries administratives
inutiles, simplification des procédures, révision du cadre
réglementaire et tarifaire pour qu'il soit mieux adapté aux
exigences de la situation économique actuelle et à venir,
établissement de nouveaux accords de réciprocité
interétatique. Voilà autant d'initiatives sur lesquelles nous
comptons travailler au cours de l'année qui vient.
Cette recherche d'une meilleure fluidité des mouvements de biens,
d'un développement accru du marché des transports et de
l'expansion de l'industrie québécoise du camionnage va
requérir une plus grande concertation des actions de la part des divers
agents et partenaires économiques impliqués. Il faut non
seulement changer le processus, mais également simplifier la
réglementation et subséquemment voir à ce qu'elle soit
effectivement appliquée. Ce sera là l'essentiel d'un projet de
loi qui sera déposé vraisemblablement à l'Assemblée
nationale. Etant donné la situation particulière de l'industrie
du camionnage au Québec, nous avons dû intervenir, comme la
plupart le savent, dans le dossier des Entreprises Bussières Ltée
et acquérir 50% des actions. Cette intervention n'est que ponctuelle et
devrait nous permettre au cours des années à venir de
rationaliser et de restructurer ce secteur d'activité économique.
Des études en ce sens sont en cours, de même que pour
améliorer les services offerts aux expéditeurs, la conservation
de l'énergie et l'accroissement de la productivité.
Pour ce qui est du transport en vrac des marchandises, il y a lieu de
mentionner que, à la suite de la tenue de la commission parlementaire de
l'été dernier, le climat s'est amélioré et les
conditions sont maintenant plus propices au développement de l'esprit
d'entrepreneurship chez les détenteurs de permis inscrits dans les
postes et sous-postes d'affectation. Le projet de loi que nous soumettons, au
cours de cette session, devrait apporter également des correctifs
nécessaires à la bonne opération de ce secteur des
transports.
En ce qui regarde le transport des marchandises par rail sous
juridiction québécoise, j'aimerais mentionner qu'un projet de
réforme législative est sur le point d'être
complété au ministère. Cette réforme porte sur la
sécurité ferroviaire ainsi que la réglementation
économique de ce mode de transport. (11 h 45)
Dans un autre secteur, le secteur du transport maritime, la mise en
place d'infrastructures requerra quelque 4 003 000 000 $ cette année. Il
s'agira essentiellement, ici, de compléter le débarcadère
de la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine, de terminer avec Via Rail la
rénovation de la gare de Lévis et son utilisation au moyen d'une
passerelle par les usagés de la traverse Québec-Lévis et
d'enclencher la construction d'une gare fluviale à Baie-Comeau et d'un
débarcadère à Sorel. Une somme de 1 500 000 I y a
été réservée pour la confection des plans et devis
et pour le début des travaux du débarcadère ferroviaire de
Port-Cartier. Les buts poursuivis ici sont d'améliorer le service de
transport ferroviaire vers Gagnon et Fermont, ainsi que contribuer à
redonner un nouvel essor à cette région victime d'un
ralantissement dans l'industrie mondiale de l'acier, de même qu'a
améliorer la rentabilité de COGEMA. Ainsi, sera
complété le deuxième volet du dossier du traversier rail
qui vise à relier les chemins de fer de la Côte-Nord à
l'ensemble du réseau ferroviaire nord-américain.
Le ministère s'est assuré dans ses négociations
avec les compagnies minières, Québec-Cartier, de la polyvalence
de l'utilisation de ces installations portuaires. Les coûts de
l'infrastructure envisagée totaliseront entre 7 000 000 $ et 10 000 000
$ et seront financés par le Québec, le fédéral, le
CN et la ville de Port-Cartier.
Quant aux subventions aux traverses fluviales, le ministère des
Transports du Québec sera appelle à y consacrer quelque 17 400
000 $ de ses crédits, cette année, ou 25% de plus que l'an
dernier essentiellement à cause de l'augmentation des coûts
d'exploitation. La Société des traversiers du Québec
recevra 94% de cette somme, confirmant ainsi son rôle comme pourvoyeur
majeur de services à ce chapitre. Mon ministère continuera, en
outre, à assurer, par l'intermédiaire de caboteurs privés,
la desserte des Îles-de-la-Madeleine et du Nouveau-Québec au
coût de 1 000 000 $ et 11 en sera de même avec l'aide du
fédéral pour les municipalités de la basse
Côte-Nord, ce qui exige un déboursé de 3 000 000 $.
Enfin, comme aide à la relance du transport maritime, le
ministère participe à titre d'actionnaire dans la compagnie
navigation SONOMAR Inc. Cette participation aux actions de cette compagnie,
née d'un regroupement de caboteurs québécois, vise
à lui permettre d'occuper une place compétitive sur le
marché du transport maritime. C'est d'ailleurs cette même
compagnie qui effectuera, on le sait, le transport du sel des
Îles-de-la-Madeleine.
Maintenant, je voudrais vous entretenir d'un autre secteur important du
ministère des Transports, c'est-à-dire le secteur aérien.
Il englobe deux de nos entités administratives, soit la direction du
transport aérien et le service aérien gouvernemental.
Les interventions de notre direction du transport aérien se font
essentiellement en fonction de deux objectifs: le premier consiste à
assurer le maintien de dessertes adéquates aux communautés dont
le développement socio-économique est fortement tributaire du
transport aérien. C'est ainsi que le ministère des Transports du
Québec continuera encore cette année à verser une
subvention d'équilibre budgétaire aux transporteurs nrivés
faisant les liaisons Montmagny-Îles-aux-Grues, Île-Verte et
Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et Île-
d'Entrée-Havre-aux-Maisons.
C'est ainsi aussi que le ministère des Transports continuera
à contribuer à la mise en place d'infrastructure et
d'équipement de sécurité tout à fait
indispensables. Une somme de 1 900 000 $ sera donc dépensée pour
les aéroports du Nouveau-Québec et ceux du réseau
aéroportuaire, propriété du gouvernement
québécois. Le principal projet consistera ici à
démarrer la construction de l'aéroport Chibougamau-Chapais dont
le coût total atteindra 6 000 000 $. C'est une entreprise conjointe avec
le gouvernement fédéral et où la Société de
développement de la Baie-James agira comme gérant de projet. En
outre, un montant de 250 000 $ sera consacré à la remise en
état de certains aérodromes nordiques.
Le deuxième objectif de la Direction du transport aérien
est de renforcer et de revitaliser l'industrie du transport aérien au
Québec, ce qui devrait se traduire par un fort réseau de
transporteurs régionaux et sous-régionaux. C'est dans ce but que
le gouvernement québécois a décidé d'investir 3 000
000 $ pour assurer le regroupement de certains transporteurs du Nord-Ouest
québécois en une seule compagnie viable, prospère,
laquelle maximisera, pour les Québécois, des retombées
économiques découlant de ce type d'activités.
C'est aussi dans cette optique que nous continuons à suivre
très activement et de très près le dossier Nordair et que
nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la défense des
intérêts du Québec dans cette affaire et dans le domaine
aérien en général. Quant à notre service
aérien gouvernemental, il sera doté cette année d'un
budget de 15 600 000 $ aux fins de fournir des services
spécialisés de transport aérien pour aider à
réaliser diverses missions de l'État. De cette somme, 6 800 000 $
sont prévus pour le fonctionnement de notre flotte de CL-215 dont
l'efficacité dans la lutte contre les feux de forêt est maintenant
mondialement reconnue. En outre, 8 800 000 $ seront consacrés au
transport des personnes. Ceci va du transport des malades, pour lequel un
nouvel avion-ambulance doté de tous les appareillages ultra-modernes
sera bientôt mis en service au transport des membres du Conseil des
ministres dans leurs déplacements officiels, des invités de
marque du gouvernement ou de groupes de fonctionnaires, en passant par
l'opération des huit hélicoptères du service pour le
compte de la Sûreté du Québec, du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et de l'ensemble des autres
ministères.
Si nous examinons maintenant les programmes 3 et 4 du ministère
des Transports, nous constatons qu'une somme de quelque 772 700 000 $ sera
dévolue cette année à la construction et à la
conservation du réseau routier, soit le même niveau que l'an
dernier. Si l'enveloppe de la construction diminue quelque peu, c'est que, face
à des contraintes budgétaires, nous avons opté pour donner
une priorité à la protection du patrimoine acquis au cours des
ans, plutôt que pour l'expansion du réseau, même si cela a
voulu dire la remise à plus tard de nombreux projets pourtant
justifiés.
Ceci étant dit, il ne faudrait pas croire pour autant que
l'industrie de la construction routière sera inactive cette
année. Au contraire, plus de 405 000 000 $ seront dédiés
à la construction du réseau. De cette somme, 171 500 000 $ seront
consacrés aux routes régionales et aux routes locales dans une
multitude de projets répartis dans tout le territoire. Le solde de 233
700 000 $ servira aux autoroutes et routes principales.
Au chapitre des autoroutes, il s'agit ici essentiellement du
parachèvement de certains grands travaux visant à
compléter des travaux déjà amorcés. Mentionnons,
entre autres, l'autoroute 40, de Donnacona à Berthier, l'autoroute
Montmorency, l'autoroute 73, de Sainte-Marie à Saint-Georges,
l'échangeur Charles-Lemoyne, le boulevard Ville-Marie et l'autoroute 50,
de Hull à Masson. Mon ministère continuera également le
travail de réfection des grands axes de base, tels que la route 132 qui
ceinture la Gaspésie, la route 138, de Québec vers l'Est, la
route 117, reliant l'Abitibi à Montréal, et la route 155 en
Mauricie.
En guise de conclusion à ces remarques préliminaires, je
tiens à souligner que, même s'il représente 74% de toutes
les dépenses de capital incluses au budget du Québec, le montant
des crédits apparaissant au programme 3 n'est, en fait, qu'un indice de
l'importance du ministère que je dirige dans l'économie du
Québec.
Certes, les activités de construction apporteront à tout
le territoire leurs usuelles et très importantes répercussions au
niveau des entrepreneurs, des fournisseurs, de la main-d'oeuvre, des firmes
d'ingénieurs-conseils et des camionneurs en vrac. Cependant, il faut
ajouter à cela l'impact direct et indirect des autres dépenses de
mon ministère. Il faut considérer, par exemple, les effets
d'entraînement des subventions au transport en commun, tant en
termes d'économie d'énergie qu'en termes d'emplois
créés par les opérations des réseaux et par la
construction des infrastructures requises, tout particulièrement
à Montréal.
En 1981 uniquement, les investissements d'immobilisations induits par la
politique d'aide du ministère des Transports s'élèveront
à au moins 100 000 000 $. On estime, par ailleurs, que la
réalisation du plan intégré de transport de la
région de Montréal amènera la création de quelque
10 000 emplois au cours des six ou sept prochaines années.
Les effets sur le développement économique de nos
interventions dans les domaines du transport maritime et aérien pour les
industries concernées et les Québécois vivant en
régions excentriques, comme le Nord-Ouest, le Nouveau-Québec, la
Basse-Côte-Nord, les Îles-de-la-Madeleine, doivent également
être pris en compte au niveau du développement économique.
Doit également entrer en ligne de compte l'impact de nos lois et
réglementations sur le développement et la protection des
différents segments de l'industrie du camionnage.
Enfin, l'importance de notre programme de conservation du réseau
routier au montant de 370 000 000 $ cette année se traduira dans les
faits par l'octroi à l'entreprise privée de quelque 50 000 000 $
en contrats, l'achat de fournitures et d'équipement pour plus de 100 000
000 $ et l'engagement de plusieurs centaines d'occasionnels, de camionneurs en
vrac, dont une grande partie dans les régions. Voilà ce qui me
semble une image un peu plus complète de la réalité.
Ce sont là, M. le Président, les commentaires
généraux que je voulais faire au début de l'étude
des crédits du ministère des Transports. Je vous remercie.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre. M. le
député de Charlevoix, non. M. le député de
Laporte.
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: Vous me permettrez, en commençant, M. le
Président, de féliciter le ministre pour le brillant
exposé qu'il vient de nous faire. Nous sommes impressionnés par
la qualité de ses propos qui semblent assez complets. Je voudrais, selon
la tradition, saluer tous les collaborateurs qui l'accompagnent et leur dire
combien nous sommes heureux de les voir aussi nombreux aujourd'hui. Ainsi, nous
sommes assurés de pouvoir puiser à même leurs connaissances
les renseignements que nous pourrons leur demander.
Je sympathise avec le ministre lorsqu'il dit qu'étant en poste
depuis seulement quelques semaines, il est fort possible qu'il ne connaisse pas
son ministère de fond en comble. Je peux l'assurer qu'en ce qui me
concerne, c'est exactement la même chose. À ce point de vue, je
pense qu'on est un peu sur le même pied, sauf que l'Opposition n'a pas
les moyens de se payer une telle batterie de compétences derrière
elle. Mais je peux vous dire que si nous n'avons pas la quantité, nous
avons la qualité.
Pour ce qui concerne la qualité...
M. Clair: Nous avons les deux, bien sûr.
M. Bourbeau: À ce sujet, j'aimerais souligner d'une
façon toute particulière la présence du
député de Charlevoix, ici à ma gauche, qui a occupé
pendant plusieurs années et avec beaucoup de brio la fonction de
ministre des Transports. La plupart d'entre vous, ici, l'avez connu à ce
titre. M. Mailloux, je n'en doute pas, a joué un rôle très
important dans l'étude de ces crédits.
Il y a également le député d'Orford, M. Georges
Vaillancourt, ici à ma gauche, qui est un vétéran de la
scène parlementaire. Il compte plus d'années d'expérience
que la majorité d'entre nous. Il y a également le
député de Beauce-Sud qui également n'en est pas à
ses premières armes à cette commission. Je voudrais
également présenter le député de Pontiac, M.
Middlemiss, qui fait son entrée également, comme moi-même
d'ailleurs, dans la vie parlementaire.
Je n'ai pas l'intention de faire un discours aussi long que celui du
ministre, parce que les sous-ministres ne m'en ont pas préparé
un. J'aimerais quand même souligner que le ministre m'a fait tout
à l'heure une frousse, comme on dit, quand il a prétendu ne pas
connaître tous les membres de son ministère et qu'il leur a
demandé de s'identifier; j'ai craint qu'il ne connaisse même pas
ses sous-ministres. Heureusement, il a pu les nommer. Cela m'a rassuré
un peu.
M. Clair: J'ai remarqué, M. le Président, que le
député de Laporte a dû s'informer auprès du
député de Charlevoix pour savoir de quel comté venait le
député d'Orford.
M. Bourbeau: Simplement quelques remarques avant de
procéder. Ce qui compte, c'est de faire l'étude des
prévisions budgétaires en ce qui me concerne. Nous n'avons
évidemment pas à faire la politique du ministère, mais
plutôt à l'examiner. J'aimerais simplement demander au ministre
s'il a eu le temps de se procurer les documents que je lui ai demandés
hier et dont je lui ai demandé de faire le dépôt, si
possible, au début de l'Assemblée.
Le Président (M. Gagnon): Je crois, M. le
député, en commission parlementaire, on ne doit pas faire de
dépôt de document. Je pense que c'est pour votre propre
information...
M. Bourbeau: M. le ministre, c'est une tradition, quand
l'Opposition demande certains documents, surtout quand elle les demande
d'avance, de mettre à sa dispostion certaines informations. C'est ce que
je lui ai demandé hier. On aimerait avoir le temps au cours de la
journée de pouvoir consulter ces documents.
Le Président (M. Gagnon): Ce n'est pas dans le sens d'un
dépôt de document, c'est ce que je voulais dire.
M. Clair: Je comprends le sens de la question du
député de Laporte, M. le Président. Le
député de Laporte est bien gentil de dire qu'il m'avait
demandé cela d'avance, sauf qu'il m'a donné sa lettre dans
laquelle... Est-ce qu'on a la lettre du député? Il demandait, en
résumé... C'est une lettre datée du 4 juin: M. le
ministre, en vue de l'étude des crédits du ministère des
Transports qui doit avoir lieu vendredi le 5 juin - la lettre est datée
du 4 - je vous saurais gré de me remettre au début de la
séance tous les renseignements pertinents à l'utilisation des
divers avions et hélicoptères du gouvernement au cours de la
dernière année financière jusqu'à ce jour, y
compris les listes des occupants, ministres, députés,
fonctionnaires, personnel, les dates, destinations et coûts. Je remercie
le député de Laporte, et je sais qu'il n'était pas mal
intentionné quand il m'a donné cela hier, mais je voudrais juste
lui dire que j'ai demandé les renseignements dès que j'ai pu dans
la journée d'hier. J'ai un rapport sommaire sur le transport des
passagers et je dois dire, par exemple, qu'au niveau des avions il demande
quelque chose d'assez volumineux. Je pense qu'il sait qu'il y a une disposition
dans notre règlement qui fait que les demandes ne doivent pas être
exagérées quant au volume de papiers à sortir.
Au cours des années 1980, par exemple, les avions ont
transporté... (12 heures)
M. Bourbeau: Moi, j'ai une question. Je pense que j'en suis
encore au moment où je peux faire quelques remarques
préliminaires et je ne voudrais pas que le ministre, à ce
moment-ci, commence à faire un exposé sur le programme no
9...
M. Clair: Vous n'avez pas terminé vos remarques
préliminaires? Je pourrai répondre plus tard, c'est correct.
M. Bourbeau: Exactement, sauf que je voulais dire que les
documents que j'ai demandés sont disponibles au ministère. Ils
sont déposés tous les mois au service de la trésorerie.
Donc, avec une photocopieuse, en l'espace de quinze minutes, vous auriez pu me
préparer les documents. Alors, probablement que vous pourriez avoir une
photocopieuse au ministère qui pourrait nous donner cela au cours de
l'avant-midi. Ce n'est pas tellement long, ces documents sont
déjà disponibles. On ne demande pas d'inventer de nouveaux
documents, ils sont disponibles régulièrement.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le député de Laporte me met un peu
dans l'embarras, il me pose des questions et il ne veut pas que j'y
réponde tout de suite.
M. Bourbeau: Je veux bien que vous y répondiez mais sans
faire de discours parce que c'est seulement pour savoir, au début de la
commission, si on les aura au cours de la journée.
M. Clair: Cet après-midi, le directeur du service
aérien sera avec nous. Alors, il pourra apporter plus de détails,
mais je dis tout de suite au député que le service aérien,
par exemple, a transporté 14 327 passaqers et, quand il nous demande la
liste des ministres, députés, passe encore, mais la liste des
fonctionnaires, du personnel, des dates, destinations, etc.. Les
hélicoptères ont transporté 14 587 passagers. Il nous
demande donc quelque chose qui est imposant. Mais je ne veux pas encore une
fois parler, si le député n'a pas terminé ses remarques
préliminaires. Cet après-midi, le directeur du service
aérien sera avec nous et on pourra compléter les informations que
je pourrais remettre au député tout de suite.
M. Bourbeau: Nous savons que ces documents sont des documents
publics, semble-t-il, qu'ils sont disponibles et déposés tous les
mois. Alors, je ne vois pas pourquoi le ministre ne peut pas les déposer
d'autant que je lui ai donné un préavis de vingt-quatre heures.
Avec l'équipe considérable qu'il a autour de lui, je pense que ce
n'est pas tellement compliqué de faire des photocopies. Alors,
j'aimerais bien que le ministre puisse me les remettre assez tôt dans la
journée pour que nous puissions poser des questions pertinentes lorsque
nous arriverons au programme no 8.
Maintenant, j'aimerais souligner que dans le budget qui est
déposé cette année l'augmentation du budget est
très restreinte, comme l'a souligné le ministre, cela a
évolué de 1%; c'est l'augmentation en chiffres absolus. Si on
tient compte du fait qu'on a enlevé du ministère le BVA, selon
nos chiffres, c'est autour de 4% et selon d'autres données que le
ministre vient de nous transmettre dans son allocution, il semble que
l'augmentation du budget soit de 3%. Je
dois avouer que je n'ai pas tellement bien compris, M. le ministre, les
15 000 000 $ que vous avez ajoutés à votre budget.
Peut-être que vous pourriez nous éclairer tout à l'heure.
Dans le budget qui a été déposé, selon les chiffres
que nous avons, le budget a augmenté d'environ 4% mais, à la fin
de votre exposé sur cette partie-là, vous avez ajouté 15
autres millions, ce qui fait que l'office... Peut-être que tantôt
vous pourrez donner quelques renseignements là-dessus.
Ce que nous constatons de façon générale, c'est
que, si le gouvernement décide de comprimer le budget du
ministère des Transports, c'est le réseau routier qui
écopera. Je pense que c'est évident, on le voit d'ailleurs en
étudiant différents programmes. Nous sommes entièrement en
faveur du développement du transport en commun dans la région de
Montréal et je pense que cela s'impose, le développement des
infrastructures, l'aide au transport en commun etc. Mais nous pensons que cela
ne doit pas se faire aux dépens du maintien du réseau
routier.
Or, je pense que tous les citoyens du Québec ont constaté
jusqu'à quel point le réseau routier se détériore.
Le gouvernement du Québec a dépensé des sommes importantes
au début des années soixante-dix pour construire un réseau
routier moderne. Je pense que cela serait dommage que l'on continue la
politique actuelle de néqligence en ce qui concerne l'entretien du
réseau routier, ce qui aurait pour effet de faire en sorte que, dans les
années futures, il faudra dépenser encore beaucoup plus d'argent
si le réseau routier n'est pas maintenu dans un état acceptable.
Sans compter que, durant la campagne électorale, le gouvernement s'est
livré à des promesses importantes en ce qui concerne la
construction des autoroutes, des sommes qui, selon nos chiffres, atteignent
plusieurs centaines de millions de dollars. Nous remarquons que dans le budget
pour l'année 1981-1982, en ce qui concerne la construction du
réseau routier, il y a une diminution de 26 000 000 $ ou de 6,1% par
rapport au budget de l'an dernier. Je me demande où le gouvernement va
prendre l'argent pour réaliser ses promesses, puisque d'une part, il
promet des centaines de millions de dollars d'autoroutes et de routes de toutes
sortes et d'autre part, il baisse le budget de 6% en ce qui concerne la
construction du réseau routier.
Je présume que le gouvernement anticipe demeurer en place pendant
plusieurs décennies pour pouvoir remplir ses promesses
électorales. Le ministre pourrait peut-être nous dire combien de
décennies cela va prendre pour construire les autoroutes qui ont
été promises.
Maintenant, j'aimerais demander au ministre, si c'était possible,
la faveur de nous permettre d'avoir une copie du texte qu'il vient de nous
livrer tout à l'heure. Je présume que le ministre n'a pas
d'objection à le faire. Peut-être que vous pourriez en faire
distribuer de façon à ce que nous puissions meubler nos loisirs
au cours de la journée en pouvant lire la prose du ministre qui semblait
très intéressante.
J'aimerais, M. le Président, à ce moment-ci, céder
la parole au député de Charlevoix qui a des propos à nous
livrer. Par la suite, je pourrai dire quelques mots pour conclure.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix. Mais le député de Beauce-Sud m'avait demandé
la parole avant. Avec son consentement...
M. Mailloux: Qu'il y aille.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Non, je vais le laisser aller.
M. Mathieu: Allez-y, M. le député de
Charlevoix.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Je passe mon tour de parole.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Hermann Mathieu
M. Mathieu: J'aurais simplement une couple de remarques
préliminaires, étant donné que je ne suis pas un
porte-parole officiel, mais très intéressé à ce
ministère. Je voudrais féliciter, comme mon collègue l'a
fait, le nouveau ministre des Transports, l'assurer de notre collaboration,
féliciter également l'adjoint parlementaire, le
député de Beauce-Nord, mon voisin de comté, et lui
souhaiter un règne long et fructueux. Fructueux surtout, M. le
député de Beauce-Nord.
M. Clair: À un point tel que cela déborde sur
Beauce-Sud.
M. Mathieu: Je voudrais faire part de l'inquiétude de la
population et je voudrais sensibiliser le ministre. Je l'ai fait en Chambre la
semaine dernière, mais je crois qu'il était retenu à
d'autres activités.
Le budget de Beauce-Sud a diminué. Dans le nombre de projets et
dans l'ampleur de ceux-ci je vous dis cela bien respectueusement - je crois
qu'on n'a pas eu la part qui nous revenait depuis quelques
années. Quelqu'un me faisait une farce à
l'Assemblée nationale, sur le ton de la plaisanterie - c'est comme cela
que je l'ai interprété aussi - en disant: Vous n'êtes pas
du bon bord. Écoutez, M. le Président, c'est une plaisanterie...
Quand c'est le temps de payer des taxes, on est du bon bord. Et, s'il y a juste
un bord qui est bon, pourquoi fait-on des élections?
Je crois que les électeurs de Beauce-Sud sont des citoyens
à part entière et je veux revendiquer avec eux la part qui leur
revient. Je vous fais juste une remarque, M. le ministre. Je déplore ce
qui est arrivé dans le passé, avec les grilles de
pondération. Quand vient le temps de préparer les projets, ces
grilles sont préparées sur une ampleur régionale,
c'est-à-dire qu'il y a peut-être 15 ou 20 comtés et, quand
on arrive pour les projets dans Beauce-Sud, c'est curieux, on n'a jamais assez
de points dans la grille de pondération. Cela tombe toujours à
côté.
Je crois qu'il faudrait avoir un montant fixe, un montant minimal par
comté, malgré cette grille de pondération. Je n'en
consteste pas le bien-fondé, mais je constate que les
conséquences sont de toujours nous évincer. Nous avons un
réseau qui est lamentablement en retard, qui est désuet, qui est
inacceptable. Je pense, par exemple à des routes qui ont
déjà été sur les plans quinquennaux et qui ont
disparu par enchantement: La route Langevin, c'est urgent de faire cela;
Saint-Simon, Saint-Benjamin, c'est urgent, Saint-Ludger, Courcelles,
Saint-Victor. Je ne les énumérerai pas toutes, mais je compte sur
le sens des responsabilités du ministre. Je voulais le sensibiliser sur
ce point pour que Beauce-Sud ait la part qui lui revient.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député. M. le ministre, est-ce que...
M. Clair: Si certains de nos députés, M. le
Président, avaient des remarques préliminaires, je pense qu'il
serait bon de les entendre aussi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rousseau.
M. Blouin: Très rapidement, M. le Président, pour
rassurer le député de Beauce-Sud, je peux lui dire que le
comté de Rousseau qui, pour reprendre son expression, est un
comté du bon bord...
M. Mathieu: ...plus fort parce que j'ai de la difficulté
à vous entendre.
M. Blouin: Pour reprendre l'expression du député de
Beauce-Sud, le comté de Rousseau, qui est un comté qui s'adonne
à être du bon bord, est aussi un comté où le
réseau routier est particulièrement
détérioré.
Le député de Beauce-Sud peut se consoler, il n'est pas le
seul à avoir des problèmes de voirie. Je compatis avec lui, mais
je peux lui dire qu'il ne sera pas le seul à tirer sur les cordes
sensibles du ministre des Transports parce que les besoins sont criants dans
notre secteur aussi.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires? M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, tout à l'heure, j'ai
dit que j'aimerais reprendre la parole avant que le ministre fasse sa
réplique, mais le député de Charlevoix me dit qu'il
préfère garder ses propos pour faire des interventions
ponctuelles au fur et à mesure où on va passer à travers
les programmes.
M. Mailloux: Sauf sur un sujet dont je voudrais parler
immédiatement, si on me le permet.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Je voudrais que le ministre me donne une
réponse avant qu'on commence l'étude des crédits. En
feuilletant les documents qu'il nous a remis, dont je le remercie, et qui nous
donnent, pour la plupart, les intentions du ministère des Transports
pour la prochaine année, je regarde la liste des personnes
attachées au cabinet du ministre et je sursaute un peu en voyant le
nombre imposant de ceux qu'on appelle des attachés politiques au cabinet
du ministère des Transports; j'en vois 20 en particulier.
M. Clair: Vingt attachés politiques?
M. Mailloux: Non, le personnel de soutien.
M. Bourbeau: Le ministre a besoin de beaucoup de soutien, il faut
en convenir.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au
député de Charlevoix.
M. Mailloux: Dans la période de restrictions
économiques où nous sommes actuellement - je ne voudrais pas
charrier, j'ai déjà connu ce qu'est un cabinet de ministre - dans
un ministère, aussi important soit-il, comment est-on capable de
justifier le fait d'avoir autant de gens à l'intérieur d'un
cabinet?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, je sais que
le député de Beauce-Nord voulait intervenir, mais je peux
répondre immédiatement aux diverses questions qui m'ont
été posées.
Premièrement, en ce qui concerne la liste des attachés
politiques et du personnel de soutien, je voudrais signaler au
député de Charlevoix qu'il s'agit là de la réponse
à la question posée par l'Opposition, à savoir que ce sont
ceux qui étaient en poste, si ma mémoire est fidèle, au
1er janvier 1981. Cette liste n'est pas la liste du personnel qui forme mon
cabinet actuellement. Je peux assurer le député de Charlevoix que
le ministre des Transports, en ce qui concerne son propre cabinet, n'a pas
exagéré. Le député sait fort bien, dans un premier
temps, que comme ministère opérationnel, le ministère des
Transports est certainement l'un des plus importants. C'est dans ce sens que,
sans minimiser le rôle d'aucun ministère, il y a des
ministères où le feu de l'action est peut-être moins
important et où on a besoin peut-être de moins de personnes qui
entourent le ministre et essaient de le soutenir dans son action. Cela a
toujours été reconnu.
Si le député de Charlevoix me l'avait demandé, il
m'aurait fait plaisir de lui fournir la liste des gens qui composent
actuellement mon cabinet. Il y a actuellement, dans mon cabinet, un directeur
de cabinet, cinq attachés politiques et dix employés de soutien.
Si le député de Charlevoix voulait avoir la liste des personnes,
je les ai nommées tantôt.
M. Mailloux: Les attachés politiques qui sont inclus dans
cette liste comprennent ceux qui sont dans son comté. (12 h 15)
M. Clair: La liste que le député a entre les mains,
c'était en vigueur au 1er janvier 1981. Alors, c'est celle de mon
prédécesseur. Je ne sais où les gens étaient
affectés.
M. Mailloux: Sur la liste que voit le ministre...
M. Clair: On me signale que si le député additionne
l'année 1980 et l'année 1981, les attachés politiques de
mon prédécesseur, il peut obtenir un résultat cumulatif de
20. Mais, s'il fait la différence entre ceux qui étaient en poste
en 1980 et ceux qui étaient en poste en 1981 pour mon
prédécesseur, je ne pense pas que ça atteigne les chiffres
astronomiques qu'il signale. Maintenant, comme je vous le dis, actuellement,
tant pour mon bureau de comté comme député que pour le
cabinet du ministre à Québec, le total de mon personnel
actuellement c'est un directeur de cabinet, cinq attachés politiques et
dix employés de soutien.
M. Bourbeau: Les dix employés, est-ce que vous avez
là-dedans des secrétaires particuliers adjoints?
M. Clair: Dans les dix employés de soutien? Non, je ne
pense pas que personne n'a le statut de secrétaire particulier
adjoint.
M. Bourbeau: Le secrétaire particulier adjoint, c'est la
fonction qui est décrite dans les documents que vous nous avec
donnés. D'après ce qu'on voit dans les documents, il y a trois
fonctions. II y a un directeur de cabinet dans chaque cas; il y a des
attachés politiques et il y a des secrétaires particuliers
adjoints. Alors, dans les seize dont vous nous parlez, vous me dites qu'il y a
un chef de cabinet, cinq attachés et les autres je présume qu'ils
sont des secrétaires particuliers adjoints parce que c'est la seule
catégorie qui est mentionnée dans les documents qu'on nous
donne.
M. Clair: Clarifions une chose dès le départ.
Soyons clair! J'ai répondu, dans les documents il y a la réponse
à la question qui était posée, soit celle de savoir qui
était en poste en 1980-1981 l'année précédente
avant l'élection, avant ma nomination. Les renseignements que vous avez
là contiennent l'équipe qui, pour les deux années
1980-1981, a été en poste sous mon prédécesseur.
Maintenant, peut-être un éclaircissement, le travail en
général d'un attaché politique et d'un secrétaire
particulier adjoint c'est le même travail, sauf que ce sont des
appellations différentes selon l'ancien ou le nouveau régime.
Autrefois, on appelait tout le personnel de cabinet, les attachés de
cabinet, on les appelait des secrétaires particuliers adjoints et
c'était régi par la loi et ça s'appelait comme ça.
Maintenant, ça s'appelle des attachés politiques. Quand vous
allez voir apparaître des secrétaires particuliers adjoints par
rapport à des attachés politiques, ces gens là font
à peu près le même travail, exactement la même chose
normalement, sauf que certains qui s'appelaient secrétaires particuliers
adjoints, avec des droits, des obligations qui étaient attachés
à ce titre-là ont conservé leur statut sous l'ancienne loi
de secrétaires particuliers adjoints alors que ceux qui ont
été embauchés après l'entrée en vigueur des
dispositions qui concernent ce genre de poste s'appellent des attachés
politiques.
Je répète, en ce qui concerne le cabinet actuel du
ministre des Transports, il y a Martin Girard, qui est mon chef de cabinet, il
y a M. André Ouellet, Mme Catherine Rudel-Tessier, Mme Diane Massicotte,
Mme Yolande Plante, M. Jean-Pierre Gauvreau.
M. Mailloux: M. le Président, j'imagine que les personnes
qui sont attachées aux
cabinets des ministres, comme téléphonistes ou qui sont
des secrétaires, ne sont pas des personnages politiques au sens du
mot.
Vous nous donnez la liste sur laquelle on doit étudier vos
crédits; et pour faire suite à ce que disait mon collègue,
M. Forget, en Chambre hier, on parle de geler la fonction publique depuis
quelques années dans la période de récession
économique qu'on connaît et on se ramasse avec 13 000
fonctionnaires, contractuels ou autres, qui sont sur la liste de paye. Je n'ai
pas envie de charrier le ministre longtemps parce qu'il est possible qu'il ait
hérité de son prédécesseur d'un personnel
politique. Peut-être que d'ici la fin de la soirée il pourra nous
dire quels sont les personnages politiques qui sont attachés à
son cabinet et à son bureau de comté. Mais, quand je fais une
comparaison avec le même ministère que j'ai administré
moi-même pendant quelques années et que je vois le nombre de
personnes qui soit-disant font un travail politique, je dis que c'est une orgie
qui n'a aucun sens pour un ministre, aussi important soit-il. Si c'est ce qu'on
appelle des restrictions économiques, la province de Québec n'est
pas sortie du bois. Il y a eu tendance à l'intérieur de tous les
cabinets de ministre d'avoir autant de personnel politique. Mais quand on
regarde l'office, il vous appartient de définir qui va rester
attaché politique, qui va rester secrétaire particulier adjoint.
Je me rappelle qu'au moment où j'étais titulaire du
ministère, il y avait un budget presque aussi élevé que
celui-là, avec les mêmes obligations, et j'avais même le
ministère des Travaux publics en surplus, par-dessus le
marché.
Je me rappelle, si ma mémoire est fidèle, que des
secrétaires particuliers, il y en avait trois ici à Québec
et un dans le comté, ce qui fait quatre. Il y avait un attaché
politique pour chaque ministère, c'est pas mal loin de... On appelait
ça du gaspillage dans le temps. Si on retrouve, dans les cabinets de
ministre, autant de personnel que ça, on a raison d'avoir un budget de
20 000 000 000 $.
M. Clair: M. le Président, je rejette avec
véhémence l'accusaion d'orgie du député de
Charlevoix. Si le député le veut, je vais lui déposer, cet
après-midi, la liste de mon personnel au complet, avec tous les
renseignements qui peuvent l'intéresser, date d'entrée en
fonction, traitement, je n'ai aucune objection à le faire. En ce qui
concerne mon prédécesseur, M. le Président, la liste qui
est déposée là ne dit pas que tous ces gens ont
été en poste tout le temps. La régie interne de
l'Assemblée nationale détermine quelle est l'enveloppe
budgétaire d'un ministre et en ce qui me concerne, actuellement, je
n'occupe même pas la totalité de l'enveloppe. Je pense que le
député, qui dit qu'il n'a pas l'intention de me charrier
longtemps, le fait guand même un peu sur la question de dire que c'est
une orgie de dépenses. Ce n'est pas correct d'avoir une attitude comme
celle-là.
Les renseignements qui se trouvent là-dedans ne disent pas que
tous ces gens ont été en poste tout le temps. On a répondu
de façon précise, en donnant le document, à la question de
l'Opposition, à savoir qui était en poste à telle ou telle
date, nous le donnons. Je pense que le député n'est pas correct
quand il essaie de laisser croire que les cabinets de ministre seraient
surgarnis. Le député sait fort bien comment ça fonctionne
dans ce secteur, et il sait différencier des secrétaires
particuliers adjoints d'attachés politiques, comme il l'a fait dans son
temps. Je pense que les attachés politiques, la notion n'en existait
même pas dans son temps.
M. Mailloux: Le ministre veut clore le débat, il le
clôt à son avantage. Ce n'est pas un document que j'ai fourni
moi-même, je ne pense pas; on est obligé de se servir des
documents que vous nous donnez, à notre demande, je suis d'accord.
Je constate quand même que dans le document que vous nous donnez,
soit en poste ou pas, document sur lequel il nous faut parler, vous donnez les
noms de neuf secrétaires particuliers qui, normalement, sont des gens
qui sont attachés politiques, attachés aux problèmes
politiques, et sept attachés politiques, ce qui fait seize. Il vous
appartient, d'ici la fin de la soirée, de nous dire comment vous avez de
secrétaires particuliers adjoints qui sont à votre service, ici
ou dans le comté, et combien vous avez d'attachés politiques,
ça réglera le cas.
M. Clair: M. le Président, je vais déposer la liste
du cabinet actuel du ministre des Transports avec plaisir, sauf que ce n'est
pas la question qu'ils ont posée, M. le Président. Je dis que, le
document répond à la question que vous avez posée. Vous
voulez savoir qui est en poste à telle date, on vous répond qui a
été en poste à telle date, pendant l'année. Le
député devrait prendre ma parole quand je dis que tous ces qens,
dont le nom paraît sur la liste, n'ont pas nécessairement
été en poste pendant toute la durée de l'année.
Pour clore là-dessus, je n'ai aucune objection à
déposer....
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me dirait si, au moment
où vous avez déposé le document, à la date que vous
mentionnez, 08-01-81, ces gens étaient en poste? Je l'imagine, vous avez
déposé le document. Vous mentionnez qu'il y a neuf
secrétaires particuliers adjoints et sept attachés politiques.
Ils ont été en poste au même
moment, en même temps. Le ministre pourrait me dire aussi, si un
directeur de cabinet et un secrétaire particulier adjoint ne sont pas
des gens qui sont considérés comme du personnel politique dans un
cabinet de ministre.
M. Clair: Absolument.
M. Mailloux: Absolument pas?
M. Clair: Absolument, ils sont considérés comme
politiques. Le directeur...
M. Mailloux: Cela veut dire qu'il y en a 18 sur ça.
M. Clair: Mais le député, encore une fois,
additionne ceux qui étaient en poste en 1981 et ceux qui étaient
en poste en 1980, premièrement. Il y a deux années
différentes: il y a le personnel du cabinet du ministre des Transports,
le personnel politique en date du 1er janvier 1980, et il y en a un autre en
date du 1er janvier 1981. Si le député de Charlevoix additionne
les deux, effectivement, il peut arriver à des résultats
surprenants, mais il a posé une question précise: Qui
était en poste à telle date? Il y a eu telle personne à
telle date. Cela ne veut pas dire qu'ils ont été là toute
l'année, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de changement dans un
cabinet. Le député sait fort bien qu'il y en a des changements
dans un cabinet, à l'occasion.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je peux terminer
mon intervention?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que c'est toujours sur le
même sujet, parce que j'ai deux...
M. Bourbeau: C'est toujours mon intervention inaugurale, M. le
Président, que je voudrais terminer.
Le Président (M. Gagnon):
L'intervention inaugurale comme vous l'avez appelée, il y a deux
députés qui m'ont demandé la parole et je ne la leur ai
pas encore accordée. C'est pour cela que, si vous êtes sur le
même sujet, je vais vous laisser la parole. Mais, si on change de sujet,
je vais donner la parole au député de Beauce-Nord et au
député de Kamouraska-Témiscouata.
M. Bourbeau: M. le Président, après que le ministre
eut parlé pendant 25 minutes, le porte-parole officiel de l'Opposition
peut le faire. J'ai demandé tout à l'heure de le faire en deux
temps, j'ai dit quelques phrases au début, parce que j'ai de mes
collègues qui voulaient également parler.
Le règlement ne le permet pas, mais vous me l'avez permis tout
à l'heure.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. Je vous demande
simplement si c'est sur le même sujet. Si ce n'est pas sur le même
sujet, je vais vous accorder le droit de parole quand même, mais je
voudrais aussi donner le droit de parole à ceux qui l'ont demandé
avant vous.
M. Bourbeau: C'est à la fois sur le même sujet et
sur des sujets d'ordre général.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut revenir
après avoir donné le droit de parole au député?
M. Bourbeau: Oui, on peut revenir, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellette: Merci, M. le Président. Je voulais
réagir aux propos de mon collègue de Beauce-Sud, d'abord pour le
remercier de me souhaiter une longévité, je n'ai aucune
objection, surtout s'il parle en termes de mandat.
M. Mathieu: Cinq ans.
M. Ouellette: Cinq mandats, c'est un peu long quand
même
M. Mathieu: Pas cinq mandats, cinq ans.
M. Ouellette: Lorsqu'il me souhaite d'être efficace,
évidemment, traîner en longueur, je n'ai pas d'objection, pourvu
que ce ne soit pas en langueur.
Je veux surtout réagir à ce qu'il disait tout à
l'heure en parlant de bon bord, mauvais bord. J'ai fait faire dans le temps,
soit à l'intérieur du premier mandat, une certaine étude
qui révélait la réalité de l'état du
réseau routier dans notre région et dans d'autres régions
du Québec. Évidemment, je ne me rappelle pas tous les chiffres
par coeur, mais j'avais retenu des chiffres qui s'approchaient en tout cas de
la réalité. Cela donnait ceci, par exemple: Beauce-Nord dispose
encore d'environ 450 milles de chemin de terre, Beauce-Sud est un peu plus mal
en point avec 600 milles environ. Bellechasse est encore pire, 900 milles et
Lotbinière 1200 milles. C'est la situation qui prévalait au
moment où nous sommes arrivés au pouvoir en 1976. Je pense, sans
être trop malicieux, qu'on peut affirmer qu'effectivement la
région du sud de Québec a été joyeusement
négliqée, si on tient compte du fait que certaines régions
n'ont à peu près plus de réseau routier en terre. Je pense
que comme député de
Beauce-Nord, à ce moment, en tenant compte de ces chiffres,
j'avais comme mission de me battre pour améliorer la situation.
J'aimerais le rassurer en lui disant aussi que, s'il a perçu dans son
comté des coupures, c'est arrivé dans mon comté
également. L'exemple qu'il donnait tout à l'heure, la route
Langevin à Saint-Simon, cela a été coupé à
l'époque où Saint-Simon était dans le comté de
Beauce-Nord, ce qui veut dire qu'il ne faudrait pas qu'il se sente
frustré de voir certains projets ne pas se réaliser.
Les raisons de la non-réalisation peuvent être très
nombreuses, elles peuvent être budgétaires, elles peuvent
être également techniques, si on a des difficultés à
acquérir les terrains, par exemple, parce que les riverains sont plus ou
moins intéressés à participer avec leur gouvernement,
surtout dans les nouvelles politiques qui ont été mises de
l'avant, il y a quelques années. Les raisons ne sont pas toujours
strictement politiques, elles peuvent être très techniques et
très pécuniaires également.
Je pense que je n'ai aucune objection à travailler en
équipe avec la région du sud de Québec, justement pour
améliorer l'état général de notre réseau
routier. Là-dessus, il aura mon entière collaboration, parce que
je n'ai pas l'intention de commencer à regarder - je ne le fais pas dans
mon comté - si telle municipalité a voté libéral,
elle n'aura pas moins de chemin que si elle a voté pour le Parti
québécois. Je regretterais personnellement qu'on classifie les
comtés d'après la couleur politique des députés. Je
pense qu'on a une mission, c'est celle de développer le réseau
routier rural dans notre région. Moi, je suis bien disposé
à mettre de côté l'esprit de partisanerie pour faire en
sorte qu'on fasse le rattrapage dont on a besoin et que tout le monde souhaite
de toute façon.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
M. le Président, c'est un peu pour revenir et dire quelques mots
sur ce que M. le député de Beauce-Sud ajoutait à propos
des députés de l'Opposition. Je pense que si on suit la
tradition, que ce soit au ministère des Transports aussi bien qu'au
ministère des Affaires sociales et autres ministères, depuis cinq
ans, ce qu'on appelle les comtés orphelins, ils ont été
aussi bien traités que les comtés ministériels.
En tout cas, moi j'ai l'exemple de certains comtés et il y a eu
autant d'argent et même plus dans certains comtés orphelins.
Là-dessus, on pourrait vous fournir des chiffres. Les comtés
orphelins ce sont les comtés où il n'y a pas de vrais
députés. On va laisser passer. (12 h 30)
M. Mailloux: On n'est pas revenu au temps de Duplessis.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Non, là-dessus on va laisser passer.
M. Mailloux: Est-ce qu'on serait revenu à Taschereau et
Duplessis?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Dans une lettre que je lui ai adressée... Pour faire un peu
d'histoire, on sait que de Montréal à Rivière-du-Loup,
présentement, on est à terminer le viaduc de La Pocatière.
D'après les informations que j'ai eues, le seul viaduc de
Montréal à Rivière-du-Loup, la principale ville de mon
comté, ne sera pas éclairé. C'est, apparemment, une
nouvelle directive suivant laquelle on ne pose plus d'éclairage. Je
trouve cela aberrant alors que vous entendez dire que dans le Bas-du-Fleuve, la
route est presque toujours fermée quand la météo annonce
une tempête. Au point de vue sécuritaire, il faudrait voir
à éclairer ce viaduc ou prévoir de l'éclairaqe. Si
le ministre veut bien, d'ici la fin de la commission, répondre à
la lettre que je lui ai envoyée. C'est assez récent. Je ne le
blâme pas de ne pas m'avoir répondu. Je pense qu'il faudrait voir
à éclairer le viaduc de La Pocatière aussi bien que tous
les autres. Je ne veux pas avoir plus que les autres, mais au moins autant. Si
le ministre peut me répondre au cours de la journée ou par
écrit.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député. M. le député de Charlevoix.
M. Mailloux: Je ne voudrais pas être injuste à
l'endroit du ministre, mais je m'aperçois qu'en reqardant les trois
pages, il y en a deux qui sont datées de 1981 et une de 1980. Cela en
fait quand même douze, avec les deux premières pages. Pour clore
cette discussion, est-ce que le ministre voudrait déposer, d'ici
l'après-midi, ceux qui sont dans son comté et qui occupent des
fonctions semblables? Est-ce qu'il y en a qui sont ajoutés à
cela?
M. Clair: Ce que je vais déposer cet après-midi,
c'est tout, incluant tout le monde, indiquant ceux qui sont dans le
comté et ceux qui sont à Québec.
M. Mailloux: D'accord.
M. Clair: C'est-à-dire que non. Si le député
avait écouté quand j'ai nommé tantôt les noms de
ceux qui forment mon cabinet actuellement, il saurait qu'il y en a certains qui
faisaient partie du cabinet de mon prédécesseur, d'autres qui
faisaient partie de
mon cabinet au ministère du Revenu et d'autres qui sont venus
s'ajouter. Ce que je vais déposer cet après-midi, c'est le total
de tout le monde qui est en poste pour le ministre des Transports, dans le
comté comme à Québec.
M. Mailloux: D'accord. Une voix: Aujourd'hui. M. Clair:
Aujourd'hui. M. Mailloux: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte, si vous me le permettez. On m'a dit qu'en commission parlementaire, il
n'y a pas de dépôt de document. Je comprends que vous allez donner
l'information, M. le ministre.
M. Clair: Distribuer.
Le Président (M. Gagnon): Vous allez distribuer. C'est
juste pour ne pas créer de précédent. M. le
député de Laporte.
M. Bourbeau: Des précédents, M. le
Président. Il y a un précédent, à savoir que
l'Opposition demande, dans les jours ou les semaines qui
précèdent, une foule de documents et on remet toujours à
l'Opposition des documents. Alors, on continue à demander d'autres
documents parce qu'à l'étude des premiers, on se rend compte
qu'il en manquait d'autres.
Le Président (M. Gagnon): C'était juste sur le
terme employé.
M. Bourbeau: Si on lit les procès-verbaux des
assemblées des années précédentes, on voit que cela
se fait couramment.
J'aimerais clore mes remarques préliminaires en disant au
ministre qu'on apprécie sa collaboration de bien vouloir déposer
la liste des employés politiques de son cabinet qui comprendra la liste
de son comté. Je présume qu'il le fera en même temps qu'il
nous remettra les documents qui ont trait à l'usage des avions du
gouvernement et des hélicoptères.
J'aimerais faire quelques remarques sur les questions pertinentes qu'a
posées le député de Charlevoix au sujet du personnel
politique. En résumé, on peut dire que le 1er janvier 1980, il y
avait huit personnes dans le cabinet du ministre de l'époque, dont cinq
étaient des secrétaires particuliers adjoints et deux des
attachés politiques. Le ministre nous a expliqué que c'est la
même chose, un attaché politique et un secrétaire
particulier adjoint. On a changé la terminologie avec le temps.
Le 1er janvier 1981, il y a quatre mois, le nombre était
passé de huit à douze. Il y avait toujours un chef de cabinet, un
directeur de cabinet, sept attachés politiques et quatre
secrétaires particuliers, ce qui faisait un total de douze. Aujourd'hui,
au moment où on se parle, on saura si on est rendu à seize. Le
ministre nous a dit que c'était seize; alors, je présume que
c'est rendu à seize.
M. Clair: Je n'ai jamais dit cela.
M. Bourbeau: Oui, vous avez dit, au tout début de la
séance d'aujourd'hui, un chef de cabinet...
M. Clair: J'ai dit six.
M. Bourbeau: ...cinq attachés politiques et dix
employés...
M. Clair: De soutien.
M. Bourbeau: Ce n'est pas du monde politique!
M. Clair: Des employés de soutien...
M. Bourbeau: Ah bon!
M. Clair: ...et un attaché politique...
M. Bourbeau: Alors, je comprends que le ministre est en
régression par rapport à son prédécesseur et je
l'en félicite. Nous l'apprécions beaucoup, en cette
période d'austérité.
Maintenant, je voudrais simplement dire une chose. Le ministre nous dit
que le terme de secrétaire particulier adjoint ne s'appliquera plus
désormais. On va les appeler des attachés politiques. C'est ce
que vous avez dit, je pense. Je remarque que dans le personnel, le 1er janvier
1981, vous avez deux personnes qui sont entrées en fonction le
même jour, le 5 octobre 1979: M. Michel Gascon et Monique
Larochelle-Rheault. L'un porte le titre de secrétaire particulier
adjoint et l'autre d'attaché politique. Si c'est vrai ce qu'on nous a
dit tout à l'heure, qu'on a abandonné depuis un certain temps le
titre de secrétaire particulier adjoint pour le remplacer par celui
d'attaché politique, comment se fait-il que ces deux personnes, qui sont
entrées en fonction le même jour, possèdent des titres
différents? Je présume que le ministre s'est trompé tout
à l'heure et qu'effectivement on continue à engager des gens sous
les deux vocables.
M. Clair: Regardons bien, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le
ministre.
M. Clair: Je ne veux pas interrompre le député.
M. Bourbeau: Vous pourrez peut-être répondre tout
à l'heure.
M. Clair: Oui, plus tard.
M. Bourbeau: Nous aimerions savoir combien il y a de personnel
politique dans le cabinet. Si on emploie les deux termes, c'est de nature
à mêler un peu l'Opposition et les citoyens en
général. On voudrait savoir lesquels sont politiques. Si le
ministre nous dit qu'il n'y a plus, dorénavant en terminologie de
secrétaire particulier adjoint parmi les nouveaux employés, il
faudrait m'expliquer comment il se fait qu'on engage encore des gens qui
portent le titre de secrétaire particulier adjoint. Je pense que
là-dessus, on en a assez dit.
Une autre remarque que je voudrais faire est celle-ci. Nous aurons
beaucoup de questions à poser au ministre quand on va arriver dans le
détail du budget et je remarque que déjà, depuis le
début, il y a plusieurs députés du côté
gouvernemental qui interviennent régulièrement pour poser des
questions au ministre. Je pense que c'est également leur droit, mais je
voudrais faire remarquer que c'est l'Opposition, en principe, qui doit poser
des questions sur le budqet. Si tous les députés du gouvernement
passent la journée à poser des questions, cela va enlever
à l'Opposition...
M. Clair: Question de rèqlement, M. le
Président.
Des voix: Aie!
M. Clair: J'invoque le règlement.
M. Bourbeau: Je voudrais invoquer la tradition et non pas le
rèqlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre sur une question
de règlement.
M. Clair: J'invogue le rèqlement, M. le Président,
parce qu'il faut bien comprendre ce que nous sommes en train de faire. Un
gouvernement ne décide pas tout seul du budget; un gouvernement fait
approuver son budget par les élus et notre tradition parlementaire,
notre mode de fonctionnement, au Québec, veut que les crédits
soient étudiés en commission parlementaire. Je vais insister avec
la dernière énergie pour que les députés
ministériels, qui forment la majorité, aient eux aussi le droit
d'intervenir car ils ont à approuver eux aussi le contenu du budget du
gouvernement. Ils sont là pour représenter leurs commettants au
même titre que ceux de l'Opposition. Il est certain que les
députés ministériels ne veulent pas remplacer les
députés de l'Opposition dans le rôle qu'ils ont à
jouer - ils en ont un, ils ont une place, c'est normal, ça leur revient
- mais ce sont des députés comme les autres et il n'est pas
question de les laisser se faire bâillonner. Je vais défendre ce
point avec toute mon énergie parce que c'est le droit de tous les
députés de critiquer, de discuter les crédits
budgétaires d'un ministère.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, M. le
député de Laporte, si vous me le permettez, vu que la question
s'adressait à la présidence, c'est un fait que tous les
députés qui entourent cette table, qui sont membres de la
commission parlementaire, ont été élus chacun dans leur
comté démocratiquement. Ils représentent les
intérêts de leur comté et tous et chacun ont le même
droit de parole. Même si, traditionnellement, ce sont surtout les
députés de l'Opposition qui posent des questions, le droit de
parole existe pour chacun des députés membres de la commission
parlementaire.
M. Bourbeau: M. le Président, je suis parfaitement
d'accord avec ce que vous avez dit et avec ce que le ministre vient de dire,
mais je voudrais simplement dire au ministre que, comme vient de le dire le
président, la tradition veut qu'on donne une chance à
l'Opposition de se faire valoir d'une façon un peu spéciale. J'ai
lu avec attention les procès verbaux des années
précédentes et je pense que même si, de strict droit, tous
les députés sont égaux - je l'admets - vous admettrez
comme moi que les députés gouvernementaux ont l'occasion de
rencontrer les ministres très souvent. Ils ont des caucus ensemble et
ils peuvent poser toutes les questions pertinentes en ce qui concerne leur
comté alors que pour nous, c'est une occasion tout à fait
spéciale que nous avons de rencontrer le ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député, je
m'excuse de vous interrompre, mais je ne voudrais pas que ce débat
continue trop longtemps. Il n'y a pas de tradition qui empêche un
député de prendre la parole pour défendre ses droits et
son comté; il n'y a pas de tradition dans ce sens. Je pense avoir rendu
ma décision. Chague député, autour de cette table, a le
même droit de parole. Le temps est partaqé entre l'Opposition et
les députés ministériels. Libre aux députés,
d'un côté ou de l'autre de la table, d'exercer ou de ne pas
exercer leur droit de parole, mais chacun a le même droit et il n'y a pas
de tradition qui enlève le droit de parole à un
député, peu importe sa formation politique.
Si vous voulez, j'aimerais qu'on
revienne à l'étude des crédits.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense avoir le droit de
prendre la parole pour terminer mon intervention.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Bourbeau: Je pense pouvoir prendre la parole sur le sujet que
je veux. On ne peut pas déceler que je suis antiréglementaire. Je
peux encore continuer de parler sur ce sujet, à moins que vous ne
m'enleviez le droit de parole. Je note seulement que vous avez dit tout
à l'heure ce que j'ai constaté, moi aussi, à la lecture
des documents, c'est qu'il y a une tradition -vous avez employé ce mot
vous-même tout à l'heure - à savoir qu'on ne tente pas de
bâillonner l'Opposition dans une étude de crédits en posant
des questions continuellement. Je suis convaincu que mes collègues, les
députés gouvernementaux, ne le feront pas. Je veux simplement
éviter qu'il y ait des abus dans ce sens. Je n'ai pas l'intention de
prolonger le débat là-dessus.
Cela termine, M. le Président, les notes préliminaires que
je voulais présenter à ce moment-ci et, si le ministre veut bien
faire sa réplique, on va passer à l'étude des
crédits.
M. Michel Clair (réplique)
M. Clair: M. le Président, je voudrais d'abord
réitérer ce que j'ai dit tantôt en ce qui concerne le
cabinet actuellement formé par le ministre des Transports. Je vais
déposer cet après-midi la liste complète de tout le
personnel. Pour plus de précisions en ce qui concerne surtout le
député de Laporte, au titre de secrétaire particulier
adjoint et d'attaché politique, avant l'adoption de la loi 50 de la
fonction publique, avant l'entrée en vigueur de cette loi - quelle date,
précisément, je ne m'en souviens pas - le personnel qui entourait
un ministre pouvait et, je pense même, était automatiquement
inclus dans la fonction publique, bénéficiant, quand il y avait
un changement de gouvernement, par exemple, d'une espèce de clause qui
faisait qu'on embarquait tous à titre de permanents pour le
gouvernement.
Cela a coûté très cher au Québec parce que,
pendant des années, s'il y avait un changement de gouvernement, les
secrétaires particuliers adjoints étaient en quelque sorte
"embarqués", du premier jusqu'au dernier, comme permanents dans la
fonction publique.
M. Mailloux: Vous n'êtes pas regardant, vous avez choisi
votre prédécesseur comme attaché politique.
M. Clair: Quand la loi 50 est entrée en viqueur, le
gouvernement a décidé de trancher de la façon suivante:
tout le personnel faisant partie du cabinet d'un ministre ne peut pas
bénéficier automatiguement d'une permanence, qu'il soit
secrétaire, sténodactylo, téléphoniste ou chef de
cabinet. Personne ne peut bénéficier d'une permanence parce qu'il
l'occupe pendant X temps un poste d'attaché politique, de chef de
cabinet ou de réceptionniste. Ces gens n'ont plus cette
sécurité et on les appelle des attachés politiques ou les
autres. Quand on me pose la question à savoir si les
sténodactylos chez nous font partie du personnel politique, je
réponds que c'est une question délicate dans un sens ou dans
l'autre. C'est sûr, ce ne sont plus des fonctionnaires. Ces gens sont
choisis par le ministre et ils ont la durée de vie que le ministre veut
bien leur donner ou que le ministre a lui-même. Ils débarquent, si
le ministre débarque ou ils restent si le nouveau ministre désire
les garder en poste. Mais c'est le privilèqe absolu du ministre de
choisir ses attachés politiques.
Maintenant, il y avait des qens qui, sous l'ancien régime,
avaient déjà le titre de secrétaire particulier adjoint.
Ils étaient déjà en poste dans un cabinet. Il y en a
peut-être qui sont passés d'un régime à l'autre
depuis 1972, 1973, je ne sais pas. Il y a des gens qui avaient le titre de
secrétaire particulier adjoint. Quand la Loi sur la fonction publique
est entrée en vigueur, ces gens ont eu à choisir entre conserver
leur statut de secrétaire particulier adjoint avec les privilèges
qui y étaient attachés sous l'ancien réqime, autrement
dit, conserver leurs droits acquis, ou faire le saut et devenir des
attachés politiques avec un nouveau régime de prime de
séparation, si ma mémoire est bonne - je vous avoue que je n'en
connais pas toutes les modalités. Ce sont deux régimes
différents.
Dans mon cabinet, M. Jean-Pierre Gauvreau était
déjà, sous l'ancien régime, secrétaire particulier
adjoint. Quand est venu pour lui le moment de choisir s'il devenait
attaché politique sous le nouveau régime ou s'il
préférait demeurer secrétaire particulier adjoint, il a
choisi de demeurer secrétaire particulier adjoint. Vous verrez dans la
liste que je vais vous soumettre cet après-midi, parce que lui
était là avant, qu'il a conservé le titre et le
régime de secrétaire particulier adjoint. Cela a plus de
conséquences quant à ses privilèges comme salaire, comme
sécurité d'emploi, etc., que comme responsabilité dans le
cabinet du ministre, ça n'a rien à voir. Dans mon cas, je pense
que c'est le seul qui ait le titre de secrétaire particulier adjoint.
Dans le cas de mon prédécesseur, vous remarquez qu'il y a des
gens qui sont entrés en poste à telle date; certains
étaient secrétaires particuliers adjoints, d'autres
étaient attachés politiques. C'est parce que certains
n'avaient pas le choix, lorsqu'ils arrivaient, ils devaient devenir des
attachés politiques; d'autres avaient le choix et ont
décidé de demeurer secrétaires particuliers adjoints. (12
h 15)
Si le député veut plus de précisions sur le
régime de secrétaire particulier adjoint par rapport au
régime d'attaché politique, il pourrait s'adresser à la
ministre de la Fonction publique qui connaît sûrement mieux que moi
ces modalités.
Pour répondre aux divers points qui ont été
soulevés, d'abord, en ce qui concerne les 15 000 000 $ qui proviennent
du fonds de développement régional, le député de
Laporte voulait savoir si ça apparaissait à nos crédits ou
non. Non, ça n'apparaît pas aux crédits du ministère
des Transports, mais plutôt aux crédits d'un organisme
appelé l'Office de planification et de développement du
Québec, rattaché au Conseil exécutif, qui a ce qu'on
appelle un fonds de développement régional, qui peut servir
à diverses initiatives gouvernementales pour, à un moment
donné, ajouter des fonds à un programme qui en coûte plus
ou qui ne relève pas directement d'un ministère, mais de
plusieurs, ou qui a un caractère de développement réqional
particulier. C'est la raison pour laquelle les 15 000 000 $ en question
n'apparaissent pas aux crédits du ministère des Transports.
Étant donné que ces 15 000 000 $ qui apparaissent aux
crédits de l'OPDQ, au fonds de développement régional,
vont servir à des fins qui relèvent, à toutes fins utiles,
exclusivement du ministère des Transports, on peut logiquement ajouter
cette somme à la masse du ministère des Transports.
D'autre part, le député de Laporte a soulevé la
question à savoir si les développements que va connaître la
région métropolitaine dans l'intégration et le
développement des modes de transport en commun a Montréal, dans
la région métropolitaine, vont se faire aux dépens du
maintien du réseau routier. Je suis heureux de constater qu'un
député de la région de Montréal considère
que, effectivement, il ne faut pas que l'un se fasse au détriment de
l'autre. Ma vision du Québec et ma vision du ministère des
Transports dans cette matière, c'est que la moitié du
Québec vit dans la région métropolitaine de
Montréal, et il y a également la moitié du Québec
qui vit dans des régions qui ont des besoins très
différents. Je vois beaucoup plus le développement du
Québec comme un tandem Montréal-régions. Le
développement de l'une ne doit pas se faire au détriment des
autres.
C'est évident que, sur le plan de la voirie régionale et
de la voirie rurale, le Québec a un certain retard, pour ne pas dire un
retard certain, dans bien des coins du pays. Il va falloir effectivement faire
les efforts maximaux pour prendre cette direction. J'espère que, quand
viendra le temps d'approuver les crédits, par exemple, de l'année
prochaine, les députés de l'Opposition feront preuve de la
même ouverture d'esprit. Si le temps était venu de doter
Montréal - je suis tout à fait d'accord avec cela - d'un plan de
transport en commun intégré qui a accompli du
développement dans ce sens, le moment est également venu, au
niveau de la voirie régionale, des autres routes, de s'ingénier,
de tout faire ce qui est humainement possible, d'essayer d'avoir une approche
nouvelle, dans certains cas, pour doter l'ensemble des régions du
Québec d'un réseau routier acceptable.
Le député de Beauce-Sud soulevait son cas, le
député de Beauce-Nord parlait du sien, le député de
Kamouraska-Témiscouata et le député de Rousseau
également, tous les députés des régions rurales
pourraient raconter des choses dont les gens des régions
métropolitaines, souvent, ignorent même qu'elles existent encore.
Les gens des régions métropolitaines ignorent parfois que, dans
des régions éloignées, en Abitibi, par exemple, pendant
des semaines complètes, les écoles ne fonctionnent pas parce que
les autobus d'écoliers ne peuvent circuler sur les routes, que dans
certaines régions des Cantons de l'Est et de la Beauce où, au
printemps, on est incapable même parfois de sortir le lait des
réservoirs chez les agriculteurs parce que le camion qui transporte le
lait ne peut pas s'y rendre. On les connaît, ces problèmes au
ministère des Transports. Je ne pense pas avoir de baguette magique, je
ne pense pas ça, mais je pense que le temps est venu d'essayer de faire
un nouvel effort dans cette direction plutôt que d'aller dans une
direction d'autoroutes chromées. Avec les ressources financières
qui seront mises à la disposition du ministère des Transports au
cours des prochaines années, on va essayer d'y aller selon une vision du
Québec qui est celle d'un tandem Montréal-régions, que les
besoins de l'un sont tout aussi importants que les besoins de l'autre et que
ça ne doit pas se faire au détriment de l'un ou de l'autre.
En ce qui concerne la réduction des travaux dans certains
comtés - le député de Beauce-Sud y faisait allusion - j'ai
l'intention, le plus rapidement possible, d'expédier à chacun des
députés de l'Assemblée nationale la liste des travaux qui
seront réalisés au cours de l'année dans leur
circonscription électorale respective. Les députés
comprendront sûrement, cependant, une difficulté cette
année; c'est le fait qu'avec 122 circonscriptions électorales au
lieu de 110 il y en a une cinquantaine qui ont été
retouchées. Alors, il faut, si on veut, reprogrammer la machine en
fonction de 122 circonscriptions plutôt que 110, qui ont de
nouvelles configurations. Mais j'ai l'intention, d'ici une quinzaine de
jours, d'envoyer à chacun des députés la liste des projets
qui seront réalisés dans sa région.
J'ajoute qu'afin de me familiariser avec les problèmes
régionaux j'ai l'intention d'essayer de faire le tour, au cours de
l'été prochain, d'un certain nombre de régions les plus
problématiques, si on veut. Je connais un bon nombre de
problèmes, personnellement, pour les avoir vécus, mais j'avouerai
bien honnêtement que je ne suis jamais allé, par exemple, dans
l'arrière-pays de l'Abitibi, que je ne connais pas ce coin. J'aimerais
voir dans quel état ça se trouve. Je pense que ça pourrait
débloquer sur une approche nouvelle. Je voudrais avoir une approche
aussi globale que possible par rapport aux problèmes de la voirie
régionale.
Je peux assurer, comme le souligne le député de
Charlevoix, que le député de Drummond est sûrement l'un de
ceux qui ne pouvaient pas être en conflit d'intérêts majeur
en matière de transport et de voirie, puisque, effectivement, au cours
des années, mon comté a été rapetissé, d'une
part, sur le plan de la grandeur de la circonscription électorale et,
d'autre part, étant donné que cela appartient presque à
l'histoire que le comté de Drummond produit des ministres des
Transports, avec Bernard Pinard, avec Jean-Luc Pépin, avec
moi-même, il y a des gens qui s'en sont occupés. Je vais continuer
à m'en occuper comme député de mon comté, mais je
pense que je suis à même, venant d'une région où il
y a des problèmes comme ceux-là, de comprendre de quoi il
s'agit.
Il y avait d'autres questions. L'éclairage du
député de Kamouraska-Témiscouata; il aura une
réponse à sa question prochainement. Il m'a écrit
là-dessus. Je ne suis pas en mesure de lui donner une réponse
aujourd'hui; je pense que tous les collègues le comprennent. Je ne suis
pas en mesure de donner une réponse sur chacun des points où il
peut y avoir des difficultés sur le réseau routier
québécois, mais je tâcherai, au maximum, de répondre
moi-même à toutes les demandes qui me seront soumises par tous les
députés, d'ailleurs, pour savoir quel est l'état du
dossier. Est-ce que j'ai répondu à toutes les questions?
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Quand le ministre s'attend-il à
remettre a chaque député la liste des travaux de son
comté?
M. Clair: Aux alentours du 15 juin à peu près, le
plus rapidement possible. En fait, vous connaissez la procédure
d'étude des crédits, mais aussi d'approbation de la programmation
budgétaire des ministères par le Conseil du trésor. Alors,
la programmation budgétaire du ministère des Transports est
à l'étude au trésor. Normalement, cela devrait passer la
semaine prochaine. Dès qu'on aura les autorisations, on va vous le faire
savoir.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que les districts ont
été autorisés à commencer les travaux?
M. Clair: Oui, il y a déjà des travaux qui sont en
cours dans les districts. Maintenant, vous connaissez le processus de 1/12,
1/10, etc., il y a déjà des travaux qui... Je veux aussi
souliqner qu'il y avait énormément de travaux en voie de
parachèvement. Cela se déroule...
M. Vaillancourt (Orford): Je suis d'accord. C'est tout parti.
Mais les autres petits travaux ici et là, comme les réfections
économiques, ce n'est pas encore parti, ou cela a-t-il permis de partir
avec le 1/12 que nous avons adopté la semaine passée?
M. Clair: II y a des travaux de commencés, je ne pourrais
pas vous donner une liste. Il est évident qu'il y en a de
commencés sur tout le territoire québécois, mais on ne
peut pas y aller parce qu'il y a des élections, parce que l'étude
des crédits n'est pas terminée, il y a des règles à
suivre et la loi a été suivie. Mais il faut qu'il y ait des
travaux qui commencent et il y en a qui sont commencés.
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez, M. le
député de Charlevoix, je voudrais rassurer la commission
tantôt je n'ai induit personne en erreur. Je vous inviterais à
consulter l'article 148 de votre règlement, troisième paragraphe.
Je vais vous le lire: "Lorsqu'une commission étudie les crédits
d'un ministère, tout député peut se faire entendre, qu'il
soit membre ou non de ladite commission." M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Ce que je voulais dire, à l'avantage de mon
collègue de Laporte, c'est qu'ayant moi-même été
à la défense de ces crédits, je sais que, rendus au poste
3, la plupart des députés, à quelque parti qu'ils
appartiennent, veulent avoir des renseignements et j'imagine que ce sera de
même cette année. C'est dans l'ordre des choses.
Je voudrais faire une demande au ministre. J'imagine que vous avez
recommandé qu'on y aille programme par programme à la reprise des
travaux. À la dernière heure des travaux, advenant qu'on ne soit
pas tellement avancé, avec l'abondance de questions que pourraient poser
tous les intervenants que vous venez de mentionner, s'il y a des sujets qui
ne
peuvent pas être discutés et si une demande vous est faite
de sauter un programme et d'aller à tel programme plus loin, est-ce que
ce sera possible de le faire?
M. Clair: Absolument, M. le Président. Je n'ai pas
d'objection. Ce sera à l'ensemble des membres de la commission d'en
décider mais je veux qu'on soit le plus souple possible.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on commence
l'étude du programme 1 ou si la commission suspend ses travaux
jusqu'à...
M. Clair: Un instant. Avant que vous prononciez la suspension de
nos travaux, je crois entendre le député de Laporte qui
proposerait qu'on reprenne nos travaux peut-être plus tôt, quitte
à tenter de terminer nos crédits ce soir. Je ne sais pas si les
députés tiennent absolument à ce soir jusqu'à
minuit, comme le permet le règlement. Quant à moi, si
c'était possible, j'aimerais qu'on reprenne plus tôt nos travaux,
quitte à ce qu'on finisse plus tôt ce soir.
M. Bourbeau: M. le Président, je serais bien d'accord avec
votre suggestion. Vous, vous demeurez à Drummondville.
Évidemment, c'est facile d'accès, les routes sont bonnes
jusqu'à Drummondville et bien pavées. Mais, plus on
s'éloigne de Québec, plus c'est loin. J'accepte votre offre
à condition qu'on ait le temps de poser les questions qu'on veut. Je ne
veux pas revenir encore là-dessus, mais s'il y a un barrage de questions
à n'en plus finir tout l'après-midi de la part des
députés du gouvernement, qui ont le droit d'en poser tant qu'ils
veulent, d'après le règlement, j'en conviens, mais je
répète qu'ils peuvent rencontrer le ministre plus facilement que
nous. On va tenter de terminer le plus vite possible. De notre
côté, on a une série de questions, elles pourraient se
régler assez rapidement, je pense, si on a le temps et le loisir de les
poser.
M. Clair: Je prends l'engagement envers le député
de Laporte de répondre le plus brièvement possible. Pourrait-on
fixer tout de suite une heure à laquelle on terminerait nos
crédits? Si on reprenait à 14 h 15 et qu'on filait jusqu'à
19 h 30 ce soir, pensez-vous... (13 heures)
M. Bourbeau: Je ne peux certainement pas assurer le ministre
qu'on va terminer à une heure donnée, parce que je ne sais pas le
temps dont on va disposer de notre côté. Vous insinuez que si on
prolongeait jusqu'à 19 h 15, ce serait terminé. Or, nous avons
huit heures et demie de disponibles.
M. Clair: Je ne veux pas restreindre l'Opposition. C'est juste
pour voir s'il y a moyen de faire une entente sinon on va suivre les
heures...
M. Bourbeau: C'est-à-dire que j'aimerais bien terminer
tôt.
Le Président (M. Gagnon): Comme il est 13 heures...
M. Bourbeau: Je ne voudrais certainement pas couper ces huit
heures et demie, pourvu qu'on ait le temps de terminer nos questions.
Le Président (M. Gagnon): Je dois suspendre les travaux de
la commission. Est-ce qu'on s'entend pour recommencer à 14 h 15 ? La
commission suspend ses travaux jusqu'à 14 h 15.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise de la séance à 14 h 25)
Le Président (M. Gagnon): La commission des transports
reprend ses travaux pour l'étude des crédits de ce
ministère. Est-ce qu'on discute programme par programme et
élément par élément ou si on doit discuter d'un
programme au complet?
M. Mailloux: Un programme au lieu d'aller élément
par élément.
Systèmes de transports terrestres
Le Président (M. Gagnon): Vous êtes d'accord sur un
programme. Alors, j'appelle le programme no 1, programme qui s'intitule,
systèmes de transports terrestres. M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, je ne crois pas qu'on ait
intérêt à prolonger inutilement, je me contenterai de
rappeler que ce programme vise à connaître, à
améliorer, à coordonner le système de transport et
apporter une aide financière aux services de transport en commun.
M. Bourbeau: Si vous voulez on peut peut-être
commencé par l'élément 1 étant donné que
c'est le premier programme. Je remarque que dans l'élément 1
comme dans tous les éléments de tous les programmes, les postes
traitements et autres rémunérations - surtout le poste
traitements - il y a une augmentation constante qui équivaut à un
pourcentage quant aux salaires. C'est presque toujours le même
pourcentage. Qu'elle est votre politique au point de vue de l'augmentation des
traitements?
M. Clair: C'est de respecter les ententes intervenues par le
biais des conventions collectives conclues entre le
gouvernement et les différents syndicats
représentés.
M. Bourbeau: Cela augmente, évidemment, et continuellement
à tous les postes; sauf si vous avez diminué le nombre
d'employés, comme je le remarque dans bien des cas. Il y a eu une
compression de personnel et cela peut avoir diminué la masse salariale;
mais de toute façon les postes augmentent partout. Il y a une question
que je voudrais vous poser. Dans l'élément 1, si vous voulez on
va prendre le poste loyer, poste 6. Je remarque qu'il n'y a aucune augmentation
dans le budget de l'année précédente. Est-ce que c'est
parce que les loyers n'ont pas bougé?
M. Clair: Alors, la réponse, M. le Président, c'est
qu'il ne s'agit pas là de loyers qui apparaissent pour des baux ou pour
de l'immobilier, cela émarge au budget du ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement. Il s'agit plutôt de loyers
d'ordinateurs, d'équipements, de machines Xerox, de photocopieuses, etc.
et puisque ce sont les mêmes crédits qui sont inscrits, 104,8 $
1980-1981 et 104,8 % en 1981-1982, c'est que, j'imagine, s'il y a des
augmentations de coûts, elles sont absorbées à même
une meilleure utilisation de ce qu'on a déjà.
M. Bourbeau: C'est dire qu'il n'y a aucun espèce
d'immeuble. Dans la définition des catégories de dépenses
dans l'index explicatif on dit que la catégorie comprend un loyer
d'immeuble ainsi que la location de matériel et d'équipement.
Aucun immeuble dans cela, jamais?
M. Clair: Dans tout budget du ministère des Transports il
n'y a aucune somme qui sert à payer des locations d'immeuble, c'est
toujours à la charqe du ministère des Travaux publics comme pour
tout le gouvernement.
M. Bourbeau: C'est uniquement de la location de machinerie?
M. Clair: C'est cela, de la machinerie; et quand on sera dans le
programme de construction, il y aura un programme d'entretien et de location
d'outillage et de machinerie. Mais dans ce proqramme-ci ce n'est que de la
location de machines à photocopier.
II y a des normes qui existent à ce sujet: quand les locations
d'équipement dépassent un certain montant, je pense que cela
passe par le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Quand c'est en deçà d'un certain montant, cela émarge aux
crédits des différents ministères.
M. Mailloux: Est-ce qu'on peut s'entendre, M. le
Président, pour qu'à chaque fois qu'un fonctionnaire du
ministère répondra, ce sera pour le ministre et au nom de ce
dernier.
M. Clair: Cela va, d'accord.
M. Bourbeau: Dans ce poste, vous n'anticipez aucune augmentation
de loyer pour l'année qui vient, comparativement à l'année
précédente. Vous allez donc comprimer, faire moins de
photocopies... Qu'est-ce que vous allez faire au juste?
M. Clair: La lutte à la paperasse. Si l'Opposition ne nous
demande pas trop souvent des liasses de six pieds d'épais de documents,
on devrait pouvoir s'en tenir aux budgets prévus.
M. Bourbeau: L'entretien et le poste 5 toujours dans le
même élément évidemment, on peut prendre un petit
peu de temps sur le premier élément - il n'y a eu
également aucune augmentation de ce poste entretien. Dans les notes
explicatives, on dit que l'entretien et les réparations, cela comprend
l'entretien et les réparations du matériel, de
l'équipement et des biens immobiliers effectués en vertu d'un
contrat et inclut aussi certains travaux sur le territoire forestier ou
agricole. Donc, il y a également la main-d'oeuvre là-dedans. Vous
anticipez, dans ce budqet qu'il n'y aura pas d'augmentation sur l'année
précédente à ce poste.
M. Clair: Au niveau du programme 1, ce sont des services
techniques, d'accord. Quand on passera tout à l'heure au programme 4 -
conservation du réseau routier - on aura des chiffres assez importants
à l'article 5, parce que là, on va payer les contrats d'entretien
du réseau routier.
M. Bourbeau: Mais comment pouvez-vous arriver à ce qu'il
n'y ait pas d'augmentation d'une année à l'autre sur un poste
comme celui-là, qui a quand même... (14 h 30)
M. Clair: Dans ce cas là, c'est l'entretien des machines
à écrire, des choses comme ça, c'est très peu. Il
n'y a aucuns travaux là-dedans.
M. Bourbeau: Si vous les louez, cela doit être des contrats
avec entretien compris, je présume?
M. Clair: Pour répondre d'une manière
qénérale au député, c'est que cette année,
le gouvernement a décidé, comme vous le savez, de ralentir la
croissance des dépenses publiques. C'est évident qu'à un
moment
donné, cela se traduit, dans les budgets et dans le détail
du budget de chacun des ministères, par des compressions ou par des non-
indexations de postes, et je pense qu'il ne faut rien négliger. Comme on
dit c'est avec des "cennes" qu'on fait des piastres, c'est avec des dizaines de
milliers de dollars que l'on fait des millions. Dans ce sens, le but du
gouvernement, la politique générale, c'est d'essayer de comprimer
au maximum les dépenses et de favoriser une meilleure utilisation, un
entretien à moindre coût, etc.
M. Bourbeau: Je comprends, mais si une machine à
dactylographier se brise, par exemple, vous devez la faire réparer et
entretenir, et si vous la faites réparer en 1982, la main-d'oeuvre va
coûter plus cher qu'en 1981. Donc, il y a une indexation du coût de
la vie d'une dizaine de points. Si tout l'entretien dans le budget de cette
année est au même coût que l'an dernier, allez-vous mettre
des machines à écrire de côté? Qu'est-ce que vous
allez faire? Vous ne pouvez pas simplement mettre sur un budget le même
chiffre que l'an dernier puis dire on va laisser faire. C'est facile, mais il
faut quand même que cela corresponde à la réalité.
Vos machines à écrire vont avoir besoin d'entretien comme l'an
dernier, puis vous en avez le même nombre, à moins que vous ayez
mis du personnel de côté. Que je sache, le personnel augmente, il
ne diminue pas dans le ministère.
M. Clair: Je regrette, le personnel n'augmente pas, M. le
Président. Le ministère des Transports...
M. Bourbeau: Je parle du personnel politique et du personnel
administratif.
M. Clair: Le ministère des Transport, M. le
Président, est soumis aux mêmes politiques en ce qui concerne la
réduction des effectifs. Il n'est pas question d'augmenter le personnel.
D'ailleurs, le député le mentionnait tantôt, en ce qui
concerne le programme 1, le total d'années-personnes en 1980-1981
était de 278, en 1981-1982, il est de 267. Une certaine
réduction.
M. Bourbeau: C'est une fraction très mince. On peut dire
que sur tous les postes ici, il y a 11 personnes sur 278, ce n'est quand
même pas très important.
M. Clair: Le pourcentage est 4%.
M. Bourbeau: 4% de réduction de personnel mais le
coût de la vie a augmenté, entre temps, de 12% puis vos
dépenses n'augmentent pas. Il reste quend même un 8%
d'augmentation qui n'est pas comblé.
M. Clair: C'est vraiment étonnant, M. le Président,
qu'un député de l'Opposition semble avoir, par ses questions,
quelque chose contre le fait qu'on essaie de comprimer nos dépenses dans
une période comme celle à travers laquelle le gouvernement passe.
L'ensemble de la situation économique justifie pleinement, à mon
avis, les efforts du gouvernement pour tenter de comprimer les augmentations de
dépenses. Et si cela se traduit par des montants identiques, que ce soit
au niveau de l'entretien, des loyers, des fournitures d'une année sur
une autre, je pense que le citoyen moyen québécois, loin de
blâmer le gouvernement, souhaite que ce soit comme cela et qu'on essaie
de s'arranger avec ce qu'on a.
M. Bourbeau: Absolument, M. le ministre, je vous félicite
d'avoir réussi à garder...
M. Clair: Merci.
M. Bourbeau: ...les chiffres au même niveau que ceux de
l'an dernier sauf que je constate qu'au chapitre des fournitures,
également, cette année vous allez réussir à ne pas
augmenter le budget d'un seul cent. Ce qui est étrange, c'est que le
montant qui est budqétisé est exactement le même, au cent
près, que celui de l'an dernier. C'est-à-dire que cette
année vous allez consommer 10% de moins de fournitures que l'an dernier
étant donné que le coût de la vie fait que vous devez payer
quand même votre papier 10% de plus cher que l'an dernier. Vous allez
comprimer, là aussi, les fournitures de 10%. Fantastique!
Les autres dépenses éqalement, la catégorie 11, il
n'y a pas non plus d'augmentation sur l'an dernier. Remarquez que je ne vous en
fais pas reproche, M. le ministre, au contraire, je suis très heureux.
Je veux simplement faire préciser que dans le budget, par exemple, de
l'élément 1, sur les huit postes qu'il y a dans la
catégorie fonctionnement, il y en a six qui sont une copie conforme du
budqet de l'an dernier. D'après ce qu'on a vérifié, il n'y
a pas de changement, il n'y a pas un dollar de changé. C'est exact que
c'est comme cela que vous allez faire un budget?
M. Clair: C'est comme cela et c'est la contrainte imposée
par le gouvernement, et le Conseil du trésor, et le ministre des
Finances. Dans les différents ministères, on a ce qu'on appelle
des budgets fermés, en quelque sorte, et chaque ministère doit
s'arranger pour entrer dans son enveloppe globale. Si on veut entrer dans notre
enveloppe globale, cela tombe sur le sens que dans chacune des
catégories de dépenses, chaque ministère concerné
doit faire des
pieds et des mains pour entrer dans chacune des super-catégories
ou des sous-catégories et ne pas dépasser. C'est évident
que si on dépasse, dans une catégorie, on va devoir aller en
chercher ailleurs dans un autre poste au ministère, parce qu'on
fonctionne avec un budget fermé.
M. Bourbeau: Ceux qui ont déjà fait des budgets
dans le passé savent que, d'une année à l'autre, il y a
des dépenses qui sont incompressibles. On ne peut pas comprimer, par
exemple, les biens dont les coûts sont indexés. Par exemple, si
vous parlez des fournitures, ou bien vous allez consommer moins de fournitures
ou vous allez indexer un budget de 10%. Vous ne pouvez pas garder le même
chiffre au budget et dire: On va payer moins cher que l'an dernier.
Or, est-ce que vous êtes vraiment convaincu que pour ces six
postes sur les huit, vous allez réussir à garder le même
budget que l'an dernier? Si c'est le cas, il va falloir que vous fonctionniez
à moins vive allure que l'an dernier ou que vous laissiez partir du
personnel, 10%, sans ça, vous allez défoncer et on aura besoin
d'un budget supplémentaire à l'automne. C'est facile de faire des
chiffres, mais il faut qu'ils correspondent à la
réalité.
M. Clair: M. le Président, le député de
Laporte a dit lui-même tantôt que les traitements avaient
été indexés.
M. Bourbeau: Ils avaient été indexés.
Absolument.
M. Clair: Les services également connaissent une
augmentation. Il y a six postes...
M. Bourbeau: Les services n'ont pas bougé du tout.
M. Clair: Communications n'a pas bougé; les services ont
bougé.
M. Bourbeau: On est à l'élément 1.
M. Clair: Oui, toujours à l'élément 1. Quoi
qu'il en soit, M. le Président, je le répète, le
gouvernement a décidé de ralentir la croissance des
dépenses publiques pour l'ensemble des activités
gouvernementales. C'est évident que dans certains cas, ça va se
traduire par une moins grande consommation de biens ou de services, par une
rationalisation de l'utilisation des appareils. C'est une préoccupation
qu'a le gouvernement. Le budget qui va être adopté par
l'Assemblée nationale, par les élus du peuple comporte des
contraintes et c'est important que, dans chacun des postes de gestion de tous
les ministères, les gestionnaires soient sensibilisés à la
préoccupation du gouvernement et des élus du peuple et que
ça se traduise dans les postes où ça doit se traduire, par
une élimination de paperasse, une réduction, dans certains cas,
des téléphones, dans certains cas, qu'on n'ajoute pas une
nouvelle machine à photocopier, mais qu'on s'arrange, dans un service,
pour partager une machine à photocopier et essayer de rentrer dans le
cadre budgétaire prévu.
M. Bourbeau: En fait, il va falloir non seulement que vous n'en
achetiez pas de nouvelles, mais que vous diminuiez, pour garder le même
budget sur l'année subséquente, étant donné les
coûts inhérents aux contrats d'entretien. Vos contrats d'entretien
sont indexés pour vos machines Xerox, vos machines à
écrire. Vous ne me ferez pas accroire que c'est le même coût
en 1982 qu'en 1981. C'est de la main-d'oeuvre, ça.
M. Clair: Je n'essaie pas de faire accroire ça au
député, non plus, M. le Président.
M. Bourbeau: C'est de la main-d'oeuvre. Forcément, vous
allez avoir 10% de moins d'entretien, n'est-ce-pas?
M. Clair: On n'essaie pas de faire accroire au
député, M. le Président, que l'inflation est inexistante
et qu'il n'y a pas d'augmentation des coûts. Ce que j'essaie de lui faire
comprendre, c'est simplement qu'il y a une volonté gouvernementale de
ralentir l'augmentation de la croissance des dépenses publiques et que
ça doit effectivement se traduire par un ralentissement là
où c'est possible, une rationalisation de l'utilisation de tout ce qui
existe. Je ne sais pas, mais le député - encore une fois, je pose
la question fondamentale - est-il en opposition avec le fait que le
gouvernement essaie de rationaliser l'utilisation des fonds publics? C'est
parfaitement son droit, mais moi, je dis...
M. Bourbeau: Je suis en faveur de budgets réalistes. Je
suis d'avis qu'un budqet comme ça n'est pas réaliste, ne colle
pas à la réalité. C'est facile de dire ça et je
serais content qu'on y arrive. Connaissant le fait que dans plusieurs de ces
postes, comme les services, l'entretien, par exemple, il y a un facteur de
main-d'oeuvre là-dedans, donc, ça veut dire que les coûts
vont être plus importants que dans le passé, je ne vois pas
comment, en conservant la même quantité de machines - vous ne
pouvez quand même pas mettre vos machines à écrire à
la porte, les jeter par les fenêtres - vous allez pouvoir respecter un
budget comme celui-ci. Je vous le souhaite et j'espère qu'on n'aura pas
de budget supplémentaire à l'automne.
M. Clair: C'est justement, M. le Président, parce que le
député ne voyait pas comment il pouvait ralentir la croissance
des dépenses publiques et parce que la population l'a compris qu'il est
de ce côté-là de la table et que nous sommes de ce
côté-ci.
M. Bourbeau: On verra à l'automne lorsque vous apporterez
votre budqet supplémentaire. Je ne sais pas s'il y en a d'autres qui ont
des questions. L'élément 1 a pris plus de temps parce qu'il y
avait des questions fondamentales dont je voulais parler, mais ça
pourrait aller plus vite.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur les trois éléments, puisqu'on en a convenu qu'on
discutait des trois éléments du proqramme 1 en même
temps?
M. Bourbeau: Je vais terminer mes questions...
M. Clair: Si le député de Laporte me le permet, le
document que j'avais promis concernant le personnel du cabinet du ministre des
Transports, je l'ai.
M. Bourbeau: Vous pensiez à mon collègue, le
député de Charlevoix, qui était intéressé
à l'avoir de façon particulière?
M. Clair: ... le remettre.
M. Bourbeau: Je vais terminer sur le premier programme et,
après cela, je vais passer la parole aux autres. À
l'élément 1, capital, il y a une réduction de 50 000 $
pour l'équipement...
M. Clair: À quel catégorie?
M. Bourbeau: La catégorie 8, élément 1, il y
a une réduction assez importante de 50 000 $. Est-ce qu'il y a des
sujets particuliers?
M. Clair: C'est un autre exemple de compression
budgétaire, bien simplement. J'imagine que vous voudriez savoir ce que
cela va toucher.
M. Bourbeau: Oui.
M. Clair: On peut essayer...
Au niveau des services qui étaient en devenir, il y avait des
équipements à acheter il y a quelques années. Maintenant,
ces équipements sont achetés, des machines, etc. Ce n'est plus
requis.
M. Bourbeau: Des équipements de bureau?
M. Clair: Oui, seulement de bureau.
M. Bourbeau: À l'élément 2, catégorie
4, il y a une augmentation de 71% dans les services professionnels;
l'élément 2, qui est le transport des personnes. Est-ce qu'on
peut avoir des explications là-dessus?
M. Clair: Oui. Justement, il y a des sommes qui sont incluses
là-dedans pour le fonctionnement du COTREM et pour l'avant-projet de la
ligne de Repentigny.
M. Bourbeau: Est-ce que ce sont des honoraires
professionnels?
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: C'est COTREM sur toute la ligne?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Le budget de COTREM est-il compris dans ce budget ou
est-ce un budget à part?
M. Clair: II est tout compris là-dedans.
M. Bourbeau: II est disséminé un peu partout
là-dedans.
M. Clair: Non, il est tout compris dans les programmes 1 et
2.
M. Bourbeau: Ah bon! L'élément 2, c'est COTREM,
entre autres.
M. Clair: Entre autres, COTREM.
M. Bourbeau: Donc, il y a 2 288 000 $ d'honoraires professionnels
additionnels pour l'année qui vient qui vont être à peu
près tous affectés à COTREM. Est-ce cela?
M. Clair: À l'avant-projet des lignes de trains de
banlieue.
M. Bourbeau: Les trains de banlieue, vous parlez des trains de
surface, sur la ligne Repentigny.
M. Clair: La ligne Repentigny, principalement.
M. Bourbeau: C'est ce que vous disiez dans votre lettre de ce
matin, 2 300 000 $. Est-ce cela?
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: 2 300 000 $. Je remarque également dans
toutes les catégories, par exemple, à l'élément 3,
qui est le transport des marchandises, les catégories communications,
services, entretien, loyers, fournitures, autres dépenses, il n'y a
absolument aucune
augmentation de budget sur l'an dernier. Vous comprimez encore les 10%,
selon la théorie que j'ai émise tantôt.
Je ne sais pas s'il y en a d'autres qui ont des questions à
poser. Je voudrais qu'on parle après cela du COTREM et du transport en
commun en général, des dossiers. Je ne sais pas s'il y a des gens
qui veulent poser des questions sur le budget lui-même, sur les postes au
budget.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur le budget? Si j'ai bien compris, M. le député de
Laporte, vous avez terminé vos questions sur le budget comme tel.
M. le député de Charlevoix.
M. Mailloux: Je pense qu'on vient de s'entendre dans le sens que
chacun devrait discuter à l'intérieur de tout le programme,
quitte à l'accepter en bloc. J'aimerais mieux que mon collèque
essaie de terminer ses questions, quitte à ce que d'autres suivent
après.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte, s'il n'y a pas d'autres questions... M. le député de
Laporte.
COTREM
M. Bourbeau: Je n'ai pas d'objection, sauf que mes questions,
à partir de maintenant, vont être de nature qénérale
et non pas de nature budgétaire. C'est comme vous voudrez. J'aimerais
poser certaines questions au sujet du COTREM qui est un organisme qui s'occupe
de transport dans la région de Montréal et qui regroupe les trois
commissions de transport principales de la région de Montréal,
celles de la Communauté urbaine de Montréal, de la rive sud et de
Laval. Le COTREM a des fonctions assez importantes en ce qui concerne le
développement du transport en commun et il fait des études, comme
vous venez de le dire tout à l'heure. La composition du COTREM est assez
restreinte, en ce sens que COTREM est composé d'un président qui
est nommé par le gouvernement et des trois présidents directeurs
généraux des trois commissions de transport. Or, une plainte
qu'on entend très souvent de la part des milieux municipaux, c'est que
ceux-ci sont très peu informés des travaux de COTREM et n'ont pas
la chance, à l'occasion, de pouvoir infléchir la politique ou
aider à établir la politique de COTREM, alors qu'on sait que,
dans le transport en commun, la grosse partie du déficit est
ramassée, au niveau des commissions de transport d'autobus, par les
municipalités. (14 h 45)
Les municipalités, que ce soit celles de Montréal, de la
rive sud ou de Laval, "ramassent" la facture, comme on dit en terme ordinaire,
du déficit, puisque le gouvernement maintenant ne subventionne que les
revenus autonomes et COTREM fait des études un peu partout, dirige le
"trafic" un peu partout, si je peux dire, et les municipalités n'ont
absolument aucun "input" dans COTREM. Je me demandais si, par hasard,
c'était dans les politiques de votre ministère d'ouvrir le COTREM
à d'autres que les PDG des commissions de transport, qui sont des
employés du gouvernement, en fait, qui sont nommés par le
gouvernement et qui sont des fonctionnaires, de façon à amener un
éclairage un peu différent dans les travaux de COTREM.
M. Clair: M. le Président, je pense que le COTREM a rendu
d'immenses services à toute la région métropolitaine. Le
député connaît bien l'origine du COTREM, comment cela a
commencé. Je pense qu'on l'appelait le RAREM au début, par la
suite le CTRM et ensuite le COTREM. Maintenant qu'on en est rendu à
l'étape, je dirais, de réalisation, de rendre concret ce qui a
été planifié, je ne suis pas loin d'être rendu
à penser comme lui dans le sens que le moment est peut-être venu
de réévaluer la situation à l'égard du COTREM.
Le député - on le disait tantôt quand on a
commencé - va sûrement comprendre que, sur un certain nombre de
questions, j'ai commencé à réfléchir, mais je n'ai
pas fini mes réflexions. Je pense qu'il va vraiment falloir distinguer,
ce que j'appellerais, le rôle consultatif du COTREM et le rôle
exécutif ou administratif. La structure actuelle a rendu d'immenses
services. Je pense que le député de Laporte est d'accord avec moi
là-dessus, qu'à l'étape où on en est rendu
maintenant, il y aurait peut-être lieu de réaménager, si on
veut, l'ensemble du mandat de COTREM et peut-être de séparer la
fonction consultative qui - je suis assez d'accord là-dessus - est
peut-être plus politique, même s'il y a un côté
technique très important, mais qui comporte une dimension politique pour
les élus de la région métropolitaine. Comment mettre en
oeuvre cette transformation du COTREM? Je ne suis pas rendu assez loin dans mes
réflexions pour l'annoncer aujourd'hui aux membres de la commission. Il
y a une chose évidente, si le député veut mettre en
évidence qu'il v a deux mandats bien différents qui peuvent
être assumés par le COTREM, soit un mandat de réalisation
ou un mandat administratif d'exécution, c'est une chose, et le mandat
consultatif, cela en est une autre, et je suis ouvert à des propositions
là-dessus.
M. Bourbeau: Le problème du COTREM en ce qui concerne les
municipalités, c'est que le COTREM joue un rôle dans bien des
dossiers. Par exemple, il joue un rôle de
premier plan dans le dossier de l'intégration tarifaire et dans
des dossiers un peu sectoriels, comme, par exemple, la question du retrait de
la CTCUM du territoire de Longueuil. Ce qui se passe, c'est que des
réunions ont lieu au COTREM régulièrement, des
réunions assez nombreuses où il se discute d'un tas de choses et
les élus des municipalités ne sont même pas
informés, premièrement, qu'il y a des réunions et,
deuxièmement, de ce qui se discute et de ce qui se décide.
Souvent, ce qui se décide est de première importance pour les
municipalités.
Il y a eu une grande première, il y a quelques mois, où
les maires de certaines municipalités et même des commissaires des
commissions de transport ont été invités. M. Lussier s'en
souvient, cela a été la première fois d'ailleurs, je
pense, que cela a été fait, du moins à ma connaissance
à moins que cela ait eu lieu avant. Je ne pense pas qu'il y en ait eu
avant cela. Je me souviens très bien d'avoir entendu des commissaires de
la Commission de transport de Montréal manifester leur étonnement
devant certaines déclarations qui ont été faites et qui se
sont plaints amèrement de n'avoir jamais été
informés de ces choses. Par exemple, concernant l'intégration
tarifaire, l'espèce d'avant-projet était discuté depuis
longtemps et personne n'était au courant. En ce qui concerne, par
exemple, la rive sud, vous connaissez le problème particulier de la rive
sud où il y a sept municipalités qui sont
représentées dans la CTRSM et aucun des maires, pas même le
président du Conseil des maires, n'est informé de ce qui se passe
au COTREM. C'est une petite chasse gardée. Cela se fait en catimini. Je
ne blâme pas nécessairement le président qui est ici, parce
qu'il exécute les ordres, je présume, qu'on lui donne et je ne
vous blâme pas non plus, parce que vous arrivez, mais je pense que si on
veut qu'il y ait de la collaboration dans le domaine du transport en commun
à Montréal, il va falloir que les municipalités et les
représentants des municipalités qui, comme je le
répète, paient le gros des factures, soient dans le coup, qu'on
les consulte et qu'on tente de les informer.
Il y a un autre point qui se pose à ce sujet, M. le ministre, et
que vous connaissez certainement, c'est que les PDG des commissions de
transport, que ce soit Montréal, Laval ou la rive sud, ne sont pas
évidemment des élus du peuple, mais sont nommés par le
gouvernement selon des critères et des normes qui ne sont pas les
mêmes que dans la fonction publique, et qui sont parfois assez
étranges. Je ne vous en fais pas un reproche spécifique, parce
que vous n'avez fait que continuer la tradition qui existait avant votre
règne, si je peux m'exprimer ainsi.
Mais les PDG ont une allégeance tout à fait remarguable
envers le ministère des Transports et le gouvernement. Leursurvivance en dépend d'ailleurs, ou leur maintien. Mais ceci fait
que, quand les municipalités qui, parfois, n'ont pas les mêmes
contraintes, les mêmes objectifs ou les mêmes moyens financiers que
le gouvernement quand il se pose des problèmes à ce niveau-la,
les PDG ont tendance à privilégier le côté
gouvernemental, le ministère des Transports, et à ne pas dire des
choses qui, parfois, pourraient faire des remous au sein des
municipalités et les municipalités n'apprennent que beaucoup plus
tard ce qui s'est passé ou ce qui va se passer.
Cela crée des conflits. II y en a eu d'énormes sur la rive
sud. J'ai eu personnellement de longues discussions avec des
représentants des autres commissions de transport et je peux vous dire,
par exemple, que le maire de Laval se plaint amèrement, de même
que le président de la CUM, M. Desmarais, se plaint amèrement de
cette situation où les commissions de transport échappent
littéralement au contrôle des élus qui paient de plus en
plus la grosse partie de la facture dans le déficit du transport en
commun.
J'aimerais poser la question au ministre. Je sais qu'il n'a
peut-être pas eu le temps d'y réfléchir longtemps. Est-ce
que le ministre pourrait considérer de faire en sorte que et le COTREM
et les commissions de transport passent sous le contrôle des élus,
des municipalités, qui paient la plus grosse partie de la facture dans
le transport en commun?
M. Clair: J'aimerais revenir sur le COTREM. Le
député prend garde de dire qu'il ne veut pas blâmer le
COTREM, mais il semble porter un jugement, que je ne qualifierai pas, sur le
COTREM. Moi, je pense qu'on juge un arbre à ses fruits, je
répète ce que je disais tantôt: jusqu'à aujourd'hui,
est-ce que quelqu'un peut blâmer le COTREM du travail
réalisé successivement, par le BAREM, le CTRM, le COTREM
aujourd'hui? Ce n'est pas étranger au COTREM qu'on en soit rendu
là où on en est rendu, soit de doter la région
métropolitaine d'un véritable plan de transport
intégré? Je pense que cela doit être dit clairement. Si le
député entend parler d'avenir, c'est une chose, mais s'il veut
parler du passé et porter des jugements sévères à
l'égard du COTREM, je ne serai pas d'accord.
Il faut bien dire une chose. Le COTREM a hérité d'un
historique et d'un avancement dans le déroulement des
événements sur lesquels il n'avait pas de prise. Les
événements se sont succédé et peut-être qu'on
en est rendu à un point où on doit réévaluer la
composition et le
mandat du COTREM, mais je ne pense pas qu'il y ait lieu de blâmer
qui que ce soit de la situation actuelle.
Le député parle de choses qui concernent aussi les
structures municipales. Ce n'est pas au ministre des Transports de
réévaluer le fonctionnement de la Communauté urbaine de
Montréal, de la Conférence des maires de la rive sud. Il y a un
bout qui relève strictement du ministère des Affaires municipales
et non pas du ministre des Transports.
Je pense qu'à ce point de vue, il faut distinguer les deux
choses. Quel que soit l'avenir, il est évident qu'avec la formule de
financement de tout ce qui va se passer dans le plan de transport
intégré, de ce qui s'est passé en matière de
transport en commun dans la région métropolitaine, il y a une
forte partie du déficit qui est à la charge du gouvernement et,
sauf erreur - je ne suis pas un spécialiste des formules dans ce secteur
-je pense qu'actuellement, le gouvernement absorbe une plus forte part que les
municipalités et quelle que soit la formule qui sera retenue dans
l'avenir, il va falloir que le gouvernement continue à assumer la
responsabilité qui lui incombe au nom des contribuables. S'il transite
des centaines de millions de dollars par le gouvernement vers le transport en
commun, je pense que c'est normal que le gouvernement soit présent
à toutes les étapes. Il faut bien le dire aussi, je pense que
tous les élus qui se sont adressés au COTREM ont toujours obtenu
tous les renseignements désirés, et que le COTREM a toujours
été disposé à entendre tous ceux qui ont voulu lui
formuler quelque commentaire que ce soit.
Quand même, ceci étant dit, je comprends la
préoccupation du député en ce qui concerne les élus
municipaux qui désirent être impliqués d'une manière
ou d'une autre dans la planification de ce qui pourrait s'en venir. Je pense
que c'est facile à comprendre, c'est un désir assez
légitime; des élus veulent toujours avoir une emprise sur les
décisions qui concernent leurs électeurs et, si c'est normal pour
les élus municipaux, c'est tout aussi légitime cependant pour le
gouvernement du Québec.
M. Bourbeau: Je voudrais parler des commissions de transport en
commun après, mais je voudrais finir avec le COTREM, peut-être que
cela permettrait au président du COTREM, qui est ici, de pouvoir
intervenir, si jamais il veut se dégager.
Le COTREM est actuellement en train de travailler sur la question de
l'intégration tarifaire et, en marge du programme d'intégration
intermodal et interzonal dans la région de Montréal, je sais
qu'il y a une mission technigue qui doit s'envoler vers l'Europe ces jours-ci.
Est-ce qu'on pourrait avoir des détails sur la composition de la mission
technique? Qui va en faire partie? Qui va en défrayer le coût,
etc.? Je sais que les membres doivent visiter quelques villes d'Europe. Sont-ce
les PDG qui vont faire le voyage ou des fonctionnaires? Est-ce qu'il faut
absolument aller en Europe pour cela? On a pas d'expertise localement? Si le
président veut répondre, je n'ai pas d'objection, je comprends
que c'est une question assez technique et je comprends que vous ne soyez pas au
courant.
M. Clair: M. le Président, c'est une mission technique qui
va en Europe. Maintenant, si elle va en Europe, c'est parce que les villes
européennes où elle va ont justement des systèmes de
tarifs intégrés qui fonctionnent et en général sur
l'horaire, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir un système de
billetterie où chaque usager est contrôlé avant de monter
dans un système de transport, souvent on laisse monter les usagers sans
aucun contrôle et on fait du "spot check" pour vérifier que tout
le monde a bien son billet.
D'une part, c'est un aspect de la mission et l'autre aspect est
justement la billetterie en soi; les systèmes de transport
intégrés requièrent une billetterie simplifiée,
autrement, cela deviendrait trop compliqué pour les usagers d'avoir un,
deux ou trois billets pour différents types ou commissions de transport.
Troisième volet, c'est un système de partage équitable des
revenus qui découle du transport par plusieurs transporteurs,
basé en général sur des compteurs, parce que autrement
cela devient trop compliqué, les coûts pour contrôler ces
choses dépassent les profits qu'on peut en retirer. La mission a
été préparée pour être une mission
strictement technique et est composée de deux techniciens du COTREM plus
un autre du ministère des Transports, plus un autre du ministère
du Conseil du trésor. On avait demandé qu'il y ait deux
techniciens de chacune des commissions de transport de façon qu'au
niveau technique on apprenne de l'expérience des autres avant que les
recommandations soit-disant finales puissent être acheminées
à travers les canaux réguliers auprès des commissions et
auprès des organismes ou des municipalités qui les
contrôlent et auprès du gouvernement. (15 heures)
M. Bourbeau: Est-ce que ce sont vraiment des techniciens qui vont
représenter les différentes commissions de transport? Est-ce que
vous êtes au courant...
M. Clair: Comme vous le savez, le COTREM n'a pas un
contrôle absolu et direct là-dessus. Nous avons recommandé
que chaque commission de transport envoie deux techniciens. Maintenant, si une
commission de transport décide d'y envoyer son président
ou un commissaire en plus, libre à elle. Mais au niveau des
services du COTREM nous souhaitons que cette mission s'en tienne aux aspects
techniques. Il ne s'agit pas d'une mission au niveau politique.
M. Bourbeau: Si j'ai bien compris, la mission va aller dans
quatre villes européennes et cela va durer deux semaines, je pense?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Les coûts de ce voyage sont
défrayés par chaque commission de transport en ce qui concerne
ses propres membres et par le COTREM en ce qui concerne les siens, je
présume?
M. Clair: C'est cela.
Le gouvernement paie les coûts des fonctionnaires, COTREM, le
ministère des Transports, le Conseil du trésor. Les commissions
de transport devraient payer leurs propres coûts.
M. Bourbeau: Maintenant, vous avez évoqué
tantôt la question du partage du déficit quand on va faire
l'intégration tarifaire. Un des problèmes qui se posent
actuellement, c'est que la Commission de transport de Montréal et les
deux Commissions de transport de Laval et de la rive sud ont des laissez-passer
mensuels. Si on veut instaurer le fameux laissez-passer interrive, il va y
avoir une perte de revenu pour quelqu'un.
Prenez, par exemple, actuellement, la CTCUM émet un
laissez-passer mensuel à 17 $, Laval et la rive sud à 21 $; ce
qui fait 38 $ pour quelqu'un qui voudrait voyager, par exemple, de la rive sud
à Montréal. Prenons le cas d'un individu qui part de la rive sud
et qui va à Montréal à tous le jours, et veut un
laissez-passer mensuel; actuellement, il doit en avoir deux s'il utilise les
deux réseaux.
On parle de la possibilité d'un laissez-passer qui serait
d'à peu près 26 $ - prenons ce chiffre pour les fins de la
discussion - il y a une perte nette de 12 % qui va se faire
éventuellement et qui va être compensée par des subventions
du gouvernement. Ces subventions comment vont-elles être réparties
entre la Commission de transport de Montréal et les deux autres, Laval
et la rive sud? Selon quels critères? Pouvez-vous nous assurer qu'aucune
des commissions de transport ne va perdre par rapport à l'autre?
M. Clair: C'est un des aspects ou un des objets de la mission.
Aller voir de quelle façon se prennent ceux qui ont déjà
expérimenté le système d'avoir un système de
tarification intégrée. Comment ils s'y prennent pour partager
équitablement entre tous, pas uniquement les déficits, mais aussi
les revenus de subvention qui proviennent d'un gouvernement
supérieur.
Maintenant, le comité technique de la tarification dont vous avez
sûrement entendu parler au COTREM et auquel siègent des gens,
entre autres, de la CTRSM a élaboré un projet, qui est à
l'étude par la CUM et par le gouvernement qui, ferait en sorte que le
gouvernement compenserait les commissions de transport pour le manque à
gagner dû à la réduction des tarifs. L'usager paierait
moins que la somme des deux tarifs actuels et le gouvernement compenserait
entièrement cette réduction. Maintenant, il s'agit de
déterminer de quelle façon équitable cette subvention doit
être répartie entre les divers transporteurs.
M. Bourbeau: Je pense qu'on parle d'un point très
important et vous êtes sûrement d'accord. Cela signifie dans
l'avenir des sommes énormes pour les commissions de transport, les
municipalités, comme je l'ai dit tantôt, qui ramassent les
factures éventuellement quand on parle de trasport en commun, M. le
ministre. Et dans le transport en commun, c'est vraiment les
municipalités qui paient les déficits des commissions de
transport, le gros de la facture. Le gouvernement met beaucoup d'argent dans la
capitalisation, dans la construction du métro, dans tout cela. Mais si
on parle des commissions de transport d'autobus, là, c'est vraiment les
municipalités qui paient la part du lion. Il est important, je pense,
que les municipalités soient consultées. Le sentiment qui
prévaut actuellement dans le monde municipal, enfin, dans les banlieues,
si je peux dire, c'est que le poids politique de la CTCUM est plus important
que le poids des petites municipalités de la rive sud par exemple, ou de
Laval, dans les négociations qui vont avoir lieu, éventuellement,
pour savoir comment on va se partager le gâteau. Personne ne veut perdre
là-dedans. Et j'aimerais avoir une assurance que le niveau politique
municipal sera consulté et pourra donner son accord. Non pas seulement
les PDG qui ne représentent pas les municipalités. Il ne se
prendra pas d'accord en dehors de celui qui pourrait être fait avec les
municipalités. Est-ce que je pourrais avoir cette assurance
là?
M. Clair: La décision finale revient au gouvernement, mais
une chose est certaine, M. le Président, c'est que le gouvernement n'a
aucun intérêt à être inéquitable envers l'une
ou l'autre des commissions de transport. Comme je l'ai dit
précédemment, c'est l'un des objets de la mission de s'assurer
qu'on trouve la bonne formule pour être équitable envers tout le
monde; on n'a pas d'intérêt à être
inéquitable. Même si je ne viens pas de la région du
député de
Laporte, je sais trop ce que cela peut signifier que de se rendre
dépendant de l'unanimité de tous les élus locaux. Pour
avoir l'accord sur une formule, je pense que le gouvernement doit essayer de
trouver la formule la plus équitable. Mais de se soumettre au
véto d'un des partenaires, je pense que cela pourrait être une
avenue dangereuse. Mais le gouvernement n'a aucun intérêt à
être inéquitable et a essayer d'avoir tout le monde sur le dos en
même temps.
M. Bourbeau: Mais il n'y a que trois partenaires
là-dedans, M. le ministre, on ne parle pas de négociations
où il y a une énormité de groupes; il y a la CTCUM, la
CTCM et la CTRSM, il y a trois partenaires qui doivent négocier...
Une voix: ...
M. Bourbeau: II y en a un quatrième? Mais oui, le
gouvernement...
M. Clair: C'est justement le rôle du COTREM, en tant que
service gouvernemental, de faire en sorte que la CUM ne s'en aille pas avec le
gros du gâteau et dise...
M. Bourbeau: Oui, mais le gouvernement a une masse
monétaire qui va être mise sur la table, qui va être
calculée selon... Après cela, il s'agit de savoir comment elle va
être divisée. Enfin, il y a trois receveurs et un donneur
là-dedans. Je ne veux pas revenir avec les formules du ministre de
l'Agriculture, avec les naisseurs, etc., mais enfin, il y a le donneur, le
gouvernement, qui va débourser une masse, et il y a les trois
commissions de transport qui vont se partager les subventions, selon des
formules qui ne sont pas trouvées et qui, selon toute vraisemblance,
vont être extrêmement difficiles à trouver. Il semble que
les méthodes de contrôle soient très difficiles,
d'après ce que...
M. Clair: Le député de Laporte, d'après ce
que j'avais compris, ne voulait pas seulement avoir l'accord des trois
commissions de transport, mais voulait soumettre la formule à
l'approbation de tous les élus concernés par ces trois
commissions de transport.
M. Bourbeau: C'est ça.
M. Clair: C'est là que je lui ai dit que, à mon
avis, le gouvernement ne pouvait pas se soumettre au veto d'un seul intervenant
qui considérerait que, dans son cas, la formule n'est pas tout à
fait idéale.
M. Bourbeau: Je ne suis pas du tout d'accord avec le ministre
parce que, justement dans ces cas, il peut arriver que la Commission de
transport de Montréal, par exemple, ait un intérêt qui soit
complètement divergeant de celui de la Commission de transport de la
rive sud. On a vu, par exemple, lors du programme de subventions aux
commissions de transport, dans le budget Parizeau, à la réforme
municipale, loi 57, il y avait trois volets: les municipalités, les
commissions de transport et les communautés urbaines. En ce qui concerne
les commissions de transport, il a été admis, même par le
ministre des Finances que la CTRSM, par exemple, avait la mauvaise partie, que
c'était la seule commission de transport au Québec qui
était déficitaire au départ d'après les simulations
du ministère, vous en êtes sûrement au courant. On avait
même trouvé une formule pour la première année en ce
qui concernait la CTRSM principalement, pour faire en sorte avec le nouveau
programme, qu'elle n'aurait pas été pénalisée par
rapport à l'ancien programme. Tout le monde sait que le grand gagnant
dans le transport, ce fut la CTCUM. Tant mieux pour eux s'ils en ont eu plus
que les autres proportionnellement, mais je maintiens que dans ce programme en
particulier, la CTRSM a été la commission de transport qui a eu
le plus mauvais lot.
On a absorbé le coup parce qu'on a pensé que
c'était probablement arrivé comme cela, sans que ce soit voulu -
puis, je pense bien que cela n'a pas été voulu de la part du
gouvernement - il ne faudra pas qu'à chaque fois qu'un nouveau programme
arrive et que les trois commissions de transport ne sont pas d'accord, ce soit
toujours la Commission de transport de la rive sud qui écope. Il
faudrait quand même qu'à un moment donné, il y ait un
accord général entre les intervenants dans ce dossier, et que
cela ne se fasse pas sur le dos d'une des commissions.
Je suis content d'apprendre que le ministre va faire en sorte que, comme
il vient de nous le dire, enfin si j'ai pu comprendre sa pensée... le
gouvernement n'a pas intérêt à ce que cela se fasse sur le
dos d'un des groupes de municipalités.
M. Clair: Je pense que le rôle du gouvernement dans ce cas,
c'est d'agir en vertu d'une vieille notion au Code civil, en bon père de
famille, et d'essayer d'être le plus équitable possible. Je ne
connais pas tout l'historique. Le député de Laporte a
été plus impliqué que moi dans ce secteur à
l'époque, mais cela n'a jamais été vu comme étant
une façon de tasser qui que ce soit dans le coin. Au contraire, je pense
que le gouvernement a tout intérêt à essayer d'être
équitable envers tout le monde.
M. Bourbeau: D'accord. En ce qui
concerne le groupe COTREM, je voudrais demander au président, si
dans le retrait de la CTCUM du territoire de Longueuil, le COTREM joue un
rôle, fait des études actuellement. Est-ce que c'est au point
mort? Où en est-on dans ce dossier?
M. Clair: Le COTREM avait, en 1979 et au début de 1980,
fait des études internes dans lesquelles on était arrivé
à la conclusion qu'il serait avantageux pour la collectivité dans
son ensemble que la CTCUM se retire de Longueuil parce que cela coûte de
l'argent en plus de ce que cela coûterait par la CTRSM. Maintenant, il y
a des difficultés de répartition du déficit
résiduel entre les diverses municipalités. Récemment,
Longueuil a fait faire une autre étude par un consultant
extérieur pour voir quelle serait la situation. La conclusion
était que, dans la situation actuelle, c'est-à-dire sans
intégration tarifaire, il serait avantageux pour Longueuil en
particulier, si on ne considère que Longueuil, de se faire desservir
entièrement par la CTCUM. C'est vrai dans ce cas-là, mais ceci
n'empêche pas l'autre vérité primordiale de faire en sorte
que cette nouvelle desserte de la CTCUM sur Longueuil au complet
créerait une plus grande inéquité pour les autres
municipalités de la rive sud.
Le même consultant a été mandaté de faire une
autre étude ou un complément de son étude pour voir
quelles seraient les conséquences, après l'intégration
tarifaire interzonale, sur les diverses municipalités, pas seulement sur
Longueuil, mais sur toutes les municipalités. Les conclusions sont que,
lorsqu'il y aura intégration tarifaire, il sera avantageux pour tous,
incluant Longueuil et toutes les autres municipalités de la rive sud et
la CTCUM ou la CUM, que Longueuil entièrement soit desservie par la
CTRSM. La difficulté qui demeure - vous la connaissez très bien,
M. Bourbeau - c'est comment sera réparti le déficit
résiduel entre les municipalités de la rive sud parce que
Longueuil, comme vous le savez aussi, gagne au change, mais gagne moins que les
autres municipalités et elle voudrait sûrement gagner autant.
C'est un problème proprement politique qui devra être
réglé.
M. Bourbeau: En fait, ce problème, comme vous le dites,
est politique. Je pense que la vérité, c'est que Longueuil
gagnait beaucoup trop ou beaucoup plus avant. Enfin, vous connaissez le
problème.
Je voudrais vous poser une couple de questions encore sur ce sujet.
L'étude en question qui a été faite et qui concerne les
coûts de retrait de la CTCUM de Longueuil, le COTREM n'a pas
été intéressé là-dedans. Il n'a pas
participé à cette étude. C'est un consultant
extérieur. Quels sont les liens de ce consultant avec le COTREM?
M. Clair: Ils sont très étroits, il faut bien
l'admettre, parce que c'est COSIGMA. Il n'y a pas de lien direct avec le
COTREM, mais COSIGMA est une filiale de Lavalin, et Lavalin est un
associé dans Canatrans, et Canatrans est le principal consultant du
COTREM. Ceci étant dit l'étude a été faite
complètement à l'extérieur des bureaux du COTREM par un
personnel qui n'a rien à voir avec les études en cours au COTREM,
pas sur ces dossiers. On n'a pas téléguidé la chose.
M. Bourbeau: Je suis content de vous l'entendre dire, parce que
ce qui est un peu malheureux là-dedans, c'est que justement on a
toujours l'impression et on le pense encore que le COTREM est un organisme
neutre qui ne prend pas position dans les questions de partage de coûts
entre diverses municipalités. Quand on tentait de rejoindre les gens de
COSIGMA qui étaient, comme vous venez de le dire, consultants de la
ville de Longueuil, et que l'on signalait le numéro de
téléphone, c'est le COTREM qui répondait; alors, ça
sonnait au COTREM. L'individu qui a fait l'étude travaille chez vous
dans vos bureaux. Pour le rejoindre, il fallait appeler au COTREM.
M. Clair: Je regrette, mais il y a peut-être eu certains
jours où il est venu travailler dans nos bureaux sur d'autres dossiers,
mais ses bureaux ne sont pas chez nous.
M. Bourbeau: Disons que les jours où on a voulu le
rejoindre, il était au COTREM, ce qui a fait penser à bien des
gens que le COTREM avait plus ou moins partie liée avec le consultant de
la ville de Longueuil. Or, vous savez que la ville de Longueuil et les autres
municipalités de la rive sud ne sont pas tout à fait d'accord sur
le partage des coûts dont vous avez parlé tantôt. Il
faudrait peut-être éviter que COTREM, si je peux dire, ne se
mouille dans une situation comme celle-là parce que cela lui
enlève un peu de sa crédibilité.
M. Clair: Je pense que vous soulevez un point très
important et très intéressant. Lorsque Longueuil a fait faire la
première étude par COSIGMA et qu'elle a demandé à
COSIGMA d'étudier la question proprement pour la ville de Longueuil, on
n'a pas voulu s'associer à cette étude. Le COTREM ou le
gouvernement, le ministère des Transports n'a rien payé de cette
étude. Les travaux ont été faits pour Longueuil; nous, on
n'a rien eu à voir là-dedans. Évidemment, on a eu une
copie des résultats comme tout le monde. (15 h 15)
Par contre, le deuxième volet, où on demandait au
consultant d'étudier les
résultats après intégration tarifaire sur toutes
les municipalités de la rive sud et sur la CUM, on considérait
que c'était intéressant pour la grande région de
Montréal qui correspond au mandat général de COTREM. On a
fait un accord avec Longueil pour payer la moitié des heures du
consultant parce que c'était une étude qui s'adressait à
toutes les municipalités et non strictement à Longueil.
M. Bourbeau: Ce qui est un peu malheureux là-dedans, c'est
que Longueil, bien sûr, comme les autres municipalités de la rive
sud, essaie de trouver une formule qui, éventuellement, va
défendre ses propres intérêts dans le partage des
coûts. C'est de bonne guerre que Longueil ait tenté de trouver un
consultant qui défende son point de vue. Les autres municipalités
ont fait pareil. Le problème c'est que le consultant de Longueil est
associé au COTREM et c'est là que ce n'est pas tellement
souhaitable que le COTREM accepte que ses consultants prennent partie dans des
dossiers alors qu'il y a des municipalités qui sont en train de
négocier. Je souhaiterais peut-être que ...
M. Clair: II est évident que tout dépendra de la
qualité professionnelle du travail qui est livré aux
intervenants. Si un professionnel fait preuve d'un manque d'objectivité
dans le contenu des documents qu'il remet de ses conclusions, il ne sera pas
crédible et le document en question ne sera guère utile à
personne. Je comprends que tout le monde veut justifier, prouver son point de
vue et essaie d'avoir une approche par laquelle il tire la couverte de son
côté. Vous savez comme moi que les gens qui essaient de grossir
des événements ou de grossir des conclusions
généralement se discréditent beaucoup plus qu'ils ajoutent
du poids à leur argumentation. Dans ce sens là, je pense qu'on
doit davantage juger de la qualité d'un document par l'argumentation qui
est contenue, les analyses qui y sont faites que mettre en doute, à
l'avance, les conclusions d'un professionnel. Je suis avocat de profession et
un avocat peut plaider à un moment donné pour quelqu'un puis
éventuellement se retrouver deux ans plus tard ou six mois plus tard
à défendre un point de vue assez différent. Cela
dépendra de la qualité professionnelle du travail qui est
effectué.
M. Bourbeau: Or, je comprends qu'un avocat puisse prendre une
journée une cause et défendre un point de vue puis la semaine
suivante prendre une cause identique et faire une argumentation exactement
contraire ...
M. Clair: Le lendemain cela risque d'être...
M. Bourbeau:. ...et le prouver aussi de façon aussi
brillante, et je suis sûr que le ministre devait être excellent
là-dedans avant qu'il entre en politique.
M. Clair: Le député, je ne connais pas sa
profession, mais il semble avoir appris ce métier là aussi
d'ailleurs.
M. Bourbeau: En ce qui concerne les ingénieurs, Monsieur
le ministre, je vous soumets que le qénie étant une science
exacte, il est assez surprenant que deux ingénieurs qui étudient
le même problème arrivent avec une conclusion
diamétralement opposée. Or, on le concède souvent que
selon les désirs du client, parfois, il y a une coloration à un
rapport qui peut varier d'un bureau à l'autre. Ce que je dis, ce n'est
pas un reproche, c'est que le COTREM devrait demeurer au-dessus de la
mêlée et non pas descendre dans la mêlée dans ces
cas-là. Je souhaiterais qu'on demande aux professionnels qui travaillent
pour le COTREM, de ne pas se mêler de querelle ou de dossier totalement
spécifique à une des parties qui traite avec le COTREM parce
qu'à ce moment-là, c'est le COTREM qui va être
discrédité. Je ne veux pas en faire un drame. C'est une remarque
que je voulais faire.
Pour continuer avec le COTREM, si vous voulez, je voudrais qu'on parle
de l'intégration tarifaire. Durant la dernière campagne
électorale, évidemment, tout le monde est allé de ses
promesses et de ses engagements, et on a cru comprendre que le gouvernement
allait instaurer à l'automne, l'intégration tarifaire: autobus,
métro, train de banlieue dans la région de Montréal, de
sorte que les citoyens pourraient, en utilisant un seul laissez-passer, qu'on
appelle généralement la passe interrive, communiquer d'une zone
à l'autre. Le président de COTREM vient de nous dire qu'une
déléqation part pour l'Europe incessamment pour aller parfaire
ses connaissances dans ce domaine. Est-ce que le ministre pourrait nous dire si
on peut s'attendre que l'intégration tarifaire, du moins pour les
premières zones, les zones A1 et 2 dans la région
immédiate de Montréal, va se faire à l'automne compte tenu
du fait que le président de la Commission de transport de
Montréal a semblé dire récemment que ce serait remis
à 1982, et que d'une façon générale, il semble que
l'on avait plutôt promis que ce serait à l'automne.
M. Clair: À la blague, je répondrais au
député, qu'effectivement il y a bien des gens qui ont dit toutes
sortes de choses sur l'intégration tarifaire pendant la campagne
électorale. Si ma mémoire est fidèle, je me souviens
d'avoir lu des déclarations de mon
prédécesseur selon lesquelles le chef de l'Opposition
était le seul qui voulait réviser tout cela. Cela prendrait
peut-être un certain temps.
M. Bourbeau: C'était dans le programme de notre parti
autant que dans le vôtre.
M. Clair: De façon plus sérieuse. Actuellement,
à mon avis, n'ayant pas encore reçu, sauf erreur, la proposition
d'intégration tarifaire de la CUM compte tenu de ce qui doit être
fait pour mettre en application une politique d'aussi grande envergure, sans
que je veuille être plus pessimiste qu'il le faut, je ne pense pas que ce
soit possible de mettre cela en vigueur pour le 1er septembre, pour la
rentrée d'automne comme certains l'avaient souhaité. Maintenant,
on pourra de façon plus précise à la fin de
l'été voir quand cela pourra effectivement entrer en vigueur.
C'est certain que la population s'attend, à mon avis, que cela se mette
en marche le plus rapidement possible.
M. Bourbeau: On estime à combien les subsides qui vont
être accordés dans la région de Montréal, au titre
de l'intégration tarifaire, disons pour une année donnée,
la première année du programme, cela serait combien? Une
année de douze mois, par exemple?
M. Clair: Environ 13 000 000 $, 14 000 000 $ pour un an.
M. Bourbeau: Cela, c'est la subvention pour l'an un, disons du
programme...
M. Clair: Le coût additionnel pour le gouvernement.
M. Bourbeau: ...de la passe interrive.
M. Clair: Non, cela c'est l'intégration complète,
interzonale et intermodale incluant les trains de banlieue.
M. Bourbeau: Interzonale pour les cinq zones ou pour les deux
premières zones?
M. Clair: Pour les cinq zones.
M. Bourbeau: Avez-vous l'intention de mettre le programme en
marche par étape ou d'un seul coup? Pour les zones 1 et 2 quoi?
M. Clair: L'interzonale pour la rive sud, Laval et
Montréal coûterait 3 500 000 $ par an, pour 1 an.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est pour les trois modes ou seulement
deux modes? Les trains de banlieue ne sont pas là-dedans. Ce serait pour
le mode autobus et métro.
M. Clair: C'est l'interréseau, si vous le voulez, de
commission de transport.
M. Bourbeau: Est-ce qu'effectivement vos projets seront de
procéder comme cela en commençant par la zone
périphérique immédiate, la première, ou de tout
mettre les cinq zones dans le premier volet de la réforme? Est-ce que
vous êtes assez avancé dans les travaux pour le savoir?
M. Clair: Je peux vous donner une réponse de technicien en
vous disant qu'il ne nous appartient pas de décider cela, c'est au
gouvernement.
M. Bourbeau: C'est souvent meilleur qu'une réponse de
politicien. C'est une question de gros sous.
M. Clair: Je vais être honnête avec vous. À
l'étape où j'en suis présentement, je ne voudrais pas trop
m'avancer, puis dire de façon trop précise selon quel rythme, et
quelles sont les modalités qui vont être retenues pour
l'intégration interzonale, parce que je ne suis pas encore assez
familier avec tout le dossier pour le dire au député. Je ne
voudrais pas m'engager trop vite sur ce terrain. Vous avez une réponse
de technicien.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est une question technique qui pourrait
retarder ou une question budgétaire? Au point de vue technique,
comptez-vous être prêt, disons dans un délai de deux ou
trois mois, ou six mois? Enfin, quels sont les délais techniques pour
pouvoir théoriquement mettre le plan en vigueur. Au point de vue
budgétaire, est-ce que l'on a dans le budget actuellement des sommes
prévues pour cela?
M. Clair: L'intégration tarifaire des réseaux
d'autobus et de métro sur le plan technique, il semble que ce serait
faisable dans un ordre de grandeur de cinq ou six mois. Quant au reste, ce
serait vraisemblablement plus long. Combien de mois? Cela dépend
beaucoup des compagnies de chemin de fer. Il y a des problèmes
très terre à terre, difficiles, pour mettre en ligne des trains
qui sont vétustes, qui sont dans des voies de garage depuis très
longtemps et qui auraient besoin d'être rafistolés avant
d'être mis en ligne. Il n'y a vraiment que les chemins de fer qui peuvent
nous le dire.
M. Bourbeau: Là, vous parlez de l'intermodal avec les
chemins de fer. Je parlais des autobus et du métro plutôt que des
autobus, du métro et des trains de banlieue.
M. Clair: Sur le plan technique...
M. Bourbeau: Je ne parlais pas des
trains de banlieue, je parlais surtout des autobus et du
métro.
M. Clair: Sur le plan technique, il semble qu'un ordre de
grandeur de cinq, six ou sept mois serait dans la limite de ce qui est
prévisible pour l'instant.
M. Bourbeau: Sur le plan budgétaire, est-ce qu'on a
actuellement dans le budget 1981-1982 des sommes prévues au cas
où vous seriez tout à coup capable de mettre en vigueur ce
projet? Est-ce que les 3 500 000 $ sont dans le budqet actuellement, le
coût de l'année initiale?
M. Clair: Actuellement, il n'y a pas, à proprement parler,
de crédits inscrits à cette fin. A l'intérieur du budget
de 220 000 000 $, il serait sûrement possible de dégager une marge
de manoeuvre à cet effet.
M. Bourbeau: Mais la marge de manoeuvre, vous m'avez dit qu'il
n'y en avait pas tantôt et que vous avez comprimé les budgets au
maximum.
M. Clair: II y a toujours la possibilité, si en cours
d'année, d'un budget...
M. Bourbeau: Supplémentaire. M. Clair:
...supplémentaire. M. Bourbeau: Ah, bon!
M. Clair: ...si jamais il y a lieu. Pour l'instant, il faut tenir
compte du fait que, si ma mémoire est bonne, le gouvernement se trouvera
à payer la note pour l'intégration tarifaire un certain nombre de
mois après. Il faut que cela ait fonctionné trois mois pour que
le gouvernement paie, ce qui veut dire que c'est visiblement à la date
où on se trouve aujourd'hui, en date du 5 ou du 6 juin, que les
sommes... La partie des 3 000 000 $ qui serait dépensable sur
l'année 1981-1982 n'est certes pas un obstacle à sa
réalisation.
M. Bourbeau: D'accord.
Je voudrais peut-être qu'on parle un peu de l'intégration
des trains de banlieue. Il y a des négociations qui se font actuellement
avec le CN et le CP, comme vous l'avez dit tantôt, pour mettre
l'équipement vétuste sur les rails de façon à
pouvoir l'intéqrer éventuellement. L'accord qui a
été signé en février 1981 avec la CUM, est-ce qu'il
y aurait moyen d'en avoir une copie? Est-ce que vous pourriez,
éventuellement, m'en faire parvenir une copie?
M. Clair: Cela a été donné d'ailleurs, je
peux vous en faire parvenir une copie.
M. Bourbeau: Oui. Cet accord prévoit que, pour ce qui
concerne la CUM, le coût maximal imputable est de 6 000 000 $ par
année au chapitre des déficits. Ce qui excéderait 6 000
000 $ serait la responsabilité du gouvernement. Selon les chiffres que
vous avez actuellement, quel sera le coût pour le gouvernement pour ce
programme, dans l'accord?
M. Clair: Premièrement, il n'y a pas de
négociations très formelles qui ont eu lieu avec les compagnies
de chemin de fer ou avec le COTREM. Il y a eu des pourparlers, des discussions
pour essayer d'établir des coûts, parce que l'accord entre la CUM
et le gouvernement du Québec prévoit qu'il appartient à la
CTCUM de néqocier, transiger et conclure un accord avec les chemins de
fer, d'une part, et avec la CTRSM, d'autre part, pour la ligne de Beloeil ou
Saint-Hilaire.
Maintenant, nous avons pu établir, en fonction du programme de
subventions en vigueur et du programme de subventions ou d'une hypothèse
de subventions proposée à la suite de l'intégration
tarifaire, que les coûts directs d'exploitation seront amplement couverts
par les revenus des usagers, selon l'hypothèse tarifaire
véhiculée actuellement, plus la subvention gouvernementale et
à l'intérieur des 6 000 000 $ que la CUM offre de payer, ou les
premiers 6 000 000 $ de déficit en supplément des revenus des
usaqers et de la subvention gouvernementale. (15 h 30)
Le vrai coût sera connu lorsqu'il y aura eu une négociation
de complétée et une entente d'intervenue entre les chemins de fer
et les commissions de transport, au nom des municipalités desservies.
Évidemment, si les chemins de fer exigent énormément plus
pour les frais généraux ou les profits et que c'est
accepté par les municipalités, les municipalités devront
en défrayer une plus qrande partie.
M. Bourbeau: II y a une rumeur qui circule à savoir que
les 6 000 000 $ seraient larqement dépassés, d'après les
coûts révisés qui sont sortis récemment. Si ma
mémoire est fidèle, le coût du programme devait être
d'environ 14 000 000 $, les revenus provenant des usagers d'environ 8 000 000
$, donc un déficit de 6 000 000 $ devant être absorbé par
la CUM. Mais j'ai entendu dire que le coût, au lieu d'être 14 000
000 $, serait de 30 000 000 $. Comme les revenus sont plafonnés à
8 000 000 $ et que la CUM a une garantie de 6 000 000 $, ça laisserait
au gouvernement une facture d'à peu près 16 000 000 $, ce qui
n'était pas prévu au départ. Est-ce exact? Êtes-vous
en mesure de commenter cela?
M. Clair: Ce n'est pas exact et ce n'est pas faux. Je m'explique
un peu. Depuis l'accord entre le gouvernement et la communauté urbaine,
il est vrai que les chemins de fer ont fait connaître des exigences
monétaires, ils ont annoncé qu'ils exigeraient beaucoup plus que
ce qu'ils avaient mentionné auparavant, pour exploiter les lignes de
trains de banlieue.
À ce moment, il faut peut-être se référer
à l'expérience des gens de Toronto, le Toronto Area Transit
Operating Authority, qui est une agence du gouvernement de l'Ontario, qui a
négocié, en son temps, une entente avec le CN pour l'exploitation
des trains de banlieue. Ils sont partis, évidemment, de chiffres
très élevés pour en venir à des chiffres beaucoup
plus bas.
Même si, dans le cas du CN, c'est une entreprise d'État,
les chemins de fer sont des entreprises qui essaient de faire le plus de
profits possible et, voyant la possibilité d'en faire, ils exigent
beaucoup au départ, mais il s'agit de ne pas concéder de profits
indus. On a une connaissance des coûts réels, des coûts
directs, en tout cas.
M. Bourbeau: Actuellement, il y a des paiements qui sont
versés au CN et au CP pour les services des trains de banlieue.
Pouvez-vous m'expliquer pourquoi les paiements ne sont pas versés
directement, mais par le biais des commissions de transport? Je pense que le
ministère envoie des chèques aux commissions de transport qui,
elles, les refilent au CN et au CP. Quelle est la raison de cette
méthode de procéder?
M. Clair: Ce sont des raisons purement administratives.
Étant donné la façon dont les programmes
budgétaires sont préparés au ministère des
Transports, il n'y a pas de poste qui s'appelle "subventions de fonctionnement
aux trains de banlieue" et ça doit transiter par un canal. C'est le
canal qui a été retenu et ça présente probablement
un certain nombre d'avantages quant au contrôle.
M. Bourbeau: Cela provient de quel poste dans le gouvernement? Ce
sont des montants quand même assez importants. Je ne comprends pas
pourquoi, s'il y un poste au budget, on ne peut pas le payer directement.
M. Clair: C'est l'élément 2, qui s'appelle
transferts. Vous avez, dans les documents qui vous ont été
distribués...
M. Bourbeau: Aux trains de banlieue, oui. Les montants sont
montrés au Canadien National et au Canadien Pacifique. Ce qui m'intrigue
c'est que, si vous l'avez au budget, pourquoi ne payez-vous pas directement le
CN et le CP, au lieu d'envoyer des chèques aux commissions de transport
qui, elles, les encaissent et émettent de nouveaux chèques au CN
et au CP? Quelle en est la raison?
M. Clair: Je ne pense pas qu'il y ait de gros
inconvénients à procéder comme ça. A mon avis,
l'interlocuteur, c'est la CTCUM, c'est la commission de transport et c'est tout
à fait normal que ça transite par ce canal. Je vois mal
l'objection. Qu'est-ce que le député souhaiterait? Qu'on
verse...
M. Bourbeau: C'est parce que la négociation entre le CN et
le CP se fait avec le ministère des Transports. La Commission de
transport de la rive sud n'a jamais négocié avec le CN ou le
CP.
M. Clair: Pas encore, mais, en fait, c'est la CTCUM qui est
l'interlocuteur officiel du CN et du CP pour les deux lignes de trains de
banlieue sur le territoire de la CUM. En principe et en pratique aussi, cela
devrait être la CTRSM dans le cadre de la politique gouvernementale qui
serait l'interlocuteur officiel.
M. Bourbeau: Elle ne l'a jamais été jusqu'à
ce jour.
M. Clair: Jusqu'à présent, je veux bien admettre
que, dans le cas de la CTRSM, elle ne l'a jamais été.
M. Bourbeau: Mais qui a négocié pour la CTRSM,
alors, jusqu'à ce jour? C'est le gouvernement? Comment se fait-il qu'on
paie 36 000 $ tous les deux ou trois mois au CN et que la CTRSM n'a jamais
négocié quoi que ce soit, j'en suis convaincu, avec le CN-CP?
Elle reçoit des chèques dans le courrier et elle en émet
d'autres. Cela a toujours été considéré comme
très étrange comme méthode, comme moyen.
M. Clair: II semble que ce soit pour des raisons purement
administratives. Si le député le désire, on pourrait lui
faire un court historique des raisons administratives qui font que cela s'est
déroulé comme cela.
M. Bourbeau: Je me le demandais simplement. Ce n'est pas parce
que le gouvernement ne tient absolument pas à faire des paiements
directement au fédéral ou à des institutions
fédérales. Cela n'a rien à voir avec la question
constitutionnelle, quoi?
M. Clair: Cela n'a rien à voir avec la question
constitutionnelle. C'est une question physique. Ce que je dis au
député, c'est que M. Lussier pourrait lui expliquer
brièvement comment il se fait que cet argent transite
par les commissions de transport. C'est pour des raisons strictement
administratives qui n'ont absolument rien de politique. Est-ce que vous voulez
l'explication?
M. Bourbeau: Oui, s'il y en a une. Si c'est celle que vous venez
de me dire, je vous crois. Remarquez que je vous crois absolument, sauf que je
trouvais cela étrange.
M. Clair: Mais il y en a une qui est peut-être un peu plus
précise. C'est dans le budget des commissions de transport, d'une part,
et au niveau du ministère des Transports dans le budget des paiements de
transfert auprès des commissions de transport pour les aider à
exploiter leur réseau. Pour les payer directement, comme cela a
d'ailleurs été fait l'année dernière, cela prend
une autre procédure administrative pas mal compliquée et cela
prend un décret gouvernemental, etc., tandis qu'étant
donné que c'est dans le budget des commissions de transport et que cela
peut être subventionné à l'intérieur du programme de
subventions existant, cela simplifie énormément les choses et le
résultat est exactement le même.
M. Bourbeau: Ce que vous venez de dire, cela ne se faisait pas de
cette façon autrefois et cela vient de commencer à se faire de
cette façon cette année, je pense, pour la première fois.
On se demandait pourquoi. Alors, j'ai la réponse et on est ici pour
avoir des réponses. Il y avait un autre problème.
M. Clair: Vous constatez qu'on vous en donne.
M. Bourbeau: Oui, je suis très satisfait jusqu'à
présent. La question des trains de banlieue qui est toujours importante.
Il semble que le fédéral... Je pense que j'avais averti le
ministre de la question. Il y a beaucoup d'argent là-dedans, comme vous
le savez.
Une voix: Je pense que ce serait l'heure du souper.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte a toujours la parole.
M. Bourbeau: Le gouvernement fédéral a plusieurs
millions de dollars de disponibles pour les trains de banlieue et il n'y a
jamais eu d'entente encore de signée avec le fédéral
à ce sujet, que je sache. Il y a des conditions que le
fédéral impose pour pouvoir investir de l'argent. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire pour quelles raisons le gouvernement ne va pas
chercher les fonds fédéraux là-dedans? Ce serait
peut-être une façon d'aider...
Une voix: De l'argent sale.
M. Clair: M. le Président, actuellement, le gouvernement
du Canada a entre les mains une proposition d'entente à cet effet. On ne
refuse pas d'argent qui vient du fédéral, bien au contraire. Ce
n'est pas pour une raison constitutionnelle, si on veut, ou le refus de
recevoir de l'argent du fédéral. Actuellement, le gouvernement
fédéral a entre les mains une proposition et j'annonce au
député, d'ailleurs, que je dois rencontrer, dès que
possible, mon homologue fédéral, le ministre des Transports.
Parmi les sujets à l'ordre du jour, il y a celui-là.
M. Bourbeau: Les informations qu'on a, c'est qu'en ce qui
concerne le fédéral et le CN et le CP, semble-t-il, ils sont
prêts. D'ailleurs, j'ai des lettres du CN et du CP qui indiquent que,
dès le 1er juillet prochain, ils pourraient mettre de
l'équipement sur les rails pour l'intégration des trains de
banlieue, peut-être pas de l'équipement neuf, mais,
progressivement, on pourrait se procurer de l'équipement pour tenter un
début d'intégration. Il semble que les budgets soient disponibles
aussi. D'après l'accord de février, l'accord global sur le
transport en commun, le gouvernement a donné des garanties à cet
effet. J'aimerais savoir si on anticipe que l'intégration des trains de
banlieue va se faire bientôt ou si ce sera remis à l'an prochain
ou aux calendes grecques?
M. Clair: La CUM doit faire une proposition d'intégration
au gouvernement pour l'interzonal et l'intermodal, et dès que cette
proposition sera entre les mains du ministre des Transports, il appartiendra au
gouvernement de l'accepter et de procéder avec cette proposition si elle
est retenue. Pour l'instant, le gouvernement du Québec est loin de
mettre des entraves dans les roues du gouvernement fédéral en ce
qui concerne sa participation; je ne voudrais pas que le député
pense cela. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, mon
prédécesseur, au moment de l'annonce du plan, de l'accord, en
février, avait déjà fait mention qu'il était
déjà en pourparlers, avec le fédéral à ce
sujet.
M. Bourbeau: II semble que le gouvernement soit prêt
puisqu'il s'est engagé à le faire, il a donné des
garanties, mais il semble que c'est la CTCUM qui retarde les
négociations avec le CN et le CP. D'ailleurs, le président de la
CUM, M. Desmarais, émettait un communiqué il n'y a pas tellement
longtemps où il disait: Les budgets sont là, ils sont suffisants,
les compagnies CN et CP sont prêtes à négocier et
disposent des équipements nécessaires pour fournir un
service provisoire adéquat. Le gouvernement du Québec a
donné toutes les garanties utiles lors de l'accord global sur le
transport en commun signé en février. Il n'y a plus de raison
pour retarder la mise en place d'un service qui est dû depuis de trop
nombreuses années.
Dans un communiqué émis au mois de mai, M. Desmarais
disait qu'aucune négociation n'avait été engagée,
à ce moment, entre la CTCUM et les trains de banlieue. Est-ce que le
gouvernement entend faire quelque chose pour inciter la CTCUM à
accélérer les négociations de façon que les gens de
la région de Montréal puissent avoir accès aux trains de
banlieue dans les meilleurs délais?
M. Clair: Je ne pense pas que ce soit de mauvaise guerre pour le
président de la CUM de faire pression sur la CTCUM et de défendre
le dossier. Je ne voudrais pas m'immiscer dans les rapports entre le
président de la CUM, ses déclarations et la position de la CTCUM
là-dedans. Je pense que c'est normal, en politique, que le
président de la CUM ait hâte et pousse pour que ce dossier
progresse le plus rapidement possible.
M. Bourbeau: M. le ministre, on en arrive justement au point
crucial; ce sera mon dernier point, parce que je ne veux pas prendre tout le
temps. On voit ici qu'il y a une sérieuse divergence d'opinions entre le
président de la CUM qui représente les villes de l'île de
Montréal, et le président de la CTCUM qui est le PDG nommé
par le gouvernement. M. Desmarais dit que M. Hanigan ne fait rien -
peut-être pas aussi clairement, mais, selon le texte qui est ici -que la
CTCUM ne bouge pas, et M. Hanigan a annoncé que cela ne se ferait pas
avant 1982. M. Desmarais dit: Les budgets sont là, il faut le faire
maintenant, etc. On voit qu'au niveau politique, on n'est pas satisfait de la
lenteur administrative des fonctionnaires. Le même problème existe
à la Commission de transport de Laval et sur la rive sud
également; vous êtes sûrement au courant.
D'ailleurs, M. Desmarais finissait son communigué par ceci: "Ce
dernier a conclu en rappelant sa volonté de réitérer sa
demande au gouvernement du Québec afin que soit amendée le plus
tôt possible la loi de la CUM pour amener la CTCUM sous le contrôle
des élus du conseil de la communauté. L'épisode que nous
vivons présentement ne fait que renforcer ma conviction que la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal doit
absolument être placée sous la direction des représentants
élus par la population." (15 h 45)
Cela rejoint ce que je vous disais tantôt concerant les autres
commisisons de transport. Je pense que c'est un voeu unanime de tous les
intervenants dans le dossier du transport en commun. Je ne parle pas de
l'investissement au niveau des sommes capitales, je parle du fonctionnement des
commissions de transport. D'ailleurs, votre prédécesseur,
à plusieurs reprises, a parlé du fait que les
municipalités devraient avoir un mot à dire au niveau du service
et la qualité du service des commissions de transport. J'aimerais savoir
si le ministre entend étudier ce point, de faire en sorte que les
commissions de transport, que ce soit celle de Montréal, celle de la
rive sud ou celle de Laval puissent réponde aux municipalités qui
défraient la plus large partie du déficit d'opération de
leurs dépenses.
En ce qui concerne la rive sud, on peut dire que c'est maintenant sous
le contrôle des municipalités, puisque la loi qui a
incorporé la CTRSM a donné un contrôle efficace. On ne
l'avait pas jusqu'à il y a un an, mais maintenant, à la suite de
certaines tractations judiciaires, on l'a. Mais Laval et la CTCUM ne l'ont pas.
Si vous avez lu le mémoire qu'ont fait parvenir au gouvernement la
Conférence des maires de banlieue et la Chambre de commerce de
Montréal, par exemple, on recommande, au sujet des réformes de la
CUM, dans les deux mémoires, que la CTCUM soit placée sous le
contrôle de la CUM de façon que les élus aient un mot
à dire dans le contrôle des dépenses des commissions de
transport. La même chose à Laval, la seule ville sur le territoire
qui se fait présenter chaque année une facture de transport en
commun et n'a absolument rien à dire. C'est un budget qui lui
échappe complètement. Et c'est elle qui paie les déficits.
C'est la même chose pour la rive sud.
Je pense que le gouvernement devrait se pencher là-dessus et
donner suite aux demandes répétées des
municipalités de la région de Montréal de faire en sorte
que le transport en commun, qui est une fonction pratiquement municipale, soit
sous le contrôle des élus, de la même façon que les
services de police et les services de pompiers, etc.
M. Clair: M. le Président, d'abord, je voudrais rappeler
au député - il le sait sûrement - que les amendements
à la Loi de la Communauté urbaine de Montréal - s'il
devait y en avoir, relèvent du ministre des Affaires municipales. Je
peux l'assurer que non seulement le ministre des Transports se penche et
étudie cette question, mais également le ministre des Affaires
municipales et le gouvernement s'intéressent à cette question. Je
ne sais pas où cela est rendu; mais je sais qu'effectivement, c'est une
vieille demande du milieu des élus
municipaux, de voir passer sous leur contrôle, la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Montréal et la Commission
de transport de Laval.
C'est aussi relié à l'avenir du COTREM en ce qui concerne
le futur. Je peux assurer le député que je veux avancer
là-dedans avec toute la prudence requise et que non seulement le
ministre des Transports doit émettre son point de vue, mais
également le ministre des Affaires municipales.
En terminant, je voudrais lui dire, sur le dernier point, que j'ai eu
l'occasion de rencontrer M. Desmarais; la rencontre a été
très positive. Comme on dit parfois dans les communiqués de
presse, on a partagé une communauté de vues sur un grand nombre
de sujets. Maintenant, je n'ai pas eu encore l'occasion de rencontrer M.
Hannigan. On ne peut pas tout faire en même temps. Mais je ne pense pas,
à ce que j'ai retenu de la rencontre avec M. Desmarais, que M. Desmarais
soit parti en guerre contre M. Hannigan, ni contre le COTREM, ni contre le
ministre des Transports.
M. Bourbeau: Je ne pense pas avoir dit qu'il était parti
en guerre.
M. Clair: Vous avez...
M. Bourbeau: Je vous lisais un communiqué. J'aurais une
dernière intervention et je laisse la parole à mon voisin, si
vous voulez. Je lisais un communiqué, M. le ministre, alors, je n'ai pas
interprété... j'ai peut-être interprété
à un moment donné, je l'admets...
M. Clair: Vous avez interprété à un moment
donné.
M. Bourbeau: ...ce que j'ai là, je vais vous en donner une
copie, c'est vraiment ce qui était marqué. Je voudrais seulement
vous faire une lecture pour souligner davantage le point que je viens de
soulever. C'est un document qui vient de la commission permanente des
transports, des crédits de l'an dernier, les remarques d'ouverture du
ministre des Transports, votre prédécesseur. On disait: "Le
principe qui a présidé à ce réaménagement de
notre programme de subventions vise d'abord à respecter le principe de
l'autonomie municipale en matière de services locaux. Ce principe est
assuré en laissant au palier local le soin de déterminer le
niveau de services, de même que la tarification des services du
système de transport en commun en milieu urbain."
Je pourrais lire la suite, mais, si on admet ce principe que c'est le
niveau local qui doit déterminer le niveau de services et les
coûts, forcément, il faut quand même qu'il puisse exercer ce
contrôle. Parce que, si la ville de Laval émet des voeux pieux
selon lesquels elle voudrait que le niveau de services soit diminué, si
on trouve qu'il y a un gaspillage éhonté d'autobus qui peut se
faire, d'utilisation, comme cela s'est vu dans le passé, s'il y a un
surplus d'autobus à un endroit et qu'on ne sait pas quoi en faire, si
les élus municipaux ne peuvent pas mettre un frein à cela, parce
qu'ils n'ont pas le contrôle, comme cela existe à Laval et
à Montréal, ce sont des voeux pieux qui ne se traduisent pas dans
la réalité.
C'est la raison pour laquelle je demandais au ministre, et j'aimerais
qu'il y songe sérieusement et qu'il en saisisse ses collègues des
autres ministères, parce que, quand on parle au ministère des
Affaires municipales, on nous renvoie aux Transports; à un moment
donné, peut-être que...
M. Clair: Êtes-vous sûr que vous en avez parlé
au ministre des Affaires municipales en commission parlementaire?
M. Bourbeau: Non, jadis. Remarquez que c'est un problème
qui n'est pas nouveau, cela fait des années que les élus
municipaux demandent cela. Moi, j'aimerais que le gouvernement, un bon jour, se
penche sur ce problème. Je vous assure par expérience qu'en ce
qui concerne la rive sud, cela a donné lieu à des
économies de millions de dollars pour les citoyens de la rive sud qui
ramassent le solde de la facture - vous en êtes au courant maintenant
à cause du nouveau programme - et c'est normal que les élus qui
taxent les gens soient ceux qui déterminent les niveaux de services,
donc qui contrôlent ces choses. Et pour la rive sud, avec un service qui
n'a pas diminué, il n'y a eu aucune coupure dans le service, il n'y a
pas un seul kilomètre de coupé.
M. Clair: Est-ce qu'il y a eu de l'amélioration?
M. Bourbeau: II y a une étude qui a été
faite, mais l'automne dernier; une maison de sondage spécialisée
a prouvé que le niveau de satisfaction de la clientèle
était très élevé, de l'ordre d'à peu
près 80%, des gens qui se déclaraient très satisfaits du
service sur la rive sud.
Immédiatement après...
M. Clair: Le sondage avait-il été
réalisé auprès des usagers ou auprès de l'ensemble
de la clientèle potentielle?
M. Bourbeau: Le sondage était très scientifique, il
a été fait auprès des usagers, il a été fait
auprès de tout le monde et dans toutes les catégories. Je peux
vous assurer que jamais un sondage n'a été aussi bien fait. Je
pense que la préparation du questionnaire a demandé...
M. Clairs C'est une affirmation très solennelle que
vous venez de faire là. Jamais un sondage n'a été aussi
bien fait.
M. Bourbeau: II était aussi bon que vos sondages
électoraux.
La préparation du questionnaire.
M. Clair: Ce n'est pas vous qui les aviez commandés?
M. Bourbeau: Non.
La préparation du questionnaire a demandé plusieurs mois;
des tests ont été faits. Je peux vous dire que la facture a
été assez lourde pour les municipalités de la rive sud;
pour le gouvernement...
M. Clair: Si c'est le meilleur qui n'a jamais été
fait, je comprends
M. Bourbeau: Pour le gouvernement, cela aurait été
une petite facture, mais, pour les municipalités, c'était assez
lourd. Il y a eu unanimité dans la population de la rive sud pour dire
que le sondage était très bon. Il a prouvé la très
grande satisfaction des usagers et c'est à la suite de cela que les
maires ont décidé de cesser de mettre sur la route des autobus
dont l'usaqe n'était plus requis.
Voici un exemple concret d'un cas où les municipalités ont
réussi à mettre la main à la pâte, à freiner
les dépenses. D'ailleurs, les gens de la région de
Montréal... Je vois le président du COTREM qui est là, il
peut sûrement témoigner que cela a été fait à
la satisfaction de tout le monde, sauf peut-être d'un des maires qui
n'était pas tellement heureux, mais la grande majorité des
intervenants dans le dossier ont constaté des économies d'environ
7 000 000 $ en deux ans sur des dépenses de transport en commun et en
maintenant le même niveau de services qui était déjà
excellent.
Moi, je soumets bien respectueusement que, si on donnait aux autres
groupes de municipalités, Montréal et Laval par exemple, la
chance de pouvoir effectuer également les mêmes contrôles,
cela résulterait probablement en des économies substantielles
pour les municipalités sans avoir à diminuer le service.
J'aimerais bien que le ministre puisse se pencher là-dessus et
peut-être donner suite aux demandes répétées de ceux
qui paient les factures, nommément les municipalités.
M. Clair: M. le Président, sur cela, le
député me demande si je veux considérer cette
possibilité, je m'engage sans hésitation à examiner de
très près ce problème. Il est évident que la
préoccupation du gouvernement, c'est celle d'avoir le meilleur service
au meilleur coût et que toute solution qui puisse permettre d'avancer
dans ce sens doit être examinée de très près, que ce
soit sur la base d'expériences vécues à la CTRSM ou que ce
soit sur la base d'autres expériences. Le député me
demande de l'étudier, on va regarder cela sûrement. Mais, encore
une fois, je lui rappelle que les amendements à la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal relèvent du ministre des
Affaires municipales.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
M. le député de Charlevoix.
M. Bourbeau: Une seule question. Étant donné que je
ne suis pas très familier avec l'étude des crédits, j'ai
quelques autres questions d'ordre général et je ne sais pas
exactement dans quel programme elles s'insèrent. Est-ce qu'on pourrait,
un peu plus tard dans la journée, poser des questions? Je ne voudrais
pas me faire dire: C'était dans le programme no 1; alors que je pense
que c'était dans le programme no 5. Est-ce que je pourrais obtenir du
ministre l'assurance que si je veux poser une question plus tard et que,
d'après les experts du gouvernement, c'était dans le programme no
1, je ne me ferai pas dire que j'enfreins le règlement?
M. Clair: Je n'aurais pas d'objection à ça, sauf
que la limite c'est que les autres collègues ne nous disent pas d'aller
jaser dans un autre coin.
Le Président (M. Gagnon): Je donne la parole au
député de Charlevoix.
Transport des handicapés
M. Mailloux: M. le Président, je ne veux pas chicaner qui
que ce soit, mais je m'aperçois que Montréal, c'est important
cela fait quatre heures qu'on discute et comme on a parlé de terminer
vers 19 h 15, on a pour environ 230 000 000 $ d'adoptés, alors qu'on en
a pour 1 300 000 000 $.
J'ai seulement une question au programme 1, elle concerne le transport
des handicapés. Je ne veux pas parler ici du transport qui a
été annoncé par législation concernant les
commissions de transport ou les réseaux intermunicipaux.
Dans votre document explicatif, vous parlez de subventions qui seraient
allouées pour le transport des handicapés dans certaines villes;
c'est à la page 2. Ce que je veux savoir c'est ceci. Les
municipalités où il n'y a pas de transport en commun sont
déjà aux prises avec des services de police dont elles veulent se
départir parce que la note à payer est trop élevée.
Est-ce que le transport des handicapés ne peut être
subventionné qu'à l'endroit des commissions de transport, des
commissions intermunicipales de transport ou des
municipalités ou si cela peut englober également les
organismes sans but lucratif qui voudraient organiser un transport pour
handicapés? C'est le dernier point...
M. Clair: Je suis bien placé pour répondre à
la question parce que, à l'origine si on veut - sans fâcher les
experts du ministère des Transports du Québec - dans ma propre
région, il y avait un projet, par le biais d'un organisme sans but
lucratif, qui s'appelait Carrefour des personnes handicapées Drummond
Inc. qui, en quelque sorte, avait bâti une formule en parallèle au
ministère, mais qui ressemblait à s'y méprendre à
celle qui a été finalement adoptée par le gouvernement,
prévoyant 75% de subventions par le gouvernement, 20% par les
municipalités et 5% par les usagers.
La façon dont cela fonctionne, chez nous en tout cas, les
municipalités ont fait confiance à un organisme sans but lucratif
qui gère l'autobus adapté pour les personnes handicapées,
mais c'est sous le contrôle de la municipalité qui a
été désignée par les cinq municipalités qui
participent au fonctionnement de "Carrefour des personnes handicapées de
Drummondville Inc.". Autrement dit on n'a pas voulu, au ministère des
Transports, exclure toute possibilité d'un contrat de services. Si ma
mémoire est fidèle, c'est sur la base d'un contrat de services
entre le Carrefour des personnes handicapées et la principale
municipalité du regroupement, c'est-à-dire Drummondville, qui
reçoit la subvention, qui contrôle l'utilisation qu'en fait le
Carrefour des personnes handicapées, mais la ville de Drummondville
n'était pas intéressée à gérer
quotidiennement cet autobus, elle s'assure d'une supervision du service qui est
rendu et c'est par la municipalité que transite la subvention.
M. Mailloux: C'est-à-dire que l'autobus est la
propriété de Drummondville ou de carrefour?
M. Clair: C'est Carrefour des personnes handicapées de
Drummondville Inc. qui est propriétaire et qui la fait fonctionner, mais
son financement transite par la municipalité.
M. Mailloux: Ce sont des problèmes qui se posent un peu
partout dans le Québec, dans les petites villes de 4000 ou 5000
habitants qui ne veulent pas organiser de transport en commun, parce qu'on
entend parler du transport en commun dans les villes et on sait ce que cela
coûte. C'est un problème qui va être un peu
général, bientôt, où des mouvements sans but
lucratif achètent des véhicules pour aider au transport des
handicapés. On parle de l'année des handicapés, mais ce
que je veux savoir c'est si le ministère va vouloir donner les
subventions requises, qui s'adressent aux municipalités où le
transport est intermunicipal?
M. Clair: On passe toujours par la municipalité.
M. Mailloux: Vous mentionnez
Charlevoix. Il y a d'autres villes de mentionnées, c'est
marqué Charlevoix également, ce n'est pas la commission scolaire?
(16 heures)
M. Clair: À quel endroit? À la page 2?
M. Mailloux: La même page, autres municipalités
où des services devraient être implantés en 1981-1982:
Saint-Jérôme, Thetford, Valleyfield, Baie-Comeau, Chandler,
Saint-Gabriel, Sainte-Catherine, Joliette, Berthierville, Charlevoix,
Rivière-du-Loup.
M. Clair: C'est peut-être La Malbaie, je ne le sais
pas.
M. Mailloux: Oui. Il n'y a pas de...
M. Clair: Mais une chose est certaine, la façon dont cela
s'est passé dans ma propre région; ni Drummondville, ni
Drummondville-Sud, ni le conseil de comté n'étaient
intéressés à s'embarquer dans un système de
transport public pour les handicapés parce qu'ils ont dit: ce serait
créer une pression terrible sur nous-mêmes pour créer un
système de transport public et nous ne sommes pas rendus là.
L'entente est intervenue très facilement chez nous entre le Carrefour
des personnes handicapées, les quelques municipalités autour
de
Drummondville et la ville de Drummondville comme telle pour
subventionner, si on veut, un organisme sans but lucratif. Par contre, les
municipalités voulaient s'assurer aussi que ce ne serait pas un puits
sans fond, où il n'y aurait pas de contrôle sur les
dépenses, sur les coûts d'opération du système de
transport pour les personnes handicapées. Alors, c'est donc un organisme
sans but lucratif qui est propriétaire de l'équipement, qui le
gère, qui l'exploite, mais sous la surveillance ou le contrôle
financier de la cité de Drummondville par l'entremise d'un contrat de
services.
M. Mailloux: Qui est admissible à recevoir la subvention
mentionnée?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 1,
éléments 1, 2 et 3...
M. Clair: M. le Président, si vous me le permettez, j'ai
une information supplémentaire pour le député de
Charlevoix.
C'est l'Association des personnes handicapées de Charlevoix qui
aurait un projet et qui, justement, va devoir se trouver des
municipalités qui, d'une part, sont prêtes à participer
pour les 20% et qui, d'autre part, sont prêtes à accepter de lui
faire confiance.
M. Mailloux: Ma question concernait le secteur rural où,
tel que vous l'avez souliqné, il n'y a pas de transport, il n'y a pas le
désir d'organiser des transports en commun. Mais si cela s'adresse
partout, c'est cela que je voulais savoir.
M. Clair: J'avais alerté immédiatement le
ministère parce que, au début, à la façon dont
j'avais interprété l'arrêté en conseil... J'ai
été mêlé comme député de très
près à cela. L'une des associations de personnes
handicapées qui étaient le plus avancés, c'était
à Drummondville. Cela a été une des préoccupations
du gouvernement de s'assurer que les organismes sans but lucratif ne seraient
pas carrément écartés de cela. Est-ce que cela
répond aux questions du député de Charlevoix?
M. Mailloux: Quant à moi, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Est-ce que ce
programme dans la région de l'Outaouais serait à la CTCRO? Je ne
crois pas qu'il soit encore en marche.
M. Clair: À la page 2 du document, le député
voit les organismes publics qui sont déjà subventionnés.
On voit la CTCRO qui a été subventionnée, en 1980-1981,
pour 150 000 $ et qui le sera, en 1981-1982, pour 212 600 $. Il y a
déjà un certain nombre de véhicules, trois autobus, deux
taxis, qui offrent le service dans la région de l'Outaouais pour la
CTCRO.
M. Middlemiss: Mais cela ne prend pas tout ce budget-là et
j'ai l'impression qu'il était censé y avoir un programme qui
était plus large, mais qu'on n'a pas réussi à le mettre en
marche immédiatement. Est-ce que j'ai raison de dire cela?
M. Clair: Je ne suis pas sûr de savoir ce à quoi
vous faites référence. Par exemple, si on regarde toujours
à la page 2 du document que nous avons, si on compare a d'autres
régions - remarquez que ce n'est peut-être pas tout à fait
le même niveau de services et d'organisation qu'il y a dans chacune des
commissions de transport - on voit à la CTL, 152 000 $, à la
CTRSM, 140 000 S et à la CTCRO, c'est 212 000 $. Je ne pense pas qu'on
puisse dire qu'à ce point de vue la région de l'Outaouais soit
défavorisée.
M. Middlemiss: Non, ce n'est pas cela que je voulais dire. Je
suis au courant qu'il y a un programme qui était censé être
mis en oeuvre. Toutefois, je ne crois pas qu'il ait réussi. Il y a eu
une demande de soumissions et je crois bien qu'on n'avait pas installé
le système complètement comme on aurait voulu le faire.
M. Clair: Peut-être que ce à quoi le
député fait allusion, c'est au fait que les municipalités
qui ne font pas partie du territoire de la CTCRO peuvent voir des projets. Mais
concernant l'état d'avancement de chacun des projets, il y a
peut-être des groupes qui font des pressions pour organiser un
système de transport pour les handicapés dans leur région
et dont le ministère n'est pas encore informé, ou des gens qui
voudraient un niveau de service plus élevé et qui n'ont pas
réussi à se faire entendre encore. À la face même
des documents que nous avons devant nous, il ne semble pas que la CTCRO soit
placée sur un pied inégal par rapport aux autres commissions de
transport. Avec les sommes qui sont là par rapport au nombre de
municipalités et à la population desservie par la CTCRO, le
niveau de service devrait être comparable à ce qu'il y a
ailleurs.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Les
éléments 1, 2 et 3 seront-ils adoptés?
M. Clair: Adopté.
M. Bourbeau: Une question, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Une question, M. le
député de Laporte.
M. Bourbeau: Je ne voudrais pas prendre beaucoup de temps, mais
je voudrais assurer les membres de cette commission -j'ai parlé avec le
député de Charlevoix -qu'en ce qui nous concerne, pour les autres
programmes, nous serons beaucoup plus courts que pour le programme 1.
M. Clair: Beaucoup plus "cools"?
M. Bourbeau: Beaucoup plus courts. Je ne voudrais pas
décourager tout le monde, on va tenter de s'en tenir à ce dont on
a discuté tout à l'heure, soit l'échéance qu'on a
tenté de se fixer théoriquement, mais je voudrais revenir sur
quelques...
M. Clair: Le député ne peut sûrement pas
reprocher à la majorité ministérielle de l'empêcher
de poser ses questions cet après-midi.
M. Bourbeau: Absolument pas, il y a une
amélioration...
M. Clair: II exprimait des craintes tout à fait non
fondées; j'espère qu'il le reconnaît actuellement.
M. Bourbeau: II y a une amélioration marquée, M. le
ministre, et je suis convaincu que l'heure du dîner vous a
été, à ce point de vue, très profitable.
M. Clair: On peut aller souper et...
Voies réservées sur le pont
Champlain
M. Bourbeau: M. le ministre, j'ai encore deux ou trois questions
à vous poser au sujet du programme 1. Il y a la question des voies
réservées sur le pont Champlain qui créent des
problèmes sur la rive sud. Vous savez qu'aucune entente n'est encore
intervenue avec le gouvernement fédéral sur l'utilisation des
voies réservées. On va de convention temporaire en convention
temporaire jusqu'à ce qu'un jour, on en vienne à une entente
permanente. Je sais qu'un comité a été formé pour
la réalisation de la promesse. Je voudrais savoir où on en est
dans ces négociations et qui siège au comité qui
négocie actuellement?
M. Clair: Concernant les négociations, il y a le COTREM et
quelqu'un du ministère, M. Hébert, de la région de
Montréal. On a toujours souhaité avoir une entente permanente
avec les autorités concernées, mais ça n'a pas encore
débouché, c'est long et ardu. On avait une entente avec les gens
du fédéral jusqu'au 31 mars 1981; j'imagine qu'actuellement, on
fonctionne sur une entente bona fide pour que ça se continue, et on
espère que ça va devenir permanent bientôt. C'est jusqu'au
31 mars 1982 qu'on a une entente temporaire, non pas jusqu'au 31 mars 1981.
Surtout si on a une entente temporaire jusqu'au 31 mars 1982, j'aurai
sûrement l'occasion de soulever ce point lors d'une prochaine rencontre
avec les autorités fédérales.
M. Bourbeau: Cela fait déjà quelques années
qu'on fonctionne avec des ententes temporaires renouvelées
d'année en année. Vous savez qu'actuellement, chaque jour, on met
des cônes sur les voies.
M. Clair: Oui, je connais cela.
M. Bourbeau: C'est en plein milieu du fleuve et, par jour de
grand vent, de tempête d'hiver ou quoi que ce soit, dès qu'il y a
le moindre danger, on ferme la voie réservée pour la
journée.
Une voix: Le ministre va nous répondre que la
souveraineté va régler cela.
M. Bourbeau: Cela crée des problèmes parce que les
usagers, un jour, ont le bénéfice de la voie
réservée et le lendemain, si le vent est un peu trop fort, on ne
leur donne pas accès à la voie réservée; cela
crée des perturbations dans le service. Si on en arrivait rapidement
à une entente avec le fédéral, on aurait la voie
réservée permanente avec la signalisation permanente et ça
aiderait les gens de la rive sud.
J'aimerais simplement dire qu'on a construit à Montréal,
depuis quelques années, des ponts pour relier Laval à l'île
de Montréal. Il y a eu plusieurs ponts; au cours des dix ou quinze
dernières années, il y en a eu beaucoup. En ce qui concerne la
rive sud, évidemment, le fleuve étant beaucoup plus large, les
ponts sont beaucoup plus coûteux et on n'en a pas construit. En fait, le
dernier qui a été construit sur la rive sud, à ma
souvenance, c'est le pont-tunnel de Boucherville qui date des années
soixante. Je ne veux pas vous dire que vous devrez construire un autre pont,
remarquez que les gens de la rive sud l'apprécieraient, mais le
problème qui se pose pour eux, c'est que l'accès à
Montréal est difficile. Vous tentez, avec votre programme d'aide au
transport en commun, de faciliter les choses. Est-ce que vous étudiez
actuellement la possibilité d'avoir des voies réservées,
non seulement sur le pont Champlain, mais sur le pont Victoria ou sur le pont
Jacques-Cartier, ce qui aiderait beaucoup le transport aux heures de
pointe.
M. Clair: Je ne pense pas qu'il y ait d'études en cours
pour d'autres voies réservées, du type de celle du pont
Champlain, sur d'autres ponts. Je pense que le problème fondamental...
Le député fait allusion à la possibilité de
construire d'autres ponts vers la rive sud de Montréal. Il ne
l'évoque pas comme une possibilité sérieuse, mais il fait
état de la difficulté de liaison à certaines heures du
jour entre la rive sud et Montréal. Je pense que la solution est
beaucoup plus d'améliorer le système de transport en commun,
c'est la voie de l'avenir, ce n'est pas, à mon avis, de prendre une
direction dans ce sens.
Quant aux négociations avec le fédéral qui sont
longues et ardues, je dirai au député qu'il y a quelque chose
comme un an et quinze jours, j'étais de ceux qui pensaient qu'il y avait
moyen de régler ça tout en bloc, ces négociations. Cela
n'a pas marché.
M. Bourbeau: Ce que je veux dire au ministre, c'est que,
justement, je suis d'accord avec lui que le transport en commun est une bonne
solution pour régler les problèmes d'accessibilité
à l'île de
Montréal, étant donné que la question des voies
réservées sur la rive sud a fait la preuve de son
efficacité; je pense que personne ne met ça en doute. Cela a
été une amélioration importante; on devrait, d'une part,
tenter de terminer le plus tôt possible les ententes pour la voie
réservée du pont Champlain. D'autre part, à mon avis, on
devrait tenter également l'expérience sur d'autres ponts; je
parle, entre autres, du pont Victoria où on pourrait, le matin, par
exemple, dire que le pont Victoria va à Montréal en
exclusivité aux heures de pointe et les gens qui voudraient revenir de
Montréal vers la rive sud, à l'heure de pointe le matin,
n'utiliseraient pas le pont Victoria qui est situé au centre du
territoire. Je pense que, si cela a été une expérience
concluante pour le pont Champlain, ça pourrait être une
expérience intéressante au moins pour un des autres ponts, parce
qu'il y a très peu de circulation le matin de Montréal vers la
rive sud. La grosse partie de la circulation va vers Montréal.
Une voix: Ce serait l'inverse le soir?
M. Bourbeau: Le soir, ce serait l'inverse, évidemment. Il
y a d'ailleurs déjà trois voies sur quatre le soir qui vont dans
une même direction. Le point que je veux soulever, c'est que les autobus
n'emploient pas le pont Victoria à cause de la largeur, mais, si on le
rendait à sens unique aux heures de pointe, ça aiderait le
transport en commun. Ce n'est peut-être pas l'endroit pour amorcer un
grand débat là-dessus, mais...
M. Clair: On n'est pas des techniciens, ni l'un ni l'autre, de
ces questions...
M. Bourbeau: ... j'aimerais qu'on...
M. Clair: ...mais il semble, selon les informations que j'ai,
qu'il y a déjà eu des études sommaires au moins sur ces
questions et que ça représenterait des dangers plus grands que ce
que ça peut représenter sur le pont Champlain et les
études étaient plutôt que cela n'était pas
concluant, positivement. Mais il ne faut pas être fermé à
regarder ça éventuellement de nouveau. Je pense que, pour
l'instant, la réponse qu'on peut vous donner, c'est que, dans la mesure
où cette possibilité a été examinée, ce ne
serait peut-être pas, techniquement, facile à faire.
M. Bourbeau: Le message que je voudrais laisser au ministre,
c'est que, selon les gens de la rive sud, elle a été l'enfant
pauvre de la région métropolitaine en ce qui concerne les
investissements en capital depuis bien des années. Quand on parle des
ponts...
M. Clair: La préoccupation du député
l'honore, mais j'ai entendu, depuis cinq ans que je suis au Parlement, à
peu près tous les députés, y compris moi-même, dire
que leur propre comté avait été négligé.
M. Bourbeau: J'ai bien spécifié la région
métropolitaine, M. le ministre, et non pas toute la province. Je peux
vous dire qu'en ce qui concerne Laval et la rive sud, il n'y a pas de
comparaison entre les dépenses qui ont été faites pour
faire des ponts sur l'île de Laval, il y en a peut-être eu cinq
depuis dix ans. Le sous-ministre est là, il peut s'en souvenir, il n'y
en a eu aucun sur la rive sud pour la bonne raison que ça coûte
très cher. Il faudrait quand même tenter de compenser par des
mesures non coûteuses comme les voies réservées. Si cela a
été un succès pour le pont Champlain, j'aimerais ça
que le ministère fasse des efforts pour tenter de trouver un autre pont
où on pourrait aussi avoir des voies réservées pour
permettre aux citoyens de se rendre à Montréal plus rapidement.
(16 h 15)
M. Clair: Comme je le disais au député...
M. Bourbeau: J'aimerais rencontrer le sous-ministre pour en
discuter avec lui, si c'est possible.
M. Clair: ... je ne suis pas fermé à cette
possibilité. Maintenant, je pense que les ressources financières
doivent être consacrées au maximum à la réalisation
de choses et non pas toujours pour faire des études. Je comprends
très bien la préoccupation du député et je dis tout
de suite que, s'il advenait que ce soit visiblement avantageux de faire de
nouvelles voies réservées et que ce ne soit pas une mesure
dangereuse, je serais le premier d'accord, mais pour l'instant je lui donne
l'information. Quant à engager des études sur cela, je relirais
bien comme il faut la documentation qu'on a au ministère
là-dessus parce que je ne veux pas engager des sommes dans des
études uniquement et qu'on ait juste assez d'argent pour faire des
études et pas assez d'argent pour faire des réalisations.
M. Bourbeau: Ce que je veux souligner au ministre c'est que,
justement, des mesures comme celles-là ne coûtent rien. Ce ne sont
pas des investissements en capital, ce sont des investissements en
études. Si ça fonctionne, il n'y a pas de nouveau pont à
construire, il y a peut-être des cônes à installer, mais
ça coûte moins cher d'installer des cônes que de bâtir
des ponts.
M. Clair: Le député nous apporte beaucoup de
fraîcheur avec son idée de faire
des études parce que, pendant les quatre dernières
années, s'il savait combien de fois j'ai entendu ses collègues de
l'Opposition nous reprocher de faire des études sur un certain nombre de
sujets, je trouve très rafraîchissant de l'entendre.
M. Bourbeau: Quand les études conduisent à quelque
chose, c'est intéressant.
M. Mailloux: On le dira au pouvoir. M. Clair: Pardon?
M. Mailloux: On le dira au pouvoir; au pouvoir, on parle
d'études.
M. Bourbeau: M. le ministre, vous venez justement de parler
d'études. À ce sujet, il y a un dossier dont on devrait parler,
c'est l'étude que vous avez autorisée et financée pour un
projet de transport entre Mirabel et New York. Pourriez-vous nous dire
où vous en êtes là-dessus? Est-ce que le gouvernement a
payé des sommes importantes là-dessus? Où en est rendue
cette étude, actuellement?
M. Clair: Voulez-vous répéter la fin de votre
question?
M. Bourbeau: Je voudrais savoir où on en est dans cette
étude; est-ce que le gouvernement a avancé des fonds et comment
se déroule exactement cette étude, M. le ministre?
M. Clair: Ce que je peux vous dire - je n'ai pas eu l'occasion de
m'enquérir, mais j'ai l'intention de le faire prochainement,
auprès du maire Drapeau pour savoir où en sont les études
là-dessus - c'est que l'engagement du gouvernement n'était que
pour une somme de 50 000 $, même si 50 000 $, c'est 50 000 $. C'est une
étude de faisabilité ou de préfaisabilité qui est
faite sous la direction de la ville de Montréal. On a reçu des
assurances que, pour les objets de l'étude en cours, la participation du
gouvernement du Québec serait limitée à 50 000 $.
Quant à savoir où en est l'étude, je dois
rencontrer prochainement le maire de Montréal et c'est l'un des sujets
à l'ordre du jour.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il ne s'agirait pas plutôt d'une
somme de 60 000 $ au lieu de 50 000 $? Il me semble qu'au sommet
économique le ministre Landry avait annoncé 60 000 $, si ma
mémoire est bonne.
M. Clair: 50 000 $ ont été accordés,
payables sur production de pièces justificatives.
M. Bourbeau: Je vais vérifier mes notes, mais si ma
mémoire est bonne on avait annoncé 60 000 $. Entre 50 000 $ et 60
000 $, ce n'est pas tellement important mais, enfin, c'est 10 000 $. J'aimerais
que le ministre nous tienne au courant des développements dans cette
affaire. Est-ce que le ministre a des opinions particulières sur ce
projet de transport entre Mirabel et New York?
M. Clair: Pas pour le moment.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 1 sera
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
Éléments 1, 2 et 3 adoptés. Le programme est
adopté. Merci.
Je serais tenté de vous suggérer...
M. Clair: ... de suspendre pour deux minutes, M. le
Président. Cela nous permettrait de nous dégourdir.
Une voix: On comprend les besoins du ministre.
Le Président (M. Gagnon): La commission suspend ses
travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 19)
(Reprise de la séance à 16 h 24)
Information, contrôle et
sécurité
Le Président (M. Gagnon): Programme 2, information,
contrôle et sécurité, les éléments 1, 2 et 3.
Je présume qu'on va encore discuter les trois en même temps. La
parole est au ministre.
M. Clair: M. le Président, ce programme vise à
fournir des services d'information et de sécurité routière
et à émettre et contrôler les permis de conduire ainsi que
les plaques d'immatriculation. Je remarque, en lisant ces notes introductives
aux crédits, qu'elles n'ont pas été modifiées de
sorte qu'elles ne tiennent pas compte du réaménagement du Bureau
des véhicules automobiles sous la direction de la Régie de
l'assurance automobile du Québec. En fait, ce programme vise à
fournir des services de contrôle en matière de transport.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, si cela
concerne, à l'élément 1, essentiellement le personnel
affecté au contrôle des poids lourds et des
camions?.
M. Clair: C'est cela. Le contrôle des lois et
règlements.
M. Mailloux: La deuxième question que je poserais est la
suivante. Étant donné qu'il y a eu transfert des mesures de
sécurité vers la Régie de l'assurance automobile, de
même que du BVA, est-ce que c'est l'intention du ministère de
retenir au ministère ce qu'on appelle les bleus, ce personnel, ou de le
transférer à la Commission des transports qui, devant certaines
lois prochaines...
M. Clair: Je n'ai pas l'intention de les transférer
à la Régie de l'assurance automobile du Québec, cela
continue de relever du ministère.
M. Mailloux: Non plus que la Commission des transports?
M. Clair: Bien, ce sera peut-être à examiner un de
ces jours, mais pas pour l'instant.
M. Mailloux: En faisant référence à une loi
qui est en Chambre actuellement, ou qui le sera dans quelques jours, ces
pouvoirs qui sont donnés à la Commission des transports quant au
contrôle du transport illégal, c'est fait forcément,
principalement par cet effectif. II n'y a de coordination qu'entre ceux
là et la Commission des transports pour les pénalités qui
s'imposeront. Ce n'est pas dans l'intention du ministère pour le moment
qu'il y ait des transferts vers la Commission des transports.
M. Clair: Ce sera peut-être à examiner à un
moment donné. Le député de Charlevoix me trouvera
peut-être trop prudent, mais je ne veux pas m'avancer là-dessus.
Je ne veux pas lui dire non, jamais, je ne veux pas lui dire oui, cela va se
faire, c'est assuré. Puisqu'il soulève la question, c'est une
possibilité qui pourrait être envisagée à un moment
donné. Pour l'instant, la loi no 5, le projet de loi qui est devant la
Chambre, à lui seul, à mon avis, ne justifie pas
nécessairement le rattachement de ce groupe de contrôle du
transport à la Commission des transports du Québec, de sorte que
cela continue de relever du ministère.
M. Mailloux: La seule chose qui me laisse perplexe, devant le
fait que c'est la Commission des transports qui sera habilitée à
faire la surveillance et à émettre les pénalités,
c'est que, l'effectif appartient au ministère des Transports. Je
conviens que, dans le temps, c'était le même
phénomène qui se produisait.
M. Clair: On est rendu à examiner cette question.
M. Mailloux: Cela répond à ma question. Sur ce
programme, je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Gagnon): Le programme 2 sera
adopté. On a dit qu'on discuterait les trois. Programme 2 d'accord? M.
le député de Laporte et ensuite, M. le député de
Bellechasse.
M. Bourbeau: M. le Président, dans ce programme, il n'y a
que l'élément 1; il n'y a pas autre chose, sauf erreur.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: À l'élément 1, il y a un poste,
fourniture, où il y a une augmentation de 40%. Compte tenu des remarques
du ministre à savoir qu'on est en pleine compression budgétaire,
je me demandais s'il y avait quelque chose de particulier là-dedans.
M. Clair: C'est combien par rapport à combien?
M. Bourbeau: Fourniture, le poste no 7 dans le fonctionnement.
Est-ce qu'il y a quelque chose de spécial là-dedans?
M. Clair: Dans cet élément, il y a plusieurs
patrouilleurs, il y a des véhicules. La fourniture, ça comprend
le carburant, la gazoline pour les véhicules.
M. Bourbeau: Vous avez une augmentation de 40%. Le coût de
la gazoline n'a pas augmenté de 40%; en général, c'est 10%
ou 12% par année.
M. Clair: L'an passé, on avait eu des voitures à la
fin de l'année. Donc, il y aura plus de véhicules sur la route
pour les inspecteurs.
M. Bourbeau: Cela passe de 500 000 $ à 700 000 $, il y a
200 000 $ d'augmentation.
M. Clair: L'an passé, il y avait eu un budget
supplémentaire de l'ordre de 200 000 $ sur cet
élément.
M. Bourbeau: L'an dernier, ce n'était pas 499 100 $?
M. Clair: C'est cela, il y a eu un budget supplémentaire
de 200 000 $ l'an passé.
M. Bourbeau: Donc, on arrive exactement au même montant que
l'an
dernier.
M. Clair: À peu près.
M. Bourbeau: Dans le budget de l'an dernier, on avait 499 100 $.
Cela ne comprenait pas le budget supplémentaire?
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, mon observation concerne
l'aspect sécurité routière. Est-ce que c'est à ce
moment-ci que je peux intervenir là-dessus? Cela concerne
l'émission des permis de conduire.
M. Bourbeau: Non, ils ne sont plus là.
M. Clair: M. le Président, étant donné qu'il
n'y a pas eu beaucoup de questions et de commentaires du côté de
la majorité...
M. Lachance: Ce sera très bref, c'est simplement une
observation, et je pense qu'elle est assez sérieuse. Il semblerait qu'il
soit possible de frauder par substitution de personne lors de l'émission
des permis de conduire. Cela a déjà été
porté à mon attention, et j'aimerais que les personnes
concernées au Bureau des véhicules automobiles prennent les
dispositions pour s'assurer que les personnes qui se présentent pour
obtenir un permis sont bel et bien les personnes à qui il doit
être émis. (16 h 30)
M. Clair: Là-dessus, M. le Président, l'ancien
ministre du Revenu est bien placé pour dire que la fraude, si on pouvait
avoir des moyens absolus de la contrôler, par exemple, au niveau des
rentrées fiscales, ça pourrait signifier des dizaines et des
centaines de millions de dollars. La substitution de personne pour obtenir un
permis de conduire, c'est quelque chose qui demeure toujours possible. Dans nos
lois, au Québec, actuellement, il n'y a pas, à ma connaissance,
de disposition qui oblige quelqu'un à avoir une carte d'identité;
il est toujours possible à quelqu'un de faire une substitution de
personne. J'imagine que c'est toujours possible qu'un directeur de BVA soit
abusé par quelqu'un qui veut frauder. On ne pourra jamais être
totalement étanche face à ce problème. Ce qu'on peut
simplement faire, nous, du côté de la Régie de l'assurance
automobile du Québec qui contrôle maintenant l'émission des
permis de conduire, c'est être vigilants. La seule manière
d'être presque complètement étanche sur la supposition de
personne c'est d'imposer la carte d'identité obligatoire avec photo. Ce
n'est pas encore dans les lois québécoises.
M. Lachance: Selon mes renseignements, ce serait quelqu'un qui
aurait fait cela à quelques occasions et moyennant
rémunération. J'espère que cela ne produit pas dans de
très nombreux cas, parce que cela n'aurait pas d'allure. Je pense qu'il
devrait quand même y avoir une certaine vigilance que cela ne se produise
pas trop souvent ou pas du tout.
M. Clair: Je prends au sérieux la réflexion du
député, sauf que la réponse à cela, c'est que la
seule façon que l'émetteur d'un permis de conduire peut avoir
pour être certain qu'il n'y a pas de substitution de personne, c'est
l'imposition, pour obtenir un tel permis de conduire, de la carte
d'identité authentifiée avec photo par un autre émetteur
qui lui-même, dans certains cas, pourrait se faire abuser. Je ne pense
pas, à ma connaissance, que cela ait atteint une proportion
démesurée, mais je vais vérifier, je vais m'informer.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 2 sera
adopté? Adopté. Les éléments 1, 2 et 3 sont
adoptés?
M. Lachance: II n'y a pas d'éléments 2 et 3, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): D'accord, mais cela se retrouve
dans le livre. Programme 3, construction du réseau routier?
M. le ministre.
Construction du réseau routier
M. Clair: M. le Président, ce programme vise à
l'implantation et à l'amélioration du réseau routier.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix ou M. le député de Richmond?
M. Vallières: C'est supposé être M.
Mailloux.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, je vais tenter de discuter
les guatre éléments ensemble, sauf qu'il faudrait bien les
dissocier un peu parce qu'ils n'ont pas la même importance dans ce
budget. En général, au programme 3, on constate quand même
depuis quelques années - je pense que le ministre le disait un peu dans
ses notes d'ouverture - que le ministère des Transports a plusieurs
chats à fouetter quand on regarde l'importance que prennent les
transports en commun et d'autres disciplines qui sont administrées par
le ministère des Transports. Les chiffres qu'on a devant nous, que ce
soit à l'élément 1, 2, 3 ou 4, montrent une
diminution constante d'année en année. Avec l'augmentation
des coûts, l'augmentation des salaires, je suis de ceux qui pensent que,
quand on a un budget de 405 000 000 $ en construction contre quelque 500 000
000 $, c'est à peu près 50% de l'exécution des travaux
qu'on pouvait mettre en marche il y a environ cinq ou six ans.
De toute façon, je voudrais faire une courte rétrospective
de ce qui est annoncé dans le document du ministre sur les
éléments 1 et 2, principalement la construction d'autoroutes et
de routes principales par région. Pour la région du
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, vous mentionnez des projets
différents sur la 132 et la A-20. La première question que je
poserai au ministre: Dans les 21 500 000 $ dont il est question principalement
pour le point tournant de Rimouski - j'ai entendu durant la période
électorale des promesses faites par mes voisins d'en face, sur la
continuation de la Transcanadienne vers l'est - est-ce que le ministre me
dirait s'il y a un montant pour la continuation de la Transcanadienne
au-delà de Rivière-du-Loup vers l'est?
M. Clair: Non.
M. Mailloux: II n'y a rien pour la promesse qu'a faite mon
collègue d'en face, qui est aujourd'hui ministre des Travaux
publics?
M. Clair: En ce qui concerne le contournement de Rimouski?
M. Mailloux: En ce qui concerne la continuation de la
Transcanadienne vers l'est, de Rivière-du-Loup vers l'est.
M. Clair: À partir de Cacouna vers l'est?
M. Mailloux: C'est cela.
M. Clair: Non, il n'y a pas de budget qui a été
prévu à cet effet.
M. Mailloux: Les montants principaux, vous le mentionnez c'est le
contournement de Rimouski...
M. Clair: C'est surtout le secteur des quais pour...
M. Mailloux: Et sur la 132? M. Clair: C'est cela.
M. Mailloux: Ailleurs, sur la 132, dans les comtés
voisins? Pour la 132, j'imagine qu'il y a quand même les comtés de
Gaspé, Bonaventure et autres. Il n'y a pas de projets importants?
M. Clair: Dans le secteur des quais, il y en a pour 5 300 000 $;
dans la ville de Gaspé, au pont de la rivière au Renard,
également, il y en a pour 2 460 000 $; de Percé à Newport,
le reste de la ville de Chandler à l'ouest de la rivière du Grand
Pabos, 1 850 000 $; dans le secteur de l'Anse-aux-Gascons, il y en a pour 2 900
000 $ et, de Maria à Matapédia, il y en a pour 4 400 000 $. Dans
la vallée de la Matapédia, toujours sur la route 132, il y en a
pour 1 500 000 $.
M. Mailloux: Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
vous avez 1 000 000 $, de Jonquière à Chicoutimi, est-ce qu'il
s'agit du tronçon Alma-La Baie?
M. Clair: Non.
M. Mailloux: II n'y a rien pour Alma-La Baie?
M. Clair: De Jonquière à Chicoutimi, il y a 900 000
$, de l'ouest de la route 170 à l'est de la route 175 vers
Chicoutimi.
M. Mailloux: Ce n'est pas sur l'éventuel tronçon
d'Alma-La Baie?
M. Clair: Oui.
M. Mailloux: Pour des études ou de l'expropriation?
M. Clair: C'est principalement le fond de la rivière
Chicoutimi et le viaduc de la rue Saint-Paul.
M. Mailloux: Dans le programme 3, élément 1, je
vois des investissements à Grondines et à Donnaconna, et, quand
vous parlez de la 440, l'autoroute Montmorency, sur les battures, 3 000 000 $,
cela ne comprend pas le contrat qui est déjà donné ou
est-ce que cela le comprend aussi?
M. Clair: Cela comprend le dernier contrat qui vient d'être
donné pour l'entrée de la rivière Beauport.
M. Mailloux: Est-ce que cela complète le
tronçon?
M. Clair: Oui, le contrat ne se terminera pas cette année,
il va se terminer en 1982-1983.
M. Mailloux: Avec une courbe assez importante répondant
aux exigences non pas de ceux que mon ex-collègue de Montmorency
appelait les "oiseaulogues", les écologistes et autres, mais avec un
contournement assez important,
M. Clair: Qui répond aux exigences
d'une vitesse normale en milieu urbain.
M. Mailloux: Pour une sécurité routière en
milieu urbain. Vous avez 9 000 000 $ également de Québec à
Sept-Îles et à la Basse-Côte-Nord. Il n'y en a pas beaucoup
par comté, parce que 9 000 000 $ pour 300 ou 400 milles de routes...
M. Clair: Sur la route 138?
M. Mailloux: 138, de Québec à la
Basse-Côte-Nord.
M. Clair: De Québec à Baie-Sainte-Catherine, on a
pour 3 300 000 $.
M. Mailloux: Cela complète l'asphalte.
M. Clair: De Baie-Sainte-Catherine à Baie-Comeau, il y en
a pour environ 700 000 $; de Baie-Comeau à la rivière Moisie, il
y en a pour 400 000 $; de la rivière Moisie à Havre-Saint-Pierre,
il y en a pour 280 000 $; enfin, de Blanc-Sablon à Brador, sur la
Basse-Côte-Nord, il y en a pour 1 200 000 $.
M. Mailloux: Est-ce que l'adjoint parlementaire est parti? Sur
l'autoroute de la Beauce...
M. Clair: J'ai oublié le secteur de
Sainte-Anne-de-Beaupré, il y en a pour 2 300 000 $ également, sur
la 138
M. Mailloux: Ce n'est pas sur le budqet de l'an passé? Ah!
c'est un contrat accordé cet automne.
M. Clair: C'est cela.
M. Mailloux: Ah bon! Sur l'autoroute de la Beauce, de
Sainte-Marie à Saint-Georges et tout de suite au-delà de
Sainte-Marie pour la continuité ou pour un contournement d'une
ville.
M. Clair: C'est pour l'autoroute 73 de Sainte-Marie à
Saint-Georges. La route Vaillancourt à la route Carter à
Sainte-Marie, en parachèvement, il y a 2 500 000 $ cette année
pour un contrat de la route Carter à Sainte-Marie à la route 112,
plus un contrat de 6 000 000 $. On prévoit...
M. Mailloux: Qui était en cours l'an passé? Qui a
été donné l'an passé?
M. Clair: Non, c'est une nouvelle initiative...
M. Mailloux: Qui est donné cet année. M. Clair:
... pour laquelle on prévoit dépenser un montant minimum
cette année.
M. Mailloux: Comment se fait-il qu'il n'apparaît pas dans
le document que vous nous donnez?
M. Clair: 2 500 000 $.
M. Mailloux: Les 6 000 000 $?
M. Clair: C'est un contrat de 6 000 000 $ dans lequel il y aura
une dépense pour un contrat donné à l'automne.
M. Mailloux: Ah! c'est un contrat pour lequel il y aura 2 500 000
$ de dépensés cette année.
Le ministre nous dirait-il si la construction de l'autoroute de la
Beauce est discontinuée? Qu'on irait simplement sur une voie de
l'autoroute?
M. Clair: Pour l'instant, il est trop tôt pour que je
réponde de façon précise à la question. J'aurais
aimé que mon adjoint parlementaire soit ici pour vous en parler. Je
pense qu'actuellement c'est en prolongement pour deux voies... C'est cela, une
seule chaussée dans l'emprise de l'autoroute avec viaduc.
M. Mailloux: Est-ce que l'emprise de l'autoroute appartient au
ministère jusqu'à Saint-Georges actuellement?
M. Clair: Presque entièrement.
M. Mailloux: Pour quatre chaussées?
M. Clair: Oui.
Cela dépend toujours des volumes de circulation. Avant de passer
à une autoroute à quatre voies, le député de
Charlevoix est bien au fait de cette question...
M. Mailloux: Ce qui est pire, c'est que la section
déjà construite, ce n'est pas là où il y a
tellement de circulation. Ce sont les sections qui ne sont pas construites aux
approches de Saint-Georqes. On aurait peut-être dû commencer
à l'inverse que de commencer par le pont de Québec, n'est-ce
pas?
Dans la région 4, l'autoroute 40, il y a 12 000 000 $ de
Champlain à Portneuf. Sur la route 155... Est-ce la route 55 ou la route
155?
M. Clair: C'est la route 155.
M. Mailloux: Dans la région de Trois-Rivières, une
déclaration a été faite en période
électorale par M. Duhaime, ministre, votre collèque, dans le sens
que plusieurs millions seraient dépensés dans l'immédiat
pour un jonction de la route 55 avec - je ne
sais pas quelle ville. "M. Duhaime annonce la construction de la voie
d'accès à l'autoroute 55." C'est pour relier la ville de
Shawinigan à l'autoroute 55, plusieurs millions.
M. Clair: Sur le raccordement de Shawinigan-Sud à
l'autoroute 55, ce à quoi le député de Charlevoix fait
allusion, il y a une décision qui a été prise
là-dessus. Les plans et devis sont en préparation au
ministère. Ce n'est pas quelque chose qui va se réaliser avant un
an et demi ou deux ans avant qu'on en soit rendu à la
réalisation.
M. Mailloux: Dans la région 5, vous mentionnez l'autoroute
10-55 de Omerville à la limite des comtés de Richmond et
Drummond. Y a-t-il encore 3 000 000 $ à l'intérieur de l'entente
fédérale-provinciale qui vous viennent par le biais de
l'office?
M. Clair: C'est à l'intérieur de l'entente sur les
axes routiers prioritaires.
M. Mailloux: Quelles sont les autres sections de routes qui sont
encore à l'intérieur des axes routiers prioritaires qu'il reste
à compléter dans ces 15 000 000 $?
M. Clair: Dans ce cas, c'est le solde du montant prévu
à l'entente pour cet axe de l'autoroute 10-55 dans la région de
Sherbrooke Drummondville.
M. Mailloux: Cela complète.
M. Clair: Cela complète, c'est cela. Les seules autres
routes qui sont encore à l'entente et qui ne sont pas terminées,
c'est la route 117 de Saint-Jovite à Louvicourt, enfin tout le parcours
du parc des Laurentides, de l'autoroute 70, dans le Lac-Saint-Jean qui est un
tronçon dans l'entente. Il y a aussi la 132 sur laquelle on a encore
pour plusieurs années de dépenses. (16 h 45)
M. Mailloux: II n'en restait pas dans le comté de
Duplessis?
M. Clair: Non, il a été inscrit un projet à
l'entente...
Dans le comté du ministre?
M. Mailloux: De Duplessis. Le ministre sait qu'il n'en a plus
besoin. Il n'y en a pas chez eux quasiment.
M. Clair: Dans le comté de Duplessis, il y a un projet qui
a été inscrit dans l'entente, aux approches de l'aéroport
de Blanc-Sablon pour un montant de l'ordre de 3 000 000 $ et des travaux sont
actuellement en cours.
M. Mailloux: Je sais que mes collègues vont vouloir vous
interroger sur la région 07, je leur laisserai cette occasion quant
à l'autoroute 50 et la route 117 dont vient de parler le
sous-ministre.
Je sais aussi que les députés vont vouloir vous
intéresser à leur région. On parlait ce matin, en Chambre,
de la difficulté qu'on a de doter l'arrière-pays d'un
réseau routier acceptable, conforme aux besoins du milieu. Je pense que
c'est une vérité de La Palice, quels que soient les efforts qu'on
a faits dans l'arrière-pays, il reste encore quantité de routes
qui, en période printanière, subissent les contrecoups dont
parlait le ministre ce matin alors que les autobus restent enlisés ou
autrement. J'avais fait une suggestion assez dangereuse au ministre, en
Chambre, récemment selon laquelle sur certains points de son budget, tel
le programme 4 qui concerne les routes essentiellement tertiaires, les routes
de rang, le ministère devrait mettre un peu de côté ses
critères de construction. Je voudrais bien que le ministre, par ses
officiers, me dise si, actuellement, on s'en tient à des emprises un peu
moins larges que celles qu'on a connues dans le passé. Il y a des normes
de construction qui respectent davantage un besoin de circulation à
satisfaire que des critères de construction de routes qui vont durer
longtemps et dont l'entretien d'hiver va se faire facilement.
Ce que je veux dire, c'est que je conviens que quand on fait une route
avec une emprise de 100 ou 110 pieds en période hivernale, c'est plus
facile de dégager une telle route, cela coûte moins cher pour
l'entretien d'hiver. Les gens des rangs aimeraient mieux avoir des chemins
fermés une journée ou deux durant l'hiver - pour ceux qui sont
les plus reculés - et avoir des routes d'une emprise moins dispendieuse
pour qu'elles soient terminées plus vite, quitte à ce qu'elles
soient fermées une journée ou deux par année.
J'avais suggéré au ministre de mettre davantage à
ce poste de travaux en régie pour autant qu'il y aurait une surveillance
de tous les instants et qu'on se servirait peut-être de la machinerie
disponible, de la plus grosse machinerie possible et des meilleurs
contremaîtres possible. Je suis de ceux qui pensent qu'on ne dotera
jamais l'arrière-pays de routes acceptables si on s'en tient aux normes
de construction les meilleures possible, mais qui sont trop dispendieuses pour
33 000 milles de route à construire et à entretenir. J'aimerais
bien que le ministre nous dise quelles sont ses intentions pour l'ensemble de
ce réseau sur lequel il désire porter son attention dans les
prochaines années. Je sais que c'est un réseau... On dit: Finie,
l'ère des autoroutes! Je pense que l'ère des autoroutes a quand
même eu une raison d'être. Comme je le disais en Chambre l'autre
jour, c'est l'ensemble des autoroutes qui subit la très forte partie
de
la circulation au Québec.
Devant les critères de construction modernes dont on s'est servi,
cela a quand même des retombées positives puisque les accidents,
ce n'est pas là qu'on les retrouve, on les retrouve sur les routes
essentiellement secondaires ou tertiaires, où il y a des points
noirs.
J'aimerais que le ministre nous dise si l'accent de son ministère
sera mis sur les points noirs qu'on rencontre dans l'arrière-pays et
où on retrouve, la plupart du temps en fin de semaine, tous les
accidents pour lesquels on paie des centaines de millions de dollars par
année, quand on pense aux lits d'hôpitaux occupés, quand on
pense au tarif d'assurance, etc.
M. Clair: Je n'ai aucune hésitation à
réitérer ma volonté d'avoir une ouverture d'esprit,
premièrement, que ce soit quant aux normes de construction, quant au
mode de gérance. Effectivement, je veux avoir une approche aussi globale
et aussi efficace que possible pour doter l'arrière-pays, comme il le
dit, d'un réseau routier secondaire qui soit aussi sécuritaire et
aussi adapté que possible aux besoins de la population qui voyage.
J'ai demandé à mon sous-ministre, M. Michaud, de me faire
un rapport sur les normes actuellement en vigueur et, au cours de
l'été, je veux éviter d'arriver et de jouer avec tous les
boutons en même temps et de penser que, spontanément, je peux
trouver la solution à ce très vieux problème qui est celui
de doter le Québec d'un réseau routier secondaire adéquat.
Je n'arrive pas en pensant que je peux réinventer le monde. J'ai
demandé à M. Michaud d'avoir un rapport sur les normes en vigueur
pour voir justement quelle serait la possibilité d'avoir une approche
nouvelle qui nous permettrait de faire plus avec le même montant.
Éventuellement, ce sera au ministre des Transports à se
débattre avec ses collèques du gouvernement pour avoir des
budgets qui correspondent le plus possible aux besoins.
Je n'ai pas encore vu le rapport et j'ai retenu l'ouverture d'esprit du
député de Charlevoix, même si on en avait parlé
l'autre jour, lors de l'étude des crédits provisoires au
ministère des Transports, j'ignore au moment où on se parle si la
manière de procéder qu'il avance serait ou pas avantageuse. Je
suis ouvert pour l'examiner, mais réitérer la volonté de
faire le point en matière de voirie régionale et d'essayer de
repartir plus fort que jamais, effectivement, je l'ai dit ce matin aussi, cela
ne doit pas se faire au détriment d'autres projets. Même si
certains journalistes ont pensé que le ministre des Transports allait
faire uniquement des bouts de chemins, je ne veux pas avoir une approche de
bout de chemin justement; j'aimerais qu'on ait une approche aussi globale que
possible. Ce n'est pas parce qu'on a des besoins à Montréal qu'il
n'y en a pas dans les régions, mais ce n'est pas parce qu'il y en a dans
les régions qu'il n'y en a pas à Montréal. Je crois au
tandem Montréal-régions et je pense que cela devrait
paraître dans l'approche du ministère des Transports.
Quant aux normes de construction actuellement en vigueur peut-être
que mon sous-minisre, M. Michaud, pourrait vous dresser un petit portrait de ce
qui en est actuellement.
M. Mailloux: M. le ministre, je voudrais vous dire que l'exemple
que j'ai donné l'autre jour et aujourd'hui du comté de Dubuc sur
la route 16 qui est quand même une route où circulent quelques
centaines de véhicules par jour, je pense que la preuve est quand
même faite où, suivant les normes de construction de ces voies de
communications interrégions, on avait dépensé 1 500 000 $
en soumissions publiques pour un mille et demi de chemin et les douze milles
supplémentaires ont coûté 600 000 $, avec des normes moins
sévères, si vous voulez, avec une machinerie extrêmement
importante et de très bons contremaîtres. Il y a quand même
des preuves sur des routes interrégionales que, quand on veut se servir
un peu de son jugement et regarder un peu la circulation à desservir, il
y a des économies à faire. Cela n'a pas été fait
à contrat, cela a été fait en régie, mais non pas
en employant toute la machinerie et la ribambelle de chômeurs du milieu,
en trouvant la machinerie la plus forte possible et en essayant de corriger les
points noirs autant que faire se peut; mais il en reste sûrement quand on
dépense si peu d'argent. Je pense que la route 56 qui traverse de
Saint-Urbain à Granby a été faite en partie de la
même façon et on ne constate pas de mortalité depuis dix ou
douze ans. Il y a des exemples qui prouvent que, quand on veut se servir de
l'argent suivant les besoins qu'on a, on peut le faire à des coûts
beaucoup moindres. C'est dans ce sens que-Ce que je voudrais demander au
ministre de surcroît, c'est ceci: Dans ces routes secondaires, le
ministère a-t-il continué la politique commencée au moment
ou j'y étais, où on peut avoir les emprises requises pour les
corrections qui s'imposent alors que les gens cèdent les terrains encore
sur les routes secondaires?
M. Clair: Oui.
M. Mailloux: C'est assez généralisé?
M. Clair: Je n'ai pas de pourcentage à donner au
député de Charlevoix, mais je sais que, dans mon propre
comté, il y a eu des
travaux qui ont été effectués après que la
municipalité se soit fait céder le terrain par les
propriétaires riverains. Cela peut être très variable d'une
région à une autre, j'imagine, dépendant de l'attitude des
résidents voisins. Je pense qu'on peut offrir aux municipalités
6000 $ le kilomètre pour les clôtures et c'est de cette
façon qu'on continue de fonctionner. Moi, je pense qu'effectivement les
municipalités ont un rôle à jouer à ce niveau. C'est
évident que si on consacre des sommes importantes à
l'expropriation pour desservir quelques résidents, cela fait cet argent
de moins pour faire des travaux. Moi, c'est une formule que je ne trouve
peut-être pas idéale, mais, en tout cas, elle permet de faire plus
avec moins justement.
Ce que je voudrais ajouter pour le député de Charlevoix,
je pense qu'il va être d'accord avec moi là-dessus, la Loi sur la
protection du territoire agricole détermine beaucoup plus qu'auparavant
quelle est la vocation d'un chemin, d'un rang, d'une route et on est moins
susceptible de faire face à un accroissement de la circulation sur le
réseau routier secondaire d'une manière inattendue à tel
ou tel endroit, parce que l'éparpillement des industries, d'un
ciné-parc, tout ce que vous voulez sur le territoire
québécois est moins susceptible de se produire, et je pense que
c'est un des facteurs majeurs qui peut permettre au ministère des
Transports de réévaluer son approche en matière de
réseau routier rural.
Peut-être que je suis trop enthousiaste, parce que j'arrive, mais
il me semble qu'on doit faire tous les efforts possibles pour essayer de faire
plus avec ce qu'on a en tenant compte de ce facteur majeur à mon avis
qui a été l'entrée en vigueur de la Loi sur la protection
du territoire agricole. On sait maintenant dans les rangs de façon
beaucoup plus déterminée qu'auparavant quel est le potentiel de
développement de la circulation routière sur tel ou tel chemin,
et cela peut jouer un rôle important.
M. Mailloux: M. le Président, j'aurais un reproche
à faire...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: ...au ministère, pas au ministre, parce que
lui-même, je pense bien qu'il n'est même pas conscient encore de ce
problème, parce qu'il n'a pas été mis au courant.
M. Clair: Ce n'est pas gentil pour moi.
M. Mailloux: Cela fait l'affaire par contre du ministre des
Finances. Je vois des plaintes de gens qui sont le long de routes où des
travaux ont été exécutés même en 1975, 1976,
1977, 1978 et après, qui ont cédé des terrains moyennant
que le ministère les compense, et les plans parcellaires de 1975 et 1976
ne sont pas encore complétés dans certains endroits. Je ne sais
pas si le ministre va me comprendre, mais une personne qui achète un
terrain d'une valeur de 2000 $ en 1976 sera remboursée au moment
où le plan parcellaire ou au moment où l'expropriation sera
réglée, après sept, huit ou neuf ans au taux où
sera l'intérêt légal. C'est 8% actuellement que vous payez.
J'aimerais bien qu'on me dise pourquoi le ministère est tellement en
retard dans certains plans parcellaires, un peu partout dans les districts. Il
s'agit d'un bien qui appartient à chacun des expropriés; ceux-ci
pourraient retirer actuellement 12%, 13% ou 14% d'intérêt, s'ils
étaient payés. C'est le gouvernement qui a
bénéficié d'une propriété dont il s'est
emparé. Il y en a un peu partout dans la province. Je pourrai, au fur et
à mesure des semaines suivantes, si le ministre en veut, lui souligner
des plaintes que j'ai eues.
M. Clair: À la période des questions.
M. Mailloux: Non, pas à la période des questions,
mais on a quand même actuellement des plaintes. J'en ai moi-même
soumis dans le district où je demeure. Ces plans parcellaires ne peuvent
même pas être faits parce qu'on ne s'est même pas
aperçu qu'on avait pris des terrains. Ce sont des anomalies difficiles
à expliquer, mais cela fait l'affaire du ministre des Finances.
Est-ce que le ministre voudrait me dire, s'il a pris la remarque que je
viens de faire, en consultant ses fonctionnaires, quelle est la note
d'expropriation que doit le Québec aux expropriés
actuellement?
M. Clair: Depuis trois ans, la note est passée de 180 000
000 $ à 80 000 000 $, c'est évident que ce n'est pas une note
qu'on peut payer demain matin, parce qu'il y a des contestations devant le
tribunal d'expropriation et ainsi de suite. J'ai la note des plans actuellement
déposés et si, par une magie on payait demain matin, ce serait 80
000 000 $, mais c'est impossible de le payer en raison des contestations qui
sont inscrites devant le tribunal d'expropriation.
Maintenant, c'est évident qu'en vertu des nouveaux plans qu'on
dépose, si on veut prendre possession de l'emprise immédiatement,
il faut payer 70% de l'indemnité à l'exproprié. C'est une
nouvelle modalité de la loi qui est plus humaine envers
l'exproprié. (17 heures)
M. Mailloux: Le ministère disposait normalement d'une
banque de contrats d'environ 350 000 000 $ prêts à aller à
exécution et pour lesquels les plans étaient
déposés, les emprises prêtes à être
libérées. Quelle est la banque de contrats que possède
actuellement le ministère dans la province?
M. Clair: Avec l'inflation, ça doit être au moins
400 000 000 $.
M. Mailloux: Cela ira peut-être aux programmes 3 et 4. Je
constatais l'augmentation des revêtements bitumineux tantôt, autant
dans les couches d'usure que dans les revêtements sous forme de chemins.
Quelle est l'augmentation depuis quatre ans? Cela va être trop long, le
ministre voudrait-il me donner, pour la dernière année,
l'augmentation du bitume d'amorçage, des huiles?
Si c'est trop long, vous me le direz plus tard.
M. Clairs De mémoire, le taux d'augmentation est d'environ
20% par année.
M. Mailloux: Autant pour le bitume d'amorçage que pour les
huiles?
M. Clair: Oui.
M. Mailloux: Les deux. Est-ce que le ministère continue sa
politique quant à l'entretien sur les couches d'usure d'y aller par prix
négocié et fixé par lui?
M. Clair: II existe au Québec un ensemble d'usines
d'asphalte qui sont stables, qui sont dans le territoire et c'est avec ces
entrepreneurs qu'on négocie des contrats d'asphalte pour l'entretien du
réseau.
M. Mailloux: De la même façon que ça se
faisait auparavant.
M. Clair: C'est ça. Mais, si on arrive à faire des
travaux de construction et des travaux majeurs de revêtement bitumineux,
nous allons en soumissions publiques et là, c'est important, l'usine
peut se déplacer; il y a plusieurs usines au Québec qui sont
mobiles, elles peuvent se déplacer sur le site des travaux pour
l'exécution de ces travaux.
M. Mailloux: Sur des routes nouvellement construites?
M. Clair: Oui, c'est ça.
M. Mailloux: Est-ce que le ministère a encore la
même pratique, en période printanière ou plutôt
l'automne, dans les premiers contrats importants, de faire une ou deux
tentatives en soumissions publiques pour voir ce que ça donne?
Étant donné les résultats obtenus dans le passé,
vous négociez le prix.
M. Clair: On négocie sur une valeur de 400 000 $;
anciennement, c'était 300 000 $; maintenant, pour les travaux
inférieurs à 400 000 $, en fonction de l'usine qui estdans le territoire, on négocie.
M. Mailloux: Je ne conteste pas la politique, je ne l'ai
peut-être pas établie, mais je l'avais
institutionnalisée.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je vois, à la région 05, la
route 116, Richmond-Kingsey-Falls, 1 000 000 $ engagés pour 1981-1982.
Ce montant inclut-il les dépenses qui sont faites actuellement sur cette
route, sur environ un kilomètre?
M. Clair: Voulez-vous me répéter votre
question?
M. Vallières: Région 05, Richmond-Kingsey-Falls,
route 116, des dépenses d'environ 1 000 000 $; je sais que, pour cette
année, il y a 300 000 $ ou 400 000 $ de contrats qui ont
été accordés. Est-ce que ce 1 000 000 $ inclut ce
montant?
M. Clair: Oui.
M. Vallières: Cela veut dire que, l'an prochain, ça
va aller en parachèvement; sur quelle longueur? J'imagine que ça
coûte plus de 1 000 000 $ de Kingsey-Falls à Richmond, c'est une
route qui a 17 ou 18 milles de long.
M. Clair: Le contrat qui est en cours actuellement, c'est pour la
route 143, chemin Masson, a Richmond, c'est un contrat d'environ 800 000 $.
M. Vallières: Sur quelle longueur?
M. Clair: Neuf milles ou neuf milles et demi.
M. Vallières: Cela s'en va en parachèvement l'an
prochain?
M. Clair: Cela va se terminer cette année.
M. Vallières: De Kingsey-Falls à Richmond, 1 000
000 $, cela veut dire que, dans les années subséquentes, ce
projet va se continuer.
M. Clair: Oui.
M. Vallières: Puisqu'on est sur la route 116, il y a aussi
des routes numérotées comme les routes 216 et 255 dans le
comté de Richmond - on est toujours dans la même région -
où l'expropriation est entièrement
complétée et où il n'y a aucune dépense de
prévue. Est-il à prévoir qu'à un moment
donné, cela va avoir des suites? Je pense à la route 216, elle
est même fermée presque à tous les printemps compte
tenu...
M. Clair: Cela circule à quel endroit? Rappelez-moi le
donc! Où la route 216 circule-t-elle?
M. Vallières: La route 216 circule de Ham-Nord à
Saint-Adrien-de-Ham et la route de Saint-Adrien-de-Ham jusqu'à Wotton
est déjà faite.
M. Clair: C'est exproprié depuis plusieurs
années.
M. Vallières: Cela a été
complété cette année.
M. Clair: L'expropriation.
M. Vallières: C'est terminé depuis l'an
passé.
M. Clair: Je n'ai pas avec moi les documents qui me permettraient
de répondre, de façon formelle, au député.
L'engaqement que je peux prendre, c'est de regarder cela. Une chose est
certaine, c'est qu'un des projets prioritaires dans votre région, c'est
sûrement la route 116, surtout le tracé de Richmond jusqu'à
Plessisville ou Princeville, je ne me souviens jamais laquelle est le plus
loin...
M. Vallières: Plessisville est plus loin.
M. Clair: Plessisville. Maintenant, à quel rythme on va
pouvoir avancer dans les travaux, je ne suis pas en mesure de répondre,
mais c'est certain qu'il va falloir tenir compte, dans la répartition de
l'enveloppe globale, du fait que si on fait des travaux sur la route 116, on ne
peut pas tout faire en même temps. Je pense que le lien le plus important
actuellement, celui dont j'ai le plus entendu parler parce que venant de la
région, c'est sûrement la route 116 de Plessisville à
Richmond. Dans ma tête, en tout cas, c'est sûrement celui qui
devrait recevoir la priorité. Maintenant, tout est toujours en fonction
tant des budgets disponibles que de l'avancement des plans d'expropriation,
etc.
M. Vallières: II y a des routes comme la route 216, de
Ham-Nord à Saint-Adrien-de-Ham. Quand on dit qu'en 1981 les routes qui
relient les municipalités sont fermées à cause du
dégel...
M. Clair: Est-ce que c'est cette route-là qui a un bout en
gravier et qui est en territoire très accidenté sur une longueur
de deux ou trois kilomètres?
M. Vallières: Oui, exactement.
M. Clair: Je connais bien l'endroit. C'est magnifique sauf que
c'est sûrement très dispendieux de faire des travaux à cet
endroit - je le dis même comme profane -parce que la route est dans un
endroit, un terrain qui est très accidenté où le volume de
circulation n'a pas l'importance, par exemple, de la route 116.
M. Vallière: Je suis d'accord avec vous. Peut-être
qu'à l'intérieur de normes plus réduites, on pourrait
quand même... Je sais que les normes sont plus réduites sur la
route 216.
M. Clair: C'est un très vieux problème, j'en suis
certain. Le ministre de la Voirie qui était là en 1930 devait se
poser la question parce que l'endroit est très accidenté. C'est
un endroit qui est très difficile à travailler.
M. Vallières: Disons que la route avait déjà
été programmée du temps de M. Mailloux. Elle a
été commencée d'ailleurs à cette époque.
Depuis, malheureusement, un certain temps... Les expropriations ont
été complétées, cependant, sur le reste du
tronçon. Je trouve impensable qu'en 1981, bientôt 1982, des gens
ne soient pas en mesure de sortir de chez eux parce que la route est
fermée et on ne peut même pas y passer en 4X4. On voit encore cela
dans le comté de Richmond. Si on était ces citoyens-là,
payeurs d'impôts et de taxes, je me demande la réaction que nous
aurions. Il est très probable que si le ministère des Transports
ne donne pas suite à ce projet, s'il manque juste que des gens
s'expriment et donnent signe de vie, je peux garantir le ministre qu'il va y en
avoir au printemps des signes de vie.
M. Clair: Je pense que le député a sûrement
entendu ce que je disais précédemment relativement à la
voirie régionale. Maintenant, malgré tout l'enthousiasme qu'on
puisse avoir pour développer le réseau routier régional,
il n'en demeure pas moins que qui que ce soit qui soit ministre des Transport,
quelle que soit sa volonté de développer le réseau
régional, il restera toujours qu'on devra faire des choix. J'imagine que
le député ne fait pas du chantage. Si le député
veut, comme on dit parfois, pomper des gens de sa région, libre à
lui de le faire, mais si, un jour, cependant, les priorités sont
déplacées, plutôt que d'avoir des sommes additionnelles, il
aura à vivre avec les conséquences de son choix. Si jamais il
réussissait à influencer les décisions du ministère
à un point tel que, par exemple, on retarde les travaux sur la route
116 pour aller faire la route 216, je connais bien l'endroit, et
personne ne me fera accroire qu'il y a le même niveau de circulation sur
la 216 et sur la 116.
M. Vallières: Ce que j'ai voulu souligner au ministre,
c'est que les gens étaient exaspérés dans ce secteur.
Actuellement, ils en parlent, j'espère qu'ils vont toujours continuer
d'en parler, parce que à un moment donné, ça devient
vraiment exaspérant pour ces gens, et je les comprends. Je sais que le
ministre est très sensible à cette situation, c'est pour cela que
je lui en parle.
M. Clair: Avez-vous une idée de l'ordre de grandeur des
coûts?
M. Vallières: Pour terminer cette route, cela
coûterait environ, j'ai l'impression, tout près de 1 000 000 $
pour trois kilomètres.
M. Clair: Combien?
M. Vallières: 1 000 000 $.
M. Clair: 1 000 000 $?
M. Vallières: 1 000 000 $ ou 1 200 000 $.
M. Clair: La route 216, c'est un territoire très
accidenté, encore une fois.
M. Vallières: Je crois même que c'est la
priorité no 1 pour la région 05. Indépendamment de cela,
je pense bien que le ministre est conscient de la situation. Je voudrais poser
une question au ministre relativement aux routes qui ont déjà
été construites. Est-ce que c'est toujours la politique du
ministère de parachever l'année suivante, par exemple pour les
travaux de pavage sur les routes déjà construites?
M. Clair: En principe, oui. Sur les routes
numérotées, si on accepte de faire le terrassement dans
l'année, le pavage est prévu en parachèvement
l'année suivante.
M. Vallières: Si ce n'est pas une route
numérotée, mais une route locale qui relie les
municipalités?
M. Clair: Cela dépend... Selon mon approche - c'est une
discussion fondamentale à avoir - est-ce que ça veut dire qu'on
doit paver toutes les routes locales et secondaires? Je n'en suis pas certain.
Il faut bien être conscient du fait que l'argent qu'on dépense
pour un revêtement bitumineux dans les chemins locaux à faible
densité de circulation, c'est de l'argent de moins qu'on a pour faire ce
que j'appelle des formes de chemins solides en plus de faire du terrassement et
du gravelage. Le coût moyen pour couvrir un kilomètre de route de
revêtement bitumineux, cela se compare comme suit: En 1978,
c'était 28 000 $ le kilomètre; en 1941, c'est 40 471 $ le
kilomètre.
Une voix: En 1981. M. Vallières: En 1941?
M. Clair: En 1981. C'est parce que j'arrondissais à 41 000
$. On essaie de sortir le passé de ce secteur. Je ne sais pas quel
dossier le député de Richmond a à l'esprit.
M. Vallières: C'est une route située dans votre
région, dans la région de Drummondville, qui relie
Saint-Samuel-de-Horton à Sainte-Clothilde-de-Horton. C'est une
très belle route, maintenant; par ailleurs, on aura probablement des
problèmes d'entretien bientôt, cela fait un an qu'elle est
construite, et on ne l'a pas donnée en parachèvement cette
année.
M. Clair: Je discutais l'autre jour avec un collègue qui
me racontait l'expérience dans deux municipalités
différentes d'une même région où des gens avaient
obtenu une route locale, un rang qui avait été refait; dans un
cas, elle avait été asphaltée et dans l'autre, elle ne
l'avait pas été. Ce qui est arrivé dans le cas du rang qui
a été asphalté, c'est que la circulation automobile,
étant donné la disposition qui, jusque-là, évitait
d'emprunter le rang à cause de son mauvais état, tout à
coup, a trouvé là un détournement avantageux et la
circulation routière a été détournée en
partie d'une autre route numérotée vers un rang, ce qui a mis au
désespoir les gens qui préféraient avoir une route qui ne
soit pas asphaltée, mais qui soit moins passante; à l'autre
endroit, ce n'était pas encore asphalté, et les gens le
voulaient. Je pense qu'il faut tenir compte de critères comme
ceux-là aussi quant à savoir si cela ne risque pas de
déplacer la circulation à un point tel que cela embêterait
davantage les résidents riverains plutôt que de les arranger. (17
h 15)
Bien sûr, tout le monde voudrait avoir un chemin asphalté.
Il y a combien de milles de routes qui ne sont pas asphaltés au
Québec? Il y a 30 000 kilomètres. C'est évident que tout
le monde souhaiterait que les 30 000 kilomètres de routes soient
asphaltés. Je pense que ça tient plus du rêve que de la
possibilité que d'asphalter tous les rangs, tous les chemins, toutes les
routes du Québec. Je pense que la priorité est d'abord d'avoir
des chemins sur lesquels on puisse circuler en sécurité à
l'année longue. Cela veut dire quelque chose qui n'est pas
très... il y a un mot anglais qui me vient à l'esprit,
"high profile"; mais de faire du drainage, par exemple, le long des
rangs du Québec est une des choses qui sont demandées par les
résidents riverains. Cela ne consiste pas à asphalter un rang,
c'est évident, mais d'en améliorer le drainage, de refaire le
terrassement, le gravelage du chemin. Dans bien des cas, les gens veulent
d'abord au point de vue sécurité routière, avoir un rang
dans lequel on peut circuler à l'année longue.
M. Vallières: Ce que je voulais dire au ministre, ce
n'était pas de paver 30 000 kilomètres de routes dans le
Québec, mais tout au moins...
M. Clair: Celui-là, par exemple, celui-là.
M. Vallières: Non, si tout au moins, on se limitait
à relier les municialités les unes aux autres par une route
pavée, je pense que c'est un juste milieu qui serait acceptable. Qu'on
convienne de rangs qui relient les municipalités pour en venir, au moins
à circuler d'un village à un autre, sur une route qui soit
pavée.
M. Clair: Au moins...
M. Vallières: Oui, je rejoins le ministre
là-dessus, il n'y a pas de problème.
M. Clair: ...je partage...
M. Vallières: J'aurai peut-être une ou deux autres
questions. Je pense que ce ne sera pas long et que le ministre va pouvoir y
répondre. C'est relativement à l'autoroute 55 qui ne s'est jamais
construite entre Richmond et Saint-Albert de Warwick. Je sais qu'il y a des
remboursements d'expropriation qui ont été exigés de gens
qui avaient été expropriés. Je voudrais savoir si on a
exigé le remboursement sur tout le tronçon Saint-Albert-Richmond
et en particulier sur le tronçon Saint-Albert-Warwick, est-ce que cette
opération a été faite?
M. Clair: II reste environ 7 cas sur 110 qui ne sont pas
réglés définitivement.
M. Vallières: Incluant le tronçon Saint-Albert
à Warwick?
M. Clair: À la longueur.
M. Vallières: Je pense que le ministre a été
sensibilisé dernièrement à ça; compte tenu des
budgets, compte tenu aussi que les gens ont obtenu un remboursement
d'expropriation, je pense qu'ils ne se font pas d'idée: l'autoroute 55
ne sera pas construite demain matin entre Richmond et Saint-Albert, d'où
la priorité de la route 116 dont le ministre parlait tantôt. Il y
a des gens d'Asbestos, de Danville, de Richmond, qui ont demandé que la
signalisation routière sur l'autoroute 51-55 puisse être
modifiée afin que les noms de ces municipalités, pour les
avantager, puissent paraître sur l'autoroute afin qu'on sache qu'elles
existent. À défaut d'autoroute, si on pouvait inscrire leurs noms
sur les panneaux, je pense que ça les aiderait bien.
M. Clair: Je pense que le député ne rapporte pas
l'ensemble de la problématique énoncée par les maires et
conseillers municipaux de Windsor, Brompton, Richmond et Asbestos. La
première demande, je pense, des trois premières villes, Brompton,
Windsor et Richmond, c'est davantage à l'effet d'améliorer la
signalisation existante que d'indiquer de nouvelles municipalités sur le
parcours de la 51-55 entre Drummondville et Sherbrooke.
Sur cette question, j'ai effectivement demandé un rapport
dès qu'on m'a signalé ce problème. D'ailleurs, je m'en
étais rendu compte moi-même en circulant sur l'autoroute 51-55;
j'ai demandé un rapport là-dessus pour voir ce qui en
était au point de vue des normes comparatives avec d'autres autoroutes.
Il faut dire que la signalisation coûte de plus en plus cher sur
l'ensemble du réseau routier québécois. Je comprends bien
la demande des municipalités de Richmond, Windsor et Bromptonville
à savoir que la signalisation soit de même nature que celle par
laquelle on indique le nom des routes nationales, des routes
numérotées. Effectivement, on peut prétendre que la
signalisation actuelle n'est pas adéquate. J'ai demandé qu'on
examine la question.
Quant à la ville d'Asbestos comme telle, c'est un autre
problème, parce que la ville d'Asbestos n'est pas située sur une
route qui mène directement à l'autoroute 55. C'est un très
vieux problème. Même dans mon comté, il y a des
municipalités qui auraient voulu être indiquées le long de
l'autoroute 20. Il y a des règles qui sont en vigueur là-dessus
et j'ai demandé qu'on me réponde à ce sujet. Mais il faut
bien distinguer le cas des trois villes qui sont en quelque sorte
traversées par l'autoroute 51 et l'autoroute 55 et le cas de Danville
à Asbestos, je pense que ce sont deux situations un peu
différentes.
Pourquoi toutes les municipalités situées à moins
de 100 kilomètres de l'autoroute 51-55 ne seraient-elles pas
indiquées sur le parcours de l'autoroute? Il existe encore des cartes
routières, ce qui est fort utile, mais je ne dis pas non tout de
suite.
M. Vallières: Je l'espère, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député, vous
m'aviez parlé de deux ou trois questions.
M. Vallières: Je n'ai jamais mentionné le nombre de
questions, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Non? D'accord, c'est parce que
le député de Rousseau attend depuis longtemps.
M. Vallières: J'ai deux ou trois questions additionnelles.
Peut-être en terminant, je crois que les gens d'Asbestos vont revenir
à la charge là-dessus. En tout cas, je les comprends, c'est quand
même le plus grand producteur d'amiante au Québec et, au plan
touristique, ce serait intéressant que la ville puisse figurer aussi sur
les panneaux. Nombre de gens qui se sont rendus dans le comté de
Richmond, qui se rendent encore à Asbestos ou Danville, passent tout
droit à cet endroit, se ramassent à Windsor et sont
obligés de revenir sur leurs pas. Je suis sûr que le ministre est
conscient du problème et qu'il verra à arranger les choses.
M. Clair: Comme je vous l'ai dit, ce dont je puis vous assurer
à l'étape où on en est, j'ai demandé un rapport
là-dessus, cela ne m'a pas encore été soumis. Encore
là, comme je le disais plus tôt dans la journée au
député de Laporte, il s'agit d'être équitable envers
tous et il faut être conscient du fait que si on faisait un traitement de
faveur à une municipalité, pourquoi ne pas le faire à
toutes? À ce moment-là, ça devient une question de
coût et aussi une question d'esthétique, quasiment. On n'est pas
pour avoir que des pancartes le long des routes. Il y a aussi un facteur
important dans la demande des municipalités concernées. C'est
normal que le public voyageur face à un nouveau lien routier avec lequel
il n'est pas familier, je suis convaincu que tous les jours, actuellement, il y
a des gens qui prennent l'autoroute 51-55 pour la première fois, je suis
convaincu qu'ils font la liaison et qu'ils décident... Quelqu'un qui
part de Brome-Missisquoi et qui décide de s'en aller à Asbestos,
il se peut fort bien qu'il emprunte la 51-55 pour la première fois et
qu'effectivement il commette une erreur. Il y a une partie de l'argumentation,
à ce niveau, qui va s'estomper avec le temps. C'est évident que
le public voyageur, face à un nouveau lien routier avec lequel il n'est
pas familier, peut connaître une difficulté d'orientation la
première année, la première fois qu'il y va et il faut
tenir compte de cela aussi.
M. Vallières: Ma dernière question au ministre.
Je voudrais savoir si son ministère, ou ses
prédécesseurs, ont procédé au cours des
années passées à des études sur la
possibilité d'utiliser le mélange asphalte-amiante sur les
couches d'usure au Québec. Quels sont les résultats qu'ils ont
obtenus? Y a-t-il eu études? Est-ce qu'on est allé consulter des
compagnies comme Johns Manville Canada qui, depuis déjà
longtemps, expérimente ce genre de pavage?
M. Clair: On a eu des contacts avec la Société
d'amiante sur des projets de recherche. On a fait des tests pilotes et on a
constaté qu'il y avait une tendance à glisser et que la
dureté escomptée n'était pas celle qu'on aurait voulu
avoir. Maintenant, ce n'est pas terminé. L'Université de
Sherbrooke travaille sur l'insertion des fibres d'amiante dans le
mélange.
M. Vallières: II y a peut-être seulement avec les
chaînes que cela ne glisse pas. Cela pourrait, compte tenu de la
durabilité de ces mélanges...
M. Clair: Au niveau des chaînes en béton?
M. Vallières: Les chaînes que vous faites le long de
routes en section urbaine, par exemple, le bord.
M. Clair: Je sais qu'il y aurait des réserves pour son
emploi.
M. Vallières: Mais l'étude se continue-t-elle?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rousseau, après quoi je reconnaîtrai le député de
Pontiac et le député de Bellechasse.
M. Blouin: Merci, M. le Président. On est pas mal au coeur
de la politique budgétaire du gouvernement, parce qu'on est en train
d'étudier le programme 3, la construction du réseau routier, qui
avec le programme 5 constituent les deux programmes sur neuf qui connaissent
des diminutions nettes de budget par rapport à l'an dernier.
Évidemment, ce n'est jamais facile de consentir des sacrifices de cette
nature et on s'en rend compte particulièrement lorsqu'on est
touché par un projet qui devait être réalisé et qui,
pour les raisons qu'on connaît maintenant, a dû être remis
à plus tard. Je veux parler précisément du tronçon
de la route 125 qui se situe entre Notre-Dame-de-la-Merci et Saint-Donat, qui
avait été inscrit à la programmation et qui a dû
être retardé à cause justement des restrictions
budgétaires. Voici ce que je voudrais du ministre; d'abord plus
globalement, mais plus précisément aussi
en ce qui concerne ce projet, plus globalement, le ministre a-t-il
l'intention -bien sûr, le fait de reporter un projet de quelques mois ne
veut pas dire que les besoins n'existent plus - de faire en sorte que les
projets qui avaient été prévus cette année et qui
ont dû être reportés seront ceux qui seront inscrits en
priorité lors de la prochaine programmation? Dans la même
foulée, est-ce que ce tronçon de la route 125 sera inscrit
l'année prochaine pour que sa réalisation commence le plus
rapidement possible? Je rappelle tout de suite, peut-être juste en
terminant, que c'est un projet qui est très important pour un secteur
qui vit essentiellement de tourisme. La route 125 jusque-là est
très belle et, quand on arrive là, on a de la misère
à éviter les arbres.
M. Clair: Encore là, je connais l'endroit pour y
être allé à une couple de reprises, l'année
dernière justement. Cette section était dans le comté de
Joliette-Montcalm auparavant. Je suis bien au fait du problème, c'est
9,6 kilomètres, c'est bien cela?
M. Blouin: C'est cela.
M. Clair: Le coût est d'environ 6 500 000 $. Pour cette
année, comme le député l'a dit, les contraintes
budgétaires ont fait en sorte que ce projet n'a pu être retenu.
Dans la mesure où le député me demande si, l'année
prochaine, ce projet va figurer en priorité, je pense que, de
façon générale, je peux assez facilement répondre:
Oui, ce qui avait été retenu en priorité pour la
programmation 1981-1982 et qui a dû être retardé en
1982-1983 ou dans les années ultérieures, de façon
générale, j'imagine bien que ce qui était prioritaire
cette année sera prioritaire l'an prochain. La seule réserve que
je fais à cela, étant donné que je veux, au cours de
l'été, réévaluer notre approche au niveau du
réseau routier régional, s'il advenait que, dans certains cas,
des projets qui étaient prioritaires devenaient moins prioritaires par
rapport à d'autres projets, cela pourrait toujours se produire. Mais, de
façon générale, je pense bien que, si c'était
prioritaire cette année, cela devrait l'être l'an prochain. Ce qui
a expliqué que cette année, entre autres, ce n'est pas possible
d'y donner suite, ce sont, bien sûr, les contraintes budgétaires,
mais il faut dire aussi que le circulation sur la route est peut-être
intense à certaines périodes de l'année, mais la
circulation annuelle est relativement faible compte tenu de l'importance des
montants impliqués. C'est une somme de 6 500 000 $ qu'on m'indique qui
serait en cause. Il faut toujours tenir compte de l'état de la route,
des budgets en cause et de la circulation routière.
M. Blouin: On ne réglera pas ce dossier cet
après-midi, mais tout ce que je veux rappeler en terminant, c'est que,
s'il est vrai que la circulation n'a pas la densité de certains autres
projets, il est aussi vrai que cette priorité avait été
reconnue, parce que la route a été refaite et il ne reste que 9,5
kilomètres à faire. (17 h 30)
D'autre part, ce qu'il est important de se rappeler, c'est que cette
route alimente, sur le plan touristique, les municipalités qui la
longent et que la densité de la circulation, on la retrouve surtout en
fin de semaine et pendant les périodes d'été et les
grosses périodes de ski l'hiver. Donc, c'est sûr que ce n'est pas
le boulevard Métropolitain. Sur le plan économique, pour ce
secteur, c'est une route qui a une importance vitale.
M. Clair: Je suis en parfait accord avec l'analyse que fait le
député. Il y a tout lieu de croire que si c'était urgent
de le faire cette année, cela va demeurer urgent l'an prochain.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Ma question porte
sur la région 07, l'Outaouais. Il semble que le ministre a de bons
dossiers de son prédécesseur sur l'autoroute 50. On voit ici
qu'il y a 13 500 000 $. Est-ce que ceci inclut les 50% de participation du
fédéral ou si ce sera le double de cela qui va être investi
sur l'autoroute?
M. Clair: Cela inclut la participation du gouvernement
fédéral.
M. Middlemiss: Si on retourne aux crédits de l'an
passé, on avait une somme de 10 000 000 $, pour citer votre
prédécesseur, pour terminer l'autoroute 50 entre Hull et Masson.
Est-ce parce qu'on n'a pas dépensé les 10 000 000 $ l'an dernier
qu'on va dépenser 13 500 000 $ cette année?
M. Clair: Le coût total de l'autoroute 50, entre Hull et
Masson, est de l'ordre de 72 000 000 $ pour laquelle jusqu'à maintenant,
on a des dépenses, antérieures au 1er avril 1981, de 36 000 000
$. Il y a 13 000 000 $ de dépenses cette année, et il restera un
solde encore de 23 000 000 $ au cours des années ultérieures.
Donc, l'autoroute ne sera pas ouverte avant la fin de l'année 1982-1983,
sûrement. Cette année, certains tronçons pourront
être ouverts, plus près de Hull que de Masson.
M. Middlemiss: On a dit, l'an passé, que les 10 000 000 $
étaient pour compléter la route entre Hull et Masson.
M. Clair: II y a eu un lapsus. Une voix: Un lapsus
électoral.
M. Mailloux: C'est le moins qu'on puisse dire.
M. Clair: Non, le député de Laporte n'est pas
correct, ce n'est pas un lapsus électoral. Le coût de l'autoroute
50, de Hull à Masson, est de 71 000 000 $. Mon
prédécesseur n'a sûrement pas essayé d'emplir les
membres de la commission en leur disant qu'il allait faire avec 10 000 000 $ ce
qui en coûte 70 000 000 $.
M. Mailloux: Elle est commencée depuis plusieurs
années.
M. Middlemiss: II y a aussi dans la région 07 de
l'Outaouais, la route 148, entre Luskville et Aylmer, qui est dans l'entente
signée en 1972, il y a McConnell-Laramée, il y a
Pink-Saint-Raymond.
M. Clair: Selon les projets qui ont été mis de
l'avant, principalement l'autoroute 50 et l'autoroute 550, l'entrée
à Hull, étant donné l'ampleur des sommes appliquées
à ces projets, on a programmé les routes que vous venez de nommer
pour les années ultérieures. Donc, en 1982-1983, il y aura
certains tronçons qui commenceront sur les routes que vous avez
nommées. Elles seront plutôt construites dans les années
1982-1983, 1983-1984.
M. Middlemiss: Est-ce que l'échéance ne devait pas
être en 1981?
M. Clair: Dans l'année qui s'en vient, comme dit le
député de Charlevoix.
M. Middlemiss: Cela fait partie des ententes qui ont
été signées en 1972. Je suis certain que le ministre, s'il
n'est pas au courant, va être mis au courant. La CCN et le
fédéral ont dit que si on ne bougeait pas pour la construction de
ces tronçons, la subvention ne serait pas disponible.
M. Clair: Actuellement, l'entente spécifie, dans un
article, que les budgets annuels sont sujets à l'approbation tant du
Conseil du trésor fédéral que du Conseil du trésor
du Québec. Cette année, avec les enveloppes disponibles, on va
couvrir les montants disponibles. Antérieurement à cela, la
Commission de la capitale nationale obtenait des crédits qu'elle
conservait dans ses tiroirs. Maintenant, ils sont sujets comme nous à
des crédits annuels à faire voter par les gouvernements
respectifs.
M. Middlemiss: Quelles sont les raisons pour lesquelles ils n'ont
pas donné une priorité par exemple à
McConnell-Laramée? Je suis convaincu que ce n'est pas le volume de
circulation.
M. Clair: Est-ce que le député est d'accord avec
cela qu'on se fasse imposer des ultimatums par le gouvernement
fédéral sur notre rythme de dépenses? Je pense que si
vraiment il veut collaborer, c'est une drôle d'approche que de
défendre les ultimatums du gouvernement fédéral à
cette table, si ultimatum il y a.
M. Middlemiss: Ce n'est pas un ultimatum, les ententes ont
été signées en 1972. Si on peut me démontrer que,
techniquement, le tronçon McConnell-Laramée n'est pas
nécessaire... Ce n'est pas un ultimatum, mais c'est retardé
depuis nombre d'années et on le retarde encore, et c'est un besoin, ce
n'est pas un luxe.
M. Clair: M. le Président, je ne voudrais pas être
dur avec le député, mais l'approche qu'il a, à peu
près tous les députés du Québec pourraient l'avoir
et dire: Mes choses sont urgentes, et parce qu'il y a une entente et que c'est
urgent, je dois passer avant les autres. Je regrette, mais...
M. Middlemiss: Je dois rappeler au ministre que cela fait neuf
ans...
M. Clair: Tantôt, son collègue de Richmond nous
parlait d'un cas où cela faisait peut-être 20 ans.
M. Middlemiss: Cela fait neuf ans et le besoin est là.
M. Clair: Je n'en doute pas, je ne mets pas cela en cause, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): La parole est à...
M. Mailloux: Si mon collègue me le permet, en 1973-1974,
une étude du ministère a été produite prouvant que
les deux impératifs dans tout le Québec mentionnés
à l'Office de planification, c'étaient la route 50 et la route
117, déjà, à ce moment-là. Cela fait maintenant
huit ans.
M. Clair: Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit
tantôt. Tout ce que je veux dire au député de Pontiac,
c'est que les priorités, il y en a à la grandeur du territoire
québécois. Ce que je n'aime pas dans son approche, c'est... Bien
sûr, s'il y a des fonds disponibles au gouvernement
fédéral, on doit en tenir compte et on doit éviter de
perdre cette somme, mais je ne voudrais pas qu'il se fasse le défenseur
d'une politique d'ultimatum, que ce soit de la Commission
de la capitale nationale, que ce soit du gouvernement
fédéral en général. Pourquoi a-t-on un gouvernement
au Québec si ce n'est pas pour fixer des priorités?
M. Middlemiss: Ce n'est pas le problème des
priorités. Je pense, M. le ministre, que vous pouvez vérifier,
cela fait neuf ans qu'on attend. Depuis neuf ans, est-ce qu'on n'aurait pas pu,
à un certain moment donné... Ils attendent depuis neuf ans, et
c'était un besoin à ce moment-là. Je ne veux pas
être le défenseur, mais après un certain moment, s'il y a
un besoin et qu'on ne veut pas utiliser les sommes disponibles, c'est parce que
le gouvernement du Québec a décidé qu'il y avait des
priorités dans d'autres secteurs.
M. Clair: Tantôt, le député de Charlevoix
nous disait, en citant une étude, que c'étaient la route 117 et
la route 50.
M. Middlemiss: Cela fait partie du système. Le ministre a
dit qu'il voulait faire une tournée des régions. J'espère
qu'il viendra dans la région de l'Outaouais afin de constater les
problèmes de circulation qu'il y a dans la région. Je pense que
le résultat de l'élection a démontré que le taux de
satisfaction du gouvernement dans l'Outaouais n'est certainement pas bon.
M. Clair: J'aimerais bien faire le calcul des sommes qui ont
été dépensées pour le réseau routier dans le
région de l'Outaouais par rapport à d'autres régions du
Québec depuis les cinq dernières années. Je n'ai pas les
chiffres, mais j'aimerais bien les comparer.
M. Middlemiss: On nous a dit l'an dernier, qu'on devait accorder
une somme de 10 000 000 $ pour compléter l'autoroute 50 entre Hull et
Masson, et ce n'est pas le cas.
M. Clair: Ce n'est pas le cas, on va dépenser 72 000 000
$.
M. Middlemiss: 13 000 000 $ ont été
dépensés...
M. Clair: Au total, sur le tronçon de l'autoroute 50, de
Hull à Masson, on va dépenser 72 000 000 $, on a 35 000 000 $ de
dépensés et 13 000 000 $ seront dépensés cette
année. Je pense que le député est malvenu d'essayer de
faire croire que sa région a été maltraitée par le
gouvernement depuis quatre ans sur le plan du réseau routier et de
relier son élection ou l'élection d'autres membres de la Chambre
à un prétendu mauvais traitement qui aurait été
donné à la région de l'Outaouais.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut toutefois nous donner un
échéancier pour savoir quand ces tronçons seront
terminés? Pas nécessairement aujourd'hui, mais est-ce qu'on
pourrait nous en fournir un? On a déjà eu trois ou quatre
échéanciers, et je parle en connaissance de cause: j'ai
été échevin de la ville d'Aylmer pendant neuf ans, et on a
eu des échéanciers à tout bout de champ. Chaque fois,
c'était changé. Est-ce qu'on pourrait...
M. Clair: Le tronçon Hull-Masson?
M. Middlemiss: Non, pour celui-là, je pense qu'on m'a
fourni les réponses. Je parle de McConnell-Laramée, la route 148.
Tout cela fait partie des ententes intervenues en 1972.
M. Clair: Quant au tronçon
McConnell-Laramée-Saint-Laurent, en fait, les travaux sont presque
terminés, je crois, dans l'axe Saint-Laurent. Maintenant, il faut
continuer vers l'ouest pour le tronçon McConnell-Laramée.
M. Middlemiss: C'est à quel stade? On a même...
M. Clair: On est au stade des études d'environnement et on
rencontre certains problèmes. Ce sera programmé peut-être
d'ici six mois; il y aura une programmation définitive de ces axes en
accord avec la Commission de la capitale nationale.
M. Middlemiss: M. le ministre, pouvez-vous, dans six mois ou un
an, puisque notre projet est remis, nous fournir un échéancier
qu'on tentera de respecter en-dedans des possibilités? Si on nous
disait: Cela va être en 1985, et qu'on le faisait en 1985, les gens
seraient heureux. Mais quand on nous dit en 1978, qu'on retarde à 1981
et qu'on dit ensuite 1985, les gens ont des doutes à ce
moment-là.
M. Clair: Je veux bien tenter de donner un
échéancier d'ici six, sept mois ou un an au maximum pour ces
travaux. Une chose à laquelle je suis sensible de façon
générale, c'est quand le député dit: On fait des
échéanciers, mais on ne les respecte pas, incluant le sien. Je
suis bien conscient du fait qu'il n'y a rien de plus décevant pour une
population, quelle qu'elle soit, où qu'elle soit située sur le
territoire, de se faire annoncer un échéancier, et sans mauvaise
volonté et sans vouloir tromper les gens volontairement, le ministre se
retrouve, à cause des fonds disponibles, dans une situation où il
ne peut respecter cet échéancier. Cela tient parfois aussi
à des difficultés qu'on rencontre en cours de route. Dans tel ou
tel projet, on avait prévu tel tracé; c'est plus compliqué
qu'on l'avait
prévu, il y a des difficultés comme cela qui sont
inévitables, mais de façon générale, je peux
assurer le député que je suis sensible à cela.
M. Middlemiss: Un autre cas dans la région de
Rapides-des-Joachims. Un pont a été commencé qui
était censé être complété en 1980, mais il me
semble qu'à ce moment-ci les travaux sont arrêtés. Si mes
renseignements sont bons, c'est que le genre de pieux qu'on avait
recommandés pour la construction, on n'a pas réussi à les
planter, et on a été obligé de retourner faire une autre
étude géotechnique. Est-ce qu'on pourrait me dire si c'est vrai?
Si oui, quand va-t-on retourner au chantier et quand peut-on s'attendre que le
pont va être complété?
M. Clair: Effectivement, le député a raison de dire
qu'on a eu là des problèmes techniques. Cela est un bel exemple.
Il semble qu'on ne sera pas en mesure avant le mois d'août ou septembre
de savoir de façon très précise quel est l'avenir de ce
dossier.
M. Middlemiss: Maintenant, un autre problème qui est un
peu à côté. À cause du fait qu'il n'y a pas de pont,
pour traverser cette branche de la rivière ou le lac McConnell comme on
l'appelle, toutes les années on construit un remblai et on met un
ponceau. Normalement, le coût est défrayé par les
entrepreneurs qui font la coupe du bois. Cette année, on n'est pas
certain si la coupe du bois va être faite, donc il n'y a personne
à ce moment-ci qui serait prêt à construire ce remblai et
ce ponceau. Est-ce qu'on pourrait s'attendre de la part du ministère des
Transports à une subvention pour que la municipalité puisse
procéder à la construction de ce passage?
M. Clair: Sur cette question, on va devoir demander un rapport
à notre directeur régional et on avisera en
conséquence.
M. Middlemiss: Puis vous allez me tenir au courant du
dossier.
M. Clair: Oui, je n'ai aucune objection et si je néglige
de le faire, que le député n'hésite pas à me le
demander.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Cela concerne une question de principe. Comme
ex-maire d'une municipalité de Bellechasse, j'ai entendu souvent les
récriminations de mes collègues, maires ruraux, disant que
lorsque le ministère entreprend des travaux de reconstruction, il arrive
trop souvent que les conseils municipaux soient plus ou moins ignorés,
d'une façon précise qu'on ne tienne pas assez compte des
priorités élaborées par les conseils municipaux dans
l'établissement des travaux. On est toujours heureux lorsqu'il se fait
des travaux, lorsqu'on voit arriver la machinerie du ministère, surtout
quand cela fait cinq ou dix ans qu'on n'en a pas eu, mais quand on voit que
cela se fait, par exemple, dans un cul-de-sac alors qu'il y a d'autres endroits
où cela aurait dû se faire auparavant, c'est un peu frustrant pour
les élus municipaux.
Je poserais une question au ministre. Est-ce qu'il a l'intention
d'émettre une directive à l'intention de ses fonctionnaires pour
qu'on tienne davantage compte des priorités établies par le
conseil municipal avant d'entreprendre des travaux dans une municipalité
donnée? (17 h 45)
Cela varie sûrement suivant les régions parce que mon
expérience comme député de Drummond a toujours voulu que
les relations entre le ministère des Transports, sur le plan local, le
chef de district...
Une voix: ...
M. Clair: Non, je pense que d'autres collègues pourraient
en témoigner aussi. Je vois le député de Dubuc qui tombe
d'accord avec moi. Généralement le chef de district et le
directeur régional tiennent compte des représentations qui sont
faites à longueur d'année par les différents conseils
municipaux, quand ça leur apparaît prioritaire. Je pense que c'est
normal que le ministère en tienne compte dans une certaine mesure,
ça dépend si c'est raisonnable ou non. Moi aussi, je pense que
les élus municipaux peuvent donner un point de vue très
intéressant quant à savoir quelles sont les priorités dans
leur municipalité. Mais les municipalités ne sont pas, elles non
plus, exemptes de tout blâme à l'égard de leurs propres
investissements en matière de voirie. Il arrive que, à même
les subventions versées par le ministère des Transports aux
municipalités, les priorités qui semblent être celles des
municipalités, je me suis déjà posé des questions
sur elles.
Que l'on consulte, il n'y a pas de directive à donner
là-dessus. Il est certain que le ministère des Transports est
administré par le gouvernement du Québec et c'est le ministre des
Transports qui en est le chef. Il n'est pas question que le ministre des
Transports délègue son autorité aux maires des
différentes municipalités qui se trouvent sur un territoire
donné. Cela se passe déjà de façon
générale, savoir que le ministère en tient compte.
Cependant, il y a des critères objectifs dont le ministère
des Transports doit tenir compte dans l'établissement des
priorités, mais on ne prend pas ce qui est donné comme avis de la
part des municipalités
comme étant la dernière chose à
considérer.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre parle de chemins à
l'entretien du ministère ou à l'entretien de la
municipalité?
M. Clair: Je parle de routes secondaires.
M. Mailloux: Mais à l'entretien de qui?
M. Lachance: À l'entretien du ministère - à
l'entretien de la municipalité, l'hiver, par le biais de subventions du
ministère pendant la période d'été.
La réponse classique que les employés du ministère
nous fournissent est celle-ci: On est prêts à vous accorder tel
bout de rang, dépenses et améliorations locales en régie,
supposons 40 000 $. Si vous ne voulez pas l'avoir, ça ne nous fait rien,
mais ça n'ira pas ailleurs dans la municipalité; il ne se fera
pas de dépense, ce n'est pas dans le bon programme.
Je me dis: Que ce soit en asphalte, que ce soit en amélioration
locale ou en amélioration triennale, peu importe, s'il y a des sommes
qui sont dépensées, c'est de l'argent, c'est ce qui compte, c'est
dans le budget du ministère, peu importe le programme.
M. Clair: C'est sûrement une exception, je ne veux pas
défendre toute l'histoire du ministère de la Voirie et des
Transports et porter ça à moi tout seul, mais l'expérience
que j'ai comme député c'est que le ministère des
Transports ne se comporte pas comme un imbécile sur le territoire et
faire exprès pour aller faire des routes là on n'en a pas besoin
et faire le dernier rang d'une municipalité au lieu de faire la route
principale. Ce que le député défend comme idée,
c'est tout à fait souhaitable, mais c'est déjà ce qui se
passe. Le ministère des Transports prend en considération
l'opinion des municipalités, mais ce n'est pas là et ça ne
sera jamais le seul facteur dont le ministère des Transports devrait
tenir compte.
M. Lachance: M. le Président, question additionnelle. Cela
concerne la politique mise de l'avant par le prédécesseur du
ministre actuel, M. de Belleval, c'est la directive du mois d'avril 1980. Les
6000 $ le kilomètre qui sont accordés aux municipalités
pour qu'elles deviennent propriétaires de terrains, pour qu'elles
acquièrent elles-mêmes le terrain requis pour
l'amélioration des routes. J'aimerais que le ministre nous dise s'il n'y
aurait pas lieu d'assouplir un peu les 6000 $ le kilomètre parce que
c'est fixé, pratiquement gelé dans le ciment. Dans certains cas,
il n'y a pas de problème pour 6000 $ le kilomètre mais, dans
d'autre cas, peut-être que 8000 $ conviendraient davantage
dépendant des problèmes rencontrés lors de
l'amélioration de la route d'une façon très
précise.
M. Clair: Cela fait partie de ce que je voudrais prendre en
considération cet été pour voir quelle sorte d'approche on
peut avoir. Est-ce qu'il y a lieu de réévaluer ces 6000 $? C'est
une question à laquelle j'espère avoir une réponse cet
été. Maintenant, il y a toujours la possibilité d'indexer
cette somme. Je comprends le député quand il dit que 6000 $
"flat" tout le temps peut créer des difficultés. C'est une des
choses sur lesquelles je vais devoir me pencher.
M. Mailloux: Des gens qui vont céder des terrains feraient
mieux, s'ils veulent l'amélioration des routes, de céder le
terrain gratuitement, pour le peu qu'ils vont en retirer, 25 $, 30 $ ou 40
$.
M. Lachance: Pour répondre au député de
Charlevoix, les 6000 $ le kilomètre, la municipalité, à
toutes fins utiles, peut en faire ce qu'elle veut. Mais, habituellement, ce que
j'ai connu dans mon coin et qui va assez bien, ce n'est pas pour
dédommager les propriétaires de terrains comme tels parce que,
effectivement, donner 40 $ ou 50 $ à quelqu'un, je pense qu'il n'y a
rien là. Je veux dire que cela ne vaut pas la peine. Par exemple,
lorsqu'il y a des entrées à faire, s'il y a un puits ou de la
clôture... D'autre part, si, par exemple, un propriétaire a une
rangée d'arbres alors que le voisin n'a pas d'arbres du tout, il faut
tenir compte de certains facteurs. C'est dans ce sens-là.
M. Clair: Non, je pense que c'était un commentaire de la
part du député de Bellechasse et je suis heureux de l'entendre
à ce sujet.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
M. le ministre, j'ai feuilleté le livre des crédits et
j'ai deux questions à poser sur la voirie municipale. Nous n'avons pas
encore fait l'étude des crédits du ministère de
l'Agriculture, mais je les ai feuilletés et je voudrais parler un peu
des chemins à vocation agricole. Surtout dans un comté - je ne
suis pas dans le comté de Hull - de 43 municipalités dont la plus
grosse n'a pas 5000 de population et où on peut s'attendre à ce
que plusieurs municipalités aient 700, 800 ou 1000 habitants, on a
souvent besoin de la voirie municipale pour corriger certaines rues
municipales. Je ne vois pas dans le livre des crédits des montants qui
iraient à la voirie municipale. C'est ma
première question.
Ma deuxième question, c'est qu'on voyait aussi dans les
crédits du ministère de l'Agriculture des montants
administrés par le ministère de l'Agriculture, mais payés
par le ministère des Transports pour des chemins à vocation
agricole, ce que j'ai appris seulement en 1976 quand je suis arrivé
là. Je ne savais pas que cela existait. Sous les gouvernements qui nous
avaient précédés cet argent servait souvent pour
"graveler" certains chemins pour les chalets d'organisateurs du parti du temps.
J'en ai des preuves. C'est a voir. Je voudrais savoir si le ministère
des Transports a des crédits pour les programmes à vocation
aqricole. Il y a une remarque qu'on pourrait faire. En dehors des routes
numérotées, des routes qui relient les municipalités entre
elles, est-ce qu'on ne pourrait pas faire, comme pour l'entretien des chemins
d'hiver, donner un certain budget à la municipalité pour qu'elle
construise des routes elle-même? Il y a des municipalités qui
entretiennent elles-mêmes les chemins d'hiver, avec de la machinerie.
Elles ont des camions, des tracteurs qui peuvent adapter des souffleuses...
M. Clair: Est-ce que le député parle de tous les
chemins municipaux ou seulement des chemins à vocation agricole quand il
suggère cela?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
J'englobe les deux.
M. Clair: Les deux.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Je pense que cela doit aller ensemble, les chemins municipaux ou la
voirie municipale ou les chemins à vocation agricole. Je pense que c'est
la même chose. On devrait penser, pour les années à venir,
à sortir un programme quelconque. On pourrait faire comme avec les
chemins d'hiver: subventionner les municipalités pour qu'elles
construisent des routes. On remarque qu'avec des petits budgets de 15 000 $ ou
20 000 $ qu'on donne à certaines municipalités pour corriger
certaines routes, des routes à accès... C'est sûr qu'il n'y
a pas de trafic comme sur l'autoroute 20, mais on pourrait leur faire...
Le Président (M. Gagnon): Je vous ferai remarquer que
votre question concerne le programme 5. Je ne vois pas d'inconvénient
à ce qu'on étudie tous les programmes en même temps, mais
nous sommes en train d'étudier le programme 3.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Oui, mais ce sera fait.
Le Président (M. Gagnon): Cela sera fait. Alors, je vous
laisse...
M. Bourbeau: De toute façon, peut-être que j'aurai
d'autres questions tantôt pour revenir sur un autre programme en
arrière, et ce serait un précédent. Il serait utile
d'invoquer...
Le Président (M. Gagnon): Je vous laisse terminer votre
question, M. le député de Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
S'il ne peut pas répondre tout de suite, on va attendre au
programme 5, mais j'aimerais avoir des informations là-dessus. Que
pense-t-il de l'idée de donner des budgets pour l'entretien des chemins
d'hiver, pour faire faire des routes aux municipalités. C'est sûr
que pour certains comtés, c'est déjà assez avancé
la construction de route, cela a peu d'importance. Mais avec 43
municipalités chez nous...
Une voix: 43 municipalités. Je peux vous les nommer.
M. Clair: C'est parce que le député n'a plus
beaucoup de questions, et il voudrait tuer le temps.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Non, pas nécessairement.
M. Clair: M. le Président de façon plus
sérieuse, la possibilité qu'évoque le député
de Kamouraska-Témiscouata fait partie encore une fois de ce que je veux
envisager. Cette possibilité m'a déjà été
soumise par d'autres députés à l'effet de subventionner
les municipalités et que ce soit elles qui soient maîtres d'oeuvre
des travaux dans une certaine partie du réseau. Mais il est beaucoup
trop tôt pour que je réponde de façon formelle sur cette
éventualité. Cela peut être pris en considération,
je veux avoir l'esprit ouvert à l'égard de toute
possibilité, mais il est beaucoup trop tôt pour dire que c'est une
formule d'avenir.
Quant à la programmation des chemins à vocation agricole,
c'est disparu du programme 3 auquel cela apparaissait
précédemment. Il n'y a pas de crédit disponible comme tel
suivant l'ancienne formule qui était retenue par les années
passées, à savoir un budget inscrit aux crédits du
ministre des Transports, mais avec des critères appliqués par le
ministère de l'Agriculture.
Les sommes disponibles, cependant, au programme 5, élément
4 peuvent permettre d'être appliquées en partie à des
chemins à vocation agricole.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Si je comprends bien, M. le ministre, au
programme 5, élément 4, il y aura des crédits de
prévus pour des chemins de la Voirie municipale. Et puis, la
municipalité pourra, toujours sous la surveillance du ministère
des Transports, en disposer. Exemple: on donne 15 000 $ à une
municipalité, elle pourra en mettre 5000 $ dans ses rues municipales, et
en mettre 10 000 $ dans des chemins à vocation agricole.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: C'est sur le même sujet. Quand j'ai entendu
tout à l'heure le rapport du ministre, je suis un peu perplexe. Parce
que je me rappelle m'être fait engueuler royalement par le ministre des
Finances, lors de la réforme de la fiscalité municipale qui
devait laisser aux municipalités l'ensemble des revenus dont elles
avaient besoin pour assumer les responsabilités de tous les services
à donner aux citoyens.
Le programme dont vous parlez, je n'accepte pas toutes vos remarques.
Vous avez dit que sous les gouvernements précédents, ces
subventions-là était une sorte de gaspillage
éhonté.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
J'en ai mis un peu plus pour qu'il m'en reste.
M. Mailloux: Je laisse à votre appréciation
certaines choses que vous avez pu voir. Il demeure que ce programme-là
était un programme qui parlait effectivement du programme de l'aide aux
municipalités, au programme 5. Nous serions aussi bien de le
terminer.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député de Charlevoix, je suis d'accord avec vous, je veux juste
demander le consentement de la commission parce qu'à cette heure on
devrait suspendre nos travaux.
Il y aurait une suggestion que j'aimerais faire. Est-ce qu'on peut
continuer les travaux de la commission jusqu'à la fin?
M. Bourbeau: Que l'on continue jusqu'à ce que mort
s'ensuive. Je suis près à aller jusqu'à ce que l'on
termine.
M. Clair: Je ne voudrais pas être mauvais joueur. Je veux
bien que l'on continue immédiatement. Mais j'aimerais que l'on
s'entende; c'étaient 8 heures qui était prévues?
M. Bourbeau: 8 h 30.
M. Clair: Combien d'heures d'écoulées?
M. Bourbeau: On a pris 5 h 15 à peu près.
M. Clair: Parce que si l'on doit continuer sans arrêt
jusqu'à minuit, je ne suis pas d'accord. Si on pouvait s'entendre pour
terminer à 8 heures?
M. Bourbeau: Je pense qu'on a commencé à 11 h 30 ce
matin.
M. Mailloux: Une heure et demie plus quatre heures moins
quart.
M. Clair: II y a cinq heures et dix minutes de travail fait.
M. Bourbeau: II reste trois heures et quart, ce qui veut dire
qu'au maximum nous irions jusqu'à neuf heures. Je peux vous assurer que
dès que nous aurons fini ces programmes 3 et 4 qui semblent tirer
à leur fin, dans une heure et quart, en ce qui nous concerne, à
moins qu'il y ait beaucoup de questions de l'autre côté de la
table, je ne pense pas que nous en ayons tellement.
Le Président (M. Gagnon): Vous êtes d'accord
pour...
M. Bourbeau: Mais je ne prends pas d'engagement formel parce que
cela va dépendre, si le ministre fait un discours sur chaque point, cela
peut prendre plus de temps.
M. Clair: M. le Président, je pense que le
député de Laporte... Il y a au moins une bonne trentaine de
témoins qui conviendront que ce n'est pas moi qui ai fait les plus long
discours aujourd'hui. C'est sûrement plutôt de son
côté... (18 heures)
Une voix: Il n'a pas dit un mot depuis une heure et demie, M. le
Président.
M. Bourbeau: Je regrette, j'ai posé des questions, mais je
n'ai pas parlé longtemps.
M. Clair: C'est la personne qui est en face de son micro, je
crois.
M. Bourbeau: Je dirais que j'ai posé des questions, mais
je n'ai pas fait de discours.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, mais est-ce qu'on
en vient à une décision? Est-ce qu'on va s'entendre?
M. Bourbeau: Est-ce qu'on pourrait s'entendre pour dire qu'on
finit à 19 h 30 ou 20 heures et s'organiser en conséquence?
M. Clair: Oui, oui, je suis tout à fait d'accord
là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): Si la commission est d'accord,
on ne suspend pas les travaux, on continue.
Une voix: Comme ça, personne n'est dans un
piège.
Le Président (M. Gagnon): Je redonne la parole au
député de Charlevoix en m'excusant.
M. Mailloux: Je disais que le ministre des Finances avait dit
catégoriquement, au moment de la réforme de la fiscalité,
en commission parlementaire, que des subventions aux municipalités, il
n'y en aurait plus d'aucune façon. Je comprends bien qu'il est revenu
sur sa parole en période électorale. Quand on regarde le
programme 5...
M. Clair: M. le Président...
M. Mailloux: Est-ce que j'ai dit une fausseté?
M. Clair: Oui. M. Mailloux: Où?
M. Clair: En disant que le ministre des Finances est revenu sur
sa parole pendant la campagne électorale. Je pense que ça fait
pas mal plus longtemps que ça que le ministre des Finances a
reconsidéré l'effet de la réforme de la fiscalité
municipale.
M. Mailloux: Devant la période électorale qui s'en
venait.
Des voix: Oh!
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si on veut terminer, il faut parler un à la fois. La parole
est au député de Charlevoix.
M. Mailloux: Je ne veux pas chicaner le ministre, il
n'était pas présent à ce moment-là, d'ailleurs. Je
pourrai relire les épreuves de la commission parlementaire au salon
rouge alors qu'il avait dit que c'était du patronage
éhonté. C'est disparu, point final, il n'y aura plus de
subvention discrétionnaire, pas plus aux municipalités pour
l'entretien des routes.
M. Clair: Du patronage éhonté?
M. Mailloux: Je vous donne les paroles du ministre des Finances:
II n'y en aura plus. Tant que je serai ministre des Finances, il n'y en aura
plus non plus aux loisirs. On remarque, depuis un certain temps, qu'il en est
revenu aux loisirs de même qu'aux municipalités. Je ne suis pas
contre cela.
Une voix: Plus ça change, plus c'est pareil!
M. Mailloux: Ce que disait tantôt le député
de Kamouraska-Témiscouata, c'est quand même assez vrai
contrairement à ce qu'avançait le ministre des Finances.
Après la réforme de la fiscalité municipale pour les
petites municipalités de 2000 ou 3000 habitants, les revenus
supplémentaires, on les cherche encore, il n'y en a pas.
À ce programme-là, vous avez actuellement 14 000 000 $
moins 3 000 000 $ aux ponts municipaux, si je me rappelle bien, moins quelques
millions d'engagements pour payer l'an passé. Cela veut dire qu'il reste
en disponibilité pour l'année en cours à peu près 6
000 000 $. Faites le partage entre les comtés, moins les comtés
qui sont parrainés.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
À la suite de cela, M. le député de
Charlevoix...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, la parole est au
député de Charlevoix; après, le ministre va
répondre et, si vous voulez avoir le droit de parole, il y a le
député de Dubuc qui doit parler avant.
M. Mailloux: Pour le deuxième article dont parlait le
député de Kamouraska-Témiscouata sur les chemins à
vocation agricole, il me semble que c'était un montant qui était
retenu par le ministère des Transports et pour lequel on attendait des
suggestions du ministère de l'Agriculture qui faisait le partage des
chemins à véritable vocation agricole et de ceux qui ne devaient
pas être considérés. S'il y a un budget pour les chemins
à vocation agricole, il faut qu'il soit à l'élément
4 du programme Construction du réseau routier; je ne le vois pas
à l'élément de l'amélioration des chemins
municipaux. Ce sont des chemins qui sont entretenus par le ministère des
Transports, les chemins dont parle le député de
Kamouraska-Témiscouata.
Le Président (M. Gagnon): Vous me dites que vous n'aviez
pas terminé, M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Clair: J'aimerais préciser tout de suite, en ce qui
concerne le contenu du programme 5, élément 4, qu'en fait les
chemins à vocation agricole appartiennent aux municipalités.
M. Mailloux: D'accord.
M. Clair: C'est un entretien très minime et on a
demandé qu'un transfert puisse être effectué au budget des
subventions pour que la municipalité puisse
décider, en fait, si elle met ça sur son réseau
primaire-Une voix: Municipal.
M. Clair: ... municipal ou dans l'arrière-rang.
M. Mai Houx: De rues ou de rangs. Cela veut dire qu'à
l'intérieur des 6 000 000 $ vous devriez également prendre les
sommes nécessaires qu'accorderait le ministre de la Voirie pour des
chemins à vocation agricole.
M. Clair: Mais avec un montant inférieur, disons, aux
années antérieures.
M. Mailloux: Ce qui fait qu'il n'en resterait pas beaucoup pour
les rues et les chemins essentiellement municipaux.
M. Clair: J'aimerais revenir sur ce que dit le
député de Charlevoix à l'égard du ministre des
Finances. Je pense qu'il est injuste à l'égard du ministre des
Finances.
M. Mailloux: Bien, les galées sont là.
M. Clair: Advenant que le député de Charlevoix soit
en mesure de prouver son avancé que le ministre des Finances aurait
changé d'idée, je lui répondrai de façon
générale que, s'il a changé d'idée
là-dessus, j'en suis fort heureux, car il y a un vieux proverbe qui dit:
II y a seulement les fous qui ne changent pas d'idée.
M. Mailloux: Pas tant que cela.
M. Clair: L'effet de la réforme de la fiscalité
municipale a pu démontrer que, pour des municipalités d'une
certaine taille, l'avantage n'était peut-être pas aussi grand que
pour d'autres. Ce que dit le député de
Kamouraska-Témiscouata, je pense que c'est qu'il ne veut pas aller vers
un transfert de responsabilités aux municipalités sans argent
à l'effet de leur dire: On vous transfère la
responsabilité de refaire tel ou tel rang mais on ne vous donne pas
d'argent. Elles ont déjà la possibilité d'améliorer
les chemins dont elles sont propriétaires. Ce à quoi il fait
allusion, ce serait plus de transférer la maîtrise d'oeuvre de
certains travaux avec les fonds disponibles aux municipalités. Et c'est
à cela que je dis, pas besoin de s'interroger, cela fait partie de ce
qu'on peut évaluer. Si le député de Charlevoix a
déjà fait des expériences là-dessus, à
l'époque où il était titulaire du ministère des
Transports, je serais heureux d'entendre son point de vue.
M. Mailloux: M. le Président, ce n'est pas cela que je
dis. Ce que demande le député, cela prend de l'argent et il faut
que ce soit au budget. M. Clair: Oui.
M. Mailloux: Et, à deux reprises, lors du
dépôt du budget de l'exercice 1980-1981, dans le livre du budget,
le supplément, il est indiqué que disparaîtront les
subventions discrétionnaires, l'aide aux municipalités, du
côté de la voirie municipale, de même que des loisirs. Et
lors du rapport de la loi sur la réforme de la fiscalité
municipale, le bill 57, en commission parlementaire, le ministre des Finances a
réitéré qu'il n'y aurait plus de subvention
discrétionnaire, pas plus à un article qu'à l'autre. Ce
n'est pas le député de Charlevoix qui a menti, c'est le
député des Finances qui est revenu sur sa parole, parce qu'il
s'est aperçu que le rapport de la fiscalité municipale pour des
municipalités de 500, 1000 et 2000 habitants, c'était de la
foutaise de la pire espèce.
M. Clain M. le Président, encore là je laisse le
député...
M. Mailloux: Je ne parle pas de la ville de Montréal et de
villes comme Laval, mais des petites municipalités, avec la
réforme sur la taxation municipale.
M. Clain Je laisse au député son évaluation
de la réforme de la fiscalité municipale. En ce qui concerne,
tout cela comme j'ai dit, je n'ai pas les textes du ministre des Finances, des
propos qu'il a tenus au moment de la réforme de la fiscalité
municipale, mais je dis, advenant que je prenne sa parole, et je n'aurais pas
de raison de présumer de la parole du député de
Charlevoix, absolument pas, en vertu de nos règlements, je dois prendre
sa parole, et c'est ce que je fais, donc, ce que je dis, tout simplement, c'est
que si on se rend compte après l'entrée en vigueur d'une mesure
qui était attendue par les municipalités, qui était
souhaitée, qui s'est appelée la réforme de la
fiscalité municipale, si, dis-je, on se rend compte que l'effet n'est
pas celui qui était attendu par rapport à des
responsabilités qu'ont les municipalités à l'égard
du réseau routier et qu'il y a lieu de maintenir un programme, je
prétends que le député de Charleboix est injuste à
l'égard du député de L'Assomption, le ministre des
Finances, s'il dit qu'il a changé d'idée, que c'est un
vire-capot, qu'il laisse entendre des choses comme celles-là. Encore une
fois, il y a seulement les fous qui ne changent pas d'idée et la
responsabilité du ministre des Finances, c'est justement de voir aller
les résultats d'une réforme. Ce ne sont pas des monuments.
M. Mailloux: M. le Président.
M. Clair: S'il y a lieu de se rajuster, on se rajuste.
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais juste que le
député de Kamouraska-Témiscouata puisse finir sa question
de tantôt.
M. Mailloux: Je terminerai en lui disant tout simplement devant
tous les témoins qui sont ici comme parlementaires que je lui fournirai
les deux documents et les deux déclarations du ministre, M. Jacques
Parizeau, député de L'Assomption. Qu'il ait chanqé
d'idée en cours de route, je ne suis pas contre cela, parce que je suis
pour le fait qu'il y ait plus d'argent que cela aux municipalités.
M. Clair: Encore une fois, M. le Président, je n'ai pas
mis la parole du député de Charlevoix en doute.
M. Mailloux: Je vais vous fournir les deux documents, qui sont
vos propres documents.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
M. le ministre, quand on parle de subventions aux municipalités,
à la voirie municipale, est-ce que cela va s'appliquer seulement aux
petites municipalités de 5000 habitants et moins ou bien si cela va
s'appliquer à toutes les municipalités du Québec, 5000, 10
000, 15 000 et 20 000 habitants?
M. Clair: J'ai déposé une proposition qui est
devant le Conseil du trésor actuellement. Je pense qu'il faudrait
déterminer un seuil au-delà duquel les plus grosses
municipalités, celles qui ont le plus profité de la
réforme de la fiscalité municipale et pour lesquelles les
montants qui sont disponibles dans le programme ne sont pas
significatifs...
M. Mailloux: C'est déterminé par une
législation de votre gouvernement. Toutes les municipalités
au-delà de 10 000 habitants reçoivent un per capita. Celles de
moins de 10 000 n'en ont pas.
Le Président (M. Gagnon): La parole est toujours au
député de Kamouraska-Témiscouata. Oui,
vérifiez.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
D'ailleurs, pour terminer...
M. Clair: Plus maintenant, cela n'existe plus.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): ... quand
j'ai fait allusion à ce qu'on donne au budget...
M. Clair: Les subventions per capita aux municipalités de
10 000 habitants et plus, c'est disparu avec la réforme de la
fiscalité municipale.
M. Mailloux: Elle a quasiment tout fait disparaître,
à ce moment-là.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Pour terminer, M. le Président, c'est que, quand j'ai fait
allusion...
M. Clair: Si elle a réussi à faire tout
disparaître, M. le Président, il s'agit là d'un excellent
magicien.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre!
Une voix: II reste le plan de péréquation.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! je vous prie,
si on veut terminer l'étude. Un à la fois!
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Pour terminer, M. le Président, une simple question. Quand j'ai
parlé de donner des budgets aux municipalités pour leur voirie
municipale, c'est dans un an, deux ou trois ans à venir, c'est quelque
chose qu'on projette depuis longtemps. On sait que, dans mon comté, les
deux tiers des municipalités font leur propre entretien des chemins
d'hiver, elles sont équipées de machineries pour faire de la
construction d'été, des routes secondaires - je ne parle pas des
routes numérotées - des chemins à vocation agricole. C'est
là-dessus que je voudrais que le ministère donne des budgets de
construction de routes aux municipalités, des routes secondaires, comme
on les appelle.
M. Clair: J'avais bien compris le sens de la proposition du
député de Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Ce n'est pas pour cette année, d'ailleurs.
M. Clair: C'est dans ce sens que je dis que cela fait partie des
choses à examiner.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Dubuc.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Une projection.
M. Desbiens: On sait que ce programme n'a jamais cessé
d'exister depuis que je suis ici, depuis cinq ans. C'est une question de
renseignement. Je reviens au programme 3, quant à moi. Dans les ententes
sur les axes routiers, environ 60% viennent du fédéral. La
part du gouvernement du Québec est de 40%. Se trouve-t-elle
incluse dans le budget de cette année, par exemple, 139 000 000 $, ou si
c'est de l'argent qui vient d'un autre fonds?
M. Clair: C'est inclus.
M. Desbiens: C'est inclus. Deuxième question. Ce ne sera
pas long. J'ai pris connaissance de la déclaration du ministre des
Transports lors de l'étude des crédits provisoires. Il disait
que, d'après une étude qui a été menée, il
faudrait 125 ans pour réaliser la réfection du réseau
routier secondaire au Québec.
M. Clair: Dans certains comtés. C'est un calcul qu'a fait
l'adjoint parlementaire et dans certains comtés, cela prendrait
jusqu'à 125 ans.
M. Desbiens: Au rythme où les investissements se font
présentement, cela veut dire que, dans mon comté, cela prendrait
certainement 125 ans avec la longueur de chemins secondaires qui reste. Je
constate que le budget de cette année... Évidemment, vous n'en
êtes pas responsable, on étudie les crédits.
Une voix: II faut que la Beauce vous le paye, votre sacré
stade olympique.
Une voix: À l'ordre, s'il vous plaît!
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Le député de Dubuc a la parole.
M. Desbiens: Actuellement, j'imagine que vous êtes en
préparation du budget de l'an prochain. Est-ce commencé?
M. Clair: Dans le processus de préparation du budget,
à longueur d'année, on tient compte de ce qui s'en vient pour
l'année prochaine. Je ne sais pas comment cela fonctionne au
ministère des Transports, mais je sais qu'au ministère du Revenu,
on s'attaquait véritablement à la préparation de la
programmation de l'année suivante à peu près au mois de
septembre.
M. Desbiens: M. le Président, selon ce que j'ai entendu
à la commission des finances hier, les grands paramètres du
prochain budget se fixent présentement.
M. Clair: Oui. (18 h 15)
M. Desbiens: C'est donc dire que ce que vous manifestiez comme
intention d'une modification, est-ce que ce sera visible l'an prochain et qu'on
pourra constater véritablement que les budgets de construction de routes
secondaires, principales et régionales seront en ascension
comparativement à celui des autoroutes? Parce que cette année, il
reste quand même que, pour la construction d'autoroutes, le budget reste
identique.
M. Mailloux: Je pense que vous allez vivre une élection
avec cela.
M. Desbiens: Justement, je m'organise pour remplir mes
engagements. Alors que les éléments 2, 3 et 4 sont en
régression de 18%, 12% et 2% cette année, est-ce qu'on peut
prévoir qu'au moins l'écart va aller en s'amenuisant? Est-ce
vraiment votre intention?
M. Clair: Dans l'établissement des grands
paramètres pour le budget de l'année qui vient, c'est
évident que le ministre des Transports va défendre son
bébé, qui est le ministère des Transports, pour qu'il ait
la meilleure part du gâteau. Quant à vous dire à ce moment
dans quelle mesure évolueront le budget de construction et le budget
total du ministère des Transports l'année prochaine et au cours
des prochaines années, il est beaucoup trop tôt pour moi pour
pouvoir vous le dire. Ce sur quoi vous devez compter, c'est sur le fait que,
dans l'établissement des grands paramètres budgétaires et
des priorités du gouvernement pour les prochaines années, on
réussisse à avoir la meilleure part possible du gâteau,
mais sans négliger aussi, comme on le disait précédemment,
le fait qu'il n'y a pas juste une question de budget; il peut y avoir aussi une
question de normes de construction, de faire plus avec le même
montant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: Une dernière question. Je reviens à
l'élément 1, construction d'autoroutes, et aux ententes sur les
axes routiers. Est-ce que, lorsque vous déterminez les budgets du
ministère des Transports, vous tenez compte des besoins, mais aussi des
populations des diverses régions? C'est un fait.
M. Clair: Pour la répartition de l'enveloppe globale du
ministère, il est évident qu'on doit - il y a des
priorités dans toutes les régions - tenir compte d'un niveau de
travail afin d'avoir un effet économique. Si on additionne les montants
alloués à la construction et à l'entretien du
réseau, cela représente une somme d'environ 750 000 000 $. Il est
évident que l'impact économique dans chacune des régions
du Québec est important et qu'il ne faut pas déséquilibrer
l'économie d'une région en abaissant indûment le volume de
travaux qui
est dans chacune des régions.
M. Desbiens: Ce que je veux savoir exactement: Est-ce que, s'il y
a 5 000 000 $ consacrés à l'autoroute dans une région, ces
5 000 000 $ vont comporter en contrepartie une diminution dans les
éléments 2, 3 et 4?
M. Clair: Prenons le comté du chef de l'Opposition. Ce
n'est pas parce que, dans son comté, on construirait - et on va
effectivement le construire - un échangeur sur l'autoroute 50, qu'on va
dire: Dans votre comté, vu qu'il y a 2 500 000 $ qui sont
dépensés pour un échangeur, il n'y a plus rien qui se
fait. Ce n'est pas comme cela qu'on doit fonctionner.
M. Mailloux: Cela affecte un peu.
M. Desbiens: Cela n'affecte pas nécessairement, mais cela
peut affecter.
M. Clair: Cela peut, à la limite, s'il y a des choix
à faire, mais il faut dire qu'il faut tenir compte de la nature des
besoins, des priorités. S'il y a des questions de sécurité
routière, par exemple, qui font en sorte que dans telle région ou
sur tel point particulier, le ministère se fait blâmer par un
coroner, à plusieurs reprises, c'est évident qu'il peut y avoir
des impondérables de cette nature.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Clair: Encore une fois, à mon avis...
Une voix: On a un nouveau député de Laporte.
M. Clair: ... une des préoccupations qu'on doit avoir,
c'est de maintenir un volume d'activités qui soit proportionnel à
l'importance du réseau routier et de la région dans chacune des
régions.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, je sympathise beaucoup avec
le député de Dubuc qui se plaint que la construction du
réseau routier va en diminuant et que les crédits vont en
diminuant toujours. Le ministre disait tantôt qu'il était pour
défendre son bébé auprès du ministère des
Finances en ce qui concerne ses crédits. Il a bien raison parce que,
quand on regarde la performance du bébé au cours des
dernières années, par exemple, si on regarde les tableaux de 1973
à 1976, les crédits pour la construction du réseau routier
sont passés de 368 000 000 $ en 1973 à 585 000 000 $ en 1975-1976
et, tout à coup, depuis 1977-1978, cela a diminué à 486
000 000 $, 479,000,000 $, 454,000,000 $, 431,000,000 $ et finalement 405 000
000 $, cette année. Donc cela diminue d'année en année et,
effectivement, on peut dire que le bébé est très malade.
Je comprends, d'ailleurs, pourquoi on a changé de titulaire, parce que
le bébé était mourant. Le nouveau ministre est un
excellent avocat, je suis sûr qu'il va mieux plaider la cause du
ministère que son prédécesseur.
M. Clair: M. le Président...
M. Bourbeau: Peut-être qu'on pourrait revoir le budget
monter au cours des années suivantes en ce qui concerne le réseau
routier.
M. Clair: M. le Président, là-dessus, j'interviens
immédiatement. Je ne laisserai pas le député de Laporte
essayer de dire des choses désagréables à l'égard
de mon prédécesseur.
M. Bourbeau: Vous en avez dit tantôt à l'endroit du
député...
M. Clair: Le député de Laporte, qui a
déjà une expérience avec d'autres déclarations
antérieures d'une campagne électorale récente, devrait
être plus restrictif. Il va apprendre lui-même qu'en politique la
gloire est frivole. Plutôt que d'essayer de porter des jugements sur les
autres, qu'on discute donc du budget.
M. Bourbeau: J'ai fait une blague, j'ai dit que vous étiez
un excellent avocat et que le ministère perd ses crédits depuis
cinq ans; je pense que vous vous énervez pour rien. Il n'y a absolument
rien là-dedans, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
Le Président (M. Gagnon): Programme 3.
M. Bourbeau: J'ai quand même quelques questions à
poser au programme 3. En ce qui concerne le budget, il y a une diminution assez
importante au chapitre des immobilisations. Au poste 9, catégorie
immobilisations, on est passé de 305 000 000 $ à 282 000 000 $;
est-ce qu'on pourrait avoir une explication sur cette diminution, étant
donné qu'elle est assez importante?
M. Clair: La catégorie immobilisations contient les
paiements d'expropriation, ainsi que les contrats à donner en
soumissions publiques. En fait, si on constate que le budget passe de 431 000
000 $ globalement à 405 000 000 $, c'est le secteur où la baisse
se fait sentir.
M. Bourbeau: Ah, bon, c'est l'endroit. Maintenant, j'aurais
quelques questions à poser au ministre, s'il est toujours de bonne
humeur, en ce qui concerne les autoroutes.
M. Clair; Je suis toujours de bonne humeur.
M. Bourbeau: II y avait, dans la région de
Montréal... Vous n'aurez pas d'objection à ce qu'on parle un peu
de la région de Montréal, parce qu'on n'en a pas parlé
depuis au moins deux ou trois heures; vous me permettrez quelques
questions.
Le boulevard Ville-Marie, 26 000 000 $ au cours de l'année qui
s'en vient; cela le mène où, le boulevard Ville-Marie?
M. Clair: Essentiellement, sauf erreur, c'est la
région...
M. Bourbeau: Je viens de le voir, de la rue Sanguinet à la
rue Fullum. Alors, cela complète jusqu'à la rue Fullum.
M. Clair: C'est le contrat qui est actuellement en cours et, dans
l'autre partie, un contrat de déplacement d'utilités publiques
sera donné pour permettre de donner un autre contrat
ultérieurement, en 1982-1983.
M. Bourbeau: Ah bon.
M. Clair: Le contrat d'utilités publiques est donné
par la Commission des services électriques de la ville de
Montréal, mais on paie la note.
M. Bourbeau: II y avait aussi la question de l'autoroute 30, dans
la région sud, qui a fait couler beaucoup d'encre au cours des derniers
mois. Je vois qu'il est indiqué 6 000 000 $, c'était un programme
de quel montant, l'autoroute 30? Vos projets actuels sont de la
compléter jusqu'à Valleyfield, je présume.
M. Clair: La projection, c'est effectivement celle-là,
mais, quant à l'avancement des diverses étapes, il y a divers
tronçons à considérer là-dedans. Je sais qu'il y en
a certains pour lesquels on en est simplement à l'époque de
considérer le tracé. C'est un projet d'envergure de combien, au
total? À combien cela pourrait se situer? À environ 35 000 000
$.
M. Bourbeau: 35 000 000 $, c'est pour la faire jusqu'à
Valleyfield?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Et on estime que cela va prendre combien de temps,
d'après vos projections, pour la réaliser?
M. Clair: Je n'ai pas d'échéancier à donner,
à ce sujet, pour le moment. Comme je vous le dis, c'en est une sur
laquelle j'ai demandé un échéancier; pour l'instant les
parties les moins avancées sont effectivement à
l'établissement d'un tracé. On attend l'accord de certaines
municipalités dans la région. Le député a l'air
surpris, mais le ministère des Transports évite d'arriver et de
foncer seul avec son bulldozer, comme on dit parfois.
M. Bourbeau: Je trouve la réponse étrange. Le
ministre dit qu'il attend la réponse des municipalités, mais les
municipalités font des conférences de presse à tour de
bras pour se plaindre que le ministère ne fait rien en ce qui concerne
l'autoroute 30.
M. Clair: Cela dépend peut-être...
M. Bourbeau: Si vous voulez me laisser terminer, M. le
ministre.
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: À ma connaissance, ce ne sont pas les
municipalités qui bloquent le projet, ce sont plutôt les
municipalités qui se plaignent que le projet n'avance pas assez vite. Je
serais très étonné que ce soient les municipalités
qui soient la source des retards que connaît le développement de
l'autoroute 30.
M. Clair: Je dois dire, non pas sur toute la longueur de
l'autoroute, mais pour certaines parties du tronçon, que je suis
absolument certain qu'il y a désaccord entre des municipalités et
qu'on essaye actuellement de voir avec elles quel serait le tracé
idéal. On peut dire qu'on a tous les deux raison. Il se peut bien que,
dans certains cas, le tracé soit choisi et que des municipalités
aient hâte d'en voir la réalisation, mais, dans d'autres secteurs,
je suis convaincu - je l'ai vu encore la semaine dernière ou il y a deux
semaines - qu'il y a des municipalités qui discutent encore sur le
tracé.
M. Bourbeau: Je ne veux pas commencer à plaider pour une
autoroute plus qu'une autre, parce que vous allez me faire la même
réponse, à savoir qu'il y a 375 000 demandes qui vous sont faites
et je comprends bien que vous devez établir des priorités. Quant
à l'échéancier, est-ce qu'on peut penser qu'il pourrait
être disponible incessamment - on pourrait alors voir dans combien de
temps le ministère prévoit contruire ce qu'il reste de
l'autoroute 30 -ou si ça va demeurer comme ça, dans les airs,
sans échéancier précis?
M. Clair: Le député est sans cloute au fait de la
difficulté que présentait le contournement de Caughnawaga. Ce
problème est, à toutes fins utiles, réglé dans ce
secteur. S'il y avait entente entre les municipalités
immédiatement, on m'indique qu'on pourrait commencer normalement la
construction vers 1984. Avant de pouvoir fournir un échéancier,
il faut connaître le tracé sur lequel on va travailler. D'ici
quelques mois, au plus tard à l'automne, on espère avoir
complété les ententes avec les municipalités. On sera en
mesure à ce moment de préciser un échéancier.
M. Bourbeau: Quand vous parlez de commencer la construction, vous
voulez dire à partir de l'autoroute 10 vers l'ouest, en 1984 seulement?
Il n'y a rien qui pourrait empêcher de la commencer plus tôt, parce
qu'il n'y a pas de problème avec Caughnawaga à cet endroit,
Caughnawaga est beaucoup plus à l'ouest.
M. Clair: Reposez-moi donc votre question, je l'ai perdue?
M. Bourbeau: Tout à l'heure, vous avez prétendu
que, si les municipalités s'entendaient relativement au problème
de Caughnawaga, on pourrait commencer en 1984.
M. Clair: Ce sont deux choses différentes, que les
municipalités s'entendent et...
M. Bourbeau: Si les municipalités s'entendaient, on
pourrait commencer en 1984, avez-vous dit. Mais, si les municipalités
s'entendaient maintenant, on ne pourrait pas commencer l'autoroute avant
1984?
M. Clair: On pourrait peut-être en faire certains
tronçons. Cependant, il faut s'assurer aussi de ne pas commencer des
choses qu'on n'est pas sûr de pouvoir terminer avec des budgets.
M. Bourbeau: Je suis d'accord avec vous, dans bien des domaines
d'ailleurs.
M. Clair: C'est ça qu'on va être en mesure de
préciser d'ici l'automne. Quand les budgets pour l'année
prochaine vont être connus, on va mieux pouvoir voir selon quel rythme
vont se dérouler les investissements dans ce cas.
M. Bourbeau: Les 6 000 000 $ qui sont prévus pour
l'autoroute 30 dans le budget, est-ce que ça complète de
Saint-Hubert à l'autoroute des Cantons de l'Est, de sorte qu'on pourrait
penser que d'ici un an on pourrait circuler jusqu'à l'autoroute des
Cantons de l'Est sur la route 30? (18 h 30)
M. Clair: D'ici un an ou d'ici...
Le contrat de pavage du tronçon de l'autoroute 10 à la
route 112 va être donné au mois d'août.
M. Bourbeau: Le contrat de pavage, mais l'autoroute n'est pas
toute faite. Il me semble que...
M. Clair: Oui, à partir de l'autoroute 10...
M. Bourbeau: II y a des viaducs de faits.
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Tout est fait.
M. Clair: Les viaducs ont été faits durant
l'hiver.
M. Bourbeau: Alors, on peut croire que, d'ici un an, on pourra se
rendre à l'autoroute des Cantons de l'Est par la route 30.
M. Clair: C'est cela, à partir de l'autoroute 20.
M. Bourbeau: Je voulais simplement souligner au ministre que les
gens du secteur de Valleyfield et de toute cette région
prétendent que c'est la seule région, sous-région ou
capitale du Québec qui n'est pas reliée par une autoroute
à Montréal. Je voulais simplement le souligner au ministre pour
qu'il s'en souvienne. Il semble qu'ils soient victimes d'une très grave
injustice.
L'échangeur Charles-Lemoyne...
Le Président (M. Desbiens): M. le député,
votre collègue a demandé la parole.
Une voix: Une fois que vous aurez terminé.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. Je croyais qu'il
avait fini sur la route 30.
M. Bourbeau: La jurisprudence, je crois, c'est que chacun fasse
son tour et, après...
L'échangeur Charles-Lemoyne, c'est un programme de 18 000 000 $,
si j'ai bien compris, et il y en a 6 000 000 $ à dépenser au
cours de l'année courante. Est-ce que ce sont les six premiers millions,
les six millions du milieu ou les six derniers millions?
M. Clair: Les six premiers millions.
M. Bourbeau: Les six premiers millions. Mais il y a
déjà quand même des travaux qui sont en cours depuis
plusieurs mois. Ils n'ont
pas encore été payés, quoi?
M. Clair: Le coût des travaux à réaliser
cette année est de l'ordre de 6 000 000 $.
M. Bourbeau: Mais ce budget, c'est un budget qui commence le 1er
avril. Les travaux qui ont été faits avant le 1er avril, comment
ont-ils été payés?
M. Clair: L'entrepreneur a commencé ces travaux au
début de février, je crois.
M. Bourbeau: Ah bon! Juste avant les élections, si je me
souviens bien, un mois ou deux avant.
M. Clair: Ce projet-là, monsieur, cela fait dix ans qu'il
est en préparation. Il y a eu énormément de
difficulté en fonction des...
M. Bourbeau: C'est bon, les élections pour cela, cela fait
bouger les projets.
M. Clair: Surtout que Gasbec était sur le tracé,
également certaines entreprises, principalement des tuyaux qu'on voit en
passant le long de la route 116.
M. Bourbeau: Une dernière question. En fait, on devrait
avoir des élections plus souvent. Cela aiderait à
débloquer les projets.
M. Clair: Je ne sais pas si vous avez déjà vu le
numéro de la Sagouine là-dessus.
M. Bourbeau: Non, je n'en ai pas eu l'occasion, M. le
ministre.
M. Clair: Vous devriez voir cela.
M. Bourbeau: II y a un problème que je voudrais porter
à l'attention du ministère. C'est le problème de la route
20 dans Pointe-Claire, entre le boulevard Saint-Jean et la montée des
Sources. C'est une route qui est prise par tous les gens qui se rendent
à l'aéroport de Dorval, qui est donc très
fréquentée. Apparemment, elle est actuellement, dans un
état absolument déplorable. D'abord, il n'y a plus de
lumière. Les lumières ne fonctionnent plus. On me dit que la
route est en ruines entre le boulevard Saint-Jean et la montée des
Sources. Les accotements sont en train de se disloquer et cela constitue,
semble-t-il, un très grave danger pour la circulation qui est
très importante à cet endroit. J'aimerais bien que le
ministère porte une attention à ce problème parce que
c'est un problème urgent et qui pourrait créer des situations
assez graves étant donné que même l'éclairage ne
fonctionne plus sur une autoroute en milieu urbain. Avez-vous des commentaires
à faire à ce sujet-là?
M. Clair: C'est un projet qui, me dit-on, est effectivement
jugé comme très prioritaire et on devrait être en mesure
d'y aller l'année prochaine. En ce qui concerne les lumières qui
ne fonctionnent pas...
On va vérifier.
Je pense qu'il faudrait vérifier cette affirmation. C'est de
l'entretien, ce n'est pas...
M. Bourbeau: Enfin, je m'excuse d'avoir commis...
M. Clair: Non, je ne fais pas de reproche au
député, mais c'est dans le sens de dire que des travaux
d'envergure et d'entretien sur les lumières, c'est une importante
question de sécurité publique. S'il est vrai qu'il y a lieu de
réparer des lumières immédiatement, on va le
vérifier.
M. Bourbeau: D'accord. Je n'ai plus d'autres questions.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. M. le ministre,
serait-il possible, avant l'établissement des budgets pour
l'année prochaine, d'avoir les facteurs qu'on utilise pour
établir les priorités de construction de réseaux
routiers?
M. Clair: Aucune objection. Les critères qui sont
utilisés dans l'évaluation sont déjà disponibles.
Si le député a déjà pris connaissance de ce qu'on
appelle le programme triennal, le programme quinquennal, il verra qu'il y a un
certain nombre de critères. Maintenant, encore là, il faudra voir
pour les années subséquentes qu'elle sera la méthodologie
qui devra être retenue.
M. Middlemiss: Une dernière question concernant les
économies. Est-ce que votre ministère considère la
possibilité de réduire les normes d'éclairage,
d'intensité d'éclairage qui auraient été
établies à un certain moment lorsque l'énergie
était en abondance et à un prix très raisonnable? Est-ce
qu'on est en train de faire cela?
M. Clair: Cela a été fait, je ne sais pas en quelle
année, il y a un an ou un an et demi environ. Il y a de nouvelles normes
qui sont déjà en vigueur. Peut-être qu'un jour il faudra
les réévaluer. Maintenant, encore là, je suis heureux de
voir que le député est ouvert à la possibilité
qu'on fasse des études.
M. Middlemiss: Non, les études sont exigées
à cause des changements dans le coût.
M. Clair: Je suis heureux de vous entendre, parce que vos
prédécesseurs ne voulaient jamais qu'on étudie quoi que ce
soit.
M. Middlemiss: II y a des études qui ont du sens et qui
sont logiques.
M. Clair: Dans ce temps-là...
Une voix: II y avait beaucoup d'études
là-dedans.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président.
M. Clair: Ils avaient même la méchanceté de
dire que nous, nous ne faisions qu'étudier.
M. Middlemiss: Pour rassurer le ministre, on demande des
études lorsque cela a du sens. Il y a eu un changement depuis que les
normes ont été établies. Les normes d'éclairage,
comme toute autre norme, ont été établies à un
certain moment, lorsque l'énergie était en abondance et à
un prix raisonnable. C'est pour cette raison.
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le programme 3 est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Clair: C'étaient des normes qui étaient
établies par le député de Charlevoix personnellement en
personne.
M. Bourbeau: M. le ministre, je vous demanderais d'être
respectueux pour le député de Charlevoix qui n'est pas ici. Il
n'est pas ici pour se défendre, non plus.
M. Clair: II va lire le journal des Débats. Il va revenir,
cela ne sera pas long.
M. Bourbeau: On n'attaque pas les absents, vous me l'avez dit
tantôt.
M. Clair: Parfait.
M. Bourbeau: Je m'excuse, M. le Président, on est rendu au
programme 4, je présume.
Le Président (M. Desbiens): Au programme 4, Conservation
du réseau routier.
Conservation du réseau routier
M. Bourbeau: On va écouter le discours du ministre sur la
conservation du réseau routier.
M. Clair: Le programme 4 est essentiellement le programme qui
vise à maintenir la qualité du réseau routier.
M. Bourbeau: Je félicite le ministre pour son discours
très bref sur ce programme.
M. Clair: J'espère que le député de Laporte
va suivre mon exemple.
M. Bourbeau: Soyez sans crainte, le temps passe.
J'ai une question double en ce qui concerne l'équipement aux
éléments 2 et 3, conservation des structures et conservation des
équipements de contrôle et de sécurité. Il y a des
montants très importants qui ont été ajoutés, des
augmentations de buget; dans le cas de l'élément 2, on passe de 2
000 $ à 77 000 $ et dans l'élément 3, de 16 000 $ à
91 000 $.
On est tellement peu habitué à voir des augmentations dans
le budget qu'on est tout excité quand on en voit.
M. Clair: Ce sont des affaires... capitales. Ce sont des affaires
d'électromécanique dans l'élément 3. Dans
l'élément 2, c'est ce qu'on nomme communément des petits
outils qu'on doit capitaliser. La pelle et le marteau sont
capitalisés.
M. Bourbeau: Ce que je ne comprends pas c'est que dans une
année on a dépensé pour 2 000 $ et dans l'autre 77 000 $.
Qu'est-ce qui s'est passé tout à coup? Il me semble que la
réponse a l'air assez simple.
M. Clair: C'est que, justement, il y a eu une décision,
à un moment donné, de capitaliser les marteaux,
l'équipement des tunnels dans le programme 4, élément 2.
C'est probablement qu'il y a un appareil à insérer dans un
tunnel, soit le tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine ou celui de Ville-Marie. Ce
sont des affaires assez coûteuses qu'on doit capitaliser.
M. Bourbeau: Dans l'élément 3, on passe de 16 000 $
à 91 000 $, je comprends que ce ne sont pas des sommes...
M. Clair: Ce sont des équipements en
électrotechnique. Le programme 4, élément 3, c'est
l'éclairage des routes. Donc il y a des appareils qui sont requis. Au
prix où sont ces appareils, c'est mieux de les remplacer que de les
réparer.
M. Bourbeau: La question plus générale de la
conservation du réseau routier. Je
pense que cela a fait l'objet de beaucoup de commentaires aujourd'hui et
c'est un point qui est important, parce que, si on a dépensé tant
d'argent dans les années précédentes pour construire le
réseau routier, on peut comprendre que le gouvernement n'ait pas dans
ses priorités d'investir beaucoup d'argent dans la construction du
réseau routier. Et même si on peut ne pas être d'accord, on
ne peut pas le lui reprocher, je pense, parce que c'est une décision
politique de décider si on investit plus dans la construction du
réseau routier ou ailleurs. Mais, en ce qui concerne la conservation du
réseau routier, là, c'est différent, parce que, si on n'y
consacre pas les sommes adéquates, on risque à la longue de voir
une détérioration du réseau routier et de se voir dans
l'obligation éventuellement de verser des sommes importantes pour
réparer les erreurs du passé.
On note à ce sujet que, dans les deux derniers budgets, il y a
une augmentation totale de 9%, soit 1,8% l'an passé et 7,6% cette
année. Quand on considère que le coût de la vie, depuis
deux ans, a augmenté annuellement de 10% et plus, ça signifie une
réduction importante des fonds affectés à la conservation
du réseau routier, ce qui veut dire une dégradation du
réseau routier. J'aimerais que le ministre nous dise ce qu'il entend
faire pour que le réseau routier ne se détériore pas et
comment il peut expliquer qu'on puisse seulement maintenir le réseau
routier, alors qu'en fait il y a une diminution importante du budget, compte
tenu de l'inflation.
M. Clair: En réponse à ça, M. le
Président, il n'y a pas de mystère. D'abord, le
député a sûrement remarqué que c'était un des
programmes où l'augmentation était la plus importante, 7,1%
d'augmentation. Est-ce suffisant pour accomplir tous les travaux qui doivent
être exécutés pour conserver le réseau routier?
C'est évident que la qualité de la conservation du réseau
routier pourrait être plus grande, s'il y avait plus d'argent. C'est
déjà beaucoup d'argent d'investi, mais le gouvernement, dans la
mesure où il a dû accorder des priorités, si vous
remarquez, a fait, dans le cas de la construction - vous le souligniez
vous-même tantôt - une réduction qui est de 26 000 000 $,
alors que, dans le cas de la conservation du réseau routier, il y a une
augmentation de 7,1%. Je pense que ce qu'on entend faire au ministère
des Transports, avec l'argent disponible, c'est, pour répondre de
façon générale, de faire le mieux qu'on peut avec les
moyens disponibles.
Je peux vous assurer que le Québec n'est pas seul dans la
situation de la difficulté à mettre à la disposition de
son ministère des Transports les sommes nécessaires à une
conservation de haute qualité du réseau routier. Je pense que
c'est un problème que vit l'Amérique du Nord au complet et qu'on
doit être conscient que ce sont des choix à faire. Si on construit
de nouvelles routes et qu'on n'a pas les moyens comme société de
les entretenir, on fait un mauvais choix. Je pense qu'effectivement on doit
d'abord avoir pour préoccupation la conservation du réseau
routier. Or, le budget du ministère des Transports traduit ce choix qu'a
fait le gouvernement, une indexation de 7,1%, qui n'est peut-être pas
suffisante, qui aurait peut-être dû être plus
élevée, selon le choix du député de Laporte, mais
c'est quand même une différence notable avec une augmentation de
7,1% par rapport aux budgets qui sont consacrés à la
construction.
M. Bourbeau: En ce qui concerne la construction, comme je l'ai
dit tout à l'heure, c'est une décision politique. Le
ministère pourrait bien décider l'an prochain d'investir 100 000
000 $ dans la construction plutôt que 4000 000 000 $ et on pourrait
peut-être le lui reprocher, mais il n'y a pas de
détérioration, sauf qu'il y aurait un ralentissement de
construction, alors que la conservation, comme je l'ai dit tantôt, c'est
important. J'ai mentionné l'autoroute 20 à Montréal qui se
détériore à tel point que ça devient un danger pour
la sécurité. Je voudrais faire remarquer au ministre que les 7,6%
ne sont effectivement pas 7,6%. L'augmentation des crédits à la
conservation est d'à peu près 4%, parce que, dans les 7,6%, il y
a la somme consacrée, à l'élément 4, à
l'exploitation d'hiver, qui passe de 97 000 000 $ à 111 000 000 $, donc
une augmentation de 14,7% pour l'élément 4. (18 h 45)
Si on enlève l'élément 4, parce que cela n'est
quand même pas la conservation du réseau comme tel, c'est le
déblaiement de la neige, il reste que, pour les routes
elles-mêmes, c'est 4% d'augmentation dans le budget de cette
année. Là-dedans, il y a de la main-d'oeuvre, il y a de la
machinerie, enfin il y a des matériaux. C'est donc un recul, par rapport
à l'an dernier, d'environ 6% ou 7% avec l'inflation. Comme, l'an
dernier, tout le budget comportait 1,8% seulement d'augmentation, c'est donc
sur deux années un recul très important dans la conservation du
réseau routier. Je pense qu'effectivement il y a un danger, un grand
danger. C'est que le réseau routier s'en va en décrépitude
et il y a un danger pour la sécurité routière. Je tiens
à souligner qu'il faudrait qu'on tente de dégager des fonds
ailleurs et qu'on ne néglige pas la conservation du réseau
routier. Le député de Dubuc, tantôt, avait absolument
raison de se plaindre de cette situation, si j'ai bien compris ce qu'il a dit,
et je suis content de l'avoir entendu dire ça de son côté,
parce que cela rend son témoignage moins assujetti
à caution que le mien qui pourrait être accusé de
partisanerie politique, ce qui n'est pas le cas, M. le ministre, vous en
conviendrez, les chiffres sont là pour le prouver.
M. Clair: Loin de moi l'idée que vous pouvez être
partisan.
M. Bourbeau: Le ministre n'est-il pas d'accord que 4%, c'est
absolument inadéquat pour conserver le réseau routier?
M. Clair: Écoutez! Je l'ai dit tantôt, j'ai
discuté avec les qens au ministère de cette situation et la
situation à laquelle le gouvernement de Québec fait face est la
même pour à peu près tous les gouvernements en
Amérique du Nord. La conservation du réseau routier
nécessite beaucoup d'argent et, comme le député, je pense
qu'on doit se préoccuper de la conservation du réseau routier.
Maintenant, il ne faut pas dire, non plus, qu'il n'y a pas d'argent là;
il y en a quand même et le total est de 367 000 000 $ moins les 25 000
000 $ pour l'exploitation de chemins d'hiver.
M. Bourbeau: 111 000 000 $ pour les chemins d'hiver.
M. Clair: Oui, 111 000 000 $ pardon?
M. Bourbeau: On n'ira pas loin avec 25 000 000 $ pour les chemins
d'hiver.
M. Clair: Oui, 111 000 000 $ pour les chemins d'hiver Il reste
quand même qu'il y a des sommes considérables qui sont
consacrées à la conservation du réseau. Je suis d'accord
avec le député sur l'analyse qu'il fait. Avant d'acquérir
de nouveaux biens, vaut mieux essayer d'entretenir au maximum ceux qu'on a.
M. Bourbeau: Vous autres, cela va bien dans vos comtés, il
n'y a pas de problème? Les routes sont belles, bien entretenues?
M. Clair: Je dois dire au député aussi...
Une voix: Ce ne sont pas les problèmes qu'on veut adopter;
c'est le budget.
Des voix: Ah!
M. Clair: ...qu'au ministère on a essayé de tenir
compte, dans l'utilisation des sommes mises à la disposition du
ministère des Transports... les députés de l'Opposition
peuvent cesser de parler.
M. Bourbeau: Depuis le début de la séance, M. le
ministre.
M. Clair: Dans quel sens?
M. Bourbeau: ...vous nous faites reproche de parler entre
nous...
M. Clair: C'est parce que j'aime avoir votre attention.
M. Bourbeau: ...et de ne pas écouter ce que vous dites.
Mais vous faites la même chose continuellement et on ne s'en est pas
plaint jusqu'à ce jour.
M. Clair: Ce que je disais au député, c'est
qu'à l'intérieur de l'enveloppe disponible au ministère
des Transports pour la conservation du réseau des choix ont
été faits en vue de conserver l'essentiel du réseau
plutôt que de faire des dépenses concernant, par exemple, la coupe
du gazon où on a peut-être diminué les sommes disponibles
à cet effet. Une coupe au lieu de deux. C'est comme cela qu'on essaie
d'utiliser de la façon la plus utile possible les sommes
disponibles.
M. Bourbeau: Je voudrais simplement souligner, par exemple,
qu'à l'élément 5, activités de soutien, je ne suis
pas particulièrement au courant de ce qu'il y a là-dedans.
Peut-être que le ministre pourrait nous dire en quoi consiste
l'élément 5 du programme 4, activités de soutien,
où il y a quand même 29 000 000 $ dans le budget.
M. Clair: À cet élément du programme, il y a
le personnel de soutien permanent, pour un montant de 17 000 000 $.
M. Bourbeau: Soutien de quoi au juste?
M. Clair: Disons le soutien dans les districts, en fait. Ce ne
sont pas des gens qui sont directement reliés à
l'opération, mais ils doivent établir, faire le suivi des
programmes d'entretien et ainsi de suite, des contremaîtres, des
techniciens. Il y a aussi l'entretien des immeubles, qui appartiennent au
ministère des Travaux publics; mais, nous, on doit faire l'entretien
à même nos crédits. Étant donné qu'on est
très décentralisé, qu'on n'avait pas un service
adéquat de la part de ce ministère pour faire réparer des
murs et des portes de garage, étant donné qu'on a une certaine
économie d'énergie à fermer le garage, on
préférait réparer cela nous-mêmes.
M. Bourbeau: M. le ministre, si je regarde
l'élément 5, vous n'en ferez pas beaucoup, vous non plus, parce
que là vous avez établi un record de tous les temps. Quand on
compare le budget de l'année courante avec le budget de l'an dernier,
à toutes les catégories, fonctionnement, capital et transferts -
n'en parlons pas - je pense
qu'il y en a treize ou douze sur quatorze où il n'y a absolument
aucun changement avec l'an dernier. C'est une copie conforme du budget de l'an
dernier. Prenez, par exemple, dans le fonctionnement, les catégories 3,
4, 5, 6, 11, à la supercatégorie capital, les six
catégories sont une photocopie du budget de l'an dernier. Donc, si vous
dites que vous faites avec cela de l'entretien, je ne vois pas où vous
allez prendre les sommes additionnelles que vont requérir, par exemple,
l'augmentation du coût de la vie, les matériaux que vous allez
utiliser. Là, c'est une diminution nette par rapport à l'an
dernier de 10% étant donné que le coût de la vie augmente.
Je ne trouve pas cela tellement réaliste de faire un budget comme
cela.
On aurait été tout aussi bien de prendre le budget de
1980-1981 et mettre la page à la place, c'est la même chose. Il
n'y a pas de changement.
M. Clair: L'Opposition avait voté contre, M. le
Président.
M. Bourbeau: Je comprends, mais, au point de vue imagination,
quand on prépare un budget, il me semble qu'on doit en tenir compte.
Surtout quand on dit qu'on fait de l'entretien, vous savez comme moi que les
coûts d'entretien augmentent d'une année à l'autre. Vous
allez en faire 10% de moins que l'an dernier.
M. Clair: C'est ça, M. le Président.
M. Bourbeau: Et le réseau va continuer à se
détériorer.
M. Clair: Encore une fois, je trouve cela drôle. Le
député de Laporte dit qu'il est pour qu'on réduise les
dépenses gouvernementales. Quand vient le temps de réaliser une
réduction, là il est contre.
M. Bourbeau: C'est qu'il y a deux endroits où on peut
couper. Par exemple, à la publicité, à la
télévision, quelque chose comme ça, cela ne fait pas mal.
Mais quand on parle de la conservation du réseau routier et qu'on coupe
dans des endroits comme ça, là, les routes se
détériorent. Il y a des trous un peu partout et cela demande de
la surveillance, et, éventuellement, cela devient un danger pour la
sécurité routière. Je pense que c'est important de couper.
Je vous félicite de couper les budgets. Mais, il faut savoir où
couper. Il faut couper aux endroits où cela ne met pas la
sécurité en danger.
M. Clair: Dans cet élément, ce ne sont pas des
activités reliées directement à la route elle-même.
Ce sont plutôt des choses externes à la route. Quand on dit que le
ministère, dans chacun de ses districts, a construit des igloos pour
l'entreposage du sel, le programme peut être diminué. Si on en
fait trois de moins dans l'année, cela ne change rien à la
sécurité sur les routes; le sel est plutôt entassé
en dessous d'une toile. On passera à la construction d'entrepôts
une autre année. Ainsi, si l'achat, disons, de balances avait
été fait dans les années antérieures, donc, le
budget peut être diminué cette année dans ce sens.
M. Bourbeau: Dans le capital peut-être, mais dans le
fonctionnement, vous ne pouvez pas dire que c'est la construction d'igloos.
Dans le fonctionnement, ce sont de dépenses d'administration.
M. Clair: D'administration, c'est ça.
M. Bourbeau: L'argument que vous venez d'employer ne peut pas
servir.
M. Clair: On essaie de faire que l'administration soit plus
efficace.
M. Bourbeau: Vous allez couper dans l'administration, quoi.
M. Clair: On dimunue les balances et on "balance" le budget.
M. Bourbeau: Vous seriez mieux de couper dans le publicité
et la télévision. Ce serait moins pénible.
M. Clair: Ce sont des choses qui sont faciles à dire. Moi,
M. le Président, je pense que le député émet des
intentions pieuses quand il dit qu'il est en faveur. Je comprends que c'est
beaucoup plus facile dans l'Opposition. On critique, son chef l'a dit, on
exagère un peu et le tour est joué. Mais il ne faut pas avoir une
approche comme ça quand on est au gouvernement. Il ne faut pas
présumer. Moi, je ne présume pas que le député
ferait des réductions, des ralentissements de croissance
budgétaire stupides s'il était au gouvernement. Tout ce que je
demande - j'applique la même présomption de bonne foi - c'est
qu'il ne présume pas que dans les différents ministères,
les gens qui ont préparé les budgets, que ce soient les hommes
politiques ou les fonctionnaires se sont contentés de copier ce qu'il y
avait l'an passé, disant: Cela arrivera comme ça pourra, on s'en
fout bien. Ce n'est pas comme cela que cela se passer et on doit essayer de
ralentir la croissance des dépenses publiques et cela se traduit dans
chacun des ministères par des ralentissements d'augmentation de
dépenses ou par des réductions de dépenses. Je pense que
c'est le rôle du gouvernement dans une conjoncture comme celle qu'on vit
présentement.
M. Bourbeau: M. le ministre, je vais vous dire - vous parlez des
gens qui ont préparé le budget - j'ai l'impression que c'est la
Xerox qui a préparé le budget, parce que le budget qu'on a,
là, est une copie conforme au budget de l'an dernier.
M. Clair: Pour m'inspirer, M. le Président - je ne sais
pas pendant combien d'années le député de Laporte a
été en politique locale - je m'en vais essayer de faire venir les
photocopies de tous les budgets qu'il a faits.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce normal qu'on
m'enlève la parole alors que je n'ai pas terminé mon
intervention? Le ministre a-t-il des privilèges que les autres n'ont pas
ou quoi?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte, vous avez le parole.
M. Bourbeau: D'accord. Ce que je disais, c'est que le budget de
cette année était une copie conforme du budget de l'an dernier et
je trouve que c'est une vraie farce, en fait, parce qu'on s'est amusé
à tenter de voir ce qu'il y avait de semblable à l'an dernier. Je
ne parle pas d'une augmentation de 1 000 $. C'est une copie conforme, les
mêmes chiffres que l'an dernier. Chaque fois qu'il y avait le même
montant que l'an dernier, on a mis des crochets. Je dirais que la moitié
du budget 1981-1982, ce sont les mêmes chiffres que le budget de
l'année précédente. On a même parlé
tantôt de loyers. On a dit: Ce ne sont pas de vrais loyers, c'est de la
location d'équipement de loyers. Or, à tous les postes de loyers
dans les neuf programmes, il y a zéro d'augmentation. Cela veut dire une
diminution réelle puisque les coûts augmentent et, dans certains
cas, il y a une diminution dans le budget. Par exemple, dans tout le programme
3, construction d'autoroutes, à tous les éléments, il y a
une diminution de loyer en chiffres absolus. Cela veut dire que le loyer va
diminuer non seulement de ce que le budget le diminue, mais en plus de cela, du
coût de la vie. Cela veut dire que le budget de cette année,
à mon avis, est irréaliste, parce que vous ne pouvez pas toujours
couper partout. Vous pouvez couper à certains endroits...
M. Clair: C'est ce qu'on a fait.
M. Bourbeau: Oui, c'est coupé sur le papier. C'est facile
de couper sur le papier. Comme je l'ai dit, la Xerox peut le faire.
M. Clair: C'est un budget fermé. Que voulez-vous de
plus?
M. Bourbeau: La Xerox peut faire le budget. J'ai
été maire avant cela et si j'avais présenté un
budget semblable au ministère des Affaires municipales, qui surveillait
les budgets, - j'ai un ancien collègue qui est là aussi - on se
serait fait retourner le budget et on aurait ri de nous. On nous aurait dit:
C'est impossible, vous ne pouvez pas faire cela. On ne peut pas diminuer
d'année en année des choses qui sont incompressibles.
Je soumets respectueusement à M. le ministre qu'il y a des choses
là-dedans qui sont incompressibles, qui ne peuvent pas être
diminués, à moins qu'on ne ferme la moitié du
ministère. Je vous dis qu'on se reverra à l'automne ou au
printemps prochain avec un budget supplémentaire où je pourrai
vous rappeler que je vous avais prévenu que c'était impossible de
le faire. Le déficit passera de 3 000 00 $ à 4 000 000 $ comme on
l'a prédit.
M. Clair: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: ...après la nouvelle intervention du
député de Laporte, je lui dirai de façon
générale que, si le budget de cette année est un Xerox de
celui de l'année dernière, son intervention ressemble à
une cassette que j'ai entendue dans d'autres commissions, par ailleurs. On peut
se parler de cette façon, mais je pense qu'au contraire le
député devrait apprécier le fait que, sur des
éléments de programme où c'est possible, sans
réduire les services, de comprimer les dépenses, le gouvernement
tente de le faire et, plutôt que de mettre en doute d'avance les
résultats des efforts du gouvernement, il devrait au moins nous
féliciter pour les efforts que nous faisons.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, j'aimerais savoir s'il
existe au ministère des Transports, relativement à l'entretien
des chemins d'hiver et en prévention des problèmes que cela pose
pour certains axes routiers importants, un programme pour empêcher la
fermeture de routes trop fréquemment comme cela s'est produit, par
exemple, sur la route 277 entre Pintendre et Saint-Anselme dans
Bellechasse-Dorchester où un grand nombre de personnes circulent.
Heureusement, depuis quelques hivers - et c'est une heureuse coïncidence
depuis que le Parti québécois est au pouvoir - les hivers sont
moins rigoureux et ...
Une voix: On avait dit qu'on changerait le climat. (19
heures)
M. Lachance: ...cette route n'a pas été
fermée aussi souvent qu'elle l'avait été
précédemment. C'est une route où, malheureusement, il y a
déjà eu un certain nombre de morts dues à des asphyxies
par monoxyde de carbone, parce que la route bloque très souvent et cela
empêche la circulation facile des gens de mon comté avec
Lévis. Je me demande s'il existe un programme, par exemple, de
plantation d'arbres qui pourrait faire en sorte que, dans quelques
années, l'entretien de la route serait largement facilité.
M. Clair: Je pense que la route à laquelle fait
référence le député de Bellechasse, c'est une route
qui circule nord-sud.
M. Lachance: C'est cela.
M. Clair: Je suis né sur une route qui circule nord-sud
justement, à Saint-Germain-de-Grantham, la route 122 maintenant, qui va
de Drummondville à Sorel, et toutes les routes nord-sud
présentent cette difficulté, d'autant plus quand elles ne sont
pas surélevées. Plus la route est baissée, si on veut, par
rapport au niveau des champs environnants, plus elle est susceptible de fermer
dans les tempêtes. Quant aux plantations d'arbres, je ne pense pas qu'il
y ait, à l'extérieur des grands axes, des projets de plantation
d'arbres le long de l'ensemble des routes qui circulent nord-sud. Ce serait
peut-être très joli, mais ce serait sûrement très
dispendieux que de planter des arbres le long de toutes les routes qui risquent
de fermer, toutes les routes qui circulent nord-sud.
Maintenant, la Sûreté du Québec est de plus en plus
vigilante pour essayer d'empêcher, en quelque sorte, le voyageur,
l'automobiliste de s'engager sur une route qui n'est pas passable. Le
ministère des Transports offre déjà un service qui
s'appelle le Service d'état des routes et qui permet au public voyageur
de s'informer avant d'emprunter une route. Vu l'immensité du territoire
guébécois, s'il y a une tempête sur tout le territoire ou
dans une grande région, la Sûreté du Québec va
tenter de s'assurer que les voyageurs ne s'y aventurent pas inutilement et
qu'ils continuent eux-mêmes à circuler. Nos autos-patrouilles sont
équipées de radios pour s'assurer que le moins de gens possible
soient victimes de...
M. Lachance: Je comprends la réponse du ministre.
Cependant, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dans mon
comté, à Lac-Etchemin précisément, il y a une
station de ski qui doit subir les contrecoups malheureux du fait qu'à
Saint-Henri, Saint-Anselme, immanquablement, lorsque le temps est mauvais, cela
bloque là. Alors, les usagers, quand c'est le moindrement mauvais,
n'osent pas s'aventurer à cet endroit de peur de rester pris. Donc, ils
ne vont pas faire de ski à un endroit très intéressant
où ils pourraient se rendre.
Une voix: Cela arrive à beaucoup de gens. C'est
arrivé à M. Trudeau.
Des voix: Ah!
M. Lachance: Dans un autre pays.
M. Clair: Parfois, c'est un problème international.
M. Lachance: Toujours concernant l'hiver, les subventions qui
sont accordées aux municipalités pour l'entretien des chemins
d'hiver, j'ignore si elles varient d'une région à l'autre.
M. Bourbeau: Cela dépend des comtés.
M. Lachance: Mais, en ce qui concerne, par exemple, notre
comté, notre région, elles étaient de 800 $ le
kilomètre en 1979-1980 et de 870 $ en 1980-1981. J'aimerais savoir, pour
permettre aux municipalités de planifier les sources de revenus en
regard des augmentations de coûts, si le montant de la subvention est
annoncé pour la saison 1981-1982 et pour les deux ou trois saisons
subséquentes.
M. Bourbeau: Maintenant que l'Union Nationale a perdu le
comté, vous n'aurez pas de problème. Vous pouvez être
optimiste.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au ministre.
M. Clair: Le Québec est divisé en cinq
régions, selon les conditions climatiques. C'est certain qu'en Abitibi,
on n'a pas le même climat qu'en Gaspésie et les taux varient
d'environ 600 $ à 1000 $ le kilomètre pour les subventions aux
municipalités. Nos nouveaux taux seront soumis à l'attention du
Conseil du trésor d'ici deux semaines. Il y aura une majoration pour
tenir compte des facteurs relatifs aux coûts que peuvent encourir les
entrepreneurs en déneigement.
M. Lachance: Est-ce que les nouveaux taux seront connus seulement
pour une saison à la fois ou trois saisons?
M. Clair: Trois ans.
M. Lachance: Trois ans d'avance. C'est excellent, parce que cela
va permettre aux autorités municipales de planifier cela dans leur
prochain budget. Merci.
Le Président (M. Gagnon): Alors, est-ce que le programme 4
est adopté? Les éléments 1, 2, 3 et 4 sont
adoptés.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle le programme 5.
M. Bourbeau: Les éléments 5 et 6, vous ne les
adoptez pas?
Le Président (M. Gagnon): Les éléments 5 et
6 sont aussi adoptés.
Le programme 5, Gestion interne et soutien.
Gestion interne et soutien
M. Bourbeau: On attend le discours du ministre.
M. Clair: M. le Président, ce programme vise à
planifier, diriger et coordonner les ressources humaines, physiques et
financières essentielles à la gestion des programmes du
ministère et comprend également les programmes d'aide à
l'amélioration du réseau municipal.
M. Bourbeau: Le ministre a improvisé là!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Clair: Si vous le voulez, je pourrais discourir pendant...
M. Bourbeau: Non, non, de grâce, de grâce!
M. Clair: ... une demi-heure, une heure sur chacun des
programmes.
M. Bourbeau: Je sais que vous n'auriez aucune difficulté,
mais je pense que vous devriez garder votre pouvoir de persuasion pour le
ministre des Finances quand vous arriverez à discuter les crédits
de votre ministère pour la conservation du réseau routier pour
l'an prochain, M. le ministre.
Si on revient au programme 5, il y a une couple de questions que
j'aimerais vous poser. On peut aller d'un élément à
l'autre sans trop de problèmes?
Le Président (M. Gagnon): Si la commission est d'accord,
on continue d'étudier tous les éléments.
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Sans vouloir soulever l'ire du ministre, je lui
ferai remarquer qu'à l'élément 1 il y a la
catégorie services où on passe de 334 300 $ à 234 300 $,
ce qui est une réduction de 100 000 $. Ce qui m'étonne
là-dedans, c'est que cette réduction correspond exactement, ou
à peu près, à l'augmentation des traitements, ce qui veut
dire qu'on a été obligé d'augmenter les salaires,
forcément on n'a pas le choix, donc on a coupé 100 000 $ dans les
services. Est-ce que les services sont importants dans cet
élément, la direction, et quels étaient ces services qui
sont utilisés dans la direction, et qu'on peut couper comme cela de 100
000 $ sans trop de problèmes?
M. Clair: Ce sont des études.
M. Bourbeau: Ah, des études! Vous coupez dans les
études! Évidemment, c'est...
M. Clair: C'était une très vieille demande de
l'Opposition.
M. Bourbeau: Ah bon! Ce qui est étonnant là-dedans,
dans la préparation du budget, c'est que justement on a
été obligé d'augmenter les salaires - on n'a pas le choix,
c'est la convention collective - alors on coupe 100 000 $, mais je trouve qu'on
manque d'imagination: 334 300 $ à 234 300 î. Si c'était 233
900 $, cela aurait l'air un plus sérieux. 100 000 $ d'un seul coup comme
ça, cela n'a vraiment pas l'air d'avoir été fait avec
beaucoup de recherche. Enfin, je présume que vous n'avez pas d'argent
à consacrer aux recherches; alors, vous ne voulez pas trop
dépenser. Vous faites ça au pifomètre.
M. Clair: II y a un autre principe budgétaire qu'il
faudrait peut-être établir, c'est que les dépenses qui sont
approuvées dans un livre de crédits sont des dépenses de
fonctionnement, de capital et de transfert. Les ministères doivent
respecter les enveloppes des trois grandes supercatégories des
dépenses, qui sont fonctionnement, capital et transfert. Donc, si on
prend l'élément 1, on doit respecter l'enveloppe de
fonctionnement de 3 306 600 $, avec, en capital, 28 800 $; au transfert, il n'y
a aucune dépense. Aucun virement n'est permis entre ces grandes
catégories de dépenses. Mais le ministère a toute la
latitude, durant l'exécution de son mandat, en fonction des
activités réalisées - parce que je pense que le
ministère des Transports, ce n'est pas du papier qu'on administre, je
pense que sur les routes, il y a du gravier et des activités d'entretien
- de faire tous les virements possibles et impossibles entre les
catégories de dépenses qui sont au budqet tout en respectant
l'enveloppe globale de la supercatégorie.
M. Bourbeau: Pour préparer un budget comme cela, c'est
très facile. On vous donne
l'enveloppe globale, vous savez le montant des traitements. Vous n'avez
pas le choix, vous prenez les traitements de l'année antérieure,
multipliés par le facteur de la convention collective et après
ça, vous regardez ce qui reste et vous mettez les chiffres de l'an
dernier - c'est ce que vous avez fait - puis là, il vous restait un
poste services. Vous avez déduit et vous avez dit: C'est ça.
Finalement, cela prend à peu près trente minutes pour faire un
budget comme celui des Transports?
M. Clair: Ce n'est pas préparer le budget qui est
difficile, c'est le dépenser.
M. Bourbeau: D'après ce que je viens de voir, un budget
comme celui-ci, ça prend à peu près une demi-heure
à le préparer. Parce que, ce n'est pas compliqué, vous
n'avez pas le loisir de faire quoi que ce soit. Vous pesez sur le bouton pour
les traitements et vous mettez ce qui reste dans les postes, sans aucune
recherche.
M. Clair: M. le Président, si je pensais que cela pouvait
éventuellement, un jour, être utile de savoir comment ça se
prépare, pendant toute l'année, un budget du gouvernement du
Québec, je lui offrirais de le guider moi-même avec des experts en
la matière pour faire le tour du gouvernement, pour voir comment se
prépare un budget; vous allez voir que c'est quelque chose de beaucoup
plus sérieux que ce qu'il laisse entrevoir.
Étant donné que je sais que ça ne lui sera jamais
utile, je préfère le laisser continuer sur la voie sur laquelle
il est parti.
M. Bourbeau: Ce que je puis dire au ministre, c'est que je pense
que je pourrais lui donner des cours en préparation de budget. Le fait
est qu'il ne semble pas avoir fait une étude très exhaustive du
budget; à l'entendre parler, c'est assez évident. De toute
façon, j'ai préparé des budgets bien avant aujourd'hui, M.
le ministre, et j'en ai rarement vu de préparé comme cela. Je
trouve cela un peu malheureux, d'ailleurs.
M. Clair: Grand bien vous fasse!
M. Bourbeau: II y a, M. le ministre, un autre sujet sur lequel
j'aimerais vous poser une question, c'est le sujet des loyers - je regrette de
revenir toujours là-dessus - à l'élément 4, du
programme 5. Il y a une diminution très importante du loyer, une
diminution d'à peu près 50% ou 40%. Je n'ai pas fait de calcul
mais, à l'oeil, on peut dire de 40% à 50%. Il s'agit de quoi au
juste? C'est l'aide à l'amélioration du réseau municipal;
c'est toujours le qenre de loyer dont vous avez parlé tantôt.
M. Clair: À quel élément?
M. Bourbeau: Élément 4 du programme 5. Le loyer
passe de 630 000 $ à 396 000 $. C'est une réduction vraiment
substantielle, il y a certainement de la machinerie qui va sortir; vous ne
pourrez pas y arriver cette fois-ci.
M. Clair: À l'élément 4 du programme 5, le
budget global est de l'ordre de 14 089 000 $ et ce sont des dépenses de
subventions sur le réseau municipal. Dans le cadre de l'entretien des
structures, les municipalités n'étant pas équipées
pour faire les travaux, nous faisons les travaux nous-mêmes. C'est pour
cela que ce sont des dépenses de fonctionnement. Le programme
affecté à l'entretien des ponts est de l'ordre de 2 574 000 $ et,
comme je vous le dis, il n'y a aucun problème, c'est le budget de 2 574
000 $ qui doit être respecté et non pas les catégories de
dépenses, qui sont de 876 100 $ à la catégorie 2.
M. Bourbeau: Vous voulez dire que les chiffres qui sont là
ne veulent rien dire du tout?
M. Clair: C'est une image de la situation prévue.
M. Bourbeau: Qu'est-ce qu'on fait ici, d'abord, si les chiffres
ne veulent rien dire?
M. Clair: C'est parce que l'enveloppe est beaucoup plus
importante au niveau de 2 574 700 $. Ce sont des activités qui feront
des dépenses pour certains projets.
M. Bourbeau: Écoutez, ce n'est pas sérieux! Vous
êtes en train de nous dire que vous avez une enveloppe globale de 2 500
000 $; vous avez mis cela n'importe comment, ça n'a pas d'importance! Je
ne comprends vraiment pas. Il y a des chiffres de l'an dernier, il y a les
chiffres de cette année et on tente de comparer. Quand les chiffres de
cette année sont beaucoup moins importants, c'est qu'il y a une coupure
quelque part; s'ils sont plus importants, c'est que vous avez ajouté. Si
vous me dites que cela n'a aucune espèce d'importance, que vous faites
ce que vous voulez à l'intérieur du fonctionnement, on perd notre
temps. On ne peut pas discuter du budget du tout.
M. Clair: Ce n'est pas...
M. Bourbeau: J'ai mal compris, alors. Peut-être que vous
pouvez m'expliquer cela encore.
M. Clair: ... ce qu'on dit au député. On lui dit
que, d'abord, on fonctionne cette année sur la base d'un budget
fermé.
M. Bourbeau: Je suis au courant de cela.
M. Clair: D'accord. Mais, à l'intérieur de
chaque ministère, on ne peut pas transférer de fonds d'une
supercatégorie à une autre supercatégorie...
M. Bourbeau: J'ai compris.
M. Clair: ... mais, à l'intérieur de
catégories, on peut...
M. Bourbeau: Je comprends.
M. Clair: ... dans une certaine mesure, faire des changements.
Maintenant, si le député veut savoir, à la fin de
l'année, dans quelle mesure le gouvernement a atteint ses objectifs, les
états financiers trimestriels du gouvernement permettent de voir dans
l'ensemble, si, oui ou non, le gouvernement a atteint ses objectifs. Mais je ne
pense pas, à ma connaissance, qu'on ait jamais publié de
documents qui permettent de voir si, dans chacune des sous-catégories,
si on veut, de façon exacte, le ministère concerné a
atteint ses objectifs. Le ministère peut, lui, évaluer sa propre
performance. Il y a des règles budgétaires qui sont
imposées à l'ensemble des ministères, il s'agit de les
respecter.
L'exemple le plus simple est que le ministère a des projets
à réaliser, d'accord?
M. Bourbeau: Oui.
M. Clair: On les ramène par catégories de
dépenses, mais il est évident que si on décide de donner
un contrat pour la réparation d'un pont, si on peut le faire en
régie, il faut avoir des mécanismes pouvant permettre de faire
des virements entre les catégories de dépenses, parce que ce
n'est pas la même catégorie.
M. Bourbeau: Je comprends qu'on fasse des virements...
M. Clair: Ce sont des projets qu'on réalise.
M. Bourbeau: ... il s'en fait partout, d'ailleurs, on en fait
dans tous les budgets. Mais, au départ, quand on fait le budget
original, on tente d'établir avec le plus de certitude possible le
coût de chaque dépense.
M. Clair: C'est ce qu'on a essayé de faire.
M. Bourbeau: En cours de route, si jamais on voit qu'un poste est
moins dispendieux qu'un autre, on peut faire des virements.
M. Clair: Le député vient de comprendre comment
ça fonctionne? (19 h 15)
M. Bourbeau: Pas du tout, M. le ministre. Vous n'avez pas compris
le sens de la question. D'ailleurs, je pense que vous auriez
intérêt à prendre des cours en comptabilité. On a
ici, à la catégorie loyers, au départ - je ne parle pas
à la fin de l'année, les virements se font avant de partir - une
diminution de 50% dans une catégorie précise, loyers. Cela veut
dire ce que cela veut dire, loyers, je présume que c'est de la
machinerie qu'on loue, qui doit être sur place. On a dit tantôt que
c'étaient de photocopieuses et des dactylos. Je ne sais pas ce que cela
peut être ici.
M. Clair: Non, ici, c'est la location de machinerie. Justement,
on va aller possiblement dans des contrats. La catégorie 5, c'est pour
les contrats, pour les réparations.
M. Bourbeau: Vous allez en faire moins cette année?
M. Clair: On va louer moins de machinerie.
M. Bourbeau: Cela ne veut pas dire que vous l'avez mis là
parce que vous ne saviez pas où le mettre. Vous avez
décidé d'avance de diminuer de 50% là-dedans. Je suis
content de vous l'entendre dire. Il reste un autre point, la question du
personnel; c'est assez intriguant, M. le ministre. À
l'élément no 3, soutien technique, votre personnel passe de 356
personnes permanentes à 160. Évidement, c'est vraiment une
diminution draconienne qui est de nature à aider le ministre. Je
voudrais savoir où est passé tout ce monde.
M. Clair: C'est le fait du transfert du
Bureau des véhicules automobiles vers la
RAAQ, notamment au niveau de l'information.
M. Bourbeau: Je pensais bien que le ministère n'avait pas
congédié la moitié des employés de cet
élément. Cela aurait certainement fait l'objet d'une
grève.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le ministre, vous avez mentionné tout
à l'heure qu'il y a des études qui ont été
contremandées. Quel genre d'études?
M. Clair: Au niveau des services? Le genre d'études qui
peut être concerné, cela peut être des études qui
sont faites par des associations qui s'intéressent au transport.
Historiquement, le ministère des Transports
avait une enveloppe à sa disposition pour faire ou faire faire un
certain nombre d'études, engager des contractuels, mais l'enveloppe a
été comprimée.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 5,
gestion interne et soutien, sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Les
éléments 1, 2, 3 et 4 sont-ils adoptés? Adopté.
j'appelle le programme 6, Commission des transports du Québec. M. le
ministre.
Commission des Transports du Québec
M. Clair: Ce programme vise à délivrer des permis
de transport ou de location, à fixer des taux et tarifs de transport ou
de location et à statuer sur l'adjudication ou le prix des contrats de
transport d'écoliers.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que la Commission
des transports du Québec n'est pas assujettie aux mêmes
contraintes que le reste du ministère. Je constate qu'elle obtient dans
le budget une augmentation qui est supérieure au reste des programmes du
budget. Alors que le reste du budget n'augmente que de 3% à 4%, ici cela
augmente d'environ 10%. Est-ce parce que la Commission des transports du
Québec a plus de pouvoirs auprès du ministère des Finances
que le ministre? Est-ce qu'on pourrait avoir une réponse
qénérale à ce sujet?
M. Clair: Cela tient surtout au fait que la plus importante
catégorie de dépenses, ce sont les traitements qui suivent la
convention collective. Il y a peut-être aussi un accroissement
perceptible, je ne dirais pas sensible dans le sens d'important, de volume de
travail au niveau de la commission, notamment en matière de camionnage
en vrac où il y a eu passablement de dépenses qui ont
été effectuées l'an passé, mais qui se reproduisent
cette année. Essentiellement, l'explication principale tient
sûrement du fait que ce programme, ce sont des salaires.
M. Bourbeau: Oui, vous avez raison, mais en ce qui concerne les
salaires, c'est la même augmentation que dans tous les autres programmes.
Il n'y a pas plus de salaires qui sont augmentés là que dans les
autres.
M. Clair: Je veux dire que la proportion qu'occupent les salaires
par rapport à l'ensemble du budget est plus importante.
M. Bourbeau: Oui, encore.
M. Clair: C'est 80% ou 90% du...
M. Bourbeau: C'est vrai. Il reste quand même qu'il y a des
catégories qui augmentent d'une façon importante. Par exemple, la
catégorie des communications augmente de 45%, une augmentation de tout
près de 200 000 $. Est-ce qu'on peut avoir des explications
là-dessus? Est-ce une campagne de publicité? Pourtant les
élections sont terminées, je ne comprends pas.
M. Clair: II semble que sur ce point particulier, à la
suite des négociations, au moment de la préparation
budgétaire, entre le Conseil du trésor et la commission, il y a
eu un montant de 300 000 $ qui a fait l'objet de négociations
serrées jusqu'à la dernière minute, et qui a
été imputé à cette catégorie des
communications, mais, effectivement, il ne semble pas que la commission
prétende dépenser cette somme à ce titre, mais qu'elle va
plutôt utiliser, conformément aux règles
budgétaires, cet argent à d'autres fins.
M. Bourbeau: Je ne comprends pas vraiment. Vous me dites qu'il y
a une somme de 300 000 $...
M. Clair: Oui, sur les 629 000 $.
M. Bourbeau: On va voulu couper un montant de 300 000 $, mais on
ne l'a pas coupé.
M. Clair: C'est qu'il y a eu 300 000 $, si on veut, dans les
négociations qui ont eu lieu à la fin avant
l'établissement définitif des crédits de la Commission des
transports du Québec, qui étaient en discussion pour l'ensemble
des activités de fonctionnement de la commission. Quand la commission a
obtenu ce montant, il a été imputé aux communications,
mais il ne semble pas que la commission va utiliser le plein montant de cet
argent aux communications. Elle pourrait cependant, comme cela lui est permis
en vertu des règles budgétaires, en utiliser une partie, par
exemple, au niveau des fournitures. Notamment, dans les communications, il faut
tenir compte du fait qu'il y a l'informatisation de systèmes à la
Commission des transports du Québec et que cela va nécessiter une
partie de ce dépassement aussi.
M. Bourbeau: C'est quand même étrange qu'une somme
de 300 000 $ - je suis bien heureux que le juge ait plaidé sa cause et
l'ait gagnée en appel auprès du ministre des Finances - ait
été flanquée, comme cela dans une catégorie alors
qu'on sait très bien que cela n'ira pas là, semble-
t-il. Au point de vue strictement budgétaire, je trouve cela un
peu étrange qu'on nous présente cela en nous disant: On a mis
cette somme là, mais cela n'ira pas là. Encore là, on
revient toujours au principe de base du budget, qui est celui de l'enveloppe
globale et après cela, on fait ce qu'on veut à l'intérieur
de l'enveloppe, mais, pour nous autres, cela nous donne...
M. Clair: On ne fait pas ce qu'on veut à
l'intérieur de l'enveloppe, il y a des règles qui
déterminent comment, d'une catégorie à l'autre, on peut
transférer des fonds. Dans ce cas, je vous le dis, je pense, je suis
honnête, c'est le seul cas...
M. Bourbeau: Oui, je comprends.
M. Clair: ... où on reconnaît, selon les indications
que me fournit le président de la Commission des transports du
Québec, qu'il peut y avoir eu une erreur d'imputation, mais non une
erreur d'enveloppe.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est la même chose pour la
commission au sujet du loyer? Avez-vous un loyer que vous payez à
l'entreprise privée ou avez-vous vos propres locaux? Comment
êtes-vous organisés?
M. Clair; C'est exclusivement de la location de Xerox, de
photocopieurs et d'éguipement de bureau, d'éguipement divers, si
on veut.
M. Bourbeau: En ce qui concerne votre loyer immobilier, c'est
encore le ministère des Travaux publics?
M. Clair: C'est le ministère des Travaux publics.
M. Bourbeau: Vous allez diminuer cette année vos
dépenses en location de photocopieurs, etc., de 15 000 $ sur le budget
de l'an dernier?
M. Clair: C'est l'effort de la commission pour satisfaire les
priorités du gouvernement dans cette catégorie de
dépenses.
M. Bourbeau: Et les fournitures baissent de 70 000 $. Est-ce que
vous avez dit qu'une partie des 300 000 $ irait dans cela?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Donc, pour ce qui est de fournitures, il n'y aura
pas de diminution sur le budget de l'an dernier?
M. Clair: Non.
M. Bourbeau: D'ailleurs, vous n'auriez probablement pas
réussi à couper 70 000 $, je présume. Au moins, vous
l'admettez. Je n'ai pas d'autre guestion, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Laporte. M. le député de Pontiac.
Transport scolaire
M. Middlemiss: M. le ministre, est-ce que j'ai raison de croire
que la Commission des transports du Québec est celle qui fait
l'adjudication des contrats, comme ceux de la CTCRO, pour le transport des
étudiants?
M. Clair: Le rôle de la commission, en matière de
transport scolaire...
M. Middlemiss: Oui, seulement le transport scolaire.
M. Clair: ... c'est d'entendre les demandes de révision
particulières après l'indexation générale des taux
de transport qui sont fixés chaque année. Il y a le prolongement
des contrats. Je ne sais pas si vous savez comment fonctionne le système
de transport écolier au Québec, c'est la huitième
année que les contrats sont prolongés d'une année a la
fois et c'est le rôle de la commission dans cette matière. Mais,
s'il y a un problème particulier concernant la CTCRO, je l'ignore.
M. Middlemiss: À cause d'un déficit de 353 000 $,
en 1980, dans le transport des écoliers. Dans le moment, il y a une
grève. La CTCRO a voulu, en 1978, se retirer du transport des
écoliers pour une raison de déficit. À ce
moment-là, guelqu'un a jugé bon de la forcer à continuer
et nous sommes encore, en 1981, avec une qrève, dans la même
situation qu'en 1978.
M. Clair: Le 15 juin prochain, commenceront des audiences
auprès de la commission des transports du Québec pour
déterminer si, oui ou non, la CTCRO sera autorisée à
abandonner le transport scolaire. Je pense que cela fait déjà
assez longtemps que la CTCRO veut abandonner le secteur du transport scolaire.
La commission scolaire a une position là-dessus et va la faire valoir
devant la Commission des transports du Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Sur le même sujet, étant donné
qu'on est sur le sujet du transport scolaire, on devrait peut-être
continuer d'en parler, même si c'est le programme 9.
M. Clair: Vous êtes d'accord pour discuter du programme 9
en même temps
que du programme no 6?
M. Bourbeau: On en discute déjà depuis cinq
minutes.
Le Président (M. Gagnon): C'est peut-être une
question relative à la Commission des transports.
M. Bourbeau: Oui, mais c'est relatif aussi au transport
scolaire.
M. Middlemiss: J'aimerais dire un mot, étant donné
que M. le juge est ici et que cela m'intéresse. Au Québec, il y a
deux façons de faire du transport scolaire. Il y a l'entreprise
privée qui en fait dans bien des régions et, dans certains cas,
les commissions de transport public font du transport scolaire. Ce qu'il est
étranqe de constater, c'est que, quand le secteur public en fait, on
parle du déficit - 353 000 $ pour la CTCRO - alors que, dans tous les
endroits où c'est le secteur privé qui fait le transport
scolaire, on fait de l'argent. Je pense que c'est admis. Qu'on ne dise pas
qu'on n'en fait pas, chacun sait qu'on en fait. Les contrats sont
indexés d'année en année, ils sont négociés,
il n'y a pas de soumissions qui se donnent. (19 h 30)
M. Bourbeau: Puisque c'est connu et admis que les transporteurs
privés font de bonnes affaires, je n'en fais pas le reproche à
qui que ce soit - c'est une constatation que je fais - pourquoi ne
permettrait-on pas à l'entreprise privée de prendre
également le transport scolaire? Quand ce sont des entreprises publiques
qui le prennent, il semble que l'entreprise publique ne peut pas faire d'argent
avec cela, alors que les transporteurs privés en font. À cet
égard, je sympathise beaucoup avec mon collègue qui souhaite
qu'on permette à l'entreprise privée de venir dépanner les
municipalités de la CTCRO qui ont à absorber les
déficits.
M. Clair: II faut distinguer, en matière de transport des
écoliers, le transport dit exclusif, celui qui est sous le
contrôle de la commission au niveau des tarifs chaque année et au
nivau du renouvellement des contrats. C'est le contrat de type de transport
exclusif qui permet à un voiturier d'aller chercher les
élèves le matin, de les ramener le soir. C'est bien
évident que ses coûts sont établis, pour 90% de ses
revenus, pour le transport des écoliers.
II peut également, s'il détient un permis de la
commission, faire de la charte-partie, etc., s'il a d'autres occupations comme
le transport saisonnier. Dans la plupart des cas, lorsque ce sont des
commissions de transport publiques, urbaines ou régionales qui font ce
transport, il y en a quelques-unes qui le font par transport de type exclusif.
Mais la majorité, dans les grands centres, le fait par transport
intégré, suivant un programme du ministère des Transports
depuis deux ou trois années.
Évidemment, lorsqu'ils passent par le transport
intégré, il y a les coûts de toutes les commissions de
transport, l'administration, etc.; lorsque c'est du transport de type exclusif,
ils sont rémunérés suivant le nombre de kilomètres
qu'ils font par jour, suivant une grille de normes, de taux et de tarifs
établis par le gouvernement.
M. Middlemiss: M. le Président, je pense que c'est le voeu
de la CTCRO de se départir du transport scolaire, mais d'avoir un
transport intégré dans le système normal, dans les
secteurs urbains. Je pense que c'est son voeu pour réduire les
déficits.
M. Bourbeau: J'aimerais qu'on définisse les termes, quand
vous parlez des commissions de transport publiques et du transport exclusif et
du transport intégré. Exclusif, je présume que vous voulez
dire que la commission de transport a une flotte spéciale pour les
autobus scolaires et intégrés, qu'elle utilise ses propres
autobus réguliers pour faire cela?
M. Clair: Dans le cas de la CTCRO par exemple; on me souligne
que, cette année, il y aurait possibilité d'intégrer 3 750
écoliers dans le transport en commun, plutôt que d'avoir le
transport d'écoliers séparé.
M. Bourbeau: Donc, c'est du transport exclulsif que la CTCRO fait
à l'égard des écoliers.
M. Clair: Actuellement, oui.
M. Bourbeau: C'est ce que je pensais aussi. Un transporteur
privé pourrait prendre la même flotte que celle que détient
la CTCRO et l'utiliser, avec les mêmes autobus, et faire des profits,
semble-t-il.
M. Clair: Quand la CTCRO s'est portée acquéreur de
la compagnie de l'époque, elle a dû acquérir, avec la
flotte d'autobus pour le transport en commun, un certain nombre de
véhicules qui étaient déjà affectés au
transport scolaire. Il y en avait 130.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 6 est
adopté, M. le député de Pontiac?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle le
programme 7. Transports maritime et aérien, M. le ministre.
Transports maritime et aérien
M. Clair: M. le Président, ce programme vise à
assurer le maintien, l'amélioration et le développement des
services de transports maritime et aérien.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Une question seulement. À
l'élément 1, catégorie 5, il y a une diminution de 100 000
$ encore. Je présume que c'est le même jeu que dans le programme
précédent, on devait couper de 100 000 $ à la
catégorie 5, entretien, dans fonctionnement, on est passé de 367
400 $ à 267 400 $. On a coupé de 100 000 $ pour rattraper les
salaires, je présume. C'est comme les autres fois.
M. Clair: II y avait une compression de 100 000 $ à
effectuer. C'est là que cela a été absorbé.
M. Bourbeau: C'est bien ce que j'avais pensé. Dans la
supercatégorie capital, aux catégories 7 et 8 du capital, l'an
dernier, il y avait des sommes assez importantes qui ont été
complètement enlevées cette année; entre autres, pour les
fournitures, qui étaient de 1 314 000 $ l'an dernier, c'est tombé
à zéro. C'est assez étonnant qu'il n'y ait aucune
espèce de fournitures dans le transport maritime. Â moins qu'on ne
m'explique... Les bateaux ont coulé. C'est une réduction de 1 314
000%, M. le ministre.
M. Clair: En fait, l'explication à cela, c'est que, l'an
dernier, le ministère a procédé à l'achat d'un
bateau, Le Grue des Iles, alors qu'il n'y a pas de nouvelles acquisitions cette
année. C'est ce qui explique le phénomène.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, un bateau, c'est
assimilé à une fourniture.
M. Clair: C'était un contrat d'approvisionnement et
c'était donc indiqué comme cela dans le budget.
M. Bourbeau: II y avait une autre catégorie, dans les
immobilisations, à l'élément 2, dans le transport
aérien, c'est le contraire qui s'est produit. C'est passé de 800
000 $ à 1 770 000 $. Est-ce que vous avez acheté un avion?
M. Clair: C'est essentiellement à cause de la construction
de l'aéroport de Chibougamau-Chapais. Il y aura une somme de 1 300 000 $
affectée à cela cette année.
M. Bourbeau: Est-ce une piste ou une aérogare?
M. Clair: C'est un aéroport. Cela comprend non seulement
une piste d'atterrissage, mais également les services connexes, les
aménagements qui vont avec cela.
M. Bourbeau: À l'élément 2, il y a une
diminution importante des transferts. Est-ce que vous avez réussi
également à compresser les transferts? Cela m'étonne un
petit peu, parce qu'ordinairement, les transferts, c'est assez statutaire. Cela
passe de 594 000 $ à 432 000 $. C'est quand même 30% ou 35%.
M. Clair: Cela s'expliquerait surtout par une diminution de
l'aide pour les aéroports nordiques de l'ordre de 200 000 $.
M. Bourbeau: II y a aussi la question de la promotion du
français dans les communications. Cela semble être dans les
transferts, dans les feuilles qu'on a ici; 141 000 $ l'an dernier et
zéro cette année. Est-ce un des postes aussi? Le budget a
baissé de 141 000 $. Pour les aéroports nordiques, le budget
augmente de 250 000 $, il était de zéro l'an dernier. Ce que je
ne comprends pas, c'est que, dans le budget général de la
province, l'an dernier, on a marqué à ce poste 594 000 $ de
transfert, dans le budget de l'an dernier. Dans les feuilles, que vous nous
avez remises ces jours derniers, à l'élément transport
aérien, supercatégorie transfert, année 1980-1981, c'est
294 000 $, alors que, dans le budget original de l'an dernier, c'était
594 000 $. On a perdu 300 000 $ en cours de route. Qu'est-ce que c'est
exactement?
M. Clair: On a fait un virement en cours d'année pour le
regroupement de Québec Aviation; on avait besoin d'une somme de 300 000
$. On a changé de supercatégorie, c'est passé de transfert
à capital, à ce moment.
M. Bourbeau: À quelle catégorie de capital cela
est-il passé?
M. Clair: Cela ne paraît pas à l'intérieur de
cela.
M. Bourbeau: Vous avez enlevé 300 000 $ du budget original
qui était là et il a été mis dans un poste de
capital.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Évidemment, nous ne pouvons pas savoir
à quelle catégorie cela a été mis. L'avez-vous mis,
dans le capital, sur les immobilisations? Vous ne le savez pas?
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Dans les immobilisations, c'était 800 000 $
l'an dernier. C'est passé à 1 500 000 $.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: De toute façon, j'avais quand même une
autre question au sujet des transferts, la question de la promotion du
français dans les communications aériennes. Vous avez
abandonné vos objectifs là-dessus ou quoi? Vous ne
dépensez plus un cent cette année? Je pensais que la promotion du
français, c'était très important, que c'était
quelque chose dans l'air.
M. Clair: Le programme est disparu comme tel. Cependant, on
continue, par d'autres subventions, à aider différentes
associations, mais, à ce niveau, le proqramme comme tel, on m'indique
qu'il est disparu.
M. Bourbeau: C'était l'Association des gens de l'air qui
était... C'était une subvention directe que vous donniez à
l'Association des gens de l'air l'an dernier ou quoi?
M. Clair: Cela a servi, effectivement, au cours des
années, à l'Association des gens de l'air pour couvrir les frais
judiciaires qu'ils ont encourus devant les tribunaux.
M. Bourbeau: À l'élément 1, Transport
maritime, seriez-vous en mesure de nous donner l'évaluation de la
performance de COGEMA depuis qu'elle a été fondée?
M. Clair: COGEMA n'est pas une société qui
relève directement du ministère. La Société des
traversiers du Québec détient seulement 50 000 parts dans cette
société qui est contrôlée à 49% par le
Canadien National et beaucoup d'intérêts de Matanais au
départ là-dedans.
M. Bourbeau: Je m'excuse, mais quel est le pourcentage de
l'intérêt du gouvernement dans COGEMA?
M. Clair: Oh, très peu! 50 000 parts représentent
au plus 7% ou 8%, je crois. COGEMA avait été formée pour
faire du transport entre Baie-Comeau et Matane pour le traversier-rail et il
est prévu que le projet amènera à Port-Cartier une
rentabilité d'ici deux ou trois ans au projet. Actuellement, le
problème, c'est que le bateau fait très peu de voyages par
semaine.
II faut qu'il augmente son volume de transport par le biais de
Port-Cartier. Il pourra aller chercher, et transporter des matériaux
jusqu'à Fermont et ainsi de suite, ce qui pourrait amener une certaine
rentabilité.
M. Bourbeau: Actuellement, le bateau ne fait que de Matane
à Baie-Comeau aller et retour et le bateau...
M. Clair: II voyage entre Matane et Baie-Comeau et fait trois
voyages par semaine au plus.
M. Bourbeau: ...est inutilisé à certaines
périodes de l'année.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Là, vous voulez faire Matane...
M. Clair: Étant donné que la société
traversière exploite la traverse Matane-Godbout au point de vue des
passagers et des véhicules automobiles, et Matane-Godbout et
Baie-Comeau, il est aussi prévu que possiblement l'Alexandre-Lebel
pourrait être transformé pour pouvoir transporter des camions. Des
tractations ont été faites.
M. Bourbeau: Dans le programme qu'on a ici, pour ce qui est des
transports maritimes, il y a des plans et devis pour justement le
débarcadère ferroviaire de Port-Cartier. Il y a des
estimations...
M. Clair: De 500 000 $.
M. Bourbeau: ...de 500 000 $ pour l'année courante.
Estimez-vous que le projet va se réaliser? Vers quelle année
pourrait se faire le débarcadère?
M. Clair: On prévoit qu'on pourra demander les soumissions
cette année pour la construction du débarcadère.
M. Bourbeau: Pour réalisation l'an prochain ou dans deux
ans?
M. Clair: C'est cela. Il n'émargera pas
nécessairement au budget du ministère des Transports, parce qu'il
y aura une société qui sera formée qui s'appellera SOCAR
dont les lettres patentes ont été émises et qui se
chargera du financement du projet.
M. Bourbeau: Du financement du projet de
débarcadère de Port-Cartier?
M. Clair: Lui-même. C'est cela.
M. Bourbeau: Cette compagnie va être financée par le
gouvernement du Québec?
M. Clair: C'est-à-dire qu'il y aura des subventions venant
du gouvernement du Québec, du gouvernement fédéral, de la
ville de Port-Cartier et du Canadien National.
M. Bourbeau: SOCAR va construire le
débarcadère de Port-Cartier et après cela, COGEMA
va...
M. Clair: COGEMA amène les bateaux simplement. COGEMA
navigue entre...
M. Bourbeau: COGEMA va amener ses bateaux à cet
endroit.
M. Clair: C'est cela. (19 h 45)
M. Bourbeau: Les actionnaires de SOCAR sont, vous avez dit le
Canadien National et le gouvernement fédéral. Ce sont les
actionnaires ou les bailleurs de fonds, c'est la même chose.
M. Clair: Les bailleurs de fonds.
M. Bourbeau: Mais qui est actionnaire de SOCAR?
M. Clair: SOCAR va être une société
privée, corporative, dans laquelle le Québec aura possiblement un
membre au conseil d'administration.
M. Bourbeau: Quand vous dites privée, vous voulez dire que
des individus de l'endroit, de Port-Cartier, sont les actionnaires de SOCAR?
Est-ce une société sans but lucratif?
M. Clair: En fait, la société minière, qui
est propriétaire du port, sera présente au sein du conseil
d'administration, je crois que c'est important.
M. Bourbeau: Est-ce que SOCAR est une société sans
but lucratif ou à demi-lucratif peut-être?
M. Clair: Sans but lucratif. M. Bourbeau: Sans ou
avec?
M. Clair: Sans. Elle est incorporée en vertu de la
troisième partie de la Loi des compagnies.
M. Bourbeau: Maintenant, quand COGEMA va effectuer,
éventuellement, la traversée entre Matane et Baie-Comeau, d'une
part, et Matane et Port-Cartier, d'autre part, on va transporter les trains sur
rails, est-ce que ça n'aura pas pour effet de diminuer le travail des
camionneurs qui font le transport entre Port-Cartier et Baie-Comeau sur la
Côte-Nord? Avez-vous des commentaires à faire sur l'impact de la
diminution du transport dans ce coin-là?
M. Clair: Ce n'est pas du tout le même genre de transport
qui peut être... On dit que ça va être partout du transport
d'explosifs pour les mines.
M. Bourbeau: Actuellement, les gens de Port-Cartier, quand ils
font le transport, le font par la route. Il faut bien qu'ils le fassent ainsi.
Ce qui se transporte maintenant par la route, va éventuellement, se
transporter en partie en bateau, il y a sûrement une perte de travail
pour les camionneurs de la Côte-Nord.
M. Clair: II y en aura peut-être en partie, mais ça
ne sera pas majeur dans l'ensemble.
M. Bourbeau: Vous n'avez pas eu de représentations
à cet égard de la part des camionneurs? Peut-être qu'on
peut se préparer à avoir des...
M. Clair: Je pense que ça doit concurrencer non seulement
un seul mode de transport mais peut-être plusieurs. Par exemple,
ça peut concurrencer le transport maritime lui-même et, avec la
possibilité de transporter également des camions sur le Alexandre
- Lebel, cela peut aussi, d'une certaine façon, amener une nouvelle
possibilité. D'autre part, dans cette région, il y a la route
389, qui va possiblement déboucher d'ici quelques années entre
Gagnon et Mont- Wright. Gagnon, en fait, débouchera à
Baie-Comeau. Cette route, en fait, va amener peut-être un
désenclavement de cette région et je pense qu'il y aura abondance
de travail pour le camionnage.
M. Bourbeau: Cela ne vous crée pas de problèmes
particuliers? Il y aurait une couple d'autres questions rapides. La question du
cabotage. Les entreprises subventionnées: Loqistec - Navigation et la
Coopérative de transport maritime et aérien, est-ce qu'il y a des
soumissions publiques pour l'octroi de ces contrats de cabotage?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: II y a des soumissions publiques. Dans les deux cas,
dans la desserte de la Basse-Côte-Nord et des
Îles-de-la-Madeleine?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il y a plusieurs soumissionnaires?
M. Clair: Pas les Îles-de-la-Madeleine.
M. Bourbeau: Dans le cas de la desserte des
Îles-de-la-Madeleine, c'est la CTMA. La Coopérative de transport
maritime et aérien?
M. Clair: C'est ça. Pour le transport... aérien?
Oui.
M. Bourbeau: Et le maritime?
M. Clair: Pour la desserte aérienne, il y a une
subvention, mais, pour le bateau qui va de Montréal aux
Îles-de-la-Madeleine, c'est une compagnie qui exploite ce circuit depuis
plusieurs années et qui est subventionnée pour le faire.
M. Bourbeau: Les soumissions, il y en a... Il y a deux postes,
dans le cabotage: il y a la desserte de la Côte-Nord, Logistec
Navigation, cela va en soumissions publiques chaque année?
M. Clair: Non, c'est un contrat de cinq ans.
M. Bourbeau: En ce qui concerne le deuxième cas, la
desserte des Îles-de-la-Madeleine, il y a la Coopérative de
transport maritime et aérien.
M. Clair: II n'y a pas de soumission. C'est une même source
qui exploite le circuit de Montréal aux îles depuis plusieurs
années.
M. Bourbeau: II a un contrat fixe qui est indexé chaque
année?
M. Clair: Oui, une subvention indexée.
M. Bourbeau: La subvention est indexée selon le coût
de la vie ou selon la méthode utilisée cette année dans le
budget? Est-ce 4% ou si c'est le coût de la vie?
M. Clair: Selon le coût de fonctionnement, plus un certain
montant.
Il y a un autre contrat qui est donné aussi, c'est dans la
desserte du Nouveau-Québec pour transporter des matériaux dans le
Nouveau-Québec en fonction des hôpitaux qui peuvent se construire
là-bas, des écoles, etc.
M. Bourbeau: L'a-t-on dans la liste, celui-là?
M. Clair: Je pense que non. C'est un contrat de services qu'on
donne. Donc, ça ne paraît pas aux subventions, ça
paraît à l'élément services du programme 7.
M. Bourbeau: Dans les liens fluviaux, quand on regarde le
pourcentage d'augmentation des subventions, pour la Société des
traversiers du Québec, les subventions augmentent de presque 26% pour
l'année 1981-1982. Y a-t-il des raisons spéciales? D'ailleurs,
pour éviter de perdre du temps, c'est la même question pour les
traversiers Rivière-du-Loup-Saint-Siméon à 24,5%
d'augmentation et la municipalité de la Côte-Nord du golfe du
Saint-Laurent, 31,1% d'augmentation dans la subvention.
M. Clair: C'est surtout dû à des augmentations de
coût du "fuel", par exemple, qui a coûté très cher;
il y a deux nouveaux bateaux qui sont entrés en service et qui
coûtent plus cher à faire fonctionner. Effectivement, il y a le
Grue-des-Îles qui va entrer en service et qui va coûter, lui aussi,
plus cher, parce que c'est un plus gros bateau que celui qui faisait le service
auparavant. Aussi, la société a simplement desservi
Baie-Sainte-Catherine-Tadoussac pendant une certaine période de
l'année l'an passé.
M. Bourbeau: Je n'ai pas d'autres questions sur ce programme.
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Les éléments 1 et
2 du programme 7 sont adoptés. J'appelle le programme 8, transport
aérien gouvernemental. M. le ministre.
Transport aérien gouvernemental
M. Clair: M. le Président, ce programme vise à
fournir des services spécialisés de transport aérien
à des fins gouvernementales. Le député nous avait
demandé hier, par lettre, le détail de tout ce qui s'était
passé dans ce secteur. Cela a été distribué et
c'est le document que je peux mettre à la disposition des
collègues là-dessus. Il faudrait environ quinze jours à
trois personnes pour relever le tout. Il n'y a ni personnel ni budget pour
répondre à la demande du député. Cela concernerait
14 327 passagers au cours de l'année au niveau des avions et à
peu près le même nombre au niveau des
hélicoptères.
Cependant, s'il y en a qui veulent consulter les dossiers et faire le
relevé, les fiches sont disponibles pour consultation, ils peuvent faire
le travail eux-mêmes. Mais je pense que le député de
Laporte ne se rend pas compte de l'ampleur de ce qu'il demande - je ne sais pas
où j'ai mis sa lettre là -quand il nous demande le détail
de tous les fonctionnaires.
M. Bourbeau: C'était au début de la séance;
alors, vous n'avez qu'à relire les procès-verbaux.
M. Clair: C'est ça. L'utilisation des divers avions et
hélicoptères du gouvernement au cours de la dernière
année financière jusqu'à ce jour, y compris les listes des
occupants: ministres, députés, fonctionnaires, personnel, les
dates, destinations, coûts, etc.
M. Bourbeau: Là, je comprends que le ministre refuse de
nous fournir la liste des passagers sur les avions du gouvernement?
M. Clair: Oui, je le dis, il y a un article dans notre
règlement qui dit que, si une demande est déraisonnable, le
ministre n'est pas tenu d'y donner suite. Je pense que faire l'inventaire de
l'utilisation des divers avions et hélicoptères du gouvernement,
en incluant les listes des occupants, ministres, députés,
fonctionnaires, personnel, les dates, les destinations, les coûts, les
noms, etc., c'est déraisonnable.
M. Bourbeau: Vous permettez? Les informations que j'ai - je vais
certainement les vérifier à nouveau - indiquent que toutes ces
informations sont disponibles et sont déposées tous les mois
auprès d'un organisme qu'on m'a nommé. Le député de
Charlevoix était plus au courant que moi, étant ici depuis plus
longtemps. D'après lui, il semble que ce ne serait pas un gros
problème que d'avoir ces documents qui existent déjà. Je
comprends mal que le ministre ait autant de réticence à fournir
ces documents, puisque ce sont des documents qui existent déjà et
qu'on peut se procurer assez facilement semble-t-il.
M. Clair: Je veux bien réexaminer la question et voir ce
qu'on pourrait mettre à la disposition du député, mais sa
demande telle que formulée m'apparaît, en vertu de nos
règlements... Je ne me souviens pas de l'article, mais il y a un article
qui dit: "Le gouvernement n'est pas obligé de produire des documents,
s'il le juge contraire à l'intérêt public; - ce n'est pas
cela dont il s'agit - il peut aussi refuser de produire ceux qui peuvent
être obtenus normalement par d'autres moyens ou dont la
préparation serait trop longue en regard de leur utilité."
M. Bourbeau: II y a trois éléments
là-dedans. Je pense que les deux premiers éléments ne
s'appliquent pas. J'espère que le ministre ne prétend pas que
cela s'applique. C'est en vertu de la troisième raison. Voulez-vous me
relire la troisième raison, M. le Président, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Gagnon): "Par d'autres moyens".
M. Bourbeau: Non, on ne peut pas se les procurer par d'autres
moyens.
Le Président (M. Gagnon): "Le gouvernement n'est pas
obligé de produire des documents, s'il le juge contraire à
l'intérêt public;"...
M. Bourbeau: Je pense bien que le ministre ne prétend pas
que cela soit contraire à l'intérêt public.
Le Président (M. Gagnon): ... "il peut aussi refuser de
produire ceux qui peuvent être obtenus normalement par d'autres
moyens..."
M. Bourbeau: II n'y a pas d'autres moyens.
Le Président (M. Gagnon): ... "ou dont la
préparation serait trop longue en regard de leur utilité."
M. Clair: C'est cela dont il s'agit, M. le Président.
M. Bourbeau: Vous prétendez que l'utilité n'en vaut
pas la chandelle.
M. Clair: On n'a pas à consacrer trois personnes, pendant
quinze jours ou trois semaines, pour faire ce relevé. Ce n'est
sûrement pas cela dont le député de Charlevoix vous a
parlé, si c'est lui qui vous a suggéré de faire cette
demande, parce que je suis certain que ce n'est pas à cela qu'il
s'attendait.
M. Bourbeau: Je pense que, question d'appréciation, M. le
ministre, le fait d'avoir le document, on ne l'apprécie pas de la
même façon. Nous considérons que c'est important d'avoir
ces documents pour bien faire le travail pour lequel on nous a élus.
Vous prétendez que le travail exigé pour fournir ces documents
est trop important. Je ne pense pas que ce soit le cas et je dois vous signaler
que je m'oppose au refus que vous manifestez de fournir la documentation. Je me
propose bien de revenir à la charge éventuellement et de vous
demander de fournir cette liste à laquelle nous avons droit, je pense,
pour bien remplir le mandat qui nous a été confié.
M. Clair: M. le Président, je peux dire au
député là-dessus qu'on lui fournit un certain nombre de
renseignements sur l'utilisation faite des appareils. Je lui dis
également que la documentation, s'il veut faire la recherche, il
pourrait la faire personnellement, mais, pour l'instant, le seul engagement que
je prends envers le député, c'est de regarder et de voir ce qui
pourrait être mis à sa disposition qui soit non seulement
d'intérêt public, mais que, par rapport à la demande,
à l'utilité des documents, cela ne prenne pas un temps
considérable, un effectif considérable pour lui fournir un
renseignement. Je connais assez les débats en commission parlementaire
pour savoir que, si on les donne cette année, il va falloir inclure
chaque année dans la préparation de la discussion des
crédits cette demande de l'Opposition et c'est une masse
considérable de renseignements que le député demande. Le
seul engagement que je prends, c'est de regarder pour voir ce qu'on pourrait
lui fournir de plus que ce qu'il a aujourd'hui.
Actuellement, on prépare les avions pour aller combattre les
incendies de forêt. On n'a pas de personnel en trop pour aller sortir les
documents en question.
M. Bourbeau: La question d'avoir sous la main les gens, ce n'est
pas l'utilisation qu'on fait des avions en forêt. Par exemple, on voit
ici, qu'en janvier, l'an dernier - je ne voudrais pas insulter le ministre, je
sais qu'il est très soupe au lait quand on parle de son
prédécesseur, mais je ne peux quand même pas dire que c'est
lui - son prédécesseur s'est rendu à Vancouver avec six
personnes que l'avion du gouvernement a coûté 9956 $. Cela fait
à peu près une moyenne de 1600 $ par personne pour un
séjour de deux jours à Vancouver. N'aurait-il pas
été préférable que tous ces gens prennent l'avion
d'Air Canada, l'avion normal, en première classe, s'ils avaient voulu?
Cela aurait coûté à la province des milliers de dollars de
moins. C'est ce genre de fait qu'on aime bien vérifier.
M. Clair: C'est dans ce document?
M. Bourbeau: C'est un des documents qu'on nous a fournis, M. le
ministre. Je présume que, si vous aviez été mis au
courant, vous n'auriez pas permis qu'on nous le fournisse. (20 heures)
M. Clair: Ah oui! Au contraire, je le savais très bien,
j'ai moi-même autorisé qu'on vous le fournisse; je vous demande
bien pardon.
M. Bourbeau: Vous avez l'air étonné de savoir qu'on
est en possession du document.
M. Clair: Non, je ne suis pas étonné, c'est que je
demandais dans quel document cela se trouvait.
M. Bourbeau: Ah bon, je m'excuse! J'avais mal
interprété votre surprise.
M. Clair: C'est justement parce qu'on avait rien à cacher
et que la demande était raisonnable. Maintenant, il s'agissait d'une
conférence interprovinciale des ministres des Transports et, à ma
connaissance... Je pense que, si on regarde pour l'ensemble de l'année,
le ministre des Transports du Québec s'est servi, à
l'extérieur du Québec, à deux reprises de l'avion, une
fois pour aller à une conférence interprovinciale des ministres
des Transports en Colombie britannique, à Victoria, et une fois pour
aller à Toronto à la conférence des ministres des
Transports, dans le cadre des réunions de la conférence
canadienne des administrateurs en transport motorisé; je ne pense pas
que cela soit abusif. Je me demande d'ailleurs si, lors de ces voyages...
Chacun peut porter son jugement, mais moi je ne pense pas que ce soit
déraisonnable que le ministre des Transports soit allé à
Victoria et à Toronto à deux occasions.
Quelles sont les circonstances dans lesquelles le ministre de
l'époque a été appelé à utiliser ce moyen de
transport? Il se peut fort bien que, la veille, il était en face d'un
député aussi intéressant que vous l'êtes, en train
de défendre ses crédits et que, le lendemain matin, il devait se
trouver à Victoria; cela a été considéré
normal que le ministre des Transports utilise l'appareil pour y aller avec les
autres membres.
M. Bourbeau: II reste quand même qu'au cours de
l'année 1980, il y a eu, d'après les chiffres que vous nous avez
fournis d'une façon aussi gentille, là 326 passagers qui ont pris
les avions du gouvernement. Je ne vous demanderai pas de nommer les 14 326,
mais j'aimerais bien qu'on sache, puisque vous semblez dire que c'est tellement
de travail de regarder les listes, combien de ministres, par exemple, ont
voyagé sur les avions du gouvernement...
M. Clair: Je peux vous répondre d'avance que tous s'en
sont servis.
M. Bourbeau: ... à quelle fréquence ils l'ont fait,
de même que les députés. Je pense bien qu'on pourrait se
passer de la demande, puisque vous semblez en faire une montagne, pour le
personnel et on pourrait même faire grâce aux fonctionnaires. On
serait très intéressé de savoir, en ce qui concerne les
députés et les ministres, ce qu'ils ont utilisé comme
avion du gouvernement, la fréquence, etc.
M. Clair: Cela, c'est beaucoup plus facile à fournir.
M. Bourbeau: Vous pouvez le fournir; alors, est-ce que je peux
tenir pour acquis que le ministre pourrait nous fournir ce document?
Évidemment, cela inclura le personnel politique. Ce qui nous
intéresse, c'est l'aspect politique et non pas l'aspect des
fonctionnaires.
M. Clair: Encore là, M. le Président, j'ai dit au
député tantôt que je vais regarder ce qu'on peut lui
fournir de plus dans ce qu'il demande, mais, s'il inclut le personnel
politique, je ne sais pas si, dans les rapports qu'on a, c'est le nom du
député et le nom du ministre, mais les noms des attachés
politiques n'apparaissent peut-être pas.
M. Bourbeau: Mes informations sont que, pour chaque personne qui
prend l'avion, vous devez inscrire le nom de chaque personne qui prend l'avion.
Vous avez les noms, vous ne pouvez pas ne pas mettre les
noms des personnes qui sont à bord.
M. Clair: On va vous fournir tout ce qu'on va pouvoir vous
fournir.
La façon dont c'est compilé... Si on veut avoir toute
l'épaisseur de la documentation, cela risque d'être
compliqué. Je vais voir ce qu'on peut fournir au député et
je m'engage, d'ici une dizaine de jours au plus tard, à communiquer avec
lui à ce sujet.
M. Bourbeau: C'est bien, j'attendrai votre appel, M. le
ministre.
M. Clair: Cela peut être par écrit, cependant.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 8 est
adopté? Est-ce que les éléments 1 et 2 sont
adoptés?
M. Middlemiss: Une question. Les avions-citernes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Dans le cas des avions-citernes pour combattre les
feux, s'ils vont à l'extérieur de la province, où vont les
sommes que le gouvernement perçoit?
M. Clair: Au fonds consolidé. Cela s'en va au fonds
consolidé.
Le Président (M- Gagnon): Les éléments 1 et
2 sont adoptés. Le programme 8 est adopté. J'appelle le programme
9, transport scolaire.
Transport scolaire
M. Clair: On en a parlé tantôt, est-ce que les
députés désirent y revenir?
M. Bourbeau: Très brièvement.
M. Clair: Ce programme vise à permettre aux institutions
des niveaux primaire et secondaire d'assurer les services de transport aux
étudiants.
M. Bourbeau: Une question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, à
l'élément 1, qui est l'aide au transport scolaire, il y avait
l'an dernier, en 1980-1981, à la catégorie 4, services, une somme
de 3 750 000 $ et il n'y a rien du tout cette année. Est-ce qu'il s'agit
encore d'une compression miraculeuse ou si le ministre a fait des miracles pour
faire disparaître cette somme-là?
M. Clair: En 1980-1981, le ministère avait accordé
des contrats à des transporteurs pour les élèves
fréquentant les classes d'accueil, et en 1981-1982, on a
transféré les contrats aux commissions scolaires. Alors, il est
maintenant dans l'enveloppe globale.
M. Bourbeau: Ah bon! Le même montant qu'on voit là a
été transféré aux commissions scolaires qui elles,
vont faire les paiements aux transporteurs.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: En fait, il ne s'agit pas d'une coupure. Alors,
c'est le ministère de l'Éducation maintenant qui...
M. Clair: C'est le ministère des
Transports qui verse des montants aux commissions scolaires pour le
paiement des contrats de transport.
M. Bourbeau: Mais où est le montant dans le budget?
M. Clair: II est dans les 239 000 000 $.
C'est cela, dans les 238 000 000 $.
M. Bourbeau: Dans les transferts. D'accord. On est passé
de 222 000 000 $ à 238 000 000 $. Je comprends.
Une seule remarque au sujet du transport scolaire. Une des choses qui
est la plus pénible à voir quand on circule sur les routes du
Québec, c'est de voir les cimetières de flottes d'autobus
scolaires qui sont alignés le long des autoroutes durant de très
nombreux mois de l'année, alors que tout cet équipement ne sert
à rien, entre le mois de juin et le mois de septembre, entre autres, au
cours de l'été, durant les vacances de Noël, etc. Quand on
est contribuable, comme on l'est tous, le ministre est sûrement encore
plus contribuable que nous puisqu'il est certainement mieux
rémunéré que nous...
M. Clair: C'est loin d'être sûr, M. le
Président.
M. Bourbeau: M. le ministre, je ne vous blâme pas. Je sais
que vous devez certainement gagner très bien votre salaire. Est-ce que
le ministère a une politigue pour tenter d'intégrer autant que
possible le transport scolaire au transport dans les milieux urbains, au
transport normal, régulier, de façon à pouvoir se
dispenser d'avoir deux flottes d'autobus un peu partout, une flotte pour les
écoliers et une flotte pour le transport ordinaire? Car on sait que
l'équipement dans le transport régulier est assez mal
utilisé dans les heures hors pointe, et sauf les heures de pointe, il ne
sert pratiquement à rien ou enfin, une large partie de
l'équipement ne sert à rien. Est-ce qu'on tente de trouver des
formules pour intégrer le transport scolaire au transport
régulier de façon à économiser ces sommes d'argent
qui sont très importantes?
M. Clair: Ce sujet fait partie d'une réévaluation
globale que le ministère des Transports du Québec est en train de
mener quant au financement et quant à l'organisation du transport
scolaire sur le territoire québécois. Le système actuel
dure depuis huit ans, depuis 1974. De plus, le ministère des Transports
est en train de mener les études qu'il faut pour voir quelles seraient
les diverses possibilités de mieux utiliser l'ensemble des transports en
commun, l'ensemble de la flotte d'autobus scolaires, et de voir comment on
pourrait assurer un meilleur contrôle des coûts en matière
de transport scolaire ou de rationalisation, si on veut, du système. La
préoccupation du député fait partie des
préoccupations qu'a le ministère des Transports et des sujets
qu'il étudie actuellement.
M. Bourbeau: Dans le même ordre d'idées, est-ce que
le ministère fait des études pour tenter de savoir s'il ne serait
pas intéressant pour les commissions de transport d'utiliser de
l'équipement moins lourd dans les heures hors pointe, par exemple, des
minibus, du covoiturage, etc.?
M. Clair: Dans le cadre du transport scolaire?
M. Bourbeau: Je déborde peut-être un peu.
M. Clair: Cela n'est pas grave. C'est parce que je veux
comprendre.
M. Bourbeau: Non, pas nécessairement dans le cadre du
transport scolaire, mais je parlais tantôt des heures hors pointe. Vous
savez, M. le ministre, que ce dont beaucoup de gens se scandalisent un peu...
Je disais que ce dont beaucoup de gens se scandalisent dans les milieux
urbains, c'est de voir ces autobus qui coûtent 100 000 $ chacun se
promener, pendant dix et douze heures par jour, vides ou presque totalement
vides. J'ai des témoignages continuels de gens à Laval, par
exemple, pas seulement sur la rive sud, qui voient pendant dix heures par jour
ou huit heures par jour, des autobus se promener avec une ou deux personnes
à bord jusqu'à minuit tous les soirs. Est-ce qu'on étudie
la possibilité de faire en sorte que le matériel soit moins lourd
dans les heures hors pointe, ce qui aurait aussi pour effet de protéger
les pavages des rues des villes qui s'usent beaucoup...
M. Clair: L'usure des pneus.
M. Bourbeau: ... l'usure des pneus, mais surtout les pavages. En
tant qu'ex-maire, je parlais plutôt des pavages qui s'usent beaucoup plus
rapidement quand ces mastodontes circulent quinze heures par jour, souvent pour
rien, enfin, avec presque pas de gens à bord.
M. Clair: Je peux confirmer au député de Laporte
que le ministère s'intéresse à ce genre de questions.
Maintenant, est-ce par la mise en service de nouveaux types de véhicules
ou par l'utilisation de véhicules qui sont déjà existants,
comme, par exemple, le taxibus? Cela fait partie des préoccupations qu'a
le ministère des Transports.
M. Bourbeau: Je peux vous assurer, quant à moi, que tous
les efforts que le gouvernement pourra faire pour tenter de résoudre ces
problèmes recevront beaucoup d'intérêt de ma part. J'ai
toujours considéré que c'était dommage de voir un tel
gaspillage des fonds publics. Quand on considère que les autobus se
promènent à vide ou pratiquement à vide les trois quarts
du temps, également quand on considère les flottes d'autobus
scolaires qui dorment littéralement dans le décor plusieurs mois
par années...
M. Clair: II y a quelque chose à faire à ce niveau,
je suis tout à fait d'accord avec le député. C'est la
raison pour laquelle, tant au niveau du transport scolaire qu'au niveau de
l'utilisation de gros véhicules par rapport à d'autres
possibilités comme le taxibus, le ministère regarde ces
choses-là.
M. Bourbeau: Puisque le ministre dit qu'il y a des études
en cours, est-ce qu'on pourrait avoir une copie de ces études de
façon à pouvoir apporter une contribution valable?
M. Clair: Pour donner une information là-dessus, à
Québec, dans le moment, il y a une étude qui se poursuit avec la
collaboration de la Ligue des taxis de Québec pour l'utilisation
possible du taxi collectif. Comme vous le mentionniez tout à l'heure,
c'est la possibilité d'utiliser le taxi hors les heures de pointe des
autobus ou sur des trajets où les gens pourraient payer sur une base per
capita. Cela se fait à Québec. Aussitôt que ce sera
terminé, ce sera disponible. Il y a également le groupe de taxis
de Montréal qui poursuit une étude semblable.
Parallèlement à cela, le ministère a donné
une subvention au développement du
taxi qu'on appelle le taxi GSM, à Montréal, il pourrait
être allongé sous forme modulaire pour pouvoir servir de
véhicule à une dimension plus petite que les autobus
conventionnels. Le prototype GSM de Montréal est un taxi genre taxi
londonien, mais allongé, pouvant compter cinq, six, sept ou huit
rangées de bancs. Il pourrait servir de desserte aéroportuaire ou
à l'utilisation des taxis collectifs.
M. Bourbeau: II peut être allongé, mais pas une fois
par semaine, tous les jours.
M. Clair: Non, non, il est sous forme modulaire. Au niveau de
l'assemblage, vous pouvez avoir deux, trois, quatre ou cinq rangées.
M. Bourbeau: Bon. Tout cela nous intéresse beaucoup. On
apprécierait que le ministre nous donne sa parole qu'il nous fera
parvenir une copie des études faites au ministère, étant
donné que c'est un sujet qui nous préoccupe beaucoup.
M. Clair: M. le Président, je lui promets de la lui faire
livrer par avion.
M. Bourbeau: J'espère que c'est noté au
procès-verbal.
M. Clair: II ne s'agit pas là d'études qui
revêtent un caractère particulièrement secret. Si, en cours
d'année, le député me le rappelle, cela me fera plaisir.
Je vais essayer de m'en souvenir. À moins qu'on apprenne quelque chose
de bien particulier dans le contenu de ces études et que cela risque de
compromettre l'avenir du Québec, on les rendra disponibles aux
députés qui s'intéressent à cette question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Tout à
l'heure, vous avez mentionné un transfert de 238 000 000 $, je crois...
(21 h 15)
M. Clair: C'est cela.
M. Middlemiss: ... pour le transport pour les classes d'accueil.
Dans les compressions budgétaires, au niveau du ministère de
l'Éducation, les classes d'accueil ont changé. Est-ce qu'on a
pris cela en considération? Je vois qu'il y a eu une augmentation
considérable, mais les classes d'accueil sont limitées
seulement...
M. Clair: Ce n'est pas 238 000 000 $ pour les classes d'accueil,
entendons-nous. C'est un ordre de grandeur de 3 800 000 $. Ce qu'on disait
précédemment, c'est que les sommes disponibles pour les classes
d'accueil avaient été incluses dans les 238 000 000 $. Les 238
000 000 $, c'est l'aide au transport scolaire global. Je ne sais pas si cela
explique au député...
M. Middlemiss: D'accord.
M. Clair: Quant aux dispositions prises au ministère de
l'Éducation en ce qui concerne les classes d'accueil, là aussi,
bien entendu, on en a tenu compte.
M. Middlemiss: Je m'attendais qu'il y ait une réduction,
parce qu'avant il y avait des classes d'accueil pour les quatre et cinq
ans.
M. Clair: On tient compte de la réduction dans une
proportion qui est peut-être difficile à établir. Il n'y a
pas eu une augmentation aussi forte que celle qu'il aurait dû y avoir
normalement. C'est justement pour tenir compte de ce qui s'est passé
à l'Éducation.
M. Middlemiss: D'accord. Une autre chose, cela touche encore la
CTCRO, la grève dans le transport des étudiants depuis janvier.
On voit ici aide au transport scolaire. Cette aide n'est pas donnée s'il
n'y a pas de transport. Les parents qui sont obligés de défrayer
le coût de ce transport depuis janvier, est-ce qu'il y aurait une
façon de les rémunérer?
M. Clair: Non, il n'y a pas de façon de prévue.
M. Middlemiss: Qu'est-ce qu'on va faire avec ces montants? Ils
étaient censés être affectés à la commission
scolaire locale de notre région.
M. Clair: Étant donné que ce n'est pas
réclamé, ce n'est pas payé puisque le service n'est pas
rendu.
M. Middlemiss: Oui, toutefois, parce que la grève n'est
pas réglée, les parents sont obligés de défrayer le
coût de ce transport.
M. Clair: Cela fait partie des problèmes que comporte le
fait de vivre dans une société démocratique où,
à l'occasion, il y a des grèves dans des secteurs publics. Si,
par exemple, à chaque fois qu'il y a une grève dans le transport
en commun, le ministère devait subventionner les usagers habituels pour
les coûts supplémentaires qu'ils encourent parce qu'ils ne peuvent
se servir de leur mode de transport habituel, au contraire, cela ne se
règlerait jamais.
M. Middlemiss: Dans le domaine de...
M. Clair: C'est au transporteur à régler le
coût aux parents? J'avais compris que le gouvernement subventionnait les
usagers pendant qu'il y a une grève. La grève pourrait
durer...
M. Middlemiss: Le problème entre la CTCRO et les
chauffeurs d'autobus scolaires, c'est que la commission scolaire, la CSRO, qui
a un contrat avec la CTRCO... N'y aurait-il pas eu une possibilité que
la CSRO ait le droit d'avoir un mode de transport parallèle? Je ne pense
pas que cela aurait eu des effets sur... Non, cela n'aurait certainement pas
été... Le contrat de transport est entre la CSRO et la CTCRO. Le
problème des relations de travail, du point de vue des chauffeurs, est
entre la CTCRO et ses employés, et non pas avec la CSRO.
M. Clair: M. le Président, je prends connaissance de la
façon dont le député expose aujourd'hui le problème
entre la CTCRO et ses chauffeurs et les relations entre la CSRO et la CTCRO. Il
m'apparaît assez évident qu'au contraire cela entrerait en
violation des dispositions du Code du travail si on faisait fonctionner les
mêmes véhicules...
M. Middlemiss: Non, que la CSRO ait eu le droit d'engager
quelqu'un d'autre pour faire le transport des étudiants. Il y a des
causes devant la Cour des petites créances. Les résultats de tout
cela pourraient être assez coûteux.
M. Clair: Écoutez, je ne veux pas donner une opinion
juridique là-dessus, mais je pense que cela aurait été
encourir un grand risque. Il faut peut-être que... Non, peut-être
que non. Je n'ajoute rien.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le programme 9 - mais
avant qu'on l'adopte je veux vous dire que le député de Laporte
avait mentionné l'intention de poser un certain nombre de questions
encore sur le programme dans son ensemble.
M. Clair: Sur tous les crédits dans leur ensemble?
Le Président (M. Gagnon): II avait quelques questions
d'ordre qénéral dont on a discuté au début de la
commission.
M. Bourbeau: J'avais dit, vous vous souvenez, que - à un
moment donné on a fait plutôt le saut - je me gardais quelques
questions pour la fin. Alors, on pourrait peut-être faire un genre de
sprint, M. le ministre, en quelques minutes; si vos réponses sont aussi
courtes que mes questions, ça va prendre à peu près dix
minutes.
Le Président (M. Gagnon): Si la commission est d'accord,
est-ce qu'on peut adopter quand même le programme 9
immédiatement?
M. Clair: Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: Sujet à ce que vous me permettiez mes
questions.
Le Président (M. Gagnon): Les éléments 1 et
2 sont adoptés?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Le programme 9 est
adopté.
La parole est au député de Laporte.
Infrastructures de la région de
Montréal
M. Bourbeau: Je voulais revenir avec une question sur le fameux
accord global qui a été signé en février 1981 par
le gouvernement pour les infrastructures dans la région de
Montréal qui comporte des sommes d'à peu près 1 000 000
000 $, pas loin de 1 000 000 000 $. Est-ce que ces sommes sont disponibles
actuellement ou...
M. Clair: Dans le budget? Non.
M. Bourbeau: Elles vont être disponibles de quelle
façon? Sur une période de plusieurs années ou...
M. Clair: Sur environ sept ans. Maintenant, ce que j'appellerais
le programme de dépenses - c'est comme ça qu'on appelle
ça? - est en train d'être établi mais n'est pas disponible
pour l'instant.
M. Bourbeau: Qui va emprunter les fonds? Je pense que c'est la
CUM qui emprunte les fonds, hein?
M. Clair: C'est la CUM.
M. Bourbeau: Bon. Dans le communiqué dont je faisais
lecture plus tôt, le président de la CUM déclarait que rien
ne retardait le début des travaux, que les fonds étaient
disponibles, forcément puisque c'est la CUM qui les emprunte. Elle peut
aller sur le marché quand elle veut, qu'on pouvait se fier aux
estimations à cause de la bonne réputation du 3TM et que, en
conséquence, il n'y avait absolument rien qui retardait le début
des travaux. Est-ce que vous souscrivez à cet énoncé
ou...
M. Clair: On va tâcher de faire ça le plus
rapidement possible. Actuellement, dans le protocole d'entente, il y a eu la
levée du moratoire sur certaines lignes de métro et
ces lignes sont actuellement en préparation de plans et devis par
le BTM et en vue de l'exécution des travaux. C'est payé par la
ville de Montréal et le ministère rembourse par le biais de la
dette. Donc, des dépenses qui sont faites actuellement n'apparaissent
pas directement au budget de cette année parce que nous allons payer la
dette en 1982-1983 seulement.
M. Bourbeau: Est-ce que ça veut dire...
M. Clair: Quant aux trains de banlieue, le ministère,
comme on vous l'a dit dans les crédits, possède les
crédits pour terminer l'avant-projet. Mais, quand il s'agira de faire
les plans et devis définitifs, ce sera le BTM qui les fera en vue d'une
réalisation peut-être dans deux ou trois ans, sur les trains de
banlieue.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministère entend laisser...
M. Clair: Le métro régional, ce n'est pas les
trains de banlieue.
M. Bourbeau: II y a le métro régional et il y a le
métro aussi. Là-dedans, il y a les deux?
M. Clair: D'accord, c'est ça.
M. Bourbeau: II y a 370 000 000 $, je pense, pour le métro
régional et 500 000 000 $ pour le métro ordinaire, je pense?
M. Clair: La proportion est de 600 contre 400 à peu
près, je pense.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministère va laisser la CUM
aller à la vitesse qu'elle veut dans les travaux ou si vous allez les
freiner?
M. Clair: Le plan d'investissement, de capitalisation, doit
être soumis au ministre des Transports, qui doit l'approuver. Ça
va être fait d'ici un an.
M. Bourbeau: Et vos intentions actuelles sont de permettre la
réalisation du programme sur combien d'années?
M. Clair: Sur une période d'environ six ou sept ans.
M. Bourbeau: En ce qui concerne la construction du métro
de surface vers Repentigny, est-ce que ça va venir au début ou
à la fin de la période?
M. Clair: En février, il a été
indiqué que la priorité serait donnée à la ligne de
Repentigny.
M. Bourbeau: C'est dans le comté de L'Assomption,
Repentigny, je pense?
M. Clair: Elle ne se rendra pas nécessairement à
L'Assomption, à Repentigny tout de suite. La fin de la ligne...
M. Bourbeau: Je pensais que c'était une condition que le
ministre des Finances avait imposée pour que vous commenciez avec cette
ligne-là.
M. Clair: II fait des procès d'intention sans arrêt,
M. le Président, ce député-là.
Métropolitain Sud et CTRSM
M. Bourbeau: Ma deuxième question, M. le Président,
c'est la question assez importante - je reviens sur la rive sud, si vous n'avez
pas d'objections - est celle de Métropolitain Sud. Vous avez
sûrement entendu parler de Métropolitain Sud dans le passé,
pour avoir écouté les nouvelles, et des grèves
fréquentes dont elle nous a affublés dans le passé. Cette
compagnie est une compagnie privée qui a été acquise par
la CTRSM il y a environ deux ans dans le but unique de pouvoir desservir la
ville de Boucherville. Il y a 51 municipalités qui sont desservies par
Métropolitain Sud et une de celles-là était Boucherville.
Boucherville avait le droit, d'après la loi de la CTRSM, d'être
desservie par la CTRSM. Un bon jour, elle a exigé d'être desservie
par la CTRSM et, pour acquérir le droit de desservir Boucherville qui
était une des 51 villes, on a décidé d'acheter la
compagnie au complet, donc, le service des 51 municipalités.
Après coup, on s'est rendu compte qu'on avait Boucherville, mais qu'on
ne savait plus quoi faire des 50 autres, parce que la CTRSM était une
compagnie publique qui donne du service d'autobus...
M. Clair: Urbain.
M. Bourbeau: ... urbain. Elle n'était pas
expérimentée, ni habilitée à faire du service
interurbain. Vous savez que ce sont deux animaux tout à fait
différents, le service interurbain et le service urbain. Une
étude très importante et très sérieuse a
été faite par la firme SECOR à la demande de la Commission
de transport de la rive sud et le consultant a recommandé d'offrir en
vente à l'entreprise privée les divers corridors de
Métropolitain Sud. Il y a cinq corridors. Il y a beaucoup
d'entrepreneurs privés qui font actuellement du transport sur des
parties ou sur la totalité des corridors. Finalement, on a
décidé de commencer par l'étude sur le corridor
Longueuil-Chambly-Farnham. Au sujet de ce corridor Longueuil-Chambly-Farnham,
la recommandation est effectivement d'offrir en vente à l'entreprise
privée les permis, l'équipement, etc. La Commission de
transport de la rive sud a adopté une résolution à cet
effet. Il ne manque plus que le consentement du ministre. La commission de
transport a adopté une résolution. Le conseil des maires, qui
comprend toutes les municipalités de la CTRSM, a adopté une
résolution et toutes et chacune des municipalités du corridor de
Chambly-Farnham ont adopté une résolution demandant au ministre
de procéder dans ce dossier.
La demande est sur le bureau du ministre depuis de nombreux mois. Je ne
vous en fais pas personnellement une offense puisque vous êtes là
depuis peu de temps, mais on voudrait bien savoir si le ministre va prendre une
décision bientôt.
M. Clair: Pour l'information du député de Laporte,
il semble que Chambly soit revenue sur sa décision et ait demandé
au ministère de surseoir à la décision qu'on pourrait
rendre jusqu'à ce qu'elle ait eu l'occasion de faire valoir à
nouveau son point de vue. Je ne sais pas si le député de Laporte
était au courant de cette information.
M. Bourbeau: Je ne suis pas au courant. J'ai une
résolution de la ville de Chambly acceptant la proposition et demandant
au ministre de se brancher.
M. Clair: Elle a adopté par la suite une autre
résolution demandant de surseoir.
M. Bourbeau: C'est possible, mais il reste quand même que,
dans ce dossier, il y a des dizaines et des dizaines de municipalités
qui sont toutes unanimes à trouver que la meilleure façon de
régler le problème est de suivre les recommandations du
consultant. Pendant ce temps, les déficits s'accumulent, parce que ce
qui est intéressant là-dedans, - M. le ministre, cela va vous
intéresser - c'est que, quand on regarde les états financiers de
Métropolitain Sud, les deux dernières années avant
l'expropriation, la compagnie a fait des profits et, l'année suivant
l'expropriation, elle a fait une perte d'environ 400 000 $ et, la
deuxième année, une perte de 1 300 000 $. Depuis que l'entreprise
publique a acquis la compagnie, les profits sont devenus des pertes. Vous savez
que les pertes de Métropolitain Sud sont imputées exclusivement
aux 51 municipalités et non pas à celles de la CTRSM. Il est
illogique que les municipalités de la CTRSM aient à administrer
une compagnie qui fait des pertes dont elles ne sont pas du tout responsables.
C'est très frustrant pour les autres municipalités que des
décisions soient prises dans leur dos, sans pouvoir dire quoi que ce
soit. Les municipalités de la CTRSM n'ont pas l'intention de jouer ce
rôle de tutrices envers d'autres municipalités. Je prierais le
ministre de lire le document avec attention. Je pense, personnellement, que
c'est dans l'intérêt de toutes les municipalités de
retourner à l'entreprise privée les parties de corridors qui ne
sont pas requises et je suis convaincu qu'on pourrait de nouveau faire en sorte
que le service redevienne rentable, alors qu'il ne l'est pas
présentement. (20 h 30)
M. Clair: Je suis tout à fait de l'avis du
député à savoir qu'il faut trouver une solution dans les
meilleurs délais au problème qu'il évoque. Comme je le lui
indiquais précédemment, il semble qu'une des municipalités
importantes, Chambly, soit revenue sur sa décision et qu'actuellement on
s'apprête à rencontrer ou à voir avec les autres
municipalités comment elles réagissent afin qu'une
décision soit prise dans les meilleurs délais.
M. Bourbeau: Peut-on compter que la décision pourra
être prise bientôt, étant donné que la demande est
sur le bureau du ministre depuis de nombreux mois? Le rapport date de juillet
1980, M. le ministre. On est rendu en juin 1981. Encore une fois, je ne veux
pas faire de procès d'intention, mais à un moment donné,
il faut prendre une décision.
M. Clair: Dès que Chambly aura précisé -
elle a demandé de surseoir pour nous faire éventuellement une
nouvelle proposition, prendre une nouvelle position; peut-être que ce
sera la même, peut-être que ce sera une autre - dès que
Chambly nous aura fait connaître sa position finale, en quelque sorte, on
pourra réagir le plus rapidement possible.
M. Bourbeau: Je voudrais parler pendant quelques secondes des
parcs d'incitation. Il y a deux parcs d'incitation dans la région de
Montréal qui sont tous les deux sur la rive sud. C'est celui de
Saint-Hubert et celui de Brossard. Vous connaissez sûrement le
problème dont se plaignent les municipalités de la CTRSM en ce
qui concerne les parcs d'incitation. Le gouvernement en fait
l'aménagement à ses frais et les donne après à la
CTRSM pour fins d'administration. Or, il arrive que les parcs d'incitation ne
sont pas utilisés par les résidents du territoire de la CTRSM.
Bien sûr, ils sont utilisés par les résidents qui viennent
d'autres municipalités à l'extérieur, en
périphérie, d'aussi loin que 25 ou 30 milles, qui
s'amènent sur la rive sud, stationnent, prennent les véhicules et
s'en vont en ville avec les autobus. À la fin de l'année, les
parcs d'incitation font un déficit de fonctionnement de 40 000 $, 50 000
$ ou 60 000 $. Or, ce sont les
municipalités de la CTRSM qui paient de leur poche ce
déficit, alors que les citoyens de la rive sud ne les utilisent pas.
Il commence à être tard, M. le ministre, je pense que je
vais prendre un verre d'eau. Vous avez eu, enfin, le ministère a eu -
pas vous, puisque vous n'étiez pas là - de nombreuses
représentations des maires de la rive sud, du conseil des maires, vous
exposant l'injustice de cette situation et demandant que le ministère
prenne à sa charge les déficits de fonctionnement des parcs
d'incitation. J'aimerais savoir si votre position a changé
là-dessus ou si vous êtes en train de regarder cela.
M. Clair: À première vue, - je vous dis tout de
suite d'abord, avant de commencer, que je n'ai pas étudié ce
dossier - ma réaction première est que j'ai plutôt
l'impression que cela fait un peu partie de ce que j'appellerais les servitudes
que comporte la localisation d'une municipalité à un endroit
plutôt qu'à un autre. J'ignore la grandeur du déficit en
question, si c'est très important, mais à première vue...
Combien?
M. Bourbeau II y a deux ans, il était de 40 000 $. Je
présume qu'il doit être de 50 000 $ maintenant, après deux
ans. Il y a le gardiennage, l'éclairage, l'entretien, la neige, etc. Il
y a quand même des dépenses dans un parc d'incitation.
M. Clair: Oui. On me confirme un peu dans ma réaction
puisqu'on ajoute qu'étant donné que cela augmente l'achalandage
du transport en commun, cela a comme effet d'augmenter les revenus, d'augmenter
les subventions qui sont versées par rapport aux revenus, mais je...
M. Bourbeau: Étant donné que le transport en commun
fonctionne avec un déficit, chaque fois qu'on augmente l'achalandage, on
augmente le déficit. Donc, ce sont les municipalités qui paient
davantage. L'argument ne tient pas du tout.
M. Clair: Je vais regarder ce problème, mais je vous dis
spontanément que ma réaction est de dire que cela fait un peu
partie des servitudes que comporte le fait d'être située à
tel endroit sur le territoire. Il y a plein de servitudes qui existent en
milieu rural, d'une municipalité par rapport à une autre, et je
pense que c'est difficile d'avoir une approche, de dire que tout ce qui est
servitude, tout ce qui ne bénéficie pas absolument directement et
uniquement à mes citoyens, je demande au gouvernement de le payer.
M. Bourbeau: Le problème, c'est que vous demandez toujours
la permission aux municipalités pour installer un parc d'incitation. Si
les municipalités prennent conscience tout à coup que c'est une
servitude, comme vous dites, elles ne voudront plus avoir de parc d'incitation
chez elles, en permettre, à moins que vous n'expropriiez le terrain des
municipalités. À ce moment-là, il me semble que c'est une
question de loqique et d'équité envers les municipalités,
que ceux qui jouissent d'un service paient pour ce service. Les
municipalités de la rive sud ne...
M. Clair: Cela ne comporte-t-il pas d'autres avantages sur le
plan commercial, par exemple, pour une municipalité dans son
ensemble?
M. Bourbeau: Pas à ma connaissance, parce que ce sont des
gens qui s'amènent le matin à 8 heures, qui stationnent leur
voiture, qui prennent l'autobus, et, le soir, reprennent leur voiture et s'en
retournent chez eux. Moi, j'ai presque fini.
M. Clair: Le député a eu une réaction
spontanée, je lui en ai donné une à première
vue.
M. Bourbeau: J'aimerais que vous le regardiez pour me
répondre à un moment donné.
M. Clair: D'accord.
M. Bourbeau: Le terminus Bonaventure de la CTRSM, qui va en
défrayer les frais éventuellement, dans le centre-ville de
Montréal? C'est dans les projets. Est-ce que c'est
subventionné?
M. Clair: II semble que ce serait subventionnable comme
immobilisations. Maintenant, j'aime mieux ne pas m'avancer là-dessus,
parce que M. Lussier est absent.
Je ne peux pas répondre de façon précise, à
coup sûr, à la question du député. Je lui ferai
remarquer, par exemple, qu'on avait convenu de terminer vers 20 heures.
M. Bourbeau: Les questions des députés du
gouvernement ont été très longues, M. le ministre, cela a
retardé davantage.
M. Clair: Le député m'a demandé des
réponses brèves et il m'a dit que, si les réponses
étaient aussi brèves que les questions... Je lui ferai remarquer
que les questions ont été un peu plus longues que les
réponses.
M. Bourbeau: Elles sont très brèves mes questions,
il m'en reste deux.
M. Clair: Allez-y, envoyez-les donc les deux en même temps;
comme cela, on va
être sûr tout de suite que ce seront les
dernières.
M. Bourbeau: Le ministre a de la difficulté à
répondre à mes questions une par une; si j'en mets deux en
même temps, il ne pourra certainement pas les comprendre.
La question que j'ai posée en Chambre, 53 700 000 $, apparemment
vous aviez une réponse de prête et je n'étais pas en
Chambre; est-ce que vous pourriez me donner le complément de
réponse?
M. Clair: Je vais trouver les documents que j'avais
apportés ce matin. D'ailleurs, la réponse se trouvait dans un
journal de la région du député et je lui ferai remarquer
que, si je ne suis pas capable de prendre les questions deux par deux, j'ai
remarqué qu'il n'était pas capable de retenir les
réponses, parce qu'il y avait un journaliste qui avait
déjà donné la réponse à la question.
Une minute.
M. Bourbeau: Est-ce que vous parlez de l'article de la Presse que
j'ai cité lors de ma question?
M. Clair: En fait, c'est que les sommes en cause, je peux en
confirmer les montants. Les montants, effectivement, c'étaient des
montants de 53 700 000 $ dans le cas de la CTCUM et la part gouvernementale au
déficit d'exploitation de la CTCUM pour l'année 1979
représentait une somme de 53 720 000 $; ce montant lui serait
versé sous forme d'une annuité de 14 000 000 $
étalée sur sept ans au taux d'intérêt en vigueur
à partir de 1982-1983. Quant à l'ajustement final de la
subvention au déficit d'exploitation de la CTRSM et de sa filiale
Métropolitain Sud qui s'élève à 2 592 905 $,
celle-ci sera versée sous forme d'une annuité de 1 000 000 $
étalée sur quatre ans.
M. Bourbeau: Ce sont des taux d'intérêt
calculés à 14%, je pense.
Enfin, j'ai vu la lettre pour la CTRSM, les chiffres concordent, mais je
n'avais pas vu la lettre pour Montréal. Vous disiez bien que les taux
utilisés étaient de 14% et que, si les taux courants
étaient plus élevés, ce serait redressé. Alors, les
14 000 000 $ pour ce qui est de la CTCUM, est-ce que c'est en utilisant les
taux de 14% comme pour la CTRSM? Est-ce qu'on peut estimer que, si les taux
d'intérêt se maintenaient au niveau où ils sont
aujourd'hui, cela pourrait être 15 000 000 $ ou 16 000 000 $ par
année plutôt que 14 000 000 $?
Maintenant, cela n'explique pas quand même la raison des 53 700
000 $ et je présume que...
M. Clair: La raison des 53 700 000 $?
M. Bourbeau: Oui, oui.
M. Clair: Justifier le montant.
M. Bourbeau: Pourquoi est-ce qu'on a ce montant de 53 700 000 $
de plus que...
M. Clair: C'est parce qu'on payait un an en retard. Je vais lire
un article, justement de la Presse, du 3 avril 1981; c'est l'article que le
député citait.
M. Bourbeau: Ma question...
M. Clair: II a lu le début de l'article, mais pas la fin.
Le député disait, à l'époque, en date du 3 avril
1981: "Je me demande comment ils vont nous payer nos subventions pour
l'année 1980 dont nous connaîtrons l'ampleur le 1er mai, a-t-il
conclu. Vérification faite, le candidat libéral de Laporte, qui
siège également en tant que commissaire à la CTRSM, n'a
pas fait toutes les nuances appropriées dans le dossier. Le
sous-ministre aux Transports, M. Michaud, a confirmé à la Presse
que le gouvernement a décidé d'échelonner sur quatre ans
le paiement de sa subvention à la CTRSM pour 1979 et, qui plus est, sur
sept ans la somme de 53 000 000 $ due à la Commission de transport de la
CUM, mais il a aussi apporté les précisions suivantes." Si le
député avait lu tout l'article, à l'époque...
M. Bourbeau: M. le ministre...
M. Clair: "Le gouvernement, qui avait toujours payé les
subventions au transport avec un an de retard, a commencé le 1er avril
1980 - l'année 1980-1981 - à payer ces subventions tous les trois
mois. Il ne se retrouvera donc pas avec une nouvelle facture d'un an pour
l'année 1980, comme le prétendait M. Bourbeau, dit l'article. La
décision de verser les subventions tous les trois mois a eu pour
résultat de doubler le montant à venir pour l'année en
cours et redevable aux commissions, ce qui explique en partie la
décision de répartir le déficit de 1979 sur plusieurs
années. Si Québec n'a répondu que le 17 mars à la
demande de subvention de la CTRSM pour 1979, c'est que la facture n'a
été expédiée par la commission au ministère
des Transports qu'à la fin de février dernier. De plus, le
déficit de la CTRSM pour 1979 a été de 3 500 000 $ plus
élevé que ladite commission ne le prévoyait. La CTRSM et
la CTCUM sont les seules commissions de transport à qui Québec
n'a pas encore remboursé le déficit de 1979. Dans le cas de la
CTCUM, c'est l'établissement de nouvelles passes mensuelles aux usagers
qui a donné une portion plus importante que prévue des
crédits du ministère qui subventionne à 110% le manque
à gagner causé aux commissions
de transport. La CTCUM prévoyait un manque à gagner de 6
000 000 $ pour la première année, mais la popularité de la
passe auprès du public a fait porter ce montant à 22 000 000
$."
M. Bourbeau: Le ministre vient de faire lecture de l'article que
j'avais lu à plusieurs reprises. Il ne me fera pas dire que je
n'étais pas au courant de l'article.
M. Clair: C'est pour cela que je dis, M. le Président - il
semble que la réponse est là - que si je ne suis pas capable de
prendre des questions deux par deux, je ne suis pas capable de répondre
de la même façon aux questions.
M. Bourbeau: Oui, justement, la réponse n'est pas
là, M. le ministre. Vous auriez pu nous dispenser de lire l'article
parce que, dans les trois quarts de cela, on traite de la lettre de la CTRSM.
Vous savez que ma question portait sur la CTCUM. En ce qui concerne la CTRSM,
j'étais satisfait des explications du sous-ministre et je le suis
encore, parce que j'étais bien au courant que la CTRSM n'avait pas
envoyé la facture pour toutes sortes de raisons. L'explication
était valable.
M. Clair: Cela a été expliqué aux
journalistes, j'imagine, lors de votre conférence de presse.
M. Bourbeau: Absolument, ils étaient au courant, ils
étaient parfaitement au courant. Mais ce que l'on ne savait pas,
c'était à l'égard de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal. Vous noterez que ma question en
Chambre n'a porté que sur les 53 700 000 $ de la CTCUM. Donc,
c'était tout à fait inutile de nous parler de la CTRSM
aujourd'hui. La question que je veux vous poser maintenant, c'est que, dans le
dernier paragraphe de l'article que vous venez de lire, il est dit qu'en ce qui
concerne le déficit de la CTCUM à Montréal, le montant de
53 700 000 $ s'explique par le fait que la carte mensuelle devait coûter
un certain montant - enfin, c'est ce que l'article dit; si cela n'est pas
exact, il faudrait corriger - et elle en a coûté beaucoup plus.
Or, cela n'explique que 16 000 000 $. La différence entre 6 000 000 $ et
22 000 000 $, c'est 16 000 000 $. Donc, cela explique les 16 000 000 $. Mais
les 53 700 000 $, d'après l'article, s'expliquent mal.
M. Clair: C'est essentiellement dû au fait qu'on payait
avec un an de retard. À compter du moment où on se met à
payer tous les trois mois, c'est évident que, l'année où
les deux systèmes se rencontrent, il y a un résidu important. Le
reste, c'est le résidu de l'année courante, semble-t-il, et c'est
évident que le gouvernement devait le reporter sur plusieurs
années.
M. Bourbeau: Je ne saisis pas très bien le calcul...
M. Clair: Est-ce qu'on s'entend sur le fait qu'on payait pour une
année de retard?
M. Bourbeau: Vous payiez autrefois le 1er mai de l'année
suivante.
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Le 1er mai 1979, vous avez payé le
déficit de 1978 et, le 1er mai 1980, vous deviez payer le déficit
de 1979. C'est exact. Le montant de 53 700 000 $ est une partie du montant que
vous deviez payer pour l'année 1979 parce qu'en 1979, vous avez fait des
paiements.
M. Clair: C'est la totalité. M. Bourbeau: C'est la
totalité.
M. Clain C'est la totalité. (20 h 45)
M. Bourbeau: Bon.
M. Clain La CTCUM était peut-être la seule qui
était un an en retard sur le paiement des subventions au déficit
depuis que c'est installé, depuis 1976. Maintenant, ce qu'il faut
ajouter là-dessus, c'est que le ministère avait prévu
rembourser la CTCUM sur une base de trois ans, mais justement à cause du
système de base qui a été établi, qui a
peut-être été sous-estimé, ces crédits ont
servi à payer la base.
M. Bourbeau: J'ai de la difficulté à comprendre
quand vous me dites que les 53 700 000 $ est la totalité de la
subvention gouvernementale à la CTCUM pour l'année 1979.
M. Clair: Pour l'année 1979.
M. Bourbeau: Bon, je n'ai pas vu la lettre de la CTCUM, mais la
lettre de la CTRSM dit que le gouvernement du Québec doit, pour
l'année 1979, une somme de 2 592 000 $ - je ne sais pas trop - qui
représente une partie de la subvention gouvernementale pour
l'année 1979. La lettre, je ne sais pas si vous l'avez ici.
M. Clair: Non, je ne l'ai pas.
À la CTRSM, on payait dans l'année, les parties. À
la CTCUM, ce n'est pas une partie, c'est au complet.
M. Bourbeau: En ce qui concerne la CTRSM, les 2 592 000 $
étaient une partie
du montant que le gouvernement avait payé...
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: Enfin, le résidu. Les 53 700 000 $
n'étaient pas un résidu, c'était la totalité.
M. Clair: La totalité.
M. Bourbeau: Vous avez commencé après cela à
payer, l'année suivante, tous les trois mois.
M. Clair: Pour l'année 1980.
M. Bourbeau: Je comprends, mais il reste quand même une
chose. Vous deviez avoir, dans le budget de l'année 1979, le montant qui
était payable... Vous ne l'aviez pas du tout dans le budget, non?
M. Clair: II était prévu pour l'année
suivante.
M. Bourbeau: Comme vous payez le 1er mai de chaque année,
cela veut dire que quand vous faisiez votre budget le 1er avril, il fallait que
d'avance vous ayez le montant de l'année précédente.
M. Clair: La CTCUM était au courant de cette
chose-là et elle budgétisait en conséquence.
M. Bourbeau: II reste quand même que vous vous êtes
trompés d'une façon importante dans le calcul...
M. Clair: ... 10 000 000 $ pour le... M. Bourbeau: Oui,
les 10 000 000 $?
M. Clair: Cela s'est vendu comme des pains chauds?
M. Bourbeau: En ce qui concerne la passe interrive, quand elle va
s'instaurer, allez-vous utiliser une meilleure formule d'estimation ou si vous
allez vous retrouver encore avec une balloune semblable, pour employer cette
expression?
M. Clair: C'est sûrement très difficile de
prévoir dans ces matières si l'expérience acquise dans la
passe mensuelle est utilisable dans ce cas-là, si oui, on va s'en
servir, mais c'est très difficile, quand on taille dans du neuf,
d'être absolument certain des prévisions qu'on fait.
Il faut dire aussi que nos budgets sont établis, en début
d'exercice, sur les données que nous fournissent les commissions de
transport et il peut y avoir des variantes. C'est évident que si les
commissions de transport nous fournissaient des budgets très à la
hausse, on essaierait de corriger les chiffres, mais dans ce cas-là, les
chiffres étaient inférieurs aux prévisions.
M. Bourbeau: Tantôt, le ministre nous a parlé, dans
une réponse qu'il nous a donnée, de "high profile"; j'ai vu que
le ministre est assez fluide en anglais, est-ce que le ministre a l'intention
de conserver le mot "stop" pour les arrêts obligatoires ou si on va
utiliser dorénavant seulement le mot "arrêt"? Est-ce qu'il y a une
politique à ce sujet?
M. Clair: II y a une troisième possibilité qui est
celle d'utiliser un pictogramme.
M. Bourbeau: Est-ce que vous envisagez de faire cela et d'enlever
complètement stop et arrêt?
M. Clair: Une chose est certaine, quelle que soit la solution
retenue, mon intention n'est certainement pas de faire remplacer du jour au
lendemain tous les panneaux. Lorsque le gouvernement prendra une
décision sur cette question, cela se fera progressivement.
Ceinture de sécurité
M. Bourbeau: Une dernière question, M. le
Président. J'aimerais profiter de l'occasion pour donner une chance au
ministre de préciser sa pensée, parce qu'il y a une certaine
confusion parmi la population - en tout cas, dans l'Opposition - en ce qui
concerne sa position sur la ceinture de sécurité. Est-ce qu'il
pourrait nous dire exactement là où il en est
là-dessus?
M. Clair: Sur la ceinture de sécurité, j'ai eu
l'occasion de le dire à l'Assemblée nationale, j'ai trouvé
bien regrettable que la presse fasse un titre à sensation comme elle l'a
fait avec cette question. Le député sait comment ça
fonctionne dans le milieu de l'information; quand une chose comme
celle-là est partie, c'est bien difficile de la rattraper. D'ailleurs,
le texte de l'article du journaliste rendait pas mal plus justice aux propos
que j'avais tenus et les gens qui avaient lu l'article, même si toutes
les nuances ne s'y trouvaient peut-être pas, ont pu voir que je n'ai
jamais dit que j'étais opposé au port de la ceinture de
sécurité.
Ce que j'ai dit et que je répète, c'est le fait
qu'à mon avis deux choses sont importantes. D'abord, je suis de
philosophie opposée à ce qu'on criminalise toutes sortes de
comportements et qu'on impose des amendes ou finalement de la prison pour un
grand nombre de comportements. C'est une question de philosophie
générale. Je pense qu'en matière de port de la ceinture
de
sécurité, par exemple, une amende trop
élevée va entraîner immédiatement des refus de payer
l'amende et des emprisonnements qui vont devoir être
exécutés à un moment donné. Il y a
déjà bien assez de monde dans les prisons du Québec sans
être obligé d'envoyer des gens en prison pour le non-port de la
ceinture de sécurité, parce qu'au bout de la ligne, à
l'occasion, c'est cela que cela signifie.
Alors, selon mon approche, je pense qu'on peut utiliser d'autres moyens
qu'exclusivement l'amende pour encourager le port de la ceinture de
sécurité. Deuxième chose que je dis et que je
répète, c'est sûr qu'il faut faire une distinction,
à mon avis, entre ce qui s'appelle des actes criminels propres et des
comportements plus ou moins avantageux pour la société comme pour
l'individu. Un exemple de comportement criminel, à mon avis, c'est la
conduite en état d'ébriété qui ne se compare pas
quant à la gravité des conséquences et du geste, au
non-port de la ceinture de sécurité.
À ce sujet, je pense que l'un est une infraction criminelle,
l'autre est un geste social peu responsable et qu'on doit avoir des amendes qui
soient ajustées en conséquence à cela. Je disais que
j'étais personnellement opposé au fait qu'on impose des amendes
par exemple de 100 $ dans le cas du non-port de la ceinture de
sécurité, alors qu'on sait que la moyenne de condamnation, dans
certains districts judiciaires, pour l'ivresse au volant, est d'environ 150 $.
Il y a une différence entre les deux, et je pense qu'on doit faire des
distinctions en cette matière.
Actuellement, le Code de la route, le Code de la sécurité
routière prévoit une amende de 25 $ qui est en quelque sorte une
indexation de l'amende de 10 $ fixée auparavant. Je pense qu'à ce
niveau l'amende est beaucoup plus incitative que répressive. Selon
l'objectif que je poursuis et qu'on doit poursuivre, à mon avis, ce
n'est pas de donner des amendes pour le non-port de la ceinture de
sécurité, c'est que les gens portent la ceinture de
sécurité.
La question à se poser, c'est: Est-ce que les grosses amendes
sont le meilleur moyen ou le seul moyen ou le moyen le plus efficace pour faire
en sorte que la ceinture de sécurité soit portée? Je pense
qu'il y a bien d'autres moyens à envisager, notamment, des campagnes de
sensibilisation, par exemple la sensibilisation des corps policiers, ou,
éventuellement - encore là, je n'annonce rien, je dis des choses
qui peuvent se faire - rattacher par exemple un point de démérite
au non-port de la ceinture de sécurité. Si un jour la
Régie de l'assurance automobile du Québec peut tenir compte du
dossier de démérite d'un conducteur pour établir la prime
d'assurance, peut-être que cela deviendrait un des sujets qui seraient
considérés au niveau d'un point de démérite, qui
entraînerait une augmentation de la prime. Ce sont des
possibilités.
Le Président (M. Gagnon): Alors, est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Bourbeau: Je voudrais souligner au ministre que je voulais lui
donner l'occasion de rectifier ce qui avait été dit dans le
public. J'espère qu'il me saura gré de lui...
M. Clair: Je le remercie. Le député de Nelligan
m'avait déjà fourni l'occasion, sauf que sa question avait
comporté cette fois, un jugement à mon égard et celle du
député de Laporte n'en contenait pas. Je peux assurer le
député d'une chose, c'est qu'au niveau de la
sécurité routière, l'entrée en vigueur du nouveau
Code de la sécurité routière va nous donner, je
l'espère, une occasion unique, au cours de ces années qui
passent, pour essayer d'améliorer le dossier collectif du conducteur
québécois au niveau de la sécurité routière.
Et le port de la ceinture, à mon avis, est un des
éléments, mais ce n'est pas l'ensemble de la
sécurité routière.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que les crédits du
ministère des Transports pour l'année 1981-1982 sont
adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Je prierais le rapporteur de la
commission, M. le député de Bellechasse, d'en faire rapport
à l'Assemblée nationale. Avant d'ajourner les travaux sine die,
je voudrais remercier les membres de la commission de leur collaboration
apportée à un président sans trop d'expérience,
cela m'a aidé grandement.
M. Clair: M. le Président, au nom de tous mes
collègues, je voudrais vous féliciter pour la manière avec
laquelle vous avez conduit nos travaux. Je voudrais également profiter
de l'occasion pour remercier tous mes collaborateurs au ministère des
Transports pour leur disponibilité jusqu'à 21 heures, un vendredi
soir. On a tous des familles et eux aussi. Je voudrais remercier et remercier
aussi pour collaboration l'ensemble des collègues ministériels et
de l'Opposition.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais également
me joindre au ministre pour remercier tous les gens qui se sont attardés
aussi longtemps pour compléter le travail. Je peux vous assurer que cela
a été, pour moi et pour mes collègues, une
expérience qui a été intéressante et je dirais
même agréable.
En ce qui concerne la ceinture de sécurité, je peux dire
au ministre que je partage la philosophie dont il vient de nous
parler, philosophie que je qualifierais même de libérale
d'une certaine façon. Je peux lui dire que, si cette discussion vient
lors de l'étude du projet de loi qui viendra sûrement
bientôt, sur le port de la ceinture de sécurité, je partage
ce point de vue.
Je vous remercie, M. le Président, M. le ministre et tous les
autres de nous avoir donné toutes les réponses aux questions
posées. Je demanderais, cependant, au ministre de ne pas oublier de nous
faire parvenir un peu plus tard les documents dont nous avons parlé.
M. Clair: On va essayer de faire ça dans les meilleurs
délais.
M. Bourbeau: Vous avez pris des notes.
Le Président (M. Gagnon): Merci, messieurs. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 57)