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Commission permanente du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche
Crédits du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche
Séance du lundi 7 juin 1971
(Seize heures deux minutes)
M. PEPIN (président de la commission permanente du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche): A l'ordre, madame, messieurs!
Augmentation du budget
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, l'an dernier, lors de la
défense des crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, j'avais évité de faire des grandes
déclarations ou des discours en disant que j'étais à mes
tout débuts à ce ministère et qu'il y avait des
préparations qui avaient été faites par mon
prédécesseur.
Aujourd'hui, je m'en tiendrai au même principe. Même s'il y
a énormément à dire sur les réalisations en une
année seulement du ministère, je mentionnerai seulement que notre
budget a été augmenté d'environ $3,500,000. Je
préférerais m'en tenir aux questions des députés et
des membres de la commission. Je pense bien qu'il y aurait lieu de
procéder article par article, au lieu d'avoir à se perdre un peu
et d'aborder tous les problèmes.
M. PAUL: J'ai quelques remarques à faire. M. le Président,
d'abord je dois m'excuser auprès de madame le ministre et des hauts
fonctionnaires de son ministère à qui je veux souhaiter la plus
cordiale bienvenue, de l'imperfection qui marquera, de la part de l'Union
Nationale, l'étude des crédits du ministère cette
année. Celui qui aurait dû normalement être ici aujourd'hui
est l'ancien ministre. Comme vous le savez tous, il est également dans
cette période de chasse fort importante...
M. LESSARD: Est-ce qu'il a son permis? Ses fusils après six
heures et demie.
M. PAUL: Il a le droit de travailler, de tuer même la nuit,
contrairement aux règlements qui peuvent prévaloir dans les
territoires. Alors je tiens dès maintenant, M. le Président,
à déclarer que c'est dans un esprit de coopération et non
pas d'obstruction que j'ai l'intention d'apporter mon humble collaboration
à l'étude des crédits du ministère. Je suis quelque
peu surpris cependant de la déclaration que vient de nous faire madame
le ministre, à l'effet que son budget est augmenté de $3,500,000.
C'est vrai que je n'ai pas tous mes documents. Alors, immédiatement, je
veux mettre la tête sur le billot parce que si je m'en reporte au livre
des crédits, je constate une diminution de $3,500,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, la subvention à
Terre des Hommes n'est pas incluse. Cela fait la différence. Dans
l'ancien budget on en faisait état.
M. PAUL: M. le Président, je félicite madame le ministre
d'avoir pu convaincre le ministre des Finances de la nécessité
d'avoir un budget constamment augmenté pour développer le
tourisme au Québec. C'est une industrie dont on ne reconnaît pas
assez la nécessité des avantages économiques. Je
comprends, M. le Président, les difficultés dans lesquelles doit
se débattre le ministre des Finances dans le contexte économique
que nous connaissons. Mais j'espère que finalement les ministres des
Finances, quels qu'ils soient, de quelque parti politique qu'ils soient,
finiront par reconnaître la nécessité de contribuer
davantage à la mise de fonds nécessaire au ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, spécialement en faveur du
Québec. Je ne dis pas seulement de la capitale, de la ville de
Québec ou de tout le Québec. Nous sommes actuellement en lutte
constante devant une publicité qui nous est offerte à la
télévision, à la radio et dans les journaux de la part des
autres provinces.
Il faut donc inciter les Québécois à visiter
d'abord leur province. Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche doit mettre à la disposition du public toutes les
accommodations nécessaires. Une grande étape a été
franchie cette année par la mise à la disposition du public de
certains territoires. C'est regrettable que le ministère n'ait pas
encore là tous les crédits nécessaires pour doter ces
territoires de tous les services qui s'imposeraient. Mais je suis sûr, M.
le Président, que le ministre devrait avoir plus de crédits, pour
donner tous les services qui s'imposeraient.
Je ne dis pas qu'il n'y en a pas déjà beaucoup. Je sais,
par exemple, qu'en fin de semaine, dans mon comté, le paradis par
excellence de la pêche c'est le comté où l'on trouve
le plus gros des poissons, très intéressant, qu'on appelle le
maskinongé la politique nouvelle du ministère a
attiré un grand nombre de visiteurs. Je veux parler spécialement
du territoire de la Mastigouche, au nord de Saint-Alexis-des-Monts, qu'a
visité, la semaine dernière, le ministre, accompagné de
ses sous-ministres et des hauts fonctionnaires du ministère.
J'espère, M. le Président, que nous pourrons
étudier d'une façon bien objective les crédits de ce
ministère. Quant à moi, j'espère et je souhaite que nous
puissions, dans la grande coopération, dans la grande quiétude,
vu que c'est notre souci constant, améliorer, indépendamment des
personnes en place, les services de la pêche, du tourisme et de la chasse
afin de répondre à un besoin de la population des gagne-petit.
Vous pouvez être assuré, M. le Président, que mon
collègue, le député d'Iberville, et moi-même
coopérerons pour faire une étude objective, constructive, rapide
et intelli-
gente des crédits du ministère afin que la politique
déjà amorcée puisse se matérialiser le plus
tôt possible.
M. LE PRESIDENT: Je remercie le député de
Maskinongé de sa collaboration habituelle.
M. TETRAULT: Pour notre part du Ralliement créditiste du
Québec, nous aimons souhaiter la bienvenue aux fonctionnaires du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ainsi qu'au
ministre. Nous avons quelques questions, vu l'augmentation du budget. Je
comprends que la région du leader de l'Opposition officielle ait
beaucoup de maskinongés, mais malgré ses affirmations venant du
Nord-Ouest québécois, je sais que c'est l'un des plus beaux
territoires de pêche dans la province de Québec. M. le
Président comme nous attendons depuis plusieurs années avec cette
augmentation de budget, nous espérons que, finalement, ça se
concrétisera cette année, que le Nord-Ouest sera reconnu
définitivement sur les cartes géographiques du ministère
et qu'il y aura un développement dans cette région pour la rendre
accessible aux touristes, en faisant plus de publicité.
Il y a quelques petites lacunes. Je ne voudrais pas accuser le
ministère de cela, mais il y a quelque chose qui, j'en suis certain, a
passé inaperçu, que nous aimerons soulever pour donner à
la région entière du Nord-Ouest québécois la place
qu'elle devrait avoir au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. En effet, si l'on se fie aux déclarations que le ministre a
faites en disant que le tourisme, la chasse et la pêche est ou va devenir
une industrie de $1 milliard par année, nous du Nord-Ouest sommes
conscients qu'une partie de ce budget va se dépenser dans le Nord-Ouest
et nous voulons une juste part. Nous savons que l'adjoint parlementaire du
ministre vient de notre région et nous nous apercevons qu'en
dépit de ce fait le Nord-Ouest, plus souvent qu'à son tour, est
négligé au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche de plusieurs manières. Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
Accessibilité des clubs
M. LESSARD: M. le Président, je m'excuse auprès de mes
collègues si je serai un peu plus long qu'eux. J'ai en effet, à
préciser la politique du Parti québécois et, surtout,
à préciser ce qu'on entend par l'accessibilité des clubs
et des territoires de chasse et pêche.
M. le Président, vivant dans une région où les
ressources cynégétiques et halieutiques sont énormes et
n'ont pas encore été complètement aliénées
au profit de quelques individus ou amis du régime, j'ai eu l'occasion,
depuis une dizaine d'années, de me préoccuper de
l'aménagement de territoires, non pas au profit de quelques individus,
mais au profit de l'ensemble de la population. La transformation d'un club
privé appartenant à l'Anglo Canadian Pulp de Forestville en
réserve de chasse et de pêche, en 1965, a été,
après celle de Baie-Comeau-Hauterive, l'une des premières
expériences vraiment fructueuses où l'on permettait enfin
à la population de participer à l'aménagement de
ressources dont la richesse et les possibilités de développement
auraient dû, depuis fort longtemps, préoccuper les
gouvernements.
L'ouverture de cet immense territoire, dans la région de
Forestville, nous a permis d'apporter un démenti à tous les
prophètes de malheur qui proclamaient que ce serait la fin de la chasse
et de la pêche à brève échéance dans cette
région.
Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas, mais que le
porte-monnaie ou l'intérêt connaissent assez bien. Ces
prophètes de malheur s'identifiaient curieusement aux
propriétaires de clubs privés qui appréhendaient la
disparition de leurs privilèges. Or, à Forestville comme à
Baie-Comeau, quelques années précédemment,
l'accessibilité du public aux territoires de chasse et de pêche a
permis de diminuer considérablement le braconnage qui sévissait
alors dans ces régions et qui risquait d'anéantir le cheptel et
la pêche dans ces territoires.
Sous prétexte de protéger la faune, on avait tout
simplement transformé nos gens en véritables braconniers. Comme
ces richesses ne leur appartenaient plus, qu'on les avait tout simplement
aliénées au profit d'une petite caste de la
société, nos Nemrods contestaient à leur façon,
c'est-à-dire en puisant sans contrôle dans ces ressources, puisque
l'Etat ne leur permettait pas de le faire légalement. Comment
aujourd'hui les en blâmer, quand on sait que ces clubs appartenaient,
pour la plupart, à des étrangers, quand ce n'était pas
tout simplement aux Américains? "La loi cesse de correspondre aux
besoins quand le souhaitable n'est plus possible," lit-on dans le rapport
Legendre. Aujourd'hui, la population sportive de la région de
Forestville et de Baie-Comeau a pris conscience que ces ressources maintenant
lui appartiennent et qu'elle est responsable, à la fois de leur
aménagement et de leur conservation. Comme conséquence, chaque
pêcheur ou chasseur, à part quelques exceptions qui sont toujours
les mêmes, est devenu lui-même protecteur de la faune et
n'hésite pas à dénoncer ceux qui risquent de mettre en
danger son renouvellement.
En 1965, j'ai participé avec d'autres à la contestation de
la rivière Laval, à Forestville, qui est une rivière
à saumons. Nous avons, alors, eu gain de cause puisque nous
étions en période électorale. Mais il nous a fallu encore
nous battre contre le régime bien établi, en menaçant le
gouvernement d'utiliser des moyens illégaux pour obtenir la
libération de nos rivières. Encore là, nous avons fait
mentir les prophètes de malheur. Les saumons montent encore le lit
de la rivière Laval et, l'an dernier, selon un rapport de M.
Paquet, secrétaire de l'Association de chasse et pêche de
Forestville, on nous indique que le nombre de prises a augmenté par
rapport aux années précédentes. De plus, la réserve
de chasse et de pêche de Forestville, comme celle de
Baie-Comeau-Hauterive, de même que la rivière Laval, sont devenues
pour notre région des attraits touristiques considérables,
sources de travail et d'argent pour notre population.
Tout cela, M. le Président, pour vous dire que ces
expériences de 1966 auraient dû démontrer au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, de même
qu'aux fonctionnaires, qu'il était possible de permettre
l'accessibilité du public aux ressources de chasse et pêche, sans
risquer pour autant d'épuiser la faune aquatique et terrestre.
En 1966, certaines déclarations du ministre Loubier, alors
responsable du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
avaient soulevé certains espoirs dans la population sportive. On croyait
enfin qu'un ministre prenait conscience de la nécessité d'ouvrir
au public ces territoires avant que la population se révolte et pousse
le gouvernement à le faire, par des moyens illégaux, mais souvent
nécessaires.
Malheureusement, au moment où M. Loubier promettait la
démocratisation, il y avait environ 19,000 milles carrés de
territoires, sous bail. Or, en 1969, soit un an avant l'élection, il y
avait 25,000 milles carrés de territoires sous bail. Inutile de dire que
les pêcheurs avaient perdu toutes leurs illusions. C'est pourquoi, M. le
Président, j'ai été, moi aussi, bien pessimiste
lorsqu'encore une fois le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, Mme Kirkland-Casgrain, promettait la démocratisation des
territoires de chasse et pêche, à la suite, sans aucun doute, des
pressions qui se faisaient de plus en plus fortes et provenaient de toutes
parts, mais, semble-t-il, à la suite aussi de sa décision de
démocratiser enfin ces territoires.
Mais, aujourd'hui, M. le Président, je le suis moins et je
m'excuse auprès du ministre si, quelquefois, j'ai été
assez acerbe dans mes critiques. Il semble que la démocratisation est
définitivement engagée et ne peut être
arrêtée.
Un programme semble avoir enfin été mis sur pied et
j'espère que le ministre nous en informera plus amplement au cours de la
discussion des crédits.
Plus que cela, Mme Kirkland-Casgrain vient d'annoncer l'ouverture au
public de la rivière Matapédia. Elle nous démontre ainsi
qu'elle n'entend pas se limiter au territoire de chasse et de pêche, mais
qu'elle veut aussi rendre accessible les rivières à saumon qui
constituent probablement dans son régime l'un des plus beaux scandales
d'aujourd'hui. Au nom de mon parti je tiens à la féliciter,
à l'appuyer fortement et à l'encourager à poursuivre ses
objectifs. Vous affronterez certainement, Mme le minis- tre, des
difficultés considérables à appliquer cette nouvelle
politique, même à l'intérieur de votre propre cabinet et
parmi vos propres fonctionnaires. Mais soyez assurée que, quant à
nous, nous vous accorderons tout notre appui.
Mais, dans le cas où vous seriez tentée de retourner en
arrière, nous serons des critiques fort acerbes. Car pour nous, si les
clubs privés constituent une injustice sociale, ils sont aussi autant
d'obstacles à l'élaboration d'une véritable politique
touristique basée sur nos immenses ressources halieutiques et
cynégétiques. Cette richesse, si on veut l'utiliser à bon
escient, peut être une source d'emplois considérables, de
même qu'une source de devises étrangères utiles à
notre développement économique.
Il ne faudrait pas oublier que nous vivons dans un milieu
exceptionnellement favorable à ce sujet. Le territoire du Québec
couvre en effet 523,800 milles carrés, ce qui représente à
peu près la superficie de la France, de l'Italie, du Royaume-Uni, de
l'Allemagne fédérale, de la Belgique et des Pays-Bas, ces pays
comprennent 225 millions d'habitants. Or chez nous ce territoire est
habité par 6 millions d'habitants. Québec est vide. Québec
est non pollué du moins dans ses régions marginales ou dans ses
régions lointaines.
Au contraire, ailleurs, il s'agit de pays soit
sous-développés ou de pays fortement industrialisés
où l'équilibre écologique est rompu. L'eau pure, on
l'utilise pour la boire et non pas pour la truite. Au Canada, au contraire,
nous vivons l'expérience où des gens sont encore capables de
vivre de chasse et de pêche, ce qui apparaît assez
stupéfiant pour les Européens.
Sur le plan hydrographique, le bouclier canadien couvre environ 1
million de lacs d'un mille de diamètre, ce qui veut dire environ 300,000
milles carrés, ou un lac par Québécois. Dans le contexte
où nous avons vécu depuis un siècle, ce milieu
extrêmement favorable n'a pas servi à grand-chose. Or,
aujourd'hui, les choses changent à un rythme ahurissant et il faudrait
en prendre conscience. Nous constatons, par exemple, que le niveau de vie
augmente considérablement et, de 1950 à 1970, le niveau de vie a
doublé. Aux Etats-Unis ce niveau de vie doublera d'ici dix ans. En 1970,
un quart des Américains gagnent un salaire de $15,000 annuellement. La
moitié des Américains gagnent un salaire de $10,000 annuellement.
En 1980 aux Etats-Unis ce salaire sera doublé et ceci est presque
certain. Cinquante pour cent des familles gagneront $15,000.
Il faut aussi, dans le développement de nos ressources
halieutiques et cynégétiques, prendre conscience du
phénomène des loisirs qui se développent de plus en plus.
Les gens travaillent de moins en moins. Nous étions auparavant à
la semaine de 60 heures, aujourd'hui nous sommes à la semaine de 40
heures qui est à peu près généralisée
partout. Aux Etats-Unis et en République fédérale
allemande, quatre jours de neuf heures. Si, par exemple, on prend conscience
de
ce qu'a écrit dans son volume "Le défi américain",
Jean-Jacques Servan-Schreiber dit à peu près ceci: Dans 30 ans,
l'Amérique étant en situation postindustrielle, le revenu par
tête devrait être de $7,500, la semaine de travail de quatre
journées de sept heures, l'année se diviserait en 39 semaines de
travail et 13 semaines de vacances, ce qui avec les week-ends et les jours
fériés donnerait 147 journées de travail par an et 218
journées libres de travail.
On a parlé de civilisation des loisirs. Nous y sommes
déjà et nous sommes maintenant à accélérer
ce mouvement. Que faire quand on n'a rien à faire? Voilà le
problème qui se pose. Nous sommes aussi dans une situation où
l'urbanisation se fait de plus en plus. Les campagnes se vident, les gens
s'entassent dans les grandes villes. Le mouvement est universel au
Québec, comme ailleurs.
En 1970, Montréal rassemblera probablement presque la
moitié de la population du Québec. Or, nous savons que la
population n'est pas une population urbaine. Elle est d'abord mentalement et
physiquement une population rurale. Et ces gens qui sont actuellement
entassés dans du béton voudront prochainement et ça
se fait actuellement délaisser les grandes villes, au moins au
cours des périodes de leurs vacances pour aller profiter des loisirs
dans des régions, que ce soient des régions comme la
Gaspésie, la Côte-Nord, l'Abitibi ou le comté de
Maskinongé.
Autre chose dont il faut prendre conscience dans la nouvelle politique
des loisirs, du tourisme, de la chasse et de la pêche que nous devrons
élaborer, c'est de pouvoir constater combien stupéfiante est la
baisse du coût des transports. En 1946, le voyage Europe-Amérique
se faisait au prix de $1200; en 1955, $700; en 1971, $300 et bientôt nous
pourrons, de l'Europe en Amérique ou en sens contraire, faire ce voyage
au prix de $100.
Conjuguons toutes ces remarques, soit que le niveau de vie devient de
plus en plus élevé, que les hommes deviennent de plus en plus
riches, que le travail devient de moins en moins harassant, que les
périodes sont de plus en plus libres, que le transport devient de moins
en moins coûteux. De plus, à cause de l'urbanisation, les gens
chercheront à délaisser les villes de béton pour aller
profiter des loisirs ailleurs.
Nous pouvons donc faire les constatations scientifiques et sociologiques
suivantes. L'homme, comme je le disais tout à l'heure, n'est pas un
animal urbain. Les hommes vivent mal à l'aise dans des villes. Ils ont
une nostalgie assez viscérale pour leur véritable milieu de vie
soit la forêt, la campagne ou les grands espaces.
Voilà pourquoi l'avenir, tant au point de vue social qu'au point
de vue économique, se dirige de plus en plus vers le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche représenté
actuellement par Mme Claire Kirkland-Casgrain. Je suis assuré
qu'à la suite de ses déclarations, elle en est vraiment
consciente. Ce ministère pourrait devenir d'ici quelques années
pour les Québécois et pour le Québec l'un des
ministères qui seraient les plus profitables au développement
économique du Québec et de certaines régions rurales qui
pourraient faire du développement économique leur
véritable gagne-pain.
L'industrie touristique est en train de devenir la première
industrie dans le monde. Actuellement, au Canada, $2 milliards de devises s'en
vont à l'étranger. Dans dix ans cette somme aura triplé.
Il est devenu extrêmement important pour nous du Québec qui avons
un territoire extrêmement riche, de pouvoir essayer de regagner au moins
ces milliards qui s'en vont vers l'extérieur. Qu'on le veuille ou non,
la situation d'hier n'est plus celle d'aujourd'hui. Ce n'est certainement pas
avec l'Oratoire Saint-Joseph ou avec la basilique de Sainte-Anne de
Beaupré que nous allons pouvoir développer le tourisme chez nous.
Ce temps, aujourd'hui, n'est plus. Les gens exigent de plus en plus de pouvoir
profiter des loisirs en plein air.
Comment attirer des touristes étrangers chez nous? Qu'est-ce
qu'on a de spécial? Nous avons le fait français, d'accord. Mais
nous sommes en train de le massacrer au profit tout simplement de soi-disant
publicité qui amènerait plus d'Américains. Dans la
bataille du tourisme actuellement, la faible humanisation de notre territoire
peut être un avantage extrêmement important, vu que nos espaces
sont non pollués, qu'ils sont intacts et sauvages.
H faut bien prendre conscience, M. le Président, que nous avons
près de nous un réservoir de 70 millions de touristes potentiels,
soit de Boston à Washington.
Où ces gens iront-ils pêcher? Où ces gens iront-ils
chasser? Ici. Leurs régions, soit dans les territoires du Maine ou de
l'Etat de la Nouvelle-Angleterre ou du Michigan, sont déjà
passablement occupées.
Faudra-t-il attendre, M. le Président, que nos terrains de
loisirs, que nos ressources halieutiques et cynégétiques soient
aliénés au profit des Américains avant que nous nous
réveillions? Actuellement, par exemple, les propriétés de
villégiature du sud de l'Ontario, en bordure des grands lacs,
appartiennent pour 50 p.c. à des Américains qui paient $40 le
pied carré.
Chez nous, au Québec, nous avons encore l'avantage de pouvoir
profiter de l'aménagement de ces ressources pour autant que nous
pourrons en prendre conscience. Le ministère du Tourisme, dans ces
conditions, peut comme je le disais tout à l'heure si on
veut vraiment lui donner les moyens de le faire, devenir le véritable
ministère de développement économique du Québec.
Pour ma part, je crois que, plutôt que donner, par exemple, des
subventions à une société comme International Telegraph
and Telephone au montant de $40 millions, si nous pouvions augmenter le budget
de $40 millions du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, nous pourrions créer beaucoup plus que 2,000 emplois.
D'ailleurs, M. le Président, le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche a déjà reçu certaines
revendications provenant de la Côte-Nord à ce sujet. Il est
certain, M. le Président, que, si nous voulons développer cette
source économique, il va falloir aussi préparer des techniciens
de la faune, et je sais que Madame Claire Kirkland-Casgrain est informée
que le CEGEP de Hauterive est prêt à préparer une option
dans ce sens. Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'en discuter au cours de ses
crédits.
Alors, M. le Président, je conclus à l'aide de cette
étude qui a été faite par M. Jean-Louis Frenette,
professeur au collège de Hauterive, et j'utilise sa conclusion pour
essayer de confirmer les faits que j'énumérais. "C'est
très certainement dans les sports de plein air et de pleine nature que
s'inscrit la vocation touristique du Canada et du Québec,
écrit-on dans ce rapport. Demain, quand les distances auront encore
diminué et que l'homme économique moyen sera en mesure de
s'offrir régulièrement de longs périples aériens,
un des seuls facteurs décisifs dont disposera notre pays dans la
bataille du tourisme sera celui de la faible humanisation de son vaste
territoire."
Cette faible humanisation, M. le Président ici je sors du
contexte nous a souvent paru un inconvénient pour le
Québec. Il est possible, grâce au tourisme, grâce aux
ressources de la chasse et de la pêche, d'en faire un véritable
avantage. Et je continue: "Actuellement, nous avons tout près de nous un
réservoir de 70 millions de touristes américains potentiels qui
habitent les longues côtes atlantiques, depuis Boston jusqu'à
Washington. Ces citadins subissent les mêmes contraintes urbaines que
notre Montréalais moyen et ils manifestent en conséquence la
même propension pour des activités récréatives de
plein air et de pleine nature. Un très grand nombre s'adonne
évidemment à la pêche et à la chasse sportive. Sauf
une petite minorité qui a obtenu des privilèges abusifs en
territoire québécois, très rares sont ceux qui viennent
chez nous pour pratiquer leur sport favori. Ils se rendent dans les Etats du
nord-est, dans les Maritimes et même en Ontario où l'application
de politiques rationnelles dans l'aménagement de la faune sportive leur
garantit un succès que nombre de sportmen québécois se
rendent régulièrement vérifier sur place."
A ce sujet, M. le Président, nous constatons que même chez
nous, au Québec, où nous avons l'avantage d'avoir un immense
territoire, certains chasseurs québécois doivent se rendre dans
l'Etat du Maine pour pouvoir profiter des avantages de ce sport. H ne s'agit
pas de vagues chimères. Dans le contexte actuel, en 1970, il n'est pas
exagéré d'affirmer que le Québec pourrait capitaliser dix
fois plus dans l'exploitation touristique de ses ressources
cynégétiques et halieutiques. Par manque de clairvoyance ou pour
obéir aux impératifs d'une politique parfois assez scabreuse,
nous négligeons ce qui devrait être une de nos cartes
maîtresses, peut-être notre principal atout dans le domaine
touristique.
Enfin, envisagé dans une perspective d'avenir, si l'on tient
compte des bouleversements spectaculaires que le futur paraît devoir nous
réserver, il n'est nullement exagéré de penser que les
lacs, les rivières et les forêts de notre énorme pays
auront acquis, dans quelques décades, une plus grande valeur comme
ressource à vocation touristique que celle qu'ils présentent
actuellement comme source de matière première industrielle.
Ainsi, aussi excentrique que cela puisse paraître, il est
déjà prévisible que dans un avenir relativement proche
l'exploitation forestière soit en partie subordonnée dans
plusieurs régions à l'utilisation touristique des espaces
forestiers. La partie méridionale du bouclier et la presque
totalité des Appalaches en viendront probablement ainsi à
être l'objet de mesures analogues à celles que l'on porte
actuellement aux espaces verts de nos grandes villes.
En conséquence, M. le Président soyez assuré que,
pour ma part, j'appuierai le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche dans tous ses objectifs. Je l'appuierai d'une façon
particulière pour qu'il réclame du cabinet et du gouvernement
actuel des subsides beaucoup plus importants pour développer cette
ressource qui peut devenir véritablement, si on en prend conscience, la
première ressource importante du Québec et une source qui nous
amènera à une création peut-être prochaine de
100,000 emplois au Québec.
Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Madame le ministre.
Plan d'ensemble
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je m'en voudrais de ne
pas remercier mes collègues des partis de l'Opposition pour les
félicitations qu'ils ont eues à mon endroit.
J'aimerais cependant, en toute franchise, remettre ces
félicitations à mes principaux collaborateurs, en l'occurence les
fonctionnaires du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
Lorsque je suis arrivée au ministère, il y avait
énormément de plans épars au point de vue de
l'aménagement des parcs mais aucun plan d'ensemble au niveau de la
province. Je dois dire qu'à partir du moment c'est-à-dire
au début de l'été où je leur ai
demandé de préparer un plan d'ensemble au niveau de la province
ces fonctionnaires n'ont cessé de travailler, d'avoir recours aux
techniciens qui étaient dans les différentes régions de la
province pour obtenir des renseignements. Ils ont fait appel à tous les
spécialistes et ils ont pu me remettre un rapport qui m'a permis
à la lumière des recommandations qu'il contenait d'apporter le
projet que
vous avez connu sans le nom d'"Accessibilité, phase 1".
Sans ces collaborateurs, le 1er juin 1971 aurait été une
journée moins historique. Avec leur collaboration et grâce
à eux il serait long de les nommer puisqu'il y en a eu pendant un
certain temps 71 et même 75 qui travaillaient à temps plein
à ce projet d'aménagement du territoire au niveau de la province.
Ici, j'aimerais tout de suite rassurer le député d'Abitibi-Est et
lui dire parce qu'au cours de ses remarques on sentait une
inquiétude que dans nos plans d'aménagement nous avons pris
en considération les besoins des populations, l'inventaire de nos
richesses et à la lumière du budget nous en sommes arrivés
à cette "Accessibilité, phase 1" projet qui, comme on le sait,
est un plan triennal qui va coûter $9.5 millions.
Sans nous limiter pour cela à ce travail nous avons encore des
fonctionnaires qui travaillent sur un document d'études et qui prend en
considération justement l'aménagement d'autres régions de
la province selon les besoins, selon le budget, selon l'inventaire des
richesses.
Je pense bien que nous sommes conscients, étant donné la
grandeur de notre territoire, qu'il n'était pas possible d'apporter les
mêmes aménagements dans toutes les régions de la province
au même moment. D'ailleurs, il y a cent ans, lorsque le gouvernement
avait décidé de donner des baux à des clubs privés,
à des particuliers, c'était en considérant que le budget
de la province était très limité et que le problème
de la conservation était un problème véritable.
A notre époque, comme le député de Saguenay l'a dit
et en l'écoutant parfois je ne voudrais pas être
méchante, je sais qu'il a ses idées là-dessus mais
j'avais l'impression qu'il plagiait un petit peu les discours que j'avais
déjà faits. Remarquez qu'il semblerait... Non, je ne veux pas
l'accuser de cela mais je dois dire que...
M. LESSARD: Si c'est bien fait, pourquoi est-ce que je n'en profiterais
pas?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Justement. Mais, toutefois, je remarquais dans
certaines de ses remarques certaines des observations que j'avais
déjà rendues publiques.
Nous sommes tous conscients au ministère que je dirige des
besoins accrus de la population à cause des heures de loisir accrues,
à cause de la pollution dans les régions très populeuses.
C'est un peu dans cet état d'esprit que nous avons travaillé pour
offrir de plus grands services à la population. Quand on
considère, entre autres, que l'été dernier, à cause
de la pollution nous avons dû prohiber la pêche commerciale, on se
rend compte jusqu'à quel point les sportifs ont dû être
handicapés par cette prohibition, même si on leur permettait la
pêche sportive dans ces eaux pollués.
Je m'en voudrais encore une fois de ne pas mentionner tout le travail
qui a été fait par mes collaborateurs, par les fonctionnaires du
ministère que je dirige, qui se sont dévoués sans compter.
Plusieurs d'entre eux ont travaillé au point que certains se sont rendus
malades. En somme, je pense que, dans l'ensemble, ils sont tous heureux et
satisfaits de ce que nous accomplissons tous ensemble.
Ici, j'aimerais également faire encore état de ce document
de travail qui sera déposé à la Chambre dans un certain
nombre de mois. Les députés de l'Assemblée nationale
pourront y retrouver leur région particulière, voir quels sont
les besoins, les disponibilités, l'inventaire des richesses, et voir un
peu où se dirige notre ministère dans leur région.
Je pense que, si vous me le permettez, il y aurait une mise au point qui
s'imposerait quant à la superficie boisée au sud du 52e
parallèle. Il y a 117,000 milles carrés de territoire
boisé et, en clubs privés, il y a 17,888 milles carrés. En
superficie de parcs ouverts au public, au sud du 52e parallèle, il y a
25,000 milles carrés et en superficie de parcs ajoutés par
l'opération accessibilité, 3,000 milles carrés. Je pense
que malheureusement, dans le passé, nous avons peut-être
manqué de publicité au ministère pour faire
connaître les parcs et les aménagements que nous avions
déjà puisqu'il y avait quand même 25,000 milles
carrés déjà d'aménagés avant notre dernier
programme d'accessibilité.
Avec ce programme, M. le Président, je suis persuadée
qu'il y aura une embauche accrue dans les régions concernées par
l'ouverture de ces parcs. On a mentionné trois nouveaux parcs, plus un
qui était ouvert en réserve mais qui n'était pas
aménagé; il faudrait aussi mentionner le territoire du lac
Pémichangan et du lac des Trente et un Milles, ainsi que les plans d'eau
qui seront ouverts au cours de l'été.
J'aimerais aussi mentionner, parce qu'il est bon de parler de
l'aménagement des parcs, c'est extrêmement important, que nous
sommes conscients aussi de l'importance du tourisme. C'est dans cet état
d'esprit que nous construirons un nouvel institut d'hôtellerie qui, comme
on le sait, recevra un nombre accru d'élèves. II y aura
également un hôtel d'application où les étudiants,
chose assez unique au Canada et même en Amérique, pourront
parfaire leurs connaissances théoriques en pratiquant dans l'hôtel
même qui sera annexé aux bâtiments de l'institut.
M. le président, il y aurait énormément à
dire sur ce problème du tourisme. Nous sommes conscients du rôle
que nous avons à jouer, et du lien étroit qu'il y a entre
l'aménagement de nos parcs et l'accroissement du tourisme. H est vrai
que nous avons, dans le passé, fait énormément de
publicité auprès de nos voisins du sud, les invitant à
venir pêcher au Québec, mais, malheureusement, il n'y avait pas
suffisamment de territoires extrêmement riches en faune qui
étaient accessibles.
Il y a un autre point que j'aimerais mentionner avant de terminer. C'est
que lorsque nous
sommes arrivés avec ce programme d'accessibilité, nous
l'avons justement appelé accessibilité et non pas
libération parce que nous avons voulu démontrer par là
notre attitude positive vis-à-vis du problème. Il ne faudrait pas
croire que c'est ce qu'ont fait certains contestataires qui ont
décidé de nos démarches, de notre travail au
ministère, puisque dès le début, dès que j'y suis
arrivée, cela a été une des priorités à
laquelle je me suis attaquée avec, naturellement, la collaboration des
fonctionnaires du ministère.
Enfin, pour terminer, je crois, M. le Président, que nous sommes
tous conscients qu'il faut augmenter notre budget dans le domaine du tourisme.
C'est une des autres priorités auxquelles je m'attaque. Je dois dire que
cette construction du nouvel institut d'hôtellerie, voudra dire un
accroissement de plusieurs millions de dollars. Mais cela n'apparaît pas
nécessairement au ministère que je dirige. Ce sont toutes mes
remarques.
M. PAUL: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Devons-nous continuer encore sur des questions d'ordre
général?
M. PAUL: Je pense bien, M. le Président, si le ministre n'a pas
d'objection. Cela libérera d'autant le terrain pour faciliter le travail
quand nous arriverons aux postes.
Voici, M. le Président, j'ai noté avec beaucoup
d'intérêt les remarques faites par le ministre au sujet des
instructions qu'il avait données aux hauts fonctionnaires de son
ministère de ramasser les plans épars qui existaient dans son
ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. J'ai dit qu'il y avait des plans
épars mais j'ai demandé qu'on me fasse une planification au
niveau provincial.
M. PAUL: C'est cela. Ces plans épars, M. le Président, ont
servi de base à l'établissement d'une politique de
planification.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je regrette, M. le Président...
M. PAUL: S'ils n'ont pas servi de base, ils ont servi d'orientation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je regrette, M. le Président, mais je ne
puis pas m'accorder avec le député de Maskinongé parce que
ces plans, justement, étaient très incomplets et n'étaient
pas du tout de nature à nous aider dans ce programme
d'accessibilité, phase 1.
M. PAUL: Ces embryons de plans, M. le Président, ont
été le jet de cette planification mise aujourd'hui de l'avant par
le ministre actuel du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Loin de moi,
M. le Président, de vouloir faire table rase de tout le travail accompli
par les prédécesseurs du ministre actuel. Je voudrais inclure et
M. Loubier et M. Cournoyer qui ont été les premiers, je crois,
à se pencher d'une façon probablement incomplète et
sûrement incomplète sur tout ce problème
d'accessibilité. C'est peut-être là la justification de
l'emploi du terme, par le ministre, de plans épars. Ce qui importe, M.
le Président, c'est que nous puissions connaître aujourd'hui une
planification qui sera à l'avantage de tous les citoyens
québécois d'abord, je l'espère.
Je voudrais me dissocier et m'inscrire en faux contre la
déclaration du député de Saguenay à l'effet de
passer au plan ou au bassin de 70 millions de touristes américains qui
peuvent éventuellement venir nous visiter et se prévaloir des
avantages de la pêche. Je n'en ai pas contre cette politique de
planification mais j'espère que le ministre et les hauts fonctionnaires
de son ministère chercheront à donner d'abord accès
à la population du Québec d'abord.
M. LESSARD: C'est ce que j'ai dit d'ailleurs.
M. PAUL: Je dis, M. le Président, que j'ai bien noté les
invitations pressantes que faisait le député de Saguenay au
ministre actuel quand il disait de tenir compte...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est peut-être le quorum.
M. PAUL: Ce n'est pas le quorum parce qu'il n'y a pas de
matière...
M. LE PRESIDENT: On est allé voir.
M. PAUL: Donc, le député de Saguenay qui disait au
ministre actuel de tenir compte, M. le Président, de cette
présence qui nous entoure mais j'encourage le ministre et les
fonctionnaires à se pencher d'abord sur les avantages touristiques, les
facilités de pêche, de repos, de récréation des
citoyens du Québec avant de penser aux citoyens américains. Je ne
puis pas concevoir, M. le Président, que l'on puisse prêcher une
telle politique en faveur de nos voisins sans d'abord se pencher et avoir comme
but premier, dans l'établissement d'une politique d'accessibilité
de nos territoires de pêche, les citoyens du Québec.
M. le Président, j'aimerais que le ministre nous donne certaines
précisions, si possible...
M. LESSARD: Avant, M. le Président, si vous me le permettez,
étant donné que je crois qu'on a tout simplement
déformé mes paroles, je dois dire que j'ai très bien
insisté dans mon exposé sur le fait que l'accessibilité
aux territoires de chasse et de pêche devaient d'abord et avant tout se
faire pour la population québécoise. Vous me permettrez, M. le
Président, de me citer, puisque je disais: "Si les clubs privés
constituent une injustice sociale pour notre
population, ils sont aussi autant d'obstacles à
l'élaboration d'une véritable politique touristique basée
sur nos immenses ressources halieutiques et cynégétiques".
Je voulais dire par là, et je crois que le député
de Maskinongé tente tout simplement de déformer mes paroles, que,
si l'industrie touristique devait d'abord se faire pour la population du
Québec, elle le devait non seulement pour la population du Québec
au point de vue de l'accessibilité du territoire, mais elle pouvait
aussi être utilisée pour la population du Québec comme
source d'emplois considérable et de devises économiques. C'est
dans ce sens que j'ai voulu faire cette déclaration et je ne voudrais
pas qu'on me prête des intentions de vouloir faire profiter l'industrie
touristique et les ressources d'abord aux Américains. Au contraire
dès 1966, je me suis inscrit en faux contre cette situation alors que je
constatais que chez nous, par exemple, les Américains avaient le droit
de pêcher alors que nous, Québécois, qui vivions dans cette
région-là, n'avions même pas le droit de taquiner le
saumon. C'est dans ce sens que j'ai parlé. Une autre remarque...
M. PAUL: Je n'ai pas fini.
M. LESSARD: Dans ce sens, j'interviendrai sur autre chose.
M. PAUL: M. le Président, j'ai bien...
M. LESSARD: Je trouve absolument anormaux les propos du
député de Maskinongé qui tente, tout simplement, de me
faire dire ce que je n'ai pas dit. Pourtant, j'ai été assez clair
dans mon texte et j'ai même insisté pour l'écrire afin
d'être bien sûr que ce que j'allais dire, ce seraient des choses
auxquelles j'avais réfléchi et pensé. J'ai pu
peut-être profiter de certains énoncés de principe de Mme
Casgrain, sans vouloir le faire et j'en suis très heureux puisque ce qui
est bien fait est bien fait.
Pour ma part, je crois de plus en plus, jusqu'à temps qu'on me
prouve le contraire, que nous avons enfin un ministre du Tourisme qui est
décidé à faire quelque chose. Soyez assuré que je
l'appuierai.
M. PAUL: M. le Président, je suis content d'avoir fourni
l'occasion au député de Saguenay de préciser sa
pensée et de faire marche arrière sur cette déclaration
condamnable qui avait été citée au début de ses
remarques puisque lui-même vient d'employer...
M. LESSARD: M. le Président, je n'accepte pas cet
énoncé, c'est ridicule. Que le député de
Maskinongé lise ce que j'ai dit. J'ai l'impression qu'il n'a pas
écouté; j'ai l'impression que le vieux, vieux leader
parlementaire pensait tout simplement à l'élection prochaine
à la chefferie et non pas à ce qui s'était dit.
M. PAUL: M. le Président, une chose est certaine, nous n'aurons
pas d'espion à notre congrès.
M. LESSARD: J'ai l'impression qu'il en aurait besoin.
M. PAUL: Nous n'aurons pas deux chapelles pour renverser le chef que
nous choisirons. Nous n'irons pas chercher le révolutionnaire Bourgault.
De toute façon, M. le Président, que le jeune
député garde son sang-froid, qu'il reste calme. H aura l'occasion
de faire toutes les remarques qu'il voudra et, chose certaine, il ne
m'empêchera pas de dire ce que j'ai l'intention de dire. Je suis tout
à fait heureux de voir que le député de Saguenay a
retraité, à la suite de la déclaration qui a
été faite...
M. LESSARD: M. le président, je n'ai pas retraité. C'est
écrit ici, M. le Président.
M. PAUL: M. le Président, vous le ferez réciter de nouveau
tout à l'heure. Je le félicite, il a très bien lu le texte
qu'on lui avait préparé. Mais une chose est certaine...
M. LESSARD: Non, je regrette, M. le Président, que le
député de Maskinongé affirme simplement ce qu'il sait! Le
texte a été préparé par moi-même et ce ne
sont pas les autres qui élaborent ma politique comme c'est le cas dans
l'Union Nationale, M. le Président.
M. PAUL: M. le Président, on a référé
à un document préparé à un CEGEP de je ne sais pas
où et on en a lu des grands extraits soulignés.
M. LESSARD: J'ai lu la conclusion qui concerne deux pages.
M. PAUL: Ce n'est pas beaucoup deux pages sur un texte de trois pages.
En tout cas, ce qui importe...
M. LESSARD: Ah! continuez, continuez...
M. PAUL: ... le ministre tiendra sûrement compte d'une politique
en faveur des Québcois plutôt que des Américains.
M. LESSARD: Donnez l'exemple, 19,000 milles carrés qui avaient
été... en 1966.
M. PAUL: M. le Président, pourriez-vous calmer ce jeune? C'est
effrayant, il est nerveux. Il n'a pas dormi beaucoup, il n'a pas eu le temps
d'apprendre son texte par coeur. Donc, M. le Président, j'aurais
quelques questions à poser au ministre quant à
l'établissement d'une politique ou de celle qu'elle a adoptée,
qu'on lui a conseillé d'adopter, au sujet de l'accessibilité du
territoire.
J'ai une coupure de journal où j'ai lu, avec
beaucoup d'intérêt, des propos qu'aurait tenus...
MME KIRKALND-CASGRAIN: Avant de procéder à des questions
particulières, M. le Président, je me demande si je ne pourrais
pas dire un tout petit mot sur des remarques qui ont été faites
particulièrement par le député de Maskinongé.
M. PAUL: Sur cette partie...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je voulais dire, avant que la discussion ne
commence de part et d'autre de cette salle, que la gentilhommerie habituelle du
député de Maskinongé ne se démentait pas puisqu'il
avait fait mention de deux de mes prédécesseurs, un de l'Union
Nationale et un du Parti libéral.
Je ne voudrais pas que l'on croie que je ne suis pas prête
à rendre à César ce qui appartient à César.
Toutefois, je suis obligée de dire, et je pense que tous les
fonctionnaires qui sont ici et qui ont travaillé avec moi sont là
pour m'ap-puyer.
La planification qui s'est faite depuis un an est une planification au
niveau de l'ensemble de la province. Je prends en considération les
besoins des Québécois d'abord. Comme vous savez les
réservations, entre autres, ne se font pas par le courrier. Cela se fait
uniquement par appel téléphonique. Tout de suite une preuve que
le tourisme étranger, même si nous voulons l'accommoder s'il reste
des places, devra se rendre sur les lieux ou tout au moins
téléphoner pour faire ses réservations avant d'être
assuré d'en avoir alors que pour les Montréalais qui sont sur les
lieux, évidemment, il est possible que, dans certains cas, s'ils
préfèrent certains lacs, qu'ils soient
désappointés. D arrive d'ailleurs dans le parc des Laurentides
qu'il y ait des réservations pour certains lacs qui sont tellement
populaires que lorsque les gens appellent de la région de Québec
ils sont déçus parce qu'il ne reste plus de place alors que, dans
d'autres lacs extrêmement bons mais qui ont une moins bonne
réputation, il reste des places.
Alors, je veux rassurer les députés de l'autre
côté et leur dire que nous sommes très conscients des
besoins des Québécois d'abord même si nous avons à
coeur l'accroissement de nos gains par le tourisme.
M. PAUL: Ce qui nous console, M. le Président, c'est justement
cette politique que vient de mentionner le ministre quant à la
facilité qui est donnée aux Québécois de pouvoir
fréquenter les territoires mis à leur disposition. Je sais que le
ministre et ses fonctionnaires continueront de garder cette politique
nécessaire pour que les citoyens du Québec soient les premiers
à bénéficier je ne veux pas qu'ils soient les seuls
de cette politique d'accessibilité à nos territoires.
Maintenant, le ministre, à l'occasion de la série
télévisée "Au fond des choses" a déclaré,
à juste titre, que cette politique de son ministère n'avait pas
pour effet de partir en guerre contre des territoires privés. Par la
même occasion, elle a mentionné que des négociations
devaient être entreprises, devaient avoir lieu avec les
propriétaires de ces clubs afin de déterminer les conditions de
transfert des propriétés. Je comprends qu'il est peut-être
impossible pour le ministre, actuellement, de nous faire part de la politique
finale d'expropriation, d'indemnisation qui aurait pu être
arrêtée, qui est peut-être encore à l'état
d'étude. Si par hasard, le ministre est en mesure de nous donner des
précisions sur ce point, je suis assuré qu'elle pourra du
même coup calmer les inquiétudes de nombreuses gens qui
comprennent parfaitement cette politique du ministère et qui voudraient
savoir de quelle façon ils seront évincés de leur
territoire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, nous procédons
à l'heure actuelle à l'inventaire de ces territoires. Vous savez
que cette année, les lacs ont calé très tard à
cause de l'hiver que nous avons eu. Quand les anciens détenteurs de baux
ont communiqué avec nous, nous avons tenté de leur expliquer que
nous procédions par négociation parce que les cas sont
très différents et très variés. Il n'est pas
possible de donner une règle absolument générale qui
pourrait s'appliquer dans tous les cas. L'on sait qu'il y a au-delà de
100 anciens détenteurs de baux avec qui nous avons dû
négocier et avec qui nous négocions encore. Evidemment, je
comprends l'embarras dans lequel certains d'entre eux ont été
puisqu'ils ne savaient pas à quoi s'en tenir dans certains cas. Ils ne
savaient pas s'ils devaient se rendre dans le territoire où il
détenaient des baux avant. Toutefois, les fonctionnaires de mon
ministère ont fait tout leur possible pour d'abord voir à la
conservation en attendant que ces parcs soient ouverts et embaucher des
biologistes, embaucher des techniciens de la faune et tous les employés
que cela nécessitait pour que l'on puisse assurer la conservation dans
un territoire aussi giboyeux.
Deuxièmement, c'était extrêmement important,
dès que c'était possible de circuler sur les routes, de faire cet
inventaire. Je puis dire que cet inventaire marche à bon train et je
pense que je puis dire qu'il y a déjà au-delà de la
moitié des anciens détenteurs de baux, par exemple, dans un parc,
dans le parc de Papineau. Dans le parc de Papineau, l'inventaire est
complété. Mais pour les anciens détenteurs de baux, je
pense qu'on pourrait dire qu'il y a au moins la moitié de ces
gens-là qui ont été contactés; j'avais même
ce rapport, il y a une semaine ou deux. Mon sous-ministre, M. Brown, me dit
qu'à l'heure actuelle, ils ont tous été
contactés.
Alors, je pense que ces gens ne sont peut-être pas satisfaits des
réponses des fonctionnaires,
mais ils doivent savoir à quoi s'en tenir maintenant. Ils doivent
être au moins rassurés à savoir quel est leur statut dans
tout cela.
M. PAUL: Ce n'est pas l'intention que j'avais de vouloir me faire le
porte-parole de certaines gens...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, non, je comprends. D'accord.
M. PAUL: ... qui ne seraient pas satisfaits, au contraire. Dieu sait
combien j'ai de territoires dans mon comté qui ont été
soustraits de ce caractère de territoires privés. Tous ont
été fort heureux de la façon qu'ils ont été
reçus au ministère. Us comprennent que dans le moment, justement
pour les raisons données par madame le ministre, qu'il est impossible de
communiquer une politique générale que pourrait envisager le
ministère. D s'agit de cas d'espèce. Le capital investi dans les
territoires n'est pas le même.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il varie.
M. PAUL: La qualité des bâtisses n'est pas la même.
Les chemins d'accès sont fort différents.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a des propriétés
privées aussi, des fonds de terrains qui appartiennent aux
individus.
M. PAUL: ... C'est ça, ils ont été consentis avant
1885.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça.
M. PAUL: Alors, voilà autant de questions qui sont portées
à la connaissance de ces anciens détenteurs ou anciens locataires
de territoires. Mais ma question était à l'effet de savoir si le
ministère a l'intention d'indemniser, un jour ou l'autre, les
propriétaires de ces chalets, de ces bâtisses ou si, par voie de
concession...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Compensation...
M. PAUL: ... de compensation, il se verront, à un moment
donné, dépouiller de leur titre de propriété.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quand l'on parle d'un budget de $9,500,000 pour
un plan triennal, cela ne veut pas dire de l'argent pour l'immobilisation dans
l'ensemble.
M. PAUL: C'est impossible d'ailleurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, c'est par exception peut-être
qu'à certains moments, une petite portion de cet argent pourrait
être utilisée pour l'immobilisation. Mais nous procé-
derons beaucoup plus, et encore une fois sans généraliser, par
une formule ou une autre de compensation. Parce qu'il ne faut pas oublier, le
député a mentionné certains points extrêmement
importants. Par exemple, il y a des routes ou des ponts qui appartiennent,
certains ponts qui ont été construits par ces anciens
détenteurs de baux, certaines routes qui leur appartiennent, certains
fonds de terrain qui leur appartiennent. Aurant de problèmes que nous
devons tenter de résoudre par négociation et en collaboration
avec d'autres ministères concernés. C'est pour ça qu'il
n'est pas possible de donner une règle qui pourrait s'appliquer à
tous les cas. Je pense bien que les députés le comprennent.
Mais...
M. LE PRESIDENT: Question additionnelle?
M. LEGER: Est-ce que vous avez terminé?
M. PAUL: Peut-être en demandant la permission à mon
collègue, j'aurais une question additionnelle sur ce même sujet.
La planification était tellement arrêtée, je crois que
c'est avec beaucoup d'honnêteté que je le dis à l'endroit
du ministre et des officiers supérieurs du ministère, que dans le
cours de l'automne dernier, on a demandé aux propriétaires de
territoires, aux locataires de faire parvenir, si possible, une
évaluation des biens qu'ils possédaient sur le territoire
consenti sous bail. Je connais plusieurs locataires, propriétaires de
bâtisses qui, dans un but de collaborer avec le ministère, ont
fait parvenir une évaluation scientifique. Ce sera d'autant plus facile,
à ce moment-là, pour le ministère de discuter sur une base
d'affaires. Mais en aucune façon je ne voudrais laisser croire que, dans
ce budget de $9 millions dont a déjà parlé le ministre, je
comprenais une appréciation ou le paiement de la valeur des
bâtisses que l'on retrouve sur ces territoires et qui varient, je dirais,
d'un lac à l'autre et d'un demi-mille à l'autre, surtout quand on
connaît ces territoires.
Mais j'encourage le ministre à compléter cet inventaire
nécessaire afin qu'en temps opportun ces gens puissent connaître
individuellement l'attitude qu'aurait l'intention de tenir le ministère
à leur endroit.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ici, sur ce point, je vois ce qui peut
inquiéter un juriste. En somme, mon collègue se rend compte du
problème juridique et moi-même c'est ce qui m'a frappée. Je
voudrais qu'il soit conscient du fait que nous ne voulons pas qu'il y ait des
causes qui soient portées devant l'ombudsman parce que l'on
prétendrait qu'il y aurait enrichissement sans cause. Non, non, mais
c'est un cas qui pourrait survenir où certaines personnes se plaignent
que le gouvernement puisse se rendre coupable de l'enrichissement sans cause et
qu'il y ait des procédures de prises.
Alors, conscients de ce problème, c'est dans
cet état d'esprit que nous avons voulu parler aux gens, leur
donner des renseignements et négocier avec eux. Mais encore une fois, il
était absolument impossible d'avoir une négociation uniforme pour
les raisons que nous avons déjà mentionnées.
M. LESSARD: Alors, M. le Président, dans les propos
généraux que j'avais faits tout à l'heure, j'avais quand
même oublié une certaine réserve concernant les
félicitations que j'adressais au ministre, c'est celle-ci.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II me semblait.
M. LESSARD: Pour ma part, je ne peux pas comprendre que ce soit le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le
ministère de la Justice, l'un ou l'autre, que l'un ou l'autre de ces
ministères prenne lui-même des procédures contre les
contestataires. Si ces gens-là en sont venus à contester d'une
façon humaine, d'une façon intelligente parce que bien souvent on
a amélioré le territoire plutôt que de le diminuer, on l'a
nettoyé, eh bien, ces gens-là sont venus à la contestation
parce que, justement, le gouvernement n'accélérait pas son
processus de démocratisation.
J'ai souligné tout à l'heure, par exemple, l'espoir qui
avait été soulevé du temps du ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche qui était à ce moment-là sous
l'autorité de M. Gabriel Loubier, par les nemrods, lorsqu'on avait
annoncé cette démocratisation. J'ai souligné aussi le fait
qu'en 1966 il y avait 19,000 milles carrés de territoire qui
était sous bail et qu'en 1969, soit un an avant l'élection, il y
en avait 25,000, d'où augmentation.
Alors si justement les contestataires en sont venus à utiliser
cette façon qui est, je suis d'accord sur ça illégale,
c'est justement parce que le gouvernement n'accélérait pas ne
fonctionnait pas et c'était encore la politique du patronage qui
existait chez le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Une autre question que je voulais soulever à l'endroit du
ministre, c'est l'utilisation des camps qui ont été construits
par les clubs privés, l'utilisation que le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche en fera. Est-ce qu'on va brûler ces
camps? Est-ce qu'on va les utiliser d'une façon rationnelle? Alors sur
ces points j'aimerais avoir une réponse.
Enfin, troisième question, si vous me permettez...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pourriez-vous répéter la
deuxième?
M. LESSARD: La deuxième, l'utilisation des camps qui ont
été construits par des propriétaires de clubs
privés et qui normalement devront tomber sous l'autorité du
ministre, qu'est-ce qu'on fera de ces camps-là et quelle sera leur
utilisation? Est-ce qu'on en profitera pour les faire servir au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ou est-ce qu'on
les brûlera tout simplement?
Mort d'un présumé braconnier
M. LESSARD: Une troisième question qui serait primordiale, parce
qu'elle est d'intérêt public et urgente, c'est celle qui concerne
l'incident qui est survenu au Grand River Fishing Club Inc. en fin de semaine
et qui a amené la mort d'un présumé braconnier. J'aimerais
savoir si ce gardien était un officier du gouvernement, si c'est le cas
ou si ce n'est pas le cas et si le ministre a l'intention d'ordonner sa
suspension. D'autant plus que j'attire l'attention du ministre sur le fait que
ce n'est pas la première fois que ça arrive. Dans la
région de Sacré-Coeur, l'an dernier, sous prétexte de
protéger une rivière à saumon qui appartient, encore
là, à des Américains, un gardien de club a tiré
deux balles sur un présumé braconnier alors qu'il n'avait aucune
preuve.
De plus il y avait 75 personnes sur le quai et l'une de ces balles a
ricoché et est même allée blesser une de ces personnes.
Alors, considérant ce fait, considérant que et nous aurons
l'occasion d'en parler dans une lettre que j'adressais au ministre, j'ai
déjà attiré son attention sur l'attitude de certains
gardiens de clubs privés et aussi de certains gardes-pêche et
gardes-chasse qui semblent se prendre tout simplement pour des colonels, devant
ce fait, j'aimerais bien avoir une déclaration du ministre. Je voudrais
savoir si on a l'intention de donner des cours à ces gens pour qu'ils
puissent à un moment donné se comporter d'une façon
décente, d'une façon normale, Si, par exemple, on va
jusqu'à tuer un gars, alors qu'il n'est même pas prouvé que
cette personne péchait, alors que la loi de chasse et pêche
n'empêche pas une personne de se promener en canot sur une
rivière, je demande au ministre de faire à ce sujet une
déclaration formelle et de nous préciser quelle sera sa politique
future à ce sujet concernant les gardiens de clubs privés et les
officiers de la faune du Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Prési-dnet, en réponse
à la première question, la loi si on me permet de lire
l'article 53 de la Loi de la conservation de la faune dit: "Nul ne peut
chasser sur des terrains ou pêcher dans des eaux faisant l'objet d'un
bail s'il n'a pas au préalable obtenu à cette fin la permission
du locataire."
Je pense bien que cette loi existe dans tous les pays du monde
où, en échange d'un privilège, on donne une obligation. Un
locataire, que ce soit d'une maison ou d'un territoire, a certaines obligations
comme il a certains privilèges.
M. LESSARD: II peut prendre des procédures civiles dans le cas
d'un locataire...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un instant. M. LESSARD: Oui, allez-y.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A ma connaissance c'est le deuxième
ministère où je me trouve lorsqu'il y a des plaintes qui
doivent être faites contre des particuliers pour avoir enfreint la loi,
le rapport se fait du ministère concerné au ministère de
la Justice. Il est normal à mon sens qu'il y ait une coordination au
ministère de la Justice où se trouvent les procureurs et tout
l'appareil judiciaire pour mettre en oeuvre en somme le respect de la loi.
De ce côté-là, je ne m'accorde pas avec le
député de Saguenay. Dura lex, sed lex. C'est un principe, qui a
toujours existé et je pense qu'on ne peut pas passer outre à ce
principe. Ce n'est pas parce que dans la politique d'un parti je sais
que mon propre parti était favorable à l'ouverture de territoires
en 1966 il y avait des gens dans mon parti qui étaient des
pêcheurs, des chasseurs et qui étaient pour l'ouverture de ces
territoires que ça leur donnait la permission d'aller enfreindre la
propriété privée ou les droits qu'avaient certains
locataires sur une propriété qui leur était louée.
Je donne là l'opinion juridique que mois je fais mienne.
M. LESSARD: Voici, M. le Président...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Autrement, c'est l'anarchie.
M. LESSARD: ... je crois que la loi permet deux possibilités,
soit que le ministère intervienne lui-même, soit que l'individu
intervienne lui-même. Pour ma part, je dois dire que le ministre
prend l'exemple du locataire lorsqu'il arrive un cas de conflit entre
deux locataires ou entre le locataire ou le propriétaire, il
n'appartient pas au propriétaire de prendre action, il appartient tout
simplement au locataire de prendre lui-même action. C'est dans ce sens
que je crois qu'il n'appartient pas au gouvernement de protéger des
intérêts particuliers, mais que le gouvernement doit
protéger l'intérêt du public.
D'accord, il y avait à ce moment-là une infraction
à la loi. Mais puisque la loi accordait la possibilité au
propriétaire de prendre lui-même les procédures
nécessaires, pour ma part, je ne peux donc pas accepter qu'on puisse, au
niveau du ministère, se servir de la loi pour protéger quelques
individus.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, c'est question d'opinion.
Nous avons plusieurs cas, je crois, où ce sont justement les clubs
privés qui ont porté des plaintes.
M. LESSARD: Pourquoi ne pas laisser faire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bien oui, laisser faire.
M. PAUL: II y a un autre principe de loi...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a bien d'autres principes qui entrent en
cause.
M. PAUL: ... qui dit que le propriétaire doit garantir au
locataire la libre jouissance de la chose louée.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La libre jouissance du territoire ou de la
propriété. C'est le cas, par exemple, d'un locataire qui
habiterait un deuxième étage et qui se ferait molester par une
tierce personne qui n'a rien à voir avec la propriété.
M. LESSARD: En tout cas, il y a un principe de justice partout.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais de toute façon les
résultats...
M. LESSARD: Quand une loi est injuste, il faut la contester.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, les résultats
seraient les mêmes, de toute façon. La personne qui enfreint la
loi, quand la preuve en est faite à la satisfaction du tribunal, il est
clair qu'il y a un jugement condamnant cette personne.
Sur l'utilisation des camps, encore une fois, c'est un peu la même
question que le député de Maskinongé, à savoir que
je ne pourrais pas vous donner un principe général qui va nous
guider. H est possible, dans certains cas, peut-être, où nos
gardiens auraient besoin d'un abri et où il serait, à prix
modique, possible de se procurer un édifice. Mais il ne faudrait pas en
faire une règle générale et dire: On va faire ci ou faire
ça. Pour ce qui est d'une règle fixe, je ne puis pas en donner au
député.
M. LESSARD: On surveillera.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour ce qui est de nos gardiens, il faut se
rendre compte que ces gens sont formés, ils reçoivent des cours,
ce sont des agents de la conservation. Je puis dire, à leur
défense, qu'ils ne font pas d'usage abusif de leurs armes. Entre autres,
dans le cas de Sacré-Coeur qui était souligné tout
à l'heure par le député, ce n'était pas un gardien
de club mais un agent de la conservation. Dans l'autre cas, il s'agit d'un club
de Grande-Rivière, c'est un accident. Le nom du gardien est
Onézime Leblanc. Il a été assermenté en 1967. Le
braconnier a été tué samedi ou dimanche. Le bail se
termine le 31 mars 1972. L'enquête est en cours je pense que
j'aurais dû commencer par dire cela par la Sûreté du
Québec.
Alors, pour l'instant, il serait prématuré de se prononcer
plus longuement sur ce malheureux accident.
M. LESSARD: M. le Président, au sujet du cas de
Sacré-Coeur et au sujet du cas qui se présente, je trouve que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche prend ces
situations assez à la légère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, on fait
enquête.
M. LESSARD: Vous avez fait enquête dans le cas de
Sacré-Coeur. Il reste que la situation vous a été
apportée par la municipalité de Sacré-Coeur et cela s'est
passé à peu près comme suit: Votre garde-chasse
Desgagné avait entrepris la poursuite d'un soi-disant braconnier dont
l'automobile était stationnée sur le quai de l'Anse-de-Roche sur
la rivière Saguenay. M. Desgagné voit ce dernier déposer
quelque chose dans la malle arrière de son automobile. Subitement, il
fait une crise de colère et il saisit, sur place, l'auto de
l'intimé. Ce dernier ferme les portières, sous clé, et
s'éloigne momentanément pendant que votre gardien ordonne
à notre policier qui est là par hasard de défoncer la
malle arrière de l'automobile saisie. Notre policier de la
municipalité n'a pas vu l'intimé déposer quoi que ce soit
dans la malle et il prétend qu'il n'y a pas matière à
procéder puisque M. Desgagné, lui-même, n'est pas
assuré d'y avoir vu déposer une arme prohibée ou
accessoires de pêche. Le revolver à la main, M. Desgagné
est en colère et visiblement nerveux alors que la foule, estimée
à 125 personnes, le regarde agir avec étonnement et
curiosité. Pendant ce temps, notre présumé braconnier
revient sur les lieux pour prendre possession de son automobile. Il prend place
au volant et il démarre lentement car il est lui-même
ennuyé par l'assistance. Lorsque votre gardien constate que son
présumé contrebandier va s'enfuir, il ajuste son tir et ouvre le
feu à trois reprises alors qu'il y a 125 personnes sur le quai. La foule
est effrayée et se disperse très subitement. Un projectile touche
un pneu de l'automobile qui s'arrête immédiatement, alors que les
deux autres s'écrasèrent parmi la foule. Une particule de ces
projectiles toucha une personne présente et la blessa
légèrement à la cuisse. Constatant les dangers
extrêmes pour tous ces gens, notre policier demanda à votre
gardien de se ressaisir et de retourner à son embarcation. A ma
connaissance, ce gardien-là n'a pas été suspendu...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. LESSARD: ...et il s'agit d'un cas mineur.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense qu'il faut que je fasse une mise au
point. Il y a eu une action disciplinaire de prise et la personne en question a
été suspendue. Je pourrais faire sortir le dossier et donner plus
de précisions au député, s'il le désire, à
une réunion ultérieure.
M. LESSARD: On pourra revenir sur le cas lorsque nous discuterons...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Absolument. Mais j'aimerais quand même dire
une chose, c'est que les gardiens, dans certains cas, rencontrent, quand ils
font leur devoir, des personnages grossiers, lesquels traitent nos gardiens
d'une façon abusive. Alors, cela ne rend pas leur travail facile.
M. LESSARD: Il faut voir l'attitude de certains gardiens.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est bien beau de se porter à la
défense des braconniers mais je trouve excessif de blâmer nos
gardiens qui, dans l'ensemble, je ne dirais pas qu'il n'y a pas la nature
humaine étant ce qu'elle est, il peut y avoir désaccord, il peut
y avoir des gens...
M. LESSARD: ... qui protègent les intérêts...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... certains gardiens qui démontreront
certaines imperfections, mais, dans l'ensemble, je pense que nos gardiens sont
très bien entraînés, connaissent leur devoir. Le
problème est qu'ils ont affaire à des gens, les braconniers, qui
ne sont pas faciles. Les gardiens sont eux-mêmes obligés de se
défendre contre certaines attaques de ces braconniers. Nous avons
certains cas, des procès-verbaux dans les dossiers du ministère
qui font état des paroles extrêmement grossières
prononcées par certains braconniers à leur endroit et à
l'endroit du ministère, des menaces qui sont faites et nous avons
même certains aveux de ces braconniers. Il ne faut quand même pas
pousser les choses trop loin. Je ne suis pas là pour défendre
toutes les actions des gardiens, mais c'est exceptionnel que nous ayons de tels
cas, d'ailleurs depuis un certain nombre d'années, apportez-nous
beaucoup d'exemples de gens qui ne font pas leur devoir.
UNE VOIX: II reste que l'exemple... M. LESSARD: Oui, j'en ai
apporté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y en a un ici qui a eu une action.
M. PAUL: M. le Président, je n'ai aucun doute que le
député de Saguenay pourra démontrer toute sa
révolte contre la conduite de ce gardien et il s'empressera de remettre
à la Sûreté du Québec les notes fort
détaillées qu'il possède. Cela permettra sans doute de
procéder à des plaintes, à des poursuites, s'il y a lieu,
et, si les événements qui nous sont racontés se sont
déroulés tels quels et peut-être que cette poursuite bien
justifiée dans les circonstances pourra armer de nouveau de courage et
de patience, parce que je sais que ceux qui ont vécu la
période de contestation de l'été dernier dans le
comté de Maskinongé ont été d'une conduite
exemplaire devant la conduite de certaines gens qui ignoraient totalement la
portée des paroles et des gestes qu'ils posaient ou faisaient. C'est un
incident regrettable, mais il ne faut pas en déduire ou en conclure que
tous les agents du ministère manquent à leur devoir. Il faut
comprendre la nature humaine, il faut comprendre la réaction même
condamnable possiblement et sûrement si les faits sont relatés
tels que nous le mentionne le député du Saguenay, mais de
là à porter un jugement de masse à l'endroit de tous les
employés du ministère, c'est à mon humble point de vue
aller beaucoup trop loin.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: Je n'avais pas du tout l'intention de porter des accusations
contre l'ensemble des officiers du ministère. J'ai eu moi aussi
l'occasion de constater que certains gardiens faisaient très bien leur
travail; cependant, par exemple, j'ai l'impression et j'en fait part au
ministre, qu'il y a certainement un ménage à faire de ce
côté-là, je comprends que la Fonction publique
protège ces personnes, j'ai dit que j'avais attiré l'attention
sur certains gardiens qui veulent appliquer la loi, mais qui ne s'en servent
pas du tout et l'outrepassent, qui saisissent des armes sans aucune raison,
sans procéder à...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si le député a des cas concrets,
j'aimerais bien qu'il me les transmette, il me rendrait service.
M. LESSARD: J'ai écrit au ministre à ce sujet, au moins
sur le cas de Sacré-Coeur.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je me souviens d'une lettre en particulier
où l'on faisait état- d'un règlement très
sévère qui a été adopté à
l'unanimité par la Chambre dans la nouvelle Loi de la conservation de la
faune. A ce moment-là, le cas n'était pas un cas d'exception.
M. LESSARD: Nous y reviendrons.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D y a 900 personnes qui ont été
condamnées à la même amende au moment où je me suis
enquise...
M. CROISETIERE: Y compris le député de Saguenay.
M. LESSARD: Nous y reviendrons. Ce que je veux dire c'est tout
simplement que je vous ai écrit à ce sujet. Je veux vous inviter
de ce côté-là, étant donné les incidents qui
sont quand même deux incidents de trop, nous arrivons avec un cas
mortel.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez que ce n'est pas moi qui vous l'ai fait
dire, l'incident particulier. Ce n'était pas un agent de
conservation.
M. LESSARD: D'accord. C'était quand même un agent d'un club
privé. Il reste que le ministère doit avoir un certain
contrôle sur ces agents-là aussi, parce que sans cela nous
arriverons avec des cas semblables.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Clairement. C'est pour cela qu'à l'heure
actuelle, il y a eu dans un des cas une action disciplinaire de prise. Dans
l'autre, avant de prendre une action disciplinaire, on se doit de faire une
enquête complète.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les membres sont d'accord pour
procéder à l'étude des crédits.
M. PAUL: Pas encore.
M. LE PRESIDENT: Pas encore. Le député de
Maskinongé.
Pisciculture
M. PAUL: M. le Président, je voudrais adresser des remarques non
pas de caractère de reproche, à la suite d'un rapport qui m'a
été fait à l'occasion de mon passage chez moi en fin de
semaine. La saison de pêche dans le territoire à Mastigouche a
débuté mardi dernier et, si je ne m'abuse, les règlements
sont à l'effet de pouvoir prendre dix truites, sans que l'on mentionne
la grosseur de la truite.
Le fait suivant se produit. Je n'en fais pas une politique ou des
remarques de blâme à l'attention du ministère mais
sûrement que ce fait sera porté à la connaissance des
responsables de cette politique administrative. En fin de semaine, vendredi,
samedi et hier, il y a des pêcheurs qui avaient obtenu leur droit de
pêche sur les lacs. Comme le règlement permettait la prise de dix
truites, nombreux sont ceux qui, prenant une truite d'une demi-livre,
s'empressaient de la jeter à l'eau avec l'espoir d'en prendre une plus
grosse. Je sais, M. le Président, que c'est une politique qui sera
sûrement corrigée, qu'on doit corriger au plus tôt.
On me dira, M. le Président: S'ils sont pris, certainement que
des poursuites seront prises contre ces... je les appellerai braconniers. Je
crois qu'il y a un danger. D'abord il est bien évident que ces truites
qu'on rejette à l'eau mourront.
M. LESSARD: Pas nécessairement.
M. PAUL: Pas nécessairement, mais la plupart du temps.
J'espère que le député de Saguenay n'ira pas
jusqu'à encourager cette politique !
M. LESSARD: Cela dépend du pêcheur.
M. CROISETIERE: Non, mais il peut la conserver un moment et, s'il en a
une plus grosse, il la rejette à l'eau.
M. PAUL: Ce sont des faits qui ont été portés
à ma connaissance par des individus qui sont allés à la
pêche. Je ne fais pas de reproche au ministère quant aux
règlements qu'on a adoptés. Mais je me demande s'il n'y aurait
pas possibilité de réviser ces règlements pour permettre
peut-être une prise de vingt truites ou un maximum de douze livres ou une
prise de vingt-cinq truites, ou un maximum de quinze livres, de façon
à éviter la tentation chez celui qui prend une petite truite de
la rejeter à l'eau.
Il serait regrettable, M. le Président, que cette conduite
répétée, qui a été maintes fois tenue en fin
de semaine, ait pour effet de détruire l'espèce.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je remercie le député de
Maskinongé de ses remarques.
M. PAUL: C'est une remarque bien objective.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est constructif. Justement, le
sous-ministre mentionnait que nous nous pencherons immédiatement sur le
problème souligné par le député pour essayer de
voir ce que nous pouvons faire.
M. PAUL: II va de soi, M. le Président, que les officiers du
ministère et les gardiens ne sont pas au courant. Il est clair que ces
gens ne se vanteront pas de leur conduite. Mais disons que ce sont des gens qui
ont vu, sur de nombreux lacs, cette conduite condamnable que je viens de
signaler.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. PAUL: J'en profite, M. le Président, pour faire d'autres
remarques sur un point particulier. Et là, je ne blâme pas le
ministre actuel ou les anciens ministres. Je condamnerai les ministres de
Finances de ne pas avoir compris la nécessité du
réensemencement des lacs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un instant!
M. PAUL: Je dis, M. le Président, que même si le ministre a
une belle politique...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai des nouvelles pour vous à ce
sujet.
M. PAUL : Je comprends, M. le Président. Il y a 103 lacs dans mon
territoire qui sont complètement vides depuis vingt ans. Je ne reproche
pas au ministre actuel, ni aux anciens ministre, ce fait. Je dis que les
ministres des Finances n'ont pas compris cette politique nécessaire du
réensemencement. Ce n'est pas un reproche que je fais, au contraire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai un renseignement qui, justement,
réconfortera le député.
M. PAUL: Si c'est cela, M. le Président, vous pourrez voir comme
nous sommes placés, assez souvent, sur la même longueur
d'ondes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous sommes sur le point d'ouvrir la pisciculture
du lac des Ecorces qui sera une véritable usine de fabrication de
truite...
M. PAUL: Tant mieux...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... et qui produira 1 million de truites par
année.
M. PAUL: Est-ce-que madame le ministre prétend que se sera
suffisant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, mais il n'y a pas de doute que nous ferons
appel à des piscicultures privées...
M. PAUL: C'est ça!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... comme je le disais au député,
d'ailleurs, il y a quelque temps à l'occasion d'une question à la
Chambre. Quand nous ne pouvons pas nous suffire nous allons naturellement
à l'extérieur, c'est-à-dire à l'intérieur du
Québec, mais chez d'autres pisciculteurs privés.
M. PAUL: Je crois, M. le Président, que si l'on veut maintenir
l'intérêt et l'ensemencement des lacs, maintenir l'espèce
dans les lacs il faut nécessairement qu'en plus du frai naturel il y ait
l'ensemencement. Je félicite madame le ministre de cette politique
nouvelle. J'espère qu'elle va revenir à la charge auprès
du ministre des Finances, pour qu'il ne la gêne pas dans ses
activités, dans ses achats, pour suppléer à la
productivité, d'un million de truites pour la pisciculture qu'elle a
l'intention de mettre en place.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dois dire que cette pisciculture s'ajoute
à d'autres que nous avons déjà. Mais celle-ci va
être...
M. PAUL: Oui, mais qui sont nettement insuffisantes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Qui sont nettement insuffisantes, mais celle-ci a
vraiment été conçue comme une usine à fabriquer des
poissons.
M. PAUL: C'est ça!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En somme, il est clair que cela va apporter une
amélioration considérable. Justement, des lacs comme ceux
auxquels vous faites allusion pourront être ensemencés de
nouveau.
M. PAUL: M. le Président, je ne connais pas tous les lacs, mais
sûrement que M. Falardeau, ou M. Laforté qui est attaché au
territoire du lac Mastigouche pourra, avec les gens du milieu, faire un
relevé de tous les lacs qui sont actuellement vides et ce depuis vingt
ans. J'ai bien pris la précaution de ne pas adresser de reproche au
ministre actuel ni aux anciens ministres.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, non. J'aimerais mentionner, cependant, si
vous me le permettez, pour que le public qui lit le journal des Débats
ne soit pas induit en erreur, que ce territoire que nous avons ouvert dans
votre région est particulièrement riche au point de vue
faunique.
M. PAUL: Ah oui!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense qu'il est important de le mentionner
parce que les lacs auxquels vous faites allusion sont en dehors.
M. PAUL: Ce sont des "lacons", souvent.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont de petits lacs qui sont en dehors de ce
territoire du parc.
M. PAUL: Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce qui ne veut pas dire que cela n'a pas
d'importance, parce qu'on sait que le ministère se penche sur ce
problème. Justement, cette pisciculture va produire autant que toutes
les piscicultures que nous avons à l'heure actuelle dans la province,
mises ensemble.
M. PAUL: M. le Président, quant à nous, nous
encourageons...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle va commencer à produire en 1971
effectivement.
M. PAUL: ... le ministre à aller de l'avant dans cette
politique.
M. LE PRESIDENT: Le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. TETLEY: M. le Président, je n'ai pas 103 lacs dans mon
territoire. En effet, je n'ai aucun lac, aucune rivière ni même le
fleuve.
M. PAUL: Vous viendrez à la pêche avec moi. Vous prendrez
des assurances avant...
M. TETLEY: J'accepte. Mais, M. le Président, je voudrais faire
quelques commentaires au sujet de la politique de l'honorable ministre, que je
trouve formidable. Il est certain qu'il faut protéger les droits des
gens de la place où se trouvent ces lacs et ces rivières. Il faut
aussi protéger le droit des gens, disons, de Notre-Dame-de-Grâce
qui veulent pêcher aussi et qui auront à l'avenir, en vertu de
l'ouverture de certains territoires, le droit d'y aller, de s'amuser, etc. Je
trouve que le ministre a un double mandat. Il doit, comme l'a mentionné
le député de Maskinongé et le député de
Saguenay, donner le droit aux gens de la place de s'amuser un peu chez eux,
mais aussi donner aux citoyens, aux contribuables des villes, le droit de
s'amuser. Je crois que votre politique, madame le ministre, nous aide aussi. Je
vous remercie.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: M. le Président, j'aimerais faire des remarques dans
le même sens que celles du député de Maskinongé,
mais cela ne concerne pas la truite. C'est qu'à l'ouverture de la
pêche au doré dans la réserve de Kipawa nous avons
remarqué, parce que je suis allé à l'ouverture de la
pêche, plusieurs Américains qui pêchaient dans ce territoire
de la baie Carrière, de la rivière Ottawa et du lac Jourdan et
qui étaient là depuis une semaine. Lorsque nous nous sommes
rendus à leur camp, le vendredi, nous nous sommes aperçus que ces
mêmes pêcheurs avaient une soixantaine de dorés pesant en
moyenne dix, douze et quinze livres. Le garde-chasse local averti, nous a
répondu que le territoire était tellement immense et qu'il
était seul pour couvrir un territoire d'environ 20,000 milles
carrées.
Donc nous avons remarqué aussi que durant la journée et la
fin de semaine que nous avons été là, les
Américains faisaient une pêche sélective, que le petit
doré ou même le petit brochet était dégagé de
l'hameçon avec peu de précaution et que seulement les gros de dix
livres en montant étaient gardés. J'aimerais souligner au
ministre que cette pêche-là ou cette pratique-là devrait
cesser dans un territoire même où il y a beaucoup de poissons.
Du même fait lorsque nous nous sommes rendus à cette
réserve-là nous avons demandé au garde-chasse quelle
était la limite et nous nous sommes aperçus que, soit par un
manque d'information ou soit par une idée bien précise de sa
part, il nous disait que tout le monde était limité à six
dorés par jour. Après avoir vérifié dans le guide
émis par le ministère, nous nous apercevons que la limite est de
dix poissons par jour.
Donc c'est arrivé dans plusieurs endroits. Cela arrive encore
dans la région du nord. Le ministère devrait avertir ces
gardes-chasse et ces gardes-pêche que la limite est de dix et non de six
dans ce grand territoire-là. Maintenant, si le président peut me
le permettre. Au sujet de
l'émission de permis de pêche nous constatons que l'enfant
de 18 ans n'a pas besoin de permis. Dans un cas précis, le garde-chasse
a refusé de vendre un permis à un garçon de 17 ans bien
que le jeune allait à la pêche seul. Dans le texte de la loi, on
peut lire, si je ne m'abuse, à l'article 22 qui parle de femme et
enfants, que l'enfant est compris dans le permis de son père mais aussi
que l'enfant n'a pas le droit de se servir du permis de son père, si son
père n'est pas présent.
Donc un garçon de 17 ans...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça.
M. TETRAULT: ... qui veut aller à la pêche, il faut
absolument qu'il soit accompagné de son père. Si son père
ne peut pas y aller, il ne peut pas aller pêcher.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça, ou qu'il se procure un
permis.
M. TETRAULT: Oui, mais au refus du garde-chasse et
garde-pêche...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais là ce n'est pas normal. J'aimerais
bien qu'on soit renseigné privément du nom de ce gardien qui
malheureusement est fort mal renseigné. J'espère que ce n'est pas
général.
M. TETRAULT: Cela me ferait tellement plaisir de vous donner son
nom.
M. LE PRESIDENT: Au 1075...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme je n'ai rien eu à voir dans son
embauche je pense bien que ça ne m'inquière pas.
M. TETRAULT: Disons que son embauche s'est faite plutôt à
cause de ses idées politiques que pour sa compétence
personnelle.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ah bon! M. LESSARD: Une autre remarque...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pourriez-vous nous dire à quel moment
ç'a eu lieu cette embauche?
M. TETRAULT: Je vais vous envoyer tous les détails à votre
bureau.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, merci beaucoup.
M. LESSARD: J'aimerais demander au ministre, pour permettre justement de
mieux discuter des crédits de son ministère, pour quelles raisons
nous avons le rapport 68/69 et que malheureusement nous n'avons pas reçu
le rapport de cette année?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II est à l'impression, M. le
Président. Maintenant, pour répondre à la remarque faite,
ça ne tardera pas. Je regrette que ça ne vous ait pas
été produit avant la défense des crédits. Je
comprends que pour vous ça serait plus facile, je m'en excuse.
A la question du député d'Abitibi-Est je réponds
que pour les dorés c'est dix poissons en tout dont pas plus de six
dorés jaunes et trois truites grises.
M. TETRAULT: Donc le garde-chasse ne sait pas le contenu de la loi.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a aussi des avocats qui ne connaissent pas
la loi. Je pense bien...
M. TETRAULT: Excusez le Bâtonnier de la région.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, ça ne s'applique pas du tout ici
parce qu'autrement...
M. PAUL : J'en suis persuadé, ce n'est pas ma région.
Institut d'hôtellerie
M. PAUL: Merci, M. le Président. Est-ce que le ministre peut nous
apporter certaines précisions quant à l'institut
d'hôtellerie dont elle nous a parlé? Est-ce que cet institut
serait situé sur Terre des Hommes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, il est inexact de dire que cet institut
serait situé sur Terre des Hommes. Je vous dirai que c'est situé
dans le centre de Montréal, dans la partie est, mais centre de
Montréal. Comme nous sommes présentement en négociation,
je pense qu'il serait prématuré de vous dire l'endroit exact mais
je peux vous assurer que ça sera probablement à côté
d'une bouche de métro, un endroit très central, et que ça
va aider à revaloriser une partie du centre-est de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Une question additionnelle.
M. PAUL: Oui. Pour ce qui est de l'instrument de travail que se propose
de nous remettre le ministre dans le cours de l'automne, est-ce que c'est le
travail préparé par la firme Bau-mann?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, pas du tout, cela n'a rien à voir.
C'est préparé par mes fonctionnaires avec la collaboration
d'universitaires spécialisés dans le domaine de la recherche, de
l'aménagement de territoire etc.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Iberville.
Terrains de camping
M. CROISETIERE: L'honorable ministre pourrait-il nous donner une vue
générale de son ministère en ce qui a trait à
l'aménagement des terrains de camping ou enfin, ce que le
ministère prépare, par exemple, au sujet des prêts pour les
aménagements de terrains de camping, les kiosques touristiques,
etc.?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a présentement à
l'étude un projet de loi qui n'est pas encore terminé, qui n'a
pas été soumis à mes collègues du conseil des
ministres. Il serait dans le sens d'une aide quelconque à
différentes personnes intéressées au tourisme, que ce soit
dans l'hôtellerie ou le camping. Il est malheureusement
prématuré de donner plus de détails.
M. CROISETIERE: Maintenant, est-ce que le ministre pourrait...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au sujet du camping, je l'ai dit à
plusieurs reprises et je suis obligée de le répéter, nous
avons énormément de retard sur les provinces voisines et sur les
Etats-Unis. Nous avons énormément à faire dans ce domaine.
Les normes sont d'une sévérité telle que même nos
propres campings, les campings du ministère, n'observent pas toutes les
normes. Il faut admettre qu'il y a énormément de lacunes dans ce
domaine. C'est un domaine où il faut apporter des améliorations
incessamment et nous y travaillerons.
Je puis assurer le député qu'au cours de cet
été c'est une autre des priorités que je me suis
fixées avec mes fonctionnaires du ministère sur lesquelles nous
devons travailler.
M. CROISETIERE: J'ai une question additionnelle au sujet des
aménagements de terrains de camping et aussi en ce qui a trait au
problème du tourisme. Dois-je comprendre que c'est l'intention du
ministère de continuer la même politique concernant les kiosques
touristiques qui accueillent les visiteurs?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il continuera à y avoir des kiosques
touristiques. Cependant, nous avons ajouté l'établissement d'un
certain nombre de critères et de normes pour ne pas subventionner
à l'aveuglette et au hasard.
M. CROISETIERE: Pour ceux qui ont des kiosques privés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ceux qui font des demandes...
M. CROISETIERE: Des demandes privées.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, lorsque c'est aménagé, par
exemple, par les municipalités.
M. CROISETIERE: En ce qui concerne les kiosques qui appartiennent au
ministère, vous avez l'intention de les laisser aux mêmes
endroits, de continuer à les rénover?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Maintenant, au sujet du camping, voici un
changement, si je puis dire, de politique. Dans la mesure où nos
prévisions budgétaires nous le permettent, nous reprenons
l'exploitation des terrains de camping du gouvernement au lieu de les donner en
concession. Nous en reprenons le plus possible parce que c'est très
avantageux et très lucratif, dans l'ensemble.
Nous avons repris Côte-Sainte-Catherine, Orford, cette
année, et Oka, l'an dernier. Voici une nouvelle politique à
laquelle nous tenons parce que nous pouvons nous assurer de la qualité
des services tout en protégeant le site. Il est extrêmement
important de protéger les sites. Je pense, par exemple, à Orford
et à Oka qui sont magnifiquement situés. C'est important de
protéger les sites et de donner un excellent service. Le profit revient,
en somme, aux contribuables.
M. CROISETIERE: Est-ce l'intention du ministère d'employer
à peu près le même nombre de personnel étudiant au
cours de la période...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne veux pas être
désagréable, M. Croisetière, mais je me demande si on ne
devrait pas commencer l'étude article par article parce que là,
on entre peut-être...
M. CROISETIERE: Je terminais avec cela.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, bon, merci.
M. LE PRESIDENT: II y en a encore deux, le député de
Saguenay et le député de Portneuf. Après cela, le
député de Maskinongé.
Rivières à saumon
M. LESSARD: Je suis heureux que le ministre ait élaboré un
peu sa politique sur les terrains de camping. Nous aurons certainement
l'occasion d'y revenir puisque nous aurons un poste à ce sujet. D'autant
plus que pour avoir eu l'occasion de visiter certains terrains de camping
aménagés par le Québec, j'ai pu constater que la
qualité faisait passablement défaut, étant donné
qu'ils étaient administrés par l'entreprise privée.
J'aimerais que le ministre, si possible, nous donne un peu plus
d'informations sur le fameux rapport actuellement en préparation.
Quelles sont, au moins, les grandes directives, les grandes politiques
établies par le ministre? Nous sommes actuellement à la phase 1,
quelle sera la phase 2? Est-ce que ce plan englobe toutes les ressources
halieutiques et cynégéti-
ques, c'est-à-dire non seulement les lacs et les endroits de
pêche, mais aussi les fameuses rivières à saumon qui, comme
je le disais, constituent actuellement dans notre région, l'un des
scandales les plus inacceptables pour la population du Québec? Nous ne
pouvons pas pêcher dans ces rivières si l'on excepte, par exemple,
quelques rivières qui sont actuellement libérées, dont la
rivière Laval.
Pour l'ensemble dans notre région, on pourrait parler d'autres
régions, il est absolument impossible de se procurer un permis de
pêche puisque l'ensemble de ces rivières est soumis au
contrôle de l'entreprise privée et qu'elles sont sous bail.
D'autant plus que, quand on fait une étude de ces rivières
à saumon, on constate que les rivières les plus accessibles sont
actuellement sous bail. Elles sont accordées à l'entreprise
privée.
Madame le ministre peut très bien me dire qu'il existe des
rivières à saumon qui sont libérées, qu'il existe
des rivières à saumon qui appartiennent au public, mais si on
prend une carte des rivières à saumon, nous allons constater que
celles qui sont accessibles au public et de plus celles qui sont à peu
près les meilleures rivières à saumon n'appartiennent pas
au public mais à l'entreprise privée.
Il est certain, par exemple, que les rivières à saumon qui
sont complètement dans le nord, où il faut se rendre en avion,
où il faut tout simplement utiliser...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La moitié des rivières à
saumon de la province sont situées dans des endroits quasi
inaccessibles.
M. LESSARD: Je regrette, madame le ministre, vous avez certainement
actuellement plus de 60 p.c. des rivières qui sont dans notre
région, à partir de Tadoussac, et je pourrais vous donner les
noms des rivières qui sont accessibles. Les rivières qui ne sont
pas accessibles sont à l'entreprise privée. Prenez par exemple,
la rivière Sainte-Marguerite à Sacré-Coeur, qui est l'une
des plus belles rivières du Québec, elle n'est pas accessible. Si
vous arrivez à la rivière Escoumins, il n'y a plus de saumon
dedans. Vous allez marquer "accessible", mais il n'y a plus de saumon dedans.
Si vous allez à la rivière Laval, elle est accessible, par suite
de la déclaration que vous avez faite en 1966.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons fait des aménagements dans la
rivière que vient de mentionner le député.
M. LESSARD: Oui, on aménage une rivière actuellement, mais
pendant ce temps-là, on laisse perdre certaines autres rivières
comme la rivière Pentecôte que la compagnie, par suite de la
destruction d'une écluse, a massacrée complètement. Vous
avez la rivière Baie-Trinité qui appartient actuellement à
Domtar, alors que la compagnie n'exploite absolument rien dans cette
région. Vous avez la rivière Godbout, qui est accessible, mais
actuellement entre les mains de l'entreprise privée. Je pourrais
continuer, madame le ministre, pour vous prouver que celles qui sont
actuellement ouvertes au public, sont des rivières qui n'existent plus.
Ce sont des rivières où il est pratiquement impossible de
pêcher le saumon. Si vous pensez à la rivière Betsiamites,
actuellement, elle est réservée aux Indiens et les Indiens me
faisaient part dernièrement que depuis l'arrivée de
l'Hydro-Québec, cette rivière est devenue assez pauvre en saumon.
Cependant, si on tient compte de l'accessibilité, si on tient compte de
la qualité de la rivière, on constate que les rivières
à saumon actuellement accessibles au public sont extrêmement rares
à moins de prendre l'avion ou d'autres moyens de transport.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, à la question du
tout début, oui, le problème des rivières à saumon
sera étudié dans ce document d'étude qui sera
déposé dans quelques mois.
Deuxièmement, pour être juste envers le ministère,
je pense qu'il est important que le député de Saguenay sache
qu'il y a de ces rivières à saumon si on veut parler de
scandale, qu'on parle de scandale d'il y a trente, quarante ans dont les
fonds de rivières qui ont été vendus appartiennent
à des particuliers. Ce ne sont même pas des territoires de la
province. C'est le cas, par exemple, de la Matapédia, dont le
ministère a été obligé d'acheter le fonds de
terrain. Quand on parle de scandale, aussi faut-il parler d'endroits
accessibles; ce serait bon d'ouvrir des rivières au nord du 52e
parallèle, mais on sait parfaitement que cela ne serait pas accessible.
Il y aurait seulement les gens qui peuvent se payer l'avion qui pourraient y
aller.
Il y a un autre problème aussi. C'est qu'il faut faire de
l'animation quand il s'agit de la pêche au saumon. Ce n'est pas une
pêche comme les autres pêches. C'est une pêche
spéciale qui demande de l'entraînement. On sait qu'il y a moyen de
gâter certaines fosses à saumons, si les gens qui font cette
pêche ne sont pas suffisamment documentés, s'ils n'ont pas
été entraînés pour faire ce genre de pêche.
C'est facile, comme ça, de laisser tomber le mot "scandale", mais encore
faudrait-il qu'on puisse justifier ce mot.
A mon sens, il est clair qu'il faille ouvrir des rivières
à saumon. Je pense que, depuis un an que je suis au ministère,
j'ai justement donné la preuve que nous voulons en ouvrir, qu'il y a une
phase 1, qu'il y aura d'autres phases qui vont suivre cette phase 1.
Déjà, nous avons voulu démontrer la
sincérité et la bonne volonté du ministère en
n'attendant pas l'annonce d'une phase d'accessibilité, la phase 2, en
Gaspésie pour ouvrir la rivière Matapédia et la
Causapscal.
Je pense qu'il faut peut-être être un peu plus mesuré
dans nos paroles et comprendre que
déjà quelques rivières sont ouvertes et c'est une
pêche extrêmement chère. N'oubliez pas que le saumon sportif
rapporte plus à la province que le saumon commercial. Je veux dire que
chaque saumon pêché dans les rivières à saumon qui
méritent ce nom coûte extrêmement cher aux gens qui ont des
baux. Il n'y a pas de nom à ça, je regrette infiniment, mais si
vous relevez le dossier du ministère vous vous rendrez compte qu'un
saumon peut coûter $800 ou $1000 à une personne à cause des
investissements qui sont faits dans cette région-là. Alors, c'est
bien beau et je suis d'accord pour l'ouverture dans la mesure de nos moyens et
de l'inventaire que nous pouvons faire, mais il y a aussi une question
d'embauche du personnel. Nous voulons, en ce moment créer des emplois,
ouvrir des territoires, et si nous n'avons pas les moyens d'embaucher le
personnel nécessaire, il y a la conservation qui est extrêmement
importante. La pêche au saumon est une pêche tellement
spécialisée et, en ce moment, elle est tellement menacée.
Vous savez à travers le monde qu'il y a une association de
pêcheurs qui s'intéresse au saumon de l'Atlantique parce que ce
genre de pêche est en voie de disparition ou tout au moins est
menacée et à cause de cala nous nous rendons compte
jusqu'à quel point la conservation va bien au-delà de la
volonté d'un seul gouvernement.
Mais, je prends bonne note des remarques du député du
Saguenay et il est clair, je suis heureuse qu'il se rende compte que nous
voulons faire quelque chose, il l'a mentionné au tout début de
son intervention, il sait que nous voulons apporter une amélioration. Je
pourrais ici énumérer les différentes rivières
ouvertes, combien il en coûte pour aller dans chacune de ces
rivières, etc. Mais peut-être que tout à l'heure lorsque
nous reviendrons sur le sujet, il y aura moyen de le faire.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay, une question
additionnelle?
M. LESSARD: Oui, M. le Président, sur le même sujet,
concernant la conservation dont parle le ministre, je crois que si le saumon
disparaît dans ces rivières, ce n'est certes pas parce que les
individus l'ont pêché ou ont eu le droit de le pêcher, mais
c'est parce que certaines compagnies qui ont le contrôle de ces
rivières ne les aménagent pas du tout et même exploitent
d'une façon inconsidérée la pêche au saumon et
lorsque nous aurons l'occasion d'en discuter...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, j'espère qu'on aura des exemples
concrets.
M. LESSARD: Je vous apporterai des exemples concrets dans la
rivière Baie-Trinité en particulier où le massacre se fait
d'une façon éhontée par la compagnie qui est
supposée protéger la rivière. De toute façon, M. le
Président, j'y reviendrai.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je serais bien intéressée à
avoir tous les détails et les preuves du député.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Portneuf.
M. DROLET: Une courte question d'intérêt
général concernant ce qu'a dit le ministre tout à l'heure
dans ses observations. Il y avait, je pense, un plan triennal à son
ministère concernant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... la phase un, accessibilité au nord,
nord-est et nord-ouest de Montréal.
M. DROLET: Combien madame le ministre prévoit-elle de phases?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne pourrai pas assouvir votre
curiosité, vous serez obligés d'attendre le document de travail
qui sera déposé en Chambre.
M. DROLET: Mais peut-elle nous dire si la phase numéro deux sera
déposée en 1971? Suis-je encore trop curieux?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A la fin de 1971 ou au début de 1972. La
phase numéro deux, c'est beaucoup dire, le document de travail sera
déposé, il est possible, vers la fin de cette année ou au
début de l'année prochaine.
M. DROLET: Est-ce que dans les études qui sont en train de se
faire...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez, il y aurait des possibilités
que ça soit déposé avant, mais je ne veux pas m'engager au
cas où les recherches que nous avons confiées à des
universitaires à l'extérieur de notre ministère ne soient
pas terminées et je pense qu'il est extrêmement important que ce
document de travail soit complet avant qu'il ne soit déposé.
M. DROLET: Je reviendrai dans le détail un peu plus tard, mais en
général est-ce que, dans ces études-là,
présentement, une étude est faite également sur tout le
territoire du nord du comté de Portneuf où il y a une magnifique
réserve...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le nord n'est pas oublié, M. le
Président, et les magnifiques réserves qui existent
déjà ne sont pas oubliées.
M. DROLET: Dont la réserve Portneuf.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dont la réserve Portneuf.
M. DROLET: Je reviendrai en détail plus tard.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, après avoir parlé, par
incidence c'est moi qui en ai parlé, du poisson maskinongé, nous
avons parlé de la truite, du saumon, du doré, le ministre
peut-elle nous faire rapport sur la situation de l'anguille?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela ne va pas bien, je pense que vous voyez
par...
M. PAUL: Parce que le ministre sait que j'ai beaucoup de pêcheurs
dans mon comté qui retiraient des sources de revenus importantes de
cette pêche. Alors, j'aimerais, si possible, que le ministre nous fasse
part de l'état de la situation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le docteur Corbeil, qui est un biologiste reconnu
à travers la province me dit qu'à l'heure actuelle nos
dernières analyses, les derniers rapports ne sont pas du tout
encourageants.
M. PAUL: Ce qui impliquera probablement cet embargo...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II est possible que cet embargo de l'an
dernier...
M. PAUL: ... sur la pêche commerciale de l'anguille se continue
pour cette année.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Malheureusement, je le crains, il est possible
que l'on ait encore cet embargo mais ça devrait se décider
prochainement.
M. PAUL: Merci.
M. CROISETIERE: Est-ce que c'est la même situation pour la
rivière Richelieu, parce que ce n'est pas la même
région?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La même chose.
M. CROISETIERE: La même chose. Très bien.
M. PAUL: Le territoire à l'est de Trois-Rivières.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme le mentionne le spécialiste dans ce
domaine, pour l'anguille, c'est une situation qui est
générale.
M. CROISETIERE: Générale.
M. PAUL: Sans doute à cause de la présence de l'eau
salée, est-ce qu'il n'y a pas une politique spéciale qui est
adoptée au ministère de l'Industrie et du Commerce quant à
l'anguille? Est-ce qu'on n'a pas fait des expériences aux fins de
démercuriser, dans le cours de l'automne ou de l'hiver, de l'anguille
sur les rives de Saint-Romuald, dans ce coin-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je sais que le Dr Corbeil travaille
étroitement avec le ministère de l'Industrie et du Commerce. Il
me dit qu'on a essayé de garder de l'anguille en captivité et de
faire ses analyses mais les résultats ne sont apparemment pas
probants.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: M. le Président, c'est une directive, je voudrais
savoir à quel poste on va discuter des biologistes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au service de la faune qui est au poste 2,
article 2.
M. TETRAULT: Poste 2, article 2, merci. M. PAUL: M. le
Président...
M. LESSARD: M. le Président, je comprends que le ministre est
très discret sur son plan général, c'est malheureux...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je l'ai été dans le passé
pour la phase 1, celle de l'accessibilité. Je me suis fait blâmer
à l'époque mais j'aimais mieux attendre et arriver avec le projet
complet.
M. LESSARD: Est-ce qu'on peut savoir par exemple comment
s'intégreront dans ce plan les associations de chasse et de pêche
qui ont déjà, je crois, accordé, par suite de ce
système, l'accessibilité au public? Comment est-ce que le
ministre entend intégrer ces associations à l'intérieur du
plan global? Quel sera l'équilibre entre le fait, par exemple, que ce
soit le gouvernement qui crée et qui contrôle des réserves
et le fait aussi de la participation de la population à
l'intérieur de l'administration des territoires de chasse et de
pêche là où ç'a été prouvé
comme étant efficace?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je ne voudrais pas
être désagréable au député de Saguenay qui a
été si aimable à mon endroit au début de ses
remarques, mais, encore une fois, je suis obligée de lui dire que c'est
prématuré de lui faire part du document de travail qui sera
déposé à l'attention des députés de la
Chambre.
M. LESSARD: Mais on ne peut pas savoir quand même quelle en est
l'idée générale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas de "preview", je regrette.
M. LESSARD: Le ministre nous laisse sur notre faim et notre soif.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à commencer?
M. PAUL: Quant à nous, M. le Président, nous sommes
prêts maintenant à attaquer les postes budgétaires.
M. LE PRESIDENT: Poste 1, article 1, sous-article 1.
Administration Services administratifs
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire de combien de personnes
se compose son cabinet actuellement? Quels sont les employés nouveaux
qui sont entrés à son service depuis le 12 mai 1970? Je prends
une date à tout hasard.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quelle date?
M. PAUL: Le 12 mai 1970. Quel a été le mode de recrutement
de ce personnel?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je ne suis pas sûre
que je vais vous dire la situation au 12 mai 1970 mais, de toute
façon...
M. PAUL: Environ cette période-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce qu'il y a eu un bon moment où mon
cabinet n'était pas au complet. J'ai trois secrétaires
particuliers, j'ai deux professionnels, douze employés de bureau et un
poste est vacant à l'heure actuelle.
M. PAUL: Est-ce que l'engagement des secrétaires particuliers a
été fait suivant le pouvoir discrétionnaire qu'avait le
ministre ou si c'est sur recommandation de la Commission de la fonction
publique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans un cas, c'est sur recommandation de la
Fonction publique et dans les deux autres cas c'étaient des
fonctionnaires. Je dois dire, par exemple, que je me targue d'avoir fait un
excellent choix en la personne du chef de cabinet et des
secrétaires.
M. PAUL: Ces secrétaires particuliers ont-ils tous trois le titre
de secrétaire particulier ou si vous en avez au titre de
secrétaire particulier adjoint?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je m'excuse du délai.
M.PAUL: Ah oui!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je remarque qu'il est six
heures moins cinq. Je crains qu'il y ait des détails ici sur les
questions que vont poser les députés que nous n'avons pas. Est-ce
qu'il y aurait possibilité de suspendre la discussion jusqu'à
huit heures ce soir?
UNE VOIX: Oui, d'accord.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Merci.
M. LE PRESIDENT: La séance est suspendue jusqu'à huit
heures.
Reprise de la séance à 20 h 5
M. PEPIN (président de la commission permanente du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche): A l'ordre, madame, messieurs!
M. PAUL: Alors, comme nous avions suspendu jusqu'à 8 heures, je
me demande si nous ne pourrions pas commencer.
M. LE PRESIDENT: Sur une question de privilège, le
député d'Iberville.
M. CROISETIERE: Le député de Maskinongé taquinait,
mais j'aimerais demander au ministre s'il serait possible, pour la bonne marche
des travaux et pour l'inscription au journal des Débats, de nous
présenter ses officiers, ses principaux collaborateurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, avec plaisir. J'ai toute une équipe
qui est ici. Parmi mes principaux collaborateurs, il y a les sous-ministre. Il
y a M. Paul Brown, qui est fonctionnaire depuis un bon moment, que tout le
monde connaît, je crois. Il y a le notaire Béland. Je ne sais pas
s'il est arrivé. Il est retenu au bureau. Il était assis à
ma droite, il est sous-ministre adjoint. Il y a également M. Robert
Prévost, qui, lui, est sous-ministre adjoint au Tourisme. D y a le Dr
Corbeil, directeur général de la Chasse et de la Pêche.
M. PAUL: C'est le spécialiste en mercure!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, oui. Il y a le Dr Gaston Moisan, qui est le
directeur du service de la faune. Il y a M. Jean-Guy Langlois, qui est au
service administratif, M. Bernard Sarvonat, au mont Sainte-Anne, coordinateur
avec le sous-ministre; M. Godard, au service de l'hôtellerie; M.
Mitchell, directeur du personnel; Mlle Morrissette, attachée de presse;
M. Lépine, à la conservation; M. Demers, à la recherche,
M. Dalpé, au service administratif, M. Lavergne, au génie, M.
Mainguy, directeur général du jardin zoologique, et M.
Saint-Pierre, du service de la faune. Il y a M. Cyr, de l'autre
côté, conseiller-cadre au Tourisme, et M. Durocher,
également au Tourisme.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous permettez qu'on procède?
M. CROISETIERE: Oui, oui. M. LE PRESIDENT: Le poste 1.
M. PAUL: Est-ce que le ministre est en mesure de répondre aux
questions fort curieuses que nous avons posées avant la suspension de
nos travaux?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il a, comme secrétaire particulier M.
Michel Lapalme, le fils d'un de nos anciens collègues au Parlement.
M. PAUL: Le député d'Outremont.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mlle Claire Bergeron, qui est secrétaire
particulier adjoint, était une de mes secrétaires quand
j'étais au ministère des Transports et Communications.
M. PAUL: Est-ce qu'elle est heureuse de sa permutation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je l'espère, c'est à elle qu'il
faudrait le demander. Il y a M. Gilles Parrot, qui est attaché
d'administration, classe II.
M. PAUL: Combien de ces personnes étaient autrefois dans la
Fonction publique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D y en a deux, Mlle Bergeron et M. Parrot. M.
Lapalme était au service du fédéral, à la
Commission des prix. Il travaillait pour M. Paul Gérin-Lajoie avant de
se joindre à nous.
M. PAUL: Le gros problème, ce n'est parce que je veux être
malin, M. le Président, mais au ministère, est-ce que l'honorable
ministre peut nous dire qui, parmi son personnel, reçoit un traitement?
A qui verse-t-on un salaire et quels sont ceux qui bénéficient
d'allocations?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne comprends pas tout à fait la
question du député.
M. PAUL: Nous sommes à étudier le poste 1, article 1,
sous-article 1: Traitements, salaires et allocations. Qui, à son
ministère, reçoit un traitement? A qui verse-t-on un salaire? Et
qui bénéficie d'allocations? Est-ce que c'est une rubrique
conventionnelle, ou si il y a effectivement des personnes qui reçoivent
un traitement, d'autres un salaire et des allocations, ce qui pourrait
comprendre un personnel occasionnel.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas de personnel occasionnel dans mon
ministère. Ce sont tous des traitements.
M. PAUL: Alors, comme cela, c'est un terme sacramentel !
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais il y a des allocations au niveau des
sous-ministres.
M. PAUL: Oui, en vertu d'un arrêté en conseil qui
prévoit tant par mois pour...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça, oui.
M. PAUL: Et également un autre arrêté en conseil
pour ce qui est des frais de déplacement et d'allocations de
dépenses aux hauts fonctionnaires du ministère qui voyagent.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça.
M. PAUL: C'est ce terme sacramentel qu'on retrouve, mais qui, en fait,
ne présente aucune distinction dans le champ pratique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. PAUL: Est-ce que Mme le ministre a le même nombre
d'employés de prévu pour cette année que celui de l'an
passé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a une augmentation des effectifs, je pense.
Là je vous réponds dans l'ensemble?
M. PAUL: Oui, c'est-à-dire dans l'ensemble du
ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans l'ensemble du ministère, parce
qu'à mon cabinet, il y a... Le nombre de fonctionnaires à l'heure
actuelle est de 1,336. Il y a 421 postes vacants et il y en a 1,757
d'autorisés.
M. PAUL: II y a 1,757 postes d'autorisés, et combien y en a-t-il
de vacants? 421?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y en a 421.
M. PAUL: Alors, ce qui fait 1,336. MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est
ça.
M. PAUL: Au moment où je posais ma question, je me suis
rappelé un tableau qui nous fut remis après le dépôt
des estimations budgétaires, et je remarque ici qu'au ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, il y a 1,098 postes de
prévus pour l'année fiscale 71/72, alors qu'il y en avait 1,070
pour l'année 70/71. Madame le ministre nous parle de 1,757 postes, je
comprends qu'ils ne sont pas tous comblés, mais il y aurait actuellement
1,336 personnes au travail, ce qui ferait 238 personnes dont on ne parle pas
dans les informations qui nous furent transmises par le ministère des
Finances.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est parce qu'il y a un nombre d'ouvriers, 322
ouvriers, qui n'étaient pas inclus à l'époque. C'est ce
qui fait la différence.
M. PAUL: Qu'est-ce que vous entendez au point de vue pratique, par le
mot "ouvrier"?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Tous les manoeuvres, M. le Président.
M. PAUL: Tous les manoeuvres. Est-ce que c'est un terme qui est
employé dans le sens de la convention collective?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. PAUL: Alors, ces personnes-là n'étaient pas
attachées au ministère autrefois?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elles appartenaient au ministère, mais
n'étaient pas comptées dans une autre convention collective.
M. PAUL: Alors, elles étaient attachées à quelle
convention collective?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A la convention des ouvriers.
M. CROISETIERE: A l'unité ouvrière... MME
KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça.
M. PAUL: Et maintenant, ils ont été détachés
pour être intégrés. Est-ce qu'il y a eu également un
transfert de crédits pour ces employés-là, parce que je me
demande comment nous allons les payer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était prévu au sous-article de
"salaires" auparavant, dans les années passées. Le sous-article 1
concernait les traitements et le sous-article 2 les salaires.
M. CROISETIERE: D'après la nouvelle formule du ministère
des Finances, il se trouve à être inclus différemment?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, traitements, salaires et allocations se
trouvent conjoints.
M. PAUL: Je comprends que l'an passé, M. le Président,
à la réponse que vient de nous fournir madame le ministre, il y
avait en chiffres ronds un montant de $300,000 pour couvrir les sous-articles
"traitements et salaires". Aujourd'hui, avec la nouvelle figuration qu'on nous
présente, on constate que, pour l'année 70/71, un montant de
$689,900 aurait été payé en salaires, traitements et
allocations, et cette année on a un montant de $808,500, ce qui fait en
chiffres ronds, à peu près $115,000 d'augmentation.
Est-ce que l'honorable ministre peut nous donner des explications afin
de justifier et de soutenir cette augmentation de $115,000 à ce poste
bien précis de ses crédits?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On me dit ce sont les augmentations statutaires
qui font la différence. Les avancements d'échelon, le coût
de la vie, etc.
M. PAUL: Dans ce poste, si mes informations sont exactes, me
référant à l'estimation des crédits, il y avait 85
postes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: 101 postes sont approuvés.
M.PAUL: Pardon? Il y a 101 approuvés.
Les employés du ministère bénéficieraient en
moyenne d'une augmentation, si je prends la réponse du ministre,
d'environ $1,500, si c'est pour combler les augmentations statutaires.
Est-ce que la convention collective prévoit une si haute
augmentation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne réponds pas à la question
qu'on vient de me poser parce que je ne suis pas assurée que votre
raisonnement soit exact. Je sais qu'il est fait de bonne foi, mais... On a
aussi le budget de l'an dernier... Les années passées, on nous
montrait les effectifs autorisés et les gens en place, entre
parenthèses. Cette année la formule étant
différente, ça crée peut-être un peu plus
d'imbroglio. Nous sommes habitués de procéder d'une autre
façon.
M. TETRAULT: II y a 85 postes comblés et 101
autorisés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Je crois que, d'après l'explication
au début, il y a 101 postes autorisés à
l'administration.
M. TETRAULT: Et 85 comblés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y en aurait plus à l'heure actuelle que
85.
M. PAUL: Mon raisonnement était tout à fait
erronné. Je suis heureux de le reconnaître. Je ne suis pas
froissé de reconnaître mes torts. Si le ministre nous dit qu'il y
aura à peu près dix ou douze postes à combler. Si on prend
une moyenne de $6,000 à $7,000 de salaire minimum, ce qui ferait
à peu près de $72,000 à $85,000, et le solde pour couvrir
les augmentations statutaires de ce personnel affecté aux postes bien
précis, vous auriez probablement une réponse...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela s'expliquerait. Je pense que oui.
M.PAUL: Nous aurions une réponse à ma
curiosité.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Alors, adopté?
M. CROISETIERE: J'espère que l'an prochain ça sera plus
explicité. D'après la nouvelle formule du ministère des
Finances, on pourra comprendre plus facilement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On pourrait peut-être faire nos
remarques..-.
M. CROISETIERE: Nous comprenons que cette année c'est dans tous
les ministères...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, d'accord!
M. PAUL: Et dans ce poste, M. le Président, les allocations
n'affectent que le personnel de cadre du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact! Il y a un conseiller-cadre.
M. PAUL: II n'y a pas 101 qui ont droit à des frais de
déplacement ou d'allocations?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Non. A part les conseillers-cadres, il y en
a deux. Adopté?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 1, sous-article 2.
M. PAUL: Frais de déplacement. De qui cela couvre-t-il les frais
de déplacement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les fonctionnaires de l'administration.
M. TETRAULT: Ce sont les frais de déplacement dans les cadres de
la province de Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas seulement dans la province,
ça peut être à l'extérieur également.
M. CROISETIERE: Est-ce que les frais de déplacement peuvent
comprendre le surtemps?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. PAUL: Est-ce qu'en fait le montant de l'an passé, $70,200, a
été entièrement dépensé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De mémoire, un de mes sous-ministres, M.
Brown, me dit qu'il y avait $7,000 à $8,000 qui ont été
retournés au fonds consolidé de la province.
M. PAUL: Au grand plaisir du ministre des Finances. L'an dernier vous
avez eu un montant de $7,000 qui n'a pas été utilisé.
Cette année est-ce que vous prévoyez qu'on dépensera
$18,000 de plus que l'an dernier? Si oui, en raison de quelle politique
envisagée par le ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En raison de l'augmentation du nombre des
employés. Nous prévoyons que ces dépenses vont être
plus élevées.
M. PAUL: Très bien. Quant à nous, M. le Président,
ce sous-article est adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4. UNE VOIX: Adopté. M. LE
PRESIDENT: Sous-article 5. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8.
M. TETRAULT: Dans véhicules moteurs, est-ce que ça
comporte de nouveaux achats d'autos ou si c'est juste de l'outillage
ordinaire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ici, vous vous souviendrez peut-être si les
personnes étaient présentes lors de la défense des
crédits, je vous avais dit à l'époque...
UNE VOIX: Que vous aviez une vieille auto de 45,000 milles.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... que je voulais donner l'exemple et garder mon
véhicule. Mais là il est à la veille de tomber. Je pense
qu'on ne pourra plus voyager avec ce véhicule.
M. PAUL: Vous regrettez vos bonnes intentions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, je ne les regrette pas du tout. Mais
là il devient dangereux. Savez-vous combien il a de millage?
Soixante-dix-huit mille milles. Il y a un montant de prévu pour un
changement.
M. LESSARD: Vous êtes chanceuse de faire autant de millage que
ça avec des automobiles.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne sais pas si c'est de la chance. A certains
moments je trouve que c'est de la fatigue et du travail. Ce n'est pas une
automobile de plaisance.
M. LESSARD: Je voudrais bien être capable de faire ça.
M. TETRAULT: Le montant prévu pour l'achat d'une autre auto.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour l'échange.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 9.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Avant de terminer, j'aimerais mentionner que
cette voiture que nous avons présentement est une Oldsmobile 1969 qui
m'avait été passée par le ministère des Finances en
1966 qui était inutilisée. En bon samaritain on me l'avait
passée. Elle était loin d'être neuve même à
cette époque-là.
M. LESSARD: On vous soigne vraiment mal.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez que je ne me plains pas.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. TETRAULT: Les $300 pour assurances, taxes et indemnités, c'est
pourquoi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour l'assurance-automobile.
M. TETRAULT: Celle de l'année passée n'était pas
assurée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour toutes les dépenses accessoires
comme l'immatriculation, etc.
M. CROISETIERE: II y a un nouveau système du ministère des
Finances qui vous la catalogue de cette façon.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. PAUL: C'est au ministère de payer ou de rembourser le
prêt figuré.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça. M. LE PRESIDENT: Sous-article
10.
M. PAUL: Ce sont des loyers payés à qui et situés
où?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour les stationnements à 930 chemin
Sainte-Foy, l'endroit où se trouvent les employés et les
fonctionnaires du ministère.
M. PAUL: Est-ce que l'augmentation...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a également $10,000 de location
d'avions.
M. PAUL: Pour l'ensemencement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour la location peut-être pas pour les
inspecteurs.
M. PAUL: Cela comprend les hélicoptères? Est-ce que c'est
payé au ministère des Transports ou si c'est payé à
l'entreprise privée?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela peut être partagé dans certains
cas par le ministère des Transports et par l'entreprise
privée.
M. TETRAULT: Madame, le ministre nous dit qu'il y a $10,000 d'inclus
pour les frais de transport, de location. Dans frais de déplacement au
sous-article 2. C'est $81,200 n'incluent pas ça?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. TETRAULT: Est-ce que je pourrais savoir pour quelle raison?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour la location d'avions dans le
Grand-Nord pour la visite des camps où il y a des pourvoyeurs?
M. TETRAULT: Oui mais excusez mon ignorance pourquoi
est-ce que ça n'entre pas dans les frais de déplacement en
général?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Question de procédure et de
définition du ministère des Finances qui veut que nous
procédions de cette façon-là.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11.
M. LESSARD: Dans les services contractuels, est-ce qu'on pourrait avoir
des explications puisqu'il y a une différence assez importante entre
$10,200 et $53,300?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ici, je pense que la différence s'explique
par notre programme d'accessibilité. Il y a $14,550 qui seront
utilisés pour les recherches qui seront faites. Je vous ai dit qu'on
faisait appel à l'extérieur à des spécialistes, aux
universitaires, pour la préparation de notre document de travail.
Ensuite, il y a $10,000 pour des bulletins d'information du ministère.
Je pourrais continuer ici, si vous voulez: $3,000 entretien et
réparation de véhicules; $700 pour entretien...
M. PAUL: Vous allez en avoir un neuf, il sera sous la garantie.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas le même véhicule, il ne
faut pas exagérer. Il n'est pas fait en or, ce véhicule-là
qu'on va avoir tout à l'heure.
M. CROISETIERE: Vous avez des camionnettes du ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On a d'autres véhicules au
ministère, à l'administration. Il y a $6,500 pour impression de
formules et les rapports annuels.
M. PAUL: Voici, M. le Président, pour ce qui est de l'article de
$10,000, est-ce que l'honorable ministre pourrait me rappeler la
spécification de la dépense?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour remettre en vigueur la revue du
ministère, le bulletin du ministère. C'est une initiative qui
avait été mise de côté. Nous croyons que c'est
extrêmement utile de faire revivre cette initiative.
M. PAUL: Est-ce que c'est une publication pour l'information du public
en général ou pour l'information des employés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est surtout aux associations de chasse et de
pêche, de groupements, des journalistes également.
M. PAUL: Alors, ce n'est pas une publicité directement faite pour
attirer chez nous le tourisme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. PAUL: C'est plutôt une publicité d'information.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une revue d'information.
M. PAUL: C'est bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 1, sous-article
29 : Autres dépenses.
M. TETRAULT: Les autres dépenses comportent quoi, M. le
Président?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont les divers. C'est l'ancien article qu'on
désignait sous les autres articles du ministère : Divers et
imprévus.
M. TETRAULT: C'est un coussin pour permettre de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous voulez.
M. PAUL: On félicite le ministre d'économiser $11,000
à ce poste-là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Merci.
M. PAUL: ... comparé au montant qui avait été
demandé l'an dernier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On s'est peut-être rendu compte qu'on avait
exagéré un peu.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2, sous-article 1.
Service de la recherche
M. LESSARD: M. le Président, au service de la recherche,
puisqu'on n'a pas reçu le rapport du ministère remarquez
que ce n'est pas un blâme que je fais au ministre, je pense que c'est le
même cas pour de nombreux autres ministères est-ce qu'on
pourrait avoir des précisions sur le service de la recherche, quelles
sont les études qu'on fait, à part la préparation du
programme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a une quinzaine d'études qui sont
présentement à se faire. Je ne sais pas si le
député...
M. LESSARD: J'aimerais avoir...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... aimerait avoir la liste. Je pense que je vais
les numéroter: 1) Tourisme d'été au
Saguenay-Lac-Saint-Jean; 2) Etude sur la clientèle au zoo d'Orsainville,
jardin zoologique provincial; 3) Etude sur les incidences économiques de
la pêche au saumon dans la Gaspésie; 4) Esquisse...
M. LESSARD: A ce sujet, excusez. Est-ce que cette étude est en
cours? Est-ce qu'on prévoit qu'elle...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, elle est en cours.
M. LESSARD: D'accord. MME KIRKLAND-CASGRAIN: 4) Esquisse du plan de
développement des Cantons de l'Est, secteur tourisme; 5) Evaluation de
la qualité de l'information dans les kiosques privés
d'information touristique; 6) Création d'un centre d'informatique au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche; 7)
Société d'aménagement de l'Outaouais, secteur tourisme; 8)
Commission du développement de la région de Montréal,
espaces de récréation, équipement touristique; 9)
Résidences secondaires sur les rives du lac Mégantic; 10)
Système de planification et contrôle budgétaire; 11)
Incidence économique de la chasse au Québec. 12) Inventaire des
équipements récréatifs; 13) Inventaire du potentiel
récréatif; 14) Collaboration dans la préparation du plan
d'effectifs et du plan d'organisation pour le ministère. 15) Essais sur
les usagers de canots-camping au parc La Vérendrye; 16) Finalement,
étude de clientèle, été 1971.
M. LESSARD: A moins qu'il y ait des questions générales,
M. le Président...
M. PAUL: Je m'inscris en faux sur le fait que Madame le ministre n'ait
pas pensé au Maskinongé.
M. LESSARD: Nous n'avons pas besoin de faire des études, nous
constatons...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cette liste n'est pas exhaustive,
évidemment. H y a quand même des fonctionnaires du
ministère qui font d'autres travaux.
M. LESSARD: Oui, justement, M. le Président, je voudrais demander
au ministre, étant donné qu'il y a une quinzaine d'études
en cours, comment il se fait que douze personnes puissent poursuivre autant
d'études à la fois? D me semble qu'à "traitements,
salaires et allocations", je trouve un peu minime le nombre de personnes qui
est attaché à ce service, étant donné que c'est
extrêmement important.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député comprendra que nous
faisons appel à des occasionnels, des étudiants, et des
spécialistes de l'extérieur à l'occasion, par contrat.
M. CROISETIERE: Ceux qui sont inscrits seraient les chefs de
service.
M. LESSARD: Maintenant, on espère du moins qu'un certain nombre
de ces études sera publié, sera rendu public. A quelle
échéance à peu près?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, les études seront
sûrement remises au ministère. Pour ce qui est de s'engager sur
des échéances ou de dire si elles seront rendues publiques, il
est prématuré de le faire. Non pas que nous ayons quoi que ce
soit à cabher comme résultats de ces études. Mais il peut
arriver, dans certaines circonstances, qu'il n'est pas dans
l'intérêt du gouvernement de rendre publique une étude, ou
la valeur immobilière de certaines régions peut être
affectée par le fait de rendre une étude publique. C'est pourquoi
je ne puis pas m'engager en ce moment, pour aucune de ces études. Je ne
dis pas qu'on s'opposera systématiquement à les rendre publiques,
mais pour l'instant, je ne pourrais pas m'engager.
M. TETRAULT: Alors, l'étude de l'aménagement de
l'Outaouais, est-ce que je peux tenir pour acquis que ça comprend le
Nord-Ouest québécois qui relève de la région de
l'Outaouais.
MME KIRKLAND-GASGRAIN: Non, cette région n'est pas comprise.
M. TETRAULT: Madame le ministre, vous oubliez votre collaborateur en
Chambre qui demeure dans le Nord-Ouest québécois.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, bien au contraire, il ne me laisse pas le
temps de l'oublier. Il prend l'intérêt de sa région et
constamment revient à la charge. Tout comme vous l'avez fait tout
à l'heure au début de vos remarques, lorsqu'on a commencé
à discuter des crédits, l'adjoint parlementaire était
placé dans des circonstances qui lui permettent de les faire
quotidiennement. Il ne faut pas exagérer, mais disons qu'il revient
à la charge, et que l'intérêt de sa région lui tient
à coeur, comme vous, comme M. le Président, comme au
député qui vient de s'exprimer.
M. PAUL: M. le Président, dans la nomenclature que vient de nous
donner madame le ministre, elle n'a pas insisté sur le caractère
des richesses touristiques proprement dites. Il y a beaucoup de recherches,
d'informations qui sont actuellement faites au ministère. L'an dernier,
nous avions voté un montant de $196,000 pour un poste bien
spécifique, soit celui du service de la recherche touristique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. PAUL : Est-ce que le ministre peut nous dire si nous allons retrouver
ailleurs ce poste cette année, ou s'il est imbriqué dans le
service de la recherche dont nous sommes présentement à faire
l'étude?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président, ici dans les deux
études mentionnées, inventaire des équipements
récréatifs, il y a entre autres 3,000 dossiers. C'est, mis
à jour et cartographie. Egalement dans l'inventaire du potentiel
récréatif, deux études touchent de près cette
recherche...
M. PAUL: Recherche touristique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... recherche touristique.
M. PAUL: C'est bien, merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Adopté. Article 2, sous-article
2.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 3?
M. LESSARD: Honoraires et commissions, est-ce qu'on pourrait avoir, M.
le Président, certaines explications puisque madame le ministre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a une diminution.
M. LESSARD: Oui, d'accord. ... nous a informé qu'elle faisait des
études et qu'elle faisait appel à des gens de
l'extérieur.
Est-ce que ces gens de l'extérieur sont compris dans ce poste,
quels sont ces gens et quel montant leur accorde-t-on?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous voulez que je vous donne les détails
des $47,000? Il y a $30,000 qui sont utilisés pour les études
fédérales-provinciales sur les habitudes de voyage des citoyens
du Québec, ce qui nous aidera sûrement à mettre toute
l'importance que nous voulons mettre sur le tourisme interrégional.
M. CROISETIERE: Est-ce que c'est donné à une firme de
l'extérieur ou si ce sont des officiers du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, c'est le IBS. Ensuite il y a $10,000 pour
l'engagement de consultants sur l'analyse des modèles
économétriques. Et $7,000, encore une fois, pour l'engagement de
consultants, mais cette fois-là, dans le domaine de l'informatique.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a une relation, M. le Président, entre
les deux articles mentionnés par le ministre, avec ceux que nous serons
appelés à étudier plus tard, sous la rubrique 11 :
Services contractuels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président.
M.LESSARD: Maintenant, pour information, à quel poste du budget
allons-nous trouver, justement, les salaires et honoraires des personnes qui
sont engagées de l'extérieur pour faire les études dont on
parlait tout à l'heure?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On en a déjà mentionné deux,
dans les montants de $10,000 et de $7,000. Il y en a au niveau des traitements,
au sous-article 1.
M. LESSARD: Quel montant, au sous-article 1?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour des occasionnels, cela peut
représenter une somme d'à peu près $10,000.
M. LESSARD: Merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 2, sous-article 4,
adopté?
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 2, sous-article 5.
M. TETRAULT: Les communications: $3,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des frais de poste.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 2, sous-article 7?
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 2, sous-article 11 : Services
contractuels.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est le Centre de traitement électronique
des données.
M. PAUL: Est-ce pour tout le montant, M. le Président?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, pour le plein montant.
M. PAUL: Un montant de $39,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le poste budgétaire no 2:
Direction générale de la chasse et de la pêche.
Direction générale de la chasse et de la
pêche Administration
M.LESSARD: Au poste budgétaire no 2: Direction
générale de la chasse et de la pêche, à l'article 1:
Administration, je constate je ne sais pas si je vais trop vite
qu'il y a deux personnes. Est-ce qu'on pourrait savoir quelles sont les
fonctions et le but du travail de ces deux personnes-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le directeur général de chasse et
pêche et sa secrétaire. Ce directeur est responsable du service de
la protection et c'est le Dr Corbeil que vous voyez ici, à la gauche du
sous-ministre, M. Brown.
M. TETRAULT: Mais, quelle est sa fonction à la direction
générale de la chasse et de la pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'abord, il est biologiste et il est responsable
du service de la faune et de la conservation.
M. PAUL : M. le Président, est-ce que le ministère de
l'Industrie et du Commerce fait souvent appel à la compétence de
M. Corbeil?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Oui, je sais qu'il y a une étroite
collaboration entre le Dr Corbeil et le fonctionnaire du ministère de
l'Industrie et du Commerce qui est chargé d'un travail analogue, mais
dans l'autre ministère.
M. PAUL: Est-ce que, à ce moment le ministère de
l'Industrie et du Commerce paie au ministère du Tourisme je ne
dis pas au Dr Corbeil les services que peut rendre le Dr Corbeil?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, c'est un travail de collaboration qui se
fait entre hommes de science, si vous voulez, et qui n'est pas
rémunéré.
M. PAUL: II n'y a aucune charge de présentée au
ministère, comme cela peut se faire, par exemple, lorsque le
ministère requiert les avions du ministère des Transports.
Je comprends qu'il y a un compte qui est payé au ministère
des Transports, mais ça ne s'applique pas dans le cas d'échange
des con- naissances bien particulières et spécifiques du Dr
Corbeil.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. D'ailleurs, on me dit qu'il y a à
l'autre ministère également je ne sais pas le nombre
des gens spécialisés dans les domaines qui les
intéressent et qui nous intéressent par ricochet.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 1, sous-article 1,
adopté. Sous-article 2, adopté. Sous-article 4, adopté.
Article 2, sous-article 1.
Service de l'aménagement de la faune
M. PAUL: Est-ce que l'honorable ministre peut nous dire si l'ancien
Conseil supérieur de la faune a été aboli ou s'il a
été intégré dans le service de l'aménagement
de la faune?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'a pas été aboli.
M. PAUL: II n'a pas été aboli. Je constate que l'an
dernier il y avait un montant de $34,000 pour le Conseil supérieur de la
faune et que cette année il semble ne pas y avoir de crédits.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est à un autre article, M. le
Président. C'est au poste 7, page 193.
M.PAUL: Très bien.
M. TETRAULT: Au sous-article 2 du poste 2.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce que le sous-article 1 est
adopté?
M. TETRAULT: Non, c'est général et je veux m'en tenir
à ça. Les associations du Nord-Ouest québécois
je vous avais demandé à quel poste on parlait des
biologistes, c'est à cet article-là? font de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. TETRAULT: ...nombreuses pressions auprès de votre
ministère pour avoir un biologiste pour le Nord-Ouest
québécois. Une correspondance a eu lieu avec le sous-ministre de
votre ministère. Il répond dans la dernière lettre qu'il
n'avait pas les sommes nécessaires pour engager un biologiste. Or, le
bureau de Hull répond à leurs nombreuses demandes de venir
vérifier et faire les relevés nécessaires dans le
territoire du Nord-Ouest québécois, qu'à une certaine date
on ne pourrait plus le faire, vu le grand travail qu'il a à faire dans
la région immédiate de la vallée de l'Outaouais. Est-ce
que le ministre a
prévu pour la région du Nord-Ouest un biologiste
résident?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour l'année prochaine. Pas pour cette
année.
M. TETRAULT: Pour l'année prochaine. Aucun pour cette
année. Est-ce que, vu les problèmes qui existent avec la
pollution dans cette partie ouest et vu que les piscicultures voient leurs
poissons se détériorer parce qu'elles n'ont pas les
relevés ou les données spécifiques, vous pouvez demander
au bureau de la région de Hull de faire au moins une fois ou deux fois
l'an une vérification sur place, parce que, selon la dernière
lettre, il est dit que la seule manière...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous allons sûrement demander un effort
particulier de ce bureau, d'ici que l'on puisse nommer un biologiste permanent
résidant dans la région.
M. TETRAULT: Nous pouvons donc prévoir que l'an prochain il y
aurait un biologiste pour la région du Nord-Ouest
québécois?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Absolument.
M. TETRAULT: Merci.
M. LESSARD: A ce sujet, j'aimerais savoir combien il y a de biologistes
à l'emploi du service de l'aménagement de la faune et aussi
à l'emploi de l'ensemble du ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je veux bien répondre à cette
question, mais je me demande si on fait bien de la poser à ce moment-ci,
parce que je vois un peu plus loin... Il y a 36 biologistes, plus dix qui
viennent d'être embauchés pour le programme
d'accessibilité, phase 1.
M. LESSARD: Est-ce que ces biologistes sont concentrés au niveau
du ministère cela va dans la question que posait tout à
l'heure le député d'Abitibi-Est ou s'ils sont aussi
répartis dans certaines régions et à quelles
régions sont-ils attachés?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ils sont répartis dans certaines
régions, pas seulement au ministère. Pour vous donner la
répartition exacte, il y en a sept pour les Laurentides, quatre à
Montréal, deux à Sherbrooke, quatre en Mauricie, quatre à
Hull, cinq à Québec, trois à Rimouski.
Les autres se trouvent au siège social.
M. LESSARD: Concernant encore l'aménagement de la faune, j'ai
parlé cet après-midi d'un projet qui avait été
préparé par certains experts du CEGEP de Hauterive, projet qui a
été présenté au ministre et qui concerne l'orga-
nisation d'une option au CEGEP de Hauterive qui a pour but la formation de
techniciens de la faune. Je suis assuré que le ministre est sans doute
au courant de cette étude qui a reçu l'approbation de
quantité de spécialistes du Québec. Alors, est-ce qu'on
pourrait savoir si le ministre a l'intention d'autoriser ou de demander au
ministère de l'Education de pouvoir organiser ces cours le plus
tôt possible puisque déjà des demandes ont
été faites au niveau de ce CEGEP pour pouvoir s'enregistrer
à ces cours. Il faut bien dire qu'il ne s'agit pas ici de formation de
biologistes...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, mais d'aides.
M. LESSARD: ... mais d'aides à ces biologistes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des techniciens, en somme.
M. LESSARD: Des techniciens.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En parlant des CEGEP qui préparent des
techniciens comme ça, il y a un autre CEGEP à Sainte-Foy et un
à Sherbrooke. D est évident qu'il est dans l'intérêt
de notre ministère d'avoir des gens formés dans cette...
M. LESSARD: Au CEGEP de Sainte-Foy et au CEGEP de Sherbrooke, est-ce que
ce n'est pas dans le but de faire de la préparation pour des agens de la
conservation plutôt que pour des techniciens qui récoltent des
données?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, pour des techniciens.
M. LESSARD: Alors, ça veut dire que le cours qui sera
donné au niveau du CEGEP de Sherbrooke et du CEGEP de Sainte-Foy
ressemblera passablement dans son programme à celui...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A celui du comté du député.
Un renseignement additionnel. Le CEGEP de Sainte-Foy aura ses premiers
diplômés en 1972. Ce serait peut-être difficile de donner le
nombre exact. On ne peut même pas vous donner de chiffre approximatif
parce que nous ne l'avons pas. Peut-être une vingtaine mais c'est
très approximatif.
M. LESSARD: C'est un cours de combien d'années et à quel
niveau?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Trois ans.
M. LESSARD: De trois ans, au niveau du CEGEP, tant à Sherbrooke
qu'à Sainte-Foy?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. LESSARD: On dit vingt au niveau de Sherbrooke ou Sainte-Foy ou les
deux?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les deux. On m'informe que les étudiants
de Sherbrooke viennent faire leur dernière année à
Sainte-Foy.
M. LESSARD: Alors, je souhaite, madame le ministre, étant
donné la richesse énorme qu'il y a dans notre région qu'on
puisse donner le cours prochainement d'autant plus que ces techniciens
s'imposeront de plus en plus si on veut vraiment développer
l'accessibilité à la forêt et pouvoir faire les
études nécessaires ou l'accumulation des données
nécessaires aux études qui pourront être faites par les
biologistes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a peut-être ici un renseignement qui
pourrait intéresser les membres de la commission. C'est qu'on recrute
deux techniciens pour un biologiste.
M. LESSARD: C'est ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la façon dont le travail se
fait.
M. LESSARD: Alors deux techniciens pour un biologiste. Est-ce qu'on
pourrait savoir combien il y a de techniciens au niveau du ministère?
Est-ce que ça veut dire qu'il y aurait au moins une soixantaine de
techniciens?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est exact. Il y en a au-delà de
soixante. Il y en a 63.
M. LESSARD: Ces techniciens travaillent surtout au niveau des parcs et
des réserves?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas nécessairement, un peu partout dans le
district.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: Est-ce que madame le ministre peut me dire combien il y a de
personnes d'affectées au service de l'aménagement de la faune
pour l'année de 71/72?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a 121 postes autorisés et 46 nouveaux
postes, pour un total de 167.
M. PAUL: 167. Est-ce que ces nouveaux postes doivent être
comblés prochainement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Certains de ces postes sont déjà
comblés. Les gens sont déjà en fonction. Il y a huit
biologistes justement dans le programme d'accessibilité. Il y a huit
techniciens de la faune pour, encore une fois, notre programme
d'accessibilité, en plus de ceux que nous devons encore recruter.
M. PAUL: Si je prends le chiffre de madame le ministre, elle nous parle
de 121 postes actuellement comblés et 47 à combler.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: 46.
M. PAUL: L'an dernier, M. le Président, à ce service, il y
avait 142 postes. Comment se fait-il que nous ayons une réduction de 21
postes qui l'an dernier étaient comblés avec ceux, comblés
présentement cette année?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y avait des postes vacants l'an dernier qui
ont été gelés et qui n'ont pas été
renouvelés, ce qui explique la différence. Il y a une correction.
Le nombre de 121 est incomplet. Il faut inclure les ouvriers et d'autres
employés pour un total de 232 emplois.
M. PAUL: Ce qui explique l'augmentation du crédit de près
de $400,000...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est exact!
M. PAUL: ... à comparer avec ce qu'il était l'an dernier
pour le même service.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Notre programme d'accessibilité est une
des raisons qui explique cette différence.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire quelle est la
coopération qui existe actuellement au point de vue pratique, et non pas
seulement au point de vue théorique, entre la campagne menée par
le ministre attaché à l'Environnement et à la Pollution,
le Dr Goldbloom, avec les biologistes du ministère? Dans quel domaine
pratique cette collaboration se fait-elle Est-ce qu'il y a des recherches qui
seront faites pour le compte des crédits?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai eu connaissance de certaines réunions
auxquelles a pris part le Dr Corbeil avec les fonctionnaires du
ministère de l'Environnement et de la Régie des eaux. Il y a eu
aussi des échanges faits avec des fonctionnaires qui venaient du
gouvernement central et également de l'Ontario. Je sais qu'il y a une
étroite collaboration entre notre service, dirigé par le Dr
Corbeil, et le service qui est sous la direction du Dr Goldbloom et de ses
fonctionnaires.
M.PAUL: Le Dr Goldbloom n'a pas de fonctionnaires.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les fonctionnaires de l'Environnement, si vous
voulez, de la Régie des eaux.
UNE VOIX: Des Affaires municipales.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De la régie des eaux.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a une politique d'information qui a
été établie entre le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche et la politique idéale que vise le Dr
Goldbloom?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je m'excuse, je vais être obligée de
vous demander... parce que je ne peux pas entendre quand je suis prise des deux
côtés.
M. PAUL : J'ai subi le même inconvénient. DES VOIX: Ah! Ah!
Ah!
M. LACROIX: Vous n'avez pas donné les bonnes réponses.
M. PAUL: C'est la réponse que vous m'avez donnée. Vous
pouvez voir que le député des Iles-de-la-Madeleine est bien mieux
en dehors de cette salle.
M. LACROIX: C'était le temps de donner les bonnes
réponses...
M. PAUL: J'ai dit, M. le Président... je ne me rappelle plus de
ma question.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela avait rapport au Dr Goldbloom et
l'échange de collaboration.
M. PAUL: En cour, on pourrait demander au sténographe de la
relire, mais ici c'est assez embêtant. Au point de vue pratique, est-ce
qu'il y a une politique définie et une publicité faite de la part
du ministère pour attirer et éveiller davantage l'opinion
publique sur tout ce problème de pollution qui tient tant à coeur
à l'honorable député de D'Arcy McGee?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous me permettez une remarque, le public est
alerté au point où nous voulons qu'il le soit. Il y a quand
même un échange de renseignements, il y a de la collaboration
entre les fonctionnaires de la Régie des eaux et notre service dont le
Dr Corbeil a la direction.
M. PAUL: Est-ce que le Dr. Corbeil prévoit l'adoption de
certaines politiques pour arrêter ou empêcher que la pollution se
propage davantage, spécialement dans le service de la faune?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas de doute que cette question, si vous
permettez, M. le Président, de mon collègue de Maskinongé
devrait être dirigée au Dr Goldbloom...
M. PAUL: Envoyez-le.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... lorsqu'il défendra les crédits
de la Régie des eaux.
M. PAUL: Dans quelques minutes, il y aura reçu un message
à la chambre 81-A.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2, sous-article 2: Frais de
déplacement.
M. TETRAULT: Les frais de déplacement, à propos de
l'augmentation, est-ce qu'on pourrait savoir dans quelle ligne et quelle est la
raison?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la même augmentation qui s'explique
par l'accessibilité...
M. TETRAULT: Très bien.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Par notre programme d'accessibilité.
M. TETRAULT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 3.
M. TETRAULT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 4.
M. TETRAULT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 5.
M. TETRAULT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 6.
M. LESSARD: Alors, sous-article 6: Fournitures et approvisionnements,
service de l'aménagement de la faune, est-ce que c'est à ce
sous-article que nous devons parler des gardes-chasse, ou plutôt au
service de la conservation? J'aimerais avoir des détails.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au service de la conservation.
M. LESSARD: Ici, il s'agit essentiellement...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce qu'il s'agit de fournitures et
approvisionnements...
M. LESSARD: De bureaux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, achat de combustible de chauffage, de
carburant, de lubrifiant, et également, le plus important, c'est la
nourriture pour la pisciculture.
M. PAUL: Maintenant, est-ce que le ministre pourrait nous dire combien
va coûter approxi-
mativement l'aménagement des nouveaux territoires mis à la
disposition du public, et à quel poste de son ministère
pouvons-nous trouver ces crédits-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On les trouve, non seulement à un seul
endroit, on les trouve à différents endroits. Je regrette...
M. PAUL: Est-ce que ce ne serait pas normal que nous les retrouvions
ici, tous centralisés ou affectés au service de
l'aménagement de la faune?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois que ça n'est pas possible, parce
qu'à certains endroits, il faut qu'on retrouve ça dans les
parcs...
M. PAUL: C'est une excellente réponse.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Question de conservation et le reste. Il y a
d'ailleurs $410,500 à la faune sur $3 millions.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous voulez la ventilation exacte: aux parcs,
$3,260,100, à la conservation, $564,800, et à la faune,
$410,500.
M. PAUL: Et nous allons prendre ça précisément dans
quel poste, les $410,000 de la faune? Je voudrais un montant qui se rapproche
quelque peu de cette dépense-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On en prend par exemple à l'article 2,
sous-article 1. Pour $259,000.
M. PAUL: Est-ce que vous êtes obligés de procéder
par virement de fonds?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, c'est prévu.
M. PAUL: C'est prévu, ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ensuite au sous-article 2, pour $28,000; au
sous-article 4, $1,000; au sous-article 6, $49,500; au sous-article 7, $5,000;
au sous-article 8, $50,000; au sous-article 9, assurances, $1,000; au
sous-article, loyers, $7,000; et aux services contractuels, $10,000.
M. PAUL: C'est bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2, sous-article 7.
M. PAUL: Un instant, M. le Président, au sous-article 6,
l'augmentation de cette année, $106,000, résulte de quoi
surtout?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Notre nou- velle station piscicole du lac des
Ecorces, il y a sept nouveaux postes réguliers.
M. PAUL: La pisciculture du lac des Ecorces, c'est dans le comté
de Labelle?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. PAUL: Est-ce que ce n'est pas le ministère des Travaux publics
qui assumera le coût de construction de cette bâtisse?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, c'était dans le projet ARDA.
M. PAUL: Très bien.
M. LESSARD: Je ne sais pas si c'est à ce titre qu'on peut parler
des piscicultures, mais à ce sujet, le ministre nous a fait part en
Chambre l'autre jour qu'il y avait eu une étude sur la
possibilité de faire de l'élevage du poisson d'une façon
commerciale, c'est-à-dire la commercialisation du poisson.
Cette étude n'était pas probante, n'était pas
concluante. Est-ce que le ministre pourrait nous informer de cette
étude? Est-ce que cette étude est actuellement
complètement réalisée? Est-ce qu'il est possible qu'elle
soit rendue publique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Lorsque j'ai répondu à la question
du député, je faisais écho à certaines remarques
qu'on m'avait faites à l'intérieur du ministère, on
m'avait parlé d'étude sans plus de précision. Je sais par
contre que si on ne peut pas généraliser et dire que c'est
très rentable au point de vue commercial, il y a quand même des
entreprises qui réussissent.
M. LESSARD: Actuellement, les entreprises privées qui font
l'élevage ne peuvent pas commercialiser le poisson et le Québec,
alors que nous avons des millions et des millions de lacs, doit même
importer du poisson, de la truite "made in Japan". Pour ma part, ça
m'apparaît assez anormal. On importerait de la truite pour $600,000 par
année. Il me semble qu'on pourrait faire comme les pays Scandinaves et
en particulier comme le Japon, qui n'a pratiquement pas de lacs, vient chercher
chez nous ses menés, en fait l'élevage et nous revend ensuite ce
poisson. Je pense que dans le développement de la chasse et de la
pêche au point de vue commercial il devrait être possible de
permettre aux piscicultures de faire de l'élevage et de vendre du
poisson sur le marché.
J'aimerais avoir sur le sujet certaines informations du ministre, savoir
si on a l'intention d'étudier ce problème et voir s'il y aurait
possibilité de faire la vente commerciale du poisson.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le Dr Moi-san, qui est bien au courant, me parle
d'une étude qui doit m'être remise, avec des recommandations,
incessamment. Je pense que les
conclusions du rapport des spécialistes seront dans le sens des
voeux du député du Saguenay.
M. LESSARD: Cela va bien, votre affaire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bien, ça va bien, notre affaire.
M. PAUL: Est-ce qu'il n'y a pas une sorte, une espèce de truite
qui est vendue?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II faudrait dire que le vente de la truite
arc-en-ciel est permise.
M. LESSARD: D'accord.
M. PAUL: Sur ce sujet particulier, vous me permettrez de me pencher sur
le sort réservé à trois pisciculteurs de mon comté
qui ont été grandement affectés personnellement je
ne veux pas que ce soit pris pour un blâme à l'endroit du ministre
par suite de la politique de l'accessibilité du territoire. Il y
a la pisciculture Elliott Enr. il est probable que le ministre en a
entendu parlé lors de son séjour mardi dernier à
Saint-Alexis qui est en opération depuis près de plus de
cinquante ans et dont la clientèle se recrutait surtout chez les clubs
privés. Avec la politique d'accessibilité du territoire, il va de
soi que les clubs n'osent plus cette année acheter de truites et cela a
jeté un peu dans un certain marasme et certaines difficultés
financières M. Elliott dont la compétence et l'efficacité
ont été reconnues par de nombreux clients.
Je me permettrais, non pas dans un but de patronage, au contraire, mais
dans un but d'approvisionnement facile et de qualité, de signaler au
ministre et aux fonctionnaires de son ministère que cette pisciculture
pourrait peut-être partiellement combler les besoins que le
ministère devra envisager pour mener à bonne fin sa politique
d'ensemencement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'étais effectivement à
Saint-Alexis la semaine dernière, mais je dois dire qu'on ne m'en a pas
parlé. Cependant le député de Maskinongé a fait
écho à cet état de chose il y a quelques jours à la
Chambre et je lui ai dit que lorsque nous ne suffirions pas à nos
besoins nous aurions recours à ces piscicultures privées. J'en ai
discuté avec mes fonctionnaires pour que nous adoptions cette
façon d'agir.
Dans un cas de changement de politique aussi radical que celui que nous
avons amené au ministère avec notre programme
d'accessibilité, ça me fait penser à une expression qu'on
utilise en anglais "You are damned if you do and you are damned if you do
not".
Il est clair qu'en ouvrant les territoires et en ayant nos propres
piscicultures, jusqu'à un certain point nous pouvons suffire à
nos besoins, et il y a ce genre d'anomalie où certains producteurs
sérieux, comme l'a dit le député, se trouvent
peut-être affligés par une diminution de vente. Nous voulons
essayer de faire, naturellement, appel à leurs services et si, vraiment,
ils peuvent faire la preuve d'une baisse de revenus, nous pouvons prendre
ça en considération pour essayer de les aider.
M. PAUL: M. le Président, c'est surtout pour cette année,
par suite du surapprovisionnement, parce qu'il n'a plus de
débouchés et, dans le cours de l'automne dernier, il avait
prévu un élevage comme si la politique devait être la
même cette année. En aucune façon, M. le Président,
je ne veux condamner la politique du ministère parce que je sais, et je
crois que M. Brown...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela va apporter la prospérité dans
votre région.
M. PAUL: ...et M. Béland savent quelle attitude j'ai prise
dès le début lorsque cette politique fut mise de l'avant par le
ministre. Mais c'est un fait, M. le Président, que M. Elliott
actuellement se trouve... pas parce que c'est lui...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. PAUL: ...même au point de vue politique, je ne sais même
pas de quelle couleur il est. Je peux m'en douter, comme de raison.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela pourrait être M. X, en somme,
qui...
M. PAUL: C'est ça. Mais dans les circonstances, M. le
Président, je crois que si le ministère en a besoin, il devrait
se fâcher cette année pour absorber ce surplus.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est l'assurance, d'ailleurs, que j'ai
donnée en Chambre.
M. PAUL : C'est ça. Et comme je connais l'objectivité de
madame le ministre, je suis déjà heureux de la réponse
qu'elle me donne.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, article 2, sous-article 7,
adopté. Sous-article 8.
M. PAUL: Si je comprends bien, M. le Président, ici nous avons
peut-être une hausse...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui,à cause de notre programme: 70
véhicules. C'est excessivement cher.
M. PAUL: ...du programme de surveillance qui s'impose dans le
territoire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça, exactement.
M. CROISETIERE: Vous avez combien de véhicules nouveaux à
acquérir?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Onze véhicules nouveaux.
M. CROISETIERE : Onze véhicules par le service
général des achats?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. PAUL: Des camionnettes surtout, je crois.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 9, adopté. Sous-article
10, adopté.
M. PAUL: Sont-ce encore les mêmes dépenses
générales de stationnement ou de résidence pour les
employés du ministère, des fonctionnaires?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des locations assez variées:
location de chalets pour l'enregistrement des chevreuils et location d'avions.
Locations assez variées mais qui touchent au programme: machine à
photocopier, enfin, tout.
M. PAUL: Très bien, adopté.
M. CROISETIERE: Services contractuels.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait avoir des explications au sujet des
services contractuels?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Le gros article là-dedans, M. le
Président, c'est l'entretien des véhicules: $60,350, alors qu'il
y a $8,000 pour l'entretien et la réparation d'édifices. Parce
qu'on sait que l'édifice du service de la faune est sous notre
juridiction. Il y a ensuite $6,000 pour le traitement électronique des
données; $19,000 pour l'achat du saumon sous l'estampe de Maria; $3,500
pour Tadoussac et $1,800 pour le déneigement.
M. LESSARD: Pour la pisciculture de Tadoussac?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $3,500.
M. LESSARD: En ce qui concerne la pisciculture de Tadoussac, est-ce
qu'il n'y aurait pas eu une étude dans votre ministère pour voir
s'il n'y aurait pas lieu de déplacer ce centre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'est pas question de changer l'emplacement de
la pisciculture.
M. LESSARD: Une rumeur avait circulé dans ce sens. Au
sous-article 11, vous avez l'entretien des véhicules alors qu'au
sous-article 8, c'est l'achat des véhicules moteurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact. M. LESSARD: Merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 33.
M. TETRAULT: M. le Président, à la direction...
M. PAUL: Imputations veut dire remboursements?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les oeufs que nous vendons et ce qu'on
récupère de l'ODEQ.
M. PAUL: Les revenus.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Adopté. Article 3, sous-article
1.
Jardin zoologique de Québec
M. LESSARD: Jardin zoologique de Québec. Traitements, salaires et
allocations, 6 personnes, $336,000...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'an dernier, c'était 6 personnes. Cette
année le chiffre est changé c'est 8 qui devrait apparaître,
plus 35 ouvriers réguliers, plus 7 occasionnels saisonniers et 16
surnuméraires.
M. PAUL: Les surnuméraires, ce sont les guides pour la
période de l'été, je suppose.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les gardiens de barrières, les gens
préposés au gazonnement, l'entretien...
M. PAUL: Est-ce que le directeur du Jardin zoologique d'Orsainville, ou
de Québec, a continué cette politique d'échanges d'animaux
avec les différents jardins zoologiques qui existent au
Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons beaucoup plus de cadeaux que
d'échanges. Cela me fait plaisir de le souligner.
M. PAUL: Je comprends que dans certains cas l'échange s'impose
dans le but d'améliorer le service du ministère. Quand le
ministère a un surplus d'espèces d'animaux, c'est une politique
fort louable d'échanger soit avec le Jardin zoologique de Granby, de
Saint-Edouard ou de Saint-Félicien, des animaux qui peuvent
présenter un certain attrait touristique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Mainguy me soulignait, par exemple, que nos
échanges viennent surtout de l'extérieur parce que, dans les
jardins zoologiques du Québec, il y a
beaucoup de ce qu'on appelle notre "stock" à nous qui se trouve
là.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PAUL: Quel est le nombre de visiteurs qui fréquentent le
jardin zoologique? Je ne vous demande pas la liste des noms.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'espère! En 1969 1970, il y a eu
277,440 personnes. L'an dernier, il y a eu 271,501 personnes.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a eu une
décroissance à l'occasion de l'Expo, si Terre des Hommes affecte
grandement le nombre de visiteurs au jardin zoologique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'année de l'Expo, il y a, en effet, eu
une baisse de 26 p.c. des visiteurs.
M. PAUL: Est-ce que la fréquentation actuellement reste à
peu près ce qu'elle était avant l'Expo 67, en tenant compte d'une
augmentation normale?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La tendance, me dit le directeur, est qu'il y a
un dépassement.
M. CROISETIERE: Est-ce que l'aquarium est sous la juridiction du
gouvernement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non.
M. CROISETIERE: Sous celle de la ville de Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour vous donner un exemple d'augmentation, pour
le mois de mai cette année, il y a une augmentation de 76.2 p.c. sur
l'an dernier à la même époque. Evidemment, la
température y aidant récemment particulièrement.
M. LESSARD: M. le Président, j'aimerais faire une suggestion au
ministre. Pourrait-on au moins retourner dans la forêt les vieux
originaux qu'on retrouve au jardin zoologique pour qu'ils puissent reprendre un
peu de vigueur, ça permettrait de mieux représenter le cheptel
d'orignaux parce que franchement ça représente assez peu les
caractéristiques de l'orignal.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, on m'informe que le plus
vieux n'a que cinq ans.
M. LESSARD: On l'a certainement changé. J'y suis allé l'an
dernier. Probablement qu'il est mort.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Adopté. Article 3, sous-article
2? Adopté. Article 3, sous-article 3?
M. PAUL: ... bien administré.
M. LE PRESIDENT: Article 3, sous-article 4? Adopté.
Article 3, sous-article 5?
UNE VOIX: II y en n'a pas.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela continue.
M. PAUL: Cela continue?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. CROISETIERE: Article 3, sous-article 5, adopté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est parce qu'on n'aime pas à reporter le
numéro 3. Je pense que cela porte à confusion.
M. CROISETIERE: Est-ce que ce serait dans cet article que nous pourrions
poser des questions concernant les assurances des permis de chasse et de
pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, ce serait à la conservation.
M. CROISETIERE: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 6, adopté. Le
sous-article 7.
M. PAUL: Le sous-article 7, c'est la nourriture des animaux, surtout?
C'est une question fort intelligente que je pose, M. le Président !
UNE VOIX: Des bananes.
M. PAUL: Non, il n'y a pas que des bananes. Non, non. Il y a du poisson,
énormément, il y a des vitamines.
Maintenant, est-ce que les frais des vétérinaires sont
compris là-dedans? Parce que je comprends que, assez souvent, le
vétérinaire doit visiter le zoo. Est-ce qu'il y a un
vétérinaire attaché au zoo?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Et vous trouvez cela au sous-article 1 :
Traitements, à la page précédente.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 9, adopté. Le sous-article 10,
adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 11, adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 29, adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste no 2, article 4.
Service de la conservation de la faune
M. TETRAULT: Est-ce que ce poste inclut les gardes-chasse et les
gardes-pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
M. TETRAULT: Vu l'expansion que le ministère a donnée
à l'opération accessibilité, est-ce qu'il entend engager
un nombre assez important de nouveaux gardes-chasse et gardes-pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a 41 nouveaux postes.
M. TETRAULT: Pour les trois parcs qui furent crées?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Il faut bien penser qu'il y a
également de l'équipement très moderne qui va leur
être fourni, comme la radio, les véhicules, etc., plus les
gardiens de territoire.
M. LESSARD: A ce sujet...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense qu'il faudrait peut-être
mentionner 40 gardiens de territoire en plus, environ.
M. LESSARD: Au sujet de l'équipement, est-ce qu'on a l'intention,
non seulement pour les territoires qui sont actuellement accessibles au public,
mais pour d'autres territoires de donner un certain équipement qui
s'avère normal aux gardes-chasse? Je pense, par exemple, aux
radios-téléphones, justement, par suite du fait que le ministre
nous informait, cet après-midi, que certains gardiens avaient certaines
difficultés avec des présumés braconniers. Il devient
assez difficile pour un gardien de pouvoir communiquer avec son
supérieur, lorsque, par exemple, il est à la poursuite de
braconniers. H peut difficilement avoir de l'aide. Alors, est-ce qu'on pourrait
savoir si le ministre a l'intention, véritablement, de leur donner des
instruments et quand j'entends instruments, ce n'est pas seulement une
moto-neige, et je reviendrai sur les raquettes et sur les bottes, tantôt
non seulement une moto-neige, mais aussi tous les services en
particulier le service du téléphone?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a pré- sentement une étude qui
se fait conjointement par les ministères du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche et des Communications pour voir exactement quels sont les
besoins au point de vue de la radio et le reste. Mais, il faut dire que nos
véhicules sont équipés, à l'heure actuelle.
M. LESSARD: Quand vous parlez de vos véhicules, vous parlez des
véhicules du ministère, mais vous ne parlez par des
véhicules qui sont, comme dans ma région, des véhicules
privés qui servent tout simplement aux gardes-chasse. Une autre raison
pour cela, c'est que l'efficacité du garde-chasse, non seulement dans la
région, mais par rapport au directeur de district peut difficilement se
développer, puisque le directeur, bien souvent, lorsqu'on lui fait une
plainte ou autre chose, peut très difficilement rejoindre son
garde-chasse. De telle façon que j'ai eu l'occasion, moi, à
quelques reprises, par exemple, d'avoir certaines preuves concernant le
braconnage dans ma région et lorsqu'on communiquait pour envoyer
quelqu'un faire la surveillance, le responsable de district ne pouvait
rejoindre personne, de telle façon que, lorsque le garde-chasse se
présentait à tel club privé, ou ailleurs, eh bien,
déjà, cela faisait une couple de jours que l'incident
s'était passé. Alors, toutes les preuves avaient
été naturellement éliminées. C'est bien beau de
mettre 493...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Là-dessus, nous nous orientons vers un
système plus moderne, tel que celui qui se trouve adopté dans la
région de Montréal, nord-ouest, nord-est, nord, et
progressivement ces gens seront justement munis du même
équipement. Cela se fait progressivement.
M. LESSARD: Quel est le nombre actuel des gardes-chasse et des
gardes-pêche au niveau du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons 347 agents de la paix et 41 nouveaux
postes, pour un total de 468.
M. LESSARD: Mais est-ce que le ministre a l'intention d'engager d'autres
agents de la paix dans ce secteur? Je parle de ma région, par exemple,
où il y a six gardes-chasse pour une région qui couvre
pratiquement une longueur de 700 à 800 milles de territoire et de 400
à 500 milles de profondeur. Il est absolument impossible qu'on demande
quoi que ce soit à ces gens, de pouvoir surveiller un tel territoire. Je
faisais part au sous-ministre, au cours de cet hiver, que dans la région
de Sacré-Coeur, en une seule fin de semaine, cinq orignaux
étaient tombés sous le feu des braconniers. Lorsque nous avons
voulu avoir le garde-chasse, il était naturellement occupé
ailleurs ou difficile à rejoindre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : A ce sujet, je me dois de souligner à la
commission, pour son information, les difficultés excessives auxquelles
notre ministère fait face au point de vue du recrutement sur la
Côte-Nord. Il y a également un "turn over" qui nous complique
passablement la vie. Il est question de distance, etc. et la Commission de la
fonction publique est mêlée à tout cela.
M. TETRAULT: Est-ce que la mobilité du personnel, le "turn over"
que vous avez employé, est due aux salaires, aux conditions de travail
anormales?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Particulièrement les conditions de travail
qui sont très difficiles.
M. LESSARD: Les conditions de salaire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comparativement à l'industrie
privée, il est vrai que ces salaires ne...
M. TETRAULT: Est-ce que le ministère envisage d'augmenter le
salaire de ces gens, pour le mettre à un niveau compétitif?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y aura une nouvelle convention qui sera
signée, mais je dois dire que...
M. TETRAULT: C'est avec la fonction publique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, ce sont des agents de la paix.
M. LESSARD : Vous avez la question de salaire... Lorsque vous
n'êtes pas capable de fournir le véhicule moteur à votre
agent de la paix, quels sont les arrangements financiers lorsque ce
véhicule est fourni par l'agent de la paix? On me dit qu'on doit voyager
presqu'à ses frais.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est $0.14 le mille pour les premiers 10,000
milles, et $0.07 le mille après, plus une compensation de $150 pour
frais de déplacement sur les mauvaises routes.
M. LESSARD: Sur le même sujet général, sur les
agents de la paix, à moins que le député n'ait...
M. PAUL: Non, après vous, je vous en prie.
M. LESSARD: Lorsque ces gens ont besoin de l'hélicoptère
ou de l'avion, est-ce qu'ils doivent faire appel au ministère ou
à leur directeur de district qui a la possibilité...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au chef de district.
M. LESSARD: Au chef de district. On me dit que le ministère
décide qu'à tel jour il faut patrouiller par
hélicoptère. Mais dans l'intervalle...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Apparemment, le renseignement qu'a le
député n'est pas exact.
M. LESSARD: Est-ce que le même renseignement peut être aussi
véridique lorsqu'on parle des raquettes qui sont fournies aux agents de
la paix? Il semble qu'on fournisse simplement des raquettes d'aluminium, alors
que certains gardes-chasse voudraient avoir des raquettes... Un garde-chasse
qui dans ma région demande une réforme complète du
ministère de la Chasse et de la Pêche a dû s'acheter
lui-même une paire de raquettes au coût de $23.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les renseignements que j'ai veulent que nous
fournissions les meilleures raquettes sur le marché. Elles coûtent
$49.95,1a paire.
M. LESSARD: Faisons attention. Vous me dites que vous fournissez les
meilleures raquettes. Ce sont les seules raquettes que vous fournissez?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. LESSARD: Cela veut dire qu'un agent de la paix, un garde-chasse qui
n'est pas capable de s'habituer à ce type de raquettes, puisque
ça fait des années qu'il fait de la raquette...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Là, j'ai l'impression...
M. LESSARD: ... d'un autre type, ne peut obtenir du ministère le
paiement du coût de ses raquettes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... que votre question je ne sais pas si
vous faites allusion à un cas concret est
hypothétique.
M. LESSARD: Non. Oh non!
M. CROISETIERE: Je comprends, mais est-ce que ça se
répète...
M. LESSARD: Non, c'est un cas particulier. Mais je veux savoir quelle
est la politique du ministère, si c'est vraiment le cas.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, vous savez, la question
du député illustre bien les difficultés que nous avons
à recruter du personnel.
M. LESSARD: Oui, mais, justement, si ces gens-là n'ont pas de
bonnes conditions, si ces gens-là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II ne faut pas exagérer, M. le
Président, il y a peut-être un cas où il y aurait des
plaintes, mais je ne pense pas que le député pourrait nous
souligner plusieurs autres cas.
M. LESSARD: Oui, je peux ajouter l'histoire des bottes: le
ministère a décidé qu'il fallait des bottes, même
l'hiver.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a d'autres députés assis
autour de la table qui viennent de régions éloignées, et
personne n'a d'exemple à donner comme celui-là.
M. LESSARD: C'est un agent de la paix, M. le Président, qui
déclare ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, le député
montre une en-tête de journal, je ne sais pas quel journal, je ne peux
pas voir, je ne sais pas quel jour ça a été
publié...
M. LESSARD: Le Petit Journal, la semaine du 9 août 1970: Un agent
de la paix déclare qu'il faut une réforme complète de la
chasse et de la pêche, en partant du sous-ministre en descendant. C'est
ce qu'il déclare dans une interview au Petit Journal...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je regrette... Je suis
heureuse de voir que je suis épargnée, ça implique
seulement le sous-ministre en descendant.
M. LESSARD: On nous informe aussi qu'on obligerait, par exemple, les
agents de la paix à porter des bottes, alors que dans notre
région, dans le nord, les gens ont l'habitude de porter des mocassins.
Ce sont des choses qui apparaissent peut-être assez ridicules mais, qui
justement, soulèvent le problème des conditions qu'on donne aux
agents de la paix.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous n'avez pas parlé de la couleur des
lacets là-dedans?
M. LESSARD: Non, ils n'en parlent pas, M. le Président.
M. PAUL: Dans la région de Manouane, M. le Président, ils
ont l'habitude d'aller pieds-sus.
M. LESSARD: M. le Président, on discute quand même de
conditions. On me dit que, dans ma région et dans d'autres
régions, mais en particulier dans ma région, il y a certaines
difficultés à recruter des agents de la paix. Moi, je parle des
conditions qu'on peut faire à ces gens-là, et c'est pour
ça que je pose ces questions puisqu'il s'agit d'une déclaration
d'un agent de la paix, déclaration qui est publique. Et pour ma part, je
trouverais assez ridicule qu'un agent qui présente un compte de $23 pour
le genre de raquettes qu'il désire ne puisse pas tout simplement faire
payer son compte par le ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, les fonctionnaires qui
donnent les directives me disent que l'équipement qu'ont ces gens est de
la meilleure qualité possible, même les mocassins.
M. LESSARD: Mais on ne donne plus de mocassins.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II en coûte $702 pour l'équipement
d'un garde-chasse, vêtements...
M. LESSARD: Et un garde-chasse qui ne veut pas utiliser les raquettes du
ministère, qu'est-ce qu'il fait?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y aurait peut-être lieu qu'il se fasse
embaucher ailleurs. S'il ne veut pas suivre les directives, que voulez-vous? A
un moment donné, après certains travaux, on a fait un choix,
parce que c'est rare qu'on n'a pas différentes options. Si on ne veut
pas s'astreindre à suivre certains règlements de base, je pense
qu'à ce moment-là, il y a lieu d'aller travailler ailleurs. Je
pense que dans n'importe quelle industrie c'est la même chose.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, je sais que la Commission de la
fonction publique a ouvert des concours pour les postes de garde-chasse. Est-ce
que le ministre pourrait faire les pressions nécessaires pour que la
Fonction publique aboutisse de temps en temps, pour employer un terme
très poli?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je peux dire que...
M. PAUL: Je sais, M. le Président, que c'est le problème
de tous les ministres depuis des temps immémoriaux, depuis que ça
existe, cette Fonction publique...
M. CROISETIERE: Cela ne fonctionne pas.
M. PAUL: Oui, ça ne fonctionne pas souvent. Alors,
peut-être que le ministre pourra revenir à la charge et
répéter à la commission les remarques que nous avons
faites. Je connais, dans ma région, je ne dis pas dans mon comté,
des personnes qui ont subi au mois d'avril des examens à l'école
Saint-Paul, de Trois-Rivières, et qui attendent en vain le
résultat de la Commission de la fonction publique. Je suis sûr que
ces résultats connus permettraient au ministre et au sous-ministre de
faire le recrutement qui s'impose.
Ce n'est pas une critique à l'endroit de l'administration
actuelle du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
mais c'est plutôt à l'endroit du ministère de la Fonction
publique.
M. CROISETIERE: Surtout qu'il n'aurait certainement plus d'excuse
lorsque les crédits du ministère seront adoptés...
M. LESSARD: La même chose existe aussi dans mon comté, si
le ministre parle de la difficulté de...
M. TETRAULT: M. le Président, pour répondre à cela,
j'en ai même soulevé le point. Dans les conditions de travail,
vous dites $0.14 pour les premiers 10,000 milles et $0.07 le mille
après, est-ce que cela se négocie, dans la convention collective
de la Fonction publique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans la convention collective des agents de la
paix. Sur les remarques du député de Maskinongé, je dois
dire qu'il m'arrive également de m'impatienter, mais il faut être
honnête. Il y a, à l'heure actuelle, plusieurs concours ouverts,
entre autres, si le directeur du service de la conservation; M. Sévigny,
n'est pas ici ce soir c'est parce qu'il fait partie, justement, d'un jury.
UNE VOIX: Ce n'est pas dans votre ministère que ça
accroche, c'est à l'autre bout, à la Fonction publique, au
carré d'Youville. Cela ne sort plus de cette
bâtisse-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons eu quand même une certaine
collaboration parce qu'on n'aurait pas pu arriver avec notre programme
d'accessibilité, phase 1, si nous n'avions pas...
M. PAUL: Je comprends, mais la plupart sont temporaires ou saisonniers.
Vous avez pu corriger la situation avec cette politique qui s'imposait dans les
circonstances, la politique d'urgence. Vous avez engagé un personnel
saisonnier. Est-ce que dans ce personnel, les préposés à
l'accueil sont également compris?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président.
M. PAUL: Ce n'est pas dans cette partie-là. Maintenant, M. le
Président, je voudrais soulever un problème d'une extrême
importance. Je pense que c'est au bon endroit et au bon poste. C'est le
problème des outardes. Il y en a qui vont rire de cela. Nous en sommes
infestés.
M. MAILLOUX: M. Lee en a déjà parlé.
M. PAUL: Pardon?
M. MAILLOUX: M. Lee en a déjà parlé.
M. PAUL: Oui. Je serais bien surpris qu'il n'en ait pas dans son
comté, M. le Président.
UNE VOIX: Oui, il en a.
M. PAUL: Voici le problème. Je comprends que c'est une convention
internationale qui a été signée entre le Canada, les
Etats-Unis et le Mexique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est tout le problème, cela.
M. PAUL: Je me demande si le ministre, par la voie de ses fonctionnaires
ou personnellement, ne pourrait pas faire des représentations pour
réviser cette entente, parce qu'en vertu de la Loi sur la Convention
concernant les oiseaux migrateurs, on ne peut en aucune façon abattre
ces animaux. Et on sait tout le mécanisme de conservation, de
surveillance que possède le fédéral dans ce domaine,
même jusqu'à déclarer le nombre d'oeufs que les outardes
ont pondus dans une heure, le nombre de sujets élevés, etc. Il
reste que beaucoup de cultivateurs subissent des dommages incalculables par la
présence de ces oiseaux. Je ne blâme pas le ministère de
demander à ses officiers d'exercer une surveillance, mais dans certains
cas, M. le Président, les pertes s'élèvent à des
milliers de dollars et spécialement pour les riverains du lac
Saint-Pierre, tant de la rive nord que de la rive sud.
M. le Président, je comprends que c'est une politique qui n'est
pas d'initiative de l'honorable ministre, mais je crois que les officiers du
ministère ont déjà été sensibilisés
à ce problème de dommages causés par les outardes dont le
peuplement est remarquable, justement par suite de cette obligation de la
conservation de l'espèce. Je crois de mon devoir de signaler cette
situation pour que des représentations soient faites en temps
opportun.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je prends bonne note des remarques du
député.
M. CROISETIERE: C'est une espèce de "busk law" pour les
outardes.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A quel article sommes-nous, M. le
Président?
M. LESSARD: Je ne veux pas revenir sur les raquettes, mais plutôt
sur un dossier que j'ai rapporté au ministre le 31 mars 1971. Je parlais
ce matin des agents de la paix, des problèmes qu'ils posent. Le 31 mars
1971, je lui ai fait part, justement, qu'un garde-chasse, qui lui a
lui-même fait la déclaration dont je parlais tout à
l'heure, aurait arrêté quelqu'un et saisi une carabine sans aucune
raison. Si j'en parle ici à cette commission, c'est parce que je n'ai
pas
reçu de réponse du ministre concernant cette affaire. J'ai
d'ailleurs fait parvenir au ministre la déclaration, non pas
assermentée mais certifiée par la personne en question, les faits
pourront être vérifiés. Dans ces circonstances, la personne
a dû débourser $97 parce qu'un agent de la paix avait tout
simplement saisi sa carabine sans aucune raison, sans même lui
préciser pourquoi il saisissait sa carabine.
Par la suite, il a dû tout simplement émettre une sommation
au garde-chasse en question pour obtenir sa carabine de calibre .22...
M. PAUL: Ce n'est pas une sommation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président...
M. LESSARD: ... un ordre de la cour pour qu'il puisse obtenir sa
carabine. Mais cette personne, à cause d'un agent de la paix qui est
supposé être à son travail, a dû débourser $97
pour obtenir sa carabine. C'est justement, M. le Président, lorsque je
fais mention du problème des gardes-chasse, un peu dans ce but. Ce n'est
pas avec de tels gardes-chasse, de tels agents de la paix que nous allons
pouvoir développer chez nous une industrie touristique et avoir une
collaboration entre la population et les gardes-chasse.
Je pense que le dossier de ce garde-chasse est assez bien connu au
ministère. Je ne sais pas par qui ou comment il est
protégé, mais il va certainement falloir qu'une étude soit
faite pour qu'on puisse justement décider de son cas.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, d'abord j'aimerais bien
que le député retire ses paroles parce que personne de mes
fonctionnaires n'est protégé.
M. LESSARD: Je suis prêt à retirer mes paroles, ce n'est
pas dans ce sens, madame le ministre. Tout simplement, je me demande si ce
n'est pas au niveau du fonctionnarisme ou à quelque niveau que ce soit,
parce que des plaintes ont été portées à maintes
reprises...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous me permettez de répondre à
la question. Le député a mentionné qu'il avait
communiqué avec moi et qu'il n'avait pas reçu de réponse.
Je ne sais pas s'il fait allusion à une lettre du 19 novembre
1970...
M. LESSARD: Non, ce n'est pas à ce sujet. J'ai l'impression que
madame...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce que j'ai justement ici...
M. LESSARD: ... le ministre a un bon dossier sur le député
de Saguenay. Mais je dois dire à madame le ministre que si ce n'avait
été...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous me re- prochez toujours... c'est le
député lui-même qui soulève la question.
M. LESSARD: ... du député du comté de Saguenay, la
loi qui aurait dû recevoir de la publicité, aurait
été enfreinte beaucoup plus, parce que, ce n'est qu'après
que le député du comté de Saguenay eut été
arrêté que le ministère s'est décidé à
faire la publicité qui s'imposait. J'ai toutes les preuves à
l'appui et on pourra y revenir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il y a quand même
une publicité qui s'est faite de bouche à bouche parce qu'il y a
900 personnes...
M. LESSARD: Parce que le député s'est fait
arrêter.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... Un instant. Il ne faudrait pas donner plus
d'importance à un député qu'il n'en a dans la province. Il
y a 900 personnes qui ont été condamnées de la même
façon, qui ont confessé le jugement et qui ont payé $300
d'amende. J'obtenais ce renseignement-là il y a deux semaines à
peu près. Maintenant, le chiffre est peut-être encore plus
élevé. Il ne faut rien exagérer.
Quant au cas exact auquel le...
M. LESSARD: Du 31 mars 1971.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... député fait allusion, je ne
sais pas lequel. Dans mes dossiers, je n'ai pas ce cas spécifique.
M. LESSARD: Le 31 mars 1971...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ah bon! Alors ce serait peut-être le
ministre par intérim qui me remplaçait qui aurait répondu
à la lettre du député qui vient de préciser sa
question.
M. LESSARD: Je n'ai pas reçu de réponse.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce que je crois que c'était M. Claude
Simard, à l'époque, qui était le ministre par
intérim.
M.LESSARD: Voici, c'est en septembre tout cela. Je parle du 31 mars
1971.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Justement, c'est l'époque où
j'étais absente.
M. LESSARD: Ah oui! vous avez pris des vacances.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, je pense que...
M. LESSARD: De toute façon, je dois dire au ministre que je n'ai
pas reçu de réponse. J'inviterais le ministre à prendre
connaissance du dossier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ensuite, je ne sais pas à quel gardien il
fait allusion en disant qu'il avait un dossier chargé parce que...
M. LESSARD: C'est-à-dire, j'ai l'impression...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... s'il avait un dossier comme le
député le prétend, je pense bien que ça ferait
longtemps que cet employé serait suspendu et...
M. LESSARD: Même un certain nombre de fonctionnaires au niveau du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche m'ont fait part
de certaines plaintes qu'ils auraient reçues concernant cet agent
dé la paix.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'aimerais bien que mes
fonctionnaires me fassent rapport s'ils ont des plaintes à faire sur un
de nos employés ou bien, même s'ils veulent prendre comme
intermédiaire le député de Saguenay, je suis bien
prête à écouter ses remarques.
M. LESSARD: De toute façon, M. le Président, je ne veux
pas donner le nom de la personne. Je ferai parvenir une copie de la lettre que
j'ai envoyée le 31 mars dernier à Mme Claire
Kirkland-Casgrain.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Encore faut-il qu'elle ait été
postée véritablement.
M. LESSARD: Je crois que ma secrétaire, puisque j'ai une copie
ici de la lettre, a certainement envoyé ce dossier.
UNE VOIX: C'était un timbre de la reine.
M. LESSARD : J'espère que le ministre fera enquête sur ce
cas parce qu'il s'agit vraiment chez nous d'un cas assez
problématique.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4, sous-article 2.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4, sous-article 3.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4, sous-article 4.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4, sous-article 5.
UNE VOIX: Oui, très bien!
M. LE PRESIDENT: Article 4, sous-article 6.
M. CROISETIERE: A fournitures et approvisionnements, vous avez
$45,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A cause de l'accessibilité nous avons
cette augmentation.
M. CROISETIERE: Très bien!
M. LE PRESIDENT: Article 4, sous-article 7.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4, sous-article 8.
M. TETRAULT: La même raison.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La même raison ici, $166,000...
M. TETRAULT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4, sous-article 9.
M. CROISETIERE : Assurance permis de chasse, est-ce que c'est à
ce sous-article?
UNE VOIX: C'est là que ça va. MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est
ça!
M. CROISETIERE : Es-tce que le ministre pourrait nous donner une
explication concernant l'assurance attachée aux permis de chasse? Est-ce
que l'expérience est valable? Est-ce qu'on pourrait savoir s'il y a eu
des réclamations, enfin, le nombre de réclamations qui ont
été faites?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la compagnie d'assurance qui aurait ce
renseignement.
M. CROISETIERE : La compagnie d'assurance, quelle compagnie
d'assurance?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était le groupe Royal, c'était un
amalgame. Il me semble que la question m'a été posée
à la Chambre et que j'avais donné tous les renseignements
à l'époque.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PAUL: Un instant. Est-ce qu'on a procédé par
soumissions publiques pour la demande d'un taux d'assurance?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est l'an dernier qu'il y avait ce groupe.
M. PAUL: Dois-je comprendre que le même groupe n'est plus
concerné?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cette année ce sera le gouvernement.
M. PAUL: Ce sera le gouvernement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Présentement. Depuis le 1er avril, c'est
le gouvernement lui-même. C'est d'ailleurs la réponse que j'avais
donnée au député d'Abitibi-Est...
M. TETRAULT: Ce n'était pas à moi, c'était à
un autre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... ou à un de ses collègues.
M. CROISETIERE : Depuis le 1er avril c'est le gouvernement qui a
à sa charge, qui a la responsabilité de les couvrir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça, oui, par l'entremise du service
des réclamations évidemment.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LESSARD: Concernant les cours, à quel endroit pourrons-nous
discuter de ça? Est-ce que ça serait à l'article sur le
service de la conservation de la faune?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est cela. M. TETRAULT: Adopté.
M. LESSARD: Nous en sommes à quel sous-article?
M. LE PRESIDENT: 10, adopté. Article 4, sous-article 11.
M. TETRAULT: M. le Président, j'ai soulevé pour
information la question des cours de manipulation ou de maniement d'armes ou de
protection, est-ce qu'on pourrait en discuter ici?
M. LE PRESIDENT: D'accord!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est ici, M. le Président.
M. LESSARD: Alors, M. le Président, j'aimerais savoir si le
ministre est encore d'opinion que ces cours sont gratuits?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, à plusieurs
reprises à la Chambre j'ai donné des réponses
là-dessus et le député est au courant de l'information que
j'ai donnée, que je lui ai donnée ou que j'ai donnée
à de ses électeurs relativement à ces cours.
Nous savons que ces cours se donnent par la voie des différentes
associations de chasse et de pêche et qu'il y a une charge minime.
Remarquez, la personne qui suit les cours n'est pas dans l'obligation de donner
cette somme, mais habituellement, à cause de la location des salles il y
a une somme minime qui est demandée et bien souvent il y a d'autres
services que donnent ces associations de chasse et de pêche. Maintenant,
s'il y a des associations de chasse et de pêche qui ont abusé,
s'il y a eu de l'exploitation, nous serions bien intéressés
à connaître les noms de ces associations.
M. LESSARD: M. le Président, il ne s'agit pas d'avoir
abusé, M. le Président, il s'agit tout simplement de savoir si
ces cours sont gratuits. J'ai tout simplement reçu moi-même
quantité de téléphones à mon bureau à la
suite des déclarations du ministre en Chambre qui s'acharnait à
dire que ces cours-là étaient gratuits...
UNE VOIX: C'est faux. M. LESSARD: ... excepté...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Monsieur, j'ai donné la même
explication à la Chambre au moment des questions que celle que je donne
présentement.
M. LESSARD: ... pour les membres des associations de chasse et
pêche et que lorsque l'association de chasse et de pêche donnait
ces cours et qu'elle chargeait un certain montant, c'est parce qu'elle donnait
des services à la personne qui suivait ces cours. Ce n'est pas du tout
le cas, il n'y a pas de services supplémentaires, il n'y a que les cours
qui sont donnés. C'est dans ce sens que je voudrais que le ministre, et
je pense qu'elle vient de nous le dire, confirme que les cours ne sont pas
gratuits, que les personnes en question doivent défrayer un certain
montant qui peut aller jusqu'à $3 et qui était à $5 au
début.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, dans plusieurs cas, quand
on n'a pas recours à des associations de chasse et de pêche et que
ce sont nos foncitonnaires qui les donnent, ces cours sont gratuits.
C'est seulement lorsqu'on a recours à une association
organisée de chasse et de pêche, qui doit défrayer
certaines sommes pour location de salle ou qui accorde d'autres services, qu'il
y a des frais minimes.
M. LESSARD: Quels sont les critères qui ont été
utilisés pour le choix des instructeurs?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est clair, ceux qui se sont rendus à une
réunion d'une association de chasse et de pêche et ont payé
un montant, dans certains cas, pour devenir membres de cette association de
chasse et de pêche.
M. PAUL: Pour un an.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour un an. Et c'est une somme minime
généralement qui est demandée, et ça comprend une
foule d'autres services, non pas seulement le cours de maniement d'armes
à feu. Cela peut comprendre, par exemple, des leçons de
pêche à la mouche, de tir à l'arc, enfin une foule d'autres
services.
M. LESSARD: Je parle des cours de maniement d'armes à feu.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et en plus d'une carte de membre. Il n'y a pas
d'association de ce genre, il me semble, qui soit absolument gratuite lorsqu'il
y a certains frais à payer. Je ne suis pas là pour prendre la
défense de ces associations-là, mais il faut être
juste.
M. LESSARD: Vous remarquez, madame, que je suis bien conscient qu'aucune
association de chasse et de pêche ne peut donner ces cours gratuitement
parce qu'il faut quand même qu'elle défraie le salaire de
l'instructeur et aussi la location des endroits où se donne le cours.
Mais cependant, par exemple, afin que la population soit bien informée,
il faut donc dire, dans ces circonstances, que les cours ne sont pas gratuits
lorsque la personne ne paie pas sa carte de membre, et que lorsque la personne
détient sa carte de membre, les cours sont gratuits.
Je posais une deuxième question. Quels sont les critères
qui ont été utilisés pour le choix des instructeurs?
Est-ce que ç'a été contrôlé par le
ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la Fédération
québécoise de la faune qui a déterminé les
critères. Il y a environ six semaines, il y a eu des instructions
extrêmement sévères qui ont été
données aux différentes associations de chasse et de pêche
pour que, justement, il n'y ait pas d'abus dans le sens qui avait
été mentionné par certains députés qui
posaient des questions à la Chambre. D'ailleurs le député
de Saguenay n'est pas le seul qui ait posé une question dans ce
sens-là.
M. LESSARD: Maintenant, autre chose, parce que j'ai des questions qui
sont dans le même sens. Est-ce qu'on a l'intention, dès cette
année, d'exiger la carte pour obtenir son permis de chasse?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur ce point, M. le Président, une
déclaration sera faite à la Chambre incessamment relativement
à la politique du ministère qui exige toujours que l'on suive les
cours de maniement d'armes à feu.
M. LESSARD: Dans le même sens, M. le Président,...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ou, si on ne suit pas les cours, tout au moins
qu'on ait les connaissances qui s'imposent, pour qu'on puisse passer...
M. LESSARD: C'est justement, je pose la question au ministre, est-ce
qu'il serait possible de faire exactement comme ça se fait au
ministère des Transports: avoir un livre d'instructions...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exactement notre but, M. le
Président, éventuellement.
M. LESSARD: Le but, ce n'est pas le cas actuellement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'heure actuelle, ce n'est pas le cas.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Iberville.
M. LESSARD: Je vous demande ça bien gentiment...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je vous réponds gentiment aussi.
M. LESSARD: C'est justement dans le but de savoir si,
réellement...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous me permettez de vous répondre?
J'espère que le député me permet de lui répondre,
M. le Président.
M. LESSARD: ... parce que si on n'exige pas de cours, par exemple, en
vue de l'obtention d'un permis pour la conduite de l'automobile, je me demande
pourquoi il ne serait pas possible pour une personne d'apprendre ces
règlements de chasse et de pêche et ensuite d'aller passer ses
examens, et par la suite, selon ses examens,...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce serait l'idéal, M. le Président,
si nous avions des bureaux organisés à travers la province, mais
étant donné que nous devons agir avec le potentiel que nous
avons, on comprendra que nous avons dû faire appel aux différentes
associations de chasse et de pêche, et même que nous avons dû
former nos propres employés afin qu'ils soient en mesure de donner les
cours.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Iberville, question
additionnelle sur le même sujet.
M. CROISETIERE: Oui. Est-ce que le ministre pourrait nous dire quel est
le processus qui est suivi après qu'une personne a suivi un cours et
passé son examen? Le rapport vient au ministère et une carte est
émise?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, à ce
moment-là une carte de compétence lui est envoyée
automatiquement, signée par le ministère.
M. CROISETIERE: Est-ce que ça prend un certain temps?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bien oui, il y en a qui ont retardé,
à un moment donné il y a eu des retards de plusieurs semaines.
J'ai moi-même eu certaines plaintes qui m'ont été
transmises et nous avons dû faire appel à des occasionnels; des
religieuses, je pense, dans des couvents se sont chargées de faire du
travail et la fédération elle-même s'est chargée de
nous aider.
UNE VOIX: Très bien!
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: Sur la même question, M. le Président, est-ce
que le ministre ou ses fonctionnaires croient que ces cours sont valables?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Personnellement, M. le Président, je les
ai suivis avec mes enfants et j'ai appris énormément. Par contre,
je ne pourrais pas me baser sur mes connaissances mais mes amis qui sont
d'excellents chasseurs ont suivi les cours et m'ont dit que, même si
c'était seulement pour récapituler leurs connaissances, que cela
leur a fait penser à certaines choses qu'ils avaient peut-être
oubliées ou même qu'ils ont apprises. J'ai rarement vu des
personnes qui m'ont dit qu'elles n'avaient pas appris quelque chose en suivant
ces cours.
M. TETRAULT: J'ai posé cette question parce que je connais des
gens, surtout des femmes, qui sont allées au cours sans avoir
tiré ou pris dans leur main une arme à feu et que le
résultat des cours était de 100 p.c.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est exact, M. le Président, parce
que...
M. TETRAULT : Je ne peux pas voir qu'en suivant le cours de deux soirs
l'on puisse devenir des experts.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De trois soirs.
M. TETRAULT: De deux ou trois soirs. Ils ne peuvent pas devenir des
experts dans le maniement d'armes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On devient experte théorique à ce
moment-là. Qu'est-ce que vous voulez.
M. TETRAULT: C'est pour ça qu'on demande que le cours...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Du moment qu'on met en application la
théorie que l'on a apprise au cours, je pense qu'à ce
moment-là déjà on peut s'améliorer
énormément.
UNE VOIX: C'est complet...
M. TETRAULT: Sur une question qui fut posée en Chambre, le
ministre nous disait le nombre de personnes qui avaient suivi ces cours, est-ce
qu'il pourrait nous dire aujourd'hui...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'avais tous ces chiffres, M. le
Président, et justement je suis un peu déçue. Mes
fonctionnaires me disent qu'il y en a 185,000 en ce moment qui ont suivi le
cours?
M. TETRAULT: Pour faire suite à la question du
député de Saguenay, il y a un article de journal qui, selon
l'information qui était parvenue à un certain journaliste,
mentionnait que ces cours-là ne seraient pas obligatoires. Le nombre
185,000 représente un pourcentage d'à peu près combien de
chasseurs?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député fait allusion à un
article de journal.
M. TETRAULT: Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Disons qu'il y a beaucoup de rumeurs parfois qui
se rendent jusqu'aux journalistes et qui apparaissent dans différentes
chroniques.
M. TETRAULT: Ces 185,000 admissions représentent quel pourcentage
de chasseurs? Combien peut-il en avoir si on se base sur les années
passées?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'heure actuelle, M. le Président, nous
ne connaissons pas le nombre exact de chasseurs parce qu'un chasseur peut avoir
un permis pour le petit gibier et en même temps un permis pour le
chevreuil, pour l'orignal etc. C'est donc dire qu'il est assez difficile
d'estimer le pourcentage exact. Mais on l'évalue à peu
près à 225,000.
M. TETRAULT: Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Puisque le ministre parle des permis de chasse, est-ce qu'on
a l'intention un peu d'améliorer le système de ces permis? Si je
prends, par exemple, mon permis de chasse à l'orignal, j'ai mon permis
pour l'ours; si je prends mon permis pour le chevreuil j'ai aussi mon permis
pour l'ours; si je prends mon permis pour le caribou, j'ai aussi mon permis
pour l'ours; et si je veux prendre mon permis
pour l'ours, là je prends mon permis pour l'ours. Il me semble
qu'on devrait...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On se rend compte qu'il y aurait besoin d'un
ordre dans le domaine.
M. CROISETIERE: De faire une classification.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On étudie le problème, on se
prépare même à mécanogra-phier les informations.
M. LESSARD: Est-ce qu'il ne serait pas possible d'avoir peut-être
deux ou trois types de permis?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En vous répondant que c'est à
l'étude justement, qu'il y a différentes options qui vont nous
être proposées dans ce sens-là.
M. LESSARD: Merci.
M. PAUL: Est-ce que le ministère verse encore des primes pour
tuer les loups?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président.
UNE VOIX: Non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Ah! je m'excuse, je fais erreur. C'est le
ministère de l'Agriculture.
M. PAUL: Alors ma deuxième question...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je savais qu'il y avait des primes mais c'est un
autre ministère...
M. CROISETIERE: On posera la question au ministre de l'Agriculture.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, adopté. UNE VOIX: Allocations,
primes et bourses. M. LE PRESIDENT: Article 4.
M. TETRAULT: Remboursement, $500,000, cela provient de quel endroit
à l'article...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remboursement de $500,000.
M. TETRAULT: De $500,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est l'assurance, M. le Président, que
paient les chasseurs et les pêcheurs.
M. TETRAULT: Très bien.
M. PAUL: Cela veut dire que le ministère va s'enrichir cette
année de $500,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela va être au fonds consolidé.
M. LE PRESIDENT: Poste 3.
UNE VOIX: ...vous êtes trop vite.
UNE VOIX: Oui, adopté. Au poste 3...
M. PAUL: Cela s'en va au fonds consolidé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'année dernière on me dit que la
compagnie d'assurance aurait fait $100,000.
M. PAUL: Vous n'avez aucune idée du nombre de réclamations
qui peuvent être présentées parce que ça se
comprend, ces informations sont entre les mains de l'assureur.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais le contrôleur des assurances de la
province a obtenu ce renseignement en particulier, des $300,000.
M. CROISETIERE: Des $300,000.
M. LE PRESIDENT: II est dix heures moins cinq et la séance est
suspendue jusqu'à demain, dix heures trente. Ajournée
jusqu'à dix heures trente, demain.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A dix heures trente, demain matin, d'accord!
(Fin de la séance: 21 h 56)
Séance du mardi 8 juin 1971
(Dix heures trente-sept minutes)
M. PHANEUF (président de la commission permanente du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche): A l'ordre, messieurs!
Le poste budgétaire no 3 : Direction générale des
parcs.
Direction générale des parcs
Administration
M. DROLET: C'est à ce poste-là, je pense, que j'avais
justement demandé au sous-ministre, hier, si je pouvais parler du parc
récréatif Montauban-Lac Long dans le comté de
Portneuf.
J'ai, il y a un an environ, écrit au ministère et j'avais
même posé quelques questions en Chambre, à savoir ce qui
résulterait de ce parc promis depuis de nombreuses années. En
1969, à l'automne, le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche du temps, quelques mois avant les élections provinciales de
1970, l'honorable Gabriel Loubier, déclarait à Saint-Alban "que
les études étaient complètement terminées"
études ayant été faites au ministère par le Dr
Michel Maldague, professeur de géodésie et de foresterie à
l'université Laval en tant que ministre il devait savoir ce qu'il
disait "et qu'un montant de $1,500,000" et là je rapporte
ses paroles "a été voté pour réaliser une
première tranche du projet".
A la suite d'une lettre que j'écrivais au ministre quelques mois
après mon élection, l'été dernier, voici ce qu'elle
déclarait à votre humble serviteur: "Les travaux de
réalisation du parc récréatif des lacs Long et Montauban
n'ont pas débuté en 1970 parce que, contrairement à ce
qu'avait annoncé Me Gabriel Loubier, aucun crédit n'avait
été voté à cette fin". Et un peu plus loin, elle
dit que "le projet ne peut être mis en application immédiatement
du fait que les études ne sont pas terminées". En l'espace de
quelques mois, deux dirigeants du même ministère nous disent que
les études sont terminées, que $1,500,000 sont votés et
que le parc récréatif s'en vient. Tout le monde est optimiste et
tout le comté semble bien heureux. Et, quelques mois après, le
ministre dit que les études ne sont pas terminées, qu'elles se
continuent, qu'il n'y a jamais eu de montant de voté et que le parc
récréatif lac Long-Montauban ne sera mis de l'avant ni en 1970 ni
en 1971.
J'aimerais savoir qui a raison et si les études sont
terminées. Si oui, quand ce projet sera-t-il mis à
exécution; sinon, quand les études seront-elles terminées?
Est-ce qu'au ministère, on considère ce projet comme
sérieux ou si on va attendre encore bien des années le
résultat de ces longues études?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Prési- dent, en écoutant mon
collègue, le député du comté de Portneuf, j'ai
craint pendant un instant que je serais obligée de défendre mon
prédécesseur. Mais je dois dire qu'il a parlé de deux
ministres qui se sont succédé. Il y a un événement
entre les deux, une élection générale, et on sait qu'avant
des élections et sans vouloir jeter la pierre à personne
il y a des annonces qui se font qui peuvent être
intéressantes au point de vue électoral. J'ai à
côté de moi, le Dr Lemieux, qui, depuis un certain nombre
d'années, est à la direction générale des parcs et
le Dr Lemieux m'informe qu'effectivement l'étude dont il est question
n'est pas terminée.
Par contre, la personne que le député a citée
serait un adversaire du ministère depuis bon nombre d'années. Il
est à la faculté de foresterie et de géodésie. Moi,
personnellement, je ne suis pas prête à prendre sur moi de dire
que c'est un de mes ennemis. Je sais qu'apparemment, il a causé
précédemment beaucoup d'embarras au ministère.
Oublions l'incident de cette personne de l'extérieur du
ministère qui aurait déclaré qu'une étude
était terminée. Effectivement l'étude n'est pas
terminée, d'après les renseignements que j'ai.
M. DROLET: Juste un point, madame.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'étude, l'analyse préliminaire du
site est faite. Il semblerait qu'il y a là un potentiel au point de vue
récréatif mais il y a des problèmes de
propriétés privées dont entre autres une seigneurerie, la
seigneurerie Perthuis.
M. DROLET: Mais je veux seulement vous dire, madame, que le ministre du
temps avait également déclaré devant la Chambre de
commerce et les 400 personnes présentes à l'hôtel de
Saint-Alban que les études étaient terminées au
ministère.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le plan de détail n'a jamais
été fait, il y a une étude préliminaire du site et
il semblerait que le coin le plus intéressant au point de vue
récréatif se trouve justement sur le site de la seigneurerie.
M. DROLET: J'ai visité cet endroit l'été dernier.
C'est de toute beauté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En l'occurrence, il y a un problème
considérable.
Je suis informée qu'au point de vue récréatif,
lorsque le budget nous permettra de finir des aménagements ou de la
planification, ce serait possiblement un des projets prioritaires dont nous
pourrions nous occuper. Maintenant, les fonctionnaires ont été
comme on le sait passablement occupés par le programme
d'accessibilité, phase 1, et il faut se rendre compte que sans oublier
la question des parcs récréatifs,
puisque nous en avons déjà il y a quand
même certains problèmes considérables ici, fussent-ils
uniquement au point de vue financier, parce que probablement que la mise de
fonds pour acheter cette propriété, cette seigneurerie sera
considérable.
M. DROLET: Pour résumer tout ce qui s'est dit jusqu'à
maintenant, en fin de compte, les gens, chambre de commerce, corps
intermédiaires ou la population en général, avec toutes
ces annonces qui ont été faites, ont été
trompés, il n'y a pas d'erreur, que ce soit par le docteur Maldague ou
par l'ancien ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne voudrais pas entrer dans le débat au
point de dire qu'ils ont été trompés. Effectivement, je ne
sais pas quelles étaient les vues de mon prédécesseur
relativement au budget mais il est clair que, lorsque je suis arrivée au
ministère, il n'y avait pas de budget pour l'aménagement de ce
site.
M. DROLET: Donc, le projet n'est pas mort, il continue...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un dossier est ouvert au ministère. Encore
une fois, c'est quelque chose d'intéressant et je peux assurer le
député que nous y donnerons notre attention. Je ne peux pas dire
au député qu'il y aura une échéance fixe pour la
mise en vigueur d'un projet à cet endroit mais il semblerait que c'est
un endroit fort intéressant au point de vue de l'aménagement
récréatif.
M. PAUL: M. le Président...
M. DROLET: Je suis allé le visiter, c'est de toute
beauté.
M. PAUL: Sur ce point, pour l'acquit de l'ancien ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, je retiens parfaitement la
déclaration du ministre qui est totalement exacte quand elle
déclare que les crédits n'étaient pas prévus. Cela
ne veut pas dire cependant que si M. Loubier était resté en
fonction, il n'aurait pas prévu à ce moment-là certains
crédits.
Le ministre a parfaitement raison en déclarant que les
crédits n'avaient pas été votés, d'un autre
côté, ça ne veut pas dire que l'ancien ministre avait tort
de déclarer à l'époque que ce qu'il croyait être une
planification ne s'est pas réalisé par suite des
événements qui ont découlé de la tenue
générale des élections.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Par contre, il faut admettre que l'étude
n'était pas terminée au ministère. De ce
côté-là...
M. PAUL: Oui, je comprends, mais vous avez tellement de bons
fonctionnaires qui vous entourent qu'ils auraient détaillé les
plans le temps de le dire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un instant. L'achat d'une seigneurerie demande
plus qu'un détail de plans, ça demande énormément
au point de vue budgétaire et il y a d'autres problèmes...
M. PAUL: Oui, mais à ce moment-ci...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour ne mentionner qu'un seul problème, il
semblerait que ce soit la partie la plus intéressante.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je veux, moi aussi, intervenir sur
un problème qui existe dans mon comté par suite de la
constitution de la réserve de Port-Cartier - Sept-Des. Pour
l'information des membres de cette commission, la réserve de
Port-Cartier - Sept-Iles était autrefois administrée par une
association de chasse et pêche et, en 1967 ou 1968, le gouvernement a
décidé de prendre lui-même l'administration de cette
réserve à son compte.
Cependant, les limites de cette réserve ont été
considérablement transformées de telle façon
qu'aujourd'hui nous avons le problème suivant: les limites sont
tellement proches de la ville de Port-Cartier que ces gens-là ne sont
plus capables de sortir de chez eux sans pénétrer dans le parc.
Le 22 avril 1970, le maire de la municipalité de Port-Cartier, M. Louis
Du-fresne, écrivait à M. Guy Lemieux. Je vais citer certains
extraits seulement, parce que cela fait déjà assez longtemps que
ce problème-là traîne, il faut qu'il soit
réglé, à mon sens. Je cite: "Monsieur, j'ai pris
connaissance des documents que vous m'avez fait parvenir en date du 16 mars
1970, décrivant les limites de la réserve Port-Cartier -
Sept-Iles. C'est à regret que je constate que ces limites ont
été fixées sans consultation avec les autorités de
la ville de Port-Cartier et sans tenir compte des conditions locales." C'est
là qu'est vraiment le problème, c'est que nous avons agi
simplement par décret, du moins, les personnes qui ont été
consultées ne représentaient pas, semble-t-il,
véritablement la population, quoiqu'en novembre 1969 le conseil de ville
de Port-Cartier avait envoyé une lettre au gouvernement le
félicitant pour la création de la réserve de Port-Cartier
- Sept-Iles.
Cependant, à ce moment-là on avait l'impression que les
limites de cette réserve seraient fixées à environ dix
milles de la ville. Or, les limites ont été
déterminées à dix chaînes de la route 15. Voci les
conséquences: En plaçant les limites à dix chaînes
de la route 15, sur toute la longueur du territoire municipal, non seulement
vous privez la population locale des loisirs auxquels elle a droit, mais en
plus vous contrecarrez le développement planifié de la ville et
restreignez l'usage de terrains privés. Nous comprenons que le
gouvernement provincial doit établir et développer des
réserves pour
rendre la forêt accessible à un grand nombre de personnes
qui ne trouvent pas, près de chez eux, des endroits de
récréation. "Par contre, la population locale qui, dû
à son éloignement, est privée de bien des avantages que
procure la vie dans les grands centres, devrait au moins pouvoir jouir de
l'usage de la forêt qui l'entoure. D est impensable qu'un citoyen de la
Côte-Nord, dont la maison est en bordure de la forêt, ne puisse se
promener en moto-neige à quelques pieds de chez lui sans enfreindre les
règlements provinciaux. De même, dans un territoire comme le
nôtre, on n'a pas le droit d'empêcher un jeune d'aller à
pied, à partir de sa demeure, pratiquer la pêche ou aller se
baigner dans une rivière avoisinante. "L'accès libre à la
forêt, aux abords de la municipalité, le citoyen de Port-Cartier y
a droit pour sa récréation, ne serait-ce que pour compenser les
désavantages de vivre dans une région éloignée." Je
pourrais continuer. Le 22 juillet, M. Guy Lemieux, directeur des parcs à
l'intérieur du ministère, condescendait...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quelle année?
M. LESSARD: Le 22 juillet 1970, soit tout près de quatre mois
après la lettre qui avait été écrite par M. Louis
Dufresne, maire de la municipalité. Il condescendait à
répondre à la lettre de M. Dufresne et écrivait, au
deuxième paragraphe, ce qui suit: "Nous avons effectivement pris bonne
note de vos objections, mais malheureusement nous ne pouvons y donner suite. En
effet, d'un côté le gouvernement du Québec étant
propriétaire des territoires en question, il a l'entière
liberté de les aménager en parc ou autrement."
Je suis d'accord sur cela mais cependant, par exemple j'ai
répondu à ce sujet à Mme Claire Kirkland-Casgrain et au Dr
Lemieux si le gouvernement a l'entière liberté
d'aménager les parcs, il avait aussi l'obligation de consulter la
population. Je pense que c'est une chose absolument normale. Une autre
raison...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Y aurait-il possibilité, M. le
Président, que le député lise cette lettre en entier parce
que je pense que sortir un paragraphe hors du contexte, cela peut être
dangereux.
M. LESSARD: D'accord et je lirai la mienne, la réponse...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Lisez toutes les lettres que vous voulez, du
moment que cela se rapporte au sujet.
M. LESSARD: "Monsieur, permettez-moi...
M. PAUL: M. le Président, je pense bien que c'est de consentement
unanime que nous acquiesçons à la requête du ministre parce
que ce n'est pas tout à fait conforme à notre
règlement.
Mais, d'un autre côté, si c'est pour l'intelligence de tout
le problème et pour donner satisfaction aux fonctionnaires du
ministère, je crois que la demande du ministre s'impose.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la raison de ma question, parce que ce
n'est pas moi qui ai écrit cette lettre, mais il semblerait que cela
rendrait plus justice...
M. LESSARD: Nous sommes bien d'accord.
M. LE PRESIDENT: Avec le consentement unanime.
M. LESSARD: "M. Louis Dufresne, maire, ville de Port-Cartier,
Port-Cartier, Saguenay. "Monsieur, "Permettez-moi tout d'abord de m'excuser
d'avoir tant tardé à répondre à votre
première lettre. La raison en est que j'attendais les renseignements de
notre service du contentieux...
M. PAUL: C'est poli. C'est beau. Quatre mois.
M. LESSARD: "Nous avons effectivement pris bonne note de vos objections,
mais, malheureusement, nous ne pouvons pas y donner suite. En effet, d'un
côté, le gouvernement du Québec étant
propriétaire des territoires en question, il a l'entière
liberté de les aménager en parc ou autrement. "D'un autre
côté, nous avons décidé de rapprocher le plus
possible la limite du parc de la route 15, afin que nos employés de la
barrière puissent demeurer avec leur famille dans Port-Cartier. "Nous
voulons éviter autant que possible d'avoir à loger du personnel
en permanence dans nos parcs. "Je comprends mal les critiques que vous formulez
à notre endroit, puisque c'est précisément pour vous et
vos concitoyens que nous avons enfin commencé à aménager
le parc Port-Cartier-Sept-Iles. "J'ai déjà, d'ailleurs,
réfuté dans les journaux locaux les arguments farfelus de
quelques privilégiés qui se sont vus tout à coup ramener
au même rang que les autres..." Ici, je pense que j'ai certaines
explications à donner. C'est qu'il est vrai que le parc Port-Cartier
Sept-Iles a été aménagé, semble-t-il, à la
demande d'une certaine partie des citoyens. La discussion, au niveau de ces
citoyens, ne se fait pas au sujet de l'aménagement ou non de la
réserve Port-Cartier-Sept-Iles, mais au sujet de la détermination
des...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, ce n'est plus la lettre,
ce sont des commentaires. Il n'y aurait pas eu moyen de
finir la lettre et ensuite de passer aux commentaires.
M. LESSARD: Oui, je suis d'accord.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce que, quand c'est interrompu cela
peut...
M. LESSARD: "Quant aux contraintes et au développement futur de
Port-Cartier, je n'ai jamais vu, en aucune circonstance, le gouvernement
provincial s'opposer au développement harmonieux d'une
municipalité. Je ne vois pas pourquoi la chose changerait dans l'avenir,
si, un jour, le développement de Port-Cartier est tel qu'il lui faille
plus de territoire. A ce moment-là, la ville serait probablement fort
heureuse que le gouvernement du Québec ait gardé la mainmise sur
les terrains et ait évité ainsi la spéculation et le
développement désordonné. "J'espère que ces
renseignements répondent à vos questions'"
Vous me permettrez de faire tout simplement quelques commentaires. Je
pense que les commentaires que je pourrais faire, ce serait de lire la lettre
que j'ai moi-même fait parvenir le 22 janvier 1971...
M. PAUL: Est-ce qu'elle va être aussi intéressante?
M. LESSARD: Je vais la lire. "Permettez-moi d'attirer à nouveau
votre attention sur les injustices que cause actuellement à la
population sportive de la région de Port-Cartier, la création,
par votre ministère, de la réserve ci-haut mentionnée. "En
vertu de l'arrêté en conseil no 3469, du 12 novembre 1969, les
limites sud de cette réserve ont été
déterminées et établies à dix chaînes de la
route 15 et cela, sans aucune consultation avec la population concernée
ou, du moins, avec une consultation extrêmement limitée. Le 22
avril 1970, M. Louis Dufresne, maire de Port-Cartier, faisait parvenir à
M. Guy Lemieux, directeur des parcs, une lettre de protestation contre cette
décision du gouvernement et demandait qu'on révise ces limites
pour le plus grand bien de la population."
Et là, je cite une partie de la lettre du maire. En date du 22
juillet 1970, M. Guy Lemieux condescendait enfin à répondre
à cette lettre et je lis le paragraphe qui suivra. On refusait
catégoriquement de prendre en considération la suggestion de
réviser les limites tel que cela avait été demandé
par le conseil municipal. "Nous avons effectivement, écrivait M.
Lemieux, pris bonne note de vos objections, mais, malheureusement, nous ne
pouvons pas y donner suite. En effet, d'un côté le gouvernement du
Québec étant propriétaire des territoires en question, il
a l'entière liberté de les aménager en parc ou autrement;
d'un autre côté, nous avons décidé de rapprocher le
plus possible les limites du parc de la route 15, afin que nos employés
de la barrière puissent demeurer avec leur famille dans
Port-Cartier.
Nous voulons éviter autant que possible d'avoir à loger du
personnel en permanence dans nos parcs. "
Les commentaires que je fais et que je continue, l'indiquent, nous nous
demandons sérieusement, madame, pour qui se prend ce fonctionnaire du
gouvernement québécois. H devrait apprendre que, si le
gouvernement du Québec est propriétaire des territoires en
question, le gouvernement du Québec doit encore, à ce que je
sache, être sous le contrôle de la population
québécoise et non de quelques fonctionnaires qui se prennent tout
simplement pour de petits dictateurs.
Il semble que ce soit le cas pour le directeur général des
parcs de votre ministère, en ce qui concerne la diplomatie, parce que ce
n'est pas la première fois que le problème se pose. Je reviendrai
sur un autre sujet tout à l'heure. En ce qui concerne la deuxième
raison mentionnée par M. Lemieux, nous ne pouvons pas comprendre qu'on
puisse brimer la liberté légitime de la population sportive de la
région concernée, pour le bénéfice de quelques
employés qui ne voudraient pas se déplacer.
Je dois vous dire, M. le Président, que je n'ai pas a priori
d'objections à ce que votre ministère établisse des
réserves dans notre région, mais encore faut-il tenir compte des
besoins et des suggestions de la population. Nous avions l'avantage dans notre
région d'avoir libre accès à nos forêts sans que ce
soit trop dispendieux. C'était là à mon sens un droit
légitime qu'on devait laisser aller à une population qui souffre
par ailleurs d'une pénurie d'autres services qui sont donnés
à des régions plus populeuses et moins éloignées
des grands centres du Québec.
Après avoir exproprié nos mines, nos forêts, notre
électricité, voilà maintenant qu'on vient nous enlever nos
territoires de chasse et de pêche. Vous comprendrez, M. le
Président, qu'à cause de la proximité des lacs et des
rivières remplis de poissons, la pêche est chez nous un sport
familial que pratique en temps permis, très fréquemment la
population sportive. Parfois, on attend nos permis aussi.
Si, chaque fois que nous voudrons aller pêcher, soit après
notre journée de travail ou encore en fin de semaine, nous devons payer
les montants déterminés par la Loi des réserves et parcs,
ça deviendra assez dispendieux sur une base annuelle. Il me semble qu'il
aurait été juste et équitable de laisser à la
population concernée un territoire libre qui aurait pu continuer
d'être administré par l'Association de chasse et de pêche de
Port-Cartier. A ce sujet, j'ai lu avec indignation la lettre que M. Guy Lemieux
avait fait parvenir à ladite association de chasse et de pêche et
les remarques désobligeantes et odieuses qu'il y faisait au début
au sujet des baraques qui auraient été aménagées
par cette association au lac Walker. Cette lettre a d'ailleur
été publiée dans un journal, La
Côte-Nord.
Je me suis rendu moi-même visiter ces "baraques". J'ai pu
constater que ces camps étaient tout à fait hygiéniques et
satisfaisants pour la population sportive qui n'avait pas les moyens financiers
de se rendre pratiquer, son sport favori dans les luxueux chalets qui sont le
plus souvent la propriété des Américains.
En ce qui concerne les sports d'hiver et en particulier celui de la
motoneige, la situation est aussi déplorable. Dans le parc des roulottes
de Port-Cartier, certains citoyens ne peuvent même plus pratiquer ce
sport sans l'autorisation du ministère, puisque ce territoire est
compris en partie dans la réserve concernée.
En date du 15 décembre 1970, M. René Martin, officier du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche dans le
district de Port-Cartier-Sept-Iles, faisait parvenir une lettre à M.
Eddy Lepage, secrétaire-trésorier du club de motoneige Odanak,
dans laquelle il lui faisait part de la permission qui était
accordée par votre ministère aux motoneigistes d'utiliser le
tracé de la ligne de transmission ainsi que certains chemins forestiers
pour des excursions. Cependant, la réserve suivante était
mentionnée dans la lettre qu'avait fait parvenir M. Gaston Goulet,
fonctionnaire de votre ministère à Québec, à M.
Martin, le 10 décembre 1970: "Toutefois il est essentiel que les membres
de ces clubs devront être détenteurs du permis saisonnier de $16
ou de $5 et du permis quotidien à $1. Il demeure entendu que ces
excursions devront être cédulées à l'avance et que
vous devrez en être informé à chaque occasion afin que,
dans la mesure du possible, vous puissiez déléguer un
représentant du ministère pour accompagner ces groupes." A ce
sujet, permettez-moi de vous faire la remarque suivante: D'après les
informations qui m'ont été données, il est impossible
actuellement de faire de la motoneige ni dans la ligne de transmission, ni dans
les sentiers qui ont été préparés par les officiers
de votre ministère, à cause du manque de neige." Disons que
c'était là le 22 janvier 1971.
Il ne reste que les chemins forestiers et particulièrement le
chemin qui se rend au lac Walker, mais il est défendu actuellement
d'utiliser ce chemin alors qu'il serait fermé à la circulation
automobile depuis le 20 janvier dernier. De plus, pour différentes
raisons aussi valables que d'autres, il semble qu'il soit extrêmement
difficile de rejoindre M. Martin pour organiser ces excursions.
Actuellement, des mouvements de contestation contre les décisions
de votre ministère sourdent de plus en plus dans la population et ne
soyez pas surpris si on les concrétise prochainement. J'aurais
quantité d'autres remarques à vous faire au sujet de cette
réserve, mais je crois avoir déjà été assez
long dans mes explications." M. le Président, les députés
de l'autre côté de cette table, s'ils ne veulent pas
écouter, ont toujours la liberté et le loisir de pouvoir s'en
aller ailleurs comme ils le font très souvent lorsque nous
siégeons en Chambre.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Les directives qui sont données aux
députés le sont par le président seulement.
M. LESSARD: Je suis d'accord, M. le Président...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, d'autant plus, M. le Président, que
je n'ai pas l'impression qu'ils ont de leçon à recevoir du
député qui vient de parler.
M. LESSARD: II ne s'agit pas de leçon à recevoir,
mais...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LESSARD: ... il s'agit tout simplement de demander aux
députés de faire leur travail silencieux comme
députés...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je demanderais au député de
Saguenay...
M. LESSARD: "Mais soyez assurée que, lors de la discussion des
crédits de votre ministère, j'interviendrai à nouveau sur
ce sujet si on n'y apporte pas de solution satisfaisante pour la population.
Veuillez agréer, chère madame, l'assurance de toute ma
collaboration dans tout effort que vous entreprendrez pour remédier
à cette situation devenue inacceptable. Je vous prie de me croire, votre
tout dévoué. "
Voilà, M. le Président. J'aimerais bien recevoir à
ce sujet des commentaires, parce que le problème qui existe, c'est qu'il
y a toute une population actuellement qui est privée de loisirs ou, du
moins, si elle veut profiter de ses loisirs, elle doit immédiatement
pénétrer à l'intérieur du parc. Même le
cimetière de la ville de Port-Cartier fait partie de la réserve
de Port-Cartier-Sept-Iles. On se demande si les morts devront payer une carte
pour être membres de cette réserve.
De plus, dans certains coins de la municipalité, en particulier
dans le parc des roulottes, les gens ne peuvent pratiquement pas sortir de
cette région, de ce territoire, sans entrer immédiatement
à l'intérieur du parc. J'ai même reçu un certain
nombre de dossiers où des personnes auraient été tout
simplement arrêtées pour avoir circulé, auraient dû
payer une amende parce qu'ils faisaient de la motoneige à quelques
arpents de chez eux.
J'aimerais bien savoir quelles sont les politiques du ministère
à ce sujet.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, le député a
référé à une lettre du 22 avril 1970, à une
autre du 16 mars 1970, à un certain nombre de faits sur lesquels, on
l'admettra, je n'avais aucun contrôle à l'époque.
Au mois de mars 1971, à ma demande, un des sous-ministres du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
rencontré le maire de Port-Cartier.
A ce moment, nous lui avons demandé de nous présenter un
nouveau projet qui lui tiendrait à coeur, avec de nouvelles
délimitations...
M. LESSARD: Vous dites en mars 1970?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au mois de mars 1971...
M. LESSARD: Dernièrement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... au moment où je m'occupais du
problème depuis un certain nombre de semaines. Le sous-ministre a
rencontré le maire de Port-Cartier et lui a demandé, en lui
disant que nous n'aurions pas d'objection à apporter des changements aux
délimitations, de nous envoyer son projet. Nous attendons encore. Nous
n'avons rien reçu depuis ce temps.
A l'époque, avec les anciennes délimitations je me
suis renseignée on croyait que l'on protégeait le
territoire de cette ville d'un développement qui aurait pu être
indu. Cependant, pour revenir à ce qui a été fait depuis
que je suis là, j'aimerais mentionner qu'on a acheté de
l'association, au mois de mars dernier, toutes les immobilisations de
Port-Cartier-Sept-Iles. Nous avons payé des chalets et tous les
travaux...
M. LESSARD: Des baraques, vous pouvez parler des baraques.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les baraques, si vous voulez les appeler ainsi
apparemment vous les connaissez bien tous les travaux ont
été faits et tout a été payé jusqu'à
maintenant.
Nous attendons quand même de recevoir le projet par écrit
du maire de Port-Cartier. M. le Président, ça fait dix ans que je
siège à cette Chambre et c'est une des premières fois que
je vois un député attaquer ainsi bassement un fonctionnaire de
mon ministère.
C'est une chose que je ne puis tolérer. Je trouve absolument
inconvenant qu'on ait voulu lire un extrait de lettre sans lire la lettre dans
son entier. Pour ceux qui ont toujours le mot "scandale" à la bouche, je
trouve assez révoltant qu'on essaie de nous passer un sapin pareil. Et
j'inviterais le député dorénavant, au cours de ses
interventions, de voir à nous donner des renseignements complets s'il a
des renseignements à apporter aux membres de cette commission.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, sur le point soulevé par le
ministre, vous vous rappelez que j'ai soulevé un point de
règlement lorsqu'on a voulu lire cette lettre. Disons que
j'appréhendais ce qui s'est déroulé parce que l'article
285 de notre règlement, paragraphe 10 ou 11, prévoit qu'on ne
peut pas réciter par écrit ce qui ne peut être verbalement
dit. Personnellement, je veux m'inscrire en faux contre les termes de la lettre
dont on nous a donné lecture ce matin. Il n'appartient pas à un
député de condamner de prime abord un fonctionnaire quel qu'il
soit surtout lorsqu'on a la sincérité dans son travail, le
dévouement, l'expérience et la loyauté du Dr Lemieux.
M. LESSARD: M. le Président, c'est que le problème de la
réserve de Port-Cartier-Sept-Iles durait depuis un certain temps et
qu'il était devenu absolument impossible, semble-t-il, d'avoir des
consultations avec le ministère. De plus, si ces termes se sont
appliqués, c'est aussi à la suite d'une lettre qui avait
été adressée à l'Association de chasse et
pêche de Port-Cartier, lettre qui a été publiée, ce
dont je faisais d'ailleurs mention, dans le journal de la
Côte-Nord...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Lettre portant quelle date?
M. LESSARD: Datée, je regrette, datée du mois, de 1967 ou
1968, dans laquelle, et c'étaient les mêmes constructions, les
mêmes bâtisses...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Puis-je poser une question au
député? Est-il certain que ce n'est pas plutôt en 1969 ou
1970 que cette lettre lui a été adressée plutôt que
1966 ou 1967?
M. LESSARD: Voici, il s'agit d'une lettre, non pas d'une lettre qui m'a
été adressée, d'une lettre qui a été
adressée à l'Association de chasse et de pêche de
Port-Cartier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors le député ne peut pas dire
qu'il est certain.
M. PAUL: M. le Président, je maintiens que cette
déclaration, c'est du oui-dire.
M. LESSARD: Non, je crois, M. le Président, que ce n'est pas du
oui-dire, je sortirai d'ailleurs la lettre s'il y a lieu. Dans cette lettre on
insultait tout simplement la population locale et on décrivait les
aménagements de la réserve de l'Association chasse et pêche
comme étant des baraques. Une lettre qui a été
publiée! Je constate que les baraques maintenant ont été
achetées par le ministère et il semble qu'elles pourront
être utiles au ministère.
Si le député ne peut pas attaquer certains fonctionnaires,
je crois aussi que certains fonctionnaires doivent prendre en
considération la population locale et doivent surveiller les ter-
mes qu'ils emploient lorsqu'ils ont à communiquer avec la
population.
M. LE PRESIDENT: Juste une mise au point, c'est que le terme "baraque"
me fatigue. Comme j'ai été militaire pendant cinq ans, je ne vois
pas un sens péjoratif au mot "baraque".
M. LESSARD: Voici, le ton de la lettre était vraiment dans le
sens péjoratif. "Les quelques baraques".
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, ici le fonctionnaire a le
droit, je pense bien, à une explication et il me dit qu'il y avait en
somme deux baraques de l'association, qu'il a bien nommées baraques,
mais il y avait en plus dix beaux chalets privés. Alors, il ne faudrait
peut-être pas généraliser, et mentionner...
M. LESSARD: II s'agit simplement...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ...des mots qui n'ont pas été
utilisés dans le sens qu'on voudrait leur donner.
M. LESSARD: Bien, je regrette de ne pas avoir la copie de la
lettre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bien oui, c'est fort regrettable, mais...
M. LESSARD: ...mais le sens était véritablement
péjoratif. Est-ce que je pourrais savoir...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et c'était apparemment une lettre qui
était en réponse à une lettre de l'association.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Portneuf.
M. DROLET: Est-ce que ce sujet-là est terminé? Je
désirerais savoir quels sont les montants qui ont été
dépensés dans la réserve de Port-Cartier-Sept-Iles et
quels montants on prévoit dépenser cette année?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'an dernier, il y a eu une somme de $106,150 de
dépensée, et cette année, nous prévoyons une somme
de $116,450.
M. LESSARD: Dans les $106,150 dépensés, cela comprend-il
l'achat des baraques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela comprend la réparation de routes et
de ponts, la réparation de véhicules et d'outillage, l'an
dernier, ainsi que les salaires. Ce sont des dépenses de
fonctionnement.
M. LESSARD: Cela ne comprend donc pas l'achat des supposées
baraques.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. C'est à l'immobilisation.
M. LESSARD: Combien a été payé ces supposées
baraques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un montant d'environ $16,000.
M. LESSARD: Cela va sur ce sujet. Cela veut donc dire que vous
êtes prêts à reviser les limites.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, déjà le
maire de Port-Cartier est au courant. Cela a été dit au bureau du
sous-ministre. Nous sommes prêts à les réviser, mais encore
faut-il qu'on nous envoie les documents en question que nous avons
demandés.
M. LESSARD: D'accord.
M. CROISETIERE: Les projets.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le projet.
M. LE PRESIDENT: Le député de Portneuf.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne dis pas que nous sommes prêts
à réviser nécessairement dans le sens que le
député du comté le voudrait.
M. LESSARD: Dans le sens où il y aura eu consultation avec la
population. Actuellement, toutes les associations...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, lorsqu'on parle au maire
qui est le représentant d'une population...
M. LESSARD: Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... je pense bien qu'on peut se fier.
M. LESSARD: D y a eu une rencontre au cours du mois de février
avec les associations sportives et la ville de Port-Cartier pour discuter,
justement, d'une entente commune à ce sujet. Je crois que l'entente est
acceptée.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est à la suite de cette rencontre,
d'ailleurs, me dit-on, que le maire de Port-Cartier a obtenu un rendez-vous
avec le sous-ministre.
M. LESSARD: La réunion a d'ailleurs été faite
à ma suggestion.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, j'avais com-
mencé, hier, à soulever un point concernant la
réserve de Portneuf. J'aimerais tout simplement attirer l'attention du
ministère sur cette réserve qui, d'année en année,
va en augmentant et qui est appréciée de plus en plus par le
public. J'aimerais savoir si le ministère a reçu les demandes
qu'ont faites les dirigeants de la réserve, soit le responsable, M.
Moisan, qui, l'an passé, m'adressait une lettre afin que je la
transmette au ministère pour, justement, tenter d'améliorer un
peu ce qui existe présentement.
Il m'a souligné quatre points dont le premier était le
manque de lacs; ils font présentement défaut à la
réserve. Il ajoutait que, toutefois, les dirigeants du service des parcs
faisaient un gros travail en ce sens auprès du ministère. Il
semblait très heureux des relations qui existaient entre les dirigeants
de la réserve et le ministère. Toutefois, il se rendait
évidemment compte qu'il y avait un manque de lacs
présentement.
Deuxièmement, nous avons des camps qui ont été mis
en location et c'est un succès, Alors la réserve de Portneuf
possède plusieurs autres camps qui pourraient être mis à la
disposition du public à une semaine d'avis. Pourquoi les laisser dormir
et se détériorer?
La troisième suggestion était: Serait-il possible d'avoir
une équipe de biologistes à la réserve?
Quatrièmement, le manque de publicité. Les dirigeants de
la réserve trouvent que, dans l'ensemble, il n'y a pas assez de
publicité de faite autour de la réserve de Portneuf.
C'étaient les quatre points principaux qui les chatouillaient un
peu. Ils s'attendent nécessairement d'avoir un budget plus
élevé et, si possible, un budget d'entretien et de construction
de chemins nouveaux plus élevé car le budget est très
bas.
J'aimerais également savoir si le ministère va cette
année encore payer ou envoyer quelques étudiants pour leur
permettre de travailler, faire toutes sortes de petits défrichements et
de travaux durant l'été. Une autre question en même temps,
des demandes ont-elles été faites au ministère par les
autorités municipales à l'effet que le nom de la réserve
soit bel et bien le nom de l'endroit, c'est-à-dire réserve
Rivière-à-Pierre plutôt que réserve Portneuf? Je
pense que c'étaient dans l'ensemble les demandes que j'avais concernant
cette réserve.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sur la dernière demande, c'est aussi la
plus fraîche à l'esprit, qu'il y ait un changement de nom et que
ça soit appelé réserve Rivière-à-Pierre,
à sa face même, le nom me parait plus joli, plus poétique,
si vous voulez et c'est le premier écho que nous avons de cette demande
en particulier. J'ai interrogé les fonctionnaires autour de moi et
ça n'a pas été porté à leur attention.
M. DROLET: II n'y a pas eu de résolution de la
municipalité envoyée au ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Remarquez que je reçois
énormément de résolutions de municipalités. Il est
possible que j'aie reçu quelque chose mais il faudrait que je revoie le
dossier pour pouvoir le dire exactement.
M. DROLET: Le maire, M. Dubeau, m'avait dit, je pense, qu'une
résolution avait été passée la première
année, lorsque la réserve a été mise en marche,
ça veut dire il y a trois ans. C'était probablement au temps de
l'ancien ministre, M. Loubier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est possible. De toute façon nous
vérifierons le dossier pour voir s'il y a quelque chose, mais s'il n'y a
rien au dossier, nous prenons note des remarques du député.
Je dois dire que nous agrandissons les réserves au fur et
à mesure que nous avons des budgets et cette réserve ne fera pas
exception à ce principe.
Sur les trois lacs, nous avons déjà des camps que nous
louons et nous en avons acheté d'autres mais ils ne sont pas encore
aménagés, nous les aménagerons pour les clubs.
M. DROLET: II y a un petit point que j'aimerais également
souligner. Ce n'est peut-être pas directement un reproche mais je tiens
à attirer l'attention du ministère là-dessus. Un
employé qui travaille régulièrement à la
réserve a eu un accident l'année dernière, le 2 octobre
1970. Ceci a passé entre les mains de la Commission des accidents du
travail. Cette commission a autorisé le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche à verser un montant au type en question,
qui est de Rivière-à-Pierre. Nous sommes au 8 juin 1971 et il
attend encore son chèque. Ma secrétaire a communiqué
à trois ou quatre reprises avec des fonctionnaires du ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui disent toujours: Oui, c'est
vrai, la Commission des accidents du travail...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est probablement la Commission des accidents du
travail qui...
M. DROLET: ... a autorisé le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche à payer un peu plus de $300. Le
fonctionnaire en question au ministère a dit que le chèque
partirait lorsque...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous pouvons faire enquête sur le nom mais
j'ai l'impression que ce serait la Commission des accidents du travail qui va
payer une indemnité.
M. DROLET: Cela fait deux mois que nous sommes en communication avec la
Commission des accidents du travail et le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche et on
nous a dit que c'était le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche qui paierait le montant d'un peu plus de $300.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si le député veut me donner le nom
après la séance, il peut être assuré dès
maintenant...
M. DROLET: Je peux vous le donner immédiatement. M.
Léopold Saint-Laurent, de Rivière-à-Pîerre, qui
travaille à la réserve, a eu un accident le 2 octobre 1970 et
attend encore son chèque.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est la première fois que ce fait est
porté à ma connaissance. Je regrette...
M. DROLET: J'ai communiqué plusieurs fois avec le
ministère après avoir communiqué avec la Commission des
accidents du travail. Je trouve un peu anormal que pour un petit montant d'un
peu plus de $300 qui rendrait énormément service au type en
question le ministère n'émette pas ce chèque.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je suis d'accord avec le député,
nous allons y voir sans délai.
M. DROLET: Merci.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux simplement éclaircir
une situation qui semble un peu ambiguë actuellement. Il y a eu un
développement mis en marche sur les abords du lac de la ville de
Waterloo. Une dépense d'immobilisation a été faite C'est
partiellement inachevé et l'on m'apprend que ce développement ne
se fera pas et même que ce terrain ne sera pas utilisé. Le
ministre serait-il en mesure de m'in-former si ces rumeurs sont fausses ou
vraies et quelles raisons ont motivé le ministère à cesser
ces travaux?
MME KIKRLAND-CASGRAIN: Sans interroger mes fonctionnaires
particulièrement sur ce cas, je puis dire que si l'on regarde tout ce
qui avait été commencé pendant quelques années,
antérieurement à mon arrivée à ce ministère,
la province à certains endroits serait faite de vastes parcs ou terrains
de camping inachevés. Il y avait énormément de choses sur
le métier et qui n'étaient pas terminées.
Justement, l'une des priorités à notre ministère,
cela a été de terminer les aménagements qui avaient
été commencés pendant les deux, trois, quatre, cinq
dernières années. Très souvent, c'est sans éclat,
que l'on a fait le travail du ministère dans ce sens-là. Par
exemple, c'est de la réserve de Matane...
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais bien avoir des
informations sur...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est un exemple. Oui, un instant, j'arrive au
cas spécifique sur lequel vous vous renseignez.
Dans ce projet, particulièrement celui de Waterloo, la plage et
le bâtiment sanitaire et un petit emplacement pour les piques-niques
doivent être terminés incessamment.
M. RUSSELL: Donc les rumeurs qui veulent que ce projet devait être
abandonné et ne serait pas terminé, sont fausses. Les travaux ont
recommencé ou continuent...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a un problème très
sérieux. C'est que le site avait été mal choisi. Il y a de
l'érosion à la plage et nous avons des problèmes de
drainage à la plage. Alors, il va falloir des travaux additionnels, le
lac étant dangereux dans le moment, on se rend compte que ce n'est
peut-être pas l'endroit où il faut parachever les travaux, sans
consultation avec les architectes et les ingénieurs compétents,
dans des circonstances pareilles. Il semblerait que le choix du site avait
été une erreur.
M. RUSSELL: Certainement que ce n'est pas le mont Sainte-Anne. On
s'attend à cela. Mais les gens de cette région ont quand
même droit à un certain développement de terrains de
camping et j'ai visité nombre de terrains qui sont moins
favorisés, plus mal placés ou plus mal situés que
celui-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est vrai. Il y en a qu'il faut
chercher.
M. RUSSELL: Le ministre a fait une affirmation au sujet de
l'égouttement, enfin qu'il y avait une difficulté
d'égouttement. Je peux affirmer que ceci est une mauvaise information.
Le ministre est mal informé et je pourrais peut-être demander
qu'elle demande à ses fonctionnaires qui lui fournissent l'information,
s'ils veulent des renseignements sur ce site, je le connais assez bien, pour
avoir été responsable de l'administration de la ville de Waterloo
pendant des années et je me demande si le gouvernement n'a pas
l'intention de continuer à développer ce site, s'il n'y aurait
pas lieu qu'il le cède à la ville de Waterloo, qui elle pourra le
compléter.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est une idée excellente qu'on nous
suggère, mais je ne suis pas du tout certaine que la ville de Waterloo
soit intéressée, parce qu'il semblerait que la plage est
construite sur une tourbière. Je vous donne les renseignements que j'ai
de mes fonctionnaires. Si le député peut les contredire, non pas
que je veuille qu'il y ait contradiction, mais cela explique pourquoi le
drainage est
difficile. Une plage construite sur une tourbière.
M. RUSSELL: Ce n'est pas moi qui ai choisi le site de la plage. Ils ont
décidé de le faire, ce sont des professionnels. Disons que je
peux peut-être être d'accord sur ce point avec le ministre sur le
choix du site qu'ils ont tenté de développer dans ce lieu
même. Je crois que le terrain s'étend sur toute la longueur du
lac. Il y avait beaucoup d'autres places beaucoup plus avantageuses pour faire
ce développement.
Mais ce n'est pas moi, ce sont des supposés professionnels.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, non, je n'ai pas accusé le
député d'avoir fait le choix personnellement... . M. RUSSELL:
Non, non, pas du tout!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais il faut quand même expliquer pourquoi
j'ai donné le renseignement à l'effet que ce n'est pas l'endroit
idéal. Pourquoi? Parce que le drainage est difficile, parce que c'est
une plage construite sur une tourbière. Je pense bien que le
député sera d'accord avec moi là-dessus.
M. RUSSELL: Disons que je voulais simplement en venir à ceci:
l'information du ministre à savoir que la ville ne serait pas
intéressée, je peux l'assurer du contraire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Tant mieux. Une excellente nouvelle.
Excellente!
M. RUSSELL: La ville sera certainement intéressée à
négocier avec le ministre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour un dollar et autres
considérations?
M. RUSSELL: Pour un dollar!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, non, je ne fais pas d'engagement pour mon
ministère!
M. RUSSELL: Mais cela libérerait le ministre des problèmes
de la tourbière dont il a parlé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je vous demande cela, mais je n'engage pas mon
ministère pour un dollar! Je voulais simplement faire une blague. J'ai
l'impression que c'est un cadeau de Grec que l'on ferait à la
municipalité. Sans être plus renseignée, je pense que cela
n'a pas l'air d'être l'endroit idéal.
M. RUSSELL: Je suis convaincu que la municipalité veut aider le
ministre à le soulager de ces embarras.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et d'autant plus que ce sont des embarras que je
n'ai pas créés moi-même.
M. RUSSELL: Naturellement, je suis convaincu que ce n'est pas le
ministre qui a créé ces embarras. On est heureux de l'embarras.
Les gens de la région sont heureux de cet embarras.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II faut se rapporter à l'année du
choix.
M. RUSSELL: Ils vont simplement continuer à la développer
et profiter de l'embarras qui aura été créé par
d'autres, apparemment.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est cela. C'est vrai.
M. RUSSELL: On reconnaîtra le fait...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne suis pas sûre que les contribuables
de Waterloo vont être enchantés de cette décision mais, de
toute façon, cela regarde les autorités élues et l'on
verra bien si elles veulent nous faire des offres.
M. RUSSELL: Je pense bien que le ministre doit être au courant
lorsqu'elle dit ne pas être certaine que les contribuables de Waterloo
seraient heureux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, quand on nous
représente les difficultés...
M. RUSSELL: S'il s'agit d'une immobilisation, cela prendra un
règlement et, à ce moment-là, les contribuables auront
à se prononcer sur un règlement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est cela.
M. RUSSELL: Sur un référendum.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est cela.
M. RUSSELL: Si le nombre suffisant l'exige, on verra à ce
moment-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, d'accord, mais cela m'a l'air, encore une
fois, d'un cadeau de Grec, cela n'a pas l'air tellement d'une belle
affaire.
M. RUSSELL: Je ne suis pas sûr que le ministre soit grec.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, il y a environ deux ans, le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a fait une
étude, a soumis un rapport...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a combien d'années?
M. LAVOIE (Wolfe): II y a environ deux ans.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ...dans l'intention d'ériger un parc
provincial dans les limites des comtés de Wolfe, Mégantic et
Frontenac. Est-ce que le ministère a l'intention de donner suite
à ce rapport?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il me fait plaisir que le
député de Wolfe soit ici et je regrette qu'il n'ait pas pu
assister à la séance d'hier. Je sais qu'il y a plusieurs
commissions qui siègent et que vous êtes peu nombreux. Mais dans
les comtés...
M. PAUL: Nous avons la qualité.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne parle ni de qualité ni de
quantité, ce n'est pas à moi de juger. De toute façon, M.
le Président, j'ai dit aux députés des diverses
régions qui, hier, faisaient des représentations pour leur
région ou leur comté, qu'il y a, à l'heure actuelle, un
document d'étude en préparation qui sera déposé
dans un certain nombre de mois. Tous les membres de la Chambre pourront en
prendre connaissance et pourront faire les représentations qui
s'imposent. Je pense que cela va éclairer énormément les
différents députés. Evidemment, ce sont tous les
députés dans l'ensemble qui nous font des représentations
conjointement avec des chambres de commerce, conjointement avec
différentes associations qui s'intéressent au tourisme, pour
qu'on développe certaines parties de leur comté.
Je pense qu'à la lumière de ce document d'étude, le
député de Wolfe sera plus heureux et il pourra, à ce
moment-là, faire les représentations qui pourraient
s'imposer.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministre a pris connaissance du rapport
qui a été déposé à cet effet-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a deux ans.
M. LAVOIE (Wolfe): Un magnifique rapport que j'ai fait moi-même il
y a deux ans, oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dois vous avouer, M. le Président, que,
depuis un bon moment, je reçois en moyenne peut-être cinq ou six
associations par mois qui me remettent des rapports volumineux. J'essaie de
prendre connaissance de tous les rapports qui me sont présentés,
quand ils me sont présentés. Le député me souligne
ce rapport; je vais être franche avec lui, je n'en ai pas pris
connaissance encore, mais puisqu'il attire mon attention sur ce rapport, il me
fera plaisir d'en prendre connaissance.
Il y a une chose certaine, c'est que les spécialistes qui
travaillent à ce document, qui sera déposé à la
Chambre, ont en main tous les mémoires et tous les différents
documents se rapportant à l'aménagement ou au
développement des régions.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vos fonctionnaires en auraient pris
connaissance? C'est un magnifique rapport fait par Thériault, Poulin et
associés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, sûrement, M. le Président.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans l'ensemble, il n'y a eu aucune décision
de prise?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Encore une fois, je suis obligée de faire
avec le député de Wolfe comme je l'ai fait avec le
député de Saguenay hier; il serait prématuré de
dire quelles seront les décisions ou recommandations qui seront
contenues dans le livre en question.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Mégantic.
M. DUMONT: Comme complément à cette question, j'attire
l'attention sur le fait qu'une communauté qui possédait une
immense étendue de terrain près du lac William vient de se
départir de ce terrain. Je me demande si l'étude porte aussi sur
ça, si ce parc comprend cette partie du lac William et une énorme
érablière. Vous pourriez ajouter au document de travail que vous
préparez ce terrain qui conduirait à un parc immense, si on
inclut Mégantic et non seulement le mont Adstock de Mégantic.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je prends note des
remarques du député et, s'il le permet, le problème sera
étudié et il sera possible...
M. DUMONT: Alors, je tiens compte des remarques que vous venez de
faire...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... de vous donner des renseignements.
M. DUMONT: ... que le document se prépare et je voudrais bien
qu'on tienne compte aussi de cette immense étendue
érablière qui, au point de vue du lac qui l'environne,
permettrait d'obtenir un endroit formidable.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. DUMONT: Déjà, les scouts y ont élu domicile.
Dans le même ordre d'idées, cela s'est fait le 24
avril 1970 un chèque de $27,000 a été remis
à la ville de Thetford-Mines. Est-ce que cela incluait, justement, les
études pour la
préparation d'un parc ou si ce n'était qu'une
publicité qui était faite? Est-ce que cela vous revient à
la mémoire? Que devient cet achat de la ville de Thetford-Mines?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était un terrain de camping qui avait
été acheté à l'intérieur des limites de la
ville.
M. DUMONT: Ce n'était pas pour le parc.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'était pas pour un parc mais pour un
terrain de camping. Je ne sais pas si ma mémoire est fidèle mais
je crois que la ville a demandé le rachat de ce terrain. Naturellement,
ne voulant en rien nuire au développement de la ville, je crois que nous
avons acquiescé à sa demande.
M. DUMONT: Dans un autre ordre d'idées, Saint-Philémon,
Saint-Magloire, Saint-Camille, un parc au coût de $5 millions, à
grand renfort de publicité, avait été annoncé.
J'aimerais savoir quelles études ont été faites avant le
27 avril, et ce qui a été fait depuis le 27 avril 1970.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Avant le 27 avril 1970?
M. DUMONT: Le 29 avril, si vous aimez mieux, mais l'annonce avait
été faite le 27 avril.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je comprends.
M. DUMONT: De toute façon, l'étude qui aurait
été faite avant le 29 avril, et ce qui a été fait
depuis le 29 avril.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que la réponse que j'ai
donnée tout à l'heure à un autre député
à propos d'un projet qui avait été annoncé à
grand renfort de publicité est la même que celle que je dois
donner maintenant : c'était un plan très préliminaire qui
existait au ministère.
M. DUMONT: Vous ne pouvez pas nous dire s'il y avait eu des
dépenses de faites.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Aucune, M. le Président. Aucune
dépense de faite.
M. DUMONT: Et maintenant, les études sont-elles en cours
là aussi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est également dans le document
d'étude qui sera déposé à la Chambre.
M. DUMONT: Très bien.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'après ce que je peux voir, il y avait
très peu de fait.
M. DUMONT: Je remercie le ministre.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je voudrais intervenir concernant le
parc Bon-Désir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je me demande si on me
permettrait il y a un des collègues du député de
Portneuf qui pourra lui faire la remarque de répondre à
une question que le député posait. Le cas de M. Léopold
Saint-Laurent est maintenant réglé. Un chèque pour le
montant demandé a été émis à l'ordre de M.
Saint-Laurent, les premiers jours de juin, le 1er ou le 2 juin, de cette
année.
M. DUMONT: II sera ici dans quelques instants. Je lui transmettrai le
message.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D'accord. Merci.
M. LESSARD: M. le Président, en 1963-1964, la municipalité
du canton de Berge-ronnes a commencé à aménager un parc en
vertu du programme des travaux d'hiver. Il s'agit du parc Bon-Désir. Une
somme de $132,000 a été dépensée dans ce parc, en
collaboration avec le ministère des Affaires municipales, et même,
le conseiller juridique de la municipalité du canton de Bergeronnes
était Me Louis Vézina, qui est actuellement député
provincial de Montmorency.
Une somme de $132,000 a donc été investie dans ce parc.
Par la suite, la municipalité ne pouvant défrayer les coûts
au complet, s'étant endettée passablement, a dû tomber sous
le contrôle du ministère des Affaires municipales. Ce parc,
maintenant, est délaissé depuis une période de deux ans.
Il est tout simplement en train de se détruire par suite de
l'érosion, alors que, dans cette région, il n'y a à peu
près aucun camping régional.
L'an dernier, par exemple, en une seule journée, on a
refusé 57 campeurs, de dix heures du matin à dix heures du soir,
ce qui veut dire que ce parc est absolument nécessaire dans cette
région.
En 1966, encore avant l'élection provinciale d'alors, l'un des
ministères, je crois que c'est le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, était prêt à acheter il
y a eu un certain accord ce parc au coût...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je suis obligée
d'interrompre le député. Il semblerait clairement que les
renseignements qu'il a sont inexacts. Il n'a jamais été question
de la part du ministère d'acheter l'emplacement en question.
M. LESSARD: Cela a certainement été discuté. D y a
eu une offre de $99,000. De toute façon...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En quelle année?
M. LESSARD: En 1966.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quel mois en 1966?
M. LESSARD: Je ne saurais dire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai l'impression que le député a
peut-être entendu une rumeur à cet effet; mais il n'y a absolument
rien de certain, parce que les fonctionnaires qui sont ici ne sont au courant
en aucune façon de cette offre.
M. LESSARD: Les informations sont assez contradictoires à ce
sujet, étant donné que le maire Léo Lavoie est
décédé accidentellement au cours du mois de mars, il y a
certains papiers qui sont demeurés dans son dossier et qui sont
disparus, qu'il est impossible de pouvoir retrouver. De toute façon,
j'admets la possibilité qu'il n'a jamais été entendu par
le ministère qu'il pouvait acheter ce parc au coût de
$99,000...
UNE VOIX: Cela pouvait être à...
M. LESSARD: L'an dernier je suis intervenu à ce sujet et on m'a
dit que le site était extrêmement mauvais, que le site avait
été gaspillé. Pour ma part, j'ai visité
passablement de terrains de camping je suis moi-même un amateur de
camping et ce parc est situé dans un site merveilleux. J'admets
qu'il aurait pu être mieux aménagé, étant
donné que ça se faisait selon la politique des travaux d'hiver,
c'est un parc qui a été aménagé en hiver, il y a eu
un certain gaspillage, je suis d'accord. De toute façon ce parc est
actuellement aménagé.
Il y a environ quatre ou cinq lacs dans ce parc, il y a une grève
située au bord de la mer, une grève qui peut être
utilisée. Il y a possibilité d'y aménager même un
sanctuaire d'oiseaux, possibilité d'ensemencement des lacs. Actuellement
tout est organisé pour le canotage et il y a possibilité
même, si on veut continuer de l'aménager, de pouvoir l'organiser
de façon qu'il puisse recevoir de 400 à 500 tentes. Nous avons eu
avec le ministère quantité de communications à ce sujet et
la municipalité serait actuellement prête à céder le
parc Bon-Désir au coût de $1, pour autant que le ministère
soit prêt à continuer de l'administrer.
Je me demande quels sont les critères qui ont été
retenus pour dire que ce site-là avait été passablement
ravagé, qu'il avait été mal choisi. Je me demande aussi
pourquoi ce parc-là ne pourrait pas être utilisé avec
profit par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
puisque le ministère pense à aménager certains terrains de
camping. Vous en avez un qui est déjà en partie
aménagé, qui nécessite probablement d'autres
aménagements, il possède un site assez merveilleux, alors je ne
peux pas comprendre que le ministère puisse s'en- têter à
refuser continuellement les offres de la municipalité à ce sujet,
d'autant plus qu'il y a eu communication avec le ministère des Affaires
municipales, qui conseillerait au ministère du Tourisme d'utiliser ce
parc. Malheureusement on constate qu'il semble y avoir plus ou moins de
coordination, la réponse que nous avons reçue du ministère
du Tourisme est que le ministère du Tourisme n'a pas à payer pour
les pots cassés des autres ministères.
Il y a là une municipalité qui est complètement
endettée, un site qui peut être utilisé et je demande au
ministre quelle est sa réponse finale. A ce sujet on m'a dit l'an
dernier qu'un rapport avait été préparé au sujet de
ce terrain de camping. J'ai essayé d'avoir ce rapport; l'un dit que le
rapport est écrit, l'autre dit qu'il s'agit d'un rapport oral, que des
enquêteurs se seraient rendus sur les lieux. Après consultation
avec la population, les enquêteurs semblent avoir été assez
rares ou du moins avoir été anonymes. Je demande au ministre s'il
a une politique définitive à ce sujet.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le ministère que je dirige ne peut pas
prendre la relève de toutes les municipalités, ou cités et
villes qui ont des difficultés, lorsqu'elles ont décidé
d'aménager un site. Ici il s'agit d'un site qui est...
M. LESSARD: Avec l'appui du gouvernement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... constitué par un plateau d'argile qui
est continuellement en érosion. Il y aurait en somme un autre
Saint-Jean-Vianney en puissance à cet endroit. On parle de faillite, de
difficultés et en plus il faut ajouter que le site a été
passablement massacré de l'aveu de spécialistes qui se sont
rendus sur les lieux.
Je comprends que c'est le rôle du député de faire
l'éloge d'un site dans son comté, mais il y a environ 5,000 sites
dans la province qui répondraient aussi bien sinon mieux aux
demandes...
M. LESSARD: Voici, il s'agit d'un site qui est là, qui est
aménagé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il est là, il est
aménagé, mais ça a été une erreur qu'il soit
aménagé et qu'il soit là...
M. LESSARD: Erreur du gouvernement du temps.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce qu'on va continuer... Si on a des
difficultés de terrain, etc., je pense bien qu'on ne doit pas pousser
l'erreur jusqu'à investir davantage et il semblerait clairement que ce
site soit un éléphant blanc.
M. LESSARD: Comment se fait-il qu'à ce
moment-là les experts du gouvernement aient accepté?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II faudrait demander aux responsables des travaux
d'hiver. Apparemment, le ministère n'a jamais été
consulté. Les fonctionnaires de mon ministère n'ont jamais
été consultés.
M. PAUL: C'est une initiative municipale qu'on faisait à ce
moment-là dans tous les projets de travaux d'hiver.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça.
M. LESSARD: En consultation avec le ministère des Affaires
municipales.
M. PAUL : Pour ce qui est de la qualité de la main-d'oeuvre et de
l'approvisionnement des deniers.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et non pour le choix du site ou quoi que ce soit
d'autre.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. LESSARD: Je trouve quand même curieux qu'on dise que le site a
été massacré. Pour ma part, je ne sais pas sur quels
critères on peut se baser pour déterminer si un site est bon,
s'il est pittoresque ou non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député lui-même a
mentionné qu'il y avait de l'érosion.
M. LESSARD: C'est-à-dire qu'il se fait de l'érosion du
fait que depuis deux ans on a délaissé ce parc. Vous avez comme
sous-ministre des Affaires municipales, M. Richard Beau-lieu...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais M. le Président, il ne faudrait pas
nous donner des responsabilités...
M. LESSARD: ...qui connaît très bien la région et
qui admet avec moi que ce site est très beau. Comme il s'agit d'un
terrain de camping qui existe déjà, pour ma part je crois qu'il
est possible que le ministère puisse utiliser ce terrain et qu'il puisse
être aménagé.
M. LE PRESIDENT: J'aimerais souligner au député de
Saguenay que c'est un problème qui relève...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... des affaires municipales.
M. LE PRESIDENT: ...directement du ministère des Affaires
municipales.
M. LESSARD: Je parle du terrain de camping.
M. LE PRESIDENT: Quand on a une réponse du ministre qui
réfère cette question aux Affaires municipales, on ne devrait
quand même pas revenir et étendre le débat plus longtemps
sur un sujet qui ne relève pas des crédits de ce
ministère-ci.
M. LESSARD: C'est un sujet qui relève des crédits, je
demande tout simplement au ministre, puisqu'il a été
consulté à maintes reprises...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas de...
M. LESSARD: ...à ce sujet s'il a l'intention d'établir une
politique sur ce point, s'il a l'intention de prendre à sa charge le
terrain de camping en question.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, trois problèmes.
Premièrement, est-ce que le ministre ou ses fonctionnaires peuvent nous
donner des précisions quant aux projets d'aménagement d'un parc
à Kénogami? Est-ce qu'il est possible que les renseignements que
je veuille obtenir soient communiqués dans le bulletin d'information ou
dans la politique d'aménagement dont nous a parlé hier le
ministre? Il semblerait que les plans aient été
arrêtés et tout semblait accepté par les autorités
du ministère. Je conviens, cependant, d'après
l'information...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II semblerait que non. Mais ça fait partie
du document d'étude qui sera déposé à la
Chambre.
M. PAUL: C'est un point. Je remercie le ministre de sa
réponse.
Un autre problème que je voudrais soulever est celui-ci
contrairement à ce que peut penser le ministre, ce n'est pas encore
celui-là : Est-ce que le ministère envisage une route de
communication entre le parc du Mont-Tremblant et Saint-Michel-des-Saints? C'est
peut-être une question...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est peut-être un peu
prématuré à l'heure actuelle.
M. PAUL: ...qui prend le ministre à l'impro-viste, mais il y a ce
développement touristique fantastique qui s'opère actuellement de
concert avec le ministère des Terres et Forêts,
spécialement aux abords du lac Taureau. Dans le projet
d'accessibilité de territoire, cette région est également
mentionnée elle a été mentionnée par le
ministre et il y a déjà eu, de concert avec, je crois, les
autorités fédérales un projet
de réalisation possible de communication entre le parc du
Mont-Tremblant et toute cette partie nord du comté de Berthier par
Saint-Michel-des-Saints.
Je soulève tout simplement la question pour demander aux
fonctionnaires du ministère de regarder s'il y aurait possibilité
de réaliser ce projet qui deviendrait un excellent
débouché pour ceux qui voudraient se prévaloir de la
politique d'accessibilité mise en application par le ministère,
parce qu'il y aurait communication directe par les Laurentides avec les
territoires jugés accessibles et décrétés comme
accessibles pour les fins sportives.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je prends bonne note des suggestions du
député et soyez assuré que les fonctionnaires de mon
ministère se pencheront sur ce problème, conjointement avec les
autres ministères impliqués, évidemment il y a le
ministère des Terres et Forêts et le reste.
M. PAUL: Est-ce qu'il serait exagéré de penser qu'il
pourrait en être question dans le rapport que pourrait nous communiquer
le ministre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne pourrais pas dire. Je regrette. C'est que
je ne voudrais pas engager les gens qui travaillent déjà. Il est
possible que oui, mais il est possible que non également.
M. PAUL: Un troisième point, M. le Président, et c'est le
plus important à mon humble point de vue. C'est celui qui a trait au
développement des chutes de Sainte-Ursule. Tout d'abord, je voudrais
féliciter les fonctionnaires du ministère d'avoir
arrêté une tentative condamnable de dépenses inutiles de
fonds publics. Et j'ai, à ce moment-là, M. le Président,
reconnu l'efficacité administrative de nos fonctionnaires
honnêtes, qui n'ont pas voulu s'associer à des profiteurs publics
qui voulaient dépenser ou tenter de dépenser deux ou trois fois
un montant d'argent pour la réalisation de certains travaux qui
étaient un complément à ceux déjà entrepris
aux chutes de Sainte-Ursule.
Je ne sais, M. le Président, qui a mis un arrêt. De toute
façon, je crois de mon devoir de féliciter ces fonctionnaires
pour le sens éveillé qu'ils ont apporté à toute
l'étude de cette question. Je voudrais, M. le Président, vous
signaler très brièvement ce qui s'est passé. C'est qu'on a
procédé par soumissions en circuit fermé. Je n'ai pas
d'objection à ce système.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député se souviendra que, l'an
dernier, il nous avait demandé de procéder le plus rapidement
possible pour que les gens de la région puissent profiter de
l'aménagement des chutes.
M. PAUL: C'est ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et je pense que c'est dans cet esprit, à
l'époque, qu'il y avait eu ce genre de négociations.
M. PAUL: C'est ça. Et j'avais même ajouté, M. le
Président, c'est le plus beau cadeau que je peux recevoir du
ministre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je me souviens, M. le Président.
M. PAUL: Vous vous rappelez...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a une chose que je devrais peut-être
mentionner ici, c'est que nous sommes à ramener le dossier à
jour. Je pense, pour éclairer les membres de la commission, que les
fonctionnaires du ministère sont présentement à
négocier avec la compagnie du Canadien national.
M. PAUL: Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce que, pour nous, il est vital de pouvoir
pénétrer, si vous voulez, sur l'aménagement...
M. PAUL: Disons qu'il y a déjà un chemin de
pénétration qui a été réalisé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... et nonobstant le fait qu'il y a un
chemin...
M. PAUL: J'ai une suggestion à faire, madame le ministre. Pour
mener le tout à bonne fin, s'il est nécessaire qu'il y ait un
représentant ou un porte-parole à cet endroit avec le
ministère je pourrais constituer un embarras ou un ennui
puis-je vous suggérer de communiquer avec mon excellent ami M. Bacon,
député de Trois-Rivières, parce que c'est un
problème qui attire l'attention de toute la Mauricie. La
Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste s'est
prononcée sur le projet et elle suit de près le projet. Disons
que la Société Saint-Jean-Baptiste était excellente dans
le temps.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans le temps, ah bon!
M. PAUL: Je ne porte pas de jugement sur la qualité aujourd'hui
des opérations et de son président. Aujourd'hui, la valeur est
moins grande à mon avis.
Disons, M. le Président, que si le ministère veut
procéder...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce que nous savons que l'aménagement du
passage à niveau parle du Canadien national; il y a un montant de
prévu de $16,000.
M. PAUL: C'est ça. Je suis heureux, M. le Président,
d'apprendre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a également la construction de
clôtures pour protéger la bordure des chutes qui
s'élèverait à une somme de $11,000.
M. PAUL: Et je crois aussi qu'il était question d'un escalier
l'an dernier. H n'était pas question...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne pourrais pas dire, cela n'apparaît
pas sur le plan que j'ai devant moi. Le budget de cette année limiterait
nos travaux aux deux articles que j'ai mentionnés.
M. PAUL: Je comprends, M. le Président, c'est un plan dans le
temps...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dès que le passage à niveau sera
réglé, dès que l'accès sera ouvert à la
population, ce sera beaucoup...
M. PAUL: Je crois, M. le Président le Dr Lemieux pourra
peut-être me corriger qu'on avait envisagé un plan
quinquennal pour tout le projet. Ce qui m'intéresse, c'est de voir que
le ministère continue à se pencher sur ce problème et,
quant à moi, je suis prêt, M. le Président, à me
retirer de toute information de la part du ministère.
Il me fera toujours plaisir de discuter avec M. Bacon qui connaît
très bien le milieu. Ce que nous ne voudrions pas, M. le
Président, c'est que les fonctionnaires soient empoisonnés par la
visite de certains personnages qui n'ont pas comme but premier, dans leurs
démarches, le bien commun et la réalisation de ce projet. Je sais
que madame le ministre et les hauts fonctionnaires qui l'accompagnent sont
dégagés, et c'est dans cet aspect qu'ils sont intervenus à
temps pour empêcher cette influence indue et néfaste sur les
crédits qui étaient censés être
dépensés au budget de l'année 70/71.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dois dire, M. le Président, quant
à l'influence indue de certaines personnes qui se sont
présentées, que, personnellement...
M. PAUL: Je vais vous dire, c'est le "patroneux", vous ne savez
pas...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, je n'en ai pas eu d'écho...
M. PAUL: Non, madame le ministre ne le connaît pas et je ne lui
souhaite pas de le connaître.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... et il n'y a pas eu de représentations
qui ont été faites, à aucun moment...
M. PAUL: Pas à vous, parce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne serais pas...
M. PAUL: Je ne voudrais pas que tous les gens soient atteints de la
picotte. Vous savez que c'est une maladie qui frappe beaucoup d'enfants. J'en
passe.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela vous a échappé, vous.
M. PAUL: C'est que j'ai passé tout haut.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Je ne sais pas si je suis au bon article pour vous
poser cette question, madame le ministre, mais j'aimerais savoir si le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche prévoit
pour l'avenir une politique en ce qui concerne des chemins d'accès le
long des lacs. Il y a beaucoup de lacs dans nos régions qui ne sont pas
accessibles parce qu'il n'y a pas de chemin...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est certainement pas, M. le
Président, notre responsabilité première. Nous savons
qu'à cause de l'ouverture de certains parcs nous avons dû prendre
la charge et la responsabilité de certains chemins et faire même
des travaux. Quant à étendre ce principe à toute la
province, je pense qu'on admet que ce serait excessif avec les milliers de lacs
que nous avons. D'ailleurs, c'est un problème qui relève du
ministère de la Voirie.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, c'est justement pourquoi je vous pose la
question.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, on n'a pas le budget pour ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Le ministère de la Voirie ne fait pas de
chemins d'accès le long des lacs, l'Agriculture et la Colonisation non
plus, Terres et Forêts non plus, pour autant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Terres et Forêts pour la
villégiature.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, Terres et Forêts ne fait pas ces
travaux-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On me dit que oui, Terres et Forêts pour la
villégiature.
M. LAVOIE (Wolfe): II ne le fait pas pour la villégiature, il le
fait pour des travaux de construction, pour des travaux en forêt, si vous
voulez, et non pour la villégiature. Et je crois que si on votait un
certain montant au budget, chaque année, pour faire certains
développements...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais nous avons...
M. LAVOIE (Wolfe): ...ça aiderait énormément le
tourisme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Voici, M. le Président, dans notre
programme d'accessibilité, il y a, comme on le sait, certains endroits
où nous aurons des points d'eau, des points d'accès et le reste.
Alors, pour ce qui est de la région de Montréal, c'est
déjà engagé... les routes sont faites...
M. LAVOIE (Wolfe): Montréal n'est pas oubliée, c'est notre
région qui est oubliée.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est-à-dire que Montréal a
été oubliée pendant de nombreuses années, pour
être franche. Alors, avant 1967, vous ne pouvez pas dire qu'il y avait
grand-chose. Terre des hommes, ce n'est quand même pas pour les sportifs,
nécessairement, sauf peut-être pour les gens qui aiment marcher,
visiter, et le reste. Il faut que le député se rende compte qu'il
y a des juridictions qui ne sont pas les nôtres, et c'est bien ce qu'il a
mentionné, sauf dans les territoires qui sont à
l'intérieur de nos parcs.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends très bien, madame le ministre.
Dans notre région, il y a de magnifiques lacs qui ne sont pas
accessibles parce qu'il n'y a pas de chemins. Les gens qui veulent se
construire un chalet, ne peuvent pas se permettre de bâtir et de faire un
chemin en même temps. Et si le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche avait un budget, comme d'autres ministères,
à cet effet, je pense que ça aiderait énormément le
développement du tourisme dans notre région.
Maintenant une autre question concernant les lots qui appartiennent
à des compagnies forestières qui vont jusqu'aux lacs, qui n'ont
pas ces trois chaînes de libres, si vous voulez. Est-ce qu'il y a des
pourparlers faits avec le ministère des Terres et Forêts ou avec
les compagnies forestières en vue de donner accès aux lacs
à des gens qui voudraient se bâtir et qui, actuellement sont
empêchés justement parce que les droits appartiennent, de droit,
aux compagnies forestières ou sur billet de location.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, ce n'est
définitivement pas de notre responsabilité. Cela relève du
ministère des Terres et Forêts, la concession de lots et le
reste.
M. DUMONT: Si M. le Président me le permet, j'étais
justement en Chambre, hier, pour discuter des crédits du
ministère des Terres et Forêts et, avec preuve à l'appui,
on m'a empêché de discuter et on voulait même m'envoyer
immédiatement ici, à la commission du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche. Le président qui siégeait à ce
moment-là, même si les lettres venaient des Terres et
Forêts, n'a pas voulu revenir sur sa décision. Et c'est pourquoi
je pense qu'en fait il faudrait établir une politique afin de savoir
à quel endroit on va les discuter.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je voudrais,
malgré la décision qui a pu être prise, je ne sais pas
comment la cause a été plaidée, mais de toute
façon, c'est certainement la responsabilité des Terres et
Forêts.
M. DUMONT: De la part du ministre, je pourrais dire lors de
l'étude des crédits, parce que nous y reviendrons probablement
cet après-midi, que nous avons l'autorisation du ministre de discuter
aux Terres et Forêts.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas une autorisation du ministre, c'est
une question de fait. Les concessions des terres de la Couronne sont de la
responsabilité du ministère des Terres et Forêts.
M. BACON: Mais la question ne portait pas là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Juste une seconde, s'il vous plaît. Pour la bonne
marche des travaux et pour ceux qui sont obligés d'enregistrer nos
débats, je demanderais qu'on s'abstienne de faire des interventions tous
ensemble, ça permettrait quand même un meilleur enregistrement et
une meilleure audition de vos paroles.
UNE VOIX: M. le Président, je pense que la question qui est
soulevée par le député de Mégantic...
M. LE PRESIDENT: La parole était au député de
Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais demander au ministre s'il n'y aurait pas
lieu d'instaurer une meilleure collaboration entre deux ministères qui
semblent tirer la couverture chacun de leur côté. Je connais des
lacs dont presque tout le tour appartient à la Domtar. Ce sont de
magnifiques lacs. Les gens aimeraient aller s'y bâtir, si vous voulez.
S'il y avait une possibilité d'entente entre les deux ministères
pour qu'un arrêté en conseil soit passé, je ne sais pas
quoi, que des ententes se fassent avec les compagnies pour que ces trois
chaînes ou 198 pieds puissent profiter à la population. Cela
serait quelque chose de vraiment bon pour le développement
touristique.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je ne sais pas à
quel titre le député voudrait que le ministère que je
dirige s'occupe de cette question.
M. LAVOIE (Wolfe): A titre de développement touristique...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... de villégiature? A ce
moment-là, on peut s'emparer de tout, mais il y a une
responsabilité qui relève des Terres et Forêts. On ne peut
rien y faire. Il y a la construction des routes qui relève de la
Voirie.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a déjà eu des démarches
faites dans ce sens-là. Je sais qu'il y a déjà eu des
démarches faites dans ce sens-là. Je voulais savoir où
elles en sont rendues.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dois dire, M. le Président, qu'il y a
une collaboration je ne voudrais pas induire les gens qui vont lire le
journal des Débats en erreur il y a une collaboration
étroite depuis un certain nombre de mois, limitée, remarquez,
entre le ministère que je dirige et le ministère que mon
collègue, M. Drummond, dirige, mais...
M. PAUL: M. le Président, c'est parce que le député
de Wolfe s'intéresse à la politique d'accessibilité
prônée par le ministre, que M. Lavoie suggère au
ministère, aux fonctionnaires du ministère, de pousser le
dialogue ou l'échange de points de vue avec les autorités du
ministère des Forêts pour rendre accessibles, si possible...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Oui.
M. PAUL: ... ces lacs-là qui sont en fait sous la juridiction du
ministère des Terres et Forêts, nous en convenons.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a eu des rencontres récentes entre
les fonctionnaires des ministères respectifs. Avant d'en arriver
à notre programme définitif d'accessibilité, phase 1, il y
a eu la collaboration entre les deux ministères, il va sans dire parce
qu'autrement nous n'aurions pas pu arriver où nous en sommes
arrivés.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: M. le Président, je ne suis pas d'accord avec le
député de Wolfe parce que dans mon comté, j'ai deux
compagnies Booth Lumber et CIP, qui ont des concessions à peu
près à la grandeur du comté. Nous avons des chalets. A ma
connaissance, ces deux compagnies n'ont jamais refusé la permission aux
Terres et Forêts de donner un bail pour une location de
villégiature, à l'exception d'un endroit où il y avait un
chemin bloqué en hiver, par exemple, un accès au lac. Booth
Lumber et CIP n'ont jamais refusé aucune permission pour les camps de
villégiature. Si le ministère des Terres et Forêts a
prétendu cela, il n'est au courant de rien.
M. DUMONT: Je voudrais apporter des précisions. Voici comment le
problème existe. Il y a une réserve de chasse, je donne l'exemple
de Daaquam près de Saint-Camille-de-Bellechasse. Hier, je mentionnais le
problème concernant cet endroit. Une réserve de chasse et de
pêche détenue par des gens qui ne sont pas des
Québécois.
M. THEBERGE: C'est un club, cela.
M. DUMONT: Oui. A côté de cela, les territoires qui
appartiennent et avec raison comme vous le dites au
ministère des Terres et Forêts, il y a des gens qui se sont
établis là et qui demandent le droit d'acheter ou de louer tel
que vous le mentionnez. On a refusé ces droits parce que les
surveillants de ce territoire de chasse et de pêche, ce club
privé, les menacent, font de l'intimidation et font des rapports tous
les ans et ne veulent pas que ces concessions leur soient accordées par
le ministère des Terres et Forêts. Je porte le problème en
Chambre au ministère des Terres et Forêts, on me dit: Va-t-en!
Chasse et pêche.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On comprend le problème...
M. DUMONT: II y a les deux là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Il y a une entente passée entre le
ministère des Terres et Forêts et notre ministère à
l'effet qu'il ne donne pas de baux sur des territoires qui sont
déjà loués par notre ministère.
M. DUMONT: Mais c'est toujours à peu près à 100 ou
200 pieds de ces réserves-là. On semble vouloir faire de
l'intimidation parce que même après avoir eu une concession d'un
club privé, on ne veut pas en voir installer à côté.
Les gens réclament 25 pieds carrés de terrain. Disons que c'est
une politique pour 500 personnes...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est en dehors du territoire qui est sous bail
par nous. Nous n'avons aucun contrôle.
M. DUMONT: Et le ministère des Terres et Forêts me renvoie
à vous.
M. BACON: M. le Président...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si c'est notre territoire. M. le
Président, quand faudra-t-il savoir si c'est dans notre territoire?
M. BACON: M. le Président, je pense que dans l'intervention du
député de Mégantic...
M. LE PRESIDENT: Le député de Trois-Rivières.
M. BACON: ... hier, à la commission parlementaire des Terres et
Forêts, on l'a référé à l'article 3,
sous-article 2, le service des terres. C'est ce qu'a été la
décision du président...
M. DUMONT: On m'a dit...
M. BACON: On ne vous pas dit d'aller au Tourisme, on vous a dit de
référer à cet article-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A quel article?
M. BACON: Dans les crédits du ministère, au service des
terres.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAVOIE (Wolfe): Dans mon comté, se trouve le lac Nicolet, qui
est un magnifique lac. La moitié des lots autour du lac est contruite
par des villégiateurs, venant surtout du comté d'Arthabaska, de
Victoriaville, et les gens aimeraient se construire. Mais tous les lots
appartiennent à la Domtar, jusqu'au lac. Ainsi, au lac Louise, une bonne
partie des lots appartient, jusqu'au lac, à la compagnie Domtar. Alors,
s'il y avait possibilité, soit par le ministère des Terres et
Forêts ou celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, de
dégager cela, d'obtenir les trois chaînes pour que les gens
puissent se construire, ce qui...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que le député devrait
faire ses représentations au ministère des Terres et Forêts
et encore une fois, je suis obligée de lui dire...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est déjà fait.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, si c'est fait, tant mieux.
M. PAUL: II veut que vous l'appuyiez.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Qu'il présente sa cause au ministre
responsable.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on est prêt, poste 3, article 1?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2?
M. CROISETIERE: Adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté, sous-article 3?
M. CROISETIERE : Adopté.
M. PAUL: M. le Président, honoraires et commissions, cela
comprend quoi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela comprend $8,400 pour les honoraires aux
comptables, relativement à la rentabilité de nos
établissements; $14,000 aux ingénieurs; $8,000 aux
arpenteurs...
M. PAUL: Qui sont chargés de quoi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Qui sont chargés de travaux dans
l'administration des parcs et le reste, des plans et devis. C'est tout ce que
cela comprend.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5?
M. CROISETIERE: Communications. Il y a une augmentation.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont les téléphones mais, avec
l'opération accessibilité, le montant est augmenté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté. Sous-article 6?
M.PAUL: M. le Président, fournitures et approvisionnements,
est-ce pour l'achat de la nourriture nécessaire au public qui
fréquente les hôtelleries du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Oui, entre autres achat de nourriture, achat de
combustible, achat de chaloupes.
M. PAUL: Et nous verrons, à un moment donné, un
sous-article "remboursement", probablement que c'est le profit qu'on
re'alise.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est ça.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, adopté?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8?
UNE VOIX: Véhicules moteurs.
M. PAUL: General Motors a augmenté ses prix.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $114. M. LE PRESIDENT: Adopté.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour l'opération accessibilité:
$157,900.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 9?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10?
M. CROISETIERE: Les loyers, c'est l'opération
accessibilité encore?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Evidemment, il y a la patrouille aérienne
et l'usage d'avions. Nous avons un contrat avec la compagnie qui fait la
patrouille dans la réserve de Mistassini, pour amener nos clients et
transporter des provisions. Elle s'appelle Fecto Air Service et est
installée sur les lieux.
M. LAVOIE (WOLFE): Alors, ceux qui font la patrouille de protection de
la faune n'entrent pas dans la même...
MME KIRKLAND CASGRAIN: Ce n'est pas la même chose.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 31? Oui. Sous-articles 32,
33. Article 2.
Station de ski du Mont Sainte-Anne
M.PAUL: M. le Président, est-ce que le problème de
paiement du Mont Sainte-Anne est réglé? De l'aménagement
des différents...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, il y a plusieurs phases
d'aménagement. Nous ne sommes pas encore rendus à la
dernière phase.
M. PAUL: Est-ce qu'il n'y avait pas un problème avec les
autorités de la ville de Sainte-Anne-de-Beaupré à ce
sujet-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Concernant quoi?
M. PAUL: Le parc Sainte-Anne.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas à ma connaissance.
M. PAUL: Non. Peut-être que je me trompe.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a eu des problèmes dans le
passé.
M. PAUL: Cela a été réglé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, le gouvernement a fait l'acquisition de ce
terrain, des actifs de la commission.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si c'est
prévu dans les projets du mont Sainte-Anne d'aménager un terrain
de camping?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un terrain de roulottes est prévu pour
l'instant.
M. LESSARD: Seulement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Seulement.
M. LESSARD: En ce qui concerne le terrain de golf, est-ce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Quant au terrain de golf, le contrat a
été donné pour les plans.
M. LESSARD: Vous dites un terrain de roulottes...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On ne dit pas: Pas de terrain de camping, mais
pour l'instant nous commençons avec un aménagement qui n'est pas
un terrain de camping. Il faudra d'autres aménagements.
M. LAVOIE (Wolfe): Croyez-vous que c'est une bonne réalisation,
le mont Sainte-Anne?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, mes fonctionnaires
travaillent d'arrache-pied là-dessus. Nous avons des spécialistes
de l'extérieur qui ont été embauchés parmi les plus
qualifiés qu'il y a dans la région de Québec, et je dirais
de la province de Québec. Je pense que lorsque les travaux seront
terminés, ce sera une réalisation extraordinaire pour la
région de Québec. Mais, à l'heure actuelle, il est
évident que nous sommes en voie de parachèvement, qu'il y a eu
certaines anicroches et qu'il y en aura probablement d'autres. Disons que, dans
l'ensemble, cela me paraît un projet extrêmement valable. Je crois
que la population de la région pourra se réjouir, à juste
titre, des services qui y seront offerts lorsque nous aurons terminé
l'aménagement. Non seulement la population de la région y viendra
mais je dirais que cela va attirer énormément de touristes de
l'extérieur de la province dans ce centre de ski qui va être assez
exceptionnel.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais savoir si,
lorsque l'entente avait été conclue, cela avait
été un bienfait ou non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pardon?
M. LAVOIE (Wolfe): Je voulais savoir si, lorsque l'entente avait
été conclue, il y a quelques années, cela a
été une bonne chose ou non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On me demande de porter jugement. Je pense qu'il
s'agit de fédéralisme rentable. Nous sommes allés chercher
ce qui revenait à la province. En somme, l'entente a été
signée, à ma connaissance, il n'y a pas tellement longtemps.
Voulez-vous parler de l'entente entre la ville et le ministère?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est sur le principe de la réalisation, le
principe du projet.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Bien, il me paraît excellent.
M. DUMONT: On a signalé l'hiver dernier des arrêts assez
prolongés des monte-pentes. Apparemment, aucune équipe de secours
n'existait. On pense à des enfants qui sont pris là avec leurs
parents et on a signalé le danger que cela pouvait comporter. Est-ce
qu'on a vu à remédier à cette situation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, le député,
je suis sûr, est de bonne foi lorsqu'il fait ses avancés mais il
semblerait que c'est faux de dire qu'il y a eu...
M. DUMONT: Je me suis rendu et c'est arrivé pour un quart
d'heure. Mais on a parlé déjà d'une heure et trente...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour un quart d'heure.
M. DUMONT: ... à presque deux heures, pour une fois entre autres.
C'est un peu anormal. Non, mais il y a besoin d'équipes de secours;
c'est une question de sécurité.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, non seulement y a-t-il un
système de secours, mais nous avons établi également un
système de communications, de haut-parleurs, etc., pour prévenir
justement de telles éventualités.
M. DUMONT: Est-ce que cela a été fait
récemment?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Justement, cela a été fait
récemment. Le système de communications et de haut-parleurs a
été fait récemment.
M. DUMONT: Non, c'est parce que des plaintes en bonne et due forme
avaient été faites.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. DUMONT: Si on en a tenu compte, cela va très bien. Il y va de
la sécurité des gens qui font usage des monte-pentes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous savez, M. le Président, que ces
remontées mécaniques appartiennent à l'industrie
privée ou au gouvernement. Il est assez rare qu'il n'y ait pas
d'incidents qui se produisent dans n'importe quel centre de ski. C'est
malheureux mais il arrive des choses comme ça. Il s'agit de pouvoirs
obtempérer à ces...
M. DUMONT: Pour autant qu'on a remédié à la
situation...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ...difficultés.
M. DUMONT: ...tout va bien.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 3, article 2, sous-article 1,
adopté?
M. CROISETIERE: Parlant de plaintes, vous n'avez pas de plaintes de la
part des employés concernant le matériel utilisé
là, par exemple des skis en aluminium ou autre chose...
M. PAUL: Des mocassins!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois qu'il n'y en a pas!
M. LE PRESIDENT: Aodpté. Sous-article 2?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3?
M. CROISETIERE: Honoraires... Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6?
M. PAUL: Quant à nous, jusqu'au sous-article 15,
adopté.
M. CROISETIERE: D'accord, adopté.
UNE VOIX: Nous progressons progressivement.
M. LE PRESIDENT: Donc, les sous-articles 7,8,9,10,11...
M. LESSARD: Sous-article 11: Services contractuels...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 15?
M.LESSARD: Sous-article 11: Services contractuels.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 15.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a l'entretien et la réparation
d'édifices, l'entretien et la réparation de routes, l'entretien
et la réparation de véhicules. Est-ce qu'on veut savoir le
détail de chaque coût?
M. PAUL: Non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Entretien et réparation
d'équipement de bureau; publicité et information, impressions et
transport.
M. LESSARD: Publicité et information, est-ce que ce serait
possible d'avoir le coût?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Publicité et information pour une somme de
$23,000.
M. LESSARD: Quelles firmes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je m'excuse, c'était $23,000 l'an dernier
et c'est $26,000 cette année.
M. LESSARD: Est-ce que c'est de la publicité qui est faite
directement par le ministère ou qui est accordée à des
firmes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En partie par notre service de publicité
et par des firmes de l'extérieur, principalement à
l'extérieur du Québec pour la publicité à
l'extérieur du Québec.
M. LESSARD: A quel poste pourrons-nous parler des firmes qui
reçoivent des contrats de publicité du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A la direction générale du
tourisme, service de la publicité.
M. LESSARD: Merci. En ce qui concerne les intérêts, je
laisse cela à mes collègues.
M. DUMONT: Sur division. Coupez cela à 50 p.c.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 15, adopté sur division.
M. CROISETIERE: Alors 15, sur division.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 32?
M. LESSARD: Remboursements. Est-ce qu'il s'agit de remboursements
provenant du gouvernement fédéral?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des recettes que l'on retire parce que nous
demandons...
M. PAUL: Recettes que vous retirez.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Il y a des tickets qu'il faut acheter pour
pouvoir utiliser les monte-pentes et le reste.
M. LE PRESIDENT: Article 2 du poste budgétaire 3, adopté.
Article 3, sous-article 1?
Café du parlement
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le Café du parlement est
rentable?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans l'histoire du gouvernement, je crois qu'il
n'a jamais été rentable, véritablement. C'est pourquoi on
y trouve un service particulier. Si vous comparez avec l'industrie
privée quant aux montants payés, je pense qu'on a un service
assez spécial, assez excellent dans l'ensemble.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle a été la raison du transfert du
Café du parlement des Travaux publics au ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parce que cela fait partie d'un plan d'ensemble.
D'abord, cela s'est fait avant mon arrivée. Mais cela fait partie d'un
plan d'ensemble pour utiliser les étudiants, par exemple de l'Institut
de l'hôtellerie, pour leur donner du travail lorsqu'ils terminent leurs
cours. De mon côté, j'ai espéré qu'on en ferait un
restaurant de prestige qui rendrait service aux députés et aux
fonctionnaires, mais, en même temps, qui serait une attraction
touristique.
M. LAVOIE (Wolfe): A-t-il été question d'en faire un
restaurant de prestige, comme vous dites, mais en même temps un genre de,
non seulement de salle à manger, pour manger lorsque l'on est
pressé...
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Non, pas de comptoir -lunch.
M. LAVOIE (Wolfe): Pas de comptoir-lunch.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a d'ailleurs dans l'édifice d'autres
endroits où il y a moyen de se procurer des sandwichs ou des petits
repas légers.
M. LAVOIE (Wolfe): Etes-vous déjà allée au
restaurant des aveugles?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je sais que ce n'est pas l'idéal, mais
qu'est-ce que vous voulez?
M. DUMONT: Est-ce que cela relève de votre direction?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. C'est le ministère des Travaux
publics, je pense. Cela ne relève pas de notre ministère.
M. DUMONT: Justement, dans ce même ordre d'idées, est-ce
que l'on ne pourrait pas prévoir comme en ont vu les
collègues qui ont déjà été dans un autre
parlement des cafétérias très bien
organisées. On se sert soi-même, à prix modique. C'est
très rapide et on y fait aussi une nourriture très
convenable.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a évidemment la question de l'espace
à déterminer et je ne prendrais pas les autres provinces comme
exemple, ni le gouvernement central. On y mange extrêmement mal et les
députés passent leur temps à se plaindre. Et je vous dirai
plus, M. le Président. Le député responsable de
l'administration d'un café analogue ou d'un restaurant analogue de
l'Ontario venait nous voir, il y a deux semaines, parce qu'il avait entendu
parler de l'excellence de notre organisation, pour pouvoir s'inspirer de ce que
nous faisions ici au Québec et l'adapter aux besoins de l'Ontario. Parce
qu'il semblerait que les députés, en Ontario, au parlement,
mangent extrêmement mal et que ce comptoir-lunch est loin d'être
idéal. D'ailleurs, pour quelqu'un qui veut manger un sandwich au
Café du parlement, il y a possibilité de manger également
un sandwich.
Le service, quand on demande un service rapide, est à point. Je
ne sais pas si c'est parce que je suis député responsable, mais
lorsque j'étais député de l'Opposition, c'était la
même chose, le service était excellent et très rapide
lorsque je disais que j'étais pressée.
M. LAVOIE (Wolfe): Et les prix sont raisonnables.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que si on compare les prix à ceux
de l'industrie privée, ils s'y comparent avantageusement.
M. DUMONT: M. le Président, si mon information est bonne, le
restaurant qu'on a pour les fonctionnaires, vu le parc de stationnement qui se
prépare, va disparaître d'ici quelque temps. Il n'y aura donc plus
aucun endroit aux environs du parlement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On m'informe que dans les nouvelles
bâtisses, même si ça ne relève pas de notre
ministère, il va y avoir une immense cafétéria dans
le complexe G par exemple d'après les renseignements que j'ai
eus.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 6,
adopté. Sous-article 9, adopté. Sous-article 11,
adopté.
M. PAUL: M. le Président, disons que, par principe, nous allons
réserver l'article parce qu'il faut que nous réservions un
article pour remonter à l'Assemblée nationale. C'est la
réserve de principe que nous voulons faire sur le Café du
parlement. Quant à moi qui suis gourmand et gourmet, je trouve
l'occasion excellente.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 3, réservé. Sous-article
32 remboursements, adopté. Poste 4, sous-article 1.
Inventaire canadien des terres
M. LESSARD: Inventaire canadien des terres. J'aimerais avoir certaines
informations, le but, si ça se fait en collaboration avec le
gouvernement fédéral, le programme qu'on veut réaliser, le
programme réalisé actuellement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Tout est payé par le gouvernement
fédéral, sauf une somme de $1,000. Quant aux buts, il y a en
premier lieu la classification du territoire de la province, soit des terrains
pouvant servir à des activités récréatives. Il y a
ensuite la cartographie selon sept classes. La première classe
détermine par exemple les sites les plus propices à la
récréation. La deuxième concerne la faune, c'est un
inventaire du gibier comme le chevreuil et l'orignal et elle comporte en fin de
compte, la cartographie des zones de population.
M. LESSARD: Est-ce qu'on peut savoir à quelle étape on en
est rendu actuellement et quelles études ont été faites?
Est-ce qu'il y a eu une étude de faite au niveau par exemple du cheptel
du chevreuil, de l'orignal?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La partie de la récréation est
terminée et la partie de la faune se terminerait cette année.
M. LESSARD: Que concerne la partie de la faune?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: L'inventaire du gibier comme le chevreuil,
l'orignal.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2, adopté.
Sous-article 3, adopté. Sous-article 4, adopté. Sous-article 6,
adopté. Sous-article 7, adopté. Sous-article 10,
adopté.
M. CROISETIERE: Adopté, et même 33.
M. LE PRESIDENT: Le poste 4 est adopté au complet.
M. PAUL: Vous avez un excellent directeur de service.
M. LE PRESIDENT: Poste 5: Direction générale du
tourisme.
Direction générale du tourisme
M. LESSARD: A ce sujet, j'aimerais savoir les politiques
générales du ministère concernant le tourisme, et les
coordinations qui existent avec d'autres ministères, tels que le
Haut-Commissariat des sports et des loisirs, qui est responsable des auberges
de la jeunesse et le ministère des Terres et Forêts, qui est
responsable de l'aménagement de certains centres de villégiature.
Quelles sont les politiques futures du ministère et quelles sont les
coordinations qui sont établies par le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, peut-être la
question pourrait-elle être posée un peu plus tard, parce qu'en ce
moment nous sommes uniquement à la promotion, ici, à ce
chapitre.
M. LESSARD: Je parle de la direction générale du tourisme,
dans le sens général, ici, ce qui est permis, je crois, par les
règlements. On pourra ça ne me fait absolument rien
revenir sur ce sujet tel que le précise le ministre, mais à quel
moment pourrai-je revenir? Il s'agit de politiques générales.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au poste 8, M. le Président.
M. LESSARD: C'est parce qu'il s'agit ici, il me semble, de politiques
générales qui vont certainement nous permettre de
défricher d'autres...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crains qu'on s'engage dans un débat
extrêmement varié qui touche une foule de choses. Au poste 8, je
pense qu'on s'orientera mieux.
M. LESSARD: Le but du poste 8 est l'aménagement de terrains de
camping et de parcs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, la construction de chemins, des loisirs en
plein air.
M. LESSARD: Oui, mais...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ...et tout ce qui touche le
Haut-Commissariat.
M. LESSARD: ...savoir, à un moment donné, quelles sont les
politiques globales de la direction générale du tourisme
concernant l'aménagement touristique? Par exemple, quelles sont les
représentations, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche a pour fonction d'organiser des bureaux régionaux. Est-ce
que ces bureaux-là existent? Il s'agit de politiques
générales. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous n'avons pas, M. le Président, de
bureaux régionaux à l'heure actuelle pour le tourisme.
M. LESSARD: Vous n'avez pas de bureaux régionaux?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des comptoirs de renseignements que nous
avons.
M. LESSARD: Est-ce que ces comptoirs de renseignements sont faits au
niveau des dix régions administratives du gouvernement? Est-ce que cela
existe?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Selon les points d'entrée dans le
Québec et en prenant en considération les caractéristiques
du réseau routier de la province.
M. LESSARD: Actuellement, il n'y aurait pas de décentralisation
administrative du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche vis-à-vis des dix régions administratives
déterminées par...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y en a du ministère, mais pas de la
direction générale du tourisme.
M. LESSARD: II y en a du ministère. MME KIRKLAND-CASGRAIN:
Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les kiosques touristiques relèvent
de cet article?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Leur exploitation.
M. LAVOIE (Wolfe): Les subventions à certains kiosques
touristiques relèvent de ce ministère-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Les subventions sont là, M. le
Président.
M. LESSARD: Est-ce que le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche est représenté auprès d'organismes
internationaux, tels que l'Union internationale des organismes officiels du
tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président, ce sont uniquement
les Etats souverains qui peuvent être représentés.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a eu, un peu comme au niveau de
l'éducation, discussion à ce sujet avec l'organisme
fédéral pour voir s'il n'y aurait pas lieu que le
ministère du Tourisme, de la Chasse, et de la Pêche...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a un dialogue qui se continue entre les
personnes responsables du tourisme au gouvernement fé-
déral et notre ministère et un dialogue qui à
certains moments est fructueux. Nous avons nos problèmes qui ne sont pas
nécessairement les mêmes et, à certains moments, il peut y
avoir des conflits, mais il y a un excellent dialogue dans l'ensemble.
M. LESSARD: Est-ce que le ministère comme tel participe à
des conférences internationales sur le tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Certainement, M. le Président, le
sous-ministre M. Robert Prévost qui est à ma droite revient
justement d'un séminaire qui était tenu aux Bahamas sur la
question du "marketing" dans le domaine du tourisme.
M. LESSARD: A ce sujet, est-ce que le ministère est reconnu
officiellement ou est-il reconnu simplement comme membre de la
délégation canadienne?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme membre du gouvernement du Canada.
C'est-à-dire comme Canadien, si vous voulez, comme membre d'une
association.
M. LESSARD: C'est ce que je veux savoir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On ne s'en va pas là comme étant
représentant d'un Etat souverain autre que le Canada.
UNE VOIX: Au moins encore pour cent ans!
M. LESSARD: M. le Président, il y a des discussions actuellement
au niveau du ministère de l'Education concernant les conférences
internationales.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je ne sais pas pourquoi
monsieur le député voudrait absolument...
M. LESSARD: ...je fais quand même des relations pour savoir si le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche peut être
reconnu à l'intérieur de délégations
internationales et à l'intérieur des associations internationales
comme membre officiel d'une délégation ou membre
associé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'intérieur du Canada, certainement.
M. PAUL: Reconnu ou pas, je pense bien que la tenue de Terre des Hommes
a valu au Québec une excellente publicité, encore meilleure que
celle que pourrait nous apporter l'indépendance un jour.
M. LESSARD: M. le Président, en 1980, l'Expo universelle nous
l'aurons oubliée. Je comprends que cela a pu donner un impact, mais je
crois que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
doit quand même faire des efforts pour faire valoir son point de vue au
niveau d'une conférence internationale...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On fait des efforts, M. le Président, pour
augmenter...
M. LESSARD: ...et j'ai le droit d'avoir tous les renseignements à
ce sujet quelles que soient les opinions du député de
Maskinongé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On fait des efforts pour augmenter...
M. PAUL: ...mon honorable ami, le député de Saguenay.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je pense que la remarque du
député était superflue. H n'est pas question que quiconque
ne reçoive pas de réponse de qui que ce soit et je demanderais
encore une fois de ne pas intervenir tous en même temps pour que l'on
puisse obtenir un bon enregistrement de nos débats.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, peut-être qu'il y
aurait lieu que ce ne soit pas toujours le même qui intervienne. Parce
que quand on vient pour donner une réponse il continue à parler.
Le député qui s'exprime en ce moment.
M. LESSARD: Non, j'écoute très bien vos réponses.
Le ministre commence à être nerveux.
M. PAUL: Vous donnez l'impression de ne pas les comprendre.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous n'avez pas l'air de les comprendre. H
voudrait dire qu'on progresserait uniquement si on allait dans d'autres pays
comme représentant d'un Etat souverain, ce qui est inexact.
M. LESSARD: Je suis ici pour connaître les politiques du
ministère et je n'ai pas empêché...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... si vous cherchez du séparatisme, vous
n'en aurez pas ici.
M. LESSARD: ... quiconque de parler. Lorsque d'autres personnes veulent
intervenir, je cède la parole, mais j'ai l'intention de poser toutes les
questions que je veux poser. C'est mon droit et ce n'est pas le ministre qui va
m'empêcher de le faire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce n'est pas une discussion constitutionnelle que
nous avons ici, M. le Président.
M. LESSARD: Je demande, M. le Président, si le ministère
du Tourisme...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît! A l'ordre! A
l'ordre!
M. LESSARD: ... veut présenter, à l'intérieur d'un
organisme...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! M. LESSARD: ... c'est cela que
je...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! J'ai dit tantôt que les
permissions de parler relèvent du président.
M. LESSARD: Je vous ai demandé la permission, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Vous vous référez au ministre qui ne
donne pas de permission. Je m'excuse, mais je maintiens, encore une fois, que
les permissions de parler sont de mon ressort. Je donne la permission de
parler, pour cette fois-ci, au député de
Trois-Rivières.
M. LESSARD: Cela va, M. le Président...
M. BACON: Dans la politique générale du tourisme, on
parlait tantôt du tourisme au niveau des régions, est-ce qu'il y a
une assistance apportée à des niveaux régionaux, soit par
le truchement de conseils économiques régionaux, ou est-ce qu'il
y a des mécanismes quelconques qui font le pont entre le
ministère et la région?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II nous arrive assez fréquemment de
rencontrer les représentants des conseils régionaux qui font des
travaux particuliers sur les questions qui intéressent leur
région dans le domaine du tourisme. Nous sommes en communication,
à l'heure actuelle, avec certains de ces conseils régionaux, et
nous les tenons au courant des politiques de nos ministères quant aux
subventions dans leurs régions, etc. Nous exigerons à l'avenir,
pour établir certains critères, que les subventions ne soient pas
données au petit bonheur et au hasard des demandes.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, sur ce point précis de mon
collègue, le député de Trois-Rivières, samedi, dans
notre région, à Louiseville, l'hôtesse de la Mauricie, la
Chambre de commerce ainée de la Mauricie doit tenir une journée
de publicité sur le tourisme, le dialogue, l'avenir touristique de la
Mauricie. Devons-nous comprendre que ces efforts qui sont faits pour mousser le
tourisme dans notre région recevront toujours une attention
particulière de la part soit du ministre ou de M. Prévost, le
sous-ministre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Assurément. Oui, M. le Président.
Absolument!
M. LE PRESIDENT: Le député de Mégantic.
M. DUMONT: M. le Président, je veux demander au ministre s'il a
tenu compte des revendications qui ont été faites concernant la
publicité aux touristes susceptibles d'être présents
à un certain festival qui se déroule à Plessisville, mais
qui permet, à ce moment-là, à tous les gens d'une
région, même de toute la province, d'être présents.
S'il y avait une subvention accordée, et on semble maintenant
négliger cet appel aux touristes dans cette région, elle
permettrait une plus grande publicité aux produits de l'érable,
ce qui rendrait service à une grande quantité de cultivateurs,
tout en attirant des touristes du côté américain ou
d'ailleurs. Est-ce que c'est dans les nouvelles politiques du gouvernement de
ne plus continuer cette publicité concernant ce festival de
l'érable qui fait parler de lui dans une région assez grande.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je ne pense pas qu'on
pourrait généraliser et dire comme cela que le festival de
l'érable n'intéresse pas le ministère et qu'on ne veut pas
l'aider. On a des exemples de désintéressement...
M. DUMONT: II y avait eu une subvention assez généreuse
donnée pour l'année 1970, mais pour l'année 1971, la
réponse a été catégorique. Je ne sais pas si le
ministre a été mis au courant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, lorsqu'il y a des
réponses données dans un sens différent je sais que
c'est arrivé dans d'autres régions, ce cas-là en
particulier, je ne l'ai pas présent à la mémoire
c'est peut-être parce qu'en étudiant la comptabilité des
dernières activités on trouve qu'il y a, dans certains cas, un
profit et qu'il n'y a pas lieu, pour le ministère, de subventionner
l'activité particulière pour laquelle on demande une subvention.
Peut-être aussi que des subventions sont données par d'autres
ministères lorsqu'ils sont impliqués. Le festival de
l'érable, d'après les chiffres que nous avons, aurait eu une
somme de $2,000 en 67/68 et en 68/69 mais n'aurait rien eu ni en 69/70 ni en
70/71.
Encore faudrait-il vérifier le dossier. Il y a sûrement des
raisons. Je croirais qu'il y a des raisons pour motiver ce refus de subvention.
Je sais, M. le Président, de mémoire, à ce que me disent
les fonctionnaires, que nous n'avons pas de demande de subvention pour cette
année.
M. DUMONT: Disons que oui, du festival lui-même. On a
expédié une demande et on a même envoyé au ministre
une lettre d'invitation qui est arrivée un peu en retard vu des
engagements que vous aviez. Mais cette année, nous sommes allés
faire de la publicité. Le festival a pris sous sa responsabilité
d'aller même dans les Etats américains. Assurément, il y a
eu, à ce
moment-là des dépenses beaucoup plus fortes. La demande de
subvention a été faite par le festival même au
ministère. J'ai aussi accompagné la demande d'une lettre
personnelle pour l'appuyer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je peux relever le dossier, mais...
M. DUMONT: Alors, si on regarde...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... je ne puis personnellement me souvenir d'une
telle demande. Le sous-ministre, M. Prévost, qui a des dossiers
très complets sur toutes les demandes qui nous parviennent de
différents groupements à l'occasion de la tenue de festivals, me
dit qu'il n'a aucun dossier relatif à une telle demande. Nous
vérifierons cependant, M. le Président. Je me souviens vaguement
d'avoir refusé une invitation mais de là à vous parler
d'une demande de subvention, je ne pourrais pas.
M. DUMONT: II s'agit peut-être d'y attacher de l'importance vu que
les produits de l'érable se vendraient très bien à ce
moment-là, par une belle publicité que vous pourriez aider
à organiser. Actuellement l'organisme est formé, les gens sont
prêts à collaborer. Il y a même eu la tente de Radio-Canada
qui a été prêtée à cette ville pendant trois
ans. On n'a pas eu les subventions suffisantes pour défrayer toutes les
dépenses. C'est là qu'il serait nécessaire de porter au
festival une attention spéciale, pour aider à une consommation
des produits de l'érable et du tourisme qui vient ensuite.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que le député pourrait
entrer en communication avec les organisateurs du festival et les inciter
à faire une demande de subvention.
M. DUMONT: Je produirai à nouveau toute la documentation que j'ai
fait parvenir depuis six mois au ministère.
M. LE PRESIDENT: Maintenant, si vous me le permettez, à cause de
l'heure déjà tardive...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je m'excuse. Je ne sais
pas s'il y aurait eu...
M. LE PRESIDENT: Nous pourrions suspendre nos travaux jusqu'à cet
après-midi après la période des questions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Où sommes-nous rendus, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Nous sommes rendus au poste 5, article 1, sous-article
1. D'accord?
M. PAUL: On va finir pour vendredi!
Reprise de la séance à 21 h 6
M. PHANEUF (président de la commission permanente du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche): A l'ordre, messieurs!
Nous étions rendus au poste budgétaire 5: Direction
générale du tourisme.
Administration
M. PAUL: M. le Président, à moins que mes collègues
responsables aient d'autres questions à poser sur ce problème, de
portée générale, nous pourrions peut-être appeler
les sous-articles un par un.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1. M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 5?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7?
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
expliquer cette légère hausse de $6,000, environ?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La différence représente l'achat
d'un Flexowriter. C'est un dactylo automatique qui coûte environ $6,000
ou $7,000.
M. PAUL: Est-ce que c'est l'achat ou l'allocation que l'on
retrouve...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est un achat.
M. PAUL: Est-ce une machine de fabrication québécoise,
canadienne, américaine ou européenne?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous pourrons nous enquérir, M. le
Président...
M. PAUL: Non, non, ce n'est pas parce que
j'insiste outre mesure, c'était tout simplement pour obtenir une
information, si elle avait été disponible.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous permettez une explication, nous avons
besoin de cette machine assez spécialisée qui est reliée
aux services du gouvernement fédéral. Le gouvernement
fédéral utilise ces mêmes machines et nous envoie les
rubans qui servent à alimenter les noms et adresses des personnes,
etc.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je regrette
énormément. C'est un peu avec condescendance que nous avons
accepté de siéger. Malheureusement, lorsque vous avez
commencé à discuter des crédits, il n'y avait que deux
partis représentés. Pour ma part, je pense bien que j'ai bien
montré au cours de cet après-midi que j'avais des questions
à poser encore sur la direction générale du tourisme, dans
le sens d'administration générale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je n'ai pas objection.
M. LESSARD: Alors, je regrette énormément, M. le
Président, je ne veux empêcher personne de parler pour autant que
l'on me permettra...
M. PAUL: M. le Président, le député de Saguenay
fait une tragédie avec rien.
M. LESSARD: Pardon?
M. PAUL: Vous faites une tragédie avec rien.
M. LESSARD: Je ne fais pas de tragédie, M. le Président,
mais vous êtes rendus à sept mobiliers, à ce qu'on me
dit.
M. PAUL: Oui, mais revenez.
M. LE PRESIDENT: Je voudrais faire une mise au point. Je suis certain
qu'avec le consentement unanime on pourra discuter à nouveau de tout
cela. Excepté qu'en tant que président, j'ai remarqué que
nous avions le quorum. Comme vous le savez, nous étions quand même
en retard. J'ai décidé de procéder.
M. LESSARD: Remarquez, M. le Président, la seule chose que je
demande est d'avoir la possibilité de poser mes questions dans le
sens...
M. LE PRESIDENT: Avec le consentement unanime, elle vous est
accordée.
M. LESSARD: ...tel que je l'avais indiqué. M. CROISETIERE: Si
vous l'aviez demandé d'une autre façon on vous aurait
accordé la même chose, au lieu de faire un drame.
M. LESSARD: Remarquez, M. le Président, que je n'ai pas du tout
l'intention d'empêcher quiconque de parler. Si entre mes questions il y a
d'autres personnes qui désirent en soulever, vous pourrez certainement
m'arrêter et vous pourrez leur permettre de poser ces questions.
M. PAUL: Est-ce que l'honorable député me permettrait une
suggestion?
M. LESSARD: Oui, M. le Président.
M. PAUL: Si vous n'avez pas de question particulière aux
sous-articles 1, 2, 4, 5, 6 et 7, nous pourrions les considérer comme
adoptés, quitte à revenir aux discussions sur
l'administration.
M. LESSARD: Certainement, M. le Président, j'irais même
jusqu'à adopter, aussi avec des questions. On pourrait terminer le poste
budgétaire 5, article 1: Administration. Ensuite je pourrais revenir
dans le sens de l'administration générale. Si vous aimez mieux
cela ne me fait absolument rien.
M. CROISETIERE: J'aimerais demander l'opinion du député de
Portneuf aussi...
UNE VOIX: Accepté.
M. CROISETIERE: ...puisque le député de Saguenay donne son
consentement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, est-ce qu'il est adopté?
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté?
M. LESSARD: Non. Voici, au sous-article 11, j'aimerais avoir certaines
informations à "services contractuels", $1,626,400. Est-ce qu'on
pourrait avoir certains détails à ce sujet?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il me fait plaisir de
donner les détails relativement au sous-article 11. H y a un article
"publicité et annonces" pour $1,010,000.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait savoir le nom des firmes qui
reçoivent le contrat de cette publicité? Quel est le pourcentage
et le montant qui est fait par le gouvernement lui-même, par le
ministère du Tourisme et les montants qui sont accordés à
des firmes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Voici les détails. Agence Inter-Canada,
c'est la campagne printemps-été et Ontario-USA, environ $476,000,
dont $426,000 pour la campagne aux Etats-Unis et $50,000 pour l'Ontario.
Une
autre agence, Pierre Tremblay. C'est la campagne de sports d'hiver,
l'Ontario et les Etats-Unis, publicité et promotion, pour un total de
$350,000, aux Etats-Unis, $300,000 et en Ontario $50,000. Il y a enfin l'Agence
de publicité qui s'occupe de projets spéciaux, tels annonces pour
voyages de noces, chasse, pêche, route des pionniers, pour un total de
$155,000. Et à l'article divers, comme le mentionne le fonctionnaire,
c'est plutôt dans le sens d'un coussin qui peut être
nécessaire, $16,900.
M. LESSARD: M. le Président, je constate que le service de
publicité est surtout fait à l'extérieur du Québec.
Est-ce qu'on peut savoir de la part du ministre s'il existe une
publicité qui se fait à l'intérieur des limites du
Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas d'annonce comme telle. Il y a
énormément de publicité, de brochures, distribuées
à l'intérieur du Québec. Des renseignements
extrêmement variés sont donnés par voie de formulaires ou
de brochures. Il y a aussi des participations à des expositions
également à l'intérieur du Québec.
M. LESSARD: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 12?
M. PAUL: M. le Président, au sous-article 12, nous avons une
réduction en partant de $5 millions. C'est probablement la subvention
de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Terre des Hommes.
M. PAUL: Terre des Hommes, très bien.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12, adopté? Adopté. Les
imputations, sous-article 33, adopté. Administration
générale.
M. LESSARD: Voici, M. le Président, ce matin, j'avais posé
différentes questions concernant la représentation du
ministère du Tourisme à l'extérieur. J'avais
demandé au ministre s'il assistait aux colloques comme ministre du
Tourisme et si le ministère du Tourisme était
représenté à l'Union internationale des organismes
officiels du tourisme. Est-ce que le Québec sera au colloque de cet
organisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Certainement, M. le Président. Comme je
l'exprimais auparavant, M. Prévost, le sous-ministre arrive d'une de ces
réunions.
M. LESSARD: Bon. Pour se rendre à ces colloques, le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche doit-il passer
par le gouvernement fédéral pour obtenir la permission de le
faire?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Prési- dent, même si on
cherchait à trouver des mauvaises relations entre le gouvernement
central et le ministère que je dirige, et le ministère qui
s'intéresse au tourisme au gouvernement fédéral, je vais
dire tout de suite au député qu'il perd son temps. Les relations
sont excellentes. Le gouvernement de la province et le ministère que je
représente va à ces réunions et retire le plus de
renseignements et d'échanges possible c'est la même chose pour
l'Etat souverain qu'est le Canada.
M. LESSARD: M. le Président, je n'ai pas demandé au
ministre si les relations étaient très bonnes. Tant mieux si
c'est le cas. J'ai tout simplement demandé s'il était
nécessaire au gouvernement provincial d'obtenir au préalable la
permission du gouvernement fédéral pour assister à ces
colloques.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous recevons une invitation et nous y allons.
C'est dans les moeurs du ministère. Il n'y a aucun problème de
juridiction ou quoi que ce soit. Il n'y a pas de décisions, d'ailleurs,
qui soient prises sur les lieux. Plus tôt, dans la journée, le
député donnait l'exemple du ministère de l'Education,
l'analogie ne tient pas.
M. LESSARD: Vous dites qu'il n'y a pas de décision. Est-ce qu'il
n'y a pas certains accords internationaux du tourisme qui sont signés ou
qui peuvent être signés entre certains gouvernements
souverains?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Entre Etats souverains, c'est exact.
M. LESSARD: Qui signe, pour le Québec, ces accords
internationaux? Est-ce qu'il s'agit du Québec ou est-ce qu'il s'agit, au
Canada, des provinces, ou du gouvernement fédéral?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous n'en avons signé aucun, M. le
Président. Il n'y a eu aucune entente signée entre notre
ministère ou notre gouvernement, relativement au tourisme et un autre
Etat souverain. D'ailleurs, constitu-tionnellement ce ne serait pas possible,
sans passer par le gouvernement central.
M. LESSARD: Maintenant, constitutionnellement, je suis bien
d'accord.
Je crois que le ministre sera d'accord avec moi que le tourisme doit
d'abord relever et relève constitutionnellement des provinces, un peu
comme c'est le cas pour l'éducation.
M. PAUL: Je regrette, M. le Président...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il n'y a rien dans la Constitution sur ce point
qui donnerait une juridiction exclusive aux provinces.
M. LESSARD: En tout cas, implicitement, dans l'aménagement ou le
développement du
tourisme, il s'agit d'aménagement de ressources naturelles. Les
ressources naturelles doivent, à ce que je sache, appartenir au
Québec.
M. PAUL: M. le Président, sur ce point je dois dire qu'en effet
la Constitution est muette sur la juridiction que peuvent avoir les provinces
sur le fédéral en matière de tourisme. Un cour coup d'oeil
sur la naissance des différents ministères de tourisme à
travers le Canada démontre qu'ils ont presque tous pris naissance au
Secrétariat de la province. Ce fut le cas, ici, pour le Québec,
alors que c'était, autrefois, un service du Secrétariat de la
province. Il en est de même au Nouveau-Brunswick. Il en est de même
en Nouvelle-Ecosse et en Ontario. Pour ce qui est des autres provinces, je ne
me risquerais pas. Mais, justement parce que la Constitution est muette, il va
de soi que c'est celui qui prend l'initiative d'une politique de tourisme, qui
peut, à ce moment-là, évoluer librement.
La Constitution ne limite en rien la liberté d'action, soit de
l'Etat central, ou des membres qui en sont les provinces.
M. LEGER: M. le Président, si la Constitution est muette, comme
le dit le leader parlementaire de l'Union Nationale, est-ce que le ministre, de
son côté, si elle peut être la responsable de
l'implantation, comme premier palier du Québec, préfère
laisser l'initiative au fédéral ou est-ce que ce ne serait pas
une chose à prévoir?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, la question du
député est tellement...
M. LEGER: Je voudrais une réponse, pas une évaluation!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... est tellement frivole, à mon sens,
qu'elle ne mérite pas de réponse.
M. LEGER: Est-ce que cela dépend du jugement de la personne qui
le sort?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais donner une directive, à
ce moment-ci? Cette question parce qu'on parle, ici, de Constitution
pourrait beaucoup plus être dirigée à une commission
sur la Constitution, aux Affaires intergouvernementales, qu'à
l'étude des crédits du ministère du Tourisme de la Chasse
et de la Pêche. La question serait mieux dirigée, à ce
moment-là.
M. LEGER: C'était pour donner suite à ce que le
député de Saguenay disait tantôt, soit de prendre
l'initiative dans ce domaine. Le ministre semble trouver que c'est frivole de
s'occuper de ces choses, alors, je ne vais pas plus loin.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour le mi- nistère, ici, de
répondre à une question comme celle-là, cela n'a rien
à voir.
M. PAUL: II n'y a pas de problème dans le domaine touristique au
Canada. Pourquoi chercher à en soulever? Laissons la liberté
d'action qui est pleine et entière, actuellement, au ministre du
Tourisme, dans les circonstances, c'est Mme Kirkland-Casgrain. Par le
passé, les ministres ont eu pleine liberté d'action, de
participation aux organismes internationaux. Remercions ceux qui ont eu cette
initiative et félicitons ceux et celle qui continuent cette initiative
d'autodétermination dans le domaine touristique.
M. GAGNON: Pour enchaîner sur ce que le député de
Maskinongé dit, actuellement, je le sens un peu moins, mais dans le
passé, on a certainement pu s'apercevoir que le Québec a toujours
été à l'avant-garde, concernant les mises sur pied des
politiques pouvant intéresser le tourisme.
Et d'ailleurs, si vous regardez, l'année dernière, dans le
rapport, on constate que le Québec s'est classé premier au niveau
de l'afflux touristique, aussi bien par le nombre que par les revenus qui lui
ont été déversés. Cela démontre sans aucun
doute que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
par les années passées, le ministre pourra le dire actuellement,
et je crois que la même politique se continue, a développé
de nouvelles politiques de tourisme. Il a fait des campagnes publicitaires
comme: Mettez-y du plaisant, Visitez le Québec, qui ont
été un succès formidable. Cela, encore une fois,
démontre incontestablement que le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche a toujours gardé, dans mon opinion,
l'avant-garde au niveau du tourisme, il continue, j'imagine avec cette
même voie, puisque le Québec a dépassé l'Ontario, ce
que l'on ne connaissait pas il y a peut-être dix ans.
M. LESSARD: M. le Président, je suis content de savoir que tout
le monde est heureux à cette table. J'ai l'intention de continuer
à poser un certain nombre de questions sur ce sujet. Il ne s'agit pas,
pour moi, de discuter de politique intergouvernementale ou de politique
constitutionnelle. Il s'agit, d'abord, de savoir quelles sont les relations du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avec les autres
pays extérieurs et les organismes internationaux.
Lorsque le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche se rend à ces assises, à ces colloques internationaux
ou en particulier lorsqu'il se rend assister au colloque de l'Union
internationale, l'organisme officiel du tourisme, est-ce qu'il peut participer
aux assemblées générales de ces organismes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'aimerais souligner ici
au député qu'à des
réunions du genre qui ont eu lieu récemment, et à
des colloques, il n'y a pas de prise de vote.
M. LESSARD: Je ne pose pas le problème du vote. Je veux savoir si
le ministère peut participer de plein droit aux assises
générales de l'organisme en question?
Qu'on me réponde oui ou non.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, aux assemblées
générales, c'est un peu différent. On peut dire que non.
Dans les autres assemblées, certainement. A tous les colloques.
M. PAUL: Au dernier congrès international des Zouaves
pontificaux, il y a un détachement de Québec qui y est
allé. Ils n'ont pas demandé la permission d'Ottawa. Ils ont
été très bien reçus comme membres participant
à ce congrès international. La Constitution ne prévoyait
aucunement une juridiction sur cet organisme éminemment social.
M. LESSARD: M. le Président, pour continuer dans la même
ligne du député de Maskinongé, est-ce que l'on peut savoir
quelles sont les raisons qui empêchent le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche de participer aux assemblées
générales de cet organisme?
J'ai l'intention de poser ici toutes les questions même si le
député de Maskinongé...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député peut poser toutes les
questions, mais je ne peux pas l'assurer de lui donner toutes les
réponses.
M. LESSARD: ... oui, j'espère. J'ai assisté aux
crédits qui ont été discutés par leur
collègue, l'honorable député de Chicoutimi. Nous ne sommes
pas du tout intervenus dans les débats bien souvent futiles
qui ont été soulevés à cette commission.
Pour ma part, j'ai bien l'intention de soulever toutes les questions qui me
paraîtront pertinentes à l'intérieur de ces débats.
Je veux connaître le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et connaître quelles sont les relations de ce
ministère avec les organismes internationaux. J'estime que ceci est
extrêmement important. Il est important de se faire valoir, de faire
connaître le visage du Québec à l'extérieur. En plus
de la plublicité, l'une des façons de faire connaître le
visage du Québec, est d'être représenté à ces
organismes et, de plus, de pouvoir profiter de ces expériences que
peuvent nous apporter ces différents organismes. Alors, c'est pourquoi
je pose de nouveau la question au ministre. Est-ce que l'on peut savoir quelles
sont les raisons qui empêchent le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche d'assister aux assemblées
générales de cet organisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons dit plus tôt dans la
journée que le Québec n'est pas un Etat souverain. En
l'occurence, nous ne sommes pas membres de ces associations au même titre
que le Canada, par exemple. Nous ne sommes pas membres. Mais nous participons
à ces colloques et aux échanges qui ont lieu entre les
différents Etats qui y participent également, qu'ils soient
souverains ou non.
M. LESSARD: Lorsqu'il y a des accords internationaux qui se signent
entre différents pays est-ce qu'on pourrait savoir si le Canada signe
ces accords ou non ou si le Québec signe ces accords?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans mon domaine du tourisme il n'y a pas ce
genre d'accord.
M. LESSARD: II existe des accords...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si l'on parle de chasse et de pêche c'est
un cas différent. Dans le cas de la chasse, par exemple, il y a des
accords internationaux qui sont signés par le gouvernement central.
M. LESSARD: Alors, vous dites que dans le domaine du tourisme il n'y a
pas d'accords qui peuvent se signer entre différents pays.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas eu d'accords, jusqu'à
maintenant, qui aient été signés entre les pays, à
notre connaissance.
M. LESSARD: Est-ce que le ministère fait partie d'autres
organismes internationaux tels que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On vient de dire que nous ne sommes membres
d'aucun mais que nous assistons et que nous suivons de très près,
à titre d'invité. Nous sommes invités aux réunions
des différentes associations internationales qui s'intéressent au
tourisme.
M. LESSARD: Est-ce que vous êtes invités, par exemple,
à l'Organisation de coopération et de développement
économique?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y aurait peut-être un renseignement qui
intéresserait les députés membres de cette commission.
Nous sommes membres, cependant, d'une association, The American Association of
Travel Agency of America, au même titre que le gouvernement central.
M. LESSARD: Au sujet des agences de voyages, j'aurai certainement
l'occasion d'y revenir. J'aimerais, à moins qu'il y ait d'autres
députés qui désirent poser des questions sur...
M. LE PRESIDENT: S'il y a d'autres députés qui me font
signe, je leur accorderai le droit
de parole. Tant et aussi longtemps qu'il n'y en n'aura pas, je vous
laisse le droit de parole.
M. LESSARD: J'en suis très heureux, M. le Président. De
toute façon, j'aurai l'occasion de poser à nouveau des questions
tout à l'heure sur les agences de voyage. J'aimerais, comme je l'ai
d'ailleurs demandé ce matin, que le ministre nous informe sur les
différentes recherches qui se font actuellement ou qui se sont faites
dans le passé sur le tourisme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a des études qui ont
été faites à l'intérieur du ministère par
des firmes indépendantes à qui nous avons donné mandat de
faire des études. Entre autres, il y en a une qui a été
faite par la maison Baumann & Sogenor de Paris, également.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand on parle de la maison Baumann, est-ce la
compagnie qui a fait la brochure de classification.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle a donné naissance à la
brochure de classification qui a été rendue publique il y a
déjà un an.
M. LAVOIE (Wolfe): Si cela a été fait de notre temps,
comment voulez-vous que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Elle a été rendue publique, oui,
quelques mois après que je fus nommée au ministère.
M. LESSARD: Maintenant, d'après...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons un service de la recherche qui est
attaché au ministère et qui fait du travail, justement, dans le
sens qui nous intéresse.
M. LESSARD: Je suis heureux d'apprendre qu'il y a des études.
Est-ce que...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'aimerais aussi peut-être, pour les
membres qui sont ici ce soir et qui n'étaient pas là cet
après-midi, mentionner que nous avons quand même énu
méré un certain nombre de recherches et d'études qui sont
en cours au ministère. J'ai donné 16 ou 13...
M. LESSARD: Au niveau de l'inventaire canadien des terres.
Maintenant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, non. Un instant !
M. PAUL: La liste a été publiée au moment où
vous êtes allé faire de la télévision ou de la radio
ce matin. Le ministre a donné à ce moment-là la liste.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai donné le détail des
différentes études et j'ai répondu à toutes les
questions qui m'étaient posées sur chacune de ces
études.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait savoir, d'après les
informations ou les lectures que j'ai pu faire d'un certain nombre des
crédits du ministère depuis quelques années, s'il n'y a
pas eu une étude qui concernait l'élaboration d'une politique
générale du ministère, en ce qui concerne le tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas d'étude particulière
à ce sujet, M. le Président.
M. LESSARD: Vous n'avez pas, à l'intérieur du
ministère, une étude qui a été faite par la firme
Sotar et qui a été publiée en 1967.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Sotar, nous croyons, M. le Président, que
le rapport auquel on fait allusion serait pour l'aménagement de
territoire.
M. LESSARD: Vous croyez que l'étude Sotar concerne
l'aménagement de territoire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le député pourrait-il nous
préciser à quelle étude exactement il veut se
référer? Il semblerait que Sotar a fait plusieurs
études.
M. LESSARD: D'accord. Alors je veux me référer à
une étude qui a été faite concernant l'élaboration
d'une politique globale, qu'on n'accepte pas comme étant un livre blanc,
mais qui est un peu dans un tel genre de livre, sur l'élaboration d'une
politique générale du tourisme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors voici. Il semble que Sotar a fait une
étude pour nous désigner quelques-uns des principaux
problèmes auxquels le ministère avait à trouver des
solutions, et pour aider à préparer, à partir de ces
renseignements, un livre blanc. Mais ça ne va pas plus loin que
cela.
M. LESSARD: Je constate que l'honorable ministre est bien informé
de ces études. Est-ce qu'il serait possible de rendre publique cette
étude?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Sûrement pas au stade où est rendue
cette étude, M. le Président. On se rend compte que ce n'est, si
vous voulez, qu'une ébauche.
M. LESSARD: Je trouve que le ministre actuel semble moins conciliant que
l'ancien ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. A la
même demande faite par M. Yves Michaud en 1969, à
l'intérieur de la discussion des crédits du ministère,
l'honorable Loubier lui
avait bien aimablement offert cette étude. Je ne sais pas si
l'étude lui est parvenue...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si l'étude incomplète,
l'ébauche de plan a été déposée, je suis
sûre qu'il y aura possibilité que le député s'en
procure une copie.
M. LESSARD: Alors est-ce que je peux compter qu'à la
demande...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, s'il y a eu une politique
d'établie à un certain moment par un autre ministre, je ne suis
pas prête à m'engager aujourd'hui à suivre cette politique.
Surtout que d'après les renseignements que j'obtiens de mes
fonctionnaires, c'était une étude très*, très
préliminaire.
M. LESSARD: Maintenant est-ce qu'on peut savoir, même s'il s'agit
d'une étude très, très préliminaire, si l'honorable
ministre a l'intention de donner suite à cette étude?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les gens qui travaillent au ministère, qui
font des recherches, des planifications ont commencé à aller un
peu plus loin que ce début, cette ébauche. Ils me feront les
recommandations qui s'imposent dans les circonstances.
M. LESSARD: Cela veut donc dire que depuis 1967, année où
a été publiée cette étude, il n'y a plus eu
d'études pour élaborer une véritable politique du tourisme
au Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il est absolument faux de
dire une chose pareille. On sait qu'il y a un service de recherche au
ministère qui fait un travail. Des gens y travaillent à temps
plein et il y a une planification qui se fait dans le domaine.
M. PAUL: J'ai cru comprendre que le ministre avait
déclaré, laissé entendre que ce n'était pas dans
l'intérêt public pour le moment de communiquer ces renseignements,
parce que non complets. C'est ce que j'ai compris de ses remarques.
M. LESSARD: Les intérêts d'aujourd'hui ne sont pas les
mêmes que ceux d'hier puisque...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, chaque ministre a sa
façon de procéder. Dans le cas, par exemple, de
l'accessibilité, phase 1, il y a certains corps intermédiaires
qui auraient voulu que je rende publics certains de nos projets dix mois avant
que nous ne soyons prêts à les rendre publics. Au cours de
l'été dernier effectivement, la CSN et un comité de gens,
accompagné de Serge Deyglun et d'autres, insistaient pour avoir des
renseignements. Je n'ai pas voulu donner de renseignements à ce
moment-là parce qu'encore une fois il s'agissait, au début de
juin l'an dernier, d'une étude extrêmement préliminaire.
Elle était tout à fait incomplète. Et pour la même
raison, je réponds au député ce soir que je ne rendrai pas
cette étude publique parce qu'elle est absolument incomplète et
très préliminaire.
M. LESSARD: Alors, M. le Président, j'ai eu l'occasion de lire
moi-même cette étude et je considère...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ah! Tant mieux, on aurait épargné
beaucoup de temps si le député avait été aussi
franc au début.
M. LESSARD: Bien voici, on aurait peut-être épargné
beaucoup plus de temps si le ministre actuel avait lu cette étude. J'ai
bien l'impression que le ministre devrait lire cette étude s'il veut
véritablement au moins élaborer un commencement de politique
touristique au Québec.
M. GAGNON: Est-ce que l'étude avait été
donnée par le ministre au député de Saguenay?
M. LESSARD: Non, l'étude ne m'a pas été
donnée par le ministre, d'ailleurs...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche du gouvernement provisoire du Parti québécois
ou des felquistes qui l'a remis au député?
M. LESSARD: M. le Président, que l'honorable ministre se calme.
Nous avons tout le temps pour poser nos questions...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, c'est une question comme une autre.
M. LESSARD: ...et nous allons les poser calmement et nous
espérons tout simplement...
M. LE PRESIDENT: Vous allez vous apercevoir que tout le monde est
très calme. Continuez dans le même sens.
M. GAGNON: Indépendamment du député de Saguenay, je
crois que c'est important. Le député de Saguenay dit qu'il a pris
connaissance de l'étude. Evidemment, il y a d'autres partis d'Opposition
qui n'ont pas pris connaissance de l'étude. Alors, je suis convaincu que
la commission serait curieuse de savoir ce qui a permis que des rapports soient
donnés je ne sais pas de quelle façon on a permis
l'étude d'une chose que le ministère considère encore
comme étant sous le sceau confidentiel. Ce n'est pas pour accuser le
député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, c'est bien simple. C'est
probablement à la suite de la demande qui a été faite par
l'un des anciens
députés libéraux à l'ancien ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, l'étude en question aurait,
semble-t-il, été soumise à certains députés.
Pour ma part j'ai eu l'avantage de pouvoir lire cette étude et j'en suis
fort heureux; c'est pourquoi, justement, je demandais au ministre tout à
l'heure, étant donné, qu'on avait déjà parlé
de cette étude à l'intérieur des crédits du
ministère, s'il était possible de faire profiter les autres
députés de cette commission de cette étude qui est
extrêmement enrichissante. Pour ma part elle me paraît une
étude préliminaire qui a véritablement jeté des
bases de véritables développements touristiques du Québec.
Elle ne semble pas malheureusement avoir été suivie puisque cela
fait déjà quatre ans qu'elle a été publiée
et qu'il ne semble pas y avoir eu suite.
M. le Président, j'aimerais aussi, continuant dans le sens des
recherches à l'intérieur du ministère, savoir si le
ministre a pris connaissance du projet qui a été proposé
par la Chambre de commerce de Montréal concernant l'organisation d'un
centre d'études du tourisme ayant pour but l'enseignement du tourisme,
de la recherche à l'intérieur du tourisme et l'étude sur
les informations techniques et scientifiques du tourisme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non seulement j'en ai pris connaissance, M. le
Président, mais j'avais été invitée par la Chambre
de commerce à m'adresser au groupe qui était sur la
Côte-de-Liesse dans un des hôtels de Dorval ou de Lachine.
M. LESSARD: Est-ce que l'honorable ministre, dans sa planification et
dans sa programmation, a l'intention de donner suite à cette
recommandation?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il y a quelques semaines
de cela, je pourrais dire peut-être deux mois, lorsque le rapport m'a
été remis, je l'ai transmis à ce moment-là
le sous-ministre responsable du tourisme était présent aux
gens responsables de la recherche et à l'heure actuelle on fait
justement une étude autour des recommandations qui se trouvent dans ce
rapport.
M. LESSARD: Merci, M. le Président. Selon des informations que
j'ai prises dans le journal Le Devoir et la chambre de commerce, il existerait
actuellement à l'Université du Québec à
Montréal une documentation incomparable en Amérique du Nord sur
le tourisme. Est-ce que le ministre est informé de cette chose?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a une bonne proportion de cette... Il y a
une collaboration étroite à l'heure actuelle qui s'engage entre
notre ministère et l'Université du Québec. Tout au moins,
j'ai rencontré des représentants de la Chambre de commerce qui
ont fait appel à notre collaboration. On se rendra compte qu'assez
souvent... par exemple, on nous a demandé de prêter un
fonctionnaire à l'Université du Québec qui était
spécialisé dans les recherches. Il ne nous avait pas
été possible, en l'occurrence, d'accéder à la
demande qui nous était faite. Il arrive dans certaines circonstances
où, justement, les travailleurs, le nombre de recherchis-tes que nous
avons étant ce qu'il est, assez limité et les besoins
étant ce qu'ils sont, il n'est pas toujours facile d'accéder
à toutes les demandes qui nous sont faites.
M. LESSARD: Alors, M. le Président, toujours sur le même
sujet, est-ce qu'on peut savoir, actuellement, s'il existe, à
l'intérieur des universités ou à l'intérieur des
CEGEP un enseignement sur le tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, M. le Président. J'ai
rencontré, il n'y a pas très longtemps, des représentants,
entre autres un professeur et les représentants d'une association du
comté de Rivière-du-Loup, je crois, où justement on
faisait état d'un projet pour l'enseignement du tourisme. Maintenant, je
dois dire qu'à l'intérieur de notre ministère, dès
que le nouvel institut, celui de l'hôtellerie sera construit, nous aurons
également des projets sur lesquels nous travaillons en collaboration
avec le ministère de l'Education, pour tenter de former des gens dans ce
domaine très spécialisé.
M. LESSARD: Est-ce que, officiellement, à l'intérieur des
CEGEP et des universités, il existe des écoles?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il y a à Granby, à l'heure
actuelle, un cours spécialisé donné par le CEGEP.
M. LESSARD: II y a un cours spécialisé au CEGEP. Est-ce
que le ministre est informé que certaines universités se
prépareraient à donner dès l'année prochaine
certains cours sur le tourisme, ou un enseignement sur le tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le ministère de l'Education et le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ont un
comité conjoint qui travaille justement pour ce genre de projet, afin de
coordonner surtout cet enseignement.
M. LESSARD: C'est en ce sens, M. le Président, que je pose des
questions. Je veux bien savoir si le ministre est vraiment conscient, et j'en
suis assuré, de la nécessité de coordonner l'enseignement
du tourisme, comme premier responsable du développement touristique au
Québec, au niveau de l'ensemble du Québec.
Maintenant, étant donné que certaines universités,
dont Montréal, Sherbrooke, Trois-Rivières, Laval, Chicoutimi et
Rouyn se prépareraient à donner certains cours de tourisme,
est-ce qu'on pourrait savoir quelles sont les
options actuelles données à l'intérieur de ce
cours, si nous prenons l'exemple de Granby?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II faudrait que la question soit posée au
ministère de l'Education.
M. LESSARD: Alors, j'accepte la réponse du ministre, M. le
Président. Etant donné que certains cours se donnent, est-ce que,
au niveau du ministère du Tourisme en collaboration avec le
ministère du Travail, il y a eu des études faites par l'un ou
l'autre de ces ministères, au sujet du marché du travail
disponible pour ces étudiants?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Deux études ont été faites.
L'une, en particulier, dont je me souviens, a été faite par la
firme Baumann sur ce sujet.
M. LESSARD: II y a un marché?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Une sur la main-d'oeuvre, pour le tourisme et
l'autre sur la main-d'oeuvre en hôtellerie.
M. LESSARD: Alors, au sujet du rapport Baumann, est-ce qu'on a
l'intention de mettre ses recommandations en application, concernant
l'enseignement du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Présentement, il y a un comité
interministériel qui étudie ses recommandations. Nous attendons
une décision de ce comité.
M. LESSARD: Tout à l'heure, le ministre nous faisait part que le
ministère était membre d'une organisation nord-américaine
des agences de voyages. Est-ce qu'on peut demander au ministre s'il est
informé que des cours seront donnés au CEGEP de Saint-Laurent et
au CEGEP du Vieux-Montréal, sur la formation de techniciens dans
l'administration de ces agences de voyages?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dyaeu des demandes en ce sens, M. le
Président. Il n'y a pas encore eu de décision acquiesçant
à cette demande par le ministère de l'Education.
M. LESSARD: A ce sujet, est-ce qu'on peut savoir si le ministre a
l'intention ou est d'accord pour la formation d'une Fédération
des agences de voyages du Québec?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, c'est une décision
que les agences de voyages elles-mêmes doivent prendre. Je ne voudrais
pas m'immiscer dans une décision qui doit être prise par
l'entreprise privée.
M. PAUL: J'espère que l'on n'assistera pas à la
socialisation de cette profession, on en a déjà assez. On a
déjà connu une certaine politique de socialisme en matière
d'électricité. Alors, je ne voudrais que cela se répercute
aussi dans le monde du voyage.
M. LESSARD: Et aujourd'hui le Québec en est fort heureux. Au
sujet de ces agences de voyages, considérant le fait que ces agences
peuvent passablement influencer le tourisme et les endroits où ce
tourisme peut se rendre, est-ce que le ministre a l'intention d'organiser un
certain contrôle sur ces agences de voyages. Est-ce qu'il a l'intention
d'établir une loi-cadre qui les obligerait à demander un permis
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et aussi
à voir superviser leur administration par le ministère du
Tourisme de la Chasse et de la Pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ces différentes associations, M. le
Président, ou plutôt le groupe d'agences de voyages amène
les visiteurs à l'extérieur de notre province. Le
député pense peut-être à certains cas de fraude dont
on a fait état dans les journaux. S'il y a une réglementation, il
y a là un problème, je pense, tout autant ou plus encore pour le
ministère de la Justice et des ententes internationales aux cas de
fraudes.
M. LESSARD: Mais si ces agences de voyages peuvent exporter du tourisme
à l'étranger, ces agences peuvent aussi importer du tourisme de
l'étranger.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président.
M. LESSARD: Indirectement, par des accords qui peuvent exister entre
deux ou différentes agences de voyages.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, le député
mêle les agences de voyages avec les grossistes et les "Tour operators".
Ce n'est pas la même organisation et le même problème. Dans
le deuxième cas, il s'agit de gens qui sont amenés dans notre
province, dans le cas de grossistes et de "Tour operators".
M. LESSARD: Est-ce que, soit par le ministère du Tourisme ou
d'autres agences gouvernementales, lors de l'Expo universelle à
Montréal, le ministère du Tourisme n'a pas un peu agi comme
agence de voyages? Certains voyages étaient
préparés...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas du tout, M. le Président.
M. LESSARD: ... certains de ces voyages se faisaient à
l'intérieur du Québec et étaient...
M. PAUL: Le service de Logexpo, M. le Président, a
réglé tout ce problème de voyages et de réceptions
des visiteurs de Terre des
Hommes. Et à la suite de certaines expériences
malheureuses de la part de nombreux visiteurs, l'Association des
hôteliers de Montréal, le Secrétariat de la province et la
ville de Montréal ont offert des nuitées à tous ceux qui
avaient été victimes de fraudes dans certains cas et de faillites
malheureuses dans d'autres cas.
Récemment, je recevais du maire Drapeau de Montréal un
compte rendu fort intéressant sur l'appréciation
manifestée par tous ces gens qui ont reçu une
considération spéciale de la part des autorités de la
province et de la ville de Montréal. C'était là une
excellente forme de publicité à l'endroit de la province.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. En effet, l'effet nocif qu'avaient eu ces
abus était à craindre. A cause des projets qui ont
été mis en vigueur en collaboration avec le gouvernement
provincial et la ville de Montréal, les touristes ont été
fort satisfaits. Moi-même j'ai lu ce rapport du maire de Montréal
et il est très encourageant.
M. PAUL: Je crois qu'il faut payer un tribut d'hommages à
l'Association des propriétaires d'hôtels de Montréal.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Qui ont collaboré à 100 p.c...
M. PAUL: Qui ont collaboré, c'est ça!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... et qui n'ont pas fait de profit en
l'occurence. Ils voulaient redorer le blason de l'hôtellerie dans la
région de Montréal.
M. LESSARD: Je remercie l'honorable député de
Maskinongé de ses explications.
M. PAUL: Ah, vous n'êtes pas au courant de tout le bien que j'ai
fait!
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le ministre de la Justice était intervenu
à l'époque.
M. PAUL: En tant que Secrétaire de la province.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En tant que Secrétaire.
M. LESSARD: M. le Président, je suis très heureux que vous
puissiez si bien m'éclairer sur la situation.
M. PAUL: Ah, je pourrais vous instruire...
M. LESSARD: J'en suis heureux, M. le Président. Je suis justement
ici pour tenter de m'instruire et connaître l'administration du
ministère.
Concernant les organismes de tourisme, est-ce que je pourrais savoir si
le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est membre de l'Association
canadienne des journalistes-écrivains du Québec? Quelle est la
collaboration qui existe entre cette association?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a un ou deux de nos fonctionnaires qui sont
membres de cette association et notre sous-ministre lui-même, M.
Prévost, en est membre. Mais, c'est à titre privé.
M. LESSARD: A titre privé.
Justement, au sujet de M. Prévost, est-ce que je pourrais savoir
pourquoi M. Prévost ne s'est pas rendu dernièrement au colloque
qui a été organisé par l'Ecole de Granby qui avait pour
but de discuter du tourisme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le sous-ministre me dit que s'il avait su que
vous vouliez poser la question il aurait apporté son agenda. Il aurait
pu vous répondre parce que s'il n'y est pas allé, ce n'est
sûrement pas une question de mauvaise volonté. H était
sûrement pris ailleurs. Je connais le dévouement du sous-ministre
et l'intérêt qu'il porte au tourisme et je puis vous assurer que,
s'il lui avait été possible d'être présent à
cette réunion, il y serait allé, j'en suis persuadée. On
ne peut sûrement pas lui faire de reproches.
M. PAUL: II faudrait peut-être savoir d'abord s'il avait
été invité.
M. LESSARD: Oui, je crois qu'il avait été
invité.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a eu une invitation qui a été
transmise par téléphone.
M. LESSARD: Au sujet du même sous-ministre, est-ce que M.
Prévost n'était pas auparavant représentant du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche à
Paris?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président. C'était au
ministère des Affaires intergouvernementales.
M. LESSARD: II était à ce moment-là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je trouve que l'habitude du député
d'essayer de mettre en cause les fonctionnaires est extrêmement de
mauvais goût. Je ne vois pas en quoi cela avance les débats. A
moins que le député en arrive à une question qui
éclaire les membres de cette commission.
M. LESSARD: M. le Président, je ne vois pas du tout en quoi j'ai
mis en cause la conduite d'un fonctionnaire.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous avez
dit qu'il était absent à l'occasion d'une réunion.
Vous aviez l'air de condamner le fait de son absence.
M. LESSARD: Non, M. le Président. Je n'ai pas dit qu'il
était absent, je demandais tout simplement quelles étaient les
raisons qui a-vaient, à ce moment-là, motivé le
sous-ministre de ne pas se rendre à la seule école je
posais tout simplement une question qui semble exister actuellement sur
l'enseignement du tourisme et pourquoi il ne s'était pas rendu?
Donc, vous dites qu'il y a deux représentants du ministère
qui sont membres de l'Association canadienne des journalistes mais à
titre privé.
La chambre de commerce a lancé un autre projet au mois de juin.
C'est la Fédération québécoise du tourisme. Le 22
juillet, je crois, je peux me tromper sur la date, le ministre se proposait de
créer l'Association québécoise du tourisme. Est-ce que
l'on peut savoir s'il s'agit du même organisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était une suggestion tout simplement qui
avait été reprise et qui avait été faite au
début par le conseil du tourisme.
M. LESSARD: Maintenant, je demande, est-ce que la
Fédération québécoise du tourisme, projet qui a
été lancé par la Chambre de commerce et l'Association
québécoise du tourisme qui a été lancé par
le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, est-ce qu'il s'agit
du même projet? Est-ce que le ministre pourrait nous dire quels seraient
les buts de l'Association québécoise du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II semble qu'il s'agit du même projet. Dans
un cas, on lui donne le nom de fédération. Il s'agirait du
même projet, à mon sens.
M. LESSARD: M. le Président, est-ce que le ministre nous faisait
part tout à l'heure que le ministère était membre de
certains organismes nord-américains, dont des agences de voyage? Est-ce
que le ministre pourrait nous dire s'il existe d'autres organismes
nord-américains à l'intérieur desquels le ministère
serait participant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Je sais qu'il y a des fonctionnaires qui
font partie de l'American Traveller Riders Association of America, mais encore
c'est à titre privé. Là, il faudrait faire une
enquête au niveau des fonctionnaires pour savoir à quels
différents groupements...
M. LESSARD: Non, voici, M. le Président. Je ne demande pas si tel
fonctionnaire est membre de telle association. Je demande, tout simplement,
s'il est possible que le ministère m'informe si, en tant que
ministère, il est membre de telle association?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ah oui! Là on voit ce à quoi le
député veut en venir.
M. LESSARD: J'en suis fort heureux.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a l'Association de l'industrie touristique
du Canada et toutes les provinces font partie de cette association, dont le
Québec, de même que l'industrie privée, d'ailleurs, et au
même titre.
M. LEGER: Quand il y a des compagnies étrangères venant
d'un autre pays qui veulent organiser un séjour pour un groupe de
personnes par exemple, la compagnie Pernod qui dernièrement avait
organisé, je pense, depuis quelques années, un groupe de
personnes venant de France et d'Europe soit pour une organisation de
pêche ou de chasse, quelle sorte d'entente y a-t-il? Est-ce que c'est par
une agence de voyages ou si c'est une entente avec le gouvernement?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Comme le nom l'indique, l'opération Pernod
est défrayée principalement par la compagnie Pernod. Par exemple,
s'il s'agit d'un week-end de pêche comme celui qui va avoir lieu, le tout
se fait en collaboration avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche. Il y a en particulier un dîner, qui sera offert par le
gouvernement aux invités qui nous viennent de l'extérieur.
Autrefois, les gens de ces opérations allaient dans un autre pays. Ils
allaient en particulier en Irlande pour la pêche ou en
Tchécoslovaquie pour la chasse.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a d'autres organisations à
l'extérieur du Québec qui s'organisent pour venir en groupe ici
et qui font affaires directement avec le ministère plutôt qu'avec
une agence de voyages?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: On reçoit évidemment des milliers
de visiteurs tous les ans. Je pense que je ferais mieux de dire des millions de
visiteurs, en somme. Je ne peux pas penser, en ce moment, à un organisme
en particulier.
M. LEGER: Je parle de groupes assez importants.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a un certain nombre de voyages qui sont
organisés, qui nous viennent d'Europe et qui sont mi-professionnels et
mi-touristiques. Comme exemple, un groupe de jeunes de la maison Lafitte. Ils
étaient 65 qui sont venus passer dix jours au Québec.
M. LEGER: Ces gens-là, vous les dirigez vers des territoires du
ministère et non pas vers des clubs privés ou des
"outfitters".
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En 1'occur-
rence, comme ces jeunes avaient onze ans, il est clair qu'ils ne sont
pas allés chez les "outfitters".
M. LEGER: Parfait, une dernière question. Je ne sais si je suis
hors d'ordre, M. le Président, vous me le direz. Je n'étais pas
ici. J'étais obligé d'être à la commission des
Affaires municipales, je n'ai pas pu participer à l'étude des
crédits de ce ministère-ci. Est-ce que la question a
été posée ou est-ce que le ministre peut me donner la
réponse? Quel est le montant total, dans son budget, qui est
consacré à la recherche? Je ne veux pas dire
détaillé par articles comme Tourisme ou d'autres comme Chasse et
Pêche mais le total du budget qui est consacré à la
recherche dans votre ministère, au complet?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans le ministère, Tourisme, Chasse et
Pêche. Là, je pense M. le Président, que s'il se
réfère au poste budgétaire 1, article 2, il verra le total
ici au service de la recherche de $230,800. Mais, il y a également
d'autres sommes qu'on pourrait trouver à d'autres endroits, par exemple,
à la planification des parcs et ailleurs. S'il voulait que nous
relevions tous les montants aux différents endroits...
M. LEGER: Je ne voulais pas les avoir en détail mais je me
demandais si le ministre était au courant du total de la recherche en
comparaison du total du budget. Quel est le pourcentage du budget qui est
confié à la recherche? Sur un budget de $24 millions, quelle est
la portion qui est à la recherche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il est clair, M. le Président, que ce
n'est pas un pourcentage aussi gros que nous aimerions mais toutefois c'est
quelque chose d'assez nouveau d'avoir de la recherche au ministère du
Tourisme, c'est quelque chose d'assez récent.
M. LE PRESIDENT: Je ferais remarquer quand même au
député de Sainte-Marie que j'ai permis cette question...
M. LEGER: De Lafontaine.
M. LE PRESIDENT: De Lafontaine, je m'excuse. Je lui ai permis une
question qui est plutôt d'ordre général. On a pris beaucoup
de temps au début de cette commission...
M. LEGER: C'est la raison pour laquelle j'ai posé au ministre une
seule question à savoir si elle a le chiffre précis ou non. Je
sais que j'arrive trop tard mais je ne pouvais pas être ici avant.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, si vous me permettez, sur
la même question, pour être juste, il faut considérer que
toutes les recherches qui se font par nos biologistes, nos techniciens sur les
problèmes d'aménagement, cela constitue quand même un
budget de recherche assez important. C'est pourquoi je pense que le
début de ma réponse ne donne pas une image exacte du montant qui
est voué à la recherche au ministère.
M. LEGER: Mais à votre budget vous n'avez pas un sous-article
précis? Le total des recherches équivaut à tel montant.
Vous n'avez pas de montants à me donner actuellement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, parce que c'est très varié.
Tantôt c'est l'aménagement du territoire, tantôt c'est le
tourisme et ainsi de suite. La biologie en prend...
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, il me reste quelques questions
d'ordre général. Est-ce que je pourrais savoir qui est
actuellement directeur général du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un concours qui a été
appelé ou qui est sur le point de l'être. Nous n'avons pas en ce
moment précis un directeur général du tourisme.
M. LESSARD: Est-ce que je pourrais savoir qui était auparavant
directeur général du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: D y avait Me Gérald Bossé qui
était à ce poste et qui depuis...
M. LESSARD: Me Gérald Bossé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... le début de cette année a
été muté au ministère de la Justice.
M. LESSARD: Est-ce que M. Roger Cyr n'aurait pas agi comme directeur
général du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Cyr est conseiller-cadre. On sait qu'en
l'occurrence, au Tourisme, il peut agir comme tel mais ce n'est pas son titre
exact et d'ailleurs il y a un concours pour avoir un remplaçant pour M.
Bossé.
M. LESSARD: M. le Président, je remercie la commission de sa
collaboration. J'ai terminé mes questions d'ordre général.
J'en aurai d'autres à d'autres postes.
M. LE PRESIDENT: Poste 5, article 1, adopté. Poste 5, article
2.
M. LESSARD: A ce sujet... M. CROISETIERE: Traitements, salaires... M. LE
PRESIDENT: Service de l'hôtellerie.
Service de l'hôtellerie
M. LESSARD: A service de l'hôtellerie j'aimerais savoir de la part
du ministre quelles sont les fonctions du service de l'hôtellerie par
rapport, par exemple, à l'Institut du tourisme et d'hôtellerie du
Québec. J'aimerais que le ministre nous informe des fonctions de...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Un fait la surveillance, M. le Président,
et l'autre prépare, forme la main-d'oeuvre en somme.
M. LESSARD: Le service de l'hôtellerie fait de la surveillance et
fait des enquêtes sur des hôtels et ce serait...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II est responsable de l'application de la Loi de
l'hôtellerie.
M. LESSARD: Ce serait ce service qui aurait élaboré le
guide que vous nous avez remis bien gentiment l'an dernier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non. Le guide a été publié
par le service de la publicité.
M. LESSARD: Où trouve-ton...
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Mais le service de l'hôtellerie fournit
les renseignements.
M. LESSARD: Bon. Est-ce que vous avez actuellement puisque le
guide nous parle de différentes catégories d'hôtels
le nombre d'hôtels dans chacune des catégories tel que
précisé dans le guide?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Le nombre que vous avez... On vous a
sûrement remis l'été dernier la brochure et je pense que
là...
M. LESSARD: Voici, je précise ma question, M. le
Président, je voudrais savoir de le part du ministre, étant
donné qu'il y a cinq catégories d'hôteliers à
l'intérieur de ce guide, s'il a l'intention de faire une étude
sur le développement hôtelier selon ces catégories et
quelles sont les catégories que le ministre a l'intention de tenter de
développer.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, d'abord disons que ce
n'est pas le ministre qui décide des changements, qui décide si
nous agissons suivant les recommandations qui nous sont faites. Ainsi, pour le
révision c'est la firme Baumann qui fait le travail et qui fait des
recommandations au conseil du tourisme.
Le conseil du tourisme nous transmet les recommandations avec ses
propres recommandations et c'est sur ça que nous agissons. Le ministre
ne prend pas l'initiative de faire ceci ou cela dans ce domaine-là.
C'est un domaine extrêmement spécialisé et je pense que
l'on pourrait blâmer le ministre d'ingérence si le ministre se
mêlait de ce problème.
M. LESSARD: Je suis bien heureux de savoir que toute politique du
ministère doit d'abord se baser sur des études.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pas toute politique du ministère mais ce
qui relève de cette classification dont vous parlez. Parce qu'au tout
début, le ministère c'est avant que j'y arrive
aurait préféré qu'une firme de l'industrie privée
prenne en charge ce problème comme Michelin l'a fait en France. Comme on
n'a pas pu intéresser l'industrie privée à le faire, le
ministère a pris cette initiative qui, à mon sens, s'avère
une réussite. Je pense que ça suscite une saine
compétition entre les différents hôteliers et ça les
rend plus conscients des services qu'ils donnent.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre, à la suite des études
de ce guide, a fait aussi des études pour savoir qui sont
propriétaires de ces hôtels, selon les catégories?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je crois que ce travail est fait par le
ministère des Institutions financières. Mais le nom des
propriétaires d'hôtels...
UNE VOIX: Vous avez fait faire un saut au ministre.
M. DROLET: II va donner les éclaircissements voulus.
M. LESSARD: Si je posais cette question sur le développement
hôtelier, c'est que d'après les informations que j'ai pu obtenir
de sources et d'autres les hôtels qui dépasseraient 200 chambres
et plus seraient pour la plupart actuellement propriété
plutôt d'étrangers que de gens qui vivent dans le
Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II faudrait peut-être signaler que la
classification ne se fait pas selon les noms des propriétaires mais bien
sur l'établissement lui-même. Pour ce qui est des
propriétaires je ne sais pas si le ministre responsable aurait quelque
chose à ajouter...
M. TETLEY: La plupart des hôtels sont la propriété
de compagnies: les Queen's, les Sheraton, les Holiday Inn. Les Hilton sont la
propriété d'une compagnie canadienne...
M. CROISETIERE: Le Pacifique Canadien.
M. TETLEY: ... Le Pacifique Canadien qui a son siège social
à Montréal. Le Canadien National, c'est une autre compagnie qui a
son siège social à Montréal.
M. CROISETIERE: Le Reine-Elizabeth.
M. PAUL: M. le Président, j'espère que le ministère
n'a pas l'intention d'exiger qu'on lui demande la permission lorsqu'on voudra
effectuer une transaction...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Immobilière.
M. PAUL: ... immobilière ou encore quant au transfert d'actions
dans une compagnie à caractère touristique ou hôtelier.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Sûrement pas.
M. LESSARD: J'ai l'impression que certains députés ne
peuvent pas comprendre, ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre les
conséquences que ça peut comporter.
M. PAUL: Lesdéputés, pour la plupart, sont contre le
socialisme que vous voulez tenter d'établir dans le Québec. C'est
ça qui est notre point de vue.
UNE VOIX: Je suis entièrement d'accord.
M. LESSARD: II ne s'agit pas de socialisme, il s'agit tout simplement de
discuter de l'organisation du ministère. Vous voyez comme j'ai pris de
bonnes résolutions.
M. CROISETIERE: Vous êtes le seul à le constater.
M. LESSARD: Justement par suite du fait que la grande partie de la
publicité concernant le tourisme se fait par le service de ces
hôtels, je voudrais, si le président me le permet, demander au
ministre...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense que le député
énonce un principe qui n'est pas mis en preuve encore.
M. LESSARD: Disons qu'il n'est pas mis en preuve.
Je demande au ministre s'il existe à l'intérieur du
ministère un certain contrôle de la publicité provenant
soit des municipalités, soit des locaux qui sont aménagés
pour les touristes, les kiosques touristiques, municipaux. On parlait par
exemple du carnaval du sucre. J'ai déjà vu de la part d'un office
du tourisme du Québec une publicité qui a été faite
concernant ma région annonçant certains lacs de mon patelin et
qui parlait d'une magnifique route pour s'y rendre. Je considère que la
publicité dans ce cas-là est fort trompeuse et c'est pourquoi je
demande s'il y existe un certain contrôle du ministère sur la
publicité qui est faite par les différents organismes du tourisme
du Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président...
M. TETRAULT: Je voudrais éclaircir ici un point. Je comprends que
plusieurs hôtels comme les Sheraton, les Hilton, les Holiday Inn ont des
hôtels à Montréal, mais ce sont seulement des compagnies de
gérance et d'administration dont les propriétaires sont des
Canadiens de langue anglaise ou française. C'est seulement une compagnie
qui dirige l'hôtel. C'est une agence d'administration.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, dans certains cas. Pour revenir à la
question du député de Saguenay, si vous me permettez, aucun
comptoir de renseignements touristiques ne peut s'ouvrir sans un permis du
ministère. Maintenant, aller au-delà... il y avait des
suggestions que faisait le député, des contrôles sur la
publicité...
M. LESSARD: Je pense qu'il existe un certain contrôle...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a malheureusement des escrocs au
Québec comme il y en a dans d'autres provinces et là, la loi doit
suivre son cours, des plaintes via le ministère de la Justice ou par des
particuliers. Mais de là à dire qu'on peut exercer des
contrôles sur la publicité... D y a, par exemple, des pourvoyeurs,
ceux qui ont fait une publicité...
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a des normes?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... mensongère pour inviter des touristes
à venir chez eux. Dans des cas comme cela nous avons un contrôle
puisqu'il y a des baux qui sont accordés aux pourvoyeurs. Mais, dans les
cas où nous ne sommes pas impliqués directement, où il n'y
a pas de bail de notre ministère, il est clair que nous ne pouvons pas
exercer ce type de contrôle. Ce serait à tout le moins outrancier.
Je pense que cela existerait dans des régimes dictatoriaux mais
sûrement pas dans un régime démocratique.
M. LESSARD: M. le Président, l'une des premières fonctions
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche n'est-elle
pas de favoriser le développement du tourisme dans la province de
Québec. Et à c) on trouve: Veillez à l'application des
lois relatives à l'hôtellerie, etc. Je crois que le visage du
Québec doit quand même être représenté selon
une certaine image et, à mon sens, le premier responsable du
développement touristique du Québec c'est le ministère du
Tourisme. Et, sans y avoir un
contrôle draconien, il me semble que certaines normes devraient
être établies concernant la publicité qui est actuellement
faite afin de coordonner cette publicité et de voir si cette
publicité-là s'adapte bien au Québec.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas de mécanisme coercitif mais,
lorsque des plaintes sont portées à notre attention nous
communiquons avec, soit les hôteliers, les propriétaires de
motels, etc., pour leur faire part des plaintes et tenter d'améliorer la
situation.
M. LESSARD: Allez-y, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions? Alors, le
sous-article 1 de l'article 2 du poste 5. Adopté?
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2.
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3.
M. LESSARD: Adopté.
M. CROISETIERE: C'est probablement un...
M. LESSARD: Au sous-article 3...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LESSARD: ... vous avez $12,000.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. LESSARD: Pourriez-vous demander à vos compagnons de l'autre
côté de...
M. LE PRESIDENT: Je demande à tout le monde...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je demanderais au député de ne pas
généraliser, je sais qu'il y a une discussion privée qui
s'engage, mais je pense que ce n'est peut-être pas le temps d'engager ce
genre de discussion.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord!
M. PAUL: Au sous-article 3, M. le Président, est-ce que le
ministre peut nous justifier cette demande de crédit de $12,000 et
préciser à quelles fins ces crédits seront utilisés
puisque l'an dernier il n'y en avait pas.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'était pour la réévaluation
de la classification qui devait tenir cours. C'était la somme qui avait
été mise de côté à cette fin.
M. PAUL: Est-ce que le ministre réfère au rapport Baumann
à ce moment-là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est pour la mise à jour. Oui, je me
réfère à...
M. PAUL: Justement, j'avais une question ici aux fins de savoir...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... la compagnie Baumann.
M. PAUL: ... si le ministère avait l'intention de mettre à
jour cette publication pour corriger nécessairement des erreurs qui se
sont glissées et qui, dans certains cas, ont causé des
préjudices.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Tous les hôtels classés seront
revisités cette année.
M. PAUL: Je félicite madame le ministre de cette politique.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4,
adopté. Sous-article 5, adopté. Sous-article 7, adopté.
Sous-article 10, adopté. Sous-article 11.
M. CROISETIERE: Services contractuels... M. LEGER: Au sous-article
11.
M. CROISETIERE: Est-ce la mécanographie?
M. LEGER: Est-ce que le ministre... MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. LEGER: ... peut me donner les raisons de cet article. Les services
contractuels sont les contrats donnés pour des poursuites ou...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, ce sont les locations de Xérox...
M. LEGER: Au complet.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: ... et la mécanographie.
M. LEGER: Tout cela englobe les $50,000? MME KIRKLAND-CASGRAIN:
Pardon?
M. LEGER: Les services de Xérox, de mécanographie, c'est
pour le total de $50,000. Il n'y a pas autre chose.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est tout le système des permis
d'hôtellerie qui sont mécanographiés.
M. LEGER: Merci beaucoup.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, j'aimerais souligner que
nous sommes la première province et un des rares Etats au monde à
avoir ce système et à produire 70,000 cartes pour chacune des
70,000 chambres du Québec, par le cerveau électronique.
M. LEGER: Félicitations.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Alors, l'article 2 est
adopté. Article 3, sous-article 1.
Institut du Tourisme et d'hôtellerie du
Québec
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
déterminer quelles sont les responsabilités et le rôle de
l'Institut?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II s'agit de former de la main-d'oeuvre dans le
domaine de l'hôtellerie.
M. LEGER: Vous aviez commencé à l'expliquer à
l'autre article. Vous aviez expliqué les deux, je pense. C'est
ça. Je m'excuse.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. PAUL: Est-ce que c'est dans cette tête de chapitre, M. le
Président, que nous trouverons les sommes nécessaires pour la
réalisation du projet de l'école d'hôtellerie dont nous
parlait hier madame le ministre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, ce sera aux Travaux publics, M. le
Président.
M. PAUL: Oui, c'est vrai. Je m'excuse. Vous avez parfaitement
raison.
M. LESSARD: Au sujet de l'Institut du tourisme et d'hôtellerie du
Québec, est-ce qu'il est à Montréal?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II est fixé à Montréal
présentement. Il est installé dans l'ancienne école de
police, à Montréal, rue Poupart, à l'est de la
Régie des alcools et à la suite du feu qui a
dévasté l'ancienne Université de Montréal, rue
Saint-Denis. Ce sont des bâtiments de fortune, si on peut dire. Les
professeurs et les élèves y ont travaillé avec
énormément de difficultés parce que ça n'a pas
été à l'origine préparé pour servir
l'Institut d'hôtellerie.
M. LESSARD: On m'informe, d'ailleurs, que les cours sont assez bien
donnés à l'intérieur de l'Institut. Alors, c'est le seul
institut actuellement qui existe au Québec, mais vous parlez...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je dirais même au Canada.
M. LESSARD: II existe cependant des écoles privées, par
exemple.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'y a pas d'écoles privées en
hôtellerie. Il y a des écoles où on enseigne l'art
culinaire ou la couture, ou autre chose mais non, en somme, l'administration
hôtelière et la formation, par exemple, de garçons de
table, de barmen et de tout ce qui découle d'un service hôtelier
professionnel.
M. PAUL: Est-ce qu'il n'y a pas un tel service dans les Laurentides,
à Sainte-Agathe ou...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Justement, notre institut va dans les
Laurentides. Il emprunte les Laurentides pour donner certains cours pendant une
certaine période. Ce sont des cours itinérants qui ont lieu
d'ailleurs dans d'autres régions de la province, dans à peu
près 50 localités de la province.
M. TETRAULT: M. le Président, les cours qui se donnent
peut-être que c'était la question, je ne l'ai pas comprise, je
m'excuse...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont des cours itinérants qui se
donnent dans à peu près 50 localités...
M. TETRAULT: Les cours dans l'art de former les barmen qui sont
donnés par les compagnies de boisson, est-ce qu'ils sont donnés
conjointement avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, M. le Président. Et ça se
limite à ça. Nous, à notre Institut de l'hôtellerie,
on donne, par exemple, le cours de chocolatier et de pâtissier...
M. TETRAULT: Oui, d'accord.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Toute la gamme, tous les cours de métiers
qui ont une relation avec l'hôtellerie.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1.
M. LEGER: Au sous-article 1, M. le Président, est-ce qu'il y a eu
une augmentation sensible du personnel ou si...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il y aura pour la
première fois une troisième année à l'Institut de
l'hôtellerie. Lorsque nos élèves termineront leurs
études, ils auront l'équivalent d'un diplôme de CEGEP.
M. LEGER: Combien y avait-il de personnes l'année dernière
pour les $387,000 mentionnés?
M. CROISETIERE: II y en avait 53.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y en avait une cinquantaine, M. le
Président.
M. CROISETIERE: II y en avait 53 dans le rapport.
M. LEGER: Alors, cela équivaut à à peu près
une dizaine de personnes de plus pour une augmentation de près de
$300,000.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le chiffre qui est mentionné là a
été établi selon les barèmes du ministère de
l'Education. Le nombre de professeurs tient compte du nombre
d'élèves, du nombre de cours qui seront donnés, etc.
M. LEGER: Non, mais il y a quand même qu'une augmentation de sept
ou de dix personnes sur l'année dernière et l'augmentation dans
le chiffre est de près de $300,000. Est-ce qu'il y a des augmentations
de salaire de prévues pour avoir un budget si élevé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, le nombre de professeurs
ne pourra pas être établi tant que nous ne saurons pas combien il
y aura d'élèves l'an prochain.
M. LEGER: Alors, quel est le nombre de pesonnes prévu pour avoir
mis un budget de $663,000 pour l'effectif autorisé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a 75 personnes.
M. LEGER: Ah! Il resterait une quinzaine de postes à remplir.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1 de l'article 3,
adopté?
M. CROISETIERE: Adopté. Sous-article 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté. Sous-article 3?
M. PAUL: Les sous-articles 3, 4 et 5, adoptés.
M. CROISETIERE: Les sous-articles 3, 4 et 5, adoptés.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4,
adopté. Sous-article 5, adopté. Sous-article 6?
M. CROISETIERE: Fournitures et approvisionnements, est-ce que le
ministre pourrait nous donner des précisions sur...
M. PAUL: La nourriture.
M. CROISETIERE: La nourriture.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La nourriture, le matériel. Comme il va y
avoir un accroissement d'élèves et une troisième
année, l'on comprend qu'il y ait une augmentation correspondante. Ce
montant-là désigne la matière première qui doit
servir aux cours.
M. CROISETIERE: Bien, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, adopté. Sous-article 7?
M. CROISETIERE : Mobilier, équipement... Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 9?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11?
M. CROISETIERE: Services contractuels, est-ce que le ministre pourrait
nous dire ce que cela peut comprendre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est l'entretien du bâtiment et le lavage
de vaisselle, etc., c'est-à-dire le service des plongeurs.
M. LEGER: Est-ce que ce sont des contrats?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a un remboursement.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Bien seulement...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et des repas qui sont vendus aux
élèves.
M. LEGER: Aux services contractuels, vous dites que c'est pour les
plongeurs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pour deux choses, l'entretien du bâtiment
et ceux qui font le lavage de vaisselle, enfin tout ce qui a trait...
M. LEGER: Vous donnez des contrats à des groupes qui eux,
engagent le personnel pour faire ce travail-là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je pense qu'il y aurait
peut-être lieu de dire, pour éclairer les membres de la
commission, en quoi consistent exactement les services contractuels. Par
exemple, cela peut être la construction et la transformation
d'édifices, la
réfection, le personnel de sécurité, enfin... la
publicité, l'information...
M. LEGER: Oui, là ce sont des contrats.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté?
M. CROISETIERE: Adopté. M. LEGER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 24?
M. TETRAULT: Cours itinérants...
M. CROISETIERE: Cours itinérants.
M. TETRAULT: ... M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
nous donner, dans les grandes lignes, ce que c'est?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui. Au cours de l'année, à
différentes périodes de l'année, nos professeurs se
rendent dans diverses régions et donnent des cours dans
différents hôtels de la province pour recycler certains
employés. Il y a différentes catégories de cours qui se
donnent: l'administration hôtelière, cuisine, service, bar, etc.
La même chose est donnée à l'intérieur de nos
auberges dans nos parcs pendant nos périodes creuses. Nous utilisons
justement ces établissements pour des cours itinérants.
M. TETRAULT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté, sous-article 24.
Sous-article 32?
M. CROISETIERE: Remboursements. Ce sont les repas vendus?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont les repas vendus aux
élèves.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Egalement le remboursement du gouvernement
fédéral parce qu'il y a une participation du gouvernement
fédéral sur les cours itinérants.
M. LEGER: Est-ce que cela comprend la vente des repas dans les parcs
nationaux où il y a des restaurants du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, pas du tout M. le Président. Ce n'est
pas inclus ici.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CROISETIERE: Conseil...
M. LE PRESIDENT: Poste 6: Conseil du tourisme.
Conseil du tourisme
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nous faire un court
résumé des principales activités de ce conseil du
tourisme? Combien y a-t-il de personnes? Quelle est l'efficacité de ce
service pour la politique du ministère? Très
brièvement.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a treize membres. Il y en a parmi ces
membres qui sont favorablement connus dans le domaine du tourisme. Dans la
région de Montréal il y a en particulier le maire de
Montréal qui est président du conseil du tourisme, il y a M.
Gérard Delage. Il y a une liste de personnalités qui font partie
de ce... Est-ce que vous voulez avoir tous les noms?
M. PAUL: Oui.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a le président, Me Jean Drapeau, le
vice-président, Me Isidore Pollack de Québec; ensuite M. Fernand
Audet de Québec, Me Gérard Delage de Montréal, M. Claude
Genest de Sherbrooke, M, Antoine Grégoire de Hull, M. Paul Jolicoeur de
Québec, M. Jean Laflamme de Chicoutimi, M. Claude Michel de
Québec, Me Yves Pratte de Montréal et enfin M. Maurice Robillard
quand je dis Yves Pratte, vous avez sûrement reconnu le
président de la compagnie Air Canada du comté de Rouville
dans la région de Montréal.
M. TETRAULT: A "traitements, salaires et allocations" les $32,400,
est-ce que c'est pour les frais de ces gens-là lorsqu'ils siègent
ou si ce sont pour les quatre permanents?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ils se réunissent périodiquement.
Je dirais peut-être tous les deux ou trois mois, parfois tous les mois.
Cela varie selon les besoins, selon les problèmes qui se
présentent à leur ordre du jour.
M. TETRAULT: Est-ce que nous pouvons être assurés que les
postes 1 et 2 relèvent strictement de ces gens, dans leurs
fonctions?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le sous-article 1, c'est le traitement du
personnel. Il y a un secrétaire.
M. TETRAULT: Strictement pour les quatre personnes mentionnées.
Et le sous-article 2...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a un secrétaire, un secrétaire
assistant et une sténo.
M. TETRAULT: Le sous-article 2 relève de
leurs dépenses à eux ou bien des dépenses que le
conseil...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Il y a des dépenses de déplacement.
C'est $100 qui est le per diem et les frais de déplacement du personnel
également.
M. TETRAULT: Le personnel ce sont les quatre personnes qui sont
là?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est ça.
M. TETRAULT: Ou pour le conseil?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les $12,000 ici, c'est pour le personnel.
M. LEGER: Comme conseil du tourisme, est-ce qu'ils ont un jeton de
présence ou s'ils font ça bénévolement? Où
est-ce que c'est inclus dans votre budget le montant donné au conseil du
tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est dans "honoraires et commissions".
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Les fonctions du conseil du tourisme, c'est d'étudier
les meilleurs moyens de résoudre les problèmes du tourisme dans
la province, de recommander des mesures propres à assurer la
coordination de l'activité touristique et de faire rapport de ces
constatations au ministre. Est-ce qu'on pourrait savoir, M. le
Président, pour l'information du député d'en face quels
sont les rapports qui ont pu être présentés au
ministère du Tourisme provenant du conseil du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II me fait plaisir non pas pour le
député d'en face qui je sais est fort au courant de
répondre à la question du député qui la pose. Pour
son information, entre autres travaux, le conseil du tourisme a nommé un
comité qui devait étudier la révision de la classification
hôtellière avec les spécialistes de la maison Baumann de
Montréal. A la suite du travail qui a été fait, il y a eu
des recommandations qui sont arrivées au ministère. Je dois dire
qu'ils ont fait un travail excellent. Le travail d'une commission ou d'un
comité ne se traduit pas toujours par un rapport volumineux. En
l'occurrence, je pense qu'ils ont enlevé l'odieux au ministère
que je dirige en prenant certaines décisions quant à la
révision de la classification à la suite de certaines plaintes
qui étaient formulées et dont certaines pouvaient être
justifiées. Il y a eu seize plaintes en particulier sur 3,600
hôtels. Ce n'est pas énorme mais il y en a eu seize.
M. LESSARD: Les plaintes s'adressent-elles au conseil du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, et au comité de révision du
conseil qui a été formé par le conseil.
C'est pour donner un exemple du travail qui a été fait. Il
y a d'autres recommandations qui nous sont parvenues des membres du Conseil du
tourisme qui sont d'ailleurs excellentes auxquelles il pourrait nous arriver de
donner suite. Il y a beaucoup de travail en cours pour lequel ils se tiennent
responsables.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1, adopté. Le sous-article 2,
adopté. Le sous-article 3, adopté. Le sous-article 4,
adopté. Le sous-article 5, adopté. Le sous-article 10,
adopté?
M. CROISETIERE: Que sont les loyers?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ce sont les loyers des espaces du stationnement
du personnel.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 10, a-dopté. Le poste
budgétaire 6, adopté. Le poste budgétaire 7: Conseil de la
faune.
Conseil de la faune
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait nous donner un court
résumé de la responsabilité de ce conseil?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Le Conseil de la faune a fait un travail
extrêmement important dans les mois et les semaines qui se sont
succédés. On lui avait demandé de nous faire rapport, en
particulier, sur le problème de l'accessibilité. Je ne dirai pas
nécessairement que nous avons suivi les recommandations faites parce
qu'elles étaient plutôt conservatrices. Toutefois, à la
lumière des recommandations faites, nous avons été mis en
garde contre des abus possibles qui pourraient être faits. A la
lumière de travaux qui ont été faits, cela a
été utile au ministère.
M. TETRAULT: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
nous dire si le Conseil de la faune est un conseil structuré de la
même manière que le Conseil du tourisme ou si ce n'est qu'un
terme...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est structuré avec un certain nombre de
personnes, peut-être pourrais-je donner le nom des personnes qui en font
partie: M. T.B. Fraser, qui est représentant de Atlantic Salmon
Association; M. Rosario Tremblay, qui est président de l'Association des
pourvoyeurs de chasse et de pêche du Québec; M. Dan Austin, qui
est représentant des chroniqueurs de la vie au grand air du Canada; M.
Robert Lagueux, qui est au
département de biologie à l'université Laval; M.
J.R. Bider, qui est au département de biologie du collège
Macdonald à Sainte-Anne-de-Belle-vue; M. Jean Bourdeau, qui est
originaire de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent; M. L.-P. Gagnon,
ancien sous-ministre au ministère, qui est de Loretteville, dans la
région de Québec; M. Yves Bennett, qui est un représentant
de la Mauricie; M. Oswald Fleury, qui vient d'Alma, Saguenay-Lac-Saint-Jean; M.
Léon Marches-seault, qui est de Saint-Hyacinthe, président de la
Fédération québécoise de la faune; M. Robert
Marois, qui vient de Hull; M. F. Barrette, qui est représentant de la
région de l'Abitibi; M. J.-M. Beaulieu, de la Côte-Nord.
M. TETRAULT: Est-ce qu'on pourrait savoir le premier nom de M.
Barrette?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Fred Barrette.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre dit que ce
conseil...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pardon? C'est parce qu'on me pose deux questions
en même temps.
M. TETRAULT: J.M. Beaulieu, de la Côte-Nord, est-ce que je
pourrais savoir d'où?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. J.-M. Beaulieu est de Sept-Iles.
M. LEGER: Est-ce que le Conseil de la faune est un conseil temporaire ou
un conseil permanent? Vous avez dit que vous avez fait un travail...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a une restructuration qui est
commencée et je suis persuadée que ce conseil pourra rendre des
services, peut-être pas dans la forme actuelle. Il y aurait, je pense,
des changements à y apporter.
M. LEGER: Est-ce que sa seule responsabilité se situe au niveau
de l'accessibilité mais aussi de la protection de la faune?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Tout ce qui regarde les problèmes de la
faune. Et selon la loi, ce conseil doit conseiller le ministre sur
l'aménagement de la faune.
M. LEGER: Est-ce qu'il se réunit de façon
régulière?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'avais demandé une étude sur le
problème de l'accessibilité et depuis que nous avons reçu
le rapport, je ne crois pas qu'ils se soient réunis encore. Il faut dire
qu'il y a eu des changements... La dernière réunion a eu lieu au
mois de mars. Il y a eu des changements de structure, c'est-à-dire que
certaines personnes ont démissionné du conseil. Entre autres, il
y a M. Serge Deyglun qui en faisait partie et qui a
démissionné.
M. LEGER: Est-ce qu'il vous a donné les raisons de sa
démission?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II n'a pas démissionné depuis que
je suis à la direction du ministère. Il a
démissioné avant.
M. LEGER: Est-ce que ce conseil ne fait un travail qu'à la
demande du ministre ou s'il y a continuellement une responsabilité
permanente? Est-ce que ce sont des tâches précises que vous leur
confiez, telle étude...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ils peuvent, d'office, étudier certains
problèmes qui intéressent la faune, qui nous intéressent
mutuellement, le ministère et les intéressés dans le
domaine de la faune.
M. LEGER: C'est probablement au sous-article 3 que l'on calcule le total
de la rémunération de ce conseil, comme dans le cas
précédent?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, c'est exact, M. le Président.
M. CROISETIERE: Ce sont des jetons de présence?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Par jetons de présence
également.
M. LEGER: Je vois que le montant est supérieur et que le nombre
est inférieur. Est-ce qu'ils se réunissent plus souvent que le
Conseil du tourisme?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans le passé, au tout début, il y
a eu plus de réunions. Ils ont également siégé dans
les diverses régions du Québec.
M. GAGNON : Est-ce que vous avez dit tout à l'heure qu'il est
possible que le Conseil de la faune soit réformé? Est-ce qu'on
prévoit que ça aura lieu au cours de l'année? A-t-on
déjà une opinion de ce que pourrait être
l'élargissement de ce conseil qui pourrait être
représenté au niveau des régions, au niveau des
associations?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, je ne suis pas
prête en ce moment. D est prématuré de donner les
détails des projets que nous pourrions mettre en vigueur. Le
député peut être assuré que, dès que notre
étude sera terminée... Nous voulons que ce conseil je ne
dis pas qu'il n'a pas rendu service dans le passé soit le plus
efficace possible et qu'il joue vraiment son rôle. C'est dans cette
opti-
que, je pense, qu'il est important de réexaminer le conseil.
M. GAGNON: Et le plus représentatif.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Qu'il soit le plus représentatif possible
également.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté? Adopté.
Sous-article 2, adopté? Adopté. Sous-article 3, adopté. Le
poste budgétaire 7 est adopté. Poste budgétaire 8?
Aménagement de terrains de camping et de parcs
M. DUMONT: Au poste budgétaire 8, il y avait eu en 1970 un
montant de $50 voté pour un barrage sur le lac Saint-Michel, dit le lac
aux Canards...
UNE VOIX: $50 ce n'est pas un gros montant.
M. DUMONT: $50,000 pour un barrage...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En quelle année?
M. DUMONT: En 1970, avant le 29 avril. Depuis ce temps le crédit
est voté par arrêté ministériel. Où a-t-on
utilisé ce montant puisque le barrage n'a pas été
construit?
UNE VOIX: A quel endroit?
M. DUMONT: Lac Saint-Michel ou lac aux Canards, pour mieux dire,
près de Saint-Michel, La Durantaye, comté de Bellechasse.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il semblerait que nous
n'ayons pas de budget à ce sujet. Cela relève du ministère
des Richesses naturelles.
M. DUMONT: Le barrage avait été exclusivement
demandé par le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
du temps. Le ministre avait par arrêté ministériel fait
consentir les crédits.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II est possible que le ministre ait pris sur lui
de demander au ministère des Richesses naturelles de construire le
barrage. Je crois que c'est ce qui est arrivé. Il y a eu, depuis qui je
suis à la direction de ce ministère, un cas en particulier
où un député s'est adressé à moi pour la
construction d'un barrage. Je l'ai immédiatement
référé au ministère des Richesses naturelles. C'est
ce qui a dû se passer. Il faudrait peut-être faire sortir le
dossier.
M. DUMONT: L'ancien ministre a déclaré le printemps
dernier qu'il avait justement en main la lettre confirmant
l'arrêté ministériel à son ministère. Il l'a
déclaré en posant des questions au ministère de la Chasse
et de la Pêche au cours de l'étude des crédits de
l'année dernière.
M. PAUL: ... J'ai l'impression que c'était à l'occasion de
l'étude des crédits des Richesses naturelles avec M.
Massé.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Les fonctionnaires de mon ministère disent
qu'ils n'ont jamais vu cet article.
M. DUMONT: S'il y a vérification, je serai satisfait de la
réponse que vous voudrez bien me fournir.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous vérifierons sûrement. Je ferai
parvenir au député les détails que cette
vérification aura donnés.
M. GAGNON: Le député dit que, durant l'étude des
crédits de l'année dernière, le ministre avait
affirmé qu'il y avait cela. C'était le même ministre?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Non. Non.
M. DUMONT: J'ai bien dit que l'ex-ministre a affirmé qu'il avait
en main la lettre confirmant que l'arrêté ministériel avait
permis $50,000. Dans un autre ordre d'idées, M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. A l'ordre!
J'aimerais bien que, pour poser des questions, on fasse la demande au
président. Le nombre d'opinants a augmenté sensiblement, comme on
peut le constater. Ordinairement, je procède à chacun son tour.
Le député de Berthier m'a signalé qu'il avait aussi une
question à poser. Si vous voulez, je reviendrai au député
après, parce que je veux bien que chacun ait la chance de poser des
questions pour éviter qu'un député monopolise, surtout
quand il y a d'autres députés qui démontrent leur
intérêt.
Alors, le député de Berthier a la parole.
M. GAUTHIER: Concernant l'aménagement des parcs, madame le
ministre, il y a un projet décennal d'investissement pour
aménager le parc du mont Tremblant. L'an dernier, j'avais saisi le
ministre de cette question en lui faisant mention, entre autres, que
l'aménagement du parc la partie ouest qui regarde le comté
de Joliette était sur l'échéancier des
dernières années. A l'heure actuelle, sauf erreur, on a
l'impression, dans le nord du comté de Joliette, dans le nord du
comté de Berthier, qu'on est comme dans un fond de cour où
à peu près rien ne se fait.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je pense bien que l'impression a dû changer
depuis le 1er juin, avec l'ouverture du parc de Joliette.
M. GAUTHIER: A ce sujet-là, je veux vous en parler aussi...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais pour revenir au parc du mont Tremblant, M.
le député, il y a le camping du lac Monroe qui se termine ces
jours-ci, qui doit être ouvert, où il y aura 50 sites pour
roulottes. On a construit des égouts, acqueducs,
électricité et une plage. Le tout au coût de $98,500. C'est
le montant que nous avons, cette année, à investir pour terminer
les travaux. Il y a aussi un autre camping, cela vous intéressera
sûrement, dans le parc du mont Tremblant, le camping du lac Lajoie, qui
aura 125 sites pour tentes. Il y a une plage et un restaurant et ici nous avons
encore un montant extrêmement important dans le budget, $155,700.
M. GAUTHIER: Mais est-ce qu'il ne s'agit pas du lac Lajoie qui est
près de Saint-Donat, dans le comté de Montcalm?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II est dans le parc du mont Tremblant.
M. GAUTHIER: C'est justement la question que j'ai posée, l'an
dernier, madame le ministre, et sur laquelle je veux insister encore cette
année. C'est qu'on a l'impression, malheureusement, qu'on est dans un
fond de cour. Les aménagements se font dans les comtés de
Montcalm, Terrebonne et Labelle. Dans la partie nord du comté de
Joliette et la partie nord qui intéresse Berthier, il semble ne pas y
avoir grand-chose. Vous n'êtes pas à blâmer parce que vous
avez hérité d'une situation dont vous n'êtes pas
nécessairement responsable. Tout de même, je vous ai
mentionné l'an dernier que, pour le nord des comtés de Berthier
et de Joliette, on a l'impression qu'il n'y a rien. Une impression
peut-être...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II semble que notre grosse clientèle vient
par Saint-Donat et c'est pourquoi nous avons commencé par
aménager cette région, y compris le lac Monroe.
M. GAUTHIER: C'est évident, ça.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela ne veut pas dire que nous ne prenons pas en
considération vos représentations...
M. GAUTHIER: En sérieuse considération.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En sérieuse considération. Et dans
le comté qui intéresse le député, nous venons
d'acheter au lac Cyprès, le dépôt de CIP, pour
l'aménager par la suite.
M. GAUTHIER: Mais tout de même, je veux sensibiliser le ministre
justement... Je comprends et je suis d'accord lorsqu'elle dit que ce n'est pas
très achalandé, mais comment voulez- vous que ce soit
achalandé s'il n'y a rien là jusqu'à présent qui
intéresse...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous savez, dans tout notre programme
d'accessibilité, on a procédé d'abord par inventaire des
richesses, par les modes de communications existants, et cela comprend la
question de conservation et de richesse du territoire, et des distances des
régions les plus populeuses et les plus urbanisées. Je comprends
donc que le député ait des inquiétudes et nous pose la
question, mais il faut aussi qu'il comprenne que nous avons dû planifier
au niveau de plusieurs régions et non pas seulement d'une
région.
M. GAUTHIER: Ce sont des inquiétudes qui sont fondées,
parce qu'à l'heure actuelle, je fais une intervention comme
député du comté de Berthier, mais je la fais surtout et du
plus profond de mon coeur, comme maire de Saint -Michel-des-Saints.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je comprends.
M.GAUTHIER: A Saint-Michel-des-Saints, en fait, nous sommes
privilégiés et nous sommes en fait pénalisés, d'un
côté à l'ouest, on est pris avec le parc du mont Tremblant,
où il n'y a pas de développement pour les raisons
sérieuses ou pas que vous nous donnez. On est pris par le lac Taureau
sur lequel on ne peut à peu près rien faire. On va être
pris par le parc de Joliette et le parc de Mastigouche.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Mais il me semble, M. le maire, qu'au point de
vue économique vous me permettez que je vous donne votre titre
à ce moment-ci que ce programme d'accessibilité va amener
énormément dans votre région.
M. GAUTHIER: Je veux l'espérer et je veux y croire.
Premièrement, je veux vous féliciter, même si je ne partage
pas votre engouement pour ce que vous venez de faire avec l'abolition des
clubs, la création de deux parcs, je veux me tromper et je veux
espérer que vous ayez raison en agissant ainsi, mais j'en doute.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Voyez-vous, le maire de Saint-Alexis, avant
même que le territoire soit ouvert, le dimanche qui a
précédé l'ouverture, me disait qu'il y avait 700 voitures
de gens intéressés qui s'étaient déjà
rendues sur les lieux. Cela donne une idée de l'achalandage, de la
clientèle que cela amène dans la région, tant et si bien
qu'il y a des garagistes qui nous disaient le 1er juin, alors que nous
étions sur les lieux, qu'ils n'ont jamais autant vendu d'essence que
depuis que nous étions sur le point de faire et depuis que nous avons
fait ces ouvertures.
M. GAUTHIER: A ce point de vue-là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En plus des repas qui seront vendus dans les
restaurants et le reste.
M. GAUTHIER: Avec la création de ces deux parcs, le
ministère du Tourisme a installé deux bureaux dans des roulottes,
un qui serait supposé desservir le parc de Joliette, et un qui devait
desservir le parc Mastigouche.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. GAUTHIER: Je voudrais mentionner au ministre, c'est évident
que c'est peut-être normal mais cela crée des problèmes, je
suis de tempérament assez pacificateur, mais il reste qu'à
l'heure actuelle, il y a toute une section de la population du nord du
comté de Berthier, et du nord du comté de Maskinongé qui
sont presque révoltés pour deux raisons. C'est que,
premièrement, lorsque le ministre avait annoncé en Chambre la
création de ces deux parcs, elle avait du même coup ou
peut-être dans une occasion ultérieure, annoncé où
les postes de renseignements ou de réservation devaient être
situés sur ces territoires-là. Le ministre avait mentionné
entre autres, Saint-Michel-des-Saints. Il n'avait pas été
question du village de Saint-Zénon, et quand je veux mentionner ces deux
paroisses-là, le ministre peut au moins me prêter l'intention de
croire...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le Président, il me semble qu'il y a un
poste d'accueil à chacun de ces deux endroits.
M. GAUTHIER: C'est justement là qu'est le problème.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II faudrait que ce soit seulement un des deux
endroits?
M. GAUTHIER: Ce n'est pas seulement une question d'esprit de clocher, je
veux que vous me donniez au moins ce crédit-là. C'est que vous
partez du bas des comtés, et vous passez à Saint-Zénon.
Entre Saint-Michel et Saint-Zénon, il y a eu par les années
passées une route qui s'est ouverte, une route qui n'est pas
numérotée, une route qui n'appartient pas au gouvernement, une
route qui a été ouverte sur des terrains privés par un
particulier pour exploiter, avec le passage de cette route-là, pour
favoriser les gens à venir dans ce qui est aujourd'hui le parc
Mastigouche, alors qu'anciennement, tous ces gens-là passaient à
Saint-Michel-des-Saints, suivaient la route normale et revenaient.
Je suis complètement d'accord pour dire aujourd'hui: La route est
là, on ne peut pas obliger à faire un détour et à
passer chez nous.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. GAUTHIER: Mais il reste qu'à l'heure actuelle, les gens qui
sont à Saint-Michel-des-Saints, ou les gens qui sont dans le nord du
comté de Maskinongé, seraient obligés d'aller s'adresser
à Saint-Zénon, faire dix milles, vingt milles aller-retour pour
faire une réservation et retourner.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je comprends que cela doit créer un
problème.
M. GAUTHIER: Pourquoi n'autoriseriez-vous pas au moins les gens qui sont
au bureau à Saint-Michel, devant desservir le parc de Joliette, que les
gens se rendent là, fassent leur réservation, quitte à ce
qu'il y ait une rencontre téléphonique entre les deux postes? Les
gens sont révoltés de cela.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous avons pris cette décision
temporairement, à cause des difficultés d'accès du
réseau routier. Il est possible qu'il y ait des changements.
M. GAUTHIER: Premièrement, cela calmerait les esprits.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des changements seront sûrement
apportés avant la fin de la saison.
M. GAUTHIER: Deuxièmement, il y a l'autre roulotte qui est
installée pour supposément desservir le parc de Joliette. On dit,
à tort ou à raison, qu'on l'a mal située sur une route qui
est à la sortie du village, une route de gravier dans la
poussière. Admettons que la raison qui a fait choisir ce site-là
est peut-être une raison...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Personnellement, je n'ai eu aucun mot à
dire dans le choix des centres d'accueil. J'aimerais bien que vous sachiez que
j'ai suivi les recommandations des fonctionnaires qui se sont rendus sur les
lieux et qui se sont enquis auprès de nos représentants sur le
territoire, des gens qui travaillaient au ministère qui étaient
sur le territoire, et qui, logiquement, étaient peut-être mieux
placés que d'autres sur les lieux pour nous conseiller.
M. GAUTHIER: C'est évident que c'est plus facile de critiquer une
décision qui est prise que d'en prendre une. Mais il reste que, vu les
lacunes que je vous soumets, il y aurait lieu de faire des changements, et des
changements assez hâtifs.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. le député, M. le
Président, je pense qu'il est important que les membres sachent que, si
nous avons choisi des roulottes c'est justement parce que c'est plus facile de
les déplacer et d'apporter des changements dans le choix des sites.
M. GAUTHIER: Tout de même, est-ce qu'il
n'y aurait pas possibilité que les gens qui sont rendus là
ne soient pas obligés de retourner dix milles en bas? Cela peut se faire
par téléphone.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Nous étudierons sérieusement.
M. GAUTHIER: Deuxièmement, il y a aussi un autre problème.
Anciennement, parmi les gens du nord du comté et même les
étrangers, il y en avait beaucoup qui se rendaient, en passant par
Saint-Michel-des-Saints, à Saint-Ignace-du-Lac, dans le comté de
Maskinongé. Us allaient tout simplement faire une balade dans le bois,
entre autres, visiter le barrage Taureau. Aujourd'hui, sous prétexte de
rendre certains territoires plus accessibles, on n'a plus le droit d'y aller.
On n'a plus le droit de passer. Je trouve que c'est un non-sens.
M. LESSARD: M. le Président, je pense qu'il faut, pour vous, du
moins, aller voter.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Est-ce qu'il y a possibilité? Est-ce que
vous êtes prêts à terminer?
M. LESSARD: J'ai au moins quatre questions à poser à ce
poste. J'ai l'impression qu'une demi-heure de discussion serait certainement
nécessaire si les autres députés ont des questions
à poser.
M. LE PRESIDENT: On peut suspendre les travaux jusqu'après le
vote.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Et terminer, après le vote.
M. PAUL: Je ne veux pas être désagréable, mais, de
toute façon, siéger après onze heures, le soir, quand nous
arrivons ici, au parlement à 8 heures moins quart le matin...
M. LESSARD: Je suis bien d'accord!
M. PAUL: On siégera à 10 h 30 demain matin.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Parfait.
M. LE PRESIDENT: Alors, nous ajournons les travaux à demain.
Reprise de la séance à 23 h 5
M. LE PRESIDENT: La parole était au député de
Berthier.
M. GAUTHIER: Je ne voudrais pas revenir sur tout ce que j'ai dit. Mais
je voudrais tout simplement saisir le ministre de l'urgence de corriger cette
situation. Comme je le disais, je suis pacificateur, je ne suis pas un
souleveur. A l'heure actuelle, ces gens sont soulevés, ils sont
montés. Je voudrais corriger cette situation autant que possible, le
plus tôt possible.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je remercie le député de Berthier
des observations qu'il nous fournit. Sûrement qu'à la
lumière de ses observations, nous prendrons certaines mesures qui
pourraient s'imposer.
M. GAUTHIER: Maintenant, je ne voudrais pas passer non plus du coq
à l'âne car apparemment, on me dit que cette question a
été discutée. Je voudrais aussi ajouter qu'il y a le
fameux lac Taureau, dont j'ai parlé tout à l'heure...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. GAUTHIER: ... où il y a un travail qui se fait par le
ministère des Terres et Forêts. Il semble vouloir aboutir, du
moins pour une partie, assez prochainement. Il faudrait qu'il y ait tout de
même une certaine cohésion au ministère du Tourisme. Nous
espérons, encore là, qu'il y aura une solution, peut-être
moins prochaine. Mais tout de même, que l'on vive assez vieux pour en
voir la réalisation.
M. PAUL: M. le Président, pour enchaîner aux remarques de
l'honorable député de Berthier, vu qu'il a le privilège de
rencontrer plus souvent que moi ce groupe d'électeurs de mon
comté, situés à Saint-Ignace-du-Lac, j'ai
été informé justement de cette réaction populaire.
Elle peut s'expliquer à la suite de la situation qui nous a
été décrite par notre collègue, le
député de Berthier. On m'a informé qu'on était
même disposé à parcourir cette distance d'au-delà de
225 milles pour venir rencontrer quelqu'un de responsable au ministère.
Ceci pour discuter de cette situation qui nous a été
décrite par le député de Berthier.
A la lumière des renseignements et des réponses que nous
avons reçues ce soir, il nous sera sûrement possible de calmer ces
gens qui ne sont pas révoltés, mais qui veulent, en quelque
sorte, réagir pour conserver ce caractère touristique par
excellence que l'on rencontre spécialement au nord du comté de
Berthier et de Maskinongé. Je joins mes remerciements à ceux du
député de Berthier pour remercier à l'avance les hauts
fonctionnaires du ministère qui se pencheront sur ce problème
local. Il présente sûrement des inconvénients et peut
justifier
cette réaction populaire que l'on constate actuellement chez
cette population.
M. GAGNON: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse, j'avais pris note que le
député de Mégantic avait demandé la parole et
ensuite le député de Saguenay.
M. DUMONT: A l'article "transformation du meuble", le ministre
pourrait-il me dire si c'est la transformation que l'on a fait d'une maison
restée célèbre depuis 1970? Une subvention n'aurait-elle
pas été accordée à la Maison du pêcheur en
Gaspésie?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Jamais, à ma connaissance, la Maison du
pêcheur n'a été subventionnée par mon
ministère, s'il y a eu subvention. D'ailleurs, ni la Maison du
pêcheur ni les auberges de jeunesse ne relevaient du ministère que
je dirige.
M. CROISETIERE: Est-ce que c'est une barraque?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Pardon?
M. CROISETIERE: Probablement que c'est une barraque?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La Maison du pêcheur? Je ne l'ai jamais
visitée.
M. GAGNON: Celle de 1970 était triste, c'est possiblement pour
cela qu'elle relève du ministère de la Culture.
M. PAUL: II y a malheureusement des roses qui ont poussé
là.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui.
M. DUMONT: Au poste budgétaire 8, il y a $11 millions qui
apparaissent maintenant, au lieu de $6 millions l'année dernière.
N'y a-t-il pas, dans ces montants accordés pour le développement
des campings et autres, une idée au ministère, qui continue
à faire son chemin? Comme le prêt agricole, dans le passé,
a aidé à sauver les fermes familiales, y a-t-il pour
développer des camping familiaux, des prêts, à faibletaux
d'intérêt, pour permettre à l'entreprise privée de
continuer à aller de l'avant?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: La question a été posée
antérieurement, dans le même sens. J'ai dit qu'à l'heure
actuelle nous étudions un projet. Je n'ai pas encore soumis ce projet au
conseil des ministres, mais que je dois le faire incessamment. Ce serait une
aide à apporter, je ne sais pas exactement sous quelle forme, à
l'industrie privée intéressée dans le domaine
hôtelier et de l'aménagement de camping.
M. DUMONT: Pour ne plus déranger le ministre, ce sera ma
dernière question. Est-ce qu'elle serait prête à
répondre à la correspondance ou la copie de correspondance que je
lui ai fait remettre cet après-midi...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oh oui!
M. DUMONT: ... concernant le festival de l'érable de
Plessisville?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: En somme, je crois devoir des excuses et de ma
part et de la part du sous-ministre parce qu'une correspondance avait
été échangée avant la nouvelle année, vers
le mois de décembre.
J'ai signé effectivement une lettre disant que je ne pouvais pas
assister au Festival de l'érable et que, pour ce qui était de la
requête pour une subvention, qu'il ne nous était pas possible, au
ministère, d'y donner suite, parce que, d'après l'étude
des bilans des opérations d'années antérieures, il y
avait, si je me souviens bien, un projet d'au-delà de $8,000.
De plus, le ministère de l'Agriculture avait subventionné
l'événement pour une somme de $7,500. En l'occurence, nous
n'avons pas donné de subvention. Je regrette, mais vraiment la
mémoire m'a fait complètement défaut. Je pense que j'ai
fait mention, par exemple, qu'il nous arrivait d'étudier des bilans.
Quand on voyait qu'il y avait un profit accumulé, à ce
moment-là on ne donnait pas de subvention dans certains cas.
M. DUMONT: Mais là où peut-être la complication
survient, c'est justement quand vous parlez de profit réalisé. Il
y avait, à ce moment-là, la tente de Radio-Canada qui avait
été prêtée et on avait un festival qui permettait
des profits parce que c'était une soirée de l'ancien temps que
l'on faisait. Cette tente-là n'est plus prêtée maintenant
au Festival de l'érable, et on a été obligé de la
retourner à Ottawa. De ce fait, les revenus, cette année, sont
loin d'être ce qu'ils ont été les autres années.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y aurait peut-être lieu que
l'organisation s'adresse à nous de nouveau. A l'étude du bilan et
des subventions qui pourraient être accordées par d'autres
ministères, nous prendrons la décision qui s'impose.
M. DUMONT: Je suis persuadé que les représentants de
l'Union Nationale nous aideront, étant donné que c'est un
dénommé Paul, le frère du député de
Maskinongé, qui est le président du Festival de
l'érable.
UNE VOIX: Ils sont tous endettés.
M. PAUL: Je peux vous dire, M. le Président, que contrairement
à l'information que vient de nous transmettre le député du
comté, les profits sont supérieurs, cette année, à
ceux de l'an dernier.
M. DUMONT: Alors, je transmettrai aux responsables que vous ne
désirez pas de subvention.
M. PAUL: Et cela pourrait être vérifié auprès
des responsables, de ceux qui ont travaillé effectivement au
succès du Festival de l'érable.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je constate des crédits de
$11,439,900 par rapport à $6,805,500. Est-ce que le ministre pourrait
nous donner certaines informations concernant ces crédits?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Certaine ment, premier article, le jardin
zoologique: $460,000; le deuxième, au service de la conservation:
$33,660; le troisième, le service de la faune, je pense qu'on peut dire
que le montant total est de $716,140; il y a, en quatrième lieu, le mont
Saint-Anne: $5,100,000; le cinquième article, la direction des parcs,
ici, avec l'accessibilité et les autres dépenses, nous avons une
dépense de $130,100, ce qui fait un total de $11,439,900, et ce qui fait
le crédit.
M. LESSARD: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire s'il prévoit, cette année, l'aménagement de terrains
de camping du ministère?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a déjà trois ou quatre
terrains de camping qui vont être ouverts au cours de
l'été, à l'intérieur de nos parcs. Si vous voulez
attendre un instant, il y a peut-être des détails additionnels
qu'on pourrait vous apporter.
Il y en a un qui sera complété dans le parc des
Laurentides. Un autre dans le camping Saint-Joseph-de-Beauce; un autre à
Montmagny qui est terminé. J'ai déjà parlé de celui
du mont Tremblant, du lac Monroe et du lac Lajoie. Au parc de La
Vérendrye, il y a le camping du lac La Vieille qui vient d'être
ouvert.
Il n'y a pas d'autres nouveaux terrains de camping, il faudrait passer
à la Gaspésie. Il y a également le camping de l'île
aux Coudres qui sera commencé cette année. Et au parc du mont
Orford, il y aura un complément: des bâtisses sanitaires,
bâtiment d'administration, et le reste, qui seront terminés. Il y
aura deux services pour roulottes qui seront ajoutés au camping de
Carleton et au camping du mont Saint-Pierre.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre a l'intention d'étudier
sérieusement la demande de l'Association de chasse et pêche de
Baie-Comeau concernant l'aménagement d'un terrain de camping au lac
Petit Bras?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je suis obligée de dire au
député que nous n'avons pas de prévisions
budgétaires pour cet article présentement. Pour ce qui est de
l'étude, nous nous pencherons sûrement sur la demande.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous informer s'il existe,
à l'intérieur de son ministère, une politique à
long terme concernant l'aménagement de terrains de camping en tenant
compte des régions? Je dis à long terme, ça peut
être quinquennal.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai déjà antérieurement
répondu à la question à savoir qu'il il y avait
déjà une réglementation qui était si
sévère que même nos propres terrains ne suivaient pas tous
les critères. Cependant, pour l'avenir, nous sommes conscients des
besoins de la population dans ce domaine-là. Nous sommes aussi
conscients du retard que nous avons accumulé par rapport aux provinces
voisines, aux Etats-Unis et conscients également que nous sommes
dépendants du budget que nous réussirons à obtenir. Nous
voulons améliorer la situation qui en a sûrement grandement
besoin.
M. LESSARD: Actuellement, il n'existe aucun plan sur une base
quinquennale.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Mais il faut se rendre compte que ce n'est pas
l'intention du ministère de se substituer à l'industrie
privée, mais plutôt d'y suppléer.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il y a des
études qui sont faites, à l'intérieur de son
ministère, concernant la densité touristique des régions
qui permettrait d'établir une certaine politique dans l'instauration ou
l'aménagement de terrains de camping?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: II y a des études en cours actuellement
par le service des recherches du ministère.
M. LESSARD: A partir de ces études-là, est-ce qu'on a
l'intention d'encourager l'entreprise privée à construire des
terrains de camping dans des régions où ça s'avère
nécessaire à la suite de cette étude? Je pense qu'il est
possible, à l'intérieur du ministère du Tourisme, en
utilisant tant l'entreprise privée qu'en utilisant le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, d'élaborer une politique
d'aménagement de terrains de camping sur une base triennale ou
quinquennale. Est-ce que le ministre a l'intention d'étudier cette
possibilité?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: A l'heure actuelle, les campings que nous avons
sont à l'intérieur comme on le sait de nos parcs de
réserve. Il est clair encore une fois je suis obligée de
me répéter que nous n'avons pas l'intention de nous
substituer à l'industrie privée, mais d'y suppléer. Il y a
certaines régions touristiques où il y aurait un besoin
d'aménagement de campings. Nous sommes très conscients et
il y a comme je le disais des recherches qui se font
présentement. Et à la lumière des résultats de ces
recherches, nous poserons les gestes qui s'imposent.
M. LESSARD: Est-ce que ces recherches ont été entreprises
depuis un certain temps?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Cela fait quelques années qu'il se fait un
inventaire au niveau des terres.
M. LESSARD: Au niveau des terres, mais au niveau des besoins sociaux de
la population?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au service des recherches, j'ai compris qu'il y
avait un travail qui s'est commencé en 1969 et qui se continue à
l'heure actuelle.
M. LESSARD: Si le ministre n'a pas l'intention de se suppléer
à l'entreprise privée...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: De se substituer.
M. LESSARD: ... de se substituer à l'entreprise privée,
est-ce qu'on pourrait savoir quel est l'intérêt de ces
études? Puisqu'il semble que ces études-là devraient avoir
pour but...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: J'ai déjà fait mention plus
tôt, lors des discussions, d'une loi qui pourrait apporter de l'aide aux
gens intéressés dans le développement du camping et de
l'industrie hôtelière. Et je n'ai pas voulu donner plus de
détails en disant que c'était prématuré et que
ça devrait être soumis au conseil des ministres avant d'être
discuté.
M. LESSARD: Qui pourrait tenir compte des régions.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Des besoins des régions et de l'aide que
nous pourrions apporter à certains endroits où les besoins sont
évidemment plus pressants.
M. PAUL: Est-ce qu'on pourrait chapeauter cette loi par une expression
comme "crédits touristiques"?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si vous me permettez de compléter ma
réponse, cela serait non seulement pour le camping mais aussi pour
d'autres facilités récréatives.
M. PAUL: Est-ce que l'on pourrait chapeauter cette loi ou la qualifier
comme étant une mesure, une initiative susceptible d'encourager les
crédits touristiques ou étant une loi à portée
économique susceptible de favoriser...?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est certainement une loi à portée
économique.
M. PAUL: Est-ce que l'on pourrait qualifier cela de crédits
touristiques?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je ne sais pas s'il faut absolument qualifier
cela d'un titre quelconque. Cela m'inquièterait un peu, j'aurais peur
à un moment donné de décevoir le député de
Maskinongé au moment où on présenterait la loi et qu'elle
ne porte pas le nom qu'on espérait qu'elle porte. Comme je dois quand
même soumettre ce projet à mes collègues du conseil, on
comprendra que ce genre de loi n'a jamais été
présenté dans le passé même s'il y a eu
peut-être certaines allocutions sur le sujet. On comprendra que je ne
voudrais pas me compromettre surtout pour le titre de cette loi. Il y a
tellement de titres qu'on peut donner à une loi mais c'est surtout le
contenu qui est important.
M. PAUL: Je connais toute la subtilité intellectuelle du ministre
et je ne voudrais pas qu'elle me prête des intentions ou des
références quelconques si j'ai tout simplement de bonne foi voulu
qualifier ce projet de loi comme étant possiblement une loi. qu'on
pourrait qualifier de crédits touristiques. Ce qui importera, ce sera le
contenu de la loi.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est le bien-être de la portée de
cette loi qui va aider à accroître l'économie
touristique.
M. PAUL: On pourra peut-être, à ce moment-là, lors
de l'étude de cette loi, faire les rapprochements nécessaires
avec l'expression "crédits touristiques".
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je vous laisse entière liberté.
M. PAUL: On y pensera.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Vous la prendrez sûrement d'ailleurs.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Iberville. Je
m'excuse, le député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Avant de faire la synthèse sur l'article 8, j'aurais
une question à poser au ministre. On parle dans cet article-là de
construction de chemins. Je ne sais pas si cet article a été
enlevé et inclus avec les sommes du budget à la suite du projet
de loi concernant...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: C'est dans notre programme
d'accessibilité. Il y avait de l'entretien de routes et même la
construction de certaines routes qui devenaient nécessaires pour que le
mot "accessibilité" ait un sens...
M. GAGNON: Mais est-ce que le ministère de l'Equipement ne s'est
emparé de tous ces
articies-là ou bien si c'est le ministère du Tourisme qui
en a conservé?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Non, le ministère du Tourisme en a
conservé la juridiction. Ici, dans le parc Mastigouche, nous avons des
routes pour une somme d'un demi-million de dollars; dans le parc de Joliette,
des routes pour un quart de million de dollars.
M. GAGNON: Cela comprend quoi?
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Construction et réfection.
M. GAGNON: Réfection majeure.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Réfection majeure, pas l'entretien. Le
parc Papineau-Labelle, pour routes secondaires: $100,000.
M. GAGNON: Je sais que le ministre est conscient, surtout au niveau des
parcs et terrains de camping, de toute la valeur que cela importe à
l'économie du Québec si on considère que l'année
dernière, le Québec a obtenu au-delà d'un milliard de
revenus touristiques. Je sais par ailleurs que le ministre a un rôle
ingrat. Lorsque ses officiers lui présentent des projets, elle est
devant ce groupe d'hommes très imposants et je suis convaincu qu'elle
doit leur dire: Retranchez, retouchez, nous n'avons pas trop d'argent.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans la mesure du possible, pour prendre des
décisions à l'intérieur d'un budget, il y a des options
qui nous sont présentées. Depuis que je suis au ministère,
cela ne fait pas tellement longtemps, il y a un an environ j'ai
demandé qu'on me présente des projets faits au niveau de la
province, par exemple, pour régler un des problèmes que nous
avions, celui d'ouverture de territoires. Ce n'était pas tant les hommes
qui étaient convaincants que les faits qu'ils m'apportaient, les
chiffres et le résultat des études, des enquêtes que je
leur avais demandé de m'apporter. Après plusieurs mois
d'études, après plusieurs mois d'enquêtes en collaboration
avec les biologistes, les techniciens et enfin tous les employés que
nous avons sur les territoires dans les différentes régions de la
province, à la lumière des faits qu'ils apportaient, nous
n'avions pas d'autres options que celle que nous avons choisie avec ce
programme d'accessibilité, phase 1.
M. GAGNON: Evidemment...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Dans la région qui intéresse le
député en particulier, il serait bon de mentionner qu'au cours de
la fin de l'été, un bon nombre de campings ont été
ouverts sur tout le réseau de la Gaspésie, en particulier
à Carleton, Gaspé, Mont-Saint-Pierre et finalement
Trois-Pistoles. Ce qui est sûrement de nature, si ça ne
résout pas beaucoup de problèmes touristiques, à en
résoudre un certain nombre. Avec l'addition que nous apportons, les
postes pour les roulottes et le reste, je pense que déjà on
apporte une amélioration dans cette région. Il faut bien
concevoir que, si nous voulons mettre en vigueur cette accessibilité,
phase 1, cela ne veut pas dire nécessairement que nous négligeons
les autres régions de la province. J'ai mentionné qu'il y aura le
dépôt à la Chambre, sinon cette année, au
début ou au cours de l'année prochaine d'un document de travail
qui pourra instruire les différents députés des
différentes régions, des projets. Ce sera un genre de compte
rendu d'enquêtes, un inventaire si vous voulez, sur ce que nous avons de
potentiel à offrir au touriste et des besoins non seulement des
touristes québécois mais des touristes venant de
l'extérieur. Tout en mentionnant naturellement à
l'intérieur, le coût de ce genre d'opération.
A ce moment-là le député sera fort
intéressé de voir quel est le rôle que nous envisageons
pour sa région qui est une magnifique région de la province.
M. GAGNON: Je ne sais pas si le ministre a envisagé de mettre sur
pied, entre autres, un projet pilote de la même façon que le
ministère des Terres et Forêts avait fait avec le ministère
des Affaires sociales. Le ministère pourra peut-être discuter avec
le ministère des Affaires sociales pour essayer d'intégrer les
assistés sociaux dans certains travaux...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, il a été question de
ça. Mais on se rend compte, lorsqu'il s'agit d'un domaine aussi
spécialisé, par exemple, que celui de l'accessibilité
nous avions besoin de biologistes, de techniciens et le reste les
exigences scolaires sont passablement élevées. Il est assez
difficile de trouver ces gens chez les assistés sociaux. Il y a eu un
échange entre le ministère des Affaires sociales et notre
ministère et nous espérions intégrer le plus possible,
justement, de gens. Mais on a fait valoir que nous avions employé quand
même des gens passablement spécialisés
généralement.
M. GAGNON: Mais je veux parler à ce moment-là...
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Au mont Sainte-Anne cependant, nous faisons faire
des travaux pour environ $300,000. Nous utiliserons les services
d'assistés sociaux.
M. GAGNON: Je constate que, dans notre région, les
assistés sociaux ne le sont pas nécessairement parce qu'ils
manquent de métiers. Ce sont des gens, parce qu'il n'y a pas d'emploi
à l'industrie secondaire, qui s'établissent beaucoup moins vite
que dans les régions urbaines. Et on rencontre des gens qui sont
d'excellents ouvriers, des hommes très adroits au niveau de la
forêt. Au niveau de l'investissement, je prends surtout pour
exemple le parc nationale de la Gaspésie ce sont des
investissements qui servent l'été. Et, à ce
moment-là, un programme qui serait établi en collaboration avec
le ministère des Affaires sociales pourrait engager des assistés
sociaux pour des constructions qui ne demanderaient pas un coût
d'immobilisation énorme. Cela permettrait au ministère de
répondre, par exemple, à un afflux touristique
l'été. Le parc national de la Gaspésie durant le mois de
juillet et de août ne répond pas à toutes les demandes.
C'est une suggestion que je fais. Elle permettrait en même temps
de récupérer des assistés sociaux, même d'ouvrir des
portes.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Oui, je remercie le député de cette
suggestion constructive. Il n'y a pas de doute que nous la prendrons en
considération.
M. LE PRESIDENT: Poste 8, adopté? M. PAUL: Adopté.
M. CROISETIERE: Imputations... du gouvernement fédéral
pour le Mont-Sainte-Anne?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: $5,100,000 dans le cas du mont Saint-Anne. Le
reste, c'est pour les zones spéciales, l'ODEQ et TARDA.
M. CROISETIERE: Très bien, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, les crédits sont
adoptés.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Alors, M. le Président, messieurs, vous me
permettrez de vous remercier de votre collaboration et de votre gentilhommerie.
J'espère qu'on a répondu à toutes les questions que vous
nous avez posées. Soyez assurés que mes fonctionnaires, et
moi-même, sommes là pour vous donner tous les renseignements que
vous désirez. S'il vous arrivait d'avoir des suggestions utiles pour que
nous soyons plus efficaces, nous vous serions reconnaissants de nous les
transmettre.
Je sais qu'il y a eu quelques remarques faites par très peu de
députés au cours de nos discussions, mais quelques-unes, seraient
de nature à nous aider, si on voulait nous donner tous les
renseignements et tous les faits. Alors, je demanderais aux
députés qui ont participé et qui font partie de notre
commission, de nous transmettre ces documents, comme nous ferons tout en notre
pouvoir pour apporter des renseignements additionnels. S'il y en a qui ont
été soumis, nous reverrons le débat, je pense qu'il est
possible que nous ayons dit, dans certains cas, que nous fournirions des
renseignements et nous nous ferons un devoir de le faire. Je vous remercie de
votre collaboration.
M. PAUL: M. le Président, au nom des députés de
l'Union Nationale, je voudrais remercier le ministre et, quant à nous,
nous voulons exprimer notre reconnaissance également à messieurs
les fonctionnaires qui nous ont facilité l'étude des
crédits de ce ministère par les réponses toujours
prêtes à être transmises au ministre pour qu'elle puisse
nous les communiquer.
Pour ma part, M. le Président, c'est ma première
expérience dans le domaine du tourisme, à l'étude des
crédits. La motion était à l'effet que mon
collègue, M. Croisetière et moi, nous n'étions
nommés que pour les fins spécifiques de l'étude de ces
crédits. C'est une expérience fort heureuse, qui nous permet
d'être quelquefois polyvalent superficiellement, mais qui nous montre
l'efficacité de l'administration que veut donner le ministre à
son ministère, pour que toutes ses politiques répondent à
un besoin économico-social, en tenant compte des heures toujours de plus
en plus courtes de travail et qui entraînent nécessairement de
nombreux loisirs.
Nous voulons vous remercier également, vous, M. le
Président, de l'objectivité avec laquelle vous avez conduit nos
délibérations. En terminant, nous réitérons nos
remerciements au ministre et à ses fonctionnaires.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: M. le Président, nous, de notre côté,
nous voudrions remercier le ministre et ses fonctionnaires, pour la
coopération qu'ils ont voulu nous donner dans l'étude des
crédits. Nous voulons aussi féliciter le ministère pour le
cheminement qu'il fait dans la libération des clubs privés. Je
sais que ce n'est qu'un départ et que beaucoup d'ouvrage reste à
faire dans ce domaine. Je crois que par les explications du ministre et de ses
fonctionnaires, c'est une situation assez lente et assez délicate. Avec
les phases remplies, on va pouvoir avoir la libération de presque tous
les clubs privés de la province de Québec. Pour nous, de la
région du Nord-Ouest peut-être que je m'en tiens
spécifiquement au Nord-Ouest québécois nous
constatons et félicitons le ministère de l'ouverture du lac La
Vieille, malgré que je ne l'aie pas visité au complet. Nous nous
apercevons, du même fait, que tranquillement, pas trop vite petit
train va loin que le ministère s'achemine vers le Nord-Ouest
québécois, pour faire de cette région, qui est une
région immense, un des plus grands centres touristiques de la province
de Québec. Nous espérons qu'avec le développement de la
baie James, qui va affecter son tourisme, le Nord-Ouest va finalement faire
partie du grand ministère du Tourisme.
MME KIRKLAND-CASGRAIN : Cela me fait penser aux remarques que me fait
régulièrement le député du comté de
Témiscamingue.
M. TETRAULT: On ne les entend pas, par exemple.
M. PAUL: Je suis sûr que dans cette étoile qui guide le
ministre, ce sera un peu comme nos Mages, l'étoile se permettra
d'arrêter un peu dans nos régions avant de continuer sa course
vers le Nord-Ouest québécois.
M. TETRAULT: M. le Président, j'aimerais préciser, que le
député de l'Opposition, le député de
Maskinongé qui vient de parler, vu la compétence qu'il tient
à donner à l'ancien ministre, aurait dû, à ce temps,
faire les pressions nécessaires pour faire l'aménagement de ces
territoires très âgés.
M. LAURIN: Ce n'est qu'un début.
M. LESSARD: Je tiens à remercier le ministre qui a répondu
à toutes les questions qu'on lui a posées. Je voudrais aussi
remercier tous ses fonctionnaires. Soyez assurés que si quelquefois mes
questions ont pu laisser l'impression que je doutais de leur efficacité,
au contraire, c'était simplement pour voir, pour vérifier leur
efficacité. Soyez assurés qu'ils ont toute mon admiration.
Cependant, par exemple, je constate qu'il y a passablement d'études qui
se font à l'intérieur du ministère. J'espère que
ces études conduiront à une action efficace. J'invite surtout le
ministre à bien lire et à bien consulter l'étude
préliminaire de Sotar, qui élabore d'une façon assez
développée une politique assez bien faite en ce domaine. Je suis
assuré que, si elle tient compte des recommandations de ce rapport, elle
pourra créer un véritable ministère du Tourisme encore
beaucoup plus efficace.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Si je ne trouve pas de copie du rapport à
mon ministère, je vais demander à M. Michaud de m'en passer
une.
M. LESSARD: Monsieur qui?
MME KIRKLAND-CASGRAIN: M. Mi-chaud, la source que vous avez
mentionnée.
M. LESSARD: Non, non. Je n'ai pas mentionné que la source
était M. Michaud.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Ah! Bon. M. LESSARD: Non, non. Je regrette.
MME KIRKLAND-CASGRAIN: Je suis contente d'avoir cette
précision.
M. LESSARD: J'ai mentionné tout simplement que ce rapport avait
pu passer, par la suite, en sous-main.
M. CROISETIERE: Vous n'avez pas dit que ce n'était pas lui, non
plus!
M. LESSARD: M. le Président, je suis assuré que le
ministre est intéressé à développer son
ministère du Tourisme, et pour notre part, et je pense bien que c'est la
même chose pour les membres de toute autre Opposition, nous y sommes
particulièrement intéressés. Je l'ai souligné
dès le début de cette commission, le ministère du Tourisme
peut devenir l'un des véritables grands ministères du
gouvernement du Québec. Merci.
M. PAUL: Ce qui est consolant, c'est de voir que notre collègue,
notre bon ami le député de Saguenay, fait amende honorable devant
son chef parlementaire !
M. LE PRESIDENT: Vous permettrez au président de garder le mot de
la fin et de vous remercier, tous et chacun, de votre excellente collaboration.
Merci à tous.
(Fin de la séance: 23 h 37)