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Étude des crédits du
ministère
du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche
(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
La commission permanente du tourisme, de la chasse et de la pêche
est réunie pour étudier les crédits du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pèche pour l'année
financière 1978/79.
Les membres de la commission sont: M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M.
Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata),
M. Michaud (Laprairie), M. Pagé (Portneuf), M. Perron (Duplessis), M.
Samson (Rouyn-Noranda), M. Verreault (Shefford). Les intervenants: M. Blank
(Saint-Louis), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Gravel (Limoilou), M.
Grégoire (Frontenac), M. Le Moignan (Gaspé), M. Mailloux
(Charlevoix), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M. Roy
(Beauce-Sud).
À l'ajournement d'hier, nous en étions au programme 2. M.
le député de Portneuf, vous aviez encore des questions à
poser?
M. Pagé: Oui. M. le Président, je suis un peu
peiné de constater l'absence de députés péquistes
encore ce matin. Je conviens qu'on a une motion de blâme, cet
après-midi, à l'Assemblée qui aura à étudier
toute cette question, mais, encore ce matin, il aura fallu attendre
jusqu'à 10 h 15, d'une part, et, d'autre part, on a un seul
député de la majorité ministérielle qui accompagne
le ministre. On est trois du côté de l'Opposition.
Une voix: Lequel?
M. Pagé: C'est le député de Duplessis, je
tiens à le signaler, qui est régulièrement présent.
C'est malheureux, M. le Président, ce n'est pas acceptable. Je
présume que, dans votre parti, vous avez des whips, tout au moins il y a
des gens qui sont payés pour cela. Alors, j'espère que vous serez
en mesure de leur faire le message pour qu'on n'ait pas à attendre et
à souffrir du manque de quorum et de l'absentéisme chronique,
maintenant devenu proverbial après un an et demi, des
députés de la majorité péquiste.
Je suis convaincu, d'ailleurs, que mon collègue de
Mégantic-Compton va abonder dans le même sens que moi. Votre
affaire n'a pas de bon sens et je crois que le député de
Saint-Jean devrait mieux remplir la responsabilité qui lui incombe en
tant que whip de la majorité ministérielle.
M. Grenier: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: ... je suis obligé d'admettre que, depuis
qu'on siège en commission, on a accepté d'avoir deux commissions,
mais on n'a jamais voulu qu'il y ait trois commissions en même temps que
la Chambre. On se rend compte que, même avec deux commissions, on n'a
à peu près jamais quorum. Le gouvernement a l'air de se foutre de
l'étude des crédits et de l'étude des projets de loi.
Comme il n'y a jamais de votes qui peuvent se prendre en commission, les gens
ne viennent pas. Je pense bien que ce n'est pas cela qui va donner du
sérieux et qui va nous mener à la réforme à
laquelle on s'attendait.
Je voudrais bien que ce qu'on dit en Chambre et les grands discours que
l'on fait sur la réforme parlementaire, cela se vive aussi dans les
faits. Il n'y a pas un gouvernement, ni libéral, ni de l'Union
Nationale, dans le passé, qui se soit autant foutu du travail fait en
commission. Je pense que ce matin, s'il n'y a pas quorum ici, cela va
être la fin de l'étude des crédits tant et aussi longtemps
qu'on n'aura pas de monde pour faire le quorum.
M. Duhaime: Je suis parfaitement d'accord, on va suspendre.
M. Grenier: D'accord. M. Duhaime: On va attendre un
quorum. M. Pagé: On va attendre un quorum. M. Duhaime:
Oui.
M. Pagé: On est en droit d'ajourner sine die, parce qu'il
est plus que 10 h 15.
M. Duhaime: Non, non, on va suspendre, on va attendre un
quorum.
Le Président (M. Boucher): Alors consentement, nous
attendons le quorum. Suspendons pour dix minutes.
(Suspension de la séance pour 10 h 18)
Reprise de la séance à 10 h 29
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous avons maintenant quorum. Nous allons pouvoir continuer
l'étude des crédits.
M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président. M. Michaud:
M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Vous me permettrez une minute, s'il vous plaît.
Si j'étais en retard ce matin, c'est que j'avais une raison majeure. Je
viens d'apprendre le décès d'un proche de ma famille, et il a
fallu que je fasse quelques appels téléphoniques. Il y a donc des
sarcasmes qui sont durs à accepter dans des circonstances comme cela. On
l'accepte parfois, c'est de bonne guerre, mais parfois certains pourraient se
la fermer, ce serait peut-être mieux humainement. Merci. (10 h 30)
M. Pagé: M. le Président, est-ce qu'il y a eu des
sarcasmes d'évoqués ici?
Le Président (M. Boucher): La majorité des
sarcasmes ont peut-être été prononcés durant le
temps de la suspension.
M. Michaud: Les sarcasmes n'ont peut-être pas
été enregistrés; on dévoile peut-être que ce
n'est pas parlementaire, mais c'est "parlementeur", M. le
député.
M. Mailloux: Dans la mer des Sargasses.
M. Pagé: Des anguilles.
M. Mailloux: Dans la mer des Sargasses.
M. Pagé: C'est cela. On ne parlait pas des sarcasmes.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Portneuf.
Promotion du tourisme (suite)
M. Pagé: M. le Président, hier, à
l'ajournement, j'étais à demander à M. Roy, le
sous-ministre adjoint, quelles sont les promotions qui sont faites de la part
du ministère sur différentes activités sportives et de
récréation. S'il voulait compléter! On en était
rendu à la promotion sur la motoneige, promotion sur le ski; entre
autres sur le ski, est-ce que cela a été concluant, compte tenu
de la dernière saison hivernale? Est-ce que l'expérience sera
répétée cette année?
M. Duhaime: Les promotions sur le ski? Oui, bien sûr. Il y
a déjà une campagne de publicité sur le ski qui se fait
à l'étranger comme au Québec. Il y a également la
participation à un certain nombre de séminaires et de salons de
ski qui nous permettent de rencontrer les responsables d'associations de ski,
ainsi que les agents de voyages qui organisent pour leur clientèle des
voyages de ski à destination du Québec.
M. Mailloux: Le ministre pourrait-il me dire, en raison de ces
promotions pour la pratique du ski, si l'importance des skieurs qui viennent de
la Pennsylvanie, de l'Ontario ou d'ailleurs augmente considérablement
d'année en année? Quel est le poucentage d'augmentation que vous
constatez? Cela se maintient ou est-ce que cela augmente encore?
M. Duhaime: Les chiffres qu'on essaie de contrôler le plus
sont des chiffres approximatifs sur les affluences au mont Sainte-Anne, entre
autres, où le tiers des skieurs proviennent de l'Ontario ou des
États américains. Bien sûr, dans la région au nord
de Montréal, qui traditionnellement a toujours accueilli
énormément de skieurs américains et ontariens, les
données seraient sensiblement les mêmes, sauf que cette
année on devrait connaître une augmentation marquée, comme
partout ailleurs dans le tourisme au Québec. On a eu l'occasion de le
dire récemment.
On s'attend à une excellente année en 1978, et ce pour
deux raisons. La première c'est le retrait de la taxe de 8% sur les
chambres d'hôtel, qui a déjà fait sentir ses effets. Cela
est jumelé avec la dévaluation du dollar canadien. Ces deux
facteurs combinés font qu'un Américain, entre autres, peut
voyager au Québec, pour autant que ses frais d'hôtel et son
dollar, si vous les. combinez... Cela a été jusqu'à 22%
parce que le dollar a été à $0.86. Si on retient un
chiffre autour de 20%, entre 18% et 20%, cela représente une prime
considérable pour le tourisme. On pourrait peut-être donner les
chiffres qu'on a en main pour mars 1978 alors que le retrait de la taxe sur les
chambres d'hôtel n'était pas annoncé. Le nombre de
voyageurs internationaux entrés au Canada, via le Québec, durant
le mois de mars 1978 par rapport à mars 1977, a augmenté de
27,1%.
M. Mailloux: Au Canada ou au Québec?
M. Duhaime: Au Québec. Ce sont ceux qui entrent au Canada
en passant par le Québec. Un voyageur peut atterrir à Mirabel,
faire un séjour au Québec et continuer ensuite vers Toronto, vers
l'Ouest ou vers les Maritimes. C'est une augmentation de 27,1% durant le mois
de mars 1978 par rapport à mars 1977. L'augmentation au Canada est de
19,2%. En Ontario, elle est de 23,7%. On est donc en avance. Le nombre de
touristes qui viennent des États-Unis a augmenté de 30,1% en mars
1978. Il y a lieu de penser que les touristes américains vont venir en
plus grand nombre. Ce sera une augmentation d'au-delà 30%. On n'a pas
les chiffres d'avril et de mai, mais si on se fie au taux d'occupation des
hôtels de Québec et de Montréal, par exemple aujourd'hui le
1er juin, c'est à la hausse.
En mars, pour les hôtels de la ville de Québec, le taux de
fréquentation a augmenté de 7%. Montréal était
à la baisse de 4% par rapport à l'année dernière,
au même mois. On a toutes les raisons de penser que, cette année,
on devrait sentir très rapidement d'ailleurs, il y a des
chroniqueurs du tourisme qui ont déjà commencé à en
parler qu'il y a beaucoup plus de touristes d'arrivés au
Québec, comparativement à l'année dernière. Je
devrais peut-être donner un autre chiffre sur notre clientèle
américaine: 70% à 75% des touristes américains viennent au
Québec avec leur propre voiture. L'augmentation des touristes
américains, chez les automobilistes, est de 29,1%. Chez les autres
touristes qui viennent par avion ou par tout autre moyen de transport, une
augmentation de
30,1%, ce qui donne une augmentation plus forte qu'au Canada où,
pour le même mois de mars, elle était de 23,1%. Au premier
trimestre de 1978, on a connu une augmentation de 9,4%, tandis que la moyenne
canadienne s'établissait à 7,6%.
M. Pagé: Adopté, M. le Président. Alors,
programme 2 adopté.
Le Président (M. Boucher): Programme 2 adopté.
Eléments 1, 2 et 3 adoptés.
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Boucher): Programme 3? M. le
ministre.
M. Duhaime: Programme 3, vous dites?
Le Président (M. Boucher): Programme 3.
Développement du tourisme
M. Duhaime: M. le Président, je voudrais revenir sur un
point. On a évoqué de façon assez disparate divers
éléments des deux programmes touchant le tourisme. Hier, on a
beaucoup parlé du Centre de congrès de Montréal.
Même si on n'est pas exactement à l'élément du
programme, je voudrais dire un simple mot sur le concours d'architecture qui
est en marche concernant le Centre des congrès de Montréal. C'est
un document qui a été préparé par le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement pour le compte
du ministère-client, Tourisme, Chasse et Pêche. Le concours
d'architecture comprend cinq sections: la présentation du projet, le
code du concours, la description du projet, les données de base et le
programme de construction.
En ce qui concerne le programme de construction, je suis convaincu, M.
le Président, que c'est ce qui intéresse davantage les membres de
la commission, c'est à indiquer jusqu'à quel point le concours et
les exigences du concours sont détaillés. Si vous me permettez,
je vais tout simplement donner les grands titres de la table des
matières concernant le programme de construction: les conditions
générales, les terrassements et remblais, fondations et
charpentes, particularité des murs extérieurs, les toitures
membranées, les éléments intérieurs, les
descriptions des plafonds, cloisons, etc., peinture, recouvrement des
planchers, transport vertical, espaces de stationnement et
débarcadères, signalisations intérieures et
extérieures, les services alimentaires, la protection contre l'incendie,
la plomberie, le chauffage et la climatisation, l'isolation thermique des
services mécaniques, le détail des travaux
d'électricité, le système de communication et
l'audiovisuel, un système de sécurité par
télévision, un système de centralisation des
contrôles et des données. En fait, on parle même des
grille-pain. Le concours est très, très détaillé et
je n'aurais pas d'objection, M. le Président, à déposer
une copie de ce rapport pour le bénéfice des membres de la
commission et dire que ce document d'environ 160 pages a été fait
et préparé en étroite collaboration avec l'Ordre des
architectes et l'Ordre des ingénieurs du Québec.
M. Pagé: M. le Président, on apprécierait si
le ministre pouvait au moins nous en remettre une copie pour chacune des
formations politiques, au moins une copie pour l'Union Nationale et une pour
nous.
M. Duhaime: Je vais m'informer de combien d'exemplaires on peut
disposer.
M. Pagé: II faudrait deux copies additionnelles.
M. Duhaime: À moins qu'on dépose une copie et que
le secrétariat de la commission puisse en faire d'autres copies.
M. Pagé: S'il y avait des photocopies de cela, ce
serait...
M. Duhaime: C'est un format légal, 8 1/2 x 14.
Aux nouvelles que j'ai eues, il y avait un nombre restreint de copies.
Même si vous ne l'avez pas cet après-midi, peut-être
que...
M. Pagé: Oui, sauf qu'il faut constater que la performance
du ministre dans les dépôts de documents n'est peut-être pas
des plus concluantes.
M. Duhaime: Elle est excellente. Si vous aviez été
présent, hier après-midi, à l'Assemblée nationale,
vous auriez constaté...
M. Pagé: Oui, j'étais présent, M. le
Président.
M. Duhaime: ... que j'ai répondu à plusieurs des
questions qui m'ont été posées et que les questions qui
restent à répondre en mon nom...
M. Pagé: J'étais présent et, à ma
grande surprise, j'ai vu que le ministre avait répondu aux questions,
hier après-midi.
M. Duhaime: ... sont du 23 mai.
M. Pagé: J'ai entendu cela dans le perroquet. Mais, au
début des travaux de cette commission, le ministre s'est engagé
à déposer la liste des membres de son cabinet, leurs traitements,
etc., et cela n'est pas encore fait.
M. Duhaime: On n'a pas fini non plus.
M. Pagé: Non, mais vous vous étiez engagé
à le faire, la première journée, pour la deuxième
journée. Nous en sommes à la troisième et ce n'est pas
encore fait.
Hier, le député de Mégantic-Compton a
demandé le dépôt de documents des listes des organismes
subventionnés; cela n'a pas encore été fait. Aujourd'hui,
sans qu'on lui demande, il vient nous offrir un document à
déposer.
M. Duhaime: Je vous ai expliqué hier que la liste des
membres de mon cabinet, leur nom, leur adresse, leur numéro de
téléphone, leur numéro d'assurance sociale, c'était
facilement disponible et qu'on le déposerait, mais vous avez
ajouté que vous vouliez avoir les frais de représentation.
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Alors, vous allez nous permettre de nous retourner et
de faire le relevé des factures, parce que vous avez demandé le
montant des frais de représentation depuis qu'ils sont en poste.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: Alors, si vous posez de longues questions,
attendez-vous à ce que cela prenne un peu de temps avant d'avoir la
réponse. C'est comme la question no 2 qui est restée au
feuilleton pendant plusieurs mois, il y a un député de
l'Opposition, fort brillant à d'autres égards, par ailleurs, mon
collègue de Johnson, qui a posé une question sur l'île
d'Anticosti; il ne faut pas s'attendre qu'en l'espace de quinze minutes on
puisse trouver des réponses sur l'île d'Anticosti, cela a pris
plusieurs mois. Effectivement, nous avons fourni les réponses, hier,
à l'Assemblée nationale.
Nous procédons toujours, comme vous le savez, avec une diligence
extrême. Mais votre question au feuilleton de l'Assemblée
nationale, si j'ai bonne mémoire, est la liste des membres des cabinets
de tous les ministres. Alors, il y en a 25 ou 26, il faut quand même
prendre le temps de respirer.
D'ailleurs, je dois vous rappeler que ce n'est pas l'exemple de l'ancien
gouvernement qu'on suit à cet égard, parce que nous
répondons beaucoup plus rapidement que vous ne le faisiez dans le
passé, si vous me permettez cet aparté.
M. Pagé: Que ne faut-il point entendre!
Le feuilleton, c'est en Chambre, M. le Président. Ici, nous
sommes en commission et j'espère qu'avant la fin de nos travaux le
ministre pourra déposer les documents en question.
Alors, au programme 3, M. le Président, j'aimerais que le
ministre nous donne des renseignements sur la prise de conscience qu'il a du
rôle important joué par l'hôtellerie dans le
développement du tourisme au Québec.
M. le Président, vous savez que, quelque action que ce soit, bien
fondée, des politiques bien orientées, selon moi le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche fait un bon
travail au chapitre de la promotion touristique; j'ai eu l'occasion,
l'année dernière, de rendre hommage à M. Roy et à
son équipe, et je réitère, encore cette année, mon
appréciation du travail positif qui se fait là-bas tout
cela doit être quand même intégré dans une approche
globale. Toute promotion touristique, toute politique visant à vendre le
Québec aux Canadiens, aux gens d'autres provinces, aux gens d'autres
pays, doit s'accompagner nécessairement d'une association, dans cette
démarche, avec l'industrie privée et particulièrement avec
l'industrie hôtelière.
(10 h 45)
Le ministre a eu l'occasion, tout à l'heure, d'évoquer des
chiffres sur le taux de croissance de la fréquentation, ici à
Québec, pour le mois de mars 1978 par rapport au mois de mars 1977, et
pour le déficit, en termes de pourcentage, dans la région de
Montréal. On a eu beaucoup de représentations qui nous ont
été formulées, cette année, par les
représentants du secteur de l'hôtellerie, à savoir que la
situation n'était pas facile. Nous sommes en pleine période de
consultation, de dialogue et de révision de certaines normes qui
pourront éventuellement affecter l'hôtellerie. J'entends ici la
réforme de la fiscalité municipale. On sait qu'un des
éléments difficiles pour l'industrie hôtelière,
c'est le fardeau des taxes municipales et scolaires qu'elle a à
défrayer chaque année.
Comme première question, j'aimerais demander au ministre du
Tourisme... Quand je suggérais au début, dans mes commentaires
d'ouverture, M. le Président, que le ministre s'implique davantage au
chapitre du tourisme et que son action soit davantage intégrée,
avec peut-être plus d'effets positifs de la part des politiques
gouvernementales auprès de l'entreprise privée, c'était,
notamment, ce que j'entendais.
Je conviens que le ministre du Tourisme n'a pas de responsabilité
directe au chapitre du fardeau fiscal de l'entreprise hôtelière au
Québec. Je conviens de plus qu'il n'a pas juridiction, en vertu de la
loi qui le guide dans ses actions, pour intervenir directement à ce
chapitre, mais je suis convaincu que le ministre du Tourisme, fort conscient
qu'il est ou qu'il doit être de la situation qui prévaut
actuellement, devrait tout au moins collaborer avec le ministère des
Affaires municipales et le ministère des Finances à la recherche
de solutions; à tracer, si c'est possible, les avenues
éventuelles qui pourraient se dessiner pour, somme toute, contribuer
à régler un problème aussi épineux et qui a des
effets aussi appréciables sur l'ensemble de l'entreprise.
Ma première question serait de savoir si le ministre du Tourisme,
d'une part, a été consulté; d'autre part, s'il a pris sur
lui de communiquer ou de dialoguer avec ses collègues du Conseil des
ministres intéressés par ce dossier sur les
éventualités ou les possibilités qui s'offrent de diminuer
le fardeau fiscal municipal et scolaire de l'industrie hôtelière.
Ou encore, par des réaménagements réglementaires ou des
mesures qui seront éventuellement prises dans le cadre de la
réforme de la fiscalité municipale, est-ce qu'une attention
particulière sera attribuée à ce secteur de notre
industrie, combien important, qui génère quand même des
investissements appréciables ici, dans des pôles comme
Québec, dans des pôles comme Montréal, etc?
Ceci est ma première question: Jusqu où êtes-vous
sensibilisé à ce problème? Je conviens que les choix qui
s'offrent au gouvernement ne sont peut-être pas des plus clairs
actuellement, mais, selon moi, toute démarche visant à
réformer la fiscalité municipale se devrait d'être
accompa-
gnée, tout au moins, d'une sensibilisation de la part du ministre
du Tourisme auprès de ses collègues du Conseil et on devrait se
pencher plus attentivement sur cette question combien épineuse.
M. Duhaime: M. le Président, il est bien certain qu'on est
conscient des problèmes de l'industrie hôtelière.
Cependant, il ne faudrait quand même pas généraliser le
problème particulier que vivent les grands hôtels de la ville de
Montréal et les grands hôtels de la ville de Québec,
à l'ensemble de l'industrie hôtelière. Il est bien certain
que, sur le plan des chiffres, la ville de Montréal, à cause de
la formule d'évaluation actuelle, impose un fardeau fiscal municipal aux
établissements hôteliers qui est le plus élevé en
Amérique du Nord, pour la ville de Québec, il est sensiblement au
même niveau.
Cependant, ce n'est pas le seul facteur et ce n'est pas la seule et
unique raison qui expliquent qu'à Montréal l'industrie
hôtelière, certains mois de l'année surtout, est en
difficulté. J'ai eu l'occasion de rencontrer ces associations des grands
hôtels, autant celles de Montréal que celles de Québec, et,
quand on construit, quand on ouvre un hôtel neuf et qu'on base le seuil
de la rentabilité sur un coefficient de remplissage de 76% en moyenne
à l'année, je pense qu'on prend des risques...
M. Pagé: Enormes.
M. Duhaime: ... énormes. C'est une situation qui
était connue au moment où, à Montréal, on a
décidé de mettre en chantier un très grand nombre de
chambres d'hôtel, de sorte que l'offre aujourd'hui, à
Montréal, est au-delà de la demande. Cela a
entraîné, bien sûr, la fermeture récente d'au moins
un hôtel. Il est évident que, lorsqu'il y a le moindrement une
baisse pour le pourcentage de fréquentation, les charges fixes
étant les mêmes, de deux choses l'une: ou bien on hausse les prix
qui sont déjà très élevés, ou on accepte de
perdre.
C'est dans ce sens que nous avons voulu alléger le fardeau de
l'industrie hôtelière en décidant cette année de
retirer la taxe de 8% sur les chambres qui devrait normalement être un
gain net pour les consommateurs. Ces 8% équivalent, en gros, à un
gain net pour les consommateurs de S20 millions. Reste à voir si ce sont
les consommateurs qui vont en bénéficier ou si l'industrie
hôtelière va effectuer un rattrapage en haussant ses prix, comme
cela nous a été rapporté dans plusieurs des coins du
Québec. On a profité du retrait de la taxe d'affaires sur les
Chambres d'hôtel pour hausser les prix.
M. Grenier: Depuis le retrait de la taxe?
M. Duhaime: Depuis avril. À long terme, ou même dans
l'immédiat, lorsqu'une chambre était à $20, si vous y
ajoutiez 8% de taxe, cela faisait quand même $1.60 qu'on profite du
retrait de la taxe pour porter le prix de la chambre à $24, il y a
peut-être d'autres raisons qui peuvent justifier une telle hausse, mais
j'ai en tête des cas bien précis où du rattrapage a
été fait là-dessus. C'est peut-être à
déplorer. Le gouvernement l'a fait pour que le consommateur en
bénéficie directement et soit incité davantage à
voyager au Québec.
Quant au deuxième point que vous avez soulevé, depuis un
an et demi, nous avons fait un effort, je pense, d'avant-garde, au niveau du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, sur le plan de
l'intégration dans nos régions des différents agents
économiques du tourisme, entre autres l'industrie hôtelière
et la restauration. L'industrie privée a très bien
répondu, jusqu'à présent, à cette idée de
former des tables rondes dans les régions. On les appelle associations
touristiques régionales. Dans ma propre ville, l'Association touristique
régionale du Centre-Mauricie a réussi à réunir, en
une journée de colloque, les hôteliers et restaurateurs de la
région 04 ce qui, de mémoire d'homme, n'avait jamais
été fait. C'est dire leur intérêt et c'est dire
aussi la confiance qu'ils mettent dans les gestes que le ministère a
posés et posera au niveau des régions lorsque les discussions
finales auront été faites, tant du côté des
associations touristiques que de la programmation pour l'année en
cours.
L'autre point que je voudrais ajouter, c'est la question de la
fiscalité. Il est bien certain, M. le Président vous allez
comprendre facilement qu'étant membre du gouvernement il y a des
discussions que j'ai régulièrement avec mes collègues sur
cet aspect, que nous avons bien sûr cette préoccupation
d'alléger le fardeau fiscal de ce secteur de l'activité
économique. Nous l'avons indiqué cette année. Et ce qu'il
est important de noter c'est que, contrairement à ce que l'Ontario a
décidé pour les hôtels, le retrait de la taxe de 8% l'est
pour une période indéfinie, alors que l'Ontario a retiré
sa taxe de 7% jusqu'au 31 mars 1979. L'avantage que nous avons, c'est que cette
décision nous permet et permet à l'industrie
hôtelière de boucler des congrès à plus long terme
en ayant cette garantie que le taux de taxe ne viendra pas s'appliquer.
Pour ce qui est de la fiscalité, je n'ai pas l'intention d'ouvrir
ce dossier et de répondre à des propositions éventuelles
qui pourraient venir du gouvernement aux municipalités. Je
préfère attendre que la première rencontre de juin ait eu
lieu avec les municipalités du Québec. Mais il est bien certain,
en tout cas, que nous aurons à trouver un nouveau mode
d'évaluation pour les établissements hôteliers, soit en
retenant une nouvelle formule purement et simplement ou en retenant
l'idée d'un plafond par chambre plutôt que de relier l'imposition
foncière à l'activité économique de ce secteur. Les
hôteliers nous demandent que cela soit imposé sur le plan foncier
en tenant compte de leur chiffre d'affaires.
La Loi des cités et villes étant ce qu'elle est et le Code
municipal également, le facteur du rendement économique n'a
jamais été un des facteurs retenus dans les méthodes
d'évaluation, sauf peut-être un très faible pourcentage qui
est ce qu'on appelle dans le jargon le taux ou la capacité de
reconversion d'immobilisation. Quand elle est très grande, on ne
lui accole aucun coefficient. Quand elle est très faible, on peut mettre
2%, 3%, 4% et 5%, ce qui est quand même très marginal quand on
regarde les montants qui sont en cause. L'idée de possiblement retenir
un plafond par chambre sera discutée. Ce n'est pas là qu'est le
gros de la difficulté. Le problème est que, si une détaxe
quelconque est faite par une ville à l'endroit de l'industrie
hôtelière, qui va payer le manque à gagner? C'est beaucoup
plus là qu'est le problème que nous discutons et que nous
continuerons de discuter principalement cette année dans ce contexte
d'une révision complète de la fiscalité et du transfert de
certains pouvoirs aux municipalités et du retrait d'autres.
M. Grenier: J'ai lu quelque part, je n'ai pas la
déclaration, mais est-ce que le ministre est au courant d'un sommet
touristique qui aurait lieu à l'automne si je ne me trompe pas? On ne
vous dérange pas?
M. Duhaime: Je m'excuse. C'est une information très
importante que je vais vous donner tantôt.
M. Grenier: Ah bon! Cela va faire la nouvelle. C'est dommage
qu'il n'y ait pas un journaliste. J'ai lu un article quelconque je ne
l'ai pas ici au sujet du sommet touristique; je ne me suis pas
trompé. Pourrait-on l'annoncer? J'aimerais que vous donniez un peu plus
de détail là-dessus.
M. Duhaime: En fait, on veut tenir une rencontre
préparatoire en juin, avec les intervenants du tourisme dans le sens le
plus large de l'expression, pour établir d'abord la liste des
invités avec les gens du milieu, parce que sans cela on risque de se
retrouver 500 à 600 personnes si on ouvre les portes à toute la
gamme. Ensuite, durant cette réunion de juin, on veut cerner les sujets
de discussion pour qu'on ne discute pas seulement du court terme ou encore du
problème particulier des hôtels, du salaire minimum dans
l'hôtellerie ou encore de la fiscalité. En fait, c'est pour
établir une liste de sujets qu'on voudrait voir discuter cet automne. Au
sens strict, ce ne serait pas ce que j'appellerais un sommet. Bien modestement,
la rencontre de juin se tiendrait pour préparer une ou deux
journées de discussion. Au printemps 1979, probablement cela a
déjà été évoqué par mon
collègue, le ministre d'État au développement
économique on devrait avoir le premier grand sommet
économique. L'année dernière, il y a eu des rencontres
préparatoires. Il y a eu des minisommets, particulièrement dans
les secteurs mous. C'est dans ce sens que nous allons être appelés
à participer. Donc, en juin, une rencontre préparatoire; cet
automne, un mini-sommet et, le printemps prochain, une participation au sommet
économique. (11 heures)
M. Grenier: J'aimerais que vous nous donniez un aperçu de
dates et des gens qui pourraient participer à cela. J'ai l'impression
que vous allez ouvrir cela à tous les partis de l'Opposition, pour qu'on
puisse être là. J'aimerais savoir s'il y a une date approximative
de fixée pour juin et pour l'automne.
M. Duhaime: En fait, je pensais inviter mes collègues de
l'Assemblée nationale non pas pour la rencontre de juin mais pour
l'automne. En juin, cela va être la mécanique et la plomberie plus
qu'autre chose, la cuisine. Pour l'automne, si vous me faites la suggestion de
lancer l'invitation, je la retiens, dans le mêmes sens que le
gouvernement a invité les députés de l'Opposition à
la rencontre des municipalités au mois de juin. Je ne vois pas pourquoi
on ne pourrait pas faire la même chose à l'automne.
M. Grenier: Si vous pouviez nous fournir une date avant la fin
des crédits, j'apprécierais cela. À l'automne, vous
n'êtes pas sans savoir que tout le monde se lance dans des organisations,
les partis politiques et tout le monde. Comme ce sera sans aucun doute pendant
une fin de semaine, il serait peut-être bon qu'on tienne compte de cela,
en ce qui nous concerne pendant l'étude des crédits, si cela
pouvait être possible.
M. Duhaime: Je ne pense pas qu'on puisse vous fournir une date
cette semaine.
M. Grenier: Peut-être la semaine prochaine.
M. Duhaime: On va avoir une date finale en juin. De toute
façon, cela vous donnera juillet et août. Cela m'étonnerait
que ce soit dans les premiers jours de septembre ou d'octobre. Ce sera
certainement une fin de semaine également. Alors, j'aime mieux attendre
en juin, à cette journée de travail que nous tiendrons pour
annoncer ensuite à quel moment on aura la réunion de
l'automne.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, je voudrais faire quelques
observations qui touchent le service de l'hôtellerie. Cela pourrait
éventuellement faire l'objet des mêmes observations qui devraient
être faites devant le ministère du Travail de qui relève
également une partie de la juridiction de l'inspection de
l'hôtellerie avant l'émission des permis. Je ne voudrais pas que
mes paroles soient interprétées comme un blâme à
l'endroit de la naissance de quantité d'auberges qu'on a connues dans le
Québec, depuis quelques années, auberges de type vieillot dont
certaines, d'ailleurs, sont très achalandées et donnent un
service impeccable.
M. Pagé: C'est de l'authenticité
québécoise.
M. Mailloux: On n'a qu'à se référer à
des auberges telles que Le Peuplier, à Cap-à-l'Aigle, à
des tables comme la Rose-au-bois, près du Manoir Richelieu, pour savoir
que c'est l'excellence dans de tels endroits.
M. Duhaime: Les commerciaux sont permis, cher
collègue.
M. Mailloux: Non, je voudrais bien faire remarquer au
départ que je n'ai absolument rien contre ce type d'auberges qui s'est
multiplié dans le Québec. J'ai même suggéré,
d'ailleurs, que dans Charlevoix, s'il y avait éventuellement un
développement quelconque de la
Petite-Rivière-Saint-François, ce soit vers ce type d'auberges
qu'on puisse faire davantage participer la population.
Les remarques que je voudrais faire, je voudrais que le ministre les
prenne quand même en sérieuse considération. Ce n'est pas
mon intention de porter des accusations directes. Si, par contre, la situation
ne s'améliorait pas pour des plaintes que j'ai déjà
formulées alors que j'étais membre du gouvernement et où
on n'a vu aucune amélioration, forcément, il viendra un jour
où il faudra donner des noms.
Je veux parler des inspections faites par le service de
l'hôtellerie. Je pense que le service de l'hôtellerie, c'est quant
à la qualité des repas qui seront servis, à la
réception du public, à la qualité des chambres, ces
choses-là. Il y a le ministère du Travail qui, lui, vient voir
à la sécurité. Ce qui est aberrant, dans mon esprit, c'est
le phénomène suivant, à savoir que certaines auberges
je n'identifie pas mon comté spécifiquement mais il y a
également mon comté réussissent à obtenir
des permis du service de l'hôtellerie et du ministère du Travail,
et qu'on constate que les aubergistes, qui sont principalement, d'abord, des
vendeurs de boissons n'ayant pour seul souci que la vente des boissons,
transforment leur établissement en salle de spectacles, en partie. On a
réussi à trouver un mot assez compromettant à la
Régie des alcools, puisqu'on a trouvé l'expression "diapositives
spéciales", dans certains cas. On sait pertinement ce que cela donne
comme diapositives spéciales.
M. Duhaime: C'est de la pornographie.
M. Mailloux: Oui. Mais ils réussissent quand même
à avoir des permis. Ce que je veux dire, c'est que certaines de ces
auberges accueillent, parfois, quatre fois plus de personnes que les permis ne
leur permettent. Parfois, on trouve de ces hôtels dont le système
d'électricité date de près de 75 à 80 ans et n'a
jamais eu, ou presque, de transformation et de réparations. Il arrivera
dans certains cas des tragédies importantes si et le ministère du
Travail et le service d'hôtellerie ne mettent pas fin à de telles
pratiques. J'en ai, moi-même, fait fermer un à
Saint-Joseph-de-la-Rive qui était dans le même cas. C'est la seule
plainte que j'ai faite en seize ans de vie publique, parce que je n'aimais pas
à faire des plaintes; je ne suis pas un délateur, normalement.
J'ai fait venir l'individu avant de transmettre le dossier à la
Sûreté du Québec et aussi aberrant que cela puisse
paraître, dans les cinq premières descentes, après l'avis
que j'ai donné à l'individu, on n'a pas retrouvé un chat
dans l'hôtel. Alors, on trouve des drôles de collusions parfois et
je sais que la police faisait son travail à ce moment. De toute
façon, on a, un jour, réussi à faire une descente assez
valable pour fermer l'hôtel.
La suggestion que je voudrais faire, car on est à se demander
dans le public s'il n'y a pas une certaine collusion entre certains
hôteliers et certains inspecteurs qui sont depuis très longtemps
sur un même territoire, c'est que le ministre devrait penser, avec son
collègue du ministère du Travail, à revoir la situation.
Si c'est en laissant se poursuivre de tels phénomènes qu'on
espère aider le tourisme, qui est quand même la deuxième
industrie du Québec, je pense, c'est une situation qui ne peut plus
être tolérée. Il serait important, je crois, avec le
ministère du Travail, que le ministre du Tourisme, son collègue
de la Justice et les inspecteurs fassent un travail de recherche qui les
conduirait à des faits assez troublants. Je laisse mes remarques
à l'intention du ministre, mais il est grand temps qu'on mette fin
à certains services dit d'hôtellerie qui, en fait, ne cachent que
des pratiques qui ne desservent pas le Québec actuellement.
M. Duhaime: On est au courant, M. le député de
Charlevoix, qu'on a des problèmes. Les rapports que j'ai, c'est que,
l'année dernière, il s'est effectué 27 700 visites
d'établissements hôteliers. Nos inspecteurs ont parcouru 484 000
milles. Chaque inspecteur a effectué, en moyenne, 750 visites dans des
établissements. Il est entendu que nous avons émis 17 174 permis
d'exploitation pour l'ensemble de l'industrie: hôtels, restaurants,
terrains de camping. Si vous avez des cas bien précis je
comprends que ce n'est pas l'endroit, ici, en commission parlementaire
vous rendriez service au ministère, ainsi qu'à vos
concitoyens.
M. Mailloux: Est-ce que vous pourriez demander à vos
inspecteurs d'y aller en soirée...
M. Duhaime: ... en nous transmettant les dossiers.
M. Mailloux: ... non pas sur les heures ouvrables...
M. Duhaime: Ils font du travail en soirée.
M. Mailloux: ... mais très tard en soirée, pour
voir ce qui se passe dans certains établissements qui sont assez connus,
je pense, de l'ensemble du public de chacun des comtés? Pas sur les
heures ouvrables, mais très tard en soirée. On verrait
peut-être à protéger des jeunes et des moins jeunes qui
sont trop nombreux dans des endroits, qui ne sont pas tenus de façon
à être sécuritaires, d'abord.
M. Duhaime: Le point que vous évoquez, c'est entendu qu'il
y a une étroite collaboration qui existe avec les différentes
escouades de la Commission de contrôle des permis d'alcool et la
Sûreté du Québec. Mais le nombre de personnes dans un
établissement comme tel, cela relève de la Sûreté du
Québec de le contrôler. Le problème que nous vivons au
service de l'hôtellerie...
M. Mailloux: Le ministère du Travail.
M. Duhaime: ... C'est un hôtel qui aurait une salle de
danse, des bars, des salles à manger et des chambres en location, je
pense qu'il est susceptible de 23 inspections par année, par huit ou
neuf ministères différents. On a commencé à
regarder ce qu'on pourrait tenter de faire sur le plan de l'uniformisation. Ce
qui a été fait, à ma connaissance, c'est qu'aujourd'hui,
quand on fait une inspection, les ministères forment des équipes
volantes, si je peux dire. C'est dans ce sens que cela se fait. Mais des
vérifications sur l'âge, par exemple, des occupants, si on y
montre des films ou érotiques ou pornographiques, cela relève de
la Sûreté, la boisson...
M. Mailloux: Laissons cela de côté, parlons de la
sécurité principalement, pour les gens qui logent dans un
hôtel dans des conditions semblables.
M. Duhaime: II est entendu que, s'il y a des
établissements comme celui que vous venez de décrire qui ont un
système électrique qui date de 75 ou de 80 ans, on aimerait
être mis au courant. On va aviser l'inspecteur du ministère du
Travail et on va demander une inspection. On a fait une inspection minutieuse,
à la suite d'une de vos suggestions d'ailleurs, l'année
dernière, pour ce qui est du manoir Montmorency. Vous aviez
exprimé des inquiétudes et nous avons obtenu tous les permis
requis du ministère du Travail, évidemment, mais nous allons
quand même investir des montants d'argent, encore cette année, au
manoir Montmorency pour donner le maximum de sécurité. On va y
faire, cette année encore, des travaux d'électricité.
Même si la loi comme telle ne nous y oblige pas, on veut aller
au-delà.
M. Grenier: Dans le même ordre d'idées, est-ce que
vous me permettez.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, est-ce que c'est dans le même ordre d'idées?
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Boucher): Allez-y.
M. Pagé: M. le Président, l'année
dernière, on a eu l'occasion d'aborder avec beaucoup d'abondance ce
sujet de l'inspection dans le milieu de l'hôtellerie. Je conviens que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche peut
déployer les efforts nécessaires qu'il doit effectuer en vertu
des dispositions de sa loi. Un des problèmes, et le ministre en a
évoqué quelques mots tantôt, c'est la multiplication des
inspections et c'est la multiplication des ministères qui sont
habilités à faire des inspections dans ce milieu.
Vous nous avez fait part, tantôt, qu'une entreprise peut
être susceptible de recevoir 23 types d'inspections différents.
D'une part, cela peut certainement impliquer des problèmes administra-
tifs, c'est lourd et cela engendre aussi des problèmes, non seulement
pour le gouvernement mais pour l'entreprise elle-même. J'ai
déjà vu des cas où le service de l'hôtellerie
stipulait des choses sur l'aménagement d'un établissement, le
ministère du Travail passait trois semaines, un mois après et
stipulait exactement le contraire, après que les travaux eurent
été faits. Vous avez l'environnement qui est dans le portrait,
vous avez la Commission de contrôle des permis d'alcool, et le ministre a
évoqué la possibilité de 23 services tantôt. Cela
faisait le sens d'une de mes questions l'année dernière et je
demandais au ministre la possibilité de rationaliser davantage ou
d'intégrer ces services sans un seul chapeau, un seul parapluie pour
qu'il y ait une meilleure coordination des inspections, du travail et des
efforts déployés.
Le ministre m'avait répondu, à ce moment, avec l'assurance
qu'on lui connaît, que c'était étudié, que cela s'en
venait éventuellement, qu'il y aurait un seul système
d'inspection, et lui-même avait ajouté qu'il souhaitait que ce
soit sous l'égide du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Alors, vous en avez dit quelques mots tantôt, je voudrais
savoir où en est rendue cette étude. Peu importent les partis
politiques qui forment le gouvernement, il y a toujours plusieurs couronnes
dans le même gouvernement. Je conviens que ce n'est pas toujours facile
pour un ministère comme le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche d'aller chercher des pouvoirs qui, auparavant, pouvaient
appartenir à un autre ministère. On est conscient de la dimension
de cet aspect, que les fonctionnaires ou certaines administrations de
ministères veulent conserver jalousement les attributions qui leur sont
données.
J'aimerais savoir où vous en êtes rendu dans cette
étude. Est-ce qu'il y a eu des échanges avec le ministère
de la Justice, en ce qui regarde la Commission de contrôle des permis
d'alcool? Est-ce qu'il y a eu des échanges avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce, en ce qui concerne les contrôles de la
Société des alcools? Est-ce qu'il y a eu des échanges avec
le ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre, en ce qui concerne le
service d'inspection, avec le ministère des Affaires sociales et de
l'environnement en ce qui concerne d'autres types d'inspections? Est-ce que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a pris,
jusqu'à maintenant, l'initiative ou s'est limité à la
consultation auprès de ces différents organismes pour en arriver
éventuellement à une conclusion qui permettrait une
centralisation des services d'inspection à l'intérieur du
gouvernement, plutôt que d'être éparpillés de
Caïphe à Pilate comme ce l'est actuellement? (11 h 15)
M. Duhaime: Oui, à la suite de ce que j'avais dit en
commission parlementaire l'année dernière, le ministère a
pris l'initiative, j'ai communiqué avec mes collègues qui sont
responsables d'autres juridictions. Chacun dans son coin, on essaie de voir
jusqu'à quel degré on peut essayer de rationaliser cela
davantage. Ce qui s'est fait, jusqu'à présent, c'est au niveau
des équipes qui font
l'inspection chez un hôtelier ou dans un établissement de
restauration. Le ministère de l'Agriculture est un intervenant, les
Services de protection de l'environnement, le ministère du Travail et la
Commission de contrôle, parfois, synchronisent leur action pour faire une
inspection.
M. Pagé: C'est généralement dans des cas
extrêmes où tout le monde réussit à se concerter,
là où c'est vraiment flagrant.
M. Duhaime: Ce n'est pas un cas extrême; le premier endroit
qu'on a choisi, c'est un bon restaurant situé juste en face de mon
bureau, dans mon propre comté, qui a été inspecté
de A jusqu'à Z et, le lendemain, j'avais la visite du restaurateur qui
est venu me raconter comment sa journée s'était
déroulée.
M. Pagé: C'était probablement pour faire bonne
impression.
M. Duhaime: Son humeur était variable!!! Mais je vous
avoue que c'est un problème qui est excessivement complexe,
particulièrement pour ce qui est des inspections au niveau du
ministère du Travail, où cela demande un personnel
spécialisé, ce qu'il faudrait songer à faire. L'industrie,
tant des hôtels que des restaurants ou des établissements
licenciés, est parfaitement d'accord avec une telle proposition, mais je
crains que le mécanisme soit long à mettre en place.
M. Pagé: Une de mes questions était: Est-ce que le
ministère du Tourisme a pris l'initiative, auprès des autres
ministères, pour...
M. Duhaime: Je crois vous avoir répondu très
clairement que j'avais écrit à mes collègues dans ce sens,
et qu'on m'avait répondu que, de leur côté, on voyait
comment cela pourrait se rationaliser, la seule réserve étant,
bien sûr, la perception de la taxe de vente qui, à mon sens,
devrait rester au ministère du Revenu. Quant au reste, soit qu'on pousse
davantage cette formule de laisser les juridictions là où elles
se trouvent, mais intégrer l'action au niveau de l'inspection, cela
m'apparaîtrait plus facile à réaliser que d'essayer de
retenir la formule du chapeau unique que vous évoquez, parce que
là on va se heurter aux frontières des empires et ce n'est pas
facile.
M. Pagé: Ah! les couronnes sous l'égide de la
même couronne!
M. le Président, j'aurai d'autres questions sur
l'hôtellerie en général et le tourisme, mais le
député de Mégantic-Compton...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Suite à la question du député de
Charlevoix, en plus de cette catégorie d'hôtels, il y a aussi ces
hôtels rénovés pour lesquels on a obtenu un permis,
soi-disant pour rénover tout l'hôtel, mais dont on n'a
rénové en fait qu'une salle, une salle à spectacle et
à boire. Il ne semble pas y avoir de suivi du côté des
chambres ou des repas. On entre là, il y a un menu d'affiché,
mais je plains le touriste qui pourrait réussir à se faire servir
un déjeuner, un dîner ou un souper dans ces hôtels. Il n'y a
vraiment pas un repas qui s'y sert, le poêle est en train de rouiller, il
n'y a pas de tables, les tables sont mises depuis dix ou trente ans...
M. Pagé: Les nappes sont jaunes.
M. Grenier: Mais il n'y a aucun suivi et cela ne semble pas
intriguer du tout les inspecteurs. Quant aux chambres, elles ont un plafond
celles dont vous parliez tout à l'heure elles sont pas mal
en bas du plafond dans leur prix. Ces chambres servent aux divorcés de
jour la plupart du temps, il y a des chambres louées à l'heure.
Vous allez réaliser qu'il y a l'essentiel, un lit avec un matelas et un
drap qu'on change de temps en temps, mais il n'y a rien d'autre, parfois il y a
un miroir.
M. Duhaime: J'espère que vous n'êtes pas en train de
faire la description de l'industrie hôtelière au Québec!
Vous parlez de cas exceptionnels sans doute?
M. Grenier: Je vais vous dire une chose, mon cher M. le ministre,
si vous faites le tour du Québec, vous allez trouver qu'il n'y a pas
beaucoup de villages qui ne fournissent pas les chambres que je vous
décris. Il serait peut-être temps qu'on s'en occupe, parce que ce
sont des hôtels. Vous irez dans certaines régions du Québec
et vous vous rendrez compte que ce sont de loin les hôtels les plus
achalandés et à des heures... Ce seraient des gens qui seraient
en faveur de voter pour le référendum parce que c'est
après deux heures du matin.
M. Duhaime: Si mon collègue, Robert Burns, était
ici, il dirait peut-être: "Other days but the same ways".
M. Grenier: Ce n'est pas un blâme que je fais, je ne dis
pas que cela a commencé le 15 novembre 1976.
M. Duhaime: Non, la révolution n'est pas rendue
là.
M. Grenier: Je pense qu'il n'y a pas de raison de continuer; il
suffirait qu'on se décide une fois pour toutes? Je n'ai rien contre les
spectacles, cela peut bien se donner, mais qu'on le donne au moins dans des
endroits où les gens seront en sécurité. Bien sûr,
comme le député de Charlevoix le disait tout à l'heure,
dans ces hôtels les gens sont empilés les uns sur les autres, on
n'occupe même plus la place d'un "stage" pour les "show", on se sert des
tables des clients, il paraît que c'est plus original. Je pense que s'il
y avait des inspecteurs travaillant en dehors du 9 à 5...
M. Mailloux: II paraît qu'il y a des spectacles qui sont
donnés par les clients, parfois.
M. Pagé: On n'a même pas de place pour rentrer les
valises.
M. Grenier: Et souventefois à moitié payés.
Mais, bien honnêtement, je pense bien que cela vaudrait la peine que des
inspecteurs travaillent à d'autres heures, qu'ils se fassent clients
à l'occasion et travaillent à d'autres heures que les heures
ouvrables. J'attire votre attention là-dessus. Je n'attends pas une
réponse dans les cinq minutes qui vont suivre, mais j'attire
là-dessus votre attention et celle des fonctionnaires. J'aimerais savoir
aussi s'il y a une politique à votre ministère pour
équilibrer dans les petites localités du Québec je
pense que cela se vit moins à Québec et Montréal
ces permis qu'on donne à toutes sortes d'organismes, au détriment
des hôtels qui veulent vivre convenablement en offrant des chambres
correctes, en offrant des repas plus que corrects et des salles de
réception tout à fait correctes, au profit de l'Ordre des Mooses,
des dames fermières, des chevaliers de Colomb, des Aramis, des
"Wawanishes", puis tout ce que vous voudrez, qui ont leur salle à eux,
avec un permis en permanence, et qui encore une fois se permettent de vendre de
la boisson aux heures qui dépassent souvent l'heure permise.
C'est un vrai problème que ces permis de salle...
M. Pagé: Ils ne payent pas la taxe de 5% sur l'achat de
leur boisson.
M. Grenier: En plus de cela, ils ont toujours des arrangements
avec leur société. C'est leur façon de trouver des fonds,
mais c'est au détriment des bons hôtels et des bons motels qu'on
connaît dans nos régions. Dès qu'on se conforme aux normes
d'une salle carrée, une salle qui représente tant de pieds
carrés, avec des lumières rouges au-dessus des portes de sortie,
qu'il y a un comptoir et de la boisson, des chaises et des tables, même
plus de "stage ", ce n'est plus la mode, je me demande s'il va y avoir un ordre
de suivi là-dedans, et si on va permettre aux vrais hôteliers de
nous donner le service de vraies chambres, de vrais repas et d'un vrai bar pour
prendre un verre, faisant cesser cette concurrence faite par des groupes.
Souventefois c'est fait avec de bonnes intentions. Les chevaliers de Colomb qui
décident d'ouvrir une salle avec un permis de boisson en permanence,
c'est toujours pour financer des oeuvres d'église, les trois quarts du
temps, il faut toujours s'en rappeler, et les Aramis, c'est normalement pour
financer des oeuvres de loisirs ou des sports. Quant à... je ne sais pas
à quoi ils s'accrochent...
M. Pagé: ...
M. Grenier: Je pense bien qu'il faudra que cela arrête
bientôt, parce que c'est ce qui fait la vie dure aux véritables
hôteliers.
M. Duhaime: Là-dessus, je devrais d'abord vous
répondre que l'émission des permis de banquet que vous
évoquez n'est pas du ressort du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, mais de la commission de contrôle.
M. Grenier: Je vais éliminer cela. Ce sont les gens qui
ont un permis en permanence. Ce ne sont pas des permis de banquet de 24 heures
que je vous parle. Les permis de banquet de 24 heures, on peut s'entendre
là-dessus. Je pense que cela a sa place, probablement, et je n'en
discute pas. Les autres, ce sont des vrais permis qui leur sont donnés
en permanence pour ouvrir à huit heures du matin et fermer à
quatre heures le lendemain matin, tous les jours que le bon Dieu nous
amène.
M. Duhaime: Ce sont quand même des permis qui sont
émis par la commission de contrôle. Il n'y a pas d'intervention du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Mais
même si ce n'est pas du ressort du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, je suis conscient du fait que ce genre de
piraterie, si je peux dire, qui existe et qu'on entretient, repose
essentiellement sur le fait d'obtenir un bar. J'ai eu l'occasion d'en parler
avec le juge Trahan et on est aussi conscient, à la commission de
contrôle, qu'on est en train de vivre un problème. Nous avons
quand même des normes et des exigences sévères envers
l'industrie sur le nombre de toilettes pour tant de pieds carrés, le
nombre de sorties en cas d'incendie, etc., etc., et on oblige les
réguliers de l'industrie à respecter ces normes-là, alors
qu'on va émettre un permis de banquet avec une très grande
facilité. Qu'on l'émette de façon occasionnelle ou de
façon permanente, il reste que n'étant pas reconnus comme
étant un établissement, ces gens-là échappent
très souvent à certaines taxes, et le contrôle, pour ce qui
est de la perception de la taxe de vente, par exemple, est très
difficile à faire.
Le juge Trahan avait eu une réaction très positive aux
remarques que je lui faisais. Je pense qu'il va falloir qu'on prenne un de ces
matins le problème en ayant une rencontre de tous les intervenants pour
ce qui est de l'émission de ces permis-là. Simplement sur le plan
culinaire et sur le plan de la santé, je ne sais pas si vous avez eu
l'occasion, en tant que député, de vous faire inviter à
présider un de ces banquets, mais vous avez besoin d'avoir une bonne
santé si vous tenez un régime comme celui-là plusieurs
soirs ou plusieurs journées dans une semaine. Cela nous
préoccupe. À cet égard, on a des entretiens et des
conversations. Un de ces matins, on va peut-être arriver à trouver
une solution.
Si vous me permettez d'ajouter quelque chose, nous sommes conscients du
problème que vous avez soulevé quant aux établissements
hôteliers qui ne sont, en fait, que des débits de boissons
déguisés. Parce qu'ils se conforment a la Loi de
l'hôtellerie, à savoir qu'ils ont, dans certaines
municipalités, six chambres, cela suffit pour s'appeler hôtels. On
sait fort bien, comme vous, que ces chambres ne sont qu'une façon pour
eux
d'obtenir un permis de boissons pour constituer un débit de
boissons qu'ils ont. Cela pose un problème justement en relation avec
les véritables auberges québécoises que vous avez
évoquées au début de vos commentaires, qui, elles aussi,
peuvent comporter six chambres et avoir un permis de boissons, mais on sait
pertinemment bien que ces auberges ont une vocation tout autre que celle d'un
débit de boissons. Elles louent effectivement des chambres et rendent
d'excellents services à la clientèle. Nous envisageons, dans le
cours de l'année, de réviser notre système de
classification et peut-être d'ajouter à ce système une
catégorisation ce que nous n'avons pas dans le moment qui
permettrait d'établir, à l'intérieur de la Loi de
l'hôtellerie, pour des établissements qui comporteraient le
même nombre de chambres par exemple, une catégorie concernant des
auberges qui rendent un certain nombre de services pour les distinguer des
hôtels qui, en fait, sont des débits de boissons, comme vous le
dites. Ceci permettrait d'inciter les exploitants à toujours donner
davantage des services de meilleure qualité.
M. Grenier: J'aimerais savoir ce qu'il est advenu de
l'hôtel je ne sais même pas le nom; vous allez le
reconnaître parce qu'il a été l'objet de grands huit
colonnes longtemps sur la rue Peel, à Montréal. Il devait
être vendu pour en faire une école d'hôtellerie, il y a
quelques années, du temps de M. Loubier. On passe là et il y a
des fils d'araignée dans les fenêtres et je me demande s'il n'y a
pas des gens qui y travaillent. Je me demande si on n'est pas en train de le
rénover. Vous êtes au courant de cela? Ce n'est pas l'hôtel
Queen? Non, il est démoli. Vous vous souvenez du scandale du temps,
j'imagine?
M. Duhaime: Non.
M. Grenier: L'hôtel devait être vendu. Est-ce la
propriété du gouvernement? En bas du Bonaventure. C'est un gros
hôtel, c'était une transaction de $6 millions environ, dans le
temps. Ce n'est pas la propriété du ministère du
Tourisme?
M. Duhaime: Y a-t-il quelqu'un qui se rappelle cela? Ce n'est pas
l'hôtel Windsor?
M. Grenier: Non, plus bas. En bas de Dorchester. Je pense que
c'est Queen.
M. Duhaime: N'est-ce pas le Club Renaissance?
M. Grenier: Je vais vous tuer! Je vous ai dit tout à
l'heure que l'hôtel est fermé.
M. Duhaime: Non, je ne veux pas...
M. Grenier: Informez-vous c'est important. C'est peut-être
votre propriété. Êtes-vous sûr que ce n'est pas votre
propriété?
M. Duhaime: Ah non! C'est sûr.
M. Grenier: Non?
M. Duhaime: C'est certain.
M. Grenier: J'aurais aimé savoir ce qu'il est advenu de
cela. Il y a eu des propositions pour en faire une école
d'hôtellerie au Québec, sous M. Loubier, à la fin de 1969
ou au début de 1970. Cela n'appartient pas au gouvernement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. C'est en rapport,
toujours, avec les services d'inspection du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. Je crois que c'est le député de
Charlevoix qui a mentionné tout à l'heure, dans le cas de
l'hôtellerie, une rotation possible des enquêteurs. J'aurais deux
courtes questions en rapport avec les enquêteurs du ministère,
dans le domaine de l'hôtellerie. Pourriez-vous me dire si vous avez
l'intention d'appliquer une rotation dans le cas de ces enquêteurs? On
sait parfaitement bien que ce sont toujours les mêmes enquêteurs
qui se rendent dans différentes régions du Québec,
normalement en tout cas, pour faire des inspections dans le domaine de
l'hôtellerie. (11 h 30)
M. Duhaime: II n'y a pas de rotation systématique
d'organisée, mais il y a effectivement, il y a des rotations à
l'occasion. Je ne pense pas que ce soit de façon systématique.
D'ailleurs, je serais étonné qu'un inspecteur ait
été assigné depuis 15 ou 20 ans dans une même
région. Je pense que ce n'est pas le cas. Les gens changent de
territoire continuellement.
M. Pagé: À l'intérieur d'une région
donnée, il y a des secteurs qui sont dévolus et il y a une
certaine rotation qui se fait mais cela présenterait un problème:
prendre le gars de Sept-Îles et l'envoyer à Montréal pour
quinze jours...
M. Perron: Dans certaines régions éloignées
du Québec, normalement ce sont des enquêteurs de Québec qui
viennent. C'est la raison pour laquelle je soulève cette question. C'est
pour permettre une rotation. À ce que je sache, dans le comté de
Duplessis, soit à Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre ou ailleurs, on a
presque toujours les mêmes inspecteurs dans ce domaine. Je me demande
s'il n'y aurait pas lieu de faire une rotation, dans ces régions au
moins, parce que, depuis trois ou quatre ans, ce sont les mêmes
inspecteurs.
M. Duhaime: M. le Président, il y a déjà des
rotations qui se font à l'intérieur des régions, comme le
mentionnait tout à l'heure le député de Portneuf. Il y a
également des blitz d'inspection qui se font dans la période qui
précède immédiatement la saison chaude, par exemple, au
printemps où, par exemple, des inspecteurs qui sont assignés
à plusieurs régions du Québec vont se mettre ensemble et
travailler en équipe pour faire
un blitz dans des régions comme la Gaspésie,
Saguenay-Lac-Saint-Jean où il y a une grande affluence touristique.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, tantôt j'ai eu
l'occasion d'évoquer la situation de l'hôtellerie en
général. C'est de là qu'on est parti pour en arriver aux
services d'inspection. Le ministre m'a répondu qu'il était
conscient de toute cette question de la fiscalité municipale et de ses
effets sur le secteur de l'hôtellerie. Je l'invite à continuer
à étudier ce problème en raison des effets qu'il a sur
l'ensemble de l'industrie. J'ose croire qu'à la lueur de cette
réforme de la fiscalité le ministre a évoqué
certaines possibilités, soit la requête de la part de l'industrie
hôtelière la taxation puisse se faire selon le chiffre
d'affaires. Je conviens que ce serait difficile. Le ministre a
évoqué la possibilité de taxes fondées sur le
nombre de chambres et le potentiel d'accueil. J'invite le ministre à
continuer dans ce sens. C'est vraiment un sujet qui est au coeur du
problème.
Il y aurait un autre aspect sur lequel j'aimerais avoir les commentaires
du ministre. C'est l'effet de la suppression de la taxe sur les chambres
d'hôtel, pour les restaurants, pour ceux qui ne détiennent pas de
permis de chambre. Des entreprises hôtelières offrent à
leurs clients des forfaits en ce qui concerne le logement et le repas. On sait,
particulièrement ici à Québec d'ailleurs, des
représentations ont été formulées par l'Association
des administrateurs de gîtes et de restaurants du Vieux Québec
et la même chose doit s'appliquer dans d'autres centres urbains de
la province, notamment à Montréal, que les restaurateurs
considèrent que cela leur est un peu préjudiciable. Le touriste
qui souscrit à un forfait vacances-gîte-repas, etc., étant
donné qu'il bénéficie de la suspension de la taxe
s'il va manger dans un autre restaurant, il sera obligé de payer une
taxe qui est encore à 10% préférera revenir le soir
à l'hôtel et prendre son repas dans le cadre du forfait qui lui
est alloué et ce pourquoi il a payé. Sur ce montant, il n'y a pas
de taxe parce que c'est prévu dans le coût de la chambre.
Les représentations n'ont peut-être pas été
formulées directement au ministre. Elles ont été
adressées à l'honorable ministre des Finances, M. Parizeau.
Cependant, j'ose croire que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche ajoutera sa voix c'est la requête que je lui formule
ce matin à celles de ces associations et des
représentations qui sont faites de la part des restaurateurs pour
sensibiliser le ministre des Finances à ce problème. Je
présume que, d'ores et déjà, ce sujet a été
discuté au Conseil des ministres. Je suis presque persuadé que le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche s'est empressé
de communiquer là-dessus avec le ministre des Finances. J'aimerais
savoir ce qui se passera et ce qui adviendra du problème qui a
été signalé à l'attention du gouvernement à
ce sujet.
M. Duhaime: En fait, c'est sur le plan américain qui est
exempt de la taxe de 8%. Il est entendu que, à cause des
représentations adressées à mon collègue des
Finances, nous ne croyons pas, cependant, que l'impact soit tel que nous
devrions intervenir aussi rapidement que le souhaiterait l'industrie de la
restauration, c'est-à-dire le restaurateur qui n'offre pas la chambre.
Bien sûr que cela donne un coup de main pour la promotion du tourisme aux
États-Unis particulièrement et des grandes chaînes
d'hôtels, mais il y a aussi beaucoup de Québécois qui
peuvent bénéficier du plan américain dans les hôtels
du Québec. On n'est pas convaincu que cela ait un impact tel sur
l'industrie de la restauration qu'il faille intervenir. On va peut-être
laisser porter pour être capables d'évaluer un peu mieux la
situation.
M. Pagé: Cela va vous les laisser porter tout
simplement.
M. Duhaime: On va laisser porter pour un temps, oui.
M. Pagé: C'est une réponse définitive de la
part du gouvernement.
M. Duhaime: Non, ce n'est pas une réponse
définitive. C'est un genre de réponse transitoire. Ce n'est pas
une réponse définitive.
M. Pagé: M. le Président, je vais peut-être
être taxé de revenir à la charge sur ce sujet mais il y a
des représentations qui ont été faites le 26 avril.
Malheureusement, ces gens n'ont même pas reçu un accusé de
réception de la part du ministre des Finances. D'ailleurs, le 26 mai,
ceux-ci revenaient à la charge. Je me permets de porter à
l'attention des membres de la commission la missive qu'ils faisaient parvenir
au ministre des Finances. Je considère que c'est l'endroit choisi pour
en faire état parce que le ministre du Tourisme est quand même
celui qui est responsable de l'hôtellerie en général.
D'ailleurs, copie vous en a été envoyée. J'aimerais
connaître quelles sont les suites que vous avez données à
ces démarches.
Dans la lettre du 26 mai, on disait: "Le 26 avril, notre association
formulait quelques remarques concernant un aspect précis de votre
dernier budget, soit l'abolition de la taxe sur les repas dans un hôtel
lorsque ceux-ci sont inclus dans le prix de la chambre. La saison touristique
débute sous peu. Nous ne connaissons toujours pas votre opinion sur cet
aspect du budget qui pénalise les restaurateurs. Il nous semble que la
politesse la plus élémentaire aurait exigé tout au moins
un accusé de réception. Nous ne pouvons pas, comme vous, M. le
ministre, nous permettre de regarder passer les gros chars".
M. le Président, le ministre du Tourisme a toujours
été l'interlocuteur privilégié des hôteliers,
des restaurateurs dans les représentations qu'ils ont à faire
auprès du gouvernement. Copies de ces échanges lui ont
été envoyées. Le ministre nous a dit, ce matin: C'est une
considération
transitoire. On n'est pas prêts à se prononcer
ià-dessus. Somme toute, on ne croit pas que cela ait autant d'impact que
les associations en question veulent bien le soutenir. J'aimerais tout au moins
que ces gens aient une réponse. Si c'est oui, cela va être oui. Si
c'est non, cela va être non. Qu'ils en aient une! Aujourd'hui, on est
rendu au 1er juin. Le ministre du Tourisme, comme je vous le disais
tantôt, est l'interlocuteur privilégié de ces
représentants, de ces gens, auprès du gouvernement. Cela touchant
l'hôtellerie, je ne m'explique pas que le ministre du Tourisme n'ait pas
au moins demandé ou donné un coup de coude à son ministre
des Finances pour lui dire: Ce sont des gens qui représentent un groupe,
c'est un secteur important de l'industrie hôtelière, le
gouvernement va prendre c'est non seulement une responsabilité
qui lui incombe sa responsabilité et va faire son boulot. Au
moins, il va donner une suite. Il va répondre à cela.
Est-ce qu'une réponse leur a été adressée?
Est-ce un non définitif? Est-ce vous qui allez répondre au nom du
gouvernement ou est-ce le ministre des Finances?
M. Duhaime: La lettre que vous évoquez a été
adressée au ministre des Finances. J'attirerai l'attention de mon
collègue. Si, par mégarde, on n'a pas donné suite à
la première lettre, j'imagine qu'on va donner suite à la
deuxième. Je vous dis tout de suite que nous avons l'intention de voir
évoluer la situation. De ce temps-ci, le ministre des Finances est
très occupé. Il a un va-et-vient ferroviaire, pour ce qui est de
la taxe de vente, qui le tient fort occupé.
M. Pagé: Oui, mais c'est quand même regrettable.
C'est quand même le ministre du Tourisme qui se doit d'être
l'interlocuteur.
M. Grenier: II faudrait passer par où il va et vient.
M. Pagé: Oui. M. le Président, toujours dans les
cas de la restauration, est-ce qu'il y a une nouvelle classification? On avait
parlé, l'année dernière, de la possibilité qu'il y
ait une classification des hôtels, des restaurants qui soit faite sous
l'égide du ministère. Une étude devait être faite
sur la classification des restaurants, entre autres. Est-ce qu'on peut
prévoir éventuellement la mise en application de cette
politique-là?
M. Duhaime: M. le Président, en ce qui concerne la
classification hôtelière, il y a plusieurs années que le
ministère s'en occupe. En ce qui concerne la classification des
restaurants, il y avait les salles à manger des hôtels qui
faisaient partie de la classification sur le plan qualitatif. Cela fait
toujours partie de cette classification. Nous avons voulu étendre
c'était là l'objet de l'étude de cette année
le système de la classification aux restaurants, aux salles à
manger qui ne sont pas situés dans les hôtels. À cette fin
évidemment, c'est un domaine assez complexe, celui-là,
également nous avons mis de l'avant une expérience pilote
dans le courant de l'année, qui s'est avérée concluante.
Je disais tout à l'heure que nous voulons étudier la
possibilité de mettre sur pied, non pas seulement une classification,
mais une catégorisation d'établissements au Québec au
cours de l'année qui s'en vient. Nous allons profiter des
résultats de cette expérience pilote en matière de
classification de restaurants pour inclure ces préoccupations dans un
projet d'ensemble qui toucherait à la fois aux hôtels, aux
restaurants, aux terrains de camping et même aux pourvoiries.
M. Pagé: C'est prévu pour quand?
M. Duhaime: Cette année, au cours de cet exercice
financier.
M. Pagé: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Sur les cartes routières on voit l'indication
des hôtels classés AAA. Qu'est-ce qui fournit cet...
M. Duhaime: Ils ont leur propre système d'inspecteurs, les
AAA.
M. Mailloux: Dans ces conditions, je me demande si par hasard ils
ont un suivi et s'ils revoient la classification déjà
accordée à un hôtel.
M. Duhaime: C'est-à-dire qu'ils le font, mais les AAA sont
dans une situation un petit peu particulière, en ce sens que dans le
guide qu'ils publient, il y a également des annonces commerciales des
établissements qu'ils évaluent.
M. Pagé: C'est "touchy" un peu.
M. Duhaime: Ils sont parfois en conflit d'intérêts,
alors que le ministère, lui, ne l'est pas dans sa classification.
M. Pagé: Mais cette classification viendra cette
année?
M. Duhaime: Oui.
M. Gratton: Tant mieux. M. le Président, il y a un autre
sujet qui est très important, qui touche l'ensemble de l'industrie et
qu'on a eu l'occasion d'évoquer l'année dernière je
me le rappelle à savoir si le ministre entendait donner suite
à ce qui avait été élaboré par le
précédent gouvernement.
Vous savez, M. le Président, que les investissements dans
l'industrie hôtellière dépassent les $600 millions; il y a
90 000 emplois dans ce secteur au Québec. Avant les suppressions de
taxes, cela générait des revenus, quand même, de $140
millions à $145 millions au Québec. C'est important. Le ministre
convient, lui aussi, que c'est la deuxième industrie du Québec.
Nous
avions prévu un projet de crédit hôtelier ou
crédit touristique. Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche nous avait dit: Nous sommes à travailler sur ce dossier, sur
ce projet, et vous pouvez prévoir le dépôt d'un projet de
loi éventuellement. Évidemment, M. le Président, nous, de
l'Opposition officielle, souscrivons au principe d'un projet de loi comme
celui-là. Nous espérons que le ministre du Tourisme pourra
éventuellement, et si possible avant le 23 juin prochain, déposer
une pièce de législation dans ce sens-là. J'aimerais
savoir ce qui en est. Quand peut-on escompter avoir un projet de loi sur ce
sujet? Est-ce que dans les crédits que vous nous demandez d'adopter
aujourd'hui, cette semaine, vous avez des sommes qui sont prévues pour
non seulement l'élaboration, mais le début de ce projet?
Où en est rendu ce dossier? Encore une fois, nous voulons
réitérer par nos remarques l'urgence pour le gouvernement du
Québec de donner suite à la réalisation d'une telle
pièce de législation.
M. Duhaime: Je voudrais d'abord corriger une de vos affirmations,
M. le député de Portneuf. Si mes informations sont bonnes, ce
dossier, on a commencé à y travailler avant 1970. Cela fait dix
ou douze ans, au ministère, qu'on parle d'un crédit
hôtelier ou encore crédit touristique et hôtelier. Pour
être bien clair, nous poursuivons nos travaux sur un projet de loi qui ne
sera pas déposé avant la fin de la présente session.
M. Pagé: C'est très encourageant...
M. Duhaime: Cependant, le projet de loi est prêt. Il n'y a
pas de budget cette année pour le crédit hôtelier et
touristique. Il y en aura peut-être l'an prochain. (11 h 45)
M. Pagé: La loi est prête, mais c'est parce que vous
n'avez pas d'argent.
M. Duhaime: La loi est prête, mais vous connaissez
parfaitement les règlements de l'Assemblée nationale; il nous
faut déposer un projet de loi avant le 1er juin...
M. Pagé: Ce n'est quand même pas une réponse!
Si la loi est prête, vous auriez pu la déposer avant, voyons
donc!
M. Duhaime: ... pour être adopté avant le 23. Nous
avons l'intention d'attendre d'avoir établi les priorités
législatives pour l'automne qui vient. Je pense être en mesure de
déposer un projet de loi avant le début du prochain exercice
financier.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre a bien confirmé que
l'industrie touristique était la seconde en importance dans le
Québec?
M. Duhaime: Oui, après les pâtes et papiers.
M. Mailloux: Dans ces conditions, sa fierté a dû
être mise à l'épreuve au moment où ont
été publiés les rapports du ministère du Travail et
de la Main-d'Oeuvre sur les schémas régionaux. On parle des
effectifs attachés à chacune des activités dans le
Québec: terres et forêts, mines, etc., et, quand on cherche quel
est le nombre de personnes affectées à l'industrie touristique,
on retrouve cela dans services.
M. Pagé: Dans quoi?
M. Mailloux: Services. Est-ce que cela ne serait pas important
qu'on fasse une modification et qu'on soustraie aux services l'ensemble des
effectifs attachés à l'industrie hôtelière, si elle
est aussi importante que cela dans le Québec, et qu'on en fasse une
catégorie spéciale? Il y a des catégories qui emploient 1%
des effectifs d'une région donnée, d'autres 2% et 3%. On arrive
dans services avec 56%, 57%. On ne sait pas si la personne travaille au
parlement, dans l'éducation, dans les hôpitaux ou dans le
tourisme. Tout est noyé. C'est quand même aberrant qu'une
industrie aussi importante soit noyée parmi tous les services.
M. Duhaime: Écoutez, je retiens votre suggestion pour voir
s'il n'y aurait pas moyen d'isoler cela davantage pour que cela ressorte,
transport, hébergement, restauration. Maintenant, est-ce que tous les
restaurants devraient être dans la catégorie tourisme? Est-ce que
tous les hôtels vont entrer dans cette catégorie? Je vais voir
s'il y a moyen de donner une meilleure information. Je suis d'accord avec vous
que ce serait peut-être plus intéressant d'avoir des chiffres plus
serrés.
M. Mailloux: C'était pour votre fierté; on l'a mise
à l'épreuve d'une manière anormale. Il n'y avait pas de
problème de ce côté?
M. Duhaime: Je peux me passer facilement de celle-là.
M. Pagé: II a beaucoup d'autres occasions pour la
parade.
M. Mailloux: Si c'est la seconde industrie en importance dans le
Québec, je me demande pourquoi au ministère du Travail il n'y a
pas de modifications qui sont apportées pour qu'on puisse
catégoriser tous ceux qui sont attachés directement à ce
qui regarde essentiellement l'industrie touristique. Je pense que ce serait
important.
M. Duhaime: Mais on ne fait que commencer à prendre
connaissance de l'importance du tourisme...
M. Mailloux: Dans un comté comme chez nous, cela fait
longtemps qu'on en tient compte, parce qu'en dehors de cela ce serait quasiment
le néant.
M. Duhaime:... comme activité économique. Il y a
l'agriculture, dans votre comté, qui va très bien.
M. Mailloux: Oui, c'est 4%.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Je serais prêt à adopter, le programme
3.
M. Pagé: Programme 3, adopté.
Le Président (M. Boucher): Programme 3,
éléments 1 et 2 adoptés. Programme 4, Formation
professionnelle. M. le ministre.
Formation professionnelle M. Grenier: Juste une question
d'information.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: L'horaire de travail qu'on nous a donné sera
probablement respecté, j'imagine. Cela veut dire qu'on peut revenir ici,
qu'on s'attend à revenir ici après la période des
questions. Il n'y a pas de changements dont vous auriez entendu parler
aujourd'hui? Cela ne peut pas être changé pour le projet de loi no
92?
M. Duhaime: Est-ce que la commission sur ce projet de loi no 92
siège aujourd'hui?
M. Grenier: Oui, puis il y a une motion de blâme aussi, ce
soir.
M. Duhaime: La motion de blâme, on va s'en occuper à
l'Assemblée nationale, à son tour.
M. Grenier: Oui. Il n'y a pas de problème
là-dessus. La motion de blâme est là. Il y a la commission
du tourisme, de la chasse et de la pêche et la commission de
l'éducation pour cet après-midi. Mais je veux bien m'assurer du
programme avant qu'on entreprenne cela, parce que, si on devait terminer plus
tôt, j'ai des questions. J'aurais voulu qu'on parle du programme 5
principalement, avant le programme 4. Si ce n'est pas long à 4, on
pourrait peut-être procéder, mais...
M. Pagé: On est assuré d'être ici
après-midi?
M. Duhaime: Nous serons ici cet après-midi après la
période des questions, à moins qu'on me dise, d'ici dix minutes,
que tous les programmes sont adoptés.
M. Pagé: Nous hésitons à le croire.
M. Duhaime: Ce qu'on pourrait peut-être envisager...
Aujourd'hui, l'Assemblée nationale siège à deux heures, la
période des questions devrait nous conduire à 15 h 15 ou 15 h 20,
peut-être pourrions-nous finir à 18 heures. Je suis à votre
disposition, de toute façon, cette semaine, vendredi, samedi et la
semaine prochaine.
M. Pagé: M. le Président, nous serions
disposés je ne sais pas si mon collègue de
Mégantic-
Compton serait disposé lui aussi à aborder le
programme 5 et garder le programme 4 pour cet après-midi...
M. Grenier: ...
M. Pagé: Quoique, en dix minutes, j'hésite à
croire qu'on puisse étudier tout le programme 5.
M. Grenier: Non, certainement pas, mais on peut
peut-être...
M. Pagé: Avez-vous beaucoup de questions dans 4?
M. Grenier: Dans 4, non.
M. Pagé: Bon, on va faire cela dans une dizaine de
minutes.
M. le Président, j'aimerais que le ministre nous informe...
M. Duhaime: Dans quel programme?
Le Président (M. Boucher): Le programme 4.
M. Pagé: ... du nombre d'étudiants de cours
réguliers de jour qui seront accueillis, à partir de septembre
prochain, à l'institut?
Compte tenu de l'année qui vient de s'écouler,
l'année dernière on nous avait parlé d'une
possibilité de 1100 étudiants pendant les cours réguliers.
J'aimerais savoir quelles sont les prévisions pour cette
année.
M. Duhaime: Pour cette année, nos objectifs, aux cours
réguliers, au niveau secondaire, sont de 490 étudiants; au niveau
collégial, 285, et le cours aux adultes, 3055 personnes.
M. Pagé: Cela veut dire 775 étudiants aux cours
réguliers de jour, sur une capacité de 1200?
M. Duhaime: Oui, 775. Au niveau secondaire, il y a trois
programmes de cours terminaux, d'une durée de deux ans, dans les
disciplines suivantes: cuisine professionnelle, pâtisserie-boulangerie,
service de restaurant; le certificat de fin d'études étant
décerné par le ministère de l'Éducation. Au niveau
collégial, le programme est réservé aux étudiants
qui détiennent déjà le certificat d'études
secondaires et est couronné d'un diplôme d'études
collégiales, un DEC, sanctionné par le ministère de
l'Éducation. Pour ce qui est des cours aux adultes, il y a d'abord un
cours de recyclage à temps plein d'une durée de 11 à 50
semaines. Un programme de perfectionnement est aussi offert aux adultes dans
cinq disciplines; cuisine professionnelle; gestion de cuisine;
pâtisserie-boulangerie; service de boisson; service de table. Il y a
aussi des cours itinérants professionnels dispensés à
travers toutes les régions du Québec qui sont principalement les
cours sur les services de bar et de restaurant. Un quatrième programme,
séminaire d'administration hôtelière, comporte les
éléments sur la gestion de personnel, l'approvi-
sionnement, formation générale en organisation et en
administration, le marketing hôtelier, l'administration de la
réception, législation de droits hôteliers, système
comptable et financement d'entreprises, gestion de cuisines. Pour soutenir tous
ces programmes, l'institut est doté de structures et des ressources
pédagogiques suivantes: 23 laboratoires ultra-modernes, un centre de
ressources didactiques, une bibliothèque et l'hôtel d'application,
qui est connu sous le nom de l'hôtel de l'institut, ouvert au public qui
comporte 40 chambres, deux suites, service de restaurant, bar-salon , salle de
banquets et de réunions.
Il y a un volet qui est important, qui mérite d'être
souligné, c'est l'aide aux pays en voie de développement, en
collaboration avec le ministère des Affaires intergouvernementales. Dans
la poursuite de cette mission de formation dans le domaine hôtelier, nous
accordons l'assistance technique et de formation à plusieurs pays en
voie de développement, plus particulièrement en Côte
d'Ivoire, où l'institut assure l'enseignement dispensé sur place
par une contribution de huit enseignants québécois
diplômés de l'ITHQ et la programmation de cours pour les
étudiants de Côte d'Ivoire où une équipe de dix
personnes travaillent, ici au Québec, dans le but d'implanter ce
programme de formation hôtelière au futur institut
d'hôtellerie en construction à Abidjan, en Côte
d'Ivoire.
Nous fournissons également trois enseignants
diplômés de l'ITHQ à la république du Mali et il y a
quelque chose au sujet de l'Algérie. Pour ce qui est de
l'Algérie, c'est une demande d'assistance technique qui a
été faite par ce pays d'Afrique du Nord. Il y a une mission de
l'institut de l'ITHQ qui s'est rendue sur place pour analyser les
possibilités, et c'est en discussion. Peut-être qu'on y donnera
suite, ce sera peut-être pour l'an prochain.
M. Pagé: M. le Président, j'ai plusieurs
commentaires et une requête à présenter au ministre du
Tourisme dans le cadre des crédits à adopter aujourd'hui,
crédits qui permettront à l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie de voir à ses occupations et à ses
responsabilités cette année.
M. le ministre, cela ne semble pas aller pour le mieux dans le meilleur
des mondes à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie. Je veux
évoquer ici les problèmes qui se retrouvent au niveau des
relations entre l'administration et le Syndicat des professeurs de
l'État du Québec. Je présume que vous êtes au fait
de ces relations que l'on pourrait qualifier pour le moins de tendues.
Je veux dire ma surprise de constater que des cadres de l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie sont affectés à des projets
à l'extérieur du pays, dont a fait état le ministre.
J'aimerais avoir plus d'information sur l'affectation de ces cadres à
des projets à l'étranger.
Je suis informé et le ministre pourra me corriger
qu'actuellement le directeur général et le directeur
pédagogique seraient de nouveau en Afrique. Je suis informé que
ce ne serait pas leur premier voyage. J'aimerais savoir dans le cadre de quoi
cela s'inscrit. J'aimerais savoir si, dans leurs activités en dehors du
pays, le salaire et les dépenses de ces gens affectés à de
tels projets proviennent des crédits alloués à l'Institut
de tourisme et d'hôtellerie. Y a-t-il eu des vérifications? Est-il
possible et là, ce n'est pas une affirmation que je fais, c'est
une interrogation que je formule que des personnes oeuvrant à
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie participent à des projets
à l'extérieur, projets pour lesquels ces personnes prendraient,
apparemment, le temps qu'elles devraient normalement allouer à
l'institut pour lequel elles travaillent à l'extérieur? Elles
recevraient possiblement d'autres rémunérations.
Ce sont suffisamment de questions latentes qui nécessiteront non
seulement des réponses du ministre, mais qui pourront nécessiter
des recherches à d'autres paliers. La gestion même de l'institut,
toute cette question de ceux qui ont juridiction sur les cours du soir... On
sait que c'est l'Institut Jérôme-LeRoyer qui a juridiction sur les
cours du soir. Comment expliquer qu'un enseignant jugé
incompétent pour être capable de remplir son boulot et ses
fonctions dans le cadre de l'enseignement dispensé le jour, pour ce
motif soit congédié et pour ce motif soit
réembauché par la maison Jérôme-LeRoyer pour
dispenser des cours du soir? (12 heures)
II y a toute cette question du rapport du Vérificateur
général. Je me permets d'en citer quelques bribes.
Le Président (M. Boucher): Je m'excuse, M. le
député de Portneuf. Nous en sommes à l'heure de
l'ajournement...
M. Pagé: J'y arrive, M. le Président. Il est midi
moins deux minutes. Le ministre conviendra avec moi qu'il est midi moins deux
minutes.
M. Duhaime: C'est l'arrêt de la pendule, M. le
Président.
M. Pagé: La pendule est à droite.
Le Président (M. Boucher): Ô temps, suspends ton
vol!
M. Pagé: Le Vérificateur général dit
ceci: "Les revenus de l'institut proviennent de deux sections
opérationnelles distinctes, soit l'école et l'hôtel. En
outre, des recettes provenant des cours de formation et de perfectionnement,
les ventes de repas à la salle à manger et à la
cafétéria constituent les revenus d'école. Concernant la
restauration, les recommandations suivantes devraient être retenues.
L'exercice d'un contrôle plus strict, au moyen de caisses enregistreuses
munies de rubans appropriés, ainsi que la vérification par le
service administratif de tel ruban, et les lectures des caisses enregistreuses
avec les argents reçus. " Je suis surpris que cela ne se fasse
pas tout au moins selon les directives ou les commentaires du
Vérificateur général, parce que celui-ci ne fait
qu'émettre des commentaires.
"À la salle à manger, l'utilisation de factures distinctes
de celles utilisées en classe pour fins pédagogiques,
l'hébergement des clients, les recettes de salles à manger et du
bar ainsi que les produits de banquets et les repas servis aux employés
constituent les principales sources de revenus de l'hôtel, au sujet
desquelles les remarques suivantes sont à signaler. Les revenus de
location des chambres représentent environ 34% des revenus totaux de
l'hôtel, relativement aux contrôles qui prévalent
actuellement. Sur cette location, nous recommandons que le contrôleur de
l'hôtel assume la responsabilité de réviser quotidiennement
les deux rapports d'occupation des chambres qui nous parviennent des membres
différents de son personnel. Tel que mentionné auparavant, en
rapport avec les revenus de l'école, nous suggérons que
l'hôtel possède ses propres factures et qu'un contrôle
rigoureux de la séquence numérique de ces factures soit
exercé. Plusieurs autres lacunes relevées à la suite de
notre travail ont été portées à l'attention des
officiers responsables de l'institut. Nous avons tout lieu de croire que ces
déficiences administratives ont déjà été
corrigées ou sont en voie de l'être."
Il y a des recommandations particulières sur les dépenses
qui sont effectuées. J'ai été surpris, entre autres, que
cela coûtait très peu cher, pour quelqu'un de l'institut, de
prendre un repas à l'Institut de l'hôtellerie. Cela coûte
très peu cher. Si ma mémoire est fidèle d'ailleurs
vous pourrez me répondre tout à l'heure ...
M. Duhaime: ... la salle à manger de l'école.
M. Pagé: Je parle de la salle à manger de
l'école. C'est un dossier où j'ai eu à faire quelques
recherches, mais je suis surpris de constater tout cela. Entre autres, je suis
surpris de constater des relations...
Je n'y suis jamais allé, M. le député de
Charlevoix. Que Dieu m'en garde, pour le moment! Là, je ne veux pas non
plus évoquer toute cette question de la réception, dans le cadre
du lancement du livre Vers une cuisine québécoise. Je ne
mêlerai pas les deux sauces. Cela, c'est une sauce peut-être un peu
plus piquante. On pourra en parler éventuellement. En ce qui concerne
l'administration, le style de gestion, les contrôles administratifs, je
ne m'explique pas qu'un institut comme celui-là, avec tout ce que cela
engendre de travail, de responsabilités et d'obligations de la part de
la direction, que le directeur soit en Afrique, que le directeur
pédagogique soit en Afrique et que, par surcroît, ce soit la
deuxième fois depuis le mois de janvier ou à peu près. Je
me pose beaucoup de questions.
D'ailleurs, on est toujours sur un terrain un peu glissant lorsqu'on
parle de gestion, de chiffres, et tout cela. Je n'ai pas les bureaux de
recherche et je n'ai pas les pouvoirs du Vérificateur
général. La requête que j'adresse au ministre, c'est que
celui-ci demande, dans les plus brefs délais, une enquête
menée par le Vérificateur général. J'entends
là une enquête très serrée sur l'administration et
la gestion de l'institut, sur toutes les sommes qui y sont affectées, et
ce, pour les deux derniers exercices financiers. Le ministre est investi de ce
pouvoir. Le ministre a le droit, en vertu de sa loi, de demander au
Vérificateur général une inspection plus serrée,
plus poussée que celle prévue normalement par nos lois de
l'administration financière qui prévoient des
vérifications de routine du Vérificateur
général.
J'espère qu'à la lumière de cette enquête
qui, encore une fois, pourrait être tenue dans les plus brefs
délais, un rapport sera déposé auprès du ministre,
qu'on tiendra compte des conclusions et des recommandations de ce rapport et
qu'on les mettra en pratique dans les plus brefs délais. Je ne peux pas
en dire plus aujourd'hui. Le ministre serait peut-être le premier
à me taxer de vouloir lancer des accusations ou quoi que ce soit. Ce
n'est pas là mon rôle. Mon rôle est d'attirer l'attention du
ministre sur une situation qui prévaut dans un secteur de son
ministère actuellement. On a suffisamment de motifs raisonnables et
probables de croire quant à moi, je n'ai pas à
évoquer ici toutes ces questions que le ministre devrait prendre
ses responsabilités et demander au Vérificateur
général d'effectuer une enquête très serrée,
très poussée, comme je le réitère, et ce, dans les
plus brefs délais.
Entre autres, somme toute, non seulement qu'on suive
éventuellement les recommandations du rapport qui sera
éventuellement produit, mais qu'on donne un meilleur encadrement
à la gestion de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Duhaime: Je constate, M. le Président, qu'il est 11 h
59.
Le Président (M. Boucher): Moi de même.
M. Duhaime: Je pourrais, peut-être, revenir sur
quelques-uns des points qui ont été abordés. La
coopération avec les pays en voie de développement s'inscrit dans
le cadre de l'Agence de coopération...
M. Pagé: ... culturelle...
M. Duhaime:... culturelle et technique. Je suis convaincu que
comme parlementaires et par vos activités avec l'Association
internationale des parlementaires de langue française vous en avez
entendu parler; alors ce programme de coopération technique s'inscrit
à l'intérieur de ces échanges. Il arrive, à
l'occasion, que du personnel de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie
ait à faire des déplacements à l'étranger, mais
à l'invitation et aux frais des pays qui sollicitent une demande d'aide
sur le plan technique.
M. Pagé: Est-ce que une brève question
les gens prennent un congé sans solde?
M. Duhaime: II faudrait que je le vérifie; je ne crois
pas. La coopération, c'est justement un pays, un peu plus
développé, qui veut donner un coup
de main à un autre qui est en voie de développement. Je
puis vous dire que c'est surtout durant la période estivale, lorsque les
professeurs sont en vacances, que ces voyages se font. Nous avons, bien
sûr, donné suite aux remarques du Vérificateur
général et depuis un an, maintenant, nous avons établi un
nouveau service au ministère qui est un service de vérification
interne. La requête que vous formulez, ce matin, est peut-être
tardive, parce que déjà nous avons, depuis avril 1978, le rapport
d'une vérification opérationnelle qui a été faite
à l'Institut de tourisme de d'hôtellerie et à moins qu'on
ne m'indique des éléments qui pourraient justifier une
enquête dans le sens de celle que vous avez évoquée, je
n'ai pas l'intention d'aller plus loin, sauf que les recommandations et les
remarques du Vérificateur général sont déjà
rendues opérationnelles. Cela consistait principalement à
distinguer l'administration financière de l'hôtel et de
l'école sur des états distincts. Juste une brève remarque
sur votre étonnement à constater les bas prix à la salle
à manger de l'école. Je puis vous dire que cela fait partie de la
pédagogie. Les repas qui sont servis au restaurant de l'école,
c'est le résultat du travail que les élèves font durant la
journée. Les prix facturés à la salle à manger de
l'école sont de 15% inférieurs à ceux
facturés...
M. Pagé: Sur le total. C'est cela, un steak de $10 c'est
$1.50.
M. Duhaime: C'est cela. Les prix de la salle à manger, de
l'hôtel sont comparables aux prix demandés ailleurs dans d'autres
salles à manger de Montréal. Il est bien certain que les mets
préparés par les élèves... Autrefois, le surplus
des hôtels était donné aux religieuses. Si on tenait le
même prix à l'école, il pourrait arriver qu'il y ait des
mets plus ou moins réussis. De toute façon, pour le prix
demandé, il est bien certain que cela va être consommé
quand même. Cela permet de continuer cette pédagogie. Il est
important que l'élève puisse mettre à profit les
leçons qu'on lui donne et ait le temps et l'occasion de brasser les
casseroles et les chaudrons et de recevoir aussi les commentaires des
clients.
M. Pagé: Alors, vous refusez la requête que je vous
formule, soit de demander une étude plus poussée de la part du
Vérificateur général sur la gestion, l'administration et
les dépenses de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie pour les
deux dernières années de l'exercice financier?
M. Duhaime: Les élèves qui mangent à la
salle à manger de l'école...
M. Pagé: Ce n'était pas le sens de ma question.
M. Duhaime: ... doivent eux aussi acquitter leur facture. Cela
fait partie de leur cours que de faire la critique des mets qu'ils
consomment.
Maintenant, pour votre dernière question, oui, c'est un refus
pour l'instant, à moins qu'on m'apporte autre chose que des
généralités.
Le Président (M. Boucher): Étant donné qu'il
est midi exactement, nous allons ajourner nos travaux sine die.
M. Mailloux: Presque midi. (Suspension de la séance
à 12 h 12)
Reprise de la séance à 15 h 53
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
La commission du tourisme, de la chasse et de la pêche est de
nouveau réunie pour étudier les crédits du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour
l'année financière 1978/79.
Les membres de la commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean) remplace
M. Chevrette (Joliette-Montcalm); M. Desbiens (Dubuc), M. Duhaime
(Saint-Maurice), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Michaud (Laprairie), M. Pagé
(Portneuf), M. Perron (Duplessis), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Ver-reault
(Shefford).
Les intervenants sont; M. Blank (Saint-Louis), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm) remplace M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M. Gravel
(Limoilou), M. Grégoire (Frontenac), M. Le Moignan (Gaspé), M.
Mailloux (Charlevoix), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M.
Roy (Beauce-Sud).
À l'ajournement, à midi, nous en étions au
programme...
M. Pagé: 4.
Le Président (M. Boucher): ... 4. M. le
député de Portneuf.
M. Mailloux: Bien vite, il va me dire de me fermer la gueule
aussi.
M. Perron: Qui? M. le député de Portneuf? M.
Pagé: Qu'arrive-t-il, M. le Président? M. Mailloux:
Pas de problème.
M. Perron: Que signifie le signe que vous m'avez fait, M. le
député de Portneuf?
M. Pagé: Je n'ai fait aucun signe. M. Perron:
Non?
M. Pagé: Y a-t-il des signes d'enregistrés au
journal des Débats, M. le Président?
M. Perron: Non, mais j'aimerais bien que vous le disiez afin
qu'il soit enregistré.
M. Mailloux: ... même aucune allusion.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Portneuf, vous avez la parole.
M. Pagé: De mes yeux, j'ai formulé un voeu,
à
savoir que si les ministres et députés ministériels
n'intervenaient pas trop, on aurait peut-être je dis bien
peut-être des chances de finir avant six heures. Mais je n'ai
jamais voulu loin de moi une telle volonté ou une telle
pensée empêcher mon collègue, le
député de Duplessis, de parler ni mon collègue de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Perron: J'espère.
M. Pagé: M. le Président, concernant le dernier
élément du programme 4, ce matin le ministre a refusé
et ce du revers de la main ma demande visant une enquête
plus serrée sur l'administration de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie. Je lui demanderais s'il serait possible non pas d'ici six
heures évidemment, mais d'ici quelques jours, de faire parvenir aux
membres de cette commission la liste des membres de l'Assemblée
nationale qui ont pu requérir les services de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie depuis deux ans, depuis le 15 novembre, peu importe, depuis
les deux derniers exercices financiers. Les membres de l'Assemblée
nationale qui se sont prévalus par entente ou par contrat des services
de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie. Si c'est possible, j'aimerais
que la liste soit déposée.
M. Duhaime: Vous parlez des contrats, pour être...
M. Pagé: ... de réceptions qui ont pu être
organisées par l'Institut de tourisme pour des membres de
l'Assemblée nationale qui auraient reçu des groupes et
particulièrement on m'informe que cela s'est fait beaucoup au lendemain
de l'élection du nouveau gouvernement. C'est possible. Je n'ai aucune
raison de douter du bien-fondé d'une telle réception pour autant
que je suis concerné, et j'aimerais savoir dans combien de cas cela a
été fait, s'il y a eu des ententes de signées, pour quel
montant, s'il y a eu des coûts, etc.
M. Duhaime: Je n'ai aucune espèce d'objection à
déposer cela dans les meilleurs délais.
M. Pagé: D'accord, il n'y a peut-être pas eu de
contrat, en bonne et due forme de signé, mais il y a certainement eu des
ententes pour des groupes, des réceptions, etc. Je voudrais en avoir la
liste si possible avec le montant précis.
M. Duhaime: À ma connaissance, ce que je puis dire, c'est
que d'ores et déjà, le Conseil des ministres a tenu une
séance de deux jours à l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie.
M. Pagé: Abstraction faite de cela.
M. Duhaime: J'imagine que les frais ont été
acquittés par le secrétariat exécutif. Ce n'est pas de
cela dont vous parlez.
M. Pagé: Ce n'est pas de cela dont je fais
état.
M. Duhaime: Pour qu'on se comprenne bien, pour ne pas faire de
recherches inutiles, est-ce que vous parlez de tout séjour de tout
membre de l'Assemblée nationale à l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie?
M. Pagé: Oui, et de réceptions offertes par un
membre de l'Assemblée nationale contre rémunération,
évidemment, quand cela s'est fait et...
M. Duhaime: Si vous aviez quelques dates, cela pourrait
peut-être nous éviter des recherches inutiles.
M. Pagé: On pourrait éventuellement vous les
fournir, probablement...
M. Duhaime: Je vois votre recherchiste tout souriant.
M. Pagé: ... mais n'allez pas croire, M. le ministre...
Vous pouvez être certain d'une chose, si on connaissait la réponse
on ne vous la demanderait pas.
M. Duhaime: Vous connaissant, M. le député de
Portneuf, je suis pas mal certain que vous avez déjà la
réponse, mais on va quand même confirmer et donner suite à
votre demande.
M. Pagé: Avant la fin de la session, qui est prévue
pour le 23 juin.
M. Duhaime: Si possible, oui.
M. Pagé: Le programme 4, M. le Président, est
adopté.
Le Président (M. Boucher): Programme 4, adopté.
Programme 5?
M. Duhaime: Est-ce que vous aviez cela en tête comme
faisant partie de l'enquête que vous avez évoquée ce
matin?
M. Pagé: C'était autre chose.
M. Duhaime: C'était à part, c'est un autre
volet?
M. Pagé: C'est un autre volet. Comme il y a le volet de la
réception dont j'aurais pu abondamment vous parler, mais on n'aurait pas
terminé à six heures probablement.
M. Duhaime: On peut s'en parler.
M. Pagé: Celui de l'assiette, où vous vous
êtes affublé du titre du gourmet.
M. Duhaime: Soyez bien à l'aise, si vous voulez en
parler.
M. Pagé: On va vous donner le nom de l'enseignant. Comment
est-ce que cela a coûté cette affaire-là?
Le Président (M. Boucher): Je crois que nous venons
d'adopter le programme 4.
M. Pagé: Oui, M. le Président. Vous ne voulez pas
qu'on y revienne?
Le Président (M. Boucher): Si vous voulez qu'on y
revienne, avec le consentement des membres...
M. Duhaime: Consentement.
Le Président (M. Boucher): Consentement? M. le
député de Portneuf.
Implantation des équipements de
tourisme,
de loisirs et de services
M. Pagé: J'en arrive au programme 5. J'aurais pu passer
beaucoup de temps sur cette question de la réception et évoquer
le nombre d'enseignants qui y ont travaillé, combien de temps cela a
duré, etc.
M. Mailloux: On n'en parle pas.
M. Duhaime: M. le Président, je voudrais présenter,
pour le bénéfice des membres de la commission, mon sous-ministre
adjoint à l'aménagement, M. Champagne.
M. Pagé: Soyez le bienvenu. On apprécie votre
visite parmi nous.
M. Duhaime: Vous connaissez sans doute les membres de
l'Opposition officielle, leur réputation les suit.
Le Président (M. Boucher): Programme 5, Implantation des
équipements de tourisme, de loisirs et de services. M. le ministre. (16
heures)
M. Duhaime: M. le Président, comme j'ai eu l'occasion de
l'expliquer à l'ouverture de l'étude des crédits du
ministère pour l'exercice 1978/79, le programme d'implantation des
équipements de tourisme, de loisirs et de services vise à assurer
la mise en place d'équipements récréatifs, touristiques et
de services en vue de doter le Québec d'un réseau adéquat
d'équipements à l'intérieur des unités
territoriales aménagées et gérées par le
ministère. Donc, essentiellement des investissements et des
immobilisations à l'intérieur du réseau, parcs et
réserves, administré par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. Cette année, nous prévoyons
dépenser $18 277 000, comparativement à une dépense
réelle, l'année, dernière, de $30 600 000, en chiffres
ronds.
J'ai eu l'occasion d'expliquer, à l'ouverture de cette
commission, que la réduction de quelque $10 millions au budget
d'immobilisation était due au fait que l'année dernière,
à l'intérieur du programme de relance économique, nous
avons pu, au ministère, accélérer nos immobilisations,
phase I et phase II, d'un montant de $10 100 000. Je proposerais l'adoption de
ce programme.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, j'ai été
surpris de constater, lors de la présentation du budget par le ministre
des Finances, une diminution aussi sensible au chapitre des investissements
dans les équipements récréatifs, touristiques et de
services en vue de doter le Québec d'un réseau adéquat
d'équipements à l'intérieur des unités
territoriales aménagées et gérées par le
ministère. $12 millions, M. le Président, c'est beaucoup. En
termes nets, c'est $12 411 500 et ce, sans tenir compte de l'inflation, sans
tenir compte des augmentations de coûts pour implanter de tels
équipements, sans tenir compte évidemment des augmentations de
salaire très appréciables à ce chapitre.
Je comprends que le ministre puisse nous parler de programmation, etc.,
mais je me demande en quoi le ministère du Tourisme pourra continuer
à conserver le même rythme d'implantation et d'immobilisation,
avec des sommes diminuées de l'ordre de tout près de $12 millions
et même plus, et Dieu sait que c'est beaucoup pour un
ministère.
Ma première question sera pour demander au ministre ce qu'il y
avait de prévu dans sa programmation quinquennale qui devra recevoir une
réponse négative, ou tout au moins un report à une
année ultérieure, en raison de la diminution de son budget.
Une question additionnelle. Est-ce que ces sommes prévoient la
responsabilité que vous avez, en vertu de l'entente auxiliaire
récemment signée?
M. Duhaime: Pour bien se comprendre, M. le Président,
notre programmation quinquennale n'est pas affectée par ce qui est
convenu d'appeler une réduction, mais qui, en réalité,
n'en est pas une. Si on distrait de $10 100 000 le montant qui était
prévu l'année dernière au budget, les immobilisations
accélérées ayant été faites, nous sommes
à peu près à budget constant pour ce qui est du budget
régulier des immobilisations.
En ce qui a trait à l'entente auxiliaire, cette entente ayant
été signée en février dernier, qui porte sur un
montant de $37 millions sur cinq ans, pour autant que le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est concerné, nous
prévoyons affecter, cette année, un montant de $4 800 000, qui
fera l'objet d'un budget supplémentaire ou encore d'un emprunt au fonds
de suppléance.
M. Pagé: Vous n'avez pas de sommes actuellement, dans les
crédits que vous nous demandez d'adopter, prévues pour faire face
à la responsabilité que vous vous êtes donnée dans
le cadre de l'entente auxiliaire.
M. Duhaime: Non, mais ces budgets sont prévus à
l'intérieur de l'enveloppe, au ministère des Finances. Je
m'excuse, je voudrais rectifier pour les fins du journal des Débats; au
lieu de février, il s'agit du début d'avril et cela a
été signé
à Québec. La signature officielle a été
faite au mois d'avril...
M. Pagé: Mais elle a été parachevée
en février.
M. Duhaime: ... et les ententes finales avaient été
prise en février.
M. Pagé: ... millions de dépenses dont vous faites
part, est-ce que ce sont les sommes du Québec ou si c'est l'argent de
cette entente qui sera dépensé cette année?
M. Duhaime: $4 800 000 représentent 100%, le gouvernement
fédéral remboursant 60%. En fait, c'est $4 800 000 qui sont
versés au fonds consolidé du Québec, suivant l'entente, ce
qui fait que, de toute manière, pour être capable de
dépenser $4 800 000, le Conseil du trésor devra nous donner
l'allocation de $4 800 000.
M. Pagé: La part du provincial, dans cela, sera de...
M. Duhaime: $2 millions. M. Pagé: $2 millions.
M. Duhaime: C'est 40% de $76 millions sur l'entente globale.
M. Pagé: Cette année?
M. Duhaime: C'est exactement sur le même principe que
toutes les ententes auxiliaires qui ont été signées, soit
sur les axes routiers prioritaires ou encore sur les infrastructures
industrielles. C'est l'entente auxiliaire.
M. Pagé: Ce sont des sommes qui seront
dépensées quand même avec la participation de 60% du
fédéral et de 40% du provincial.
M. Duhaime: C'est cela. M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Les 60% représentant le retour de
l'impôt payé par les Québécois au gouvernement
fédéral.
M. Pagé: Un des éléments de... Un des
nombreux éléments!
M. Duhaime: C'est exact. Le jour où on sera sorti de ce
régime, nous pourrons recevoir 100% des impôts et
redépenser 100%, ce qui évitera passablement de discours
inutiles.
M. Mailloux: Vous aurez à payer 100% des comptes.
M. Duhaime: Absolument.
M. Pagé: C'est hypothétique, M. le
Président.
M. Duhaime: Nous sommes prêts à prendre ces
responsabilités, M. le député de Charlevoix, sans invoquer
cette clause du bénéfice d'inventaire.
Une voix: Revenons à des choses plus certaines, si vous
voulez.
M. Mailloux: Une marine marchande. M. Duhaime: Exact,
c'est cela. M. Pagé: Une participation à l'OTAN. M.
Mailloux: Une armée.
M. Duhaime: Vous faites une grande esclandre à propos de
l'armée. Vous savez, le milliard, on le paie déjà.
M. Mailloux: Vous saurez, quant à une marine marchande...
C'est la raison pour laquelle il n'y en aura jamais dans le Québec.
Quand on connaît les salaires payés par les gens de Hong Kong ou
d'ailleurs.
M. Duhaime: C'est le député de Charlesbourg qui a
parlé de la marine marchande.
M. Mailloux: Pardon?
M. Duhaime: C'est le député de Charlesbourg qui a
parlé de la marine marchande.
M. Pagé: Tout le monde se le rappelle.
M. Mailloux: C'est un autre qui a fait une déclaration
récente.
M. Pagé: C'était l'assistant de l'amiral. M.
Duhaime: C'est du contre-amiral.
Le Président (M. Boucher): Je rappelle qu'il s'agit des
crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et non du ministère des Transports. M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: On va revenir à des choses plus certaines.
Tous les projets prévus dans l'entente pourront-ils démarrer
cette année?
M. Duhaime: Possiblement, oui. M. Pagé:
Lesquels?
M. Duhaime: Cela reste à vérifier. C'est
possible.
M. Pagé: Pourriez-vous nous les indiquer? On est quand
même rendus au sixième mois de l'année. Vous pouvez quand
même nous indiquer... Vous n'irez pas demander un budget
supplémentaire ou encore vous diriger vers le fonds de suppléance
sans savoir à quels projets vous
allez affecter ces sommes. J'aimerais qu'on soit informé des
projets que vous entendez démarrer cette année et savoir quelle
est la nature des travaux qui seront réalisés dans chacun de ces
projets.
M. Duhaime: Pour ce qui est de l'entente auxiliaire sur le
tourisme, M. le Président, je ne suis pas en mesure d'informer la
commission sur notre programmation éventuelle, pour la bonne et simple
raison que nos discussions ne sont pas terminées avec le Conseil du
trésor, d'autant plus qu'il n'y a rien de prévu au budget, tel
que déposé devant l'Assemblée nationale à cet
égard.
M. Pagé: Cela veut donc dire qu'il est possible qu'il ne
se fasse rien cette année?
M. Duhaime: Non, c'est absolument impossible qu'il ne se fasse
rien, mais ce que je ne peux pas indiquer aujourd'hui c'est ce qui se
fera...
M. Pagé: M. le Président, cela ne s'explique pas,
mais pas du tout. Vous avez une programmation, vous avez une entente
auxiliaire, vous avez des projets d'établis, des projets qui sont
devenus définitifs dans le cadre de cette entente. On en est au
sixième mois de l'année. Le ministre nous dit: II est impossible
qu'aucun projet ne démarre pendant la présente année
financière. Le ministre ne veut pas nous indiquer les projets qu'il
entend mettre de l'avant, ceux qu'il serait disposé...
M. Duhaime: Je m'excuse, je voudrais bien, mais je ne suis pas en
mesure de vous donner ces renseignements aujourd'hui. C'est aussi simple que
cela. Pour une raison assez simple, si vous prenez comme exemple le parc
Montauban...
M. Pagé: Oui...
M. Duhaime: ... et d'un...
M. Pagé: Et d'un.
M. Duhaime: ... que vous connaissez bien...
M. Pagé: Particulièrement.
M. Duhaime: ... il faut d'abord voir à la
préparation des plans et devis. Il faut faire les acquisitions des
terrains. Il faut faire les travaux préliminaires, etc.
M. Pagé: Est-ce que les plans et devis sont
commencés...
M. Duhaime: Quand on parle des îles de Bourcherville, on
parle...
M. Duhaime: ... dans le cas de Montauban?
M. Duhaime: Le périmètre n'est même pas
défini.
M. Pagé: Est-ce que vous êtes à le
définir?
M. Duhaime: Oui. C'est pour cela que je ne peux donner aucune
indication sur ce qui sera dépensé à l'intérieur de
l'enveloppe qui nous sera réservée aux fins de l'entente
auxiliaire sur le tourisme et la pêche.
M. Pagé: Place Royale, à Québec? M.
Duhaime: Pardon?
M. Pagé: La restauration de Place Royale, des parcs en
Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine. Où est-ce rendu aux
Îles-de-la-Madeleine?
M. Duhaime: C'est toujours aux Îles-de-la-Madeleine.
M. Pagé: Qu'il est drôle, ce petit homme!
M. Duhaime: Les Îles-de-la-Madeleine offrent un cas assez
particulier. Vous n'avez rien contre cela, j'espère?
M. Grenier: C'est assez original. Absolument pas!
M. Duhaime: Surtout ces années-ci!
M. Grenier: Surtout quand elles sont célibataires!
M. Duhaime: Aux Îles-de-la-Madeleine, il y a un plan
quinquennal pour un développement intégré qui est en
préparation, ce qui fait que nous devrons nécessairement attendre
l'évolution de ce dossier avant de pouvoir avancer des fonds pour
l'aménagement.
M. Pagé: En Gaspésie? Avant que vous ne me
répondiez...
M. Duhaime: En fait, en Gaspésie, c'est essentiellement le
parc de la Gaspésie dont nous avons abondamment parlé. Le tout
est en suspens jusqu'à ce que nous ayons terminé les audiences
publiques qui devraient avoir lieu cet été.
M. Pagé: Comment expliquer que le ministre des Terres et
Forêts et le député de Matane aient annoncé que
l'entente prévoyait des investissements de $500 000 cette
année?...
M. Duhaime: II faudrait demander au ministre des Richesses
naturelles et député de Matane.
M. Mailloux: ... à même son budget?
M. Pagé: Comme ça, pour ce qui est du parc de la
Gaspésie, vous attendez les audiences. Sur la foi des audiences, vous
verrez.
M. Duhaime: Absolument, oui.
M. Pagé: Bon! Alors, il n'y aura rien cette
année.
M. Duhaime: II y a un montant de $4 500 000
qui est prévu en investissement dans le parc de la
Gaspésie sur cinq ans. Qu'on commence cette année, à
l'automne, ou le printemps prochain, l'entente prévoit un montant de $4
500 000.
M. Pagé: Dans mes remarques préliminaires, j'ai
signalé au ministre que celui-ci avait un dossier tout choisi, soit
celui prévu dans le cadre de l'entente auxiliaire, pour vraiment
s'associer avec les groupes et les associations intéressés dans
le milieu non seulement pour les consulter, mais que ceux-ci participent
à la définition de l'action du ministère. Ce voeu avait
été réitété par le député de
Joliette-Montcalm. Est-ce que vous prenez en considération les arguments
invoqués tant par votre collègue de Joliette-Montcalm que par moi
sur la possibilité que des groupes puissent participer à
l'élaboration de dossiers comme ceux-là?
M. Duhaime: Absolument, oui.
M. Pagé: Cela va se traduire comment?
M. Duhaime: Cela va se traduire par une consultation avec
l'Association touristique de la Gaspésie et celle du
Bas-Saint-Laurent.
M. Pagé: Dans le cas des autres projets?
M. Duhaime: Dans le cas des autres projets, j'aime autant
attendre que nous ayons fini nos discussions avec le ministère des
Finances et le Conseil du trésor, parce que, l'entente ayant
été signée en avril et le budget ayant été
fermé plusieurs semaines auparavant, il n'y avait rien de prévu
au budget cette année, car, quand vous négociez avec le
gouvernement fédéral, vous ne pouvez jamais savoir et vous
le savez par expérience si vous allez terminer les discussions en
1978, 1979, 1980 ou 1981. C'est pourquoi ça fera l'objet soit d'un
budget supplémentaire ou encore d'un emprunt au fonds de
suppléance.
M. Pagé: Vous avez invoqué un document tout
à l'heure en parlant du parc de la Gaspésie à savoir qu'il
y aurait environ $4 millions...
M. Duhaime: Je n'ai invoqué aucun document.
M. Pagé: Plus de $4 millions, vous seriez disposé
à les distribuer, je présume?
M. Duhaime: Je n'ai invoqué aucun document à cet
égard. C'est $4 500 000 dans le parc de la Gaspésie, de
même qu'on prévoit $2 millions au parc des Chutes à
Shawinigan. Je peux vous le dire de mémoire.
M. Pagé: Je présume que vous vous le rappelez.
Est-ce que ça commencerait cette année, le parc des
Chutes?
M. Duhaime: C'est déjà commencé.
M. Pagé: C'est déjà commencé. M.
Duhaime: Oui, l'année dernière.
M. Pagé: On n'est jamais si bien servi que par
soi-même.
M. Duhaime: Mais c'est absolument normal. Depuis 45 ans que la
population de la vallée du Saint-Maurice demande la mise en valeur du
parc des Chutes.
M. Pagé: D'accord. Le parc Saguenay, lui? Est-ce que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche entend
investir... Vous savez, c'est un dossier qui circule, qui est
véhiculé, tout au moins, dans les aspirations et dans les besoins
des gens du Saguenay, particulièrement les gens du comté de
Dubuc. On se rappellera que l'ancien député de Dubuc avait
beaucoup mis l'accent sur l'obligation que le gouvernement avait de doter cette
région d'un parc. Je suis assuré que le nouveau
député de Dubuc a repris le dossier de l'ancien
député pour le plaider auprès du ministre du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche.
J'aimerais savoir, M. le Président, du ministre... il y a bien
des années qu'on en parle du parc Saguenay; on se rappellera qu'il avait
été, somme toute, la pierre d'achoppement de la
négociation entre le fédéral et le provincial, du temps
où l'ancien gouvernement assumait le pouvoir, dans le cadre de la
négociation de cette entente. Dans la perspective du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, quand y aurait-il des
investissements dans ce parc? (16 h 15)
M. Duhaime: Bien sûr, vous êtes au fait que le parc
Saguenay n'est pas inclus dans l'entente auxiliaire. Nous aurions
souhaité et nous l'avons proposé au gouvernement
fédéral inclure le projet du parc Saguenay à
l'intérieur de l'entente; ce qui a été refusé.
M. Pagé: Le parc était donc dans votre
programmation lorsque vous avez négocié avec le
fédéral.
M. Duhaime: Oui, et il a été refusé par le
gouvernement fédéral. On est revenu à la même
marotte qu'on vous a ressassée pendant six années
consécutives que le gouvernement fédéral vous lègue
la propriété absolue du parc...
M. Pagé: Moins de six, de toute façon.
M. Duhaime: ... de 1970 à 1976, en tout cas.
M. Pagé: Non, plus tard que 1970 parce que le contenu de
l'entente auxiliaire a été terminé en 1974, si ma
mémoire est bonne.
M. Duhaime: II n'y a jamais eu de contenu terminé en 1974.
Ce furent des palabres interminables. De toute façon, le parc Saguenay
ne fait pas l'objet de l'entente. L'année dernière, nous avons
dépensé environ $400 000...
M. Pagé: Pour?
M. Duhaime: ... dans le parc Saguenay pour des
aménagements. Cette année, nous prévoyons y
dépenser environ $150 000. Le parc Saguenay sera aménagé
par Québec et nous allons continuer la consultation commencée
avec les municipalités limitrophes. Nous sommes en train de
préparer les plans d'aménagement et nous procéderons aux
investissements majeurs lorsque la consultation sera terminée.
M. Pagé: Mais si vous y allez à coup de $150 000,
cela va prendre du temps, M. le ministre.
M. Duhaime: Cela prendra le temps que cela voudra, mais on va
arriver au bout.
M. Pagé: Cela prendra le temps que cela voudra. Les gens
du comté de Dubuc vont être contents demain. Est-ce que le
député de Dubuc veut intervenir sur le sujet?
M. Duhaime: C'est mieux que ce que vous avez fait en six ans, de
toute façon.
M. Pagé: Si le député de Dubuc veut
intervenir sur le sujet, je suis prêt à lui céder la parole
pour quelques minutes.
M. Desbiens: Je suis heureux de constater l'intérêt
nouveau du député de Portneuf pour le parc Saguenay...
M. Pagé: Non, vous ne pouvez pas dire nouveau.
M. Desbiens: ... qu'on appelle maintenant le parc
Éternité. Et la position...
Une voix: ... cela va prendre une éternité.
M. Pagé: À $150 000 pour... c'est le cas. Pour le
bénéfice du journal des Débats, M. le Président,
mon collègue de Charlevoix vient de dire qu'il portera vraiment son nom,
le parc Éternité, avec des investissements de $150 000 par
année.
M. Mailloux: Ce n'est pas moi qui ai inventé ce nom.
M. Duhaime: C'est un de vos bons mots d'esprit, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: Ce n'est pas moi qui ai inventé ce nom.
M. Desbiens: C'est la population de ce secteur qui l'a
inventé et elle n'a pas l'habitude de rêver en couleur.
M. Pagé: Elle n'a pas mis beaucoup de temps à
connaître le nouveau gouvernement.
M. Desbiens: Elle a vu ce que donnait de rêver en couleur,
compte tenu de ce qui s'est passé sous l'ancien gouvernement. Elle a
bien saisi l'importance qu'il y avait de développer
c'était l'idée, d'ailleurs, des gens du secteur, le cap
Eternité et le territoire qui se trouve autour. Le montant qui a
été proposé par le gouvernement fédéral de
$20 millions, on sait ce que cela donnait, M. le Président. D'abord,
c'était pour des expropriations et c'était pour des contrats
importants à l'intérieur du parc qui, finalement, ne rapportait
que très peu, alors qu'on faisait sentir à la population que ce
seraient des emplois et beaucoup de travail pour les gens du coin, enfin la
ritournelle habituelle de Parcs Canada. Les gens ont été
très satisfaits des sommes qui ont été investies. On
mentionnait tantôt $400 000 l'an passé. Il y a des projets qui se
préparent, comme M. le ministre l'a mentionné, avec les gens du
milieu et avec des montants peut-être inférieurs, mais de ces
montants il restera des sommes beaucoup plus importantes dans le coin, en
somme, qui ne seront pas données à des entrepreneurs de
l'extérieur.
M. Duhaime: Vous me permettrez d'ajouter, M. le Président,
que les $150 000 que j'ai indiqué tout à l'heure et le budget
d'acquisition que nous prévoyons au parc Saguenay, en plus d'un montant
de $200 000 sur des aménagements légers, parce que le parc
Saguenay sera un parc de conservation...
M. Pagé: On va continuer, vous aurez peut-être un
autre $200 000 en plus, vous venez de décider cela, je crois.
M. Duhaime: Ce qui fait qu'en deux ans, nous aurons
consacré $750 000 au parc Saguenay, comparativement à zéro
de 1970 à 1976. Alors c'est beaucoup plus vite dans le sens que nous
travaillons maintenant que ce qui a été fait dans le
passé.
M. Desbiens: De 1970 à 1976 on n'en a pas eu.
M. Pagé: Le travail avait été très
bien préparé, somme toute. Merci au ministre pour l'hommage qu'il
nous rend au chapitre de la préparation d'un bon dossier comme
celui-là. Est-ce que le ministre serait disposé...
M. Grenier: Adopté.
M. Pagé: ... à déposer la programmation
qu'il avait déposée auprès du gouvernement
fédéral comme représentant la volonté du
Québec des sites qui devaient être retenus, dans le Québec,
dans le cadre de cette entente?
M. Duhaime: II faudrait que le député de Portneuf
s'adresse au ministre d'État à l'aménagement du territoire
qui était responsable des négociations pour avoir réponse
à ses questions.
M. Pagé: Mais vous avez signé comme
témoin.
M. Duhaime: Vous voulez avoir une copie de l'entente?
M. Pagé: Copie de l'entente et copie de la programmation
proposée par le Québec.
M. Duhaime: Je n'ai aucune objection, M. le Président,
à ce qu'on dépose une copie de l'entente.
M. Pagé: La programmation proposée par le
Québec.
M. Duhaime: La programmation n'est pas de mon ressort. Il
faudrait que l'on pose la question au ministre d'État à
l'aménagement du territoire.
M. Pagé: M. le Président, je m'excuse, vous ne vous
en sortirez pas ainsi. Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche a été intimement lié au travail
effectué par le ministre d'État à l'aménagement du
territoire en ce que le ministère-ressource était le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. C'est donc le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui, à
partir de ses critères, à partir de ses études, a
préparé, somme toute, le travail et le document produit par le
ministre d'État à l'aménagement du territoire, un document
qui est entre les mains du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche comme étant le ministère-ressource et un document que
le ministre semble vouloir placer sur une voie d'évitement, mais il n'en
est pas question. Je suis convaincu que vous avez le document d'une part et,
d'autre part, je vous demande de le déposer.
M. Duhaime: M. le Président, je ne suis pas trop surpris
que nos prédécesseurs n'aient jamais pu conclure une entente avec
le gouvernement fédéral là-dessus, parce que j'ai comme
l'impression qu'on n'est même pas au fait de la façon que ces
négociations se sont poursuivies. Il n'y a jamais eu une liste ou une
programmation officielle comme telle, c'étaient des projets
proposés par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche...
M. Pagé: C'est cela. Quelles sont vos propositions, c'est
tout ce que je vous demande.
M. Duhaime: Le MEER faisait ses propres propositions,
c'était négocié par l'OPDQ et, dans le cadre de ces
négociations, le parc Saguenay, entre autres, est entré et sorti
deux fois. Il y a peut-être eu une quinzaine de programmations suivant le
pouls électoral et suivant l'humeur du ministre du côté
fédéral, aussi suivant l'humeur du ministre du Québec. De
sorte que je ne sais pas à quoi exactement vous pouvez vous
référer. Si vous voulez me donner une date précise,
peut-être qu'on pourrait...
M. Pagé: Vous parlez de propositions...
M. Duhaime: II y a eu une quinzaine de programmations de part et
d'autre.
M. Pagé: Formulez-les et déposez-les, ce n'est pas
plus compliqué que ça.
M. Duhaime: Je n'ai pas l'intention de déposer
Ça.
M. Pagé: Parce que ce n'est pas d'intérêt
public de le faire?
M. Duhaime: Non.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf...
M. Duhaime: Ce qu'il est important de connaître, je pense,
c'est l'entente.
Le Président (M. Boucher): ... je vous ferais remarquer
que vous êtes certainement au courant qu'il n'y a pas de
dépôt de documents en commission parlementaire. Vous pourrez les
demander à l'Assemblée nationale.
M. Pagé: Je demande au ministre de les distribuer, il peut
les distribuer, M. le Président.
M. Duhaime: Le ministre ne les distribuera pas.
M. Pagé: Bon. Transparence.
M. Perron: C'est clair, net et précis.
M. Pagé: Transparence.
M. Duhaime: II me fera plaisir de vous déposer les copies
de l'entente telle que signée, mais on va vous dispenser des palabres
que nous avons eues à subir.
M. Pagé: Dans la ventilation, à la catégorie
7, Fournitures, il y a une augmentation de $2 555 000. À quoi ces sommes
seront-elles affectées?
M. Duhaime: Je m'excuse, je n'ai pas saisi.
M. Pagé: $2 555 000 à la catégorie 7 du
programme 5, selon la ventilation qui est faite; où ces sommes
vont-elles aller? Aux fournitures. Une augmentation de $2 555 000.
M. Duhaime: En 1977/78, le total de $39 480 000...
M. Pagé: C'est à la catégorie 6, M. le
Président, une erreur de copiste. À la catégorie 6.
M. Duhaime: Votre service de recherche demanderait une mise
à jour.
M. Pagé: C'est strictement une erreur de frappe.
M. Duhaime: On comprend, une erreur de frappe. Cela arrive
à tout le monde de mal frapper.
M. Pagé: Alors, comment expliquer l'augmen-
tation si sensible du coût des loyers? C'est à la
catégorie 6.
M. Grenier: Notre collègue du fédéral n'a
pas frappé à la bonne porte.
M. Duhaime: C'est le budget du ministère, en loyers...
M. Pagé: C'est du loyer de machinerie.
M. Duhaime: II y a du loyer de machinerie, il y a aussi du loyer
pour l'ensemble du ministère, qui ne regarde pas nécessairement
l'implantation d'équipement.
M. Pagé: Comment est-ce que vous avez fait pour arriver
à un montant additionnel de $2 millions, sans savoir trop ce que vous
aurez?
M. Duhaime: Lorsqu'on évalue un programme d'implantation
d'équipement, on évalue un montant pour la main-d'oeuvre, un
montant pour les matériaux, un montant pour la location de machinerie.
Comme, cette année, nous avons un programme assez imposant dans le cadre
de la relance économique et du soutien de l'emploi, on aura de la
machinerie allouée, il y aura des fournitures, c'est-à-dire
l'achat de matériaux et, en plus, les traitements donnés aux
ouvriers.
Chaque projet a été étudié en fonction d'un
pourcentage de 65% pour la main-d'oeuvre et 35% pour les matériaux,
comparativement à 50%-50% dans les constructions normales, par
soumission. Comme on travaille en régie, on essaie d'employer le plus de
main-d'oeuvre possible, au lieu de tabler 50%-50% pour les matériaux et
la main-d'oeuvre.
M. Pagé: D'accord. Mais vous n'avez aucune ventilation
à l'intérieur de ce budget, abstraction faite des
pourcentages?
M. Duhaime: À l'intérieur de ce budget, il y a plus
de 400 projets. Ce serait fastidieux de les énumérer.
M. Pagé: II n'y a pas de sommes non plus, à ce
chapitre qui vont dans l'entente auxiliaire?
M. Duhaime: Ou tout.
M. Pagé: D'accord. L'île d'Anticosti. Quels sont les
projets particuliers pour cette année? Je sais qu'il y a des sommes
importantes qui y seront affectées. Quels sont les projets pour
l'île, cette année?
M. Duhaime: Au point de vue équipement? M. Pagé:
Oui.
M. Duhaime: Dans le cadre de la relance économique, on
aura des travaux pour la réfection. On essaie, tous les ans, de terminer
la réfection des maisons, parce que, lorsqu'on les a achetées,
c'était délabré. Vous savez qu'étant
éloignés, les travaux qu'on exécute à l'île
d'Anticosti coûtent énormément cher. Avec les
résidents de l'île, en majorité, et notre personnel sur
l'île, on veut terminer la rénovation des maisons dans le
programme de soutien de l'emploi. On aura aussi une somme importante de $500
000 affectée à la construction des réservoirs pour l'huile
et l'essence, à Anticosti.
M. Pagé: Dans un document ministériel du 24
février 1977, qui avait comme objectif de réduire le
déficit d'opération à l'île, il y avait quatre
avenues qui s'ouvraient pour réaliser cette option.
La première consistait à fermer les pavillons les plus
déficitaires, soit complètement soit durant
l'été.
La deuxième visait à réduire la qualité des
services offerts.
La troisième résidait naturellement dans l'accroissement
des tarifs.
La dernière avenue offerte était l'amélioration de
la gestion du ministère sur l'île.
M. Perron: Sommes-nous au programme 6 ou au programme 5?
M. Duhaime: Si vous pouviez retenir votre question pour le
programme 6, M. Moisan va être ici, à ce moment-là.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, vous pourriez revenir au programme 6.
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: À moins que vous adoptiez le programme 5
dès maintenant?
M. Mailloux: II y a des questions qui se chevauchent, c'est pour
cela.
M. Pagé: C'est cela. On peut les faire ensemble, si vous
voulez.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il reste des
questions au programme 5?
M. Pagé: On va adopter les deux en même temps.
Le Président (M. Boucher): On adoptera les deux en
même temps. Du consentement des membres, on peut chevaucher sur les deux
programmes? D'accord.
M. Grenier: Dans les parcs, avant de passer aux programmes 5 et
6...
M. Pagé: Si vous me le permettez, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton...
M. Grenier: J'aimerais bien, sur les deux heures, qu'il me reste
au moins cinq minutes.
M. Pagé: Quinze minutes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf va terminer ses questions et je vous reconnaîtrai
immédiatement après.
M. Grenier: Je vais vous demander d'appliquer le
règlement, je suis bien à la veille. (16 h 30)
M. Duhaime: Pour le bénéfice des membres de la
commission, dans la présentation des crédits de cette
année, le programme 5 de l'année dernière correspond, pour
une partie, au programme 6. C'est une nouvelle présentation. On pourrait
procéder à l'adoption du programme 5 et je n'aurais aucune
espèce d'objection qu'à partir du programme 6 des sujets comme le
manoir Richelieu et l'île d'Anticosti chevauchent.
M. Pagé: On adoptera les deux en même temps. Vous
pouvez parler pendant vingt minutes pour déterminer quels sont les
programmes qu'on adoptera en premier. Qu'on étudie les programmes 5 et 6
et on les adoptera tous les deux en même temps. Comme cela, il n'y aura
pas de bisbille réglementaire.
Le Président (M. Boucher): II y a consentement.
Île d'Anticosti
M. Pagé: Consentement. Ma question sur l'île
d'Anticosti. Quelles sont les avenues...
M. Duhaime: Vous étiez à nous parler d'un document
ministériel dont j'ignore le nom et la date.
M. Pagé: Séance du 24 février 1977: Quatre
possibilités s'offraient... Mémoire au comité
ministériel permanent de l'aménagement de M. Yves Duhaime,
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Duhaime: On vous félicite. Cela prouve la transparence
de ce gouvernement.
M. Pagé: S'il n'en tenait qu'à vous, je suis
convaincu que je n'aurais pas ce document. Il y avait quatre
possibilités de réduire le déficit d'opération de
l'île d'Anticosti. Je vous ai fait état des quatre. J'aimerais
savoir laquelle a été retenue.
M. Duhaime: Vous en avez mentionné deux. M.
Pagé: Quatre. Je vais répéter rapidement. M.
Duhaime: Oui, allez-y.
M. Pagé: La première consistait à fermer les
pavillons les plus déficitaires, complètement ou durant
l'été. La deuxième visait à réduire la
qualité des services offerts. La troisième réside
naturellement dans l'accroissement des tarifs. La quatriè- me avenue,
c'est l'amélioration de la gestion du ministère sur
l'île.
Je peux vous en donner une copie, M. le ministre, si vous voulez.
M. Duhaime: Je vous avoue que... Seulement pour en prendre
connaissance. Je pourrai vous répondre de façon plus
adéquate.
M. Pagé: Je vais vous donner copie de ce que j'ai
allégué. Ce n'est pas la bonne. Ce n'est pas cela du tout.
M. Perron: C'est une vieille copie. M. Pagé: Ce
n'est pas la bonne.
M. Perron: II s'est fait jouer un tour par quelqu'un.
M. Pagé: Je me demande si...
M. Duhaime: M. le Président, je vous avoue avoir pris
brièvement connaissance du document que vient de me remettre le
député de Portneuf. Je lui suggérerais d'améliorer
son personnel au service de recherche, parce que je n'arrive pas à
retrouver le mot à mot du mémoire que j'ai soumis au COMPAT. De
toute façon, j'ai l'impression que c'est un document qui doit dater
d'avant le 15 novembre 1976.
M. Pagé: À la page 8, j'ai votre signature.
M. Duhaime: Oui, mais vous ne me l'avez pas montrée, vous
vous en êtes bien gardé.
M. Mailloux: II avait retenu la partie pour laquelle il n'a pas
posé de question.
Une voix: II est malin, lui.
M. Duhaime: Je suis très heureux qu'à la page 8, au
moins, au point 3, vous ayez une de mes recommandations qui se lit comme suit:
Que soit accepté le principe de procéder aux investissements
prévus de l'ordre de $5 900 000 aux fins de rénovation des
infrastructures municipales au cours des cinq prochaines années. Vous
pouvez voir que le député de Duplessis est très heureux
d'apprendre cela.
M. Pagé: Cela l'inquiétait quand même.
Une voix: C'est quand même un bon document.
M. Pagé: Vous faites vôtre ce document, quand
même.
Laissez le temps, M. le Président, au collaborateur du ministre
de donner les renseignements à celui-ci. J'aimerais quand même que
le ministre révise ce qu'il a évoqué à
l'égard de mes services de recherche. Je suis convaincu qu'il ne pensait
pas ce qu'il a dit, parce que mes services de
recherche font un travail qui est non seulement très positif,
très valable, mais très concluant. Il va de soi que ce travail et
particulièrement les services de mon collaborateur immédiat, M.
Marc-Yvan Côté...
M. Duhaime: Dont on parle, d'ailleurs, dans les journaux, de ce
temps-ci.
M. Pagé: Oui.
M. Grenier: ... dans son comté pris par les mains d'un
fédéraliste.
M. Pagé: En bien d'ailleurs.
M. Grenier: En bien, d'ailleurs. Ah cela...
M. Pagé: Surtout!
M. Grenier: Surtout, oui.
M. Pagé: J'apprécierais que le ministre me dise
qu'il ne pense pas ce qu'il a dit, que cela lui a échappé.
M. Mailloux: Au sujet des recherchistes?
M. Duhaime: Si vous me permettez un aparté, je suis
très satisfait de l'état actuel des services de recherche que je
peux voir évoluer en face de moi. Ce que je voulais dire, c'est que nous
avons effectivement réduit les activités de pêche au
saumon, à MacDonald et à Boréal pour des raisons assez
simples. C'est que le saumon monte de moins en moins dans ces deux
rivières et que nous avons, par ailleurs, haussé et
uniformisé le tarif de chasse à Anticosti, pour éviter les
problèmes que nous avons connus à l'automne 1977, lors de la
saison de chasse au chevreuil, de sorte que le droit de séjour est de
$800 maintenant, de façon uniforme, pour quatre jours de chasse. Il n'y
a aucun des pavillons de chasse qui a été fermé.
M. Pagé: Vous avez retenu la troisième
hypothèse?
M. Duhaime: Nous avons dû investir passablement d'argent,
$500 000, si ma mémoire est bonne, pour remplacer le réservoir de
la compagnie Gulf.
M. Perron: Est-ce que ces $800 comprennent...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Duplessis, est-ce que c'est dans le même ordre?
M. Perron: Oui, c'est dans le même ordre. Est-ce que ces
$800 sont pour le saumon, la pêche au saumon ou si c'est pour le
chevreuil?
M. Duhaime: Non, c'est pour le chevreuil. M. Perron: C'est
pour le chevreuil.
M. Duhaime: Le départ est de Mont-Joli, M. le
député.
M. Perron: D'accord. Est-ce qu'il n'y a pas une
possibilité, encore une fois, de remettre cela en partance de
Sept-Îles?
M. Grenier: Patronage ministériel.
M. Duhaime: En fait, ce n'est pas exclu qu'un jour ou l'autre, on
puisse organiser des départs par avion à partir de
Sept-Îles. ou même de Baie-Comeau ou de Hauterive. Pour l'instant,
nous allons nous en tenir aux départs de Mont-Joli avec les ententes que
nous avons avec Québécair pour un forfaitaire de quatre jours de
chasse, avec ce que je disais hier, sur l'intention du ministère de
donner un accès sur les côtés nord et nord-est de
l'île d'Anticosti pour la chasse au chevreuil, avec départ de
Havre-Saint-Pierre pour des chasseurs qui s'y rendraient par leurs propres
moyens.
M. Pagé: Dans quel délai?
M. Duhaime: Cela va se faire pour la prochaine saison de chasse
au chevreuil.
M. Perron: Si vous me permettez, M. le Président, est-ce
que cela peut se faire aussi dans le cas de la pêche au saumon pour qu'on
puisse s'y rendre par...
M. Duhaime: C'est déjà possible pour la pêche
au saumon.
M. Perron: Oui, mais à quel coût?
M. Duhaime: $100 par jour. Un saumon restera toujours un saumon,
M. le député?
M. Perron: Je suis bien d'accord avec vous là-dessus, M.
le ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
Parc Frontenac
M. Grenier: Dans la tournée des parcs, tout à
l'heure, on en a oublié un, le parc Frontenac. J'aimerais savoir quelles
sont les projections du ministre. On m'informe ce matin qu'aucun travail ne
s'est fait au parc Frontenac actuellement. Je m'excuse, vous avez entendu? On
m'apprend ce matin qu'il n'y a aucun travail qui se fait actuellement dans le
parc Frontenac. J'aimerais connaître les projets. On parle de $750 000
qui pourraient être investis dans l'éventuel projet. J'aimerais
connaître les projets du ministre.
M. Duhaime: M. le député de
Mégantic-Compton, j'aurai la même réponse pour ce qui est
du parc Frontenac que pour tous les projets qui font partie de l'entente
auxiliaire sur le tourisme, tant et aussi longtemps que nos discussions ne
seront
pas terminées avec le ministère des Finances et le Conseil
du trésor, nous ne pouvons avancer aucun chiffre pour la programmation
de 1978. Chose certaine, c'est qu'il y aura des travaux d'effectués dans
le parc Frontenac. D'ailleurs, l'année dernière, nous avons
effectué des travaux pour un montant de $760 000. On va faire seulement
une vérification.
M. Pagé: J'ai peut-être le document.
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: J'ai peut-être le document.
M. Duhaime: Auriez-vous le montant des investissements dans le
parc Frontenac?
M. Pagé: J'ai votre programme quinquennal. Il est
peut-être ici.
M. Duhaime: M. le député de
Mégantic-Compton, nous prévoyons dépenser, à
l'intérieur de l'entente auxiliaire sur le tourisme, sur cinq ans, $4
400 000.
M. Grenier: Je m'excuse, j'étais... M. Duhaime:
Dans l'entente... M. Grenier: Oui.
M. Duhaime: ... sur le tourisme, il est prévu qu'une somme
de $4 400 000 sera affectée au parc Frontenac.
M. Grenier: Au cours du prochain exercice financier?
M. Duhaime: Sur cinq ans, $4 400 000. M. Grenier:
Quinquennal.
M. Duhaime: Nous verrons cette année quel sera le montant
qui sera disponible pour être investi. Mais je répète que
l'année dernière nous avons investi $760 000.
M. Grenier: Cela c'est fait dans la partie de...
M. Duhaime: Ce qui est un montant considérable pour la
région de l'Estrie.
M. Grenier: Oui, dans la région de Thetford Mines
principalement, dans le comté de Frontenac de M... Comment s'appelle le
député?
Une voix: Grégoire.
M. Grenier: Grégoire.
M. Pagé: Le numéro de la région?
M. Grenier: 05.
M. Duhaime: Ce qui fait qu'au total, M. le député
de Mégantic-Compton, incluant les coûts d'acquisitions de terrain
et cette somme de $760 000 que je vous ai indiquée tout à
l'heure, nous avons jusqu'à présent investi $2 millions dans le
parc Frontenac.
M. Grenier: Cela m'intéresserait bien gros de
connaître vous devez avoir assez de monde pour me fournir les
détails dont j'ai besoin la répartition qui s'est faite
entre la partie qui appartient à mon comté, qui est à peu
près les deux tiers du parc, et celle qui est dans le comté de
Gilles Grégoire. Ah non! Ce n'est pas une affaire si extraordinaire que
ça. Vous me faites penser à un de nos organisateurs à qui
on disait: Sors-moi donc la liste des présidents de comté! Ah mon
Dieu! Il s'arrachait les cheveux. C'est une liste qui existe quelque part.
M. Duhaime: Dans votre comté, c'est vite
trouvé.
M. Grenier: Vous avez, dans la partie de Mégantic-Compton,
les deux tiers du parc, et j'aime mieux vous dire tout de suite que vous avez
mis une partie bien infime de votre argent là. Cela a été
mis dans la partie de Thetford, dans la partie de Gilles Grégoire. Chez
nous, on négocie avec la même petite entrée qu'il y avait
à Stornoway.
M. Duhaime: Je vous avoue que c'est scandaleux.
M. Grenier: Ah non! Cela va l'être après votre
réponse, j'aime autant vous le dire. La proportion qui s'est faite entre
les deux divisions.
M. Duhaime: M. le député, écoutez! On a un
plan d'ensemble pour le parc, et dans le moment l'accès le plus facile
et là où il y a déjà du monde qui fréquente
les rives et les plages du lac, c'est du côté de Thetford. Si le
Seigneur a passé une ligne de comté un jour dans le milieu du
lac, nous autres on n'était pas là. Alors, cette année, on
commence de ce côté-là; l'an prochain ou dans deux ans on
va aller de l'autre côté. Quand on aura fini, le parc sera aussi
beau d'un côté que de l'autre, pour ne pas dire d'un comté
que de l'autre.
M. Grenier: Oui, je suis d'accord, M. le Président. C'est
sûr qu'il y a une entrée principale qui se fait là-bas,
mais on pénètre déjà dans ce parc depuis de
nombreuses années par la partie chez nous, et j'aimerais bien que vous
vous penchiez encore une fois... Je le dis et je vais peut-être
répéter la même chose l'an prochain. Cela n'a pas
bougé. Je vais vous poser une question tout à l'heure sur le
développement du parc de Lac-Mégantic. Cela fait au-dessus d'un
an que vous êtes venu. Vous êtes venu déclarer devant la
population, devant au-delà de 200 personnes, que c'était un coin
enchanteur, qu'on y ferait quelque chose et que c'était à
l'étude. Ne venez pas me dire aujourd'hui que c'est encore à
l'étude et qu'il n'y a rien de fait.
M. Duhaime: C'est absolument vrai, ce que j'ai dit, M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Pardon?
M. Duhaime: Et vous étiez présent. J'ai dit que
c'était un très beau coin...
M. Grenier: Bien oui.
M. Duhaime: ... que c'était enchanteur et que
c'était dommage que si peu de gens, jusqu'à présent, aient
vu ce coin-là. Cela reste vrai.
M. Grenier: Cela va loin pour un ministre, ça. C'est
électoral et ça va bien, mais je ne me contenterai pas de
ça cette année. Je veux des engagements. Je veux quelque chose
pour le comté. Il n'y a pas une maudite "cenne" de donnée pour
les kiosques touristiques. Vous l'avez vu hier? Et il n'y a pas eu
d'investissements dans la partie de Mégantic-Compton; c'est tout
Grégoire qui a eu ça là-bas, et la raison,
c'étaient les difficultés dans l'amiante. Il n'y en aura plus.
Votre gouvernement est en train d'acheter à Thetford... Cela va bien
aller. On ne mangera plus de poussière et on va avoir des salaires et
des jobs assurés. C'est l'État... À partir de là,
on va peut-être bouger un peu et venir de ce bout-ci du comté
où il y a une entrée et d'autres sections qui peuvent être
divisées.
Je suis d'accord avec ce que disait tout à l'heure votre
officier, à savoir qu'il y avait une entrée là-bas
où les gens couraient les grèves. Je suis sûr qu'on ne
viendra pas étendre du sable dans la partie du parc où il n'y en
a pas, mais il y a d'autres activités. Il y a de la pêche, il y a
de quoi développer dans ce coin-là. J'aimerais qu'il se fasse
quelque chose, qu'il s'investisse de l'argent. La région du haut du parc
je vous le signale de nouveau; il y a en plus des fonctionnaires qui
sont ici... Il y a 26% de chômage dans la région chez nous et
j'aimerais qu'on trouve du travail. (16 h 45)
II y a trois postes de donnés et sur ces trois postes, il y en a
deux qui sont ceux de l'année passée, dans la région de
Stornoway où les deux tiers du parc sont situés dans le
comté. Écoutez votre député péquiste
Grégoire, mais j'aimerais que vous m'entendiez aussi de temps en temps.
Que vos fonctionnaires entendent aussi en arrière. Quand on passe outre
à tout ce que j'ai dit hier et ce que je dis encore aujourd'hui,
l'étude des crédits va être terminée tout à
l'heure. Cela va dormir encore pour un an et j'ai hâte que vous me
déposiez tout à l'heure où en sont rendues les
études au sujet du mont Mégantic. J'ai hâte de voir
où les études sont rendues.
Ce n'est pas tout de venir parler dans le comté; cela fait trois
ou quatre ministres que je reçois dans le comté. Quand même
ils viennent nous dire... La semaine dernière, il y en a un qui est venu
écouter les agriculteurs... et ils passent la plupart de leur temps
à nous parler du référendum. Je voudrais entendre parler
d'autre chose. Chez nous, les gens ont faim, ils veulent avoir des jobs; on
n'en a pas et vous n'en créez pas. Ce n'est pas à faire ce qui a
été fait à Thetford et à répéter la
même chose cet été que cela va nous satisfaire. Je vais
commencer à vous mener le diable dans le coin; je suis bien à la
veille. Je suis tanné de me faire dire par tous les ministres qui
viennent qu'on a la plus belle région après la leur, bien
sûr. Je suis tanné de me faire dire cela et qu'il n'y a jamais une
maudite "cenne" qui rentre.
L'arrangement qui a été donné à Lac
Mégantic a été fait sous l'ancien gouvernement, il avait
été amorcé par l'Union Nationale et a été
réalisé par le Parti libéral. Il n'y a pas un cent qui a
été donné par le PQuiou, pas un. L'aménagement de
la tête du lac Mégantic... Les chansons, il va falloir que vous
les cessiez tout à l'heure, vous aussi; il faut arrêter cela. Les
ministres qui vont venir dans mon comté, je vais les apostropher et je
vais laisser mon monde aller vous dire tout simplement ce qu'il pense.
Jusqu'à aujourd'hui, je les ai toujours retenus. Les gens vous font de
belles courbettes et disent: Bienvenu, on aime vous voir et payer des
dîners comme il y en a eu la semaine dernière en l'honneur du
ministre de l'Agriculture qui se foute de la population; j'ai mon voyage de
cela. À partir de maintenant, vous allez bouger dans mon coin. Vos
fonctionnaires sont avertis; il y en a un bon groupe qui sont ici. Vous allez y
voir dans le comté de Mégantic-Compton. Faites seulement la
moitié de ce qui est fait dans le comté de Frontenac et on sera
bien content chez nous.
Il n'est pas question d'avoir peur, il s'agit d'être juste. On
paie des impôts comme les autres et on a droit à notre part.
J'espère que cela va ouvrir les yeux à vos fonctionnaires qui
sont ici et que des montants vont être donnés dans le comté
de Mégantic-Compton et également à Stornoway. Il me semble
que cela doit être clair à partir d'aujourd'hui. Cela a
été un coup hier, cela a été un coup avant-hier et
c'est un autre coup aujourd'hui; on va terminer ce soir. Si les livres se
ferment et que j'entends parler de rien, je vais vous faire des demandes.
J'ai envoyé deux télégrammes à ma
municipalité tout à l'heure lui demandant de faire une demande
pour des kiosques touristiques. Vous devriez les avoir lundi. Ce sera un test
que j'enverrai dans votre ministère pour voir si cela n'ira pas plus
loin. Mais dites-vous bien une chose: Si je n'ai pas de réponse, je vais
m'occuper de mon coin à ce moment-ci et je vais également
m'occuper des ministres qui vont venir. Ils vont voir qu'ils ne seront pas
reçus avec des roses quand ils viendront chez nous.
M. Pagé: On peut aller vous aider.
M. Duhaime: II y a quand même une limite. Tous les
ministères font la même chose. M. Charron est venu et
également M. Duhaime et M. Garon. J'attends les autres. On s'est bien
entendu; on a eu un bon dîner.
M. Duhaime: Quand les ministres...
M. Grenier: Les gens étaient bien heureux.
Vous avez survolé la région et vous l'avez trouvée
bien belle. Mais cela fait deux ans que vous la trouvez belle. J'ai hâte
que vous mettiez un petit peu la pelle dedans pour qu'on puisse travailler chez
nous.
M. Duhaime: Quand le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche s'est rendu à Lac Mégantic...
M. Grenier: II a été agréable.
M. Duhaime: Oui. Et il a donné suite aussi à
l'engagement qu'il a pris cette journée-là.
M. Grenier: Lequel?
M. Duhaime: On a réglé vos poissons avez le nez
carré qui remontaient la rivière.
M. Grenier: Ils ont encore le nez carré, ils se
promènent avec des mouchoirs, parce qu'ils saignent encore du nez. Je
peux vous dire cela. La montée des poissons n'est pas bâtie; je
suis allée les voir la semaine passée. Elle n'est pas encore
bâtie et cela fait deux ans que vous en parlez. La promesse ne sera plus
bonne à la prochaine élection; ce serait mieux qu'elle soit
réalisée avant.
M. Perron: On parle d'une passe migratoire.
M. Grenier: Une passe migratoire. Cela nous prendrait des
poissons avec des ailes chez nous. Il y a longtemps que le projet est
prêt.
Une voix: Des chauves-souris.
M. Grenier: Je ne sais pas s'il va nous répondre. Vous
amenez mon autre question au sujet du parc Frontenac, je vous la donne de
même. Mais si on finit les crédits avec cela, question au
feuilleton, on n'aura plus de réponse, c'est la fin de la session. Si on
veut arrêter au mois de juin, on ne saura plus à quoi s'en
tenir.
Vous arrivez ici avec des... Vous ne savez pas ce qui va être fait
dans les parcs. Le député de Portneuf a posé des questions
sur différents parcs. Je vous demande de l'information sur le parc
Frontenac; on n'a rien. On part avec rien. On ne sait pas à quoi s'en
tenir et on n'a plus d'autres moyens de faire pression. On va envoyer des
lettres et on va dire: Non, ce secteur dépend un peu du culturel; c'est
envoyé à l'autre. J'ai passé un dossier à un de vos
fonctionnaires qui étaient ici hier; c'était un dossier
très épais et il n'y avait rien: c'était un dossier sur le
festival du pain à Cookshi-re. Il n'y avait pas de réponse, il
n'y avait rien de définitif à ce sujet.
M. Pagé: Si vous me le permettez, M. le
député...
M. Grenier: Vous avez peut-être une question un peu plus
précise.
M. Pagé: ... sur le même sujet, concernant le parc
Frontenac.
M. Grenier: Oui, normalement c'est nous qui questionnons. S'il y
en a qui peuvent fournir plus d'information au ministre qu'il en a de ses
fonctionnaires, je suis bien prêt à répondre.
M. Pagé: Je veux savoir si le mont Mégantic est une
création des années récentes ou s'il existe depuis...
M. Grenier: Un programme d'une douzaine d'années entre les
deux universités; cela ne dépend pas du gouvernement depuis le 15
novembre 1976.
M. Pagé: Ah!
M. Grenier: C'est un rapport entre les universités et le
ministère de l'Éducation, le mont Mégantic et
l'observatoire astronomique. Il n'y a rien d'autre d'investi. Absolument pas un
cent à part cela. Ce serait le temps, par exemple. Quelle est
l'étude là-dessus? Ils vont nous le dire, vous allez nous
autoriser, vous allez nous donner un document cet après-midi pour nous
dire où c'est? Cela fait quinze ou seize mois que vous êtes venu
chez nous. Cela vous a intéressé, on vous a
présenté un plan et la ville vous a bien reçu, on a fait
un grand dîner de 250 personnes. Votre comité PQ était
là. Cela a été beau.
M. Duhaime: Je suis toujours bien reçu comme cela
partout.
M. Grenier: Oui, vous allez l'être encore, mais cela va
l'être moins la prochaine fois, j'aime mieux vous le dire. On va
être moins. Il va y avoir quelques petits PQ dans une salle quelque part
qui vont vous recevoir. Ce ne sera plus nous, à l'avenir, si cela
continue comme cela.
M. Duhaime: La première fois, il y en avait pas mal, j'ai
trouvé.
M. Grenier: Pardon?
M. Duhaime: II y en avait beaucoup la dernière fois.
M. Grenier: Oui, mais il y avait des bleus qui vous recevaient.
Il va y en avoir moins la prochaine fois. Quand vous allez être
poigné avec vos PQ, vous allez vous rendre compte qu'il n'y en a pas un
gros groupe. Quel est le dépôt sur le mont Mégantic? Est-ce
qu'il y a quelque chose à dire? Quel est le développement de
cela?
M. Duhaime: Je pourrais peut-être terminer sur votre
envolée sur le parc Frontenac et vous dire que nous allons,
aussitôt que l'enveloppe globale en ce qui concerne l'entente auxiliaire
sur le tourisme aura été négociée, continuer
les
investissements. Malheureusement, on n'est pas capable de vous dire
aujourd'hui si un montant a été affecté dans le secteur du
comté de Thetford Mines ou de Frontenac, Mégantic-Compton.
À partir du moment où le périmètre du parc est
défini, que ce soit dans un comté ou dans l'autre, ce n'est pas
la préoccupation première du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, mais il est bien certain que dans la programmation
d'ensemble, sur cinq ans, des investissements seront faits dans le comté
de Mégantic-Compton. Pour ce qui est du mont Mégantic, maintenant
que l'observatoire est ouvert à la population, c'est en activité,
comme je l'ai dit hier, je l'ai évoqué brièvement. Avant
de faire des investissements majeurs dans ce coin-là, on veut
synchroniser notre action avec le plan de développement routier qui est
en train d'être mis au point par le ministère des Transports.
M. Grenier: Vous avez des ministres "jumbo" que vous avez
nommés; les ministres d'État sont devenus, avec vous, des
superministres. C'est pour cela qu'ils sont là. C'est pour cela que je
vous dis qu'après un an, après deux ans, ce ne sera pas le temps,
à la veille de l'élection. Je ne sais pas lequel est au-dessus de
cela? C'est M. Léonard, je pense. J'ai approuvé et je pense
encore que c'est bon, quand même cela prendrait trois ans à
devenir efficace, je vais attendre. Ce sont des personnes qui sont là
pour cela, venir nous faire des déclarations et nous dire qu'entre les
Transports, le Tourisme et le Haut-Commissariat on est en train de
régler certaines choses et qu'il va y avoir une entente, même le
ministère des Terres et Forêts dans le cas du mont
Mégantic, mais il me semble que s'ils sont efficaces ces
superministres... On les paie cher maintenant, ce ne sont plus des petits
ministres d'État en dessous, ce sont des "jumbo" par-dessus
maintenant.
M. Duhaime: Le même prix que les autres.
M. Grenier: Oui, ils avaient moins avant, ils ont plus
maintenant. Ils ont comme les autres. Ils sont censés être "jumbo
", ils sont au-dessus. Ils sont là pour régler quelque chose. Ce
n'est pas un nouveau plan. On l'avait. Marcel Masse se promenait avec cette
idée de réduire les ministères et d'avoir quelqu'un qui
ferait le transfert pour enlever les jalousies ou les difficultés qui
pouvaient exister. J'applaudis au principe de cela, mais, si cela ne passe pas
dans les gestes, je ne sais pas ce que cela donne. Si c'est seulement du
verbe... et les ministres "jumbo" ont le verbe facile, tous ceux qui sont
là. Mais pour passer à l'action, cela a l'air plus difficile.
Quand on voit un Pierre Marois, ou bien un Landry ou un Léonard, cela va
bien, mais l'action quelle est-elle? Je dis que là-dedans, avec la
déclaration que vous avez faite à Lac-Mégantic, la
déclaration que vous avez faite aux crédits l'an passé,
à ce sujet, il me semble que ces ministres auraient dû s'asseoir
avec quelques-uns de vos fonctionnaires et dire: Oui, c'est cela. Aujourd'hui
je n'ai pas à vous dire qu'on va encore étudier, je vais voir le
ministre des Transports et on aura quelque chose à vous soumettre. Cela
ressemble aux formules des vieux partis. Vous disiez cela. Vous avez dit qu'ils
avaient étudié eux aussi, mais vous avez tout changé le
système. Vous les payez plus cher pour qu'ils arrivent avec des formules
nouvelles, mais ne traînez pas cela longtemps. On va vous faire mal
à l'élection. On va vous le dire en campagne électorale
que vos "jumbo ' ne sont pas meilleurs que nos mineurs, vous savez. Cela parait
drôle, c'est peut-être coloré, mais c'est vrai en maudit,
par exemple.
M. Duhaime: S'il y avait des études qui avaient
été faites préalablement, on ne serait pas obligé
de commencer à zéro dans ces dossiers.
M. Grenier: Je vous demande seulement un petit
dépôt, une base.
M. Duhaime: C'est tout nouveau tout beau ce que nous avons
entrepris concernant le mont Mégantic. Peut-être pourrait-on faire
un sanctuaire, je ne sais pas. On l'étudie. On ne restera pas
penché, on va voir, dans l'avenir, ce qu'on pourra faire.
M. Grenier: J'ai l'impression qu'on va attendre jusqu'à
l'année prochaine avant d'avoir des détails là-dessus.
Honnêtement, j'aurais bien aimé entendre parler de cela. J'avais
l'impression bien nette qu'on aurait eu un dépôt de document et
qu'on nous aurait dit: Oui, il y a eu une rencontre avec le ministère
des Terres et Forêts sur les chemins de pénétration en
forêt, une rencontre avec eux, une rencontre avec le ministère des
Transports et une rencontre avec le Haut-Commissariat. Il y a eu une rencontre
avec le ministère des Affaires culturelles et nous, du Tourisme, sur le
lieu du sanctuaire qu'il y a là. Cela s'est fait. Jusqu'à
maintenant, où en est rendu, j'aurais été satisfait, je
n'aurais même pas demandé d'investir d'argent cette année.
Mais ce n'est même pas fait encore. Les rencontres n'ont pas encore eu
lieu, vous avez des phrases très larges, du verbiage et vous ne dites
rien; cela veut dire qu'il n'y a rien de fait.
M. Duhaime: Prudence.
M. Grenier: Prudence, oui. Prudence, mais il n'y a rien de fait
quand même. Cela veut dire qu'on va attendre une autre année et,
l'année prochaine, vous allez nommer les membres du comité,
ça va être gênant, vous allez dire ça la veille, vous
allez donner les noms des membres du comité. Cela va être à
peu près ça. Faites attention, parce qu'on va être à
la veille des élections et on va vous dire que ça ressemble aux
vieux partis.
M. Pagé: Donc, si vous aviez mis $50 000 de moins pour le
Centre des congrès, M. le ministre, vous auriez peut-être pu
mettre ce montant dans le comté de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Oui.
M. Pagé: N'est-ce pas, M. le député de
Mégantic-Compton? On aurait pu prendre les $50 000 prévus pour
les architectes du Centre des congrès pour les mettre dans votre
comté.
M. Grenier: Vous avez ici, en date...
M. Duhaime: Vous voulez qu'on donne un contrat aux petits
patroneux traditionnels? C'est ça que vous voulez dire?
Vous êtes mieux de ne pas toucher à ça, parce que
vous ne sortirez pas gagnant.
M. Pagé: Ah Seigneur!
M. Perron: C'est un fait, M. le député de
Portneuf.
M. Grenier: M. le Président...
M. Perron: J'appuie le ministre là-dessus.
M. Pagé: Qu'est-ce qu'il ne faut point entendre!
M. Duhaime: T'entendre.
M. Pagé: Ce n'est pas bien d'être agressif comme
ça.
M. Grenier: J'ai un journal du 4 juin 1977: Le projet d'un casino
au Québec n'est pas une priorité pour Duhaime.
Une voix: Duhaime.
M. Grenier: Comme on dit dans la Mauricie, "M. Duhême", qui
aurait déclaré que le projet d'un casino au Québec n'est
pas une priorité.
M. Duhaime: C'est vrai.
M. Grenier: C'était une question posée, l'an
passé, par le député de Charlevoix et je reprends les
mêmes propos, je fais miens ses propos, pour savoir où en est
rendu le cheminement de la décision du ministre. Est-ce qu'il y a des
études faites? Mon meilleur recherchiste.
M. Duhaime: Vous êtes mieux de vous fier à lui
plutôt qu'à l'autre.
M. Pagé: Ah! ça, ce n'est pas bien, M. le
Président. Je ne passe aucune remarque désobligeante à
l'égard des membres du cabinet du ministre.
M. Grenier: M. le Président, j'aimerais connaître la
pensée du ministre et faire déposer la pile d'études
faites sur les casinos au Québec. Cela m'intéresse au plus haut
point puisque ce projet avait été lancé par deux ministres
de l'Union Nationale, M. Beaulieu et M. Loubier, vers les années 1967.
Cela fait quand même onze ans de ça.
M. Mailloux: C'était l'idée.
M. Duhaime: Ils sont à la retraite, si ma mémoire
est bonne.
M. Grenier: Oui, des retraites dorées, mais des
retraites.
M. Duhaime: II y a une étude en cours par la Régie
des loteries et courses du Québec qui relève du ministère
des Finances.
M. Grenier: Une étude en cours.
M. Pagé: Les échéanciers sont de quel
ordre?
M. Duhaime: Pour le ministre du Tourisme, un casino au
Québec, ce n'est pas une priorité.
M. Mailloux: Elle n'est pas bonne en monde! M. Grenier:
C'est épouvantable.
M. Pagé: Vous voyez qu'on est bien plus capable de faire
rire du côté de l'Opposition que de votre côté!
Là, on va embarquer dans le programme quinquennal. On va en avoir du
plaisir!
M. Grenier: Je pense que ça ne vaudra plus la peine de se
fâcher. Cela manque de sérieux. La question a été
posée, c'est une vieille question; heureusement, elle a pris de
l'âge et la question était la suivante: L'étude
commandée il y a quelques mois par le ministre des Finances concernant
le projet de création d'un ou de plusieurs casinos sur le territoire du
Québec est-elle maintenant complétée? C'était au
feuilleton, si je ne me trompe.
Dans l'affirmative, qgelle position le gouvernement a-t-il
adoptée? Mais c'est une vieille étude, j'aime mieux vous le dire.
Elle a presque deux semaines, c'est une vieille question. Aucune étude
concernant la création d'un ou de plusieurs casinos sur le territoire du
Québec n'a été commandée jusqu'à
maintenant.
Des voix: Ah!
M. Duhaime: Quelle date est-ce?
M. Grenier: C'est une vieille affaire, c'est le 19 mai 1978.
Avez-vous votre voyage?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: M. le Président, le ministre vient, encore
une fois, de se mettre les pieds dans les assiettes.
M. Duhaime: Vous devriez reposer votre question, c'est le 1er
juin aujourd'hui.
M. Grenier: Cela a bien changé, oui.
M. Duhaime: Vous êtes toujours en retard d'au moins deux
semaines.
M. Grenier: Quand on voit venir les crédits, je vais dire
comme je disais tout à l'heure. L'année prochaine, vous allez
m'apprendre le nom des membres du comité, ensuite, on va être
bon
jusqu'à l'élection provinciale. Non, je pense bien qu'on
ne reposera pas la question tout de suite, on va attendre une autre
année; à la fin de l'année, on va entendre les membres du
comité dire qu'il y a des architectes et des ingénieurs qui ont
été réservés et, que cela s'est fait en
réseau fermé, comme on se le fait dire aux engagements
financiers, une fois par mois, le jeudi.
C'est décevant, bien honnêtement, c'est
décevant.
M. Duhaime: Qui vous a répondu cela? (17 heures)
M. Mailloux: Le ministre des Finances, la semaine
dernière. Il a un meilleur recherchiste que celui du
député de Portneuf.
M. Grenier: ... journalistes. C'est dommage qu'ils ne se tiennent
pas ici.
M. Duhaime: M. le Président, je sais qu'en commission
parlementaire, nous n'avons pas le droit de soulever des questions de
privilège, mais peut-être pour rétablir les faits, si mes
collègues le permettent, une question de règlement.
M. Pagé: Moi, je passerais à autre chose, à
votre place.
M. Duhaime: Non, il faut lire la question.
M. Grenier: C'est dommage qu'on n'ait pas compris les questions
comme Maria Goretti.
M. Duhaime: Vous parlez d'une étude commandée, il y
a quelques mois, par le ministre des Finances, au mois d'août 1977. M.
Mailloux s'intéresse à cela. Il y a une étude en cours,
aux dires mêmes du ministre des Finances, à l'intérieur du
ministère des Finances. Si le sens de votre question était une
étude commandée à l'extérieur du ministère,
ce n'est pas la même chose du tout.
M. Pagé: Voulez-vous répéter ce que vous
venez de dire, M. le ministre, j'ai mal saisi?
M. Duhaime: Suivant mes informations, suivant ce que je vois ici,
j'ai une étude en cours actuellement, au ministère des Finances.
Il n'y a pas eu d'étude commandée à l'extérieur du
gouvernement.
M. Mailloux: Je ne tournerai pas le couteau dans la plaie.
M. Grenier: II n'y a rien là, comme on dit.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, je voudrais...
M. Duhaime: C'est encore le service de la recherche. Mais cette
foi, c'est le député de Charlevoix qui nous a
entraînés sur une mauvaise voie.
M. Grenier: On alterne.
Manoir Richelieu
M. Mailloux: M. le Président, cela rejoint les programmes
5 et 6. Je pourrais même être agréable au ministre. Il y a
eu certaines dépenses effectuées au Manoir Richelieu, dans le
cours de la dernière année fiscale.
M. Duhaime: Je m'excuse.
M. Mailloux: Certaines dépenses assez importantes ont
été effectuées au Manoir Richelieu dans le cours de la
dernière année fiscale. Je tiens publiquement à remercier
le ministre de continuer l'action que nous avions commencée sur cette
propriété dont s'est porté acquéreur le
gouvernement du Québec. C'est principalement aux cuisines, je pense, que
les dernières réparations ont été
effectuées, que je sache. Voici les quelques questions que je voulais
poser. Le ministre voudrait-t-il faire un peu l'état des principales
dépenses effectuées? Qu'il nous dise également s'il est
vrai que, l'an passé, la fréquentation de cet hôtel a
été à peu près l'une des plus importantes du
Québec. Quant au contrat de gérance, qu'un de mes
collègues avait signé après l'achat par le gouvernement,
est-ce que le gouvernement est satisfait des résultats de la
gérance, jusqu'à maintenant? Est-ce que le ministère du
Tourisme, s'il en est satisfait, doit renouveler ce contrat? Quelles sont les
prévisions du ministère du Tourisme dans un proche avenir?
M. Duhaime: L'hôtel de 350 chambres de Pointe-au-Pic, nous
y avons investi jusqu à maintenant, depuis l'acquisition, un montant de
$2 800 000, ce qui porte le total de l'investissement à environ $4
millions.
En 1977 je pourrais peut-être vous donner quelques
statistiques de la fréquentation sur une capacité en
jours-chambres de 46 641, l'utilisation a été de 35 112 jours,
soit un pourcentage de 75%. En jours-personnes, sur une capacité de 93
795, l'utilisation a été de 65 795, soit un pourcentage de
71%.
Nous avons servi aux usagers et au personnel 139 434 repas. Durant
l'exercice 1977, les personnes de l'âge d'or, ainsi que celles en voyage
par le biais de vacances-famille, ont profité du tarif
préférentiel et ce sera poursuivi en 1978.
Les bénéfices de l'exercice 1977 sont de $127 803
comparativement à une perte de $160 396. durant l'exercice 1976.
Le chiffre d'affaires de 1977 a atteint $2 310 000, soit une hausse de
$900 000, comparativement à l'exercice 1976. Pour 1978, les revenus
anticipés sont de l'ordre de $2 860 000, avec une projection de
bénéfices nets de l'ordre de $180 000.
Il me fait plaisir de vous souligner, M. le député de
Charlevoix, que 90% des employés du manoir Richelieu proviennent de la
région immédiate de Pointe-au-Pic et que, cette année,
nous allons négocier les clauses financières du contrat avec la
compagnie Delta.
Jusqu'à ce jour, nous sommes satisfaits de la gestion du manoir
par l'Auberge des gouverneurs.
M. Mailloux: Je sais qu'il y a eu récemment quelques
problèmes j'espère qu'ils ont été passagers
relativement à la syndicalisation du personnel, qui est
arrivée à la fin de l'année passée. Cependant, j'ai
déjà dit publiquement et également au ministre que, quant
aux quelques plaintes qui avaient été faites au sujet du
personnel étranger à Charlevoix, même le conseil de
Pointe-au-Pic s'était déclaré satisfait de toutes les
informations qui avaient été transmises par la direction au
conseil municipal et que la direction avait eu raison, dans quelques cas
isolés, de libérer des employés qui ne donnaient pas
satisfaction au nombreux public qui fréquente, je pense, ce merveilleux
hôtel qui est connu de l'ensemble du Québec.
Le ministre me dirait-il si cette fréquentation de 75% à
71%, sans que je connaisse à fond l'ensemble du système
hôtelier du Québec, n'est pas un taux de fréquentation des
plus importants, sinon le plus important actuellement?
M. Duhaime: Je ne dirais pas que c'est le plus important, mais il
est très élevé, si on tient compte du fait que, durant les
dernières semaines d'exploitation, c'est-à-dire que nous nous
rendons à la mi-octobre... Nous envisageons, bien sûr, de
prolonger la saison d'occupation au maximum, soit en avançant sur mai et
prolongeant sur octobre-novembre, dans l'espoir qu'on puisse maintenir un
coefficient d'occupation intéressant, entre autres en y attirant des
congrès. Si on faisait la défalcation de la fréquentation
de septembre et octobre, le taux de 75% se hausserait peut-être autour de
85%, parce que ce sont les dernières semaines, qui sont très
faibles, qui atténuent le pourcentage d'ensemble de la
fréquentation du manoir.
Durant juin, juillet et août, l'occupation dépasse 90%.
M. Mailloux: M. le Président, le ministre vient d'indiquer
que forcément, on espère, au gouvernement, hâter
l'ouverture du manoir et la prolonger autant que faire se peut, comparativement
à ce qui se faisait antérieurement sous l'administration des
propriétaires précédents. La saison touristique trop
courte qu'on vivait avec les anciennes administrations n'apportait pas beaucoup
plus de retombées que dans les mois plus creux qu'on subit dans
Charlevoix. Déjà, malgré les difficultés auxquelles
on fait face en octobre pour avoir autant de monde qu'en pleine période
estivale, on constate dans Charlevoix que le gouvernement fait oeuvre utile
quand il laisse le manoir ouvert aussi tard qu'à la fin d'octobre et que
dans tout l'est de Charlevoix, il y a des retombées immédiates
qui sont bien senties.
Est-ce qu'il est dans les intentions du ministère, en allant vers
des saisons plus longues et devant la clientèle nombreuse qui persiste
à rechercher cet endroit, d'apporter des améliorations sur
excusez l'expression anglaise "le staff house"? Est-ce qu'il est dans les
intentions du ministère, dans un avenir prévisible, de sectionner
le chauffage de cet hôtel pour qu'en période hivernale, il soit
possible de recevoir une certaine clientèle au rez-de-chaussée,
ou au premier, ou au deuxième, ou au troisième plancher? Ce
serait souhaitable quand même, si l'on considère que le mont
Grand-Fonds reçoit 2000 skieurs, déjà dans les jours de
fin de semaine, des gens qui viennent principalement de la région de
Québec.
C'était d'ailleurs l'esprit avec lequel j'avais recommandé
cat achat par le gouvernement pour qu'ultérieurement, on en vienne
à avoir une saison plus longue et ainsi pallier les saisons creuses
qu'on connaît dans Charlevoix.
M. Duhaime: On n'est pas prêt à prendre la
décision d'ouvrir durant tout l'hiver le Manoir Richelieu. Même si
l'achaladage du mont Grand-Fonds existe, les aubergistes locaux sont en mesure
de satisfaire à la demande des skieurs pour une grande partie.
M. Mailloux: En bonne partie, actuellement.
M. Duhaime: Au sujet de la résidence des employés,
nous étudions actuellement la possibilité d'y investir, dans les
années qui viennent, un montant de $2 500 000 et de convertir une partie
de la résidence des employés pour pouvoir y recevoir des gens de
l'âge d'or. Ce serait un peu sur le modèle que nous avons retenu
et la vocation que nous avons donnée au manoir Montmorency, et Vacances
Famille aussi.
M. Mailloux: Tout ce que je pourrais dire en conclusion au
problème du manoir Richelieu, c'est que je félicite le
gouvernement de continuer l'oeuvre que nous avions amorcée, et je veux
croire qu'il continuera dans le sens qu'il vient d'indiquer.
Mont Sainte-Anne
Le deuxième point que je voulais soulever est en rapport avec la
station de ski du mont Sainte-Anne et l'éventuelle station de ski alpin
que j'espérais moi-même faire réaliser à
Petite-Rivière-Saint-François. Je ne voudrais pas
m'étendre sur le sujet, mais je veux dire que le mont Sainte-Anne est
une installation bénéfique à l'ensemble de la
région de Québec, principalement en période hivernale,
parce que sans le mont Sainte-Anne, je pense qu'il y a quantité
d'installations hôtelières de la région de Québec
qui végéteraient, alors qu'une clientèle nombreuse de
l'Ontario et des provinces limitrophes des États-Unis vient
séjourner ici, dans la région, à cause du mont
Sainte-Anne. Il y a quand même un achalandage qui est donné dans
votre livre d'exercice 1976/77; sur une vingtaine de jours, il y a plusieurs
milliers de skieurs qui empruntent ce centre de ski. Je voudrais mettre le
ministre en garde contre une chose à laquelle j'ai moi-même fait
face étant du côté ministériel, c'est qu'il ne
faudrait pas que ceux qui administrent le mont Sainte-Anne continuent à
convaincre les hommes politiques qu'on
doit mettre tous les oeufs dans le même panier, dans le cas du
mont Sainte-Anne. (17 h 15)
II y a déjà de très forts investissements au mont
Sainte-Anne qui ont rendu d'immenses services à la Côte de
Beaupré et à la région de Québec. Il serait temps
qu'on pense, non pas à aller vers le versant nord du mont
Féréol, mais vers les montagnes de
Petite-Rivière-Saint-François. C'est un projet apolitique, qui
n'est pas né de mon esprit, mais de celui de journalistes sportifs et de
SOTAR, en particulier, qui est spécialiste en la matière.
Je sais que le ministre est actuellement aux prises, comme le
gouvernement, avec des contraintes financières qu'il doit respecter. Je
ne lui demanderai même pas ce qu'il a l'intention d'investir cette
année dans des travaux possibles de main-d'oeuvre à
Petite-Rivière-Saint-François. C'est sûrement un projet
d'importance et de longue haleine.
Ce que je voudrais quand même lui signaler, c'est le
phénomène suivant: Dans mon esprit, quand j'ai recommandé
au gouvernement précédent de se porter acquéreur des
terrains de Petite-Rivière-Saint-François, étant
représentant de ce comté depuis déjà quinze ans
à ce moment-là... Si, en période estivale, le comté
de Charlevoix se défend quand même assez bien, avec les chiffres
de chômage que mentionnait tantôt mon collègue de
Mégantic-Compton, il ressort qu'en période hivernale, c'est un
comté qui est quasiment un no man's land, qui n'est rattaché
à aucune région du Québec et qui devient, avec un
chômage dont je ne voudrais pas donner les chiffres publics tellement ils
sont indécents...
Il y a une récente étude qui vient de paraître du
ministère du Travail qui prouve, hors de tout doute, bien que ce
comté soit actuellement dans l'Opposition... Le ministère du
Travail indique, dans le rapport sectoriel qu'il donne des différentes
régions du Québec, que dans la partie ouest de Charlevoix
où est situé le mont Sainte-Anne, pour les effectifs de 19
à 24 ans, c'est dans cette partie-là où il y a le plus
fort taux de chômage de tout le Québec et que seulement 19% des
effectifs qui y résident encore, qui ont assez d'énergie pour y
résider, peuvent espérer un travail.
Je pense qu'il serait inutile de dire au ministre que l'implantation
d'un centre de ski à Petite-Rivière-Saint-François aurait
eu, sur l'ensemble de l'ouest du comté, des retombées du
côté des auberges, de la restauration, du transport, de tous les
côtés, principalement pour cette jeunesse qui, actuellement, doit
s'expatrier partout. Je veux croire que, malgré les difficultés
financières auxquelles on a à faire face actuellement, on ne
laissera pas en plan un investissement qui atteint déjà
près de $3 millions à
Petite-Rivière-Saint-François, et qu'on continuera pour que dans
un avenir prévisible on puisse au moins donner la relève au mont
Sainte-Anne qui deviendra tantôt saturé, s'il n'y a pas une
station très proche qui peut prendre la relève.
M. Duhaime: M. le Président, ce que je voudrais ajouter
là-dessus, c'est que j'apprécie la mise en garde que me fait mon
collègue de Charlevoix. Vous me l'aviez d'ailleurs faite l'année
dernière et je m'en suis bien souvenu. Il n'est pas dans mes intentions
de privilégier des investissements ou des aménagements au mont
Sainte-Anne au détriment de ce qui pourrait être fait à
Petite-Rivière-Saint-François.
Par exemple, la proposition d'aménager le mont
Féréol est tenue en suspens. Jusqu'à ce jour, nous avons
effectivement investi, en incluant les exercices financiers 1974/75
jusqu'à aujourd'hui, une somme de $2 565 858.91 à
Petite-Rivière-Saint-François et nous avons, bien sûr,
l'intention d'y faire d'autres aménagements. Nous avons aussi
l'intention de prendre une décision je souhaiterais être en
mesure de donner une date précise, mais je ne pourrai le faire
aujourd'hui sur un investissement majeur à
Petite-Rivière-Saint-François pour son aménagement. Je
souhaiterais et je souhaite toujours qu'on puisse en arriver à des
ententes avec l'entreprise privée pour avoir une espèce de projet
mixte qui pourrait aider et accélérer la mise en marche de ce que
je considère comme étant un des plus beaux projets, tant pour le
ski que pour la saison estivale dans l'Est du Québec.
M. Mailloux: J'aimerais ajouter ceci, c'est que les paroles que
je prononce quant au mont Sainte-Anne et à
Petite-Rivière-Saint-François... Je suis député de
l'ensemble de ce comté, les deux font partie de mon comté. Ce que
j'affirme au sujet de Petite-Rivière-Saint-François, c'est que je
suis en complet accord avec tous les gens de la côte de Beaupré
devant qui j'ai répété les mêmes arguments et qui
sont d'accord sur l'amélioration à apporter à
Petite-Rivière-Saint-François.
M. Duhaime: Vous me permettrez, d'ailleurs, de vous
féliciter de votre intervention à la télévision
récemment sur les régions du Québec où vous avez
parlé avec beaucoup d'appoint du site enchanteur que constitue
Petite-Rivière-Saint-François et en faisant une intervention tout
à fait apolitique.
M. Pagé: Comme d'habitude.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que nous sommes
prêts à...
M. Duhaime: Ce serait peut-être un exemple à
imiter.
M. Mailloux: Pourtant, je suis de bonne humeur.
M. Pagé: Je présume... Imité par qui? Je
suis certain, M. le ministre, qu'après 17 ans de vie politique je
présume j'aurai la même sagesse que mon collègue de
Charlevoix.
Réserve Saint-Maurice
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, avez-vous d'autres questions?
M. Pagé: Oui, M. le Président, j'ai d'autres
questions. Concernant la programmation quinquennale du ministère et
particulièrement dans la réserve Saint-Maurice, est-il encore
prévu cette année de dépenser une somme de $70 000 pour le
chemin de six milles de longueur pour se rendre au lac Polette et Saint-Thomas?
Accès de nouveaux territoires, $70 000, cette année.
M. Duhaime: $60 000.
M. Pagé: $70 000 cette année. Est-ce que ce montant
est encore prévu?
M. Duhaime: C'est dans le comté de Laviolette, c'est un
très beau nom.
M. Pagé: Centre d'interprétation de la Matta-win,
$45 000.
M. Duhaime: Ce n'est pas, au sens strict, un centre
d'interprétation. Mattawin est un centre d'accueil.
M. Pagé: D'accueil?
Dans la réserve Saint-Maurice, la construction d'un chemin entre
le lac Polette et Saint-Thomas.
M. Duhaime: Ce ne serait pas la programmation de l'année
dernière?
M. Pagé: C'était prévu pour l'année
1978/79.
M. Duhaime: J'imagine que cela doit être reporté.
Pour ce qui est de la question de la route entre le lac Polette et
Saint-Thomas, je ne l'ai pas sur la programmation de 1978/79. Cela a pu
être reporté tout en demeurant dans le plan de cinq ans.
M. Pagé: À l'intérieur du programme
quinquennal.
M. Duhaime: Nous devrions procéder effectivement à
l'aménagement d'un centre d'accueil pour la réserve Saint-Maurice
à la hauteur de la Mattawin.
M. Pagé: La Mattawin? M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: D'accord. Concernant le programme quinquennal,
j'aimerais savoir où en sont rendus les problèmes que vous aviez
avec l'expropriation pour le parc du Bic. Il y avait des droits de
résidence de dix ans pour les non-résidents là-bas.
M. Duhaime: Au sujet du dossier en cours concernant
l'expropriation des terrains au parc du Bic, les négociations se
poursuivent toujours par l'entremise d'un procureur, je pense. Une partie des
citoyens de cette région ont accepté la proposition du
ministère de pouvoir continuer d'habiter leur maison ou leur camp
d'été pour une période n'excédant pas dix ans. Nous
tentons de terminer la négociation pour en arriver à une entente
à l'amiable avec les autres. Il reste sept ou huit cas à
régler.
M. Pagé: Sur?
M. Duhaime: Sur 180 tout près de 200.
M. Pagé: Est-ce que les rapports de votre procureur
indiquent que cela devrait être réglé bientôt?
M. Duhaime: Oui, cela fait plusieurs fois qu'on nous dit que cela
va se régler bientôt, mais nous serions sur le point, je pense,
d'espérer que les propriétaires des résidences
d'été à l'intérieur du périmètre du
parc public acceptent la proposition fort raisonnable du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche quant à leur droit à
une résidence et l'usufruit de leur propriété pour une
période qui ne devrait pas excéder dix ans.
Sujets divers
M. Pagé: Quant à l'aide aux marinas, est-ce que
vous pourriez nous donner la ventilation des sommes qui sont affectées
à ce programme cette année? Pas un cent?
M. Duhaime: II n'y a rien de prévu pour les marinas cette
année.
M. Pagé: Les marinas de Québec, de Pointeau-Pic, de
Sorel, de Tadoussac.
M. Duhaime: Sorel, oui, mais non exploitée par le
ministère.
M. Pagé: Oui, mais c'est un budget d'opération.
M. Duhaime: C'est cela.
M. Pagé: II n'y a pas de subvention aux autres marinas.
Est-ce à dire que vous voulez mettre fin à l'effort
déployé par le ministère dans le...
M. Duhaime: Ce n'est pas une des priorités retenues par le
nouveau ministre pour ce qui est du nautisme, chacun sa marotte. Ce que j'ai
demandé à mon administration, c'est de faire l'analyse de la
situation du nautisme. Ce que nous avons conservé à l'esprit,
cependant, c'est de pouvoir aménager des abris pour pouvoir relier plus
facilement, pour la navigation de plaisance, Québec à Tadoussac,
mais il n'y a rien de prévu pour cette année. À mon sens,
ce n'est ni une urgence ni une priorité. Pardon?
M. Mailloux: L'île aux Coudres, Saint-Joseph-de-la-Rive ou
Pointe-au-Pic, les abris?
M. Duhaime: Non, ce ne serait pas dans cette direction-là,
ce serait beaucoup plus proche. On regarde plutôt du côté de
Montmagny.
M. Mailloux: La navigation de plaisance. Il me semble que le
chenal de la rive nord est un chenal plus navigable où on peut faire de
la voile. Le chenal de la rive sud, il y a pas mal de battures.
M. Duhaime: De toute façon, du côté nord, M.
le député de Charlevoix, on demeure dans votre comté pas
mal tout le temps. Je ne vois pas en quoi cela poserait un problème.
Vous n'aimez pas qu'on passe au sud?
M. Mailloux: C'est parce qu'au sud c'est un chenal qui a
été délaissé, à cause des battures de
sable.
M. Pagé: Vous parlez à un navigateur, M. le
ministre.
M. Mailloux: C'est parce que je vois mal les voiliers circuler
entre Rivière-du-Loup et Québec par le chenal sud alors que c'est
le chenal nord qui forcément...
M. Duhaime; : Ce que vous avez à l'esprit, j'imagine,
c'est un refuge à l'île aux Coudres aussi bien que celui de
l'île d'Orléans.
M. Mailloux: Oui, simplement un brise-lames qui permet...
M. Duhaime: Quand je vous parle d'un abri, c'est un endroit
où les bateaux peuvent arrêter, être accueillis avec les
facilités.
M. Mailloux: Deux choses, qu'ils puissent se mettre à
l'abri des intempéries et également avoir des stations de
réparation assez facilement, comme au chantier maritime de l'île
aux Coudres qui est à quelque 200 pieds de l'installation portuaire. Et
Saint-Joseph-de-la-Rive a les mêmes avantages.
M. Duhaime: Qu'on y aille par le nord ou par le sud, j'ai
l'impression que...
M. Mailloux: Parce qu'entre le nord et le sud, on ne traverse
pas, il y a bien de l'eau, mais un pied et deux pieds sur les roches, cela
navigue mal.
M. Duhaime: II faut y aller en chaloupe, des grandes chaloupes et
une bonne paire de claques.
M. Mailloux: II y a plus d'outardes que de bateaux de
plaisance.
M. Pagé: J'avais prévu, M. le Président,
demander au ministre les projets qu'il entendait mettre de l'avant cette
année pour les parcs et les réserves du district de
Québec. Évidemment, cela aurait peut-être été
assez long. Je me limiterai à lui demander ses projets en ce qui
concerne la réserve de Portneuf.
M. Duhaime: Dans quel comté? Je le demande parce que la
réserve Saint-Maurice est dans le comté de Laviolette.
M. Pagé: Dans Portneuf.
M. Duhaime: Est-ce que c'est tout dans Portneuf?
M. Pagé: Tout dans Portneuf.
M. Duhaime: Vous avez deux réserves dans votre
comté? Vous vous plaignez le ventre plein. (17 h 30)
M. Pagé: La réserve de Portneuf et une partie du
Parc des Laurentides.
M. Mailloux: ... il parle de la réserve de
Riviè-re-à-Pierre.
M. Duhaime: Nous prévoyons dépenser dans la
réserve de Portneuf, pour la faune, environ S35 000 et à peu
près $120 000 dans l'aménagement et l'amélioration des
infrastructures routières et divers autres travaux, pour un total de
$155 000. C'est une entente de 76 hommes-mois comme impact sur l'emploi.
M. Pagé: 76 hommes-mois. M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: D'accord.
Le parc du Mont Orford?
M. Duhaime: Pour votre information, M. le député de
Portneuf...
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: ... le budget d'exploitation de la réserve
Portneuf a été fixé à $1 million, moins $3000.
M. Pagé: De $1 million, c'est ça. C'est une
impulsion qui a été donnée par l'ancien gouvernement de
l'UN. C'est bien.
M. Perron: II a toujours son mot à dire.
M. Pagé: J'ai tellement travaillé. Je vous dis
ça bien humblement d'ailleurs.
M. Perron: Je ne sais pas combien ça fait de fois que le
député de Portneuf répète ça, depuis le
début de la commission.
M. Duhaime: C'est une phrase, d'ailleurs, que nous entendrons
pendant de longues années.
M. Perron: Ah oui.
M. Pagé: Quelques années dans l'Opposition et de
longues années au pouvoir. Chapitre du parc Orford.
M. Duhaime: Dépenses prévues: $292 000, soit $100
000 pour le nettoyage, $15 000 dans l'équipement pour des tables de
pique-nique, des quais, des chaises, des tables et $97 000 en cons-
tructions diverses, pour un total de 88 hommes-mois comme impact sur
l'emploi.
M. Pagé: La question de l'agrandissement a quand
même fait couler beaucoup d'encre, dans quelle perspective cela se
règle-t-il actuellement?
M. Duhaime: L'agrandissement du parc du mont Orford se situe dans
la même problématique que nous avons évoquée
ensemble au début des travaux de la commission, c'est-à-dire
l'application de la loi 19, la Loi sur les parcs. Ce n'est qu'au printemps de
1979 que nous serons en mesure d'établir le périmètre
définitif du parc du mont Orford, en même temps que nous le ferons
pour le parc des Laurentides et celui de la montagne Tremblante.
M. Pagé: C'est seulement lorsque tout le mécanisme
prévu à la loi 19 sera complété.
M. Duhaime: Oui. Les investissements prévus de $292 000
sont à l'intérieur du périmètre actuel du parc du
mont Orford.
M. Pagé: D'accord. Revenons à une autre
région, qui est la vôtre. Les dirigeants du festival western de
Saint-Tite ont soumis au ministère du Tourisme un projet, je me
réfère à un article du 29 décembre 1977, dans la
Nouvelliste, où on faisait état du fait que "les dirigeants du
festival western de Saint-Tite viennent de soumettre au gouvernement du
Québec les plans d'un audacieux projet de développement triennal
évalué à $1 million".
Est-ce qu'il y a eu une suite favorable donnée à cette
requête?
M. Duhaime: II y a eu plusieurs rencontres avec les dirigeants du
festival western de Saint-Tite. J'ai participé au moins à deux de
ces réunions. Mon cabinet continue de s'en occuper de même que le
député de Laviolette. Il est évident que le chiffre de $1
million est peut-être, non seulement peut-être, mais très
certainement un chiffre de "bargaining" qui a été avancé,
qui m'apparaît très élevé. J'ai eu l'occasion de le
dire, d'ailleurs, à la direction du festival. Ce que nous sommes en
train de compléter, c'est de voir si nous pouvons aller à ce
qu'il y a de plus urgent, ce qui consisterait à fermer le toît,
peut-être même de ne le fermer qu'en partie, si les
ingénieurs nous disent que cela peut être à la fois
sécuritaire et rentable. Ceci permettrait au festival de tenir toutes
ses activités, peu importe les conditions
météorologiques.
Il est arrivé, dans le passé, et l'étude des
budgets du festival western le démontre, que des manifestations ont
dû être annulées à une demi-heure ou une heure
d'avis, à cause d'un orage. La fermeture du toît de ce stade
permettrait d'envisager la programmation des événements et
très certainement aussi d'augmenter la rentabilité de cet
événement en Mauricie.
M. Grenier: Nous en avons un toit, qui ne sert pas. Il est
entreposé en France. On pourrait peut-être le faire venir.
M. Duhaime: II serait trop petit pour le stade de Saint-Tite.
M. Pagé: Sur le même sujet, on faisait état,
le 9 mai, dans Le Nouvelliste, que M. Desaulniers était très
souriant et très heureux, après avoir rencontré le
député Jean-Pierre Jolivet, car M. Jolivet lui avait donné
l'assurance qu'il aurait une réponse définitive pour le stade,
avant juin. M. le Président, étant donné que nous sommes
en juin, est-ce que la réponse a été donnée?
M. Duhaime: La réponse sera donnée en juin.
M. Pagé: Mais c'était avant juin.
M. Duhaime: Oui, mais ce serai en juin.
M. Pagé: La réponse est retardée?
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: Le Nouvelliste apprendra probablement demain aux
lecteurs de Saint-Tite que c'est retardé.
M. Duhaime: Vous me permettrez d'ajouter, M. le Président,
que le Nouvelliste rapportait, le 9 mai, qu'il avait appris que la porte de
sortie trouvée par les députés Duhaime et Jolivet
proviendrait du programme de relance économique et de soutien à
l'emploi.
M. Pagé: M. le Président, si mon collègue de
Mégantic-Compton est d'accord, nous serions disposés à
adopter les programmes 5 et 6.
M. Grenier: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Programme 5, adopté.
Programme 6, adopté. Programme 7.
M. Grenier: II faut rappeler, M. le Président, qu'on a un
vote à six heures moins dix. Il resterait à peine une dizaine de
minutes de débat, si on veut terminer pour six heures.
Le Président (M. Boucher): C'est le dernier programme. M.
le député de Mégantic-Compton. Gestion interne et
soutien.
M. Pagé: Programme 7?
Le Président (M. Boucher): Oui. M. le député
de Portneuf.
M. Pagé: M. le Président...
Gestion interne et soutien
M. Duhaime: Si vous le permettez, M. le Président, juste
un mot, très bref.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Duhaime: Je voudrais peut-être rappeler ce que j'ai
évoqué au début de nos travaux. Dans la poursuite de cet
objectif de rapprocher l'administration de la population, nous avons
commencé à déconcentrer l'administration du
ministère du Tourisme en le régionalisant. Cela a
été mis en marche. Nous avons affecté d'ailleurs cinquante
postes au processus de régionalisation. À peu près tous
ces postes sont comblés maintenant. Les administrateurs régionaux
sont en poste, dans toutes les régions du Québec, afin de
spécialiser les activités du ministère en confiant aux
directions centrales l'exercice des fonctions de planification, de
programmation, de normalisation et de contrôle, et aux directions
régionales les fonctions de réalisation et d'exécution des
programmes régionaux du ministère.
Je voudrais vous mentionner quelques interventions. Tout d'abord, il y a
eu la mise sur pied de la direction de la planification, ce qui n'existait pas
au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
On a mis sur pied également une direction des communications qui
n'existait pas au ministère. De plus, la direction du
développement touristique, qui n'existait pas non plus, va relever de la
direction générale du tourisme. Elle comprend trois services,
dont un nouveau, le service de l'aide à l'industrie, les deux autres
étant le service de l'hôtellerie et celui des agents de
voyages.
Nous avons également créé la direction
générale des opérations régionales qui a
juridiction sur chacune des directions régionales correspondant aux
différentes régions administratives, de même que les
directions du Mont-Sainte-Anne.et de l'île d'Anticosti qui
relèvent de la direction générale des opérations,
le sous-ministre adjoint étant M. Ronald Clark.
C'est dans un souci d'efficacité et d'harmonie administratives
que nous avons voulu amorcer l'implantation de cette nouvelle structure en
recherchant une définition claire et précise aux liens
fonctionnels qui doivent rattacher entre elles les différentes
directions administratives tant sur le plan régional que pour les
directions sectorielles centrales.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, concernant l'augmentation
de la masse salariale de $1 750 300 pour 80 postes additionnels, j'aimerais
qu'on me fasse, si c'est possible, l'affectation de ces postes
M. Duhaime: Effectivement, aux opérations
régionales, nous avons affecté 50 nouveaux postes. Je ne sais pas
d'où vous tenez votre chiffre 80. C'est sous aucun doute la
résultante du fait que nous avons converti en postes permanents un
certain nombre de postes d'occasionnels, six mois...
M. Pagé: 563 moins 483, je pense que cela donne 80.
M. Duhaime: Mais ce n'est pas pour tout le programme 7?
M. Pagé: Oui, le programme 7, supercatégories,
catégories. Vous allez avoir moins d'employés à temps
partiel, vous allez en avoir onze de moins.
M. Duhaime: II y a des postes qui ont été
transférés d'autres programmes au programme 7 dans la
réorganisation régionale. De nouveaux postes, il y en a
réellement 50. Les autres sont tout simplement le transfert d'autres
programmes.
M. Pagé: De nouveaux postes, il y en a 50.
M. Duhaime: De nouveaux postes, il y en a seulement 50.
M. Pagé: 30 partiront pour être affectés...
M. Duhaime: Qui sont des réaffectations. M. Pagé:
Ah!
M. Duhaime: À la suite de la conversion, pour une grande
partie à...
M. Pagé: À la régionalisation.
M. Duhaime: Oui, mais à la reconversion de postes
occasionnels, c'est-à-dire ceux de six mois dont les contrats ont
été renouvelés d'année en année, pendant,
dans certains cas, dix ou douze ans. Nous avons procédé à
cette reconversion postes occasionnels en postes permanents pour donner, entre
autres, la sécurité d'emploi à ces employés.
M. Mailloux: À ces mêmes employés?
M. Duhaime: Pour la plupart, oui. Cela m'ap-paraissait comme
étant une anomalie que des citoyens du Québec soient à
l'emploi du ministère du Tourisme depuis dix ans et soient toujours sur
une base occasionnelle. Cela m'a même étonné que l'ancien
gouvernement n'ait pas réglé ce problème.
M. Pagé: On a contribué à le régler
largement dans Portneuf. Les premiers permanents sont entrés en 1974,
par ordre d'ancienneté, d'ailleurs. Je pense que vos fonctionnaires
seraient en mesure de le confirmer, sans aucune partisanerie politique ou
autre, mais de façon constructive, à l'image du parti qui formait
le gouvernement à l'époque.
M. Duhaime : Cela demande un applaudissement.
M. Perron: Ce n'est pas possible!
M. Pagé: En ce qui concerne le mouvement de personnel
entre le 25 novembre 1976 et le 31 mars 1977 au ministère, vous avez eu
une personne congédiée.
M. Duhaime: Combien? (17 h 45)
M. Pagé: Une personne congédiée. Vous avez
eu 180 personnes qui ont eu des coupures de salaire. Vous avez eu 408
engagements non renouvelés, 17 démissions, 160 nouveaux
engagements dont 135 sans examen écrit.Est-ce qu'il serait possible
d'avoir un peu d'explications en ce qui concerne tout cela?
M. Duhaime: Des postes occasionnels?
M. Pagé: Prenez le cas des 17 démissions, par
exemple. À quoi est-ce dû?
M. Duhaime: On va prendre avis de votre question et on va faire
les recherches en conséquence. Je vous avoue que cela me frappe un peu.
17 démissions, c'est possible.
M. Pagé: La compilation pour...
M. Duhaime: Sur 2500 employés, c'est fort possible qu'il y
en ait 17 qui aient décidé d'aller...
M. Pagé: Oui, mais c'est une compilation qui a
été faite suite à des questions qui ont été
posées au feuilleton. Alors, on serait en droit de présumer que
vous êtes au fait de ces renseignements.
M. Duhaime: Oui, mais je ne peux quand même pas vous donner
les noms et les adresses.
M. Pagé: Je ne vous demande pas les noms et les adresses.
Je vous demande pour quel motif c'est arrivé. 183 coupures de salaire,
comment cela s'explique-t-il?
M. Duhaime: Des absences non motivées, des retards
accumulés. En fait, j'aime mieux prendre avis de ces questions et
fournir des réponses ultérieurement. Je pense que cela va
nécessiter des recherches.
M. Pagé: Avant l'ajournement de la session? M. Duhaime:
Oui, avant le 23 juin. M. Pagé: Les 135 sans examen
écrit?
M. Duhaime: C'étaient peut-être des postes
journaliers.
M. Pagé: Des ouvriers?
M. Duhaime: J'imagine que oui.
M. Pagé: Vous pourriez nous faire la ventilation de
cela?
M. Duhaime: La liste exhaustive.
M. Pagé: Je ne veux pas avoir les noms, je veux avoir la
ventilation. Si vous voulez mettre les noms, mettez-les, mais ce que je veux
avoir, c'est la ventilation, c'est tout.
Il y a le cas d'un monsieur de Sainte-Anne-des-Monts qu'on peut
évoquer ici. Cela évoque assez bien une situation qui est, selon
moi, très pénible. M. Gagnon a communiqué avec moi. Il
s'était inscrit à un concours pour travailler à la
rivière de Sainte-Anne-des-Monts. Il s'est présenté
à l'examen et c'est lui qui a eu le meilleur résultat, selon les
renseignements que j'ai. Il a été engagé et on l'aurait
congédié en juin. C'est un homme qui avait de très grandes
qualités. Il connaissait son travail, il le faisait bien d'ailleurs. Il
s'est classé premier à l'examen. Il avait peut-être un
défaut aux yeux du ministre, il s'était déjà
affiché politiquement comme souscrivant au parti qui forme l'Opposition
officielle aujourd'hui.
Par coïncidence, il y a eu pas mal de plaintes de la part de gens
d'autres formations politiques. Cela a même fait l'objet de questions au
premier ministre lorsque celui-ci s'est rendu dans la région en juin. Il
y a des gens qui se plaignent que ce type, qui avait déjà fait de
la politique, comme je crois que c'est le droit de tout citoyen d'en faire et
de militer dans un parti politique, par coïncidence ou autrement, a
été congédié quelques jours après. Et il
s'en est même plaint...
M. Duhaime: Un organisateur du Parti québécois?
M. Pagé: Non, du Parti libéral. M. Duhaime:
Ah bon!
M. Pagé: II avait des qualités. Je n'ai pas dit
qu'il avait des défauts. J'ai dit qu'il avait une qualité.
Alors, il s'est même plaint...
M. Duhaime: C'était dans l'organisation de M.
Côté, oui? Dont on parle dans les journaux?
M. Pagé: II s'est même plaint au Protecteur du
citoyen. Il a d'ailleurs contacté des officiers du ministère, qui
lui auraient dit que les ordres venaient d'en haut.
J'aimerais avoir plus d'explication sur cette possibilité que les
ordres viennent d'en haut.
M. Duhaime: S'il y a eu congédiement dans le cas de ce M.
Gagnon et si le congédiement n'était pas justifié, je vous
avoue que je ne suis pas au fait de ce cas bien précis; il faudrait
peut-être conseiller à M. Gagnon de voir s'il peut utiliser tous
ses recours par voie de grief ou autrement et de faire valoir ses droits devant
la Commission de la fonction publique.
M. Pagé: Est-ce que vous pouvez regarder ce cas et me
rendre une réponse en même temps que la réponse à
laquelle vous vous êtes engagé?
M. Duhaime: On va se pencher là-dessus
également.
M. Grenier: Sur M. Gagnon, pas madame.
M. Pagé: Vous avez dit, M. le ministre, il y a quelques
minutes, que vous favorisiez l'engagement d'employés permanents,
après que des personnes ont travaillé pendant cinq ans, dix ans,
huit ans au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
Il y a beaucoup de vos fonctionnaires qui n'ont pas encore le statut
d'employés permanents, qui travaillent dans des parcs, des
réserves, etc., qui font un bon boulot depuis plusieurs années et
qui attendent toujours leur permanence.
Plusieurs de ceux-ci y travaillent depuis sept ans,
régulièrement, sans arrêt de travail, cinq ans; souvent,
ils sont remerciés un soir et réembauchés le lendemain
cela n'a pas beaucoup d'effet sur leur emploi et je pourrais
évoquer plusieurs cas; je n'ai qu'à prendre le cas de Portneuf,
par exemple. C'est dans mon comté, il y a des gens qui sont venus se
plaindre; ils ne sont pas heureux. Ils sont malheureux, M. le ministre, et,
pourtant, ils ne devraient pas l'être.
M. Duhaime: Ils sont malheureux parce qu'ils sont dans votre
comté?
M. Pagé: Non, du tout! Au contraire, je crois que la
très grande majorité des gens dans mon comté sont heureux.
Il y a seulement évidemment mon groupe d'amis les Péquistes,
mais, encore là, ils disent: Pagé, tu es un bon
député. On a besoin d'un gars comme toi, même si tu n'es
pas dans notre parti. Je les comprends d'ailleurs.
Ce que je voulais vous dire, c'est que ces gens sont malheureux de ne
pas être permanents, je connais le cas de personnes qui travaillent
depuis cinq ans, sans arrêt. On les a "slaqués", comme on dit en
bon français, pour une période d'un mois et on les a
réembauchés pour six mois, sept mois et huit mois...
M. Perron: C'est temporaire.
M. Pagé: Oui, des mises à pied temporaires.
M. Perron:... temporaires avec réengagement.
M. Pagé: Je vais vous donner un exemple: La réserve
de Portneuf. Cela faisait cinq ans qu'on jugeait opportun d'avoir un soudeur.
On a décidé qu'un soudeur, même s'il y avait des choses
bien importantes à souder qui sont restées en haut des "lifts"
apparemment, on pouvait s'en passer pour deux mois. J'aimerais savoir si vous
entendez remédier à cette situation et quel est l'avenir pour ces
gens qui y travaillent et qui font du bon boulot depuis cinq ou six ans?
M. Duhaime: On va continuer de faire ce que nous avons
commencé et voir, dans la mesure du possible, si nous pouvons accorder
une permanence. En un an déjà, nous avons accordé la
permanence à 250 employés qui se trouvaient dans la situation que
vous venez de décrire. Mais on ne peut pas tout faire en même
temps, la même journée. On va continuer dans ce
sens-là.
Bien sûr qu'un ministère comme celui-ci doit toujours
requérir un certain nombre d'employés qui, par définition,
auront des emplois occasionnels, mais il m'est apparu anormal, en arrivant
à ce ministère, de constater que des employés
travaillaient régulièrement depuis dix ans avec le statut
d'occasionnel. On s'est occupé de ceux-là au début et nous
ne suivrons pas l'exemple des autres personnes qui nous ont
prédécés; nous allons plutôt continuer à
faire l'analyse de chacun de ces cas pour voir s'il n'y a pas lieu de donner
une permanence d'emploi.
M. Pagé: Pour vous, la personne qui travaille chez vous
depuis cinq ou six ans offre suffisamment de garantie.
M. Duhaime: Elle a un préjugé favorable, au
départ, pour une permanence.
M. Pagé: Alors les personnes qui, malheureusement,
devraient être mises à pied pendant une période d'un mois,
deux mois ou trois mois ont toutes les chances d'être
réembauchées si elles font un bon travail.
M. Duhaime: Non, pas nécessairement. Bien sûr, il
faut suivre le cheminement normal de chacun de ces dossiers suivant les
règles établies dans la politique d'embauche au niveau de la
Commission de la fonction publique, dans la mesure du possible. Je pense que ce
que nous avons fait en un an est une indication de nos intentions, une
indication tangible. Je pense qu'on ne s'amusera pas si je peux dire
à profiter du faible statut d'un occasionnel pour faire de la
petite politique. Lorsque les gens ont travaillé pour le compte du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pendant
plusieurs années et si leur poste justifie une permanence, dans chaque
cas, il y a un préjugé favorable dans le sens de leur accorder
une permanence. Peu importe leur nom et leur coloration. C'est peut-être
le gros changement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Oui, M. le Président. On a mentionné
tout à l'heure 50 nouveaux postes dans les régions. Quand on
parle de nouveaux postes, bien sûr, ce ne sont pas des postes qui
venaient de l'administration centrale et qui étaient
transférés dans les régions; ce sont véritablement
des nouveaux postes. C'est bien cela?
M. Duhaime: Ce sont des postes nouveaux; ce ne sont pas des
réaffectations et ils ne comprennent pas non plus les nouveaux postes
permanents créés dans le cadre de l'opération gestion de
la faune...
M. Grenier: D'accord.
M. Duhaime: ... de sorte que nous avons augmenté notre
effectif en cours d'année, tant dans la mise en oeuvre de la
régionalisation du ministère que dans la mise en oeuvre de
l'opération gestion faune. Notre effectif permanent a augmenté
d'environ 200 postes.
M. Grenier: Pourriez-vous me dire, de ces 50 postes... D'abord,
combien avez-vous de bureaux régionaux au Québec?
M. Duhaime: Neuf bureaux. Je vais vous donner cela par colonne.
Au central, trois postes, soit à Québec. Voulez-vous avoir cela
par région ou par fonction?
M. Grenier: Quelles sont les régions qui sont
couvertes?
M. Duhaime: On en a dix dans le Bas-Saint-Laurent et la
Gaspésie, six au Saguenay-Lac-Saint-Jean, deux à Québec,
sept à Trois-Rivières je m'excuse, en Mauricie cinq
dans les Cantons de l'Est, deux à Montréal, trois dans
l'Outaouais, huit dans le Nord-Ouest, trois sur la Côte-Nord, un au mont
Sainte-Anne et trois postes à Québec. Total: 50.
M. Grenier: Cela s'ajoute aux bureaux qui étaient
déjà installés?
M. Duhaime: Oui.
M. Grenier: Cela s'ajoute au personnel qui était
déjà là. Vous parlez maintenant de régionalisation.
Est-ce que ces gens-là auront un budget à administrer
régulièrement dans les régions sans qu'ils soient
obligés de s'en remettre à Québec ou est-ce quand
même peu important ce qu'ils auront comme budget? La région de
l'Estrie a un budget de combien, par exemple? Je pense que c'est une de vos
grandes régions.
M. Duhaime: Une des belles régions.
M. Grenier: On n'en doute pas, cela fait plusieurs fois que vous
dites qu'elle est belle.
M. Duhaime: Une fois que la programmation aura été
définie au ministère, en consultation, bien sûr, avec les
régions, chacune des régions aura son enveloppe
budgétaire. Le total du budget dans les régions est de $46 472
000 sur la gamme de tous les éléments de tous les programmes.
Dans l'Estrie, le budget est de $1 500 000. Il y a 60 postes permanents et 20
hommes-année occasionnels, pour un total de 80, qui se trouvent à
peu près sur le même pied d'égalité avec la
région du Nord-Ouest qui a $1 560 000 arrondis, 78 postes permanents,
deux hommes-année occasionnels, pour un total de 80 également. Il
y a sensiblement le même montant pour la Côte-Nord, $1 440 000, 64
postes permanents, 23 hommes-année pour un total de 87.
Le Président (M. Boucher): Messieurs, étant
donné qu'on est demandé pour le vote en Chambre, est-ce que le
programme 7 sera adopté?
M. Pagé: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Pagé: Avant de laisser, M. le Président, je
voudrais quand même remercier...
M. Grenier: M. le Président, je voudrais vous dire qu'il
est adopté, mais je regrette énormément qu'on s'en soit
tenu à des questions aussi personnelles et des cas aussi particuliers et
qu'on soit obligé de laisser de côté, à cette
heure-ci, des questions aussi importantes que de savoir la raison des $200 000
de différence sur les loyers; on ne peut pas savoir ce qui se passe. On
arrive aux communications avec une augmentation de près de $200 000. Je
n'ai vraiment pas eu le temps de poser des questions d'ordre
général qui seraient intéressantes vraiment dans le cadre
du débat autour de cette table. On a parlé de cas aussi
particuliers que Willie Gagnon et je ne sais pas quoi.
M. Pagé: On a passé beaucoup de temps sur les
Cantons-de-l'Est.
M. Grenier: II me semble qu'on aurait dû garder plus de
temps ici pour...
M. Duhaime: Je peux répondre tout de suite à la
question de l'augmentation au programme des communications. C'est
essentiellement relié au réseau radiocommunications établi
dans le cadre de l'implantation de la politique de l'opération gestion
de la faune, où nos agents de conservation ont maintenant de
l'équipement adéquat pour effectuer leur travail.
M. Grenier: Surtout les nouveaux appareils, les nouvelles
installations.
M. Duhaime: Oui. Les appareils radio qu'on appelle mobiles,
à l'intérieur des véhicules du ministère.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, désirez-vous revenir à 20 heures?
M. Grenier: Je suis à une autre commission, le projet de
loi 92.
Le Président (M. Boucher): Programme 7, adopté? (18
heures)
M. Pagé: M. le Président, je voudrais vous
remercier, ainsi que le ministre, ses collaborateurs, les fonctionnaires qui
ont contribué à nous donner des réponses valables. Je
voudrais réitérer au ministre l'invitation que je lui fais
souvent, de
ne pas nous oublier et de déposer les documents qu'il s'est
engagé à déposer.
M. Duhaime: M. le Président, en terminant, je voudrais
remercier mes collègues, tant du côté ministériel
que de l'Opposition officielle ou de l'Union Nationale pour leur collaboration
aux travaux de la commission parlementaire. Je suis assuré à
l'avance de leur soutien indéfectible au cours de l'année
1978/79.
M. Pagé: Si vous le demandez, on va vous le donner.
M. Duhaime: Je remercie également tous mes fonctionnaires,
de même que le personnel de mon cabinet, de nous avoir donné le
soutien lors de l'étude des crédits.
M. Grenier: M. le Président, bien rapidement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, rapidement.
M. Grenier: On donnera bien sûr notre appui, quand on
connaîtra davantage le budget qui s'en vient, mais je suis loin de vous
dire que j'en sors bien satisfait. On a manqué considérablement
de données et je suis un peu désappointé des
réponses que nous a fournies le ministre à l'étude de son
budget cette année. J'espère que l'an prochain, quand on arrivera
à la table, on recevra plus de réponses aux questions qu'on lui
posera. Je sors bien désappointé des études, après
trois jours. Je ne pensais pas que le budget du ministère du Tourisme
serait cela, cette année. J'espère bien que l'an prochain, on
arrivera à la table ici, qu'on aura moins de monologues, d'abord, et
qu'on aura réponse à nos questions. Nous ne sommes pas
obligés de passer trois jours autour de la table, ou une semaine. Je
pense qu'on aurait pu régler cela à l'intérieur d'une
journée de bon débat, et avoir réponse à nos
questions.
M. Duhaime: Je suis d'accord avec vous.
M. Grenier: J'en sors fortement désappointé, je
peux vous le dire.
M. Pagé: On n'avait pas de réponses.
Le Président (M. Boucher): Messieurs, les crédits
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche sont donc
adoptés. Je prie le rapporteur de la commission de faire rapport
à l'Assemblée nationale dans les meilleurs délais.
La commission du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 2)