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La Présidente (Mme St-Pierre) : ...Mme
la ministre, est-ce que vous aviez confirmé que le CPDQ Infra allait être
présent ce matin? Est-ce que c'était dans l'avis?
Mme Rouleau : Ça avait été
confirmé, mais ils ne sont pas là.
M. Fortin :Bien, ce n'est pas une négociation ici, sur la place
publique, en commission, là, c'était l'entente qui était négociée. Je seconde l'action
de mon collègue de Matane, nous ne pouvons pas participer à l'étude des crédits
dans ces conditions.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Beauharnois.
M. Reid : ...l'autre session
sur les transports, la CPDQ Infra va être présente cet après-midi.
M. Fortin :Ce n'est pas l'entente négociée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
ce qui avait été convenu, c'est que la Caisse de dépôt et placement du Québec
serait présente lors de cette étude de crédits. Je vais suspendre quelques
instants pour avoir quelques consignes de la part du secrétariat, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 5)
(Reprise à 11 h 6)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
compte tenu de la situation, nous allons maintenant procéder au bloc qui a été
prévu pour le gouvernement. Alors, vous avez, au gouvernement, 14 min 40 s. Je
cède la parole à M. le député de Beauharnois.
M. Reid : Merci, Mme la
Présidente. Je vais saluer mes collègues de la partie de l'opposition. Chers
collègues et toute l'équipe qui est présente, merci d'être là. Je ne pensais
pas prendre la parole si rapidement. Habituellement, la table est mise puis on
part les discussions. Mme la ministre, bien entendu, on va parler d'un dossier
qui m'est cher. Puis on en a parlé quelques fois, donc on va parler de vision
maritime du Québec.
On a travaillé ensemble à préparer un beau
projet qui s'appelle Avantage Saint-Laurent, qui s'inspire, en fait, du livre
qui a été publié par le premier ministre en 2013, qui était Cap sur un
Québec gagnant qui s'intitule Le Projet Saint-Laurent. Et, à travers ça,
bien entendu, le premier ministre nous présente sa vision du Québec, nous
présente sa vision de ce qu'est le Saint-Laurent, de ce que représente cet
outil stratégique, pour le Québec, pour son développement. Puis, bien entendu,
le Québec, comme on le sait aujourd'hui, s'est développé grâce à ce magnifique
fleuve qui traverse le Québec au complet.
On a lancé, en juin 2021, avec quelques
mois de retard, donc, qui ont été causés par ce que l'on appelle la pandémie,
on a lancé l'Avantage à Saint-Laurent. On était tous fébriles de voir enfin
apparaître ce beau projet, donc, auquel j'ai participé avec certains collègues
qui sont présents, dont mon collègue ici. Et elle était attendue par les
acteurs du milieu, par la communauté maritime du Saint-Laurent. Et, bien
entendu, depuis juin 2021, les choses ont évolué, ont avancé, je l'espère. Est-ce
que vous pouvez nous présenter un bilan du déploiement de la stratégie Avantage
Saint-Laurent, de l'état d'avancement des travaux, ce qu'elle contient, donc
nous dresser un portrait du projet, donc, du projet d'Avantage Saint-Laurent,
mais également d'où on en est actuellement en 2022?
Mme Rouleau : Bien, merci
beaucoup. Merci infiniment, M. le député. Puis je salue mes collègues qui sont
ici aujourd'hui. Merci de votre présence, de votre travail constant au sein des
commissions. Puis, effectivement, on a eu le plaisir, avec certains d'entre
vous qui avez des comtés, des circonscriptions qui longent le fleuve, d'avoir
de nombreuses rencontres dans l'élaboration de cette vision maritime qu'est
Avantage Saint-Laurent.
Et, effectivement, après une...
Mme Rouleau : ...c'est fait
tout le long du Saint-Laurent dans chacune des zones portuaires longeant le
Saint-Laurent et rencontre avec toutes les parties prenantes. On a créé cette
vision maritime qui est Avantage Saint-Laurent, je pense que le nom est bien
choisi aussi, qui est constitué globalement d'un budget, là, sur cinq ans de
926 millions de dollars, près de 1 milliard de dollars, qui se
déploie en trois grandes orientations et en douze mesures. On a voulu quelque
chose, là, qui soit bien organisé, qui fasse en sorte que, vraiment, le fleuve
Saint-Laurent puisse être un puissant vecteur de développement économique,
social et environnemental.
Alors, parmi ces trois grandes
orientations, on veut doter le fleuve Saint-Laurent d'infrastructures
portuaires modernes et compétitives. On veut assurer sur le Saint-Laurent une
navigation efficace et respectueuse des écosystèmes, c'est quelque chose de
très important, et d'offrir aux communautés maritimes toutes les possibilités
de développement qui sont prometteuses et durables par le fleuve Saint-Laurent.
• (11 h 10) •
Alors, dans ces trois grandes
orientations, on a donc 12 mesures. Dans cette orientation de doter le
Saint-Laurent d'infrastructures portuaires modernes et compétitives, on a
notamment un budget conséquent de 300 millions de dollars dans le
PQI, 100 millions servant un programme et 200 millions pour la
relance économique, dont 55 millions qui ont été attribués au Port de
Montréal, à la Société portuaire de Montréal, pour le développement, là, le
premier coup d'envoi du port de Contrecoeur, donc l'agrandissement du port de
Montréal.
On a aussi déjà annoncé
22,5 millions de dollars pour le port de Trois-Rivières pour la
création d'un nouveau quai des améliorations portuaires. Puis, il y a plusieurs
projets, là, qui sont actuellement en analyse dans le cadre de la relance
pour... d'assurer sur le Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse
des écosystèmes. On investit dans le corridor économique intelligent. C'est le
cœur de cette stratégie maritime, de cette vision maritime d'avoir le fleuve
Saint-Laurent doté d'outils efficaces pour la protection de l'écosystème et
améliorer toutes les activités maritimes et portuaires qui font partie de...
qui sont un élément de richesse du Québec, et aussi de s'assurer de cette
protection de l'écosystème en investissant auprès d'organisations comme
l'INRSS, l'Institut national de recherche scientifique de Sept-Îles, ou encore
Fondaction Saint-Laurent pour mettre en place des programmes, là,
d'atténuation, ou encore avec Québec Maritime, qui regroupe les chercheurs des
différentes universités, pour s'assurer de la protection du fleuve et de
l'interaction entre les activités maritimes.
Et puis, finalement, bien, assurer sur le
Saint-Laurent une navigation efficace et respectueuse, bien, c'est aussi
d'investir dans les biotechnologies marines parce que le fleuve Saint-Laurent
regorge de richesses qu'on peut développer, qui permettent à nos régions
d'avoir du développement économique durable qui va servir à ces régions.
M. Reid : ...économique
intelligente, quelque chose d'extrêmement intéressant. Vous l'avez mentionné,
mais, en gros, qu'est ce que ça signifie? Qu'est-ce que ça représente? On parle
actuellement des voitures autonomes, donc qui n'a pas de conducteur. Est-ce
qu'on se dirige vers... Là, c'est ça qu'on fait, on va dans l'avenir. Est-ce
qu'on se dirige éventuellement vers les bateaux où il n'y aura plus de pilote?
Qu'est-ce que c'est derrière...
M. Reid : ...le corridor
économique intelligent, qu'est-ce que ça représente en termes de développement
prochain et futur ?
Mme Rouleau : Bien, là,
aujourd'hui, on est à constituer cette organisation du corridor économique
intelligent avec les différentes parties prenantes. Il y a eu des consultations
importantes. Et le corridor économique intelligent, c'est une gouvernance
multipartite. Donc l'industrie et le gouvernement en font partie. Et ce que...
Ce qui est souhaité, c'est ce que vous avez nommé. On est rendu, là, avec les
voitures autonomes. Bien, à un moment donné, c'est ce qu'on aura. Ce sont des
navires qui seront autonomes, qui seront donc guidés par, par exemple, des
bouées intelligentes et sur tout le parcours Saint-Laurent, mais en lien avec
d'autres grands ports européens ou américains par exemple. Parce qu'il y a ce
travail qui se fait avec les différentes instances aussi. C'est vraiment de
manière mondiale. On s'en va dans cette direction. Puis nous, au Québec, bien,
on est un leader dans cette avancée.
M. Reid : Merci beaucoup
pour ce point. Bien entendu, dans Avantage Saint-Laurent, il y a beaucoup
d'argent qui est investi, et vous l'avez mentionné, qui est prévu pour ce
magnifique projet. On sait qu'au Québec il y a une vingtaine de ports, là, qui
sont répartis tout le long du Saint-Laurent. Je ne les nommerai pas. Vous les
connaissez probablement plus que moi. Chacun à leur façon, ils font une
différence, permettent de développer la chaîne d'approvisionnement. On en parle
énormément actuellement avec tout ce qui s'est passé au cours des
24 derniers mois. Ce sont des ports de juridiction fédérale, provinciale,
privée et même municipale, comme le port de Valleyfield qui est unique en son
genre. Il est de juridiction municipale, et je me permets de faire une petite
publicité, c'est le plus grand des petits ports. C'est son thème.
Ceci dit, écoutez, l'an dernier, on parle
de tout près de 900 000 tonnes de marchandises manutentionnées seulement
qu'au port de Valleyfield, à peu près 120, 125 navires par année qui y
accostent. Et en 2019 on a annoncé un investissement de 36 millions de
dollars, là, qui est une entente tripartite entre le fédéral, le provincial et
le municipal pour l'agrandissement des quais parce que cet investissement-là
était nécessaire parce que les bateaux, actuellement, sont plus grands qu'ils
étaient. Mettons que ça prend plus... plus de place pour faire en sorte
d'accueillir ces bateaux-là, mais faire en sorte que le port soit plus
compétitif.
Au niveau des autres ports, des
infrastructures portuaires, bien entendu, on a investi des sommes importantes
dans plusieurs ports au Québec pour assurer la chaîne d'approvisionnement,
comme je l'ai mentionné, pour être davantage compétitif. La compétition, elle
est sur la côte est américaine. Elle est dans les Grands Lacs en partie. De
quelle façon Avantage Saint-Laurent peut nous aider à répondre à ces besoins à
court, moyen terme ?
Mme Rouleau : Bien, ce
qui est certain, là, c'est qu'on a un fleuve Saint-Laurent et différents...
différentes zones portuaires, des régions portuaires avec des ports. On a une
vingtaine de ports qui ont des activités importantes. Tout le long de cette
consultation qui a eu lieu en 2009, mais qui... Ce qui persiste, c'est la
synergie et la complémentarité entre les différents ports qui ont développé des
expertises pour plusieurs et qui peuvent, en fait, offrir... Le fleuve
Saint-Laurent peut offrir toute une gamme de services portuaires par rapport à
nos compétiteurs. On est aussi en lien avec les Grands Lacs. On travaille aussi
avec les Grands Lacs parce qu'en fait dans notre zone, on parle du
Saint-Laurent et des Grands Lacs qui sont... qui représentent, là, une force
économique extrêmement importante.
Alors, le fleuve Saint-Laurent et les
ports, toute cette industrie maritime et portuaire, autant en termes de
navigation que d'activités de logistique, est en train de se redévelopper, je
dirais, par les investissements. Puis je voudrais donner comme exemple
l'acquisition des quatre ports du Bas-Saint-Laurent et Gaspésie, des parcs qui
appartenaient au gouvernement fédéral et qui ont été cédés au Québec, où on a
créé la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent...
Mme Rouleau :
...Gaspésie, quatre ports qui auraient pu agir chacun de manière autonome et
individuelle, mais, par la création de cette société, ils joignent leurs forces
ensemble pour doter le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie d'une nouvelle offre, de
nouveaux services qui, assez rapidement, vont porter fruit pour cette région et
qui viennent s'ajouter à la force maritime du Saint-Laurent.
M. Reid : Une autre idée
originale, là, d'Avantage Saint-Laurent, qui existe déjà, mais le but, c'est de
le favoriser, de développer davantage, c'est de favoriser l'accès au fleuve
grâce aux transports collectifs, on parle beaucoup de transport collectif
actuellement, des personnes par voie maritime. On sait que ça existe déjà à
Montréal. Mais on oublie que le Québec s'est construit à partir et autour du
fleuve, comme je le mentionnais en introduction, puis que Montréal est une île
comme Salaberry-de-Valleyfield est une presqu'île, est une île. Là, ici, on va
parler de navette fluviale.
Mais ça, c'est... J'aimerais vous entendre
sur... Bien entendu, on connaît le concept de navette fluviale. Mais qu'est-ce
qu'on peut faire de plus avec ça? Est-ce qu'on peut en faire davantage la
promotion pour que ça s'étende à d'autres régions que Montréal? Puis en
sous-question... Bien, je vais vous laisser répondre, puis je reviendrai en
sous-question avec un autre projet qui ressemble à la navette fluviale.
• (11 h 20) •
Mme Rouleau : Bien,
c'est... vous avez raison en disant que le Québec est né du fleuve. C'est une
voie navigable très importante, qui a permis, là, de créer notre nation, créer
le Québec. Et on l'utilise beaucoup pour le transport des marchandises, bien
sûr, mais on a un peu oublié que le fleuve pouvait servir pour le transport des
personnes, courtes distances, notamment. Et c'est pour ça que dans Avantage
Saint-Laurent, on a intégré le chapitre sur les navettes fluviales et un budget
afférent pour le développement et la réalisation des navettes fluviales,
notamment dans la région métropolitaine, mais aussi pour le Québec. Il y a
d'autres navettes fluviales de ce type qui peuvent être développées.
M. Reid : Est-ce qu'il
me reste encore un peu de temps, Mme la Présidente, ou...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, il vous reste 15 secondes, si vous
voulez...
M. Reid : 15 secondes...
Bien, écoutez, on va revenir sur d'autres sujets. Merci beaucoup.
Mme Rouleau : Merci
beaucoup.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci. Alors, je cède la parole maintenant au
deuxième groupe d'opposition, le député d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député,
vous avez 12 min 13 s.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais d'abord être solidaire de mes collègues des autres
oppositions et dénoncer l'absence de la CDPQ Infra aujourd'hui. C'est une
décision assez étonnante de votre part, d'autant plus que la CDPQ siège dans la
salle d'à côté et qu'on a appris ce matin une information qui n'était pas celle
que le premier ministre nous a donnée hier, à savoir que les études du REM de
l'Est qui allaient être transférées au gouvernement, il allait y avoir une
facture qui est accompagnée de ça, de 100 millions. Hier, à la conférence
de presse à laquelle vous assistez, Mme la ministre, le premier ministre a dit
qu'il n'y avait aucun coût, là, qui était prévu pour le rapatriement dans le
giron public du REM de l'Est. Qu'est-ce qui s'est passé? Est-ce que le premier
ministre, hier, n'avait pas toutes les informations, nous a induits en erreur?
Qu'est-ce qui se passe avec ces 100 millions là?
Mme Rouleau : Mais, vous le
savez, le gouvernement a déjà... avait donné le mandat à la CDPQ d'évaluer la
possibilité de... quelles étaient les options pour le transport collectif
structurant dans l'est de Montréal. Il y a eu cette proposition intéressante du
REM de l'Est. Des études ont été réalisées pour arriver à cette conclusion du
REM de l'Est et toute la facture architecturale qui va avec les REM de l'Est,
un projet qui demeure extrêmement important pour l'est de Montréal et la région
métropolitaine. Ce qui a été annoncé hier, essentiellement, c'est que...
M. Leduc : Ce n'est pas
ça, ma question, de ce qui a été annoncé hier, c'est pourquoi il n'était pas
question d'avoir des sommes hier, puis là, aujourd'hui, on apprend qu'il y a
100 millions.
Mme Rouleau : Ce que le
premier ministre a mentionné hier, c'est qu'il n'y avait pas de pénalité.
Alors, il y a des études, il y a du travail qui a été effectué, et le
gouvernement va acquérir l'ensemble de ces études, et de ces analyses, et de
l'ensemble...
Mme Rouleau : ...de ce qui a
été fait par CDPQ Infra pour le REM de l'Est. Alors, il y a déjà, dans les
discussions entre le gouvernement et CDPQ Infra, et ça date de l'origine du
REM, il y a, dans le transfert d'information, une facture, là, qui est
associée, mais il n'y a pas de pénalité.
M. Leduc : Est-ce qu'il y a
d'autres surprises comme ça qui s'en viennent? Par exemple, qu'est-ce qui va se
passer avec les réserves foncières qui avaient été bloquées par la Caisse de
dépôt de placement? Est-ce qu'elles vont vous être transférées automatiquement
ou est-ce qu'il va y avoir un coût? Parce que, là, dans le fond, la Caisse
devenait, en quelque sorte, une propriétaire foncière. Est-ce qu'elle va vous
facturer quelque chose? Est-ce qu'il y a d'autres coûts comme ça qui s'en
viennent, qu'on n'a pas connaissance aujourd'hui?
Mme Rouleau : Il n'y a pas de
surprise prévue, une surprise et souvent imprévue, mais il n'y a pas de
surprise prévue, M. le député. Il y a eu, hier, une décision très importante de
poursuivre les travaux pour que le REM de l'Est se réalise. Alors, c'est le REM
de l'Est qui va se réaliser sur la base de ce qui a été déjà effectué, puis on
poursuit le travail pour que le tracé soit finalisé.
M. Leduc : Je comprends. Et
donc plus précisément, au-delà des surprises, qu'est-ce qui va se passer avec
les réserves foncières qui avaient été prises par la Caisse de dépôt? Est-ce
qu'elles vont, toutes les réserves foncières, être transférées automatiquement
à la SQI, j'imagine, ou au gouvernement?
Mme Rouleau : Bien, tout va
être analysé, mais je vous rappelle que, dans ce groupe de travail, qui a été
constitué dès hier et qui s'est mis au travail dès hier, le ministère des
Transports du Québec est présent et pourra prendre en charge des aspects, mais
il faut d'abord voir l'ensemble du dossier puis faire les analyses. Mais le
gouvernement est présent.
M. Leduc : Par exemple, les
réserves foncières qui sont utilisées pour la portion qui est laissée tomber,
là, la portion qu'on appelle «centre-ville», qui incluait, étrangement,
Hochelaga-Maisonneuve, c'est toujours un peu étrange, là, est-ce qu'on est au
centre-ville, est-ce qu'on est l'Est. Mais vous êtes bien au courant, Mme la
ministre, du projet de Ray-Mont Logistiques qui soulève beaucoup de grogne dans
mon quartier, et qui avait jusqu'à 35 % 40 % de son terrain qui était
saisi par CDPQ Infra pour le projet du REM de l'Est. Est-ce que cette prise de
position publique, cette possession publique du terrain ne pourrait pas être
transférée au gouvernement pour essayer de faire un dénouement heureux au
chapitre de Ray-Mont Logistiques?
Mme Rouleau : Bien, comme
vous le savez, il y a plusieurs projets qui sont dans ce secteur, là, des
projets importants, le REM de l'Est, Ray-Mont Logistiques, Hydro-Québec avec
son poste de... j'oublie toujours le nom...
Une voix : Transformation.
Mme Rouleau : ...de
transformation, merci, le poste de transformation d'Hydro-Québec, le
prolongement de l'Assomption, le viaduc du Port de Montréal, il y a plusieurs
projets dans le secteur. Puis ce qu'on cherche à faire, puis je suis certaine
que nous allons obtenir votre appui là-dedans, c'est de faire en sorte que
chacun de ces projets puisse bien atterrir, si je peux me permettre
l'expression, et bien intégrer dans le milieu, évidemment, en collaboration
avec la population. Et là, aujourd'hui, là où nous en sommes, par exemple, avec
le REM, c'est le groupe d'action qui vient d'être constitué, qui est piloté par
la RTM, avec le MTQ, avec la STM, avec la ville de Montréal, se sert de ce qui
a été déjà réalisé. On enlève une partie qui ne fait pas consensus, on garde
tout le reste, et là on va aller de l'avant. Alors, ces questions-là...
M. Leduc : Oui, mais ce n'est
pas ça ma question, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Ces
questions-là, M. le député, seront analysées par le gouvernement pour s'assurer,
là, que tout...
M. Leduc : Je vais reposer ma
question de manière beaucoup plus pointue. Est-ce que c'est possible d'imaginer
que la réserve de terrains qui avait été faite par la CDPQ Infra sur
l'emplacement de Ray-Mont Logistiques puisse demeurer dans le giron public?
Mme Rouleau : Alors, vous me
permettrez de vous dire, encore une fois, que c'est ce groupe de travail qui va
faire les analyses puis les décisions seront prises. Mais ce qu'on cherche, ce
qu'on veut, et ça a été spécifié hier aussi, c'est que, dans le secteur de...
dans tout ce secteur, on veut la meilleure intégration possible.
M. Leduc : Parfait, c'est
clair.
Mme Rouleau : Alors, on
pourra répondre plus tard à cette question-là, mais aujourd'hui, on veut
laisser... je veux laisser ce groupe...
M. Leduc : La marge de
manœuvre.
Mme Rouleau : ...faire son
travail.
M. Leduc : Parfait, bien
compris. Dans l'annonce d'hier, ce qui était clair, donc, c'était à partir de
Dickson, là, que le projet jusqu'au centre-ville était laissé de côté. Pour le
reste, on le gardait à peu près tel quel puis on prolongeait. Vous le savez,
les gens dans Bourget, une circonscription qui est entre nos deux
circonscriptions, dans l'Est, étaient particulièrement inquiets parce qu'ils
avaient un...
M. Leduc : ...problème
du tracé aérien sur Sherbrooke que la Caisse avait descendu sur Souligny. Ça
demeurait un problème de tracé aérien. Et là, ça repasse dans le giron public.
Très bien. Mais est-ce qu'on a encore un problème de tracé aérien? Est-ce que
dans votre lecture de ce qui s'en vient, une fois que ça revient dans le giron
public, il y aura encore un tracé aérien sur l'avenue Souligny et du Buisson,
un quartier purement résidentiel?
Mme Rouleau : Bien, les
quatre objectifs qui ont été spécifiés par le premier ministre, hier, et par la
mairesse aussi pour... dans la reprise du leadership pour la réalisation du REM
de l'Est, c'est que le REM de l'Est soit bien connecté au réseau structurant
actuel, qui s'appelle le métro, qu'il y ait une très bonne intégration du REM
de l'Est dans Mercier, notamment, dans Mercier-Est, qu'il y ait l'évaluation de
la prolongation vers Lanaudière et l'évaluation de la prolongation vers Laval.
Ce sont les quatre éléments qui ont été...
M. Leduc : Mais ma
question, c'est l'aérien. Est-ce que l'aérien demeure dans Bourget?
Mme Rouleau : Bien,
encore là, je vais me permettre de vous dire à l'heure actuelle, là, ce que le
groupe d'action utilise, c'est le tracé qu'on a, c'est le REM de l'Est...
• (11 h 30) •
M. Leduc : Donc, oui,
l'aérien demeure pour l'instant la principale...
Mme Rouleau : Oui. Le
REM de l'Est, il est aérien.
M. Leduc : Bon, bien,
j'espère que les gens de Souligny et de du Buisson en prennent bonne note.
Mme Rouleau : Mais il y
a une partie souterraine aussi, qui est prévue.
M. Leduc : Bien sûr, qui
fait moins de chicanes, je pourrais le dire, mais la partie aérienne, donc, est
toujours un problème sur Souligny, c'est bien noté.
Dernière question peut être, dans le temps
qui m'est imparti, si on fait l'analyse collective et surtout la vôtre que la
Caisse de dépôt n'est pas le bon acteur pour mener à terme le projet du REM de
l'Est, n'est non plus, donc, par définition, pas le bon acteur pour le mener à
Lanaudière, pas le bon acteur pour le mener à Laval, pourquoi diantre est-il le
bon acteur pour le prolonger à Longueuil?
Mme Rouleau : Dans cette
décision qui a été prise, il était impératif que les parties prenantes soient
vraiment bien arrimées ensemble. Il appert qu'il y a 85 % du tracé qui
fait consensus. Il y a une partie qui est... qui causait énormément de
préoccupations, de désagréments, de discussions, de frictions. C'est la partie
centre-ville et la partie dans votre comté. Alors, n'allant plus au
centre-ville, la Caisse de dépôt dit : Pour nous, là, ça ne marche plus
sur le plan d'affaires, le plan d'affaires de la Caisse de dépôt, ça ne
fonctionne plus, donc on préfère ne pas poursuivre cette démarche-là. Nous, on
reprend la démarche entièrement. Le gouvernement du Québec et la Ville de
Montréal, conjointement, disent : Nous prenons le REM de l'Est et nous
poursuivons le travail.
M. Leduc : Donc, vous
avez pleinement confiance à la caisse pour prolonger le REM jusqu'à Longueuil?
Mme Rouleau : Et la
caisse va poursuivre son travail avec le REM de l'Ouest, qui est presque en...
M. Leduc : Malgré le
cafouillage, là, sur le REM de l'Est?
Mme Rouleau : Il n'y a
pas de cafouillage. Il n'y a pas de cafouillage. La Caisse de dépôt fait très
bien son travail et réalise les projets qu'elle a réalisés. Là, il y avait...
La Caisse de dépôt n'avait plus d'intérêt à poursuivre le travail, le travail
du REM de l'Est, s'il ne se rendait pas directement au centre-ville, et ce que
nous, nous décidons, ce que nous avons dit, c'est que le REM de l'Est va se
connecter, on va s'assurer des meilleures interconnexions avec le réseau
structurant actuel parce que ça manquait un peu. Là, ça ne manquera plus.
M. Leduc : Je comprends.
Mme Rouleau : On va bien
brancher sur le réseau pour permettre la meilleure mobilité possible pour l'est
de Montréal et la région métropolitaine.
M. Leduc : Il me reste
peu de temps, je pense, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Il vous reste une minute...
M. Leduc : Une minute.
Une dernière question, je vous laisserai élaborer, Mme la ministre, on va jouer
à j'aurais dû donc dû. Sachant comment ça se termine, cette saga, si on vous
replace il y a un an et demi, au moment de l'annonce du REM puis du mandat que
vous donnez à la caisse, qu'est-ce que vous auriez fait différemment?
Mme Rouleau : c'était le
15 décembre, le quinze ou le 16 décembre...
M. Leduc : 2020, oui.
Une voix : ...
Mme Rouleau : Le
15 décembre 2020, c'était une très, très, très belle annonce que nous
faisions pour l'est de Montréal. Il y a eu depuis énormément de travail,
énormément de consultations, il y a eu beaucoup de discussions, il y a eu
beaucoup d'adhésion aussi à ce projet qui est indispensable pour l'est de
Montréal. Alors, aujourd'hui il y a une évolution : le gouvernement du
Québec assure la population que le REM de l'Est sera réalisé conjointement avec
la Ville de Montréal. Et je pense bien, vous avez vu la conférence de presse
hier, la mairesse de...