Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente du travail,
de la main-d'oeuvre et de l'immigration
Projet de loi no 33
Loi sur la qualification professionnelle des
entrepreneurs de construction
Projet de loi no 27
Loi modifiant la Loi des établissements
industriels et commerciaux
Séance du jeudi 19 juin 1975
(Onze heures quarante-six minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente du
travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration): A l'ordre,
messieurs!
La commission du travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration
reprend ses travaux sur les articles que nous avions suspendus à
l'occasion d'une séance précédente, soit l'article 3,
l'article 43-5, l'article 81, paragraphe b), les articles 120 et 122. Quant au
reste du projet, il a été adopté et amendé
considérablement.
Pour la séance de ce matin, les membres de la commission sont M.
Bellemare (Johnson); M. Bé-rard (Saint-Maurice); M. Boudreault
(Bourget); M. Burns (Maisonneuve); M. Charron (Saint-Jacques); M. Bédard
(Montmorency); M. Cournoyer (Robert Baldwin); M. Déziel
(Saint-François); M. Harvey (Charlesbourg); M. Lachance (Mille-Iles); M.
Lecours (Frontenac); M. Malépart (Sainte-Marie); M. Roy (Beauce-Sud); M.
Verreault (Shefford). Le rapporteur est toujours le député de
Shefford, M. Verreault.
Je cède immédiatement la parole au ministre, afin qu'il
nous indique l'ordre des articles suspendus. L'article 3 est suspendu.
Le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre.
Projet de loi no 33 (suite)
Articles suspendus
M. Cournoyer: M. le Président, je croyais hier,
malgré le débat assez long avec le député de
Maisonneuve, qu'on s'était... Ce qui a été suspendu est
encore suspendu... Je pourrais ajouter et je le fais encore une fois
à cause de l'importance de la question que le ministre peut,
c'est-à-dire a l'obligation de se présenter devant la commission
parlementaire avant de recommander au lieutenant-gouverneur en conseil
l'adoption du règlement en question.
M. Bums: Vous êtes prêt à l'ajouter.
M. Cournoyer: Oui, oui, il n'y a pas de problème
là-dessus.
M. Burns: Je suis entièrement d'accord.
Le Président (M. Séguin): Alors, pourriez-vous
m'indiquer exactement la modification que vous voulez apporter à
l'article 3?
M. Cournoyer: Je la fais rédiger en ce moment, mais ce
sera ajouté à l'article 3, je veux être certain que le
texte est correct.
Le Président (M. Séguin): Nous y reviendrons.
M. Cournoyer: Le ministre doit, avant de présenter sa
recommandation au lieutenant-gouverneur en conseil je ne sais pas si
c'est juridique, cette façon de voir les choses...
M. Burns: Je pense que cela brime les privilèges de notre
ami, le lieutenant-gouverneur, de la façon que vous le dites. Mais si on
s'entend, je pense qu'avant qu'elle n'entre en vigueur, cela pourrait
peut-être être le lien. Je ne sais pas, les légistes vont
trouver la formule.
M. Cournoyer: En tout cas, on peut regarder la loi 45 de M.
Tetley.
M. Burns: On est allé chercher la Loi de la protection du
consommateur.
M. Cournoyer: C'est la Loi de la protection du consommateur.
M. Burns: On pourrait peut-être le suspendre
jusqu'à...
M. Cournoyer: Oui, oui, suspendons-le encore, c'est d'accord.
Le Président (M. Séguin): II le faut d'ailleurs,
puisque je n'ai pas le texte, je ne peux pas l'enregistrer.
L'article 3 est à nouveau suspendu en attendant la
rédaction d'un texte que le ministre proposera.
Article 43, cinquièmement.
M. Cournoyer: A cet article, nous avons une rédaction
nouvelle, à la suite des ententes que nous avons prises hier.
Le bout d'en bas saute, parce qu'à l'article 33, je pense, ou un
autre article où on dit qu'on nepeut pas émettre de permis
pendant cinq ans à des gens... dans les sous-paragraphes III, IV, V et
VI.
M. Burns: D'accord, adopté.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Burns: Vous aviez le texte, ah! Vous avez un nouveau
texte.
M. Cournoyer: Je pense qu'il est pareil. C'est le haut de ce
que...
M. Burns: Si vous faites sauter simplement la deuxième
partie, qui concernait le dernier alinéa, cela me paraît comme
parfaitement acceptable.
M. Cournoyer: II s'agit simplement de faire sauter la
deuxième partie.
Le Président (M. Séguin): La deuxième
partie, voulez-vous dire ...
M. Cournoyer: C'est-à-dire que vous ne l'aviez pas,
vous.
Le Président (M. Séguin): Ce qu'on avait
ajouté?
M. Cournoyer: Ce qui est adopté là, c'est cela.
Le Président (M. Séguin): J'enlève tout ce
qui existait dans le sous-paragraphe 5...
M. Cournoyer: C'est cela.
Le Président (M. Séguin): Même avec les
modifications qu'on avait déjà suggérées et cet
article 5 est remplacé par un nouvel article 43 b) V.
M. Cournoyer: C'est cela. M. Bums: C'est cela.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que cet amendement
est adopté?
Adopté. Article 81, paragraphe b).
M. Cournoyer: M. le Président, hier soir, en l'absence de
l'Opposition, nous avons quand même convenu de modifier le texte des
articles 120 et 122. L'article 94, paragraphe a) était au même
effet. Cela ne paraît pas, mais il est au même effet. Il traite des
amendes aussi, dans ces loi.
M. Burns: Vous n'aviez pas dit, M. le ministre... D'abord, je
m'excuse de mon absence, c'était justifié, j'avais
déjà un engagement à l'extérieur de la ville de
Québec, mais j'ai entendu dire que vous vous apprêtiez, à
cet article 120, à reconsidérer les amendes et à mettre
des amendes plus sévères.
M. Cournoyer: Oui. M. Burns: C'est exact.
M. Cournoyer: Mais comme l'article 94, qui a été
adopté hier, traite aussi des amendes et qui sont de même nature
que celles de l'article 120...
M. Burns: Vous voudriez ouvrir les registres.
M. Cournoyer: La cohésion entre les deux, si je change
celles de 120, puis celles-là...
M. Burns: Cela va changer à l'article 94. M. Cournoyer:
Je vais changer les deux.
Le Président (M. Séguin): Article 81, paragraphe
d), d'après mon dossier ici, il avait été adopté.
On me dit qu'ensuite il a été suspendu, c'est que j'avais
probablement négligé d'indiquer cela.
M. Burns: La raison pour laquelle principale- ment, l'article 81
b) a été suspendu, c'est qu'on se demande s'il n'y aurait pas
lieu d'ajouter, au paragraphe b), le fait qu'il y a des contraventions à
la loi des établissements industriels et commerciaux. Je ne sais pas,
c'est de cette nature qu'était la suspension, si je me rappelle
bien.
M. Cournoyer: Cela c'est dans les dispositions transitoires,
n'est-ce pas?
Etant donné que nous avons ici une tentative de reconnaissance de
droits acquis, j'ai expliqué, hier, que dès que nous
commençons, le droit qu'une personne a d'exercer est en cours. Les
premiers seraient pénalisés si l'on étendait trop,
à cause des infractions. Il ne faudrait pas aller trop vite. Pour
commencer, il faudrait faire une enquête assez précise sur tous
les genres d'infractions possibles qui ont pu être commises par ces
personnes. Les premières pénalisées par la non-licence
seraient les propriétaires d'édifices qui font affaires avec ces
gens. Si nous nous comprenons, c'est que la cause de la transition, on n'a
aucun droit, mais il est en train d'exercer et il a déjà des
engagements vis-à-vis du propriétaire; ce sont le
propriétaire et l'entrepreneur qui seraient pris, le lendemain matin,
pour des choses qui... Normalement, nous n'émettrons pas de nouvelle
licence après, lorsque la loi sera en vigueur; car avant que le type
devienne entrepreneur, nous l'examinerons et lui dirons: II faut que tu nous
prouves telle et telle chose en vertu des paragraphes que nous venons
d'adopter.
Mais là, il n'y a pas d'examen, sauf dans le cas des histoires
criminelles qui sont inscrites là. Je pense que c'est dans ce sens que
nous devrions garder le texte tel qu'il est.
Le Président (M. Séguin): II y aurait eu une
modification en changeant le mot "ultérieur" par le mot
"antérieur".
M. Cournoyer: Oui, parce que nous arrivons à l'article
80.
M. Burns: D'accord.
M. Cournoyer: A l'article 81.
Le Président (M. Séguin): 81 b)?
M. Burns: Adopté. M. le Président, si on peut
revenir à l'article 3...
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît. Toujours avec l'amendement mineur en changeant le mot
"ultérieur" pour le mot "antérieur".
M. Burns: Alors, M. le Président, permettez-vous que l'on
revienne à l'article 3?
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Burns: J'ai sous les yeux la Loi de la protection du
consommateur, au chapitre 74 de nos lois de I97I et, je m'excuse d'avoir induit
la
commission en erreur; c'est une erreur très mineure, vous vous en
rendrez compte. Le texte de l'alinéa qui suit le paragraphe t) de
l'article 102, qui est le pouvoir réglementaire, se lit comme suit: "Les
règlements visés par les paragraphes j), I) et p); le paragraphe
j) c'est établir des normes d'emballage et d'étiquetage, le
paragraphe I), établir des normes de qualité et de
sécurité pour tout bien, et le paragraphe p) c'est pour exempter
en totalité ou en partie de l'application de la loi toute
catégorie de personne. Nous sommes dans le même domaine.
Je vous avais dit qu'il fallait que ce soit soumis à une
commission parlementaire, mais ce n'est pas à une commission
parlementaire que dit le texte, c'est les règlements visés dans
les paragraphes j), I) et p) doivent, avant leur adoption, avoir
été soumis au Conseil de protection du consommateur.
Je pense que l'on pourrait utiliser, si le ministre est d'accord de
parler de la commission parlementaire, exactement le même texte et
dire:"Les règlements visés au présent article, l'article
3, doivent, avant leur adoption, avoir été soumis à la
commission parlementaire du travail, de la main-d'oeuvre et de
l'immigration."
M. Cournoyer: Mais, c'est là que je crée un
précédent, car j'étais prêt à prendre le
précédent de l'administration par la commission parlementaire. Ce
n'est pas nécessairement m'avoir induit en erreur; vous avez
pensé, de bonne foi, je le reconnais, que c'était à la
commission parlementaire, mais j'ai l'impression que...
M. Burns: Savez-vous pourquoi j'ai fait cette erreur? C'est que,
dans les faits...
M. Cournoyer: Parce que cela s'est fait.
M. Burns: ...le ministre des Institutions financières,
après avoir soumis au Conseil de protection du consommateur ces nouveaux
règlements concernant les paragraphes j), I) et p), les soumet toujours
à la commission parlementaire. C'est pour cela que j'ai fait le lien
entre les deux.
Mais, dans les faits, c'est cela.
M. Cournoyer: Je pourrais régler avec vous pour avoir une
consistante, ne pas régler que je vais les soumettre à la
régie. Si vous voulez une constante, je vais les soumettre à la
régie. Je ne crois pas utile de les soumettre à la régie,
mais je peux le faire.
Et en cela, je suis consistant et je n'embête pas le pauvre
ministre qui ne voudrait pas se servir de ce précédent. Lui, il
n'est pas fait comme cela. A moins de l'oublier tout simplement, parce que, de
toute façon, je ne peux pas me refuser d'emblée, à ce
moment-ci, à ce qu'il n'y ait jamais de commission parlementaire. Je ne
peux pas refuser cela. Mais de là à dire qu'on va mettre dans la
loi qu'il faut passer par la commission parlementaire, si je suis le premier
à le faire, j'aime bien faire des précédents, mais pas
plus qu'il faut.
M. Burns: De toute façon, M. le Président, on
arrête nos travaux à midi, il se pourrait que je sois capable de
vous trouver un autre précédent.
M. Cournoyer: Vous êtes bon!
M. Burns: De toute façon, on arrête à midi,
M. le Président, c'est sur l'ordre de la Chambre.
Le Président (M. Séguin): Oui, sur l'ordre de la
Chambre. Je voudrais tout simplement demander si, par exemple, il y a de
nouvelles propositions aux articles 120 et 122? Y a-t-il quelque chose en ce
moment?
M. Cournoyer: On verra, étant donné qu'on revient
après dîner, mais nos légistes ont de la difficulté
à rédiger une nouvelle version des articles 120 et 122.
Le Président (M. Séguin): La commission suspend ses
travaux sine die. On peut fixer l'heure. La commission suspend ses travaux
jusqu'à quinze heures.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
Reprise de la séance à 15 h 11
M. Lafrance (président de la commission permanente du travail
et de la main-d'oeuvre et de l'immigration): A l'ordre, messieurs!
Nous reprenons l'étude du projet de loi no 33. Il y avait
l'article 3 qui était suspendu. Alors, nous reprenons l'étude de
l'article 3.
M. Cournoyer: S'il vous plaît, à l'article 3, c'est
peut-être le député de Maisonneuve qui a une proposition
à faire. Vous avez les articles 94, 120 et I22 qui traitent d'amendes.
Vous noterez que nous avons doublé les maximums prévus dans un
autre bill, mais les $25 dont on parlait hier étaient nettement
insuffisants, à notre sens, compte tenu de l'inflation. Dans les trois
cas, il s'agit d'amendes.
M. Burns: Ce n'est pas encore énorme, mais c'est plus
sérieux que cela ne l'était. On est d'accord.
Le Président (M. Lafrance): Adopté.
M. Cournoyer: II y a les articles 94, I20 et I22,
adoptés.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Articles I20 et I22,
adoptés?
M. Cournoyer: II reste l'article 3, c'est parce qu'on l'a
suspendu ce matin de nouveau.
M. Burns: II reste l'article 3. Je maintiens toujours que cela
vaudrait la peine d'inscrire un texte analogue à celui qui
apparaît à la loi no 45, c'est-à-dire la Loi de protection
du consommateur qui impose une formalité à des changements de
réglementation ou à l'imposition de réglementations dans
les cas où le fond de la loi est visé comme dans le cas
présent. C'est-à-dire lorsqu'entre autres, dans le paragraphe I)
de l'article I02 de la Loi de la protection du consommateur, si on exclut de
l'application de la loi un certain nombre de parties ou d'individus ou de
personnes, on fait de ce règlement, on impose à ce
règlement la formalité d'avoir été d'abord, avant
son adoption, soumise au Conseil de protection du consommateur. Il me semble
qu'il n'y a qu'un pas à faire pour dire qu'avant l'adoption d'une telle
loi ou d'une telle réglementation, on pourrait soumettre cela à
une commission parlementaire, en l'occurrence celle qui nous concerne, celle
où nous siégeons actuellement.
M. Cournoyer: M. le Président, comme je suis maintenant
assuré que je serai ministre du Travail pour les deux prochaines
années, et que ces choses vont...
M. Burns: Eh, mon Dieu!
M. Cournoyer: A moins qu'il y ait quelque chose qui ne m'arrive
personnellement, à ma santé mentale ou physique.
M. Burns: On ne vous souhaite pas cela. C'est votre santé
politique qu'on surveille!
M. Cournoyer: Je suis maintenant rassuré. M. Burns:
Ce n'est pas votre santé physique. M. Bédard
(Montmorency): C'est très bon.
M. Cournoyer: Ma santé politique est excellente. Je peux
assurer le député de Maisonneuve que, pendant ces deux
années qui restent à courir à mon mandat, je me ferai un
devoir de convoquer la commission parlementaire, et si jamais, à la fin
de ce mandat, il me remplaçait, comme il a demandé la commission
parlementaire, je suis sûr qu'il se fera un devoir de convoquer la
commission parlementaire.
M. Burns: Je vous l'accorderai.
M. Bédard (Montmorency): De la continuité dans les
idées.
M. Cournoyer: Je pense que j'ai fait un... M. Burns:
Ecoutez...
M. Cournoyer: ... effort, mais j'ai répondu à une
préoccupation. Au moins, cela ne se fera pas en catimini.
M. Burns: L'engagement du ministre ne me satisfait pas
complètement, mais me donne au moins cette assurance que tant qu'il sera
en poste, comme ministre du Travail...
M. Cournoyer: Tout comme je ne peux être remplacé
pratiquement que par vous, la population est satisfaite.
M. Bédard (Montmorency): II en a encore pour plusieurs
années.
M. Burns: En tout cas, pas de commentaires.
De toute façon, j'aurais préféré qu'on fasse
un engagement clair dans la loi, parce que justement, les personnes qui sont en
poste peuvent prendre des engagements, mais je pense que la législation
aurait été une bonne indication. Cependant, j'admets que c'est
déjà une amélioration que le ministre nous dise qu'il
s'engage, en ce qui le concerne, à ne pas faire cela en catimini et de
faire cela publiquement, par voie de commission parlementaire.
M. Cournoyer: Mais l'avantage que vous avez obtenu quand
même, en bonifiant la loi, c'est de forcer le lieutenant-gouverneur
à publier avant. En partant...
M. Burns: C'est ça.
M. Cournoyer: ... de là, l'Opposition est informée,
la population est informée, et si jamais, pour une raison ou pour une
autre, mon successeur refusait la commission parlementaire, on pourra toujours
insister, là et au moment où cela se placera, de convoquer une
commission parlementaire, et le gouvernement au pouvoir, à
l'époque, décidera s'il y a lieu de le faire ou non.
Une Voix: Voilà! Adopté?
Le Président (M. Lafrance): Article 3, adopté. Le
projet de loi no 33 a été adopté dans sa
totalité.
Projet de loi no 27, Loi modifiant la Loi des établissements
industriels et commerciaux.
Article 1...
Projet de loi no 27
M. Cournoyer: Peut-être que les amendements que nous
suggérons, qui ne sont pas tellement nombreux, mais qui ont
été préparés par les légistes, ici,
répondraient à un certain nombre de questions de
l'Opposition.
Je n'en ai qu'une copie. Je la passe immédiatement au leader
parlementaire de l'Opposition.
Si on prenait l'article 1, par exemple, l'amendement qui y est inscrit
le satisferait peut-être.
M. Burns: Peut-on suspendre, M. le Président, afin que
j'en prenne connaissance?
Le Président (M. Lafrance): La commission suspend ses
travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 18)
Reprise de la séance à 15 h 30
M. Lafrance (président de la commission permanente du travail
et de la main-d'oeuvre et de l'immigration): A l'ordre, messieursl
Le Président (M. Lafrance): Le projet de loi no 27, "Loi
modifiant la Loi des établissements industriels et commerciaux".
L'article 1 est modifié. L'article 1 qui devait se lire comme
suit...
M. Burns: Au paragraphe 3, M. le Président, de l'article
1.
Le Président (M. Lafrance): C'est le paragraphe 3 de
l'article 1. Modififier de nouveau le paragraphe 3 de l'article 2 par
l'addition, à la fin de la phrase suivante: un baraquement est
réputé, une dépendance.
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Article 1, adopté.
L'article 2 est-il adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Article 3.
M. Burns: A l'article 3, M. le Président, j'aimerais tout
simplement avoir une réponse de la part du ministre. Quelle est
l'intention de changer le mot "des jeunes" par "du personnel de moins de I8
ans"?
M. Cournoyer: Les gens avaient oublié de faire la
concordance parce que dans tout le texte, nous parlons de choses
spécifiques, c'est en bas de 18 ans, moins de 18 ans. Alors, en
utilisant "du personnel de moins de 18 ans" au lieu du titre "du travail des
jeunes", nous précisons que "jeunes" c'est 18 ans, même si
parfois, moi, je trouve que je suis très jeune à 40 ans.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): L'article 3 avec la
modification: modifier de nouveau le titre de la section quatre par le
remplacement des mots "des jeunes" par "du personnel de moins de 18 ans",
est-il adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): L'article 4.
M. Cournoyer: II y a un amendement à l'article 4.
Le Président (M. Lafrance): L'amendement à
l'article 4. L'amendement proposé est celui-ci. "L'article 6 de ladite
loi modifié par l'article 4 du chapitre 46 des lois de 1968 est de
nouveau modifié; a) par le remplacement des paragraphes I et 2 par les
suivants: "6-I Le lieutenant-gouverneur en conseil peut interdire le travail
dans tout établissement qui n'est pas conforme aux normes de
sécurité et de salubrité prescrites par la présente
loi et les règlements adoptés sous son autorité. Il peut
également prescrire des normes spéciales concernant l'âge
d'admission et les autres conditions de travail pour les tâches et les
établissements qu'il classe comme dangereux, insalubres ou incommodes.
6-2, sous réserve du paragraphe I, tout membre du personnel d'un
établissement doit être âgé d'au moins 16 ans."
M. Cournoyer: Ceci tente de répondre aux remarques du
député de Maisonneuve dans son discours de deuxième
lecture. J'ai cru bon de me rendre à son argumentation parce qu'elle m'a
semblé totalement plausible, compte tenu des circonstances dans
lesquelles nous sommes et qu'un amendement comme celui-là à la
Loi des établissements industriels et commerciaux, on n'en fait pas
souvent, mais il était nécessaire, je pense, de me rendre aux
suggestions faites par le député de Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, je remercie le ministre de
s'être rendu à notre suggestion là-dessus. D'ailleurs, je
pense que cela répond à peu près ou à 90% à
ce que je mentionnais dans mon discours de deuxième lecture. Si le
ministre reste avec nous suffisamment longtemps, je pense qu'on va
réussir à faire un bon ministre avec lui.
M. Bédard (Montmorency): Un revers dans la tempête,
M. le ministre, c'est ce que je vous ai dit hier.
M. Burns: C'est cela, le rôle de l'Opposition. C'est, de
façon constructive, d'aider à la bonification des lois et le
ministre vient juste de constater que c'est le rôle positif de
l'Opposition. En disant cela, je ne le blâme pas de s'être rendu
à notre suggestion. Je le félicite.
M. Cournoyer: J'espère que vous comprendrez que les
députés libéraux savent déjà depuis
longtemps quelle sorte d'homme je suis. C'est parce que vous commencez à
le découvrir seulement, cela ne veut pas dire que j'ai
changé.
Le Président (M. Lafrance): Article 4, adopté.
Article 5? Adopté.
M. Cournoyer: Le paragraphe b) demeure dans le projet.
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Lafrance): Article 6? Adopté.
Article 7? Adopté. Article 8?
M. Burns: Adopté. Ce sont toutes des concordances, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrance): Même avec les
modifications?
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Lafrance): Article 8, adopté, avec
la modification suggérée. Article 9?
M. Burns: A l'article 9, M. le Président, on ne peut pas
ne pas être en accord avec la suppression de cette disposition qui
empêchait le travail de nuit des femmes. Je pense que le Conseil du
statut de la femme s'était déjà prononcé
là-dessus et je pense qu'en 1975, il est normal de considérer
qu'à tous égards, les femmes sont égales dans les milieux
de travail. Si elles le sont, c'est normal qu'elles puissent travailler la nuit
comme qui que ce soit.
M. Cournoyer: C'est cela.
M. Burns: On est entièrement d'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 9, adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Article 10,
modifié?
M. Burns: A l'article 10, M. le Président, il y a une
modification au texte. Je pense qu'il y a un amendement proposé.
Le Président (M. Lafrance): Oui.
M. Burns: C'est cela que je veux savoir, pourquoi enlevez-vous
"à sa demande"? C'est-à-dire que vous voulez que pour chaque
construction nouvelle ou modification à un bâtiment existant,
soient soumis à l'inspecteur les plans et devis d'architectes et
d'ingénieurs, etc. C'est cela que vous voulez? L'inspecteur n'aura pas
besoin de le demander cela devra être fait.
M. Cournoyer: C'est cela.
M. Burns: Dans les faits actuellement, est-ce qu'il y aurait
moyen de savoir comment cela se passe?
M. Cournoyer: Actuellement, on le demande, mais on n'a même
pas le pouvoir de le demander, en vertu de la loi. Quand la modification a
été proposée, on a tout simplement voulu consacrer ce que
nous avions déjà dans les faits.
Mais, dans les faits, on croit que c'est le chef de
l'établissement qui va avoir la responsabilité, et non pas nous,
d'avoir à procéder, d'avoir l'initiative de courir
après.
Le Président (M. Lafrance): Adopté?
M. Burns: D'accord. C'est un nouveau pouvoir, dans le fond, qui
est accordé aux...
M. Cournoyer: Oui. A l'inspecteur.
Le Président (M. Lafrance): Article 10, adopté.
Article II.
M. Cournoyer: M. le Président, juste pour corriger, ce
n'est pas un nouveau pouvoir à l'inspecteur, c'est un nouveau devoir au
chef d'établissement.
Juste pour éviter que le journal des Débats rapporte des
choses, c'est un nouveau devoir au chef d'établissement, et non
pas...
M. Burns: D'accord. Ce n'est pas un nouveau pouvoir de
l'inspecteur, c'est un nouveau devoir du chef d'établissement.
D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 10, adopté avec
modification. Article II, avec la modification.
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer: Si on veut me permettre de l'expliquer,
peut-être que cela pourra vous aider. Cela veut dire que quand
l'inspecteur autorise la reprise, cela ne veut pas nécessairement dire
que
ce qui a été fait était exactement ce qu'il avait
demandé, mais ce qui le satisfait.
Par exemple, on peut dire: Construisez un garde-fou avec du 2" x 4",
puis l'entreprise décide que le 2" x 4" n'est pas suffisant, elle veut
mettre du 4" x 4". Ce n'est pas exactement ce que l'inspecteur a
recommandé ou a demandé. Comme il a l'autorisation,
c'est-à-dire que c'est lui qui autorise la reprise, c'est parce qu'il
est satisfait, comme il n'était pas satisfait lorsqu'il a
arrêté les travaux.
M. Burns: M. le Président, on est toujours à
l'article 10, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lafrance): Oui.
M. Burns: J'aurais un amendement à proposer à
l'article 10, M. le Président. Après le 8e paragraphe, ou le 8e
alinéa, qui est adopté grâce au paragraphe d), de l'article
10, je vous proposerais d'ajouter une autre obligation à l'endroit du
patron ou du chef de l'établissement. En conséquence, je
proposerais que l'article 19 soit amendé en ajoutant le paragraphe
suivant: "e) Par l'addition du paragraphe suivant, neuvièmement,
élaborer un programme de prévention des accidents de travail et
des maladies professionnelles." J'en ai des copies, M. le Président, si
vous voulez...
La raison pour laquelle je vous soumets cet amendement, c'est que,
déjà, à l'article 21, on n'y est pas arrivé, mais
on a prévu, au paragraphe c) de cet article 21, d'ajouter à
l'article 17 l'obligation pour le chef de l'établissement de se doter
d'un programme de prévention des accidents de travail et des maladies
professionnelles. Il me semble qu'on le fait peut-être à la
mauvaise place.
M. Cournoyer: Oui, d'accord.
M. Burns: C'est peut-être l'endroit où il faudrait
le faire?
M. Cournoyer: D'accord.
M. Burns: C'est pour cela que je fais cet amendement.
M. Cournoyer: Je l'accepte avec enthousiasme.
Le Président (M. Lafrance): Amendement, adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Cournoyer: Je ne sais pas lequel des deux on va modifier, mais
il y aura de la concordance tantôt.
M. Burns: II faudra qu'il y ait une concordance.
M. Cournoyer: C'est "élaborer". Comment écrit-on
cela? Il faut que le pouvoir de règlement ait le pouvoir de faire la
même chose.
M. Burns: J'aurai une autre suggestion que j'avais d'ailleurs
annoncée dans mon discours de deuxième lecture, concernant
l'alinéa 5 a) de l'article 44 modifié par l'article 17, etc., en
tout cas, le paragraphe c) de l'article 21. J'espère que je ne
mêle personne. L'article 21 de la présente loi au paragraphe c)
suggère l'addition d'un paragraphe. Je vous suggérerai
peut-être à ce moment l'addition d'un autre paragraphe qui sera de
concordance.
M. Cournoyer: Disons que j'accepte ce texte-ci. Il n'y a pas de
réserve là-dessus. Il a l'obligation d'élaborer un
programme de prévention des accidents de travail et des maladies
professionnelles.
M. Burns: D'accord.
M. Cournoyer: Là-dessus, je suis d'accord. On reviendra
à l'autre...
M. Burns: Ce sont les mêmes mots, au lieu d'utiliser le mot
"obliger", on a mis "élaborer".
M. Cournoyer: Là-bas, c'était un
règlement... M. Burns: C'est cela. Alors, c'est adopté? Le
Président (M. Lafrance): Article 10, adopté. M. Burns:
Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Article 10, adopté
Article 11?
M. Burns: A l'article 11, j'ai également un autre
amendement que j'avais annoncé au cours de mon discours de
deuxième lecture. Au paragraphe a), je n'ai pas de remarque
particulière à faire et, en ce qui me concerne, ce serait
adopté, le paragraphe a). Quant au paragraphe b), si on s'arrête
à la lecture du texte actuel qu'on nous suggère, on lit ceci:
L'inspecteur peut ordonner la suspension des travaux dans un
établissement dans les cas où il juge qu'il y a un danger
immédiat d'accident. Il doit, en même temps, indiquer au chef de
l'établissement les mesures à prendre pour éliminer le
risque d'accident. Les travaux ne peuvent reprendre avant que l'inspecteur n'en
ait autorisé la reprise après avoir constaté que les
mesures qu'il a indiquées ont été prises. Je sais que le
ministre s'apprête à faire un amendement à la
deuxième partie, mais il y a toujours possibilité, si je
comprends bien, d'appeler d'une telle décision. Ce que je voudrais et
c'est ce que je suggère par mon amendement, c'est d'ajouter au
paragraphe b) de l'article 11 l'alinéa suivant: L'appel de la
décision de l'inspecteur de suspendre les travaux dans un
établissement ne suspend pas l'exécution de l'ordre.
En somme, M. le Président, on me signale que, dans le cas de la
Loi de la protection du consommateur, une telle disposition existe. Là,
c'est vrai.
M. Cournoyer: Là, c'est exact.
M. Burns: Là, c'est exact. Ce n'est pas que ce
n'était pas vrai ce que je disais ce matin, c'était qu'il y avait
une variante mineure. J'en ai des copies.
M. Cournoyer: M. le Président, est-ce que le
député de Maisonneuve pourrait me dire à quel endroit il
trouve le droit d'appel?
M. Burns: C'est un pouvoir quasi judiciaire que l'inspecteur va
exercer dans le code de procédure civile. Vous allez avoir, je vous le
dis tout de suite, dans les cas où l'inspecteur va utiliser ce pouvoir,
on peut appeler, faire des appels ou des évocations, si vous voulez,
mais cela sera par voie, sans aucun doute, de brefs d'évocation devant
la cour Supérieure, parce que c'est un pouvoir quasi judiciaire qui est
exercé. C'est cela que je veux dire, c'est que, même pendant ce
temps...
M. Cournoyer: M. le Président, étant donné
qu'il s'agit d'une opinion d'un individu, d'un danger immédiat
d'accident, je me sens, encore une fois, tout à fait disposé
à accepter que, pendant l'appel, cette décision si dans
l'opinion de l'individu, il y a un danger immédiat d'accident que
cela ne suspende pas l'ordre lui-même pendant qu'on est en appel. Selon
l'inspecteur, il y a danger immédiat d'accident.
M. Burns: Si vous ne le faites pas, la cour Supérieure
aura toujours le droit d'accorder un sursis, si on ne le met pas dans la loi;
parce qu'habituellement, avec un bref d'évocation, qui est un bref qui
demande à la cour Supérieure de réviser la décision
administrative ou quasi judiciaire qui a été rendue par un
tribunal inférieur ou par un organisme quasi judiciaire
inférieur, il y a toujours la possibilité d'ajouter, dans une des
conclusions de la demande d'un bref d'évocation, que la décision
dont on appelle parce qu'on a beau parler d'évocation, c'est
quand même un appel, même si, techniquement, ce n'en est pas un
il y a toujours la possibilité de demander que la décision
dont on en appelle soit mise de côté, temporairement, pendant le
temps que dure l'examen de l'évocation. C'est ce qu'on demande,
habituellement: qu'il y ait sursis à la décision qu'on
évoque.
M. Cournoyer: Le problème que nous éprouvons, M. le
député de Maisonneuve, c'est qu'il n'y a pas d'appel à
cette décision.
M. Burns: II n'y a pas d'appel?
M. Cournoyer: On ne voudrait pas donner une implication qu'on
puisse en appeler juste en ne voulant pas justement... En étant d'accord
avec vous sur...
M. Burns: Voulez-vous qu'on change le nom "d'appel" par le mot
"évocation"?
M. Cournoyer: "Evocation" ou... Nous cherchons une formulation
pour...
M. Burns: Voulez-vous qu'on dise "l'évocation"?
M. Cournoyer: Pardon?
M. Burns: C'est parce que l'évocation comme telle, ce
n'est pas très habituel d'utiliser cela dans un texte
législatif.
M. Cournoyer: En fait, ce que vous voulez dire, c'est la
contestation de la décision de l'inspecteur de suspendre les
travaux...
M. Burns: Ah! On pourrait peut-être... Peut-être que
"la contestation de la décision de l'inspecteur de suspendre les travaux
dans un établissement ne suspend pas...
Une Voix: ... devant les tribunaux...
M. Burns: Oui. On pourrait peut-être même dire, M. le
Président: "La contestation devant les tribunaux". Vous avez
peut-être des craintes que le fait qu'on le dise dans la loi...
M. Cournoyer: Cela suggère l'appel.
M. Burns: ... cela suggère.
M. Cournoyer: Cela suggère l'appel.
M. Burns: Ils vont y aller, de toute façon.
M. Cournoyer: Disons que jusqu'ici il y a une pratique
il n 'y a pas eu d'appels. On avait le pouvoir réglementaire
d'arrêter les travaux.
M. Burns: II n'y a pas eu beaucoup de suspensions de travaux qui
ont été ordonnées.
M. Cournoyer: Un instant! Il y en a beaucoup plus qu'on puisse
penser.
M. Burns: Ils ne l'avaient pas, le pouvoir, comment voulez-vous
qu'ils l'aient...
M. Cournoyer: On l'avait dans le règlement. Je vais
prendre seulement dans la construction. Je vous ai dit l'autre jour, dans mon
discours, que ce que nous faisions là, c'était qu'il y avait eu
quelques contestations de notre droit d'arrêter des travaux, lequel on
s'était donné en vertu des règlements. On a tout
simplement voulu le transporter dans la loi, pour être sûr que le
Parlement nous avait donné le droit.
M. Burns: A quelle place contestaient-ils, M. le ministre...
M. Cournoyer: A quelle place contestaient-ils? M. Burns:
Oui.
M. Cournoyer: Vous voulez dire à quel tribunal? Ils ne se
sont pas présentés devant les tribunaux. Nous avons pris des
injonctions, dans ce temps, au lieu d'utiliser le pouvoir de l'inspecteur. On
contestait le pouvoir de l'inspecteur, en n'exécutant pas ses
ordres.
M. Burns: Là, vous utilisiez...
M. Cournoyer:... une injonction, tandis qu'ici, on dit:
"L'inspecteur ayant le pouvoir, il pourra." C'est la loi qui lui donne ce
pouvoir, à lui en particulier, comme inspecteur.
M. Burns: Oui, mais s'il y a une contestation devant les
tribunaux, n'est-il pas normal, M. le ministre, que, peu importe la
contestation, l'ordre de suspendre les travaux dans cet établissement
soit exécuté, malgré la contestation devant les tribunaux?
Ce n'est que cela que je veux dire.
Changez la phraséologie, si vous le voulez. Je n'ai aucune
espèce d'objection, mais je veux tout simplement qu'au moins, lorsque
l'inspecteur se sera penché sur un problème aussi grave que celui
d'un établissement qui met en danger la vie et la santé des gens,
parce qu'il y a un danger immédiat d'accident, il n'y ait aucun tribunal
qui puisse suspendre cet ordre. Et si l'inspecteur n'avait pas raison, le
tribunal dira: L'inspecteur n'avait pas raison; mais entre-temps, au moins, on
aura respecté son homme.
M. Cournoyer: On va écrire "... la contestation devant les
tribunaux..."
M. Burns: Parfait. Je suis d'accord là-dessus. Alors qu'on
dise: "La contestation devant les tribunaux de la décision de
l'inspecteur de suspendre les travaux dans un établissement ne suspend
pas l'exécution de l'ordre."
M. Cournoyer: C'est cela. D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'amendement à
l'article 11 est-il adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Article 11. Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Adopté. Article 12.
M. Burns: M. le Président, je vous signale qu'il y a un
amendement qui est proposé par le ministre au deuxième
alinéa du paragraphe b) de l'article 11.
Je me demande le pourquoi de cet amendement. C'est votre amendement
à l'article 11, paragraphe 8.
M. Cournoyer: Ah oui. "... après avoir
constaté..."
M. Burns: C'est cela. Je ne sais pas pourquoi vous voulez enlever
"... après avoir constaté que les mesures qu'il a
indiquées ont été prises...". Parce que, voyez-vous, les
travaux ne peuvent reprendre, selon le texte original, avant que l'inspecteur
n'en ait autorisé la reprise. Ce que vous suggérez, c'est que le
texte arrête là.
M. Cournoyer: Oui.
M. Burns: Dans le texte original, on disait: "...après
avoir constaté que les mesures qu'il a indiquées ont
été prises..." et je me demande vraiment pourquoi on
enlève ce dernier membre de phrase.
M. Cournoyer: J'ai expliqué tantôt que l'ordre est
donné par l'inspecteur. Il doit, en même temps, en vertu du
paragraphe précédent, indiquer les mesures à prendre et
après cela, on dit qu'il faut qu'il ait constaté que les mesures
qu'il a indiquées ont été prises. Nous disons: II a
autorisé la reprise comme il avait arrêté les travaux. Il a
arrêté cela. S'il a autorisé la reprise, c'est qu'il est
satisfait que la situation de danger n'existe plus. Il a arrêté
à cause d'une situation de danger immédiat d'accident. Or, les
mesures qu'il a suggérées peuvent être différentes
de celles qui ont été, effectivement, appliquées.
Tantôt, pendant que vous regardiez probablement dans d'autres
textes, j'expliquais que si l'inspecteur dit, par exemple: Vous allez faire un
garde-fou en 2" x 4", mais que l'employeur dit: J'en fais un en 4" x 4". Disons
que le 4" x 4" est plus solide que le premier. C'est un exemple que je donne.
Il faudrait que l'autre se soit conformé au 2" x 4". Il l'avait fait en
fer plutôt qu'en...
M. Burns:... bois ...
M. Cournoyer: ... bois et cela le satisfait comme inspecteur. On
dit: Pourquoi le restreindre et c'est lui qui autorise.
M. Burns: D'accord. Je comprends. Ça va bien.
Adopté.
Le Président (M. Lafrance): L'article 11 avec ses
amendements est-il adopté?Adopté. Article 12.
M. Burns: C'est encore un article de concordance.
Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Adopté. Article 13.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Adopté. Article 14.
M. Burns: Adopté.
Une Voix: II n'y a pas un amendement?
Le Président (M. Lafrance): II n'y en a pas ici.
M. Cournoyer: Article 13.
Une Voix: Ah oui!
M. Cournoyer: Article 13. On est dans les amendes.
M. Burns: Oui, c'est cela. "Youppe-laï", je viens de m'en
rendre compte. C'est parce que je n'avais lu que l'alinéa a). Vous avez
des modifications à suggérer à cet article?
M. Cournoyer: Oui. En fait, nous avons plusieurs, contestataires.
Nous modifions, en fait, les articles 13, 14, 15, 16 et 17 par de nouvelles
formules.
M. Burns: Très bien. Je vous signale qu'il y a une faute
dans le paragraphe b), deux milles avec un "s".
M. Cournoyer: Ce sont des milles marins.
M. Burns: Parce que ce n'est pas une grosse pénitence de
faire marcher quelqu'un deux milles. C'est plus fort de lui imposer $2,000
d'amende.
M. Cournoyer: Cela dépend si c'est un cul-de-jatte.
M. Burns: Oui, cela pose un problème.
M. Cournoyer: Les maximums sont multipliés par deux.
M. Burns: D'accord. Cela marche, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 13
adopté avec modifications.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): L'article 14.
M. Cournoyer: Ce sont les mêmes modifications.
Le Président (M. Lafrance): Toutes les mêmes
modifications.
M. Cournoyer: Ce sont les mêmes proportions. Les amendes
paraissent peut-être différentes, mais ce sont les mêmes
proportions.
Le Président (M. Lafrance): L'article 14, adopté
avec modifications. Article 15, adopté avec modifications. Article 16,
adopté avec modifications. L'article 17, adopté. Article
18...
M. Burns: C'est le même principe qui s'applique à
l'article 17, M. le Président, avec les modifications, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lafrance): Oui, adopté avec les
modifications.
M. Burns: C'est le même principe.
Le Président (M. Lafrance): D'accord. L'article 18.
M. Burns: Vous n'aviez pas l'intention, M. le ministre il
me semble que j'avais compris cela d'augmenter le pourcentage, le
multiplicateur dans le cas d'une infraction qui met directement en danger la
vie ou la santé du personnel?
M. Cournoyer: Mais, il s'agit de dix fois les nouveaux.
M. Burns: Ce qui veut dire $20,000, par exemple, au maximum.
$2,000 multipliés par 10, cela fait $20,000?
M. Cournoyer: C'est-à-dire qus je vous avais
mentionné, l'autre jour, dans une conversation, que nous devrions
arriver normalement à $10,000. Dix fois, et la suggestion de mes
légistes, c'était de multiplier le maximum en bas pour qu'en fait
dix fois en donne $10,000. Pour arriver à cet article ici,
qu'effectivement on parle toujours des...
M. Burns: D'accord, cela va.
Le Président (M. Lafrance): L'article 18
adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Article 19.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Article 20.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Avec modifications.
M. Cournoyer: Y avait-il un changement à l'article I9?
Une Voix: II n'y en avait pas.
Le Président (M. Lafrance): A l'article 20 il y a une
modification. Article 20, adopté avec modifications.
M. Cournoyer: Tout dépend des paragraphes 3 et 4.
Le Président (M. Lafrance): Article 21?
M. Burns: A l'article 21 , M. le Président, j'ai une
proposition à vous faire qui, à mon avis, est correspondante
à ce que nous avons adopté un peu plus tôt à
l'article 11. A partir du moment où l'obligation qui apparaissait au
paragraphe c) de l'article 21: Imposer au chef d'établissement de se
doter d'un programme de prévention... est établie dans les
obligations telles qu'on l'a fait tout à l'heure, il me semble que ce
serait le moment idéal d'ajouter à l'article 21 des conditions
minimales qui doivent être respectées. C'est bien beau, comme je
l'ai dit en deuxième lecture et ce pourrait être un voeu
pieux si cela restait comme cela c'est bien beau de dire: II faut que
vous vous dotiez d'un programme de prévention des accidents et des
maladies industrielles. Jusque-là, cela va bien, mais comment peut-on
être assuré
que cela va se faire sinon en déterminant les conditions
minimales qui devront être respectées dans ces programmes?
Il me semble que ce paragraphe c), M. le Président, on devrait le
remplacer par le paragraphe suivant: Déterminer les conditions minimales
que devront respecter les programmes de prévention des accidents de
travail ou des maladies professionnelles. J'en fais la proposition, M. le
Président, pour que ce pouvoir puisse être ajouté au
pouvoir réglementaire qui est déjà prévu à
l'article 44 dans les pouvoirs du lieutenant-gouverneur en conseil. Je pense
que, si vous ne donnez pas au lieutenant-gouverneur en conseil ce pouvoir, il
va avoir énormément de difficultés à voir à
l'application de l'énoncé de principe que nous avons fait plus
tôt à l'article 11. C'est pourquoi, M. le Président, je
propose que le texte actuel du paragraphe c) 5e a, l'article 44, soit
modifié par celui que je viens de proposer.
Si je peux tout simplement ajouter ceci pour la réflexion du
ministre, je trouve que, comme technique législative d'ailleurs, le
texte actuel du paragraphe c) 5e a, par l'addition du paragraphe suivant:
Obliger le chef de l'établissement... est une drôle de technique
législative parce que ce sont des pouvoirs réglementaires qu'on
détermine à l'article 44. Si vous regardez le texte actuel de
l'article 44 auquel on ajoute un 5e a, il commence par ceci: Le
lieutenantgouverneur en conseil peut, par règlement et on ajoute
obliger le chef d'entreprise à faire telle chose. Le
règlement en soi...
M. Coumoyer: On a déjà convenu tantôt que la
loi l'obligeait.
M. Burns: C'est pour cela que je vous dis...
M. Cournoyer: Je ne suis pas en désacord sur la
question.
M. Burns: Pourquoi ne lui donnerions-nous pas, par voie de
règlement, ou pourquoi ne vous réserveriez-vous pas, au
lieutenant-gouverneur en conseil, par voie de règlement, le droit
d'imposer vous ne l'avez pas actuellement des conditions
minimales? C'est ce que nous demandons. Vous l'exercerez ou vous ne l'exercerez
pas, c'est à votre goût, mais au moins si, à un moment
donné, vous vous apercevez que l'obligation qui a été
énoncée un peu plus tôt n'est pas véritablement, en
pratique, mise en application, au moins vous aurez toujours ce pouvoir. Si vous
ne voulez pas le faire, vous ne le ferez pas.
M. Cournoyer: Non, non. Remarquez bien que ma réflexion
est beaucoup plus parce qu'en fait, ce sont les intentions que nous avons
toujours eues. Il s'agit juste de dire: On écrit une loi et on s'entend
sur un texte qui va vouloir dire ce que nous voulions.
M. Burns: Sauf que, si vous ne le mettez pas dans la loi, vous
n'aurez pas le pouvoir de le faire.
M. Cournoyer: Ce que j'essaie de faire présentement, c'est
la rédaction du texte. Je ne veux pas m'opposer à ce que vous
avez dit.
M. Burns: On s'entend sur le principe.
M. Cournoyer: Sur le principe, d'accord; pas de problème.
Déterminer les conditions minimales. D'abord, on me dit qu'en technique
législative, on parle au présent. Alors, je dis: "que doivent
respecter les programmes de prévention".
M. Burns: D'accord.
M. Cournoyer: Vous ne vous obstinerez certainement pas
là-dessus.
M. Burns: Pas de problème.
M. Cournoyer: Au bout: "exigé en vertu de la
présente loi" et non pas "n'importe quel programme de
prévention".
M. Burns: D'accord.
M. Cournoyer: Exigé dans l'autre article.
M. Burns: Non, non. Pas de problème là-dessus.
M. Cournoyer: Au "boss", au patron, au président. Les
autres parties de l'article 21 déjà modifiées, c'est de la
concordance avec la première décision.
Le Président (M. Lafrance): L'article 21 est adopté
avec la modification.
M. Cournoyer: II y a cette modification qui est
suggérée par le député de Maisonneuve et il y a
l'autre modification aussi.
M. Burns: C'est cela. L'autre qui est suggérée avec
laquelle...
M. Cournoyer: L'autre, c'est de la concordance, le premier
paragraphe.
M. Burns: C'est cela. Entièrement d'accord.
M. Cournoyer: Le dernier, cela ressemble beaucoup à celui
que vous m'avez suggéré, mais il s'agit des conditions de vie des
travailleurs, avant de mettre en oeuvre son chantier.
M. Burns: C'est cela. C'est très précis à la
mise en oeuvre d'un chantier.
M. Cournoyer: C'est l'esprit. M. Burns: L'autre, c'est
plus général, disons. M. Cournoyer: En esprit, c'est pas
mal pareil. M. Burns: Oui, c'est parent.
Le Président (M. Lafrance): Article 22, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Le projet de loi no 27 a
été adopté dans son entier avec les modifications.
Je remercie de tout coeur tous les membres de la commission qui ont
collaboré.
M.Cournoyer: J'aimerais le faire, moi aussi, comme ministre du
Travail. Je pense bien que cela fait longtemps que je n'ai pas adopté de
loi fondamentale j'appelle cela fondamental surtout...
M. Burns: ...
M. Cournoyer: Remercier?
M. Burns: Non, adopter des projets de lois fondamentaux.
M. Cournoyer: Je préférerais que ce soit de
remercier. Je tiens à remercier le leader de l'Opposition en
particulier, et tous mes collègues du côté libéral
de cette collaboration que j'ai finalement retrouvée.
M. Burns: M. le Président, on va dire que tout le monde
est retombé en amour, mais moi, je vais vous dire que je remercie le
ministre également de la compréhension qu'il a
démontrée à l'endroit des suggestions d'amendements que
nous avons faites.
Je pense que l'Opposition a tenté le mieux possible de jouer son
rôle pleinement, rôle très constructif d'améliorer la
qualité d'une loi, tout en se déclarant, comme nous l'avons fait
en deuxième lecture, entièrement d'accord avec le principe.
Je pense qu'on a fait un mouvement dans le très bon sens, de part
et d'autre, au cours de ces travaux.
Le Président (M. Lafrance): La commission parlementaire du
travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 16 h 10)