Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente
du travail, de la main-d'oeuvre
et de l'immigration
Etude des crédits du ministère du
Travail
et de la Main-d'Oeuvre
Séance du jeudi 17 juin 1976
(Dix heures quinze minutes)
M. Houde, Limoilou (président de la commission permanente du
travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration): A l'ordre,
messieurs!
Les membres de la commission parlementaire du travail, de la
main-d'oeuvre et de l'immigration continuent l'étude des crédits
du ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre.
Les membres de la commission sont les suivants: M. Bellemare (Johnson);
M. Tremblay (Iberville) remplace M. Boudreault (Bourget); M. Burns
(Maisonneuve); M. Lessard (Saguenay) remplace M. Charron (Saint-Jacques); M.
Déziel (Saint-François); M. Harvey (Jonquière); M. Harvey
(Dubuc); M. Lachance (Mille-Iles); M. Malépart (Sainte-Marie); M.
Pagé (Portneuf); M. Saint-Germain (Jacques-Cartier); M. Samson
(Rouyn-Noranda); M. Lecours (Frontenac) remplace M. Veilleux (Saint-Jean); M.
Verreault (Shefford).
Le ministre du Travail.
Statistiques sur les accidents du travail
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, le
député de Maisonneuve avait demandé certaines informations
concernant la Commission des accidents du travail. Je vais déposer un
document qui a été préparé, tel qu'il l'avait
demandé, donnant les statistiques des accidents du travail, le nombre et
la séquence, en 1975. Le document mentionne également que nous
avons étudié 134 126 dossiers clos une première fois
durant l'année 1975, sans tenir compte de l'année de
l'accident.
La répartition selon la séquence est la suivante. Il y a
le tableau. Le rapport nous dit également qu'à la suite d'un
rapport extracto au 21 avril 1976, selon le nouveau système de
codification, nous avions traité 91 597 réclamations, dont la
répartition se présente comme suit... On met une note concernant
les maladies professionnelles également. Il est impossible
d'établir une comparaison quant au nombre de réclamations
reçues à la même date en 1975. car aucune compilation
mensuelle n'était réalisée. La compilation mensuelle pour
les maladies professionnelles n'a commencé qu'en janvier 1976. Je vais
déposer le document pour que les copies soient remises aux membres de la
commission.
M. Burns: Merci, M. le ministre.
M. Harvey (Jonquière): Le document est
déposé. Cela va bien dans les promesses.
M. Burns: Jusqu'à maintenant. Il me reste encore combien
d'heures pour tenir la mienne?
M. Harvey (Jonquière): Trois heures et vingt-deux
minutes.
Paix sociale et industrielle
M. Burns: M. Laporte est un homme précis. Il veut
être sûr. Il me reste encore trois heures et vingt-deux minutes
pour tenir ma promesse. Je pense que je peux la tenir. Je pense même que
je peux vous faire une surprise.
J'en étais à la dernière partie de la
conférence du ministre, avec laquelle je faisais une comparaison sur la
situation actuelle. Je vous dis d'avance qu'elle sera plus brève que les
autres. C'est la partie qui concerne la paix sociale et industrielle. Plus
particulièrement aux pages 23 et suivantes de cette conférence,
on retrouve un énoncé général qui indique
l'orientation concrète que le ministre a l'intention de donner à
cette partie de ses préoccupations.
Je cite en particulier à la page 33... Dans ce domaine de la paix
sociale et industrielle, le ministre a parlé d'une vue d'ensemble des
actions qu'il compte prendre. Après avoir admis que l'action du
ministère s'est vue dans ce contexte être le plus souvent
limitée au règlement des problèmes urgents de l'heure et
pas des moindres... Je rappelle ici au ministre que c'était ce qui me
faisait dire de son prédécesseur qu'il était beaucoup plus
un pompier qu'un ministre du Travail. Il allait éteindre des feux
beaucoup plus que de penser à des solutions à long terme. Si le
ministre envisage d'utiliser une autre méthode, soyez certain que je
serai de ceux qui l'appuieront là-dessus. Je ne pense pas que ce soit le
rôle du ministre du Travail d'agir comme superconciliateur. S'il y a un
conciliateur, ce ne doit sûrement pas être le ministre, sauf dans
de très rares cas vraiment exceptionnels. Je pense que c'est beaucoup
plus son rôle de penser à long terme pour trouver des solutions
véritables à ce qui cause justement ces conflits.
Finalement, cette orientation que le ministère devait prendre,
selon le dire du ministre, c'était, à toutes fins pratiques, ce
que devrait être un véritable ministère du Travail.
A ce moment-là, le ministre nous dit: "Aussi, sommes-nous
aujourd'hui en mesure de vous parler de l'orientation prochaine que mon
ministère entend prendre à ces fins." Là, j'extrais du
texte les quatre grands thèmes que le ministre entend envisager sous ce
chapitre. Il nous parle de l'enrichissement économique, de
l'épanouissement des connaissances, du dynamisme de la
coopération et de l'information, du juste équilibre entre les
exigences et les besoins des éléments moteurs de notre
économie.
Pour être plus précis, je vais citer le texte où,
précisément, il nous parle de cela. "A ces fins, le
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre se propose d'être plus
encore au service de l'enrichissement économique et de la justice
sociale au Québec par l'épanouissement des connaissances, le
dynamisme de la coopération et de l'information, ainsi que par le juste
équilibre entre les exigences et les besoins des éléments
moteurs de notre économie et, par conséquent, des divers
éléments humains qui se doivent, individuellement ou en
groupe et pour eux-mêmes, de rendre cette économie non seulement
productive et dynamique, mais surtout prospère et progressive."
Remarquez que c'est bien beau comme déclaration. C'est pompeux,
c'est charnu, c'est nourri d'épithètes. C'est beaucoup, quoi!
J'aimerais que le ministre, au départ, donne des précisions
là-dessus et nous dise exactement ce qu'il envisage de façon
beaucoup plus précise pour concrétiser cela, parce que le
thème de tout cela était, de façon concrète: "Le
ministère se veut..."
M. Harvey (Jonquière): D'abord, quand j'ai parlé de
l'enrichissement économique, il est bien sûr que la participation
du ministère du Travail au comité permanent du
développement industriel et des ressources naturelles est de nature
à nous faire prendre cela en considération, à cause de la
technologie et d'une foule de facteurs susceptibles d'assurer un
développement plus harmonieux pour la mise en valeur de nos ressources
et principalement des ressources humaines. A la suite de l'expérience
vécue par ceux qui s'occupent de relations de travail, l'absence
à un comité permanent de développement industriel souvent
d'un représentant du ministère ou la participation du
ministère comme tel cause, à moyen et à long terme, des
problèmes concernant les relations de travail.
Il est bien sûr, également, que les amendements qui
viendront dans la deuxième phase des amendements au Code du travail,
après avoir été bien étudiés et après
avoir fait l'objet de la plus grande consultation possible, dans notre esprit,
vont améliorer le climat des relations patronales-ouvrières.
M. Burns: Depuis que vous êtes en poste comme ministre du
Travail ou même encore depuis que vous avez prononcé cette
conférence, êtes-vous en mesure de nous dire qu'il y a des mesures
concrètes qui nous laissent entendre que déjà ce programme
est amorcé?
M. Harvey (Jonquière): D'abord, nous avons entrepris un
inventaire complet de la main-d'oeuvre au Québec, chose qui n'avait pas
été faite et qui sera terminée dans un délai assez
rapproché, au moment où on se parle. C'est un outil absolument
indispensable pour pouvoir donner un dossier ou des statistiques à ceux
qui s'occupent de relations de travail, afin qu'ils soient capables de prouver
ce qu'ils affirment.
Pour ma part de même que pour mon sous-ministre, il s'est agi de
recruter chose qui avait été difficile pour des raisons
qui n'étaient pas dues à celui qui était titulaire du
ministère. Tantôt, on disait que c'était la Fonction
publique; c'était surtout la classification et le traitement qu'on
donnait à ces gens des conciliateurs compétents en les
rémunérant d'une façon adéquate.
Le problème s'est réglé, il y a quelques mois, et
déjà nous avons pu recruter quelques bons négociateurs, ce
que nous continuons de faire, parce qu'il y a des postes de prévus pour
compléter notre réseau de conciliateurs répartis de
façon adéquate sur le territoire Montréal-Québec.
Mon sous-ministre et moi, avons tenté parce que tous les deux
nous sommes arrivés en même temps au ministère de
donner pleine confiance à chacun qui a des responsabilités, pour
éviter que les problèmes surgissent jusqu'à nous. Il est
bien normal que, dans un conflit de travail, une ou les deux parties veulent
nous parler. Mais nous parler et s'asseoir à la table de
négociation, c'est deux.
Alors on tente d'être véritablement un ministère de
services à la disposition des deux parties en essayant de
compléter les études qui n'avaient pas été faites
et qui n'étaient pas complétées au moment de
l'arrivée de mon sous-ministre et de moi-même. Nous avons
l'intention, également, de présenter au Conseil des ministres un
organigramme permettant de coordonner toutes les politiques de main-d'oeuvre au
Québec, afin d'être,...
M. Burns: Même celles qui sont identifiées par le
fédéral?
M. Harvey (Jonquière): Vous voulez dire 500 et plus?
...afin d'être en mesure d'être très cohérent dans le
développement d'une politique québécoise.
M. Burns: Est-ce que vous avez compris ma question?
M. Harvey (Jonquière): Non, non, je l'ai comprise. Vous
voulez parler des programmes de formation professionnelle?
M. Burns: Oui.
M. Harvey (Jonquière): Actuellement...
M. Burns: Je veux parler également des centres de
main-d'oeuvre du Canada, qui ne sont pas une mince affaire, parce que c'est
toute une pierre dans votre jardin, cela.
M. Harvey (Jonquière): Plusieurs ministères avaient
une politique de main-d'oeuvre. Ce que nous voulons réaliser, c'est
d'être interlocuteur du gouvernement du Québec en matière
de politique de main-d'oeuvre, et surtout dans nos discussions avec le
gouvernement fédéral qui donne des services de main-d'oeuvre
également au Québec. Il n'est nullement l'intention d'obliger le
fédéral à ne pas donner les services qu'il donne
actuellement dans la province, mais c'est pour mieux coordonner les politiques
de main-d'oeuvre à partir du gouvernement québécois.
Centres de main-d'oeuvre
M. Burns: Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui figurerait
dans vos projets, à un moment donné, pour tenter de
récupérer ce secteur qui
s'appelle la main-d'oeuvre au Québec, sur laquelle il y a un
empiétement fédéral très important, qui vous
empêche véritablement, dans le fond, de faire oeuvre utile
là-dedans?
M. Harvey (Jonquière): Mon prédécesseur
avait pris le leadership de la conférence sur le dossier main-d'oeuvre,
lors d'une conférence, il y a deux ans, des ministres provinciaux du
Travail du Canada. Après des réunions dans l'Ouest et au
Nouveau-Brunswick et à Toronto, il y a à peu près un mois,
au début du mois de mai, dis-je, l'unanimité s'est faite pour
présenter un schéma, une structure de consultation sur tous les
programmes du gouvernement fédéral.
Nous avons rencontré, au lendemain de cette conférence
interprovinciale, avec un document accepté à l'unanimité
par tous les ministres qui s'occupent de formation de main-d'oeuvre, M. An-dras
qui s'est dit enchanté, pour une fois, de voir l'unanimité sur un
processus de consultation, évitant, par là, de dire tout
simplement au fédéral: Mêlez-vous de vos affaires, vous
n'avez pas de services à donner. Il y a des provinces au Canada qui
seraient joliment mal prises si cela arrêtait demain. Pour mieux
coordonner notre politique de main-d'oeuvre et mieux la planifier, le
leadership exercé par mon prédécesseur a pris une couple
d'années avant d'aboutir à un résultat heureux qui a
été de présenter à l'unanimité un
mécanisme de consultation préalable, avant l'instauration de
toute nouvelle politique au programme qui affectent, effectivement, la
main-d'oeuvre.
M. Burns: De toute façon, cela n'ira pas plus loin que la
consultation. Il n'y a pas de projet au ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre pour reprendre cela en main véritablement. Je ne parle pas
des autres provinces, c'est vrai; il y a peut-être des provinces qui ne
peuvent pas se donner ces services. Mais on a les centres de main-d'oeuvre du
Québec qui sont déjà...
M. Harvey (Jonquière): C'est un objectif à long
terme préalablement. Vous admettrez avec moi que, de façon
préliminaire et primordiale, nous devons mettre de l'ordre, et c'est
normal. Cela ne veut pas dire qu'il y a un grand désordre, mais nous
devons coordonner, dans un endroit, les différentes politiques de
main-d'oeuvre commencées un peu partout par le gouvernement du
Québec.
C'est ce qui m'a fait dire d'ailleurs hier, lorsque j'ai parlé de
lavant-projet dans le domaine de l'industrie de la construction, que l'OCQ a
une responsabilité, d'après sa loi. Il se préoccupe d'une
politique de main-d'oeuvre et de formation dans ce secteur, mais nous, on
répond: D'accord, mais cela doit s'insérer dans une politique
globale de main-d'oeuvre, parce qu'autrement on continuerait à
perpétuer la situation, ce qui est anormal, comme gouvernement ou
organisme para-gouvernemental. Il y a un ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre qui doit être, à mon sens, le coordonnateur d'une
politique globale et rationnelle de main-d'oeuvre.
M. Burns: Si on prend, l'une après l'autre, ces quatre
orientations nouvelles que semble vouloir donner au ministère l'actuel
ministre du Travail, quant à la première, celle sur le plan de
l'enrichissement économique, on a pu entendre le ministre dire: "Notre
ministère se devra, alors, d'être impliqué et
représenté beaucoup plus qu'il ne l'a été à
tous les niveaux de la consultation et de la coordination, dont notamment celui
du comité ministériel permanent de développement
industriel et des ressources naturelles". Encore là...
M. Harvey (Jonquière): Est-ce que le député
me permettrait?
M. Burns: Oui.
M. Harvey (Jonquière): II faut se rappeler qu'il y a
exactement dix mois seulement le Conseil exécutif décidait
d'établir des comités permanents, en plus du comité de
législation naturellement et du Conseil du trésor pour rejoindre
tous les ministères impliqués dans des problèmes communs
ou les intéressant plus particulièrement. Voici
l'expérience vécue jusqu'à présent au comité
des ressources humaines, où se retrouvent le ministère du Travail
et de la Main-d'Oeuvre et d'autres ministères impliqués:
Education, Justice, Revenu. Nous-mêmes nous avons jugé à
propos de participer au travail du comité de développement
industriel pour les mêmes raisons. Le résultat, à
l'analyse, est positif sur le travail accompli jusqu'à présent
malgré le très jeune âge de ces comités.
M. Burns: Je vous arrête. Cela reste, quand même,
très peu clair, comme affirmation. Si je prends votre affirmation, de
quelle façon concrète croyez-vous que le ministère doit
être impliqué et représenté beaucoup plus qu'il ne
l'a été? Qu'est-ce que, dans les faits, vous envisagez pour
être plus impliqué et plus représenté que vous ne
l'étiez, entre autres?
M. Harvey (Jonquière): Je vais vous l'expliquer. Avant
d'en arriver au Conseil des ministres, non pas pour l'acceptation de principe,
mais pour un avant-projet de loi ou des règlements affectant des lois,
l'obligation de passer par un de ces comités permanents de qui
relèvent, effectivement, les ministères qui sont impliqués
dans tel règlement ou telle loi nous amène à nous parler
beaucoup plus à bonne heure, à un niveau supérieur,
c'est-à-dire au niveau du sous-ministre en titre, au niveau du ministre
en titre. C'est de nature à gagner du temps considérablement dans
les tractations interministérielles.
Nous avons eu un exemple concret sur la loi de la santé et de la
sécurité des travailleurs où, à partir d'une
réunion du comité permanent des ressources humaines, une
deuxième réunion a pu avoir lieu dans les heures qui ont suivi
cette réunion du comité, pour arriver à l'unanimité
sur un texte d'avant-projet concernant les deux ministères. Alors, c'est
de nature à rapprocher rapidement...
M. Burns: Quels sont les deux ministères qui font partie
de ce comité?
M. Harvey (Jonquière): C'est-à-dire qu'il y a
plusieurs ministères. Au comité des ressources humaines, nous
avons les ministères du Travail et de la Main-d'Oeuvre, de l'Education,
de la Justice, de l'Immigration et du Revenu.
M. Burns: Et Revenu?
M. Harvey (Jonquière): Et Revenu, parce qu'il nous arrive
souvent de vouloir introduire des dispositions, soit dans un règlement
ou dans une loi, qui ont des portées fiscales. L'expérience a
voulu, dans le passé, que souvent, quand un projet de loi était
imprimé et que le ministère voyait son domaine impliqué,
des réactions tout à fait normales survenaient. Là,
dès le départ, l'étude est faite par tout le monde pour
être capable d'arriver rapidement à prendre des décisions
impliquant tout le monde. Je pense que c'est une meilleure façon
d'impliquer tout le monde dès le départ et, ainsi d'arriver
à des conclusions beaucoup plus rapidement sur la base
décisionnelle.
M. Burns: Ce que vous appelez maintenant le comité
permanent des ressources humaines, est-ce le comité que vous
désigniez au mois de novembre 1975 comme le comité des
développements industriels et des ressources naturelles? C'est un
autre?
M. Harvey (Jonquière): C'est un autre comité
permanent dont nous sommes membres...
M. Burns: D'accord.
M. Harvey (Jonquière): ... et qui est
présidé par le ministre de l'Industrie et du Commerce, M.
Saint-Pierre. Il implique les ministères qui s'occupent des ressources:
Terres et Forêts, Agriculture, Richesses naturelles et Industrie et
Commerce.
M. Burns: Et le ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre aussi.
M. Harvey (Jonquière): Un point que me signalait mon
sous-ministre et que j'ai oublié de mentionner, c'est que le
ministère du Travail de plus en plus était identifié comme
un ministère à vocation sociale, alors qu'il est à
vocation économique également. Sa participation à tous les
comités à vocation de développement économique et
industriel est de nature à bien démontrer, dès le
départ, et surtout à faire comprendre l'importance du rôle
que doit jouer le ministère à partir du début de toute
modification à une réglementation ou encore à de la
législation impliquant le développement industriel et
économique.
M. Burns: Ce comité ministériel des
développements industriels et des ressources naturelles, quand a-t-il
siégé la dernière fois?
M. Harvey (Jonquière): Les comités perma- nents
siègent généralement tous les quinze jours, non pas
à des dates précises, mais selon la disponibilité des
ministres concernés. Jusqu'à ce jour, celui où nous sommes
régulièrement présents, le comité des ressources
humaines, a siégé en moyenne une fois par quinze jours depuis
quelques mois.
M. Burns: Et l'autre?
M. Harvey (Jonquière): Et l'autre, un instant, il a
siégé il y a trois semaines, mais, sur la fin de la session, il
se peut que le rythme de quinze jours soit un peu allongé.
M. Burns: Donc, c'est à ce rythme qu'il siège
actuellement?
M. Harvey (Jonquière): Oui, une couple de fois par mois.
C'est l'objectif que s'était fixé, au départ, le
secrétaire général du Conseil exécutif, qui a comme
pivot permanent à chacun de ces comités permanents un
secrétaire général adjoint.
Commissions de formation professionnelle
M. Burns: Deuxième orientation suggérée par
le ministre sur le plan de l'épanouissement des connaissances. Je
pourrais vous citer l'extrait du discours du ministre qu'on aperçoit
à la page 39 où il parle, plus particulièrement, des
commissions de formation professionnelle; ce sont les fameux CFP. En pratique,
j'aimerais cependant savoir, dans la vie de tous les jours, dans la vie
quotidienne, ce qui se fait au niveau d'une nouvelle orientation des
commissions de formation professionnelle, parce que c'était un peu ce
que le ministre nous laissait entendre lorsqu'il disait: "Une nouvelle
orientation et de nouvelles responsabilités vont être sous peu
je vous rappelle qu'on était au mois de novembre 1975
confiées conjointement aux commissions de formation professionnelle et
au service de main-d'oeuvre de mon ministère."
M. Harvey (Jonquière): Dans le discours inaugural, vous
avez certainement noté des amendements à la Loi sur la formation
et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre et également
à la Loi de l'aide à l'apprentissage.
M. Burns: Sauf que ces projets de loi ne sont pas encore
déposés, à ma connaissance.
M. Harvey (Jonquière): Non, ils ne sont pas encore
déposés.
M. Burns: Est-ce qu'ils sont prêts?
M. Harvey (Jonquière): Un des points qui nous a
empêchés de terminer le texte, c'est que nous avons entrepris des
pourparlers avec le ministère de l'Education à la demande des
parties, employeur et employés, employeur et syndicat, pour rapatrier la
formation professionnelle au ministère du Travail, de sorte que les
responsabilités
dont il était question dans mon texte, et dont il est toujours
question, seraient le retour à la formule d'apprentissage dans les
centres d'apprentissage, ce qui a été mentionné par un
député...
M. Burns: Cela va faire plaisir au député de
Saint-François.
M. Harvey (Jonquière): ... dont je ne me souviens...
M. Burns: C'est le député de
Saint-François.
M. Harvey (Jonquière): C'est le député de
Saint-François. C'est a la demande des parties intéressées
que ces pourparlers ont eu lieu, et les tractations continuent entre les deux
ministères impliqués au niveau des sous-ministres en titre, M.
Martin à l'Education, et mon sous-ministre, M. Laporte.
M. Burns: Quand prévoyez-vous que cela va se faire?
M. Harvey (Jonquière): On me dit qu'on est prêt
à terminer, nous, l'avant-projet de loi, mais il reste cependant qu'il
peut se passer encore quelques semaines ou quelques mois avant de terminer ces
tractations avec le ministère impliqué.
M. Burns: Cela veut dire qu'on pourrait s'attendre à un
projet de loi dans ce sens à la session d'automne.
M. Harvey (Jonquière): Quand nous l'avons fait inscrire,
c'est avec l'évaluation que nous avons faite d'être certains de
légiférer. Le premier ministre nous avait demandé
d'être bien certains, en l'inscrivant. Vous savez qu'à
l'intérieur d'un ministère, des projets de loi, nous en avons en
tête, et c'est normal ceux qui travaillent avec nous le savent
pour plusieurs années à l'avance. Il y a des
priorités et à travers ces priorités, la
législation dont on parle a été identifiée comme
possiblement réalisable au cours de l'année 1976.
M. Burns: Disons à l'automne, parce que, s'il n'est pas
prêt, il ne sera pas déposé avant la fin de la
présente session.
M. Harvey (Jonquière): Oui.
M. Burns: J'avoue que si jamais il y avait des élections
à l'automne, vous allez me donner de la matière à discours
comme ce n'est pas possible.
M. Harvey (Jonquière): J'aimerais autant...
M. Burns: Je vais pouvoir raconter à tout le Québec
toutes les choses que vous vous étiez proposé de faire et que
vous n'avez pas faites. Si, par malheur...
M. Harvey (Jonquière): Prenez bien garde... M. Burns:
... il n'y avait pas d'élection à l'au- tomne, je vous dis
qu'on va avoir un automne, vous et moi, qui ne sera pas possible. C'est nous
qui allons prendre la place, en haut.
M. Harvey (Jonquière): Prenez bien garde à cela.
Quelqu'un, beaucoup plus politique que vous et moi, m'a raconté que le
pont de l'île d'Orléans, qui est assez vieux, pendant 38 ans,
c'est-à-dire à sept ou huit élections, M. Taschereau se
faisait élire avec cette promesse. Dès qu'il l'a bâti, il
s'est fait battre quelques mois après.
M. Burns: C'est peut-être pour cela...
M. Harvey (Jonquière): C'est un avis que je vous
donne.
M. Burns: C'est peut-être pour cela que vous ne faites
rien; vous faites seulement des promesses. On va faire cela...
M. Harvey (Jonquière): Les gens oublient vite les
réalisations. Ils comprennent souvent mieux certaines choses. Dans des
programmes politiques, il y en a qui sont réalisables et il y en a
d'autres qui ne le sont pas. Si on était capable d'amener...
M. Burns: M. le ministre, vous n'avez sûrement pas
l'intention de me convaincre que ce que vous avez mis dans le discours
inaugural, lu par Son Excellence, le lieutenant gouverneur du Québec,
n'est pas réalisable.
M. Harvey (Jonquière): Aucunement. D'ailleurs, je viens
d'affirmer que, si nous avons décidé de le faire inscrire, c'est
parce que nous en étions convaincus, mon sous-ministre, ses
collaborateurs et moi, à partir de l'analyse des discussions, du
degré où ils étaient rendus, des réponses
reçues.
C'est l'évaluation que nous avons faite à ce
moment-là qui nous a fait déterminer la législation
possible au cours de la session présente.
M. Burns: Donc, à la partie de la session d'automne.
M. Harvey (Jonquière): On me signale avec raison qu'il se
peut fort bien que si nos tractations ne sont pas terminées concernant
les centres d'apprentissage, nous pouvons légiférer quand
même sur la qualification professionnelle, quitte à revenir pour
compléter dans une autre législation, une autre année, le
morceau au complet c'est-à-dire la récupération des
centres d'apprentissage. Cela ne nous empêcherait pas, cette
année, de réaliser notre objectif d'amender la loi de la
qualification professionnelle, si nos tractations n'étaient pas
complétées. Mais on aimerait beaucoup mieux être capable de
faire les deux durant la session de 1976.
Il faut bien faire la différence. Il y a deux problèmes:
la qualification professionnelle et la formation professionnelle. Le
député m'a bien compris.
M. Bums: Oui, oui, j'ai compris.
Egalement, dans ce cadre de l'épanouissement des connaissances,
vous nous laissiez entendre que vous vouliez favoriser la mise en place et la
vulgarisation des plans de carrière qui tiennent compte à la fois
des priorités et réalités québécoises ainsi
que des tendances technologiques et professionnelles. Qu'est-ce qui s'est fait
ou qu'est-ce qui va se faire à ce niveau de la vulgarisation des plans
de carrière?
M. Harvey (Jonquière): Nous sommes la seule province au
Canada, le seul ministère du Travail parmi les provinces qui ait un
service d'évaluation des plans de carrière aussi bien rodé
et à jour qu'il l'est présentement. Dans de nombreuses
professions concernant les métiers et notre contact avec le
ministère de l'Education, le service que nous donnons dans le maintien
à jour des plans de carrière fait en sorte que le
ministère s'en sert constamment pour être capable de modifier le
contenu de ses cours. Mon sous-ministre me disait que tout est prêt dans
ce domaine.
M. Burns: Quant à la vulgarisation elle-même que
vous proposez? Vous disiez que vous favorisiez la vulgarisation de ces plans de
carrière. Je comprends qu'ils existent déjà dans vos
structures, mais l'aspect qui semblait intéressant, dans votre
énoncé, c'était justement la vulgarisation de ces
plans.
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, on me dit
que cela ne se fait pas du jour au lendemain. Elle se fait de façon
constante à partir des études qui sont faites.
M. Burns: Comment se fait-elle?
M. Harvey (Jonquière): A partir d'une étude qui est
faite dans un secteur donné. J'ai à l'esprit, par exemple, les
opérations forestières ou les techniques de radio. Le plan de
carrière est bâti à partir de la réalité,
c'est-à-dire par une équipe qui, à partir d'un constat sur
place, bâtit le plan. La vulgarisation est faite par des experts au
ministère à partir des plans de carrière bâtis pour
être en mesure de remettre à chaque intéressé la
vulgarisation de ce plan de carrière au moment où il est
complété.
M. Burns: Est-ce qu'elle se fait actuellement cette vulgarisation
ou bien est-elle faite?
M. Harvey (Jonquière): Oui, constamment. Elle se fait
constamment, sur un nombre...
M. Burns: Qu'est-ce que cela donne actuellement? Je comprends
qu'il y a des études qui se font là-dessus, mais qu'est-ce que
cela fait par rapport à l'individu intéressé à ces
plans de carrière? Dans le concret, toujours?
M. Harvey (Jonquière): Cela est un nouveau service qui a
été offert il y a quelques années. Le grand utilisateur,
présentement, est le ministère de l'Education. Nous avons,
cependant, depuis plusieurs mois, des demandes en provenance, soit de
l'industrie, soit des salariés eux-mêmes, des techniciens
eux-mêmes qui veulent avoir ce plan de carrière vulgarisé
par nos services.
Mon sous-ministre me disait que les demandes sont un peu plus nombreuses
comme services à l'employeur et l'employé, depuis quelques mois,
parce que les plans de carrière bâtis concernant certaines
professions sont de plus en plus à jour, vulgarisés. Mais le
grand utilisateur, présentement, est le ministère de
l'Education.
M. Burns: Mais actuellement, de façon précise,
concernant quel type de carrière en avez-vous de tels documents de
vulgarisation sur les pians de carrière?
M. Harvey (Jonquière): C'est surtout sur les secteurs
professionnels, les secteurs de métiers professionnels. Dans les
secteurs considérés comme professionnels à
l'éducation, techniciens.
M. Burns: Les techniciens surtout.
M. Harvey (Jonquière): Techniciens surtout. Dans les
opérations forestières, où il y a eu une technologie assez
avancée, toute Ta gamme a été couverte par d'abord des
spécialistes dans ce domaine pour bâtir le plan de
carrière. C'est à partir de la remise de ces plans de
carrière que nos services d'experts en vulgarisation ont
travaillé. Dans le secteur, par exemple, de l'industrie
forestière, de plus en plus nous avons des demandes des deux parties,
soit des employeurs et des employés, pour avoir le profil et la
vulgarisation de son plan de carrière comme technicien sur tel
métier spécifique.
M. Burns: Vous nous disiez également, toujours dans le
domaine des compétences, que vous vouliez accroître la
mobilité professionnelle par le décloisonnement de certains
métiers, certaines professions connexes, afin d'augmenter la
sécurité d'emploi et réduire appréciablement les
difficultés de réemploi. Encore là, qu'est-ce qu'on peut
voir de précis et de concret dans la vie de tous les jours de votre
ministère?
M. Harvey (Jonquière): On me dit, pour répondre
à la question du député de Maisonneuve, à ce
chapitre, que nous sommes au stade de l'inventaire et de l'étude des
métiers spécifiques où il y a dédoublement. Et
c'est de concert avec les intéressés que l'étude se fait
pour éviter d'avoir un dédoublement à l'intérieur
d'un même métier.
M. Burns: Est-ce que vous pouvez pointer du doigt ces types de
métiers?
M. Harvey (Jonquière): Par exemple, dans la construction,
on me dit que cela existe.
M. Burns: Vis-à-vis de quel métier?
M. Harvey (Jonquière): Charpentier-menuisier, par
exemple.
M. Burns: Par rapport à quel autre?
M. Harvey (Jonquière): Charpentier et menuisier. Vous avez
les deux.
M. Burns: Les charpentiers-menuisiers et les menuisiers tout
court.
M. Harvey (Jonquière): Vous avez des charpentiers et des
menuisiers...
M. Burns: Oui.
M. Harvey (Jonquière): ... alors que vous aviez, il y a
quelques années, des charpentiers-menuisiers. C'est un exemple qu'on me
donne.
M. Burns: Mais vous avez encore des menuisiers de finition et des
menuisiers de "rough", comme on dit; les gars qui font les formes, ce sont des
menuisiers de "rough".
M. Harvey (Jonquière): Habituellement, vous en avez trois
catégories. Vous avez des monteurs de charpentes, les charpentiers, des
menuisiers de finition et des menuisiers de brut. Dans ce cas
spécifique, c'est l'analyse complète du genre de travail fait par
chacun qui peut peut-être nous amener à un décloisonnement
pour accroître, d'abord, la sécurité d'emploi et
réduire de façon appréciable les difficultés de
réemploi.
M. Burns: Cela se fait surtout dans la construction et cela se
fait principalement dans ces métiers.
M. Harvey (Jonquière): C'est un exemple qu'on m'a
donné.
M. Burns: C'est ce que je veux savoir. Y a-t-il d'autres
métiers dont vous vous êtes préoccupés
actuellement?
M. Harvey (Jonquière): On me dit qu'il y a
également le secteur de la métallurgie, le secteur de la
réfrigération, le secteur de la mécanique automobile, le
secteur de la forêt.
M. Burns: La réfrigération. Vous parlez des...
Comment les appelle-t-on?
M. Harvey (Jonquière): Les frigoristes.
M. Burns: Non, ce n'est pas ainsi qu'on les appelle. Il y a aussi
le groupe des chauffeurs de bouilloires.
M. Harvey (Jonquière): Je sais qu'actuellement ils
n'aiment pas beaucoup être considérés au même titre
que des plombiers. C'est un peu le cas...
M. Burns: Ah bon! Ce sont ceux-là.
M. Harvey (Jonquière): ... par exemple, quand le
problème du ratio se présente. Ils ont le même ratio,
étant considérés comme des plombiers. Il y a des
problèmes qui se situent également là et chez les
travailleurs de la forêt. On le voit souvent par l'extension juridique
des décrets de convention collective au niveau des métiers
mécaniques de l'automobile. Vous en avez toute une gamme où il y
aurait du décloisonnement à faire pour améliorer les
chances de réemploi quand d'aucuns se retrouvent sans travail.
M. Burns: C'est à l'état de projet?
M. Harvey (Jonquière): C'est en marche. Ce ne sera pas
terminé demain. C'est un service qui se développe constamment
pour qu'on puisse le donner aux intéressés, à n'importe
quel moment, quand ils vont en avoir besoin. De plus en plus, ils vont en avoir
besoin.
M. Burns: Comment cela se traduit-il dans les faits, via
l'extension juridique d'une convention collective qui devient un décret?
Par exemple, est-ce que vous pensez que, dans le prochain décret de la
construction, cela va se traduire de façon concrète par des
mesures très claires? Prenons l'exemple des charpentiers, des
menuisiers, etc.
M. Harvey (Jonquière): Le décret se
négociant entre les deux parties, il n'est pas question de changer les
ententes qui auront lieu entre les parties au niveau du décret de la
construction.
M. Burns: Non, c'est bien sûr, mais quelle est votre
façon de mettre cela en application, si vous ne suggérez pas aux
parties au décret de le faire?
M. Harvey (Jonquière): Si on est capable de le mettre en
application dans plusieurs secteurs qui ne sont pas pris dans une situation
telle que celle que vous venez de décrire, par exemple des ententes
entre les parties pour signer un décret, c'est sûrement par
l'incitation et le succès obtenu dans d'autres secteurs. Ce sera de
l'incitation au moment où les parties seront appelées à
s'asseoir de nouveau pour discuter le renouvellement d'un décret.
M. Burns: Mais, par exemple, les parties au décret de la
construction, est-ce qu'elles ont été approchées
jusqu'à maintenant pour se faire suggérer d'examiner les
études que fait votre ministère relativement à certains
métiers que vous avez déjà examinés?
M. Harvey (Jonquière): Notre travail n'étant pas
assez avancé, cela aurait été s'ingérer
possiblement ou mêler les cartes quant à la tentative d'une
négociation du renouvellement d'un décret. Comme vous le savez,
les deux parties ont manqué de temps et il leur reste, au moment
où on se parle, 45 jours pour s'entendre pour le renouvellement du
même décret. Notre travail n'était pas assez avancé
pour pouvoir leur servir une docu-
mentation à titre incitatif. On me dit que votre exemple est
beaucoup plus réaliste, pour l'extension des décrets de
convention, parce que dans ces décrets on retrouve des clauses
concernant la qualification professionnelle. Notre travail n'étant
même pas terminé, c'est beaucoup plus facile, parce qu'on
réfère directement à la loi de la qualification
professionnelle, ce qui n'est pas le cas dans l'exemple que vous avez
donné concernant le décret de la construction. A ce
moment-là, ce serait de l'incitation au niveau de ce que vous venez de
dire.
M. Burns: Mais vous allez le faire directement auprès des
parties. C'est fait déjà? C'est fait déjà?
M. Harvey (Jonquière): Cela se fait présentement,
me dit-on, au niveau des parties, sur l'extension de décrets de
convention. On me dit également que c'est de nature à
éviter d'avoir à faire reprendre l'apprentissage de certains
métiers. Par exemple dans les mines, pour citer un cas
spécifique, si on s'aperçoit que deux métiers sont
parallèles. S'il y en avait un qui était mis à pied dans
un secteur, après l'étude complète, on réalise
actuellement qu'il aurait besoin de reprendre tout son apprentissage s'il avait
une chance de réemploi dans l'autre secteur. Il devrait refaire son
apprentissage, alors que l'évaluation des deux tâches est en
réalité du dédoublement. Cela rendrait service à ce
moment et à la compagnie et à l'employé, parce qu'il a une
très belle expérience et cela améliorerait ses chances de
réemploi.
M. Burns: Sur l'autre plan, le troisième, M. le
Président, le plan du dynamisme de la coopération et de
l'information, le ministre nous disait qu'il allait procéder sous peu,
dans la mesure de ses budgets, au remaniement en profondeur et par le
décloisonnement de tous les réseaux opérationnels à
travers le Québec, de façon que toute personne, quelle qu'elle
soit, immigrant, travailleur actif ou sans emploi, employeur-artisan,
étudiant ou autre, puisse localement ou régionalement, dans
n'importe lequel des centres de ces réseaux opérationnels, faire
part de ses problèmes ou aspirations et y trouver réponse, et ce
sans avoir à se déplacer indûment d'un centre à
l'autre ou d'une localité à l'autre.
Centres Travail-Québec
M. Burns: Le ministre continuait, à la page 29 de son
discours, en nous disant: Ces premiers centres d'un genre nouveau verront le
jour dans un très proche avenir. Est-ce que le ministre peut nous dire
où nous en sommes, avec ces centres qu'il appelle lui-même centres
Travail-Québec?
M. Harvey (Jonquière): Sans empiéter sur les
services donnés par un autre ministère de prime abord, on
serait porté à penser au ministère des Communications
le ministère du Travail est implanté dans toutes les
régions du Québec par des services qu'il donne. Il y a les
centres de main- d'oeuvre du Québec; dans d'autres endroits, la
Commission des accidents du travail, un organisme dont le ministre est
responsable, et la Commission du salaire minimum. Enfin, il y a toute une gamme
de services qui sont implantés dans les régions. Il y a d'autres
endroits qui réclament constamment l'établissement d'un centre de
main-d'oeuvre du Québec.
C'est à partir d'une étude faite par la firme Sainte-Marie
sur les services donnés par le ministère, sans empiéter
sur les services donnés par les autres, que la décision a
été prise d'implanter, selon un échéancier assez
étendu, ce service de centres Travail-Québec. Afin d'avoir une
expertise meilleure, il a été décidé ce fut
purement une décision administrative, sans avoir besoin de
légiférer d'établir ce genre de centres
Travail-Québec, où toute information peut être
donnée au même endroit, dans des endroits différents,
à titre expérimental.
J'ai à l'esprit les Iles-de-la-Madeleine, un centre très
éloigné.
M. Burns: Est-il implanté déjà?
M. Harvey (Jonquière): Non, il n'est pas implanté.
Nous avons l'intention de le faire au cours de l'année
financière.
M. Burns: L'année dernière, votre
prédécesseur, le 29 mai 1975, nous disait, à l'occasion de
l'étude des crédits, qu'il y avait deux expériences
pilotes qui étaient en cours, une à Laval et une autre dans le
comté de Sainte-Marie.
M. Harvey (Jonquière): La réévaluation qui a
été faite permet d'étendre l'expérience sur un
réseau un peu plus grand sur le territoire. Il y aurait Laval, un
comté très urbain près du pôle de Montréal;
il y aurait également la région de Saint-Jean.
M. Burns: Les deux expériences qui étaient
mentionnées par M. Cournoyer ne sont pas encore en vigueur
actuellement?
M. Harvey (Jonquière): Non. M. Burns: Un an
après!
M. Harvey (Jonquière): Nous avions besoin, pour tenter
l'expérience, d'argent additionnel. Au moment où M. Cournoyer,
mon prédécesseur, vous disait qu'il avait l'intention de le
faire, il a présenté une demande qui a été
acceptée, non pas en budget supplémentaire, mais dans le cadre de
notre opération budgétaire 1976/77, celle que nous faisons
aujourd'hui.
M. Burns: Je vous cite M. Cournoyer, à la page B-4063 de
l'année dernière, le 29 mai 1975: "Donc, dans la
réalisation de cette section de Travail-Québec, à
l'état pur, nous allons tenter deux expériences cette
année, une dans Laval, où il n'y a aucun service du gouvernement
provincial, au titre de la main-d'oeuvre ou du travail, et l'au-
tre, dans le comté de Sainte-Marie". Vous devez avoir eu des
représentations du député de Sainte-Marie ou du
député de Laval sur le fait que cette promesse n'a pas
été mise en application.
M. Harvey (Jonquière): C'est parce que mon
prédécesseur, comme moi, avait pensé au début que,
dans un budget semblable à celui que nous avons, il était
possible de tenter sans avoir à réclamer de budget
supplémentaire, ce qui s'est révélé impossible et
nécessitait un budget additionnel.
Le Conseil du trésor nous a demandé de
réévaluer cela pour éviter le dédoublement de
services. Farce que je vous ai identifié le ministère des
Communications qui donne un service, dans les régions, par la voie de
ses bureaux régionaux. L'étude approfondie nous a amenés
à élargir l'éventail qui comprendrait les villes de Hull,
Rouyn, Rimouski, Laval, Longueuil, les Iles-de-la-Madeleine et un comté
rural près de l'agglomération de Montréal, toujours
également avec la possibilité d'améliorer les services
à la population dans le grand Montréal et dans la ville de
Québec.
Alors, cela a nécessité un montant plus
considérable d'argent requis pour être capable de faire
l'expérience et c'est ce qui nous a fait retarder au budget 1976/77.
M. Burns: Mais dans toutes ces régions, Hull, Rouyn,
Rimouski, Laval, Longueuil et les Iles-de-la-Madeleine...
M. Harvey (Jonquière): ... dis également.
M. Burns: Pour qu'on s'entende comme il faut, M. le
Président, on parle bien de cette information regroupée qu'on
trouve sous forme de diagramme dans le numéro spécial de mars
1975 de Travail-Québec.
M. Harvey (Jonquière): C'est une partie de
l'activité, l'information, mais on me dit que ce n'est pas
tellement...
M. Burns: C'était déjà beaucoup, ce qu'on
proposait, c'était d'unifier l'information...
M. Harvey (Jonquière): On me dit que ce n'est pas
tellement d'ouvrir le bureau qui est difficile, cela c'est facile, mais c'est
la banque de données pour être capable de fournir l'information
à celui qui s'y présente. Dans d'autres endroits...
M. Burns: Dans le cas précis, ce sont des informations qui
relèvent toutes de votre compétence, au sens du mot
"juridiction". En 1975, on parlait de la CIC, maintenant c'est l'OCQ, la CAT
qui va devenir le RAT, la Commission du salaire minimum, les commissions de
formation professionnelle, etc.; ce sont toutes des choses qui reviennent sous
votre juridiction. Quand on disait...
M. Harvey (Jonquière): Et de ma compétence. M.
Burns: Et de votre compétence. Je parlais de la compétence,
je ne voulais pas vous gêner, parce que je vous sais modeste, M. le
ministre. Je ne voulais pas vous gêner, je parlais de votre
compétence au sens juridictionnel du mot' qui est beaucoup plus
français.
M. Harvey (Jonquière): Je vous ai bien compris.
M. Burns: D'accord. Mais toutes ces choses relevant de votre
compétence, il me semble que vous êtes en mesure de faire quelque
chose à court terme, si c'est seulement la banque de données qui
vous inquiète. Non?
M. Harvey (Jonquière): Un instant, c'est joliment plus
compliqué, c'est une partie seulement que vous avez, du
côté...
M. Burns: Ce serait beaucoup si cela se faisait
là-dessus.
M. Harvey (Jonquière): Alors, comme vous voyez, la banque
de données disponibles dès l'ouverture d'un centre
Travail-Québec est beaucoup plus compliquée qu'on pourrait le
croire. Si on pense seulement à ouvrir un bureau où l'accueil et
les renseignements qu'on y donne ne sont pas valables, on est mieux de retarder
l'ouverture. Quand mon prédécesseur a parlé de deux
bureaux, c'était relativement beaucoup plus facile d'arriver à
bâtir une banque de données pour deux endroits, Laval et les
Iles-de-la-Madeleine.
M. Burns: C'est le comté de Sainte-Marie, à
Montréal, qu'on disait.
M. Harvey (Jonquière): Laval et Sainte-Marie, comme
population desservie dans...
M. Burns: Cela m'intéressait beaucoup, dans le temps,
quand j'ai entendu cela, parce que le comté de Maisonneuve est voisin du
comté de Sainte-Marie.
M. Harvey (Jonquière): Mais l'exigence du Conseil du
trésor d'élargir l'expérience a nécessité,
de la part de ceux qui ont conçu ces centres Travail-Québec,
d'admettre que recueillir les données requises pour être
disponibles dès l'ouverture s'avérait beaucoup plus long en temps
que si on n'en ouvrait que deux à titre expérimental.
M. Burns: M. le Président, le ministre du temps disait
que, cette année, il était, à titre d'expérience,
pour ouvrir un centre Travail-Québec à Laval et un autre dans le
comté de Sainte-Marie. Vous ne trouvez pas que c'est illogique de dire:
Nous n'avons pas été capables de faire face à la promesse
faite par M. Cournoyer, là nous allons nous lancer dans plusieurs
autres.
M. Harvey (Jonquière): Je n'admets pas cela, parce que
nous aurions été capables de le faire. Mais le Conseil du
trésor a demandé une expérience pilote beaucoup plus
élargie sur le terri-
toire. Ce qui nous fait dire que l'expérience que nous allons
tenter, c'est à partir de régions aussi disparates que les
régions de l'Outaouais-Hull, Rouyn-Nord-Ouest, Bas-du-Fleuve-Rimouski,
Laval, qui était et qui est demeuré, les Iles-de-la-Madeleine,
Longueuil en y améliorant les services à la population,
Québec et Montréal.
Cela change joliment le portrait de préparation du dossier des
données pour être disponibles dès l'ouverture de ces
bureaux.
M. Burns: Vous n'avez rien de prévu dans votre projet pour
le bas de la ville de Montréal?
M. Harvey (Jonquière): On me dit que oui.
M. Burns: Dans la liste que vous m'avez donnée, il n'y a
rien là.
M. Harvey (Jonquière): Quand on parle d'améliorer
les services à la population de Québec et Montréal, on
parle du centre, du bas de Montréal.
M. Burns: Précisément dans le bas de la ville; si
vous connaissez Montréal, il n'y a personne des comtés de
Sainte-Marie et de Maisonneuve, Bourget et Saint-Jacques qui vont s'adresser au
bureau de Laval, c'est certain.
M. Harvey (Jonquière): Absolument.
M. Burns: Cela prend trois quarts d'heure pour se rendre
là.
M. Harvey (Jonquière): On offre déjà des
services à la population dans la région de Montréal.
M. Burns: Particulièrement dans ce service...
M. Harvey (Jonquière): Ce service-là
particulièrement, sur la base expérimentale, ne s'étendra
pas plus que sur ce qu'on vient de vous décrire. Si on suivait à
la lettre l'étude qui a été faite, nous allons retrouver,
dans un endroit où on va avoir des demandes, dans un deuxième ou
un troisième temps, plusieurs centres Travail-Québec. Sans
identifier un endroit quelconque à population assez réduite, cela
pourra être, dans certains cas, une boîte
téléphonique Travail-Québec où le citoyen' entrant
dans la boîte et signalant 0, va recevoir une information lui disant,
pour ne pas perdre de temps, comment faire pour solutionner son
problème, s'il est de juridiction ou de compétence du
ministère du Travail.
M. Burns: Je trouve particulièrement bizarre que vous ayez
enlevé, du projet pilote qui était soulevé par M.
Cournoyer, un bureau. Que ce soit dans Sainte-Marie, cela ne me choquait pas,
même si ce n'était pas dans mon comté, du moment que c'est
un service aux gens du bas de la ville, des gens qui vivent le long du fleuve,
à Montréal. C'est particulièrement dans ce secteur que
vous avez une population travailleuse qui a besoin de renseignements concernant
le salaire minimum, les accidents de travail, les centres de formation
professionnelle, les permis de travail, l'OCQ, etc. On en sait quelque chose
par le genre de clientèle que nous avons ou le genre de nos concitoyens
qui viennent nous voir à nos bureaux de comté. C'est toujours,
à peu près dans 99% des cas, dans ces domaines qu'on s'adresse
à nous. Ce sont des problèmes d'accidents du travail, des
problèmes de salaire minimum, des problèmes
d'assurance-chômage je comprends que cela ne relève pas de
vous des problèmes relativement aux permis de travail dans la
construction. Je trouve absolument étonnant qu'on parte d'un projet
pilote qui était de deux endroits, de Laval et le sud de
Montréal, qu'on élargisse le projet en incluant la région
de l'Outaouais, du Nord-Ouest, du Bas-du-Fleuve, maintenant Laval tant
mieux qu'on ajoute la rive sud de Montréal, qu'on ajoute les
Iles-de-la-Madeleine, je n'ai rien contre cela. Mais qu'on oublie dans tout
cela le grand bassin de travailleurs qui recourent à ces services dans
la ville de Montréal, je ne le comprends pas.
M. Harvey (Jonquière): Je vais vous dire, au
départ, quand mon prédécesseur avait identifié
Sainte-Marie, il était loin de se douter des problèmes que
causerait l'établissement de la banque de données. Je vais
demander à mon sous-ministre de compléter la réponse sur
l'étude de l'expérience pilote élargie sur une plus grande
partie du territoire. Il dira pourquoi les conclusions en sont arrivées
à celles que j'ai décrites.
Il faut mentionner que les études concernant les centres
Travail-Québec sont terminées. On peut très exactement
savoir où on va avec les centres Travail-Québec. On s'est
aperçu, à la suite de ces études, que pour ouvrir un
centre Travail-Québec au niveau de l'accueil et de l'information surtout
parce que c'est cela qui semble vous intéresser davantage; au
niveau des autres services c'est moins compliqué au niveau de
l'accueil et de l'information, il fallait être capable, avant tout,
d'avoir ce qu'on appelle l'informathèque c'est-à-dire un
réseau central qui distribue sinon hebdomadairement, mais
quotidiennement l'information à tous les centres Travail-Québec.
Pour monter l'informathèque, cela va nous prendre encore un mois pour
être capable de dire: On peut donner facilement l'information à
travers tous nos centres Travail-Québec.
C'est l'une des raisons pour lesquelles les deux centres qui avaient
été nommés l'année dernière ne sont pas
ouverts, au niveau de l'information et de l'accueil. Cependant, compte tenu du
fait que le réseau de centres Travail-Québec est de trois
dimensions la dimension du bureau régional, la dimension du bureau
local et la dimension des bureaux satellites qui, eux, en fait, sont uniquement
des centres d'information et d'accueil on s'est dit: On va commencer par
ouvrir des bureaux régionaux au niveau des autres activités du
bureau régional, sauf celles d'accueil et d'information. On va faire de
l'accueil pareil, mais
l'information, on ne pourra pas la donner comme on veut la donner, dans
un premier temps. Donc, on réaménage ce que nous avons
régionalement. Au niveau de Hull, par exemple, si on a trois bureaux
à Hull, on va réaménager cela dans un édifice, et
ce sera un centre Travail-Québec qui distribuera certains services
à la population. Evidemment, il faudra tenir compte que l'information ne
sera pas là comme on le veut parce que l'informathèque n'est pas
encore montée.
Cela nous fait dire que, cette année, avec les budgets
disponibles, avec les études d'aménagement qui sont
terminées, on peut facilement prévoir qu'on aura un centre
Travail-Québec régional à Hull, c'est-à-dire un
bureau régional à Hull, où on regroupera les
activités du ministère que nous avons déjà dans la
région. Par exemple, si vous avez un bureau de placement, un bureau
régional de main-d'oeuvre, un bureau d'inspecteurs électriciens,
cela va être regroupé dans un seul bureau. Au niveau de
l'information, quand l'informathèque sera montée, ce sera dans
ces bureaux qu'immédiatement on pourra envoyer l'information.
A partir de ces six centres, on va pouvoir développer des bureaux
locaux rattachés à ces centres régionaux, et au bureau
local aussi, on pourra rattacher des bureaux satellites qui seront, en fait,
strictement des bureaux d'accueil et d'information où le travailleur
pourra s'adresser.
M. Burns: A Montréal, maintenant. Je vous signale que vous
avez des services dans le nord de Montréal, c'est-à-dire sur le
boulevard Crémazie, où à peu près tous vos services
sont centralisés, et il n'y a à peu près rien pour la
population travailleuse du bas de la ville de Montréal, du centre-sud
plus particulièrement, où vous trouvez des travailleurs
regroupés avec une densité très forte.
M. Harvey (Jonquière): Concernant Montréal,
effectivement, au moment où on se parle, il n'y a rien de prévu
pour le bas de la ville. On réaménage encore au 255
Crémazie est c'est le centre des opérations du
ministère pour ce qui est de Montréal l'accueil,
l'information et les services. Mais c'est clair et évident que dans les
projections que nous avons mais je ne peux pas vous dire que cela va
être cette année des bureaux sont prévus pour le
centre et l'est de Montréal. Mais ce ne seront pas des bureaux
régionaux. Ce seront soit des bureaux locaux ou strictement des centres
d'accueil et d'information.
M. Burns: Déjà, ce serait beaucoup si vous aviez ce
centre d'accueil et d'information dans le centre-sud montréalais.
M. Harvey (Jonquière): Comme je vous dis, aussitôt
qu'on aura la banque de données, que l'informathèque sera mise en
place, c'est clair qu'à ce moment-là ce sera assez facile pour
nous de dire: On ouvre un centre d'accueil et d'information, par exemple, sur
la rue Notre-Dame.
M. Burns: Je vais même vous prêter des lo- caux, si
vous le voulez, dans Maisonneuve. Vous viendrez dans mon bureau, il y a de la
place en masse.
M. Harvey (Jonquière): Dans votre bureau à
vous?
M. Burns: Oui. Vous viendrez.
M. Harvey (Jonquière): Je doute que ce soit l'information
qu'on veuille donner!
M. Burns: Vous la donnerez mais je vous prêterai le local,
si vous le voulez.
M. Harvey (Jonquière): C'est strictement pour le local.
Vous ne nous prêtez pas l'information!
M. Burns: De toute façon, c'est une offre qui ne me
coûte pas grand-chose. C'est déjà défrayé
par...
M. Harvey (Jonquière): On aimerait beaucoup que vous nous
offriez l'information. On fournirait le local! On bâtirait un
étage!
M. Burns: Cela ne me fait rien. Je peux bien y aller! On peut
arranger cela aussi.
M. Harvey (Jonquière): La difficulté, c'est
l'information à donner.
M. Burns: On a des gens qui sont capables de donner des
informations, nous aussi, chez nous. D'ailleurs, c'est ce qu'on fait
constamment pour suppléer le manque de services de votre
ministère.
M. Harvey (Jonquière): On a chez nous, également,
des gens qui traitent l'information.
M. Burns: Oui.
M. Harvey (Jonquière): On ne donne pas uniquement ce qui
fait notre affaire...
M. Burns: Nous autres non plus.
M. Harvey (Jonquière): ... à partir du traitement
de l'information.
M. Burns: Nous autres non plus.
M. Harvey (Jonquière): On donne le possible et
l'impossible.
M. Burns: Mais dans la situation actuelle, je vous avoue que je
me demande des fois si le budget d'où sont payés les
secrétaires de comté, dans le centre-sud de Montréal, ne
devrait pas être transféré au ministère du Travail
et de la Main-d'Oeuvre, au lieu de l'Assemblée nationale, parce
qu'effectivement c'est beaucoup plus à vous autres, à votre
ministère que ces secrétaires de comté rendent
service.
M. Harvey (Jonquière): Ce que le député
si-
gnale, c'est une réalité dans la ville de Montréal
et surtout dans les comtés ouvriers comme le sien, celui du
député de Sainte-Marie...
M. Burns: Saint-Jacques.
M. Harvey (Jonquière): Verdun, Saint-Jacques. Dans les
régions, non seulement au niveau des problèmes qui touchent le
ministère dont je suis responsable, cela prendrait une banque de
données aussi polyvalente qu'allant jusqu'aux contrats de mariage,
tellement les demandes sont diversifiées à un bureau de
député. Je prends au sérieux les remarques du
député.
M. Burns: Vous voyez. D'ailleurs déjà il y a un
service gouvernemental qui l'a reconnu, en tout cas peut-être pas
gouvernemental, mais paragouvernemental; il y a un service qui l'a
déjà reconnu, l'aide juridique. Il n'y a pas, actuellement, un
grand bureau d'aide juridique à Montréal, point final. Il y en a
un au coin de Delorimier et Ontario pour le centre-sud de Montréal; vous
en avez un autre dans Laval; vous en avez un autre dans La-chine. Ils savent
fort bien que lorsque cette catégorie de personnes qui recourent
à ces services ont à se déplacer, elles n'ont pas toute
leur journée pour le faire. La plupart du temps, elles sont
obligées de faire cela rapidement, à l'heure du dîner,
à la fin du travail à quatre heures, puis avant que le bureau
soit fermé à cinq heures, à moins qu'on décide de
les ouvrir le soir, cela est une autre affaire. C'est la deuxième
suggestion que je vous ferai.
M. Harvey (Jonquière): A Montréal,
présentement, nos services d'information répondent à
au-delà de 600 demandes d'information par jour, à partir de
Crémazie, surtout depuis que la publicité a été
faite au service de la population; à partir de Crémazie, il se
donne déjà de l'information à au-delà de 600...
M. Burns: Je comprends que le ministre reconnaît le
sérieux de la remarque quant au centre-sud montréalais, en
particulier. Il y a peut-être d'autres députés d'autres
secteurs, par exemple, Saint-Henri ou Verdun...
M. Harvey (Jonquière): Elle m'a été faite
d'ailleurs à plusieurs reprises par le député de
Maisonneuve; je pense qu'elle est fondée, sa remarque, elle est
pertinente. Elle m'a été faite également par des
collègues qui représentent des comtés semblables au sien,
dans la région de Montréal et par d'autres députés.
J'ai à l'esprit celui de Laurentides-Labelle, M. Lapointe, qui veut
absolument rétablissement d'un centre Travail-Québec chez lui,
mais cela ne sera pas possible cette année en raison de l'expertise que
nous avons l'intention de faire pour être capables d'étendre,
selon le programme que nous avons, le réseau de ce service
Travail-Québec à la population du Québec.
Ce qu'on vise, pour terminer, c'est essentiellement l'objectif que vous
avez en tête; on travaille exactement dans le même sens que vos
suggestions.
M. Burns: Je me sens touché, M. le ministre.
M. Harvey (Jonquière): Est-ce que je pourrais ajouter,
pour le député de Maisonneuve, qu'actuellement nos services
d'information ont été améliorés de telle sorte que,
pour Québec et Montréal, au niveau des accidents du travail, le
service d'information concernant l'inspection, suite à des accidents du
travail, est ouvert 24 heures par jour pour Québec et
Montréal?
M. Burns: Tant mieux. J'en suis bien heureux. Vous ne pouvez pas
faire tout mal, qu'est-ce que vous voulez? Il y a assez de choses que vous
faites mal, il faut que vous en fassiez une bonne de temps à autre,
même si c'était par erreur.
M. Harvey (Jonquière): C'est par erreur qu'on aurait fait
bien?
M. Burns: Non, je dis: Même si c'était par erreur,
de temps à autre, il faut que vous fassiez quelque chose de bien.
M. Harvey (Jonquière): ... période d'accoucher,
cela fait neuf mois qu'on est là. On accouche de nos crédits, une
demande de crédits.
Inventaire de la main-d'oeuvre
M. Burns: Voici le quatrième et dernier point de ces
orientations relativement à la paix sociale et industrielle.
Le ministre mentionnait et je le cite: "Nous allons établir des
banques de données statistiques et techniques, et les mettre à la
disposition des milieux, des personnes concernées ou impliquées,
de façon à permettre une planification, coordination et
équilibre plus harmonieux au niveau régional et provincial des
besoins, exigences, priorités, programmes, plans et actions des diverses
parties impliquées ainsi que des autres services gouvernementaux
concernés." Je pense que cela va plus loin que ce dont on parlait il y a
quelques minutes.
Personnellement, des banques de données statistiques relativement
au travail et aux travailleurs, une espèce d'inventaire de la
main-d'oeuvre, il me semble que cela aurait dû être fait depuis des
années. Je ne veux que prendre l'exemple du ministère de
l'Immigration où, l'année dernière et l'année
d'avant, nous avions réclamé qu'il y ait au moins, au
ministère de l'Immigration du Québec si on ne veut pas
croire que ce ministère est un ministère postiche, tout
simplement, artificiel, malgré son petit budget de $10 millions
des informations précises.
A la suite de nos suggestions j'en prends le crédit, je ne
m'en cache pas le ministre de l'Immigration du temps a
décidé de s'adresser au ministère de l'Immigration
fédéral qui, lui, avait ces informations. Je sais que le
ministère du Travail fédéral est sans doute mieux
équipé au point de vue de banque de statistiques, même
quant au Québec. Si tel est le cas, je me dis: Peu importent mes
idées politiques à long terme relativement à
l'indépendance du Québec. Actuellement, on fait
encore partie de la Confédération pour quelque temps et je
me dis que si vous n'êtes pas capables de les obtenir via vos propres
services, à ce moment-là, il y aurait peut-être moyen, par
une entente avec le gouvernement fédéral, tout au moins
d'améliorer l'inventaire de la main-d'oeuvre que vous avez ou que vous
n'avez pas complètement au Québec. Je ne sais pas ce que le
ministre pense de cela.
Il n'y a pas de véritable politique de main-d'oeuvre qui va
pouvoir se faire au Québec si vous n'avez pas, au départ, un
inventaire de la main-d'oeuvre, un inventaire des besoins de main-d'oeuvre, un
inventaire de ce que les employeurs peuvent désirer, un inventaire
également de la progression de la main-d'oeuvre. Je me rappelle qu'il y
a quelques années et je pense que cela se fait encore on
donnait des cours de brique-tage via le recyclage qui se fait par l'entremise
de l'assurance-chômage, etc. Tout le monde sait qu'actuellement le
métier de briqueteur est en voie de disparition totale, surtout pour les
édifices en hauteur, où on a de moins en moins besoin de
briqueteurs. Dans le fond, on contribuait à prendre des journaliers,
à les recycler parce qu'ils ne trouvaient pas de travail comme
journaliers comme briqueteurs, métier où,
éventuellement, ils risquent aussi de ne pas trouver de travail. Je ne
vois pas pourquoi on n'envisagerait pas d'en faire des latteurs ou autre
chose.
Cela est dû au fait, justement, qu'on n'a pas d'inventaire de la
main-d'oeuvre et d'inventaire de progression du type de main-d'oeuvre
nécessaire.
M. Harvey (Jonquière): Le député va
constater, lors de la présentation du projet de loi régissant les
services privés de placement, l'obligation qu'il y aura de rapporter de
façon obligatoire les mouvements de main-d'oeuvre afin de nous permettre
de donner ce service de bassin de main-d'oeuvre dans les régions. C'est
une des raisons qui nous ont également incités à
être présents au comité du développement industriel
pour l'enrichissement économique, afin de nous permettre de mieux
réaliser notre programme de tenir des statistiques sur les bassins de
main-d'oeuvre disponibles dans les régions.
M. Burns: Avez-vous un échéancier de
prévu?
M. Harvey (Jonquière): Dans le projet de loi qui sera
déposé, l'obligation pour naturellement, si on oblige les
bureaux de placement privés, c'est donc dire que les nôtres vont
le faire à partir de la prochaine année civile tous ceux
qui vont s'occuper de placement de rapporter les transactions sur une base
annuelle pour qu'on puisse tenir des statistiques de bassins de
main-d'oeuvre.
Cela veut dire qu'on commence au cours de l'année, dans nos
propres services sous notre juridiction, et également dans les bureaux
privés de placement, il y aura obligation, de poser les gestes qui nous
permettront de tenir des statistiques réelles sur les bassins de
main-d'oeuvre.
M. Burns: Et cela, c'est à prévoir pour le
début de 1977, si je comprends bien?
M. Harvey (Jonquière): Oui, parce que la loi va entrer en
vigueur le jour de sa sanction, mais l'obligation de tenir des statistiques,
elle ne sera pas pour un mois ou deux, ce sera à partir de
l'année civile.
M. Burns: Cela va être pour l'ensemble de la main-d'oeuvre
et non pas seulement pour certains secteurs.
M. Harvey (Jonquière): Oui, oui, l'ensemble de la
main-d'oeuvre.
M. Burns: L'ensemble de la main-d'oeuvre au Québec.
M. Harvey (Jonquière): Toutes les transactions de
main-d'oeuvre effectuées dans un bureau privé. Dans les
nôtres bien sûr, car si on l'impose aux services privés, on
va l'imposer à nos propres hommes sur le territoire.
M. Burns: Ceci me fait revenir sur un extrait du discours
inaugural où Son Excellence le lieutenant-gouverneur nous disait: "Vous
serez ainsi appelés à élargir le mandat du
ministère de l'Immigration, le situant dans le cadre plus vaste des
ressources humaines qui relie étroitement les problèmes de
population, de main-d'oeuvre et d'immigration."
M. Harvey (Jonquière): L'Institut de
démographie.
M. Burns: En tout cas, de cette indication qui nous est
donnée dans le discours inaugural relativement à des projets de
loi qui vont être déposés concernant le ministère,
appelons-le le ministère de la population pour le moment et le
ministère l'Immigration, est-ce que je dois comprendre je sais
qu'on a effleuré le problème l'autre jour au début, mais
on ne l'a pas approfondi tellement que tout ce qui est main-d'oeuvre
dans les projets gouvernementaux sera remis à ce futur ministère
de la population ou des ressources humaines qui regroupera également les
services d'immigration?
M. Harvey (Jonquière): L'objectif de réaliser un
jour un ministère des ressources humaines, par le gouvernement, est loin
d'être écarté, mais pour le moment...
M. Burns: II y a même un projet de loi qui nous a
été annoncé.
M. Harvey (Jonquière): ... selon le discours inaugural,
pour l'année législative qui est celle dont on parle
actuellement, le ministère de l'Immigration va élargir son mandat
concernant l'Institut de démographie. En ce qui concerne la
main-d'oeuvre, il est bien sûr également le
député
l'admettra que l'immigration est un élément de
politique de main-d'oeuvre. C'est un élément de politique de
main-d'oeuvre, l'immigration. Il est assez rare, quand on regroupe des choses,
de relier le principal à l'accessoire.
En ce qui touche la main-d'oeuvre, notre connaissance du dossier nous a
fait réaliser que, de plus en plus, pour obtenir une paix sociale et
industrielle, de nombreux problèmes de relations de travail sont de plus
en plus rattachés à l'utilisation rationnelle d'une politique
rationnelle de main-d'oeuvre. C'est sur quoi notre ministère s'applique
à bâtir une politique de main-d'oeuvre qui serait rationnelle et
qui demeure au ministère du Travail et de la Main-d'oeuvre.
M. Burns: II y a sans doute un de vos collègues, au
cabinet, qui ne pense pas comme vous. A l'époque, il faut dire qu'il
était ministre de l'Immigration; maintenant il est ministre de
l'Education. Il disait: II serait illogique, je pense, sans connaître
l'avenir, de ne pas considérer comme un secteur tout aussi important que
l'immigration et la démographie, la main-d'oeuvre, qui est en fonction
directe de la population. D'autres l'ont fait avant nous, on sait qu'au
gouvernement central, c'est le ministère de la Main-d'Oeuvre et de
l'Immigration.
Je voyais dans cela une direction très claire qui serait
donnée éventuellement à l'aspect de la main-d'oeuvre qui,
actuellement, relève du ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre, qui serait éventuellement transféré, si
vous me passez le mot, à ce nouveau ministère de l'Immigration
élargi.
Est-ce exact? C'est ce que je veux savoir.
M. Harvey (Jonquière): Le ministre de l'Education,
autrefois de l'Immigration, a toujours eu à l'esprit l'objectif que
conserve le gouvernement et que nous atteindrons certainement d'ici à
quelques années, d'avoir un ministère des ressources
humaines.
M. Burns: C'est annoncé dans le discours inaugural!
M. Harvey (Jonquière): Vous avez fait des remarques
pertinentes sur le sujet, vu que la chose ne s'était pas
réalisée lors de la dernière session. Vous avez vu, cette
année, dans le discours inaugural, l'élargissement du mandat du
ministère de l'Immigration et je viens de vous identifier, à la
suite d'une décision du gouvernement, d'élargissement du mandat
du ministère de l'Immigration, mais plutôt vers la juridiction
complète sur l'Institut de démographie.
M. Burns: En tout cas, ce n'est pas cela. Est-ce que le
lieutenant-gouverneur nous aurait conté une grosse menterie, quand il
nous a dit cela?
M. Harvey (Jonquière): Non, on élargit le mandat du
ministère.
M. Burns: On nous aurait fait une méchante menterie! Il
parle de main-d'oeuvre; il ne parle pas de l'Institut de
démographie.
M. Harvey (Jonquière): Cette année?
M. Burns: Oui. Celui de 1975; déjà, en 1975, il en
parlait, le 18 mars.
M. Harvey (Jonquière): Parlez-moi du discours inaugural de
1976.
M. Burns: Je ne l'ai pas sous les yeux actuellement, mais, en
1975, il nous parlait de la main-d'oeuvre.
M. Harvey (Jonquière): En 1975. La session de 1975 a pris
fin et il y a eu un nouveau discours inaugural dans lequel on a dit...
M. Burns: Qui parle encore d'un ministère de la population
et des ressources humaines.
M. Harvey (Jonquière): Dans le discours inaugural de 1976,
que je vous invite à relire, on vous parle d'élargissement du
mandat. Cet élargissement comprendra la juridiction...
M. Burns: Uniquement sur le plan de la démographie.
M. Harvey (Jonquière): ... sur le plan de la
démographie.
M. Burns: Uniquement. D'accord. On va regarder venir le projet de
loi.
M. Harvey (Jonquière): D'accord.
M. Burns: On verra. Toujours dans ce secteur du juste
équilibre entre les exigences et les besoins, les éléments
moteurs de notre économie, vous aviez parlé également, au
mois de novembre dernier, de relancer prochainement le programme de
création d'emplois et l'opération placement-étudiant sur
des bases nouvelles.
J'aimerais connaître, de la part du ministre, quelles sont les
nouvelles bases, justement, de ce programme de création d'emplois et de
l'opération placement étudiant.
M. Harvey (Jonquière): Comme vous le savez, nous avons au
ministère un programme qui s'appelle programme d'emplois nouveaux, le
PEN, dont l'objectif est de réintégrer à la vie normale
certaines personnes qui sont bénéficiaires d'allocations d'aide
sociale, mais qui, soit à cause de leur âge ou des mises à
pied qu'elles ont subies à un âge avancé, sont
vouées à demeurer des bénéficiaires de l'aide
sociale jusqu'à la fin de leurs jours. Le programme PEN, dans les
régions, a été accentué et nous avons l'intention
également de travailler à l'améliorer et d'obtenir des
sommes additionnelles, parce que le budget est au ministère des
Finances. Les projets en provenance des régions où il y a un
nombre considérable de ces gens capables de travailler et recevant de
l'aide
sociale sont acheminés pour approbation par un comité
multidisciplinaire qui groupe des gens de différents
ministères.
Au cours de la dernière année financière on a
manqué d'argent pour des projets qui étaient
considérés comme très valables, créant de
façon temporaire des emplois pour les bénéficiaires de
l'aide sociale et également des emplois permanents, à travers
ceux qui réalisaient le projet. C'est notre intention d'accentuer notre
travail dans ce sens, comme service à donner à ceux qui ont
encore une santé et des capacités physiques pour travailler, au
lieu de recevoir de l'aide sociale.
En ce qui concerne le placement étudiant, comme vous le savez,
depuis plusieurs années, ce service était rattaché au
Conseil exécutif. Il a été transféré au
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre, mais nous le menons
parallèlement à notre budget, jusqu'à son
intégration au service de la main-d'oeuvre et également au
service gouvernemental provincial des initiatives locales.
Si nous ne l'avons pas fait immédiatement, c'était pour
permettre au sous-ministre adjoint à l'administration, M. Bergeron, et
à son équipe de bien évaluer les personnes-ressources qui
se trouvaient dans ce service, leur intégration possible dans
différents secteurs de notre ministère, et le service
également à l'intérieur de nos services de
main-d'oeuvre.
M. Burns: Mais j'en dénote pas moins, M. le
Président, à moins...
M. Harvey (Jonquière): ... pour... d'ici la fin de
l'année 1976.
M. Burns: Je n'en dénote pas moins que le budget...
M. Harvey (Jonquière): Pas financière, civile.
M. Burns: ... de cette année comporte une diminution, au
niveau du placement étudiant, de quelque $170 000. Alors, je cherche les
bases nouvelles pour relancer le placement étudiant si vous
réduisez, en ces périodes d'inflation, le budget prévu
pour le placement étudiant, de $170 000.
M. Harvey (Jonquière): II y a eu, là comme dans
d'autres ministères ou d'autres services, des coupures dues aux
contraintes financières du gouvernement.
M. Burns: On peut difficilement parler de relance sur des bases
nouvelles du placement étudiant.
M. Harvey (Jonquière): Dans nos programmes beaucoup moins
dispendieux, par exemple, qui ne sont pas des programmes purement
gouvernementaux, j'ai à l'esprit celui que nous avons pour cette
année, c'est peut-être une fois le placement à l'occasion
des Olympiques. C'est tout de même 10 000 étudiants qui vont
travailler cette année, en plus, et qui sont loin d'émarger au
bud- get direct du ministère. Si le député veut être
bien honnête avec moi, au moment où j'ai prononcé mon
discours, le 4 novembre, à Montréal, puisqu'il se
réfère à cette date, et présentement cette date me
sert beaucoup, les coupures ont été annoncées le 20 ou le
21 novembre pour l'ensemble des ministères sur les effectifs nouveaux et
sur l'obligation de couper les dépenses gouvernementales. Cela s'est
poursuivi dans le cadre de l'étude du budget que nous avons devant nous.
Alors, le 4 novembre, il était difficile pour moi de m'appeler
Jean-Baptiste...
M. Burns: Alors, si vous prononciez à nouveau ce discours,
vous diriez sûrement...
M. Harvey (Jonquière): A moins de contraintes
budgétaires qui pourraient survenir au dernier moment.
M. Burns: Je pense que vous diriez: A cause des contraintes
budgétaires, nous ne comptons pas être en mesure de relancer
prochainement le programme création d'emplois et l'opération
placement étudiant.
M. Harvey (Jonquière): Je serais peut-être plus
habile, je dirais: Les années sont dures...
M. Burns: Mais là vous feriez votre...
M. Harvey (Jonquière): ... il peut peut-être arriver
des choses qui me feront aller moins vite, en tout cas, ce ne sera pas parce
que je ne voudrai pas. Je trouverais bien la formule.
M. Burns: Comme vous vous adressiez au Conseil du patronat,
évidemment, il fallait leur donner une petite cerise sur le
gâteau. Non, non je parle sur un autre sujet, attendez, vous ne savez pas
encore ma question.
M. Harvey (Jonquière): Ah! Je pensais que c'était
sur le même sujet.
M. Burns: II fallait bien leur donner un petit suçon,
alors vous leur avez dit que vous prévoyiez également offrir aux
employeurs de nouveaux services d'assistances multiples. C'est beaucoup, c'est
large, mais qu'est-ce que c'est? Quels sont les nouveaux services d'assistances
multiples?
M. Harvey (Jonquière): Nous en avons identifié un,
tout à l'heure. L'employeur éventuel ou l'investisseur
éventuel qui peut compter sur une étude bien faite de bassins de
main-d'oeuvre, de potentiel de main-d'oeuvre dans une région
donnée, service que nous avons l'intention de perfectionner; c'est un
service nouveau...
M. Burns: Ce n'est pas fourni par le ministère de
l'Industrie et du Commerce, cela?
M. Harvey (Jonquière): Pas sur une base... M. Burns:
Quand nous voyons les gars, à la
télévision, qui disent: Le MIC, c'est mon
ministère, ce n'est pas cela?
M. Harvey (Jonquière): C'est surtout au niveau
économique et non au niveau du capital humain. Au niveau du capital
humain, si nous avons décidé d'accentuer nos efforts pour donner
ce service et aux employeurs et à ceux qui sont intéressés
dans le secteur de la main-d'oeuvre, c'est parce qu'il y avait lacune au niveau
du capital humain.
M. Burns: Quand on parle d'assistances multiples, cela se
résume-t-il à une chose?
M. Harvey (Jonquière): Non. Il est en train d'en
indentifier une autre. Après la signature des conventions collectives,
comme nous allons avoir des spécialistes de relations de travail qui
vont travailler à des dossiers de conventions signées, on va
certainement être en mesure d'identifier certains problèmes
à partir de statistiques ou certains problèmes qui vont se
présenter dans une région donnée. Cela fait partie d'un
service qui sera disponible très prochainement chez nous, pour les
employeurs.
M. Burns: En plus de cela?
M. Harvey (Jonquière): Egalement au niveau de
l'inspection, nous avons amélioré le service au niveau de
Québec et de Montréal. Nous avons l'intention de
l'améliorer également au niveau des régions les plus
industrialisées. C'est aussi notre objectif et notre intention.
Egalement au niveau de la Commission des accidents du travail, pour
éviter les accidents du travail, par le biais de la Loi de la
santé et de la sécurité du travailleur.
M. Burns: Ce ne sont pas des services aux employeurs?
M. Harvey (Jonquière): Non, mais les subventions aux
comités que j'ai identifiés hier, dans le secteur de la
sécurité du travailleur, qui seront de nature à donner un
service qu'on considère multiple, parce qu'on le donne uniquement sur la
base du volontariat. On va donner ce service par l'octroi de subventions
à ces comités pour atteindre des buts et des objectifs
très précis de diminuer la fréquence des accidents et
également la gravité par une meilleure expertise.
M. Burns: ... aux travailleurs.
M. Harvey (Jonquière): Et à l'employeur
également. Je pense que, quand on donne un service pour éviter la
fréquence et la gravité des accidents de travail, on rend
certainement service beaucoup plus à l'accidenté sur le plan
humain. Sur le plan financier, on rend un service considérable
également à l'employeur qui, comme vous le savez, est
cotisé, est pénalisé quand il y a trop d'accidents dans
sont industrie.
M. Burns: Selon un taux de fréquence. M. le ministre, vous
nous disiez à la page 31: Mes hauts fonctionnaires sont actuellement
à mettre au point de nouveaux programmes touchant grand nombre de
domaines relatifs au marché du travail et à la formation
professionnelle. J'aurai l'occasion de vous en faire part prochainement.
Est-ce que ce sont les diverses lois de formation professionnelle, de
refonte, etc.?
M. Harvey (Jonquière): A quelle place prenez-vous cela
dans mon discours...
M. Burns: A la page 31 de votre discours.
M. Harvey (Jonquière): ... que j'aurai l'intention de vous
en faire part prochainement?
M. Burns: Vous disiez cela au mois de novembre. Je vous signale
que vous avez utilisé, j'aurais dû les compter...
M. Harvey (Jonquière): Je ne vols pas cela dans mon
discours.
M. Burns: Non? Il me semble que c'est un extrait. Je n'ai pas
pondu cela.
M. Harvey (Jonquière): J'ai l'original à part
cela.
M. Burns: J'ai trouvé cela quelque part; on va le
trouver.
M. Harvey (Jonquière): Je vous dis que, sur un texte de 32
pages, je ne suis pas "sorteux" de mon texte.
M. Burns: Vous n'êtes pas sorti de votre texte?
M. Harvey (Jonquière): Je ne suis pas "sorteux"
habituellement de mon texte, surtout quand il y a des promesses dedans.
M. Burns: C'est bien à la page 31, à moins que
j'aie une copie qui n'est pas conforme. Tout de suite après les mots:
Nous prévoyons également offrir aux employeurs de nouveaux
services d'assistances multiples, le paragraphe suivant est: Mes hauts
fonctionnaires sont actuellement à mettre au point de nombreux
programmes touchant grand nombre de domaines relatifs au marché du
travail et à la formation professionnelle. J'aurai l'occasion de vous en
faire part prochainement.
M. Harvey (Jonquière): Mon sous-ministre me dit que dans
la copie du discours qui a été publiée dans
Travail-Québec, "j'aurai l'occasion de vous faire part prochainement,"
ce bout-là a été éliminé, a
été rayé, parce qu'effectivement...
M. Burns: Vous me roulez à terre.
M. Harvey (Jonquière): Vous ne me prenez pas du tout,
parce qu'effectivement le discours inaugural annonce de la législation
concernant la qualification professionnelle, concernant l'apprentissage.
Egalement des décisions administratives ont été
prises en fonction du budget adopté pour les services de
main-d'oeuvre.
M. Burns: Est-ce que vous avez l'intention d'envoyer un errata
avec la prochaine livraison de Québec-Travail?
M. Harvey (Jonquière): Non. On va leur dire, cependant,
dans la prochaine édition de Québec-Travail de lire attentivement
les questions pertinentes qui ont été posées par le
député de Maisonneuve et les réponses du ministre en
fonction de son fameux discours du 4 novembre et du mois de juin, à
l'occasion de l'étude des crédits.
M. Burns: En tout cas, je peux vous dire, à propos de
cette conférence, que j'aurais aimé d'ailleurs si j'ai le
temps, j'ai envie de le faire durant la fin de semaine de la
Saint-Jean-Baptiste qui me sera laissée peut-être reprendre
votre texte et sortir tous les endroits où vous avez utilisé les
mots: Nous ferons sous peu, prochainement, dans un très prochain avenir,
bientôt, dans quelques semaines, d'ici quelques jours, dans quelques
mois. Il faudrait les sortir!
M. Harvey (Jonquière): Je suis peut-être
marqué par la phrase qui a été prononcée un jour:
Encore un peu de temps et vous me verrez, encore un peu de temps et vous ne me
verrez plus. Sous peu, dans mon esprit, et prochainement, c'est dès que
possible. Un appareil comme...
M. Burns: II ne faut pas dire cela comme ça. Il faut dire:
Dès que possible. Cela ne veut pas dire la même chose.
M. Harvey (Jonquière): Je parle toujours par rapport au
passé aussi.
M. Burns: Oui, mais il faudra vous discipliner à dire
vraiment ce qui arrivera, surtout sur le plan des échéanciers
parce que nous, de l'Opposition, on est dans l'expectative. Moi, j'avais la
salive à la bouche quand j'ai lu votre discours. J'ai dit: Mon Dieu
qu'on va avoir des choses qui vont se passer cette année sous ce nouveau
ministre, sous ce nouveau Jean-Jacques Rousseau avec son contrat social!
J'étais tout fébrile! Vous n'avez pas le droit de jouer avec
l'Opposition et avec le peuple comme cela!
M. Harvey (Jonquière): Je pense, M. le Président,
que le député de Maisonneuve veut ce matin me tirer la pipe et me
faire monter dans les rideaux, chose qu'il a réussie je dois
l'avouer au début de l'étude de ces crédits.
M. Burns: Ce n'était pas mon but.
M. Harvey (Jonquière): Je sais que le député
de Maisonneuve est, comme moi, beaucoup plus un homme réaliste qu'un
homme qui se lierait au départ à un échéancier et
avouerait s'être trompé ou avoir induit en erreur un groupe auquel
il s'adresse si, par suite de contraintes qui sont souvent
interministérielles, avec un appareil aussi lourd au point de vue
administratif et décisionnel que peut l'être un gouvernement
comme... Il peut s'agir du gouvernement provincial ou...
M. Burns: Je pensais que vous alliez dire: Un gouvernement comme
le nôtre.
M. Harvey (Jonquière): ... même d'un gouvernement
municipal, dans certains cas. Avec les contraintes que peuvent apporter
certaines approbations préalables par des organismes de contrôle
qui sont à l'intérieur de cette boîte, je pense que
réussir l'objectif, souvent quelques mois plus tard que prévu
dans un échéancier bien précis, ne fait pas en sorte qu'on
a manqué notre coup, au contraire. C'est pour cela qu'au lieu de se lier
à des dates précises, j'aime beaucoup mieux dire "sous peu,
prochainement". Dans l'étude des crédits, nous demandons des
sommes pour être capables d'appliquer les mesures annoncées dans
le discours du 4 novembre et à l'occasion de l'étude de mes
crédits. Je pense qu'une analyse très objective et une critique
fondée pourra se faire à partir d'une deuxième demande de
crédits, chose, d'ailleurs, qu'a signalée le député
de Maisonneuve avec raison avant-hier ou hier soir.
M. Burns: II faudrait être très sérieux
là-dessus; c'est la raison pour laquelle je vous tiens à ces
échéances. D'ailleurs, vous-même vous vous en êtes
rendu compte, en reprenant tous ces grands thèmes de votre discours du 4
novembre, lorsque nous avons commencé les crédits cette
année. Lors de votre exposé de départ, je pense que vous
avez pris grosso modo les grands thèmes, même, dans certains cas,
verbatim votre discours du 4 novembre mais les "sous peu et prochainement et
dans les prochains jours et d'ici quelque temps" ont été
éliminés, dans la plupart des cas.
M. Harvey (Jonquière): Vous aurez sûrement la chance
de me dire: Vous avez dit cela au mois de novembre, dans quelques jours,
prochainement, C'est parce qu'au mois de novembre, au moment où
j'ai...
M. Burns: Vous ne m'avez pas enlevé la chance de vous le
dire, c'est ce que je dis depuis le début, ça fait quinze heures
que je vous dis...
M. Harvey (Jonquière): Non, non, vous dites...
M. Burns: ... que vous avez fait des promesses...
M. Harvey (Jonquière): A tort.
M. Burns: Pas à tort. Quand vous dites, j'en ai une autre,
à la page suivante, je vous cite, juste pour le "fun". Ecoutez bien
celle-là.
M. Harvey (Jonquière): D'accord.
M. Burns: Je ne sais pas si vous la diriez aujourd'hui: "Et
puisque je n'ai rien à vous cacher, autant vous dire que, pour mener
à bien tous ces plans et projets, une réorganisation
c'était la conclusion de votre discours et restructuration
importante de mon ministère est en voie de venir effectivement
dès les prochains jours.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Burns: Oui. C'était au mois de novembre.
M. Harvey (Jonquière): Je n'ai pas dit globalement, et
cela a été la réalité.
M. Burns: C'est fait cela!
M. Harvey (Jonquière): Cela a été la
réalité au niveau de la direction du ministère. Nous avons
reçu, effectivement, quelques jours après mon discours,
l'approbation du plan de la superstructure. Au lieu de travailler, d'une
façon qui aurait pu nous faire manquer notre coup, avec les
personnes-ressources impliquées, nous avons travaillé avec un
comité de coordination qui a été aussi loin qu'amener les
gens des régions et tous les gens impliqués à participer
à l'élaboration du plan définitif impliquant toute la
structure. Au moment où on se parle, le travail est quasi
terminé.
Je voudrais que le député de Maisonneuve songe à
des ministères qui se sont restructurés, que ce soient des
ministères au niveau du gouvernement fédéral ou au niveau
du gouvernement provincial, à partir de grandes études faites par
des consultants. Moi, je peux parler avec expérience dans ce domaine,
à partir d'une étude faite par des consultants de
l'extérieur, nous avons été dans l'impossibilité
d'appliquer une nouvelle structure, dans un ministère où on en a
appliqué une avec succès, à partir d'une nouvelle
étude faite par les gars impliqués, qui devaient vivre avec elle.
Et cela a été un succès. Mon sous-ministre, avec ses
collaborateurs et avec mon approbation, a opté pour la formule de faire
participer le plus possible à l'élaboration finale de la mise en
application de cette nouvelle structure, tout en appliquant, comme je l'ai dit,
quelques jours après que je l'ai prononcé, la superstructure.
M. Burns: M. le ministre, si c'était vrai en novembre, ce
que vous nous disiez, c'est-à-dire que la réorganisation et la
restructuration importante de votre ministère était en voie de
venir effectivement dès les prochains jours, pourquoi nous avez-vous
dit, au début de nos travaux, cette année, quand on a
commencé à examiner vos crédits, ceci: " Je puis d'ores et
déjà avancer, dans cette perspective, qu'une
réorganisation en profondeur du ministère que je dirige est en
voie de prendre forme progressivement, dès cette année. " Ce
n'est pas dans les prochains jours du mois de novembre, cela.
M. Harvey (Jonquière): C'est la vérité, que
je vous ai dite.
M. Burns: II y a deux vérités dans cela, à
deux dates différentes.
M. Harvey (Jonquière): Non, non, pour la superstructure
cela a été tel que je l'ai dit au mois de novembre, quelques
jours plus tard, mais qui a nécessité, de cette superstructure,
de bâtir un comité de coordination et de faire tout le tour des
gens impliqués pour être en mesure, à partir d'une campagne
très courte d'information, d'éliminer les inquiétudes de
ceux, à partir de la base, qui auront à travailler dans cette
nouvelle structure.
On peut critiquer peut-être la façon, la stratégie
d'avoir tenté la mise en place et opérationnelle de cette
nouvelle structure. Mais je dois dire que si c'était à refaire,
je donnerais encore mon consentement à la décision qui a
été prise d'embarquer tout le monde susceptible d'avoir une
autorité quelconque dans cette nouvelle structure, pour éviter
les inquiétudes.
C'est toujours inquiétant pour un travailleur, quel que soit le
champ où il évolue, au niveau technique, au niveau administratif,
secteur main-d'oeuvre, formation...
M. Burns: Globalement, M. le ministre...
M. Harvey (Jonquière): ... de se faire maudire une
nouvelle structure par des gens qui sont venus pendant quelques mois, des bons
spécialistes, j'en suis sûr, pondre une structure idéale et
merveilleuse.
On a opté pour mettre cela de côté mais faire
participer à un plan de nouvelles structures élaborées
à partir uniquement d'une superstructure, approuvée
celle-là, et travailler ensemble plusieurs mois à la
réalisation d'une mise en place qui a beaucoup plus de chances
d'être une réussite rapide au lieu d'une réussite
étalée dans le temps, dans trois, quatre ou cinq ans.
Restructuration du ministère
M. Burns: Globalement, pour cesser de s'obstiner que vous avez
dit quelque chose au mois de novembre et que vous le répétez au
début des crédits, quand la restructuration et la
réorganisation du ministère seront-elles terminées?
M. Harvey (Jonquière): Pour répondre de
façon précise au député de Maisonneuve, le nouveau
budget va être fait en fonction de la nouvelle structure. C'est donc dire
au cours de l'année opérationnelle, de l'année
financière...
M. Burns: 1977?
M. Harvey (Jonquière): Oui. Il faut que ce soit fait un
peu avant. Le nouveau budget, le budget de l'année 1977/78 étant
bâti en fonction de la nouvelle structure, il faut qu'elle soit
effectivement en place avant qu'on discute les budgets. C'est notre
échéancier. Au cours de l'année, nous aurons recours
à des virements de fonds parce que le budget a été fait en
fonction de l'ancienne structure.
M. Burns: Alors, cela veut dire tout de même avant la fin
de 1976?
M. Harvey (Jonquière): C'est d'ici la fin de 1976,
année civile, parce qu'on discute dans le cycle de l'acceptation du
budget et cela commence au début de décembre. Il faut qu'elle
soit en place pour pouvoir avoir notre nouveau budget en fonction de la
nouvelle structure d'ici la fin de l'année civile 1976.
M. Burns: En terminant les dispositions générales
que j'avais à discuter avec vous, je vous signale que nous avons, de
façon très vigilante, surveillé toutes les promesses que
vous nous avez répétées au cours de cette discussion
générale que nous avons eue. J'en compte déjà 20
avec des échéanciers précis. Soyez assuré que nous
allons vous les répéter, nous allons vous les chanter dans les
oreilles. Par exemple, vous nous promettez des modifications au Code du
travail, déposées en juin 1976; la Loi du salaire minimum,
déposées à l'automne 1976; la loi de la CAT ou du RAT,
maintenant qu'on appellera cela le RAT. On passe d'un CAT, d'un chat, à
un RAT. On pourra dire que c'est le rat qui chasse le chat.
La réforme administrative de la CSN, la loi garantissant les
conditions générales de travail, etc. Il y en a une vingtaine,
plus les cas précis comme les centres Travail-Québec, à
Hull, Rouyn-Noranda, Rimouski, Laval, Longueuil, etc. Il y en a une vingtaine.
J'ai nettement l'intention, pour vous aider à bien administrer
parce que c'est le rôle aussi de l'Opposition de vous rappeler ces
promesses. J'espère que vous serez en mesure de répondre à
tout cela.
M. Harvey (Jonquière): Est-ce que le député
de Maisonneuve me permettrait une question?
M. Burns: Certainement.
M. Harvey (Jonquière): C'est lui qui va être le
correcteur de mes examens lors de la prochaine étude des crédits.
J'essaierai, comme tout bon étudiant puisque je vous qualifie de
professeur qui corrigera mes examens ainsi que mes collaborateurs,
également, de réaliser à 100% ce qu'on affirme comme
possible au cours de l'année financière 1976/77.
Est-ce que je peux compter qu'il considérera, même s'il est
un homme d'Opposition naturel et bâti pour l'être longtemps, des
résultats de 90% comme des résultats qu'on qualifie toujours
d'excellents, quand on en passe?
M. Burns: Si vous finissez à 90%, soyez certains que je ne
vous coulerai pas.
M. Harvey (Jonquière): Alors j'apporterai avec moi ce
barème disant ce qu'on considère comme des résultats soit
minables, succincts, bons, très bons ou excellents; j'apporterai ce
petit tableau à côté de moi, lors de l'étude des
prochains crédits.
M. Burns: Attendez, moi je vous dis que, du côté de
l'Opposition, je ne demande pas mieux que le ministère du Travail et de
la Main-d'Oeuvre et tous ses services deviennent superefficaces. Ce n'est pas
pour vous faire plaisir à vous, puis me faire plaisir à moi ou
faire plaisir aux membres de la commission parlementaire ou encore de
l'Assemblée nationale, puis même pas pour faire plaisir aux
fonctionnaires; c'est d'abord et avant tout un service pour le milieu du
travail, des relations de travail en particulier, du travailleur et des
employeurs aussi. Je pense que c'est dans un système mieux
organisé qu'on arrivera peut-être, avec de meilleurs services,
à avoir un meilleur équilibre social aussi.
Là-dessus, le jour où vous me direz: Regardez la
perfection ou la quasi-perfection que je vous ai faite en un an ou en deux ans
ou en trois ans, bien, je serai un des premiers à applaudir.
Relations de travail
Le Président (M. Houde, Limoilou): Programme 1, Relations
de travail. Le député de Mille-Iles.
M. Lachance: Concernant le programme 1, je pense que vous avez
répondu en partie à ma question à l'Assemblée
nationale. L'an dernier, le ministre de l'époque avait souligné
le phénomène des conciliateurs. A cause de la période
d'inflation, il disait que c'était difficile d'engager des
conciliateurs. Je pense qu'il n'y en avait que vingt. Est-ce qu'il y a eu
d'autres conciliateurs d'engagés?
M. Harvey (Jonquière): II y avait un problème qui
était en suspens depuis plusieurs années. Il y avait eu
engagement de conciliateurs à des conditions spécifiques;
certains d'entre eux avaient résilié leur emploi pour être
embauchés comme conciliateurs et, quelques années après,
on réduisait leur traitement, leur plan de carrière. Concernant
ce problème, dès mon arrivée au ministère, avec mon
sous-ministre, nous avons rencontré le directeur du service de la
conciliation, qui était parfaitement au courant du problème; le
CCTM nous l'a signalé et nous avons réglé le cas,
permettant par le fait même une possibilité d'embauche
élargie d'autant.
Au moment où on se parle, nous avons recruté, au cours des
derniers mois, des sujets très intéressants au service de la
conciliation. Nous sommes également à en recruter d'autres. Leur
nombre a été augmenté et sera de nouveau augmenté
pour répondre aux besoins des services de conciliation des bureaux de
Montréal et de Québec.
M. Lachance: Combien en avez-vous présentement?
M. Harvey (Jonquière): Présentement, 25. M.
Lachance: Plus que l'an dernier.
M. Harvey (Jonquière): Et nous avons 30 candidats. Nous en
avons 25 actuellement, compara-
tivement à ce que nous avions l'an dernier, et nous avons 30
candidats admis au concours présentement tenu.
M. Lachance: Justement, à l'élément 2,
Conciliation.
M. Burns: L'élément a été
adopté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: II y a une chose qui m'a étonné
particulièrement. Au premier et au deuxième élément
également, c'est la même remarque que j'ai à faire. C'est
qu'au niveau de la protection du droit d'association c'est la partie
accréditation, je présume et au niveau de la conciliation
et de l'arbitrage, il y a une réduction pour chacun des deux cas, dans
votre budget, par rapport à 1975/76. Plus de $100 000 dans le cas de la
protection du droit d'association et plus de $300 000 dans le cas...
M. Lachance: $342 000.
M. Burns: $342 000 pour être plus précis.
M. Harvey (Jonquière): L'explication est la suivante: il y
a eu une diminution de 50% des crédits servant à combler des
postes vacants.
M. Lachance: Est-ce qu'il y a un changement de structure pour
que...
M. Harvey (Jonquière): Non, non, ce sont les contraintes
budgétaires qui ont fait en sorte que la recommandation du Conseil du
trésor et du ministère des Finances pour l'acceptation de nos
budgets a été de couper de 50% les crédits prévus
pour les postes vacants.
Le secteur qu'on vient de mentionner est un secteur
considéré comme prioritaire et nous n'avons pas l'intention de
diminuer notre recrutement d'un seul poste dans ce secteur.
M. Burns: Je prends les mots mêmes de M. Cournoyer,
l'année dernière. Il nous disait qu'il y avait seulement 20
conciliateurs l'année passée et que c'était insuffisant,
qu'ils étaient surchargés de travail et qu'ils étaient
sous-payés. Comment peut-on concilier cela avec, d'une part, une
augmentation du nombre de conciliateurs que vous prévoyez et une
diminution des éléments du programme 1?
M. Harvey (Jonquière): Cela, c'est l'élément
2. L'an dernier, nous avions des sommes prévues pour effectuer le
paiement des dépenses de la commission Cliche.
M. Burns: Ah! C'était là-dedans. Cela nous
explique.
M. Harvey (Jonquière): Dans l'élément 2.
M. Burns: Où cela paraît-il dans la ventilation de
vos crédits?
M. Harvey (Jonquière): Cela paraît à divers
éléments, parce qu'il y avait des dépenses de toute
catégorie, à 2, 3 et 4. On ne peut pas faire de comparaison, dans
ce cas-là, parce que nous avons payé, effectivement, suite aux
exigences du Conseil du trésor, les dépenses de la commission
Cliche. Avec du retard, parce que j'ai signé, il y a quelques mois, les
derniers comptes relativement...
M. Burns: Est-ce que les dépenses de la commission Cliche
sont passées par là ou si elles sont passées ailleurs
aussi?
M. Harvey (Jonquière): Par là.
M. Burns: Elles sont toutes passées par là.
M. Harvey (Jonquière): A l'élément 2.
Elément 2, adopté?
Grèves et lock-out au Québec
M. Burns: Toujours dans ce programme, M. le ministre, pouvez-vous
nous dire, au moment où nous nous parlons, combien il y a de
grèves en cours au Québec, combien de travailleurs sont
affectés et nous donner une espèce d'éventail de la
durée de ces arrêts de travail? Quand je parle de grèves,
je devrais dire conflits de travail, parce qu'il y a des lock-out aussi, de ce
temps-là.
M. Harvey (Jonquière): En date du 15 juin je n'ai
pas celle de ce matin... quand je vois le mot "terminés", je suis bien
content il y a 49 grèves au Québec, soit 21 de la CSN, 23
de la FTQ, 2 de la CSD, et 3 syndicats indépendants, pour un total de 18
757 travailleurs. La plus vieille date du 15 septembre 1975: c'est celle de
Dominion Engineering Works, Montréal, FTQ, impliquant 30
salariés. Le plus récent conflit est celui de Jato Québec,
FTQ, lock-out, 419 employés, qui s'est réglé ce matin. Sur
le rapport du 15 juin, on nous apprend également que les grèves
sont réglées à Atlas Hoist & Body, Montréal;
Canadian Pittsburg, ville de Saint-Laurent; Entreprises La-gacé,
Montréal; Breuvages Larrivée, Saint-Hyacinthe.
M. Burns: Etes-vous en mesure de me dire combien de ces
travailleurs sont affectés par des grèves ou par des lock-out? Je
signale, entre autres, que, dans une nouvelle qui a paru dans la Presse le 15
juin dernier, cela semblait inquiéter le sous-ministre qu'il y ait
autant de lock-out. Du moins, la nouvelle parue dans la Presse laissait
entendre qu'il y avait autant de travailleurs visés par des lock-out que
par des grèves.
M. Harvey (Jonquière): Actuellement, sur 49 conflits, si
on soustrait les quatre qui sont terminés, donc sur 45 conflits, vous
avez 16 lock-out, ce qui laisse 29 grèves légales.
M. Burns: Quant au nombre de travailleurs, cela veut dire
quoi?
M. Harvey (Jonquière): Le nombre de travailleurs, on va le
calculer, je vais le donner.
Vous me ferez penser de parler de l'Alcan qui n'est pas
identifiée comme lock-out. Cela date de quand, à peu
près?
M. Burns: Cela date d'au moins deux semaines.
M. Harvey (Jonquière): Affectés par le lockout,
8165 travailleurs. Et je vous vous ai demandé de me rappeler le cas
d'Alcan. A Alcan Aluminnium, vous avez 7500 travailleurs d'impliqués.
Dans le cas de l'Alcan, sur un processus, commencé par la partie
patronale, de fermeture de salles de cuves, deux salles de cuves étant
fermées le lundi, le mercredi l'usine de fluorure ou de caustique
s'étant fermée pendant la nuit, comme un processus de lock-out,
il y a eu une sortie des travailleurs. Ici, j'ai la grève
identifiée comme Alcan Aluminium, syndicat indépendant, puisque
c'est FSSA, Fédération des syndicats du secteur de l'aluminium,
7500 travailleurs depuis le 3 juin avec, comme conciliateur au dossier, M.
Roger Pilote.
M. Burns: Ce serait un lock-out, alors, cela veut dire que, si
vous le classez comme un lockout, vous avez plus de la moitié, presque
les trois quarts des travailleurs qui sont affectés par des
lock-out.
M. Harvey (Jonquière): II n'est pas classé ici, la
fin du contrat... Cela a commencé !e 3 juin et, effectivement, la
convention collective prenait fin le 31 mai au soir. Ce qui est survenu dans le
cas de l'Alcan, c'est une dispute. Les deux parties voulaient négocier,
mais c'est sur la cédule de négociation qu'ont commencé le
processus de lock-out et la sortie des travailleurs au matin du 3 juin.
M. Burns: Alors, il semble qu'il y ait de plus en plus de
lock-out au Québec. Est-ce que le ministre est en mesure de commenter
cela? Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle tactique patronale que d'utiliser de
façon aussi ouverte le lock-out? Je pense, par exemple, à la
Celanese à Drummondville, où vous avez 1600 travailleurs
affectés par un lockout. Vous avez, dans certains hôpitaux, des
lockout décidés par l'administration locale.
M. Harvey (Jonquière): II est bien difficile
d'établir un diagnostic précis. Comme vous le savez, le Code du
travail, à ce sujet donne des droits...
M. Burns: Oui.
M. Harvey (Jonquière): ... à une partie et à
l'autre. Affirmer que c'est un mouvement concerté de la part des
employeurs, je ne serais pas prêt à faire une telle affirmation.
C'est un constat que nous faisons. Sur 45 grèves, en date du 15 juin, il
y en a seize qui sont des lock-out, 29 étant des grèves
légales. Si on faisait une comparaison avec une période l'an
dernier où nous avons le même nombre de grèves impliquant
à peu près le même nombre de travailleurs, il est bien
sûr qu'il y a plus de lock-out, qu'il y a une utilisation de droit
établi dans le Code du travail de la part des patrons. C'est la
conjoncture, d'après moi, et, d'après mes collaborateurs, qui
fait en sorte que nous faisons un constat semblable.
M. Burns: Mais les chiffres sont beaucoup plus impressionnants si
on les regarde, non pas en termes de nombre de grèves et le nombre de
lock-out, mais en nombre de travailleurs affectés par une grève
ou par un lock-out.
Selon les chiffres que vous nous avez donnés tout à
l'heure, si je les ai bien compris, il y avait 18 757 travailleurs
affectés par des conflits de travail, et si on considère les
employés de l'AIcan comme étant en lock-out, il y en a 15 665
affectés par un lock-out. C'est-à-dire qu'il y en aurait à
peine un peu plus de 3 100 qui seraient affectés par des
grèves.
M. Harvey (Jonquière): II faut être prudent. Par
exemple, dans le cas de l'Alcan, établir, diagnostiquer que c'est un
lock-out, immédiatement, avec ce qu'on a comme rapport
présentement, ce serait un peu tirer notre conclusion avec le risque de
se tromper.
M. Burns: Non, mais si c'est l'employeur qui commence à
fermer ses salles de cuves, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? C'est
un signe...
M. Harvey (Jonquière): Par ailleurs, je vous le dis, c'est
la région où je vis, je pourrais vous citer un extrait d'un
journal régional dans lequel le président du syndicat
déclarait quelques jours avant que cela arrive, cette dispute sur la
cédule de négociation, que les deux voulaient négocier et
que la compagnie s'apprêtait à ouvrir une salle de cuves dans
quelques jours. C'est l'affirmation faite par le président du syndicat.
C'est assez rare, c'est un précédent, nous n'avons jamais vu cela
depuis que M. Laporte est au ministère du Travail, ainsi que le
conciliateur affecté à ce dossier qui n'est pas le moindre, un
spécialiste en relations de travail, M. Pilotte. C'est la
première fois que nous voyons un conflit de travail où les deux
parties veulent négocier et où le excusez l'expression
chiard prend sur la cédule de négociation. Cela avant
ça. Et...
M. Burns: C'est justement un signe d'un conflit beaucoup plus
profond.
M. Harvey (Jonquière): Je me suis abstenu de faire toute
déclaration. La plus grande aluminerie est située depuis seize
ans dans le comté que je représente à l'Assemblée
nationale et elle en est à son deuxième conflit depuis que je
suis député. Il y en a eu un en 1957 qui a duré
quatre mois et demi. Mon expérience m'incite à ne pas
faire de déclaration blâmant un ou l'autre. Je laisse le soin au
conciliateur, qui demeure disponible pour les deux parties à quelques
heures d'avis, dès qu'elles décideront de revenir à la
table de négociation, de prendre charge de son dossier et d'aboutir au
règlement d'un conflit qui, sur le plan économique et sur le plan
social, est une grève extrêmement dispendieuse pour la
région, autant pour une partie que pour l'autre.
M. Burns: Pendant qu'on est aux conflits de travail, le ministre
a sûrement pris connaissance, dans le passé, de la
déclaration de son prédécesseur relativement à une
loi "anti-scab" ou antibriseurs de grève, promesse faite à
quelque 400 travailleurs affectés par des conflits de travail, en
particulier des travailleurs de la région de Joliette. Ils
étaient allés le visiter à son bureau dans la
région de Montréal et le ministre Cournoyer, à
l'époque, avait promis d'examiner de très près la
possibilité d'inscrire dans son train de législation une loi
anti-briseurs de grève ou une loi communément appelée
"anti-scab".
Est-ce que le ministre actuel reprend à son compte cette promesse
du ministre du temps, M. Cournoyer?
M. Harvey (Jonquière): Vous savez, sans me...
M. Burns: Là, ça va être compliqué,
cette réponse.
M. Harvey (Jonquière): Non, non. Sans me dissocier des
promesses qu'a pu faire mon prédécesseur, la décision que
j'ai prise est de procéder en deux étapes, dans les amendements
au Code du travail.
La première étape étant les amendements où
les deux parties, en très grande majorité, sont d'accord,
le CCTM également ont fait en sorte que tout ce qui a
été promis ou envisagé par mon prédécesseur,
tous ces problèmes, promesses ou possibilités de
prédécesseurs ou des miennes je n'en ai pas dans le
domaine spécifique des relations patronales ou ouvrières
font partie de ce qu'on examine de façon très sérieuse
pour la deuxième phase des amendements au code, sans avoir, pour le
moment, tous les éléments qui me permettent de porter un jugement
en tant que responsable du ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre.
M. Burns: Mais est-ce à dire que, dans vos études,
dans ce que vous envisagez comme possible, la loi "antiscab" fait encore partie
de vos préoccupations?
M. Harvey (Jonquière): J'aurai certainement, étant,
comme vous l'avez mentionné, une promesse ou une possibilité
établie par mon prédécesseur... Cela fait partie de ce qui
fait l'objet d'un examen sérieux pour la deuxième phase. Est-ce
que...
M. Burns: Dans votre esprit, ce n'est pas écarté,
ça?
M. Harvey (Jonquière): ...moi, on me conseillera d'y aller
dans ce secteur? Je ne suis pas en mesure de porter un jugement sur ce sujet.
L'étude de ce qui va venir en deuxième phase n'étant pas
assez avancée pour me permettre de dire oui ou non si je vais aller dans
le sens indiqué par le député de Maisonneuve...
M. Burns: Mais ce n'est pas écarté?
M. Harvey (Jonquière): II n'y a rien
d'écarté dans la deuxième phase, parce que c'est un examen
de tout ce qui pourrait améliorer les relations de travail au
Québec. Ecarter immédiatement n'importe quelle
possibilité... Il se peut très bien qu'à la suite des
études ce soit écarté au départ. Mais on n'a pas
jugé à propos, et je juge à propos, comme ministre, de ne
pas me mêler immédiatement de l'étude approfondie de ces
questions qui demandent, de la part de ceux qui ont la tâche et la
fonction de bien étudier les avantages et les inconvénients... Je
les laisse examiner la situation pour être en mesure, à partir
d'une opinion donnée par un groupe d'experts, de prendre les
décisions qui s'imposeront au moment de compléter l'avant-projet
pour les amendements en deuxième phase du Code du Travail.
M. Burns: Mais vous-même, M. le ministre, vous devez bien
avoir, personnellement, une opinion, malgré toutes les contraintes que
peuvent vous imposer les diverses études, les diverses consultations
auprès du CCTM, les experts et les hauts fonctionnaires de votre
ministère? Est-ce que, vous-même, vous avez une opinion
relativement à... Quelle est cette opinion, si vous en avez une,
relativement à la loi "anti-scab", c'est-à-dire le fait
qu'à un moment, entre autres cela doit vous avoir touché
qu'une telle Loi "anti-scab" pourrait peut-être éviter de
la violence sur les lignes de piquetage? Ce doivent être des choses qui
vous ont touché, et, nécessairement, doivent avoir provoquer une
opinion de votre part. Je ne dis pas que, sur le plan politique, vous nous
promettiez une loi "anti-scab" si vous me répondez oui. Mais est-ce que
vous-même, vous avez une opinion et quelle est-elle?
M. Harvey (Jonquière): Personnellement, je n'ai pas voulu
prendre position sans avoir tous les éléments pour bien analyser
l'effet, comme vous le signalez j'en déduis que c'est votre
opinion bénéfique...
M. Burns: Oui, c'est mon opinion.
M. Harvey (Jonquière): ...que pourrait avoir une telle
loi. Mais de crainte de m'encarcaner dans une avenue qui m'aurait fait
embourber pour en ressortir, j'ai aimé mieux, avant d'examiner de
façon sérieuse ou de songer à la loi que vous mentionnez,
attendre, prenant la décision immédiatement avec mon
sous-ministre et avec l'accord également du premier-ministre et de mes
collègues du cabinet, puisqu'on a décidé d'y aller dans
deux phases, de prendre le temps voulu pour avoir une
expertise et de partir, de ce moment-là, avec des avantages et
des inconvénients avant de me fixer une opinion personnelle.
Je vous réponds que, présentement, je n'ai pas d'opinion
personnelle sur le sujet.
M. Burns: Bon!
Le Président (M. Houde, Limoilou): Programme 1,
élément 1...
M. Burns: Non, une minute! L'élément 1 est
adopté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 1
adopté.
M. Burns: Cela veut dire que vous n'êtes pas contre les
"scabs", M. le ministre? Est-ce ce que ça signifie? Qu'est-ce que vous
voulez que je conclue? Briseur de grève... "Scab" signifie gale, en
français. C'est parce qu'un "scab" reste marqué pour le reste de
sa vie.
M. Harvey (Jonquière): Le problème va plus loin que
cela. Vous, personnellement, seriez-vous en faveur qu'un type qui est en
grève ne puisse aller travailler nulle part ailleurs, non plus?
M. Burns: Non.
M. Harvey (Jonquière): Vous iriez aussi loin que cela?
M. Burns: Non, parce que la structure même de notre
législation des relations de travail est basée au niveau de
l'entreprise elle-même, et même si l'élément 1 est
adopté, on pouttait remonter au droit d'association. Il n'y a pas
d'accréditation d'accordée, sauf dans de très rares cas,
mais la règle générale veut que l'accréditation
soit accordée avec le cadre de l'entreprise...
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Burns: ... et une grève ou un lock-out s'exerce au
niveau d'une entreprise via l'accréditation. Je n'ai pas d'objection si
un travailleur décide pendant une grève d'aller travailler
ailleurs comme chauffeur de taxi ou je ne sais trop quoi. C'est son droit. Mais
ce qu'il y a d'important, par exemple, est qu'un employeur ne tente pas de
forcer l'ouverture de ses portes pendant une grève légalement
déclarée. Voilà la thèse de la loi "anti-scab"
M. Harvey (Jonquière): Mais vous admettez avec moi que
lorsqu'on regarde ce problème, il est tellement complexe que vous
répondez immédiatement et ce que vous dites est vrai. C'est
rattaché à une entreprise spécifique, mais les mêmes
employés... Il y en a qui prétendent que, si on n'a pas le droit
d'engager personne, on va empêcher les grévistes également
d'aller travailler ailleurs. Ils mêlent les cartes. Avant de me prononcer
sur ce problème ou d'avoir une opinion personnelle, je
répète au député et il admettra avec moi que c'est
agir avec prudence, j'aime mieux le faire à partir d'une expertise de
gens compétents qui peuvent me donner les avantages et les
inconvénients d'une telle législation afin de l'introduire dans
notre Code du travail.
M. Burns: Je suis bien d'accord que vous agissiez avec prudence,
mais je vous mets en garde de ne pas confondre prudence et inertie. Il ne
faudrait pas que prudence signifie inertie.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Mille-Iles.
M. Lachance: M. le Président, un projet de loi a
été déposé par le député de
Maisonneuve concernant la formule Rand. Pour informer la commission
parlementaire, j'aimerais que vous puissiez faire un parallèle entre la
formule Rand déposée par le député de. Maisonneuve
et la vraie formule du juge Rand, ce qui n'est pas semblable.
M. Burns: Parce que ce n'est pas la première fois que je
dépose ce projet de loi.
M. Lachance: Je le sais.
M. Burns: Si le député des Milles-Iles avait
été présent, j'ai expliqué cette différence
le 12 juin 1975.
M. Lachance: J'ai le droit de demander, en commission
parlementaire...
M. Burns: Je n'ai pas d'objection.
M. Lachance: ... pour informer la commission, de faire le
parallèle entre les deux.
M. Harvey (Jonquière): Je remercie le député
des Milles-Iles de soulever la question. Je sais qu'il ne pouvait pas, pour des
raisons extrêmement sérieuses, être ici hier. Au cours d'une
très brève discussion avec le député de
Maisonneuve, nous avons été tous les deux d'accord pour bien
établir la différence. Le député de Maisonneuve a
avoué, avec raison, qu'il parlait de la formule qu'il qualifie de Rand,
telle qu'appliquée au Québec depuis 1946. Alors, le point a
été fait hier. Uniquement pour épargner du temps, dans le
journal des Débats d'hier, vous pourrez lire exactement la
réponse donnée par le député de Maisonneuve sur sa
conception de la formule Rand, comme on l'applique au Québec.
M. Lachance: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 2.
Adopté?
M. Burns: Non, M. le Président. Simplement encore une
chose. Le ministre me rendra témoignage à ce sujet. Je ne l'ai
pas souvent "achalé" avec des conflits particuliers depuis qu'il est
en
poste, ni d'ailleurs son prédécesseur. Ce n'est pas le
genre de question que j'ai l'habitude de poser au ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre, sauf lorsqu'un conflit se particularise de façon assez
spéciale, entre autres, dans les récentes semaines, j'avais
soulevé le cas de la Celanese de Drummondville, mais de façon
encore plus récente, j'ai parlé de la grève du Trust
Général du Québec... Pardon?
M. Harvey (Jonquière): Le Trust Général du
Canada.
M. Burns: ... du Canada, à Québec. Je m'excuse.
C'est la succursale de Québec qui était en grève à
ce moment.
Une de mes questions était pour savoir si le ministère
faisait enquête pour éventuellement faire des recommandations au
ministère de la Justice pour que des poursuites soient intentées
contre le Trust Général du Canada pour refus de négocier.
Est-ce que, depuis que j'ai posé la question au ministre en Chambre, on
a, du côté du ministère, poussé les recherches de ce
côté pour savoir si, effectivement, il y avait un refus, s'il y
avait tous les éléments requis d'un refus de négocier de
la part du Trust Général du Canada? Je réfère le
ministre aux faits suivants qui ont été portés à ma
connaissance et qui semblent me laisser croire qu'il y a tous les
éléments d'un refus de négocier.
Il y a eu d'abord, de la part du Trust Général, ce que
j'appelle s'enfarger dans les fleurs du tapis, en négociation, en
refusant de négocier, parce que, disait-il, la partie syndicale n'avait
pas déposé son échelle de salaires. Cela se fait
régulièrement, entreprendre des négociations sur les
clauses normatives sans que les échelles de salaires soient
accompagnées du projet syndical. Cela a été le premier
refus de la part du Trust Général du Canada.
Quand les syndicats se sont pliés à cette exigence
patronale, on n'a pas réussi à améliorer la situation des
négociations, c'est-à-dire que les négociations n'ont pas
véritablement repris, sauf pour une vague rencontre avec un
représentant de l'extérieur du Trust Général.
Lorsque, effectivement, on voyait que, du côté syndical, il n'y
avait rien qui avançait, on a demandé la conciliation; il y a
même eu une demande d'injonction contre la conciliation de la part de
l'employeur en question.
Autre élément, à mon avis, qui dépeint un
portrait d'un employeur qui ne veut pas négocier. Par la suite,
l'arrêt de travail a lieu et, du côté patronal, on refuse de
rencontrer, en présence du conciliateur, les représentants
syndicaux, prétextant que certains employés s'étaient
approprié certains documents appartenant au Trust Général.
Du côté des représentants syndicaux, on fait enquête
et on s'apperçoit que c'est exact. Les représentants syndicaux
exigent de la part des employés concernés la remise des documents
appartenant au Trust Général.
Depuis ce temps, il n'y a pas plus de négociation, il n'y a pas
plus de conciliation et, du côté patronal, on prétexte
encore qu'il y aurait d'autres documents qui seraient sortis du Trust
Général et en possession des employés, ce que, du
côté syndical, on nie de façon complète.
Cela m'apparaît, avec une série d'éléments
comme ceux-là, que vous avez une contravention aux dispositions de
l'article 41 du Code du travail qui exigent qu'un employeur, une fois qu'il a
reçu l'avis requis par la loi, doit l'employeur et la partie
syndicale aussi, on vise les deux parties dans l'article 41
négocier avec diligence et bonne foi.
Cela m'apparaît un des cas que le ministère devrait
examiner de très près, à savoir s'il n'y a pas
contravention à ces dispositions, s'il ne devrait pas y avoir
carrément des poursuites intentées par le ministère de la
Justice contre le Trust Général du Canada.
M. Harvey (Jonquière): Le député se
souvient, au moment où je lui ai fait le point du dossier du Trust
Général du Canada en Chambre, que j'ai signalé qu'un
élément complètement en dehors... Parce que la conclusion
était qu'à partir de l'article 1.01 jusqu'à la fin de la
convention collective, rien n'avait été réglé. Il
s'agit d'une première convention collective.
Le directeur de la conciliation, M. Blain, à ma demande et
à celle du sous-ministre, est venu au ministère faire le point
avec le conciliateur. Ce qui a été adopté comme
possibilité immédiate, cela a été de la part du
conciliateur d'entrer en contact avec la partie patronale qui prétend
que d'autres documents ne sont pas retournés, de faire une séance
de négociation, le négociateur prétendant, comme par
hasard, qu'il pourrait se produire des miracles et y avoir des retours de
documents. C'est un élément complètement en dehors. Le
directeur du service de la conciliation a demandé à son
conciliateur de poursuivre son travail auprès de la partie patronale
pour essayer d'avoir une séance de négociation.
Au moment où on se parle, je n'ai pas fait le point avec lui ces
jours derniers, mais je pense que le travail se poursuit dans ce sens... Je
vais revenir... Effectivement, on me dit que le conciliateur est entré
en contact avec la partie patronale et attend la réponse concernant sa
demande spécifique d'une séance de négociation. Selon le
jugement de ce conciliateur, la reprise des négociations par une
séance impliquant les parties intéressées serait de nature
à repartir ce dossier.
M. Burns: A commencer les négociations?
M. Harvey (Jonquière): Au fait, elles sont
commencées, parce qu'il n'y a rien de réglé dans sa
conclusion.
M. Burns: Mais, de façon plus spécifique, est-ce
que vous envisagez, que vous examinez, ou que c'est examiné par quelque
contentieux que ce soit?
M. Harvey (Jonquière): Sur le rapport du conciliateur
à son directeur, M. Blain, qui, par la suite, fera rapport à mon
sous-ministre, nous
examinerons la situation à partir du rapport
présenté par le conciliateur sur le succès ou
l'insuccès de sa tentative actuelle.
M. Burns: Mais, plus spécifiquement sous l'angle de la
possibilité que des accusations soient portées contre le Trust
Général du Canada, est-ce qu'il y a un contentieux quelconque,
soit du...
M. Harvey (Jonquière): II n'y a pas de doute...
M. Burns: ...ministère de la Justice ou d'ailleurs qui
examine ça?
M. Harvey (Jonquière): Non, il n'y a pas de doute, pas
avant que le conciliateur, qui connaît son Code du travail, nous apporte
dans un rapport à venir certaines indications, parce qu'il doit faire
rapport à son supérieur immédiat, M. Blain, rapport que
nous aurons dans les heures qui suivront la remise de son rapport dans sa
tentative de faire reprendre les négociations. Eh bien! si nous avions
dans ce rapport des indications que l'article 31 est impliqué, c'est
à la suite de l'étude que fera le contentieux de notre
ministère, le sous-ministre et de la recommandation que me
présentera mon sous-ministre que je dirigerai mon action.
M. Burns: En tout cas, je vous signale en passant qu'il y a de
sérieuses similitudes entre ce conflit et celui du Pavillon
Saint-Dominique, ne serait-ce que...
M. Harvey (Jonquière): En raison de la présence du
même procureur, je pense...
M. Burns: Même procurreur, même...
M. Harvey (Jonquière): Vous m'aviez mentionné
ça...
M. Burns: ...portrait d'ailleurs qui se dessine, c'est exactement
le même type.
M. Harvey (Jonquière): Vous savez, vous m'avez
mentionné ça lors de la période des questions en Chambre
et tout ce qu'on dit en Chambre est publicise. Or, dans un conflit,
généralement, un conciliateur qui est au dossier ne
néglige jamais de prendre toute l'information qui peut se donner au
sujet d'un conflit.
M. Burns: D'accord, M. le Président, élément
2.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 2.
Adopté. Elément 3. Adopté?
Soutien administratif et technique
M. Burns: Adopté. Il y a encore réduction
là, M. le ministre.
M. Harvey (Jonquière): A l'élément 3, il y a
augmentation.
M. Burns: Elément 3, soutien administratif et technique,
$118 600 par rapport à $203 000 l'année dernière.
C'est une très sérieuse coupure pour un montant de cet
ordre elle est presque de 50%.
M. Harvey (Jonquière): Compression budgétaire. Nous
avons, à la suite de l'examen de ce que nous pouvions trouver,
jugé que c'est dans ce secteur que ça faisait moins mal au
ministère.
M. Burns: Qu'est-ce qui a été coupé plus
particulièrement?
M. Harvey (Jonquière): La grosse coupure est aux
traitements, sur ce que je vous donnais tout à l'heure, les postes
vacants. La Fonction publique, par l'expérience vécue, n'est
jamais capable de nous fournir de façon permanente les postes
identifiés comme postes vacants, et on les comblait de façon
assez rapide par l'engagement d'occasionnels. C'est dans ce secteur qu'il y a
la coupure la plus considérable.
M. Burns: Est-ce que, à ce chapitre, vous allez encore
pouvoir rendre le minimum de services que vous rendiez dans les années
précédentes?
M. Harvey (Jonquière): Dans l'évaluation des
possibilités, j'ai suivi exactement ce que m'ont recommandé les
analystes sur les coupures à faire en raison de contraintes
budgétaires dans les secteurs identifiés comme les moins
susceptibles de diminuer le maintien du service à la population.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 3,
adopté?
M. Burns: Adopté.
Normes de travail
Le Président (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Programme 2: Normes de travail. Elément 1: Application des normes de
travail.
M. Burns: Là encore, M. le Président, je suis
obligé de le signaler chaque fois, mais il y a de très
sérieuses coupures encore. Est-ce que le domaine de l'extension des
conventions collectives aurait perdu de son importance? Il y a moins de
conventions collectives extensionnées ou quoi?
M. Harvey (Jonquière): L'explication est très
facile à donner. C'est une équipe que nous avions à
l'intérieur du budget, qui a été transférée
à la Régie des entreprises de construction, nouvel organisme
qu'on a supporté tant et aussi longtemps qu'il n'a pas eu... C'est le
groupe qui s'occupait de la construction qui a été
rattaché au bureau du sous-ministre. C'est ce qu'on me dit.
M. Burns: Qui a été rattaché au bureau du
sous-ministre?
M. Harvey (Jonquière): Au bureau du sous-
ministre. Le groupe qui s'occupait du problème de la construction
et qui était...
M. Burns: Comme cela, ils ne sont pas transférés
à la régie?
M. Harvey (Jonquière): Non, non. A la coordination de la
construction. Je me trompais. J'avais mal compris mon sous-ministre
adjoint.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 1,
adopté?
M. Burns: Adopté, s'il n'y a pas d'autres questions.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 2:
Soutien administratif et technique. Adopté? Programme 3: Gestion interne
et soutien. Elément 1: Direction du ministère.
M. Burns: Est-ce que c'est à cet élément 1
que se retrouvent les personnes transférées de l'autre
catégorie?
M. Harvey (Jonquière): Non, cela va venir à
l'élément 3.
M. Burns: Dans le soutien administratif? M. Harvey
(Jonquière): A l'élément 3, oui.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 1,
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 2:
Recherche.
M. Burns: Vous avez moins besoin de rechercher que les
années précédentes? Cela diminue là aussi. Vous
avez moins besoin de recherche?
M. Harvey (Jonquière): C'est dans la compression
budgétaire qu'on arrive avec une diminution de $22 400.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Elément 3: Soutien...
M. Burns: Compressé et adopté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 3:
Soutien administratif et technique.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Programme 4: Services de main-d'oeuvre. Elément 1 : Contribution
à la connaissance du marché du travail.
L'honorable député de Mille-Iles.
M. Lachance: Le ministre nous a fait part der- nièrement
qu'il était en collaboration directe avec le ministère de
l'Education. Est-ce que le ministre entend prendre en main les anciennes
écoles de métiers de la construction? Je pense que cela entre
là-dedans.
M. Harvey (Jonquière): Les centres d'apprentissage?
M. Lachance: Oui, les anciens centres d'apprentissages. Est-ce
qu'il entend les prendre en main?
M. Harvey (Jonquière): Les pourparlers ne sont pas
terminés avec le ministère de l'Education. J'ai donné la
réponse hier. C'est notre intention, à la demande des partenaires
qui sont les syndicats et les patrons, de revenir à la formule de
l'apprentissage, par la voie des centres de formation professionnelle, les CFP.
Lorsque j'ai parlé d'élargir le mandat, c'est dans ce
sens-là que nous travaillons. Comme objectif, les tractations avec le
ministère de l'Education ne sont pas terminées.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 1,
adopté?
M. Lachance: C'est en négociation? M. Harvey
(Jonquière): Oui.
M. Burns: Quant à moi, vous pouvez adopter les quatre
éléments. Je pense que tout ce qui concerne la formation
professionnelle, etc., on l'a largement discuté au niveau de...
Placement d'étudiants et initiatives
locales
Le Président (M. Houde, Limoilou): Programme 4,
élément 1 à 4 inclusivement, adopté. Programme 5:
Placement d'étudiants et initiatives locales. Elément 1:
Placement étudiant.
M. Harvey (Jonquière): Pour le placement étudiant,
j'ai donné l'explication au député de Maisonneuve.
L'intégration, au secteur main-d'oeuvre, sera possible pour le prochain
budget. Entre-temps l'analyse est actuellement à se faire par le service
de gestion financière et les principes d'administration comptables sont
suivis à la lettre, marchant parallèlement leur programme
à notre système intégré. Il est non
intégré, mais le service de gestion financière fait suivre
à la lettre le processus comme s'il était intégré.
L'intégration se fera d'ici la fin de l'année.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 1,
adopté. Elément 2: Initiatives locales.
M. Burns: A l'élément 2, M. le Président,
est-ce que le ministre pourrait nous donner des détails sur le nombre de
projets locaux qui existent
actuellement, qui sont en vigueur ou qui sont projetés?
M. Harvey (Jonquière): Au niveau du service des
initiatives locales, l'analyse va commencer dans quelques semaines par le
service de gestion financière, parce que, à la demande du
directeur actuel, M. Marsolais, cela pressait beaucoup moins d'en faire
l'évaluation, parce qu'on a l'intention de l'inclure dans les
responsabilités qui seront dévolues à celui qui s'occupera
du placement étudiant et des initiatives locales. Je m'explique:
La période de pointe pour cette équipe se situe exactement
dans la période creuse pour le personnel du placement étudiant,
le programme d'initiatives locales arrivant, à l'automne et au
printemps, donc généralement durant une période assez
tranquille. L'étude n'est pas commencée. Elle se fera pour
l'intégration également. En récupérant, il y a de
très bonnes ressources humaines dans ce secteur qui sont facilement
employables, soit au niveau de nos services techniques, par exemple, ou dans
d'autres secteurs, aux normes de travail. C'est l'étude qui sera faite
très prochainement.
M. Burns: Mais, je vous demande, M. le ministre, s'il n'y a pas
de projets en marche actuellement.
M. Harvey (Jonquière): II y en a, mais je n'ai pas
malheureusement le nombre ici.
M. Burns: Vous ne le savez pas.
M. Harvey (Jonquière): Je m'excuse, je n'ai pas
demandé à M. Marsolais d'être ici. Lui ayant
demandé, je pourrais donner le renseignement que vous voulez.
M. Burns: Ce n'est pas grave, mais si vous pouviez nous dire,
éventuellement, soit par une petite note ou quelque chose, même
après la fin de l'étude de vos crédits...
M. Harvey (Jonquière): M. Bergeron vous enverra...
M. Burns: Combien y a-t-il de projets? Quels sont-ils? Vous
n'avez pas à identifier les personnes impliquées, mais les
secteurs...
M. Harvey (Jonquière): Par secteurs. D'accord.
M. Burns: Dernière question. Est-ce que le ministre
envisage... C'est bien peu, remarquez, $263 200 pour des projets d'initiatives
locales, quand on sait...
M. Harvey (Jonquière): C'est pour le personnel.
M. Burns: ... combien le gouvernement fédéral
investit dans son programme d'initiatives locales.
M. Harvey (Jonquière): C'est uniquement du personnel.
Effectivement, c'était quasiment un bureau de poste...
M. Burns: Oui.
M. Harvey (Jonquière): ... qui allait chercher l'opinion
du ministère impliqué pour donner une opinion sur un projet
d'initiatives. Le montant demandé est uniquement pour le personnel qui
est...
M. Burns: C'est seulement pour le personnel, il n'y a pas de
subvention directe.
M. Harvey (Jonquière): Non, il n'y a pas de subvention
là-dedans.
M. Burns: Quand il y a une subvention directe, c'est le
ministère concerné qui la donne, quoi?
M. Harvey (Jonquière): C'est le fédéral.
M. Burns: C'est le fédéral.
M. Harvey (Jonquière): C'est le fédéral.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Elément 2,
adopté. Programme 5, adopté. Programme 6, sécurité
au travail et dans les lieux publics. Elément 1, application des
règles de sécurité.
M. Burns: Cela aussi, M. le Président, je pense qu'on en a
largement discuté au niveau des problèmes généraux.
Je ne peux pas dire que les réponses du ministre m'ont toujours
totalement satisfait, mais écoutez donc. Des fois, il faut se satisfaire
de bien peu.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Eléments 1, 2,
3, adopté. Programme 7, Qualification professionnelle des entrepreneurs
en construction.
M. Burns: Même remarque, M. le Président.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Adopté. Tous les
crédits du ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre sont
adoptés.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 59)