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Commission permanente
des transports, des travaux publics
et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du mardi 10 avril 1973
(Dix heures douze minutes)
M. HOUDE (Limoilou, président de la commission permanente des
Transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
Programme no 2: Services aux usagers. Opérations. Elément
no 3.
Services aux usagers (suite)
Délivrance de permis de transport
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, nous avons
posé quelques questions au ministre... D'ailleurs, il faut bien
s'entendre; nous avons accepté le programme 2, il restait quelques
questions que nous voulions poser au ministre à propos de la
délivrance de permis de transport. J'aurais quelques questions à
poser au ministre. J'aimerais bien savoir du ministre ceci: l'ancienne
Régie des transports a accordé un permis de transport de
marchandises à une entreprise américaine qui s'appelle Hemingway
Transport sans avoir tenu d'audition publique, contrairement à
l'engagement qui avait été pris qu'une séance serait tenue
le 5 février 1973. Est-ce que c'est exact?
M. PINARD: La Régie des transports du Québec a
effectivement accordé un permis temporaire à la compagnie de
transport Hemingway des Etats-Unis alors qu'il ne semblait pas y avoir
d'objection, mais la procédure a été fautive. Au lieu
d'entendre cette requête de la façon régulière
devant le tribunal, elle aurait été entendue en Chambre, in
camera, sans audition de témoins et sans la participation des opposants
qui auraient pu avoir des objections à faire valoir.
Alors, une plainte a été portée à mon niveau
et j'ai même reçu les opposants à mon bureau et plus tard,
en salle de conférence, de façon à pouvoir les entendre
à tour de rôle et pour que je puisse savoir qu'elle était
la portée exacte du dossier, pour que je puisse savoir vraiment s'il y
avait eu irrégularité grave et afin que je puisse communiquer par
la suite avec le président de la régie, le juge Roger, et avec
certains commissaires qui, eux, en l'absence du président avaient rendu
cette décision à caractère temporaire, in camera.
Après avoir interrogé les opposants de façon assez
détaillée, je me suis aperçu que le débat portait
beaucoup plus sur la façon dont la régie avait émis le
permis temporaire en faveur de
Hemingway Transport des Etats-Unis que sur les intérêts
économiques qui pouvaient être en cause, bien que l'opposition qui
était faite portât également sur cet aspect du
problème.
Je n'ai pas voulu juger du fond même du problème qui
était sans discussion. J'ai tout simplement exercé mon droit de
veto et, j'ai demandé au président de la régie qui avait
le droit à l'époque, en vertu de la loi, d'exercer son droit de
veto, de le faire, non pas tellement sur la question de fond, mais sur la
question de forme. C'est-à-dire, à cause de
l'irrégularité évidente qui avait été faite
par les commissaires de la régie en rendant cette décision in
camera, sans entendre les oppositions du moment.
J'ai téléphoné au juge Roger, le matin même
de la réunion avec les opposants, à ma salle de
conférence. Celui-ci m'a bien certifié que cette décision
avait été rendue in camera, en son absence, et il m'a même
dit qu'il avait téléphoné le jeudi précédent
aux commissaires de ne pas rendre cette décision in camera sans avoir
entendu les parties opposantes. Parce que, de toute façon, il
n'était pas d'accord et qu'il avait l'intention d'imposer son veto. J'ai
dit au juge Roger: La décision est maintenant rendue, c'est une
décision à caractère temporaire. Mais, avez-vous
l'intention d'imposer votre veto, maintenant que vous dites que vous
étiez en désaccord avec les commissaires, qui s'apprêtaient
à rendre une décision favorable à caractère
temporaire en faveur de Hemingway? Alors, il m'a dit: M. le ministre, vous
tombez bien, je voulais vous dire que je n'étais pas d'accord et que
j'avais même averti mes collègues commissaires que je ne serais
pas d'accord, mais, votre veto n'a pas été imposé.
Avez-vous l'intention de l'imposer? J'ai dit: Je pense que c'est beaucoup plus
la responsabilité du président de la régie d'imposer son
veto, parce que ce pouvoir lui a été conféré par la
loi, alors que le ministre des Transports, dans la loi, telle qu'elle est
constituée, n'a pas, semble-t-il, le pouvoir d'imposer son veto. Il a
tout simplement le droit de s'informer des conditions de l'émission de
ce permis, mais pas plus. Alors, le président a
téléphoné aux commissaires pour leur faire connaître
le sens de la conversation que nous venions d'avoir ensemble et, pour leur dire
également qu'il y avait eu une forte opposition de la part de plusieurs
transporteurs du Québec au permis temporaire accordé à
Hemingway et de plus, qu'il serait beaucoup plus sage de retirer, d'annuler la
décision rendue plutôt que de se voir imposer le veto par le
président.
Les commissaires ont jugé bon d'annuler la décision la
journée même et ils m'ont informé qu'il ne serait pas
nécessaire pour le président d'imposer le veto. Ils ont
ajouté qu'ils préféraient fixer de nouvelles dates
d'audition pour permettre à toutes les parties en cause de se faire
entendre, ce qui effectivement a été fait la semaine
dernière puisque le président de la Commission des transports,
l'honorable juge Adolphe Prévost, et le vice-président de la
commission, le juge Louis-Philippe Bouchard, sont venus m'informer
qu'ils entendaient la requête de Hemingway Transport depuis quelques
jours, mais qu'il était surprenant que la compagnie qui était la
plus farouchement opposée à l'émission du permis
temporaire accordé à Hemingway était retirée,
c'est-à-dire que c'était l'opposition de Marcoux Transport, de
Coaticook.
J'ai appris par la suite que la compagnie de Marcoux Transport de
Coaticook avait été vendue à des intérêts
américains et qu'une compagnie de transport des Etats-Unis du nom de St.
Johnsbury Transport... Est-ce que l'enquête est terminée? Est-ce
que le permis est accordé à Hemingway Transport? Je l'ignore pour
le moment. Je ne sais pas si l'audition est terminée. Je pourrais
m'informer vers la fin de la matinée et donner les renseignements lors
de notre retour à la commission parlementaire cet après-midi.
M.PAUL: Point d'ordre, M. le Président. Est-ce que je pourrais
inviter le ministre à vérifier l'information suivante que je lui
transmets? Hier soir, sur l'autoroute 20, entre 9 h 30 et 10 heures,
vis-à-vis, ou entre le millage 172 et 193, deux camions de Hemingway
Transport circulaient en direction ouest-est. J'ai moi-même doublé
ces deux camions, vu qu'il n'y avait pas de policier, j'ai pesé un peu
plus. C'était hier soir, entre 9 h 30 et 10 heures.
M. PINARD: II s'agit de savoir si c'est à la fois le tracteur, le
camion et également la remorque de Hemingway que le député
de Maskinongé a vus sur l'autoroute ou s'il s'agissait tout simplement
du tracteur ou de la remorque, mais sans que ce soient les deux.
M. PAUL: Cela m'a frappé, il s'agit de la remorque et du
tracteur. Les deux.
M. PINARD: C'étaient les deux. Alors, le tracteur était
identifié au nom de Hemingway et la remorque, au nom de Hemingway
également.
M. PAUL: C'est cela. En belles lettres rouges.
M. PINARD: Je vais vérifier. J'ai bien dit tantôt que je ne
savais pas si la Commission des transports avait fini les auditions et si,
finalement, elle avait émis le permis de transport en faveur de
Hemingway, compte tenu du retrait de l'Opposition, fait par Marcoux à
l'époque.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président, j'aimerais
savoir ceci du ministre. Même si la partie qui s'opposait à
l'octroi d'un permis à la société Hemingway Transport
s'est retirée, est-ce que la régie est justifiée
d'émettre un permis à une entreprise dans une région
où existent déjà des entreprises similaires, des
entreprises du Québec? Est-ce que le ministre pourrait nous dire si,
à sa connaissance, il existe suffisamment de transporteurs en ce secteur
du Québec pour que l'on soit justifié d'octroyer un permis
à une société américaine?
M. PINARD: J'ai cru comprendre, lors de la séance d'information
que nous avons eue avec les opposants, que l'argument qui devait
prévaloir, du moins à l'époque, de l'émission du
permis temporaire en faveur de Hemingway, qu'il y aurait suffisamment de
transporteurs du côté québécois en mesure de faire
le transport des marchandises de Montréal vers la frontière
américaine ou de la frontière américaine vers le
territoire québécois et canadien... Il y avait effectivement eu
abandon d'une route de transport à une autre compagnie qui s'appelait
à l'époque Yellow Transport Co. et, du fait de l'abandon de cette
route de transport, Marcoux Transport de Coaticook pensait avoir le droit ou du
moins la chance d'obtenir cette route de transport en faisant une requête
devant la Régie des transports à l'époque. C'est là
que dans l'interrègne la compagnie Hemingway s'étant
aperçue qu'une compagnie de transport rivale du nom de Yellow
Transportation ou Yellow Transport des Etats-Unis s'était
retirée, a vu l'occasion toute rêvée de faire une
requête à la Régie des Transports pour venir occuper cette
route de transport et obtenir le permis en sa faveur, au moment même
où Marcoux avait l'idée de pouvoir s'emparer, avec un permis, de
cette route de transport.
Mais nous nous sommes aperçus que les intérêts
économiques étaient bien mêlés. Il y avait, le matin
de la réunion, dans ma salle de conférence, des
représentants de Maislin Transport. Il y en avait de plusieurs autres
compagnies. C'était assez difficile de déceler les jeux qui se
faisaient derrière la coulisse.
Comme je ne pouvais pas avoir la certitude quant à la
portée de tous les problèmes d'ordre économique, je n'ai
pas voulu juger du fond du problème. J'ai tout simplement jugé de
la forme et des irrégularités qui, à mon point de vue,
avaient été commises par la régie en entendant cette
requête de Hemingway in camera, sans entendre les témoins, sans
entendre les opposants.
C'est là-dessus que j'ai demandé au président
d'imposer son veto, de façon que la Commission des transports, qui
venait d'être formée, puisse entendre, de la façon la plus
régulière possible, avec tous les témoins
nécessaires, à la fois les requérants et les opposants, de
façon qu'on sache, une fois pour toutes, quel était le fond du
problème qui devait être réglé, de façon que
les intérêts des uns et des autres soient protégés
de la façon la plus régulière possible.
C'est difficile pour moi d'intervenir, comme membre de
l'Exécutif, dans l'administration judiciaire. Mais je pourrais demander
au président de la nouvelle Commission des transports, l'honorable juge
Adolphe Prévost, de quelle
façon ça s'est exactement passé, si le permis a
été effectivement accordé par la Commission des transports
à Hemingway Transport, si ce n'est qu'un permis temporaire qui a
été accordé et s'il n'y a pas du tout de permis qui a
été accordé. Parce que les auditions ne sont pas
terminées. Comment se fait-il que des camions, tracteurs et remorques de
Hemingway Transport pourraient circuler actuellement sur les routes du
Québec?
Si vous voulez vous en tenir là pour le moment, je
l'apprécierais beaucoup, parce que tout ce que je pourrais dire de plus
ce matin pourrait être interprété comme étant une
intrusion de l'Exécutif dans le judiciaire, et je ne voudrais pas
embêter les travaux de la Commission des transports et être
taxé, dès le départ des activités de cette
commission, d'intrusion dans leurs responsabilités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, il y a quand même des
points obscurs dans ce qui s'est passé.
Je ne mets absolument pas en doute les propos que le ministre a tenus,
mais j'aimerais, même s'il ne peut pas le faire ce matin, qu'il
réponde d'abord à la question que je lui posais tout à
l'heure et à laquelle il n'a pas répondu: Est-ce qu'il existe
dans ce secteur des gens qui soient capables de pratiquer ce genre de
transport? D'autre part, dans la dernière livraison de la revue
Transport routier du Québec, on lit ceci: "Dans un geste sans
précédent, le ministre des Transports a renversé la
décision de la Régie des transports et annulé un permis
temporaire émis. L'Association du camionnage du Québec tient
à exprimer sa vive satisfaction de la décision prise par
l'honorable Bernard Pinard".
Voici que le ministre nous a donné des explications qui nous
paraissent plausibles. D'autre part, la revue Transport routier du
Québec et on sait que M. Archambault est intervenu à ce
moment auprès du ministre chante victoire en disant que le
ministre est intervenu personnellement pour renverser une décision de la
Régie, ce qui, comme l'a indiqué le ministre lui-même,
serait une intervention de l'Exécutif dans un domaine judiciaire ou
quasi judiciaire. Il y a donc une équivoque quelque part pour qu'on
puisse s'exprimer comme cela dans, une revue qui est quand même assez
sérieuse.
Je ne mets pas en doute les explications du ministre. Mais, par
ailleurs, il y a cette façon qu'ont eue les gens du camionnage de
déclarer que le ministre était intervenu personnellement, ce qui
mettrait tout de suite en péril l'autonomie de la nouvelle Commission
des transports.
M. PINARD : La mise au point doit être faite tout de suite et je
la fais. Je ne suis pas intervenu de la façon que le déclare
l'Association du transport routier du Québec. Je suis intervenu, comme
je l'ai expliqué tantôt, auprès du président de la
Régie des transports de l'époque, l'honorable juge Roger, pour
lui demander s'il était au courant des faits qu'on venait de me
révéler dans la salle de conférence où je venais de
rencontrer et où je rencontrais effectivement les opposants qui
regroupaient plusieurs représentants de l'industrie du transport au
Québec. Le président m'a dit: Oui, je suis au courant et je suis
très malheureux des événements qui sont survenus. Je lui
demande: Est-ce vrai qu'en votre absence, parce que vous étiez malade,
les commissaires, hors de votre présence, ont quand même
décidé d'accorder un permis temporaire à la compagnie
Hemingway Transport, alors qu'il y avait d'autres compagnies qui étaient
susceptibles de pouvoir faire ce transport sans avoir à émettre
de permis de transport à une compagnie rivale surtout venant des
Etats-Unis?
Il dit: C'est absolument vrai, M. le ministre, et j'ai même pris
la peine en parlant du jeudi jeudi après-midi de
téléphoner à mes collègues Saint-Jacques et Cie
pour les mettre en garde sur la décision qu'ils s'apprêtaient
à rendre le jour même ou le lendemain, le vendredi matin, en
faveur de Hemingway Transport. Je leur ai dit que s'ils outrepassaient ma mise
en garde je parle encore du juge Roger je me verrais sans doute
obligé d'imposer mon droit de veto tel que le prévoit la Loi de
la Régie des transports.
Je lui ai dit: M. le Président, je ne veux pas juger sur le fond
du problème, mais je constate avec vous, puisque vous l'admettez
vous-même, qu'il y a eu irrégularité grave dans la
procédure et que cette décision a été rendue ou
serait sur le point d'être rendue in camera sans la présence des
avocats des opposants, sans la présence des opposants et sans qu'il y
ait eu une enquête suffisamment sérieuse pour permettre à
la régie d'accorder ce permis temporaire en faveur de Hemingway
Transport.
Il m'a dit: C'est le sentiment que j'ai et c'est pourquoi je suis
intervenu auprès de mes collègues de la régie pour leur
demander de ne pas rendre cette décision et de ne pas émettre de
permis temporaire.
J'ai dit: M. le juge, M. le président, vous comprenez que je ne
veux pas être accusé de faire de l'intrusion dans le judiciaire,
mais, devant les faits qui me sont révélés et qui
m'apparaissent très graves, ce matin, avez-vous l'intention de demander
à vos collègues de retirer, d'annuler leur décision ou
bien, dans le cas où ils refuseraient, avez-vous l'intention d'imposer
votre veto? Il a dit: Je vais les mettre au choix. Effectivement, le juge a
rappelé ses collègues commissaires et les commissaires ont
décidé d'annuler la décision qu'ils avaient rendue.
M. PAUL: L'ordonnance était rendue.
M. PINARD : L'ordonnance était rendue. Us ont
décidé d'annuler l'ordonnance rendue, par laquelle un permis
temporaire était accordé de
façon temporaire à Hemingway Transport et les choses en
sont restées là. Maintenant, c'est la Commission des transports
du Québec, présidée par l'honorable juge Adolphe
Prévost, avec le concours du vice-président de la commission, Me
Louis-Philippe Bouchard, et des autres commissaires qui ont été
nommés, qui ont entendu depuis la semaine dernière la
requête de Hemingway et les oppositions qui sont faites à cette
requête...
Je ne sais pas, à l'heure où je vous parle, si ce
procès ou si l'audition de cette requête est terminée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je voulais que le
ministre clarifiât cette situation. Maintenant, la question que je lui ai
posée tout à l'heure reste pendante. Je ne lui demande pas d'y
répondre tout de suite parce que cela peut demander une certaine
enquête, au sens d'un inventaire. Est-ce qu'advenant le cas où
Hemingway Transport aurait obtenu un permis ou serait sur le point de
l'obtenir, il n'y a pas suffisamment de sociétés de transport
dans ce secteur pour que l'on soit justifié, de toute façon, de
refuser à Hemingway Transport d'obtenir un permis?
M. PINARD: Je pense que c'est la responsabilité de la Commission
des transports d'évaluer s'il y a suffisamment de transporteurs
québécois capables de faire le travail demandé et il me
paraît bien difficile et aussi bien dangereux pour moi d'intervenir dans
ce domaine ce matin. Tout ce problème m'a été
expliqué, comme je l'ai souligné tantôt, lors de la
rencontre que j'ai eue avec les opposants à la salle de
conférence du ministère des Transports. Mais je pense que tous
les facteurs n'ont pas été expliqués, tous les motifs plus
ou moins secrets, avoués ou non, n'ont pas été
dévoilés par tous ceux qui se trouvaient devant moi ce
matin-là. C'est pourquoi j'ai préféré que la
Commission des transports entende cette requête d'Hemingway ainsi que les
oppositions de la façon régulière, qu'elle prenne le temps
de faire toutes les enquêtes nécessaires, qu'elle entende tous les
témoins nécessaires et qu'elle puisse procéder
elle-même à des enquêtes en profondeur pour savoir si,
véritablement, il n'y a pas menace d'instauration, au Québec,
d'un monopole du transport qui serait fait par des compagnies
étrangères, alors que des opposants peuvent raisonnablement
prétendre qu'ils ont suffisamment de compagnies de transport bien
structurées, capables de donner le service demandé par la
clientèle, qu'elle soit du côté québécois, du
côté canadien ou du côté américain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait
également demander le renseignement suivant: La société
Hemingway Transport a-t-elle un siège social au Québec?
M. PINARD: Pour le moment je l'ignore, mais je vais demander des
informations à cet effet-là, car j'imagine que c'est un des
éléments importants qui doit être versé au dossier
et dont la preuve doit être faite devant la Commission des
transports.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une question encore, M. le Président,
sur ce problème de l'émission des permis. En vertu de
l'arrêté en conseil 533 du 21 février 1973, le
lieutenant-gouverneur en conseil autorise la Commission des transports du
Québec à émettre des permis spéciaux. Quelles sont
les situations d'urgence dont il est question dans l'arrêté
ministériel? Ces permis temporaires sont-ils renouvelables et pour
combien de temps et quelles sont les situations qui auraient incité le
ministère à demander que l'on passât un arrêté
ministériel de cette nature?
M. PINARD: Lorsque le ministre des Transports a été mis au
courant d'une situation d'urgence qui prévalait dans le territoire de la
baie James, j'ai cru qu'il était de mon devoir de mettre le conseil des
ministres au courant de la nécessité de faire adopter un
arrêté en conseil pour permettre l'émission de permis
temporaires, pour permettre le transport de marchandises absolument
essentielles à la conduite des chantiers actuellement en voie
d'exécution à la baie James.
Pour permettre aussi le transport absolument essentiel et urgent
également d'unités de logements sous forme de roulottes, de
maisons-roulottes et le transport absolument urgent et essentiel
d'équipement lourd qui devait absolument être rendu sur les lieux
avant la période du dégel que l'on connaît
généralement dans ce territoire et qui arrive de façon
assez subite d'après les explications qui m'ont été
données par les experts en climatologie. Effectivement, même si la
Commission des transports agit rapidement, par voie d'exception, je l'admets,
pour émettre les permis temporaires et spéciaux de transport, il
est arrivé que des conditions climatologiques extrêmes se soient
produites et qu'il y ait eu effectivement un dégel qui ait
immobilisé des caravanes complètes de camions extrêmement
lourds avec leur cargaison, à tel point que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La campagne de Russie.
M. PINARD: ... les industriels du transport et que les entrepreneurs qui
étaient là-bas, sur les lieux, dans les chantiers, se sont
déclarés très inquiets de la situation et pensaient
même être obligés de laisser la totalité, ou du moins
une partie de leur cargaison importante sur les routes qui étaient,
à ce moment-là, en plein dégel. Finalement, une autre
période de froid s'est produite par la suite, la situation s'est
régularisée et je pense que les cargaisons ont été
rendues à bonne destination. Mais il s'agissait
essentiellement de permis spéciaux de transport et de permis
à caractère temporaire. Comme les transporteurs habituels, les
professionnels à caractère industriel et commercial
n'étaient pas en mesure de faire tout le transport demandé par
l'Hydro-Québec, par la Société de développement de
la baie James ou par les entreprises qui exécutaient des travaux
à la baie James, il a fallu avoir recours à des camionneurs
artisans qui étaient plus disponibles que d'autres. Des permis de
transport spéciaux et temporaires ont donc été
accordés à des transporteurs artisans pour leur permettre de
faire le transport le plus rapide et le plus urgent des cargaisons dont j'ai
parlé tantôt.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous fournir,
non pas ce matin, des renseignements sous forme de document nous indiquant quel
est le nombre de permis qui ont été émis et quels en ont
été les bénéficiaires?
M. PINARD: De mémoire, je peux citer le nom de Brazeau Transport
qui était apparemment le transporteur le plus impliqué en la
matière, parce qu'il avait un contrat bien spécifique et bien
astreignant pour le transport de certaines marchandises, de maisons-roulottes
et d'équipement. Comme il était complètement
débordé, c'est lui qui, le premier, a alerté les
autorités compétentes et qui a demandé de se faire aider
par des camionneurs artisans. C'est lui qui a demandé l'émission
de permis spéciaux de transport. Il y en a peut-être d'autres
aussi, mais je pense que c'est lui qui était le plus impliqué en
la matière.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors le ministre pourrait quand même
s'informer et nous fournir...
M, PINARD: Certainement. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas d'autres, mais
de mémoire, je cite le nom du principal transporteur qui était
impliqué dans ce domaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, en ce qui me concerne,
la délivrance des permis de transport, ça va. Quant à moi,
je suis prêt à accepter le...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, éléments 1, 2 et
3, adopté. Programme 3: Construction du réseau routier.
Elément 1.
Construction du réseau routier
Construction d'autoroutes
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, la construction du
réseau routier n'est évidemment pas un mince problème.
Nous avons eu l'occasion, la semaine dernière, de discuter du programme
d'immobilisations et d'investissements du gouvernement dans le domaine des
infrastructures routières. Dans les divers éléments, on y
voit: construction d'autoroutes principales, régionales ou autres
routes. H y a une certaine ventilation qui a été faite et sur un
budget brut total de $383.3 millions, $144 millions seront consacrés au
parachèvement des travaux dont nous avions parlé l'autre jour,
l'autoroute Dufferin, le boulevard du Vallon, l'autoroute 40, de Pointe-du-Lac
à Berthier et à Trois-Rivières, la
Transquébécoise de Richmond à Bromptonville, l'autoroute
50 St-Jacques, l'autoroute Laval. Vingt-six millions seront consacrés
à la mise en chantier de projets nouveaux: l'autoroute 410, le
contournement de Sherbrooke, l'autoroute 40, de Saint-Augustin à
Donnacona, l'autoroute 15, section Havre-Saint-Nicolas, contournement d'East
Angus, l'autoroute 30, Boucherville, le boulevard Grande-Rivière,
l'autoroute 75, le boulevard Laurentien, le raccordement de la rue Jean-Talon,
les accès est et ouest au nouveal aéroport international de
Montréal et l'autoroute de la Beauce.
D'autre part, $93 millions seront consacrés à la
construction de routes régionales et locales.
Je n'ai pas l'intention de demander au ministre la justification de cet
ensemble de travaux qui nous paraissent quand même importants et
nécessaires en ce qui concerne les autoroutes. Dans le cas de la mise en
chantier de projets nouveaux, j'y reviens. Je me réjouis d'abord qu'on
s'occupe de construire une autoroute dans la Beauce. Cela s'impose depuis
longtemps puisque c'est quand même un point de sortie ou d'entrée
vers les Etats-Unis. Je m'étonne qu'on ne trouve rien qui nous fasse
croire que le ministère a l'intention de procéder à la
construction de routes dans la région du Nord-Ouest, à moins que
cela apparaisse dans ce qu'on appelle des routes principales ou des routes
régionales. Je m'étonne encore davantage qu'il ne se trouve rien,
au chapitre de la construction de nouveaux projets, chantiers nouveaux, qui
touche la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, notamment la mise en
chantier de l'autoroute du boulevard Talbot. Le ministre nous a dit que l'on
consacrerait certaines sommes à l'amélioration du boulevard
existant. C'est ce que j'ai appelé l'autre jour la première
priorité, mais je voudrais bien savoir si le ministre entend s'occuper
de la seconde priorité, soit la construction d'une autoroute rapide qui
relierait la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean â Québec et
au reste du Québec par le moyen du boulevard Talbot, qui est dans un
état tel j'y reviens avec insistance, c'est une marotte parce que
je l'ai fait encore aller-retour hier que c'est un casse-cou, une route
extrêmement dangereuse et qui ne suffit plus à la masse de la
circulation à l'heure actuelle.
J'aimerais savoir également si le ministre entend donner suite
à un projet qu'il annonçait dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, soit la construction d'une autoroute depuis Alma
jusqu'à Jonquière ou Hébertville ou rattachant ce
secteur de notre région au boulevard Talbot.
M. PINARD: ...Tout d'abord, je voudrais donner certaines explications
relativement au programme 3, qui est actuellement à l'étude et
dire quels sont, essentiellement, les objectifs poursuivis par le
ministère des Transports en matière de construction du
réseau routier. Evidemment, le programme no 3 que nous étudions
vise à l'implantation et à l'amélioration du réseau
routier.
A l'élément 1 du programme 3, il s'agit de la construction
d'autoroutes. L'autoroute est une route constituée de deux
chaussées séparées par un terre-plein central ou une
barrière. Elle ne comporte aucun carrefour à niveau et seule la
circulation motorisée rapide peut y accéder en des points
spécialement aménagés. Des exceptions sont admises en des
points singuliers ou à titre temporaire. Les autoroutes sont
numérotées de 1 à 99. C'est le nouveau système de
numérotation dont j'ai parlé l'autre jour. Sont aussi incluses
dans le présent élément de programme, les autoroutes de
déviation numérotées de 400 à 497, de 600 à
699 et de 800 à 899 et les autoroutes collectrices
numérotées de 500 à 599, de 700 à 799 et de 900
à 999.
Je peux dire un mot également des études
préliminaires qui sont en quelque sorte des activités ou des
sous-activités du programme. Il s'agit d'activités rassemblant
les premières données analytiques sur les éléments
techniques, physiques, climatologiques et même sociologiques qui pourront
intervenir dans la conception préliminaire des plans et programmes de
construction.
Dans les autres éléments ou sous-éléments,
il s'agit de l'arpentage légal. Evidemment, vous comprendrez qu'il
s'agit d'activités qui regroupent toutes les opérations relatives
à la préparation de plans et devis d'expropriation.
D'autres activités dont le chapitre est intitulé "plans et
devis", on comprend là aussi qu'il s'agit des activités
regroupant toutes les opérations de préparation des plans et
devis ainsi que le lancement des appels d'offres, l'examen des soumissions
reçues et l'octroi des contrats.
Au chapitre des expropriations, il s'agit d'activités regroupant
les opérations nécessaires à l'indemnisation des personnes
dont les propriétés ont été expropriées pour
des fins de construction.
Au chapitre des projets de construction, il s'agit d'activités
regroupant tous les projets de construction par classe de route; les
sous-activités ne seront pas utilisées cette année,
c'est-à-dire pour l'exercice financier 73/74.
Au chapitre des utilités publiques, il s'agit d'activités
qui regroupent toutes les opérations reliées au
déplacement des services publics tels qu'électricité,
téléphone, pipe-lines, égouts, aqueducs et autres ouvrages
de même nature, à l'exception cependant des chemins de fer.
Au chapitre du contrôle des sols, il s'agit d'activités
regroupant toutes les opérations de contrôle des sols et
matériaux, tant en ce qui concerne les études
préliminaires que durant les travaux de construction.
Au chapitre de la surveillance, il s'agit d'activités regroupant
les opérations d'arpentage effectuées sur le terrain en vue de la
préparation des plans et devis, de même que les opérations
de surveillance des travaux à l'exclusion du contrôle des
sols.
Construction des routes principales
M. PINARD: Maintenant, avec votre permission, M. le Président, je
voudrais passer à un autre élément de programme
intitulé: Construction de routes principales. Cette catégorie de
routes possède les mêmes caractéristiques fonctionnelles
que les autoroutes, mais les normes techniques peuvent varier entre les limites
suivantes, c'est-à-dire que nous pourrons construire une route
pavée avec une voie par sens de direction ou une route dont les sens de
circulation sont séparés par une bande médiane. Ces routes
seront numérotées de 100 à 199.
Construction de routes régionales
M. PINARD: Un autre élément de programme qui peut
être intitulé: Construction de routes régionales. Il s'agit
de la catégorie de route reliant entre elles les agglomérations
urbaines, c'est-à-dire dont la population influencée se situe
entre 4,000 et 18,000 habitants, ou d'agglomérations reliant ces
dernières aux deux premières catégories.
Les normes et techniques pour cette catégorie sont
inférieures à celles de la catégorie
précédente. Ces routes sont numérotées de 200
à 399.
Construction d'autres routes
M. PINARD: Un autre élément de programme que nous
pourrions intituler: Construction d'autres routes.
Cette catégorie de routes englobe le réseau
sous-régional, c'est-à-dire celui qui relie entre elles les
petites localités, le réseau local et les chemins servant
uniquement à l'exploitation des richesses naturelles. Les autres routes
comprenant les routes et chemins non inclus dans les éléments de
programme que j'ai mentionnés tantôt et que l'on peut
dénombrer comme étant les éléments 1, 2 et 3 du
programme 3. Ces routes seront ultérieurement numérotées
pour fins administratives.
Les activités que j'ai énumérées
tantôt pour l'élément 1 du programme 3 s'appliquent
également aux éléments 2, 3 et 4 du programme 3. Voila, M.
le Président, les explications que j'avais à donner sur le
fonctionnement et l'application du programme 3 actuellement mis en discussion
devant la commission parlementaire.
Quant aux questions qui ont été posées par le
député de Chicoutimi, à savoir ce qu'il adviendrait de ce
que lui considère comme étant des projets routiers prioritaires
et urgents, je dois dire que, pour la route 54 dont il a parlé
tantôt, c'est-à-dire la route qui conduit de Québec
à Chicoutimi, il s'agit d'une catégorie de route classée
dans la catégorie des routes principales, dans l'élément 2
du programme 3. Une somme de $2 millions sera affectée au
réaménagement, à la correction de cette route 54.
Je pense avoir expliqué vendredi matin de quelle façon le
réaménagement de cette route sera fait, de quelle façon
les corrections seront faites pour diminuer les dangers de circulation dans les
montées abruptes alors qu'il y a quand même une circulation lourde
qui se fait sur cette route et que la circulation est parfois intense à
certaines heures du jour, mais plus particulièrement en fin de
semaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, si le ministre me le
permet...
M. PINARD: J'ai aussi dit un mot vendredi matin...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. PINARD: ... de la construction de voies de dépassement, ce que
nous avions appelé de façon bien...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des voies de dégagement.
M. PINARD: ... imprécise et bien irrégulière...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voies lentes. M. PINARD: ... voies lentes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De toute façon, la route est lente
actuellement. C'est une voie lente in se. M. le Président, je voudrais
avoir des précisions. Le ministre entend consacrer $2 millions à
la réfection du boulevard Talbot sur toute sa longueur, soit entre les
deux barrières, la barrière de Stoneham et la barrière de
Laterrière. Est-ce que ces $2 millions seront consacrés
exclusivement à des travaux de construction de voies de
dépassement, d'aplanissement de courbes, de montées assez
abruptes? Est-ce que le ministre peut répondre à ma
première question?
Je vais reposer la question au ministre pour que ce soit bien clair. Les
$2 millions sont pour la réfection de la route qui se situe entre les
deux barrières.
M. PINARD: Exactement. M.TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
C'est ça que je voulais savoir. Maintenant, qu'en est-il des
sorties? C'est-à-dire depuis Notre-Dame-des-Laurentides jusqu'à
la barrière de Stoneham et depuis la barrière de
Laterrière jusqu'à la ville de Chicoutimi? Est-ce que le ministre
entend mettre à exécution un programme de construction d'une voie
double, voie rapide, qui serait enfin le prélude à la
construction d'une autoroute?
Ce n'est pas tout de faire le trajet par le parc. Il faut encore entrer
et sortir des villes. On sait très bien d'expérience que la
sortie de Stoneham est extrêmement lente, qu'elle est dangereuse et que,
jusqu'au point de jonction du boulevard Laurentien, cette route devrait
être aménagée à deux voies, de la même
façon que l'on devrait aménager une route à deux voies
depuis la barrière de Laterrière jusqu'à l'entrée
dans la ville de Chicoutimi, où la circulation est également
très dense, ce qui rend difficile l'accès au parc.
Quels sont les projets à ce chapitre particulier? Ne parlons plus
des $2 millions. C'est un acquis, mais ce n'est pas grand-chose mais il y a
quand même les deux secteurs, Notre-Dame-des-Laurentides à
Stoneham et de Laterrière à Chicoutimi ou vice versa.
M. PINARD : Bien honnêtement, je dois dire au député
de Chicoutimi qu'avec les $2 millions de dépenses envisagées
cette année sur l'autoroute 54, que nous appelons communément le
boulevard Talbot, il n'est pas question de faire les travaux mentionnés
par le député de Chicoutimi, c'est-à-dire d'élargir
la chaussée ou même de la doubler entre certains endroits qu'il a
mentionnés tantôt. Il s'agit essentiellement de travaux de
conservation du réseau...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Entre les deux barrières.
M. PINARD: II y aura des travaux de construction pour une somme de $2
millions mais, en plus de ces $2 millions, il y aura une somme de $500,000 qui
sera dépensée pour faire ce qu'on appelle des couches d'usure,
pour réparer le pavage qui, comme le député le sait, est
en planche à laver...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un tapis...
M. PINARD: ...et qu'il est constamment...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...non roulant mais roulé.
M. PINARD: ...en processus de déplacement et de glissement.
Alors, à ce moment, probablement que les ingénieurs
prévoiront des travaux de scarification pour enlever la partie du pavage
qui est en planche à laver...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...où il y a de l'infiltration
d'eau...
M. PINARD: ...et de façon à mettre une nouvelle couche
d'usure qui sera beaucoup plus égale et beaucoup plus douce et qui, on
l'espère, pourra mieux coller sur l'infrastructure qui est en place.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que cette couche d'usure... les $500
millions, les $500,000, pardon, que vous voulez... Un montant de $500 millions
serait un gros budget pour la voirie...
M. MAILLOUX: On ne pourrait pas le dépenser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Je doute qu'on pourrait à cause du
climat. Est-ce que ces $500,000 en couche d'usure seront utilisés
uniquement sur cette partie de la voie qui se situe d'une barrière
à l'autre?
M. PINARD: Les travaux seront exécutés à
l'intérieur du parc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'intérieur du parc. En ce qui
concerne l'entrée et la sortie, un bout ou l'autre du parc, qu'en
est-il? Quels sont les projets du ministre?
M. PINARD: Les spécialistes de la planification du
ministère me disent que des études sont actuellement en cours
pour déterminer, à l'aide d'une étude de
coût-bénéfice et à l'aide d'une étude de
techniques, s'il serait plus avantageux de construire une route de
déviation pour permettre l'écoulement plus rapide et plus
sûr de la circulation entre Notre-Dame-des-Laurentides et la
barrière de Stoneham en empruntant un autre tracé ou s'il
vaudrait mieux élargir tout simplement la chaussée actuelle du
boulevard Talbot, de la route 54.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on fait des études semblables
ou similaires, analogues ou identiques, pour ce qui est de Laterrière
à Chicoutimi? Il y a eu des améliorations jusqu'au...
M. PINARD: ...rond-point...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Pas jusqu'au rond-point, un instant.
Seulement jusqu'aux centres commerciaux.
M. PINARD: Je crois que le député connaît
déjà les travaux qui sont en cours dans sa municipalité ou
dans le comté de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'en ai pas vu. Cela s'est
arrêté aux centres commerciaux, Place Saguenay.
M. PINARD: Oui mais les travaux ne sont pas terminés sauf que, de
la sortie de Chicoutimi jusqu'à la barrière de Laterrière,
les spécialis- tes du ministère me disent qu'il y aura des
travaux qui seront exécutés pour permettre la construction de
voies de dépassement pour accroître la sécurité
routière entre ces deux points, parce que les statistiques nous
révèlent qu'il y a vraiment danger et qu'il y eu effectivement
des accidents nombreux, parfois mortels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): S'agit-il simplement d'études ou
s'agira-t-il de construction effective?
M. PINARD: En réponse au député de Chicoutimi, je
vais demander à mon collaborateur de bien vouloir donner plus de
précisions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci.
M. PINARD: Toute la liaison de Québec à Chicoutimi peut se
séparer en trois étapes ou en trois tableaux d'étude. Le
premier tableau, c'est le tableau du côté de Québec,
où on cherche le meilleur tracé pour rejoindre ou continuer
l'autoroute qui va de Notre-Dame-des-Lauren-tides, surtout vers la sortie des
centres de ski du coin, Tewkesbury par exemple. Au-delà de Tewkesbury,
on s'aperçoit que la circulation baisse de façon
considérable et on tombe dans le programme d'amélioration de la
chaussée elle-même et de l'utilisation de montées de
camions, par exemple, lorsqu'il y a ralentissement de la circulation.
Dans le parc lui-même, il s'agit d'un programme de
réfection de la chaussée et encore d'élargissement dans
les côtes. Du côté de Chicoutimi, les travaux vont surtout
du rond-point vers l'entrée même de Chicoutimi, là
où il y a eu élargissement jusqu'au centre d'achat, il y aura
élargissement jusqu'au rond-point. D y aura continuation de travaux qui
ont été entrepris et élargissement jusqu'au rond-point, du
rond-point jusqu'à la barrière. Nous avons un
parachèvement de $100,000 dans ce coin, à ce qu'on me dit,
$100,000 pour aller jusqu'au rond-point, pour élargir,
c'est-à-dire terminer le contrat, et nous avons en plan une autre partie
de contrat pour rejoindre le rond-point de Chicoutimi.
Au-delà du rond-point vers la barrière de
Laterrière, il s'agira d'amélioration de chaussée
simplement et de réalisation de montée de camions, lorsqu'il y a
nécessité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle est faite, la montée de
camions.
M. PINARD: II y en a une de faite...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle est faite, celle-là. Où
vont-ils faire l'autre?
M. PINARD: Non, il n'y en aura pas d'autre dans ce coin-là. On
parlait de la réfection de la chaussée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous ne par-
lerons donc pas d'amélioration. La chaussée est
peut-être meilleure dans ce coin-là.
M. PINARD: D'ailleurs, elle est meilleure dans toute la partie en
partant de la jonction de la route qui va à Hébertville, elle est
meilleure de là vers Chicoutimi qu'elle l'est de Hébertville vers
Québec.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Cette appréciation du meilleur et du
pire reste très relative. A tout événement, on peut donc
dire $2,000,000 plus $500,000; $2,000,000, c'est pour le parc, entre deux
barrières; $500,000 pour couche d'usure dans le parc. $2,500,000, ce
n'est pas beaucoup et les travaux estimés dont vous venez de parler
entre Chicoutimi et Laterrière...
M. PINARD: ... parachèvement de $100,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $100,000. Ensuite, entre Stoneham et
Québec?
M. PINARD: Nous sommes à l'étude entre Stoneham et
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous êtes à l'étude.
Est-ce que ces études vont se poursuivre longtemps? Croyez-vous qu'on
pourra en voir les réalisations au cours de l'été?
M. PINARD: En fait, à la hauteur de Québec, sur le
boulevard des dégagements de Québec, nous avons la
réalisation du boulevard Jean-Talon, mais cela est plus près de
Québec; ce n'est pas au-delà de la limite que vous nous avez
fixée tout à l'heure, Notre-Dame-des-Laurentides. Nous avons
aussi des travaux dans ce coin-là, qui vont améliorer la
circulation en direction du Saguenay et du Lac-Saint-Jean.
M..TREMBLAY (Chicoutimi): En réalité, nous aurions
$2,600,000 pour accommoder la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je
trouve cela très peu à moins que le ministre maintenant
réponde à l'autre question que je lui ai posée.
M. PINARD: Celà ne comprend pas les dépenses qui seront
faites dans les comtés proprement dits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, sûrement, j'y viens, M. le
Président.
M. PINARD: Les programmes régionaux ou les programmes de voirie
locale?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est justement ce que je veux savoir. On est
toujours au chapitre des autoroutes ou des grandes routes. Restons-en
là.
M. PINARD: C'est le matin des indiscrétions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, oui, c'est la reddition des comptes, M.
le Président, ce ne sont pas des indiscrétions. Les contribuables
ont le droit de savoir quand même de quelle façon sont
redistribués les fonds publics. Le ministre n'a pas objection à
cela.
M. PINARD: Du tout, c'est une situation tout à fait normale.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Notre situation se situe, je pense, à un
niveau tel que le ministre ne prendra pas le mors aux dents; nous discutons
affaires, ce matin. Qu'en est-il du secteur Alma-Hébertville
jusqu'à la barrière de Mésy? Quels sont les projets
d'Alma-Hébertville-Jonquière, Hébertville-barrière
de Mésy? Ce n'est rien, ensuite on va aller dans le Nord-Ouest, pour
aller aider M. Audet.
M. PAUL: Vous allez peut-être passer par chez nous avant?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous, vous avez déjà des
autoroutes. Je vous laisserai, cher collègue, le soin de défendre
vos voies d'accès.
M. MAILLOUX: Ensuite on va s'occuper de Charlevoix, n'est-ce pas, M. le
ministre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va s'occuper de Charlevoix aussi.
M. MAILLOUX: C'est un comté négligé pour le
moment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, on a quand même été
bien servi, durant un certain temps, seulement, c'est à refaire. Cela a
vieilli.
M. PINARD: Tout ce que je peux dire pour le moment, M. le
Président, c'est que nous dépassons, cette année, $10
millions pour la région no 2 qui comprend les comtés de
Lac-Saint-Jean, Roberval, Dubuc, Jonquière et Chicoutimi. Je pense que,
compte tenu des contraintes budgétaires que j'ai expliquées
l'autre jour, c'est passablement d'argent quand même pour la
région no 2. Je ne dis pas que cela pourrait satisfaire aux exigences de
la population, des corps intermédiaires et des députés qui
nous font des demandes, mais je pense que la distribution du budget est quand
même assez bien équilibrée, compte tenu de l'enveloppe
globale qui nous a été accordée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En somme, M. le Président, je ne fais
pas là de reproches amers au ministre, je demande simplement comment
vont être redistribués les fonds et j'ai posé une question
précise. Est-ce qu'on entreprendra de grands chantiers depuis Alma
jusqu'à Jonquière, d'Alma jusqu'à Hébertville et
d'Hébertville jusqu'à la barrière de Mésy?
M. PINARD : Dans le comté de Chicoutimi,
au tableau des dépenses et immobilisations, je vois qu'il y a
là une dépense de $1,247,638, tout près de $1,300,000 pour
un programme de travaux de construction dans le comté de Chicoutimi.
Tout près de $1,300,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excusez-moi, j'étais à causer
avec...
M. PINARD: II y aura $1,300,000 de travaux de construction dans le
comté de Chicoutimi proprement dit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais à quel endroit seront
affectés ces budgets? Dans le rang Saint-Martin, le rang Saint-Paul, le
rang Saint-Jean-Baptiste, le rang Saint-Joseph,
Notre-Dame-de-la-Terrière village et paroisse? Est-ce qu'il y a le
chemin Sydenham qui est compris là-dedans pour relier le quartier
résidentiel à la ville de Chicoutimi?
M. PINARD: II y aura des travaux de revêtement bitumineux dans le
canton de Chicoutimi pour le raccordement du chemin du rang Saint-Martin avec
la route 372, des travaux de terrassement et gravelage sur la route 175,
c'est-à-dire la route 54 qui porte maintenant le no 175, dans divers
cantons, il s'agit d'une somme de $700,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels cantons?
M. PINARD : Je ne les ai pas en détail ici dans le tableau.
Encore sur la route 175...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous me parlez du comté de
Chicoutimi?
M. PINARD: Oui. Et dans la ville de Chicoutimi, il y aura des travaux de
terrassement et gravelage évalués à $100,000 pour faire le
parachèvement dont il a été question tantôt. Il y
aura des travaux aux approches sud du pont sur la rivière Saguenay dans
la ville de Chicoutimi. Il s'agit de travaux de terrassement et gravelage
évalués à $140,000. Au nouveau pont de Chicoutimi,
c'est-à-dire dans la ville de Chicoutimi et dans Chicoutimi-Nord, il y
aura de petits travaux de terrassement et gravelage pour le
parachèvement de ce qui a été commencé, pour
$5,000. Il y aura des travaux de raccordement entre la route 170 et le rang
Saint-Martin dans le canton de Chicoutimi pour $260,000. Il s'agit de travaux
de terrassement et gravelage. Sur la route 175, autrefois la route 54, à
Notre-Dame-de-la-Terrière, il y aura une halte routière qui sera
construite, aménagée au coût de $10,000 à peu
près.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des travaux pour le rang
Sainte-Famille? C'est dans un très mauvais état.
M. PINARD : Je ne sais pas si la famille a diminué, mais je ne
vois pas cela dans la liste ce matin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela veut dire un budget global de combien
si le ministre veut répéter pour le comté de
Chicoutimi, incluant la partie Chicoutimi-Nord qui est maintenant dans le
comté de Chicoutimi?
M. PINARD: La somme de $1,300,000 en chiffres ronds.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Laissons le comté de Chicoutimi, il ne
faut pas être égoïste, et allons du côté du
Lac-Saint-Jean. Qu'en est-il pour Alma?
M. PINARD: Est-ce que le député n'admettrait pas que je
devrais apprendre ces renseignements au député
concerné?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Absolument pas.
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection à les donner sauf que cela
allonge les débats de la commission parlementaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous sommes dans une
région déterminée et je suis député d'un
comté, mais je vis dans une région et mes collègues qui ne
sont pas ici vont être heureux de l'apprendre, par la bouche du ministre.
Ce n'est pas par ma bouche qu'ils l'apprenent, c'est par la bouche du ministre
qui est responsable. Alors, quels sont les projets de construction? Les
Chambres de commerce, le CRD s'inquiètent de cela. Quelles sont les
voies que l'on entend construire entre Alma et Jonquière, entre Alma et
Hébertville et entre Hébertville et la barrière de
Mésy?
M. PINARD: Dans le comté de Jonquière, il y aura des
travaux de construction qui seront exécutés pour un montant de
$1,775,000 en chiffres ronds.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est $1 million...
M. PINARD: ... $775,000. En travaux de terrassement et de
gravelage...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, où est-ce que ça va se
faire, ça?
M. PINARD: Je vais vous les donner tantôt. En terrassement et
gravelage, il s'agit de travaux évalués à $1,195,000 en
chiffres ronds, de travaux de revêtement bitumineux pour un montant de
$80,000, de la construction du pont de la ville de Jonquière et d'un
petit pont pour $500,000. Si vous voulez le détail de la
dépense...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est
pour un montant total de $1,775,000... dans le comté de
Jonquière.
M. PINARD : Jonquière. Voulez-vous que je donne le détail
des travaux ou, si vous préférez que je passe dans un autre
comté de la région?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais avant, j'aimerais savoir: Est-ce que
le ministre a prévu je reviens au comté de Chicoutimi,
parce que ça nous prend des voies d'accès une
dépense, à la suite des demandes qui lui ont été
faites par la municipalité de Laterrière, pour la construction
d'un pont sur la rivière Langevin?
M. PINARD: Je n'ai pas vu ce programme de travaux dans la liste du
comté de Chicoutimi, que j'ai mentionnée tantôt.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Enfin, le ministre va avoir la requête,
aujourd'hui même, de ma part.
M. PINARD : Je peux avoir la requête, mais ce n'est pas parce que
nous recevons une requête que nous pouvons y faire suite dans la
même année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Revenant toujours à Chicoutimi, dans le
budget de $1,300,000 qui ne se compare pas avantageusement à celui de
Jonquière; ce n'est pas une question de chauvinisme, mais, compte tenu
de l'importance du réseau routier dans mon secteur, par rapport à
l'autre, c'est moindre. Est-ce que le ministre a fait faire les études,
c'est-à-dire poursuivre les études pour relier le chemin Sydenham
et relier le quartier Hamel à la ville de Chicoutimi par la voie du
chemin Sydenham? Cela permettrait une seconde sortie, par la rivière du
moulin, en direction de Bagotville et en direction du parc des Laurentides.
M. PINARD : J'ai donné au député de Chicoutimi les
travaux qui apparaissaient sur la liste de son comté et je n'ai
absolument rien caché. Quant aux autres travaux dont il parle, et pour
lesquels il peut y avoir eu des requêtes, j'imagine qu'elles sont
à l'étude, et que, peut-être, ces travaux pourraient
être mis au programme de l'année prochaine, ou des années
à venir. Je ne peux pas en dire davantage au député,
même s'il pense que ce que nous faisons dans son comté pourrait ne
pas être suffisant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas mal, ce n'est pas mal,
$1,300,000. Ce n'est pas encore assez, mais en tout cas... Voici pourquoi je
pose la question au ministre en ce qui concerne le chemin Sydenham. C'est qu'il
y a une sortie qui va vers Bagotville par la rivière du Moulin et, par
un découpage et à cause des vallons, des falaises qu'il y a, il
faut absolument que ce secteur, qui est dans la ville de Chicoutimi et dont les
habitants sont obligés de passer par la ville de rivière du
Moulin, soit relié à la ville de Chicoutimi. De plus, il y a des
projets qui avaient été entrepris, des études avaient
été faites pour faire le raccordement par la voie du chemin
Sydenham ou une autre voie qui pourrait ne pas être tellement loin, afin
qu'il y ait trois sorties en direction de Bagotville et trois sorties en
direction de Québec. Je demande tout simplement au ministre si, dans sa
programmation, on a prévu la construction de ce chemin qu'on appelle le
chemin Sydenham. Derrière le séminaire et...
M. PINARD: Il s'agit effectivement de travaux qui ont été
demandés au ministère, mais qui sont actuellement à
l'étude, au niveau de la planification régionale.
Si le député veut avoir plus de précision
là-dessus, je peux demander au sous-ministre plus spécifiquement
responsable de la planification routière de lui donner la méthode
de fonctionnement de ses équipes d'étude actuellement au
travail.
Il serait peut-être bon d'expliquer la procédure que nous
employons au ministère depuis une couple d'années pour en arriver
à une programmation qui permettrait de commencer les travaux assez
tôt. Je vais prendre l'exemple qui s'en vient pour 1974-75. Le
sous-ministre responsable des travaux, M. René Blais, écrira
d'ici une quinzaine de jours à tous les administrateurs régionaux
de la province. Nous allons demander à chaque région de nous
faire parvenir ses priorités, probablement pour le 1er juillet.
Evidemment, les demandes sont assez nombreuses et nous ne connaissons,
à cette date-là, ni notre enveloppe budgétaire ni les
priorités du gouvernement dans l'ensemble de la province. On se dirige
plutôt vers la voirie régionale ou les grands travaux ou les
haltes routières en partie. Alors, à cette date-là, nous
recevons les demandes des administrateurs régionaux. Supposons qu'il y a
des demandes pour $200 ou $300 millions. Après analyse avec le secteur
de la construction et le secteur de la planification, nous essayons
d'établir les axes les plus importants et réellement les
priorités dans l'ensemble de la province.
A partir de là, une rencontre a lieu entre les sous-ministres,
les administrateurs régionaux et tous les divisionnaires. Nous allons
à Rimouski, à Chicoutimi, à Rouyn-Noranda. Avec les
divisionnaires, les administrateurs régionaux, les sous-ministres, nous
discutons l'opportunité de faire tel ou tel travail et nous
établissons les priorités à même l'enveloppe que
nous nous attendons d'avoir dans le courant de l'année suivante. Nous
disons alors aux administrateurs régionaux que nous croyons que des
travaux, jusqu'à tel montant, seront probablement acceptés. Ils
préparent leurs plans s'ils ne sont pas faits, font l'expropriation et,
dès le mois de février ou de mars, nous leur transmettons la
programmation du ministère afin qu'ils puissent aller en
soumissions.
Evidemment, si nous allons en soumissions tôt, au printemps, ceci
nous permet de commencer les travaux tôt et de finir les travaux dans les
meilleures conditions possibles. C'est-à-dire que, si nous donnons, par
exemple, un travail de $300,000 à un entrepreneur au mois de juillet ou
d'août, souvent le travail se terminera en novembre ou décembre.
Souvent, on se plaint que le réseau routier commence à onduler
après deux ans. C'est évident que, si on fait des travaux dans la
gelée, on fait de la compaction. Cela n'est pas possible. En demandant
les travaux tôt, cela permet de faire un meilleur ouvrage. Ceci implique
que, pour les demandes que nous recevons actuellement pour des travaux, ceux-ci
peuvent difficilement être mis en chantier cette année. Nous
essayons de dire aux gens: Vous nous demandez tel travail, nous allons
l'étudier, faire les plans et le mettre sur la programmation de l'an
prochain, parce que notre budget est déjà à 90 p.c. en
soumissions.
Lorsque les demandes nous parvenaient en mai ou juin et que nous
acquiescions à ces demandes, parfois, nous faisions seulement la
moitié de l'ouvrage et cela continuait l'année suivante. Nous
pensons que le nouveau système... Peut-être que plusieurs
personnes ou plusieurs municipalités se disent qu'on tarde à
accepter leurs demandes mais, en fait, c'est parce que nous voulons faire de
meilleurs travaux et une meilleure planification.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je reviens à la question du chemin
Sydenham. Est-ce qu'il y a un autre spécialiste qui pourrait nous dire
où en sont les études dans ce domaine?
M. PINARD: Lorsque nous avons fait le tour de la région, le
chemin Sydenham n'a pas été retenu comme une priorité pour
cette année. Probablement qu'il devait être dans l'ensemble des
priorités et qu'il en sera question l'an prochain. Nous allons finir les
plans cette année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas de chemin Sydenham. Alors, revenons au
Lac-Saint-Jean. M. le ministre, la parole est à vous.
M. PINARD: J'ai mentionné quel était le budget global du
comté de Jonquière. Dans le budget global de $1,775,000, j'ai
bien dit qu'il y avait quand même un pont qui doit être construit
dans la ville de Jonquière pour $500,000, ce qui laisse moins d'argent
pour faire des travaux de terrassement et de gravela-ge. Il y a
également une forte somme de $650,000 qui sera dépensée
pour des travaux de terrassement et de gravelage sur la route
Chi-coutimi-Shipshaw dans la ville de Kénogami.
Les autres travaux qui sont plus ou moins importants sont des travaux de
$130,000 pour du terrassement et du gravelage dans la municipalité de
Saint-Dominique, dans la paroisse de
Saint-Dominique de Jonquière, des travaux de terrassement et de
gravelage pour $120,000, à peu près.
Les autres travaux dont la liste apparaît ici sont beaucoup plus
petits, c'est-à-dire que les sommes impliquées varient entre
$10,000, $30,000 et $50,000 à peu près.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et pour le Lac-Saint-Jean?
M. PINARD : Pour le comté de Jonquière.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Allons au Lac-Saint-Jean maintenant.
M. PINARD: Dans le comté de Lac-Saint-Jean, le budget total sera
de $1,150,000. En travaux de terrassement et gravelage, sur la route 169, il y
aura $300,000 à dépenser. C'est dans la municipalité de
Delisle Canton, à Saint-Henri-de-Taillon-Ouest, au village de
Saint-Coeur-de-Marie...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au village de Saint-Coeur-de-Marie.
M. PINARD: Au village de Saint-Coeur-de-Marie.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, où la route est bien mauvaise.
M. PINARD : Pauvre Marie, avait-elle autant de millage?
Sur la route 169, les travaux de terrassement et gravelage de $300,000
à Hébertville-Station, Hébertville village et
Hébertville paroisse.
Dans Saint-Jérôme paroisse, le chemin du rang 111, le rang
3 plutôt j'ai pris cela pour trois un, mais c'est le rang 3
il y aura des travaux de revêtement bitumineux de $15,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le rang Sinai".
M. PINARD: II y aura d'autres travaux de revêtement bitumineux
dans Hébertville paroisse pour $30,000; Hébertville-Sainte-Croix,
pour $45,000; Hébertville, $45,000; L'Ascension, $10,000;
Saint-Henri-de-Taillon, $10,000; Saint-Jérôme paroisse, $15,000.
Sur la route 196, dans Saint-Jérôme paroisse et village, des
travaux de terrassement et gravelage pour $84,600. Sur la route 170, à
Saint-Bruno, des travaux de terrassement et gravelage pour $16,200. Sur la
route 169, à Saint-Joseph-d'Alma, des travaux de terrassement et
gravelage pour $30,000. Dans les rangs 3 et 4, dans le canton Labrecque, des
travaux de terrassement et gravelage pour $175,000. Il y aura deux haltes
routières qui seront construites, une à Hébertville pour
$2,500 et une à Saint-Jérôme pour $2,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce qui fait le total de $1,150,000?
M. PINARD : A peu près.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il n'est pas question d'autoroute dont
le ministre avait parlé lors d'une visite à Jonquière,
entre Aima et Jonquière et entre Alma et Hébertville et
Hébertville à la barrière de Mésy? C'est dans le
Lac-Saint-Jean. C'est le chef-lieu.
Allons à Roberval. Puisque l'on est sur la voie, on va se rendre
par là, par Chibougamau, jusqu'au Nord-Ouest M. Audet.
M. AUDET: M. le Président, est-ce que vous nous donnez la
liberté d'aller dans les éléments 1,2,3,4?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout à l'heure. Si on veut
répondre à la question concernant Roberval.
M. PINARD : II serait préférable de vous envoyer la liste
des travaux de vos comtés. Cela sera moins long et ce sera...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On aimerait avoir le montant global
pour...
M. PINARD: Ce sera moins fastidieux pour le journal des Débats
également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, il n'est pas question, M. le
Président, que ce soit fastidieux pour le journal des Débats; le
journal des Débats enregistre et c'est tout. Les demoiselles et les
dames retranscrivent Le problème est de savoir quels sont les budgets.
Quel est le budget pour Roberval?
M. PINARD : A Roberval, le grand total qui sera dépensé
sera de $3,867,000, incluant la somme de $2.5 millions pour la route
Saint-Félicien-Chibougamau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon.
M. PINARD : Alors, s'agit-il de la grande route dont parlait
tantôt le député de Chicoutimi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une voie qui nous mène vers le
Nord-Ouest, mais ce n'est pas...
M. PINARD: II en faut dans toutes les directions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est évident. Nous ne sommes pas
contre, c'est pour cela que je vous demande les budgets, c'est parce que je m'y
intéresse.
M. PINARD: Alors, le montant qui sera dépensé en travaux
de terrassement et gravelage sera de un million dans le parc de Chibougamau,
sur la route Saint-Félicien-Chibougamau. C'est $1,750,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous aviez dit $2,500,000 tantôt.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il y a des travaux qui se seront
échelonnés dans différents villages sur la route
Saint:Félicien-Chibougamau, mais le montant total
dépensé sera de $2.5 millions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De $2.5 millions?
M. PINARD : Oui.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): II y a un montant de $3,867,000 pour le
comté de Roberval qui comprend les $2,500,000 pour la route de
Chibougamau-Saint-Félicien ou Saint-Félicien-Chibougamau.
M. PINARD: Des travaux de revêtement bitumineux pour $722,000
à différents endroits du comté de Roberval.
D y aura un pont d'un montant de $125,000 qui sera construit dans le
parc de Chibougamau au mille 45. Il y aura une halte routière qui sera
construite dans le parc de Chibougamau à Saint-Félicien, au
montant de $4,700 environ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a oublié le comté de Dubuc,
M. le Président.
M. PAUL: Deux commissions peuvent siéger en plus de
l'Assemblée nationale. Voici, M. le ministre, j'espère que vous
aurez quelques minutes pour votre humble serviteur parce que, cet
après-midi, je dois parler sur le budget. Et si j'obtiens des
renseignements très précis en ce qui a trait à la
région de la Mauricie, ça me dispensera d'attaquer le ministre
à l'Assemblée nationale, ce qui me ferait d'autant plus de peine
si j'étais dans l'obligation de ce faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous dire,
avant qu'on quitte notre belle et grande région, quel est le montant
pour le comté de Dubuc?
M. PINARD: Oui, je vais vous le dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avant qu'on quitte le royaume.
M. PINARD: Dans le comté de Dubuc, il y aura une dépense
de près de $1 million, c'est-à-dire environ $950,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De $950,000. M. PINARD: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre a une vague idée
du nombre de milles que comporte le réseau routier du comté de
Dubuc?
M. PINARD: Je sais que c'est un comté important et qui est
long.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui s'allonge encore parce qu'il va aller
jusqu'aux Escoumins, passé Tadoussac. Jusqu'à Tadoussac.
M. PINARD: Compte tenu de la nouvelle division territoriale au plan
électoral, même s'il y a changement de nom de comté ou s'il
y a changement de territoire, le ministère de la Voirie continuera
à faire son devoir et à donner à l'infrastructure
routière les travaux de voirie nécessités par...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce n'est pas la
question que j'ai posée. J'ai demandé au ministre et s'il
ne peut pas me répondre, j'aimerais que les fonctionnaires, les
collaborateurs du ministre répondent quelle est l'importance, en
nombre de milles, du comté de Dubuc.
M. PINARD: On peut s'informer et vous le donner cet après-midi,
si vous voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que les renseignements...
M. PINARD: Dans le rapport annuel du ministère, nous avons le
nombre de milles des comtés dans lesquels il faut travailler. Nous
pourrions peut-être retrouver cette statistique dans le rapport annuel du
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. Trouvez-nous donc ça pendant
que le ministre va répondre à mon collègue, parce que je
l'ai emmené par la route de La Tuque jusqu'en Mauricie.
M. PINARD: Maskinongé, c'est dans la région de
Trois-Rivières...
M. PAUL: Trois-Rivières.
M. PINARD: ... de la Mauricie.
M. PAUL: Est-ce que je pourrais d'abord savoir du ministre si la
programmation de la construction de l'autoroute Berthier-Trois-Rivières
se déroule tel que prévu? Est-ce qu'il y a des accidents de
parcours?
M. PINARD: Dans l'ensemble, on peut dire que ça se déroule
tel que prévu. Certains contrats ont de l'avance, il y en a entre
autres; ou on a déjà commencé à paver. D'autres
contrats ont un peu de retard mais nous sommes convaincus que, à
l'automne, ce projet sera assez avancé, selon le temps qu'il fera
évidemment. Il faut bien se mettre dans la tête que, l'an
passé, le temps ne nous a aidés d'aucune façon, non
seulement sur Berthier-
Montréal, mais sur d'autres projets de routes que nous n'avons pu
ouvrir à cause du mauvais temps.
Nous sommes confiants d'arriver à temps.
M. PAUL: Quand le collaborateur du ministre mentionne que certaines
parties de route ont déjà été pavées, est-ce
que le sous-ministre est au courant que ce pavage a été tout
à fait inutile et qu'on a été obligé de le
reprendre en invitant les entrepreneurs à rehausser encore de quelque 18
ou 27 pouces l'autoroute afin de pallier les inconvénients que
présente l'inondation massive qui se produit le long du lac
Saint-Pierre?
Il faut reconnaître que ce n'était pas un pavage
définitif qui avait été fait.
M. PINARD: Un pavage temporaire. M. PAUL: Temporaire.
M. PINARD: Nous ne sommes pas au courant que nous devons rehausser la
route de 27 pouces. Nous pouvons nous informer cet après-midi mais,
jusqu'à maintenant...
M. PAUL: Est-ce qu'il y aurait possibilité que cette information
soit contrôlée ce n'est pas une critique que je voudrais
faire dans la section spécialement comprise entre
Maskinongé et Saint-Barthélémy?
M. PINARD: Nous allons nous informer et nous vous donnerons une
réponse cet après-midi.
M.PAUL: Est-ce que le sous-ministre est...
M. AUDET : Je ne voudrais pas être désagréable au
député de Maskinongé mais je crois que j'ai demandé
la parole le deuxième. Il reste très peu de temps avant le
déjeuner et j'ai des questions assez importantes à poser. Je
crois réellement que je serai assez bref pour permettre au
député de Maskinongé de poser ses questions lui aussi,
avant le déjeuner. Vu que vous m'aviez reconnu le deuxième, M. le
Président...
M.PAUL: C'est parce que le ministre a dit: Le député de
Maskinongé...
M. AUDET: Oui.
M. PAUL: ... je ne pouvais pas l'interrompre. Vous savez comme je suis
poli à l'endroit du ministre...
M. AUDET: Je veux être poli avec vous aussi.
M. PINARD: Est-ce que je peux faire une suggestion? Si le
député de Maskinongé assiste aux travaux de la commission
parlementaire des
richesses naturelles pour entendre les représentants de
l'Hydro-Québec cet après-midi, je comprends qu'il ne pourra pas
venir siéger à la commission parlementaire des transports. Est-ce
que le député d'Abitibi-Ouest va également siéger
à la commission parlementaire des richesses naturelles cet
après-midi?
M. AUDET: Cela va dépendre...
M. PINARD: Bon. Alors... Je vais donner tous les renseignements
pertinents aux deux députés sans faire de discrimination si on me
permet d'aller assez vite, cependant.
M. PAUL : Un instant, M. le ministre. Est-ce que je pourrais faire part
à vos collaborateurs d'une situation qui m'a été
signalée à quelques reprises en fin de semaine et
spécialement pour ce qui a trait au transport durant la période
de dégel? Il y a actuellement un rang de cultivateurs, le rang de la
Petite Rivière qui est dans un état lamentable de circulation. La
route est défoncée et l'ingénieur divisionnaire
momifié de Shawinigan s'est rendu sur les lieux pour constater que
c'était normal. Il y a des pressions qui m'ont été faites
hier par le maire de la paroisse de Saint-Antoine-de-Rivière-du-Loup,
par de nombreux résidants du secteur de l'hôpital Comtois et on
voudrait porter à la connaissance du ministre certains abus qui se
produiraient dans le transport, actuellement, durant cette période de
dégel et qui causent de véritables dommages. Est-ce qu'il y a une
tolérance de la part de la Sûreté du Québec? Je
m'interroge. Je voudrais signaler à l'attention des officiers du
ministère les inconvénients et les dommages qui sont
causés actuellement au réseau routier en général
par suite du transport qui est fait sans tenir compte de la période de
dégel.
M. PINARD : Au ministère, nous sommes très sensibles, vu
que c'est nous qui préconisons les poids. En plus d'avoir la
surveillance des policiers qui doivent faire leur devoir, au ministère,
nous ne payons pas pour des charges qui dépassent les normes autant en
été que pendant la période de dégel. Je veux dire
que, si un camion a le droit de transporter 54,000 livres et qu'il en a 70,000
livres, l'entrepreneur est pénalisé. Les 16,000 livres
additionnelles qu'il transporte ne sont pas payées, autant le
matériel que le transport.
M. PAUL: Mais qu'importe...
M. PINARD : Nous demandons tout le temps à la Sûreté
c'est à elle de faire son devoir de donner suite au
règlement.
M. PAUL: Est-ce qu'il y aurait possibilité de compter sur
quelqu'un de responsable au ministère des Transports pour qu'une demande
soit faite à la Sûreté du Québec d'aller faire une
surveillance dans ce coin, plutôt que de se cacher, comme des agents le
font habituellement, dans les fonds de cours pour essayer de prendre en
défaut les automobilistes qui dépassent de trois milles à
l'heure la limite de vitesse? Je vous ai exposé le problème.
M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous dire quelle est la
générosité que vous avez l'intention de manifester
à l'endroit des électeurs du comté de Maskinongé
à même votre budget de l'exercice financier 73/74?
M. PINARD: Sur l'autoroute A-40, il y aura une dépense totale
prévue cette année de $11 millions, dont un budget de $6 millions
dans le comté de Maskinongé proprement dit; ce qui donnera
environ une somme de $900,000 à $1 million de travaux pour le
comté de Maskinon-gé.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait détailler ou ventiler
cette somme?
M. PINARD: Sur le tableau que j'ai devant moi, le grand total de
dépenses prévues dans le comté de Maskinongé sera
de $6,950,000, soit tout près de $7 millions.
M. PAUL: Mais si vous enlevez les travaux de l'autoroute, qu'est-ce qui
restera?
M. PINARD: Environ $1 million pour des travaux de comté.
M. PAUL: Est-ce qu'il y aurait possibilité de connaître la
liste de ces travaux de comté?
M. PINARD : Sur la route 350 dans les municipalités de
Saint-Paulin paroisse, Sainte-Angèle paroisse, Sainte-Ursule paroisse,
Saint-Edouard paroisse, des travaux de terrassement et gravelage de $450,000.
Sur la route Louise-ville-Sainte-Angèle via le rang
Barthélémy dans Saint-Léon paroisse et
Sainte-Angèle paroisse, des travaux de terrassement et gravelage de
$70,000 et des travaux de béton bétumineux de $20,000.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a possibilité de connaître quel est
le point exact de départ de ces travaux?
M. PINARD: Je n'ai pas le millage...
M. PAUL: Bien, justement. Le point de millage... Les travaux ont
été fait l'an dernier.
M. PINARD: C'est dire que de nouveaux travaux seront faits.
M.PAUL: Cela veut dire que cela irait de Sainte-Angèle
probablement vers Saint-Alexis.
M. PINARD: Je pense que le renseignement est exact. Sur la route
Saint-Justin-Sainte-
Ursule, dans Sainte-Ursule paroisse, des travaux de revêtement
bitumineux de $15,000. Sur le chemin Grand-Tronc ou Souris, dans Saint-Justin
paroisse et Saint-Joseph-de-Maskinongé, des travaux de revêtement
bitumineux de $40,000.
M. PAUL: Enfin! Je tiens à remercier le ministre d'avoir
bougé dans ce secteur.
M. PINARD: Je prends acte des remerciements du député de
Maskinongé.
M. PAUL: Et ils sont d'autant plus sincères que c'est le
complément de l'oeuvre que j'avais commencée. Continuez, M. le
ministre, c'est fort intéressant.
M. PINARD: Cela prouve qu'il n'y a pas de discrimination. Sur la route
Paul-Lemay, dans Sainte-Angèle paroisse, des travaux de revêtement
bitumineux de $30,000. Sur la route 348, autrefois la route 43-A, dans
Sainte-Ursule paroisse, travaux de terrassement et gravelage de $17,500
environ. Sur la route 350, autrefois la route 44, dans Saint-Alexis paroisse,
des travaux de revêtement bitumineux de $20,000 environ. Autoroute 40.
J'ai donné tantôt le détail des grands travaux qui seront
faits sur l'autoroute 40. Je pourrais peut-être indiquer que, sur la
route 44, rue Notre-Dame, dans Saint-Alexis paroisse, il y aura des travaux de
terrassement et gravelage de $80,000. Il y aura également des ponts qui
seront construits sur la rivière Maskinongé, à
Saint-Joseph-de-Maskinongé, pour $400,000.
M. PAUL: C'est pour l'autoroute.
M. PINARD: Oui, mais c'est quand même important de le dire. Sur la
grande Rivière-du-Loup, à
Saint-Antoine-de-la-Rivière-du-Loup, un pont de $200,000 et un autre
pont qui sera construit au coût de $120,000. Vous aurez un montant de
$30,000 de revêtement bitumineux, de béton bitumineux, dans le
chemin du troisième rang à Saint-Didace paroisse.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait, dans sa
générosité, tenir compte d'une demande que je lui ai faite
en faveur de la ville de Louiseville, subvention municipale? Je sais que le
ministre est parfaitement au courant des dépenses assez onéreuses
que la ville a dû encourir par suite d'un glissement majeur de terrain
qui s'est produit l'été dernier, ce qui a complètement
déséquilibré le budget de la ville de Louiseville. Les
travaux ont été à la charge des contribuables de la ville.
J'ai fait parvenir une demande généreuse au ministre il n'y a pas
très longtemps. Je comprends qu'il a été captif de la
préparation de son budget. Je lui demanderais, si possible, de
reconsidérer cette subvention nécessaire à la population
de Louiseville.
M. PINARD: Nous pourrions considérer cet- te demande du
député de Maskinongé au programme 5.
M. PAUL: C'est au cas où je n'y serais pas.
M. PINARD: J'ai bien noté la demande qui m'a été
faite par le député de Maskinongé. Je l'ai transmise
immédiatement à la direction générale de
l'entretien pour voir s'il n'y aurait pas possibilité d'accorder la
subvention demandée par la municipalité de Louiseville.
M. PAUL: Une dernière question, M. le ministre, afin d'être
honnête à l'endroit de mon collègue que je tiens à
remercier, est-ce qu'il y aurait possibilité d'obtenir une liste des
travaux que le ministère se propose d'exécuter dans le
comté de Maskinongé à même le budget de 73/74?
M. PINARD: Dès que le budget du ministère des Transports
aura été adopté par l'Assemblée nationale, comme
à l'accoutumée, j'enverrai à chacun des
députés la liste des travaux qui sont programmés dans les
comtés.
M. PAUL: Je vous remercie, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député
d'Abitibi-Ouest.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais que le
député d'Abitibi-Ouest se rende compte que je l'ai amené
de ma région par Chibougamau jusque chez lui.
M. AUDET: Je suis bien d'accord. On va faire une jonction par le
nord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça!
M. AUDET: D'abord quelques questions globales vis-à-vis des
quatre comtés de la région du Nord-Ouest au sujet des budgets
affectés à chacun des comtés. Pour le comté
d'Abitibi-Ouest, est-ce que vous pouvez me détailler le montant qui sera
dépensé dans les trois secteurs des travaux: construction,
revêtement et entretien et gravelage? Séparément?
M. PINARD: Je peux donner le montant global qui sera
dépensé dans la région du Nord-Ouest
québécois: Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Rouyn-Noranda et
Témiscamingue. Après ça, je peux donner le budget qui sera
dépensé dans chacun des comtés.
M. AUDET: Est-ce que les chiffres que vous allez avancer sont suivant
l'ancienne carte électorale?
M. PINARD: Selon l'ancienne carte territoriale.
M. AUDET: L'ancienne carte territoriale. C'est ça!
M. PINARD : Selon l'ancienne carte territoriale. Mais en pratique, je
voudrais dire au député que cela ne change absolument rien, parce
que les directions régionales de voirie et les divisions vont continuer
à donner les mêmes services sauf que, parfois, les limites
territoriales des comtés auront changé, mais au plan
administratif cela ne changera absolument rien.
M. AUDET: C'est-à-dire que, si vous me donnez un budget de $1
million ou $1,500,000 affecté à l'Abitibi-Ouest, si c'est
l'ancienne carte électorale, nécessairement...
M. PINARD : Non. Comme la planification se fait au point de vue
régional, vous voyez tout de suite que cela ne peut pas avoir de
conséquences importantes au niveau des services à donner à
la région et au comté faisant partie de cette région,
même s'il y a des changements de comté.
M. AUDET: Dans l'Abitibi-Ouest, quel est le budget?
M. PINARD: D'ailleurs, l'an prochain, nous allons marcher avec la
nouvelle carte électorale, pour le prochain budget.
Dans le comté d'Abitibi-Ouest, il y aura une somme de $750,000
qui sera dépensée.
M. AUDET: Cela a baissé pas mal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est trop?
M. AUDET: Abitibi-Est? L'an dernier?
M. PINARD: Dans le comté d'Abitibi-Est, une somme de $2,905,000
sera dépensée.
M. AUDET: Dans Rouyn-Noranda?
M. PINARD: Dans le comté de Rouyn-Noranda, il y aura une
dépense de $2,126,000 et dans le comté de Témiscamingue,
$908,200.
Il faut dire que, dans la région du Nord-Ouest
québécois, il y avait eu CRDAT, au début, qui avait fait
une planification pour cinq ans. Nous suivons la programmation qui avait
été faite par les corps intermédiaires.
M. AUDET: Même si cela a été mal fait.
M. PINARD: Tous les corps avaient été impliqués et
je pense que c'est une des régions où les demandes de
priorités avaient été les plus claires. Cela nous avait
été présenté en juin 1970. On nous avait
présenté un programme de cinq ans que nous réalisons en
quatre ans et nous suivons les priorités qui ont été
soumises. Je sais qu'on est en train de préparer de nouvelles
priorités pour les quatre prochaines années, mais les programmes
que nous suivons actuellement sont exactement les demandes qui avaient
été faites par l'ensemble de la population dans le temps.
M. AUDET: Est-ce que, dans les $750,000 dépensés en
Abitibi-Ouest, il y a de nouvelles constructions de routes? Il y a un projet
inachevé sur la route 63. J'espère que cela n'entre pas
là-dedans.
M. PINARD: Sur la route 393, autrefois la route 63, dans la
municipalité de Rousseau, il y aura des travaux de terrassement et
gravelage sous forme de parachèvement pour un montant de $487,000
environ. Dans les rangs 2 et 3, à Sainte-Germaine-Boulé et
Saint-Laurent, travaux de terrassement et gravelage évalués
à $80,000, travaux de parachèvement également, et sur la
route 390 à Poularies et Rivière-Lois, travaux de
parachèvement et de terrassement et gravelage pour un montant de
$161,000 environ. Ce qui fait une somme totale de $727,750. Nous construirons
une halte routière à Poularies pour $5,400 et une autre à
Hébécourt pour un montant de $4,800. Ce qui donne un grand total
de dépenses de $737,350.
M. AUDET : Maintenant, au sujet du projet de la route 393 dont vous
parlez, je crois que c'était un projet qui avait été mis
de l'avant l'an dernier. Il est parachevé cette année. Est-ce que
le montant de $487,000 est le même montant que celui de l'an dernier, qui
se répète dans le budget de cette année? Cela fait double
fonction. Il a certainement dû paraître dans le budget de l'an
dernier, si c'est un projet de l'an dernier.
M. PINARD : Je vais prendre un exemple concret. Nous avons un projet de
$800,000 et nous savons que nous irons en soumissions au mois de mai.
D'après l'expérience passée, nous savons que
l'entrepreneur va faire le travail pour $400,000, $500,000. Nous mettons pour
l'année en cours seulement $400,000 ou $500,000 et, en
parachèvement pour l'année suivante, $300,000. Il peut arriver
qu'on le revoie sur le même budget si, à cause de problèmes
techniques, nous n'avons pas pu aller en soumissions immédiatement, mais
habituellement, les montants que nous mettons, ce sont des montants que nous
pensons dépenser dans l'année, quitte à ce que,
l'année suivante, cela devienne un parachèvement.
M. AUDET: Vis-à-vis de ce projet de route, est-ce que le montant
global du coût du projet a été inclus dans le budget de
l'année passée ou s'il n'y en a eu qu'une tranche?
M. PINARD: II faudrait voir le budget de l'année passée;
vous l'avez reçu, vous devez l'avoir.
M. AUDET: Si vous avez présenté un budget l'année
dernière...
M. PINARD: Mais, on n'a pas mis les montants...
M. AUDET: ... que la totalité de ce projet était dedans et
qu'il se répète cette année, imaginez le petit budget
qu'on a cette année.
M. PINARD: Est-ce que vous nous permettez de nous informer et de vous
donner la réponse cet après-midi?
M. AUDET: J'aimerais bien ça, monsieur. M. le Président,
merci des renseignements donnés. Maintenant, je veux faire mon
exposé en me servant d'un cas type. A quelle heure ajournez-vous, M. le
Président?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A une heure.
M. AUDET: J'ai le temps. Je me servirai d'un cas type afin d'exposer
à cette commission parlementaire l'état actuel de la plupart des
routes régionales du comté d'Abitibi-Ouest ainsi que de la
quasi-totalité des chemins municipaux donnant accès aux villages
de ce comté. Par exemple, le cas type en question sera
Sainte-Germaine-Boulé. Ce cas représente assez fidèlement
beaucoup d'autres cas identiques dont Saint- Lambert-de-Desméloizes,
Sainte-Hélène-de-Mancebourg, Clerval, Roquemaure, Guyenne,
Val-Saint-Gilles, Saint-Janvier, il y en a et j'en passe. Ce sont les
principaux. Je crois que ce cas type représente fidèlement le cas
de ces diverses municipalités.
Samedi soir dernier, pour l'information du ministre, on m'a
invité dans cette paroisse Sainte-Germaine-Boulé, où il y
a de jeunes professeurs très dynamiques qui ont cru bon de faire un
relevé assez détaillé, assez scientifique, des besoins, de
l'état des routes, des diverses demandes qui ont été
formulées à l'endroit du ministère de la Voirie dans le
passé et du ministère des Transports actuellement pour un bout de
chemin, à peu près 3 1/4 milles, reliant cette
municipalité à la route 63. Cette demande a été
répétée et répétée depuis dix ans
sans passer une année; chaque année on a
répété la même requête à l'effet qu'on
demandait la réfection de ce bout de chemin pour la route d'accès
à la route 63. Samedi soir dernier, j'ai assisté à une
assemblée de la municipalité où j'étais
invité. Les professeurs en question ont très bien fait le travail
d'analyse en profondeur et ont été jusqu'à produire un
ruban magnétoscopique sur circuit fermé de
télévision pour nous démontrer ce que la route a
été lors du dégel du printemps. Réellement,
j'aimerais que ce groupe de citoyens puisse avoir accès à cette
commission parlementaire ou au moins, devant les responsables du
ministère des Transports, pour projeter ce film qui vous
démontrerait dans quel état pitoyable sont ces chemins
d'accès. Je pense que ce serait très favorable pour la
région du Nord-Ouest que nous obte- nions d'autres crédits que le
maigre crédit de $750,000 que nous avons cette année.
M. PINARD: Est-ce qu'il s'agit de routes qui étaient autrefois
des routes de colonisation?
M. AUDET: Sainte-Germaine-Boulé doit avoir près de 40 ans
d'existence. Elle est passée depuis longtemps du stade de colonisation
au stade de l'agriculture. C'est à peu près une des bonnes
paroisses qui ont résisté à l'envahissement du bien
être social...
M. PINARD: Du crédit social.
M. AUDET: ... tel qu'on le connaît qui a vidé notre
région de nos cultivateurs et de nos colons. Réellement, c'est
une des paroisses qui a résisté le plus et qui est quand
même demeurée agricole. Depuis dix ans, on demande au
ministère des Transports de faire une route de sortie. J'aimerais que le
ministre ait l'occasion de voir ce ruban magnétoscopique pour lui
prouver dans quel état lamentable sont ces routes. Le résultat de
tout ça...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas cochon, ce film?
M. AUDET: C'est cochon. Il y a de la boue. Il n'y a pas de fossé,
pas d'égouttement. Aussitôt que le dégel arrive, le chemin
sert ni plus ni moins de cours d'eau. Le gravier se charroie par le courant de
l'eau. Le résultat, c'est qu'on se trouve dans la boue et dans des
chemins défoncés. C'est très difficile d'entretien. On met
du gravier. C'est dispendieux en même temps pour le ministère des
Transports, parce qu'on a à entretenir ce chemin en surface sans
cependant toucher au fossé et à l'égouttement.
Le résultat, c'est une perte de temps pour les travailleurs.
Souvent, les travailleurs ne peuvent pas sortir pour reprendre à temps
leur travail à La Sarre ou à la mine Noranda. C'est aussi le
retard des élèves à l'école. Le bris des
véhicules est également très considérable.
Je crois que les demandes qui ont été faites depuis une
dizaine d'années ont laissé voir la grande patience de cette
population. Réellement, depuis le 11 janvier 1963, la même demande
a été faite et répétée. On m'a fourni la
correspondance entière depuis le 11 janvier 1963 jusqu'à nos
jours. Ces demandes ont été suivies d'une réponse analogue
pratiquement chaque année. Cette réponse, quasiment toujours la
même, était: Le budget est épuisé. Nous verrons cela
au prochain budget. On a retardé ainsi jusqu'à aujourd'hui. Hier
matin, j'ai téléphoné au divisionnaire de Macamic, qui est
responsable de cette région, et je lui ai demandé s'il y avait
quelque chose en plan pour ce chemin au cours de l'année. Il n'a rien
trouvé. Il n'y a rien pour ce chemin. Il y a bien une route que vous
annonciez tout à l'heure, à Sainte-
Germaine, mais de l'autre côté, à l'ouest de la
route, en allant vers Saint-Laurent. Ce qui ne fait pas l'affaire du tout. On a
même fait une requête pour que ces $80,000 qu'on met à
l'ouest de la route soient dépensés sur la route qu'on demande
depuis dix ans. Est-ce qu'on fait fi des demandes de la population? Cela fait
dix ans qu'on demande la réfection de cette route à l'est de la
route 63. Or, on va en faire un petit bout à l'ouest, qui n'est d'aucune
accessibilité. La population emprunte très peu cette route. Je me
demande pourquoi cette dépense.
M. PINARD: Quelle est l'incidence de la population à un endroit
plutôt qu'à un autre pour justifier que la dépense de
$80,000 soit faite à un autre endroit que celui choisi par le
ministère? Est-ce qu'il n'arriverait pas, par exemple, qu'il y ait plus
d'habitants, plus de citoyens qui résident dans l'axe des chemins des
rangs 2 et 3 de Sainte-Germaine-Boulé et de Saint-Laurent...
M. AUDET: Certainement pas.
M. PINARD: ...plutôt que dans l'autre direction?
M. AUDET: D'ailleurs, pour le bout de chemin qu'on fera en allant vers
Saint-Laurent, on ne se rend pas à Saint-Laurent. Il va rester quand
même six à sept milles de route à parfaire. Donc, c'est un
bout de chemin en approchant la route 63, à l'est de la route 63, qui va
peut-être améliorer cette route c'est sûr; on dit qu'on le
fait dans Sainte-Germaine, mais on le fait à l'ouest de la route. Cela
ne servira aucunement à la population du village de Sainte-Germaine.
M. PINARD: Oui, mais pourquoi le divisionnaire n'a-t-il pas
été invité à la projection du film sur bande
magnétoscopique non seulement pour prendre connaissance des
revendications de la population mais voir de visu quels sont les
problèmes discutés par la population? A ce moment-là, je
pense qu'il sera en mesure de prendre ses responsabilités et de faire
des recommandations pertinentes au ministère. Parfois, il y a des
considérations d'ordre technique qui ne tiennent pas compte des
conditions d'ordre sociologique ou d'ordre économique dans un territoire
donné. Je ne dis pas que les ingénieurs ne font pas d'erreurs,
mais ils ne font pas continuellement des erreurs, non plus. Il s'agit de le
savoir, après une bonne discussion.
M. AUDET: Ce ne sont pas des erreurs, ce sont surtout des abstentions
qu'il faudrait supprimer.
M. PINARD: Je comprends, mais il faudrait aussi qu'une fois que le
divisionnaire a pris connaissance des besoins exprimés par la
population, le directeur régional puisse être à même
de juger de la situation avec des rapports bien faits. Je suggère qu'on
invite les deux, et le directeur régional et le divisionnaire du
comté, qui seront en mesure de faire de bons rapports au
ministère; on verra si l'argent est bien placé au bon endroit et
s'il faut en mettre d'avantage pour satisfaire aux exigences légitimes
de la population.
M. AUDET: Je prends très bonne note des remarques de M. le
ministre,
J'inviterai certainement le concessionnaire de Macamic et j'irai
moi-même avec lui en discuter, parce que, réellement, cette
population est écoeurée et manifeste réellement cette
année le désir de se livrer à de la violence. On veut
faire un blocage de routes pour se faire reconnaître et je n'aime pas
cela. Je n'aime réellement pas cela. Je ne suis pas un violent, je suis
un pacifique. Je voudrais que l'on donne réellement ce à quoi la
population a droit, parce que l'on veut l'empêcher de se rendre
jusque-là.
Maintenant, M. le Président, si je peux continuer à vous
faire part de la longue correspondance qu'il y a, jusqu'à aujourd'hui,
relativement à l'absence de travaux sur cette route, je ne voudrais pas
lire toute cette correspondance mais cela est pour vous dire...
M. PINARD: Je suggérerais au député de me faire une
photocopie complète de son dossier et de me l'envoyer.
M. AUDET: Oui, je vous l'enverrai.
Les réponses se résumaient à peu près comme
ceci : Je transmets copie de cette requête à notre
ingénieur dévisionnaire, le priant de bien vouloir en prendre
note pour discussion lors de la distribution du budget pour l'exercice
financier 70/71. Je suis rendu là, en 70/71, mais il y en a en
1966,1967,1968 et il y en avait de fait sous l'ancien gouvernement. Le ministre
Lafontaine, lors des élections 1970, imaginez-vous qu'il y a une belle
correspondance qui a précédé ses élections. Il y
avait des quasi-réalisations possibles à la suite de ses
promesses.
M. PAUL: Vos électeurs ont tout perdu.
M. AUDET: Ils ont perdu longtemps. Ils ont toujours perdu dans les dix
années précédentes. Maintenant, M. le Président,
une lettre que j'aimerais mentionner ici, est surtout celle-ci...
M. PINARD : Ne mélangez pas vos lettres d'amour.
M. AUDET: Non, elles ne sont pas signées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est notre nouvelle madame de
Sévigné... grande correspondance avec madame de Grignan. Je fus
ce soir chez le roi...
M. AUDET: M. le Président, un peu de patience.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qui me prit à part et me dit qu'il
avait rencontré ma fille et qu'il se proposait de la donner en mariage
au duc de Lauzun.
M. BELAND: Ce sont les idioties du député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce ne sont pas des idioties, c'est un texte de
madame de Sévigné; vous ne l'avez jamais vue? Je peux vous la
présenter au prochain cocktail.
M. BELAND: Vous pouvez présenter ce que vous voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Peut-être que ça
l'impressionnerait.
M. AUDET: A force d'avoir des revendications et des demandes de toutes
sortes, M. le Président, il y a un ministre, entre autres, qui
était passablement ennuyé de ces demandes au point qu'il a
adressé une lettre à une certaine date, que je mentionnerai tout
à l'heure, pour inviter la population de Sainte-Germaine-Boulé
à diriger ces demandes trop fréquentes et trop ennuyeuses
ailleurs qu'au ministre lui-même, parce qu'il était ennuyé
lui aussi d'avoir de ces requêtes.
M. PAUL: A quelle époque cela se passait-il?
M. AUDET: Je vous le dirai tantôt. On a dit, par exemple: Pour
plus d'efficacité administrative, nous vous demandons à l'avenir
de bien vouloir faire tenir directement vos requêtes au divisionnaire,
lequel jugera de l'opportunité de référer aux
autorités, à Québec, les demandes formulées dans
ces résolutions. Une copie pourra être envoyée au
député du comté. Nous vous demandons votre collaboration
et vous pouvez être assurés que, même si votre
résolution n'est pas adressée au ministre de la Voirie, la
meilleure attention sera apportée à toutes vos demandes.
La meilleure attention, les mêmes attentions qu'il y avait eues
dans le passé, cela veut dire, rien. On continuera à vous
ignorer, mais ne m'achalez plus ! Ne me bâdrez plus !
M. PINARD: Non, ce n'est pas cela qui est dit.
M. AUDET: Si on en juge par les résultats que les
précédentes demandes avaient apportés...
M. PINARD: Cela s'inscrit précisément dans les remarques
que j'ai faites tantôt, savoir de faire connaître au directeur
régional et au divisionnaire qui travaillent dans un processus de
décentralisation administrative voulu par le gouvernement et voulu par
les corps intermé- diaires parce que cela a été
demandé au gouvernement à l'époque. Alors, chacun prend
ses responsabilités à son niveau. C'est pour cela que le ministre
ne peut pas répondre à toutes les demandes, à toutes les
requêtes des municipalités. Ce n'était pas parce que cela
fatiguait le ministre de recevoir des résolutions et d'avoir à y
répondre. C'est parce que je trouvais qu'il y avait une perte de temps
et surtout une coupure dans le dialogue qui devait se faire sur place, au
niveau de la région plutôt qu'au niveau du centre de
décisions à Québec. Je pense donc que c'est bien placer
les éléments d'une politique nouvelle d'information et de
déconcentration de l'administration.
Il y en a qui ont pris ça comme étant une réponse
choquante de la part du ministre. C'était dans un tout autre esprit que
ç'a été fait et j'aimerais que le député
comprenne bien mes remarques ce matin. Je ne dispute pas, mais je ne voudrais
pas qu'il fasse une interprétation exagérée du contenu de
cette lettre. Ce n'est pas de nature à l'aider et ce n'est pas non plus
de nature à aider ses électeurs s'il prétend que le
ministre est fâché d'avoir des demandes.
Au contraire, j'en reçois plus que je n'en ai jamais reçu,
mais j'essaie de les transmettre aux autorités en place et de leur faire
comprendre qu'elles ont des responsabilités nouvelles, compte tenu des
politiques de décentralisation administrative voulues par le
gouvernement.
M. PAUL: Est-il possible aussi que le problème que soulevaient
les électeurs de ce comté regardait surtout le ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation de l'époque? Il n'y avait
peut-être pas eu toutes les modifications administratives que nous
connaissons aujourd'hui.
M. PINARD: C'est possible.
M. PAUL: C'est peut-être la raison pour laquelle le ministre de la
Voirie de l'époque avait donné...
M. AUDET: II n'en est pas question parce que c'est en 1970. Le
ministère de l'Agriculture avait déjà laissé la
gouverne au ministère de la Voirie.
M. PINARD: Je pense que le député serait d'accord avec moi
pour dire qu'il est temps que le pouvoir régional, qui a
été tellement demandé, soit accordé et soit
respecté dans la mesure du possible et de plus en plus. Je crois que le
député est d'accord avec moi. Cela change les habitudes de la
population, ça empêche certaines personnes de venir faire des
pèlerinages annuels à Québec, comme c'était la
coutume autrefois. Mais c'est de nature à faire une meilleure
administration, plus rapide, plus efficace que de laisser discuter les gens
d'une région avec les responsables de la région.
C'est voulu partout dans le monde, la décentralisation de
l'administration.
M. AUDET: Je m'excuse, M. le Président, peut-être que j'ai
fait une mauvaise interprétation de la teneur de la lettre du ministre.
Je m'excuse mais, d'un autre côté, vous ne me blâmerez pas,
à la suite des précédents, des réponses
données à ces revendications, parce qu'il arrive un temps
où on ne sait plus où on s'en va. On ne sait plus où se
diriger. On se perd dans la boue, les autos enfoncent, on fait des bris de
toutes sortes. On se pose des questions. On se fait diriger à droite et
à gauche, pousser de toute part, on veut faire des accusations et on se
croit justifié de les faire.
M. PINARD: Oui, je comprends bien le député. Mais une fois
que la discussion et le dialogue ont été engagés au niveau
régional et au niveau du comté, qu'une étude
appropriée des besoins a été faite et que des
recommandations ont été faites au ministère, s'il n'y a
pas déblocage, c'est la responsabilité du député,
qui représente la population dans son ensemble, de faire des
revendications au ministre responsable, au ministre adjoint responsable aussi
et aux hauts fonctionnaires.
Le député pourra porter des accusations si,
éventuellement, il n'est pas capable d'obtenir justice pour ses
concitoyens. Mais tant et aussi longtemps que le processus n'aura pas
été bien respecté, bien suivi, il serait pour le moins
prématuré de porter des accusations qui me sembleraient
exagérées ce matin à l'égard de mon
ministère.
M. AUDET: Oui, M. le Président. Maintenant, je vous ai fait
grâce de ne pas lire tout ce courrier mais pour ce qui est de la
dernière revendication de la municipalité de
Sainte-Germaine-Boulé, je tiens â ce que ce soit enregistré
au journal des Débats. J'espère que ce sera réellement la
dernière, mais ça dépendra des agissements du
gouvernement.
Donc, je fais la lecture. "Après avoir fait enquête et
avoir étudié l'état des chemins de notre
municipalité, un groupe de contribuables sont venus nous
présenter les résultats de leur étude et solliciter l'aide
du conseil en ce qui suit: "Etant donné que depuis plus de dix ans, le
ministère de la Voirie remet au prochain exercice financier la
réparation de la principale sortie du village de
Sainte-Germaine-Boulé, rang 2 ouest, jusqu'à la route 63; "Etant
donné que ce chemin est devenu régional, que les autobus
scolaires transportent des élèves de Duparquet et de Palmarolle
à Sainte-Germaine-Boulé et des élèves de
Sainte-Germaine-Boulé à LaSarre et à Palmarolle; "Etant
donné que plusieurs contribuables qui travaillent pour des compagnies
importantes à l'extérieur voyagent sur ces routes deux fois par
jour, cinq jours par semaine, ne sont pas intéressés de manquer
des journées de travail à cause des mauvais chemins; "Etant
donné que certains contribuables ont subi des pertes, produits laitiers
et autres, parce que les camions de transport étaient incapables de se
rendre sur les lieux chercher leurs produits à cause de l'état
des chemins; "Etant donné que nos contribuables paient au gouvernement
licences, taxes sur l'essence, taxes sur achat d'automobiles, permis de
conduire et le reste, argent qui doit servir à l'amélioration et
à la construction des routes, nous avons bon droit de croire qu'il doit
en revenir une part pour l'amélioration demandée dans nos
chemins. "Il est, en conséquence, demandé et unanimement
résolu: "Premièrement, que notre municipalité fasse les
démarches nécessaires pour obtenir la réfection du chemin
rang 2 ouest et l'amélioration dans chacun des rangs 10 et 6;
"Deuxièmement, de déléguer trois personnes pour aller
directement à Québec présenter le projet du
ministère de la Voirie.
(On voulait le faire cette semaine. J'ai essayé de dissuader les
citoyens de Sainte-Germaine. Je leur ai dit: Je vais faire des
représentations. Vous tombez bien. Nous sommes justement en commission
parlementaire. Nous allons discuter des crédits de notre région,
des chemins. Je vais essayer de décrocher quelque chose et, si cela ne
fait pas, vous viendrez et je serai en avant de vous). "Troisièmement,
de contacter le député, M. Aurèle Audet, pour obtenir un
rendez-vous, de payer les frais de voyage et de pension occasionnés par
ce déplacement, de faire un relevé de la correspondance
échangée antérieurement à ce sujet et aussi des
subventions accordées pour les chemins depuis cinq ans dans notre
municipalité. Qu'une assemblée spéciale soit tenue
samedi pour terminer l'étude de ce projet. Qu'une lettre soit
envoyée à chacune des compagnies concernées pour appuyer
notre demande." Ceci a été fait. Nous avons, entre autres, une
lettre d'une compagnie de LaSarre, J.H. Normick Inc., très bien connue,
qui a eu à déplorer l'absence de travailleurs à son usine
et qui demande la réfection de cette route pour la bonne marche de
l'avenir économique de notre région.
Nous nous posons des questions. Où va l'argent de cette
municipalité, parce que les jeunes professeurs en question, qui ont fait
une analyse assez complète de tout ce qui concerne les revenus que le
gouvernement tire de la municipalité de Sainte-Germaine, ont même
établi un chiffre de $69,000 annuellement, perçu en taxes des 273
automobilistes qui demeurent dans cette circonscription, taxe d'essence, taxe
sur achat d'auto, sur réparation, etc. On prétend qu'on paie
approximativement $69,500 annuellement. Si cela fait dix ans, cela fait un joli
montant. Je pense que, pour faire la réfection de cette route, on
n'utiliserait qu'une parcelle de ce montant, probablement, peut-être le
quart ou le tiers ou la demi On se demande où va cet argent. Une partie
de cet
argent va certainement sur les grands réseaux routiers. C'est
entendu que cela coûte cher. On sait qu'il y a des priorités dans
la province de Québec. On les respecte. Mais, mon Dieu Seigneur, nous ne
voulons pas tous mourir avant de voir nos chemins rénovés! Mais
où va le reste? Parce que ces crédits ne vont certainement pas
tous sur les grands réseaux routiers. Ne serait-ce pas ce gouffre sans
fond de l'intérêt de la dette?
M. PINARD: Voilà le débat... M. PAUL: Un argument
sérieux.
M. AUDET: Très sérieux. Le ministre des Finances nous
disait justement la semaine dernière qu'il avait lancé une
émission d'obligations, laquelle émission concernait $125
millions. Elle était offerte aux courtiers américains et la vente
des obligations avait effectivement été faite.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre! Je pense que vous
débordez le débat.
M. AUDET: M. le Président, quand je parle d'un gouffre sans fond
ou les crédits que nous votons aujourd'hui s'en vont... Vous ne
m'empêcherez pas de parler là-dessus, M. le Président. Je
pense que je suis dans le sujet. Parce que si on prenait la moindre partie de
ces crédits... J'ai calculé l'autre jour que sur $125 millions,
dès la première année, nous aurons à payer $9
millions et quelque cent mille dollars d'intérêt sur ces $125
millions. Qu'on prenne justement... Un instant, M. le Président. Nous ne
sommes pas exigeants. C'est un montant de $9,125,000 qu'on va payer la
première année, seulement en intérêt. Qu'on fasse
grâce des $9 millions et qu'on nous donne les $125,000 seulement. Nous
allons construire notre route là-bas. Nous ne sommes pas exigeants. On
va nous refuser des demandes aussi logiques que celles que je formule et on ne
dira pas un mot sur la somme formidable que nous aurons à verser en
intérêt? Non, M. le Président. Je ne resterai pas
silencieux là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Cela ne relève pas des
crédits.
M. AUDET: Cela relève des crédits parce que tous nos
crédits s'en vont là.
M. PINARD: Cela relève du débat général qui
peut être fait sur les crédits du ministère des Finances,
sur la façon de financer les dépenses publiques. C'est un
débat de fond, général.
M. AUDET: A l'Assemblée nationale, lorsque nous parlons de ces
sujets, on nous dit: Vous aurez toute la liberté d'en parler en
commission parlementaire lors de l'adoption des crédits. On nous l'a dit
et redit et on va nous empêcher d'en parler ici, M. le Président?
Ce n'est pas vrai. C'est bien dommage.
M. PINARD : M. le Président, je demanderais au
député d'Abitibi-Ouest de ne pas se fâcher inutilement. Je
sais qu'il a droit de parler du problème de financement de la dette
publique, du problème de financement des travaux publics et du
problème de financement de toutes les dépenses faites par le
gouvernement du Québec dans son ensemble, sur un budget de
$5,200,000,000. A ce moment-là, il ferait un débat fondamental,
un débat général qui, à mon avis bien
humblement, je le soumets devrait être fait au moment de la
discussion du budget général de la province qui sera faite par le
ministre des Finances.
Je ne peux pas avoir des méthodes de financement des travaux
à être exécutés par mon ministère
différentes de celles qui peuvent prévaloir dans l'ensemble du
gouvernement pour le financement des dépenses des autres
ministères. J'imagine facilement que le député va
comprendre cela. C'est pourquoi je dis qu'une discussion sectorielle devant
toutes les commissions parlementaires qui seraient chargées
d'étudier les budgets de chacun des ministères ne pourrait pas
nous conduire à un débat fondamental sur la méthode de
financement des dépenses publiques avec ou sans intérêt.
C'est pourquoi je dis que le débat, ce matin, me parait inutile, non pas
qu'il ne soit pas important à mes yeux et davantage aux yeux du
député d'Abitibi-Ouest, compte tenu de la doctrine qu'il veut
défendre, mais je pense...
M. BELAND: Ce n'est pas une question de doctrine, c'est une question de
logique.
M. PINARD: ... que cela ne nous conduirait pas tellement loin, ce matin.
Je suis prêt cependant à faire rapport au ministre des Finances et
on verra ce qui pourra survenir.
M. AUDET: Je voulais faire des observations de ce
côté-là. Je ne suis pas du tout fâché. Je veux
seulement apporter une note là-dessus pour qu'on en prenne conscience
parce que c'est quand même important. Tout à l'heure, j'ai
simplement mentionné $9,125,000 payés dans un an, mais si on
considère qu'on commencera à racheter des obligations dans trente
ans, cela veut dire qu'on aura payé $273 millions en
intérêt pour un emprunt de $125 millions qu'on n'aura pas
commencé à rembourser encore. Il y a de l'illogisme
là-dedans à 100 p.c.
Maintenant, M. le Président, de tous ces crédits, de toute
cette taxe payée par la municipalité de Sainte-Germaine, qui a le
plus le droit légitime de recevoir les retombées de cette petite
taxe? Est-ce que ce sont les bailleurs de fonds qui alimentent les budgets du
gouvernement ou si ce ne sont pas plutôt ceux qui paient les taxes,
eux-mêmes?
Maintenant, je ne veux pas m'éterniser. Je ne pense pas que j'aie
abusé encore du temps qui m'était donné;
j'achève.
M. le Président, j'ai quelques questions très
précises à poser au ministre, ici. Est-ce que le ministre peut
nous dire, ce matin, s'il prendra les mesures nécessaires afin que la
réfection complète de cette route, qui a été
réclamée chaque année depuis dix ans, soit faite cette
année à même le nouveau budget? A la suite de votre
réponse, j'aurai d'autres questions.
M. PINARD: Evidemment, je suis bien prêt à remettre
à l'étude le problème de reconstruction de la route
demandée par le député d'Abitibi-Ouest et par les
représentants des citoyens de son comté. Si nous pouvions avoir
un budget plus considérable, cela me permettrait de répondre
favorablement et plus vite à certaines demandes, compte tenu de la
planification des travaux qui est faite au plan annuel sur une base de court,
de moyen et de long termes.
Si on m'accorde, au cours de l'année, un budget
supplémentaire qui peut me permettre, dès cette année,
d'augmenter les travaux qui pourront être exécutés dans les
comtés, non seulement je le souhaite, mais j'espère que le
premier ministre et le ministre des Finances pourront faire droit à
cette demande que je leur ai transmise, de concert avec le ministre d'Etat
à la Voirie, qui connaît très bien le problème de ce
qu'on appelle communément la voirie rurale ou la voirie de comté,
parce que c'est à lui que j'ai confié surtout cette tâche
spécifique de rencontrer les députés, les
représentants des gouvernements municipaux et scolaires et aussi, les
représentants des corps intermédiaires. Alors, il n'y a pas de
journée qui se passe où nous n'avons pas tous les deux à
nous en parler. Mais je pense que les pourparlers, que nous avons
engagés avec le premier ministre et le ministre des Finances, nous
laissent croire qu'il y a possibilité d'obtenir, au cours de
l'année, nous l'espérons, un budget supplémentaire, pour
nous permettre de lancer de nouveaux travaux.
M.PAUL: En mandats spéciaux.
M. PINARD: Non. Je pense de la façon la plus
régulière possible.
M.PAUL: En tenant compte des circonstances et des
événements.
M. PINARD: Je ne sais pas. C'est assez normal. Il n'y a pas
d'année où il n'y a pas eu de budget supplémentaire
accordé au ministère de la Voirie, depuis que j'en suis le
titulaire, depuis 1970. Je l'ai obtenu, plus ou moins tard dans l'année,
mais j'en ai toujours obtenu un chaque année.
M. AUDET: M. le Président, compte tenu du faible montant qu'on
nous accorde, $750,000, comparativement, je ne veux pas être
jaloux de l'Abitibi-Est. Je suis bien content qu'il l'ait. à $2,900,000,
presque $3 millions. Je crois qu'il serait très facile pour le ministre
d'aller chercher quelque part... Il doit y avoir un fonds pour les
dépenses imprévues quelque part. D serait facile d'aller chercher
un petit montant, qui n'obligerait peut-être pas le ministre à se
rendre au million, pour chez nous et nous en aurions assez pour faire cette
réfection. Nous ne sommes pas exigeants, M. le Président. Nous
avons le plus petit budget, $750,000, comparativement à $2,900,000 pour
l'Abitibi-Est, $2,126,000 pour Rouyn-Noranda, et à $908,000 pour le
Témiscamingue. Réellement il est pitoyable de voir cela,
comparativement à tout le travail qu'il y a à faire chez nous. Je
pense qu'il ne serait pas difficile pour le ministre d'aller chercher $100,000
et peut-être $200,000. J'aimerais, en passant, M. le Président,
demander aux fonctionnaires ou au sous-ministre quel est le coût par
mille de la route pavée entre Duparquet et la route 63? Le coût
par mille.
M. PINARD: Pour chaque contrat en particulier, il faudrait
vérifier le contrat et, habituellement, pour un recouvrement d'asphalte,
c'est entre $20,000 et $25,000 le mille.
M. AUDET: Pardon?
M. PINARD : Je ne veux pas parler du contrat spécifique, parce
que je n'ai pas le détail, mais...
M. AUDET: Vous ne pouvez pas me donner une idée?
M. PINARD: ... c'est entre $20,000 et $25,000 le mille.
Pour du revêtement bitumineux. Oui, pour l'asphalte.
M. AUDET: ... $20,000 à $25,000?
M. PAUL: Tout dépend des régions aussi.
M. AUDET: Est-ce que c'est avec l'infrastructure?
M. PINARD : Non. Seulement pour le pavage.
M. AUDET: Maintenant, est-ce qu'il serait possible d'avoir d'abord le
coût par mille pour toute la mise en forme de...
M. PINARD: La construction? C'est $150,000 le mille en moyenne.
M. AUDET: Le mille? Nous avons trois milles et quart, cela veut dire
$450,000.
M. PINARD: Près de $600,000.
M. AUDET: ... ça dépassait le million pour le
budget de ce comté. Mais je pense que, réellement, ce ne
serait pas difficile pour le ministre d'aller trouver ça quelque part,
vu l'état assez mince de ce budget. Maintenant, suite à la
réponse du ministre tout à l'heure, j'ai une autre question
à lui poser. Je voudrais éviter la violence de la part de cette
population, car on m'a dit samedi soir qu'on hésiterait pas à
venir au parlement. Je voudrais lui épargner cette dépense et je
ne voudrais pas qu'on aille jusque là, quoique, si on n'a pas de
réponse, j'accepterais volontiers d'être à la tête de
ce groupe, pour essayer de faire fléchir le ministre à sa demande
parce que ça fait assez longtemps qu'elle le demande. Le ministre
pourrait-il nous dire s'il serait prêt à laisser à
l'initiative de cette municipalité la charge de la construction de cette
route? Est-ce qu'il irait jusqu'à faire ça? S'il ne veut pas la
construire, est-ce qu'il pourrait laisser l'initiative à cette
municipalité de la construire elle-même, suivant les plans et
devis du ministère des Transports? Une autre question, M. le
Président...
M. PINARD: La municipalité la financerait avec un emprunt sans
intérêt?
M. AUDET: Enfin, le ministre serait-il prêt à
considérer cette dépense pour la construction de cette route
comme un prêt fait par cette municipalité au gouvernement? Vous
vendez des obligations aux Américains, ils sont bien capable d'en
acheter, eux aussi, sous forme de construction de routes, des obligations. Ce
prêt ne portant d'intérêt, ils vont vous prêter sans
intérêt, ça va faire un précédent chez vous,
cela pourrait être remboursé suivant un pourcentage raisonnable de
remise des taxes payées par les citoyens de cette municipalité.
Ce ne serait pas mal.
M. PINARD: Le député me ramène à
l'époque du grand voyer de la Nouvelle-France, qui construisait les
routes du Roi, probablement avec des méthodes de financement un peu
semblables. Je ne sais pas qui était le plus gagnant à la fin,
parce que l'intendant Bigot n'a pas eu tellement un bon record d'administration
à l'époque.
M. AUDET: Vous croyez? On pourrait faire l'analyse de ça
ensemble. M. le Président, j'entends présenter ici devant cette
commission parlementaire, une motion, qui se lit comme suit: "Que ce
gouvernement accepte, s'il est du désir de la municipalité de
Sainte-Germaine-Boulé, Abitibi-Ouest, de laisser à celle-ci
l'initiative de procéder, à ses frais, à la
réfection et à l'asphaltage de la route d'accès de cette
municipalité vers la route 63, soit les rangs 2 et 3, et s'engage
à rembourser annuellement, sans intérêt, les sommes
dépensées à cette fin, suivant un pourcentage raisonnable
de remise de la taxe payée par les automobilistes de cette
municipalité." M. le Président, voici mes observations.
M. PINARD: Est-ce que je peux avoir une copie de la résolution,
s'il vous plaît?
M. AUDET: Maintenant, je voudrais faire remarquer que cette motion, loin
de renfermer des dépenses additionnelles qui pourraient peut-être
la faire juger irrecevable, comporte au contraire des économies
considérables pour le gouvernement. Donc, ne venez pas me dire que ce
sont des dépenses additionnelles pour le gouvernement. Donc, cette
motion, à ce point de vue, est très recevable. Je demanderais le
vote sur cette motion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Conformément à la
procédure, je désirerais faire quelques observations. D'abord,
disons que l'intention du député d'Abitibi-Ouest est bonne. Il
resterait, évidemment, à examiner les implications d'une
procédure, d'un procédé de cette nature, lorsqu'il s'agit
de construction de routes. Il faudrait se demander si, au bout de la course, ce
sont les citoyens qui seraient gagnants ou pas. Mais ce n'est pas pour cette
raison que j'accepterais le principe d'un effort beaucoup plus
considérable du gouvernement pour aider les citoyens dont vient de
parler le député d'Abitibi-Ouest. Il reste cependant que cette
proposition est inacceptable parce qu'elle comporte des dépenses et que
c'est le gouvernement qui doit prendre l'initiative des dépenses
publiques. Si on lit par exemple l'article 64, il est bien dit ceci: Une motion
ne peut être présentée que par un représentant du
gouvernement par recommandation du lieutenant-gouverneur en conseil lorsqu'elle
a pour objet direct l'exécution de travaux publics, l'allocation de
subventions, l'imposition d'une charge additionnelle sur les revenus ou sur les
contribuables; 4) la remise d'une somme due à l'Etat. Donc, il s'agit
ici du paragraphe 4 de l'article 64 qui ne permet pas, malheureusement, aux
parlementaires en cours d'examen de budget de demander à celui-ci qu'il
dépense plus que le ministre des Finances ne l'a prévu. Je
considère donc, malgré tout l'intérêt que
présente cette motion et tout le plaisir que j'aurais eu à la
discuter à fond, qu'elle n'est pas recevable.
M. PAUL: Pour enchafner très brièvement avec les remarques
de mon collègue le député de Chicoutimi, j'attire votre
attention d'une façon plus précise sur l'article 64, 4),
où il est dit qu'une motion ne peut être présentée
lorsqu'il s'agit de la remise d'une somme due à l'Etat. Dans le texte de
la motion de mon collègue, le député d'Abitibi-Ouest,
à l'avant-dernière ainsi qu'à la dernière ligne, il
est directement fait mention de la remise de la taxe payée par les
automobilistes de cette municipalité. Alors, pour toutes ces raisons,
même si la logique a présidé à l'argumentation du
député d'Abitibi-Ouest, je soumets respectueusement que cette
motion n'est pas recevable.
M. PINARD: M. le Président, vous me permettrez d'ajouter
là-dessus que la motion présentée par le
député d'Abitibi-Ouest est relative à une nouvelle
méthode de financement des dépenses publiques. Je l'ai
souligné tantôt, dans mes remarques préliminaires, le
règlement ne nous permet pas de discuter sa motion au fond parce que ce
serait irrégulier et contraire aux règlements, à l'article
64, et au sous-alinéa de cet article. Cependant, je
préférerais que le député suive l'invitation que je
lui ai lancée tantôt de discuter du problème de la
reconstruction de la route en question avec le directeur régional dans
la région du Nord-Ouest québécois et avec le divisionnaire
du comté et de nous faire connaître aussi toute la documentation
qu'il a recueillie sur ce problème. De cette façon, je pourrais
engager personnellement la discussion avec le député
lui-même de concert avec les fonctionnaires, à qui je demanderai
de faire une étude beaucoup plus approfondie de la situation qui
prévaut en ce moment dans le comté d'Abitibi-Ouest et
relativement à la demande de construction ou de reconstruction de la
route en question.
Je pense qu'il y a facilement moyen de nous entendre sur la façon
de régler le problème, compte tenu des règles
budgétaires que nous avons à suivre. Il me paraît bien
raisonnable de demander au député de retirer sa motion purement
et simplement, de façon à ne pas nous obliger à prendre le
vote. Il ne s'agit pas de lui faire supporter une humiliation, mais je pense
qu'il comprendra qu'il y a facilement moyen de nous entendre à ce sujet.
Je me demande aussi si un vote pourrait être demandé sur une
motion comme celle présentée par le député
d'Abitibi-Ouest.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le président qui a
l'initiative.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, voici...
M. AUDET: M. le Président, juste quelques mots, j'aurais
aimé que le vote se prenne sur cette motion mais je n'ai pas
retiré cette motion. Si le président la juge irrecevable, il n'a
qu'à le dire. Je ne veux pas la retirer et je la maintiens. C'est au
président que cela revient de juger.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, il va sans dire que je ne puis
laisser passer l'occasion de dire quelques mots sur cette motion, sur la
recevabilité ou non de cette motion. Même si cela a
été mentionné tantôt, on devine très bien que
c'est d'une très grande logique.
Cette logique n'est pas seulement celle du député
d'Abitibi-Ouest mais également et c'est peut-être cela qui
se sent davantage par les démarches passées mais celle qui
vient des demandes expresses des personnes qui ont à circuler sur ce
réseau routier.
Or, M. le Président, il va sans dire que c'est une façon
suggérée présentement par le député
d'Abitibi-Ouest, peut-être expérimentale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au fond, M. le Président...
M. BELAND: C'est sur la recevabilité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je regrette, M. le Président. Je
crois que le député aborde le fond. H s'agit de dire pourquoi
elle doit être recevable ou non.
M. BELAND: Bon! Je vais dévier quelque peu de ce que j'avais
à dire. Je dis tout simplement que, suite au manque de
réalisation, non seulement à l'intérieur du comté
d'Abitibi-Ouest mais à l'intérieur du reste de la province...
M. BERTHIAUME: II pourra en parler après et dire ce qu'il
voudra.
M. BELAND: Je vais terminer, dans ce cas, et dire simplement qu'il est
bien clair que cette motion présente un caractère tout à
fait particulier. Or, doit-elle être reçue dans l'ordre ou tout
simplement refusée? Cela incombe à la responsabilité du
président. Souventefois dans le passé, d'autres ont
argumenté d'une façon très longue, très
élaborée et on a accédé à leur demande
après des discussions très prolongées.
Lorsqu'il s'agit du député d'Abitibi-Ouest ou d'autres du
Ralliement créditiste, lorsque j'interprète les gestes, entre
autres ceux du ministre lui-même qui faisait signe au président de
faire cesser ce dialogue à l'endroit du député
d'Abitibi-Ouest... Il va falloir que ça cesse. Pour que
l'atmosphère...
M. PINARD: Je soulève un point d'ordre. M. le Président,
je pense avoir fait preuve, depuis le début des travaux de cette
commission parlementaire, de justice et de liberté dans la discussion.
J'ai laissé toute latitude à tous les députés, de
quelque côté que ce soit de cette table et je n'ai absolument pas
fait de signe au président. Je ne lui ai même pas demandé
d'intervenir.
J'ai laissé le député de Chicoutimi faire sa
première intervention sur cette motion quant au caractère de
recevabilité de la motion, ensuite, c'est le député de
Maskinongé qui est intervenu. Le député d'Abitibi-Ouest a
lui-même proposé sa motion. J'ai fait un commentaire dans le cadre
des règlements de l'Assemblée nationale que le
député devrait connaître. Il s'agit de l'article 64 qui
prévaut et les sous-alinéas 1 jusqu'à 4 inclusivement. Je
n'ai pas fait d'autres commentaires. Je n'ai pas demandé au
président de rendre de décision. Je
lui ai tout simplement posé la question: Pensez-vous que, dans
les circonstances, même un vote puisse être possible sur cette
motion? C'est le seul commentaire que j'ai fait à la fin de mon
intervention.
M. BELAND: Ce seront mes derniers mots. Je déplore le fait qu'il
est dommage que les gestes ne soient pas inscrits au journal des
Débats.
LE PRESIDENT: (M. Houde, Limoilou): Je suis prêt à rendre
ma décision. Dans la motion, il est question d'un remboursement annuel
sans intérêt des sommes dépensées à cette fin
et en vertu de l'article 64, quatrièmement: "Les remises d'une somme
à l'Etat relèvent strictement du représentant du
gouvernement". Alors, la motion est rejetée. Elle est non recevable.
La commission ajourne ses travaux à 4 heures cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
Reprise de la séance à 15 h 55
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre!
J'aimerais signaler que le député de Témiscouata va
remplacer le député de Shefford pour cette séance. Je
crois que le député de Lafontaine remplace le
député de Sainte-Marie. Est-ce qu'il y a d'autres
changements?
Le ministre des Transports.
M. PINARD : M. le Président, j'aimerais donner des renseignements
qui m'ont été demandés ce matin en ce qui concerne le
nombre de milles de routes dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Dans le comté de Roberval, en routes pavées, il y a 306
milles; en routes de gravier, 327 milles.
Dans le comté du Lac-Saint-Jean, il y a 199 milles de routes
pavées et 263 milles de routes de gravier.
Dans le comté de Dubuc, il y a 261 milles de routes pavées
et 270 milles de routes de gravier.
Dans le comté de Chicoutimi, il y a 69 milles de routes
pavées et 24 milles de routes de gravier.
Dans le comté de Jonquière, il y a 57 milles de routes
pavées et 36 milles de routes de gravier.
Pour répondre à une autre question qui m'a
été posée, ce matin, par le député
d'Abitibi-Ouest, au niveau de la programmation de 72/73, c'est-à-dire
pour l'année dernière, sur la route 63, Beaucanton-Paradis, dans
la municipalité de Rousseau, il y a eu des travaux de terrassement et de
gravelage, soit une programmation de $200,000. Un contrat a été
adjugé à la compagnie de pavage et d'asphalte Beaver ltée
pour des travaux de terrassement, de gravelage et de béton bitumineux
pour un montant global de $823,260. Les dépenses cumulatives faites au
31 mars 1973 ont été de $473,880; il reste des travaux à
terminer pour un montant de $486,400.
Il serait bon d'ajouter que l'an passé, au budget, nous avons
prévu $200,000 seulement et nous avons dépensé
$476,000.
M. AUDET: Puis-je poser une question? M. PINARD: Oui.
M. AUDET: M. le Président, est-ce qu'une partie des $823,000, qui
formaient la totalité du contrat, figurait au budget de l'an dernier
pour l'Abitibi-Ouest?
M. PINARD: Au programme régional, il y avait $200,000 pour des
travaux de terrassement et de gravelage. Mais nous avons augmenté le
programme des travaux pour confier à l'entreprise de pavage et
d'asphalte Beaver ltée, pour l'exécution de travaux de
terrassement, de
gravelage et de béton bitumineux, un contrat de $823,260, dont
$473,880 ont été consacrés à des travaux qui ont
été faits l'année dernière. Il reste donc pour
$486,400 de travaux à terminer cette année.
M. AUDET: Si je comprends bien, lors de la présentation du
budget, l'an dernier, il y avait seulement $200,000 qui figuraient. Cela a
été voté lors des crédits
supplémentaires.
M. PINARD: C'est ça. Nous avons augmenté les
crédits pour faire face à des besoins plus
considérables.
M. AUDET: Maintenant, dans le budget de cette année, il y a
$486,000 additionnels pour terminer les travaux.
M. PINARD: Oui. Ce seront des travaux de parachèvement.
M. AUDET: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais poser une question
concernant le système routier de la région et de la ville de
Québec. Jusqu'à présent, le ministère a retenu et
exécuté, je pense bien, les plans prévus dans le rapport
Vandry. Mais, pour l'avenir, quel développement est prévu au
réseau touchant l'autoroute de la Falaise? Quel est le tracé de
l'autoroute de la Falaise dans la région de Québec? Comment
va-t-D s'embrancher? D'où part-il? Où finit-il? Quelle liaison
aura-t-elle avec le boulevard Hamel, etc.?
M. PINARD: Nous sommes actuellement à parachever les travaux de
l'autoroute Dufferin-Montmorency. Eventuellement, l'autoroute
Dufferin-Montmorency ira s'abouter à la section de l'autoroute de la
Falaise. Mais nous sommes à parachever des études au plan
technique, compte tenu des programmes de relogement des familles, des
commerces, des industries qui seront affectés dans le secteur, compte
tenu également de la décision qui sera prise
éventuellement pour la construction du complexe
François-Xavier-Garneau, qui est évalué à $42
millions ou $48 millions, si l'on tient compte de tous les
éléments de ce projet. H comprend la construction d'un complexe
comprenant l'école polyvalente, des garages de stationnement et le
passage de l'autoroute par voie souterraine. S'il y a aussi d'autres
aménagements qui sont compris à l'intérieur de ce complexe
scolaire sous forme de bibliothèque, du terminus d'autobus qui sera
situé à l'intérieur du complexe et si l'on comprend aussi
d'autres éléments tels que...
Je ne voudrais pas de mémoire donner des précisions qui ne
seraient pas tout à fait exactes. Si le député voulait me
donner la chance de lui faire parvenir le dossier dont j'ai fait
état...
M. LEGER: J'ai simplement voulu demander...
M. PINARD: ... lors de la conférence de presse de la semaine
dernière, je pourrais lui donner avec beaucoup plus de précision
la réponse à sa question.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait déposer le plan de
cette autoroute? Dans le dossier, est-ce qu'il est possible de...
M. PINARD: Ce que je pourrais déposer, c'est le volume
préparé par la société d'ingénierie et de
planification SORES de Montréal en ce qui concerne l'aménagement,
la construction du complexe François-Xavier Garneau, avec tous les
éléments constitutifs dont j'ai parlé tantôt. Il
parle assez abondamment de l'autoroute de la Falaise et de ses
conséquences au plan écologique, au plan de la protection de
l'environnement, au plan de la relocalisation des familles, très peu
nombreuses dans le secteur, au plan aussi du relogement de certains commerces
et de la protection des zones vertes qui peuvent se trouver dans ce secteur.
C'est un problème très délicat et très complexe
à la fois; j'aimerais mieux m'en référer au contenu de
l'étude faite par la Société SORES pour mieux informer le
député.
M. LEGER: Cela veut-il dire que vous allez le déposer à la
prochaine séance de la commission?
M. PINARD: Je n'aurais pas d'objection, sauf que les journaux ont fait
état de cette conférence de presse avec beaucoup d'informations
détaillées. Mais je pourrais déposer au moins un
exemplaire de cette étude. Plusieurs exemplaires ont été
distribués à tous les media d'information; il nous en reste
quelques-uns au ministère pour permettre aux fonctionnaires de continuer
leurs études. Je pourrais peut-être disposer d'un ou deux
exemplaires au maximum.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire, en gros et non dans les détails, quel serait le
coût de cette autoroute de la Falaise? Est-ce qu'il y a un montant global
prévu dans le budget?
M. PINARD: II est trop tôt pour déterminer de façon
exacte le coût global de ce complexe autoroutier dans l'axe de la
Falaise, compte tenu de tous les éléments dont je vous ai
parlé tantôt.
Nous sommes encore au stade des études préliminaires. Je
regrette que mon collaborateur, qui est le sous-ministre adjoint chargé
plus
spécifiquement de la planification du réseau autoroutier,
ne soit pas présent pour vous donner plus de précisions
là-dessus, mais je ne peux rien annoncer d'officiel à ce sujet
avant quelques semaines, peut-être quelques mois.
M. LEGER: Maintenant, dans le dossier que vous déposerez à
la prochaine réunion, est-ce que vous pourriez indiquer aussi des
détails sur les voies de service et les montées de cette
autoroute, ainsi que sur l'autoroute destinée à relier le
boulevard Hamel à l'autoroute de la Falaise, incluant les accès,
les entrées et les sorties. Est-ce que vous pourriez déposer cela
en même temps dans votre dossier?
M. PINARD : Je pense que la question du député est
très légitime, mais je ne suis pas prêt à
révéler en détail quoi que ce soit...
M. LEGER: Parce qu'il y a encore des expropriations, j'imagine?
M. PINARD: ... sur ce projet parce qu'il y a encore des expropriations
et des négociations en cours à différents paliers de
gouvernement: avec le gouvernement central, avec le gouvernement municipal,
avec la communauté urbaine et avec certains organismes
représentant les citoyens. Alors, c'est une matière disons
délicate que le député n'a aucune peine à imaginer
et je ne voudrais pas gâter le climat de négociation actuellement
en cours, de façon à pouvoir protéger les
intérêts de tout le monde dans cette affaire.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait me dire l'autoroute de la Falaise va traverser, à un
moment donné, la ville de Québec, soit en arrivant dans une rue
déjà faite ou on va tout simplement exproprier des maisons pour
traverser la ville de Québec à quelle place cette
autoroute va aboutir à Québec?
M. PINARD : II est évident qu'il y aura une liaison de
l'autoroute de la Falaise avec l'autoroute Dufferin-Montmorency, avec une
jonction près des édifices parlementaires. J'ai fait une visite
personnelle des lieux, hier, avec le sous-ministre adjoint responsable de la
construction et avec certains autres fonctionnaires du ministère des
Transports qui s'occupent de l'étude du projet et de la
préparation des plans et devis; nous sommes allés visiter le
secteur exproprié pour voir les conséquences actuellement
visibles sur le chantier de construction lui-même, dans l'axe de la rue
Saint-Joseph et des autres rues, la rue Saint-Dominique, et pour voir aussi
quelles pourraient être les conséquences de la continuation du
chantier dans un certain axe ou dans des axes alternatifs.
Nous sommes allés visiter au surplus le bassin Louise pour voir
si vraiment le problème qu'on discute tellement, dans les journaux,
à la radio, à la télévision et à
l'intérieur de certains organismes publics actuellement, est de nature
à engager des fonds additionnels qui devraient être payés
par le ministère des Transports et de la Voirie et pour vérifier
quel est le degré de responsabilité du ministère des
Transports comme tel en la matière.
Il faut bien se rappeler que le bassin Louise et les abords du bassin
Louise sont la propriété du Conseil des ports nationaux et que le
gouvernement municipal de Québec, a des responsabilités beaucoup
plus spécifiques en la matière. Il y a des négociations
qui sont actuellement en cours aussi avec les Chemins de fer nationaux pour
savoir s'il y a possibilité de faire le déménagement des
voies ferroviaires qui sont situées dans le secteur.
Alors, c'est tout un problème d'ensemble qu'il faut envisager,
qu'il faut planifier, qu'il faut discuter pour éventuellement en arriver
à la solution qui sera la plus économique, la plus efficace et
qui revalorisera sans aucun doute tout ce secteur de la vieille ville de
Québec. Il faut y conserver à la fois son caractère
historique, mais peut-être revaloriser davantage les plans d'eau qui
existent en ce moment mais qui n'ont pas belle apparence, je le concède
facilement.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous affirmer qu'il y a eu
réellement consultation et coordination avec la Communauté
urbaine de Québec en ce qui concerne le développement de
l'intérieur de la ville de Québec coordonné avec celui du
réseau routier que le ministère des Transports est en train de
planifier?
M. PINARD: Nous sommes en pourparlers constants avec la
Communauté urbaine de Québec, avec la ville de Québec,
avec le service d'urbanisme de la ville de Québec, avec le service de la
circulation de la ville de Québec et avec des bureaux de
génie-conseil dont les services ont été retenus soit par
la Communauté urbaine, soit par la ville de Québec
elle-même, soit par le ministère des Transports, et par le
ministère des Affaires municipales aussi.
Alors toutes nos études ont été mises en commun et
nous en avons fait en grande partie la synthèse. D'autres études
doivent être terminées sur les problèmes de circulation
à l'intérieur de la ville de Québec et en particulier sur
la colline parlementaire. D'autres études plus spécifiques
devront être faites dans un avenir rapproché ce ne seront
quand même pas des contrats de grande importance pour être
en mesure de mieux dégager les éléments les plus
susceptibles de protéger l'environnement historique de la vieille partie
de la ville de Québec et pour mieux agencer aussi nos programmes de
construction routière et autoroutière, avec tous les autres
éléments d'une politique d'ensemble dont, je le
répète, l'élaboration et la planification sont faites par
tous les organismes gouver-
nementaux, municipaux, paragouvernementaux et paramunicipaux auxquels
j'ai fait allusion tantôt.
M. LEGER: M. le Président, le premier ministre parlait
tantôt de relations avec le domaine fédéral, les ports
nationaux, le Canadien National; est-ce qu'actuellement il y a une
réelle coordination avec la politique fédérale dans le
domaine du développement du port de Québec? On sait que
l'année dernière le port de Québec a eu un tonnage
à peu près égal à celui du port de Montréal;
ça veut dire que le port de Québec, on veut le développer.
Mais est-ce la politique du gouvernement provincial de voir beaucoup plus
à un développement de Québec à plusieurs facettes
économiques et non pas uniquement au développement du port de
Québec?
Alors ceci implique une décision que le ministère devra
prendre concernant la possibilité du futur pont de liaison avec le sud,
soit le pont d'Orléans, soit le pont du tracé Dufferin, soit le
pont Laurentien, selon les différents projets. Le fédéral
semble craindre que le développement ou l'amélioration des
conditions du port de Québec puisse venir en conflit avec le
tracé définitif du deuxième pont ou du troisième
pont que Québec devrait avoir.
M. PINARD: Je pense avoir fait bon état de la complexité
de la situation lorsque j'ai donné une conférence de presse il y
a trois semaines, je crois, pour dévoiler le rapport
d'études-synthèses de toutes les études qui avaient
été faites depuis de nombreuses années sur la
création d'un lien direct Québec-Lévis.
A ce moment-là, je vais expliquer de façon assez
détaillée, en présence de mes fonctionnaires, les axes
alternatifs qui pouvaient être choisis.
Nous en avons retenu deux ou trois parmi sept ou huit qui étaient
possibles, compte tenu de l'étude de coûts-bénéfices
qui a été faite, compte tenu aussi de tous les autres
éléments de planification, d'équilibre sur le plan
sociologique, économique dont j'ai parlé tantôt
également. Avant d'en arriver â une décision
définitive et de faire des recommandations précises au Conseil
des ministres et au gouvernement, si nous devons aller vraiment vers la
création d'un lien direct Québec-Lévis, soit par la
construction d'un pont-tunnel ou d'un tunnel, nous devons procéder
à ces études additionnelles dont j'ai parlé tantôt,
pour avoir une vue complète, d'ensemble de tous les
éléments qui peuvent s'imbriquer dans une politique aussi globale
qui demandera des dépenses d'au-delà de $150 millions, si l'on
veut tenir compte de tous les éléments de cette planification et
des besoins qui sont exprimés par la population en
général.
M. LEGER: Mais entre les deux tracés, Dufferin et Laurentien, le
ministre veut-il dire que jusqu'ici il n'y en a pas encore un qui ait
été décidé? D n'y en a pas un qui ait
été retenu jusqu'ici de ces deux-là?
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il y a des choix qui nous paraissent
plus précis et plus attirants que d'autres, mais avant d'en choisir un
prioritairement par rapport à d'autres et de façon
définitive, nous voulons compléter certaines études en ce
qui concerne la protection de l'environnement pour connaître aussi les
mouvements de circulation à l'intérieur de la vieille ville de
Québec, sur la colline parlementaire et dans la région portuaire
elle-même, compte tenu des aménagements qui sont faits sur les
battures de Beauport, compte tenu aussi de l'aménagement d'un plan d'eau
entre les battures de Beauport, l'île d'Orléans, et compte tenu
aussi des nouveaux aménagements qui seront faits au port de
Québec proprement dit.
S'il est vrai qu'on puisse donner une vocation à longueur
d'année au port de Québec, comme la preuve en a été
faite de façon indubitable cette année, parce qu'il a
été ouvert douze mois cette année et que le volume des
transactions au port de Québec a été
considérablement augmenté, à tel point, comme l'a
souligné tantôt le député, qu'il est presque rendu
au palier de comparaison avec le port de Montréal, cela indique qu'il
est vraiment important et qu'il faut tout mettre en oeuvre pour revaloriser son
économie et son efficacité.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait nous donner, â ce
stade-ci, le coût des deux projets, soit le pont Dufferin et le pont
Laurentien, et aussi un genre de ventilation concernant la partie
d'expropriation pour tel pont comparativement à un autre, est-ce que
c'est beaucoup plus fort dans un cas que dans l'autre, les coûts des
voies de service plus chers dans un cas que dans l'autre, la construction
elle-même. Est-ce que le ministre a des coûts qu'il peut nous
donner dans ces deux projets?
M. PINARD: Est-ce que le député me demande de lui dire les
coûts des autoroutes...
M. LEGER: Vous pouvez couper les deux ponts premièrement puis les
diviser par...
M. PINARD: ... déjà mises en place par rapport à
celles qui sont en voie de construction et par rapport à celles qui sont
planifiées et dont l'exécution est programmée pour cette
année ou les années à venir?
M. LEGER: Ce dont je veux parler, c'est qu'il y a des autoroutes qui
vont, à un moment donné, passer par un pont qui est le
tracé Dufferin ou le tracé Laurentien. Il y en a un des deux qui
va être choisi ou un des trois, mais dans ces deux cas, dans le
tracé Dufferin et dans le tracé Laurentien, quel est le
coût de chacun, autrement dit ce qui n'a pas été fait
jusqu'à ce
jour? Puis dans ces coûts, si vous pouvez me donner la
différence, la relation qu'il y a entre l'expropriation dans un cas
comme dans l'autre, autrement dit il y a un pourcentage, plus, je pense bien,
dans le cas de Dufferin parce que cela aboutit en plein milieu de la ville de
Québec, que dans l'autre cas, et les coûts d'aménagements
des entrées et des sorties. Alors il y a une relation entre les deux
ponts.
M. PINARD: Je pense que ce serait prolonger la discussion en commission
parlementaire que de donner toutes les réponses détaillées
demandées par le député de Lafontaine.
M. LEGER: Le coût d'un pont, ce n'est pas
détaillé.
M. PINARD: Je pense que le député aurait
intérêt à lire les rapports que je vais lui remettre,
c'est-à-dire le rapport d'étude de la Société
SORES, de Montréal, et le rapport d'études-synthèses fait
par les services de planification et de recherche du ministère de la
Voirie et des Transports. Avec cela, le député aura tous les
renseignements dont il a besoin pour se faire une idée précise de
l'ampleur, de la complexité des problèmes réglés et
à régler. Et ça pourra peut-être aussi lui permettre
d'avoir des opinions plus objectives. Je ne fais pas de procès au
député.
M. LEGER: Pas encore, du moins.
M. PINARD: Je pense que ça l'aiderait à se faire une
opinion beaucoup plus objective que subjective sur la planification qui est
faite par le ministère de la Voirie et des Transports et par les autres
organismes gouvernementaux qui, je le répète, font équipe
avec nous pour élaborer, planifier et réaliser le programme des
travaux dont j'ai parlé tantôt.
M. LEGER : M. le Président, je ne voulais pas de détails,
je demandais combien coûteraient les deux ponts. Vous avez un projet,
vous avez émis qu'il y avait deux possibilités, celui de Dufferin
et Laurentien. Est-ce que c'est le même coût pour les deux? Si
c'est le même coût, est-ce qu'il y en a un où ça
coûte plus cher d'expropriation, ou moins cher d'expropriation? Je ne
demande pas les détails de toute l'organisation du pont. Est-ce que vous
l'avez par coeur, ce chiffre ou si vous ne le savez pas? Parce qu'il y a un
chiffre de $200 millions qui a été avancé; est-ce un
chiffre absolument faux?
M. PINARD : Je veux savoir à quoi le député de
Lafontaine affecte le montant de $200 millions dont il parle. Selon ses
informations à lui.
M. LEGER: Selon les informations qu'on a eues, le coût de $200
millions pour un des deux ponts serait tout ce qui implique l'expropriation,
tenant compte des deux berges, les voies de service, entrées et sorties,
la construction elle-même du pont, le coût du plan, etc. Je ne
parlais pas des autoroutes qui arrivaient là. Je parle de tout ce qui
est nécessaire pour traverser de l'autre côté de la rive,
incluant les expropriations.
M. PINARD: En général, je peux dire au
député de Lafontaine que, si le gouvernement choisissait la
formule du tunnel, ce qui n'est pas une formule à rejeter du revers de
la main... Il faut en étudier toutes les implications au plan technique,
parce qu'il faudra quand même mettre une structure au fond du fleuve
entre Lévis et Québec alors que la profondeur est d'environ 400
pieds et, qu'il y a environ 150 à 200 pieds de limon, ce qui ne
représentente pas une base solide pour asseoir un tunnel d'une pareille
envergure et qu'à ce moment-là il y aurait une pente d'à
peu près 18 degrés. Alors, le député conçoit
facilement qu'il n'est pas facile de percer un tunnel et de le faire sortir
à une distance très courte à l'intérieur de la
vieille ville de Québec. Il faudra probablement le faire sortir quelque
part dans l'axe de la rue Dorchester ou même un peu plus loin...
M. LEGER : Pas mal plus loin. M. PINARD:... et davantage. M. LEGER: A
cause du degré de pente.
M. PINARD: Et peut-être du côté du boulevard Charest.
Peut-être davantage et du côté sud, ça irait de
l'autre côté au-delà de l'emprise de l'autoroute
transcanadienne.
M. LEGER: C'est ça.
M. PINARD: C'est une formule que nous étudions en ce moment avec
tout ce que cela peut comporter en frais d'expropriation, qui seraient moindres
que si l'on choisissait la formule du pont suspendu ou du pont tunnel dans un
axe donné. Ce sont tous ces facteurs dont il faut tenir compte, qu'il
faut évaluer au plan des conséquences...
M. LEGER: Ce n'est pas encore rendu au point d'évaluer...
M. PINARD: ...économiques, sociologiques et au plan de la
qualité de la vie, de la protection de l'environnement, etc. Nous sommes
à cerner davantage tous ces éléments et nous allons
confier une étude additionnelle à des spécialistes en la
matière pour que nous ayons, encore une fois, un rapport beaucoup plus
synthèse et beaucoup plus concentré surtout des
éléments dont parle le député, et pour en
connaître les coûts les plus exacts possibles.
M. LEGER: D'après ce que je peux voir, le ministre ne peut pas,
à ce stade-ci, élaborer le coût des deux ponts parce que
les études ne sont pas terminées et que vous avez besoin
d'études supplémentaires. C'est ce que je comprends.
M. PINARD : C'est pour ça que j'ai dit en farce, l'autre jour,
à une conférence de presse que, si vraiment un entrepreneur
était prêt à construire un tunnel entre Québec et
Lévis pour $54 millions, je demanderais la permission de déroger
au système des soumissions publiques et je serais prêt à
signer demain matin le contrat en question, parce que je serais sûr que
la province de Québec ferait de très fortes économies en
la matière.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Je m'excuse, un instant. J'avais
omis, tantôt, de mentionner que le député d'Olier
remplaçait le député de Rimouski à cette
séance-ci. Si vous voulez continuer.
M. LEGER: Dans les études qui vous restent à faire avant
de déterminer cette liaison entre Québec et la rive sud, est-ce
que vous avez fait, à ce jour, ou allez faire des études
concernant le pont Laporte, déterminant quelle année le point de
saturation va être atteint? Deuxièmement, quel est le pourcentage
de véhicules commerciaux et individuels qui passent par le pont Laporte?
Troisièmement, pour les automobilistes qui passent sur le pont Laporte,
est-ce qu'on a fait des études sur la destination et le régime de
ces véhicules de façon que, quand vous arriverez à
déterminer que l'autre pont doit être construit, il y aura une
clientèle qui passe déjà par le pont Laporte qui pourrait
se servir de l'autre pont? Est-ce que vous avez commencé à faire
ces études ou si vous prévoyez en faire?
M. PINARD: Toutes ces études sont terminées, M. le
Président. Encore une fois, j'invite le député à
lire attentivement le contenu .du rapport-synthèse fait par le
ministère des Transports sur tous ces sujets, toutes les statistiques
sont contenues dans ce rapport. J'en ai abondamment parlé en
conférence de presse. Les journalistes ont bien rapporté mes
propos et les tableaux statistiques qui étaient contenus dans le
rapport. Je pense que ce serait peut-être un peu fastidieux ou un peu
long de donner tous ces détails-là à la commission
parlementaire cet après-midi. Encore une fois, je suis disposé
à remettre le rapport aux députés dès
aujourd'hui.
M. LEGER: Maintenant, si on laissait seulement l'aspect du transport par
automobile sur les autoroutes, est-ce qu'il y a des études qui ont
été réalisées sur un
téléphérique plutôt que sur un pont ou un tunnel?
Est-ce qu'il y a des études faites sur un tunnel routier selon l'hypo-
thèse Gautrin présentée par la compagnie Janin concernant
un tunnel à quatre voies?
M. PINARD: J'en ai parlé tantôt. C'est justement
l'invitation que j'ai faite à l'entrepreneur de passer à mon
bureau pour signer le contrat, s'il pense être capable de réaliser
cette oeuvre pour le prix de $54 millions.
M. LEGER: Pour quelle raison ces études n'ont-elles pas
été rendues publiques?
M. PINARD: Cela a été rendu public. Cela a
été publié dans la revue L'Ingénieur ou une revue
qui porte un titre semblable en 1967. Il n'y a rien de nouveau
là-dedans.
M. LEGER: Mais dans la politique du gouvernement...
M. PINARD : H y a même la compagnie Lennett Construction des
Etats-Unis, qui a fait du "lobbying" auprès de l'ancien gouvernement en
1960-1966 et auprès du gouvernement qui lui a succédé de
1966 à 1970. Quand j'ai été ministre de la Voirie à
l'époque, j'avais invité le président de la compagnie
Lennett à passer au bureau pour signer le contrat le lendemain matin
s'il pensait être capable de le réaliser au prix de $48 millions
comme il l'avait mentionné, au cours d'une conférence de presse,
en compagnie d'un M. Langlais. Le lendemain matin, M. Lennett a fait
défaut de se présenter à mon bureau pour signer le
contrat.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre...
M. PINARD: Vous n'apprenez rien de nouveau à qui que ce soit
à la commission parlementaire en me posant ces questions, M. le
député.
M. LEGER: C'est-à-dire que je n'ai pas beaucoup de
réponses non plus.
M. PINARD: Toutes ces réponses ont été faites.
M. LEGER: Si vous aviez les réponses si claires, vous me les
donneriez, mais vous patinez...
M. PINARD: Toutes ces réponses sont contenues dans le rapport
dont je vous ai parlé tantôt et que je vais vous remettre. Mais
c'est un volume qui a une épaisseur de trois à quatre pouces. Je
pense que vous allez en avoir pour une bonne fin de semaine à lire ce
rapport et à faire l'interprétation des travaux statistiques qui
sont contenus dans ce rapport.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait me
dire, dans sa politique concernant le transport, quelle importance il
met dans la relation des deux rives nord et sud entre une solution qui
favorise l'automobile et une solution qui favorise le transport en commun?
Autrement dit, le téléphérique aurait pu être une
solution favorisant le transport en commun; à ce moment-là un
tunnel-métro aurait pu être une solution qui favorisait le
transport en commun. Entre les deux, vers lequel votre coeur balance-t-il?
M. PINARD: Le transport en commun peut être un
élément qui va pouvoir s'intégrer dans aucune des formules
ou peut-être devrais-je dire dans toutes les formules qui peuvent
être choisies. Si le gouvernement choisit de bâtir un pont
suspendu, nous allons mettre une chaussée séparée pour
permettre une meilleure utilisation, une meilleure mise en place d'un
système de transport en commun. S'il s'agit d'un pont-tunnel, cet
élément de transport en commun pourra également être
intégré à la formule qui sera choisie. S'il s'agit du
choix d'un tunnel sous le fleuve, à ce moment-là, il y aura
également une chaussée ou des chaussées qui pourraient
être prévues pour la mise en place d'un système de
transport en commun. Aucune des formules ne peut défendre l'utilisation
ou la mise en place d'un système de transport en commun.
M. LEGER: Vous avez un tas de nuances.
M. PINARD: C'est une formule que nous allons retenir de plus en plus,
parce que c'est un problème de transport des personnes et des
marchandises, qu'il est de plus en plus nécessaire de régler dans
le Québec d'aujourd'hui, à l'ère de 1973.
M. LEGER: Je mettrais une nuance à ce que vient de dire le
ministre. Ce ne sont pas toutes ces solutions qui peuvent inclure tant le
transport en commun que le transport individuel. Dans l'exemple du
problème qu'on a d'avoir à creuser au milieu du fleuve à
près de 400 pieds de profondeur, si c'est un transport-métro, il
ne sera pas nécessaire que le métro remonte immédiatement
à la surface. Il peut simplement y avoir une station en bas, et les
piétons peuvent sortir, comme ils le font du métro de
Montréal. On n'a pas à faire face à ce niveau de 400
pieds, qui nous oblige à sortir à l'autre bout.
Il y a quand même des nuances dans le transport en commun, au
point de vue des problèmes auxquels vous faites face.
M. PINARD: Cest-à-dire que c'est un des éléments
d'un système de transport en commun, qui sera adapté aux
circonstances et au choix de la liaison qui sera faite. C'est un
problème technique, qui sera réglé par les
ingénieurs. Ainsi, il y aura alors des points de jonction et des points
de relais, pour permettre aux gens de descendre à certains endroits,
à certains postes, pour prendre certaines directions, dans d'autres
modèles de transport en commun, qui pourraient être, ce qu'on
appelle en anglais, des "people movers", des minibus ou des monorails, compte
tenu de l'avancement de la technologie en matière de transport en
commun.
M. LEGER: Maintenant, une dernière question, M. le
Président. Si le tracé Dufferin ou Laurentien est la solution qui
a été choisie est-ce que cela veut dire automatiquement, que le
pont Orléans tombe ou s'il peut quand même être
construit?
M. PINARD: II n'y a rien d'impossible au plan technique et au plan
financier, pour autant qu'on y mette l'argent nécessaire.
M. LEGER: Non, mais dans votre politique actuelle?
M. PINARD: Mais, je pense que pour les députés qui sont
tellement soucieux de la qualité de l'environnement, de la protection de
la vue du fleuve Saint-Laurent et de la protection de l'île
d'Orléans ce qui constitue un bijou à caractère
touristique ce serait peut-être une erreur lourde de
conséquences que d'aller implanter un pont suspendu sur la pointe de
l'île d'Orléans.
M. LEGER: Non, cela ne veut pas dire nécessairement un pont
suspendu, mais cela pourrait être comme le pont-tunnel
Hippolyte-Lafontaine, une partie de l'île est rejointe par un tunnel et
l'autre partie est rejointe par un pont.
M. PINARD: Nous ne rejetons pas la formule du tunnel, mais il y a des
problèmes techniques très spécifiques qu'il faudra
régler, parce que le fleuve est beaucoup plus large à cet endroit
qu'à d'autres et, il y a des chenaux, des courants très
puissants. Ce sont des problèmes d'ingénieurs que le ministre de
la Voirie, si bien intentionné soit-il aujourd'hui pour vous donner des
informations, ne peut pas régler. Je laisse le soin à des
spécialistes de se prononcer sur ces questions.
M. LEGER: Selon votre politique, est-ce que le ministre peut nie
répondre clairement? Si le pont Dufferin ou Laurentien était
retenu, est-ce que cela veut dire que l'autre dans vos possibilités
financiers, dans votre projet, celui d'Orléans serait oublié? Ou
bien, peut-il y avoir deux ponts, deux tunnels ou deux liaisons, en incluant
celle du pont de l'île d'Orléans?
M. PINARD: II est évident que, lorsque le gouvernement aura fait
son choix entre plusieurs possibilités et qu'il aura à
dépenser entre $150 millions ou $200 millions, compte tenu
de toutes les autres dépenses connexes dont j'ai parlé
tantôt, il faudra bien alors repousser à plusieurs années,
dans les années 1980, 1990, la nécessité de bâtir un
autre pont à un autre endroit qui serait peutt-être dans l'axe de
l'île d'Orléans ou dans l'axe du boulevard Lauren-tien.
Evidemment que le gouvernement du Québec n'est pas capable, seul,
financièrement, de faire face à toutes ces dépenses,
indépendamment du choix qu'il fera. C'est pourquoi nous avons
demandé l'aide financière du gouvernement fédéral
et l'aide financière, dans la mesure du possible, des gouvernements
municipaux. Je pense bien qu'on ne pourra pas mettre de l'avant, au plan de
l'exécution, deux projets de semblable nature à des coûts
sensiblement identiques.
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous allons laisser
les problèmes techniques qui rassortissent à la compétence
des ingénieurs et de tous ceux qui sont capables de comprendre les
rapports des ingénieurs, pour passer à des problèmes un
peu plus concrets, si le ministre veut bien répondre à certaines
questions d'ordre pratique et que les citoyens peuvent percevoir, puisque ce
sont lès contribuables.
Pour les cinq prochaines années, est-ce que le ministre pourrait
nous dire quelles sont les prévisions de contributions du gouvernement
central en matière de voirie? Est-ce que cela dépend des projets
que vous avez soumis ou s'il y a une planification qui aurait été
déjà soumise en vue du développement du réseau
routier du Québec et qui impliquerait la contribution du gouvernement
central?
M. PINARD : Depuis la signature de l'entente de la route transcanadienne
entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec
au mois d'octobre 1960, entente qui est maintenant expirée depuis le 31
décembre 1970, il n'y a pas eu reconduction de ce plan conjoint comme on
l'a appelé à l'époque. Ce qui signifie que le gouvernement
du Québec va terminer l'autoroute transcanadienne entre la
frontière du Nouveau-Brunswick et la municipalité de
Rivière-du-Loup, où il reste des travaux de parachèvement
de béton bitumineux. Ainsi, nous allons terminer le circuit complet de
l'autoroute transcanadienne entre la frontière du Nouveau-Brunswick et
la frontière de l'Ontario. Il n'y aura plus de plan conjoint avec le
gouvernement fédéral dans la formule qui avait prévalu
jusque là, sauf que nous avons ce qu'on appelle la désignation
des zones spéciales qui a permis au gouvernement du Québec de
conclure des ententes avec le gouvernement d'Ottawa par l'intermédiaire
de l'Office de planification économique du Québec, dans certains
cas, par l'entremise de l'ODEQ. Il y a eu aussi le plan FODER, je pense, qui
s'inscrit dans la planification faite par l'ODEQ. Il y a eu aussi certaines
ententes spéciales avec la Commission de la capitale nationale par
exemple, dans la région d'Ottawa-Hull, pour permettre au
ministère de la Voirie et des Transports de construire des autoroutes et
des routes faisant le lien entre la capitale nationale et la région de
Hull et de l'Outaouais.
Il y a aussi des ententes spécifiques qui interviennent pour
permettre au ministère des Transports de résoudre le
problème des passages à niveau qui sont très nombreux au
Québec et qui constituent des sources de danger très
considérables. A tel point que le gouvernement du Québec, parce
qu'il était très avancé dans la préparation de ses
plans et devis, est allé chercher presque la totalité des sommes
disponibles mises à la disposition des gouvernements du Canada. A tel
point que nous avons, tous ensemble, mais notamment le Québec,
défoncé la caisse fédérale des passages à
niveau depuis les deux dernières années.
Alors, voyant que la somme totale mise à la disposition des
provinces par le gouvernement canadien, par la caisse des passages à
niveau, n'était pas suffisante, nous avons fait des pressions. Tous les
ministres des Transports ou des Travaux publics ou de la Voirie, selon le cas,
ont fait des pressions pour que le gouvernement fédéral augmente
la somme globale qui pourra être distribuée entre les provinces
pour nous permettre de résoudre plus rapidement les problèmes des
passages à niveau, compte tenu du nombre de passages à niveau que
nous avons dans chacune des provinces.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que le ministre pourrait
nous dire un ordre de grandeur de la contribution fédérale sous
diverses formes, comme il vient de l'indiquer, au cours des cinq prochaines
années?
M. PINARD : Nous avons peut-être un ordre de grandeur qui pourrait
être donné comme réponse. Mais je ne peux pas dire que ce
sera exactement le montant qui pourra être déterminé dans
les ententes à intervenir. Par exemple, en date du 28 mars 1973, nous
avons eu un rapport du président directeur général de
l'Office de planification et de développement du Québec, M.
Arthur Tremblay, informant le sous-ministre titulaire du ministère des
Transports que, dans les zones spéciales, il y aura la somme de
$24,600,000 qui sera affectée à la construction des routes dans
le cadre des ententes intervenues avec le gouvernement fédéral.
Au plan de développement de l'Est du Québec, il y aura une somme
de $22,850,000 qui sera dépensée pour permettre la
réalisation du programme des travaux sur lesquels les deux niveaux de
gouvernement se sont entendus. Ce qui donne une somme totale de
$47,450,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Echelonnée sur combien de temps?
M. PINARD: C'est pour l'exercice financier 73/74.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour l'exercice actuel.
M. PINARD : Et aussi $14 millions pour la NCC; la Commission de la
capitale nationale a une entente 50-50 avec le fédéral cette
année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette année également. C'est en
termes de projection pour les années à venir?
M. PINARD: Cela dépend des ententes. L'entente de
l'aéroport de Sainte-Scholastique finit le 31 mars 1974, elle peut
être renouvelée et, dans les autres zones spéciales, c'est
la même chose. En ce qui touche l'ODEQ, l'entente était de cinq
ans mais, pour le ministère de la Voirie, elle se terminait le 31 mars
1974 et doit être renégociée. Pour ce qui est de l'entente
avec la Commission de la capitale nationale, c'est une entente pour une valeur
globale d'environ $150 millions de travaux de voirie sur une période de
sept à huit ans. Nous avons eu d'autres ententes spéciales comme
les entrées est et ouest de l'aéroport Mirabel de Montréal
où le fédéral a donné $3,200,000 sur une somme
totale d'environ $4,800,000, soit les deux tiers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire s'il y
a eu des négociations. Enfin, il y a eu des négociations, mais
est-ce que les négociations se poursuivent dans le cadre d'ententes
possibles pour le développement portuaire de la région du
Saguenay, Bagotville, Port-Alfred, etc., avec le Canadien National, le
gouvernement central et le gouvernement du Québec pour
l'aménagement des voies ferrées, disparition de voies
ferrées?
M. LEGER: Est-ce que le député voudrait parler plus fort?
Il aime s'entendre, mais on aime aussi l'entendre. On ne vous comprend pas
d'ici. Est-ce que vous pourriez parler un peu plus fort? Nous voulons vous
entendre aussi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi n'aime
pas s'entendre, mais il aime bien que les citoyens l'entendent.
M. PINARD: En réponse à la question...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Contrairement au député de
Lafontaine, il ne fait pas de narcissisme, voir dictionnaire.
Alors, M. le Président, je demandais donc au ministre si, je
répète...
M. LEGER:.. la beauté du nombril.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... à l'avanta- ge du
député de Lafontaine, que ma question était la suivante:
Est-ce que, dans le cadre des diverses ententes dont parlait le ministre, il y
a une entente pour la désignation d'une zone spéciale, dans la
région de Chicoutimi, pour le développement portuaire, laquelle
entente comporterait également des ententes avec le Canadien National
pour la disparition de certaines voies ferrées et le
réaménagement des voies ferrées dans tout le secteur de la
ville de Chicoutimi, plus particulièrement en direction de Bagotville,
Port-Alfred et Grande-Baie, toujours en vue du développement
portuaire?
M. PINARD: C'est l'Office de planification et de développement du
Québec qui est entré en négociation avec les
autorités fédérales pour l'élaboration et la
préparation d'une entente qui pourrait permettre la construction et la
réalisation des travaux dont parle le député de
Chicoutimi. Il est possible que, pour une partie du programme des travaux qui
feraient le sujet de cette entente, le ministère des Transports devienne
maître d'oeuvre jusqu'à un certain point et à ce
moment-là, nous agirons à titre d'exécutant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si c'est reporté au budget de l'ODEQ,
au Conseil exécutif, à ce moment-là nous pourrons discuter
de ce poste-là.
M. PINARD: Nous pourrions peut-être avoir des renseignements
précis au programme 4, intitulé: Planification économique
régionale et coordination du développement régional,
à l'intérieur de ce que nous appelons communément
l'entente ARDA, où il y a un montant de $10,450,000 prévu pour
l'exercice financier 73/74.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, le sens de ma question, le ministre le
voit bien, était de savoir si le ministère des Transports serait
éventuellement intéressé, via l'ODEQ et via toutes ces
ententes dont on parle, aux travaux d'aménagement portuaire et
d'aménagement routier également qui sont connexes dans cette
région dont on demande la désignation comme zone spéciale.
Mais comme ce problème relève de l'ODEQ, je me réserve de
poser des questions au ministre responsable quand ce budget-là sera
soumis à l'attention des députés.
M. PINARD: Cela relève de l'OPDQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Cela relève de l'OPDQ.
M. MAILLOUX: Est-ce que le député de Chicoutimi me
permettrait, pour répondre à une de ses questions, de faire
déposer quelques copies des cartes avec le numérotage du
réseau routier?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, s'il vous plaît, je l'ai
demandé, merci.
Maintenant, M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
autre question au ministre?
C'est une question qui n'est peut-être pas d'une très
grande envergure. Mais je voudrais savoir si le ministère de la Voirie a
défini les priorités, pour l'ensemble du programme 3, en
consultation avec le ministère des Affaires municipales, l'Office de
planification. Est-ce qu'un ministère, comme le ministère des
Affaires culturelles, par exemple, a des représentants à ces
comités interministériels aux fins de préservation des
sites, monuments historiques, etc., et surtout avec le ministère des
Affaires municipales aux fins de protection de l'environnement? Quel type de
comité existe-t-il? Quel genre de comité existe-t-il pour
définir les priorités des tracés de route, ainsi de suite,
les plans d'urbanisme?
M. PINARD: De plus en plus, l'équipe de la planification et de la
recherche, au ministère des Transports, est pluridisciplinaire, en ce
sens qu'elle fait appel aux spécialités de plus en plus
nombreuses que l'on trouve maintenant sur le marché de la construction
dès routes et des autoroutes, de l'aménagement du territoire et
de la protection des sites à caractère historique.
Alors, il est entendu que, chaque fois que nous décidons d'un
projet autoroutier, qui peut avoir des conséquences sur
différents éléments, nous prenons bien garde d'agir seuls
et nous avons tout intérêt à aller consulter les
ministères de qui relèvent la responsabilité au plan de la
protection des infrastructures, dont vient de parler le député de
Chicoutimi.
Par exemple, lorsque nous décidons de créer un nouvel axe
autoroutier dans une zone urbaine et que nous avons à déplacer
une maison ou un édifice à caractère historique, dans la
mesure du possible, compte tenu de l'importance qui est attachée par le
ministère des Affaires culturelles et la Commission des sites et
monuments historiques à cet immeuble, nous essayons de modifier, un tant
soit peu, le tracé pour préserver cet édifice et pour lui
donner la meilleure revalorisation possible, puisque cela constitue un des
éléments de la politique d'attraits touristiques que nous avons
au Québec.
Ce n'est pas toujours facile, il faut l'admettre. Il y a peut-être
eu des gaspillages, jusqu'à un certain point, éhontés dans
le passé, compte tenu de la connaissance plus ou moins complète
que nous avions à l'époque de l'existence de pareils monuments
à caractère historique. Mais je pense que, de plus en plus, nous
pouvons dire que les autorités de tous les ministères sont mieux
sensibilisées à ces problèmes et qu'il faut, de toute
évidence, protéger davantage ces éléments
importants du patrimoine québécois au plan historique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président, on est
toujours au programme 3, construction de routes principales, régiona-
les, construction d'autres routes. Est-ce que le ministre pourrait nous dire
exactement quelle est la planification de son ministère en ce qui
concerne les routes régionales, les autres routes, les routes
secondaires et ainsi de suite? Il y a eu, autrefois, en raison de la
présence de citoyens le long de certaines artères, construction
de routes. Un bon nombre de ces routes ne sont plus fréquentées.
Est-ce que le ministère a fait faire un inventaire des routes qui sont
encore utilisées et qui, en somme, représentent des coûts
assez importants sans que la masse de la circulation justifie l'entretien de
ces routes, hiver, été, etc.? Est-ce qu'il y a eu un inventaire
de fait dans l'optique d'une planification générale du
ministère?
M. PINARD: Oui, nous avons eu un intérêt très
marqué au ministère des Transports de procéder à
cet inventaire, dont j'ai parlé assez abondamment jeudi ou vendredi
dernier, ce qui nous a permis de faire une nouvelle politique de
numérotage des routes, compte tenu de leur catégorie et de la
qualité de leur infrastructure. Je pense aussi que nous avions
intérêt à savoir si nous devions conserver ou non le
réseau routier tertiaire ou de quatrième ou cinquième
catégorie, compte tenu de l'utilisation qu'on veut en faire actuellement
ou dans l'avenir avec une projection quant au coût éventuel.
J'aimerais, cependant, pour donner plus de précision à ma
réponse, demander à mon collaborateur immédiat de donner
des exemples sur cette étude d'inventaire et de catégorisation du
réseau routier.
Dans certaines parties de la province, entre autres dans la partie du
Nord-Ouest québécois, à certains endroits en
Gaspésie surtout et à quelques endroits au Lac-Saint-Jean, un
réseau routier avait été construit soit pour la
colonisation ou pour des gens qui cultivaient la terre. Mais après avoir
fait une étude, nous nous sommes aperçus qu'à plusieurs
endroits il y avait possibilité de fermer des routes parallèles
à d'autres, qui en fait, ne servent presque jamais et qui coûtent
extrêmement cher, non seulement au point de vue de l'entretien de voirie,
mais à cause d'autobus scolaires qui vont chercher un ou deux enfants,
car s'il y en a un à l'élémentaire et un autre à la
régionale, l'autobus passe deux fois. Pour expliquer un peu plus, c'est
à Percé en fait où, avec la participation de cette ville
et de l'ODEQ, nous avons réussi à déménager une
dizaine de familles d'un rang d'environ douze milles de long et à les
relocaliser à leur pleine satisfaction au centre de Percé, Nous
allons fermer la route probablement en juillet ou août de cette
année. Nous allons épargner environ $45,000 et toute cette
transformation nous a coûté environ $40,000 ou $45,000.
C'est une affaire assez complexe car il faut que les gens acceptent de
bon gré. Nous ne pouvons pas forcer les gens. Au niveau des
différents ministères impliqués au point de vue
légal, soit les ministères des Affaires municipales, de
l'Agriculture et des Transports, l'OPDQ, ça devient très
difficile. Nous l'avons fait aussi l'an passé à Sainte-Paule dans
le comté de Matane où nous avons déménagé,
à la demande du curé DeBané, non pas le curé...
M. LEGER: Curé DeBané.
M. AUDET: Non, le député curé DeBané.
M. PINARD : Non, le curé qui est dans le même...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, Borromée...
M. PINARD: Et nous avons réussi dans ce cas-là...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un de mes confrères.
M. PINARD : ... avec la collaboration de tout le monde. Il faut que tout
le monde se donne la main lorsqu'on veut faire ça.
M. MAILLOUX: En dehors des zones spéciales où il y a des
possibilités que des montants soient versés pour
dédommager des familles qui se relocalisent, il ressort quand même
que, dans le programme de remise de routes aux municipalités qu'a fait
le ministère depuis environ 24 mois, cela a été une
invitation très ferme à l'endroit des municipalités de
discontinuer les permis de construction d'habitations dans des rangs que
connaît bien le député de Chicoutimi, j'en ai dans mon
comté, tels les rangs Sainte-Agnès et Saint-Nicolas. Les
différents gouvernements qui se sont succédé ont
dépensé quelques centaines de milliers de dollars pour construire
des routes essentiellement secondaires pour un circuit d'environ 20 milles. On
remarque qu'en 1968, en 1969, en 1970, il n'y avait plus d'habitants
résidant dans ces rangs alors que les transports scolaires devaient
continuer.
Je pense que les municipalités, aujourd'hui, prennent plus de
précautions avant de permettre à des gens d'aller se
réinstaller dans ces parties. Ils sont avertis qu'il n'y aura pas
d'entretien d'hiver et possiblement pas de transport par autobus scolaires.
C'est de nature à faire disparaître au ministère de la
Voirie l'entretien de nombreuses routes qui, aujourd'hui, ne répondent
plus aux fins pour lesquelles elles ont été construites.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A la connaissance du ministre d'Etat à
la Voirie, est-ce qu'il y a une bonne collaboration des municipalités
dans ce domaine? Est-ce que les municipalités acceptent assez facilement
de collaborer à ce travail de réorganisation du réseau
routier?
M. MAILLOUX: Je pense que les municipali- tés insistent davantage
pour avoir des subventions, étant donné les remises assez
importantes qui ont été faites dans des comtés marginaux
du Québec où les budgets des municipalités sont quand
même insuffisants. Par contre, on constate dans les discussions que nous
avons avec les mandataires des municipalités qu'ils sont davantage
conscients de la répercussion qu'entraînait sur les budgets
d'entretien de la Voirie l'entretien de tels réseaux routiers.
Aujourd'hui, étant donné que ce sont eux-mêmes qui doivent
subir le contrecoup, je pense qu'ils sont prêts à collaborer
davantage. Ils sont conscients évidemment que certaines de ces routes
doivent être définitivement fermées alors qu'elles ne
répondent plus aux besoins dont je parlais tantôt, raison qui
avait quand même motivé les gouvernements précédents
à aider alors qu'il y avait peut-être une tentative de
réorganisation du milieu rural.
Mais aujourd'hui ces gens se résorbent et retournent vers le
milieu urbain. La collaboration est plus étroite dans les derniers mois,
on le constate.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, en termes de coût et en
termes de longueur de chemin, de milles, combien le ministère de la
Voirie a-t-il remis en entretien, etc., de milles de route aux
municipalités depuis que l'on a commencé ce programme?
M. MAILLOUX: On donnera tantôt l'importance du réseau
routier remis aux municipalités mais il est indiscutable que, quand on
constate à l'intérieur d'une municipalité donnée,
l'importance de la remise qui a été faite, le ministère
doit se pencher davantage. Je me rappelle un cas qui est venu à mon
attention dans les tout derniers mois de l'année 1972 où, dans le
comté de Montmagny, on s'apercevait que des municipalités
recevaient du ministère de la Voirie d'importants retours de
réseau routier rural. Alors, il a fallu aider davantage les
municipalités dans ces cas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, j'aimerais avoir une
réponse précise ici.
M. PINARD: Je voudrais dire au député de Chicoutimi que
nous avons remis environ 1,000 milles de routes aux municipalités de la
province. Ce sont surtout les grandes municipalités comme Québec,
Laval, Sainte-Foy, Cowansville, Sherbrooke, jusqu'à un certain point,
Iberville, Saint-Hyacinthe, Drummondville.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Chicoutimi. M. PINARD: Chicoutimi, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour cela que je veux savoir combien
cela coûte.
M. PINARD: Je peux donner la liste assez
complète avec le millage exact, mais je pense qu'il y a eu aussi
des mesures de compensation, comme je l'ai annoncé à quelques
reprises en Chambre, compensation qui a été exercée sous
diverses formes. Le ministre des Finances a annoncé dans le discours du
budget qu'il y aura une remise d'argent aux municipalités sous forme de
montants per capita, compte tenu de la population. Pour les
municipalités de 100,000 et plus, c'est $10 par tête, pour les
villes inférieures à 100,000 de population jusqu'à 50,000,
c'est $8 ou $6, pour les villes de 25,000 à 50,000 de population c'est
$4. C'est le cas de Drummondville, par exemple, où cela
représente $127,000 par année. Je pense que cela permettra aux
municipalités de mieux budgéter, de mieux équilibrer leur
budget et de mieux faire face aux dépenses d'entretien du réseau
routier qui leur a été remis par le ministère des
Transports. Je pense que, dans l'ensemble, cela ne représente pas un
millage très considérable.
Dans la ville de Laval, c'est un problème plus
considérable mais plus spécifique aussi, mais où nous
avions conclu un protocole d'entente avec la ville de Laval et où il y a
eu des compensations qui ont été exercées. Je ne dis pas
que c'est à la satisfaction complète des autorités
municipales de la ville de Laval, mais je pense quand même que la formule
méritait d'être essayée, compte tenu des
conséquences que cette formule apporte dans le présent et
apportera dans l'avenir. S'il faut en arriver à une autre formule de
compensation, éventuellement, pour atténuer les
conséquences que nous aurions peut-être de part et d'autre mal
appréciées, la discussion reste ouverte là-dessus . Le
ministère ne se montre pas irréductible en ce moment sauf que,
comme dans n'importe quelle réforme qui est mise en place, il faut quand
même laisser le temps agir et voir ce que la formule va donner
après une certaine période de rodage.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que le ministre j'en
fais une demande formelle peut déposer la liste complète,
nous donnant les chiffres émis en termes de milles, le nom des
municipalités qui ont été touchées, le nombre de
milles dans chaque municipalité, ce que cela représente en termes
d'économie pour le ministère de la Voirie, quelles sont les
compensations qui ont été consenties par ailleurs à ces
municipalités? En effet, si l'on examine les chiffres des tableaux
produits dans le discours du budget, on se rend compte par exemple que, pour
une seule ville comme celle de Chicoutimi, elle va recevoir $135,572 en
surplus.
Mais est-ce que ce surplus compense les coûts qu'a
entraînés la remise par le ministère de la Voirie de
l'entretien de certains tronçons de routes?
M. MAILLOUX: II y a une chose certaine que je pourrais avancer devant la
commission.
C'est qu'avant que le ministre des Finances annonce une nouvelle
répartition à l'endroit des villes de 25,000, 50,000 habitants ou
plus, il ressort que le ministère de la Voirie a insisté pour que
la répartition se fasse avec plus d'à-propos, étant
donné la surcharge que devaient assumer les villes en question.
Nous avons insisté auprès du ministre des Finances...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, j'ai compris.
M. MAILLOUX: ... pour qu'il tienne compte, évidemment, des
budgets nouveaux qu'avaient à assumer les villes. Sans que l'on fasse
une étude approfondie du tableau, je pense que le député
de Chicoutimi le constatera, dans un avenir prochain, quand il verra au tableau
de la remise d'une ville comme celle de Chicoutimi, un montant de $125,000 en
surplus, qui n'est peut-être pas affecté en entier à
l'entretien de ce réseau routier, mais qui est quand même une
somme importante pour la partie du réseau qui a été remise
à une ville comme Chicoutimi, quand on considère l'entretien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. MAILLOUX: Je voudrais ajouter également que le
ministère de la Voirie, depuis qu'il a fait une remise assez importante,
a quand même consenti à revoir l'ensemble de ces routes remises
aux municipalités. Dans un cas comme l'ancien chemin Seigneurial, ici,
sur la Côte de Beaupré, dans le cas des municipalités comme
Beauport ou les municipalités voisines, ces dernières ont fait
valoir devant le ministère que ces routes avaient été
remises dans un état lamentable. Le ministère s'est fait un
devoir, à même son budget d'entretien, de refaire la
chaussée, de manière que la remise se fasse dans un état
convenable et que la municipalité ne soit pas obligée, dans
l'immédiat, d'assumer une charge que son budget ne lui permettait pas
d'accepter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président...
M. PINARD: Vous me permettrez aussi de dire que, dans certains cas, et
même dans plusieurs, il y avait quand même une situation
d'injustice flagrante qui était faite à certaines
municipalités. Par exemple, dans la ville de Québec, où il
n'y avait qu'un réseau routier qui pouvait être qualifié
comme étant partie intégrante du réseau provincial, parce
que c'était une partie de la route 15, il n'y avait pas d'entretien
subventionné par le ministère de la Voirie en faveur de la ville
de Québec alors que, dans la ville de Sillery et dans la ville de
Sainte-Foy, une partie de la Grande-Allée qui devenait, un peu plus
loin, le boulevard Laurier,
était subventionnée par le ministère de la Voirie
ou était même entretenue complètement aux frais du
ministère de la Voirie, par son propre équipement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui est normal, c'est une artère,
une entrée.
M. PINARD: EUe était même entretenue durant
l'été. Il y a même eu des travaux de revêtement
bitumineux. Alors, c'était une situation anarchique,
déséquilibrée et qui était vraiment discriminatoire
à l'égard de certaines municipalités. Nous avons donc
voulu en arriver à une formule de normalisation, quitte à
suppléer, en donnant aux municipalités qui se trouvaient, en
quelque sorte, pénalisées par la remise d'une partie de ces
routes, en accordant soit des subventions accrues, soit de l'aide technique,
soit comme vient de le souligner le ministre d'Etat en remettant
des chaussées refaites, dans un bon état, de façon
à ne pas surcharger le budget d'entretien de la plupart de ces
municipalités.
H reste des cas à régler avec la ville de Québec,
à la suite de l'annexion de nouveaux territoires à la ville de
Québec, qui étaient considérés à
l'époque comme étant des routes à caractère rural
et qui recevaient un entretien qui n'était pas de la même
qualité et de la même catégorie que certaines routes
à caractère plus urbain. Cela a été le cas
également pour Iberville où 100 p.c. du réseau routier
était à la charge du ministère de la Voirie alors que,
dans d'autres municipalités, c'était la municipalité qui
se chargeait de l'entretien de son réseau routier, même si une
partie du réseau appartenait au réseau provincial, du moins pour
la partie qui passait à l'intérieur des limites municipales.
Alors vous aviez toutes sortes de situations hybrides,
déséquilibrées, discriminatoires. Nous avons encore
une fois, je le répète proposé la formule de
normalisation la moins discriminante ou discriminatoire possible, mais j'admets
qu'il peut y avoir encore des problèmes à régler. C'est
pourquoi je dis que la position du ministère n'est pas
irréductible, mais qu'à la lumière de l'expérience,
avec la période de rodage suffisante, nous serons en mesure de mieux
évaluer les conséquences au plan financier et au plan
technique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président, je
maintiens ce que je demandais tout à l'heure et je veux bien que le
ministre obtempère à nos volontés parce qu'il s'agit de
volontés des députes. Je voudrais savoir combien de milles ont
été remis, quelles sont les municipalités qui ont
été affectées et qu'est-ce que cela représente en
termes de coût, en termes d'économie pour le ministère de
la Voirie?
On peut me dire: Le ministre des Finances, par sa nouvelle politique
budgétaire, va remet- tre à des villes données j'ai
pris l'exemple, tout à l'heure, de Chicoutimi $135,572,
calculé à $4 par tête pour des villes comme celle de
Chicoutimi. Cela ne veut pas dire que cela allège de façon
importante le fardeau fiscal de la municipalité, quand ce fardeau fiscal
s'est vu augmenter lors de la remise de l'entretien des chemins par le
ministère de la Voirie. D'autant plus que le montant de $135,000 dont je
parle ici peut fort bien être, par la municipalité, affecté
à d'autres fins que celle de l'entretien des routes. Donc, la
pondération va être assez difficile à faire. C'est
précisément pour savoir ce que va coûter aux
municipalités cette nouvelle politique du ministère de la Voirie
que je demande au ministre de nous fournir tous les renseignements, toutes les
données, en termes de milles, en termes de municipalités et en
termes de coût de cette nouvelle politique de remise de certains
tronçons de routes aux municipalités afin que nous puissions voir
si les compensations du ministre des Finances sont favorables aux
municipalités.
Quand les municipalités ont fait des pressions auprès du
ministre des Finances pour obtenir des compensations, comme celle que l'on
vient de leur accorder, elles ne l'ont pas fait en parlant de voirie. Elles
l'ont fait parce qu'elles ont exprimé le désir de voir leurs
municipalités s'améliorer dans tel ou tel autre secteur. A ma
connaissance, on ne m'a jamais parlé de voirie, sauf dans de grandes
villes, dans les grandes agglomérations. J'ai vu les réactions
après le discours du ministre.
M. MAILLOUX : Je pense que le député de Chicoutimi
admettra qu'à l'intérieur des budgets des municipalités ou
des villes l'entretien d'un réseau routier municipal est quand
même un des plus importants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est entendu. Le ministre sait très
bien que le député de Chicoutimi le sait, il travaille assez
souvent avec les municipalités pour le savoir. Le montant que leur remet
le ministre des Finances, ni vous ni moi n'allons décider quel usage les
municipalités vont en faire.
M. PINARD : Est-ce qu'on me permettrait d'intervenir tout de suite dans
la discussion pour répondre aux remarques du député de
Chicoutimi? Si je regarde le discours du budget prononcé par le ministre
des Finances il y a deux semaines, au tableau III-4, intitulé "Aide
financière au secteur municipal par le gouvernement du Québec",
je m'aperçois que le gouvernement du Québec va payer, à
titre d'aide financière au secteur municipal, pour l'année 73/74,
$18,235,000...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. PINARD: ... par rapport à la somme de $16,035,000 payée
en 72/73, ce qui donne un
surplus de $2,200,000 payés aux municipalités à
qui, précisément, le gouvernement a remis 1,000 milles de routes
ou de rues à l'entretien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais ce n'est pas à ces
fins-là.
M. PINARD: En 71/72, le gouvernement payait, pour l'entretien des
routes, à titre d'aide financière au secteur municipal,
$11,422,000. Il y a une progression constante de l'aide du gouvernement du
Québec en faveur des municipalités qui ont à s'occuper de
l'entretien de leur réseau de rues ou de routes.
Cela se compense très bien avec le montant qui a
été économisé par le ministère des
Transports à la suite de la remise d'environ 1,000 milles de rues ou de
routes aux municipalités dont l'entretien, en été,
coûte $800 le mille en moyenne, par rapport à $400 le mille en
hiver, pour une somme globale de $1,200,000. Si vous faites la
différence entre l'aide donnée par le gouvernement du
Québec aux municipalités au chapitre de l'entretien des routes
à partir de 71/72, alors que l'aide globale du gouvernement était
de $11,422,000, qu'en 72/73 elle a été de $16,035,000, et qu'en
73/74 elle sera de $18,235,000, vous voyez que les municipalités seront
bénéficiaires d'un excédent au plan de l'aide
financière.
Le député peut me poser la question: Comment cette aide
financière accrue du gouvernement aux municipalités sera-t-elle
répartie, compte tenu des 1,000 milles retournés dans le
réseau municipal? Ce serait peut-être une bonne question, mais on
peut en discuter aussi un peu dans l'absolu, cet après-midi, sans avoir
ce que nous appelons en anglais le "breakdown", la répartition de
l'entretien, compte tenu du nombre de milles remis aux
municipalités.
C'est un tableau qu'on peut déposer. J'espère qu'on nous
donnera un peu de temps pour le faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je tiens absolument à ce qu'il soit
déposé.
M. PINARD: Oui. Nous n'avons aucune cachette à faire
là-dessus. J'aimerais dire au député de Chicoutimi que
tout le réseau remis aux municipalités l'a été en
vertu d'une décision du Conseil des ministres, à la suite de
l'adoption d'arrêtés ministériels spécifiques
à cet égard. Vous retrouverez toutes ces décisions dans la
Gazette officielle du gouvernement du Québec. De mémoire
je ne peux pas citer les numéros, parce qu'il y a quand même eu
plusieurs arrêtés ministériels qui ont été
adoptés en cours de route, surtout depuis 1971 mais nous
pourrions quand même remettre aux députés qui s'y
intéressent toute la documentation pertinente en la matière.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je ne veux pas
prolonger cette discussion avec le ministre des Transports, mais j'ai
demandé le dépôt de documents, afin qu'il nous soit
possible d'interpréter les tableaux qui apparaissent dans le discours du
budget, aux pages 52 et 53, parce que ce que vient de me dire le ministre ne me
convainc absolument pas, compte tenu des autres besoins des
municipalités et le ministre des Finances a établi des normes de
répartition qui ne nous laissent pas de nous inquiéter, lorsqu'il
s'agit de municipalités inférieures à celles dont il est
question dans le discours du budget. C'est pour cela que je veux avoir le
tableau, voir quelles sont les compensations que le ministère des
Finances promet de donner et de quelle façon, ensuite, il y aura lieu,
une fois cette phase de rodage passée, de demander au ministère
de la Voirie de rajuster son tir.
M. MAILLOUX: Quand le tableau sera déposé, je veux croire
que le député de Chicoutimi comprendra qu'à
l'intérieur de la remise totale, il y a également les parties de
routes qui sont construites par le ministère de la Voirie, des parties
qui, forcément, sont remises aux municipalités lors de la
construction de grandes artères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
M. MAILLOUX: Je demandais au sous-ministre attaché à la
construction à combien cela pouvait se situer par année. Cela
peut se situer, entre 50 et 100 milles par année de réseaux
routiers qui sont retournés aux municipalités, en raison de la
construction d'une route nouvelle. Forcément, sur une période de
trois ou quatre ans, cela fait quand même un volume assez important de
routes retournées aux municipalités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A part cela, il y a aussi la question des
protocoles d'entente que le ministre signe. On en a signé dans mon coin
et je veux analyser tout cela pour peser en termes de dollars et de cents ce
que les contribuables vont payer de plus ou de moins. Je ne porte pas de
jugement de valeur. C'est un effort d'appréciation d'une politique que
le ministère des Transports a mise de l'avant et dont je voudrais bien
voir si les effets sont bénéfiques pour les municipalités,
compte tenu d'un autre facteur que nous ne discuterons pas ici, la nouvelle
politique d'évaluation foncière.
M. MAILLOUX: D'ailleurs, dans le cas du protocole d'entente de la ville
de Chicoutimi, je pense que c'est un des protocoles d'entente des plus
importants jamais signés dans le Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et des plus coûteux pour la ville.
M. MAILLOUX: Mais le plus coûteux pour le ministère de la
Voirie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et pour la ville.
M. PINARD: M. le Président, est-ce que je peux faire remarquer
que nous sommes à discuter à la fois le contenu du programme 3 et
du programme 4? La discussion que nous avons faite sur ces
éléments des deux programmes pourrait donc être
considérée comme ayant été faite et nous
procéderons aux autres éléments des programmes qui n'ont
pas encore été discutés. Cela permettra une meilleure
coordination de nos travaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, ça va bien.
LE PRESIDENT(M. Croisetière): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET : Sur le même sujet. Suite à ce que j'ai dit ce
matin et au volumineux rapport de correspondance que j'ai fait préparer
pour le ministre, j'ai reçu ce midi une autre lettre de mon
comté, analogue à celle que j'aurais à vous
présenter prochainement dans un dossier complet. J'entendais le ministre
d'Etat me dire tout à l'heure qu'il y a plusieurs de ces routes qui,
aujourd'hui, ne sont pas tellement fréquentées ou des rangs de
campagne où il n'y a presque plus de cultivateurs ou de
résidants, qui devront peut-être, éventuellement,
être abandonnés de toute façon. M. le ministre d'Etat me
disait aussi qu'un nombre incalculable de lettres semblables à celle-ci,
que je pourrais peut-être vous présenter si vous voulez en prendre
connaissance, arrive au ministère des Transports pour des demandes de
réfection de routes de toutes sortes. Combien, approximativement, de
telles lettres arrivent-elles au ministère de la Voirie?
M. MAILLOUX: En deux mots, M. le Président, je pourrais dire
à l'honorable député d'Abitibi-Ouest qu'il arrive des
demandes au ministère de la Voirie, soit au bureau du ministre, de ses
officiers ou à mon bureau par centaines de millions par année,
pour ne pas dire de milliards.
M. AUDET: Des centaines de millions?
M. MAILLOUX: Des centaines de millions pour ne pas dire des milliards.
D'ailleurs, il en a été ainsi sous tous les gouvernements qui se
sont succédé.
M. AUDET: Est-ce que la réponse à ces lettres est toujours
aussi polie que celle que nous avons reçue à
Sainte-Germaine-Boulé, à l'effet qu'on laisse ces
municipalités espérer qu'un jour on viendra à
réparer leurs routes et à leur donner satisfaction? Quoique dans
l'esprit du ministre d'Etat, je n'ai pas cru que le ministère des
Transports veuille aller aussi loin.
Je pense qu'on se garde une certaine réserve. Dans la
volonté du ministère, c'est exactement la disparition. A l'usure,
les gens viendront peut-être à abandonner les territoires et on
n'aura qu'à fermer ces routes.
M. PINARD : II n'y a jamais de calcul aussi mesquin que ça dans
l'esprit du ministre des Transports ni de ses principaux collaborateurs. Je
pense que l'espoir étant la nourriture de l'homme et en particulier des
administrateurs de la chose publique...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour ça que nous sommes
maigres.
M. PINARD: Je pense que le député n'a pas à
désespérer de façon dramatique au point de se suicider
politiquement ou autrement. Je veux lui dire que ce que le ministre d'Etat a
affirmé tantôt est absolument vrai. Il semblerait que la
stratégie de présentation des requêtes de la nature de
celle dont vient de parler le député d'Abitibi-Ouest a pris une
forme un peu nouvelle. Non seulement le ministre reçoit les originaux
des résolutions adoptées par les conseils municipaux mais le
ministre d'Etat reçoit également les mêmes originaux, le
sous-ministre titulaire, les originaux, les sous-ministres adjoints, les
originaux. Alors, je trouve que les secrétaires-trésoriers sont
très prolifiques...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils sont originaux.
M. PINARD : Ils sont originaux et ils sont très prolifiques en la
matière. Nous essayons de classer les problèmes par ordre
d'importance et il faut bien admettre je me répète
là-dessus qu'il faut faire confiance aux fonctionnaires qui sont
dans les territoires et qui, le plus honnêtement, le plus objectivement
et le plus justement possible compte tenu des budgets qui sont mis à
leur disposition, de l'expérience qu'ils ont et des inventaires des
besoins qu'ils ont fait dans le territoire, essaient de bien servir la
population. Et parfois, il arrive qu'un maire ou un député, qu'il
soit ministériel ou oppositionniste, ne soit pas d'accord sur la
planification faite et préparée par le directeur régional
et le divisionnaire du comté. Il peut arriver que ce soit cette
situation et c'est la responsabilité du ministre et de ses hauts
fonctionnaires de trancher, d'arbitrer et de prendre la meilleure
décision dans les circonstances, compte tenu des représentations
qui sont faites.
M. AUDET: M. le Président, je crois que, pour ce qui est de
l'arbitrage et des décisions prises je crois que ça arrive
très souvent et longtemps, dans certains cas surtout si on se
réfère au cas que je vous ai proposé ce matin... Vous
dites qu'il n'y a pas matière à désirer se suicider, mais
je pense qu'il y a beaucoup de gens qui commencent à y penser. Ils
désespèrent à ce point-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce ne sont pas de bons catholiques dans votre
coin.
M. AUDET: Au point de vue routier, toujours.
M. PINARD: J'ai toujours pensé qu'un bon créditiste
était animé d'espoir, parce que c'est une partie importante de
votre doctrine.
M. AUDET: Oui. Nous espérons vous remplacer, justement.
M. PINARD: Parce qu'autrement, je vois mal comment votre parti aurait
choisi le vert comme étant la couleur officielle de votre formation
politique.
M. AUDET: Nous espérons...
M. PINARD: Le vert est l'espérance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le vert est la couleur du concombre.
M. BELAND: ... les quelques rares qui sont encore rouges dans ces
comtés.
M. AUDET: J'entendais tout à l'heure le ministre parler avec
beaucoup de facilité et de dégagement concernant les questions
financières, lorsqu'il s'agissait du tunnel éventuel entre les
deux rives, ou un pont, ou quoi que ce soit. Il était tellement
dégagé qu'il parlait avec facilité, dégagement, que
cela coûte $54 millions ou $200 millions, il n'y a pas de
problème. Pas de problème technique, pas de
problème...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas tout à fait ce que nous
avons compris.
M. AUDET: C'est bien ee que j'ai compris.
M. PINARD: Le député a peut-être mal
interprété mes propos et surtout la façon dont je les ai
tenus. Je me sentais dégagé précisément parce que
les crédits ne sont pas dégagés. Quand les crédits
seront dégagés, la responsabilité sera beaucoup plus
importante et beaucoup plus douloureuse pour moi qui aurai à choisir
l'axe de ce fameux lien direct Québec-Lévis avec toutes les
conséquences que cela pourra comporter. C'est en voie de gestation,
comme on dit dans le langage technocratique d'aujourd'hui.
M. AUDET: Mais il semble, dans les propos du ministre...
M. PINARD: La gestation n'est pas douloureuse. C'est au moment de
l'accouchement habituellement que les douleurs se produisent.
M. AUDET: Quand on entend parler du tunnel, il semble que cela ne soit
pas tellement une question financière qui modère ou retarde les
travaux nécessaires. Comment se fait-il qu'on peut réaliser des
projets aussi coûteux, sans aucun problème économique
apparent le ministre vient de nous dire qu'il y en a peut-être
et qu'il devient aussi difficile, je dirais même impossible, de
réaliser des travaux beaucoup plus élémentaires avec un
seul budget aussi important que celui du tunnel? Je crois que si on s'avisait,
une fois pour toutes, de ne pas avoir peur non plus de voter un budget assez
important pour parachever une foule de petites routes que la population du
Québec demande depuis des années, il me semble... On donnerait
seulement un bon coup. Parce que, lorsqu'on construira le tunnel, on va donner
le coup.
M. MAILLOUX: Est-ce que l'honorable député d'Abitibi-Ouest
me permettrait une remarque? Tantôt on a parlé du pont ou du
tunnel qui relierait la rive sud à la rive nord. Lorsqu'on
considère le bassin de population de ces endroits, il est logique de
penser que des dizaines et des dizaines de millions puissent être
investis un jour ou l'autre. Il serait peut-être sage que le
député d'Abitibi-Ouest fasse part à un de ses amis, qui
est effectivement député au fédéral dans mon
comté, et qui, lors d'une récente tournée à
l'Ile-aux-Coudres a laissé espérer à des gens
qu'étant donné que leur député provincial
était ministre d'Etat aux Transports, c'était peut-être le
bon temps de demander un pont entre l'Ile-aux-Coudres et la rive nord. Le
député créditiste avait oublié qu'il y a 1,600
pieds d'eau en profondeur entre les deux rives alors qu'il y a trois milles et
demi de distance, et lorsqu'on connaît la montagne, les Eboule-ments, il
y a 4,000 pieds d'altitude.
Des gens en sont rendus à faire une telle démagogie dans
les comtés, à laisser espérer que des choses semblables
peuvent se réaliser. Le ministère des Transports est pris avec de
nombreux problèmes auxquels il ne pourra jamais arriver à donner
une réponse satisfaisante.
M. AUDET: J'en parlerai avec M. Caouette de Charlevoix pour
rectifier...
Comment se fait-il aussi qu'on a rejeté avec autant de
facilité la motion que j'ai présentée en
matinée?
M. BERTHIAUME: Elle n'était pas recevable.
M. AUDET: Elle n'était pas recevable, mais il y a quelque chose
de recevable dans l'esprit du ministre. C'est le fait qu'on accepte de
retourner aux municipalités de belles longueurs de route et on accepte
de faire des remises, des compensations aux mêmes municipalités.
C'est un peu dans ce sens que je faisais ma motion en matinée. Je crois
que, si l'on abaissait le nombre des personnes par municipalité, il y a
beaucoup de municipalités moins populeuses qui accepteraient la
même proposition de la part du
ministre des Transports à l'effet que soient retournées
à des petites municipalités des longueurs de route comme trois
milles et un quart, comme je vous ai dit ce matin.
On pourrait finir ces routes quitte à recevoir les
retombées possibles du gouvernement.
Le ministre d'Etat et le ministre des Transports disaient tout à
l'heure que les remises aux municipalités étaient probablement
assez importantes pour correspondre au coût d'entretien. Si
réellement cela correspond au coût d'entretien, pourquoi les
petites municipalités ne pourraient-elles pas bénéficier
de telles choses elles aussi? Je pense qu'on prendrait de l'avance, qu'on
devrait prendre l'initiative nécessaire pour se donner, une fois pour
toutes, des routes d'accès.
M. PINARD: Evidemment, des remises sous forme de compensations
financières aux municipalités peuvent être employées
pour d'autres fins que pour l'entretien du réseau municipal. C'est la
responsabilité du conseil municipal, démocratiquement élu
par la population, de choisir le programme d'action dans le cours d'un exercice
budgétaire. C'est évident que, lorsque nous disons que nous
remettons un certain nombre de milles de rue ou de route à une
municipalité, nous estimons qu'il en coûtera un certain montant
pour apporter un bon entretien au plan annuel. Mais, si la municipalité
a placé ailleurs ses priorités et que la population de la
municipalité est d'accord là-dessus, ce n'est pas au gouvernement
provincial d'intervenir en la matière. Je pense qu'il faut laisser jouer
la démocratie...
M. AUDET: M. le Président, je ne vois pas pourquoi le ministre
aurait des doutes...
M. PINARD: ... en toute liberté.
M. AUDET: ... vis-à-vis de l'utilisation de semblables
compensations par de petites municipalités alors que l'on crie, depuis
dix ou douze ans, au sujet de besoins prioritaires. Je pense qu'on affecterait
ces sommes à ces choses-là. Je ne vois pas pourquoi on ne
laisserait pas la même liberté d'employer ces compensations aux
petites municipalités comme aux grandes villes. Je suis sûr
qu'elles seraient affectées au bon endroit à part cela.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Témiscouata sur le même sujet.
M. SIMARD (Témiscouata): Je reviens à la demande de mon
collègue le député de Chicoutimi. J'insiste encore
davantage sur l'importance de connaître tous ces chiffres qui nous ont
été donnés tantôt à l'aide de tableaux,
présentés lors du discours du budget. On nous annonce, à
force de publicité, des augmentations additionnelles aux
municipalités alors que, antérieurement, on leur a donné
des charges additionnel- les. Là-dessus, comme le mentionne d'ailleurs
le discours du budget à l'aide de ces chiffres, on parle de
municipalités bien spécifiques; on donne les noms, on s'en tient
aux municipalités de 25,000 personnes et plus. J'aimerais qu'on me
précise davantage le cas des municipalités de 1,500, 2,000 ou
2,500, par exemple, parce que, apparemment, il y aurait un barème qui
aurait pour départ 3,000 de population et plus.
Vous savez l'importance des problèmes qu'ont ces
municipalités de 1,500 à 2,000 de population. Je suis maire d'une
municipalité comme celles-là depuis quinze ou seize ans. On nous
a dit qu'on avait quantité de revenus additionnels qui nous avaient
été donnés cette année. J'aimerais revenir à
des propos que tenait tout à l'heure le ministre d'Etat à la
Voirie lorsqu'il a mentionné, par exemple, que ce n'était pas
sans réticence que ces municipalités avaient, au début,
manifesté leur inquiétude quant à ces charges
additionnelles et, par la suite, elles avaient fini par accepter. Je regrette
de dire au ministre d'Etat à la Voirie que ce ne sont pas des
réticences; on nous a imposé tout simplement ces charges. On nous
a dit qu'à l'avenir on n'entretiendrait plus telle route, que
c'était notre problème. Loin de nous donner des revenus
additionnels, cela nous a causé des problèmes additionnels parce,
malgré que le ministère de la Voirie eût
décidé de ne pas les entretenir, nous avons jugé bon dans
plusieurs cas de les entretenir et cela à la charge des
contribuables.
J'aimerais qu'on me précise davantage quels sont ces revenus
additionnels que l'on mentionne tellement souvent et qui vont compenser pour
ces charges additionnelles.
M. PINARD: Je me permets de répondre immédiatement aux
remarques du député de Témiscouata. S'il veut bien prendre
son livre du budget, à la page 21-7, programme 3 du ministère des
Transports, il s'apercevra que le budget de la construction de l'autoroute a
diminué en 73/74, par rapport à celui de 72/73. Il a
diminué de $13 millions environ. Le budget de construction de routes
principales a également diminué de $108 millions environ, en
72/73, à $104,500,000 en 73/74. Le budget de construction de routes
régionales a augmenté. C'est là que je fais mon argument.
C'est que le budget de construction de routes régionales a
augmenté, pour le prochain exercice financier 73/74, à
$42,618,100, par rapport au montant de $39,347,400, en 72/73, et que, le budget
de construction d'autres routes a également augmenté, cette
année, pour être porté à $51,355,700, par rapport
à la somme de $48,298,700, en 72/73. Mon argument est le suivant: nous
mettons moins d'argent, cette année, en 1973, pour la construction
d'autoroutes et de routes principales, et nous mettons plus d'argent pour la
construction de routes régionales et d'autres routes,
c'est-à-dire, des routes de comté, précisément,
pour faire suite
aux demandes répétées des municipalités qui,
avec raison dans la plupart des cas, prétendent avoir des charges
financières plus lourdes, compte tenu des besoins nouveaux qui nous sont
révélés, par les études de planification faites au
niveau régional et au niveau local.
En plus de l'aide financière accrue dont j'ai parlé
tantôt et qui a été annoncée par le ministre des
Finances, dans son discours du budget, il y aura un budget de subventions pour
les municipalités, petites et moyennes municipalités dont la
population est inférieure à 25,000 habitants, qui se totalisera
à la somme de $6,235,000. Le ministre des Finances a annoncé, en
surplus, qu'il y aura $3 millions additionnels accordés à titre
d'aide aux petites municipalités. Ce qui veut dire qu'il y aura une
somme totale de $9,235,000 qui sera distribuée en faveur des petites
municipalités dont la population est à 25,000 habitants. C'est
là que nous disons que le gouvernement du Québec a pris ses
responsabilités à l'égard des petites
municipalités, compte tenu des besoins nouveaux qui nous ont
été exprimés et compte tenu des nouvelles charges
additionnelles, qui seront faites par la remise d'un certain nombre de milles
de chemin dans leur réseau municipal.
Je pense que le tout se compense très bien et même
avantageusement. Il s'agit d'être objectif en la matière et,
à l'aide des chiffres quand même officiels que nous vous donnons,
et qui apparaissent dans des documents officiels déposés par le
ministre des Finances dans le discours du budget, chiffres qui apparaissent
également de façon officielle dans le livre des crédits
pour l'année 73/74, il serait bon de les regarder, de les étudier
de façon bien objective et d'essayer d'en faire la redistribution
à l'échelon municipal, compte tenu de l'importance des
municipalités, compte tenu aussi des charges financières et de la
capacité de payer des municipalités. Ceci a déjà
été expliqué par le ministère des Affaires
municipales qui, lui, a en main toutes les données financières
susceptibles d'informer le ministère des Transports, à savoir
s'il doit, oui ou non, remettre à une autre année tant de milles
de route, à l'entretien de la municipalité.
Nous étudions la capacité financière de payer de
cette municipalité, à l'aide de l'information fournie par le
ministère des Affaires municipales. Si nous nous apercevons que la
municipalité a des surplus de budget, parce qu'il y a des coussins
financiers qui nous sont démontrés par l'expertise comptable,
coussins qui ne sont pas toujours admis par les maires ou les membres des
conseils municipaux, lorsqu'ils viennent nous voir, nous le savons ou nous
finissons par le savoir. Alors, nous commençons par leur dire: Ecoutez,
servez-vous de l'argent que vous avez en banque avant de demander de l'aide
financière au gouvernement.
S'il est vrai que nous vous imposons des charges financières plus
lourdes que votre capacité de payer, nous allons vous aider. Effective-
ment, c'est ce que nous faisons et c'est ce que nous ferons, puisque nous
aurons $9,235,000 à distribuer en faveur des municipalités dont
la population est inférieure à 25,000.
M. AUDET: M. le Président, juste une remarque. Je crois
que...
M. PINARD: Attendez, un instant. Je me corrige. Le montant global de
l'aide financière aux municipalités sera de $9,235,000, mais,
pour venir en aide aux municipalités dont la population est
inférieure à 25,000, il s'agit bien de la somme de $3 millions
que j'ai mentionnée tantôt.
M. SIMARD (Témiscouata): Inférieure à 25,000 de
population.
M. PINARD: A 25,000 de population.
M. SIMARD (Témiscouata): C'est $3 millions.
M. PINARD : Mais l'aide va se distribuer en faveur des
municipalités...
M. SIMARD (Témiscouata): J'aimerais qu'on précise
davantage.
M. PINARD: La moyenne de population varie entre 1,500 et 3,000
habitants.
M. SIMARD (Témiscouata): Le ministre d'Etat pourrait-il me donner
le montant qui était au budget l'an passé pour cette aide
à ces municipalités?
M. MAILLOUX: C'était un montant de $3.5 millions.
M. SIMARD (Témiscouata): L'an passé?
M. MAILLOUX: C'était un montant de $3.5 millions. Par la suite,
il y a eu un mandat spécial, une somme supplémentaire de $3
millions. Cette année, vous avez, à ce jour...
M. SIMARD (Témiscouata): Le ministre parle de $3 millions pour
73/74. Il parle d'un montant inférieur à ce qu'on a eu les
années antérieures.
M. PINARD : Oui, mais un instant. Il faut quand même s'entendre.
C'est déjà en surplus des subventions que nous avons
payées aux municipalités, à l'aide d'accords intervenus
entre le ministère de la Voirie, maintenant le ministère des
Transports, et les municipalités, sur une période de trois ans ou
de cinq ans, selon le cas. Il y a des municipalités qui reçoivent
encore certaines subventions parce que la période n'est pas encore
terminée. D'autres en recevront pour la première fois,
c'est-à-dire nouvellement.
Je pense que le député serait mieux de préciser les
cas parce que...
M. MAILLOUX: C'est effectivement $3 millions supplémentaires au
budget de l'an passé.
M. SIMARD (Témiscouata): C'est important qu'on précise
parce que...
M. MAILLOUX: C'est $3 millions supplémentaires.
M. SIMARD (Témiscouata): ...le ministre vient de mentionner qu'il
s'était trompé dans les chiffres, que c'est bien $3 millions que
les municipalités auront.
M. MAILLOUX: C'est $3 millions supplémentaires, M. le
Président, au budget de l'an passé, sauf que, l'an passé,
à l'intérieur du montant qui était donné par le
ministre des Finances, il y avait certains protocoles d'entente pour des
municipalités qui avaient au-delà de 25,000 habitants, telles que
Chicoutimi, alors que, cette année, en tenant compte du fait qu'il y a
un prorata de versé aux municipalités de 25,000 habitants et
plus, pour $4, $8 ou $10, nous tiendrons compte, à l'intérieur de
ces montants, des demandes qui viennent des municipalités qui ont moins
de 25,000 habitants.
Je pense que le gros du partage sera fait à l'endroit des
municipalités de 25,000 habitants et moins, tenant compte de l'aide qui
est apportée par le ministre des Finances basée sur le prorata
qui reviendra du revenu de la taxe de vente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais le ministre d'Etat à la Voirie
pourrait-il me dire si c'est l'intention du ministère de la Voirie de
remettre d'autres routes à d'autres municipalités?
M. MAILLOUX: Peut-être pas à ma connaissance, mais
étant donné le sujet dont on parle, je voudrais quand même
faire une mise au point, si on me le permet. Evidemment, je sais que le
député de Chicoutimi et les autres députés
connaissent très bien les budgets des municipalités, pour avoir
oeuvré pendant de longues années dans ce domaine. Il ressort que,
si l'entretien des routes de voirie municipale est une charge importante pour
ces budgets, on constatait également, dans les toutes dernières
années, que la charge d'entretien, l'hiver, devenait très
difficile aux municipalités. L'invitation que l'on voulait faire aux
municipalités, c'était d'abandonner certaines routes qui ne
servaient qu'à des fins de tourisme ou à des choses semblables,
des fins de pêche, de chasse, de motoneige. On voyait les budgets des
municipalités grevés de façon anormale par un entretien
d'hiver qu'elles devaient payer en partie. Nous donnions une subvention et le
reste était payé par les municipalités. Cela a eu pour
effet que les municipalités sont aujourd'hui moins tentées
d'accorder de très longs circuits d'hiver dans des réseaux
routiers qui ne mènent à peu près nulle part ou qui ne
servent principalement qu'en période estivale.
Cela a été un peu une des raisons qui ont fait que les
municipalités ont été plus conscientes de ne plus
entretenir de routes qui, réellement, n'avaient pas tellement de
vocation bien définie en période hivernale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais cela ne répond pas à la
question que j'ai posée au ministre. Je lui ai demandé: Est-ce
qu'il est de l'intention du ministère de la Voirie de remettre, au cours
des prochains mois, d'autres secteurs de route à des
municipalités?
M. MAILLOUX: ...et les implications ne seront pas bien définies,
je pense.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais ce n'est pas écarté.
M. MAILLOUX: Je pense que, pour le moment, c'est
écarté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que les $3 millions, vous savez, ce
n'est pas le Pérou!
M. MAILLOUX: Non.
M. PINARD : M. le Président, à titre d'information
additionnelle, je réfère les députés à la
page 15 du discours du budget...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, nous avons tout cela ici.
M. PINARD: ...il y a quand même un paragraphe très
important qui se lit comme suit: "De plus, nous augmenterons de $3 millions la
subvention prévue au ministère des Transports pour les travaux
municipaux de voirie. Le nouveau montant prévu à ce titre sera de
$18,200,000".
La distribution de ce montant se fait de la façon suivante. Non
seulement le gouvernement et le ministère des Transports vont aider les
municipalités à procéder à l'entretien de leur
réseau routier l'été et à en faire la construction,
mais le gouvernement va les aider, avec une somme de $9 millions, pour
l'entretien de leur réseau pendant la période hivernale.
C'est important. Nous les aidons à faire l'entretien et la
reconstruction durant la période estivale mais nous les aidons
également en hiver. C'est un élément important dont il
faut tenir compte. Il ne faut pas généraliser les cas
particuliers. Comme je l'ai dit tantôt, il est possible que la formule
que nous avons employée soit bonne en principe pour la
généralité des cas, mais, dans certains cas
spécifiques, après une période de rodage suffisamment
longue, nous pourrons voir s'il y a des ajustements à faire.
Je ne pourrai pas laisser les députés
généraliser les critiques comme s'il s'agissait d'une situation
vraiment discriminatoire dans tous les cas. Ce que je me refuse à croire
parce que plusieurs maires nous ont dit: Nous sommes satisfaits de la formule
qui nous est offerte. La majorité d'entre eux nous l'ont dit.
D'autres sont venus exposer des situations plus pénibles. Nous
continuons à les étudier et nous verrons de quelle façon
nous viendrons à leur aide si la nécessité s'impose.
M. SIMARD (Témiscouata): Le ministre est certainement au courant
et, à la suite des demandes, il a dû étudier les dossiers
de l'état financier de plusieurs de ces municipalités. Il doit
être à même de conclure qu'il est impossible, pour une
municipalité de 1,200, 1,500 et même jusqu'à 3,000
habitants d'avoir plus de 5 p.c. de son budget pour l'entretien de la voirie
municipale. C'est impossible.
Ecoutez! Dans un village, il y a une artère principale, ce n'est
pas la population locale qui endommage cette route. C'est le commerce, c'est le
tourisme. Comment voulez-vous qu'une municipalité puisse y affecter plus
de 5 p.c. de son budget? Des municipalités comme celle dont j'administre
les affaires ont un budget qui rapporte en taxes municipales environ $18,000.
On a des obligations, non seulement des obligations de voirie. On a un service
d'incendie, des trottoirs à entretenir qui, habituellement, ne sont pas
payés par la voirie, l'éclairage de nos rues et quantité
d'autres choses que vous connaissez, la police, tous les services qu'exige une
municipalité le moindrement organisée.
Je regarde ici les budgets qu'on a donnés dans le comté de
Témiscouata, par exemple, pour 71/72, pour 18 paroisses. Ce sont toutes
des paroisses de moins de 3,000 habitants. Quelque $17,000 de subventions pour
l'entretien de la voirie, cela ne paye pas l'usure d'un an de la route. Le fait
qui se présente, c'est que des municipalités prennent de
l'arrérage dans l'entretien. On roule dans la poussière.
Dans le comté de Témiscouata, il y a trois
municipalités qui sortent...
M. PINARD: M. le Président, est-ce que je pourrais faire
remarquer bien amicalement que nous sommes à discuter à la fois
trois programmes: le programme 3, le programme 4 et le programme 5. Nous sommes
tombés dans l'entretien. Il va être difficile à manoeuvrer
tantôt. On tient pour acquis que la discussion de ces
éléments de programme sera faite tantôt, ou...
M. LEGER: Non, il y a d'autres questions sur ce domaine.
M. LESSARD: M. le Président, sur le point d'ordre...
M. PINARD: Un instant, nous allons nous entendre une fois pour toutes.
Si vraiment nous allons faire le chevauchement de trois programmes pour la
discussion entreprise jusqu'ici, je n'ai aucune objection. Mais tantôt,
bien honnêtement, il faudra que le président décide que la
discussion a été faite et que nous passions à la
discussion d'autres programmes ou d'autres éléments de
programme.
M. SIMARD (Témiscouata): M. le Président, si vous me
permettez d'interrompre l'argumentation du ministre, cela découle des
revenus additionnels que vous avez prétendu donner aux
municipalités. Je donne des exemples bien précis là-dessus
et j'aimerais qu'on me réponde. Je ne crois pas être hors d'ordre
là-dessus.
M. LESSARD: M. le Président, j'accepte le point de
règlement du ministre. Normalement, nous devons parler strictement des
routes régionales. Le problème que soulève le
député de Témiscouata est un problème important et
qui concerne toutes les petites municipalités, mais nous sommes
présentement à discuter des routes principales.
Si on pouvait à un moment donné régler ce
problème-là, on pourrait probablement à la suite
régler le problème des routes régionales puis discuter du
budget du ministère en ce qui concerne...
M. MAILLOUX: Si le député de Saguenay me permet,
étant donné qu'on a discuté au-delà d'une heure des
subventions, est-ce qu'on ne pourrait pas évidemment terminer la
discussion des subventions, si vous avez des questions à poser?
M. LEGER: Du moment qu'on pourrait revenir sur les routes tout à
l'heure.
M. MAILLOUX: IL ne serait pas question de routes régionales ni de
routes de comté, mais tout simplement de subventions aux
municipalités. Est-ce qu'on ne pourrait pas s'entendre, M. le
Président, de manière que ce soit...
M. LEGER: Pas d'objection, M. le Président, à condition
qu'on puisse revenir sur l'autoroute tantôt puis aux routes
principales.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'ai cru comprendre que les
discussions qui sont intervenues dans le programme 3 que nous discutons et qui
peut-être ont dépassé légèrement le sujet,
seront considérés quand nous discuterons des autres programmes,
par exemple les subventions. A ce moment-là, ce qui a été
dit et les réponses qui auront aussi été données
par le ministre entreront en ligne de compte et les députés qui
assistent à la commission parlementaire en tiendront compte
également.
M. SIMARD (Témiscouata): Je pense que ce qui nous a amenés
à parler de ce domaine des subventions aux municipalités, c'est
le ministre
d'Etat à la Voirie qui, dès le début de
l'assemblée, a parlé de ces nouvelles charges aux
municipalités, de routes qu'on les avait obligées d'entretenir.
Il nous a dit que ce n'était pas sans une certaine réticence,
mais qu'il avait fini par en conclure que ç'avait de l'allure. Je pense
qu'il a outrepassé sa pensée. Je pense qu'on n'avait pas le
choix.
M. MAILLOUX: Je ne pense pas avoir fait de
généralités. J'ai dit évidemment qu'il y avait eu
des réticences de la part des municipalités mais aujourd'hui on
constatait que plusieurs municipalités comprenaient mieux l'intention du
ministère.
M. PINARD : Si on me le permet là, je reviens au problème
fondamental que nous avons eu à régler lorsque nous avons mis en
vigueur cette formule de remise en milles de chemin aux municipalités.
C'est qu'après une enquête approfondie et très
sérieuse faite par le ministère des Affaires municipales, par le
ministère des Finances et par le ministère des Transports, nous
nous sommes aperçus qu'il y avait un régime d'iniquité
fiscale qui prévalait dans la province de Québec au niveau du
régime des subventions accordées par un ministère ou par
l'autre et que, bien souvent, ça se faisait de façon
discriminatoire, peut-être sur une base involontaire, mais sans
connaissance approfondie des problèmes et que c'était
peut-être aussi une formule arbitraire qui était utilisée
dans la distribution des subventions.
Alors, nous avons voulu en arriver à un régime de
normalisation pour établir un régime de justice fiscale en faveur
des municipalités, en faisant prendre les responsabilités
financières aux municipalités qui devaient les prendre, par
rapport aux réseaux dont elles étaient responsables au plan de
l'entretien et de la construction et alors que le ministère bien souvent
en faisait l'entretien et la construction à leur place, alors que', dans
d'autres municipalités, la municipalité faisait l'entretien et la
construction à 100 p.c. de son propre réseau, sans aucune
intervention financière de la part du gouvernement ou de certains
ministères.
Cela me paraissait injuste et discriminatoire. Il y a eu des accusations
qui ont été portées contre le gouvernement à
l'époque, le gouvernement de l'Union Nationale, le gouvernement
libéral; alors, nous avons voulu rétablir la situation et
accorder un meilleur régime de justice fiscale. C'est là la base
fondamentale de la réforme entreprise. Je ne dis pas qu'elle est
parfaite, mais elle vaut quand même la peine d'être essayée,
et nous avons jusqu'à ce jour des résultats très probants,
qui satisfont la majorité des maires. Il reste encore des cas
particuliers à règler, je le conçois. Nous ne refusons pas
le dialogue avec eux, nous ne disons pas non plus que nous n'aurons pas
d'autres formes d'aide à apporter à ces municipalités,
mais il faut quand même laisser la formule en application pendant un
certain temps pour voir exactement ce qu'elle pourra donner, quitte à
supplémenter l'aide financière qu'il faudra donner à
certaines municipalités.
C'est ce que je veux dire et c'est ce qui a fait la base des
réponses données tantôt par le ministre d'Etat, des
réponses à des questions bien précises de la part de
certains députés de cette commission parlementaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre à ce
propos-là pourrait accepter une proposition? Souvent, on entend dire,
dans ce domaine des subventions aux municipalités, le domaine de la
voirie en particulier, il y a discrimination d'un comté à
l'autre, selon l'allégeance politique? Est-ce que le ministre
accepterait de discuter, au moment où on prépare les budgets,
avec les députés qui peuvent discuter avec les
municipalités qu'ils représentent, les programmes à
proposer au ministère de la Voirie en vue d'en arriver à une
amélioration du réseau routier et en vue d'en arriver à
cette équité dans la redistribution? On commence à le
faire dans le domaine des loisirs et des sports, on consulte les
députés.
Je vous avoue que j'ai eu certaines réticences, j'ai posé
une condition à donner mon agrément au plan du programme du
Haut-Commissariat. J'ai dit: J'accepterai de participer à ça
à partir du moment où les autres ministères nous
proposeront de discuter de la répartition des budgets afin qu'on cesse
de se lancer, de part et d'autre, des accusations sur une répartition
qui serait d'ordre partisan plutôt que fondée sur les besoins
réels des citoyens dans chacune des régions du Québec.
M. PINARD: Est-ce que je peux donner un exemple typique de ce que
j'appelle un régime d'inéquité fiscale? Dans la ville
d'Iberville, on s'est aperçu que le ministère entretenait et
construisait à 100 p.c. le réseau de rues alors que dans la ville
de Sherbrooke, le gouvernement ne participait à absolument rien,
c'est-à-dire zéro pour cent.
M. SIMARD (Témiscouata): Elle avait un bon
député!
M. PINARD: Cela me paraissait absolument intenable, injustifiable et
indéfendable devant l'Assemblée nationale, devant les commissions
parlementaires, devant la commission des engagements financiers et devant
l'opinion publique, purement et simplement. C'est un exemple dramatique parmi
bien d'autres, mais qui explique la nécessité d'en arriver
à une pareille réforme que je viens d'expliquer.
M. MAILLOUX: Est-ce que le député de Chicoutimi me
permettrait...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'aimerais accepter l'invitation
faite par le ministre tantôt
qui disait qu'il était prêt â dialoguer avec les
municipalités pour faire une certaine compensation.
M. MAILLOUX: M. le Président, ce ne sera pas long.
M. LEGER: M. le Président, une simple question. Vous avez
parlé de Sherbrooke et Iberville. Dans l'île de Montréal,
la rue Sherbrooke est quand même une route qui traverse toute la ville,
la municipalité de Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est. Dans
votre budget quel montant de subventions est prévu pour les
municipalités de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Est touchant
l'entretien de l'artère Sherbrooke qui traverse la ville d'un bout
à l'autre?
M. BELAND: M. le Président, est-ce qu'on est à l'entretien
ou à la construction?
M. LEGER: On parlait de subventions.
M. PINARD: Evidemment, là on étend la discussion de plus
en plus dans le programme 5.
M. MAILLOUX: Ce n'est pas à l'intérieur de ça.
M. PINARD: On tiendra compte de la discussion qui aura été
faite et on passera à d'autres sections du programme tantôt.
M. LEGER: Je ne poserai certainement pas la même question la
prochaine fois.
M. PINARD: Je dis tout de suite au député de Lafontaine
qu'il s'agit d'un tout autre problème qui est en négociation avec
les autorités de la ville de Montréal et pour lequel il y aura un
traitement différent de celui que j'ai expliqué tantôt
à l'égard des autres municipalités. Si on veut avoir plus
de précision là-dessus, nous pouvons le faire, mais je ne pense
pas que ce soit le moment de le faire alors que nous sommes à discuter
le programme 3 et que la question posée par le député de
Lafontaine devrait être discutée au programme 5.
M. LEGER: D'accord. Si vous voulez me répondre lorsque nous
serons rendus au programme 5, je poserai de nouveau ma question.
M. MAILLOUX: M. le Président, en réponse à la
question posée par le député de Chicoutimi je voudrais
ajouter que, peut-être pour les subventions qui seront accordées
pour des villes de plus de 25,000 habitants la répartition sera plus
juste, étant donné qu'elle sera faite per capita. Elle devient
plus discriminatoire là où il faut étudier chacun des
dossiers dans les municipalités de moindre importance. Il ressort quand
même que, dans les années antérieures et principalement
l'an passé, le président de la commission ou d'autres
députés de quelque parti que ce soit se sont
présentés au bureau des hauts fonctionnaires du ministère.
J'en ai reçu moi-même plusieurs et nous désirons
forcément connaître l'opinion des députés de quelque
parti qu'il soit. Nous savons que la plupart des députés
connaissent bien les finances municipales et sont en mesure de nous indiquer,
évidemment à l'intérieur de leur comté, quelle est
la municipalité qui est réellement désemparée du
côté des finances municipales. Un des collaborateurs du ministre
me rappelait une discussion que nous avons eue récemment dans le
comté de Rouyn-Noranda où, devant le fait qu'il y a des jeux
d'été du Québec à Rouyn-Noranda, il y a une demande
tout à fait spéciale, où nous devons prendre une
décision tout à fait spéciale pour aider la
municipalité à passer à travers cela. Je pense que les
députés seront bien à l'aise, qu'ils seront reçus
amicalement au ministère, par les officiers ou par le personnel de mon
bureau, sans aucune hésitation et nous sommes prêts à
entendre les revendications de tous et chacun.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il faudra une institutionnalisation beaucoup
plus précise que ça parce que, évidemment, on peut
être bien gentil à l'entrevue et se réserver par
derrière soi de transiger avec qui on veut.
M. MAILLOUX: Nous avons l'habitude, au ministère de la Voirie,
depuis trois ans, d'institutionnaliser des méthodes pas mal plus
catégoriques, je pense. Je ne connais pas un gouvernement qui,
précédemment, a donné des renseignements globaux sur les
budgets autant aux députés de l'Opposition qu'aux
députés ministériels. Dans les gouvernements
précédent 1970 je ne me rappelle pas qu'un tel document ait
circulé dans les partis d'Opposition au ministère de la Voirie.
Nous les recevions du ministère des Affaires municipales, du
ministère de la Santé, mais dans les ministères qu'on dit
censés être à patronage dans l'Opposition, je me rappelle
évidemment que c'était passablement obscur comme
renseignements.
Je n'adresse pas de blâme à qui que ce soit.
C'étaient les méthodes du temps. Nous nous efforçons,
aujourd'hui, de donner le plus de renseignements possible à toute
personne qui, évidemment, représente un comté en
Chambre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je les ai eus pour ma région ce
matin.
M. SIMARD (Témiscouata): Le ministre des Transports semble dans
de bonnes dispositions lorsqu'il a parlé tantôt de justice
distributive pour les comtés même de l'Opposition. Cela permettra
peut-être de corriger des abus qu'il y a eus au cours des années
passées pour des comparaisons aussi grandes que les 318 p.c. de plus
dans des comtés du gouvernement en comparaisons avec des comtés
de l'Opposition.
C'est la comparaison faite entre le comté de
Rivière-du-Loup et le comté de Témiscouata. J'ai
vérifié ces chiffres lorsque j'ai mentionné les besoins
des paroisses de mon comté et, par la suite, le député de
Rivière-du-Loup a prétendu qu'on était des gens qui
aimaient se lamenter et que les paroles que j'avais prononcées lors du
discours inaugural n'étaient pas fondées. Je pense qu'elles sont
fondées. Il n'a qu'à relever l'aide aux municipalités du
comté de Témiscouata comparativement à celle du
comté de Rivière-du-Loup. Il sera à même de
constater lui-même que les avancés que je faisais dans ce
temps-là étaient fondés sur un pourcentage bien
précis qui était de 318 p.c. de plus pour Rivière-du-Loup
que pour Témiscouata.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, si on revient exactement au programme
3, du ministère des Transport, j'aurais quelques questions à
poser à l'honorable ministre...
M. MAILLOUX: Est-ce qu'on considère les subventions
acceptées, M. le Président?
M. PINARD: Est-ce qu'on peut s'entendre là-dessus pour permettre
au député de revenir au programme: Construction du réseau
routier?
M. SIMARD (Témiscouata): C'est une suggestion que je voudrais
faire. Le ministre n'est pas obligé de me dire s'il est en mesure de
pouvoir établir une politique semblable. Est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité de faire part aux municipalités qui ont des
budgets et des prévisions à faire en tenant compte de leurs
revenus, sur une période de deux ou trois ans, par exemple de
l'aide que le ministère, avec les nouvelles politiques qu'on nous a
annoncées tantôt, ou du montant approximatif qu'on pourrait leur
donner? Car ces administrateurs municipaux ont d'autres problèmes que
ceux de la voirie, aussi, et ils doivent planifier leurs affaires à long
termes et ne pas attendre au 31 décembre pour leur annoncer une petite
subvention parce qu'il en reste au ministère, et les organiser avec des
beurrées comme ça... Je calcule que c'est un problème
sérieux et qui cause des problèmes à ces gens qui se
dévouent. Ecoutez, nous ne sommes pas payés pour ça. Nous
le faisons de gaieté de coeur, parce que c'est notre milieu et nous
avons à coeur de montrer à nos contribuables et même aux
touristes qu'il y a des gens dans ces paroisses qui veulent aider le
gouvernement et leur population aussi. Ce sont des problèmes... Vous
êtes bien optimiste là-dessus, vous avez avancé des
montants, si on était en mesure de pouvoir connaître nos
subventions au début d'une année, parce qu'on nous oblige
à présenter nos états financiers et notre budget de
l'année au début de l'année. On sait que les budgets du
gouvernement ne commencent que huit mois après. On aimerait être
toisé là-dessus nous aussi.
M. PINARD: Est-ce que le député me permet? Cette
année, pour la première fois dans toute l'histoire
gouvernementale du Québec, au ministère des Transports, et je
pense que cela a été le cas pour tous les autres
ministères, il a fallu remettre au ministère des Finances et au
Conseil du trésor les budgets-programmes pour, au plus tard, le 15
décembre. Mais déjà, en septembre, octobre et novembre
nous avions commencé à négocier le montant des budgets
dont nous aurions besoin, compte tenu des programmes que nous avions
élaborés et planifiés. Evidemment, le ministère des
Finances et le Conseil du trésor, ayant une idée assez
approximative de la rentrée des revenus par rapport aux dépenses
qui seraient faites au cours de l'exercice financier, pouvaient être en
mesure de nous dire: L'enveloppe globale sera approximativement de tel montant.
Mais le problème qui était difficile à résoudre
était celui de la distribution des budgets pour chacun des
ministères. C'était pour nous permettre d'en arriver à la
préparation d'un budget-programme comme celui que nous étudions
pour la première fois cette année.
Nous avions commencé la discussion pour ce qui concerne le
ministère des Transports, c'est-à-dire que nous devrons
être en mesure de le faire à partir de juin 1973, ce qui nous
donne encore des délais beaucoup plus courts pour en arriver à
déterminer l'allocation budgétaire sur une base triennale,
c'est-à-dire pour une période de trois ans, pour en arriver
à la fabrication de ce qu'on appelle les interprogrammes. Cela nous
permettra, de cette façon, d'alerter plus rapidement les
municipalités à qui nous demanderons de nous faire
connaître leurs besoins. Cela leur permettra aussi de mieux planifier
leur budget au niveau municipal et, comme l'a souligné tantôt,
avec beaucoup de justesse, le député de Témiscouata, elles
se sentiront moins prises par surprise et elles pourront être en mesure
de mieux exprimer leurs besoins et de recevoir plus rapidement de tous les
ministères et, en particulier du ministère des Transports, une
réponse à savoir sur quelle aide financière elles peuvent
compter.
Je pense que c'est une nouvelle technique qui, à mon avis, est
très efficace et qui est un grand effort de démocratisation des
finances publiques et un très grand effort aussi vers
l'établissement d'un régime d'équité fiscale. C'est
un but très louable à poursuivre. Nous allons l'atteindre de
façon peut-être imparfaite dès le départ de la mise
en place du système, mais je pense qu'avec la collaboration de tous les
paliers d'administration, nous en arriverons éventuellement à
avoir un régime beaucoup plus parfait, beaucoup plus juste, beaucoup
plus équilibré.
M. BELAND: Si des municipalités demandent une subvention
spéciale pour l'amélioration de rues à l'intérieur
du village, l'élargissement de rues, ou pour la construction de rues et
se servent de cet argent pour la construction d'un aqueduc ou d'égouts,
est-ce que vous allez accepter ou non?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Elles n'ont pas le droit.
M. BELAND: C'est parce que la chose a existé. Depuis 1970, cela a
existé dans au moins une municipalité. Je pourrais très
bien la nommer au ministre privément.
M. MAILLOUX: M. le Président, non, dans aucun cas. Les factures
auraient été refusées par la division. Les travaux qui
peuvent être subventionnés à l'intérieur des
subventions en sont de terrassement et de gravelage, de revêtement
bitumineux et d'égouts de surface. Il faudrait quand même que le
député fasse la différence entre égouts de surface
et aqueduc et égouts pour des fins domiciliaires. L'égout de
surface est accepté par le Conseil du trésor, par les normes
à ce moment-là.
M. BELAND: La différence est très facilement
retraçable à l'intérieur de cette municipalité.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il est six heures.
M. PINARD: Le contrôle de la dépense est fait par le
vérificateur général des comptes et par le
ministère des Finances et non pas par le ministère qui peut
dispenser l'aide financière, de sorte que l'enquête est beaucoup
plus indépendante et sans doute aussi plus impartiale. Si le
député a un cas d'espèce, parce que je vous dis que c'est
un cas d'espèce, je serais très surpris qu'il puisse nous fournir
les pièces justificatives à l'appui de ses affirmations.
M. BELAND: De toute façon, M. le Président, et je termine
par là...
M. PINARD: M. le Président, est-ce qu'on peut adopter la
catégorie 5: Entretien, au programme 3?
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'élément 4 du
programme 5 ou bien... est-ce que vous voulez dire l'aide aux
municipalités?
M. PINARD: L'aide aux municipalités. Programme 5,
élément 4.
M. LESSARD: M. le Président, je suis bien d'accord, mais je
voudrais quand même appuyer la proposition du député de
Chicoutimi concernant la consultation. J'ai eu l'occasion de voir un cas, l'an
dernier. On a donné à peu près $45,000 dans mon
comté et il y a quelques chemins qui ont pu être
améliorés. Malheureusement, avec le programme
préparé par le ministre, il y a quand même des chemins
municipaux qui continuent d'être importants dans certaines
municipalités et qu'on laisse détruire de plus en plus parce
qu'il n'y a pas de subvention et ça va coûter passablement cher au
ministère de la Voirie, à un moment donné, de
réparer ça par la suite. Ce sont des chemins utilisés
actuellement pour le transport scolaire, par exemple. Mais ces chemins ne sont
pas considérés comme des chemins principaux.
M. MAILLOUX: Ce ne sont pas des chemins principaux.
M. LESSARD: Des chemins régionaux, d'accord!
M. PINARD: M. le Président, nous avons discuté du
programme 3 au cours de la matinée et au cours de l'après-midi,
est-ce qu'on pourrait considérer la discussion comme étant
terminée?
M. LESSARD: Non, non.
M. PINARD: Est-ce qu'il y aurait quand même des
éléments du programme 3 qui pourraient être
adoptés?
M. LESSARD: M. le Président, j'ai l'impression qu'on a
plutôt discuté de politiques générales au niveau du
programme 3. Je m'excuse d'être arrivé en retard le temps
explique cette situation mais j'ai des questions à poser au
niveau de chacun des éléments du programme 3.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce que nous pourrions
être d'accord? Dans le programme 5, élément 4, "Aide aux
municipalités", auriez-vous d'autres questions?
M. LESSARD: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): On pourrait les considérer
adoptés.
M. LEGER: M. le Président, sauf la question de
Pointe-aux-Trembles; on m'a dit tantôt qu'on donnerait une réponse
au sujet du programme 5. D'accord? Sauf...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): D'accord.
M. LEGER: ...Pointe-aux-Trembles, où on m'a dit qu'on donnerait
la réponse au programme 5, "Subvention Pointe-aux-Trembles,
Montréal-Est, pour la rue Sherbrooke".
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Dans le programme 5,
élément 4, et élément 5: "Bureau des
expropriations".
M. PINARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté.
M. PINARD: Très bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Huit heures un quart.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Nous suspendons les travaux
à 20 h 15.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. BERTHIAUME (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
Où en étions-nous avant la suspension de la séance,
cet après-midi?
M. PINARD: Nous étions au programme 3, j'ai même eu la
tentation de le faire adopter. Il y avait quelques réticences. Est-ce
qu'il y a d'autres questions?
M. BELAND: Oui, j'ai quelques questions, au programme 3, notamment en ce
qui concerne le rang Saint-David, à Saint-Patrice-de-Beaurivage. Il y a,
à la sortie du village, en prenant ledit rang Saint-David, un petit bout
de chemin d'environ trois dizièmes de mille de long qui, pour une raison
ou pour une autre, a été laissé de côté il y
a cinq ou six ans. Je pense que vous devez avoir des résolutions,
peut-être cinq depuis les années, réclamant que ce bout de
chemin soit refait. Il s'agit tout simplement de le relier à l'autre
bout qui a été refait, peut-être d'un mille et demi de
long. C'est un petit bout qui reste à l'entrée du village. Je
pense que c'est un non-sens de le laisser de côté. En somme, c'est
très minime.
M. MAILLOUX: Est-ce que cela fait partie d'ententes
fédérales-provinciales?
M. BELAND: On parle de paver un bout de ce rang à
l'été, est-ce exact?
M. PINARD: Au programme des coûts en immobilisations, le budget
total du comté de Lotbinière, pour l'année 73/74,
s'élève à la somme de $1,570,250. Le programme des travaux
consiste en terrassement et gravelage, pour une somme de $967,300 environ; des
travaux de béton bitumineux pour $515,000; des travaux de ponts pour
$50,000; des haltes routières pour $38,000. Le programme des travaux
demandés par le député est en partie au programme, en ce
qui concerne le revêtement de béton bitumineux pour une somme de
$30,000, à Saint-Patrice-de- Beaurivage. Il resterait un tiers de mille
à parfaire en terrassement et gravelage, ce qui donnerait une
évaluation approximative de $50,000. Cela n'apparaît pas au
programme je le dis en toute franchise cette année, mais
nous verrons s'il y a possibilité de l'inclure.
M. BELAND: Deuxièmement, en ce qui concerne la route 226, celle
qui, justement, traverse le comté de Nicolet, à la hauteur de
Sainte-Sophie-de-Lévrard, pour venir passer à Saint-Edouard et,
de là, via Sainte-Croix-de-Lotbinière, dans la partie entre les
comtés de Nicolet et de Lotbinière, l'an passé je sais
qu'il y a eu un bout de fait. Mais, à la hauteur de
Fortierville, il y aurait à peu près deux milles de long
à parachever. J'en ai parlé, entre autres, au divisionnaire, M.
Paquin, de Nicolet. Je crois qu'on prépare maintenant les plans et
devis. Je ne sais pas s'ils sont terminés. Je ne connais pas
l'évaluation totale. C'est un circuit où il y a beaucoup de
transport lourd, soit pour la laiterie ou la meunerie de la région. Des
démarches ont été faites avec assez d'insistance dans le
passé pour que cet axe soit reconstruit le plus tôt possible,
parce que c'est une nécessité.
M. PINARD: Je pense que le député a raison de soulever
l'importance...
M. LESSARD: M. le Président, je voudrais avoir une directive.
Est-ce que nous sommes encore au niveau de la discussion
générale, ou si nous allons poser des questions concernant le
réseau régional?
M. PINARD: Construction d'autres routes, c'est ce que nous appelons les
routes de comtés...
M. LESSARD: D'accord.
M. PINARD: ... pour un montant de $51,355,700; élément 4
du programme 3.
M. LEGER: On va revenir quand même à l'un des trois,
tantôt.
M. PINARD: On a fait les discussions, à la fois
générales et détaillées, de chacun des
éléments du programme numéro 3. Si vous avez des questions
spécifiques, je n'ai pas d'objection à y répondre.
M. LESSARD: Je comprends, M. le Président. Mais, le
problème que je soulève, c'est que, d'après les
informations que j'ai eues, nous n'avons pas encore commencé à
discuter les éléments 1, 2 et 3. Nous sommes strictement à
la discussion générale.
M. PINARD: Là, vous arrivez en retard un peu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un, deux et trois, cela a été
aodpté.
M. LEGER: Non, M. le Président, je regrette. J'ai demandé
la parole, cet après-midi. Pendant une heure, on a entendu d'autres
personnes qui avaient demandé la parole avant moi,peut-être, mais
qui ont amené la discussion sur d'autres points, ne tenant pas pour
acquis que les autres points avaient été votés. Moi,
tantôt, je n'ai absolument pas adopté ces éléments
1, 2 et 3, parce que j'avais demandé la parole immédiatement
après que le député de Chicoutimi eut commencé
à parler. J'ai demandé la parole, on l'a donnée aux autres
députés. Je n'ai pas eu d'objection, mais à la condition
que, lorsque mon tour arrive, on ne règle pas l'affaire comme si elle
avait été adoptée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement, pour vous faire observer que, ce matin, nous avons
adopté les éléments 1, 2 et 3. Nous en étions
maintenant à la construction d'autres routes. Je regrette, si le
député n'était pas là. Ce n'est pas ma faute. Ce
n'est pas leur faute, non plus, à cause du mauvais temps. Mais on ne
peut quand même pas dire la messe deux fois pour les sourds.
Alors, nous en sommes à l'élément 4.
M. LEGER: M. le Président, je regrette. Quand je suis
arrivé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si on reprend les discussions, M. le
Président...
M. LEGER: M. le Président, j'ai posé mes questions...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai la parole, si
vous me permettez...
M. LEGER: Faites votre point d'ordre. C'est tout.
LE PRESIDENT (M. Berthiaume): L'honorable député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il n'y a pas un point d'ordre sur un
point d'ordre et un point d'ordre sur un point d'ordre. D'abord, un point
d'ordre est un anglicisme.
M. LEGER: Donnez-le.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai invoqué le règlement pour
faire observer que nous avions adopté les éléments 1, 2 et
3. Nous en étions à l'élément 4. Nous avons eu un
long débat sous forme d'observations générales. Par
conséquent, je ne vois pas qu'on doive reprendre toute cette discussion,
puisque nous en sommes à la question de la construction d'autres
routes.
M. LEGER: Sur le point de règlement, M. le Président. Je
tiens à dire que, lorsque je suis arrivé, cet après-midi,
après six heures de trajet sur la route Montréal-Québec,
j'ai posé une série de questions sur la construction
d'autoroutes. Donc à ce moment, cela ne pouvait pas avoir
été adopté, puisque j'en ai parlé pendant une
demi-heure. J'ai laissé la parole à d'autres
députés qui ont continué là-dessus. Parce que, par
la suite, d'autres ont parlé des éléments 3 et 4, cela ne
veut pas dire qu'ils ont été adoptés, puisque
moi-même, j'ai posé des questions là-dessus. Je ne veux pas
éterniser le débat, mais je crois que, lorsque c'est mon tour
d'avoir la parole... Après le député de Lotbinière,
j'ai des
questions à poser sur les autoroutes. Je pense que c'est dans
l'ordre de les poser.
M. BELAND: Sur un point de règlement, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Berthiaume): L'honorable député de
Lotbinière.
M. BELAND: Justement, je suis ici depuis ce matin, depuis exactement 10
h 03. Ce matin, il a été largement question d'autres
éléments. Après, on a sauté, je dis bien
sauté beaucoup plus loin, à savoir...
M. LEGER: C'est ça.
M. BELAND: ... l'aide aux municipalités dont il a
été largement question, avant le souper. C'était sous la
présidence de l'honorable député d'Iberville et, je crois
que les députés de l'Union Nationale ont employé largement
l'après-midi. Je ne les ai pas interrompus. Ce soir, si nous avons des
questions à poser en ce qui concerne le programme 3, les
éléments 1, 2, 3 et 4, nous avons exactement les mêmes
privilèges que les autres députés, autour de cette table.
Nous entendons poser les questions que nous voulons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais vous faire
remarquer, en invoquant le règlement encore une fois, qu'il y en a qui
semblent avoir la manie de la persécution, en termes scientifiques, cela
s'appelle la paranoîa ou la schizophrénie, selon la gravité
du cas. Mais, j'estime que personne n'a abusé de quoi que ce soit.
Chaque député a pu s'exprimer. Notre collègue, le
député d'Abitibi-Ouest, a parlé très
longuement.
M. BELAND: Je n'ai pas de monument dans mon comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous devriez en avoir, parce que cela vous
donnerait le sens de l'histoire et le sens... Enfin, passons, M. le
Président, je ne veux pas être désagréable, puisque
nous avons toujours tenu cette discussion à un haut niveau.
Alors, tous les députés ont pu s'exprimer. Le
député de Lafontaine s'est exprimé très largement,
cet après-midi. Il a pris 40 minutes pour poser des questions d'ordre
rigoureusement technique, qui ressortissaient de la compétence des
ingénieurs.
M. BELAND: Vous autres, vous avez pris deux heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons parlé de questions pratiques
et concrètes. Alors, je n'ai pas d'objection à ce que le
député de Lotbinière pose des questions pratiques. Mais je
souligne que nous avons déjà passé un long temps. Je crois
que, d'ailleurs, les dix heures réglementaires sont expirées. Il
appartient au gouvernement de prendre les décisions qu'il devra prendre
à ce sujet.
M. LESSARD: M. le Président, je...
LE PRESIDENT (M. Berthiaume): Un instant. Je serais disposé
à rendre mon jugement, ma décision sur cette circonstance
difficile, à moins qu'il y ait d'autres députés qui
veuillent intervenir sur la question de règlement.
M. LESSARD: M. le Président, ce que je voudrais savoir...
LE PRESIDENT (M. Berthiaume): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: ... je suis d'accord pour dire que je n'étais pas
ici, ce matin. Ecoutez, ce n'est pas moi qui décide du temps, mais
est-ce que réellement on a adopté les éléments 1, 2
et 3?
M. LEGER: Comme tels, non.
M.LESSARD: Est-ce que le président a demandé:
Elément 1, adopté ou non adopté? Est-ce qu'il y a eu
demande à ce sujet?
LE PRESIDENT (M. Berthiaume): Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui veulent intervenir sur la question de
règlement?
M. LESSARD: S'il n'y a pas eu de demande, à mon sens,
d'après l'information qu'on me donne le député de
Lafontaine semble avoir été ici... On m'avait dit tout simplement
qu'on discutait du programme 3 au niveau général et qu'ensuite,
on pouvait discuter des éléments 1, 2, 3 et 4.
LE PRESIDENT (M. Berthiaume): Le ministre des Transports.
M. PINARD: M. le Président, je pense être un témoin
idoine, parce que je suis ici depuis tout le temps que le débat a
commencé à la commission parlementaire. Je pense qu'il y a eu un
accord de principe à l'effet que nous pouvions passer des
éléments 1, 2, 3 et 4 et alternativement, en revenant et en y
retournant, à condition cependant qu'il soit acquis que nous ayons fait
une assez longue discussion du programme 3 pour être en mesure de
l'adopter. La seule objection qui a été faite à la fin de
la matinée, quand nous avons ajourné vers une heure moins vingt,
je pense, c'est que quelques députés ont demandé de
réserver des questions à l'élément 4 du programme
3, puisque nous en étions justement arrivés à discuter des
programmes à l'intérieur des comtés, quand j'ai
parlé de la construction d'autres routes. Nous nous sommes
laissés là-dessus, à une heure moins vingt, je pense, et
il était entendu que, lorsque
nous reviendrions après la période des questions et des
travaux de la Chambre jusqu'à 4 heures, nous pourrions terminer ces
questions à l'élément: Construction d'autres routes. Tout
ceci pour être en mesure de passer aux programmes 4 et 5 que nous avions
commencé à discuter en chassé-croisé jusqu'à
un certain point, avec l'accord, encore une fois, que ce qui avait
été discuté au cours de la matinée, aux programmes
4 et 5, en matière d'entretien notamment, d'aide aux
municipalités, ne serait plus discuté un peu plus tard dans la
journée. Je pense que c'est l'entente qui est intervenue et que le
député d'Abitibi-Ouest, qui a été constamment ici,
est en mesure de dire qu'en ce moment j'exprime la vérité.
M. AUDET: Je ne me souviens pas, M. le Président, d'avoir
adopté les éléments 1 et 2. Je me souviens qu'on avait
mentionné que l'élément 3 avait été
adopté. Je ne me souviens pas d'avoir adopté les
éléments 1 et 2 du programme 3.
M. PINARD: J'aimerais faire remarquer qu'à
l'élément 1 nous avons largement parlé du programme
d'autoroutes de la région de Montréal, de la région de
Québec, de la région de Trois-Rivières et de la
région des Cantons de l'Est, un peu moins. A ce moment, cela couvrait
tout le programme de la construction d'autoroutes.
A l'élément 2, nous avons parlé de la construction
de routes principales et nous avons eu une assez longue discussion sur le
programme de la construction de routes principales. Nous en sommes
arrivés à l'élément 3: Construction de routes
régionales. Nous avons expliqué quel était le
fonctionnement de la planification au plan régional. C'est là
qu'il y a eu une discussion avec le député d'Abitibi-Ouest,
notamment, sur la décentralisation de l'administration au niveau de la
région et au niveau des comtés. Il a engagé un
débat assez intéressant avec moi là-dessus.
M. AUDET: C'est à la suite de cela que vous avez demandé
d'adopter l'élément 3.
M. PINARD: II y a eu la présentation d'une motion, comme le
député le sait, qui a été rejetée. Je pense
que nous nous sommes très bien entendus quand même sur la
façon dont la planification a été faite et sur la
façon aussi de faire connaître les besoins de la région et
du comté, au niveau du directeur régional et au niveau du
divisionnaire en charge du comté. Nous en sommes arrivés à
l'élément 4, avec la réserve qui a été faite
par certains députés à l'effet que nous pourrions revenir
à 4 heures pour continuer à poser certaines questions bien
spécifiques pour les projets de construction de voirie de comté,
quitte, par la suite, à passer aux programmes 4 et 5, pour la partie qui
n'avait pas été discutée au cours de la
journée.
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permettrait une question? Est-ce que
le ministre pourrait peut-être admettre, pour ceux qui arrivaient de
Montréal alors que la tempête partait de Montréal je
suis parti à 8 heures de Montréal et je suis arrivé ici
à 3 heures de l'après-midi que c'est une circonstance bien
particulière, qu'on ne peut pas être ici à 10 heures,
à cause, justement, de cette tempête? J'aurais peut-être
trois ou quatre questions générales concernant les autoroutes et
les routes principales. Est-ce qu'il pourrait admettre que je puisse les poser,
du fait que c'est une circonstance en dehors du contrôle des
députés?
M. PINARD: D'accord, je ne veux priver personne de son droit de parole,
sauf que je voudrais prendre tout de suite un accord avec les
députés qui seraient arrivés en retard pour des conditions
de climat, de tempête. Mais, avec l'accord qui est intervenu avec les
autres, on ne peut pas éterniser le débat là-dessus, puis
recommencer le débat qui a été fait. Pour être
capable de coordonner les travaux...
M. LESSARD: Je suis d'accord.
M. PINARD: ... vous allez de façon...
M. LESSARD: Parce que je ne veux pas discuter de choses qui ont
déjà été discutées.
LE PRESIDENT (M. Berthiaume): Messieurs, je me sens, comme
président, suffisamment informé de la position de chacune des
parties pour rendre ma décision, si vous êtes d'accord, si vous
avez assez parlé sur le sujet. Je me sens suffisamment informé
pour rendre ma décision là-dessus. Vous conviendrez avec moi que
je suis dans une position difficile, étant donné que je suis
l'adjoint parlementaire du ministre des Transports.
Par contre, j'ai été présent, moi-même,
à tout le débat. J'interprète l'attitude, sinon
explicitement les paroles des députés, qui ont été
prononcées depuis qu'on a commencé les travaux, que la discussion
aurait un caractère général.
En ce qui concerne le programme 3, je suis, en conscience, obligé
d'admettre que les revendications du député de Lotbinière,
du député de Lafontaine et du député de Saguenay
sont bien fondées. Ma décision serait celle-ci, qu'on continue la
discussion du programme 3, d'une façon générale, comme on
l'a fait, quitte à l'adopter globalement si vous y convenez par la
suite.
M. LESSARD : D'accord, M. le Président. M. LEGER: D'accord, M. le
Président.
M. BELAND: Alors, M. le Président, dans ce cas, je termine par
quelques observations.
Compte tenu du peu de temps qui reste à ma disposition, je veux
bien mettre de l'eau dans mon vin et poser un peu moins de questions que je
l'aurais voulu au départ. Suite aux explications qui ont
été données et que vous nous avez données, M. le
ministre, il y a quand même un montant d'au-delà de $80,000 sur un
contrat de l'an dernier. Si ce contrat n'a pas été
parachevé l'an dernier, il s'agit de le déduire du montant qui a
été alloué à Lotbinière l'an dernier. Cette
année, il apparaît comme une partie du montant accordé dans
Lotbinière. Mais il reste un fait. Si l'entrepreneur en question, pour
une raison ou pour une autre, n'a pas terminé son contrat l'an
passé, il ne faut quand même pas...
UNE VOIX : Cela arrive dans tous les comtés.
M. BELAND: C'est possible. Il y a également un autre axe routier.
Je n'ai pas le graphique devant moi. Je crois que c'est la route 218, disons
l'axe Sainte-Agathe-Lyster via les Cantons de l'Est. Dans cet axe routier, il y
a également une concentration de circulation assez forte, circulation de
toutes sortes, aussi bien de camions que d'autos appartenant à des
personnes qui travaillent aux différents endroits. Il y en a
déjà un bout de construit, même un bout de pavé. Il
y en aurait un mille de long qui serait prêt à être
pavé, depuis trois ans je crois. Il resterait, dans Lotbinière,
un mille exactement à reconstruire et à paver par la suite. Je
pense qu'il faudrait jeter un regard, d'une façon particulière,
sur cet axe.
Pour terminer, il y a également, entre les deux comtés,
à savoir Lévis et Lotbinière, un pont sur la
rivière Beaurivage qui intéresse des personnes du comté de
Lévis et du comté de Lotbinière. Il en a été
largement question, notamment le maire de Saint-Etienne en a parlé. Il
s'y intéresse plus expressément parce qu'il y a un grand nombre
de personnes du comté de Lévis qui ont affaire à traverser
sur ce pont. C'est un de nos vieux ponts couverts. C'est rendu qu'il y a un arc
à l'intérieur, c'est très dangereux. Même les
camions sont très limités, au point de vue de la charge, s'ils
veulent emprunter ce pont. Cela est très dangereux. C'est d'une urgente
nécessité de voir à corriger la situation, soit apporter
une transformation assez importante audit pont ou simplement en construire un
autre. Je ne sais pas, je ne suis pas l'analyste de la situation. Ce pont
mérite d'être examiné très prochainement, parce que
c'est une priorité pour ce coin. Il est considéré comme
très dangereux.
Je termine là mes observations, malgré que j'aurais
également aimé parler de la route 273. Vous avez d'ailleurs eu
des résolutions encore dernièrement, notamment de la Jeune
chambre de Saint-Apollinaire, de Saint-Antoine-de-Tilly et même de
Saint-Agapit, je crois.
A ce moment de l'année, le lac vient de se vider, parce qu'il y a
un bout d'un mille, entre autres, où, à l'intérieur du
mille bien précis, sur un demi-mille de longueur, soit la moitié,
se forme un lac au printemps, à cause des côtés beaucoup
plus élevés que le fond du chemin. Il n'y a pas de fossé.
Entre Saint-Apollinaire et Saint-Antoine-de-Tilly, c'est coupé
automatiquement pour un certain temps, tout dépend de la
température le printemps. Il faudrait regarder cet axe d'une
façon assez particulière également, soit la route 273,
partie nord, à Saint-Apollinaire, dans Saint-Antoine-de-Tilly.
M. PINARD : Je me suis informé auprès du sous-ministre
titulaire du ministère, qui me dit que la plupart des projets
mentionnés par le député de Lotbinière sont
actuellement à l'étude, que, dans certains cas, il y a des plans
et devis qui sont préparés et qui sont en voie de
parachèvement, mais qu'il serait difficile de mettre ces projets au
programme de cette année. Il est plus que possible que nous puissions
mettre ces projets au programme de l'année prochaine, de façon
que nous puissions exécuter les travaux demandés par la
population du comté de Lotbinière.
M. BELAND: Je vous remercie quand même d'avoir fait ces
observations. Retenons que, pour ce qui est de cet axe précis, entre la
paroisse de Saint-Apollinaire et celle de Saint-Antoine-de-Tilly, sur la route
273, cela fait exactement vingt ans que c'est censé toujours se faire et
que cela ne se fait jamais. Il y a là deux milles de longueur qui sont
prêts à être pavés, mais le reste est à faire
et c'est d'une urgente nécessité.
M. PINARD: Je vais demander à mes fonctionnaires de noter les
remarques du député de Lotbinière et d'y porter une
attention particulière et, au besoin, de demander un rapport plus
précis au divisionnaire du comté, pour vérifier l'urgence
d'exécuter les travaux demandés.
M. BELAND: D'accord.
M. LEGER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît. J'aimerais
faire part aux membres de la commission que M. Orner Dionne,
député de Compton, remplacera M. Tremblay (Bourassa) pour la
présente séance.
Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, concernant l'implantation d'un
réseau routier on peut discuter longuement de chacune des routes. C'est
utile, mais je pense que la route touche essentiellement le transport
privé, c'est-à-dire ceux qui se servent eux-mêmes de
l'automobile, etc. Je pense que, de plus en plus, dans toutes les villes
du monde, on commence à se préoccuper davantage du
transport en commun et selon la politique du ministère concernant
l'accent ou l'intensité de décision sur le réseau routier
vis-à-vis du transport en commun, il peut en découler des
imbroglios pour l'avenir, si ce n'est pas prévu.
Au début de l'après-midi, j'avais demandé au
ministre s'il y a eu une consultation avec la Communauté urbaine de
Québec et le ministère des Transports; vous avez répondu
qu'il y avait une consultation régulière et que cela fonctionnait
très bien. Mais il y a quand même une contradiction entre le
résultat des travaux, des études qui ont été faits
par la Communauté urbaine de Québec et la politique que le
ministre vient de nous mentionner tantôt, concernant le réseau
routier, surtout en parlant des différentes autoroutes qui viennent vers
Québec. Entre autres, le rapport de la Communauté urbaine de
Québec avait une politique du centre-ville axée
spécifiquement sur les piétons. Dans ce rapport, on mentionnait
surtout qu'il fallait trouver des méthodes plus nouvelles pour permettre
aux piétons de s'aventurer davantage dans le centre-ville. On parlait
d'accélérateur de piétons souterrain partant du centre, de
la Place d'Youville, en allant vers Lévis par le souterrain, en allant
aux rues Dorchester et de la Couronne, avec une autre section qui allait sous
le Grand Théâtre. Autrement dit, il y avait toute une nouvelle
philosophie dans le domaine de la politique des transports qui permettait
davantage aux piétons d'avoir un meilleur accès que par le
réseau routier qui permet surtout aux automobilistes de circuler. On
voit que, dans la politique des transports de l'Ontario, il y a un dynamisme
qui se développe dans ce domaine. Je veux demander au ministre quelles
sont exactement les études en cours, ce que le ministère fait
d'une façon très pratique, très précise, dans ce
domaine, pour faciliter dans le transport, le transport en commun et qui aurait
une implication dans son réseau routier.
M. PINARD : M. le Président, je ne voudrais pas être
désagréable à l'endroit du député de
Lafontaine...
M. LEGER : Ah ! Cela s'en vient !
M. PINARD: ... sauf que je lui ai bien expliqué, lors de la
discussion du programme 1, ce que le ministère des Transports avait
élaboré et planifié comme étant les
éléments d'une nouvelle politique des transports en commun avec
tout ce que nous pouvons concevoir comme étant la technologie nouvelle
en matière de transport en commun, aussi bien pour le transport des
marchandises que des passagers.
Enfin, je n'ai pas d'objection à répéter, pour le
bénéfice du député...
M. LEGER: Mais rien que la partie du rapport sur la Communauté
urbaine de Québec.
Je ne parlais pas d'un point de vue général, mais des
relations qu'il y a entre les deux...
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection à répéter que,
lors d'une conférence de presse à laquelle assistait le maire de
Québec, le président de la Communauté urbaine, M.
Trottier, les membres du service d'urbanisme de la ville de Québec et de
nombreuses personnalités, nous avons discuté amplement du contenu
du rapport-synthèse dont je venais de faire le dépôt.
Lorsqu'est venu le moment, pour le président de la communauté
urbaine, de prendre la parole, il a bien déclaré publiquement que
les relations de travail entre les membres de la Communauté urbaine de
Québec et le ministère des Transports et de la Voirie
étaient cordiales, étaient vraiment efficaces, se
complétaient très bien et qu'il me remettrait dans les prochains
jours une étude qui avait été commandée par la
Communauté urbaine de Québec en matière de transport en
commun, ce qui effectivement a été fait. Nous avons entre nos
mains ce rapport que nous avons étudié.
M. LEGER: Les rapports ne sont pas contradictoires?
M. PINARD: Les rapports sont loin d'être contradictoires, sauf que
la Communauté urbaine de Québec a fait des études plus
spécifiques sur le problème du transport en commun proprement
dit. Comme dans bien des rapports qui sont faits par des ingénieurs
spécialistes, il y a des problèmes qui sont traités de
façon factuelle et actuelle, c'est-à-dire qu'ils situent leurs
études dans le contexte du temps présent, mais il y a beaucoup
d'études aussi qui sont faites davantage au plan théorique,
c'est-à-dire que ces études sont placées un peu plus dans
le temps et dans l'espace en ce sens qu'elles mettent de l'avant des
propositions qui sont susceptibles d'être la résultante de
technologies nouvelles en matière de transport. C'est ainsi que le
rapport parle, par exemple, de mettre en place un système de
transporteurs de personnes sous forme de trottoirs roulants partant de la
Cité universitaire pour aller au centre-ville de Québec et pour
aller dans d'autres directions aussi, si le besoin en est. On voit tout de
suite que ces moyens de transport, qui sont de la technologie nouvelle en
transport, sont loin d'être prêts à mettre en place parce
que même aux Etats-Unis cela n'existe pas, sauf de façon
expérimentale et en particulier dans un aéroport bien connu,
l'aéroport Kennedy à New York, et peut-être en Californie,
de façon expérimentale aussi.
Il y a d'autres systèmes de transport de personnes qui existent
à Disneyland, je pense que c'est dans l'Etat de Floride, à
Orlando.
M. LEGER: C'est un grand voyageur.
M. PINARD: On voit que c'est à titre expéri-
mental. Effectivement cela sert à transporter des personnes pour
des fins bien spécifiques. Ce n'est pas encore conditionné pour
être mis en place dans des centres urbains à forte densité
de population et c'est encore moins prêt pour être mis en place
à Québec où les conditions climatologiques sont
très rigoureuses, en particulier en hiver. Nous avons tout de suite
conclu que pour mettre en place un trottoir qui transporterait des personnes,
un trottoir roulant, il faudrait qu'en période d'hiver ce trottoir soit
recouvert de...
M. LEGER: C'est un souterrain, cela. La proposition était un
accélérateur de piétons souterrain.
M. PINARD: ... matière plastique ou de vitre et avec un
système de chauffage adéquat, de façon que le
mécanisme ne s'enraye pas.
M. LEGER: Oui, mais dans le rapport, le transport était
souterrain.
M. PINARD : Alors, voyez-vous, ce sont des formules qui prendront
peut-être 10, 15 ou 20 ans.
M. LEGER: Le rapport de la communauté urbaine parlait d'un
accélérateur de piétons souterrain. De toute façon,
M. le Président,...
M. PINARD: Nous avons prévu un pareil système dans
l'éventualité de la réalisation du complexe
François-Xavier-Garneau dont j'ai parlé en détail ce
matin. C'est une décision à prendre, mais si nous allons de
l'avant avec cette décision, il est clair que si nous passons
l'autoroute de la Falaise en tunnel sous le complexe
François-Xavier-Garneau, il faudra avoir un système de transport
des piétons adéquatement aménagé pour
résoudre ce problème.
M. LEGER: M. le Président, pour quelle raison le choix
semble-t-il se fixer sur un pont, que ce soit un pont qui partirait du bassin
Louise ou un autre sous la falaise? Est-ce que c'est une raison
économique ou une raison de travail dans les complexes?
M. MAILLOUX: Laborieusement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement.
M. LEGER: M. le Président, je n'ai pas terminé ma
question.
M. MAILLOUX: Très laborieusement.
M. LEGER: Je voudrais savoir la raison pour laquelle...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement. M. le
Président, cette question hautement technique et utopique à bien
des égards a été longuement traitée. C'est le
député de Lafontaine, cet après-midi, qui a pris 40
minutes exactement, de quatre heures moins dix à quatre heures trente,
même un petit peu passé quatre heures trente, pour en discuter. Il
avait convenu avec le ministre qu'il avait reçu les renseignements qu'il
devait obtenir. Je ne vois pas qu'on puisse avancer beaucoup les choses
d'autant plus qu'il s'agit d'un problème de transport en commun et que
cela ne fait pas l'objet de l'examen des problèmes que nous sommes en
train d'étudier. Nous recommençons constamment le même
débat. Cette approche me parait tellement peu pratique, M. le
Président, que j'ai envie de dire que c'est aussi utopique que
l'indépendance du Québec.
M. LEGER: M. le Président, sur un point de règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je voudrais rappeler au député
de Lafontaine que j'ai moi-même assisté à la
dernière partie de la séance, cet après-midi, et je l'ai
entendu discuter de cette question. Vous savez que le temps est limité
lors de la discussion d'un point particulier. Si vous avez d'autres questions
sur...
M. LEGER: Sur le point de règlement. La relation qu'il y a
directement dans cela, c'est que dans une décision qui est prise tout
dépend de la politique du ministère. Si c'est un réseau
routier qui va primer, il y a une conséquence pour le transport en
commun. C'est la raison pour laquelle je demandais au ministre pourquoi il
opterait pour un pont. C'est une question absolument dans l'ordre puisque le
pont est le résultat d'une politique qui s'en va vers le transport
individuel. Je lui demandais: Est-ce une raison économique ou si c'est
pour faire amener plus de personnes qui travaillent dans des complexes?
Autrement dit, si c'est une question économique, le pont, pour le
développement des battures de Beauport, à ce moment-là le
pont ou le tunnel pourrait être du côté de l'île
d'Orléans. Ou est-ce dans le but d'amener le plus de travailleurs
possible aux complexes dans le centre-ville? Est-ce que vous avez fait des
études sur un métro-tunnel? Tantôt le ministre a dit qu'il
y avait dans le milieu du fleuve, entre Lévis et Québec, une
profondeur de 400 pieds. Mais le ministre sait, d'après une étude
qui a été faite, qu'un métro qui passerait par le Foulon,
c'est seulement 200 pieds de profond. Je demande la raison qui a permis au
ministre de déterminer au préalable que c'était un
pont.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! J'aimerais rappeler le
député de Lafontaine à l'ordre. De toute façon, cet
après-midi, à plusieurs reprises je me souviens
très bien, je l'ai entendu moi-même le ministre a
renvoyé
le député à un rapport hautement technique
où il aurait pu puiser toutes les informations pertinentes aux questions
qu'il vient de poser.
M. PINARD: On s'excuse de ne pas avoir produit le rapport ce soir. Les
fonctionnaires ont eu congé à partir de deux heures et demie
à cause de la tempête.
M. LEGER: Sauf les députés, qui n'ont pas
congé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M.LESSARD: M. le Président, j'espère que les questions que
je poserai n'auront pas été discutées. Je voudrais savoir,
puisqu'on discute des budgets régionaux et des budgets des
comtés, quelle est d'abord pour cette année, l'année 1973,
le budget du comté de Saguenay? Je dois dire cependant, au début,
que le ministère de la Voirie, cette année, en ce qui concerne
mon comté, s'est attaqué à un problème
sérieux et prioritaire, la côte Saint-Nicolas. Je pense bien que
cela va améliorer considérablement le réseau routier dans
le coin. Je voudrais savoir si la côte Saint-Nicolas fait partie du
budget de cette année. Quel est le budget et quels sont les principaux
travaux qui sont prévus pour l'année 1973?
M. PINARD: Au sujet de la côte Saint-Nicolas, les travaux doivent
être terminés en 1973.
M. LESSARD: D'accord. Est-ce que c'est compris dans le budget 73/74 ou
si c'est le budget 72/73?
M. PINARD: C'est 73/74.
M. LESSARD: Vous auriez pu piger...
M. PINARD: Le budget du comté de Saguenay s'élève
à $4,616,733.
M.LESSARD: M. le Président, la côte Saint-Nicolas prend
immédiatement $3 millions.
UNE VOIX: C'est $1.5 million.
M. PINARD: La route 138, à partir de Saint-Nicolas, terrassement
et gravelage, $1,500,000. En revêtement bitumineux, vous avez $165,000 de
travaux qui sont prévus. Pour la construction de ponts, vous avez
$223,595.
M. LESSARD: Quel pont?
M. PINARD: ... et des haltes routières à
Saint-Paul-du-Nord pour $20,000 et dans le canton de Babel, à
Port-Cartier, pour $15,000. Vous avez des travaux de terrassement et de
gravelage qui sont prévus dans différents cantons ou paroisses
pour une somme globale de $4,193,138, incluant le pont à Havre
Saint-Nicolas. Je pense que c'est un budget record pour le comté de
Saguenay.
M. LESSARD: Oui, avec un bon député dans l'Opposition.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'autres questions à poser?
M. LESSARD: Je voudrais maintenant toucher un problème qui doit
préoccuper le député de Duplessis et qui me
préoccupe énormément et dont est certainement conscient le
député de Charlevoix, c'est le pont sur la rivière
Saguenay. Je n'ai pas envie d'être démagogue et de vouloir
proposer la construction d'un pont en 73/74. Je pense que c'est beau de
discuter d'un tunnel entre Québec et Lévis; je suis bien d'accord
sur cela, mais il y a un certain nombre de priorités qu'il faut
établir étant donné les budgets qui sont limités,
au ministère de la Voirie. Actuellement, on parle d'un tunnel entre
Lévis et Québec, mais il y a quand même deux ponts qui
existent, plus le système de traver-siers. Nous, nous avons strictement
une route par laquelle il faut passer. Nous n'avons pas le choix. Le ministre
sait quels problèmes vont se poser d'ici quelques jours, étant
donné la réparation des deux débarcadères à
Sainte-Catherine et à Tadoussac.
Je sais que plusieurs études régionales ont
été faites plus ou moins par des scientifiques, concernant la
possibilité de la construction d'un pont sur la rivière Saguenay.
Il y a eu une étude qui touchait plus particulièrement la partie
à l'est du débarcadère actuel, étant donné
que les "battures" vont assez loin à l'intérieur de la
rivière. On pourrait, à ce moment-là, faire des approches
plus longues et avoir un genre de pont-levis. A ce moment-là, il serait
possible de construire un pont dans ce coin-là. Il y a aussi l'endroit
où passent les lignes de transmission; on pourrait avoir à cet
endroit un pont suspendu.
De toute façon, je voudrais savoir du ministre si, au
ministère, il y a des études sérieuses je dis bien
sérieuses parce que, lorsqu'on parle du pont sur la
rivière Saguenay, on nous répond immédiatement que c'est
utopique, que cela n'a pas de sens, etc. Moi, je pense que ce n'est pas
utopique et qu'il va falloir y penser incessamment.
Est-ce qu'au ministère de la Voirie il y a déjà eu
des études sérieuses de faites ou est-ce qu'on en prévoit,
concernant la construction d'un pont sur la rivière Saguenay?
M. PINARD: Effectivement, le ministère de la Voirie et des
Transports a fait des études très sérieuses sur la
possibilité de construire un pont sur la rivière Saguenay,
à Tadoussac. Mais le député connaît la topographie
des lieux, la
largeur de la rivière Tadoussac à cet endroit, la
très grande profondeur des eaux. Il sait peut-être aussi que le
roc à cet endroit présente des particularités assez
spéciales. Ce n'est pas facile de le travailler, surtout lorsqu'il est
mis à l'air libre, parce qu'il y a un phénomène de
friabilité qui se produit apparemment. Il s'agit de faire de bonnes
études de pédologie pour connaître exactement la nature du
roc, les points d'appui sur lesquels pourrait s'établir
éventuellement cette structure.
Le ministère est quand même suffisamment avancé pour
avoir une idée assez précise du coût de construction de ce
pont, qui se situerait à environ $40 millions ou $45 millions. Je ne
sais pas si cela comprend le coût des approches de chaque
côté. Je ne le pense pas. Cela pourrait peut-être porter le
coût à $48 ou $50 millions.
M. LESSARD: Est-ce que le ministère a étudié la
possibilité de différents endroits de construction? Je sais que,
plus vers l'est, vers Tadoussac, d'après les études
régionales qui ont été faites, le pont serait beaucoup
moins long, quoique les approches le seraient plus. Est-ce qu'il y a
différents emplacements qui ont été étudiés?
Quand vous me dites qu'il y a eu des études sérieuses, cela
représente encore pour moi un gros point d'interrogation. Chaque fois
que nous en avons parlé, on nous a répondu: Actuellement, la
circulation ne justifie pas la construction d'un pont; ce serait un coût
de $40 à $50 millions. On a déjà parlé de $30
millions, mais est-ce qu'actuellement les études ont été
faites sur la possibilité de la construction d'un pont à
plusieurs endroits et quelles sont les conclusions du ministère à
ce sujet? Est-ce que c'est d'abord, possible de le construire?
Il me semble que oui puisque vous me dites que c'est $40 millions.
Est-ce que le coût, selon qu'on choisit un site ou l'autre, soit un pont
suspendu ou un pont par approches, est différent?
M. PINARD : II y a des sites alternatifs qui ont été
étudiés évidemment pour être en mesure de placer le
pont à l'endroit où la rivière est moins large, mais
où il y a le plus de facilité d'enfoncer les piliers de soutien
de la structure. Ces études sont en voie de parachèvement. Nous
pourrons être en mesure de nous fixer sur les décisions à
prendre d'ici la fin de l'année.
M. LESSARD : D'ici la fin de l'année.
M. PINARD: C'est-à-dire que je dis que les études seront
parachevées.
M. LESSARD: Les études techniques seront parachevées d'ici
la fin de l'année.
M. PINARD: J'ai dit qu'il s'agissait d'un pont dont le coût sera
considérable. Il faudra quand même étudier la
capacité financière du gouvernement du Québec d'aller de
l'avant dans la construction de ce pont, compte tenu des besoins
exprimés par les autres ministères et compte tenu de l'enveloppe
globale qui sera attribuée au ministère des Transports pour le
prochain exercice financier.
M. LESSARD: Je sais, j'ai écrit au ministre à ce sujet. En
terminant, je voudrais lui demander quelles sont les raisons qui font... je ne
sais pas, nous ne sommes pas au chapitre de la construction, si je devrais
poser ma question qui concerne l'entretien, M. le Président.
M. PINARD: C'est le programme suivant.
M. MAILLOUX: M. le Président, je voudrais simplement ajouter un
mot à l'allusion qu'a faite le député de Saguenay aux
difficultés qui se posent à la traverse de
Tadoussac-Sainte-Catherine. Le gouvernement fédéral a
demandé à réparer les défenses du quai de
Baie-Sainte-Catherine et on nous a assuré que le laps de temps que
prendrait cette réparation serait normalement une période maximum
de neuf jours. C'est pour cette raison qu'effectivement le transbordement se
fait à l'ancien quai de Baie-Sainte-Catherine. Cela cause des
difficultés extraordinaires aux camionneurs qui doivent faire le
détour par la région de Chicoutimi. Je pense qu'attendre
après le 1er mai aurait été davantage difficile parce que
la période de dégel se serait terminée à peu
près à ce moment-là. Le ministère conçoit
que cela causera des difficultés au transport lourd. Je pense que
c'était quand même le moment le plus favorable pour réparer
les deux bateaux et en même temps faire le nécessaire pour que le
fédéral puisse faire les réparations qui s'imposaient aux
quais.
M. LESSARD : Est-ce que je peux demander au ministre adjoint à la
Voirie si, pour lui, alors qu'il est vraiment conscient du problème qui
se pose actuellement en ce qui concerne le traver-sier
Tadoussac-Sainte-Catherine, la construction d'un pont ne s'avère pas
nécessaire dans un bref délai relatif?
M. MAILLOUX: Comme résidant de Charlevoix et comprenant
l'importance de la circulation sur la route 15 vers les comtés de
Saguenay et de Duplessis et vers les développements importants du
comté de Duplessis qui est peut-être l'avenir du Québec, je
sais que la circulation est très lourde, et quand le ministère
aura des disponibilités il devra se pencher attentivement, très
attentivement, sur un tel problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Beauce.
M. PINARD: Est-ce que le député me permettrait d'ajouter
un autre élément à la discussion que j'ai faite
tantôt? A la suite des études
dont j'ai parlé relativement à la possibilité de
construire un pont de l'envergure de $40 millions et peut-être davantage,
je me demande si nos études de coût-bénéfice ne
devraient pas déterminer s'il ne serait pas préférable,
compte tenu de ce qu'en penserait la population, les corps
intermédiaires et les dirigeants de la région, d'affecter
sensiblement le même montant au parachèvement du réseau
routier sur la Côte-Nord, dans le comté de Saguenay, en direction
du comté de Duplessis pour avoir cette infrastructure routière
absolument indispensable à l'industrialisation de ce territoire. Tout le
monde sait, comme vient de le souligner le ministre d'Etat à la Voirie,
que c'est précisément dans cette région du Québec,
que se trouve le grand avenir économique du Québec, à
cause des ressources naturelles considérables qui s'y trouvent et de
l'attrait absolument fantastique que les investisseurs étrangers ont
considérés jusqu'ici. C'est un élément que je mets
en discussion.
Je sais que, éventuellement, il faudra quand même traverser
la rivière Tadoussac. Actuellement, il y a un bon service de
traversiers, il y a une subvention annuelle de $792,000. Cette forme
actualisée et projetée sur une période de dix ou quinze
ans nous laisse quand même penser que cela pourrait faire beaucoup de
millions et je me demande si tous ces éléments-là mis en
ligne de compte ne pourraient pas nous faire pencher favorablement vers la
construction d'un pont. Mais il restera quand même qu'il faudrait mettre
aussi en place l'infrastructure routière absolument indispensable
à l'économie de la région. Je pense que la population doit
se pencher là-dessus, elle doit être le mieux informée
possible sur tous les éléments du problème et,
éventuellement, si le gouvernement ne peut pas aller dans les deux
directions à la fois, il faudra peut-être comprendre qu'il faudra,
à la lumière des études et des recommandations qui nous
seront faites, choisir la meilleure décision aux plans économique
et social.
M. LESSARD: M. le Président, avant de répondre à
l'objection du ministre, je voudrais répondre à une objection que
soulève l'adjoint parlementaire du ministre des Transports, en disant
que c'est une traversée gratuite. C'est tout à fait normal, M. le
Président. Quand je traverse à Montréal, les
Québécois du comté de Duplessis et les
Québécois du comté de Saguenay ont aussi participé
au financement du pont de Montréal...
M. BERTHIAUME: Vous payez $0.25 sur le pont Champlain.
M. LESSARD: M. le Président, il y a d'autres ponts
actuellement... D'accord, cela fait longtemps que l'on achète assez de
billets, on devrait le faire tirer.
Ecoutez, il ne faut pas charrier non plus,
M. BERTHIAUME: M. le Président, je disais cela pour taquiner le
député de Saguenay.
M. LESSARD: J'admets la taquinerie mais je pense qu'il y a bien des
députés de Montréal qui ne prennent pas
véritablement conscience des problèmes régionaux. La
déconcentration et la décentralisation industrielle, à mon
avis, c'est important, et le développement touristique, comme
créateur d'emplois et comme...
LE PRESIDENT (M. Picard): Si vous voulez poursuivre...
M. LESSARD: D'accord. Nous pourrons en rediscuter, M. le
Président, mais il faudrait en prendre conscience aussi.
UNE VOIX: Dont le député de Lafontaine.
M. LESSARD: M. le Président, pour répondre à
l'objection du ministre, je suis bien conscient que, actuellement, la route 138
a besoin d'amélioration. Il reste quand même que, actuellement,
à cause du transport lourd et du transport large, avec les roulottes que
l'on traverse, le traversier est absolument insuffisant et va devenir de plus
en plus insuffisant. On ne peut pas régler, à un moment
donné, strictement la route sans penser à un pont. De toute
façon, nous du comté de Saguenay, nous sommes prêts
à accepter de payer pour passer sur ce pont mais nous voulons l'avoir un
jour ou l'autre.
Il y a une autre question, M. le Président, que je voudrais
poser. Est-ce que l'on va accélérer la construction de la route
Gagnon-Manic-5? Je sais qu'il y a un budget de $900,000 de prévu encore
cette année mais j'ai l'impression qu'à ce rythme-là, cela
ne va pas tellement vite et...
M. PINARD: II y a eu quand même des contrats très
importants accordés depuis deux ans dans cet axe routier, et comme il y
a des ressources, des gisements, des richesses naturelles immenses à
exploiter dans ce territoire, je pense que le gouvernement se doit de doter
cette région d'une infrastructure routière capable d'attirer
l'industrie de transformation et essayer d'obtenir aussi une industrie de
transformation qui va être bénéfique au Québec et
qui ne soit pas nécessairement une industrie d'extraction pour permettre
la transformation ailleurs qu'au Québec.
Je pense que ce sont des éléments d'une politique
d'ensemble dont il faut tenir compte et je pense que l'infrastructure
routière est un de ces éléments indispensables à
mettre en place.
Alors, à titre de précision, j'aimerais quand même
demander à mon collaborateur immédiat de donner des
détails sur le programme routier à cet endroit.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre s'il a reçu des avis favorables des organismes de
la région de la Côte-Nord en vue de la construction d'un pont
à péage sur le Saguenay entre Tadoussac et Sainte-Catherine?
Parce que c'est ce que vient de dire le député de
Saguenay.
M. LESSARD: Je dis...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Vous dites que vous êtes prêts
à payer sur ce pont?
M. LESSARD: M. le Président, je pense que c'est unanime dans la
région. Vous n'avez qu'à rencontrer les gens. C'est unanime pour
le moment, en tout cas, dans la région, les gens seraient prêts
à payer une somme qui n'est quand même pas tellement
considérable...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils accepteraient un pont à
péage.
M. LESSARD: Oui, ils accepteraient un pont à péage.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous parlez au nom des citoyens de
Saguenay.
M. LESSARD: Je crois, M. le Président, que les gens...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... et du comté de Duplessis?
M. LESSARD: Non, du comté de Saguenay. Je ne parle pas au nom des
gens du comté de Duplessis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est excellent à noter, M. le
Président, nous, nous avons refusé cela quand cela nous a
été proposé pour la construction du boulevard Talbot,
étant donné que nous n'avions aucune voie d'accès. Alors,
si vous parlez au nom des gens, j'espère...
M. LESSARD: Je n'ai pas consulté chacun des électeurs du
comté, M. le Président. Je pense qu'en discutant avec les
organismes, si cela nous permettait d'avancer la construction du pont, je suis
assuré que les gens du comté de Saguenay seraient prêts
à accepter un pont à péage.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un pont à péage. Je ne sais pas
si les usagers de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, La Tuque, la
Mau-ricie, qui passent par là, seraient prêts à accepter un
pont à péage.
M. LESSARD: Je pense que le député de Chicoutimi
connaît la région. Plutôt que d'attendre deux, trois, ou
quatre heures avant de prendre le traversier à certains moments, j'aime
mieux payer $1 pour traverser sur un pont.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne veux pas de chicane avec le
député de Saguenay, simplement je note...
M. LESSARD: Pour autant que ça accélère la
construction.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qu'il parle et dit que les citoyens
seraient prêts à accepter un pont à péage alors
qu'on a cherché à abolir ces péages partout dans le
Québec.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je crois que le sous-ministre a quelques
informations à fournir aux membres de la commission au nom du
ministre.
M. PINARD: Nous avions un programme pour à peu près 100 ou
120 milles de route entre Manic et Gagnon. Nous avions donné des
contrats pour environ 7 ou 8 milles de long, au début, à des
entrepreneurs. Nous nous sommes aperçus qu'il était de beaucoup
préférable de donner des contrats de 25 à 30 milles de
long pour la région. Parce que déplacer un entrepreneur qui va si
loin, les frais fixes deviennent tellement exorbitants qu'on dépasse nos
estimations. Comme nos plans n'étaient pas prêts cette
année pour donner une section de 25 à 30 milles, nous allons
arriver au même résultat après une période de trois
ou quatre ans. Cette année, nous avons diminué d'ampleur. Au lieu
de dépenser $3 millions par année, nous avons
dépensé seulement $1,600,000 mais c'est notre intention, cette
année, de compléter nos plans et de construire 30 ou 40 milles de
route l'an prochain avec un contrat où nous aurons de meilleurs prix et
où les sources d'approvisionnement pourront se répartir plus
facilement sur un contrat. D'ailleurs, nous avons eu des difficultés
avec un des entrepreneurs parce que les sources d'approvisionnement
étaient situées à un mille et demi en dehors de son
contrat. Nous avons dû recommander au ministre de prolonger le contrat,
sur la distance d'un mille, en l'occurrence celui de Désourdy
Construction, parce que, à cause des sources d'emprunt, on était
presque obligé de se faire un chemin temporaire. Nous allons avoir plus
de temps pour étudier nos sources d'emprunt en donnant un contrat de 20
ou 25 milles, nous calculons avoir de meilleurs prix et en arriver au
même résultat.
M. LESSARD: Je suis complètement d'accord avec le ministre
à ce sujet puisque ce n'est pas en donnant des contrats de 4.9 milles,
de toute façon, qu'on est obligé de renouveler, parce qu'on ne
peut pas changer continuellement d'entrepreneurs et déménager
cette machinerie, ça va coûter énormément cher.
Ce sera ma dernière question, M. le Président. Je sais que
l'adjoint au ministre des Transports, le député de Charlevoix a
rencontré dernièrement une délégation de
Sacré-Coeur pour discuter de l'aide que peut apporter le
ministère des Transports dans le cas où une scierie
s'installerait à Sacré-Coeur. Si ce projet se
concrétisait, il y aurait des possibilités d'un nombre d'emplois
assez imposant pour le milieu. Est-ce que le ministère des Transports
est prêt à aider, en plus du budget qui est prévu, les gens
de Sacré-Coeur à pouvoir développer leur réseau
routier qui serait nécessaire dans ce cas?
M. MAILLOUX: M. le Président, j'ai effectivement reçu, il
y a quelques semaines, une délégation conduite par le Père
Poulin, avec tous les directeurs de la société dont parle le
député de Saguenay. A ce moment-là, j'avais dit à
la délégation que je rencontrerais le ministre et ses officiers
dans le but de connaître les réponses à donner, sauf que je
savais que le ministère des Transports n'entraverait pas un
développement industriel dans la région de Sacré-Coeur et
que pour le chemin dont il était question, soit un chemin de
pénétration en forêt d'environ 1 mille ou 1.5 mille qui
supposait une dépense d'environ $100,000, ce ne serait pas
l'inactivité du ministère qui ferait que l'industrie ne
naîtrait pas.
Depuis ce temps, le secrétaire de la corporation m'a
envoyé une lettre me demandant de préciser les intentions du
ministère. La réponse que j'ai donnée, après
discussion avec le sous-ministre principal et les hauts fonctionnaires, c'est
que, effectivement, le ministère consentait à ne pas entraver la
bonne marche de la scierie dont il est question et qu'aussitôt que la
corporation en question pourrait nous donner son protocole d'entente et motiver
sa raison d'exister, il ferait le nécessaire dans le but d'activer les
travaux.
M. LESSARD: Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je m'excuse d'être
arrivé un peu en retard aux travaux de cette commission. J'aurais
simplement quelques courtes questions à poser à l'honorable
ministre de la Voirie en ce qui a trait à la construction des autoroutes
de la Beauce, projet qui a été annoncé l'année
dernière et qui a été...
M. BERTHIAUME: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je demande tout simplement
à l'honorable député de Napierville d'écouter la
question que j'ai à poser. J'ai quelques courtes questions à
poser concernant un projet de développement que le ministre de la Voirie
a annoncé lui-même et le ministre des Finances a pris la peine de
donner, à l'occasion d'une conférence de presse, des
précisions particulières.
Ce que je veux savoir, c'est le montant que le ministère de la
Voirie entend investir dans ce projet cette année. Ma question est
courte et, comme elle concerne ma région, je pense que j'ai le droit,
comme député, de savoir un peu de quelle façon le
ministère de la Voirie entend favoriser le développement de notre
région, de mon comté.
M. PINARD: Pour l'autoroute de la Beauce, à partir du pont
Laporte jusqu'à Saint-Maxime-de-Scott, le coût des travaux
prévu est de $16 millions. Pour l'exercice financier 73/74, nous
prévoyons dépenser $1 million. Pour l'exercice financier 74/75,
$5 millions et nous espérons être en mesure de dépenser $10
millions durant l'exercice financier 75/76.
M. ROY (Beauce): Est-ce que cette autoroute comprend seulement une voie?
A l'heure actuelle, c'est une autoroute à une voie seulement.
M. PINARD: C'est une autoroute prévue pour quatre voies,
excepté que nous allons faire quatre voies passé l'intersection
de la Transcanadienne parce que déjà là, ça
coûte $4 millions ou $5 millions seulement pour partir. Nous retombons
à deux voies jusqu'à Scott.
M. ROY (Beauce): Un côté de l'autoroute seulement.
M. PINARD: A partir de Scott, nous arrêtons à un endroit
où il sera possible de passer à l'est ou à l'ouest de la
rivière pour éviter la construction d'un pont, si possible et en
même temps, faire une étude préliminaire de Scott en allant
plus loin. Nous pensons que cette étude, un peu dans le genre de
l'étude du pont entre Québec et Lévis, pourrait être
remise à tout le monde pour discussion. Nous savons que dans la
région, il y en a qui tirent du côté d'un pont ou de
l'autre côté. Nous avons l'intention de remettre l'étude
préliminaire à l'ensemble de la population, d'entendre les
commentaires avant d'aller plus loin et de faire des plans.
M. ROY (Beauce): Bon! Deuxième petite question, M. le
Président. Quelles sont les intentions du ministère de la Voirie
concernant le prolongement de cette route jusqu'à
Saint-Georges-de-Beauce? Quelle en est la politique?
M. PINARD : Nous avons l'intention de faire l'étude
préliminaire.
M. ROY (Beauce): Vous avez parlé de Scott, d'accord.
M. PINARD: De Scott en allant vers Saint-Georges-de-Beauce?
M. ROY (Beauce): Oui.
M. PINARD: Nous allons étudier les deux
tracés, les deux côtés de la rivière. C'est
une étude préliminaire avec les avantages, les
désavantages, les populations, les densités de circulation et,
d'ici la fin de l'année, nous avons l'intention de remettre ce rapport
entre les mains de la population, des CRD, des députés. Nous
attendrons les commentaires de part et d'autre jusqu'à ce que nous
trouvions un consensus concernant le côté de la rivière
où il faut passer.
M. ROY (Beauce): Est-ce que, maintenant, vous pouvez nous dire quel sera
l'échéancier normal que vous prévoyez au ministère
pour faire cette autoroute jusqu'à Saint-Georges-de-Beauce? Est-ce que
vous avez une idée de l'année: 1980, 1985, 2,000, 2010?
M. PINARD: Cela dépendra des crédits mais, quand
même, lorsque nous remettons un rapport préliminaire à la
population, ça prend environ quatre à cinq mois à faire un
consensus, un an pour faire les plans, compléter les plans pour les
appels d'offres. Evidemment, cela dépend des disponibilités
budgétaires à partir de cela.
Ce n'est qu'une suggestion que je fais. Est-ce que le
député pensait que la population serait d'accord pour que nous en
fassions une autoroute à péage?
M. ROY (Beauce): Disons que la population...
M. PINARD: Cela, compte tenu de l'afflux des touristes qui nous
viendraient des Etats-Unis.
UNE VOIX: Nous payons quand nous... M. ROY (Beauce): Cette
question...
M. PINARD: Si l'échéancier parait trop long pour le
député de Beauce, c'est peut-être une des formules qui peut
être envisagée pour rapprocher l'échéancier.
M. ROY (Beauce): Etant donné que le ministère semblait
avoir mis un terme définitif aux autoroutes à péage, je
pense que la population, les maires, les autorités municipales, les
municipalités concernées n'ont pas étudié cette
question. Je pense que, suite à la remarque que vient de formuler le
ministre, en ce qui nous concerne, nous allons les rencontrer et leur demander
leur opinion à ce sujet. Et il faudrait savoir également dans
quelle mesure il pourrait être rentable d'organiser une autoroute
à péage, parce que je pense qu'il y a quand même des
investissements supérieurs qui doivent être
considérés.
M. PINARD: J'aimerais bien que le député, s'il rencontre
les corps intermédiaires ou les organismes représentatifs de sa
région, ne dise pas que le ministre a déclaré que
c'était une politique déjà décidée de son
ministère d'imposer une autoroute à péage à ses
concitoyens. Je l'ai tout simplement suggéré à titre
d'hypothèse...
M. ROY (Beauce): Une hypothèse.
M. PINARD: ... pour fins de discussion.
M. ROY (Beauce): J'ai très bien compris.
M. PINARD : Alors, le père Poulin avec qui je suis en
communication assez souvent...
M. ROY (Beauce):... régulière...
M. PINARD: ... et qui est l'équivalent d'un bon ministre de la
Voirie dans la région de la Beauce pourrait peut-être se prononcer
là-dessus.
M. ROY (Beauce): Cela pourrait avancer. Advenant le cas de cette
hypothèse, les gens vont quand même nous poser certaines
questions. Quel pourrait être le calendrier à ce moment,
l'échéancier?
M. PINARD: C'est assez difficile de déterminer exactement
l'échéancier ou le calendrier d'exécution. Il reste quand
même que la distance entre le pont Pierre-Laporte et la frontière
américaine est assez considérable. Cela doit donner tout
près de 78 milles...
M. ROY (Beauce): Non, 85 milles.
M. PINARD: Une distance de 85 milles environ, avant...
M. ROY (Beauce): Une distance de 60 milles à Saint-Georges, 58
milles...
M. PINARD : II reste qu'il y a d'importantes municipalités
à traverser. Il est évident que, dans la mesure du possible, nous
allons passer en périphérie de ces villes et villages importants,
de façon à minimiser les coûts et à donner quand
même de bonnes voies d'accès et de sortie à ces
municipalités. Et il y a aussi un problème de topographie, parce
que vous êtes en pays de montagnes, pas tellement élevées,
mais je pense qu'il y a des obstacles majeurs à surmonter.
M. ROY (Beauce): En ce qui a trait à une autre partie qui devrait
peut-être s'insérer à l'intérieur de l'autoroute ou
qui devrait être considérée à
l'élément: Construction d'autres routes, est-ce que le
ministère a pris une décision concernant la route de
contournement dans la ville de Saint-Joseph-de-Beauce, qui constitue un
problème extrêmement grave et extrêmement urgent? Est-ce
qu'il y a quelque chose d'arrêté? Est-ce qu'il y a des
décisions de prises pour l'année en cours, dans le présent
budget?
M. PINARD: Nous sommes en négociation avec les autorités
de la ville de Saint-Joseph depuis déjà un an. Nous avons
échangé des sources d'information et je pense que je dois
rencontrer le maire de Saint-Joseph. J'attends son appel pour le rencontrer. Il
y a un problème si nous passons un jour du côté est ou
ouest de la rivière. Evidemment, si nous passons du côté de
Saint-Joseph-de-Beauce, il sera difficile de faire un contournement tout de
suite parce que nous viendrons le couper pas longtemps après. C'est pour
cela que ça va aller avec les études que nous faisons
actuellement pour l'autoroute de la Beauce. C'est un grave problème et
j'en suis conscient.
M. ROY (Beauce): Ceci peut entrer dans le programme 3, dans
l'élément 1 ou dans l'élément 4, selon les
décisions du ministère, mais j'aimerais quand même signaler
à l'attention du ministre...
M. PINARD : Le nouveau programme...
M. ROY (Beauce): ... que la compagnie Glendale, qui a été
reconstruite cette année, va probablement doubler sa production au cours
de l'année, le transport de maisons mobiles. Il y a la compagnie
Fannebec, il y a une autre usine de maisons mobiles qui est censée
entrer en activité. Dans le village de Saint-Joseph-de-Beauce, il y a la
fameuse courbe, en plein coeur de la ville, qui constitue un danger public pour
les autobus scolaires, les camions-remorques, surtout par des temps comme celui
que nous avons aujourd'hui, à titre d'exemple. Tout l'automne, l'hiver
et le printemps, c'est la même chose et, durant l'été...
Parce que, l'année dernière, il a été
démontré qu'il y a au-delà de 500,000 touristes
américains qui sont entrés par Armstrong, Jackman du
côté des Etats-Unis, alors, avec l'affluence qui nous vient des
Etats-Unis, avec la circulation considérable qu'il y a sur cette route,
considérant le transport de bois de toute la région, compte tenu
que le comté de Beauce est très fortement industrialisé
que toutes ces industries connaissent une expansion assez considérable,
on est en train, à l'heure actuelle, d'étouffer dans
Saint-Joseph.
Fait à noter, c'est que toute la route...
M. PINARD: Est-ce Saint-Joseph qui étouffe Sainte-Marie ou c'est
le contraire?
M. ROY (Beauce): Bien, Saint-Joseph... Si le ministre le veut, on va
s'en tenir strictement au niveau des localités, au niveau des villes,
sans faire de jeux de mots...
M. PINARD: C'est fait avec une intention très pure.
M. ROY (Beauce): Oui, très pure. Je connais les intentions du
ministre. Disons que la population de la Beauce aimerait des intentions
généreuses de la part du ministre. Pour ce qui a trait aux
courbes qu'il y a dans le coeur de la ville de Saint-Joseph, est-ce qu'il y a
encore des décisions prises à ce sujet? On est en train de
bloquer toute la région. Ce n'est pas seulement le comté de
Beauce. Il y a le comté de Frontenac, il y a une partie de la
région de l'amiante qui arrive à cet endroit, vous avez toute la
route 24, la circulation qui arrive en partie du lac Frontière et dont
une partie passe par la Beauce. Vous avez aussi toute la circula-ton qui sort
de la route à la frontière de Saint-Zacharie qui va vers les
Etats-Unis et qui emprunte encore la voie de la Beauce. Il y a la route 28 qui
arrive à Beauceville et qui à partir de Beauceville jusqu'au pont
de Québec...
M. PINARD: La route de Saint-Joseph s'applique aussi au programme 5, si
on veut, parce qu'une des solutions proposées était que la ville
fasse le contournement au chapitre des subventions comme une rue
municipale.
M. ROY (Beauce): Oui, il en a été question lors d'une
rencontre l'année dernière à ce sujet.
M. PINARD: C'est une des options. Actuellement, nous avons trois ou
quatre options et je pense qu'avec le maire de Saint-Joseph, même si la
solution n'est pas facile à trouver, nous essayons et nous sommes
confiants qu'en 1973, nous allons pouvoir trouver une solution à ce
problème.
M. ROY (Beauce): Dernière question, M. le Président.
Courte question. Quels ont été les obstacles rencontrés
par le ministère du fait que le ministère lui-même,
à l'occasion d'un communiqué, qui nous a été remis
le 17 septembre 1971, et qui a été rendu public, annonçait
que l'autoroute commençait dès l'automne 1972 et serait
complétée en 1975. Voici le dernier paragraphe du
communiqué qui émane du cabinet du ministre: "Le sous-ministre
Claude Rouleau a déclaré aux représentants de la
population de la Beauce que l'autoroute de la Beauce est pour la région
un investissement de plus de $18 millions. C'est aussi l'ouverture de la
région vers les marchés de la capitale. Bien que cela
représente un effort considérable pour la finance publique,
j'espère que les travaux seront complétés d'ici 1975".
M. PINARD: Les travaux seront terminés à l'automne 1975
parce que nous accordons tous les contrats en 1973.
M. ROY (Beauce): Tous les contrats sont accordés cette
année?
M. PINARD: Cette année 1973. Evidemment, comme dans n'importe
quel projet, il arrive toujours des problèmes techniques. Nous avons eu
des problèmes. Aux rivières, actuellement, on est à
parfaire une étude aux laboratoi-
res Lasalle à Montréal pour le débit de la
rivière, afin de faire le design des ponts; les plans de génie,
à l'exception de ces deux ponts nous avons des problèmes
techniques achèvent. Les arpenteurs ont été
nommés pour faire l'arpentage. Les plans devraient être
déposés d'ici deux à trois mois, l'expropriation sera
faite cette année et tous les contrats seront accordés en 1973.
On sait qu'il faut deux étés pour faire les travaux d'une telle
route, pas plus, avec l'asphalte.
M. ROY (Beauce): Avec l'asphalte.
M. PINARD: Oui, et les travaux seront finis en 1975, à l'automne,
tel qu'annoncé, excepté qu'au lieu d'accorder des contrats
à l'automne de 1972 ou au printemps de 1973, pour les entrepreneurs,
cela se ressemble parce qu'ils commencent à travailler seulement en mai
ou juin, nous respectons l'échéancier en ce qui regarde la fin
des travaux.
Espérons qu'il n'y aura pas de conflit majeur dans la
construction en mai.
M. ROY (Beauce): C'est le problème naturellement qui pèse
non seulement dans le domaine du réseau routier mais cela pèse
également dans toutes les activités de la construction. Est-ce
qu'on peut conclure qu'à la suite des études que fait votre
ministère j'aimerais bien pouvoir dire adopté
immédiatement est-ce qu'on peut conclure...
M. MAILLOUX: Est-ce encore une motion de blâme ou non-confiance
cette année comme vous l'avez fait l'an passé?
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas à l'endroit du ministère
qu'on a fait une motion de non-confiance.
M. MAILLOUX: Mais oui.
M. ROY (Beauce): Non, je le regrette. Je tiens quand même à
préciser des choses. On a même plaidé la cause du ministre
de la Voirie. On a plaidé votre cause à l'occasion du
débat sur le budget en disant que le ministre des Finances ne vous avait
pas assez accordé d'argent. Alors, est-ce qu'on peut conclure
qu'à la fin de l'année 1973 la population de la région
saura à quoi s'en tenir concernant l'échéancier du
prolongement de l'autoroute, à Saint-Georges entre autres?
M. PINARD: Au ministère, nous allons finir l'étude
préliminaire de différents tracés entre Scott et
Saint-Georges. Nous avons l'intention de prendre ce rapport, de le distribuer
à la population et, si la population prend deux ans pour s'entendre et
décider si on doit passer à l'est ou à l'ouest de la
rivière, nous n'en sommes pas responsables.
M. ROY (Beauce): Est-ce la population qui va décider ou vous?
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il y aura des rapports comme on l'a
fait pour le pont Québec-Lévis. On les a remis à tout le
monde et on attend les études de chacun avec les commentaires de chacun.
La décision finale reviendra certainement au ministère mais on va
quand même tenir compte de ce que la population demande, comme on le fait
actuellement à peu près pour tous les projets. On pourrait
demander l'opinion du père Gédéon aussi?
M. ROY (Beauce): Le père Gédéon ne réside
plus dans la Beauce. Il faudrait que vous demandiez cela au
député de Lafontaine et au député de Saguenay, qui
le rencontrent beaucoup plus souvent que nous.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plait ! Le
député de Témiscouata.
M. BROCHU: Je m'excuse, mais, sur ce point, j'avais demandé la
parole tout à l'heure.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela fait exactement 42 minutes que le
député de Témiscouata m'a demandé la parole. C'est
probablement aussi sur la même question.
M. BROCHU: Je m'excuse quand même, c'est sur la même
question.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'aimerais faire remarquer aux honorables
collègues que les débats sur les crédits sont
limités, ils peuvent être limités à dix heures. Je
ne sais pas où on en est rendu. Après 15 heures, nous ne sommes
qu'au programme 3; or, il y a quatre autres programmes.
M. BROCHU: Ce n'est pas ma faute, M. le Président, ce n'est pas
moi qui préside.
LE PRESIDENT (M. Picard): II semble qu'on essaie de régler des
problèmes locaux plutôt que des politiques du gouvernement.
M. BROCHU: M. le Président, je veux quand même souligner un
point à ce moment-ci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, avez-vous une question sur le
même sujet?
M. BROCHU: Sur ce que vous avez dit. Je voudrais d'abord soulever un
point, c'est qu'au cours de l'année, lorsqu'on discute à
l'Assemblée nationale le ministre peut en être
témoin on en reste au niveau de la réglementation, de ce
qui nous est permis à ce moment-là. On nous réfère
constamment à l'étude des crédits pour poser les questions
d'ordre général et aussi d'ordre plus particulier qu'on a
à poser,
en toute bonne foi. Alors, je ne voudrais pas qu'on interprète
mal la situation parce que l'étude des crédits est
privilégiée pour cela.
M. BERTHIAUME: J'invoque le règlement...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je suis d'accord avec vous, excepté
qu'il ne faudrait pas s'étendre. Cela fait au-delà de quinze
heures que nous sommes sur ces crédits. Si vous voulez discuter de
détails, entrer dans les moindres détails, savoir si c'est du
gravier rouge ou du gravier bleu qu'on met sur les routes...
M. BROCHU : Un instant.
M. BERTHIAUME: Une question de règlement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Avez-vous une question en rapport avec...
M. BROCHU : Avec la question générale des autoroutes, sur
la Transquébécoise dans le secteur de Sherbrooke en passant par
Richmond...
M. BERTHIAUME: M. le Président, est-ce que je suis
député au même titre que les autres. Cela fait une
demi-heure que j'ai posé une question de règlement. J'ai
été patient, j'ai écouté le député de
Beauce, je repose une question de règlement et on ne me reconnaît
pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous ne parlez pas assez fort. Alors?
M. BERTHIAUME: M. le Président, j'ai été
tenté moi-même de soulever des problèmes au niveau de mon
comté, la construction de la route 9-C, la construction de la route 7
entre Laprairie et Saint-Jean, un tas de problèmes, un tas de rangs dans
mon comté qui méritent une attention aussi grande que les
questions soulevées par le député d'Abitibi-Ouest, le
député de Beauce, le député de Lafontaine, le
député de Saguenay, le député de
Témiscouata, le député de Chicoutimi, je vois la
présence du député de Frontenac, la présence
récente du député de Richmond, le député de
Compton qui est ici, le député de Duplessis, il y en a au moins
une cinquantaine de députés qui pourraient venir ici
présenter des demandes. Mais pour ceux qui n'étaient pas
présents au moment où le ministre avait indiqué qu'il
fournirait à chacun des députés la liste des travaux qui
seraient exécutés cette année, à partir de ce
moment-là, M. le Président, je me suis fermé la boite.
J'ai dit: Je vais avoir les renseignements que je veux. C'est vrai ce qu'a dit
le député de Richmond, qu'on dit à l'Assemblée
nationale que les questions que les députés veulent soulever, ils
pourront les soulever au moment de l'étude des crédits, c'est
vrai. Mais les députés n'arrivent pas tous avec des questions
d'intérêt général, ils arrivent chacun avec ses
petits problèmes de comté. Je suis bien d'accord, nous avons tous
des problèmes dans nos comtés. J'ai l'impression moi, M. le
Président, qu'il y a des députés ici qui veulent se faire
un certaine publicité. Je ne sais pas s'ils photocopient le journal des
Débats à des milliers d'exemplaires pour distribution dans le
comté, je ne peux pas croire cela, mais tout à coup...
M. le Président, je pense que, comme vous l'avez indiqué
vous-même, nous avons passé les dix heures qui nous sont
allouées comme minimum je l'admets, pour l'étude de ces
crédits. Nous risquons qu'à un moment donné une motion
soit présentée par je ne sais pas qui et qui dise que c'est fini,
l'affaire. Nous sommes rendus au programme 3, il y en a huit, je pense qu'il
serait beaucoup plus intéressant d'avancer, si l'ensemble des membres de
la commission, surtout ceux qui ont été présents depuis le
début, y consentent.
M. LEGER: M. le Président, sur un point de règlement. Sur
le point que vient de soulever le député de Napierville, c'est
vrai que le ministre est censé nous donner des renseignements, mais cela
ne veut pas dire qu'une fois qu'on a les renseignements, on va être
capable de les discuter et de plaider une cause. A ce moment-là, nous
aurons le renseignement mais la période de questions pour
vérifier, essayer de convaincre le ministre qu'il devrait corriger telle
ou telle situation sera passée; c'est seulement à l'occasion des
crédits que nous pouvons le faire.
M. le Président, c'est bien beau d'être renseigné
mais il faut en discuter aussi; sans cela, nous ne saurons jamais le point de
vue du député d'un comté concernant un budget qui est
affecté à son comté et qui pourrait être
distribué autrement.
M. LESSARD : Si nous avions ces renseigne-ments-là avant, M. le
Président.
M. ROY (Beauce): Sur un point de règlement, M. le
Président. J'aimerais quand même faire remarquer au
député...
M. BERTHIAUME: Vous viendrez visiter la région, elle est
très belle.
M. ROY (Beauce): ... de Napierville-Laprai-rie, qui s'écoute
parler, qu'il est adjoint aux Transports et qu'il a beaucoup plus de chances
que nous d'étudier les ministères et de suivre toutes ces
choses-là.
M. BERTHIAUME: J'invoque le règlement.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je suis sur le point de
règlement.
M. BERTHIAUME: J'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Lui-même est sur un point de
règlement.
M. BERTHIAUME: II m'a interpellé, M. le Président. Le
député de Beauce dit que j'ai plus d'occasions que les autres. Je
suis député au même titre que les autres. D'ailleurs, je
dirai, comme j'ai été tenté de le dire au
député d'Abitibi-Ouest, que selon la suggestion du ministre des
Transports, moi-même, quand j'ai des revendications à faire,
même si mon bureau est à côté du sien, je fais
affaires avec mon divisionnaire et le divisionnaire régional...
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'étais sur le point de
règlement soulevé par l'honorable député...
M. BERTHIAUME: ... de la même façon que l'ensemble des
députés devrait le faire.
M. ROY (Beauce): ... de Napierville-Laprai-rie, parce qu'il tient
à ce qu'on cite son comté de façon très
adéquate. Je voudrais quand même lui faire remarquer que la
question posée par l'honorable député de Richmond
concernait un problème qui n'est pas de de son comté, mais qui
est régional et d'intérêt provincial. Je n'ai pas,
contrairement à ce qu'a dit le député de
Napierville-Laprairie tout à l'heure, soulevé des questions de
régie interne dans mon comté, dans les petites voiries locales.
J'ai parlé de la grande route régionale qu'est la route de la
Beauce, qui dessert tout le Québec métropolitain vers les
Etats-Unis. Je n'ai parlé d'aucune autre localité en dehors de la
route; je me réserve le droit de rencontrer le ministre de la Voirie et
le sous-ministre, et de discuter de ce programme avec eux, considérant
que ce problème concerne non seulement la Beauce mais également
les comtés de Dorchester et de Lévis. Cette route dessert toute
la région de l'amiante. C'est la raison pour laquelle je n'accepte pas
que le député de Napierville-Laprairie prétende que nous
discutons ici de questions concernant uniquement nos comtés. Je pense
que la question...
M. BERTHIAUME: Si le député de Beauce avait
été présent pendant toute la semaine dernière et
toute cette semaine, il comprendrait le sens de mes propos.
M. ROY (Beauce): Je veux dire au député de
Napierville-Laprairie que je suis toujours présent à
l'Assemblée nationale mais que je ne peux pas me diviser pour être
à deux ou trois endroits. Ce soir, j'avais des intérêts
particuliers, j'avais des raisons particulières pour venir à la
commission des transports. Si le député de Napierville-Laprairie
cessait de nous interpeller pour toutes sortes de choses, ça ferait
longtemps que le député de Richmond aurait eu une réponse
à sa question et que nous serions passés à un autre
sujet.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! Nous n'allons pas perdre
notre temps sur la procédure. Je cède la parole au
député de Richmond pour une dernière question.
Après, ce sera le député de Témiscouata.
M. BROCHU: Si on n'avait pas perdu tout ce temps, on aurait fini. M. le
ministre, sur la question de la Transquébécoise, est-ce que vous
pourriez nous donner des renseignements relativement aux dates du
parachèvement du projet et surtout aux endroits que va emprunter cette
route? Il a été question d'une bretelle vers la route de Sorel,
puis vers Victoriaville en direction du pont de Trois-Rivières; est-ce
que c'est définitivement arrêté de ce côté?
J'aimerais avoir une précision plus exacte.
M. PINARD: Actuellement, il y a des travaux qui sont en cours sur la
rive nord entre le pont de Trois-Rivières en direction de
Grand-Mère jusqu'à l'entrée du parc de la Mauricie. Du
côté sud, il y a des travaux qui ont été
exécutés à la sortie du pont de Trois-Rivières en
direction de Saint-Grégoire-de-Nicolet et de là, en direction de
Saint-Célestin et de Saint-Léonard-d'Aston. De là, pour
faire la jonction avec la Transcanadienne, pour aller rejoindre l'autre
côté de la Transcanadienne la municipalité de Saint-Albert
en périphérie de Victoriaville; de là, en direction de
Danville dans le comté de Richmond pour faire la jonction avec
l'autoroute des Cantons de l'Est et l'autoroute périphérique de
Sherbrooke. Je pourrais cependant demander au sous-ministre titulaire de donner
plus de précisions sur la programmation prévue pour cette
année et pour les années subséquentes, de dire
exactement...
M. BROCHU: Si je comprends bien, c'est définitivement
arrêté de cette façon: Saint-Norbert, Danville, Richmond en
direction de Sherbrooke.
M. PINARD: C'est-à-dire que pour organiser la circulation entre
Saint-Albert, Danville, Richmond, il y a deux ou trois possibilités dans
ce coin. Entre Richmond et Sherbrooke, nous allons finir les travaux cette
année, si les conditions météorologiques le permettent.
Nous sommes aussi à compléter les plans entre Richmond et la
route 51 pour aller rejoindre la Transcanadienne. Nous allons exproprier des
terrains cette année probablement; le tracé était beaucoup
plus facile à trouver dans cette région qu'il ne l'est dans
d'autres régions.
M. BROCHU: A cause de la géographie du terrain.
M. PINARD: A cause de la géographie du terrain. Le
problème que nous avons entre Richmond et Danville, c'est que certains
des tracés arriveraient dans des futurs développements miniers.
Nous devons être prudents avant
d'aller établir un tracé de route où dans 5, 6 ou 7
ans, nous devrions déplacer la route à cause de
développements miniers.
M. BROCHU: Cela répond de façon générale
à ma question qui était générale. Je ne veux pas
savoir si ça va passer d'un côté de Danville ou non, si
ça va passer dans la région de Danville ou ailleurs.
M. PINARD: Le tracé n'est pas facile à trouver dans ce
coin.
M. BROCHU: En ce qui concerne la route 51. l'accès de ce
côté et les représentations qui ont été
faites, je vais poser au ministre la question qu'on se pose souvent: Est-ce que
vous avez reçu vos $2 de la Chambre de commerce de Richmond-Melbourne en
ce qui concerne la protection de la vallée de la Saint-François
sur laquelle la population s'est prononcée? Cela semblait tout à
l'heure être un critère de sélection en ce qui concerne les
routes. En ce qui concerne le tracé de la route 51, on a effectué
beaucoup de travaux assez sérieux même de la part de groupements
locaux pour faire une représentation auprès du ministre des
Transports et auprès de différents autres ministres, pour
conserver intacte la vallée de la Saint-François et, en
même temps, proposer des sites de localisation pour la route 51, qui
conviendraient à tout le monde.
M. PINARD: Je pense qu'il y avait un problème
d'expropriation...
M. BROCHU: Oui.
M. PINARD: ... d'exploitations agricoles. Alors la discussion se
déroule de façon très sérieuse avec les
intéressés, soit les cultivateurs et leurs représentants,
au niveau du territoire régional. On m'a fait rapport justement la
semaine dernière. On m'a dit qu'on espérait en venir à une
entente satisfaisante pour les parties intéressées et pour le
ministère, dans un avenir rapproché, de façon...
M. BROCHU: Vous-même, est-ce que vous avez rencontré...
M. PINARD: ... à ne pas retarder l'exécution des travaux,
quitte à modifier l'axe de cette section de l'autoroute 51 à cet
endroit que vous appelez la vallée de la Saint-François, qui est
très jolie...
M. BROCHU: Oui.
M. PINARD: ... et qu'il faut sans aucun doute préserver dans la
mesure du possible.
M. BROCHU: Et préserver les exploitations agricoles rentables. Je
pense que c'est un critère que voua avez admis, tout à l'heure.
Vous avez mentionné, tout à l'heure, que c'était un
critère important, si on faisait le consensus de la population. Il
existe au niveau de tous les organismes locaux. Cela deviendra donc une
question de détails.
Je m'excuse. Le sous-ministre va nous donner d'autres informations.
M. PINARD: C'est cela que j'ai donné tantôt. A partir de
Saint-Albert, vers Richmond, il y a deux ou trois tracés à
trouver; on finira les travaux entre Richmond et Sherbrooke cette année.
En fait, des côtés nord et sud du pont de Trois-Rivières,
les travaux devraient être finis à l'automne aussi.
M. BROCHU: Seulement une question. Est-ce qu'il y a eu une collaboration
entre les ministères? J'en ai parlé au ministre d'Etat
responsable de la qualité de l'environnement, qui semblait
apprécier le projet et les revendications en ce qui concerne la route
51. Y a-t-il eu un rapprochement ou un dialogue entre les différents
ministères, comme le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, celui des Transports et l'environnement?
M. PINARD: Nous avons formé un comité conjoint qui permet
aux spécialistes de l'environnement d'être en contacts
fréquents avec les spécialistes du ministère des
Transports, de façon que le tracé qui est choisi pour la
réalisation d'un axe routier ou autoroutier cause le moins de dommages
possible aux exploitations agricoles ou à l'environnement qui devrait
être préservé à cause du site panoramique qui
représente un attrait touristique considérable.
M. BROCHU: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'aimerais annoncer aux membres de la
commission qu'un représentant du Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports m'a fait part que le pointage, au Forum, est de 2
à 1 pour Buffalo.
Le député de Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): M. le Président, le ministre des
Transports semble très bien disposé ce soir. J'aimerais
l'assurer, avant de lui poser une question dans le domaine des budgets qui
seront attribués au comté de Témiscouata, que je n'ai pas
l'intention d'abuser et de lui énumérer tous les besoins qui
peuvent exister dans le comté. Car Dieu sait s'il y en a, mais quand
même, il a semblé bien disposé lorsqu'il a répondu
au député de Saguenay, tantôt, en lui annonçant avec
fracas $4.5 millions de voirie. J'aimerais être aussi chanceux. Surtout,
je me limiterai aux grandes artères de mon comté, plus
spécialement la route 51.
Comme vous le savez, elle a été utilisée à
300 p.c. de sa capacité durant la construction de la Transcanadienne.
Cette route a été en-
dommagée. Elle n'est pratiquement plus utilisable. J'aimerais, si
ce n'est pas trop, demander en plus des budgets attribués au
comté de Témiscouata, la partie qui sera affectée dans
Kamouraska, qui touche la route 51, plus précisément, dont la
population se sert...
M. PINARD: Le budget global, dans le comté de Témiscouata,
en matière de travaux de voirie, est de $1,764,000. Il y aura en travaux
de terrassement et gravelage une dépense de $622,000 environ; en travaux
de revêtement bitumineux, $1,027,000 environ et la construction d'un pont
au coût de $100,000.
UNE VOIX: A quelle place?
M. PINARD: A Dégelis, sur la route 295. C'est un pont sur la
rivière Madawaska. Il y aura une halte routière à
Notre-Dame-du-Lac, une autre à Dégelis.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce que vous combinez les budgets de
la Transcanadienne? Quelle est la quote-part de la Transcanadienne dans le
$1,764,000?
M. PINARD: Pour la Transcanadienne, ce sont des travaux de
parachèvement.
M. SIMARD (Témiscouata): Mais de quel ordre?
M. PINARD: Ce sera $15,000 à Saint-Hono-ré et
Saint-Louis-du-Ha! Ha!
M. SIMARD (Témiscouata): Mais les haltes routières dont
vous avez parlé.
M. PINARD: Ce sera $6,750 pour les travaux de parachèvement,
terrassement et gravelage, à Cabano, $121,000 à Cabano,
Notre-Dame-du-Lac et Dégelis, travaux de parachèvement de
terrassement et gravelage et, à Cabano, Notre-Dame-du-Lac et
Dégelis, encore des travaux de parachèvement pour du terrassement
et gravelage, pour $130,000 environ.
M. SIMARD (Témiscouata): C'est toujours la Transcanadienne.
M. PINARD : Pour la Transcanadienne.
M. SIMARD (Témiscouata): Pourriez-vous me faire le total de la
Transcanadienne et de la voirie rurale séparément, dans le
$1,764,000?
M. PINARD: Pour la Transcanadienne, $129,214, $121,331, $6,750, $15,000,
plus les travaux de revêtement bitumineux, $8,790 et $54,000, ce qui
donne environ $885,000 pour la Transcanadienne, ce qui laisserait la
différence du montant pour exécuter les travaux de voirie de
comté.
M. SIMARD (Témiscouata): Environ $800,000 à $900,000.
M. PINARD: Oui. Sur la route 289, autrefois la route 51, il y aura des
travaux de revêtement bitumineux pour $60,000.
M. SIMARD (Témiscouata): Dans la partie de
Témiscouata.
M. PINARD: Dans la partie de Saint-Marc-du-Lac-Long, paroisse, et sur la
route 289, à Saint-Pierre-d'Estcourt non, je me trompe
terrassement et gravelage pour $114,315.
Sur la route 293, dans la seigneurie de Témiscouata, travaux de
terrassement et gravelage pour $185,000.
Je vous enverrai, une fois l'adoption des crédits faite, le
tableau des travaux de votre comté.
M. SIMARD (Témiscouata): Qu'est-ce que vous faites du pont
à Estcourt, dont les gardes seront...
M. PINARD : II y a eu des retards qui ont été
causés par l'Hydro-Québec qui n'a pas été capable
de déplacer à temps ses lignes de transmission. Apparemment,
c'était un problème très sérieux, qui aurait
coûté énormément cher. Ce qui est malheureux, c'est
que nous avions déjà adjugé un contrat à la
compagnie J.-A. Ratté et Fils pour la construction du pont. Evidemment,
l'entrepreneur a refusé de commencer ses travaux avant que les travaux
de déplacement des lignes de transmission ne soient faits parce que cela
aurait occasionné une source de danger très considérable
pour les ouvriers sur le chantier.
Je suis intervenu personnellement auprès des dirigeants de
l'Hydro pour leur demander de faire diligence. Vous savez qu'au moment
où nous étions en négociation avec l'Hydro pour agir plus
vite au plan du déplacement des lignes de transmission, l'incendie de la
scierie Guérette a compliqué un peu la situation, parce que nous
étions en voie de négocier un accord pour le paiement de
l'indemnité, à la suite de l'expropriation d'une partie des
bâtisses qui se trouvaient dans l'axe du nouveau pont. C'est un
problème qui s'est trouvé réglé, en partie,
à cause du feu.
M. SIMARD (Témiscouata): Ne croyez-vous pas que...
M. PINARD: Je pense que le pont reste quand même urgent à
construire, mais l'entrepreneur, évidemment, nous attend avec une
réclamation si on l'oblige à commencer ses travaux après
au-delà de quatorze mois de retard. Il est sûr qu'il ne pourra pas
les exécuter au même prix. Dans cette éventualité,
je pense que nous allons demander de nouveaux appels
d'offres pour être sûr d'avoir le prix le plus concurrentiel
possible.
M. SIMARD (Témiscouata): Mais ne croyez-vous pas que le
délai de quatre ans que vous attribuez principalement à
l'Hydro-Québec a été un délai normal pour
empêcher la construction d'un pont aussi important?
M. PINARD : J'ai de la misère à croire que ça va
prendre quatre ans à l'Hydro-Québec à
déplacer...
M. SIMARD (Témiscouata): En 1970, il y avait des budgets
votés pour faire le pont. Nous sommes rendus en 1973 et vous dites que
ce ne sera peut-être pas cette année.
M. PINARD: Non, je ne dis pas que ce ne sera pas cette année.
M. SIMARD (Témiscouata): Vous ne l'avez pas au budget cette
année.
M. PINARD: Nous ne l'avons pas au budget parce que nous n'avons pas
été en mesure de conclure un accord précis avec
l'Hydro-Québec. Nous sommes encore en négociation et j'ai
même l'intention d'en appeler de la décision du président
lui-même pour forcer l'Hydro-Québec à prendre une
décision plus rapide.
M. SIMARD (Témiscouata): II est ici, c'est le bon temps.
M. PINARD : Je lui en ai dit un mot cet après-midi. Il m'a dit:
Vous comprendrez que j'ai d'autres problèmes à discuter. Je vous
demanderai de m'envoyer une lettre.
M. SIMARD (Témiscouata): Comme vous l'avez mentionné,
comme le député de Napier-ville-Laprairie l'a mentionné
tantôt, comme le député de Beauce lui a dit, il est un peu
avantagé: il est à la porte voisine du ministre. Il a
certainement pu avoir les chiffres avant nous.
M. PINARD : Si c'est le consentement des députés de
continuer après dix heures, je n'ai pas d'objection.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que c'est encore sur le programme
3?
M. LEGER: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'aimerais faire remarquer au
député de Lafontaine qu'il a parlé pendant beaucoup plus
de 20 minutes. En vertu de l'article 160 du règlement, il n'est pas
censé parler plus de 20 minutes sur le même article.
M. LEGER: D'accord. L'année dernière, j'avais posé
la question au ministre. Est-ce que, cette année, il est prévu
dans le budget puis- que ça ne l'était pas l'année
dernière le prolongement de l'autoroute 40,
Montréal-Berthier, entre Anjou et Pointe-aux-Trembles? La section a
près de trois milles et n'est pas terminée. Est-ce que c'est
prévu cette année dans le budget et quel est le coût de ce
prolongement?
M. PINARD: II s'agit de vastes travaux qui doivent être entrepris
sur ce qu'on appelle communément le boulevard Métropolitain, dans
la partie est de Montréal. Nous avions prévu, dans ce secteur,
réaliser une autoroute rapide à voies élevées. Mais
à cause des représentations qui nous ont été faites
par les raffineries qui sont situées des deux côtés de
l'axe routier, nous avons décidé de reprendre l'étude des
plans pour être en mesure de réaliser un projet routier beaucoup
plus économique.
L'indication qui nous est donnée est que nous réaliserons
probablement cette partie du boulevard Métropolitain à ras du
sol. Cela nous coûtera beaucoup moins cher. Nous construirons des
structures pour piétons au-dessus de l'autoroute. Les compagnies de
raffinerie pourront également passer leurs tuyaux d'amenée de
leurs produits accrochés à cette structure. Cela sera beaucoup
moins dangereux. Et s'il y avait un incendie, ce serait beaucoup plus facile,
pour les pompiers, d'intervenir rapidement. Il y aura aussi moins de danger
pour la circulation et pour les citoyens.
Je demanderais au sous-ministre de vous donner plus de précisions
là-dessus. Je sais que c'est encore en négociation, mais je pense
que ces négociations ne sont pas encore terminées pour nous
permettre de réaliser, dès cette année, ces travaux.
Le problème majeur là-dedans, c'est qu'on devait aller en
strucrure. Cela devait coûter entre $14 millions et $16 millions. A la
suite de négociations avec Montréal-Est et les raffineries
d'huile, nous pensons pouvoir baisser le coût des travaux d'envrion $7
millions à $8 millions, à peu près 50 p.c. de ce qui avait
été prévu.
Ce sont des négociations très difficiles et très
longues parce qu'il y a plusieurs personnes impliquées. Nous pensons
terminer les discussions avec tous ces gens d'ici une couple de mois.
Dès que les négociations seront finies, nous ferons les plans.
Actuellement, nous n'avons pas fait les plans parce que ce serait de l'argent
jeté à l'eau, parce que nous ne savions pas quelle solution nous
aurions. C'est notre intention de mettre ça pour l'an prochain.
Dans ce coin-là, nous faisons quand même l'entrée
à la ville d'Anjou. Je ne me souviens pas de l'entrée exacte. Je
pense que vous le savez.
M. LEGER: A l'est des Galeries d'Anjou.
M. PINARD: C'est ça. L'entente est survenue avec la ville
d'Anjou. Nous avons demandé qu'elle nous cède un terrain, parce
que nous avions des craintes que l'on construise à l'inté-
rieur de la boucle, ce que nous défendons tout le temps dans nos
projets. L'entente est arrivée, nous devrions aller en soumissions
bientôt.
M. LEGER: Cela sera nécessairement fait dans le budget de
l'année prochaine, si...
M. PINARD: Ce dont je parle, environ $500,000, je pense que c'est dans
le budget de cette année.
M. LEGER: Moi, je parle de l'autre.
M. PINARD: L'autre partie sera dans le budget de l'an prochain, si les
crédits le permettent. Cela dépend des crédits que nous
aurons.
M. LEGER: Les crédits ne sont pas encore votés
là-dessus.
M. PINARD: Pas pour 74/75.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, messieurs, il est dix heures.
J'aimerais savoir s'il y aurait consensus pour que l'on siège demain
à dix heures. L'autre possibilité en vertu de notre
règlement, c'est d'ajourner sine die étant donné que cela
fait au-delà de quinze heures que nous siégeons. Nous devrions
attendre les instructions de l'Assemblée nationale pour savoir si nous
pouvons continuer à siéger pour l'étude des
crédits.
M. PINARD: Je pense que, bien raisonnablement, nous pourrions en arriver
à une discussion de tous les autres programmes et éléments
de programmes du budget des Transports demain matin, si, évidemment,
nous avons une aussi bonne collaboration que celle qui nous a été
accordée jusqu'ici. Je serais prêt à accorder une autre
séance demain.
LE PRESIDENT (M. Picard): Demain matin, à dix heures?
M. LEGER: D'accord.
M. PINARD: Nous pourrions même adopter...
M. LEGER: Avec notre grande collaboration.
M. PINARD: ... le programme 3, ce soir, pour commencer demain le
programme 4. Nous allons faire une discussion passablement
générale et même détaillée pour certains
éléments du programme et passer au programme 5. Il ne resterait,
finalement, que le programme 6 à adopter...
M, LEGER: Alors, en ce qui concerne le programme 3...
M. PINARD: ... ainsi que les programmes 7 et 8.
M. LEGER: ... je suis d'accord pour l'adopter.
M. PINARD: Cela ne parait pas un obstacle insurmontable pour terminer la
discussion demain, même si nous devions aller jusqu'à une
heure.
M. LESSARD: D'autant plus que cela...
M. PINARD: Cela nous donnerait trois heures de discussion demain. Nous
sommes capables de passer à travers les autres programmes qui restent
à discuter.
M. LATULIPPE: Avant d'adopter le programme 3, est-ce que vous
m'accorderiez une minute?
M. PINARD: D'accord.
M. LATULIPPE: Cela concerne le devenir de mon comté. Dans notre
coin, il n'est pas question de grandes routes régionales. Cela va
être assez court, deux minutes au maximum. On n'a pas d'autoroutes ni de
projets comme ceux-là, jusqu'à présent. Naturellement, ce
n'est pas parce que le corridor vers l'Atlantique ne nous intéresse pas.
C'est parce qu'actuellement on prétend, tout au moins, qu'il est plus
urgent de terminer, dès cette année, le travail qui a
été amorcé par le ministère sur le réseau
régional. D'ailleurs, les contrats ont déjà
été accordés sur les routes 24 et 34. Là-dessus,
j'aimerais remercier le ministère de l'attention qu'il a accordée
à ces deux routes qui constituent, pour le comté de Frontenac,
les seules possibilités de sortir vers d'autres comtés.
Maintenant, je pense qu'il faudrait accorder une priorité toute
spéciale au réseau intermunicipal. C'est à ce niveau que
j'aimerais avoir quelques précisions. Je sais que déjà
cette année on se prépare à faire un certain travail sur
la route 263. Mais plus spécialement sur la route 263, il y a une
section, vers le comté de Wolfe, qui ne semble pas avoir retenu
l'attention du ministère pour cette année. J'aimerais
connaître les intentions du ministère là-dessus puisque non
seulement ce développement constitue un apport important pour la
région du lac Saint-François, au niveau touristique, mais c'est
aussi, dans le comté de Frontenac, actuellement, le secteur où il
y a le plus de circulation routière. Actuellement, ce n'est presque pas
passable, surtout au printemps.
M. PINARD: Dans le comté de Frontenac, il y aura une
dépense d'environ $1 million. Alors, il y aura des travaux de
terrassement et de gravelage pour $718,800; il y aura des travaux de
revêtement bitumineux pour $195,000; il y
aura la construction d'un petit pont à
Sainte-Cécile-de-Weedon et la construction d'une halte routière
à Risborough.
M. LATULIPPE: Elle est commencée.
M. PINARD: Dès que le budget sera adopté, j'enverrai au
député le programme complet des travaux.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous voyez dans le budget quelque chose
relativement à la section de la route 263, qui a été
commencée selon les plans et devis, l'an passé? Elle devrait
être faite cette année.
M. PINARD: A Saint-Sébastien, paroisse de
Sainte-Cécile-de-Weedon.
M. LATULIPPE: Oui. Il reste trois huitièmes de mille entre la
localité du lac Drolet et la route 24. Sur la route 24, il y a eu
considérablement d'argent d'investi. Il n'y aurait qu'une montée
pour connaître la rentabilité de l'investissement qui a
été fait dans le passé. Est-ce que cela est devenu une
priorité actuellement?
M. PINARD: Sur la route 263, à Lambton, Saint-Sébastien et
Sainte-Cécile, il y aura des travaux de terrassement et de gravelage
pour $275,000. Sur la même route 263, entre Saint-Sébastien
paroisse et Sainte-Cécile-de-Weedon, il y aura des travaux de
parachèvement pour $2,000. Ce qui va donner une dépense d'environ
$280,000 sur la route 263.
M. LATULIPPE: Entre le lac Drolet et la route 24, il n'y a pas eu
d'étude de faite sur cette section.
M. PINARD: Non.
M. LATULIPPE: D'accord. C'est parce que ce n'est pas grand-chose comme
investissement mais c'est seulement une côte assez abrupte. L'hiver, une
remorque est incapable de se rendre au moulin en question. On doit faire un
détour d'une dizaine de milles.
M. PINARD: Est-ce que le député nous a écrit
à ce sujet?
M. LATULIPPE: Oui, j'ai déjà écrit, mais, dans le
temps, disons qu'il y avait peut-être des réserves plus
prioritaires. Alors, je conçois que le ministère...
M. PINARD: Si le député voulait revenir à la
charge, et nous indiquer qu'il y a difficulté pour les camions de
circuler en hiver, de sorte que cela empêche l'approvisionnement de
l'usine en question, nous pourrions peut-être remettre ce projet à
l'étude.
M. LATULIPPE: C'est seulement trois huitièmes de mille.
Relativement aussi au parachèvement de la route de contournement,
à Saint-Gédéon, pour faciliter l'accès à
l'usine de poutrelles d'acier je ne me rappelle plus, son nom, je l'ai
oublié pour laquelle le ministère de l'Industrie et du
Commerce a justement consenti des crédits de $800,000...
M. PINARD: A Saint-Gédéon?
M. LATULIPPE: A Saint-Gédéon, oui.
M. PINARD : Est-ce une route secondaire?
M. LATULIPPE: Non, c'est la route de contournement, en plein
village.
M. PINARD: C'est la route de Saint-Gédéon paroisse,
Saint-Théophile...
M. LATULIPPE: Non, ce n'est pas ça, M. le Président. C'est
en plein village. Il y a la moitié de la route de faite. Cela a
été fait il y a déjà six ou sept ans. Il resterait
encore la sortie sur la route 24, en direction de Sherbrooke, qui est
passablement... C'est passablement difficile, parce que cette compagnie fait
des poutrelles d'acier qui vont jusqu'à 125 pieds. Actuellement, elle
connaît une expansion assez formidable. Elle a doublé ses
effectifs, l'an passé. La population locale a souscrit pour le projet
une somme de $410,000. Ce serait dommage que l'expansion de la compagnie soit
compromise, ainsi que sa rentabilité, à cause d'un certain
délai de construction de routes.
M. PINARD: Nous allons prendre note de la demande du
député, mais j'apprécierais, peut-être, recevoir des
arguments nouveaux sur ce problème particulier. Si vraiment le
ministère de l'Industrie et du Commerce a jugé bon d'accorder une
subvention...
M. LATULIPPE: Une subvention, plus un crédit de $800,000...
M. PINARD: A cette industrie. Je pense...
M. LATULIPPE: ... ce qui fait un investissement de $1,500,000.
M. PINARD: ... que le ministère sera peut-être bien
placé pour faire des travaux de correction de montée.
M. LATULIPPE: Je vous remercie. M. PINARD: Très bien.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 3 est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. PINARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
M. MAILLOUX: M. le Président, nous avons bien compris que nous
siégions de dix heures à midi et demi. A midi et demi, les
crédits seront considérés comme adoptés.
M. PINARD: C'est bien ça.
M. MAILLOUX: C'est le consensus qui s'est dégagé.
LE PRESIDENT (M. Picard ): Il y a un consensus pour siéger
à dix heures, demain matin.
M. MAILLOUX: A midi et demi...
M. PINARD: A midi et demi, nous considérerions les crédits
du ministère des Transports adoptés, parce que cela nous donnera
exactement 19 heures de discussion.
LE PRESIDENT (M. Picard): Oui, 19 heures de discussion.
M. LEGER: D'accord.
M. LESSARD: Les programmes, qui viennent, sont un peu moins
importants.
LE PRESIDENT (M. Picard): A dix heures, demain matin, dans la même
salle.
(Fin de la séance à 22 h 8)