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Commission permanente
des transports, des travaux publics
et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du mercredi 11 avril 1973
(Dix heures huit minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement continue ce matin l'étude des crédits du
ministère des Transports. Nous en sommes maintenant au programme 4, page
21-9.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté quant à nous, M. le
Président. Nous l'avons discuté longuement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Programme 5, gestion interne et
soutien. Je crois que les éléments 4 et 5 ont déjà
été adoptés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les autres aussi. Cela va, ce sont des choses
d'administration.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que le programme 5 est adopté
dans son entier?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. AUDET: Le programme 5?
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous avions déjà adopté
les éléments 4 et 5.
M. AUDET: Est-ce que le programme 4 est adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, complètement.
M. AUDET: Je n'y étais pas hier.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, programme 5, adopté. Programme
6, aide aux tansports maritime et aérien. Il n'y a pas
d'élément de programme, il n'y a que des déductions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 6, adopté.
Transport aérien
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 7, transport aérien
gouvernemental. C'est la même chose que pour le programme 6; il n'y a pas
d'éléments de programme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons aussi discuté ça.
M. AUDET: On ne pourrait pas parler un peu des transports
aériens?
LE PRESIDENT (M. Picard): Certainement, vous pouvez en discuter d'une
façon générale. Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Vous en avez parlé hier aussi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en avons parlé longuement dans les
discussions générales. Le ministre avait toute une série
d'informations sur le nombre d'appareils, etc., et il a déposé en
Chambre les documents concernant les voyages. Je n'ai pas envie d'entrer dans
le détail et de faire des histoires de chichi et de patronage.
M. AUDET: Je ne vois pas que les responsables des ministères ne
puissent pas se servir des moyens de locomotion du gouvernement de temps
à autre. Mais de là à prendre des vacances...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le gouvernement a surveillé
ça.
M. AUDET: II ne faut pas non plus couper les cheveux en quatre.
M. PINARD: Des directives très sévères ont
été données. Des exagérations ne se reproduiront
plus, je pense, si vraiment il y en a eu. Il s'agit d'en faire la preuve et de
voir si, vraiment, dans les cas spécifiques où ça s'est
produit, il n'y a pas eu de bons motifs de le faire puisqu'il y avait
effectivement des séances du conseil des ministres auxquelles les
ministres étaient conviés et auxquelles ils devaient assister de
façon urgente.
M. AUDET: M. le Président, dans le passé, vous dites qu'il
peut y avoir eu des abus. On a vu sous un autre gouvernement, par exemple, des
ministres voyager dans leur comté avec des avions du gouvernement. Ils
allaient dans leur comté comme tout député dans son
comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui est un droit des ministres de le
faire.
M. AUDET: Pardon?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui est un droit des ministres de le faire
parce qu'un ministre doit se déplacer assez rapidement.
M. AUDET: C'est quelque chose de régulier dans les
ministères?
M. PINARD : Non. Ce n'est pas une pratique courante. Prenons un
ministre, comme le député de Bonaventure, le ministre des
affaires Intergouvernementales. Il a au-delà de 500 milles à
faire pour se rendre dans son comté, 500 milles pour en revenir. S'il
part, par exemple, le vendredi après-midi tard et s'il veut faire un peu
de bureau le samedi et revenir quand même à temps pour vaquer
à ses occupations à son bureau du gouvernement à
Québec, je pense qu'il doit avoir un moyen de transport rapide qui
n'existe pas par chemin de fer. Cela prend une nuit complète et
même quelques heures dans le jour pour s'y rendre et en revenir et, par
l'automobile, je pense que c'est vraiment trop demander à un ministre
que de le faire.
Ce sont des cas d'exception, et pour des ministres qui demeurent
très loin...
M. AUDET: ... où Air-Canada ne va pas non plus. Il n'y a pas de
service d'Air-Canada.
M. PINARD: II n'y a pas de service d'Air-Canada, parce que nous avons
des ententes avec les compagnies d'aviation, Air-Canada et
Qué-bécair, qui permettent à des ministres et à des
fonctionnaires de voyager plus facilement si ces compagnies aériennes
donnent un service adéquat et rapide dans les circonstances.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 7. Adopté. Programme 8. Aide
au transport scolaire.
Aide au transport scolaire
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire au
sujet du transport scolaire, dont les budgets n'ont pas varié beaucoup,
s'il maintient la politique qu'il nous a expliquée lors de la
présentation du projet de loi 23, dont M. Lois Lachapelle est le
responsable? Est-ce que c'est la politique que vous nous avez expliquée
lors de l'étude de la loi 23?
M. PINARD: C'est essentiellement cette politique qui est
appliquée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. PINARD : La définition du programme que vous pouvez lire
à la page 21-19 nous en donne une idée peut-être un peu
trop schématique, mais je pense que le programme vise à permettre
aux commissions scolaires d'assurer des services de transport des
écoliers au niveau des enseignements élémentaire et
secondaire. J'ai déjà dit qu'il en coûtait environ $75
millions en subventions payables par le ministère de l'Education
actuellement aux commissions scolaires qui pourvoient au transport des
élèves.
M. Lois Lachapelle, qui était directeur du service des transports
au ministère de l'Education, est maintenant passé dans le giron
du ministère des Transports comme tel pour s'occuper du même
problème avec des membres de son équipe.
Il est actuellement en train d'élaborer et de préparer un
règlement du transport scolaire avec des taux, des barèmes, des
normes de façon à normaliser cette politique de subventions et
peut-être mieux l'équilibrer, compte tenu des besoins
exprimés par les commissions scolaires au niveau local pour le transport
des élèves au primaire et au secondaire et aussi dans le cas
d'autres élèves qui devaient nécessairement être
transportés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire ceci?
Nous avons discuté longuement cette question lors de l'étude de
la loi 23, le budget qu'il y a là est un budget normal parce que nous
l'avons déjà vu au titre de l'éducation. Moi, je suis
prêt à adopter les crédits si le ministre me donne
l'assurance que cette réglementation concernant le transport scolaire
sera soumise à l'attention des députés de la Chambre de
l'Assemblée nationale avant son adoption.
M. PINARD: Pour donner plus de précision à ma
réponse à la question du député de Chicoutimi, je
vais demander à mon collaborateur immédiat de bien vouloir dire
où nous en sommes rendus dans l'élaboration et la
préparation du règlement du transport scolaire et de quelle
façon les subventions seront payées dorénavant aux
commissions scolaires, compte tenu des dispositions du bill 23 et compte tenu
aussi de certaines dérogations qu'il faudra peut-être faire pour
ne pas embêter trop lourdement les commissions scolaires qui peuvent
avoir des problèmes difficiles à régler d'ici la
rentrée de septembre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, ce qui m'intéresse, c'est de
savoir si cette réglementation nous sera soumise pour examen parce que,
il est question de dérogation, comme nous tous les députés
ici, avons déjà discuté et fait savoir au ministre, quels
étaient nos problèmes dans nos régions, j'aimerais savoir
si cette réglementation nous sera soumise parce que, dans la question de
l'allocation des budgets, cela est une procédure normale.
Donc, je suis prêt à adopter ce budget. Si le ministre nous
donne l'assurance qu'une fois terminée, cette réglementation nous
fera connaître les dérogations éventuelles à la loi
23, pas à la loi comme telle, parce qu'il faudrait des amendements, une
interprétation de la loi, à ce moment-là, je n'ai pas
d'objection à adopter le programme.
M. PINARD: II y a quand même une étude qui a
été commandée à la société de
comptables
Woods Gordon Ltd et je vais demander à mon collaborateur
immédiat de bien vouloir vous dire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
M. PINARD: ... quel est l'objectif ou quels sont les objectifs de cette
étude actuellement en cours.
En fait, par le projet de loi 23, tous les contrats de transport
scolaire au Québec l'an dernier étaient renouvelés comme
tels au même coût. Il y avait une disposition aussi dans le
même projet de loi qui donnait la prérogative au
lieutenant-gouverneur en conseil de renouveler ces mêmes contrats, mais
avec des ajustements, s'il y avait lieu et si cela était jugé
utile. Alors, nous avons confié un mandat à la
société Woods Gordon pour établir des critères de
référence sur lesquels nous pourrions nous appuyer pour
légitimer des augmentations de coûts suivant les types de
transport, suivant les régions et cette ventilation des augmentations
devrait nous être remise d'ici trois semaines. Ce projet d'augmentation
des coûts de transport ou de rémunération accrue sera
proposé au ministre qui, lui, le proposera à l'Exécutif du
Québec pour adoption. S'il y avait des éléments qui nous
laissaient soupçonner que les conventions collectives de chauffeurs que
nous remarquons un peu partout dans la province actuellement allaient en
s'accroissant, il est probable qu'il faudrait apporter, ou conseiller au
ministre un amendement qui permettrait aux commissions scolaires ou aux
entrepreneurs de se dégager l'un l'autre, mutuellement, de ce contrat
pour faire un nouvel appel d'offres dans le cas de ceux qui réellement,
à la connaissance des augmentations prévues par le
ministère, se diraient incapables de réaliser de nouveaux
contrats ou de faire face à la teneur du contrat. A ce moment-là,
il y aurait probablement un amendement pour permettre à ces
gens-là de se libérer et aussi permettre à la commission
scolaire de faire de nouveaux appels d'offres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est d'ailleurs conforme à ce que nous
avions déjà discuté et nous avions insisté pour que
soient respectées justement les conventions déjà
existantes avec les modifications qui avaient été
suggérées par les diverses parties que nous avons entendues.
Alors, l'objectif que nous poursuivions, c'était la protection de ceux
qui font du transport d'écoliers et d'autre part, une
amélioration du système et en même temps une
réduction dans la mesure du possible, des coûts de transport que
supporte maintenant le ministère et qui apparaît ici au programme
8.
M. PINARD: Je voudrais aussi souligner qu'il n'y aura pas de mauvaises
surprises pour les transporteurs scolaires, parce que nous sommes en contact
avec les dirigeants de l'Association des propriétaires d'autobus
scolaires qui s'infor- ment de la tournure des événements et nous
avons tout intérêt à leur expliquer, au fur et à
mesure que l'élaboration du règlement se fait, comment les choses
seront réglées, de façon qu'ils puissent planifier
l'administration de leurs propres compagnies et planifier aussi les programmes
de transport qui seront requis par les commissions scolaires au niveau local et
au niveau régional.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre nous donne l'assurance
que cette réglementation nous sera soumise pour examen avant
promulgation, parce que c'est à ce moment qu'il nous sera possible de
voir dans quelle mesure elle est conforme à la loi 23?
M. PINARD: Personnellement, je n'ai pas d'objection de principe à
revenir devant la commission parlementaire des transports pour discuter du
contenu du règlement du transport scolaire et de ses implications avec
les membres de la commission. Comme je l'ai dit, il faudra quand même
attendre le résultat des études confiées à la firme
Woods Gordon Ltd et étudier aussi l'impact ou les conséquences
des recommandations de façon que nous puissions savoir si nous les
incorporons en tout ou en partie au règlement du transport scolaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel moment croyez-vous que cette firme aura
terminé son travail et présenté son rapport?
M. PINARD: On m'informe que, d'ici un mois, nous pourrions être en
possession de tous les éléments d'information qui pourraient nous
permettre de terminer la rédaction du règlement et de convoquer
de nouveau la commission parlementaire des transports pour permettre aux
membres de la commission d'en être informés et d'en faire la
discussion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Je crois que ce que le député de Chicoutimi a
rapporté est très important à l'effet que la
réglementation soit portée à l'attention de la Chambre.
Parce que plus ça va, plus le gouvernement nous présente des
bills que nous devons accepter. Dans ces bills, nous devons surtout accepter
les principes de certaines lois. Mais les détails et l'implication de la
loi se trouvent de plus en plus dans la réglementation. Si on continue,
ce seront ni plus ni moins des lois additionnelles qu'on ajoutera aux bills que
nous acceptons. Si, réellement, la réglementation prend de
l'ampleur dans le sens qu'on le voit ici, on aura à voter des projets de
loi en principe et ça pourra prendre une tout autre forme de loi
à la fin.
C'est pour cela que je crois qu'il serait très important que
soient portées à l'attention de la Chambre les diverses
réglementations du ministère des Transports, comme
peut-être toute autre loi où la réglementation prend
tellement d'ampleur.
M. PINARD: Je suis d'accord avec le député d'Abitibi-Ouest
à l'effet que la réglementation qui découle logiquement de
l'adoption d'une loi comme la loi 23, Loi des transports, est tellement
complexe et tellement variée dans ses implications qu'il faut parfois
revenir devant la commission parlementaire pour en informer les
députés et pour avoir une bonne discussion du contenu de cette
réglementation, de ses conséquences au plan administratif et au
plan financier. Au plan aussi de l'organisation du transport scolaire comme tel
dans le territoire du Québec.
M. AUDET: Au sujet du transport scolaire, dans quel pourcentage le
ministère des Transports subventionne-t-il les commissions scolaires?
Quel pourcentage est accordé au coût des contrats?
M. PINARD: Le budget d'aide au transport scolaire se répartit de
la façon suivante. Il y a un régime de subventions statutaires
qui est en vigueur depuis l'adoption de la loi de 1962.
M. AUDET: Transporteurs?
M. PINARD: Pour tous les transporteurs. Ces subventions statutaires ont
coûté au gouvernement, au ministère de l'Education,
dorénavant au ministère des Transports, $47,300,000,
c'est-à-dire que cela représentait 75 p.c. du coût du
transport pour l'année précédente. Vous avez
également un deuxième volet qui est celui des subventions
d'équilibre budgétaire aux commissions scolaires qui ont à
se rendre responsables de plusieurs éléments d'une politique de
transport. C'est encore une forme d'aide qui vient s'ajouter au régime
des subventions statutaires dont j'ai parlé tantôt.
Mais, c'est une forme d'aide aux commissions scolaires qui voit à
faire transporter les élèves fréquentant d'autres
institutions.
Il s'agit du transport des écoliers, le matin et le soir, ce qui
représente 100 p.c. du coût du transport scolaire.
M. AUDET: En somme, le ministère des Transports englobe
maintenant 100 p.c. du coût du transport?
M. PINARD: Pour le matin et le soir. Alors, le régime des
subventions des crédits budgétaires...
M. AUDET: Le midi, c'est à part?
M. PINARD: ... est une conséquence de l'adoption de la loi de
1967.
M. AUDET: Vis-à-vis des contrats avec les transporteurs, est-ce
que l'on peut comprendre que c'est un contrat à sens unique, à
savoir que le ministère s'engage à respecter la durée du
contrat et que le transporteur, si cela ne fait pas son affaire, peut se
départir de cette obligation?
M. PINARD: Le contrat de transport est signé entre la commission
scolaire d'une part, et le transporteur scolaire, d'autre part. Ce sont des
critères qui sont établis à la fois par le
ministère de l'Education en ce qui concerne le régime
pédagogique des horaires de classes, soit pour y conduire les
élèves aux classes le matin et pour les ramener de l'école
l'après-midi. Mais d'autres impératifs sont
édictés, comme la responsabilité des commissions scolaires
elles-mêmes qui voient à préparer les contrats de transport
pour lesquels des appels d'offres publics ou en circuits fermés sont
faits.
M. AUDET: Vous disiez que vis-à-vis de nouvelles conventions
possibles, les transporteurs actuels pouvaient probablement ne pas être
obligés de rendre leur contrat à maturité, par
exemple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A échéance.
M. PINARD: C'est parce que nous sommes forcés, par les
circonstances, d'accorder des renouvellements de contrats ou, si le terme est
français, "d'extentionner" les contrats déjà en cours,
pour ne pas causer un très grand déséquilibre dans le
domaine du transport scolaire, face aux changements qui sont demandés et
qui sont en cours, tant et aussi longtemps que la réglementation sur les
transports scolaires n'aura pas été parachevée et
discutée de nouveau devant la commission parlementaire. Alors, je pense
qu'il y va de l'intérêt, non seulement des commissions scolaires
comme telles, mais aussi de l'association des transporteurs scolaires sur les
plans collectif et individuel et qu'il y va aussi de l'intérêt du
gouvernement de bien informer les parties intéressées et de
procéder par phases successives de façon à ne pas causer
d'embouteillage ou de blocage dans l'administration du système de
transport scolaire dans le Québec.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Concernant le transport des écoliers, est-ce que le
ministère tente dans les régions ou c'est possible,
c'est-à-dire dans les centres urbains essentiellement, d'intégrer
le transport d'écoliers au transport commun régulier, de
façon à obtenir des réductions de coûts? Est-ce que
c'est une politique générale? Est-ce que vous tentez ça
actuellement?
M. PINARD: Dans la région de Hull, c'est une chose
déjà faite. A Montréal, le problème
est en voie d'être résolu et, à Québec, la
négociation est suffisamment avancée pour que nous soyons en
mesure de dire que, éventuellement, il y aura une politique
d'intégration qui permettra l'usage des systèmes de transport en
commun par les écoliers, pour se rendre aux écoles et en
revenir.
M. LEGER: A un coût inférieur au coût habituel?
M. PINARD : J'espère que les taux, dans la mesure du possible,
seront moins élevés. C'est l'objectif poursuivi actuellement par
le gouvernement et par les administrations municipales et scolaires.
M. LEGER: M. le Président, à la suite de la prise de
position du Conseil national de la fédération des jeunes chambres
du Canada qui préconisait, entre autres, que les commissions scolaires
deviennent propriétaires des autobus, qu'est-ce que le ministère
fait? Est-ce que vous êtes d'accord là-dessus? Est-ce une
politique du ministère pour l'avenir?
M. PINARD: Je suis prêt à admettre que la formule de
propriété des flottes d'autobus scolaires est en vigueur en
Ontario et que, au Québec, c'est une formule différente. La
preuve n'est pas faite que le système de propriété des
autobus par les commissions scolaires donne un coût moins
élevé au plan annuel que l'autre formule en vigueur au
Québec. Dans les Cantons de l'Est, dans la région de Lennoxville
par exemple, les commissions scolaires de langue anglaise sont, pour la
plupart, propriétaires de leurs flottes d'autobus. Mais, l'étude
ne nous a pas encore démontré que le système était
plus économique que l'autre système qui veut que les commissions
scolaires catholiques accordent des contrats de transport scolaire à des
propriétaires d'autobus privés.
M. LEGER: La question n'était pas uniquement sur le plan
économique; c'est une des facettes. Il y a aussi celle de la
surveillance de la qualité du transport, ainsi que de la
sécurité. Le ministre lui-même avait fait une sortie
là-dessus il y a quelque temps, si ma mémoire est bonne, et on
avait remarqué que la plupart de ces autobus scolaires avaient des
problèmes de sécurjté: des pneus trop usés ou
rechapés, des freins défectueux, des feux de signalisation
défectueux, des miroirs inadéquats, manque de ceintures de
sécurité, manque d'extincteurs chimiques, mauvais état de
la carosserie, véhicules surchargés, chauffage inadéquat,
toutes sortes de choses qui échappaient au contrôle du
ministère.
De devenir propriétaire d'autobus, non seulement ça aurait
été moindre du point de vue du coût, mais aussi pour une
surveillance complète, une réglementation, il n'y aurait pas de
problème de ce côté.
M. PINARD: Le ministère a procédé à une
réforme en profondeur du régime de surveillance qui est fait au
niveau du transport scolaire de la province. Des enquêteurs ont eu pour
mission spéciale de faire l'examen technique de la conformité
mécanique des autobus scolaires. Il y a eu 11,000 autobus scolaires
inspectés chaque année.
Je ne dis pas qu'il y a eu plusieurs inspections durant l'année,
mais les véhicules qui ont été trouvés en mauvaise
état de mécanique ont été inspectés de
nouveau parce que les inspecteurs ont obligé les propriétaires de
ces autobus à faire des réparations d'ordre majeur dans certains
cas, et d'ordre mineur, dans la plupart des autres cas.
Je pense que cette surveillance est de beaucoup meilleure qu'elle ne l'a
été et qu'elle a donné des résultats probants,
même s'il y en a qui s'acharnent à vouloir faire croire à
la population que la situation est pire qu'elle ne l'a jamais
été.
Le plus souvent lors d'accidents d'autobus scolaires dans lesquels,
malheureusement, se trouvaient des élèves, les enquêtes ont
révélé que la cause première relevait d'erreurs
humaines et non pas de défauts mécaniques de l'autobus.
Les enquêtes du coroner l'ont démontré de
façon indubitable et les enquêtes techniques également.
J'aimerais quand même souligner que le ministère a
été alerté. A cause de la mauvaise publicité qui a
eu cours pendant un certain temps dans les media d'information du
Québec, et à cause des prises de position de différents
organismes qui se vouent plus particulièrement à la
sécurité routière, à la sécurité
scolaire, le gouvernement n'est pas resté insensible à ce
problème. Au contraire, il a formé de nouvelles équipes de
travail et le ministère des Transports a mis en branle un nouveau
système qui porte le sigle ORT-4, organisation régionale du
transport scolaire. Je demanderais à mon collaborateur immédiat
de bien vouloir définir ce qu'est ce programme, d'expliquer les grands
objectifs poursuivis et de nous dire de quelle façon il est
appliqué en ce moment dans la province et, quels sont les
résultats obtenus jusqu'ici.
Naturellement, la préoccupation du ministère
vis-à-vis des commissions scolaires en est une d'efficacité parce
qu'à la fin, le ministère subventionne le transport à 100
p.c. le matin et le soir. Dans un premier programme, durant les deux
dernières années, le ministère a renseigné les
responsables du transport scolaire dans les différentes commissions
scolaires au moyen d'un programme qu'on appelait ORT-3, c'est-à-dire
l'organisation régionale du transport. C'était un modèle
analytique pour améliorer l'organisation du transport, mais un peu
à la mitaine.
Par ORT-4, on met à l'oeuvre l'ordinateur dans un programme
étudié. Justement, il y a deux semaines, un séminaire a
réuni les diffé-
rents responsables du transport dans les régions du Québec
pour les mettre au courant de cet outil très précieux
d'organisation du transport de manière à économiser le
plus possible sur le nombre de routes et de faire en sorte que chacun des
autobus qui va sur les chemins le matin arrive à l'école rempli
à capacité, si possible, et non pas à moitié
occupé.
Cela dépend beaucoup du choix des routes afin de ne pas avoir de
duplication d'autobus sur le même chemin, le matin. Le ministère,
par ce programme, renseigne les commissions scolaires. Le ministère est
agissant aussi, par le cahier des normes qu'il impose aux commissions
scolaires, le devis de service et le tableau des coûts, naturellement,
à l'intérieur desquels la commission scolaire doit entrer dans le
contrat qu'elle accordera à un transporteur.
C'est un peu les volets par lesquels nous agissons autour de la
commission scolaire.
Sur le plan de la sécurité, naturellement, cela va avec
notre service d'inspection qui, de façon très
régulière, passe en revue toute la flotte et fait la surveillance
sur la route de l'état des différentes composantes de l'autobus
lui-même.
M. LEGER: Est-ce que je peux conclure de ce que le ministre et l'autre
personne viennent de nous dire que, concernant la propriété
d'autobus par les commissions scolaires, ni l'aspect économique, ni
l'aspect sécuritaire n'entrent en ligne de compte pour dire: Vous allez
changer. Autrement dit, il n'y a. d'argument ni économique, ni
sécuritaire qui vous amènent à dire qu'il faudrait avoir
une politique concernant des commissions scolaires qui possèdent des
autobus. Vous n'êtes pas arrivés à cette conclusion,
malgré le problème, c'est-à-dire que les solutions
économiques ou de sécurité ne vous amènent pas
à conclure que c'est préférable que le transport scolaire
soit fait par les commissions scolaires.
M. PINARD: Je ne sais pas si le député de Lafontaine
était arrivé tantôt lorsque j'ai parlé de
l'étude qui a été confiée, par le ministère
des Transports, à la Société Woods Gordon de
Montréal qui, précisément, a pour mandat de faire
l'étude de coûts-bénéfices des différents
systèmes qui existent ou qui pourraient exister en matière de
transport scolaire, pour voir quels éléments pourraient
être dégagés pour en arriver à l'implantation d'un
système nouveau. Mais nous avons dit tantôt que les études
que nous avons faites à l'heure actuelle ne nous démontrent pas
clairement qu'il y a des bénéfices considérables à
retirer, par exemple, de l'implantation d'un système de
propriété d'autobus scolaires par les commissions scolaires,
comme ces systèmes existent en Ontario, par rapport au système
différent qui existe au Québec, à l'effet que les
commissions scolaires demandent à des transporteurs scolaires,
propriétaires de leurs propres autobus, d'exécuter les contrats
de transport des élèves.
Si l'étude de Woods Gordon nous démontre qu'il est plus
économique, plus efficace, plus rentable et que c'est plus facilement
contrôlable pour les commissions scolaires d'avoir la
propriété de leurs autobus et que cela permettrait au
ministère des Transport d'avoir un contrôle plus efficace sur le
plan administratif, sur le plan de l'application des systèmes de
sécurité, de l'application des normes de construction des autobus
et des normes aussi de conformité mécanique, nous pourrons
peut-être prendre l'autre direction et modifier le système. Cela
ne nous a pas encore été démontré de façon
très claire...
M. LEGER: Mais la décision n'est pas encore prise?
M. PINARD: ... le résultat de cette étude.
M. LEGER: Vous attendez. C'est cela que je veux savoir. Vous n'avez pas
encore conclu qu'un système est préférable à un
autre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: M. le Président, on ne peut pas se cacher qu'il doit
être aussi facile de surveiller des transporteurs privés que des
transporteurs des commissions scolaires. Je ne vois pas pourquoi le
ministère des Transports n'aurait pas autant de facilité à
voir au bon état des véhicules et à leur bon
fonctionnement quels que soient les propriétaires d'autobus. Je ne crois
pas qu'il y ait aucune raison à cet égard. On nous l'a
démontré, d'ailleurs, par la déclaration du ministre et
d'une autre personne.
Maintenant, je crois que nous devons nous réjouir à
l'effet que le gouvernement, qui a tendance à s'immiscer dans nombre de
domaines, voit réellement un avantage marqué d'avoir des
transporteurs particuliers, des vrais responsables de leur affaire. Ils ont
leur véhicule. Eux aussi, comme chauffeurs, même s'ils
étaient à l'emploi de la commissions scolaire, auraient à
répondre de leur efficacité, de leur civisme, de leur
rendement.
Mais, en tant que propriétaires de leur autobus, ils sont
doublement intéressés à prendre soin de leur
véhicule, à le maintenir dans un bon état afin de
satisfaire aux exigences, voir à la sécurité de la route,
etc. Je crois qu'on doit se réjouir que le gouvernement, pour une fois,
réalise qu'il y a avantage à se servir de l'entreprise
privée.
M. LEGER: M. le Président, pour répondre...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais demandé la parole.
M. LEGER: C'est sur la même question. Hier, la même chose
arrivait, quand...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! Le député de
Chicoutimi.
M. LEGER: Alors, deux poids deux mesures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais, M. le Président, rappeler
au ministre et à tous les collègues que nous avons discuté
la loi 23 et que nous en avons fait une analyse très poussée,
très longue même, un peu fastidieuse, mais qui a été
très utile. Il s'est alors posé le grand problème de
l'intégration du transport scolaire, dans les cadres du ministère
des Transports. C'était alors le ministère de l'Education, mais
c'était en prévision du nouveau ministère des Transports.
Il avait été question de ce rapport
coûts-bénéfices. Il avait été question des
investissements consentis par l'entreprise privée, pour l'organisation
de transport d'écoliers. Il avait été également
question des possibilités d'intégration selon les régions.
Il avait été entendu que, dans les endroits où se trouvent
de grandes agglomérations, où existent des commission de
transport, des communautés urbaines, etc., il était plus facile
d'aménager un système de transport intégré, que
cela peut l'être dans les régions plus éloignées,
où n'existent pas de telles commissions de transport ou de tels
systèmes de transport régionalisé. Nous avions
insisté sur les droits acquis des transporteurs d'écoliers qui
appartiennent à l'entreprise privée, que ce soit ici dans la
région de Québec, dans la région du Nord-Ouest, dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie, etc., De plus,
le ministère avait, en vertu de la loi 23, consenti, je ne dirais pas
à retarder, mais à examiner très sérieusement cette
question. Parce qu'il est bien entendu que, si l'on en arrivait à la
conclusion qu'un transport intégré serait plus rentable du point
de vue des coûts et des dépenses que le gouvernement doit
encourir, il faudra peut-être aller dans ce sens-là, mais
progressivement. Cela impliquerait de la part du gouvernement et des
commissions scolaires, plus précisément, un rachat des actifs des
entreprises, des sociétés privées.
Il avait aussi été question de l'intégration du
personnel, c'est-à-dire des gens qui sont actuellement des
professionnels du transport écolier, les chauffeurs, les gens qui
s'occupent de l'entretien, etc. Alors, c'est tout ce problème-là,
je crois, qui a été confié pour étude à la
firme... Comment l'appelez-vous?
M. PINARD: Woods Gordon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Woods Gordon. C'est tout ce
problème-là qui a été soumis pour examen à
cette société qui va faire rapport au gouvernement. J'insiste
encore une fois auprès du ministre sur des réalités de
fait, sur les investissements de ceux qui transportent des écoliers, sur
les problèmes, sur les disparités régionales et les
problèmes que cela implique. De plus, notre parti avait exprimé
très nettement sa position en disant que, dans tous les régimes
comme celui que nous avons, il est souvent avantageux d'avoir ces
systèmes parallèles, système d'Etat et système
privé, qui vont donner des résultats.
Comme le disait le député d'Abitibi-Ouest, il n'y a rien
qui puisse prouver, si les coûts sont les mêmes, que les
transporteurs privés d'écoliers ne puissent pas assurer un
maximum de sécurité, de services conformément aux normes
édictées par le ministère des Transports et aux normes
pédagogiques imposées par le ministère de l'Education. Je
rappelle donc ces propositions au ministre parce qu'elles avaient fait l'objet
de longues discussions lors de l'examen de la loi 23. C'est la raison pour
laquelle je demandais tout à l'heure au ministre de nous soumettre la
réglementation et de nous faire connaître le plus tôt
possible les résultats de cette étude qu'il a commandée,
afin que ceux qui sont intéressés au transport écolier,
que ce soient les commissions scolaires ou l'entreprise privée, sachent
à quoi s'en tenir et que les points qu'ont marqués les gens de
l'entreprise privée, lors de l'examen de la loi 23, ne soient pas
annulés ou abolis par une réglementation qui, trop rapidement
mise en application, viendrait chambarder un système non seulement
technique, mais également économique. Je souligne ça
à l'attention du ministre parce que nous en avions fait des propositions
formelles au nom de notre groupe politique.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais bien faire remarquer au
député de l'Abitibi-Ouest que dans un service public, ce qui
compte d'abord, ce sont les enfants qui ont à recevoir le service. Ce ne
sont pas eux qui doivent subir les conséquences d'une bataille
idéologique. Ce qui compte d'abord, c'est que les enfants aient le
meilleur service, une meilleure sécurité et les commissions
scolaires, un meilleur prix. Si c'est l'entreprise privée qui peut le
faire, tant mieux; mais ne pas dire qu'il faut d'abord que ce soit l'entreprise
privée parce que si c'est l'entreprise publique, ça devient du
socialisme. C'est simplifier les choses, c'est faire de la démagogie. Je
ne dis pas que c'est le cas du député de l'Abitibi-Ouest, je sais
qu'il est trop sincère pour ça mais d'autres de son parti s'en
servent. Ce qui compte, c'est le meilleur service possible pour la personne qui
reçoit ce service, en l'occurrence, les enfants. Si c'est prouvé,
dans le rapport que le ministre va avoir, que les enfants auront une meilleure
sécurité avec l'entreprise privée, d'accord. Si c'est
prouvé que c'est préférable, que les enfants seront en
meilleure sécurité et que les commissions scolaires auront un
meilleur prix parce qu'elles sont
elles-mêmes les propriétaires de ces autobus et qu'à
ce moment-là, on pourra s'assurer que les employés de la
commission scolaire qui seront les chauffeurs de ces autobus sont mieux
entraînés, qu'ils sont réglementés parce qu'il
y a un règlement pour ce service de transport qu'ils sont
constamment surveillés et qu'ils dépendent directement de leur
patron qui doit suivre les règlements, donc directement des parents qui
sont responsables des commissions scolaires, je me dis qu'il y a moins de
danger pour les enfants parce que le premier facteur de l'entreprise
privée, de son côté, c'est le profit. Quand le premier
intérêt est le profit, le danger est que s'il y a des autobus
à réparer, des choses mineures parce que le
propriétaire est d'abord là pour faire de l'argent, le service
ensuite; ce n'est jamais égal il se peut que ces autobus, comme
on le voit actuellement dans les enquêtes qui ont été
faites, ne soient pas en meilleure condition. Les conducteurs qui travaillent
directement pour leur patron d'abord non pas pour la
sécurité des enfants, malgré que ce ne soit pas contre la
sécurité des enfants qu'ils travaillent et pour faire un
profit... C'est là qu'il faut faire une étude. Qu'est-ce qui est
le mieux pour les enfants? Dans la philosophie du Ralliement créditiste,
quand on parle du respect de la personne humaine, c'est ça et non pas
mettre en conflit les enfants. On doit respecter les enfants, s'occuper d'eux
en premier. Si le meilleur service des deux est un service public, d'accord. Si
c'est un service personnel, l'entreprise privée, d'accord. Mais pas dire
au départ qu'il y a un danger parce que l'Etat va s'occuper de cela; je
pense que c'est simplifier le problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Je suis bien d'accord si le député de Lafontaine
accepte d'attendre le résultat de l'enquête de la firme. Je crois
qu'il sera heureusement surpris ou malheureusement surpris de voir qu'on aura
déterminé encore une fois que l'entreprise privée donne
des services supérieurs au point de vue de l'efficacité, de la
qualité, sous toutes les formes. Je ne pense pas qu'on doive attendre de
savoir si c'est un meilleur coût, si c'est plus efficace, toutes les
choses, que le député de Lafontaine a dites. Je suis bien
d'accord qu'on regarde et qu'on recherche un maximum d'efficacité, de
rendement et de services auprès de l'élève. Mais je crois
que, jusqu'à maintenant, les précédents établis
nous prouvent que l'étatisation des services n'a jamais pu se mesurer
avantageusement avec l'efficacité de l'entreprise privée. Ce sont
des précédents que nous connaissons. Nous avons eu
malheureusement l'occasion de les vivre à différents autres
paliers.
Ce n'est plus quelque chose à prouver. C'est prouvé. J'en
suis convaincu. Je suis d'accord avec le député de Lafontaine
à l'effet qu'on attende les résultats. Si réellement les
flottes scolaires appartenant aux commissions scolaires déterminent et
prouvent que c'est avantageux, on ira. Je suis sûr d'avance que, pour le
bien de l'élève, il sera préférable que ce soient
des transporteurs qui ont leur propre autobus. Ils en sont responsables. Le
député de Lafontaine disait que le transporteur qui est
propriétaire poursuit d'abord le profit. C'est sûr qu'il poursuit
le profit, mais ne croyez-vous pas que le profit égale service et
efficacité? Il faut aussi qu'ils donnent ces deux choses et toutes les
qualités de bon rendement.
M. LEGER: Profit et service sont deux idées en conflit.
M. AUDET: Ce n'est pas en conflit. Pour avoir le profit, il faut donner
le reste.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi. Est-ce
que vous avez terminé?
M. AUDET: Je n'ai pas tout à fait fini. Je crois
réellement, je vois difficilement une flotte de chauffeurs au service
d'une commission scolaire conduisant des autobus qui ne leur appartiennent pas.
De quelle façon ces gens seront-ils intéressés à
avoir soin de leurs véhicules et à donner un plein rendement? Ce
sont des mercenaires qui, une fois leur temps fait... Je vais dire comme on
disait sur des chantiers, ou des gars travaillent à l'heure. Qu'ils
travaillent fort ou non, ils sont payés quand même. Ils n'ont
aucun enthousiasme, aucune initiative. Quand la cloche sonne, si la pelle est
au-dessus de sa tête, ils la laissent tomber en arrière. Ils n'ont
pas la force de la laisser tomber en avant.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que les deux thèses qu'on
vient d'entendre se concilient très bien. Il est évident
je n'ai pas besoin de le rappeler que c'est d'abord une question de
coût que c'est d'abord une question de service. Tout le monde s'entend
là-dessus. Il reste à voir, par des études scientifiques
et des études basées aussi sur l'expérience, quel est le
meilleur système. Je ne pense pas que l'objectif de profit qui anime les
transporteurs privés les empêche d'avoir le sens des
responsabilités dans le domaine du transport écolier, d'autant
plus que le ministère de l'Education et le ministère des
Transports peuvent, ont le droit et le font, imposer des normes
extrêmement rigides.
La question n'est pas une question idéologique, c'est d'abord et
avant tout une question de principe, même si je serais tenté,
comme l'a fait le député d'Abitibi-Ouest, de dire que
l'expérience prouve à l'envi que, dans bien des domaines,
l'entreprise privée assure de meilleurs services, même si son
objectif est le profit, que ceux que l'on trouve dans l'entreprise
publique.
On n'a qu'à voir ce qui se passe dans les écoles à
l'heure actuelle. On n'a qu'à voir le mouvement qui se dessine pour la
création de nouvelles maisons d'enseignement privé pour
comprendre que les gens se rendent compte qu'à tout prendre,
l'entreprise privée a encore sa place, que ce soit dans le domaine de
l'école, des soins hospitaliers, etc. Je crois qu'il faut aborder le
problème d'une façon réaliste comme le fait le
ministère, en commandant une étude dont les résultats nous
seront communiqués.
Il nous sera possible à ce moment-là de discuter avec le
ministère, avec le ministre, des dispositions à prendre, parce
que, comme je l'ai dit, c'est une question réaliste, il y a des
problèmes réels de territoires, d'organisation, etc., qu'il nous
faut examiner. Le gouvernement, en même temps, doit s'assurer que,
à service égal, les prix également soient égaux et
que les citoyens ne subissent pas de préjudices du fait d'une
intégration qui serait beaucoup trop rapide, qui serait
précipitée et qui ne tiendrait pas compte de tout ce qui existe
à l'heure actuelle.
Personnellement, je n'ai rien à défendre dans le domaine
des transporteurs écoliers, mais je crois que l'expérience assez
longue, qui a été faite par l'entreprise privée, devra
inciter le gouvernement à examiner très sérieusement cette
question, comme nous l'avons fait d'ailleurs quand nous avons analysé la
loi 23. Analyse qui a déterminé le ministre à donner aux
transporteurs privés écoliers des garanties qui, je l'imagine, ne
seront pas retirées sans examen, discussion et consultation à
ceux qui assument le transport d'écoliers par la voie de l'entreprise
privée.
Alors, toute discussion d'ordre idéologique devient à mon
avis un exercice académique. J'attends du ministre qu'il nous donne
cette assurance que la réglementation nous sera soumise, que les
résultats de l'enquête qu'il a commandée soient
également soumis afin que nous puissions collectivement prendre une
responsabilité qui ira dans le sens des meilleurs services au meilleur
coût, à l'avantage des élèves qui fréquentent
les écoles du Québec et qui utilisent des autobus quels qu'ils
soient.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. PINARD: M. le Président, qu'il me soit permis d'ajouter
quelques remarques à la suite de celles qui ont été faites
par les députés de l'Opposition. Il est bien difficile pour nous
de participer à ces débats d'ordre académique et qui
peuvent se poursuivre dans l'absolu, jusqu'à un certain point, alors que
nous travaillons dans le quotidien sur les plans administratif et technique et
que nous avons des problèmes d'urgence à régler.
L'étude économique qui a été
commandée à la société Woods Gordon va produire des
tableaux d'augmentation des coûts de trans- port, compte tenu de l'indice
du coût de la vie, de la montée des salaires, de l'augmentation de
coût des pièces de rechange et de tout ce que vous savez.
Alors, la configuration urbaine et rurale du Québec n'est pas
exactement la même que celle de l'Ontario parce que le modèle le
plus souvent suivi sur le plan de la comparaison est bien celui qui
prévaut en ce moment en Ontario, même si la population de la
province voisine est plus grande, même s'il y a un plus grand nombre de
grandes et de moyennes villes, et que la géographie urbaine et rurale
est passablement différente. C'est pourquoi il y aura une étude
sur cinq catégories d'autobus, compte tenu de la capacité
requise. Il y a également une étude sur trois ordres de services,
selon qu'il s'agit du nombre de voyages par jour. S'agit-il de deux, quatre ou
cinq voyages que les transports scolaires doivent exécuter dans une
journée. L'étude se fera au niveau de 23 régions du
Québec pour savoir quels sont les problèmes particuliers qu'il
faut régler au niveau du transport scolaire, compte tenu de la
nécessité de faire du transport scolaire à
l'intérieur des grandes villes, comme Montréal, Québec,
Hull, Sherbrooke, Trois-Rivières et dans d'autres villes de moyenne ou
relative importance, ou s'il s'agit de faire du transport scolaire dans des
régions à caractère rural sur des distances très
éloignées ou la concentration de population est très
faible, et compte tenu de l'emplacement des institutions d'enseignement qui,
comme le soulignait tantôt, le député de Chicoutimi,
peuvent être appelées à se déplacer à cause
du regroupement des professeurs ou de la modification faite au programme
scolaire.
Il y a un autre élément important de cette étude
qui sera faite. Il faudra aussi étudier tout le problème de la
signature des contrats, de la mise en vigueur des contrats pour une
période de cinq années avec possibilité, et même
nécessité, de reconduction de ces contrats pour une autre
période de deux ans.
Vous voyez que tous ces éléments intégrés
les uns dans les autres feront que l'étude à caractère
économique sera faite sur environ 2,415 tableaux. Elle nous donnera une
idée beaucoup plus précise que celle que nous pouvions avoir
jusqu'ici de la situation du transport scolaire au Québec, de la
meilleure façon qu'il faut le faire, des économies que nous
pourrions réaliser, de la possibilité d'intégration d'un
système privé à l'intérieur d'un système
à caractère pas nécessairement étatique, mais au
moins municipal, puisqu'il s'agit des commissions de transport à
l'intérieur d'une communauté urbaine comme celles de
Québec, de Montréal ou de la région de l'Outaouais.
Vous voyez qu'il peut quand même y avoir une espèce de
mixage des systèmes à caractère privé, à
caractère étatique, compte tenu des besoins et des objectifs
à poursuivre, compte tenu également des économies qui
doivent être réalisées. Toutes ces formules ne mettent pas
en
danger la sécurité de l'enfant au plan du transport
scolaire parce que le premier objectif à poursuivre, c'est d'avoir le
meilleur système de transport pour l'enfant, un système
adapté à ses besoins, à sa capacité d'absorber les
chocs qui seront la conséquence logique des changements dans le
système au plan académique ou au plan du transport.
Ce sont autant d'éléments qui seront mis en ligne de
compte par cette étude de la société Woods Gordon et de
laquelle nous attendons beaucoup pour être en mesure de nous fixer
davantage sur le meilleur système qui doit être mis en vigueur au
Québec.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, en ce qui nous concerne, s'il n'y a
pas d'autres questions de mes collègues sur le transport scolaire, nous
sommes d'accord pour l'adopter. Mais comme nous sommes à la fin...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 8 est adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LEGER: Justement, étant donné que c'est le dernier
programme...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 8 est le dernier programme.
M. LEGER: Ce matin, j'étais retourné à mon bureau
et je suis arrivé quinze minutes en retard. Dans ces quinze minutes, on
avait déjà adopté cinq programmes alors qu'on avait pris
16 heures à adopter trois programmes. Je ne m'attendais jamais qu'on
aurait adopté ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ce n'est pas exact.
M. LEGER: J'avais trois questions à poser...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je peux terminer? Je pose
une question...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Le député vient de dire...
M. LEGER: Vous invoquerez le règlement après. Je pose une
question, vous jugerez après.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Le député vient de dire quelque
chose qui n'est pas exact.
M. LEGER: Est-ce que je pourrais terminer ma phrase, M. le
Président?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît ! Un rappel
au règlement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président. Il n'est pas exact que nous n'avions adopté que trois
programmes hier. Nous avions adopté les programmes 1, 2, 3, une partie
de 4 et déjà une partie de 5. Toutes les discussions
préliminaires et les grandes discussions avaient été
tenues au cours de treize à quatorze heures d'examen du budget. Nous
avons commencé la séance à exactement 10 h 01.
Je n'ai pas à examiner les raisons pour lesquelles le
député de Lafontaine est arrivé en retard; il est
arrivé à 10 h 20. En ce qui nous concerne, nous en avions
terminé et nous sommes prêts à adopter le programme 8 qui
mettra fin à l'examen du budget du ministère des Transports.
M. LEGER: M. le Président, sur un point de
règlement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous n'avons pas le droit de revenir et je ne
permettrai pas qu'on revienne sur certains sujets qui se trouvent dans des
programmes déjà adoptés normalement ce matin.
M. LEGER: M. le Président, sur un point de
règlement...
LE PRESIDENT (M. Picard): J'aimerais faire remarquer au
député de Lafontaine qu'en tant que président, je me dois
de respecter le règlement qui dit bien qu'on ne peut pas revenir sur un
article à l'étude qui a déjà été
adopté, à moins d'avoir le consentement des membres de la
commission. Je demande aux membres de la commission s'ils sont prêts
à revenir à un article déjà adopté des
crédits du ministère des Transports.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. LEGER: M. le Président, je vois que le député de
Chicoutimi, qui est d'une volubilité quand il y a des
députés de l'Opposition présents et d'un silence
éloquent quand ils sont absents pour faire adopter, comme l'année
dernière, $1 milliard du budget de l'Education en quelques minutes pour
jouer un tour à un député qui était absent... Je
trouve que c'est un bâillon qu'il est en train de passer et je trouve
inadmissible qu'il ne permette pas de poser quelques questions alors que nous
sommes deux heures avant notre temps.
Nous avons pratiquement adopté le budget du ministère des
Transports et il reste deux heures. Il refuse la permission de poser quelques
questions...
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous sommes déjà six heures en
retard.
M. LEGER: Je vois l'étroitesse d'esprit du député
de Chicoutimi. Dans ses petites préoccupations quotidiennes, il prend
beaucoup de place mais très peu de place pour ses voisins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne puis pas laisser les propos du
député de Lafontaine sans réponse, encore que le
député de Lafontaine comme tel m'importe peu. C'est un bien petit
personnage.
M. LEGER: Comme tous ceux qui vous entourent, sauf vous-même.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai fait mon devoir. Le ministre et nos
collègues peuvent en témoigner. J'ai examiné en toute
cordialité et franchise avec le ministre et son adjoint, le ministre
d'Etat aux Transports, responsable de la voirie, les problèmes qui me
paraissaient être des problèmes importants. J'ai insisté
sur les problèmes de ma région. J'ai insisté sur
l'ensemble...
M. LEGER: Vous avez insisté beaucoup en dix minutes sur cinq
programmes.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... des dépenses du gouvernement dans le
domaine des transports et de la voirie en fonction du développement du
Québec, mais je n'ai pas cru devoir entrer dans le détail de
certaines dépenses qui m'auraient peut-être permis de faire des
incursions à caractère partisan. J'ai voulu que cette discussion
soit exemplaire comme nous en avons tenu dans d'autres commissions
parlementaires et situer les problèmes à leur niveau exact,
c'est-à-dire la gestion des fonds publics au cours d'une discussion avec
le ministre responsable et ses collaborateurs. Si le député de
Lafontaine trouve que nous y avons mis trop peu de temps, il était libre
à lui d'être présent à cette commission
parlementaire. C'est sa responsabilité. Voilà ce qu'a
été la mienne.
M. LEGER: ... S'il a réussi, pendant dix minutes, à passer
cinq programmes, cela montre jusqu'à quel point vous êtes
mesquin.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest m'a
demandé la parole.
M. AUDET: Je crois qu'à ce stade-ci nous voyons peut-être,
d'une part, des manifestations qui démontrent certains vestiges du
bipartisme qui faisait qu'il y avait une Opposition seulement. C'était
elle qui avait le droit de parole, elle seule parlait mais aujourd'hui, nous
sommes quatre partis. Je crois que le parti de l'Opposition officielle a sa
large part dans les délibérations en commission parlementaire. Je
crois que les deux tiers partis font leur part pour écouter
assidûment et poliment.
M. LEGER: ... patiemment...
M. AUDET: ... et patiemment, à maintes reprises, souvent cela
prend de la patience. Je note que les députés de l'Opposition
sont aussi bien ferrés, ont de l'expérience, savent bien parler
et surtout savent qu'ils parlent bien aussi. C'est pour cela que parfois cela
prend de la patience.
M. LEGER: Ils s'écoutent parler.
M. AUDET: Mais je ne crois pas que je serais assez mesquin pour dire
qu'on ne pourrait pas accorder une couple de questions à quelqu'un qui a
été en retard. Souvent, par un retard motivé. Je crois
réellement qu'on devrait accepter cette largesse d'esprit. Après
tout, ce n'est pas la mer à boire. Ce sont les remarques que j'avais
à faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est non, M. le Président, de toute
façon. C'est qu'il y a des règles ici et si les
députés ne s'y conforment pas, les députés du Parti
québécois seront les premiers à dire que le Parlement est
une foire et que c'est comme ci et que c'est comme cela. Nous avons
été présents ici pendant près de quatorze à
seize heures pour discuter le budget du ministère des Transports.
M. le Président, l'étude en est terminée. Vous
n'avez qu'à faire rapport et c'est fini. Je ne donnerai pas mon
consentement pour la moindre des questions et je ne permettrai même pas
au ministre, à moins qu'il ait un commentaire...
M. LEGER: Le député de Chicoutimi se pense encore au
pouvoir.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... à donner sur le budget...
M. BELAND: Le nombril du monde. M. LEGER: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... d'ouvrir la porte à des discussions
qui nous ramèneraient à l'examen de programmes et
d'éléments de programmes que nous avons déjà
acceptés.
M. le Président, je vous prie de déclarer que les
crédits du ministère des Transports sont adoptés.
M. PINARD: Avant que cette décision de votre part...
LE PRESIDENT (M. Picard): Y a-t-il des remarques du ministre à
l'adresse des membres de la commission?
M. PINARD: ... ne soit prise, j'aimerais quand même faire
certaines remarques. Je ne voudrais pas que les députés de
l'Opposition, quels qu'ils soient, prétendent, après
l'adoption
du budget du ministère des Transports, qu'il y ait eu collusion
de quelque façon que ce soit avec aucun parti de l'Opposition.
Je pense que la preuve en a été faite, surtout si je tiens
compte de la présence permanente de certains représentants des
partis d'Opposition, qu'il n'y a pas eu de discrimination avec quiconque et que
cette discussion du budget du ministère des Transports s'est faite de
façon objective, de façon générale, mais aussi de
façon détaillée lorsque le besoin se faisait sentir de le
faire de façon détaillée et que je n'ai mesquiné
personne dans les informations qui ont été demandées.
Quand je n'étais personnellement pas capable de les donner, j'ai
demandé à mes collaborateurs de le faire et ils l'ont fait avec
beaucoup d'à-propos, beaucoup de justesse, beaucoup d'esprit de
dégagement et ils ont donné peut-être plus de
renseignements que j'aurais été capable d'en donner. Cela a
été la même façon d'agir de mon collègue le
ministre d'Etat aux Transports et je pense aussi que l'adjoint parlementaire du
ministère des Transports, à l'occasion, a été en
mesure de fournir des explications détaillées dans les domaines
qui lui impartissent plus particulièrement en vertu de ses
responsabilités. Je suis bien prêt à admettre qu'il y a une
nouvelle dimension du parlementarisme québécois. C'est vrai qu'il
y a maintenant trois partis d'opposition, le Parti québécois, le
Ralliement créditiste, le parti de l'Union Nationale. Cela pose des
problèmes au niveau des ministres qui ont à défendre les
budgets. Mais cela pose peut-être aussi le problème d'une plus
grande discipline que chacun doit s'imposer pour être en mesure d'avoir
une étude plus objective, plus coordonnée et plus efficace des
lois, des réglementations et des budgets lorsque vient la période
pour en faire l'examen. Je ne voudrais donc pas que ce débat tourne
à l'aigreur et que, par la suite de l'adoption des crédits du
budget des Transports, quelqu'un dise quelque part, dans certains media
d'information, que ce soit à la télévision, à la
radio ou dans les journaux, qu'il y a eu collusion au départ entre le
parti ministériel et au moins un parti d'opposition pour que l'adoption
des crédits du ministère des Transports se fasse rapidement. Je
ne le permettrai pas, et je ne connais pas le motif qui pousse ce matin le
député de Lafontaine à vouloir se faire accorder un
régime d'exception, parce qu'il faudrait bien admettre que ce serait
là un régime d'exception qui peut être valable. C'est le
président qui aura à en décider, mais les
règlements étant ce qu'ils sont et ayant été
disponibles pour tous les députés qui voulaient faire partie de
cette commission parlementaire, je vois mal, que, plus tard, on pourrait
accuser le ministre des Transports et ses collaborateurs d'avoir
pratiqué un système de discrimination envers quelque
député que ce soit qui avait des questions à poser.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, ceci termine l'étude des
crédits du ministère des Transports et la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 13)