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Commission permanente
des transports, des travaux publics
et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Travaux publics
Séance du mercredi 16 mai 1973
(Dix heures seize minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
La commission commencera ce matin l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics. J'aimerais faire part aux membres de
certains changements dans la composition de la commission pour les
séances d'aujourd'hui. M. Brown, du comté de Brome, remplace M.
Mailloux, de Charlevoix, et M. Lessard, du comté de Saguenay, remplace
M. Tremblay, de Sainte-Marie.
Tel que le prévoit le règlement, nous devons nommer un
rapporteur. J'aimerais suggérer M. Gallienne, du comté de
Duplessis. Est-ce agréé?
UNE VOIX: Agréé.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Gallienne, du comté de Duplessis,
sera rapporteur. J'aimerais faire part aussi aux membres de la commission que
nous ajournerons à midi, au lieu de midi trente. On a un caucus le
mercredi dans cette salle.
Donc, ajournement à midi.
M. TESSIER: M. le Président, la deuxième substitution,
c'est qui? Je n'ai pas compris la deuxième. D y a M. Glen Brown
et...
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Lessard remplace M. Tremblay
(Sainte-Marie).
M. TESSIER: Ah bon! Très bien.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'inviterais maintenant le ministre des
Travaux publics à nous présenter peut-être ses principaux
collaborateurs et, ensuite, à faire un exposé s'il le
désire.
M. TESSIER: Ceux qui m'entourent, M. le Président, c'est mon
sous-ministre, M. Roger Trudeau. J'ai ici également le sous-ministre
adjoint, M. Marcel Baril, et le directeur de la gestion financière, M.
Pierre Michaud, et M. Richard Dumas, qui est directeur du programme no 2.
Comme on le sait, avec le nouveau système PPB, nous avons
établi cette année, comme tous les autres ministères, le
budget par programme. Nous avons au nouveau ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement quatre programmes: trois ont trait aux
travaux publics proprement dits et le quatrième comprend le service
général des achats qui a été rattaché par la
nouvelle loi au ministère des Travaux publics, qui porte maintenant le
nom de ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Exposé général du
ministre
M. TESSIER: Je voudrais, au tout début, peut-être pour
faciliter la discussion et les questions qui pourront être posées,
dire brièvement en quoi consiste ces programmes. D'abord, les trois
programmes du ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement se
situent dans le secteur des services de soutien à l'intérieur du
domaine de la gestion administrative centrale. Je distribuerai, dans un
instant, l'organigramme qui pourra également faciliter la
discussion.
Le programme allocation de l'espace et de l'équipement diminue
cette année de 12 p.c. par rapport à 72/73 au profit du programme
d'exploitation. 73/74 voit la fin des travaux de construction et
d'aménagement des grands édifices gouvernementaux à
Québec et à Montréal et le développement de leur
exploitation. Dans ce programme, les éléments évoluent de
manière variée. L'acquisition d'espace existant connaîtra
une forte hausse aux immobilisations par l'expropriation du parc de la Mauricie
où environ $2 millions seront investis mais, d'autre part, une
stabilisation des locations aux alentours de $15 millions comme en 72/73.
La construction d'immeubles baisse nettement soit $17,780,200 en 73/74,
une diminution de 18.5 p.c. par rapport à 72/73. Les grands projets
étant la centralisation administrative à Jonquière, $1.7
millions; la finition des complexes G et H, $4.5 millions; l'Institut
d'hôtellerie à Montréal, $3.5 millions et le palais de
justice de Valleyfield, $1.2 million. L'aménagement et l'ameublement
connaîtront une baisse importante avec la fin des aménagements des
grands complexes. Le programme de l'exploitation des immeubles, qui
représente 37.9 p.c. des crédits totaux, progresse de 8.8 p.c.
par rapport à 72/73. Cette croissance découle essentiellement de
l'augmentation des frais de fonctionnement des grands édifices
gouvernementaux.
Maintenant, en ce qui concerne le quatrième programme,
c'est-à-dire le service général des achats, je vais
informer les membres de cette commission que j'ai fait nommer il y a quelques
semaines, un sous-ministre adjoint, en la personne de M. Benoit Deshaies, comme
sous-ministre responsable du Service général des achats. M.
Deshaies est en train de faire une étude complète de toute le
service. Il m'a déjà présenté, la semaine
dernière, un premier rapport préliminaire. D poursuit ses
études et, au cours des prochaines semaines, il sera en mesure de me
faire des recommandations assez précises sur l'adoption d'une nouvelle
politique ou des modifications à apporter dans le système...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il
vous plaît! Le Service général des achats est
censé être étudié...
M. TESSIER: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... en même temps que les crédits
du ministère de l'Industrie et du Commerce. Est-ce que cette
étude a été faite...
M. RUSSELL: M. le Président, je dois faire une correction. La loi
prévoit que les crédits que nous votons sont pour
l'administration de l'année en cours. Or, pour l'année en cours,
le Service général des achats, par la loi, est rattaché au
ministère des Travaux publics. Donc, on est forcément
obligé de faire l'étude des crédits à cette
commission-ci.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est la question que je veux poser. Est-ce
que les crédits du Service général des achats ont
été étudiés à l'occasion de l'étude
des crédits du ministère de l'Industrie et du Commerce?
M. TESSIER: Non, je ne crois pas, parce que la loi...
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est cela qu'il faudrait savoir.
M. RUSSELL : Ils n'ont pas été étudiés. M.
TESSIER: Voici, la loi 22...
M. RUSSELL: Je peux vous le certifier, M. le Président, c'est moi
qui étais à la commission pour l'Union Nationale...
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on a alors informé la
commission que l'étude des crédits du Service
général des achats serait faite à l'occasion de
l'étude des crédits du ministère des Travaux publics?
M. RUSSELL: C'est la seule place où on peut le faire, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je sais que c'est la seule place.
M. TESSIER: On ne peut pas, légalement, les étudier
ailleurs. Cela n'a pas été étudié à
l'occasion de l'étude des crédits du ministère de
l'Industrie et du Commerce.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est parce qu'on ne peut commencer à
faire l'étude d'un programme d'un ministère dans deux commissions
différentes.
M. TESSIER: M. le Président, en vertu de la loi...
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela n'a pas été fait lors de
l'étude des crédits du ministère de l'Industrie et du
Commerce?
M. TESSIER: Non, parce que cela ne peut pas se faire ailleurs
qu'ici.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord.
M. TESSIER: Je poursuis, M. le Président. On parlait de...
LE PRESIDENT (M. Picard): On parlait de M. Deshaies qui avait
organisé...
M. TESSIER: Présentement, M. Deshaies étudie surtout la
question de modifier le système des achats pour en faire
véritablement non pas uniquement un service d'achats, mais un service
d'approvisionnement. C'est surtout là que nous voulons nous diriger.
De plus et je termine là-dessus un comité
interministériel a été formé, comprenant le
ministre de l'Industrie et du Commerce, le ministre de l'Education, le ministre
des Transports, le ministre des Affaires sociales et le ministre des Travaux
publics et de l'Approvisionnement. Ce comité étudie
déjà, depuis plusieurs mois, la question d'une politique des
achats afin de stimuler l'économie du Québec.
Il y a déjà plusieurs réunions, auxquelles je n'ai
pas assisté parce qu'à ce moment-là je ne faisais pas
partie du comité. Mais j'ai reçu tout de même deux rapports
à ce sujet. Nous aurons une prochaine réunion de ce comité
interministériel des ministres vendredi de cette semaine.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre veut se référer
à la formation d'un groupe de travail pour étudier les aspects
envisagés dans l'analyse économique des achats?
M. TESSIER: Dans l'analyse économique des achats, c'est
exact.
M. RUSSELL: II n'y a pas eu de rapport encore?
M. TESSIER: II y a eu deux rapports préliminaires que j'ai
reçus, c'est-à-dire des rapports à la suite des
réunions, justement, qui ont eu lieu depuis la formation de ce
comité, il y a environ deux ans, je crois.
M. RUSSELL: Est-ce que la commission pourra obtenir un
dépôt de ces rapports?
M. TESSIER: Bien, nous allons certainement en faire part aux membres de
l'Assemblée nationale dès qu'une décision aura
été prise. Les rapports qui ont été produits
à ce jour sont des rapports préliminaires, des rapports de
régie interne. Je ne crois pas qu'il y ait lieu de les déposer
actuellement parce que, d'abord, ils sont incomplets. Lorsque nous aurons le
rapport final, que le gouvernement aura pris une
décision quant à la politique générale des
achats, certainement que c'est avec plaisir que j'en ferai part, à la
Chambre, à mes collègues.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne veux pas me lancer dans de
grandes analyses du ministère et poser des questions d'une façon
généralisée au ministre. Je préfère
plutôt attendre et de procéder article par article. Je crois que
nous pourrions peut-être réaliser un travail beaucoup plus rapide.
Mais je crois que le ministre aurait peut-être pu nous donner le plan,
d'abord. Il nous a offert l'organigramme. Il nous a présenté ses
principaux collaborateurs ou fonctionnaires ici, à Québec. Il ne
nous a pas parlé de ceux de Montréal qui travaillent dans
l'obscurité. Ils ne paraissent à peu près jamais.
Mais je suis convaincu qu'ils font un travail énorme. C'est une
des grosses parties du ministère. Il ne nous les a pas
présentés. Oui?
M. TESSIER: Si mon collègue me le permet, je me suis
contenté de présenter simplement ceux qui m'accompagnent ici.
M. RUSSELL: Ceux qui étaient présents.
M. TESSIER: Evidemment, je n'ai pas présenté tous les
autres officiers qui font un excellent travail, d'ailleurs, à
Montréal et à Québec.
M. RUSSELL: II ne nous a pas donné son plan de
développement dans le domaine de l'immobilisation et il ne nous a pas
parlé du développement dans le domaine de la location. Il nous a
simplement brossé un tableau très sommaire. Donc, je pense qu'en
procédant point par point nous pourrons plus rapidement réussir
à compléter l'étude ou à obtenir les informations
que nous désirons obtenir. Je suis convaincu que les fonctionnaires qui
l'entourent vont se faire un devoir de nous les fournir aussi rapidement que
possible, pour que nous puissions terminer ce travail ardu de l'étude
des travaux du ministère des Travaux publics.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable député
d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: M. le Président, juste un mot au sujet de ce
comité pour établir une politique générale des
achats. Est-ce que ça part du désir d'acheter plus au
Québec, d'uniformiser et de concentrer les achats au Québec?
M. TESSIER: Assurément, le principe de base serait de centraliser
les achats de tous les ministères et peut-être même de tous
les services parapublics, comme, à titre d'exemple, les hôpitaux;
c'est pour cela que le ministre des Affaires sociales en fait partie, et les
commissions scolaires; c'est pour cela que le ministre de l'Education fait
également partie de ce comité. Des études cherchent, par
exemple, à découvrir, dans les achats que nous faisons, quels
sont les articles qui sont fabriqués hors du Québec et
peut-être à inciter certaines compagnies manufacturières
à venir s'établir au Québec, étant donné que
nous faisons, dans certains cas, des achats considérables, surtout si
nous avons à concentrer, par exemple, des achats sur certains
articles.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, quelques remarques seulement.
D'abord, il y a trois ans, lorsqu'on avait discuté des crédits du
ministère des Travaux publics, aux questions que nous avions
posées, en particulier concernant une politique des achats, concernant
un programme de construction d'immeubles et de location, le ministre d'alors
nous avait répondu qu'une politique était en élaboration,
à ce moment-là.
Malheureusement, nous arrivons encore en 1973 j'ai eu l'occasion
d'en parler à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale
et le ministre nous dit qu'un comité interministériel a
été formé pour étudier une politique des
achats.
Tant mieux si enfin on se décide à faire quelque chose.
Mais, moi en tout cas, je crains énormément qu'on puisse
accoucher d'ici quelque temps d'une véritable politique d'achat puisque
c'est toujours la même chose, on a toujours de belles intentions mais,
quand arrive le temps de prendre des décisions, il semble qu'on n'en
prenne pas.
Je me rappelle avoir discuté du bill 22 dans le temps. Encore
là le ministre des Travaux publics nous avait parlé d'une
politique des achats, non seulement pour l'ensemble des ministères du
gouvernement, mais aussi pour l'ensemble des organismes parapublics.
La somme des achats des gouvernements et des organismes parapublics
atteint presque $3 milliards par année; c'est là, je pense, un
stimulant qui peut être considérable pour le développement
économique du Québec.
L'Hydro -Québec a déjà cette politique des achats
depuis fort longtemps. Pourtant, c'est un organisme parapublic. Et le
gouvernement est encore à étudier l'élaboration d'une
telle politique.
Moi, en tout cas, j'espère et je presse le ministre
qu'on va venir à accoucher de quelque chose dans ce domaine. C'est
urgent et c'est pressant. C'est tout le développement de certaines
institutions économiques québécoises.
Quand on pense à la somme de meubles qu'on peut acheter au niveau
du gouvernement, au niveau des organismes parapublics comme les commissions
scolaires et les hôpitaux, c'est tout ce domaine. Alors qu'on sait
déjà que dans ce secteur économique il y a des
problèmes, on peut véritablement donner de la vigueur à
cette industrie si le gouvernement vient à se décider.
Concernant une politique de construction d'immeubles, le ministre nous
dit qu'on a enfin
terminé la construction de grands immeubles gouvernementaux. Il
reste cependant, étant donné qu'on semble vouloir
décentraliser l'administration publique, la construction d'immeubles
gouvernementaux dans des régions qui sont à l'extérieur
des deux grandes régions, soit celle de Québec ou celle de
Montréal.
De ce côté, nous attendons encore une politique du
ministère des Travaux publics. Pourtant, c'est important, surtout si on
pense au développement des capitales administratives, qu'on ait une
politique dans ce domaine.
On a pu constater au cours de cette année, par exemple, que le
ministère louait des immeubles pour une période de dix ans avec
un bail qui coûtait beaucoup plus cher et qui coûtait souvent plus
cher que l'évaluation même de l'immeuble. Alors, cela me parait
absolument illogique. Si des individus je comprends qu'il y a une
question de capitaux sont prêts à investir pendant dix ans
pour louer un immeuble au gouvernement, je pense que ça peut être
beaucoup plus efficace si on a une politique dans ce domaine pour le
gouvernement de construire lui-même ces immeubles. Je ne dis pas partout,
mais je dis là, par exemple, où on veut véritablement
concentrer des services gouvernementaux.
Non seulement, M. le Président, sur la construction d'immeubles
mais aussi une politique de location d'immeubles. Et dans ce domaine, je pense
que nous avons eu à faire remarquer encore au gouvernement certaines
anomalies qui nous paraissaient assez curieuses à un moment
donné. Le ministère des Travaux publics est, comme on le disait
tout à l'heure, le ministère du soutien des autres
ministères du gouvernement et, à ce titre, il doit au moins faire
preuve d'une certaine planification. C'est lui qui a, à un moment
donné, à administrer ou plutôt à louer et à
construire les immeubles du gouvernement. Sur ce, encore là, c'est en
1970 qu'on s'était penché sur ce problème et, en 1973, on
en est encore à élaborer des politiques.
C'est un peu la remarque générale que je voulais faire. Je
souhaite, en tout cas, qu'on n'attendra pas encore trois ans ou quatre ans pour
élaborer ces politiques mais qu'on puisse enfin se décider et
qu'on puisse enfin accoucher. Parce que ce sont des sommes considérables
pour le gouvernement du Québec et pour les organismes parapublics et
c'est là une politique qui peut activer considérablement
l'économie québécoise.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député. Est-ce que
le ministre a des commentaires sur ces énoncés?
M. TESSIER: Oui, j'aurais des commentaires à faire sur les
remarques de mon collègue le député de Saguenay. Il a
soulevé, à mon point de vue, trois points principaux dans ses
remarques. D'abord, sur la politique des achats; je suis d'accord qu'il n'y a
pas eu de décisions de prises encore mais je ne crois pas, d'autre part,
qu'on doive nous faire des reproches de ne pas encore avoir pris de
décisions. C'est une question extrêmement complexe; nous avons
poursuivi sans relâche je le dis bien des études
à ce sujet.
Des rapports très élaborés ont déjà
été produits, des réunions régulières ont
été tenues. Nous sommes sur le point de prendre des
décisions, mais il ne faut pas oublier, tout de même, que deux
ans, puisque cela a commencé il y a environ deux ans, ce n'est pas un
délai exagéré pour poursuivre ces études
considérables et très complexes.
J'espère bien qu'au cours des prochaines semaines ou des
prochains mois, tout au plus, nous serons en mesure d'énoncer
définitivement la politique d'achat du gouvernement. Voilà pour
ce premier point.
En ce qui concerne les locations d'immeubles, le député de
Saguenay a soulevé qu'il trouvait irréaliste que le gouvernement
puisse louer des immeubles pour un prix qui, souvent, dépassait
l'évaluation de l'immeuble. Mais je ferai remarquer tout de suite ceci:
Quand on parle d'évaluation, il ne faut pas se méprendre. Il y a
l'évaluation municipale et il y a la valeur réelle. Or, il ne
faut pas se baser, comme le député de Saguenay le sait, sur
l'évaluation municipale qui, dans plusieurs municipalités
malheureusement, est à peu près à 40 p.c. de la valeur
réelle et, dans certains cas, même inférieure à
ça. Mais 40 p.c, je n'exagère pas. Si l'on se base sur la valeur
réelle, on s'apercevra que, dans certains cas, les études qui ont
été faites par les officiers compétents du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement ont
démontré clairement qu'il était plus avantageux pour le
gouvernement, par conséquent pour les contribuables, de louer pour un
certain temps que de construire.
Enfin, sur cette même question, je conclus en disant que nous
poursuivons actuellement au ministère des études comparatives sur
la construction, la location purement et simplement et une nouvelle formule que
nous voulons mettre de l'avant, c'est-à-dire la location-achat. Ces
études sont à peu près terminées, puisque c'est la
semaine prochaine, mardi prochain le 22 mai, que nous soumettrons au Conseil du
trésor notre rapport définitif sur cette question.
Je dois ajouter que, depuis que je siège
régulièrement au Conseil du trésor, j'ai apporté
cette question au Conseil du trésor il y a environ un mois et demi. Les
études se sont, depuis ce temps-là, poursuivies et nous sommes
prêts à présenter, dès la semaine prochaine, notre
rapport définitif au Conseil du trésor. Il est fort possible que
j'aie l'avantage d'annoncer cette nouvelle politique au cours des toutes
prochaines semaines, suivant évidemment la décision qui sera
prise par le Conseil du trésor.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Il faudrait
s'en tenir aux règles de procédure. Le ministre va terminer sa
réplique sur les commentaires des trois partis de l'Opposition suite
à son exposé préliminaire. Autrement, on s'en va trop loin
dans chaque programme en particulier. Je crois qu'il y avait un
troisième point que vous vouliez...
M. TESSIER: J'ai couvert les deux...
LE PRESIDENT (M. Picard): Si vous permettez, tel que
suggéré par le député de Shefford tantôt
il m'a semblé que tout le monde était consentant
nous allons procéder à l'étude programme par
programme.
M. AUDET: Avant le programme... j'ai posé une question tout
à l'heure, mais j'avais quelques remarques à faire avant
l'étude programme par programme; ce ne sera pas long, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est ce que vous avez fait au
début.
M. AUDET: C'était une question simple, ce n'était pas des
remarques générales.
LE PRESIDENT (M. Picard): II faut s'en tenir aux règles de
procédure qui veulent que lors de l'étude des crédits, le
ministre fait un exposé; par la suite, les représentants des
trois partis d'Opposition font leurs commentaires sur l'exposé du
ministre, sans poser de questions. Le ministre, par la suite, donne une
certaine réplique et immédiatement après nous
procédons à l'étude programme par programme, tel que l'a
suggéré le député de Shefford.
M. AUDET: Je n'ai pas fait mes commentaires, je voudrais
compléter mes commentaires.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'était le moment où vous deviez
le faire.
M. AUDET: Je vous demande, M. le Président, de me permettre de
compléter mes commentaires.
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous les compléter est-ce
que vous donnez le consentement sans question?
M. AUDET: Pardon?
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous pouvez compléter vos commentaires,
mais sans poser de questions directes qui exigeraient une réponse de la
part du ministre. Allez.
M. AUDET : M. le Président, mes commentaires seront assez brefs.
Je voudrais faire le tour de certains points précis. Tous les
gouvernements et les administrations publiques ont à faire face
présentement à des augmentations de coût, des augmentations
importantes et même au-dessus de la moyenne lorsqu'il est question de
location, entretien, aménagement et acquisition d'immeubles. A en juger
par les crédits qu'on nous demande de voter, la province de
Québec n'est pas l'exemple de cela et a à subir l'augmentation de
prix; tout laisse croire que nous aurons à faire face à d'autres
augmentations importantes, à moins d'être très vigilants.
Les crédits 73/74 sont inférieurs de $2.5 millions à ceux
de l'an passé. Les seuls points où j'ai pu noter une diminution
sont aux éléments 3 et 5 du programme 1, soit la construction
d'immeubles et fourniture d'ameublement et accessoires. Je me demande si je
suis juste, le ministre nous le dira tout à l'heure.
J'apprécierais grandement entendre le ministre nous donner des
explications et la raison qui fait qu'il y a diminution aux
éléments 3 et 5. Remarquez bien que ce n'est pas une critique; ce
que je souhaite, c'est qu'il ne nous soit pas présenté de budget
supplémentaire ou de mandats spéciaux pour que des fonds
additionnels soient mis à la disposition du ministère des Travaux
publics au cours de 73/74. Par contre, s'il y a diminution à quelques
postes, je remarque une augmentation à la catégorie loyer qui
atteint cette année $15.4 millions. Suite au programme de constructions
intenses des dernières années, spécialement dans la
capitale, je serais porté à croire qu'au lieu d'augmenter, la
catégorie loyer aurait dû diminuer sensiblement alors que c'est le
contraire qui se produit.
La direction du ministère des Travaux publics pourrait, sans
aucun doute, nous donner une idée des besoins en espace pour les
années à venir et nous faire connaître son programme, sa
liste des travaux pour ce qui est de la construction de nouveaux immeubles et,
enfin, nous dire les besoins immédiats et futurs du ministère et
de quelle façon il a été prévu de faire face
à la situation et à la réalisation de ces objectifs. A
quel montant a-t-on évalué le coût du programme de
construction et sur combien d'années ce programme a-t-il
été réparti pour le réaliser.
A-t-on prévu des augmentations de prix cette année et les
années futures? A quel pourcentage près en est rendue la
réalisation du programme à long terme? Voilà autant de
questions intéressantes qui, à mon avis, devraient obtenir une
réponse afin que les élus et la population puissent se faire une
idée juste de l'administration de la chose publique. Je ne doute pas du
bon jugement du ministre et de ses conseillers. Malgré tout, nous
demeurons tous des humains sujets à l'erreur, à l'oubli, à
la critique et sujets à être incompris dans les actes publics que
nous sommes appelés à poser.
Depuis quelques années, la population de la province qui demeure
en dehors des deux principales villes de Montréal et de Québec,
qui a également besoin de services, ne cesse de répéter
que la grosse partie, sinon la totalité des
budgets, est dépensée au bénéfice de
Montréal et de Québec. Il n'y a pas de doute que, la population
de ces deux villes étant plus nombreuse, les besoins sont plus grands.
Mais il ne faudrait pas pour autant que les populations des villes de moindre
importance et la population rurale soient, à toutes fins pratiques,
ignorées. J'espère bien, M. le Président, au cours de
l'étude des crédits du ministère des Travaux publics, que
M. le ministre touchera à ces points particuliers. Maintenant,
j'espère aussi qu'au cours de l'étude de ces crédits nous
aurons l'occasion d'entendre le ministre nous parler des personnes
affectées au service des ascenseurs des édifices publics.
Allocation de l'espace et de
l'équipement
LE PRESIDENT (M. Ficard): Merci, M. le député. Nous allons
maintenant commencer le programme 1, allocation de l'espace et de
l'équipement. Ce programme comprend cinq éléments. Vous
trouverez la ventilation de ces crédits sur la page de gauche, dans la
colonne 1. Toutes les catégories de dépenses se suivent les unes
en dessous des autres.
Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Au premier élément, il s'agit d'un montant de
$354,500 qui couvre surtout les traitements, qui est la catégorie
majeure dans cela. Quelle est l'augmentation des fonctionnaires dans ce domaine
particulier? On indique ici qu'il y a une demande pour quinze postes. Est-ce
que ces postes sont comblés? Est-ce que les crédits qui sont
votés ici couvrent tous ces postes ou s'il s'agit simplement d'une
demande de postes non comblés et de crédits partiels pour combler
les postes?
M. TESSIER: Vous parlez de quel...
M. RUSSELL: Elément 1.
M. TESSIER: Quel est le montant?
M. RUSSELL: $354,500. Si on fait la ventilation de ça, il s'agit
d'un montant de $288,000 qui couvre la catégorie 1, traitements. En bas
on marque ici: Le nombre de postes demandés est de quinze.
M. TESSIER: Actuellement, sur les quinze postes, dix sont occupés
et il reste cinq postes à combler.
M. RUSSELL: Est-ce que les crédits sont demandés pour les
quinze postes ou si c'est simplement...
M. TESSIER: Pour les quinze postes.
M. RUSSELL: Les quinze. Quel était le nombre de postes l'an
dernier?
M. TESSIER: Quatorze.
M. RUSSELL: Quatorze. Le montant de $281,000 qui avait été
voté l'an dernier, est-ce qu'il a été totalement
épuisé?
M. TESSIER: II y a un crédit périmé de $10,000.
M. RUSSELL: Quelle est la cause de l'augmentation de $74,000?
M. TESSIER: C'est dû évidemment à la nouvelle
convention collective où il y a eu une augmentation de salaire. C'est ce
qui fait la différence.
M. RUSSELL: M. le Président, l'augmentation de salaire
représente quoi? Quel pourcentage?
M. TESSIER: Il y a une différence de $454,500.
Une augmentation de 20 p.c. sur les salaires, en vertu de la convention
collective.
M. RUSSELL: Donc, en vertu de la convention collective, les
fonctionnaires du ministère des Travaux publics ont obtenu 20 p.c.
d'augmentation.
M. TESSIER: De 18 p.c. à 20 p.c.
M. RUSSELL: De 18 p.c. à 20 p.c.
M. TESSIER: C'est parce qu'il y a eu des effets rétroactifs,
évidemment, sur la convention collective.
M. RUSSELL: Donc, il ne s'agit pas d'une augmentation.
M, TESSIER: Pas nécessairement de ce pourcentage-là, mais
cela représente, au point de vue budgétaire, de 18 p.c. à
20 p.c.
M. RUSSELL: Quel est le pourcentage qui couvre la
rétroactivité et quel est le pourcentage qui couvre
l'augmentation?
M. TESSIER: 6 p.c. de rétroactivité, 6 p.c. d'augmentation
en cours et 6 p.c. d'augmentation à venir.
M. RUSSELL: A quelle date est la deuxième augmentation?
M. TESSIER: Au mois d'août, cette année.
M. RUSSELL: Donc, il ne s'agit pas d'un montant global de 18 p.c.
d'augmentation. Il s'agit simplement d'un montant de 6 p.c. de
rétroactivité, sur le montant total des crédits
votés l'an dernier. Il s'agit de 6 p.c. sur un montant partiel des
salaires. Etant donné la date, je ne sais pas quand arriveront les
autres 6 p.c, mais ce sera encore un montant partiel de 6 p.c. des
crédits annuels. C'est loin d'être 18 p.c. d'augmentation.
M. TESSIER : II faut tenir compte également de la
reclassification de plusieurs fonctionnaires qui ont eu des augmentations
substantielles. C'est ce qui fait qu'on arrive à 18 p.c. Evidemment, je
me base, M. le Président, sur les données que je reçois
des experts du ministère.
M. RUSSELL: Donc, le ministre pourrait peut-être demander aux
experts si 10 p.c. d'augmentation est un pourcentage substantiel pour couvrir
les augmentations, en moyenne, des fonctionnaires.
M. TESSIER: Vous voulez dire sur le salaire même?
M. RUSSELL : Sur le salaire des fonctionnaires.
M. TESSIER: Si l'on tient compte de la rétroactivité,
évidemment, cela dépasse 10 p.c.
M. RUSELL: Mais la rétroactivité n'est pas une
augmentation.
La rétroactivité, il s'agit des 6 p.c. d'augmentation qui
ont été donnés, qui sont payés
rétroactivement. C'est gagné. Il ne s'agit pas d'une
augmentation. Il s'agit d'un montant dû.
M. TESSIER: D'accord, mais, dans le budget, il faut que cela
paraisse.
M. RUSSELL: C'est une augmentation de crédits, je suis d'accord.
Mais, quand on parle d'augmentation de crédits et d'augmentation de
salaires, ce sont deux choses bien distinctes.
M. TESSIER: C'est ce que je viens d'expliquer il y a un instant.
L'augmentation est de 6 p.c. actuellement, avec un autre pourcentage de 6 p.c.
à compter du 1er août.
M. RUSSELL: L'autre augmentation de 6 p.c. part de quelle date?
M. TESSIER: Le 1er août.
M. RUSSELL: Le 1er août. Donc, si je comprends bien, les 6 p.c.
couvrent l'année partielle.
M. TESSIER: C'est ça.
M. RUSSELL: Pas l'année au complet. Donc, ce n'est pas
réellement 12 p.c, comme on voulait l'indiquer.
M. TESSIER: Non.
M. RUSSELL: Cela représente à peu près 10 p.c. sur
l'augmentation annuelle des salaires.
M. TESSIER: Peut-être, oui. Pour en arriver aux 18 p.c, comme je
l'ai expliqué, il faut tenir compte de la reclassification d'un bon
nombre de fonctionnaires.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que c'est important de
préciser le pourcentage, parce qu'il va arriver que la même
question va se répéter à chaque programme. Donc, si on
peut se baser sur 10 p.c. comme augmentation moyenne, là, on saura qu'il
y a un montant X et on pourra poser des questions simplement sur le montant qui
dépasse l'augmentation de salaires.
M. TESSIER: D'accord.
M. RUSSELL: Je suis satisfait, M. le Président. Est-ce que l'on
pourrait obtenir une copie de l'organigramme du ministère pour savoir de
quelle façon le nouveau ministère s'oriente? Ah ! je l'ai
ici.
M. TESSIER: Je l'ai fait distribuer.
M. RUSSELL: Je l'avais glissé sous le bras et je ne l'avais pas
vu. Je n'ai pas d'autre question à ce programme.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: On note une augmentation du personnel de 107.
M. TESSIER: Pardon? Je ne comprends pas.
M. AUDET: Ce n'est peut-être pas au programme 1. C'est
peut-être en général, cependant. Cela représente
peut-être l'augmentation générale des employés, du
personnel. Est-ce qu'il y a une augmentation de 107?
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'élément 1, il n'y a que
l'augmentation d'un seul fonctionnaire.
M. AUDET: D'accord. C'est global. Je mentionnais une augmentation de
107.
M. TESSIER: L'augmentation globale, vous l'avez ici, dans le bas de la
page. Les effectifs passent de 83 à 106.
M. AUDET: De 83 à 106. Merci.
M. RUSSELL: II s'agit simplement du programme 1.
M. TESSIER: Oui.
M. AUDET: Mais avec les autres programmes?
M. RUSSELL: Je crois que la question concerne l'addition de tous les
fonctionnaires...
M. TESSIER: Dans l'ensemble?
M. RUSSELL: ... du ministère.
M. TESSIER: Ah! Dans l'ensemble, il fau-
draft additionner. Vous l'avez à la page 23-1 du budget. Le
nombre total des employés est passé de 1,891 à 1,988. Vous
avez là le total.
M. AUDET: II est assez difficile de préciser quels
employés seront affectés. Vous avez les programmes et c'est
à mesure que nous étudierons les éléments que nous
pourrons connaître ses affectations.
M. TESSIER: Par programme, vous les avez.
LE PRESIDENT (M. Picard): Elément 1 du programme 1,
adopté?
M. AUDET: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Elément 2: Acquisition d'espaces
existants.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
donner le nombre des nouvelles acquisitions qu'il a faites durant
l'année 72/73 et nous dire quelles sont les acquisitions prévues
pour les crédits qui sont demandés actuellement?
M. TESSIER: Vous voulez dire l'an dernier? M. RUSSELL: Oui, 72/73.
M. TESSIER: On a dépensé pour l'acquisition, en 72/73,
$400,000 au Parc Forillon, où on a fait de l'expropriation; au Mont
Sainte-Anne, $125,200. C'est le solde qu'on a payé au cours de
l'exercice 72/73.
M. RUSSELL: Ah! c'était le solde dû?
M. TESSIER: Oui, c'est ça. A la Commission des accidents du
travail, à Québec...
M. RUSSELL: 225 Grande-Allée, n'est-ce pas?
M. TESSIER: ... oui, c'est ça ... on a payé,
au dernier exercice, $413,300. Ce n'est pas le solde parce qu'il reste encore
$1.5 million à payer en cinq ans.
M. RUSSELL: Quelle est le solde dû, $1.5 million?
M. TESSIER: $1.5 million sur cinq ans. Parc de La Mauricie, $380,000. Il
reste encore un solde de $1,908,000. Il restera plutôt un solde,
après le présent exercice, parce que nous allons débourser
$2 millions cette année, qui sont prévus au budget. Je l'ai
mentionné, d'ailleurs, dans mes remarques préliminaires.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, l'achat total dépasse $4
millions.
M. TESSIER: Oui, $4,300,000 est le coût total prévu.
M. RUSSELL: Quelles sont les acquisitions à venir prévues
par les crédits que nous adoptons actuellement? Est-ce qu'il y a
d'autres acquisitions?
M. TESSIER: Non, il n'y en a pas d'autres.
M. RUSSELL: La Maison Montmorency n'est pas dans les projets du
gouvernement?
M. TESSIER: Pas pour cette année.
M. RUSSELL: Est-ce que l'étude a été
complétée et mise de côté sine die ou si c'est un
projet qui est à l'étude actuellement?
M. TESSIER: Nous avons fait des études à la demande du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Le ministère a terminé ces études et a remis son
rapport au ministère concerné. Mais nous n'avons pas eu de
nouvelles depuis ce temps.
M. RUSSELL: Est-ce qu'actuellement c'est le ministère des Travaux
publics qui s'occupe de toutes les acquisitions d'immobilisation à
l'intérieur du gouvernement ou si d'autres ministères en
font?
M. TESSIER: Non, seul le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement.
M. RUSSELL: II s'occupe de toute l'immobilisation à
l'intérieur du gouvernement.
M. TESSIER: Oui.
M. RUSSELL: Donc, s'il y a achat de la résidence Montmorency, il
sera fait par le ministère des Travaux publics pour le gouvernement.
M. TESSIER: C'est exact.
M. RUSSELL: Ainsi, est-ce que toutes les expropriations pour le
gouvernement sont faites par le ministère des Travaux publics ou par le
ministère des Transports?
M. TESSIER: Le ministère des Transports le fait en ce qui
concerne la voirie.
M. RUSSELL: Pour la construction des routes.
M. TESSIER: On me dit qu'il y a une autre exception aussi. Le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche fait certaines
expropriations pour ses parcs.
Je retire ce que je viens de dire, parce que c'est encore le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement qui fait
l'expropriation, mais c'est payé à même les crédits,
comme d'ailleurs la chose est courante avec les autres ministères.
M. RUSSELL: D'accord, mais les questions doivent se poser au
ministère des Travaux publics lorsqu'on veut avoir des informations
techniques sur la question de l'achat.
M. TESSIER: C'est nous qui faisons l'étude. M. RUSSELL: Dans
chacun des cas?
M. TESSIER: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: On voit une augmentation ici dans les loyers. Quelle est cette
augmentation, est-ce pour des machines?
M. TESSIER: II y a $1,724,000 de nouveaux loyers, dont la très
grande majorité est à l'extérieur de Québec.
M. LESSARD: Ce sont des machines...
M. AUDET: Est-ce que ce sont des machines de bureau ou des locations
d'espace?
M. TESSIER: Ce sont des locations d'espace à bureaux.
M. RUSSELL: Le ministre a certainement le projet il y a un projet
annuel de développement de locations d'espace. Quelles sont les
projections ou l'augmentation annuelle des besoins du gouvernement en ce qui
concerne la location?
M. TESSIER : On a un programme triennal qui doit être soumis au
Conseil du trésor la semaine prochaine.
M. RUSSELL : Est-ce que le ministre peut donner les grandes lignes
à la commission pour qu'on puisse connaître sa politique ou la
façon d'entrevoir l'expansion du gouvernement?
M. TESSIER: Je crois qu'il ne serait pas dans l'intérêt
public et qu'il serait prématuré de soumettre un tel programme
triennal avant qu'il ne soit approuvé par le Conseil du trésor. A
un moment donné il peut y avoir des changements, et je pense que mon
collègue, le député de Shefford avec
l'expérience que je lui connais, ayant lui-même exercé les
fonctions que j'exerce présentement sait que lorsqu'un
ministère étudie un programme, il doit le soumettre, que ce soit
au Conseil du trésor ou au conseil des ministres. Avant qu'il ne soit
approuvé, il est extrêmement délicat d'en faire part
publiquement.
Mais je n'aurai aucune objection à répondre à une
telle question qu'elle soit inscrite au feuilleton ou même posé en
Chambre par mon collègue, lorsque le tout aura été
approuvé par le Conseil du trésor.
M. RUSSELL: Ce que la commission désire connaître, c'est
l'augmentation des locations annuelles.
M. TESSIER: Si ça peut satisfaire mon collègue, je
pourrais le donner par ministère. J'ai mentionné le montant de
$1,724,200. Dans ça il y a $35,000 pour les Affaires intergouver-
nementales; $45,000, pour les Affaires municipales.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il s'agit simplement des augmentations?
M. TESSIER: Non, il s'agit des locations... M. RUSSELL: Locations
totales.
M. TESSIER: ...nouvelles à être exercées au cours du
présent exercice. J'ai tout le détail.
M. RUSSELL : Je comprends que cette information est intéressante,
mais je pense bien que la commission doit être intéressée
à savoir dans quel milieu se font ces locations. Lorsqu'on parle de
richesses naturelles, est-ce que ça se fait dans le Grand Nord, est-ce
que ça se fait dans la ville de Montréal, est-ce que c'est
à Place Dupuis, est-ce qu'un bail est fait pour Place Dupuis qui est
occupée actuellement? Quel est le taux qu'on paie à Place Dupuis,
quel ministère est rendu là, quel ministère est
prévu pour s'en aller là?
M. TESSIER: Le ministère des Affaires municipales, le bureau de
Montréal, c'est pour un bureau de révision à
Montréal, $45,000; les Affaires sociales, les bureaux régionaux
d'aide sociale...
M. RUSSELL: Cela, c'est Place Dupuis?
M. TESSIER: Non, non, pas Place Dupuis. Place Dupuis c'est
complètement à part. Cela, c'est la Commission des
transports.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est loué par le ministère des
Travaux publics?
M. TESSIER: Oui, on a un étage et demi là.
M. RUSSELL : Est-ce qu'il y a un bail? Un étage et demi...
M. TESSIER: Pour la Commission des transports.
M. RUSSELL: Combien de pieds? M. TESSIER: 20,000 pieds
carrés.
M. RUSSELL: Cela comprend un étage et demi?
M. TESSIER: Un étage et demi.
M. RUSSELL: Quel prix paie-t-on cette location? Quels sont les services
qui sont donnés avec ce bail et qui fait l'aménagement?
M. TESSIER: C'est $6 et $6.50 le pied carré. Est-ce qu'on
pourrait suspendre cette question à cet après-midi?
M. RUSSELL: Est-ce qu'on travaillera cet après-midi
là-dessus?
M. TESSIER: Bien, d'ici la fin, allez-y, il est seulement 11 h 10. On va
le produire dans quelques instants, on va l'envoyer chercher. Quant à
donner des informations à mon collègue, je veux que ce soit bien
précis.
M. RUSSELL: M. le Président, quant à moi, j'aimerais mieux
prendre ça place par place. On est entré dans là ville de
Montréal, actuellement, on peut peut-être nettoyer la question de
location à Montréal. Après ça, on prendra celle de
Québec, on nettoiera ce qui se fait dans Québec et, après
ça, on prendra région par région. Cela va être une
façon plus précise et plus rapide de discuter les crédits,
je crois bien. Si mes collègues sont d'accord là-dessus, on
pourra peut-être conclure de cette manière.
Est-ce qu'il y a d'autres locations?
M. TESSIER: II reste des négociations à faire, si je
comprends bien, pour la location de ces immeubles. Ce sont des montants
prévus au budget, c'est planifié comme ça, ça peut
varier.
M. RUSSELL: Oui mais le ministre va comprendre avec moi, M. le
Président, qu'on peut certainement discuter d'une location qui est
faite, où actuellement le local est occupé.
M. TESSIER: J'ai le rapport ici, M. le Président, par
ministère.
M. RUSSELL: Par ministère?
M. TESSIER: Oui, je ne l'ai pas par localité. Evidemment, ce sera
beaucoup plus long si je suis obligé de passer tout ça chaque
fois pour aller à Montréal ou à Québec. Est-ce
qu'on ne pourrait pas procéder par ministère?
M. RUSSELL : Je connais assez le ministre et ses fonctionnaires pour
savoir qu'ils connaissent ça par coeur, les locations à
Montréal.
M. TESSIER: Les fonctionnaires connaissent ça par coeur
probablement.
M. RUSSELL: Oui et le ministre doit s'en rendre compte.
M. TESSIER: Mais pas moi, parce que moi, en somme, je viens d'arriver au
ministère et puis j'avouerai bien humblement qu'il y a encore bien des
choses que j'ignore.
M. RUSSELL: Si on s'en tient simplement au programme, à ce qui
est écrit là, on va limiter la discussion, on va demander au
ministre qu'il dépose le programme et on va clore la discussion. On
regardera les programmes; à la prochaine séance, on pourra poser
quelques questions, ça finira là.
M. AUDET: Une remarque que je voulais faire, M. le
Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: ... c'est qu'il semble que cette année le budget pour
les constructions nouvelles a beaucoup diminué. Donc...
M. TESSIER: Oui.
M. AUDET: ... les constructions de l'année passée sont
probablement appelées à être occupées au cours de
l'année. C'est tout de même curieux que tous ces espaces qui nous
arrivent des constructions récentes en même temps qu'une
augmentation du loyer des espaces loués.
M. TESSIER: Comme je l'ai expliqué au début de mes
remarques, les principales constructions étaient ici à
Québec, avec le complexe G et le complexe H qui sont maintenant
terminés et occupés et pour lesquels il restait encore un peu de
dépenses d'aménagement à faire. Il y a $4,500,000, je
pense, mais après ça c'est terminé. Evidemment, les
ministères prennent de l'expansion, c'est sûr, et on est encore
obligé de louer ailleurs, même un peu à Québec,
quoique très peu à Québec, étant donné que
certains immeubles...
Je prends, à titre d'exemple, l'édifice Branly sur le
boulevard Charest-Ouest, qui était occupé entièrement par
le ministère des Affaires municipales. Il reste encore deux ou trois ans
à courir sur le bail. Or, le ministère des Affaires municipales a
déménagé dans l'édifice G, du 25e au 30e
étage et l'édifice Branly est devenu inoccupé. Le
ministère des Terres et Forêts qui était à
l'étroit, a occupé une partie de l'édifice Branly pour
certains de ses services. Par la suite, la Sûreté du
Québec, en attendant que nous construisions un nouvel édifice
pour elle était aussi à l'étroit, parce que le poste
provincial et le poste régional occupaient le même édifice
sur la rue Saint-Cyrille, l'ancien hôpital Jefferey Hale, comme on sait.
Or, étant à l'étroit, une partie de la Sûreté
du Québec, en ce qui concerne la partie régionale, je crois,
occupe l'édifice Branly qui est maintenant pas mal tout occupé.
Pour ce qui reste, le ministère de la Voirie qui est également
à l'étroit, va compléter l'occupation complète de
cet édifice.
M. RUSSELL: M. le Président, voilà l'importance pour le
ministre d'établir d'abord l'augmentation ou le besoin annuel d'espaces
pour le gouvernement. Ensuite, s'il y avait moyen d'établir le programme
de construction et d'occupation par le gouvernement, on saurait que la
différence, il faut la louer. Et comme on sait que l'expansion ne se
fait pas exclusivement dans la ville de Québec, mais à
l'extérieur, dans Montréal comme dans d'autres régions,
on
pourrait établir les besoins du gouvernement par région.
Je pense bien qu'aucun membre du comité n'est intéressé
à faire de la construction, mais au moins on serait en mesure de fournir
l'information à ceux qui nous posent des questions, qui nous disent: Le
gouvernement loue, ça n'a pas de bon sens, il paye trop cher, il y a ci
puis il y a ça.
Si on peut obtenir l'information, je pense que les gens pourront
simplement se référer au journal des Débats et
connaître la vérité dans tous ces domaines plutôt que
de marcher d'une façon illusoire et sans connaître les faits.
M. TESSIER: Le service de planification du ministère, en ce qui
concerne l'espace, s'est adressé à tous les ministères et
leur a demandé de nous faire connaître leurs besoins pour les
trois prochaines années. Ce sont précisément ces rapports
qui sont en train d'être étudiés, mais il nous manque
encore la réponse de quelques ministères, apparemment. Le rapport
global n'est pas encore complété, en d'autres termes, parce que
nous en attendons encore et que nous sommes présentement en discussion
avec certains ministères. Quelques-uns nous ont fait connaître
assez rapidement leurs besoins, d'autres ont revisé la première
réponse qu'ils nous avaient donnée, d'autres ne nous l'ont pas
encore fournie complètement, et c'est ce que nous sommes en train de
compiler présentement au ministère des Travaux publics.
Par conséquent, au moment où je vous parle, M. le
Président, je ne serais pas en mesure de déposer un tel document,
parce qu'il est incomplet.
Mais, nous procédons rapidement parce que, d'abord, le Conseil du
trésor nous a fait savoir qu'il voulait obtenir ces informations le plus
tôt possible parce que, évidemment, il va falloir en tenir compte.
On commence déjà à songer au prochain budget.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sans augmentation de taxes.
M. TESSIER: Sans augmentation de taxes, dit le président.
M. AUDET: Comment peut-on budgétiser cette année
l'augmentation de location d'espace si on n'est pas sûr de ce dont on a
besoin? C'est quand même ambigu.
M. TESSIER: C'est ce que nous avons reçu. M. le Président,
il ne faudrait pas que mon collègue, le député
d'Abitibi-Ouest, confonde la question posée par le député
de Shefford. Le député de Shefford a parlé d'une
planification et c'est là-dessus que j'élabore
présentement, soit sur une période de trois ans. Nous connaissons
les besoins pour l'année en cours, d'accord, mais nous ne les
connaissons pas encore pour la période de trois ans; nous allons les
connaître au cours des prochaines semaines.
M. LESSARD: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: ... le ministre a répondu en partie à ma
question. Le ministre nous disait tout à l'heure que le ministère
des Terres et Forêts avait des espaces assez exigus, qu'il manquait
d'espace; que le ministère de la Voirie, le bureau régional de la
Sûreté et que ces différents ministères avaient
été relocalisés dans l'ancien édifice du
ministère des Affaires municipales et qu'il restait trois ans à
courir pour le bail.
M. TESSIER: Deux ou trois ans.
M. LESSARD: Deux ou trois ans. Justement, je pense bien que cela rejoint
la question du député de Shefford. Est-ce que, d'ici trois ans,
on a prévu, par exemple, de l'espace, de la construction d'espace pour
ces ministères-là...
M. TESSIER: Oui.
M. LESSARD: ... ou si on a l'intention de signer le bail à
nouveau, de négocier le bail?
M. TESSIER: Nous négocions présentement et, dans
l'intérêt public, je ne peux pas entrer dans les détails.
Je puis tout de même vous dire, pour l'information de mes
collègues, que nous négocions présentement l'achat de
nouveaux terrains dans la cité parlementaire, sur la colline
parlementaire afin de centraliser encore davantage et de rapprocher certains
ministères qui sont encore, malheureusement éloignés,
malgré que les gouvernements précédents croyaient qu'avec
les complexes G et H on pourrait subvenir aux besoins des divers
ministères pour plusieurs années à venir, mais ce n'est
malheureusement pas le cas.
A titre d'exemple, l'expansion que prennent le ministère de
l'Education et le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Nous sommes en face d'un problème assez sérieux. Il
est possible que nous soyons obligés de déménager, de
sortir du complexe G, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche qui est lui-même trop à l'étroit et nous ne
pouvons pas donner d'espace à d'autres ministères. Même le
ministère des Affaires municipales, pour qui nous avions laissé
un étage tampon, le 25e dans l'édifice G, avec l'augmentation des
membres de la Commission municipale, à la suite de la fusion avec la
Régie des eaux, avec les nouveaux programmes du ministère des
Affaires municipales, on est en train présentement d'aménager...
Il y en avait un autre, aussi. A tout événement, nous sommes en
train de préparer l'aménagement du 25e étage pour les
Affaires municipales et nous bloquons l'expansion du ministère de
l'Education qui est pris entre le 16e et le 24e; il ne peut plus aller ni en
bas ni
en haut. Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche est coincé lui aussi là-dedans.
En somme, je termine mes remarques là-dessus, en disant que nous
sommes actuellement en négociation.
C'est pour ça que nous avons demandé à tous les
ministères de nous faire connaître leurs besoins pour les trois
prochaines années. Nous serons probablement dans l'obligation de
construire, assez prochainement, un autre édifice.
M.LESSARD: L'objectif du gouvernement, si je comprends bien le ministre,
dans la région de Québec, en tout cas en particulier, c'est de
localiser tous les ministères dans les propres édifices du
gouvernement?
M. TESSIER: C'est ça, c'est absolument exact.
M. AUDET: Est-ce que vous avez des prévisions dans l'alphabet
pour les différents immeubles du gouvernement? On est rendu à H,
je crois. Maintenant, est-ce que vous avez prévu de monter à
I?
M. TESSIER: Non. Sur ce point, des représentations ont
été faites au ministère des Travaux publics pour que l'on
désigne les immeubles gouvernementaux par des noms historiques
plutôt que par des lettres. J'ai soumis justement cette question au
Conseil du trésor, il y a environ un mois. Nous sommes à former
un comité présentement qui pourrait suggérer des noms au
ministère.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les noms pourraient être
donnés à partir de la lettre utlisée actuellement?
M. TESSIER: Non, non.
LE PRESIDENT (M. Picard): A pour Arthur.
M. TESSIER: F pour Fernand. On se rendra peut-être à P pour
Picard, éventuellement.
M. AUDET: II y a une question ici à laquelle on a peut-être
déjà répondu. Est-ce que le gouvernement exige un loyer
pour les espaces réservés aux journalistes, ici, à
l'édifice A?
M. TESSIER: Non.
M. AUDET: Non. C'est gratuit, c'est une gracieuseté.
M. TESSIER: C'est une coutume, tous les gouvernements ont toujours mis
des espaces à la disposition de la presse.
M. RUSSELL: Le ministre a parlé de l'aménagement dans la
ville de Québec. On est peut-être aussi bien de clarifier cette
question pour pouvoir retourner à Montréal après, faire un
voyage à Montréal en jet ou de quelque autre façon, afin
de visiter les lieux.
Lorsque le ministre a avancé le fait qu'il n'y avait pas de
planification ou qu'on prévoyait que les bâtisses
déjà construites ou qu'on est à aménager
actuellement suffiraient pour les besoins du gouvernement, je crois que ceci
n'est pas tout à fait exact. Parce qu'il y a une planification qui
prévoyait l'expansion pour le gouvernement pour au moins cinq ou six ans
d'avance. Même cette planification démontrait la
nécessité de construire d'autres édifices. On voulait
loger les services du gouvernement à l'intérieur de ses propres
édifices. Il est vrai que, selon cette planification les gouvernements
précédents ont toujours voulu qu'à Québec le
gouvernement puisse aménager à l'intérieur de ses propres
bâtisses. Je pense bien que les locations qui sont faites actuellement le
sont d'une façon temporaire, excepté pour des grandes
bâtisses dont l'achat est même prévu à la fin de la
location.
M. TESSIER: C'est exact, M. le Président.
M. RUSSELL: Tout à l'heure, on a parlé de locations
d'édifices partiellement vides qui n'étaient plus occupés,
en parlant de Branly qui était partiellement occupé actuellement
par...
M. TESSIER: Actuellement, totalement.
M. RUSSELL: Totalement occupé. Est-ce qu'il y a d'autres
édifices dont les baux doivent finir prochainement à
Québec et qui ne seront pas occupés?
M. TESSIER: On me dit, M. le Président, qu'il n'y a pas
d'édifices inoccupés qui sont actuellement sous bail.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des entrepôts qui sont vides
actuellement, qui ne sont pas occupés?
M. TESSIER: Non plus.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a un projet de construction pour loger
à l'intérieur de cet édifice tous les classeurs?
M. TESSIER: A l'intérieur de quel édifice?
M. RUSSELL: De l'édifice qui serait construit à ces
fins?
M. TESSIER: A construire?
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a une planification?
M. TESSIER : C 'est-à-dire qu 'actuellement, justement, on fait
des études là-dessus afin de connaître les besoins des
différents ministères.
Evidemment, si c'est nécessaire d'avoir des entrepôts,
c'est justement le programme triennal, que nous sommes en train de
préparer et qui devra être soumis au cours des prochaines semaines
au Conseil du trésor, qui nous le dira, dès que nous aurons
terminé l'étude avec les différents ministères.
M. RUSSELL: II y a eu une école de pensée qui, dans le
passé, voulait qu'un édifice à l'épreuve du feu
soit construit pour placer à l'intérieur tous les classeurs, les
documents qu'on voulait emmagasiner et conserver.
M. TESSIER: En somme, les archives des différents
ministères...
M. RUSSELL: Les archives.
M. TESSIER: ... les vieux dossiers.
M. RUSSELL: Oui. Et qui sont actuellement localisés dans des
édifices un peu partout dans la ville. Est-ce que ce programme se
poursuit?
M. TESSIER: Cela fait partie du programme triennal.
M. RUSSELL: Triennal.
M. TESSIER: Ce sera incorporé au rapport et aux recommandations
que nous soumettrons au Conseil du trésor.
M. RUSSELL: Quelle est la quantité d'espaces que nous louons
actuellement à l'intérieur de la ville de Québec, le
nombre de pieds carrés?
M. TESSIER: En entrepôts ou en...
M. RUSSELL: Les deux, c'est-à-dire bureaux, d'abord, et
entrepôts, ensuite. M. le Président, j'ai l'impression que
l'étude des crédits du ministère des Travaux publics est
venue par surprise.
M. TESSIER: Ah non!
M. RUSSELL: Le ministre...
M. TESSIER: Ce n'est pas venu par surprise. Mais ce sont les questions
qui viennent par surprise et non pas l'étude des crédits.
M. RUSSELL: Je crois que ces documents existent actuellement...
M. AUDET: En attendant...
M. TESSIER: Oui, ces documents existent. Il s'agit d'en faire la
compilation.
M. AUDET: ... qu'on en fasse la recherche, est-ce que le système
de location-achat, que vous êtes en train de...
M. TESSIER: Je répondrai à la question du
député de Shefford.
M. AUDET: Le système de location-achat, vu que le gouvernement
semble vouloir se diriger vers la construction de ses propres immeubles, ses
propres édifices, est-ce que vous entendez pratiquer cette
location-achat à l'intérieur de la ville de Québec, par
exemple?
M. TESSIER: Non. Pas à l'intérieur de la ville de
Québec.
M. AUDET: Ce serait dans d'autres villes où vous n'avez pas de
centralisation?
M. TESSIER: Oui.
M. RUSSELL: Cette étude-là, simplement pour
compléter la question, existe depuis assez longtemps. Même il y a
des édifices qui ont été loués ou achetés de
cette façon.
M. TESSIER: Oui. Il y a, entre autres, à Montréal...
M. RUSSELL: A Montréal.
M. TESSIER: ... à Longueuil.
M. RUSSELL: Oui.
M. TESSIER: A Longueuil, c'est le cas.
M. RUSSELL: Est-ce que le système est satisfaisant? Est-ce qu'il
y a des problèmes?
M. TESSIER: Bien, à Longueuil, on a certains problèmes,
oui. On a certains problèmes avec la qualité...
M. RUSSELL: De la construction. M. TESSIER: ... de l'édifice. M.
RUSSELL: De l'édifice.
M. TESSIER: C'est pour cela qu'évidemment on va prendre des
précautions à l'avenir. Je pense que c'est un peu un projet type
à Longueuil. C'est une expérience qui a été
tentée par le gouvernement précédent, je crois. Le
principe me parait excellent. Seulement, il faudra peut-être être
un peu plus prudent à l'avenir dans les devis.
M. RUSSELL: Voici, c'est une copie presque authentique du gouvernement
fédéral. Le gouvernement fédéral a plusieurs
édifices qu'il achète ou qu'il loue de cette façon.
M. TESSIER: Surtout le Canadien national.
M. RUSSELL: Sur un point, je n'étais pas d'accord et je ne le
suis pas encore. Je trouve que, dans ces cas, le ministère devrait
établir
lui-même son propre programme, exiger la qualité de
l'édifice qu'il veut avoir, louer suivant ce programme et suivre
lui-même la construction.
M. TESSIER: C'est exactement ce qui sera contenu dans le rapport que je
soumettrai, dès la semaine prochaine, au Conseil du trésor.
M. RUSSELL: M. le Président, on attend la réponse sur la
question des locations, actuellement.
M. TESSIER: Oui. Je pense qu'il est allé aux renseignements.
M. RUSSELL: On pourrait peut-être changer de place...
M. TESSIER: M. Désy est...
M. RUSSELL: ... et aller à Montréal.
M. TESSIER: ... allé aux renseignements.
M. RUSSELL: Est-ce que l'on doit aller en Belgique?
M. TESSIER: Si vous voulez.
M. RUSSELL: M. le Président, l'espace qu'on a loué en
Belgique nous coûte combien le pied?
M. TESSIER: D'abord, il y a deux choses en Belgique, à Bruxelles.
Il y a une location de bureau, au centre-ville, par...
M. RUSSELL: Celle qui m'intéresse, c'est...
M. TESSIER: ... le ministère des Affaires intergouvernementales
ou plutôt le ministère de l'Industrie et du Commerce. Par quel
ministère est-ce loué? Par les deux. C'est une
délégation générale.
M. RUSSELL: Le ministre va comprendre...
M. TESSIER: La résidence du délégué
général...
M. RUSSELL: C'est elle qui m'intéresse. M. TESSIER: ... cela
coûte cher.
M. RUSSELL: J'ai hâte de connaître le prix que cela
représente au pied.
M. TESSIER: $285,000 pour... $35,000 par année.
M. RUSSELL: $35,000 par année pour combien de pieds?
M. TESSIER: Pour 14 pièces.
M. AUDET: C'est pour le délégué
général du Québec?
M. TESSIER: Ah, c'est une grosse maison et le
délégué général a une grosse famille de cinq
enfants.
M. RUSSELL: M. le Président, il a été établi
que seulement une partie de sa famille était à Bruxelles avec
lui, que les autres demeuraient au Canada.
M. TESSIER: Cinq enfants.
M. RUSSELL: Cinq enfants, ce n'est pas...
M. TESSIER: II en a peut-être neuf mais il y en a cinq qui
habitent avec lui.
M. RUSSELL : Oui. Il y a combien de pieds carrés dans cet
édifice?
M. TESSIER: Les pieds carrés, attendez un peu. C'est un immeuble
de trois étages, c'est-à-dire qu'il y a un rez-de-chaussée
et deux étages. On n'a pas le nombre de pieds carrés.
Ce que je peux dire là-dessus, c'est que le...
M. RUSSELL : Le délégué général.
M. TESSIER: ...délégué général
c'est bien ça Jean Deschamps, je crois,...
M. RUSSELL: II faudrait presque lui donner le titre d'honorable !
M. TESSIER: ...est allé à Bruxelles avec son
épouse. Ils ont visité 17 maisons, 17 résidences. Il a
fait un rapport au ministre des Travaux publics du temps, mon
prédécesseur, en recommandant une en particulier. C'est celle qui
a été louée pour le prix de $285,000, sur une
période de 9 ans. Mais, dans le bail qui a été
signé, on peut y mettre fin après trois ans, après chaque
période de trois ans, sur un avis préalable de six mois.
J'ai fait faire une étude là-dessus pour savoir, si on
avait acheté cet immeuble au lieu de le louer, ce que cela aurait
donné. La différence n'est pas considérable parce que nous
aurions, apparemment, d'après nos évaluateurs, dû payer
$460,000 pour l'achat de cet immeuble. Si on tient compte de l'investissement,
il y avait une différence d'un peu plus de $1,000 annuellement dans le
coût...
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre n'essaiera pas de nous
vendre l'idée qu'un édifice comme celui-là coûterait
$400,000.
M. TESSIER: $460,000.
M. RUSSELL : Qu'il convertisse cela en pieds carrés pour
établir ce que cela coûterait pour la construire. Il va voir
immédiatement...
M. TESSIER: $461,000, c'est une évaluation pour l'achat de
l'immeuble.
M. RUSSELL: Dans un édifice qui contient, dans trois planchers,
8,000 pieds ou à peu près, qu'il convertisse cela au pied
carré et qu'il demande à quelqu'un qui connaît la
construction combien cela représente au pied carré.
Immédiatement, il va dire que celui qui a donné ce rapport est
complètement illogique. Donc, je ne peux pas accepter ces
chiffres-là. C'est simplement un document qui a été
déposé pour tirer la laine sur les yeux ou défendre une
situation qui a été créée mais qui n'est pas
tolérable.
C'est un peu comme certains achats qu'on a faits à Paris !
M. AUDET: Quelle serait l'évaluation normale de chaque pied
carré?
M. TESSIER: Je ne l'ai pas au pied carré, malheureusement. Mais
je voudrais tout de même faire là-dessus une remarque.
M. RUSSELL: On doit l'avoir au pied carré parce que c'est
loué au pied carré.
M. TESSIER: Ce n'est pas loué au pied carré, c'est
loué globalement. Au pied carré, ce n'est pas mentionné,
nulle part. Je regarde dans le CT, dans le bail et c'est une résidence.
Evidemment, quand on loue une résidence, ce n'est pas la
même...
M. AUDET: Est-ce que c'est simplement une résidence
familiale?
M. TESSIER: ...chose que de louer des locaux commerciaux, pour bureaux.
Là, assurément, on loue au pied carré.
Mais je voulais faire remarquer au député de Shefford deux
choses. D'abord, le coût des immeubles a augmenté en Europe,
depuis quelques années, à la suite de l'inflation, en particulier
en Belgique, qui est peut-être le pire pays. A l'intérieur de la
Belgique, la capitale, Bruxelles, c'est absolument exorbitant.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. TESSIER: C'est le premier point que je voulais tout de même
faire remarquer.
Le deuxième point, c'est que contrairement à la plupart
des locations qui ont été faites ailleurs, que ce soit à
New-York, à Paris, à Milan ou ailleurs dans le monde, cet
édifice, exceptionnellement, ne requiert aucune réparation ou
aucun aménagement intérieur. Cela c'est un cas à peu
près unique. On le prend tel quel.
Dans à peu près 99 p.c. des cas où le gouvernement
loue un édifice semblable, pour fins de résidence ou immeuble de
bureau mon collègue le sait parfaitement bien des fois on
a un prix qui est très abordable, mais on dépense des centaines
de milliers de dollars c'est ce qui est arrivé à Paris,
par exemple en aménagement intérieur.
Cela c'est un cas un peu unique, et je crois qu'on doit en tenir compte.
J'admets que le prix est élevé, mais je crois que l'on doit tenir
compte de ce facteur très important. C'est un cas à peu
près unique où on n'a pas $1 à dépenser pour
l'aménagement intérieur.
Et non seulement on n'a pas $1 à dépenser mais les tapis
font partie de la location. Et parmi ces tapis il y a apparemment je ne
l'ai pas vu, moi un tapis chinois dans le grand hall d'entrée,
des tapis dans les escaliers, au premier étage complet il y a du tapis
mur à mur, des tapis qui sont pratiquement neufs, qui n'auront pas
à être remplacés même si la location durait neuf
ans.
Ces tapis ont une usure de deux ans, d'après le rapport qui m'a
été fait. Et les tentures également sont là. En
somme, la maison est aménagée. Il y a même certains meubles
qui sont incorporés tels que les bibliothèques qu'on
considère comme ameublement; les miroirs, les lustres sont en place. Il
n'y a pas $1 à dépenser là-dessus sauf l'ameublement
courant.
M. RUSSELL: Est-ce que les meubles que mentionne le ministre font partie
des $42,000 qui ont été déboursés pour l'achat de
meubles pour l'honorable délégué à Bruxelles?
M. TESSIER: C'est ça.
M. RUSSELL: Donc, ils ne sont pas compris s'ils font partie des
$42,000.
M. TESSIER: J'ai parlé des tapis et des tentures.
M. RUSSELL: Vous venez de parler de meubles.
M. TESSIER: J'ai spécifié les meubles incorporés,
ce qu'on appelle le mobilier incorporé à l'édifice, tels
que bibliothèques et miroirs. Je n'ai pas été plus loin
que ça.
M. AUDET: Est-ce que cet immeuble sert simplement à la famille du
délégué?
M. TESSIER: Dans les $42,000 mon sous-ministre me fait remarquer que
ça ne comprend pas uniquement l'achat de tables, chaises et
fauteuils...
M. RUSSELL: Cela doit comprendre un piano à queue, je
suppose?
M. TESSIER: Non, je ne crois pas. Mais ça comprend, par exemple,
toute la verrerie, la vaisselle...
M. RUSSELL: J'espère.
M. TESSIER: ... la coutellerie, etc, parce
qu'en somme il va y avoir sûrement dans cette résidence,
comme tout délégué général doit le faire,
des réceptions.
M. RUSSELL: Le ministre a fait allusion tout à l'heure à
ce qui s'est fait...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je crois que le député
d'Abitibi-Ouest avait posé une question.
M. AUDET: Est-ce que cette résidence est simplement
familiale?
M. TESSIER: Non.
M. AUDET: Aussi pour les réceptions.
M. TESSIER: Je remercie le député d'Abitibi-Ouest d'avoir
soulevé ce point qui est assez important. Le
délégué général, dans son rapport à
mon prédécesseur, au ministre des Travaux publics du temps,
justement mentionnait que, vu que les pièces sont assez vastes et qu'il
requérait un certain montant pour l'achat d'ameublement, de vaisselle,
coutellerie, etc, pour toute réception officielle il n'y aurait pas lieu
de se déplacer à l'extérieur, qu'elle pourrait avoir lieu
dans la résidence.
Par conséquent, cet immeuble servira à une double fin,
soit la résidence du délégué général
et de sa famille, et également pour toute réception officielle du
délégué général du Québec à
Bruxelles.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre s'est
référé tout à l'heure à Paris pour
tâcher de défendre cette pénible cause, la location de cet
édifice à Bruxelles. Je croyais que les gouvernements
précédents, son prédécesseur et le
prédécesseur du prédécesseur, ainsi que les
fonctionnaires qui assistaient les ministres du temps, auraient pu prendre
l'expérience de Paris et New York pour savoir ce qu'ils ne devaient pas
faire. C'est là un autre exemple de ce qui s'est produit à Paris,
exactement.
A Paris, on a acheté un édifice, disant: C'est pour
aménager des locaux, une résidence pour le
délégué général. Ensuite, on a dit: C'est
assez grand, il va y faire des réceptions, de grandes réceptions.
Lorsque viendront des gens intéressés à connaître le
Québec, on va les recevoir là, les délégations du
Québec en plus. Cela a été le premier achat. Mais
ça n'allait pas assez bien; ce n'était pas tout à fait
convenable. On a trouvé un autre édifice qui était pas mal
plus convenable qui avait pas mal plus de bon sens, qui était pas mal
plus économique au pied carré et on a fait une synthèse.
C'était très bien. Donc, le gouvernement du temps a
décidé d'acheter la deuxième résidence à
Paris et a décidé, après avoir
déménagé dans cet édifice, que ce n'était
pas tout à fait convenable et qu'il fallait faire des
aménagements. On a commencé à dépenser pour des
aménagements dans la deuxième et aussi dans la première
résidence, parce que dans la première, il fallait
déménager des bureaux. On avait des fonctionnaires qui s'en
allaient à Paris; il fallait dépenser pour aménager des
bureaux. Et on sait ce que ça coûte !
M. TESSIER: Je m'excuse, mais il faudrait tout de même que je
fasse une mise au point. Pour la première résidence, il n'y a pas
eu d'argent de dépensé par le gouvernement actuel; au contraire,
nous l'avons mise en vente.
M. RUSSELL: Je m'en sers simplement à titre d'exemple.
M. TESSIER: Et nous sommes actuellement à négocier une
vente.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre ne suit pas la
conversation ou l'exposé, parce que je ne l'accuse pas. Je tâche
de me servir de ça comme exemple pour qu'il puisse regarder les dossiers
pour savoir ce qu'on ne doit pas faire. Je suis à donner l'histoire des
édifices à Paris pour tâcher de lui démontrer que ce
qu'il avance actuellement, ce qui est présenté par le
délégué et les fonctionnaires, c'est simplement une
défense, mais tout à l'heure, il va s'avérer que ce n'est
pas tout'à fait exact. C'est là que j'étais à dire
que le premier édifice qu'on a acheté, on l'a fait
aménager. J'admets qu'il soit en train de le vendre, on en a eu
connaissance. Ce que ça a coûté? Une fortune. Et pourquoi
ça a coûté une fortune? Ce sont de vieux édifices
qui ne valent pas la peine d'être réaménagés. Il
aurait fallu démolir pour construire un édifice neuf qui aurait
coûté meilleur marché que la réparation qu'on a
faite à l'intérieur d'une vieille bâtisse. Tout ceux qui
sont dans la construction connaissent ce point.
Donc, on a réparé le premier, on a fait des
réparations dans le deuxième. C'était justement pour
recevoir, encore une fois, les délégations, c'était
l'espace nécessaire. Et ce qui arriva, M. le Président, c'est que
ce n'était plus bon même pour loger le
délégué général; il a fallu lui louer un
édifice ailleurs. Donc, à Paris, on a deux édifices qui
sont occupés et on a la location d'un édifice
séparé pour le délégué.
A Bruxelles, on avait des bureaux; on a loué un édifice
très luxueux, qui satisfait le délégué
général parce que ça a l'air qu'il n'est pas facile
à satisfaire. Il me fait penser à un délégué
qui a été envoyé à New York...
M. le Président, je ne veux pas éterniser cette
discussion; c'est simplement pour que le ministre connaisse l'histoire de
Paris, parce qu'il n'a peut-être pas eu le temps de l'étudier. Je
veux lui démontrer que les arguments qu'il amène lui il a
une cause très difficile à défendre sont
justifiés dans le moment oralement, mais qu'en pratique ce n'est pas
tout à fait ça qui va se produire.
J'étais à dire qu'à Paris, actuellement, on a une
location pour le délégué général. A
Bruxelles, on a des bureaux; on a décidé d'envoyer un
délégué général. La décision
d'envoyer un délégué général est excellente,
je ne suis pas contre ça, mais c'est la location de ce grand
édifice. Là, l'excuse classique dont on se sert, remarquez bien,
quand on dit que ce n'est pas loué au pied carré, on parle d'une
moyenne de $3.78 le pied carré. Cela, c'est le pied carré. On a
ramassé tous les pieds, le portique, la cave, le grenier pour avoir
assez de pieds carrés pour diviser ça, de sorte que ce ne soit
pas trop cher au pied carré.
Là, on dit: II va y avoir une place pour recevoir les
délégations ou les visites, pour donner des dîners, tout
ça. Naturellement, il faut de l'espace pour loger le personnel, le
"staff", le cuisinier, puis les servantes, ces gens-là. On a
invoqué tout ça dans les arguments précédents.
Mais, en pratique, il va se produire quoi? Tout à l'heure, on verra des
factures, si on n'en a pas déjà, montrant qu'on a fait des
réceptions dans des hôtels luxueux, parce que ce sera trop commun
de venir chez le délégué général. Il y a des
gens qu'on ne pourra pas recevoir là et on n'aura peut-être pas le
personnel. On va avoir des problèmes de personnel. Donc, on sera
obligé de se tourner vers l'entreprise privée et de faire nos
réceptions dans des grands hôtels, à des coûts
très élevés.
Cet édifice qu'on aura loué pour le
délégué général aura répondu aux
désirs du délégué général qui, lui,
va avoir un grand espace, une grosse maison pour tâcher de créer
une impression sur qui? Est-ce qu'il est plus important qu'un ministre? Est-ce
qu'il est plus important qu'un député qui est dans un petit coin,
un petit bureau ici? Quand est-ce qu'on va les aménager eux, leur donner
un peu plus de luxe, un peu plus d'espace? Il me semble qu'avec le salaire
qu'ils reçoivent et avec la façon dont on les traite les
délégués généraux ne devraient pas
être aussi exigeants que ça.
J'en reviens aux meubles, M. le Président, et je m'excuse si j'ai
fait cet aparté, $42,000 pour des meubles. J'aimerais savoir combien
coûtent les meubles de la résidence du ministre des Travaux
publics actuellement.
UNE VOIX: Moins cher que dans votre temps.
M. RUSSELL: Non, on a été pris avec des
éléments semblables. On pourrait peut-être parler du
délégué à New York; ça lui prenait un piano
à queue. C'est pour ça que je me demande si dans les $42,000, le
délégué général a exigé un piano
à queue.
S'il n'en a pas, est-ce que le ministre a l'intention de lui en donner
un?
M. TESSIER: II n'a pas de piano.
M. RUSSELL: Cela va être effrayant, M. le Président, s'il
faut que le délégué général à
Bruxelles n'ait pas un piano pour recevoir ses délégations! Cela
va être quelque chose qui n'est pas acceptable pour un
représentant de la province de Québec. Il faudrait absolument
que, dans ses prévisions budgétaires, le ministre ait une
prévision pour assurer que le délégué à
Bruxelles ait un piano à queue.
Cela va conserver la tradition des grands gars.
M. TESSIER: Je vais lui prêter le mien.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux simplement vous dire ceci.
Le ministre dit qu'il n'a pas le nombre de pieds carrés; je suis certain
qu'il l'a. Dans le CT qui a été présenté,
c'était indiqué et ils doivent l'avoir. Il peut nous dire combien
il y a de pieds dans la cave, dans le grenier, et on peut faire la
vérification des faits.
M. TESSIER: Un instant.
Oui. On ne l'a pas au pied carré, mais on l'a au mètre
carré. Cela a 280 mètres carrés par étage; faites
le calcul.
M. RUSSELL: Des mètres. M. AUDET: Ah, des mètres.
M. RUSSELL: C'est une verge.
M. AUDET: Combien ça fait de milles au gallon?
M. RUSSELL: Multipliez par trois. C'est neuf pieds environ par
mètre carré.
M. TESSIER: Dix, à peu près.
M. RUSSELL: Dix, oui.
M. TESSIER: Alors, cela ferait...
M. RUSSELL: 2,800 pieds par étage.
M. TESSIER: ... 2,800 par étage et il y en a trois; multipliez
cela par trois.
M. RUSSELL: M. le Président, je disais à peu près
8,000. Celui qui l'a vue a l'oeil assez juste. C'est là qu'il est
arrivé et a dit: La cave...
M. TESSIER: Etes-vous allé voir cela?
M. RUSSELL: II y en a qui y sont allés et ils m'ont donné
un rapport bien objectif là-dessus. Ils ont dit que c'est une belle
résidence. Pour arriver au chiffre de 8,000 pieds, il faut additionner
la cave et le grenier, c'est-à-dire qu'on paie $3.78 pour la cave et
$3.78 pour le grenier aussi.
M. TESSIER: Non, non. Excusez-moi, quand on dit trois étages, on
ne calcule pas la cave. On calcule le rez-de-chaussée, le premier
étage et le deuxième étage qui sont tous les trois
occupés.
M. RUSSELL: Est-ce que cela comprend l'entretien de
l'édifice?
M. TESSIER: Cela ne comprend pas l'entretien de l'édifice.
M. RUSSELL: Combien cela coûte-t-il pour l'entretien de
l'édifice? Pour les pelouses? Ce n'est pas M. Deschamps qui coupe la
pelouse?
M. TESSIER: Je ne pense pas, non.
M. AUDET: Cela ne comprend pas la cave à vin?
M. TESSIER: Non, non plus. Cela ne comprend pas le vin, non plus.
M. AUDET: Non plus. Ce sont des dépenses à part.
M. TESSIER: Oui.
M. AUDET: Je trouve, M. le Président...
M.TESSIER: La cave à vin est là, par exemple.
M. AUDET: ... que c'est réellement disproportionné avec ce
que nous voyons au Québec.
M. TESSIER: Ah oui, assurément.
M. AUDET: Prenons, par exemple, l'entrée du Parlement, ici.
M. TESSIER: On ne vit pas à Bruxelles.
M. AUDET: Je suis gêné quand je passe par là;
l'entrée du Sauvage, cela fait dur.
M. TESSIER: II faudrait aller voir cela, une fois.
M. AUDET: Pardon?
M. TESSIER: II faudrait aller voir cela.
M. LESSARD: On va se déplacer.
M. AUDET: Ces gars-là vivent comme des pachas en Belgique, en
France et un peu partout. La plupart des députés ici n'ont pas la
moitié, le quart de ce luxe-là.
M. TESSIER: Je suis d'accord.
M. RUSSELL: M. le Président, s'il fallait que les
députés et que nos hauts fonctionnaires soient traités
comme cela, il n'y aurait pas assez d'argent au budget de la province pour
payer toutes ces dépenses-là.
M. TESSIER: Est-ce que je pourrais répondre à une question
du député de Shefford...
M. RUSSELL: Oui, d'accord.
M. TESSIER: ... qui demandait, il y a quelques instants...
M. RUSSELL: On discutait de détails, en attendant.
M. TESSIER: ... le total de pieds loués dans la ville de
Québec? Il est de 1,768,600 pieds carrés.
M. RUSSELL: Est-ce que cela comprend les entrepôts ou si les
entrepôts sont séparés?
M. TESSIER: Cela comprend les entrepôts, tout est inclus.
M. RUSSELL: Quel serait le pourcentage réparti en
entrepôts? Ce n'est pas nécessaire d'être juste. Le tiers
ou...?
M. TESSIER: Peut-être le tiers, environ le tiers.
M. RUSSELL: Donc, il y a une augmentation...
M. TESSIER: En entrepôts.
M. RUSSELL: ... des locations qui se font dans la ville de
Québec, malgré la construction des édifices.
M. TESSIER: C'est exact, à cause de l'expansion des
différents ministères. Le ministère des Travaux publics
évidemment est un ministère main-d'oeuvre qui a à
répondre...
M. RUSSELL : Un ministère de services.
M. TESSIER: ... à répondre aux besoins des divers
ministères. Lorsqu'un ministère soumet une demande d'expansion de
locaux, il doit d'abord faire approuver sa demande, comme on le sait, par le
Conseil du trésor. Si le Conseil du trésor approuve cette demande
d'expansion, la réquisition arrive au ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement et nous sommes chargés, à ce
moment-là, de trouver les locaux nécessaires. Nous n'y pouvons
rien.
M. RUSSELL : La location d'entrepôts aussi doit augmenter.
M. TESSIER: C'est à chaque ministère à faire
approuver, sur son propre budget, sur ses propres crédits, les montants
nécessaires pour payer cette location. Ce n'est pas le ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement qui défraie le coût,
mais c'est chaque ministère.
M. LESSARD: Le ministère des Travaux publics...
M. TESSIER: Nous nous occupons simple-
ment de trouver l'emplacement, de faire l'aménagement,
d'aménager et de déménager.
M. LESSARD: Maintenant, comme ministre des Travaux publics, vous
siégez au Conseil du trésor.
M. TESSIER : Oui, c'est ça.
M. LESSARD : Maintenant, le ministère des Travaux publics
n'a-t-il aucun contrôle sur la planification des besoins des
ministères? C'est-à-dire que les réquisitions vous
parviennent et vous êtes obligés, si c'est accepté au
niveau du Conseil du trésor, de les remplir.
M. TESSIER: J'ai mon mot à dire en tant que membre du Conseil du
trésor, simplement.
M. RUSSELL : M. le Président, une politique avait
été amorcée pour tâcher d'éliminer un bagage
de classeurs partiellement inutiles, et une étude se faisait pour mettre
ça sur microfilm. Est-ce que ce travail se poursuit ou si cette
idée a été abandonnée, pour éliminer
l'entreposage de classeurs inutiles?
M. TESSIER: M. le Président, mes fonctionnaires me disent que
ceci est laissé à l'initiative de chaque ministère et non
pas du ministère des Travaux publics.
Apparemment, certains ministères le feraient. Mais jusqu'à
quel point? Nous l'ignorons.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que, si le ministre des
Travaux publics veut rendre service à son gouvernement, il pourrait
peut-être demander au premier ministre et à ses collègues
de faire en sorte que ce travail se poursuive; sans cela il sera obligé
d'avoir des entrepôts de loués pour entreposer des classeurs,
à l'infini. Parce qu'il y a une augmentation très marquée
dans l'accumulation de classeurs. Plus les ministères sont gros, plus il
y a de classeurs. Imaginez-vous qu'au ministère de l'Education il y en a
un bagage de classeurs. Même si la natalité baisse, le
ministère de l'Education augmente plutôt que d'essayer de
rapetisser. Plus il y a une augmentation de personnel, plus il y a une
augmentation de classeurs. C'est rendu que c'est un non-sens. On garde des
classeurs qui n'ont aucune utilité pour personne. On pourrait essayer de
diminuer au moins l'espace et avoir des locaux convenables pour faire la
conservation de ces documents, pour s'assurer qu'ils ne seraient pas
incendiés dans des entrepôts qu'on loue actuellement et qui
avaient été loués d'une façon temporaire, des
entrepôts où, s'il y avait une allumette qui tombait, cela
brûlerait tout, bien net, et il ne resterait rien.
M. TESSIER: M. le Président, je prends bonne note de cette
excellente suggestion de mon collègue.
M. AUDET: M. le Président,...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: ...l'utilisation de microfilms, tel que proposé, est-ce
que c'est déjà commencé au niveau de certains
ministères?
M. TESSIER: C'est ce que je viens de dire, qu'il y a certains
ministères qui ont commencé à le faire.
M. AUDET: Ils ont commencé à les utiliser.
M. TESSIER: Mais c'est laissé à l'initiative de chaque
ministère.
M. LESSARD: Autrement dit, vous êtes aux prises avec la loi de
Parkinson.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on a la réponse concernant l'édifice
Dupuis, à Montréal?
M. TESSIER: Pardon?
M. RUSSELL: Est-ce qu'on a la réponse sur l'édifice
Dupuis?
M. TESSIER: Dans l'édifice Dupuis, les locaux occupés par
la Commission des transports, nous avons loué, au douzième
étage, 7,100 pieds carrés, au coût de $6 le pied
carré; au septième étage, 14,218 pieds carrés, au
coût de $6.50, pour un total de 21,318 pieds carrés. C'est un bail
d'une durée de cinq ans.
M. RUSSELL: Quels services sont compris à l'intérieur de
ce coût? Est-ce que l'aménagement est fait par le
propriétaire?
M. TESSIER: Un instant. L'aménagement à l'intérieur
des divisions de ces deux étages est fait par le propriétaire,
aux frais du propriétaire, de même que l'entretien total est aux
frais du propriétaire. Le locataire aura simplement
l'électricité à payer.
M. RUSSELL: L'électricité est payée par le
locataire. Est-ce qu'il y a des taxes de locataire?
M. TESSIER: II n'y a pas de taxes.
M. RUSSELL: S'il y en a, elles sont aux frais du
propriétaire...
M. TESSIER: Oui, oui.
M. RUSSELL: ... ou du locataire?
M. TESSIER: Du propriétaire.
M. RUSSELL: Est-ce inclus dans le bail?
M. TESSIER: C'est inclus dans le bail.
M.RUSSELL: S'il y avait des taxes, elles seraient à la charge du
propriétaire et non pas du locataire.
M. TESSIER: Evidemment, il y a la clause habituelle, ce qu'on appelle la
clause escalatrice. S'il y a augmentation de taxes au propriétaire,
évidemment le coût du loyer augmente proportionnellement.
M. RUSSELL: Si les taxes foncières sont augmentées, le
bail est sujet à augmenter.
M. TESSIER: C'est ça, comme dans tous les baux, d'ailleurs.
M. RUSSELL: C'est ça, d'accord.
M. TESSIER: C'est toujours comme ça.
M. RUSSELL: C'est uniforme. Le propriétaire n'a aucun
contrôle là-dessus.
M. TESSIER: Cela se fait dans l'entreprise privée et cela se fait
avec le gouvernement.
M. RUSSELL: S'il y avait des taxes spéciales, cela demeurerait
à la charge du propriétaire, non pas du locataire.
M. TESSIER: C'est ça.
M. RUSSELL: M. le Président, quand on parle de
l'aménagement, est-ce que les tapis sont posés par le
propriétaire?
M. TESSIER: Oui.
M. RUSSELL: Ils sont compris dans l'aménagement?
M. TESSIER: Oui.
M. RUSSELL: Donc, c'est l'aménagement total...
M. TESSIER: Total.
M. RUSSELL: ... qui est fait par le propriétaire, suivant les
esquisses.
M. TESSIER: Le seul coût, je le répète, c'est
l'électricité.
M. RUSSELL: Le seul coût, c'est l'électricité.
M. TESSIER: Tout le reste est à la charge du
propriétaire.
M. RUSSELL: L'électricité est à la charge du
locataire.
M. TESSIER: Oui.
M. RUSSELL: D'accord. Le bail est simplement pour cinq ans.
M. TESSIER: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a d'autres édifices dont on paie un
prix aussi élevé que celui-là, excepté la Place
Ville-Marie?
M. TESSIER: A part la Place Ville-Marie, je pense qu'il n'y en a pas
d'autres. Ah oui, la Tour de la Bourse.
M. RUSSELL: A la Tour de la Bourse, on paie combien?
M. TESSIER: Entre $6 et $7, à la Tour de la Bourse.
M. RUSSELL: Et la Place Ville-Marie, c'est à peu près la
même chose, $6.40 je pense.
M. TESSIER: C'est plus. Je pense que ça va à $9. Oui,
$9.55.
M. RUSSELL: Ce sont les seuls édifices où on paie des prix
comme ceux-là?
M. TESSIER: Oui, oui.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a d'autres nouvelles locations qu'on a faites
à Montréal, dans ces genres d'édifices?
M. TESSIER: On a loué dernièrement pour un an aux
Ensembles urbains et on est en négociation pour louer à plus long
terme, pour une période de dix ans, dans un nouvel édifice devant
être construit, avec une possibilité d'achat.
L'Hydro-Québec est déjà installée là.
M. RUSSELL: Dans quel édifice?
M. TESSIER: Les Ensembles urbains. Ce serait pour centraliser tout le
ministère de l'Education. Il y aurait dix étages environ. On
libérerait ainsi des locaux à 255 Crémazie, édifice
Gagné, pour accommoder le ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre qui a besoin d'espace additionnel.
M. RUSSELL: Est-ce que le projet d'aménagement du garage en face
de la Place de la justice et des tours il y avait simplement un projet,
il n'y a pas eu d'étude trop avancée là-dessus
c'est mis de côté?
M. TESSIER: Oui, ça a été mis de
côté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je vous ferai remarquer, messieurs, qu'il est
midi.
Est-ce que, sur l'élément 2 de l'article 1, il y aura
d'autres questions?
D'autres questions, oui? La commission ne pouvant siéger ni cet
après-midi ni ce soir, nous allons ajourner sine die, et à six
heures ce soir nous saurons, en Chambre, l'heure de la prochaine
réunion.
(Fin de la séance à 12 h 3)