Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Etude des crédits du ministère des
Transports (2)
Commission permanente des transports
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du jeudi 2 mai 1974
(Dix heures vingt minutes)
M. GRATTON (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement continue l'étude des crédits du
ministère des Transports. Nous en sommes toujours à
l'élément 1, du programme 1 : Réseau routier.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que nous avions terminé
hier la liste des membres du conseil consultatif? Nous avions terminé
l'expropriation.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Oui.
M. LEGER); Est-ce que vous avez déposé, ce matin, les
curriculum vitae?
M. MAILLOUX: Vous m'aviez demandé le curriculum vitae de M.
Hogue. Vous l'aurez tantôt. On fait faire des photocopies.
M. LEGER: Je pense que mon collègue a une question à
poser, sur un sujet d'ordre général.
Problèmes dans l'industrie du taxi
M. BURNS: M. le Président, l'année passé, votre
prédécesseur, M. Pinard, nous avait parlé à
la suite d'une série de nos questions qui apparaissent, en particulier,
au journal des Débats, page B-212 de certains problèmes
d'ordre policier qu'il avait à traiter. Il parlait d'enquêtes,
également.
Le premier des deux problèmes concernait l'infiltration, dans
l'industrie du taxi, d'éléments sinon du monde interlope, du
moins du monde proche du monde interlope, et le ministre avait dit tout
simplement que cette situation existait et qu'une enquête se faisait. Je
demande au ministre s'il y a eu des développements de ce
côté. Cela n'a aucune relation avec la manifestation d'hier du
domaine du taxi, mais à notre grande surprise, le ministre nous avait
longuement entretenus là-dessus. Même il avait dit qu'un dossier
existait, qu'une enquête existait. On se demande tout simplement ce qu'il
en est advenu.
M. MAILLOUX: M. le Président, je me rappelle que, lors de la
séance de la commission, mon prédécesseur avait fait une
affirmation que vient de répéter le député de
Maisonneuve, mais je dois confesser que, depuis mon arrivée au
ministère, il ne m'a pas été donné de pouvoir
rouvrir ce dossier et d'avoir les conclusions ou les observations d'un officier
du ministère qui a travaillé dans ce secteur d'activité.
C'est peut-être assez facile à comprendre, j'ai
hérité, en même temps, du ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement. Nous avons eu quantité de
problèmes avec la Commission des transports qui était en place,
mais qui devait recruter des effectifs, voir à l'application de
quantité de règlements. En décembre et janvier, il nous a
fallu amender des centaines et des centaines de règlements, à la
demande de notre contentieux, à cause de l'expérience que vivait
la Commission des transports. Il a fallu préparer le budget, de telle
sorte que je dois confesser que je n'ai pas revu le problème dont
faisait mention mon prédécesseur, au moment de la discussion
devant la commission.
M. BURNS: Mais, à la connaissance du ministre, est-ce que ce
dossier existe? Est-ce qu'il y a quelque chose qui se fait?
M. MAILLOUX: Je sais qu'il y a eu je ne dirais pas des enquêtes,
mais que des discussions se sont poursuivies et quantité d'observations
ont été notées par un de mes fonctionnaires. Je n'ai pas
pris connaissance du rapport encore à ce moment.
M. BURNS: Afin de nous éviter de vous poser des questions en
Chambre, là-dessus, et peut-être d'être un peu
encarcanés par la procédure de la période des questions,
tout le monde sait que c'est beaucoup plus facile, lors de l'étude des
crédits, de poser des questions à un ministre. Cela peut
être un dialogue beaucoup plus facile. Est-ce que c'est possible? Je ne
veux pas insister davantage. Je comprends les raisons que le ministre vient de
nous donner de ne pas être au courant du dossier, mais est-ce possible
que, d'ici la fin de l'étude des crédits, vous soyez en mesure
peut-être de faire le point là-dessus?
M. MAILLOUX: Je ne le crois pas. D'autant plus que, quand mon
prédécesseur a parlé d'infiltration possible
d'éléments indésirables, il a semblé, dans les
quelques commentaires dont j'ai pris connaissance il y a déjà
plusieurs semaines, qu'il n'était pas facile d'avoir des preuves de
l'avancé qui avait été fait à ce moment-là,
qui pouvait paraître exact peut-être, mais qui ne semblait pas
facile à mettre en preuve.
M. BURNS: M. le ministre, ce qui nous avait étonnés,
c'était l'assurance avec laquelle M. Pinard nous avait dit cela,
à ce moment-là. Il avait même bondi quand nous avons
posé cette question.
C'est un peu pour ça qu'on se demandait, nous, s'il ne s'agissait
pas là d'un problème d'une importance que beaucoup de gens
n'étaient pas en mesure d'évaluer exactement. C'est un peu pour
ça que j'insiste sur cette question. Je comprends que vous n'avez pas eu
le temps de voir le dossier, mais si vous me dites que ça n'existe pas,
le problème, à ce moment, on va être obligé de dire
que vous reniez l'opinion de M. Pinard,
C'est, dans le fond, ce qu'on va être obligé de conclure
si, vous, vous accordez plus ou moins d'importance à cet aspect du
problème.
M. MAILLOUX: Ce que je pourrais ajouter, c'est qu'il semble que certains
sujets avaient été mentionnés par mon
prédécesseur, tels des prêts usuraires, l'intimidation,
l'exploitation, et qu'un enquêteur du ministère avait
commencé une enquête. Elle n'est pas encore assez avancée
pour qu'on puisse se permettre d'apporter des observations à ce
moment.
Le ministre avait d'abord cherché, évidemment, à
approfondir certaines informations secrètes qu'il avait obtenues. Ce
n'est pas tant au niveau des fonctionnaires du ministère que s'est
poursuivie l'enquête, sauf que, par la suite, un de nos officiers a
cherché à avoir plus de détails. Ce n'est pas suffisamment
complet pour que je puisse faire d'observation ou de déclaration
à ce moment.
M. BURNS: J'indique au ministre qu'il s'agit là d'un
problème qu'il ne faut pas tout simplement écarter du revers de
la main. Si, véritablement, l'industrie du taxi est polluée par
des éléments louches qui viennent s'y alimenter par l'entremise
des prêts à taux usuraire ou ce qu'on appelle le "shylocking", je
pense que, même s'il y a une commission d'enquête sur le crime
organisé qui siège actuellement, l'industrie du taxi
elle-même doit être protégée par le ministère.
Je pense que vous devez lui accorder toute la diligence possible. En tout cas,
c'est le voeu que j'exprime à l'endroit du ministre.
M. MAILLOUX: Ce que je pourrais dire au député de
Maisonneuve, c'est que je m'efforcerai, dans les prochaines semaines, de
vérifier s'il y a eu progression peut-être pas dans
l'enquête mais dans les demandes supplémentaires qui ont
été faites par mon prédécesseur à un de nos
enquêteurs spéciaux. Si je pouvais donner des informations durant
la présente session, il me ferait plaisir d'en informer privément
le député de Maisonneuve si, par hasard, il n'y avait pas de
possibilité de mettre ce document public.
Permis de conduire
M. BURNS: D'accord. Maintenant, l'autre aspect du problème que le
ministre avait soulevé toujours le ministre
prédécesseur, M. Pinard était l'existence d'une
espèce de ré- seau de faux permis de conduire. Est-ce que quelque
chose a été fait là-dessus? Est-ce qu'on a fait
enquête?
M. BELLEMARE: M. le Président, si le député de
Maisonneuve me permet...
M. BURNS: ... problème.
M. BELLEMARE: ... juste pour poursuivre ce que vous aviez
enchaîné tantôt...
M. BURNS: D'accord.
M. BELLEMARE: Je suis d'accord sur ce que le député de
Maisonneuve avance concernant les taxis, le monde interlope, etc. Mais
j'aimerais que le député de Maisonneuve fasse une
différence entre les gens du monde interlope et les chauffeurs de taxi
qui viennent de sortir de prison. Malheureusement, pour se réhabiliter,
ils n'ont pas d'autre choix que faire du taxi.
M. BURNS: Je n'avais aucunement l'intention de...
M. BELLEMARE: II faudrait peut-être préciser, parce que
ça existe.
M. BURNS: Je suis content que le député de Rosemont
soulève cette question. Je n'avais aucunement l'intention de parler de
dossier judiciaire que certains chauffeurs de taxi pourraient
peut-être...
M. BELLEMARE: ... différence.
M. BURNS: ... avoir à un moment donné, ça n'a rien
à faire avec ça. C'est beaucoup plus, et dans la question qui
avait été soulevée ceux qui voudraient avoir plus
de détails pourraient s'y référer, en tout cas, on pourra
se référer au journal des Débats, à la page B-212
il s'agissait beaucoup plus non pas de gens du taxi, de chauffeurs de
taxi, mais de gens qui exerçaient du "shylocking" à l'endroit de
chauffeurs de taxi.
M. BELLEMARE: D'accord, c'était seulement pour faire la
différence.
M. BURNS: Je remercie le député de m'avoir fait faire la
distinction. Peut-être que ça aurait pu être mal compris.
Que ce soit bien compris que ce ne sont pas les chauffeurs de taxi
eux-mêmes qui sont, selon mes dires, partis dans cette entreprise de
"shylocking"...
M. MAILLOUX: Un de nos fonctionnaires...
M. BURNS: ... ce sont plutôt des gens qui l'exerceraient à
l'endroit de chauffeurs de taxi.
M. MAILLOUX: ... M. Dupéré, des permis
de conduire, pourrait peut-être faire quelques observations sur la
question qu'a posée le député de Maisonneuve.
Au niveau des faux permis de conduire, on a procédé
à une étude administrative. Cette étude a
révélé qu'il n'y avait pas eu, effectivement,
d'émissions de faux permis de conduire, à ce
moment-là.
M. BURNS: Alors, il n'y en a pas.
M. MAILLOUX: II n'y en avait pas eu.
M. BURNS: II n'y a pas de réseau.
M. MAILLOUX: II n'y avait pas de réseau de permis de conduire. Il
y a eu, cependant, au niveau d'une école de conduite, des gens de
l'Ontario qui venaient passer des examens au Québec, je ne dirai pas
sous de fausses représentations, mais qui se servaient du réseau
des écoles de conduite pour passer des examens de permis de conduire.
Avec l'Ontario et la Sûreté du Québec, je pense, il y a eu
une étude de faite; cette école de conduite a été
fermée par la suite et tout est entré dans l'ordre.
M. BURNS: Et au niveau des permis d'immatriculation de voitures, est-ce
que le problème existe? Est-ce qu'on aurait cherché à
savoir si cela existait? Par exemple, tout le monde sait qu'il y a des
réseaux de vols d'automobiles et qu'à un moment donné, il
faut remettre des plaques sur ces voitures. Dans le domaine des motocyclettes,
également. Je sais, personnellement, qu'il existe un réseau assez
important de vols de motocyclettes et de changements de numéros
d'enregistrement des motocyclettes. Remarquez que c'est déjà
prévu dans le code criminel. Il y a une présomption, dans le code
criminel, à l'effet que si quelqu'un possède soit une automobile
ou une motocyclette dont le numéro d'enregistrement a été
oblitéré... Cette présomption fait que cette personne doit
se défendre contre le fait qu'elle a commis un recel à l'endroit
de ce véhicule. Mais il faut, à un moment donné, qu'on se
serve de réseaux officiels quelque part pour qu'un tel réseau
puisse subsister. Est-ce qu'il y a eu des enquêtes de ce
côté?
M. MAILLOUX: Actuellement, là-dessus, il y a des gens de la
Sûreté du Québec qui enquêtent en permanence sur les
réseaux d'automobiles volées. Il est entendu que les
fonctionnaires, comme nous, n'ont pas accès à ces dossiers
confidentiels, tant et aussi longtemps que les enquêtes ne sont pas
menées à terme, mais on collabore régulièrement
avec la Sûreté du Québec.
M. BURNS: La raison pour laquelle je soulève la question ici et
non pas au ministère de la Justice, c'est que je trouve important que
votre ministère, M. le ministre, soit conscient de l'existence de ces
problèmes, dans l'exécution normale de ses fonctions. Je
conçois que ce n'est pas à vous de faire enquête sur ces
choses. Il y a la force policière qui est là pour remplir ce
rôle. Mais je pense que les fonctionnaires du ministère, entre
autres, doivent être bien au fait de l'existence de ces réseaux et
doivent savoir comment, au moins, se protéger contre ces réseaux.
C'est dans ce sens que je soulève la question. Je suis content de savoir
que les fonctionnaires sont conscients de l'existence de ces choses.
J'aimerais aussi que le ministre nous dise quelles mesures
préventives on prend au niveau du ministère. Ce n'est pas tout de
dire: On laisse les policiers faire leur travail dans ce domaine, je pense
qu'il faut aussi, de façon préventive, au niveau du
ministère prendre un certain nombre de précautions.
M. MAILLOUX: Je voudrais bien donner des réponses plus
précises au député de Maisonneuve sauf que, comme je l'ai
affirmé tantôt, il est possible qu'au début de
l'été, qui sera peut-être moins chargé de
problèmes tels que ceux que j'ai connus depuis trois ou quatre mois,
étant donné que le dossier du taxi en est un assez chaud partout
dans le Québec, mais principalement dans la région de
Montréal, je revois l'ensemble des constatations qui avaient
été faites au moment de la commission à laquelle je
n'avais pas participé. C'est un des dossiers avec lesquels
j'étais le moins familier mais qui a quand même une importance
primordiale dans la région de Montréal. Je veux assurer le
député de Maisonneuve que je tâcherai de prendre ma
responsabilité dans ce domaine comme dans les autres afin de pouvoir
donner des réponses plus satisfaisantes, s'il y a lieu,
éventuellement, au cours de l'été.
M. BURNS: Quant à l'aspect des faux permis de conduire ou faux
certificats d'immatriculation, est-ce que le ministère a examiné
la possibilité, comme la suggestion en a déjà
été faite à quelques reprises, de rendre, si vous me
passez l'expression, le moins imitables possible ces certificats? Il y a
même des gens qui sont allés jusqu'à faire la suggestion
que les certificats d'immatriculation et les permis de conduire soient
fabriqués de façon presque semblable à un billet de
banque, c'est-à-dire que cela devienne trop complexe pour l'imiter.
Je ne sais pas si on a pensé à ce problème, au
ministère.
M. MAILLOUX: Le permis de conduire et le certificat d'immatriculation
sont fabriqués suivant des devis techniques assez poussés. Ce
n'est pas du papier-monnaie puisqu'on ne peut pas l'imiter, mais ils ont des
devis techniques à l'intérieur qui font qu'ils sont
reconnaissables par les gens de la Sûreté du Québec et les
corps policiers, en général. On peut actuellement distinguer un
faux d'un vrai, mais je pense que
ce n'est peut-être pas le moment de dire comment.
M. BURNS: Non, sûrement. Je ne vous demande pas de le dire.
M. MAILLOUX: Mais cela existe dans la texture du papier.
M. BURNS: Je ne vous demanderai sûrement pas cela, M. le
ministre.
M. MAILLOUX: Cela existe dans la texture du papier.
M. BURNS: Cela me rassure, c'est ce que je voulais savoir. Pendant qu'on
parle de permis de conduire, juste une petite remarque, en passant vous
en avez probablement eu à la tonne comment se fait-il qu'on est
poigné avec un document qui n'entre pas dans un porte-documents? Toutes
les cartes de crédit, en tout cas tous les documents qu'on porte
normalement dans un porte-documents du style de celui-ci sont d'un format
standard. Evidemment, les porte-documents sont faits d'un format standard.
Cette année, quand j'ai reçu mon permis de conduire, je me
demandais si c'était un certificat de naissance que je recevais, parce
que c'est quelque chose en dehors des normes.
M. MAILLOUX: La première plainte écrite qui est
arrivée au ministère, je me rappelle qu'elle venait d'un de mes
prédécesseurs collègues, l'honorable Paul-Gérin
Lajoie, qui m'avait envoyé une épitre dans le style
Jean-Noël Tremblay. Cela revient l'an prochain au même format que
vous connaissiez auparavant. C'est parce que la quantité d'informations
n'avait pu être condensée, semble-t-il, et cela a amené le
permis que vous connaissez qui a été contesté par tout le
monde à la fois, nous autres les premiers. Le prochain permis reviendra
au format normal pour éviter les problèmes qu'on a connus.
M. BURNS: Je comprends que c'est à la suite des informations
additionnelles que vous devez inclure, en vertu du bill 23.
M. MAILLOUX: II ne semblait pas condensable facilement, mais on a
trouvé un moyen...
M. BURNS: Vous avez trouvé un moyen de le faire.
M. MAILLOUX: ... pour le ramener à de plus justes
proportions.
M. BURNS: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Messieurs, si vous le permettez, avant que
nous passions au prochain élément, j'aviserai la commission de
certains changements. M. Burns remplace M. Bédard (Chicoutimi); M.
Léger remplace M. Lessard et M. Pelletier remplace M. Saindon.
L'honorable député...
M. BURNS: M. le Président, si cela peut vous faciliter la
tâche et si cela peut faciliter la tâche de la commission, les deux
remplacements, en ce qui concerne l'Opposition, sont valables jusqu'à la
fin des crédits du présent ministère.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Je vous en remercie. Est-ce que le ministre
d'Etat aux Transports...
Conseil consultatif des transports (suite)
M. BERTHIAUME: Si vous voulez me regarder, M. le Président, je
pourrais peut-être profiter de l'occasion pour assumer mon engagement
d'hier concernant les...
J'aimerais, pour le bénéfice des membres de la commission
parlementaire, dire quelques mots préliminaires concernant M. Hogue. Il
me semble que la compétence distinctive que possède M.
Jean-Pierre Hogue en psychologie industrielle, appliquée au monde de
l'enseignement, des affaires en général, des organismes et des
compagnies, et son expérience à différents conseils
d'administration permettent de pouvoir appuyer la décision qui a
été prise quant à sa nomination comme
président.
En effet, sans posséder toute l'expérience technique que
l'on pourrait trouver chez certains individus, laquelle expérience
serait nécessairement spécialisée à un domaine
donné, le poste de président du Conseil consultatif des
transports appelle bien davantage. Il me semble que M. Jean-Pierre Hogue ait
toutes les qualifications pour faire travailler ensemble un groupe de
personnes, comme celles que nous trouvons au seuil du Conseil consultatif. Ces
personnes, émanant d'une sphère spécifique, apportent avec
elles une expérience privilégiée et aussi relativement
préjugée, puisqu'elle se réfère à leur
secteur du transport. Il me semble que ce qui importe, c'est de réussir
à faire travailler ces gens ensemble à une cause commune qui est
celle du transport. Comme je l'ai mentionné au début, il me fait
plaisir de préciser, pour le bénéfice de la commission,
que le travail accompli par M. Hogue, se rapportant immédiatement au
domaine du transport, se retrouve sous les quatre points suivants.
Premièrement, travail de consultation auprès d'organismes
syndicaux reliés au transport.
Deuxièmement, travail de consultation auprès de compagnies
de transport et de compagnies impliquées dans le transport.
Troisièmement, membre d'un comité de
sécurité routière sous la présidence de Me Jean
Granger, ingénieur, directeur de la division du transport à
l'école polytechnique. Ce comité avait pour but d'étudier
les phénomènes de déplacement des véhicules et
d'étudier aussi les
moyens d'éviter les accidents et d'augmenter la
sécurité sur les routes.
Je tiens à préciser, à ce moment-ci, que le
ministère des Transports reconnaît ses faibles activités
dans ce domaine ces dernières années et c'est l'intention du
ministère de rehausser les activités dans le domaine de la
sécurité routière pour les années à venir.
Alors, l'apport particulier de M. Hogue dans ce domaine pourrait être
appréciable non seulement pour le ministère, mais pour l'ensemble
des citoyens du Québec.
Quatrièmement, il a fait partie d'une recherche pour l'obtention
d'un doctorat en psychologie industrielle dont le sujet portait sur les
accidents routiers et les prédispositions aux accidents.
J'espère, M. le Président, que ces informations seront
satisfaisantes.
Maintenant, j'ai ici un certain nombre douze je crois
douze copies du curriculum vitae de M. Hogue. Le curriculum vitae de M. Hogue
est assez volumineux. Je n'ai pas voulu sortir tous les détails, mais
disons que l'essentiel est qu'il est docteur en psychologie, il est membre d'un
grand nombre d'associations où il a des fonctions précises, en
particulier de la Corporation des psychologues de la province; ancien
président du conseil d'administration de l'hôpital Saint-Michel de
Montréal; ancien représentant de l'Ecole d'hygiène
à l'Association des professeurs; ancien président de
l'Association de diplômés de psychologie de l'Université de
Montréal; membre du conseil d'administration de l'hôpital
Saint-Michel de Montréal j'en saute un peu
président du conseil d'administration de la Caisse populaire de
Saint-Alphonse-d'Youville, membre de la Société des relations
d'affaires des HEC et vice-président de l'Association des parents du
collège Régina-Assomption depuis septembre 1973. Comme je vous
l'ai dit, son curriculum est assez volumineux. Je ne vous en ai soumis
verbalement que l'essentiel. Il me fait plaisir de transmettre cela aux membres
de la commission.
M. LEGER: Ce que le ministre vient de nous donner comme
compétence, on va le lire avec beaucoup d'attention, il semble qu'il a
beaucoup de compétence dans différents domaines, sauf
pratiquement dans le domaine du transport, mais il peut peut-être
faire...
M. BERTHIAUME: Je pense que le député de Lafontaine
parlait à son collègue au moment où j'ai parlé de
cela.
M. LEGER: Non, non, on était en train de discuter...
M. BURNS: On parlait justement de ce que vous disiez.
M. LEGER: De toute façon, c'est un psychologue. Je ne sais pas
quel rapport il y a avec le transport, mais quand même...
Je vais maintenant demander au ministre d'Etat qui a vu à cette
nomination si le Conseil consultatif des transports aura comme mandat, entre
autres, d'avoir des audiences publiques. Est-ce qu'il aura comme mandat aussi
ou est-ce qu'il aura le pouvoir de faire lui-même des recommandations, ou
s'il doit attendre la demande du ministre pour faire des recommandations?
M. BERTHIAUME: La loi 23, adoptée par l'Assemblée
nationale en juillet 1972, précisait que le Conseil consultatif
oeuvrerait dans des domaines à la demande du ministre. Alors,
l'initiative restera au ministère quant au sujet à discuter. Par
contre, il est évident que dans les discussions que nous pourrions avoir
avec le Conseil consultatif qui doit se réunir, d'ailleurs, très
prochainement, on sera intéressé à connaître quand
même l'avis de ces gens sur les sujets qu'on aura à discuter. Pour
revenir à ce que je disais, c'est que la loi prévoit que
l'initiative est au ministère dans l'article 9. Pour l'information des
membres, je pourrais relire cet article. "Ce conseil a pour fonction a) de
donner son avis et de faire des suggestions au ministre sur toute question que
celui-ci lui soumet; b)d'étudier à la demande du ministre tout
problème relatif à l'application de la présente loi et de
lui soumettre des rapports et des suggestions à ce sujet : c)d'exercer
toute autre attribution d'ordre constructif que le lieutenant-gouverneur en
conseil ou le ministre peut lui conférer". Comme je le disais, le
conseil doit se réunir prochainement. Ce que nous souhaitons faire
à cette première rencontre, c'est de donner aux membres du
conseil une perspective des activités du ministère depuis quelque
temps, surtout depuis l'adoption de la loi 23, le ministère a
été particulièrement actif sur le plan de la nouvelle
réglementation, et d'essayer de donner aussi aux membres de ce conseil
une perspective de ce que nous entendons faire dans les mois et les
années qui viennent.
Alors, c'est une communication, disons plutôt, de ministère
à conseil comme première démarche et, sous réserve
de la réaction des membres du conseil, nous aimerions que le conseil,
dans un avenir assez rapproché encore après cette première
rencontre, puisse peut-être étudier la question, toute la grande
question de la sécurité routière. Je ne prends pas un
engagement à ce titre-là.
Je me réserve les communications que je pourrai avoir avec les
membres du conseil pour voir un peu comment ils réagissent de ce
côté-là. Si les relations, évidemment, entre nous et
ce conseil sont aussi excellentes dans l'avenir qu'on le prévoit, je ne
vois pas de difficulté à ce que, si le conseil nous
suggère des choses qui l'intéressent, le ministre en fasse la
demande par la suite.
M. LEGER: Le ministre veut-il dire par là que, parmi les premiers
sujets qu'on lui confierait ce serait peut-être la sécurité
routière?
M. BERTHIAUME: Oui.
M. LEGER: Le ministre pourrait-il aller plus loin en suggérant
d'en faire peut-être un organisme comme le CRTC du transport,
c'est-à-dire, est-ce qu'il pourrait siéger d'une façon
régulière, à travers les régions du Québec
pour écouter et voir les préoccupations du milieu et des
régions?
M. BERTHIAUME: Je suis prêt à accueillir une telle
suggestion. Maintenant, je tiens à faire remarquer, quand même,
que nous avons voulu atteindre cette représentation régionale par
le choix des membres. Maintenant, cela n'exclut pas la suggestion du
député de Lafontaine. Cela mérite considération,
compte tenu, évidemment, des problèmes techniques que ça
peut supposer.
M. LEGER: Le ministre a-t-il l'intention de...
M. MAILLOUX: Si le député me permet, suite à
l'adoption du projet de loi 23 par la Chambre, on comprendra que c'était
une transformation profonde de tous les systèmes de transport qui
existaient dans le Québec. Nos officiers ont dû préparer
des règlements parfois très abondants. Je ne dirai pas à
la hâte, parce qu'il y avait quand même des délais assez
courts. On a fait tout ce qu'il était humainement possible de faire. Je
disais tantôt qu'on avait quand même constaté qu'en
décembre, janvier et février, j'ai dû très souvent
me présenter pour des amendements à ces règlements
étant donné que le Conseil consultatif n'était pas en
place. Je veux croire que les personnes qui ont été
nommées connaissent bien les problèmes du milieu et pourront
éviter à nos fonctionnaires peut-être certaines erreurs que
nous constatons. Il nous a fallu, je dois l'avouer, connaître l'opinion
de la Commission des transports qui a à vivre et à appliquer tous
ces règlements, de telle sorte que l'on puisse être mieux
éclairé.
Il n'y a rien de fermé dans le Conseil consultatif parce qu'en
recevant les chauffeurs de taxi de la ville de Québec hier, ceux-ci me
mentionnaient qu'ils ont bien confiance en celui qui a été
nommé dans la région de Sherbrooke, que je ne connais par
privément; les journaux ont semblé faire l'éloge de
celui-là. Je ne vois pas pourquoi, si les problèmes, à
Montréal, sont tellement différents, dans le taxi, de ceux de
Québec, des groupements de taxis de Québec ou d'ailleurs ne
pourraient pas se faire entendre et faire connaître leur point de vue de
manière qu'ils soient bien représentés durant les
discussions du Conseil consultatif.
Sa première convocation est déjà faite sur des
points, évidemment, qui sont chauds actuellement, et au fur et à
mesure, le ministère des Transports sera ouvert, de telle sorte que,
s'il y avait besoin d'élargir son mandat, nous puis- sions le faire dans
le but d'amoindrir les rigueurs.
M. LEGER: Le ministre a-t-il l'intention de faire siéger cette
commission en audiences publiques d'une façon régulière
dans les régions, de façon que les problèmes ne
s'accumulent pas et qu'on s'attende que l'audience passe dans telle
région, que la commission ait dans telle région des audiences
publiques et que les groupes concernés puissent savoir qu'à telle
date ils peuvent se faire entendre?
M. MAILLOUX: Au départ, il n'en est pas question parce qu'il y a
plusieurs problèmes sur lesquels nous désirons entendre les
recommandations que pourrait faire le Conseil consultatif.
Ultérieurement, avec les officiers du ministère, nous verrons
s'il y a lieu d'élargir ce mandat pour que ça rejoigne les
préoccupations dont vient de parler le député de
Lafontaine. Il n'y a rien de fermé là-dedans.
M. BERTHIAUME: Si on me permet un commentaire à ce
sujet-là, pour le bénéfice du député de
Lafontaine. Je crois que, surtout dans une première phase, étant
donné qu'on a fait beaucoup de bouleversements ces derniers temps dans
le domaine du transport, il serait peut-être plus facile pour le ministre
ou le ministère de reconnaître à huis clos peut-être
des erreurs que nous avons pu faire dans la dernière année.
Evidemment, vous comprendrez assez facilement qu'il est plus difficile
d'étaler sur la place publique les difficultés techniques que
peut représenter l'application d'une réglementation ou même
le contenu de la réglementation. Je pense qu'il serait plus utile, dans
un premier temps, de pouvoir avoir ces discussions à huis clos de
façon à pouvoir les faire sans contrainte d'ordre politique ou
autres.
M. LEGER: Je comprends très bien.
Je suis d'accord là-dessus, que vous avez à gouverner et
qu'au départ vous avez eu la sagesse de nommer un conseil consultatif,
dans le but de vous conseiller et de voir les erreurs internes, ce n'est pas
nécessaire de les étaler publiquement, on les saura
peut-être quand même, mais de toute façon, c'est important
que vous essayiez d'abord de les corriger vous-même. Il faut donner la
chance au coureur, même s'il ne court pas vite. Mais, par la suite, quand
cette période de psychanalyse interne sera faite, est-ce que vous avez
l'intention de faire des audiences publiques?
M. MAILLOUX: Les audiences publiques, normalement, appartiennent
à des commissions parlementaires. S'il y a des problèmes...
M. LEGER: Je parle de la commission comme telle.
M. MAILLOUX: II demeure que le Conseil
consultatif, tel que formé, doit, sur délégation,
sur demande du ministre, s'occuper de problèmes très
particuliers. Il n'est pas dit que le Conseil consultatif, si c'est un
problème qui provient de Montréal, ne pourra pas
évidemment aller faire des recherches dans le milieu, mais je vois
difficilement au départ qu'on demande au Conseil consultatif d'agir
comme une commission parlementaire, convoquer des témoins, agir ainsi.
J'ai des réticences sur le terme "audiences publiques".
Je pense que les membres pourront aller chercher des renseignements dans
le milieu donné, mais je ne voudrais pas me prononcer de manière
très ferme sur un conseil consultatif qui est là, à la
demande du ministre, pour donner des avis, mais je ne vois pas que son
rôle soit de convoquer, en genre de commission parlementaire, tous les
témoins. Il appartient au ministère des Transports, s'il le juge
à propos, de convoquer une commission parlementaire pour entendre les
parties s'il a eu un avis du Conseil consultatif à cet effet, qu'on n'a
pas tous les renseignements dont on a besoin.
M. LEGER: La raison pour laquelle j'ai posé cette question, c'est
qu'il se peut fort bien que le Conseil consultatif ait besoin d'aller sur place
pour connaître l'opinion dans des régions. On voit très
bien que le problème du taxi, à Montréal, n'est pas le
même que celui de Québec. A ce moment-là, un conseil
consultatif est là pour conseiller le ministre et, s'il est
itinérant et qu'il peut entendre les doléances, les
problèmes particuliers des régions, il est en meilleure posture
pour pouvoir, après cela, conseiller le ministre, et par la suite, les
commissions parlementaires peuvent régler, d'une façon
provinciale, des problèmes régionaux.
M. MAILLOUX: Non, je ne pense pas que ce soit par audiences publiques
qu'agira le Conseil consultatif. Il ne lui est pas défendu d'aller
chercher, sur place, les renseignements dont il a besoin ou peut-être
convoquer certains témoins dont il pourrait avoir besoin pour... Mais il
ne remplacera sûrement pas les commissions parlementaires que le
ministère des Transports pourra appeler, au besoin, si le Conseil
consultatif n'avait pas les prérogatives nécessaires pour
convoquer les témoins dont il pourrait avoir besoin.
Il appartient au ministère des Transports de le faire, s'il le
juge à propos. Dans le domaine du taxi ou autrement. Je pense que le
député de Maisonneuve sait très bien qu'on ne peut pas
quand même substituer de tels conseils aux élus du peuple.
M. BURNS: Je pense que ce que le député de Lafontaine
disait, ce n'était pas nécessairement de vouloir que le Conseil
consultatif se substitue à la commission parlementaire des transports.
Sa préoccupation, comme je la comprends en tout cas, semblait dire:
Est-ce qu'au moins ce Conseil consultatif va avoir le moyen de se
déplacer et d'aller entendre des gens compétents, sur
place...
M. MAILLOUX: Sûrement.
M. BURNS: ... Evidemment, c'est beaucoup de nommer un conseil
consultatif, mais, si on ne lui donne pas les budgets pour se déplacer,
à ce moment, on risque de le rendre inopérant.
M. MAILLOUX: Je réponds que sûrement il aura des moyens de
faire ce dont vient de parler le député de Maisonneuve.
M. LEGER: Pas au détriment de l'expropriation.
M. MAILLOUX: J'imagine que non.
M. BURNS: En terminant, sur ce point, M. le ministre, je m'adresse
aussi, en particulier, au ministre d'Etat, puisque c'est lui qui nous a fourni
ce curriculum vitae, je dois dire, au nom de l'Opposition, que ça nous
étonne beaucoup de voir qu'une personne très compétente,
je dois le dire, comme M. Hogue... Il n'y a pas de doute, j'ai lu en diagonale
et très rapidement son curriculum vitae qu'il vient de nous...
M. MAILLOUX: II est plus long que celui du ministre.
M. BURNS: Oui. Cela ne veut pas dire que le ministre est moins
compétent.
M. MAILLOUX: J'avoue mon impuissance.
M. BURNS: Ce n'est pas la longueur des titres qui donne la
compétence nécessairement, mais ce qui m'étonne beaucoup
et je ne peux pas m'empêcher de le dire à la commission, c'est
que, regardant ce curriculum vitae, je trouve que ça aurait fait un
candidat idéal pour un conseil consultatif aux Affaires sociales ou au
Travail. C'est ça que je remarque dans ça. C'est
évidemment une personne très compétente et qui a eu
énormément d'expérience dans le domaine de la psychologie
industrielle, en particulier, en psychométrie.
Dans le domaine des affaires sociales, c'est évidemment quelqu'un
qui a été employé très souvent comme psychologue
consultant. Je vois, par exemple, certains cas comme psychologue consultant
à la Commission scolaire régionale des Mille-Iles, à la
Maison Sainte-Domitille; il a été conseiller spécial de
février 1967 à septembre 1969. Je vois conseiller spécial
au ministre et attaché à la direction générale de
l'administration du ministère de la Santé et du ministère
de la Famille et du Bien-Etre.
Dans ses travaux, on voit partout cette préoccupation constante
pour un domaine particulier, c'est-à-dire la psychologie industrielle et
la psychologie au niveau de l'enfance inadap-
tée ou de l'enfance exceptionnelle. Simplement quelques titres de
ses conférences, par exemple: Le 25 mai 1967, Les relations humaines et
la sécurité; en avril 1968, il donne une conférence sur
l'anxiété, facteur de succès ou de faillite; en 1968
toujours, Le stress dans les industries modernes; Les relations humaines et la
sécurité; Le développement de la personnalité; Les
limitations de la psychologie en matière de prévention des
accidents toujours dans le domaine industriel Le
développement de la personnalité; La psychologie de rendement,
etc.
C'est sûr qu'hier, quand le ministre d'Etat a dit que le fait
d'être membre d'un parti libéral n'était pas un signe de
compétence, mais n'était pas non plus un signe
d'incompétence. J'ai applaudi à cette déclaration, je me
suis dit d'accord sur cela, sauf que je me demande si on ne doit pas revenir un
peu aux questions que le député de Lafontaine posait hier
à ce sujet, quand on voit quelqu'un qui a une grande compétence
dans un domaine très particulier et qu'on l'amène dans un autre
domaine, comme président du Conseil consultatif du transport. Je pense
que c'est peut-être le cas type d'une personne mal employée, c'est
peut-être une personne qui devrait être conseiller ou membre d'un
conseil consultatif d'un autre ministère. Les deux qui me viennent
à l'esprit immédiatement, en voyant ce curriculum vitae, ce sont
le ministère des Affaires sociales et le ministère du Travail et
de la Main-d'Oeuvre.
Je ne peux pas faire autrement que de m'étonner, tout en
admettant la compétence de ce monsieur, il n'y a pas de doute.
M. BERTHIAUME: M. le Président...
M. BURNS: Mais je me demande si ce n'est pas dans un autre domaine qu'il
a des compétences.
M. BERTHIAUME : ...suite aux remarques du député de
Maisonneuve, je sens le besoin de revenir sur deux choses. Premièrement,
quand j'ai parlé hier du Conseil consultatif, j'avais dit qu'on tenait
à trouver des individus, et comme président et comme
vice-président, qui n'étaient pas spécifiquement
rattachés au domaine des transports pour permettre et encourager le
genre d'objectivité qu'on souhaite à ce conseil.
Deuxièmement, et dans le cas du président et dans le cas
du décédé vice-président, c'étaient des gens
qui avaient quand même une certaine expérience dans le domaine des
transports. Et je m'inscris un peu en faux contre ce que soutient le
député de Maisonneuve, à savoir que M. Hogue, tout en
ayant une expérience très vaste dans le domaine de la psychologie
industrielle, a aussi une certaine compétence dans le domaine des
transports. Il a conseillé un certain nombre d'organismes dans ce
domaine et, en particulier, je m'attache à son expérience du
côté de la sécurité routière. C'est un
domaine que j'ai reconnu tantôt, où le gouvernement n'a pas
été particulièrement dynamique dans le passé et
où le gouvernement a l'intention de l'être dans l'avenir. J'ai
indiqué aussi que c'était un des premiers domaines auxquels on
voulait s'attarder. Alors, une certaine expérience du côté
des transports et, d'un autre côté, la compétence
nécessaire pour animer ce groupe qui sera d'une vingtaine de
personnes.
C'est sur cette base que nous avons choisi le président. Je n'ai,
à ce jour en tout cas, pas toutes les données en main, parce
qu'il faudrait qu'il siège, mais je n'ai aucun regret, quel qu'il soit,
sur ce choix.
M. LEGER: M. le Président, sur ce sujet, on constate tout
simplement que, peut-être à compétence égale, le
fait que cette personne qui a peut-être travaillé dans le milieu
libéral, c'est la petite goutte parce que la personne est
compétente qui a amené qu'on a fait son choix
là-dessus.
M. BERTHIAUME: ... n'est entré dans aucun élément
de notre décision.
M. LEGER: Vous avez dit que vous n'étiez pas au courant, je
pense, hier.
M. BERTHIAUME: Je n'étais pas au courant...
M. BURNS: On est obligé de prendre votre parole, M. le
ministre...
M. BERTHIAUME: ... c'est exactement...
M. BURNS: ... mais ça nous étonne beaucoup que vous ne
sachiez pas cela alors que nous le savions.
M. BERTHIAUME: Je n'étais pas au courant que M. Hogue
détenait un poste spécifique à l'intérieur du
parti. J'ai déjà rencontré M. Hogue, alors je savais que
ses sympathies étaient de notre côté, mais s'il fallait se
limiter à ceux qui ne sont pas de notre côté, le choix
serait passablement limité.
M. LEGER: Cela le rendait sympathique.
M. BURNS: Cela vous donnerait quand même 900,000 personnes parmi
lesquelles vous pourriez choisir.
M. SAINT-HILAIRE: D'ailleurs, M. Burns, vous avez largement votre
part.
M. BURNS: On a largement notre part de quoi?
LE PRESIDENT (M. Gratton): A l'ordre, messieurs !
M. SAINT-HILAIRE: D'employés, vous en avez assez qui travaillent
pour vous autres.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 1 du programme 1.
M. LEGER: II me reste encore quelques questions d'ordre
général, M. le Président.
M. BURNS: Si vous voulez qu'on fasse des comparaisons.
M. LEGER: Est-ce que vous permettez? C'est parce que...
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable député de
Lafontaine.
M. LEGER: ... il faut toujours éviter de se faire dire en plein
milieu d'un programme que tel élément de telle question aurait
dû être discuté au début, alors on ne court pas de
risque. Je sais bien que le ministre a un esprit assez ouvert là-dessus
mais...
M. BERTHIAUME: II n'y a pas de problème j'ai l'esprit bien ouvert
et je pense que le président est bien disposé aussi. Il n'y a pas
de problème là-dessus.
Transport en vrac
M. LEGER: Alors, tout du monde bien "ouvert", on va donc continuer
à "ouvrir". Je veux parler au ministre du transport en vrac à la
suite du bill 23. Une division administrative ad hoc devait être
créée; si je ne me trompe c'est fait. Je veux savoir maintenant
de la part du ministre quels sont les effectifs actuels de ce nouveau
service.
M. MAILLOUX: En fait, 18 personnes au ministère sont sous la
responsabilité de M. Jean Normand, directeur du transport des
marchandises.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait en profiter pour faire un tour
d'horizon des problèmes de camionnage en vrac qu'il a actuellement, en
particulier l'évolution de la situation de la reconnaissance d'un corps
représentatif de camionneurs en vrac? Car, selon nos informations, la
naissance d'une rivale qui s'appelle l'Association nationale des camionneurs
indépendants, l'ANCAI, causerait encore des problèmes. Est-ce que
vous pourriez expliquer, en gros, la politique générale
d'évolution?
M. MAILLOUX: Dans le domaine du transport en vrac, c'est un domaine qui
m'est plus familier que celui du domaine du taxi. J'ai déjà dit
même avoir participé à de nombreux travaux dans ce secteur
d'activité. On avait affirmé dans le temps... avant que naisse la
Commission des transports, il y avait eu une demande de mon
prédécesseur à l'endroit de tous les camionneurs artisans
du Québec de faire la preuve, dans chacun des comtés du
Québec, qu'ils étaient majoritaires. La preuve a
été faite dans au-delà de 77 comtés, que l'ANCAI
avait un groupe très fortement majoritaire. Elle devait, par contre, au
moment de la formation de la Commission des transports, se présenter
devant la commission et se faire reconnaître comme agent
négociateur, ce qu'elle a fait et ce qui, d'ailleurs, a
été reconnu par la Commission des transports.
Je ne sache pas que le ministère ait favorisé un
groupement plus que l'autre. Au fur et à mesure que dans les
comtés la majorité a été fortement
démontrée, le ministère, au cours des années, a
favorisé cette association pour éviter toutes les accusations de
patronage qui étaient lancées à l'endroit de tous les
gouvernements, d'abord en accordant une clause de 75/25 dans tous les contrats
de voirie, de même que dans tous les travaux dits à la
journée. Cette clause de 75/25, il faudrait quand même remarquer
qu'elle s'applique au-delà de la ligne d'infrastructure. Cela a valu
pour les années qui ont précédé, après la
preuve faite qu'elle était majoritaire dans les comtés dont j'ai
parlé tantôt, à l'exception de l'île de
Montréal et de l'île Jésus où il n'y avait pas de
clause de protection, où il n'y en a pas encore aujourd'hui.
Le ministère de la Voirie, qui était un ministère
client, a consenti au moment de la grève de la fonction publique
à aider des gens qui vivaient de manière assez marginale à
augmenter les tarifs de l'ordre de 10 p.c. et, au même moment, on a
enlevé aux transporteurs publics les transports de sel en période
hivernale, de telle sorte qu'on puisse davantage planifier le transport des
artisans pour des matières en vrac.
Ce sont quelques millions de dollars qu'ont pu transporter en
supplément des camionneurs artisans et ce sont les associations qui
dirigeaient ceux qui, certainement, étaient sans ouvrage en
période hivernale.
Cela vaut encore aujourd'hui. Il y a eu des demandes
supplémentaires de faites par les artisans, par l'Association de
l'ANCAI. Ils ont désiré qu'un secteur leur soit
réservé dans le domaine des transports forestiers. Le
gouvernement a refusé parce qu'en dehors de ceux qui sont
peut-être des artisans, il ressort que d'autres personnes ont des permis
de transport en vrac, ne veulent pas être considérées comme
artisans et veulent, évidemment, continuer à vivre de ce
transport.
Alors, il n'y a aucun secteur de réservé dans la
forêt et si les artisans, dans un comté comme le nôtre,
réussissent à capter un contrat de Donohue Brothers de 100,000
cordes par année, c'est parce que le prix qu'ils donnent est plus bas
que celui des transporteurs ou des entrepreneurs en transport en vrac.
Ailleurs, par contre, si les transporteurs, qui ne sont pas des
artisans, font de meilleurs prix, aux villes ou autrement, c'est le meilleur
prix qui compte dans tous les cas.
C'est, en gros, la situation actuellement. Ils
ont présenté devant la Commission des transports, dans les
mois qui ont précédé, une demande d'augmentation en raison
de tous les problèmes qui découlent de la crise du pétrole
et des augmentations de remplacement de l'équipement. Les auditions ont
commencé. Durant les auditions, comme nous étions un
ministère client assez important, par le ministère de la Justice,
avec certaines villes, il y a eu des négociations et la cour s'est
ajournée pour tâcher que les parties s'entendent hors cour. A ce
moment-là, nos procureurs ont offert, en règlement hors cour, une
augmentation de l'ordre de 20 p.c, je pense. Hors cour, on avait offert une
augmentation de l'ordre de 20 p.c. Ils ont préféré
reprendre les auditions et le jugement a été rendu lundi matin,
je pense. Il leur est accordé, suivant certaines modalités, des
augmentations qui se situent entre 16 p.c. et 24 p.c, je pense.
Si nous avons pu agir et faire une offre, alors que nous étions
un ministère client important, nous ne pouvions pas faire une telle
offre, hors cour, devant la demande des taxis de la ville de Québec ou
ailleurs, parce que nous n'étions pas un ministère client
important, nous ne pouvions pas faire une telle offre, hors cour, devant la
demande des taxis de la ville de Québec ou ailleurs, parce que nous
n'étions pas un ministère client et que nous n'avions pas,
évidemment, à tenter de négocier.
C'est, en deux mots, la situation. Les camionneurs artisans ne semblent
pas heureux que la commission n'ait pu juger sur les taux horaires, soit pour
les travaux qui sont faits en régie et qui ne sont pas faits à la
Don Mills, de toute façon. Je conviens que la commission ne pouvait
peut-être pas juger des taux horaires et peut-être que le ministre
pourrait recommander, par arrêté en conseil, que certains taux
horaires soient modifiés.
Je suis présentement, avec les officiers, à étudier
cette partie du jugement qui n'a pas été rendue afin de
connaître les possibilités qui s'offrent au ministère dans
ce domaine.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait me donner, actuellement, la
définition précise d'un camionneur artisan et d'un autre? Est-ce
qu'il doit ne posséder que son camion ou est-ce qu'il peut en
posséder plus qu'un?
M. MAILLOUX: Quand mon prédécesseur a fait une annonce, en
1972, je pense, un camionneur artisan, je pense que le mot l'explique assez
bien, c'est normalement quelque chose qui est le plus réduit possible.
Cela devrait être une personne, possédant son propre camion et le
conduisant d'une manière artisanale, sauf qu'étant donné
que des artisans possédaient, à ce moment-là, deux, trois,
quatre ou cinq véhicules et voulaient revenir au terme "artisan", nous
avions consenti que, pour l'utilisation de ces véhicules, pour ne pas
les mettre en mauvaise posture financière, pour une pério- de de
trois ans, je pense... Camionneur artisan, toute personne physique qui ne
possède qu'un camion, qui le conduit elle-même et l'utilise pour
faire du camionnage en vrac. C'est un moratoire qui avait été
donné, de manière qu'on le considère un artisan pour
autant qu'il ne possédait pas plus que trois camions, au moment du
moratoire, mais qu'il les utilise de telle sorte qu'après un laps de
temps, il soit revenu au véritable terme "artisan".
Ceci est fini aujourd'hui et toutes les personnes, depuis le 15 mars, ne
doivent posséder qu'un seul camion pour être inclus dans les
associations d'artisans.
Par contre, des artisans peuvent également détenir des
permis de transport en vrac. S'ils désirent demeurer entrepreneurs,
c'est leur droit. Et on a vu la naissance d'une association d'entrepreneurs qui
peuvent posséder un, trois ou dix camions.
M. LEGER: Le ministre disait tantôt qu'à cause de son
pouvoir de contrats pour ces camionneurs... Est-ce que le ministre a des
chiffres ou un pourcentage du marché du camionnage en vrac que le
gouvernement représente pour ces camionneurs?
M. MAILLOUX: Quand on parle de la clause 7525, au-delà de la
ligne d'infrastructure, c'est dire que cela peut représenter environ,
possiblement je vous donne ça grosso modo, approximativement
25 p.c. parce que tout le terrassement jusqu'à la ligne
d'infrastructure, c'est l'importance d'un contrat.
Le secteur forestier représente au-delà de 60 p.c. ou 65
p.c. de tout le transport en vrac, que ce soit le bois à pâte, que
ce soient les billots. Il y a le transport dans les villes, il y a le transport
de la neige, forcément, également, pour l'ensemble des
municipalités. La voirie peut être un ministère qui se
situe dans l'ordre de 25 p.c. pour...
M. LEGER: Je fais une relation avec le problème du ministre
responsable de la qualité de l'environnement et les différents
ministères qui peuvent causer une partie du problème de la
qualité de l'environnement.
Je parle de l'exemple de Val-David, disons, l'année
dernière, où les camionneurs transportaient le
sous-ministre connaît très bien ça, il est venu faire un
tour à Val-David et il a vu que c'était un beau site pour le
tourisme entre les censées carrières, du matériel
nécessaire pour construire les autoroutes. A ce moment, le ministre
responsable de la qualité de l'environnement était pris avec la
détérioration d'un milieu qui avait une vocation touristique et
les camionneurs faisaient, en plus d'avoir à aller... Ce n'est pas eux
qui creusaient nécessairement et qui faisaient des trous inacceptables,
mais ils transportaient jour et nuit et faisaient du bruit, de la
poussière sur toutes les routes du milieu.
Quelle est la politique? Comment fonction-
ne la relation du ministère avec le ministre responsable de la
qualité de l'environnement pour des problèmes de cet ordre?
M. MAILLOUX: Je me rappelle l'expérience, évidemment, dont
on a beaucoup entendu parler dans le cas de Val-David. Il y a eu des
expériences plus récentes ici, je pense, dans le comté de
Portneuf ou dans les environs de Saint-Bruno, dans les environs
immédiats de Québec également.
Ce n'est pas un problème tellement facile à régler.
Je comprends que le député de Lafontaine a raison de dire que
l'environnement est drôlement massacré dans des endroits tels que
Val-David. C'est un problème auquel a fait face également, je
pense, la France, de telle façon qu'à un moment donné le
ministre des Transports, en France, a dit: II va falloir décider si
l'environnement prime sur la construction des routes et si on arrête la
construction de grandes routes, en France, ou bien si on prend des
agrégats où ils sont.
M. LEGER: J'espère qu'on l'a remis à sa place, ce
ministre.
M. MAILLOUX: Oui. Je constate cependant que, quoique des coûts
supplémentaires puissent être entraînés pour le
ministère des Transports, briser l'environnement dans des endroits tels
que Val-David ou aux abords de très grandes routes dans des milieux
où il y a une population assez dense, certainement le ministère
devra prendre des précautions supplémentaires. Cela fait
au-delà d'un an qu'on discute...
M. LEGER: Excusez-moi. Si le ministre me le permet, étant
donné que ce n'est quand même pas comme on vient de le dire, ce
qui s'est passé en France, la préoccupation première d'un
ministère des Transports que la qualité de l'environnement et la
détérioration d'un milieu, est-ce que le ministre responsable de
la qualité de l'environnement ne devrait pas être consulté,
d'une façon obligatoire, avant d'entreprendre des travaux de ce
style?
M. MAILLOUX: Un comité existe à l'intérieur des
deux ministères, qui s'occupe attentivement de ce problème. Je
peux vous dire que le ministre responsable de la qualité de
l'environnement est tellement soucieux de la qualité de l'environnement
que les documents se succèdent presque sans arrêt sur ce
phénomène.
M. BURNS: On n'a pas dit avec quelle efficacité cependant.
M. MAILLOUX: Oui, on discute, depuis une année. J'avais
moi-même dit, comme ministre d'Etat aux Transports, que je solliciterais
je n'ai pas trouvé le moment pour le faire, dans les derniers
mois des crédits supplémentaires pour
réaménager, aux abords de très grandes artères,
d'immenses cratères qu'on trouve aujourd'hui, qui sont réellement
à la vue de tout le tourisme ou de tous ceux qui ont à circuler
sur les routes.
Il faudrait peut-être trouver certaines sommes d'argent pour
réaménager des espaces verts dans ces carrières
abandonnées. Je pense que tout le monde connaît des exemples, un
peu partout le long des grandes routes. C'est rendu aussi laid que les
cimetières d'automobiles.
Lors de la préparation des prochains programmes, qui se situera
dans quelques semaines devant le Conseil du trésor, autant dans le
domaine de la sécurité routière que dans le domaine de la
protection de l'environnement, c'est mon intention d'attirer l'attention des
officiers du ministère sur certaines sommes d'argent qui devraient
être affectées à ces deux articles, en particulier, la
sécurité routière et la protection de la qualité de
l'environnement.
M. LEGER: Est-ce que le sous-ministre ou le ministre a trouvé une
solution pour les dégâts causés dans Val-David?
M. MAILLOUX: Dans le cas de Val-David, il faut quand même faire
l'historique des solutions qu'on a apportées. La responsabilité,
à Val-David, revient, en fait, à la ville, ce que j'avais
toujours dit. Celle-ci a préconisé un plan d'urbanisme il y a
peut-être trois, quatre ou cinq ans. Il a été refusé
par la population parce que cela coûtait $30,000 ou $40,000. A ce
temps-là, c'était la responsabilité de la ville. Elle
aurait pu tout arrêter, je veux dire les carrières qu'il y avait.
Je pense qu'il y a quatorze carrières à Val-David, cela ne date
pas d'aujourd'hui, cela date de 40 ou 50 ans. Même, un des lacs qu'il y a
là, est une ancienne carrière qui a servi aux chemins de fer du
Canadien National ou du Canada Pacifique qui allaient à
Mont-Laurier.
Ce que nous avons fait à Val-David, ce sont des études
avec le service d'environnement de l'Université de Montréal, le
docteur je ne me souviens pas de son nom ... Comment s'appelle le
docteur à...
M. LEGER: Le docteur. Où ça?
M. MAILLOUX: Le docteur en environnement à l'Université de
Montréal. En tout cas, c'est un grand spécialiste. Il a fait une
étude à Val-David. Nous avons payé toute l'étude et
nous l'avons transmise à Val-David. Après cela, nous avons
donné une subvention à Val-David pour refaire le réseau
routier et, actuellement, Val-David a tout en main pour régler le cas,
pour faire un lac de la carrière qu'il y a là. C'est à
Val-David qu'incombe la responsabilité.
M. LEGER: Ce sera financé par le ministère des
Transports?
M. MAILLOUX: Actuellement, on a donné à
Val-David $75,000 pour refaire son réseau routier, ce qui lui
permet de libérer de l'argent pour améliorer son parc.
M. LEGER: C'est sûr que, quand même, le problème est
là. Vous avez dit que la petite municipalité aurait dû
avoir un règlement de zonage pour éviter ça. Mais tout
ça, quand même, ne dépend pas de votre ministère, je
le sais bien, ce n'est pas votre ministère qui est le maître
d'oeuvre de l'aménagement. Cela relèverait d'une loi-cadre de
l'aménagement du territoire du ministère des Affaires
municipales. C'est sûr. Mais vous me donnez la réponse
qu'actuellement, temporairement, vous avez trouvé cette solution et que
Val-David aurait le pouvoir, avec les $75,000, de refaire son réseau
routier et aussi de se garder des revenus pour l'aménagement du lac.
Est-ce ça?
M. MAILLOUX: C'est-à-dire qu'avec $75,000, si elle fait son
réseau routier, elle a de l'argent de disponible, elle n'a pas d'argent
de dépensé pour faire autre chose.
Maintenant, il faut bien dire que l'environnement, c'est quand
même assez nouveau. On en parle...
M. LEGER: Comme préoccupation.
M. MAILLOUX: Comme préoccupation. On en parle depuis quatre ou
cinq ans et de plus en plus. Au ministère, on fait des efforts.
Evidemment, Val-David est un cas peut-être qui a aiguillonné le
ministère, je veux dire que c'était sain. Et, à
Saint-Bruno, entre autres, il devait y avoir une exploitation de
carrière et on a arrêté ça. Dans les nouveaux
projets entre autres, le 640, qui va vers le parc d'Oka actuellement, nous
allons exploiter un banc de sable. Mais avec le ministère responsable de
l'environnement, avec les villes avoisinantes et avec le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, nous avons fait tout un plan de
réaménagement. Dès que l'exploitation du banc de sable
sera complétée, nous allons faire un parc avec un terrain de
camping. Tout est inscrit à l'intérieur du parc d'Oka. Cela fait
partie d'un plan d'ensemble et c'est l'intention du ministère de
continuer dans cette veine-là.
M. LEGER: Maintenant, dans un cas nouveau...
M. MAILLOUX: On ne peut pas arrêter les travaux, par exemple.
M. LEGER: ... qui surviendrait, dans une autre région où
des entrepreneurs auraient un contrat pour transporter du matériel et
que cela détériorerait une région, cette
municipalité, quel est son recours immédiat? Est-ce qu'elle doit
demander une injonction ou quoi?
M. BEDARD (Montmorency): A l'heure ac- tuelle, pour vous
répondre, au devis spécial de chacune des demandes de soumission,
il y a un article qui dit que tout entrepreneur devra avoir l'approbation du
ministère responsable de la qualité de l'environnement avant
d'ouvrir quelque carrière que ce soit ou quelque sablière.
Même pour les bancs fournis par le ministère des
Transports, ce ministère doit avoir l'approbation et fournir à
l'entrepreneur l'assurance que le ministère responsable de la
qualité de l'environnement a été contacté et qu'il
peut ouvrir une sablière ou une carrière. Le plus bel exemple,
c'est une des soumissions qui sortira mardi prochain, aux environs de
Québec pour la confection du boulevard Sainte-Anne à quatre
voies. Il y a deux endroits de fournis par le ministère pour ouvrir une
nouvelle sablière ou une nouvelle carrière. Le ministère
responsable de la qualité de l'environnement a été
contacté et a fait les contacts nécessaires avec les
municipalités concernées pour voir si, dans leurs
règlements, c'était prévu. Il y a même des
façons de procéder qui sont imposées pour ne pas
créer de trous supplémentaires ou aller plus bas que la
construction des routes environnantes, pour ne pas créer de trous
béants comme on connaît lors de l'ouverture de ces
carrières.
Donc, on peut dire que la collaboration entre le ministère des
Transports et le ministère responsable de la qualité de
l'environnement est assez bonne. C'est encore plus difficile. Je sais que la
politique du ministère responsable de la qualité de
l'environnement, à l'heure actuelle, prévoit que même si,
un mille ou deux milles plus loin, il y a déjà une
carrière ou une sablière en exploitation, on forcera
l'entrepreneur à aller prendre ses matériaux nécessaires
dans ces carrières existantes plutôt que d'en ouvrir dans un
voisinage, ce qui pourrait créer des problèmes aux citoyens qui
habitent ces régions.
M. LEGER: A ce moment-là, je dois dire que à moins
que vous songiez à démentir cela...
M. MAILLOUX: Non.
M. LEGER: Je me préparais à vous donner des
félicitations.
M. MAILLOUX: Je ne voudrais pas démentir.
M. LEGER: L'initiative est très bonne.
M. MAILLOUX: Je pense que l'information qu'a donnée l'honorable
député de Montmorency sur le contrat de la route 15, est exacte,
sauf que j'ai été informé, pendant qu'il donnait la
réponse, que c'est une tentative plus que valable, je pense, qui est
faite et qu'on espère pouvoir la continuer dans presque tous les cas,
mais elle n'est pas strictement automatique.
M. LEGER: Alors, est-ce que ce ne serait pas une bonne initiative de la
rendre automatique?
M. MAILLOUX: Oui. Ecoutez, c'est forcément l'intention du
ministère. Mais s'il arrivait que, dans un cas exceptionnel, on ne
puisse pas faire autrement qu'aller chercher des agrégats à tel
endroit parce que cela nous forcerait à aller à 40 ou 50 milles
plus loin, je ne voudrais pas, évidemment, qu'on paraisse vouloir mentir
d'ici une année. On fait en sorte que ce devis reste le plus souvent
possible applicable.
M. LEGER: Maintenant, une dernière question.
M. MAILLOUX: C'est comme dans le domaine des usines d'asphalte, je ne
pourrais affirmer que c'est automatique. Mais afin de combattre la pollution,
parce qu'on a eu des plaintes, c'est arrivé à deux reprises
d'ailleurs dans mon comté, sur des lacs avoisinants, qui ont
été pollués par la fumée qui se dégage des
usines d'asphalte en question, on invite d'abord toutes les nouvelles usines
d'asphalte qui y viendraient à avoir tout le nécessaire pour
combattre la pollution, le système de cheminées et autres. Un
moratoire a été signé avec ces entrepreneurs de même
que ceux qui en possèdent ont un supplément qui leur est
accordé afin de payer l'investissement que d'autres n'ont pas.
M. LEGER: Je pense que, dans un des rares règlements que le
ministère responsable de la qualité de l'environnement a
adoptés, il y en a un sur les usines d'asphalte, il y a une ordonnance
là-dessus; c'est un des règlements au moins nous permettant
d'espérer que l'on va continuer à apporter des règlements
au ministère responsable de la qualité de l'environnement.
Le ministre... Oui, allez-y.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais revenir sur
ma déclaration. J'ai bien parlé de carrières existantes
dans un environnement d'un ou deux milles. Il est entendu dans la mise au point
que le ministre a faite, que si on était obligé d'aller 40 milles
plus loin et qu'il y en avait une à six, sept ou huit milles, le
ministère fait les recommandations nécessaires.
Donc, c'est pour rassurer les membres de l'Opposition qu'à
l'heure actuelle il y a certainement une bonne entente entre les deux
ministères et qu'il y a quelque chose qui se fait.
M. LEGER: II est arrivé dernièrement un cas assez
caractéristique, celui de camionneurs qui avaient à transporter
des déchets, cette fois-ci, d'un endroit à l'autre. Quand ils
sont passés devant une pesée, ils dépassaient le poids
permis. La personne, qui est à contrat, à ce moment-là, a
dit: Je vais déverser ce que j'ai de trop parce qu'elle ne pouvait pas
réellement aller à la pesée avant de partir, étant
donné que ce sont des déchets. On ne sait jamais. En partant, son
camion contient une quantité X, mais on ne sait pas le poids, parce
qu'il y a des déchets qui pèsent plus que d'autres; si on va les
déverser dans la rue, qu'est-ce que vous prévoyez pour ces
choses-là?
M. MAILLOUX: Je ne sais pas si le député de Lafontaine
fait allusion au même entrepreneur dont j'ai déjà entendu
parler, mais je me rappelle qu'au moment où des infractions massives
avaient été données l'an passé, on a un
entrepreneur qui, systématiquement, s'est fait arrêter sans cesse
et n'a jamais voulu suivre les directives du ministère. Si c'est
celui-là, je regrette pour le dépôt de déchets qu'on
a dû évidemment jeter dans la rue, mais il n'y avait pas d'autres
moyens. Les amendes auxquelles il a été condamné par le
ministre, si le député de Lafontaine en connaissait l'importance,
il conclurait que normalement tout individu aurait arrêté de
surcharger.
Le sous-ministre me dit que c'est effectivement le même dont parle
le député de Lafontaine. Il s'agit donc là d'un individu
qui systématiquement n'a jamais voulu accepter la
réglementation.
M. LEGER: D'ailleurs le code de la route défend de
déverser des déchets. Les amendes sont de quel ordre?
M. MAILLOUX: II faudrait que je revoie le tableau. Quand la
Sûreté du Québec, le ministère de la Justice nous
avait fait parvenir le tableau des infractions que j'ai dû réduire
par un amendement au code de la route, lors de la dernière session, il
était question de plusieurs milliers de dollars d'amende. Mais comme il
y avait infraction et sur la charge axiale et sur le poids total en charge,
tous les transporteurs évidemment ont vu une des deux amendes
disparaître, mais chacun a été obligé de payer ce
qui est resté selon la loi.
M. MERCIER: M. le Président, sur cette question des amendes. Des
commentaires ont été apportés au
prédécesseur du ministre, mais aussi au ministre actuel
concernant les transporteurs, soit artisans ou entrepreneurs,
particulièrement ceux qui font le transport du bois à pâte.
Je ne suis pas le seul à avoir eu des représentations dans ce
sens. Est-ce que le ministère envisage de reconsidérer cette
question, quant à la répartition des charges? A leur point de
départ, les transporteurs n'ont pas de balance pour pouvoir
évaluer leur chargement. Ces camionneurs artisans ou entrepreneurs
peuvent faire 60 ou 70 milles, si l'on parle d'un secteur particulier que je
connais un peu mieux, le secteur de Bellechasse ou de la frontière de
l'Etat du Maine, pour se rendre à l'Anglo Canadian Pulp à
Québec ou ailleurs. Considérant que ces transporteurs peuvent
gagner environ $80 ou $100 par jour, et que la moindre infraction les
pénalise à $100 et plus dans plusieurs cas, le revenu d'une
journée peut être flambé à la suite d'une simple
infraction.
La difficulté, c'est qu'ils n'ont pas de balance au point de
départ. Et selon le temps qu'il fait, au moment où le bois de
pulpe est chargé, ça peut tout de même occasionner des
variantes assez importantes. Ces propriétaires ou ces transporteurs ne
sont pas mal intentionnés, ils ne veulent pas enfreindre la loi, mais
ils sont pénalisés sérieusement. Ce travail est leur
gagne-pain.
J'ai eu des représentations de l'Association des camionneurs
artisans d'un secteur en particulier où certains camionneurs ont de
$1,500 à $1,800 et même $2,000 d'infraction actuellement en
suspens. C'est donc dire que ça crée un problème pour ces
gens. J'en avais déjà discuté avec le ministre. Y
aurait-il lieu de reconsidérer cette question? Quant à la
répartition également d'après le nombre d'essieux, ou
quant à la répartition des chargements par essieu, cela
présente de sérieuses difficultés pour ces
transporteurs.
M. MAILLOUX: M. le Président, avant de répondre à
la question du député de Bellechasse, je voudrais dire ceci. J'ai
été parmi ceux qui ont discuté de la Loi des pesanteurs,
et si le ministère et le gouvernement savaient que de nombreuses
personnes seraient condamnées, il y avait quand même un
problème très particulier qui se posait à l'attention du
gouvernement. Sur les 44,000 milles du réseau routier du Québec,
l'on constatait que peu importe le budget que l'on y consacrerait annuellement,
on aurait beaucoup de difficultés à conserver un réseau
routier acceptable, principalement avec le climat qu'on connaît dans le
Québec.
Je donnerai simplement un exemple où, sur certains ponts, dans le
secteur minier, on avait constaté que, sur un seul essieu, on avait pris
quelqu'un en infraction avec une charge de 175,000 livres sur un seul essieu...
sur la charge globale, 175,000 livres, sur un camion qui forcément
n'avait que deux essieux. C'est vous dire que ça dépassait
à peu près trois fois la charge permise.
Et, quand je regarde moi-même, comme profane, l'écrasement
partiel du pont de Montmorency et que je voyais en fin de semaine un
écrasement semblable dans la vallée de la Matapédia, ce
n'est peut-être pas un camion qui y est passé il y a trois mois
qui a apporté un bris semblable, mais peut-être qu'à la
longueur des années, de telles surcharges amènent des bris
très considérables qu'on constate par la suite.
Alors, il y a eu la Loi des pesanteurs, il y a eu un moratoire de
signé et dans le moratoire, il y a deux secteurs d'activités qui
ont été privilégiés: le minerai, quel qu'il soit,
et le transport des produits de la forêt. J'ai rencontré
récemment ceux qui sont le plus durement touchés non pas
les transporteurs de bois à pâte, papier les transporteurs
de ce qu'on appelle billots, bois franc, ces choses-là qui sont
transportées normalement sur un, deux ou trois essieux. Ils nous
demandaient de continuer le moratoire qui avait été
accordé, soit 20 p.c. en surcharge l'an passé et 10 p.c. cette
année, à compter du 1er mars et dans le minerai et dans le
transport de bois; on a droit de surcharger 10 p.c, dans la Loi des pesanteurs,
plus 1,000 livres par essieu qui sont tolérées.
Et, le 1er ou le 15 mars 1975, tous les secteurs d'activités
reviendraient comme le transport du gravier et autres, à la même
pesanteur pour chaque activité. La demande qui était faite,
était de conserver ces 20 p.c. et non pas de réduire cela aux 10
p.c. que donnait le moratoire. J'ai refusé pour la bonne raison que,
s'il est vrai que des bois à pâte ou autres sont coupés
à des temps différents et transportés en sortant de la
scie, sèchés ou verts et que le camionneur ne peut pas toujours
savoir si avec tant de pieds sur son camion il aura respecté la loi, il
y a quand même les 10 p.c. accordés en supplément encore
actuellement plus 1,000 livres par essieu, ce qui fait 13,000, 14,000 ou 15,000
livres.
C'est suffisant pour que la personne puisse juger de la charge qui lui
permettra de rester en loi. Sauf que l'an prochain, il y aura peut-être
un problème au moment où toutes les activités, gravier ou
minerai, viendront à la même pesanteur que les autres
agrégats. En regardant la réglementation d'Etats voisins
je pense que c'est le Maine ces derniers ont considéré que
les 10 p.c. dans des matières semblables devraient rester statutaires en
augmentation. Il n'y a pas de décision de prise. Je voudrais revoir
cette situation, suite aux représentations qui m'ont été
faites et par les transporteurs de bois, de pâte et papier et autres.
S'il arrivait que nous le jugions à propos, pour éviter que
systématiquement les gens soient en infraction étant donné
que la pesanteur varie pour les conditions mentionnées tantôt,
nous donnerons notre décision dans le cours de l'année qui
vient.
M. PELLETIER: Mais est-ce que vous envisagez, par exemple, d'installer
les balances sur des distances de 200 milles? Dans Kamouraska,
Témiscouata on a le problème, nous autres, on pèse
seulement à Québec. Lorsqu'il y arrive, le gars est obligé
de décharger son voyage, une partie de son voyage. Si au moins on a
l'espoir que vous allez faire quelque chose...
M. MAILLOUX: On me confirme que dans la stratégie du
ministère on aurait des balances permanentes dans certains endroits et
que, dans d'autres régions, on se servirait de balances portatives,
suivant les besoins qu'on en aurait. S'il fallait mettre des balances
permanentes dans tout le Québec, étant donné le transport
surtout des matières qui viennent des forêts ou du secteur minier
il y en a aux quatre coins du Québec ça
coûterait une fortune au gouvernement, autant en installation de balances
qu'en personnel qui y serait affecté. Ce n'est pas trop facile.
M. MERCIER: Je conviens avec vous qu'il y a des gens, vous savez, qui
seront toujours en infraction avec la loi, c'est-à-dire qui vont
toujours essayer de tricher.
Il y a tout de même des camionneurs qui sont bien
intentionnés, qui ne veulent pas enfreindre la loi, mais
malheureusement, ils sont pénalisés par des situations qui sont
hors de leur contrôle. Ils vont aller prendre des chargements de billots
sur le bord de la frontière, ils sont pénalisés et cela
peut, à ce moment-là, même annihiler tous les revenus
qu'ils peuvent faire dans l'espace de deux ou trois mois.
M. MAILLOUX: Oui, il y avait 108 postes qui s'occupaient de ce secteur
d'activités. Il y a 25 postes supplémentaires qui sont
accordés dans le budget. Je dois dire immédiatement, quelles que
soient les représentations qui nous sont faites, que je constate que,
dans la presque totalité des cas, il y a des gens qui ne voudront jamais
accepter aucune réglementation. J'ai à l'esprit ici quelqu'un,
qui ne demeure pas tellement loin de Québec, qui avait réussi
à aller chercher $60,000 d'infractions. Je pense bien qu'à force
de recevoir des infractions, s'il s'est imaginé qu'un jour ou l'autre le
gouvernement lui ferait un cadeau... Ou on conserve le réseau routier,
ou des gens qui, systématiquement, veulent violer les lois doivent en
payer le prix.
M. PELLETIER: II reste quand même qu'il y a une grosse variation
entre le bois sec et le bois vert.
M. MAILLOUX: Oui, mais la variante dont j'ai parlé tantôt,
de 1,000 livres par essieu qui est en tolérance, une variante de 3,000
livres sur un voyage, il ne faudrait quand même pas, non plus, qu'on nous
conte n'importe quelle romance. On sait fort bien si le bois a
été coupé quinze jours avant, s'il sort de la scie ou s'il
était empilé dans une cour depuis quelques mois. Après un
voyage, les gens devraient être en mesure de savoir à peu
près, à 1,000 ou 2,000 livres près, quelle charge ils
peuvent avoir. Autrement, c'est de la romance qu'on nous conte.
M. MERCIER: M. le ministre, plusieurs camionneurs m'ont mentionné
qu'ils pouvaient avoir, si vous voulez, une répartition égale au
point de vue du chargement d'après les mesures du camion, mais
qu'à ce moment-là la différence se faisait sur la
répartition des essieux.
M. MAILLOUX: Oui, mais on a corrigé cela par l'amendement au code
de la route qui a été apporté lors de la dernière
loi. Auparavant, ils étaient pénalisés et sur la charge
axiale, par essieu, et sur le poids total en charge, l'excédent du poids
total en charge. Une des deux infractions a été annulée:
Ou on les pénalise sur la charge axiale, ou sur le poids total en
charge, mais non pas sur les deux comme auparavant. Là, ils ne peuvent
pas prétendre que c'est simplement le fait qu'ils ont mal balancé
leur charge, tel le transport du grain ou ces choses-là, parce que, de
toute façon, il faut absolument qu'il y ait un excédent du poids
total en charge si on les met en infraction. C'est exact.
M. LEGER: Quel est le nombre de pesées qui peut se faire dans une
année? Avez-vous une statistique? Est-ce que vous pesez un camion sur
cinq ou tous les camions durant une période précise de
l'année, comme dans la période de dégel?
M. MAILLOUX: Pour la période de dégel, d'abord, ce sont
tous les camions.
M. LEGER: Tous les camions?
M. MAILLOUX: Tout le monde, oui. Je pense que, sans l'affirmer,
après cela, nos officiers connaissent assez bien les violateurs de la
loi et ce sont principalement ceux-là qui sont visés.
M. LEGER: II y a la liste noire.
M. MAILLOUX: Je ne dis pas qu'il y a une liste noire, mais j'imagine mal
que les officiers, connaissant un peu chacun la circonscription où ils
doivent agir, n'ont pas des gens qui cherchent continuellement à violer
la loi.
M. LEGER: Avez-vous une statistique donnant combien il peut se faire de
pesées dans une année?
M. MAILLOUX: Je donne ici le nombre de contrôles effectués
par les balances; en 1972/73, il y en avait eu 50,000 et quelques cents; en
1973/74, 115,000, et en 1974/75, on prévoit 161,000 inspections ou
contrôles.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable député de
Rosemont.
M. BELLEMARE: M. le ministre, s'ils ne respectent pas la loi, à
cause de l'amende, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de prévoir d'autres
sanctions telles que la révocation de permis ou autres pour une certaine
période, une semaine, quinze jours ou un mois, suivant l'infraction?
C'est parce qu'il y a des compagnies que l'amende ne fatigue pas du tout.
M. MAILLOUX: J'ai l'impression que la lourdeur de l'amende, c'est la
meilleure compréhension que peuvent en avoir ces gens.
M. BELLEMARE: J'entends ceux qui ne respectent pas... Comme vous dites,
le gars qui paie les amendes et que ça ne dérange pas.
M. MAILLOUX: Ils ne l'ont pas respectée
tant et aussi longtemps que le compte ne leur a pas été
envoyé, mais au moment où ils ont cru que le gouvernement allait
éliminer l'amende, et lorsqu'ils se sont aperçus que le compte
arrivait quand même, ça n'a pas été la même
chose après.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable député de
Lafontaine.
M. LEGER: Pour le camionneur artisan, c'est plus payant pour lui
d'être moins chargé et de faire plusieurs voyages s'il est
payé à la tonne-mille. C'est plutôt le cas d'un
entrepreneur qui veut que cela se fasse vite et qui veut qu'on remplisse
beaucoup plus les camions et fasse moins de voyages
M. MAILLOUX: Au ministère, lorsqu'ils dépassent la charge,
indépendamment qu'ils soient pesés ou non, on paie seulement pour
la charge permise, c'est-à-dire que s'il a droit à dix tonnes et
qu'il transporte douze tonnes, on paie seulement pour dix tonnes. Le
fournisseur de matériaux n'est pas intéressé d'en mettre
douze tonnes parce qu'il n'est pas payé pour et le camionneur n'est pas
intéressé à en mettre douze tonnes parce qu'il n'est pas
payé.
Actuellement, pour ce qui touche nos clients... Vous avez
remarqué que plusieurs industries, entre autres, les transporteurs de
ciment, les bétonnières, ont maintenant deux roues en avant, deux
axes en avant et ils ont élargi aussi les pneus pour se plier aux
exigences du ministère.
Il y a une preuve selon laquelle il y a quand même une
éducation qui se fait. Je regarde les deux dernières
années. Il y a deux ans, il y avait eu 34,034 infractions de
signalées et de données; l'an passé, cela a tombé
à 28,148. C'est donc dire qu'il y a quand même une école
qui se fait lentement dans le Québec; c'est peut-être cela qui m'a
apporté un débat sur la ceinture de sécurité. J'ai
dit, à un moment donné, que ce n'était pas facile pour un
ministre de l'obliger à tout le monde parce que je m'imaginais que tout
le monde serait en infraction au même moment. Mais dans n'importe quelle
loi qu'on impose, on dirait on n'est pas des Anglo-Saxons que ce
n'est pas facile de nous faire accepter de suivre des lois de manière
très radicale.
M. MERCIER: M. le ministre, est-ce que vous avez les chiffres de ce que
cela a pu occasionner comme perception d'amendes en argent?
M. MAILLOUX: C'est le ministère de la Justice qui pourrait donner
une réponse à une telle question. Disons qu'au moment où
on a fait valoir devant le ministère de la Justice que, certainement, on
avait imposé des amendes trop lourdes, je me rappelle qu'alors, dans les
autres provinces, on chargeait 1/4 de cent la livre en supplément de la
charge permise, ici c'était $0.05 la livre. C'était
réellement très lourd. Cela a été réduit, je
pense, à $0.02 et $0.03 plus une amende automatique d'une centaine de
dollars, mais ça comprenait près de $1 million; cela a
été réduit peut-être de 50 p.c. Je vous donne cela
d'une manière approximative. C'était lourd et important comme
amende.
M. LEGER: M. le Président, en ce qui nous concerne au point de
vue général et étant donné que le ministre est
assez "ouvert" sur des questions générales sur certains points,
on pourrait procéder au programme 1.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Programme 1 : Systèmes de transports
terrestres. Elément 1 : Réseau routier.
Systèmes de transports terrestres
M. MAILLOUX: M. le Président, si vous le permettez, pour la
meilleure compréhension des honorables membres de la commission, quant
au programme 1, Systèmes de transports terrestres, ce programme vise
à une connaissance approfondie des systèmes de transports
terrestres et des possibilités de leur amélioration et de leur
extension.
A l'élément 1, réseau routier, cet
élément vise à l'établissement de la politique
québécoise des transports et, en particulier, à une
connaissance approfondie de l'état actuel du réseau routier.
L'élément 2 vise à promouvoir l'amélioration
et l'efficacité des moyens et des services de transports terrestres de
personnes. Le transport des écoliers est au programme 8.
L'élément 3 vise à promouvoir l'amélioration
et l'efficacité des moyens et des services de transport des marchandises
par camions. Ce présent élément de programme regroupe
temporairement les activités concernant le transport ferroviaire et par
pipe-line.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Est-ce que le programme 1 est
adopté?
M. LEGER: Un instant, M. le Président, on aurait certaines
questions, on commence. Le réseau routier, qu'on aurait aimé
discuter au programme 3, Construction du réseau routier, c'est
plutôt dans le domaine du transport des personnes et c'est pour cela que
je ne voudrais pas qu'on adopte tous les crédits d'un coup parce que
j'ai des questions, moi, sur tout le programme.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Vous voulez procéder par
élément.
M. LEGER: C'est-à-dire que, dans le programme de réseau
routier, pour le transport des personnes et le transport des marchandises, on
a
différentes questions générales. Plutôt que
d'adopter chacun des éléments, on pourrait les adopter d'un bloc
comme les trois éléments ensemble.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Oui. Alors, au niveau des systèmes de
transports terrestres?
M. LEGER: S'il n'y a pas d'objection, les questions qu'on a
posées à l'élément du réseau routier, on va
les transposer au programme 3: Construction du réseau routier.
LE PRESIDENT (M. Gratton): D'accord! Je conclus donc que le programme 1
est adopté.
M. LEGER: Oui, d'accord. Première question dans ce domaine, c'est
que le ministère mène actuellement...
LE PRESIDENT (M. Gratton): Est-ce que le député me
permettra? Est-ce que vous voulez poser vos questions immédiatement ou
si vous ne préférez pas attendre que nous en soyons au programme
3?
M. LEGER: Oui. Concernant le réseau routier qui est
l'élément 1 du programme 1, on voudrait en discuter au programme
3, donc cela ne veut pas dire qu'il est adopté comme tel?
LE PRESIDENT (M. Gratton): D'accord.
M. LEGER: On l'adoptera quand on aura fini les questions, tantôt,
si vous n'avez pas d'objection.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Au programme 3, on parle de construction du
réseau routier, alors qu'au programme 1 on parle des système de
transports. Je pense qu'on pourrait facilement adopter le programme 1
immédiatement, quitte à vous donner toute la latitude possible,
lorsque nous aborderons le programme 3.
M. LEGER: D'accord, c'est parce qu'on voulait discuter plutôt
l'ensemble de la conception et du réseau et de la construction...
LE PRESIDENT (M. Gratton): Le ministre nous assure qu'il ne causera pas
de problème...
M. LEGER: Vous avez été assez "ouvert", si vous êtes
encore président à ce moment-là, que ce n'est pas un autre
qui est à votre place...
LE PRESIDENT (M. Gratton): Je suis permanent.
M. LEGER: Parce que j'ai souvent vu des présidents qui
succédaient à un autre, puis qui disaient: Ce que l'autre a
décidé. Moi, je décide le contraire. Je ne voudrais pas
être pris comme ça.
M. SAINT-HILAIRE: C'est parce que là on en a un bon.
M. LEGER: On en a un bon et on le garde.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Je suis d'accord. Programme 1,
adopté?
M. LEGER: C'est-à-dire élément 1.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 1, d'accord.
M. LEGER: Dans le transport des personnes, il y a des choses à
discuter.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Alors élément 1 du programme 1,
adopté. Elément 2: Transport des personnes.
M. LEGER: Voilà. M. le Président, je veux demander ceci au
ministre. Je pense que le ministère mène actuellement une
étude sur la situation et les problèmes des commissions de
transport d'autobus au Québec. Est-ce que je me trompe? Qui mène
cette étude et, d'après le ministre, quand sera-t-elle
terminée?
Enfin, pour lui donner tout d'une façon globale, quelles sont les
dimensions du problème étudié au niveau économique,
au niveau des services, au niveau de la sécurité?
M. MAILLOUX: II y a eu effectivement une enquête qui s'est
poursuivie. En font partie, des officiers du ministère des Transports,
du ministère des Finances et des Affaires municipales. Je pense que j'ai
mentionné les trois ministères en question.
M. LEGER: Le ministère des Finances, le ministère des
Affaires municipales et le vôtre?
M. MAILLOUX: Finances, Affaires municipales et Transports. Cette
enquête...
M. LEGER: Elle est dirigée par qui actuellement? Est-ce qu'il y a
quelqu'un de responsable, parce qu'il y a trois ministères
intéressés?
M. MAILLOUX: Le ministère des Transports avec l'appui des... Le
dialogue se poursuit avec les deux ministères mentionnés.
M. LEGER: C'est le sous-ministre, je suppose, qui est responsable?
M. MAILLOUX: La direction des systèmes de transports. Cette
enquête s'est poursuivie au cours des derniers mois. Un rapport
préliminaire pour le ministre a été fourni au cours de
l'hiver. Un rapport supplémentaire a été demandé.
Il y a eu quelques rencontres des ministres intéressés. Ces
documents n'ont pas encore été présentés au Conseil
du trésor, étant donné d'autres travaux urgents. Je dois
confesser que,
quand j'ai pris connaissance du dernier rapport et que j'ai
regardé les implications financières des options
mentionnées, j'ai sursauté. L'on connaît les
difficultés qu'éprouvent l'ensemble des commissions des
transports qui existent dans le Québec et les paiements en
déficit qu'a dû effectuer le ministère des Affaires
municipales chaque année. Ils ont été au-delà de
$25 millions l'an passé; il est probable que cette étude des
implications financières sera présentée dans les mois qui
vont suivre, dans la revue des programmes au Conseil du trésor. Je ne
puis me prononcer sur les décisions qui seront rendues. Nous avons
à faire face actuellement à d'autres demandes de commissions des
transports qui sont en instance ou devant la Commission de transport ou dans
les milieux donnés.
Je dois confesser que dans ce qui est dit dans le public sur les
déficits qu'accusent les commissions des transports, il est indiscutable
qu'une commission des transports n'agit pas comme l'entreprise privée,
elle doit assurer des services dans une agglomération urbaine, souvent
dans des circuits qui sont complètement déficitaires, alors que
l'entreprise privée assure des services dans ceux qui l'avantagent.
Je pense que le député doit connaître les maux de
tête qu'éprouvera une commission telle la CTCUQ avec
l'augmentation qui vient d'être accordée. Parce que s'il y avait
ce que je disais hier augmentation des tarifs, il n'est pas
sûr qu'il y aura augmentation de revenus, parce qu'il est possible que la
clientèle soit réduite en partie. C'est un sujet sur lequel le
gouvernement se penche avec attention, mais qui entraîne des discussions
qui ne sont pas terminées, qui devront se faire avec l'ensemble des
villes concernées. Vous avez pris connaissance que certaines villes ou
certains mandataires des villes, tel M. Hanigan, je pense, tel le maire de
Québec, avaient mis en doute la structure de contrôle des
commissions de transport. Nous voulons dialoguer pour voir dans quelle optique
il serait possible d'apporter des modifications ou réduire certains
coûts.
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce que cette étude va couvrir les
municipalités qui, à l'heure actuelle, n'ont pas de commission de
transport?
M. MAILLOUX: Pardon?
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce que cette étude couvre les
municipalités qui, à l'heure actuelle, n'ont pas de commission de
transport, mais qui, à cause justement des déficits des
entreprises privées, vont probablement être obligées de
former des commissions de transport?
M. MAILLOUX: Une première décision a été
rendue récemment. Dans 40 villes où il existe déjà
des gens qui ont un permis de transport public et qui, en même temps,
font également le transport scolaire, un permis de transport scolaire a
été accordé à ces seules entreprises, de
manière à ne pas doubler les équipements.
M. SAINT-HILAIRE: Cela va aider, c'est sûr.
M. MAILLOUX: Oui, d'accord. Il y a quand même des
agglomérations telles celles de la région de
Trois-Rivières, la région Lévis-Lauzon, la région
de Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Haut-Saguenay, Saint-Jérôme, et
celle de la rive sud à Chambly où un transporteur privé
désire se retirer. Il y a quelques demandes d'organisation de
commissions de transport. Nous sommes évidemment très
réticents en raison des notes dont nous devons assumer certaines parties
des déficits. Nous cherchons actuellement à aider ces populations
à s'organiser, mais nous voulons évidemment connaître de
quelle façon on doit le faire. Est-ce que c'est par une commission de
transport, dans le genre de celle que l'on connaît aujourd'hui, ou
modifiée, ou structurée différemment, ou devons-nous y
aller par l'entreprise privée?
M. SAINT-HILAIRE: Ma question, c'est parce que, justement, dans des
villes comme la nôtre, où l'addition des deux, le scolaire et le
municipal, a permis d'éloigner probablement l'échéance,
à un moment donné, avec la diminution scolaire, on va être
pris devant ce calendrier quand même. C'est pour ça que je demande
si la commission, en même temps, va étudier le problème
global. Alors, elle l'étudie.
M. MAILLOUX: Oui, elle l'étudie de manière globale, parce
que, comme on a hérité du problème du transport scolaire
et qu'on a également le problème d'autres personnes, je pense
qu'il faut chercher à faire en sorte que les équipements servent
de la façon la plus économique possible, sans toutefois
réduire la qualité des services à offrir à la
population.
M. LEGER: Est-ce que l'extension du système des services
d'autobus dans d'autres régions est étudiée par la
Commission des transports, actuellement?
M. MAILLOUX: Le ministère des Transports étudie
actuellement tout le transport "intermodal". Il n'est pas tellement sûr
que ce devront toujours être les autobus de type traditionnel que l'on
connaît. On a parlé récemment du transport vers Mirabel
où probablement, en site propre, se fera une partie du transport,
où certains autobus faits de manière tout à fait
spéciale pourront transporter également une partie des personnes.
Il devra y avoir des liens avec les métros et ces choses. On voit, dans
d'autres provinces et dans d'autres pays, quelle est la situation qui existe
dans le transport des personnes. Chacun prétend avoir le meilleur mode
de transport, mais on s'aperçoit souvent que des expériences qui
semblent très valables, après deux ou trois ans, c'est un
"fluff" terrible, puis on est obligé de revenir à des
conceptions un peu plus conventionnelles. Nous ne sommes pas, loin de
là, contre de nouvelles méthodes de transport, mais quand on
connaît la note à payer et par les collectivités du milieu
et par le gouvernement. C'est rendu tellement effarant qu'il y a de
sérieuses questions que chacun doit se poser.
M. BURNS: Pendant qu'on est sur ce sujet, M. le Président, il y a
un cas particulier que j'aimerais soulever, celui du transport en commun
à Saint-Jérôme. Je pense que le ministre est bien au fait
des difficultés qu'a connues le transport en commun à
Saint-Jérôme.
Comme tout le monde le sait, si on fait un bref survol de la situation,
vous avez eu les Autobus Jérômiens Ltée qui, si mes
informations sont exactes, vers le 20 novembre 1973, par la bouche de son
directeur général, M. Robert Baril, avaient annoncé
à leurs employés que la compagnie ne pouvait plus continuer
à fonctionner. Par la suite, il y a une autre compagnie qui est
entrée en jeu, qui s'appelait, je pense, la Compagnie d'autobus Rolland,
si je ne me trompe pas, et le 21 janvier 1974 évidemment se sont
tous des faits assez récents le président de la compagnie,
M. Godard, a déposé une demande de permis spécial devant
la Commission des transports pour couvrir tous les circuits qui étaient
auparavant, couverts par les Autobus Jérômiens. Etant donné
que la Compagnie des autobus Rolland croyait qu'effectivement les Autobus
Jérômiens disparaissaient de la place, elle a donc pensé de
couvrir ces circuits. Finalement, le 29 janvier, les Autobus
Jérômiens reviennent devant la commission et s'opposent, en fait,
par voie de requête, à la demande faite par les autobus Rolland.
Enfin, au début de février, une audience publique se tient, et on
refuse le permis spécial qui avait été demandé par
les autobus Rolland. Ce qui reste comme situation, c'est que les gens de
Saint-Jérôme sont dans une situation absolument folle au point de
vue du transport, je parle surtout des petites villes environnantes
également. Il y a des villes comme Bellefeuille je pense, qui
était desservie, etc. Là, vous avez les différents corps
publics, socio-économiques, etc., qui se sont mêlés de la
partie. Vous avez les syndicats qui ont une thèse de service municipal
ou de municipalisa-tion. Cela semble être appuyé par la
Société nationale des Québécois des Laurentides.
J'ai lu un article là-dessus justement, sous la signature de M. Durand,
qui laissait entendre, à toutes fins pratiques, que ce problème
à Saint-Jérôme devrait être municipalisé, et
que les municipalités environnantes devraient voir à couvrir les
frais de cela, et que cela ne devait pas être une entreprise
privée. Vous avez une autre attitude qui est prise par l'Association des
marchands du centre-ville de Saint-Jérôme. Les personnes
âgées sont intervenues comme groupe. La chambre de commerce
locale, etc. Disons que tout le monde a l'impression qu'on tourne en rond
à Saint-Jérôme.
Est-ce que le ministère a pris position là-dessus? Est-ce
que le ministère envisage, par exemple, de créer une commission
municipale des transports? Qu'est-ce qui se fait dans l'immédiat
relativement à ce problème des autobus de
Saint-Jérôme?
M. MAILLOUX: Je pense que vous avez traité de deux questions: La
question de l'émission d'un permis pour un service en commun à
donner à une municipalité. Toute cette question est du ressort de
la Commission des transports. Le ministère...
M. BURNS: J'y ai fait référence simplement pour brosser un
tableau de la situation.
M. MAILLOUX: D'accord. Maintenant, l'ensemble de la situation
décrite à Saint-Jérôme est un peu le prototype de
situations semblables que l'on retrouve actuellement dans la région du
Saguenay, dans la région de Lévis-Lauzon et un peu dans la
région de la Mauricie, vis-à-vis d'entreprises de transport
privées qui se trouvent devant la renégociation de conventions
collectives, et où les chauffeurs demandent probablement à
bon droit des augmentations de salaires. Ces augmentations de salaires,
lorsqu'elles sont transmises ou traduites en coûts d'administration,
exigent, de la part de ces entreprises, des hausses de tarifs absolument
nécessaires. Cela pose le problème de l'autonomie, en fait, de
l'entreprise privée qui, à ce jour, a toujours fait ses frais
dans certains services, et qui, pour continuer à faire des profits,
serait obligée soit de diminuer la qualité du service offert ou
encore de restreindre les routes sur lesquelles elle assure le service de
transport en commun.
L'ensemble de ce problème fait justement partie de la
considération globale que la direction des systèmes de transport
est en train d'étudier. D'une part, les commissions de transport, telles
qu'elles existent, et d'autre part, les nombreuses municipalités du
Québec où nous retrouvons des services de transport en commun qui
étaient en excellente santé, mais qui le deviennent de moins en
moins. Alors, ce sont toutes les facettes de ce problème que nous sommes
en train d'analyser en proposant des options ou des stratégies d'action
au gouvernement, et qui s'accompagnent toutes, les unes comme les autres, de
chiffres plus ou moins croissants de coût de soutien de la part du
trésor public.
M. BURNS: Vous n'envisagez pas, en somme, dans... Vous nous dites que
vous examinez l'ensemble du problème. Dans le cas de
Saint-Jérôme, particulièrement, vous n'envisagez pas une
solution temporaire avant que la solution globale soit trouvée et mise
en vigueur.
M. MAILLOUX: En fait, vous avez soulevé la question de la
municipalisation qui nous semble comme une première étape
certaine, celle où les villes soeurs ou les villes contigiies se
chargeraient d'une partie du déficit. A savoir si ce déficit doit
être aussi soutenu par le niveau provincial, cela reste une question de
politique ou de stratégie gouvernementale qu'il reste à
exploiter.
M. BURNS: J'espère, en tout cas, que le ministre n'a pas compris
que c'est cela que je disais. Je ne faisais pas la suggestion que le
ministère ou même encore qu'une municipalité comble les
déficits d'une compagnie privée. Je parlais strictement de
municipalisation, c'est-à-dire que, s'il y a différence entre le
coût d'exploitation d'un service de transport comme celui-là et
les revenus normaux qu'on peut en tirer des usagers, je dis, à ce
moment-là, que ce devrait être l'Etat quel qu'il soit, à
quelque niveau qu'il se trouve, que ce soit l'Etat provincial ou l'Etat
municipal, si on peut donner cette extension au sens du gouvernement
municipal... Ceci doit être basé sur la conception que le
transport en commun est une nécessité de base cette
histoire doit exister et l'usager aussi doit pouvoir payer une partie du
coût, d'accord, mais un coût normal, parce que les gens qui
utilisent habituellement les transports en commun sont justement les gens qui
n'ont pas d'autres moyens de locomotion qui souvent sont permis par des revenus
plus élevés, comme par exemple, l'automobile.
C'est dans ce sens que je disais: A quelque niveau que ce soit, au
niveau municipal ou au niveau provincial, l'absorption, si vous voulez, du
manque à gagner d'un tel transport en commun, eut égard aux
coûts que les usagers peuvent en donner. Je n'envisageais pas un
système de subventions à une compagnie privée pour qu'elle
puisse continuer à faire des profits.
M. MAILLOUX: En fait, la question est de décider, je pense, de
l'à-propos d'une préoccupation d'Etat vis-à-vis du service
de transport en commun dans une municipalité. Vous dites et
certainement à bon droit qu'il s'agit là d'un service
public. Il s'agira de savoir si c'est un organisme d'Etat comme tel, reconnu
comme tel, une commission de transport, une commission municipale de transport,
une chose comme celle-là ou encore, si la préoccupation
gouvernementale, à divers paliers, soit au palier municipal ou au palier
provincial, doit être traduite dans une performance qui est la
responsabilité de ces gouvernements, mais qui peut être faite par
un entrepreneur donné. A ce moment-là, vous avez la
responsabilité qui est gouvernementale et celui qui "performe" peut
être un entrepreneur privé, fort bien, qui dit: Mon coût de
"performance" est de tant pour donner la qualité du service que vous
vous attendez de moi.
M. BURNS: Si je comprends bien ce que vous disiez tantôt, c'est
que, dans ces endroits où c'est une entreprise privée qui assure
le transport en commun, de plus en plus, ces entreprises sont en
difficultés...
M. MAILLOUX: Oui.
M. BURNS: ... de sorte qu'il y a sans doute lieu d'envisager, comme vous
le disiez également, une solution globale. Entre-temps, il y a des
problèmes locaux qui deviennent de plus en plus urgents. Le cas de
Saint-Jérôme, si je le soulève, c'est que ce secteur, si
vous voulez, la ville de Saint-Jérôme je vais
peut-être faire plaisir au député de Prévost en
disant cela est sans doute appelée à connaître
beaucoup d'expansion à cause de la proximité de Mirabel, etc. Du
moins, les gens du milieu s'attendent à une espèce de surboum,
tant au point de vue de la population qu'au niveau des affaires de la
région de Saint-Jérôme, à cause de ce fameux site de
l'aéroport Mirabel.
Evidemment, à ce moment-là, ces gens se sentent aussi
handicapés par une espèce de béquille qui s'appelle un
système de transport qui ne fonctionne pas actuellement. C'est pour cela
que je soulevais la question particulière de Saint-Jérôme,
parce que cela devient urgent.
Si, à un moment donné, cette ville et les environs sont
appelés à prendre une expansion et qu'un des nerfs importants de
l'économie de la région ne fonctionne pas, cela sera une
expansion assez boiteuse qu'on va connaître dans le coin alors que,
normalement, cette région devrait profiter d'une situation assez
exceptionnelle et tant mieux pour elle. On ne peut qu'applaudir. Je voudrais
qu'au ministère des Transports on soit conscient du problème
particulier que cela pose, vu cette expansion facile à concevoir dans la
région de Saint-Jérôme.
M. MAILLOUX: Je dirais à l'honorable député de
Maisonneuve que c'est à l'intérieur d'une étude que nous
avons poursuivie... Comme je l'ai dit précédemment, les
conclusions auxquelles on en arrive au ministère des Transports seront
soumises prochainement à d'autres instances, celle du Conseil du
trésor et il s'agira de voir, à ce moment, si on est capable
d'obtenir les crédits que supposent les suggestions qui seront faites
par le comité qui a inventorié, de même que par le
ministère des Transports.
M. BURNS: Vous ne pouvez pas, dès maintenant, nous donner...
M . MAILLOUX: Les ordres de grandeur sont tels...
M. BURNS: ... une idée de l'orientation que prendra le
ministère.
M. MAILLOUX: Cela serait prématuré.
M. BURNS: Cela serait prématuré. M. MAILLOUX: Oui.
M. BURNS: Vous dites cependant que prochainement une solution globale
sera envisagée d'ici...
M. MAILLOUX: ... quelques mois, sauf qu'entre-temps, il faudra
absolument...
M. BURNS: Quelques mois signifie d'ici l'été,
j'imagine?
M. MAILLOUX: Tard à l'été, mais il faudra,
entre-temps, que nous nous prononcions sur des dossiers très
particuliers. Je mentionnais tout à l'heure Trois-Rivières.
M. BURNS: ... dont celui de Saint-Jérôme.
M. MAILLOUX: Egalement. Saguenay, le Haut-Saguenay,
Trois-Rivières, Lévis-Lauzon. Il y a des dossiers,
évidemment, sur lesquels le ministère devra se prononcer
très bientôt.
M. BURNS: Et très bientôt, cela veut dire... M. MAILLOUX:
Cela veut dire... M. BURNS: ... entre-temps.
M. MAILLOUX: ... très bientôt, dans les semaines qui
suivront.
M. LEGER: Ah bon! Quand on a des chiffres, on aime cela.
M. BURNS: J'admire la prudence des ministres quand ils nous disent
très bientôt, mais nous nous apercevons parfois qu'on s'est fait
dire, une année avant, très bientôt. Alors, c'est pour cela
que nous aimons bien cela savoir la date.
M. MAILLOUX: Non. Si on prend le cas du Haut-Saguenay, je pense qu'une
solution pourrait être annoncée, possiblement, dans quelques
jours, si forcément le milieu accepte la suggestion qui sera faite et
nous poursuivons attentivement le dossier de la région de
Trois-Rivières de même que celui de Lévis-Lauzon. L'autre
est également en voie de discussion.
M. LEGER: Est-ce que je peux en profiter pendant les bonnes dispositions
du ministre... Est-ce que c'est dans ses préoccupations...
M. MAILLOUX: Les bonnes dispositions du ministre coûtent
terriblement cher.
M. LEGER: D'abord, à une question que j'avais posée au
ministre des Transports et à laquelle le premier ministre s'était
chargé de répondre, concernant la subvention possible du
provincial parce que la ville de Montréal se chargeait de payer une
partie du déficit concernant le rabais du prix des billets d'autobus
pour les personnes âgées pour Montréal, le premier ministre
a répondu et cela a donné lieu à diverses
interprétations. Est-ce que le premier ministre voulait dire qu'en
payant une partie du déficit que le prix du billet pour les personnes
âgées serait rabattu à $0.10 par personne âgée
ou baissé de $0.10?
M. MAILLOUX: II y a des négociations qui se poursuivent
actuellement entre précisément la ville de Montréal et le
gouvernement à d'autres échelons et je pense que l'initiative
doit venir, comme on l'a dit en Chambre précédemment je
pense que c'est le premier ministre qui en a parlé en Chambre
précédemment du milieu même, j'imagine que cela
aboutira dans une période assez brève, très
bientôt.
M. LEGER: Etant donné que le maire de Montréal avait
parlé, je pense, de quelque chose comme, si je ne m'abuse, $500,000 et
le premier ministre avait dit oui, à ce moment, qu'il participerait
à 50 p.c. de ce déficit.
M. MAILLOUX: C'est $700,000 ou $800,000 semble-t-il. Je pense que le
gouvernement est très réceptif à une demande qui pourrait
être faite.
M. LEGER: Est-ce que le ministre est convaincu que le rabais du prix des
billets pour personnes âgées n'augmente pas en
réalité le coût du transport en commun?
M. MAILLOUX: Non...
M. LEGER: Parce que les personnes âgées prennent les
autobus, sauf aux heures de pointe, peut-être, qui sont à
moitié vides.
M. MAILLOUX: Pour autant que cela soit assorti de conditions que ce ne
sont pas les heures de pointe qui sont employées par ces billets
privilégiés.
M. LEGER: Et de quelle façon voyez-vous ce fameux contrôle
pour que la personne paie? Admettons que vous baissiez de $0.10 ou que... Vous
n'avez pas répondu à ma question tout à l'heure. Est-ce
que cela est de baisser le taux de $0.35 à $0.25 ou de le baisser de
$0.35 à un prix tarifaire de $0.10?
M. MAILLOUX: C'est une question en discussion actuellement : une
commission de transport particulière en fait l'étude, c'est
à elle de faire une suggestion dans ce sens et je laisse à cette
autorité le soin de faire la suggestion qui s'impose.
M. LEGER: Mais le premier ministre avait parlé en Chambre de
$0.10. Qu'est-ce que ces $0.10 signifiaient?
M. MAILLOUX: Comme il n'y a pas eu de discussion...
M. LEGER: II est allé trop loin.
M. MAILLOUX: ... de complétée. Peut-être que le
premier ministre, en parlant du montant qu'il a mentionné, imagine que
cela va échouer à ce montant.
M. LEGER: Echouer à quoi? A $0.10 le prix unitaire ou à
$0.10 de moins pour le prix du billet? Il y a une grande différence.
M. BERTHIAUME: Pour autant que je me souvienne, le premier ministre
réagissait à une initiative qui avait été prise par
les autorités de Montréal, qui avaient suggéré,
pour autant que je me souvienne cela serait à vérifier
d'une façon très précise une baisse de $0.10. Je
dis ceci parce que les reportages que j'ai vus dans les journaux, par la suite,
ont fait état de cette baisse et les personnes âgées
elles-mêmes en ont parlé. Je me souviens que cela s'était
passé assez vite en Chambre et je pense que cela avait peut-être
pris à l'improviste certains d'entre nous, qui n'étions pas sur
nos gardes... Mais il répondait à une initiative qui venait des
autorités de la Communauté urbaine de Montréal et il avait
dit à ce moment qu'il était disposé à faire au
moins cela.
M. LEGER: Est-ce que vous avez envisagé le fait que cela serait
peut-être beaucoup moins coûteux d'avoir tout simplement la
gratuité pour les personnes âgées sur présentation
d'une carte sociale? Une personne reçoit son chèque de personne
âgée régulièrement avec, je ne sais pas, une
couleur, présente sa carte au chauffeur d'autobus. Ce serait plus
pratique que d'avoir à mettre du personnel pour acheter des billets
à un prix réduit, ce qui augmente les prix de fonctionnement ou
d'administration.
M. MAILLOUX: II y a la question du contrôle qui entraîne
certains problèmes mais il demeure que l'initiative et les moyens qu'on
pourra prendre appartiennent à une autre instance de décision. On
voudrait quand même connaître les conclusions du travail qui a
été poursuivi dans un milieu donné et qui pourraient
s'appliquer ailleurs dans la province. Je préférerais attendre
les suggestions qui seront apportées avant de me prononcer sur un sujet
sur lequel nous n'avons pas nous-mêmes à faire une proposition
directe. La proposition doit venir d'un autre milieu. A ce moment, le
gouvernement aura à se prononcer sur la partie qu'il désirera
payer mais c'est encore trop à l'état embryonnaire pour que je
puisse d'une manière définitive, comme ministre des Transports,
vous dire exactement ce qu'on pense des suggestions qui seront
apportées.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a actuellement une personne chargée avec
la ville de Montréal et la Commission des transports d'étudier
cela?
M. MAILLOUX: Le sous-ministre affecté au transport des personnes
me dit qu'il y a des discussions qui se sont engagées avec M. Char-land
et le service et qu'elles se poursuivent actuellement.
M. LEGER: L'autre point était le suivant... Supposons qu'à
Montréal, un réseau de transport en commun aille rejoindre les
régions de la Communauté urbaine de Montréal,
c'est-à-dire qui est responsable, en gros, du déficit de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal,
dans les régions moins rentables. Je donne un exemple. Je reviens
à Rivière-des-Prairies, qui est un territoire très vaste.
Comme on le sait, c'est un cercle vicieux quand un transport en commun va en un
endroit, cela permet une croissance, et souvent la commission de transport dit:
Quand cela sera construit, on ira. Alors, nous sommes devant un cercle vicieux.
C'est sûr que pour une commission de transport, donner un service
régulier à des régions plus ou moins densément
occupées ne rapporte pas au début. Alors, dans
Rivière-des-Prairies, on remarque actuellement le secteur du
comté de Lafontaine. Au niveau du métro, celui-ci se termine
à l'entrée même du comté de Lafontaine. Je ne sais
pas si M. Drapeau a quelque chose contre le comté de Lafontaine mais
cela se termine juste là, et au niveau du transport en commun par
autobus, il y a un système qui passe sur le boulevard Gouin et qui
n'arrête même pas au milieu de Rivières-des-Prairies. Il y a
encore quatre ou cinq milles plus loin où les citoyens à partir
de sept heures, n'ont plus de transport en commun du tout. A ce moment, on
invoque le problème que cela n'est pas rentable.
Est-ce qu'au niveau du ministère des Transports il y a des
discussions pour permettre de donner des services dans ces villes
éloignées, même si cela coûte plus cher et qu'il y a
un déficit, si on s'appuie sur la mentalité qu'on
décrivait tantôt, savoir qu'un service public doit être
donné indépendamment du fait qu'il rapporte ou non.
M. MAILLOUX: Non. Je dirais qu'il n'y a pas de négociation
à ce sujet-là. Cela relève de l'organisation des services
à offrir, des circuits à offrir de la Commission des transports
qui, elle seule, doit en faire l'organisation. Si cela suppose des
déficits, comme dans d'autres déficits qu'accusent certains
circuits, je pense que la Commission des transports et la ville de
Montréal savent très bien comment agir au moment de faire leur
budget annuel. Mais je dois avouer que ce n'est pas notre
responsabilité, c'est la responsabilité de la Commission des
transports de Montréal de faire en sorte qu'elle desserve le territoire
qui est sous sa juridiction.
M. LEGER: Le ministre a parlé tantôt de Mirabel. Le
ministre a annoncé, le 27 mars dernier, son calendrier et le projet
quasi final pour la liaison Mirabel-Montréal. J'en profite pour le
féliciter.
M. MAILLOUX: Conditionnellement. Si les différents centres de
décision discutent du financement et complètent cette
discussion.
M. LEGER: Laissez-moi vous féliciter quand c'est le temps.
Parfois je vais vous tomber dessus, mais ici je voulais vous féliciter
sur la conception du train électrique qui est rapide, public et
antipolluant.
M. MAILLOUX: Je retourne tout de suite à mes officiers ces
félicitations. Je garderai les blâmes pour moi.
M. LEGER: Je pense que c'est une bonne décision parce que cela
correspond à des besoins et évite des problèmes que l'on
essaie de corriger dans bien d'autres secteurs. Est-ce que le ministre peut me
dire pourquoi le système Tram, le transport rapide régional entre
Mirabel et Montréal, est reporté après l'achèvement
de l'autoroute? Il y aurait une conception selon laquelle le transport en
commun doit précéder le transport privé, et ici, cela va
après l'autoroute.
M. MAILLOUX: On a mentionné 1980 ou 1981 comme date possible du
site propre pour qu'on puisse organiser un service de transport qui
écourterait de beaucoup la durée du centre-ville de
Montréal vers Mirabel. Comme cela prend quand même un certain
temps avant que les discussions se fassent aux différents niveaux de
gouvernement, comme il y a des discussions que nous devrons amorcer avec des
compagnies également de transport qui sont en site propre, soit le
Canadien national ou le CP, je ne situe pas quelle sera la première ou
s'il y aura deux lignes. Je pense que j'errerais de façon anormale en
disant que c'est dans un délai de deux ou trois ans qu'on est capable,
d'abord de terminer les négociations et dans le même laps de
temps, de faire en sorte que les plans et devis soient préparés
pour l'amélioration du site propre sur lequel on veut voir circuler un
transport très rapide.
C'est pour cette raison qu'on a d'abord affecté les millions
nécessaires pour qu'entre-temps, tant et aussi longtemps qu'on n'aura
que le transport par avion intercontinental, on pourra, dans le laps de temps
que cela prendra, circuler sur l'autoroute 13 et, en 1980, au moment où
tous les transports seront ramenés vers Mirabel, il est indiscutable
qu'à ce moment-là, en raison de l'ampleur du service
aérien qu'il faudra offrir et des transports de personnes qu'il faudra
assurer, on pense avoir complété les négociations, les
plans et devis et au moins les travaux qui permettront qu'une voie soit
prête en site propre. Mais cela prend tout ce laps de temps pour
l'offrir; c'est vers cette période que la clientèle sera telle
qu'il faudra avoir des moyens de transport beaucoup plus accommodants.
M. LEGER: D'après le ministre, quel est le temps limite que
devrait prendre le transport entre le centre-ville et Mirabel? Est-ce 30
minutes?
M. MAILLOUX: En 1975 ou quand le Tram sera en construction?
M. LEGER: Je parle du Tram.
M. MAILLOUX: Si c'est du centre-ville, c'est en dedans d'une heure.
M. LEGER: Est-ce que dans le système Tram...
M. MAILLOUX: Ce sera 35 minutes comparativement à une heure
environ actuellement.
M. LEGER: Une heure par autobus et 35 minutes par le Tram.
M. MAILLOUX: Environ 35 minutes en site propre, si cela va comme on le
prétend, au-delà de 100 milles à l'heure.
M. LEGER: Est-ce que le système Tram, s'il est
préféré par le Canadien Pacifique ou le Canadien National
va être sous juridiction fédérale?
M. MAILLOUX: S'il est préféré...
M. LEGER: Je veux dire: Si on choisit la route du CN, est-ce que ce sera
sous juridiction fédérale?
M. MAILLOUX: Actuellement, si on se servait de la voie du CNR, j'imagine
que ce serait la compagnie des Chemins de fer nationaux qui aurait la
juridiction d'assurer le transport sur sa voie ferrée. Par contre, si
c'était l'autre option qui était offerte, il s'agira de
négocier avec l'autre compagnie.
M. LEGER: Vous nous faites un drôle de problème, on vit
dans un magnifique fédéralisme à notre conception. Dans ce
fameux système de transport, les trains sont sous juridiction
fédérale parce qu'ils vont d'une province à l'autre et les
routes, sous le système provincial. Je suggère ceci au ministre:
étant donné que c'est un territoire uniquement à
l'intérieur de la province, que le ministre crée une
véritable société québécoise de chemins de
fer à l'intérieur du Québec sur laquelle il aurait
entièrement juridiction, comme par exemple l'Expo Express qui
était sur rail et qui était sous juridiction provinciale.
M. MAILLOUX: Le problème actuellement c'est que, quand même
nous le voudrions, on sait, à cause de l'environnement dont on a
parlé tantôt, que trouver de nouvelles emprises entre
Montréal et Sainte-Scholastique ce n'est tout de même pas facile.
Les deux seules emprises existantes actuellement sont le CNR et le CPR.
Même si on voulait avoir un autre site, on a regardé partout en
site propre indépendamment et il faudrait arriver dans des milieux
résidentiels, exproprier je ne sais combien de maisons et d'appartements
et ce ne serait pas possible. Actuellement, il faut absolument négocier
avec le CPR et le CNR. Le site qu'ils ont actuellement ne servira pas seulement
pour le Tram. Supposons qu'ils ont une emprise de 120 pieds, ils vont avoir
quand même des chemins de fer de marchandise et il va y avoir à
côté un autre rail pour le Tram à l'intérieur de
l'emprise. Il faut négocier avec eux. C'est exactement comme à
Toronto actuellement vous connaissez le Go Train à Toronto
où le CNR a une entente avec le gouvernement de l'Ontario pour
l'exploitation du Go Train. Cela va être à peu près dans ce
genre-là que nous allons négocier.
Je voulais justement apporter le parallèle de l'Ontario qui,
depuis trois ou quatre ans, a exploité un système de transport
sur les voies du CN en louant la capacité du CN à offrir ce
service, mais la responsabilité financière et d'organisation est
à la province d'Ontario.
M. LEGER: Est-ce que vous allez vers une solution comme
celle-là?
M. MAILLOUX: C'est une possibilité.
M. LEGER: Indépendamment des voies ferrées, je parlais au
point de vue du système comme tel, de l'administration du
système. Pour quelle raison ne serait-ce pas sous juridiction
provinciale, étant donné que cela se passe à
l'intérieur de la province uniquement?
M. MAILLOUX: Le leadership sera à la province.
M. LEGER: On connaît cela, le leadership provincial dans bien des
domaines quand le fédéral est concerné. Il faut
négocier, on ne s'entend pas, il y a un compromis et on dilue les
solutions. Est-ce que le ministre ne verrait pas une véritable
société québécoise de chemins de fer qui pourrait
commencer à avoir juridiction sur la partie du territoire qui n'est pas
interprovincial?
M. MAILLOUX: Nous sommes encore dans un système
fédéral.
M. LEGER: Nous ne serons pas toujours dedans, il faut le
prévoir.
M. MAILLOUX: Cela, c'est une opinion.
M. LEGER: Je disais, M. le ministre, pour votre information, que le
Parti québécois en
Chambre, pendant les trois prochaines années va appuyer chaque
fois que le gouvernement libéral se tiendra debout pour obtenir du vrai
leadership et des juridictions qui lui reviennent dans son territoire, parce
que ce sera cela de moins à récupérer après. Mais
si je pense tout le temps à l'intérêt du Parti
libéral actuellement à ne pas être seulement des
administrateurs...
M. MAILLOUX: A quelle échéance?
M. LEGER: ... mais être aussi des maîtres-d'oeuvre, tout ce
qui va lui permettre d'être autonome dans un Québec fort, on va
l'appuyer à 100 milles à l'heure.
M. MAILLOUX: Disons que l'alternative dont a parlé le
député de Lafontaine sera également envisagée, mais
comme la négociation ne fait que s'amorcer depuis quelques mois, on
tâchera de faire valoir tous les points de vue et de faire en sorte que
le gouvernement du Québec puisse affirmer ses droits.
M. BURNS: Nous ne sommes pas les seuls à douter de cela. Le
ministre se souviendra du merveilleux lapsus qu'avait commis, probablement
volontairement, dans le cas du ministre de la Justice, le député
de Verdun qui parlait de son "monologue" fédéral.
M. LEGER: Même le ministre de la Justice.
M. MAILLOUX: Cela avait été, en fait, un monologue,
semble-t-il, par ce que j'en ai lu dans les journaux.
M. BURNS: Pour le ministre de la Justice, cela avait été
un vrai monologue.
M. MAILLOUX: Si je me rapporte aux déclarations des journaux.
M. LEGER: M. le Président, d'ici 1980, est-ce que ce sera la
Commission de transport de la communauté urbaine de Montréal qui
exploitera le service d'autobus Mirabel-Montréal?
M. MAILLOUX: Nous avons, en fait, accordé à la Commission
de transport de Montréal et à celle de la ville de Laval, le soin
de desservir par son transport en commun Dorval-Mirabel.
M. LEGER: Si le ministre me le permet, étant donné qu'il y
avait une question d'ordre général...
M. MAILLOUX: Je ne dirai pas qu'il n'y a de protestation de personne,
mais en tout cas...
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permet ceci, étant
donné qu'au début, il y avait une question d'ordre
général que j'ai ramenée parce qu'on touche à
Mirabel? A son prédécesseur, à plusieurs occasions,
j'avais posé la question, dans le temps du permis qu'Ottawa
avait donné à Lufthansa et Alitalia d'avoir leur port
final d'entrée à Toronto plutôt qu'à
Montréal. Le ministre des Transports avait accepté
d'écrire une lettre à Ottawa pour montrer qu'il n'était
pas intéressé, qu'il s'opposait à ça; cela n'a pas
abouti à grand-chose. Les conséquences de cela, au niveau
provincial? Est-ce que le sous-ministre peut nous dire les conséquences
que ça peut donner au Québec du fait que ces deux grandes lignes
Alitalia et Lufthansa sont maintenant rendues à Toronto, au point de vue
de l'impact économique pour la région de Toronto, impact qu'on
perd à Montréal? Est-ce que vous pouvez nous résumer ce
qu'on peut perdre à Montréal si ça continue dans ce
sens?
M. MAILLOUX: Essayer de quantifier comme ça, c'est assez
difficile. Il est vrai que les décisions qui ont fait que Lufthansa et
Alitalia atterrissent maintenant à Toronto, ce sont des décisions
qui sont du ressort du ministre fédéral des Transports qui
analyse ces situations à l'égard d'échanges
internationaux. C'est un peu du troc international: si tu m'en donnes une pour
là, je vais t'en donner une pour Toronto. Il est entendu qu'à ce
moment-là, la province de Québec a reflété au
niveau du ministère fédéral des Transports combien elle
était inconfortable avec une décision comme celle-là,
excepté que la décision est quand même demeurée. Il
est certain que cela a un impact au détriment de Montréal et
à l'avantage de Toronto. Comment, par exemple? Il faudrait voir
ça en fonction du nombre d'atterrissages faits à l'un ou l'autre
des aéroports, du nombre de personnes et combien de tonnage.
M. LEGER: Mais quand même, dans tout le système
économique de marchandises et d'édifices ou sièges
sociaux, de succursales qui vont se bâtir autour de l'aéroport de
Toronto, cela amène un impact extraordinaire au niveau de la perte qu'on
peut avoir à Montréal.
M. MAILLOUX: J'en conviens; c'est pour ça que la stratégie
du Québec, à ce jour, a été de parler de conserver
à Montréal la porte d'entrée du cargo et de la
marchandise. A cela, on attelle différentes stratégies
d'aménagement de parcs industriels, aéroportuaires, etc.
M. LEGER: On peut pratiquement dire que ç'a été
encore un autre monologue, quand l'ancien ministre des Transports a
essayé d'obtenir cette responsabilité et cet avantage du
fédéralisme rentable pour l'Ontario dans ce domaine.
M. MAILLOUX: Quant à moi, actuellement ce n'est même pas un
monologue, il n'y a pas de dialogue du tout. Cela a été fait avec
des fonctionnaires.
M. LEGER: On parlait tantôt du Tram qui va passer par Laval; je
veux quand même parler, au niveau de Laval, de l'extension du
métro. A la suite des rencontres avec les autorités municipales
de Laval, j'aimerais savoir comment se présente le projet d'extension du
métro de Montréal sur l'île Jésus, surtout depuis le
non formel de M. Hanigan à ce sujet; est-ce que le projet est
avorté à cause de raisons financières?
M. MAILLOUX: Lors de la conférence que j'avais donnée
est-ce que c'est au même moment que Mirabel ou la semaine
suivante? j'avais exprimé un voeu selon lequel nous
considérions que l'extension du métro de Montréal devait
aller vers le centre-ville de Laval plutôt qu'arrêter à la
station Saint-Charles, tel que mentionné par les autorités de la
ville de Montréal.
Il est indiscutable que, comme le ministère des Transports et le
gouvernement sont appelés à payer une partie des déficits
que toutes les commissions de transport accusent annuellement, il est temps
qu'un des articles du projet de loi 23 soit mis en vigueur, soit celui par
lequel on dit que, quand il y a immobilisation, dans un territoire
donné, d'un système de transport, le ministère des
Transports se prononce avant immobilisation. C'est peut-être un droit de
veto mais quand on "poigne" une partie de la note, je pense qu'il est normal
que l'on participe à la décision avant qu'elle ne soit prise.
J'ai, comme le député de Lafontaine, pris connaissance de la
décision qu'a prise la ville de Montréal, d'aller vers l'endroit
qui a été mentionné précédemment. Par
contre, quand nous avons rencontré l'exécutif de la ville de
Montréal de même que, par la suite, celui de la ville de Laval, il
y a eu des positions diamétralement opposées. La ville de
Montréal prétend qu'avant d'aller desservir une
collectivité qui n'a pas voulu entrer dans le club et payer une partie
de la note, elle doit desservir les villes, soit Verdun ou d'autres qui,
forcément, au tout départ, ont accepté de payer. C'est un
argument. Il y a un autre argument qui est apporté par la ville de
Montréal, lequel dit qu'au moment où on dirige le métro
vers le centre-ville de Laval, elle perd des revenus parce que,
forcément, les gens iront construire vers Laval plutôt que de
demeurer dans le centre-ville de Montréal. Les arguments qui sont
invoqués par Laval et par Montréal doivent être
étudiés par le gouvernement. Mais nous poursuivons le dialogue
entre les deux villes qui sont mentionnées et nous espérons que,
comme il n'y a pas eu de bris on s'est même rencontré
à une même table récemment, à Laval, entre le maire
M. Paiement, M. Hanigan, le sous-ministre et moi-même et le ministre
d'Etat il sera possible d'en venir à un consensus qui desservira
davantage les populations concernées.
M. LEGER: II n'y a pas de bris, mais c'est une querelle de gros
clochers.
M. MAILLOUX: Cela m'a semblé.
M. LEGER: Maintenant, quel sera le rôle de...
M. MAILLOUX: Ce n'est pas un monologue.
M. LEGER: Ce n'est pas un monologue, c'est une trilogie. Quel sera le
rôle du Tram comme lien entre Laval et le centre-ville de Montréal
parce qu'il était question, étant donné que ça va
aller à Mirabel, qu'il va y avoir des incidences à travers la
ville de Laval.
M. MAILLOUX: Une station à Laval. M. LEGER: Une station à
Laval.
M. MAILLOUX: C'est exact. C'est-à-dire que, si on faisait le
circuit au complet, il y aurait peut-être deux stations à Laval,
si on faisait le CN-CP, mais peu importe lequel on choisit, il y aura au moins
une station à Laval, de Laval au centre-ville, les gens pourront se
rendre...
M. LEGER: Est-ce que ça peut retarder les trente-cinq minutes
dont vous parliez tantôt?
M. MAILLOUX: Non, c'est inclus.
M. LEGER: C'est inclus. Est-ce qu'il a été question
d'étudier aussi un système de métro en surface,
parallèle au Tram?
M. MAILLOUX: II en a été question, mais en raison des
conditions climatiques, je pense, cela apporterait des dangers assez
particuliers et ça n'a pas été retenu comme option
possible.
On nous dit que ce n'est pas possible que le métro actuel, avec
les wagons actuels, puisse aller en surface, c'est ce qu'on nous a dit et je
pense qu'ils ont raison.
M. LEGER: Comme il y aura une station possible avec le Tram, est-ce que
le Tram va remplacer le métro dans ce sens?
M. MAILLOUX: En fait, il faut bien s'entendre, tous les systèmes
de métro, c'est complémentaire. Ce qu'on appelle le Tram, qui est
un transport régional, en fait, ce n'est pas seulement pour desservir le
centre-ville à l'aéroport parce qu'il y a 70 p.c. ou 75 p.c. du
service qui est en dehors de l'aéroport, c'est-à-dire que c'est
régional. A partir de là, lorsque c'est une station à
Laval, c'est évident qu'il faut que tu prennes les gens, que tu les
distribues dans l'ensemble de Laval, que ce soit par un métro ou par un
service d'autobus, mais il faut quand même... Tu ne peux pas avoir une
station seulement pour les gens qui demeurent à 1,000 pieds de la
station, cela prend un autre système pour les distribuer. Tout ça
devient complémentaire.
M. LEGER: Est-ce que la conception de ça a été
faite uniquement pour desservir les gens de Laval qui iront à Mirabel ou
permettre aussi que les gens de Laval se servent de ces stations pour...
M. MAILLOUX: En fait, ce Tram, en plus de donner un service
régional rapide, a été conçu aussi en fonction des
autres modes de transport, c'est-à-dire que, même dans
Montréal, on a une station à McGill tout de suite reliée
avec la station de métro et on a une autre station de Tram, au nord de
Montréal, qui est reliée à une station de métro. A
Laval, on a prévu où la station de Tram serait, il y aurait le
métro en-dessous éventuellement.
Lorsque l'étude a été faite, ce fut non seulement
en fonction de données régionales, mais en fonction de tous les
modes de transport. Tout cela d'ici une quinzaine d'années sur
l'ensemble.
M. LEGER: Pour les gens de Dorval qui arrivent à Dorval et qui
doivent s'en aller à Mirabel, comment cela fonctionnerait-il au niveau
de leurs bagages et pour se transporter eux-mêmes? Est-ce qu'ils auront
à payer un billet comme n'importe quel usager du centre-ville qui s'en
va à Mirabel et que leurs bagages seront transportés autrement?
Comment cela fonctionnerait-il?
M. MAILLOUX: Actuellement, pour jusqu'à 1980 ou 1981, ce sera
fait par autobus. C'est évident, si un gars vient de Québec ou de
Montréal, ou de Montréal-Paris, il devra correspondre de Dorval
à Mirabel. Ce transport habituellement est fait par Air Canada. Pour
prendre un exemple concret, ce sera par la compagnie transporteuse, la
compagnie aérienne. Habituellement, il y a des ententes. Air Canada
paierait le prix du billet à la Commission de transport de
Montréal. Comme des autobus sont prévus pour les bagages aussi,
ce sont des autocars, en fait qui...
M. LEGER: Si le Tram prend 35 minutes et si l'autobus prend une
heure...
M. MAILLOUX: Je parle de 1980.
M. LEGER: ... les bagages vont arriver une demi-heure en retard.
M. MAILLOUX: Je parle de 1980 par autobus. L'autre étape
après cela, à partir de 1981, il n'y aura presque plus de vols
à Dorval. C'est-à-dire qu'à ce moment-là, le
Transfrontalier et l'Intercontinental seront tous les deux à Mirabel. Il
restera le transfert du national à l'international. A ce moment, la
charge de transfert sera beaucoup moins lourde. Encore là, si on fait la
proposition que le Tram devienne un système en commun régional et
qu'à ce
moment-là ou quelques années après la boucle soit
fermée, il y a une partie de la boucle qui passe très près
de l'aréoport de Dorval. Il serait alors possible d'organiser un
très court service d'échanges entre le point d'atterrissage et le
Tram qui passe à proximité de Dorval. Le lien se fait
automatiquement avec Mirabel.
M. LEGER: Est-ce qu'on a prévu à peu près le
coût pour l'usager du Tram?
M. MAILLOUX: N'avait-on pas fait parvenir à tous les
députés le rapport Tram? Je regrette de ne pas l'avoir par coeur,
mais on a fait parvenir à tous les députés le rapport
Tram. Vous avez toutes ces données dans le rapport.
M. LEGER: Cela ici?
M. MAILLOUX: Non, le rapport Tram. Au moment de la conférence, on
a fait parvenir à tous les membres de l'Assemblée nationale le
rapport complet de l'étude qu'on rendait publique... Toutes les
réponses sont là-dedans.
M. LEGER: II me reste une autre question concernant le transport en
commun. Les journaux ont rapporté des propos du député de
Laprairie en date du 10 avril qui annonçait une étude d'un plan
intégré de transport sur la rive sud de Montréal, incluant
l'actuelle Commission de transport de la rive sud et la région
environnante, est-ce exact?
M. BERTHIAUME: Oui, M. le Président. C'est l'étude qui est
proposée pour la rive sud. Quand on dit la rive sud, il faut comprendre
la grande rive sud et non pas les huit ou neuf municipalités. En fait,
c'est potentiellement, de Sorel jusqu'à Rigaud et peut-être, d'une
façon plus restreinte, Saint-Hyacinthe et Valleyfield, autrement dit
l'étendue exacte de l'étude demeurera à déterminer
après les premières démarches faites par les
enquêteurs. Parce qu'on ne sait pas jusqu'à quel point le
transport interrégional entre Sorel et Longueuil est important pour le
développement, on ne le sait pas à ce stage-ci, mais les
premières enquêtes pourront déterminer si cela vaut la
peine de l'étendre jusqu'à Sorel d'un côté,
jusqu'à Rigaud de l'autre. Selon le sens de l'étude, le mandat
qui sera confié sera similaire à celui qui a été
confié au groupe Tram, c'est analogue, pas parfaitement semblable, parce
qu'il n'est pas question d'aréoport, mais en ce qui concerne la partie
régionale, l'étude Tram est semblable.
Evidemment, on doit regarder toute l'infrastructure routière
aussi bien que le transport "intermodal".
M. LEGER: Qui fait l'étude? Quelle est la durée
prévue? Combien peut coûter cette étude?
M. BERTHIAUME: On prévoit 22 mois avec plus ou moins d'erreurs
raisonnables. On prévoit pour le moment que l'étude sera faite
par les experts du ministère. Il est possible qu'en cours de route on se
rende compte qu'on n'a pas le personnel requis pour faire toute l'étude.
A ce moment, on pourra peut-être penser à engager des firmes
spécialisées en étude contractuelle.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a un budget d'établi jusqu'à ce
jour pour cette étude?
M. BERTHIAUME: Comme je l'ai annoncé, il y a déjà
quelques semaines, un regard préliminaire nous dit que cela devrait
être entre $800,000 et $1.5 million. Il faut préciser le mandat,
compte tenu des disponibilités budgétaires, non seulement de
cette année, mais des années subséquentes, étant
donné que c'est évident que le budget 1975/76 est loin
d'être adopté à ce moment-ci. Il est en discussion, comme
on l'a indiqué plus tôt. On n'est pas en mesure de préciser
le montant avant que le conseil des ministres, éventuellement, ait
regardé ces prévisions budgétaires.
M. MAILLOUX: C'est à peu près le même groupe de
travail qui a fait le rapport sur le Tram qui travaille... C'est
déjà commencé d'ailleurs.
M. BERTHIAUME: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Elément 2 du programme 1.
M. BURNS: II me reste un dernier point à l'élément
2. Cela concerne en particulier la sécurité des personnes
transportées. Nous avons reçu copie d'une plainte qui
était adressée au ministre le 23 janvier par M. Gilles
Côté, de Lachine. Je soulève le cas tout simplement, non
pas que le cas soulevé par M. Côté ne soit pas important,
mais pour l'ensemble de ce type de problèmes. En deux mots,
peut-être pour rafraîchir la mémoire du ministre, cette
lettre, qui lui était adressée le 23 janvier par M.
Côté, dénonce une situation d'une compagnie dont le nom est
les Autobus Léo Auger Transport.
Cette compagnie, semble-t-il, est à contrat avec Air Canada pour
transporter, entre autres, ses employés qui travaillent à Dorval
et de leur domicile, j'imagine, en tout cas, d'un certain point
extérieur à Dorval. M. Côté, qui utilise ce moyen de
transport, dit dans sa lettre que, malgré des plaintes qu'il a
formulées à l'endroit de cette compagnie, concernant des
problèmes du style vibration dans la conduite, à vitesse entre 35
milles à l'heure et 55 milles à l'heure, problèmes de
tuyaux d'échappement, une série de choses comme celles-là,
des pneus défectueux, malgré les plaintes qu'il a
formulées à Air Canada et à la compagnie en question, il
semble qu'il n'y ait rien qui se fasse. C'est dans ce sens qu'il s'adresse au
ministre pour voir à ce
que quelque chose soit fait. Dans des cas comme celui-là
c'est là que je généralise la question, j'imagine
que ce n'est pas la seule plainte que vous avez reçue dans
l'année qu'est-ce que le ministère fait à l'endroit
d'une plainte de ce style? Est-ce qu'il y a des enquêteurs? Est-ce qu'il
y a des inspecteurs? Aussi, j'aimerais que le ministre nous dise quelles sont
les méthodes préventives qui existent quant au système
d'inspection de ces autobus?
M. MAILLOUX: M. Charland va donner la réponse au problème
soulevé, de même que pour des cas semblables. Dans le cas
précis des Autobus Auger, je ne sais s'il a fait une nouvelle plainte,
mais à la suite de la première plainte, les inspecteurs du
service de sécurité routière du ministère des
Transports se sont rendus sur place, on fait l'inspection des véhicules
et ont recommandé des modifications auxdits véhicules.
Dans le domaine de la prévention ou du programme de
prévention, par exemple, de tel cas, dans d'autres autobus, ce service
est habilité, par la province, à passer chez les transporteurs en
commun, chez les transporteurs scolaires, à faire l'inspection
régulière et systématique des véhicules, de
façon annuelle, et à faire rapport dans chaque cas. Très
souvent, on avise l'entrepreneur de mettre au rencart des autobus, tout
simplement.
UNE VOIX: Est-ce qu'on enlève les plaques?
M. BURNS: Est-ce que le ministre peut nous dire combien il a
d'inspecteurs dans ce service?
M. MAILLOUX: On me rapporte qu'il y a environ 25 inspecteurs qui
s'occupent spécialement de l'inspection mécanique des
véhicules.
M. BURNS: Est-ce que le chiffre que vous me donnez inclut
également le transport scolaire, les inspections pour le transport
scolaire?
M. MAILLOUX: C'est la même... Je voudrais ajouter quelque chose.
Chaque fois qu'on parle d'inspection mécanique, il y a un
problème de recrutement considérable en raison des salaires qui
sont payés par le gouvernement. Il n'y a presque personne
d'intéressé à venir à ces salaires.
Et dans l'étude qu'on poursuit relativement à la
sécurité routière, je disais devant les membres de la
commission récemment qu'un des points particuliers sur lequel on
s'attacherait serait l'inspection de certains types de véhicules, comme
les tacots. Cela rejoignait également le transport scolaire et
autre.
Mais je constate que pour la mise en place d'effectifs qui pourraient
surveiller un parc d'automobiles d'au-delà de $3 millions, on aurait une
difficulté extraordinaire de recrute- ment. C'est pour cette raison
qu'il va peut-être falloir inventorier davantage d'autres
possibilités d'inspection, peut-être avec l'entreprise
privée, avec les garages spécialisés, c'est le point sur
lequel je pensais qu'on pourrait aller le plus tôt, mais il ne nous sera
peut-être pas possible de le mettre en place très vite, en raison
principalement du recrutement.
Chaque fois qu'on parle de recrutement spécialisé... On
l'a rencontré dans le domaine de l'inspection des taximètres, on
le rencontre dans le domaine de l'inspection mécanique, de la
réparation des avions, les techniciens avec lesquels on fait affaires
sont payés tellement plus cher dans l'industrie privée, qu'ils ne
veulent absolument rien savoir; on est obligé de faire réparer
nos avions par des compagnies privées. C'est un peu le problème
qu'on rencontre.
M. BURNS: Est-ce que la solution n'est pas de tenter d'adapter vos
salaires de la Fonction publique aux conditions du marché?
M. MAILLOUX: Disons que dans le domaine...
M. BURNS: D'ailleurs, si le ministre me permet, comme on a fait à
la Justice, par exemple. A un moment donné, il y a tout un secteur
où on avait des difficultés de recrutement, en particulier
lorsqu'on a décidé d'imposer la mécanisation de la prise
des témoignages.
M. MAILLOUX: Oui, on a...
M. BURNS: On avait de la misère à recruter des personnes
qui feraient fonctionner ces machines et verraient à faire la
transcription des témoignages. On a récemment annoncé une
hausse des salaires de ces gens pour pouvoir recruter davantage.
M. MAILLOUX: Je me rappelle que M. Sainte-Marie qui est ici fera un
rapport...
M. BURNS: Les juges vous n'avez pas de difficulté à les
recruter. Vous en avez une longue liste. Les gars attendent et ils ont
hâte que les gens prennent leur retraite.
M. MAILLOUX: Probablement que M. Sainte-Marie...
M. BURNS: D'ailleurs, le cabinet est une bonne source de recrutement,
semble-t-il, pour la magistrature.
M. MAILLOUX: Ce ne sera sûrement pas mon cas dans ce domaine.
M. BURNS: Non, ceux qui ne sont pas avocats dans le cabinet, je pense
qu'ils n'ont pas d'espoir. Il leur reste juste des commissions, etc.
M. BELLEMARE: Peut-être que le député de Maisonneuve
est un candidat éventuel à la magistrature.
M. BURNS: Non, pas du tout. Je suis un peu trop jeune pour prendre ma
retraite.
M. MAILLOUX: Je dirais au député de Maisonneuve que j'ai
assisté aux nombreuses discussions qu'on a eues dans le cas des
mécaniciens, des pilotes pour le service aérien. Et au moment
où il a fallu prendre une décision finale en vue d'augmenter
certains salaires, ouvrir des conventions de travail, ça n'a pas
été facile parce que ça entraîne des rebondissements
en chaîne de la part des syndicats.
Mais même s'il y a eu ouverture de la convention, je
m'aperçois aujourd'hui, selon les rapports des services aériens,
que le recrutement qui a été accepté en supplément
avec des conditions de travail nouvelles, n'a pas donné les
résultats qu'on espérait. Et très récemment j'ai
été obligé, malgré tous les postes offerts aux
services aériens d'aller vers l'entreprise privée pour faire
réparer des avions. Et on était rendu, dans notre cas, où
les gens qui montaient à bord étaient dans une
insécurité complète.
C'est pour cette raison majeure qu'il a fallu ouvrir une convention.
Dans le cas des mécaniciens pour l'inspection des véhicules
automobiles, c'est peut-être moins grave que dans le domaine des avions.
Il y a eu des problèmes particuliers, mais il ressort que c'est en
discussion devant le Trésor, mais ça ne semble pas facile car
ça amène des problèmes de convention et des
répercussions sur les conventions de travail, où la note monte
très vite.
M. BURNS: Malgré la hausse de certains traitements, votre
recrutement ne s'améliore pas.
M. MAILLOUX: II semble difficile.
M. BURNS: Le gouvernement serait-il considéré comme un
mauvais employeur?
M. MAILLOUX: Non, je pense que la surenchère qui est faite par
les compagnies privées est telle qu'on n'est jamais capable de rejoindre
de tels salaires.
M. BURNS: Si on revient à nos 25 inspecteurs, j'avais posé
une question avant que le ministre ne m'amène sur ce sujet, à
savoir si c'était ce groupe qui faisait les inspections pour les autobus
scolaires.
M. MAILLOUX: Oui. C'est le même service. Pour la
sécurité routière, c'est le même qui fait
l'inspection des autobus et des véhicules.
M. BURNS: Est-ce que le ministre est en mesure de nous donner des
statistiques sur le nombre d'inspections qui sont effectuées par ce
service?
M. MAILLOUX: En 1972/73, le nombre d'inspections a été de
17,054, plus 2,000 véhicules modifiés ou hors série; en
1973/74, cela a été environ le même nombre d'inspections,
soit 17,000 et 19,000 avec les véhicules hors série ou
autres.
M. BURNS: Dans ces chiffres, est-ce que le ministre a à sa
disposition la différence entre les inspections faites pour les autobus
scolaires et les inspections faites pour les autres types de
véhicules?
M. MAILLOUX: Je pourrais l'avoir, mais je ne l'ai pas en
détail.
M. BURNS: Vous pourriez l'avoir?
M. MAILLOUX: Je pourrais l'avoir et vous fournir ce rapport
aussitôt qu'il sera prêt.
M. BURNS: Si cela ne demande pas une recherche trop exhaustive,
j'aimerais bien que nous l'ayons.
M. MAILLOUX: On me dit que sur les 17,000 mentionnés, 95 p.c.
seraient dans le domaine scolaire. A présent, si vous tenez à
avoir les détails, cela pourra peut-être prendre quelques jours,
mais on pourra quand même les déposer.
M. BURNS: Je pense que cela suffit. C'était la proportion que je
voulais connaître.
M. MAILLOUX: C'est environ 95 p.c. dans le domaine scolaire.
M. LEGER: Avant d'adopter cela il y a quand même des chiffres au
bout. Je remarque qu'il y a une augmentation, dans le programme 1, de $5
millions et la grande majorité provient du transport des personnes. Si
on regarde l'élément 2, on voit qu'au niveau du transfert, il y a
$4,570,000. Est-ce que ce sont des subventions aux commissions publiques de
transport? Est-ce au niveau scolaire? Est-ce au niveau du transport en commun?
D'où vient cette augmentation?
M. MAILLOUX: Cette augmentation vient de décisions
gouvernementales de favoriser les achats d'autobus, comme c'est le cas pour la
Commission de transport de Montréal, qui a donné une commande de
550 autobus et pour d'autres qui pourraient vouloir bénéficier de
la mesure. Pour l'année financière en cours, pour ceux qui seront
livrés, l'impact est du montant mentionné.
M. LEGER: Est-ce que cela touche les nouveaux wagons de
métro?
M. MAILLOUX: Non.
M. LEGER: Seulement les autobus.
M. MAILLOUX: Cela concerne la mesure annoncée pour la fabrication
d'autobus qui serait favorisée, non pas de 10 p.c. automatiquement, mais
de 30 p.c, s'il y avait un contenu québécois, jusqu'à 40
p.c. durant l'implantation.
M. LEGER: Dans ces autobus, est-ce que le contrat a été
donné à General Motors?
M. MAILLOUX: Le contrat a été accordé à
General Motors. Par contre, le choix qui avait été
indiqué, dans des journaux, comme pouvant être à la ville
de Saint-Pierre, pour la fabrication, il y a des discussions qui se sont
poursuivies avec mon collègue, le ministre de l'Industrie et du
Commerce, General Motors et SOMA.
M. LEGER: J'ai déjà posé la question à la
Chambre. Est-ce qu'il y a eu une entente avant que ce contrat ne soit
accordé à General Motors, pour que cette compagnie ne se
départisse pas de la construction de la petite voiture Vega et
Astre?
M. MAILLOUX: Dans la demande qui est faite, il n'est pas question des
véhicules dont parle le député de Lafontaine, il est
question de fabrication pour le type de véhicules qui a
été mentionné précédemment seulement.
M. LEGER: Le ministre comprend la raison pour laquelle je pose la
question. Il se peut fort bien et c'est pratiquement visible, que la General
Motors tenait à avoir ce contrat d'autobus, et auparavant, elle se
départissait d'une autre construction au Québec. Cela
remplaçait un travail, donc, cela permettait, tout en diminuant la
construction d'automobiles au Québec, à
Sainte-Thérèse, de garder ses employés, alors que si cela
avait été donné à SOMA, entre autres, General
Motors aurait peut-être eu des mises à pied, puisqu'elle voulait
transférer la construction de ses autos aux Etats-Unis ou ailleurs.
M. MAILLOUX: II y a quantité d'éléments qui
étaient dans la discussion. Je ne peux pas dire que c'est
précisément celui dont parle le député. General
Motors a sans doute voulu éviter la concurrence d'une technologie
allemande qui viendrait s'établir dans le Québec. Je ne dis pas
que, forcément, je suis déçu parce que le but qu'on
recherchait, c'était la fabrication qui se faisait à Brandford,
Ontario, et qui revient dans le Québec. Est-ce que,
ultérieurement, dans d'autres commandes, étant donné qu'on
a éliminé la concurrence, éventuellement General Motors
pourrait augmenter ses prix, la concurrence étant disparue? Ce n'est pas
certain, puisque les discussions se poursuivent avec MANN. Il n'est pas
tellement certain que MANN ne voudra pas s'implanter également dans le
Québec pour d'autres commandes.
M. LEGER: Mais la négociation avec General
Motors, est-ce qu'elle a été faite par la Commis sion de
transport de Montréal ou par le ministè re des Transports du
Québec?
M. MAILLOUX: Elle a été faite par la Commission de
transport de Montréal et au moment où la Commission de transport,
entre les trois soumissions, a accordé la subvention à General
Motors; il y avait quand même une différence de $11,000 ou
$12,000. Ce n'est peut-être pas un montant précis, il y a
peut-être des différences entre les deux types de
véhicules, mais je pense que la différence était telle que
la plus basse soumission était quand même celle de General Motors.
Par la suite, c'est la Commission de transport qui a étudié les
soumissions et qui a fait demande aux Affaires municipales pour être
admissible à la subvention.
M. LEGER: Personnellement, je trouve que c'est malheureux que le
gouvernement québécois n'ait pas saisi l'occasion de garder les
deux et d'obliger General Motors, dans ses négociations, si elle voulait
avoir le contrat même si elle soumissionnait plus bas, à ne pas
diminuer son marché; on aurait pu avoir les deux.
M. MAILLOUX: J'ai dit tantôt, cela a peut-être passé
inaperçu, que mon collègue de l'Industrie et du Commerce n'a pas
cessé de discuter de ce dossier. Il a été longtemps en
pourparlers avec MANN et depuis que l'annonce de l'ouverture de soumissions a
été faite, M. Saint-Pierre négocie sans cesse avec General
Motors. Je ne sais pas si ses crédits sont passés, la question
pourrait lui être posée. Je ne me suis pas informé
récemment. Je sais qu'il y a eu de nombreuses négociations pour
SOMA et d'autres problèmes avec General Motors.
M. LEGER: Ces crédits n'ont pas encore été
étudiés. La diminution de $11,000 entre les deux, ce n'est pas
grand-chose, si on peut conserver les deux constructions. General Motors, si
elle était tellement intéressée à avoir ce montage
d'autobus aurait pu conserver aussi la construction des autres automobiles ici,
si cela avait été une condition.
M. MAILLOUX: Ce n'était pas $11,000, c'était $5,000.
M. LEGER: C'est encore pire.
M. MAILLOUX: C'est moi qui avait fait erreur tantôt. Dans le
produit MANN, il semblait que la grande économie était
principalement sur les carburants, sur une période donnée. A
présent, General Motors a quand même un produit qui est connu.
M. LEGER: Oui.
M. MAILLOUX: II n'appartenait pas au gouvernement du Québec de
décider qui devait
avoir la soumission publique. Je dois dire que si MANN, n'est pas venue
s'implanter au Québec, il ne faut pas blâmer General Motors. J'ai
souvenance qu'après l'appel de la première demande de soumissions
publiques, c'est MANN qui, à deux reprises, a demandé le retard
de l'ouverture des soumissions pour permettre de faire sa soumission. Au moment
où la demande avait été faite, si MANN avait donné
un prix, elle était la seule soumissionnaire devant la Commission de
transport. C'est elle qui, en fait, a donné à General Motors tous
les délais nécessaires pour offrir un meilleur prix. Il y a eu
deux demandes de retard à la Commission de tansport pour l'ouverture des
soumissions.
M. LEGER: Dans les $4,500,000, est-ce qu'il y a une portion de budget
prévue pour la diminution de tarifs ou la contribution à la ville
de Montréal, entre autres, pour les personnes âgées?
M. MAILLOUX: Le montant en cause, est quand même, dans l'ensemble
du budget de la province...
M. LEGER: $300,000 ou $400,000 peut-être.
M. MAILLOUX: ... pour les transports, si peu élevé qu'il
n'y aurait pas de problème budgétaire si la décision
était rendue prochainement.
M. LEGER: Donc, ce serait possible. Vous avez dans ça
suffisamment d'argent pour payer la part de déficit occasionnée
pour le coût des billets pour personnes âgées.
M. MAILLOUX: Je pourrais avouer que quelle que soit l'importance du
budget des
Transports, il ressort que, devant les augmentations que l'on subit
actuellement dans le domaine des revêtements bitumineux, dans le domaine
de l'acier, et certains autres, je m'en vais directement vers la
négociation de budgets supplémentaires.
M. LEGER: Vous allez avoir du poids.
M. MAILLOUX: J'espère être appuyé par l'ensemble de
mes collègues.
M. LEGER: En ce qui me concerne...
M. BURNS: Vous allez être appuyé par tous les autres
ministres qui veulent avoir des budgets supplémentaires.
M. LEGER: Non, c'est le contraire.
M. MAILLOUX: De ça, j'en suis moins sûr.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'élément 2 du programme 1 est
adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Est-ce qu'à l'élément 3,
les membres de la commission ont des questions ou s'il y a lieu de le
remettre...
M. BURNS: Non, on peut l'adopter aussi.
M. LEGER: En ce qui concerne l'élément 3, pas de
problème.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Adopté. Le programme 1 est
adopté. Sur ce, la commission suspend ses travaux jusqu'à cet
après-midi, après la période des questions.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
Reprise de la séance à 16 h 50
M. GRATTON (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement); A l'ordre, messieurs !
M. MAILLOUX: M. le Président, si le député de
Lafontaine me le permet...
Motion d'ajournement
M. LEGER: Juste avant, M. le Président, je voudrais simplement,
avant de commencer, me référer à l'article 157 du
règlement qui dit qu'en commission plénière un
député peut proposer de rapporter à l'Assemblée que
la commission n'a pas fini de délibérer et qu'elle demande la
permission de siéger à nouveau. En commission élue, ce qui
est le cas actuellement, un député peut proposer que la
commission ajourne ses travaux. Je veux me prévaloir de cet article pour
proposer l'ajournement de la commission des transports, des travaux publics et
de l'approvisionnement, pour la raison suivante: Je pense qu'un principe est
mis en cause actuellement, à l'Assemblée nationale, c'est celui
de l'équilibre de l'Opposition et du parti au pouvoir. Quel que soit le
nombre de députés du parti au pouvoir, il a absolument besoin,
pour établir un équilibre dans le Parlement, que l'Opposition
soit constamment présente, qu'elle ait droit non seulement à ses
privilèges mais à toutes les possibilités que lui
confère le règlement, que lui confère la tradition
même du fonctionnement parlementaire, soit le droit de pouvoir
s'exprimer, d'avoir ses périodes de questions régulières.
Or, la décision prise en Chambre a fait que cela commence une ouverture
de session, vu le petit nombre des députés de l'Opposition, que
nous ne pouvons pas accepter, et c'est la raison pour laquelle nous voulons
nous opposer violemment à cette première occasion qu'on a eue de
nous couper une journée de députés.
Au cours de la période des questions, on a vu que seulement trois
députés du parti de l'Opposition ont pu poser les questions
qu'ils voulaient poser. Dans l'équilibre parlementaire, il est bien
entendu que l'Opposition a un rôle bien précis à jouer,
à l'avantage même du gouvernement, qui est celui d'être une
caution de cette administration, en la surveillant constamment, en apportant
les amendements qu'il faut, quand on juge qu'un projet de loi doit être
bonifié, en s'opposant, et en votant contre, quand un projet est
carrément mauvais et quand un projet doit être rejeté,
d'aller même jusqu'au filibuster pour l'empêcher d'être
adopté. On veut que la population soit au courant de ces choses. Si on
enlève à l'Opposition la possibilité de s'exprimer par les
moyens normaux, le gouvernement n'est plus dans un régime
démocratique, c'est une dictature et c'est malheureux que je doive dire
aujourd'hui que même si la motion a été votée en
haut, alors qu'il manquait 35 députés libéraux dans le
vote, même si nous avons été battus, même si nous ne
sommes que six députés du Parti québécois et deux
du Parti créditiste, nous avons un rôle à jouer. Ce n'est
pas en faisant siéger trois commissions parlementaires d'une
façon régulière, alors, que dans le parti de l'Opposition
nous ne sommes que cinq, puisqu'un membre est absent il sera ici la
semaine prochaine, c'est une question de santé que nous pouvons
être présents, deux députés, sur chacune des
commissions.
Quand l'Assemblée nationale siège, on ne peut pas avoir
trois commissions parlementaires en même temps. H ne peut y en avoir que
deux. A ce moment-là, c'est possible de siéger à cinq
députés. Mais quand nous avons trois commissions en même
temps, nous ne pouvons pas avoir notre sixième représentant, s'il
y en a un, par hasard, qui est malade pour la semaine.
M. le Président, pour toutes ces raisons, nous croyons que c'est
un principe qui a été voté, cet après-midi et que,
la semaine prochaine ou dans quinze jours, on pourra proposer de nouveau, comme
il a failli y avoir une proposition d'une semaine même d'ajournement de
l'Assemblée nationale, parce qu'on voulait hâter les travaux des
crédits. C'est la raison première, mais il y a des raisons
cachées. On sait bien qu'à la période des questions, il
est normal que l'Opposition pose ses questions, que l'Opposition puisse
s'exprimer, donner son point de vue. Si on enlève cela,
l'équilibre parlementaire est absolument dissout, dilué et c'est
impossible de gouverner. Nous n'accepterons pas d'être une Opposition qui
n'est pas capable de jouer son rôle. Nous sommes peu nombreux, mais nous
sommes capables de jouer ce rôle, pourvu que le gouvernement ne se serve
pas du bâillon pour essayer de nous museler. C'est malheureux pour la
commission des transports, parce que nous avions encore beaucoup de bonnes
questions, le rythme était très bon, l'attitude était
sereine et constructive.
Je sais même que les différents ministres sont contents de
voir l'Opposition leur poser beaucoup de questions et les tasser dans les coins
parfois et parfois les féliciter, parce que cela leur donne davantage
l'occasion, pendant la prochaine année, de relire les débats et
d'apporter des amendements, de souvent prendre à leur crédit des
décisions qui sont prises par la suite, mais qui viennent quand
même souvent de l'Opposition qui est là pour les aiguillonner.
Pour ces raisons, M. le Président, nous ne pouvons accepter ce point. Je
voudrais en profiter aussi pour dire qu'à la période des
questions que nous avons en Chambre, nous n'avons aucune objection à ce
que les députés du gouvernement posent des questions mais alors,
durant une période de 30 minutes, il est impossible de réaliser
toute la période de questions de l'Opposition. Ce n'est pas parce qu'un
député est élu du côté du gouvernement qu'il
n'a pas de question à poser. Mais quand il
y a une Opposition, ce n'est pas parce qu'ils ne sont que cinq ou six
d'un parti qu'elle doit n'avoir que la moitié de ses
députés à poser des questions. S'il y avait eu 25
députés ou 36 députés de l'Opposition comme dans la
Législature précédente, toute la période de
questions passait pour les députés de l'Opposition. Cela ne veut
pas dire que, parce que nous sommes six, les sujets d'actualité à
faire valoir ou les questions pertinentes à poser doivent se limiter
à un ou une par député de l'Opposition.
Alors, M. le Président, je pense qu'il faut repenser le
système de questions à l'Assemblée nationale justement
parce que le parti d'Opposition a un rôle bien précis à
jouer. Il se peut qu'un député ait deux ou trois questions
à poser et si...
M. BERTHIAUME: Est-ce que le député de Lafontaine me
permet une question?
M. LEGER: J'achève.
M. BERTHIAUME: Juste une question. Combien de questions les
députés ministériels ont-ils posées cette
semaine?
M. LEGER: Cette semaine? Je sais qu'aujourd'hui il y en a eu une, mais
on remarque...
M. BERTHIAUME: C'est la seule.
M. LEGER: ...une chose, c'est que quand le député
gouvernemental posait une question, le ministre prenait de dix à douze
minutes pour répondre. A ce moment-là, très souvent,
c'était une question proposée par le ministre lui-même.
Nous n'avons pas d'objection, c'est normal. Autrement dit, ce sont des
considérations ministérielles, et le ministre pose souvent une
question venant du député. Nous n'avons pas d'objection à
ce qu'un député pose la question, mais il devrait y avoir 30
minutes, au minimum, consacrées complètement à
l'Opposition, quitte à donner dix ou quinze minutes additionnelles aux
députés qui veulent poser des questions en ce qui concerne leur
comté ou leur région. Mais le système actuel ne permet pas
à l'Opposition de s'exprimer. Ce n'est pas parce que les
députés de l'Opposition ne sont pas nombreux qu'ils doivent se
limiter à une question ou limiter la moitié de leur
députation à poser des questions comme cela a été
le cas aujourd'hui. C'est pour cette raison, M. le Président, et nous le
regrettons, que nous n'assisterons pas à la commission si la commission
n'ajourne pas ses travaux ou n'accepte pas de voter pour l'ajournement que je
propose. Nous serons absents et la commission aura l'odieux, si elle continue
de siéger, d'étudier ses crédits uniquement à
l'intérieur du même gouvernement et c'est là donner
à la population l'image que ces crédits sont adoptés par
lui-même.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable ministre des Transports.
M. MAILLOUX: M. le Président...
M. LEGER: Excusez-moi, est-ce qu'on me permet de dire que l'ajournement
proposé pour nous serait jusqu'à mardi où, normalement,
nous aurions une période de questions et où l'Assemblée
nationale continuerait ses travaux?
M. MAILLOUX: Je voudrais faire quelques observations sur la motion
apportée par le député de Lafontaine. Je ne dirai pas que
c'est parce que je suis pris par surprise, mais il ressort qu'il me semble
qu'au début de la session le parti de l'Opposition officielle
connaissait très bien la force qu'il avait en Chambre et que
l'Assemblée nationale avait décidé que, quand la Chambre
ne siégeait pas, tant de commissions pouvaient siéger à la
fois. Je ne sache pas qu'aujourd'hui, alors que la Chambre ne siège pas,
il y ait plus de commissions qui siègent qu'à l'accoutumée
et que la situation qui prévalait il y a quelques jours au moment de la
décision prise par la Chambre soit changée d'autant. Le
député a fait référence à la période
de questions qui serait écourtée par des membres du parti
ministériel. Je dois quand même préciser que la question
qui, aujourd'hui, a été posée par le député
de Charlesbourg était une question assez à l'ordre du jour,
étant donné qu'il vient de la région où
sévit, semble-t-il, un malaise dans le domaine du taxi. C'est d'ailleurs
une question qui était tellement pertinente qu'hier le chef de
l'Opposition officielle avait laborieusement mis en doute la décision
rendue par la Commission des transports et que, cet après-midi
même, à la suite de l'intervention du député de
Charlesbourg, le député de Sauvé, qui est le chef de
l'Opposition officielle, a posé au moins deux questions
supplémentaires, si ma mémoire est fidèle. Je ne vois donc
pas, dans la période de questions, où l'Opposition officielle est
brimée par la Législature.
Je ne sache pas, non plus, qu'ici tant durant la discussion des
crédits des Travaux publics à laquelle a participé le
député de Lafontaine que depuis le commencement de la discussion
des crédits du ministère des Transports, il y ait eu des propos
acrimonieux ou qu'il y ait eu divergence d'opinions tellement profonde. Je
comprends que, si le député de Lafontaine mettait sa menace
à exécution et qu'après que d'autres collègues
auront parlé sur la motion d'ajournement, il décidait de se
retirer de la commission, le ministre qui a à défendre ses
crédits, de même que mes collègues, nous nous verrions
placés forcément devant le fait d'attendre à mardi, tel
que l'a mentionné tantôt le député de
Lafontaine.
A ce moment-là, ce n'est pas moi qui prendrai, quand même,
l'odieux de retarder les travaux de la Chambre. Je sais que les travaux de la
Chambre sont nombreux, surtout si l'on songe aux multiples problèmes et
à la législation dans le domaine de la langue, qui surviendront
dans quelques jours. Je pense que le leader parlementaire du parti
ministériel avait des
raisons de tâcher de faire en sorte que les crédits dont
chaque ministère a besoin pour l'ensemble du Québec puissent
être votés en laissant à l'Opposition le soin de poser
toutes les questions qu'elle croit pertinent de poser. Je suis même
prêt, M. le Président, à dire que même la
règle des commissions fixe un laps de temps maximum à ne pas
dépasser pour chaque ministère. Je ne me suis pas prévalu
dans le passé, mon prédécesseur non plus, d'une telle
directive. Je ne prétends pas, non plus, imposer à l'Opposition
une limite de temps quelconque pour poser toutes les questions qu'elle croit
pertinentes et surveiller l'adoption des crédits du
ministère.
M. LEGER: Si le ministre me permet une question: Est-ce que le ministre
aurait accepté, si le leader de l'Opposition le lui avait demandé
pour faire adopter plus vite les crédits, qu'il y ait une semaine de
suspension des séances normales en haut pour adopter uniquement les
crédits pendant cette semaine? Est-ce que le ministre aurait
accepté cela?
M. MAILLOUX: Disons qu'il n'appartient pas au ministre des Transports de
fixer pour le leader parlementaire du parti ministériel, qui a quand
même d'autres chats à fouetter que les miens, les travaux
parlementaires.
M. LEGER: Allez-vous accepter ce principe, comme ministre, que, pendant
une semaine, la Chambre ne siège pas, avec les dangers possibles
je ne sais pas; un exemple farfelu d'une émeute à la
prison de Bordeaux? Les crédits de la Justice sont adoptés. Il
n'y a pas de tribune pour faire valoir à l'Opposition des choses comme
un projet d'urgence. Comme aujourd'hui, on ajourne, on enlève une
séance, la prochaine fois, ce pourrait être une semaine, cela
pourrait être trois jours. Un principe est posé. Cela
enlève les dépôts de documents, cela enlève les
déclarations ministérielles, cela enlève les
réponses de l'Opposition, cela enlève les motions de censure.
Tout le processus normal démocratique pourrait être enlevé.
C'est ce principe, au départ. Aussi, ce que nous n'approuvons pas, c'est
que cela permet c'est un autre côté de l'affaire de
n'avoir de présents, pour ce soir et demain, que trente
députés ministériels. Les autres vont être en
vacances jusqu'à mardi matin, parce qu'il n'y aurait que trois
commissions qu'ils vont couvrir avec à peu près neuf à dix
députés libéraux. Demain et mardi matin, il n'y aura que
trente députés libéraux, alors que tous les
députés de l'Opposition sont censés être
présents. Les 72 autres arrivent mardi après-midi bien
disposés pour fonctionner. Ce sont des choses comme celles-là
qu'on ne veut pas accepter.
M. MAILLOUX: M. le Président, je ne voudrais pas que ce soit un
débat à répétition.
LE PRESIDENT (M. Gratton): D'ailleurs, je ferai remarquer aux membres de
la commission que la motion d'ajournement n'est pas débattable.
J'inviterais le ministre des Transports à conclure avant qu'on prenne le
vote.
M. MAILLOUX: Je voulais ajouter simplement ceci: Je n'ai pas à me
prononcer évidemment sur l'arrêt possible d'une session pour une
semaine. Il appartient à celui qui conduit les travaux de la Chambre de
suggérer ce qu'il croit être les heures et les jours normaux pour
discuter de la législation que le gouvernement doit, quand même,
faire adopter. J'imagine que ce n'est pas pour bousculer l'Opposition qu'il
fait telle et telle demande à la Chambre.
Quand on parle de ce que le parti de l'Opposition officielle aurait
comme perte en n'ayant pas la séance du vendredi matin, l'on comprendra
quand même qu'à la séance du vendredi matin, en dehors de
la période des questions, l'Opposition, une semaine durant, étant
donné qu'elle n'appartient principalement qu'à un seul parti, a
tout le loisir de discuter de toutes les questions qui semblent
d'actualité dans le Québec.
Et je ne vois pas ce que demain matin, en siégeant à
environ une heure et demie, apporterait tellement de mesures
d'efficacité aux partis de l'Opposition.
M. LEGER: C'est une question de principe, M. le ministre. Quand on met
le bras dans le rouleau compresseur, le reste du corps y va. Après,
ça peut être pour quatre jours, cinq jours, pour adopter les
crédits rapidement.
M. MAILLOUX: De toute façon, je ne voudrais pas
m'éterniser dans un débat où je ressasserais les
mêmes paroles. Je voudrais simplement dire que je demanderai tantôt
à mes collègues de s'opposer à l'ajournement de la
commission. Et si, par la suite, le député de Lafontaine
s'abstient de participer aux débats et que l'Opposition n'est pas
représentée, il me faudra forcément, à ce moment,
demander au président de la commission d'arrêter les travaux,
étant donné que, j'imagine, seuls les membres du parti
ministériel pourraient poser des questions. Je ne veux pas
paraître, comme ministre des Transports, me défiler devant ma
responsabilité, de même que celle de mes fonctionnaires, de
répondre à toutes les questions que voudra poser le
député de Lafontaine ou d'autres collègues s'ils le jugent
à propos, ou d'autres membres qui ont été élus dans
le comté de Beauce-Sud ou de Rouyn-Noranda.
Mais j'attendrai à mardi si, par hasard, il n'y a aucun
représentant de l'Opposition, et l'on prendra le temps
nécessaire. Je n'ai absolument rien à cacher en aucune
façon, et je ne tiens pas à ce qu'un budget d'environ $700
millions soit accepté alors que l'Opposition ne serait pas
présente.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Alors, messieurs, je demande le vote
enregistré sur la motion...
M. LEGER: Je demande le vote enregistré, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Gratton): ... du député de Lafontaine
à l'effet d'ajourner les travaux de cette commission à mardi.
M. Bédard (Montmorency)?
M. BEDARD (Montmorency): Contre.
LE PRESIDENT (M. Gratton): M. Belle-mare.
M. BELLEMARE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Gratton): M. Berthiaume.
M. BERTHIAUME: Contre.
LE PRESIDENT (M. Gratton): M. Brown.
M. BROWN: Contre.
LE PRESIDENT (M. Gratton): M. Léger.
M. LEGER: Pour.
LE PRESIDENT (M. Gratton): M. Mailloux.
M. MAILLOUX: Contre.
LE PRESIDENT (M. Gratton): M. Mercier.
M. MERCIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Gratton): M. Picotte.
M. PICOTTE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Contre: 7 Pour: 1. La motion est
défaite.
M. LEGER: M. le Président, c'est à regret que je dois
suivre la logique. Ce n'est pas contre la façon dont le ministre
présente ses crédits que j'en ai. Je dois le féliciter
d'ailleurs; il les mène d'une façon sereine, ouverte, il accepte
les critiques, il les prend, et j'espère que quand nous continuerons
l'étude de ses crédits, du moins si on ajourne, ce sera sur le
même ton.
Mais, M. le Président, vous devez savoir que c'est le principe
qu'on ne peut pas accepter, au nom de la démocratie au Québec. Un
gouvernement doit fonctionner avec une opposition, et c'est une occasion pour
nous de prouver qu'on est prêt à fonctionner avec le
système, à condition qu'on ne pose pas des gestes qui ont
été posés en Chambre et que je juge dictatoriaux.
M. BELLEMARE: M. le Président, je comprends mal qu'on vienne dire
qu'on brime la démocratie. Il n'a même pas le droit de parole
après le vote; on le laisse aller et on ne dit pas un mot. Je pense
qu'on est assez démocrate.
M. LEGER: Quel article de règlement invoquez-vous?
M. BELLEMARE: II n'y a pas de débat après le vote.
LE PRESIDENT (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
L'honorable ministre des Transports.
M. MAILLOUX: M. le Président, avant que le député
de Lafontaine ne quitte cette assemblée, je voudrais ajouter un mot.
J'ai dit tantôt que je demanderais la suspension plutôt que
demander l'arrêt des travaux, mais j'accepterai de répondre aux
questions des membres de la commission qui sont ici, sauf qu'à la fin de
la séance nous n'adopterons pas les articles qui seront discutés
afin que l'Opposition, ultérieurement, puisse poser les questions
qu'elle jugera à propos de poser, mais les membres de la commission
pourront poser toutes les questions qu'ils jugent à propos sur l'article
qui est en cours.
Information, contrôle et
sécurité
LE PRESIDENT (M. Gratton): Je présume que la suggestion du
ministre est agréée par la commission, et si tel est le cas, nous
en étions rendus à l'élément 1, programme 2:
Information, contrôle et sécurité, élément 1:
Information aux usagers.
M. MAILLOUX: M. le Président, avant de passer aux questions que
voudront poser mes collègues, je voudrais donner un aperçu du
programme 2; il s'agit d'information, contrôle et sécurité.
Ce programme vise à fournir au public des services d'information et de
sécurité, à émettre et contrôler des permis
de conduire et de transport, ainsi que des plaques d'immatriculation. 2-1,
Information aux usagers. Cet élément de programme vise à
informer le public sur l'état des routes, à fournir des cartes
routières et de sentiers de motoneige aux usagers de ces réseaux
et, enfin, à fournir des informations générales au public
sur les transports. Les grandes activités de l'élément 2-1
sont l'information sur l'état des routes, cartes routières,
cartes des sentiers de motoneige, autres informations publiques. J'imagine que
vous avez suffisamment d'information pour poser des questions.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable député de
Bellechasse.
M. MERCIER: Concernant les cartes pour les sentiers de motoneige, est-ce
que le ministre pourrait nous dire si, effectivement, le projet qui
était en voie de réalisation au cours des derniers mois a
été complété et les cartes distribuées au
niveau de la province, au niveau des clubs de motoneigistes?
M. MAILLOUX: Si le député le permet, M. Ghislain Laflamme
donnera les réponses en mon nom.
Effectivement, le projet concernant une cartographie sur les sentiers de
motoneige a été poursuivi, un relevé des sentiers a
été effectué partout, des cartes ont été
dessinées en coopération avec le service de géographie du
ministère, l'impression a été faite et ces cartes ont
été mises à la disposition du public de la façon la
plus large possible. On en a distribué à tous les clubs
agréés de motoneige par caisses entières pour que chacun
des motoneigistes du secteur concerné puisse bénéficier
des cartes qui ont été ainsi pensées pour leur usage et
que ces cartes puissent être effectivement utilisées. En plus, on
a informé le public en général que nous disposions d'une
réserve de ces cartes pour que toute personne n'étant pas membre
d'un club de motoneige et voulant se faire une idée sur les
disponibilités dans ce secteur puisse obtenir les cartes voulues. Le
programme de relevés cartographiques des sentiers de motoneige,
d'impression des cartes et de distribution a été mené, je
pense, à bonne fin.
M. MERCIER: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire si cette initiative est particulière au Québec ou si elle a
été reproduite dans d'autres provinces ou Etats
américains?
M. MAILLOUX: L'initiative du Québec, dans le domaine de la
motoneige, est originale depuis le début. La motoneige est un produit
québécois, est un développement du génie
québécois et toutes les initiatives qui sont un peu à
l'avant-garde ont leur origine, dans ce domaine, au Québec. A ma
connaissance, aucune autre juridiction n'a sur pied un système de
cartographie aussi au point, aussi développé et aussi accessible
que le service que le Québec met à la disposition des gens qui
veulent faire de la motoneige sur son territoire.
M. BERTHIAUME: M. le Président, on me permettra juste une
remarque, pendant qu'on est dans ce domaine, pour féliciter l'ancien
directeur de la sécurité routière pour l'excellent travail
qu'il a fait dans ce domaine.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de
Maskinongé.
M. PICOTTE: M. le Président, est-ce que vous pouvez nous dire
combien d'exemplaires ont été diffusés dans la province,
statistiquement parlant?
M. MAILLOUX: M. le Président, je n'ai pas le nombre précis
de cartes.
Je sais simplement qu'on en a imprimé en fonction des besoins qui
nous ont été communiqués, et que nous avons demandé
l'impression de 225,000 cartes.
M. PICOTTE: Vous voulez dire que toute personne ou association qui fait
la demande au ministère a la possibilité de recevoir ces
cartes?
M. MAILLOUX: Toute personne qui demande des cartes a la
possibilité d'en recevoir, et les disponibilités dans ce domaine
sont en proportion de la demande.
M. PICOTTE: Ce n'est pas réservé aux associations?
M. MAILLOUX: Ce n'est pas réservé aux associations. C'est
à la disposition de tout le public.
M. MERCIER: M. le Président, une question additionnelle sur ce
sujet. Est-ce que des dispositions ont été prises avec le
ministère du Tourisme pour que ces cartes puissent être
distribuées dans les Etats limitrophes au Québec, dans les
bureaux touristiques pour les vacanciers des Etats de la Nouvelle-Angleterre
qui pourraient venir au Québec, par exemple, durant l'hiver faire de la
motoneige?
M. MAILLOUX: Ces cartes ont été mises à la
disposition du ministère du Tourisme, mais je ne saurais dire quel usage
le ministère du Tourisme en a fait. Je peux apporter simplement un point
ici. Nous avons fait imprimer, durant l'année 1973/74, 700,000 cartes
routières par comparaison à 225,000 cartes de sentiers de
motoneige. C'est donc dire que le nombre de cartes de sentiers de motoneige est
amplement adéquat, si on considère que les sentiers sont quand
même de beaucoup inférieurs en millage aux routes tracées
sur tout le territoire du Québec. On a donc un système de
cartographie là-dessus qui mérite tous les éloges.
M. MERCIER: Avez-vous une idée du total, en milles de sentiers,
que cela peut représenter, cette cartographie?
M. MAILLOUX: Je n'ai pas les détails là-dessus pour
pouvoir vous dire combien il y a de milliers de milles de sentiers de
motoneige, mais cela se chiffre par plusieurs milliers de milles. En fait, le
Québec a le réseau le plus développé de sentiers de
motoneige. On pourrait, sans exagérer, dire que quelqu'un qui veut faire
usage de sa motoneige au Québec peut traverser, en suivant les sentiers
et en utilisant les points d'interconnection d'un secteur à l'autre, la
province de la frontière de l'Ontario jusqu'au Labrador et se rendre sur
la basse Côte-Nord.
M. PICOTTE: M. le Président, au point de vue de l'information,
est-ce qu'il y a quelque chose déjà au ministère qui
favorise l'information au niveau scolaire du côté de la motoneige?
Est-ce qu'il y a déjà eu un programme de pensé, est-ce que
cela existe, ou si c'est dans les vues du ministère de penser à
certaine information au niveau scolaire, au niveau des étudiants
à l'intérieur des écoles face à la motoneige?
M. MAILLOUX: Face à la motoneige, oui. En fait, le
ministère est à mettre au point, depuis quelques années,
une politique globale de sécurité routière qui passe par
l'éducation du plus grand nombre possible de gens au Québec. On a
toujours pensé qu'on devait commencer à la base,
c'est-à-dire au niveau des écoles, au niveau des écoliers,
au niveau des gens qui envahiraient, plus tard, en fait, non seulement les
réseaux de motoneige, mais tout le réseau routier, et même,
créer une attitude de réceptivité face à toutes les
mesures de sécurité qui pourraient être employées.
Si on est capable de créer chez un individu un état de
réceptivité face à des mesures de sécurité
routière en particulier, cela pourrait lui permettre dans sa vie d'avoir
une attitude semblable face à tout ce qui peut entraîner un
accident, aussi bien, peut-être même et là, je sors
un peu de ma juridiction en disant peut-être même dans le
milieu du travail. Cela pourrait même être une façon de
contribuer à la prévention des accidents en
général.
Pour en revenir à la question qui a été
posée et à laquelle j'ai répondu un peu de façon
imprécise quant au nombre de milliers de milles de sentiers de
motoneige, j'ai ici des chiffres qui me disent que le nombre de milles de
sentiers agréés pour la motoneige en 1973/74
s'élève à 20,000 milles. Avec cela, on fait un bon petit
voyage en motoneige.
M. VERREAULT: J'aimerais savoir si l'élément 4,
Sécurité routière, peut comprendre aussi la
signalisation?
M. BERTHIAUME: Le domaine de la sécurité routière
est assez vaste, et un des grands avantages que nous avons eus à
fusionner le ministère des Transports avec le ministère de la
Voirie, c'est justement le point qui est soulevé. C'est que, à
cause des juridictions différentes qu'il y avait
antérieurement...
Oui, mais l'élément signalisation est un des
éléments de sécurité. Si vous voulez parler de
signalisation comme telle, en dehors de la conception de la
sécurité, évidemment, ce serait au programme 4,
l'élément 3.
M. VERREAULT: ... à n'importe quel niveau...
M. BERTHIAUME: Si on parle des panneaux de signalisation, par exemple,
qui sont utilisés dans les sentiers de motoneige et leur incidence sur
la sécurité, il est évident que c'est une
préoccupation de la sécurité routière.
M. VERREAULT: Cela m'amène à poser une petite question
assez niaise. Plusieurs personnes m'ont demandé: Où trouve-t-on
des panneaux de signalisation pour les sentiers de chevaux de selle, soit pour
indiquer les traverses, ou n'importe quoi? Est-ce qu'il en existe?
M. BERTHIAUME: Je ne pense pas.
M. VERREAULT: Cela n'existe pas.
M. BERTHIAUME: Non. Nous avons des panneaux de signalisation pour
indiquer les passages de motoneiges, nous en avons aussi pour les orignaux,
etc.
M. VERREAULT: Je vous pose la question parce que, dans les Cantons de
l'Est cela existe.
M. BERTHIAUME: ... mais pas pour les cheveaux de selle. Par contre, on
retient le commentaire du député de Shefford et on pourra y
voir.
M. VERREAULT: Est-ce que cela veut dire que ceux qui en ont
actuellement, ce sont des panneaux qu'ils font eux-mêmes, comme ceux des
clubs équestres et ces choses-là? Parce que, dans la
région de Bromont il y a plusieurs clubs équestres qui m'ont fait
la demande. Je me suis adressé à plusieurs places. On me dit que
cela n'existe pas, étant donné que la possibilité d'avoir
tous les renseignements est ici présente. C'est pour cela que je pose
encore une autre fois la question. Alors, cela n'existe pas.
M. BERTHIAUME: Non, à l'heure actuelle. M. VERREAULT:
D'accord.
M.MERCIER: A l'élément 4, M. le Président, est-ce
qu'on peut chevaucher d'un article à l'autre?
LE PRESIDENT (M. Gratton): Vous êtes entièrement libres. En
passant, si le député me le permet, je constate que, même
si l'Opposition officielle n'est pas présente, le député
de Bellechasse, le député de Shefford et le député
de Maskinongé, qui étaient tous représentés par de
très brillants collègues de l'Union nationale, l'an dernier, sont
tous assis à ma gauche alors que les députés de
comtés libéraux, avant la dernière élection, sont
à ma droite. Je ne sais pas si cela a une signification quelconque.
L'honorable député de Bellechasse.
M. MERCIER: M. le Président, je dois vous souligner que nous
sommes de la nouvelle vague et elle se veut très ouverte à un
dialogue comme celui que nous poursuivons. Contrairement aux commentaires du
député de Lafontaine, on peut aussi bien poser, sinon mieux, des
questions intelligentes à l'habile direction du ministère des
Transports.
A tout événement, je reviens sur l'élément 4
pour quelques instants. Dans le discours inaugural, on a fait état d'un
programme obligatoire d'inspection de véhicules. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire si effectivement l'implantation d'un tel programme verra le
jour prochainement? Si oui, sous quelle forme?
M. MAILLOUX: M. le Président, lors de la récente
commission parlementaire, on a indi-
que, devant les membres de la commission, qu'effectivement, devant le
trop grand nombre de tragédies sur les routes, certaines mesures de
sécurité devraient être renforcées de telle sorte
que cesse la boucherie qu'on déplore à chaque fin de semaine.
J'ai reçu de celui qui est à ma droite, le directeur du Bureau
des véhicules automobiles pour la province de Québec,
récemment, suite à cette commission, un rapport assez volumineux
sur les discussions qui se poursuivent avec le gouvernement
fédéral, d'une part, et les autres provinces, d'autre part,
discussions auxquelles participe M. Laflamme.
Il y a certains points sur lesquels il semble y avoir un accord pour que
le gouvernement puisse donner une acceptation de mesures de
sécurité à mettre en place. Par contre, j'ai
indiqué ce matin que, dans ce rapport même, sur l'inspection
mécanique des véhicules, tacots ou autres, il y avait des
problèmes financiers importants à envisager en raison du parc
automobile de trois millions de véhicules et que, dans mon esprit, nous
espérions rendre cette inspection obligatoire dans les plus brefs
délais.
Le bref délai sera étendu parce qu'il faudra quand
même faire accepter, dans la prochaine préparation des programmes
du ministère pour l'an prochain, certaines priorités sur
lesquelles nous nous pencherons dans les prochains jours.
C'est mon intention de donner réponse au directeur du Bureau des
véhicules automobiles sur ce que moi-même je crois que le
gouvernement devrait mettre en place aussitôt que faire se peut. Il y
aura quand même, à l'échelon des officiers du
ministère, des rencontres dans les semaines qui vont suivre, avant que
le chef du budget présente au Conseil du trésor les
éléments du prochain budget pour le mois de juin, afin que nous
puissions dire dans quelles activités nous rechercherons à
renfoncer les mesures de sécurité pour éviter les
tragédies... Il y a plusieurs mesures dont M. Laflamme peut vous dire
quelques mots. Cela vous permettrait peut-être de voir vers quelle
direction iront ces mesures, sauf que cela n'indiquera pas à quel moment
elles pourront être mises en place.
Je voudrais signaler au départ que si on n'a pas actuellement de
programme d'inspection mécanique obligatoire de tous les
véhicules automobiles au Québec, il existe déjà des
programmes d'inspection de véhicule automobile et, en particulier,
depuis plusieurs années, tout les autobus scolaires au Québec
sont inspectés annuellement par des fonctionnaires du ministère
des Transports. Cette inspection se fait rigoureusement et tous les
véhicules sont touchés au moins annuellement.
Il existe également un autre programme d'inspection
mécanique des véhicules automobiles qui se rapporte aux
véhicules qui s'identifient eux-mêmes, si je peux m'exprimer
ainsi, comme des véhicules présentant des soupçons de
danger. Tout véhicule circulant sur les routes peut être
intercepté par un agent de la paix et canalisé vers des
allées d'inspection que le ministère maintient dans toute la
province. De cette façon, les véhicules qui présentent,
apparemment, le plus de danger, sont soumis également à une
inspection rigoureuse du ministère et, si ces véhicules ne
peuvent rencontrer les critères de sécurité du
ministère, ces véhicules se voient retirer de la circulation.
Ce retrait de la circulation peut se faire, soit pour un temps, si la
défectuosité semble réparable. A ce moment, les plaques
d'immatriculation sont retirées; un permis de circulation temporaire est
émis et le véhicule est autorisé à se rendre
à un garage pour que la réparation soit effectuée et qu'il
puisse revenir devant un inspecteur du ministère pour qu'à ce
moment, on constate si la réparation est suffisante pour permettre au
véhicule de retourner sur la voie publique.
Dans l'affirmative, les plaques d'immatriculation sont remises. Le
véhicule est certifié comme rencontrant les normes de
sécurité et autorisé à circuler à nouveau
sur les routes.
Dans le cas contraire, le véhicule peut se voir, soit à
nouveau dirigé vers un garage pour que la réparation soit
effectuée de façon plus efficace ou condamné à la
cour de "scrap" puisque le véhicule ne rencontre pas et ne semble pas
vouloir rencontrer ou pouvoir rencontrer les critères de
sécurité indispensables.
Il arrive qu'à la première inspection, on constate que le
véhicule est dans un état de délabrement tellement
poussé que le coût des réparations s'avérerait
prohibitif et à ce moment, le véhicule est immédiatement
dirigé vers la cour de rebuts pour le retrait des plaques
d'immatriculation et par sa condamnation à la mise au rancart pure et
simple.
Donc, déjà à ce niveau, il y a déjà
deux programmes d'inspection qui fonctionnent depuis plusieurs années de
façon très adéquate, qui identifient, au niveau des
autobus d'écoliers, les véhicules qui doivent subir des
réparations et, au niveau de la circulation en général,
les véhicules les plus dangereux.
Ce programme d'inspection mécanique va un peu plus loin puisque
lorsqu'un véhicule n'a pas circulé pendant un certain nombre
d'années je crois que c'est deux années et qu'il
veut être réintroduit dans la circulation par une nouvelle
immatriculation on exige, préalablement à l'émission des
plaques d'immatriculation de l'année courante, une inspection
mécanique. Le véhicule doit satisfaire, à ce moment,
à tous les critères, encore une fois, de sécurité
voulus pour qu'on autorise sa réintroduction dans le parc-automobiles,
pour qu'on autorise sa circulation à nouveau sur nos routes.
Il arrive que des gens veuillent modifier des véhicules
existants, soit en changeant le moteur, soit en modifiant le chassis, soit en
apportant toutes sortes de modifications, et ils se présentent au bureau
des véhicules pour qu'ils soient immatriculés. Encore une fois,
ces véhicules ne sont pas autorisés à être
introduits dans le parc-automobiles sans qu'une inspection méca-
nique ne soit préalablement effectuée et une certification
à caractère sécuritaire ne soit donnée par le
ministère.
Enfin, depuis l'automne dernier, par un règlement sur le taxi, il
y a obligation de soumettre tout véhicule-taxi à l'inspection
obligatoire préalablement à l'immatriculation ou au
renouvellement de l'immatriculation. Le règlement stipule que ces
véhicules doivent être inspectés deux fois par année
et satisfaire aux critères de sécurité avant d'être
autorisés à être utilisés comme
véhicule-taxi.
Enfin, le ministère a étudié de façon plus
vaste tout le problème de l'inspection mécanique, a mené
des analyses des systèmes existants dans d'autres provinces ou d'autres
Etats sur cette question, a analysé leur rentabilité quant
à la sécurité routière et a soumis certaines
propositions préalables.
Ces propositions préalables ont été
formulées dans le passé par le ministre des Transports comme
devant toucher l'inspection obligatoire de tous les véhicules
usagés faisant l'objet de transaction, c'est-à-dire étant
soumis à la revente, et de tous les véhicules impliqués
dans des accidents.
Les difficultés administratives au niveau de ces programmes sont
énormes. Les coûts sont également énormes et des
études se poursuivent de ce côté. Ces études ne sont
quand même pas limitées à ces deux aspects mais essaient
d'envisager la globalité du problème de l'inspection
mécanique et de la conformité mécanique des
véhicules automobiles appelés à circuler sur des routes. A
l'intérieur de cette analyse globale, nous tentons, dans une
première phase, d'isoler les véhicules qui, les premiers,
devraient faire l'objet de mesures générales d'inspection
mécanique. Ces véhicules pourraient fort bien être les
véhicules faisant l'objet de revente ou les véhicules
impliqués dans des accidents ou peut-être même d'autres
catégories de véhicules qui ne sont pas peut-être encore
clairement isolés comme les véhicules servant au transport
public, le transport lourd, les autobus en général ou d'autres
véhicules de même nature.
D'un autre côté, pour arriver à mettre sur pied un
programme semblable, déjà le ministre a annoncé à
la commission parlementaire que ces études ne se limitaient pas à
l'aspect théorique de la question mais étaient déjà
au niveau de l'aspect administratif. Le Conseil du trésor a
demandé la constitution d'un mémoire de programme sur la
sécurité routière où la question de l'inspection
mécanique occupe une très grande place, d'abord par l'ampleur des
crédits qui peuvent être impliqués dans l'histoire et par
l'impact sur la sécurité routière que ce programme peut
avoir.
Un comité travaille à l'étude des données
qui vont servir à ce mémoire de programme et à la
rédaction de propositions concrètes et de suggestions de
procédures administratives acceptables dans ce domaine.
Le comité préparant ce mémoire de pro- grammes pour
le Conseil du trésor progresse bon train et a des réunions
à un rythme très régulier pour que le point puisse
être fait continuellement quant à l'état des études,
quant à leur orientation et, peut-être, quant à leur
réorientation si besoin est avant que le mémoire de programme
puisse être transmis.
Nous sommes également en contact avec le gouvernement
fédéral quant à la prise de position par certains pays de
l'OTAN face à une résolution d'avoir à diminuer les
accidents de la route au cours des cinq prochaines années de 15 p.c.
Pour avoir participé à ces réunions avec des
représentants des autres provinces et du gouvernement
fédéral, je puis dire qu'il a été proposé
à l'unanimité que des mesures d'inspection mécanique
soient adoptées par les diverses juridictions pour effectivement arriver
à réduire le nombre d'accidents sur les routes.
Nous bénéficions des études faites par les autres
provinces et nous nous sommes engagés, lors de ces réunions,
à nous échanger les études faites dans les diverses
juridictions, de telle sorte que, si des juridictions ont fait des erreurs, on
puisse éviter de les répéter et que, si d'autres
juridictions ont trouvé à grands coûts des solutions
heureuses, on puisse en bénéficier sans avoir nous-mêmes
à en payer le coût. Donc, au niveau de l'inspection
mécanique, le ministère est extrêmement actif au domaine de
la pensée, de la recherche de solutions et essaie de viser, au moindre
coût, les plus grands résultats.
M. MERCIER: M. le Président, une question additionnelle
là-dessus. Est-ce que le ministère envisage de poursuivre encore,
ou si cette étape-là est terminée, des consultations avec
les corps intermédiaires et les organismes impliqués directement
ou indirectement dans un éventuel programme obligatoire d'inspection de
véhicules?
M. MAILLOUX: Dans le programme d'inspection mécanique,
effectivement, se présente la réalité suivante. Il existe
dans toute la province un réseau de garages qui effectuent actuellement
des réparations et de l'inspection mécanique sur une base
purement volontaire. Souvent, l'aspect volontaire de la chose est très
mitigé. Quand la voiture de quelqu'un ne fonctionne plus, il
l'amène au garage et il dit ce qu'il y a qui ne va pas. Il y a de
l'inspection mécanique qui se produit à ce moment-là. La
question qui se pose dans la création d'une politique d'inspection
mécanique est de savoir si on doit utiliser les garages existants, et
dans quelle mesure, ou si on doit créer notre propre réseau de
garages pour arriver à effectuer ces inspections mécaniques ou si
on doit envisager une solution mixte en vertu de laquelle les garages existants
feraient l'inspection mécanique et effectueraient les réparations
qui devraient en découler. Mais il faudrait que ces inspections puissent
être contrôlées sur une base, peut-être de hasard,
peut-être sélective ou
autre, par des stations d'inspection du ministère. Pour arriver
à déterminer laquelle de ces alternatives est la meilleure, nous
sommes en relation en particulier avec l'Association provinciale des marchands
d'automobiles, qui regroupe les marchands franchisés des plus grandes
marques. Ils ont offert de mettre à notre disposition leurs
connaissances techniques dans ce domaine, leurs facilités et ils se sont
également offerts à fournir des garanties dans le domaine de
l'inspection mécanique advenant le plan qu'on pourrait choisir. Hier,
j'étais à Toronto, au bureau de l'Association des manufacturiers
canadiens d'automobiles qui doit présenter, à la prochaine
réunion du CCMTA à Régina, en juin, un mémoire sur
plusieurs points, mais en particulier sur une politique canadienne d'inspection
mécanique des véhicules et de certification des pièces de
remplacement qui doivent aller dans les véhicules qui sont, soit
accidentés ou qui ont besoin de réparations. L'Association
canadienne des manufacturiers est à dresser un inventaire des
études qui ont été faites dans ce domaine-là et se
propose de formuler des propositions, à la réunion de
Régina, à tous les administrateurs canadiens dans ce secteur,
afin de mettre l'industrie dans le coup de l'inspection mécanique,
d'assurer à toutes les juridictions la meilleure qualité possible
et sur le plan de la qualification technique des gens qui auront à
effectuer l'inspection mécanique, pour être certain que celui qui
vérifie le véhicule en connaît plus que son conducteur ou
que son propriétaire, et en même temps pour s'assurer que si, par
la suite de ces recommandations, il s'avérait nécessaire de
remplacer des pièces, que ces pièces puissent rencontrer certains
critères de sécurité et puissent être
acceptées par les juridictions concernées par cette
chose-là.
M. PICOTTE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Gratton): Le député de
Maskinongé.
M. MERCIER: C'est parce que la question que je posais au ministre
était à savoir si les consultations allaient également
s'étendre à des représentations de l'Association des
services automobiles du Québec, organisme qui...
M. MARCHAND: Es-tu sur le même sujet? M. MERCIER: Oui, sur la
même question.
LE PRESIDENT (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! L'honorable
député de Bellechasse.
M. MERCIER: ... avec l'Association des services automobiles regroupe,
paraît-il, les propriétaires de stations de service, de garages,
mais pas nécessairement des vendeurs d'automobiles. Des
représentations ont été faites, du moins par l'association
de mon comté, sur cette question et je ne sais pas si le
ministère a reçu des représentations de la part de cette
association provinciale.
M. MAILLOUX: A ma connaissance, les représentations de cette
association ne m'ont pas été communiquées et nous n'avons
pas de relations, encore à ma connaissance, officielles à ce
niveau. Cependant, nous avons reçu des représentations d'une
association qui s'appelle l'Association pour la protection de l'automobiliste,
dont le président est très bien connu au Québec, à
l'effet que leur coopération nous serait assurée si on voulait
faire ce qu'ils veulent qu'on fasse.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Le député de
Maskinongé.
M. MARCHAND: M. le Président, sur la même question, sur le
même sujet.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Le député de Laurier.
M. MARCHAND: M. le Président, M. La-flamme, tout à
l'heure, a dit qu'il était question d'envisager que le gouvernement
aurait ses propres garages. C'est une courte question que je vous pose. Est-ce
que vous calculez que ce serait plus économique d'avoir nos propres
institutions de réparations que de les donner à l'entreprise
privée?
M. BERTHIAUME: M. le Président, si on me permet, je ne crois pas
que la question est de savoir si ce serait plus économique ou non. Il y
a un problème de certification des garages privés. Je crois que,
si le gouvernement devait instituer son propre organisme, avoir ses propres
garages, il est assez évident, à la face des choses, que cela
coûterait plus cher. Par contre, le sens commun nous avertit que, si on
va du côté des garages privés, il y a d'abord la
certification professionnelle qui sera extrêmement importante, mais c'est
aussi une question d'honnêteté et d'intégrité du
garagiste lui-même, parce qu'on soupçonne facilement comment
certains pourraient être tentés de faire des vérifications
plutôt faciles. A ce moment-là, le gouvernement, le
ministère des Transports, en particulier, risquerait de ne pas atteindre
les objectifs ultimes. Ce qu'on a dit tantôt, c'est que c'est une des
options qui nous est soumise et il faudra décider, compte tenu des
facteurs que je viens de mentionner.
M. MARCHAND: Est-ce que vous garantissez le contraire?
M. BERTHIAUME: Le contraire de quoi?
M. MARCHAND: Dans ce que vous venez de dire, au point de vue
l'intégrité? Est-ce que vous calculez qu'un mécanicien ou
un garagiste
est moins intègre que quelqu'un qu'on engagera à la
Fonction publique?
M. BERTHIAUME: Non. C'est une question de nombre. Il est plus facile de
contrôler des gens qui travaillent directement pour le ministère
que de contrôler une entreprise privée. Remarquez bien que je dis
ceci sans préjuger de la décision qu'on pourra prendre dans
l'avenir, parce qu'il y a quand même l'aspect pratique aussi qu'il faut
regarder. S'il faut monter toute une organisation pour vérifier les
automobiles, cela va coûter cher et il y a des implications. Alors, il
faut trouver le bon équilibre entre les deux points de vue et arriver
à la juste solution comme d'habitude.
M. MARCHAND: II faut calculer aussi le déplacement de celui qui
aura une inspection à faire faire.
M. BERTHIAUME: Oui.
M. MARCHAND: Alors, à ce moment-là, cela prendra plusieurs
locaux qui seront extrêmement dispendieux tandis qu'on les a actuellement
avec l'industrie privée.
M. BERTHIAUME: Les remarques du député de Laurier sont
très pertinentes, comme d'habitude.
M. MARCHAND: Elles ont aussi un but, c'est de conserver l'entreprise
privée.
M. PICOTTE: Ma question va porter sur les bureaux locaux qui
émettent des plaques d'immatriculation. Il y a quelques années,
le ministère a établi une nouvelle politique à l'effet que
ces bureaux locaux devaient charger $0.50 de plus que le montant de la plaque
pour subvenir à leur administration. Moi, je trouve qu'il y a une
injustice là-dedans parce que la personne qui veut s'adresser
directement au ministère n'a pas ces $0.50 à payer. Plusieurs le
font. Mais où je trouve que c'est injuste, c'est que, quand nos gens ont
des problèmes dans le comté, perdent leur permis de conduire ou
quoi que ce soit, ils s'adressent toujours à leur bureau local et le
bureau local est alors obligé de donner des informations et du service
pour lesquels il n'a pas de profit et la plupart du temps, pour des gens qui
ont fait venir leurs plaques de l'extérieur, de Québec, et c'est
beaucoup plus dispendieux. En tout cas, pour le ministère, c'est plus
coûteux, quand les gens s'adressent à Québec dans le sens
qu'on envoie une enveloppe leur demandant le renouvellement, ensuite, on envoie
les plaques et nos bureaux locaux ne peuvent plus faire ou ne feront pas
suffisamment de profit pour donner le service nécessaire dans le futur,
à mon avis.
Est-ce qu'il y aurait lieu de repenser cette politique ou dans quel but
est-ce que cela a été fait exactement ou quels en sont les
avantages?
M. MAILLOUX: II existe trois catégories de bureaux
d'émission de plaques d'immatriculation dans la province. Il existe des
bureaux composés de fonctionnaires qui sont généralement
des bureaux combinés ayant des examinateurs et faisant passer des permis
de conduire. Il existe une autre catégorie de bureaux qui sont
particulièrement centrés chez les commerçants
d'automobiles pour leur permettre de munir immédiatement de plaques
d'immatriculation le véhicule qui est vendu. Il existe des bureaux qu'on
appelle à commission, qui ne sont pas constitués de
fonctionnaires et dont la rémunération a été
décidée sur une base de commission pour leur permettre de
fonctionner par eux-mêmes. Cette rémunération a pour but de
faire payer par la population un service qu'elle n'a pas par les autres
structures de bureau. Les bureaux à commission n'ont pas les mêmes
heures d'ouverture et sont beaucoup plus accessibles que les bureaux du
gouvernement, parce que, n'ayant pas d'heures d'ouverture, on peut se procurer
ses plaques aussi bien en soirée que le samedi et parfois même,
m'a-t-on dit, le dimanche. Nous avons eu des représentations de la part
des émetteurs de plaques à commission pour faire augmenter cette
commission comme toute autre chose qui augmente. La question est à
l'étude dans son entier au ministère.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable ministre des Transports.
M. MAILLOUX: M. le Président, à cause de l'absence des
députés de l'Opposition, qui ont jugé bon de se retirer de
la commission, il avait été décidé qu'aucun article
ne serait accepté en leur absence. Suite aux difficultés que nous
affrontons dans le domaine du taxi dans la ville de Québec,
difficultés dont j'ai parlé en Chambre tantôt, comme je
devais rencontrer certains des officiers du ministère en soirée
pour revoir l'état de la situation et que la séance de ce soir
n'aurait pu de toute façon durer longtemps, je demanderai tantôt
l'ajournement sine die de la commission, mais je voudrais quand même
motiver les raisons de cet ajournement.
Il ne m'aurait pas été possible de siéger
au-delà d'une heure ce soir, étant donné la rencontre dont
je parlais tantôt. Quant à la séance de vendredi, je dois
être à Trois-Rivières demain matin pour inaugurer des
travaux du ministère des Transports. Quant aux premiers jours de la
semaine prochaine, le sous-ministre principal des Transports, de même que
M. Blais, ainsi que mon adjoint parlementaire, M. Marcel Bédard, doivent
être, jusqu'à mercredi soir prochain, dans les régions de
Chicoutimi, Roberval, Chibougamau, Chapais, Lebel-sur-Quévillon et
Val-d'Or. Jeudi prochain, c'est la commission parlementaire qui siégera
pour entendre les directeurs de Place Desjardins. Pour toutes ces raisons,
étant donné qu'il n'y aurait pas tellement de travail à
abattre dans la soirée, nous n'aurions pu siéger qu'une heure et
je
demanderais, si mes collègues de la commission le permettent, que
celle-ci ajourne ses travaux sine die.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Est-ce que cette proposition est
acceptée?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Gratton): La commission parlementaire des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 51)