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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du vendredi 17 mai 1974
(Onze heures deux minutes)
M. KENNEDY (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
Nous présumons qu'il y a quorum; alors, nous pouvons
procéder à l'étude des crédits.
M. BURNS: Je constate qu'il y a quorum.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Vous constatez qu'il y a quorum,
d'accord.
M. SAMSON: M. le Président, je regrette, mais je constate qu'il y
a quorum.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Très bien. Maintenant, vous allez
m'excuser si je ne suis pas tellement au courant de l'avancement de
l'étude des crédits. A quel programme êtes-vous rendus?
M. BURNS: Au programme 6, je pense.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): II semble qu'on était au programme 6.
Alors programme 6: Transports maritime et aérien, élément
1: Aide au fonctionnement.
Transports maritime et aérien (suite)
M. MAILLOUX: M. le Président, à l'intérieur du
programme 6, depuis le début de la commission, on a normalement
laissé poser des questions sur tous les éléments d'un
même programme, quitte à ce que les membres de la commission,
à un moment donné, l'acceptent globalement.
M. BURNS: C'est ce qu'on a fait jusqu'à maintenant. Cela
empêche de s'enchevêtrer dans un carcan.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Très bien. Le programme 6.
M, BURNS: M. le Président, hier, au programme 6, quand on a
terminé, je pense qu'on parlait des problèmes des traversiers,
plus particulièrement du traversier de Québec-Lévis. Tout
le monde sait qu'actuellement le service de traversier entre Québec et
Lévis est dans un marasme, comme dirait mon collègue de
Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: M. le Président, vous voyez comme mes mots
portent!
M. BURNS: Particulièrement, il semble que c'est le retard qui est
apporté dans la construction ou dans la réfection qui est requise
pour remettre en fonction le système de traversiers. Je sais
également qu'il y a dans le contrat de réfection des clauses
pénales, semble-t-il, de $1,000 par jour de retard. Dans un des cas, si
mes informations sont bonnes, il y aurait jusqu'à 175 jours de retard.
J'aimerais que le ministre nous dise s'il a l'intention de faire appliquer
cette clause pénale, s'il a soumis le problème à ses
conseillers juridiques, si on envisage des poursuites contre les compagnies, en
vertu du retard dont elles sont, semble-t-il, la cause.
M. MAILLOUX: M. le Président, la clause du contrat dont j'ai
d'ailleurs déjà parlé en Chambre se lit comme suit:
"Primes et dommages-intérêts liquidés. L'entrepreneur sera
responsable de dommages causés au propriétaire par son
incapcaité de terminer les travaux à la date
spécifiée. Un montant de $1,000 sera déduit par le
propriétaire à titre de dommages-intérêts
liquidés des sommes dues à l'entrepreneur pour chaque jour de
calendrier de retard dans la parachèvement du contrat. Il est entendu
que le montant ainsi déduit n'est pas une amende, mais constitue une
compensation pour les dommages subis par le propriétaire. Par ailleurs,
si l'entrepreneur terminait les travaux avant la date spécifiée
ce qui n'est pas arrivé le propriétaire lui paiera
une prime au montant de $1,000 par jour de calendrier d'avance".
Il y a eu des retards, tel que vient de le souligner le
député de Maisonneuve, et nous avons dû aller à
plusieurs reprises devant le Conseil du trésor pour un cas en
particulier. C'est celui de l'entrepreneur du côté de Lévis
qui est venu en position financière très délicate et il a
fallu intervenir à quelques occasions parce que l'entrepreneur ne
pouvait plus recevoir la livraison des matériaux dont il avait besoin. A
présent, il est indiscutable que la Société des
traversiers Québec-Lévis, qui est le propriétaire, est
protégée par le contrat dont je viens de lire une clause et il
lui appartient ainsi qu'à ses procureurs de faire le nécessaire,
si elle le juge à propos dans les circonstances, en ce qui a trait
à la réclamation qui s'impose. Je pense que le
député de Maisonneuve, qui est avocat, sait très bien que
chaque partie devra faire valoir ses arguments qu'elle aura à invoquer
dans une telle cause.
M. BURNS: Acutellement, est-ce que le ministre est en mesure de nous
dire s'il est exact que le retard, dans un cas, serait de 175 jours? Est-ce que
c'est exagéré de dire cela?
M. MAILLOUX: Je vais demander à M. Denis Vandry qui, incidemment,
est président
de la Société des traversiers Québec-Lévis,
de donner la réponse.
En fait, l'amende commençait le 1er décembre et, à
partir du 1er décembre jusqu'à aujourd'hui, cela
représente à peu près 170 jours, donc à peu
près $170,000. C'est exact.
M. BURNS: Est-ce qu'on a établi une politique, est-ce qu'on a
décidé s'il y aurait poursuite ou non, ou est-ce qu'il y a eu des
négociations à ce sujet avec l'entrepreneur concerné?
M. MAILLOUX: Premièrement, nous avons soumis le cas à nos
conseillers juridiques. En date du 28 mars 1974, par lettre recommandée,
la Compagnie d'assurance Fidélité du Canada, qui s'était
portée caution pour les deux entrepreneurs, tant Beaudet-Marquis que
Grant Mills limitée, a reçu une lettre dans laquelle nous
l'avisions de notre créance contre la compagnie Beaudet-Marquis et Grant
Mills limitée pour le montant de $1,000 par jour à titre de
dommages et intérêts. A titre de première
précaution, la compagnie de cautionnement a reçu un document
officiel au moyen duquel on peut réclamer directement d'elle advenant
qu'en cours de route, pour une raison ou pour une autre, un des entrepreneurs
serait dans une situation d'incapacité de nous payer.
Une précision, quant à la construction sur la rive sud
à Lévis, c'est la compagnie Grant Mills; quant à celle qui
travaillait sur la rive nord à Québec, c'est Beaudet-Marquis.
M. BURNS: Globalement, est-ce qu'on a une idée, même si
elle est vague, approximative de la date où les travaux devraient
être terminés?
M. MAILLOUX: Le service va reprendre mercredi prochain, le 22 mai,
à 4 heures. Je crois qu'à partir du temps où on reprend le
service, ça présuppose tout de même que les travaux sont
suffisamment avancés pour que l'entrepreneur général
puisse invoquer qu'il les a effectivement terminés. Du côté
de Lévis, il reste certains travaux non complétés, disons,
question de terrassement, question d'asphaltage, etc., et c'est quand on lui
demande, dans certains cas, que l'entrepreneur général
n'effectuera pas les travaux immédiatement. Je prends, à titre
d'exemple, la question de l'asphalte. Il a été
décidé par l'ingénieur qu'il serait
préférable d'attendre complètement la période du
dégel parce que, dans la question des quais, il prétend, à
cause du jeu des marées, que le gel pourrait être six pieds sous
terre et il ne veut pas d'affaissement de terrain.
M. BURNS: Est-ce que l'on peut avoir un léger espoir que le
système de traversiers sera en fonction pour l'été?
M. MAILLOUX: II sera en fonction mercredi prochain, à 4
heures.
M. BURNS: Mercredi prochain.
M. MAILLOUX: Mercredi prochain, le 22, à quatre heures de
l'après-midi.
M. BURNS: D'accord. Cela me va pour cette question. Pendant que nous
sommes dans ce domaine, c'est une question que j'avais commencé à
discuter à un certain moment, au programme 4, et le ministre m'avait dit
d'y revenir au programme 6. C'était concernant United Towing &
Salvage Co. Ce que j'aimerais savoir, c'est le détail de la
dépense de $36,473.32 qui a été versée à
cette compagnie par le ministère, tel que cela apparaît aux
comptes publics de 1972/73. Pour indiquer mon intérêt à
cette question, M. le ministre, je peux vous donner un détail
additionnel; c'est que, selon mes informations, cette compagnie appartient
à 49 p.c. à la compagnie Claurémiand, bien connue
d'ailleurs.
M. MAILLOUX: Voici la réponse que je pourrais donner. Je pense
que je rejoins la dépense en question, parce qu'il y a eu quand
même deux contrats à ma connaissance. Lors du bris du navire
Trois-Rivières, en période hivernale, alors qu'il s'est
échoué sur les battu-res de Saint-Joseph-de-la-Rive, le Radisson
était en hivernement dans le bassin même de Sorel.
C'était assez tard en hiver, puisque je pense que c'était
à la fin de janvier ou au début de février, la pire
période de l'hiver. Il n'y avait pas d'autre alternative possible que de
mettre en service un autre navire qui appartenait au gouvernement, qui
était, en fait, le Radisson.
Je pense que le député de Maisonneuve comprendra qu'on ne
peut facilement sortir d'un bassin un navire à cette période, le
touer vers un autre chantier maritime. D'ailleurs, je parlerai tantôt
d'un autre chantier maritime.
L'architecte naval, M. Pierre Boisseau, a fait, avec nos fonctionnaires,
M. Cantin et le sous-ministre Montambeault, dans la journée qui a suivi
le bris du navire Trois-Rivières, étant donné la pression
qui a été faite par les gens de l'île aux Coudres, les
constatations d'usage afin que le navire Radisson puisse être remis en
service dans le plus bref délai possible.
Le député de Maisonneuve se rappellera peut-être
qu'à ce moment-là...
M. BURNS: Excusez-moi, vous l'avez peut-être dit au début
et je n'ai peut-être pas compris. Le navire en question faisait la
navette de quel endroit à quel endroit?
M. MAILLOUX: De l'île aux Coudres à
Saint-Joseph-de-la-Rive.
M. BURNS: D'accord!
M. MAILLOUX: Le député de Maisonneuve se rappellera
peut-être qu'à ce moment, durant le temps qu'il nous fallait pour
mettre un navire plus convenable à la disposition des insulaires, il a
fallu remettre en service le navire Marjolaine. Cela a créé un
tollé de protestations, de
pétitions en disant que le CRD était embarqué
là-dedans, que c'était évidemment impossible qu'un
gouvernement n'ait pas fait le nécessaire pour avoir des navires
à la disposition en cas de bris.
Après l'évaluation qui a été faite dans la
journée suivante, nous avons ordonné à la compagnie United
Towing and Salvage de faire le nécessaire pour que le navire soit
approché des installations du chantier. C'est une dépense de
$55,819 qui a été effectuée, parce que je voudrais ajouter
que, quand un navire gouvernemental est au bord du bassin Louise à
Québec où dans un chantier maritime quelconque, il n'a pas la
protection journalière de tous les équipements qui sont à
bord, il y a une quantité de bris qui surviennent.
Comment appelerais-je cela? Vandalisme, sur ces navires, un peu partout
dans la province, le long des quais. Le navire a été amené
au chantier. Il a été réparé suivant l'estimation
qu'en avaient faite nos architectes navals, MM. Montambeault et Cantin, et
remis en état de naviguer. Il a été ramené vers
l'île aux Coudres. Le montant de $55,819 est pour la réparation.
Il a fallu renforcer non pas la coque, mais assurer que les cloisons soient
étanches, parce que les compagnies d'assurance n'acceptaient pas que
nous le remettions en service en période hivernale à moins que
des cloisons étanches soient placées à l'intérieur.
Cela a été le gros de la dépense, autrement, le navire
n'était couvert par aucune compagnie d'assurance. Cela a
été, je pense si ma mémoire est fidèle
la demande expresse des compagnies d'assurance que nous posions
certaines cloisons, pour la protection du public qui aurait à voyager
sur un tel navire par la suite.
C'est l'organisme normatif d'assurance CSI, qui cautionne la classe des
navires, qui a exigé que, pour le service entre l'île aux Coudres
et la rive nord, le navire Radisson soit renforcé
d'étançonnements et d'entretoises et qui a spécifié
exactement le genre de travail qu'il fallait faire. Le tout a été
surveillé cependant par un architecte naval, M. Pierre Boisseau, de
Camat International, sur les conseils duquel on a fait faire le travail.
Je pense qu'il a fallu travailler non pas à des heures
régulières mais presque jour et nuit, pour que le navire puisse
être affrété dans le plus bref délai possible,
étant donné la pression je ne dirais pas les dangers,
parce que le Marjolaine était quand même très
sécuritaire, mais pas suffisamment vaste en espace de pont. Il a donc
fallu travailler nuit et jour afin que les insulaires puissent recevoir un
traversier acceptable dans le plus bref délai possible. Quand vous voyez
$36,000, c'est parce qu'il y en a une partie qui est payée sur
l'année financière précédente...
M. BURNS: Je comprenais. Le contrat au total...
M. MAILLOUX: $55,819.58.
M. BURNS: ... serait de $55,000. Donc, l'année prochaine, on
devrait voir la différence...
M. MAILLOUX: C'est exact.
M. BURNS: ... aux crédits, c'est-à-dire aux comptes
publics de 1973/74.
M. MAILLOUX: A présent, je ne sais pas, mais j'espère bien
qu'on fait référence à ce cas particulier de United
Towing, parce qu'il y en a eu un deuxième, par la Société
des traversiers Québec-Lévis.
M. BURNS: Remarquez que si je vous ai posé la question, c'est
parce que je l'ignorais. Je voulais savoir simplement de quelle nature
était cette dépense parce que tout ce qu'on voit aux comptes
publics, c'est la dépense elle-même. On ne peut pas savoir quelle
est la nature de cette dépense.
M. MAILLOUX: On me permettra quand même d'ajouter ceci. En raison
peut-être de certaines difficultés qu'a eues le gouvernement du
Québec, comme le précédent, avec les chantiers maritimes
de Davie Shipbuilding, malgré l'insistance que nous avons
manifestée à plusieurs occasions pour faire effectuer des
réparations aux chantiers de la Davie Shipbuilding, nous avons eu des
refus catégoriques à chaque fois que nous nous sommes
présentés à la Davie Shipbuilding.
Au moment d'un autre bris, lors d'une tempête où quatre
navires appartenant à des compagnies étrangères ou
canadiennes s'étaient échoués la même nuit ainsi
qu'un navire du gouvernement, dans les heures qui ont suivi, nous avons
demandé une réparation qui nous a été
également refusée par la Davie Shipbuilding où il est
assez facile, en période hivernale, d'approcher de Québec, mais
où il est impossible, à moins de tarifs prohibitifs de remorquage
d'aller vers Sorel parce que la glace entre Québec et Sorel... Je pense
bien que tout le monde comprend, sans être familier avec la navigation,
qu'en février et en mars en février principalement et
à la fin de janvier c'est la période la plus difficile de
glace sur le Saint-Laurent.
Mais nous n'avons pas eu tellement d'occasions de pouvoir
négocier avec la Davie Shipbuilding qui nous a apporté des fins
de non-recevoir disant qu'elle devait desservir d'autres clients plus
importants que le gouvernement avant de... Le Radisson est quand même un
navire qui avait été construit également par le chantier
maritime de Marine Industrie. Alors, les plans sont à la disposition de
Marine Industrie pour toute réparation, ce qui n'est pas le cas pour la
Davie Shipbuilding. Je ne pense pas errer en disant ceci.
Dans le cas du Trois-Rivières, c'est le même
phénomène. Les plans, évidemment, sont aux chantiers de
Marine Industrie étant donné qu'il
a été construit là. Quand il y a une
réparation qui s'impose, forcément cela apporte un certain
avantage.
M. BURNS: De toute façon, il n'y a pas eu de soumissions
publiques pour ce contrat...
M. MAILLOUX: C'était impossible. M. BURNS: ... à cause de
l'urgence.
M. MAILLOUX: On pourra se référer aux gens de l'île
aux Coudres et on peut se référer aux journaux du temps. Je me
rappelle qu'au lendemain de l'accident, mon bureau a été envahi
par des délégations de l'île aux Coudres. Evidemment, il
fallait absolument poser un geste. D'ailleurs, lors du dernier bris qui est
arrivé cet hiver, je n'ai même pas eu la chance d'amener un autre
navire. Il a fallu que j'amène des hélicoptères, parce
qu'il y aurait eu un tollé de protestations là-bas.
M. BURNS: D'accord.
M. BEDARD (Chicoutimi): Monsieur le ministre, est-ce que vous
avez...
M. MAILLOUX: Pour éviter une erreur comme celle que nous avons
eue précédemment, comme ancien capitaine et non pas comme
ministre des Transports, j'avais insisté auprès de M. Charlandet
de M. Vandry pour qu'on laisse, pendant l'hiver qui vient de s'écouler,
le navire qu'on a en disposition dans le bassin Louise, afin d'éviter le
problème des glaces, à Sorel ou ailleurs. Un accident est
arrivé. On n'a pu, dans l'espace de 24 heures, renvoyer
immédiatement l'autre navire sur place.
M. BURNS: Toujours le Radisson?
M. MAILLOUX: Oui, c'était le Radisson. Le Trois-Rivières a
eu un deuxième accident en arrivant encore à l'île aux
Coudres, à Saint-Joseph-de-la-Rive, dis-je, mais comme le Radisson, on
l'avait placé dans le bassin Louise, il a été assez facile
pour la Société des traversiers Québec-Lévis...
C'est M. Vandry qui a fait le nécessaire de manière que les
effectifs de la société ainsi que les effectifs de Cartier
navigation viennent faire ce qu'on appelle le gréage, dans
l'immédiat. Dans une période de quatre jours, on a pu le remettre
à la disposition des gens de l'île et attendre pour réparer
l'autre navire.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le ministre, j'imagine que le gouvernement a
un plan global, une politique globale de développement
d'aéroports régionaux au Québec en collaboration avec les
municipalités. Entre autres, je voudrais savoir quelle est cette
politique du gouvernement. Je voudrais m'informer auprès du ministre,
d'une façon toute particulière, de deux cas qui concernent notre
région, à savoir l'aéroport de Saint-Honoré et
l'aéroport de Roberval; vous êtes au courant. Egalement, il y
aurait le projet de l'aéroport de Saint-Hyacinthe.
M. MAILLOUX: Avant de répondre à la question, on a
parlé tantôt d'United Towing. Je n'ai rien à cacher, mais
je voudrais quand même ajouter ceci; cela fera peut-être comprendre
certaines difficultés qu'on a dans les réparations des navires et
la présence, forcément, de Marine Industrie et d'autres choses.
La Société des traversiers Québec-Lévis a dû
demander une réparation par soumissions publiques. C'est ce qu'on
pouvait se permettre à ce moment. Je vous donne simplement la liste des
soumissions publiques qui avaient été données à ce
moment par les différentes compagnies habiles à faire la
réparation. United Towing avait donné $28,750; F. X. Drolet,
$99,966; Talbot Hunter, $92,989; Industries Samson, $90,000; Métal
Ouvré du Québec, $89,000, contre $28,000 pour United Towing.
Durant les réparations, il y a eu des additions de faites à la
demande des architectes navals. On s'est présenté de nouveau
devant le Conseil du trésor pour faire accepter les modifications qui
étaient demandées. Je pense que le montant global n'a
dépassé $28,700 que de $4,000. C'est dire évidemment
qu'entre ces chantiers où les réparations sont possibles, pour
éclairer davantage le débat...
Quant à la question que vient de poser le député de
Chicoutimi, c'est la première année, en fait, où, à
l'intérieur des crédits du ministère, il y a une
volonté bien exprimée, évidemment, que le ministère
des Transports du Québec apporte une aide à un certain
réseau d'aéroports municipaux, mais qui desservent quand
même une certaine région. C'est un montant de $400,000 qui
paraît au budget. Cela va demeurer là-dedans.
M. Charland me dit qu'on est actuellement à compléter
l'étude des besoins des aéroports à desservir et que les
priorités seront annoncées.
M. Charland va donner une explication supplémentaire.
Je voudrais peut-être ajouter quelque chose, sur
Saint-Honoré même. Actuellement, nous sommes en consultation avec
le fédéral parce qu'on sait que l'aéroport de Bagotville
doit subir des transformations à sa piste pour y ajouter quelque dix
pouces de pavage et de renforcement de piste pour permettre l'atterrissage de
plus gros avions, de plus gros aéronefs. On a demandé au
ministère des Transports du Québec, aux droits du gouvernement,
parce que nous sommes propriétaires de l'aéroport de
Saint-Honoré, de les accommoder pour la période qui irait de juin
de cette année au mois d'octobre, durant la période des
réparations. A cet effet, il va falloir paver l'aéroport de
Saint-Honoré et nous sommes en discussion avec le fédéral
pour partager les frais de ces réparations.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous êtes en discussion avec le
fédéral, parce que, en fait...
M. MAILLOUX: Avec le ministère des Transports, justement.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... vous le savez, il y avait des travaux
d'aménagement à l'aéroport de Saint-Honoré qui
avaient été prévus pour 1974/75. Ce qui veut dire que ce
serait...
M. MAILLOUX: Ce sera en grande partie réalisé grâce
à un besoin immédiat du fédéral et à une
volonté du ministère de faire ces réparations. Cela va
bien.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant l'autre cas de notre région,
vous êtes sûrement informé de certaines demandes concernant
l'aéroport de Roberval et de certaines demandes d'autres parties de ce
comté de la région où un aéroport est
demandé aussi. Est-ce que la politique du ministère est
arrêtée dans ce sens? Si oui, dans quel sens?
M. MAILLOUX: Disons que le ministère a commencé à
s'intéresser à la question du transport aérien simplement
il y a deux ans, lors de la formation du nouveau ministère des
Transports. A ce moment-là, nous n'avions pas d'experts dans ce domaine.
On a recruté et on a formé une cellule chargée du
transport aérien au Québec et la première production de
cette cellule a été d'abord de faire l'inventaire de tous les
aéroports situés au Québec et de déterminer, avec
le fédéral, grâce aux inventaires du fédéral
et aussi à l'inspection qu'on a faite sur place, quelle sorte
d'équipement il y avait, au point de vue de l'aide à la
navigation, au point de vue de l'état de la piste, au point de vue de
bâtiments de service et de bâtiments administratifs et au point de
vue d'accessibilité de cette piste par rapport aux agglomérations
environnantes. Nous sommes en train d'établir une structure des
différents aéroports régionaux, ceux que l'on pourrait
considérer de premier ordre en ce sens qu'ils sont un tremplin pour les
compagnies qui offrent les services de transport, les compagnies
d'hélicoptères, par exemple, les compagnies de transport sur
commande, classe 4, et aussi les autres qui servent occasionnellement à
des avions de classe 3 et de classe 2, c'est-à-dire service
régulier, service irrégulier, charte-partie.
Avec ce schéma et les crédits que nous commençons
à avoir à notre disposition, nous allons pouvoir non pas
remplacer l'autorité fédérale là-dedans, parce que
la première juridiction sur l'équipement de navigation appartient
au fédéral, et de tout temps ç'a été le
fédéral qui a oeuvré dans ce domaine, mais nous allons
pouvoir complémenter et peut-être parfois remplacer le
fédéral dans des décisions qu'il ne pourra pas prendre
à un moment donné, faute de crédits, par exemple. Alors,
notre politique dans ce domaine s'oriente vers une politique de
complémentarité sinon d'initiative, quand il nous semblera juste
et raisonnable d'y aller pour l'avantage socio-économique d'une
région.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que les études concernant la
région sont suffisamment poussées dans ce cas pour penser que le
ministère ait des précisions concernant l'établissement
d'un aéroport régional?
M. MAILLOUX: Je dois dire que non, parce que le travail est actuellement
en révision pour présentation au ministre des Transports et pour
approbation.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vais référer au cas de
Saint-Hyacinthe qui voudrait avoir une piste de 6,000 pieds, est-ce que le
ministère a pris position là-dessus?
M. MAILLOUX: En fait, la demande de Saint-Hyacinthe rejoint plusieurs
demandes. Je pense, par exemple, à Maniwaki, à Thetford Mines,
à Roberval, chez vous et à Saint-Honoré; il y en a donc
plusieurs dans la province qui ont fait une requête au ministère
pour obtenir une aide. C'est justement là-dessus que nous travaillons.
Avec des crédits de $400,000, on sait qu'au coût du pavage, on ne
peut pas encore penser de réparer 40 ou 50 aéroports dans le
Québec. On va procéder selon les besoins les plus prioritaires et
peut-être que là où le fédéral a
refusé, sans bonne raison, selon nous, on va y suppléer.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut s'attendre que dans le cas de
l'aéroport de Roberval, en fait, les travaux d'aménagement qui
ont été prévus pour 1974/75 pourront s'effectuer dans les
délais prévus ou si vous pensez que ce sera peut-être plus
long?
M. MAILLOUX: Le seul argument que je pourrais avancer, est le suivant.
En raison des crédits assez restreints, il est possible de penser que le
gouvernement devra d'abord oeuvrer dans les endroits les plus
éloignés des grands centres du Québec. Quand on me parle
d'endroits situés à 15 milles ou 20 milles de gros bassins de
population... On a fait référence tantôt à
Saint-Hyacinthe, il y a quand même des aéroports qui ne sont pas
tellement loin; tandis que si je pense au Nord-Ouest québécois,
à la Gaspésie, au Lac-Saint-Jean, des endroits qui sont
éloignés de très gros aéroports, c'est là
qu'on doit quand même mettre des pistes d'aterrissage sûres. Cela
ne précise peut-être pas pour chaque aéroport, mais
ça donne un peu la ligne de pensée du ministère.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'ailleurs, comme l'a souligné le
ministre, avec le budget minime qui est affecté, j'imagine que c'est
difficile d'élaborer une politique globale dans ce domaine.
Est-ce l'intention du ministère d'augmenter les crédits?
M. MAILLOUX: C'est déjà concrétisé, parce
que c'était zéro au budget précédent. Ici, c'est
$400,000. On continue à discuter suivant les besoins et les demandes qui
nous parviennent.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le député de Rouyn-Noranda.
Est-ce qu'il y a d'autres questions, M. le député de
Chicoutimi?
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans ce domaine, peut-être.
M. SAMSON: De toute façon, j'ai seulement une couple de
questions, il pourra revenir.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): D'accord. Le député de
Rouyn-Noranda.
M. SAMSON: Je voudrais parler de l'aéroport qui se trouve
situé dans le parc de La Vérendrye. J'aimerais savoir qui est
propriétaire de l'aéroport, est-ce le gouvernement provincial ou
si c'est une question de juridiction fédérale?
M. MAILLOUX: En fait, c'est le gouvernement fédéral qui
est propriétaire, c'est un ancien aéroport militaire, c'est La
Macaza, en fait?
M. SAMSON: Non, je ne parle pas de La Macaza. Il y a un aéroport
qui est situé dans le parc de La Vérendrye, près de
l'étape le Domaine.
M. MAILLOUX: Ce serait un aéroport qui aurait appartenu au
gouvernement du Québec aux droits du ministère des Terres et
Forêts, par exemple; parce qu'il y a eu plusieurs aéroports dont
quelques-uns ont été remis au ministère des Transports. Je
pense à celui de La Sarre, dans votre région, qui a
été remis au ministère des Transports.
Alors, dans ce cas-là, il y aurait à vérifier si
c'est au domaine privé, aux exploitants du Domaine qu'il y a là,
mais à mon avis, ce doit être au ministère des Terres et
Forêts que cela appartient.
M. SAMSON: Cela pourrait appartenir au ministère des Terres et
Forêts. A ce moment, vous n'avez pas de juridiction là-dessus?
M. MAILLOUX: C'est-à-dire que oui, une après l'autre; le
ministère des Terres et Forêts nous revire la juridiction sur ces
aéroports.
M. SAMSON: Concernant cet aéroport en particulier, est-ce que le
ministre a l'intention de s'enquérir et de me fournir une réponse
plus complète? C'est une question que l'on se pose, c'est un
aéroport qui est situé à proximité de la route. On
ne sait pas trop à quoi cela sert, il pourrait être assez
intéressant de savoir...
M. MAILLOUX: M. Charland pourra... S'il s'agit de l'aéroport qui
est à proximité du Domaine, justement, j'ai l'impression que cet
aéroport est du domaine privé, appartient aux
intérêts privés pour favoriser les chasseurs et les
pêcheurs étrangers qui venaient dans le parc La Vérendrye
et qui logeaient, justement, à l'hôtel du Domaine. Alors je vais
vérifier, mais c'est sur un fonds de terrain qui appartient aux Terres
et Forêts et probablement que l'aménagement physique de la piste a
été fait par l'intérêt privé qui exploite
l'hôtel.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): D'accord. Le député de
Chicoutimi...
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le ministre, le ministre Jean Marchand,
à Ottawa mercredi dernier, a déclare aux maires qui venaient le
rencontrer concernant l'affaire du bateau-rail qu'effectivement lui ne pouvait
absolument rien faire pour empêcher le projet du Canadien Pacifique. A ce
moment, le seul recours demeurerait, en termes d'opposition, la Commission
québécoise des transports.
Je voudrais demander au ministre, dans ce cas précis du
bateau-rail, ce qu'il fera, par exemple, si le Canadien Pacifique
présente un bateau sur le fleuve sans permis ou encore si le Canadien
Pacifique demande un permis à la Commission québécoise des
transports. En fait, quelle est la politique du ministère, d'une
façon globale, dans ce domaine du bateau-rail?
M. MAILLOUX: La politique du gouvernement provincial dans les permis qui
peuvent être accordés à ceux qui veulent faire du
transport, soit par mer ou autrement, elle est très clairement
définie. Ces gens-là doivent s'adresser à la Commission
des transports qui est le seul arbitre dans cette question. La Commission des
transports s'est prononcée sur trois demandes de permis qui avaient
été formulées. Une avait été retirée
durant l'audition. Elle s'est prononcée en faveur de Cogena.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez nous préciser
ces demandes qui avaient été faites? Lesquelles ont
été acceptées?
M. MAILLOUX: Les trois demandes qui avaient été
formulées initialement étaient celles de Cogena et des agences
maritimes, si ma mémoire est fidèle; il y avait le groupe de La
Malbaie, c'était le groupe Desgagnés. Cela ne s'appelle pas
Desgagnés, mais à tout événement c'est un groupe
qui oeuvre sur le quai de Pointe-au-Pic. Ce groupe de Pointe-au-Pic, durant
l'audition, a retiré sa demande. Je ne suis pas informé de la
raison pour laquelle il a décidé de retirer sa demande. Est-ce
que c'est parce qu'il y avait des coûts d'honoraires
professionnels qu'il ne voulait pas assumer ou qu'il pensait que sa
demande ne serait pas jugée valable? De toute façon, elle a
été retirée. Il y a eu deux demandes, en dernier ressort,
sur lesquelles la Commission des transports a dû se prononcer. Elle a
rendu jugement pour le groupe de Matane.
Quant au CP, j'ai déjà dit en Chambre que c'était
purement hypothétique malgré toutes les annonces qui ont pu
paraître dans les journaux; on a parlé de "lobbying" que le CP
aurait pu faire auprès des parlementaires et des autorités
gouvernementales. Si mes renseignements sont fidèles, le premier
ministre n'a pas reçu ces gens. Ce sont des officiers du bureau qui ont
écouté leurs doléances. Ils sont venus à mon
bureau, quelques officiers du CP, dans les dernières semaines et je les
ai reçus en compagnie de M. Charland qui est sous-ministre responsable
de la section des transports. Nous n'avons eu aucune demande, aucun
marchandage. La compagnie a simplement voulu dire pourquoi elle ne
s'était pas présentée devant la Commission des transports
et expliquer de quelle façon elle avait négocié des
ententes avec l'état de New York, d'autres compagnies de chemin de fer,
tous les éléments qui lui permettaient de donner un prix à
Québec North Shore pour du papier.
Actuellement, il y a un seul permis qui est autorisé au sujet
duquel le gouvernement du Québec vient de dire de quelle façon
pourrait être organisée une rampe de débarquement à
Baie-Comeau, alors que celle de la rive sud va se concrétiser à
l'intérieur des sommes d'argent de l'ODEQ. Je n'ai pas la conviction
profonde que le CP puisse mettre un navire, parce que le navire dont il est
question pourrait également servir dans d'autres pays et, s'il arrivait
que la situation ne soit pas hypothétique, le gouvernement du
Québec se prononcera à ce moment-là. C'est pas mal moins
clair que ce que pensent les gens et ce n'est pas tellement clair non plus dans
l'esprit du CP.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce qui veut dire, dans l'esprit du ministre,
qu'il ne serait pas prêt à se prononcer sur ce que serait
le...
M. MAILLOUX: Dans l'esprit du ministre, c'est assez clair. Actuellement,
il y a un permis que Cogena détient. Celui-là devrait fonctionner
en juin 1975 s'il n'y a pas de retard inconsidéré.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme vous le dites, si, à un moment
donné, il y a d'autres demandes qui étaient faites, quelle serait
la politique précise du Québec?
M. MAILLOUX: S'il y avait d'autres demandes faites par un canal normal,
il appartiendrait à la Commission des transports et non pas au ministre
des Transports de se prononcer, sauf qu'il est possible qu'il appartienne au
ministre des Transports de faire valoir, devant le gouver- nement, les dangers
que devraient subir d'autres transporteurs s'il y avait multiplication de
permis.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le programme 6 est adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): J'ai une autre question. Vous savez qu'il a
beaucoup été question du fait que l'atelier de réparation
et d'entretien des Boeing 7 27 d'Air Canada puisse déménager de
Montréal à Winnipeg. Je voudrais demander au ministre s'il a fait
des démarches tout à fait particulières jusqu'à
maintenant? Où en est rendu l'état du dossier? Où en sont
les négociations avec M. Marchand sur ce sujet? Parce qu'on y a fait
état et je pense que c'est nécessaire. Egalement, je crois que la
question est d'autant plus importante qu'on a parlé de la
possibilité de perte de plusieurs milliers d'emplois au Québec,
si ce transfert s'effectuait.
M. MAILLOUX: Au moment où j'ai reçu le premier
télégramme de protestation de ceux qui désiraient que soit
gardée dans la région de Montréal la réparation des
Boeing en question, j'ai communiqué par lettre avec M. Marchand, si ma
mémoire est fidèle, à la période de la mi-mars. Je
relisais certaines questions récemment, des questions posées au
premier ministre, la correspondance que j'avais échangée avec M.
Marchand, insistant, au nom du gouvernement du Québec et comme ministre
des Transports, sur la nécessité qu'il y avait de garder dans le
Québec les réparations des Boeing en question.
Je sais que, par la suite, il y a eu des interventions faites au bureau
du premier ministre et des interventions faites par le premier ministre
auprès de M. Marchand. Je ne voudrais pas l'affirmer, mais je pense
qu'il devait y avoir une rencontre supplémentaire cette semaine. J'ai
entendu...
M. BEDARD (Chicoutimi): Le premier ministre nous avait annoncé,
en Chambre...
M. MAILLOUX: Aujourd'hui ou lundi.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... qu'il nous donnerait une réponse
cette semaine.
M. MAILLOUX: Je ne pense pas que, durant la période
électorale actuelle, le gouvernement se prononce sur un
déplacement éventuel de tant d'emplois.
M. BEDARD (Chicoutimi): Que le gouvernement fédéral ne se
prononce pas durant la période actuelle, je le conçois
très bien. Je pense que ceci n'empêche pas le gouvernement du
Québec de se prononcer d'une façon très claire...
M. MAILLOUX: Le gouvernement s'est prononcé de façon
très catégorique.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que, dans l'esprit du ministre, si un tel
transfert s'effectuait, cela représenterait la perte de plusieurs
milliers d'emplois?
M. MAILLOUX: C'est indiscutable. On parle de plusieurs milliers
d'emplois, directs ou indirects, c'est pour cette raison que le gouvernement du
Québec fait des pressions auprès des instances de décision
au gouvernement central, de telle sorte qu'il n'y ait pas de transfert des
travaux vers l'Ouest canadien. C'est indiscutable, et c'est de première
importance pour le gouvernement du Québec de s'assurer auprès du
gouvernement fédéral qu'il retienne tous ces travaux dans la
région métropolitaine de Montréal.
M. BEDARD (Chicoutimi): Compte tenu du fait que le ministre a fait
allusion à certaines rencontres que doit avoir le premier ministre cette
semaine, au début de la semaine prochaine, avec le
fédéral, j'imagine que, la semaine prochaine, ce sera possible de
s'attendre à ce que le ministre puisse...
M. MAILLOUX: II appartiendra...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... fournir une réponse...
M. MAILLOUX: Etant donné que ce n'est pas moi qui rencontre M.
Marchand, il appartiendra probablement à l'Opposition officielle ou aux
créditistes de poser des questions au premier minsitre sur les
rencontres qui doivent avoir lieu.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est évident qu'il y aura des
questions.
M. SAMSON: M. le Président, je pense qu'on se rappelle que le
premier ministre a répondu, cette semaine, qu'il devait justement nous
apporter des nouvelles... On a posé des questions, mercredi,
là-dessus. Il devait rencontrer M. Marchand, et nous donner une
réponse cette semaine, mais il n'était pas là ce matin.
Peut-être qu'il y a une rencontre ce matin. C'est possible qu'on ait des
nouvelles. Il s'agit comme le dit si bien le député de
Chicoutimi de plusieurs milliers d'emplois. Selon nos renseignements, il
s'agit de 11,000 emplois. On ne peut qu'encourager le ministre à
continuer son travail et les pressions qu'il a déjà
exercées au niveau du gouvernement fédéral pour conserver
au Québec ces 11,000 emplois.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Est-ce qu'il y a d'autres questions au
programme 6?
M. BURNS: J'en aurais une, M. le Président.
On a appris que le gouvernement avait acquis, au cours du mois d'avril,
le Pierre-de-Sorel du gouvernement ontarien. Est-ce que le ministre est en
mesure de me dire combien a coûté cet achat, si on peut dire?
M. MAILLOUX: M. le Président, en raison de certains effets que
pourrait apporter le projet de loi qui est déposé en Chambre, et
en raison de l'insuffisance et des bris trop fréquents sur les
traversiers qui font la navette entre Baie Sainte-Catherine et Tadoussac, avec
mes principaux officiers, on avait décidé de faire une offre, au
moment où le gouvernement de l'Ontario avait décidé de
mettre en vente le Pierre-de-Sorel, qui avait été construit dans
le Québec, et par la suite, revendu à des intérêts
ontariens, au gouvernement de l'Ontario.
Nous avons effectivement fait une soumission publique. Elle
n'était pas si mauvaise, puisque nous devions donner le meilleur prix.
Notre soumission était de $81,000. La deuxième plus
élevée était de $79,000 si ma mémoire m'est
fidèle. On en avait une troisième, moindre. Il y avait à
peu près $60 de différence entre le premier et le
deuxième. Je félicite mes fonctionnaires d'avoir apporté
un prix pas mal exact pour un bateau dont on avait réellement besoin. Le
gouvernement de l'Ontario, comme c'était son privilège, a
décidé le prix n'étant pas assez
élevé, à ce qu'il disait de ne pas donner suite au
meilleur prix qui lui était versé. La raison qui motivait les
fonctionnaires auprès de M. Charland était la suivante: A la
suite des soumissions publiques, un commettant du gouvernement ontarien
un Ontarien avait décidé d'offrir enciron $129,000, et
c'était à peu près le prix qu'espérait recevoir le
gouvernement ontarien d'une telle vente. C'était $120,000. L'Ontario
avait payé $120,000. Des négociations se sont poursuivies entre
mon sous-ministre principal au Transport, M. Charland, et les principaux
officiers du gouvernement ontarien. On a fait valoir que c'était d'abord
impoli, entre gouvernements de refuser d'accepter le prix qui était le
plus avantageux au gouvernement ontarien, mais que, définitivement, si
le gouvernement de l'Ontario jugeait qu'il devait quand même, comme
c'était sa possibilité, retirer la soumission, il devrait au
moins nous dire ce qu'il entendait recevoir pour ce bateau dont on avait un
réel besoin.
On nous a laissé entrevoir que, si l'on apportait un prix de
$135,000, il consentirait à le céder au gouvernement du
Québec et nous avons recommandé au Conseil du trésor un
tel achat. Cela a été accepté par le Conseil du
trésor et la transaction s'est effectuée. C'est, en deux mots, ce
qui s'est passé.
M. BURNS: Combien a-t-il coûté, ce bateau?
M. MAILLOUX: $135,000.
M. BURNS: Non. Au début...
M. MAILLOUX: II leur avait coûté $120,000.
M. BURNS: Et il a été en service pendant un certain
temps?
M. MAILLOUX: Très peu. Il est resté amarré au
quai.
M. BURNS: II a fait un profit avec vous autres.
M. MAILLOUX: Oui, sauf qu'il faut quand même dire qu'un bateau de
$120,000, si on parle du coût actuel de l'acier, c'était quand
même un "bargain" pour le gouvernement du Québec et
peut-être que le ministre et ses officiers avaient une autre raison en
tête. On voulait savoir ce que nous coûterait réellement un
navire qui pouvait presque doubler la capacité de service à
Baie-Sainte-Catherine-Tadous-sac et, quand il sera mis en condition de
navigabilité, il nous coûtera, je pense, environ $250,000.
M. BURNS: Le ministre parle de possiblement doubler la capacité
actuelle de transport. Est-ce qu'on peut avoir des chiffres précis
là-dessus et, particulièrement, savoir si, selon les estimations
du ministère, ce bateau sera suffisant pour absorber le trafic entre
Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac? Je voudrais savoir sa capacité de
transport.
M. MAILLOUX: La capacité de véhicules sur le
Pierre-de-Sorel est de 36 véhicules alors que la capacité des
navires dont se sert actuellement le Charlevoix Navigation est de 16
véhicules pour un des navires et 30 véhicules pour le second.
Alors, c'est 16 et 28. C'est 44 contre 36. Cela fait presque doubler le pont
flottant qu'on veut assurer à Baie-Sainte-Catherine avec un navire qui
est plus récent que les deux en services actuellement. Alors, je laisse
à l'esprit des membres de l'Opposition certaines questions auxquelles je
ne voudrais pas répondre.
C'était rendu tellement nécessaire qu'on pose ce geste
qu'il y a quelques jours un des deux navires était encore en
réparation. A ce moment, la compagnie prétend qu'elle n'est
jamais en mesure de le remplacer parce qu'elle n'a pas d'autres navires et il
faut détourner souventefois le trafic par Chicoutimi. Vous vous
imaginez, évidemment, le détour qu'il est nécessaire de
faire, parfois pendant une période de 15 ou 20 jours. Il devenait
absolument important... Parce que cela ne prend pas trois navires à
Baie-Sainte-Catherine-Tadoussac douze mois par année. Cela en prend
pendant les périodes de pointe, pendant les congés de la
construction, dans les périodes où le transport du bois se fait
entre les deux rives. Alors, on aurait au moins l'assurance qu'en tout temps,
s'il y a un navire qui fait défaut, il n'y a aucune congestion qui
puisse arriver là-bas.
M. BURNS: Et nous avons parlé du Radisson tantôt. Est-ce
qu'il est exact que le ministère a l'intention de louer le Radisson?
M. MAILLOUX: Oui. Pour les possibilités de navigabilité de
Radisson... Etant donné la congestion des mois de juin, juillet et
début d'août, sur un circuit touristique important,
Saint-Siméon-Rivière-du-Loup, sur les deux rives du
Saint-Laurent, je constate souvent, alors que le service se fait environ
à toutes les trois heures, qu'il reste 35, 40 ou 45 automobiles qui
doivent attendre avec des enfants dans ces automobiles. Imaginez le
contretemps. Il est possible que le gouvernement du Québec puisse louer,
à des conditions à fixer, le navire Radisson pour cette traverse,
sauf que, si le gouvernement le louait, il se réserverait le
privilège de le retirer à quelques heures d'avis advenant un bris
à l'Ile-aux-Coudres.
M. BURNS: C'est de la compagnie Clarke que vous voulez le louer?
M. MAILLOUX: C'est-à-dire que la compagnie qui fait la navette
entre Saint-Siméon et Rivière-du-Loup était effectivement
la compagnie Clarke, alors que Sainte-Catherine-de-Ta-doussac, c'est une
filiale qui s'appelle la Charlevoix Navigation.
M. BURNS: Est-ce que le ministère n'a pas envisagé,
plutôt que de louer, la possibilité d'exploiter lui-même le
Radisson, si jamais...
M. MAILLOUX: Je pourrais dire immédiatement que, dans le cas de
Saint-Siméon-Rivière-du-Loup, ce serait impensable dans le
moment.
M. BURNS: Pas par l'entremise de la Société des
traversiers Québec-Lévis?
M. MAILLOUX: Même là, dans l'immédiat, étant
donné que c'est pour une période d'environ deux mois ou deux mois
et demi, cela deviendrait impensable dans l'immédiat; je ne dis pas que
cela ne pourrait pas être possible ultérieurement, mais dans
l'immédiat, non.
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans son rapport annuel de 1973, le
ministère des Transports, à la page 38, indiquait qu'il avait
complété une étude de l'inventaire des infrastructures
aéroportuaires des compagnies aériennes et des services offerts.
Je voudrais demander au ministre, peut-être tout en explicitant un peu
les buts de cette étude, également quand le ministre peut
déposer cette enquête.
M. MAILLOUX: C'était justement dans la première
démarche du groupe que l'on a mis au travail sur le transport
aérien. On a demandé
d'abord quels sont les permis qui ont été accordés
pour desservir le Québec, quelle classe de permis, quels
aéroports ils utilisent. A partir de là, on a passé
à la deuxième facette de l'étude, qui était la
facette des infrastructures mêmes, l'état, ce que je
répondais tout à l'heure, l'état même des
aéroports, l'équipement de navigation sur place, les chemins
d'accessibilité, etc., tout cela. En fait, l'an dernier, dans le
rapport, on a mis la première étape, qui était le
décompte des permis de transport accordés à des
entités aériennes ou des organismes aériens du
Québec.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous voulez parler de l'étude qui est
annoncée dans ce même rapport annuel à la page 38, d'une
façon globale, sur les besoins du Québec en aéroports
terrestres, n'est-ce pas?
M. MAILLOUX: C'est cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela. Comme je le disais tout à
l'heure, dans ce même rapport auquel je faisais allusion, il était
question également que l'autre étude devait se terminer. Est-ce
l'intention, en tout cas pour celle qui est terminée, de la
déposer dans des délais respectables. Pour celle à faire
ou à parfaire, est-ce qu'on peut s'attendre à une date, une date
limite, à part...
M. MAILLOUX: L'étude qui a été faite est un
inventaire. Donc, on a une collecte de données qu'on a mises à la
disposition des analystes et qui, à partir de là, nous proposent
en fait, eu égard à des sommes d'argent ou à une certaine
élasticité du budget, la sorte de politique qu'on pourrait mettre
en route vis-à-vis des aéroports régionaux au
Québec. Toujours au fait, cependant, et en regard et en parallèle
avec les initiatives fédérales qui, de tout temps, a
été celui qui a investi au Québec dans les
aéroports. Comme je l'ai dit tantôt, il est certain qu'au
départ, il va falloir que la politique québécoise, dans le
domaine des aéroports régionaux, complémente l'autre et la
remplace même lorsqu'elle est absente.
M. BEDARD (Chicoutimi): Certainement. Cette étude, celle qui est
terminée, est-ce l'intention du gouvernement de la déposer?
M. MAILLOUX: Il y a deux facettes. Je saisis ce que vous demandez. C'est
que l'inventaire de ce qu'on a fait est à notre disposition, mais n'est
pas rassemblé dans un cartable ou en étude même. C'est une
collecte de données. Cela pourrait être mis sous fascicule, selon
le bon désir du ministre. La deuxième facette, c'est la
stratégie politique que nous avons encore à soumettre aux
autorités du ministère.
M. BEDARD (Chicoutimi): On peut s'attendre à ce qui peut
être transmis en fait, à l'Opposition officielle le soit le plus
vite possible?
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le
programme 6?
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le programme 7, transport aérien
gouvernemental.
M. BURNS: Le ministre prévoit ma question.
M. MAILLOUX: Peut-être.
M. BURNS: On avait avec beaucoup d'étonnement, l'année
dernière, je crois si ce n'est pas l'année
précédente, appris que certains ministres se servaient du
système de transport aérien gouvernemental pour des fins
personnelles. Je me souviens entre autres que l'avant-dernier
prédécesseur, si je peux dire, de l'actuel ministre, avait un
record assez impressionnant de voyages Québec-Portland, Maine, où
il avait son chalet.
M. MAILLOUX: Les journalistes vont avoir un bon "scoop"
tantôt.
M. BURNS: Pardon?
M. MAILLOUX: Les journalistes vont avoir un bon "scoop"
tantôt.
M. BURNS: Cela va dépendre de votre réponse, M. le
ministre. J'aimerais savoir si le ministre est en mesure de nous dire comment
il a révisé la politique, lui, ou son prédécesseur
immédiat, d'utilisation des appareils appartenant au gouvernement, pour
les ministres?
M. MAILLOUX: M. le Président...
M. BURNS: La raison principale pour laquelle je reviens sur cette
question, c'est que j'avais toujours eu un doute sur la volonté directe
du gouvernement de se débarrasser de cette méthode. Je me
souviens que le premier ministre avait dit, entre autres choses, qu'il pouvait
être urgent qu'un ministre qui est en vacances, durant une fin de
semaine, doive revenir pour un conseil des ministres ou quelque chose du genre.
Alors, cela nous laissait entendre que cette politique n'était pas
nécessairement une politique que le gouvernement réprouvait,
alors que ce n'était pas l'opinion de l'Opposition.
M. MAILLOUX: M. le Président, lors de mon assermentation comme
ministre des Transports et des Travaux publics, le premier ministre m'avait
demandé d'agir avec la plus grande prudence possible sur les anomalies
qui pourraient se produire dans les directives qui étaient
données. Au moment où le chef parlementaire
du Parti québécois m'avait posé une question, le
député de Maisonneuve...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense que c'est le député de
Chicoutimi qui vous avait posé la question, justement au début de
la session.
M. MAILLOUX: C'est possible... à savoir si les directives
données par le ministère des Transports étaient suivies
à la lettre. J'avais pris connaissance, dans les jours
précédents, de la liste que j'avais reçue depuis mon
assermenta-tion et je n'avais vu aucune anomalie à la directive que le
ministère donnait au service aérien.
Par la suite, rencontrant M. Sainte-Marie, responsable des services
aériens, je lui avais demandé de me produire la liste de tous les
voyages afin que j'en prenne davantage connaissance. Cela a pu être fait
à la fin de la session, après la période de Noël. En
regardant cette liste, j'ai constaté qu'un voyage ne semblait pas
correspondre aux directives, un voyage qui avait été
effectué deux jours après la période électorale, si
ma mémoire est fidèle. Le voyage concernait le
député des Iles-de-la-Madeleine qui était aux
Iles-de-la-Madeleine. J'ai posé quelques questions au
député des Iles-de-la-Madeleine. Il m'a donné comme
réponse qu'effectivement il avait été requis comme whip du
gouvernement, vu l'addition de nombreux députés
supplémentaires du côté ministériel, qu'il y avait
quantité de nouveaux députés qui entraient à
Québec et qui voulaient être logés dans...
M. BURNS: Dans les deux jours qui ont suivi la session, c'est
peut-être alors qu'il est venu occuper les bureaux qui devaient
être réservés à l'Opposition. C'est peut-être
pour cela. Il était pressé de venir faire cela.
M. MAILLOUX: Je ne peux pas répondre à une telle
question.
A tout événement, quelles que soient les raisons que
pouvait me donner le député des Iles-de-la-Madeleine, comme il
n'était pas membre de l'exécutif et malgré qu'il
m'affirmait qu'à l'intérieur de l'avion il y avait deux ou trois
personnes qui rejoignaient des hôpitaux de la région de
Québec, comme il arrive souvent aux Iles-de-la-Madeleine, alors que des
fonctionnaires ou d'autres personnes voyagent, j'ai jugé bon, en
début d'année, de faire parvenir une lettre personnelle au
député des Iles-de-la-Madeleine et de lui demander de rembourser
intégralement le prix du voyage en question.
J'ai effectivement reçu, il y a plusieurs semaines, dans le mois
de février ou au début de mars, un chèque personnel du
député des Iles-de-la-Madeleine au montant de... Je ne l'ai pas
à la mémoire. Cela peut être $1,400 ou $1,600 soit le prix
complet du voyage aller-retour. Il a remboursé personnellement et j'ai
demandé, à ce moment-là, au début de janvier,
à M. Sainte-Marie, de me prévenir ou de me faire prévenir
par M. Marcel Lacroix, du service aérien, de toute anomalie qui pourrait
se produire.
Je voulais en être informé privément, avant que des
comptes soient envoyés. Je suis allé en vacances au début
d'avril, le 6 avril, je voyageais aller-retour à bord de Delta. Pourquoi
Delta? Je ne me rappelle plus, c'était Delta à tout
événement. J'ai été heureux de voyager à
bord de Delta puisqu'à mon retour, 15 jours après, Delta revenait
sur Burlington très facilement, avec tous les clients du Québec,
alors qu'Air Canada ne se souciait d'aucune façon de tous les clients
qui pouvaient être dans la région de Miami, et j'ai eu avec une
centaine de personnes des problèmes où des gens insistaient
auprès d'Air Canada pour tâcher d'obtenir un moyen de retour. La
seule réponse qui leur était donnée était celle-ci:
Nous ne sommes pas responsables de la grève, contrôleurs ou
autres. Organisez-vous avec Delta ou avec une autre compagnie aérienne
dont le nom m'échappe. Mon collègue, M. Parent,
était également à Miami à ce moment-là, il
revenait également par le même moyen de communication. En revenant
à Québec, j'ai été informé qu'un de mes
collègues avait demandé, vu qu'il était obligé de
retourner à Québec pour le lundi matin c'était le
ministre de l'Agriculture, M. Tou-pin, avec sa famille il n'avait pu trouver
aucune compagnie d'aviation pour le ramener à Québec pour
assumer ses devoirs de ministre. Il avait réquisitionné un avion,
le Jet 125, qui est allé le chercher là-bas avec sa femme et ses
enfants. J'avoue qu'étant à Miami à ce moment-là,
je comprends les difficultés qu'aurait pu avoir un ministre avec sa
famille pour retourner vers Québec parce que seulement deux personnes
qu'on a fait attendre pendant quatre heures, au moment où je suis revenu
par Delta, sur une centaine, ont pu avoir une responsabilité
d'embarquement sur un des avions de Delta. Elles attendaient, ces personnes,
depuis déjà six jours pour revenir. Peut-être que le
ministre de l'Agriculture a été pris de telle façon qu'il
n'avait aucune possibilité de revenir, mais, quelles que soient les
raisons qu'il m'a données, étant donné que lui et sa
famille étaient à bord de l'avion, j'ai demandé à
mon collègue de rembourser le prix du passage, $2,600, et il m'a
retourné son chèque au nom du ministre des Finances il y a
quelques jours, une dizaine de jours, à peine. Ce sont les deux
anomalies que j'ai pu constater dans les listes des voyages pour les membres de
l'exécutif. On comprendra, par contre, qu'il n'est pas facile pour un
ministre des Transports d'aller vérifier sur place, à Washington
ou ailleurs, si le voyage est officiel ou officieux ou autrement. Mais je pense
qu'à part ces deux cas où il pouvait y avoir des raisons de
retour à Québec, il n'en demeure pas moins que, pour suivre la
directive donnée, je devais demander le remboursement intégral
aux
personnes en question, ce qui a été fait dans les deux
cas.
M. BURNS: Je félicite le ministre, c'est de la droiture à
laquelle on est en droit de s'attendre de la part d'un ministre.
M. MAILLOUX: Ce n'est pas facile.
M. BURNS: Je sais que ce n'est pas facile. Quant à moi, est-ce
qu'il y a d'autres questions au programme 7?
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Programme 7. Adopté.
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Programme 8: Transport scolaire.
Transport scolaire
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour ce programme, au début de la
session, j'avais souligné au ministre des Transports la
nécessité de régler au plus vite la question du transport
en commun dans le Haut-Saguenay. Le ministre m'avait fait la réponse que
ça pouvait être difficile parce que, effectivement, avant que cela
ne se fasse, il fallait établir dans tout le Québec une politique
d'ensemble concernant le transport en commun. Je sais également qu'il y
a un comité sur cette question. Où le ministère en est-il
rendu dans sa politique de transport en commun, concernant et incluant le
transport scolaire et une intégration possible?
M. MAILLOUX: Ce que le député de Chicoutimi voudrait
d'abord, c'est que l'on donne une réponse relativement au
problème inhérent au transport en commun dans le Haut-Saguenay,
ça comprend également le transport scolaire en partie.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
M. MAILLOUX: M. Charland peut peut-être...
M. BEDARD (Chicoutimi): Pas seulement pour notre région. D'une
façon globale, au niveau du Québec, parce que je sais que cela
représente des études, beaucoup d'études qui ont
été faites et que c'est un problème d'envergure.
M. MAILLOUX: En fait, il faut peut-être justement voir le
problème à la mesure ou ceux-ci nous ont été
présentés, dossier par dossier. Et peut-être qu'un des
premiers dossiers de transport en commun qui nous a été
présenté, en tant que ministère des Transports, il y a de
cela un peu plus d'un an, c'était le dossier du Saguenay où la
compagnie, l'entreprise privée locale, incapable qu'elle était de
remplacer ses équipements, s'est vue prise dans une situation assez
difficile à l'égard d'une convention collective qu'elle devait
renégocier avec ses employés.
A ce moment, il y a un an et demi, elle avait demandé l'aide de
la municipalité de Chicoutimi, qui lui avait accordé un certain
montant afin de permettre que le transport en commun continue, au moins durant
la période des Jeux du Québec.
La même compagnie, qui avait repoussé un peu ses
problèmes d'une année, est confrontée actuellement avec la
renégociation de cette convention collective et se trouve à ce
point mal prise qu'elle a sollicité de nouveau l'aide de la ville de
Chicoutimi pour obtenir une subvention d'appoint pour lui permettre de
continuer à offrir du transport en commun.
C'est une situation, à mon avis, de pis-aller, parce que la
compagnie, avec cette maigre subvention, ne peut certainement pas remplacer ses
équipements et, si elle est confrontée avec une augmentation
assez appréciable des salaires de ses chauffeurs, qui représente
presque 70 p.c. des coûts d'opération de cette compagnie, elle se
trouve naturellement dans une position où le propriétaire dit
à la municipalité qu'il va très certainement abandonner un
jour ou l'autre le service.
Le ministère des Transports, sollicité par la ville, s'est
rendu sur place, a fait une appréciation de la situation,
appréciation qu'il a pu comparer avec un rapport que la
municipalité de Chicoutimi avait demandé à un mandataire,
M. Boivin, comptable agréé, et dans lequel M. Boivin faisait
certaines suggestions pour permettre de relancer un peu le transport en commun
dans la région du Saguenay.
Le problème du Saguenay se répercute dans d'autres
régions. En fait, on sait que le ministère a aussi
été appelé à faire une étude ou une
constatation d'appoint j'aimerais décrire le
procédé que l'on fait actuellement à Lévis.
Les gens de la Mauricie nous ont aussi demandé d'y aller. On a eu
certains problèmes dans la région de Saint-Jérôme.
Tout cela fait que nous sommes capables d'identifier un profil de trouble, dans
le domaine du transport en commun, qui peut devenir chronique et ceci est
dû surtout à l'augmentation des salaires des chauffeurs, qui
représente, comme je l'ai dit, 70 p.c. des frais d'exploitation.
Naturellement, il y a une certaine résistance de la part de la
population à payer des tarifs. Si on était capable d'augmenter
les tarifs au prorata direct de l'augmentation des salaires... Mais il y a tout
de même, dans le jeu de l'achalandage du transport en commun, une
règle, qui s'appelle la règle de Simpson, qui dit que, chaque
foia que vous augmentez d'un certain pourcentage les tarifs, vous perdez le
tiers d'un achalandage donné.
Tout cela compilé, plus le problème des commissions de
transport du Québec qui, on le
sait, présentent des déficits chroniques, elles aussi sont
confrontées avec des augmentations de salaire, des augmentations de
coût, des augmentations du coût d'achat des véhicules, des
augmentations du carburant, cela fait que nous sommes à intégrer
une photographie de tout l'état du transport en commun au Québec
et à déterminer les implications financières dans une
période de cinq à six ans à venir.
Ceci est la proposition du ministère des Transports et l'avis du
ministère des Transports. Il y a d'autres ministères qui sont
impliqués là-dedans, le ministère des Finances, par
exemple. Il y a aussi le ministère des Affaires municipales, en raison
de la tutelle que ce ministère exerce par le biais des lois des
communautés urbaines sur certaines commissions de transport.
Nous sommes à parachever l'étude des implications
financières et surtout à proposer des avenues de solution.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme vous le dites, non seulement dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais également dans d'autres
régions, concernant le transport en commun, bien des problèmes
sont ressortis.
D'une autre part, comme vous nous l'avez dit, il se fait des
études sur l'ensemble du problème, à l'heure actuelle dans
tout le Québec. En fait, le ministère pour employer votre
expression a programmé pour une période de cinq à
six ans. Entre-temps, avant qu'une politique globale soit instaurée,
quelle est la politique du ministère face à ces besoins qui nous
viennent non seulement de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du
Haut-Saguenay, mais naturellement aussi des autres régions?
M. MAILLOUX: Le député de Chicoutimi comprendra qu'il y a
des pressions qui se font actuellement de sa région, de la région
de Trois-Rivières, de la région de Lévis-Lauzon et
d'autres bassins de population assez importants pour l'organisation des
transports en commun. Dans l'esprit du ministre, comme dans l'esprit de
certains fonctionnaires et de certains administrateurs municipaux, les
déficits qu'accusent les commissions de transport et que connaissent
d'ailleurs tous les députés du Parlement, sont tels qu'avant de
prôner l'organisation d'autres commissions de transport avec les
déficits inhérents, l'on voudrait pousser de manière plus
approfondie une telle étude.
Probablement que M. Charland l'a dit tantôt, dans quarante
municipalités assez importantes, où il y avait en même
temps un transporteur qui faisait le transport urbain et le transport scolaire,
comme c'étaient les mêmes équipements qui appartenaient au
même propriétaire, on a demandé la fusion dans ces
endroits.
Je pense qu'il va falloir quand même trouver d'autres formules que
des commissions de transport où d'avance, les municipalités
à desservir, comme le gouvernement provincial, de- vront se prononcer
sur le partage des dépenses. Il faudra peut-être que le
gouvernement du Québec indique à ces municipalités un
point à ne pas dépasser dans les dépenses
inhérentes à l'organisation du transport en commun.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'imagine qu'entre-temps on fonctionnera selon
les problèmes de chacun des endroits et qu'on fonctionnera par
subventions pour essayer...
M. MAILLOUX: II y a le problème...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... de régler temporairement les
problèmes qui surgissent.
M. MAILLOUX: II ne peut pas donner, évidemment, des subventions
directes à des entreprises privées. C'est un peu une paralysie
complète dans ce sens.
Par contre, on peut y aller indirectement par des subventions
accordées à des municipalités qui, elles, à
l'intérieur de leurs fonds généraux, peuvent quand
même aider à l'organisation de certains transports à
organiser entre des municipalités. C'est dans ce sens qu'on discute
actuellement pour les cas les plus litigieux.
Je voudrais bien que, dans ces cas dont on entend parler
déjà depuis plusieurs mois, on réussisse à
concrétiser une entente qui pourrait prévaloir pour au moins le
temps dont le gouvernement aura besoin pour se prononcer de manière plus
valable.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le ministre a dit que, dans certains endroits,
on en était venu à la conclusion de fusionner le transport urbain
et le transport scolaire. Concernant le transport scolaire, est-ce que le
ministre pourrait globalement nous faire un tour d'horizon des problèmes
qu'il affronte à l'heure actuelle et, s'il y a des solutions
amorcées, nous dire lesquelles?
M. MAILLOUX: Etant donné que le règlement vient
d'être adopté par le conseil des ministres, il y a quelques jours,
je vais demander à M. Lachapelle qui est directeur du transport
scolaire, de faire un court résumé mais quand même
complet...
M. BEDARD (Chicoutimi): Le plus complet possible.
M. MAILLOUX: ... assez complet du problème, parce que cela
concerne quand même tout le Québec. C'est complètement
nouveau. M. Lachapelle peut, je pense, éclairer valablement les membres
de la commission.
La loi des transports, la loi 23, prévoyait que, pour 1974, des
soumissions publiques seraient demandées pour une période de
trois ans, et les contrats pourraient être reconduits pour trois autres
années. Le ministère des Transports s'apprête à
demander aux commissions scolaires de mettre en application la loi
des transports, et de demander des soumissions pour trois ans. Par la
suite, les contrats seraient reconduits, advenant le cas où il y a
encore des élèves à transporter, d'année en
année, pour trois autres années. C'est la principale mesure qui
sera mise en application en 1974. Les soumissions publiques devraient
être demandées prochainement de la part des commissions scolaires.
Des soumissions publiques seraient demandées. La Commission des
transports devra, dans certains cas, statuer sur l'adjudication des contrats de
transport. Le ministère des Transports a préparé, par voie
de règlements, des taux et des tarifs. Ces normes de taux et de tarifs
se présentent de la façon suivante: un coût minimum de
transport pour un service donné, dans une région donnée,
pour une capacité de véhicule; et il y a également un
coût maximum de transport, un prix de transport maximum. L'entrepreneur
devra soumissionner dans cette fourchette. Advenant le cas où
l'entrepreneur est dans une situation idéale, quant à la
géographie du terrain ou à la circulation, il pourra avoir un
coût qui serait plutôt bas, mais qui ne devrait pas dépasser
un coût r inimum. Advenant le cas où l'entrepreneur est dans une
situation un peu plus compliquée, soit un endroit en pente ou
vallonné, où la géographie du terrain est difficile,
à ce moment-là il soumissionnera plus haut, pour autant qu'il
sera à l'intérieur des normes du ministère. Les
commissions scolaires pourront accorder le contrat immédiatement,
lorsque l'entrepreneur aura soumissionné à l'intérieur
d'un coût moyen, à l'intérieur d'une norme médiane.
On a divisé notre fourchette en deux, et lorsque l'entrepreneur aura
soumissionné en bas de cette ligne médiane, la commission
scolaire pourra lui accorder le contrat de transport. Sinon, l'entrepreneur
devra aller devant la Commission des transports du Québec pour justifier
ses tarifs, pour ceux qui sont déjà en place. Il y a une certaine
protection qui est accordée aux entrepreneurs qui sont
déjà en place.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'aurais une série de questions
concernant justement le transport scolaire et je ne voudrais pas étendre
le débat. Est-ce qu'il y a d'autres éléments auxquels le
ministre pense, au niveau de ce qui a été fait, de la politique
qui a été élaborée, qui devraient peut-être
être mentionnés comme cela concerne il l'a dit tout
à l'heure l'ensemble du Québec?
M. MAILLOUX: Disons que les 300 règlements et plus qui ont
été adoptés par le conseil des ministres concernent les
normes de construction et les normes d'utilisation, la sécurité,
le contrat lui-même. Ce règlement sera à la disposition des
parlementaires dans le plus bref délai possible. Je pourrais
peut-être vous donner, d'ailleurs, un résumé assez
succinct... Ce que je voudrais quand même ajouter cela a
peut-être été mal saisi dans les réponses de M.
Lachapelle c'est qu'actuellement, dans tout le Québec, il y a
quantité de détenteurs de permis qui font le service du transport
des écoliers. On imagine facilement le drame qui arriverait si tous ces
gens qui possèdent des investissements assez considérables dans
le transport écolier, les véhicules scolaires, n'étaient
pas les prochains détenteurs de permis. Ils sont
privilégiés de la façon suivante : à
l'intérieur de la fourchette qui est mentionnée, si la soumission
publique de l'actuel détenteur du permis durant l'année scolaire
en cours ne dépasse pas 10 p. c. des trois plus bas soumissionnaires, le
contrat lui est accordé quand même, étant donné
qu'il est déjà en place et qu'il possède des
équipements, afin de tâcher d'éviter qu'on se retrouve, en
période d'été, avec des nouveaux entrepreneurs et des
milliers d'autobus scolaires qui ne seraient pas utilisés.
Alors, ils sont privilégiés à l'intérieur de
cette fourchette pour autant qu'ils ne dépassent pas de 10 p.c. la
soumission qui pourrait être offerte par le nouveau transporteur.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour tenir compte des investissements...
M. MAILLOUX: Nous avons également fait éliminer la
possibilité que des fabricants manufacturiers d'autobus puissent
soumissionner et les détenteurs de permis, ou ceux qui demanderont
d'obtenir des contrats, puissent soumissionner pour un nombre d'autobus
donné pour autant que la personne qui en a deux puisse soumissionner
pour dix... Toute la gamme des soumissions est expliquée clairement
à toutes les commissions scolaires.
Les plaintes qui arriveront probablement sont que pour le transport
scolaire, les commissions scolaires assuraient un éventail de circuits
scolaires et les premières répercussions que nous en avons sont
qu'on a cherché à réduire un peu l'ensemble des circuits.
Cela entraîne peut-être des heures plus longues pour les enfants
qui ont à fréquenter l'école soir et matin.
De toute façon, il y a eu de multiples rencontres entre nos
officiers, l'ensemble des commissions scolaires, les transporteurs et les
différentes associations. On a cherché dans la
réglementation à tenir compte, en partie, des suggestions qui
avaient été apportées par différents mouvements qui
avaient été consultés et je veux croire qu'il y aura une
possibilité que cela assure un transport scolaire assez efficace, tout
en contrôlant un peu les augmentations successives que l'on
connaissait.
J'ai déjà dit en Chambre que cela augmentait d'une
manière assez fantastique par année. On en est quand même
rendu à $92 millions pour le transport scolaire. C'est quand même
un budget assez important. Cela n'est pas par plaisir qu'on cherche à
apporter des contraintes, mais c'est pour faire en sorte que le contribuable
n'ait pas à subir une montée vertigineuse de ces transports qui
sont quand même utiles.
M. SAMSON: Est-ce que les cas où les commissions scolaires, pour
tenter de réduire les frais, seront pris en considération...
M. MAILLOUX: Pas de réduire, de stabiliser.
M.SAMSON: Je pense à certaines commissions scolaires qui, pour
tenter de réduire les frais, en arrivent à préparer des
cours qui exigeront des écoliers qu'ils fassent leurs études sur
des quarts, c'est-à-dire un groupe très à bonne heure le
matin et un groupe qui finirait très tard le soir. Je crois savoir qu'il
y a déjà beaucoup de contestation qui se fait au sujet de cette
pratique qui semble vouloir prendre forme et qui existe peut-être
déjà dans certaines régions. Est-ce qu'au niveau du
ministère des Transports il y a des possibilités de prendre des
décisions concernant ces questions?
M. MAILLOUX: En effet, il y a des commissions scolaires qui n'acceptent
pas toujours les devis du ministère et qui finalement peuvent influencer
les horaires des classes.
Les commissions scolaires doivent préparer les devis de
transport. Naturellement, en restreignant le nombre de véhicules
scolaires, on influence les horaires de classe et à ce moment cela peut
influencer, évidemment, l'horaire de l'élève.
Alors, il est arrivé que dans certaines régions, il y a eu
de la contestation, mais nous sommes prêts à examiner des cas
particuliers ou à nous pencher sur le problème pour voir quels
sont les arguments qui seraient invoqués pour qu'on puisse en arriver
à faire d'autres suggestions et d'autres propositions.
Je vous ferai remarquer aussi que, dans certains cas, cela n'est pas
nécessairement le transport qui a provoqué cette contestation,
mais c'est le fait que des autorités pédagogiques ont
demandé, par exemple, un réaménagement des degrés
de cours, les secondaires IV ou V et, à ce moment, cela a
provoqué des remous et cela n'était pas nécessairement
à cause du transport.
M. SAMSON: Est-ce que, au ministère, on a été saisi
d'un problème semblable qui se pose dans la région de
Rouyn-Noranda, par exemple, avec l'école Paul VI et la polyvalente
d'Iberville? D'abord, suivant les informations que j'ai, la commission scolaire
utiliserait le prétexte du transport. Est-ce qu'on peut s'attendre
à une décision qui pourrait, au moins, amener un
élément de solution à ce problème?
M. MAILLOUX: Quand le ministre des Transports n'est pas saisi par les
transporteurs scolaires, il est saisi par les taxis, il est saisi par les
camionneurs, il est saisi par tout le monde, à chaque fois qu'il arrive
dans son bureau.
Il y a des doléances qui parviennent quotidiennement au
ministère des Transports sur les nouvelles pratiques qui seraient mises
en place pour le transport scolaire. On convient qu'il y a 800,000
élèves à transporter quotidiennement. Ce n'est pas
tellement facile. On a été accusé de faire un peu fi des
devis pédagogiques. Le ministère des Transports, les officiers
qui sont attachés à ce service tiennent parfaitement compte des
devis pédagogiques, mais ils demandent également aux
régionales, aux administrateurs, de tenir compte également comme
contribuables des incidences que cela entraîne, de telle sorte que tout
le monde fasse l'impossible pour que tout en offrant le meilleur transport
scolaire possible dont les élèves ont besoin, qu'on fasse en
même temps de telle sorte de l'utiliser de pleine façon.
M. SAMSON: Je m'excuse. Dans l'étude des contrats, des
soumissions que vous aurez à avoir au niveau du ministère des
Transports, dans les cas où vous aurez à statuer, est-ce qu'on
prendra en considération le dossier de service des transporteurs ou des
ex-transporteurs, si vous voulez, qui soumissionnent à nouveau. Je
m'explique dans le sens suivant. Certains transporteurs sont excellents, par
contre il y a d'autres transporteurs au sujet desquels vous avez pris
connaissance de plaintes, soit au niveau du matériel roulant ou encore
au niveau de la sécurité par les chauffeurs qui sont
employés. Je ne fais pas référence à un cas
particulier, mais à certains cas dont j'ai pris connaissance où
on nous dit: Un chauffeur ferme la porte tellement vite que le linge d'enfant
reste pris dans la porte. Ce sont des cas qui nous arrivent assez
fréquemment. C'est peut-être dû au fait que les
transporteurs scolaires font ce travail quand même avec un budget assez
réduit, comparativement aux autres modes de transport, et qu'ils sont
obligés en quelque sorte d'utiliser des chauffeurs, qui font cela
à temps partiel pour obtenir un revenu supplémentaire, ou encore
des gens qui ne sont peut-être pas de toute qualification. Remarquez bien
que je ne fais pas référence à la majorité, parce
que la majorité des chauffeurs sont excellents. Il s'agit de quelques
cas particuliers qui peuvent entraîner des accidents regrettables.
M. MAILLOUX: M. le Président, étant donné que c'est
le député de Laprairie, ministre d'Etat, qui a été
attaché de façon très nette à ce dossier,
j'aimerais autant que lui-même réponde au député de
Rouyn-Noranda, parce qu'ultérieurement, durant la poursuite de ce
dossier, c'est le député de Laprairie qui devra le surveiller
d'assez près.
M. BERTHIAUME: Je pense que les remarques du député de
Rouyn-Noranda sont de fait la vérité dans un certain nombre de
cas. Par contre, si on regarde l'évolution du transport scolaire, ces
dernières années, ce à quoi on s'attend dans les
prochaines années, c'est qu'il y a une nette tendance à ce que
les transporteurs engagent des chauffeurs qui seront ou sont à
temps plein. Par le fait même, on s'attend, dans un avenir assez
rapproché, à ce que la compétence même de ces
chauffeurs soit accrue. Il est évident aussi que, du côté
de la réglementation proprement dite, il y a des efforts qui ont
dû être faits de ce côté. Je crois que les
règlements que nous avons adoptés il y a maintenant à peu
près deux semaines prévoient beaucoup plus de prudence de la part
du chauffeur d'autobus et certaines exigences quant à l'inspection du
véhicule, par exemple, avant le départ le matin, aussi bien que
les responsabilités du chauffeur quant à l'embarquement et au
débarquement des élèves aussi bien que la discipline dans
les limites du raisonnable à l'intérieur de l'autobus
même.
Je pense que cet ensemble des dispositions devrait tendre à
réduire le nombre de cas qu'a cités le député de
Rouyn-Noranda, la réglementation aussi bien que le fait que cette
tendance à l'emploi du chauffeur à plein temps, qui ne se
concrétisera pas à 100 p.c. dans l'année qui vient, mais
forcément à cause de l'expansion de ce domaine et du fait que
grand nombre d'entrepreneurs voient la possibilité de faire du transport
le midi et le transport inter-écoles, aussi bien que peut-être
même les doubles circuits le matin, si l'individu peut avoir deux
contrats. Le transporteur peut avoir deux contrats le matin. Les facteurs comme
cela, qui ont une tendance à se manifester, nous encouragent quant
à l'emploi des chauffeurs à temps plein et dont nous
espérons la compétence.
D'autre part, l'amélioration de l'aide économique du
transporteur lui-même devrait avoir une incidence également sur la
qualité du personnel.
M. SAMSON: II y a également, M. le Président, un autre
sujet qui me préoccupe, qui permettrait peut-être d'avoir moins de
problèmes de ce côté-là, ce sont les examens que
doivent subir les chauffeurs d'autobus d'écoliers. Si mes informations
sont bonnes, il apparaîtrait que, dans certains endroits, les gens qui
font subir les examens de chauffeurs d'autobus d'écoliers auraient
eux-mêmes beaucoup de difficultés s'ils avaient à conduire
l'autobus. Il m'apparaît qu'un effort de ce côté serait
assez important, et même je me demande si le ministre n'a pas l'intention
d'envisager un autre mode d'examen que celui que nous connaissons actuellement,
c'est-à-dire par les centres d'examen de conduite du ministère
où, évidemment, les gens sont bien compétents pour faire
subir un examen de conduite de chauffeur ou de conducteur d'automobile
ordinaire. Mais pour un autobus d'écoliers, est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu d'envisager de faire appel aux associations de transporteurs, qui sont
quand même des gens compétents dans le domaine, pour que des
comités soient utilisés comme moyen pour que les examens donnent
la certitude que le chauffeur d'autobus d'écoliers est vraiment capable
de conduire son véhicule, de connaître la portée de son
véhicule sur des routes glissantes? On sait que, si on subit un examen
au mois de juin, au mois de juillet, sur le pavage sec, il n'est pas tellement
nécessaire qu'un chauffeur connaisse toutes les incidences de parcours.
Par contre, lorsqu'en période difficile, et cela arrive souvent en
hiver, avec les hivers que nous avons... Comment on dit dans le langage
courant, un petit chauffeur d'asphalte, cela ne fait pas l'affaire. Je pense
que je me fais bien comprendre.
M. BERTHIAUME: D'abord, l'examen qu'on fait subir aux chauffeurs
d'autobus, comme pour d'autres catégories de véhicules aussi, est
différent des examens qu'on fait subir à un conducteur
d'automobile. Je comprends que le député de Rouyn-Noranda ne
voudrait pas dévoiler publiquement des problèmes particuliers qui
peuvent arriver.
M. SAMSON: Non. Jamais, parce que je pense que c'est assez
pénible qu'il y en ait et, sachant que tout le monde tente de trouver
une solution...
M. BERTHIAUME: Exactement, c'est pour cette raison que, s'il y a des cas
particuliers qui sont venus à l'attention du député,
j'apprécierais qu'il me les fasse parvenir, sous le couvert de la
confidentialité, de façon qu'on puisse les vérifier. Je
comprends qu'il ne veuille pas le faire publiquement et je suis d'accord avec
lui là-dessus.
M. SAMSON: M. le Président, si le ministre me permet une petite
parenthèse, j'hésiterais beaucoup, même sous le couvert de
la confidentialité, à dénoncer ou à mentionner des
noms de personnes qui sont peut-être apparues suivant les informations
que nous avons. C'est pourquoi je voudrais plutôt en faire un cas
général pour porter à l'attention du ministre le fait que,
s'il y avait un effort de fait dans ce sens, pour amener les gens qui sont dans
le milieu à participer comme cela se fait dans d'autres
métiers...
M. BERTHIAUME: J'arrivais à cela. M. SAMSON: D'accord.
M. BERTHIAUME: Le député comprendra quand même qu'il
m'est assez difficile d'agir sur des cas si je ne les connais pas. Nous croyons
que, d'une façon générale, ce que nous faisons est bon.
C'est évident qu'on ne sera jamais assez prudent et qu'on pourra
toujours l'être plus dans ce domaine. A un moment donné, il faut
équilibrer les coûts et les effets que ces initiatives pourraient
avoir. D'autre part, la suggestion qu'il fait, j'en ai eu vent aussi. Je pense
que l'Associaiton des transporteurs d'écoliers du Québec pense
à développer une école dans le genre de l'école des
routiers. Je crois avoir entendu cela récemment. Evidemment, c'est
une initiative que nous encouragerions pleinement parce qu'il est
évident que cela pourra avoir un effet. Je crois que l'éducation
qui pourrait être faite par ce moyen serait beaucoup plus rentable, au
point de vue de ses effets, que le test lui-même.
Un test est toujours limité dans le temps, dans des circonstances
particulières, à moins de tester un individu pendant une semaine,
à trois ou quatre époques de l'année, il présente
quand même des problèmes pratiques assez spéciaux. Je pense
que les résultats qu'on obtiendrait d'une telle école seraient
beaucoup plus grands.
M. SAMSON: Evidemment, cela répond un peu à mon
idée. Une telle école permettrait au ministère d'avoir au
moins une recommandation à la suite de cours suivis. Peut-être que
ça exigerait quand même un test par les officiers du
ministère. Mais faute de cette école, si on envisageait des
comités régionaux, parce qu'il y a des transporteurs
d'écoliers dans toutes les régions, faits de gens responsables
qui connaissent le métier, si on envisageait que ces gens soient
appelés aussi à faire des recommandations en plus du test, vous
comprenez ce que je veux dire, cela amènerait peut-être une
meilleure qualité de service. Si des conducteurs ne sont pas aptes
à conduire un véhicule aujourd'hui, cela ne veut pas dire que,
demain, ils ne le seront pas. Dans ce domaine, si on fait affaires avec les
gens du milieu, les gens qui sont concernés, les gens qui sont dans le
métier, qui connaissent toutes les incidences de ce métier et qui
ont vécu des problèmes, qui ont connu aussi des accidents, parce
qu'un accident, c'est malheureux, c'est une expérience qui peut profiter
aux autres.
M. BERTHIAUME: Je suis d'accord avec le député de
Rouyn-Noranda. Il existe dans le moment un comité animé par le
ministère des Transports et qui est formé de tous les
régisseurs de transport de la province dans les commissions scolaires.
Il ne s'occupe pas seulement de sécurité mais la
sécurité est un des domaines qui préoccupent ce groupe
d'une façon importante. Nous avons également des relations
constantes mais non formalisées de cette façon avec les
associations, l'ATQ, l'APAQ, l'APBSE ou d'autres, la FUTE aussi, je crois. Nous
venons aussi de former le conseil consultatif. J'avais indiqué que nous
songions à soumettre à ce comité consultatif tout le
problème de la sécurité routière. Ça
pourrait en être un des aspects. Il y a deux représentants de
l'industrie, de façon générale, du transport
écolier, du conseil consultatif au moment où on se parle. Il
pourrait être utile de leur soumettre ces questions également pour
atteindre les objectifs visés.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant le transport en commun, dans le haut
Saguenay, le ministère avait-il envisagé ou fait une étude
sur la possibilité de fusion du transport urbain et du transport
scolaire pour régler la situation?
M. MAILLOUX: Au moment où on a ordonné que dans 40 villes
ou arrondissements urbains soient fusionnés transport scolaire et
transport urbain, on n'a pas mentionné le haut Saguenay parce
qu'à ce moment-là il y avait déjà en instance,
devant la Commission des transports, une demande d'organisation de transport en
commun. C'est pour ça qu'a été exclue la région,
c'est indiscutable. N'eût été cette demande, on aurait
fusionné également cet arrondissement.
M. BEDARD (Chicoutimi): La solution aurait été de
fusionner.
M. MAILLOUX: C'est en raison de l'instance qu'il y avait devant la
Commission des transports. On n'a pas pu préjugé des
décisions qui pouvaient être rendues; on n'a pas voulu ajouter
cette partie.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'imagine que, pour l'avenir, c'est une solution
que vous envisagez.
M. MAILLOUX: Forcément.
M. BEDARD (Chicoutimi): Maintenant, une dernière question
concernant une déclaration de la Fédération des
commissions scolaires catholiques selon laquelle tout le domaine du transport
scolaire devrait être référé au ministère de
l'Education plutôt qu'au ministère dec Transports. J'aimerais
connaître l'opinion du ministre.
M. BERTHIAUME: Je peux répondre à ça. Je me
souviens.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vais finir ma question. J'aimerais
connaître l'opinion du ministre concernant cette proposition. Qu'elle
vienne de la Fédération des Commissions scolaires ou qu'elle
vienne d'ailleurs, peu importe.
M. BURNS: Cela semble être une opinion qui a cours dans les
milieux des commissions scolaires. Je pense bien que le ministre en est
parfaitement au courant et c'est sa réaction, à ce sujet, que
l'on aimerait avoir.
M. MAILLOUX: II y a le problème de l'autonomie des commissions
scolaires qui est en cause. Il y a le problème également que les
commissions scolaires se déclaraient parfaitement satisfaites des
transports qui leur étaient accordés et c'est la crainte que le
ministère des Transports, qui s'occupe du transport de personnes et de
biens, fasse un peu fi des devis pédagogiques et des problèmes
semblables. Je
pense qu'il y a eu, en dernier ressort, collaboration très
étroite de la Fédération des commissions scolaires avec
nos officiers. Je pense que chacun comprend, des deux côtés de la
clôture, qu'on ne voudrait pas brimer les commissions scolaires. Par
contre, il faut leur faire bien comprendre, évidemment, qu'il y a une
possibilité de collaboration afin que les coûts puissent
arrêter cette montée vertigineuse. La collaboration semble
très étroite actuellement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais la politique du ministère des
Transports soutient que cela devrait rester entre les mains du ministère
des Transports.
M. MAILLOUX: C'est exact.
M. BERTHIAUME: Je m'informais de la date parce que, depuis ce
temps-là, où j'avais vu cet article moi aussi, nous avons
rencontré officiellement la Fédération des commissions
scolaires; à plusieurs reprises d'ailleurs, elle a participé avec
nous à la formulation du règlement et je suis mal placé
pour parler pour elle. Aujourd'hui elle est d'accord, au moment où l'on
se parle, je le crois. Je suis obligé de dire je crois, parce que je ne
peux pas parler pour le président de la Fédération.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): D'autres questions? Le programme 8 est
adopté.
Messieurs les membres de la commission des Transports, nous avons
terminé nos travaux et adopté en totalité les
crédits du ministère des Transports pour l'année
financière 1974/75.
M. BURNS: M. le Président, cela prenait vous comme
président, pour bien finir cela.
M. MAILLOUX: M. le Président, je voudrais quand même
remercier tous les membres de la commission, quel que soit le côté
où ils siègent, du travail constructif qu'ils ont apporté.
Je pense que ce sont des problèmes techniques principalement qui ont
fait que la commission a dû siéger souventefois. Il ressort que je
n'ai aucune observation malicieuse à faire sur le travail de la
commission puisque chacun y est allé de manière très
pondérée. Quant aux réponses qui n'ont pu être
données au cours du laps de temps durant lequel on a
siégé, je m'efforcerai de les faire parvenir aux membres de la
commission aussitôt que faire se peut, et qu'on soit assuré qu'on
donnera réponse à toutes les questions qu'on a posées.
M. BURNS : Je veux également remercier les ministres ainsi que
l'adjoint parlementaire qui nous ont fourni des réponses à nos
questions. Je m'en voudrais aussi d'oublier la collaboration importante des
fonctionnaires qu'on a tenus loin de leur travail habituel. Je pense bien que
l'Opposition a été très satisfaite de cette espèce
d'aspect de franchise qui s'est installée dans les échanges que
nous avons eus. Encore une fois, même aux sous-ministres et aux hauts
fonctionnaires qui ne sont pas ici, je demanderais au ministre de transmettre
mes remerciements.
M. MAILLOUX: D'ailleurs, M. le Président, je m'excuse du
malheureux oubli que je viens de faire. Je voulais également remercier
tous mes fonctionnaires qui m'ont appuyé durant la discussion des
crédits. Plusieurs ont l'habitude de défendre des crédits
depuis de nombreuses années. D'autres arrivent pour la première
fois à ces crédits. De toute façon, ce sont des
collaborateurs de tous les instants et je veux les remercier. Je transmettrai
le message du député de Maisonneuve à ceux qui sont
absents.
(Fin de la séance à 12 h 48)