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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du mardi 6 avril 1976
(Dix heures trente-huit minutes)
M. Houde Limoilou (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement continue l'étude des crédits 1976/77. Les
membres de la commission, ce matin, sont les suivants: MM. Bédard
(Chicoutimi); Bédard (Montmorency); Bellemare (Johnson); Berthiaume
(Laprairie) remplace Bellemare (Rosemont); Brown (Brome-Missisquoi); Chagnon
(Lévis); Faucher (Nicolet-Yamaska); Lessard (Saguenay); Mailloux
(Charlevoix); Mercier (Bellechasse); Saindon (Argenteuil); Samson
(Rouyn-Noranda); Massé (Arthabaska) remplace Tremblay (Iberville);
Verreault (Shefford). Le rapporteur de la commission est M. Mercier
(Bellechasse).
Programme 1; Systèmes de transports terrestres;
élément 2.
Systèmes de transports terrestres Transport des
personnes
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
le transport en commun et en se référant aux
éléments de la politique d'aide au transport urbain au
Québec qui avait été déposée par le
ministère des Transports au mois de décembre, dans un premier
temps, la politique énonçait que les différents modes de
transport doivent tendre à payer eux-mêmes les coûts qu'ils
engendrent à la société, compte tenu, toutefois, comme
facteur d'équilibre, d'une aide particulière apportée au
transport collectif en milieux urbains.
Je voudrais savoir si la philosophie de base du ministère, quand
on parle de transport urbain, est une philosophie de rentabilité ou
encore, si la philosophie de base est que, tenant compte des problèmes
qui se situent au niveau du transport en commun, il ne faut pas
considérer de plus en plus ce problème comme en étant un
qui se situe au niveau de service essentiel, au même titre que peuvent se
situer la santé ou l'éducation, au point de vue de la philosophie
de ce document.
Le deuxième élément sur lequel j'aimerais que le
ministre d'Etat aux Transports nous entretienne, c'est que, lorsque nous avons
ajourné... Je pense qu'il n'est pas nécessaire de revenir
là-dessus, les problèmes de transport en commun se situent sur
l'ensemble du Québec et ils ne sont pas situés parmi les moindres
problèmes que le gouvernement a à résoudre et qui
nécessitent l'élaboration d'une véritable politique
globale des transports.
Dans les éléments de la politique d'aide du gouvernement
du Québec, qui ont été déposés en
décembre, on pouvait y lire ceci: "Au cours des dernières
années, cinq commissions de transport ont été mises en
place afin d'assurer le service de transport en commun dans les principales
agglomérations urbaines du Québec, soit la Communauté
urbaine de Montréal, la ville de Laval, la rive sud de Montréal,
la Communauté urbaine de Québec".
D'ailleurs, on a eu l'occasion d'entendre en commission parlementaire,
il n'y a pas tellement longtemps, la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec. On a été hors de tout
doute à même de constater, par la voix même de son
président, M. Lemieux, je crois...
Une Voix: M. Mathieu.
M. Bédard (Chicoutimi): ...M. Mathieu, pardon, les
problèmes aigus qu'elle a à résoudre pour en arriver
à l'efficacité. Il y a également la Communauté
régionale de l'Outaouais. Ces commissions, pour continuer le document,
desservent aujourd'hui une population de près de trois millions
d'habitants. Il existe aussi des besoins reconnus de transport en commun dans
les agglomérations à moyenne densité de population, telles
que celles du Haut-Saguenay, de la Mauri-cie, de la rive sud de Québec
et de Sherbrooke.
Je voudrais poser au ministre des Transports une deuxième
question et lui demander s'il pourrait nous faire une évaluation de la
situation, là où sont établis à l'heure actuelle
je comprends que ce sera assez succinct comme résumé
les cinq commissions de transport et s'il pourrait également nous
dire où on en est rendu dans l'éventualité
d'établir des corporations intermunicipales de transport en commun pour
les autres agglomérations que mentionne le document, où il y a de
véritables problèmes. Il y en a qui sont plus familiers que
d'autres. Par exemple, concernant le transport en commun dans les
régions de Trois-Rivières et de Sherbrooke, on a eu l'occasion
d'énoncer un peu la situation, lors d'une motion de blâme que nous
avions faite en Chambre sur l'absence de politique du gouvernement en
matière de transport en commun. Concernant la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, le ministre d'Etat sait très bien que les
problèmes sont très aigus dans cette région. D'ailleurs,
je ne veux porter à sa connaissance que des choses qu'il sait
déjà.
Pas plus tard que la semaine passée, le ministre a reçu un
télégramme des employés de Transport régional qui a
été envoyé au premier ministre, au ministre des
Transports, de même qu'au ministre d'Etat aux Transports. Le syndicat,
très succinctement, y demandait à M. Bourasse de respecter les
droits acquis des chauffeurs, comme professionnels dans le transport en commun,
tel que promis par lui-même, par le ministre Gérald Harvey, par le
ministre des transports, M. Raymond Mailloux, par le ministre d'Etat aux
transports, M. Paul Berthiaume, de même que pas le sous-ministre, Jacques
Charland.
Pour ajouter au tableau de la situation, j'in-
forme le ministre d'Etat aux Transports que, ce matin, dans le journal
Le Quotidien, journal de la région que le ministre connaît bien,
il y avait une nouvelle annonçant que le comité intermunicipal
dénonçait l'entente qu'il y avait avec Transport régional.
Dans un télégramme qu'il faisait parvenir à M. Bluteau, le
comité intermunicipal faisait part qu'il mettait un terme au bail
emphytéotique qui existait avec Transport régional. Si on suit
les événements, M. Bluteau, de Transport régional n'a pas
nié la possibilité que des poursuites de l'ordre de plusieurs
millions de dollars soient intentées contre le comité
intermunicipal ou même les personnes le formant. Je pense que, dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le ministre d'Etat, pour y
être, est bien au courant de la situation. Je suis convaincu qu'il est
capable de nous dire clairement comment il voit la solution, par la même
occasion, dans les autres régions que j'ai mentionnées
tantôt, là où le gouvernement avait l'intention
d'établir une corporation intermunicipale de transport urbain.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le ministre d'Etat.
M. Berthiaume: M. le Président, pour répondre
d'abord à la préoccupation "philosophique", quand on parle de
rentabilité du transport en commun ou de déficit, je pense qu'on
fait erreur. Il faut regarder le problème du transport en commun d'une
façon beaucoup plus globale. Je prends un exemple qui est
peut-être bien connu de tous les parlementaires. Prenons ce qui entoure
la cité parlementaire. Si les gens très éloignés de
la cité parlementaire ne devaient pas être transportés par
autobus, on peut imaginer assez facilement le réseau routier et les
infrastructures en termes de stationnement qu'il faudrait construire pour
desservir toute cette clientèle. C'est peut-être plus frappant
encore quand on voit une grève du transport en commun à
Montréal. Il est peut-être très difficile d'évaluer,
de quantifier le problème quand il y a une grève du transport en
commun à Montréal, quand on voit le nombre d'automobiles dans le
centre-ville, l'engorgement de toutes les voies publiques; on se rend compte
alors, assez facilement, qu'il en coûterait extrêmement cher de
construire des routes pour accommoder tous ces véhicules.
Pour en faire une appréciation en termes de
coût-bénéfice, c'est extrêmement difficile parce que
les éléments sociaux qui entrent en ligne de compte ne sont pas
quantifiables facilement ou peut-être pas quantifiables du tout. Si on
regarde le réseau routier lui-même, pour faire une comparaison, on
verra dans le rapport soumis par M. Castonguay récemment sur
l'urbanisation des chiffres sur la rentabilité du réseau routier
par rapport aux revenus qui sont associés, par la taxe sur la gazoline,
etc., que le réseau routier lui-même n'est pas rentable, il est
déficitaire dans un certain sens. Je pense que c'est dans ces termes
qu'il faut voir également le transport en commun, surtout dans les
centres urbains importants.
Le problème de la qualité de la vie se pose à un
niveau fort différent quand on parle des régions à
densité moyenne comme Trois-Rivières, Sherbrooke, le Saguenay ou
d'autres. Je ne dis pas qu'il n'y a pas là un problème de
transport en commun, mais cela n'a pas tout à fait le même impact
sur le plan social que s'il n'y avait pas de transport en commun à
Montréal ou à Québec ou dans l'Outaouais. Je pense que
cela va de soi.
Autrement dit, lorsque le problème franchit un certain cap, non
seulement prend-il une envergure plus grande, mais il acquiert d'autres
qualités. Le problème a d'autres qualités, non pas des
qualités dans le sens positif, mais d'autres défauts, si vous
voulez. Qualités dans son sens très large. Autrement dit, il a
une dimension...
M. Bédard (Chicoutimi): ...difficile à
résoudre.
M. Berthiaume: C'est cela. Il y a une dimension toute nouvelle
qui apparaît, dans l'exemple des agglomérations, qui a un impact
social assez extraordinaire. Alors, quand on parle de transport en commun, je
n'aime pas parler en termes de déficit. Je pense plutôt en termes
d'investissement social.
Sur le plan philosophique, ce sont les réflexions que je pourrais
faire. Je l'ai déjà dit, d'ailleurs, en d'autres occasions.
En ce qui concerne les éléments de la politique
annoncée au mois de décembre, pour moi, les
éléments principaux de cette politique sont les suivants:
premièrement, le fait que les subventions sont statutaires, ce qui
permet aux commissions de transport et aux autres organismes qui sont à
créer de pouvoir faire une bonne planification. D'ailleurs, cela a
été très bien reçu par toutes les commissions de
transport dans tout le territoire québécois. Or, le
caractère statutaire semble être l'élément le plus
important, le plus dramatique par rapport à la situation
antérieure.
Ce qu'il y a d'original dans la proposition, également, c'est le
caractère incitatif de la politique. Autrement dit, on parle d'une
subvention pouvant varier de 45% à 55% selon l'accroissement de
l'achalandage, encore là, pour amener les organismes publics, qui sont
associés aux problèmes du transport en commun, à
encourager, d'une façon plus marquée, l'utilisation du transport
en commun et leur permettre à eux aussi de faire les arbitrages sur le
territoire que nous sommes appelés à faire, entre le parc de
stationnement, comme je l'ai mentionné tantôt, le réseau
routier, le transport en commun.
Autrement dit, il y a des gestes qu'une municipalité ou une
communauté urbaine peut poser qui peut favoriser l'automobile
plutôt que le transport en commun, soit par la création de parcs
de stationnement et, inversement, lorsqu'à la Communauté urbaine
de Québec, on a créé des voies réservées, on
a augmenté l'achalandage, au moins sur ces circuits, du transport en
commun, dégageant d'autant le centre-ville.
Alors, ce caractère incitatif, nous l'espérons, qui est
tout à fait original, soit dit en passant, de la
politique amènera les organismes de transport à jouer le
jeu avec nous, le jeu de l'arbitrage entre les divers modes de transport.
Troisièmement, dans les agglomérations où il
n'existe pas de commission de transport, on favorise l'utilisation de
l'entreprise privée, pour effectuer, pour exploiter...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me le permettez, M. le
ministre, avant de passer aux agglomérations où il n'y a pas de
commission de transport, par exemple, dans un cas particulier, on parle de
commission de transport concernant Montréal et qui fonctionne
très bien, du point de vue de l'administration, même aussi du
point de vue des affaires obtenues, tandis que, concernant la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec, eh bien! Les
difficultés sont beaucoup plus aiguës, du point de vue du
fonctionnement, est-ce que cela se situe au niveau... Si je le dis, je vois la
remarque du sous-ministre, selon laquelle une fonctionne aussi bien que
l'autre, si je me permets de le dire, c'est que M. Mathieu lui-même
reconnaissait en commission parlementaire que sûrement, peut-être
pour le moment, cela fonctionnait mieux à Montréal qu'à la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec. Il
proposait un tas de réformes administratives, de manière à
parvenir à une plus grande efficacité. Est-ce que, sur ce
point?...
M. Berthiaume: Je ne suis pas certain. Si on parle strictement
sur le plan de l'administration, je n'ai pas de critique à formuler
vis-à-vis des commissions de transport. C'est sûr que certaines
commissions de transport ont hérité des problèmes qui
remontent très loin, qui remontent à l'acquisition des
entreprises privées, qui existaient avant. Il peut arriver à
cause de certaines consolidations que dans certaines commissions de transport
j'hésiterais d'en nommer, parce qu'indirectement je me trouverais
à blâmer un administrateur fort compétent le nombre
d'employés soit peut-être disproportionné, par rapport
à une norme qu'on pourrait établir. Ceci vient, non pas d'une
mauvaise administration, mais de circonstances historiques. Si, d'autre part,
on regarde le problème du transport en commun, en termes d'achalandage,
on se rend compte qu'il y a des disparités d'une région à
l'autre, mais cela est dû à la grandeur de l'agglomération.
Il est assez bien connu dans le transport en commun que, dans des très
grandes agglomérations relativement denses, comme Montréal par
exemple, l'achalandage est plus fort que dans une région de taille plus
faible, comme la région de Québec. Si on fait des comparaisons
avec des villes correspondantes aux Etats-Unis ou ailleurs au Canada, on se
rend compte du même phénomène. Je serais bien mal
placé pour critiquer soit M. Mathieu ou son
prédécesseur...
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez qu'il n'est pas de mon
intention de critiquer M. Mathieu, il vient d'être On a même eu
l'occasion de le féliciter...
M. Berthiaume: Oui, d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): ...pour l'intensité du
travail qu'il fournissait, pour essayer d'en arriver à de
l'efficacité. Il avait le réalisme de constater que la situation
était succeptible de grandes améliorations...
M. Berthiaume: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ...qu'il y avait un paquet de
problèmes qui n'avaient pas été réglés dans
le passé.
M. Berthiaume: Sans aucun doute, et la même chose est vraie
à Montréal aussi. Je pense que tout le monde reconnaît
qu'il y a une marge pour l'amélioration. Si on prend Montréal,
toujours sans vouloir blâmer l'administration, c'est une question
beaucoup plus globale que celle-là, si on compare l'achalandage d'une
communauté comme la communauté montréalaise, par rapport
à la communauté torontoise, on s'aperçoit que les
To-rontois ont été plus efficaces que nous dans ce domaine.
Alors, il y a des leçons à prendre ailleurs. Je dois
reconnaître avec le député de Chicoutimi qu'il existe des
problèmes. Les gens concernés en sont conscients, mais c'est un
problème global et ce n'est pas tellement un problème
d'efficacité administrative, dans le cas de la CTCUM, par exemple. Je ne
le crois pas, en tout cas. C'est un problème d'arbitrage global, un peu
dans le contexte que j'ai mentionné tantôt, entre les diverses
options.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisqu'on parle de la
Communauté urbaine de Québec, il y a un point sur lequel
j'aimerais connaître la position du gouvernement. Le rapport Castonguay,
je crois, proposait ou recommandait que la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec relève de la
Communauté urbaine même, au même titre que
l'aménagement du territoire, ou encore que d'autres
responsabilités qui déjà appartiennent à la
Communauté urbaine. Est-ce que le ministère des Transports s'est
fait une opinion là-dessus?
M. Berthiaume: Le ministère des Transports a
déjà...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela relève plutôt du
ministère des Affaires municipales.
M. Berthiaume: Les communautés urbaines ne relèvent
pas de nous. Les commissions de transport, jusqu'à un certain point
doivent relever de nous. Je ne serais pas disposé à me
prononcer.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Berthiaume: L'opinion que je pourrais vous donner serait une
opinion vraiment sectorielle, une préoccupation de transport. Etant
donné qu'il y a beaucoup d'autres préoccupations qu'on doit avoir
comme gouvernement et que le
rapport Castonguay n'a pas encore été discuté au
niveau du cabinet, j'hésiterais à prendre une position qui
pourrait encarcaner le ministre des Affaires municipales ou quelqu'un d'autre.
Evidemment, je serais disposé à le faire après qu'on en
aura discuté.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Si on passe aux
différentes agglomérations où il n'y a pas de commission
de transport en commun...
M. Berthiaume: J'ai parlé, en ce qui concerne un
élément important de la politique énoncée au mois
de décembre, de la part de l'entreprise privée. Le ministre des
Transports, la semaine dernière, a cité un cas, en parlant d'un
traversier, pour montrer comment l'entreprise publique, par rapport à
l'entreprise privée, a des contraintes telles que finalement
l'entreprise publique coûte très cher. Je crois personnellement
que l'entreprise privée est capable d'agir dans ce secteur pour autant
qu'elle est suffisamment encadrée. Autrement dit, que la qualité
du service quand je parle de la qualité du service, j'entends la
qualité des autobus, l'établissement des circuits,
l'établissement des horaires et que cette qualité soit
déterminée par les pouvoirs publics, d'accord; ensuite, le fait
que l'exploitation soit confiée à l'entreprise privée
devrait nous donner une plus grande productivité.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous remarquez qu'il y a des
organismes publics qui réussissent bien aussi. Je crois que c'est la
Société générale de financement qui vient de
doubler ses profits.
M. Berthiaume: La Société des alcools aussi, c'est
assez rentable.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'on s'était
entendu sur ce point. Même nous, lorsqu'on préconisait une
politique globale où on étudierait à fond
l'intégration des différents modes de transport, cela ne voulait
pas dire qu'on enlevait l'entreprise privée.
M. Berthiaume: C'est ça. La transition, maintenant, entre
la situation actuelle, soit dans le Saguenay ou ailleurs, et le nouveau
système n'est sûrement pas sans difficulté. Il y a des
difficultés à convaincre les gens que nous avons raison, parce
que les gens concernés se sont, bien souvent, compromis dans une
certaine direction et, d'une certaine façon, on leur dit: Arrêtez,
reculez, prenez une autre direction. Sur le plan humain, ce n'est pas facile.
Nous sommes...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est un peu le cas
dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. Berthiaume: Oui, c'est un peu le cas dans le Saguenay. C'est
le cas un peu partout, mais à des degrés divers, sur le
territoire. Le Saguenay est peut-être, en tout cas jusqu'à
maintenant, le cas qui m'apparaît le plus difficile à cause de
l'historique et il sera peut-être un peu plus long. Autrement dit, le
Saguenay est un peu plus avancé que la Mauricie, la rive sud de
Québec, à Lévis, et encore plus avancé que
Sherbrooke où, en fait, on n'est pas tout à fait rendu au
problème, mais on va l'avoir bientôt, on s'en vient.
Une chose importante, lorsque cela a été soulevé
par le député de Chicoutimi, dans le cas particulier du Saguenay,
et la même politique devrait s'appliquer ailleurs, c'est la position
gouvernement en ce qui concerne les employés actuels de ces entreprises,
que l'entreprise, éventuellement, devienne publique ou qu'elle soit
exploitée par un autre entrepreneur privé que l'entrepreneur
actuel. Dans le cas du Saguenay, par exemple, si M. Blu-teau ne veut pas faire
du transport en commun, on ne peut pas le forcer, mais on serait, à ce
moment-là, à la recherche d'un autre entrepreneur qui
consentirait à le faire à certaines conditions, en lui donnant
une certaine marge de profit. Dans la réponse qu'on a faite aux gens de
votre région, sur la question des syndiqués, nous sommes
prêts à appuyer le comité intermunicipal de façon
que ces employés soient intégrés dans une nouvelle
entreprise si on arrive à cette conclusion, à protéger ces
employés, à protéger les emplois de ces employés
dans l'éventualité où ce serait une autre entreprise
privée.
Dans le contrat qui serait à négocier ou à signer
entre la corporation intermunicipale éventuelle et une éventuelle
entreprise privée, Bluteau ou une autre, il faudrait qu'il y ait une
clause, nous sommes d'accord sur ça, qui protège les emplois des
gens. Même si on fait des efforts extraordinaires, il faut le
reconnaître, depuis quelques années, dans le Saguenay, ces
employés ont été fort patients...
M. Bédard (Chicoutimi): A des salaires plus que
raisonnables.
M. Berthiaume: ... dans des circonstances qui les rendent
inquiets jusqu'à un certain point, parce qu'ils ne savent pas exactement
ce qui va arriver.
Mais là-dessus, je tiens à les rassurer, je l'ai fait par
lettre, nous sommes prêts à appuyer la corporation pour
protéger les emplois de ces gens-là.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que...
M. Beilemare (Johnson): Est-ce que je vais avoir droit de parole
tout à l'heure, M. le Président? Oui?
M. Bédard (Chicoutimi): Sur la même question?
M. Beilemare (Johnson): Oui, sur la même question; mais je
pense bien que vous prenez tout le plancher. Je n'ai pas d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
m'étonne vraiment des remarques du député de Johnson. Je
coopère tout le temps.
M. Beilemare (Johnson): Oui. Bien, j'espère.
M. Bédard (Chicoutimi): II se permet même de prendre
souvent la place de l'Opposition sans qu'il y ait récrimination de ma
part.
M. Bellemare (Johnson): Oh!
M. Bédard (Chicoutimi): Qui trouve toujours le moyen
habile de glisser sa question à la fin des miennes.
M. Bellemare (Johnson): Je vais attendre et, quand vous aurez
terminé, je poserai les miennes.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est la meilleure
manière de procéder.
M. Bellemare (Johnson): D'ici midi, je vais avoir le temps de
passer, je pense bien.
M. Bédard (Chicoutimi): De la même manière
que j'attends quand vous posez les vôtres.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le transport en commun
dans le Haut-Saguenay, le ministre d'Etat disait tout à l'heure que si
Transport Régional n'est pas intéressée à faire du
transport en commun, il s'agira alors tout simplement de la remplacer.
Est-ce que le ministre parle ainsi parce qu'il a des indications
à savoir que la manière dont se conduit, à l'heure
actuelle, Transport Régional, cette société n'est pas plus
intéressée que cela à faire du transport en commun, du
véritable transport en commun?
M. Berthiaume: J'ai l'intention de rencontrer le
propriétaire de Transport Régional incessamment. J'ai
demandé au ministère de préparer des chiffres en vue d'une
discussion avec le transporteur actuel. Je n'ai jamais eu, de la voix
même du propriétaire, d'indications démontrant qu'il ne
voulait pas continuer.
J'ai toujours eu cette information d'une façon indirecte. Alors,
c'est mon intention de le rencontrer le plus tôt possible, de
façon à discuter des modalités contractuelles qui
pourraient exister et dans l'espoir que, voyant qu'il y a un profit raisonnable
à faire, il désirera continuer.
M. Bédard (Chicoutimi): Au niveau des
agglomérations où il n'y a pas, à l'heure actuelle, de
comité intermunicipal de transport en commun, de commission de transport
en commun, il y avait la région de Sherbrooke.
Selon le président du comité de transport en commun de
Sherbrooke, M. Archambault, le ministère des Transports a fait
préparer un rapport sur le transport en commun dans la région. Ce
rapport n'a pas été rendu public à ce jour. Est-ce qu'on
peut savoir si ce rapport sera rendu public? Est-ce qu'il y aurait moyen de
savoir également s'il y a des crédits en essayant de les
quantifier le plus précisément possible affectés
à l'amélioration du transport en commun dans la région im-
médiate de Sherbrooke, notamment en ce qui concerne la liaison
Sherbrooke-CHUS?
Je ne sais pas si, de ce côté-là, vous pourriez nous
donner les informations nécessaires.
M. Berthiaume: La première chose, en ce qui concerne la
question de savoir si on va rendre le rapport public, je n'ai pas d'objection
de principe. Il est déjà, à toutes fins pratiques,
semi-public, étant donné qu'il a été remis aux
autorités municipales. Comme dans les autres cas, il n'y a pas
d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): ...barème, comme on parlait
au début, c'est semi-public, mais pour une analyse de fond qui permet
à toutes les parties de pouvoir porter un jugement de valeur...
M. Berthiaume: Je n'ai pas d'objection à le rendre public.
On pourrait le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Berthiaume: En ce qui concerne les prévisions
budgétaires, nous avons, pour l'ensemble des communautés à
desservir par cette modalité, l'entreprise privée,
c'est-à-dire les organismes autres que les commissions de transport, des
prévisions de $1 million, au budget ce qui représenterait 50% des
déficits.
M. Bédard (Chicoutimi): $1 million, est-ce pour l'ensemble
des régions qui n'ont pas de commission de transport?
M. Berthiaume: Pour l'ensemble, pour l'aide aux déficits.
En plus de cela, il y a...
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on pense que, seulement
concernant le transport en commun dans le Haut-Saguenay, on parle de $500 000
de déficit...
M. Berthiaume: Je peux donner au député de
Chicoutimi l'ensemble des prévisions. Pour les études, qu'on
accepterait de payer à 100%, on prévoit $1,7 million; l'aide aux
déficits, qui se formule de 45% à 55%, serait probablement de 50%
pour l'année en cours, parce qu'on n'a pas de base pour mesurer
l'augmentation...
M. Bédard (Chicoutimi): $1 million, c'était pour
les études.
M. Berthiaume: $1,7 million pour les études, $1 million
pour le déficit...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Berthiaume: ... $700 000 pour l'acquisition de réseaux
et $500 000 pour l'achat d'autobus, formant un total de $4,2 millions, en
dehors des commissions de transport.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous nous donner par
région ce que vous prévoyez?
M. Berthiaume: C'est difficile à dire.
M. Bédard (Chicoutimi): Encore là, j'imagine que
c'est seulement global. Il y aura quand même, tel que vous le disiez, au
nom de la qualité de la vie, intérêt à essayer de
programmer le plus précisément possible...
M. Berthiaume: C'est difficile de le prévoir d'une
façon précise, par région, étant donné que
les régions ne commenceront pas toutes nécessairement en
même temps à utiliser la nouvelle formule. Cela dépend de
l'empressement de chacune des corporations intermunicipales. De toute
façon, selon la qualité des services que voudra se donner une
région, si, dans un circuit donné, à
Trois-Rivières, on décide que, sur tel circuit, on veut les
autobus aux quinze minutes, ce n'est pas la même chose que si on veut un
autobus aux cinq minutes. Le déficit va être plus grand aux cinq
minutes qu'aux quinze minutes.
Etant donné que, dans notre politique, on confie cette
détermination de la qualité à l'organisme local, on fait
des projections globales, à des plus et à des moins, et je ne
peux pas donner par région le montant, sans compromettre les
autorités locales.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Une dernière
question sur ces régions où il n'y a pas de commission de
transport en commun ou de comité intermunicipal de transport en commun,
porterait sur la région de Trois-Rivières. Le problème qui
s'est posé dans cette région, je pense, est bien connu du
ministre.
M. Bellemare (Johnson): Cela devrait être
réglé, on n'aurait pas besoin d'en parler.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous allez avoir l'occasion d'en
parler. Est-ce que M. Bellemare, le député de Johnson, voudrait
discuter de ce problème qui regarde sa région, quitte à ce
que j'enchaîne?
M. Bellemare (Johnson): Non, vous avez, pour le moment, la
priorité, je vous la laisse, mais vous ne l'aurez pas tout le temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sera à la population
à le décider. Je pense bien qu'on ne peut pas le décider
ni l'un ni l'autre.
M. Bellemare (Johnson): Non, pas ce matin, certainement.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, sûrement pas. Est-ce
que vous voulez y aller?
M. Bellemare (Johnson): C'est mon boulot. Je vous l'ai
laissé dans le Saguenay, je pense bien que...
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): D'abord, M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Avec beaucoup de gentillesse, ce
sera la preuve de ma collaboration.
M. Bellemare (Johnson): Je m'incline profondément. Est-ce
que je vous dois quelque chose?
M. le Président, d'abord, dans le budget du transport en commun,
il y a un budget total en 1976/77 de $72 millions. En 1975/76, il y avait des
crédits initiaux de $9 577 000 et il y a eu un budget
supplémentaire de $1 million. Cela faisait $10 577 000 pour le transport
en commun. Le montant total des crédits pour cet élément
du programme no 1 est de $43 609 700, ce qui signifie qu'au cours de
l'année financière 1975/76 que le gouvernement a effectué
à un moment donné un transfert de crédits de $33 millions.
C'est probablement à cause de la nouvelle politique. Ce transfert de
fonds a servi probablement dans la nouvelle politique que vous avez
énoncée, parce qu'il y a eu un transfert de fonds de $33
millions. Dans les crédits...
M. Berthiaume: Si le député de Johnson me permet,
dans la colonne 1975/76, dans les $43 609 700...
M. Bellemare (Johnson): ...budget.
M. Berthiaume: Oui. Ce sont des crédits qui, l'an dernier,
étaient aux Affaires municipales. Alors, on les a mis comme base de
comparaison. Ce n'était pas chez nous l'an dernier.
M. Bellemare (Johnson): C'est parce qu'au niveau du transport en
commun, j'aurais voulu savoir combien, dans ces $33 millions, étaient
affectés en subsides.
M. Berthiaume: L'an dernier?
M. Bellemare (Johnson): Oui. Au niveau du transport scolaire
aussi, parce que cela fait aussi partie de ce programme. Combien a
été transféré à ce...
M. Berthiaume: Je m'excuse le transport scolaire, c'est un autre
programme.
M. Bellemare (Johnson): Oui, il y a eu un montant total de
transféré à chacun de ces articles. Vous avez aussi
parlé...
M. Berthiaume: En fait, au niveau des subsides, sur les $40
millions qui apparaissent en comparaison de 1975/76, il y avait $7 millions qui
étaient prévus au ministère des Transports l'an
passé, $33 millions aux Affaires municipales qui étaient
réellement de l'aide pour les commissions de transport; les $33 millions
des Affaires municipales ont été mis en comparaison à
notre budget cette année, étant donné que cette
activité relève maintenant du ministère des
Transports.
M. Bellemare (Johnson): Le transfert de crédits de $33
millions a été fait durant l'année 1975/76.
M. Berthiaume: Durant l'année 1975/76, le ministère
des Affaires municipales a réellement versé aux commissions de
transport $33 millions. Pour fin de comparaison maintenant, sur un
budget...
NI. Bellemare (Johnson): Pourquoi a-t-il versé ce
montant?
M. Berthiaume: Pour 1975/76.
M. Bellemare (Johnson): Mais ce n'est pas vous qui l'avez
administré. C'est vous autres qui l'avez administré, mais cela a
été versé par lui.
M. Berthiaume: En collaboration. Il a été
administré en collaboration au niveau des déterminations des
déficits. Pour l'année 1976/77, le ministère des
Transports a les crédits et versera aux commissions de transport les
montants requis.
M. Mailloux: II y avait également, outre les $33 millions
dont disposait les Affaires municipales, des subventions d'équilibre
budgétaire qui ont été accordées à certaines
municipalités pour le transport en commun, mais cela venait
sûrement d'autres programmes que les $33 millions, parce que les $33
millions n'étaient adressés qu'aux commissions de transport.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est comme dans les services
professionnels aussi. Pour le transport, je vois qu'il y a une augmentation
énorme. Il y a eu un budget de $1 646 000 et il y a eu un budget
supplémentaire de $1 million, ce qui faisait à peu près
$2,6 millions, contre $4,2 millions cette année dans le transport.
M. Mailloux: En 1975/76...
M. Bellemare (Johnson): Dans les services professionnels, dans la
catégorie 2, services, l'année passée, vous aviez $2,6
millions, $1,6 million partant et $1 million de supplémentaire, ce qui
faisait $2,6 millions.
Cette année, vous avez $4,2 millions. Il y a une augmentation
dans les transports' en commun.
M. Berthiaume: Dans les $4,2 millions, il y a $1,7 million dont
j'ai parlé tout à l'heure, pour les études, et il y a $2,5
millions pour le BAREM.
M. Bellemare (Johnson): Ce qui fait $4,2 millions. Le budget de
cette année prévoit des transferts de $67 350 000. Est-ce
uniquement pour couvrir les frais de la nouvelle politique de subvention des
transports en commun, les $67 millions?
M. Berthiaume: C'est ça. Le métro est inclus
là-dedans. C'est le service de la dette du métro.
M. Bellemare (Johnson): Quand on parle du service de la dette en
commun, sur les $70 millions maintenant, vous avez $50 millions pour la CUM
à Montréal.
M. Berthiaume: Je peux vous donner le détail, si vous
voulez. Cela donne à peu près cela. Je ne suis pas sûr si
c'est $50 millions. Il faudrait que je l'additionne. La CTCUM: $28,4 millions
pour l'opération...
M. Bellemare (Johnson): Vous avez $24 millions au service de la
dette; vous avez $20 millions... Pardon?
M. Berthiaume: $52,4 millions. Il y a l'achat d'autobus aussi
là-dedans. Cela va aller aux alentours de $55 millions ou de $56
millions.
M. Bellemare (Johnson): Sur les $70 millions.
M. Berthiaume: C'est cela. C'est plus que 50% de l'ensemble,
beaucoup plus. Cela fait à peu près $57 millions ou $58 millions
pour le territoire de la communauté urbaine.
M. Bellemare (Johnson): Pas loin de $60 millions sur $70
millions.
M. Bédard (Chicoutimi): 60% des $70 millions.
M. Bellemare (Johnson): 60% des $70 millions, ce qui fait
à peu près $50 millions.
M. Berthiaume: C'est plus que cela. $52 millions plus $5
millions, $57 millions sur $70 millions.
M. Bellemare (Johnson): Là, ça fait 80%. Ce
montant, est-ce que ça comprend les $24 millions pour le service de la
dette...?
M. Berthiaume: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... les $20 millions pour le
déficit d'exploitation?
M. Berthiaume: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... et les $6 millions pour l'achat de
nouveaux autobus?
M. Berthiaume: Oui. $4,9 millions pour l'achat d'autobus.
M. Bellemare (Johnson): M. le ministre, d'après ce que
j'ai vu dans votre texte, vous voulez accorder la priorité aux
entreprises privées dans le service en commun. Dans votre texte, vous
recommandez particulièrement certaines notions d'aide pour l'entreprise
privée. Qu'est-ce qui arrive pour Trois-Rivières? A
Trois-Rivières, on avait un service en commun qui desservait
Grand-Mère, Shawinigan, Trois-Rivières, Cap-de-la-Madeleine et
Trois-Rivières-Ouest.
Maintenant, Grand-Mère a formé une équipe
différente de celle de Shawinigan. Shawinigan a
un service parallèle. Cap-de-la-Madeleine, Trois-Rivières
et Trois-Rivières-Ouest ont chacun leur service. Pour le moment, ce sont
des entreprises privées, mais n'avez-vous pas une étude qui a
été préparée pour unifier particulièrement
le secteur de Trois-Rivières, Trois-Rivières-Ouest, et
Cap-de-la-Madeleine?
Ce qui arrive, c'est que quelqu'un qui prend l'autobus du
Cap-de-la-Madeleine et descend à la limite de Trois-Rivières est
obligé d'avoir un autre billet. Celui qui va à
Trois-Rivières-Ouest est obligé de descendre à la limite
et d'avoir un autre billet pour Trois-Rivières-Ouest. N'y aurait-t-il
pas une étude de faite pour qu'à un certain moment, on puisse
avoir un circuit en commun, je ne sais pas, je le cherche? Malgré que
l'entreprise privée réussisse très bien actuellement,
particulièrement chez nous, au Cap-de-la-Madeleine, que je connais plus
que Trois-Rivières, on a des statistiques qui ont été
faites, qui ont été données, pour montrer que cela
fonctionne, mais rien que sur une patte, parce que le service en commun
n'existe pas. Il existe pour les villes. N'y avait-t-il pas un M.
Benoît-C. Côté qui avait préparé...
M. Berthiaume: Ce que nous préconisons au
ministère, c'est l'intégration du service Cap-de-la-Madeleine-
Trois-Rivières -Trois-Rivières-Ouest d'une part, et
l'intégration Shawinigan-Sha-winigan-Sud à l'autre bout. C'est
cela. Mais la décision ultime appartient aux municipalités
elles-mêmes. A la rigueur, on pourrait avoir trois entreprises
différentes, une à Trois-Rivières-Ouest, une à
Trois-Rivières et une au Cap-de-la-Madeleine. A première vue,
cela ne semble pas souhaitable, c'est plus facile d'intégrer si c'est
une entreprise. Mais, à la rigueur, on pourrait avoir trois entreprises,
pour autant que les circuits soient bien intégrés et qu'il n'y
ait pas double tarification. C'est notre opinion.
Dans les conversations que nous avons eues avec les autorités
locales, je pense qu'on peut espérer qu'il y aura effectivement
intégration. Encore là, je suis mal placé pour
compromettre les autorités locales sur ce point. Mais les discussions
sont sûrement dans ce sens.
M. Bellemare (Johnson): On semble plutôt s'éloigner
de votre idée, M. le ministre. Plus les années passent, plus les
mois passent, plus on semble s'éloigner d'une certaine
réunification des services et c'est très mauvais dans notre
région.
M. Berthiaume: Les résolutions que j'ai reçues des
autorités municipales demandant de former la corporation
intermunicipale, nous indiquent, au contraire, qu'il devrait y avoir une bonne
intégration. Les indications sont favorables à cet égard.
Mais la situation temporaire à l'heure actuelle est un petit peu
difficile parce qu'il n'y a pas de structure juridique qui existe ou qui
pourrait exister tant qu'on n'a pas amendé nos lois. Alors,
l'année 1976 est, sans aucun doute, une année de flottement entre
deux systèmes, qui posent des difficultés. Lorsque nos lois
seront amendées, la corporation municipale pourra avoir une existence
juridique, en bonne et due forme, et la coopération sera à ce
moment beaucoup plus facile.
M. Bellemare (Johnson): Combien, pensez-vous, y a-t-il de
chauffeurs qui n'ont pas été rengagés, qui travaillaient
autrefois pour la Saint-Maurice Transport et qui sont en chômage
actuellement, dans les cinq villes?
M. Berthiaume: Je ne le sais pas.
M. Bellemare (Johnson): II n'y en a pas 50%. Cela cause un
malaise énorme, parce que, vous savez, ces gens...
M. Berthiaume: Tout ce que je peux dire, c'est que je
répète ce que j'ai dit tantôt en ce qui concerne le
Saguenay...
M. Bellemare (Johnson): C'est parce que je veux établir
l'urgence.
Une Voix: II y a eu des abandons.
M. Berthiaume: Sans aucun doute, c'est urgent.
M. Bellemare (Johnson): Je veux établir l'urgence et
demander au gouvernement... C'est le but de toute mon intervention, il y a une
question d'urgence, d'abord d'unifier le service, s'il y a moyen de trouver un
terrain d'entente; deuxièmement, d'essayer de trouver une solution au
cas de ces 50% des chauffeurs qui n'ont été
réintégrés nulle part. Si, par exemple, on fait des
profits au Cap-de-la-Madeleine avec la distribution du service, je ne vois pas
pourquoi on ne pourrait pas trouver un moyen. C'est vrai qu'on a coupé
des circuits, c'est vrai qu'on a supprimé certains territoires. Le
gouvernement me dit qu'il va en faire une question d'urgence pour 1976.
M. Berthiaume: Oui. C'est vrai qu'on s'est compromis
vis-à-vis des autorités locales soit dans la région de la
Mauricie ou dans la région du Saguenay.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'une rencontre est prévue
prochainement?
M. Berthiaume: Oui.
M. Bellemare (Johnson): II s'est formé un comité
dans la ville de Trois-Rivières, il s'est formé deux
comités et un sous-comité. Est-ce que cela a produit quelque
chose jusqu'à maintenant? Si on ne se fie qu'aux autorités
municipales, il est certain qu'elles déplorent le système. Mais
elles sont, on dirait, devant un cul-de-sac parce que le gouvernement ne sert
pas d'arbitre. Vous avez dit, tout à l'heure, que votre grand rôle
était d'arbitrer ces conflits. Cela en est un.
M. Berthiaume: Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit,
je m'excuse.
M. Bellemare (Johnson): C'est plus que cela. Vous avez dit, mon
cher monsieur: Je voudrais obtenir une certaine politique dans le transport en
commun pour que le gouvernement puisse être
l'arbitre dans certains cas. Cela en est un cas où vous devriez
être arbitre et véritablement le pousser à la limite pour
le régler.
M. Berthiaume: La situation dans la Mauricie progresse
normalement, progresse très bien. On s'est engagé à
régler le problème pour le 31 décembre 1976 avec tous les
amendements législatifs qu'on doit apporter. En ce qui concerne
l'arbitrage, nous nous voyons un rôle d'arbitrage en ce qui concerne les
investissements d'infrastructure. C'est dans ce sens que j'ai parlé
d'arbitrage. Nous ne sommes pas le ministère du Travail.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que je peux me permettre d'entrer
dans le lac Saint-Jean, le Haut-Saguenay pour demander si les trois mois qui
avaient été prévus pour 1976 ont été
payés par la province? Cela avait été promis en
subventions pour les trois premiers mois d'activités en 1976, parce que
M. Dubé...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est fait ça. C'est pour
cela que je n'ai pas posé la question.
M. Bellemare (Johnson): Ah! c'est fait.
M. Berthiaume: C'est fait par les Affaires municipales.
M. Bellemare (Johnson): C'est fait par les Affaires
municipales.
M. Berthiaume: Oui, parce que c'est au 31 mars.
M. Bellemare (Johnson): ...sur le budget 1975. Alors, pour moi,
je finis. M. Bédard, député de Chicoutimi, cela vous a
paru long aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, au contraire. Je vous trouve
très intéressant. Vous avez des questions
intéressantes.
M. Bellemare (Johnson): Merci. M. le ministre, est-ce que vous me
dites que le problème de la municipalisation ou le service en commun des
trois villes, Cap-de-la-Madeleine, Trois-Rivières,
Trois-Rivières-Ouest, sera réglé d'ici la fin de
décembre 1976? C'est seulement cela ma question.
M. Berthiaume: Je voudrais être prudent dans ma
réponse. En ce qui concerne ce que nous devons faire, comme
ministère des Transports, pour régler le problème, ce sera
fait de façon qu'il puisse être réglé. Si, pour une
raison inconnue, les municipalités concernées ne font pas leur
travail, je ne voudrais pas en porter d'odieux.
M. Mailloux: II devient sage.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'urgence dans la
région de Trois-Rivières, pour ne pas être long non plus,
nous avions eu l'occasion de soulever l'urgence du problème du transport
en commun en décembre, lors de notre motion de blâme. Nous avions
parlé également de la double tarification, de
l'incompatibilité des horaires qui, effectivement, apportaient pas mal
de problèmes à l'ensemble des citoyens. Est-ce que vous avez une
étude de faite comme, par exemple, dans le cas de Sherbrooke?
Une Voix: Elle vient d'être commandée.
M. Bédard (Chicoutimi): Ou encore si vous en avez de
commandée?
M. Berthiaume: Je m'excuse, j'ai entendu Sehrbrooke.
M. Bédard (Chicoutimi): Je dis: Dans le cas de Sherbrooke,
tout à l'heure, je vous ai demandé s'il y avait des études
de faites puisque vous étiez prêts à publier le rapport.
Vous m'avez répondu: Oui. Concernant Trois-Rivières, est-ce qu'il
y a une étude de faite?
M. Berthiaume: Une étude dans le genre de celle de
Sherbrooke a été faite pour le Saguenay, il y a
déjà quelque temps. Ce qu'on prévoit, dans l'année
budgétaire qui commence, pour le Saguenay, c'est une étude pour
déterminer les besoins, une étude d'origine-destination, de
détermination des circuits, ce genre de choses.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela est pour le Saguenay.
M. Berthiaume: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Trois-Rivières
également?
M. Berthiaume: Aussi, et Lévis aussi. Elles sont assez
avancés. L'étude de Sherbrooke est un peu moins
avancée.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour Sherbrooke, une étude
comme celle que vous avez commencée, quand doit-elle aboutir à
peu près?
M. Berthiaume: Cela dépend de la vitesse à laquelle
les autorités locales veulent agir aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que c'est un
élément de base très important qu'une étude en
bonne et due forme, approfondie soit faite par le ministère parce que je
considère que c'est un argument de poids que le ministère peut
avoir à sa disposition quand il va discuter de transport en commun, que
ce soit avec la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou encore avec la
région de Trois-Rivières...
M. Berthiaume: II y a deux genres d'études. Une
première étude, comme celle que vous avez
sûrement vue, que ce soit Sherbrooke, Saguenay, Mauricie, cela a
été fait partout. Cela a été fait partout et c'est
une étude de fond qui détermine l'ampleur du problème et
le genre de solution qu'on peut préconiser. Le jour où les
autorités locales décideront: Oui, on veut agir sur ce
problème, on est prêt à y mettre notre participation
financière, le deuxième genre d'étude qu'il faudra faire
sera de déterminer les besoins par une enquête
d'origine-destination, ce genre de chose-là. Dans les quatre
régions dont on parle, le dossier n'est pas avancé au même
degré. Sherbrooke commence, dans un certain sens. Alors, il est à
venir.
M. Bédard (Chicoutimi): Le problème ne commence
pas. Cela fait assez longtemps qu'il existe.
M. Berthiaume: Oui, mais il est beaucoup moins aigu à
Sherbrooke qu'au Saguenay. C'est presque nuit et jour. Alors, c'est normal que
les autorités sherbrookoises disent: On va progresser au rythme du
problème, pas plus vite.
M. Bellemare (Johnson): Me permettez-vous seulement une minute?
La Commission de transport de la rive sud, il est dit, dans votre revue...
M. Berthiaume: La rive sud de Montréal.
M. Bellemare (Johnson): La rive sud de Montréal-Laval. ...
La Commission de transport de Laval ne bénéficiera de subventions
au déficit que lorsque le programme spécial d'aide à la
ville de Laval, administré par le ministère des Affaires
municipales, aura pris fin.
Il y a une commission de transport dans le sud, est-ce que c'est
réglé? Tout le programme de la commission de la rive sud.
Laval, c'est une autre chose.
M. Berthiaume: Dans l'énoncé de politique du mois
de décembre, la seule exclusion était Laval.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Parce qu'ici, quant à Laval,
vous dites: ... ne bénéficiera des subventions au déficit
que lorsque le programme spécial d'aide à la ville de Laval,
administré par le ministère des Affaires municipales, aura pris
fin.
M. Berthiaume: Cette disposition est remise en question, soit dit
en passant, à l'heure actuelle.
M. Bellemare (Johnson): Pour la commission de transport du sud,
c'est réglé.
M. Berthiaume: C'est réglé avec la politique du
mois de décembre.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Si on revenait au cas de
Trois-Rivières, pour le terminer. Les études, non pas les
préliminaires, celles qui ont été faites, on n'en parle
plus à l'heure actuelle, est-ce que vous les publiez ordinairement? Ou
encore, si c'est pour utilisation au ministère.
M. Berthiaume: Elles sont publiées, sauf que c'est
très technique. Les enquêtes d'origine-destination, le
comité va les avoir sûrement, c'est pour lui.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre d'Etat disait tout
à l'heure qu'il prônait une sorte d'intégration
vis-à-vis des trois municipalités intéressés
quand on parle de Trois-Rivières mais qu'en définitive, si
on se reporte à sa politique, à l'esprit de sa politique d'aide
au transport en commun, c'était aux municipalités de
décider. Est-ce qu'avec des études très approfondies comme
argument, et un autre argument de poids que vous avez concernant le fait que
vous êtes les seuls placés pour étancher certains
déficits quand ils se présentent, je dois comprendre que le
ministère des Transports, même s'il a la conviction, par ces
études, que telle solution devrait être acceptée, mise en
application, va laisser tomber la solution à partir du moment où
les municipalités ne sont pas d'accord? Autrement dit, quelle sorte de
politique d'incitation le gouvernement se permet-il vis-à-vis du
transport en commun dans les régions, avec les arguments qu'il a en
main, quand même?
M. Berthiaume: Si j'ai formulé ma remarque de tantôt
de la façon dont je l'ai fait, c'est pour respecter notre propre
politique où on dit que les autorités locales doivent
déterminer la qualité et le genre du service. C'est par prudence
que j'ai fait mes remarques dans ce sens; je ne m'attends pas du tout à
ce qu'on ait trois services séparés dans la région de la
Mauricie. Il n'y a aucune indication réelle qui nous fait penser que
ça va être ainsi. Mais j'ai simplement voulu être assez
prudent dans mes remarques pour ne pas frustrer les autorités locales
vis-à-vis de ce que j'ai dit au mois de décembre. Je ne m'attends
pas à ça du tout.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'il faut tenir
compte de ce que les autorités locales, qui vivent le problème,
tous les jours, peuvent avancer comme solution. Pas question d'y faire
volontairement naître la frustration par rapport aux solutions qu'elles
peuvent avancer. D'autre part, le gouvernement a en main quand même des
outils qui lui permettent de se payer des études approfondies, et un
autre outil, c'est celui d'être le seul capable d'éponger des
déficits. Mais c'est l'argent de tous les citoyens. Comme le transport
en commun concerne tous les citoyens, ce que je trouve...
M. Berthiaume: On n'a pas fait allusion à ça dans
notre discussion.
M. Bédard (Chicoutimi): ... difficilement acceptable dans
l'énoncé, dans votre manière d'agir pour être
conforme à votre politique, c'est qu'il
faudrait conclure que, lorsque vous avez fait des études, que
vous en arrivez à une solution qui semble être la bonne, vous
allez laisser tomber cette solution si elle ne correspond pas aux vues des
municipalités, des comités intermunicipaux.
M. Berthiaume: Dans les discussions qu'on peut avoir avec les
autorités locales...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous essayez de les emmener
à votre point de vue, mais si elles ne viennent pas à votre point
de vue?
M. Berthiaume: C'est sûr qu'on pousse notre point de vue.
C'est bien humain, c'est bien naturel, surtout quand on pense qu'on a
raison.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est normal. C'est cela.
M. Berthiaume: Cela va de soi. Mais, d'un autre
côté, je ne peux pas, du même coup, annoncer une politique
statutaire, qui dit: Vous allez avoir de 45% à 50% de votre
déficit payé par le ministère des Transports, et, d'autre
part, dire: Si vous ne faites pas cela, vous ne l'aurez pas.
Je ne peux pas prendre, comme on le faisait avant, l'arme, le
bâton, la subvention ad hoc pour dire: Si vous ne faites pas cela, vous
n'aurez pas d'argent. Je ne peux pas l'utiliser. J'ai ce que j'ai. Ma politique
est statutaire.
Dans les conversations qu'on a, je n'ai pas eu de cas où on ne
s'est pas entendu encore.
M. Beilemare (Johnson): Un instant, M. le Président. Je
pense qu'on le vit, nous autres, le BAREM.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a des endroits où le
temps nous manque et, au bout du compte c'est le citoyen qui paie pour des
services qui ne se paient pas.
M. Beilemare (Johnson): La région, les trois grandes
villes ne sont amies que de front. C'est clair, il y a un problème
crucial de villes qui s'entendent difficilement sur ce point. L'une dit non
carrément; l'autre dit: Peut-être et, la troisième dit:
Jamais!
Ecoutez, il y a un problème. C'est ce que le député
de Chicoutimi dit et c'est ce que je voudrais savoir. Après que toutes
vos études seront faites, va-t-il y avoir une décision
gouvernementale pour faire la paix? Il y a peut-être seulement cela qui
pourrait ramener la paix chez nous. C'en est rendu à un point
difficile.
Si, après vos études, comme le dit le
député, vous arriviez à la solution que cela prend un
transport en commun, il faudrait que vous l'imposiez de droit, pour la
protection de tout le monde. Simplement entre les trois municipalités,
cela va prendre un arbitre.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous ne l'imposez pas de droit,
parce que c'est de là que ressort la nécessité, lorsqu'il
y a des études qui sont faites, de les faire connaître à la
population, de manière que la population puisse se faire une
idée, pas seulement la petite "gang" qui s'occupe, comme des experts du
transport intermunicipal, que ce soit dans une région ou dans l'autre,
mais que la population soit en mesure de porter un jugement de valeur; que des
organismes aussi soient en mesure de porter un jugement de valeur.
Le problème du transport en commun, c'est avant tout le
problème des citoyens qui sont concernés et non pas le
problème du petit groupe de pseudo-experts qui se penchent toujours sur
le problème et qui, en fin de compte, charrient chacun des attitudes qui
peuvent être des attitudes de clocher quelquefois et qui, au bout de
tout, donnent comme résultat que les solutions traînent en
longueur et que le ministère ne peut pas je ne dis pas imposer
faire valoir ses solutions aussi valablement qu'il le pourrait.
M. Berthiaume: Je reconnais la situation.
M. Bédard (Chicoutimi): Si votre politique a un trou, il
faut la corriger.
M. Berthiaume: Ce que dit le député de Johnson
revet une grande part de vérité, il n'y a pas de doute. C'est
grandement un problème politique.
M. Beilemare (Johnson): De fusion. Je sais qu'elles n'accepteront
jamais de fusion.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont les citoyens qui sont
malheureux.
M. Berthiaume: II n'y a rien qui me permet d'être
pessimiste vis-à-vis de cela. Je dois souligner, en passant, l'aide
très appréciable qui m'est apportée par le
député de Champlain, le ministre des Terres et Forêts, dans
ce genre de dossier. Etant donné que c'est un problème politique,
c'est sûr que...
M. Beilemare (Johnson): C'est le temps de savoir que notre
député de Champlain ne fait rien.
M. Berthiaume: Les problèmes politiques ont des solutions
politiques et je n'ai pas l'intention d'utiliser la menace vis-à-vis des
municipalités pour régler ces problèmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Ne jouons pas sur les mots. Il
n'est pas question d'utiliser la menace. Vous le savez très bien, le
sens de notre argumentation, c'est d'informer correctement la population, quand
il y a un rapport, de ne pas le cacher, de ne pas avoir peur de le montrer. Il
y a une masse de rapports. Peut-être que, dans le domaine de l'habitation
cela va finir par donner quelque chose en dernier ressort.
Mais, au moins, tout le monde a les données de la situation et
chacun peut se faire une idée précise sur les solutions à
apporter. La même chose au niveau du transport en commun.
M. Berthiaume: La publication d'un rapport, d'ailleurs, est, dans
bien des cas, un geste politique, dans ce sens qu'on sait qu'en publiant un
rapport, forcément, les autorités sont obligées de se
brancher par rapport aux recommandations du rapport. Quelquefois, cela
constitue une pression d'ordre politique, il n'y a aucun doute. Cela fait
partie des solutions politiques, un problème politique.
M. Bédard (Chicoutimi): Je dirais non seulement des
pressions d'ordre politique, mais des pressions d'ordre du bon sens. Quand un
rapport arrive à des conclusions où le bon sens est bien
installé, il faut faire confiance.
La population est capable de voir jusqu'à quel point, en fait,
c'est logique comme solution. Dans ce sens, par le fait même, faire
pression sur ceux qui ont en main le problème du transport en commun
dans une région, ce qui souvent multiplie les voyages interminables,
à Québec. Vous êtes à même de le
constater.
M. Berthiaume: Tous les rapports qu'on a eus jusqu'ici ont
été rendus publics.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans Sherbrooke, il n'est pas
rendu public. Vous m'avez dit que vous déposeriez le rapport BAREM au
début des travaux de la commission.
M. Berthiaume: Le rapport BAREM n'est pas terminé. Le
rapport BAREM n'est pas terminé.
M. Bédard (Chicoutimi): II y en avait une partie ...
M. Bellemare (Johnson): Comment s'appelle le rapport de
Trois-Rivières?
M. Berthiaume: Ce sont des rapporta mensuels.
M. Bellemare (Johnson): Comment s'appelle le rapport de
Trois-Rivières? Le rapport Côté?
M. Berthiaume: II a été fait par... Le rapport
Côté, c'est une autre affaire. C'est la firme Deluc qui a fait
l'étude de Trois-Rivières. Cela remonte à l'automne
dernier.
M. Bellemare (Johnson): Le ministère des Transports
prévoit-il faire des amendements à la Loi des cités et
villes...
M. Berthiaume: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... pour favoriser la création de
commissions intermunicipales?
M. Berthiaume: Oui.
M. Mailloux: Si on me permettait d'ajouter ceci. Quant aux
rapports qui sont commandés par le ministère des Transports, sur
les études de transport en commun ou autre chose, je pense qu'on peut
difficilement blâmer le ministère des Transports, parce qu'il est
assez ouvert pour produire les rapports aussitôt qu'ils sont entre les
mains du ministère, pour autant que cela ne place pas le
ministère dans des situations telles que c'est en contradiction souvent
flagrante avec d'autres études, à l'intérieur, qui sont
faites par nos fonctionnaires, et qui placeraient le gouvernement dans une
situation de fait inacceptable.
Je pense que, dans le passé, quels que soient les rapports qui
sont venus entre nos mains, comme ils sont pour la discussion publique des
parties et du grand public, autant le ministère est ouvert à tout
le monde, autant ces rapports...
M. Bellemare (Johnson): On a vu cela dans le rapport
Fullerton.
M. Mailloux: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): On a vu cela dans le rapport
Fullerton.
M. Mailloux: Je ne veux blâmer personne en particulier,
mais, parfois, il y a des gens qui se permettent, suite à des
études, de donner certaines conférences qui placent parfois les
autorités dans une position assez délicate. Souventefois, ce
n'est pas la position définitive qu'accepterait le gouvernement.
M. Bédard (Chicoutimi): Le rapport Fullerton, de toute
façon, on en connait passablement les grandes lignes par les
conférences de presse du monsieur en question. Il me semble qu'il y
aurait avantage, même si ce ne sont pas les lignes directrices du
gouvernement en matière de politiques du transport en commun, que ces
études soient connues. Le fait qu'elles soient rendues publiques, cela
ne veut pas dire que, à partir du moment où le gouvernement prend
la précaution de dire qu'il n'appuie pas nécessairement les
conclusions du rapport, que ce n'est pas nécessairement sa politique...
L'intérêt de tout cela et l'avantage de tout cela, c'est que
ça permet à tous ceux qui sont préoccupés par le
transport en commun... Au niveau de l'Assemblée nationale, par exemple,
c'est normal, ce sont des instruments qu'il me semble normal de mettre entre
les mains également de l'Opposition et de certains organismes qui
peuvent avoir des priorités au point de vue des études du
problème du transport en commun. Ils sont en mesure, après cela,
de faire des recommandations et de prendre des positions très
précises.
M. Mailloux: Je pense que, dans...
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse. On en a pris
lorsqu'on a eu le débat sur la motion de blâme que nous
présentions contre le gouvernement sur l'absence de politiques globales,
au niveau du transport en commun. Nous avancions une idée globale qui
était l'intégration des différents modes de transport, les
transports payants et les trans-
ports non payants, la possibilité d'essayer de voir si on ne peut
pas changer cette situation qui fait que, à l'heure actuelle, les
transports payants sont entre les mains de l'entreprise privée et les
transports non payants sont entre les mains des municipalités, ce qui
fait que, en fin de compte ce sont les citoyens qui paient. On l'a
avancée. C'est évident que c'est avec les éléments
qu'on peut avoir, mais il me semble que, lorsque des études comme cela
sont faites, il y a avantage, pour l'ensemble de la population, à ce que
ce soit connu.
Si le gouvernement erre dans ses positions ou si l'Opposition erre dans
ses positions, il s'agit d'en faire l'analyse et de porter un jugement de
valeur après.
M. Mailloux: J'avais affirmé, je pense, au début de
l'étude des crédits, que l'ensemble des rapports pourrait
être rendu public dans les semaines qui vont suivre. J'avais dit,
à ce moment, huit semaines, du moment où on en a discuté
au comité interministériel, mais cela nous reporte à peu
près à six semaines d'ici.
A ce moment, le comité interministériel que ce
soient les Affaires municipales, l'Agriculture, l'Environnement pourrait
avoir fait sa propre évaluation et faire en sorte qu'à ce moment
le gouvernement dise l'opinion qu'il retient et mette les études entre
les mains de tous ceux qui voudraient...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela a justifié
jusqu'à quel point nous devions avoir raison dans ce que nous
avancions.
M. Mailloux: Cela ne dépassera pas six semaines.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, dans le transport
en commun, si le député de Chicoutimi me le permet, il avait
été question de subventions spéciales pour l'achat
d'autobus. Le gouvernement du Québec maintiendra aussi sa participation
financière de 30% à l'achat d'autobus fabriqués au
Québec, dont bénéficient les commissions de transport. Sur
cela, j'ai posé une question en Chambre la semaine passée; cela
apparaît dans le journal des Débats du vendredi 2 avril, au sujet
de la compagnie MAN. On m'a répondu qu'il n'y avait aucune
négociation dans le moment, mais qu'il pourrait peut-être y en
avoir assez prochainement. Il y a une chose que je voudrais savoir.
Quand il s'est agi de donner le contrat des autobus à la General
Motors, il y avait eu une étude, qui n'a jamais été
publiée, d'après laquelle seize des dix-sept recommandations
étaient supérieures, comme sécurité, comme devis et
toutes ces choses, à la compagnie General Motors. Je voudrais savoir si
cela est vrai, si cela existe, ces seize recommandations qui étaient
supérieures à la compagnie General Motors, et si c'est possible
de revoir ces seize conditions qui permettraient à la MAN de pouvoir
s'installer au Québec, parce que ce qu'on achète actuellement,
c'est un produit qui n'est pas fait chez nous. C'est un produit de la General
Motors qui est fait ailleurs.
Je serais bien heureux si on avait une compagnie compétitrice
dans la province de Québec, que cela s'appelle MAN, que cela s'appelle
autre chose, mais qui s'établirait chez nous pour produire ces autobus.
Là, vous allez avoir encore un contrat de 1200 à 1500 autobus qui
va être donné très prochainement, 800 à la CUM de
Montréal et 400 autres ailleurs. Il y a là une ouverture
possible. D'après ce qu'on me dit, je n'ai pas rencontré
personnellement les gens de la compagnie MAN, mais j'ai vu quelqu'un qui est
très intéressé auprès de cette compagnie, si ces
conditions étaient publiées, on verrait toute la
différence qui existe entre le produit de la General Motors et celui de
MAN, parce que, dans le rapport qui a été fait au gouvernement,
il y a eu seize articles qui étaient supérieurs à la
production d'autobus de la General Motors. Là, vu qu'on s'en vient vers
un autre contrat assez important, si cela donnait l'ouverture à
l'établissement d'une compagnie comme celle-là dans le
Québec, là on aurait une concurrence qui serait valable. C'est la
question que j'ai voulu poser au ministre. Le ministre m'a répondu en
sous-question: II n'y a pas de négociation précise devant mener
à la conclusion d'une entente la semaine prochaine. C'est bien
sûr.
Il peut y avoir des discussions pour établir le marché et
voir dans quelles conditions ceci pourrait se réaliser prochainement.
D'abord, ma première question, ce sont les seize recommandations qui ont
été données. Il y en a dix-sept en tout, mais il y en a
seize qui étaient supérieures.
M. Mailloux: M. le Président, si vous me le permettez, au
moment où le ministère de l'Industrie et du Commerce a
discuté de la venue éventuelle de la compagnie MAN dans le
territoire québécois, pour la fabrication éventuelle des
500 autobus que réquisitionnait la Commission de transport de
Montréal, il est vrai que, dans le rapport technique qui était
soumis à l'attention des officiers du ministère de l'Industrie et
du Commerce, dont M. Charland et ses principaux officiers ont pris
connaissance, si la mémoire m'est fidèle, il y avait treize
points sur lesquels l'on retraçait une plus grande
sécurité, un meilleur confort, de toute façon, treize
points majeurs où il semblait que cette fabrication par la compagnie
même avantageait la personne qui était transportée dans ce
type de véhicule.
Quand les soumissions publiques ont été ouvertes, il
faudrait peut-être se rappeler que c'est la compagnie MAN qui a
été en défaut de ne pas produire sa soumission en temps
voulu, puisqu'à ce moment, si la compagnie MAN avait respecté les
délais des demandes de soumissions, aurait été la seule
soumissionnaire et on se serait retrouvé avec un fabricant
québécois.
La compagnie MAN, si ma mémoire m'est fidèle, a
demandé à deux reprises un délai pour préparer sa
soumission...
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Mailloux: ... deux délais qui ont permis à la
compagnie General Motors, qui sentait venir une concurrence, d'entrer avec un
prix inférieur, je
pense d'environ $5000 au prix des autobus de MAN.
Alors, en premier lieu, nous étions extrêmement
déçus des désirs de MAN de retarder la soumission parce
qu'on sentait venir le concurrent ontarien qui allait amener un prix de
concurrence pour éviter d'avoir quelqu'un sur place pour les commandes
ultérieures.
Et je pense avoir moi-même affirmé, comme mon
collègue M. Saint-Pierre, à ce moment, qu'on aurait
préféré de beaucoup, malgré que le prix fût
supérieur, voir le concurrent s'établir. La décision
appartenait quand même à la Commission de transport de
Montréal de choisir entre les deux soumissions qui lui étaient
offertes; pour éviter toute critique, étant donné que
c'était une soumission publique, nonobstant le fait qu'il y avait treize
parties de l'équipement qui pouvaient rendre les véhicules plus
sécuritaires et plus confortables; on a choisi le prix le plus bas en se
disant, semble-t-il, que les autobus de General Motors respectaient quand
même l'ensemble du devis qui avait été formulé par
la Commission de transport.
A la suite de cette commande, les autobus ont continué
d'être fabriqués en Ontario et ils ont été
assemblés dans le Québec. On a ajouté un montant
supplémentaire pour la valeur rajoutée au Québec.
Il y a actuellement un dilemme entre le ministère des Transports,
le ministère de l'Industrie et du Commerce et la compagnie General
Motors, puisque nous constatons que ce qu'elle prétend de valeur
rajoutée au Québec ne correspond pas à ce que le
Vérificateur général de la province a constaté;
dans sa prétention, elle ajoute la fabrication québécoise
qui s'adresse à l'exportation pour en arriver à un volume de 41%
ou de 42%, mais, dans chacun des véhicules, le Vérificateur
général constate qu'il n'atteint pas le critère de 40%
mentionné.
De toute façon, nous le ministère des Transports et
le ministère de l'Industrie et du Commerce vérifions les
technicités avec le bureau du Vérificateur général
de la province; la compagnie General Motors a fait également
référence, dans la lettre d'intention, au pacte
canado-américain qu'elle semblait respecter le pacte de
l'auto.
De toute façon, nous sommes en négociation actuellement.
Nous n'avons pas payé malgré que l'argent fût
disponible pour les dernières séries fabriquées
étant donné la divergence d'opinions qui persiste entre les
autorités des ministères concernés et le
Vérificateur général et la compagnie General Motors.
Il s'en vient d'autres commandes importantes. Est-ce que, avec ce qui
s'est produit lors de la première commande, la compagnie MAN pourrait
être intéressée à revenir à la surface?
Il y a eu des discussions, non formelles et il y a eu une
deuxième compagnie, qui est française, qui rencontrera les
autorités du ministère le 20 avril prochain. Cette compagnie est
intéressée également à connaître les
intentions du gouvernement, le besoin des commissions de transport et à
faire une offre de service pour s'établir au Québec.
Je présume que, dans les discussions non formelles avec MAN, il
sera peut-être possible que cette compagnie reprenne également la
négociation.
A présent, si c'est une volonté gouvernementale,
nonobstant les prix qui pourraient être donnés lors d'une
soumission publique, serait-il avantageux de privilégier un concurrent
qui n'est pas établi, mais qui s'établirait?
Dans mon esprit, il est indiscutable qu'au moment de la première
soumission, il était extrêmement important qu'il y ait un
concurrent, même à prix plus élevé, mais en tenant
compte quand même qu'il y avait amélioration sur treize
pièces d'équipement, et qu'on aurait dû accepter une
concurrence, même à ces prix, et je pense que, pour les commandes
ultérieures, on aurait eu au moins une dualité ou une
pluralité de fabricants ici dans le Québec.
Quant à moi et quant au ministre de l'Industrie et du Commerce,
c'est indiscutable qu'on souhaiterait fortement une reprise des
négociations plus accentuée avec les éventuels
constructeurs, mais, vu le grand nombre de véhicules qui devront
être construits au Québec et qui continueront, si nous n'avons
qu'un seul fabriquant de l'Ontario, à assembler au Québec mais
à fabriquer à l'extérieur...
M. Bellemare (Johnson): M. le ministre, merci pour avoir admis
que vous aviez un rapport technique indiquant que treize articles
étaient supérieurs à ceux de la General Motors. Je
comprends...
M. Mailloux: Voudriez-vous que mon sous-ministre, M. Charland,
vous donne quelques informations supplémentaires?
M. Bellemare (Johnson): Mais oui, d'accord. M. Mailloux:
Quant au côté technique.
M. Bellemare (Johnson): Pour le côté technique,
est-ce possible d'avoir ce document où les treize...
M. Mailloux: C'est un rapport interne à la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Montréal, qui a servi
justement pour accommoder le conseil d'administration. Mais, même si
l'autobus GM rencontrait exactement le devis, c'est-à-dire un minimum de
qualité, on constatait, là-dedans, qu'à certains
égards parfois l'opinion pouvait être subjective
l'autobus MAN aurait satisfait à la norme minimale et encore,
peut-être même, aurait dépassé l'autobus General
Motors. Cependant, ce qui a fait le décompte ou la décision,
c'est qu'à la fin, sur un montant soumissionné, à ce
moment, d'environ $55 000 ou $58 000, l'écart entre les deux soumissions
était de $5000 par autobus. Pour une commande de 500 autobus,
c'était appréciable et
la décision de la commission a été de prendre
l'autobus GM qui coûtait moins cher.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'à ce moment il n'y a pas
eu une prise de position de la part de GM d'aller même en bas de son prix
de revient, de son prix de fabriquant, pour essayer d'éloigner un
concurrent, mais un concurrent qui nous aurait fait énormément de
bien dans la province de Québec, à cause de son investissement
dans le temps et pour l'avenir? Parce que c'est un concurrent qui est
responsable. Vous m'avez parlé d'un concurrent qui viendrait
peut-être de la France, très prochainement, le 20 avril. On vient
de vivre une expérience qui a été très
coûteuse à la province: l'affaire de Renaud. On a investi
énormément, la province avec la Société centrale
d'hypothèque, la Société... On a investi
énormément en privilégiant cette société
pour venir s'établir chez nous, regardez ce que cela a produit. Il
faudrait être prudent. Quant à MAN, je suis persuadé,
après certaines rencontres que j'ai eues avec une personnalité,
qu'elle serait disposée à reprendre les négociations, mais
sans demander davantage. Je pense que cela serait important qu'on puisse, nous
autres personnellement, le ministère des Transports et le
ministère de l'Industrie et du Commerce, tenter de reprendre, parce
qu'elle est réellement intéressée à revenir et ne
demande pas de concession comme on en a fait avec Renaud. Renaud a
été une expérience qui a coûté cher à
la province. Je signale le cas, puisqu'on discute du transport en commun et
qu'il est question des autobus. Il y aura des contrats possibles et il ne
faudra pas retarder s'il y a lieu. Vous avez peut-être quelqu'un qui est
déjà en pourparlers ou le ministère de l'Industrie et du
Commerce... La réponse que m'a faite le ministre... J'ai posé
justement ma question, parce que, dans le temps, j'avais rencontré une
personne qui me disait que MAN serait intéressée à
reprendre les négociations.
M. Mailloux: J'espère qu'il y a unanimité du
côté de l'opposition dans une telle perspective, parce qu'au
moment où la Commission des transports a accepté la soumission
publique, c'était sa responsabilité de juger entre les deux
soumissions et c'était difficile de porter un droit de veto dans une
telle perspective. Mon collègue et moi-même aurions vu
favorablement le concurrent favorisé malgré la différence
de quelques milliers de dollars, pour les conséquences
ultérieures sur les autres soumissions publiques. Peut-être que,
s'il y a unanimité, parce qu'à chaque fois qu'on n'accepte pas la
plus basse soumission publique, vous imaginez quand même qu'on fait face
à des...
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas le sujet que j'attaque, M.
le Président, j'attaque l'implantation dans la province de
Québec, chez nous, d'un compétiteur.
M. Mailloux: C'est cette préoccupation que nous avions
également et il ressort quand même que la commission de transport
était placée de- vant deux prix, ce qui lui apportait des
montants supplémentaires à payer dans l'immédiat. Elle a
jugé. Si, par contre, le gouvernement favorisait, de manière
exceptionnelle, lors des prochaines négociations, pour qu'une compagnie
étrangère puisse venir s'établir au Québec, il
faudra peut-être se rendre plus loin que nous nous sommes rendus lors de
la première soumission publique.
M. Bédard (Chicoutimi): ... le sens de ma question, au
début des crédits, nous avons parlé du cas MAN et GM; le
ministre, comme il nous l'a redit aujourd'hui, exprime qu'à ce
moment-là, il aurait souhaité que ce soit une compagnie
dûment installée ici qui puisse avoir le contrat de la
construction de ces autobus avec toutes les implications que cela peut donner
du point de vue de l'investissement, du point de vue du travail, du point de
vue de l'emploi pour les Québécois. Est-ce qu'on peut s'attendre
que le ministre aille plus loin qu'un souhait, que cela puisse se traduire par
une volonté ferme et se traduire soit par une législation, soit
une politique qui soit dans le sens de son souhait?
M. Mailloux: Je pourrais dire que devant les difficultés
que nous rencontrons dans les anomalies que le Vérificateur constate
dans la valeur ajoutée au Québec, j'ai eu plusieurs rencontres
avec mon collègue de l'Industrie et du Commerce pour que,
ultérieurement, devant d'autres commandes, on ne soit pas placé
devant un phénomène semblable, s'il était prouvé
que la compagnie General Motors se base sur certaines indications pour ne pas
respecter entièrement la valeur ajoutée au Québec, parce
que la fabrication dans le Québec, serait complètement
différente de véhicules assemblés à
Sainte-Thérèse.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, pour ne pas être
placé devant des événements semblables, est-ce qu'il n'y a
pas lieu de prévenir et, à partir du moment où il y a
quelqu'un qui est capable de construire les autobus ici, d'indiquer une
intention ferme au point de vue de la politique...
M. Mailloux: On comprendra que la compagnie MAN a
été échaudée la première fois,
malgré, comme je l'ai dit tantôt, qu'elle était en partie
responsable, vu ses demandes de retarder l'ouverture des soumissions à
deux reprises. Mais je pense qu'il y a lieu de reprendre les
négociations. Mon collègue et moi-même allons faire
l'impossible pour que la compagnie qui rencontrera mes officiers le 20 avril et
l'autre qui était en cause à ce moment-là, MAN, soient
invitées à regarder attentivement l'importante ou les importantes
soumissions qui seront demandées.
M. Bellemare (Johnson): La compagnie française dont il est
question, ce n'est pas Peugeot?
M. Mailloux: Non.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on peut savoir le nom?
M. Mailloux: Saviem.
M. Bellemare (Johnson): Ma deuxième question. Est-ce vrai
que le prix final pour chacun des autobus dépasse celui qui avait
été prévu par MAN?
M. Mailloux: Le prix?
M. Bellemare (Johnson): Le prix final de $55 000. Il y avait
$5000 de différence et cela dépasse le prix de la soumission.
Vous dites qu'il y avait $5000 de différence avec MAN et cela
dépasse le prix de la soumission donnée.
M. Mailloux: Entre les deux soumissionnaires, MAN avait
coté $5000 et quelques cents.
M. Bellemare (Johnson): Mais là, actuellement, le prix
livré par la compagnie General Motors dépasse le prix de la
soumission.
M. Mailloux: La clause s'adressait à la compagnie MAN
comme à la compagnie General Motors, aux deux. C'est une clause
d'indexation.
M. Bellemare (Johnson): Mais actuellement, le prix dépasse
celui de $55 000.
M. Mailloux: Oui, en raison de l'indexation, une clause
prévue au contrat.
M. Bellemare (Johnson): Oui, non pas seulement à cause de
l'indexation, mais à cause aussi des conventions collectives qu'aurait
subies MAN, mais à ce moment-là, la compagnie MAN
s'engageait-elle aussi à accepter les conditions de l'indexation?
M. Mailloux: Ce que je pourrais dire ici, sans avoir le contrat
devant moi, c'est que, autant l'une que l'autre, elles étaient
obligées de respecter les mêmes conditions et la Commission de
transports était obligée de respecter, à l'endroit des
deux compagnies soumissionnaires, les mêmes conventions. Quant à
l'augmentation qui est prévue pour les véhicules fabriqués
par General Motors, on aurait fait face à la même augmentation
dans la fabrication d'une autre compagnie qui aurait été
acceptée. Cela s'appelle les clauses du contrat.
M. Bellemare (Johnson): A cause de l'installation dans la
province de Québec, il y aurait eu, peut-être, des
différences, parce que le montant des conventions collectives qui se
donne actuellement en Ontario est bien différent de celui de la province
de Québec.
M. Berthiaume: En fait, il faut dire qu'au devis de l'appel
d'offres figurait justement cette clause d'indexation, parce que le contrat
comportait la livraison de quelque 500 autobus sur trois années de
production. A ce moment-là, on avait installé, au devis, cette
formule d'indexation qui comportait justement des critères relativement
à la hausse des salaires, aux nouvelles conventions collectives et aussi
à l'installation de General Motors dans la ville de Saint-Laurent, au
Québec.
Parce que General Motors assemble maintenant à Saint-Laurent et
c'est pour ça que le ministre disait, tout à l'heure, que c'est
entendu que le prix livré actuellement, aujourd'hui en 1976,
dépasse le prix qui avait été soumissionné en
raison même de cette clause d'indexation.
M. Bellemare (Johnson): Combien de pourcentage?
M. Berthiaume: Je dirais que les derniers autobus livrés
à Montréal, en l'année 1976, doivent approcher le
coût de $72 000, par rapport à un coût initial. Si je me
rappelle, c'était autour de $55 000 pour General Motors, $59 000 pour
MAN et le coût des autobus livrés sont autour de $72 000.
M. Bellemare (Johnson): Cela voudrait dire qu'il y aurait eu $22
000 de plus.
M. Berthiaume: Vous avez $17 000.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'ai eu
l'occasion d'en parler au ministre des Transports et à mon
collègue de l'Opposition, étant donné que j'ai un
engagement qui m'oblige à être là à midi, à
moins que les autres membres de la commission aient objection, est-ce qu'on
pourrait suspendre la séance?
M. Mailloux: Avant de terminer, est-ce qu'on est
avancé?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, il me restera seulement deux
ou trois questions concernant ce programme.
Le Président (M. Houde, Limoilou): La commission suspend
ses travaux jusqu'à cet après-midi, après la
période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
Reprise de la séance à 16 h 25
M. Gratton (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement continue cet après-midi l'étude des
crédits du ministère des Transports. Nous en étions, je
pense à l'élément 2 du programme 1. Je pense que le
ministre a un court commentaire à faire, au départ.
M. Mailloux: M. le Président, ce matin, nous avons
parlé du problème d'un contrat qui avait été
accordé à la compagnie General Motors pour 500 autobus scolaires.
Je voudrais simplement ajouter le commentaire suivant: Au moment de
l'attribution du contrat, d'après l'étude faite par la Commission
de transport de Montréal, les officiers chargés de l'entretien
des véhicules, qui connaissent très bien le véhicule de
fabrication canadienne ou ontarienne, de General Motors, avaient certaines
réserves au sujet d'un nouveau véhicule pour lequel toutes les
forces d'entretien de la CUM devraient être renouvelées. On
devrait étudier un nouveau mode de fabrication.
En raison du climat exceptionnel que le Québec connaît en
période hivernale, la compagnie MAN avait quand même fait circuler
des autobus sur les routes du Québec, pour faire l'expérience
demandée par la Commission de transport sur les effets d'un climat plus
rigoureux que le climat européen sur les véhicules. Je pense que
cela avait été assez concluant, l'apport de l'expérience
MAN. S'il arrivait que d'autres compagnies avec qui nous pourrions
discuter ultérieurement qui désireraient s'implanter dans
le Québec veuillent soumissionner, il faudrait qu'elles fassent avec
leurs propres véhicules la même expérience qui a
été tentée par MAN pour prouver qu'avec un climat
extrêmement rigoureux, les pièces, la mécanique pourraient
résister favorablement, en concurrence avec des véhicules qui
sont quand même connus, mais qui sont de fabrication
nord-américaine.
Je voulais ajouter ceci. Les documents que vous avez demandés
vous parviendront aussitôt qu'ils seront photocopiés. Je pense
que, durant les séances de la commission, on déposera les copies
de contrat dont la Commission de transport s'est servie pour accorder le
contrat à la compagnie General Motors.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que, pour General
Motors, il n'était pas nécessaire de procéder à
l'expérience du genre de routes que nous avons ici, en Amérique
du Nord, puisque, déjà, cette compagnie a des autobus qui
répondent à certains critères de température ou de
genre de routes.
Maintenant, concernant justement ce même problème de
General Motors et de MAN on me corrigera si ce n'est pas le cas
on nous a dit ce matin que General Motors avait une offre de $55 000 par
autobus c'est cela? alors que, pour MAN, c'était $59 000
ou $60 000. Au moment où on se parle, la fabrication de ces autobus est
rendue à $72 000. En conséquence, est-ce que General Motors
accuse des pertes, par rapport au contrat que cette compagnie à conclu?
Ou encore, est-ce que cela a été compensé par le
gouvernement?
Le ministre doit voir venir ma question. Je voudrais savoir s'il y a des
subventions qui ont été données par le gouvernement
à General Motors pour faire face à la situation d'augmentation du
prix des autobus?
M. Mailloux: Mon sous-ministre, M. Charland, peut facilement vous
éclairer, et quand vous prendrez connaissance des devis de soumission,
vous verrez, à ce moment, les exigences et les implications pour
certaines clauses d'indexation qui y étaient contenues, mais au contrat
de la Commission de transport de Montréal et non pas au contrat du
ministère des Transports. Je pense que M. Charland peut vous
éclairer valablement.
La clef de ce problème réside véritablement dans le
devis d'appel d'offres. Le devis spécifiait le nombre d'autobus, la
qualité requise de ces autobus, les indices de performance, mais aussi
un régime d'indexation, parce que le contrat de livraison devait
s'étendre sur trois années.
Dans le devis, nous avions inclus une formule d'indexation du prix
soumissionné, lequel devait évoluer automatiquement, en fonction
de certains critères, par exemple, relatifs aux salaires des
employés ou à l'achat de certaines pièces
d'équipement. Le devis spécifiait cette formule et tous les
concurrents soumissionnaires pouvaient en disposer. Ils l'ont utilisée.
Donc, l'application de la formule se fait naturellement pour celui qui a obtenu
le contrat, General Motors, à partir d'un prix original de $55 000 pour
le premier lot d'autobus à l'échéance de livraison et,
à chacune des échéances de livraison, le prix est
ajusté suivant la formule qui a été agréée
par le demandeur, donc par la Commission de transport de la Communauté
urbaine de Montréal.
M. Bédard (Chicoutimi): On peut se poser la question,
parce que c'est évident qu'une compagnie comme General Motors peut se
permettre d'être peut-être même déficitaire sur un
contrat, afin d'éloigner un concurrent possible.
M. Mailloux: C'est venu à notre esprit.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le cas du MAN, c'est
malheureux. C'est une compagnie québécoise qui aurait pu donner
des emplois. Mais il n'y a pas eu de subvention?
M. Mailloux: II n'y a pas eu autre chose que le respect
intégral du devis accepté, que tous les soumissionnaires
reconnaissaient également.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'aurais
deux petites questions concernant l'élément 2, presque tout le
programme au complet.
Premièrement, je voudrais revenir sur un point soulevé ce
matin. On a parlé du transport en
commun au Saguenay, des problèmes qui existent à l'heure
actuelle. J'ai bien compris le ministre d'Etat et le ministre des Transports
qui m'ont dit que, concernant les réclamations des employés de
Transport régional, leurs droits seraient préservés,
quelle que soit la solution qu'on puisse apporter au niveau du transport en
commun. Est-ce bien cela?
M. Berthiaume: C'est exact. Sauf que j'aimerais simplement
apporter une nuance. Nous assurons le comité intermunicipal que nous
sommes disposés à l'appuyer moralement et financièrement
dans ce sens.
M. Bédard (Chicoutimi): Egalement, j'espère avoir
bien saisi, vous nous avez dit que, concernant Transport régional, le
ministre d'Etat projetait de rencontrer assez rapidement ces gens afin de
savoir, une fois pour toutes, s'ils veulent faire du transport régional
et à quelles conditions. Quelles sont leurs exigences pour que se
dénoue, une fois pour toutes, la crise qui existe au niveau du
Haut-Saguenay?
M. Berthiaume: Exactement.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous me dire dans le temps
quand le ministre d'Etat pense pouvoir faire cette rencontre?
M. Berthiaume: En ce qui me concerne, c'est strictement une
question de disponibilité de ma part. Cette semaine, c'est un peu
difficile, à cause de la commission parlementaire. Je pense bien
qu'aussitôt que nous aurons terminé, je serai disposé
à les rencontrer, si cela leur convient.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Une dernière question concernant le transport en commun en ce qui
a trait aux perspectives des coûts. A plusieurs reprises, au cours des
derniers mois, le ministre a laissé entendre que les coûts du
transport urbain au Québec allaient se multiplier au cours des dix
prochaines années, au point d'atteindre je l'ai retenu un
prix "astronomique". Quand le ministre nous dit cela, je voudrais savoir s'il
se base sur des études pour faire une déclaration de ce genre. Si
c'est le cas, le ministre serait-il d'accord pour déposer ces
études?
M. Mailloux: Avant de donner une réponse, je voudrais
vérifier la source des renseignements à laquelle je faisais
allusion. Je pense que c'est le ministère des Affaires municipales qui,
à ce moment, était responsable des subventions versées aux
commissions de transport et qui avait fait programmer l'augmentation des
dépenses pour les dix prochaines années. Au moment où cela
nous a été présenté, nous, les membres de la
Trésorerie, nous sommes restés estomaqués par la courbe
accentuée de l'étendue des immobilisations et des dépenses
pour le métro et l'ensemble du transport en commun. Je pourrais
m'informer si ces documents, qui appartiennent aux Affaires municipales et qui
avaient été soumis à notre attention, pourraient
être...
M. Bédard (Chicoutimi): Ils pourraient nous être
communiqués, peut-être?
M. Mailloux: Oui, mais je voudrais quand même demander
l'autorisation à mon collègue, qui était quand même
propriétaire des études en question.
Le ministère avait ces études et les avait soumises
à la Trésorerie pour considération. Je sais que la
Trésorerie est restée estomaquée devant les chiffres qui
apparaissaient à la suite des études entreprises par le
ministère des Affaires municipales.
Je vérifierai s'il est possible que ces études soient
rendues publiques. Je me ferai un plaisir d'en communiquer la teneur.
M. Bédard (Chicoutimi): Disons que cela concerne surtout
l'aspect du coût que cela peut représenter.
M. Mailloux: Le coût du transport en commun pour dix
ans.
M. Bédard (Chicoutimi): Jusqu'à maintenant, le
ministère des Transports a à livrer, soit à
l'Assemblée nationale ou encore au public, certains projets, certaines
études ou encore, certains débuts de politique d'aide au
transport du point de vue financier, du moins, à court terme.
Ce que je voudrais savoir, en ce qui concerne les projets à long
terme, si le ministre a entrepris des études prospectives sur
l'importance que va prendre le transport en commun dans les dix prochaines
années, compte tenu, entre autres, d'une raréfication des
combustibles traditionnels, pétrole, etc. et compte tenu
également de l'augmentation du tissu urbain, des villes qui
s'agrandissent.
Si c'est le cas, je voudrais savoir si, quant à la question
d'étude, des modes de transport en commun en fonction des prochaines
années, le ministre ou son ministère a un certain canevas
tracé pour effectuer ces recherches.
M. Mailloux: Ce que je pourrais dire à ce moment-ci,
à la suite de la consultation interministérielle dont je parlais
il y a quelques jours, principalement pour les transports en commun dans la
région métropolitaine de Montréal, il est indiscutable que
l'on rejoint les préoccupations en ressources énergétiques
et autres, puisqu'il est question de transport intermodal.
M. Bédard (Chicoutimi): Hum! Hum!
M. Mailloux: Tantôt, on parlait des chiffres astronomiques
dont on avait pris connaissance à la trésorerie. Cela supposait,
à ce moment-là, qu'il y avait des constructions de métro
on en connaît le coût à $51 millions le mille.
Cela supposait tout l'ensemble des systèmes de transport intermodal
organisé principalement dans cette région qui est la plus
densément peuplée du Québec.
Tous ces points-là sont à l'attention du comité
interministériel qui déposera un rapport intermi-
nistériel dans les six ou sept prochaines semaines et cela
rejoint les préoccupations des coûts, des systèmes de
transport à mettre en place, de l'urbanisation, des services publics
à organiser, des contraintes de l'environnement, des terres agricoles
à protéger.
Cela rejoint, en fait, les préoccupations de chacun de ces
ministères, mais cela rejoint également les préoccupations
de sauvegarder l'énergie dont on manque actuellement. C'est un peu pour
cette raison, je pense, que le ministère des Transports a
hésité, un moment donné, à rendre publiques
certaines études, telles celle du groupe BAREM, parce qu'il faudrait
quand même que le gouvernement se prononce sur le type de
véhicules qui devraient circuler sur les circuits de transport à
mettre en place. Possiblement qu'il y a divergences d'opinions, que ce soit sur
les trains électriques ou autres. M. Charland pourrait quand même,
s'il le désire, vous éclairer davantage.
M. Bédard (Chicoutimi): On avait même parlé,
à un moment donné, de la possibilité
d'accélérer le transport entre Chicoutimi et Québec, par
la mise sur place d'un petit train, faute d'un boulevard à quatre
voies.
M. Mailloux: II y a le train LRC dont peut vous parler
également M. Charland, sur lequel il y a eu des expérimentations
de faites. Je devais moi-même, en compagnie de mes officiers, aller
circuler de Trois-Rivières à Québec pour prendre
connaissance non seulement de sa résistance, mais du confort et du type
de véhicules qu'une compagnie québécoise met de
l'avant.
Je pense que l'ensemble de la problématique du transport, dans la
région de Montréal, va demander une intégration des
besoins qui, jusqu'ici on le constate ont été
passablement cloisonnés entre les diverses juridictions
impliquées là-dedans. Elles sont fédérales, pour le
transport ferroviaire. Elles sont provinciales pour d'autres réseaux de
transport, d'autant plus provinciales qu'il y a un régime de subventions
statutaires et aussi, de niveau local, dans les petites municipalités
où il y avait des transporteurs privés.
Aujourd'hui, on arrive à une intégration de tous ces
réseaux. C'est pourquoi la démarche dont parle le ministre, qui
va s'adresser à un groupe interministériel, va nous permettre
certainement de faire le décompte des besoins d'aujourd'hui et aussi de
compiler les besoins sur les quatre ou cinq prochaines années, en termes
d'identification des interventions et des coûts directement
impliqués là-dedans.
Cela nous permettra ultérieurement, j'imagine, de faire certaines
reconciliations entre des dossiers qui évoluaient plutôt en
parallélisme, parce qu'ils étaient de juridictions
gouvernementales différentes.
C'est un dossier qui va très bien s'inscrire aussi dans la
formulation d'une nouvelle politique nationale que nous a prédite ou
qu'a bien voulu mettre à notre connaissance le fédéral
dernièrement, en disant qu'il allait évoluer dans sa politique
nationale en proposant des concepts élargis.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous parlez de politique
nationale, j'imagine un peu le déblocage du fédéral, qui
avait promis aux dernières élections le ministre l'a
rappelé à maintes et maintes reprises d'aider le
provincial pour régler le problème du transport en commun
à cause des coûts que cela représente? Y a-t-il eu un
déblocage de ce côté? Peut-on dire qu'il y en a un?
M. Mailloux: Non. On peut dire que cela n'a pas été
vite, parce que, lors de la dernière rencontre que j'ai eue avec M. Lang
en compagnie de mon collègue et des officiers, on a forcément
parlé du problème des trains de banlieue pour lequel, en
période électorale, on avait dit qu'on mettrait passablement
d'argent en disponibilité; aujourd'hui, on semble faire un recul sur ce
qui avait été promis à ce moment.
Mais, de toute façon, nous avons fait valoir les arguments
à l'appui du maintien de certains trains de banlieue qui ont
été organisés avec la collaboration d'un autre ordre de
gouvernement que le nôtre; le gouvernement du Québec n'est pas
prêt à assumer la responsabilité des déficits que
doivent assumer certaines compagnies de chemin de fer, mais il ressort quand
même que, dans notre optique, certains de ces systèmes de
transport pourraient, en étant améliorés, par les
différents ordres de gouvernement... Cela répondrait
peut-être à des coûts moindres à la desserte de
certaines populations en périphérie de Montréal, pour
parler des lignes de Repentigny, si vous voulez.
Je pense qu'on invite actuellement le gouvernement fédéral
à se pencher davantage sur sa responsabilité et à aider
les différents ordres de gouvernement, municipal ou provincial, à
tâcher de trouver le transport "intermodal" qui pourrait davantage
convenir pour éviter d'autres investissements trop dispendieux.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, le ministre demeure
inquiet sur la possibilité de sensibiliser le fédéral
à donner suite à des...
M. Mailloux: Tant qu'il n'y aura pas un refus catégorique,
il est indiscutable que je ne peux pas dire que je suis extrêmement
pessimiste, mais il faudra continuer à négocier pour l'inviter
à prendre ses responsabilités.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine que, dans la
préparation d'une politique globale du transport en commun et que dans
le règlement des problèmes qui surgissent dans tout le
Québec, il est important, pour le ministre des Transports, d'avoir quand
même assez vite une réponse du fédéral de
manière à pouvoir, si c'est un non catégorique comme cela
l'a été dans le cas du déficit olympique ou encore dans le
cas des $500 millions du ministre de la Justice, programmer en fonction de nos
besoins, mais en fonction de nos capacités financières aussi.
M. Mailloux: J'ai cru comprendre je pense que mon
sous-ministre pourrait corroborer lors de la dernière rencontre
que nous avons eue à Ot-
tawa récemment, que les officiers du ministère,
principalement le sous-ministre en titre, M. Sylvain Cloutier, qui est
originaire de la région de Trois-Rivières, semblait davantage
sensibilisé aux réponses à donner dans un assez bref
délai cela ne veut pas dire trois jours autant dans ces
problèmes que dans ceux des transports maritimes qui nous
préoccupent également dans certains endroits.
On espère que les mois qui suivront pourront apporter quelques
déblocages et des réponses plus affirmatives.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-on aller jusqu'à dire
qu'il faut au moins que vous ayez cette année une réponse claire
et précise de la part du fédéral?
M. Mailloux: II faudrait l'espérer et même...
M. Bédard (Chicoutimi): Si non, cela peut compromettre
toute...
M. Mailloux: Dans certains cas, bien avant la fin de
l'année. Dans le domaine maritime, nous espérons une
réponse dans les semaines qui vont suivre. Il y a eu un protocole
d'entente par lequel les fonctionnaires continuent les discussions. Je pense
qu'actuellement, il y a un déblocage quand même qui semble...
M. Bédard (Chicoutimi): Psychologique?
M. Mailloux: Non, il est peut-être plus que psychologique.
Il semble y avoir une volonté qu'on ne notait pas
précédemment.
Le métro de Montréal
M. Bédard (Chicoutimi): Quand à la continuation du
métro de Montréal, est-ce que vous pourriez nous dire quels sont
au juste les projets de prolongement de métro qui seront
réalisés et ceux qu'on songe à remplacer par un transport
de surface?
M. Berthiaume: II y a seulement deux lignes qui ont
été mises en cause dans les déclarations publiques, l'une
vers l'est, vers Pointe-aux-Trembles et l'autre vers Saint-Laurent. Je dis cela
pour dire que toutes les autres lignes ne sont pas mises en cause. Même
celles vers Saint-Laurent, on prévoit un prolongement jusqu'au chemin de
la Reine-Marie ou Jean-Talon.
Une Voix: Décarie.
M. Berthiaume: C'est cela. On met en doute l'opportunité
d'aller jusqu'à Côte Vertu ou au-delà, principalement parce
qu'il existe une ligne de chemin de fer qui dessert cette population
présentement. Une ligne de chemin de fer pour donner un transport rapide
peut se développer à un coût approximatif de $5 millions le
mille, en dollar d'aujourd'hui, par rapport à $52 millions pour le
métro. C'est une première raison pour se poser des questions sur
ce genre de dépenses. Une deuxième raison: plus
l'extrémité d'une ligne de métro est
éloignée, plus cela prend de temps naturellement à
descendre au point central. Cela va de soi, sauf que...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est assez normal aussi.
M. Berthiaume: Cela va de soi, mais beaucoup de gens ne se
rendent pas compte de la différence entre une ligne de chemin de fer
pour les banlieusards et un métro. Une ligne de chemin de fer pour les
banlieusards, sur une distance de dix milles, peut inclure cinq stations;
tandis que pour une ligne de métro, il va peut-être y en avoir 25.
Ce n'est pas tellement le temps en cours, c'est-à-dire en vitesse, qui
compte, mais c'est le temps d'arrêt. Si je dois me rendre à
Pointe-aux-Trembles en métro, il y a 26 stations de métro, si je
me souviens bien, si on calcule le temps d'arrêt, le temps de
ralentissement, le temps de reprendre de la vitesse, cela va prendre une heure
pour se rendre au centre-ville, peut-être plus. Alors, on met en doute
l'efficacité du métro; non seulement son coût, mais son
efficacité.
Maintenant, il semble que la ligne de l'est soit moins contentieuse que
l'autre.
Les autorités de la Communauté urbaine de Montréal,
la CTCUM semblent tenir plus ou reconnaître plus nos arguments quand on
parle de la ligne de l'est et quand on parle de la ligne de Saint-Laurent. A
tout événement, les discussions sont en cours là-dessus et
je ne peux pas vous dire, de façon catégorique, que l'une ou
l'autre des lignes ne sera pas prolongée tel qu'il avait
été annoncé il y a X temps. Mais c'est quand même
l'opinion du ministère et nous cherchons, je pense que je peux le dire,
présentement quelle autorité légale le ministère
pourrait avoir, hypothétiquement, pour faire valoir son point de vue
d'une façon plus ferme.
M. Mailloux: Sur la dernière facette du problème
dont vient de parler mon collègue, c'est que le ministre des Transports
n'a pas le droit de veto sur les immobilisations que désirent effectuer
les commissions de transport. Par contre, la commission municipale doit se
prononcer sur les emprunts des municipalités qui désirent
construire des systèmes de transport alors qu'il appartient à la
communauté municipale de se prononcer favorablement ou non sur une
demande d'emprunt qui lui est présentée. Mais ce n'est pas le
ministre des Transports qui a l'autorité pour refuser une volonté
exprimée par une municipalité qui voudrait prolonger un
métro ou un autre système de transport. C'est le ministère
des Affaires municipales, après la commission municipale.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre trouve que
ça pourrait être une déficience au niveau de la loi pour
permettre au ministre des Transports de planifier avec plus de
sûreté, sans imposer? Naturellement, il y a toujours la question
d'imposition qui répugne à n'importe qui. Mais
c'est plutôt, j'imagine, le chemin de la négociation que
vous prenez dans ce sens?
M. Mailloux: J'imagine que, si le gouvernement déclarait
qu'il met en doute tel prolongement pour des coûts qu'il prétend
être trop dispendieux pour la capacité de payer des contribuables
et pour la subvention qui est accordée sur ces déficits, sur les
immobilisations, à ce moment-là, le gouvernement, par le
ministère des Affaires municipales et la commission municipale, pourrait
quand même apporter les arguments nécessaires pour inviter
à une réflexion plus grande.
Protection des chauffeurs de taxi
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait une autre question
concernant toujours le transport, j'imagine, concernant la protection des
chauffeurs de taxi. Parce que le ministre d'Etat aux transports avait
déjà soulevé cette question, surtout lorsqu'il avait fait
part d'une certaine politique, si on peut l'appeler ainsi, au niveau des
chauffeurs de taxi. Vous le savez, chaque année, le nombre de chauffeurs
de taxi victimes de vol ou d'agression de la part d'individus augmente de plus
en plus et, à chaque agression, plus spécialement quand le
chauffeur est tué, les autres chauffeurs réclament des
mesures.
C'est comme quand un policier est tué; d'une certaine
façon, il y a la réaction normale à l'intérieur des
gens qui oeuvrent dans le même secteur. Lorsque ceci arrive à un
chauffeur de taxi, les autres en profitent, c'est normal, pour réclamer
des mesures de protection plus grandes et, après, ils songent aux moyens
de se protéger. Ce que je voudrais savoir, c'est si le ministère
a entrepris des études sur la sécurité des chauffeurs de
taxi et sur les moyens de l'améliorer.
M. Berthiaume: Au mois de décembre, je crois, si ma
mémoire est bonne, à l'Assemblée nationale même,
où a été soulevée la question des chauffeurs de
taxi qui voulaient se regrouper, j'ai répondu, à ce
moment-là, que nous étions à former la ligue de taxis dans
l'agglomération A-11 qui occupait tous les effectifs du service de taxi
du ministère des Transports et que, lorsque cette ligue serait
formée, et que l'élection aurait eu lieu, on pourrait à ce
moment-là s'attarder au problème spécifique du
regroupement des chauffeurs de taxi. Effectivement, le regroupement a eu lieu
dans l'agglomération A-11; par contre, la validité de
l'élection est contestée par certains et le service de transport
par taxi est encore occupé par le problème de regroupement des
propriétaires. On n'a pas pu, à ce jour, s'attarder à la
question des chauffeurs proprement dits. Ceci étant dit, je ne vois pas,
de prime abord, que le ministère des Transports comme tel soit
équipé pour traiter de la question de la sécurité
physique des chauffeurs de taxi. Encore là, je dis cela à
première vue. Cela relèverait plutôt du ministère de
la Justice. Ceci étant dit, il est possible que, par un regroupement des
chauffeurs de taxi, il y ait une meilleure prise de conscience du
ministère des Transports et il y a peut-être des choses qu'eux
peuvent nous suggérer en ce qui concerne la sécurité, au
point de vue de la réglementation, différentes choses de cette
nature. A première vue, je n'en vois pas. Peut-être que le milieu
pourrait m'en donner. Mais, à tout événement, cela
demanderait, sinon l'intervention de...
M. Bédard (Chicoutimi): Au niveau des suggestions, il y
avait certains propriétaires de taxi qui exprimaient, entre autres,
l'idée de vouloir se munir de pare-balles au niveau...
M. Mailloux: ... automatiquement peser avec ses
pédales...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela, qui se situeraient
entre le chauffeur et les passagers.
C'est le genre de demande qui fait que, quand c'est accordé, cela
demande des amendements, nécessairement, à la
réglementation au niveau du ministère des Transports.
M. Berthiaume: Si on en fait une obligation...
M. Mailloux: Si on me permet un commentaire, je ne sais pas dans
quelle revue ou dans quel journal j'avais vu que, si les chauffeurs
étaient munis d'une pédale qui donnerait une signalisation avec
une lumière donnée, sur le toit, immédiatement, ils
pourraient faire comprendre au public qu'ils sont attaqués. J'aimerais
presque mieux cela que les fameux chiens qu'on a en France. En France, la
banquette avant est occupée par le chien et, ne connaissant pas trop les
usages, j'ai voulu remplacer le chien et j'ai manqué me faire
dévorer. Alors, au Québec...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pouvez vous asseoir
normalement, en avant, comme un honnête citoyen.
M. Mailloux: J'ai voulu m'asseoir à la place du chien et
cela n'a pas fait. Le chien n'a pas voulu.
M. Berthiaume: C'est pour cela que le ministre des Transports
voulait mettre un policier dans chaque...
M. Mailloux: Quant à la lumière dont on parlait,
qui pourrait être un signal de danger, je pense, à des coûts
assez minimes, cela pourrait peut-être être une protection pour les
chauffeurs, au moins quand ils sont dans une ville ou près de gens qui
peuvent apercevoir une telle lumière qui signalerait à
l'attention des forces policières que quelqu'un est en danger. Je pense
que cela pourrait être regardé d'assez près.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, parce qu'il reste que le
nombre d'agressions contre les chauffeurs de taxi, surtout dans une ville comme
Montréal, dans les grands centres, va certainement en augmentant et il
me semble qu'il y a besoin d'une action dans ce sens.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que
l'élément 2...
M. Mailloux: On s'entendrait peut-être pour que notre
collègue de Johnson qui avait quelque très courtes questions
à poser puisse revenir si l'Opposition le permet.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand il reviendra, il n'y a pas
de problème.
M. Mailloux: Quand il sera dégagé de la commission
à laquelle il siège actuellement.
Le Président (M. Gratton): Elément 2.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément 2, une
autre question, M. le Président, concernant les wagons de métro
pour les Olympiques. Le conflit de travail à la compagnie Bombardier de
LaPocatière aurait considérablement vous nous corrigerez
si on a tort retardé la livraison de nouvelles rames de
métro devant être mises au service de la ligne olympique. Est-ce
que le ministre ou le ministère est intervenu au niveau de ce conflit
afin de parer à la situation qui pourrait être désastreuse
au moment des Olympiques.
M. Berthiaume: Non, les seules réponses que je pourrais
donner là-dessus, ce serait de répéter des choses que j'ai
vues dans les journaux. Toute la question ne relève pas de nous, elle
relève de la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Montréal; nous n'avons pas d'influence directe sur toute cette question.
Mais, pour répéter ce que j'ai lu...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais ne pensez-vous pas que des
choses comme cela ne concernent pas simplement une commission de transport?
Cela concerne aussi une politique du ministère. Il a le droit de mettre
son nez là-dedans. Il me semble qu'il a le droit de pousser, dans un
sens, au niveau d'une commission parlementaire.
M. Berthiaume: Oui, il y a deux choses là-dedans. Si, par
une loi, on crée une commission de transport et qu'on lui donne une
certaine autorité, on ne peut pas arriver, par la suite, et lui dire
quoi faire.
Mais le fond de la question n'est pas cela. Le fond de la question,
c'est qu'il y a un conflit de travail. Ce n'est sûrement pas le
ministère des Transports qui est impliqué.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans ce cas-là, c'est
différent.
M. Berthiaume: Mais ce que je voulais dire et je vous mets
en garde, parce que c'est seulement ce que j'ai lu dans La Presse c'est
que la difficulté se créerait au moment des Olympiques. Il
faudrait avoir une certaine réduction du service sur les autres circuits
et non pas sur le circuit qui dessert le parc olympique.
On pourrait imaginer que le circuit qui va à Longueuil, au lieu
d'avoir un train toutes les dix minutes, pourrait en avoir un toutes les douze
minutes. C'est une détérioration du service sur les autres
circuits, qui est temporaire, qui pourrait durer un mois. A ce que j'ai lu, ce
n'est pas la fin du monde. D'autant plus que, l'été,
l'achalandage baisse de toute façon.
C'est ce que j'ai lu et cela m'a paru raisonnable au point où...
Je n'ai pas fait de...
M. Bédard (Chicoutimi): Dans un cas, comme vous le dites,
c'est peut-être différent, parce que c'est une question de conflit
de travail. J'imagine qu'il y a bien des problèmes qui, quand ils sont
urgents, même s'ils relèvent d'une commission de transport,
également le ministère des Transports...
M. Berthiaume: Oui. Autrement dit, si j'avais cru, en parlant aux
autorités de la CTCUM qu'elles auraient pu faire quelque chose,
peut-être que je leur en aurais parlé. Compte tenu qu'il
s'agissait d'un conflit de travail, je ne voyais pas non plus comment pouvaient
agir M. Hanigan ou d'autres, étant donné qu'il s'agit d'une
tierce partie, Bombardier.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Gratton): Elément 2,
adopté?
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
Le Président (M. Gratton): Elément 3, transport des
marchandises.
M. Bédard (Chicoutimi): On a pas mal discuté du
problème en entier concernant le camionnage, la situation du transport
routier au Québec.
Le Président (M. Gratton): Le programme 1 est
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait peut-être une
question additionnelle.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Bellechasse.
M. Mercier: Pour le transport des marchandises, je sais que le
ministre, jeudi soir, a fait état de modifications concernant les
camions et le nombre d'essieux pour la répartition des charges, etc.
Est-ce que le ministre a précisé, jeudi soir dernier
c'est ce que je voudrais faire préciser par le ministre
quand il prévoit mettre en vigueur.
M. Berthiaume: Je m'excuse auprès du député
de Bellechasse, mais est-ce que le sujet qu'il aborde ne s'appliquerait pas
plutôt à l'élément 3 du programme 2?
M. Mercier: Je sais que cela a été discuté
jeudi dernier...
M. Berthiaume: Oui, dans les remarques
générales.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection à
ce que le député en parle.
M. Mailloux: L'élément 3, le contrôle du
transport.
Le Président (M. Gratton): Je suggérerais au
député de Bellechasse d'en discuter au moment de l'étude
prochaine de l'élément 3 du programme 2.
M. Mercier: Est-ce la même chose concernant les permis de
transport pour le transport spécialisé?
M. Berthiaume: Je pense qu'on pourrait en parler. Mon opinion
personnelle, c'est qu'on pourrait en parler immédiatement, ou à
la Commission des transports, au programme... je ne sais plus...
M. Mailloux: Je préférerais, pour tout ce qui
concernera les permis de transport, qu'on attende la présence de M. le
juge en chef de la commission qui sera ici pour l'étude du programme 6.
A ce moment, je pense que tout les députés pourront poser au
président de la commission les questions pertinentes.
M. Mercier: Pour les ententes de réciprocité avec
les Etats américains?
M. Mailloux: Non, c'est au programme 2, tantôt.
M. Berthiaume: On peut en parler tantôt. M. Mercier:
D'accord.
Le Président (M. Gratton): Nous reviendrons au programme
1.
M. Berthiaume: Js m'excuse, je ne veux pas contredire le
ministre, mais je pense que la réciprocité, ce serait le bon
moment d'en parler, pour le transport des marchandises.
M. Mailloux: Oui, à l'élément 3.
M. Berthiaume: Oui, c'est cela, à l'élément
3.
M. Mailloux: A l'élément 3 du programme 2.
M. Berthiaume: Du programme 1. L'un ou l'autre.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on n'a
jamais été trop strict dans l'ordre à suivre. Je n'y ai
pas d'objection, moi non plus.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Bellechasse, je pense, va nous entretenir de la réciprocité.
Entente de réciprocité
M. Mercier: M. le Président, je vous remercie bien. Le
ministre, ou son sous-ministre, pourrait-il nous entretenir des ententes de
réciprocité passées avec l'Etat du Maine, relativement au
transport du bois à pâte et des camionneurs américains,
dont les véhicules sont immatriculés américains, du Maine,
qui ont affaires du côté québécois et qui ont
à retourner dans le Maine? C'est un problème qui remonte à
au-delà d'un an et demi. On avait eu l'occasion d'en discuter à
quelques reprises avec les officiers du ministère, mais pour clarifier
une fois pour toutes la situation, car cela touche évidemment un certain
nombre de nos Québécois qui transigent du côté du
Maine et l'inverse est également vrai. Est-ce qu'il pourrait nous
résumer un peu l'état de la situation concernant cette entente de
réciprocité, dans le domaine du transport des marchandises,
particulièrement du bois à pâte, avec l'Etat du Maine?
M. Berthiaume: En fait, cela touche un point assez critique qui
concerne le transport en vrac. On alimente des usines du Québec,
à partir de forêts du Maine.
A ce moment, au départ, toute la philosophie des permis de
transport en vrac était axée sur le détenteur
québécois comme tel, jusqu'à temps où on s'est
aperçu qu'il y avait aussi des mouvements qui se faisaient de
l'extérieur du Québec à l'intérieur du
Québec. C'est ce qui nous a permis de développer un
règlement qui encadrait justement ce type de mouvement de transport et
qui permettait, par la même occasion, à l'étranger,
à quelqu'un qui venait du Maine ou d'un autre Etat de détenir un
permis qu'on avait appelé extraprovincial. Durant un certain temps, afin
de vaincre la résistance qu'on avait causée en exigeant un
permis, on a donné une période d'inscription à ces
transporteurs, on a avisé les associations du Maine, du New-Hampshire,
du Vermont, et tout cela, qu'il leur était possible, en s'inscrivant
à la Commission des transports, d'obtenir tout de go ou après une
procédure très simplifiée un permis dit extra-provincial
qui ne leur permettait pas de faire du transport d'un point à un autre
du Québec, mais bien de transporter, de l'extérieur du
Québec dans le Québec, des matières en vrac, et
principalement du bois.
Après un délai de six mois, il était entendu et il
a été convenu, c'est maintenant la règle, que ce
transporteur étranger pourrait toujours demander un permis
extra-provincial, mais, à ce moment, il devrait suivre, ce que
j'appelle, la procédure normale relativement plus longue que l'autre et
par laquelle il s'expose à être un peu contredit dans sa demande,
c'est-à-dire qu'il peut trouver de l'opposition. C'est pour cela
qu'actuellement, on a des transporteurs de l'étranger qui, voulant
détenir un permis extra-provincial, en font demande à la
Commission des transports, mais trouvent sur leur chemin des opposants. C'est
alors à la Commission des transports d'exercer ce que j'appellerais et
ce qui doit être son bon jugement.
M. Mercier: Bien. Le problème que cela pose, c'est la
question des délais. Lorsqu'il arrive une période donnée
où le transport s'effectue à l'intérieur de cette
période et qu'on est assujetti au délai de la commission, cela
crée de légers problèmes.
M. Berthiaume: Oui. En fait, la notion de permis elle-même
et la protection de la population ou du public qui requiert du transport exige
justement que l'octroi d'un permis se fasse en considération de
l'ensemble de ceux qui détiennent un permis dans une région
donnée, parce que, s'il n'y avait pas de protection ou de barricade, en
fait, en ce sens, on pourrait se retrouver, à un moment donné, un
peu comme on l'était avec le vrac, auparavant, avec un surplus de permis
dans une région donnée, de telle façon que personne n'y
trouve son profit.
Alors, ce genre de barricade a été institué de
façon très voulue, justement pour ne pénaliser personne. A
court terme, on a donné six mois, plus un autre six mois, à la
demande du gouverneur de l'Etat du Maine, pour que tous ceux qui
réellement faisaient ce type de transport, de façon
épisodique ou irrégulière, mais qui en faisaient tout de
même vers le Québec, puissent profiter d'un nouveau régime
et minimiser réellement la procédure.
Mais, après ce délai, après avoir été
bons garçons envers eux, au bout d'un an, les clôtures se sont
refermées et, maintenant, ceux qui veulent passer par-dessus la
clôture doivent grimper et passer par-dessus et cela prend un
délai.
M. Mercier: Suite à ce délai, est-ce que plusieurs
se sont prévalus des nouvelles prescriptions, de l'extension de cette
période où ils pouvaient se prévaloir...?
M. Berthiaume: Durant la période de l'extension, on avait
convenu, à ce moment, avec les associations de transporteurs du Maine et
des autres Etats américains et surtout par le biais d'une association
qui est inter-Etat là-bas, et forts de l'appui du gouverneur du Maine
qui devait faire de la propagande chez lui pour que, réellement, tous
ceux qui le voulaient s'inscrivent...
A ce moment, j'ai eu l'impression qu'on avait réellement mis tout
en oeuvre pour leur faciliter la chose.
Il y a toujours le retardataire qui l'a oublié qui ne l'a pas
fait et qui maintenant se présente et voudrait bien que le régime
exceptionnel lui soit encore gratifié, ce qui est très
difficile.
M. Mercier: Sur ces ententes, le gouverneur de l'Etat du Maine
était entièrement d'accord sur la procédure qui avait
été discutée ici avec les autorités du
ministère?
M. Berthiaume: Oui.
M. Mercier: Alors, pour ceux qui se trouvent
pénalisés, c'est par un manque d'information ou c'est parce
qu'ils n'ont pas surveillé leurs affaires.
M. Berthiaume: Très exactement.
M. Mercier: Toujours dans le domaine de la
réciprocité, y a-t-il des ententes de réciprocité
signées avec l'ensemble de tous les Etats américains ou avec une
partie des Etats américains, non pas uniquement dans le transport du
bois à pâte, mais dans d'autres domaines, par exemple,
d'entreprises québécoises manufacturières qui
possèdent leur propre outillage de transport, leur propre
équipement et qui ont à se diriger dans les Etats du sud ou du
centre des Etats-Unis?
Est-il dans les politiques du ministère des Transports, selon les
besoins exprimés, de négocier des ententes de
réciprocité avec ces Etats? Parce qu'on a eu des problèmes
qui ont été portés à notre attention concernant des
manufacturiers québécois qui, à l'occasion,
peut-être deux ou trois fois durant l'année, ont à livrer
dans les Etats américains des produits manufacturés par leurs
entreprises.
Ils sont assujettis à ce moment aux prescriptions de chacun des
Etats qu'ils ont à traverser et de s'enregistrer ou d'enregistrer leur
véhicule et de payer évidemment les droits d'enregistrement et de
taxe pour pouvoir traverser l'Etat en question, ce qui peut représenter
dans quelques cas des déboursés de $1500, $2000 pour permettre
aux transporteurs, aux camions, de traverser l'Etat en question pour se rendre
dans un autre Etat.
M. Berthiaume: En fait, on pourrait qualifier un peu le
régime de réciprocité comme étant un régime
basé sur l'immatriculation, basé sur le droit pour un
véhicule étranger de circuler sur un réseau routier, le
nôtre. Et, à l'inverse, gagner le fait que notre transporteur
québécois puisse circuler sur le réseau routier de l'Etat
avec qui on passe cette entente de réciprocité. Il n'y a pas
d'entente de réciprocité comme telle, basée sur la notion
du permis de transport, tout simplement parce que les régimes de
transport ou de permis sont différents aux Etat-Unis, par rapport au
Québec. Aux Etats-Unis, vous avez un ensemble, toute une série de
matériaux qui sont exemptés de permis de transport pour
être transportés d'un Etat à l'autre ou dans l'Etat.
Même le permis qui est octroyé habituellement pour faire du
transport interétat l'est par l'ICC ou un organisme
fédéral américain.
Ici au Canada, notre régime est différent, en ce sens que
les permis sont gérés par l'autorité provinciale et que
pour la plupart des matériaux transportés contre
rémunération, on doit détenir un permis à cette
fin. C'est dire que lorsqu'un transporteur étranger vient ici, au
Québec, circuler sur nos routes, il peut avoir le droit de circuler en
vertu d'une entente de réciprocité à cet effet le
droit ce circuler mais la notion de transport vient parfois en
contradiction. C'est pourquoi nous avons aussi un règlement qui traite
de certains produits nommés, c'est-à-dire des produits qui,
venant des Etats-Unis ou étant transportés des Etats-Unis vers le
Québec, on a des transporteurs américains qui peuvent
pénétrer chez nous, moyennant un droit d'entrée, et non
pas de détenir un permis à cette fin comme tel. En fait, on
a allégé, assoupli complètement la procédure
pour qu'ils puissent venir livrer sur le marché québécois,
et principalement sur le marché de Montréal les marchandises qui
de toute façon aux Etats-Unis sont exemptées. Voilà une
dimension du problème.
Maintenant, le Québec a des ententes de réciprocité
avec la plupart des Etats de la Côte est américaine depuis
l'immédiate frontière en allant presque jusqu'en Floride. Il y a
aussi des débordements qui se font autour des Grands Lacs et quelques
Etats. Nous n'avons pas d'ententes de réciprocité avec tous les
Etats américiains.
M. Mercier: Par quel mécanisme agirait-on disons, si, dans
un cas précis, un type voulait avoir la possibilité, via le
ministère des Transports, non pas une entente de
réciprocité permanente, mais de ces ententes spéciales
pouvant intervenir avec un Etat donné? Est-ce via le bureau des
véhicules automobiles ou la Commission des transports qu'il doit
procéder?
M. Berthiaume: C'est via le bureau des véhicules
automobiles, parce que c'est basé strictement sur la notion de
l'immatriculation du véhicule.
M. Mercier: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être une petite
question sur les ententes de réciprocité avec différents
Etats, entre autres le Maine; nous avions soulevé, juste avant les
Fêtes, la situation qui faisait que le Maine avait l'intention d'imposer
une sorte de surtaxe à tout chargement venant du Québec pour
entrer dans le Maine. Comme nous n'imposons pas la réciprocité,
cela faisait qu'au bout de la ligne c'était le camionneur
québécois qui se trouvait désavantagé par cette
situation. Cette situation a-t-elle été réglée?
M. Berthiaume: En fait, le cas que vous soulevez touchait
principalement un Etat américain, oui; mais il me semble, si je me
rappelle bien, que c'était l'Etat du Vermont.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le Vermont.
M. Berthiaume: C'est l'Etat du Vermont. Et, en fait, on a
affaire, lorsqu'on parle du Vermont, à l'exception par rapport à
l'ensemble des Etats et des provinces. Le Vermont n'a pas de régime de
taxation sur son carburant; c'est dire qu'à ce moment, le transporteur
du Vermont qui vient au Québec est tenu à remplir des rapports
à l'intention du ministère du Revenu qui établit le
millage parcouru sur le réseau québécois; il doit produire
mensuellement l'ensemble des factures par lesquelles il prouve qu'il s'est
approvisionné en carburant au Québec. Le ministère du
Revenu du Québec n'est pas original en cela, parce que tous les Etats ou
toutes les provinces ont ce type d'exigences. Le transporteur du Vermont doit
faire état de l'ensemble de l'essence ou du carburant acheté par
rapport au millage parcouru. Le ministère du Revenu, si celui-ci n'a pas
acheté suffisamment d'essence, va lui percevoir une surtaxe qui
équivaut, autrement dit, à la taxe sur l'essence qu'il aurait
dû payer s'il circulait ici. En fait, un prorata.
C'est au millage, c'est $0.05 du mille, je pense, qu'il lui demande.
Alors, l'Etat du Vermont, à un certain moment, a trouvé
que le contrôle que l'on faisait sur ces transporteurs circulant au
Québec était abusif. A ce moment-là, il a dit qu'il avait
une législation qu'il n'avait pas promulguée encore et qui lui
permettait, tout simplement par une promulgation du gouverneur, pour et au lieu
d'une taxe sur l'essence qu'il n'a pas, de percevoir de tout transporteur
étranger un droit d'entrée. Ce droit d'entrée, il
était d'environ $10. Cela voulait dire que le transporteur
québécois, en direction du sud, passant à travers le
Vermont, aurait à payer une surtaxe de $10 pour parcourir environ 250
milles de route, au maximum, sur le réseau du Vermont. Cela
équivalait...
M. Bédard (Chicoutimi): Ils font vraiment ces
rapports-là au ministère du Revenu?
M. Berthiaume: Oui, ils les font.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que, tout simplement
à titre d'information, quand on a abordé le cas du transport des
autos neuves dans le Québec, il y avait certaines compagnies, celles qui
assurent au-delà de 95% de ce genre de transport, qui sont de
propriété ontarienne et américaine. Je voudrais savoir
s'il est à la connaissance du ministère que certaines de ces
compagnies, sans préciser, il n'y a pas tellement longtemps, ont
reçu la visite du ministère fédéral de
l'impôt pour leur réclamer des sommes qui étaient
très importantes, plus d'un million de dollars, sur des taxes. Non
seulement elles assumaient notre transport, mais, en plus de cela, elles ne
payaient pas les impôts requis. Je veux savoir si vous êtes...
M. Berthiaume: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): ... si c'est à la
connaissance du ministère du Revenu du Québec.
M. Berthiaume: Pas à la connaissance...
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble... En tout cas,
l'information que nous avions me semblait assez de bonne foi; cela vaudrait
peut-être la peine de vérifier. Si c'est exact, je crois qu'il y
aurait avantage pour le ministère du Revenu du Québec de
clarifier la situation; s'il y a des sommes à aller chercher, allez les
chercher, pour les Québécois.
M. Berthiaume: J'imagine que la loi fédérale doit
ressembler, à cet égard, à la nôtre. Il y a la
question de la confidentialité, je ne suis pas certain qu'on
puisse obtenir le renseignement du ministère fédéral du
Revenu.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais je pense qu'il y a
beaucoup d'échanges et de coopération entre le ministère
fédéral du Revenu et le ministère provincial du Revenu,
parce que...
M. Berthiaume: Je suis un profane dans le domaine mais, à
ma connaissance, les deux ministères du Revenu ne s'échangent pas
de dossiers.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble, au contraire
je ne suis pas capable de situer quand et par qui cela a été dit
qu'il y a eu une politique d'échanges entre les deux
ministères, qui n'existait pas auparavant et qui existe maintenant.
M. Berthiaume: Ecoutez, j'ai répondu en profane. Je ne
suis pas absolument certain de cela. Ce serait à vérifier.
M. Bédard (Chicoutimi): La manière de
vérifier, je pense que ce sera de se reporter la mémoire
me revient à l'étude des crédits du
ministère du Revenu...
M. Berthiaume: La semaine dernière.
M. Bédard (Chicoutimi): ... où on a oui
très clairement exprimé qu'il y avait, à l'heure
actuelle, des relations qui n'existaient pas, disons des échanges
d'informations entre le fédéral et le provincial.
M. Berthiaume: Sur des dossiers individuels?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, parce que tout dossier est
individuel, que ce soit une compagnie ou un individu.
M. Berthiaume: Oui, oui, individuels, des cas particuliers.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. M. Mailloux: On
va chercher à vérifier.
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question dans
ce programme, M. le Président, concernant la restriction à la
circulation des camions. A la mi-février, des restrictions ont
été imposées à la circulation des camions sur
certaines autoroutes de la périphérie montréalaise. Ces
restrictions ont entraîné des réactions immédiates
de la part des associations de camionnage qui se sont élevées
contre ces mesures discriminatoires, étant donné qu'elles paient
leur immatriculation en fonction de leur masse et que, de toute façon,
ce n'est pas le camion mais l'automobile qui est responsable des
embouteillages, selon elles aux heures de pointe. Est-ce qu'on pourait savoir
la position actuelle du ministre face à cette situation? Les camions
n'auraient pas... Il y a certains corridors ou une cer- taine
réglementation, à l'intérieur des villes, qui permettent
disons un transport plus rapide pour les camionneurs. On l'a soulevée,
d'ailleurs, comme étant peut-être une des mesures à penser
pour ajder les camionneurs. C'est de leur permettre, peut-être,
d'emprunter les mêmes corridors que les autobus comme cela se fait
à Québec, par exemple.
M. Berthiaume: En fait, est-ce que vous vous
référez spécifiquement au boulevard Métropolitain
et à une réglementation prohibitive aux heures de pointe
d'utiliser cette route par le camionnage?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Berthiaume: Je dois dire que la notion qui a poussé
cette réglementation en est une de congestion ou de capacité
d'une route à répondre, à un instant donné,
à un surplus de circulation. On sait que le boulevard
Métropolitain est le boulevard le plus achalandé du
Québec, avec, vis-à-vis de l'Office national du fflm, par
exemple, quelque 150 000 véhicules par jour, avec une capacité
technique de 100 000, c'est-à-dire qu'il n'est pas surprenant de voir
des reculs qui s'y produisent.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-il devenir dangereux?
M. Berthiaume: Pas dangereux en termes de poids. Il s'agit, en
fait, de passer la plus grande densité possible. Maintenant, en
circulation, il y a une courbe qui nous indique que la vitesse moyenne diminue
jusqu'à un optimum de vitesse pour la plus grande densité
possible.
Il y a aussi d'autres études qui nous disent qu'un camion ayant
tant d'essieux équivaut, par exemple, à une voiture et demie;
plus gros que cela, il équivaut à deux ou trois voitures, tout
simplement parce que le temps de réaction, de freinage et de
réaccélération du camion est beaucoup plus lent que celui
de la voiture. C'est dire qu'à chaque fois qu'on introduit un
très fort pourcentage de camions dans une circulation, et c'est le cas
sur le boulevard Métropolitain, parce que chacun y trouve son profit, y
compris le camion qui se dirige vers là pour passer le plus rapidement,
le pourcentage, à l'heure de pointe, du camion, par rapport à
l'ensemble des véhicules, est encore très élevé.
C'est-à-dire que la présence même du camion, à cette
heure, diminue la capacité théorique du boulevard
Métropolitain de répondre au surplus de circulation qui veut y
passer.
Il fallait faire un choix entre deux choses. On a cru, à ce
moment, que le déroutement du camion était peut-être ce qui
était le plus facile à faire, pour laisser passer un ensemble de
travailleurs qui, à cette heure de pointe, veut regagner son foyer ou
aller à l'ouvrage.
Cela me permet d'ajouter que je ne crois pas que ce soit le genre de
chose qu'on voudrait développer en politique générale. Le
cas du boulevard Métropolitain est très particulier, à
cause de la densité de la circulation qui a une incidence assez
importante, finalement, sur l'industrie du camionnage et sur les
expéditeurs. Au lieu de livrer ou de recevoir la marchandise à 4
h 30 ou 5 heures, il faudrait que ce soit à 7 heures, ou en dehors des
heures de pointe, ce qui a un effet sur les travailleurs eux-mêmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui veut dire que, dans
d'autres centres urbains ou même à Montréal il ne
s'agit pas de ce cas spécifique il y a possibilité de
permettre peut-être aux camions de traverser plus rapidement, d'effectuer
leur voyage.
M. Mailloux: Cela va, pour le programme 1?
Information, contrôle et
sécurité
Le Président (M.Gratton): Le programme 1, adopté.
Le programme 2: Information, contrôle et sécurité.
Elément 1: Information aux usagers.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que le ministre
pourrait nous donner des renseignements?
M. Mailloux: Les crédits de ce programme sont
majorés, comme on le constatera, de $500 000 et les activités
reliées à la commission de transport ont été
reportées au programme 6, où l'on voit les activités de la
Commission des transports.
Les principales activités de ce programme sont les suivantes:
L'émission des permis de conduire et d'immatriculation, contrôle
du transport effectué par les inspecteurs du ministère, et il y a
également le problème qui touche à la
sécurité routière, modifications au Code de la route,
etc.
C'est en gros ce que concerne les éléments du programme
2.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément 1,
Information aux usagers, est-ce qu'on pourrait avoir quelques détails
sur ce genre d'information.
M. Mailloux: Oui. Cet élément de programme vise
à informer le public sur l'état des routes, à fournir des
cartes routières et de sentiers de motoneige aux usagers de ces
réseaux, et enfin, à fournir les informations
générales au public sur le transport. C'est l'information pour
l'état des routes, les cartes routières qu'ils désirent...
On a 70 000 cartes routières par année, les cartes de sentiers de
motoneige et la diffusion publique d'information sur le transport par divers
moyens tels communiqués de presse, brochures, documents audio-visuels,
expositions, conférences, congrès, visites, radio,
télévision, réponses aux demandes d'information par
téléphone et par courrier.
M. Bédard (Chicoutimi): Très bien.
Le Président (M. Gratton): Elément 1,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Gratton): Elément 2: Emis- sion de
permis de conduire et immatriculation des véhicules.
Renouvellement des plaques d'immatriculation
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le renouvellement
annuel des plaques d'immatriculation, en février dernier, le directeur
du Bureau des véhicules automobiles, Me Ghislain Laflamme, dans une
entrevue qu'il accordait au quotidien Le Soleil, affirmait que le Québec
on salue la présence de Me Laflamme ici n'avait pas
l'intention de changer quoi que ce soit dans le renouvellement annuel des
plaques d'immatriculation. Je voudrais savoir, il sera d'autant plus facile
d'avoir la réponse, comme nous avons Me Laflamme avec nous, sur quelles
études ou quels chiffres on s'appuyait pour dire que le renouvellement
annuel était préférable au système des vignettes en
vigueur sur 90% du territoire nord-américain, et également dans
huit provinces sur dix entre autres, sauf Saskatchewan et Québec?
M. Berthiaume: On s'appuie pour maintenir le système sur
deux choses, d'abord le système fonctionne. C'est une des raisons
pourquoi on l'a conservé. Et puis, on a fait des études de
coût pour voir de quelle façon il y aurait possibilité de
le remplacer par quelque chose de plus rapide et de plus économique. Les
conclusions, jusqu'à maintenant, démontrent qu'il n'y a aucun
avantage à le remplacer pour imiter des systèmes utilisés
dans d'autres provinces, dans d'autres Etats. Parce que lorsqu'on renouvelle
par vignettes, on garde tout de même un renouvellement annuel; donc on
garde quand même un contrôle de chaque véhicule, de
l'adresse de chaque véhicule et on garde la perception des droits sur
chacun des véhicules. Et le coût qu'on pourrait épargner au
niveau de la plaque d'immatriculation, on est obligé de le repayer en
partie, par le décalque, le collant, ou la vignette qu'on doit
émettre. L'inconvénient de ce système, c'est qu'au niveau
des contrôles policiers, des contrôles visuels, c'est beaucoup plus
difficile et cela complique ces contrôles... Les plaques sont plus
solides aussi. Exactement alors...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez
répéter ce qu'on vous dit tout bas.
Car c'est difficile pour moi de dire si je suis d'accord.
M. Berthiaume: J'allais dire qu'au niveau du contrôle
visuel, c'est plus difficile, parce que s'il y a une tache jaune, brune ou
verte, le corps policier doit se demander s'il s'agit de la vignette à
un angle de la plaque ou d'une tache de peinture. Et en même temps, si on
garde aux plaques une durée plus longue, il faut augmenter la
résistance de ces plaques. Parce qu'annuellement, tout le monde se
plaint que dans les lave-autos beaucoup de plaques sont
détériorées parce qu'elles ne sont pas assez solides.
Alors si on leur donne une période de validité de trois ans, il
faut s'assurer qu'elles
durent trois ans, donc on augmente les coûts de fabrication, paVce
qu'il faut augmenter la résistance.
La même chose sur la peinture et tout cela. Bref, pour
répondre à votre question, la raison pour laquelle on garde le
système actuel, c'est que les économies qu'on réaliserait
par la transformation n'en valent pas la peine.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que vos études
donnent comme résultat qu'il y aurait des économies mais...
M. Berthiaume: Elles sont très marginales.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce serait de quel ordre?
M. Berthiaume: Ce serait de l'ordre de quelques cents par plaque,
sans tenir compte, dans ce calcul, des investissements de l'appareil
administratif qu'on devrait changer au complet. C'est seulement au niveau de la
plaque d'immatriculation. Les études dont je dispose datent
déjà de 3 ans. Il y a peut-être lieu de
réévaluer ces chiffres en fonction de l'inflation, mais les
études n'ont jamais tenu compte de la nécessité de changer
complètetement la programmation informatique et complètement le
système de support administratif pour arriver à cela. C'est dans
ce sens que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que c'est
peut-être difficile d'apprécier en ce qui me regarde, car je ne
suis pas un connaisseur, ni un expert dans la matière, mais, quand vous
me dites quelques cents par plaque, vous ne pouvez pas nous dire un montant que
l'étude pouvait indiquer en termes d'économie. En ce qui me
regarde personnellement, ce serait plus facile peut-être de faire une
évaluation.
M. Berthiaume: Disons que c'est difficile parce que
l'étude date de 3 ans. Le coût des plaques, à ce moment,
était différent. Il a proportionnellement augmenté. Le
coût du décalque était, à ce moment, d'un prix qui a
évidemment augmenté. On en arrivait à une
évaluation globale d'à peu près $100 000 par année
d'économie sur cet article particulier.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que cela apportait tout le
changement administratif dont vous nous parliez tout à l'heure.
M. Berthiaume: Cela apportait tout le changement
administratif.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que vous
croyez, comme cela remonte à 3 ans que le ministre aurait objection
à déposer cette étude?
M. Mailloux: Je n'ai pas d'objection à ce que votre
étude, si elle est encore entre vos mains soit déposée
pour l'usage de la députation.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être pourriez-vous nous
la faire parvenir aux membres de la commission?
M. Mailloux: Pour autant qu'en regardant l'étude en
même temps on constatera que, s'il y avait une économie quand
même marginale, cela entraînait des frais aux corps policiers et
autres. En fait, il était vrai de dire que le jeu n'en valait pas la
chandelle. Il faudrait quand même regarder les incidences que cela
entraînait.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous croyez qu'il y a
lieu, à la lumière de la dernière étude qui remonte
à 3 ans, de refaire une étude dans ce sens?
M. Berthiaume: Evidemment ma réponse peut
paraître bête on a suffisamment de problèmes à
étudier que s'il y a des choses qui n'en présentent pas, on ne
les réétudie pas continuellement. Comme je vous le disais, l'une
des raisons pour lesquels on n'a pas révisé ou
réévalué le système, c'est qu'il fonctionne. Il y
aurait possiblement lieu de refaire une étude de
rentabilité...
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez qu'un véhicule
peut fonctionner, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas le changer de
temps en temps. C'est la manière dont cela fonctionne. Même si
quelque chose fonctionne, cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas se demander
si une autre manière de faire ne fonctionnerait pas mieux. Je pense
qu'on se comprend. C'est dans ce sens qu'on se pose des questions.
M. Berthiaume: C'est dans ce sens-là que je dis que ma
réponse peut sembler bête. On essaie d'étudier les cas
où il y a des problèmes, mais ceux où cela fonctionne, on
y pense seulement en second lieu. J'aimerais ajouter une remarque, un peu dans
le même sens que vient d'indiquer Me Laflamme.
M. Bédard (Chicoutimi): Une réponse bête
encore?
M. Berthiaume: Non, non. Je ne pense pas que la réponse de
Me Laflamme a été bête. L'ensemble du programme
prévoit un budget de $14 millions. Le coût des plaques est
à peu près $1,2 million ou $1,3 million. Si on réduit de
moitié le coût du métal lui-même, par
hypothèse; autrement dit, si au lieu de coûter $0.45 le jeu de
plaques, cela coûtait $0.25, on pourrait économiser $600,000, sur
l'ensemble du budget, ça devient assez minime, surtout si on doit tenir
compte du fait qu'il faut changer les procédures administratives.
C'est dans ce sens que j'interpréterais, en tout cas, les
commentaires de Me Laflamme. C'est une question d'opportunité. Il y a
peut-être tellement d'endroits où l'on peut agir de façon
plus claire.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce qu'en période
de restriction budgétaire, $600 000 c'est important.
M. Berthiaume: Non, non, je ne dis pas qu'on économiserait
$600 000...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est par hypothèse.
M. Berthiaume: ... mais c'est la possibilité maximale,
$600 000. Je ne compte pas tous les frais d'administration, tout le reste, tout
ce que cela implique comme changement.
Le Président (M. Gratton): Elément 2.
M. Bédard (Chicoutimi): J'en déduis que le
ministre, le sous-ministre et le ministre d'Etat partagent l'avis que Me
Laflamme exprimait dans le Soleil.
M. Mailloux: On a raison de dire qu'il avait d'autres
préoccupations à l'esprit parce qu'ils sont plus...
M. Bédard (Chicoutimi): II pourrait peut-être nous
parler de ces autres préoccupations, on pourrait découvrir...
M. Mailloux: Au fur et à mesure on va en parler.
M. Bédard (Chicoutimi): A condition qu'on pose des
questions.
M. Mailloux: D'ailleurs au deuxième élément,
ce sont des préoccupations de première importance.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les délais
accordés pour le renouvellement des plaques, les délais que le
ministère des Transports accorde chaque année aux retardataires,
c'est devenu une chose courante, les automobilistes qui envahissent les bureaux
la dernière semaine disparaissent de ces mêmes bureaux à
l'annonce même du délai on en a des exemples et
reviennent deux jours avant ou après, à la fin de l'extension.
Est-ce que le ministère a envisagé un moyen de mettre fin
à cette pratique qu'on peut dire courante maintenant d'étendre
les délais?
M. Mailloux: C'est un fait que les délais sont devenus
presque traditionnels. Trop de monde escompte ces délais, principalement
les très grosses compagnies qui ont des flottes importantes. On sait que
quelques jours avant de déposer quelques centaines de milliers de
dollars, c'est une économie d'intérêt assez importante
à 10% ou 11%. Il y a eu des problèmes cette année; on
n'espérait pas de délai, d'aucune façon. Il y a quand
même eu certains problèmes qu'on a connu avec les postes en
décembre. J'ai déjà dit publiquement que je
félicitais quand même les postiers, ceux qui délivrent le
courrier de l'effort supplémentaire qu'ils ont fait parce qu'on a eu une
collaboration de tous les instants. Ce n'est pas facile dans les conciergeries,
n'importe où, de traîner des plaques sur le dos à longueur
de journée et revenir quand les gens ne sont pas là pour les
redéposer ultérieurement. Je leur ai donc rendu hommage et je
pense qu'ils le méritaient.
Il n'y aura peut-être pas de grève tous les ans, mais pour
combattre un peu ces retards, j'ai annoncé par les media d'information,
quand on a accordé un délai, que pour l'an prochain on
n'était peut-être pas réaliste en affirmant que toute
personne qui demanderait une livraison postale avant le 15 février
aurait la garantie de livraison avant le 28, parce qu'avec le délai de
quatorze jours on surcharge tellement le courrier que cela n'a aucun sens. L'an
prochain, c'est mon intention de demander au BVA de donner comme indication au
public que toute demande par livraison postale qui serait ultérieure au
1er février n'aurait aucune garantie de livraison. Cela donnerait quand
même un mois, mais on avancerait de quinze jours la date de garantie par
livraison postale.
Je pense que là il n'y aurait pas grand-raison, à moins
qu'il arrive un phénomène qui n'est pas apparent actuellement,
pour que les gens ne se soient pas procuré les plaques soit par la poste
ou par le biais des bureaux gouvernementaux ou à commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Elément 2.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Bellechasse.
M. Mercier: L'an dernier, on avait soulevé cette question,
que quelques personnes ont reporté à mon attention, de l'histoire
du format du permis de conduire. On avait parlé avec le ministre des
Transports de ce changement et plusieurs contribuables nous sont revenus cette
année encore avec cette question du format du permis de conduire. Est-ce
que c'est l'intention du ministère de revenir au format de l'ancien...
le permis de conduire qui est plié en trois.
M. Mailloux: Le permis de conduire a été
modifié on est revenu au format ancien.
M. Mercier: Alors c'est le format du permis
d'immatriculation...
M. Berthiaume: Cela prend un cours pour le plier. D'ailleurs, il
y a une information pédagogique qui est inscrite quelque part, sur la
partie qu'on arrache habituellement.
M.Mercier: Est-ce que Me Laflamme pourrait nous dire s'il est
possible de revenir à un format standard?
M. Berthiaume: Au niveau du permis de conduire, lorsque cela
avait été soulevé, on a fait tout de suite le
nécessaire pour l'y ramener, mais au niveau de l'immatriculation on est
appelé à exercer des contrôles de plus en plus
nombreux.
Si on compare un certificat d'immatriculation actuel avec celui d'il y a
trois ou quatre ans, on se rend compte de la quantité d'informations
nouvel-
les que contient le certificat, dont le numéro du permis de la
commission, entre autres, des dates de naissance et beaucoup de choses. C'est
ce qui fait qu'il n'est plus possible d'en réduire le format et il le
sera encore moins avec la nécessité de convertir au
métrique, parce qu'il faut garder le poids actuel en livres et le poids
en kilos qui apparaît déjà.
En fait, c'est la raison pour laquelle le certificat d'immatriculation,
on l'a laissé...
M. Mercier: Vous avez dû recevoir des commentaires!
M. Mailloux: Quelques-uns.
Points de démérite
M. Mercier: J'ai une autre question, mais je ne sais pas si elle
concerne ce programme. Relativement au système de points de
démérite, depuis les modifications au système de points,
le directeur du Bureau des véhicules automobiles pourrait-il nous dire
combien de personnes ont vu leur permis retiré au cours des derniers
mois?
M. Berthiaume: Au cours des derniers mois, c'est un peu difficile
de répondre. Globalement, depuis mars 1975 où on a
rechangé le système, il y a eu environ je dois dire
environ, parce que je n'ai pas les tout derniers chiffres 3000 permis de
conduire retirés par suite d'accumulation de points. Il y a eu
au-delà de 265 000 inscriptions de points. Comme le système est
progressif et cumulatif, il est normal qu'au tout début il y ait peu de
suspension et qu'à mesure que la période de deux ans approche il
y ait de plus en plus de suspensions.
M. Mercier: Le directeur du Bureau des véhicules
pourrait-il nous dire s'il possède des informations sur les principales
causes qui revenaient le plus souvent dans les infractions notées par le
système de points de démérite?
M. Berthiaume: La cause la plus fréquente, c'est la
vitesse, suivie de la violation des signaux de circulation, comme les feux
rouges, les signaux d'arrêt, suivie, par la suite, des infractions
relatives aux facultés affaiblies ou à la consommation d'alcool.
Ce sont les trois infractions qui sont constantes.
M. Mercier: Suite à ces suspensions de permis, nous avons
été informés que les gens qui étaient
touchés par ces suspensions étaient invités à
suivre des cours de prévention en conduite automobile. Quels en ont
été les résultats?
M. Berthiaume: Des accords ont été pris, en
particulier avec la ligue de sécurité et avec d'autres
organismes, pour donner des cours de conduite préventive. Actuellement,
si on veut évaluer les résultats quant au comportement de
l'individu, à savoir si l'individu a amélioré son
comportement après avoir suivi ces cours, la période d'examen est
trop courte pour savoir si vraiment cela a eu une influence. Mais en
général, les gens qu'on invite très fortement à
suivre ces cours s'y prêtent de bonne grâce et les suivent avec
attention. Les rapports qu'on m'a donnés, c'est que les gens
découvrent qu'ils peuvent être de meilleurs automobilistes de
cette façon.
M. Mercier: J'aurais une dernière question relativement au
programme d'initiation à la conduite de la motoneige et aux cliniques
qui ont été organisées par le ministère des
Transports. Quels ont été les résultats de ces
cliniques?
M. Berthiaume: Les résultats ont été une
très grande participation, encore, et beaucoup d'intérêt
face à cela. Maintenant qu'on a réglementé la motoneige
déjà depuis 1972, trois ou quatre ans, et que les clubs sont bien
instaurés et que les sentiers sont bien en place, on ne peut que
constater qu'on garde les bons résultats accomplis jusqu'à
maintenant, sans vraiment améliorer d'un pourcentage remarquable la
performance d'année en année. En fait, nous sommes un peu
à un point de saturation à ce niveau.
M. Mercier: Est-il de l'intention du ministère de
poursuivre les campagnes d'incitation, particulièrement pour le port de
la ceinture de sécurité?
M. Berthiaume: Je pense que le ministre des Transports a
déjà annoncé l'intention du gouvernement d'adopter une loi
rendant la ceinture de sécurité obligatoire. Peut-être
qu'il désirerait ajouter quelque chose à cela.
M. Mercier: La question que je posais, c'est: Est-ce qu'il est
dans l'intention du ministère, en attendant l'adoption de la loi rendant
obligatoire le port de la ceinture de sécurité, de poursuivre ses
campagnes d'incitation et d'explication à la population, aux
automobilistes particulièrement, des avantages que cela présente,
le port de la ceinture de sécurité.
M. Maiiloux: Oui, disons qu'aussitôt que la loi sera
présentée en première lecture, on espère mettre en
place les dispositifs nécessaires pour intensifier la campagne de
sécurité jusqu'au moment où la loi deviendra en vigueur.
Est-ce que ce sera le 1er juin ou à un autre moment? Je ne pourrais pas
me prononcer dans l'immédiat. De toute façon, nous sommes
à préparer, en collaboration avec d'autres organismes et
même avec la collaboration du gouvernement de l'Ontario qui a eu sa
propre expérience, notre campagne de sécurité qu'on
intensifiera jusqu'à cette période.
Le Président (M. Gratton): Elément 2,
adopté? M. Bédard (Chicoutimi): Non, M. le
Président. Le Président: Le député de
Chicoutimi. Taxe sur les voitures usagées
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais souligner un cas
où je crois qu'il y aurait peut-être une né-
cessité d'amendement parce qu'on oblige presque d'une certaine
façon ceux qui ont des autos usagées à vendre à le
faire dans des garages. C'est un problème au niveau de la taxe de vente.
Voici la situation, à l'heure actuelle. Disons que vous allez dans un
garage, que vous achetez une automobile pour $5 000 et que vous échangez
en même temps la vôtre pour $2 000, vous payez, à ce moment,
la taxe sur $3 000. C'est comme cela si vous allez dans un garage, sauf que si
l'individu qui a la même auto veut la vendre à un autre
particulier, à ce moment, il ne récupère pas la taxe qui
lui est octroyée s'il fait le changement dans un garage. S'il vend
à un autre particulier comme lui, autrement dit... Pardon?
M. Berthiaume: C'est parce qu'il y a deux transactions qui sont
séparées, dans le sens que...
M. Bédard (Chicoutimi): Dans les deux cas, il y a deux
transactions.
M. Berthiaume: Si je vous comprends bien c'est que le vendeur y
perd.
M. Bédard (Chicoutimi): Bien oui, il me semble que c'est
discriminatoire d'une certaine façon ou encore ce qu'on veut
peut-être faire est une incitation particulière à ce que
les échanges se fassent dans des garages. Mais pour reprendre l'exemple,
vous êtes d'accord sur un point. Vous allez changer votre
véhicule, vous achetez un véhicule dans un garage pour $5 000,
vous revendez le vôtre pour $2 000 au garage, au bout de la ligne, vous
payez la taxe de vente sur $3 000. Si vous allez vendre le même
véhicule à un particulier, il va payer la taxe, mais vous ne
retirez absolument rien, de telle façon que si vous allez dans le
même garage et achetez une automobile de $5 000, vous payez la taxe sur
$5 000. Je ne sais pas, mais y a-t-il des raisons pour un tel fonctionnement
qui, à mon avis, n'est pas juste?
M. Berthiaume: En fait, je saisis bien le problème. Quand
je dis deux transactions séparées, dans ce cas, il est question
de la non-simultanéité des transactions, donc, il y a un
problème de contrôle assez grand là-dedans. Je pense que
puisque cela relève de la taxe de vente, on agit, évidemment,
selon des instructions qui nous viennent de par ailleurs. Il y aurait
peut-être intérêt à vérifier plus avant,
malgré que dans un cas comme celui-là il n'y a pas de revenu
additionnel pour le gouvernement parce que la voiture de $2 000 achetée
par le concessionnaire va être un jour vendue et la taxe va être
récupérée.
Il n'y a pas de revenu additionnel pour le gouvernement, tandis que si
on le faisait selon la façon que votre question suggère, il y
aurait une perte de revenu.
M. Mailloux: II reçoit $2 000.
M. Berthiaume: Bon, vous comprenez. D'autant plus que si je vends
ma voiture ce que j'ai fait, d'ailleurs, samedi dernier dans une
transaction privée, le BIA ne peut pas savoir quand je vais en acheter
une autre. Peut-être n'en achèterais-je pas, c'est mon cas. Alors,
il est question de contrôle.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour le moment, vous n'en avez pas
besoin?
M. Berthiaume: C'est cela. Elle restait là à ne
rien faire.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est fort bien, à l'heure
actuelle.
M. Berthiaume: J'étais pris pour la garder, c'était
de l'argent qui dormait, alors je l'ai vendue.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais il reste que cela crée
quand même une situation désavantageuse qui n'a pas d'explication,
je trouve.
Ce n'est pas normal que cette situation existe, qu'un individu en
possession de la même auto soit désavantagé selon qu'il la
vend à un particulier plutôt qu'à un garage. Je pense que
l'argument de la simultaniété des deux contrats qui peuvent se
faire ne vaut pas parce que cette situation peut survenir dans la même
journée. Vous pouvez vendre votre auto à un particulier et en
acheter une nouvelle au garage. L'un est défavorisé par rapport
à l'autre détenteur d'automobile.
M. Berthiaume: C'est dans ce sens que je vous ai dit que, comme
on agit sur instruction, il y a lieu de discuter de ce problème. A
première vue, il y a un problème à examiner.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait peut-être la
possibilité de fournir au contribuable qui vend son auto les
pièces justificatives qui lui permettent d'avoir le même
traitement dans les deux cas. Est-ce qu'on peut compter que vous allez le
soumettre à qui de droit?
M. Berthiaume: Au...
M. Bédard (Chicoutimi): On a de la suite dans les
idées, dans l'Opposition. Je vais vous écrire pour vous demander
quelle sorte de réponse vous avez pu avoir, des explications.
M. Berthiaume: On va sûrement étudier le
problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, il y avait un autre
cas, celui concernant le paiement même des plaques d'immatriculation.
Pour bien vous situer, je vais tout simplement lire une lettre que j'ai
reçue de quelqu'un qui explique un certain problème où il
croit qu'il y a discrimination, où il croit même qu'il est
volé par le gouvernement du Québec. Est-ce que vous avez la
même?
M. Berthiaume: C'est la même.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, peut-être, pour
se comprendre, que le mieux c'est de la lire ensemble. Je cite la
lettre, M. le Président: "Le gouvernement, par l'entremise du
ministère des Transports, vole le contribuable québécois
qui a le malheur de vendre sa voiture neuve seulement après en avoir
acheté une nouvelle. Ainsi, si vous achetez une nouvelle voiture avant
d'avoir vendu celle que vous utilisez, vous ne pourrez entrer en possession de
l'argent que vous a coûté l'immatriculation de ce véhicule.
La chose est encore plus frustrante lorsqu'elle se situe au début de
l'année. Par exemple, si vous possédez une voiture de calibre
intermédiaire qui vous a coûté $30 d'immatriculation au
début de l'année et que vous décidez d'en acheter une
autre en mars ou en avril, sans vous départir immédiatement de la
première parce que vous considérez que le garage ne vous donne
pas assez d'argent en retour, vous devrez vous acheter de nouvelles plaques
pour votre nouvelle automobile Cela est une situation normale
Vous vendez ensuite votre ancienne voiture deux ou trois semaines plus tard par
l'entremise des annonces classées. Vous croyez que le ministère
des Transports vous remettra alors au moins une partie des $30 que vous a
coûté l'immatriculation de votre première voiture puisque,
lorsque vous la vendez, vous devez remettre les plaques de cette
première voiture au Bureau des véhicules automobiles.
Référence: article 13, paragraphe 1, du Code de la route. Mais ce
n'est pas la situation qui se produit je continue la lettre le
préposé vous remet un crédit de $30 applicable à
l'achat des plaques de votre prochaine voiture. Si vous avez le malheur
d'acheter cette prochaine voiture un mois avant de vendre l'ancienne, le
crédit ne s'applique pas et il ne vaut pas $0.05 si vous achetez cette
prochaine voiture dans quelques années. Il n'y a donc qu'une seule
façon de vous en sortir, c'est de vendre votre ancienne voiture pas plus
tard que dix jours après l'achat de la nouvelle. Dans ce cas, le Bureau
des véhicules automobiles accepte d'interpréter la loi dans son
sens le plus large". Le correspondant termine en disant: "Espérons que
la nouvelle loi modifiant le Code de la route qui apparaît au feuilleton
de l'Assemblée nationale depuis le 17 mars corrigera cette
anomalie".
Qu'est-ce que le ministère des Transports a à
répondre à un cas de cette nature?
M. Mailloux: Je ne voudrais pas spolier personne dans ses droits
ni voler personne, mais devant l'importance des travaux du comité de
législation, actuellement, il aurait été absolument
nécessaire, pour que des mesures de sécurité soient en
place, que les amendements mineurs au Code de la route qui me permettront
d'aller de l'avant passent de manière presque formelle, jeudi. Si
j'apporte ces amendements, qui devront être étudiés
attentivement par le comité de législation et le ministère
des Finances, je risque de retarder de manière anormale les amendements
premiers dont j'ai besoin.
Je ne voudrais pas affirmer que je pourrai convaincre le conseil et le
comité de législation d'y aller maintenant. Il faudra
sûrement que, lors des amendements complets, en profondeur, du Code de la
route, la situation soit revue si on n'est pas capable de passer les
corrections qui s'imposent dans l'immédiat.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre
reconnaît qu'il y a vraiment une anomalie dans le cas des...
M. Mailloux: Ce n'était pas un problème avec lequel
j'étais familier, mais j'avais reçu, je pense, en même
temps que le député de Chicoutimi, la copie que m'avaient remise
certains journalistes.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme je pensais que vous ne m'en
parleriez pas, j'ai pris les devants et je vous en ai parlé.
M. Mailloux: Non. On me l'a remise, d'ailleurs, à la fin
de la commission de ce matin. J'attendais la venue de M. Laflamme pour,
forcément, lui remettre la doléance, la plainte qui semble quand
même très valable. Je voulais qu'on en fasse une étude
immédiate à savoir si cela pouvait être
intégré aux premiers amendements au Code de la route, mais j'en
doute un peu, avec la surcharge et les informations que j'ai eues du
comité de législation ce midi. On ne parlait pas de ce
problème, on parlait de terminer la rédaction des premiers
amendements au Code de la route. M. Charland en a discuté ce matin et
cela semblait très difficile qu'on ajoute quoi que ce soit.
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas, après
étude...
M. Mailloux: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... du cas, est-ce qu'on pourrait
s'attendre, puisque c'est très clair qu'il y a une anomalie...
M. Mailloux: Cela va être soumis à mes
collègues.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de recevoir des nouvelles de
la part du ministre des Transports?
M. Mailloux: Cela va être soumis à mes
collègues et je préparerai un mémoire à cet
effet...
M. Bédard (Chicoutimi): Que vous nous ferez parvenir.
M. Mailloux: ... pour une décision du gouvernement.
Le Président (M. Gratton): Elément 2,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, élément 2,
adopté.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission
désire profiter de l'adoption de l'élément 2 pour
suspendre jusqu'à ce soir?
M. Bédard (Chicoutimi): A trois minutes de l'heure
normale, je pense bien que...
M. Mailloux: A huit heures?
Le Président (M. Gratton): Comme le voudra la
commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela fait exprès. C'est une
journée...
Le Président (M. Gratton): Est-ce que je peux demander au
député de Chicoutimi ce que la commission veut?
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai beaucoup de visite de mon
comté, M. le Président, je dirais même de ma région.
Huit heures et demie...
M. Mailloux: Huit heures et demie.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais cela ne me fera rien de
dépasser, peut-être, onze heures pour aller jusqu'à onze
heures et demie, si c'est nécessaire.
Le Président (M. Gratton): Cela peut déplaire
à d'autres membres de la commission, par exemple.
M. Bédard (Chicoutimi): On verra. On ajustera cela pour
que cela ne déplaise à personne.
Le Président (M. Gratton): La commission suspend ses
travaux jusqu'à ce soir, vingt heures trente.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
Reprise de la séance à 20 h 35
M. Gratton (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
Nous en sommes à l'élément 3 du programme 2,
contrôle du transport. L'honorable député de
Chicoutimi.
Contrôle du transport Les balances du
ministère
M. Bédard (Chicoutimi): Cela se situerait peut-être
à l'élément 3, M. le Président, mais je vais poser
ma question, on verra après.
Elle concerne un jugement de la Cour supérieure sur les balances.
En septembre dernier, la Cour des sessions décidait que les balances du
ministère n'étaient pas conformes à la loi canadienne des
poids et mesures. Ce jugement, d'ailleurs, qui a été
confirmé en appel par la Cour supérieure, a peut-être eu
pour effet de paralyser presque la pratique de l'opération des balances.
Je voudrais savoir où en est rendu ce dossier et quelles dispositions
ont pu être prises par le ministère face au jugement qui a
été rendu par la Cour supérieure.
M. Mailloux: II y a eu jugement, oui. On avait d'ailleurs
été informé qu'il y avait certains problèmes sur
les balances portatives ou qui ne pèsent à la fois que ce qu'on
voyait à la télévision hier soir, qu'une roue, et que cela
pourrait amener certaines contestations devant les tribunaux. M. Charland a
dû s'absenter. Je pourrai peut-être plus tard, demain, vous dire
où on en est rendu pour notre part, du côté légal,
et si on retourne devant une autre cour pour vérifier si on doit
interjeter appel de ce jugement.
M. Bédard (Chicoutimi): Aller en Cour d'appel?
M. Mailloux: Oui. Je n'affirme pas cela. M. Bédard
(Chicoutimi): Non.
M. Mailloux: II faudrait absolument que je vérifie demain
les procédures qui sont actuellement en cours. Je pourrai vous informer
valablement lors d'une prochaine séance de l'état du dossier; de
toute façon, nous continuons en période de dégel et autres
à nous servir de ces balances. Si on n'a pas une autre décision
des tribunaux, certaines compagnies de transport voudront contester la
légalité de la pesée... S'il fallait organiser aux quatre
coins du Québec la balance parfaitement réglementaire, il
faudrait investir plusieurs millions de dollars d'abord et on a
déjà des problèmes de recrutement du personnel, sur le
nombre suffisant d'inspecteurs à mettre en place. Il y a
déjà des problèmes que l'on tâche de corriger
actuellement.
Mais je pourrai, ultérieurement, vous dire, quant au jugement
rendu, de quelle façon le ministère entend réagir.
M. Bédard (Chicoutimi): Parfait, si M. Charland a quelque
chose à ajouter demain. Le ministre va-t-il garder cette question
à l'esprit?
M. Mailloux: II ne sera peut-être pas ici. De toute
façon, j'aurai le rapport. On y reviendra peut-être au moment
où on sera rendu au transport maritime, au transport aérien.
Comme je devrai faire revenir M. Charland à ce moment-là, on
pourra revenir avec la question. On aura les informations pertinentes à
ce moment-là.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Contrôle des charges
Une autre question, M. le Président, au programme 2, à
l'élément 3, concernant le service d'inspection des
véhicules sur la Côte-Nord. Suite à des demandes
répétées d'organismes de transport oeuvrant sur la
Côte-Nord, le ministre d'Etat aux transports annonçait, au
début de février, l'établissement de sous-postes
d'inspection des véhicules sur la Côte-Nord. Est-ce que le
ministre serait en mesure de nous dire où en est rendu ce dossier et
à quelle date ce ou ces centres d'inspection seront en activité
sur la Côte-Nord?
M. Mailloux: Centre d'inspection mécanique, c'est ce dont
on parle.
Est-ce que le député de Chicoutimi parle de l'inspection
mécanique ou s'il parle... Parce que le ministre d'Etat a parlé
de l'ensemble des postes qu'on devait implanter en province, en dehors de
Montréal et Québec, dans quelques grosses villes, pour
l'inspection mécanique. Est-ce qu'il parle d'un autre sujet?
M. Bédard (Chicoutimi): Le mieux, pour situer le ministre,
serait peut-être de se référer à une lettre du
ministre d'Etat concernant cette question, lettre qui était
adressée à M. Adrien Hamel de Cartier Transport Inc., Sept-lles.
"Cher Monsieur, la présente est pour vous mentionner que, suivant
l'information obtenue du directeur responsable de la direction d'inspection, M.
Maurice Ferland, des procédures sont présentement en cours pour
établir un sous-poste à Sept-lles comprenant un officier en
charge et trois agents, lesquels auront pour mission de desservir les
régions de Sept-lles et de la Basse-Côte-Nord.
M. Mailloux: Cela, c'est toute la programmation du
ministère des Transports quand au contrôle des charges. Il y en a
effectivement un chez moi, dans mon comté, à La Malbaie. Il va y
en avoir également sur la Côte-Nord, il y en a dans plusieurs
endroits du Québec où des sous-postes vont être
implantés.
M. Bédard (Chicoutimi): Des sous-postes le long du
Saguenay-Lac Saint-Jean?
M. Mailloux: Sûrement. Je pense que, dans la plupart des
régions, il est question qu'on organise des sous-centres qui permettront
à un inspecteur en chef et à des sous-agents d'être sur
place.
En discutant avec M. Charland ce soir, il m'a avancé ceci: Nous
sommes en retard, actuellement, dans notre programme de recrutement. Je sais
que les officiers supérieurs espéraient davantage de
crédits pour l'inspection dans tout le Québec, mais j'ai
constaté quand même, malgré le gel des effectifs, qu'au
cours des derniers mois, sur les listes d'éligibilité, les
candidats qui se sont présentés n'ont pas répondu aux
exigences de la Fonction publique. Je pense qu'actuellement, il y a encore des
postes vacants.
Le ministère de la Justice a des exigences très fortes,
parce que cela rejoint quand même un contrôle qui s'apparente aux
forces policières. J'ai eu moi-même un phénomène
dans le comté; un candidat qui semblait très valable, qui avait
de l'instruction à revendre comparativement aux exigences requises par
la Fonction publique, a été refusé au concours. Il y a eu
plusieurs candidats qui ont été repoussés de cette
façon. Le recrutement semble assez difficile. Je sais que, sur
les...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des normes bien
établies?
M. Mailloux: Oui, qui sont indiquées dans l'appel du
concours. Mais je sais que, sur le jury qui établit la liste
d'éligibilité des candidats ou leur
non-éligibilité, siège un officier de la
Sûreté du Québec.
Il y a des officiers du ministère des Transports, mais il y a
également un officier de la Sûreté du Québec qui est
le principal responsable quant aux qualifications que doivent posséder
les candidats.
On me dit que c'est possible qu'ils suivent des cours à Nicolet
pour une période de six semaines, par la suite.
Je pourrais ajouter ceci. Les doléances qu'on a eues l'an
passé, c'est que certaines régions de la province, non pas tant
pour une surveillance étroite, mais se plaignaient au sujet des postes
en particulier. Prenons en exemple Charny. Il y a eu tellement de
doléances des camionneurs qui disaient qu'ils étaient
arraisonnés à longueur de journée parce que la balance
était là, une balance que ne peut contester, semble-t-il, le
tribunal. A longueur de semaine, on surveille et on contrôle toutes les
charges qui y passent.
Par contre, dans d'autres régions du Québec, il semblait y
avoir un vide assez profond où les gens pouvaient violer la loi assez
systématiquement en ayant presque l'assurance que les inspecteurs ne s'y
retrouvaient que très rarement.
M. Charland me disait, à la fin de la séance, ce soir, que
dans ce programme-là, il avait fait le nécessaire avec M.
Ferland, pour que dans toutes les régions du Québec, il y ait une
rotation, tant et aussi longtemps qu'on ne manquera pas d'effectifs et qu'il y
aura un journal qui permettra de suivre l'évolution des inspections qui
se font dans tout le territoire de la province, afin qu'aucune région en
particulier ne soit pénalisée, comparati-
vement à une autre où il y aurait un laissez-aller
condamnable, tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas des effectifs aussi
importants qu'on le désirerait.
On me dit que les centres les plus éloignés seraient
d'abord les premiers qui seraient organisés, comme Sept-lles.
M. Mercier: Là-dessus, M. le Président, je vais
profiter de l'occasion pour féliciter le ministre des Transports, suite
aux interventions faites l'année dernière, touchant un bon nombre
de transporteurs. A la suite de leurs représentations et des discussions
que nous avons eues, le ministre des Transports avait pris la décision
de réviser certaines normes qui les régissaient dans le temps et
qui pénalisaient, dans bien des cas, entre autres, les transporteurs de
bois à pâte, touchant particulièrement les amendes. Je
voulais profiter de la circonstance pour remercier le ministre des Transports
pour sa grande compréhension, l'an dernier, vis-à-vis de nos
transporteurs.
M. Mailloux: Ce que veut dire le député de
Bellechasse, c'est que, lors des rencontres récentes que nous avons eues
avec les transporteurs de la rive sud du Saint-Laurent qui avaient d'ailleurs
été les premiers à formuler des plaintes, l'an
passé également, lors de certaines manifestations dans la
région de Charny, il y avait 10% supplémentaires qui
étaient accordés aux transporteurs de bois, en raison des
variantes assez considérables qu'on rencontre sur le bois à
pâte qui sort de la scie, en période hivernale, un peu plus sec.
Je pense à l'épinette de champ et aux autres. On est à
modifier le règlement de façon que, après la
période de dégel parce que, durant la période de
dégel, tout le monde est astreint à la même loi
quant au transport du bois à pâte, il y aura une permission
spéciale de 10% sur le poids total en charge. Cela permettra aux gens
d'être quand même dans une position telle qu'ils puissent respecter
les exigences de la Loi des pesanteurs, parce que je pense qu'a 10%, plus les
1000 livres par essieu qui leur sont accordés, c'est amplement suffisant
pour qu'on reconnaisse que telle charge respecte les limites de la loi.
Inspection des taxis
M. Bédard (Chicoutimi): Une autre question au programme 2,
à l'élément 3 toujours, concernant le transport par taxi
et les garages d'inspection.
Je voudrais savoir combien il y a de garages d'inspection du
ministère des Transports qui sont habilités à faire
l'inspection des taxis. Où sont-ils...
M. Mailloux: II y en a, en fait, deux, le garage du
ministère à Québec et un garage dans la région de
Montréal. On me dit que M. Laplante pourra donner l'information.
Il y a actuellement deux garages du gouvernement, un à
Montréal, dont on a fait l'acquisition à l'automne, et qu'on est
en train d'organiser à
Pointe-aux-Trembles, et un autre à Québec, sur le
boulevard des Capucins. En plus de cela, on a cinq allées mobiles qu'on
fait circuler dans la province en fonction d'un plan qui est établi au
printemps. Ce sont des allées mobiles qu'on utilisait et qu'on utilise
toujours pour faire l'inspection mécanique des véhicules en
général.
M. Bédard (Chicoutimi): Là, il y en a deux. Est-ce
qu'il y en a deux présentement, un à Québec, un à
Montréal? Maintenant, est-ce qu'il y en a d'autres de
projetés?
M. Mailloux: Pour le moment, non. Pas pour les taxis. Nous
prévoyons utiliser de façon plus intensive les allées
mobiles. Pour le taxi, il n'y a rien d'autre de projeté de façon
permanente.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous laissez entendre
par là qu'il y a d'autres garages d'inspection projetés par le
ministère, peut-être qui se rapportent à la Commission des
taxis?
M. Mailloux: A Québec comme à Montréal,
éventuellement, ce sont également les garages dont je parlais
tantôt qui font l'inspection mécanique également. C'est ce
programme qu'on avait annoncé et qui devrait s'élargir en
province. On a dit que, dans la région de l'Abitibi, dans la
région du Lac-Saint-Jean, à Rimouski, il y avait cinq ou six
endroits de mentionnés où, ultérieurement, le
ministère ferait l'impossible pour en ouvrir aussitôt qu'il
pourrait recruter du personnel, parce qu'il y a le recrutement des
mécaniciens qui est assez difficile, en raison des salaires offerts par
la Fonction publique par rapport aux salaires payés aux
mécaniciens dans les garages privés. C'était un
problème assez difficile à résoudre. Il y a eu des
tentatives de négociation pour ces salaires, mais jusqu'à
maintenant, on est en retard sur nos prévisions d'implantation de ces
garages en province.
M. Bédard (Chicoutimi): Quels sont les pouvoirs des
inspecteurs du ministère qui sont affectés à ces garages?
Comment le travail de ces hommes est-il contrôlé?
M. Mailloux: Au niveau des taxis comme à l'égard
de...
M. Bédard (Chicoutimi): Si je vous pose cette question et
surtout quels sont leurs pouvoirs, c'est parce que, sans donner de noms
précis, je pourrais en porter un peut-être à la
connaissance personnelle du ministre. Il s'agit d'un individu à propos
duquel on a déjà eu au moins trois plaintes très
précises qu'il se conduit presque comme un policier.
Il trouve le moyen d'arrêter certaines personnes, de faire
l'interception de certains véhicules d'une façon dangereuse et
c'est dans ce sens que j'aimerais bien savoir quels sont les pouvoirs et
comment pouvez-vous contrôler leur travail? Je donnerai le nom au
ministre.
M. Mailloux: On parle d'un mécanicien à un garage
qui fait l'inspection et non pas d'un inspecteur en uniforme.
M. Bédard (Chicoutimi): Un inspecteur sur la route.
M. Mailloux: Ah, d'un inspecteur sur la route! Les inspecteurs en
uniforme sur la route ont les pouvoirs d'un agent de la paix, du même
ordre, en ce qui concerne, entre autres, les véhicules automobiles,
qu'un agent de la Sûreté du Québec et en vertu d'un article
du Code de la route, leur pouvoir je pourrais vous le citer va
même plus loin.
Il va jusqu'à pouvoir s'emparer d'un véhicule et le
conduire en un lieu de son choix s'il estime qu'il y a lieu de ce faire eu
égard aux circonstances. C'est à peu près quelque chose
comme cela. Les pouvoirs d'un inspecteur sont extrêmement vastes et sont
ceux d'un agent de la paix.
Si le député de Chicoutimi a une plainte à formuler
à l'endroit d'un agent qui, tout en exécutant son travail, ne
respecterait pas les normes de politesse requise dans les avis qu'il doit
transmettre et les ordres qu'il doit donner, il lui appartient de transmettre
l'indication et nous ferons les recherches nécessaires pour
vérifier le bien-fondé de telles plaintes qui peuvent être
formulées par le public.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui est en charge du poste
d'inspection à Montréal?
M. Mailloux: On parle des agents de la paix.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, au garage d'inspection
dans... Qui est en charge pour le ministère?
M. Maiiloux: Le garage est sous la responsabilité du
Bureau des véhicules, direction de la sécurité
routière, service de l'inspection mécanique. L'employé en
charge précisément du garage à Montréal, je ne
pourrais pas vous dire parce que le recrutement, comme le soulignait à
juste titre le ministre, est vraiment difficile et on n'a pas d'employés
seniors. Cela relève directement du contrôle de l'ingénieur
Guy Vaillancourt, chef du service d'inspection mécanique, qui est en
poste à Québec et qui se promène entre Québec et
Montréal.
M. Bédard (Chicoutimi): Et vous ne pouvez pas me dire
qui...
M. Mailloux: ...la responsabilité...
M. Bédard (Chicoutimi): ...à Montréal, la
responsabilité à Québec?
M. Mailloux: C'est Guy Vaillancourt qui est responsable du
service d'inspection mécanique.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais j'imagine que s'il se
promène d'une place à l'autre...
M. Mailloux: Parle-t-on du garage ou des inspecteurs?
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Au niveau du garage
d'inspection.
M. Mailloux: A cause des problèmes de recrutement dont a
fait état le ministre tout à l'heure, il n'y a pas de
mécanicien sénior qui serait responsable du garage de
Pointe-aux-Trembles à Montréal. Ce sont les employés qui
sont là qui assurent le fonctionnement du garage tout simplement.
M. Bédard (Chicoutimi): En me référant
à un article de journal du 2 mars 1976, ce n'est pas en rapport
nécessairement... Il ne faut pas faire une relation avec ce que j'ai dit
auparavant, mais M. Marcel Dupré qui est depuis longtemps au sein du
ministère, quelle est sa fonction?
M. Mailloux: Marcel Dupré travaille au garage de
Montréal. Est-ce que l'on parlerait de l'ancien député
libéral, par hasard? Marcel Dupré?
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne sais même pas si c'est
un ancien député libéral.
M. Mailloux: J'ai eu, moi, entre 1962 et 1966, à
siéger avec quelqu'un qui a été engagé comme
occasionnel au ministère des Transports, comme plusieurs anciens
députés, à la Commission des transports.
M. Bédard (Chicoutimi): On parle de lui comme étant
quelqu'un qui aide depuis plusieurs années au sein du département
du ministère des Transports.
M. Mailloux: Cela ne doit pas faire plusieurs années.
C'est très récent ce dont je parle. Il faudrait que je
vérifie.
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait vérifier.
M. Mailloux: II faudrait que je vérifie, parce qu'on parle
de Marcel Després ou Marcel Dupré.
M. Bédard (Chicoutimi): Marcel Dupré. M. Mailloux:
Dupré.
M. Bédard (Chicoutimi): Savoir quelle est sa fonction bien
spécifique. Quels sont ses pouvoirs? Ses pouvoirs sont-ils
assimilés à ceux d'un agent de la paix ou encore est-il seulement
fonctionnaire du ministère?
M. Mailloux: Oui, on me dit, l'information qu'on me donne est en
fait qu'il aurait été engagé comme permanent, mais
l'information que j'ai est qu'il était rendu à l'âge de la
retraite et avait demandé une prolongation, mais c'est en fait un ancien
député de la région de Montréal, je ne me rappelle
plus du comté. A présent, je l'ai connu
pendant les quatre années qu'il a été ici, entre
1962 et 1966, et je sais qu'il avait un défaut de surdité
avancée. Je ne l'ai pas revu depuis ce temps-là.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous ferai remarquer que je ne
suis pas pour gratter, je n'ai aucune idée quand je vous demande
cela.
M. Mailloux: Je sais aussi que c'est un ancien vendeur
d'automobiles ou un garagiste; au moment où il est entré en
politique, il était dans l'automobile, comme garagiste ou
mécanicien, je ne serais pas capable de l'affirmer sans
vérifier.
M. Bédard (Chicoutimi): Une chose qui est certaine, c'est
que ce monsieur, si c'est celui que le ministre a dans l'esprit, est un homme
qui a une fonction, qui avait ou qui a encore une fonction qui ne s'assimile en
aucune façon à celle d'un agent de la paix.
M. Mailloux: C'est ce qu'on me dit: Agent de bureau. C'est un
agent de bureau dont les moyens sont très limités du
côté financier, à ce que je sache.
M. Bédard (Chicoutimi): Au programme 3, je n'ai pas
d'autres questions, M. le Président. Elément 3, pardon.
M. Sylvain: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Nord.
M. Sylvain: Avec la permission de la commission, sans vouloir
retarder les travaux et si cela se présente au niveau du bon
élément et du bon programme, il y a certains problèmes qui
sont vécus quant à l'émission des permis de taxi, quant au
nombre, surtout dans les petites municipalités. Je ne me rappelle pas au
juste le titre de la réglementation...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes dans le bon
programme.
M. Sylvain: ... ni l'article de cette réglementation, mais
certaines municipalités sont prises avec un transporteur ou un
propriétaire de taxi et...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela se trouve dans le programme
6, au niveau de l'émission des permis.
M. Mailloux: Si on pouvait attendre au programme 6, au moment
où, comme je l'ai dit cet après-midi, le juge de la commission
sera ici, il pourra répondre à l'ensemble de ces
problèmes. Mon collègue qui s'occupe du problème du taxi
pour l'ensemble du Québec, M. Berthiaume, pourra, je pense, donner un
éclairage meilleur.
M. Sylvain: D'accord.
Le Président (M. Gratton): J'aimerais faire remarquer au
député de Beauce-Nord qu'en vertu des amendements aux
règlements que nous avons adoptés au cours de cette session, il a
le droit de parole lors de l'étude des crédits en tout temps et
nous l'invitons à nous revenir très souvent. Elément 3,
adopté. Elément 4, sécurité routière.
Adopté?
Sécurité routière
M. Bédard (Chicoutimi): Une première question
concernant les frais de sécurité pour les véhicules
lourds. Depuis quelques années, une compagnie a introduit au
Québec un dispositif de freinage d'urgence pour les véhicules
lourds, les camions, qui, à l'encontre des freins traditionnels, n'est
pas basé sur la friction, mais sur l'utilisation de l'énergie
électrique produite par le camion. Il semblerait qu'un tel
système, s'il était généralisé au
Québec, permettrait d'éviter de nombreuses tragédies
causées par le surchauffement des freins, surtout en terrain montagneux.
Est-ce que le ministère ou le ministre a eu l'occasion d'étudier
cette invention, si je puis employer l'expression, et si oui, quelles sont ses
conclusions? Est-ce que cela pourrait être une bonne chose de
l'introduire au Québec, surtout sur les véhicules qui ont
à circuler dans les montagnes? On ne parle pas seulement de camions. Il
peut y avoir aussi les autobus. On voit certains accidents qui arrivent. Le
ministre en sait quelque chose.
M. Mailloux: Un tel système de freinage...
C'est parce que j'ai un drôle de rappel. On a déjà
dit que la revue du ministère était sophistiquée, mais je
remarque que, sur la photo de la première page, c'est la côte de
Saint-Joseph-de-la-Rive.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Mailloux: Une très belle peinture de M. Bergeron. Ce
sont des souvenirs néfastes dans mon esprit.
On a pris connaissance de l'existence d'un mode de freinage, mais je
pense que le terme freinage n'est pas juste, de ralentisseur de
véhicules lourds. Cela a été porté à notre
connaissance il y a déjà plusieurs mois. C'était
l'été dernier et on a mis notre service d'inspection
mécanique sur la trace de cette chose-là. .Des expériences
sont menées pour voir si, effectivement, le ralentisseur, qui a une
marque de commerce que je ne mentionnerai pas, est aussi efficace que la
publicité le prétend et si oui, dans quelle mesure on pourrait en
faciliter l'implantation. A ce moment-ci, les rapports préliminaires que
j'ai ne concernent pas l'efficacité mais concernent les moyens de
vérifier son efficacité. Il y a une série
d'expériences qui vont être tentées avec ce système
mais ces expériences ne sont pas complétées.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous prévoyez
combien de temps avant de pouvoir vous faire une idée?
M. Mailloux: On prévoit, vers l'été, avoir
des résultats probants, dans un sens ou dans l'autre. A ce moment-ci, on
l'étudie pour voir ses mérites.
L'Ecole des routiers
M. Bédard (Chicoutimi): Une autre question à
l'élément 4 concerne la grève de l'Ecole des routiers
professionnels. A la suite d'une grève à l'Ecole des routiers
professionnels du Québec, les cours avaient été suspendus
pendant le semestre d'automne, malgré le versement d'une subvention
à l'école, subvention quand même assez importante de
l'ordre de $750 000 pour ladite période. Est-ce que le ministre serait
en mesure de nous dire ce que sont devenus ces deniers publics?
M. Mailloux: La situation à l'Ecole des routiers est
beaucoup plus complexe qu'elle peut apparaître en réalité.
L'Ecole des routiers était et est toujours une école donnant des
cours particulièrement aux camionneurs ou à ceux qui voulaient
conduire du poids lourd; elle donnait des cours de formation de moniteur et
d'instructeur. Son mode de financement était assez complexe. A ma
connaissance et d'après les examens qu'on a faits de sa structure
d'opération, l'Ecole des routiers ne recevait pas de subvention, mais le
gouvernement fédéral payait, par l'entremise du ministère
québécois du Travail et de la Main-d'Oeuvre et par l'entremise
également du ministère de l'Education, des cours à ceux
qui voulaient suivre des sessions à l'Ecole des routiers. Le
fédéral a interrompu son programme de ce côté, ce
qui a coupé, en quelque sorte, les moyens d'opération de l'Ecole
des routiers. Cela a coincidé avec des difficultés de relations
de travail à l'école. Les professeurs se sont mis en
grève, semble-t-il, à peu près au même moment
où l'école, se voyant couper ses moyens d'opération, a
décidé de suspendre purement et simplement ses
activités.
Nous avons été impliqués...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que ses activités
sont arrêtées présentement? Est-ce qu'on lui a
enlevé son permis automatiquement? Est-ce qu'elle a encore un permis qui
lui permettrait de recommencer, si elle le voulait?
M. Mailloux: Elle a un permis qui lui permettrait de reprendre
ses opérations...
M. Bédard (Chicoutimi): Ses activités.
M. Mailloux: ...ses activités. De notre côté,
on n'est pas intervenu pour empêcher la reprise des activités de
l'Ecole des routiers si l'école réussissait à
régler son problème financier.
Il y a eu des interventions au niveau des ministères de
l'Education, de l'Industrie et du Commerce et du Travail et de la Main-d'Oeuvre
pour voir de quelle façon ce serait possible de reprendre ces cours.
M. Bédard "(Chicoutimi): L'article du journal qui en fait
mention posait quand même des questions qui, à mon sens, sont
assez importantes. On y demandait quelle enquête le gouvernement et la
Sûreté du Québec avait menée concernant cette
école qui était équipée, selon eux, d'un studio de
télévision, mais dont l'équipement roulant serait
dangereux et illégal selon le syndicat. Je voudrais savoir l'ensemble de
la situation, puisqu'on n'a pas répondu, et si c'est exact qu'elle a eu
$700 000
M. Mailloux: A ma connaissance, elle n'a eu aucune subvention.
Les subventions n'ont pas été données à l'Ecole des
routiers pour fonctionner.
C'est le gouvernement fédéral qui paie, dans le cadre d'un
programme de formation de la main-d'oeuvre, les cours que les gens veulent
suivre. S'ils suivent ces cours dans une autre institution que l'Ecole des
routiers, le même mode de financement s'applique. Si c'est un CEGEP qui
veut donner des cours...
M. Bédard (Chicoutimi): Qu'ils les aient reçues de
quelque source que ce soit, est-ce que c'est exact qu'ils aient pu recevoir des
subventions de l'ordre de $700 000? Dans l'article en question, le journaliste
semble assez bien renseigné. Si ce n'est pas le cas, j'imagine que le
ministère va nous éclairer.
M. Mailloux: Tout ce que je peux dire, c'est qu'il semblerait
qu'il n'y a aucune subvention accordée par le ministère des
Transports. Mais, étant donné que la question est posée,
on pourrait vous dire si c'est le ministère de l'Education ou un autre
qui pourrait éventuellement avoir versé une telle subvention. Je
pourrai vous donner l'information demain. On a peut-être raison, mais
à notre ministère, non.
M. Bédard (Chicoutimi): Trouvez l'information le plus
rapidement possible. On explicite le système suivant: "L'école
reçoit des subventions pour conclure un contrat par lequel elle s'engage
à donner des cours de conduite de véhicules lourds à des
adultes référés par les centres de main-d'oeuvre."
L'article continue: "C'est encore le même scénario si
souvent dénoncé dans l'éducation des adultes, à
savoir: subventions fédérales distribuées par le
gouvernement provincial; évaluation des besoins par le ministère
du Travail; responsabilités pédagogiques au ministère de
l'Education; étudiants fournis par les centres de main-d'oeuvre
fédéraux. "Le ministère Québécois de
l'Industrie et du Commerce se profile ici aussi via un fonctionnaire
prêté à l'école."
Tel que vous l'explicitiez tantôt, il y a pas mal de monde
là-dedans, le ministère est concerné.
M. Mailloux: Ce sont quand même les mêmes programmes
pour la formation des adultes. Je pense que c'est payé à 90% par
des fonds féfé-raux. J'ai vaguement l'impression que c'est avec
le ministère de l'Education ou le ministère du Travail, mais le
ministère des Transports n'a aucun recours ni intérêt dans
ces cours.
On va demander qui, du gouvernement du Québec, peut participer
pour les 10%, si c'est un ministère. Je sais qu'on vient...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pose la question ici parce que,
même si le ministère des Transports ne donne pas de subventions
dans le cas présent, il reste que cela est rattaché à
l'étude des crédits.
M. Mailloux: Je prends l'information et je la donnerai
ultérieurement durant l'étude des crédits.
Par suite de cette information publiée dans le journal, nous
avons nous-mêmes, par nos enquêteurs, fait une vérification
de ces allégations. Ce qu'on a eu comme rapport, c'est qu'il s'agit des
fonds fédéraux remis au ministère du Travail et de la
Main-d'oeuvre et distribués par l'entremise de programmes de formation
des adultes du. ministère de l'Education pour des cours donnés
par l'Ecole des routiers.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que votre enquête
vous a permis d'établir que les subventions venant des fonds
fédéraux, comme vous le dites, auraient pu être de l'ordre
de $700 000?
M. Mailloux: Oui, certainement, sur une période de
plusieurs années.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que votre enquête
vous a permis de savoir ce qu'on a fait de ces deniers depuis qu'elle est
fermée?
M. Mailloux: Les deniers sont fournis par élève, au
fur et à mesure des cours.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais là, les cours n'ont
pas été donnés. C'est pour cela que je m'informe.
M. Mailloux: Dès que les cours cessent, évidemment.
Mais les cours ont cessé après que les cours auxquels
l'école s'était engagée eurent été
donnés. En fait, l'Ecole des routiers a cessé de fonctionner
avant de recommencer une autre série de cours, voyant que les fonds ne
viendraient plus de la même source et c'est notre enquête
qui l'a démontré. L'Ecole des routiers, au lieu de faire face a
des échéances qu'elle ne pourrait pas respecter à dû
fermer ses portes.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne poursuivra pas sur ce
sujet-là. Tel que me l'a promis le ministre, demain, si c'est possible,
on aura plus d'éclaircissements.
M. Mailloux: On va tâcher de clarifier la situation parce
qu'à l'élément 4, où nous sommes
présentement, le seul poste budgétaire, subvention, est un
transfert de $750 000 pour l'ensemble des clubs de motoneiges, quand ils
respectent le règlement 7 pour l'entretien des pistes, règlement
que tout le monde connaît.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministère a
l'intention de continuer ce programme?
M. Mailloux: Oui, on me dit qu'il apparaît, en respectant
les mêmes normes. C'est le montant de $750 000 du budget demandé
à la Chambre.
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours au niveau de la
sécurité routière, le gouvernement a annoncé que le
port de la ceinture deviendra obligatoire. On sait que, durant un certain
temps, le ministre s'y était farouchement opposé, au moins
jusqu'à l'automne dernier. Je sais que le ministre est un homme dur
à convaincre, tel qu'il l'a dit lui-même. J'imagine que ce sont
quand même des arguments de poids qui ont pu l'amener à changer
d'avis. Je voudrais que le ministre nous dise, d'une part, si des études
ont été faites, si on pourrait avoir le dépôt de ces
études si elles ont été faites, et peut-être nous
expliquer, d'une façon générale, quels sont les arguments
qui ont amené le ministre à changer d'idée
là-dessus.
M. Mailloux: Le seul problème que j'ai je ne sais
pas si le président du comité peut me renseigner c'est que
la loi apparaît en appendice au feuilleton de la Chambre. Elle n'est pas
encore déposée. Je ne voudrais pas être impoli à
l'endroit de l'Assemblée nationale.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez, la loi, du moins, sur
l'aspect du port de la ceinture de sécurité...
M. Mailloux: II n'y a pas d'étude.
M. Bédard (Chicoutimi): ... d'une façon
générale, sans aller dans les détails de la
réglementation, est très claire. D'ailleurs, le ministre s'en est
expliqué en Chambre. Je pense que ce ne serait pas faire offense
à l'Assemblée nationale que de peut-être limiter notre
discussion au niveau des motivations qui ont apporté ce changement.
M. Mailloux: La motivation n'est pas tellement venue
d'études particulières entreprises par le ministère des
Transports. C'est la recherche de toutes les études entreprises par les
quelques pays où la loi a été adoptée et mise en
pratique. Nous avons, depuis quelques années, regardé
l'évolution et l'application de cette mesure, à savoir quels
bénéfices pouvaient être apportés d'une mesure assez
contraignante. Vous disiez tantôt que le ministre des Transports
était assez réfractaire à l'imposition d'une telle loi. Je
confesse que, avant de me convaincre de recommander à mes
collègues du conseil des ministres et au caucus, à la
députation libérale, de recommander une telle mesure, iJ a fallu
que, pendant plusieurs semaines, je fasse une étude approfondie des
résultats obtenus par l'Australie, par la Nouvelle-Zélande, par
la Suède, et les résultats fragmentaires et préliminaires
de l'Ontario. J'avais moi-même, avec quelques officiers du
ministère, fait un séjour d'une dizaine de
jours en France, ce printemps, où l'on constate des
difficultés très grandes dans la ville de Paris, mais, par
contre, où la mesure est assez respectée en province.
A présent, les lois se ressemblent les unes les autres. On ne
pourrait pas, je pense, affirmer, dans la tentative que va faire le
gouvernement de porter un peu plus de sécurité sur le
réseau routier, qu'on espère, par une seule mesure, mettre fin
à la boucherie qu'on déplore sur les routes du Québec,
à chaque longue fin de semaine et à toutes les semaines de
l'année.
Par contre, je pense que l'ensemble des mesures que nous allons mettre
en place, soit les limites de vitesse réduites sur certaines routes,
l'imposition, à certaines catégories de personnes, du port de la
ceinture de sécurité dans certains types de véhicules,
l'inspection mécanique des pièces qui sont plus
particulièrement visées comme responsables d'un défaut qui
peut entraîner un accident, que ce soient les pneus, les phares ou autre
chose qui apparaîtront dans la loi des consommateurs pour tous les
véhicules usagés, de même qu'une meilleure surveillance du
comportement des automobilistes dont les facultés sont trop souvent
affaiblies, en gardant quand même les campagnes incitatives qui ont
été menées dans d'autres provinces, on constate quand
même que, quelque soit le type de population à qui cela
s'adressait, toute l'incitation qu'on a mise n'a jamais donné
au-delà de 15% ou 16% de gens qui voulaient la ceinture de
sécurité.
En Nouvelle-Zélande, en Australie où la mesure a
été la mieux respectée, par la suite, après la loi,
c'est quand même, je pense, entre 15% et 18%, où l'on constatait
le respect des campagnes incitatives. Cela apportait environ 15% et 18% de gens
qui la portaient, alors qu'après la loi cela a monté, suivant les
provinces de l'Australie, entre 75% et 80%, en Nouvelle-Zélande et en
Australie.
J'ajoute immédiatement que, si l'on fait référence
souvent à l'Australie, c'est que j'ai été un peu
estomaqué de constater que l'Australie, non pas avec son climat latin,
sa mentalité latine, comme au Mexique ou ailleurs, c'était
là qu'il y avait, per capita, le plus de mortalités, le plus de
blessures, en Australie d'abord, et dans le Québec, en deuxième
lieu, dans le monde entier. Cela fait quand même réfléchir
tous ceux qui regardent attentivement l'ensemble des statistiques. La
Suède a eu, je pense, une expérience de quelques années,
qui a été une des expériences les plus heureuses.
Après la réduction des limites de vitesse, on constate quand
même que parmi les personnes qui ont respecté les limites de
vitesse indiquées je pense que c'était 60 milles à
l'heure et le port de la ceinture de sécurité, sur, si je
me rappelle, à ma souvenance, 26 000 accidents dénombrés,
il n'y avait pas une mortalité dans ces 26 000 accidents, alors que
l'ensemble des mesures était en place.
L'Ontario y est allé pour une mesure complète, attachant
dans la même veine l'ensemble des personnes qui sont dans un
véhicule de promenade, le siège arrière ou le siège
avant. On constatera que, lors de la présentation du projet de loi en
Chambre, j'ai demandé à mes officiers, à une date
très récente, qu'on recherche la protection principalement des
personnes qui sont les plus sujettes à être blessées
gravement, soit les personnes sur le siège avant, parce que, dans un
impact, j'imagine que la personne sur le banc arrière, quand
même...
M. Bédard (Chicoutimi): ... protection.
M. Mailloux: Oui, une certaine protection. Elle est plus loin de
l'écrasement du visage dans les vitres. On n'a pas besoin, je pense, de
donner de détails. Cela s'adressera, le port de la ceinture de
sécurité, dans un premier laps de temps, aux seuls
véhicules de promenade, parce qu'on rejoint quand même, chez ces
véhicules, 80% de tous les accidents dans le Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Les véhicules de
promenade.
M. Mailloux: 80% des accidents que vous dénombrez dans les
rapports annuels, que vous fournit le BVA, viennent de véhicules de
promenade essentiellement. Il y a 20% qui viennent de tout autre
véhicule ou piétons qui sont tués sur les routes du
Québec. Vous rejoignez 80% des véhicules. Malheureusement, vous
rejoignez 80% des véhicules et un pourcentage extrêmement
élevé par beau temps, par temps clair. C'est ce qui est
fantastique. Cela veut dire qu'il y a excès de vitesse, qu'il y a
dépassement sur des lignes doubles, qu'on est en état
d'ébriété, et toutes les raisons que vous voulez.
M. Bédard (Chicoutimi): Les statistiques que vous donnez,
est-ce qu'elles concernent le Québec? Naturellement, elles sont
contenues dans le rapport du BVA?
M. Mailloux: C'est-à-dire que, lors de la discussion du
projet de loi en deuxième lecture, je tâcherai de faire un effort
valable pour donner à l'Opposition tous les documents sur lesquels notre
décision est quand même basée, l'expérience des
autres qui est quand même valable pour nous autres. Il y a eu une
consultation de tous les instants entre le gouvernement de l'Ontario et le
gouvernement du Québec. Il y a encore consultation, puisqu'un film d'une
très grande valeur a été fait par l'Ontario. On cherche
actuellement à négocier un transfert pour une somme nominale de
$1, ou par gracieuseté de l'Ontario à l'endroit du Québec,
afin de le donner en langue française et qu'il soit transmis sur les
postes de télévision. C'est un des films conçus avec le
plus d'intelligence. Je ne voudrais pas que cette campagne nous mène
dans la mare de sang qu'on nous montre à la télévision
souvent à l'heure des repas. Je pense que personne ne voudrait voir
cela.
Si le ministre des Transports a eu certaines réserves concernant
une telle mesure et qu'il a changé d'opinion, on constate quand
même que
ce sont les derniers rapports statistiques qui m'ont convaincu, en
dernier ressort.
J'avais donné une année au ministère des Transports
pour qu'on fasse la preuve qu'on était capable, avec des campagnes
incitatives, de ramener les gens à la raison. Après une
année, on s'aperçoit que tout ce qu'on a pu faire est de
planifier. Il y a un peu plus de véhicules au Québec une
couple de cent mille de plus mais tout ce qu'on peut faire, c'est de
planifier le nombre d'accidents. Il n'y a aucune société, qui se
dit moderne, qui soit capable d'accepter qu'il y ait des quantités de
jeunes sur les 2200 ou 2300 mortalités annuelles il y a
beaucoup de jeunes, dans la vingtaine, qui viennent de terminer leurs
études ou qui étaient à la veille de les terminer, et que
des milliers d'autres personnes qui rejoignent toutes les couches de la
société il y a quand même 55 000 blessés et
plusieurs milliers d'entre eux blessés gravement qui soient
à la charge de la société.
Nonobstant tout ce qu'on pourrait dire, si les gens voulaient respecter
les limites de vitesse qu'on va imposer, je pense qu'on aurait peut-être
le même résultat que celui que l'on constate sur certains
boulevards de Montréal, où le ministère des Transports a
imposé des limites restrictives il y a quelques mois. C'est assez
difficile à faire respecter. C'est difficile de faire faire la
surveillance par les corps policiers. Je pense qu'il y a une éducation
à faire dans le grand public. Tous ceux qui croiront qu'on restreint
tellement leur liberté quand je vois toutes les catégories
de personnes qui ne seront pas astreintes à la ceinture de
sécurité: tous les livreurs, tous les chauffeurs de taxi, tous
les officiers de police, toutes les personnes qui, possédant un
certificat médical, pourront prouver que, souffrant
d'obésité, de nervosité, ou de maladie de coeur, elles ne
sont pas en mesure d'être attachées dans un véhicule
à l'arrêt chercheront auprès de leur médecin
à se faire dégager. Ce sera leur responsabilité si, par la
suite, ils ont un accident malheureux qui entraîne les pertes que vous
connaissez.
Je voudrais simplement faire allusion au dernier caucus du parti. Il y a
un de mes collègues qui s'apprêtait à me semoncer
sérieusement parce qu'il était effectivement et
catégoriquement contre la ceinture de sécurité: dans ses
habitudes, il n'acceptait pas une telle mesure; mais il n'a pas osé
affronter le ministre des Transports. Il s'est dit: II est assez courageux
d'amener une mesure impopulaire, je vais l'appuyer. Je ferai ce que je pourrai
pour tâcher de me convaincre moi-même. Il est sorti du parlement.
Après être monté dans son automobile, il a fait environ
1000 pieds et il a assisté à une tragédie. C'était
un accident qui n'aurait pas dû être mortel, mais la porte avant du
véhicule s'est ouverte et la femme s'est tuée
instantanément sur la chaussée, alors qu'attachée elle
n'aurait eu aucune blessure. Mais, en arrivant la tête sur la
chaussée, elle est morte instantanément. Il est venu me voir le
lendemain matin, en s'excusant d'avoir pensé me contester. L'accident
l'avait convaincu de la valeur de la mesure. Cela lui prenait cela pour se
convaincre lui-même!
Ce serait peut-être facile aux partis d'Opposition et à
tout le monde de contester une telle mesure. Il y a des gens qui
m'écrivent actuellement, de toutes les couches de la
société, pour me dire: C'est une des seules libertés que
nous ayons de mourir comme on le désire, pas attachés!
Il faudrait quand même se rendre plus loin que cela. C'est
peut-être une liberté de conduire sur un chemin public, mais ce
n'est pas un droit. C'est une liberté à laquelle sont
attachées quantité de conditions. Dans tous les pays comme
l'Australie, la Nouvelle-Zélande, si cela a apporté une
réduction des mortalités de l'ordre de 25% je donne des
chiffres approximatifs, je les donnerai plus précisément
après que la mesure eut été suivie par un nombre
considérable de personnes, si on atteignait 20% dans le Québec,
ce sont 500 personnes de moins qui se tueraient annuellement sur les routes du
Québec. Et 20% de moins d'accidents représentent des dizaines de
milliers de personnes de moins qui sont accidentées, ou
accidentées de manière moins grave.
Il n'y a qu'une chose qui m'a convaincu radicalement, un exemple
frappant. Cet individu, je pense, serait prêt à témoigner
dans tout le Québec. Quand un spécialiste vient me dire:
je vois des journaux, ce temps-ci que telle personne est
décédée parce qu'elle avait la ceinture de
sécurité, ce spécialiste ne me dit pas ce qui serait
arrivé à la personne si elle n'avait pas été
attachée. J'ai vu un spécialiste, l'autre jour, si éminent
soit-il, me dire: La rate était fendue, telle chose était fendue;
pas de ceinture, ce ne serait pas arrivé! Si la personne n'avait pas eu
de ceinture, serait-elle passée de, l'autre bord du pare-brise? On ne
dit pas cela. Je veux vous donner l'exemple d'un médecin qui est bien
vivant. Il n'est peut-être pas un ami politique, mais il est bien
vivant.
Il est à Baie-Saint-Paul, il s'appelle Hermann Gilbert. C'est un
médecin qui conduit des accidentés et bien du monde vers les
hôpitaux de Québec, parce que ce sont des hôpitaux mieux
organisés que dans Charlevoix. C'est un des médecins qui a la
plus grosse clientèle de Charlevoix et il conduit très vite.
Quand je dis très vite, sur des routes comme chez nous, c'est 75, 80
milles à l'heure. Il a eu trois accidents depuis dix ans, trois
accidents majeurs où des personnes dans le véhicule devaient
mourir de toute façon. On peut le vérifier, dans les trois
accidents, il a toujours été seul dans le véhicule, j'ai
vu les véhicules aux trois reprises, mais, au grand ébahissement
de toute la population de Baie-Saint-Paul, il en est sorti les trois fois sans
jamais une fracture; des égratignures, mais sans jamais une fracture. Il
va vous avouer lui-même, si vous voulez le consulter, qu'aux trois
reprises, je pense bien qu'il avait les deux pieds dans la tombe.
M. Bédard (Chicoutimi): II ne faut pas que cela devienne
un encouragement à la vitesse.
M. Mailloux: Non, mais il ressort quand même...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je dis que...
M. Mailloux: ... quand on constate que des accidents aussi graves
se produisent, et je me rappelle le dernier où il est allé
s'arrêter endormi en dessous du bélier mécanique,
c'était la mort. Le véhicule est parti de travers dans une
côte et il a fait quatre tours, les portes ouvertes. Vous vous imaginez
qu'il aurait été en dessous de l'automobile à chaque
occasion. Il en est sorti attaché dans le véhicule et
complètement indemne. Ce n'est pas un miracle, c'est une protection
supplémentaire qu'il s'est donnée dans le véhicule. Si les
compagnies d'automobiles ont quand même mis en place le dispositif,
après de nombreuses tentatives après toutes les tentatives qu'ont
faites les compagnies pour tâcher d'amoindrir l'impact des gens qui vont
s'écraser à l'avant du véhicule, tout le caoutchouc, tout
ce que vous voyez, elles ont mis un dispositif également, je pense que
ce dispositif, c'est parce que, après tous les tests qu'on avait faits,
l'impact était moins fort. A présent, sur les limites de vitesse,
la réduction ne sera pas tellement sensible, cela affectera
principalement les routes qui ne seront pas à sécurité
maximale. On va exclure les autoroutes ou les routes à voies
divisées, parce que; quand même, je pense que les normes de
construction sont telles que ces routes peuvent absorber la circulation pour
autant qu'on respecte actuellement la limite de 70 milles à l'heure.
Dans les routes, il y aura une réduction mineure et il y aura une
tolérance également par les officiers de la Sûreté.
Comme on le constate actuellement, la personne qui allait à 70 milles
à l'heure n'a pas d'infraction avant 79 milles, il y a toujours environ
une marge de 10% qui est accordée. Cela veut dire qu'on se rendra
peut-être un peu moins vite à un point de destination, mais on s'y
rendra peut-être en meilleure santé.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre disait que
c'était une décision dont il connaissait l'impopularité et
j'imagine que cette affirmation, il la fait non seulement à la suite de
quelques lettres reçues, mais d'une certaine perception de
l'opinion.
M. Mailloux: Et de la connaissance des autres pays au moment
où ils ont apporté une mesure aussi radicale.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, le ministre disait que
c'est peut-être le genre de loi où l'Opposition peut en profiter
pour essayer de canaliser le mécontentement populaire, mais je dois
dire...
M. Mailloux: L'Opposition n'a pas à profiter d'une
situation semblable, parce que ce serait profiter de la faiblesse des gens pour
ne pas les placer dans une meilleure sécurité quand ils circulent
sur les routes du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'attitude de
l'Opposition...
M. Mailloux: Dans l'Opposition.
M. Bédard (Chicoutimi): ... je pense que le mi- nistre,
presque dès le dépôt de l'annonce de son projet de loi
avant même le dépôt, est déjà au courant, nous
l'avons dit publiquement, des prises de position de l'Opposition officielle
concernant le port de la ceinture de sécurité. Si je pose ces
questions, ce n'est pas dans le but le ministre le sait d'amasser
des arguments pour exploiter de quelque façon que ce soit le
mécontentement populaire face à cette mesure. Mais comme le
ministre d'ailleurs lui-même l'a dit tout à l'heure
était un de ceux qui avaient de la difficulté à accepter
cette mesure, je dirais que c'est d'autant plus valable par rapport à
lui... A partir de ce moment, cela a dû prendre quand même pas mal
d'arguments pour le convaincre. C'était dans ce sens que je lui
demandais d'expliciter un peu ce qui l'avait amené à changer
d'idée.
M. Mailloux: Je ne dirais pas que cela prend bien du courage
parce que, quand on regarde les statistiques comme il faut, je les ai
regardées depuis quelques années, on espérait toujours, on
s'encourageait d'une année à l'autre en pensant que les gens
deviendraient davantage adultes, prendraient davantage conscience de leurs
responsabilités, de leurs responsabilités à l'endroit des
autres qui ne prennent pas d'alcool, qui conduisent suivant les exigences du
Code de la route, qui voudraient aller d'un point à un autre en
sécurité. On s'aperçoit que, bon an mal an, nos
Québécois, malheureusement, conduisent dans des conditions qui
sont inacceptables.
Personnellement, de toute façon, j'ai fait la tournée de
tout le gouvernement, du parti auquel j'appartiens. Il y a peut-être
quelques réserves, mais il ressort que, quand on a un bilan aussi
dramatique que le Québec en a un, on n'a pas à regarder si c'est
une mesure populaire ou pas. C'est une mesure de sécurité
publique. Quels que soient les blâmes qu'on pourra me porter à
l'avenir, je les accepterai, mais je me rappelle que, chaque fois qu'il y a des
tragédies et que, depuis que j'ai cette charge, je lis le journal le
lundi matin, je vois toujours que le record des accidents, c'est toujours le
Québec qui l'a et le record des bonnes choses, ce sont les autres
provinces qui courent après. Nous, nous cherchons toujours les maudits
records tous les lundis matin et je constate que, dans les lettres qui
m'arrivent dans la semaine, ce sont des parents des victimes qui me demandent:
Quand est-ce que la police va être plus dure contre ceux qui violent les
lois et pourquoi telle route est construite de telle façon, pourquoi ne
réduit-on pas les limites de vitesse? C'est quand on a des
tragédies dans la famille qu'on se plaint au ministre des Transports. Je
pense que je ne peux pas tout régler, mais ce qui est en mon pouvoir de
réglementer, de suggérer à la Chambre de
réglementer, j'en prendrai la responsabilité.
A présent, ce sont principalement des problèmes de vies
humaines, des problèmes de santé qu'on cherche actuellement
à protéger. Il y a également les problèmes de
coûts sociaux et des coûts financiers astronomiques pour la
société québécoise. Quand on dit que selon Conseil
canadien de la sécurité, en 1974, il y avait $2 milliards
de perte et le Québec allait en chercher $800 millions, c'est une
part que je ne voudrais pas voir au Québec dans ce temps-là.
Quand c'est la péréquation qui nous revient, tant mieux, mais
quand on subit un contrecoup de $800 millions sur $2 milliards de pertes
canadiennes, tout le monde a raison de s'énerver.
A présent, on prétend qu'on a de la misère à
joindre les deux bouts avec l'inflation actuellement. Je sais pertinemment
qu'après avoir fait une expérience de huit semaines dans mon
propre véhicule, attaché, je me sens très bien. Mais en
même temps, je constate que mon chauffeur il y a un effet
psychologique parce qu'attaché lui-même, va dix milles
à l'heure de moins qu'il allait sans que les limites aient
été réduites, il y a un effet psychologique
là-dedans qui fait que la personne attachée dise: Je vais aller
un peu moins vite.
M. Bédard (Chicoutimi): Elle garde toujours conscience
qu'elle est au volant d'un véhicule automobile.
M. Mailloux: Oui, parce qu'on n'a pas pris conscience qu'avec les
automobiles que j'ai connues il y a trente ans, qui allaient à 20 milles
à l'heure et 25 milles à l'heure et qui avaient 40 forces de
moteur, cela n'allait pas très vite à 40 forces de moteur, mais
avec 300 et 400 forces, aujourd'hui, on est rendu qu'on conduit sur les routes
du Québec dans des bolides. Je me demande si une personne monterait dans
un avion, sachant que c'est un bolide, si elle n'avait pas une ceinture. Elle
dirait au personnel: Venez m'attacher ou donnez-moi un autre siège. Mais
on monte dans un véhicule qui peut aller à 80 milles à
l'heure, qui rencontre, plus qu'un avion, des milliers et des milliers de
véhicules. On est bien, on est libre au volant. On est libre de passer
à travers le pare-brise et tout ce qui arrive.
Je remarque que, dans ces quelques semaines, l'économie de
carburant qu'on a faite...
M. Bédard (Chicoutimi): On peut dire que le ministre est
convaincu.
M. Mailloux: II va tâcher de convaincre ses concitoyens,
mais l'économie qu'on a faite...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour convaincre, peut-être,
la population ou l'informer, est-ce qu'on doit comprendre qu'il y aura une
campagne de sensibilisation tout à fait particulière concernant
cette nouvelle législation? Le ministre faisait tout à l'heure
état d'un documentaire qui a été préparé aux
Etats-Unis, qui pourrait être traduit en français. Je comprends
qu'il pourrait y avoir cela et peut-être une autre campagne de
sensibilisation.
M. Mailloux: II y a quelques centaines de milliers de dollars de
plus qui vont nous permettre quand même d'effectuer une campagne de
sensibilisation plus accentuée. Il y a la ligue de sécu-
rité, il y a le Club automobile, il y a tous les corps publics qui nous
ont offert, qui font de la promotion depuis quelques années, qui vont se
lancer dans une campagne intensive, parce qu'il y a quand même certains
groupements qui nous ont amenés à penser en fonction d'une
meilleure sécurité.
Je pense que, dans les mois qui vont suivre, on va tâcher
d'accentuer ce travail. Je peux vous dire ceci: Quand vous avez des discours
à faire, vous autres, les hommes politiques, ne vous gênez pas de
parler, malgré que ça ne semble pas populaire. Je me suis
adressé à pas mal de foules depuis deux mois, il n'y a pas une
occasion où, en terminant, je n'ai pas attiré l'attention du
public sur ce qui s'en venait. Si on m'envoie des lettres privément, on
me les envoie bien privément pour que je ne donne pas de réponse
parce que, devant 300 ou 400 personnes, malgré les arguments très
durs que j'ai apportés, et malgré que j'ai parlé souvent
devant des gens qui consomment trop l'alcool ou pas, il n'y en a pas un qui
m'ait pris en défaut encore, qui ait osé m'affronter. Parce qu'on
sait pertinemment que le gars qui prend de l'alcool au volant ne peut pas
engueuler le ministre des Transports parce qu'il en prend.
S'il va trop vite, s'il viole les lois, c'est difficile de l'attaquer
publiquement, on peut l'attaquer privément, mais pas publiquement.
Tantôt, ce que je voulais ajouter, c'est que tout le monde cherche
comment boucler son budget, les huit semaines qu'on a roulé à
quelques milles à l'heure de moins, en respectant la limite permise sur
les routes, on a économisé 25% de carburant à $0.80 et
plus du gallon; c'est une économie formidable; si on a un
problème d'énergie difficile à trouver, c'est 25% sur les
carburants.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est clair que la diminution de
vitesse...
M. Mailloux: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... amène une
épargne au point de vue du carburant.
M. Mailloux: C'est catégorique. On tâchera de faire
l'impossible pour convaincre le plus de monde possible. A présent, ceux
qui ne se convaincront pas que l'amende, ce n'est pas l'argent qu'on veut
avoir, ça va être une amende minimale s'il y en a qui ne veulent
absolument pas la porter et violer la loi, cela leur coûtera quelques
fois $10 par année quand ils se feront prendre. Je ne demanderai jamais
à la police d'être sur le bord des routes et de regarder à
l'intérieur si le gars a la ceinture ou non. On va tâcher de leur
demander de se servir de leur intelligence et on va tâcher de convaincre
tout le monde que ça va être la loi et qu'on est mieux de
s'attacher. Si les gens ne s'attachent pas, ils en subiront les contrecoups
eux-mêmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant toujours la
sécurité routière, le ministre a dit que les
réduc-
tions de vitesse se situeraient non pas au niveau de boulevards à
quatre voies divisées ou encore d'autoroutes, mais surtout sur les
routes à sécurité minimale. Est-ce que les boulevards
à quatre voies non divisées constituent pour le ministre des
routes à sécurité minimale?
M. Mailloux: Peut-être pas minimale, mais des routes
à quatre voies contiguës, j'en ai une qui va vers le boulevard
Sainte-Anne, comme vous en aurez une dans la région de
Chicoutimi-Lac-Saint-Jean, c'est indiscutable que ce ne sont pas les meilleures
routes parce qu'il y a tellement de maisons qui sont aux abords de ces routes,
tellement de freinage, et la sortie fait qu'il y a des accidents trop
fréquents à présent. Je constate quand même que, sur
le boulevard Sainte-Anne, soit une distance d'environ une vingtaine de milles,
depuis que c'est terminé, à quatre voies contiguës, il y a
eu un accident majeur qui s'est produit, l'accident des Vietnamiens ou des
Chinois; c'est un accident qui n'aurait pas dû se produire, si le
véhicule avait été en bon état. J'ai
été informé valablement que c'était
l'éclatement d'un pneu sur une automobile louée, avec des pneus
en mauvais état; le pneu a éclaté et le véhicule a
traversé les quatre voies, avec quelques mortalités. Je pense que
ce n'est pas la meilleure sécurité.
M. Bédard (Chicoutimi): Sûrement, parce que la
situation n'est pas la même partout.
M. Mailloux: Non, non.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre me voit venir quand je
lui pose cette question, puisque je veux faire allusion, par exemple, à
des routes à quatre voies, comme celle existant entre Baie-Comeau et
Hauterive d'une part et nous, au niveau du Haut-Saguenay. On en a une qui vient
d'être construite et depuis qu'elle a été construite, il y
a eu maints et maints accidents, très graves à part ça. Je
demanderais au ministre de faire faire une analyse particulière de ce
bout de boulevard à quatre voies entre Jonquière et Chicoutimi,
où les voies d'évitement font assurément défaut et
où les accidents sont très nombreux. Il y a également
certaines intersections qui sont très dangereuses, comme celle du rang
Saint-Pierre.
M. Mailloux: J'ai promis au député de Chicoutimi,
forcément, que nos officiers, en dehors de quelques voies
d'évitement qui sont au programme et qui vont être faites dans les
endroits où il y a eu le plus d'accidents, allaient faire une
vérification spéciale comme on va en faire une sur la route
à quatre voies de Sainte-Anne-de-Beaupré.
J'ai dit tantôt que ce n'étaient pas les voies les plus
sécuritaires, loin de là. Il y a quelque chose dont le public
devra se rendre compte. Ce ne sont pas les voies les plus sécuritaires,
mais il va falloir arrêter de prendre ces artères pour des pistes
de course. Il y a beaucoup trop de vitesse sur ces voies-là. Si on
respectait les limites de vitesse qu'on va imposer ce sera en fait une
vitesse maximale de 55 MPH sur ces voies je pense que beaucoup moins de
monde aurait des accidents. Sainte-Anne-de-Beaupré aura la même
limite de 55 MPH.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut certainement contribuer
à baisser le nombre d'accidents, si on parle de sécurité
routière.
M. Mailloux: Cela ne corrigera pas des anomalies qu'on va
chercher à corriger.
M. Bédard (Chicoutimi): J'en ai déjà
parlé au ministre, je ne sais pas s'il y a quelque chose de particulier
qui a été fait concernant la sécurité
routière sur le boulevard Talbot lui-même.
J'avais souligné au ministre le danger qu'il y avait de voir,
entre autres, le transport de maisons mobiles, où plusieurs maisons
mobiles se suivent l'une l'a.utre, alors que c'est complètement
contraire à la loi. Cela continue, j'ai l'occasion de m'en rendre compte
toutes les fois que je monte à Québec ou que je descends à
Chicoutimi.
Il y a également un autre point qui rejoint la
sécurité routière. Le ministre est au courant que
plusieurs accidents ont lieu sur ce boulevard, malgré les
améliorations apportées. On n'a pas multiplié les
boîtes téléphoniques. Il s'agit peut-être de
détails, mais ce sont des choses qui sont très importantes
lorsqu'un accident survient. Cela peut faire la différence entre la
survie ou la mort d'une personne, selon qu'un accident se produit, que l'on
puisse très rapidement informer qui de droit, soit les forces
routières, pour que le secours puisse être apporté.
J'aimerais que le ministre, sur ces deux points, même s'il ne peut
pas me le dire ce soir, trouve le moyen de m'informer s'il y a quelque chose
qui a vraiment été fait dans ce sens.
M. Mailloux: On en avait parlé lors de l'étude des
derniers crédits et on a cherché pendant plusieurs mois, à
savoir de quelle façon on pourrait installer de meilleurs moyens de
protection pour les automobilistes qui circulent dans des endroits
inhabités.
M. Michaud me dit qu'en hiver, spécialement durant les
tempêtes, on a pris l'habitude, dans cette région, comme dans la
région de la rive sud du Saint-Laurent, où il y a trop de
véhicules qui viennent s'encombrer sur des routes et que ce n'est pas
possible de déblayer par la suite, d'arrêter la circulation. Il
ressort qu'on étudie encore de quelle façon, avec la
société Bell Canada ou autres, on pourrait mettre en place des
endroits où les personnes pourraient demander du secours.
J'ai eu, en période hivernale, un triste exemple qui m'a
été signalé par un prêtre de
Petite-Rivière-Saint-François. Dans une paroissedu lac
Saint-Jean, circulantavectrois personnes assez âgées, il y a deux
femmes qui ont dû, en souliers, circuler dans un pied de neige, sur une
distance de douze milles.
Cela a été vérifié le lendemain matin par
les officiers du ministère. La patrouille, pour une raison technique,
n'avait pu passer dans les deux ou trois
heures qui ont suivi. Il y avait eu un bris ailleurs qui avait
occupé la patrouille.
Mais il ressort que les deux personnes âgées d'environ 60
ans ont fait douze milles à pied. Imaginez avec quelles engelures elles
se sont rendues...
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le boulevard?
M. Maitloux: Dans le petit parc.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le petit parc.
M. Mailloux : Dans le petit parc. Mais ce n 'est pas mieux que
sur le boulevard Talbot.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, ce n'est pas mieux.
M. Mailloux: Alors, c'est indiscutable qu'on cherche actuellement
les moyens de rejoindre certains postes où les personnes pourraient
appeler du secours. On a eu beau, l'hiver dernier, multiplier les patrouilles.
Après l'accident dont je viens de parler, j'avais demandé un
rapport complet qui m'a été remis. On a avoué qu'il y
avait eu cette technicité qui avait fait que pendant quelques heures, de
trop longues heures, on n'avait pas eu de patrouille. Normalement, en
période de printemps, on était rend u qu'à toutes les deux
heures au moins, la patrouille était en poste, surleboulevardTalbot ou
ailleurs, pour porter secours à des personnes qui auraient pu être
en panne le long de la route.
Ce n'est pas un problème facile, parce que les communications,
dans les deux endroits, qui appartenaient aux compagnies forestières,
ont été mises de côté. Il faudrait rétablir
un système de communications relié à nos véhicules
qui patrouillent les routes. On cherche le moyen qui serait le plus efficace,
tout en n'étant pas trop dispendieux, pour rendre service à cette
population.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'autre exemple de la
circulation de maisons mobiles qui se suivent, alors que c'est contraire
à la loi, le ministre pourrait-il je sais qu'il ne peut pas me le
dire ce soir me donner le nombre de plaintes qui ont pu être
portées, concernant une situation comme celle-là?
M. Mailloux: II y a beaucoup de plaintes.
M. Bédard (Chicoutimi): Les accusations qui ont
été portées?
M. Mailloux: Je n'ai pas donné d'ordre. C'est
peut-être un manque de temps, parce que j'ai constaté,
souventefois, que le transport de maisons mobiles se faisait sur des
véhicules dont les pneus ou les freins n'étaient pas toujours en
mesure de circuler en terrain montagneux. J'ai en mémoire un accident
où deux maisons mobiles qui se suivaient sont allées frapper
plusieurs automobiles en sens inverse, alors que l'état des
véhicules ne leur permettait pas de circuler sur des routes
montagneuses. C'est complètement illégal que ces véhicules
se suivent, autant que c'est illégal que des "vans" se suivent, à
courte distance et plusieurs à la fois.
Je conviens que, sur le boulevard Talbot, l'addition d'une
troisième voie a amélioré un peu, pour la circulation plus
rapide, mais la loi exige toujours qu'entre les véhicules, suivant la
longueur du véhicule, on laisse un espace je ne me rappelle pas
de la définition un peu correspondante à la longueur du
véhicule, pour donner la chance, à ceux qui veulent passer, de
dépasser dans des conditions acceptables.
Il y a plusieurs plaintes au ministère. J'en ai discuté,
une fois, avec un officier supérieur du ministère de l'Industrie
et du Commerce, parce qu'au moment où on veut les raisonner, je constate
souvent qu'on transporte ces maisons dans des périodes de pointe.
Certaines fins de semaine, c'est inacceptable de voir de telles maisons mobiles
encombrer les routes du Québec, alors que tous les gens s'en vont vers
la campagne ou reviennent vers la ville.
On me fait toujours le reproche, à chaque fois qu'on a
attiré l'attention d'autres autorités d'autres ministères,
qu'on va nuire à certaines industries, mais on dirait que ce sont
toujours les routes du Québec qui doivent assumer la
responsabilité de toutes ces contraintes. A un moment donné, cela
devient inacceptable pour tout le monde.
Je pense qu'on pourrait quand même avoir des périodes
où il y a moins d'achalandage sur les routes pour qu'on puisse rendre
ces maisons à destination, sans aller dans les périodes où
il y a le plus d'achalandage sur les routes du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre pourrait-il me faire
connaître approximativement, le nombre d'accusations qui ont
été portées dans des situations comme
celles-là?
M. Mailloux: Quant aux maisons mobiles, par les officiers de la
Sûreté ou autres?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Mailloux: Je pense qu'on peut...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce qu'on sait que...
M. Mailloux: C'est quand même assez limité, vu leur
petit nombre sur environ trois millions de véhicules.
M. Bédard (Chicoutimi): On n'a pas besoin de revenir sur
le danger que cela représente, mais on sait que les compagnies le font.
C'est pour éviter de payer les frais d'une patrouille obligatoire afin
d'avertir les automobilistes qui viennent dans le sens contraire.
M. Mailloux: Je suis rendu à penser qu'il faudrait faire
la construction de maisons mobiles dans chaque municipalité pour ne pas
les voir sur les routes du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre parlait de la fin des
trois voies sur le boulevard Talbot. On a eu l'occasion déjà d'en
parler. Je sais qu'il y a eu des améliorations qui ont été
faites sur quelques-unes, de même que sur la signalisation, parce que
cela représentait vraiment des dangers, de la manière dont cela
se terminait abruptement dans trop de cas. Je signale encore une fois au
ministre qu'il y en a encore quelques-unes qui, certainement, exigent
peut-être des réparations, non pas au niveau de la signalisation
comme au niveau de la construction, à la fin des trois voies. Il y en a
encore quelques-unes.
M. Mailloux: Je pense qu'il y a également, peut-être
pas un vice, mais une signalisation qui pourrait être davantage
amplifiée à la fin de ces trois voies, parce qu'on constate quand
même qu'un peu partout, où sont ces trois voies, on a certains
problèmes d'accidents qui se produisent lors...
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai eu à le
vérifier. Sur le boulevard Talbot, je ne sais pas si cela rejoint les
chiffres que vous avez, mais j'avais déjà souligné que,
peut-être, 50% des accidents, et assez importants, arrivaient à la
fin des trois voies, qui se présentent d'une façon abrupte au
conducteur.
M. Mailloux: Oui, durant le temps qu'on va changer la
signalisation pour, forcément, indiquer les nouvelles limites de
vitesse, je pense que ce serait un moment propice pour qu'on fasse une revue de
tous les endroits où il y a des dangers exceptionnels pour qu'on ajoute
à la signalisation à ces endroits précis. J'espère
que les crédits qui sont accordés cette année, pour la
signalisation des lignes blanches, vont nous permettre d'amplifier un peu aussi
la signalisation nécessaire sur la chaussée même.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me
faire parvenir, pour les trois dernières années, les taux de
circulation sur le boulevard Talbot?
M. Mailloux: On les a jusqu'à 1974. Je n'aurais pas 1975,
j'aurais jusqu'à 1974. Je peux vous les donner, hiver comme
été.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais m'en informer, parce
que je trouve cela important. Quand on a parlé de la construction d'un
boulevard à quatre voies ou encore d'une autoroute entre Chicoutimi et
Québec, entre la région et Québec, on nous a toujours
apporté l'argument de la densité de la circulation. Depuis
sûrement un an...
M. Mercier: M. le Président, je pense qu'on fait allusion
au programme 3, la construction...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, j'en suis seulement sur la
sécurité, et non pas sur la construction d'une autoroute. Cela va
venir au programme 3, mais pas aussi long que les autres années.
M. Mailloux: Je peux fournir les données qu'on a...
M. Bédard (Chicoutimi): Je remarque que depuis un an et
demi, au moins, contrairement à ce qu'il se faisait, très
régulièrement, on passe aux barrières sans qu'un billet
nous soit remis par les responsables de barrières. Maintenant, on m'a
déjà affirmé, en commission parlementaire, qu'il y avait
des compteurs installés sur le boulevard et qui, effectivement,
pouvaient évaluer très bien la circulation, la
densité...
M. Mailloux: M. Blais me dit qu'on a les données de 1975
également. On pourra vous faire parvenir toute la densité de la
circulation d'après les compteurs sur la route même, parce que ce
n'est pas aux barrières que cela se prend, c'est par ces compteurs. M.
Blais m'informe que cela a été pris l'an passé
également. Alors, on vous fera parvenir tous les chiffres afin de...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela ne nous... M.
Mailloux:... vous convaincre...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela nous donnera peut-être
des arguments de plus pour sensibiliser le ministre à certaines
exigences...
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, au
contraire, cela va en donner...
M. Bédard (Chicoutimi): ... d'une route moderne entre
Chicoutimi et Québec.
M. Bédard (Montmorency): Avec les chiffres que j'ai vus,
c'est loin d'une autoroute.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a tout une circulation qui a
été détournée depuis un certain temps par le
boulevard... Cela me surprendrait. Je vérifierai les compteurs
après. Cela n'est pas normal que cela ait baissé.
M. Mailloux: Un à la jonction de la route 54 A, et
possiblement un autre... De toute façon, on vous dira à quels
endroits sont les compteurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Je le fais assez souvent, je dis
au député de Montmorency que...
M. Bédard (Montmorency): Je l'ai fait souvent, moi
aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais je le fais passablement
plus souvent que lui. Il ne me fera pas croire que la circulation a
diminué sur cette artère.
M. Mailloux: Je ne compte pas moi-même, je n'ai pas
intérêt à fausser les chiffres.
M. Mercier: A l'élément 4, j'aimerais revenir sur
deux points. Le premier auquel le ministre a fait allusion concernant
l'application des lois. On a
déjà eu l'occasion de discuter dans le passé, M. le
ministre, de la patrouille routière et de l'efficacité de cette
patrouille. Sans retourner a plusieurs années, à l'ancienne
police provinciale où les escouades de la circulation, les hommes
à motocyclette patrouillaient les routes, on constate tout de
même, avec les nouvelles structures de la Sûreté du
Québec et le réaménagement à l'intérieur de
la Sûreté du Québec, que les effectifs affectés
à la patrouille routière comme telle ont de beaucoup
diminué dans l'ensemble des régions de la province sur un plan
pratique, peut-être pas sur un plan statistique, mais sur un plan
pratique, à cause du fait que les policiers sont appelés à
aller témoigner en cour, et sont assujettis, évidemment, à
des conventions collectives de travail, à des rotations, etc.
Bon nombre de ces policiers sont également affectés
à du travail de bureau. Le ministère considère-t-il
toujours ou a-t-il toujours à l'esprit la possibilité de
reconstituer, de concert avec la Sûreté du Québec, une
escouade routière qui serait identique au "Highway Patrol" qu'on voit
dans certains Etats américains, de façon à assurer une
patrouille routière constante et non pas à des points
précis auxquels nous sommes habitués, mais que l'automobiliste,
quelle que soit la région qu'il fréquente et l'endroit où
il circule, ait toujours la présence de patrouilles routières
bien identifiées qui, psychologiquement, servent de rappel, de
façon automatique, à l'automobiliste qui est porté
à faire de l'excès de vitesse sur des routes qui ne permettent
pas parfois de dépasser les limites permises?
M. Mailloux: J'ai été un peu surpris cet
après-midi par une question qui a été posée, durant
la période des questions, par le député de Rouyn-Noranda
à l'endroit du Solliciteur général quand il s'informait de
quelle façon seraient placés les véhicules de la
Sûreté du Québec pour qu'on puisse, sernble-t-il, respecter
la loi. Cela m'a un peu surpris parce que, s'il faut que la loi ne soit
respectée qu'au moment où on voit un véhicule de la
Sûreté du Québec ou un autre agent, on va se ramasser avec
des problèmes difficiles à résoudre au Québec.
D'ailleurs, la question que vous posez s'adresse principalement à
mon collègue, le Solliciteur général, qui a la
responsabilité des forces policières. J'ai rencontré,
à quelques reprises, les officiers supérieurs de la
Sûreté du Québec durant la période hivernale, en
compagnie de mon collègue, le Solliciteur général. Je
devais les rencontrer dans les derniers jours, avant que la loi ne soit
présentée en Chambre, pour tâcher de connaître les
mesures qu'entend mettre en place la Sûreté du Québec pour
une meilleure surveillance des routes du Québec.
On avait discuté, à cette période, de la
possibilité de faire certaines patrouilles aériennes comme
l'Office des autoroutes et l'Ontario, qui surveillent les artères
où il y a une densité extraordinaire en fin de semaine ou
autrement, où on peut communiquer avec les policiers qui sont sur la
terre ferme et intercepter des véhicules qui sont des dangers pour la
société.
J'avais suggéré je ne dis pas que c'est
l'idée de la Sûreté du Québec étant
donné la difficulté de recrutement des officiers de la
Sûreté du Québec et des contrôles budgétaires
à respecter, parce qu'on dit qu'il y a moins de policiers...
Il y a autant de policiers. Ils sont peut-être moins visibles
parce que ce sont des méthodes nouvelles, mais il y a autant de
policiers qu'il y en avait et il se donne un peu plus d'infractions qu'il s'en
donnait.
Je me demande si on ne devrait pas, étant donné que la
crainte est le commencement de la sagesse, avoir quelques véhicules non
identifiés mais qui.au moment où il deviendrait nécessaire
de faire une interception, puissent s'identifier comme transportant des
officiers de la Sûreté du Québec, pouréviter qu'on
dise que le gars, s'il va à 90milles à l'heure, aille un peu plus
vite parce qu'il a peur que cela soit un bandit, un véhicule non
identifié, mais qui s'identifierait au moment où il devrait faire
une interception par une signalisation spéciale, lumière ou autre
chose, sirène spéciale, pour que les Québécois
sachent que, partout dans le Québec, il pourrait y avoir des automobiles
qui circulent avec des officiers de la Sûreté du Québec,
habillés en officiers de la Sûreté du Québec, mais
qui pourraient être partout à la fois, sans être partout, en
fait.
A présent, c'est une suggestion que j'avais faite à M.
Beaudoin qui est responsable de la Sûreté du Québec. Je ne
dis pas qu'elle a été retenue. On verra de quelle façon la
Sûreté du Québec entend mettre en application l'ensemble
des mesures de sécurité et de réduction de vitesse qu'on
voudrait bien voir respectées par le public, mais, de toute
façon...
M. Mercier: On parle d'excès de vitesse, mais cela vaut
également pour les automobilistes qui vont filer à 30 milles
à l'heure sur une autoroute. C'est aussi dangereux qu'un type qui va
filer à 110 milles à l'heure.
M. Mailloux: II est indiscutable, en parlant de
sécurité, que j'aimerais bien que le fédéral amende
certaines lois pour permettre que le test de l'ivressomètre
préventif, on le prenne à la porte du bar-salon, qu'on
enlève ses clés au conducteur et que, sans le mettre en prison,
on Iui dise: Va donc te reposer avec ta femme ou avec ta maîtresse, si
cela ne fait pas. Tu reviendras après, quand tu seras en état de
conduire.
M. Mercier: L'autre point que je voudrais soulever concerne le
programme d'éducation, à savoir quels sont justement les
programmes d'éducation en cours et s'il y a des pourparlers qui se
maintiennent toujours avec le ministère de l'Education, sans pour autant
vouloir augmenter la tâche de l'enseignant. D'après ce qu'on nous
fait dire de ce temps-là, vous savez, la tâche de l'enseignant est
déjà passablement chargée à ce qu'on dit. Mais
est-ce qu'on envisage, avec le ministère de l'Education, d'introduire
dans les programmes scolaires, soit au niveau primaire,
élémentaire ou secondaire, l'enseignement des principes de la
sécurité routière?
M. Mailloux: On avait amorcé des discussions
préliminaires. Je dois dire que, pour l'ensemble des autres mesures
qu'on avait à mettre en place,
moi-même, je n'ai pas eu le temps, avec le collègue de
l'Education et avec la CEQ et les enseignants, de pousser la mesure plus loin.
L'intention du ministère des Transports était que ces cours de
sécurité de conduite automobile soient donnés dans les
écoles, que ce soit facultatif et que des crédits soient
accordés pour ces cours. Parce que, tant et aussi longtemps qu'on
n'accordera pas de crédits pour la matière à enseigner, je
pense bien que les élèves seront plus ou moins
intéressés, mais on n'est pas avancé dans ce domaine et il
faudra forcément rencontrer les enseignants et savoir de quelle
façon, avec la Fédération des commissions scolaires, les
enseignants, le ministère de l'Education, on pourrait les inviter
à accentuer et à rendre le cours obligatoire dans les
collèges.
M. Mercier: Parce que cela touche non seulement la conduite
automobile au niveau secondaire, mais l'enseignement au niveau primaire. Je
sais qu'il y a eu des expériences de tentées dans certaines
commissions scolaires et les résultats ont été très
probants. D'autre part, l'avantage que cela peut présenter, en ce qui a
trait à l'enseignement de la conduite automobile, c'est que, concernant
les taux d'assurance-automobile qui sont basés sur l'expérience
du conducteur, si un jeune qui sort de l'université et qui prend son
permis de conduire parce qu'il s'achète un véhicule avait obtenu
le même permis cinq ans auparavant, son taux d'assurance serait d'autant
modifié.
M. Mailloux: J'ai bien plus confiance, avec les mesures de
sécurité que nous allons mettre en place, que ces mesures soient
respectées par les plus jeunes que par les plus vieux.
M. Mercier: Pour autant qu'on les initie à cela. M.
Mailloux: Oui, mais...
M. Mercier: II faut tout de même les renseigner, les former
dans cet esprit.
M. Mailloux: Mais ils se renseignent pas mal plus vite que les
plus âgés.
M. Mercier: Cela, c'est indéniable, M. le ministre, mais
je pense qu'au niveau de l'éducation comme telle, autant on va enseigner
les règles d'hygiène aux jeunes de la maternelle, de la
première et de la deuxième année, on pourrait commencer
à les sensibiliser, à titre de piétons, sur la
signification des feux de circulation, sur la manière de traverser une
rue, etc., parce que, comme les statistiques le démontrent
également, au niveau des piétons, on constate aussi de nombreuses
pertes de vie. A tout événement, tout ce qu'on peut souhaiter,
c'est que l'on puisse en arriver un jour à introduire ces programmes de
formation et d'enseignement au niveau scolaire.
M. Mailloux: Etant donné l'expérience très
va- lable qu'a connue le député de Bellechasse au
ministère des Transports et l'expérience qu'il a acquise
là-bas, je prends note des suggestions qu'il fait dans l'espoir qu'on
réussira à les concrétiser.
M. Mercier: Merci bien, M. le ministre. Une dernière
question, M. le Président. Cela concerne une question que nous avions
posée l'an dernier, à savoir si le ministère en est
arrivé à une réglementation sur la multiplicité des
feux clignotants sur différentes catégories de véhicules,
alors que cela passe du jaune au vert, du bleu au rouge.
M. Mailloux: On ne parle pas des autos des ministres.
M. Mercier: On ne parle pas des autos des ministres, mais de ces
véhicules de service dans certains cas. Cela peut représenter des
camions-remorques, des ambulances, des voitures de patrouille, de postes de
radio, différents véhicules qui utilisent une multiplicité
de lumières, de feux clignotants sur le toit du véhicule.
M. Mailloux: Je pense que, quand l'honorable député
prendra connaissance de l'avant-projet de loi sur les amendements majeurs au
Code de la route, qui devrait être présenté à la
période automnale, il verra que tous les sujets qui sont à son
esprit actuellement sont à l'intérieur de cette
réglementation nouvelle, dans le Code de la route qui sera amendé
en profondeur.
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours concernant la
sécurité routière, le gouvernement, par des subventions,
avait encouragé l'établissement de villages de
sécurité routière. Est-il dans l'intention du gouvernement
de continuer son encouragement financier au moins à ceux qui sont
déjà en place et qui, à mon sens, constituent quand
même des écoles assez valables d'éducation
routière?
M. Mailloux: On a actuellement celui que connaît le
député de Chicoutimi dans la région de Dubuc.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans Chicoutimi-Nord.
M. Mailloux: ...pour lequel on avait reçu une subvention
de $75 000, je pense. Ce serait l'intention du ministère d'aller
ailleurs, dans d'autres territoires, mais je ne pense pas que cela puisse se
faire durant l'année en cours.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais ceux qui sont
déjà existants, pour qu'ils puissent montrer un caractère
sérieux, et qui peuvent laisser voir une expansion qui serait valable
dans le sens de l'enseignement de la sécurité routière, on
peut compter que le gouvernement continuera de les aider
financièrement.
M. Mailloux: On m'informe que l'infrastructure à mettre en
place, où on rejoignait les plus grands
coûts, c'est réglé à ce jour et qu'il n'y a
pas de demande; je ne pense pas que ce soit nécessaire d'aller aussi
loin que cela, étant donné que l'infrastructure est en place. Je
pense que des gens reliés de près à la
sécurité routière, qui le font bénévolement,
peuvent le faire, comme la Ligue de sécurité va prêter son
concours à Montréal pour toutes sortes de fins, des campagnes,
etc. Je pense que la dépense majeure est réglée
maintenant.
M. Bédard (Chicoutimi): Soit, la dépense majeure
est faite, mais, effectivement, s'il est manifesté ou
présenté au ministère des Transports des dossiers qui
pourraient laisser voir une expansion possible, j'imagine que le
ministère des Transports les prendra en considération.
M. Mailloux: Ce serait plutôt une aide technique; je ne
pense pas que j'aurais des crédits à affecter à cette fin,
mais ce serait peut-être une aide technique...
M. Bédard (Chicoutimi): Qui pourrait être
apportée.
M. Mailloux: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on regarde le budget de la
sécurité routière, on s'aperçoit qu'il augmente de
10% environ, soit le taux de l'inflation.
M. Mailloux: C'est plus que cela, parce qu'il demeure qu'en
dehors de l'élément de programme qu'on vote actuellement, il a
également ce qui regarde les améliorations apportées
à des routes, dans les points noirs, pour lesquels on a une entente
fédérale-provinciale et qui sont dans d'autres programmes, la
construction des routes. Je pense qu'il y a quand même suffisamment
d'argent pour la campagne à mettre en place. Il ne s'agit pas de
dépenser des dizaines de millions. On a une offre de collaboration de la
part de la Ligue de sécurité du Québec, de la part du Club
automobile, de la part de quantité d'organismes qui vont apporter
bénévolement leur concours, qui ont pressé le
ministère des Transports de mettre des mesures de sécurité
plus grandes en place, et qui, rendus à ce stade, sont prêts
à collaborer entièrement par des conférences, par des
diapositives, par des manifestations qui seront données un peu partout
dans le Québec. C'est en tout cas l'opinion qui a été
émise devant moi.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre, à
l'heure actuelle, est en mesure d'évaluer les implications
budgétaires des différentes mesures dont il nous a parlé,
qui consistent à réduire le nombre et la gravité des
accidents d'automobiles et qui font partie de tout un programme de
sécurité routière?
M. Mailloux: Je pense que l'ensemble des coûts de la
mesure, cela va être un gain assez net, parce que cela coûtera
éventuellement au ministère, pour les routes qui ne sont pas des
autoroutes, environ $1 million, pour changer la signalisation des nouvelles
limites de vitesse. Cela prendra un peu plus d'inspecteurs à la
Sûreté du Québec; cela nous prendra peut-être un peu
plus d'inspecteurs chez nous et de meilleurs contrôles sur l'inspection
mécanique pour certains types de véhicules. Les lois sont
renforcées et on devra aller vers des garages autorisés pour
avoir certains certificats à donner au moment de l'échange de
véhicules usagés. Il y a quand même une quantité de
contrôles qu'on ajoute. On ne demande pas aux automobilistes d'ajouter un
équipement qui n'apparaît pas dans un véhicule. Tous les
véhicules qui datent d'avant 1971, où il n'y avait pas de
ceinture de sécurité, la loi ne les oblige pas à en avoir,
ils sont exemptés. Il en reste environ 7% ou 8% et ils vont
disparaître de la circulation dans les années qui vont
s'écouler. Pour les autres véhicules, on dit: Pour les
véhicules de 1971 à 1974 qui portent telle ceinture de
sécurité, voici celle qu'il est obligatoire de porter sur le
siège avant. Quant aux véhicules ultérieurs à 1974,
1975 et 1976, ils ont une seule ceinture qui s'attache dans un seul
mouvement.
Je pense que la manoeuvre est assez facile, mais ce ne sont pas des
coûts supplémentaires à la société. On
réduit les limites, les gens vont dépenser moins de carburant.
Cela ne coûte pas plus cher, ça va coûter moins cher
à l'assurance-hospitalisation, ça va coûter moins cher un
peu à tout le monde. Je pense bien qu'il ne faudrait pas se faire
d'illusions.
M. Bédard (Chicoutimi): On a surtout les implications
budgétaires.
M. Mailloux: II ne faudrait pas se faire d'illusions. Quel que
soit le système d'assurance qu'on mettra en place, je ne conteste pas
qu'on devrait la changer ou la modifier, mais si on veut stabiliser ou
arrêter la montée en flèche des assurances, si on n'est pas
capable de réduire le nombre de mortalités ou le nombre
d'accidentés, de pertes matérielles, la montée des
assurances va aller vers les sommets.
M. Bédard (Chicoutimi): Quelle est l'opinion du ministre
relativement à la recommandation du rapport Gauvin, voulant qu'on
devrait créer un organisme indépendant chargé de la
sécurité routière et qui serait doté d'un budget
équivalant à 1% du total des primes d'assurance au taux inscrit
au Québec?
M. Mailloux: Je ne suis pas contre et je ne suis pas pour. Pour
le moment, je prétends qu'à l'intérieur des forces du
ministère, on a en place tous les éléments pour
contrôler les mesures de sécurité qu'on veut tenter de
mettre en place, ainsi que le ministère de la Justice. Cela ne sert
à rien d'ajouter aux structures existantes. Si jamais cela ne fait pas
ses preuves, on verra s'il y a lieu de les modifier. Pour le moment, la
structurite, je ne suis
pas pour ça. Si on regarde l'ensemble des mesures du rapport
Gauvin, je pense que le commissaire Gauvin ne pourrait pas nous accuser, au
ministère des Transports, de ne pas avoir donné suite,
peut-être pas intégralement, à l'ensemble des mesures qu'on
pensait devoir mettre en place également. Nonobstant des points
insignifiants ou sur lesquels on est en désaccord, on a à peu
près respecté toutes les recommandations de M. Gauvin sur les
règlements.
Sur $700 millions de primes d'assurance souscrites, on arrive à
1% actuellement. On ne compte pas les immobilisations sur les points noirs, ces
choses-là, parce qu'on dépasse déjà de
beaucoup.
M. Bédard (Chicoutimi): Au chapitre de la
sécurité routière, M. le Président, il me resterait
une question concernant les casques de sécurité, mais mon
collègue de Maisonneuve aimerait aborder ce sujet. J'imagine que la
commission ou le ministre des Transports n'aurait pas objection à ce
qu'on puisse y revenir, peut-être un peu plus tard au niveau de
l'étude des crédits, lorsque le député de
Maisonneuve pourra être là et poser ses questions.
M. Mailloux: Le député de Maisonneuve m'avait
prévenu de son intention d'intervenir au nom de tous les clubs qu'il a
rencontrés. Je voudrais, par ailleurs, qu'il m'informe du moment
où il pourra venir à la commission, quel que soit
l'élément du programme où on sera rendu. Il faudrait
cependant qu'à ce moment-là je sois accompagné, si M.
Laflamme n'est pas là, de M. Crevier à qui j'avais demandé
de vérifier l'état du dossier et d'autres officiers du
ministère qui devront m'accompagner pour répondre aux arguments
qu'avancera le député de Maisonneuve, à n'importe quel
moment avant la fin des crédits.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que beaucoup de
députés ont dû recevoir des recommandations ou encore des
demandes d'intervention de la part de certains groupes de motards, de gens de
la moto.
M. Mailloux: C'est le problème des assurances et autres.
De toute façon, avant la fin des crédits, quel que soit le
moment, quand il plaira au député de Maisonneuve de venir se
faire entendre, il s'agira qu'il m'informe, quelques heures à l'avance;
on fera le nécessaire pour faire venir ici les officiers qui pourront
m'informer valablement. La demande que je ferais, c'est que nonobstant
ça, il pourrait discuter en tout temps. Il y a peut-être notre
collègue de Johnson qui pourrait avoir des questions à poser,
à ajouter à ça. On pourrait quand même
accepter...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ne pouvez pas reprendre tous
les programmes.
M. Mailloux: Oui, mais accepter quand même le
programme.
M. Bédard (Chicoutimi): Sous réserve de...
M. Mailloux: Nous répondrons aux questions que voudraient
poser nos députés.
M. Bédard (Chicoutimi): II restera des questions
concernant les casques de sécurité.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Bellechasse.
M. Mercier: Avant d'adopter le programme, M. le Président,
j'aurais une dernière question à poser au ministre. Je voudrais
savoir si, dans les crédits prévus à la
sécurité routière, il est question, encore cette
année, de donner des subventions à des organismes de
sécurité. Si oui, lesquels et pour quels montants?
M. Mailloux: Environ pour $75 000, mais je n'ai pas la liste ici,
je pourrai la donner ultérieurement au député.
Le Président (M. Pilote): L'élément 4 et le
programme 2 sont adoptés?
M. Mailloux: Programme 2, adopté.
Le Président (M. Pilote): Programme 2, adopté.
Programme 3: Construction du réseau routier.
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que l'habitude est de
terminer, à peu près à dix heures, les travaux de la
commission. J'avais demandé, lors de la suspension, de commencer les
travaux un peu plus tard, étant donné certains rendez-vous que
j'avais, mais je ne voudrais pas imposer aux membres de la commission qu'on
aille plus tard que l'heure normale.
M. Mailloux: Je n'aurais pas d'objection majeure. Ce que je
voudrais savoir, c'est si vous avez beaucoup de questions au programme 5. Il
s'agit de gestion interne et soutien.
C'est le programme qui vise à planifier, diriger et coordonner
les ressources humaines, physiques et financières essentielles à
la gestion des programmes du ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vais avoir quatre questions qui
ne seront pas très longues.
M. Mailloux: Si on pouvait passer ce programme
immédiatement.
Le Président (M. Pilote): Le programme 5 d'abord, avant le
programme 3, quitte à revenir.
M. Mailloux: Quitte à revenir, à une séance
ultérieure, au programme 3.
Le Président (M. Pilote): D'accord.
M. Mailloux: On pourrait peut-être se débarrasser de
celui-là.
Le Président (M. Pilote): Programme 5: Gestion interne et
soutien. Elément 1 : Direction.
Gestion interne et soutien
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément 1, je
n'ai pas de question, sauf que j'aimerais que le ministre nous dise ce que cela
représente exactement.
M. Mailloux: Ce sont les salaires de l'administration. C'est
l'activité principale des bureaux du ministre et des sous-ministres, les
relations extra-ministérielles. Au programme 5, élément 1
et 2, c'est l'activité des relations publiques avec d'autres
ministères ou organismes.
Le Président (M. Pilote): L'élément 1 est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Pilote): Elément 2: Soutien
administratif.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais une question concernant
les expropriations dans la ville de Hull. Il y a un groupe de
propriétaires et de locataires...
M. Mailloux: C'est au programme 3, si vous voulez. En
construction; on ira là-dedans demain matin. C'est le programme 3.
J'imagine qu'il peut y avoir d'autres questions relatives à
l'expropriation, relatives à la nouvelle loi.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Pilote): L'élément 2 est
adopté?
M. Mailloux: L'élément 2 du programmes regroupe
l'ensemble des activités de soutien à caractère
administratif. C'est l'activité visant à assurer que les
unités administratives disposent du personnel nécessaire au
moment requis pour la réalisation des programmes du ministère des
Transports, en recherchant l'harmonie dans les relations de travail et compte
tenu de la politique gouvernementale en matière de gestion du
personnel.
Le Président (M. Pilote): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce programme-là...
M. Mailloux: Le contrôle budgétaire, le
système SYGBEC, le contrôle des projets, le budget-programme. Je
pense que M. Michaud pourrait répondre pas mal plus efficacement que le
ministre. Comme il est le chef du budget, je le laisse répondre.
Presque tous les effectifs qui ont à faire le soutien
administratif dans le ministère, au niveau du bureau du personnel, du
budget et des communications, le service d'information ainsi que le bureau
d'approvisionnement, le contentieux, les normes administratives dans le minis-
tère, ce sont tous les services de soutien à l'intérieur
du ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Le contentieux peut
représenter combien de personnes?
M. Mailloux: Nous fournissons le personnel aux avocats qui sont
fournis par le ministère de la Justice. Au contentieux, je crois que
nous fournissons environ 26 personnes qui sont des fonctionnaires du
ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Des personnes-ressources pour
aider au niveau des dossiers.
M. Mailloux: Des personnes-ressources, principalement des agents
de bureau, des dactylos et des sténos-secrétaires. Les avocats
sont fournis par le ministère de la Justice.
Quand ils deviennent bons, ils s'en vont ailleurs. Quand ils deviennent
meilleurs, ils s'en vont ailleurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Les honoraires entrent en ligne de
compte?
M. Mailloux: C'est le transport en vrac.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le transport en vrac,
ils sont presque tous rendus dans le bureau qui s'occupe de la pratique
privée.
M. Mailloux: Ils s'en retournent à Québec...
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait, au niveau du
programme, M. le Président, une question concernant l'entretien des
boulevards à l'intérieur de certaines municipalités,
suivant l'aspect particulier. L'élément 4.
Le Président (M. Pilote): Peut-on dire que
l'élément 2 est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, adopté.
Le Président (M. Pilote): Les éléments 2 et
3 sont adoptés.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. Le Président
(M. Pilote): Elément 4?
M. Mailloux: S'il y a des boulevards à l'intérieur
des municipalités, cela va venir au programme 4: Conservation du
réseau routier.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur un aspect particulier,
certaines municipalités qui sont traversées par des boulevards
à grand débit de circulation...
M. Mailloux: Comme celui d'ici à côté, dans
la ville de Sainte-Foy.
Routes entretenues par les
municipalités
M. Bédard (Chicoutimi): Ou encore, par des boulevards
à vocation régionale ou intermunici-
pale, comme cela peut arriver dans nos régions. Ces
municipalités se plaignent quand même du fardeau que
représente sur leur budget l'entretien de ces boulevards, autrement dit
elles commencent à considérer que ce sont presque des cadeaux de
Grec qui sont faits par la province. C'est bien beau de se faire céder
certains boulevards, mais, quand viennent les problèmes d'entretien,
avec tout ce que cela représente du point de vue technique, aux fins
d'entretien, à ce moment, cela devient très onéreux pour
les municipalités.
Il y a une ville, entre autres, où j'ai eu l'occasion de visiter,
ici dans la région de Québec, le conseil municipal, à
savoir la ville de Sillery qui est traversée par les boulevards Laurier,
Champlain et qui se plaint naturellement du coût très
élevé qui est requis, à savoir $275 000, simplement lors
de la dernière année financière. C'est un cas en
particulier, mais il y a bien des cas qui se présentent, peut-être
à une dimension moindre, dans plusieurs municipalités du
Québec, plusieurs villes du Québec. Je voudrais tout simplement
savoir la politique du ministère relativement à ce genre de
transfert de routes, surtout concernant les dépenses d'entretien que
cela peut représenter pour les municipalités.
M. Mailloux: Je pense que M. Rouleau avait affirmé, l'an
passé, que, quand il y avait eu une remise de routes aux
municipalités, de toutes les routes qui traversaient les
municipalités, on avait voulu rétablir un équilibre, parce
que, quantité de villes et villages étaient entretenus et
construits par le gouvernement, alors que d'autres, à leurs propres
responsabilités financières, à l'intérieur de leurs
budgets, construisaient et entretenaient ces routes. On a voulu mettre tout le
monde sur le même pied. Il y a eu quelques erreurs qui se sont
glissées, pour lesquelles on est en train de faire une révision
complète actuellement.
Si l'on prend l'exemple, le plus près du parlement, du boulevard
Laurier qui conduit vers le pont de Québec, qui traverse Sillery et
Sainte-Foy, il est indiscutable qu'on pourrait peut-être dire que, comme
il y a une circulation qui vient peut-être, de 75% à 80%, de gens
qui circulent d'un endroit à l'autre du Québec et non pas
à l'intérieur de la municipalité, c'est une
artère... En leur remettant, c'est peut-être un cadeau de Grec, si
c'est complètement exact qu'on leur a remis et qu'on ne les aide pas,
mais, quand les municipalités disent qu'en leur remettant un tel cadeau
de Grec, on ne les a pas aidées, je ferais quand même la remarque
suivante que, quand je regarde les subventions qu'ont demandées les
municipalités des villes de Sainte-Foy et de Sillery pour d'autres
artères complètement municipales, je pense qu'elles ont eu
à peu près la contrepartie des sommes qu'elles doivent voter pour
l'entretien d'un boulevard comme le boulevard Laurier.
Je voudrais quand même dire que, dans les années qui vont
suivre ce ne sera pas cette année le gouvernement
interviendra, pour remettre en état d'une circulation plus dense, en
assumant la responsabilité, je pense, en bonne partie des coûts,
pour les remettre à la page et les remettre ensuite à la
municipalité une fois acceptables... Je pense que mon collègue
ici, de Beauport, avait eu la remise de l'avenue Royale, qui était dans
un état déplorable. Mais, par la politique des subventions
ministérielles, on l'a remise quand même dans un état
acceptable à la ville de Beau-port. On fait cela un peu partout dans le
Québec, sauf que ce n'est pas statutaire. On va un peu partout dans le
Québec pour aider les municipalités qui ne sont pas en mesure de
rétablir ces artères à une circulation normale, mais je
pense que, d'ici quatre ou cinq ans, ce sera fait un peu partout dans le
Québec, en même temps que la mesure de correction sera
apportée également.
M. Bédard (Montmorency): Sur ce dernier point, M. le
Président, j'aimerais ajouter quelques mots pour préciser que la
politique du ministère remonte à avril 1972 et que le
député de Montmorency est élu depuis octobre 1973.
C'était antérieurement à son élection à
titre de député.
M. Mailloux: Je pense que, d'ici quelques années, on aura
réussi à rétablir un juste équilibre pour ces
artères, parce que c'est une responsabilité qui engage fortement
les budgets municipaux. Malgré que ce soit discrétionnaire, on va
tâcher de faire l'impossible pour rendre justice à tout le monde,
mais on analyse chaque cas en particulier. Je me rappelle des cas qu'on a
analysés dans la région de Thetford-Mines où cela a
coûté très cher pour la route 112. Il y en a un peu
partout. Dans la région de...
M. Bédard (Chicoutimi): Dans la région de
Chicoutimi également.
M. Mailloux: II y en a dans tous les comtés du
Québec.
M. Bédard (Montmorency): Le boulevard Saint-Joseph.
M. Mailloux: C'est suivant l'importance des coûts.
M. Bédard (Chicoutimi): N'en parlez pas trop, il y a assez
de problèmes dans ce bout.
M. Bédard (Montmorency): Des problèmes, il y en a
eu gros de réglés et on est capable d'en régler
encore.
M. Mailloux: On a un peu un exemple par l'entente qui a
été signée avec Cap-Rouge, où la route qui conduit
vers le collège et le terrain de golf est terriblement sinueuse et
extrêmement dispendieuse à reconstruire. Elle sera reconstruite
sur une période de trois années mais avec une entente selon
laquelle les paiements du ministère des Transports seront
répartis sur cinq ans. Elle sera ensuite remise à la
municipalité quand elle sera reconstruite, parce que c'est impossible
qu'une municipalité aussi petite puisse, sur cinq milles de
longueur, refaire une telle artère. Alors, c'est dans ce sens
qu'on s'en va un peu partout dans le Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il me
resterait deux questions; l'une concerne l'entretien des routes rurales
à caractère local. Quelle est la politique du
ministère...
M. Mailloux: ...à l'entretien.
M. Bédard (Chicoutimi): ...mais peut-être qu'il y
aurait lieu qu'on étudie cela à l'entretien.
M. Mailloux: Oui, à l'entretien, tout le monde va en
parler. Au programme 4, ce sont les subventions en période hivernale,
l'amélioration du réseau municipal dans le programme 4,
l'élément 4, ce sont les ressources d'hiver, l'entretien
d'hiver.
Le Président (M. Gratton): Elément 4,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément 4,
concernant le péage sur les autoroutes et les ponts,est-ce que le
ministre préférerait qu'on aborde cette question seulement
demain?
M. Mailloux: A n'importe quel autre programme que vous voudrez.
On sera peut-être mieux disposé pour en parler.
M. Bédard (Chicoutimi): II commence à se faire
tard.
M. Mailloux: On pourrait accepter ce programme, quitte à
revenir à n'importe quel moment que vous voudrez.
Le Président (M. Gratton): Elément 4,
adopté. Programme 5, adopté.
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
M. Mailloux: Alors, programmes 1, 2 et 5, adoptés quitte,
s'il y a une question ou deux supplémentaires à y revenir.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Gratton): Alors, la commission ajourne
ses travaux à demain, 10 heures tel que convenu, à ce qu'on me
dit.
(Fin de la séance à 22 h 28)