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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Travaux publics
et de l'Approvisionnement
Séance du mercredi 12 mai 1976 (Seize heures vingt-cinq
minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement commence aujourd'hui l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement. Pour la
séance d'aujourd'hui, M. Ostiguy (Verchères) remplace M. Faucher
(Nicolet-Yamaska); M. Tetley (Notre-Dame-de-Grâce) remplace M. Mailloux
(Charlevoix).
J'aimerais suggérer le nom de M...
M. Tetley: M. Saint-Hilaire remplace quelqu'un qui est
absent.
Le Président (M. Picard): Où est-il, M.
Saint-Hilaire? De toute façon... J'aimerais suggérer le nom de M.
Mercier (Bellechasse) comme rapporteur de la commission. Est-ce
agréé?
Avant de céder la parole à l'honorable ministre pour nous
faire les commentaires préliminaires usuels, est-ce que je pourrais
l'inviter à nous présenter ses principaux collaborateurs?
M. Tetley: M. le Président, je voudrais vous faire
remarquer, avec regret, l'absence de l'adjoint parlementaire, le
député de Rimouski, qui est à Toronto. Il sera de retour
la semaine prochaine, ou peut-être demain. C'était notre intention
de commencer la semaine prochaine, mais vu l'exigence du leader parlementaire,
nous sommes présents cet après-midi.
Je note la présence de plusieurs membres de notre
ministère. Le sous-ministre en titre, M. Trudeau, est à la
Régie des installations olympiques. Le sous-ministre intérimaire,
M. Jean-Claude Ga-reau, assiste à une réunion au sujet de
l'approvisionnement avec le directeur de l'approvisionnement, M. Gaston Ouimet
et deux ministres, MM. Saint-Pierre et Hardy.
Mais, j'ai avec moi le directeur de l'allocation de l'espace et de
l'équipement, M. Bernard Mont-petit et le directeur de la gestion, M.
Sarto Fiset. Je regrette que M. Dumas, le directeur général de
l'exploitation des immeubles, soit absent. J'ai aussi avec moi d'autres
fonctionnaires, M. Gilles Demers qui a préparé notre livre de
crédits, il est directeur des services financiers, et M. Justin Pilote
qui est secrétaire des opérations. Egalement, mon chef de
cabinet, M. André Brochu, et M. Michel Morel, le secrétaire
particulier. D'autres vont arriver à part les distingués
députés qui sont très au courant du ministère
aussi, y compris les deux maires ou les trois maires...
M. Bédard (Montmorency): Vous ne voulez pas faire
d'insinuations par là, M. le ministre?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est bien juste si on n'a pas
quatre maires.
M. Bédard (Montmorency): II y a un escompte de 33 1/3%,
trois pour quatre.
M. Mercier: Ce n'est pas la mer à boire.
Exposé général du ministre M.
William Tetley
M. Tetley: M. le Président, permettez-moi quelques
remarques préliminaires. Notre ministère a pour principales
fonctions d'acquérir les espaces requis par les organismes de l'Etat, de
les aménager ainsi que de voir à l'opération, à
l'entretien et à la garde de tous ces locaux dont nous avons la
responsabilité.
Le gouvernement du Québec est le plus grand acheteur de biens au
Québec ainsi que le plus grand locataire d'espaces et
d'équipement pour ies différents ministères et organismes
gouvernementaux, les corporations de la Couronne et les institutions connexes
qui en sont les utilisateurs. Pour jouer efficacement son rôle, le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement s'est
doté d'une politique d'ensemble à l'intérieur de laquelle
on retrouve trois grands programmes: Premièrement, l'allocation de
l'espace et de l'équipement; Deuxièmement, l'exploitation des
immeubles; Troisièmement, l'approvisionnement et, quatrièmement,
la gestion.
Pour l'exercice 1975/76, le budget consenti pour le premier programme
s'élève à plus de $88 millions, le budget consacré
à la direction générale de l'exploitation des immeubles
atteint plus de $51 millions, tandis que les achats que nous effectuerons pour
notre compte et celui des autres ministères coûteront
au-delà de $190 millions. De son côté, le budget du
programme 4 se chiffre à $2,6 millions pour la même
période.
Permettez-moi de mentionner que nous gérons plus de 14 millions
de pieds carrés de superficie locative de bureaux d'un bout à
l'autre de la province, sans compter ce que nous appelons l'espace
spécialisé tel qu'entrepôts, postes de la
Sûreté du Québec, palais de justice, centres de
détention, garages de la voirie, etc.
La région métropolitaine de Québec compte à
elle seule plus de 6 millions de pieds carrés de superficie locative de
bureaux, et, selon notre plan quinquennal, qui a été
revisé, suite aux restrictions budgétaires, ce parc d'espaces
à bureaux s'accroîtra à un rythme d'environ 3% par
année pendant les cinq prochaines années.
L'activité de planification dans un ministère de service
comme le nôtre est à la fois importante et complexe, importante
à cause de l'impact sur le développement économique et sur
l'aménagement du territoire, et complexe parce qu'elle est
subordonnée aussi à la planification de nos nombreux
ministères ou organismes clients.
Il nous faut donc inciter nos différents clients
à prévoir et à identifier de la façon la
plus précise possible l'évolution de leurs opérations,
l'augmentation de leur personnel et des services qu'ils veulent fournir de
façon que nous puissions traduire cette évolution et augmentation
en superficie à acquérir dans le temps. Pour mieux vous faire
comprendre l'importance de cette activité de planification au sein de
notre ministère, qu'il me suffise de vous dire qu'à partir de la
date où un besoin est exprimé jusqu'à celle où ce
besoin peut être satisfait, et ceci, pour des projets de moyenne
envergure, il nous faut environ trois ans pour analyser le besoin,
élaborer les plans et devis, construire ou faire construire l'immeuble
et le livrer prêt pour l'utilisation à nos clients.
Notre service de la planification effectue, pour ce faire, des
études de vocation d'utilisation d'immeubles, des analyses
d'alternatives de rentabilité et de choix de sites, etc. Il travaille
également en étroite collaboration avec les différents
services d'urbanisme des villes concernées par des travaux de notre
ministère, de façon à ce que nos actions s'inscrivent bien
à l'intérieur de plans directeurs de l'aménagement du
territoire.
Le ministère qui s'occupe de la construction d'édifices,
de la location d'espaces et d'équipement ainsi que de l'achat et de
l'approvisionnement, a sans contredit un effet marqué sur notre
économie et nos moeurs.
En conséquence, nos décisions ne doivent pas simplement
être prises en fonction de coûts immédiats, car il faut
tenir compte de leur effet sur l'économie en général, pour
favoriser l'industrie tant à l'échelle régionale que
provinciale. La construction de nos immeubles, qu'elle soit faite directement
par nous ou par des promoteurs, doit s'inscrire à l'intérieur des
grands plans directeurs d'urbanisme des villes où nous avons des
services gouvernementaux et nous devons, dans notre action, non seulement
protéger notre histoire et nos monuments historiques, mais aussi notre
environnement et notre écologie. Toutes ces considérations sont
continuellement confrontées avec notre volonté de maintenir les
coûts au plus bas niveau possible.
Tel que je viens de le mentionner, l'une des principales
préoccupations du gouvernement du Québec est de maintenir le
coût des services au plus bas niveau possible, tout en s'assurant de la
meilleure qualité disponible. En tant que ministère responsable
des achats, nous souscrivons entièrement à cette politique, et
nous tentons de la promouvoir tout en respectant la liberté des
différents fournisseurs et ce, par le biais des soumissions
publiques.
La politique que nous avons adoptée, quant à la location
de certains édifices et la construction de certains autres, vise
à établir des coûts comparatifs. Si le marché est
tel qu'il est plus rentable à long terme de louer plutôt que de
construire, il est logique que nous options pour la première solution,
et vice versa.
Le gouvernement du Québec est un acheteur si important de
matériel (à la fin de l'exercice 1975/76, notre service des
achats aura passé quelque 60 000 commandes représentant plus de
$190 millions) qu'il est bien sûr nécessaire d'établir une
politique d'achat applicable à toutes les institutions publiques et
parapubliques.
Un rapport du comité d'étude sur les achats a
été déposé en 1972 par le ministère de
l'Industrie et du Commerce et je dois maintenant, à la demande du
premier ministre, voir à ce que notre service général des
achats encourage l'industrie locale et le commerce local.
En effet, les statistiques dévoilées dans le rapport de
1972 démontrent que les achats des ministères représentent
14% et plus des achats du secteur public et parapublic. Mais plus importants
encore sont les achats effectués par les commissions scolaires, les
hôpitaux et les corporations municipales qui regroupent plus de 60% des
achats totaux du secteur public et parapublic.
Aussi, en vertu du mandat qui m'a été confié
lorsque je fus nommé titulaire de ce ministère, il
m'apparaît capital que le gouvernement, par l'entremise du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement,
définisse, prochainement, une véritable politique en
matière d'achat.
Cette politique devra s'appliquer à l'ensemble de l'appareil
gouvernemental québécois, y inclus les corporations de la
couronne et les autres sociétés autonomes.
Pour sa part, le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement a déjà une politique d'approvisionnement,
c'est-à-dire un service d'achat par soumissions. Nous avons aussi une
politique d'achat.
Il vous intéressera, sans doute, de savoir que tout achat de $500
et plus fait l'objet d'appels d'offres de deux à douze fournisseurs ou
plus, selon l'estimation, et que des soumissions publiques sont publiées
dans les journaux lorsque l'estimation dépasse $40 000.
Le service général des achats permet à tous les
soumissionnaires, quel que soit le montant de la commande, de consulter les
dossiers et de constater de visu les raisons pour lesquelles leur offre a
été acceptée ou refusée.
On doit noter, néanmoins, que certaines institutions
parapubliques ne possèdent pas de véritable service
d'approvisionnement et que, conséquemment, elles auront de la
difficulté à mettre en vigueur une véritable politique
d'achat. J'entends donc amorcer des discussions en ce sens avec les
institutions concernées. En effet, j'ai déjà commence.
J'ai l'intention de dévoiler, dans un premier temps, le contenu
d'une politique intérimaire dans les semaines qui vont venir, car je
suis depuis longtemps sensibilisé à la vocation essentielle et
primordiale qu'est appelé à poursuivre le gouvernement dans ce
secteur. Nous devons en effet participer activement à l'essor
économique de la province par l'injection de sommes considérables
dans nos industries québécoises et, à défaut, dans
nos entreprises canadiennes. Cette politique intérimaire donnera lieu,
dans un second temps, à l'élaboration d'une politique permanente
pour tout le Québec.
Lorsque j'ai dit que le directeur de l'approvisionnement et le
sous-ministre étaient en réunion
en haut, en effet, c'est au sujet d'un achat important que nous voulons
diriger, si possible, vers l'industrie québécoise.
Vous me direz sans doute qu'acheter uniquement à
l'intérieur de la province et au Canada comporte évidemment des
dangers en ce qui concerne le coût. Nous avons heureusement un si vaste
choix au Québec, particulièrement pour ce qui est des meubles et
de certains matériaux de construction, qu'il n'y a là d'habitude
aucun problème. Pour l'année 1974/75, 99,64% du mobilier de
bureau acheté par le gouvernement du Québec avait
été fabriqué au Québec.
On espère que la politique d'achat à venir gagnera, par
des rencontres et des discussions, les sociétés d'Etat et autres
institutions telles que les écoles et les hôpitaux.
Voici un exemple pertinent. Il y a deux ou trois ans, un administrateur
d'Energie Atomique Canada Ltée m'a appris qu'un hôpital de
Montréal refusait d'acheter l'équipement de cette compagnie,
préférant acheter un équipement fabriqué à
l'étranger, bien que le prix du produit canadien fût le même
et sa qualité semblable sinon supérieure. J'ai fait enquête
et j'ai su, par l'entremise du ministère des Affaires sociales, que le
gouvernement du Québec avait peu de pouvoir en ce qui concernait la
politique d'achat de l'hôpital, bien que nous ayons effectivement fourni
l'argent nécessaire à l'achat de cet équipement
coûteux.
En fin de compte, l'hôpital en question a acheté des
appareils canadiens, mais seulement à la suite de discussions
énergiques avec ses administrateurs.
J'aimerais souligner en passant que, normalement, les pays
étrangers interdisent formellement l'achat d'équipement
étranger pour les hôpitaux ou quelque autre organisme
gouvernemental alors que, par le passé, la compagnie en question s'est
servie de ses ventes aux hôpitaux canadiens comme argument de vente dans
d'autres pays.
J'en profite pour mentionner que toute cette question de politique
d'achat sera discutée lors de la conférence interprovinciale des
ministres des Travaux publics qui aura lieu à Québec du 22 au 25
août prochain. (Je note, la présence de M. Richard Dumas,
directeur général du service de l'exploitation des
immeubles.)
Les Statuts refondus de 1964, chapitre 18, article 4, précisent
que le directeur des achats loue le matériel dans les services
gouvernementaux qui en ont besoin pour un temps limité. Un
répertoire de taux de location est donc publié annuellement et
est utilisé pour des locations représentant environ $30 millions
par année. Il comprend 2000 taux qui tiennent compte de cinq
éléments pricipaux: 1) les frais d'amortissement; 2) les frais de
possession; 3) les frais d'entretien et de réparations; 4) les frais de
fonctionnement; 5) le salaire de l'opérateur.
Ce système de tarification assure au propriétaire une
rémunération équitable correspondant à ses
coûts d'opération, plus une marge raisonnable de profit. Nos taux
sont d'ailleurs sensiblement au même niveau que ceux de l'Ontario et
considérablement supérieurs à ceux d'autres provinces.
Un aspect souvent négligé ou ignoré de notre
travail est le rôle économique et de maître d'oeuvre
joué par le ministère des Travaux publics dans
('aménagement du territoire de la province, que ce soit au niveau de la
location ou de la construction des édifices nécessaires au
gouvernement.
La décision de participer au projet Place Des-Jardins dans l'est
de Montréal en est un exemple. Nous pouvons également citer
à titre d'exemple les villes de Rimouski, Jonquière, Hull,
Valleyfield où le choix de l'emplacement des édifices
administratifs et des palais de justice a été arrêté
d'abord et avant tout en fonction des conditions générales de la
circulation, de l'aménagement urbain, des conditions
démographiques, des besoins propres à chacune des villes en
question.
Sans doute le député de Chicoutimi aura-t-il des
commentaires à apporter.
C'est dans ce sens que nous avons participé dernièrement
à des études conjointes avec les services d'urbanisme des villes
de Trois-Rivières et de Granby, afin que nos projets s'intègrent
à leurs plans directeurs d'aménagement. Dans la ville de
Québec, nous veillerons à ce que nos projets de location et de
construction respectent les normes établies par la Commission
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec et aussi
des commissions de chaque ville qui fait partie de la Communauté urbaine
de Québec, qui ont défini des paramètres et des limites de
croissance pour le centre-ville et ont proposé trois zones en
effet, c'est la Communauté urbaine de Québec qui a proposé
trois zones de banlieue où le développement urbain serait
souhaitable.
Nous avons l'intention de nous conformer au plan directeur
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec. Un
certain rapatriement d'habitation est à prévoir dans le secteur
de la colline parlementaire et nous serons très prudents, à
l'avenir, avant de participer à des projets de construction d'immeubles
à bureaux dans ce secteur, afin d'éviter que le niveau de
circulation et de congestion ne devienne alarmant.
Par son action, notre ministère doit aussi favoriser les
régions éloignées des grands centres; il ne suffit pas de
ne mettre en valeur que Montréal ou Québec. Nous devons songer
également aux régions excentriques et les inclure dans nos
projets de construction, de location et d'achat.
Non seulement devons-nous servir de force directrice en ce qui a trait
à la croissance démographique, mais nous devons également
ouvrir la voie en matière de beauté des édifices. A cet
effet, le Québec a adopté un règlement qui stipule que,
dans l'exécution de tout projet de construction d'un édifice
public dont le coût estimatif excède $250 000, une somme
équivalente à 1% de ce coût doit être affectée
à son embellissement, par l'acquisition d'oeuvres d'art
exécutées par des artistes québécois.
Pour mieux évaluer et démontrer l'impact de notre
politique sur l'aménagement d'une ville, qu'il me suffise de mentionner
l'effet d'entraînement
que notre action peut avoir sur la création de villes nouvelles
dans de vieux secteurs de grandes villes ou de capitales administratives qui
ont un urgent besoin de rénovation et d'apport économique
nouveau.
Le pouvoir qu'a le gouvernement de construire des édifices
gigantesques doit être utilisé à bon escient, de
façon à préserver les monuments nationaux et les endroits
historiques.
J'ai déjà refusé, au nom du gouvernement,
d'être locataire d'un immeuble qui devait être construit sur un
site qu'on n'a pas encore reconnu comme monument national, mais où se
trouve, à l'heure actuelle, un édifice d'une grande valeur
historique.
Je tiens à souligner également que le gouvernement a
déclaré publiquement, il y a un peu plus d'une semaine, qu'il
refusait de louer des locaux dans la tour de 37 étages que la compagnie
Trizec avait mise en chantier, dans le secteur de la colline parlementaire.
J'avais alors dit, au cours d'une conférence de presse, que nous
étions prêts à considérer la location d'espaces
à bureaux dans un projet beaucoup plus modeste.
Un édifice d'un maximum de seize étages pouvant recevoir
approximativement 2400 fonctionnaires conviendrait au gouvernement et
répondrait aux voeux de la Commission d'aménagement de la
Communauté urbaine de Québec.
Voilà, M. le Président, les dilemmes qui me
préoccupent. Nous voulons maintenir les coûts au plus bas niveau
possible et nous voulons également favoriser notre économie,
encourager les producteurs québécois, protéger
l'environnement, notre histoire et nos monuments nationaux. Nous voulons
collaborer à l'aménagement rationnel de nos cités et
villes afin d'éviter les problèmes de circulation et de
surpopulation ainsi que participer à l'expansion régionale.
Le budget du ministère et les sommes d'argent qu'il
dépense au nom des autres ministères en font un instrument
économique d'envergure. Nous devons agir de façon responsable et
c'est là notre intention.
Le Président (M. Picard): D'autres commentaires? Le
député de Chicoutimi.
Commentaires de l'Opposition M. Marc-André
Bédard
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
les intentions du ministre, exprimées dans ses conclusions, nous ne
pouvons faire autrement que de les trouver valables. Il est évident que,
lorsque le ministre parle de maintenir les coûts au plus bas niveau
possible, de favoriser notre économie, d'encourager les producteurs
québécois, de protéger l'environnement, notre histoire et
nos monuments nationaux, de collaborer à l'aménagement rationnel
de nos cités et villes et de participer à l'expansion
régionale, ce sont sûrement là des préoccupations
valables et on ne peut que souhaiter une chose, à savoir que cela ne
demeure pas seulement des écrits, mais que cela se traduise dans des
politiques précises qui sont encore au stade d'être
annoncées, qui sont encore au stade de la réflexion, si je
comprends bien le ministre, et que cela se traduise aussi dans des gestes
concrets que le ministre aura à poser dans l'administration du budget de
son ministère.
Comme observation générale, à la suite de ce que le
ministre vient de nous dire, j'ai eu l'occasion d'avoir en main et
d'étudier le nouvel organigramme du ministère des Travaux publics
en ce qui a trait à la nouvelle organisation administrative. Il y aurait
plusieurs observations qui pourraient se faire sous forme de questions ou
autrement, que je formule en bloc, avec une question précise au
ministre. Lorsqu'on compare l'organigramme d'avril 1975 à celui d'avril
1976, au niveau de l'organisation supérieure du ministère,
incluant les directeurs généraux, on a la possibilité de
noter les changements suivants: Tout d'abord un nouveau ministre, un nouveau
chef de cabinet, un nouveau sous-ministre adjoint. On peut noter aussi que la
direction de la planification n'a plus de directeur, qu'il y a...
M. Tetley: Pardon?
M. Bédard (Chicoutimi): Qui est-ce?
M. Tetley: C'est M. Michel Gendron.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, le ministre aura l'occasion
de préciser, mais il reste que, de par l'organigramme...
M. Tetley: Pardon?
M. Bédard (Chicoutimi): ... selon l'étude que nous
avons pu faire de l'organigramme que nous avons eu en main, nous pouvons
constater que la direction de la planification n'a plus de directeur, qu'un
nouveau directeur à la direction générale de la location
de l'espace et de l'environnement a été nommé. Il y a
également un nouveau directeur général à la
direction...
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que je peux faire remarquer au député de
Chicoutimi qu'à ce stade-ci de nos délibérations, vos
remarques sont à caractère plutôt
général.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas plus
général que de parler d'un organigramme.
Le Président (M. Picard): ... dans la gestion interne du
ministère, qui est le programme 4. Si vous entrez dans les
détails, cela ne fonctionne pas.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il n'y a
rien de plus général que les considérations que je fais
à l'heure actuelle. Je pense que si vous trouvez le moyen, je ne sais
pas par quel artifice de quel article du règlement...
Le Président (M. Picard): Si vous regardez le programme 4,
je tiendrais exactement à ce que vous discutiez de ces choses.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez, M. le Président,
lorsque nous avons discuté de certaines questions au niveau du
ministère des Affaires municipales, dans l'exposé
général, j'ai eu l'occasion de discuter de différents
problèmes qui se situent dans des programmes particuliers; mais il m'est
permis, à l'heure actuelle, de faire des considérations
générales et je les fais.
Le Président (M. Picard): Vous avez soulevé la
question du ministère des Affaires municipales que j'ai eu le plaisir de
présider. C'est exactement ce que je veux éviter dans ce
ministère-ci.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
Le Président (M. Picard): Parce que nous avons
siégé pendant neuf heures et quarante minutes jusqu'à
maintenant au ministère des Affaires municipales, un ministère
qui comprend treize programmes, et nous venons tout juste d'aborder le
programme no 2. Alors, j'en ai...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je vous
ferai remarquer que vous n'avez pas de remarque à passer sur
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
Le Président (M. Picard): C'est vous qui avez
abordé la question.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais je me reporte aux
crédits des Affaires municipales, non pas pour faire l'analyse du
bien-fondé de l'étude que nous faisons au niveau du
ministère des Affaires municipales, mais simplement au niveau d'une
procédure qui est tout à fait normale, qui permet à
l'Opposition, après que le ministre ait fait des commentaires d'ordre
général, d'en faire à son tour. Si vous voulez
procéder comme cela...
Le Président (M. Picard): C'est ce que je vous invite
à faire, des commentaires d'ordre général.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous voulez procéder de
cette manière, pourquoi permettre au ministre de parler de politique
d'achat, de parler de l'achat de Trizec? Il y a bien des choses, de la
construction d'un immeuble par la compagnie Trizec, il y a bien des domaines,
il y a bien des sujets qui ont été soulevés par le
ministre, qui se situent à l'intérieur de l'étude de
chacun des programmes. Je considère que si vous n'usiez pas, dans les
circonstances, d'une façon abusive de votre poste de président
pour m'interrompre, j'aurais fini mes commentaires et j'aurais formulé
une question...
Le Président (M. Picard): A l'ordre! Allez, allez!
M. Tetley: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je veux
que vous sachiez que quand je fais les remarques générales que je
suis en train de faire, je n'ai pas l'impression d'avoir un privilège de
la part du président ou de la part de qui que ce soit. C'est mon droit
de le faire.
Le Président (M. Picard): Vous êtes dans les
détails.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est votre appréciation.
Laissez finir nos commentaires et vous verrez si on est dans les
détails.
Le Président (M. Picard): Allez.
M. Tetley: Permettez-moi, M. le Président, de dire que
j'ai été assez général et particulier, surtout
parce que c'était entendu que nos crédits seraient
étudiés la semaine prochaine. Donc, je n'ai pas eu l'occasion de
livrer la documentation à l'Opposition, comme je l'ai fait dans le
passé. Je comprends très bien les remarques du
député de Chicoutimi, que je trouve assez intéressantes.
J'ai toutes les réponses à ses questions jusqu'à
maintenant.
Le Président (M. Picard): Pour terminer, j'aimerais tout
simplement dire que j'ai accepté ce qu'on m'a demandé il y a
environ une demi-heure, soit de présider cette commission. Ce n'est pas
moi qui suis censé la présider. J'ai vécu
l'expérience d'une autre commission avec le député de
Chicoutimi. J'essayais tout simplement de le ramener dans des commentaires
à caractère plus général. Maintenant, s'il me dit
qu'il va terminer dans quelques minutes, d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas à vous dire que
j'ai à terminer dans quelques minutes. Je tiens à vous dire,
encore une fois, que je ne veux pas avoir l'impression d'user d'un
privilège du président ou d'un membre de la commission pour faire
les remarques que j'ai à faire. Je tiens à vous dire que,
concernant les crédits du ministère des Affaires municipales,
puisque vous voulez y référer, l'an passé, comme aux
autres années, ces crédits avec ceux de l'environnement, ont
duré vingt heures et plus, et vous aurez des remarques à faire,
si vous croyez utile d'en faire au niveau de votre poste de président
sur la question des Affaires municipales, lorsque le temps qui avait
été alloué les années passées aura
été dépassé. Avant ce temps, je pense que vous
êtes prématuré dans vos remarques.
Le Président (M. Picard): Un précédent, cela
ne vous donne pas le droit de siéger plus que dix heures. C'est un
précédent.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que vous oubliez, encore une
fois, ce que vous ne savez pas, c'est que les affaires municipales, et
l'environnement constituaient auparavant deux ministères
différents. Depuis que se fait l'étude de ces deux mi-
nistères qui ont été joints l'un à l'autre,
il a été convenu, et cela a toujours été
accepté, que l'étude dépassait nécessairement dix
heures.
Le Président (M. Picard): La raison de mon intervention,
c'est principalement à cause de l'expérience vécue aux
Affaires municipales, où vos interventions prolongées ont eu
comme résultat de priver les autres députés du droit de
parole. C'est ça!
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes
complètement dans le tort. Je n'accepterai pas cette remarque de la part
du président de la commission.
Le Président (M. Picard): Je vais la
répéter, et je l'ai répétée au leader
parlementaire. Je vais la répéter et prendre à
témoin le journal des Débats...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'accepte...
Le Président (M. Picard): ... que vous avez privé
les autres députés ministériels de leur droit de
parole...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'accepterai pas...
Le Président (M. Picard): ... et je vous avertis
immédiatement qu'aux prochaines séances de la commission des
Affaires municipales, je vais vous interrompre aussitôt qu'un autre
député ministériel va...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ferez votre devoir.
Le Président (M. Picard): ... tout simplement mentionner
son intention d'adresser...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ferez votre devoir, et je ne
vous ai jamais demandé de faire autre chose que ça.
Le Président (M. Picard): Je vous rappelle à
l'ordre...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes
complètement...
Le Président (M. Picard): ... et procédez avec
vos...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez pas à me
rappeler à l'ordre parce que c'est vous qui êtes dans le
désordre à l'heure actuelle. Vous vous permettez des choses,
comme président, que vous ne devriez pas vous permettre.
Le Président (M. Picard): J'aime tout simplement à
attirer l'attention...
M. Bédard (Chicoutimi): Je tiens à vous le
dire...
Le Président (M. Picard): ... des membres de la
commission.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai déjà
présidé des commissions et je n'ai pas parti de discussions, M.
le Président, avec chacun des membres de la commission.
Le Président (M. Picard): Vous avez présidé
des commissions? Ah! je croyais que vous n'en aviez pas
présidé.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, M. le Président. Le
Président (M. Picard): Combien?
M. Bédard (Chicoutimi): On a présidé
à l'étude de tous les crédits, M. le Président, du
ministère du Revenu, il n'y a pas tellement longtemps. J'aurai à
présider à l'étude des crédits de l'Immigration,
par entente intervenue avec le vice-président de la Chambre et les
différents présidents de commissions. Vous étiez à
cette réunion...
Le Président (M. Picard): Ah oui!
M. Bédard (Chicoutimi): ... je crois, lorsque nous avons
eu l'occasion d'en discuter. Je pense, M. le Président, qu'encore
là, vous faites des remarques qui sont loin d'être à
propos.
Le Président (M. Picard): Comme ça, c'est faux ce
qu'on dit à votre sujet... votre indemnité...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes le premier
à voir jusqu'à quel point c'est faux. Vous êtes le premier
à voir jusqu'à quel point vous êtes dans le tort...
Le Président (M. Picard): A l'ordre!
M. Bédard (Chicoutimi): ... quand vous vous permettez des
interventions aussi niaiseuses que celles que vous faites à l'heure
actuelle.
Le Président (M. Picard): A l'ordre! A l'ordre! Un
instant...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'accepterai pas cela, moi non
plus.
Le Président (M. Picard): Ni moi non plus, je ne
l'accepterai pas.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a des choses que vous
n'acceptez pas. Moi, je n'en accepte pas. Je tiens à ce que vous le
sachiez.
Le Président (M. Picard): Un instant! A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): Bon!
Le Président (M. Picard): Voulez-vous revenir aux choses
préliminaires?
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant que le président
est revenu à l'ordre, je vais continuer mon intervention, M. le
Président.
M. Bédard (Montmorency): Dans l'ordre...
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, du point de vue des
observations d'ordre général, si on compare l'organigramme
d'avril 1975 à celui d'avril 1976, au niveau de l'organisation
supérieure du ministère, incluant les directeurs
généraux, on est à même de constater les changements
suivants, ce que je disais tout à l'heure, à savoir: un nouveau
ministre, un nouveau chef de cabinet, un nouveau sous-ministre adjoint. On
remarque que la direction de la planification n'a plus de directeur, qu'il y a
un nouveau directeur à la direction générale de la
location de l'espace et de l'équipement, un nouveau directeur
général à la direction générale de
l'approvisionnement. On remarque également la disparition des postes de
délégués le ministre pourra corriger tout à
l'heure à l'OPDQ, du conseiller en informatique, du
délégué au Conseil du trésor, de l'administrateur
de l'île d'Anticosti, et on remarque l'apparition sans titulaire d'une
direction de la vérification interne.
Ce que j'aimerais, peut-être au niveau des commentaires que peut
ajouter, d'une façon générale, le ministre aux
commentaires qu'il a explicités tout à l'heure, c'est que le
ministre m'explique si autant de changements sont de nouveaux critères
d'une saine administration pour le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement; selon les réponses, toujours au niveau d'une
discussion générale, qu'il me donnera, j'aurai peut-être
d'autres questions à lui poser.
M. Tetley: Oui. A la direction de la vérification interne,
le Vérificateur général de la province a toujours
exigé du gouvernement du Québec et de tous les ministères
une vérification interne, pas par le directeur de la gestion, parce que
c'est une vérification de lui-même par lui-même, mais d'une
source hors de sa gestion. J'ai, à ma droite, le directeur
général de la gestion, M. Sarto Fiset, qui dirigeait, autrefois,
des fonctionnaires faisait enquête, par exemple, sur les contrats
les sommes étant énormes ou les achats, etc. Maintenant,
nous préparons une espèce de direction de la vérification,
qui fera rapport directement au sous-ministre, ce qui est beaucoup plus sage et
conforme à la demande, je crois, du Vérificateur
général de la province.
Les autres changements, c'est vrai. Nous avons un nouveau directeur
général de l'allocation de l'espace et de l'équipement,
Bernard Montpetit, qui est ici, aujourd'hui. C'est parce que M. Désy a
démissionné.
Nous avons un nouveau directeur général de
l'approvisionnement, parce que son patron, M. Ca-reau, a été
nommé sous-ministre intérimaire. Incidemment, M. Careau vient
d'entrer. La réunion dont je vous ai parlé est terminée,
je présume, et il est avec le nouveau directeur général de
l'approvisionnement, M. Gaston Ouimet.
A la direction de la planification, nous avons placé des gens qui
font des travaux tout à fait spéciaux, y compris M. Désy,
l'ancien directeur général de l'allocation de l'espace et de
l'équipement et il y a des gens, par exemple, qui sont partis pour les
Jeux olympiques et qui s'occupent de tâches spéciales.
Le nouveau directeur de la programmation et des normes est M. Michel
Gendron, qui a remplacé un M. Paradis.
En effet, il n'y a pas eu beaucoup de changements. C'est mon
troisième ministère. Au ministère du Revenu, il y a eu des
changements. Au ministère des Institutions financières,
après cinq ans, il y a eu de grands changements, mais, jusqu'à
maintenant, il n'y a pas eu de grands changements, il y a eu plutôt des
promotions et, pour l'instant, je n'en vois pas.
Je suis très content de l'organigramme et de l'organisation.
Donc, ceci répond à votre question?
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la disparition de
nouveaux postes que j'ai mentionnés, à savoir le
délégué de l'OPDQ, pourrait-on nous dire pourquoi on a
supprimé ce poste?
M. Tetley: Nous avons placé M. Lomer Dumont qui fait le
même travail sous la direction de la planification où vous
trouverez son nom. Il a été déplacé ici de droite
à gauche, mais il n'a pas changé. Il est toujours notre
délégué à l'OPDQ.
M. Bédard (Chicoutimi): On remarque qu'il y avait
auparavant un conseiller en informatique.
M. Tetley: II est toujours là.
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait M. Lemay qui
était, je crois, l'un des meilleurs spécialistes en
informatique.
M. Tetley: II est toujours là, mais groupé avec M.
Dumas, M. Dumont et M. Désy à la direction de la planification.
On les a tout simplement mis ensemble. Ils n'ont pas même changé
de bureau, ni de poste téléphonique.
M. Bédard (Chicoutimi): II est toujours...
M. Tetley: II a changé de place sur l'organigramme.
M. Bédard (Chicoutimi): Le délégué au
Conseil du trésor qui existait auparavant n'a-t-il plus sa raison
d'être ou existe-t-il encore?
M. Tetley: II n'a plus sa raison d'être. C'est lui
maintenant qui est titulaire de la direction de la programmation et des normes
à l'allocation de l'espace et de l'équipement. C'est M. Michel
Gendron. Il a changé sur l'organigramme...
N'oubliez pas qu'il n'est pas le seul à aller au Conseil du
trésor. C'est un organisme qui est tou-
jours là. J'ai été très surpris, en arrivant
au ministère, de voir les différences entre le ministère
du Revenu, le ministère des Institutions financières et le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Nous passons notre temps à leur expliquer nos problèmes,
à prouver le bien-fondé de nos demandes.
M. Bédard (Chicoutimi): Quelles sont maintenant les
fonctions du sous-ministre adjoint, M. Marcel Baril? L'an dernier, M. Trudeau
nous avait dit qu'il travaillait aux projets à long terme du
ministère. Est-ce toujours le cas?
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous parlez de projets
à long terme du ministère, est-ce que vous...
M. Tetley: II y a certaines planifications, par exemple, la
conférence interprovinciale, parce qu'il a assisté à trois
autres conférences. Il prépare cette conférence. Il est en
charge du système métrique.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites qu'il est en
charge de projets à long terme, quand vous parlez du système
métrique, cela en est un, mais est-ce qu'il y en a d'autres que vous
avez à l'esprit?
M. Tetley: Une certaine planification. Il était aussi
presque à plein temps aux Olympiques alors qu'il était avec le
CCJO. Il a quitté et maintenant il est revenu chez nous. Mais je dois
dire que son rôle sera probablement modifié ou changé.
Evidemment, c'est difficile pour moi de parler parce que c'est le premier
ministre qui nomme les sous-ministres et qui fixe leur rôle.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque vous parliez tout à
l'heure de politique générale de votre ministère, vous me
corrigerez si je fais erreur, d'ordinaire le Conseil du trésor demande
à chaque ministère d'élaborer une sorte de plan
quinquennal. Est-ce que le ministère des Travaux publics a lui aussi un
plan quinquennal et est-ce qu'il est dans l'intention du ministre de le
déposer, si c'est le cas?
M. Tetley: Nous avons un plan quinquennal. S'il y a un
ministère qui en a c'est le nôtre, parce que, même beaucoup
plus que les Affaires municipales ou les Institutions financières ou les
Affaires culturelles, notre ministère touche la construction, le ciment,
le béton, les briques etc., mais très récemment, nous
avons été bouleversés un peu par deux
événements, le gel annoncé le 20 novembre et le
récent gel ou le prolongement de ce gel, c'est-à-dire des
effectifs, les budgets et le nouveau budget, que nous connaissons tous, a
coupé, non pas simplement notre ministère qui a quand même
subi une petite augmentation, mais qui a affecté tous nos clients, parce
que les autres ministères sont nos clients. Notre clientèle, ce
sont les 22 autres ministères. En conséquence, nous avons
reçu instruction, et c'était notre avis aussi, qu'il fallait
préparer un autre plan quinquennal complètement changé,
pour le 1er juillet. En effet, nous travaillons depuis deux semaines à
préparer un autre plan quinquennal pour le Conseil du trésor,
pour le gouvernement et pour le Conseil des ministres.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisque le ministère des
Travaux publics a à fonctionner normalement selon ce plan quinquennal,
le ministre nous dit qu'il y en a un nouveau qui sera prêt au cours du
mois de juillet. Est-ce qu'on peut s'attendre à ce
moment-là...
M. Tetley: Je sais que ce n'est pas la politique du gouvernement,
ni du ministère de déposer les plans quinquennaux. Je sais quand
même que, lorsque j'ai été dans l'Opposition, j'ai toujours
demandé les plans quinquennaux, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une tradition de demande et
une tradition de non-recevoir.
M. Tetley: Peut-être.
M. Bédard (Montmorency): Une position dans
l'Opposition.
M. Tetley: Mais je dois dire que, lorsque j'ai été
dans l'Opposition, personne n'a déposé quand même un plan
quinquennal.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisque, dans son exposé
général, le ministre a parlé d'un projet comme Trizec, qui
nécessairement doit être prévu dans une sorte de plan
quinquennal, il sera sûrement dans le nouveau, peut-être sous une
forme différente que ce que ses promoteurs avaient pensé
auparavant, mais, dans le même ordre d'idée, est-ce que la
location de Place Haute-ville, la location de l'édifice Laurent-Gagnon,
ou du magasin Pollack à Sainte-Foy, ce sont des projets...
M. Tetley: Pas des possibilités, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est à
l'intérieur... Est-ce qu'au moment où on se parle, le ministre
peut me dire que ce sont des projets qui sont dans le plan quinquennal ou qui
devront nécessairement être dans le plan quinquennal?
M. Tetley: Le projet Laurent Gagnon, le projet...
M. Bédard (Chicoutimi): Place haute-ville.
M. Tetley: ... Place haute-ville est achevée. Laurent
Gagnon et Pollack sont des possibilités qui ne sont jamais
entrées dans le plan quinquennal dont j'ai hérité. C'est
un plan quinquennal de notre ministère pour la location de l'espace, une
des quatre directions; cela veut dire un plan des
besoins des ministères pour cinq ans et un plan de
disponibilité, la liste, une comparaison de leur valeur, le coût,
comment les corriger, l'histoire. On ne veut pas trop, dans l'est de
Québec, d'édifices, par exemple à Trois-Rivières,
etc.
Donc, il y a bien des critères que j'ai mentionnés dans
mon exposé et un plan quinquennal est un document avec lequel on peut
décider d'impliquer le ministère des Transports ou des Affaires
municipales dans Lebourgneuf plutôt qu'à Beaupré.
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière remarque
générale sous forme de question, puisqu'on en a parlé tout
à l'heure, avant le début de la commission. Ce serait concernant
l'adjoint parlementaire, le député de Rimouski dont la
compétence est reconnue dans le domaine du génie de la
construction. Est-ce qu'on doit comprendre que ses capacités sont
exploitées dans le sens de lui confier des responsabilités toutes
particulières dans des dossiers de construction? Si c'est le cas...
M. Tetley: Oui, il a certaines responsabilités,
évidemment, chaque ministre a un système différent. Moi,
j'ai des réunions chaque semaine et il est invité à toutes
les réunions. Il y assiste aussi. Il a, comme député et
maire de sa ville, certaines grandes responsabilités aussi. Il a pris
récemment un dossier très difficile, tellement difficile que je
ne veux pas en mentionner le nom. Mais j'ai une preuve évidente qu'il a
presque réglé le dossier parce que quelqu'un qui m'avait
téléphoné il y a longtemps...
M. Bédard (Chicoutimi): On peut difficilement constater si
c'est vrai parce que vous ne nommez pas le dossier.
M. Tetley: En tout cas, je vous dis que quelqu'un qui me
critiquait depuis six mois m'a téléphoné lundi à
Montréal afin de me féliciter. J'ai été très
surpris et très content. Il m'a parlé d'un nommé
Saint-Hilaire qui avait presque réglé son cas, bla-bla-bla; il
était très content. Donc, voici une preuve d'efficacité.
Nous connaissons tous les grandes qualités du député de
Rimouski. C'est un homme qui voit clair et qui se dirige directement aux
cibles. Il est franc-tireur un peu, mais il a de très grandes
qualités. Lors de la préparation de nos crédits, il
était présent et il avait des critiques très
sévères. J'ai dit: Bon, soulevez vos critiques lors des
crédits. Il sera très déçu, je suis certain,
d'apprendre que nous avons commencé sans lui. Je vais insister pour
qu'il ait le droit de parole, parce qu'il est plus qu'un critique. Il n'est pas
un serviteur, en tout cas.
M. Bédard (Chicoutimi): Un critique positif. M. Tetley:
Oui, oui, très positif.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être qu'on pourrait
avoir l'occasion de ne pas continuer tellement longtemps sans sa
présence, puisqu'il...
M. Tetley: Peut-être d'autres députés...
M. Bédard (Chicoutimi): ... y a une certaine remarque que
nous avions à entendre...
M. Tetley: ... ou des maires ici ont de bonnes questions...
M. Bédard (Chicoutimi): II y a certaines ententes que nous
avions au niveau de l'ajournement de la commission. Il y aurait peut-être
le problème de la politique que vous avez énoncée, une
nouvelle politique d'achat, au niveau de vos remarques générales.
J'imagine qu'on aura l'occasion d'y revenir dans un programme bien
spécifique.
M. Tetley: Parfait.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sera tout, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, le ministre, au cours de son
exposé, nous a dit qu'il avait une politique des achats et que cette
politique devrait s'appliquer à l'ensemble de l'appareil gouvernemental
québécois, y compris les corporations de la couronne et les
autres sociétés autonomes.
J'aimerais savoir si son intention est de regrouper les services dans
les ministères qui ont déjà ce service. Ce n'est une
cachette pour personne, d'ailleurs, j'ai l'intention d'y revenir en temps et
lieu lorsque l'occasion se représentera, au cours de l'étude des
crédits.
Il y a certains ministères où ce service peut être
considéré comme n'étant pas un cadeau. Si c'est
l'intention du ministre, j'en suis heureux. Mais, pour le moment, c'est tout ce
que je veux savoir, si c'est là. Quand l'occasion va se
représenter, au cours de l'étude des crédits, j'y
reviendrai avec des précisions.
M. Tetley: Parfait. J'apprécie beaucoup votre question,
surtout à cause de votre expérience comme administrateur
municipal. Quant à notre politique d'achats, je n'ai pas
déposé les quatre principes qui sont déjà en
application chez nous, dans le ministère, et qui favorisent notre
économie québécoise.
Comment l'imposer aux municipalités ou aux corporations de la
couronne, ce qui est votre question, c'est très difficile. Moi, je suis
contre une loi. Je suis pour l'incitation, au début, au moins. Je suis
contre une loi pour bien des raisons.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce que disait le ministre
des Transports sur le port obligatoire de la ceinture de
sécurité. Il est contre une loi, pour l'incitation.
M. Tetley: Oui. Mais il faut commencer avec l'incitation.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, je suis d'accord avec
vous.
M. Tetley: C'est comme avec les enfants ou avec les parents. Il
faut les inciter. Par la suite, il faut d'autres mesures. Comme ancien maire,
vous savez sans doute que les maires ont une certaine connaissance de leur
région, de leur ville et le fait d'imposer une politique d'achats par
une loi, ce serait une grande stupidité.
Je n'ai pas l'intention de suggérer non plus que les achats
soient faits par notre ministère. Je crois...
M. Saindon: Mais je ne me référais pas aux
municipalités. C'est sûr que, dans les municipalités
organisées, avec le personnel nécessaire, il y a toujours au
moins une politique quelconque d'achats. Ce n'est pas cela.
Par contre, il y a des municipalités non organisées
à qui, sans recourir à une loi, le ministère pourrait
quand même suggérer une politique à suivre. Ce à
quoi je me référais, c'était purement et simplement au
niveau des ministères du gouvernement. Il y a des ministères qui
ont leur propre service. Je me demande si, dans certains cas...
M. Tetley: Lesquels, par exemple? Tous les ministères
achètent suivant nos services.
M. Saindon: Le ministère des Affaires sociales, par
exemple.
M. Tetley: Vous parlez de Medicare ou de la RAMQ?
M. Saindon: Oui, ce ministère s'occupe de l'ensemble.
M. Tetley: La RAMQ fait un choix indépendant, mais le
ministère achète au moyen de nos services. La RAMQ est
indépendante.
M. Saindon: Je reviendrai là-dessus au cours des
crédits.
M. Tetley: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): On va avoir l'occasion d'y revenir
solidairement.
M. Tetley: C'est une très bonne question.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 25)