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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Travaux publics
et de l'Approvisionnement
Séance du mardi 25 mai 1976
(Dix heures cinquante-trois minutes)
M. Cornellier (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La Commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisonnement est réunie ce matin pour entreprendre l'étude
des crédits du ministère des Travaux publics et
Approvisionnement. Le rapporteur de la commission sera...
M. Tetley: l'honorable député de Bellechasse.
Le Président (M. Cornellier): ... le député
de Bellechasse, M. Pierre Mercier. Vous agréez à cette
nomination?
M. Mercier: Une foule en délire.
Une Voix: Pas de discours, on va perdre du temps.
Le Président (M. Cornellier): Je m'excuse de mon retard,
ce matin. Une erreur d'aiguillage, semblerait-il, m'avait indiqué que la
commission ne siégeait pas. Heureusement que vous avez eu la patience de
m'attendre. Je m'excuse de nouveau de mon retard. L'honorable ministre des
Travaux publics et Approvisionnement.
M. Tetley: Je crois que le député de Chicoutimi a
quelques questions à poser. Pour ma part, j'ai terminé mon
exposé.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Chicoutimi.
Le besoin d'espaces
M. Bédard (Chicoutimi): On avait terminé
également notre réponse à l'exposé du ministre.
Relativement au programme 1 question générale en
septembre dernier, le ministre déclarait que la MTPA aurait besoin
d'espaces à bureaux équivalant à la moitié du
complexe G par année, dans la seule région de Québec. Je
réfère à certaines déclarations que le ministre a
faites qui ont été rapportées, j'espère,
correctement, dans les journaux. J'aimerais que le ministre nous dise comment
il entend se procurer ces espaces à bureaux. Est-ce par la construction
d'édifices par le gouvernement? Est-ce par la construction
d'édifices pour le gouvernement, en vertu de baux à long terme,
ou encore, est-ce que le ministre entrevoit une partie de la solution dans la
location d'espaces déjà existants?
M. Tetley: Par les trois moyens, M. le Président. Par
exemple, à Lebourgneuf, c'est très possible que nous allons
construire. Par la construction des autres...
M. Bédard (Chicoutimi): Quelle est l'envergure de cette
construction?
M. Tetley: Un édifice... Mais, M. le Président, je
ne peux pas répondre, parce que, récemment, le Conseil du
trésor, en vertu du gel du nombre de fonctionnaires, et du gel des
budgets des autres ministères, les ministères clients, nous a
demandé un autre plan quinquennal. Je ne peux pas dire que,
définitivement, nous allons construire à Lebourgneuf. Je sais
pertinement que la construction a commencé à La Laurentienne qui
fait partie de l'industrie privée; c'est une compagnie d'assurance
mutuelle.
L'Industrielle, à Sainte-Foy, est une autre construction par une
compagnie d'assurance de Québec. Il y a un autre système, qu'on
appelle "turnkey", où nous louons avec option d'achat; parfois, aussi,
l'édifice est construit et nous l'achetons à un prix fixe
à la fin...
M. Bédard (Chicoutimi): ...dans ce sens...
M. Tetley: Non, pas de... Nous allons encore discuter demain de
Lebourgneuf au Conseil du trésor; tout dépend évidemment
du plan quinquennal. Mais il y a...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que le ministre ne
peut pas nous dire d'avance ce qu'il entend faire comme programmation
quinquennale, mais comme le besoin se fait sentir d'année en
année, au moment même où on se parle, est-ce que le
ministre peut au moins être un peu explicite lorsqu'il dit qu'il va faire
appel à trois moyens, qui peuvent être des constructions faites
par le gouvernement, des constructions faites pour le gouvernement avec des
baux à long terme, ou encore la location d'espaces qui
déjà existent? Peut-être que, dans ce sens, il y a...
M. Tetley: Oui, le député de Chicoutimi a
déjà, en effet, répondu à sa question. Il y a le
système de construction par le gouvernement, comme nous avons fait dans
le cas du complexe J. Probablement qu'à Lebourgneuf nous allons
construire nous-mêmes. Il y a un cas de location, un exemple, en effet,
où nous avons refusé c'est le Trizec la
construction et la location à long terme...
M. Bédard (Chicoutimi): On peut dire que c'est
refusé pour de bon, le Trizec, selon les plans que...
M. Tetley: Mais le plan, pour un édifice de 35
étages, sont refusés. C'est un autre moyen. Un autre moyen, c'est
encore la construction par La Laurentienne qui sera complétée en
1977 et L'Industrielle, à Sainte-Foy, qui sera complétée
en 1978.
Lorsque j'ai dit: Un demi-édifice "J " par année,
c'était pour tout le Québec plutôt que pour la ville de
Québec. Nos demandes étaient complètement modifiées
par le gel, en novembre 1975, au conseil des ministres, des budgets de tous nos
ministères clients et du gel de notre budget.
M. Bédard (Chicoutimi): ... budgétaires.
M. Tetley: Oui, et aussi des effectifs. Il ne faut jamais oublier
que, même si les ministres clients veulent d'autres édifices ou de
nouveaux édifices, un nouveau Palais de justice, ou un édifice de
la Justice, il y a un bon édifice qui sera vide. Il faut mettre
quelqu'un là, soit l'industrie privée ou d'autres
ministères. On ne peut pas vider tous les édifices.
L'autre jour, un juge m'a suggéré de...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'est pas tellement question de
les vider, puisque le besoin... Je pense bien que, dans l'optique où on
parle, il n'est pas question de les vider, puisque le besoin existe, tel que
vous l'avez déjà exprimé.
M. Tetley: Nous espérons, mais il ne faut pas... Un de mes
problèmes, c'est de contrôler un peu les espoirs des ministres
clients et leurs ambitions, leurs appétits.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'édifice de 35
étages qui devait être construit par la compagnie Trizec, tel que
nous le disait le ministre tout à l'heure, il n'est plus question des 35
étages, pour aucune considération...
M. Tetley: Pour ma part...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour votre part... Je comprends
que c'est une décision du Conseil des ministres également...
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... puisque cela a
été annoncé comme cela. J'imagine que ces 35
étages... Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire si ces 35
étages vont être convertis en une autre construction à la
place, mais différente, peut-être, je ne sais pas, deux de cinq
étages, deux de quinze étages...
M. Tetley: Nous avons invité Trizec à soumettre un
autre plan. Nous attendons sa réaction.
M. Bédard (Chicoutimi): Selon les règlements,
ça ne doit pas dépasser combien d'étages?
M. Tetley: II n'y a pas de règlement au Québec. On
peut construire jusqu'à 100 étages.
M. Bédard (Chicoutimi): Même sur la colline
parlementaire.
M. Tetley: Même sur la colline parlementaire.
Donc, c'est notre ministère qui a décidé
d'être bon citoyen, de consulter les gens et nous avons finalement cru
que 35 étages c'était trop élevé.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque le schéma
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec a
été déposé, il n'y a pas si longtemps...
M. Tetley: C'était en octobre ou en novembre 1975.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. Au niveau du
schéma d'aménagement, on énonçait carrément
l'opinion que la construction d'édifices gouvernementaux sur la colline
parlementaire venait bouleverser pour employer l'expression même
contenue à l'intérieur du schéma d'aménagement
l'échelle physique, la composition et le fonctionnement du tissu
urbain.
C'est ce qui ressortait, effectivement, d'une étude
intitulée: Schéma d'aménagement de la Communauté
urbaine de Québec. Le ministre peut-il nous dire jusqu'à quel
point il est en accord ou en désaccord sur cette expression
d'opinion?
M. Tetley: Vous parlez du passé. D'abord, je ne suis pas
un grand expert, mais j'ai été présent...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais vous êtes ministre.
M. Tetley: Ah oui! Mais parfois, les ministres sont
entourés d'experts. Ils ne le sont pas eux-mêmes. Parfois
même, les députés de l'Opposition sont leurs bras droits
aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que c'est le ministre qui
prend les décisions.
M. Tetley: Oui, mais je crois...
M. Bédard (Chicoutimi): Normalement!
M. Tetley: ... qu'un ministre intelligent consulte ses
conseillers...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'en doute pas.
M. Tetley: ... et, en conséquence, il semble
intelligent!
M. Bédard (Chicoutimi): Les conseillers lui donnent un air
intelligent.
M. Tetley: Evidemment, j'ai étudié leur plan. Ces
gens avaient, sur leur plan certaines constructions derrière le Hilton,
le Trizec encore sur leur plan. Ils avaient sur leur plan La Laurentienne et un
édifice de la justice ou un palais de justice de six à huit
étages. C'était presque tout pour la colline parlementaire.
Il y a un autre problème, soit la rénovation de certains
édifices, y compris l'édifice A qui fête son centenaire de
construction. Il faut refaire l'intérieur des édifices D et E,
mais, en général, je par-
tage l'opinion du plan directeur de la Communauté urbaine.
N'oubliez pas une chose. Il n'y a pas de plan directeur de la ville de
Québec et la Communauté urbaine de Québec, en vertu d'une
loi adoptée par l'Assemblée nationale en 1969, a le droit de nous
conseiller.
La Commission d'aménagement de la communauté urbaine a le
droit de nous conseiller en vertu de cette loi et a l'obligation de nous
conseiller. Nous n'avons pas l'obligation d'accepter le conseil, mais au sujet
de Trizec, j'ai consulté la Commission d'aménagement de la
communauté urbaine.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire, dans le même ordre d'idées, quels sont les
besoins du MTPA pour les autres centres urbains au Québec?
Peut-être d'une façon tout à fait spéciale,
concernant Montréal, je me réfère à un article de
la Presse du samedi 20 septembre 1975. On faisait état, dans cet
article, qu'une analyse avait été faite, étant
donné les besoins d'immeubles à bureaux, au niveau de
Montréal entre autres, et que la situation serait assez grave dès
1977. Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qu'il en pense, concernant
Montréal, concernant les autres centres et quels sont les plans de
développement que vous...
M. Tetley: Dans quel sens est-ce que la situation serait grave?
Parce qu'à Montréal, nous recevons tous les jours des offres
d'espaces à louer. Nous n'avons pas de problème à trouver
des espaces à Montréal, ni à Québec, à
l'heure actuelle. Je ne parle pas de l'avenir. Nous avons aussi des offres des
entrepreneurs de Québec qui veulent construire partout à
Montréal, qui ont des lots, des terres, donc il n'y a pas de vrai
problème de location à Montréal, ni à
Québec, ni pour l'avenir. De plus, dans les villes comme Granby,
Sherbrooke, Rimouski, Rivière-du-Loup, j'ai des offres tous les jours.
Quelqu'un est venu la semaine dernière de Montmagny. J'ai au bureau au
moins un constructeur par jour avec un plan et je reçois tout le monde.
L'homme qui est venu la semaine dernière était ici pour le
congrès de l'Union Nationale. C'est un ancien député. Il
est venu avec un plan que nous étudions.
M. Bédard (Chicoutimi): L'analyse était dans le
sens suivant. Je cite, M. le Président: "Par contre, dès 1977, la
situation va s'aggraver puisque, même avec la livraison de Shercon Plaza
et à supposer la construction du projet de McLaughlin Building, il y
aura un déficit accumulé de 376 900 pieds carrés. La
situation en 1978 semble encore plus désastreuse. En effet, si on se
base sur les prévisions économiques de Montréal, le
centre-ville ne nécessitera plus un million de pieds carrés par
année, comme dans la première partie de cette décennie,
mais il exigera bien 1 400 000 pieds carrés par année." C'est une
analyse qui avait été faite...
M. Tetley: Je crois que cela avait été fait, comme
vous avez dit, en septembre. Parce que nous avons modifié nos plans
trois fois depuis septembre: en novembre, vers janvier et tout
récemment, avec une nouvelle demande. J'ai l'impression que, même
en 1977/78, il y aura d'autres...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre peut nous
dire, au moment où on se parle, quels sont les besoins du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement...
M. Tetley: Je ne peux pas dire...
M. Bédard (Chicoutimi): ... pour un centre comme
Montréal et dans d'autres centres au Québec? Est-ce que le
ministre est en mesure de nous dire ça?
M. Tetley: Je peux dire que nous avons certains besoins. Pour les
Transports, on cherche un endroit, mais c'est toujours devant le conseil du
trésor; Place Desjardins est disponible. On n'a pas de problème.
J'ai quatre ou cinq autres endroits à faire. Donc, pas de
problème. Et avant de transférer un ministère d'un
édifice à un autre, ça prend un CT, tout un plan
accepté et, en effet, on n'a pas de vraie demande. Donc, on n'a pas de
problème à l'heure actuelle.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Toujours dans cette politique des
édifices gouvernementaux, M. le ministre, dans l'implantation des
édifices gouvernementaux dans la région de Québec, compte
tenu de la politique de décentralisation, est-ce qu'il peut y avoir
quelque chose de prévu pour le secteur de l'est, si on veut parler un
peu d'équité régionale?
M. Tetley: Beaupré.
M. Bédard (Montmorency): Non, Beaupré est un peu
trop à l'est; si on parlait un peu de...
Des Voix: Lac Beauport.
M. Bédard (Montmorency): Si on peut parler un peu de la
région de Beauport ou les comtés limitrophes...
M. Tetley: Lac Beauport.
M. Bédard (Montmorency): C'est parce que nous ne sommes
pas contre la construction d'édifices gouvernementaux, mais je pense
que, dans la région de Québec, il pourrait y avoir un certain
partage; le partage n'existe pas aujourd'hui.
On en a discuté ensemble, et je pense que vous n'êtes pas
loin de cette ligne de pensée. Je demanderais aux autorités du
ministère de s'attarder un peu sur ce projet.
Vous avez des demandes, vous l'avez dit tout
à l'heure. Il est entendu que les besoins financiers se font
sentir aussi. Mais est-ce que vous pouvez me promettre de penser un peu
à la région de l'est qui a toujours été une
région défavorisée, compte tenu qu'on y trouve le plus bas
taux de salaire dans la région de Québec? Est-ce que vous
êtes capable de faire quelque chose pour notre coin qui semble
délaissé?
M. Tetley: Le plan directeur, dont le député de
Chicoutimi a fait mention, parle de quatre centres. Il y a le point central,
comme la colline parlementaire, etc., ensuite, il y a Sainte-Foy, Lebourgneuf
et Beauport.
Je favorise la même décentralisation à
Québec. Tout d'abord, la colline parlementaire semble être assez
occupée. Moi, je la favorise. Il y a un problème. Les ministres
et les fonctionnaires aiment être ensemble. Les députés qui
ont à visiter le ministre des Transports à dix heures et le
ministre des Affaires municipales à onze heures, s'il faut aller
à Sainte-Foy, à Beauport et revenir, c'est un autre
problème.
Mais, si on met tout le monde ensemble ici, il faudra un métro,
trois ou quatre autres autoroutes et un système central de transport.
Moi-même, je favorise la décentralisation et je favorise aussi la
décentralisation, si c'est possible, de nos constructions dans certaines
régions très éloignées, entre autres, dans la
région de Granby, Bellechasse...
M. Bédard (Chicoutimi): Saguenay-Lac-Saint-Jean...
M. Tetley: Saguenay-Lac-Saint-Jean et...
M. Mercier: Pour votre information, dans le comté de
Bellechasse, je peux vous dire qu'on a de l'espace en masse. Ce n'est pas un
problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre dit qu'il favorise la
décentralisation, mais j'imagine que ce n'est pas au point d'avoir comme
objectif de construire un immeuble dans chacun des comtés de la
région de Québec, pour faire plaisir aux honorables
députés de la région. Cela ne va pas jusque-là?
M. Tetley: Non, évidemment pas. Mais, par exemple,
à Verdun, on pourrait mettre ensemble toutes les institutions
gouvernementales dans un même édifice du gouvernement, si
possible, surtout si on n'a pas besoin de construire un nouvel édifice,
mais qu'on puisse avoir un bail à court terme ou à long terme,
suivant nos besoins.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre en a parlé tout
à l'heure. Au cours de la dernière année, le
ministère des Travaux publics s'est engagé à louer, pour
des périodes allant jusqu'à trente ans, des édifices
à bureaux, non encore construits. Parmi ceux-là, on note la
location d'un édifice à être construit le ministre
en a parlé tout à l'heure par L'Industrielle, à
Sainte-Foy; deux édifices à proximité du Grand
Théâtre et, un autre, à la Place du Centre, à Hull.
Je voudrais savoir, pour chacun de ces trois projets, premièrement, le
coût des services de surveillance des travaux de construction;
deuxièmement, le coût des aménagements spéciaux qui
devra être payé par le ministère, en plus du bail qui est
prévu; troisièmement, le coût du bail au pied carré,
selon les dernières estimations.
M. Tetley: Etes-vous capable...
M. Bédard (Chicoutimi): Les trois projets, entre autres,
celui dans lequel est impliquée L'Industrielle, à
Sainte-Foy...
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... la compagnie L'Industrielle,
les deux édifices dont il est question à proximité du
Grand Théâtre et, l'autre, à la Place du Centre, à
Hull.
M. Tetley: La Laurentienne et le deuxième, le palais de
justice sur la colline parlementaire en sont au même plan et l'autre
à Hull... Je vais trouver ces chiffres.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Pour ne pas qu'il y ait
d'ambiguïté, il y a le projet de L'Industrielle, à
Sainte-Foy; ensuite, la compagnie La Laurentienne, c'est au niveau du
centre-ville et, concernant...
M. Tetley: Hull, Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): ... la Place du Centre à
Hull, c'était la compagnie qu'on nomme Cadillac-Fairview.
M. Tetley: Parfait. D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): On reviendra sur cette question
quand j'aurai les réponses, puisqu'il y a d'autres
éléments.
M. Tetley: Même avant, si possible.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, si c'est possible. Concernant
la construction d'édifices gouvernementaux à Sherbrooke, comme le
ministre le sait, entre autres, depuis quelques années, il est question
de la construction d'un nouveau palais de justice pour le district judiciaire
de Sherbrooke. Le ministère s'était même déjà
engagé dans ce sens, d'une façon très précise.
Cependant, dans la région, il semble que les spéculations
vont quand même bon train, si je peux employer l'expression, quant
à la localisation de ce projet, puisque les deux députés,
tant de Sherbrooke que de Saint-François, y sont allés, à
la dernière élection, de la promesse que cet édifice
serait situé dans leur comté ou dans leur secteur. Est-ce que le
ministre pourrait me dire si le choix est fait à l'heure actuelle?
Où sera situé cet
édifice? Est-ce qu'il peut me donner également des
précisions concernant la superficie de plancher du nouvel édifice
projeté? Est-ce qu'il peut nous dire quels seront les coûts qui
sont impliqués pour la réalisation d'un tel projet?
M. Tetley: Nous avons l'intention de préparer le
programme, c'est-à-dire les besoins. En effet, le ministère de la
Justice prépare le nombre de pieds carrés pour servir de Cour
supérieure, de Cour municipale, pour les juges, pour leurs huissiers,
etc. Pour 1977/78, cela a été notre idée de
préparer les plans et devis et, probablement, en 1978/79, la
construction. Il y a, évidemment, le nouveau plan quinquennal dont je
vous ai parlé et que je dois envoyer au Conseil du trésor pour le
1er juillet. Donc, je ne sais pas si nous allons suivre ce plan dont je viens
de vous parler. Il y a un autre problème, l'endroit, parce que les deux
députés, évidemment, veulent que le palais soit dans leur
comté. Très récemment, le conseil de ville a vendu
à l'entreprise privée l'endroit d'un des députés.
C'est un parc.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a un manque de coordination
quelque part.
M. Tetley: Si c'était de moi, j'ai...
M. Bédard (Chicoutimi): Comme le ministre aura à
jouer au roi Salomon, à trancher quand même le débat,
j'imagine qu'à l'heure actuelle, au moment où l'on se parle, il
n'est pas en mesure de nous dire qu'une décision a été
prise.
M. Tetley: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, il est en mesure de
nous dire..,
M. Tetley: Je suis surpris par la vente de la terre dans le
comté...
M. Bédard (Chicoutimi): Où aurait pu se situer ce
palais de justice?
M. Tetley: Oui, une des... On m'a dit qu'il y aura quand
même de l'espace pour le palais de justice apparemment. J'ai
été supris. J'ai tout simplement ouï dire, parce que j'ai
appris cette nouvelle à la dernière minute, la semaine
dernière.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la construction d'un
palais de justice à Sherbrooke, c'est définitif?
M. Tetley: Rien n'est définitif, vu le nouveau plan
quinquennal dont je vous ai parlé, mais nous préparons, à
l'heure actuelle c'est-à-dire le ministère de la Justice
le programme ou les besoins. Avec cela, nos hommes vont voir qu'il y a
tant de pieds carrés.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand ce plan quinquennal
devrait-il normalement être vraiment terminé?
M. Tetley: Nous avons ordre de le présenter au Conseil du
trésor le 1er juillet.
M. Bédard (Chicoutimi): La présentation au Conseil
du trésor, c'est une chose...
M. Tetley: L'acceptation...
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant l'acceptation...
M. Tetley: II faut que ce soit accepté par le Conseil du
trésor, le Conseil des ministres; évidemment, les gens qui
veulent des palais de justice plutôt que des bureaux d'assistance sociale
vont peut-être crier.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui veut dire que le
ministère va avoir à fonctionner durant une période de
presque un an sans programmation tellement...
M. Tetley: Nous avons la programmation déjà. Nous
savons pourquoi nous procédons à la préparation des
programmes. Nous avons notre programme maintenant, mais je sais que ça
va être modifié.
Il y a un autre problème au ministère. Chaque fois qu'une
nouvelle loi est adoptée, par exemple, la loi 22, qui a
créé la Régie de la langue française, la loi des
Jeux olympiques, qui a créé la Régie des installations
olympiques, nous avons engagé un certain nombre de fonctionnaires, et il
fallait immédiatement de l'espace. L'assurance automobile peut
être la cause d'un autre changement complet dans tous les plans du
gouvernement et l'engagement de beaucoup de fonctionnaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours concernant Sherbrooke, on
avait promis ou annoncé, à quelques occasions, la construction
d'un édifice gouvernemental devant abriter les différents
ministères et organismes gouvernementaux à Sherbrooke.
Pourrait-on savoir où en est rendu ce projet? Si une décision a
été prise, pourrait-on nous indiquer la localisation de cet
édifice projeté et les coûts que cela peut comporter?
M. Tetley: Nous avons des baux qui se terminent en 1978/79. Donc,
nous nous sommes préparés à agir en 1978/79, parce qu'on
ne peut pas mettre dans un seul édifice tout le monde si nous avons
d'autres baux qui laissent des édifices vides.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela s'est déjà fait
ailleurs.
M. Tetley: Oui, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): On n'entrera pas dans les
détails, mais...
M. Tetley: C'est ça qu'on n'aime pas. Si on l'a fait
ailleurs, moi, je le regrette.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisque la construc-
tion devrait commencer, comme vous le dites, en 1978/79...
M. Tetley: On ne dit pas que ça peut être la
construction...
M. Bédard (Chicoutimi): Non? La décision
seulement?
M. Tetley: Oui, mais avant 1978/79.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que, du point de vue
de la localisation, il n'y a pas encore de...
M. Tetley: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a rien de précis
encore à l'heure actuelle.
M. Tetley: Sauf que j'ai reçu des offres de certains
hommes d'affaires qui ont de l'espace déjà, qui ont des
édifices vides.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'au moment où on
se parle, le ministre est en mesure de nous dire s'il a l'intention que la
construction de cet édifice se fasse par le gouvernement ou encore par
l'entreprise privée?
M. Tetley: Je ne dis pas que ce sera de la construction. Cela
peut être la location d'un édifice vacant...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais s'il y avait construction,
est-ce que l'idée du ministre...
M. Tetley: Tout dépend. Je préfère un
système de construction privé, mais je n'ai pas la preuve que
c'est moins cher; je préfère un "turnkey arrangement"...
M. Bédard (Chicoutimi): ... à l'entreprise
privée.
M. Tetley: Oui, parce qu'on connaît le prix.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant toujours Sherbrooke,
est-il question de reconstruire ou de rénover la prison de Sherbrooke
qui, le ministre le sait, est vieille d'environ 75 ans? J'ai même
déjà eu l'occasion d'y aller et d'y plaider et je pense qu'on
peut dire, étant donné l'âge de cet édifice...
M. Tetley: On m'a informé qu'il n'était pas
question de rénover la prison.
M. Bédard (Chicoutimi): Pardon? M. Tetley: II n'est
pas question... M. Bédard (Chicoutimi): ... de rénover?
M. Tetley: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-il question de
reconstruire?
M. Tetley: II en est certainement question, mais la
deuxième question est: Quand? Nous avons tellement de demandes. Les
appétits... Je regarde tous les députés ici. Il n'y a pas
un député qui n'ait pas demandé quelque chose, à
l'exception du député d'Iberville. Je prends bonne note.
M. Tremblay: Je garde ça.
M. Brown: Le député de Brome-Missisquoi.
M. Tremblay: I never did.
M. Tetley: Très bien. Je vous remercie de votre
coopération.
M. Tremblay: It will come...
M. Tetley: Ah non!
M. Tremblay: ... in due time. En temps utile.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque j'ai parlé de la
prison de Sherbrooke au ministre et que je lui ai dit que, comme avocat, j'ai
eu l'occasion d'y aller et d'y plaider... J'ai même ajouté d'y
plaider. J'espère que le ministre sait que je faisais
référence au palais de justice qui n'est pas tellement loin.
Je comprends que le ministre dise qu'il y a beaucoup d'appétits
qui se manifestent. C'est assez normal, dans le sens qu'il y a probablement
beaucoup de besoins qui existent, mais j'imagine que, face à ces
demandes, il y a quand même quelques décisions qui sont prises en
termes de construction, que cela soit de palais de justice, que cela soit de
prisons, que cela soit d'édifices gouvernementaux, au moins dans
certains endroits du Québec.
Le ministre est-il en mesure de nous dire quelles sont les
décisions dans ce sens, en termes de construction d'édifices, qui
ont été prises et qui seront réalisées pour
l'année qui vient?
M. Tetley: Dans votre cahier bleu, à l'annexe 3... Je peux
lire: Palais de justice et prison d'Amos: $3,7 millions; Sûreté du
Québec: $4 millions. Travaux en 1976/77.
Ateliers de Bordeaux, $740 000; Sûreté du Québec
à l'Etape, $515 000; centralisation à Trois-Rivières $450
000, c'était $515 000; centralisation à Granby, $350 000.
C'est-à-dire que nous commençons. Ce sont les honoraires. Nouvel
entrepôt à Duberger, $200 000; rénovation de la colline
parlementaire, je parle des édifices A, B, C, $1,2 million; Lebourgneuf,
$2,5 millions.
M. Bédard (Chicoutimi):... pas encore, ce que vous avez
dit tout à l'heure.
M. Tetley: C'était dans notre plan. L'Institut de tourisme
et d'hôtellerie du Québec, $1,2 million; employés civils,
c'est l'ancien club, $400 000. Projets inférieurs à $150 000, ce
sont les rénovations, $1,3 million. Et le budget total n'est que de
$16,6 millions. Vous voyez qu'on est coupé.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas de douté
là-dessus.
M. Tetley: Mais nous avons les Jeux olympiques à
Montréal.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes d'accord que les
Jeux olympiques sont la cause de ces restrictions budgétaires.
M. Tetley: Non, je n'ai aucun commentaire.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est assez éloquent comme
cela. Concernant le palais de justice de Québec, est-ce que le ministre
pourrait nous dire où en est rendu ce dossier? Pourrait-il nous dire
quand les édifices...
M. Tetley: Nous avons à peu près $150 000 pour les
programmes, dont je vous ai parlé, préparés par le
ministère de la Justice avec notre aide.
M. Bédard (Chicoutimi): Si on parle de la construction du
palais de justice, est-ce que le ministre est en mesure de nous dire quand les
édifices des soeurs seront-ils démolis? Est-ce qu'on entend en
conserver quelques-uns à cause de...
M. Tetley: J'espère que nous allons tout conserver. Tout
d'abord, nous n'avons pas le droit de démolir dans le vieux
Québec et je veux conserver, évidemment, la façade
intéressante de tout l'édifice et l'édifice historique,
évidemment...
M. Bédard (Chicoutimi): ...historique aussi. M. Tetley:...
et le tout. Et je peux travailler...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que les plans et devis sont
prêts à l'heure actuelle?
M. Tetley: Non. Pour le palais de justice? M. Bédard
(Chicoutimi): De Québec.
M. Tetley: Mais non. On n'a même pas engagé
d'architectes.
M. Bédard (Chicoutimi): Combien de fonctionnaires sont
prévus pour cet édifice?
M. Tetley: Mais c'est cela. Nous préparons les programmes.
Nous ne savons pas combien de fonctionnaires le ministère de la Justice
veut y mettre. Dans le plan directeur du comité urbain de Québec,
vous verrez qu'ils ont six ou sept étages pour l'édifice. C'est
assez intéressant. Donc, cela peut limiter le nombre de fonctionnaires
qui s'y trouvent. Cela peut être tout simplement un palais de justice,
pas un ministère de la Justice.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, quand prévoit-on que
les plans et devis seront terminés?
M. Tetley: Nous préparons les programmes cette
année. Nous espérons obtenir les plans et devis l'an prochain et
j'espère, l'année suivante, la construction. J'espère.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'agrandissement du
palais de justice à Joliette, est-ce qu'on pourrait savoir de la part du
ministre si des crédits seront alloués à l'agrandissement
de ce palais de justice puisque cela a été promis d'année
en année, étant donné les besoins qui existent?
M. Tetley: II n'y a rien pour le palais de justice de Joliette,
pour cette année, dans notre budget.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela faisait partie des promesses
déjà faites, c'est pour ça que nous posions la
question.
M. le Président, cela compléterait l'étude des
éléments 1 et 2. Je n'ai pas d'autres questions. Peut-être
que les autres députés...
Le Président (M. Cornellier): Est-ce que les
éléments 1 et 2 du programme 1 sont adoptés?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément 3, M. le
Président, j'aurais une seule question concernant les
aménagements fixes de l'espace et des amortissements qui s'ensuivent. A
l'occasion de la prise de possession d'un édifice à bureaux ou de
parties de celui-ci par un ministère client, le ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement procède à des
aménagements intérieurs spéciaux pour répondre aux
besoins précis du ministère ou du service qui va y
aménager. Je voudrais savoir sur quel plan comptable et sur quelle
période ces aménagements s'amortissent. Est-ce que le
ministère a des normes quant au coût maximum des travaux? Est-ce
que le ministère...
M. Tetley: D'abord, il n'y a pas de politique et
deuxièmement, ordinairement, c'est sur cinq ans.
M. Bédard (Chicoutimi): Cinq ans. Est-ce que le
ministère a des normes quant au coût maximum des travaux
effectués compte tenu de la superficie totale et est-ce qu'il y a des
normes?
M. Tetley: Tout d'abord, il y a des normes...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre accepterait
de les déposer, puisqu'elles existent?
M. Tetley: Mais nous avons des normes pour le nombre de pieds
carrés nécessaires pour chaque fonctionnaire, pour un
sous-ministre, pour un ministre, pour un député, pour un
directeur de service, etc...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous parlez en fonction du
ministre ou de la personne qui a besoin...
M. Tetley: Mais vous parlez des normes de construction...
M. Bédard (Chicoutimi): Les normes concernant le
coût maximum de travaux à effectuer...
M. Tetley: Les coûts ont tellement...
M. Bédard (Chicoutimi): ... en tenant compte de la
superficie totale. Est-ce qu'on pourrait déposer ces
critères?
M. Tetley: Nous n'avons pas de normes parce que les coûts
ont tellement augmenté d'année en année, de mois en mois.
Nous regardons chaque cas et nous essayons de couper le coût, mais il n'y
a pas de normes, nous regardons ce qui se passe dans le domaine privé.
Mais nous n'avons pas de normes.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce l'intention du
ministère d'en avoir?
M. Tetley: Mais je crois que...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que ça peut
évoluer, quand les coûts augmentent, ça peut s'ajuster, il
reste quand même qu'on peut penser à une base en termes
d'études pour bien se situer.
M. Tetley: Le problème, c'est que nous avons les demandes
des ministères, que nous les remettons en forme suivant la loi, suivant
la convention collective; après ça, c'est étudié
par nous, finalement par le Conseil du trésor, qui le coupe. Il y a une
négociation avec l'entrepreneur et nous acceptons le plus bas prix. Mais
chaque cas est différent. Il n'est pas possible, je crois, d'avoir de
normes, mais je peux étudier la question.
M. Bédard (Chicoutimi): Ceci termine le programme 1, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Elément 3.
Adopté. Elément 4?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Ce qui fait
que le programme 1 est adopté. Programme 2: Exploitation des immeubles.
Elément 1.
Exploitation des immeubles
M. Bédard (Chicoutimi): Comme on le sait, M. le
Président, ce programme vise à entretenir, gérer et
assurer la sécurité des immeubles gouvernementaux et à
fournir à leurs occupants un service des postes et messageries.
Je demanderais au ministre de faire les commentaires qu'il juge bon de
faire, concernant les différents éléments de ce programme,
où on peut constater qu'à l'élément 1, relativement
à la conservation et réparation des immeubles, les crédits
sont à peu près les mêmes pour 1976/77 qu'ils ne
l'étaient pour 1975/76.
On remarque une augmentation de $5 millions et plus à
l'élément 2, gestion des immeubles, de même qu'une
augmentation de $1 million, presque $1,5 million, concernant la
sécurité et stationnement, et une augmentation d'environ $1
million à l'élément 4, qui traite des postes et
messageries et services, qui sont à la disposition des occupants.
M. Tetley: Les principales causes de l'augmentation, à
l'élément 2 du programme 2, de $24 millions à $29,7
millions, sont l'augmentation de l'huile à chauffage, le coût de
l'électricité et le coût du nettoyage.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les traitements, on
voit quand même qu'il y a une augmentation de près de $2
millions.
M. Tetley: Où ça?
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les traitements.
M. Tetley: Evidemment, c'est la convention collective.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais est-ce que le ministre peut
me donner des détails?
M. Tetley: C'est seulement la convention collective qui a
été augmentée.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas une adjonction de
personnel remarquable?
M. Tetley: Non, il n'y a pas de nouveau personnel. Nous avons
cinq postes de plus. Au programme 2, vous le verrez, nous avons 1885
employés, à l'heure actuelle, et nous en avions 1880 en 1975/76.
Ce n'est pas une augmentation de postes. Dans votre cahier bleu, il y a
même d'autres détails sur les postes.
En effet, les postes sont gelés, les postes des employés
à temps partiel sont gelés et les postes vacants sont
gelés.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément 1,
j'aurais une question concernant les locaux de la Commission des transports de
Québec. Le ministre sait que, depuis novembre 1974, les employés
de la Commission des transports de Québec se plaignent que les locaux,
dans lesquels ils sont logés à Québec, dans
l'édifice Lafayette, sont inadéquats, trop bruyants, trop petits,
pour le nombre d'employés, et, naturellement, que les risques d'incendie
sont considérables et la climatisation laisse à
désirer.
A deux reprises, ces employés ont écrit à M. Marc
Caron, au ministère et il ne semble pas qu'une réponse ait
été donnée à la suite de leurs demandes. Je n'ai
pas l'intention de lire le contenue de ces lettres, mais je pense que le
résumé que j'en ai fait indique clairement leur contenu.
Je voudrais savoir si le ministre est au courant de ce problème.
Quelles sont les mesures qui sont envisagées?
M. Tetley: Oui, je suis au courant et je remercie le
député de Chicoutimi d'avoir soulevé ce point. Afin de
régier le problème, nous avons sous-loué trois autres
étages dans l'édifice Lafayette, sur le boulevard Charest, et
nous espérons donner beaucoup plus d'espace à la Commission des
transports de Québec, dans un délai quand même très
rapproché.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pense... M. Tetley:
Cela va régler son problème.
M. Bédard (Chicoutimi): ... aux autres aspects des
demandes, concernant...
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... la climatisation, concernant
les risques d'incendie aussi?
M. Tetley: Oui, mais je crois que le vrai problème est
qu'il n'y avait pas assez d'espace. Je crois que, dans leur lettre, les
commissaires ont ajouté le paquet, mais c'était le vrai
problème. N'oubliez pas que c'est un dilemme pour le gouvernement.
Est-ce qu'un fonctionnaire a droit à l'air climatisé? Est-ce
qu'un député a droit à l'air climatisé? Est-ce que
les commissions parlementaires...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela fait partie des dilemmes du
gouvernement.
M. Tetley: Nous ne l'avons pas ici. S'il faut donner l'air
climatisé à tout le monde, est-ce qu'on va le donner dans les
services publics avant les services privés ou dans le domaine
privé? J'aimerais donner des édifices modernes à tous les
fonctionnaires, parce que je crois que les fonctionnaires peuvent travailler
beaucoup mieux dans de bons locaux, il y a beaucoup d'avocats, dans la vie
privée, qui n'ont pas de bureaux à air climatisé. J'en
connais. Vous en connaissez. Il y a beaucoup d'avocats qui ont de petits
bureaux. J'ai visité, la semaine dernière, un des associés
de Blake Cassels.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous feriez peut-être mieux
de venir visiter le mien.
M. Tetley: Votre bureau, probablement, est très "posh",
très luxueux. J'ai visité un des associés de Blake
Cassels.
M. Bédard (Chicoutimi): Le mien est très actif, non
pas luxueux.
M. Tetley: Cette entreprise groupe 95 avocats, à Toronto.
C'est la plus importante société d'avocats au Canada. Ses bureaux
sont très petits, très ordinaires. Suivant les normes du
gouvernement du Québec, ils ne seraient pas très hautement
cotés. C'est bien, mais ce sont de petits bureaux.
C'est un vrai problème. Qu'est-ce qu'on va donner? Certains
députés, d.ans l'édifice A, ont des bureaux assez
modestes. Un député reçoit le public. Il travaille de
longues heures. Il n'a pas l'air climatisé. Je crois que les
priorités du gouvernement doivent être repensées.
Peut-être que les députés ont droit à ces
facteurs, avant d'autres personnes.
M. Bédard (Chicoutimi): Le Front commun a peut-être
aussi droit à l'air climatisé.
M. Mercier: Vous pourriez commencer par l'Assemblée
nationale.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour le moment, en tout cas, tel
que le ministre l'a dit, il y aura assurément des sous-locations de
faites...
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... pour donner plus d'espace aux
fonctionnaires, tel qu'ils le désirent. J'aimerais savoir du ministre
qui est le propriétaire de cet édifice, quel est le coût de
location au pied carré et quelle est la durée du bail.
M. Tetley: Personnellement, je ne connais pas les
réponses. Le propriétaire connaît le coût par pied
carré et la durée du bail. C'est plutôt une question
relative au programme 1. Notre directeur est parti. Peut-être
peut-on...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pouvez
poser...
M. Tetley: Nous allons trouver la réponse dans les plus
brefs délais.
M. Bédard (Chicoutimi): ... nous fournir les
réponses en même temps que...
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi):... celles qui sont
déjà pendantes. Je n'ai pas d'autres questions à
l'élément 1. Je ne sais pas si les députés...
Le Président (M. Cornellier): Elément 1,
adopté. Elément 2?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément 2, M. le
Président, qui traite de l'évaluation des locaux loués par
le gouvernement, dans ses remarques préliminaire, au début de
l'étude des crédits, le ministre nous disait qu'en matière
de location d'équipements, le ministère avait un
répertoire de taux constamment mis à jour, qui
déterminaient le juste loyer à être payé en fonction
de cinq critères.
Je voudrais savoir du ministre s'il existe un tel répertoire pour
les locaux que le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement est appelé à louer ou pour ceux qu'il loue
déjà.
M. Tetley: Oui, le répertoire existe et... C'est
l'allocation de l'équipement. C'est plutôt pour le programme 3,
mais je vous passe un exemplaire. C'est pour le programme 3. Ceci n'existe pas
pour les édifices.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a la remarque du
Vérificateur général. Ce dernie'r disait que la banque de
baux, normalement, devait exister pour le bénéfice...
M. Tetley: Une banque de...
M. Bédard (Chicoutimi): Une banque de baux.
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Que ce n'était pas
suffisamment mis à jour afin de permettre au gouvernement de voir
quelles sont les disponibilités qu'il a devant lui. Est-ce que le
ministre entend faire quelque chose pour donner suite à cette remarque
du Vérificateur général?
M. Tetley: En effet, dans le cahier bleu que j'ai
déposé ici lors de l'ouverture de l'étude de nos
crédits, j'ai déposé le rapport du vérificateur,
mais aussi les commentaires sur le rapport du vérificateur. A la page 24
du cahier bleu, vous verrez nos remarques, parce que j'ai été
très intéressé par les remarques du vérificateur,
malgré qu'il n'ait pas critiqué notre ministère autant que
dans le passé. Lors de ma nomination, j'avais visité le
vérificateur. J'ai demandé ses suggestions d'avance. J'ai
lunché avec le vérificateur ou j'ai dîné avec lui un
soir en août ou en septembre 1975, et il m'a donné une liste.
Donc, j'ai essayé de régler ces problèmes avant son
rapport. Je crois que j'en ai réglé. A la page 24, vous verrez:
Banque d'information des baux. Il est exact que la banque d'information des
baux comporte certaines erreurs ou omissions à l'égard des
superficies occupées. C'est notre réponse. Selon
l'appréciation du responsable de cette banque, elle serait exacte
à environ 85%. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces erreurs ou
omissions, notamment, premièrement, l'application d'une méthode
de calcul différente selon qu'il s'agit d'une grande superficie ou d'un
petit local et selon la période où la location a
été effectuée; deuxièmement, certains
réaménagements dans un édifice à occupation
multiple ont pour résultat de réduire l'espace occupé par
le ministère au bénéfice d'un autre ministère et
l'information n'est pas toujours transmise à la banque d'information;
troisièmement, l'enregistrement des données à la banque
d'information est fait seulement après la signature du bail. Il peut
donc s'écouler plusieurs mois entre l'enregistrement de l'information et
l'attribution de l'espace à un ministère donné;
quatrièmement, les avis de changement de locaux n'ont pas toujours
été enregistrés systématiquement à la banque
d'information avec le résultat qu'il peut subsister encore aujourd'hui
certains changements qui ont été effectués il y a
plusieurs mois et qui ne sont pas encore enregistrés.
Nous avons tenté, il y a environ un an et demi ou deux,
d'effectuer une vérification systématique des données
inscrites dans les banques en demandant à tous nos ministères
clients de nous confirmer les espaces occupés. Le ministère n'a
pas reçu toutes les confirmations demandées et n'a pas
été en mesure de vérifier toutes celles qu'il a
reçues.
Cette banque d'information est une des préoccupations du
ministère, et nous envisageons, depuis quelque temps déjà,
de refaire complètement cette banque.
En effet, j'ai essayé de mettre cela sur ordinateur, mais il y
avait un problème de budget. Pour nous, c'est un vrai problème;
vous avez raison de le soulever.
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours à
l'élément 1 du programme 2, il est question, depuis quelques
années déjà, du réaménagement des vieux
édifices de la colline parlementaire. Déjà, au moins un
contrat a été donné à une firme d'architectes, afin
de faire des relevés et de préparer des plans.
Le ministre peut-il nous dire où on en est rendu dans ce dossier?
Quelles firmes ont été consultées? A quel coût?
Quels sont les documents qui ont été produits?
M. Tetley: Dorval et Fortin sont les architectes. Ils ont produit
un rapport...
M. Bédard (Chicoutimi): Pardon?
M. Tetley: Les architectes, s'appellent Dorval et Fortin, de
mémoire, mais je ne suis pas certain que ce soit ce bureau. Ils ont
été choisis avant mon temps, mais ils m'ont fait un rapport qui a
été déposé aussi auprès du président.
Ils ont fait des suggestions. Ils voulaient tout refaire notre parlement. Ils
avaient des idées remarquables, très intéressantes, mais
très grandioses, qui ont été considérées,
mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Elles ont été
ramenées à de justes proportions.
M. Tetley: Pour l'instant, il n'y a aucune chance de mettre leurs
plans en vigueur. Il y avait la construction d'une nouvelle Assemblée
nationale, par exemple.
M. Bédard (Chicoutimi): Combien ce plan a-t-il
coûté?
M. Tetley: Le rapport...
M. Bédard (Chicoutimi): Le rapport, en tout cas, quelles
sont les sommes qu'on...
M. Tetley: Je peux trouver le coût. C'est la
troisième question.
M. Bédard (Chicoutimi): Quel est le coût des
consultations, du rapport qui a été produit?
M. Tetley: Je crois qu'on m'avait dit que c'était à
peu près $600 000, mais je vais vérifier.
M. Bédard (Chicoutimi): Le compte de cette
firme-là?
M. Tetley: Oui. C'est le coût total, parce qu'il y eut des
visites par des députés et des études d'autres parlements.
Mais je vais vous donner le coût total.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il vous plaît. Parce
que, comme le ministre nous dit que, très rapidement, on a mis un
frein à l'envergure que semblaient prendre ces plans...
M. Tetley: Mais certaines idées étaient très
utiles.
M. Bédard (Chicoutimi): Elles ont coûté
très cher, aussi.
M. Tetley: Oui, mais le nettoyage, la reconstruction...
M. Bédard (Chicoutimi): Voilà des idées qui
vous coûtent cher.
M. Tetley: ...leurs idées au sujet de certaines parties
désuètes, etc. Non, je crois que l'argent a été
bien dépensé. C'était très valable.
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas, on va voir les
détails...
M. Tetley: Vous verrez. Je crois que le coût total est
d'environ $600 000.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans des projets de
rénovation d'envergure comme ceux-là, est-ce que le
ministère, avant d'en soumettre l'étude à une firme
d'architectes, prend la précaution d'indiquer un peu jusqu'où,
dans son esprit et selon ses moyens, selon les moyens du gouvernement, peut
aller cette rénovation, quelle envergure elle peut prendre?
M. Tetley: Oui...
M. Bédard (Chicoutimi): Parce qu'autrement...
M. Tetley: ... il y avait un montant...
M. Bédard (Chicoutimi): ... il y a le danger de donner de
tels contrats à des firmes dont je ne mets pas en doute les
qualités, comme la firme dont le nom m'a été donné
par le ministre, mais, étant donné les coûts que cela
représente, je pense que certaines précautions doivent être
prises par le gouvernement pour que de telles études n'entraînent
pas des coûts astronomiques.
M. Tetley: Un des problèmes soulevés par le
comité a été le problème du nombre de
députés. Je favorise le système du Sénat
américain: 100 sénateurs malgré la population d'un
district ou d'un comté ou d'un Etat, deux par Etat. C'est un drôle
de système, deux par Etat, mais je préfère un nombre
limité et pas d'augmentation du nombre de comtés.
Mais nous avons ici un système d'augmentation depuis longtemps
et, si vous acceptez le système d'augmentation du nombre de
députés, d'ici 80 ans, on peut avoir un nombre
élevé de députés, parce que personne n'aime que son
comté ou que les limites soient changées et qu'il perde son
comté ou qu'il y ait une fusion avec un autre. Pour moi, c'est la
question primordiale à trancher avant... Je présume que
l'Assemblée nationale va tout discuter.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, le ministre va me
donner...
M. Tetley: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... les informations que je lui ai
demandées. Je voudrais également avoir une copie des documents
qui ont été produits jusqu'à maintenant.
M. Tetley: Si je peux vous donner les documents, je vous les
donnerai, s'ils sont disponibles. Je présume que le président
déposera un bon jour ces documents.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela a coûté assez
cher pour qu'on en prenne au moins connaissance.
M. Tetley: Cela n'a pas coûté ce prix. Ceci est le
budget total.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne parle pas en termes du
travail qui a été fait, mais, lorsqu'on voit que cela a dû
être mis de côté d'une certaine façon, étant
donné l'envergure des propositions qui pouvaient être contenues
dans un rapport qu'ils ont du fournir au ministère ou au gouvernement...
Le ministre peut difficilement dire que c'est...
M. Tetley: C'est un mandat pour longtemps. M. Bédard
(Chicoutimi): ... un placement.
M. Tetley: Ce n'est pas pour cette année. C'est un mandat
pour presque toujours.
Il faut regarder les besoins du gouvernement pour l'avenir, pour presque
toujours.
M. Bédard (Chicoutimi): Cette année, vous
prévoyez $1,2 million à ce sujet. Le ministre peut-il me dire
exactement comment il entend employer ce $1,2 million?
M. Tetley: C'est pour les travaux déjà en cours,
pour les travaux d'urgence, pour les toits, pour les murs, pour les
réparations. Ce n'est pas pour la rénovation de cet
édifice. Ce n'est pas nécessairement pour l'air climatisé.
Ce sont tout simplement des réparations d'urgence.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisqu'on parle de
rénovation, le ministre peut-il me dire combien cela a
coûté pour effectuer la rénovation de l'édifice
B?
M. Tetley: L'édifice B?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Tetley: Oui. Vous trouverez... $1,8 million.
On m'informe que c'est un montant de $1,8 million pour la
rénovation de l'édifice B.
En réponse à votre question au sujet de l'édifice
Lafayette sur le boulevard Charest, le propriétaire s'appelle M. Paul-H.
Simard, 585 boulevard Charest. Le coût par pied carré est de
$7.03; 19 732 pieds carrés, pour un total de $138 715.96 par
année, pour une durée de sept ans et huit mois à compter
du 1er juin 1976.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Tetley: C'est l'espace qu'on vient de louer. On avait avant 23
073 pieds carrés.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous remercie. Alors, il
restera seulement une question à laquelle...
M. Tetley: ... les autres questions.
M. Bédard (Chicoutimi): ... il faut attendre les
réponses. Programme 2.
Le Président (M. Cornellier): Alors, les
éléments 2, 3 et 4 du programme 2 sont adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Donc, le
programme 2 au complet est adopté. Programme 3: Approvisionnement,
élément 1.
Approvisionnement
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le programme 3, comme
le ministre le sait, le service général des achats procède
soit par soumissions publiques, soit par soumissions en circuit fermé,
soit par négociation. Quels sont les critères qui permettent au
service des achats de procéder par voie de soumissions en cricuit
fermé plutôt que par voie de soumissions publiques lorsque la Loi
de l'administration financière requiert que l'on procède de cette
dernière façon?
M. Tetley: En haut de $40 000, ce sont des soumissions publiques,
c'est-à-dire dans les journaux, en bas c'est en circuit fermé.
Tout dépend du nombre de fournisseurs aussi, si cela existe.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous voulez dire qu'entre $25 000
et $40 000, c'est en circuit fermé, c'est cela?
M. Tetley: Généralement, on va en soumissions
publiques afin d'intéresser autant de gens que possible.
M. Bédard (Chicoutimi): Même dans ces cas...
M. Tetley: Oui. Nous avons un système de soumissions au
dessus de $1000 par droit et au dessus de $200 en effet. Tout le monde peut me
donner un nom ou être inscrit sur les listes. Par exemple, si vous
êtes un vendeur de verres ou de crayons, vous pouvez être inscrit
sur la liste de vendeurs de crayons qui reçoivent des demandes de
soumission.
M. Bédard (Chicoutimi): Tout le monde est
traité...
M. Tetley: Tout le monde y compris les pé-quistes, les
PNP, l'Union Nationale de M. Biron.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que
vous vérifiez les étiquettes?
M. Tetley: Non, c'est pourquoi je suis certain que tout le monde
peut être sur la liste.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites tout le monde, y
compris les péquistes, et les...
M. Tetley: Parce que j'ai reçu des lettres de gens, que
j'ai envoyées à M. Ouimet ou M. Caron, ou avant lui, qui les ont
mis sur les listes, mais après, j'ai appris une fois d'une de ces
personnes, qui m'a dit: J'ai été très surpris, mais
très content parce que je suis membre du Parti québécois
et je suis sur votre liste. J'ai dit: Monsieur, je n'ai pas fait
d'enquête. De plus, il est très difficile de vérifier si
une compagnie est péquiste ou libérale, ou un bureau
d'avocat...
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine.
M. Tetley: ... parce que tous les bureaux d'avocats ont des
membres de l'Union Nationale, des péquistes, des PNP, etc.
M. Bédard (Chicoutimi): Lors de ses remarques
préliminaires, le ministre faisait état de la mise en oeuvre
d'une politique d'achat basée sur l'étude du ministère de
l'Industrie et du Commerce de 1972.
Le ministre peut-il nous dire quelles sont les grandes lignes de cette
proposition vieille de quatre ans que le gouvernement a l'intention de suivre?
Si je pose la question, c'est que le ministre sait que le Conseil du patronat
s'est inscrit en faux contre cette nouvelle politique d'achat et, à son
tour, a proposé certains changements dans un document qu'il a
livré à la presse en avril dernier.
M. Tetley: Oui. Mais vous avez posé plusieurs questions.
Nous avons au...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour le bien
général, je laisse le ministre me dire tout ce qu'il croit
bon.
M. Tetley: Nous avons au ministère une politique d'achat.
Nous achetons au plus bas prix, c'est la première règle.
Deuxièmement, si c'est possible et s'il y a assez de fabricants au
Québec, nous achetons au Québec, c'est-à-dire que nous
demandons des soumissions à des compagnies québécoises.
Troisièmement, si possible, nos devis spécifient les produits
fabriqués au Québec
plutôt que de favoriser un produit fabriqué ailleurs afin
de favoriser le Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre est en
mesure de nous dire quel serait le pourcentage des achats faits par son
ministère à des compagnies non québécoises?
M. Tetley: On me dit 54% pour ce qui est fabriqué au
Québec et 46% ailleurs. N'oubliez pas que Québec est une
juridiction exportatrice aussi et doit exporter certaines choses. Donc, on ne
veut pas fermer la porte, mais nos meubles, par exemple, ont été
achetés l'an dernier à 99,64% au Québec. N'oubliez pas que
nous aussi, au gouvernement, avons une politique d'approvisionnement,
c'est-à-dire que nous avons un système de soumissions et
certaines juridictions, même en Ontario, n'ont pas de service central et
n'a pas de vrai service de soumissions avec des listes de gens à qui on
peut envoyer des avis.
C'est un autre problème.
Nous n'avons pas de politique de paiement de prime. Le Conseil du
patronat, que vous avez mentionné, suggérait que Québec
paye une prime de 10% à 15%. Nous n'y croyons pas et pour plusieurs
raisons. Premièrement, parce que ça peut augmenter le prix;
deuxièmement, ça peut causer des réactions dans d'autres
provinces. N'oubliez pas que nous sommes un pays exportateur ou une province
exportatrice, pas comme l'lle-du-Prince-Edouard, et nous croyons que nous avons
assez de manufacturiers au Québec, dans la plupart des cas. J'ai
reçu je ne l'ai pas ici, mais je vais essayer de la trouver
une lettre de félicitations. Or, les lettres de
félicitations aux ministres en général et au ministre des
Travaux publics en particulier sont rares, mais je l'ai reçue et je vous
en ai donné une copie. Elle vient du Conseil de l'approvisionnement et
de l'alimentation et je vous en ai envoyé une copie. On m'a
félicité d'avoir refusé l'idée du Conseil du
patronat.
Notre intention maintenant, j'ai une réunion
précisément ce soir dans ce sens, c'est de rencontrer tous les
ministères et, après, toutes les institutions publiques.
J'ai une rencontre avec une corporation de la couronne ce soir, en
compagnie de mes gens et certains autres ministres, afin de convaincre cette
institution d'adopter une politique d'achat. Nous n'avons pas l'intention de
l'imposer. Nous avons l'intention d'inciter ces gens-là à nous
suivre. Nous n'avons pas l'intention d'imposer une politique ni de
suggérer une prime.
J'ai toutes sortes de cas. Vendredi dernier, j'ai reçu du
ministre du Revenu une demande selon laquelle un CEGEP a acheté
je l'ai reçue verbalement vendredi et, ce matin, j'ai reçu un
télégramme qui est resté sur mon bureau ou veut
acheter d'Italie des objets qu'on pourrait vendre et fabriquer au Québec
à un coût moindre. C'est un exemple. Pourquoi? C'est un CEGEP
assez révolutionnaire aussi, un CEGEP, à Montréal, qui
cause plus de problèmes qu'un CEGEP à Chicoutimi, à
Granby, ou à Iberville, par exemple, où tout est tranquille.
M. Bédard (Chicoutimi): On n'élaborera pas
là-dessus. On va rester au ministère des Travaux publics.
M. Tetley: Mais ces gens-là achètent ou veulent
acheter ailleurs. Nous allons convaincre, j'espère, les gens à
suivre notre bon exemple et à adopter un service d'approvisionnement, si
c'est possible.
Pourquoi acheter tellement en dehors du Québec? Le gros sel, pour
le transport, l'informatique et les camions, cela nous coûte de $35
millions à $40 millions. C'est un pourcentage élevé de
notre 46%. Mais nos fonctionnaires, évidemment, sont très
astucieux dans leur désir d'aider le Québec. Je n'ai pas
reçu beaucoup de plaintes dans ce sens-là depuis que je suis
ministre.
Le Président (M. Cornellier): Elément 1 du
programme 3, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté.
Elément 2?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Elément 2,
adopté. Le programme 3, approvisionnement, est donc adopté.
Programme 4, gestion interne et soutien.
Gestion interne et soutien
M. Bédard (Chicoutimi): Au programme 4, M. le
Président, concernant le rapport du vérificateur, sans vouloir
traiter d'un sujet qu'on aura peut-être à traiter d'une
façon plus élaborée alors qu'on aura le
Vérificateur général en commission parlementaire, il reste
quand même que le vérificateur a fait certaines remarques
très précises concernant le ministère des Travaux publics.
Je voudrais savoir quels correctifs ont été apportés aux
remarques du vérificateur qui se situent, entre autres, à la page
1-238, paragraphe 2, où le vérificateur disait ceci: "Pour
l'année financière 1974/75, nous constatons la même
déficience que celle soulignée à notre rapport
précédent. En effet, la facturation, l'émission des notes
de crédit, la préparation de la liste mensuelle des comptes
à recevoir, la réception des valeurs monétaires,
l'inscription des sommes perçues au registre de caisse ou aux bordereaux
de dépôt, sont la responsabilité d'une seule et même
personne.
De plus, celle-ci relève du service de la comptabilité et
non pas d'un gestionnaire du ministère.
Il y avait également une autre remarque sur laquelle le ministre
pourrait nous donner certains commentaires. C'est celle qui est
énoncée à la page 128, paragraphe d), concernant les
contrôles portant sur l'assiduité où le vérificateur
dit textuellement ceci: "Notre vérification des contrôles portant
sur
l'assiduité nous a permis de relever des anomalies touchant
plusieurs de ces contrôles. Parmi les plus importantes de ces anomalies,
nous avons noté les suivantes: "Premièrement, certaines absences
relevées aux cartes de poinçon ou au registre quotidien des
présentes n'ont pas été inscrites aux fiches
d'assiduité des employés. Conséquemment, il en a
résulté que les caisses de congés, de maladie ou de
vacances n'ont pas été réduites comme il se devait.
L'inscription des absences aux fiches d'assiduité des employés se
fait à l'aide des formules prévues à cet effet. A notre
avis, le service de personnel devrait s'assurer, par des contrôles
appropriés, de la production régulière de ces formules et
de leur concordance avec les registres quotidiens de présences ou les
cartes de poinçons."
Il y avait également une autre remarque qui avait
été faite concernant la date effective des baux, mais, il n'est
pas besoin d'y revenir, on a été à même de constater
que, dans le livre bleu qui nous a été remis par le ministre, on
a traité de cette dernière remarque du Vérificateur
général. Mais, sur les deux autres que je viens de citer, le
ministre pourrait-il nous dire ce qui en est?
M. Tetley: Oui, au sujet des commentaires du vérificateur,
concernant des années antérieures, page 1-238, vous verrez nos
remarques à la page 23 du cahier bleu, que j'ai déjà
déposé. Je lis: "La responsabilité de la perception et du
contrôle des revenus a été officiellement
transférée du service de la comptabilité à la
direction des services financiers du ministère des Travaux publics, le
1er avril 1976. Une nouvelle répartition des tâches est donc
actuellement en cours et nous espérons qu'elle répondra aux
exigences du Vérificateur général."
En effet, nous avons mis en marche un système et nous voulons
contrôler les erreurs, s'il y en avait dans le passé.
Au sujet de l'assiduité, c'est un problème pour tout
fonctionnaire, pour tout chef, pour tout ministre, pour tout sous-ministre,
pour tout directeur, pour tout député. Le meilleur
contrôle, la meilleure réaction d'un chef est d'être assidu
lui-même. S'il est toujours à l'heure, s'il est toujours
présent, cela donne bon exemple et aussi, il peut voir ce qui se
passe.
Voici, à la page 24, notre réponse officielle: Ce sont des
réponses que j'ai exigées du chef de la gestion, M. Sarto Fiset,
dont je suis content. Je trouve que nous avons très bien réagi
aux demandes du vérificateur. Je lis la réponse: "II est exact
que les contrôles portant sur l'assiduité recèlent
certaines carences, principalement dans les secteurs qui sont
contrôlés par les registres quotidiens de présences, sur
lesquels les employés signent à l'arrivée et au
départ. "Une étude est actuellement en cours à cet effet
et des modifications majeures seront apportées très
prochainement. "En ce qui concerne les secteurs qui sont contrôlés
au moyen de cartes de poinçons, le contrôle est relativement bon.
Les erreurs qui ont pu être décelées sont des erreurs
d'inattention."
Encore, c'est un problème, surtout parce que notre
ministère se trouve aux quatre coins de la province. Parfois, un
fonctionnaire n'a pas de chef ou il ne voit pas son chef tous les jours, ou
huit heures par jour. C'est un vrai problème.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ceci
termine nos questions concernant l'étude des crédits de ce
programme, et globalement, concernant l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics et Approvisionnement. A moins que des
députés libéraux n'aient des questions à poser, je
n'ai pas d'autre commentaire à faire, sinon espérer avoir la
réponse qu'on m'a promise, peut-être...
M. Tetley: Avant la période des questions. Est-ce
possible, M. Caron?
M. Bédard (Chicoutimi): ... à ce moment. Comme
cette réponse devra être consignée au journal des
Débats, est-ce qu'il y aura nécessité de revenir en
commission?
M. Tetley: Pardon?
M. Bédard (Chicoutimi): Comme cette réponse devra
être consignée au journal des Débats,, je demandais au
président s'il y avait nécessité de revenir en
commission.
M. Tetley: Voulez-vous que je dépose...
Le Président (M. Cornellier): II faudrait que je consulte,
à moins qu'il soit possible d'annexer la réponse au journal des
Débats.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, vous pourriez
déposer le document pour l'annexer.
Le Président (M. Cornellier): II faudrait consulter soit
le président de l'Assemblée nationale ou le directeur du journal
des Débats pour savoir si le document du ministre pourrait être
déposé aujourd'hui même pour être annexé au
journal des Débats.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous nous en fournirez une copie
naturellement.
M. Tetley: Une copie pour les députés.
Le Président (M. Cornellier): Alors, messieurs, les
éléments 1, 2 3 et 4 du programme 4 sont adoptés, ce qui
termine et ce qui complète l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics et Approvisionnement. La commission
ajourne donc ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 27)