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Commission permanente des transports
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude du projet de loi no 13 Loi modifiant le Code de
la route
Séance du mardi 29 juin 1976
(Onze heures trente-cinq minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
Première séance de l'étude article par article de
la loi 13 modifiant le Code de la route, 29 juin 1976.
Les membres de la commission pour la séance d'aujourd'hui sont
les suivants: M. Bédard (Chicoutimi), M. Bédard (Montmorency), M.
Bellemare (Johnson), M. Pilote (Lac-Saint-Jean), M. Brown (Brome-Missisquoi),
M. Chagnon (Lévis), M. Faucher (Nicolet-Yamaska), M. Lessard (Saguenay).
Est-ce que vous maintenez le nom de M. Lessard?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): M. Mailloux (Charlevoix),
M. Gratton (Gatineau), M. Fortier (Gaspé), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Tremblay (Iberville), M. Berthiaume (Laprairie). Auriez-vous quelqu'un à
suggérer comme rapporteur?
M. Pilote: M. Tremblay.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le meilleur rapporteur.
Le Président (M. Séguin): M. Tremblay.
M. Bédard (Chicoutimi): La majorité en Chambre va
vous permettre de faire votre rapport uniquement en anglais.
M. Berthiaume: Les communications sol-sol. M. Samson: La
succursale.
Le Président (M. Séguin): Le rapporteur sera donc
M. Tremblay (Iberville). La loi, comme vous le savez, a été
étudiée... A l'ordre s'il vous plaît! ... en
deuxième lecture en Chambre. Le vote a été pris, donc nous
sommes à l'étude article par article et j'appelle l'article 1 en
donnant la parole au ministre pour savoir s'il y a des commentaires à
faire.
M. Mailloux: M. le Président, je n'ai pas de commentaire
à faire avant la discussion article par article. Le seul voeu que
j'exprimerais, si les membres de la commission le permettent, c'est
qu'étant donné que la discussion article par article concerne des
points de loi et des points techniques, la commission accepte qu'en mon nom les
deux avocats qui m'accompagnent et qui sont des spécialistes des
questions légales et techniques, donnent les réponses en mon nom
pour avoir une discussion la plus intelligente possible.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection, M. le
Président. En ce qui nous regarde, nous n'avons pas de...
Le Président (M. Séguin): Parfait. C'est la
pratique qu'on observe généralement à toutes les
commissions.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec le consentement, M. le
Président, je n'ai pas de remarque préliminaire non plus à
faire. L'essentiel de ce que nous avions à dire, nous l'avons
énoncé lors du discours en deuxième lecture et je pense
qu'il y aurait avantage à procéder tout de suite à
l'étude article par article.
Le Président (M. Séguin): Article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 1, il y a un
détail, paragraphe 15a, sous-paragraphe b, où on voit que la
vitesse est inscrite encore en milles. Est-ce qu'il est dans l'intention du
législateur de l'inscrire dès maintenant selon le système
métrique?
M. Mailloux: L'idée, dans ce projet partiel, de laisser le
code sans mention métrique, c'est qu'il y a un projet global de
révision du Code de la route et on voulait voir toutes les implications
avant de modifier de façon très partielle.
M. Bédard (Chicoutimi): De façon
générale. M. Mailloux: Ce serait d'une façon
générale.
Motocyclettes et cyclomoteurs
M. Bédard (Chicoutimi): Au paragraphe 2, 15a, j'aimerais
porter certaines remarques à l'attention de la commission, sur
lesquelles on nous donnera des réponses d'experts. Elles concernent
l'article qui stipule qu'en ce qui a trait au cyclomoteur le poids ne doit pas
dépasser 120 livres. Encore une fois, je ne suis pas un expert en la
matière, mais le ministre sait sans doute qu'on a porté à
son attention certaines représentations de la part de compagnies qui
vendent de tels véhicules sur l'opportunité ou non de fixer le
poids à 120 livres. Entre autres, la compagnie Yamaha, qui est quand
même une compagnie assez importante dans le domaine, par
l'intermédiaire de M. Raymond Gref, avait porté à
l'attention du législateur des remarques bien précises concernant
ce point particulier.
Je me permets de lire simplement ces remarques dans lesquelles la
compagnie laisse entendre que la suggestion qui a été faite,
quant à un poids maximum de 120 livres est contre-indiquée pour
les raisons suivantes et je cite: "Les restrictions
relatives au poids empêchant le manufacturier de construire une
machine sûre, les articles tels système de freinage, suspension
adéquate et sûre, châssis assez solide pour résister
aux fractures et aux torsions dans des conditions canadiennes et au cours de
collisions mineures, roues larges et pneus solides, le système
d'éclairage adéquat, clignotants, feux sur les freins avants et
arrières, etc. doivent être restreints ou retirés lorsque
le facteur poids entre en ligne de compte dans la conception."
Selon ces représentations, le poids n'aurait absolument rien
à voir avec la sûreté de la conduite d'un cyclomoteur. Au
contraire, on exprimait l'idée que la distribution du poids est un
facteur significatif lorsqu'il s'agit d'une conduite sûre et que les
types de cyclomoteurs dont le moteur et la transmission sont placés haut
sur le châssis ont un sens de gravité très
élevé et inopportun, ce qui pourrait entraîner des
situations dangereuses au cours de l'utilisation normale.
En ce qui a trait à la proposition du gouvernement quant à
l'imposition d'une restriction de poids, les représentants de la
compagnie Yamaha, d'une façon toute particulière,
suggéraient qu'aucune restriction de poids ne soit imposée, mais
plutôt, que des standards de sécurité additionnels soient
établis quant au véhicule. Que si une restriction de poids
à 120 livres est imposée, que celle-ci aille de pair avec une
vitesse de 18 milles à l'heure.
On invitait la commission à tenir compte de la possibilité
d'établir deux classes de cyclomoteurs, l'une pour les véhicules
pesant moins de 120 livres, avec une limite de vitesse de 18 milles à
l'heure, l'autre pour les véhicules pesant plus de 120 livres, pouvant
atteindre une vitesse de 28 milles à l'heure, laquelle catégorie
devrait être munie d'une solide suspension sur les deux roues et d'un
moteur blindé.
En gros, la compagnie ne considère pas que le poids
excédant 120 livres soit un facteur pouvant rendre dangereux un
cyclomoteur et que cela puisse même causer des accidents. Au contraire,
la compagnie soutient que la vitesse maximum fixée à 28 milles
à l'heure est un critère raisonnable et sécuritaire. Elle
suggérait que le poids maximum d'un cyclomoteur soit fixé
à 150 livres, afin de tenir compte de l'addition de nouveaux facteurs
sécuritaires sur le cyclomoteur.
J'aimerais avoir, de la part du ministre ou de ses conseillers, les
remarques nécessaires qui les conditionnent ou qui les convainquent de
ne pas changer l'article tel que rédigé.
M. Mailloux: De proposer 120 livres. M. Bédard
(Chicoutimi): C'est cela.
M. Mailloux: Nous avons rencontré des représentants
de cette compagnie et nous avons analysé les représentations qui
nous ont été formulées. Lorsque le projet de loi mentionne
la norme de 120 livres, c'est une norme qui correspond à des normes
semblables qui existent ailleurs. La norme de 120 livres est
généralement une norme acceptée par les cyclomoteurs
d'origine européenne. D'ailleurs, les cyclomoteurs, comme conception,
sont d'origine européenne. Cela correspond également,
déjà, à une norme acceptée ailleurs au Canada, plus
spécifiquement dans la province de l'Ontario, où la loi exige
déjà, comme caractéristique, pour être un
cyclomoteur, de peser moins de 120 livres. Cela existe également au
niveau d'une association d'administrateurs de véhicules automobiles qui
s'appelle la CCATM, la Conférence canadienne des administrateurs en
transport motorisé, qui propose 120 livres comme limite pour les
cyclomoteurs.
La raison qui nous a amenés, plus précisément au
Québec, à proposer 120 livres, c'est que, lorsque le poids n'est
pas catégoriquement tranché, comme dans le cas du projet de loi
actuel, il est possible de prendre une motocyclette, de réduire la
puissance cylindrée du moteur à moins de 50 et de faire passer ce
véhicule pour un cyclomoteur.
Au Québec, c'est d'autant plus important de limiter cela à
120 livres que la limite d'âge pour l'usage des cyclomoteurs est
inférieure à celle des autres provinces. On permet à des
jeunes de quatorze ans, de quinze ans d'utiliser un cyclomoteur alors que, dans
d'autres provinces, cela ne commence qu'à seize ans.
De plus, dans le projet de loi, il est prévu que si nous avons
affaire à un véhicule qui pèse plus de 120 livres, on ne
l'exclut pas comme tel de la réglementation ni de la route, mais on le
prévoit dans le troisième paragraphe de l'article 15a où
on dit que tout véhicule motorisé à deux roues, autre que
ceux visés aux paragraphes 1 et 2, fera l'objet d'une
réglementation spéciale du lieutenant-gouverneur en conseil en
fonction de ses caractéristiques spécifiques.
Ce sont les représentations que nous avons fait valoir en
réponse à celles qui nous ont été formulées
et, brièvement, la norme de 120 livres est une norme
généralement acceptée par les organismes qui
réglementent ce genre de véhicules.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que d'une
façon particulière, la compagnie Yamaha a fait des
représentations solidairement avec d'autres compagnies, mais est-ce que
dans l'ensemble, les autres compagnies sont plutôt d'accord avec cette
fixation de poids?
M. Mailloux: Oui. En fait, il y a eu une rencontre avec
l'Association des importateurs de cyclomoteurs. Je dois dire d'ailleurs que la
norme de 120 livres correspond à l'accord de l'Association des
importateurs de cyclomoteurs. Yamaha est une dissidente dans le groupe pour une
raison bien simple, cette société manufacture...
M. Bédard (Chicoutimi): Une dissidente ou est-elle
solidaire avec d'autres?
M. Mailloux: A ma connaissance, il n'y a pas d'autres entreprises
semblables à Yamaha qui supportent la position de cette
dernière.
M. Bédard (Chicoutimi): Au paragraphe 2, sous-paragraphe
b), on stipule que doit être immatriculée comme cyclomoteur toute
bicyclette motorisée qui est munie d'un pédalier
nécessaire pour la faire démarrer et pouvant être
actionné en tout temps pour assister le moteur. Il y a eu
également, vous le savez sans doute, des représentations voulant
qu'on ne voyait pas de raison précise pour cette exigence, sauf celle
qui avait comme effet de séparer plus clairement...
M. Mailloux: Le cyclomoteur de la motocyclette.
M. Bédard (Chicoutimi): ...le cyclomoteur de la
motocyclette sur le plan juridique. Est-ce qu'il y a d'autres raisons qui
militent en faveur de cet interdit législatif, lequel semble être
placé tout simplement sur une innovation technique dont la
sécurité semble être au moins la raison principale?
M. Mailloux: On a voulu faire de la catégorie cyclomoteur
une bicyclette assistée d'un moteur et non une motocyclette à
laquelle il était possible d'ajouter un pouvoir supplémentaire
par des pédales. En fait, c'est une distinction de conception. Le
cyclomoteur, dans le projet de loi et dans la majorité des juridictions
où il y a un projet de loi visant le cyclomoteur, ou ce qu'on appelle en
anglais "moped" ...il s'agit de réglementer l'usage d'une bicyclette.
Donc, il faut que cela ait les caractéristiques d'une bicyclette
assistée d'un moteur de faible puissance. Le but de l'article 15 est
tout cela.
Lorsque cela devient autre chose qu'une bicyclette assistée d'un
moteur de faible puissance, cela peut être soit une motocyclette purement
et simplement, soit une catégorie hybride de véhicules qui sera
réglementée par le paragraphe 3. Et là-dedans, nous allons
trouver ce qu'on appelle des mini-motocyclettes qui seront des motocyclettes
avec une cylindrée supérieure à 50 cc, mais qui sont trop
petites, qui présentent des dangers et dont la circulation doit
être réglementée d'une façon particulière.
Cela va s'appliquer également à des "cyclomoteurs" qui ne
satisfont pas aux conditions du paragraphe 2, c'est-à-dire qui vont
être à 150 livres ou dont la transmission ne sera pas automatique
ou dont le pédalier ne sera pas utilisable en tout temps. En fait, on ne
veut pas leur interdire la circulation routière, mais comme on permet au
jeune de quatorze ans l'usage d'un cyclomoteur, on ne veut pas lui mettre entre
les mains une motocyclette déguisée en cyclomoteur.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, une
dernière question, concernant les cyclomoteurs et qui se retrouve au
sous-paragraphe c) du paragraphe 2, où on stipule que doit être
immatriculée comme cyclomoteur toute bicyclette motorisée qui est
équipée d'une transmission automatique. Je pense que le mot
"embrayage" serait plus français, mais concernant cet article d'une
façon plus particulière, il y a eu des représentations
selon lesquelles certaines compagnies ça doit tou- jours
être la même, j'imagine ne comprenaient pas cette exigence
d'une transmission automatique. Pour elles, il s'agissait plutôt d'une
question de préférence du client ou de la part du conducteur.
Parce que je crois qu'elles fabriquent un modèle qui est
équipé d'une transmission manuelle. Elles font également
ressortir le fait que l'une ou l'autre transmission manuelle ou automatique ou
embrayage ne représente pas plus de sécurité, par
comparaison, mais que c'est uniquement une question de choix ou de
préférence de la part du conducteur.
Est-ce qu'on pourrait nous donner les raisons qui ont motivé la
loi dans ce domaine en particulier?
M. Mailloux: Encore une fois, ici, il s'agit de ce qu'on veut
qualifier comme bicyclette assistée d'un moteur et qu'on met entre les
mains d'un jeune de quatorze ans, quinze ans. Chaque élément pris
séparément peut ne pas être dangereux ou ne pas apporter de
sécurité additionnelle, et la transmission automatique prise
comme telle, peut avoir l'air d'un élément à ne pas
considérer. Mais comme il s'agit d'une bicyclette, comme il y a un
moteur qui assiste, on veut limiter les mouvements que le jeune qui est au
volant de ce véhicule est appelé à faire et le fait
d'avoir à jouer avec un embrayage pendant que le véhicule est
sous l'impulsion du moteur peut constituer, pour un jeune, un danger
additionnel. C'est la façon dont c'est vu par ceux qui...
En fait, les lois que nous avons consultées et qui
réglementent les cyclomoteurs et le mot transmission employé ici
a son sens éthymologique plutôt que mécanique,
c'est-à-dire la transmission d'énergie entre deux pôles.
Techniquement, je ne veux pas m'avancer là-dedans, mais cela ne veut pas
désigner une boîte d'embrayage. Cela ne veut pas désigner
la transmission dans son sens anglais quoiqu'on trouve bien des
problèmes de traduction. Le mot là-dedans est vraiment
transmission au sens éthymologique du mot, le fait de prendre quelque
chose à un endroit et de le transmettre à un autre ou de
l'énergie à un endroit et de la transmettre à un
autre.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur cet article, je n'aurai pas
d'autre question, mais je tenais à les poser étant donné
que cela concerne quand même des milliers de personnes qui font l'usage
de ce genre de véhicule et j'aimais voir consigner dans les notes les
raisons du législateur pour en arriver à la conclusion
édictée par l'article.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je ne sais pas si...
M. Mailloux: La question que je me posais est la suivante: Ceux
qui étant âgés de quatorze ans à seize ans et qui
possèdent déjà de tels cyclomoteurs si le projet de loi
les amenait tous...
M. Bédard (Chicoutimi): ... rétroactivement
à se mettre en règle.
M. Mailloux: Oui. ... si les quatorze à seize ans ne
pourraient pas aller aux autres articles. Il faudrait peut-être, par
règlement, prévoir un laps de temps nécessaire à
l'utilisation des véhicules déjà vendus, quitte à
ce que les autres ne puissent pas...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. Pour prévoir
l'adaptation. Pour que ces gens ne soient pas victimes du fait...
M. Mailloux: ... du fait qu'ils ont déjà
acheté des véhicules qui entrent dans ces catégories. Il y
a une question de phasage de l'entrée en vigueur de cet article.
M. Bédard (Chicoutimi): N'y aurait-il pas lieu de le
prévoir très rapidement, avant même la troisième
lecture parce que cela va entrer...
M. Mailloux: On peut le prévoir par règlement.
Comme on est quand même sensibilisé à cela...
M. Bédard (Chicoutimi): ...le plus rapidement
possible?
M. Mailloux: ...pendant que se feront les règlements, il
faudra peut-être prévoir que ceux qui en possèdent
déjà puissent en faire une utilisation pour une
utilisation...
M. Bédard (Chicoutimi): Une utilisation légale;
jusqu'à ce que tout le monde...
M. Mailloux: On en prend note pour la préparation des
règlements.
M. Bédard (Chicoutimi): On fait plusieurs classes:
motocyclettes, cyclomoteurs et les autres véhicules qui seraient
réglementés par des règlements adoptés par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Cela comprend pas mal de... Quelles
catégories est-ce que cela comprend particulièrement?
M. Mailloux: Cela comprend surtout les mini-motocyclettes pour ne
pas mentionner de marques. On les reconnaît sous des termes comme les
"mini-trails". Ce sont de petites motocyclettes avec des roues à peine
d'un pied ou des motocyclettes pliables qu'on peut mettre dans le coffre d'une
voiture et qui ne répondent vraiment pas aux exigences de
sécurité voulues pour qu'on laisse aller cela sur les routes
comme d'autres véhicules. On peut leur autoriser une circulation
restreinte autour des terrains de camping ou autour des plages ou...
M. Samson: Sur les lacs.
M. Mailloux: S'ils peuvent flotter.
M. Samson: Ou l'hiver.
M. Mailloux: Et il y aurait les motocyclettes dont la puissance
du moteur a été réduite simple- ment pour jouer avec la
réglementation actuelle sur les cyclomoteurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Jusqu'à ce que cette
réglementation soit en vigueur, qu'est-ce qui arrive à tous ces
genres d'autres motocyclettes ou véhicules?
M. Mailloux: Là-dedans, par l'arrêté en
conseil qui va être proclamé, il y a un échéancier
de mise en application qui va être proposé. Il est évident
qu'il n'est dans l'intérêt de personne de bannir dès demain
les véhicules qui ont déjà été
achetés, qui sont actuellement en vente, et l'arrêté en
conseil veut prévoir que, pour l'année prochaine, cette
réglementation va entrer en application, ce qui va permettre aux
manufacturiers de se recycler, de s'adapter.
M. Bédard (Chicoutimi): S'adapter aux exigences de la
loi.
M. Mailloux: C'est pour cela d'ailleurs qu'on avait prévu
par proclamation à l'article 31 pour précisément
prévoir tout le "passage" de l'introduction de cette nouvelle
réglementation.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! Je ne voulais pas vous interrompre, mais je demanderais à
la personne qui parle de s'exprimer un peu plus haut, d'élever la voix
un peu ou d'approcher le microphone. C'est non seulement pour le journal des
Débats, mais pour les autres membres de la commission qui semblent avoir
de la difficulté à entendre ce qui se dit.
Le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je voudrais poser une question
sur l'article 15c, toujours sur la question de la transmission automatique.
Est-ce qu'on peut me dire si, dans les autres provinces, on a fait les
vérifications... C'est pour savoir si les autres provinces auront les
mêmes exigences pour ce genre de cyclomoteur.
M. Mailloux: La réglementation que nous proposons est
identique à celle de l'Ontario, entre autres, et l'une des raisons qui
nous amènent à la proposer, c'est précisément son
existence en Ontario qui fait qu'on est un territoire très propice
à l'écoulement de produits qui ne répondent pas aux
exigences de la loi ontarienne...
M. Samson: Les fabricants...
M. Mailloux: ... qui se voient refuser des produits en
Ontario...
M. Samson: ... qui se voient refuser la vente là-bas,
exercent en quelque sorte, si je peux me permettre l'expression, un dumping au
Québec.
M. Mailloux: C'est tout à fait exact.
M. Samson: Alors dans ces conditions, ça ren-
force votre argumentation, mais je me demande jusqu'à quel point
ça ne serait pas plus valable, immédiatement, pour cet article en
particulier, de prévoir, dans la loi, que l'article 15c n'entrerait pas
en application avant une date que l'on déterminerait par la loi
plutôt que par règlement. Je m'explique. C'est bien sûr
qu'en préparant la réglementation, on va tenter de couvrir tous
les angles. Mais vous savez sans doute que, comme député, on a
siégé à d'autres commissions parlementaires et il nous
arrive des drôles d'expériences ou à cause de la
réglementation. Par la suite, il n'est pas toujours facile pour les
députés de prendre connaissance ou de suivre, par rapport au
travail qu'on a à faire et qui s'accumule. Quand cette loi va être
adoptée, on va faire autre chose.
Je me demande, pendant qu'on l'a sur le métier, si ce n'est pas
là le temps de spécifier que l'article 15c n'entrerait pas en
vigueur avant une date qu'on peut déterminer aujourd'hui. Je pense qu'il
serait raisonnable de croire qu'une compagnie ou un fabricant, sachant
aujourd'hui que, dans un an, par exemple, il ne pourra plus vendre ce genre
de... il a un délai pour adapter ses modèles. Egalement, ceux qui
existent, on ne peut pas facilement les retirer de la circulation. Il faut
laisser les droits acquis. Je pense qu'on devrait immédiatement ne pas
attendre la réglementation, parce qu'à la réglementation,
on ne sera pas là pour vous poser des questions, on va en prendre
connaissance quand on va avoir des revendications qui vont nous parvenir de
gens qui utilisent ou utiliseront.
Je pense que c'est aujourd'hui qu'on devrait déterminer cette
date.
M. Mailloux: Ce que nous avions prévu
précisément, c'est qu'en préparant la proclamation, ce
serait de mettre l'échéancier d'entrée en vigueur et on
avait prévu, comme date d'entrée en vigueur, pour cette
disposition spécifique, le 1er janvier 1977. On avait choisi le milieu
de l'hiver, parce que ce n'est pas une date où on vend
précisément des cyclomoteurs, mais ça permet aux
manufacturiers de se recycler pour pouvoir, le printemps prochain,
mettre...
M. Samson: Vous voyez l'importance d'en discuter aujourd'hui.
Vous aviez prévu le 1er janvier 1977 pour votre future
réglementation alors que je considère là ça
peut être discutable que c'est un délai insuffisant pour un
fabricant. La production qui va être en circulation à cette date
est déjà faite. Les "designs", si je peux m'exprimer ainsi dans
le langage automobile, sont déjà faits pour un an à
l'avance. On est déjà rendu au milieu de 1976. C'est
techniquement impossible pour ces gens, à moins de les pénaliser
bien entendu, puisque dans leur figuration du marketing, ils ont tenu compte du
marché du Québec sûrement pour plus que six mois à
l'avance.
Je considère que ça devrait...
M. Mailloux: Si c'était le 1er janvier 1978? M. Samson:
J'aimerais mieux ça, je pense que ce serait beaucoup plus
réaliste et ce ne serait pas injuste envers les manufacturiers.
M. Mailloux: Parce qu'on me dit que les délais avaient
été fixés alors qu'on pensait que la loi arriverait plus
tôt. On était au 1er janvier à ce moment-là.
M. Samson: Remarquez bien qu'on ne vous en fait pas de reproche,
on essaie d'apporter notre petite contribution.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois qu'il faut faire une
distinction entre le manufacturier, les exigences et l'utilisation. Le
manufacturier a un an et demi pour se préparer à sortir quelque
chose de conforme à ce que la loi édicte. Cela me semble un temps
suffisant si on veut que cette loi s'applique.
Mais cette date ne doit pas nécessairement être la
même, ne doit pas nécessairement avoir pour effet de
pénaliser les utilisateurs qui, à ce moment-là, seraient
encore en possession, les ayant acquis de bonne foi ou les utilisateurs de
cyclomoteurs ou de motocyclettes qui ne répondraient pas aux exigences
de l'article proposé.
M. Samson: Justement, la loi n'est pas trop claire. On y dit:
"...doit être immatriculé comme motocyclette, conformément
aux articles 5 à 15 et y être assimilé aux fins du
présent code, tout véhicule motorisé à deux
roues,., est équipé d'une transmission automatique".
Il ne faudrait pas ajouter "être équipé d'une
transmission automatique, après le 1er janvier 1978"?
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que le
député de Rouyn-Noranda rejoint une préoccupation qu'on
avait tout à l'heure. La loi aurait avantage à être plus
claire, du point de vue de l'utilisateur. Du point de vue du manufacturier, il
y a simplement à prévoir une date raisonnable, un délai
raisonnable qui lui permette de s'ajuster à la loi. Pour l'utilisateur,
il me semble qu'il faut être pas mal plus large. Il ne faut pas que la
loi contrinue à lui rendre la vie plus difficile qu'elle ne l'est
déjà.
M. Samson: Quand on dit "être équipé d'une
transmission automatique pour les véhicules achetés après
le 1er janvier 1978", cela couvrirait ceux qui existent...
M. Mailloux: Ou vendus.
M. Samson: Ou vendus, oui, après.
M. Bédard (Chicoutimi): L'utilisateur sait acheter.
M. Samson: C'est parce que c'est l'utilisateur qu'on
protège.
Le Président M. Séguin):
Préférez-vous, messieurs, qu'on suspende l'article et qu'on ait
l'occasion de vérifier l'article, pour savoir si tout est conforme?
M. Mailloux: M. le Président, si vous me le permettez, on
pourrait s'entendre en une minute ou suspendre?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez suspendre
les débats pour cinq minutes? On aurait l'occasion d'en discuter.
Le Président (M. Séguin): Oui, on suspend les
débats pour... Le comité suspend ses débats à
loisir.
Une Voix: A loisir. (Suspension de la séance à 12 h
8)
Reprise de la séance à 12 h 15
M. Séguin (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
Donc, le ministre aura à préparer un amendement à
l'article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on
pourrait suspendre l'article...
Le Président (M. Séguin): Exactement.
Permettez-moi, si vous voulez, de continuer brièvement. On va
préparer un amendement. En attendant, nous allons suspendre l'article 1,
jusqu'au moment où on nous aura fourni le texte ou les mots d'amendement
nécessaires. S'il n'y a pas d'autre commentaire à l'article 1, je
passe à l'article 2. Article 2?
M. Bédard (Chicoutimi): Pourrait-on nous donner
succinctement les motivations des amendements qui nous sont
proposés?
Permis de conduire
M. Mailloux: L'article 2 a pour but d'introduire une
réglementation plus stricte quant à l'émission des permis
de conduire. Pour ce faire, l'article a pour but de proposer pour le
Québec l'adoption du système de permis de conduire à
classe comme cela existe dans d'autres provinces et comme c'est proposé
par une association, dans le sens que les permis de conduire devraient
être décomposés en fonction de la qualité des
véhicules.
De plus, pour permettre un meilleur apprentissage de la conduite d'un
véhicule automobile, on rend obligatoire pour les mineurs,
c'est-à-dire les personnes de 16 ans et 17 ans, l'obligation de suivre
un cours de conduite. Pour les personnes qui sont majeures, on les encourage
à suivre un cours de conduite dans une école reconnue par le
bureau et si elles ne suivent pas ce cours, on leur impose une période
d'apprentissage obligatoire de cinq mois.
On crée, pour la personne qui accepte de servir de professeur, en
dehors d'une école de conduite, l'obligation d'être en état
d'enseigner et de contrôler les mouvements de son élève,
dans le sens que si le père montre à conduire à son fils,
on veut que le père ait la catégorie de permis de conduire du
véhicule sur lequel il fait de l'enseignement, on veut que
l'aide-conducteur soit en pleine possession de ses facultés, qu'il ne
soit pas endormi, qu'il soit présent et qu'il soit prêt à
intervenir.
On prolonge de deux à six mois la période de
validité d'un permis d'apprenti conducteur. Actuellement, on
délivre des permis d'apprenti conducteur pour deux mois et
l'expérience nous enseigne qu'une très forte proportion des
personnes à qui on délivre ces permis reviennent chercher un
deuxième et souvent un troisième permis. Pour leur éviter
de faire la queue à nos bureaux deux ou trois fois, on a
décidé de prolonger cela à six mois. En gros, c'est la
substance de l'article 17 tel que formulé.
M. le Président, je signale un amendement au paragraphe b) de
l'article 17, à la quatrième ligne, pour être de
concordance avec le mot français, ce serait "five months" au lieu de
"six months", "five" au lieu de "six".
Le Président (M. Séguin): Article 2...
M. Mailloux: Article 2.
Le Président (M. Séguin): ...
troisième...
M. Mailloux: Page 2, le texte anglais.
Le Président (M. Séguin): Page 2...
M. Mailloux: Page 2, à l'article...
Le Président (M. Séguin): ... sous-article 3,
paragraphe b), le mot "six"...
M. Mailloux: Un instant!
Le Président (M. Séguin): ... est remplacé
par le mot "five".
M. Mailloux: Page 2 du texte anglais, article 17, paragraphe
3...
Le Président (M. Séguin): C'est cela. M.
Mailloux: ... sous-paragraphe b)...
Le Président (M. Séguin): C'est cela.
M. Mailloux: ... troisième ligne, remplacer le mot "six"
par le mot "five".
Le Président (M. Séguin): C'est cela. D'ailleurs,
je n'avais pas remarqué que c'était écrit tout au long
ici. A l'amendement, y a-t-il des commentaires?
M. Samson: Non, pas sur l'amendement, sur l'article 2 comme
tel.
Le Président (M. Séguin): L'amendement est
adopté.
M. Samson: Adopté, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Samson: A l'article 2, M. le Président, c'est une
question que j'aimerais poser, au sujet du permis classifié.
Si je comprends bien, cela veut dire que le détenteur d'une
certaine forme de permis pourra conduire ou bien uniquement des automobiles ou
bien des automobiles et camions ou bien uniquement... Cela va être
classifié. Est-ce que vous avez prévu dans votre
réglementation les cas de vendeurs d'automobiles qui doivent conduire,
en fait, presque toutes les formes de véhicules moteurs et qui, en date
d'aujourd'hui, par exemple, généralement possèdent un
permis de chauffeur de catégorie 1, je pense, il y a l'exclusion, en
tout cas, des autobus écoliers? Si je soulève cela, c'est que les
gens qui sont dans le milieu de la vente des automobiles sans avoir un permis
présentement de chauffeur d'autobus écolier doivent quand
même les conduire de la manufacture au garage où ils doivent les
vendre. S'ils se font arrêter, évidemment, ils ne sont pas en
conformité avec la loi.
M. Mailloux: Ce qui n'est pas apparent à l'article 17 et
que je pourrais ajouter, c'est que le projet 13 fait disparaître toute
distinction entre le permis de conducteur et le permis de chauffeur. En fait,
il fait disparaître les deux catégories de permis de conducteur et
de chauffeur pour les remplacer par des classes. Les classes vont fonctionner
de la façon suivante; en fait, cela va fonctionner un petit peu comme un
jeu de blocs: II va être possible d'avoir un permis valide pour tout
genre de véhicules. Après cela, il sera possible d'avoir un
permis valide pour véhicule articulé, incluant les
catégories suivantes: Véhicules autobus de 24 passagers ou plus
ou de 24 passagers ou moins. Cela va nous permettre de décomposer les
qualifications médicales qu'on exige. Actuellement, pour conduire un
autobus, puisque ce n'est pas distingué entre 24 passagers ou plus ou
moins, on exige évidemment des standards médicaux très
stricts. L'individu doit être en parfaite santé, alors qu'il
serait possible, avec un permis articulé, d'autoriser la conduite d'un
autobus avec 24 passagers ou moins, le véhicule étant plus petit,
les conditions de santé pourraient être meilleures. En fait, le
permis va donc fonctionner: Tout genre de véhicules, ou des
véhicules plus un, plus deux, plus trois ou plus quatre. Alors, pour le
commerçant, il va donc être possible d'avoir tout genre de
véhicule.
M. Samson: Est-ce que cela veut dire que vous allez rappeler, en
fait, les chauffeurs pour de nouveaux tests avant de délivrer par
exemple les permis pour tout genre de véhicule?
M. Mailloux: II y a 3 millions de conducteurs actuellement. La
façon dont on se propose d'agir est de convertir les permis actuels,
dans la situation actuelle, à l'équivalence, sans rappeler, parce
que cela ne nous semble pas stable et imposer nos standards nouveaux et nos
critères nouveaux aux nouveaux conducteurs qui vont entrer
là-dedans. Donc, ceux qui détiennent actuellement un permis qui
leur autorise tout, peuvent s'attendre à avoir un permis qui les
autorise à tout.
M. Samson: D'accord. Cela m'amène à une autre
question à partir d'un exemple pratique, si vous voulez. J'ai mon permis
de conduire catégorie A, classe 2. La classe 2, cela veut dire tout
genre de véhicule, sauf l'autobus. J'ai toujours eu avant cela un permis
de chauffeur, qui voulait dire tout genre de véhicule. Alors, je ne sais
pas de quelle façon on a procédé pour déterminer
qu'un beau jour je devais ne plus conduire d'autobus, en ayant conduit presque
toute ma vie. De quelle façon peut-on traiter ces cas?
M. Mailloux: Le permis de chauffeur ne permettait pas,
contrairement à...
M. Samson: Avant qu'il y ait cette classe.
M. Mailloux: ...de conduire tout véhicule. A partir de
1970, il y a eu une distinction...
M. Samson: C'est là que vous m'avez poigné.
M. Mailloux: C'est en 1970 que probablement vous avez
cessé de pouvoir conduire des autobus. En 1970, on s'est mis à
imposer des examens spécifiques à ceux qui demandaient un permis
pour conduire des autobus. Ce n'est qu'à ceux qui demandaient un permis
spécifique d'autobus qu'on a donné la classe autobus.
M. Samson: Attendez un peu là!
M. Mailloux: II y a une autre raison, c'est que comme tout homme
public est sujet à un infarctus, on ne prend pas de chance.
M. Samson: Je sais que, dans le comté de Charlevoix, vous
avez déjà eu de mauvaises expériences avec des
autobus.
M. Mailloux: Avec de mauvais chauffeurs.
M. Samson: Mais il reste quand même un problème en
suspens. Vous avez exigé des nouveaux tests pour ceux qui veulent
conduire un autobus d'écoliers, mais, bien entendu, celui qui veut
conduire un autobus d'écoliers, c'est celui qui va gagner sa vie avec
ça, qui va le conduire régulièrement. Mais tous ceux qui
doivent en faire la vente doivent, un jour ou l'autre, s'installer au volant et
transférer le véhicule d'endroit. Ceux-là n'ont pas
demandé de permis d'autobus d'écoliers, parce qu'ils ne gagnent
pas leur vie en conduisant ces autobus ou des autobus au sens large du
mot...
M. Mailloux: Ils ont droit de le faire actuellement, parce que le
Code de la route définit un autobus comme véhicule qui transporte
des personnes moyennant une considération pécuniaire, et un
autobus à vide n'est pas considéré par nous comme un
autobus. Le mécanicien qui va essayer le véhicule, après
l'avoir réparé, ne conduit pas en autobus. Il conduit en
véhicule.
M. Samson: Je pense que vous faites évidemment
référence au Code de la route, mais le type qui possède
son permis... Je viens de regarder au dos de mon permis, ce n'est pas aussi
clair que ça.
M. Mailloux: C'est pour ça qu'on veut faire
disparaître tout ce charabia actuel...
M. Samson: Oui.
M. Mailloux: ... qui est assez confus...
M. Samson: Vous allez modifier cela de sorte qu'on va savoir
carrément que...
M. Mailloux: Oui, c'est ça.
M. Samson: ... tout genre de véhicule, sauf l'autobus avec
passagers. Cela clarifierait passablement... Cela réglerait le
problème de tout le monde.
M. Mailloux: Cela réglerait le problème de tout le
monde.
M. Samson: Je suis d'accord.
M. Mailloux: C'est de l'ordre qu'on veut mettre
là-dedans...
M. Samson: C'est parce que ça peut arriver que je
conduise, un jour, un autobus pour transporter des fonctionnaires, par exemple,
et je voudrais bien être en règle. Pas pour les charrier, pour les
transporter.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous allez faire votre possible
pour ne pas avoir d'accident.
Le Président (M. Séguin): Article 2,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, une
question d'information peut-être ou d'interprétation possible du
paragraphe 6 où on stipule que le titulaire d'un permis de conduire qui
assiste un apprenti conducteur doit prendre place à ses
côtés, doit être en état de conduire un
véhicule automobile et en mesure de guider les manoeuvres de l'apprenti
et d'intervenir au besoin.
Est-ce que l'interprétation de cet article peut nous amener
à conclure que celui qui assiste un apprenti conducteur, si le
véhicule est intercepté par un policier et que celui qui assite
un apprenti-conducteur avait plus de 0.8, qu'à ce moment-là, il
pourrait être susceptible d'avoir une plainte non pas de conduite,
puisqu'il ne conduit pas, mais de se voir porter une plainte spécifique
en rapport avec l'article, tel qu'on peut l'interpréter?
M. Mailloux: Indépendamment de la rédaction de cet
article ou même de son existence, il existe, dans le code criminel, une
disposition d'après laquelle avoir la garde d'un véhicule
automobile alors que ses facultés sont affaiblies constitue une
infraction.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne peut pas dire que celui qui
assiste un apprenti conducteur a la garde. Cela serait sûrement une
discussion légale...
M. Mailloux: ... et au niveau du Code criminel seulement et non
pas au niveau du Code de la route.
En fait, l'interprétation du paragraphe 6 est en ce sens que
lorsqu'une personne accepte de donner des leçons de conduite, elle doit
être en état d'enseigner et d'intervenir pour que la leçon
soit profitable et non pas...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est normal, mais l'apprenti
conducteur n'est pas toujours accompagné d'un professeur comme tel. Il
peut être accompagné d'une autre... Il y a une stipulation de
l'obligation d'être accompagné d'une autre personne qui a son
permis de conduire et qui n'est pas nécessairement un connaisseur en la
matière.
M. Mailloux: Ce qu'on veut dans l'article 17 est que personne ne
puisse servir inconsciemment de caution à un individu qui a un permis
d'apprenti conducteur. On veut éviter qu'un individu qui a un permis
d'apprenti conducteur fasse monter dans la voiture quelqu'un qui a un permis de
conducteur régulier, qui a toutes ses facultés, mais qui ne pose
pas la question, à savoir si le conducteur a un permis d'apprenti
conducteur. Lorsque l'apprenti conducteur est intercepté, il dit: Cela
était égal parce qu'un tel était là à
m'enseigner à conduire. Jamais, je suis monté là parce que
j'étais sur le pouce.
On veut la conscience, comment dire, de l'instructeur, de l'enseignant,
de la caution...
M. Bédard (Chicoutimi): De la personne qui se porte
caution...
M. Mailloux: ... de l'aide-conducteur. On veut que
l'aide-conducteur sache qu'à ce moment, il est aide-conducteur.
M. Samson: Pour que ce ne soit pas l'apprenti qui mène
l'autre.
M. Mailloux: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le genre de plainte qui
pourrait être portée contre cette personne qui assiste, je pense
qu'à ce moment, le
débat aura lieu rapidement en vertu du Code criminel.
Le Président (M. Séguin): Article 2. Adopté?
Qui ne dit mot consent.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
3.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
4.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsqu'on stipule que l'article 19
est de nouveau modifié par la suppression du paragraphe 1, pourrait-on
nous donner de plus amples explications?
M. Mailloux: C'est peut-être une explication qui a
déjà été fournie dans le sens que, faisant
disparaître la distinction de conducteur et de chauffeur, il faut faire
disparaître, à l'article 19, le paragraphe qui mentionne ce que
doit être un chauffeur et, entre autres, on dit qu'un chauffeur doit
savoir remettre en état de fonctionnement un véhicule automobile
qui a cessé de fonctionner.
Aujourd'hui, il n'y a plus beaucoup de chauffeurs qui sont en mesure de
faire cela et on ne fait évidemment pas... Vous connaissez les examens
du Bureau des véhicules automobiles pour passer les examens de
mécanicien pour savoir s'ils sont capables de remettre en état de
fonctionnement un véhicule. Alors, on supprime...
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 4. Adopté.
Article 5.
M. Samson: Cela va.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Mailloux: Pourrait-on revenir, si vous le permettez, à
l'amendement dont on a parlé tantôt...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Mailloux: ... à l'article 1?
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Mailloux: En fait, il y a deux amendements, un amendement
à l'article 1 et à l'article 31.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. J'en ai entendu parler.
Le Président (M. Séguin): Vous pouvez les regarder
si vous voulez et me les redonner par la suite.
Entrée en vigueur de l'article 1
M. Samson: Est-ce que vous voulez absolument que l'article 1
n'entre en vigueur que le 28 février 1978? Ce serait mieux pour
vous?
M. Mailloux: Ce serait plus facile.
M. Samson: Je n'ai pas d'objection. C'est surtout le paragraphe
c) qui m'intéresse. Je n'ai pas d'objection pour le reste.
Le Président (M. Séguin): A l'article 1, ajouter au
début des paragraphes 1 et 2 de l'article 15a les mots: S'il s'agit
d'une première immatriculation. L'autre amendement ira plus tard,
à l'article 31. Pour le moment, c'est le changement qu'il y a...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection à
sauter à l'article 31, étant donné que c'est de
concordance.
M. Mailloux: On peut aller à l'article 31 tout de suite,
si vous permettez.
Le Président (M. Séguin): L'article 31 est
remplacé par le suivant: La présente loi entrera en vigueur
à la date qui sera fixée par proclamation du
lieutenant-gouverneur en conseil à l'exception des dispositions exclues
par cette proclamation lesquelles entreront en vigueur à toute autre
date qui sera fixée par proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil
et à l'exception de l'article 1, qui entrera en vigueur le 28
février 1978. Alors, l'article 1 sera remplacé par ce que je
viens de lire, l'article 31 de la loi. Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté en fonction de
l'article 1. S'il y a d'autres amendements qui doivent venir au cours de
l'étude du projet, on avisera.
Le Président (M. Séguin): Justement, oui. Alors, on
revient à l'article 1 puisqu'il avait été suspendu.
L'amendement qui avait été proposé est déjà
lu. Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, l'article 6.
Inspection des véhicules automobiles
M. Mailloux: M. le Président, à l'article 6, il y a
l'amendement suivant.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît! Article 6, page 3.
M. Mailloux: Remplacer le sous-paragraphe b) par le
suivant...
Le Président (M. Séguin): Page 3, article 6.
M. Samson: Le deuxième alinéa, dans votre
première page, vous n'en tenez pas compte tout de suite?
Le Président (M. Séguin): Je crois que vous avez
tous le texte. Remplacer le sous-paragraphe b) par le suivant: b) Par
l'addition des paragraphes suivants, sous-article 5, le lieutenant-gouverneur
en conseil peut, par règlement, prescrire les normes d'inspection
mécanique des véhicules automobiles, déterminer les
conditions de délivrance des certificats indiquant l'état
mécanique des véhicules automobiles et établir les
critères d'admissibilité des personnes habiles à
délivrer ces certificats." Sous-article 6: "Le lieutenant-gouverneur en
conseil peut décréter l'inspection mécanique obligatoire
de tous les véhicules automobiles d'une même marque,
modèle, série et année qu'il détermine,
immatriculés et possédés au Québec. Cette
inspection mécanique est faite conformément au règlement
édicté en vertu du paragraphe 5 du présent article."
Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, M. le Président. Je
vais sûrement l'adopter puisque c'est une suggestion que nous avions
faite.
M. Mailloux: C'est une suggestion de l'Opposition officielle.
M. Samson: M. le Président, je n'ai évidemment pas
d'objection à l'article. C'est une question que j'aimerais poser. De
quelle façon prévoyez-vous en arriver à l'application de
cet article quant aux endroits qui devront servir pour les inspections
mécaniques? Je vois qu'on parle de déterminer les conditions pour
délivrer des certificats, ces certificats devraient être
délivrés par qui?
M. Mailloux: Le règlement en préparation
prévoit le mécanisme suivant. Nous allons déterminer les
normes de sécurité minimale qu'un véhicule doit
posséder, nous allons déterminer les normes minimales auxquelles
un établissement doit correspondre pour avoir le droit de faire de la
certification d'inspection mécanique et nous allons délivrer
à ces établissements qui ont les normes minimales,
c'est-à-dire les garages actuellement existants, des permis pour faire
l'inspection mécanique et délivrer un tel certificat.
M. Samson: Est-ce qu'il est également dans votre intention
de faire en sorte que ces garagistes reconnus puissent afficher de façon
très claire qu'ils détiennent un permis pour de telles
inspections avec le numéro du permis, comme c'est le cas un peu pour les
permis de la Société des alcools par exemple?
M. Mailloux: Sûrement. C'est de l'intérêt
public qu'ils soient reconnus et connus.
M. Samson: Egalement, est-ce que je m'excuse, j'ai lu
ça vite vous prévoyez que les garagistes qui feront de
telles inspections doivent ou devront faire rapport? Lorsqu'on parle de
déli- vrance de certificat, ça veut dire que si les certificats
sont délivrés, l'automobile ou le véhicule motorisé
répond aux normes édictées. S'il ne répond pas aux
normes édictées, qu'est-ce qui arrive? Est-ce que le garagiste se
devra de faire rapport au BVA?
M. Mailloux: Si vous remarquez la phraséologie des trois
dernières lignes du paragraphe 4, on dit: "Un certificat indiquant
l'état mécanique du véhicule délivré
conformément aux règlements". Il est possible de délivrer
un certificat qui indique que le véhicule est en mauvais état
mécanique. Le mécanisme qu'on veut appliquer est le suivant. On
ne veut pas empêcher les gens de faire des transactions de
véhicules. On veut qu'un individu qui achète sache dans quel
état se trouve le véhicule et on veut savoir dans quel
état se trouve le véhicule à l'achat.
Si le véhicule a un certificat de bon état
mécanique, nous lui donnons une plaque d'immatriculation normale et il
entre dans le circuit. Si le certificat atteste que l'état
mécanique est mauvais, nous allons enregistrer la transaction, mais nous
allons refuser d'émettre des plaques d'immatriculation.
M. Samson: C'est là que le contrôle arrive.
M. Mailloux: C'est là que le contrôle arrive. Il est
possible qu'un individu décide d'acheter un véhicule pour les
pièces, parce qu'il veut en reconstituer un à partir de deux ou
trois. On ne veut pas empêcher des transactions, mais on veut
empêcher la circulation. C'est au niveau du bureau que le contrôle
se fera.
C'est un problème assez complexe, parce qu'il est indiscutable...
Même, c'est l'intention du gouvernement d'organiser partout, en province,
des garages, pour faire une telle inspection. Déjà, la plupart
des dépositaires, tous les dépositaires reconnus, sont
spécialisés pour de telles inspections. Il y a d'autres garages
qui ne sont peut-être pas vendeurs d'automobiles d'une marque
donnée, mais qui, également, posséderont les
équipements requis pour faire de telles inspections. J'imagine qu'aucune
discrimination ne devra être faite à l'endroit d'aucune
région ni d'aucun garagiste capable de faire la preuve des inspections
qui seront exigées.
Il y aura lieu, par contre, pour le ministère, étant
donné qu'il peut toujours y avoir de la collusion entre un acheteur, un
vendeur et d'autres personnes, si on peut s'entendre avec le ministère
de la Fonction publique pour obtenir des salaires acceptables, qu'on ait quand
même des mécaniciens qui seraient capables de faire des "spot
checks" partout, dans la province, pour voir à ce que le travail qui est
exigé pour une inspection mécanique soit fait suivant les normes
prescrites par le règlement. C'est l'idée maîtresse qui se
dégage de la tentative qu'on va faire de l'inspection mécanique
de véhicules usagés.
M. Samson: Est-ce que vous avez l'intention
d'établir un guide d'inspection? Je m'explique pourquoi je pose
cette question. Bien sûr, sans vouloir prêter de mauvaises
intentions à personne, cela pourrait peut-être arriver que
quelqu'un, faisant une inspection, ait en même temps un désir
fervent de vendre quelques pièces d'automobiles. Aux fins de
délivrer le permis, ayant en quelque sorte le client en otage, cette
personne pourrait lui dire: Si tu n'acceptes pas de faire telle et telle
réparations, tu n'auras pas de permis de délivré.
Pour éviter cette tentation probable, j'imagine un guide
d'inspection, un guide qui, évidemment, pourrait être vu par le
client. Sachant que le mécanicien doit vérifier telle et telle
partie de la voiture, le client verra à ce que le mécanicien ne
dépasse pas son mandat. C'est un peu le genre des guides d'inspection
qu'ont les fabricants d'automobiles pour les inspections de livraison faites
par les garagistes. Vous savez que ce guide d'inspection doit être
signé par un mécanicien et retourné au fabricant, de sorte
que, si un problème arrive, suite à l'inspection, il y ait des
recours possibles en responsabilité contre ceux-là qui ont fait
cette inspection.
Je me demande si vous irez aussi loin que cela.
M. Mailioux: Ce que nous avons prévu, c'était
d'abord de déterminer dans le règlement, et le règlement
va être public, les parties qui devront être inspectées et
il faudra évidemment avoir un guide d'inspection sur les parties qu'on
voudra voir inspecter et ce guide sera à la disposition de tout le
monde, précisément pour savoir qu'est-ce qui doit être
inspecté et pour protéger les gens contre une situation que vous
venez de dénoncer.
M. Samson: A titre d'exemple, si le garagiste qui doit effectuer
l'inspection a un guide à suivre, il devrait avoir une copie de ce guide
à donner au client. Si c'est inscrit au guide qu'il doit inspecter les
freins, la conduite, l'état du moteur, etc., dans certaines
circonstances, et si ce n'est pas inscrit, par exemple, qu'il doit
vérifier l'état des amortisseurs télescopiques, le
garagiste ne devra pas dépasser son mandat et vendre quatre amortisseurs
qui coûtent $25 chacun. C'est dans ce sens.
NI. Mailioux: Tout à fait d'accord.
M. Samson: Vous êtes d'accord avec moi.
M. Mailioux: Tout à fait d'accord.
M. Samson: Cela me va, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Article...
M. Samson: Oh! je m'excuse.
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait que les
règlements soient bien clairs.
M. Samson: II y a sixièmement. Une Voix: Le
lieutenant-gouverneur.
M. Mailioux: Oui.
M. Samson: "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut,
décréter l'inspection mécanique obligatoire de tous les
véhicules automobiles d'une même marque, modèle,
série et année qu'il détermine, immatriculés et
possédés au Québec". Est-ce que cela pourrait être,
selon l'interprétation de cet article, décréter
l'inspection mécanique de tous les véhicules automobiles d'une
même année de fabrication, plutôt que d'une même
marque?
M. Bédard (Chicoutimi): D'une même marque,
modèle, série et année qu'il détermine.
M. Samson: Oui, mais c'est pourquoi je demande une
interprétation, parce que cela peut être interprété
de façon que le lieutenant-gouverneur en conseil peut décider que
vous allez décréter l'inspection mécanique obligatoire de
tous les véhicules de marque X, année X qui sont
immatriculés, sans pour cela toucher aux véhicules Y de la
même année. C'est cela que cela veut dire.
M. Mailioux: C'est ce que cela veut dire.
M. Samson: C'est ce que cela veut dire. Je vous demande s'il n'y
aurait pas possibilité de prévoir qu'à un moment
donné, le lieutenant-gouverneur en conseil peut décréter
l'inspection obligatoire de tous les véhicules d'une année
donnée en reculant? Exemple: Les compagnies d'assurance automobile
exigent ou ont exigé, en tout cas, à plusieurs reprises, à
l'occasion d'une demande de police d'assurance, pour un véhicule de dix
ans ou plus, par exemple, une inspection mécanique.
M. Mailioux: Si je le comprends bien, le règlement
permettrait de rappeler de tels véhicules.
M. Samson: Le règlement découlant de cet article
vous permettrait de le faire.
M. Mailioux: II suffirait d'énumérer.
M. Samson: Je pense que c'est important. Le véhicule de
dix ans...
M. Bédard (Chicoutimi): Si l'inspection mécanique
donne des résultats tels que ces automobiles, bien identifiées,
doivent être...
M. Samson: Non, ce n'est pas nécessairement le point que
je voulais développer.
M. Mailioux: Mais, ce que veut dire...
M. Samson: Ce n'est pas nécessairement une marque
d'automobile, mais une année.
M. Mailioux: Ce qu'il veut dire, c'est que, si on décidait
de rappeler tous les véhicules...
M. Samson: De dix ans et plus.
M. Mailloux: ...de 1965, si vous voulez, on pourrait le
faire.
M. Samson: 1965 et les années antérieures. M.
Mailloux: Oui, on pourrait.
M. Samson: Je considère cela comme plus important qu'une
marque donnée.
M. Mailloux: Mais la loi le permet. Je n'ai pas dit qu'on le
fera, mais la loi le permet.
On pourrait dire que toutes les marques de voitures fabriquées
avant 1955 et 1960. Cela va tout couvrir. Je pense que l'article a suffisamment
de souplesse pour permettre...
M. Samson: Cela vous permet de couvrir cela, mais votre intention
est-elle de l'utiliser à ces fins?
M. Mailloux: Ce serait difficile de se prononcer maintenant,
parce qu'il ressort que, pour toutes sortes de raisons aussi valables les unes
que les autres, il se pourrait qu'on soit dans l'obligation de ne rappeler, si
on a tous les équipements nécessaires, garages autorisés
et autres, que les véhicules de telle année donnée, mais
je ne suis pas prêt à dire maintenant qu'on pourra les rappeler ou
penser rappeler une catégorie de véhicules.
M. Samson: Bien sûr que vous n'êtes pas
équipé maintenant pour faire cela, mais je parle de
l'intention.
M. Mailloux: Même si on était équipé,
parce que dans mon esprit, je constate quand même que les
véhicules qui pourraient être rappelés, au complet,
pourraient être les véhicules non pas fabriqués il y a dix
ans et plus. Cela pourrait être les véhicules de deux et trois ans
qui sont souvent ceux qui occasionnent le plus d'accidents...
M. Samson: Oui...
M. Mailloux: ...parce que c'est une usure complète et le
gars vend après.
M. Samson: Cela se pourrait.
M. Mailloux: Donc, il n'y a pas d'entretien. La loi permettrait
devant toute raison majeure de rappeler tout véhicule que le
ministère par règlement voudrait voir rappeler pour une
inspection.
M. Samson: Je me permettrais peut-être une suggestion qui,
j'espère, sera retenue. C'est d'envisager la possibilité d'en
arriver un jour à rappeler automatiquement les véhicules d'un
certain âge, selon le jugement qui sera fait. Parce que
l'expérience nous dit qu'après un certain nombre d'années,
il vaut mieux les faire vérifier. Un véhicule peut durer 30 ans,
il peut durer 50 ans dans un musée, mais sur la route, des fois, il ne
dure pas plus que 10 ans.
M. Mailloux: Je voudrais dire que dans mon optique,
peut-être qu'il y a des véhicules dont la fabrication remonte
à une période assez éloignée, le ministère
pourrait peut-être non pas vérifier certaines parties de
l'état mécanique, le moteur et ces choses, mais vérifier
par contre une série de pièces, les freins...
M. Samson: Une vérification de sécurité.
M. Mailloux: ...les phares. C'est pour cela que dans la loi des
consommateurs, évidemment, on a mis des articles prévoyant qu'on
pourrait vérifier sur tout véhicule donné certaines
pièces qui peuvent être la raison d'un accident possible. Je
prends, entre autres, les phares, les pneus, quelques pièces pas
tellement dispendieuses à remplacer, mais qui sont la cause de trop
d'accidents.
Le Président (M. Séguin): Article 6, adopté.
Article 7?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 8?
M. Mailloux: Paragraphe a), concordance.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. L'obligation de porter
sur soi son permis de conduire. Cela s'applique également au titulaire
d'un permis de conduire qui assiste un apprenti conducteur dans la conduite
d'un véhicule automobile sur un chemin public.
M. Mailloux: Cela va de soi. Le Président (M.
Séguin): Adopté? M. Mailloux: Paragraphe b), oui.
Le Président (M. Séguin): Article 9?
M. Mailloux: C'est l'obligation de montrer à un officier
qui le désirerait...
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 9, adopté.
Article 10?
M. Mailloux: Non, article 8, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Article 8, adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 8, adopté.
Article 9?
Rechapage des pneus
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait nous donner
un peu d'explication sur l'application de cet article qui fait que le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, par règlement, établir les
normes de rechapage des pneus de véhicules automobiles,
c'est-à-dire des conditions de vente, d'usage, l'inspection?
M. Mailloux: Les pneus rechapés au Québec ont
présenté un problème particulier au cours des
années précédentes, et nous avons été
amenés à mettre sur pied un comité pour étudier
cette question en relation avec le Bureau de normalisation, du Québec,
du ministère de l'Industrie et du Commerce et les divers fabricants de
pneus rechapés. Après notre étude, nous en sommes venus
à la conclusion que, sans une disposition dans le Code de la route, nous
ne pourrions imposer de réglementation quant au rechapage des pneus,
quant à leur vente, quant à leur usage, quant à la
qualité et quant à la façon dont cela soit se faire.
La raison pour laquelle nous l'avons donc introduit dans le code, c'est
pour donner au lieutenant-gouverneur le pouvoir d'imposer un cadre
d'intervention dans le domaine du rechapage de pneus.
On a discuté tantôt...... la permission au
lieutenant-gouverneur en conseil qui pourrait rappeler certains
véhicules, est-ce à dire qu'on pourrait, à un moment
donné, rappeler tous les véhicules de location pour
vérifier quel est l'état des pneus rechapés dont ils sont
munis?
Le texte, tel que formulé, nous permet, avec... d'agir pour une
pièce en particulier. Oui, de le faire si on le désire.
Je fais cette remarque, parce que je constate qu'une quantité de
véhicules loués dont ce n'est pas toujours le même
propriétaire sont mis en location alors qu'ils sont la cause souvent
d'accidents très néfastes. Un, entre autres...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'il faut que ce soit
prévu dans la loi...
M. Mailloux: ... sur le boulevard Sainte-Anne, qui a
occasionné plusieurs mortalités.
M. Bédard (Chicoutimi): ... il n'y est pas. On peut
être tenté de faire des économies qui, au bout de la ligne,
coûtent cher.
M. Mailloux: ... de l'économie de bouts de chandelle.
Article 9, adopté?
Le Président (M. Séguin): Article 9.
Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
10.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
11.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Il n'y a rien de
spécial. C'est simplement un changement "d'intitulé".
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
12. Je constate qu'il est 13 hres et cet article peut apporter certaines
difficultés. Alors, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15
hres.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
Reprise de la séance à 15 h 10
M. Séguin (président de la comission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
J'ai un quorum de huit et l'Opposition est présente.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas objection, M. le
Président, parce que c'est une entente...
Le Président (M. Séguin): J'ai toujours
procédé de cette façon. Nous procédions ici par
considération pour les membres de l'Opposition. On avait fini un article
sur lequel il aurait voulu poser des questions ou faire des commentaires, si on
consentait à revenir sur cet article. Autrement, je ne lui enlève
pas de droit de parole.
A l'ordre. Il y aurait un très léger retard de la part du
député de Rouyn-Noranda. Nous allons commencer avec l'article 12,
là où nous étions à 13 heures au moment de la
suspension des travaux. Je demanderais le consentement des membres, lorsque le
député de Rouyn-Noranda arrivera... Il arrive. Je retire mes
commentaires, le voici.
M. Bédard (Chicoutimi): Je plaidais votre cause. A force
d'intervenir...
Le Président (M. Séguin): Article 12. Le
député de Gatineau.
De la vitesse
M. Gratton: M. le Président, de façon très
générale, pour éclairer ma lanterne, est-ce que le
ministre pourrait nous dire quelles étaient les dispositions, surtout au
niveau de la réglementation qu'une municipalité peut faire
vis-à-vis de l'affichage des vitesses maximales? Qu'est-ce qui
était inclus au Code de la route auparavant et qu'est-ce que la nouvelle
loi aura comme résultat?
M. Mailloux: Je vais vous répondre.
De façon générale les pouvoirs des
municipalités, en ce qui concerne les limites de vitesse, sont contenus
dans l'actuel article 76 du Code de la route. Est-ce que vous voulez que je
vous donne lecture de cela?
M. Gratton: Je ne veux pas avoir la lecture des articles. Je
voudrais simplement... En fait, ce que je tente d'avoir...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un parallèle entre ce
qui existait et ce que cela change, ce que la loi change.
M. Gratton: C'est cela.
M. Mailloux: A l'heure actuelle, les municipalités ont
juridiction sur les routes ou rues qui sont comprises dans leur territoire
lorsque ces routes sont à leur entretien, cependant, lorsque c'est
à l'entretien du ministère, c'est le ministère qui
fixe
non pas la vitesse parce qu'elle est prévue dans le Code de la
route, mais c'est la vitesse du code de la route qui s'applique. Les
municipalités... Par exemple, une ville, sur son territoire, peut
encore, à l'heure actuelle, baisser seulement la limite de vitesse de 30
milles à l'heure à 20 milles à l'heure à certains
endroits dangereux.
Avec le projet actuel, la municipalité, tout comme le
ministère, va pouvoir faire varier ces vitesses en fonction de la nature
de la route, son revêtement, sa largeur, etc. Bref, les
municipalités vont pouvoir augmenter à plus que 30 milles
à l'heure la vitesse aux endroits où elles le désirent,
sauf que les règlements municipaux concernant l'augmentation ou la
diminution des limites de vitesse vont devoir obtenir l'approbation du ministre
des Transports.
M. Gratton: Auparavant, les municipalités ne pouvaient pas
réduire, par exemple, la vitesse maximale sur une route, par
réglementation ou autrement, si ladite route était entretenue par
le ministère. C'est ça?
M. Maiiloux: Exact.
Je vais vous donner un exemple que je soulignais tantôt à
Me Laflamme. Sur le boulevard Sainte-Anne qui sera à quatre voies
contiguës, il était auparavant à trois voies contiguës,
la limite de vitesse, hors de Sainte-Anne-de-Beaupré ou de
Beaupré, était de 60 milles à l'heure comme sur toutes les
routes du Québec et, pendant trop longtemps, on a vu cette limite, dans
la zone de Beaupré, Sainte-Anne-de-Beaupré, à 30 milles.
Souvent, en période hivernale, on voyait des gens... Il n'y avait pas un
individu, tous les motels étaient fermés, tout le monde devait
réduire la vitesse à 30 milles et tout le monde se faisait
prendre, parce que tous roulaient à 45 milles, 48 milles;
moi-même, je me suis fait ramasser à 14 reprises.
M. Samson: Vous avez un bon record!
M. Maiiloux: A 45 ou 46 milles à l'heure, ça
devenait quasiment impensable qu'un chauffeur...
M. Bédard (Chicoutimi): Les points de
démérite.
M. Maiiloux: C'était avant les points de
démérite.
M. Bédard (Chicoutimi): Heureusement.
M. Maiiloux: Mais, même prudent, tout le monde se faisait
prendre, mon prédécesseur s'est fait prendre, M. Pinard. La
municipalité avait demandé que la limite soit portée
à 45 milles à l'heure, c'est une route entretenue par la voirie;
cette vitesse, la plupart des gens la respectent. De 60, ils réduisent
à 45 et traversent sans trop de difficulté. C'est pour ça
que je m'informais parce que je me disais que, s'il fallait réduire une
route comme ça de 55 à 30 milles à l'heure, on retomberait
dans les mêmes erreurs qu'on a connues où les radars prenaient
tout le monde systématiquement. C'est une route entretenue par le
ministère, mais qui traverse une municipalité.
M. Gratton: M. le Président, j'avais deux raisons pour
poser cette question. La première, c'est qu'on a plusieurs endroits dans
le comté où on a voulu, pour des raisons fort valables à
mon avis, réduire les vitesses et on a toujours dû
répondre, en vertu du Code de la route, à ce moment-là,
qu'on ne pouvait pas le faire. La deuxième, c'est que j'ai
été moi-même victime d'une situation que décrivait
le ministre pas plus tard qu'hier en venant ici. Je voulais savoir... sur les
autoroutes, et plus particulièrement sur l'autoroute 20 entre
Montréal et Québec...
M. Bédard (Chicoutimi): L'autoroute des Laurentides?
Chicoutimi-Québec?
M. Gratton: Non. Non, vous allez sûrement nous parler de
celle-là après, mais celle qui m'intéresse pour le
moment...
M. Bédard (Chicoutimi): Le panneau...
M. Gratton: C'est la Transcanadienne entre Montréal et
Québec. Sur la partie située dans les limites de la ville de
Montréal, entre le tunnel Hippolyte-Lafontaine et le boulevard
Métropolitain, incluant le boulevard Métropolitain, où la
limite affichée est de 45 milles à l'heure, c'est en vertu de
quoi?
M. Maiiloux: Le code actuel prévoit que lorsqu'une route
est à l'entretien du ministère ou lorsqu'un bout de route ou
d'autoroute est situé à l'intérieur d'une cité ou
d'une ville, la vitesse peut être réduite.
M. Gratton: A l'intérieur?
M. Maiiloux: Oui. Quand c'est à l'intérieur d'une
cité ou d'une ville. Quand c'est à l'intérieur d'un
village, d'une façon générale, il y a des villages qui
traversent l'autoroute 20, entre Québec et Montréal, à ce
moment-là, la vitesse est de 70 milles à l'heure. C'est
simplement à l'intérieur des cités et villes que cela peut
être réduit.
M. Gratton: La distinction qu'il faut faire, c'est entre les
municipalités régies par le Code municipal et la Loi des
cités et villes?
M. Maiiloux: Exactement.
Il y aurait peut-être une autre raison. Même dans un
village, où, forcément, il n'y aurait pas de non-accès, il
y aurait des dangers inhérents le long de la route, à une vitesse
très grande, et le ministère pourrait réduire la vitesse,
parce qu'il y aurait danger.
M. Gratton: M. le ministre, la raison pour laquelle je posais la
question, c'est que, justement, on a des cas semblables dans le comté de
Gati-
neau et, à ma connaissance, on n'a jamais réussi à
en faire accepter par le ministère. Peut-être parce que les
raisons invoquées par les municipalités concernées ne
satisfaisaient pas les autorités du ministère. Chaque fois, on a
répondu qu'en vertu du Code de la route, on ne pouvait permettre la
réduction de la limite de vitesse.
Je pense, par exemple, au chemin Scott, qui donne accès à
l'autoroute A-5 dans la municipalité de Hull-Ouest; je pense à un
chemin dans Saint-Pierre-de-Wakefield, la route 307, où on a eu des
requêtes répétées à cet effet. On a toujours
répondu qu'en vertu du Code de la route, on ne pouvait pas y donner
suite.
Je suppose qu'à ce moment-là, c'est à la suite
d'expertises du ministère qu'on en était venu à la
conclusion qu'il n'y avait pas de raison de les réduire. J'en conclus
donc, M. le Président, que l'amende dont j'écoperai
sûrement pour la contravention que j'ai reçue lundi, et
probablement la perte de points, exigeront que, si je ne suis pas nommé
ministre bientôt, je me promène en train.
M. Bédard (Chicoutimi): Avez-vous d'autres infractions
accumulées?
M. Gratton: Je ne veux pas dire par là, M. le
Président, que j'ai l'impression d'être nommé ministre.
C'est simplement que je demanderai à notre collègue du
ministère des Transports de me donner un "lift" de temps en temps.
M. Samson: Petit train va loin, vous savez. Une Voix: II
ne va pas vite...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, c'est en relation avec le
problème qui vient d'être soulevé par mon collègue
de Gatineau. La limite de vitesse, non pas sur une autoroute, mais sur une
route régionale numérotée, par exemple, lorsqu'elle a
à traverser un village, nous avons certains villages où la
vitesse permise est affichée à 30 milles à l'heure,
d'autres où il n'y a pas de changement, c'est-à-dire où
c'est 60 milles à l'heure, y a-t-il une raison particulière pour
que certains villages bénéficient d'une vitesse réduite
alors que d'autres...
M. Mailloux: Non, c'est parce que la vitesse est
déterminée par le Code de la route. Ce n'est pas le fait qu'il y
ait un panneau indicateur à cet endroit qui fait que la vitesse est de
30 milles à l'heure. Les panneaux, en fait, sont là à
titre indicatif, parce que, dans les villages, les cités et villes, le
code prévoit déjà, à l'article 50 actuel, que la
vitesse est de 30 milles à l'heure, qu'il y ait ou non de panneau
indicateur.
Evidemment, quand il n'y a pas de panneau indicateur, c'est plus
difficile pour les gens, parce que, même si nul n'est censé
ignorer la loi, c'est plus difficile...
M. Samson: Mais vous parlez de villages...
M. Mailloux: ...de savoir quand commence la limite du 30 milles
à l'heure.
NI. Samson: Je m'excuse, je voudrais bien saisir. Vous me parlez
de villages...
M. Mailloux: Oui.
M. Samson: ...de cités...
M. Mailloux: Et de villes, oui.
M. Samson: C'est automatiquement 30 milles à l'heure,
à l'intérieur des limites du village.
M. Mailloux: Oui.
M. Samson: Comment interprète-t-on le mot "village"?
Est-ce que cela veut dire une municipalité, au sens municipal et au sens
du Code municipal?
M. Mailloux: C'est le territoire.
M. Samson: Qu'arrive-t-il dans les cas de territoires non
organisés?
M. Mailloux: Vous voulez-dire où ce n'est pas
municipalisé?
M. Samson: Oui.
M. Mailloux: A ce moment, je ne sais pas. Dans le cas des
corporations de canton, c'est à l'extérieur des villages et des
villes. C'est l'article 50...
M. Samson: Je m'excuse. Ce que j'entends par territoire non
organisé, c'est peut-être particulier à ma région et
à la région de la Gaspésie un peu. Il y a des villages
organisés, mais qui ne sont pas érigés en
municipalités. Le ministère des Transports est peut-être
plus au courant que le BVA de cet état de chose. On appelle cela des
territoires non organisés, mais ce sont quand même des villages
organisés. Il y a une église, une école et tout cela. La
route passe ou en plein milieu du village ou elle contourne un peu le village
ou des choses comme cela.
Dans ces cas, y a-t-il une limite de vitesse actuellement
prévue?
M. Mailloux: C'est à partir de la nouvelle loi, en rapport
avec la nouvelle loi, c'est cela qui serait le mieux.
M. Samson: L'ancienne, c'était quoi?
M. Mailloux: C'est en fonction de ce que la route est à
l'entretien ou non du ministère, parce que le ministère,
même, comme je le disais tantôt, dans le territoire d'une ville,
peut changer la vitesse et la monter à 45 milles à l'heure,
comme, par exemple, sur le boulevard Champlain.
Le boulevard Champlain est un bel exemple de l'état des vitesses
dans le Code de la route.
Vous avez un bout qui est à l'entretien du ministère des
Transports, dans Sillery et dans Sainte-Foy, le bout qui est le plus à
l'ouest, où la vitesse est de 45 milles à l'heure parce que la
route est à l'entretien du ministère. Par contre, quand vous
prenez la courbe un peu plus loin, en allant vers l'est, la vitesse est
réduite à 30 milles à l'heure, dans ce coin, parce que ce
n'est pas à l'entretien du ministère. Alors, c'est la vitesse du
Code de la route qui s'applique.
Pour répondre de façon plus précise à votre
question concernant le territoire non organisé, je vais faire une
vérification si vous voulez bien et je vais plutôt vous
répondre tantôt.
M. Samson: Quand je parle de territoire non organisé, je
parle évidemment d'une route qui est à l'entretien du
ministère. Si je soulève la question, c'est que j'ai dans mon
comté des territoires non organisés. Dans certains villages, il y
a à chaque entrée, des indications de 30 milles à l'heure;
dans d'autres, il n'y en a pas du tout. Pour ces derniers endroits, on a fait
appel au ministère des Transports pour mettre des affiches de 30 milles
à l'heure. On a essuyé, évidemment, des refus. On nous a
dit que le Code de la route ne permettait pas de limites de vitesse, parce que
ces territoires n'entraient pas sous la juridiction du Code municipal.
M. Mailloux: Je vais vérifier exactement...
M. Samson: Je vous laisse le temps de vérifier cela.
M. Mailloux: ... l'expression exacte utilisée.
M. Samson: J'aimerais avoir d'abord votre réponse quant
à l'état actuel, et ce que sera parallèlement la nouvelle
loi pour cette situation. Avec la permission de la commission, sans vouloir
remettre en cause les articles précédents, ce matin, j'ai
oublié quelque chose qui m'apparaît quand même assez
important et qui pourrait être intéressant pour les membres du
Bureau des véhicules automobiles qui auront à préparer la
réglementation. Quant aux questions des certificats à être
émis, suite à des inspections, j'aimerais qu'on retienne
l'idée que si un véhicule n'est pas jugé en bon
état d'immatriculation, qu'il ne puisse pas être conduit sur la
route avec des plaques X; c'est un petit détail peut-être, mais
s'il est trop dangereux pour être immatriculé, il est aussi
dangereux pour rouler avec une plaque X. Cela voudrait dire l'obligation pour
les garagistes de se servir de camions remorques dans des cas comme cela.
Alors, c'est tout simplement une petite remarque qui pourrait être utile
parce que je sais que vous avez pas mal de plaques X en circulation. Il se
pourrait que... J'en ai vu pas mal de toutes les sortes, vous savez. Il
faudrait quand même l'utiliser à bonne fin. Cela va pour cette
observation. Bon!
A l'article 12 toujours, 50, paragraphe 4: J'aimerais connaître...
Il me semble que cet article pourrait être interprété...
"Nul ne peut conduire un véhicule à une lenteur susceptible de
gêner ou d'entraver la circulation normale, excepté dans le cas
où la chose est rendue nécessaire par mesure de
sécurité ou en conformité de la loi". De quelle
façon détermine-t-on si quelqu'un conduit à une lenteur
susceptible de gêner ou d'entraver la circulation normale? Parce
qu'évidemment, cette loi va être appliquée par les
policiers qui auront, peut-être d'un policier à l'autre, un
jugement différent?
M. Mailloux: Prenez la Transcanadienne où c'est
indiqué de 40 à 70 milles à l'heure.
M. Samson: Oui.
M. Mailloux: Si le gars conduit à 35, il est susceptible
de se faire arrêter comme une personne qui agit comme un "sunday driver",
qui obstrue la circulation.
M. Samson: Dans le cas de la Transcanadienne, c'est justement
là que j'amenais l'exemple, parce que je trouve que, dans le cas de la
Transcanadienne, c'est bien fait. On a le maximum permis et le minimum permis,
et, si la personne est en bas du minimum, alors que, sur les autres routes, on
n'a pas ce genre d'indication... Le policier qui arrêterait quelqu'un,
par exemple, en lui disant: Monsieur, vous allez trop lentement, vous
gênez la circulation, on se base sur quoi? De bonne foi, le conducteur
peut croire qu'il ne gêne pas la circulation, alors que l'autre peut
croire le contraire, et les deux peuvent avoir partiellement raison.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de préciser davantage
cette partie de l'article 12.
M. Mailloux: Ce paragraphe 4 reprend à peu près
intégralement le paragraphe 2 de l'actuel article 50 du Code de la
route, et on n'y a apporté, à toutes fins pratiques, aucune
modification. Dans l'ancien article 50, on disait: "Aucun conducteur n'a le
droit de conduire son véhicule dans un chemin public à une
lenteur indue qui gêne ou entrave la circulation normale des autres
véhicules", et, comme nos dossiers ne nous révèlent pas de
difficulté d'application, on l'a reproduit intégralement...
M. Samson: C'est justement, la difficulté d'application ne
vous est pas signalée parce qu'étant donné que l'article
est flou, les policiers ne l'utilisent pas. J'ai l'impression qu'à ce
moment-là, si l'article est inutile, ou bien on l'enlève, ou bien
on le rend utile. Mon impression personnelle est qu'on devrait spécifier
que ce qu'on considère comme lenteur indue ou susceptible de gêner
la circulation, c'est compte tenu du minimum affiché.
On affiche un maximum et en affichant un maximum, il n'est pas plus
difficile d'afficher le minimum. Sur l'autoroute 20, c'est très bien
fait d'ailleurs.
M. Mailloux: C'est bien plus coûteux partout dans le
Québec.
M. Samson: Ecoutez, c'est plus coûteux... Je pense que vous
serez d'accord avec moi qu'avec les modifications que nous apportons au projet
de loi 13, vous êtes quand même obligé de faire la
signalisation.
M. Mailloux: Pourrait-on suggérer quant à un tel
affichage permanent, qu'on y pense au moment où on devra indiquer dans
tout le Québec le système métrique? Parce qu'il ressort
que les indications qu'on va donner dans quelques semaines dans quinze
jours ou trois semaines la nouvelle limite de vitesse, nonobstant les
autoroutes où cela ne change pas pour le moment, cela va être
à reprendre peut-être en octobre ou en novembre 1977. A ce moment,
comme cela deviendra un affichage permanent avec le système
métrique, il faudra peut-être penser sur l'ensemble du
réseau régional, que cela soit le boulevard Talbot ou ailleurs,
à mettre un maximum et un minimum, de manière que tout le monde
soit bien conscient des vitesses permises, maximum ou minimum.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut représenter
combien comme dépense au niveau de l'ensemble du Québec, parce
que la suggestion que fait le ministre peut, à mon sens, avoir un bon
fondement?
M. Mailloux: Cela serait plusieurs centaines de milliers de
dollars pour le réseau régional.
M. Samson: Mais est-ce qu'en fonction de cette nouvelle loi
qui...
M. Bédard (Chicoutimi): ... régional,
provincial...
M. Mailloux: Pour le réseau régional, si on exclut
les autoroutes et les routes à voie divisée, cela serait, pour
des enseignes permanentes, quelques centaines de milliers de dollars. Je le
donne sous réserve. L'affichage temporaire qu'on va mettre sur toutes
les routes à l'exception de celles qu'on vient de mentionner, $200 000.
Il s'agit seulement d'un collant de plastique par-dessus l'autre qui n'est pas
permanent et vous n'avez pas tout ce qu'on voudrait dessus, 45 ou 55. Quelques
centaines de milliers de dollars...
M. Samson: Mais étant donné que vous devez, pour
les fins de l'application de la présente loi, tout de même, coller
une indication de vitesse sur les panneaux existants à moins que... Ils
sont prêts? C'est la réponse que je cherchais.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est l'argument massue.
M. Samson: Ils sont prêts. Je ne peux pas vous demander de
les refaire. Cela n'a pas de bon sens.
Le Président (Séguin): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: Dans le même ordre d'idées, pourrait-on
suggérer c'est à titre de suggestion que je le fais
qu'on profite de l'exemple qui nous est fourni par la province de l'Ontario,
surtout sur les autoroutes?
Quand on parle de personnes qui voyagent trop lentement sur les routes
et plus particulièrement sur les autoroutes, on constate assez souvent
que les Québécois semblent avoir l'habitude de coller du
côté gauche sur les autoroutes, indépendamment de la
vitesse où on voyage. En Ontario, on a l'exemple de panneaux qui
indiquent que la voie de gauche est strictement pour dépasser et ne doit
pas servir à ceux qui s'en vont. S'il y avait possibilité de
sensibiliser d'une façon quelconque l'automobiliste
québécois à garder la droite en autant qu'il ne
dépasse pas, je pense que ce serait encore là une façon
d'améliorer la circulation et, au point de vue sécuritaire, ce
serait une amélioration également.
M. Mailloux: Ce que je pourrais dire là-dessus, c'est
qu'il faudra quand même que, lors du changement au système
métrique, la meilleure signalisation soit donnée partout dans le
Québec. Ce sera peut-être le moment où l'ensemble des
indications permettant aux chauffeurs de connaître les limites de
vitesse, les lois qu'ils doivent observer... qu'on fasse l'impossible, à
ce moment-là, étant donné que ce sera de manière
permanente, pour que chacun puisse les observer. Est-ce qu'il sera
nécessaire, à ce moment-là, de garder seulement le
système métrique et calculer la différence? Je ne voudrais
pas m'avancer là-dedans maintenant. Il y en a qui vont être
drôlement embêtés par le système métrique.
M. Bédard (Chicoutimi): A un moment donné, il va
falloir opter pour un bord ou l'autre, parce que c'est encore plus
mêlant. Quand on a les deux sysèmes, on ne fait pas l'effort de
s'adapter à un. Ce n'est pas facile.
M. Mailloux: Mais le compteur de vitesse des automobiles
actuelles indique en milles et non pas en kilomètres.
M. Samson: II y a différentes façons, j'imagine que
vous y avez déjà pensé. Il y aurait une façon, ce
serait de les afficher des deux façons, ce qui nous amènerait
plus lentement parce qu'on ferait moins d'efforts. D'un autre
côté, il y aurait une autre façon aussi, c'est d'avoir une
petite carte que le ministère pourrait publier, qui peut être
apportée facilement dans une voiture avec une table de comparaison pour
les millages qu'on connaît normalement, c'est-à-dire ce qu'on
connaît comme millage, c'est 20, 30, 45 ou 55 maintenant, 65 milles
à l'heure, 20 milles, cela veut dire tant de kilomètres, etc. Je
pense qu'une table de conversion pratique pourrait être utile pour
l'automobiliste à ce moment-là. Il y a sûrement des
compa-
gnies, dans les nouvelles fabrications qui auront un odomètre,
qui marquera en milles et en kilomètre à l'avenir.
Déjà, il y en a qui marquent les deux. Il y a une
possibilité pour certains modèles. J'imagine que des vendeurs de
pièces comme Canadian Tire, Western Tire ou autres trouveront le gadget
qu'il faut, c'est-à-dire une espèce de collant invisible qui
pourra convenir pour telle ou telle marque. Cela pourrait se faire. Si personne
n'en a l'idée, on peut lancer cette idée.
M. Mailloux: Ma femme va en avoir pour longtemps avant de se
comprendre, parce qu'elle s'est acheté une auto il y a trois ans; elle a
fait 3600 milles en trois ans.
S'il faut qu'elle l'use... système...
M. Samson: Cela va vous prendre toute la fin de semaine pour
savoir combien elle a fait de kilomètres.
Le Président (M. Séguin): Article 12.
Adopté? M. Samson: Non, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): C'est parce qu'on
discutait d'autre chose, je pensais...
M. Bédard (Chicoutimi): On s'entend bien au niveau de la
commission...
M. Samson: Je pense qu'on construit quand même, les
idées ne viennent pas toujours quand on va vite.
Le Président (M. Séguin): Cela, je n'en ai jamais
douté un instant.
M. Samson: Je pense que, d'une façon très positive,
des deux côtés de la table, on essaie de trouver ce qu'il y aura
de mieux, parce qu'autrement, il va falloir qu'on nous revienne avec une autre
loi pour corriger ce qu'on aura oublié. On va essayer d'en oublier le
moins possible.
M. Gratton: Est-ce que je pourrais suggérer qu'on
procède paragraphe par paragraphe ou article par article? Parce que j'ai
l'impression que ça pourrait concentrer la discussion un peu plus.
NI. Samson: Bien, ça se rattache à l'article, ce
qu'on dit présentement.
M. Gratton: Je suis d'accord, mais c'est qu'à un moment
donné, il va falloir les adopter; alors, si on y allait paragraphe par
paragraphe, ça nous aiderait peut-être...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une discussion
générale qu'on peut faire au niveau de l'ensemble d'un article
parce que...
M. Samson: L'article 12 couvre quand même pas mal de choses
en même temps. Ce n'est pas un petit article de trois lignes et ça
nous amène à poser des questions. Vous avez, par exemple,
excédant 55 milles à l'heure sur les chemins à surface en
ciment ou béton bitumineux. Vous avez 45 milles à l'heure sur
gravier et en dehors des cités et villes, municipalités locales
régies par le Code municipal. Là encore, évidemment, on ne
peut peut-être pas régler tout ça aujourd'hui, mais est-ce
qu'on est absolument conscient que, quand on parle de chemins de gravier, il y
a toute la différence au monde entre un chemin de gravier entretenu par
la voirie et construit par la voirie et un chemin de gravier qui a
été transféré par protocole d'entente par le
ministère de la colonisation, par exemple? Je vois qu'on ne fait pas ce
genre de différences et ce n'est pas le même genre de chemin du
tout. Vous avez des chemins construits par le ministère des Transports
qui ont des normes de largeur, de solidité, alors que, sur les chemins
de colonisation, vous vous promenez sur du pontage d'épinette de travers
avec une "barge" de gravier dessus.
M. Mailloux: Je pense qu'on a voulu établir une certaine
différence entre trois grands types de route. Cela aurait quand
même été difficile. Je comprends le député de
Rouyn-Noranda parce qu'il y a une partie de cantons non organisés et
peut-être trois ou quatre autres comtés où il y a des
chemins qui sont assez rudimentaires et qui ressemblent plutôt à
des chemins de pénétration en forêt.
M. Samson: Des portages.
M. Mailloux: Oui, où les critères de construction
correspondent peut-être à un trafic donné qui n'est pas
extrêmement important. Mais j'imagine mal qu'un conducteur, quans
ça va être indiqué 45 milles à l'heure sur ces
routes, si la route ne peut porter que 30 milles à l'heure sur des
pontages comme ceux dont parlait le député de Rouyn-Noranda, ne
se limitera pas lui-même à la vitesse que la route est capable de
supporter. Parce qu'autrement, il faudrait indiquer une autre catégorie
de routes de colonisation qui ne respectent pas tellement de critères de
construction. Cela ferait un mélange assez...
M. Samson: Je pense que le ministre va être d'accord avec
moi que je ne fais pas référence tellement au bon conducteur. Je
fais confiance au jugement d'un bon conducteur pour ralentir quand la route est
trop mauvaise. Mais, malheureusement, tous ne sont pas de cette
catégorie et le bon conducteur peut être victime d'un mauvais
conducteur qui, si c'est marqué 45 et s'il marche sur du pontage ou dans
des trous avec un "hot-rod ", va rouler à 55 et il va risquer la vie du
bon conducteur dans un cas comme celui-là.
Evidemment, je n'ai pas d'objection si le Vni-nistre me dit qu'il va
libérer les crédits qu'il faut pour standardiser ce genre de
route, cela réglerait tout le problème.
M. Mailloux: Dans les cantons non organisés
et dans des routes qui conduisent, je ne dirai pas nulle part, mais vers
peu d'habitations, ou des chemins à vocation touristique ou
forestière, il y a des routes où il n'y aura pas de limite de
vitesse indiquée. C'est simplement suivant la volonté du
conducteur en cause à choisir sa limite de vitesse; mais il y aurait
peut-être la possibilité aussi, où ce ne sont pas des
cantons organisés, que les municipalités disent quelle sorte de
limite de vitesse elles veulent dans ces endroits-là.
M. Samson: Dans une municipalité, je pense que le
problème ne se pose pas. Elle est capable de limiter leur...
M. Mailloux: Dans les cantons non organisés, disons qu'on
tâchera d'en tenir compte pour voir s'il n'y a pas moyen de les
aider.
M. Samson: Peut-être en utilisant le genre d'affichage
"lentement" ou quelque chose comme cela.
M. Mailloux: ... possiblement les réduire. M. Samson:
Oui.
M. Mailloux: La loi nous permettrait de les réduire.
M. Samson: La loi le permettrait.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
l'article...
M. Samson: Vous le catégoriseriez dans les chemins de
terre?
M. Mailloux: Y a-t-il un amendement à cet article?
Le Président (M. Séguin): II y en a plusieurs qui
se rapportent à l'article 1250.
M. Mailloux: Celui qui est à la première page,
à l'article 2.
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Mailloux: Page 6, article 50.
Le Président (M. Séguin): Page 6, article 50,
paragraphe 3.
M. Mailloux: Oui.
Le Président (M. Séguin): Remplacer le
sous-paragraphe b) par le suivant, et b) se lirait: "excédant 55 milles
à l'heure, sur les grands chemins numérotés, à
surface en béton de ciment, en béton bitumineux et autres
surfaces du même genre, en dehors des cités, villes et
villages".
Il y a d'autres propositions d'amendements, dans les sous-paragraphes
c), d) et e), remplacer les mots "municipalités locales régies
par le Code municipal" par le mot "village".
Une Voix: Là, vous rejoignez mon affaire.
Le Président (M. Séguin): Changer l'appellation des
sous-paragraphes c), d) et e) qui deviendront les sous-paragraphes d) e) et f).
Que ce changement suivant, ajouter, comme sous-paragraphe c), le suivant: Le
sous-paragraphe c) deviendrait "excédant 50 milles à l'heure sur
les autres chemins en surface en béton de ciment, en béton
bitumineux et autres surfaces du même genre, en dehors des cités,
villes et villages". Et remplacer le sous-paragraphe f) par le sous-paragraphe
g) suivant: le sous-paragraphe g) deviendrait donc: "une vitesse
excédant 30 milles dans les zones scolaires, lors de l'entrée ou
de la sortie des élèves".
Encore à la page 6, mais pour commencer, il y a ces suggestions
qui sont faites comme plusieurs amendements groupés sous un amendement
général, à plusieurs paragraphes.
Le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Cet amendement répond aux inquiétudes
que j'ai mentionnées tantôt. Est-ce bien cela?
M. Mailloux: En fait, c'est parce qu'il s'était
glissé une coquille de rédaction dans le bill 13, que nous avons
corrigée. Dans les sous-paragraphes c), d) et e), on va prendre
l'exemple du sous-paragraphe c), "une vitesse excédant 45 milles
à l'heure sur les chemins en gravier, en dehors des cités, des
villes et des municipalités locales régies par le Code
municipal".
Cela avait été rédigé ainsi, dans l'optique
où, en omettant qu'il existait encore des corporations municipales
régies par le Code municipal, qui n'étaient pas des villages,
mais, par exemple, des corporations de comté. Ce sont quand même
des corporations régies par le Code municipal, mais ce n'est pas un
village, c'est une corporation.
Cette coquille avait pour effet de diminuer les vitesses à 30
milles à l'heure. Il y a beaucoup de territoires dans des corporations
de comté, qui sont régies par le Code municipal
également.
C'est simplement pour corriger cette coquille qui s'était
glissée à cet endroit. Cela ne répond pas à votre
préoccupation de tout à l'heure.
M. Samson: Village au lieu de "municipalité régie
par le Code municipal", cela veut dire que cela devient municipalité,
dans le fond. Cela ne devient pas municipalité locale, mais cela devient
territoire régi par le Code municipal, plutôt qu'une
"municipalité régie par le Code municipal". C'est bien cela que
je comprends.
M. Mailloux: Oui.
M. Samson: A ce moment, cela donnerait la possibilité au
ministère de prendre les décisions qui s'imposent en ce qui
concerne les villages, si je comprends bien l'article.
M. Mailloux: En ce qui concerne les villages.
M. Samson: Les villages, oui. Moi, je fais toujours
référence aux villages non organisés pour lesquels je
m'inquiète présentement.
M. Mailloux: Non, cela...
M. Samson: Ils sont régis par le Code municipal, mais le
village lui-même n'est pas régi au sens de l'article 50 c),
suivant l'ancienne rédaction.
M. Mailloux: L'article 50 tel que proposé, c'est une
normalisation des vitesses, mais on va voir plus loin, dans les autres
articles, que le ministre va pouvoir modifier ces vitesses, soit en les
augmentant, soit en les diminuant. C'est la même chose pour les
municipalités.
M. Samson: C'est une normalisation des vitesses, en
spécifiant "village"...
M. Mailloux: C'est cela, la vitesse selon celle prévue
à l'article 50, à moins que le ministre ou la municipalité
concernée ne l'ait modifiée.
M. Samson: C'est cela. C'est autrement.
M. Mailloux: Cela va corriger partiellement votre
problème.
M. Samson: Cela va le corriger partiellement, en insérant
la notion de village, plutôt que municipalité locale régie
par le Code municipal.
M. Mailloux: D'ailleurs, aux endroits où la situation va
être justifiée, le ministre, si ce n'est pas un territoire
organisé, pourrait théoriquement aller changer la vitesse
à cet endroit. C'est quand même un village, c'est une
agglomération.
M. Samson: Voyez-vous, mon inquiétude provient du fait
suivant. Ce sont peut-être des expériences semblables à
celles du député de Gatineau et aux quatorze expériences
du ministre. Des gens se font "coller" un billet de circulation pour avoir
traversé à 40 milles à l'heure dans un village non
organisé où il y avait un panneau d'affichage de 30 milles
à l'heure. Au village voisin, où il n'y avait pas de panneau
d'affichage de 30 milles à l'heure, on nous a refusé d'en placer
un en nous disant qu'on n'avait pas le droit de le faire, parce que le Code
municipal ne le permettait pas. Donc, il y a un vice de forme. D'une part,
c'est qu'on va pénaliser quelqu'un pour une infraction qu'il n'a pas
faite. Le policier, que veux-tu qu'il fasse? Il s'en va dans le village et il
voit le panneau d'affichage de 30 milles à l'heure et il surveille.
Mais, le gars "ramasse" le billet et, au bureau juridique du Code de la route,
on va lui envoyer une infraction et on va lui faire perdre des points de
démérite.
M. Bédard (Chicoutimi): II est obligé de
s'acclimater à des règlements différents d'un village
à l'autre.
M. Samson: D'un village à l'autre, et ce qui est pire que
tout cela, c'est que, quand il a reçu le "ticket", il l'a reçu
par fausse représentation. Mais, combien y a-t-il de gens qui le savent?
Combien y a-t-il de gens qui sont prêts à prendre un avocat et
aller se défendre de cela en cour? Ils vont plutôt payer et perdre
deux, trois ou quatre points. C'est une injustice. Cela coûte moins cher
que de prendre un avocat, bien sûr. Remarquez que je n'ai rien contre les
avocats.
M. Gratton: Je ne peux pas en dire autant.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce qu'en fait, le projet de loi
nous ramène à une sorte de standardisation des limites de
vitesse.
M. Mailloux: Sauf dans les cas où le lieutenant-gouverneur
en conseil le jugera à propos.
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment, ce sera
indiqué dans...
M. Mailloux: S'il y a une contrainte, on doit donner une
indication différente.
M. Samson: Peut-on être assuré je pense que
c'est important pour toute la population, pour tous les automobilistes, en tout
cas que, quand il y aura un panneau d'affichage quelque part indiquant
un maximum de vitesse ou un minimum, ce ne sera pas un faux panneau
d'affichage, que ce sera là en fonction de la loi et de la
réglementation? Présentement, c'est notre problème. Nous
avons des panneaux d'affichage qui n'ont pas lieu d'exister. Est-ce qu'on peut
nous assurer de cela?
M. Mailloux: Le texte de loi dit: L'installation de panneaux
officiels de signalisation fait preuve de la décision du ministre." Les
panneaux...
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment, il va falloir assurer
une surveillance pour que personne ne s'arroge le droit de placer des panneaux,
quelqu'autorité gouvernementale que ce soit.
M. Samson: Au ministère des Transports, tient-on un
registre des panneaux d'affichage ou des endroits exacts...
M. Mailloux: II avait été question qu'on
l'enlève ou non, mais là il va exister.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a une obligation d'en avoir
un.
M. Mailloux: Une obligation... Article 50a, paragraphe 2,
qu'est-ce que le ministre va changer par rapport à l'article 50?
Le problème dont parle le député de Rouyn-Noranda,
cela touche principalement aux cantons non organisés. Ce sont
principalement des agglomérations.
Je pense qu'il faudra peut-être, malgré qu'il n'y a pas de
municipalité organisée, malgré que
c'est simplement par subvention qu'on aide ces cantons non
organisés, apporter, sans que ce soit indiqué dans la loi, une
attention également à ces routes et voir de quelle façon
les limites devront être indiquées suivant la portée d'une
route donnée. Je pense qu'on pourra ultérieurement, à
l'affichage public qu'on fera, s'en occuper également.
M. Samson: Est-ce que les officiers locaux ou régionaux
auront à se prononcer en quelque sorte sur la décision à
prendre, parce que, si mes renseignements sont bons, il y a actuellement un
système de signalisation vers lequel toutes les demandes sont
dirigées. Souvent, vous avez un divisionnaire ou un directeur
régional qui connaît bien son territoire et qui peut se former une
très bonne opinion en fonction de l'expérience, alors que, de
Québec, c'est plus difficile, bien entendu.
M. Mailloux: II est indiscutable que le lieutenant-gouverneur en
conseil n'agit que sur les recommandations qui lui viennent de la
région. Mais comme on est dans une campagne intensive de
sécurité routière, j'imagine qu'on va davantage
sensibiliser l'ensemble de nos divisions aux endroits où il y a eu des
mortalités ou des accidents fréquents qui se sont produits. Il
faudra non pas paralyser la circulation mais, là où il y a des
dangers exceptionnels, faire, le nécessaire pour indiquer certaines
vitesses, et ne pas exposer tous les voyageurs à des dangers
exceptionnels. Je ne voudrais pas quand même promettre la perfection dans
l'espace de quelques semaines. Il ressort quand même que l'ensemble de
nos gens dans le milieu devraient pouvoir mettre en place un service de
signalisation susceptible de réduire le nombre d'accidents. D'ici 1977,
à l'automne, il y a quand même une autre procédure
permanente qui viendra. Les erreurs de parcours qu'on va faire, on sera
peut-être susceptible à ce moment de les corriger...
M. Samson: L'expérience de l'application de la loi aussi
va y faire quelque chose.
M. Mailloux: Oui.
M. Samson: J'aurais une autre question à poser à
l'article 12 et à l'amendement: remplacer le sous-paragraphe f) par le
paragraphe g) qui dit: Suivant une vitesse excédant 30 milles à
l'heure dans les zones scolaires lors de l'entrée et la sortie des
élèves. Il me semble que, 30 milles à l'heure, c'est vite
dans une zone scolaire, à l'occasion de l'entrée ou de la sortie,
aux heures d'entrée et de sortie.
M. Mailloux: Ce n'est peut-être pas vite, mais ce que je
prétends qu'il ne se fait pas, c'est qu'on ne respecte pas les
très basses limites de vitesse. Actuellement, je pense que c'est 33% des
gens ou 50% qui se font tuer à l'intérieur des limites de 30
milles à l'heure dans tout le Québec, c'est 50%; c'est parce
qu'on ne respecte pas ces limites. Quand c'est écrit 30 milles à
l'heure, on va à 50 milles à l'heure. Quand c'est écrit 45
milles à l'heure, on va à 70 milles à l'heure. Si la
limite de vitesse était respectée, parce qu'à 30 milles,
je pense bien qu'une automobile d'une date récente je dois en
faire une description à un vendeur automobile peut
s'arrêter très vite, je pense. Mais quand le gars va à 45
ou 50 milles cela prend peut-être trois ou quatre pieds de plus et
l'enfant vient de se faire écraser. Il y a quantité d'endroits
où c'est indiqué 20 milles à l'heure, dans les zones
scolaires, mais ce n'est pas plus respecté non plus, parce que 20 milles
à l'heure...
M. Samson: Evidemment, tout est en fonction de la surveillance,
aussi longtemps que la population ne se sera pas habituée, et je pense
que le fait que le ministère ait décidé d'amener cette loi
pour rendre la circulation plus sécuritaire est une excellente occasion
d'apporter tous les correctifs. Bien sûr, vous allez avoir une
période de rodage. Les Québécois sont malheureusement
habitués à rouler un peu vite. Quand on change de province ou
qu'on s'en va vers les Etats-Unis, on s'habitue, dans l'espace d'une
demi-heure, à rouler moins vite, parce que l'ensemble de la circulation
est différent. Les gens roulent moins vite là-bas.
M. Mailloux: A l'article 50 a), on constate que le ministre peut,
pour des motifs de sécurité routière, réduire ou
augmenter les limites de vitesse prévues au paragraphe 3 de l'article 50
pour tous les véhicules automobiles ou pour certaines catégories
d'entre eux. Il y a également une clause pour les
municipalités.
A la page 11, l'article 19 du projet de loi, remplacer le paragraphe 6
par le suivant: "N'empêche un conseil municipal d'une cité, ville
ou village de réglementer la vitesse des véhicules automobiles
dans son territoire, sauf sur les chemins ou parties de chemin dont l'entretien
est à la charge de l'autorité provinciale, qui est couvert par
l'autre article, et sur les chemins ou parties de chemins sur lesquels
l'autorité provinciale a placé des panneaux officiels de
signalisation conformément au paragraphe 1 de l'article 50 ou à
l'article 50a. Cependant, lorsque le conseil municipal stipule une limite de
vitesse moindre ou supérieure à celle de l'article 50, il doit
prendre les dispositions nécessaires pour que la vitesse soit clairement
indiquée par des panneaux officiels de signalisation à la vue du
public, à défaut de quoi ce sont les dispositions de l'article 50
qui s'appliquent".
M. Samson: C'est ça qui nous amène des
problèmes. De nombreux problèmes nous sont causés par
cette différence qui existe ou qui peut exister d'une
municipalité à l'autre. Je pense que, quand on fait
référence à la question scolaire, nous devrions avoir le
souci de normaliser la limite de vitesse dans l'ensemble du territoire du
Québec. Je pense qu'on devrait aller là.
M. Mailloux: Tous les règlements des municipalités
seront soumis pour approbation par le ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Par le ministère.
M. Samson: Oui, mais est-ce que le ministère aura ce
souci, en ce qui concerne les zones scolaires, de normaliser ça? Vous
savez, si un conducteur québécois sait que, dans une zone
scolaire, c'est 20 milles et que c'est pareil dant tout le Québec, cela
rentre bien plus dans la tête que s'il s'en va dans telle ville et que
c'est à 30, à telle autre ville, c'est à 25 et, à
telle autre ville, c'est à 20. Sur ce sujet, il n'y a personne de
parfait. Le conducteur est obligé de regarder en avant s'il veut tenir
le chemin, et les affiches, il arrive parfois qu'il en passe quelques-unes. Il
se ramasse dans une zone de 30 milles à l'heure à 45 milles,
parce qu'il n'a pas vu l'affiche. Cela arrive. Si on sait que, partout au
Québec, dans les zones scolaires, c'est 20 milles, déjà,
mentalement, on prépare tout le monde à 20 milles à
l'heure dans les zones scolaires. Je pense que, dans ce secteur, il est
arrivé tellement d'accidents en face des écoles, je
considère que 30 milles, c'est trop vite. Bien sûr, si on me dit:
C'est parce que les gens ne la respectent pas, il ne faut quand même pas
faire une loi en tenant pour acquis qu'il n'y a personne qui va la
respecter.
M. Mailloux: Je pense que le député de
Rouyn-Noranda acceptera le fait qu'il y a des zones scolaires, mais il y a une
multitude de zones scolaires qui ne sont pas pareilles les unes par rapport aux
autres. Si vous êtes dans un chemin ou une rue municipale de 30 pieds de
largeur où il y a souvent des véhicules de stationnés et
où il y a un danger extrême qu'un enfant débouche à
l'avant d'un véhicule stationné, c'est indiscutable qu'à
20 milles à l'heure, parfois, ce soit déjà
exagéré, tandis que, quand vous êtes sur une voie comme
celle que je vois à l'école polyvalente de Beaupré, de
quatre voies, et où on a un dégagement de chaque
côté, même si on indiquait 20 milles à l'heure, il
est fort possible que les gens passent à 30 milles à l'heure, qui
est la vitesse nord-américaine.
M. Samson: Oui, mais je pense que...
M. Mailloux: C'est suivant le dégagement qu'elle a...
M. Samson: ... on pourrait peut-être apporter une nuance.
Une zone scolaire, sise à proximité d'une autoroute, par exemple,
n'a pas la même portée, parce que la zone scolaire est quand
même à proximité, mais assez éloignée de la
route comme telle, de sorte que les autobus scolaires ne stationnent pas sur la
grand-route pour permettre aux enfants de monter, alors que, dans les villes...
Il faudrait peut-être apporter cette nuance. Dans le fond, je cherche une
possibilité de normaliser, à condition que ce soit possible de le
faire. Il faudrait peut-être spécifier ville, village ou, comme
vous l'avez fait dans les autres articles, cité, ville ou village,
là où on est sur une rue. Cela veut dire qu'il y a des
possibilités de stationnement. Cela veut dire que les enfants sont
obligés, assez souvent, de sortir dans la rue pour monter dans l'autobus
scolaire. Il y a une grande différence entre ça et un CEGEP ou
une polyvalente qui est située au bord d'une grand-route, mais qui est
quand même à 300 ou à 400 pieds et où il y a une
cour où les enfants ont accès aux autobus facilement sans
être obligés d'aller dans la rue.
M. Mailloux: A partir du moment où il y a la
présence d'un autobus scolaire, quand il s'agit de monter dans l'autobus
ou de descendre de l'autobus, les clignotants lumineux doivent être en
fonction et, à ce moment-là, la vitesse doit tomber à
zéro, puisqu'il faut faire un arrêt complet en attendant que
l'autobus ait cessé ses signaux lumineux et se soit mis en marche.
La raison pour laquelle on a mentionné 30 milles à l'heure
plutôt qu'une autre limite est simple. D'abord, elle se trouvait dans le
code précédent. Elle se trouve dans les codes qu'on a
consultés, américains comme canadiens, et la possibilité
qu'on a donnée au ministre de même qu'aux municipalités
d'intervenir dans des cas particuliers nous a incités à maintenir
30 milles comme norme, et les circonstances particulières nous
amèneraient à réduire la norme de façon
spécifique pour des cas spécifiques.
En fait, si on devait faire une appréciation
générale là-dessus, ce qui est mentionné
là-dedans est une indication générale de ce que devrait
être la vitesse dans des conditions ordinaires, et les pouvoirs
donnés aux municipalités comme ceux donnés au ministre
permettent de réglementer dans les cas extraordinaires,
c'est-à-dire en dehors de l'ordinaire, dans un sens ou dans l'autre.
Le Président (M. Séguin): Le député
d'Iberville.
Surveillance policière
M. Tremblay: M. le Président, arrive-t-il que les
responsables, comme le ministère des Transports, de la circulation et de
la sécurité routière dans un territoire donné,
soient également les responsables de la surveillance? Je ne parle pas
d'ici, naturellement, parce qu'ici, c'est la Sûreté du
Québec qui surveille, et vous autres, vous émettez les principes
du code. Dans les autres provinces ou dans d'autres pays, à votre
connaissance, M. Laflamme, cela se fait-il par le même service, par
exemple, celui qui émet les directives du code et celui qui surveille
son code?
M. Mailloux: Rarement parce que, généralement, la
surveillance se fait de façon policière, c'est-à-dire par
des gens qui sont habilités à dresser des contraventions et cela
ne les empêche pas, s'ils relèvent d'une même
autorité, de faire des recommandations...
M. Tremblay: Ma question est pour savoir s'il y a des endroits
où ie ministère impliqué, comme le vôtre, par
exemple, qui porterait peut-être un
autre nom dans un autre pays, est également celui qui
procède à la surveillance de son code ou si partout c'est un
service qui émet le code et l'autre service qui surveille.
Je me suis toujours posé cette question, et cela faisait
longtemps que je voulais vous la poser. Je l'ai fait.
M. Mailloux: J'essaie de voir à quel endroit cela serait
sous le même chapeau. Je sais qu'il existe des...
M. Tremblay: En Suisse, par exemple...
M. Mailloux: II y aurait peut-être plus... En Suède,
je sais qu'il y a des patrouilles routières qui relèvent d'une
autorité qui a la responsabilité de l'ensemble de la
sécurité routière. Par ensemble de la
sécurité routière, j'entends également la
normalisation de la construction des routes, la normalisation de la
signalisation, la normalisation de l'apprentissage de la conduite. Il y aurait
dans ce pays, en Suède...
M. Tremblay: N'est-ce pas ainsi en Suisse?
M. Mailloux: En Suisse? Je ne suis pas familier...
M. Tremblay: Il me semble que c'est fédéral...
M. Mailloux: Possiblement.
M. Tremblay: ... dans tout le pays.
M. Mailloux: Je ne suis pas familier avec les conditions qui y
prévalent.
M. Tremblay: II n'en a jamais été question dans vos
réflexions avec le ministre ou avec les hauts fonctionnaires des deux
ministères pour un jour finalement en arriver à ce que le
problème de la route au Québec soit la responsabilité
totale du ministère que vous dirigez.
M. Mailloux: II en a été question, oui, il en est
question chaque fois qu'on discute de coordination et de sécurité
routière, mais, à ce moment, on se rend rapidement compte que
l'organisme coor-donnateur idéal est le Conseil des ministres, parce
qu'il a juridiction sur l'ensemble du problème.
M. Tremblay: Oui, mais, à la lumière de ces
réflexions, est-il arrivé une espèce de consensus sur un
avant-projet qui serait écrit, par exemple, qui aurait pour effet de
chapeauter, à un certain moment, toutes ces responsabilités?
M. Mailloux: II y a un autre problème qui se pose aussi.
Si on décidait de faire de nos officiers qui surveillent la circulation
lourde, un bon matin ce que je n'annonce pas, loin de là
des surveillants routiers pour tout véhicule y circulant, il faudrait
commencer par négocier d'autres conventions de travail, parce qu'ils
n'ont pas ac- tuellement d'autorisation dans ce sens. C'est un peu le
même problème qui se pose avec les gardes-forestiers qui gardent
les barrières. Ils peuvent voir passer quelqu'un avec cent truites, et
ils n'ont même pas le droit de les intercepter. C'est un problème
qui est en discussion autant au ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, au service de protection de la faune...
M. Tremblay: M. le ministre, ma question va plus loin que cela.
Je m'adresse à M. Laflamme parce qu'il participe sans doute depuis
longtemps à des réunions de penseurs à cet effet. Est-ce
que réellement la surveillance de la sécurité
routière en général, de la circulation, serait
naturellement ou nécessairement une affectation policière? Est-ce
que la surveillance d'une route est un travail de policier? Voilà ce que
je me demande.
M. Mailloux: Si on surveille la route dans le but d'examiner la
circulation et de sévir si les gens ne se conforment pas aux normes de
circulation, c'est plus policier que...
M. Tremblay: Nous n'avons jamais connu d'autres systèmes
au Québec. Donc, je ne le sais pas.
M. Mailloux: Vous parlez de discussions. Il y a deux
écoles de pensée qui s'opposent là-dessus, l'une qui
voudrait que la surveillance de la route soit confiée à une
patrouille de surveillance routière spécialisée...
M. Tremblay: Spécialisée.
M. Mailloux: ... et servant uniquement à cela. Ce qui
arriverait, c'est qu'on n'aurait aucun autre rôle policier. L'autre
école de pensée veut que les forces policières doivent
être polyvalentes, puissent servir à la surveillance
routière et également à la prévention du crime en
général. Celle qui a été retenue au Québec,
c'est la polyvalence des forces policières.
M. Tremblay: Quant à l'expérience de certains
autres pays, vous n'en avez pas assez proche de vous...
M. Mailloux: II y a plusieurs Etats américains où
il y a des corps de patrouille routière purement et simplement.
M. Tremblay: Est-ce que cela s'avère, au niveau des
résultats, plus convaincant que notre système à nous?
M. Mailloux: Cela peut s'avérer... sur une région
spécifique donnée.
M. Tremblay: Comme New York, par exemple, c'est la patrouille
routière qui s'y trouve.
M. Mailloux: On pourrait rester ici au Québec. La
surveillance des autoroutes se fait par une po-
lice des autoroutes, mais la surveillance des autoroutes est beaucoup
plus facile à faire que la surveillance...
M. Tremblay: Cela ne se compare pas.
M. Mailloux: ... d'un réseau routier aussi énorme
que le réseau routier du Québec.
Alors, surveiller la 20 avec des patrouilleurs du ministère des
Transports, cela peut aller fort bien. Surveiller des régions dont on
faisait mention tout à l'heure, des régions dont les
communications sont peu faciles et peu fréquentes, cela devient
extrêmement onéreux.
M. Tremblay: Au niveau des routes régionales, cela
devient...
M. Mailloux: C'est extrêmement onéreux.
A part cela, certains Etats américains peuvent se permettre des
policiers, comme les "Highway Patrol", parce qu'ils ont quand même un
volume de circulation énormément plus important que celui qu'on
connaît sur nos routes. Mais s'il fallait que le Québec se mette
à placer des corps de police spécifiquement attachés
à la surveillance des routes, cela n'empêcherait pas la
Sûreté du Québec d'être obligée, pour toutes
sortes d'autres crimes qui se commettent, d'être sur le réseau
routier.
M. Tremblay: M. le ministre, cela arrive à nous dire ce
que tout le monde pense, savoir, au Québec, peut-être ailleurs
aussi, mais au Québec, de toute façon, la surveillance ne se fait
pas de façon adéquate. Dans votre région, comme dans la
mienne, comme dans la sienne je ne parle pas des villes, je parle des
régions rurales il y a des journées entières qui se
passent durant lesquelles vous ne voyez pas un policier sur une route, un rang
donné ou une route donnée.
M. Mailloux: II faudrait peut-être que le
député comprenne qu'on est six millions de contribuables et on a
44 000 milles de réseau routier. Alors, à moins d'avoir une
armée où vous en verriez partout, je n'ai pas les moyens et je ne
pense pas que le gouvernement n'ait jamais les moyens d'en mettre pour que vous
en voyiez tous les dix minutes. Ce n'est pas possible. Ce serait probablement
souhaitable pour un meilleur contrôle, mais il demeure qu'actuellement
c'est impensable. Est-ce que les méthodes il faudrait en discuter
avec un autre ministère ne sont pas assez voyantes? Est-ce que
cela devrait être fait d'une autre façon? J'imagine qu'ils
regardent l'expérience d'autres Etats ou pays également. Mais il
n'y en a pas assez pour un aussi vaste territoire. Quand le
député de Rouyn-Noranda s'en va à Porto-Rico, il en voit
partout parce que le réseau routier est très restreint pour un
nombre de population assez important.
M. Samson: Vous ouvrez là une porte qui peut nous amener
sur une conclusion peut-être intéressante. Bien sûr, je suis
d'accord avec le minis- tre qu'avec le territoire que nous avons, ce n'est pas
facile d'avoir des policiers partout, d'autant plus que la formation de nos
policiers provinciaux est très bonne. Pour les agents, le fait de
devenir, pour certains jours, que des patrouilleurs de route, j'imagine que
cela ne doit pas trop les intéresser. Ils ont une formation qui est
beaucoup plus avancée que celle d'un patrouilleur de route. Le ministre
a donné l'exemple de Porto-Rico où on voit plusieurs policiers.
Dans plusieurs Etats américains aussi...
M. Mailloux: Je n'y suis pas allé, j'ai
écouté...
M. Samson: Je remarque que vous m'avez écouté, M.
le ministre, avec attention...
M. Mailloux: J'aime être bien objectif. M. Samson:
Cela m'amène à dire ceci...
M. Tremblay: M. le Président, je suis d'accord pour que
mon collègue continue, mais je lui fais remarquer que j'avais la parole;
je reviendrai.
Le Président (M. Séguin): Continuez.
M. Tremblay: Non, c'est parce que je ne veux pas embêter le
ministre non plus.
M. Mailloux: Pour autant qu'on va pouvoir apporter des
progrès tantôt.
M. Samson: Ce que je voudrais dire, c'est que...
M. Tremblay: Ce qui va arriver, c'est qu'on ne s'en parlera
jamais de ça.
M. Samson: ...d'orienter...
M. Tremblay: On n'a jamais le temps de s'en parler.
M. Samson: ...la pensée de la surveillance routière
vers une surveillance plus accrue sur les routes très
achalandées, ça veut dire quand même beaucoup moins
d'efforts que si nous le faisions sur l'ensemble du territoire. Je fais
référence à la route 20, à la 15, à la 55,
aux autoroutes. Sur les autoroutes, sauf sur l'autoroute des Laurentides et des
Cantons de l'Est et la 40, où les patrouilles routières
relèvent de l'Office des autoroutes, on en voit
régulièrement, mais sur la Transcanadienne, dis-je, il me semble
qu'on devrait avoir une surveillance plus visible.
M. Mailloux: M. le Président, si le député
de Rouyn-Noranda me permettait, je pense que mes officiers tâchent
d'insister pour qu'on fasse de la surveillance dans les endroits où se
produisent les accidents. Quand vous regardez le rapport annuel 1973/74, vous
constatez quand même je ne voudrais pas faire erreur que
moins de 5% des accidents mortels arrivent sur les autoroutes, où
se fait le gros de la circulation au Québec, c'est moins de 5% de
tous les accidents.
M. Tremblay: Je suis d'accord avec vous.
M. Mailloux: Pourquoi allons-nous y mettre un armée de
policiers alors qu'on ne retrouve, malgré une circulation intense, que
moins de 5% des mortalités ou des accidents. On doit, je pense,
accentuer la surveillance là où les accidents se produisent, dans
des zones réduites de 20, 30 ou 45 milles à l'heure, dans les
chemins de terre et dans les chemins de rang. C'est là que la
surveillance doit être amplifiée, parce qu'on a de bons
résultats actuellement, malgré l'absence de surveillance
adéquate des routes les mieux construites. Il n'y a à peu
près pas d'accidents pour le volume de circulation qu'il y a, mais
où il y a des accidents sans arrêt, je pense qu'il va falloir y
faire un effort spécial.
M. Samson: II reste une chose, c'est que sur les grandes
autoroutes...
M. Mailloux: Toutes les autoroutes, 35%.
M. Samson: Oui, mais il reste une chose, c'est qu'on est
peut-être chanceux à ce moment-ci. On a vu, je l'ai encore vu la
semaine dernière en circulant entre Québec et Montréal,
des conducteurs nous dépasser par la droite, nous couper à
gauche, nous redépasser par la gauche, faire du slalom. On est chanceux
de ne pas avoir eu d'accident à ce moment-là. Mais rappelons-nous
que l'ancienne route 9, qui était quand même une autoroute, a
été baptisée l'autoroute de la mort. Il en est
arrivé des accidents sur cette autoroute et c'était une autoroute
aussi intéressante que certaines autres.
M. Mailloux: Au ministère des transports, à tout
moment, je vois dans les journaux l'autoroute de la mort dans telle
région, dans telle région là et dans telle région;
ce sont toutes des autoroutes de la mort.
M. Samson: Oui, mais disons que...
M. Mailloux: Le boulevard Talbot, c'était l'autoroute de
la mort.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que, là, c'est
vrai!
M. Samson: Bien entendu, je pense que le ministre va être
d'accord avec moi que l'ancienne route 9 était reconnue pourra et il y
avait réellement un danger. Je me demande, sans exagérer, s'il
n'y aurait pas lieu, d'y permettre davantage une surveillance visible. Quand on
voit les policiers sur la route 20, c'est quand ils vous ont poignés au
radar. C'est là que vous les voyez. Pourquoi ne pas les voir autrement?
Cela ne prend pas plus de policiers. Il me semble que s'ils sont là pour
se cacher avec un radar, ils pourraient y être visibles.
Evidemment, il y aurait moins de billets de contravention de
distribués et il y aurait plus de prudence. Ce n'est pas seulement la
vitesse qui est dangereuse, il y a le slalom dont je vous ai parlé
tantôt, je considère que c'est bien plus dangereux sur la route 20
que de rouler à 90 milles à l'heure, et ça arrive. Le seul
moment où on a l'impression d'être bien surveillé, c'est
quand on nous a poignés. Autrement, on ne les voit pas.
Evidemment, cela relève du ministère de la Justice, mais
le Code de la route, celui que nous étudions présentement, c'est
ce qui doit être appliqué.
Il me semble que son application doit être aussi en fonction des
visions de ceux qui vont voter ce Code de la route. Si on vote un beau Code de
la route avec pas mal de prévisions, si d'un autre côté, il
n'y a pas une coordination de mouvement avec ceux-là qui doivent en
exercer la surveillance et l'application, on aura travaillé un petit peu
dans le vide.
Je n'aimerais pas qu'on travaille dans le vide, dans le fond, parce que
là, on fait un effort. C'est louable, de la part du ministère des
Transports, de faire un effort pour arriver à une meilleure
sécurité routière. C'est dans ce sens-là que nous
avons parlé de patrouilleurs spécialisés.
Mais ce n'est pas facile, au Québec, d'avoir des patrouilleurs
spécialisés, compte tenu de l'expérience si on se
reporte aux expériences policières que nos policiers ont
souvent réussi, par le Code de la route, à intercepter des
voitures et par ces interceptions dé voitures, découvert des
criminels.
La polyvalence du policier est importante. Si vous avez seulement un
surveillant routier qui n'a aucune espèce de formation autre que la
surveillance routière, il peut arrêter un voyage complet de
marijuana et il ne s'en apercevra même pas.
M. Bédard (Chicoutimi): II peut s'asseoir sur la
caisse.
M. Samson: II peut s'asseoir sur la caisse, oui, et prendre une
"50" avec le gars. Mais il reste une chose. Je pense que cette école de
pensée que les policiers devraient être polyvalents n'est pas si
mauvaise que cela, sauf qu'on sent je peux me tromper que les
policiers, étant formés pour beaucoup plus que de la surveillance
routière, n'aiment pas trop faire de la surveillance routière et
quand ils décident d'en faire, ils font un bon "raid" et vident le
livret de contraventions. Après cela, ils disparaissent pour un bout de
temps.
M. Tremblay: Là, vous fermez votre parenthèse.
M. Samson: Là, je ferme la parenthèse pour
permettre à mon honorable collègue d'Iberville de continuer. Je
m'excuse d'avoir...
M. Tremblay: M. le Président, il me restait une question
à poser à M. Laflamme. Est-ce qu'il y a, pour utiliser le mot de
mon collègue, une coordi-
nation continue ou continuelle entre ceux qui ont pour fonction de
surveiller, soit la Sûreté du Québec, et vos services?
Est-ce que ce sont constamment des collègues de travail, les gens du
Bureau des véhicules automobiles et les surveillants?
M. Mailloux: Actuellement, il y a une coopération
étroite et elle date depuis longtemps. Le Bureau des véhicules
automobiles est chargé, en vertu du Code de la route, de recevoir tous
les rapports d'accidents, de tous les accidents qui se produisent au
Québec, que ce soit constaté par la Sûreté du
Québec ou par la police de la Communauté urbaine de
Montréal...
M. Tremblay: De la sûreté municipale...
M. Bédard (Montmorency): De la police de Beauport...
M. Mailloux: Par tous les corps policiers. Avec la
coopération de la Commission de police, nous avons
développé un rapport d'accident uniforme. Ce rapport d'accident
uniforme aura l'avantage il est utilisé actuellement, mais on va
lui ajouter quelque chose d'être informatisable,
c'est-à-dire que, par ordinateur, on pourra indiquer à tous les
corps et à nous-mêmes, en particulier, des endroits que je
qualifierais de mouvementés, dans le sens que les endroits où il
se produit beaucoup d'infractions...
M. Tremblay: Certaines régions...
M. Mailloux: ... beaucoup d'accidents, et la gravité des
accidents qui surviennent là-dedans, ce qui permettra aux corps
policiers de se centrer et d'être...
M. Tremblay: C'est un point pas mal important. Est-ce que c'est
en marche?
M. Mailloux: C'est en marche.
M. Tremblay: D'essayer de localiser constamment, un inventaire
perpétuel des régions dangereuses et...
M. Mailloux: En fait, on appelle cela faire l'inventaire des
points noirs, pour centrer les forces policières sur ces points noirs.
En fait, on se dit: II est inutile de surveiller des champs où il ne se
passe rien. On est aussi bien de centrer la police aux endroits où il se
passe quelque chose.
M. Tremblay: II en arrive des sucrées à quelques
endroits.
M. Mailloux: Oui.
M. Tremblay: Au contournement de Rouge-mont, il y a deux
semaines, il y a deux femmes qui se sont fait tuer... C'est
épouvantable!
M. Mailloux: M. le Président, comme ce qui regarde la
surveillance des routes ne m'appartient pas, forcément, je pense qu'il y
a d'autres lieux où on pourrait insister sur cette facette du
problème. Je sais que c'est connexe à la sécurité
routière, mais ce ne seraient que des voeux que je pourrais exprimer
devant un autre collègue. Je ne voudrais pas paraître donner des
ordres à la Sûreté du Québec qui dépend d'un
autre de mes collègues.
M. Tremblay: C'était pour m'informer, M. le ministre.
Est-ce que le directeur a affaire avec la Sûreté du
Québec?
M. Mailloux: On a des contacts continus, on en a eus durant toute
la discussion de cette loi, à plusieurs reprises. On tâche d'y
aller à l'amiable en fournissant les renseignements que les deux
ministères possèdent, mais il ressort que l'autorité
appartient quand même à un autre ministère qu'à
celui des Transports.
M. Tremblay: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ayant eu
à travailler à la commission parlementaire des affaires
municipales jusqu'à 3 h 30, ce matin, vous constaterez que le nombre de
nos interventions est limité.
M. Mailloux: C'est compréhensible.
Sécurité sur les routes
M. Bédard (Chicoutimi): Mais il reste cependant que, d'une
façon générale, sur ces mesures de limite de vitesse, en
fait, qui sont édictées en fonction d'assurer une plus grande
sécurité routière, d'essayer, autant que possible, de
diminuer les accidents d'automobiles et les morts qui s'ensuivent ou les
blessures corporelles qui s'ensuivent, si, d'une part, une
réglementation assez rigoureuse est importante pour arriver à une
certaine sécurité routière, il reste que, s'il y a la
responsabilité de la part des usagers de la route de respecter ces
règlements et si le fait de les respecter peut donner les effets
positifs qu'on attend de la loi, le fait aussi d'assurer une surveillance plus
accrue sur les routes peut être de nature, encore une fois, à
assurer une meilleure sécurité sur nos routes; s'il y a, d'une
part, toute cette responsabilité qui incombe aux usagers de la route, il
y a quand même aussi les responsabilités qui s'imposent au
ministère: d'une part, en édictant une réglementation dans
le sens d'une plus grande sécurité routière et, d'autre
part, en construisant aussi des routes qui sont sécuritaires.
Je sais qu'on a eu déjà un peu l'occasion d'en parler. Il
me semble que le ministre tout à l'heure a dit, avec à propos,
qu'on constate que la plupart des accidents, la grande majorité des
accidents n'ont pas lieu sur les artères ou sur les voies rapides, mais
se produisent en des endroits où, normalement, la vitesse est
censée être très basse.
Je pense que, dans les statistiques du Bureau
des véhicules automobiles, il y en a une qui est vraiment
significative sur cet aspect, qui nous fait nous rendre compte que, sur 155 000
accidents au Québec, pour l'année dernière, 57 000
accidents se sont produits à des intersections et 67 000 accidents se
sont produits entre deux intersections, ce qui veut dire au-delà
de...
M. Mailloux: 123 000.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela veut dire 123 000 accidents
sur les 155 000 accidents qui sont arrivés au Québec. Il me
semble qu'il y a lieu de réfléchir. Il y a de quoi
réfléchir, en tout cas, pour le ministère des Transports
sur ces données quand même assez significatives.
M. Mailloux: Est-ce que je pourrais dire à l'honorable
député de Chicoutimi que, quand le ministre des Transports avait
indiqué, dans la dernière campagne électorale, qu'il
voulait revenir à plus d'argent sur le réseau routier secondaire
ou tertiaire, ce n'était pas en fonction d'aider un député
ou l'autre, c'est en raison des statistiques qu'on avait. Les gouvernements
successifs ont fait un effort peut-être colossal sur le grand
réseau routier.
Actuellement, vu le trop grand nombre d'accidents sur les points noirs
du réseau routier secondaire ou tertiaire, je pense que, pour quatre ou
cinq ans, il va falloir mettre un tempo dans les grandes constructions
autoroutières et y aller plus largement sur ce réseau où
se produisent presque les trois quarts des accidents du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Presque les trois quarts des
accidents du Québec.
M. Mailloux: C'est aussi clair que cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui veut dire que cela peut
être corrigé par la construction... Je comprends qu'il y a
assurément le manque d'attention ou l'imprudence de certains conducteurs
à ces intersections ou entre les intersections, mais il n'y a aucun
doute qu'on doit aussi considérer comme facteur l'aspect
sécuritaire de la construction de ces intersections ou de ces doubles
intersections. Je sais avoir signalé une intersection, en particulier,
au ministre, qui est très dangereuse. D'ailleurs, des accidents s'y sont
produits plus tard qui auraient pu se solder par des pertes de vie. Je sais
d'un autre côté que le ministre en a pris bonne
considération et qu'il ne peut pas corriger tout cela dans le temps de
le dire. Je pense, par exemple, que quand on parle de sécurité
routière, il faut nécessairement attacher une attention tout
à fait particulière à trois genres de construction qui me
semblent assez insécuritaires. D'une part, les intersections,
également les constructions de routes à quatre voies sans
division qui s'avèrent souvent des endroits où les accidents sont
très nombreux. En cela, je donne comme exemple les routes à
quatre voies entre Baie-Comeau et Hauterive, et entre Jonquière et Chi-
coutimi où, cela ne veut pas dire que ce n'est pas bien construit, mais
il y a des fois qu'en y ajoutant quelque chose de sécuritaire, comme une
division, même si elle est sommaire, non pas des lignes blanches
éloignées l'une de l'autre, mais une division même
sommaire, cela contribuerait à rendre la route beaucoup plus
sécuritaire.
C'est d'autant plus nécessaire que sur ces routes à quatre
voies non divisées, le conducteur a l'impression d'être sur une
autoroute. C'est sûrement une fausse impression. En tout cas, il a
l'impression qu'il peut quand même rouler assez rapidement, alors que
c'est vraiment trompeur. Ce sont peut-être les routes où la
vitesse se doit d'être quand même assez limitée et où
c'est difficile pour un conducteur de s'en tenir à une vitesse
limitée. Il y a également la construction de troisième
voie, de bouts de troisième voie, dans des routes qui en comptent
déjà deux. Je prends comme exemple le boulevard Talbot, mais il y
a bien d'autres exemples dans le Québec, où ces constructions de
bouts de troisième voie peuvent s'avérer assez dangereuses si
elles ne sont pas suffisamment signalées, si la construction n'est pas
faite en fonction d'une fin abrupte à ces troisièmes voies. Je
parle des choses que je connais très précisément et sur
lesquelles il y a des statistiques. Si vous prenez le boulevard Talbot et si
vous faites le relevé des accidents d'automobiles qu'il y a eus sur
cette route, vous allez vous rendre compte très rapidement que plus de
50% se sont produits à la fin d'une troisième voie, et souvent
d'une troisième voie qui arrive d'une façon trop abrupte. Je l'ai
déjà signalé au ministre. Il y a des corrections qui ont
été faites concernant le boulevard Talbot, mais je prends le
boulevard Talbot seulement comme exemple.
Ce sur quoi je veux attirer l'attention du ministère, encore une
fois, c'est sur le danger de construction de telles routes et sur l'aspect
sécuritaire ou insécuritaire qu'elles peuvent représenter.
Alors, je suis parfaitement d'accord pour accepter toutes ces limites de
vitesse qui nous sont indiquées. Je sais que ce ne sera pas facile pour
les conducteurs de les accepter. Ce sera encore moins facile de les observer,
même en y mettant de la bonne foi dans bien des circonstances.
Mais il ne faudrait pas que, je dis, le ministère ou que
nous-mêmes, comme législateurs, nous pensions avoir
réglé une grande partie des problèmes de la
sécurité routière seulement en recourant à des
limites de vitesse. Je crois qu'il y a un effort tout à fait particulier
qu'il se doit d'être fait sur la construction de routes
sécuritaires.
M. Mailloux: Je remercie le député de Chicoutimi
des observations qu'il fait parce qu'elles sont pertinentes à certains
défauts du réseau routier. Je voudrais ajouter ceci
également: En raison des trop nombreux accidents aux intersections,
j'avais demandé à mes officiers supérieurs, dans la
programmation des prochains budgets, de faire un effort tout à fait
spécial sur l'éclairage de quantités de carrefours, sur
certaines lumières d'arrêts de circulation qu'on refuse en disant
qu'il n'y a pas le
pourcentage de circulation suffisant pour de telles dépenses.
Mais je pense que ce serait mieux de disposer de quelques millions de dollars
en moins en construction routière, et que les carrefours, où il y
a tellement d'accidents, soient mieux éclairés, de façon
que l'éclairage n'obstrue pas la vue du conducteur, mais qui puisse
quand même éviter certains accidents. On va tâcher d'activer
dans ce sens aux lieux d'impact.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je voudrais demander au
ministre s'il a été porté à son attention
c'est peut-être un peu contre le règlement, mais ça ne sera
pas long la question de cette fameuse illusion d'optique que nous
retrouvons en soirée sur la route 20, entre Montréal et
Québec, en revenant de Montréal, par exemple, à la hauteur
de Laurier-Station.
M. Mailloux: Pas à Drummondville? Parce que l'autre jour,
j'ai eu une illusion d'optique. Je pensais que c'était un bonhomme, un
robot, et c'était une petite fille en bikini. J'ai eu une
illusion...
M. Samson: Vous devez avoir arrêté plus vite.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une bonne illusion...
M. Samson: C'est le genre d'illusion d'optique...
M. Bédard (Montmorency): ...à avoir.
M. Samson: ...qui ne m'amènerait peut-être pas
à faire une intervention.
M. Mailloux: Ce n'est peut-être pas une illusion d'optique
qu'il y a à Laurier-Station, mais c'est une courbe très
dangereuse.
M. Samson: C'est une courbe dangereuse.
M. Mailloux: Très dangereuse.
M. Samson: Vous en êtes conscient.
M. Mailloux: Je faisais justement la remarque à certains
de mes fonctionnaires en revenant de Montréal la semaine passée.
On a tâché de corriger un peu la courbe là-bas, à
Drummondville, mais je pense qu'il faudrait faire l'impossible pour apporter
d'autres corrections à Laurier-Station.
M. Samson: Parce que le soir, quand vous arrivez, si vous ne le
savez pas, vous avez un réflexe nerveux, parce que vous avez
l'impression que la route continue droite...
M. Mailloux: Courbe mal foutue.
M. Samson: C'est extrêmement dangereux.
On est peut-être, encore là, très chanceux qu'il n'y
ait pas eu d'accident dans cette courbe. J'aimerais poser une question...
M. Mailloux: La dernière.
M. Samson: ... c'est carrément relié à
l'article 12: Est-ce que le ministère envisage une forme de campagne
publicitaire pour annoncer les nouvelles limites et inciter les citoyens, les
automobilistes à être non seulement prudents, mais attentifs aux
nouvelles affiches qui seront posées et à quelle date elles
seront posées?
M. Mailloux: Oui, on a accepté que les media
d'information, radio, télévision, aussitôt que la loi sera
acceptée... On a déjà annoncé notre intention de
sensibiliser le public à certaines mesures qui seraient acceptées
par la Chambre, mais qui seraient mises en application quelques semaines
ultérieurement. La campagne va porter peut-être principalement sur
l'usage de la ceinture de sécurité, mais portera également
sur les limites de vitesse, et on dira, dans ces messages, à quel moment
les gens, tout en n'ayant pas de pénalité, devront s'accoutumer
pour qu'à telle période, chacun qui n'observerait pas la nouvelle
loi soit pénalisé. On va intensifier probablement durant quatre
semaines cette campagne, et il est possible qu'on aille en deux étapes.
Cela va prendre quatre ou cinq jours à poser les panneaux de
signalisation.
Je pense que ces panneaux de signalisation pourront être
posés d'abord, en première étape, dans tout le
Québec, afin que la loi s'applique, par la suite, à ces nouvelles
limites de vitesse et qu'après les Jeux olympiques parce que je
ne voudrais quand même pas non plus surcharger la Sûreté du
Québec qui aura déjà assez de problèmes on
peut penser que, d'ici la mi-août, pour la ceinture de
sécurité, la loi sera en application, mais qu'entre-temps, nous
aurons fait toute la campagne qui s'impose.
J'en profite une autre fois pour féliciter quand même les
jeunes; je constate qu'aux abords des villes ou dans les villes, actuellement,
chez les automobilistes de 20 ans à 35 ans, il y en a déjà
un pourcentage important qui ont pris l'habitude de porter la ceinture de
sécurité et je veux croire que cela s'accentuera avec la campagne
qui sera entreprise.
M. Samson: Saurait-on me dire ce qui est fait ou qui pourrait
être fait ou quelle est l'intention du ministère ou des
ministères impliqués relativement à la circulation de gros
camions-remorques les dimanches et les jours fériés sur les
routes?
M. Mailloux: Le député de Rouyn-Noranda a raison.
Quand on voit circuler certains mastodontes sur des routes en fin de semaine,
on me dit que c'est en vertu de permis spéciaux. En revenant de la
longue fin de semaine de la Saint-Jean-Baptiste où il y a eu tellement
d'accidents, je trouvais dégueulasse de voir tout le trafic
paralysé par une immense remorque chargée de bière.
Pourquoi est-ce qu'en plein dimanche après-midi ceci devait
être sur une route achalandée? Quelle était l'urgence
d'avoir à livrer de la bière...?
M. Samson: On aurait pu la livrer durant la semaine.
Une Voix: A quel endroit?
M. Mailloux: Je remercie le député de sa remarque,
parce que c'est mon intention de faire les remarques qui s'imposent au service
des permis spéciaux. Des permis spéciaux, cela ne se donne pas
pour de la bière et des choses semblables. Que ce soit le régime
sec, rendu au dimanche, si nécessaire. En plein dimanche
après-midi, c'est dégueulasse.
M. Samson: Le ministre a absolument raison. Non seulement, est-ce
dégueulasse, mais c'est dangereux parce que vous avez des automobilistes
qui ont toujours la tentation de sauter en avant et c'est là qu'un
accident peut se produire.
Il y a aussi cette question non moins importante des roulottes ou encore
des maisons préfabriquées en deux parties qui ont peut-être
une largeur excessive, mais ce n'est pas tellement cela qui m'apparaît
comme le danger. Ce qui m'apparait un danger encore plus grave, c'est qu'elles
sont escortées par une voiture avec clignotants avant, mais il y a deux
camions qui suivent et cela fait trop long pour un automobiliste qui veut les
dépasser, cela lui fait trop long et constitue un danger.
Une réglementation devrait tenir compte de ceci et il devrait y
avoir obligation pour une maison mobile en deux sections, que les deux camions
ne se suivent pas, qu'il y ait entre les deux un espace assez important pour
permettre le dépassement.
M. Mailloux: Aucune remorque n'a le droit d'en suivre une autre.
Il faut qu'elle laisse l'espace suivant la longueur...
M. Bédard (Chicoutimi): ... une longueur de remorque
par...
M. Mailloux: C'est cela... pour permettre le
dépassement.
M. Samson: Si le ministre me le permet, je voudrais souligner que
ce genre de choses est encore plus dangereux sur les routes telles que le
boulevard Talbot, telles que le parc de La Véren-drye. A un certain
moment, vous y avez une file de voitures 50 ou 60 voitures qui se
suivent avec deux espèces de mastodontes en avant qui,
évidemment, ne roulent pas vite, parce qu'il n'est pas possible de
rouler vite, et vous ne pouvez pas les dépasser sans danger. C'est
surtout sur ces routes que cela se manifeste comme un danger public, et il
devrait également y avoir, en plus de l'escorte en avant, une escorte en
arrière, parce qu'on ne les voit pas tout le temps.
Le soir, par exemple, vous arrivez derrière une espèce de
demi-maison ou encore vous avez le même problème avec les maisons
mobiles ou une autre chose qu'il faut considérer, la fameuse roulotte de
trente ou de quarante pieds traînée par un vacancier ou par un
touriste...
S'il arrive de suivre trois ou quatre familles amies qui vont en
vacances au même endroit, vous avez quatre roulottes qui se suivent et
cela devient dangereux. Qu'est-ce qu'on peut faire pour en arriver à une
réglementation qui éviterait ce genre de chose, les obliger
à maintenir un espace adéquat? Qu'est-ce qu'on peut faire?
M. Mailloux: Je pense que le club caravaning fait l'impossible
pour informer ses membres du respect de la loi et les oblige à avoir des
espaces entre chacun des véhicules. Les remarques du
député sont plus que pertinentes. Il est indiscutable que sur
l'ensemble des routes, que ce soit des roulottes importantes ou que ce soit des
"trailers" qui se suivent les uns les autres, c'est complètement hors la
loi. Ils doivent laisser une distance néces-caire pour que le trafic
puisse s'écouler normalement, alors que c'est impossible de prendre le
risque de doubler deux ou trois camions remorques, ou deux ou trois roulottes
qui se suivent à la file indienne. On insistera peut-être
auprès des officiers qui font la circulation de manière que
davantage on tes oblige... Quant à ce dont je parlais...
M. Bédard (Chicoutimi): Avec la permission du ministre, je
voudrais simplement souligner que la situation sur laquelle le
député de Rouyn-Noranda vient d'attirer notre attention est une
situation à juste titre...
M. Mailloux: Générale.
M. Bédard (Chicoutimi): ... qui se retrouve et que j'ai
soulignée à plusieurs reprises concernant le boulevard Talbot. Si
une telle situation se retrouve à différents endroits dans le
Québec, je pense que cela vaut la peine qu'il y ait une attention
particulière pour régler ce problème et peut-être le
régler assez vite, parce qu'on sait qu'au bout de la ligne, si les
agences de roulottes procèdent de cette manière-là, c'est
pour éviter... D'abord, c'est contraire à la loi. Chaque roulotte
doit normalement être précédée de quelqu'un qui
escorte et quand les gens en joignent deux l'une derrière l'autre, c'est
tout simplement pour épargner ce que coûterait une escorte de
plus.
M. Mailloux: Les professionnels du volant, les camionneurs
connaissent assez bien la loi pour se distancer les uns les autres. Je pense
qu'il ne sont pas la cause de trop d'accidents.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est plutôt l'auto qui
remorque...
M. Mailloux: On pourrait peut-être faire parvenir une note
assez sévère à chaque fabricant de maisons mobiles, savoir
que si les transporteurs
ne suivent pas la loi et toutes ses prescriptions, ils devront en subir
les conséquences. J'ajoute que tantôt quand un camion que je
signalais se promenait en plein dimanche avec de la bière, ce n'est pas
permis provincialement, c'est la loi du dimanche, des permis spéciaux
fédéraux, mais c'est mon intention d'envoyer une note à
l'effet que...
M. Samson: Fédéraux.
M. Mailloux: Oui. On m'informe que c'est un permis
fédéral sur la loi du dimanche.
M. Samson: Oui.
M. Mailloux: C'est complètement ridicule.
M. Bédard (Chicoutimi): ... fédéral le
dimanche.
M. Mailloux: Article 12 accepté.
Le Président (M. Séguin): Article 12 tel
qu'amendé, adopté.
M. Mailloux: Je vais envoyer une note... Excusez...
M. Samson: On vient d'apprendre une chose qui nous estomaque.
Le Président (M. Séguin): Oui, mais c'est un peu en
dehors...
M. Mailloux: M. le Président, c'est parce qu'on n'avait
pas complété tous les amendements.
Le Président (M. Séguin): Non, justement je voulais
y revenir, M. le ministre. Il s'agissait donc à la page 6,
présenté comme troisième amendement, sur la feuille
distribuée par le ministre ou le ministère, page 6, article 50a,
paragraphe 2, troisième ligne, ajouter le mot "approximatif"
après le mot "lieu".
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Et à la page
6...
M. Mailloux: Article 50a.
Le Président (M. Séguin): ... article 50a,
paragraphe 2, troisième ligne...
M. Mailloux: Paragraphe 2, troisième ligne, la date et le
lieu approximatifs.
Le Président (M. Séguin): Lieu approximatif.
M. Samson: Quelle est la raison de ce changement? Cela
occasionnerait des problèmes?
M. Mailloux: Malheureusement il y en a encore certains,
même au Québec, c'est notre crainte, qui ont la manie de plaider
n'importe quoi. Avec la rédaction telle qu'elle est dans le bill 13, il
y en a qui auraient pu aller faire un arpentage pour déterminer ce qui
est inscrit dans le registre comme localisation. Si ce n'est pas tout à
fait cela, ils ne devraient pas être condamnés en
conséquence. Pour éviter ce type de problème, on a
ajouté le mot "approximatif".
Au cas où l'employé de la voirie déplace l'enseigne
d'un pied ou deux qu'on ne se retrouve pas devant un procès parce que
l'enseigne n'est pas à l'endroit exact inscrit au registre.
M. Bédard (Chicoutimi): ... s'est spécialisé
dans le domaine.
M. Mailloux: On n'a quand même pas des
professionnels...
M. Samson: Qu'est-ce qui arriverait si, à la suite d'une
contravention quelconque, quelqu'un, qui ne serait pas du ministère de
la Voirie, sans que vous en ayez connaissance, déplace l'affiche de
quelques pieds. Est-ce que vous seriez couverts de cette façon?
M. Mailloux: Si le déplacement n'est que de quelques
pieds, c'est précisément ce que l'article veut couvrir, quelques
pieds, ça ne fait pas de différence, mais c'était pour
éviter...
M. Samson: Un bonhomme qui veut vous aider et qui va planter
l'affiche dans un endroit sablonneux pour ne pas que ça gèle.
M. Mailloux: Pour ne pas qu'il change de comté, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): Page 7, comme dernier
amendement suggéré, pour l'article 12 de la loi, article 50c,
7ième ligne, remplacer les mots "y précède" par les mots
"peut y précéder".
M. Mailloux: Non pas précède, procède.
Le Président (M. Séguin): Procéder, je
m'excuse.
M. Mailloux: Pardon.
Le Président (M. Séguin): "Peut y
procéder".
M. Samson: Ce serait pour permettre au ministre de demander
à la municipalité concernée de faire le travail avant de
s'engager à le faire lui-même par ses services.
Oui, ça, c'est d'accord.
M. Mailloux: Article 12. Adopté.
Le Président (M. Séguin): La même question se
pose, article 12, tel qu'amendé, adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 13.
M. Bédard (Chicoutimi): Permettez-moi seulement une
question globale. C'est qu'au tout début, à l'article 50.1, on
dit: "Pour les fins de l'interprétation de la présente
sous-section, le mot "autoroute" désigne un chemin public
déterminé comme autoroute par le ministre et spécialement
identifié comme autoroute par un panneau officiel de signalisation.
"Tout ça pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté avec la
définition de l'autoroute au sens de la Loi des autoroutes. Est-ce que
le ministre pourrait nous donner il n'y a sûrement pas cet article
pour rien une idée de ses intentions, de déclarer, en se
prévalant de cet article, autant de routes qu'il le veut comme
étant autoroutes au sens de la loi? Quelles sont les intentions du
ministère?
M. Mailloux: Le ministère n'a pas l'intention, pour le
moment, d'ajouter d'autres autoroutes, de prévoir comme autoroutes
celles qui existent déjà pour le moment.
M. Bédard (Chicoutimi): Déjà existantes,
d'accord.
M. Mailloux: II peut se produire des cas spécifiques
où le ministère le fera, mais on n'en a pas en vue à
l'heure actuelle.
M. Samson: C'est juste à titre préventif. M.
Mailloux: C'est ça. L'article 12, adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 12 est
adopté tel qu'amendé.
M. Samson: M. le Président, j'ai l'impression que le
ministre aimerait qu'on adopte l'article 12.
M. Mailloux: J'aimerais mieux qu'on adopte le numéro 13,
bill 13, 13.
M. Samson: Une chance sur 13.
M. Mailloux: Cela fait un mois.
M. Samson: Vous avez une chance sur 13.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, le 13...
M. Samson: On tombe dans les affaires.
Le Président (M. Séguin): L'article 13, tout
à l'heure, il a été question de largeur excessive. Ne me
forcez pas à être excessivement large ici, parce que c'est long et
il y a beaucoup de choses sur lesquelles, il me semble, très peu
d'explications sont nécessaires. Si on peut procéder un peu plus
rapidement qu'on ne l'a fait avec l'article précédent, sans vous
hâter mais en demandant votre coopération.
Qui avait demandé la parole?
M. Mailloux: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait
de signaler les deux amendements mineurs, à l'attention de...
Le Président (M. Séguin): A la page 9. M.
Mailloux: Oui.
Le Président (M. Séguin): Article 56 j),
septième ligne, changer la référence de l'article 56 n)
pour l'article 56 m).
Une Voix: C'est cela.
Le Président (M. Séguin): L'amendement, tel que
proposé, est-il adopté? Revenons maintenant à l'article
principal 13.
Sur la ceinture de sécurité
M. Samson: J'aurais une question à poser. Si on me permet
de la discuter un peu en vrac, cet article 13 est quand même assez
important et détaillé. A l'article 13, alinéa 56g, le
paragraphe a) ne s'applique pas à une personne qui détient un
certificat médical délivré par un médecin en
exercice, attestant, pour la période de temps y indiquée, qu'elle
est incapable, pour raison médicale, de porter une ceinture de
sécurité ou que ses caractéristiques physiques
l'empêchent de porter une ceinture de sécurité.
Pour les fins de l'application de cet article, qui exempte des personnes
handicapées, sur présentation d'un certificat médical,
est-ce que les personnes qui, dans vos registres, apparaissent
déjà comme handicapées, ne pourraient pas être
automatiquement exclues sans être obligées d'avoir recours
à un certificat médical? Est-ce que les machines ordinatrices
vous permettraient de sortir cela rapidement?
M. Mailloux: II y a un problème qui se pose. La plupart
des handicaps indiqués sur les permis de conduire, ça
peut-être pour l'ouïe, pour la vue, pour une jambe trop courte. On
ne parle pas d'obésité, on ne dit pas si la femme est enceinte,
cela ne dit pas si c'est une personne extrêmement nerveuse ou s'il y a
d'autres difformités qui ne sont pas indiquées sur un tel
permis.
En deux mots, l'intention du ministère est à peu
près la suivante. Il y a un dialogue qui se poursuit entre nos officiers
et la Régie de l'assurance-maladie pour faire un tour d'horizon des
difformités, des maladies ou des raisons médicales que pourrait
invoquer une personne, à l'appui de sa demande d'être
déchargée de l'obligation de porter la ceinture de
sécurité.
Je comprends que si un médecin de famille ou un
spécialiste, en dehors des quelques cas mentionnés, nous prouve,
par un certificat médical, que, sous son serment d'office, il croit
quand même que la personne deviendrait un mauvais chauffeur si elle
était attachée à un véhicule, je ne pense pas que
le ministère se mette à faire des procès à qui que
ce soit...
On acceptera le serment d'office d'un médecin en disant: Ecoutez
donc, elle est déchargée.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais est-ce que vous allez
demander au médecin d'expliciter
pourquoi la personne en question ne peut porter une ceinture de
sécurité?
M. Mailloux: J'imagine que le certificat médical va dire,
de la part du médecin, pourquoi il pense que la personne devrait
être exclue de la loi.
M. Samson: M. le Président, si j'ai posé cette
question, c'est que j'ai en tête, par exemple, des cas qui sont
mentionnés sur la demande du permis de conduire. Par exemple, une
personne qui a une jambe amputée ou un bras amputé...
Une Voix: Obèse.
M. Samson: Obèse, ce n'est pas inclus dans la demande,
mais je fais référence à des cas comme ceux-là,
dans les dossiers, qui sont sous ordinateur. Est-ce que, pour ce genre de
catégorie, suite à vos études, il ne pourrait pas y avoir
une possibilité de catégoriser ce que vous avez dans les dossiers
pour que ceux-là aient une exclusion automatique? On parlera d'autres
choses par la suite. Je voudrais d'abord...
M. Mailloux: Malheureusement, elle est concluante. C'est que les
handicaps ne sont pas enregistrés à l'ordinateur. Ils sont tous
dans des dossiers individuels. Il n'y a aucune possibilité pour nous, au
Bureau des véhicules automobiles, de mettre en série ces
handicaps.
M. Samson: Ceci dit, puisque l'article 56g va exiger un
certificat médical, j'ai eu l'occasion de discuter avec quelques
médecins, suite à la publication du projet de loi 13, et on m'a
fait certaines réflexions en me disant... Par exemple, certains
médecins m'ont dit: C'est encore nous autres qui serons obligés
de juger cela. Il semblerait que quelques-uns avec qui j'ai pu parler sont
hésitants à être les juges. Je vous explique pourquoi. Un
médecin de famille, par exemple, qui a une demande, de la part d'un
conducteur, d'un certificat médical d'attestation pour être exclu
du port de la ceinture de sécurité... Il arrive parfois que le
médecin puisse être en très mauvaise posture, même
compte tenu de son serment d'office. Je m'imagine que cela peut ouvrir une
porte à des certificats de complaisance.
Cela m'amène à demander si le certificat médical ne
devrait pas plutôt être dirigé vers le BVA qui, avec son
service médical, pourrait émettre une carte au conducteur, je ne
sais pas si on m'a bien compris. Plutôt que de voir le type se promener
avec un papier du médecin, que ce papier du médecin soit
envoyé au BVA et que le BVA émette une carte
d'exonération. A ce moment, le BVA aurait le dernier recours avec son
service médical et pourrait dégager en quelque sorte les
épaules des médecins et, en dégageant les épaules
des médecins, bien sûr, si le certificat vous semble insuffisant,
vous n'êtes pas obligé d'émettre la carte et le
médecin n'a pas à en porter le poids vis-à-vis de son
client.
M. Mailloux: M. le Président, je voudrais bien livrer le
fond de ma pensée. C'est que les médecins, je pense, sont en
mesure de prendre leurs responsabilités. C'est l'intention du BVA
d'envoyer à l'ensemble des médecins les cas où l'on pense
qu'il devrait y avoir des exceptions à la loi, les cas
généraux.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cette liste est
faite?
M. Mailloux: En tout cas, elle va être
complétée. Quand les médecins auront cette base de
référence, il leur sera quand même permis, pour d'autres
raisons... Je connais d'autres personnes qui peuvent invoquer d'autres raisons
à l'appui du fait qu'étant attachées à un
véhicule, elles deviennent des chauffeurs dangereux. Ce n'est pas mon
intention que celles-là soient attachées, si elles sont capables
de faire cette preuve.
Il est possible, forcément, que des médecins, pour toutes
sortes de raisons, parce qu'ils se sentent, devant leur clientèle... qui
n'osent pas refuser et les raisons leur paraissent folichonnes, qui ne
voudraient pas le donner, mais qu'ils soient obligés de le donner quand
même... Cela change un peu les buts poursuivis par la loi. C'est possible
que cela arrive, mais je voudrais quand même faire confiance aux
médecins et au public pour un temps donné.
On amène une loi très sévère, il y a des
mesures d'exception, il y a peut-être trop de gens qui se
prévaudront de ces mesures d'exception. Si, ultérieurement, au
bout d'une année ou deux, il est nécessaire de revoir l'ensemble
des tolérances qu'on a accordées, parce qu'il y a des gens qui en
ont abusé, je pense que l'expérience qu'on aura connue à
ce moment permettra qu'ensemble, le législateur et le corps
médical et l'expérience que cela aura donné dans une
réduction possible des accidents et l'invitation que cela fera au public
de s'attacher davantage, à la lumière de toute cette
expérience, on va voir, évidemment, si on devrait être plus
sévère devant une loi que tout le monde devrait respecter. Je
pense qu'autant mon collègue de Rouyn-Noranda que celui de Chicoutimi,
personne ne veut que, demain matin, tout le monde, pour toutes sortes de
raisons, quoiqu'on nous dise, soit attaché. Je veux laisser quand
même une certaine liberté aux gens de s'adresser si
nécessaire à leur médecin. Je conviens que cela va
embêter plusieurs médecins, mais je pense qu'eux-mêmes...
quand j'écoutais l'autre jour le président du Collège des
médecins qui était en discussion avec M. Dupuis qui était
radicalement contre la ceinture, M. Augustin Roy a dit: Le collège
recommanderait radicalement le port de la ceinture de sécurité.
Je sais qu'il y a des exceptions dans le Collège des médecins;
certains sont radicalement contre.
Ce n'est pas mon intention d'être plus sévère que
cela au départ. Si, ultérieurement, il faut modifier certains
aspects de la loi, on le fera, mais à la lumière de
l'expérience qu'on aura tous connue ensemble. Je pense que c'est un peu
la sagesse de ne pas couper les ponts au départ. Je voudrais mieux que
l'expérience que je vois actuellement
chez les jeunes, parce que j'ai été quand même
estomaqué depuis un mois et demi ou deux mois qu'on m'en parle, que les
très jeunes, 20 ans, 30 ans, j'en vois dix et vingt fois plus
d'attachés actuellement, alors que c'est surtout une question
d'habitude. Je sais que les gens de mon âge qui ont conduit pendant 25
ans, 30 ans et qui se sont toujours sentis en liberté dans l'automobile
et qui ont eu la chance de ne pas avoir d'accident, disent: Je me sens un
mauvais chauffeur. Je me sens dans une position où je ne suis pas
capable de donner un rendement satisfaisant. Je pense que ces gens
méritent quand même qu'on leur fasse confiance. Si
l'expérience des autres prouve que dans certains accidents, on a
sauvé des vies et évité des blessures plus graves, ils
prendront peut-être eux-mêmes, malgré un certificat
médical, la chance de s'attacher. C'est dans cet esprit que je voudrais
qu'on aille de l'avant.
M. Samson: Je trouve le raisonnement du ministre valable.
Maintenant, j'ai une autre question.
M. Mailloux: On va être accusé de laisser des trous
dans la loi. J'aime mieux être accusé de laisser des trous.
M. Samson: Disons que je ne veux pas être trop radical non
plus, parce que c'est notre première expérience pour tout le
monde. Je me demande si on ne pourrait pas éviter certains malentendus,
compte tenu de ce que vient de dire le ministre tout de même, puisque
vous aurez communiqué avec les médecins, en leur faisant part de
vos opinions, de certaines directives. Est-ce qu'il ne serait pas valable que
le certificat médical, l'attestation soit uniforme, dans le sens que
cela permettrait aux policiers de mieux l'identifier?
M. Mailloux: Je pense qu'il pourrait être uniforme, mais
qu'il y à quand même un espace où, pour toutes sortes de
raisons que je ne connais pas...
M. Samson: Oui, d'accord. Ce que je veux dire là...
M. Mailloux: ... que le spécialiste ou le médecin
puisse indiquer une autre raison qu'il croit...
M. Samson: Ce que je veux dire, M. le ministre, ce n'est pas
tellement être uniforme dans le sens que c'est une formule stricte,
mais...
M. Mailloux: Non, on peut imprimer des formules.
M. Samson: Cela peut être une formule...
M. Mailloux: C'est préférable de fournir une
formule.
M. Samson: ... que le médecin peut cocher, sur laquelle il
peut ajouter des choses; mais mon inquiétude est la suivante: S'il n'y a
pas un formu- laire uniforme qui peut être utilisé par les
médecins, les policiers vont avoir de drôles de problèmes.
Je voudrais livrer le fond de ma pensée aussi...
M. Mailloux: Faites-le maintenant.
M. Samson: ... honnêtement que le ministre vient de le
faire. Vous allez avoir des faux qui vont circuler. Puisque la loi dit qu'il y
a des exemptions prévues pour certaines personnes, cela doit se faire en
toute justice. Il ne doit pas y avoir de faux. Le formulaire fourni par le BVA,
signé par un médecin, avec son adresse, cela peut être
vérifié assez rapidement, et, peut-être
numéroté. Mon impression, c'est que...
M. Mailloux: II ne faut pas qu'il soit signé par n'importe
qui, mais par un médecin et s'il ne l'est pas...
M. Samson: C'est cela. Vous avez un médecin qui parfois,
pour rendre service à des gens, va écrire une prescription sur un
bout de papier ordinaire. C'est honoré par le pharmacien, parce que le
pharmacien connaît la signature du médecin, mais tous les
policiers provinciaux ne connaîtront pas la signature de tous les
médecins.
M. Mailloux: Je veux dire que pour que la police puisse faire une
surveillance adéquate et que ce ne soit pas des documents qui viennent
sur n'importe quel papier, je pense qu'il serait important que les
médecins aient une formule qui serait produite par le ministère
des Transports, et je crois que les formules devraient être
numérotées de manière que n'importe qui ne puisse pas
faire de faux certificats par lesquels la police serait induite en erreur de
manière catégorique.
Il faut quand même qu'il y ait aussi un minimum de respect de la
loi. Pour ça, il faut que ce soit numéroté.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le ministre, si je comprends
bien l'idée du ministère vis-à-vis de ces certificats,
c'est de ne pas obliger celui qui en est détenteur à faire
parvenir l'avis médical au ministère et qu'à ce
moment-là, le ministère puisse délivrer un permis de
non-obligation du port de la ceinture de sécurité?
M. Mailloux: En fait, le texte de loi qu'on a sous les yeux
prévoit une communication directe entre la personne qui prétend
pouvoir être exemptée et son médecin, et c'est le
médecin qui le certifie directement en remettant à son patient
cette exemption. Ce n'est pas une certification par le médecin
auprès du Bureau des véhicules automobiles en vue de
l'émission d'un certificat d'exemption. C'est une formule qu'on avait
envisagée, et c'est peut-être une formule à laquelle il
faudra se rendre ultérieurement, mais, dans les jours ou les semaines
qui suivent l'imposition d'une loi comme celle du port de la ceinture de
sécurité obligatoire, on se trouve, à ce moment, à
imposer cette obliga-
tion à trois millions d'automobilistes qui sont face à une
loi nouvelle et plus ou moins décidés eux-mêmes, à
savoir s'ils tombent dans une catégorie qui doit être exclue ou
non de l'obligation du port de la ceinture de sécurité. Nous ne
pourrions pas...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends cette situation, mais
est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux prévoir un délai au cours
duquel une personne qui a l'intention de demander un certificat médical
puisse se prévaloir de cette possibilité auprès de son
médecin? Mais moi, il me semble que nous sommes tous d'accord que le
port obligatoire de la ceinture de sécurité est une mesure
radicale, qu'il faut y apporter une certaine souplesse, tenant compte des
circonstances et des usagers de la route. D'un autre côté, il ne
faut pas tomber dans la mollesse non plus, si on veut que la loi ait du sens.
Il ne faut pas non plus donner plus d'ouvertures qu'il ne le faut au
non-respect de la loi et à la possibilité d'employer n'importe
quel faux-fuyant. Il me semble que l'intention du législateur est quand
même très claire et elle doit se traduire par des mesures
appropriées.
Dans ce sens, il me semble que le ministère, même si c'est
une mesure radicale et qu'il veut y apporter une certaine souplesse, doit quand
même apporter une certaine réglementation pour ne pas ouvrir
toutes les écluses et toutes les possibilités de passer à
côté de la loi. Dans ce sens, il me semble qu'il y aurait avantage
à ce qu'en principe, le permis qui autorise une personne à ne pas
être obligée de porter la ceinture soit un permis
délivré par le ministère des Transports. Je ne vois pas
ces permis venant de la part des médecins, comme ci, comme ça,
dans le Québec.
Il me semble que ce permis, disons, d'exonération d'une loi bien
précise, se doit de venir du ministère des Transports.
M. Gratton: M. le Président, il y a aussi l'aspect
pratique de ça. Le député sait comme moi combien de
personnes attendent du BVA et du ministère des Transports des permis de
toutes sortes et les problèmes administratifs que cela présente.
Dans la région de l'Outaouais, par exemple, au niveau du Bureau des
véhicules automobiles, on manque de personnel, on manque d'espace, et ce
sont des files à ne plus finir. Si on impose en plus une exigence
d'émettre un autre permis qui serait le certificat d'exemption du port
obligatoire de la ceinture de sécurité, j'ai l'impression qu'on
va en faire un fouillis tellement indescriptible qu'à ce
moment-là, on va avoir un paquet de gens qui vont attendre le certificat
et qui, comme dans le cas de leurs permis de conduire, vont l'attendre des
périodes de temps indues.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): Qu'on prévoie des
délais...
M. Saindon: Qu'on les fasse émettre par les avocats,
ça finit là.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre! A l'ordre! Le
député d'Argenteuil, qui est médecin, avait
déjà demandé la parole depuis longtemps...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais, M. le
Président...
Le Président (M. Séguin): ...ici, c'est normal,
nous sommes sur ce sujet, parce que je pense que c'est là-dessus qu'il
voulait parler.
M. Gratton: Si c'est comme médecin...
M. Saindon: Ce que je voulais lui dire en farce tantôt, ce
n'est pas là-dessus que je veux parler.
Le Président (M. Séguin): Un instant!
M. Saindon: Que les permis soient émis par les avocats ou
les médecins, cela ne me fait rien.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais quand même
expliquer mon point de vue.
Le Président (M. Séguin): Vous y reviendrez.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais vous admettrez avec moi
que cela fait une discussion assez décousue, si, à un certain
moment, on intervient sur un autre sujet.
Le Président (M. Séguin): Je ne crois pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'abstiens d'intervenir quand
ce n'est pas le même sujet.
M. Mailloux: Je proposerais qu'on termine avec le
député de Chicoutimi.
Le Président (M. Séguin): J'avais donné la
parole au député d'Argenteuil. Je lui demanderais s'il a un
commentaire...
M. Saindon: C'est une précision que je veux avoir et que
je n'ai pas retrouvée dans le projet de loi ici. Le port obligatoire de
la ceinture...
Le Président (M. Séguin): Je vous arrête. Un
instant! Je croyais que c'était sur la question de certificat, de la
certification... Vous aurez l'occasion...
M. Saindon: Non. Ce n'est pas là-dessus.
Le Président (M. Séguin): ... à un autre
moment de poser cette question à l'intérieur du même
article.
Le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord! Alors, j'attendrai. J'en
suis au stade d'attente de la réponse du ministre.
M. Mailloux: Me permettrait-on d'abord de donner lecture d'une
lettre adressée au Dr Anatole
Gagnon, directeur médical du Bureau des véhicules
automobiles, venant du Dr Martin Laberge. "Port de la ceinture de
sécurité. "Dès la réception de la vôtre du 23
courant..." c'était en mars "... mon adjoint exécutif, M.
Maurice Crépin, s'est mis en rapport avec le Dr Laurent Lizotte,
directeur général adjoint chargé des relations
professionnelles, et le Dr Rodolphe Gervais, chef du service, normes,
directives et expertises professionnelles, qui ont eux-mêmes
consulté leurs collègues. "Il ressort que nos médecins
sont d'avis que l'occupant d'un véhicule devrait être
exempté du port obligatoire de la ceinture de sécurité
dans ces circonstances. 1-Phobie grave pour une personne de se sentir
attachée, ceci attesté par un certificat médical. 2-Autres
raisons d'ordre psychologique. 3-Port d'une prothèse artificielle sur un
membre supérieur. 4- Personnes handicapées, temporairement, par
blessures ou plaies portant un ou des pansements ou plâtre au thorax ou
à l'abdomen. "Comme le soulignait le Dr Lizotte, il serait difficile
d'établir une liste complète des motifs d'exemption, mais nous
estimons que ces quatre facteurs devraient être retenus, du moins comme
point de départ. Le cas échéant et à la condition
que nous puissions leur accorder un délai plus long, nous demanderons
avec plaisir à nos collaborateurs d'approfondir la question".
Quant à l'émission du certificat dont on parle, c'est dans
les jours prochains que se poursuivront des consultations que nous avons
commencées et qu'on pourra probablement approfondir de quelle
façon on demandera aux personnes d'apporter le certificat en question,
mais cela pourrait être, possiblement, un certificat en deux copies
qu'émettrait le médecin; une de ces copies serait envoyée
au Bureau des véhicules automobiles où nous pourrions avoir un
registre complet des personnes qui en ont fait la demande et qui sont
exemptées. S'il arrivait que, dans des "spot-checks", on
s'aperçoive qu'il y a des abus de commis...
M. Bédard (Chicoutimi): C'était exactement ce
pourquoi je posais la question. A un certain moment, pour l'appréciation
de la loi elle-même et en tenant compte surtout des certificats
d'exemption face à cette loi, il me semble qu'il y a avantage que le
ministère ait un registre de toutes les raisons invoquées pour ne
pas porter la ceinture de sécurité, qu'il puisse en faire une
analyse, et, à ce moment, cette analyse permettra peut-être au
ministère d'être de plus en plus précis dans sa loi et dans
ses exemptions.
M. Mailloux: Cela ne sera pas une mesure parfaite et à
laquelle on n'apportera pas de modifications. A l'expérience, nous
connaîtrons dans les premiers mois, s'il se révélait qu'il
faille renforcer la réglementation ou apporter des correctifs, il faudra
agir intelligemment et aller dans le sens de l'application de la loi, sans
restreindre des libertés de personnes handicapées ou aux prises
avec d'autres maladies qui pourraient quand même être
exemptées du port obligatoire de la ceinture de sécurité
si leur santé ne le leur permet pas ou pour d'autres raisons...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'il y aurait lieu de
prévoir pour éviter bien des tracas, l'obligation pour le
médecin qui délivre un certificat, d'envoyer une copie au
ministère parce que ce qui arrive, s'il donne la copie à l'usager
de la route, que ce soit de bonne foi ou par négligence ou autrement,
l'autre copie peut ne jamais se rendre au ministère. A ce
moment-là, cela ne permettrait pas de faire l'analyse dont on parle pour
le ministère. Mais peut-être qu'à mesure que la
situation... Disons dans six mois, ou un an, y aurait-il lieu de penser
à ce que le ministère lui-même, après avoir fait
l'analyse des données médicales portées à son
attention, juge bon d'émettre un permis d'exonération.
M. Mailloux: C'est-à-dire une autorisation.
M. Bédard (Chicoutimi): Une autorisation
d'exonération...
M. Mailloux: De ne pas porter la ceinture.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela de ne pas porter la
ceinture. Il faut se placer dans la peau de tous les agents de la paix qui vont
avoir à faire des vérifications et, à un moment
donné, si on se promène avec des formules différentes, ils
ne sauront plus où donner de la tête.
M. Tremblay: Une pour le médecin, une pour le client et
une pour le ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Le médecin en garde
toujours une. Il a son dossier.
M. Samson: Je pense que, même si c'est un peu technique, on
a parlé de formules numérotées, à ce
moment-là, il faudrait que les formules numérotées soient
en trois copies, une que le médecin pourrait garder dans sa
filière, une copie pour le client et une copie qui retourne au BVA.
Comme elles sont numérotées, on ne pourra pas en faire plus que
le nombre requis. Maintenant, je voudrais poser une question relativement
à la période...
M. Mailloux: ... tantôt un ajout pour cette
préoccupation, sauf que, dans l'ajout, on peut mettre le certificat en
trois copies plutôt qu'en deux. Ce serait peut-être plus sage. Je
ne voudrais pas, par contre, dans un premier temps, qu'on soit obligé de
délivrer le certificat. On pourra peut-être, quelques mois
après, le délivrer.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord. Procédons
de cette manière durant un an s'il le faut. Il y aura l'analyse des
données que le ministère aura entre les mains.
M. Mailloux: J'accepterais cela:
M. Bédard (Chicoutimi): Ensuite, l'adaptation
s'étant faite, personne n'en subira préjudice et
là, peut-être que le ministère jugera bon d'émettre
lui-même les permis d'exonération.
M. Mailloux: On le rapportera tantôt dans l'amendement.
M. Samson: La question que je voudrais poser c'est relativement
au temps. On dit: Pour la période de temps y indiquée. Cela peut
être, dans certains cas, trois mois, six mois, un an et, dans d'autres
cas, est-ce que vous prévoyez qu'un certificat soit émis de
façon indéfinie? S'il s'agit, par exemple, d'une personne qui
affiche un handicap physique permanent. Prenons l'exemple de quelqu'un qui a un
bras amputé. On est pas mal sûr qu'il ne repoussera pas. Cela veut
dire que son exonération c'est pour la vie. Est-ce que c'est possible,
d'après votre loi, que ce certificat soit émis en ayant la
mention pour période indéfinie?
M. Mailloux: C'est plutôt ceux qui sont restrictifs qui
vont être émis pour une période
déterminée.
M. Samson: Mais cela va devenir possible quand même. On
n'est pas restreint par le cadre. Cela va devenir possible pour un
médecin de l'émettre pour une période indéfinie
s'il a devant lui quelqu'un dont la situation ne changera jamais. Cela me va.
Maintenant, il y a...
M. Mailloux: II y a le problème des femmes enceintes
où la vie de l'enfant peut être protégée, mais
où parfois aussi, suivant certaines circonstances, la femme enceinte ne
se sentirait pas à l'aise dans un véhicule. Si elle arrive dans
un cahot des chemins de Rouyn-Noranda et qu'il y a reserrement brusque...
Disons qu'on voudrait davantage...
M. Samson: Vous allez avoir la facture.
M. Mailloux: ... consulter le Collège des médecins
avant de terminer, mais il en sera question.
M. Samson: Une autre préoccupation est à l'article
56g, sous-paragraphe c), une personne dont le poids est inférieur
à 50 livres. J'imagine que ce ne sera pas facile à appliquer
cela.
M. Mailloux: En général, lorsqu'on fait
référence à une personne dont le poids est
inférieur à 50 livres, on fait référence à
un enfant qui a moins de cinq ans.
Pour le policier, j'imagine bien que de prendre la personne à
bout de bras, la soupeser et voir si elle pèse 50 livres ou pas, on a
affaire à un cas vraiment marginal. La raison pour laquelle on a tenu
à parler de 50 livres, c'est que nous avons consulté des rapports
qui nous disent que dans un poids inférieur à 50 livres, il est
fréquent que l'ossature n'est pas aussi solide, et que des blessures
peuvent être causées par ça.
On ne voulait pas laisser de côté une exemp- tion possible.
Mais on est conscient de la difficulté.
M. Samson: Je me demande comment vous allez pouvoir l'appliquer,
comment un policier va pouvoir...
M. Mailloux: Les policiers vont se servir de leur jugement dans
ces cas-là.
M. Samson: Oui, d'ailleurs, je pense que les policiers se servent
toujours de leur jugement, mais un jugement, il reste que ça peut
être parfois injuste. Vous savez, si on a 50 livres comme
barème...
M. Mailloux: On va donner une chance, le premier mois, pour voir
ce que ça va donner; s'il y a des correctifs à apporter, on
tâchera de le faire. Il faut quand même...
M. Samson: Admettons qu'un policier donne une contravention,
parce qu'il considère que l'enfant pèse 60 livres. Il ne peut
pas, sur place, déterminer le poids de l'enfant. Vous vous
ramassez...
M. Bédard (Chicoutimi): Comme la justice est lente, si
ça prend six mois...
M. Samson: II a le temps d'engraisser.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est poussé
fort un peu.
M. Samson: Oui, c'est peut-être poussé fort, mon
cher collègue.
M. Bédard (Chicoutimi): Je parle de la lenteur de la
justice.
M. Samson: C'est peut-être poussé fort aussi. Mais
il reste aussi que le problème reste entier. Je n'ai pas l'impression
qu'on a le barème qu'il faut.
M. Bédard (Montmorency): On vise peut-être 3% qui
sont en bas de 50 livres...
M. Mailloux: On regarde l'expérience de l'Ontario qui
existe depuis quelques mois; les gens ont le même problème, ils
n'ont pas trouvé de solution facile non plus.
M. Samson: Cela ne pourrait pas être dit plutôt en
parlant d'enfant, je sais que par l'âge on peut vérifier
facilement; mais par la pesanteur, on n'est quand même pas pour demander
aux policiers...
M. Mailloux: L'Ontario avait mis un âge et, par la suite,
les intéressés ont été obligés de corriger
par 50 livres.
Ils ont été obligés d'ajouter le poids, en
plus.
M. Bédard (Montmorency): Un enfant...
M. Mailloux: Cela a présenté des difficultés
d'application.
Quant à nous, ce n'est pas parce qu'on ne veut pas attacher des
jeunes, parce que si on veut la protection des 18, 20 ans et plus, on remarque
actuellement que la plupart de ceux qui élèvent encore des
enfants j'espère qu'il y en a encore parmi les Canadiens
français ils les attachent dans des sièges très
confortables.
Je remarque qu'on en voit dans la plupart des véhicules où
les enfants sont bien retenus par un dispositif spécial, six mois, un
an, deux ans. C'est à conseiller, on laisse aux parents le choix...
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Une minute, une minute.
M. Samson: Je n'aime pas ça, vendre du monde à la
livre.
Le Président (M. Séguin): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, c'est une précision
que j'aimerais avoir, que je n'ai pas retrouvée ailleurs, dans le projet
de loi, à savoir si le port obligatoire de la ceinture de
sécurité existe autant à l'intérieur des limites
d'une municipalité que sur les routes provinciales.
M. Mailloux: II n'y a aucune exclusion à la loi; parce que
si l'on réfère au tableau des accidents qui se produisent au
Québec depuis la dernière décennie, on constate que 50%
des accidents arrivent à moins de 20 milles du lieu de résidence.
Il est normal de penser que la ceinture de sécurité, ce n'est pas
tant à 100 milles à l'heure, à 80 milles à l'heure
qu'elle protège. Elle protège de blessures trop graves, ou contre
la mort, au coin d'une rue, à une intersection, entre deux
intersections. Vous avez le tableau radical qui vous dit que depuis les
dernières années, 50% de toutes les mortalités du
Québec se sont produites à moins de 25 milles du lieu de
résidence.
C'est à la vitesse réduite que la ceinture de
sécurité peut davantage protéger. Je conviens que la
personne qui va traverser à 500 pieds de sa maison, souvent, elle ne
mettra pas sa ceinture de sécurité. Mais il demeure que si vous
avez à traverser la ville de Québec, c'est peut-être
à ce moment-là que vous en avez absolument besoin et elle va
rendre plus service que sur une grande route.
M. Saindon: Si vous prenez l'exemple d'un type qui quitte sa
maison, dans un quartier résidentiel et s'en va à un coin de rue
plus loin. Si la loi doit s'appliquer là et qu'il rencontre des
policiers, qu'il n'a pas sa ceinture, il va se faire arrêter et va
être obligé de payer.
M. Mailloux: II peut se faire arrêter.
M. Samson: Est-ce que vous avez prévu de l'affichage
à toutes les frontières du Québec?
M. Mailloux: Cela m'avait été demandé lors
du discours de deuxième lecture et j'ai répondu que
c'était prévu. On me dit que les panneaux devraient être
à peu près complétés en ce moment.
M. Samson: Vous allez vite.
M. Mailloux: On va plus vite que dans le domaine des
assurances.
M. Bédard (Montmorency): C'est un bon
ministère.
M. Samson: On pourrait avoir un long débat
là-dessus.
M. Bédard (Montmorency): Adopté?
M. Mailloux: Quant à la norme de 50 livres et moins, je
comprends un peu les préoccupations du député de
Rouyn-Noranda, mais l'expérience des premiers mois ou de la
première année nous dira s'il y a certains correctifs à
apporter. J'ai quand même confiance, après les discussions que
j'ai eues avec la Sûreté du Québec, que, conscients de
leurs responsabilités de ne pas pénaliser à outrance le
public, les officiers de la sûreté donneront la chance aux
automobilistes et qu'avant de servir une infraction aux automobilistes, on
s'assurera que ce n'est pas 51 livres ou 49 livres. Je fais confiance,
après ce que m'en a dit le directeur général de la
Sûreté du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que les officiers du
ministère ont eu l'occasion d'avoir des entretiens avec la
Sûreté du Québec afin d'étudier toutes les
difficultés qu'il va y avoir pour un policier de procéder, de
faire une preuve à propos de ce genre d'offense?
M. Mailloux: J'allais dire que la prérédaction a
été faite avec un représentant de l'Institut de police de
Nicolet, qui était parmi des gens qui ont vu à cette
prérédaction, et un représentant spécifique de la
Sûreté du Québec.
La présence policière était continuelle au moment
de la prérédaction. Evidemment, les discussions, au niveau des
difficultés d'application, ont été longues et, je dirais,
ardues. Au début, la Sûreté envisageait cette loi comme
nécessitant une intervention presque continuelle des agents
derrière chaque véhicule, pour s'assurer que tout le monde est
bien attaché.
Mais il n'est l'intention de personne de demander que cette loi soit
plus surveillée que les autres lois. C'est une loi pour les policiers
parmi une autre loi. Ils ne courront pas après les gens pour leur
imposer des infractions, mais lorsqu'ils feront des constatations, ils feront
l'imposition nécessaire.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est seulement un exemple
à partir de la rédaction des articles eux-
mêmes. Je prends l'article 56 d)..."toute personne qui conduit sur
un chemin public un véhicule de promenage équipé, suivant
la Loi sur la sécurité des véhicules automobiles, d'une
ceinture de sécurité pour le conducteur, doit porter cette
ceinture de sécurité correctement bouclée".
Vous allez à l'article 56 f). "L'article 56 d) ne s'applique pas
lorsque le véhicule est conduit en marche arrière". Prenons la
situation d'un policier qui est sur le bord de la route et qui a la conviction
de voir un automobiliste passer sans avoir la ceinture de
sécurité, qui s'enligne derrière la personne en question
et fait immobiliser le véhicule. Dès que le conducteur a
immobilisé son véhicule, il se met en marche arrière et il
recule en disant: Je ne suis pas obligé de porter la ceinture lorsque je
fais marche arrière.
M. Mailloux: II n'a pas besoin de se donner tout ce trouble.
Dès que le véhicule est arrêté, il n'a pas besoin de
porter sa ceinture.
Une Voix: II va le laisser aller.
M. Samson: A ce moment-là, comment peut-on faire appliquer
cette loi?
M. Mailloux: On ne peut pas forcer les gens à être
attachés, parce que...
M. Bédard (Chicoutimi): II ne faudrait pas trop en
discuter d'une façon légale, parce qu'on va commencer à
donner des indications...
M. Mailloux: Je pense que nous n'avons jamais caché que,
dans toutes les polices du monde entier, dans des pays où on tâche
d'appliquer la loi, elle est difficile d'application. Il y a des trous dans la
loi.
Mais quand vous lisez le rapport Gauvin, je pense qu'il était
assez indicatif quand i! disait que si on pouvait convaincre 30% ou 40%,
même 30% de la population de s'attacher, on aurait déjà
sauvé quantité de vies et déjà sauvé des
milliers de blessés graves.
Les vues du ministère, ce n'est pas un abus flagrant
d'arrestations sur les routes, c'est de tâcher par la persuasion, par
exemple qui va être donné, par les résultats qu'on va
obtenir de convaincre davantage de personnes qu'étant attachées,
elles sont en meilleure sécurité qu'elles ne l'étaient
auparavant. C'est cela qu'on veut. On ne veut pas, nous autres, ramasser une
fortune en infractions, on ne veut pas forcer la police à ne s'occuper
que de la ceinture de sécurité; elle a bien d'autres tâches
à remplir. On va faire confiance.
M. Tremblay: M. le ministre, qu'est-ce qui va arriver? C'est une
bonne question, au fond. Qu'est-ce qui va arriver?
M. Mailloux: Rien ne va arriver.
M. Tremblay: L'agent me suit avec ses feux rouges clignotants en
arrière. Cela veut dire "tasse", j'arrête. Je l'attends. Il
descend. Je ne descends pas, je l'attends.
M. Mailloux: II ne vous donnera pas d'infraction, parce que,
comme le disait M...
M. Tremblay: II va m'avertir. Il va me dire: Ecoutez, monsieur,
vous n'êtes pas attaché.
M. Mailloux: La minute où vous êtes
arrêté, vous n'avez pas de ceinture.
M. Tremblay: Mais on a constaté qu'en marche, vous
n'étiez pas attaché. Attachez-vous parce qu'il peut vous
arriver...
M. Bédard (Chicoutimi): II y a toujours la
possibilité, pour deux policiers, étant dans le même
véhicule, de pouvoir affirmer qu'en aucun moment, ils n'ont vu cette
personne se défaire d'une ceinture de sécurité, parce que
cela se voit quand même.
M. Mailloux: L'Ontario...
M. Bédard Chicoutimi): Mais il faut admettre que la preuve
est difficile à faire. J'ai l'impression que le fait de consigner cette
nécessité du port de la ceinture de sécurité, de la
consigner dans une loi, une obligation, a quand même un effet
psychologique qui fait que les gens ont quand même, je pense, la
préoccupation de vivre selon la légalité, en respectant la
loi et qu'à partir du moment où ils s'installent dans une
automobile, une personne seule ou plusieurs, il y a comme une sorte de
réflexe qui, à ce moment, va jouer et qui ne jouait pas
auparavant, la loi n'existant pas.
M. Mailloux: Dans tous les pays où la loi est en vigueur,
toutes les campagnes de persuasion, les plus persuasives possible, n'avaient
jamais donné plus que 14% de port de ceinture de sécurité
et les mesures législatives ont apporté de 60% à 90%.
Latins comme nous sommes, ce sera peut-être seulement 50%, mais je pense
que ce sera déjà un actif considérable.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourriez-vous m'ex-pliquer ce cas?
Pensez-y avant.
M. Tremblay: Avec les hommages du député de
Gatineau.
M. Mailloux: Si elle était un peu moins grosse, j'irais
placer moi-même la ceinture.
M. Samson: C'est un cas d'exonération.
M. Mailloux: L'amendement se lirait comme suit: L'article 13 est
modifié en ajoutant, après le paragraphe c) de l'article 56g,
l'alinéa suivant: "Une copie certifiée conforme de tout
certificat émis conformément au paragraphe a) doit être
transmise sans délai au directeur..."
M. Bédard (Chicoutimi): Bon.
M. Mailloux: Le directeur est défini avant dans la
loi.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Pour ne pas...
M. Samson: Je m'excuse.
M. Bédard (Chicoutimi): Allez-y.
M. Samson: Cela explique qu'il y ait une copie conforme, cela
n'explique pas que cela va être dans la réglementation.
M. Mailloux: On va le spécifier, nous autres, en trois
copies.
M. Samson: D'accord.
M. Mailloux: Une copie pour les dossiers du médecin, une
pour le ministère et une pour...
M. Samson: Je veux savoir pourquoi, à l'article 56h, on
inclut qu'un passager âgé de cinq ans ou plus, mais moins de seize
ans, ne peut être poursuivi pour infraction à l'article 56e. Cela
veut dire qu'on ne peut pas poursuivre quelqu'un entre cinq ans et seize
ans.
M. Mailloux: L'infraction, à ce moment, est
reportée sur le conducteur, parce que ce sont des enfants en bas
âge et on ne veut pas les traîner devant la justice. C'est le
conducteur qui est responsable de l'infraction à ce moment.
M. Samson: Ah! c'est le conducteur. M. Mailloux: Oui.
M. Samson: L'a-t-on spécifié quelque part plus
loin?
M. Mailloux: Oui, à 56i. "Nul ne peut conduire sur un
chemin public un véhicule de promenade dans lequel a pris place,
à l'avant, un passager non visé par les paragraphes a) et c) de
l'article 56g qui est âgé de cinq ans ou plus mais de moins de
seize ans et dans lequel la place qu'occupe ce passager est
équipée d'une ceinture de sécurité, suivant la Loi
sur la sécurité des véhicules automobiles, à moins
que ce passager ne porte, correctement bouclée, cette ceinture de
sécurité". Ce n'est pas cela?
M. Samson: Oui, d'accord. C'est le conducteur qui a l'obligation
à ce moment.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'amendement que vous
avez apporté tout à l'heure, est-ce que vous pouvez nous...
M. Mailloux: Le tout dernier?
M. Bédard (Chicoutimi): Le tout dernier. Transmis par le
médecin, c'est ce que vous voulez dire?
M. Mailloux: Oui, parce que cela fait référence au
paragraphe a) qui dit que c'est le médecin qui délivre le
certificat. Nécessairement, le dernier alinéa reflète le
paragraphe a), c'est sous-entendu que c'est le médecin qui a
l'obligation de transmettre.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'un peu plus tard,
peut-être dans un an, après qu'il y aura un certain rôle
d'évaluation de ces cas qui sera fait, il y aura lieu de penser à
ce que ces exemptions, comme on le disait tout à l'heure, soient
délivrées directement par le ministère des Transports.
Simplement à titre de suggestion peut-être, cela vient un peu
vite, mais à l'article 22 du projet de loi, on parle des modifications
et, entre autres, à l'article 22 d), sous-paragraphe d),
déterminer c'est la responsabilité du ministère des
Transports, du Bureau des véhicules automobiles les classes des
permis de conduire, fixer les conditions de délivrance de ces permis et
établir les restrictions et les exonérations qui s'y rattachent
à ce moment. Ce qui veut dire que de la même manière que
sur un permis de conduire, je parle peut-être dans un an, de la
même manière qu'on y indique les restrictions, de la même
manière, il sera très facile, dans le même document,
d'indiquer les exonérations. Le port de la ceinture de
sécurité consisterait en une de ces exonérations. Il y a
un problème, cependant, que je voudrais soulever et qui me semble de
première importance, il concerne les...
Le Président (M. Séguin): L'amendement a
été reconnu par tout le monde. Est-ce adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'amendement est
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Le problème que je voulais
soulever au ministre, c'est celui des poursuites en
dommages-intérêts qui peuvent être intentées, suite
à des accidents et à des pertes de vie que cela occasionne ou,
encore, à des blessures corporelles que cela peut occasionner. Des
poursuites peuvent, comme on le sait, comme cela se fait normalement,
s'intenter entre les différents conducteurs ou les différents
passagers au niveau de chacun des véhicules, à l'intérieur
d'un même véhicule. Je voudrais bien qu'il soit
spécifié dans la loi que le fait pour une personne de ne pas
avoir porté la ceinture de sécurité après qu'on en
fait la preuve même très claire, n'a pas pour effet de diminuer le
montant des dommages-intérêts qu'une personne pourrait se voir
accorder par un tribunal, suite à un accident. Pour m'expliquer
peut-être d'une façon plus claire, je prends le cas d'une personne
qui a toutes les raisons légales d'en poursuivre une autre, suite
à un accident d'automobile. Effectivement, il y a une cause qui
s'instruit dans une cour de justice. Lors du procès, même si la
preuve est faite que la personne n'avait pas sa ceinture de
sécurité, il faudrait, il me semble, que ce soit clair que le
juge ne peut pas se permettre
d'utiliser cet élément pour diminuer de quelque
manière que ce soit le montant des dommages-intérêts qui
devrait être octroyé à la personne qui a subi des blessures
ou encore aux héritiers d'une personne décédée
à la suite d'un accident.
Est-ce qu'il y a déjà des jugements qui ont
été rendus aux Etats-Unis, dans le sens des...
M. Mailloux: Malgré que ce ne soit pas loi.
M. Bédard (Chicoutimi): ...remarques que je fais...
M. Mailloux: Aux Etats-Unis, la loi n'est pas adoptée. Des
jugements sont sortis en réduction de 35% sur les deux que j'ai lus,
disant qu'à cause de la négligence du conducteur à ne pas
se servir des équipements à sa disposition, le juge
réduisait de 35% la réclamation de la perosnne accidentée.
La loi n'est pas encore adoptée. Le juge a condamné,
malgré que la loi ne soit pas encore adoptée.
Comme facteur contributoire à l'aggravation de la blessure.
Le point de vue que nous avons sur ce sujet est le suivant...
M. Bédard (Chicoutimi): Imaginez les procédures en
cours, en fonction de la loi de la preuve, qui, à ce moment-là,
seront interminables. Les preuves seront interminables, de part et d'autre,
pour essayer de prouver qu'avec la ceinture de sécurité, les
blessures corporelles auraient été différentes.
M. Mailloux: Le fait qu'on soit en droit statutaire me semble
déjà démontrer que, si on avait voulu que le port de la
ceinture de sécurité ait une incidence sur la
responsabilité civile, on aurait dû le mentionner. On aurait
dû avoir un article disant que le fait de ne pas porter la ceinture de
sécurité peut être considéré comme, je ne
sais pas, facteur contributoire à l'aggravation des blessures ou,
peut-être même, comme cause du décès.
Etant en droit statutaire, je crois que le silence du texte
là-dessus permet au juge de considérer le port de la ceinture de
sécurité purement comme un élément parmi tant
d'autres lors de l'évaluation du quantum des dommages, et qu'il n'y a
pas de cause à effet entre la loi obligeant le port de la ceinture de
sécurité et le quantum d'indemnisation des blessés. Mais
là-dessus, je pense que je vais cesser tout de suite, parce qu'on peut
faire un procès et ce n'est pas mon intention par cette observation...
Je n'ai pas...
M. Bédard (Chicoutimi): ...convaincu de cette
interprétation.
M. Samson: En Ontario, il y a eu un jugement aussi qui
ressemblait à...
M. Mailloux: Antérieurement à la loi obligeant le
port de la ceinture de sécurité.
M. Samson: Antérieurement? Il n'y en a pas eu un
dernièrement?
M. Mailloux: II y en avait eu un au Québec aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Certainement.
M. Samson: II va être tenu à la lettre de la
loi.
M. Mailloux: Si, à l'automne, il y a d'autres
éléments de preuves qui nous sont amenés selon lesquels on
devrait le faire disparaître, on le fera disparaître à ce
moment-là.
M. Bédard (Chicoutimi): Moi, il me semble que...
M. Mailloux: S'il n'y a pas d'autres questions sur cet article,
je pourrais faire préparer l'amendement en conséquence, on irait
à d'autres, puis on y reviendrait.
M. Bédard (Chicoutimi): On pourrait y revenir. M.
Samson: II y a 56m... M. Mailloux: Oui.
M. Samson: ... "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut, par
règlement: a) interdire l'enlèvement, la modification et la mise
hors d'usage de ceintures de sécurité de véhicules
automobiles autres que les véhicules de promenade et des ceintures de
sécurité d'une banquette arrière d'un véhicule de
promenade; b) c'est là que cela devient important obliger
les passagers occupant la banquette arrière d'un véhicule de
promenade à porter la ceinture de sécurité;"
Cela veut dire que dans la loi, actuellement, on oblige seulement les
passagers de la banquette avant à porter la ceinture de
sécurité. Par contre, il y a une provision qui nous
apparaît à 56m comme pouvant permettre, sans revenir devant le
Parlement, un changement dans le fond, c'est un changement à la
loi qui viendrait par réglementation pure et simple.
Je me demande si on ne devrait pas exclure cela. Si on considère
qu'on doit adopter une loi pour obliger le port de la ceinture de
sécurité, si on considère qu'on parle seulement de la
banquette avant, je n'aime pas laisser trop d'ouverture à une
réglementation qui viendrait faire indirectement ce qu'on ne veut pas
faire directement comme législateurs; parce que, comme
législateurs, on ne veut pas obliger le port de la ceinture de
sécurité sur la banquette arrière d'une voiture de
promenade.
Alors, si on ne veut pas le faire comme législateurs, je vois
très mal qu'on permette au lieutenant-gouverneur en conseil de le faire
autrement.
M. Mailloux: Malgré ce que dirait la loi, je
voudrais bien dire au député de Rouyn-Noranda que ce n'est
pas dans l'intention du ministre actuel, en aucune façon, d'obliger
avant un bon bout de temps de porter la ceinture de sécurité
comme l'Ontario en a fait une obligation.
Par contre, il est possible que dans certains de ces alinéas, on
retrouve des prescriptions qui nous permettraient, advenant que dans les
autobus interurbains, s'ils étaient munis de ceintures de
sécurité, capables d'attacher un passager, il me semblerait qu'un
mouvement se dessine dans ce sens... Dans le véhicule scolaire,
actuellement, c'est impensable. Dans les camions, c'est impensable
également. Il y a peut-être certains types de véhicules
où à un certain moment, cela rendrait service qu'on puisse aller
dans ce sens, mais je puis dire, catégoriquement que cela partirait de
la loi que cela ne me ferait absolument rien; mais on ne se servira pas de
cette prescription pour un bon bout de temps. On s'est limité.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour endosser la manière de
voir...
M. Mailloux: La banquette arrière...
M. Samson: J'aimerais mieux faire disparaître, parce que je
fais confiance à ce que nous dit le ministre actuellement, mais cette
loi sera là pour longtemps.
M. Mailloux: Pourrait-on garder...? "Interdire
l'enlèvement...", il faut le garder à a) parce qu'il y en a qui
l'ont déjà enlevé. Il faut absolument qu'ils la gardent
pour les véhicules...
M. Samson: C'est correct, a)...
M. Mailloux: La banquette arrière... On pourrait faire
disparaître cela sans difficulté. "... véhicules
automobiles autres que les véhicules de promenade...", comme il y aura
un amendement à l'automne, il n'y a pas de problème. On
pourrait... Pas de problème majeur. C'est au cas où il arriverait
un problème sur les autobus de longue distance. A ce moment,
peut-être que cela deviendrait nécessaire. Il serait
peut-être bon de le laisser. Ce n'est pas notre intention, mais on
pourrait peut-être laisser c).
M. Samson: c), c'est moins pire.
M. Mailloux: "Déterminer toute exception autre que celles
prévues à la présente sous-section...", cela donne
déjà assez de latitude.
M. Samson: "... autre que celles prévues à la
présente sous-section..."
Le Président (M. Séguin): Qu'est-ce que vous
voulez, messieurs?
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait revenir avant six
heures, M. le Président. Il nous reste encore...
Le Président (M. Séguin): Est-ce qu'on doit
continuer à 18 heures? Non, il y a un caucus à 18 heures.
M. Bédard (Chicoutimi): 20 heures 15.
Le Président (M. Séguin): Quel est votre
désir, suspendre jusqu'à 20 h 15?
M. Bédard (Chicoutimi): 20 h 15 ou 20 h 30. Il y a un
caucus. On essaiera de faire rapidement.
M. Mailloux: A quelle heure peut-on penser terminer?
M. Bédard (Chicoutimi): Nous en avons pour une heure
encore, M. le Président. Je crois qu'on va avoir fini.
M. Mailloux: A 20 h 30, cela veut dire qu'un pourrait avertir le
leader qu'à 21 h 30, s'il y a une commission qui veut siéger,
elle pourra nous remplacer.
M. Bédard (Chicoutimi): Je parle seulement pour
moi-même. Je pensais que ce serait plus rapide que cela. Je pense que ce
serait difficile de...
M. Mailloux: C'est une loi assez importante, je n'ai pas envie de
brimer..,
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une loi quand même
très importante.
M. Mailloux: ... la liberté de qui que ce soit. M.
Samson: On va lui donner une indication. M. Tremblay: On
arrête à 22 heures.
M. Mailloux: A 22 heures, ou vers 22 heures.
Le Président (M. Séguin): Suspendons jusqu'à
20 h 15.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
Reprise de la séance à 20 h 35
M. Séguin (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
Nous avons suspendu la séance à 18 heures, au moment
où le ministre des Transports lisait ou était en train de
préparer un amendement. Je demanderais, à ce moment, si vous le
permettez, messieurs, que nous suspendions l'article 13 et que nous commencions
à l'article 14, puisqu'il y a une vérification à faire de
l'amendement, à moins que vous n'ayez autre chose à
suggérer.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que c'est
l'amendement...
Le Président (M. Séguin): L'amendement qui avait
été fait juste avant de partir, mais on n'avait pas eu le temps
de voter et de l'enregistrer.
M. Bédard (Chicoutimi): ...à l'effet d'inclure une
disposition sur les conséquences civiles du port ou non de la ceinture
de sécurité.
M. Mailloux: Nous reviendrons tantôt.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, on y reviendra.
Le Président (M. Séguin): Donc, article 14.
M. Samson: M. le Président, avant de prendre l'article 14,
j'aurais une couple de questions à poser. C'est en relation avec une
lettre que je viens de recevoir. J'aimerais avoir le point de vue du ministre.
Elle vient de la Fédération des commissions scolaires. Je pense
que tout le monde doit en avoir eu, de ces lettres. Elle demande la
possibilité que les commissions scolaires soient
accréditées pour dispenser des cours de conduite aux jeunes de 16
et 17 ans. Dans quelle mesure serait-ce possible?
M. Mailloux: Donnez donc la réponse.
Je m'excuse, j'ai raté le début de la question.
M. Samson: II s'agit d'une lettre en provenance de la
Fédération des commissions scolaires relativement au projet de
loi 13. Elle demande, premièrement, que les commissions scolaires soient
accréditées pour dispenser des cours de conduite aux jeunes de 16
et 17 ans qui sont leur clientèle.
M. Mailloux: C'est possible en vertu de l'arrêté en
conseil 1563. Les commissions scolaires sont admissibles comme n'importe quel
organisme qui veut avoir un permis. Il suffit d'en faire la demande et se
soumettre aux conditions. Les commissions scolaires peuvent être
individuellement accréditées par une simple demande au Bureau des
véhicules.
M. Samson: Oui. Deuxièmement, la fédération
parle de classification des permis. Cela a été couvert ce matin.
Elle revient sur un sujet que nous avons traité ce matin. Quant aux
zones scolaires, elle demande 20 milles plutôt que 30 milles à
l'heure. Je pense qu'on a vidé la question ce matin. Je vous remercie.
Je n'ai pas autre chose là-dessus.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste qu'il y a des
dispositions dans la loi qui permettent quand même au ministre de
rappeler ou de corriger certaines limites de vitesse s'il le juge bon dans
l'intérêt public. Les articles 14 et 15, à mon humble avis,
sont de simples articles de concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 14,
adopté. M. Bédard (Chicoutimi): Article 15,
également.
Le Président (M. Séguin): D'accord. Article 15,
adopté. Article 16?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 16, 66a, il me semble
qu'on avait laissé entendre que ce n'étaient pas les montants des
amendes qui étaient connus.
M. Mailloux: C'est pour la ceinture qui a été
arrachée, si le gars ne la replace pas dans le véhicule.
M, Bédard (Chicoutimi): Si la preuve est faite qu'elle a
été arrachée de par sa volonté ou...
M. Mailloux: S'il l'a arrachée, il faut absolument qu'il
fasse le nécessaire pour la remettre dans les véhicules qui,
normalement, doivent avoir la ceinture.
M. Samson: Cela veut dire, pour être bien clair, que les
véhicules de 1974 et plus récents qui ont été
fabriqués avec ceinture et baudrier, pour les gens qui ont enlevé
les baudriers, c'est arrivé dans plusieurs cas, ces derniers sont tenus
de remettre le tout dans le même état et de l'utiliser, ou bien
ils sont passibles d'une amende minimum, de $50 et maximum de $100.
M. Mailloux: Serait passible de l'amende en question la personne
qui, possédant un véhicule qui, depuis le 1er janvier 1971 en est
muni, n'aurait pas la ceinture sous-abdominale, parce que c'est quand
même la seule qui est obligatoire dans la loi. On ne pourrait pas le
pénaliser pour la deuxième, le baudrier.
M. Samson: Pour le véhicule plus ancien?
M. Mailloux: Plus récent que du 1er janvier 1971.
M. Samson: Quant au baudrier...
M. Mailloux: Quant au baudrier, ce sont des véhicules qui
datent du 1er janvier 1974, où les deux morceaux viennent en un seul
mouvement...
M. Samson: C'est ça.
M. Mailloux: C'est la ceinture qui est obligatoire, de par la
loi.
M. Samson: Seulement la ceinture. Le baudrier n'est pas
obligatoire?
M. Mailloux: Dans les véhicules de 1971 jusqu'au 1er
janvier 1974, non.
M. Samson: Non, mais à partir c'est ça que
je veux faire clarifier de janvier 1974, ils sont équipés
de baudriers. Pour les personnes qui ont fait enlever les baudriers
elles sont nombreuses...
M. Mailloux: C'est une infraction.
M. Samson: Elles sont obligées de les faire
réinstaller et de les utiliser.
M. Mailloux: C'est ça. Sur tous ces véhicules, si
la ceinture vient en un seul morceau.
Si on n'a pas fait d'obligation de porter les deux pièces, pour
les véhicules de 1971 à 1974, c'est parce qu'il y a un danger que
les ceintures se coïncent et que ça reste coincé. Alors,
seule la ceinture sous-abdominale est obligatoire à ce moment, et ce
sera davantage difficile à vérifier pour les officiers de
circulation. Par contre, pour les véhicules ultérieurs à
1974, comme les deux morceaux viennent dans un seul mouvement, si un des deux
morceaux avait été enlevé, il devra être remis en
place, sinon la personne sera passible de l'amende qui est indiquée
à l'article de la loi dont on parle actuellement.
M. Samson: C'est peut-être une question
d'appréciation personnelle, mais est-ce que le ministre ne conviendrait
pas que, au début, le baudrier, je me le demande, on ne serait pas bien
vu de ne pas le rendre obligatoire immédiatement, de laisser le temps
aux gens de s'habituer un peu... Personnellement, je trouve que c'est
passablement embarrassant, cette affaire.
M. Mailloux: Laquelle?
M. Samson: Cela entrave un peu les mouvements du conducteur.
M. Mailloux: Le baudrier?
M. Samson: Oui.
M. Mailloux: C'est le contraire.
M. Samson: C'est une question d'appréciation, comme je le
disais tantôt. Je ne voudrais pas qu'on...
M. Mailloux: Oui, mais il ressort que la ceinture sous-abdominale
ne protège pas de l'ensemble des blessures.
M. Samson: Non, c'est vrai.
M. Mailloux: Parce que, souvent, si la personne conduit avec un
siège assez avancé, elle va aller s'écraser quand
même le visage dans le pare-brise, tandis que le baudrier, lui,
arrête automatiquement la poitrine, empêche la personne
d'être projetée vers l'avant, d'y donner de la figure. Je pense
qu'il faut aussi que la ceinture soit bien ajustée, parce qu'il y a un
problème d'ajustement aussi auquel les gens devront tâcher de
s'habituer.
M. Samson: Mais ce problème se présente sous
différentes formes, selon le modèle et la marque de la voiture;
il y a des baudriers, dans le fond, qui permettent les mouvements, mais qui,
quand même, en cas de choc, projettent assez loin en avant le conducteur.
Autant qu'il y a d'autres baudriers qui vont arrêter l'élan
totalement par un système automatique, et qui peuvent maintenir le
conducteur au dossier du siège et le gêner dans ses mouvements...
Tout n'est pas uniforme de ce côté.
M. Mailloux: Tout n'est pas uniforme, mais il n'est d'ailleurs
pas possible de dissocier une partie de la ceinture après 1974, parce
qu'elle est, ensemble, attachée et retenue.
M. Samson: Remarquez que c'est toujours possible.
M. Mailloux: On pourrait couper toujours au-dessus de la ceinture
sous-abdominale...
M. Samson: Seulement...
M. Mailloux: ... et enlever la partie d'en haut, mais, à
ce moment-là, ça ne marcherait pas non plus.
M. Samson: Parce que...
M. Mailloux: On déséquilibre également...
C'est un système à inertie.
M. Samson: Oisons que ça dépend du modèle.
Il y a des modèles où la ceinture sous-abdominale ne
dérange pas du tout, que vous ayez un baudrier ou non. Elle est
fixée au plancher des deux côtés, et le baudrier vient
s'ajouter à la boucle. Donc, si vous l'enlevez, ça ne
dérange pas du tout.
Je me demande dans quelle proportion cette partie est aussi importante
que l'autre.
M. Mailloux: La façon dont le projet de loi a
été formulé, il l'a été avec une
référence à la Loi sur la sécurité des
véhicules automobiles et cette loi est une loi fédérale
qui spécifie de quelle façon les diverses parties d'une
automobile doivent être organisées. Lorsqu'on réfère
à la ceinture de sécurité et lorsqu'on
réfère aux dates qu'on a mentionnées
ultérieurement, on parle de celles qui sont prévues dans les
règlements adoptés en vertu de la Loi dur la
sécurité des véhicules automobiles. Lorsque ce texte
mentionne le 1er janvier
1974, il dit que la ceinture, sur tous les véhicules vendus au
Canada à partir du 1er janvier 1974, doit être à trois
points, à rétracteur à inertie au siège
extérieur avant, c'est-à-dire une seule boucle, la ceinture
sous-abdominale et la ceinture baudrier étant reliées en
permanence.
En fait, il s'agit d'un mécanisme complet et les véhicules
qui sont vendus au Canada d'un modèle fabriqué à partir du
1er janvier 1974 doivent, pour être légaux, rencontrer ces
exigences de la Loi sur la sécurité des véhicules
automobiles.
M. Samson: A l'appui de mes revendications, je voudrais apporter
peut-être un exemple de cas qui peut se produire assez souvent en cas
d'accident. Si, après l'accident, la voiture prend feu ou encore la
voiture tombe à l'eau, il faut que les passagers du siège
arrière puissent sortir rapidement de la voiture.
Or, ceux de la banquette avant, à la condition que la ceinture ne
reste pas coincée peuvent sortir rapidement. Ceux qui sont assis sur la
banquette arrière, s'il s'agit d'un modèle à deux portes,
sont emprisonnés en quelque sorte. Vous savez que dans les nouveaux
modèles, depuis 1974, le baudrier prend sa force à partir de la
toiture et à peu près à une position située entre
le siège avant et le siège arrière de sorte que les
passagers, advenant que le baudrier reste coincé, ne pourraient pas,
techniquement, sortir de la voiture. C'est le baudrier qui les
empêcherait de sortir à ce moment.
C'est en fonction de ce danger qui peut arriver que je pense qu'on doit
voir très sérieusement la question du baudrier. Avec une voiture
de quatre portes, le problème ne se pose pas. Mais, vous savez comme moi
que les voitures à deux portes sont à la grande mode et compte
tenu de la grosseur de la voiture, si vous avez une grosse voiture, c'est
déjà difficile, mais si vous en avez une petite, c'est quasi
impossible de sortir de là-dedans.
M. Mailloux: Mais, de toute façon, si on voulait exclure
de l'obligation du port de la ceinture les véhicules pour les raisons
que vous venez de mentionner, les véhicules seraient quand même en
infraction, à rencontre de la Loi sur la sécurité des
véhicules automobiles, parce que ces véhicules doivent être
équipés avec la ceinture, qu'elle soit utilisée ou
non.
M. Samson: Vous savez comme moi que les véhicules que nous
achetons au Québec sont majoritairement fabriqués à
l'extérieur du pays et majoritairement fabriqués aux Etats-Unis.
Ils sont plutôt conformes aux normes américaines et,
évidemment, rencontrent aussi les normes canadiennes, mais ce sont les
normes de fabrication. Une fois que la voiture est achetée, ces normes
n'ont plus force de loi. C'est tellement vrai qu'on est en train de faire une
loi aujourd'hui pour obliger les gens à la porter. Alors, ces normes
n'avaient pas force de loi. Elles avaient force de loi pour les fins de la
fabrication.
M. Mailloux: Pour les fins de l'équipement de la
voiture.
M. Samson: Pour les fins de l'équipement de la voiture,
mais il n'y a rien dans la loi fédérale qui oblige un citoyen
à garder sa voiture équipée de la façon dont elle
l'était quand il l'a achetée.
C'est pourquoi, d'ailleurs, vous avez tellement de gens qui ont tout
simplement débranché le baudrier. Vous en avez plusieurs.
M. Mailloux: En pratique, c'est vrai; théoriquement, cela
ne devrait pas l'être parce que le fédéral ne fait
respecter ces règlements que par l'entremise, particulièrement au
Québec, des corps de police provinciaux et il n'y a pas d'accord,
d'entente pour que, lors d'inspections mécaniques, on donne une
infraction à un véhicule dont la ceinture de
sécurité aurait été débranchée. Cette
disposition a pour but, précisément, de forcer les gens à
garder installée leur ceinture de sécurité.
M. Samson: Je suis d'accord avec vous là-dessus. Nous
légiférons pour en arriver à cela, mais on ne doit pas
s'appuyer sur la loi fédérale pour dire que le baudrier ne peut
pas être débranché, parce qu'il n'y a aucune loi qui oblige
à garder la voiture dans l'état où elle était
lorsque nous l'avons achetée. Nous légiférons
aujourd'hui à partir d'aujourd'hui, il y aura une obligation
mais c'est à partir d'aujourd'hui qu'on peut décider si
l'obligation, cela va vouloir dire une ceinture totale ou une ceinture
partielle. Je prétends... De toute façon, vous savez que je n'ai
jamais été trop favorable à l'idée du port
obligatoire de la ceinture de sécurité, je m'y suis rangé
parce que je veux lui donner une chance, qu'elle fasse ses preuves et, si cela
sauve une seule vie, comme je l'ai déjà dit, cela serait
suffisant. Mais il me semble que le baudrier n'est pas un élément
de sécurité absolu; à l'encontre de la
sécurité, pour les passagers de la banquette arrière, il
peut devenir un élément de danger. C'est pourquoi je voudrais
qu'on remette en question l'affaire du baudrier.
M. Mailloux: M. le Président, malgré que je
voudrais être aimable à l'endroit du député de
Rouyn-Noranda, je ne recommanderais pas moi-même qu'on modifie
l'obligation de porter le baudrier sur les véhicules qui datent,
d'après la fabrication, de 1974. Il est possible que, lors d'une
collision où un véhicule pourrait être par la suite
incendié, il est également possible qu'advenant qu'un
véhicule plonge dans un lac ou une rivière, par immersion, des
personnes sans connaissance soient retenues et qu'elles perdent la vie parce
qu'elles sont attachées. Quand on regarde, quand même,
l'expérience de la même loi, avec les mêmes obligations,
dans d'autres pays, 1/2%, c'est la moyenne de tous ces pays, 1/2%, je ne dirais
pas ont perdu la vie parce qu'elles étaient attachées, parce
qu'elles étaient retenues aux sièges, mais, en donnant toute la
chance possible que ces personnes attachées aient pu avoir encore leur
connaissance, on a pu perdre 1/2% de ces personnes par immersion ou par
incendie après collision. Mais les chiffres révèlent que,
par contre,
dans les mêmes circonstances, immersion ou incendie, un
pourcentage plus élevé de personnes, parce qu'elles avaient leur
connaissance, ont pu se dégager très facilement et de l'incendie
et d'une noyade certaine.
Je pense bien qu'il serait peut-être possible de conseiller
qu'étant donné que ces cas pourront quand même arriver,
dans des cas exceptionnels, tout à fait exceptionnels, je me demande si
ce ne serait pas nécessaire que, dans ces véhicules, dans les
prochaines fabrications, à la place d'un briquet, il y ait un couteau
qui soit à la portée d'une personne pour couper en vitesse une
courroie. Comme ce n'est pas dans la fabrication actuelle, peut-être
qu'on pourrait dire que, dans le cas flagrant, un couteau devrait être en
disponibilité au cas d'en avoir besoin pour couper une courroie qui se
coincerait. Mais, je le répète, c'est 1/2% de personnes qui ont
pu être perdues à cause de ce phénomène et c'est un
pourcentage élevé qui ont été sauvées. Dans
des accidents encore récents, voici un témoignage encore plus
frappant. Un conducteur comme M. Duval dirait que, dans ces véhicules
où il y a presque toujours incendie, les véhicules de course,
sans la ceinture de sécurité qui peut garder les conducteurs avec
leur connaissance, en possession de leurs moyens, chaque fois, il y aurait
perte de vie par incendie alors que là, ayant la possibilité
d'avoir leurs pleines facultés, ils se détachent en vitesse et
peuvent s'éloigner du lieu de l'impact.
Je ne pense pas qu'il soit possible de donner satisfaction au voeu
exprimé par le député de Rouyn-Noranda. J'espère
que la providence permettra que personne ne soit retenu par ce fameux baudrier.
Mais, j'ai la conviction profonde que si quelqu'un pouvait perdre la vie de
cette façon, des dizaines et des dizaines d'autres pourraient être
sauvés. Les derniers accidents dont on a parlé au Québec,
par immersion et par incendie, j'ai été chercher moi-même
les vérifications auprès des postes de la Sûreté du
Québec, et, dans presque tous les cas, les gens se sont noyés ou
sont brûlés sur place encore deux très
récemment alors qu'elles n'étaient pas attachées
d'aucune façon, qu'elles n'étaient pas en possession de leurs
moyens, inconscients après l'accident.
M. Samson: Je suis d'accord partiellement avec le ministre en ce
qui concerne les passagers de la banquette avant qui peuvent peut-être
rester plus en possession de leurs moyens avec la ceinture bouclée.
Mais, je ne sais pas si j'ai été mal compris ou si je me suis mal
exprimé, je veux quand même réitérer, en attirant
l'attention sur le fait que les passagers de la banquette arrière, pour
sortir en vitesse de la voiture s'ils ont à le faire, peuvent être
incommodés par le baudrier qui est installé, fixé dans le
plafond. Remarquez bien que si les normes de sécurité de
fabrication, si vous voulez, avaient prévu que ce baudrier puisse
être fixé autrement, le problème ne se poserait pas de la
même façon.
Il y a, je pense, dans certains modèles européens, des
baudriers qui sont efficaces, qui ne sont pas fixés dans le plafond du
tout. Ils sont fi- xés, de la même façon que la ceinture de
sécurité, dans le plancher, mais derrière le dossier du
siège, c'est une espèce d'attelage qui se déboucle
facilement et rapidement. Mais, ce qui m'inquiète, c'est ce fameux
baudrier qui est fixé au plafond, exactement entre le dossier du
siège et la porte et ce que nous appelons le "quarter panel". Il n'y a
pas de porte pour que ces gens sortent, ils sont obligés de sortir entre
le siège et la partie de la carrosserie qui doit retenir la porte. C'est
tellement restreint comme espace et le baudrier se trouve juste en plein centre
de ça.
Je ne sais pas si, au ministère, on a fait quelques tests, mais
parmi certaines marques de voitures que je ne veux pas nommer, parce que je ne
voudrais pas faire de publicité ni bonne ni mauvaise, surtout dans les
petites voitures, c'est tout un travail que de réussir à sortir
de la banquette arrière. Même quand il n'y a pas eu d'accident, on
est enfargé dans le baudrier. C'est ça que j'aimerais souligner
pour sensibiliser...
M. Mailloux: ...façon par les passagers qui sont sur la
banquette avant. Parce que je n'ai jamais vu sortir très facilement des
personnes dans une auto à deux portes quand les personnes sont assises,
attachées ou pas. A moins de sauter, en pleine connaissance, par la
fenêtre.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il y a un accident, tout le
monde...
M. Mailloux: Ils peuvent...
M. Samson: M. le ministre me permettra de lui dire que c'est
évidemment inconfortable quand les gens sont encore assis sur la
banquette avant. Mais, en cas de besoin de sortir rapidement, ça sort,
mais avec le baudrier, ça ne sort pas. Parce que vous avez cet
élément de plus qui est entre la porte et le siège, cet
élément de plus qui vous arrive en plein front, vous allez vous
enfarger dedans de toute façon. J'aurais aimé que des tests
soient faits là-dessus. Evidemment, je sens que j'ai de la
difficulté à vous convaincre, parce qu'on n'est pas à une
commission du genre des commissions d'enquête, on ne va pas sur place
visiter les modèles de voiture, on ne voit pas de façon pratique
comment ça se produit.
Il me semble qu'on aurait dû faire des tests pratiques, et il est
encore temps de les faire, quitte à ce que si on réussit à
convaincre tout le monde, après avoir fait ces tests pratiques, on
revienne à cela.
Pour le moment, j'ai l'impression et c'est en toute conscience que je
vous dis que je ne suis absolument pas convaincu que si on rend le baudrier
obligatoire, je ne suis absolument pas convaincu qu'on rende service à
la population.
M. Mailloux: ... des préoccupations du
député de Rouyn-Noranda, elles sont quand même à son
honneur, je pense. Mes officiers m'informent, moi-même également,
que dans toutes les vérifications qu'on a pu faire, l'expérience
d'autres pays dont les véhicules sont quand même semblables
comme fabrication, parce que la plupart des pays ont également
des modèles où la ceinture est retenue par la droite du passager
ou par la gauche, suivant qu'il est placé à gauche du à
droite et aucune indication ne nous est donnée à l'effet que des
accidents auraient pu indiquer aux autorités que le baudrier devenait un
facteur où les personnes restaient davantage prises dans un
véhicule.
S'il arrivait, en cours de route, après les premiers mois, qu'on
ait des exemples qui nous permettent de constater l'erreur que signale le
député de Rouyn-Noranda, je voudrais l'assurer qu'on fera les
modifications qui s'imposent, se cela devenait nécessaire.
Jusqu'à maintenant, je n'ai pas cet éclairage.
M. Samson: Je pense qu'il faut dire que les statistiques des
accidents nous démontrent... Il y a possibilité d'avoir
accès à des statistiques qui nous démontrent combien
d'accidents il peut y avoir, à quel endroit, généralement,
cela se produit. Mais, à ma connaissance et si je me trompe,
qu'on me le dise, cela va me faire plaisir il n'y a pas de statistiques
qui nous démontrent la réaction, après accident, des
passagers de la banquette arrière, pour une raison bien simple. Les
ajusteurs d'assurance qui font généralement enquête pour
les compagnies d'assurance, ne posent pas ce genre de question aux passagers,
ils posent tout simplement des questions au propriétaire du
véhicule, comment cela est-il arrivé, etc.
L'après-accident ne se retrouve pas dans les statistiques.
C'est difficile pour moi de vous dire: II y a un tel pourcentage de
danger; je ne peux pas vous dire cela.
M. Mailloux: Je ne pense pas avoir parlé de manière
ex cathedra, moi non plus. Ce que je pourrais affirmer devant le
député de Rouyn-Noranda, c'est que je ne suis pas prit à
recommander à mes collègues d'accepter un amendement dans ce
sens-là, sauf qu'avant que la loi soit en application, avec infraction
d'ici quelques semaines, je ferai le nécessaire pour que, avec
l'Ontario, avec le gouvernement canadien, il y ait un éclairage de tous
les pays où des véhicules semblables circulent et où on a
une expérience valable, pour tâcher de m'informer pour que les
membres du comité le soient également, de manière qu'on
donne à peu près l'expérience qu'a connue l'ensemble de
ces pays et les expériences qui ont été tentées
également sur l'équipement qui est ajouté dans les
véhicules. Je ferai l'impossible dans ce sens-là.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Vanier.
M. Dufour: M. le Président, j'ai bien compris
l'exposé d'un connaisseur en la personne du député de
Rouyn-Noranda. Je sais qu'il y a possiblement danger, dans un véhicule
à deux portes, mais je pense que le danger ne vient pas du baudrier. Il
vient plutôt de l'allure générale de la voiture. On a de la
difficulté à sortir de la voiture, de la banquette arrière
par la porte, la seule porte qu'il y a, parce que c'est tellement étroit
même si on est en bonne santé. Imaginez-vous si on était
immergé? Jamais on ne pourrait sortir de l'automobile, même si on
n'était pas attaché. N'oubliez pas une chose. Il n'y a pas
tellement de place. Je crois qu'on devrait peut-être recommander aux
compagnies de changer l'endroit d'insertion du baudrier, mais on devra aussi
leur recommander une voiture beaucoup plus sécuritaire en leur donnant
des normes de construction d'automobiles plus sécuritaires. Est-ce que
c'est...
M. Samson: Ce serait...
M. Bédard (Chicoutimi): On pourrait entendre le
président de l'Assemblée nationale, sur ce point-là.
M. Samson: Ce serait essayer d'améliorer la situation.
Je serais parmi ceux qui supporteraient une telle chose. Mais,
évidemment, je pense que le député de Vanier va être
d'accord avec moi, on est une petite goutte d'eau dans le verre à
l'Assemblée nationale du Québec comparativement à
l'industrie mondiale de l'automobile.
Quand on fait une recommandation comme celle-là, n'allez pas vous
attendre que cela va changer la porte de place demain matin.
M. Mailloux: Je voudrais dire au député de
Rouyn-Noranda que à part l'exemple de l'Ontario et d'autres provinces
canadiennes qui vont probablement suivre dans un court moment, plusieurs Etats
américains, pour ne pas dire davantage, iraient dans le sens de la
discussion que nous avons maintenant quant à la loi de revente. Peut-on
considérer cet article...
M. Samson: A ce moment, comme le ministre vient de le dire, cela
me rassure, parce que, si les Etats américains sont dans le coup, ils
vont réussir à obtenir quelque chose. Là, on pourrait
avoir une meilleure sécurité. De toute façon, je n'ai pas
l'intention de faire un débat là-dessus.
M. Mailloux: L'expérience de l'Ontario est actuellement
surveillée d'une manière très attentive par presque
l'ensemble des Etats de l'Est américain. C'est assez significatif des
résultats qu'obtient l'Ontario.
Je voudrais, si vous me le permettez, apporter à l'article 66b un
amendement.
Une Voix: Une seconde!
Le Président (M. Séguin): Seulement un instant!
M. Mailloux: Au même article.
Le Président (M. Séguin): Article 16a,
adopté?
M. Samson: Article 66a.
Le Président (M. Séguin): C'est cela, pardon, 66a,
adopté?
M. Mailloux: Article 66a, adopté. Article 66b, le
changement serait le suivant: Page 11, article 66b, changer les deux
premières lignes par les suivantes à l'article 66b: "Quiconque
contrevient à l'article 56d, 56e, 56i ou 56j ou à quelque
disposition." et remplacer, à la dernière ligne les mots "de dix
dollars" par les mots "d'au moins dix dollars et d'au plus vingt dollars".
C'est pour porter ou ne pas porter. Cela correspond un peu aux amendes
actuelles.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vois que, dans cet article,
même avec l'amendement qui est apporté par le ministre, le
législateur ne tient pas...
M. Mailloux: A pressurer.
M. Bédard (Chicoutimi): ... à inclure la notion de
première, deuxième offense.
M. Mailloux: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Etant donné l'amendement
que vous apportez, est-ce que c'est...
M. Mailloux: Non, il n'est pas question d'une deuxième
offense. C'est l'amende de $10 ou de $11 qui pourrait aller jusqu'à $20.
Est-ce que...
M. Bédard (Chicoutimi): On inclut un minimum.
M. Mailloux: Minimum et maximum. M. Bédard (Chicoutimi):
Maximum.
M. Mailloux: Je pense, que c'est raisonnable. Cela prouve
l'intention du législateur de ne pas aller chercher de l'argent, mais de
considérer quand même qu'on veut être sérieux un peu
dans l'imposition.
M. Bédard (Chicoutimi): ...
M. Samson: Cela permettrait au juge d'imposer le minimum dans une
première offense et d'aller plus fort dans d'autres offenses.
M. Mailloux: Peut-être.
M. Bédard (Chicoutimi): Et à leur faire
confiance.
Le Président (M. Séguin): Article 66b, tel
qu'amendé, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 16,
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 17, c'est de
concordance, M. le Président.
M. Mailloux: Article 17, adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 17,
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
Le Président (M. Séguin): Article 18.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 18, M. le
Président, paragraphe 1 a) sous-paragraphe c), il me semble qu'on va un
peu loin. En effet, l'article stipule qu'un agent de la paix peut
arrêter, sans mandat, toute personne qui assiste un apprenti-conducteur,
si elle ne peut s'identifier d'une façon satisfaisante. Cela va si elle
n'a pas de permis de conduire. Mais, si elle a un comportement
équivoque, je considère, M. le Président, que c'est
vraiment donner beaucoup de latitude et, après cela, permettre beaucoup
d'erreurs d'appréciation, parce que les comportements, jusqu'à
quel point on pourrait se permettre d'arrêter quelqu'un sans mandat sur
un simple comportement équivoque, je pense que c'est une question
d'appréciation.
M. Mailloux: Cela existe à l'article 74 actuel. C'est
simplement la reproduction...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais...
M. Mailloux:... des arrestations et des saisies.
M. Bédard (Chicoutimi): Ma remarque reste la même,
M. le Président. Je pense que...
M. Mailloux: M. le Président, je pense que si, lors des
amendements majeurs au Code de la route, il est nécessaire de revoir
l'article et de donner satisfaction au voeu que vous exprimez, on pourra
peut-être à ce moment, noter et voir si, d'un amendement à
l'ensemble du Code de la route, on doit faire disparaître le mot
"équivoque".
M. Bédard (Chicoutimi): C'est pour quand, cette
révision générale?
M. Mailloux: On l'espère pour la période de
l'automne ou de l'hiver. Le travail est suffisamment avancé actuellement
pour penser que le projet de loi en entier sera prêt en période
d'automne.
M. Bédard (Chicoutimi): Je tiens à le souligner, je
ne ferai pas de bataille à n'en plus finir là-dessus, je ne peux
pas argumenter plus qu'il ne le faut, mais il faut quand même se placer
dans la situation qu'on n'est pas en face d'un conducteur, de celui qui
conduit, mais de celui qui assiste. Quand on en est rendu jusqu'à
évaluer les comportements équivoques ou non de la personne qui
assiste, on est rendu pas mal loin.
M. Mailloux: Si cela peut vous satisfaire, comme nous n'y tenons
pas plus que cela, on pourrait faire sauter le comportement équivoque
quitte à le faire disparaître complètement, à faire
du paragraphe d) le paragraphe c) et à faire disparaître le
paragraphe c).
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. Biffer le paragraphe
c)...
M. Mailloux: Le paragraphe d) devient c). M. Samson: M. le
Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Le paragraphe c) est biffé
et le paragraphe d) devient c).
Le Président (M. Séguin): Alors, l'article 18...
M. Mailloux: Est-ce que cela va?
M. Samson: Oui, c'est parce que j'ai d'autre chose...
Le Président (M. Séguin): Article 18, tel
qu'amendé, adopté.
M. Mailloux: Sur le même article?
M. Samson: L'amendement est adopté, mais, sur le
même article, c'est une question que je voudrais poser. Quelle est
l'interprétation que vous donnez à ce terme d'agent de la paix
dans le Code de la route? Un gars paisible?
M. Mailloux: Quant à l'interprétation que l'on
donne aux mots "agent de la paix", il n'y en a pas spécifiquement au
Code de la route. C'est l'interprétation qui est donnée par les
autres lois gouvernant le comportement des agents de la paix,
c'est-à-dire des policiers.
M. Samson: Si je pose cette question qui semble peut-être
tirée par les cheveux un peu, c'est que je me demande si ce n'est pas le
moment d'en parler. On a porté à mon attention
l'expérience d'un garde-chasse qui s'est permis d'arrêter un
conducteur sur la route. Finalement, cela a débouché sur une
cause pour conduite dangereuse. Vous voyez que...
M. Mailloux: C'est marginal, cela n'arrive pas souvent.
M. Samson: C'est marginal. Oui, mais si je prenais un
garde-chasse à venir m'écoeurer sur la route, je vous assure que
je vous en parlerais en Chambre.
M. Mailloux: Vous en feriez un marginal?
M. Samson: Oui, j'en ferais un marginal. C'est arrivé
dernièrement. C'est pourquoi je vous demande quelle définition
vous donnez à l'agent de la paix dans le code de la route.
D'après moi, un policier municipal, un policier d'une communauté
urbaine ou un policier de la Sûreté du Québec, c'est un
agent de la paix aux fins du Code de la route. Mais un garde-chasse n'a pas la
formation et il n'a pas non plus les attributions qu'il s'est données
dans ce cas. C'est arrivé à Thetford Mines dernièrement.
Un garde-chasse s'est permis de couper un conducteur. Finalement, le conducteur
l'a dépassé et il l'a arrêté. Qu'est-ce qu'on peut
faire pour clarifier cela, pour que les gardes-chasse sachent et comprennent
que leur "job" est dans le bois à protéger la faune.
M. Mailloux: Ce n'est pas sur les routes parfois?
M. Samson: Pour protéger la faune. Le condu-teur d'une
automobile, ce n'est pas de la faune.
M. Mailloux: Si c'est un chasseur qui sort du bois ou encore d'un
lac avec du poisson...
M. Samson: Non, ce n'est pas un chasseur. Ecoutez, je connais le
cas par coeur. Ce n'est pas un chasseur. C'est un conducteur sur une grande
route. Le garde-chasse s'est senti offusqué parce qu'il s'est fait
dépasser. Il a sauté devant et il l'a arrêté
M. Dufour: C'est choquant.
M. Samson: Par la suite, ils en ont fait une cause. La cause n'a
pas encore été entendue.
M. Mailloux: On m'informe que des agents de la paix qu'on voit
alentour du Parlement ou ailleurs, ou gardiens de prisons, pourraient agir
à l'intérieur de leur mandat.
M. Bédard (Chicoutimi): Un garde-chasse, ça peut
être différent.
M. Mailloux: Un agent de la paix, dans certains cas aussi.
M. Samson: Ecoutez! On n'est pas sérieux. Quelle sorte de
formation un garde-chasse a-t-il pour appliquer le Code de la route? Les
trois-quarts d'eux ne comprennent même pas la réglementation du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Mailloux: ...je pense......législateur, mais on ne
parle pas des gardiens constables ni des agents de conservation. On parle des
officiers affectés à la surveillance des routes. C'est pour
ça que je vous ai dit tantôt que dans le cas que signale le
député de Rouyn-Noranda, j'ai hâte de voir ce que ça
va donner...
M. Samson: Moi aussi j'ai hâte, mais...
M. Mailloux: Cela arrive tellement rarement qu'après
quinze ans de vie publique je n'ai pas encore vu ça.
M. Samson: Oui, mais vous savez qu'il y a bien des choses,
pendant quinze ans de vie publique, que vous n'avez peut-être pas vues ou
que vous avez vues pour la première fois. Cela peut encore arriver.
Mais, puisque c'est arrivé, je pose la question: Est-ce qu'on ne peut
pas clarifier cette affaire?
M. Mailloux: Je répondrai ce que j'ai dit tantôt au
député de Chicoutimi: Lors des amendements majeurs au Code de la
route, on a pris les remarques à ce sujet, et s'il devenait
nécessaire de clarifier davantage...
M. Samson: Je pense que ce sera nécessaire d'expliquer,
pour les fins du Code de la route, qu'est-ce qu'un agent de la paix.
M. Mailloux: On donnera l'importance voulue...
Si on voulait, M. le Président... Est-ce que l'article 18 est
accepté?
M. Samson: Oui, d'accord!
M. Mailloux: M. le Président, si on voulait revenir...
Le Président (M. Séguin): ...tel qu'amendé,
adopté.
M. Mailloux: C'est ça. Si on voulait revenir à
l'article 13...
Le Président (M. Séguin): 13.
M. Mailloux: ...la proposition pour satisfaire aux voeux du
député de Chicoutimi, malgré qu'on m'informe que cela
n'aura à peu près pas d'effet, mais, de toute façon, si
cela peut le satisfaire, on ajouterait, après l'article 56...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous me permettrez de
différer d'opinion sur les effets.
M. Mailloux: D'accord. ...ajouter, après l'article 56 m),
l'article suivant, qui aurait comme référence 56 n), "le
défaut de se conformer aux dispositions des articles je pourrai
vous donner, M. le Président... 56 d), e), i), j) ne peut
être retenu dans la détermination du quantum de dommages dans une
cause civile."
Une Voix: C'est correct.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est conforme à
l'idée que j'ai exprimée à savoir qu'on va laisser les
tribunaux......quelle sera l'attitude des tribunaux.
M. Mailloux: Les légistes semblent d'ailleurs
indifférents à ce que ce soit ajouté.
Est-ce que ça nous permettrait d'adopter l'article 13 tel
qu'amendé?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 13 adopté
tel qu'amendé, c'est-à-dire article 56 n) qu'on a ajouté.
Donc, l'article est adopté au complet, tel qu'amendé.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ça.
Le Président (M. Séguin): Article 19.
M. Mailloux: A la page 11 du projet de loi, à l'article
19, remplacer le paragraphe 6 par le suivant: "N'empêche un conseil
municipal d'une cité, ville ou village de réglementer la vitesse
des véhicules automobiles dans son territoire, sauf sur les chemins ou
parties de chemins dont l'entretien est à la charge de l'autorité
provinciale." On arrêterait là. C'est-à-dire que la seule
addition qu'il y a à l'article, c'est après les mots "sauf sur
les chemins ou parties de chemins...", on ajoute "dont l'entretien est à
la charge de l'autorité provinciale".
Le Président (M. Séguin): Article 19...
M. Bédard (Chicoutimi): Pourrait-on avoir le texte
définitif, M. le Président?
Le Président (M. Séguin): Je croyais que vous
l'aviez.
Une Voix: II est là.
Une Voix: On l'a?
Le Président (M. Séguin): Le septième
amendement proposé et cela continue à la page suivante.
M. Mailloux: Tel que corrigé, il apparaît
à... Alors, l'article 19 est adopté?
Le Président (M. Séguin): Alors, l'article 19 tel
qu'amendé est adopté. Article 20.
M. Mailloux: A la page 12, à l'article 20, remplacer
l'article 76a par le suivant: "76a. Un conseil municipal qui ne s'est pas
prévalu du paragraphe 6 de l'article 176 doit faire installer à
l'approche d'une concentration de bâtisses dans la municipalité
sur tout chemin ou partie de chemin dont l'entretien est à la charge de
la municipalité, des panneaux de signalisation indiquant que la limite
de vitesse est de 30 milles à l'heure." On change quoi? C'est encore sur
l'entretien.
Le Président (M. Séguin): L'article 76 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 20.
Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
21.
M. Mailloux: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Etant donné qu'on amende
plusieurs articles, pourrait-on nous donner quelques explications? Nous
étions à l'article 21, M. le Président?
M. Mailloux: A l'article 21.
Le Président (M. Séguin): A l'article 21.
M. Mailloux: A l'article 21, il n'y a pas d'amendement.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas d'amendement, mais il
est dit de façon générale: "Le pouvoir prévu au
paragraphe b du deuxième alinéa de l'article 79 peut être
exercé par tout agent de la paix". Qu'est-ce que le paragraphe b du
deuxième alinéa de l'article 79? On n'a pas tous les volumes en
main.
M. Mailloux: Je pensais que vous aviez le Code de la route.
Actuellement, à l'article 79 du Code de la route, les
employés du ministère ont certains pouvoirs que des agents de la
paix n'ont pas, certains pouvoirs qui sont au paragraphe b) "... peut...", donc
l'officier peut, sans la permission du propriétaire, dans l'exercice de
ses devoirs et pour cause prendre possession d'un véhicule automobile,
le conduire et le remiser.
Actuellement, les officiers du ministère ont ce pouvoir, mais les
agents de la paix ne l'ont pas, si bien que, lorsqu'ils ont affaire à
des conducteurs qui ne sont vraiment pas dans l'état voulu pour conduire
un véhicule, l'agent de la paix n'a pas la possibilité de prendre
lui-même le volant du véhicule pour l'enlever de la route ou le
remiser ou l'envoyer ailleurs.
Alors, le but de l'amendement est de donner aux agents de la paix les
mêmes pouvoirs qu'ont déjà les officiers du
ministère des Transports.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
22.
M. Mailloux: A l'article 22, le changement est au paragraphe d)
qui se lirait comme suit: "Déterminer les classes des permis de conduire
et fixer les conditions de délivrance de ces permis."
M. Bédard (Chicoutimi): Cela permet presque d'inclure la
suggestion que je faisais cet après-midi d'indiquer non seulement les
restrictions qu'il peut y avoir sur un permis, mais également les
exonérations qu'il pourrait y avoir face à la ceinture de
sécurité. Alors, la nouvelle formulation me semble donner
ouverture à cette possibilité.
M. Mailloux: Oui.
Le Président (M. Séguin): L'article 22 tel
qu'amendé est adopté. Article 23.
M. Mailloux: L'article 23, c'est de concordance. L'article 24,
également.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
24. Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
25.
M. Mailloux: A l'article 25, il y a un amendement.
Après l'article 25, il y aurait 25a: Ledit code est
modifié en ajoutant après l'article 4 le suivant: 4a) Le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, par règlement publié dans
la Gazette officielle du Québec, permettre, aux conditions qu'il fixe,
que la signature du directeur soit apposée au moyen d'un appareil
automatique sur tout acte, document ou écrit qui doit être
signé par le directeur en vertu de la présente loi, de la Loi de
l'indemnisation des victimes d'accidents d'automobiles, statuts refondus
chapitre 232, ou d'un règlement adopté en vertu de l'une ou
l'autre de ces lois. Il peut aussi permettre qu'un fac-similé de cette
signature soit gardé, lithographié ou imprimé sur tel
acte, document ou écrit; dans ce cas, le fac-similé a la
même valeur que la signature elle-même.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection
là-dessus sauf que j'aurais une question d'information. L'article 98
stipule que le détenteur d'un permis de conduire, quel qu'il soit, qui a
été ou est annulé ou suspendu doit sans délai
remettre au bureau tout autre permis de conduire un véhicule automobile,
tout autre permis qu'il détient.
M. Samson: Quels sont les autres permis?
M. Mailloux: Le truc généralement utilisé
par les personnes qui prévoient que leur permis de conduire va
être suspendu prochainement est de perdre le permis de conduire qu'elles
détiennent. Elles l'égarent. Elles viennent au bureau, demandent
un duplicata en affirmant avoir égaré le premier permis et
lorsqu'on suspend effectivement le permis de conduire, ellles remettent
à l'agent de la paix le duplicata et continuent à se promener
avec le premier permis qu'elles seraient censées avoir perdu. Ce serait
une infraction que d'utiliser le premier permis.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque j'ai soulevé la
question, je ne pensais peut-être pas à cette situation que vous
nous avez signalée à bon droit. Il y a peut-être les autres
situations de l'individu qui a un permis pour conduire son véhicule
d'une façon générale, mais qui peut avoir un permis
particulier pour un travail bien précis afin de gagner sa vie, qui lui
est nécessaire pour gagner sa vie.
M. Mailloux: Si le permis de conduire est suspendu de
façon partielle, que la suspension est valable durant les heures de
travail ou valable pour conduire pour son emploi, le permis que détient
cet individu est remplacé par un permis sur lequel la restriction ou la
permission est décrite tout au long. Lorsqu'on fait cet article, on fait
référence uniquement au permis qui est suspendu. S'il y a une
permission, disons pour faire son travail, ce permis ou cette permission ne se
trouvent pas suspendu, il n'y a pas d'obligation de remettre ce permis. C'est
celui qui est suspendu.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut être consi-
déré comme un permis postérieur à celui qui
a été...
M. Mailloux: Oui.
M. Samson: J'aurais une question, M. le Président,
là-dessus.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Je me demande si, compte tenu des explications qui
viennent d'être données, c'est là l'exacte formulation pour
répondre aux besoins qui sont recherchés quand on dit: Doit sans
délai remettre au bureau tout autre permis. Est-ce que ce ne serait pas
plutôt remettre le permis de conduire ainsi que toute copie possible,
parce que je vais vous soulever un point. Vous me direz si cela peut tenir dans
le cadre présent. Quelqu'un qui demeure à proximité de
l'Ontario peut, je pense, avoir un permis de conduire du Québec et avoir
un permis de conduire de l'Ontario si son travail est en Ontario et qu'il y a
une résidence secondaire ou qu'il y est en pension. Il peut avoir deux
en sa possession, un pour le Québec et un pour l'Ontario. Si son permis
du Québec est suspendu, il est encore en possession de son permis de
l'Ontario. Est-ce que cet article vous permettrait aussi de l'obliger à
remettre ce permis de l'Ontario?
M. Mailloux: Oui. D'ailleurs, il y a des ententes de
réciprocité d'une province à l'autre qui permettent,
lorsqu'un permis est suspendu dans une province, de retirer le permis d'une
autre province qu'ils peuvent détenir. Ce qu'on fait dans ce
temps-là, on demande la remise au bureau et on retourne à la
juridiction originale le permis suspendu avec les raisons. Alors, ça
vaut pour les permis obtenus dans des régions frontalières et
ça vaut également pour des permis internationaux qui peuvent
être détenus pas des individus. C'est assez courant qu'il y ait
des Québécois qui aient des permis internationaux. Evidemment,
d'après la convention de Genève, ils ne sont pas valides au
Québec, mais par ce permis, ils peuvent se procurer un permis dans une
autre province, dans un autre état ou dans un autre pays, parce qu'il y
a beaucoup d'échange avec l'Europe. Ce serait l'obligation de remettre
ce permis français ou espagnol ou américain.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, le "droit" ou le
"privilège" de conduire une automobile est un droit attaché
à la personne et non pas au territoire.
M. Mailloux: Exactement. M. Samson: D'accord.
M. Mailloux: M. le Président si l'article est
accepté...
Le Président (M. Séguin): Tel qu'amendé?
M. Mailloux: ...on pourrait peut-être, si on me le permet,
revenir à l'article 18. J'ai oublié un court amendement.
Le Président (M. Séguin): Oui, je vais demander
l'assentiment ici. L'article 26 tel qu'amendé est adopté.
M. Mailloux: II s'agirait d'ajouter à l'article 18 au
paragraphe a), à la fin du paragraphe a), après les mots
"apprenti conducteur", ce qui suit: "qui a commis une infraction à la
présente loi". Adopté?
M. Samson: On ne l'avait pas vu tantôt, ça?
M. Mailloux: Pardon?
M. Bédard (Chicoutimi): Non...
M. Mailloux: Article 18.
M. Samson: On l'avait oublié, ah bon!
M. Mailloux: Oui, c'est un amendement qui avait été
oublié.
M. Samson: Vous aviez commis une infraction.
M. Mailloux: L'article 26, c'est de la concordance
également, et l'article 27.
M. Bédard Chicoutimi): L'article 28 également, je
pense.
M. Mailloux: Article 28.
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 29.
M. Mailloux: Article 29.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont toujours des changements
de "conducteur" ou "chauffeur" par "conduire". Adopté. Article 30.
M. Mailloux: Article 30. Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 31 est
déjà amendé et adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ça, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): Alors les articles 26,
27, 28, 29 et 30 sont adoptés sans amendement. L'article 31 a
déjà été adopté avec amendement
auparavant.
M. Mailloux: M. le Président, malgré que cette
commission est en attente depuis très longtemps, je voudrais quand
même remercier tous mes collègues ministériels ou de
l'Opposition qui ont participé à la discussion en commission.
J'espère que cela a permis de bonifier quand même quelques
articles. Je veux réassurer les membres de la
commission que s'il advenait que, dans les premières semaines ou
les premiers mois, il nous faille apporter certains amendements au
règlement, ou en période d'automne, à la loi, le
nécessaire sera fait dans le but de corriger quelques anomalies que nous
pourrions constater en cours de route. Je veux simplement dire que le but que
poursuit le gouvernement dans ce projet de loi, n'est pas pour les plus grands
dangers pour les conducteurs ou les passagers des véhicules, c'est pour
leur plus grande sécurité et c'est dans ce sens que nous avons
oeuvré et je pense que mes collègues de l'Opposition ont
travaillé dans le même sens.
Le Président (M. Séguin): Le titre, adopté?
Le bref préambule, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté également, M.
le Président.
Le Président (M. Séguin): Le projet de loi est
adopté. La commission ayant terminé ses travaux...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, nous
voudrions peut-être ajouter en terminant qu'au point de vue de
l'Opposition, tel que l'a mentionné d'ailleurs le ministre dans son
exposé de deuxième lecture, ce n'est assurément pas une
loi qui peut contribuer à amener une popularité plus qu'il ne le
faut à ceux qui ont à voter favorablement pour. Je pense que
même si cette loi a un côté radical, il reste que ce sont
les circonstances, le nombre d'accidents, de blessés et de morts sur les
routes du Québec qui ne peuvent faire autrement que d'inciter en fait le
législateur à essayer de mettre de l'avant les mesures qui
seraient de nature à diminuer, à corriger cette situation le
mieux possible.
En terminant, il me reste tout simplement à souhaiter que cette
loi, si radicale qu'elle puisse être, nous en avons l'assurance, sera
appliquée avec une certaine souplesse, non pas avec mollesse, et qu'elle
atteindra rapidement les effets et les objectifs que nous poursuivons tous,
à savoir la protection des citoyens.
Le Président (M. Séguin): La commission ayant
terminé ses travaux fera rapport en Chambre. Elle ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 21 h 36)