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(Quinze heures quinze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La sous commission de
l'aménagement et des équipements entreprend ses travaux. Le
mandat de la sous-commission pour cette séance est de compléter
l'étude des crédits budgétaires du ministère des
Transports, secteur voirie, programmes 3 et 4, pour l'année
financière 1990-1991. Il nous reste une heure quarante minutes.
Avant de commencer la période de questionnement, j'aimerais
déposer ce qui suit, à la demande de M. Sam Elkas: "Tel que
mentionné lors de l'étude des crédits de mon
ministère le 29 mai dernier, vous trouverez ci-joint le rapport
intitulé "Le transport au Québec de véhicules automobiles
neufs", afin qu'il soit déposé à la commission de
l'aménagement et des équipements. Espérant le tout
conforme, je vous prie de croire, M. le secrétaire, à
l'expression de mes sentiments les meilleurs."
M. Garon: En avez-vous eu plusieurs copies?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous, on vous en a
envoyé une à votre bureau, et celle-là, il n'y en a
qu'une, on va en faire faire des photocopies qu'on va distribuer aux membres de
la commission.
M. Garon: Est-ce que je l'ai reçue? Je ne sais pas si je
l'ai reçue.
La Présidente (Mme Bélanger): On nous a dit qu'il
vous en avait envoyé une personnellement.
M. Garon: Pas par la poste, j'espère, parce que je vais
l'avoir dans trois semaines.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est sûrement
par...
M. Vallières: ...par messager.
La Présidente (Mme Bélanger): ...messager. alors,
celle-là est la propriété de la commission, qui va faire
des photocopies pour remettre à chacun des membres de la commission.
M. Garon: Le gouvernement aurait l'occasion, dans ce
secteur-là, de faire quelque chose sans que ça coûte une
cenne au gouvernement.
M. Vallières: Éviter des frais de poste?
M. Garon: Non, non, dans le transport d'automobiles.
La Présidente (Mme Bélanger): Au moment de
l'ajournement des travaux, je crois qu'on avait donné la parole à
Mme Carrier, à Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière. M. le député de Lévis,
est-ce que vous voulez commencer le débat, ou si c'est madame...
M. Garon: Mme Carrier-Perreault...
M. Thérien: Mme la Présidente, je voudrais juste,
avec la permission du député de l'Opposition, que vous rappeliez
c'est quoi la disposition du temps, c'est quoi la règle que vous allez
appliquer?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien là, moi,
je n'ai pas assisté aux délibérations. Je sais qu'il reste
une heure quarante minutes pour terminer l'étude des crédits.
M. Thérien: II reste une heure quarante minutes, mais de
temps partagé? Non, non, je le demande à la
présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a eu entente
entre les chefs de cabinet des leaders...
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Normalement, on donne
la parole à ceux qui la demandent. Vous êtes deux, trois avec Mme
la députée des Chutes-de-la-Chaudière.
M. Thérien: Parfait.
M. Garon: Puis vous n'êtes pas supposé demander la
parole.
M. Thérien: Bien ça, je vais garder ce
privilège-là.
M. Garon: Si on fait des ententes et qu'elles ne sont pas
respectées, ça ne me fait rien, on n'en fera plus.
M. Thérien: Non, non, mais si je demande...
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas, M.
Chouinard et M. Carrier, c'est ça?
M. Garon: Mme Carrier-Perreault.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Grenier, M.
Grenier. Non, non, ils sont censés venir ici, ils vont nous donner les
règles à suivre. Alors, Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Construction et conservation du réseau routier
(suite)
Mme Carrier-Perreault: Merci, Mme ta Présidente. Moi,
j'aurais évidemment plusieurs questions à poser au ministre des
Transports. Hier, j'entendais te ministre des Transports qui nous disait qu'il
y en a qui n'avaient pas complété leur programmation, qui
n'avaient pas fait parvenir leurs besoins de façon prioritaire, par
rapport à l'envoi qu'il nous avait fait te 25 janvier. J'espère
que le ministre a pris connaissance que le comté des
Chutes-de-la-Chaudière avait fait ses devoirs, que nous avions
rencontré, évidemment, tes gens, les municipalités, et
qu'effectivement il y a quelques changements sur la programmation. On a
effectué des priorités qui sont un petit peu différentes,
nous autres aussi, de celles du ministre, par rapport aux besoins qu'on avait
chez nous, par rapport à des choses qui avaient déjà
été demandées puis qui étaient sur l'ancienne
programmation, des choses auxquelles on avait déjà consenti de
dire que c'était urgent. Disons que j'aurais eu énormément
de questions à poser au ministre, c'est bien sûr, par rapport au
viaduc, par exemple, de Saint-Jean-Chrysostome, par rapport à la route
Bétair, par rapport à la route Lagueux, mais disons que je
voudrais quand même un peu me limiter, parce que je sais, j'ai
remarqué hier que beaucoup de gens aimaient poser des questions au
ministre là-dessus. Je pense qu'il y a des choses dont on pourra
discuter en d'autres circonstances.
Pont de la rivière Chaudière
Moi, j'aimerais vous parler du pont de la rivière
Chaudière. Je me fis sur la présidence, M. le
député de Lévis. J'aimerais poser quelques questions
concernant le pont enjambant la rivière Chaudière dont on a
appris, par les journaux, justement cette semaine, que Québec
reconnaissait qu'il n'était pas sécuritaire. Évidemment,
M. le ministre, j'aimerais savoir combien ces travaux-là vont
coûter, d'une part. Indépendamment de ce qu'on a pu entendre par
les médias, j'aimerais entendre de votre part quand vont commencer les
travaux. Combien vont-ils durer de temps? J'aimerais ça aussi savoir
qu'est-ce qui va être effectué comme travail, dépendant,
évidemment, de ce que vous allez me répondre sur les coûts.
J'aimerais aussi avoir une réponse à la question, justement, de
M. Lamontagne, le président de l'Association des ingénieurs. La
question qu'il pose et à laquelle, moi, je n'ai pas de réponse,
j'aimerais ça avoir la réponse. On nous dit que ce pont-là
était conçu pour recevoir des charges de 20 tonnes quand il
était tout neuf et pas brisé, évidemment, et que,
présentement, on laisse... Pourquoi le ministère laisse-t-il les
charges encore à 20 tonnes, alors que le pont est supposé
être non sécuritaire? Ça, ça fait partie des
premières questions que je voudrais poser et j'aurais peut-être
quelques ajouts.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Vallières: Oui, je remercie Mme la
députée de sa question, d'autant plus qu'hier on s'était
engagé à pouvoir y répondre aujourd'hui. Alors, M.
Normand, qui m'accompagne, Jean Normand, qui est responsable de cette division
des ponts, chez nous, pourra vous donner plus de détais à ta
suite de ceux que je vais vous transmettre maintenant. J'ai évidemment
également indiqué à Mme la députée que j'ai
reçu l'état de sa programmation et qu'il y a un exercice qui va
se faire à la fin de l'été, au début du
présent automne, afin de revoir l'ensemble de la programmation des
travaux de voirie. Ça devrait également satisfaire le
député de Lévis, qui se plaint continuellement qu'on
dépense trop d'argent en firmes d'ingénierie pour préparer
des projets. Je veux lui indiquer, je veux le répéter ici, parce
que je pense que c'est nouveau, c'est vraiment nouveau, qu'on épure la
programmation quinquennale, afin d'en arriver à une programmation qui
est plus réaliste par rapport aux budgets qui sont consacrés.
C'est donc dire qu'il y a des projets qui, actuellement, sont en
préparation, et dont on ne voit pas la possibilité de
réalisation sur une courte échéance, qui seront
retirés de la programmation. Ça veut donc dire que les montants
qui seront encourus par le ministère des Transports pour préparer
de nombreux projets... Dans certains cas, il y a des projets qu'on
prépare et dont on n'est même pas capables de fixer
l'échéance de réalisation. Alors, je ne vois pas pourquoi
on continuerait de préparer ces projets-là. Dans ce
sens-là, on va ramener la programmation à un niveau beaucoup plus
réaliste et, évidemment, les députés qui m'auront
soumis leur programmation seront consultés face à cette
programmation qui s'en vient et la députée ne sera pas exclue de
cet exercice. Je voulais le lui indiquer et je la remercie, d'ailleurs, de
m'avoir fait parvenir ses priorités, contrairement à d'autres
collègues qui, des deux côtés de la Chambre, d'ailleurs, ne
se sont pas prêtés à l'exercice, dans certains cas.
Pour ce qui est du pont dont vous parlez, évidemment, il y a des
travaux qui vont se faire très prochainement et qui sont
évalués, on m'indique, à quelque 100 000 $ au cours du
présent exercice financier. Le calendrier des travaux: on m'indique que
c'est pour environ une période d'un mois. Pour ce qui est de la nature
des travaux, eh bien, je laisserai quelqu'un qui connaît bien le secteur
vous expliquer en quoi ils consistent, de même que de la capacité
du pont, lors de sa conception. Ça, c'est une question importante et
j'aimerais que M. Normand élabore un peu là-dessus, parce qu'on a
dit: II y a 8500 structures au Québec, 8500 ponts et viaducs, et
puis on a laissé croire qu'un très grand nombre
étaient défectueux. Il faut indiquer immédiatement que ce
sont toujours, les ponts dont on parle, des ponts dont la capacité est
évaluée en fonction des normes de conception de l'époque.
Ça veut dire qu'il y a beaucoup de ponts là-dedans qui sont bons,
mais qui ne correspondent plus à la capacité de charge des
véhicules d'aujourd'hui et qui requièrent, dans certains cas,
qu'on les annonce, qu'on indique aux gens que ces ponts-là sont bons
mais que, si on les charge trop, ils ne sont pas bons à cause des normes
de conception de l'époque. D'autres ont besoin d'être
rénovés afin d'assurer une meilleure capacité pour le
transport lourd, en particulier, qui les utilise. Alors, c'est sûr que ce
pont dont on parle ne fait pas exception à la règle et fait
partie des ponts qui ont été sous analyse et qui
requièrent une intervention.
Maintenant, tout ça se passe à l'intérieur d'un
contexte de négociation avec nos ingénieurs, je ne vous le cache
pas. Je ne reproche pas aux gens de faire des pressions, je pense que c'est de
bonne guerre à l'intérieur d'une négociation, mais jamais
je n'accepterai, par exemple, qu'on vienne remettre en cause le travail
effectué par le ministère des Transports et j'aimerais,
là-dessus, que M. Normand insiste tantôt sur le processus qui a
été suivi pour l'ensemble des ponts au Québec ou sur une
base d'extrapolation. On a décidé, à un moment
donné, d'évaluer le nombre de structures qui auraient besoin
d'être rénovées ou, dans certains cas, remplacées,
mais les analyses qu'on a faites nous indiquent, à la suite, entre
autres, des inspections des ponts sur les autoroutes - on a commencé par
le système autoroutier - ces analyses-là nous indiquent qu'on
avait surévalué le nombre de ponts, le nombre de structures ou de
viaducs qui auraient besoin de réparations considérées
comme étant majeures.
Alors, M. Normand, je vous laisserai élaborer un petit peu
là-dessus. Je pense que c'est important pour la bonne
compréhension du dossier, de tous ceux qui ont à y travailler, en
particulier le député de Lévis qui doit continuellement,
à titre de critique de l'Opposition, questionner sur les travaux qu'on
effectue au ministère des Transports; je pense que c'est important qu'il
sache le processus qui a été suivi et qu'il sache aussi que le
ministère des Transports a fait et va continuer de faire ses devoirs et
de prendre ses responsabilités, en particulier au niveau de nos
structures qui, si on n'avait pas eu un programme spécial
d'intervention, risquaient, à long terme, de nous occasionner de
sérieux problèmes non seulement au ministère des
Transports, mais sur la réputation de notre réseau routier et
autoroutier au Québec. Alors, M. Normand.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. Normand.
M. Normand (Jean): Mme la Présidente, je vous remercie de
donner l'occasion de parler un peu des structures au Québec. Je tiens
à vous dire, d'une part, que je suis, d'abord, ingénieur et
j'agis comme directeur des structures au ministère des Transports. Il y
a eu des questions qui ont été posées sur un cas
très particulier et il y a eu d'autres questions qui laissaient
sous-entendre que, peut-être, on ne savait pas trop où on allait
dans le domaine des structures. J'aimerais apporter quelques rectifications. Je
voudrais commencer par donner le factuel sur le pont de la rivière
Chaudière, sur la route 132, et peut-être parler d'autres cas un
peu plus généraux par la suite.
L'inspection sur le pont de la rivière Chaudière a
été cédulée en février 1990. Pour faire
cette inspection-là, on voulait avoir une passerelle motorisée
pour avoir accès aux pièces qui doivent être
mesurées et qui doivent être évaluées avant de
procéder à une analyse théorique pour déterminer la
capacité du pont. Cette inspection-là a débuté le
26 février 1990. Pour effectuer l'inspection, on a utilisé la
passerelle motorisée à laquelle on vient de faire
référence et on a aussi dû concevoir et établir un
échafaudage pour avoir accès à d'autres pièces
qu'on ne pouvait pas atteindre avec la passerelle motorisée.
La grève et la déclaration du président du Syndicat
des ingénieurs s'est faite le 16 mai. Comme vous le savez
peut-être, en vertu du code d'éthique des ingénieurs,
lorsqu'un ingénieur constate une situation dangereuse, il a le devoir
d'en informer les gens qui sont concernés. Donc, depuis le 26 avril, il
y a du monde qui travaillait à l'évaluation, à l'analyse
et à l'inspection de l'analyse du pont de la rivière
Chaudière. Au 16 mai, je n'avais aucune information, aucun rapport pour
dire que l'évaluation de la structure était terminée. Je
prends pour acquis que les déclarations ont été faites par
le président d'un syndicat plutôt que par un ingénieur -
vous me permettez de faire la petite nuance entre les deux.
M. Garon: Quand ça s'est fait, il y avait beaucoup
d'ingénieurs là aussi.
M. Normand: Oui, mais c'étaient des ingénieurs qui
n'étaient pas au travail, qui ont fait une déclaration sans avoir
analysé le dossier en profondeur. Je pense que c'est un mandat
peut-être un peu différent. Les ingénieurs qui avaient la
responsabilité du dossier n'avaient pas sorti le rapport à ce
moment-là. J'ai pris connaissance du rapport d'évaluation le 24
mai, parce que le 16 mai le rapport n'était pas terminé. J'ai
même autorisé l'ingénieur qui travaillait dessus à
travailler en temps supplémentaire le samedi, peut-être, vers les
19, 20, en tout cas, le samedi suivant. Et le 24 mai, j'ai pris connaissance du
rapport d'évaluation avec les gens du bureau.
L'analyse et le travail au niveau des structures se font un peu en
collaboration. On ne fait pas un travail d'analyse en disant: On l'a
trouvé, c'est fini, final. Il y a 30 ingénieurs qui travaillent
dans le domaine des structures à l'exclusion des personnes
d'encadrement. Deux de ces personnes-là ont des PhD, onze ont des
maîtrises. Alors, on se figure qu'on a des gens qui sont
compétents et qui font bien leur travail. Lorsqu'on a eu le rapport
d'évaluation, on a élaboré un plan d'action pour
déterminer ce qu'on faisait avec la structure. On a dit: On
procède à un affichage. On procède à la confection
des plans. On essaie de déterminer le plan d'action. On a transmis ce
plan d'action là au personnel de la région 32, le lundi 28. On a
aujourd'hui môme commencé...
M. Garon: Voulez-vous dire qu'ils n'étaient pas
mêlés... Pour l'inspection, ils n'y étaient pas
mêlés. Eux autres, ils ont su ça...
M. Normand: Eux autres, ils ont cédulé l'inspection
et comme les travaux d'inspection qui étaient requis là
nécessitaient l'utilisation de spécialistes et de personnes qui
faisaient l'évaluation du pont, recalculer comment le pont aujourd'hui
se comporte de façon différente du moment où il
était neuf, ce travail-là ne pouvait pas être fait par la
région, mais devait être fait par les gens de la direction des
structures. Et ce sont des gens chez nous qui en faisaient l'analyse.
M. Garon: Ah! C'est l'inspection du 24 février qui avait
été cédulée par la région.
M. Normand: C'est ça, avec l'utilisation d'une passerelle
pour avoir tous les équipements requis.
M. Garon: La dernière inspection avant avait
été cédulée quand? (15 h 30)
M. Normand: II y a des inspections sommaires qui se font
annuellement et il y a des inspections générales qui sont
cédulées à peu près tous les trois ans. Ce dont je
vous parle - moi, je suis directeur des structures depuis deux ans - on vous
parle d'un système de gestion qu'on commence à mettre en place et
qui... Je ne peux pas...
M. Garon: Ce n'est pas ça que je veux dire. J'ai
posé une question précise. Vous dites que l'inspection a
été cédulée par le bureau régional le 24
février 1990. L'inspection antérieure qui avait été
cédulée par le bureau régional remontait à
quand?
M. Normand: Moi, je ne le sais pas. Il y a sûrement eu une
inspection sommaire annuelle.
Mme Carrier-Perreault: Qu'est-ce que vous entendez par une
inspection sommaire? C'est quoi, une inspection sommaire?
M. Normand: Une inspection sommaire, c'est les gens de la
région qui vérifient, relèvent la structure. Alors, ici,
j'ai un rapport qui montre qu'en 1981 il y a eu réparation des
éléments de support. En 1982, il y a eu réparation
d'autres éléments de support; en 1984, il y a eu une
première évaluation pour la protection des surfaces d'acier; en
1986, il y a eu une seconde évaluation pour la protection des surfaces
d'acier; en 1987, il y a eu une troisième évaluation pour la
protection des surfaces d'acier. Alors, je présume que, chaque fois, il
y a eu une forme d'inspection, une forme d'évaluation.
M. Vallières: C'est au-delà de 1 000 000 $ qui ont
été mis là.
M. Normand: C'étaient uniquement des évaluations
pour des coûts d'inspection et les coûts d'évaluation des
travaux ne sont peut-être pas... Les travaux n'ont pas été
faits à ce moment-là. Il n'y a pas eu de travaux de peinture. Il
y a eu des évaluations, donc, H y a eu des inspections. Alors, dans le
rapport qu'on transmettait à la région le 28, on demandait qu'il
y ait affichage de 20 tonnes pour les camions trois essieux et de 25 tonnes
pour les camions plus longs. On disait aussi qu'on avait commencé la
préparation des plans et devis pour faire la réfection. Ces plans
et devis là sont disponibles aujourd'hui et ils ont déjà
été remis à quelques entrepreneurs qui ont
été sollicités pour faire des travaux en urgence. On
prévoit remettre... Je n'ai pas la date à laquelle on va ouvrir
les soumissions, mais on prévoit que le début des travaux va
commencer dans la semaine du 10 juin et, selon le degré d'avancement de
l'entrepreneur en question, on croit que les travaux devraient être
terminés pour le 1er juillet. C'est un appel d'offres sur invitation,
compte tenu de l'urgence des travaux. En plus, la nature des travaux qu'on va
faire va être une réparation à un gousset sur une plaque
métallique et changement de quelques membrures. L'an prochain, on va
procéder au peinturage du pont et au renforcement d'autres membrures.
Mais, une fois qu'on va avoir terminé nos travaux le 1er juillet, on va
enlever l'affichage qui était en place et on fera les autres travaux
plus permanents l'an prochain.
M. Vallières: L'estimation des coûts...
M. Normand: L'estimation des coûts pour les travaux de
cette année, c'est de l'ordre de 100 000 $. Pour l'an prochain, je ne
l'ai pas.
Mme Carrier-Perreault: Quand vous parlez de membrures, ça
veut dire que vous allez en remplacer. Est-ce que vous allez en remplacer
plus cette année que l'année... Comment voyez-vous
ça? C'est parce que j'ai de la misère à m'imaginer.
M. Normand: Oui, on en remplace...
Mme Carrier-Perreault: 100 000 $, si ce n'est pas
sécuritaire... Vous avez parlé tantôt de 100 000 $.
M. Normand: Non, non. Non, non. Ne vous fatiguez pas avec la
sécurité...
Mme Carrier-Perreault: Bien..
M. Normand: ...on l'a analysée et on vous a dit qu'il y a
du monde compétent qui en fait l'analyse. Ils ont
déterminé que c'est ça qui pouvait passer. Que les gens
respectent l'affichage qui est fait sur les structures et il n'y aura pas de
problème. Mais si les gens disent: On peut faire n'importe quoi ou... Je
comprends difficilement que les gens s'inquiètent. Ils voudraient avoir
des panneaux quand il n'y en a pas et, quand il y en a, ils ne sont pas
prêts à les respecter. Qu'on respecte les panneaux qui sont en
place et il n'y aura pas de problème.
Mme Carrier-Perreault: Quand vous parlez de respecter les
panneaux, c'est sur le poids des... C'est les panneaux qui disent...
M. Normand: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: ...ne passez pas si...
M. Normand: Quand il y a des restrictions pour les
chargements.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce qu'on a comme... Vous avez
remarqué que le comté des Chutes-de-la-Chaudière, en fait,
c'est un comté qui a un réseau routier adapté pour
à peu près la moitié de la population qu'il y a
présentement. Et les charges, il y a de quoi s'inquiéter un petit
peu parce qu'on sait qu'on entend dire régulièrement que les
charges dépassent, la plupart du temps, en tout cas très souvent,
les normes. Et, pourtant, c'est accepté. Alors, je vais vous dire une
affaire: II y a de quoi trouver ça inquiétant.
M. Normand: Oui mais, aux États-Unis, j'ai des chiffres
ici qui donnent que 40 % des ponts sous sous-standard. On a, nous autres, sur
une même base, à peu près les mêmes pourcentages.
Là, je reviens à la question plus générale que vous
posiez, à savoir comment il se fait que les ponts qui ont
été construits en 1920, en 1930, étaient construits avec
des chargements différents. On n'avait pas les charges qu'on a
aujourd'hui. Et c'est pour ça qu'on doit faire l'évalua- tion de
chacun de nos ponts pour déterminer ce qu'ils peuvent porter. Et on a
déjà... M. le ministre l'a annoncé au mois de mai, il a
donné au début de la conférence sur la discussion de
l'étude des crédits ce qu'on faisait au niveau des structures.
Cette évaluation-là, qui est déjà amorcée,
se continue. Ce n'est pas quelque chose qu'on va commencer l'année
prochaine. C'est quelque chose qui existe déjà,
présentement.
M. Garon: Quand vous parlez de Saint-Romuald, parlez-vous d'un
pont sous-standard ou d'un pont en mauvais état?
M. Normand: C'est un pont qui a été conçu
dans les années trente, donc les normes de chargement du temps
n'étaient pas celles d'aujourd'hui. Et lorsqu'il est en mauvais
état, ça veut dire qu'il y a des restrictions additionnelles qui
peuvent apparaître, à première vue. Pour réellement
savoir ce que vaut un pont, il faut, à ce moment-là, refaire
l'analyse, le calcul du pont, à partir des éléments qui
sont en place. C'est ce qui a été fait comme travail par les
ingénieurs. Et c'est ce travail-là qui nous a dit qu'il fallait
qu'on procède à l'affichage qu'il y a là. Et l'affichage,
avant de le placer, d'abord on fabrique des panneaux sur mesure, parce qu'on ne
peut pas deviner quels vont être tous les affichages. C'est pour
ça que c'a pris une journée. Et avant de procéder à
l'affichage, il faut vérifier si on ne coupera pas un fil
d'utilité publique qui est susceptible de passer dans l'accotement.
Alors, les délais auxquels vous faisiez référence hier,
c'était relié à ça. Mais déjà, hier
matin, les panneaux étaient en place. Ça, c'est pour la partie de
l'affichage du pont.
Maintenant, je vous disais qu'on fait l'évaluation de chacun des
ponts, on en détermine la capacité, et, par la suite, il y a ou
un affichage ou des restrictions. Les premières analyses qui sont
faites, et auxquelles M. le ministre a déjà fait
référence, c'est de déterminer un affichage restrictif
pour les permis spéciaux. Il y a des gens qui ont des permis
spéciaux, au Québec, un permis spécial annuel pour
circuler partout. Alors, le premier affichage qui va être fait sur
beaucoup de ponts qui sont particulièrement sur le réseau
municipal ou sur des routes régionales, des ponts qui sont
particulièrement âgés, on va tout simplement dire: Les
permis spéciaux annuels ne sont pas valides pour passer sur ces
ponts-là. C'est le premier message qui va être donné. Il y
a déjà environ 400 ponts qui sont affichés
inférieurs aux charges légales au Québec.
M. Garon: Les charges légales, c'est les charges sans
permis additionnel.
M. Normand: Sans permis spécial. Les charges
régulières. Il y a 400 ponts, environ, qui sont affichés
pour des charges inférieures. Le
pont de la rivière Chaudière en est maintenant un,
actuellement.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, Mme la
Présidente, ce pont-là, réparé ou pas, il va devoir
avoir ces affichages-là.
M. Normand: Non, une fois le pont réparé, avec les
travaux qu'on prévoit en urgence, une fois ces travaux-là faits,
on va enlever l'affichage du pont. Il va retomber apte pour les charges
légales.
M. Garon: Ça veut dire combien, pour les camions?
M. Normand: Écoutez, je n'ai pas ça par coeur, mais
un camion 10 roues, c'est de l'ordre de - moi, je suis encore un petit peu en
livres...
M. Garon: Envoyez donc, en livres.
M. Normand: C'est de l'ordre de 57 000 livres, à peu
près, je présume.
M. Garon: En charge, en poids net.
M. Normand: C'est ça. Le poids total en charge.
M. Garon: Sans tenir compte du camion et de la remorque.
M. Normand: Je parle d'un camion 10 roues, là. Il a droit
à environ 57 000 livres. Les camions avec remorque et semi-remorque,
selon les combinaisons, ça peut se rendre jusqu'à 125 000 ou 130
000 livres.
M. Garon: Poids total en charge.
M. Normand: Poids total en charge. Il y en a qui passent à
57 000 ou 58 000 kilos. Le type qui respecte ce qui est prévu dans la
réglementation des charges va pouvoir passer avec ça sur le
pont.
M. Garon: Mais le pont avait été conçu pour
quelle charge?
M. Normand: Le pont a été conçu probablement
pour ce qu'on appelle un chargement - je n'ai pas la vérification exacte
- probablement de 20 tonnes.
M. Garon: Oui.
M. Normand: Un chargement de 20 tonnes, ça ne veut pas
dire qu'avec 21 tonnes le pont ne tient pas. Le pont a été
construit vers les années trente et, avant que le pont Laporte ouvre,
c'était la clé d'entrée à Québec. Tous les
camions de transport qui venaient de Montréal ont passé dessus,
avec toutes sortes de chargements. Des permis spéciaux ont
été donnés pour passer sur ce pont-là avec des
transformateurs d'Hydro-Québec et avec tout ce que vous pouvez imaginer
comme chargement, et il n'est rien arrivé.
Le concept d'un chargement pour construire un pont, ce n'est pas
nécessairement ce que l'utilisateur ou ce que l'homme de la rue peut
penser. Quand on affiche un pont, quand on dit qu'un pont a été
conçu pour un chargement de 10 tonnes, ça ne veut pas dire qu'il
ne peut porter que 10 tonnes. Quand j'étais jeune, chez nous, il y avait
un pont qui était affiché 8 tonnes, puis tout le monde passait
dessus. Quand je suis devenu directeur des structures, j'ai compris que
ça voulait dire qu'il avait été conçu avec une
norme de chargement de 8 tonnes, mais qu'il pouvait passer beaucoup plus que
ça. En plus des 8 tonnes, les ingénieurs, dans le temps,
prévoyaient une charge pour la neige, parce que les ponts
n'étaient pas déblayés pendant l'hiver. Juste le poids de
la neige, pendant l'hiver, était de plus de 8 tonnes. Alors, nos ponts
ont plus que la norme de chargement.
M. Vallières: Ça, c'est plus long...
M. Garon: Quand un pont est tout rouillé, comme le pont de
Saint-Romuald, là, la rouille rajoute quel poids au pont?
M. Normand: La rouille, elle ne rajoute pas du poids.
Habituellement, elle enlève de la capacité à l'acier
M. Garon: Elle épaissit, il y a de l'oxydation, ça
ne rajoute pas...
M. Normand: quand il y en a trop épais, il tombe des
galettes. non, ce n'est pas... je ne dirais pas que ça rajoute du poids
à une structure
M. Garon: On regardait, à la télévision,
quand ils décollaient la rouille, ils en décollaient une moyenne
épaisseur.
M. Normand: Oui, mais ça, c'est de l'acier qui s'est
transformé. C'est de l'acier qui n'est plus utile, de l'acier qui ne
travaille pas.
M. Garon: Donc, sa capacité a diminué. Vous dites
que l'acier s'est transformé et est enlevé, donc, il n'a plus la
même capacité qu'en 1930. S'il perd de l'acier depuis 1930, ce
pont-là, c'est quoi sa capacité, maintenant?
M. Normand: D'abord, les normes de conception qui ont
été faites dans ce temps-là tenaient compte de certaines
choses. Les normes de conception qu'on utilise aujourd'hui tiennent compte
qu'on utilise des chargements plus élevés.
Les normes d'évaluation pour les structures existantes, c'est
encore une troisième chose, qui est encore différente. C'est ce
qui est utilisé dans le guide de conception et le guide
d'évaluation des ingénieurs, au niveau du Canada. Et on
considère que notre guide est supérieur à n'importe quel
qui existe n'importe où au monde.
M. Garon: Le pont de Saint-Romuald, lui, quelle pesanteur peut-il
prendre?
M. Normand: Le pont de Saint-Romuald... M. Garon: Conçu
pour 20 tonnes?
M. Normand: ...au-dessus de la route 132, actuellement, avec son
état, on dit qu'on le limite à des chargements de 25 tonnes, pour
un camion semi-remorque. Mais on ne dit pas qu'il ne peut porter qu'un camion
de 25 tonnes; on tient compte que le pont bloque, le matin, et qu'on peut avoir
un camion de 25 tonnes sur le pont, avec une automobile en avant, et cinq
automobiles en arrière, et le pont est sécuritaire. On a tenu
compte de ça. On a tenu compte...
M. Garon: C'est quoi, sa capacité? Vous avez juste
à établir quelle était sa capacité, une fois
réparé. C'est quoi sa capacité, une fois
réparé?
M. Normand: Le message qu'on donne, c'est qu'on dit qu'il ne peut
pas passer un chargement supérieur à 25 tonnes. On peut avoir des
chargements, un en arrière de l'autre, de 25 tonnes. Comprenez-vous?
C'est que...
M. Garon: Je comprends mais, là, vous dites qu'il va y
avoir une automobile, mais ça peut être deux camions...
M. Normand: Oui...
M. Garon: ...de 125 000 livres chacun qui vont être
là...
M. Normand: Oui, mais c'est justement, c'est que...
M. Garon: ...alors, là...
M. Normand: ...quand on donne...
M. Garon: Ça, je comprends qu'il a une capacité
de... Je comprends ça, ce que vous dites là. Mais là, pour
dire qu'il n'y a plus d'affiche, une fois réparé, ça va
être une capacité de combien, pas selon la conception, mais
combien il va être capable de porter?
M. Normand: Je vous dirais, si vous prenez - comment on appelle
ça? - un trombone, ici, là, comme ça, si vous le pliez
légèrement, un après-midi de temps, pas plus que ce que je
fais là...
M. Garon: II ne portera plus.
M. Normand: ...il ne cassera pas. Mais si vous lui donnez trois
coups, là, complets, 180° chaque bord, il va probablement casser sur
place. Alors, un pont qui est conçu pour opérer avec un mode de
chargement qui est respecté, on dit qu'il va durer très,
très, très longtemps.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je vous demande...
M. Normand: Si...
M. Garon: ...c'est le poids total en charge...
M. Normand: Non, mais le...
M. Garon: ...qui peut aller dessus.
M. Normand: Le poids total en charge, si on met beaucoup de
chargements dessus, on le fait détériorer plus vite. On lui
demande des efforts qui vont devenir des efforts permanents. Tant qu'il n'y a
pas d'effort permanent et qu'on ne se rapproche pas du point de rupture, notre
pont tient. C'est pour ça que, quand on trouve que le pont a une
capacité qui devient trop faible, on dit: On met un affichage ou on
reconstruit le pont et on prend les mesures pour le renforcer. (15 h 45)
Mme Carrier-Perreault: Alors là, vous faites des
corrections...
M. Vallières: Mme la députée, ce serait
peut-être intéressant également que M. Normand indique -
parce qu'on parle des gens qui utilisent les ponts et, en particulier, les
transporteurs lourds - dans quelle mesure ce type de pont là serait
concerné par les itinéraires qu'on va mettre en place et le
service d'escorte. Le pont dont on parle va être limité, une fois
qu'il sera réparé, à certains chargements, et certains
transporteurs avec des permis spéciaux, entre autres, devront
l'éviter ou pas.
M. Normand: Actuellement, si quelqu'un voulait passer dessus avec
un permis spécial, nous autres, on ne lui donnera pas son permis
spécial. Déjà, l'affichage qu'il y a là lui dit
qu'il est limité à 25 tonnes.
M. Garon: Oui, mais ça, c'est jusqu'au 1er juillet.
M. Normand: Oui.
M. Garon: Le 1 er juillet, l'affiche s'en va.
M. Normand: Quand l'affiche s'en va, nous,
si on donne un permis spécial... Quand on a fait
l'évaluation d'un permis spécial, qui n'est pas un permis
général, là, on spécifie les routes sur lesquelles
son détenteur peut passer. Et selon la configuration qu'il a,
peut-être qu'on va dire qu'il peut passer sur ce pont-là et
peut-être qu'on va dire qu'l ne peut pas passer sur ce pont-là. De
toute façon ce n'est pas problématique parce qu'H y a bien des
routes alternatives.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je veux dire. Je veux dire,
là... C'est parce que vous ne répondez pas à la question.
Supposons qu'on mette sur la longueur du pont deux vannes qui remplissent le
pont, puis qu'on charge jusqu'à temps qu'il écrase,
d'après votre estimation, à quel poids écraserait-fl?
M. Normand: Moi, je ne suis pas capable de faire une estimation
comme ça, surtout pas ici. Mais je peux vous dire...
M. Garon: Non, non, je sais. Pas ici... M. Normand:
Oui.
M. Garon: ...mais j'imagine que vous l'avez faite avant
ça. Vous êtes en charge des structures et des ponts au
Québec.
M. Normand: Oui. Il y a eu un essai... Il y avait un pont qui
était affiché "15 tonnes" parce qu'il avait été...
L'affiche de 15 tonnes, c'était la norme de conception. Ça, c'est
un pont qui était dans Lotbinière, qui a été
chargé avec des blocs de béton. Ils ont fait venir des
journalistes parce qu'on voulait l'amener à la rupture. Ils ont fait
venir les journalistes et ils l'ont attendue pendant trois jours. Ils ont
monté au-delà de 200 tonnes. Mais il y avait une affiche qui
disait que sa norme de conception était de 15 tonnos. La norme de
conception et ce que le pont peut porter, là, ce sont deux choses
différentes et on ne peut pas les associer. Et aujourd'hui, l'affiche
qu'on met en avant d'un pont, ce n'est pas une affiche qui dit: Voici la norme
de conception C'est un message à l'automobiliste pour dire: Si tu
pèses plus que ça, passe ailleurs. Parce que le message qu'on
doit donner, ce ne sont pas les normes de conception, c'est: Est-ce que je peux
passer dessus ou est-ce que je ne peux pas? Et c'est pour ça que, quand
on fait un affichage, c'est pour dire qu'il faut passer avec moins quo les
charges légales.
M. Garon: Quand vous dites... Vous le dites publiquement devant
le micro. Ça peut sortir dans les journaux de demain, là. Vous
avez un pont d'une capacité de 8 tonnes, à Lotbinière,
vous l'avez chargé à 250 et il était toujours bon.
M. Normand: Ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Garon: Vous dites aux gens: Ne vous occupez pas des
affiches...
M. Normand: Non. Bien non
M. Garon: ...passez pareil, Hs sont conçus pour 50 fois
plus que la charge..
M. Normand: Je vous dis le contraire. C'est exactement ça
que je veux vous dire. C'est que quand il y avait, dans ce temps-là...
L'affichage de ce temps-là, c'étaient des affiches qui dataient
du temps de la conception. Le pont avait toujours été
affiché "15 tonnes", parce que les gens pensaient: Si j'ai un chargement
de 15 tonnes, je le mets à l'extérieur du pont. Ça ne
donne rien. Ça ne veut rien dire pour l'usager. Alors...
M. Garon: C'a l'air à être dans les ponts comme dans
le vin: ils deviennent meilleurs en vieillissant.
M. Normand: Non, mais... C'est parce que tout à l'heure,
vous m'avez posé la question et je vous ai dit que c'était un
pont qui avait été conçu avec une norme de chargement de
20 tonnes. Et vous avez dit: Qu'est-ce que ça signifie? Je viens de vous
faire la preuve qu'une norme de chargement de 20 tonnes, ça ne veut pas
dire que vous ne pouvez pas passer avec autre chose.
M. Garon: Je comprends ça.
M. Normand: Bon. Le message qu'on veut donner au public, c'est
que, quand vous voyez une affiche qui dit "Maximum 25 tonnes", ne passez pas
avec plus que 25 tonnes. Et on a changé la signification de notre
signalisation au cours des années. Et je pense que la signalisation
d'aujourd'hui est beaucoup plus véridique et correspond beaucoup plus
à ce que le public doit suivre.
Mme Carrier-Perreault: Sauf qu'à partir du moment
où vous enlevez les affichages et tout ça, ça veut dire
que n'importe qui, de toute façon, peut passer dessus sans savoir,
même s'il pèse plus que ça. Je veux dire ..
M. Normand: Quand on va faire les travaux, pendant les travaux,
pendant une période d'environ trois à quatre jours, on va mettre
des restrictions additionnelles à celle des 25 tonnes; 25 tonnes, on va
changer ça et on va mettre moins que 25 tonnes pendant quelques jours.
Une fois qu'on va avoir fini de faire ces travaux-là, on va enlever tous
les panneaux et les gens vont pouvoir circuler avec des charges légales,
comme ils le faisaient il y a un mois, cinq ans, dix ans. Et la
sécurité du public n'est pas en cause. Bien sûr, si
quelqu'un veut passer
avec un chargement supérieur aux charges légales, il doit
demander un permis spécial.
M. Garon: quand le syndicat des ingénieurs a
déclaré que le pont était dangereux, voulez-vous dire
qu'ils ont menti ou qu'ils ont dit la vérité?
Mme Carrier-Perreault: Bien non, parce qu'ils l'ont vu, eux
autres aussi.
M. Normand: Quand le syndicat fait des déclarations, il a
le droit de faire les déclarations qu'il veut. Moi, quand vous me
demandez, comme directeur des structures, ce que je pense et ce qui se passe,
je vous réponds comme directeur des structures. Il y a
présentement des négociations entre les ingénieurs du
gouvernement et l'employeur, et je pense qu'il faut peut-être faire la
distinction entre les propos d'un syndicat et les propos d'un ingénieur;
c'est ça que j'ai voulu vous dire tout à l'heure.
M. Garon: Vous ne répondez pas. Ce que vous dites
là, c'est qu'avant qu'ils disent quelque chose il ne se passe rien.
M. Normand: Vous ne voulez pas que je vous dise qu'il a fait des
déclarations sans savoir de quoi il parlait. Je ne peux pas vous dire
ça, je ne le sais pas. Moi, je ne l'ai pas consulté et il ne m'a
pas consulté avant de faire sa déclaration. Mais moi, je peux
vous dire que les ingénieurs qui avaient le dossier en main, qui le
connaissaient, ne m'ont pas dit qu'il y avait un problème à ce
moment-là.
Mme Carrier-Perreault: Bon. Disons que je pense, moi, quelque
part, que quand vous dites vous autres mêmes que le ministère
admet quand même que le pont n'est pas sécuritaire - c'est ce qui
est ressorti dans la presse cette semaine -et que vous faites des
réparations parce que, justement, il est amoché; quand vous dites
aussi... Moi, dans l'article, vous parlez de 25 tonnes, et je vois
qu'aujourd'hui on dit que circulent sur le pont des 60 tonnes. C'est
écrit dans les journaux, ça. Est-ce que vous pouvez me confirmer
ça? C'est vrai qu'aujourd'hui il passe des 60 tonnes sur le pont, alors
qu'il était conçu pour 20 tonnes et qu'après ils vont se
limiter à 25 tonnes, même s'ils ont l'habitude de passer quand ils
sont à 60 tonnes?
M. Normand: Moi, l'information que vous dites, vous me dites
qu'au moment où on se parle il y a des camions de 60 tonnes qui
passent?
Mme Carrier-Perreault: Moi, je prends l'information, comme les
citoyens des Chutes-de-la-Chaudière, monsieur, je la prends dans les
journaux. Je ne suis pas ingénieure, je ne suis pas spécialiste
en structures. Je suis très con- tente de pouvoir parler avec lui, Mme
la Présidente. Alors, moi, je prends mon information dans les journaux,
et à la lumière de ce que vous me dites, à la
lumière de ce que je lis, c'est pour ça que je vous dis qu'il
paraît qu'il passe des 60 tonnes, aujourd'hui, sur le pont.
M. Normand: La plus grosse infraction qu'il y a au Code de
sécurité routière, c'est le non-respect des charges
légales ou des affiches sur les ponts. C'est la plus grosse infraction
qui existe.
Mme Carrier-Perreault: Qu'est-ce que c'est, le contrôle que
vous avez pour vérifier ça?
M. Normand: Moi, ma responsabilité, lorsqu'il y a une
structure qui n'est pas adéquate, c'est de prendre les dispositions, un,
pour le faire savoir et, deux, pour la réparer dans les plus brefs
délais.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je comprends mais, au niveau du
respect de la norme, est-ce qu'il y a des mesures de contrôle? Comment
faites-vous pour contrôler ça? Avez-vous des pesées
à l'entrée des ponts?
M. Normand: II n'y a pas de pesée. Écoutez,
c'est...
Mme Carrier-Perreault: Bien, je ne le sais pas, je m'informe.
M. Normand: Ça serait beaucoup plus long de poser une
pesée à l'entrée d'un pont que de poser une affiche pour
dire aux gens de se limiter eux-mêmes. L'affiche, c'est pour leur propre
sécurité. C'est sûr que si les gens ne veulent pas la
respecter... C'est pour ça que je vous disais tout à l'heure que
le message, maintenant, c'est un message qui s'adresse à chaque
utilisateur et qui lui dit qu'il ne doit pas excéder les charges qui
sont affichées.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que c'est possible qu'il y ait des
60 tonnes qui circulent sur ce pont-là?
M. Normand: C'est possible.
M. Vallières: Maintenant, il faut indiquer à Mme la
députée que la délinquance existera toujours; on veut
essayer que ça n'existe pas, mais ça prendrait des
contrôles absolument extraordinaires, presque incalculables pour qu'on
puisse s'assurer qu'il n'y ait pas de délinquants, objectif qu'on veut
atteindre dans toute la mesure du possible. Maintenant, les permis
spéciaux avec itinéraire et escorte vont venir corriger un paquet
de choses. Ça veut dire que les gens qui vont vouloir utiliser les ponts
devront dorénavant faire approuver un itinéraire
qui va être donné par le ministère et seront
également escortés, quand ça va être en grande
surcharge.
M. Garon: Escortés aux frais de qui?
M. Vallières: L'escorte, c'est au prix des gens qui
transportent. Ce n'est pas nous qui allons payer pour ça, c'est le
transporteur.
M. Garon: L'escorte, ça va être quelqu'un du
ministère?
M. Vallières: Non. M. Garon: La police?
M. Vallières: Non. Ça va être privé.
Ça va être des gens qui vont être acceptés pour faire
ce type de travail là.
M. Garon: Et c'est le transporteur qui va payer l'escorte?
M. Vallières: Oui. Il faut dire que la Sûreté
du Québec a aussi été, dans le cas du pont qui nous
concerne, avisée hier de la limite des charges permises sur le pont
concerné. Donc, elle est en mesure d'exercer un contrôle, mais je
ne peux pas vous indiquer, au moment où on est, s'il n'y a pas
d'auto-patrouille de la Sûreté du Québec. Il y a des
vérifications qui peuvent être faites à l'occasion.
M. Garon: Le poste n'est pas loin.
M. Vallières: Oui
M. Garon: Avant, il était collé sur le pont.
M. Vallières: De toute manière, il y a des mesures
qui s'en viennent à très court terme, comme on vous l'indiquait
tantôt, visant à s'assurer que le pont soit davantage conforme aux
besoins d'aujourd'hui. Et je veux indiquer à Mme la
députée - on cherchait un chiffre tantôt - les
dépenses prévues là-dessus l'année prochaine. On
m'indique que c'est de l'ordre de 800 000 $, les réparations de l'an
prochain.
Mme Carrier-Perreault: L'année prochaine?
M. Vallières: Oui.
Mme Carrier-Perreault: 100 000 $ cette année...
M. Vallières: 100 000 $ cette année et 800 000 $
l'an prochain. or, ça vous donne une idée de l'envergure des
travaux qui seront effectués pour le rendre conforme.
M. Garon: Mais l'an prochain, ce sont des travaux de quelle
nature, pour 800 000 $?
M. Normand: II va y avoir le changement de quelques membrures, il
va y avoir les travaux de peinturage. Des travaux coûteux, ça
prend tout un échafaudage, ça prend toutes sortes... C'est assez
coûteux.
M. Garon: Combien de peinture, dans les 800 000 $?
M. Vallières: De l'ordre, probablement, de 650 000 $
à 700 000 $.
M. Garon: On ne peut pas dire que c'est la peinture qui va
solidifier le pont.
M. Vallières: Bien, vous demandiez de le
protéger.
M. Garon: Ça va peut-être bien le rendre un peu plus
pesant!
M. Vallières: Non, non, mais vous disiez tantôt
que...
Mme Carrier-Perreault: Ça va le rendre plus plaisant.
M. Garon: Pour 600 000 $, j'imagine qu'il y a quelques
gallons...
M. Vallières: On veut protéger l'acier, on en
parlait tantôt. Je pense que c'est important qu'on le protège.
Alors, c'est une mesure qui vise à allonger la vie comme telle de ce
pont qui, s'il devait être remplacé, coûterait
énormément cher.
M. Garon: Est-ce que c'est normal qu'à l'entrée de
la rive nord ce soit un pont de cette nature-là qui soit là?
Est-ce que c'est normal ou... Je comprends en 1930. En 1930, on était
dans les Ford à pédales, les voitures à chevaux
puis...
M. Vallières: II y a aussi le pont Pierre-Laporte,
maintenant.
M. Garon: ...des autobus quasiment à pied. Alors, des
voitures à foin Mais, en 1990, est-ce que c'est normal que ce soit
encore un pont de cette nature-là qui soit à l'entrée du
pont de Québec?
M. Vallières: Moi, je trouve qu'un pont, c'est...
M. Garon: En 1930, à part ça, est-ce qu'il passait
des automobiles?
M. Vallières: Oui
M. Garon: C'étaient surtout des trains qui passaient.
M. Vallières: oui, mais un pont, c'est pour assurer le
passage sécuritaire d'un côté. l'âge du pont,
là, il y a des ponts du moyen âge qui sont encore en
existence...
M. Garon: Oui.
M. Vallières: ...en France. Il y a des ponts en Angleterre
qui datent de 1700...
M. Garon: Oui.
M. Normand: On a des ponts d'au-dessus de 100 ans. On en a
même au Québec. On a des ponts couverts, on a toutes sortes de
ponts qui existent un peu partout. On a 8500 ponts et c'est un actif en valeur
de remplacement de plus de 4 000 000 000 $. Alors, c'est sûr que si on
disait: On veut remplacer tous les ponts qui datent de 1935 ou avant, on se
ramasserait probablement avec près de 1 000 000 000 $ de
dépenses. Ce qu'on vise à faire, ce qui a été
annoncé, c'est un programme pour assurer la sécurité des
gens et la réfection et le renforcement des ponts, en commençant
par le réseau d'autoroutes, en allant par la suite sur le réseau
des routes de série 100, et en procédant de façon
régulière.
M. Garon: Le rapport de 1986, qu'est-ce qu'il disait sur le pont
à Saint-Romuald?
M. Normand: En 1985... M. Garon: 1985.
M. Normand: ...il y a eu une publication à partir d'un
échantillonnage de ponts qui a été pris à
même le dossier des 8500 ponts, et on prévoyait qu'il y avait
approximativement... Je n'ai pas les chiffres par coeur, là, mais on
donnait un pourcentage de ponts qui avaient été conçus
avec des chargements inférieurs au train de chargement H20-516. On
considérait qu'avec ces chargements-là, c'était
probablement des ponts qui pouvaient avoir certains problèmes ou
certains signes de faiblesse. Ce sont ces ponts-là et ce sont ces
pourcentages-là qui ont été véhiculés
jusqu'à tout récemment. On a refait un décompte, ayant
d'autres extrapolations, et maintenant, au lieu de dire qu'il y en a 4000 ou
4300 qui ont des problèmes, le chiffre serait plutôt de l'ordre de
3300 ponts. Sur les 3300, il y a approximativement 1200, 1300 ponts qui sont
des ponts d'acier-bois, qui sont sur des chemins municipaux, qui ont
été conçus il y a longtemps, qui ont peut-être
été remplacés avec des normes de chargements identiques ou
qui n'ont pas été améliorés. Mais on continue notre
processus d'évaluation et on améliore le processus d'inspec-
tion.
Quand M. Bard parlait de la gestion de la qualité, on a repris
chacun des éléments dans la gestion des ouvrages d'art. C'est
à partir de la recherche, de la définition des normes, des
exigences, définition des besoins, priorisation, conception et
préparation des projets, fourniture des matériaux,
réalisations, inspection, entretien, exploitation, détermination
de la capacité et gestion de la qualité. Et, à chacun des
éléments, on redivise. (16 heures)
Si je prends l'inspection, on parle du système d'inspection, du
programme de formation des inspecteurs, de l'audition des inspections, de
l'inspection des débarcadères, des procédures d'urgence.
Tout ça est déterminé, fait l'objet d'une table de travail
qui détermine quels sont les paramètres qui doivent être
utilisés, quelle est la partie qui est faite en région et quelle
est la partie qui est faite au centre, pour qu'on ait un système qui
soit réellement opérationnel et qui ne soit pas laissé au
petit bonheur. Ces choses-là existent, ces choses-là ont
été annoncées. Les 3300 ponts dont l'accès va
être interdit ou restreint aux détenteurs de permis
spéciaux vont être connus. Les procédures d'inspection ont
été augmentées sur ces ponts-là. La
fréquence des inspections a été augmentée, tout
ça pour assurer la sécurité du public.
M. Vallières: Ça peut être indicatif pour Mme
la députée des Chutes-de-la-Chaudière. Pour comparer un
peu le contexte qu'on vit, ici, au Québec, par rapport aux
États-Unis, il y a une étude assez récente aux
États-Unis qui indiquait que c'est 42 % des ponts aux États-Unis
qui sont sous-standard et auxquels les États américains se sont
attaqués. Cela requérerait des investissements de l'ordre de
plusieurs centaines de millions de dollars, et c'est quand même
au-delà de 200 000 structures aux États-Unis qui sont
sous-standard. Donc, ce n'est pas un phénomène qui est
nécessairement nouveau, ici, tant au Canada qu'au Québec. Ce qui
est intéressant, par ailleurs, c'est de voir qu'on a maintenant un
programme d'intervention sur l'ensemble de nos structures, au Québec,
qui vise à corriger sur une base de 10 ans la situation qu'on
connaît présentement. Mais pendant qu'on effectue ces correctifs,
c'est sûr qu'il y a un affichage particulier qui va être mis en
place, et on va se donner les moyens pour assurer son respect, entre autres
avec le service d'itinéraire et d'escorte qu'on veut mettre en
place.
Mme Carrier-Perreault: La circulation régulière va
quand même se faire dessus...
M. Vallières: Oui, hors de tout doute.
Mme Carrier-Perreault: ...parce que vous connaissez les
problèmes de circulation qu'on a
chez nous.
M. Vallières: Oui.
M. Garon: Mais quand vous pariez des États-Unis, j'ai plus
confiance aux rapports américains. Je vais vous dire pourquoi. Tout
d'abord, Us n'ont pas d'hiver comme nous autres, dans une grande partie des
États-Unis, avec ce que ça veut dire sur l'acier, les ponts et le
métal en termes de rétraction. Deuxièmement, quand je
regarde l'état de leurs routes, je me dis que leurs ponts doivent
être en équivalence, mais si nos ponts... Je ne suis pas capable
de les juger, les ponts, je n'ai pas fait d'inspection, mais je suis capable de
voir l'état des routes. Je me dis: Si l'état de nos routes... Si
on compare l'état de nos routes avec les routes américaines, et
puis les standards des ponts américains avec les standards de nos ponts,
je me dis que nos ponts, ça doit faire dur en péché. Je
suis obligé de dire qu'il doit y avoir une correspondance entre
l'état de nos routes et l'état de nos ponts. Alors, quand on dit
que l'état des ponts américains, qu'on parte de sous-standard, je
regarde leurs routes qui sont en bon état et je me dis: Dans nos ponts,
ça doit faire dur.
M. Normand: Moi, Mme la Présidente, ce que je prends, ce
sont des chiffres qui sont publiés par les Américains
eux-mêmes. Quand ils disent que dans l'État de New York, sur 19
554 structures, il y en a 9017 qu'ils considèrent comme étant
sous-standard...
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que les normes sont les
mêmes?
M. Garon: Non. Ils font respecter leurs pesanteurs, eux
autres.
M. Normand: Les normes ne sont pas tout à fait les
mêmes, mais ce qu'on peut dire, c'est que le réseau le plus vieux
a été construit il y a plus longtemps et les ponts sont un peu
plus déficients.
M. Garon: Mais vous savez que les pesan teurs
tolérées, réglementaires sont beaucoup moins fortes qu'ici
et qu'elles sont respectées. Moi, l'association du camionnage me dit:
C'est 40 000 livres de charge nette, et il n'y a pas de dépassement.
C'est ça, et si tu n'es pas content, va-t'en ailleurs. Nous autres, on
est loin de ça.
M. Normand: Aux États-Unis, les normes de chargement sur
le réseau "Interstate" sont plus sévères que sur le
réseau secondaire dans plusieurs États. Ici, on a une norme de
chargement qu'on utilise partout. Maintenant, quand un pont est sous-standard,
ce que ça veut dire, habituellement, c'est qu'il va coûter plus
cher d'entretien. Il va y avoir des détériorations ou des
défauts qui vont se manifester. Ça ne veut pas
nécessairement dire que la sécurité est en cause. Alors,
il y a des choses qui ont été dites, au niveau de l'information
partant sur les structures, et je pense qu'il faut justifier qu'il y a de
l'argent à mettre pour montrer qu'il faut entretenir notre
réseau. Il y a des ponts qui doivent être améliorés,
mais le réseau n'est pas actuellement dans un état non
sécuritaire. Le réseau est mieux connu maintenant qu'il ne
l'était dans le passé.
M. Vallières: Je pense qu'il serait intéressant,
pour la gouverne du député de Lévis, entre autres, et de
Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière, d'indiquer,
pour les catégories de routes, au niveau du programme de renforcement
des ponts - on vous a parlé de 285 000 000 $ qui seraient
affectés à ça - comment ça va être
ventilé. Au niveau des autoroutes, on se propose d'investir 30 000
000 $; pour 'es routes principales, soit entre 100 et 199, 60 000 000 $; pour
les routes numérotées de 200 à 399, 40 000 000 $; pour les
routes locales - et je pense que ça indique l'état de nos ponts,
qui sont beaucoup plus nombreux, je pense, aussi -on parle, à ce
moment-là, de 155 000 000 $, pour un grand total de 285 000 000 $.
Alors, ça indique aussi...
M. Garon: Bien, là, il faut faire attention, là.
Cette année, les routes régionales et les autres routes dont vous
parlez, au lieu d'avoir 172 000 000 $ comme l'an passé, ce qui
était déjà moins que les années antérieures,
cette année, c'est 105 000 000 $.
M. Vallières: Je parle des ponts. M. Garon:
Oui.
M. Vallières: Je parle du programme spécial des
ponts; on ne parle pas de la même chose.
M. Garon: Oui.
M. Vallières: J'ai déjà vu le programme sur
les ponts, avant.
M. Garon: Bien oui, mais les ponts sont...
M. Vallières: C'est le programme... Non, non, c'est
sorti...
M. Garon: ...là-dedans. M. Vallières: Non,
non.
M. Garon: Bien, il est où, dans votre budget?
M. Vallières: C'est sorti
M. Garon: À quel programme? M. Vallières:
Bon, on l'a indiqué, là... M. Garon: Non, non, je
comprends, là... M. Vallières: ...tout
récemment.
M. Garon: ...mais le programme, il est où?
M. Vallières: II est dans le programme de
construction.
M. Garon: Mais où? Une voix: Élément
4? M. Garon: Bien oui, c'est ça. Une voix: C'est
ça.
M. Garon: C'est ça. On a additionné les
éléments 3 et 4, alors le budget régional de l'an
passé... On a additionné "routes régionales" et "autres
routes": l'an passé, c'était 172 000 000 $, et cette
année, c'est 105 000 000 $. Vous ne pouvez pas dire que vous en
dépensez plus que l'an passé, vous en dépensez moins.
M. Vallières: Mais on dépense plus sur les
ponts.
M. Garon: Bien, il va y en avoir encore moins sur les routes.
Votre budget baisse de 40 %! L'an passé, c'était 172 000 000 $,
c'était déjà moins que pour les années
antérieures. Cette année, c'est 105 000 000 $, ponts et routes
compris. Alors, écoutez, là, on n'est pas dans la multiplication
des pains, là. Écoutez, moi, je regarde, j'ai additionné
les deux ensemble.
M. Vallières: Oui, alors, M. le député de
Lévis, là, je ne voudrais pas retomber dans les discussions assez
harassantes qu'on a pu avoir sur l'interprétation qu'on fait des
différents volets des programmes. Enfin, ce que j'ai remis
récemment, entre autres, en conférence de presse, pour atteindre
1 020 000 000 $, les 20 000 000 $ dont on parle, là, c'est qu'au niveau
du développement du réseau on investissait 52 000 000 $ et, dans
la région de Montréal, on mettait quelque 94 000 000 $, dans les
autres régions, 96 000 000 $...
M. Garon: ...je ne veux pas faire ce
débat-là...
M. Vallières: Eh bien, moi non plus.
M. Garon: ...on le fera... Je ne veux pas perdre de temps
là-dessus, parce que l'argent, vous ne l'avez pas.
Mme Carrier-Perreault: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Juste avant qu'on ne s'éloigne trop
du pont de Québec, là, comprenez-vous, et on était tout
proche, on va... Moi, j'ai assisté à la conférence de
presse, une autre conférence de presse où le ministre nous
parlait, justement, de la circulation interrive, et le document qu'on nous a
remis comprenait les - comment dirais-je - réparations à faire
sur les échangeurs de la rive nord. J'aurais bien aimé voir ce
qu'il y avait à faire du côté de la rive sud pour arriver
au pont, là, par rapport à ce projet-là. Ce n'est pas dans
le document qu'on a, je l'ai demandé à quelques reprises et
j'aimerais bien savoir si c'est possible d'avoir les plaques de ça.
M. Vallières: S'il y a des travaux à faire, on peut
l'envoyer. Ça doit être prévu, ça?
Mme Carrier-Perreault: Parce qu'on l'a demandé, là,
hein.
M. Vallières: Alors, il s'agit de travaux mineurs, on va
vous les faire parvenir.
Mme Carrier-Perreault: Bien, des travaux qui ont l'air de
s'alourdir un petit peu avec le pont.
M. Vallières: Oui, bien, là, avec le pont,
ça vient de s'alourdir, oui.
Mme Carrier-Perreault: Bon! D'accord, je compte sur l'envoi.
M. Garon: Quand, ils ont dit?
Mme Carrier-Perreault: Bien, quand? Quand vous voulez me
l'envoyer?
M. Vallières: Dès la semaine prochaine, par les
postes canadiennes.
Mme Carrier-Perreault: Postes canadiennes? Bien non, envoyez
ça à mon bureau, ici.
M. Garon: Pardon?
M. Vallières: Ça va partir par la poste pareil.
M. Garon: Demain, peut-être? Demain, c'est vendredi, tout
le monde travaille.
M. Vallières: on va vous le donner dès que
possible, là. je vous dis une semaine, on ne vous dit pas demain si on
ne peut pas le livrer demain.
Mme Carrier-Perreault: Bon, c'est parce que j'apprécierais
ça beaucoup. Voyez-vous, ça fait plusieurs communications qu'on
a, et H semble qu'on ait beaucoup de difficultés à se comprendre
quand on s'écrit. Je reçois des réponses qui ne
ressemblent pas à ce que j'ai posé comme question.
M. Vallières: Si ce n'est pas à votre goût,
partez-m'en.
Mm» Carrier-Perreault: Ah! bien, je vous ai répondu
par écrit.
M. Vallières: O.K.
Mme Carrier-Perreault: On s'écrit beaucoup. Alors, je
compte là-dessus.
M. Vallières: Très bien.
Viaduc de la route Kennedy
M. Garon: Une autre question que j'aimerais poser, puisqu'on dit
que le ministère fournit des renseignements concernant les ponts et
déclenche des inspections comme.. C'est le bureau régional, je
suis content de savoir ça. On dit que le bureau régional a
déclenché l'inspection au mois de février 1990. J'aimerais
savoir concernant le viaduc, à Lévis, de la route Kennedy,
où il y eu 900 accidents depuis 1986. Encore à Saint-Henri, il y
a eu des morts il y a quelques jours, au fond, et où il y a un trafic
considérable; à Pintendre, par exemple, selon les chiffres d'il y
a deux ou trois ans, c'était 15 000 automobiles par jour, où
c'est une route de campagne à deux voies, alors qu'il y passe plus
d'automobiles que sur l'autoroute de la Beauce. Est-ce que vous avez eu des
rapports comme quoi il faudrait faire quelque chose et que le viaduc qui est
à voie simple, au fond... À Lévis, quand on embarque,
c'est un drôle de viaduc qui a été mai conçu, quand
vous arrivez, vous embarquez direct dessus. Vous sortez de la 20, vous
embarquez direct dessus, ça veut dire que... Des 15 000 automobiles qui
passent à Pintendre et qui s'en viennent, pas toutes vers Lévis,
il y en a qui vont prendre... Un bon nombre passent là-dessus, ils
passent sur une voie simple. Ils ne passent même pas sur une voie double,
sur une voie simple. Est-ce que vous avez des rapports qui vous disent qu'il
faudrait faire quelque chose? Est-ce que 900 accidents dans quatre ans, c'est
suffisant ou si ça en prend plus pour faire quelque chose?
M. Vallières: Là, est-ce que je dois comprendre du
député de Lévis que la proposition qu'il avait faite
originalement de travailler plutôt sur le prolongement de la rue
Saint-Omer, ça ne tient plus?
M. Garon: Non, non, je n'ai jamais dit ça. M.
Vallières: Non?
M. Garon: D'abord, je vais vous dire qu'il faudrait que les gens
apprennent à lire, là. Je vais vous dire, vous pouvez prendre
tous mes écrits, puis j'aimerais ça que les gens n'essaient pas
de "gamiquer"; mes écrits, je les rends publics, ils sont publics. J'ai
dit qu'il fallait l'élargissement du viaduc de la route Kennedy, parce
qu'N y en a qui ont parlé de faire un autre viaduc un peu plus loin, au
bout de la côte du Passage Ce n'est pas ça que j'ai dit, moi. J'ai
dit: Kennedy est insuffisant et avant d'en faire un autre, entre Kennedy et
Mgr-Bourget, où se trouvent côte du Passage et Saint-Omer
un peu plus loin, il faudrait d'abord faire Kennedy de façon correcte;
après ça, s'il y en a besoin d'un autre on regardera où il
devrait être le mieux localisé. C'est ça que j'ai dit.
M. Vallières: C'est parce que...
M. Garon: Et j'ai dit qu'à ce moment-là le milieu
se trouvait au bout de Saint-Omer, je n'étais pas sûr si le
prochain devrait être collé sur l'autre. Moi, ce que j'ai dit,
puis je vous ai réécrit, justement, pour rendre ça
très clair, parce que j'ai reçu une lettre où on parlait
de Saint-Omer, je n'ai jamais parlé de ça. Vous rechercherez tous
mes écrits, tout ce que j'ai dit, moi, tout le temps...
M. Vallières: C'est parce que ça me paraît
contradictoire avec un article de journal que je lisais, et que vous pouvez
contredire d'ailleurs...
M. Garon: Oui. Ah, bien moi, les articles de journaux...
M. Vallières: ...tout récemment, dans le
Rive-Sud Express, le dimanche 27 mai, c'est très
récent...
M. Garon: Oui.
M. Vallières: ...où le conseil municipal de la
ville de Lévis-Lauzon semble ramener le député de
Lévis à ses devoirs dans ce dossier.
M. Garon: Non, non, je n'ai pas peur, n'ayez pas peur de
ça. Mes devoirs, je les prends en responsabilité publiquement,
puis vous avez remarqué que j'ai pris ça publiquement pendant la
campagne électorale, puis regardez le résultat que j'ai eu.
Alors, je vais vous dire que, là-dedans, les mandats, je pense que je
les ai pas mal.
M. Vallières: Non, non, c'est parce que ça semblait
nettement contradictoire avec...
M. Garon: Non, non. Je vais vous dire que là-dessus, c'est
clair, il n'y a pas d'ambiguïté. J'ai dit, moi: II faut refaire; le
viaduc de Kennedy est un viaduc mal foutu, dangereux, cause d'accidents; lui,
il doit être corrigé; puis après ça, s'il y a besoin
d'un autre - je le dis publiquement, c'est enregistré - s'il y a besoin
d'autre chose entre Kennedy et Mgr-Bourget, on devra se demander où
ça devrait être mieux localisé. Pas des influences
politiques. Moi, je n'ai pas de terrain dans ce coin-là, je n'en ai pas
un, ni d'un bord ni de l'autre. Alors, on devrait se demander où serait
la meilleure localisation d'un autre viaduc, s'il y a besoin d'un
deuxième, quand on aura réparé pour rendre correct celui
de la route Kennedy. Parce que Kennedy ne pourra pas suffire comme ça
longtemps avec Pintendre, avec la circulation qu'il y a à Pintendre. Les
gens de Pintendre, ils vont arriver sur Kennedy, ils arrivent sur Kennedy. Et
ça, c'est clair. Moi, je ne fais pas de politique, je pense que mes
positions sont claires, puis je vais vous dire une chose, je n'ai jamais
trouvé dans l'opinion publique actuellement quelqu'un qui ait dit autre
chose que ce que je dis.
M. Vallières: non, je ne veux pas faire de lien avec
ça, mais il demeure que je lisais récemment - comme vous, je lis
les journaux, comme mme la députée des
chutes-de-la-chaudière le disait tantôt - et on n'imputait pas
ça nécessairement au député de lévis, non
plus, mais bien à m. napoléon plante qui était
propriétaire de terrain...
M. Garon: M. Plante...
M. Vallières: ...et puis un ami du député,
semble-t-il.
M. Garon: Non. M. Plante dit que s'il doit y avoir un nouveau
viaduc - il parle d'un nouveau viaduc entre les deux - il souhaiterait qu'il
soit dans le coin de Saint-Omer. Ah! je dis: Ça, c'est possible. C'est
qu'éventuellement, quand on dira: Quelle serait la meilleure
localisation d'un viaduc entre Kennedy et Mgr-Bourget? Saint-Omer est à
peu près dans le milieu.
M. Vallières: Mais ce serait après Kennedy,
ça.
M. Garon: Après. Je parle de Kennedy, là, Kennedy,
là. Pas Kennedy avec toutes sortes de fligne-flagne autour, là.
Je parle de Kennedy. Quand les gens arrivent, ils arrivent sur Kennedy.
M. Vallières: J'ai rencontré là-dessus,
même après avoir écrit au député de
Lévis...
M. Garon: ...plus économique?
M. Vallières: Oui. J'ai rencontré...
M. Garon: Puis, ça va sans doute prendre une voie de
desserte, de toute façon. Ce n'est pas la 20 qui est une desserte; la
20, c'est une route nationale. Alors, la route de desserte, la côte du
Passage rendue au bout, je pense bien que ça va prendre une route de
desserte, de toute façon. (16 h 15)
M. Vallières: Je veux être bien sûr,
là. Le député de Lévis avait émis un
communiqué.
M. Garon: Vous pouvez regarder partout.
M. Vallières: ...il y a un bout de temps, en août
1989. Je veux être sûr qu'on comprend la même affaire...
M. Garon: Oui.
M. Vallières: ...parce que c'est un dossier qui
nécessite des investissements majeurs et, comme vous le savez...
M. Garon: Oui.
M. Vallières: ...j'aime bien que les députés
y soient mêlés en termes de priorisation de leurs projets.
M. Garon: Ah oui! Puis je vous ai réécrit, à
part ça, en février.
M. Vallières: Dans le communiqué, on indique: Un
accès à nos institutions par la rue Saint-Omer.
M. Garon: Oui.
M. Vallières: Le prolongement de la rue Saint-Omer vers le
sud et son raccordement vers l'ouest à une rue de la côte du
Passage également prolongée et vers l'est à l'axe Mgr
Bourget constituent pour Jean Garon des éléments importants d'un
plan d'action qui réglera vraiment les problèmes de circulation
dans le comté de Lévis. Ainsi ouverte sur les deux principaux
accès de Lévis-Lauzon à l'autoroute 20, la rue Saint-Omer
permettrait de rejoindre beaucoup plus facilement les institutions
régionales de première importance que sont l'Hô-tel-Dieu de
Lévis, le mouvement Desjardins et le collège de Lévis.
Ça, je ne pense pas que ça vienne...
M. Garon: Vous parlez de Saint-Omer au nord de la 132. Vous ne
parlez pas de Saint-Omer au nord de la 20.
M. Vallières: Donc, on ne parle pas de la même
chose.
M. Garon: L'hôpital dont je parle... C'est parce que, le
matin, rien que dans les grandes institutions, il rentre 15 000 personnes: 2500
personnes aux chantiers de Lauzon, 3200 au mouvement Desjardins, il
rentre 3500 étudiants au cégep plus à peu près 550
professeurs, et 1100 au collège de Lévis. Les chantiers,
ça rentre par Mgr Bourget. Il y a des places où vous pouvez
rentrer par Saint-Omer. Mais Saint-Omer qui existe actuellement, c'est au nord
de la 132. Avant d'arriver là, vous pouvez descendre actuellement par
deux endroits, par Kennedy ou par Mgr Bourget. Éventuellement,
possiblement que la côte... Ça, c'est la ville qui dit ça;
ce sont les décisions de la ville. Ça prolonge côte du
Passage vers le sud. Évidemment, elle fera accorder sûrement sur
un chemin de desserte, Saint-Omer aussi, s'il est prolongé. Je ne parte
pas de ça. Moi, je parle actuellement de Saint-Omer existant qui est
l'accès à l'hôpital. Quand vous allez à
l'Hôtel-Dieu de Lévis, normalement, vous passez par Saint-Omer.
Alors, je me dis: Là...
M. Vallières: O.K. On ne parle pas de la même
affaire.
M. Garon: Je ne parle pas de Saint-Omer au sud.
M. Vallières: On ne parlait pas de la même
affaire.
M. Garon: Je parle de Saint-Omer au nord.
M. Vallières: O.K. Ça va. Je veux rappeler au
député de Lévis l'objet de la lettre que je lui faisais
parvenir en date du 4 mai. Je pense que ça reprend, grosso modo, la
position du ministère. Pour les besoins de cette commission, je veux la
lire. Alors, je veux indiquer également qu'on est en contact permanent
avec la ville de Lévis là-dessus. Je pense qu'on doit dire
Lévis-Lauzon maintenant. Je pense qu'on peut...
M. Garon: Lévis-Lauzon-Saint-David. Il va y avoir un
référendum là-dessus à l'automne pour savoir
comment elle va s'appeler.
M. Vallières: C'est - ça. J'ai rencontré,
d'ailleurs, récemment le maire de cette municipalité, M. Vincent
Chagnon..
M. Garon: Bien, là, actuellement, c'est M. Lessard.
M. Vallières: ...afin de discuter de ce projet qui, comme
vous le savez, avait été abordé lors de la
conférence socio-économique qui se tenait en beauce.
M. Garon: Pardon?
M. Vallières: C'est un projet qui avait été
abordé lors de la conférence socio-économique qu'on tenait
en Beauce il n'y a pas tellement longtemps.
M. Garon: Faites attention. Ce qui était un projet
socio-économique en Beauce, c'est pour le prolongement jusqu'à
Saint-Henri, Saint-Henri, Pintendre, Kennedy. C'est ça, là. Ne
mélangeons pas les affaires. C'est pour ça que je dis, dans le
sens de prolonger jusqu'à Saint-Henri, on n'a pas le choix de ce
viaduc-là qui va être un goulot d'étranglement
épouvantable. C'est pour ça que je dis, moi: Je ne présume
pas de ce qui va arriver par après. L'urgence actuellement, c'est le
viaduc sur Kennedy qui, à mon avis, va coûter meilleur
marché en plus de ça et qui va pouvoir enlever le trafic qui va
aller vers la côte du Passage. On me dit: Si on veut faire un autre
viaduc au bout de la côte du Passage, on ne peut pas éviter de
faire celui sur Kennedy, de toute façon. Mais est-ce que c'est la
meilleure localisation, celui au bout de la côte du Passage? Je dis: Je
ne suis pas sûr. Je dis: Kennedy doit être amélioré
et, éventuellement, on doit se demander ce qu'il y aura entre les deux.
Je dis que si on arrange Kennedy, le viaduc sur Kennedy, est-ce qu'on en aura
besoin immédiatement d'un autre? Ce n'est pas sûr. Mais je me dis:
Si on avait besoin d'un autre, où devrait-il être?
M. Vallières: Évidemment, quand je répondais
au député de Lévis, je lui indiquais que le
ministère, après analyse des études qui nous ont
été transmises, propose un concept de réaménagement
différent de l'échangeur qui serait à la fois moins
coûteux, plus fonctionnel et davantage sécuritaire et qui
comprend, entre autres, l'élargissement de la structure du boulevard
Kennedy ainsi que la réalisation d'une structure additionnelle au-dessus
de l'autoroute 20 dans le prolongement de la côte du Passage qui aura
pour effet d'éliminer la nécessité d'implanter tout autre
viaduc plus à l'est. Le projet se situe à l'étape des
concepts et les prochaines démarches consisteront en la confection de
l'avant-projet préliminaire qui permettra d'établir plus
précisément les éléments du projet et de
procéder à l'étude d'impact environnemental.
Je mentionnais à ce moment-là au député de
Lévis que, compte tenu des importants investissements qui doivent
être actuellement consentis au maintien de son réseau routier en
place, le ministère ne procédera au réaménagement
de l'échangeur que suivant ses disponibilités budgétaires.
Les officiers du ministère sont actuellement en contact avec ceux de la
ville de Lévis aux fins de l'établissement des termes d'un
protocole d'entente à cet effet. Je pense que, sur une base assez
régulière, nos officiers rencontrent les autorités de la
ville afin de trouver un moyen d'arrimer les besoins de cette
municipalité, ceux du ministère et notre capacité
respective de pouvoir s'impliquer au projet.
Alors, on m'indique qu'avant-hier il y a eu une rencontre sur le sujet.
Peut-être M. Simard aurait-il - il est en charge de ce service-là
chez nous - quelques précisions à indiquer sur la nature des
changements qu'on propose et sur leur impact au niveau sécuritaire et
sur l'impact au plan budgétaire aussi, toutes proportions
gardées, par rapport à ce qu'on avait prévu initialement
dans les coûts, ce que ça représente comme économie
et comme efficacité par rapport à la proposition initiale? Alors,
M. Simard.
M. Simard (Jean-Luc): Bref, en 1988, la ville de Lévis,
par un bureau d'ingénieurs-conseils, a fait une étude de la
circulation sur le boulevard Kennedy qu'on a analysée chez nous et qui a
démontré réellement que le boulevard Kennedy est
surchargé. Il y a déjà à peu près 30 000
véhicules qui passent là journalièrement. Il y a beaucoup
d'accidents étant donné les nombreux points de conflits, les
nombreuses intersections, les nombreux accès aux multiples commerces
qu'il y a là et, à ce moment-là, on a convenu avec eux
autres que c'était justifié d'avoir une artère
parallèle qu'eux autres voulaient développer en direction sud, en
direction de la 20 dans le prolongement de la côte du Passage qui,
actuellement, se rend, comme vous le savez, jusqu'à
Étienne-Dallaire, jusqu'au sud du centre d'achats. À ce
moment-là, on a dit qu'on pourrait possiblement, que probablement
c'était justifié d'avoir certaines interventions dans le cadre
d'un protocole d'entente avec la ville et c'est ce que M. le ministre a
confirmé. C'avait été confirmé par M. Marc-Yvan
Côté dans le temps et reconfirmé par M. Vallières
dernièrement. Dans la lettre de M. Vallières, justement, il vous
disait que, dans une première phase, ça comprenait le... C'est un
projet quand même assez dispendieux de l'ordre de pas loin de 8 000 000
$. Il convenait de le partager en phases dont la phase première
consisterait à prolonger la côte du Passage jusqu'à une
voie de service parallèle à la 20 tout près de
l'échangeur qui se relierait au boulevard Kennedy juste dans les rampes
d'accès actuellement. Il y aurait une modification mineure, dans une
première phase, des rampes actuelles, l'élargissement du viaduc
qui est une priorité sur le boulevard Kennedy.
M. Garon: Quand vous dites: Les rampes actuelles, vous voulez
dire de quoi?
M. Simard: C'est un trèfle actuellement là.
M. Garon: Oui.
M. Simard: Alors, pour amener...
M. Garon: Ah oui!
M. Simard: ...la côte du Passage à ça...
M. Garon: Au nord.
M. Simard: ...au nord - oui, c'est ça - on modifierait
d'une façon mineure dans une première phase pour faire
déboucher la côte du Passage directement dans les rampes de
l'échangeur.
M. Garon: Oui. Moi, ce que je veux dire... Je comprends...
M. Simard: On élargirait le viaduc sur Kennedy, qui est
très important.
M. Garon: Ça, c'est important. Moi, je vais vous dire: La
côte du Passage...
M. Simard: Ça fait partie de la première phase.
M. Garon: ...c'est la responsabilité de la ville. Je ne
parle pas de ça. Les gens sont élus pour faire leurs affaires
dans la ville. Mais les viaducs sur la 20, ça, ce n'est pas la
responsabilité de la ville. C'est la responsabilité du
gouvernement du Québec. Il faut mettre les choses à leur place.
Moi, vous ne me verrez pas taponner dans la côte du Passage. Ils feront
ce qu'ils voudront et ils se feront élire ou battre là-dessus.
Ça, c'est leur affaire. Mais quand on est rendus dans les viaducs de la
20 et qu'on est rendus dans les routes provinciales où on est dans les
routes pour desservir Pintendre et Saint-Henri et les routes régionales,
là, c'a de l'importance. Là, on n'est plus dans les viaducs
locaux, on est dans autre chose. Moi, il m'appa-raît important qu'on
fasse Kennedy, pas un raboudinage, un véritable viaduc. S'il faut qu'il
y ait six voies, il y en aura six. Ça va dépendre de que vous
allez concevoir. Si vous concevez que le trèfle embarque encore,
ça mange une voie, ça. S'il n'arrive pas là, ça
dépend comment vous le concevez, sauf que... Alors, le trèfle,
moi, c'est le premier viaduc que je vois fait de même, où on
embarque direct sur le viaduc. Mais là, ça mange une voie,
ça, tandis que, si on fait...
Éventuellement, on n'aura pas le choix à Pintendre de
faire quatre voies parce que ces quatre voies vont arriver sur ce
viaduc-là. Alors, à ce moment-là, quand les gens vont
arriver, ils vont faire quoi? S'ils arrivent encore avec un gars qui embarque
sur le viaduc... En tout cas, je ne sais pas comment vous avez pensé
à ça, mais... À ce moment-là, les gens, quand ils
sortent et qu'ils vont prendre la route là-bas, qu'ils puissent le faire
et, quand ils rentrent, qu'ils puissent aller là et prendre le chemin de
desserte, pour aller prendre la côte du Passage. On ne peut pas passer
à côté de corriger ça. Je vais vous dire ce que je
ne veux pas, c'est qu'on nous dise, à un moment donné: Ah! il y
aura un embranchement au bout de la côte du Passage, qui passera sous la
20, éventuellement. À ce moment-là, qu'on conçoive
des réparations mi-
nables sur le viaduc Kennedy, en se disant: II y aura quelque chose plus
tard. Je connais ça, les affaires plus tard. Alors que le besoin est
immédiat sur Kennedy. Quand on aura fait Kennedy comme il faut, comme
quelque chose qui sort de Lévis et va vers Pintendre et aussi qui
dessert autour de la 20, et quand on aura ceux qui viennent de Saint-Henri,
Pintendre, ou régionalement qui arriveront là-dessus, ça
sera bien fait. Après ça, je me dis, si on veut mettre un autre
viaduc entre Kennedy et Mgr Bourget, là, le ministère des
Transports décidera où. Pas la ville, le ministère des
Transports. C'est lui qui est responsable, aussi. Je ne veux pas dire que
ça ne peut pas se faire conjointement, mais c'est lui qui aura à
décider. Parce qu'il m'apparaît, à moi, qu'il va falloir
faire des travaux sur Mgr Bourget. Il rentre du monde le matin II y a du
"stock" le matin, là. Ce qu'on n'a pas réalisé,
là...
Vous savez les gens pensent toujours, quand les gens prennent le pont,
que c'est des gens qui s'ent vont à Québec. Tout le monde pense
ça J'ai demandé à plusieurs personnes, d'après..
Vous m'avez envoyé les statistiques, de 1988 Bon, quand j'ai eu les
statistiques j'étais content de les voir, pour 1988. Combien pensez-vous
qu'il y a d'automobiles qui vont au nord par rapport à celles qui vont
au sud? Il y en a qui m'ont dit, même, 100 pour 1, 50 pour 1, 80 pour 1.
Vos données montrent qu'en 1988, c'est 2 pour 1: 2 qui vont au nord le
matin, par rapport à 1 qui va au sud. Ça veut dire que ce n'est
pas tout le monde qui va gagner sa vie au nord. Enlevez l'Université
Laval, et il y en a peut-être plus qui vont au sud qu'il n'y en a qui
vont au nord, le matin. Et là, je vais vous dire qu'il y a un bon
débat qui va s'amorcer, et un vrai. On a rendu un document public ce
matin, et mes idées sont assez claires là-dessus. Ça va
coûter bien moins cher que tout le raboudinage qui se pense actuellement.
Autrement, si on ne fait pas des solutions claires, je vais vous dire ce qui va
arriver, les gens vont demander un troisième pont, et vous allez voir
que les gens vont être pour en maudit. Pourquoi? Parce que, si on ne fait
pas des choses claires, et quand vous voyez, dans le fond... La mairesse de
Sillery, là, bien, si on veut faire une autoroute sur les Plaines,
peut-être qu'il y en a qui vont appuyer ça, mais je ne suis pas
sûr que le monde va embarquer bien, bien. Je ne suis pas sûr de
ça du tout. Alors, à ce moment-là, qu'est-ce qu'il faut
penser? Vous allez dire...
J'ai entendu des gens dire: Ils n'ont qu'à rester sur la rive
nord. Je regrette, si les gens de la rive nord, on leur dit: Restez sur la rive
nord, c'est sûr que ça va faire des "jobs" sur la rive sud parce
que je vais vous dire qu'il y a beaucoup de gens de la rive nord qui viennent
gagner leur vie sur la rive sud. Vos propres chiffres le démontrent. Et
quand l'Université Laval est fermée, il n'y a pas de
problème sur les ponts. Envoyez quelqu'un observer, actuellement,
l'Université Laval est fermée, et vous allez voir qu'il n'y en a
pas, de trafic. Alors c'est pour ça que je dis ça, il faut penser
dans l'ensemble. Et là, actuellement, on n'a pas le choix à
Pintendre. Actuellement, à moins que... Les gens vont attribuer des
responsabilités parce que ça n'a pas de bon sens. Il y a un
trafic qui est plus fort que sur l'autoroute de la Beauce. On met de l'argent
dans l'autouroute de la Beauce, alors qu'à Pintendre il y a
déjà plus de trafic que sur l'autouroute de la Beauce.
M. Vallières: Je suis heureux de voir là les
préoccupations du député de Lévis. D'ailleurs,
quand je faisais la conférence de presse sur la circulation sur les deux
ponts à Québec, je répondais à une question des
gens qui disaient: À quand un troisième pont? Je disais: Un
troisième pont? Le plus loin possible. Si on peut trouver des
alternatives à un troisième pont... On m'a indiqué combien
ça coûtait, ça, envisagé. . On parlait du milliard
de dollars.
M. Garon: Votre problème dans les deux ponts, ce n'est pas
les deux ponts existants, c'est comment on sort de là. Le
problème des ponts... Vous pouvez mettre bien plus d'automobiles qu'il
n'y en a sur les ponts actuellement, sauf qu'elles arrivent où? Elles
arrivent sur le boulevard Laurier. Il passe 105 000 automobiles sur les ponts,
par jour, en moyenne. Savez-vous combien il en passe en moyenne sur le
boulevard Métropolitain? 135 000 Je ne suis pas sûr, moi, que les
gens de Sillery, voyant les réserves de la mairesse, veulent transformer
le boulevard Laurier en boulevard Métropolitain. Je ne suis pas
sûr de ça. À ce moment-là, il faut penser à
ce qui s'en vient par après. Et si on ne trouve pas de solution
rapidement, les gens vont commencer à demander un troisième pont.
Ça coûte de l'argent, ça.
M. Vallières: D'ailleurs, on prévoit des
interventions sur le boulevard Laurier, à l'intérieur de ce qu'on
a annoncé pour améliorer la fluidité et la capacité
de recevoir des véhicules. Pour ce qui est de: Vous parliez tantôt
du viaduc au niveau de Kennedy, on m'indique qu'un quatre voies
s'avérerait nettement suffisant, par rapport au débit de
circulation qu'on prévoit. Évidemment, il s'agit d'un projet
d'ensemble. On m'indique que la ville a déjà donné des
mandats pour la préparation de plans préliminaires...
M. Garon: Pour quoi?
M. Vallières: ...qui seront soumis lundi, sur la partie
qui concerne la ville.
M. Garon: Sur la côte du Passage. (16 h 30)
M. Vallières: Oui, côte du Passage, en
particulier.
M. Garon: Oui, mais...
M. Vallières: Tout le projet...
M. Garon: ...la ville est responsable de la côte du
Passage, mais...
M. Vallières: ...et d'autres...
M. Garon: ...les viaducs sur les autoroutes, les villes ne sont
pas responsables de ça.
M. Vallières: Oui, mais, minute! C'est un projet
d'ensemble, là, on va bien s'entendre. C'est sûr qu'il y a des
responsabilités qui sont partagées, c'est la raison pour laquelle
on veut s'asseoir, et c'est déjà fait, on va continuer de le
faire avec la ville, pour voir qui paie quoi.
M. Garon: Ah oui!
M. Vallières: Pour nous, c'est drôlement important
de savoir que les intentions de la ville sont réelles et sont fermes
afin qu'on puisse réaménager au niveau du viaduc.
M. Garon: Voulez-vous dire que, si vous faites un protocole, ils
vont contribuer à payer les viaducs sur l'autoroute 20?
M. Vallières: Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Garon: Ah bon! M. Vallières: Non, non.
M. Garon: À ce moment-là, chacun mène ce
qu'il paie.
M. Vallières: C'est ça.
M. Garon: Alors, j'imagine que la côte du Passage, c'est la
responsabilité de la ville, mais les viaducs sur l'autoroute 20, c'est
la responsabilité du ministère des Transports.
M. Vallières: Oui, on n'a pas l'intention de s'en
défiler, sauf que, pour nous, c'est important de connaître les
intentions réelles de la ville, à l'intérieur du dossier,
parce qu'on a un protocole à signer, parce qu'il y a une partie de ce
réseau-là qui devra être payée par la ville. Ce qui
exclut, à mon avis, le viaduc comme tel, qui ne fera pas partie du
protocole.
M. Garon: Les viaducs ne sont pas dans le protocole.
M. Vallières: Non, entièrement à notre
charge, les viaducs.
M. Garon: Alors, la ville a rapport avec la côte du
Passage. Il y a eu une lettre de M. Côté qui disait qu'il
contribuait à la côte du Passage, il amène la côte du
Passage jusqu'au chemin de desserte, au fond.
M. Vallières: Oui.
M. Garon: Au-delà de ça, quand on est dans les
viaducs, tout ça, c'est la responsabilité du gouvernement du
Québec.
M. Vallières: Ça reste à définir,
notre niveau de responsabilité là-dedans, mais, somme toute, il y
a une partie du réseau où on a offert notre contribution, notre
collaboration à la ville, et on est en train d'examiner avec elle les
parties de section ou les sections complètes qui seraient
financées par le ministère et d'autres, par la ville. Comme c'est
un projet, quand même, assez d'envergure, on veut être sûr
que ce qu'on va asseoir nous permettra de regarder le projet d'une façon
globale également, et de synchroniser, aussi, notre action, par rapport
à celle de la municipalité à l'intérieur de son
propre projet.
M. Garon: Oui, mais je ne voudrais pas que le fait qu'on dise
qu'on discute avec des municipalités sur des travaux dans la ville, ce
soit un prétexte pour retarder des travaux qui sont urgents,
immédiatement, sur la route Kennedy. La route Kennedy, peu importe,
même si côte du Passage ne se faisait pas, c'est nécessaire.
Même s'il n'y avait rien qui se faisait de la part de la ville, la route
Kennedy est nécessaire. Puis, de l'autre bord, à Pintendre, c'est
une route qui est de la responsabilité du gouvernement du Québec.
L'autre bord, là, c'est entièrement la responsabilité du
gouvernement du Québec, à Pintendre et à Saint-Henri.
Alors moi, c'est ça que je dis, si le gouvernement a eu une lettre, il a
écrit au maire de la ville sur la côte du Passage, ça,
c'est une autre affaire. Dans mon esprit, ce sont deux dossiers
différents.
M. Vallières: Alors, c'est ça. Je vous indique
qu'on continue, nous, nos discussions avec la ville pour s'entendre sur le
concept global et voir qui va payer quoi et, par la suite, le ministère
va, comme il le fait dans d'autres parties du réseau, prendre ses
responsabilités. On m'indique qu'effectivement, même si on n'avait
pas de travaux effectués par la ville, notre viaduc n'est pas suffisant,
au niveau du volume à recevoir de véhicules, et qu'on devrait
intervenir.
M. Garon: C'est ça. Si on fait...
M. Vallières: Mais j'aime qu'on regarde quand même
le projet, vu globalement, parce que ça va donner un système qui
va être drôlement amélioré par rapport au contexte
actuel et on va essayer de garder le focus sur un projet global.
M. Garon: Je veux être bien clair. Je vais être bien
clair. C'est le ministère des Transports du Québec qui aura
à répondre du viaduc. Je ne veux pas qu'on me dise,
évidemment: La ville nous disait ça. Je regrette, ce n'est pas
leur responsabilité. De la même façon que la côte du
Passage, vous seriez les premiers à dire: Ah! c'est la ville qui
était le maître d'oeuvre, c'est eux qui décidaient. Je
pense que la côte du Passage, c'est eux autres qui décident. Mais
le viaduc, c'est vous autres qui décidez.
Je pense que si chacun garde ses moutons, les veaux seront bien
gardés également. Je pense que si chacun "poutine" dans les
affaires de l'autre, là...
M. Vallières: Les voies de desserte et autres, on doit en
tenir compte à l'intérieur de notre projet, donc...
M. Garon: Les voies de desserte, c'est une affaire qui
longe...
M. Vallières: et donc, la ville va être
impliquée. je veux dire, nous, on ne retirera pas la ville de l'ensemble
du projet. on trouve qu'à date, ça va très bien...
M. Garon: Ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Vallières: ...nos négociations avec la ville,
puis on veut que ça se continue.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je dis. Non, non,
mais...
M. Vallières: Et qu'on le regarde globalement.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça que je dis. Je dis que
consulter, c'est une affaire. Les chemins de desserte, c'est une autre affaire.
Je parle de viaduc. Parce que, moi, le viaduc, tantôt, il va y avoir la
route vers Pintendre, Saint-Henri, puis ça, il faut penser en termes
régionaux. Moi, je ne veux pas être pris avec des héritages
qui ne sont pas pris sous bénéfice d'inventaire. Hein? À
la ville, vous savez qu'actuellement, là...
M. Vallières: Bien, là, ça va bien avec la
ville, ça fait que...
M. Garon: Oui, mais la ville...
M. Vallières: ...que le député de
Lévis nous laisse aller avec.
M. Garon: II y a des élections à l'automne, il y a
eu des fusions. Moi, je rencontre des gens de Pintendre, des gens de
Saint-Henri, il y a des gens de Bellechasse qui sortent par là. Il y a
beaucoup de gens qui sont touchés par le viaduc qu'il y a sur Kennedy.
Beaucoup de monde! Beaucoup de gens sont touchés par
l'élargissement à quatre voies, à Pintendre ou à
Saint-Henri Et là... C'est ça qui est important. Même s'il
n'y avait rien qui se faisait de la part de la ville, le viaduc sur Kennedy est
nécessaire. C'est très dangereux et je vais vous dire une chose:
s'il y a un accident sur le viaduc, je vais y aller et je vais dire que le
ministère des Transports du Québec est responsable. Parce que je
regrette, ça n'a plus de bon sens, ça n'a plus de bon sens. On
parie de 30 000 véhicules, là, sur une affaire qui est une route
à sens unique. C'est une voie parce que l'autre embarque dessus et prend
l'autre. Quand j'ai demandé aux gens du ministère: Y en a-t-il
d'autres viaducs comme ça au Québec? Je pense qu'il y en a un
autre quelque part. Alors, on ne doit pas être victimes des erreurs de
conception du temps. Ça n'a pas paru dans les années soixante,
mais aujourd'hui, ça paraît. Il n'y avait pas assez de trafic! Il
y a des erreurs de conception, là-dedans.
Mme Carrier-Perreault: C'est la même chose que le pont des
chutes... le pont de la Chaudière.
M. Garon: Oui.
M. Vallières: Le député de Lévis
comprend aussi qu'à partir du moment où au moins la ville
décide d'enclencher et de procéder, c'est un incitatif
additionnel, vu dans un projet d'ensemble, à investir à
l'intérieur du viaduc Kennedy.
M. Garon: Je vais vous dire. C'est parce que la ville... Moi, ce
que je ne veux pas... La ville a des choix à faire localement. Puis
là, si vous ne voulez pas que tout le monde soit blâmé pour
des... La ville peut dire, à un moment donné: Moi, je vais faire
la côte du Passage parce que le ministère dit ça. il y a
plusieurs façons de sortir de Lévis. Étienne-Dallaire, il
y en a qui pensent que ça devrait aller jusqu'à Mgr-Bourget, il y
en a qui pensent que ça devrait aller jusqu'à Saint-Omer, il y en
a qui pensent que Saint-Omer devrait être prolongée aussi, il y en
a qui pensent qu'Étienne-Dallaire devrait aller jusqu'à la
sortie, aussi, à Saint-David. Il y a plusieurs affaires. Mais il ne
faudrait pas qu'on dise, à un moment donné, qu'il faut faire de
tels travaux à cause du ministère. Moi, je n'en ai pas de
terrain. Voulez-vous que je vous dise ça? Je n'en ai pas de terrain. Et
je prends l'intérêt de la population dans son ensemble. C'est
clair? La ville, à l'intérieur de la municipalité, fera
ses choix. Il y a plusieurs façons de faire quelque chose.
M. Vallières: De toute manière, pour les
informations qu'on a, on nous indique que, pour la ville de Lévis, c'est
définitivement une très
forte priorité. Donc, je ne suis pas inquiet de la
réaction de la ville face à nos projets. Et nous, on va arrimer
le nôtre, définitivement, avec ceux que la municipalité
veut mettre en place. Et pour nous, c'est un incitatif additionnel parce qu'on
va se donner un réseau, dans ce coin-là, qui va être
nettement amélioré par rapport à ce qu'on connaît
présentement, et en prévision d'un volume de circulation qu'on
peut recevoir pour de très nombreuses années.
M. Garon: Voulez-vous dire que je vais être obligé
de m'occuper du municipal aussi? Je peux m'en occuper. Ça ne me
dérangera pas.
M. Vallières: On m'a indiqué que vous vous en
occupiez déjà pas mal.
M. Garon: II y en a qui souhaitent que je m'en occupe. Non, non,
je ne m'en occupe pas!
M. Vallières: On dit que vous vous en occupez pas mal.
M. Garon: Je ne m'en occupe pas mais il y en a qui souhaitent que
je m'en occupe.
M. Vallières: Bien! Ça a l'air que vous vous en
occupez. Je veux dire que c'est ce que j'entends dire, là.
M. Garon: Non, je ne m'en suis pas occupé. M.
Vallières: Je ne veux pas...
M. Garon: II y en a qui souhaitent que je m'en occupe.
M. Vallières: Oui? N'avez-vous pas envie de vous
présenter à la mairie?
M. Garon: Non.
M. Vallières: Non. J'espère! On ne veut pas vous
perdre, ici.
M. Garon: Pas pour le moment. M. Vallières: Oh!
Attention!
Chemins de colonisation non subventionnés dans
la MRC d'Antoine-Labelle
M. Garon: Alors, autre question que je vais vous lire lentement,
parce que j'aimerais ça avoir une réponse là-dessus. Je
vais vous la lire lentement, parce qu'elle a plusieurs implications qui
concernent les chemins de colonisation. J'aimerais ça, par exemple, que
le ministre écoute, là, parce que là, il y a plusieurs
éléments et je ne voudrais pas vous lire ça deux fois.
Plusieurs des chemins de colonisation sont situés dans le
comté de Labelle, dans la MRC de Labelle. Il y en aurait autour de 950
kilomètres. Ces chemins sont la propriété du
ministère des Transports qui a la responsabilité de l'application
de la Loi sur les chemins de colonisation, mais les articles 10 et 11 de cette
même loi stipulent que ce sont les municipalités qui ont la
responsabilité de leur entretien. Cette double responsabilité
pose des problèmes particuliers car les municipalités qui
possèdent des chemins de colonisation ne disposent pas toujours des
ressources nécessaires à leur entretien. Le ministère
reconnaît ces faits puisqu'en 1989, il a annoncé un programme de
400 $ le kilomètre pour aider les municipalités et les MRC de
Pontiac, Gatineau et Papineau à entretenir leurs chemins de
colonisation. Seules les municipalités de la MRC de Labelle n'ont pas eu
droit aux mêmes égards. Elles n'ont pas eu une cenne, même
si elles comptent plusieurs chemins de colonisation et même si le dossier
de cette MRC est complet au ministère des Transports. Une lettre du
ministre Vallières, M. le Président, en date du 25 avril 1990,
confirme le refus du ministère des Transports du Québec
d'octroyer des subventions pour la municipalité de Ferme-Neuve,
située dans la MRC de Labelle. Le ministère des Transports du
Québec soutient que l'adoption de la loi 112 va régler le
problème des chemins de colonisation. Ce n'est pas l'avis des
municipalités qui estiment que ce projet de loi va perpétuer le
problème.
Mes questions seraient les suivantes, je vais les poser toutes ensemble.
Premièrement, quelle est la longueur du réseau des chemins de
colonisation propriété du ministère des Transports du
Québec? Ce n'est pas long, ça, un chiffre, puis kilomètres
à côté. Deuxièmement, pourquoi le ministre
refuse-t-il aux municipalités de la MRC de Labelle le même type
d'aide qu'il a consenti aux MRC de Pontiac, Gatineau et Papineau? Je pourrais
demander ça tout de suite; c'est ça, la principale question.
M. Vallières: On m'indique que c'était une
expérience-pilote qui avait été lancée par mon
prédécesseur et qui...
M. Garon: Pilote. Ils ne sont pas anglophones, je suppose, ils
n'ont pas le droit, eux autres?
M. Vallières: Ah! Franchement, là, êtes-vous
raciste à ce point-là?
M. Garon: Bien, non, non.
M. Vallières: Un instant, là, vous n'êtes pas
sérieux!
M. Garon: Mais c'est parce que dans la région, là,
il manquait un comté. Pourquoi...
M. Vallières: Non, non, vous n'êtes pas
sérieux. Reprenez ça, parce que ce n'est pas "disable",
ça.
M. Garon: Non, non.
M. Vallières: On donne des subventions parce que ce sont
des anglophones. Franchement! Si vous voulez qu'on finisse sur une bonne note,
vous allez changer ça.
M. Garon: Pourquoi, dans la région, vous écartez
Labelle? Pourquoi vous avez écarté Labelle?
M. Vallières: Non, non. Une minute, là. Ça
n'a pas de bon sens ce que vous dites là, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Non, non, écoutez, c'est de la même
façon...
M. Vallières: On donne des subventions parce que ce sont
des anglophones, puis les francophones, on les néglige?
M. Garon: Non. Je vous dis: Eux autres, ils ne sont pas assez
anglophones pour en avoir, je suppose?
M. Vallières: Je trouve ça terrible.
M. Garon: En tout cas, je l'ai dit. Je ne le retire pas.
M. Vallières: Vous l'avez dit puis vous le maintenez?
M. Garon: Oui.
M. Vallières: Parfait.
M. Garon: Alors, j'aimerais savoir la raison Si ce n'est pas la
raison, dites-le-moi, mais donnez-moi donc la vraie raison.
M. Vallières: On m'indique que ces gens-là
faisaient partie d'une région administrative qui était la
région 7 et qu'au moment de l'expérience ils n'en faisaient plus
partie, ce qui fait qu'ils n'ont pas été considérés
à l'intérieur de l'expé rience. Maintenant, ce que je veux
dire au député de Lévis, sa question tombe à propos
parce que, la semaine prochaine, on a, à l'intérieur de mon
cabinet, une rencontre avec la MRC d'Antoine-Labelle visant à examiner
cette question. J'espère qu'on trouvera une solution à cette
demande qui nous est faite d'un ajout de 400 $ le kilomètre.
M. Garon: Quel est le but de l'expérience?
M. Vallières: Oui. M. Jiona, qui est sous-ministre aux
opérations, va vous indiquer un peu l'historique du dossier et les
objectifs qui étaient poursuivis à ce moment.
M. Jiona (Théodore): Vous vous souviendrez que le
ministère des Transports a eu à gérer le réseau des
chemins de colonisation suite à une entente intervenue en 1972-1973.
Avec le temps, on s'est aperçu que certaines régions
administratives du ministère des Transports avaient incorporé
à leur charge de travail régulière un certain
réseau de colonisation que, nous, on avait classtfié de classe A.
On avait pris le réseau de colonisation, on l'avait divisé en
trois groupes, A, B et C. Le A était constitué du réseau
urbanisé où on voyait des résidences assez
fréquemment. Le C, c'étaient des routes qui étaient en
abandon, et puis le B était intermédiaire.
Si on recule il y a à peu près trois ans, la région
administrative de Hull, notre région à nous, nous a dit que,
contrairement à ce qui s'était fait ailleurs en province, les
districts de la région 7, qui est de Hull, n'avaient pas
incorporé ce réseau-là à leur entretien et que les
municipalités étaient toujours en charge de ce réseau.
Après une vérification dans notre système informatique du
réseau routier, on s'est rendu compte qu'il y avait 2800
kilomètres, effectivement, qui appartenaient aux municipalités,
dans la région administrative de Hull.
M. Garon: Dans l'ensemble du Québec?
M. Jiona: On a fait une comparaison dans les autres
régions administratives, c'est sûr, et la seule autre
région qui se comparait un peu à celle de Hull était la
région 6-4 dont vous faites mention, Labelle. Par contre, on parlait de
900 kilomètres par rapport à 2800 kilomètres. C'est un
facteur de un à trois.
On a transigé avec le Conseil du trésor pendant longtemps,
pendant trois ans..
M. Garon: Ça fait pareil, au fond. Ce sont trois MRC,
2800, ça fait 950, à peu près comme l'autre, 950.
M. Jiona: Oui, mais moi, je parle au niveau des régions
administratives.
M. Vallières: L'expérience s'est faite au
plan...
M. Jiona: Au niveau de la région administrative. (16 h
45)
M. Garon: Oui, mais on disait: MRC Pontiac, Gatineau,
Papineau...
M. Jiona: Oui.
M. Garon: ...2800, divisé par trois, ça fait
933...
M. Vallières: C'est la même région.
M. Garon: Puis, l'autre à côté, Labelle, 950
kilomètres.
M. Jiona: On a traité avec les régions. M.
Vallières: Et non pas par MRC.
M. Jiona: C'est ça. Et puis, si la région n'avait
pas scindé en 1988, je pense, 1987, Labelle serait restée dans le
territoire, puis aurait bénéficié des mêmes
avantages. Mais, ça n'a pas été le cas.
M. Garon: En quelle année, ça été
décidé.
M. Jiona: C'a été décidé en 1989. On
a transigé avec le Conseil du trésor deux ans et, l'an
passé, ils ont accepté.
M. Garon: Quand?
M. Jiona: Ah! Mon Dieu! Juillet, août.
M. Garon: Juillet, août.
M. Jiona: Oui. La décision...
M. Garon: Le député de Labelle avait-il fait des
efforts pour faire mettre ça là-dedans?
M. Jiona: La décision n'est pas aussi simple que
ça. C'est qu'on reprend sur sept ans, le ministère des Transports
reprend sur sept ans 2800 kilomètres de routes et, durant cette
période-là, le réseau qui n'est pas repris par le
ministère fait l'objet d'une subvention de 400 $ le kilomètre par
année.
M. Vallières: Je veux indiquer au député de
Lévis que c'est une reprise en charge qui est très
onéreuse pour le ministère des Transports et toute extension
à cette politique va être regardée à la loupe, parce
que ça représente des investissements considérables.
M. Jiona: C'est une subvention de 1 000 000 $, plus l'entretien
du réseau quasiment au complet.
M. Vallières: On dit déjà qu'on en a... On
pense qu'on en a plein nos pantalons à s'occuper du réseau de 60
000 kilomètres qui est à notre entretien. Or, soyez assuré
que celui qui vous parle, avant d'en prendre d'autres, va y penser largement et
examiner ça. Maintenant, il y a le phénomène de...
M. Garon: Des chemins de colonisation, combien il y en dans
l'ensemble du Québec? Avez-vous des chiffres là-dessus?
M. Jiona: De mémoire, je ne le sais pas. Je le
vérifierai, puis on vous donnera l'information.
M. Garon: Est-ce que vous avez les statistiques concernant la
longueur du réseau des chemins de colonisation par MRC ou par
comté électoral?
M. Vallières: On l'a par région...
M. Jiona: Je l'ai par région, puis par district. On
pourrait peut-être essayer de composer, oui.
M. Garon: J'aimerais ça l'avoir.
M. Vallières: Si on l'a, M. le député, on
vous le fait parvenir, mais on ne fera pas la recherche si on ne l'a pas. Si on
l'a par district, on pourra vous le faire parvenir, mais les districts ne
correspondent pas, comme vous le savez, exactement aux circonstriptions
électorales mais, de plus en plus, correspondent aux territoires des
MRC, cependant.
M. Jiona: Oui.
M. Vallières: Par région.
M. Garon: Combien ça coûterait, l'étendre aux
MRC?
M. Vallières: On a parlé de 800
kilomètres?
M. Garon:... 750 kilomètres à 400 $.
M. Jiona: On parle de 900 kilomètres; faites le calcul,
hein! C'est 400 $ par année, là.
M. Vallières: Plus l'entretien.
M. Jiona: Plus l'entretien, du même réseau.
M. Vallières: 260 000 $ par année, plus l'entretien
qu'on prend du réseau de 900 kilomètres.
M. Jiona: comme le ministère n'a pas les moyens physiques,
non plus, d'entretenir un réseau comme celui-là, on s'est
donné sept ans pour le prendre. c'est récurrent ça.
M. Garon: C'est quoi, le but de la recherche? C'est un genre de
projet-pilote? C'est quoi le but du projet-pilote?
M. Jiona: Ça ne s'est jamais fait encore au
ministère. C'est la première fois que ça se faisait.
M. Garon: Vous visiez à connaître quoi, par ce
projet-pilote? Habituellement, on vise à
connaître quelque chose par un projet-pilote. C'est d'aider trois
MRC en particulier pour aider les autres? C'est quoi, le but à part
ça?
M. Jiona: C'est qu'il y a des régions administratives du
ministère des Transports qui ont pris ce réseau-là
à même leur inventaire et elles l'ont entretenu de façon
systématique, aux frais du ministère, alors que dans cette
région-là, ça ne s'est pas fait.
M. Vallières: c'est une compensation.
M. Garon: Ce n'est pas une expérience, ça? On me
dit que votre dossier est complet concernant la MRC d'Antoine-Labelle.
M. Jiona: C'est qu'avant d'aller au ConseH du trésor pour
acheminer le dossier de Hull on a regardé la province, c'était
quoi le portait provincial, et le seul endroit où il y avait d'autres
disparités assez majeures, c'était à Antoine-Labelle. Mais
comme il n'y avait pas eu de demande d'acheminée au ministère, on
avait assez à traiter de Hull...
M. Garon: Pas eu de demande par qui?
M. Jiona: Par la MRC, ainsi de suite. À ce
moment-là, je parle d'il y a trois ans, là.
M. Garon: Vous dites que c'est la MRC d'Antoine-Labelle qui
n'aurait pas fait de demande?
M. Jiona: Dans le temps.
M. Garon: Que les autres MRC...
M. Vallières: Elles sont en demande,
présentement...
M. Jiona: Là, elles le savent, maintenant.
M. Vallières: Je dois les rencontrer dans mon cabinet dans
les jours qui viennent. Alors, c'est sûr qu'il sera question du
sujet.
M. Garon: Quand c'est allé au Conseil du trésor, le
projet, est-ce que la MRC d'Antoine-Labelle était dans le projet?
M. Jiona: Non.
M. Garon: Quand est-ce que le dossier a été
complété concernant Antoine-Labelle, l'entretien des chemins de
colonisation de la MRC d'Antoine-Labelle?
M. Jiona: Vous me dites que le dossier est complet. Il ne l'est
pas complet. C'est qu'à notre niveau j'étais le directeur de
l'entretien, j'avais comparé le territoire de la région 6-4 par
rapport à la région 7, et je m'étais rendu compte qu'il y
avait aussi une disproportion dans 6-4 par rapport à la province, mais
quand même de moindre envergure. L'autre, c'est 2800 kilomètres et
le 6-4, c'était 800 kilomètres, 980. Si jamais le
ministère des Transports en venait à un partage des
responsabilités sur le réseau tertiaire...
M. Garon: Oui. Là, vous pariez de...
M. Jiona: ...ce que l'on fait dans Hull serait à
défaire.
M. Garon: Serait à défaire?
M. Jiona: Bien oui. C'est le réseau tertiaire.
M. Garon: Vous parlez de la loi 112, là.
M. Jiona: c'est la loi 112. en tout cas, c'est toute une
réflexion interne que l'on fait actuellement sur un partage des
responsabilités avec la délégation qui s'en va à
toronto éventuellement et ainsi de suite.
M. Garon: Maintenant concernant Saint-Jean-Chrysostome,
j'aimerais ça... Je demanderais à Mme Carrier-Perreault. Il y a
un projet, je dois vous dire que c'est un endroit où c'est... Quand le
monde passe devant le train, le viaduc, c'est terrible. Moi, je vais de temps
en temps à Saint-Jean-Chrysostome et...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Viaduc de Saint-Jean-Chrysostome
Mme Carrier-Perreault: Merci, Mme la Présidente Dans la
programmation que j'avais reçue du ministre, ce n'était pas du
tout mentionné et on l'a remis. Pour la ville de Saint-Jean-Chrysostome.
..
M. Vallières: Je veux être sûr que vous ayez
une réponse.
Mme Carrier-Perreault: Pardon?
M. Vallières: Je veux être sûr que vous ayez
une réponse, alors je vous écoute.
Mme Carrier-Perreault: Le viaduc, c'est un viaduc qui traverse la
rue Commerciale à Saint-Jean-Chrysostome et on connaît la grosseur
de la ville maintenant. Je veux dire que ça bloque le trafic au complet.
L'entrée de la ville est complètement bloquée, quand le
train passe, c'est complètement bloqué pour bien longtemps. C'est
des gros trains de "freight". Je voudrais savoir où on en est rendus
avec ce dossier-là. Il semble qu'il y ait encore des rencontres qui se
passent
avec l'ONT parce que c'est un viaduc, évidemment, du... Le
Canadien National est impliqué, c'est le train. Alors, j'aimerais savoir
où on en est exactement dans ce dossier-là. Qu'est-ce qui se
passe?
M. Vallières: Oui, alors c'est M. Simard, qui est ici, au
niveau du service des plans et devis, qui va donner l'information requise sur
l'état du dossier au moment où on se parle. M. Simard.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Simard.
M. Simard: Merci, Mme la Présidente. À venir
jusqu'à date, ce qu'on a fait dans le dossier, on a
préparé un avant-projet qu'on a exposé, montré
à la municipalité de Saint-Jean-Chrysostome avec laquelle on
s'est mis d'accord et l'avant-projet, évidemment, prévoyait
l'élimination des... En fait, il y a deux passages à niveau, il y
a deux voies ferrées très collées l'une de l'autre.
L'avant-projet prévoyait l'élargissement à quatre voies de
la route 175 actuelle jusqu'aux quatre voies qui existent déjà
dans Saint-Jean-Chrysostome. C'est un projet très coûteux pour
lequel il faut avoir les autorisations de la Commission canadienne des
transports et, au moment où on se parle, on est rendus à
entreprendre des démarches auprès de la Commission canadienne des
transports pour avoir les autorisations requises.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que vous pensez avoir des
rencontres bientôt, sous peu, parce que ça fait assez longtemps,
je pense, que ce dossier-là est discuté à votre
ministère, au ministère des Transports?
M. Simard: oui. je pense qu'on m'a dit dernièrement qu'on
prévoyait la rencontrer dans le courant de l'été. je pense
qu'il y a une rencontre de cédulée avec elle.
Mme Carrier-Perreault: Quand vous parlez du courant de
l'été, ça veut dire quoi? Avant les vacances?
M. Simard: On voudrait avant les vacances, oui.
Mme Carrier-Perreault: Ça veut dire dans le moins de
juin?
M. Simard: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Autant que possible.
M. Simard: Oui
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'on peut compter avoir des
nouvelles après la rencontre ou...
M. Simard: On pourrait vous en donner. On pourrait vous faire
part du résultat de nos démarches à ce
moment-là.
Mme Carrier-Perreault: parce que c'est un dossier qui est
très important pour la ville de saint-jean-chrysostome et je pense que
vous en êtes au courant. ça fait quand même plusieurs...
M. Simard: Oui. Mais c'est quand même un dossier assez
compliqué. Ce n'est pas une topographie qui est facile. C'est pour
ça que ça a été si long à venir
jusqu'à date.
Mme Carrier-Perreault: Quand vous parlez d'un dossier
coûteux, ça veut dire quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, si on veut adopter les
crédits...
M. Vallières: Juste une précision, on nous parle de
3 200 000 $ dans ce cas-ci.
Mme Carrier-Perreault: 3 000 000 $. C'est moins pire que
l'autoroute d'hier.
M. Vallières: C'est un détail.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
programme des transports...
M. Vallières: Mme la Présidente, juste en
terminant, pour la gouverne du député de Lévis, je veux
lui indiquer que les questions qu'il me posait sur la question des
polymères, sur le tunnel sur la 220 et les questions d'aujourd'hui,
ça devrait lui parvenir à l'intérieur de la quinzaine
qu'on prend. J'ai suffisamment d'information pour vous dire qu'on va être
en mesure de... Et n'était-ce que je sois, la semaine prochaine, en
tests à l'hôpital, vous les auriez déjà, je pense,
pour certains documents, dès la fin de la semaine. En tout début
de l'autre semaine, ça devrait vous parvenir.
M. Garon: Nous autres, on voulait juste vous accommoder
aujourd'hui. Si on avait su que vous aviez des obligations la semaine
prochaine, je n'y aurais pas fait allusion et je calcule que ce sont des choses
personnelles.
M. Vallières: Alors, d'ici à deux semaines, vous
aurez les documents dont vous aurez besoin.
M. Garon: On a voulu vous donner un coup de main, pour
aujourd'hui, en tenant compte que...
M. Vallières: Ah! j'apprécie
énormément la collaboration, Mme la Présidente, du
député de Lévis! Je veux mentionner le haut niveau de
responsabilité dont il fait preuve en s'attribuant tout le temps
nécessaire, tel que convenu d'ailleurs, et évidemment je veux
l'assurer aussi que ia collaboration dont il fait preuve lui sera remise au
centuple par celui qui lui parie à la première occasion.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M le
ministre.
M. Garon: Bien, centuple! Cent fois zéro, ça ne
donne pas grand-chose!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallières: Ça vous donnera zéro!
Espérons qu'on ne tombera pas dans le négatif!
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que les
crédits du ministère des Transports, programme 3, Construction du
réseau routier, sont adoptés?
Des voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
programme 4, Conservation du réseau routier, est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
des crédits du ministère des Transports...
M. Garon: C'est parce qu'on trouve qu'il n'y en a pas assez.
C'est dans ce sens-là que je dis "sur division".
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
des crédits du ministère des Transports est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
sous-commission ajourne ses travaux sine die.
M. Garon: Merci, Mme la Présidente.
(Fin de la séance à 16 h 57)