Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Remarques préliminaires
M. Duhaime: Je n'avais pas pensé que ce projet de loi
allait soulever tant d'enthousiasme. Je m'en excuse.
Le Président (M. Lachance): Je vous l'avais dit, M. le
ministre.
M. Duhaime: La première chose que je devrais dire pour
ceux et celles qui sont venus nous rejoindre et, j'imagine, pour suivre les
travaux de cette commission parlementaire, je pourrais vous expliquer, si mes
collègues de l'Opposition me le permettent, parce que ce n'est
habituellement pas mon rôle, de quelle manière nous entendons voir
se dérouler les travaux que nous commençons maintenant.
Cet après-midi, nous étudions, article par article, un
projet de loi qui s'appelle Loi modifiant la Loi sur les assurances et d'autres
dispositions législatives. Soyez sans inquiétude, cela rejoint la
Fédération des mutuelles d'incendie, malgré le nom que je
viens d'évoquer. C'est un projet de loi qui, à première
vue, a une centaine d'articles, ce qui est trompeur parce que l'article 93 en
contient 273. Pour la bonne marche de nos travaux, nous croyons que nous avons
du travail jusqu'à 18 heures et, très certainement, pour les
couche-tard, jusqu'à minuit et peut-être après, surtout que
le député d'Argenteuil vient de nous rejoindre.
Des voix: Hal Ha! Ha!
M. Duhaime: Je pense qu'il serait important de signaler que cette
commission n'est pas actuellement saisie d'un autre projet de loi, qui est le
projet de loi 213, projet de loi privé qui a trait à la Loiconcernant la Société mutuelle de réassurance du
Québec. Sur le plan parlementaire et technique, il nous faut d'abord
disposer du projet de loi 32, article par article, et, ensuite, le projet de
loi 213 sera appelé à son tour en commission, quelque part dans
le courant de la journée de demain.
Nous ne pensons pas devoir entendre des intervenants sur le projet de
loi 32. Donc, je n'ai aucune objection, quant à moi, à ce que
nous ayons des personnes en face de nous, derrière nous, à gauche
et à droite qui suivent les travaux que nous allons maintenant
entreprendre. Si vous voulez passer une heure, deux heures, trois heures, cinq
heures, dix heures avec nous, vous êtes les bienvenus. Si vous restez
tout ce temps, je vous en féliciterai très chaleureusement. Cela
vous donnera une idée du genre de travail que les députés
font en commission parlementaire.
Voilà à peu près ce que je voulais dire. Je dis
aussi, parce que je reconnais des membres, autant des mutuelles en
région que des membres dirigeants de la fédération, que
nous n'entendons pas, pour l'instant, recevoir des dépôts de
mémoires ou des explications additionnelles, soit sur le projet de loi
32, soit sur le projet de loi 213. Je conçois donc que ceux qui sont
présents veulent suivre les travaux de cette commission parlementaire et
qu'ils veillent au grain, comme on dit. Là-dessus, M. le
Président, je serais prêt, quant à moi, lorsque vous aurez
appelé l'article 1, à commencer les travaux.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: Ce serait pour vérifier si on nous
appelle à la Chambre.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que vous pourriez faire
le messager, M. le député d'Iberville?
M. Beauséjour: Non. On va demander à quelqu'un de
le faire.
Le Président (M. Lachance): Les cloches sonnaient. Il est
possible que nous soyons interrompus pour un vote, d'ici à 18 heures.
À ce moment-là, on suspendra nos travaux et, selon le temps que
cela pourra durer, ce sera pour longtemps ou pour peu de temps. M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce, vous avez des propos
préliminaires?
M. Scowen: Oui. Premièrement, je veux remercier tous ceux
et celles, s'il y a des "celles", qui sont venus ici aujourd'hui manifester
leur grand intérêt à ce projet de loi. Comme vous le savez,
le Parti libéral, l'Opposition officielle, a appuyé le projet de
loi en deuxième lecture, à l'Assemblée nationale. Nous
avons soulevé un certain de nombre de questions, de modalités
surtout, dont nous avons l'intention de discuter avec le ministre pendant cette
étude du projet de
loi, article par article. Je dois vous dire que nous avons eu
l'entière collaboration de la fédération, de M. Fontaine
et de ses collègues qui sont à sa gauche et à sa droite,
ainsi que des représentants des sociétés qui ne sont pas
tout à fait d'accord avec tous les détails du projet de loi. Je
suis persuadé, quant à moi, que, d'ici à la fin de nos
travaux, on va trouver une solution qui sera acceptable pour tout le monde, je
l'espère. Je pense que le ministre, le gouvernement et nous voulons
travailler ensemble afin de trouver quelque chose que toutes les parties en
cause pourront reconnaître comme une solution juste, équitable,
dans cette démarche très importante que fait l'industrie des
assurances afin de lui permettre de devenir - les compagnies impliquées
dans ce projet de loi - plus forte et de faire une concurrence encore plus
intéressante sur la base d'une expérience qui date maintenant de
plus d'une centaine d'années.
Alors, on est très conscient de l'importance du projet de loi.
Personnellement, je travaille sans cesse là-dessus et ce, depuis six
semaines, et on va continuer de travailler jusqu'au moment où l'on
trouvera une solution qui pourra être, je le répète,
équitable et juste, reconnue comme équitable et juste par tout le
monde. Je dois dire, en terminant, que j'appuie la proposition du ministre
quant au déroulement de nos travaux. Merci.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député. M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, je ne solliciterai pas le
consentement de la commission pour faire un dépôt de documents,
mais je voudrais quand même indiquer que, demain, à
l'Assemblée nationale, un de mes collègues ou moi-même
ferons le dépôt de résolutions de la
Fédération des mutuelles d'incendie, de même qu'une
résolution de la Société mutuelle de réassurance du
Québec, et de 41 résolutions de sociétés mutuelles
membres du mouvement mutualiste qui approuvent les projets de loi 32 et 213
tels que déposés devant l'Assemblée nationale. Je le donne
en avis tout de suite. Je n'ai même pas besoin de le donner en avis, M.
le Président, c'est une indication de mon intention de le faire demain,
au dépôt de documents.
Le Président (M. Lachance): M. le ministre, je ne voudrais
pas qu'on s'enfarge dans la procédure, mais, selon les règles de
procédure, à l'article 62 de l'Assemblée nationale,
habituellement, lorsqu'on dépose une pétition, c'est dans le but
d'obtenir le redressement d'une situation qu'on considère comme injuste.
Alors, d'après ce que je peux comprendre, ce n'est pas tout à
fait ce que vous avez entre les mains, c'est plutôt d'appuyer ce que le
gouvernement a l'intention de proposer à l'adoption.
M. Duhaime: C'est parce que j'ai un problème avec les
règlements, M. le Président. Ce que je voulais vous signaler
essentiellement, c'est que la fédération, la
société mutuelle et 41 sur 42 sociétés mutuelles
sont d'accord avec le projet de loi. C'était la seule manière que
j'avais de vous l'indiquer.
Étude détaillée
Le Président (M. Lachance): Le message est passé,
M. le ministre. Alors, j'appelle l'article 1. Commençons.
M. Duhaime: J'en proposerais l'adoption, M. le
Président.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 1 est
adopté? Adopté.
M. Scowen: D'accord, adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 2.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
3?
M. Scowen: Papillon.
M. Duhaime: Un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le ministre.
M. Duhaime: Est-ce que vous avez des photocopies des amendements?
Un instant, M. le Président; II va y avoir quelques amendements qui
viendront. Nous les avons transmis, je crois, à nos collègues de
l'Opposition officielle. Je voudrais m'assurer que vous les avez en main, M. le
Président.
Le Président (M. Lachance): Non, M. le ministre,
malheureusement.
M. Duhaime: Un instant! On va vous donner la liste
complète des amendements. Alors, vous pourrez à la fois nous
suivre, parce qu'il y en a une bonne brochette.
Le Président (M. Lachance): Allez-y.
M. Duhaime: Alors, comme on fait d'habitude, je vais devoir vous
en imposer la lecture.
Le Président (M. Lachance): Alors,
l'amendement...
M. Duhaime: Ou bien vous pourriez le faire, M. le
Président, vous avez une belle voix.
Le Président (M. Lachance): Oh! Ce n'est pas si certain
que cela, M. le ministre. Alors, remplacer l'article 3 par le suivant:
"L'article 35 de cette loi est modifié par la suppression, dans les
troisième et quatrième lignes du troisième alinéa,
des mots "sur la vie". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 3, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 4. C'est adopté? J'appelle l'article 5.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 5, adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Scowen: Adopté.
M. Duhaime: Un instant, M. le Président!
Sociétés mutuelles d'assurance
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le ministre. Si je
comprends bien, à l'article 6, il y a des...
M. Duhaime: Je voudrais que l'on s'entende, M. le
Président. À l'article 6, nous allons ouvrir sur le chapitre III
qui comprend des dispositions très nombreuses. Il y en a 273. Pour le
Journal des débats, je pense que, si on commence à se
référer à l'article 6, sous-section 93, 2, 3, 10, 134, on
n'en sortira pas. Est-ce qu'on pourrait, lorsqu'on formulera les amendements,
se référer à 93, point, tel numéro, de sorte que
tout le monde saura, au niveau de la transcription de nos brillants
débats, que nous sommes toujours sous la rubrique du chapitre III,
Sociétés mutuelles d'assurance, pour que personne ne se
perde?
Le Président (M. Lachance): Excellente suggestion, M. le
ministre. Je voudrais indiquer à ceux qui nous écoutent que
l'Assemblée nationale, en commission, ce n'est pas toujours comme cela.
Le député d'Argenteuil en est témoin. La semaine
passée, on a passé cinq ou six jours sur 25 articles d'un projet
de loi. Alors, cela ne va pas toujours aussi vite que cela. Ceci dit, revenons
à nos moutons, 93. 2.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: C'était 56 articles et non pas 25 qui avaient
été adoptés après quelques jours.
Le Président (M. Lachance): C'est possible, M. le
député d'Argenteuil. Cela m'a paru très long,
cependant.
M. Ryan: Vous veniez occasionnellement, vous n'étiez pas
là tout le temps. Vous aviez des chances d'aller vous reposer, mais,
nous, nous étions là tout le temps. On profitait de vos absences
pour aller plus vite.
Une voix: En général, c'est le contraire.
Le Président (M. Lachance): Je veux bien vous croire sur
parole, mais j'aimerais que les gens puissent aller vérifier par
écrit. Alors, l'article 93. 2 est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 93. 3.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
4?
M. Scowen: C'est un article sur lequel on voudrait avoir un
éclaircissement de la part du ministre. Je vais l'attendre, il est en
train d'écrire ses mémoires.
M. Duhaime: Je suis trop jeune, cher ami, pour écrire des
mémoires.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 93. 4, M. le
ministre.
Une voix: Allez-y.
M. Scowen: La question qu'on veut poser au sujet de l'article 93.
4 porte sur le pouvoir qu'on accorde à la fédération. On
donne effectivement aux sociétés mutuelles le droit de faire
autre chose que de l'assurance de dommages, si elles le désirent. C'est
dans l'esprit de décloisonnement qui a été effectué
par la loi 75. Elles peuvent donc fournir à leurs membres le financement
des primes d'assurance, offrir les produits d'une institution
financière, gérer des immeubles et exercer toute autre
activité que le ministre autorise, mais on constate
que chaque société mutuelle peut avoir le droit de faire
ces activités avec l'autorisation de la fédération. Est-ce
que le ministre peut expliquer pourquoi il ne veut pas permettre à
chaque société mutuelle de prendre ses propres
responsabilités dans ce domaine, bien sûr, avec l'approbation de
l'inspecteur général, sans que la fédération
même ait un droit de regard là-dessus? (16 h 45)
M. Duhaime: Je pense pouvoir répondre d'abord que cette
disposition à 93. 4 s'inspire en partie de l'article 33. 1 de l'actuelle
Loi sur les assurances. Vous n'avez peut-être pas en main cette
disposition, mais, de façon générale, c'est d'exercer,
à l'égard de contrats de rentes qu'elle administre, les sommes
assurées qu'elle conserve et d'exercer, à l'égard des
activités pour lesquelles une autre loi lui reconnaît
compétence, les activités d'une compagnie de fidéicommis,
de fournir le financement des primes d'assurance et les cotisations de rentes,
d'offrir des services de dépôt à l'égard de valeurs,
d'offrir en vente les produits d'une institution financière, de faire du
crédit-bail et de gérer des immeubles.
D'une façon générale, il est bien certain que, dans
l'esprit d'ensemble du réaménagement que nous voulons faire du
mouvement mutualiste au Québec, même dans l'hypothèse que
vous posez où l'inspecteur général dirait: Oui, une des
mutuelles membres de la fédération est en mesure de se
décloisonner, en quelque sorte, et d'offrir des produits beaucoup plus
variés, je pense qu'il est sage, dans cette réorganisation que
nous faisons, que la fédération ait son mot à dire. Si je
comprends bien cette disposition de la loi, la société mutuelle
pourra vivre le décloisonnement, mais avec l'accord de la
fédération.
Je pense que les responsabilités et les relations qui,
désormais, régiront la fédération et les
sociétés mutuelles seront transformées par rapport
à ce que nous avons connu dans le passé. Je pense qu'il est sage
de prévoir, en tout cas, pour l'instant, qu'il y ait double
autorisation, c'est-à-dire celle de la fédération et celle
de l'Inspecteur générai des institutions financières, pour
nous assurer que, si jamais une société mutuelle décidait
d'élargir l'exercice de ses activités, elle ait les reins
financiers pour être en mesure d'assurer à sa clientèle un
support, qu'elle soit en mesure aussi de continuer de respecter ses ratios
financiers et que personne n'aille à l'aventure.
M. Scowen: À l'aventure, mais il faut que ce soit
très clair. Si une société mutuelle décide qu'elle
veut, par exemple, offrir à ses membres le financement des primes
d'assurance ou gérer un immeuble et si les membres et le conseil
d'administration de cette société veulent le faire, s'ils votent
pour le faire et que la fédération ne veut pas leur permettre de
le faire, ils ne peuvent pas le faire.
M. Duhaime: Vous avez raison.
M. Scowen: C'est voulu parce que...
M. Duhaime: Est-ce que je dois finir votre phrase ou si c'est
vous?
M. Scowen: C'est vous. Il me semble, dans l'esprit mutualiste,
que, s'il y a une mutuelle dans une région, elle connaît mieux que
quiconque le potentiel, les besoins et les choses qu'elle peut faire. Cela ne
me semble pas très clair, les raisons pour lesquelles vous insistez pour
que la fédération aussi... Il faut reconnaître que
l'inspecteur général va aussi avoir son mot à dire
là-dedans, en pratique.
M. Duhaime: M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, je vous ai peut-être un peu induit en erreur
en voulant être trop précis dans ma réponse, ce qui prouve
qu'il ne faut jamais être trop clair, parfois. L'Inspecteur
général des institutions financières, eu égard
à l'article 93. 4, n'a rien à voir là-dedans. J'ai
mentionné l'inspecteur général tout à l'heure, mais
c'est son pouvoir général de surveillance...
M. Scowen: Voilà!
M. Duhaime: Si une société mutuelle voulait se
lancer dans des entreprises de décloisonnement qui pourraient être
une prime d'assurance, gérer des immeubles, faire des opérations
de fidéicommis, etc., ad hoc, l'inspecteur général n'a pas
à intervenir. Il n'y a qu'une seule et unique autorisation à
obtenir de la part d'une mutuelle qui déciderait d'aller dans le champ
d'application de l'article 33. 1, de la Loi sur les assurances, suivant ce que
l'article 93. 4, sous l'article 6 de la loi 32 lui permettrait, c'est d'obtenir
l'autorisation de la fédération. Cela ne me paraît pas
très malin à obtenir comme autorisation et cela donne une grande
cohésion au mouvement mutualiste, je pense. Ce n'est pas un fait
isolé. Je pense qu'il faut lire le projet de loi dans son ensemble. Tout
le monde sait très bien, je pense, que le projet de loi est clair dans
ce sens. Ceux qui sont membres des conseils d'administration des
sociétés mutuelles des différentes régions du
Québec, aussi bien que de la fédération, sont parfaitement
conscients que ce projet de loi, non seulement va donner plus de
cohésion, à mon point de vue, au mouvement mutualiste, mais va
forcer également les pouvoirs de la fédération. Est-ce que
cela deviendra une simple formalité dans les années qui viennent?
Je l'ignore. Il m'apparaît prudent, en tout cas, avant
d'autoriser une société mutuelle à aller dans
d'autres activités, qu'à tout le moins on obtienne l'accord et
l'autorisation de la fédération. Dans certains cas, j'imagine que
cela va être accepté; dans d'autres, ce sera refusé. C'est
une question d'appréciation du conseil d'administration de la
fédération.
M. Scowen: Je suis d'accord avec vous que cela va entraîner
une plus grande cohésion et que cela va renforcer les pouvoirs de la
fédération, mais je veux que tout le monde soit conscient que,
dans cet équilibre qu'on cherche entre l'autonomie des mutuelles qui,
aujourd'hui, est importante pour quelques-unes et, demain, pourrait
l'être pour d'autres, c'est un élément très
limitatif, à mon avis, quant aux pouvoirs et à l'autonomie de
chaque société mutuelle. Vous perdez, avec la contrepartie qui
est la cohésion, des pouvoirs beaucoup plus sérieux pour la
fédération. Ceci dit, je n'ai pas l'intention d'éterniser
le débat là-dessus. On peut l'adopter.
Affiliation à une
fédération
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 93. 4 est
adopté. J'appelle l'article 93. 5.
M. Scowen: D'accord, adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
6?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
7?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
8?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
9?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Cela va, c'est adopté.
Article 93. 10?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
11?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
12?
M. Scowen: Adopté.
Constitution
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 13?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
14?
M. Scowen:: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
15?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
16?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
17?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
18?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
19?
M. Duhaime: C'est le rapport du directeur
général.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 19 est
adopté. Article 93. 20?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
21?
M. Scowen: Adopté. Peut-on arrêter, après
cela, juste un instant?
Raison sociale
Le Président (M. Lachance): Oui, d'accord. Alors,
l'article 93. 21 est adopté. Article 93. 22?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
23?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
24?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
25?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
26?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance}: Adopté. L'article 93.
27?
M. Scowen: L'article 93. 29 aussi.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 93. 27...
M. Scowen: Toute cette section est adoptée.
Le Président (M. Lachance): Si vous voulez, on va y aller
article par article pour ne pas...
M. Scowen: Si vous le voulez.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 93. 27 est
adopté.
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 28 est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 29?
M. Scowen: Adopté.
Assemblée d'organisation
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. L'article
93. 30?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
31?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. L'article
93. 32?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
33?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
34?
M. Scowen: Adopté.
Siège social
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 34 est
adopté. L'article 93. 35?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 35 est
adopté. L'article 93. 36?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
37?
M. Scowen: Question.
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Scowen: L'article 93. 37. Vous avez l'intention de donner le
pouvoir à la fédération de déterminer les limites
du territoire d'une société mutuelle. On va y arriver
tantôt.
M. Duhaime: Oui.
M. Scowen: Vous avez même un article qui exige que les avis
concernant les réunions et les changements dans les statuts soient
publicisés dans un quotidien du district ou de la région
où est situé le siège social. Si je comprends le sens de
l'article 93. 37, une mutuelle avec un territoire situé en Estrie peut,
sans l'approbation de la fédération ou de l'inspecteur
général, transférer son siège social n'importe
où.
Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction, non? Il me semble que si la
fédération doit avoir les pouvoirs de déterminer le
territoire d'une mutuelle, si cela fait partie de votre plan, celle-ci doit
avoir un certain droit de regard sur l'endroit où sera situé le
siège social.
M. Duhaime: Cette disposition s'inspire - je parle de 93. 37 - de
l'article 35 de la Loi sur les coopératives. Cela n'a rien à voir
avec le territoire comme tel. Il s'agit essentiellement de la localisation du
siège social, qui, règle générale, va être le
plus proche du lieu où on fait affaires. L'article 93. 37, c'est presque
le mot à mot de l'article 35 de la Loi sur les coopératives. Je
vais vous le lire - l'article 35 référant au transfert du
siège social: "La coopérative peut transférer son
siège social dans un autre district judiciaire si elle modifie ses
statuts. Un avis de changement d'adresse de
son siège social doit accompagner toute modification des statuts
visant à le transférer. Dans ce cas, le changement d'adresse
prend effet à la date de la modification des statuts. " J'ai
l'impression que c'est une disposition d'accommodement plus qu'autre chose.
Parfois, vous avez des districts judiciaires qui ont des frontières
contiguës. Alors, pour accommoder, cela peut être des sièges
sociaux qui, parfois, peuvent être à deux coins de rue de distance
ou à trois milles, ou à dix milles. Alors, c'est plus un
accommodement qu'autre chose. Et, pour être bien clair dans ma
réponse, en effet, l'accord de la fédération pour
permettre à une société mutuelle de transférer son
siège social dans un autre district judiciaire ne serait pas
nécessaire. Mais cela n'a rien à voir avec la désignation
territoriale.
M. Scowen: Donc, une société mutuelle à
Granby peut transférer son siège social à
Montréal...
M. Duhaime: Oui. M. Scowen:... si le...
M. Duhaime: Si son conseil d'administration le
décidait.
M. Scowen: Et elle serait tenue, d'après la loi - on le
verra plus tard - d'émettre des avis publics dans un quotidien où
est situé son siège social.
M. Duhaime: C'est exact.
M. Scowen: Ce qui veut dire qu'ils vont émettre les avis
publics dans une région possiblement où il n'y a pas de membres.
(17 heures)
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, je trouve un peu curieux que la
décision portant sur le changement du siège social soit
laissée au conseil d'administration. Il me semble que cela devrait
être une décision qui reviendrait à l'assemblée
générale des membres. On ne change pas d'adresse de siège
social plusieurs fois par année!
M. Duhaime: Je vais être plus précis, M. le
député d'Argenteuil. On dit au paragraphe 93. 37 qu'il faut
d'abord que la décision soit prise au conseil d'administration. Et
j'imagine que, si les statuts sont modifiés, donc pour une modification
de statuts, cela prend une assemblée générale. La question
me paraît plutôt hypothétique qu'un siège social
puisse être déplacé de Granby à Montréal, par
exemple. Cela m'étonnerait beaucoup. Je pense que la disposition
prévoit plutôt des districts judiciaires dont les
frontières peuvent être très près l'une de l'autre,
l'endroit d'une ville par rapport à une autre. C'est simplement une
mesure d'accommodement. Mais, cela m'étonnerait qu'une assemblée
générale d'une mutuelle, sur une proposition de son conseil
d'administration, décide d'aller aménager ses pénates
à 150 ou 200 milles de son territoire normal, là où ses
clients sont, là où ses membres se trouvent, là où
elle fait ses affaires.
M. Ryan: Je ne sais pas si le ministre a répondu
correctement à ma question. Vous dites que le conseil d'administration
peut prendre la décision et ensuite, si cala implique un changement aux
statuts, cela ira à l'assemblée générale. Est-ce
cela que vous avez dit?
M. Duhaime: Oui, vous le retrouvez, M. le
député...
M. Ryan: Ce n'est pas cela qui est dit dans l'article. Ce n'est
pas cela qui est dit ici! En tout cas, en général...
M. Duhaime: On va lire cela ensemble. Si vous revenez à
l'article précédent, l'article 93. 36, il y a des dispositions
qui permettent, sur simple résolution du conseil d'administration, de
changer l'adresse du siège social dans la mesure où ce
siège social demeure à l'intérieur du district judiciaire
qui est indiqué dans les statuts. Maintenant, l'article 93. 37
prévoit le cas où une société mutuelle
déciderait de déplacer son siège social à
l'extérieur du district judiciaire dans lequel il se trouve. À ce
moment-là, il faut une modification des statuts. Si vous allez plus
loin, dans le projet de loi, M. le député d'Argenteuil, vous
allez voir à l'article 93. 107. Mais d'abord, je vais lire l'article 93.
37 pour la bonne compréhension: "Une société mutuelle
d'assurance peut transférer son siège social dans un autre
district judiciaire si ses statuts sont modifiés à cette fin... "
La question est donc de savoir comment une société mutuelle peut
modifier ses statuts. La réponse est à l'article 93. 107: "Les
statuts d'une société mutuelle d'assurance ne peuvent être
modifiés que par règlement adopté par le vote d'au moins
les deux tiers des membres présents à une assemblée
spéciale convoquée à cette fin. Ce règlement doit
autoriser un des administrateurs à signer les statuts de
modification".
Le Président (M. Lachance): Ça va?
M. Ryan: Je pensais au cas où, dans le district
judiciaire, il y aurait deux villes qui seraient en rivalité. Il
pourrait arriver qu'on décide de changer le siège social d'une
ville à l'autre, à l'intérieur du district judiciaire,
et que cela vienne aiguiser des chicanes à l'intérieur de
l'organisme. Je ne sais pas s'il ne devrait pas y avoir au moins une
ratification prévue par l'assemblée générale.
M. Duhaime: À l'article précédent,
voulez-vous dire?
M. Ryan: L'explication pour le reste, cela va.
M. Duhaime: On va discuter de cela, parce qu'on me dit qu'il peut
y avoir des frais, plus les timbres. Il y a des coûts inhérents
à votre proposition, M. le député d'Argenteuil. On se
comprend bien. Il ne s'agit pas de déplacer le siège social d'un
district judiciaire à un autre, il s'agit de déplacer le
siège social d'une adresse à une autre adresse, peu importe dans
quelle localité elle se trouve, mais à l'intérieur du
district judiciaire. Ce que vous semblez nous proposer, c'est une modification
des statuts pour un simple changement d'adresse. Cela veut dire que dans
certaines sociétés mutuelles qui pourraient avoir quelques
milliers de membres, cela voudrait dire tout l'appareil de la bureaucratie qui
se met en route pour aviser chacun des membres, les convoquer à une
assemblée générale spéciale, faire la proposition
du conseil d'administration et, ensuite, demander le vote requis par les
dispositions de l'article 93. 107, tel que je l'ai indiqué
tantôt.
Je ne sais pas si vous avez, un cas précis à l'esprit,
mais j'ai l'impression qu'on travaille sur des hypothèses. Qu'il y ait
des querelles, parfois, d'une ville à l'autre, d'une préfecture
à l'autre ou d'une municipalité à l'autre, je pense que
tant qu'on aura 1600 grands clochers au Québec, cela va être
presque normal que cela se dérouie comme cela. Je n'ai pas le sentiment
qu'on doit changer les adresses aussi souvent que cela dans le mouvement
mutualiste.
Une voix: Bien non, comme une compagnie d'assurances.
M. Duhaime: Je pense qu'au moment où une
société mutuelle établit son siège social, c'est un
choix qui est fait judicieusement, et on indique une souplesse dans la loi en
permettant au conseil d'administration de pouvoir déplacer son
siège social à l'intérieur du district judiciaire sans
autre formalité qu'une décision du conseil. Si on décide
de sortir de son district judiciaire, à ce moment, on oblige un
amendement aux statuts, ce qui veut dire la convocation soit d'une
assemblée spéciale ou encore une ratification, si cette
décision est prise par le conseil d'administration, à une date
très rapprochée de l'assemblée générale.
M. Scowen: Ma préoccupation, quand même, est tout
autre, et je veux faire référence à l'article 93. 65.
M. Duhaime: L'article 93 quoi?
M. Scowen: L'article 93. 65 par référence à
l'article 93. 36. À l'article 93. 65, vous dites qu'un avis de
convocation - il y a d'autres exemples - d'une assemblée... "ou dans un
quotidien atteignant la localité où la société
mutuelle d'assurance a son siège social... " Il me semble que
l'idée de base, c'est d'informer les membres, et ici, à l'article
93. 36, vous donnez le droit à une société de situer son
siège social où elle veut. Je ne parle pas d'un exemple
éloigné de 250 milles, je parle de la possibilité qu'une
mutuelle, située à Granby, qui est à 40 milles de
Montréal, puisse décider de situer son siège social dans
un édifice à Longueuil. Et, en vertu de la loi, elle sera
obligée uniquement de produire un avis de convocation
générale dans un quotidien de la région de Longueuil. Il
me semble qu'il y a là quelque chose qui n'est pas cohérent.
M. Duhaime: On va regarder cela.
M. Scowen: C'est peut-être un amendement à l'article
93. 65 qui...
M. Duhaime: Avant de discuter d'un amendement à l'article
93. 65, le temps que Me Bouchard fasse une petite consultation -je pense que
vous avez un point intéressant -est-ce qu'on pourrait revenir à
l'article 93. 37 et l'on reprendra, au passage, l'article 93. 65,
tantôt?
M. Scowen: C'est l'article 93. 36? Les articles 93. 35 et 93. 36.
C'est surtout 93. 36.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 36 a
été adopté.
M. Duhaime: 93. 36 a été adopté, je
crois.
M. Ryan: J'avais encore une remarque à faire. Je ne me
souviens pas qu'il ait été adopté.
M. Duhaime: II a été adopté, mais cela ne
fait rien. Vous pouvez faire votre remarque, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je voudrais simplement soutenir qu'en principe il
m'apparaît absolument élémentaire que, dans une
société démocratique de type mutuelle, la
détermination du siège social soit une décision qui
relève, en dernière analyse, de l'autorité des membres et
non pas seulement
du conseil d'administration, et ce, même à
l'intérieur de son territoire. Si l'argument qu'a invoqué le
député de Notre-Dame-de-Grâce à propos de l'article
93. 65 pouvait ajouter du poids à cette position, j'en serais fort
heureux. Je voudrais que le ministre y repense un peu. Je ne demande pas qu'on
s'éternise là-dessus. Je ne sais pas, il me semble que
d'écrire cela ainsi: le conseil d'administration... Il me semble que
c'est un peu preste.
M. Duhaime: M. le Président, ce qu'on pourrait
peut-être imaginer, pour la bonne marche de nos travaux, c'est de tenir
en suspens l'article 93. 36, que nous venons d'adopter, au lieu de l'adopter,
et l'article 93. 37 se trouverait réglé. On reviendra sur
l'article 93. 36. M. le député d'Argenteuil.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Juste avant de le suspendre...
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Iberville, vous vouliez intervenir?
M. Beauséjour: J'attends qu'il y ait des oreilles
attentives. Aussi bien au député d'Argenteuil dans ce qu'il
propose, c'est-à-dire l'article 93. 36, entre autres, si, bien
sûr, il y avait ratification, en fin de compte, peut-être que cela
vaudrait la peine d'être évalué, étant donné
surtout que si c'est une question... Supposons qu'un édifice
brûle; à ce moment-là, il faut que la société
déménage rapidement. Si on étudie la possibilité
d'avoir la ratification d'une décision, je pense que ce serait beaucoup
plus pratique.
M. Ryan: Cela va très bien, j'accepte ce que vous
dites.
Le Président (M. Lachance): De toute façon, on peut
passer à l'article 93. 38, les deux précédents
étant suspendus.
M. Duhaime: C'est la loi actuelle. M. Scowen: Pour les
mutuelles?
Le Président (M. Lachance): Alors, est-ce que l'article
93. 38 est adopté?
M. Scowen: L'article 93. 38, oui.
Capital social
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
39?
M. Scowen: Ah!
Le Président (M. Lachance): Avec un point d'exclamation,
M. le député?
(17 h 15)
M. Scowen: Oui, j'ai une question à poser. À
l'article 93. 39, M. le Président, j'ai fait un débat exhaustif
et fatigant, j'en suis certain, avec votre prédécesseur, sur la
question des parts plus légères pour lessociétés mutuelles ou les compagnies mutuelles d'assurance.
Les commentaires que j'ai faits à l'époque valent, même je
pense d'une façon plus importante, dans le cas des
sociétés mutuelles d'assurance. La question que je veux vous
poser est la suivante: Quel est l'objectif visé par ce droit
d'émettre des parts privilégiées pour une
société mutuelle d'assurance de dommages? Je vois là une
incohérence. Je l'ai trouvée dans la loi 75, je la retrouve d'une
façon plus importante encore ici. Pour ma part, cela n'a rien à
faire avec les principes, avec l'idée de base, avec l'orientation
générale, avec les traditions et avec les objectifs d'une
compagnie mutuelle d'assurance de dommages. J'aimerais que quelqu'un m'explique
comment, dans le cas concret de ces sociétés, l'émission
des parts privilégiées pourrait être conforme à
l'esprit de leur existence même.
M. Bouchard a déjà entendu la question, il y a quelques
mois, ainsi que la réponse de votre prédécesseur.
J'aimerais avoir la vôtre, s'il y en a une. Parce qu'on a voté
contre cela dans le projet de loi 75 et, à moins que vous n'ayez de
meilleures explications que celles avancées par M. Parizeau, on a
l'intention de voter contre pour la deuxième fois.
M. Duhaime: Attendez. Je vais demander à Me Bouchard,
qu'on a l'avantage d'avoir avec nous, l'Inspecteur général des
institutions financières, de nous rafraîchir la mémoire.
Peut-être qu'aujourd'hui il aura une présentation nouvelle des
mêmes arguments ou des arguments nouveaux.
M. Scowen: Une présentation nouvelle parce que jamais il
ne l'applique directement à ces compagnies.
M. Duhaime: Allez-y donc.
Le Président (M. Lachance): Alors, M. Jean-Marie Bouchard,
Inspecteur général des institutions financières.
M. Bouchard (Jean-Marie): Comme vous le savez, M. le
député, les coopératives ont une base de capitalisation
très limitée par définition. N'ayant pas de
capital-actions, elles peuvent difficilement soutenir un développement
à très long terme, sauf par la génération de
produits internes, de revenus
internes qui s'accumulent dans les réserves. Alors, c'est vrai,
par exemple, pour le système mutualiste dans le secteur des caisses
d'épargne, comme les caisses populaires; c'est vrai pour les
coopératives de quelque nature de consommation. C'est également
vrai pour un mouvement mutualiste de la nature des sociétés
mutuelles.
Dans le cas actuel, dans la loi qui régit actuellement les
sociétés mutuelles, non seulement il n'y a pas de base de
capitalisation, mais il y a un système de souscriptions
entièrement axé sur le billet de souscription, une notion qui
existait depuis le début du siècle. Il était fondé
sur le principe d'une mise en commun des risques: lorsque c'est
nécessaire, on appelle et les gens versent. Quand ce n'est pas
nécessaire, on créait ce qu'on appelait une réserve de
stabilisation pour équilibrer un peu les primes d'année en
année. Mais c'était vraiment l'idée d'une
communauté d'intérêts qui souscrivait lorsque le besoin
s'en faisait sentir.
Le mouvement mutualiste a pris une ampleur que vous connaissez et qui
nécessite une consolidation, non seulement pour maintenir sa part de
marché, mais pour lui permettre de continuer à jouer son
rôle. Actuellement, dans la province de Québec, ils sont au
huitième rang. Ils ont une compagnie de réassurance qui va
très bien. Donc, ils sont solidement implantés dans la
communauté et ils sont répartis dans tout le territoire de la
province de Québec. Sauf que, étant des mouvements de la base, de
communautés, partant de désirs de communautés locales qui
se sont acharnées à bâtir des sociétés
mutuelles dans les endroits où les compagnies d'assurances ne voulaient
pas aller, dans les endroits où personne ne voulait subvenir à
leurs besoins, ils se sont pris en main, ils ont développé cet
outil qui s'appelle les sociétés mutuelles. Évidemment,
aujourd'hui, cela devient un marché intéressant pour les
compagnies d'assurances de les concurrencer, mais cela n'a pas
été le cas très longtemps. Et même encore, dans
certains secteurs, les compagnies d'assurances n'y vont qu'en proposant des
primes fort élevées.
Donc, elles existent au nombre de 46, mais elles sont relativement de
petite taille. Donc, elles sont vulnérables, elles ne sont pas à
l'abri d'une difficulté majeure qui puisse survenir, à un moment
donné, d'où cette idée de consolidation pour leur
permettre de passer à travers des coups difficiles.
Deuxième principe - là, j'en reviens immédiatement
à votre question - étant des mouvements mutualistes à base
coopérative, tous ceux-ci ont telle chose que le capital social minimal.
Cela veut dire que c'est un commencement de capitalisation, tout comme, dans
une caisse populaire, vous avez une part sociale de qualification. Ainsi, en
permettant aux sociétés mutuelles de se capitaliser par
l'émission de parts sociales, plus les réserves qu'elles pourront
accumuler, c'est là un commencement vers une capitalisation. Le principe
de la part sociale est celui d'une mutuelle, peu importe le nombre de parts que
vous détenez: un homme, un vote. Les parts sociales seront
rémunérées seulement si l'assemblée
générale y consent et au montant déterminé par
l'assemblée générale. Vous avez une mesure de protection
qui est importante. C'est que la société mutuelle ne peut pas
rembourser sa part sociale si elle n'est pas dans la situation prévue
dans la Loi sur les assurances pour respecter les normes
financières.
Mais les parts sociales, ce n'est pas suffisant pour permettre aux
sociétés mutuelles, comme je le disais, non seulement de
consolider leur marché, mais de prendre de l'expansion. Il fallait
trouver un moyen, comme il a été fait dans le domaine des
compagnies mutuelles, de les capitaliser sans pour autant en faire des
entreprises capitalistes. C'est pratiquement un cercle vicieux. C'est
pratiquement une aventure qui semble difficilement conciliable, sauf que,
pourquoi l'a-t-on fait, l'an dernier, dans le cas des compagnies mutuelles?
C'est que, depuis fort longtemps - et l'exemple est venu du milieu agricole -
dans la province de Québec, notre loi permettait aux coopératives
d'émettre des parts privilégiées. Si vous prenez les
coopératives qui se sont développées dans le domaine
agricole, cela a justement été ce qui les a sauvées. Cela
n'aura pas été uniquement par les parts sociales. Elles ont donc
émis des parts privilégiées qui sont de la nature
d'actions privilégiées, si vous voulez, mais qui étaient
un surplus d'apport à l'entreprise, qui participaient, qui
étaient virées au surplus, mais qui, pour autant, ne
transformaient pas cette entreprise en entreprise à capital-actions.
C'est ce qu'on a fait, l'an dernier, pour les coopératives, pour
les compagnies, sauf les sociétés mutuelles et, ici, en mettant
des parts privilégiées, si vous vous rappelez les autres
dispositions des parts privilégiées, c'est qu'elles participent
de la nature de la capitalisation - au sens général du terme
-c'est-à-dire qu'elles ne sont pas rachetables avant cinq ans et,
même avant le remboursement, la société doit satisfaire aux
critères et aux normes de solvabilité prévus par la loi
pour les racheter.
D'autre part, cela permet à la société d'aller
chercher de l'argent frais, de l'argent de l'extérieur, qui ne provient
pas uniquement de la production de profits, donc permet, justement,
d'entreprendre une phase de développement. C'est pourquoi on
prévoit une période de cinq ans; c'est que cela va
lui permettre de prévoir de cinq ans en cinq ans, le mode de
remboursement de sa part sociale, son "cash flow".
M. Scowen: Laissez-moi vous présenter la contrepartie de
cet argument. Vous dites, effectivement, qu'il faut trouver un moyen de
capitaliser une organisation qui n'est pas capitaliste. Comme vous l'avez dit
vous-même, c'est un peu la quadrature du cercle, c'est impossible. Je
vous propose que vous avez déjà trouvé deux façons
de capitaliser ces sociétés avec le fonds de garantie et la
société de réassurance. À toutes fins utiles, ces
sociétés sont des sociétés mutuelles d'assurance.
Leur objectif, leurs responsabilités, c'est l'assurance
générale, si vous voulez, l'assurance-incendie,
l'assurance-dommages. Si la fédération a un fonds de garantie qui
est solide et géré de façon responsable, si le personnel
agit de façon compétente, et je suis certain qu'ils vont dans la
réassurance, et ces sociétés font elles-mêmes la
réassurance de façon responsable, je vous propose une base du
capital pour soutenir ces sociétés pendant les années qui
sont pires que les autres. Si vous ajoutez des actionnaires à ces
sociétés mutuelles, vous mettez les administrateurs devant une
série d'exigences et de responsabilités qui sont tout autre que
les responsabilités d'administration d'une compagnie d'assurances.
Vous les mettez, probablement, devant la responsabilité d'aller
chercher des investissements dans les immeubles ou dans toutes sortes d'autres
choses, pour rentabiliser l'affaire, pour permettre le paiement des dividendes
sur les parts privilégiées. Effectivement, vous créez
toute une autre série de responsabilités qui sont très
près, qui sont à l'intérieur du système
capitaliste. C'est, pour moi, une incohérence et c'est quelque chose qui
n'est pas du tout nécessaire si vous avez un fonds de garantie et une
société de réassurance bien administrée.
Est-ce que les personnes qui détiennent des parts
privilégiées sont des actionnaires dans ces
sociétés? Est-ce qu'elles ont des actions?
M. Bouchard: Non, non.
M. Scowen: Parce que vous les définissez comme une part
plutôt qu'une action.
M. Bouchard: Non, parce que l'article 93. 55 ne confère
à leurs détenteurs aucun droit de vote; ils ne peuvent même
pas convoquer, ni assister aux assemblées, ni quoi que ce soit. Ils sont
dans la position d'un détenteur d'un billet purement et simplement. Ce
sont des créanciers.
Je voudrais revenir sur votre autre point, si vous me le permettez,
parce que vous disiez que, déjà, l'on prévoyait deux
façons de capitaliser. Je crois qu'il y a peut-être une confusion
sur le terme "capitalisation". L'économie générale du
projet de loi 32 est basée sur trois notions: d'une part, la notion de
la fédération qui ne fait que la coordination des services afin
d'assurer justement que le mouvement satisfasse à ses objectifs comme
tels et, à dessein, la fédération n'a aucun pouvoir
financier quelconque pour ne pas, justement, que la fédération
vienne en conflit d'intérêts avec ses membres. Il appartient aux
membres de faire de l'assurance et non à la fédération. La
fédération pourra ainsi mieux jouer son rôle de
supervision, de promotion et d'aide à son mouvement.
Le fonds de garantie est essentiellement un fonds de solvabilité
qui, jamais, ne permettra le développement des institutions et la
façon dont nous l'avons défini, justement, c'est que ce n'est pas
par le truchement du fonds de garantie que le mouvement pourra faire du
développement. C'est tellement vrai que les sociétés
mutuelles n'auront plus dorénavant de cautionnement comme les autres
compagnies d'assurances en ont, mais une partie de ce cautionnement est
remplacé par le fonds de garantie. Or, dans la loi actuelle, jamais nous
ne permettons à une compagnie d'assurances de faire du
développement, même sur cautionnement. Le cautionnement, c'est
essentiellement, comme son nom le dit, au cas où.
Donc, le fonds de garantie est essentiellement un fonds de
solvabilité et un fonds de cautionnement pour s'assurer des
capitalisations minimales. Lorsque le fonds de garantie intervient, cela veut
dire que c'est le temps d'agir, que cela va mal, qu'une corporation, une
société a besoin d'argent pour subvenir à ses pertes ou
encore pour se capitaliser en conformité de la loi. Si jamais une
corporation de fonds de garantie utilisait ces pouvoirs pour faire du
développement, elle dénaturerait complètement son
objectif.
Le troisième point, c'est la SMRQ.
Ah! bien oui, la SMRQ, elle, c'est une compagnie d'assurances, mais
c'est une compagnie d'assurances qui est régie par les lois, la Loi sur
les assurances au même titre que les grosses compagnies d'assurances avec
lesquelles elle doit rivaliser, dont les membres sont les membres des
fédérations et à qui des ristournes seront
distribuées quand et lorsqu'elles seront bien distribuées et
décidées par le conseil d'administration. Donc, je ne peux pas
considérer la SMRQ comme une base de solvabilité ou de
capitalisation du mouvement parce que la SMRQ a d'abord sa
responsabilité première d'assurance et de réassurance et,
dans certains cas, elle a le pouvoir de faire de la vente directe dans les
territoires, avec l'approbation de ses membres. Donc, la
SMRQ ne doit pas non plus dénaturer sa fonction et jouer le
rôle de solvabilité du mouvement. Qu'est-ce qui reste? Il reste
justement le mouvement comme tel, la génération de profits
internes et, deuxièmement, elle émet des parts
privilégiées qui sont de la nature d'un billet et qui
confèrent à leurs détenteurs les bénéfices
et les taux d'intérêt qui sont décrétés dans
les parts privilégiées et qui permet entre-temps, à une
société, d'entreprendre des bases de développement qui
seraient licites.
M. Scowen: La seule chose qui reste, je pense, c'est de
définir ce que vous voulez dire par le développement.
M. Bouchard: Bien voici, M. le député. Je suppose,
par exemple, qu'il y aurait un projet intéressant d'une
société mutuelle. Remarquez que les conditions d'émission
de parts privilégiées, ce n'est pas le conseil d'administration
seul qui va décider, ce sont tous les membres parce que cela
nécessite un règlement d'une assemblée spéciale.
Donc, cela veut dire que, dans l'avis de convocation, on va l'indiquer et on va
indiquer non seulement... C'est comme on a fait d'ailleurs - si on prend
l'exemple dont on s'est inspiré beaucoup, et je l'ai vécu pas
plus tard qu'il y a quelque temps - dans le cas des compagnies mutuelles,
où on émettait exactement la même chose, sauf que cela
s'appelait de titres de participation privilégiés, mais
c'étaient des. parts privilégiées dans le cas des
compagnies mutuelles. Il a fallu soumettre à l'assemblée
générale des membres, le règlement, une brique très
épaisse, qui prévoyait toutes les conditions des parts
privilégiées ou des actions des titres de participation. (17 h
30)
M. Scowen: J'apprécie beaucoup votre explication. Celle
qui m'impressionne encore plus, c'est le fait que, si nous l'avons donné
à La Laurentienne, il faut absolument le donner aux membres de la
fédération aussi. Je pense que, en fin de compte, on ne peut pas
les désavantager par rapport aux grands. Je n'étais pas convaincu
par les arguments sur les grands. Cela fait quand même partie de la loi,
maintenant. Je vous remercie de votre explication, mais on va l'adopter parce
qu'on sait que cela fait déjà partie de la loi 75.
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Argenteuil, je pense que vous voulez intervenir là-dessus.
M. Ryan: Oui, j'ai une couple de questions là-dessus. Vous
avez bien dit, tantôt, M. Bouchard, que la possibilité
d'émettre des actions privilégiées est dans la Loi sur les
coopératives.
M. Bouchard: Oui.
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez donner les avantages de ce
moyen de financement, par rapport au billet qui existe actuellement et dont
vous avez parlé tantôt?
M. Bouchard: Je dirais, M. le député, que ce sont
deux choses complètement différentes. Le fameux billet de
souscription, c'est, au fond, un engagement de payer les primes lorsque ce sera
nécessaire et pour les montants requis pour les besoins des sinistres
qu'ils ont encourus. Tandis que, ici, la part privilégiée, c'est,
comme je vous l'ai dit tout à l'heure, une espèce de billet qui
est émis, un créancier qui consent à prêter de
l'argent à la société mutuelle; donc, il n'a rien à
voir avec le billet de souscription. Les sociétés mutuelles, en
vertu du nouveau plan de l'article 32, vont se comporter exactement de la
même façon que les autres compagnies d'assurances,
c'est-à-dire qu'elles vont émettre des primes. Sur l'avis
d'échéance, chaque détenteur recevra le montant de la
prime qu'il devra payer. C'est ce montant qui sera dû; il n'y aura rien
d'autre en arrière, éventuellement, qui viendra, d'autres
paiements quelconques. Donc, le billet de souscription, c'était un
engagement de soucrire les montants requis, à la fin d'une année,
dépendant de la situation financière de la société
mutuelle, de l'état des risques, des pertes subies, des frais encourus
et ainsi de suite.
M. Ryan: Est-ce que cela va rester?
M. Bouchard: Le billet de souscription disparaît.
M. Duhaime: Je suis en train de jeter un coup d'oeil dans la Loi
sur les coopératives, au chapitre 67. 2. En lisant cela un peu à
vol d'oiseau, si vous allez au chapitre 8 de la Loi sur les
coopératives, à la section I, c'est presque mot à mot.
L'article 37 de la Loi sur les coopératives, par exemple: "Le capital
social d'une coopérative est composé de parts sociales et de
parts privilégiées. Le capital social est variable. " Les seuls
mots qui changent, ce sont "société mutuelle d'assurance" qui
sont remplacés par le mot "coopérative". Alors, c'est similaire.
Vous avez des dispositions semblables concernant les parts sociales et les
parts privilégiées, dans la section III de la Loi sur les
coopératives, de l'article 46 à l'article 49 inclusivement. La
seule différence qui me saute aux yeux, c'est que, dans le cas des
sociétés mutuelles, le délai de rachat est de cinq ans et,
dans le cas des coopératives, le délai de rachat est de trois
ans.
Le Président (M. Lachance): L'article
93. 39 est-il adopté. Est-ce que c'est adopté, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
40?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance); Adopté. Article 93.
41?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
42?
M. Duhaime: L'article 93. 42 est-il adopté?
M. Scowen: Non, l'article 93. 42, juste un instant, s'il vous
plaît. J'ai des questions à poser sur la nécessité
des parts sociales. L'objectif est, en fin de compte, de moderniser la loi et
de réduire le plus possible les coûts et les problèmes
administratifs de ces sociétés. Je peux imaginer que, sur le plan
symbolique, il est intéressant de retenir l'idée des parts
sociales. Mais vous avez dit vous-même et l'inspecteur
général a dit lui-même que, effectivement, c'est une
façon insatisfaisante de chercher le capital pour le
développement de la société. Je pense qu'il venait juste
de le dire. L'exigence d'acheter une part sociale - et je sais que cela existe
dans le mouvement coopératif aujourd'hui, sans aucun doute, mais parce
qu'on est en train de refaire une loi ici et de la rendre moderne, quand on
pense à tous les coûts engagés dans l'émission des
parts sociales de 5 $, et le remboursement de ces parts sociales et
l'administration qui est en cause là-dedans, quand une personne
décide de ne plus être membre, est-ce que quelqu'un peut
m'expliquer la raison pratique pour la nécessité de garder cet
élément?
M. Duhaime: La première chose que je dirai
là-dessus est d'abord que cela s'inspire des dispositions
législatives que vous retrouvez dans l'ensemble des mouvements
coopératifs. La Loi sur les coopératives est explicite
là-dessus. Je vous rappelle que l'article 93. 43 dit: "Le prix de chaque
part sociale ne peut être inférieur à 5 $. " Il y a donc un
plancher, ce qui laisse la porte ouverte à ce que le prix de la part
sociale de qualification pourrait être augmenté. Parce qu'on veut,
au niveau d'un mouvement mutualiste ou encore coopératif, se
démarquer très clairement d'une structure de compagnie à
capital-actions comme on la retrouve dans d'autres dispositions de la Loi sur
les compagnies, ici cela peut paraître assez curieux pour un capitaliste
comme vous, M. le député, de voir un membre d'une mutuelle qui
aurait, disons, 100 parts sociales - je donne cela comme exemple - à 5 $
cela fait 500 $. Il a un droit de vote de la même manière que si
j'étais membre avec une part sociale à 5 $. Cela fait non
seulement partie de leur volonté de continuer de cette façon,
mais cela fait partie aussi de la bonne vieille tradition, je dirais, entre
guillemets "égalitaire" et mutualiste qu'on retrouve aujourd'hui.
Je dis chapeau à ces gens-là qui, parfois malgré
des distorsions qui peuvent exister numériquement dans la
détention du nombre des parts sociales, acceptent, sur le plan des voix,
d'être sur un pied d'égalité. On aurait, de toute
évidence, de la difficulté à faire avaler cela dans
d'autres grandes corporations à capital-actions, mais je pense que
l'innovation du projet de loi est de remplacer ces parts sociales et
privilégiées. Je vais le dire carrément, comme je le
pense, un billet de souscription, cela commençait à devenir
archaïque et cela ne devait pas être facile au niveau des
sociétés mutuelles d'essayer d'imaginer quel serait l'appel
possible si on tient compte, aujourd'hui, que les chiffres d'affaires sont
augmentés, qu'on travaille avec des dizaines de milliers de membres
à l'intérieur du mouvement mutualiste.
Je pense que c'est un net progrès par rapport au passé. Si
on veut éliminer toute cette notion, toute cette philosophie qui est
à la base du mouvement coopératif et cette philosophie qui est
à la base, aussi, du mouvement mutualiste et qu'on ira par une action un
vote, je pense qu'on ne parle plus de la même chose du tout. On change
complètement de monde, on change de domaine. C'est dans ce sens que nous
retenons cette proposition, qui semble convenir tout à fait non
seulement à la fédération, mais à l'ensemble des
sociétés mutuelles, c'est la structure de capital qu'elles
choisissent. L'inspecteur général a expliqué,
tantôt, qu'avec la possibilité d'émettre des parts
privilégiées maintenant avec les qualifications que donneront les
sociétés mutuelles par leurs conseils d'administration - cela
prendra aussi des assemblées générales pour les adopter -
je pense qu'on laisse ces gens oeuvrer de la manière qu'ils le
souhaitent le mieux. Si on remet cela en cause, on remet en cause l'existence
même de ce mouvement, je pense.
M. Scowen: Premièrement, je veux qu'il soit très
clair, M. le ministre, que je ne suis pas un capitaliste de Montréal,
pas plus que vous, vous êtes avocat de Trois-Rivières! Nous sommes
des législateurs avec des responsabilités pour les lois
concernant les institutions financières. Nous connaissons,
nous deux je pense - j'espère que vous les connaissez au moins -
les règles, les lois et les traditions du mouvement coopératif.
C'est certainement à la lumière d'une connaissance profonde de
ces traditions que nous faisons ce débat aujourd'hui.
M. Duhaime: Remarquez que je n'ai pas dit cela pour vous
offenser. Je suis aussi capitaliste que vous, sauf que j'ai un bien petit
capital!
M. Scowen: Je n'ai pas terminé. Je veux qu'il soit clair
que nous parlons - nous deux de l'intérieur - d'un projet de loi sur le
mouvement mutualiste. Il y avait des habitudes, comme vous les appelez, les
bonnes vieilles traditions. L'inspecteur général vient juste de
nous expliquer comment une de ces bonnes vieilles traditions est devenue
complètement désuète: les billets de souscription, des
choses qui, autrefois, étaient le fondement même de ce mouvement,
on dit et tout le monde le dit: C'est dépassé. On veut moderniser
l'affaire. La seule chose que je soulève ici, c'est que, dans un monde
moderne, quand on prévoit un peu, on réalise qu'une personne, qui
est approchée par un courtier qui veut vendre de l'assurance-dommages
d'une société mutuelle, a un petit désavantage par rapport
à quelqu'un qui veut vendre la même police d'une compagnie, parce
que les personnes qui vont acheter de la société sont
obligées... Non? Elles ne sont pas obligées...
Le Président (M. Lachance): M. le député, je
m'excuse. Mais nous sommes appelés au Salon bleu pour un vote important.
Alors, nous allons suspendre nos travaux.
M. Duhaime: On va reprendre à 20 heures.
Le Président (M. Lachance): Nous allons reprendre à
20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 43)
(Reprise à 20 h 27)
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration poursuit ses travaux
selon son mandat de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 32, Loi modifiant la Loi sur les
assurances et d'autres dispositions législatives.
À la suspension de nos travaux, nous en étions à
l'article 6, 93. 42. M. le député de Notre-Dame-de-Grâce,
vous aviez la parole.
Proposition d'audition
M. Scowen: M. le Président, avant de procéder
à l'étude de l'article 93. 42, j'ai une suggestion à faire
au ministre. M. le ministre, comme vous le savez, demain nous
procéderons à l'étude d'un autre projet de loi, la loi
213. En raison, évidemment, d'un très grand intérêt
pour ces deux projets de loi et parce qu'il y a au moins deux perspectives
concernant le projet de loi 213, j'aimerais vous proposer et proposer à
la commission qu'avant de commencer l'étude article par article du
projet de loi 213, on accepte d'entendre les personnes qui ont demandé
d'être entendues lors de l'étude de ce projet de loi. Je pense
qu'il n'y en a pas plus de deux ou trois, la fédération,
certainement, et deux ou trois autres personnes. Je pense que, sans prendre
position pour l'une ou l'autre, c'est un peu la responsabilité de la
commission d'entendre tous les points de vue concernant ce projet de loi.
J'aimerais proposer que, demain, après avoir terminé
l'étude du projet de loi 32 et avant de prendre en considération
le projet de loi 213, on invite les personnes qui ont soumis des
mémoires et qui ont demandé d'être entendues à venir
nous faire part de leurs revendications.
M. Duhaime: Est-ce qu'on peut prendre un moment?
(Suspension de la séance à 20 h 30)
(Reprise à 20 h 32)
Le Président (M. Lachance): La commission poursuit ses
travaux. M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, je voudrais répondre a
la demande qui vient d'être formulée par notre collègue de
Notre-Dame-de-Grice. Sous réserve des avis qui pourraient être
donnés à la Chambre demain matin par le leader du gouvernement,
il semble bien que, demain matin, les commissions parlementaires ne
siégeront pas parce qu'il y aura un débat à
l'Assemblée nationale, auquel je dois participer. Cela
m'étonnerait aussi que les députés de l'Opposition
veuillent se priver d'un discours de leur chef. Alors, vous serez très
certainement à l'Assemblée nationale.
M. Scowen: C'est impensable.
M. Duhaime: Cela nous mène donc à demain
après-midi où on pourrait se retrouver ici. Voici ce que je
pourrais proposer, et j'accepterais positivement votre proposition. Nous
savons, parce que beaucoup de démarches et de représentations ont
été faites tant chez l'Inspecteur général des
institutions financières qu'à mon ministère, à
mon cabinet, devrais-je dire, qu'il y a quatre sociétés
qui ont non seulement des réserves, mais des oppositions - c'est la
moindre des choses qu'on puisse dire - au sujet du projet de loi privé
213. Elles demandent d'être entendues. Je pense que notre travail ici
comme membres de l'Assemblée nationale, c'est un peu la recherche de la
meilleure loi possible et de le faire dans une approche d'équité.
Je serais prêt à accepter la proposition du député
de Notre-Dame-de-Grâce, quitte à ce que des gens de mon cabinet
parlent avec les représentants des quatre sociétés pour
que ce soit fait dans une présentation conjointe.
Une voix: Ils vont être ici. Le Secrétariat des
commissions...
M. Duhaime: Ils vont être ici demain?
Une voix: Ils ont été convoqués en bonne et
due forme pour demain après-midi.
M. Duhaime: Ce que je voudrais qu'on évite... Puisqu'on
est dans la dernière semaine de nos délibérations et que
je tiendrais pour acquis qu'un peu tout le monde souhaite que ce projet de loi
soit adopté par l'Assemblée nationale, quitte à ce que les
parlementaires aient tout l'éclairage voulu avant de se lever pour voter
sur ce projet de loi, est-ce que cela vous conviendrait, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce, si on allouait, je ne sais
pas, une heure ou une heure et quinze minutes, non pas à l'une et
l'autre, mais aux quatre sociétés qui ont manifesté le
désir d'être entendues, quitte à ce qu'elles
décident elles-mêmes de faire une présentation conjointe et
commune, et si on donnait le même temps également à la
fédération? Ce ne serait pas nécessairement, bien
sûr, des mémoires écrits - c'est pour demain - mais je
pense que le président ou encore vos collaborateurs peuvent faire une
présentation de leur point de vue là-dessus et répondre
ensuite aux questions des membres de la commission, le cas
échéant. Cela voudrait dire que, demain, on pourrait reprendre
à 15 heures, cela nous donnerait environ jusqu'à 17 heures ou 17
h 30 pour entendre les gens en cause. Demain, on sera à mardi, on
pourrait peut-être entamer avant 18 heures l'étude article par
article du projet de loi 213 dans la mesure où on dispose du projet de
loi 32 ce soir. Autrement, tout va se trouver à être
décalé et on pourrait possiblement viser à terminer
demain. De votre côté comme du mien, il faut quand même
donner quelques indications à nos leaders sur l'organisation des travaux
à l'Assemblée nationale. Le fait d'entendre des porte-parole
autres que des parlementaires sur l'étude de ces deux projets de loi,
â ma connaissance, ce n'était pas prévu. Si cela vous
agrée, on pourrait y aller de cette façon-là.
M. Scowen: On est sur la même longueur d'onde. Je viens de
recevoir du secrétaire ici les demandes officielles qui ont
été faites par des groupes qui veulent être entendus, ici;
il y en a cinq dont celle de la fédération. Si les quatre veulent
faire une présentation commune, cela ne me dérange pas du tout.
Ce que je connais de leurs arguments, c'est qu'ils sont pas mal semblables,
mais je préfère les inviter à accepter cette proposition
du ministre; s'il veut une heure et demie ou un peu plus que cela, on ne doit
pas le refuser. L'idée est de s'assurer que tous les points de vue
importants sont entendus et qu'il n'y a pas beaucoup de
répétition. On partage les mêmes objectifs. Je propose que
le président de la commission et le secrétaire essaient de
communiquer avec les quatre et qu'on leur fasse une proposition; s'il y a une
contre-proposition, on va essayer de la régler à l'amiable. Cela
va?
M. Duhaime: Pour autant qu'on ne part pas pour une semaine. Pas
de problème.
M. Scowen: Tout le monde s'entend. Le seul objectif dans cette
affaire, c'est que toutes les parties en cause puissent être entendues
comme il faut pour qu'on puisse prendre une décision responsable.
M. Duhaime: D'accord.
M. Ryan: M. le Président, juste un point...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député. Le député d'Iberville m'a d'abord
demandé la parole.
M. Ryan: Ah bon!
M. Beauséjour: J'aimerais bien compléter. Je
voudrais savoir le nom des groupes qui ont manifesté
l'intérêt de présenter quelque chose.
M. Duhaime: Le secrétaire va nous donner cela.
Le Secrétaire: Oui, je vous donne la raison sociale et non
les procureurs. J'ai évidemment la fédération... Attendez,
j'ai le procureur, Me Jacques Proteau, j'imagine qu'il est pour les
sociétés mutuelles d'assurance. Parmi les intervenants, j'ai
l'Union québécoise mutuelle d'assurance contre l'incendie; les
Clairvoyants, mutuelle contre l'incendie; le Groupe Estrie, mutuelle
d'assurance contre l'incendie; et, enfin, la Société mutuelle
d'assurance contre l'incendie de la Vallée du Richelieu. Voulez-vous que
je
répète?
M. Beauséjour: Ou bien donnez-le nous par
écrit.
Le Président (M. Lachance): Les Clairvoyants, l'Estrie et
la Vallée du Richelieu plus la fédération.
Une voix: Merci.
Le Président (M. Lachance): Pour bien savoir où
l'on va, j'attends une information du bureau du leader pour savoir à
quoi s'en tenir en ce qui concerne l'horaire de demain. Un peu plus tard
au cours de nos travaux, je pourrai indiquer aux parlementaires comment on s'en
va parce que les travaux de la Chambre, à la dernière semaine de
session, vous savez que cela change vite et souvent.
M. le député d'Argenteuil, voulez-vous toujours... ?
M. Ryan: J'aurais seulement une brève remarque, M. le
Président. Le ministre disait tantôt qu'on pourrait
peut-être donner un temps égal à chacune des deux parties:
les quatre dissidents et la fédération. Il ne faudrait pas qu'il
soit trop mathématique parce que la fédération
présente quand même une quarantaine de sociétés.
S'il fallait dix minutes de plus, je ne voudrais pas qu'on soit lié par
des choses qui auraient été entrées au
procès-verbal émanant de M. le ministre des Finances.
M. Duhaime: Ah! Dieu m'en garde, M. le député!
M. Ryan:... sauf avec notre consentement.
M. Duhaime: Dieu m'en garde! La logique m'aurait plutôt
entraîné à donner un temps égal à chacun des
quatre et un temps égal à chacune des 41 sociétés,
plus la fédération. Mon inquiétude, c'est qu'on
brûle du temps à recevoir les mêmes arguments.
M. Ryan: Je n'en demande pas tant.
M. Duhaime: Je n'en suis pas à dix minutes près,
vous savez, dans ce genre de métier.
M. Ryan: C'est tout ce que je veux. M. Duhaime:
D'accord.
Le Président (M. Lachance): Revenons à l'article 6,
93. 42...
M. Scowen: Avant de recommencer, j'ai un dernier point que je
veux soulever. J'espère que vous allez me pardonner, M. le
Président, si j'accueille chaleureusement notre nouveau collègue,
le député de Trois-Rivières, qui est avec nous ce soir
pour la première fois. Nous avons maintenant un vrai représentant
de la Mauricie à la table. Cela va certainement aider la discussion et
le débat.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Lachance): Est-ce qu'on peut passer aux
choses sérieuses?
Capital social (suite)
M. Scowen: Je n'ai pas l'intention de retarder plus le 42.
Attendez une minute, virgule, je veux juste souligner aux membres de la
fédération que vous avez maintenant l'occasion de moderniser
comme il faut le système que vous avez. Vous avez déjà
décidé, et je suis complètement d'accord avec vous autres,
que les billets de souscription même s'ils font partie des vieilles
traditions sont dépassés. Moi, je persiste à croire que
vous allez voir que, dans un temps rapproché, l'idée des parts
sociales qui mettent les sociétés mutuelles dans une situation de
concurrence difficile, dans un sens, avec les compagnies, est aussi quelque
chose qui reste à cause des vieilles habitudes, mais qui n'a pas
grand-chose à faire avec une organisation qui veut faire la concurrence
dans un sens moderne avec les organisations qu'on connaît. Je n'ai pas
l'intention de faire un filibuster là-dessus, mais je le souligne pour
la dernière fois. Je trouve que, si on veut vraiment moderniser, il y a
là quelque chose sur lequel on pourrait réfléchir un
peu.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 93. 42 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 93.
43.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
44?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93. 45,
il y a un papillon. Je fais la lecture. Remplacer le deuxième
alinéa de l'article 93. 45 proposé par l'article 6 du
présent projet par le suivant: "Une société mutuelle
d'assurance peut, sur demande d'un de ses membres et aux conditions
prévues par ses règlements, rembourser à ce membre les
sommes qui ont été payées pour l'obtention de parts
sociales à son nom
autres que les parts sociales de qualification. " Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 93. 45, tel qu'amendé, est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
46?
Une voix: Amendement.
Le Président (M. Lachance): Remplacer le premier
alinéa de l'article 93. 46 proposé par l'article 6 du
présent projet par le suivant: "Une société mutuelle
d'assurance ne peut rembourser une part sociale si ce remboursement a pour
effet de réduire l'excédent de son actif sur son passif à
un montant inférieur au montant minimum requis conformément
à l'article 275 ou de réduire ces liquidités à un
montant inférieur à celui établi selon les directives
écrites de l'inspecteur général. " Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Duhaime: La seule différence c'est que le "le" est
remplacé par "son", c'est-à-dire "l'excédent de son actif
sur son passif", au lieu de "l'excédent de l'actif sur le passif". J'ai
l'impression que c'est pour clarifier, c'est cela?
Le Président (M. Lachance): Adopté? Est-ce que
l'article 93. 46, tel qu'amendé, est adopté? Adopté.
Article 93. 47?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93. 48?
(20 h 45)
M. Scowen:... c'est une drôle de chose.
M. Duhaime: C'est ce qu'on discutait avant l'heure du
dîner.
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: Est-ce que ça va?
M. Scowen: Puis-je vous poser une question, M. le ministre?
Est-ce que les polices d'assurance vendues par des sociétés
mutuelles d'assurance sont des polices d'assurance dans le sens de la Loi sur
la taxe de vente sur les assurances? Il ne le sait pas?
M. Duhaime: Je ne vois pas pourquoi vous posez la question? C'est
très clair, c'est oui, la réponse.
M. Scowen: Cela fait partie de... La réponse est oui?
M. Duhaime: Mais oui.
M. Scowen: Effectivement, la taxe...
M. Duhaime: D'ailleurs je suis convaincu que vous saviez la
réponse avant même de poser la question, n'est-ce pas?
M. Scowen: Non, non, non! Il y a effectivement une taxe de 9 %
sur les polices d'assurance vendues aux membres d'une telle
société?
M. Duhaime: C'est exact.
M. Scowen: Je pose la question parce que je pense à
l'explication d'un inspecteur général en ce sens que les parts
sociales, même si elles sont essentielles, ne sont pas un moyen pratique
de chercher le capital pour une entreprise. Je croyais que peut-être dans
votre esprit il y avait quelque part l'idée qu'une police d'assurance
vendue aux membres de la même mutuelle n'était peut-être pas
taxable, mais vous m'assurez que ce n'est pas le cas. Ces polices-ci sont
taxables de la même façon que n'importe quelle autre police
d'assurance?
M. Duhaime: Vous avez parfaitement raison.
M. Scowen: J'espère que tout le monde a entendu. L'article
93. 48 est adopté sur division.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 48 est
adopté sur division.
M. Duhaime: Pourquoi l'adoptez-vous sur division?
M. Scowen: Écoutez, je ne veux pas reprendre le
débat de cet après-midi.
M. Duhaime: Je pensais qu'on avait apaisé vos
craintes.
M. Scowen: J'ai des souvenirs du projet de loi 75.
M. Duhaime: II n'y aura pas de division sur cela?
M. Scowen: Aujourd'hui, j'adopte les affaires des parts
privilégiées. Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article est-il
adopté?
M. Duhaime: Bon!
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 49.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 93. 50.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle 93.
51. Il y a un amendement. C'est pour remplacer l'article 93. 51 proposé
par l'article 6 du présent projet de loi par le suivant: "93. 51: Les
parts privilégiées ne peuvent conférer à leur
détenteur le droit, en cas de liquidation ou de dissolution de la
société mutuelle d'assurance, d'être remboursé avant
que ne le soient les dettes de la société. Toutefois, les parts
privilégiées ont priorité sur les parts sociales. "
M. Scowen: J'aimerais que tout le monde comprenne bien cet
article. Pour moi, ça démontre une autre inconsistance dans cette
idée d'avoir les parts privilégiées. J'aimerais aussi que
tout le monde comprenne que les parts privilégiées ont
priorité, quant au remboursement, sur les parts sociales.
M. Duhaime: C'est normal!
M. Scowen: C'est normal, mais quand vous pensez à
l'idée de base des parts sociales et au membership là-dedans, il
est bon que tout le monde soit au courant.
M. Duhaime: Bon!
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
51 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 93. 52.
M. Scowen: J'aimerais avoir une explication du ministre à
l'article 93. 52.
M. Duhaime: Pourquoi un délai de cinq ans? C'est la loi 22
qui a été amendée je crois, en juin 1984. Elle
prévoyait également le délai de cinq ans. Dans la Loi sur
les coopératives, si mon souvenir est bon, c'est un délai de
trois ans que vous retrouvez à l'article 48.
M. Scowen: Vous m'avez parlé du précédent.
Maintenant, pouvez-vous m'expli-quer les raisons?
M. Duhaime: Oui. Je crois que M. Bouchard, avant l'ajournement, a
expliqué tantôt sur le plan de la capitalisation des mutuelles, le
délai qui était évalué comme étant
nécessaire à cinq ans avant de permettre le remboursement des
parts privilégiées. Est-ce que c'est nécessaire qu'on
reprenne cela? Voulez-vous y aller, M. Bouchard?
M. Bouchard: Juste un mot pour vous dire, si vous vous rappelez
l'an dernier, M. le député, lorsqu'on a parlé des types de
participation privilégiée, on avait expliqué le
délai de cinq ans en vous disant dans le temps que nous nous
étions inspirés de la Loi sur les banques, qui prévoit
qu'il n'y a aucune debenture et les actions privilégiées, dans le
cas d'une mutuelle, sont l'équivalent d'une debenture, ne peuvent
être émises, sauf si elles ne sont pas remboursables avant cinq
ans et selon un échéancier de remboursement de un
cinquième par année justement pour prévoir pour une
institution financière le mode de remboursement.
Comme c'est une des façons de capitalisation, c'est qu'au moins
durant cinquante ans, les parts ne peuvent pas être rachetées et,
subséquemment, ils ont le temps nécessaire pour pourvoir au
remboursement des parts. C'est le même principe que nous avons dans la
Loi sur les banques et dans la Loi sur les assurances pour les types de
participation privilégiée et dans les autres lois que vous allez
voir pour les valeurs mobilières qui participent de la nature des
actions privilégiées. C'est le même principe pour les
actions privilégiées d'ailleurs.
Si vous prenez la réglementation et les directives d'un
inspecteur général des banques, il fait une distinction, lui,
entre le capital permanent et le capital secondaire. Le capital permanent,
c'est un capital qui, comme son nom l'indique, ne comprend qu'un remboursement
qui ne peut se faire, sauf en cas de liquidation de l'entreprise ou encore,
dans le cas d'actions privilégiées, des remboursements qui vont
jusqu'à 25 ans. Alors, ça, c'est le capital permanent qui rentre
dans ce qu'ils appellent le capital primaire et le capital secondaire n'est
permis, dans les différentes législations, que jusqu'à
concurrence au maximum de 50 % du capital primaire parce qu'il est moins
solide, il est plus friable, il est susceptible de remboursement. Donc, c'est
toujours une fraction seulement du capital primaire, et comme ce n'est qu'un
capital qui est plus friable, on donne toujours une période de cinq ans
avec des bases de remboursement de un cinquième par année pour
prévoir le remboursement de ces valeurs.
Le Président (M. Lachance): Est-ce adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 52 est
adopté. Article 93. 53.
M. Scowen: II y a un papillon.
Le Président (M. Lachance): Oui. Remplacer le premier
alinéa de l'article 93. 53 proposé par l'article 6 du
présent projet de loi, par le suivant: "93. 53 Une société
mutuelle d'assurance ne peut racheter ou rembourser une part
privilégiée si ce rachat ou ce remboursement a pour effet de
réduire l'excédent de son actif sur son passif à un
montant inférieur au montant minimum requis conformément à
l'article 275 et de réduire ces liquidités à un montant
inférieur à celui établi selon les directives
écrites de l'inspecteur général. "
M. Scowen: Est-ce que cela veut dire que l'article 275 n'est pas
suffisant, utile pour s'assurer que les parts privilégiées
pourraient...
M. Bouchard: Voici pourquoi. C'est qu'avec les parts
privilégiées, vous émettez un titre entre les mains d'un
tiers. Donc, le tiers n'a pas à vérifier des lois, advenant le
remboursement. S'il est prévu dans le titre un remboursement à
terme fixe, s'il n'y avait pas une disposition semblable qui va forcer la
société à faire une mention sur le certificat qui va
divulguer au tiers qu'il y a un titre qui est affecté, si la
société ne peut pas, il ne pourra pas réclamer le
remboursement.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 93. 53
tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 93. 54. Est-il adopté?
M. Scowen: Ce sont les conditions et modalités
établies par la société; la fédération n'a
aucun droit de regard là-dessus, si je comprends bien.
Une voix: Pardonl
M. Scowen: Les modalités pour le transfert des titres
privilégiés...
Une voix: Non, non.
M. Scowen:... la société peut décider toute
seule quelles sont les conditions?
M. Duhaime: Mais il faut que cela soit accepté en
assemblée générale.
M. Scowen: Je comprends.
Le Président (M. Lachance): Est-ce adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
55?
M. Scowen: Adopté. Membres
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
56. Adopté?
M. Scowen: Un instant! M. Ryan: M. le
Président.
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Pourrais-je savoir la raison de la clause qui est au
premier alinéa: "Faire une demande d'admission sauf dans le cas d'un
fondateur mentionné dans les statuts de la société"?
Est-ce que c'est... ?
M. Bouchard: C'est la formule classique. Il demande implicitement
d'être membre.
Le Président (M. Lachance): Est-ce adopté?
M. Ryan: Juste une question. Supposez que les membres
décident de l'exclure pour des raisons diverses, à un stade
ultérieur, cela lui donne-t-il un droit d'être membre à
vie?
M. Bouchard: Oui, parce qu'il va participer à
l'assemblée de fondation. Les fondateurs, les requérants qui
signent - c'est comme pour un statut d'incorporation d'une partie d'une
compagnie - deviennent automatiquement, par l'émission des statuts,
membres de la société ou de la compagnie.
M. Ryan: II peut arriver qu'un an ou deux après, on
décide de les exclure pour des raisons valables.
M. Bouchard: Ah! Subséquemment, la suspension des
procédures.
M. Ryan: Ici, comme c'est formulé, j'ai peur que cela
donne le droit d'être membre
à vie.
M. Bouchard: II faudrait suivre les procédures d'expulsion
prévues par les règlements à l'association.
M. Ryan: II faudrait le mentionner. M. Bouchard: C'est
cela. M. Ryan: C'est correct.
M. Duhaime: Vous avez plus loin, M. le député
d'Argenteuil, des dispositions sous le titre 2: Démission, suspension et
exclusion. Même si un membre requérant est considéré
sur le plan du vocabulaire mutualiste' comme étant un fondateur, il est
soumis à la même réglementation. En quelque sorte, si on
pouvait comparer cela à la Loi sur les compagnies, il est un
administrateur provisoire et, ensuite, il devient administrateur ou membre et,
ensuite, il est assujetti aux mêmes règlements.
M. Scowen: Je ne suis pas ministre, moi.
M. Duhaime: J'allais dire quelque chose.
Le Président (M. Lachance): II faut demander la
permission. L'article 93. 56...
M. Duhaime: Cela semble aller. M. Scowen:
Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté? Adopté.
L'article 93. 57?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
58?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
59?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
60?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93. 61.
Nous avons un amendement.
M. Duhaime: Un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Remplacer le 3e alinéa
de l'article 93. 61 proposé par l'article 6 du présent projet par
le suivant: "Toutefois dans les cas d'exclusion ou de démission, les
polices d'assurance ne peuvent être renouvelées et aucun avis de
non-renouvellement n'est requis. "
Adopté?
M. Scowen: Adopté, deux fois.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 61, tel
qu'amendé, est-il adopté? Adopté. Article 93. 62?
M. Scowen: Adopté.
Assemblée des membres
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
63?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
64?
M. Scowen: Oui. Il me semble que le quorum que vous exigez, le
moins qu'on puisse dire, ce n'est pas beaucoup. On peut imaginer une
société mutuelle avec environ 1000 membres dont le quorum devient
le nombre de membres du conseil d'administration qui pourrait être
d'environ une dizaine ou une quinzaine, dont pas plus de la moitié
seraient des membres. Finalement, vous pouvez avoir une assemblée
générale d'une société mutuelle avec les membres du
conseil d'administration et leurs femmes ou leurs maris effectivement.
M. Duhaime: Non. M. Scowen: Non?
M. Duhaime: C'est exclu à l'alinéa 2; si vous lisez
l'alinéa 2...
M. Scowen: Le point que je soulève est juste quand
même. (21 heures)
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: En principe, je suis d'accord. Pendant que le ministre
délibère avec son sous-ministre, je voudrais appuyer les
considérations qui ont été faites par le
député de Notre-Dame-de-Grâce. Je trouve que, franchement,
cela est trop faible. On dit souvent que les partis politiques ne sont pas
toujours le meilleur exemple de démocratie, mais, même pour les
assemblées annuelles de nos associations de comté, le quorum est
pas mal plus élevé que cela. On a moins de misère à
l'atteindre que le Parti québécois ces temps-ci.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Duhaime: On va vous inviter dans mon comté, M. le
député d'Argenteuil.
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît: À l'ordre! Cela s'est bien passé jusqu'à
maintenant. Je vous demanderais, s'il vous plaît, votre collaboration,
sinon, ce serait facile de perdre le contrôle. M. le député
de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: L'esprit même d'une société
mutuelle veut, je pense, qu'il y ait une participation. Je trouve que
l'exigence mise dans l'article 64 est un peu dérisoire face à
l'esprit d'un tel mouvement ou d'une telle société. Je ne sais
pas ce que vous pouvez proposer, mais...
M. Duhaime: Je vous rappelle, M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, que la loi actuelle prévoit un quorum de 25,
sans prendre en compte le fait que ce soient des administrateurs, des
mandataires ou des employés. Nous pensions que cette formulation de
l'article 93. 64 allait dans le sens de hausser ce qu'on considérait
comme étant un plancher de 25. Maintenant, on peut suspendre l'article.
Alors, on en aura deux, M. le Président. H ne faut pas se perdre.
Le Président (M. Lachance): C'était le
troisième, M. le ministre.
M. Duhaime: J'avais les articles 93. 36, 93. 37 et 93. 64.
Le Président (M. Lachance): C'est bien cela. L'article 93.
64 est suspendu pour l'instant. Article 93. 65? Il y a un amendement?
M. Duhaime: Oui.
Le Président (M. Lachance): Remplacer le troisième
alinéa de l'article 93. 65 proposé par l'article 6 du
présent projet de loi par le suivant: "La société mutuelle
d'assurance doit en outre faire mention des modalités de convocation
ci-dessus mentionnées, en caractères bien visibles et bien en
vue, sur tout avis d'échéance de prime qu'elle fait parvenir
à ses membres. "
M. Scowen: Je propose qu'on suspende l'article 93. 65
également pour les mêmes motifs qui nous ont inspirés de
suspendre les articles 93. 36 et 93. 37. Est-ce qu'on peut suspendre l'article
93. 65 aussi? Cela fait partie du même débat qui entoure les
articles 93. 36 et 93. 37.
M. Duhaime: Oui, d'accord.
M. Ryan: Là-dessus, est-ce que je pourrais porter une
observation à l'attention du ministre pour que cela l'aide dans ses
réflexions. C'est parce que c'est écrit: L'avis pourrait
être publié ou dans un quotidien atteignant la localité
où la société mutuelle d'assurance a son siège
social. Cela m'apparatt nettement insuffisant. Il faudrait que ce soit dans les
journaux publiés ou distribués dans la région desservie
par la mutuelle en question. Il y a quelque chose que vous devriez
examiner.
M. Duhaime: Si on remplaçait le mot "atteignant" par
"desservant".
M. Ryan: Ou dans un quotidien atteignant la localité,
c'est cela que je n'aime pas. S'il faut que ce soit publié dans les
journaux de la région, s'il y a trois journaux hebdomadaires, c'est bien
plus important de publier cela dans ceux-là que dans la Presse ou dans
le Soleil, si on est à Lachute, par exemple, ou peut-être à
Shawinigan...
M. Scowen: Les critères...
M. Ryan; Mais, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas un
média pour rejoindre nécessairement tout le monde.
Récemment, je me suis fait jouer un tour. Il y avait des avis de la
Commission des transports. Elle s'arrange pour publier cela dans le Devoir
parce qu'on sait qu'il n'est pas lu beaucoup dans votre région. Ce n'est
pas intéressant pour les gens qui ont des soumissions à
présenter.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Ryan: C'est vrai, il n'est pas assez lu dans ma région,
malheureusement.
M. Duhaime: Les temps changent! M. Ryan: Pardon!
M. Duhaime: J'ai dit: Les temps changent. Écoutez,
sur...
M. Ryan: Je pense que vous comprenez qu'il y a un problème
ici, n'est-ce pas?
M. Duhaime: On comprend. Alors, on va tenir en suspens les
articles 93. 64 et 93. 65. Je pense que le but visé par ce projet de loi
est de faire en sorte que les membres reçoivent un avis de convocation
de 15 jours et au plus 45 jours avant la date de l'assemblée, par
courrier ordinaire, ou encore le projet de l'article 93. 65, tel que
rédigé, laisse la latitude au conseil de le faire par la voie
d'un quotidien atteignant la localité. On va voir si on peut bonifier le
texte.
M. Scowen: M. le ministre, je veux préciser que ce n'est
pas le mot atteignant qui est en cause, c'est l'expression "où il y a
son siège social". À notre avis, c'est préférable
qu'on exige que le quotidien atteigne le territoire desservi par la mutuelle.
Vous avez donné le droit à ces sociétés
d'établir leur siège social...
M. Ryan: Cela peut être un hebdomadaire aussi.
M. Duhaime: On va essayer de...
M. Scowen: Ou même un hebdomadaire.
M. Duhaime:... voir si une nouvelle rédaction ne pourrait
pas bonifier cela.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement qui
est proposé pourrait être adopté? Est-ce qu'il pose un
problème? L'amendement, comme tel, vous l'avez entre les mains, à
l'article 6...
M. Scowen: II n'y a pas de problème avec l'amendement.
Le Président (M. Lachance): Pas de problème avec
l'amendement?
M. Scowen: Non.
Le Président (M. Lachance): L'amendement serait-il
adopté?
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: Alors, c'est l'article 93. 65?
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Scowen: On adopte l'amendement, mais on suspend...
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté, mais on va suspendre l'article, tel qu'amendé.
M. Duhaime: C'est cela. M. Scowen: D'accord.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 93.
66.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 66 est
adopté. Article 93. 67?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
68?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
69?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
70?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
71?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
72?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
73?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Ryan: M. le Président, pourriez-vous me donner le temps
de tourner les pages?
Le Président (M. Lachance): Volontiers, M. le
député d'Argenteuil.
M. Scowen: On va aller moins vite, là.
Le Président (M. Lachance): Article 93. 74?
M. Scowen: C'est là qu'on voit la contradiction la plus
évidente entre le nombre de personnes qui font quorum pour une
assemblée convoquée par le conseil d'administration et celle
convoquée par les membres. Je conviens que ce n'est pas la même
chose, mais je persiste à croire que si vous respectez l'esprit d'une
société mutuelle d'avoir un écart qui va de 25 à
300, il y a quelque chose là qui ne fonctionne pas.
M. Bouchard: L'expérience a démontré que,
lorsque vous fixez un quorum, dans la règle actuelle et en s'inspirant
de tout ce qui se fait, c'est très vrai que les principes
démocratiques doivent être respectés. Dans certains cas, la
règle est que ce sont les membres présents qui constituent le
quorum, dans certaines coopératives, ce qui veut dire que la moyenne des
membres des coopératives, c'est 2000, 3000, 4000 membres. Il y a
même des sociétés mutuelles qui ont 10 000 membres. S'il y
a 10, 15, 20 ou 30 personnes dans la salle, on dit que, parmi ces personnes,
vous en avez parfois la moitié - parfois les trois quarts - qui est
constituée des membres du conseil d'administration et des membres
du personnel de la société. L'expérience a
démontré que ce n'était pas très
démocratique, parce qu'au fond c'est ceux qui, en réalité,
dirigent la société et qui constituent l'assemblée
générale, d'où le principe de l'article 65, tout à
l'heure, qui dit qu'il n'y a pas de quorum s'il n'y a pas au moins, comme
membres, un nombre égal de personnes du conseil d'administration et
d'employés. Ce qui veut dire qu'il faut au moins ce nombre plus un pour
qu'il y ait une assemblée. Si vous avez un conseil d'administration
d'une dizaine de personnes, il faut au moins 21 personnes dans la salle pour
constituer quorum.
Remarquez que ce n'est pas uniquement le cas des sociétés
mutuelles. C'est le cas, de façon générale, pour toutes
les coopératives. On remarque un peu la même chose dans le cas des
caisses d'épargne et de crédit. Des rapports ont même
été faits à ce sujet, disant qu'il faut s'assurer que les
membres de l'assemblée générale soient des personnes qui
sont membres et qui ne sont pas chargées de l'administration.
À l'article 74, le principe est une convocation d'une
assemblée spéciale, c'est-à-dire qu'un nombre de personnes
qui font valoir des motifs sérieux pour convoquer une assemblée
spéciale des membres.
Remarquez qu'on s'est inspiré de ce qui existe à l'heure
actuelle dans la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit. Le
même principe d'ailleurs est reconnu dans la Loi sur les
coopératives: 300 si le compte est de 3000 ou un dixième. Enfin,
c'est un exemple. Vous pourriez changer les chiffres, mais non le prix. C'est
simplement pour vous dire qu'aux articles 65 et 74, c'est pour la convocation
d'une assemblée, tandis que le principe du quorum à l'article 65
n'est peut-être pas parfait, mais on voulait au moins s'assurer.
Pourquoi? Parce que, dans la loi actuelle, tout ce qu'elle disait
c'était 25. Alors, si vous avez un conseil d'administration d'une
quinzaine de membres, cela ne prenait que dix membres pour constituer le
quorum. Donc, c'était une amélioration sous le système
actuel.
L'expérience a démontré également que si
vous fixez le quorum, surtout dans le cas d'une société comme
cela - remarquez que c'est vrai dans le cas des systèmes capitalistes,
sauf que, dans le système capitaliste, il y a des procurations et, ici,
il n'y a pas de procuration dans ce système -le problème qui peut
surgir et ce qui est arrivé parfois, c'est que cela crée un
cul-de-sac. Si on fixe un quorum, un nombre quelconque, et que le quorum n'est
pas atteint, ou qu'il faudrait prévoir le report de cette
assemblée pour une certaine période et prévoir que, si le
quorum n'est pas atteint, il y aura report une seconde fois ou, ce que l'on
rencontre dans certaines dispositions, que les membres alors présents
à cette assemblée reportée, peu importe le nombre,
constituent le quorum, pour éviter d'avoir des assemblées en
cascade comme cela, en nombres répétés.
M. Scowen: Permettez-moi de faire deux commentaires. Le premier
c'est qu'à moins que je vous aie mai compris, vous n'avez pas dit
exactement la même chose que ce qui est dit dans la rédaction de
l'article 64. Si je comprends bien, s'il y a un conseil d'administration de dix
personnes -vous avez dit qu'il faut au moins 21 personnes pour faire le
quorum?
M. Bouchard: II n'y a pas quorum si plus de la moitié des
membres et des représentants présents sont administrateurs.
M. Scowen: Mais s'il y a dix administrateurs, vous avez dit qu'il
faut 21 personnes pour avoir quorum.
M. Bouchard: Oui, mais c'est un exemple que je vous ai
donné.
M. Scowen: Je le sais, mais...
M. Bouchard: Si plus de la moitié des membres, autres
mandataires ou membres du personnel salarié. Donc, on s'assure au moins
que la moitié des gens présents n'est pas constituée de
personnes en fonction.
M. Scowen: Oui, je comprends cela. Mais, si je prends l'exemple
d'un conseil d'administration de dix personnes, vous avez dit que le quorum
serait de 21, si vous voulez. Il me semble que, selon la rédaction de
l'article 64, le quorum serait effectivement de dix, dont pas plus de la
moitié étant membre du conseil d'administration.
M. Bouchard: Le quorum égal au nombre de membres du
conseil d'administration.
M. Scowen: Dix.
M. Bouchard: Non, si vous avez un conseil d'administration - vous
me disiez de dix ou de vingt?
M. Scowen: De dix.
M. Bouchard: De dix? C'est cela. Alors, le nombre de membres du
conseil d'administration, à moins que le règlement ne
prévoie un nombre supérieur.
M. Scowen: Alors le quorum est effectivement de dix dont cinq
pourraient être membres du conseil.
M. Bouchard: C'est cela. Exact.
M. Scowen: Je pensais que vous aviez dit qu'avec un conseil
d'administration de dix personnes, il aurait fallu en avoir vingt. Ce n'est pas
le cas.
M. Bouchard: Non, non.
(21 h 15)
M. Scowen: Si un seul administrateur arrive, il faut neuf, etc.
L'autre affaire, c'est que vous avez parlé des difficultés de
l'assemblée des membres. M. Ryan et moi avons vécu des
expériences dans des domaines un peu semblables. Si vous
établissez un seuil très bas, vous vous assurez que le conseil
d'administration ne fera pas beaucoup d'efforts pour convoquer le monde. Si
vous établissez un quorum un peu plus élevé, vous avez
là une incitation de s'assurer que les annonces dans les journaux seront
peut-être un peu plus visibles, que la publicité qui entoure la
convocation d'une assemblée est plus connue parmi les membres.
Effectivement, vous avez, juste dans sa nature même, une incitation aux
administrateurs de faire de plus gros efforts pour s'assurer que le
monde...
M. Bouchard: Si le monde ne vient pas, il y a un "dead-lock",
s'il n'y a pas quorum. C'est cela le problème.
M. Duhaime: Si je comprends bien vos propos, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce, au lieu de... Là, on
se promène un peu, on revient à l'article 93. 64; pour ce qui est
du quorum, vous aimez mieux la rédaction de la loi actuelle qui dit
25?
M. Scowen: On est revenu à l'article 93. 74. J'ai
posé une question sur l'article 93. 74 que j'ai lu avec l'autre. Mais
juste pour revenir à cette question qu'on discutait tantôt, est-ce
que, actuellement, vous êtes au courant des règles en vigueur dans
toutes les sociétés mutuelles qui font partie de la
fédération? Quelles sont leurs règles, aujourd'hui, en
général?
M. Duhaime: Pour le quorum?
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: C'est 25.
M. Scowen: Pour une assemblée générale.
M. Bouchard: Dans leur loi, il est prévu un minimum de
25.
M. Scowen: Un minimum de 25.
M. Bouchard: La loi actuelle ou la loi...
M. Scowen: C'est dans la loi actuelle?
M. Bouchard: "Sauf disposition contraire du règlement, 25
membres en règle forment le quorum. " Alors, cela peut être 25
administrateurs. Ici, on précise qu'il y a au moins la moitié qui
ne sont pas administrateurs.
M. Scowen: D'accord. On va revenir là-dessus. L'article
93. 74...
M. Duhaime: Vous trouvez que ce n'est pas assez.
M. Scowen: Non, je trouve que c'est beaucoup. Si c'est presque
impossible de rallier plus de 20 personnes en assemblée, imaginez les
problèmes que va avoir quelqu'un qui veut organiser une assemblée
pour les problèmes qu'il voit dans l'administration.
M. Bouchard: C'est ce qui se passe dans les caisses populaires,
M. Scowen.
Assistez aux assemblées de caisses populaires...
M. Scowen: Oui.
M. Bouchard:... vous allez voir qu'il n'y a pas beaucoup de
monde.
M. Scowen: Oui.
M. Bouchard: C'est cela, le problème.
M. Duhaime: Notre sainte mère l'Église souffre du
même problème, il y a moins de monde qu'avant.
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: On va le tenir en suspens, M. le
Président...
M. Scowen: L'article 93. 74...
M. Duhaime:... l'article 93. 74.
M. Scowen:... regardez les deux ensemble.
M. Duhaime: Vous suggérez qu'il y en ait un peu moins?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 93. 74 est en
suspens. J'appelle l'article 93. 75.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. À
l'article 93. 76, il y a un amendement.
M. Duhaime: Vous avez raison, M. le
Président, il y a un amendement.
Le Président (M. Lachance): "Insérer, dans la
deuxième ligne du premier alinéa de l'article 93. 76
proposé par l'article 6 du présent projet, une virgule
après les mots "ou par les membres".
M. Scowen: Je dois...
Le Président (M. Lachance): Est-ce que la virgule est
acceptée, M. le député?
M. Scowen: Écoutez, on n'était pas
prévenu!
Une voix: Oui, oui, je l'avais.
M. Scowen: Oui?
M. Duhaime: Ah bien! Je vais vous passer la virgule. Vous l'avez
eue?
Une voix: Oui, oui, il les a eues.
M. Scowen: On l'a eue? Tu l'as mis là, ah bon!
Le Président (M. Lachance): Alors, la virgule est
acceptée et l'amendement?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
76, tel qu'amendé, est adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
77?
M. Scowen: Adopté.
Administrateurs
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
78?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
79. 11 y a plus que des virgules.
M. Duhaime: Un gros papillon, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Voici l'amendement
proposé. Remplacer l'article 93. 79 proposé par l'article 6 du
présent projet de loi par le suivant: "93. 79 Peuvent être
administrateurs d'une société mutuelle d'assurances: "1°
toute personne physique membre qui détient une police d'assurance
contractée auprès de la société mutuelle
d'assurance pour un montant minimal déterminé par son
règlement de régie interne; "2° toute personne physique qui
représente une corporation ou une société membre qui
détient une police d'assurance contractée auprès de la
société mutuelle d'assurance pour un montant minimal
déterminé par son règlement de régie interne.
"Toutefois, ces personnes ne peuvent être: "1° un membre du personnel
salarié de la société mutuelle d'assurance; "2° un
agent d'assurances, un expert en sinistre, un administrateur ou un dirigeant
d'une autre corporation traitant avec la société mutuelle
d'assurance en pareille qualité; "3° un failli non
libéré; "4° un mineur; "5° un interdit ou un faible
d'esprit déclaré incapable par un tribunal, même
étranger. "
M. Scowen: Est-ce que c'est un nouveau départ,
l'alinéa 2?
M. Bouchard: Le but, c'est de permettre aux représentants
des corporations de siéger au conseil d'administration, ce qui
n'était pas prévu.
M. Scowen: Oui, oui, je comprends, mais est-ce que c'est quelque
chose qui existe déjà dans la loi sur les sociétés
mutuelles, les sociétés membres de la fédération
aujourd'hui?
M. Bouchard: Oui. N'oubliez pas que la fédération
actuelle... Cela, c'est pour les sociétés mutuelles, ce n'est pas
pour les fédérations.
M. Scowen: Je comprends. D'une société mutuelle...
La question que je pose est: Dans les règles, dans les statuts des
sociétés mutuelles aujourd'hui...
M. Bouchard: Actuelles. M. Scowen:... actuelles...
M. Bouchard: Actuellement, il faut dire que la part de
marché des sociétés mutuelles ne comprend pas beaucoup de
corporations, mais ce pourquoi la demande nous a été faite, c'est
que vous avez de plus en plus d'incorporations de fermes, ce qui fait que, de
plus en plus, les sociétés mutuelles assurent des cultivateurs
qui sont incorporés. Pour des raisons fiscales, les transmissions, etc.,
on précise, ici, qu'il ne faudrait pas pénaliser ce genre de
membres de ne pouvoir siéger au conseil d'administration parce qu'ils se
sont incorporés. Alors, c'est pour leur permettre de siéger comme
au conseil d'administration s'ils sont élus.
M. Scowen: Quel est l'article qui définit les personnes
qui peuvent être membres?
M. Bouchard: C'est au début, c'est à l'article
93.
M. Duhaime: On l'a passé tantôt.
M. Bouchard: Oui, c'est "personne" au sens du Code civil qui
comprend "personne morale".
M. Scowen: Les personnes morales... Une voix: C'est
l'article 93. 56.
M. Scowen:... toute personne ou société... " Donc,
les sociétés clientes peuvent être membres.
M. Bouchard: C'est cela.
M. Scowen: Est-ce que c'est quelque chose qui est inscrit,
aujourd'hui, et qui fait partie des règles?
M. Bouchard: Ils les ont déjà. Actuellement, ils
ont déjà des clients qui sont des sociétés, mais,
ici, on ne prévoyait pas expressément et c'est ce qu'on a fait
dans le papillon. Cela nous a été représenté par la
fédération. Il pourrait être interprété,
strictement parlant en termes juridiques, que, comme on énumère
les incapacités à l'article 93. 79, si on ne prévoyait pas
que les représentants d'une société peuvent être
élus au conseil d'administration - comme dans une mutuelle, vous n'avez
pas de procuration, ce qui fait problème - s'il y avait procuration, le
membre qui représente une société comme dans un
système capitaliste pourrait être élu au conseil
d'administration. Or, comme il n'y a pas de procuration, le membre d'une
société ne pourrait peut-être pas siéger au sein du
conseil d'administration. Alors, c'est pour clarifier le texte qu'on a
proposé le papillon.
M. Scowen: Aujourd'hui, dans le texte des statuts, il n'y en a
pas?
M. Bouchard: C'est pour clarifier.
M. Scowen: Aujourd'hui, est-ce qu'il y a des
sociétés membres des sociétés mutuelles?
M. Bouchard: II y a des sociétés qui sont
mutuelles, oui, qui sont incorporées.
M. Scowen: II y a des clients sociétés des
sociétés mutuelles qui sont membres.
M. Bouchard: Mais oui. Il y a des incorporations. Comme dans une
coopérative, il peut y avoir des sociétés qui sont membres
d'une coopérative. Effectivement, c'est le cas d'Agropur et d'autres
sociétés semblables.
M. Scowen: Maintenant, elles peuvent nommer quelqu'un.
M. Duhaime: Cela fait partie des avantages fiscaux. On ne veut
pas non plus les pénaliser. Si je suis le propriétaire individuel
d'une entreprise agricole, je peux devenir membre d'une société
mutuelle et faire partie d'un conseil d'administration. Ici, on ne modifie pas
la loi. Si j'obtiens une charte et que je m'incorpore pour profiter, par
exemple, du taux d'imposition sur vos profits à 3 % au lieu d'un taux
marginal de 13 %, 14 %, 15 % ou 16 %, afin de profiter également de
l'exemption des premiers 300 000 $ sur les 3 % du capital-actions tel qu'il a
été invoqué dans le dernier budget, je me trouverais,
à ce moment, par le fait de devenir corporation, à être
privé du droit de siéger à un conseil d'administration.
Cela va dans le sens de permettre à une société agricole
incorporée, à une corporation agricole de déléguer
une personne physique pour siéger au conseil d'administration. Moi, je
pense qu'on doit enregistrer progrès. Êtes-vous d'accord?
M. Scowen: Oui, je suis d'accord.
M. Duhaime: Oui? Bon, alors, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Scowen: Maintenant que vous l'avez expliqué, l'animal
devient de plus en plus difficile à classifier, mais je suis d'accord
avec cet amendement.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 79 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
80?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): On va rouler où il n'y
a pas de maison, comme on dit par chez nous. Adopté. Article 93. 81?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M- Lachance): Adopté. On peut tourner
les pages? Article 93. 82?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
Article 93. 83?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
84?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
85?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93. 86,
il y a un amendement. Remplacer l'article 93. 86 proposé par l'article 6
du présent projet par le suivant: "93. 86 Une société
mutuelle d'assurance ne peut engager ni garder à son emploi un directeur
général qui a un intérêt direct ou indirect dans une
entreprise d'agent d'assurances, de courtier d'assurances ou d'expert en
sinistres avec laquelle la société a ou a l'intention d'avoir des
relations d'affaires. " Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 93. 86 tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
87.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93. 88.
Il y a un amendement. Remplacer le paragraphe 5 de l'article 93. 88
proposé par l'article 6 du présent projet par le suivant: "5°
contrôler les placements de la société mutuelle
d'assurance. " Supprimer le paragraphe 6° de l'article 93. 88.
M. Duhaime: Si on se résume, c'est que, pour la bonne
compréhension, au 5, on enlève les mots "effectuer et", et on
biffe le 6 tout simplement. Il n'y aura plus de cautionnement. Pourquoi biffer
le 6 de 93. 88? C'est que cela faisait double emploi avec l'article 302 de la
Loi sur les assurances qui prévoit l'établissement des
cautionnements pour un montant de 25 000 $ également, pour éviter
la redondance dans nos lois.
M. Scowen: Je comprends la suppression du 6, mais j'aimerais
avoir une définition du mot "contrôler", dans le 5.
M. Bouchard: Dans la rédaction actuelle, si on la prend
littéralement, M. le député, cela veut dire qu'il fallait
réunir chaque fois le conseil d'administration pour faire le moindre
placement, parce que nous avions "effectué". Cela n'a pas de bon
sens.
M. Scowen: Je comprends pourquoi vous avez biffé
l'expression "effectuer".
M. Bouchard: Maintenant, "contrôler les placements", cela
veut dire que le conseil d'administration va déterminer les politiques
de placement, qu'il va donner ses instructions à ses employés sur
la façon dont les placements devront être faits. Quels placements?
Il y a un article plus loin qui le dit. Ce sont ceux de 9800 du Code civil
seulement.
M. Scowen: Est-ce que je peux proposer que vous essayiez de
trouver une expression... Je comprends exactement: "établir une
politique de placement"; c'est cela qui est entendu par l'expression
"contrôler". Je trouve que l'expression "contrôler"... Vous biffez
l'expression "effectuer" et je comprends vos raisons de la biffer. Il doit y
avoir une meilleure façon de le dire que de dire "contrôler". Ce
n'est pas clair du tout.
M. Bouchard: Remarquez qu'on l'a repris tel quel de la Loi sur
les coopératives. C'est le mot à mot. Ce n'est peut-être
pas une réponse, mais modifier, perfectionner... (21 h 30)
M. Scowen: Oui. On est en train de modifier une loi, mais
l'expression "contrôler", quand vous faites abstraction de l'expression
"effectuer", il y a quelque chose à faire là. L'idée est
d'établir un programme, les lignes directrices. Je ne sais pas quoi,
vous pouvez peut-être le suspendre et revenir à la charge.
D'accord?
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 88 est
suspendu.
M. Beauséjour:... suppose effectuer des
contrôles?
M. Scowen: Chacun a droit à son interprétation.
M. Beauséjour: Non, c'est que, souvent, on fait une
erreur, on emploie un anglicisme. Contrôler, ce n'est pas dans le sens de
vérifier, de maîtriser, ce n'est pas dans ce sens. Le sens anglais
de "to control", ce n'est pas la même chose en français.
M. Scowen: Si j'ai bien compris l'inspecteur
général, il parlait surtout de l'élaboration des lignes
directrices qui auraient dû être suivies: Vous devez investir dans
telle ou telle sorte de...
M. Duhaime: Si je comprends bien, vous voulez une plus grande
souplesse dans la rédaction.
M. Scowen: Je veux que tout le monde soit capable de comprendre
le texte de la loi. Selon moi, le mot "contrôler", et même dans le
sens français, n'est pas synonyme de ce que l'inspecteur
général a dit. Je pense que ce doit être possible de...
M. Beauséjour: M. le Président, il y aurait lieu de
vérifier à nouveau le mot "contrôler" dans le sens que je
crois comprendre.
Le Président (M. Lachance): Donc, c'est suspendu, de toute
façon.
M. Duhaime: La nuit portant conseil, on devrait trouver quelque
chose parmi les 50 000 mots de la langue française.
M. Scowen: Voilà!
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 93.
89.
M. Scowen: Nous avons constaté, en deuxième
lecture, qu'on accorde à la fédération des pouvoirs
beaucoup plus importants et en voici un dont la justification ne saute pas aux
yeux. Si vous avez une société mutuelle qui a le droit
d'effectuer ses propres placements et d'établir les lignes directrices,
etc., pourquoi obligez-vous cette même société mutuelle
à obtenir l'approbation de la fédération pour le choix
d'un réassureur? Est-ce pour l'obliger à utiliser la
société de réassurance qui va devenir une filiale? Si elle
est compétente pour établir sa propre politique d'investissement,
comment se fait-il qu'elle ne soit pas compétente pour choisir sa
compagnie de réassurance?
M. Bouchard: En ce qui concerne la politique d'investissement, il
faut bien rappeler que le pouvoir de placement est très limité en
ce qui concerne les sociétés mutuelles. Ce sont seulement les
pouvoirs de placement du Code civil. C'est ce qu'il y a de plus
sécuritaire. Donc, si elles veulent faire plus que cela,
l'excédent seulement de ce qui est prévu, suivant l'article 275
et leurs normes de placement, ira au niveau de la fédération et
les placements pourront être faits suivant la Loi sur les assurances.
En ce qui concerne la réassurance, c'est fondamental. D'ailleurs,
c'est le cas actuellement, ce n'est pas nouveau. Actuellement, cela fonctionne
comme cela, par des ententes qui existent entre les sociétés et
la fédération; elles ne se réassurent qu'auprès de
la SMRQ. Si vous laissez chaque société mutuelle
déterminer sa réassurance, qu'est-ce que vous pensez obtenir
comme coût d'une compagnie de réassurance pour réassurer
une compagnie d'assurance qui a 1 500 000 $ ou 2 000 000 $ d'actifs?
M. Scowen: Je présume que les réponses se trouvent
dans l'idée de créer une société de placement
volontaire où, probablement, les sociétés mutuelles vont
décider qu'elles peuvent avoir un meilleur rendement si elles font des
choses ensemble. Je crois que ça pourrait être possible pour la
fédération de démontrer aux sociétés
mutuelles que c'est à leur avantage de faire une espèce de
"pooling" de leur réassurance.
M. Bouchard: C'est cela.
M. Scowen: Mais que ce soit imposé par la
fédération, je ne le comprends pas.
M. Bouchard: C'est pour ce même principe d'une
coordination.
M. Scowen: Vous me dites que c'est probable que les
sociétés mutuelles agissent contre leurs propres
intérêts dans le choix de réassurance.
M. Bouchard: Pas nécessairement contre leurs
intérêts, mais, dès le moment qu'on part du principe d'un
mouvement, ce mouvement-là, pour assurer non seulement sa survie, mais
son développement, a besoin d'une coordination. Dès le moment que
les membres eux-mêmes... La fédération, ce sont les
membres, ce ne sont pas des étrangers. Ce sont les membres
eux-mêmes qui se sont dotés d'un organisme de coordination et qui
vont déterminer comment se fera la réassurance, ce qui veut dire
qu'ils vont pouvoir négocier des risques, négocier des taux et
négocier un pool d'assurance considérable auprès de
compagnies d'assurances autres que la SMRQ. D'ailleurs, même la SMRQ va
faire un excédent, elle ne conservera pas nécessairement le plein
des risques assurés auprès de ces sociétés
mutuelles, elle va en céder une partie. Cela fait partie du même
principe de coordination de la fédération pour la
réassurance.
M. Scowen: Mais, M. l'inspecteur général, je pense
que votre déclaration que la fédération, ce sont les
membres, cela ne nous mène pas très loin dans la discussion parce
que vous admettez comme moi que vous avez laissé certains pouvoirs
à chaque société mutuelle, dans le respect de l'autonomie
de chacune, et vous avez décidé de donner d'autres pouvoirs
à la fédération.
M. Bouchard: Oui.
M. Scowen: Vous avez fait un choix dans chaque cas. Je peux vous
nommer des choses que vous avez laissées à des
sociétés
mutuelles et que vous auriez pu donner à la
fédération. Si, dans chaque cas, vous avez dit, pour justifier la
centralisation: C'est un mouvement, cela n'aidera pas beaucoup la cause. On
cherche un équilibre entre les pouvoirs des instances locales et la
fédération. La raison, c'est qu'on cherche ici une justification
pour quelque chose qui ne nous semble pas consistant avec les autres pouvoirs
que vous laissez aux sociétés mutuelles. Vous dites que chaque
société mutuelle aura tendance à investir dans son propre
intérêt, mais elle aura tendance, d'après vous, à
acheter la réassurance d'une façon qui va à rencontre de
ses intérêts. Ce raisonnement n'est pas clair. On voulait juste
avoir une explication un peu plus claire.
M. Bouchard: Dans la réglementation actuelle, M. le
député, déjà, avec une fédération qui
n'existe qu'en vertu de la partie III de la loi, qui ne constitue donc qu'une
adhésion volontaire des membres avec pratiquement pas... En vertu de la
partie III de la loi, vous n'avez pas de pouvoir de coercition, vous n'avez pas
de pouvoir d'imposition, vous n'avez absolument rien. C'est une association
comme n'importe quelle association de bienfaisance. Vous avez
déjà une règle qui impose à toutes les
sociétés qui sont membres de la fédération de
céder leur réassurance à la SMRQ. Donc, on n'innove pas,
on consacre. Peut-être que vous allez me dire: Ce n'est pas une
réponse. Ce n'est peut-être pas bien ce qui se fait, mais, en
pratique, on part de cela. C'est comme ça.
Deuxièmement, pourquoi? Je vous ai dit que, d'une part, si c'est
un mouvement, il est tout à fait normal que ce mouvement se cède
à lui-même, c'est-à-dire, à une filiale qu'il se
donne, les risques d'assurance permettant de donner au mouvement les profits
éventuels d'une réassurance. Si les gens cèdent leur
réassurance à des tiers, ce sont les tiers qui vont faire les
profits sur la réassurance. Alors, le mouvement dit: On se donne un
outil financier qui est une société de réassurance et nous
allons le faire nous-mêmes.
M. Scowen: Si un membre découvre un bon matin qu'il peut
se réassurer chez un tiers à un coût inférieur
à celui qui est exigé par la fédération, pourquoi
ne pas lui accorder le droit de le faire?
M. Bouchard: Parce que c'est le principe d'un membre d'une
communauté. Quand vous êtes membre d'une communauté,
parfois, c'est à votre avantage et, parfois, c'est à votre
désavantage. Dans l'ensemble, le mieux l'emporte sur le moins bon.
Alors, cela peut tourner. Je vais vous donner un exemple. Lorsque, l'an
dernier, il a fallu dépanner une société qui
n'était même pas membre de la fédération - cela
prend de l'argent quelque part pour cela - qui n'était même pas
membre de la fédération...
M. Scowen: Oui.
M. Bouchard:... on l'a rencontrée, on a rencontré
les dirigeants de la fédération et on a dit: Écoutez,
messieurs, ce n'est pas une société qui est membre de la
fédération, mais qu'est-ce que vous faites pour la
crédibilité du mouvement? Est-ce que vous voulez vous en occuper?
Ils ont investi au-delà de 800 000 $ pour liquider cette
société. Où l'ont-ils pris? Pas dans la
fédération, M. le député, il n'y a pas d'argent
dans la fédération. Il a fallu qu'ils le prennent à la
société de réassurance. Dans la société de
réassurance, pourquoi l'ont-ils fait? Parce que les gens n'ont pas le
droit d'y aller ou de ne pas y aller selon que ça fait leur affaire.
C'est cela, une solidarité, piger, à un moment donné,
avoir les fonds nécessaires pour subvenir aux besoins des plus faibles.
Le but de cela est de créer un pool et de permettre que, justement, la
réassurance ne se fasse pas de n'importe quelle façon.
Deuxièmement, s'il y a un profit sur la réassurance, il est tout
à fait normal que ce soit le mouvement qui en profite, quitte à
ce que ces profits, ce qui fait qu'ils ont 2 000 000 $ actuellement, ils soient
capables de les utiliser pour venir en aide aux sociétés qui sont
en difficulté.
M. Scowen: Oui. Une condition pour l'appartenance à la
fédération serait donc qu'on se réassure avec la SMRQ et
seulement les membres de la fédération pourront utiliser la
SMRQ.
M. Bouchard: Non, parce que je vous ai dit que dans...
M. Scowen: Non, je m'excuse, d'être membres de la SMRQ.
M. Bouchard: Membres, oui.
M. Scowen: Les membres de la SMRQ deviendront synonymes de
membres de la fédération et tous les membres de la
fédération seront dorénavant obligés de se
réassurer uniquement avec la SMRQ. C'est cela?
M. Bouchard:... ou une société indiquée par
la fédération.
M. Scowen: Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Bouchard: Selon les circonstances. Si la SMRQ n'est plus
capable de réassurer, ils vont faire une entente avec une autre
compagnie de réassurance et ils vont dire:
Vous réassurez tel risque. Par exemple, si la SMRQ qui n'est pas
spécialisée dans tel risque, elle ne prendra pas le risque, mais
elle va dire à cette société mutuelle: Assurez-vous
auprès de telle compagnie de réassurance avec qui nous avons
négocié.
M. Scowen: C'est clair pour tout le monde?
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 89 est-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
90?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 91?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
92?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
93?
M. Scowen: Adopté.
M. Ryan: Cela est très bien.
M. Scowen: On doit rechercher la consistance...
Le Président (M. Lachance): Adopté? Des voix:
Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
94?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
95?
M. Ryan: Est-ce qu'une clause comme celle-là est incluse
souvent dans les lois? Oui?
M. Duhaime: Vous parlez de l'article 93. 95?
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Duhaime: II y a cela à HydroQuébec.
Hydro-Québec fait cela.
Le Président (M. Lachance): Adopté?
M. Scowen: Excusez un instant; Dans une vingtaine de minutes, on
va suspendre pour dix minutes?
M. Duhaime: On va aller vous écouter. M. Scowen: C'est une
très bonne idée.
M. Duhaime: C'est donc bien compliqué vos affaires, vous
autres! Qu'est-ce que vous voulez faire? Vous voulez qu'on suspende quelques
minutes?
Une voix: Non, dans 20 minutes. M. Duhaime: Ah bon!
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 95 est-il
adopté?
M. Scowen: Doit-on aller chercher des cartons pour tout le monde
dans les galeries?
Le Président (M. Lachance): On perd du temps, M. le
député.
M. Duhaime: Je ne le ferais pas à votre place. Vous avez
des chances d'être déçu, M. le député.
M. Scowen: L'article 93. 95 est adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
96?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
97?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
98?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
99?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
100?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
101?
M. Ryan: Juste une question à propos des articles 93 et
99: "Un administrateur peut être révoqué lors d'une
assemblée spéciale convoquée à cette fin. " Une
assemblée du conseil d'administration?
M. Bouchard: Des membres. (21 h 45)
M. Ryan: Est-ce que c'est clair d'après la
rédaction qu'on a là? On parle du conseil d'administration. Je
veux bien qu'on aille vite, mais il faut au moins avoir le temps de les
lire.
M. Bouchard: Question de concordance, M. le député.
Lorsqu'on parle du conseil d'administration, on parle de réunions;
lorsqu'on parle des membres, on parle d'une assemblée.
M. Scowen: On est dans l'inspection du conseil d'administration,
je pense. Oui.
M. Duhaime: Lorsqu'on parle d'une assemblée, ce sont les
membres.
Le Président (M. Lachance): Alors, cela va, M. le
député d'Argenteuil? Il était de toute façon
adopté. Cela va?
M. Ryan: Oui, sous réserve de vérification, mais je
vais accepter l'explication pour l'instant.
M. Duhaime: Écoutez, M. le député
d'Argenteuil, c'est clair. On est dans le chapitre qui concerne le conseil
d'administration.
M. Ryan: Oui, c'est cela.
M. Duhaime: Un administrateur ne peut pas être
révoqué lors d'une simple réunion du conseil
d'administration. Il peut être révoqué lors d'une
assemblée spéciale, ce qui signifie les membres.
M. Ryan: Si cela avait été dit, j'aurais mieux
aimé cela. En tout cas.
Le Président (M. Lachance): Nous en étions à
l'article 93. 101... Cela va?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Lachance): Article 93. 101?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
102?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
103?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 104?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
105?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
106?
M. Scowen: Adopté.
Modification des statuts
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
107. Il y a un amendement.
M. Duhaime: Je vous signale, M. le Président, que nous
sommes à mi-chemin.
Le Président (M. Lachance): À mi-chemin des
articles 93?
M. Duhaime: Non, nous avons... M. Ryan: Cela va
très bien.
M. Duhaime: Nous avons 213 articles reliés à
l'article 93 et nous sommes à mi-chemin avec l'article 106.
Le Président (M. Lachance): Ah bon!
M. Duhaime: Adopté. Il y a un amendement à
l'article 107.
Le Président (M. Lachance): Voici l'amendement à
l'article 107: Remplacer le deuxième alinéa de l'article 93. 107
proposé par l'article 6 du présent projet par les suivants: "Si
la modification projetée porte sur le groupe dans lequel la
société mutuelle d'assurance peut recruter ses membres, la
convocation d'une assemblée spéciale à cette fin
doit être autorisée au préalable par résolution
de la fédération dont la société est membre. "Tout
règlement de modification des statuts doit autoriser un des
administrateurs à signer les statuts de modification. "
M. Scowen: On n'est pas encore arrivé à l'article
qui donne à la fédération le pouvoir de déterminer
les territoires.
M. Duhaime: Ce n'est pas territorial, en fait...
M. Scowen: Non?
M. Duhaime:... c'est sur des groupes.
M. Scowen: Les groupes.
M. Duhaime: En fait, il faut obtenir l'autorisation
préalable à...
M. Scowen: Mais que voulez-vous dire par groupes, si cela n'est
pas une question de territoire?
M. Duhaime: Les clientèles, auprès des syndicats,
des...
Une voix: Des députés.
M. Duhaime: Les députés, cela m'étonnerai
t.
M. Bouchard: Vous avez la même chose actuellement dans le
cas des caisses d'épargne et de crédit. Les caisses
d'économie sont essentiellement des caisses populaires de groupes et non
pas de territoire, tandis qu'une caisse populaire est une caisse de territoire
géographique.
M. Scowen: J'avais l'impression jusqu'à maintenant que les
sociétés mutuelles dont on parle ce soir étaient surtout
des sociétés de territoire.
M. Bouchard: Actuellement, c'est vrai. Il n'y a pas actuellement
de sociétés de groupes...
M. Scowen: Et vous êtes en...
M. Bouchard:... mais la loi prévoit en avoir.
M. Scowen:... train de les transformer en société
de groupes et de territoire.
M. Bouchard: On prévoit deux catégories. On
prévoit des sociétés de territoire, comme les caisses pop,
ou des sociétés de groupes. Si, par exemple, vous avez, je ne
sais pas, des médecins qui désirent être assurés par
les sociétés mutuelles, cela formera un groupe et elles pourront
assurer les médecins partout dans la province. Cela leur manquait, elles
ne l'avaient pas actuellement. Elles étaient limitées à
une clientèle de territoire.
M. Scowen: Oui. Et vous prévoyez maintenant la
possibilité de donner à une société mutuelle
d'assurance, qui a un mandat territorial, un deuxième mandat.
M. Bouchard: En vertu de la loi, il y a potentiellement double
mandat, et pour le territoire et pour le groupe.
M. Scowen: Pour la même société
d'assurance?
M. Bouchard: Actuellement, ce n'est que territorial parce qu'on
fait une réforme.
M. Scowen: C'est ce que je veux dire. Avec ce projet de loi, vous
pouvez donner à une société mutuelle située dans
l'Estrie un mandat de groupe, sur une base provinciale, pour vendre de
l'assurance à des médecins.
M. Bouchard: Remarquez qu'on n'a pas prévu de
société hybride. C'est ou territorial ou de groupe comme une
caisse populaire. Vous n'avez pas une caisse populaire qui est à la fois
caisse d'économie.
M. Scowen: Pour que je comprenne, vous prévoyez la
création possible...
M. Bouchard: De sociétés de groupe.
M. Scowen:... d'autres sociétés mutuelles...
M. Bouchard: Oui.
M. Scowen:... qui peuvent devenir des sociétés de
groupe avec un mandat provincial, peut-être, pour vendre des polices
d'assurance aux médecins ou aux députés comme a
proposé mon collègue, dans tout le Québec.
M. Bouchard: C'est cela.
M. Scowen: Quelque chose qui peut chevaucher les autres
sociétés mutuelles du territoire.
M. Bouchard: Possiblement, mais il appartiendra à la
fédération de déterminer les règles du jeu à
l'interne. Tout à l'heure, j'ai oublié de souligner ce point qui
concerne les difficultés pour les courtiers qui auraient à
vendre, en plus, des parts sociales. Il y a un point important qu'il ne faut
pas oublier, c'est qu'un détenteur de police, dans une
société mutuelle, est un propriétaire. Il est
propriétaire de sa compagnie parce que vous avez affaire à une
coopérative. Donc, la raison pour laquelle on lui demande de souscrire
sa part sociale, c'est que, en plus d'être assuré, l'individu
devient propriétaire de son entreprise; la coopérative lui
appartient. Les sociétés mutuelles appartiennent à ses
membres, ce qui n'est pas nécessairement le cas d'un individu qui
s'assure avec une compagnie qui ne lui vend qu'un produit d'assurance qui est
une protection.
C'est la même chose pour les groupes. Les individus qui
décideront de former une société de groupe, ce sont des
individus qui seront propriétaires de cette entreprise pour desservir un
groupe donné, réparti territorialement, d'une façon
quelconque, peu importe, mais ce qu'on veut atteindre, c'est un groupe. C'est
justement pour compléter leur mission de coopérative qui
était actuellement trop limitée sur un aspect purement
territorial. Actuellement, ils n'en ont pas, ils n'avaient pas le pouvoir de
le
faire, mais, dans la réforme qu'on fait, on croit que...
M. Scowen: Si... Oui, absolument. Allez-y.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mon commentaire à cet
égard, c'est que je trouve cela assez logique, finalement. Quand on
parle de mutuelles, on parle de gens qui se définissent eux-mêmes
comme ayant une appartenance particulière. Aujourd'hui, vous nous dites
que l'appartenance qu'on leur connaît est territoriale, des gens qui se
connaissent les uns les autres, dans les anciens comtés, comme on les
appelle, des paroisses, etc. Là, vous ouvrez la porte pour que d'autres
groupes qui ont d'autres appartenances ou qui s'identifient plus
particulièrement à une activité, fort probablement,
puissent décider à loisir, à ce moment-ci, de se regrouper
de cette façon, d'être régis par les dispositions de cette
loi. C'est pour que je comprenne la logique de cette chose. On la comprend de
la même façon, M. Bouchard?
M. Scowen: M. le ministre, j'aimerais, avec votre permission,
proposer une suspension pour dix minutes.
M. Duhaime: Pensez-vous qu'on va terminer ce soir? Pas de
problème, on va suspendre.
Le Président (M. Lachance): II est 21 h 55. Nous allons
suspendre pour une dizaine de minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 55)
(Reprise à 22 h 35)
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'aménagement poursuit ses
travaux. Nous en étions à l'article 6, 93. 107, avec unamendement. Je crois que l'amendement avait été lu.
M. Scowen: M. le Président, je veux m'excuser
auprès de vous pour mon délai. J'ai été
obligé de prendre la parole sur un autre projet de loi en
deuxième lecture. C'est maintenant terminé. J'espère que
cela n'a pas causé trop de retard ici. J'aimerais proposer la suspension
de 93. 107, non pas parce que nous avons une objection fondamentale, mais parce
que le papillon apporte une modification significative à l'article et on
aimerait avoir l'occasion de le regarder un peu plus en profondeur ce soir, si
vous nous le permettez.
M. Duhaime: Cela va.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 107 est suspendu
ainsi que l'amendement. J'appelle l'article 93. 108.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. À
93. 109, il y a un amendement qui se lit comme suit. Remplacer le paragraphe
3° de l'article 93. 109 proposé par l'article 6 du présent
projet par les suivants! "3° d'une copie certifiée conforme de la
résolution de la fédération autorisant la convocation
d'une assemblée spéciale afin d'adopter un règlement
modifiant le groupe dans lequel la société mutuelle d'assurance
peut recruter ses membres le cas échéant; "4° des autres
documents prévus par règlement du gouvernement. "
M. Duhaime: Est-ce que je pourrais suggérer, M. le
Président, qu'on adopte l'amendement et que 109 amendé soit en
suspens, si relié à 107.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que vous êtes
d'accord?
M. Scowen: Suspendu, parce que c'est de concordance avec le
107.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est suspendu et
l'article l'est également. 93. 110?
M. Scowen: Adopté.
Mise à jour des statuts
Le Président (M. Lachance): Adopté. 93. 111?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. 93. 112?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. 93. 113?
M. Scowen: Adopté.
Dissolution
Le Président (M. Lachance): Adopté. 93. 114?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. À 93.
115, il y a un amendement.
Remplacer le paragraphe 3° de l'article 93. 115 proposé par
l'article 6 du présent projet par le suivant:
"3° si elle n'a pas, dans les 60 jours de publication de l'avis de
liquidation ou de dissolution de la fédération dont elle est
membre, adopté un règlement ou une résolution, selon le
cas, pour s'affilier a une autre fédération ou demander la
constitution d'une nouvelle fédération, fusionner avec une
société mutuelle d'assurance, se convertir en compagnie mutuelle
d'assurance de dommages ou être liquidée. "
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Est-ce
que 93. 115 tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. 93.
116?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. 93. 117?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. 93.
118?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. À 93.
119, il y a un amendement.
Remplacer l'article 93. 119 proposé par l'article 6 du
présent projet par le suivant: "93. 119 Les articles 399 à 401,
404 et 405 s'appliquent à la liquidation des biens d'une
société mutuelle d'assurance dissoute en vertu de la
présente section. "
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que 93.
119 tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: C'est de concordance avec la Loi sur les assurances,
article 280.
M. Scowen: Oui, je vous fais confiance dans vos remarques.
M. Duhaime: Vous devez nous faire confiance de temps en temps,
n'est-ce pas?
M. Scowen: C'est cela.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 120?
M. Duhaime: Autrement, on va vous retourner faire un
discours.
M. Scowen: Ce soir oui, demain non.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 93. 120,
est-il adopté?
M. Scowen: Adopté. Oui, cela va? Non, attendez.
M. Duhaime: Sur la révocation de la dissolution?
M. Scowen: Ah oui! Je me souviens. Je présume que c'est
quelque chose qui existe dans les autres projets de loi, mais "trois ans
après une dissolution", est-ce que c'est possible d'imaginer que
quelqu'un puisse demander que la dissolution soit révoquée?
M. Bouchard: Oui. Je peux vous donner des exemples en vertu de la
Loi sur les renseignements des compagnies - des modifications ont
été apportées à trois reprises, cela pouvait aller
jusqu'à dix ans -où des gens découvrent après coup
des droits éventuels, des terres ou des actifs qu'ils avaient
oubliés. Alors, ici, on limite cela à une période de trois
ans quand même, parce que, après un certain temps, cela devient
considérable. Dans les trois ans, ils peuvent demander la
révocation de la dissolution.
M. Scowen: À ce moment-là, vous aurez certainement
liquidé tous les biens en vertu de l'article 93. 119?
M. Bouchard: Oui, parce que, si cela arrive, c'est peu de temps
pour nous faire valoir qu'il y a eu des biens qui ont été
oubliés dans la liquidation.
M. Scowen: Oui?
M. Bouchard: Des bouts de terrain, par exemple.
M. Duhaime: En fait, ce dont il s'agit, c'est de révoquer
la dissolution pour permettre de terminer la liquidation.
M. Bouchard: C'est cela.
M. Duhaime: Ce n'est pas pour faire revivre...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, je peux
même témoigner que j'ai un cas de comté à cet
effet-là...
M. Bouchard: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... par les temps qui
courent.
M. Duhaime: Cela, c'est le lundi qu'on règle cela. C'est
lundi, aujourd'hui?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est lundi, les cas de
comté, c'est le lundi.
M. Duhaime: Cela va?
Le Président (M. Lachance): Alors, c'est
adopté?
M. Scowen: Oui.
Fédération des sociétés
mutuelles d'assurance
Le Président (M. Lachance): À l'article 93. 121, il
y a un amendement pour remplacer, dans la huitième ligne de l'article
93. 121 proposé par l'article 6 du présent projet, les chiffres
et mots "ler, 2e et 5e" par les chiffres et mots "1er et 2e". C'est
adopté?
M. Duhaime: Pour la raison qu'il n'y a pas de paragraphe 5°
au premier alinéa de l'article 93. 33, cela entre parfaitement dans la
définition de la coquille.
Le Président (M. Lachance): Cela va, c'est
adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 93. 121,
tel qu'amendé, est adopté? Cela va, c'est adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 122?
M. Duhaime: Adopté. M. Scowen: Un instant!
Le Président (M. Lachance): Les objets de la
fédération.
M. Scowen: Je l'ai lu déjà quatre fois et je le lis
pour la dernière fois, c'est important.
M. Duhaime: Si vous avez un problème, c'est à 93.
123.
M. Scowen: Oui, mais c'est l'idée de base.
Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
123.
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté?
M. Scowen: Non, non. Je pense que nous devons nous poser une
question, parce que c'est un élément très important dans
le projet de loi. Vous avez établi comme critère pour la
création d'une fédération un minimum de douze
sociétés mutuelles, indépendamment de leur taille. Je
pense que ce n'est pas un secret qu'on n'envisage pas la probabilité, au
moins à court terme, de créer d'autres sociétés
mutuelles d'assurance, mais, parce que l'article est là, comme tel,
on prévoit la possibilité qu'il y en ait d'autres.
Pourquoi douze? Pourquoi aucun critère quant à
l'importance, quant à la taille de ces sociétés? On peut
facilement envisager une fédération avec douze
sociétés qui pourraient être dix ou douze fois plus grandes
qu'une autre. Pourquoi ne pas utiliser un critère de... Si quatre
sociétés avec un actif, par exemple, de 4 000 000 $ veulent se
regrouper, ou cinq, vous pouvez facilement imaginer quelque chose qui pourrait
être rentable et utile, qui pourrait rendre des services. Pourquoi
douze?
M. Duhaime: À part que ce soit le nombre des
apôtres!
M. Scowen: Oui, à part cela? (22 h 45)
M. Duhaime: Cela fait un bon commencement.
M. Bouchard: D'abord, douze sociétés, une
fédération. Pour constituer une fédération, cela
prend un mouvement. C'est un mouvement, une fédération, au point
de départ. Cela aurait pu être onze, cela aurait pu être
treize, mais il faut quand même que cela représente un
mouvement.
Deuxièmement, l'expérience a démontré, tant
au niveau des caisses d'épargne et de crédit que de la Loi sur
les associations coopératives, que l'élément actif n'est
pas le seul élément dont il faut tenir compte. Il faut tenir
compte de la représentation, il faut tenir compte de la
répartition sur le territoire pour que vraiment nous ayons affaire
à une communauté et non pas seulement à trois ou quatre
personnes qui veulent former une société. Si elles veulent former
une société, qu'elles se fusionnent et qu'elles créent une
société. Elles n'ont pas besoin d'une fédération
pour faire cela. Donc, une fédération avec la
responsabilité d'une fédération, cela implique que vous
avez un nombre de membres répartis sur un territoire qui constitue un
groupe.
Deuxièmement, comme je vous l'ai dit, c'est la règle qui
est observée dans la loi fondamentale des coopératives et c'est
la même que nous avons pour les caisses d'épargne et de
crédit. C'est toujours pour les mêmes raisons que cela prend un
minimum. Maintenant, cela pourrait être
fixe.
M. Scowen: Est-ce que l'objet est d'encourager ou de
décourager la création d'autres fédérations?
M. Bouchard: Non, je crois que l'objet véritable, c'est de
s'assurer que, pour une fédération, nous ayons affaire
véritablement à un mouvement comme tel qui désire se doter
de services en commun.
Deuxièmement, vous disiez tout â l'heure que le
critère quantitatif ne devrait pas être le seul critère.
Vous avez parfaitement raison, mais n'oubliez pas que, dans la formation d'une
fédération, même si douze membres présentaient une
requête pour former une fédération, la requête ne
serait pas nécessairement acceptée. Il faut que cette
société, en plus, démontre qu'elle a la suffisance
financière pour le faire, qu'elle est capable de constituer un fonds de
garantie, qu'elle est capable de se doter d'un fonds d'au moins 3 000 000 $
tout comme, par exemple, dans le cas d'une compagnie d'assurances, même
si la Loi sur les assurances prévoit un capital d'au moins 3 000 000 $
pour former une compagnie d'assurances, même si des gens se
présentent - et j'en ai très souvent - et soumettent des projets
de formation de compagnies d'assurances en mettant 3 000 000 $ sur la table, ce
n'est pas nécessairement les 3 000 000 $ qui comptent. Il faut regarder
la solvabilité financière en arrière pour prévoir
justement les mauvais coups et prévoir ce qui peut survenir parce que
l'on sait que, dans la création d'une compagnie, durant les trois,
quatre ou cinq premières années, on manque de capital. Donc, cela
prend un groupe capable de subvenir aux besoins d'insuffisance de capital au
fur et à mesure du développement dans les premières
années de la fondation d'une société.
Alors, si vous avez trois ou quatre sociétés, je crois que
nous n'avons pas affaire à un mouvement et le conseil que je donnerais
à ces trois ou quatre sociétés, c'est de se fusionner, de
faire une grosse société et de se convertir en compagnie mutuelle
plutôt que de créer une fédération avec un
encadrement et un "encarcanement" considérable, d'un formalisme
très grand. La formule fédérative ne conviendrait pas,
à mon point de vue, à trois ou quatre membres.
M. Scowen: Dans le cas des lois qui touchent les caisses
d'épargne et de crédit, est-ce que les règles pour la
création d'une fédération sont à peu près
semblables? C'est douze?
M. Bouchard: Nous exigeons douze membres.
M. Scowen: C'est la même chose. M. Bouchard:
Oui.
I
M. Scowen: Et il n'y a aucun critère qui touche l'ampleur,
l'actif total qui doit être...
M. Bouchard: C'est le critère d'appréciation du
projet, comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure, même si
vous avez douze requérants pour former une société, il
faut qu'ils nous démontrent que la fédération sera viable,
donc, que les membres seront capables de la porter à plus ou moins long
terme, le temps nécessaire pour consolider ce mouvement.
M. Scowen: II faut que j'admette que mes arguments contre le
nombre de douze ne sont pas plus forts que les vôtres le sont pour ce
nombre. Alors, on va l'adopter.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 123 est
adopté.
À l'article 93. 124, il y a un amendement. Supprimer dans les
sixième et septième lignes du premier alinéa de l'article
93. 124 proposé par l'article 6 du présent projet les mots "ou
à une assemblée annuelle si l'avis de convocation mentionne
l'objet de la résolution". Est-ce que c'est adopté?
M. Ryan: Si j'avais les papillons dans mon dossier, ce serait
plus facile, mais je ne les ai pas.
Le Président (M. Lachance): On peut essayer de vous les
procurer, M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Merci.
Le Président (M. Lachance): D'accord? Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 93. 124 tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
125?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 126?
M. Ryan: La page est tournée.
M. Scowen: Adopté. Il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Lachance): Pas de problème?
M. Scowen: Non.
Le Président (M. Lachance); Est-ce que cela va, M. le
député d'Argenteuil?
M. Ryan: La page est tournée. Des voix: Ah! Ah!
Ah!
Le Président (M. Lachance)? C'est adopté.
M. Scowen: Maintenant, il va plus vite que vous autres.
Voulez-vous rapprocher votre siège et suivre le débat...
Membres
Le Président (M. Lachance): Article 93. 127?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
128. Adopté.
M. Scowen: Un instant!
Le Président (M. Lachance): Un instant? Oh!
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 129?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
130?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 131?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
132?
M. Scowen: Nous avons une suggestion, à savoir que...
Attendez, je veux simplement revenir en arrière pour vérifier
quelque chose.
M. Duhaime: Je me suis trompé tantôt. J'ai dit 213,
mais c'est 273 articles qu'on a à faire. Là, on est à
mi-chemin.
Une voix: Non, pas encore.
Le Président (M. Lachance): Pas encore,
M. le ministre. Gardez votre cahier, M. le ministre.
M. Scowen: Est-ce que c'est possible d'imaginer qu'àl'article 93. 132 on puisse utiliser l'expression "présentation des
observations", qu'on retrouve à l'article 93. 125, plutôt que de
le demander par écrit? Il a été dit que ce serait
intéressant, parfois, pour une société mutuelle qui se
croit lésée d'avoir le droit de présenter ses
observations, ce qui est permis à l'article 93. 125, plutôt que de
le demander par écrit. Je pense qu'il y a quelque chose là, le
droit de se présenter physiquement devant l'inspecteur
général, d'être reçu et de présenter des
arguments. S'il n'y a pas d'objection à...
Une voix: Justice naturelle.
M. Duhaime: Allez-y donc pour la justice naturelle!
M. Bouchard: C'est un droit d'appel, l'article 93. 132. Il est
clair, selon les règles de justice naturelle, qu'une personne qui
demande par écrit de réviser sa décision doit être
entendue.
M. Scowen: Cela est dans la justice naturelle.
M. Bouchard: C'est clair, parce qu'il y a des jurisprudences
très précises là-dessus maintenant. Avec les chartes de
droits qui existent un peu partout, il est évident qu'on ne pourrait pas
légiférer sans les entendre.
M. Scowen: Vous ne pouvez pas leur refuser.
M. Bouchard: On ne peut pas les juger sans les entendre.
M. Scowen: Dans ce cas, je suis prêt à adopter avec
mes collègues l'article 132.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 132 est
adopté. Article 93. 133?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
134?
M. Ryan: Je m'excuse, juste une minute. À l'article 93.
133, est-ce que ce pouvoir est donné a l'inspecteur
général pour d'autres types de fédérations, disons
dans les fédérations de caisses d'épargne et de
crédit. Non? Est-ce que ceci est un précédent? Je trouve
que cela va loin.
M. Bouchard: C'est que...
M. Ryan: À 93. 133 et à 93. 132, on donne à
l'inspecteur général le pouvoir de réviser une
décision touchant l'exclusion ou l'admission d'un membre dans la
fédération. Je demandais à M. Bouchard si c'est la
même règle qui prévaut au secteur des caisses
d'épargne et de crédit et, comme je m'y attendais, il m'a dit que
non. Cela me semble être un précédent pour lequel, je
pense, on devrait avoir quelque justification.
M. Bouchard: Vous avez vu tout à l'heure le principe que
les sociétés mutuelles doivent obligatoirement être membres
d'une fédération. C'est le principe de base de la loi.
Deuxièmement, pour bien s'assurer que les fédérations
n'exerceront pas ce pouvoir par vindicte de quelque façon que ce soit,
on dit: Vos règlements d'admission, d'expulsion ou de suspension seront
faits le plus honnêtement et le plus objectivement possible. Il y a un
droit de supervision qui est donné a l'inspecteur général.
Ainsi en est-il d'une décision prise par la fédération en
accord avec son règlement.. S'il n'y avait pas un tel pouvoir d'appel
à l'inspecteur général, M. le député, cela
veut dire deux choses: ou bien le membre en question qui se croirait
lésé par une décision semblable aurait l'obligation de
présenter un bref en Cour supérieure pour essayer de faire valoir
son point de vue en invoquant tous les motifs qu'on a pu imaginer avec des
procédures et des frais considérables, cela pourrait aller
jusqu'en Cour d'appel.
On a prévu ici un tribunal de droit commun, un peu comme il
existe dans la Loi sur les courtiers d'assurances, où les
décisions de l'association des courtiers sont révisées par
l'inspecteur général et peuvent faire l'objet d'un appel en Cour
supérieure seulement pour des motifs de droits fondamentaux. Si
l'inspecteur général errait en droit ou commettait une injustice
flagrante, dans ces cas, le tribunal réviserait. C'est pour
éviter que les sociétés soient aux prises avec des
procédures judiciaires constantes pour des questions aussi fondamentales
pour elles que d'exister au fond, parce que le principe, c'est qu'il faut
être membre de la fédération pour subsister.
M. Ryan: Dans ces cas, est-ce que l'une ou l'autre des deux
parties aurait accès au dossier complet? Est-ce que cela est
prévu?
M. Bouchard: Au dossier complet de quoi?
M. Ryan: À supposer que vous rendiez une décision
contraire à celle qui avait été rendue par la
fédération, est-ce que la fédération aurait
accès au dossier de cette affaire ou si cela reste votre
propriété exclusive?
M. Bouchard: La décision de l'inspecteur doit être
motivée et soumise à la société et à la
fédération.
M. Ryan: Ce n'est pas la même chose.
M. Bouchard: Vous parlez de quel dossier?
M. Duhaime: S'il y a un litige entre une société
mutuelle et une fédération, il y a deux genres de renseignements
qu'on peut obtenir, on peut savoir si la fédération...
M. Bouchard: II me semble que ça va de soi.
M. Ryan: Non, malheureusement cela ne va pas de soi avec le
gouvernement.
M. Bouchard: II y a la loi sur l'accès à
l'information.
M. Ryan: Cela ne change pas grand-chose, mon cher ami. Je
regrette infiniment. 11 n'y a seulement qu'à décider que, pour
toutes sortes de motifs, qui sont prévus à la loi d'ailleurs, ce
n'est pas d'intérêt public, que cela va rester confidentiel. Je ne
le sais pas. Je vous pose le problème.
M. Bouchard: Quel dossier? Je suppose, par exemple, que vous avez
un règlement adopté par une fédération qui
prévoit les conditions. D'accord? En conformité de ce
règlement, une société est expulsée. Prenons un des
cas possibles. Donc, il y a une décision qui a été rendue
par la fédération à l'endroit de cette
société lui disant: "Vous êtes expulsée ou vous
êtes suspendue". Ce qui est prévu ici, c'est que la
société mutuelle en appelle à l'inspecteur
général. L'inspecteur général va évidemment
faire enquête et il va entendre les parties. Il va demander les raisons
pour lesquelles la fédération a suspendu la société
et quels en sont ses motifs? C'est la raison pour laquelle on dit: La
décision doit être motivée. C'est qu'il ne peut pas motiver
une décision sans comprendre l'argumentation de part et d'autre. (23
heures)
M. Ryan: Supposons qu'il dise: J'ai conclu que cette
société ne peut pas être admise dans la
fédération parce que, suivant les représentations que j'ai
reçues, je ne peux pas avoir confiance à la compétence
administrative de ses dirigeants. Là, il me semble qu'il devrait y avoir
droit de voir le dossier et qu'on sache sur quel témoignage il s'est
appuyé pour tirer une conclusion semblable. C'est cela qui me
préoccupe dans cela.
M. Duhaime: Je n'ai pas l'impression qu'il y a un grand drame
là-dedans.
M. Bouchard: Là, il y aura peut-être le
dossier...
M. Ryan: Si vous voulez bien regarder l'article peut-être
que vous pourriez le mettre en suspens, M. le ministre, et nous arriver avec
quelque chose...
M. Duhaime: Oui. Alors, l'article 93. 132 est suspendu. Si on
peut avoir quelques lignes de plus à ce texte pour que ce soit
explicite, étant entendu que ce dont M. l'inspecteur
général parlait tantôt, les pouvoirs de surveillance de la
Cour supérieure, sont maintenus, même si la décision est
finale.
Le Président (M. Lachance): Les articles 93. 132 et 93.
133 sont suspendus.
M. Duhaime: C'est commode, une bonne Opposition.
Le Président (M. Lachance): Une Opposition
constructrice.
M. Ryan: N'en mettez pas trop, parce que ces messieurs vont
veiller tard.
M. Duhaime: On ne veillera pas tard, il faut que je m'en aille.
L'article 93. 134.
Assemblée des membres
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 134. L'article
93. 134 est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 93. 135.
M. Scowen: Je crois que...
M. Duhaime: Je n'aurai pas de commentaire sur cela.
M. Scowen: Vous n'avez pas de commentaire. Je veux en faire un,
mais très brièvement. Ce ne sera pas long, mais je pense qu'il
vaut la peine d'être souligné. On va se retrouver dans des
fédérations de sociétés mutuelles d'assurance qui
auront chacune une voix, les petites avec un actif de 100 000 $ et
peut-être 500 ou 600 membres et les grandes avec un actif de 3 000 000 $
ou 4 000 000 $ et 5000 membres. L'esprit même de la coopération,
c'est le système mutuel. Il faut comprendre que les membres d'une
société mutuelle de 500 membres vont avoir un pouvoir de vote qui
est dix fois plus important dans cette fédération qu'un membre
qui appartient à une société de 2000 ou 3000 membres.
Donc, c'est l'égalité des votes pour les sociétés,
mais c'est l'inégalité flagrante pour les membres des mutuelles.
Ceci étant dit, les membres des sociétés mutuelles, les
fédérations et tout le monde comprennent exactement la
portée de ces commentaires. Il n'y a probablement pas beaucoup de choses
de plus à dire sur cela, mais cela saute aux yeux.
M. Bouchard: C'est comme cela à l'heure actuelle.
M. Scowen: Oui, je comprends.
M. Bouchard: Deuxièmement, prenez l'exemple du Mouvement
Desjardins. La fédération de Montréal de ce mouvement, est
la plus grosse et représente presque à elle seule la
moitié ou tout près des actifs. Les plus grosses caisses du
Mouvement Desjardins sont à Montréal et ces caisses sont toutes
sur un pied d'égalité. Vous avez neuf fédérations
sur onze dans le Mouvement Desjardins pour qui c'est comme ça.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Duhaime: C'est la définition même de ce que
j'appellerais la solidarité mutualiste. Ce que vous craignez, c'est de
petites sociétés avec très peu d'actif qui seraient en
nombre suffisant pour numériquement contrôler une
fédération. Le frein à cela, je crois que c'est la
meilleure réponse, si tel était le cas je pense que c'est une
pure hypothèse, il est bien évident qu'il se brasserait quelque
chose à l'intérieur du mouvement mutualiste et les grandes
sociétés mutuelles qui auraient un très grand nombre de
membres avec beaucoup d'actif accepteraient sans aucun doute assez mal que, sur
le plan de l'interprétation juridique, on puisse arriver au
scénario que vous avez en tête. J'ai l'impression qu'il y aurait
un très sérieux problème de substance à
l'intérieur du mouvement mutuel. C'est fondamental dans le mouvement
coopératif aussi bien que dans le mouvement mutualiste qu'autant,
lorsque vous avez une part sociale ou quinze, cela ne vous donne pas de droit
additionnel, vous en avez une au niveau de chacune des sociétés
mutuelles; au niveau de leur fédération, elles sont
représentées par une voix et ce sont les règles du jeu que
tout le monde comprend, que tout le monde souhaite et que tout le monde
accepte.
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Est-ce adopté?
M. Scowen: Mais, avec la création d'une
fédération, vous assurez une égalité des votes pour
les sociétés qui a immédiatement pour effet de
créer l'inégalité de vote ou de pouvoirs pour les
membres.
M. Duhaime: C'était comme ça.
M. Scowen: C'est comme ça, oui, je comprends.
M. Duhaime: C'est déjà comme cela. On reprend ces
articles-là parce qu'on fait une refonte complète.
M. Scowen: Tout ceci étant dit...
M. Ryan: C'est comme le Sénat américain.
M. Scowen: Comme le Sénat américain. M. Ryan:
Oui.
Le Président (M. Lachance): Très bon exemple, M. le
député d'Argenteuil, excellent.
M. Duhaime: Oui, c'est vrai. Il paraît que cela fonctionne
aussi.
M. Scowen: J'aime cette comparaison parce qu'on va revenir
là-dessus, après, sur toute la question d'une
fédération et le droit de chacun des membres. Adopté.
Le Président (M. Lachance): Alors, c'est adopté.
Article 93. 136?
M. Duhaime: Est-ce que vous êtes membre d'une
société mutuelle?
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: Vous-même, est-ce que vous êtes
membre?
M. Scowen: Oui, mais cela ne me dérange pas du tout dans
le quotidien. Ce sont seulement les grands principes qui me
préoccupent.
M. Duhaime: Article 93. 136.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 136 est-il
adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
137?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
138?
M. Scowen: Là, vous avez quelque chose qui ressemble
à l'autre article qu'on a suspendu, mais ici, je trouve que c'est moins
aberrant.
M. Ryan: Cela nous reporte aux articles 93. 64 et 93. 65.
M. Scowen: Voulez-vous qu'on le suspende?
M. Ryan: Je pense que oui.
M. Scowen: D'accord, on va suspendre l'article 93. 138, si vous
permettez.
M. Ryan: C'est le même problème qu'aux articles 93.
64 et 93. 65.
M. Scowen: C'est peut-être un peu moins flagrant dans le
cas d'une fédération, mais le principe est quand même
là. Il faut le regarder de nouveau.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 138 est
suspendu.
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Article 93. 139?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 140?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
141?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 142?
M. Ryan: J'aurais juste une question d'information concernant
l'article 93. 141, M. le Président. Le libellé que nous avons
devant nous, est-ce que cela veut dire qu'il suffirait que le
vice-président d'une fédération décrète la
tenue d'une assemblée spéciale et qu'il ait le pouvoir de le
faire, même à supposer que le président ne serait pas de
cette opinion-là, ni le conseil d'administration?
M. Duhaime: Qu'est-ce que ça veut dire?
M. Ryan: Est-ce que c'est ça que vous voulez faire? Cela
me semble curieux.
M. Bouchard: C'est-à-dire que ce qu'on voulait,
c'était de prévoir des suppléances.
M. Ryan: À défaut ou en son absence...
M. Bouchard: Si, par exemple, le conseil d'administration refuse
d'agir et que
le président est de connivence avec son conseil d'administration,
puisqu'il refuse d'agir, là le vice-président prendra la charge,
puis prendra ses responsabilités. C'est une espèce de gradation
dépendant des circonstances, mais, dans une société qui va
bien, normalement, cela n'arriverait pas.
M. Ryan: Parce que, d'habitude, c'est le président ou, en
son absence ou en son incapacité d'agir, le vice-président. Les
dresser l'un contre l'autre, je ne crois pas que cela soit un bon principe,
parce qu'il y aquand même ici la règle de la
majorité du conseil d'administration, qui devrait être
suffisante.
M. Bouchard: À supposer, par exemple, M. le
député d'Argenteuil, le cas où une
fédération aurait posé des gestes que certains des membres
dissidents du conseil d'administration n'autorisent pas et que, par le vote qui
a été pris au conseil d'administration, ils ont été
incapables de faire valoir leur point de vue, si c'est majeur, pour convoquer
une assemblée spéciale, le seul recours pour faire exercer la
démocratie, c'est qu'ils puissent convoquer les membres pour leur dire:
Voici ce qui s'est passé. Le conseil d'administration a adopté
telle mesure. Cela n'aurait pas dû être fait pour telle et telle
raison. Remarquez que vous avez raison, cela peut être une arme
dangereuse; mais si on ne le prévoit pas, vous avez la
possibilité d'une connivence entre un conseil et ses officiers qui
ferait que la situation ne serait jamais dévoilée à une
assemblée spéciale des membres.
M. Ryan: Je n'aime pas cela.
M. Duhaime: Ce que vous souhaiteriez, c'est que le
vice-président ne puisse agir qu'en l'absence ou en cas
d'incapacité d'agir du président. On peut le regarder.
M. Ryan: Pour un pouvoir aussi considérable, ce serait
mieux.
M. Duhaime: J'ai l'impression qu'un président qui
convoquerait une assemblée spéciale contre l'avis de son conseil
d'administration est mieux d'avoir une bonne raison, parce qu'il va en entendre
parler, n'est-ce pas? On peut l'examiner à nouveau.
M. Ryan: Oui.
M. Duhaime: On va le tenir en suspens.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 141 est
suspendu. Article 93. 142?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
143?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
144?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
145?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
146?
M. Scowen: Adopté.
Administrateurs et dirigeants
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
147?
M. Ryan: Le deuxième alinéa, est-ce quelque chose
de nouveau? Je crois que c'est très sain de mettre cela. Dans un
mouvement qu'on respecte beaucoup, le Mouvement Desjardins, il y a beaucoup
d'interconnexions dans les directorats, trop à mon point de vue. Je le
sais bien; c'est pour cela que je vous félicite de cette disposition. Un
moment donné, on n'est plus capable de comprendre comment les
décisions se prennent et qui est responsable de quoi. Vous avez
raison.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
148?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. À
l'article 93. 149, nous avons un amendement.
M. Duhaime: L'avez-vous, M. le Président?
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le ministre. Je vais
en faire la lecture: Remplacer le deuxième alinéa de l'article
93. 149 proposé par l'article 6 du présent projet par le suivant:
"Toutefois le règlement de régie interne d'une
fédération peut prévoir que le président et le
secrétaire de son conseil d'administration ne sont pas le
président et le secrétaire de la fédération. Dans
ce cas, le président de la fédération est choisi par
l'assemblée générale parmi les autres administrateurs et
le secrétaire de la fédération qui peut ne pas être
un administrateur est nommé par le conseil d'administration. "
M. Scowen: L'argument que vous soulevez dans le papillon, c'est
que c'est la
situation actuelle. On est en train de changer un tas de situations
actuelles. Ont-ils une raison de procéder à part cela? Avez-vous
des cas dans les autres mutuelles, dans les autres
fédérations?
M. Bouchard: C'est une question de principe. Les officiers sont
élus par le conseil d'administration. C'est le principe de base de tout
système corporatif y compris le système coopératif. Ici,
selon une tradition du mouvement, on préfère que le
président soit élu par la base, directement par
l'assemblée générale. Alors il n'y a rien pour s'opposer
à cela. Tant mieux si ce sont les membres qui élisent leur
président au lieu du conseil d'administration. C'est leur règle
actuellement.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. L'article 93. 149, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Scowen: Adopté. (23 h 15)
Le Président (M. Lachance): Article 93. 150?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Est-ce que le mode de rotation prévu au second
alinéa est conforme à la pratique actuelle des mutuelles? Est-ce
que cela répond à un voeu qui a été émis par
les sociétés concernées ou si c'est une volonté du
gouvernement?
M. Bouchard: Lorsque nous avons consulté les
sociétés, elles avaient ces principes. Elles ont accepté
le principe d'une rotation du conseil d'administration à un tiers.
M. Ryan: D'accord. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 150 est
adopté. Article 93. 151?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 152?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
153?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 154?
M. Scowen: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté.
M. Scowen: C'est plus intelligent que beaucoup de ces...
Le Président (M. Lachance): Article 93. 155?
M. Scowen: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 156?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 1... Oui, M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Juste une minute. "Un comité exécutif d'au
moins trois administrateurs dont le président et le
vice-président. " Est-ce que vous pourriez dire pourquoi vous avez mis
trois plutôt que cinq? Un exécutif pour une
fédération aussi importante, un exécutif de trois membres
seulement, cela m'apparaît singulièrement réduit.
M. Bouchard: Oui, c'est pour cela qu'on dit: Si elle a au moins
huit administrateurs, elle peut créer un comité exécutif
d'au moins trois.
M. Ryan: Je trouve justement que trois n'est pas assez.
M. Bouchard: C'est au moins trois, mais elle peut, par
règlement, prévoir plus. On lui laisse la latitude de
créer un comité exécutif du nombre qu'elle veut et on fixe
le minimum. On ne voulait pas un exécutif de deux ou de un.
M. Ryan: Je trouve que cela serait ridicule.
M. Bouchard: Oui. C'est pour cela que si on laissait...
M. Ryan: Même trois...
M. Bouchard:... le règlement...
M. Ryan:... c'est très proche du ridicule, à mon
point de vue.
M. Bouchard: C'est presque la moitié du nombre de
huit.
M. Ryan: C'est très peu pour... Je ne
sais pas si... Si j'étais membre d'une société
membre de la fédération avec un exécutif de trois, je
n'aimerais pas cela.
M. Scowen: Je suis d'accord avec le député
d'Argenteuil aussi. Parce que vous parlez de plus de huit administrateurs. Dans
le cas actuel, combien la fédération en a-t-elle?
M. Ryan: Quelle est la pratique actuelle?
M. Scowen: Ils sont...
M. Ryan: Au moins une quinzaine.
M. Scowen: Vous êtes onze. Il y a au moins onze
photographies.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Scowen: Vous avez un objectif de quatre? Le comité
exécutif actuel est de quatre?
M. Ryan: C'est toujours un nombre impair. C'est mieux un nombre
impair.
M. Scowen: Mais malheureusement, ce n'est pas toujours un nombre
impair. C'est quatre. Non, oui, c'est quatre actuellement.
M. Ryan: À ce moment-là, vous donnez une voix
prépondérante au président' en tout temps. C'est cela
qu'on veut éviter.
M. Scowen: C'est probablement M. Fontaine qui a organisé
cela pour ses fins à lui.
M. Ryan: Non, non, il est bien correct.
Le Président (M. Lachance): Nous allons suspendre 93. 156.
Article 93. 157?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
93. 158?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
159? Cela va?
M. Scowen: Un instant.
Le Président (M. Lachance): J'ai seulement à
regarder Mme Bourbeau et je peux savoir...
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
160. Avez-vous un noyau là?
M. Scowen: Je pense qu'il faut examiner cet article avec un peu
d'attention. Est-ce que le ministre est...
Le Président (M. Lachance): Ou bien vous pouvez poser
votre question à M. Bouchard, ou bien on peut attendre que le ministre
revienne dans quelques instants.
M. Scowen: Laissez-moi poser une question sur le no 5: "Favoriser
la formation et l'établissement de sociétés mutuelles
d'assurance. " Un tel pouvoir peut impliquer des sommes importantes, la
promotion, le développement... Par exemple, la fédération
pourrait décider de s'embarquer d'une façon importante dans la
formation des mutuelles de groupe. Il est certain que ce sera fait seulement
avec l'appui du conseil d'administration, que les budgets nécessaires
seront adoptés. Je voudrais seulement connaître votre opinion
quant à l'opportunité d'encourager ou de proposer à la
fédération que cela devienne une organisation qui a comme
activité importante et fondamentale la promotion des nouvelles
sociétés mutuelles d'assurance qui peuvent, indirectement
peut-être, renforcer la fédération existante, mais pour qui
les retombées directes pour une société quelconque
pourraient être assez faibles.
M. Bouchard: Cela s'inscrit dans le principe des pouvoirs
généraux d'une fédération, qu'on a vu tout à
l'heure dans l'autre article. Elle s'assure de la consolidation. Elle s'assure
également du développement, tant pour les membres actuels que
pour l'élargissement de son leadership. Lorsqu'on dit qu'elle favorise
la formation et l'établissement, cela ne veut pas dire qu'elle a le
pouvoir de créer des sociétés mutuelles. On a vu tout
à l'heure comment les sociétés mutuelles sont
créées et, dans tous les cas, il y a un pouvoir
discrétionnaire qui est donné au ministre pour accepter ou non la
formation de sociétés mutuelles. Donc, même si la
fédération était d'avis qu'une nouvelle
société devait être créée, il n'est pas du
tout certain que sa requête serait agréée.
Par ailleurs, lorsqu'on considère sa mission fondamentale, c'est
qu'elle travaille à l'intérieur de son groupe, mais
également pour tenter d'élargir son groupe, comme n'importe
quelle compagnie doit tenter de le faire. Pour elle, élargir son groupe,
c'est renforcer ses sociétés existantes et, dans la mesure
où elle le peut, créer d'autres entités, selon les
besoins. C'est elle qui doit amorcer cela. Les membres dans le champ ne le
feront pas, parce que ce n'est pas leur lot. Le rôle de chaque
société mutuelle est de vendre de l'assurance dans son coin.
Celle qui doit penser au bien-être général et comment
développer le bien-être général, c'est la
fédération. La fédération, c'est qui?
Ce sont les membres, encore une fois; ce ne sont pas des
étrangers. Donc, ce sont les membres, en assemblée
générale et au niveau de leur conseil d'administration, qui ont
élaboré une politique et qui, à un moment donné,
dépendant des circonstances, vont juger que le moment est venu de
créer une nouvelle société mutuelle dans tel coin ou
encore de créer une société mutuelle de groupe, un
syndicat ou un groupe quelconque, et qui, après avoir
étudié la demande de cette association, viendraient à la
conclusion que ce serait viable. Alors ils présenteraient leur rapport
pour la formation.
Je pense qu'il faut le voir comme s'inscrivant dans la philosophie
générale de la mission de la fédération proprement
dite.
M. Scowen: C'est cela. J'essaie de dégager cette
philosophie générale. Je ne suis pas en désaccord avec
vous nécessairement. À première vue, l'objectif d'une
fédération est de rendre service à ses membres.
M. Bouchard: Actuels et potentiels. Potentiels, si le besoin est
créé de favoriser la création d'une autre
société. Le Mouvement Desjardins, quand il sent le besoin de
créer des caisses, ce ne sont pas les caisses locales qui
décident de le faire, c'est la fédération qui dit que le
moment est venu d'en créer une autre.
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Argenteuil.
M. Scowen: Oui, c'est une façon de concevoir l'affaire, je
l'admets. Est-ce que vous avez des questions, monsieur?
M. Ryan: Oui. Je n'ai pas d'objection sur les objets
mentionnés à 93. 160. Je pense qu'ils sont à peu
près tous pertinents. Une couple sont absents et je me demandais
pourquoi. Il y en a un, c'est dans la Loi sur les caisses d'épargne et
de crédit: un des rôles de la fédération est de
fournir des services techniques à ses membres. Est-ce que cela y est
dans vos...
M. Bouchard: Oui.
Une voix:... dans un autre article.
M. Ryan: Vous l'avez dans un autre article?
M. Bouchard: Je le pense. Attendez un petit peu, je ne voudrais
pas vous induire en erreur. Vous avez l'article 93. 122,
troisièmement.
M. Scowen: Le point que le député d'Argenteuil a
soulevé: vous l'avez inscrit parmi les objets, mais non parmi les
pouvoirs. Ce n'est peut-être pas nécessaire.
M. Bouchard: Ah! C'est la grande distinction juridique, c'est
comme lorsqu'on incorpore une compagnie, on prévoit les objets; ensuite
les pouvoirs découlent des objets; mais ce n'est qu'une
énumération de pouvoirs. On dit bien: "Peut notamment", "Une
fédération peut notamment", mais ce n'est pas limitatif.
Une voix: C'est quoi le problème?
M. Scowen: Bon. Cela peut être relié avec le premier
pouvoir, effectivement. "Élaborer des politiques sur toute
matière permettant à ses membres de réaliser leur objet.
"
M. Ryan:... pas de problème, vu que c'est écrit ici
"peut notamment", tandis que l'autre est plus large et par conséquent
cela peut inclure d'autre chose qui dérive des objets
généraux.
Un point n'est pas mentionné explicitement, à mon point de
vue. Parmi les rôles d'une fédération, il y a celui d'agir
sur l'opinion publique pour faire l'éducation de l'opinion, pour faire
connaître le mouvement et pour diffuser la pensée mutualiste. Je
ne sais pas si vous pourriez l'ajouter quelque part?
M. Bouchard: Vous avez raison, on n'a pas mis cela.
M. Ryan: Cela irait peut-être dans les objets
généraux à l'article 93. 122.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 93. 160
est suspendu?
M. Duhaime: Non, un instant. On pourrait peut-être faire
autre chose. Si vous étiez d'accord, M. le député
d'Argenteuil, on pourrait adopter l'article 93. 160 et rouvrir l'article 93.
122. Cela m'apparaîtrait plus normal que ce que vous proposez aille dans
les objectifs généraux.
M. Ryan: C'est cela. M. Duhaime: Cela va?
Le Président (M. Lachance): Très bien, on va
revenir à l'article 93. 122.
M. Duhaime: Non, on y reviendra demain.
Le Président (M. Lachance): Pour le réouvrir?
M. Duhaime: On peut le réouvrir tout de suite, mais on va
le tenir en suspens.
Le Président (M. Lachance). Alors, il est suspendu.
L'article 93. 160 est-il adopté?
M. Duhaime: Oui. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. 93.
161?
M. Scowen: Je pense que nous avons déjà
débattu ce point. Adopté.
Le Président (M. Lachance). Adopté. 93. 162?
M. Scowen: Le ministre peut-il expliquer le sens de la
première phrase? On a persuadé M. Parizeau de biffer un article
semblable dans le projet de loi 75.
M. Duhaime:... disposition dans la Loi sur les assurances, 33. 2.
L'avez-vous la Loi sur les assurances?
M. Scowen: Oui, mais on reste quand même à
l'intérieur de la Loi sur les assurances, je présume.
M. Duhaime: Oui. Sauf qu'on n'a pas... (23 h 30)
M. Scowen: Est-ce que nous avons votre assurance?
M. Duhaime: Pourquoi pas? Voulez-vous qu'on explicite
là-dessus ou si vous êtes amplement informé?
M. Scowen: Non, non. Cela ne me pose pas de
problème...
M. Duhaime: Bon.
M. Scowen:... on est à l'intérieur d'une Loi sur
les assurances et dans le domaine des assurances.
M. Duhaime: Cela m'étonnerait qu'on parte des commerces de
patates frites!
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: On va être dans le même... Cela va?
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 162 est
adopté? ■
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 93.
163.
M. Scowen: Bon.
M. Duhaime: Cela, c'est le territoire.
M. Scowen: On a déjà discuté longuement de
cet article. Si je comprends bien, M. le ministre, ce pouvoir, pour la
première fois, doit donner aux dirigeants, au conseil d'administration
de la fédération, à la fédération le droit
de changer les territoires existants des sociétés mutuelles et
des compagnies d'assurance mutuelle contre l'incendie, la foudre et le vent,
par une décision du conseil d'administration,
présumément...
M. Bouchard: Par un règlement. M. Scowen: Par
règlement?
M. Bouchard: C'est marqué "par règlement".
M. Scowen: Par règlement. Donc, les territoires existants
pourraient être changés, réduits, élargis une fois
que ce projet de loi sera adopté. Est-ce que c'est vrai? Est-ce que je
comprends bien?
M. Bouchard: C'est que, vous savez, dans la loi actuelle, il
était prévu que le territoire des sociétés
mutuelles, c'était ce qu'on appelait autrefois des municipalités
de comté. Par l'abolition des comtés et le remplacement par les
nouvelles entités régionales qui ont été
créées, il est advenu que ces dernières au point de vue
municipal ne recoupaient pas les anciennes municipalités de comté
d'autrefois, ce qui faisait que nous avions un problème juridique
énorme, qui était un cul-de-sac. Le principe, c'est qu'une
société n'agit que dans son territoire, et une autre
société ne peut pas empiéter dans son territoire. Alors,
par l'effet de cette loi municipale, qui a aboli les municipalités de
comté, vous avez eu là une espèce de situation, un chaos
dans la province de Québec, qui faisait que les sociétés
se recoupaient dans différents territoires.
On a tenté par tous les moyens possibles de redécomposer
les territoires, géographiquement. On a pensé, par exemple, aux
districts judiciaires; même là, cela ne collait pas aux
territoires actuellement desservis par les municipalités de
comté; il y en avait qui étaient pénalisées, de
telle sorte que c'était une notion qui ne pouvait pas être
retenue. On a pensé, par exemple, aux comtés électoraux.
Est-ce que cela ne pourrait pas être une autre solution? La encore, cela
ne faisait pas. Encore moins, les grandes divisions administratives 01, 02.
Cela ne fonctionnait pas suivant l'une ou l'autre des possibilités.
Donc, ce qui a été fait l'an dernier par le projet de loi
22, c'est que la loi a été amendée,
rétroactivement, au jour précédant l'entrée en
vigueur des nouvelles municipalités régionales pour redonner
aux
sociétés mutuelles leurs anciens territoires de
municipalités de comté, tels qu'ils existaient
antérieurement. Donc, on a fait une fiction juridique, on a
réglé le problème juridiquement, on les a mis dans une
situation de légalité pour continuer de fonctionner. Cela est la
situation actuelle.
Le principe: une société mutuelle doit encore avoir un
territoire. Alors, ce que l'on dit ici: Il n'appartient pas au gouvernement
d'essayer de trouver quel doit être le territoire d'une
société mutuelle. C'est aux membres entre eux de décider
comment ils vont se partager le territoire de la province de Québec.
Alors, vous avez un article ici qui dit que, d'une part, le territoire actuel
est maintenu; donc vous avez une disposition transitoire, qui prévoit
que la situation, au moment où l'on se parle et au moment où la
loi va entrer en vigueur, c'est le territoire que la société a
actuellement. Ensuite, on vous dit: Entre vous, au cours d'une assemblée
générale - parce que cela prend un règlement, donc
l'approbation des deux tiers des membres - vous délimiterez vos
territoires, d'autant plus que vous avez, ce qui ajoute à la confusion
et à la difficulté terrible, des sociétés mutuelles
dont le territoire, c'est la province.
M. Scowen: Oui, je comprends.
M. Bouchard: Vous en avez une dizaine comme cela. Alors, cela
devient difficile de trouver une solution qui serait, de toute façon,
une solution qui leur est imposée. Il est apparu, dans les
circonstances, beaucoup plus sage et beaucoup plus démocratique de
laisser aux membres eux-mêmes, en assemblée
générale, par une décision des deux tiers, de
déterminer les territoires de chacune des sociétés.
Maintenant, vous allez me dire qu'il y a un tiers qui ne sera pas
d'accord, qui sera défavorisé, mais...
M. Scowen: Mais il reste quand même que les deux tiers
peuvent changer le territoire d'une société mutuelle contre son
gré, un territoire qu'elle détient depuis fort longtemps et
qu'elle veut retenir. Du simple fait qu'elle soit obligée, à
toutes fins utiles, de devenir membre de la fédération et, une
fois membre de la fédération, obligée d'accepter une
décision d'une majorité aux deux tiers, si vous voulez, quant
à la délimitation de son propre territoire, il y a une dizaine de
compagnies d'assurance mutuelle contre l'incendie, la foudre et le vent qui ont
des territoires qui sont déjà desservis par les
sociétés mutuelles contre l'incendie. Est-ce que, dans votre
esprit, il est aussi terrible que cela d'imaginer que deux, trois ou quatre
sociétés peuvent faire de la concurrence sur le même
territoire?
M. Bouchard: Là, c'est une question d'opinion du
mouvement. Comment les gens vont-ils adopter leur règlement? Je ne le
sais pas.
M. Scowen: La chose qui, personnellement, me rend mal à
l'aise - et peut-être que demain on aura l'occasion de poser quelques
questions au président de la fédération, parce qu'ils ont
certainement discuté de cette question entre eux - c'est le fait,
à toutes fins utiles, qu'on oblige les 55 sociétés
à devenir membres de cette fédération. On leur dit:
Attendez-vous chacune que, par un vote des deux tiers, avec lequel vous ne
serez possiblement pas en accord, vous pouvez vous faire enlever du territoire
ou changer le territoire que vous avez maintenant et ceci pour toujours.
Malgré vos protestations, ce n'est plus votre territoire, c'est le
territoire qui appartient à la fédération, c'est le
territoire qu'elle va vous donner et qui peut changer par la suite. Ces
sociétés sont, à toutes fins utiles, obligées de
devenir membres de cette fédération. C'est dur dans un sens. Je
ne sais pas si M. Ryan veut ajouter quelque chose, mais peut-être qu'on
peut imaginer de suspendre jusqu'au moment d'entendre la
fédération là-dessus pour avoir une idée de son
opinion.
M. Ryan: M. le Président...
M. Duhaime: Je m'excuse, on s'est mis d'accord sur une chose bien
claire. On va entendre des intervenants qui ne sont pas membres de
l'Assemblée nationale sur le projet de loi 213. Par voie d'incidence, je
n'ai aucune espèce d'objection, mais si on entend des intervenants sur
le projet de loi 32, on va passer le mois de juillet ici, si vous voulez mon
sentiment. Je préférerais que ce soit fait par voie incidente. Je
n'ai aucune espèce d'objection, mais si on ouvre la discussion
là-dessus, non pas que tout l'éclairage devrait normalement nous
être donné, vous avez parfaitement raison dans votre
exposé, c'est un fait, que les sociétés mutuelles qui vont
se joindre ou aller à la fédération, tel que le projet de
loi l'indique, acceptent d'emblée de s'astreindre à certaines
règles du jeu dont celle-ci est une des illustrations. La règle
des deux tiers m'apparaît une règle élevée sur le
plan de la démocratie interne d'un mouvement comme celui-là. On
ne parle pas de 50 % plus 1, mais des deux tiers, et cela commence à
être du monde. J'ai l'impression...
M. Scowen: Si les deux tiers des provinces du Canada
décidaient de changer le territoire du Québec, vous ne seriez pas
d'accord?
M. Duhaime: Pas du tout, et on n'est
pas d'accord non plus avec le rapatriement unilatéral qui a
été fait malgré notre consentement, même s'il a
été fait par neuf provinces sur dix, plus un autre
gouvernement.
M. Scowen: Voilà, c'est un bel exemple.
M. Duhaime: On l'a dit. Cela n'a pas changé grand-chose,
allez-vous me dire.
M. Scowen: C'est cela.
M. Duhaime: Si vous nous aviez aidés un peu plus,
peut-être que cela aurait changé des choses?
M. Scowen: On a fait notre possible, mais on ne va pas rouvrir ce
débat. On est toujours à la recherche de notre droit de veto qui
est perdu quelque part dans la brume.
M. Duhaime: Je m'adresse au mauvais "jouai", M. le
Président. Je voudrais retirer ces paroles qui sont porteuses
d'allusions, parce que je pense que le député d'Argenteuil a fait
son possible et le député de Notre-Dame-de-Grâce aussi.
M. Ryan: Le député de Notre-Dame-de-Grâce a
fait montre, dans les circonstances, d'un courage irréprochable.
M. Duhaime: Ne changez pas d'idée, M. le
député d'Argenteuil. Vous aviez raison cette fois-là.
M. Ryan: Je n'ai jamais changé d'idée,
contrairement à certains partis.
M. Duhaime: En fait, ce que vous me dites, c'est que j'ai le
même problème que vous. Il y a des parties de notre parti qui
changent d'idée. C'est ce que vous voulez me dire.
M. Ryan: Quand c'est la tête, c'est plus grave.
M. Duhaime: Ah bon'. Alors, est-ce que vous êtes insistant
au point qu'on doive suspendre la discussion là-dessus? On n'est quand
même pas pour aller à la règle de 75 %. Il faut que cela
fonctionne.
M. Ryan: J'aurais juste une remarque à faire. Je crois
que, dans le Mouvement Desjardins, le mouvement des coopératives
agricoles, il n'y a pas de tels pouvoirs donnés à la
fédération. Je peux me tromper, vous me corrigerez, s'il y a
lieu. Tout cela se fait par accord mutuel, par surveillance, je pense, du
gouvernement finalement. S'il se crée une caisse populaire nouvelle, par
exemple, dans un territoire, je pense qu'on voit là par une
espèce d'instinct, de bon sens élémentaire, à ce
qu'il n'y ait pas recoupement avec un autre territoire. On voit à
couvrir un territoire qui n'est pas desservi ou à avoir une entente, je
ne sais pas, mais, dans ce cas-ci, il me semble que le pouvoir donné
à la fédération est beaucoup plus large que dans le cas
d'autres secteurs du mouvement coopératif. Il faudrait, à ce
moment, que vous nous donniez des raisons très fortes et que vous nous
assuriez que tel est le voeu des concernés.
M. Bouchard: Vous avez raison, M. le député, mais,
dans le Mouvement Desjardins, le changement de territoire s'opère par
une modification de lettres patentes qui est approuvée par la
fédération. Ce qu'on remarque - oui - ils viennent chez nous et
on donne des lettres patentes supplémentaires, ce qu'on remarque, c'est
que la notion de territoire n'a plus aucun sens. C'est que les caisses
populaires demandent comme territoire, par exemple, la Communauté
urbaine de Montréal. Alors, vous avez toutes les caisses qui ne veulent
plus rien dire comme notion de territoire, en pratique, elles sont comme une
banque. Donc, c'est une notion qui est vidée de son sens en pratique
parce qu'elles ont tellement élargi leur activité que, dans un
territoire donné, vous auriez peut-être 200 caisses qui divisent
leurs membres et qui divisent leurs clientèles.
Ici, à 163, je voudrais bien préciser ma pensée
pour que vous ne croyiez pas que je vous ai induit en erreur. Il y a une
précision que je crois de mon devoir de vous indiquer à 163.
C'est que je vous ai dit que cela prenait le vote des deux tiers, c'est
très vrai, mais c'est parce que j'ai tenu pour acquis et que je tiens
pour acquis que c'est un règlement de régie interne et que la
fédération le fait par un règlement de régie
interne. Mais, en relisant l'article, je me rends compte qu'il y a une
échappatoire, c'est que si le règlement, la
fédération n'adopte pas la désignation de territoire par
un règlement de régie interne et par un autre règlement,
c'est le vote à la majorité simple qui s'appliquerait et ce n'est
pas ce que j'avais en vue. Il y a peut-être un trou à
prévoir là pour être bien certain que les deux tiers
s'appliquent.
M. Scowen: II y a un autre aspect que je veux... Oui.
M. Ryan: Juste sur la même question, est-ce que vous avez
répondu à la deuxième partie de la question? Est-ce que
telle est bien la volonté des concernés?
M. Bouchard: Ils étaient tous d'accord lorsqu'on les a
consultés. La fédération...
M. Ryan: Une chose qui m'a frappé ce soir a
été le 107. C'est que non seulement on donne - on l'a suspendu,
je pense que c'était le 107 - à la fédération le
droit de changer les territoires d'une mutuelle qui est organisée sur
une base territoriale, mais on donne à la fédération le
droit de créer des mutuelles de groupe, ce qui peut avoir pour effet de
dire: On essaie d'éviter la concurrence territoriale, mais, par la
suite, on permet à une société mutuelle de groupe d'aller
chercher tous les avocats dans votre territoire et à une autre d'aller
chercher tous les médecins dans votre territoire et, en troisième
lieu, d'aller chercher tous les cultivateurs dans votre territoire, à la
limite. Vous en arrivez là à une espèce de chevauchement
par un autre palier qui pourrait être une espèce de concurrence
assez importante. Selon moi, toute cette question du pouvoir de la
fédération dans le domaine des territoires et des nominations des
nouvelles mutuelles de groupe risque de créer des chicanes importantes
à l'avenir, et vous serez probablement devant une situation que vous
voyez chez les caisses Desjardins. De toute façon, elles vont se faire
une concurrence entre elles-mêmes et ce ne serait pas possible de garder
ces délimitations au sens pratique du mot. (23 h 45)
M. Bouchard: Vous avez parfaitement raison, M. le
député. C'est une des raisons du papillon que nous avons
déposé à 107. Pour la formation d'une
société de groupe, la loi prévoyait que ça prenait
l'autorisation de la fédération, donc, la
fédération pouvait circonvenir le problème et veiller
à ce qu'une société de groupe dont elle permettait la
création ne vienne pas concurrencer indûment ses autres
sociétés ou enfin restreindre un peu les activités de
façon à ne pas nuire à ces autres sociétés
de territoire. Ici, à 107 - on nous a dit que cela prenait
l'autorisation de la fédération pour modifier les statuts,
c'était une faille dans la rédaction - une fois que la
fédération s'était prononcée sur la formation d'une
société de groupe en délimitant - comme je viens de dire -
les risques, en pesant bien le pour et le contre pour éviter que
ça crée les difficultés sur ses autres
sociétés, une fois que cette société était
venue au monde, elle pouvait modifier ses statuts, de son propre gré, en
venant à l'inspecteur général et en demandant des lettres
patentes de modification. Donc, elle pouvait indirectement modifier les
règles du jeu sans que la fédération ne se prononce. Pour
éviter que ça se produise, cela a été le but du
papillon en disant que la fédération qui s'est prononcée
sur la création devra également se prononcer sur les
modifications des règles de la société de groupe.
Autrement, ce n'était pas logique.
En ce qui concerne le territoire, c'est la grosse question, une
société mutuelle doit-elle avoir un territoire ou ne pas en
avoir, c'est-à-dire avoir l'univers, avoir la terre, et avoir la
province de Québec? Or, le principe - ce n'est pas sacro-saint vous
allez me dire ça peut changer. Je vous ai donné l'exemple du
Mouvement Desjardins, où la notion de territoire a été
élargie d'une façon telle que ça ne veut plus rien dire en
pratique. Ici, pour les sociétés mutuelles, comme on veut donner
le droit d'exercice à l'intérieur d'un groupe à chacune
des sociétés pour éviter que les autres viennent
empiéter dans ces territoires, la notion de territoire apparaît
importante, sinon, vous avez des sociétés qui vont avoir comme
territoire la province de Québec. Comment concilier? Si ce n'est pas la
fédération qui tranche, cela va être la loi, comme
c'était autrefois, et c'est quoi? Je vous ai donné les
hypothèses tout à l'heure. Si on prend les nouvelles
municipalités régionales de comté, ça crée
beaucoup plus de difficultés aux sociétés actuelles que
corriger le problème. Si on maintient effectivement - comme c'est le cas
à l'heure actuelle - les anciens territoires de comté, on ne peut
garder indéfiniment une notion ou une fiction juridique, les anciens
territoires de comté, ça peut faire le temps de régler le
problème, c'est ce qu'on est en train de faire. Ce n'est pas cela, c'est
le district électoral, c'est un découpage quelconque, c'est une
région administrative ou, encore, on dit: Les gens entre eux vont se
partager le territoire et la fédération n'a pas trouvé
d'autre solution non plus, elle n'a pas trouvé d'autre moyen de diviser
le territoire parmi ses membres.
M. Scowen: Je peux peut-être vous proposer une solution -
je ne suis pas certain que vous admettiez qu'il y a un problème, mais
supposons qu'il y en ait un - j'ai entendu dire qu'il y a plusieurs
sociétés qui ont des territoires assez étendus et qui ont
accepté elles-mêmes de réduire l'étendue de leur
territoire et que cela avait pour effet probablement d'éliminer un
paquet de problèmes. Est-ce qu'on peut imaginer un article disant qu'une
mutuelle ou qu'une société a des droits acquis et qu'elle ne peut
pas se faire enlever ou se faire réduire son territoire existant sans
son approbation à elle? Si une société mutuelle voulait
réduire ou changer son territoire, tant mieux et, à l'avenir, les
mutuelles qui arriveront par la suite accepteront les règles du jeu en
ce sens que le territoire sera établi par la fédération,
mais garder les droits acquis pour ceux qui entrent et qui veulent
réduire leur territoire, tant mieux, dans les intérêts de
la cohérence ou n'importe quoi, mais garder les droits acquis de ceux
qui sont là.
M. Bouchard: Cela voudrait dire, si je comprends bien, qu'on
garderait leur
territoire actuel jusqu'à ce qu'elles décident
elles-mêmes de les modifier, c'est ça?
M. Scowen: De les réduire.
M. Bouchard: De les réduire, c'est ça, ou les
modifier.
M. Scowen: Oui. Aucune société ne verrait son
territoire réduit contre sa propre volonté par un vote des deux
tiers des membres. S'ils le veulent, tant mieux.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Cette suggestion me semble de nature à
améliorer la formulation du texte législatif. Je pensais
justement à quelque chose de semblable pendant que mon collègue
parlait. Il me semble qu'il y a des sociétés qui existent
déjà. On ne part pas ex nihilo, à partir de rien. Il y a
des sociétés qui existent déjà sur
différentes parties du territoire et un de leurs premiers titres de
propriété, il me semble que c'est le territoire qu'elles
desservent en vertu de leur statut. Si c'était confirmé
clairement et qu'ensuite un pouvoir fût dévolu à la
fédération pour la définition des limites territoriales de
nouvelles unités, pour la réalisation de changements dans les
territoires actuels moyennant le consentement de ceux qui ont des droits
acquis, je pense que cela serait plus juste et surtout plus conforme au
principe coopératif qui veut que l'autorité parte de la base et
non pas d'en haut, de manière habituelle.
Le Président (M. Lachance): Si je vous comprends bien,
vous suggérez la suspension de l'article?
M. Ryan: À moins que le ministre soit prêt à
consentir tout de suite, on peut lui donner un texte dans l'espace de deux
minutes. Ce que dit le sous-ministre est profondément vrai, les
territoires desservis par les sociétés mutuelles ne correspondent
pas aux territoires des MRC actuelles, ne correspondent pas aux territoires des
comtés électoraux, ne correspondent pas non plus aux territoires
des divisions administratives. C'est pour cela que ça ne peut pas
être traité de manière simpliste.
M. Duhaime: II y a une dernière chose qu'il faudrait
ajouter, je pense. On va vérifier si, à l'heure actuelle, il y a
des chevauchements territoriaux. M. Bouchard nous dit qu'à l'heure
actuelle, il n'y en a pas. Est-ce qu'on introduit un alinéa pour
protéger les droits acquis territoriaux? Cela va compliquer - on en est
conscient - l'apparition d'une nouvelle société mutuelle qui,
elle, pour se voir dessiner un territoire, si je puis dire, va avoir besoin que
consentent une, deux, trois sociétés. On se comprend bien?
M. Scowen: Oui, mais on n'est pas contre le consentement.
M. Duhaime: On va le regarder.
M. Bouchard: On va revenir à l'article 65. Une
société mutuelle exerce ses activités sur le territoire
où elle pouvait les exercer avant sa continuation. Donc, le droit acquis
du territoire actuel existe jusqu'à ce que la fédération
dont elle est membre l'établisse en conformité de l'article 93.
163, c'est ce dont on parle.
Ce que vous proposez, c'est de garder le principe de l'article 65 sans
possibilité d'amendement par règlement de la
fédération.
M. Ryan: L'article 93. 65?
M. Bouchard: Non, c'est l'article 65 à la fin.
M. Ryan: À la fin, à la toute fin.
M. Scowen: Je pense qu'on a posé cette question...
M. Ryan: Oui, mais c'est la deuxième partie de l'article
65 qui apparaît à cela.
M. Bouchard: C'est ça qui fait
référence à l'article 93. 163 dont on parle.
M. Scowen: Oui, jusqu'à ce que...
M. Ryan: Le principe de ceci est très bien, c'est
là que cela devrait être réglé en fait.
M. Duhaime: Si je comprends bien, l'article 93. 163 aurait une
préséance sur l'article 65 du projet de loi.
M. Scowen: On met un point après le mot "continuation",
effectivement.
M. Duhaime: Ce que vous nous suggérez, c'est de faire
l'inversion.
M. Scowen: Cela n'a pour but d'empêcher une
société qui veut réduire ou changer son territoire de le
faire et cela n'a pas pour but d'empêcher la fédération
d'établir les territoires des nouvelles sociétés
mutuelles.
M. Bouchard: Là, je pense qu'il faudrait...
M. Scowen: Mais l'idée de changer un territoire d'une
société qui est, à toutes fins utiles, obligée de
devenir membre de la fédération contre sa volonté, c'est
ça qui...
M. Bouchard: II va falloir en parler avec les gens de la
fédération parce que là, vous êtes bien conscients
qu'on gèle à tout jamais le territoire actuel sans
possibilité d'amendement, sauf du consentement des
sociétés concernées.
M. Scowen: Oui, il faut rechercher...
M. Bouchard: Cela enlève toute marge de manoeuvre à
la fédération de changer les règles du jeu. C'est un
pensez-y bien.
M. Scowen: Mais l'idée c'est qu'il faut rechercher ce
consentement...
M. Duhaime: Pardon! Oui, je comprends qu'il faut rechercher le
consentement. On est tous d'accord là-dessus, c'est l'objectif
visé. Quand tout le monde consent, il n'y a jamais de problème,
vous le savez très bien. C'est lorsqu'il n'y a pas de consentement qu'il
y a des problèmes. La nuit portant conseil, on va tenir cela en suspens
et il va falloir qu'on fasse des vérifications.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 163 est
suspendu. J'appelle l'article 93. 164.
M. Duhaime: Je dois partir à minuit. Dans mon cas, le
rendement décroissant à partir de minuit, c'est assez
évident, je ne sais pas dans le vôtre.
M. Scowen: Dans l'article 93. 164, on aimerait que vous regardiez
l'alinéa 3 qui dit effectivement qu'une fédération peut,
par règlement, adopter des normes applicables à ses membres
portant sur "tout sujet en matière financière ou administrative".
Cela est fort.
M. Ryan: D'un autrs côté, c'est avec le consentement
de la majorité. Pour être franc, je ne vois pas de gros
problème là.
M. Scowen: Non? M. Ryan: Non.
M. Duhaime: Bien non! C'est un règlement, les mêmes
règles.
M. Ryan: C'est complémentaire.
M. Duhaime: Autant là-dessus que sur d'autres articles qui
concernent, M. le député de Notre-Dame-de-Grâce, les
pouvoirs de la fédération, j'ai cru comprendre que les
sociétés mutuelles, qui sont au-delà d'une quarantaine,
souhaitaient, et c'est ce qu'elles nous ont indiqué tant à
moi-même qu'à l'inspecteur général, un renforcement
des pouvoirs de leur fédération pour avoir des assises plus
solides. De deux choses, l'une: ou bien, nous acceptons cette avenue-là
ou bien nous reconsidérons l'ensemble. Chaque fois qu'on parle d'un
règlement, cela implique une assemblée pour la
fédération, cela implique aussi la règle des deux
tiers...
M. Bouchard: Pas ici, un règlement...
M. Duhaime:... un règlement, c'est une majorité
simple.
M. Scowen: C'est les deux tiers ou la majorité simple?
M. Duhaime: Un règlement, c'est une majorité
simple. Ici, majorité simple; dans le cas précédent...
M. Scowen: À l'article 93. 163, est-ce aussi le...
M. Duhaime: À l'article 93. 163, c'était...
M. Scowen:... c'est la majorité aussi.
M. Bouchard: Sauf s'ils le faisaient à l'intérieur
de leur règlement de régie interne à cause de l'article
que je vous ai cité tout à l'heure: 93. 142.
M. Scowen: Alors...
M. Bouchard: L'article 93. 142 dit que la modification de
régie interne se fait par les deux tiers, mais, pour tout autre
règlement, c'est la majorité simple. Si elles n'insèrent
pas cela dans la régie interne, il faut un règlement sur la
majorité simple. À l'article 93. 163, c'est pour cela que je vous
ai dit qu'il y a peut-être un trou. Si on regarde le principe, il
faudrait prévoir au moins que la règle des deux tiers s'applique
obligatoirement.
M. Scowen: Oui. On a déjà eu l'occasion de discuter
un peu la question de savoir ce qu'est une fédération. Je connais
des fédérations où l'idée est que le pouvoir
central peut adopter des normes par simple majorité à laquelle
tous les membres de la fédération seront assujettis dans un
domaine aussi vaste que l'alinéa 3, tout sujet en matière
financière ou administrative par une simple majorité à
l'intérieur d'une fédération. Je répète que,
si le Canada et la fédération canadienne étaient
conçus de cette façon, il y aurait eu beaucoup plus de provinces
que seulement le Québec qui auraient été insatisfaites
après 120 ans.
M. Duhaime: C'est un exemple qui boite un peu; la preuve, c'est
que cela boite encore.
M. Scowen: Voilà!
Une voix: II y en a d'autres qui ne sont pas contents.
M. Scowen: Mais...
M. Duhaime: On va vous envoyer en Suisse.
M. Ryan: Non, bien là, on va leur en donner encore
quelques-uns.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 164 est-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 164 est
adopté. Article 93. 165?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 93.
166.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Ryan: A l'article 93. 166...
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Ryan:... tous les trois ans, n'est-ce pas un peu trop
large?
M. Bouchard: C'est le principe de la Loi sur les assurances;
l'inspection se fait au moins tous les trois ans.
M. Ryan: Par l'inspecteur général? Mais, dans les
caisses, l'inspection par la fédération est-elle faite tous les
ans?
M. Bouchard: Quand elle est censée la faire.
M. Ryan: Elle se fait en général, je crois.
Vous êtes mieux renseigné que moi. Dans mon temps, en tout
cas, un représentant venait tous les ans.
M. Bouchard: La loi prévoit une inspection annuelle.
M. Ryan: Pardon?
M. Bouchard: La loi prévoit une inspection annuelle.
M. Ryan: Oui. Dans mon temps, cela se faisait.
Le Président (M. Lachance): L'article 93. 166 est-il
adopté?
M. Scowen: Un instant. Est-ce que...
M. Ryan: Vous parlez d'inspections différentes. M.
Bouchard parle de l'inspection qui est faite par l'inspecteur
général et il est question ici de l'inspection qui doit
être faite par la fédération.
M. Scowen: Vous allez voir plus tard que...
M. Ryan: Je croirais que...
M. Scowen:... l'inspecteur général doit inspecter
la fédération tous les trois ans aussi. On parle ici d'une autre
affaire, (minuit)
M. Ryan: Je ne sais pas si ce ne serait pas mieux tous les deux
ans, M. le Président. Je ne sais pas; je soumets cela à votre
réflexion. Cela me semble un peu laxiste, à tous les trois ans.
Il y a beaucoup de dégât qui a le temps de se faire.
Une voix: À tous les ans?
M. Ryan: Je pense que ce serait mieux.
M. Duhaime: Bon, alors on va faire l'amendement tout de
suite. Il faudrait...
Le Président (M. Lachance): À la deuxième
ligne?
M. Duhaime: Je n'aime pas beaucoup cela, sur le coin de la table,
à minuit. On va le tenir en suspens et les juristes au service de
l'inspecteur général, qui commencent à travailler de
minuit à 8 heures, dans quelques secondes, vont se mettre au
travail.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection.
M. Duhaime: Alors, l'idée est retenue qu'une inspection
chaque année, ils la font déjà, n'est-ce pas?
M. Bouchard: Oui.
M. Duhaime: Ils le font déjà. Il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Lachance): II est passé minuit et
l'ordre de la Chambre que nous avions indiquait que nous devions travailler
jusqu'à 24 heures. Oui, M. le député.
M. Ryan: Est-ce que je pourrais faire
une brève remarque, M. le Président, pour signaler combien
j'ai été impressionné par la présence assidue et
attentive des nombreux représentants des sociétés
mutuelles d'assurance qui sont ici avec nous, pour leur dire combien cela nous
stimule de savoir que nous devrons leur être responsables de toutes les
choses que nous avons dites, bonnes et mauvaises, et pour souhaiter qu'ils
soient encore là demain. Franchement, c'est un travail beaucoup plus
intéressant pour le législateur que quand nous sommes seuls.
Le Président (M. Lachance): C'est effectivement...
M. Duhaime: Sur ce, M. le Président, est-ce qu'on pourrait
ajourner nos travaux jusqu'à ce que nous ayons un ordre de
l'Assemblée nationale pour siéger à nouveau, en tenant
pour acquis que toutes les chances sont que ce sera demain, vers 15 heures, et
en remerciant tout le monde de nous avoir suivis à la trace dans ces
travaux.
Le Président (M. Lachance); Très bien. Alors, la
commission du budget et de l'administration ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 2)