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Version finale

37e législature, 1re session
(4 juin 2003 au 10 mars 2006)

Le jeudi 24 mars 2005 - Vol. 38 N° 132

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Table des matières

Affaires du jour

Affaires prioritaires

Affaires courantes

Affaires du jour

Ajournement

Journal des débats

(Dix heures trois minutes)

La Vice-Présidente: Alors, Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.

Je vous remercie, veuillez vous asseoir.

Affaires du jour

Affaires prioritaires

Motion de censure proposant
que l'Assemblée condamne
le gouvernement pour son improvisation
et son état de désorganisation généralisé

Alors, aux affaires du jour, aujourd'hui, aux affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, M. le chef de l'opposition officielle présente, en vertu de l'article 304 du règlement, une motion de censure qui se lit comme suit:

«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

Je vous avise qu'à la suite d'une réunion avec les leaders la répartition du temps de parole pour la durée de ce débat a été établie de la façon suivante: l'auteur de la motion disposera d'un droit de réplique de 20 minutes, 20 minutes sont allouées aux députés indépendants, le reste du temps sera partagé également entre les deux groupes parlementaires. Dans ce cadre, le temps non utilisé par l'un des groupes pourra être utilisé par l'autre groupe tandis que le temps non utilisé par les députés indépendants sera redistribué également entre les deux groupes parlementaires. Et les interventions, je vous le rappelle, ne sont soumises à aucune limite de temps.

M. le chef de l'opposition officielle, je vous cède la parole.

M. Bernard Landry

M. Landry: Mme la Présidente, la motion que je vais présenter selon notre règlement est la suivante, et je la lis:

«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

Mme la Présidente, il nous arrive souvent de faire des motions à cette Assemblée, mais j'ai la conviction profonde que celle-ci est celle qui, depuis des années sans doute, a et aura le plus de soutien dans la population du Québec. Ce que je viens de lire comme motion, l'immense majorité de nos compatriotes le pensent. Ils ont compris assez rapidement d'ailleurs qu'ils avaient élu le gouvernement le moins efficace, le moins près de la population, le plus dépourvu de vision de l'histoire du Québec. Et ils ont compris ça dans quelques mois, ce qui est aussi un autre record. Après deux ans, c'est clair; déjà après quelques mois, on commençait à le voir.

Les syndicats, d'abord, ça a pris deux semaines. Réingénierie, PPP. Même celui qui devait faire la réingénierie, il se réclame souvent de l'entreprise privée. C'est leur obsession, c'est des «Chicago boys and girls». Même des «Chicago boys», jamais ils ne conseilleraient au président de GM de commencer sa réingénierie industrielle en insultant les travailleurs unis de l'automobile des États-Unis d'Amérique. Bien, ici, c'est ce qu'ils ont fait.

Rapidement, c'est passé aux groupes parentaux, comme tous les gens qui sont aux conseils d'administration des garderies, tous les hommes et les femmes qui travaillent dans ces extraordinaires CPE, qu'on a mis en émoi et en alerte et qui le sont encore. J'ai visité plusieurs de ces CPE depuis qu'ils ont fait leurs gestes. Après avoir promis que les tarifs resteraient à 5 $ et qu'ils favoriseraient les CPE, non seulement ils ont monté les tarifs, mais en plus ils ont été chercher de l'argent dans les caisses de prévoyance que ces gens des conseils d'administration avaient faites pour améliorer les CPE et pour faire de l'investissement. Qu'est-ce qu'ils nous disent, les gens des CPE? Qu'il y a des enfants qu'ils ne voient plus depuis que c'est passé de 5 $ à 7 $. Parce qu'une famille modeste qui a deux enfants dans les CPE n'est pas capable d'assumer la différence. C'est grave, ça, pour des gens qui ont comme idéal de baisser des impôts.

Donc, rapidement, les syndicats, les gens des milieux de la petite enfance... Est-ce que j'ai besoin de dire que les gens des milieux de l'éducation sont dégoûtés de l'action de ce gouvernement? Est-ce que j'ai besoin de dire que ce sont non seulement les étudiants et les étudiantes qui sont en dehors de leurs salles de cours aujourd'hui, mais également leurs profs qui les appuient et un certain nombre de recteurs d'université qui les appuient, dont le successeur du père de l'infamie, le recteur de Sherbrooke?

Alors, déjà, au bout de quelques mois, ça faisait pas mal de monde. Les milieux d'affaires, qui soi-disant, traditionnellement, étaient plus près des libéraux que de nous, s'étaient beaucoup rapprochés de nous, d'ailleurs pour une raison bien simple: ils ne sont pas fous, ils se sont rendu compte que l'année 2002 a été la meilleure année de l'histoire économique du Québec et que les 10 ans qui avaient précédé avaient été celles d'une restructuration fantastique de notre économie pour la faire passer du 17e rang des pays de l'OCDE au 10e. Mais là les milieux d'affaires, qui de temps en temps essayaient quand même d'avoir des sympathies pour des ultralibéraux et des ultraconservateurs, ont des mots très durs ce matin même.

Alors, après 24 mois ? ça a commencé après 24 jours, à peu près, le mécontentement ? après 24 mois, ce matin, la présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec, c'est-à-dire toutes les chambres de commerces du Québec, dit ceci ? c'est rare que j'ai entendu des mots aussi durs des chambres de commerce par rapport à quelque gouvernement que ce soit, puis un gouvernement libéral en particulier: «Le ministre Pierre Corbeil est littéralement en train de diriger les régions ressources vers une catastrophe économique et...»

M. Mulcair: ...question de règlement.

n(10 h 10)n

M. Landry: Je le savais qu'il ferait ça.

La Vice-Présidente: M. le chef de l'opposition. M. le chef de l'opposition, s'il vous plaît! Vous avez une question de règlement en vertu de quel article?

M. Mulcair: ...de l'article... Et le premier ministre a eu l'occasion de le mentionner l'autre jour dans un autre cas, le chef de l'opposition officielle devrait le savoir, c'est rappelé constamment par les présidences. Alors, le chef de l'opposition officielle n'a vraiment pas d'excuse, même s'il lit un article de journal, il doit substituer ou le nom du ministère ou le nom du comté.

La Vice-Présidente: Oui. Alors...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: S'il vous plaît! Je vais demander votre collaboration. On sait tous qu'on ne peut pas faire indirectement ce qu'on ne peut faire directement. Alors, je vous invite à poursuivre, M. le chef de l'opposition officielle.

M. Landry: Je suis en train de parler d'une catastrophe économique et sociale sans précédent, et tout ce que le ministre responsable néoconverti au développement durable trouve à faire, c'est de soulever une question de règlement vraiment sur des vétilles, hein? Il s'appelle le nom que j'ai dit, ce gars-là. Puis vous avez aggravé son cas en vous levant parce que je vais vous en parler, de ce gars-là. Il est lui-même député d'une région ressource. Il est député de l'Abitibi, et un député de l'Abitibi va plonger l'Abitibi et les autres régions ressources dans une catastrophe économique et sociale sans précédent. Le député de Chomedey devrait se relever pour souligner l'infamie d'une telle situation, faire preuve pour une fois d'objectivité. Alors, je vais essayer de ne pas commettre de vétilles réglementaires pour ne pas leur permettre de se défouler devant la honte qu'ils ont de faire partie du gouvernement le plus pénible de l'histoire du Québec.

Alors, moi, j'ai toujours dit, depuis des années que je vis la démocratie québécoise, qu'en démocratie, le peuple ne se trompe jamais. Sauf que, depuis deux ans, il s'est rajouté une phrase: En démocratie, le peuple ne se trompe jamais mais il peut être trompé. Et il l'a été, et d'une façon grandiose, par ce qui s'appelle encore le Parti libéral du Québec mais qui est un parti néo-conservateur, ultralibéral, à mentalité destructrice.

J'ai dit, il n'y a pas longtemps, que le gouvernement était comme un pilote d'avion à moitié cinglé. Vous vous rappelez ça, Mme la Présidente? Le vice-premier ministre m'a blâmé pour avoir dit ça. J'ai vu ce blâme avec beaucoup d'attention puis j'ai regardé les nombreux appels téléphoniques et les courriels que j'ai eus pour me blâmer aussi d'avoir dit le mot «à moitié». Parce que la population du Québec sait que ce n'est pas à moitié que ce gouvernement-là nous conduit, dans tous les domaines, au cafouillis et à la catastrophe.

D'abord, ça a commencé durant la campagne électorale où, pour être élus, ils ont fait n'importe quoi à l'économie du Québec et aux institutions québécoises. Pour être élus, pour avoir le pouvoir, pour pouvoir se faire appeler M. et Mme la ministre ? ce qui est une chose très respectable quand on se comporte comme tel ? ils ont décrié la Caisse de dépôt et de placement. La Caisse de dépôt et de placement du Québec, là, c'est le quatrième investisseur immobilier de la planète Terre, hein? La Caisse de dépôt et de placement du Québec, au moment où ces gens-là la décriaient, elle avait la cote AAA, «triple A» comme on dit dans le milieu, par les agences de cotation, à New York.

Alors, celui qui veut devenir le premier ministre du Québec insulte, injurie, discrédite la Caisse de dépôt et de placement du Québec, qui est une de nos plus belles institutions, pour vouloir devenir le premier ministre du Québec. C'est vraiment incroyable.

Ils ont fait la même chose avec la Société générale de financement, ils ont fait la même chose avec le modèle québécois en général, qui nous a fait passer d'une société à l'économie pratiquement médiocre, vers les années soixante, à une des économies les plus brillantes contemporaines d'aujourd'hui, basée sur la haute technologie et sur la valeur ajoutée.

Et, quand ils sont arrivés au pouvoir, bien on a vu que tous ces slogans n'étaient que des slogans. Réinventer le Québec. Oh là là là là! Qui c'est qui peut aller dire ça sans rire? C'était mieux avec le Québec d'avant et pas mal mieux que celui qu'ils ont essayé de déconstruire.

Une phrase qui devient la boutade préférée des ados: Nous sommes prêts. Quand les ados s'interpellent pour, disons, sortir le soir, etc., ils disent: Es-tu prêt? Si la jeune fille répond: Je suis prête, le gars dit: Je reviendrai dans une semaine.

La phrase Nous sommes prêts est devenue une blague, dans notre société, et ce n'est pas pour rien, parce qu'après Réinventer le Québec et Nous sommes prêts, il y a eu Faire équipe, Au service des Québécois,Briller parmi les meilleurs, Place aux citoyens, qui ont été transformés en Forum des générations, qui n'ont connu aucun résultat concret. Ça, c'est les paroles. Les paroles peuvent parfois faire beaucoup de tort, être extrêmement injustes, ruiner des gens dans leur vie personnelle. Mais ce ne sont que des paroles quand même. Le gouvernement a fait des paroles, a dit des paroles qui ont fait beaucoup de tort au Québec, qui ont ruiné sa réputation à l'étranger. Encore le dernier geste, là, de ne pas présenter un budget pour 12 mois, fait sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale, pensez-vous que ça fait du bien à la réputation du Québec à l'étranger, ça? Pensez-vous que les agences de cotation des services publics ne sont pas impressionnées par le fait qu'on n'est même pas capable d'avoir un budget de 12 mois?

Alors, quand ils sont passés de ce flot de paroles à une série d'actions, bien, là, on a vu que c'était pire, les volte-face successives. L'affaire du Suroît, nous avons, après la «Paix des Braves», dit à Hydro-Québec, dont le gouvernement est le principal actionnaire: Il n'y aura pas de centrale au gaz à Beauharnois parce qu'avec les perspectives de la rivière Eastmain d'abord et beaucoup d'autres... Et puis, la «Paix des Braves», ce n'est pas juste la «Paix des Braves», c'est aussi en même temps une signature avec les Inuits. Il était clair que ce projet d'Hydro-Québec devait être abandonné. Nous l'avons abandonné, ils ont repris. Ils l'ont repris.

Ils nous ont parlé d'un plan vert, pendant 18 mois, un plan vert, un plan vert. Et tout à coup, peut-être parce qu'ils ont lu les documents de La saison des idées ou qu'ils ont été fouiller dans les décisions du Conseil des ministres auparavant, à l'encontre des lois, parce que c'est interdit par nos lois, mais ils sont passés au développement durable. Et là ce n'était plus le plan vert, c'était le développement durable. Une improvisation totale sans même savoir de quoi parle vraiment le développement durable. Parce que le développement durable, ce n'est pas juste le développement des ressources, la protection de la forêt et de l'eau, c'est d'abord et avant tout, et c'est pour ça qu'on le fait, la protection des hommes et des femmes dans leur intégrité socioéconomique, dans leur réputation, dans leur honneur, dans leur dignité. C'est tout ça, le développement durable.

Puis vint la saga du CHUM. Puis vint la saga du CHUM alors que la décision était prise, que ça devait se faire au 6000 de la rue Saint-Denis, dans un quartier qui a besoin évidemment de cet investissement et dont la population, d'ailleurs dense, a besoin d'un centre hospitalier, donc dans la Petite-Patrie, au 6000 Saint-Denis. Si le gouvernement, au lieu d'avoir été agité par sa folie destructrice, avait simplement décidé de le faire au 6000, rue Saint-Denis, les premiers patients y entreraient d'ici un certain nombre de mois.

n(10 h 20)n

Non, on a eu toute cette discussion qui a montré d'ailleurs un premier ministre qui épousait des positions conformes à ses orientations sociologiques. D'accord, il a le droit de faire ça. Mais même son prédécesseur est venu dans une commission parlementaire, que nous avions de même nous-mêmes demandée, qui a permis à l'ancien premier ministre de refaire une suggestion rue Saint-Denis. Et enfin la décision aujourd'hui. Mais à quand l'entrée du premier patient? Alors, tout ce qu'ils ont fait en deux ans, ça a été de retarder un service dont la population a besoin.

Un autre chef-d'oeuvre, et j'espère que, celui-là, il restera dans les annales du Parti libéral pour longtemps. Le Parti libéral du Québec a fait des choses intéressantes, il a fait des belles choses, a fait des grandes choses. Par les défusions municipales de l'île de Montréal, ils viennent de faire une des choses les plus néfastes de l'histoire politique du Québec, et je dirais, Mme la Présidente, avec une hypocrisie sans précédent parce qu'ils ont fait ça et par la suite ils ont commis une autre bourde aux conséquences profondes, subventionner à 100 % les écoles privées juives au nom de l'intégration ? au nom de l'intégration ? en supposant que ce ne soit pas relié au fait qu'ils ont eu un financement très élevé de la part de la communauté juive. Donc, supposons qu'on dit qu'il n'y a pas de rapport entre les deux et qu'on accepte ça, comment se fait-il qu'ils ont pu poser un tel geste au nom de l'intégration, alors que la plus belle aventure d'intégration proposée dans notre histoire moderne, c'était la ville de Montréal, la grande ville de Montréal, qui va de son extrémité ouest à son extrémité est? Peu importent les cultures, les langues, peu importe si vous avez des ancêtres qui sont nés à l'île d'Orléans ou qui sont nés à Saint-Domingue, vous êtes dans une île qui est une grande ville qui devient un modèle mondial d'harmonie, de dialogue interculturel, interlinguistique. Ces gens-là ont fait sauter la ville. Robert Libman, ancien maire de Côte-Saint-Luc, était assis à la droite de Gérald Tremblay, maire de Montréal pour construire la ville. Il est retourné à Côte-Saint-Luc.

C'est d'une gravité extrême. Ça va avoir des conséquences pendant des années et des années. Et tout ça à cause d'une étourderie dans un congrès libéral démagogique où il y en a un qui dit: On va permettre aux populations de voter sur les fusions-défusions. Même ça d'abord, c'est une erreur démocratique profonde parce que c'est le gouvernement national, au Québec, qui décide des frontières des municipalités, puis en Ontario, c'est le gouvernement provincial, et puis la même chose en Colombie-Britannique. Ce sont des gouvernements supraterritoriaux qui décident des délimitations de territoire, que ce soit en Allemagne, ou en France, ou ailleurs. C'est une ligne de la démocratie occidentale. Ils ont violé cette ligne, un après-midi de goguette idéologique, dans un congrès libéral. Puis là on va être obligés de vivre avec les conséquences pendant des années.

Ils ont été aussi d'une ingratitude suprême pour un des leurs, le député qui est aujourd'hui ministre de l'Éducation, qui était ministre des Affaires municipales. Ils lui confient ce dossier mortel, et puis après ça ils le relancent dans une autre des erreurs les plus grandioses qu'on ait connues, qui a fait une unanimité contre elle, le fait d'alourdir les prêts en diminuant les bourses. Au moment où je parle, là, il y a plus d'étudiants en protestation et dans les rues qu'à aucun autre moment de l'histoire du Québec. Il y a un journal, ce matin, qui, très consciencieusement, fait l'histoire de toutes les manifestations. Il rappelle même l'époque où j'ai été moi-même leader étudiant puis jamais je ne suis arrivé à ce niveau de mobilisation, sauf peut-être une fois dans l'affaire Gordon qui a été une des manifestations qui a fait partie de l'histoire de la décolonisation québécoise. Et il demande à celui qui a défait la ville de Montréal d'aller maintenant défaire la confiance des étudiants dans notre système d'éducation et dans notre gouvernement national. Ça va lui faire toute une biographie, hein? J'espère pour lui qu'il n'y aura pas d'autre remaniement, et pour nous aussi.

Dans un autre domaine complètement différent, le premier ministre ? je n'aime pas dire ça du premier ministre du Québec, mais c'est lui, là, maintenant ? il a fait miroiter que les exportations d'électricité du Québec ? vous vous rappelez de ça, ça ne fait pas si longtemps ? feraient de nous l'Alberta de l'électricité. Vous vous rappelez de ça? Et ça, c'est discréditer la politique économique québécoise et sa politique énergétique chez tous ceux et celles qui ont la moindre notion de ce que c'est, l'énergie et son exportation.

Selon Hydro-Québec, dans huit ans ? ça fera longtemps que les libéraux ne seront plus au pouvoir, d'ailleurs, hein? ? seulement 250 millions de ventes à l'exportation pourraient être réalisées. Vous m'avez bien entendu? Or, le premier ministre a comparé ça à l'Alberta qui, en huit mois, pas en huit ans, en exporte, en pétrole, pour 10 milliards. Ces enfants, là, qui sont à l'école élémentaire sont capables de faire le calcul que notre premier ministre, dans une envolée dont il est difficile de comprendre le but, a été dire une chose qui ridiculise son approche et qui ridiculise les calculs énergétiques du Québec, qui est pourtant une société fantastique en matière d'énergie.

Je n'ai guère parlé de la question des écoles juives. Ça aussi, c'est une tragédie plus profonde qu'on ne le croit. D'abord, quand on fait sauter la ville de Montréal, on ne va pas dire: On va subventionner les écoles juives pour des questions d'intégration, là; aucune espèce de crédibilité. Mais c'est pire que ça. Un des aspects pernicieux ? que je n'ai pas mentionné ? de l'affaire des écoles juives, c'est qu'il y a beaucoup de nos frères et soeurs de la communauté juive du Québec qui ont été profondément choqués par cette affaire, humiliés par cette affaire, qui... Et il y a malheureusement ? dans notre société, peut-être un peu moins qu'ailleurs, mais encore il faut se battre contre ça ? souvent des instincts antisémites. Alors, avec ce geste, le gouvernement a choqué tout le monde, a choqué la partie progressiste au moins de la communauté juive puis a pris un risque énorme avec des possibilités de dérive, de ressentiment contre la communauté juive. Comme gâchis, là, on ne peut vraiment pas faire mieux. Dans la circonscription qui est à l'ouest de l'île de Laval, de Chomedey, là, il y a des Juifs progressistes, là, qui ont été révoltés par cette décision. J'espère qu'ils ont été le dire à leur député, et j'espère que leur député, qui a d'autres préoccupations, je n'en disconviens pas, est encore capable de voir qu'il faut faire attention avec les réputations des individus comme les réputations des communautés.

Forum des générations. Ça a été aussi une tentative ? parce que le gouvernement savait déjà, à l'époque, que son impopularité approchait des 70 % ? tentative désespérée pour essayer de se refaire une popularité sous couvert de consultations, parce qu'en même temps qu'on disait: On va consulter, on disait: Il faut garder le cap. C'est ça qui est l'absurdité de tout ça. Le cap que le gouvernement a présentement est celui du naufrage. Il fait semblant qu'il veut corriger le tir, il convoque des gens de tous les horizons de la société pour leur dire: Il faut garder le cap. Et il faut garder le cap, et puis on va former 12, 15 comités qui rendront leurs rapports dans plusieurs mois pour nous parler du cap. Bien, on voit où est-ce qu'on s'en va, là, on s'en va vers le naufrage assuré. Si c'était juste le naufrage du gouvernement, un gouvernement, ça se change ? et j'espère que ça va changer, puis très vite en plus ? mais c'est des dommages irréparables, là, ou en tout cas difficiles à réparer.

C'est pour ça, Mme la Présidente, que nous faisons cette motion dont le vocabulaire est dur, je n'en disconviens pas. Mais, si on avait voulu vraiment, dans cette motion, refléter les sentiments de la population du Québec aujourd'hui, le vocabulaire aurait été non seulement dur, il aurait été insultant pour ce qui est quand même le gouvernement national du Québec. Alors, nous nous sommes retenus, mais nous n'en pensons pas moins, et des millions de Québécois et de Québécoises pensent comme nous.

Alors, au plus vite, un changement d'attitude, au plus vite, un retour au sérieux, à la cohérence et à la vision ou, au plus vite, le départ de ce gouvernement.

La Vice-Présidente: Comme prochain intervenant, je reconnais le député de Roberval.

M. Karl Blackburn

M. Blackburn: Merci, Mme la Présidente. Alors, on a assisté, je pense, à un discours qui nous porte à réfléchir, qui nous porte à réfléchir sur la pertinence...

n(10 h 30)n

Des voix: ...

La Vice-Présidente: S'il vous plaît! Un instant, s'il vous plaît! On a entendu le chef de l'opposition faire son intervention en silence, dans le calme et l'ordre. Je vous en demande autant lorsque c'est l'autre côté qui a à intervenir. Alors, s'il vous plaît, je vous demande votre collaboration. M. le député de Roberval.

M. Blackburn: Merci, Mme la Présidente. Je l'apprécie beaucoup, votre effort pour tenter justement qu'on puisse, nous aussi, livrer ce qu'on a à livrer et de le faire dans une manière correcte. Et, dans ce contexte-là, je vous avouerai qu'au cours des derniers jours on a eu l'occasion souvent d'être interpellés de façon, je dirais, assez brutale de la part des gens de l'autre côté lorsqu'on leur remettait en pleine face quelle était la réalité dans laquelle ils nous avaient laissés. Facile, dire aujourd'hui: Pour toutes sortes de raisons... prendre un discours populiste, prendre un discours qui va plaire à la population puis de dire: Pour telle et telle raison... Un clip: le plus mauvais gouvernement, les coupures, il y a plus d'étudiants dehors qu'il y en a dans les... Tu sais, c'est des phrases qui à mon sens sont vides de tout sens.

Puis, quand on regarde où on est rendus aujourd'hui, Mme la Présidente, il faut savoir pourquoi on est rendus là. Et là on va leur mettre sur le nez dans quelle situation ils nous ont laissés. Puis je vais prendre juste quelques minutes pour le faire parce que je veux en même temps avoir la possibilité de démontrer très clairement, nous, comme gouvernement, qu'est-ce qu'on a fait jusqu'à maintenant pour justement aider les citoyens et les citoyennes du Québec. D'abord, lorsqu'on est arrivés en 2003, il faut se rappeler dans l'état dans lequel les finances publiques étaient. L'impasse de 4,3 milliards, Mme la Présidente, le trou de 4,3 milliards que ces gens-là nous ont laissé entre les mains, ce n'était pas fictif. On aurait pu faire probablement comme ces gens-là, insouciants, ne se préoccupant pas de la capacité financière du Québec et de la dette, on aurait pu faire comme ces gens-là auraient probablement fait: mettre ça sur la dette.

Nous, ce qu'on a décidé de faire, Mme la Présidente, c'est une décision responsable. On a pris ce trou-là et, à même les opérations d'un gouvernement responsable, on a fait en sorte de l'éponger. Et, dans ce contexte-là, je vous avouerai qu'on n'a toujours pas eu des décisions faciles à prendre, mais on a toujours pris des décisions courageuses et des décisions responsables, Mme la Présidente. Et, dans ce contexte-là, moi, je vous avouerai que, ce matin, je suis pas mal plus fier de faire partie du gouvernement dans lequel je fais partie, parce que les intérêts du Québec sont préservés et sont protégés, Mme la Présidente.

Maintenant, quand on regarde au niveau de la santé par exemple, juste pour continuer, deux secondes, pour continuer dans le domaine des gâchis que ce gouvernement-là nous a laissés, dans le domaine de la santé, à un moment donné, pour arriver à faire des coupures, il y a un brillant qui s'est levé et que, là, il a dit: Pour économiser dans le système de santé, on va mettre des médecins et des infirmières à la retraite. On parle de 4 000 infirmières à la retraite, on parle de 1 500 médecins dehors, à la retraite. Qu'est-ce que ça a eu comme impact, Mme la Présidente? Ça a eu comme impact de paralyser en partie le système de santé, parce qu'ils n'avaient pas pensé, eux autres, là, là, qu'en quelque part la population était vieillissante, que la population allait avoir besoin de plus en plus de services pour justement leur donner le support dont ils avaient besoin.

Pendant ce temps-là, il y a un autre bonze de l'éducation qui s'est réveillé, il a dit: Aïe! moi aussi, je sais comment faire pour économiser dans mon affaire: je vais couper l'accès aux étudiants en médecine. C'est brillant, ça! C'est brillant, ça! Alors, en même temps qu'ils coupent les services... ils coupent ceux qui donnent les services, en même temps ils vont couper ceux qui vont donner les services tantôt pour répondre encore de manière plus importante aux besoins qu'on a besoin.

Et là ces gens-là ont dit: On vient de régler le problème, on vient de trouver comment on peut économiser. Et c'est comme ça que ces gens-là nous ont habitués, Mme la Présidente, à faire, je dirais, de la gestion publique de fonds publics: c'est en coupant directement dans des services qui sont essentiels à la population et des services qui à mon avis font en sorte qu'un gouvernement responsable est maintenant là pour orienter ces démarches-là.

Maintenant, nous, Mme la Présidente, à partir du moment où le constat est fait...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: Un instant, s'il vous plaît, là!

M. Blackburn: Il y a encore...

La Vice-Présidente: Oui. Alors...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: Un instant, s'il vous plaît! Ceux qui veulent tenir des caucus doivent le faire à l'extérieur de l'Assemblée. Alors, votre collaboration est souhaitée encore une fois. J'espère ne pas avoir à le répéter. M. le député de Roberval.

M. Blackburn: Merci, Mme la Présidente, votre vigilance m'est très utile, parce que, si vos interventions ne pouvaient pas se faire, j'aurais comme un problème pour être capable de livrer mon message. Et je vois les gens qui rient, l'autre bord, mais ça, ça me décourage un peu lorsque je les vois rire comme ça, parce qu'en quelque part ça démontre qu'ils font preuve d'une insouciance quasi... quasi criminelle. Et, dans ce contexte-là...

Des voix: ...

M. Blackburn: Ah!

La Vice-Présidente: M. le leader adjoint de l'opposition officielle.

M. Bédard: Effectivement, le manque de vocabulaire ne doit pas entraîner, Mme la Présidente, un manquement au règlement. Alors, je vous inviterais simplement à ce que le député continue son intervention en respectant notre règlement.

La Vice-Présidente: Je vous remercie, je vous ai entendu. Alors, je pense que le propos était un petit peu large, je vous demanderais, M. le député de Roberval, de le retirer.

M. Blackburn: Vous voulez que je retire le propos «criminelle»? On va le retirer, qu'est-ce que vous voulez que je fasse?

Maintenant, nous, ce qu'on a fait comme gouvernement, Mme la Présidente. En éducation, prenons les exemples en éducation, parce que, lorsqu'on se rappelle qu'est-ce qui est arrivé en septembre 2002... C'est qu'en septembre 2002 on a lancé notre plateforme électorale, notre plateforme électorale qui démontrait à la population du Québec, et ça ne s'était jamais fait dans l'histoire, six, huit, 10 mois avant une élection potentielle, qu'est-ce qu'un futur gouvernement voulait faire pour les gens et les citoyens du Québec. Donc, on avait ciblé des priorités qui sont extrêmement importantes pour les Québécois: la santé, l'éducation, la baisse d'impôts et les régions, principalement. Dans ce contexte-là, prenons-les un par un.

Dans le domaine de l'éducation, qu'est-ce qu'on a fait de concret dans le domaine de l'éducation, Mme la Présidente, pour faire en sorte d'offrir des services de qualité, pour faire en sorte de permettre à nos jeunes de pouvoir avoir accès à des spécialistes qui vont les aider dans leur apprentissage? On a mis en place, Mme la Présidente, des mécanismes pour donner des outils supplémentaires à nos jeunes, qu'ils vont pouvoir mettre dans leur coffre d'outils, pour leur permettre justement de pouvoir affronter les nouvelles coordonnées, les nouvelles étapes, les nouvelles démarches dans lesquelles le futur va les emmener, Mme la Présidente.

On n'a qu'à prendre un exemple: l'anglais au primaire. Ça fait rire les gens de l'opposition, l'anglais au primaire. Mais l'anglais au primaire, je considère, nous considérons comme gouvernement qu'effectivement ça permet, entre autres, à nos jeunes d'avoir un outil de plus. Vous riez de ça, vous, de donner un outil de plus à nos jeunes pour leur permettre de faire face à la vie? Vous riez de ça? Bien, moi, si j'étais vous, j'aurais honte de ça. Parce que justement ça va leur permettre de pouvoir faire des choses supplémentaires et de pouvoir s'ouvrir des marchés. Dans le contexte où la boule est de plus en plus petite, Mme la Présidente, moi, je pense qu'on leur permet justement d'avoir des outils qui sont bien mieux adaptés à leur réalité.

On riait tantôt des activités physiques. J'entendais des gens se moquer du fait qu'on mettait plus d'activités physiques au primaire, Mme la Présidente. Lorsqu'on regarde la volonté que les Québécois et Québécoises démontrent vis-à-vis la santé, lorsqu'on regarde la réalité que chaque dollar investi dans le domaine de l'éducation physique, dans le domaine sportif nous permet, comme société en général, de pouvoir avoir une population qui est en meilleure santé, de pouvoir avoir une population qui va vivre plus longtemps dans des meilleures conditions, bien, ça nous permet aussi de pouvoir faire des économies dans le domaine de la santé. Alors ça, c'est une corrélation qui n'est à mon avis pas tellement compliquée à comprendre. Ce n'est pas compliqué à comprendre, ça, Mme la Présidente, sauf que ce que je comprends, ces gens-là trouvent ça drôle. Bien, moi, je pense que c'est des gestes concrets, c'est des gestes qui ne sont pas nécessairement flamboyants et vides de tout sens, c'est des gestes qui sont concrets, qui donnent directement des services à la population. Et, dans ce contexte-là, moi, je vous avouerai que je suis pas mal fier de faire ce qu'on est en train de faire actuellement.

Prenons pour exemple, Mme la Présidente, le collégial actuellement. Ce qu'on a fait pour le réseau collégial, entre autres, une mesure, je pense, qui est... qui va exactement dans les orientations du sur-mesure, c'est celle qui va permettre aux collèges de pouvoir adapter leur calendrier scolaire en fonction des réalités régionales, Mme la Présidente. Donc, une région où il va y avoir plus de travailleurs ? peut-être qu'à Montréal ce n'est pas important, mais je vous avouerai que chez nous, à Roberval, c'est majeur ? ça va pouvoir permettre à des gens de pouvoir justement avoir accès à des cours dans des périodes qui vont être différentes pour permettre d'avoir des travailleurs pour les travaux de cueillette de fruits sauvages, entre autres, de pouvoir permettre à des jeunes étudiants, par rapport à la saison touristique qui se déroule dans leur région, de pouvoir avoir accès à un calendrier qui est différent. Ça, c'est des mesures qui sont importantes. Et je vois le député de Lac-Saint-Jean qui hoche de la tête de façon affirmative. Et, oui, on est d'accord avec ça.

Et, dans ce contexte-là, je vous avouerai que c'est des mesures encore une fois qui vont directement toucher les services qu'on va donner à nos populations. Je vous avouerai que, dans ce contexte-là, encore une fois, je suis fier de faire partie de cette équipe-là, parce que c'est nous qui le mettons de l'avant, c'est nous qui mettons ces mesures-là de l'avant pour justement aider nos jeunes à pouvoir s'adapter aux nouvelles réalités.

n(10 h 40)n

Prenons maintenant le développement régional. J'écoutais tantôt le chef de l'opposition qui nous parlait du développement régional et que la Caisse de dépôt et la SGF avaient fait des bonds remarquables dans le temps qu'ils étaient au pouvoir. On ne parlera pas des pertes, des pertes importantes que la Caisse de dépôt a subies. On ne parlera pas des pertes, des pertes importantes que la SGF a subies.

Juste pour vous illustrer une façon dans laquelle votre gouvernement opérait dans le domaine de l'interventionnisme à outrance, une société comme IBM, juste pour changer de coin de rue, pour s'en aller dans un autre quadrilatère, qui, lui, faisait partie d'un endroit où il pouvait y avoir des crédits d'impôt sans créer une job de plus, sans créer un investissement de plus, recevait des dizaines de millions de dollars en subvention parce que, là, l'intervention de ce gouvernement-là avait fait en sorte de les rendre éligibles à des crédits d'impôt, à des subventions parce qu'ils avaient changé de coin de rue. Si c'est ça que les Québécois veulent... Bien, c'est ce que les gens pensaient qu'ils voulaient. Mais ça, c'est comme une situation qui est inacceptable, Mme la Présidente. Et maintenant on nous accuse de vouloir faire des changements. Bien, je m'excuse, mais les changements qu'on est en train de faire, c'est pour d'abord recentrer l'État sur ses missions essentielles, c'est d'abord pour offrir une qualité de services accrue aux citoyens du Québec.

Faisons un petit retour. Il y a quelques années ? c'était, mettons, il y a une dizaine d'années ? on devint, nous, comme citoyens du Québec... Puis je pense qu'il y avait une volonté qui était démontrée, à ce moment-là, de faire des efforts pour atteindre le déficit... pour éteindre le déficit. Et, dans ce contexte-là, ça s'est fait au prix de quoi, ça, ces efforts-là? On était prêts à se serrer la ceinture davantage. On était prêts à effectivement avoir moins de services. On était prêts à payer plus cher de taxes et d'impôts. On se retrouve, 10 années plus tard, on paie encore plus cher de taxes et d'impôts avant qu'on arrive. On a de moins en moins de services encore. L'État a continué à grossir de façon, je dirais, quasiment exponentielle. Est-ce que c'est ça que les citoyens du Québec voulaient? Ce n'est pas ça que les citoyens du Québec voulaient, Mme la Présidente.

On va parler de décentralisation. On va parler de régions un peu. La décentralisation dans laquelle on est en train de travailler actuellement, en collaboration avec les régions du Québec, va directement dans le sens que les régions veulent depuis les 30 dernières années, Mme la Présidente. Ça fait combien de temps qu'on entend parler les gens, oui, qu'on veut avoir la décentralisation, oui, on veut décider nous-mêmes de notre développement régional, de nos outils qu'on va se servir pour faire notre développement régional, pour créer des emplois sur notre territoire? Ça fait combien d'années qu'on en entend parler? Ça fait au moins 30 ans, Mme la Présidente.

Nous, comme gouvernement, on a mis sur place l'organisation avec les élus locaux qui à notre avis sont nos partenaires, qui à notre avis sont les plus proches du terrain, qui peuvent être justement les premiers interpellés. Nous, on fait confiance à ces gens-là. Alors, ensemble, on est en train de bâtir, avec les conférences régionales des élus, la structure, l'organisation qui va nous permettre de pouvoir faire la vraie décentralisation, Mme la Présidente.

Et, dans ce contexte-là, moi, je vous avouerai que la décentralisation dans laquelle on est en train de s'enligner, dans laquelle on est en train de travailler en collaboration avec les citoyens et les citoyennes de chacune des régions, mais en particulier avec les élus des régions, bien, ça, c'est un geste concret qui fait en sorte qu'on fait confiance aux régions. Et, dans ce contexte-là, moi, je pense que d'imposer le mur-à-mur, comme nous avait habitués le gouvernement précédent, fait en sorte que, nous, l'orientation du sur-mesure qu'on est en train de mettre de l'avant va bien mieux s'adapter à chacune des régions du Québec.

On parle beaucoup des régions, de ce temps-ci, par rapport, entre autres, à la forêt. Le rapport Coulombe, le projet de loi qui a été déposé cette semaine et qui a été adopté, la loi n° 71, bien sûr que ça va avoir des impacts, Mme la Présidente. Et je vous avouerai que c'est des impacts qui peuvent à un certain point nous rendre inquiets. Mais je vous avouerai qu'en même temps il est important de faire ce que nous sommes en train de faire, c'est-à-dire de s'assurer que cette ressource, qui est extrêmement importante pour la région du Saguenay? Lac-Saint-Jean particulièrement, puisse encore, dans les 15, 20, 25 prochaines années, jouer encore le rôle qu'elle joue actuellement, c'est-à-dire d'être un moteur économique important.

On aurait pu faire comme l'ancien gouvernement, c'est-à-dire l'opposition actuellement, faire comme eux, puis se mettre la tête dans le sable, puis se cacher, puis ne pas voir la réalité en face. Mais ça aurait été encore une fois de pelleter par en avant, pelleter le problème par en avant, avoir peur de prendre une décision qui pourrait les compromettre vis-à-vis leur option, leur option numéro un qui est la souveraineté du Québec. Ils auraient probablement pelleté ça par en avant, et on a eu l'occasion de le voir dans certaines coupures de presse encore hier. Et je n'oserais pas reciter le titre de cette coupure de presse là parce qu'il y a certainement des gens qui vont se lever de l'autre côté. Mais il y a encore des gens, aujourd'hui, qui n'acceptent pas, n'acceptent pas cette réalité-là. Et je vous avouerai que c'est encore une fois une stratégie dans laquelle ils nous ont emportés.

Mais, moi, le développement régional, entre autres dans la région du Saguenay?Lac-Saint-Jean, avec l'utilisation de la ressource forestière, c'est majeur. On doit prendre en place des mesures qui vont justement nous assurer la pérennité de cette ressource-là et, parallèlement à ça, travailler avec les régions du Québec, avec les régions qui sont touchées, pour mettre en place des mesures, des mécanismes qui vont leur permettre d'adapter la réalité de ces changements-là à leurs réalités sur le terrain. Et, dans ce contexte-là...

Je vois la députée de Matapédia qui me montre des papiers, mais je pense que c'est ça que les gens veulent. Ils veulent, dans les régions du Québec, avoir la possibilité d'être accompagnés, de pouvoir avoir la possibilité de participer avec le gouvernement pour mettre des mesures en place qui vont justement répondre à la réalité du terrain. Et, dans ce contexte-là, je comprends que vous n'êtes pas capables d'accepter ça parce que c'est du mur-à-mur, vous. Vous auriez fait une mesure «at large», à la grandeur, avec des mesures pour compenser pareilles d'un bout à l'autre, qui n'auraient même pas été applicables dans différentes situations ou dans différentes régions du Québec. Nous, Mme la Présidente, on a le courage de travailler avec les régions, on a le courage de travailler avec les intervenants qui sont directement frappés par cette mesure-là, et bien sûr que c'est ensemble, main dans la main, qu'on va réussir à traverser cette crise-là.

Parce que les régions du Québec, Mme la Présidente, se sont créées par des hommes et des femmes qui avaient de la volonté, qui avaient de la détermination, qui les ont construites avec la sueur de leur front. Et encore une fois ensemble on va travailler pour s'assurer que les régions puissent bien sûr profiter de leurs ressources sur leur territoire, mais pouvoir le faire pour les générations qui nous suivent.

Parce que, l'exemple que je donne souvent, moi, j'ai quatre petits bonhommes, et le plus grand rêve que j'ai, Mme la Présidente, c'est que les décisions qu'on prend aujourd'hui, c'est que les orientations qu'on met aujourd'hui de l'avant vont justement leur permettre de pouvoir encore continuer de travailler chez nous, de faire leur éducation sur notre territoire, de se marier, d'avoir des enfants puis de faire leur vie sur notre région.

Parce que nos régions sont extrêmement belles. Et la plus grande force de nos régions, Mme la Présidente, savez-vous c'est quoi? Et ces gens-là ne l'ont pas compris. La plus grande force de nos régions, Mme la Présidente, c'est les hommes et les femmes qui les habitent. Et, dans ce contexte-là, moi, je vous avouerai que de travailler avec ces gens-là à mettre en place des mécanismes pour leur permettre justement de s'assurer de leur développement économique, de pouvoir faire en sorte que ces gens-là puissent, bien sûr à la réalité de chacune de leurs régions, mettre en place des mécanismes puis des outils qu'ils vont pouvoir mettre dans leurs coffres d'outils pour travailler, pour gagner leur vie, bien, moi, Mme la Présidente, je vous avouerai, je suis adhéré à ça, puis pas à peu près.

En terminant, on a souvent l'expression «en rafales». Au lieu de poser des questions en rafales, moi, je vais vous donner des statistiques en rafales sur l'économie au Québec, sur l'économie de chacune des régions du Québec. Il n'y a jamais eu actuellement autant de travailleurs sur le marché du travail qu'aujourd'hui. 3 719 600 travailleurs, en janvier 2005, sont sur le marché du travail, occupent un emploi. Le taux de chômage est à 8,4 %, en janvier 2005, comparativement à 9,2 % en janvier 2003. Pour l'ensemble de l'année 2004, pour l'ensemble de l'année 2004, le taux de chômage était établi à 8,5 %, le niveau le plus faible, Mme la Présidente, depuis 1974. Ce n'est pas des farces. L'écart du taux de chômage entre le Québec et le Canada est à 1,3 %. C'est nettement en deçà de l'écart historique qu'on avait été habitués de connaître, qui était de 2 %, Mme la Présidente. Le taux de chômage a reculé dans 10 régions du Québec sur 16, 10 sur 16. Je comprends qu'il y a encore des régions qui ont des problèmes et des difficultés importantes, mais c'est là qu'il est important d'avoir un gouvernement qui va accompagner les régions, qui va leur permettre de mettre en place des mécanismes qui sont adaptés à leur réalité, et qui va répondre à leurs aspirations, Mme la Présidente.

Le taux d'emploi, on va prendre le taux d'emploi: 60,5 %. La région du Saguenay?Lac-Saint-Jean est la deuxième plus élevée dans toutes les régions du Québec, après Montréal, par rapport au taux d'emploi. Il y a 11 000 personnes de moins actuellement sur l'aide sociale, Mme la Présidente. Aïe!

Les mises en chantier, 58 400 mises en chantier nouvelles ont été faites en 2004. Lorsqu'on dit que la construction va bien, l'économie va bien, est-ce qu'on est d'accord là-dessus? C'est une phrase qu'on est habitués d'entendre au Québec. Bien, la construction va bien au Québec. Dans ce contexte-là, il y a de l'économie qui va bien. Tout n'est pas rose, tout n'est pas réglé, tout n'est pas fini. Il y a encore du travail à faire, mais je pense qu'on est enlignés dans la bonne direction.

Les exportations par rapport à nos... On est des régions... Beaucoup de régions au Québec sont exportatrices par rapport à l'industrie qui les occupe. Bien, le taux d'exportation a augmenté de 6 % en 2004, Mme la Présidente. Il y a 75 % des entreprises qui ne paieront plus de taxes sur le capital.

n(10 h 50)n

Il y a 1 030 000 000 $ qui vont être investis cette année sur le réseau de transport au Québec. C'est le deuxième plus haut taux d'investissement dans l'histoire du gouvernement, et je vous avouerai... dans les dernières années, Mme la Présidente, et je vous avouerai que, chez nous, dans nos régions, c'est drôlement important d'avoir des routes de qualité, d'avoir des routes qui vont nous permettre justement de pouvoir offrir à notre population des infrastructures de qualité.

Le développement énergétique. Il y a eu 1 milliard qui a été investi dans la MRC de Matane. Ma collègue... En Gaspésie, 1 milliard pour l'énergie éolienne, Mme la Présidente. Hydro-Québec va investir entre 3,5 et 4 milliards par année dans le développement de son réseau.

Alors, on peut bien dire que l'économie va mal, mais, Mme la Présidente, en terminant, je vous avouerai que je suis pas mal fier, je suis pas mal fier de faire partie d'une équipe qui a le courage de prendre des décisions qui ne sont pas toujours faciles, mais de prendre des décisions qui sont responsables et en même temps de faire partie d'un gouvernement qui a décidé de travailler main dans la main avec les citoyens et les citoyennes du Québec, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député. Alors, comme prochain intervenant, je reconnais le député de Masson. À vous la parole.

M. Luc Thériault

M. Thériault: Merci, Mme la Présidente. Le jovialiste député de Roberval n'a pas l'air à se rendre compte que ça va mal, ça va mal dans la shop libérale. Peut-être qu'en quelque part c'est quelque chose qui ressemble à de l'aveuglement volontaire, il reste qu'après deux ans de gouvernance, Mme la Présidente, après deux ans de gouvernance, la seule argumentation ou le seul argument que les gens d'en face servent à l'opposition officielle ? quasiment comme un mantra ? c'est de lui reprocher ce qu'ils n'ont pas aimé qu'ils fassent lorsqu'ils étaient au pouvoir. Or, je vais les rassurer: nous avons pris acte que nous sommes dans l'opposition officielle, et continuez comme ça parce que, d'ici deux ans, c'est d'ici que vous allez vous adresser à nous, à votre place.

Et, Mme la Présidente, je voudrais rappeler pourquoi nous sommes ici, ce matin, peut-être pour les gens qui viennent de se joindre à nous, et je vais lire la motion de censure:

«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

Une motion de censure, là, il faut comprendre, là, c'est une motion de blâme, hein, et, en quelque part, si ce gouvernement était minoritaire, il serait renversé, Mme la Présidente.

Le député de Marguerite-D'Youville aime bien citer Talleyrand qui dit: «Tout ce qui est exagéré devient insignifiant.» Je vous dirais une chose, Mme la Présidente: Dans le contexte politique que vit le Québec présentement, cette motion de censure, cette motion de blâme prend toute sa signification, et elle est loin d'être exagérée. Et pourquoi ça, Mme la Présidente? Parce qu'en réponse au slogan électoral de ce gouvernement, Nous sommes prêts, émerge de la population, dans tous les coins du Québec, un slogan du peuple Libérez-nous des libéraux. Et, Mme la Présidente, de mémoire d'homme, c'est la première fois que je vois un tel phénomène.

Partout sur le territoire, les libéraux ont été élus avec 46 % du suffrage, Mme la Présidente. Ça veut donc dire que 52 % des électeurs ont voté contre eux. Et, après à peine deux ans d'exercice, deux ans de gouvernance, la population du Québec et même ceux que je rencontre au-delà de mon comté qui ont voté pour ce gouvernement me disent: Plus jamais! En tout cas, la prochaine fois, ce sera vous autres. Et d'entendre le député de Roberval, je me dis: Bon, c'est peut-être pour ça qu'on est à 16 % au niveau de la confiance des électeurs et des électrices et de la population en général.

Parce qu'en début de semaine, Mme la Présidente, il s'est passé quelque chose de grave pour la démocratie parlementaire, quelque chose de très, très grave pour la démocratie parlementaire, et c'est pour ça que la motion de censure, ce matin, est tout à fait justifiée. Un gouvernement, qui se disait prêt et qui, après deux ans de gouvernance, n'est même pas capable de déposer à temps les crédits. Mme la Présidente, ça ne s'était jamais vu, depuis 1941. Et, pour s'assurer, pour s'assurer que tout allait être fait selon leur bonne volonté et le plus vite possible pour qu'on oublie, pour qu'on oublie cette incompétence, Mme la Présidente, parce qu'il s'agit de cela, et elle est directement liée, je vous dirai, à des décisions et des décisions qu'a prises le premier ministre du Québec...

J'ai entendu des gens me dire: Oui, mais il y a eu un remaniement. Bien, justement, quand tu te décides à essayer de remanier quelque chose et que tu le fais à la dernière minute, et que tu ne t'es pas assuré de pouvoir faire ton travail de parlementaire, et que tu te dis: Je vais passer ça sous bâillon, ce n'est pas grave, on fait ce qu'on veut, quand on veut, parce qu'on veut, parce qu'on a été élus, on a été élus par 46 % de la population... Et, présentement, il y a 70 % de la population du Québec qui est insatisfaite. Ça, ça veut dire, là, qu'il y a au moins 18 % des gens qui ont voté pour les libéraux, qui sont insatisfaits des libéraux. Et là on va venir nous dire, ce matin, que, non, tout va bien dans le meilleur des mondes. Nous avons pris acte que nous sommes dans l'opposition officielle. Ce n'est pas facile par les temps qui courent d'être dans l'opposition officielle, je vous dirai: il y a un niveau de frustration qui est partagé par l'ensemble de la population du Québec. On n'a jamais vu ça dans l'histoire du Québec, après un an et demi, voire deux ans de gouvernance, autant, autant de désaffection.

Et on se serait attendu, Mme la Présidente, à ce que les législateurs d'en face, ceux qui sont les détenteurs du pouvoir législatif, ceux qui sont les représentants du peuple, les députés ministériels puissent, avec un minimum d'objectivité, reconnaître au moins dans le discours, plutôt que de nous servir des tirades à la sauce partisane, plutôt que de finalement ne pas reconnaître les erreurs qu'ils sont en train de commettre... Mais non, plutôt que se rallier avec les législateurs que nous sommes pour servir une bonne mise en garde à ce gouvernement, mais non, Mme la Présidente, je suis certain que tous ces gens vont se précipiter pour se lever et voter contre cette motion. Et après on se demandera, et après on se demandera pourquoi la population du Québec est cynique, pourquoi les représentants du peuple n'ont que 16 % d'affection et de confiance de la population en général.

Et là je regardais, lundi, le nouveau ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques, quand on questionnait la présidente du Conseil du trésor. Il me semblait, à moins que ce soit une projection, il me semblait qu'il n'avait pas l'air à l'aise avec ça. Et j'espère qu'il était mal à l'aise avec ça. J'espère que ce gouvernement, qui a initié une réforme des institutions démocratiques et qui n'arrête pas de continuer à passer des bâillons, alors qu'en 2001 nous avions, à l'unanimité, voté d'autres règles, lui qui se sert de la suspension des règles à tour de bras et qui vient de nous en servir un exemple éloquent, et incroyable, et injustifié en début de semaine... Avez-vous déjà vu ça, vous, ceux-là qui se rappellent un peu, qui suivent la politique depuis quelques années, avez-vous déjà vu ça un gouvernement qui, en début de mandat, parce qu'il n'a pas fait ses devoirs, est obligé de passer un bâillon? Et la population du Québec veut avoir confiance en ses institutions et aux ministères, à ceux qui offrent les services. Mais que vont faire ces gens en éducation, en santé, en services sociaux, que vont faire les gestionnaires de l'État présentement, Mme la Présidente, alors qu'ils doivent gérer à l'aveuglette? Et là, s'ils veulent faire du développement, s'ils veulent faire des embauches, orthopédagogues, par exemple, hein, dans certaines commissions scolaires, bien, ils risquent d'avoir des mauvaises surprises, là, parce que, s'ils ont fait des embauches ou s'ils prévoient en faire d'ici juin, et il faut qu'ils les fassent, ces embauches, bien, ils vont peut-être se réveiller avec un déficit parce qu'ils n'auront pas les crédits nécessaires.

n(11 heures)n

Ce n'est pas rien, et on vient nous dire que tout va bien, qu'au fond tout repose sur les épaules du gouvernement précédent. Et là non seulement on perçoit que ces gens-là savent très bien qu'ils sont dans l'embarras parce qu'ils sont en train de remettre sur la table des enjeux électoraux et politiques de 1994 à 1998, Mme la Présidente... Ce n'est pas rien. Quand il faut, après deux ans de pouvoir, que tu te sortes du trouble en remettant en place des débats, des enjeux politiques qui ont été réglés à l'élection de 1998, c'est parce que ça va mal à la shop. Et, quand il faut rappeler en plus le gâchis que ces gens-là avaient fait...

Mais, moi, je ne tomberai pas là-dedans, Mme la Présidente. Ce que je veux que ce gouvernement fasse, c'est qu'il puisse reconnaître les gens qui m'ont élu et, lorsqu'on lui adresse des questions, qu'il puisse répondre directement à nos questions, plutôt, Mme la Présidente, que de prendre des mesures dilatoires et de faire croire qu'au fond toute la catastrophe de sa gouvernance repose au fond sur le gouvernement précédent.

Alors, Mme la Présidente, si ce gouvernement-là ne fait pas du sur-mesure, il y a une chose qui est claire et qu'il a voulu cacher avec sa manoeuvre de bâillon de lundi, c'est qu'il est en train de faire du sur-mesure dans la coupure, Mme la Présidente. Merci.

La Vice-Présidente: Je vous remercie, M. le député. Alors, comme prochain intervenant...

Une voix: ...

La Vice-Présidente: Ah oui, pardon. Je ne vous voyais pas, vous êtes un peu loin. Alors, je reconnais la députée de Nelligan.

Mme Yolande James

Mme James: Merci, Mme la Présidente. Je suis peut-être un peu loin mais contente d'être ici. Je vais vous dire d'entrée de jeu à quel point je suis très heureuse d'avoir la chance d'intervenir sur la motion de censure de l'opposition officielle. Malgré que selon moi elle n'a aucun fondement, ça me permet, en tant que députée et représentante de 53 000 électeurs, de faire un peu le portrait des faits.

Parlons des faits. Ça fait six mois depuis que je suis entrée à cette Assemblée, et j'ai dû écouter certaines accusations, hein. On parle ? je vais reprendre mes mots, Mme la Présidente ? on parle de désorganisation et d'improvisation. Mais là, moi, quand je regarde les faits ? puis vous me permettez de faire l'exercice ? je me dis: En quelque part, ils sont bien placés pour parler, hein, ils sont bien placés pour parler.

Quand on prend, par exemple, dans le cadre du virage ambulatoire, que le gouvernement précédent péquiste a fermé 4 150 lits de soins de longue durée, ils ont mis à la retraite 4 000 infirmières et 1 500 médecins.

Une voix: Irresponsable.

Mme James: Irresponsable. Est-ce que ça, c'est une vision? Est-ce que ça, c'est l'improvisation? Puis ils veulent nous accuser de ça malgré que, nous, le gouvernement libéral, le gouvernement de Jean Charest, a investi... Pardon, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: S'il vous plaît, on ne peut nommer quiconque, ici par son nom. Alors...

Mme James: Désolée. Désolée. Désolée. Quand, nous, nous avons investi 2,2 milliards de dollars en santé, ça représente 42 % du budget. Mme la Présidente, parce que je trouve que c'est important de reconnaître les faits puis de dire quand les choses n'étaient pas bonnes. Puis, d'ailleurs, quand je dis que le gouvernement précédent a mis à la retraite 4 000 infirmières et 1 500 médecins, je peux vous dire... Parce que je lisais justement le document du député de Rousseau, Le courage de changer, et je vois bien qu'il est prêt d'admettre l'erreur qu'il a faite. Et je pense que ça vaut la peine que je lise un peu le passage. C'est à la page 7. On dit qu'«il faut reconnaître sans détour que la mise à la retraite de milliers d'infirmières et de médecins de même que le départ d'un millier d'orthopédagogues [...] qui s'occupaient de nos élèves les plus vulnérables ont été des erreurs que nous devons pleinement assumer». Ce n'est pas rien.

Quand, nous, le gouvernement libéral, le gouvernement que l'opposition veut prétendre être désorganisé, avons investi 2,2 milliards, nous avons négocié une entente avec le gouvernement fédéral, en santé, sans précédent, nous avons négocié une entente sur les congés parentaux sans précédent... D'ailleurs, d'ailleurs, M. Samson, le chef des nouvelles, a dit que les souverainistes sont bien forcés d'applaudir, mais l'entente Ottawa-Québec sur les congés parentaux est une mauvaise nouvelle pour eux. Alors, quand je regarde ça, je suis encouragée, Mme la Présidente, je suis encouragée parce qu'on parle des faits, on parle des vraies choses. On parle du fait que, nous, en tant que gouvernement, on veut faire avancer le Québec, on n'a pas peur de changer de quoi.

Parlons un peu d'éducation, O.K.? Parce que, je vais vous dire, je suis une jeune femme, moi, ça ne fait pas longtemps depuis que j'ai fini mes études, et pour moi c'est important, c'est important, et pour nous en tant que gouvernement, d'assurer qu'on a un système d'éducation qui est de qualité et d'accessibilité, et ça coûte de l'argent de faire ça. Je vais vous dire une affaire, quand on rentre... Et, pour les jeunes d'aujourd'hui, je pense qu'il n'y a personne qui sera en désaccord avec moi quand je dis que, lorsque nous sommes finissants et nous avons un diplôme, ce qui est important pour nous, c'est qu'on soit capables d'aller chercher une job et qu'on puisse dire: Voilà mon diplôme, et ça a une valeur. Pour faire ça, on doit s'assurer qu'on a un système où on a des enseignants de qualité et des programmes de qualité.

Mais le gouvernement précédent ou l'opposition officielle d'aujourd'hui veut nous dire que ce n'est pas une préoccupation pour nous et qu'on ne s'occupe pas de l'éducation. Mais encore là, Mme la Présidente, je vous demande de regarder les faits parce que ce qu'on constate, c'est que le gouvernement précédent a fait des compressions de 1,8 milliard de dollars dans le budget du ministère de l'Éducation, mais, nous, le gouvernement libéral, notre gouvernement a investi 709 millions de dollars de plus en deux ans. Il s'agit d'une augmentation de 6,4 %, pour un budget total de 11,8 milliards de dollars. Ce n'est pas rien.

J'aimerais continuer un peu sur l'éducation, sur les réalisations que nous avons faites jusqu'à maintenant. En juillet 2003, on a annoncé la création du Centre collégial à La Tuque. Il s'agit d'une antenne du cégep de Shawinigan. En août 2003, nous avons confirmé l'exclusivité du programme Art et technologie des médias du cégep de Jonquière. En octobre 2003, nous avons annoncé la création d'un centre intégré de formation en plasturgie et en caoutchouc, à Magog. En 2004, nous avons annoncé un investissement majeur pour l'Est du Québec, notre gouvernement a investi 6,8 millions pour la création d'un incubateur d'entreprises en agroalimentaire. Je pourrais continuer, et continuer, et continuer, mais je veux aussi laisser le temps à mes collèges d'intervenir.

Mais un des points, un des points qui me tient particulièrement à coeur, étant donné que je représente fièrement le comté de Nelligan, à l'Ouest-de-l'île de Montréal, c'est l'initiative de ce gouvernement de reconnaître l'importance d'apprendre une deuxième langue. C'est nous qui faisons en sorte qu'à partir du mois de janvier 2006 les jeunes Québécois et Québécoises vont avoir la chance d'apprendre l'anglais à partir de la première année. L'opposition officielle est contre ça, Mme la Présidente, contre le fait de donner un outil à nos jeunes, de reconnaître que pour nous c'est un atout d'être capable de s'exprimer en deux langues, d'être ouvert. Pour moi, de dire que non... Malgré qu'il y a des études, hein? Études après études ont montré qu'un jeune est capable... nous avons une capacité... Parce que, nous, en tant que libéraux, on a cette croyance que, en tant que jeunes, on a la capacité d'apprendre une autre langue. On est ouverts parce qu'on veut être compétitifs avec le reste du Canada et le monde. Mais l'autre côté de la Chambre, c'est: anciennes idées, vieux parti, vieilles structures. Moi, je préfère être avec un gouvernement qui va de l'avant et est capable de faire avancer le Québec.

n(11 h 10)n

Je vois déjà que le temps achève, mais je ne pouvais pas passer sous silence... Parce que j'entends souvent l'opposition officielle parler de progressisme, parler de la protection des personnes les plus vulnérables de notre société. J'aimerais vous dire, Mme la Présidente, c'est également quelque chose qui nous préoccupe. Mais, quand je regarde qu'au mois de décembre 2004 nous avons adopté le projet de loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées, qui a fait en sorte... qui va faire en sorte que toutes les bâtisses vont être accessibles pour les personnes handicapées, qui va responsabiliser tous les organismes publics envers ces personnes handicapées là, quelle bonne façon de protéger les personnes les plus vulnérables de notre société. Mais l'opposition officielle a voté contre cette mesure-là. Je n'en reviens pas! Je pense que ça prend énormément de culot de se lever et de parler contre nous quand eux n'ont même pas voulu protéger les plus vulnérables de cette société.

Et, en conclusion, Mme la Présidente, je dois vous dire, quand on regarde juste les faits que j'ai mentionnés ? et il y en a d'autres, et je sais que mes collègues vont faire le tour aussi ? quand on regarde ces choses-là, je me dis, en quelque part: C'est clair que notre gouvernement est proactif, c'est clair qu'on a une vision. C'est une vision qu'ils n'ont pas compris. Parce que pour nous on veut développer le Québec, on veut faire avancer le Québec pour nos jeunes, pour nos communautés culturelles, pour tout le monde. Nous sommes ouverts. Et, moi, «any day of the week», Mme la Présidente, je préfère faire partie de ce gouvernement au lieu de toujours être avec un vieux parti, avec des vieilles idées et rien de neuf. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, Mme la députée. Alors, comme prochain intervenant, je reconnais le député de Johnson.

M. Claude Boucher

M. Boucher: Mme la Présidente, je trouve très honorables les propos de la députée de Nelligan, et courageuse surtout, courageuse de prendre partie pour un gouvernement qui est désavoué partout au Québec, et de prendre partie pour les jeunes, qu'elle dit que son gouvernement sert, sert bien, alors qu'ils sont dans la rue en train de manifester, plus de 200 000, pour leur dire que c'est faux, ce qu'elle vient de dire, totalement faux. Alors, il faut être complètement mais déconnecté de la réalité, Mme la Présidente, complètement déconnecté de la réalité pour tenir de tels propos. C'est incroyable.

Elle ne sait pas que c'est notre gouvernement qui a mis de l'avant la politique À part... égale pour les handicapés, elle ne sait pas ça. Mais je peux la comprendre, je peux la comprendre puisqu'elle arrive ici, là, puis il faut être... Je comprends. Mais, par contre, aller énumérer ce qu'elle a fait de projets qu'elle a annoncés, comme le Centre de plasturgie, en Estrie, qui était mon dossier, que j'ai piloté comme secrétaire d'État et qu'ils ont annoncé, aller dire: Nous avons fait ça, et égrainer comme ça des choses, ça indique bien la marque de ce gouvernement: du jour le jour, du quotidien, des petits projets, des petites affaires qu'on annonce. Mais la vision, elle, il n'y en a pas.

Et, quand elle a dit tout à l'heure: Nous, les libéraux, nous, le gouvernement, nous, on veut que les Québécois apprennent des langues, bien je vais lui dire que, moi, j'en parle quatre langues, Mme la Présidente, et ce n'est pas en première année que je les ai apprises, ce n'est pas en première année. En première année, j'ai appris le français comme du monde et j'ai appris à le parler comme il faut. Et, quand on met en péril cet apprentissage fondamental, Mme la Présidente, c'est là qu'on indique qu'on n'a aucune vision, aucune vision de l'éducation, aucune vision de l'avenir du Québec. Si elle veut apprendre une langue, là, qu'elle vienne me voir, je vais lui dire comment on fait ça, apprendre des langues, j'en parle quatre couramment, Mme la Présidente. Mais ce n'est pas comme ça, ce n'est pas avec ce genre de vision là qu'on va développer les jeunes Québécois et leur apprendre à parler français comme du monde. Et les gens de l'autre côté, là, quand je les écoute parler, je me dis: une chance qu'ils n'ont pas appris l'anglais en première année. Qu'est-ce que ce serait? Ma foi du bon Dieu, une chance!

Alors, Mme la Présidente, écoutez, c'est triste, aujourd'hui, de se retrouver, de se retrouver en cette Chambre, Mme la Présidente, en train de voter une motion de censure. C'est profondément triste parce que normalement un gouvernement qui gouverne le Québec avec une vision puis avec des projets clairs et qui va chercher un consensus dans la population ne se fait jamais présenter une motion de censure. Au contraire, l'opposition est toujours prête à collaborer avec le gouvernement. L'opposition est toujours prête à faire en sorte que le Québec se développe de plus en plus. Mais là, Mme la Présidente, c'est devenu impossible.

Et, avant de prendre la parole, ce matin, Mme la Présidente, sur cette motion ? d'ailleurs, que je vais rappeler, hein: «Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé» ? le chef de l'opposition tout à l'heure a dit: On a été doux dans notre motion de censure, on aurait pu invoquer et utiliser des mots beaucoup plus durs, ce que la population fait actuellement.

D'ailleurs, Mme la Présidente, ce matin, en préparant mon intervention, j'ai décidé d'appeler un conseiller municipal du comté, pas de Johnson, de Richmond, comté d'un député qui est très estimé dans son comté, qui est le ministre de l'Agriculture et que la population apprécie, puisqu'elle l'a réélu à sept reprises. Donc, j'ai dit: Je vais appeler, dans cette circonscription électorale, un conseiller municipal que je sais n'être ni péquiste ni libéral nécessairement et je vais lui parler de qu'est-ce qu'il pense du gouvernement.

Je parle du vrai peuple, là, qu'est-ce que le peuple pense du gouvernement. À part des messages que nous avons, là, qui viennent de la rue ou qui viennent d'un peu partout, Mme la Présidente, je voulais aller plus loin. Et je lui ai dit ? je ne nommerai pas son nom, puisqu'on pourrait le reconnaître: Qu'est-ce que tu penses, là, en toute objectivité, du gouvernement actuel? Il m'a répondu: On ne sait pas où est-ce qu'ils vont, ils prennent des décisions qu'ils défont, il n'y a aucune vision. Et là il m'a parlé du premier ministre. Évidemment, je ne peux pas appeler dans ma région sans qu'on nous parle du premier ministre. Et il m'a dit que ? c'est ça ? le problème, ce n'était pas nécessairement les membres du Conseil des ministres, il y en a un certain nombre qui ont de la valeur, mais c'était le chef. Puis là il parlait... Je ne peux pas nommer le nom de notre chef par son nom personnel. Vous savez ici, en Chambre, il faut parler du premier ministre. Il ne parlait pas du premier ministre, lui, il parlait du nom du député de Sherbrooke, puis il disait: Il n'y en a pas d'orientation, on ne sait pas où est-ce qu'ils vont, on ne sait pas ce qu'ils font. Ils font une affaire une journée, ils la défont le lendemain.

Alors, comment voulez-vous que les Québécoises et les Québécois aient confiance dans ce gouvernement? Et comment voulez-vous que l'opposition officielle collabore, collabore de bonne foi avec ce gouvernement, puisqu'on nous dit qu'on va faire une chose, une journée, puis, le lendemain, bien ils font le contraire? Alors, dans ces circonstances-là, on ne peut pas appuyer le gouvernement, il faut le blâmer sévèrement.

On pourrait évidemment énumérer des tas de choses, Mme la Présidente, mais je vais revenir sur le dossier numéro un de ce gouvernement, le dossier numéro un de ce gouvernement qui est la santé. Ils nous ont dit: Nous, c'est la santé plutôt que la souveraineté. Et, moi, j'ai posé la question, dans ma région, devant 600 personnes qui étaient venues manifester contre le gouvernement, à Windsor ? parce que le gouvernement était incapable de remplir ses promesses par rapport aux problèmes de santé qui se vivent dans la MRC du Val-Saint-François ? je leur ai dit: Ce n'est pas la santé versus la souveraineté, c'est la santé versus le fédéralisme canadien. C'est ça, le problème, ils ont choisi le fédéralisme canadien plutôt que la santé.

Et, conséquence, Mme la Présidente: dans le beau comté, justement dans la belle circonscription électorale du député de Richmond, aujourd'hui, on lit, dans La Tribune: «La population de Richmond entreprend aujourd'hui une série de manifestations pour exprimer son désaccord avec la fermeture des lits au Foyer de Richmond. Un cortège d'une cinquantaine de voitures quittera le foyer à 17 heures pour se rendre au Pavillon Saint-Louis», là où ils ne pourront probablement pas obtenir des services de santé, puisque le gouvernement n'a pas réglé le problème des médecins à Windsor, il manque des médecins, contrairement à la promesse qu'ils ont faite. «La réunion du conseil...» Ils vont aller à la réunion du conseil d'administration. Ça, c'était des gens du comté de Richmond, Mme la Présidente. Et en plus une partie de cette population-là est anglophone et n'a pas les services qu'elle a le droit d'avoir.

n(11 h 20)n

À Windsor, Mme la Présidente, la population était tellement tannée de ne pas obtenir les services auxquels elle avait droit qu'elle a mis des pancartes aux quatre entrées de la ville de Windsor, des pancartes où, la première pancarte, on rappelait la promesse des libéraux de donner des services de qualité et en quantité suffisante dans toutes les régions du Québec. Promesse. Résultat? Depuis que les libéraux sont là, au lieu d'être ouverte sept jours par semaine, 12 heures par jour, l'urgence est ouverte cinq jours par semaine, 11 heures par jour. Belle réalisation, belle concrétisation d'une promesse. C'est ça, les promesses des libéraux, c'est ça, les promesses du gouvernement Charest: fermer, fermer, les heures...

La Vice-Présidente: M. le député de Johnson, vous savez qu'on ne peut pas identifier un député par son nom, ici. Alors, s'il vous plaît, je vous demanderais de faire attention.

M. Boucher: Excusez, Mme la Présidente. En tout respect, je retire ce mot-là que je n'aurais jamais voulu prononcer de toute façon. Alors, Mme la Présidente, c'est comme ça, d'ailleurs, Mme la Présidente, que les promesses libérales se réalisent. Ils défont ce que nous avions réussi à construire, ils défont ce que nous avons réussi à construire, et c'est comme ça dans tout le Québec, c'est comme ça partout.

Ce matin, vous le savez, on annonce une coupure de 150 millions, là, dans le programme d'aide sociale, dans la sécurité du revenu, 150 millions. Alors, je me suis dis: Où est-ce qu'ils vont prendre ça? Ils ne vont quand même pas prendre ça chez les plus pauvres de la société pour donner ça aux plus riches, hein. Couper les pauvres puis donner ça en baisses d'impôts aux riches, ah, ça, c'est un gouvernement national, ça, c'est un gouvernement de solidarité et de partage. Alors, je me suis dis, ça ne se peut pas. J'ai appelé au CLE à Sherbrooke, j'ai dit: C'est-u vrai qu'ils veulent fermer un CLE? Puis là ils m'ont dit: Bien, oui, on va devoir en fermer un. Mais ils ont dit: Ce n'est pas ça qui est le pire, parce qu'à Sherbrooke on peut toujours s'organiser ? je vais être de bonne foi, je vais être correct ? on peut toujours s'organiser parce qu'on en a deux, ça fait qu'on va, oui, on va s'organiser, mais c'est à Lac-Mégantic et Asbestos que ça va faire mal.

Alors, Mme la Présidente, un gouvernement des régions qui ferme des CLE dans les régions les plus pauvres, les plus démunies du Québec, ce n'est pas un gouvernement au service des Québécoises et des Québécois, et c'est pour ça que cette motion de blâme a sa place et que je vais voter pour, Mme la Présidente. Merci.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député. Comme prochain intervenant, je reconnais le député de Vimont.

M. Vincent Auclair

M. Auclair: Merci beaucoup, Mme la Présidente. Ça me fait plaisir d'intervenir à mon tour sur cette motion, un, parce que, vous savez, il est facile de partir dans des énumérations à gauche et à droite, de blâmer pour des choses qui ont été... des gestes qui ont été posés ou des gestes qui n'ont jamais été posés. On fait beaucoup dans le langage ici, on lance énormément d'accusations. Vous savez, moi, je regarde un peu l'ancien premier ministre, le chef de l'opposition actuel, et je vois ça... je vois la nouvelle version du livre de... ou de l'histoire d'Iznogoud. Vous savez, Iznogoud, c'est le calife qui voulait être calife à la place du calife, et...

Une voix: ...

M. Auclair: Mais la députée de Marie-Victorin devrait écouter ça parce que ça fait partie de leur histoire à eux autres. Parce que le calife qui voulait être calife à la place du calife, généralement, dans l'histoire, il n'a jamais atteint son but. Dans le cas de leur Iznogoud, il a réussi, il a réussi à devenir finalement premier ministre. Bon, il faut bien s'entendre, un premier ministre désigné. Bon. C'est déjà là une bonne compensation pour tout le travail qu'il a accompli.

Je pourrais parler longtemps du superbe travail qu'il a accompli, comment il a détruit l'initiative du Québec, comment il a mis de côté tout le secteur privé pour essayer, avec sa vision socialiste, de faire en sorte que le Québec devenait non pas une province ou, si on veut, une nation qui pouvait se développer... Il voulait tellement réduire ça à la plus simple expression pour pouvoir être un jour président de sa république. Et ça, c'est de toute beauté parce qu'en ce moment il est en train de se faire le même coup qu'il a fait à tous ses prédécesseurs, parce que maintenant il y a de nouveaux califes qui sont en train de se présenter parce qu'ils veulent être califes à la place du calife.

Donc, notre ancien premier ministre désigné, moi, la seule chose que je peux lui souhaiter, Mme la Présidente, c'est qu'il obtienne, lorsqu'il va arriver à son... sa pratique... Parce que pour moi c'est une sorte de pratique pour lui, hein, comment il va vivre ça, une motion, parce qu'à son prochain congrès il va devoir faire face aussi à une motion. J'espère pour lui qu'il va avoir plus de votes que M. Harper a eus lors de sa motion, la semaine dernière.

Lorsqu'on parle des accomplissements, le PQ peut être très fier en disant: Nous autres, on a réussi à faire des fusions, nous autres, comme gouvernement, on a eu une vision extraordinaire de fusionner tous les intérêts de toute la population. Ils ne nous parlent pas des manifestations qu'ils ont connues et qu'ils ont eu dans les rues des gens, des populations... Puis là on ne parle pas juste, hein... Ils sont toujours en train de tirer à boulets rouges sur les minorités, en disant: Ah! les minorités, on sait bien, hein, les minorités, c'est des libéraux de toute façon, ils ont des visions limitées de la politique québécoise. Mais ils ont eu des manifestations aussi des gens de la région de Québec, des gens de la région de Trois-Rivières, puis toute la Rive-Sud de Montréal sur leurs fameuses fusions forcées. On a vu qu'est-ce que ça a donné quand on écoute la population.

Ils peuvent nous blâmer de bien des choses, Mme la Présidente, mais gouverner, c'est prendre des décisions. On a pris des décisions en santé, on a posé des gestes en santé que l'ancien gouvernement... Puis je ne veux pas ramener sur tout ce qu'ils ont détruit sur la santé, au Québec. On est en train de régler un problème qui va prendre de nombreuses années à être réglé. L'ancien premier ministre... Ah, encore là, il parle très bien, Mme la Présidente. Il faut lui donner ça. Je pense que c'est la seule chose que je peux lui reconnaître, c'est qu'il a un bagout très intéressant. Mais, à par ça, là...

Une voix: Bagout?

M. Auclair: Bagout. Du bagout, ma chère dame de Marie-Victorin. Bagout, ça se dit, sortez votre dictionnaire. Donc, l'ancien... chef d'opposition, avec son bagout, est capable de dire bien des choses, mais la réalité terrain, c'est quoi, la réalité terrain?

Au niveau des hôpitaux, on a beau dire: Les listes sont encore là; oui, les listes d'attente sont encore là, mais il y a eu un retour extraordinaire, il y en a de moins en moins, elles diminuent, puis ça, encore là, avec l'héritage qu'on a eu. On est en train d'évoluer dans le bon sens. On n'a jamais dit que, demain matin, ça va être réglé. C'est faux. On a dit qu'on allait réinvestir massivement dans la santé, c'est ce qu'on a fait.

Au niveau de l'éducation, on a investi dans l'éducation. Oui, on peut parler longtemps de cette réalité-là des étudiants. Mais, quand on regarde la réalité de nos étudiants, est-ce que c'est trop leur demander, au niveau des prêts et bourses, de mettre une condition sur des bourses? Est-ce que c'est trop demander à des étudiants une certaine réussite en bout de ligne? C'est le seul endroit au monde... D'ailleurs, lorsqu'on parle de bourses, Mme la Présidente, une bourse, là, il faut bien s'entendre, généralement, il faut qu'il y ait quelque chose en bout de ligne. Ce n'est pas un don. Sinon, je vais appeler ça un don, hein? Le député de Chicoutimi, lui, est quand même un juriste capable de comprendre la terminologie. Un don, c'est un don; puis une bourse, c'est une bourse. Une bourse, il y a quelque chose en bout de ligne, il faut qu'il y ait une certaine réussite.

Donc, on leur demande quoi? On leur demande, en respect de toute la population, qu'ils investissent dans leurs études. Parce que je suis d'accord avec la députée de Gouin... ? pas de Gouin, excusez-moi ? de Laurier-Dorion, que c'est un investissement, l'éducation. On est tout à fait en accord avec ça. La seule chose qu'on fait maintenant, on leur dit: Écoutez, on aimerait bien... Puis c'est responsable de notre part, en vertu de tous les payeurs de taxes, qu'il faut qu'il y ait une certaine réussite en bout de ligne. On ne demande pas des notes de 80 %. On demande tout simplement qu'ils réussissent dans un délai acceptable, acceptable dans des conditions qu'on sait d'étudiant. Donc, c'est là où on est rendu au niveau des bourses.

Comme gouvernement, également, on a posé des gestes très intéressants au niveau de la décentralisation du pouvoir qui venait de Québec pour l'envoyer dans les régions. Je pense là-dessus que mon collègue le député de Roberval a été franchement, là, au point et à jour, d'une qualité extraordinaire, quand il a mentionné qu'on avait le courage de faire confiance aux régions, Mme la Présidente. On fait confiance aux régions parce qu'on leur donne la possibilité de gérer et de prendre des décisions locales. Oui, c'est vrai, on a également, en posant ce geste-là, on a décidé que ce n'étaient plus des comités à gauche et à droite qui allaient prendre les décisions mais des élus. Quand on s'arrête vraiment puis quand on parle à notre population, quand on sort de chez nous, on... C'est qui, ces gens-là qui sont sur les comités? Ah, toujours la même gang, ils n'ont pas de comptes à rendre à personne, ils vont dans leur petite idéologie.

n(11 h 30)n

Là, aujourd'hui, on a nommé des gens sur ces tables-là. C'est des gens qui sont des élus, des gens qui vont se représenter devant leur population, un jour, qui vont dire: Écoutez, on a investi tant de millions de dollars, on a posé tels gestes pour notre région, êtes-vous d'accord avec ça? Ils sont responsables. Ils voulaient être responsables, on leur a donné cette responsabilité-là, mais avec aussi le pouvoir de décision, ce qui n'était pas le cas dans le temps.

On peut parler aussi... Moi, à Laval, hein, les gens peuvent dire: Laval, c'est une ville riche, c'est une ville quand même nantie, qui va bien. On a un hôpital qui fonctionne bien. On a investi dans notre hôpital, on continue. On est en train d'agrandir la salle d'urgence, ce qui est excellent pour la situation du Québec. On est en train de revoir la façon de fonctionner dans les hôpitaux, Mme la Présidente. Vous savez, chez nous, on avait, à Laval... on n'avait quand même pas trop de syndicats ou d'unités d'accréditation syndicale dans notre hôpital, on en avait une douzaine; on a ramené ça à quatre. Mais, à travers le Québec, une décision comme ça, qui n'attaquait pas du tout les réalités syndicales, parce que les syndicats sont toujours là, on a réussi, en ramenant à quatre unités d'accréditation par hôpital ou par centre hospitalier, on a réussi à économiser, pour la population, 43 millions de dollars, 43 millions de dollars récurrents qui vont pouvoir... On va pouvoir utiliser ces sommes-là puis on les utilise pour donner des services à la population, Mme la Présidente.

Vous savez, la population, elle, ce qu'elle demande, c'est des gestes concrets, des gestes qui vont marquer le pas pour l'avenir. Trop longtemps, le gouvernement, dans le passé, avec son optique gaugauche caviar, a toujours été capable de soulever des points de défense, hein, des minorités, des plus démunis. Mais ça, c'est quand ils allaient faire leurs petites activités, qu'ils allaient faire dans leurs clubs privés, leurs activités. Ils étaient complètement déconnectés, ils le sont encore, Mme la Présidente.

On parle du CHUM. La décision est rendue au niveau du CHUM. C'est sûr que, lorsqu'on prend... Le chef de l'opposition... puis j'étais heureux d'apprendre que finalement il appuyait le 1000 Saint-Denis... le 6000 Saint-Denis. Bien, je suis content d'apprendre ça parce qu'il a passé par Outremont, il est allé faire un tour au 1000 Saint-Denis puis tout d'un coup... parce que, là, voyons, il faut qu'il revienne, c'est le chef de l'opposition ? il faudrait bien qu'il parle à ses autres collègues parce qu'ils ne s'entendent pas non plus là-dessus. On l'a prise, la décision. De leur côté, ça a pris... Pendant sept ans, il était... La vertu du 6000 Saint-Denis, la vertu du 6000 Saint-Denis avec une gare de triage à déplacer, avec tous les problèmes que ça engendrait, c'était brillant comme idée, mais ça faisait plaisir, c'était dans un comté ami. C'est-u «cute», ça! Ça paraît bien dans un comté qui nous est tellement fidèle qu'on va leur donner un autre bonbon. D'ailleurs, ils ont toujours fait ça dans tout ce qu'ils ont vu comme politique. C'était toujours leur type d'intervention.

Au niveau des garderies, les garderies... Quand ils ont créé les garderies, Mme la Présidente, c'était un très beau système qui devait justement rendre des services aux plus démunis de la société. Donc, comment ils ont amené ça sur le terrain? Encore là, ils partent d'une bonne idée parce que c'étaient les garderies dans le fond qui venaient du principe des haltes-garderies. Très bonne idée. Il faut donner des places pour pouvoir permettre, pouvoir permettre... Je regarde... j'écoute le député de Chicoutimi, Mme la Présidente, hein, parce que, quand je fais ça de même, j'ai un petit atome crochu avec lui. J'arrive à comprendre qu'au niveau des...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je vous demande votre collaboration. Votre collaboration, s'il vous plaît. S'il vous plaît! M. le député de Vimont.

M. Auclair: Merci, Mme la Présidente. Je sais que le député de Chicoutimi est un homme qui aime réagir. Donc, il va sûrement avoir la chance de réagir de toute façon. Donc, lorsqu'on arrive aux garderies, qu'on parlait d'un plan qui était... Quand même, l'idée des garderies était bonne. Sauf que, pour arriver à mettre sur place tout leur système, vous savez, ils ont tellement un dégoût du privé que le premier geste qu'ils ont fait, c'est offrir au privé de les acquérir pour créer leur fameux système, encore là très socialiste, hein, il faut que ce soit l'État qui gouverne tout. Donc, ils ont décidé... ils ont offert aux garderies privées de les acquérir. Étant donné que les garderies privées, dans la majorité, ont refusé, ils ont dit: Écoutez, on ne développera plus le privé, même si le privé est plus efficace, même si le privé coûte moins cher. On n'investira plus dans le privé parce que ? mon Dieu! ? il y a des gens quelque part qui vont faire un profit, Mme la Présidente. Cette notion de profit là, ils détestent tellement ça que, de tous côtés, il faut que l'État remplace l'ensemble de l'oeuvre. C'est leur approche. Et ils se demandent pourquoi le gouvernement puis le Québec n'ont jamais évolué comme ils auraient dû évoluer.

On est en train de poser des gestes qui sont... Oui, c'est vrai, c'est des gestes qui sont difficiles, des gestes courageux. Mais ça, c'est parce qu'on a une vision du Québec, Mme la Présidente, et on va l'obtenir, cette vision-là, parce que le Québec est trop important pour le laisser entre des mains ? la population l'a compris, ça, en 2003 ? le laisser entre les mains des gens qui étaient incompétents, pour nous permettre d'arriver et amener le Québec, vraiment entrer le Québec dans le nouveau millénaire, Mme la Présidente. Merci beaucoup.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député. Mme la députée de Taschereau, à vous la parole.

Mme Maltais: Merci, Mme la Présidente. En vertu de l'article 213, est-ce que le député de Vimont accepterait que je lui pose une question?

La Vice-Présidente: Est-ce que le député de Vimont...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: Alors, de toute évidence, il n'accepte pas. Alors, comme prochain intervenant, je serais prête à reconnaître le député de Drummond.

M. Normand Jutras

M. Jutras: Alors, Mme la Présidente, j'interviens aujourd'hui... Il faut rappeler la motion, là:

«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

État de désorganisation généralisé, l'improvisation, Mme la Présidente. Et ce qui me frappe, pour avoir écouté les allocutions, là, des libéraux, celui qui vient de parler, là, le député de Vimont et aussi la députée de Nelligan, ils sont effectivement, Mme la Présidente, dans un tel état de désorganisation qu'ils ne sont même pas capables de défendre les pseudodécisions de ce gouvernement-là, de ce gouvernement auquel ils appartiennent.

Et ce qui me frappe, entre autres, Mme la Présidente, dans cet état de désorganisation, c'est comment, avec le gouvernement libéral qui est en place, les mots ont perdu leur sens. Les mots ne veulent plus dire ce qu'ils veulent dire. J'entendais, il y a quelques minutes, le député de Roberval, Mme la Présidente, et qui disait qu'il était fier des actions de son gouvernement. Mais je me dis: Il ne sait pas qu'est-ce que ça veut dire, le mot «fier», là, lui, pour aller dire ça, Mme la Présidente. Et, quand je dis que les mots ont perdu leur sens avec ce gouvernement-là, maintenant vous n'êtes plus capables socialement de dire: Je suis prêt, ou de dire: Nous sommes prêts, sans que tout le monde parte à rire. Il y a un problème, Mme la Présidente. C'est une belle expression, ça, je suis prêt ou nous sommes prêts, mais là c'est rendu maintenant que c'est une expression qui est tournée en ridicule par tous les Québécois et par toutes les Québécoises.

Quand, Mme la Présidente, nous avons entendu, cette semaine, la présidente du Conseil du trésor nous répéter jusqu'à plus soif les mots «rigueur et transparence», alors qu'elle ne dépose que pour trois mois les crédits du gouvernement, il y a un problème, Mme la Présidente, de parler de rigueur et de transparence dans un tel contexte. Et, elle aussi, là, il va falloir qu'elle ressorte son dictionnaire puis qu'elle aille voir la signification du mot «rigueur» et qu'elle aille voir la signification du mot «transparence». Et on pourrait donner l'autre exemple, Mme la Présidente, rappelez-vous, quand, l'année dernière, le ministre des Finances, député d'Outremont, parlait de réductions d'impôts puis il disait: Oui, j'ai fait des réductions d'impôts, puis il confondait ça avec des allocations familiales. Alors, je me dis, Mme la Présidente, il y a vraiment un sérieux problème même au niveau du vocabulaire.

Et, quand j'entends les députés libéraux s'exprimer et, de un, ne pas être capables de défendre leur gouvernement, de défendre les décisions de leur gouvernement et encore être tournés vers le passé, il y a un problème, Mme la Présidente. Ils vont entamer, dans trois semaines, leur troisième année, leur troisième année de pouvoir et ils ont encore les yeux dans le rétroviseur en disant: Vous avez fait ci, vous avez fait ça. C'est à eux qu'appartient le pouvoir présentement, c'est à eux à assumer leurs responsabilités et c'est à eux, Mme la Présidente, à y faire face.

n(11 h 40)n

Moi, Mme la Présidente, j'arrivais pour dire: La désorganisation est totale dans le développement des régions. Oui, je vais le dire: La désorganisation est totale dans le développement des régions. Et la désorganisation du gouvernement libéral est totale dans tous les domaines, mais, dans le développement des régions, Mme la Présidente, c'est dramatique. Le chômage ne cesse de s'accroître. Les emplois se perdent par milliers. L'exode des jeunes, Mme la Présidente, devient dramatique. Ça devient dramatique dans les régions du Québec. Et là se joint maintenant à l'exode des jeunes, qui est dramatique, comme je le dis, l'exode de tout le monde, l'exode des aînés, parce que, là, ce qu'ils constatent, les aînés, c'est que leurs enfants s'établissent à Montréal ou s'établissent à Québec. Leurs enfants ont perdu espoir dans la vie de leur région, donc n'y reviennent plus. Alors, les parents se disent: Bien, coudon, nos enfants sont tous établis à Montréal ou à Québec, alors on va s'en aller à Montréal ou à Québec pour se rapprocher de nos enfants à l'occasion de notre retraite. Et c'est des gens, Mme la Présidente, qui sont nés dans ces régions-là, qui y auront gagné leur vie, qui y auront vécu toute leur vie, et là ils abandonnent à leur tour la région parce que les enfants n'ont pas d'espoir de faire leur vie dans les régions. Et, Mme la Présidente, ce gouvernement-là, ce gouvernement-là ne fait rien pour les régions, et c'est ça qui est dramatique.

Je vous donne plusieurs exemples, Mme la Présidente, des emplois... Quand je dis que les emplois se perdent par milliers, j'ai donné l'exemple plusieurs fois, je le rappelle, Denim Swift, à Drummondville, dans le textile, 600 emplois qui ont été perdus, et le gouvernement n'a rien fait. Huntingdon, 800 emplois, Mme la Présidente. Ils ont promis, il y a trois mois, un fonds de 3 millions. Il y a deux semaines, le ministre du Développement économique disait: Le fonds est là, l'argent est là. Je vérifie encore hier, ils ne l'ont pas encore, le fonds de 3 millions, Mme la Présidente. Abitibi-Consol, à La Baie, Mme la Présidente, 600 emplois. Ces gens-là ont perdu l'espoir. Il y a deux semaines, il y avait des travailleurs du textile de Magog qui étaient ici, Mme la Présidente, 500 emplois dans le textile perdus à Magog. Ce n'est pas une ville de grande importance, ça, là, Mme la Présidente, Magog, et 500 emplois qui ont été perdus. La Pocatière où il s'est perdu 300 emplois dernièrement. Au cours des 18 derniers mois, Mme la Présidente, dans le secteur manufacturier, c'est 40 000 emplois qu'il s'est perdu au Québec, à tel point que l'industrie manufacturière retient son souffle.

Et, quand je dis que ce gouvernement-là ne fait rien pour les régions, le meilleur exemple qu'on peut donner, Mme la Présidente, c'est le programme FIER, le Fonds d'intervention économique régional. Ça a été annoncé il y a un an, Mme la Présidente, dans le budget du député d'Outremont, et, un an après, il y a seulement deux FIER qui sont instaurés, Mme la Présidente, Beauce et Chaudière-Appalaches. Dans toutes les autres régions du Québec, il n'y a aucun programme FIER qui est en place. Et c'est pourtant un outil indispensable, Mme la Présidente, pour le développement des régions, mais il y en a seulement deux. Et, dans les régions ressources, où, entre autres, les décisions sont prises par rapport à l'industrie de la forêt, bien, dans toutes ces régions ressources là, Mme la Présidente, il n'y a aucun Fonds d'intervention économique régional qui est en place à l'heure où on se parle. Ça veut dire, Mme la Présidente, que, pendant un an, les régions du Québec auront été privées d'un outil qui est indispensable pour leur développement.

Et ce gouvernement-là va venir nous dire qu'il s'occupe des régions? Rappelez-vous, Mme la Présidente, quand le premier ministre disait, avant la dernière campagne électorale, qu'il faisait le tour des régions puis qu'il se faisait le défenseur des régions puis l'apôtre des régions, puis les régions, il les comprenait, puis il les faisait siennes, puis il allait prendre leurs intérêts. Mais jamais, jamais, jamais dans l'histoire du Québec, Mme la Présidente, les régions n'auront été flouées autant qu'elles le sont par le gouvernement libéral.

Je vous ai donné l'exemple, Mme la Présidente, du programme FIER, l'industrie du textile. L'industrie du textile, Mme la Présidente, c'est dramatique ce qui se passe là. Et, contrairement à ce que le ministre des Finances nous a dit dernièrement puis le ministre du Développement économique et régional qui disait: Il s'est perdu 40 000 emplois, 40 000 emplois dans l'industrie du textile, je vous réfère, Mme la Présidente, aux articles du 22 mars ? il y a eu le même article dans La Presse puis dans Le Devoir?  où on dit qu'au contraire les emplois dans le textile ont augmenté, Mme la Présidente, jusqu'en 2002 et que, depuis deux ans, depuis deux ans, il s'est perdu 10 000 emplois dans le textile au Québec. C'est ça que cet article-là dit.

Comment ça se fait que le ministre du Développement économique puis que le ministre des Finances sont venus nous dire qu'il s'était perdu 40 000 emplois dans le textile de notre temps? L'article, il n'est pas inspiré de Statistique Canada, Mme la Présidente, il est paru dans les éditions du 22 mars, prouve exactement le contraire. Au contraire, de notre temps, l'industrie du textile a continué à croître, et c'est depuis que les libéraux sont en place, Mme la Présidente, que cette industrie-là décroît. Qu'est-ce qu'ils font, Mme la Présidente, par rapport à l'industrie du vêtement? Qu'est-ce qu'ils font par rapport au budget du développement des régions qui, depuis deux ans, a été réduit de 37 %?

Et problème des forêts, Mme la Présidente. Si vous avez écouté, là, la conférence de presse des quatre ministres, hier... Je vous invite, tout le monde, à demander la cassette puis d'écouter ça, surtout la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Si ce n'était pas, Mme la Présidente, que le sujet est si sérieux, là, il y a de quoi se rouler par terre puis à rire, à mourir de rire. Écoutez la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, puis je vous défie de nous dire qu'est-ce qu'elle a dit. Je vous défie de nous dire qu'est-ce qu'elle a dit: un déluge de mots, des phrases creuses, des mots vains. Mais les gens des régions, les travailleurs forestiers qui ont écouté ça, par exemple, qu'est-ce qu'ils retiennent de ça, eux autres? Ils retiennent que c'est zéro plus zéro pour les régions, Mme la Présidente.

Alors, Mme la Présidente, c'est vrai que ce gouvernement-là est totalement désorganisé. Il faut qu'il se reprenne en main. Ça n'a pas de bon sens que les Québécois et les Québécoises soient laissés à eux-mêmes, comme ce gouvernement-là fait depuis qu'il est au pouvoir, depuis deux ans. Il faut que ce gouvernement-là se ressaisisse, qu'il ramène la paix sociale au Québec, qu'il arrête de se croire... comme on entend les discours des députés, qu'il arrête de se croire, puis qu'il commence à se prendre au sérieux, puis qu'il prenne à coeur les intérêts des Québécois et des Québécoises. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député. Alors, comme prochain intervenant, je reconnais le député de Papineau.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Merci, Mme la Présidente. Il me fait sûrement un grand plaisir de pouvoir intervenir, ce matin, en Chambre, à l'Assemblée nationale, au salon bleu, suite à la motion de censure que le chef de l'opposition... que le gouvernement libéral par son improvisation et son état de désorganisation généralisé...

Et j'entendais le député de Drummond, tantôt, parler de pertes d'emplois qu'il y a eu au Québec, et j'aimerais juste vous donner certains chiffres pour répondre directement, parce que quand même on ne peut pas se laisser faire dire des choses ici, à l'Assemblée nationale, qui ont des chiffres qui... Oui, il y a eu des pertes d'emplois, mais j'aimerais vous donner les vrais chiffres, Mme la Présidente.

Il y a eu une forte baisse de taux de chômage dans l'année qui vient de passer. En janvier 2005, le taux de chômage, assurance-emploi, était de 8,4 %; il était de 9,2 % en 2003, Mme la Présidente. Pour l'ensemble de toute l'année, en 2004, le taux de chômage s'est établi à 8,5 %, le niveau le plus faible depuis 1974, qui était 7,3 % en ce temps-là, Mme la Présidente. L'écart du taux de chômage du Québec-Canada, 1,3 %, est nettement en deçà de l'écart historique de 2 %, Mme la Présidente. Le taux de chômage a reculé dans 10 régions, 10 régions sur 16, en 2004, Mme la Présidente. Puis ça, ce n'est pas moi qui ai inventé ça, ces chiffres-là. Je vois, moi, le député de Labelle... Ce n'est pas moi qui ai inventé ces chiffres-là, c'est réel, c'est la vérité. On n'invente pas de choses, nous, sur le côté du gouvernement. On n'a pas fait l'héritage... Si on parlait un peu... Et c'est ça qui me fait réagir, je vois le député de Labelle... Je vais vous parler de l'héritage du Parti québécois, moi, quand il était au pouvoir, Mme la Présidente, des chiffres très éloquents, très, très, très éloquents.

Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, on a retrouvé 4 milliards de dollars, 4 milliards de dollars... Avant l'élection, le gouvernement précédent a fait des promesses de 2 milliards d'annonces sans provision. C'est comme faire un chèque sans fonds, «NSF», comme qu'on dit chez nous. Depuis deux ans, on a été obligés de radier des investissements et supporter des dépassements de coûts de plusieurs milliards, Mme la Présidente. Pensez seulement au métro de Laval, hein? Le métro de Laval.

Une voix: ...

M. MacMillan: Si la...

La Vice-Présidente: Mme la députée... Mme la députée de Marie-Victorin, il n'y a seulement qu'une personne qui a la parole à ce moment-ci. Je pense que j'ai été très tolérante à votre égard tout le temps. Maintenant, je vous demande votre collaboration. M. le député de Papineau.

M. MacMillan: Mme la Présidente, on a la chance de pouvoir discuter, on a un débat. Je ne l'ai pas vue encore si elle va faire le débat, je ne l'ai même pas vue poser une question encore depuis deux ans. Alors, elle devrait écouter qu'est-ce qui est dit ici, à l'Assemblée nationale.

Des voix: ...

M. MacMillan: Depuis deux ans, nous avons des investissements...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: Bon. Un instant! Un instant, s'il vous plaît! Un instant, s'il vous plaît! Je ne peux reconnaître qu'une...

Une voix: ...

La Vice-Présidente: Un instant, s'il vous plaît! Je peux reconnaître une seule personne. Alors, j'ai trois personnes... il y avait trois personnes debout. Mme la députée de Marie-Victorin.

Mme Vermette: Oui. Mme la Présidente, en vertu de notre règlement: il y a un règlement qui fait en sorte qu'on ne doit pas parler de la tenue qui se passe ici, dans l'Assemblée nationale, ni invoquer le nom, ni invoquer l'absence et ni invoquer les propos. Donc, je demanderais au député de se retirer. Puis, s'il voudrait, il pourrait venir en commission parlementaire, il pourrait voir qu'au niveau du métro de Laval c'est depuis qu'ils sont au pouvoir qu'il y a eu des dépassements de coûts.

Des voix: ...

n(11 h 50)n

La Vice-Présidente: Un instant, là, s'il vous plaît! Alors, écoutez, non, je pense qu'il n'y a pas vraiment... on n'a pas vraiment enfreint le règlement ici. Je vous demanderais de poursuivre.

M. MacMillan: Merci. Ça fait tellement mal quand on parle du métro de Laval qu'on est obligé d'essayer de couper pour pas continuer qu'est-ce qu'on veut dire, madame. Et je vais le répéter. Depuis deux ans, beaucoup de dépassements, de plusieurs milliards de dollars. Pensez seulement au métro de Laval, je le répète, c'est là, c'est la réalité, c'est eux qui étaient au gouvernement. La Gaspésia, à cause des interventions politiques qui ont été faites, vous le savez qu'est-ce qui s'est passé, il y a maintenant une commission, ou appelle ça... un travail qui se fait pour voir la vérité sur ce projet-là. Le projet informatique GIRES, la SGF, des pertes, Investissement Québec, et on est obligés de prendre des décisions difficiles à cause de toutes ces pertes d'argent là, Mme la Présidente. Puis on vient nous dire, à nous autres, qu'on n'a rien fait, que, depuis deux ans, on est désorganisés.

J'ai une feuille ici, j'ai même d'autres choses ici qui pourraient montrer tout ce que le gouvernement du Québec a fait depuis deux ans. Tous les Québécois bientôt auront la chance de voir ça, madame. Mais je vais mentionner des affaires, et je vais répéter. Le taux d'assurance chômage au Québec n'a jamais été aussi bas, ça fait deux ans qu'on est ici, alors il y a sûrement, hein, quelque chose qui s'est passé depuis deux ans. Les régions du Québec, quand on dit: Dans 10 régions sur 16 au Québec, en 2004, le taux de chômage a reculé, c'est Jean Charest et son équipe qui a fait ça, ce n'est pas le Parti québécois...

La Vice-Présidente: Pardon, pardon.

Des voix: ...

M. MacMillan: M. le premier ministre.

La Vice-Présidente: Exactement. Merci.

M. MacMillan: Mme la Présidente, mais c'est tellement un beau nom, Jean Charest, que j'aime ça le répéter.

La Vice-Présidente: M. le député de Papineau.

M. MacMillan: Je m'excuse, Mme la Présidente. La croissance de vente au détail en 2004, 4,6 %, c'est comparable même... à comparer au Canada. 58 400 mises en chantier en 2004, la meilleure performance en 16 ans, Mme la Présidente. 74 000 unités, hausse de 16 % de mises en chantier en 2004, beaucoup plus que le Canada qui était à 6 %. Le marché de la revente à Montréal a éclipsé, en 2004, tous les records antérieurs avec 48 000 transactions. Des investissements privés au Québec, Mme la Présidente, beaucoup plus qu'au Canada, 13,7 %, c'est la réalité, on ne les invente pas, ces chiffres-là, c'est fourni par des experts, beaucoup plus que le Canada, madame.

Des actions pour l'économie: déficit zéro, dans un contexte très difficile avec ce qu'ils nous ont laissé, l'héritage du gouvernement antérieur, le maintien du déficit, le recentrage des programmes d'aide, des crédits fiscaux, 300 millions pour obtenir le démarrage et le développement d'entreprises dans les régions, FIER, 300 millions. On a parlé des programmes FIER tantôt, un programme FIER, il faut que ce soit organisé, il faut que ce soit organisé dans chacune des régions. Et chacun des députés, le député de Richmond, ministre de l'Agriculture... Dans votre comté, madame, dans votre circonscription, vous avez fait la même chose. J'oublie, mais il y en a plusieurs autres. On vient nous dire: S'il n'y en a pas ailleurs, dans leurs comtés... bien, c'est leur problème parce que c'est les comtés, dans les comtés, c'est les députés libéraux qui s'occupent de ça, Mme la Présidente. C'est important de le mentionner, ça.

On passe notre temps ici à dire puis à parler de toutes sortes d'autres choses à part de la vraie économie, qu'est-ce qui se passe. 1 milliard pour améliorer le réseau routier, 1 milliard, 1 milliard sur trois ans, 1 milliard qui va être dépensé sur le réseau routier. Moi, j'en suis très fier, Mme la Présidente, vous m'en avez parlé d'ailleurs. L'autoroute 50, 256 millions qui étaient annoncés avec obligation de résultat, pas des promesses. Dans neuf ans, pendant qu'eux étaient au pouvoir, ils ont dépensé 20 millions dans le comté de Papineau. Moi, dans deux ans, depuis que le Parti libéral est au pouvoir, on a dépensé 56 millions et, d'ici un autre deux ans, on aura dépensé 256 millions. Grâce à qui? Pas au gouvernement qui était là avant, grâce à l'ancien ministre des Transports qui a eu l'amabilité de m'écouter.

Une voix: Le député de Vaudreuil?

M. MacMillan: Le député de Vaudreuil que j'ai rencontré à maintes et maintes reprises. Puis ça n'a pas pris neuf ans, ça a pris un an pour réaliser le besoin... que, dans le comté de Papineau, on avait de besoin d'une autoroute pour aller rejoindre le député de Labelle au Mont-Tremblant, c'est important, qu'il y ait moins d'accidents.

On me dit qu'il n'y a pas d'investissements. On en a pour 1 milliard, puis on se lève puis on dit qu'on ne fait rien. Moi, je n'en reviens pas. Je ne peux pas comprendre comment... En santé, bientôt, dans le beau comté de Papineau, il y aura une annonce. Ça fait 15 ans... neuf ans qu'on attend cette annonce-là, pas une cenne n'a été dépensée dans notre région en santé, Mme la Présidente, au gouvernement, et bientôt il y aura... je ne dirai pas le montant parce que je vais rendre du monde jaloux, je vais rendre du monde jaloux.

Mes collègues, bien, justement, aujourd'hui, on a annoncé le CHUM à Montréal, c'est beaucoup d'argent, hein? Qu'est-ce que vous en pensez? C'est-u une belle annonce? Hein, c'est tout le Québec qui va profiter de ça, madame. Tout le Québec, Mme la Présidente, va profiter du CHUM qui a été annoncé aujourd'hui. Tout le Québec, non pas seulement Québec, Montréal, tout le Québec qui va voir ça, c'est une bonne annonce, ça n'a pas pris neuf ans. Eux autres, ils avaient choisi trois sites. Le chef de l'opposition avait choisi trois sites. Il faut le faire, il faut vraiment le faire. On prend... C'est comme un élastique. Une journée, on se lève, c'était le 1000 Saint-Denis, le lendemain, c'était le 6000 Saint-Denis, puis l'autre journée, Mme Harel... excusez, la députée d'Hochelaga, c'était Outremont.

Nous, on a pris la décision. On a rencontré les experts puis on a pris la meilleure décision. Puis, ce matin, tout le monde, même le recteur de l'Université de Montréal...

Des voix: ...

M. MacMillan: ...même le recteur de l'Université de Montréal ? ça fait mal, hein? ? même le recteur de l'Université de Montréal a participé en conférence de presse, à matin. Alors, ça veut dire quoi, ça? Ça veut dire qu'on avance, on avance, et puis c'est le gouvernement du premier ministre du Québec avec son équipe qui fait avancer ça puis tous nos députés. Ce n'est pas en s'assoyant ici puis en disant que c'est la faute de tout le monde.

Je vais vous parler de la forêt, moi. On en a, nous autres, ici, de la forêt, dans le comté de Papineau, on en a beaucoup. Peut-être qu'on est un petit peu plus chanceux par les temps qui courent, c'est du feuillu. Mais est-ce qu'il y a eu des actions de faites pendant neuf ans par ces gens-là, Mme la Présidente? Zéro. Zéro. La semaine passée, ils étaient contre, ils ont déchiré leurs chemises à l'Assemblée nationale: Ça n'a pas d'allure! Le rapport Coulombe, ce n'est pas bon! Ce n'est pas bon! On a été obligé de déposer une loi spéciale pour faire passer la loi n° 71. Aïe, à 4 heures le matin, ils ont voté pour, cette gang-là. C'est-u possible! On est contre toute la fin de semaine; on lit les éditoriaux dans Le Devoir, dans La Presse, dans LeDroit chez nous, dans La Tribune, Le Soleil: Tout le monde était pour la décision du gouvernement du Québec. Aïe, quand ils ont vu ça, ces gars-là, ces madames-là, ils sont devenus pour, ils sont devenus pour.

Aïe, des balles de ping-pong, des peewees, Mme la Présidente. On l'a vu, hier encore, dans la période de questions: on accuse, on tire sur tout le monde. C'est des actions que notre gouvernement a décidé de faire et de choisir le Québec de demain, et c'est avec l'équipe du premier ministre du Québec qu'on va continuer... prouver aux Québécois qu'on est là pour améliorer, puis pas de causer puis augmenter la dette de 13 milliards, comme ils ont fait, puis de parler de la souveraineté, c'est une seule chose qu'ils veulent faire. Mais, nous, on veut vivre au Québec avec le Canada, mais être prospères, Mme la Présidente. Merci.

La Vice-Présidente: Mme la députée, vous avez une question de règlement?

Une voix: ...

La Vice-Présidente: Alors, par règle, oui, d'alternance, je vais reconnaître le député de Berthier. Il vous reste deux minutes et demie environ.

M. Alexandre Bourdeau

M. Bourdeau: Oui, merci, Mme la Présidente. Ça me fait vraiment rire quand je regarde mes collègues d'en face et, surtout, je les écoute. Aïe, vous êtes à 70 % de taux d'insatisfaction, réveillez, à un moment donné! Il y a des jeunes dehors qui sont encore en train de manifester; il y en avait 100 000 mercredi passé. Vous êtes où, là, vous autres, là? Dans quelle bulle vous êtes? Vous êtes complètement déconnectés de la réalité des Québécois et des Québécoises.

Une voix: ...

M. Bourdeau: Il y a des grèves un peu partout, un peu partout sur tous les campus. La grogne est généralisée. Là, bientôt on va voir les professeurs, on va voir la fonction publique. Là, là il est temps que vous réveilliez, O.K.? Il reste deux ans avant les prochaines élections, puis on aimerait ça, quand on va reprendre le pouvoir, que vous n'ayez pas mis le Québec à feu et à sang. Arrêtez donc de faire vos niaiseries. Écoutez donc le peuple, puis faites donc des décisions qui ont de l'allure.

La Vice-Présidente: M. le député de Berthier...

M. Bourdeau: Non, mais...

La Vice-Présidente: M. le député de Berthier, je vous prie de vous adresser à la présidence. On ne s'adresse jamais directement à un autre groupe.

M. Bourdeau: Mme la Présidente, est-ce que vous pourriez dire au gouvernement qu'il se réveille, qu'il fasse des actions concrètes et réelles pour le bien-être des Québécois et des Québécoises?

On va parler du CHUM juste rapidement. Ça fait rire. Ils sont arrivés au pouvoir, le site du 6000 était décidé. Arrivés au pouvoir, ils décident: On ne veut pas voir un projet péquiste surtout pas dans un comté péquiste, on va enlever ça de là; et ils décident avec un rapport fait par l'ancien premier ministre qu'on va faire ça au 1000 Saint-Denis.

Après ça, le premier ministre, il a un appel de ses amis, hein, Power Corp. et autres. Ils disent, avec de l'argent, peut-être un peu, disent: Justement, nous, on voudrait que ce soit Outremont. Même le chef de cabinet de Jean Charest veut affirmer qu'Outremont était décidé, que le premier ministre avait régler le dossier. Le ministre de la Santé, sûrement choqué de cette décision-là, a décidé, et mettant de la pression sûrement sur le cabinet du premier ministre, de tenir une commission parlementaire suite aussi à beaucoup de travail que l'opposition a fait pour justement qu'on voit clair dans ce dossier-là.

Et là tout d'un coup, un matin, on apprend que ça va être le 1000 qui va être décidé, 1000 Saint-Denis. On a perdu un temps fou avec ce gouvernement-là, parce qu'eux répondent plus aux diktats du Conseil du patronat, de Power Corp. ou d'autres institutions comme ça au lieu de répondre aux besoins des Québécois et des Québécoises, et ça, Mme la Présidente, c'est vraiment impardonnable.

Et, lorsque que je vous fais cette démonstration-là, la plus belle preuve, c'est la décision au niveau des écoles juives.

La Vice-Présidente: Merci, monsieur...

M. Bourdeau: Il est clair que, du financement...

La Vice-Présidente: Je suis désolée de vous interrompre, M. le député de Berthier. Vous pourrez poursuivre votre intervention à la reprise du débat. Compte tenu de l'heure, les travaux sont suspendus jusqu'à 14 heures.

(Suspension de la séance à 12 heures)

 

(Reprise à 14 h 6)

Le Président: Bon après-midi, Mmes, MM. les députés. Nous allons nous recueillir quelques instants.

Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.

Alors, au nom de tous nos collègues, je voudrais souligner l'anniversaire de naissance de notre bon ami M. le ministre de la Justice samedi prochain.

Et également, notre cher ami le whip en chef de l'opposition officielle, bon anniversaire dimanche!

M. le premier ministre.

M. Charest: Exceptionnellement, M. le Président, je me permets d'interrompre à ce moment-ci de nos travaux pour souligner que ce sera également votre anniversaire de naissance suite à la résurrection de dimanche. Évidemment, ce sera à votre tour, lundi, de souligner un anniversaire de naissance.

Le Président: Mon cadeau de fête est très simple, ça prend une bonne période de questions.

Des voix: Ha, ha, ha!

Affaires courantes

Le Président: Aux affaires courantes, aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.

Dépôt de documents

Dépôt de documents. M. le ministre de la Justice et Procureur général.

Rapports annuels de certains
ordres professionnels et du Conseil
de la justice administrative

M. Marcoux: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer les documents suivants: les rapports annuels 2003-2004 des ordres professionnels suivants: les conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés, les techniciennes et techniciens dentaires, les sages-femmes, les denturologistes, les architectes; et le rapport annuel de gestion 2003-2004 du Conseil de la justice administrative.

Le Président: ...déposés. Mme la ministre de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine.

Rapport annuel du Conseil du statut de la femme

Mme Théberge: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport annuel de gestion 2003-2004 du Conseil du statut de la femme.

Le Président: Ce document est déposé. Il n'y a pas de rapports de commissions.

Dépôt de pétitions

Je cède maintenant la parole, au dépôt de pétitions, à Mme la députée de Saint-Henri?Sainte-Anne.

Mme Loiselle: M. le Président, je demande le consentement, s'il vous plaît, pour une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Mme la députée de Saint-Henri?Sainte-Anne.

Préserver et développer le parc
d'habitations à loyer modique

Mme Loiselle: M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 35 pétitionnaires qui résident dans un HLM du quartier de Pointe-Saint-Charles.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que 65 000 ménages québécois vivent dans les habitations à loyer modique;

«Attendu que ces logements ont entre 20 et 30 ans d'usure et qu'il est plus que temps de faire une remise en état des cuisines, des salles de bains, des planchers, de la ventilation;

«Attendu que le budget de 52 millions de dollars qui est attribué aux offices permet à peine de préserver l'enveloppe extérieure des bâtiments mais non pas de faire les rénovations à l'intérieur des logements;

«Attendu que plusieurs villes au courant du problème réclament déjà que le budget alloué aux réparations majeures soit doublé;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

«Que le ministre des Finances accorde aux offices d'habitation le budget nécessaire pour procéder aux réparations majeures qui s'imposent dans la majorité des immeubles;

n(14 h 10)n

«Que le ministre des Finances accorde, dans son prochain budget provincial, 100 millions à la modernisation du parc HLM, agissant ainsi en bon propriétaire qui se soucie de la qualité de vie de ses locataires à faibles revenus et protégera le patrimoine social que représentent les 65 000 logements à loyer modique répartis à travers tout le Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, Mme la députée. Cette pétition est déposée. M. le député de Rivière-du-Loup.

M. Dumont: Oui. Je demande le consentement pour déposer une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le député de Rivière-du-Loup.

Revoir les pratiques de commercialisation
des produits acéricoles

M. Dumont: Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 5 789 pétitionnaires. Désignation: citoyennes et citoyens du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que la mise en oeuvre du Plan conjoint des producteurs acéricoles du Québec et le Règlement de l'agence de vente par le biais d'un canal unique pénalisent les producteurs acéricoles en les empêchant de vendre leur production au meilleur prix du marché;

«Attendu que l'imposition actuelle de contingentement ne permet pas la rentabilité financière de nombreuses entreprises acéricoles, leur entraîne des problèmes de liquidités et freine le développement de leurs entreprises;

«Attendu que le système et la réglementation conséquente mis en place et gérés par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec ont judiciarisé le processus de production acéricole qui a favorisé le développement d'un marché parallèle et créé de nombreuses tensions au sein des producteurs;

«L'intervention réclamée se résume ainsi:

«C'est pourquoi nous demandons à l'Assemblée nationale du Québec de bien vouloir redonner aux producteurs acéricoles la liberté de vendre eux-mêmes leurs produits ? vente en vrac ? évitant ainsi d'en confier la responsabilité uniquement à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, abolir le système de contingentement mis en place et revoir les pratiques de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, tant au niveau de la commercialisation et la promotion que pour la gestion des surplus.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée. M. le député de Rivière-du-Loup.

M. Dumont: Oui. Je demande aussi le consentement pour déposer une autre pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le député de Rivière-du-Loup.

Reconduire la clause dérogatoire
en matière d'enseignement religieux ou moral

M. Dumont: Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 56 661 pétitionnaires. Désignation: citoyennes et citoyens du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que les parents sont les premiers responsables de l'éducation leurs enfants;

«Attendu que les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants;

«Attendu que les parents continuent majoritairement de choisir l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants;

«Attendu que les programmes d'enseignement moral et religieux catholique et protestant ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la construction de l'identité des jeunes et les préparent à vivre dans un monde de plus en plus marqué par la diversité;

«Attendu que l'application de la loi n° 118 n'est en vigueur que depuis le 1er juillet 2000 et que les objectifs visés par son application ne sont pas encore pleinement atteints;

«L'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, soussignés, demandons que l'Assemblée nationale reconduise la clause dérogatoire ? nonobstant ? venant à échéance le 30 juin 2005 afin de maintenir et d'assurer le droit des parents de choisir l'enseignement moral et religieux catholique ou protestant pour leurs enfants, et ce, pour les niveaux primaire et secondaire offerts dans toutes les écoles publiques du Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Votre pétition est déposée. M. le député de Beauce-Nord.

M. Grondin: Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour déposer une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le député de Beauce-Nord.

M. Grondin: Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 827 pétitionnaires. Désignation: citoyennes et citoyens du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants;

«Attendu que les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants;

«Attendu que les parents continuent majoritairement de choisir l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants;

«Attendu que les programmes d'enseignement moral et religieux catholique et protestant ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la construction de l'identité des jeunes et les préparent à vivre dans un monde de plus en plus marqué par la diversité;

«Attendu que l'application de la loi n° 118 n'est en vigueur que depuis le 1er juillet 2000 et que les objectifs visés par son application ne sont pas encore pleinement atteints;

«L'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, soussignés, demandons que l'Assemblée nationale reconduise la clause dérogatoire ? nonobstant ? venant à échéance le 30 juin 2005 afin de maintenir et d'assurer le droit des parents de choisir l'enseignement moral et religieux catholique ou protestant pour leurs enfants, et ce, pour les niveaux primaire et secondaire offerts dans toutes les écoles publiques du Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée. Mme la députée de La Peltrie.

Mme Hamel: M. le Président, je demande le consentement pour déposer une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Mme la députée de La Peltrie.

Mme Hamel: Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 741 pétitionnaires. Désignation: citoyens et citoyennes du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants;

«Attendu que les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants;

«Attendu que les parents continuent majoritairement de choisir l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants;

«Attendu que les programmes d'enseignement moral et religieux catholique et protestant ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la construction de l'identité des jeunes et les préparent à vivre dans un monde de plus en plus marqué par la diversité;

«Attendu que l'application de la loi n° 118 n'est en vigueur que depuis le 1er juillet 2000 et que les objectifs visés par son application ne sont pas encore pleinement atteints;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, les soussignés, demandons que l'Assemblée nationale reconduise la clause dérogatoire ? nonobstant ? venant à échéance le 30 juin 2005 afin de maintenir et d'assurer les droits des parents de choisir l'enseignement moral et religieux catholique ou protestant pour leurs enfants, et ce, pour les niveaux primaire et secondaire offerts dans toutes les écoles publiques du Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, Mme la députée. Cette pétition est déposée. M. le député d'Iberville.

M. Rioux: Donc, je voudrais déposer une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le député d'Iberville.

M. Rioux: Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 006 pétitionnaires. Désignation: citoyens et citoyennes du comté de Frontenac et des municipalités suivantes: Sainte-Clotilde-de-Beauce, Princeville, Saint-Ferdinand, Plessisville et Victoriaville.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants ? préambule de la Loi sur l'instruction publique, 1964;

«Attendu que les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants ? Déclaration universelle des droits de l'homme, article 23;

«Attendu que les parents continuent de choisir majoritairement l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants ? plus de 80 % au primaire et 60 % au secondaire;

«Attendu que les programmes d'enseignement moral et religieux catholique et protestant ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la construction de l'identité des jeunes et les préparent à vivre dans un monde de plus en plus marqué par la diversité;

«Attendu que l'application de la loi n° 178 n'est en vigueur que depuis le 1er juillet 2000 et que les objectifs visés par son application ne sont pas encore atteints;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, les soussignés, demandons que l'Assemblée nationale reconduise la clause dérogatoire ? nonobstant ? venant à échéance le 30 juin 2005 afin de maintenir et d'assurer les droits des parents de choisir l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants, et ce, pour les niveaux primaire et secondaire dans toutes les écoles publiques du Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée. M. le député d'Iberville.

M. Rioux: Oui, une deuxième pétition non conforme.

Le Président: Il y a consentement? Consentement. M. le député d'Iberville.

Poursuivre le réseau d'aqueduc
et d'égout dans certains secteurs
de Venise-en-Québec, en Montérégie

M. Rioux: Merci. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 222 pétitionnaires. Désignation: citoyens de Venise-en-Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Considérant que le ministère de l'Environnement du Québec a désigné la région du lac Champlain comme une zone prioritaire pour l'amélioration de la qualité de l'eau;

«Considérant que l'eau potable est une priorité élémentaire pour chaque personne de la province;

«Considérant qu'une grande portion de la municipalité est déjà desservie par le service d'égout et d'aqueduc;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

n(14 h 20)n

«Nous, résidents et résidentes des secteurs désignés, demandons aux élus municipaux de Venise-en-Québec, au député provincial du comté d'Iberville et au député fédéral de Brome-Missisquoi d'exercer tous leurs devoirs politiques pour que soient autorisés et débutent, dès 2005, les travaux d'infrastructure des égouts et aqueduc pour le secteur de la pointe Jameson ainsi que pour les résidents des 23e à la 27e Rue dans la municipalité de Venise-en-Québec.»

Je certifie que ces extraits sont conformes à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.

M. Picard: Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour déposer une pétition non conforme.

Le Président: Il y a consentement? Consentement. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.

Reconduire la clause dérogatoire
en matière d'enseignement religieux ou moral

M. Picard: Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 855 pétitionnaires. Désignation: citoyens et citoyennes du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants;

«Attendu que les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants;

«Attendu que les parents continuent majoritairement de choisir l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants;

«Attendu que les programmes d'enseignement moral et religieux catholique et protestant ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la construction de l'identité des jeunes et les préparent à vivre dans un monde de plus en plus marqué par la diversité;

«Attendu que l'application de la loi n° 118 n'est en vigueur que depuis le 1er juillet 2000 et que les objectifs visés par son application ne sont pas encore pleinement atteints;

«L'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, soussignés, demandons que l'Assemblée nationale reconduise la clause dérogatoire ? nonobstant ? venant à échéance le 30 juin 2005 afin de maintenir et d'assurer le droit des parents de choisir l'enseignement moral et religieux catholique ou protestant pour leurs enfants, et ce, pour les niveaux primaire et secondaire offerts dans toutes les écoles publiques du Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée. M. le député de Masson.

M. Thériault: M. le Président, je demande le consentement de l'Assemblée pour déposer une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le député de Masson.

Réparer le préjudice
subi par M. Michel Dumont,
victime d'une erreur judiciaire

M. Thériault: Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 896 pétitionnaires. Cette pétition a été précédée par deux autres pétitions électroniques. Au total, c'est 14 060 citoyennes et citoyens qui auront appuyé cette cause. Désignation: citoyennes et citoyens du comté de Masson.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que Michel Dumont a été victime d'une grave erreur judiciaire;

«Attendu que M. Michel Dumont a été emprisonné pendant 34 mois pour un crime qu'il n'a pas commis;

«Attendu que la cause de M. Michel Dumont a fait l'objet d'un renvoi, en vertu de l'article 690;

«Attendu que M. Michel Dumont a été blanchi de toutes les accusations et que son dossier judiciaire a été effacé par une décision de la Cour d'appel du Québec le 22 février 2001;

«Attendu que M. Michel Dumont et sa famille ont souffert de cette situation;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous demandons à l'Assemblée nationale de bien vouloir demander au gouvernement du Québec de réparer le préjudice que M. Michel Dumont et sa famille ont subi.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée. Mme la députée de Lotbinière.

Mme Roy: Je demande le consentement pour déposer une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Mme la députée de Lotbinière.

Reconduire la clause dérogatoire
en matière d'enseignement religieux ou moral

Mme Roy: Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 755 pétitionnaires. Désignation: citoyennes et citoyens du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants;

«Attendu que les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants;

«Attendu que les parents continuent majoritairement de choisir l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants;

«Attendu que les programmes d'enseignement moral et religieux catholique et protestant ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la construction de l'identité des jeunes et les préparent à vivre dans un monde de plus en plus marqué par la diversité;

«Attendu que l'application de la loi n° 118 n'est en vigueur que depuis le 1er juillet 2000 et que les objectifs visés par son application ne sont pas encore pleinement atteints;

«L'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, soussignés, demandons que l'Assemblée nationale reconduise la clause dérogatoire ? nonobstant ? venant à échéance le 30 juin 2005 afin de maintenir et d'assurer le droit des parents de choisir l'enseignement moral et religieux catholique ou protestant pour leurs enfants, et ce, pour les niveaux primaire et secondaire offerts dans toutes les écoles publiques du Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, Mme la députée. Cette pétition est déposée. M. le député de Vanier.

M. Légaré: Je demande le consentement de la Chambre, M. le Président, pour déposer une pétition non conforme.

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le député de Vanier.

M. Légaré: Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 366 pétitionnaires. Désignation: citoyennes et citoyens du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants;

«Attendu que les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants;

«Attendu que les parents continuent majoritairement de choisir l'enseignement moral et religieux catholique pour leurs enfants;

«Attendu que les programmes d'enseignement moral et religieux catholique et protestant ont joué et continuent de jouer un rôle important dans la construction de l'identité des jeunes et les préparent à vivre dans un monde de plus en plus marqué par la diversité;

«Attendu que l'application de la loi n° 118 n'est en vigueur que depuis le 1er juillet 2000 et que les objectifs visés par son application ne sont pas encore pleinement atteints;

«L'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, soussignés, demandons que l'Assemblée nationale reconduise la clause dérogatoire ? nonobstant ? venant à échéance le 30 juin 2005 afin de maintenir et d'assurer le droit des parents de choisir l'enseignement moral et religieux catholique ou protestant pour leurs enfants, et ce, pour les niveaux primaire et secondaire offerts dans toutes les écoles publiques du Québec.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition, M. le Président.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée.

Il n'y a pas d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.

Questions et réponses orales

Nous en sommes maintenant à période de questions et réponses orales, et je cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.

Proposition de modification du régime
d'aide financière aux étudiants

M. Bernard Landry

M. Landry: M. le Président, nous n'avons qu'à regarder les abords de notre Assemblée nationale, aujourd'hui, pour voir que le mouvement de protestation des étudiants ne s'essouffle pas, au contraire, il prend de l'ampleur. Et le Québec entier regarde ça et se demande surtout pourquoi le gouvernement reste insensible et sourd et ne veut pas revenir sur sa décision absurde d'avoir endetté les étudiants de 103 millions de dollars de plus par an. Le ministre a fait plusieurs calculs que lui seul semble bien comprendre, parce qu'il pense que 41 millions ou 95 millions, c'est la même chose que 103 millions. Les étudiants, eux, ils savent compter, ils ont fait mathématiques 101, et, avec les principes élémentaires de mathématiques 101, voici ce que ça donne: ça donne la proposition du ministre...

Une voix: ...

Le Président: Oui.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Quelle est votre question de règlement?

M. Dupuis: En vertu du décorum et de notre règlement, les effets de toge de cette nature ne sont pas permis, vous le savez très bien, et le chef de l'opposition, et le chef de l'opposition, qui est ici depuis plus longtemps que moi, le sait bien plus que moi encore. Il n'a pas le droit de faire ça.

Le Président: Sur la question de règlement, Mme la leader de l'opposition officielle.

Mme Lemieux: M. le Président, il est arrivé à quelques reprises ? et nous l'avons fait toujours avec soin et avec beaucoup de respect ? que nous ayons montré de l'information de ce type-là sur un tableau. La dernière fois que cela s'est produit, vous avez accepté de le faire puisque nous l'avons fait correctement. Alors, je pense que vous pourriez avoir exactement la même décision que vous avez prise il n'y a pas si longtemps.

Le Président: Sur la même question de règlement, moi, je suis prêt à rendre ma décision.

M. Dupuis: Brièvement, sur cette matière-là, il n'y a pas de correctement ou pas correctement, ce n'est pas permis.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Alors, c'est un tableau didactique pour illustrer les propos du chef de l'opposition dans sa question, et je le vous permets. Dépendamment qu'on n'abuse pas, il n'y a pas de problème. M. le chef de l'opposition officielle.

M. Landry: J'en ai vu, des tableaux de ce côté-ci puis quand j'étais de l'autre côté aussi, et je regrette, mais j'ai l'impression que c'était simplement pour arrêter la démonstration de mathématiques 101 que le vice-premier ministre s'est levé. Alors, je la continue. La proposition du ministre, ça donne un total de 342...

Une voix: ...

Le Président: Oui, M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Non seulement, M. le Président, le chef de l'opposition ? et je vous le soumets respectueusement, compte tenu des expressions qui apparaissent sur son tableau ? non seulement n'a-t-il pas le droit de présenter ce tableau-là, mais encore et plus n'a-t-il pas le droit de faire des remarques sur son tableau. Et, en matière de maths 101, les appuis qu'il a dans son propre parti sont assez révélateurs.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! J'ai tranché sur la question de règlement, j'ai permis au chef de l'opposition d'illustrer très brièvement le tableau qu'il a présenté pour illustrer ses propos, et il y a des décisions qui ont été rendues à cet effet-là. M. le chef de l'opposition officielle.

M. Landry: Je vais essayer, M. le Président, maintenant de trancher sur la question mathématique. C'est 342 millions, l'offre du ministre, et puis, si c'était le statu quo à 103 millions, ce serait 618. Donc, les étudiants sont floués de 276 millions de dollars qui passent à leur endettement plutôt que dans leurs bourses. Concrètement, ça représente 0,05 $ par jour par contribuable.

n(14 h 30)n

Ma question, c'est: Est-ce que le premier ministre considère que les contribuables québécois, qui sont aussi des parents et très souvent des grands-parents, sont prêts à hypothéquer l'avenir de leurs enfants pour avoir, en réduction d'impôts, 0,05 $ de plus par jour dans leurs poches?

Le Président: M. le premier ministre.

Des voix: Oh!

Le Président: S'il vous plaît, je vous demande... M. le premier ministre.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: D'abord, M. le Président, quand le chef de l'opposition officielle s'est levé pour parler d'éducation postsecondaire, j'étais convaincu qu'il voulait souligner l'annonce qu'on a faite, ce matin, d'un projet très important, un projet de 2,6 milliards de dollars. C'est le projet, dans le domaine de l'enseignement universitaire, le plus important dans l'histoire du Québec et le plus important...

Des voix: ...

Le Président: Je vous demanderais votre collaboration.

Des voix: ...

Le Président: Alors, je vous demande votre collaboration. Il y a une personne qui a la parole pour le moment, c'est M. le premier ministre.

M. Charest: Merci. Alors, M. le Président, je disais que le chef de l'opposition voulait sans doute nous féliciter d'avoir fait cette annonce d'un projet de 2,6 milliards de dollars à Montréal, mais pas juste pour Montréal, pour tout le Québec, dans le domaine de la recherche universitaire, pour le Centre hospitalier universitaire de Montréal, celui de McGill mais également pour l'Hôpital Sainte-Justine. Je veux lui dire ma fierté, comme premier ministre du Québec, d'être associé à cette décision et je sais que lui aussi en est très heureux parce qu'il avait appuyé le site du centre-ville. Je sais qu'il va dire qu'il avait appuyé Outremont aussi puis qu'il avait appuyé le 6000 Saint-Denis, mais en tout cas, dans les trois sites qu'il avait appuyés, c'en est un qu'il avait appuyé.

Et, dans le même esprit, M. le Président, le chef de l'opposition officielle sait aussi, et la population du Québec, qu'on a fait de l'éducation une de nos premières priorités; on a réinvesti, dans nos deux premiers budgets, 709 millions de dollars. Son gouvernement, lui, avait coupé de 1,8 milliard, son gouvernement avait réduit l'aide aux étudiants, de l'ordre de 107 millions de dollars.

Et permettez-moi, en terminant, de citer un document qui a été signé par le chef de l'opposition officielle, et je me permets de lui citer parce que, dans ce que le ministre de l'Éducation a proposé aux étudiants, il a lié ça à la réussite et à l'obtention des diplômes.

Dans le document, signé par le chef de l'opposition officielle, qui date du mois de novembre 2004, à la page 21, premier paragraphe...

Des voix: ...

M. Charest: Oui, je sais, je sais que, quand je le cite, vous trouvez ça long...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît, je vous demande votre collaboration. M. le premier ministre.

M. Charest: De l'autre côté, ils trouvent ça long quand je cite M. le chef de l'opposition officielle, mais je me permets de le citer, page 21, premier paragraphe: «À l'instar du diplôme d'études secondaires, l'évolution, au cours des dernières années, du taux d'obtention d'un diplôme d'études universitaires au Québec est inquiétante. Le taux d'obtention d'un baccalauréat a régressé, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix ? donc depuis... quand vous étiez au gouvernement ? passant de 29,3 % en 1996 à 27 % en 2002.

«L'avis du Conseil de la science et de la technologie à ce sujet est sans équivoque ? et je le cite, je finis là-dessus, M. le Président, c'est important parce que là c'est l'avis de quelqu'un qui n'est ni ici, à l'Assemblée nationale, qui est de l'extérieur. Il dit ceci: "Si une telle situation perdure, le Québec perdra donc l'avance que les efforts des 25 ou 30 dernières années lui ont permis d'acquérir au chapitre de la scolarisation universitaire de sa population"», ce que nous ne permettrons jamais, M. le Président.

Le Président: En question complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.

Effets de la grève des étudiants des collèges
et des universités sur l'économie

M. Bernard Landry

M. Landry: M. le Président, je remercie le premier ministre de faire de l'information au sujet de ce document que j'ai publié et qui est d'une sincérité exemplaire par rapport à l'absurdité du cadre financier qui se déglingue sous nos yeux et qu'ils ont présenté aux électeurs durant la campagne. Mais cette digression du premier ministre ne sera sûrement pas appréciée par les 10 000 manifestants qu'il y avait ici, aujourd'hui, et la centaine de mille étudiants et étudiantes qui vivent des heures angoissantes à cause de son entêtement. Mais il y a plus que le monde étudiant et le monde universitaire.

En effet, cette politique absurde d'alourdir l'endettement des étudiants va aussi alourdir le fonctionnement de notre économie. En effet, si la session est menacée ou perturbée, les pertes financières pour les employeurs du Québec vont être importantes, notamment ceux du secteur touristique, tout le monde peut le comprendre facilement, et pour les hôpitaux, qui sont également, à cause de ça, sur un pied d'alerte. Même son fidèle allié, le président du Conseil du patronat, craint pour nos entreprises.

Est-ce que le premier ministre réalise toute l'ampleur du gâchis qu'il est en train de produire dans l'éducation et dans l'économie? Et est-ce qu'il ne serait pas tellement plus simple, au lieu de se faire applaudir par seulement ses députés au Québec, de se faire applaudir par un peu plus de monde en revenant de son entêtement odieux?

Le Président: Je considère cette question comme une question principale. M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: Mais, M. le Président, le chef de l'opposition officielle dit que ses propos étaient empreints de sincérité. Je le réfère à la page 35 de son document, où il dit ceci: «Toutefois, comme le rappelle le Conseil de la science et de la technologie, les subventions de fonctionnement général des universités québécoises ont subi de très importantes compressions au cours de la seconde moitié des années quatre-vingt-dix ? donc, quand vous étiez au gouvernement. Ainsi, la part du PIB consacrée à l'enseignement universitaire est passée de 1,99 % en 1993-1994 ? la dernière année qu'un gouvernement libéral donc était aux affaires ? à 1,75 % en 2001-2002, à la suite de compressions budgétaires ? vos compressions budgétaires. Or, à la même époque, seuls deux pays parmi les 26 membres de l'OCDE ont connu une compression semblable de subventions publiques.»

La sincérité que vous revendiquiez il y a une minute, là, c'est celle qui vous fait passer aux aveux dans votre propre document. Je comprends que c'était la députée de Taillon qui était ministre à ce moment-là, mais ça n'enlève rien au fait que vous en êtes responsable. Et que vous associiez ça à un gâchis m'étonne, parce que le pire gâchis qu'on a connu dans l'histoire du Québec, c'est quand vous étiez au gouvernement, alors que vous avez traité les fonds publics de la même façon que vous avez traité la forêt québécoise: vous les avez dilapidés, M. le Président.

Le Président: Question principale. M. le député de Berthier.

Analyse de la contre-proposition
des étudiants quant au
régime d'aide financière

M. Alexandre Bourdeau

M. Bourdeau: M. le Président, le premier ministre oublie que, la dernière fois qu'il a été au pouvoir, ils ont triplé les frais de scolarité puis ils ont diminué de 669 $ le financement par étudiant, en éducation.

M. le Président, des dizaines de milliers d'étudiants se lèvent depuis plusieurs semaines pour crier haut et fort à ce gouvernement qu'ils ne veulent pas faire partie des victimes à cause de son entêtement. Pendant ce temps, le premier ministre, qui est, doit-on le rappeler, aussi ministre de la Jeunesse, reste vissé sur son fauteuil. La seule fois qu'il se lève en Chambre, c'est pour parler du CHUM et du passé et non pour défendre la jeunesse du Québec et parler de l'avenir. Il ne semble pas réaliser que son orgueil politique aura des graves conséquences pour des milliers de jeunes, des centaines d'entreprises et pour l'avenir de notre société.

M. le Président, ma question: Est-ce que l'image que veut projeter le premier ministre est celle d'un homme à qui les jeunes ne dicteront pas son agenda et qui restera de glace devant leur solidarité et leur détermination à renverser une décision injuste qui ne fait que des perdants? Est-ce que c'est ça pour lui, briller parmi les meilleurs?

Le Président: M. le ministre de l'Éducation.

M. Jean-Marc Fournier

M. Fournier: M. le Président, lorsqu'on regarde la question de l'éducation et qu'on regarde les gouvernements qui se sont succédé, le gouvernement précédent, celui du Parti québécois, a décidé ? le chef de l'opposition l'a écrit ? de faire des coupures de 1,8 milliard. Si on regarde ? et en toute sincérité ? si on regarde l'ensemble de l'oeuvre, sur les neuf ans, les deux mandats, 600 millions de plus, en tout et pour tout, entre le point de départ et le point d'arrivée, en neuf ans. En deux ans, M. le Président, le gouvernement que nous formons a mis 700 millions dans le domaine de l'éducation. Lorsqu'on regarde les comparables, on fait des moyennes, c'est 350 par rapport à une soixantaine de millions, M. le Président. Alors, quand on regarde tout ça, on s'aperçoit que, du côté de ce gouvernement, l'éducation est une priorité, elle l'est pour tout le Québec et elle l'est aussi évidemment pour la qualité de la formation qu'on donne aux étudiants qui sont présentement dans les institutions d'enseignement.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Berthier.

M. Alexandre Bourdeau

M. Bourdeau: Oui, M. le Président, on doit constater qu'il y a eu un remaniement, encore une fois en catimini, puis qu'il n'y a plus de ministre de la Jeunesse dans ce gouvernement.

n(14 h 40)n

Est-ce que le ministre va déposer, au Conseil des ministres de cet après-midi, la proposition des étudiants? Va-t-il remettre les 103 millions de dollars, tel que demandé, ou attend-il de recevoir encore une fois une leçon de mathématiques des étudiants?

Le Président: M. le ministre de l'Éducation.

M. Jean-Marc Fournier

M. Fournier: Bien, M. le Président, à l'égard de la proposition, c'est plus une constatation qu'une proposition. Les services publics qui sont offerts par un gouvernement, ça se fait à partir des revenus, donc des impôts. Les 42 millions, la première année, et les 95 millions, la cinquième année, que nous mettons dans notre proposition, ils viennent des impôts; les 711 millions qu'il y a d'aide financière aux étudiants, ça vient des impôts; le fait qu'on ait les frais de scolarité les plus bas au Canada, la meilleure aide financière au Canada, ça vient des impôts, M. le Président. Alors, c'est une constatation: les services publics viennent des impôts. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'on veut s'assurer qu'à l'égard de l'éducation et de l'aide financière nous puissions être au rendez-vous et offrir aux étudiants le meilleur environnement. Et la bonification que nous avons proposée, lorsqu'on la regarde comme il faut, M. le Président, elle est très utile pour les étudiants.

Le Président: La dernière question complémentaire, M. le député de Berthier.

M. Alexandre Bourdeau

M. Bourdeau: Est-ce que le ministre réalise qu'il avait demandé aux étudiants, aux étudiantes justement de réfléchir? Ils sont arrivés avec une contre-proposition. Est-ce qu'il va déposer la proposition au Conseil des ministres et revoir sa décision de couper les 103 millions de dollars dans les prêts et bourses? C'est lui qui a foutu le feu à la cabane, puis il demande aux étudiants de l'éteindre.

Est-ce qu'il va prendre une décision puis remettre les 103 millions de dollars dans les prêts et bourses?

Le Président: M. le ministre de l'Éducation.

M. Jean-Marc Fournier

M. Fournier: M. le Président, Henri Massé disait cette semaine: «C'est clair que les associations étudiantes devront faire des compromis. On ne peut pas régler des affaires de même sans faire de compromis. Moi, je les appelle à faire des compromis.» Joseph Facal, dans Les Affaires, samedi le 12 mars, écrivait: «Au lieu de se radicaliser encore, les étudiants devraient saisir l'offre de dialogue du nouveau ministre et chercher à s'entendre.»

Il est clair, M. le Président, que nous avons fait une offre. Nous avons avancé, parce que nous avions dit que nous allions être sensibles à la question de l'endettement. On a fait une offre, une offre qui est très valable; on pourra regarder les chiffres. Parce que, lorsque le chef de l'opposition sort son tableau, il omet de dire que ce que nous faisons, c'est un remboursement de dette qui se regarde à la fin de l'exercice, lorsque l'étudiant prend charge, et, à ce moment-là, il faut le regarder à la cinquième année pour faire la comparaison comparable, et c'est 95 par rapport à 103. Alors, M. le Président, je fais simplement vous dire ceci: Il y a lieu, maintenant qu'on se rapproche, il y a lieu pour les étudiants de faire une vraie proposition raisonnable.

Le Président: En question principale, M. le député de Rivière-du-Loup.

Orientations en matière
d'enseignement religieux

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui, M. le Président. Alors, à la suite de la création des commissions scolaires linguistiques, un nouvel équilibre avait été créé au Québec en matière d'enseignement religieux dans les écoles, en matière de l'enseignement religieux catholique et protestant, qui permettait le respect de la liberté de choix des parents, une situation qui allait bien, qui convient, qui ne brime personne. Or, la clause dérogatoire vient à échéance, et le ministre de l'Éducation tarde aujourd'hui à donner des orientations.

Alors, ma question, elle est fort simple, là, au ministre de l'Éducation, alors que beaucoup de gens, beaucoup de parents du Québec se posent cette question-là: Est-ce qu'il a l'intention de reconduire, comme tout le monde le demande, la clause dérogatoire pour cinq ans ou est-ce qu'il a l'intention de reconduire une solution temporaire pour enlever progressivement ce choix aux parents?

Le Président: Alors, M. le ministre de l'Éducation.

M. Jean-Marc Fournier

M. Fournier: M. le Président, comme cela est de coutume, j'ai l'intention de répondre à la question du député par une pièce législative qui sera présentée et qui sera la réponse, lorsque ce sera le moment de le faire. Alors, il pourra voir, au cours des prochaines semaines, M. le Président, la réponse à cette question.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Rivière-du-Loup.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui. Est-ce que le ministre se rend compte que, sur un sujet aussi sérieux, il n'est pas de mise de jouer au bonhomme surprise et que les gens attendent des orientations? Est-ce qu'il a pris connaissance, par exemple, cette semaine, d'une lettre ouverte de Paul Gérin-Lajoie, de Marcel Masse, de Gérard Filion, des gens qui sont des monuments en matière de réflexion au Québec sur notre système d'éducation et qui lui demandent d'annoncer des positions, de définir des positions claires et de ne pas jouer au bonhomme surprise sur un enjeu qui est aussi fondamental pour beaucoup de monde?

Le Président: M. le ministre de l'Éducation.

M. Jean-Marc Fournier

M. Fournier: M. le Président, je veux rassurer le député de Rivière-du-Loup, je cherche à avoir les avis de l'ensemble de ceux qui s'expriment sur cette question, et il n'a pas à craindre, c'est ce qu'on fait. Maintenant, je peux l'assurer que, lorsqu'il y aura une pièce qui sera déposée, il y aura la possibilité non seulement de les lire, mais de les entendre, en plus, parce que nous pourrons alors avoir une commission parlementaire sur le sujet, M. le Président.

Le Président: En dernière question complémentaire, M. le député de Rivière-du-Loup.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui. Est-ce que le ministre, peut-être le premier ministre, pourrait nous indiquer ou nous expliquer pourquoi, alors qu'il y a quelques semaines à peine ils étaient prêts à financer à 100 % les écoles privées juives, on a aujourd'hui cette incertitude concernant la reconduction de quelque chose de fort simple, qui va très bien pour l'ensemble des commissions scolaires, pour l'ensemble des écoles publiques du Québec, pour les catholiques et les protestants?

Le Président: Alors, M. le ministre de l'Éducation.

M. Jean-Marc Fournier

M. Fournier: M. le Président, je voudrais signifier au député de Rivière-du-Loup qu'à l'égard du rapprochement interculturel nous continuons d'avancer là-dessus, et que c'est deux questions différentes, et que, pour celle qu'il a posée, qui est la première question... et la deuxième question qu'il a posée, je crois avoir été assez clair, qu'il n'y aura pas de surprise, qu'il y aura un délai suffisant pour que les parties puissent se prononcer et que nous fassions les choses comme il faut pour que l'ensemble du Québec en sorte gagnant, M. le Président.

Le Président: En question principale, Mme la leader de l'opposition officielle.

Jugement rendu par la Cour supérieure
dans la cause impliquant M. Yves L. Duhaime
et le ministre du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs

Mme Diane Lemieux

Mme Lemieux: Merci, M. le Président. M. le Président, le premier ministre du Québec a eu 24 heures pour lire le jugement de l'honorable André Denis dans l'affaire du député de Chomedey. Il a probablement médité sur certains extraits, dont le suivant. En effet, le juge dit que, pour attribuer des dommages punitifs et exemplaires, il faut rencontrer un certain nombre de critères, et les cite: «La conduite est malveillante, abusive et choque le sens de la dignité de la cour. Le comportement du défendeur est visiblement outrageant. Les dommages généraux sont insuffisants pour rendre efficace la protection de la réputation suite à des commentaires faux et injurieux. Et le maintien de l'ordre et la réparation du tort causé au bien public et à la paix sociale l'imposent.» M. le Président, le député de Chomedey a rencontré tous ces critères et il a été condamné à des dommages exemplaires.

Est-ce que le premier ministre va demander à son ministre de l'Environnement de démissionner?

Le Président: M. le leader du gouvernement.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: Bien, M. le Président, il s'agit exactement de la même question que celle qui a été posée hier à ce sujet-là. La leader de l'opposition officielle sait très bien, premièrement, qu'une fois que le jugement est prononcé il y a des délais d'appel qui courent. Les délais d'appel ne sont pas terminés. D'autre part, elle sait très bien que la loi et les règlements qui sont les nôtres en cette Assemblée nationale traitent de ces matières-là. Et finalement, M. le Président, le ministre de l'Environnement, député de Chomedey, n'a pas plus de droits que n'importe quel autre citoyen au Québec, mais il n'en a pas moins non plus, et je demande à la leader de l'opposition officielle et à l'opposition officielle de respecter les droits du ministre de l'Environnement.

Le Président: En question complémentaire, Mme la leader de l'opposition officielle.

Une voix: ...

Le Président: S'il vous plaît!

Demande de démission du ministre
du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs à la suite du jugement
rendu en Cour supérieure

Mme Diane Lemieux

Mme Lemieux: M. le Président, je constate que le premier ministre ne se lève pas pour défendre son ministre et que le ministre a également des responsabilités et des devoirs. Le premier ministre...

Le Président: Vous êtes en principale, je m'excuse.

Mme Lemieux: Je suis en principale, M. le Président. Le premier ministre n'a pas 26 choix, il en a deux: ou il se lève pour défendre son ministre ou il exige sa démission.

Que fait le premier ministre, il se lève maintenant ou il exige la démission de son ministre?

Le Président: M. le leader du gouvernement.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: Ce qui est le plus triste dans la question que pose la leader de l'opposition officielle, c'est qu'en dépit des droits qui existent pour le ministre de l'Environnement, comme les mêmes droits qui existent pour toute personne au Québec, elle continue de s'acharner, dans un cas où les délais d'appel courent encore et où le ministre de l'Environnement, comme tout autre citoyen au Québec, a le droit de les exercer comme il le souhaite. C'est son privilège.

Le Président: En question principale, Mme la leader de l'opposition officielle.

Présence du ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs
au Conseil des ministres à la suite
du jugement rendu en Cour supérieure

Mme Diane Lemieux

Mme Lemieux: M. le Président, si le premier ministre ne défend pas son ministre en se levant, quand demandera-t-il sa démission et pourquoi ne l'a-t-il pas fait maintenant? Et je cite un extrait toujours de ce jugement: «Pourquoi affirmer être en présence d'un trafic d'influence, de fraude, nier le droit...»

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! Question de règlement.

M. Dupuis: M. le Président, compte tenu du fait, compte tenu du fait que les délais d'appel courent toujours, compte tenu du fait... compte tenu du fait...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît!

M. Dupuis: Compte tenu du fait, M. le Président, que les délais d'appel courent toujours, compte tenu du fait que bien sûr, si le jugement devait être porté en appel, il y aurait une reconsidération des faits, je demande à la leader de l'opposition officielle de respecter les droits fondamentaux du ministre de l'Environnement, député de Chomedey, en cette matière et de cesser de s'acharner sans raison dans cette affaire.

Le Président: Alors, j'attire l'attention de la leader de l'opposition officielle. Vous pouvez parler de ce jugement mais pas aller dans le coeur du sujet, à cause que c'est sub judice, à cause des droits d'appel. Je permets la question. Mme la leader de l'opposition officielle.

Des voix: ...

n(14 h 50)n

Le Président: C'est simplement de dire de faire attention, tout simplement. J'ai dit: Il ne faut pas entrer dans le coeur du sujet, tout simplement.

Mme Lemieux: Ce qui est en cause, M. le Président, c'est le jugement du premier ministre à l'effet qu'il garde près de lui, au sein de son Conseil des ministres, un député qui a été condamné pour des motifs sérieux.

Alors, M. le Président, je lui demande: S'il ne se lève pas pour le défendre maintenant, pourquoi n'a-t-il pas encore exigé sa démission? «Pourquoi ? comme le dit cette décision ? affirmer être en présence d'un trafic d'influence, de fraude, nier le droit aux honoraires honnêtement gagnés[...]. Pourquoi citer faussement M. Duhaime...»

M. Dupuis: Question de règlement. Question de règlement.

Des voix: ...

Le Président: Je m'excuse. Quelle est votre question de règlement, M. le leader?

M. Dupuis: Ma question de règlement, M. le Président, est basée sur l'article 35, paragraphe 3°, et je vais le lire: «Le député qui a la parole ne peut [...] parler d'une affaire qui est devant les tribunaux [...] si les paroles...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je vous demande votre collaboration pour entendre la question de règlement. La question de règlement.

M. Dupuis: ...si les paroles prononcées peuvent porter préjudice à qui que ce soit.» Or, M. le Président... Or, M. le Président, les délais d'appel... les délais d'appel courent, les délais d'appel courent, ne sont pas expirés. Le ministre de l'Environnement a le droit aux mêmes droits que tout le monde.

Le Président: Alors, sur la question de règlement...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Sur la question de règlement, M. le leader de l'opposition officielle... M. le leader adjoint.

M. Bédard: Très rapidement. Le jugement a été déposé, il est public, et le fait de le lire ne prive surtout pas le député de Chomedey de le porter en appel. Mais, de nous empêcher de le lire, vous contreviendriez à une règle qui est bien claire. Le document est public, et nous pouvons effectivement lire des extraits que le juge a relatés dans son jugement, et rien dans le règlement nous l'empêche.

Le Président: Alors, c'est un jugement qui est public effectivement; c'est en affaires civiles. On peut parler... on peut parler du jugement et non de la cause. Mme la leader.

Mme Lemieux: Alors, M. le Président...

Une voix: ...

Le Président: Oui. S'il vous plaît! Question de règlement, M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Je vous invite, je vous invite, M. le Président, pour les raisons que j'ai mentionnées et que je ne veux pas répéter, à indiquer à la leader de l'opposition qu'elle doit être prudente.

Le Président: M. le leader, j'ai mentionné tantôt, comme je dois le faire, de faire attention, tout simplement. Et je cède la parole à Mme la leader de l'opposition officielle.

Mme Lemieux: M. le Président, je constate que le leader du gouvernement s'est levé à plusieurs reprises. Il est vice-premier ministre du Québec, il a témoigné dans cette cause, il n'a pas défendu le député de Chomedey.

Quelle recommandation le vice-premier ministre va-t-il faire à son premier ministre quant à la démission du député de Chomedey?

Le Président: M. le leader du gouvernement.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: M. le Président, M. le Président, quelque ministre qui se lève en cette Chambre sur cette question donne tout simplement la position du gouvernement. La position du gouvernement n'est pas compliquée: le ministre de l'Environnement, le député de Chomedey, a le droit aux mêmes droits, a le droit que ses droits soient respectés, au même titre que n'importe lequel des citoyens du Québec, et on réclame pour le député de Chomedey ce qu'on réclamerait pour n'importe quel citoyen au Québec.

Le Président: En question complémentaire? Question principale. Mme la leader de l'opposition officielle.

Respect des règles d'éthique par
le ministre du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs

Mme Diane Lemieux

Mme Lemieux: M. le Président, je constate que ce que le leader du gouvernement réclame, c'est une place privilégiée pour quelqu'un qui est condamné, pour une deuxième fois, par la Cour supérieure du Québec, qu'il réclame une place privilégiée pour quelqu'un qui n'a pas eu le sens de l'honneur ni de la dignité.

Je répète ma question: Faisant appel au sens de l'honneur et la dignité du leader du gouvernement et vice-premier ministre, quelle recommandation fera-t-il à son premier ministre quant à la présence du député de Chomedey, qui met tout le monde mal à l'aise, qui discrédite l'ensemble des députés, et du côté ministériel et du côté de l'opposition? Quelle recommandation fera-t-il à son premier ministre?

Le Président: M. le leader du gouvernement.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: La même recommandation que celle que je me ferais à moi-même dans les mêmes circonstances, c'est-à-dire, c'est-à-dire: Le député de Chomedey, ministre de l'Environnement, a des droits. Laissons-lui, laissons-lui l'occasion d'exercer ses droits s'il l'a choisi, de ne pas les exercer s'il ne le choisit pas. Mais c'est sa décision à lui, comme c'est la décision de tout citoyen du Québec qui est placé dans la même situation. Et, l'honneur et la dignité, l'honneur et la dignité, c'est de respecter en toutes circonstances, pour n'importe lequel des citoyens du Québec, ces droits et ces privilèges-là. Voyons donc!

Le Président: En question complémentaire? En question complémentaire, Mme la leader.

Mme Diane Lemieux

Mme Lemieux: M. le Président, est-ce que le leader du gouvernement est capable de distinguer que ce n'est pas de l'individu dont nous parlons? Nous parlons du ministre. Est-ce que le premier ministre, M. le Président, se rappelle que, pas plus tard que le 29 avril dernier, le député de Chomedey disait, au salon rouge, ceci: Je déclare sous serment que je remplirai les devoirs de ma charge de membre du Conseil exécutif avec honnêteté et justice et que je ne ferai connaître ni y être... sans y être dûment autorisé quoi que ce soit que j'aurai eu connaissance dans l'exercice de ma charge? Est-ce que ce serment veut dire quelque chose pour le premier ministre?

Le Président: M. le leader du gouvernement.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: La leader de l'opposition officielle, qui a un jour prononcé le même serment, connaît très bien, connaît très bien...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît, je vous demande votre collaboration! Je vous demande votre collaboration, Mme la députée. M. le leader.

M. Dupuis: ...sans aucun doute les sentiments qui animent chaque personne qui a l'honneur de prononcer ce même serment. Que ce soit le député de Chomedey, que ce soit le député de Saint-Laurent, que ce soit le député de Borduas ou la députée de Bourget, les mêmes sentiments nous animent tous lorsque nous prêtons ce serment.

Le Président: En question complémentaire ou principale?

Mme Lemieux: Complémentaire, M. le Président.

Le Président: En complémentaire, Mme la leader de l'opposition officielle.

Mme Diane Lemieux

Mme Lemieux: Contrairement au député de Chomedey, ni moi ni aucun des membres de cette Assemblée, qu'il soit du Parti libéral ou du côté de l'opposition, a reçu la déclaration suivante, et je cite: «La preuve entendue en cour montre que les accusations du député de Chomedey étaient fausses, injustifiées, diffamatoires [...] préjudiciables. [Le député de Chomedey] n'a pas agi en personne raisonnable au sens des enseignements de la Cour suprême.» Vous allez tolérer que cette personne demeure au Conseil des ministres?

M. le Président, je répète ma question: Est-ce que le premier ministre ne devrait-il pas, s'il a un peu le sens de l'honneur, faire en sorte d'éviter qu'il soit entouré de quelqu'un qui n'a pas le sens de l'honneur?

Le Président: M. le leader du gouvernement.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: La leader de l'opposition sait très bien que les paroles qu'elle vient de prononcer sont contraires au règlement, mais ce ne sera pas là l'objet de mon propos. À la même question, même réponse.

Le Président: En question principale, M. le leader adjoint de l'opposition officielle et député de Chicoutimi.

Confidentialité d'informations divulguées
par le ministre du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs

M. Stéphane Bédard

M. Bédard: Hier, M. le Président, on a assisté à une réécriture, une nouvelle fois d'ailleurs, de l'histoire comme seul le ministre de l'Environnement en a le secret. Après avoir lui-même dit en cette Chambre, mardi, qu'il est allé chercher le mémoire du Conseil des ministres pendant le temps des fêtes, mercredi, le lendemain, il avait changé sa version et transformé un mémoire en Conseil des ministres en note interne de son ministère, ce qui, soit dit en passant, M. le Président, ne lui donne pas plus le droit de divulguer des informations qui sont protégées.

M. le Président, vous savez, notre règlement m'oblige à prendre la parole d'un député, mais, après avoir entendu le ministre changer sa version des faits, parce qu'il avait enfreint la loi d'accès à l'information, et surtout après avoir lu le jugement dans l'affaire Duhaime et constaté l'appréciation que fait le juge de la conduite de son député, est-ce que le premier ministre croit encore le ministre de l'Environnement et est-ce qu'il ne devrait pas faire ce qu'il aurait dû faire au départ: réclamer une enquête dans ce dossier?

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! M. le ministre de l'Environnement.

M. Thomas J. Mulcair

M. Mulcair: M. le Président, ce qui gêne le député de Chicoutimi, c'est le fait qu'on ait rendu public le simple fait que, lorsque le Parti québécois était au pouvoir, ils avaient prévu financer la Politique nationale de l'eau avec une redevance généralisée sur l'eau. Contrairement à ce que...

Des voix: ...

Le Président: Excusez-moi. La question a été posée dans l'ordre, je m'attends que la réponse se fasse dans le même ordre. M. le ministre de l'Environnement.

M. Mulcair: Contrairement à ce que vient de dire le député de Chicoutimi, et c'est une bonne chose pour lui et pour sa formation politique, les décisions du Conseil des ministres ont le droit d'être communiquées, c'est pour ça que c'était au sein du ministère. Et qui l'a communiqué à l'extérieur du Conseil des ministres? Bien, le Parti québécois quand ils étaient au pouvoir. C'est pour ça qu'on l'avait dans les archives, c'est pour ça que je suis capable d'affirmer que c'était la décision du PQ de financer la Politique nationale de l'eau avec une redevance généralisée sur l'eau. C'est ce que j'ai dit mardi, c'est ce que j'ai dit hier, c'est ce que je vous dis aujourd'hui.

n(15 heures)n

Le Président: En question complémentaire, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.

M. Stéphane Bédard

M. Bédard: M. le Président, est-ce que le premier ministre se souvient des propos tenus par le député de Chomedey en cette Chambre, le 6 juin 2001? «Je tiens à féliciter la députée de Rosemont pour son courage. Moi, je trouve que c'est tout à [...] son honneur qu'elle rappelle elle-même le fait historique qui est sa démission de son poste de ministre du Revenu parce que, lorsqu'elle était responsable ministériellement, il y avait eu [divulgation] d'informations fiscales confidentielles...» Et, le 4 décembre 2001, il y a même eu démission du ministre dans ce dossier-là qui a assumé sa responsabilité ministérielle, et ça, c'est un modèle très, très important.

Alors, ma question est simple, M. le Président. À quand le même courage? À quand le même sens des responsabilités? À quand la même dignité?

Le Président: M. le ministre de l'Environnement.

M. Thomas J. Mulcair

M. Mulcair: Le député de Chicoutimi n'aide pas plus sa cause en confondant la révélation d'informations fiscales personnelles et le fait de communiquer une décision du Conseil des ministres. Le Conseil exécutif, en vertu de l'article 30 de la loi, est propriétaire, il peut le communiquer. Moi, j'ai le droit d'en parler.

Prenons le sens contraire, M. le Président. Ça voudrait dire que les fonctionnaires ont le droit de le savoir, mais les ministres, non, ou que les ministres ont le droit de le savoir mais n'ont pas le droit de l'utiliser pour dire: Écoutez, c'était votre idée, on est juste en train de l'appliquer. En matière d'environnement, ils n'ont pas de leçons à nous donner; en matière d'accès à l'information, non plus, M. le Président.

Le Président: En question complémentaire, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.

Demande d'enquête sur la teneur d'informations
divulguées par le ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs

M. Stéphane Bédard

M. Bédard: Puisque, surprenamment d'ailleurs, le premier ministre semble tolérer une telle inconduite...

Le Président: Votre question.

M. Bédard: ...et, compte tenu des réponses que j'ai entendues, j'aimerais déposer, en question principale, j'aimerais déposer...

Le Président: Question principale.

M. Bédard: ...deux lettres, M. le Président, qui seront postées dès cet après-midi. Une première, adressée à M. André Dicaire, le plus haut fonctionnaire du Québec, lui demandant de prendre les actions requises pour faire toute la lumière sur cette affaire; et une deuxième, adressée à la Commission d'accès à l'information, demandant expressément une enquête sur la conduite du ministre.

Est-ce que, M. le Président, le premier ministre va au moins demander à son ministre de se retirer du Conseil des ministres pendant la tenue de ces enquêtes?

Documents déposés

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement pour les documents qui ont été cités? Consentement. Ces documents ont été cités.

M. le ministre de l'Environnement et du Développement durable.

M. Thomas J. Mulcair

M. Mulcair: Merci, M. le Président. Alors, c'est merveilleux. Je remercie le député de Chicoutimi, mais j'espère juste qu'il va avoir le courage de déposer la réponse qu'il va recevoir d'André Dicaire, parce que ça va confirmer exactement ce que je viens de dire là: c'est un droit de le sortir. On peut le garder confidentiel. La décision en question qui est la décision d'un gouvernement péquiste, on avait le droit de la communiquer. C'est vous qui l'avez faite. Puis, moi, j'ai le droit d'en parler pour montrer l'intérêt du public dans cette décision-là. Un point, c'est tout.

Le Président: En question principale, Mme la leader de l'opposition officielle.

Provenance d'informations divulguées
par le ministre du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs

M. Diane Lemieux

Mme Lemieux: M. le Président, combien de temps le premier ministre va-t-il protéger quelqu'un qui déforme la réalité, qui refait le cours de l'histoire, qui refait les histoires, qui est poursuivi en diffamation, qui est condamné et qui a un comportement tout à fait inacceptable et indigne...

Une voix: ...

Le Président: ...une question?

Mme Lemieux: ...

Le Président: S'il vous plaît! Question de règlement, M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Ce que la leader de l'opposition est en train de faire, elle est en train de violer l'article 81 du règlement. Elle ne peut pas se plaindre du fait qu'une réponse, à son avis à elle, est insatisfaisante. La réponse, à notre avis à nous, l'est, satisfaisante.

Le Président: Faire attention. Alors, je vous demande de poser votre question.

Mme Lemieux: M. le Président, le premier ministre, de sa propre voix et par la voix de son vice-premier ministre, nous a dit, il a prétendu que l'intégrité était au coeur de son mandat.

Pourquoi et pendant combien de temps va-t-il protéger un ministre qui n'est pas digne de ses fonctions?

Le Président: M. le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.

M. Thomas J. Mulcair

M. Mulcair: Merci, M. le Président. C'est un peu difficile de suivre le raisonnement de l'opposition. D'un côté, le député de Chicoutimi...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît, je vous demande votre collaboration. Je vous demande votre collaboration. M. le ministre.

M. Mulcair: Le député de Chicoutimi me demande de lire l'article 33. Je pense que le député de Chicoutimi va être un peu embarrassé lorsque M. Dicaire lui répond sur l'article 30 et pas l'article 33. Mais je vous invite juste à faire ceci: votre leader conclut déjà à la réponse; moi, je veux vous inviter d'attendre la réponse de M. Dicaire. Puis, quand vous la recevez, ayez au moins le courage de la déposer en Chambre. Ça va régler la question pour tout le monde.

Le Président: Alors, M. le ministre de l'Environnement, veuillez vous adresser à la présidence toujours. Question principale, Mme la députée de Matapédia.

Plan d'action visant les régions
affectées par les modifications
à la gestion des forêts publiques

Mme Danielle Doyer

Mme Doyer: Merci, M. le Président. Hier, en conférence de presse, lorsque le gouvernement a annoncé en catastrophe son plan bidon pour contrer les impacts de la réduction de 20 % de la possibilité forestière, le ministre des Ressources naturelles a affirmé que les régions du Québec ne perdraient aucun emploi. Ce matin, Mme Françoise Bertrand, présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec, contredit le ministre en disant qu'il est en train de diriger les régions vers une catastrophe économique et sociale sans précédent. Or, nous apprenons que 30 travailleurs sur 100 sont touchés par la réduction des coupes à la scierie de Girardville, une municipalité dont la survie dépend entièrement de la transformation du bois ? première scierie touchée.

Ma question, M. le Président: Est-ce que le ministre peut nous dire en quoi le fait d'envoyer deux ministres se promener en région, pour rehausser l'image de son gouvernement, va aider ces travailleurs de Girardville? Peut-il nous déposer enfin, M. le Président, un plan qui donnerait véritablement espoir aux travailleurs qui subiront le même sort que ceux de Girardville?

Le Président: M. le ministre des Ressources naturelles.

M. Pierre Corbeil

M. Corbeil: M. le Président, je pense que ce qui était bidon, c'est la gestion de la forêt publique québécoise qui a été faite par le précédent gouvernement, M. le Président.

Et, M. le Président, ce n'est pas moi qui le dis. J'aimerais citer les députés de Champlain et de Saint-Maurice dans Le Nouvelliste du 24 mars dernier: «Les députés péquistes de l'opposition ont voté en faveur du projet de loi ? et je cite ? "pour ne pas être accusés d'être contre le bon sens" ou contre le rapport Coulombe.» Même les députés de l'opposition, M. le Président, croient que nous agissons en gouvernement responsable. Vous avez entamé le capital forestier des Québécois; on va le rebâtir avec les régions.

Le Président: En question complémentaire, M. le leader adjoint de l'opposition officielle.

M. Stéphane Bédard

M. Bédard: Au lieu de nous annoncer des mesures concrètes pour les travailleurs, le ministre nous parle de plan de communication dans les régions. Alors, M. le Président, est-ce que le ministre réalise que, la dernière fois que le premier ministre est venu au Saguenay?Lac-Saint-Jean, trois jours plus tard, l'usine de Port-Alfred fermait définitivement ses portes? Alors, vous voyez nos craintes, M. le Président. À quand un plan d'action? À quand des mesures concrètes pour les travailleurs et travailleuses de ma région mais de toutes les régions du Québec?

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! M. le ministre des Ressources naturelles.

M. Pierre Corbeil

M. Corbeil: M. le Président, la citation de la députée de Champlain aussi est très éloquente: «Mais, pour ce qui est des mesures d'atténuation, ils vont nous avoir dans le dos.» M. le Président, je suis heureux de savoir que nous aurons l'opposition dans le dos, parce que, nous, nous allons travailler en regardant vers l'avant, nous allons travailler avec les régions, nous allons travailler pour élaborer des mesures adaptées aux régions...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! Mme la députée de Rimouski, vous avez tellement une bonne voix que... Je vous demande votre collaboration. M. le ministre.

M. Corbeil: M. le Président, ce seront des plans adaptés à la situation de chaque région parce que, chez nous ou de ce côté-ci de la Chambre, on pense qu'il n'y a personne de mieux placé que les gens des régions pour corriger des situations qu'eux nous ont laissées en héritage.

Le Président: En question principale, M. le député de Vachon.

Budget envisagé pour le
Programme d'assistance-emploi

M. Camil Bouchard

M. Bouchard (Vachon): M. le Président, après les étudiants les plus vulnérables, le gouvernement ouvre un autre front dans son plan de lutte contre les plus démunis. Il coupe ou s'apprête à couper 150 millions dans le budget des personnes inscrites à l'aide sociale. Hier, interrogé sur les ondes de Radio-Canada, Alain Dubuc disait ceci, et je cite, M. le Président: «Je suis l'un de ceux qui ne seraient pas mécontents de voir les impôts baisser, mais, honnêtement, pas à n'importe quel prix. Et là j'aurais l'impression que chaque dollar que je recevrais du gouvernement serait taché de sang.»

n(15 h 10)n

Qu'entend faire la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale à part de dire qu'elle a beaucoup, beaucoup de sous à Emploi-Québec et de faire plaisir à la présidente du Conseil du trésor? Qu'est-ce qu'elle entend faire: la lutte à la pauvreté ou faire comme son collègue de l'Éducation et déclarer la lutte contre les pauvres?

Le Président: Madame...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît, je vous demande votre collaboration. S'il vous plaît! Mme la présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, je pense que le député de Vachon tire des conclusions prématurées. Je pense qu'il serait sage pour lui d'attendre le dépôt des crédits budgétaires définitifs et...

M. Simard: ...

Le Président: M. le député de Richelieu, avec votre grande expérience, je vous demande votre collaboration. Mme la présidente du Conseil du trésor.

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, il ne faut pas en vouloir à l'impétueux député de Richelieu, mais, pour revenir au député de Vachon, je veux le rassurer: nous allons, M. le Président, déposer des crédits, tenir compte bien sûr de la situation financière, de faire des arbitrages qui vont dans l'intérêt des Québécoises et des Québécois. Et, M. le Président, dans toute cette démarche, il est clair que les plus vulnérables et les démunis sont à la tête de notre agenda.

Le Président: Alors, ceci met fin à la période de questions et réponses orales. Mme la leader de l'opposition officielle.

Mme Lemieux: M. le Président, je vous demande de considérer la chose suivante: le leader de l'opposition a fait beaucoup d'appels au règlement inutiles, et je crois que, tant qu'à moi, la période de questions n'était pas terminée.

Le Président: Alors, Mme la leader de l'opposition officielle, la période de questions est effectivement terminée. Et la question qui a été posée a pris un certain temps, et la réponse était équivalente. Alors, la période de questions est terminée.

Motions sans préavis

Comme il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique des motions sans préavis. M. le député de Charlesbourg.

Souligner la Journée mondiale du théâtre

M. Mercier: Oui. M. le Président, je sollicite le consentement de l'Assemblée pour présenter la motion suivante:

«Que l'Assemblée nationale souligne la Journée mondiale du théâtre qui aura lieu le 27 mars prochain.»

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? Consentement sans débat.

Mise aux voix

Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté. M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Oui. Aux motions sans préavis, M. le Président, j'aurais une motion, conformément à l'article 146 du règlement, pour des consultations particulières. Ça va?

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Il y a consentement. M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Alors, M. le Président, tel que je l'indiquais, je fais donc motion, en vertu de l'article 146 du règlement de l'Assemblée, afin que la Commission des finances publiques, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 85...

Des voix: ...

M. Dupuis: Je vais attendre.

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Cusano): À l'ordre, s'il vous plaît! Je voudrais bien qu'on puisse tous entendre le leader du gouvernement. M. le leader du gouvernement.

Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 85

M. Dupuis: Alors, la motion se lit comme suit, M. le Président:

«Que la Commission des finances publiques, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 85, Loi sur le Centre de services administratifs, procède à des consultations particulières et tienne des auditions publiques et qu'à cette fin elle entende les organismes suivants, et ce, selon l'horaire et l'ordre ci-après indiqués:

«Le 12 avril 2005, de 9 h 30 à 9 h 45, les remarques préliminaires du groupe parlementaire formant le gouvernement; de 9 h 45 à 9 h 55, les remarques préliminaires du groupe parlementaire formant l'opposition officielle; de 9 h 55 à 10 heures, les remarques préliminaires du député indépendant; de 10 heures à 10 h 45, la Commission d'accès à l'information; de 10 h 45 à 11 h 30, le Centre québécois de développement durable; de 11 h 30 à 12 h 15, la Confédération des syndicats nationaux; de 15 h 30 à 16 h 15, le Syndicat de la fonction publique; de 16 h 15 à 17 heures, le Vérificateur général; de 17 heures à 17 h 45, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec;

«Le 13 avril 2005, de 15 h 30 à 16 h 15, soit entendu le Protecteur du citoyen; de 16 h 15 à 17 heures, la Centrale des syndicats du Québec; et, de 17 heures à 17 h 45, le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec;

«Le 14 avril 2005, soit entendu, de 9 h 30 à 10 h 15, le Groupe de recherche sur les réformes de l'État; de 10 h 15 à 11 heures, le Groupe CIRANO ? composé de MM. Claude Montmarquette et Benoit Aubert; de 11  heures à 11  h  45, Hydro-Québec ? M. Maurice Charlebois; que, de 15 h 30 à 16 h 15, on entende le Groupe de travail sur le CSA ? M. André Trudeau et Mme Michèle Lortie; que, de 16 h 15 à 17 h 20, on entende les remarques finales du député indépendant; que, de 16 h 20 à 16 h 30, on entende les remarques finales du groupe parlementaire formant l'opposition officielle, et que, de 16 h 30 à 16 h 45, on entende les remarques finales du groupe parlementaire formant le gouvernement;

«Que la durée maximale de l'exposé de chaque personne et organisme soit de 15 minutes et l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 30 minutes partagées également entre les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement et les députés formant l'opposition;

«Que le ministre des Services gouvernementaux soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.»

Et je vous remercie, M. le Président.

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Cusano): Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.

Avis touchant les travaux des commissions

Alors, est-ce qu'il y a d'autres avis touchant les travaux des commissions? M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Oui, M. le Président. Permettez-moi donc d'aviser cette Assemblée que la Commission de l'économie et du travail poursuivra les auditions dans le cadre du document intitulé Le secteur énergétique au Québec ? Contexte, enjeux et questionnements, mardi le 5 avril 2005, de 9 h 30 à 12 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;

Que la Commission des affaires sociales poursuivra les auditions publiques dans le cadre de la consultation générale à l'égard du projet de loi n° 83, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux et d'autres dispositions législatives, mardi le 5 avril 2005, de 10 h 15 à 12 h 30, à la salle du Conseil législatif.

Le Vice-Président (M. Cusano): Merci, M. le leader du gouvernement.

Renseignements sur les travaux de l'Assemblée

À la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Oui, M. le député de...

Une voix: Borduas.

Le Vice-Président (M. Cusano): ...Borduas.

M. Charbonneau: Alors, merci. Écoutez, je voudrais demander au ministre de la Sécurité publique qui est aussi le leader du gouvernement de nous expliquer un peu les raisons qui ont fait en sorte qu'aujourd'hui les audiences publiques de la Commission des institutions sur le projet de loi sur la sécurité publique ont été ajournées sine die, tout comme les autres auditions que nous devions faire au début du mois d'avril. C'est un peu difficile à comprendre parce que le projet de loi qui est devant nous fait suite d'abord à un énoncé de politique l'an dernier, un livre blanc. On avait eu des consultations, à l'Assemblée nationale, publiques, et, au milieu des consultations, le prédécesseur du ministre avait été amené à interrompre la consultation pour refaire ses devoirs.

À la fin de l'année dernière, donc au mois de décembre, le prédécesseur a déposé un projet de loi, on a amorcé des consultations. Et là elles sont à nouveau interrompues en plein milieu. Alors, est-ce que c'est parce que le ministre a changé d'idée ou c'est parce qu'il y a des problèmes de trafic à la Commission des institutions ou ailleurs et qu'on va reprendre les travaux un peu plus tard, parce que les gens qui sont concernés sont particulièrement inquiets parce qu'ils se demandent actuellement quelle est la position du gouvernement puis du nouveau ministre de la Sécurité publique?

Le Vice-Président (M. Cusano): M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Je veux rassurer le député de Borduas. Nous aurons très certainement le plaisir de nous rencontrer mutuellement, dans cette commission, dans les semaines qui viennent.

Le Vice-Président (M. Cusano): Oui, Mme la députée de Prévost.

Mme Papineau: Sur le même sujet, M. le Président. Est-ce que j'ai bien entendu le leader du gouvernement de dire qu'il va effectivement, on va effectivement continuer dans l'audition des gens qui devaient se présenter devant nous? Et vous comprendrez, M. le Président, que j'insiste parce que c'était un dossier qui, je pense, pouvait, avec la sécurité privée et la sécurité publique, en venir vraiment, là, à un très bon projet de loi. Mais le fait que c'est arrêté, ça m'inquiète un peu. Mais je voudrais bien entendre le ministre pour être sûre qu'on va continuer les auditions pour finir finalement avec un projet de loi qui serait bienvenu et par la sécurité publique et par la sécurité privée.

Le Vice-Président (M. Cusano): Alors, M. le leader du gouvernement.

n(15 h 20)n

M. Dupuis: Vous aurez compris, M. le Président, que le plaisir que j'éprouverai à rencontrer le député de Borduas dans la commission parlementaire sur le projet de loi n° 88 sera quadruplé par le plaisir que j'aurai d'y rencontrer également la députée de Prévost.

M. Charbonneau: M. le Président.

Le Vice-Président (M. Cusano): Merci. Un instant, M. le député. Non. Parce qu'il y a une autre demande, là, de renseignement?

M. Charbonneau: Non, non, sur la même question.

Le Vice-Président (M. Cusano): Ah, sur la même question. M. le député de Borduas.

M. Charbonneau: ...signaler au leader du gouvernement qui était, pour des raisons de santé ? puis on le comprend très bien puis on a sympathisé avec lui ? absent ? je ne sais pas si c'était un adjoint parlementaire ? mais on a finalement mis en pratique un élément de la réforme parlementaire, c'est-à-dire qu'on a fait des auditions publiques sans le ministre. Et ça s'est très bien déroulé. Et, moi, je suggère au ministre qu'on peut se voir ailleurs puis de poursuivre l'expérience qu'il a commencée involontairement mais qui allait dans le sens de sa proposition de réforme parlementaire.

Le Vice-Président (M. Cusano): Alors, M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: ...en écoutant le député de Borduas, j'éprouve deux émotions: la première, c'est évidemment une émotion de tristesse à constater qu'il a l'air de dire que, si c'est le député de Roberval qui fait la commission, ça va mieux; et d'autre part une deuxième émotion à l'égard du député de Roberval ? je suis certain qu'il ne serait pas d'accord avec la déclaration du député de Borduas.

Le Vice-Président (M. Cusano): M. le député de Gaspé.

M. Lelièvre: M. le Président, je m'adresse au leader du gouvernement. 209 pétitionnaires de ville de Gaspé ont adressé peut-être au mauvais endroit une pétition ? ils l'ont adressée au ministre des Finances ? concernant le financement des rénovations des HLM. Alors, je demanderais au leader du gouvernement de faire en sorte que cette pétition puisse être déposée dans un proche avenir.

Le Vice-Président (M. Cusano): M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Je prends bonne note, là, des remarques du député de Gaspé. Je constate que le leader adjoint de l'opposition officielle a été, comme moi, pris par surprise par cette demande qui est non moins pertinente. On va regarder ça.

Motions sans préavis (suite)

Le Vice-Président (M. Cusano): Oui, alors, à ce moment-ci, est-ce que vous pouvez me permettre de revenir aux motions sans préavis, à la députée de Chambly qui avait une motion sans préavis à présenter? Alors, Mme la députée...

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Cusano): Bien, on va l'entendre. Mme la députée de Chambly, la parole est à vous.

Mme Legault: Alors, merci. Je sollicite le consentement de cette Chambre pour présenter la motion suivante conjointement avec la députée d'Hochelaga-Maisonneuve et la députée de Lotbinière.

Le Vice-Président (M. Cusano): Alors, est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?

Des voix: ...

M. Dupuis: ...en mesure de lire complètement le libellé de la motion qu'elle souhaiterait présenter. Peut-être qu'on pourrait attendre qu'elle lise le libellé. Ça va.

Le Vice-Président (M. Cusano): Alors, Mme la députée, vous avez la parole.

Souligner le Mois de l'épilepsie

Mme Legault: Je vous remercie beaucoup. Alors, la motion se lit comme suit:

«Que l'Assemblée nationale souligne le Mois de l'épilepsie.» Merci.

Le Vice-Président (M. Cusano): Alors, est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?

Une voix: ...

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Cusano): Alors, il y a consentement pour l'adopter sans débat.

Alors, cette motion est adoptée. Merci.

Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée (suite)

Je vais revenir maintenant aux avis touchant les travaux des commissions... excusez-moi, aux renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Le leader du gouvernement m'a informé de son intention de présenter, à la fin de la présente séance, une motion d'ajournement des travaux au mardi 5 avril 2005. En conséquence, conformément à l'article 299 du règlement, je vous avise que, sous réserve de l'adoption de cette motion, l'interpellation prévue pour demain, vendredi 25 mars 2005, sera reportée au vendredi 8 avril 2005, de 10 heures à midi. Et, à ce moment-là, M. le député de Beauharnois s'adressera alors au ministre des Transports sur le sujet suivant: Les politiques du gouvernement du Québec en matière de transports.

Affaires du jour

Affaires prioritaires

Reprise du débat sur la motion de censure
proposant que l'Assemblée condamne
le gouvernement pour son improvisation
et son état de désorganisation généralisé

Alors, la période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Aux affaires du jour, c'est au niveau des affaires prioritaires. À l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée poursuit le débat sur la motion de censure présentée, ce matin, par M. le chef de l'opposition officielle en vertu de l'article 304 du règlement. Cette motion se lit comme suit:

«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

Au moment de la suspension, ce matin, M. le député de Berthier n'avait pas terminé son intervention. Avant de lui céder la parole à nouveau, je vous informe que le groupe parlementaire formant le gouvernement a utilisé 54 min 57 s, le groupe parlementaire formant l'opposition officielle a utilisé 57 min 9 s, et les députés indépendants n'ont pas encore utilisé leur temps de parole qui est de 20 minutes. Alors, M. le député de Berthier, vous pouvez poursuivre votre débat.

M. Alexandre Bourdeau (suite)

M. Bourdeau: Merci beaucoup, M. le Président. Comme vous dites, comme vous avez bien dit, si nous sommes réunis ici, aujourd'hui, c'est pour débattre et démontrer que le gouvernement actuel est complètement désorganisé et ne fait que dans l'improvisation, l'improvisation.

Il y a un groupe de la population, M. le Président, qui vont se souvenir beaucoup de cette improvisation et de cette désorganisation, ce sont les étudiants. L'attitude arrogante et paternaliste du ministre de l'Éducation n'a malheureusement pas arrangé les choses. Il avait dit aux étudiants et aux étudiantes d'aller réfléchir sur la proposition qu'il leur avait faite, mais ils ont réfléchi et ils sont arrivés à la conclusion que cette proposition ne valait pas cher la tonne. De plus, M. le Président, c'est vraiment drôle. L'attaché politique du ministre a affirmé, en parlant justement d'une possible contre-proposition qu'on a vue aujourd'hui des étudiants, que, et je le cite: «Tout le monde sait qu'on ne parviendra pas à s'entendre en négociant à travers les médias.» Non, mais, M. le Président, il faut vraiment être au-dessus de ses affaires pour affirmer une telle chose. M. le Président, je ne sais pas combien de dizaines de milliers de dollars le ministre de l'Éducation a dépensés pour faire de l'infopub sur des propositions qui n'ont pas de sens. La semaine passée, il faisait une infopub avec des demi-vérités, et, cette semaine, c'était de la propagande gouvernementale dans le but d'écraser les étudiants et les étudiants et créer de la bisbille.

Revenons sur la proposition du ministre. Savez-vous, M. le Président, quelle image j'ai eue en lisant cette proposition-là du ministre? Non? Bien, je vais vous le dire. Vous connaissez bien l'expression «se faire passer un sapin»? Bien, avec cette proposition-là, le ministre de l'Éducation disait aux étudiantes et aux étudiants: Je vais vous passer un sapin, mais au moins je vais enlever les boules puis l'étoile avant. C'est inacceptable, M. le Président.

Parlons du sapin.

Une voix: ...

M. Bourdeau: Ça va faire moins mal, mais ça va faire toujours mal. Expliquons maintenant le sapin. Dans le dernier budget, le gouvernement a coupé 103 millions de dollars dans les bourses, ce qui a comme conséquence d'augmenter de 1 000 $ au collégial et de 2 000 $ à l'université le plafond des prêts et qui donne, pour donner un exemple, qui fait en sorte qu'un étudiant qui a 5 000 $ de prêts et bourses avait, avant la coupure, 2 400 $ en prêts, 2 600 $ en bourses, et maintenant aura 4 700 $ en prêts et 300 $ en bourses.

Suite à cette décision irresponsable et décriée par tous, le nouveau ministre décide de proposer une supposée solution. Et, pour expliquer cette proposition-là et démontrer, comme je disais tout à l'heure, que le ministre joue avec les demi-vérités, prenons sa pub qu'il a fait paraître la semaine passée, et on va faire en même temps une petite correction.

M. Copeman: ...question de règlement, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Cusano): Oui, M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.

M. Copeman: M. le Président, en vertu de l'article 35, j'ai bien entendu le député dire que le ministre joue avec des demi-vérités. On connaît tous la connotation «demi-vérité». Je vous suggère que ça va à l'encontre de notre règlement et qu'au moins, si le député de Berthier veut partir dans sa tirade, qu'il le fasse en respect du règlement.

Le Vice-Président (M. Cusano): Merci, M. le député de Notre-Dame-de-Grâce. À ce moment-ci, je vous demande ? je demande à tous la collaboration ? de faire bien attention aux paroles qui sont prononcées dans cette Chambre. M. le député de Berthier, vous pouvez continuer.

M. Bourdeau: Mais ce que je veux faire actuellement, c'est une petite correction du travail du ministre de l'Éducation. Il nous disait, dans sa publicité, premièrement, qu'il allait convertir 40 % des dettes des étudiants en bourses. Woups, première omission: il oublie de nous dire que son programme va fonctionner simplement à temps plein à partir de 2010. Par la suite, il nous dit que ce programme, c'est pour les étudiants au collégial. Woups, deuxième omission, deuxième erreur: il oublie de nous dire que c'est juste le collégial technique.

Il nous dit par la suite qu'il va parler pour les étudiants, que ce programme est pour les étudiants à l'université. Troisième erreur: il a oublié de nous dire que c'est simplement les étudiants à l'université de premier cycle qui ont droit à ce programme-là. Par la suite, il nous dit que ce sont simplement les étudiants qui ont des dettes de plus de 4 010 $ et de 8 840 $ qui ont droit à ce programme-là. Woups, il a encore oublié de nous dire que ça va devoir être des étudiants qui ont eu, pendant deux années de suite, le maximum de prêts. Et, malheureusement, il y a parfois des étudiants et des étudiantes qui, pour un moment x, par exemple qui ont un enfant, ont des difficultés x, financières pour quelques instants, ou c'est les parents par exemple qui ont perdu leur emploi, et ça, ces étudiants-là ne sont pas compris à l'intérieur de ça.

n(15 h 30)n

On continue, M. le Président, je n'ai pas terminé les erreurs. Au point 2, on parle d'augmenter les bourses en baissant le plafond de prêts. Le ministre, dans sa générosité, nous dit qu'il va donner 250 $ de plus par année pour les étudiants du collégial et pour les étudiants en formation professionnelle et 500 $ de plus par année à l'université de premier cycle. Mais, oups, quatrième erreur, cinquième erreur: il oublie de nous dire qu'il a augmenté... que son prédécesseur plutôt a augmenté le plafond de 1 000 $ au collégial et de 2 000 $ à l'université. De remettre 250 $ par année et 500 $ par année, là, «big deal», hein, les étudiants sont vraiment contents.

Une voix: ...

M. Bourdeau: Exactement. En dernier lieu, M. le Président, toujours dans son petit travail, le ministre nous parle des dettes au baccalauréat. Il nous parle de celles sans les nouvelles mesures et celles avec les nouvelles mesures. Ce que le ministre a oublié de nous dire, c'est que ces dettes qui sont inscrites ne contiennent pas la dette contractée au collégial. Oups! Est-ce que le ministre comprend maintenant, M. le Président, pourquoi les étudiants lui ont donné un E dans son travail et qu'ils ont rejeté cette proposition-là? Les étudiants, ce matin, ont déposé une nouvelle offre, et on a appris, lors de la période de questions, que cette offre était rejetée du revers de la main de la part du ministre. Le ministre a lui-même allumé le feu... son prédécesseur plutôt a lui-même allumé le feu dans la cabane, puis là il demande aux étudiants de jouer aux pompiers pour l'éteindre. Ils proposent une nouvelle proposition, il la rejette du revers de la main.

Un dernier point, M. le Président, pour démontrer comment le gouvernement est désorganisé et fait de l'improvisation qui n'a pas directement rapport avec la coupure des prêts et bourses mais qui démontre quand même assez clairement ce qui se passe au niveau du gouvernement. L'adjoint parlementaire du premier ministre, qui est responsable du dossier jeunesse, le député de Hull, a affirmé, cette semaine, dans La Tribune, qu'il devra réévaluer les échéanciers de la nouvelle stratégie jeunesse en fonction de la température politique des prochaines semaines. Je peux vous dire, M. le Président, oui, le printemps fait augmenter la température, mais, de ce temps-là, le gouvernement s'arrange vraiment pour que la température augmente énormément. Puis, si on suit cette logique qu'on va attendre que la température politique diminue, moi, je peux vous dire, M. le Président, qu'on risque de ne jamais avoir de proposition de stratégie jeunesse ici, en Chambre, et aucun jeune ne sera consulté au Québec, parce que tout ce que ce gouvernement-là fait depuis le début, c'est se mettre à dos les jeunes.

En fin de compte, pour vous démontrer et résumer un peu, M. le Président, mon intervention par rapport à la désorganisation et à l'improvisation du gouvernement, c'est que le gouvernement, qu'est-ce qu'il fait depuis plusieurs mois... ou plusieurs semaines, a fait des infopubs pour premièrement expliquer avec plusieurs erreurs, plusieurs erreurs une proposition qui n'a aucun bon sens. La semaine suivante, il fait de la propagande gouvernementale dans le but de créer de la dissension un peu partout dans la société québécoise puis troisièmement dit: Au niveau de la stratégie jeunesse, bien je vais attendre que ça se calme un peu sur le terrain.

M. le Président, vous connaissez sûrement la blague qui dit qu'un ancien premier ministre donne trois enveloppes au nouveau premier ministre. Le premier ministre, lorsque ça ne va pas bien, il est marqué: Tu ouvres la première enveloppe. Le premier ministre du Québec a, l'automne passé, ouvert la première enveloppe quand il a vu que sa décision était contestée... pas l'automne mais plutôt l'hiver passé. Il a ouvert l'enveloppe quand il a vu que ça ne fonctionnait pas, ses propositions. Il a fait une commission sur l'éducation parce que la première enveloppe disait justement: Quand ça ne va pas bien, fais une commission parlementaire, ça va calmer le jeu. Fais une commission sur l'avenir des universités, tiens un forum des générations, tiens un forum sur les cégeps. Pendant la consultation sur les universités, il rend sa décision de dire: Je coupe 103 millions dans les prêts et bourses avant même que la commission soit finie. Et là la grogne lève, ça lève de partout, vous l'avez vu, M. le Président: des grèves, des manifestations un peu partout. Le premier ministre dit: Ça ne va pas bien, j'ouvre la deuxième enveloppe. Il était marqué: Faire un remaniement ministériel. Il a fait son remaniement ministériel. Et là, encore là, ça a continué à crier, il y a eu 100 000 jeunes dans les rues, encore 10 000 aujourd'hui.

M. le Président, j'aimerais informer le premier ministre que, lorsqu'il va ouvrir la prochaine enveloppe, qu'il ne soit pas surpris, dedans il va être marqué: Prépare trois enveloppes. Et ça, ça va arriver d'ici deux ans. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Cusano): Merci, M. le député de Berthier. Alors, en vertu de l'article 213, le député de Vimont veut poser une question au député de Berthier. Est-ce que le député de Berthier accepte de se faire poser une question? Non? Alors, il n'y a pas consentement, M. le député de Vimont. Alors, à ce moment-ci, je suis prêt à reconnaître le ministre du Gouvernement en ligne, le député de Verdun.

M. Henri-François Gautrin

M. Gautrin: Merci, M. le Président. J'ai rarement vu quelque chose, dans cette Assemblée, qui correspond moins à la réalité. C'est le texte de la motion de censure:

«Que l'Assemblée nationale condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

M. le Président, dans les quelques minutes qui me sont imparties, je vais essayer de vous tracer les lignes qui sont les nôtres, à savoir que, un, notre stratégie ? et le gouvernement est tout à fait organisé ? nous savons où nous allons et, de surcroît, presque au moment où on arrive à mi-mandat, c'est-à-dire presque au moment où on va avoir fait deux ans de gouvernement, nous avons réalisé énormément sur ces lignes, sur ces axes de développement.

Il n'est pas inutile, M. le Président, pour ceux qui nous écoutent, de se rappeler que nous avons, dans sept lignes, sept axes dans lesquels nous voulons agir comme gouvernement. Le premier axe, et vous vous en rappelez, M. le Président, on l'a rappelé assez pendant la campagne électorale, c'était: améliorer l'état de santé de la population et rendre accessibles des services sociaux et de santé de qualité.

Le deuxième axe de travail, il faut bien comprendre que c'est autour de ça ? et j'essaie, M. le Président de vous expliquer à quel point nous sommes actuellement en train de suivre notre plan de match ? le deuxième axe, c'était: orienter l'éducation vers la réussite. Et, M. le Président, je vais encore vous démontrer, dans quelques minutes, à quel point nous sommes en train lentement de réorienter le secteur de l'éducation vers la réussite scolaire.

Le troisième axe, M. le Président, c'était: réaliser le potentiel économique du Québec dans une perspective de développement durable. Et encore là, M. le Président, je dois... et j'espère que les collègues de l'opposition vont reconnaître à quel point nous avons fait d'énormes progrès.

Le quatrième axe, c'est important de se rappeler, c'était: favoriser l'autonomie et le développement des régions. Et encore là, M. le Président, on vient d'avoir un exemple, aujourd'hui, à la période des questions, avec l'intervention du ministre des Ressources naturelles, à quel point nous avons aussi insisté sur le développement des régions.

L'autre axe, c'était: soutenir l'épanouissement de la famille et favoriser la natalité, le développement social. Encore là, nous avons fait des gains importants et nous avons agi. Il était important aussi, M. le Président, de revoir le rôle et les façons de faire de l'État. Là aussi nous avons agi et à mon sens fait déjà des progrès qui sont particulièrement significatifs.

Et en dernier lieu, M. le Président, parce que c'est le propre de tout gouvernement libéral: affirmer l'identité du Québec et promouvoir ses intérêts et sa culture au Canada et dans le monde.

M. le Président, voyez-vous, ces sept axes sont les sept axes sur lesquels le gouvernement agit, et on n'est pas du tout désorganisé; nous orientons notre action réellement dans ces sept directions, je vous les répète, de manière que vous ne les oubliez pas, M. le Président: améliorer l'état de santé de la population et rendre accessibles les services sociaux et de santé de qualité; orienter l'éducation vers la réussite; réaliser le potentiel économique du Québec dans une perspective du développement durable; favoriser l'autonomie et le développement des régions; soutenir l'épanouissement de la famille et favoriser la natalité et le développement social; revoir le rôle de l'État et ses façons de faire, de l'État; et affirmer l'identité du Québec et promouvoir les intérêts et sa culture au Canada et dans le monde. M. le Président, ce sont les lignes que nous nous sommes fixées et ce sont les lignes que nous suivons actuellement. Loin d'être un gouvernement désorganisé, nous savons parfaitement dans quelle direction nous allons. Nous avons été en mesure d'établir nos priorités.

M. le Président, est-ce qu'on a déjà eu des résultats? A-t-on déjà agi? M. le Président, dans les quelques minutes qui me restent, qui sont malheureusement trop courtes compte tenu de l'importance de ce qui a été réalisé par notre gouvernement, je vais essayer de vous rappeler certaines mesures qui, dans chacun de ces axes, sont particulièrement significatives.

Je commence, M. le Président. Je reviens, rappelez-vous, premier axe, c'était: améliorer l'état de santé de la population et rendre accessibles les services sociaux et de santé de qualité. Je vais aller brièvement, M. le Président. Dès le budget de... 13 juin 2003, dans une situation qui était difficile, compte tenu de ce que nous avaient laissé nos confrères d'en face, nous avons réinjecté, nous avons réinjecté dans les budgets de la santé, 1,3 milliard de dollars, M. le Président.

n(15 h 40)n

Nous avons, l'année suivante... dans le budget de la santé, après avoir réinjecté 1,3 milliard de dollars, nous avons réinjecté encore 1 milliard de dollars. Il est important de se rappeler à quoi ça a servi. Et je vais vous citer quelques mesures, que vous connaissez bien, M. le Président, parce que je sais à quel point les questions de santé vous tiennent à coeur: 200 millions en nouvelles initiatives de services à la population; et, en 2004, je lui rappelle, 67 millions supplémentaires pour les services offerts aux personnes en perte d'autonomie; 25 millions à la consolidation des services médicaux de proximité; 25 millions additionnels pour la prévention, et vous savez à quel point la prévention est quelque chose d'important; 22 millions pour le rehaussement des services destinés aux jeunes et aux personnes suicidaires; 17 millions pour la consolidation des services de réadaptation; 5 millions pour le soutien aux personnes en déficience intellectuelle. Et je pourrais continuer comme ça, M. le Président, et je serai... vous risqueriez de vous lasser, tellement il y a eu des choses qui ont été réalisées à l'aide, à l'aide de ce réinvestissement en santé par notre gouvernement.

Important aussi de savoir que nous sommes intervenus pour soutenir les personnes malades, malades et vulnérables. Il y a eu, M. le Président, et c'est important de le rappeler et vous rappeler à quel point... je me rappellerai, la députée de Saint-Henri?Sainte-Anne, lorsqu'on était dans l'opposition, situait à quel point les personnes qui étaient malades et déficientes avaient besoin d'une intervention de l'État. Nous sommes intervenus: 24,2 millions de dollars ont été investis, dans une situation difficile sur le plan budgétaire, pour maintenir dans leur milieu de vie des personnes en perte d'autonomie.

Nous avons agi aussi pour contrer la violence conjugale, je me permettrai de vous le rappeler, parce que c'est une situation qui est un peu délicate et importante: assurer une meilleure coordination d'activités gouvernementales dans un plan qui relie les huit ministères à cet effet-là; un dépistage précoce de la violence conjugale; une meilleure protection des victimes; une campagne de sensibilisation; une amélioration de l'intervention pour les domaines psychosocial, judiciaire et correctionnel. M. le Président, là aussi nous avons agi, réorganisé pour mieux améliorer.

Vous savez, vous savez exactement à quel point... parce que le système de santé avait besoin d'une réorganisation, nous avons créé les réseaux intégrés de... les RUIS, les réseaux universitaires, dans lesquels on a vraiment partagé le territoire du Québec en association, une université de recherche avec une partie du territoire du Québec.

Nous avons été en mesure aussi, dans la Loi sur les agences de développement de réseaux locaux de services de santé, de regrouper, de regrouper hôpital, CLSC, CHSLD de manière qu'ils puissent travailler en coordination et avoir un meilleur service à la population. Parce que, de notre côté, ce qui est important, M. le Président, c'est réellement la qualité des services que nous offrons à la population.

Permettez-moi, M. le Président, aussi de rappeler que le ministère de la Santé et des Services sociaux veut aussi se rapprocher justement des citoyens, et que, déjà en utilisant les nouvelles technologies de l'information, on est en mesure de commencer à avoir les listes d'attente en temps réel sur l'Internet.

Parlons, parlons simplement, la liste... les consultations sur le renforcement de la Loi sur le tabac. Pour améliorer la santé, M. le Président, nous avons réellement, et je peux dire aujourd'hui, après deux ans, deux ans de gouvernement libéral, nous avons réellement agi pour améliorer l'état de santé de la population et rendre accessibles des services sociaux et de santé de qualité. Ça a été notre premier axe, ça a été notre priorité, nous avons agi dans cette direction-là.

Mais reprenons, reprenons les autres axes. Je vous rappellerai le deuxième axe. Parce que nous sommes un gouvernement qui est loin d'être désorganisé, qui agit réellement séquentiellement dans une stratégie d'organisation. Deuxième axe. Et ça a été, M. le Président, et vous le connaissez parfaitement, notre deuxième axe, notre deuxième priorité, c'était l'éducation, mais pas n'importe quoi dans l'éducation. C'était vraiment orienter, orienter l'éducation vers la réussite. C'est la réussite actuellement qui prime dans notre point de vue.

Alors, vous vous rappelez, M. le Président, déjà en 2003, 400 millions, 400 millions que nous avons réinjectés actuellement dans le budget de l'éducation. Je me permets de vous rappeler des programmes qui ont été mis de l'avant avec cette réinjection importante sur le plan monétaire: 10 millions pour l'aide aux devoirs; 10 millions pour l'ajout de ressources professionnelles; 5 millions pour soutenir la réussite des élèves en difficulté.

Modification du régime pédagogique ? et, vous, qui êtes un enseignant, M. le Président, vous devez être particulièrement sensible à cet effet-là ? modification du régime pédagogique de manière que nos élèves, qui sortent de nos écoles, soient mieux formés, soient meilleurs, etc. Alors, rehaussement des exigences pour l'obtention d'un diplôme d'études secondaires, notamment en ce qui a trait aux sciences et aux mathématiques. Nouvelle grille de matières plus équilibrée qui rend obligatoires les programmes d'art aux quatrième et cinquième secondaires et de nouveaux parcours de formation au secondaire. Nous avons la réussite au coeur de notre stratégie, M. le Président, et c'est ça qu'on veut monter de l'avant.

M. le Président, enseignement de l'anglais dès la première année. Dès la première année, l'enseignement de l'anglais. Et le ministre de l'Éducation a pris des engagements très clairs à cet effet-là, et nous allons pouvoir les réaliser dès l'an prochain.

Reconnaissance des services d'innovation et de transfert technologique. Ce tableau-là... M. le Président, soyez bien conscient à l'heure actuelle que la réussite, l'orientation de l'éducation vers la réussite, la réussite scolaire, c'est réellement une priorité de notre gouvernement.

Mais ce n'est pas les seules priorités de notre gouvernement. Je vous rappellerai aussi l'autre, la troisième, le troisième axe de développement. Pour un gouvernement désorganisé, vous pouvez un peu... on a agi clairement dans chacun des secteurs. Il s'agissait de réaliser le potentiel économique du Québec. Nous avons agi dès le départ. Et je me rappelle les premiers budgets où on a éliminé ce qui était probablement la taxe la plus pernicieuse actuellement, qui était la taxe sur le capital pour les petites et moyennes entreprises, une taxe où on taxait les petites et moyennes entreprises émergentes, quels que soient leurs succès. Nous avons été en mesure, M. le Président, progressivement de les éliminer.

Nous avons réellement à coeur actuellement le développement du Québec. On a, par exemple... je vais vous nommer des grands projets qui ont été soutenus actuellement par le gouvernement du Québec. Je vous en cite deux: Intrawest, c'était dans le secteur du tourisme, et à l'heure actuelle, par l'impulsion du gouvernement du Québec, on a maintenant un énorme investissement qui frise le milliard de dollars pour développer cette région du Mont-Tremblant; un octroi de garantie de prêt à Bombardier. Vous le savez, M. le Président... et là le gouvernement du Québec a agi, a agi pour faire en sorte que Bombardier puisse rester ici, à Montréal, en développant son nouvel avion.

L'expansion de la société UbiSoft, et vous voyez, M. le Président, à quel point c'est important, et je suis sûr, quand la députée de Matane va intervenir sur cette question, que nous aurons été en mesure... en région, et c'est important de bien comprendre ça, en région, M. le Président, de faire en sorte qu'on puisse développer actuellement l'imagerie informatique dans la région de Matane.

Un des leviers importants, et vous vous rappelez, M. le Président, parce qu'on a connu, nous aussi, M. Bourassa: le relancement actuellement de l'importance de l'hydroélectrique dans la stratégie de développement du Québec. Alors, M. le Président, je me permets de vous rappeler, dès que nous sommes revenus au pouvoir, une annonce d'investissement de 3,5 milliards de dollars pour la mise en disponibilité de 10 TW d'ici 2008.

On a, M. le Président, dans la stratégie de développement et de protection énergétique du Québec, été en mesure... Et c'est un élément extrêmement important. Et je vois actuellement le député de Louis-Hébert, le député de Louis-Hébert qui a été à l'origine, M. le Président, de cette réforme actuellement en orientant à l'heure actuelle le développement énergétique du Québec vers les éoliennes, vers les énergies douces, vers le développement, le maintien de la sécurité énergétique des Québécois tout en protégeant l'environnement, M. le Président.

Parce que le développement durable est aussi une priorité. Et vous rappeler à quel point le ministre de l'Environnement a déposé... est en consultation, aujourd'hui, par une loi qui est extrêmement importante, qui est une loi sur le développement, le développement durable du Québec. Alors, M. le Président, je dois dire qu'aussi, dans ce secteur-là du potentiel économique du Québec dans une perspective de développement durable, nous avons déjà rempli nos objectifs.

Mais ce n'est pas tout, M. le Président, je pourrais parler, si vous me permettez, parler des mesures pour favoriser la famille, la natalité et le développement social, des mesures qui ont été prises aussi pour soutenir l'identité du Québec, des mesures pour soutenir la famille et le développement social. Nous avons réussi, M. le Président, à signer l'entente de principe avec Ottawa sur les congés parentaux. Et, M. le Président, reconnaissez, et j'imagine qu'ils vont le reconnaître quand même, que, dans ce secteur-là, nous avons rempli notre mandat.

n(15 h 50)n

Dans ce qui touchait les questions ? et le temps me manque, je comprends bien, le temps me manque... je voudrais quand même dire un mot, M. le Président, à l'heure actuelle sur la réforme du rôle de l'État. Nous sommes actuellement, M. le Président, à l'orée d'une modification importante. J'ai personnellement la responsabilité actuellement du développement du gouvernement en ligne, et nous sommes en train complètement de changer la philosophie des services qui sont donnés par le gouvernement envers nos concitoyens en créant cette approche, en utilisant les nouvelles technologies de l'informatique, d'être en mesure de donner en ligne la majeure partie des services, non pas en fonction des principes, et des volontés, et des desiderata des fonctionnaires, mais réellement orientés vers les besoins, les besoins fondamentaux de nos concitoyens.

Alors, M. le Président, M. le Président, et, vous comprenez bien, le temps me manque à l'heure actuelle, je pourrais continuer à prendre n'importe qui, ici, et vous ressortir... Dans chacune des grandes lignes, dans chacune de nos grandes lignes de développement, nos réalisations, au bout de deux ans de mandat, sont déjà énormes. Alors, M. le Président, est-il plus ridicule... Y a-t-il... Si le ridicule ne tue pas, comment peut-on oser, si le ridicule ne tue pas, comment peut-on oser présenter une motion où on veut condamner le gouvernement pour son improvisation? Improvisation, vous avez bien compris, M. le Président, et je crois vous l'avoir démontré, improvisation qui est complètement fausse, puisque, depuis le début, nous avions nos sept axes de développement et nous suivons considérablement nos sept axes de développement. Est-il utile, M. le Président, de vous rappeler quels sont nos sept axes de développement? Je vais me permettre de vous le rappeler parce que c'est important de le savoir.

Nous avions, comme axes de développement: améliorer la santé de la population et rendre accessibles les services sociaux et de santé de qualité ? je dois dire qu'aujourd'hui mandat réalisé; orienter l'éducation vers la réussite ? mandat réalisé; réaliser le potentiel économique du Québec dans une perspective de développement durable ? mandat réalisé; soutenir l'épanouissement de la famille et favoriser la natalité et le développement social ? mandat réalisé; revoir le rôle et les façons de faire de l'État ? mandat réalisé; favoriser l'autonomie et le développement des régions ? mandat réalisé; affirmer l'identité du Québec et promouvoir ses intérêts et sa culture au Canada et dans le monde ? mandat réalisé.

Alors, M. le Président, devant cette accumulation de faits, cette accumulation de faits, comment peut-on oser, oser présenter une motion dans laquelle on nous condamnerait pour son improvisation, alors qu'on suit exactement notre plan de match, pour notre improvisation et notre état de désorganisation généralisé? M. le Président, nous savons où nous allons, nous avons un plan de match, nous réalisons notre plan de match. Et nous allons, M. le Président, vous dire qu'au terme de notre mandat notre plan de match sera complètement réalisé. Je vous remercie, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Cusano): Merci, M. le député de Verdun et ministre du Gouvernement en ligne.

À ce moment-ci, avant de reconnaître le prochain intervenant, j'aimerais vous informer que la présidence a reçu deux demandes à la tenue de débats de fin de séance pour aujourd'hui, la première demande sur une question adressée par Mme la députée de Matapédia au ministre des Ressources naturelles et de la Faune concernant le plan d'aide du gouvernement pour les régions du Québec à la suite de la baisse de possibilité forestière de 20 %; la deuxième demande sur une question adressée par le député de Berthier au premier ministre concernant sa vision sur l'avenir de la jeunesse étudiante.

Alors, maintenant, je suis prêt à entendre la prochaine intervenante. Et je vous indique que les députés indépendants ont encore de disponible une période de 20 minutes et que, du côté de l'opposition, vous avez encore 41 minutes à votre disponibilité. Alors, Mme la députée de Lotbinière.

Mme Sylvie Roy

Mme Roy: Merci, M. le Président. Permettez-moi, avant de commencer mon intervention, de saluer mon fils, qui est dans les gradins, Michel. Pour la première fois, il vient voir sa mère. Bonjour.

Et il me fait plaisir, au nom de l'Action démocratique, de prendre la parole, aujourd'hui, et d'appuyer cette motion. Comme l'a fait le député et ministre qui parlait précédemment, j'ai divisé mon intervention en thèmes, deux thèmes assez révélateurs: les idées du gouvernement et les actions, la tête et les bras.

Au niveau des idées, on va retourner dans le temps et se retrouver en période électorale. Le slogan, c'était Nous sommes prêts. Force est de conclure que ce slogan-là ne sera plus utilisable pour bien des années encore, au Québec, parce qu'il est devenu une risée. Nous sommes prêts et nous avons un cadre financier à l'épreuve de tout, un cadre financier qui prévoyait une croissance impossible de 7 %, une croissance de l'économie, qui prévoyait des entrées d'argent impossibles à livrer, selon ce qu'on voit maintenant, des entrées d'argent qui venaient d'Ottawa, un cadre financier qu'on disait à l'épreuve de tout. Le lendemain de l'élection, trois, quatre jours après, surprise! personne au gouvernement libéral n'avait vu le trou dans les finances. Tous les analystes financiers de notre côté, nous l'avions vu. Mais, surprise! le rapport Breton: Il y a un trou dans les finances. Personne n'était dupe de ce mauvais coup de théâtre, M. le Président, personne n'était dupe de cette manoeuvre pour essayer d'esquisser les promesses qui avaient été faites au niveau de leur campagne électorale.

L'idée suivante, après le rapport Breton, c'est la réingénierie de l'État. On s'est fait dire que ce n'était pas un mot, on n'a pas vraiment su... On a parlé de sept grands travaux. On n'a jamais eu de suivi à ce niveau-là. On a changé d'idée, c'est devenu la modernisation de l'État.

Qu'est-ce que la modernisation de l'État sera? On ne le sait pas encore, M. le Président, parce qu'après ce moment-là on a commencé les consultations: le forum des citoyens, le Forum des générations, le forum sur l'avenir des cégeps, le Symposium sur l'utilisation des médicaments, et, maintenant, nous sommes... on a eu aussi la consultation au niveau des CRE, puis, maintenant, le développement durable.

Le forum des citoyens, M. le Président, ressemblait beaucoup plus à une vaste entreprise de séduction. Le gouvernement, déjà à cette époque-là, sentait que le tapis lui glissait sous les pieds et a entrepris de rencontrer les citoyens pour essayer de vendre sa salade, ce qui n'a pas fonctionné.

On a essayé avec le Forum des générations. Ce qui en découle encore? On ne le sait pas, c'est un comité qui va venir nous dire qu'est-ce qu'on... où le gouvernement va s'en aller, le gouvernement qui disait qu'il était prêt.

L'avenir des cégeps. Ah! celui-là, j'y étais, M. le Président. La seule chose qui avait été préparée, c'était le discours du ministre qui avait été préparé bien avant le forum pour venir dire ce que les intervenants allaient dire. Alors, tout le monde était contre, tout le monde disait: Ne fermez pas nos cégeps, et puis le discours du ministre: Nous ne fermerons pas les cégeps. Il a allumé un feu de paille. Il aurait pu aller... laisser les choses ou consulter vraiment, mais il a allumé un feu de paille, tout le monde s'est mobilisé: Ne fermez pas les cégeps.

Donc, après ça, on a décidé de parler des frais universitaires. Tout le monde est venu discuter, en commission, des frais universitaires. Qu'est-ce qui arrive? C'est les prêts et bourses. On va sur les prêts et bourses. On coupe les prêts... on coupe les bourses, ça devient des prêts: 103 millions aux étudiants. Mobilisation des étudiants, M. le Président. Toutes ces consultations-là, quand ils ont donné quelque chose, ils ont donné des décisions qui étaient à côté des forums, à côté des consultations.

Revenons-en aux actions. On va encore commencer au début: la crise à Kanesatake, le gouvernement qui négocie avec des criminels contre... qui évincent un élu; le Suroît, on fait l'apologie de l'énergie thermique pour venir dire, après, qu'on n'en veut plus. On fait l'apologie des... on ne parle pas d'électricité, on dit que l'électricité va rester chez nous, pour dire, après, en conseil ou en congrès: L'électricité, ça va devenir la première priorité et on va l'exporter.

Les tarifs, M. le Président, qui ne cessent d'augmenter. Les frais de garde. Chacun des candidats et candidates libérales se sont promenés dans les comtés avec les programmes du Parti libéral, en disant: Élisez-nous, les garderies vont demeurer à 5 $. Et, par la suite, on dit: Bien, les garderies, il faut qu'elles montent à 7 $, c'est bien évident, le système ne supporte pas les frais. Mais, écoutez, chacun des candidats et des candidates a passé dans les maisons. Dans mon comté, il y a beaucoup de familles. Ils les ont écoutés, M. le Président, puis, après, bien: Non, c'est bien évident, c'est bien évident que ça ne pouvait pas rester à 5 $. Je ne pense pas qu'on puisse ne pas parler ici d'improvisation.

Les écoles juives. Je pense que je n'ai pas besoin de vous en expliquer beaucoup là-dessus. Tout le monde conçoit que ça a été une très mauvaise décision et qu'après s'être fait sermonner par son Conseil des ministres M. le premier ministre a dû reculer. Les producteurs agricoles, M. le Président. À la veille du congrès de l'UPA, tout était réglé: ils achetaient Colbex, on leur réservait un prix à la livre. Maintenant, à la dernière question des périodes des questions ? la première et la dernière question que le ministre de l'Agriculture a eue: ça n'existe plus; il n'y en a plus, d'implication du gouvernement là-dedans. Vous devriez voir la tête des producteurs agricoles quand je leur dis que ça a été la réponse, ils n'en reviennent pas. Tout le monde a compris que le gouvernement était là pour supporter les producteurs agricoles, puis maintenant ils disent que, non, ils n'ont rien à voir là-dedans, que c'est une entente entre l'UPA puis l'abattoir. Je me demande ce que la ministre faisait, dans cette annonce-là à l'UPA, puis je me demande ce qu'elle faisait aussi assise à la table des négociations, M. le Président.

n(16 heures)n

La réforme de l'aide sociale. J'y étais à la CAS, si vous aviez vu l'opposition qu'on avait, la levée de boucliers tant c'est... Maintenant, on voit bien que cette réforme-là, celle-là, on n'a pas eu de recul, on a tout laissé ça sur la glace et on ne continue pas parce que c'était encore une mauvaise idée. Ils n'étaient pas prêts encore.

Les étudiants. Ils sont tous ici, dehors, M. le Président, pour une manifestation historique.

Le développement durable. La dernière loi, tout le milieu s'était concerté pour décider comment il gérait le territoire agricole avec les municipalités. Toutes les MRC s'étaient assises avec leurs comités de consultation agricole, ils avaient pris des mesures. On a balayé ça; on a envoyé une loi sous le bâillon. Tout le monde l'a dans les dents. Personne n'est capable de travailler avec ça, M. le Président.

Quand on prend toutes les idées, toutes les actions, on a un résumé, là, une combinaison, là, et puis je pense que l'exemple le plus frappant de la combinaison de ces mauvaises idées là et de ces mauvaises actions là, c'est lorsqu'on a décidé de déposer les crédits en état d'urgence. À ce que je sache, M. le Président, la planète n'est pas bousculée, on n'est pas au début d'un mandat ou à la fin d'un mandat, on est en plein milieu et puis on est obligé de constater qu'il y a une urgence. Quelle urgence, M. le Président? Comment on peut plaider l'urgence, ici? Je pense que la seule urgence est due à l'incompétence. Il n'y en a pas d'autre. L'urgence, c'est que ce gouvernement-là n'est pas capable de gérer, n'arrivait pas à déposer ses crédits, et il a dû demander une séance extraordinaire en plein milieu, en plein milieu de la session, je vous le répète.

Alors, M. le Président, force est de constater, avec une rétrospective, qu'on ne s'en va nulle part, que ça vague, que ça recule, que ça part. On aurait pu aussi dire: Bien, écoutez, le train s'en va, il n'y a pas de conducteur, l'avion est là, il n'y a pas de pilote à bord. Mais c'est pire que ça, on n'arrête pas de créer des problèmes, on n'arrête pas d'ouvrir des dossiers qui font comme des explosions, qui amènent tout le monde à se braquer contre le gouvernement et qui amènent tout le monde à se révolter aussi. On le voit par les puissantes manifestations qu'on a eues. Il y a des employés ici, M. le Président, qui sont depuis des années et qui m'ont dit ne jamais avoir vu autant de barricades aussi longtemps en face de l'Assemblée nationale. Je pense que ça, c'est le jugement de la population, puis c'est le meilleur jugement qu'on peut avoir, celui de la population. Et, si ces personnes-là étaient ici, certainement qu'elles appuieraient cette motion, M. le Président, et c'est la raison pour laquelle l'Action démocratique l'appuie aussi.

Le Vice-Président (M. Cusano): Merci, Mme la députée de Lotbinière. Alors, je suis prêt maintenant à reconnaître le député des Îles-de-la-Madeleine, en lui rappelant que votre formation politique dispose d'un temps maximal de 33... excusez, de 41 minutes.

M. Maxime Arseneau

M. Arseneau: Merci beaucoup, M. le Président. M. le Président, il est extrêmement important pour moi, à ce moment-ci, de pouvoir prendre la parole sur cette importante motion qui demande: «Que l'Assemblée nationale condamne le gouvernement libéral...

Le Vice-Président (M. Cusano): Un instant, M. le député. Le chronomètre, s'il vous plaît.

M. Arseneau: ...pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé», M. le Président.

Il y a quelques instants, on entendait la députée de Lotbinière qui a fait une démonstration, M. le Président, que je qualifierais d'implacable quant à l'état de désorganisation et de recul et... dans le fond un gouvernement qui ne sait pas du tout où il va. Et j'écoutais aussi, M. le Président, le député de Verdun, le ministre du Gouvernement en ligne, et, lorsqu'il a parlé que le ridicule pouvait tuer, j'ai craint un moment qu'il aurait pu avoir un malaise, parce que vraiment, comme avocat, je l'ai trouvé excellent, mais, sur le fond, M. le Président, je ne pense pas qu'il ait convaincu grand monde. Et, moi, je veux prendre quelques instants seulement pour parler du dossier agricole. Et je pense qu'il était impératif aussi que la voix des agriculteurs, des agricultrices du Québec soit entendue dans cette Assemblée, pour supporter cette motion très pertinente du chef de l'opposition.

Alors, je veux tout d'abord, M. le Président, parler de la question de la vache folle et la question bien sûr du 0,42 $ la livre pour la vache de réforme. Dans ce dossier-là, M. le Président, on sait que c'est une crise majeure qui a frappé l'agriculture au Québec. Et, pendant donc un bout de temps, les agriculteurs, les agricultrices ont acheminé des revendications auprès de la ministre de l'Agriculture de l'époque pour avoir des programmes adéquats pour couvrir les réalités québécoises non couvertes par les programmes pancanadiens en ce qui concerne le soutien à nos agriculteurs, nos agricultrices.

Pendant longtemps, de l'autre côté, on a plaidé dans le vide pour un prix plancher pancanadien, probablement parce que la ministre ou le gouvernement n'avaient pas une très bonne connaissance des réalités agricoles canadiennes, ce qui faisait en sorte que c'était à peu près certain que jamais on n'aurait eu un prix plancher pancanadien. Nous, pendant ce temps-là, nous avons revendiqué, avec le souhait des agriculteurs, des agricultrices, une loi spéciale qui aurait décrété un prix plancher de 0,42 $ payé aux agriculteurs. Le gouvernement a jonglé avec l'idée, mais il a préféré finalement penser pomper un 19 millions additionnels, ce qui n'est pas encore fait.

Donc, dans le dossier de la vache folle, M. le Président, le gouvernement a littéralement échoué. Il a promis, je dirais, plus vite que son ombre, engagé le fédéral sans son consentement, et tout cela sur un simple coup de fil de 90 secondes à l'organisateur en chef du Parti libéral du Canada au Québec, Jean Lapierre. C'est là-dessus que la ministre a engagé le fédéral, et son gouvernement, et son premier ministre, à la veille d'un rendez-vous extrêmement important pour le ministre de l'Agriculture, à savoir le congrès de l'UPA en décembre. Mais, à ce moment-là, M. le Président, c'était oui, oui, oui, il y a un engagement qui est pris, les producteurs vont atteindre et vont obtenir le prix plancher de 0,42 $. Ça a été dit devant plus de 1 000 délégués au congrès. L'ancienne ministre de l'Agriculture se disait appuyée par son premier ministre, et c'était clair.

M. le Président, que s'est-il passé un mois plus tard? La ministre n'était plus autant convaincue. L'aide du gouvernement était maintenant conditionnelle à la participation du fédéral, conditionnelle à ce que l'abattoir soit acheté par les producteurs. En clair, M. le Président, dans le dossier de la vache folle, les producteurs et les productrices ont été floués. Ils écopent du travail brouillon de ce gouvernement, et voilà à tout le moins un dossier, M. le Président, de façon très nette, où la motion de censure présentée par le chef de l'opposition officielle se justifie pleinement.

Rapidement, M. le Président, je voulais aussi parler des OGM. Les OGM, un dossier extrêmement préoccupant pour la population qui souhaite avoir plus d'information. On sait que c'est un sujet extrêmement compliqué, où il y a des éléments scientifiques, des éléments aussi d'information très importants que souhaite la population, donc pas un sujet à prendre à la légère.

En campagne électorale, M. le Président, le Parti libéral avait promis, promis un engagement formel à la population québécoise. Je me souviens très bien, puisque toutes les formations politiques ont rencontré l'UPA à Montréal. Et, dans les engagements, il a été très clair, et dans les documents du Parti libéral aussi, que l'étiquetage obligatoire des OGM était une promesse. Ça allait venir très rapidement. Très rapidement, il allait aller de l'avant. Le député d'Argenteuil, M. le Président, le député d'Argenteuil, à côté de son chef, déclarait solennellement que le Québec peut agir seul, que le Québec allait agir seul, sans le fédéral. Tant pis si le fédéral ne suivait pas. Voilà l'engagement des libéraux pendant la campagne électorale.

Or, que s'est-il passé dans ce dossier, M. le Président? L'automne dernier, le gouvernement reculait sur son engagement. En fait, M. le Président, je pense qu'il ne reculait pas tout à fait. En tout cas, il diluait son engagement en disant: Il faut le faire dans le cadre canadien. Ce n'est pas ce qu'avait dit le député d'Argenteuil, là. Là aussi, on peut parler d'un élément flou, floué. Mais, M. le Président, le député d'Argenteuil avait raison, le Québec a le pouvoir d'agir seul. Mais le gouvernement libéral a plutôt choisi de se placer à la remorque du fédéral. Il abdique ses responsabilités.

Et je dirais que même certains députés du caucus libéral, qui devraient voter à cause de cela en faveur de la motion présentée par le chef de l'opposition officielle, reprochent à leur gouvernement de manquer de leadership. On ne nommera pas personne, là, M. le Président, mais je pourrais certainement en trouver qui reprochent à leur gouvernement de manquer de leadership afin d'en arriver à une politique d'étiquetage obligatoire des OGM. Là-dessus, M. le Président, là aussi on peut dire «désorganisation», on peut dire bien sûr que ce gouvernement ne sait pas où il va, ne sait pas où il veut aller. Alors donc, M. le Président, deuxième élément d'improvisation et de désorganisation.

n(16 h 10)n

Je voudrais, M. le Président, parler rapidement d'un sujet très, très important pour les agriculteurs et les agricultrices du Québec. Il s'agit du moratoire sur la production porcine dans toutes les régions du Québec où cette production est un moteur très important, créateur d'emplois. C'est aussi une réalité qui fait en sorte que ça équilibre toutes les productions agricoles du Québec.

En principe, M. le Président, théoriquement, le moratoire devait être levé le 15 décembre dernier. Ça devait se faire simultanément avec les orientations gouvernementales qui sont très importantes, qui nous viennent du ministère des Affaires municipales, et, sans ces orientations gouvernementales, rien ne bouge dans le secteur... dans la production porcine. Donc, trois mois après ce 15 décembre, ces orientations ne sont toujours pas connues. Donc, techniquement, le moratoire sur la production porcine est encore bien campé, bien en place.

Qu'a fait le gouvernement pendant ce temps-là? Est-ce qu'il a respecté son engagement de lever le moratoire le 15 de décembre? Nous recevons continuellement des appels des producteurs et productrices, dans toutes les régions du Québec, qui demandent: Est-ce que le gouvernement sait où il s'en va avec la filière porcine? M. le Président, je dois répondre à ces gens qui nous questionnent: Malheureusement, nous n'en avons pas la moindre idée. Je ne pense pas que le gouvernement sache où il s'en va avec la production porcine. Tout ce que je peux affirmer cependant, c'est que le gouvernement en place n'a rien fait, depuis deux ans, pour améliorer l'acceptabilité sociale de cette production importante pour le Québec, et la commission d'enquête du BAPE sur la production porcine nous a démontré que c'est l'acceptabilité sociale qui est en cause plus que les problématiques ou que les réalités attribuées normalement à cette production. Moi, je dis: Dans ce dossier, ce que nous savons, c'est que le gouvernement a pelleté ça dans la cour des municipalités.

Programme de remboursement de taxes, M. le Président, quatrième élément, engagement formel de la ministre au congrès de l'UPA. Jusqu'à maintenant, zéro. Elle devait, elle s'était engagée à ajouter des montants d'argent dans ce programme. Ça demandait des modifications législatives qu'elle devait placer avant le 1er janvier pour que ce soit applicable en 2005. Zéro, M. le Président, zéro comme engagement, zéro comme réalisation. Improvisation.

Et j'ai questionné le ministre il n'y a pas longtemps, lors des engagements financiers. Ça a été une danse. Je connais bien le ministre de l'Agriculture, et il a habilement navigué dans le flou, navigué, M. le Président, dans le flou, mais on n'a pas avancé beaucoup.

M. le Président, pour toutes ces raisons, pour ces réalités en ce qui concerne l'agriculture, il faut absolument que les libéraux votent avec nous pour faire en sorte de faire adopter cette motion de censure qui traduit très bien la réalité de ce gouvernement. Merci beaucoup, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Cusano): Merci beaucoup, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. À ce moment-ci, je reconnais le prochain intervenant... intervenante, la députée de Soulanges et whip adjointe du gouvernement.

Mme Lucie Charlebois

Mme Charlebois: Merci, M. le Président. Normalement, je commence mes interventions en disant que je suis heureuse d'intervenir aujourd'hui. Je dois vous dire que je ne suis pas particulièrement heureuse mais je tenais à le faire parce qu'à la lecture de la motion qui disait: «Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé», je me suis dit qu'il était important que je vienne faire le point, M. le Président.

Alors, le discours des députés de l'opposition, de l'opposition officielle particulièrement et de leur chef, je m'excuse, M. le Président, mais je suis obligée de vous dire que ça ne tient pas vraiment la route. Les citoyennes et les citoyens du Québec vont être en mesure de faire ce constat-là par eux-mêmes. Et je vous rappelle que, depuis qu'on est élus, je ne sais pas s'il y a un nouveau dictionnaire qui a été inventé ou s'il y a des pages particulières, mais les mots que j'entends dans la bouche du chef de l'opposition officielle, qui a déjà été premier ministre, moi, ça me dépasse un peu: démolition, gâchis, improvisation, désorganisation, catastrophe, puis c'est ce que j'entends, depuis hier, et je vous dirai, là, qu'il ne faudrait quand même pas exagérer. Je vais vous donner les raisons.

Je me souviens aussi d'avoir entendu la journée même de l'élection... Il y a eu un film qui a été tourné, vous vous souvenez, pendant toute la campagne. Et, la dernière journée, la députée de Taillon a fait une citation dans la fin du film, là ? on l'a vu quelques mois après ? qui disait: On va leur faire... Là, je ne vous dirai pas quoi, M. le Président, parce que c'est antiparlementaire. Ça fait que je vais laisser ça aux citoyennes et aux citoyens du Québec de porter jugement. Quand elle l'a cité, c'est probablement ce qu'ils ont l'intention de faire puis c'est ce qu'ils essaient de faire. Mais on ne s'en fait pas parce que ça fait deux ans qu'on est élus, il reste deux ans, puis les citoyennes puis les citoyens du Québec, ils sont capables de jugement.

J'espère que mon intervention d'aujourd'hui va leur amener un peu de positif dans leur vie parce qu'il semblerait que le négatif est prédominant de l'autre côté de la Chambre. Je peux comprendre parce que la dernière année de leur mandat a dû être difficile, parce qu'il fallait qu'ils expliquent aux citoyens et aux citoyennes du Québec qu'est-ce qu'ils avaient fait pendant neuf ans, eux. Je comprends que ça les dérange qu'on fasse mieux. Je comprends que le chef de l'opposition voudrait qu'on arrête de travailler comme on travaille. Je comprends aussi que leurs discours alarmistes, c'est dans le but d'alimenter une certaine clientèle. Je comprends tout ça. Je comprends qu'ils ont un travail à faire, dans l'opposition.

Je suis certaine que les gens de l'opposition officielle auraient aimé avoir juste le quart de notre courage, M. le Président, parce que de ce côté-ci, on...

Des voix: ...

Mme Charlebois: J'entendais, hier, le député de Gaspé qui, tout comme d'autres de ses collègues, voulait savoir quand est-ce qu'on allait arrêter de parler de leur passage au gouvernement... bien, plutôt de leur gâchis, là, comme dirait le chef de l'opposition officielle, mais je vais vous répondre à ça, M. le Président, et je compte en parler toute la durée du mandat et aussi longtemps que ce sera nécessaire. Il faut que les Québécois se souviennent, M. le Président, dans quel état ils ont laissé les finances publiques, dans quel état ils ont laissé notre système de santé, dans quel état ils ont laissé notre forêt, dans quel état ils ont laissé tout l'appareil, ce n'est pas compliqué. La première raison pourquoi on en parle, c'est parce que les citoyens et les citoyennes doivent être en mesure de comparer ce qu'ils ont fait puis ce qu'on fait.

J'entends aussi, souvent, le chef de l'opposition parler de gâchis. Alors, j'aimerais bien savoir: Si lui qualifie notre travail de gâchis, comment il peut qualifier ce qu'ils ont fait pendant neuf ans? Ça, je n'ai pas d'idée.

J'ai aussi entendu de leurs députés dire qu'on était à regarder dans le rétroviseur. Non, non, ce n'est pas le rétroviseur, c'est que les citoyennes et les citoyens du Québec, la population en entier doit comprendre c'est quoi, un gouvernement responsable, c'est quoi qu'eux autres nous ont livré. Je vais vous en donner des exemples, puis je ne ferai pas toute ma présentation là-dessus, mais il est important que les citoyens puissent comparer.

Exemples. On va commencer par la Caisse de dépôt. Au cours des années 2001-2002, la Caisse de dépôt et placement a réalisé des pertes ? M. le Président, écoutez ça, là: 13,2 milliards de dollars. Ça, on appelle ça de la mauvaise performance, à mon avis. Depuis notre arrivée, en 2003, Caisse de dépôt, bénéfice de 11,5 milliards.

SGF, M. le Président, Société générale de financement, perte de 771 millions: 511 en 2003, 172 en 2002; et, nous, premier semestre de 2004, bénéfice net de 9 millions, M. le Président.

Métro de Laval. Est-ce que j'ai besoin de rappeler le métro de Laval? On a oublié des distances... Oui? Bien, je vais le rappeler. Des dépassements de coûts de 800 millions, M. le Président, puis même au-delà. Ça a-tu du bon sens? Puis là ils ont osé dire, ce matin, que depuis qu'on est au gouvernement il y a des dépassements de coûts. C'est absolument faux, ça vient de leur gestion. Oublier des distances dans le métro de Laval, il faut le faire.

Gaspésia. Je vais laisser mes collègues qui vont venir tantôt en parler, mais encore une erreur monumentale, des décisions prises de travers. On nous qualifie, nous autres, d'improvisation. Aïe!

GIRES. Est-ce que j'ai besoin de parler de GIRES, un autre monstre?

Des voix: Oui.

n(16 h 20)n

Mme Charlebois: Oui? Bon, O.K. Si on avait mis en application... il a été initialement estimé, pour les coûts de GIRES, 80 millions en 1999, M. le Président, réévalué en 2000, 275 millions ? pas beaucoup de plus, non, hein? ? réévalués en 2003, 375 millions, M. le Président. On est parti de 80 millions. Puis là j'exclus les coûts d'implantation, parce que les coûts d'implantation étaient de 1 milliard. On a arrêté ça, nous autres, M. le Président.

Système de santé. Est-ce que j'ai besoin de vous dire dans quel état était le système de santé à notre arrivée?

Des voix: ...

Mme Charlebois: Système de santé. On a eu des mises à la retraite sous leur règne: 1 500 médecins, 4 000 infirmières. On manque de ressources. La population vieillit. En même temps, pour s'assurer de tout défaire complètement, on ferme les admissions dans les universités. Ça, c'est une chose. En plus des compressions budgétaires dans le système de santé ? puis on sait que les demandes étaient de plus en plus fortes...

Une voix: ...

Mme Charlebois: Eh oui, on a fermé des places en CHSLD, vous avez absolument raison, cher collègue. Je dois vous dire, là, qu'en termes de nous parler d'improvisation et de désorganisation, ils sont culottés pas à peu près, M. le Président. Nous, ce qu'on a fait depuis qu'on est là, c'est de ramener la machine, c'est de remettre les finances publiques, le système de santé sur une voie qui va se rétablir. Et je les invite à relire notre plan d'action, parce qu'ils passent leur temps à dire qu'on n'a pas de direction. Je les ai vu timidement, en période de questions, présenter notre plan d'action, M. le Président. Bien, moi, je le montre haut et fier. On l'a déposé en septembre 2002, six mois avant l'élection. Tous les petits signets que vous voyez ici, M. le Président, là, ce n'est pas le fruit du hasard, ça, là. Ça, là, c'est des lois, c'est des gestes qui se sont déjà matérialisés, et on nous dit qu'on n'a pas de plan d'action. Bien, je vais les inviter à relire, parce que c'est une bonne chose qu'ils en prennent connaissance.

En santé, à la page 10 de notre plan d'action, on dit: C'est en réunissant les établissements sous un seul réseau qu'on veut réorganiser, nous, la santé. Ça, c'était la loi n° 25, M. le Président. Elle a été votée en décembre 2003; elle est en train de se mettre en application. Qu'ils ne nous disent pas que ce n'est pas fait, c'est fait. C'est un de nos engagements.

Je peux vous parler des investissements qu'on avait promis en santé. On a un cadre financier à la fin, hein? On a aussi, à la page... si je ne m'abuse, à la page 12, on a parlé de 6,3... 23 milliards sur six ans. Si on sait compter, là, un calcul rapide, ça donne 1 milliard et quelques par année. Bien, depuis qu'on est élus, ça va faire deux ans en avril, M. le Président, on en a mis plus que ce à quoi on s'était engagés à faire, on est rendus à 2,2 milliards.

Un autre engagement... Bien, je vais vous avouer, chers collègues, ça m'exaspère d'entendre des affaires comme j'ai entendues depuis deux jours. J'ai, à la page 11, un autre signet qui parle de recentrer le travail de chaque personne sur les services aux patients. «Nous allons réorganiser le travail, en réduisant ? ça, c'est écrit, là, à la page 11, cinquième item ? en réduisant le nombre d'unités d'accréditation et en centrant le travail de chaque personne sur les services aux patients.» Parce que vous remarquerez que, depuis qu'on est là, nous autres, on ne parle pas juste de structures, on parle des patients. C'est à eux autres qu'on a besoin de rendre les services. Bien, M. le Président, ça, c'est la loi n° 30 qui a été votée en décembre 2003.

Des voix: ...

Mme Charlebois: Attendez un peu, j'en ai tellement à vous dire que je vais être obligée d'en manquer. Page 16, notre deuxième priorité... Bien, je vais finir avec la santé. Dans nos investissements, nous, on a non seulement investi 2,2 milliards, mais c'est de l'argent récurrent pour la plupart. On a investi pour les personnes présentant une déficience ou un trouble envahissant de développement ? parce qu'ils avaient été oubliés, eux autres, par l'ancien gouvernement ? un total de 33 millions: 5 millions pour les personnes en déficience intellectuelle et 28 millions pour les personnes présentant un trouble envahissant de développement.

Les listes d'attente. Ils auront beau dire ce qu'ils voudront, là, mais ça s'est amélioré et de beaucoup, parce que ça se détériorait continuellement sous leur règne. On a mis 60 millions là-dedans.

Les personnes vulnérables. Service en santé mentale, aide aux femmes victimes de violence et service aux jeunes en difficulté: 31 millions, 15 millions et 22 millions. C'est des engagements qu'on avait pris, ça, M. le Président.

Je vais vous parler aussi ? attendez un peu, là, je suis tellement emballée que ça va vite ? au niveau des réductions d'unités d'accréditation. Je veux juste vous rappeler puis expliquer à la population ça fait quoi, les réductions d'unités d'accréditation. Parce qu'on a beau dire: On a réduit le nombre d'unités d'accréditation, à terme, ça va donner 46 millions, qui étaient consacrés là, en termes de nombre d'unités d'accréditation. Bien, cet argent-là, on ne la remet pas dans les coffres du gouvernement, on la remet en services directs aux patients parce que, pour le ministre, c'est les patients qui sont importants.

En termes de listes d'attente, parlons des chirurgies, tiens. On va expliquer ça. C'est sûr, M. le Président, qu'on ne prétend pas avoir tout réglé en santé, hein? On n'a pas cette prétention-là. Mais ce que je peux vous dire, c'est que la tendance est renversée, par exemple. Les opérations: les chirurgies de la cataracte, il y a une diminution de 20,6 % des listes d'attente; genoux, 13,1 % des listes d'attente; chirurgies avec hospitalisation, réduction de 6,7 % des listes d'attente; la hanche, 11,7 % de réduction des listes d'attente. Je vais vous épargner tout le détail, là. Ce que je peux vous dire, c'est que, pris globalement, les résultats, là, ça correspond à une diminution globale de 4,6 % comparée à 31 mars 2003, M. le Président. Je pense que ce n'est pas rien.

Parlons donc de notre deuxième priorité, qui était l'éducation. Je les invite à toujours me suivre, là, dans notre merveilleux plan d'action livré en septembre 2002. Quand on dit: Désorganisation, pas de plan, là, je vais les ramener à l'ordre là-dessus. Encadrement de... On va commencer par parler des investissements. Alors qu'eux faisaient des coupures de 11,8 milliards, nous, en deux ans, deux ans, même pas un mandat, M. le Président: 709 millions d'injection d'argent, puis ça crie. Page 16, M. le Président, de notre super plan d'action, on parle d'encadrement et d'aide aux devoirs: 10 millions ont été dévolus par notre gouvernement à cette fin; augmenter le nombre d'heures d'enseignement de 23,5 heures à 25. Ça commence en septembre 2006, M. le Président. Page 17 ? je dis les pages parce que j'ai peur qu'ils oublient d'aller lire: maîtriser le français et enseigner l'anglais dès la première année, bien, ça commence en septembre 2006. Puis je leur rappelle que, quand les citoyens ont voté en 2003, beaucoup étaient favorables à cette mesure-là. Ils sont déconnectés, eux autres. Ils nous accusent d'être déconnectés, c'est eux qui sont déconnectés. Nous, on fait confiance aux enfants du Québec puis on ne sous-estime pas leurs capacités d'apprendre. Développer la formation professionnelle et technique. Bien, encore là, on a investi dans ça, M. le Président, puis on en fait la promotion. Et je pourrais vous en relater encore. C'est sûr qu'on n'a pas fini, là, je vous le rappelle.

Parlons donc un peu des autres engagements puis, comme je vous dis, je ne pourrai pas faire le tour de tout, M. le Président, parce que ça va prendre trop de temps. Partenariat public-privé. Bien, au lieu de laisser chacun des ministères développer de l'expertise à tout vent, nous, on a créé l'Agence de partenariat public-privé, où il va y avoir une expertise qui va servir à tous les ministères. Ça, ça s'appelle être responsable, M. le Président.

Une voix: ...

Mme Charlebois: Efficace, surtout, oui. À la page... puis ça, c'est à la page 24, hein, de nos engagements.

Page 26. Tous les contribuables vont bénéficier d'un allégement fiscal. Et ça dit: «La révision de la fiscalité et la réduction de l'impôt [...] des particuliers privilégieront les familles à faible et à moyen revenus avec enfants à charge.» Bien ça, M. le Président, là, ça s'appelle prime de Soutien aux enfants. O.K. C'est 500 millions. Après ça, on a mis Prime au travail parce qu'on dit: «...révision majeure des programmes de soutien aux travailleurs à faible revenu parmi lesquels se retrouvent beaucoup de mères monoparentales.» Ça, c'est Prime au travail. 220 millions. C'est important de le relater, M. le Président, parce que ça, on a oublié ça. Depuis le mois de décembre, on poste des chèques, là. Eux autres, ils ne pensent plus à ça, ils n'en parlent plus. Puis, la semaine prochaine, on en a un nouveau, imaginez-vous.

n(16 h 30)n

Pour nous autres, là, les familles, c'était plus que des services de garde qu'ils avaient besoin. Oui, on les a augmentés de 2 $, les services de garde. Mais, au lieu d'en faire des services de garde pour une clientèle particulière à 5 $, puis les autres qui sont moins fins, eux autres paient 35 $ par jour, bien, nous autres, on s'est dit que les Québécois avaient le droit de tous payer 5 $ par jour. C'est pour ça qu'on les a augmentés à 7 $.

Une voix: ...

Mme Charlebois: Pardon? Si vous voulez la parole, prenez-la, monsieur.

On a parlé, à la page 30, de pouvoirs aux citoyens des régions. Bien ça, M. le Président, c'est la Conférence régionale des élus, une autre loi qu'on a votée, en septembre 2003. Page 31, on parle, là-dedans, de développer les infrastructures. Bien, les infrastructures routières, M. le Président, là, je vous annonce que, l'année passée, on a mis 930 millions là-dedans. C'était pas mal plus qu'eux autres. Puis, l'année prochaine, on met un peu plus que 1 milliard.

Puis je vais profiter de l'occasion pour rappeler que, dans mon secteur, il y a un certain député qui est proche de la 30 et qui fait partie de l'opposition officielle, qui passe son temps à dire: Ça ne se réalisera pas, ça n'arrivera pas. Bien, là, il y a un communiqué qui est sorti, là, qui dit qu'on a investi 27 millions pour déplacer des tours, M. le Président. On ne déplace pas des tours pour le fun de déplacer des tours, c'est pour faire passer la 30. Nous autres, on l'a commencée, on va la finir, la 30.

Enfin, on a aussi parlé, à la page 33, de brancher les régions. Bien, on avait notre Programme de villes et villages branchés qui, soit dit en passant, a été un réel succès. Je vous rappellerai, au niveau économique, qu'on a créé 60 800 emplois, O.K.? On a mis... Puis, nous autres, on ne les annonce pas 12 fois pour en avoir rien qu'une petite quantité. On les annonce, mais on les fait réellement. On a eu 58 000 mises en chantier, en 2004. Et le taux de chômage, M. le Président, 8,5 %, le meilleur taux depuis les 30 dernières années.

Comparaison rapide, M. le Président, santé, eux: compressions budgétaires, mises à la retraite, réduction du nombre d'admissions aux études en nursing, en sciences infirmières et en médecine; nous: investissement de 2,2 milliards, réorganisation du réseau de santé, système de santé centré sur les patients et non sur les structures. Le temps avance, c'est dommage parce que j'aurais pu vous lire un article du Devoir qui parlait ? à l'époque, de janvier 2003: Les listes s'étirent et l'attente augmente. Il y a des chiffres là-dedans, en tout cas ça vaut la peine d'être lu. Comparaison, toujours rapide, entre eux et nous, éducation: compressions budgétaires de 1,8 milliard de dollars entre 1995-1996 et 1998-1999; nous, investissement de 700 millions sur deux ans.

M. le Président, on a été élus, nous, avec la conviction que les changements profonds étaient nécessaires, au Québec. On n'a rien perdu de cette conviction-là. Puis non seulement ça, mais on a le courage de prendre les décisions qu'il faut. Le changement, c'est le contraire de l'inertie. Le changement, c'est l'envie de grandir et de vivre. On a beaucoup de travail à faire, on le sait, on en est conscients.

Je vous rappelle, là, qu'en deux ans... J'ai pris ça à l'heure du dîner, là, sans me forcer j'ai trouvé 13 réalisations, 13 réalisations, rapidement, là. Je ne me suis pas forcée, parce que, si j'avais lu un petit peu plus longtemps, j'en aurais trouvé d'autres. C'est important qu'on continue notre travail. C'est important que la population du Québec puisse faire la comparaison. Les changements qu'on a amorcés, ce n'est pas des changements cosmétiques, c'est des changements profonds.

À les entendre, il y a seulement leur vision qui est bonne. Mais pourtant, à la lumière des comparaisons que je viens de vous faire, je pense que vous pouvez faire votre jugement vous-mêmes, surtout les citoyens peuvent faire leur jugement eux-mêmes. En matière d'improvisation, en matière de désorganisation, ils auraient avantage à faire un autoexamen de ce qui s'est passé au cours de leur dernier mandat et ce qu'ils auraient dû faire avant la dernière élection.

M. le Président, je ne désespère pas, parce que le député de Rousseau a commencé une réflexion; il a même fait paraître un document où il admet certaines erreurs. Nous, on a le courage de prendre les décisions qui doivent être prises. Imaginez-vous que ça fait juste deux ans qu'on est élus. Est-ce que vous pouvez penser ce que ça va être dans un autre deux ans?

Des voix: Rigueur et transparence.

Mme Charlebois: Rigueur et transparence, mais accomplissement de notre plan d'action qui avait été présenté six mois avant l'élection. À la fin du mandat, M. le Président, la population, là, les citoyennes, citoyens du Québec vont être à même de juger si les propos alarmistes et le dictionnaire de mots négatifs qu'ils utilisent étaient fondés. Merci, M. le Président.

(Applaudissements)

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, s'il vous plaît! S'il vous plaît! Oui, on pourrait poursuivre quand même.

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, s'il n'y en a pas, il faut trouver un décorum pour le faire, ce qui n'est pas le cas présentement. Oui, madame...

Mme Lemieux: ...ce que je voulais vous rappeler, M. le Président, et surtout rappeler l'obligation aux députés de maintenir le décorum.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, pour la poursuite du débat, s'il vous plaît, je reconnais maintenant M. le député de Blainville. Alors, M. le député de Blainville.

M. Richard Legendre

M. Legendre: Oui, merci, M. le Président. De toute façon, de toute façon, M. le Président, ces applaudissements sonnent tellement faux, tellement faux dans la société québécoise actuelle et ils sont même insultants alors qu'il y a à peine quelques heures il y avait derrière nous, ici, 10 000 étudiants dans la rue, 10 000 étudiants qui probablement n'ont pas compris évidemment la grande performance de ce gouvernement depuis deux ans.

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): S'il vous plaît, là, un instant! S'il vous plaît!

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Oui. En tout cas, moi... En tout cas, ça fait quatre minutes, là, que je suis arrivé, et je pouvais entendre religieusement les propos de la députée qui avait la parole, et là ce n'est pas le cas. Alors, ce n'est pas le cas. Alors, s'il vous plaît, il y a une personne qui a le droit de s'exprimer présentement, c'est le député de Blainville. À vous la parole.

M. Legendre: Merci, M. le Président. Et j'interviens, à ce moment-ci, sur cette motion de censure ? je la rappelle ? inscrite par le chef de l'opposition officielle:

«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

Et pourquoi, M. le Président, le chef de l'opposition officielle présente cette motion de censure aujourd'hui? Parce que la population nous le demande, M. le Président, parce qu'il y a présentement 70 % d'insatisfaction au Québec à l'égard du gouvernement après seulement deux ans de gouvernance, M. le Président. Et le rôle fondamental du député, bien c'est de représenter la population, de prendre la parole au nom de la population, d'en être le porte-parole, et c'est ce que nous faisons, c'est ce que je fais aujourd'hui.

Et qu'est-ce qu'on entend? Qu'est-ce qu'on entend sur le terrain, du moment qu'on cherche à entendre évidemment, qu'on ne se bouche pas les oreilles, là, comme nos amis d'en face? Qu'est-ce qu'on entend sur le terrain, quand on retourne dans nos comtés? Eh bien, c'est unanime, les gens sont incrédules et nous disent: Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui se passe avec le gouvernement? Et ça, c'est des péquistes qui nous le disent, mais c'est des libéraux également qui nous le disent. Je fréquente aussi des libéraux.

Des voix: ...

M. Legendre: Bien oui! Je fréquente aussi des libéraux, et ils sont les premiers à être découragés présentement, M. le Président. Qu'est-ce qui se passe avec ce gouvernement? Et les gens ne comprennent pas. Les gens ne comprennent pas.

Bien, moi, je vais vous le dire pourquoi, M. le Président, parce que ce gouvernement n'a pas livré ce qu'il avait promis. Il avait promis 2 milliards en santé dès la première année. Ça n'a pas été ça. Il avait promis plus et mieux en éducation, que l'éducation allait être une priorité. Bien, elle est bonne, celle-là! L'éducation comme priorité, et jamais... Les étudiants, les professeurs et même les recteurs d'universités n'ont jamais été aussi insatisfaits, on n'a jamais vu pareille insatisfaction dans la rue, depuis de nombreuses années. On avait promis des baisses d'impôts. Est-ce qu'il y en a eu, des baisses d'impôts? Non. Alors, le gouvernement n'a pas livré, et on se demande pourquoi les gens sont insatisfaits.

Plus une série de mauvaises décisions, et ça, pas une ou deux, une multitude de mauvaises décisions, que ce soit le Suroît, le CHUM, les écoles juives, les garderies, le remaniement raté et finalement, plus récemment, le fameux 103 millions. Puis, quant au fédéral et au fédéralisme, eh bien, là, on se fait rire en pleine face comme jamais, M. le Président. Et pourtant, et pourtant, comment les astres politiques sont-ils alignés? Libéraux fédéralistes à Ottawa, libéraux fédéralistes à Québec. Bien, ça, c'est la pire des combinaisons, M. le Président, c'est la combinaison la plus perdante pour le Québec. En fait, le fédéralisme à son meilleur, comme on le vit présentement, bien c'est le pire pour le Québec.

n(16 h 40)n

Et je reviens à la motion et au secteur dont j'ai la responsabilité, les affaires municipales, M. le Président. Et malheureusement je suis obligé de vous dire que cette motion s'applique particulièrement bien aux affaires municipales parce que la première grande désorganisation de ce gouvernement, bien c'est le monde municipal qui l'a subie avec les défusions. Faut le faire! Faut le faire, M. le Président! Le premier grand geste et conséquemment le premier grand héritage que nous garderons de ce gouvernement libéral, bien ce sont les défusions, les trois plus grandes villes du Québec qui ont été désorganisées, comme ça, en quelques mois, Montréal, Québec et Longueuil désorganisées par la folie défusionniste du gouvernement libéral.

Montréal qui était en train de se construire, une île, une ville, Montréal qui était en train de plus en plus de devenir une grande force et un merveilleux exemple d'intégration, bien Montréal cassée en deux, cassée en deux par les défusions. 15 villes qui défusionnent. Et 15 villes qui défusionnent, M. le Président, ça, c'est 12 % de la population de l'île de Montréal. Et c'est ça, la démocratie libérale: 12 % qui décide pour le 88 autre. Alors, ça fait, ça, qu'il y a 88 % d'insatisfaits quand on donne préséance à 12 %. Et, moi, je vous prédis que le 70 %, bien le gouvernement libéral n'a pas encore atteint ses sommets d'insatisfaction, il va se rendre probablement jusqu'à 88 %.

D'autres villes également se retrouvent avec des situations aberrantes suite aux défusions: les Îles-de-la-Madeleine, Mont-Tremblant, Mont-Laurier, La Tuque. Et la désorganisation municipale, bien, continue. C'est quatre ans, au bout du compte, qui seront perdues avec le gouvernement libéral. Désorganisation, improvisation et recul, M. le Président, dans le secteur municipal.

Il y a plusieurs grands dossiers qui préoccupent le milieu municipal présentement, et ça n'avance pas. Ça n'avance pas. Qu'on pense au renouvellement du pacte fiscal, par exemple. Le renouvellement du pacte fiscal, pendant 18 mois, le ministre a servi de belles paroles à tout le milieu municipal ? c'était de toute beauté: plus d'argent aux municipalités, plus de partage de revenus. Le ministre parlait de nouvelles sources de revenus, nouvelles sources de revenus. Et finalement, au mois de décembre 2004, qu'est-ce qui arrive? Arrive un nouveau document: Repenser les relations avec les municipalités, un changement de discours radical, qui dit aux municipalités: Maintenant, tarifez plus. Et je vous cite ce que le document dit: «Ce sont les élus municipaux qui doivent, dans toute la mesure du possible, avoir la responsabilité d'imposer de nouvelles taxes et non le gouvernement.» Après 18 mois où on laisse entendre au milieu municipal qu'ils vont avoir de nouvelles sources de revenus, là le ministre leur dit: Tarifez à notre place.

Bien, qu'est-ce que le milieu répond? Bien, l'UMQ, ici, répond: L'UMQ s'oppose à une hausse des tarifs. L'UMQ, est-ce que c'est l'opposition officielle, ça, qui est déconnectée? Pas du tout. J'espère que les gens d'en face savent ce que c'est que l'UMQ? Le maire de Trois-Rivières, un personnage, une personne extrêmement raisonnable, qui nous dit: Là, le gouvernement nous demande de taxer encore nos gens, ça n'a pas de bon sens. Ça n'a pas de bon sens. Quand on revient dans nos comtés, c'est ça qu'on entend, le commentaire, au sujet de ce gouvernement: Ça n'a pas de bon sens, qu'est-ce qu'ils font?

Décentralisation. On en entend beaucoup parler, de la décentralisation, mais c'est ça, le problème, on fait juste en entendre parler. Quels gestes réels ont été posés? Un autre beau document. Ah! Pour faire des beaux documents, par exemple, ils sont pas pires. Un autre beau document, ici, qui nous promet un plan d'action pour juin 2005? Non, 2005, c'est devant nous, ça. Pour juin 2004, M. le Président, derrière nous. Il est où, le plan d'action ? ah! ? pour la décentralisation? On ne l'a pas. On a posé la question, en novembre 2004, au ministre. Il a dit: Je ne vous dis pas... Il a répondu à ma collègue: Je ne vous dis pas qu'il n'y en aura pas, de document. Mais là on n'en a toujours pas. Pas de document, pas de plan d'action en regard de la décentralisation.

Alors, c'est pour ça qu'on parle d'improvisation, M. le Président. J'écoutais le député de Verdun qui disait: Il n'y en a pas, d'improvisation. Bien, je vais vous dire que, s'ils ont des résultats comme ça et que c'est voulu, d'avoir des résultats comme ça, bien c'est encore pire. Ce serait mieux qu'ils invoquent au moins l'improvisation.

Sans compter, M. le Président, les nombreux retards, les incertitudes qui découlent du remaniement. Le remaniement devait relancer; bien il retarde.

Alors, en conclusion, M. le Président, c'est un gouvernement qui ne livre pas et c'est un gouvernement qui improvise et qui recule. Et je dirais même, M. le Président, qu'il est un peu mêlé dans ses reculs parce que des fois il devrait reculer puis il ne recule pas, comme pour le 103 millions. Puis il y a des fois, bien, justement, qu'il ne doit pas reculer mais qu'il recule, comme dans le cas du pacte fiscal. Alors, la population ne le suit plus, M. le Président. Il faut un peu comprendre la population: Avez-vous déjà essayé de suivre quelqu'un qui recule, vous? Ce n'est pas facile de suivre quelqu'un qui recule. Bien, c'est ça, le problème présentement.

Alors, il est de plus en plus clair, M. le Président, que la province de Québec, comme province, elle est ingouvernable et que la vraie solution, bien c'est 100 % de nos revenus et 100 % de nos décisions, et c'est la souveraineté du Québec, la vraie solution. Mais ce qui est en train de devenir de plus en plus clair également, c'est que non seulement le Québec est ingouvernable, mais que le Québec n'est pas gouverné. Et Mme la députée de Soulanges le mentionnait tout à l'heure, elle parlait de vocabulaire. Bien, si j'étais ministre de l'Éducation, j'en inventerais un, nouveau mot, et ce serait le mot «ingouverné». Le Québec est ingouverné présentement parce qu'on a un ingouvernement, M. le Président. Alors, la population est profondément inquiète, M. le Président, et le gouvernement doit se ressaisir ou bien renoncer à gouverner. Alors, ou bien le gouvernement, il faudra qu'il change ou bien il faudra changer de gouvernement, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le député de Blainville, pour votre intervention. Et je cède la parole à Mme la députée de Bellechasse en lui indiquant qu'à votre formation politique il reste 12 minutes maximum. Mme la députée de Bellechasse.

Mme Dominique Vien

Mme Vien: Parlons peu, mais parlons bien. M. le Président, merci de m'accorder la parole cet après-midi, après une éloquence aussi vibrante que nous a livrée la députée de Soulanges. Alors, c'est difficile, je pense, de faire mieux qu'elle, elle a tellement bien, je pense, résumé l'action gouvernementale depuis les derniers mois et les dernières années. Moi, ce que j'aimerais faire, M. le Président, en quelques minutes, cet après-midi, en fait c'est donner une réponse au député de Johnson, ce matin, qui, je pense, a erré, là, de façon significative quand il a parlé de la santé. Moi, j'aimerais lui faire un petit rappel historique, et vous allez voir que je répète finalement essentiellement, vous le comprendrez, les propos de la députée de Soulanges. Mais c'est important de rappeler ces choses-là.

D'abord, que, sous la gouvernance péquiste, pour atteindre le déficit zéro, faut-il le rappeler, on a fait quoi? On a atteint les malades, on a atteint les malades, et ensuite ce qu'on a fait, c'est qu'on a saigné le système de santé de ses meilleurs éléments. Et ça, c'est important de le rappeler parce qu'on en paie encore le prix aujourd'hui, on en voit encore les conséquences aujourd'hui. Et je vais vous donner des exemples très concrets, M. le Président.

Alors, quelles sortes de preuves j'ai, moi, pour appuyer ce que j'avance? Je pense aux mises à la retraite, les mises à la retraite. Faut-il le rappeler que déjà certains députés de l'opposition officielle, dans certains documents qu'ils ont publiés, écrits, sur lesquels ils ont réfléchi et qu'ils ont publiés, il y a quelques mois, on reconnaissait là une bêtise. J'aime bien reprendre finalement, cet après-midi, cette espèce de mot surutilisé par le chef de l'opposition officielle, que c'était absurde. Et non seulement je le dis, non seulement certains députés le disent actuellement, qui siègent en cette Chambre, mais l'ancien premier ministre du Québec l'a, lui aussi, reconnu, Lucien Bouchard.

Donc, ces mises à la retraite, M. le Président, c'est 4 000 infirmières, c'est 1 500 médecins. Ça, là, quand on sait le temps que ça prend pour former un médecin, M. le Président, ici, au Québec, on ne peut pas se permettre de faire de telles choses et de prendre de telles décisions. Ce que ça veut dire, ça, pour Chaudière-Appalaches, M. le Président, 4 000 infirmières sur la scène du Québec, c'est 120 en Chaudière-Appalaches; 1 500 médecins à la grandeur du Québec, M. le Président, c'est 60 en Chaudière-Appalaches.

n(16 h 50)n

Qu'est-ce qu'on a fait aussi d'aussi brillant de leur côté, du temps qu'ils étaient au gouvernement? On a coupé le nombre d'admissions dans les facultés de médecine. C'était brillant. Que c'était brillant! Qu'est-ce qu'on a fait aussi, M. le Président? Et là j'aimerais bien reprendre les propos de M. le député de Johnson, ce matin, qui déchirait sa chemise. On a fermé des foyers aussi, dans le domaine de la santé, sous le règne péquiste. Résultat, dans Bellechasse, il y a quatre foyers, M. le Président, qui ont été fermés. Ça, ce sont des services directs à la population, à la population la plus vulnérable, la population âgée de nos comtés, quatre dans Bellechasse. Où ça? Sainte-Justine, Lac-Etchemin, Saint-Magloire et l'Hôpital d'Armagh. Sans vergogne, M. le Président, on a fait un x là-dessus, on a mis la clé dans la porte, puis on a dit: Organisez-vous avec vos troubles. C'est ça qui est arrivé dans Bellechasse.

Nous, qu'est-ce qu'on a fait? On a augmenté le nombre d'admissions dans les facultés de médecine. Je vous rappelle qu'elles sont passées de 406, en 1996-1997, à 666 actuellement. Je pense que là il y a une démonstration assez éloquente, ici, de cette préoccupation qu'a le gouvernement du Québec aujourd'hui, du gouvernement libéral, de rectifier le tir, de réparer ce qui a été fait dans le système de santé au niveau des médecins.

Qu'est-ce qu'on a fait aussi, M. le Président? Bien, on a ouvert une autre faculté de médecine. C'est significatif, ça, comme geste qui a été posé au niveau de la santé. Oui, la santé, c'est notre première priorité, et je pense que, de façon très probante, on a démontré qu'on y tenait à cette première priorité et qu'on mettait de l'avant des actions très concrètes. Donc, on augmente le nombre d'admissions dans nos facultés de médecine, on a ouvert une autre faculté de médecine à Trois-Rivières, pour ceux et celles qui l'ignoraient, et également ce qu'on a fait, je ne ventilerai pas tous les investissements qu'a éloquemment donnés, tout à l'heure, ma collègue députée de Soulanges, ces réinvestissements, mais c'est quand même 2,2 milliards qui ont été investis dans le système de santé québécois.

M. le Président, l'année dernière, à Lac-Etchemin, il y a des gens qui sont sortis dans la rue avec des pancartes ? ça, des fois, il faut faire attention, là, quand il y a des gens qui font des manifestations ? pour décrier la situation du manque de médecins, de la pénurie de médecins dans mon comté. Moi, là, je vis directement une conséquence fâcheuse des décisions que ce gouvernement-là, le gouvernement péquiste, a prises du temps qu'il occupait les banquettes du gouvernement. Donc, des gens dans la rue pour dire: Écoutez, ça n'a pas de bon sens, on n'est pas capable de soigner notre population, on n'a pas de médecins. Ce n'est pas contre leur députée qu'ils en voulaient, ce n'est pas contre le gouvernement libéral qu'ils en voulaient, ils en voulaient, M. le Président, contre une décision fâcheuse et malheureuse qu'a prise le gouvernement péquiste du temps qu'il était au pouvoir. M. le Président, en terminant, j'aimerais... Moi, c'est ce qui me préoccupait, aujourd'hui, vraiment, de remettre un peu, là, dans son véritable contexte, comme situation, c'était la situation de la santé.

J'aimerais dire un mot sur cette décision que, nous, nous avons prise de mettre l'anglais à la première année. Dans La Tribune: Le PQ désapprouve l'enseignement de l'anglais en première année. Moi, j'ai hâte de voir de quelle façon ces gens-là vont défendre cette prise de position là. Savez-vous ce qu'il nous en coûte, M. le Président, aujourd'hui, pour parler deux langues, ce qui est un minimum en 2005? Est-ce qu'on s'entend là-dessus? C'est un minimum. C'est au moins une troisième langue que ça nous prendrait. Si ce n'est l'espagnol, tantôt ce sera le chinois qu'il faudra apprendre. Pourquoi? Parce qu'on est dans un contexte de mondialisation, on fait des affaires à la grandeur de la planète. On n'est pas circonscrit à l'intérieur d'un petit territoire, c'est faux. Vous le savez, tout le monde le sait, ça. On apprend le français, on l'apprend bien. Je suis une amoureuse de la langue française. Je la connais bien, je la parle bien, je l'écris bien. Ceci étant dit, je pense que nos petits Québécois doivent avoir la chance d'apprendre l'anglais pour ne pas être handicapés plus tard, pour ne pas avoir un handicap quand ils seront rendus sur le marché du travail et pour avoir le droit d'avoir une chance justement d'occuper un bon emploi. C'est ça, la réalité, aujourd'hui, M. le Président, c'est d'avoir au minimum, c'est un minimum d'avoir deux langues.

Ce n'est pas vrai, ça, que de l'apprendre trop tard dans le parcours du primaire que... on devient bilingue couramment. Ce n'est pas vrai. Vous le savez, M. le Président, ça. Ce n'est pas de même que ça fonctionne. Pourquoi de jeunes Anglais, en première année, sont capables d'apprendre le français puis qu'ils se débrouillent très bien? Pourquoi, nous... les petits Québécois ne sont pas aussi intelligents? C'est quoi, cette affaire-là? C'est quoi, cette idée-là? Voyons donc, M. le Président! En tout cas. Moi, je suis extrêmement contente de cette décision-là. Les parents québécois sont enchantés de cette décision-là, puis bravo pour nos jeunes, parce que tantôt ils auront de l'avenir devant eux. Ils l'ont déjà de toute façon. Ils seront équipés pour faire face à la musique. Merci beaucoup.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, Mme la députée de Bellechasse. Il restera six minutes à votre formation politique. Je reconnais maintenant Mme la députée de Duplessis.

Mme Lorraine Richard

Mme Richard: Merci, M. le Président. M. le Président, je crois que la motion de censure demandant que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisée qu'a présentée le chef de l'opposition ne surprend personne. Ça ne surprend certainement pas les étudiants, les milliers d'étudiants qui sont dans la rue présentement. Ça ne surprend pas non plus les employés de la fonction publique et parapublique. Ça ne surprend pas les travailleurs et les travailleuses. Ça ne surprend aucun syndicat. Ça ne surprend pas les parents non plus qui ont des enfants en garderie.

Après une entrée en fonction chaotique en avril 2003, après avoir suscité en quelques mois seulement le mécontentement d'un vaste ensemble d'acteurs économiques et sociaux, on aurait pu croire, M. le Président, que le gouvernement libéral allait rajuster le tir. Il s'était dit prêt en avril 2003. Rapidement, on s'est rendu compte qu'il n'était pas prêt, il n'était que convaincant. Et la population qui, en toute confiance, lui a donné son mandat, ayant cru aux belles paroles et aux belles promesses, cette population, M. le Président, a vite déchanté.

Je me rappelle que, dès septembre 2003, je transmettais des centaines de photos d'enfants fréquentant les CPE de mon comté. Je transmettais ça à la ministre responsable de la Famille. Chacune de ces photos était annotée par un parent qui décriait haut et fort la hausse des frais de garde. Non seulement les libéraux ont haussé de 2 $ par jour les frais de garde, ils ont aussi pénalisé les CPE qui administraient bien leur affaire, il faut le dire. Les CPE qui avaient des surplus, les libéraux sont allés chercher ces surplus-là. On a puni la bonne gestion. Méchante belle façon d'administrer!

En décembre suivant, M. le Président, 20 000 travailleurs et travailleuses manifestaient sur la colline Parlementaire à moins 15 °, inquiets des modifications au Code du travail. Aujourd'hui, ce n'est pas seulement 20 000 travailleurs mais 180 000 étudiants qui manifestent, qui font la grève pour se faire entendre. Ils veulent faire entendre raison à ce gouvernement et ils sont appuyés par des milliers d'enseignants. Est-ce que ces gens-là ont tous tort, M. le Président? Je ne crois pas. Pourtant, c'est ce que semble croire le gouvernement, qui non seulement ne calme pas le jeu, l'envenime davantage au quotidien.

Dans une région comme la mienne, M. le Président, l'éducation, c'est primordial et en même temps, excusez-moi, mais c'est mauditement compliqué. Chez nous, sur plus de 700 km de littoral, dont presque la moitié n'est pas reliée par le réseau routier, 700 km auxquels il faut ajouter les villes du nord, dont Fermont et Schefferville, il n'y a aucune université, et, sur tout le territoire, nous n'avons qu'un seul cégep, un seul, M. le Président, dans tout Duplessis. Chez nous, particulièrement en Côte-Nord, c'est dès la première année du secondaire que les jeunes ados doivent quitter leur village pour étudier à l'extérieur. Dès qu'on parle de cégep et d'études supérieures, c'est quasi la totalité des jeunes qui doivent quitter. Vous comprendrez que, chez nous, les prêts et bourses, ce n'est pas nécessaire, c'est crucial.

En transformant 103 millions de bourses en prêts, c'est ma région et son avenir que le gouvernement met en danger. Un papier signé de Jacques Roy, chercheur à l'Observatoire Jeunes et Sociétés et professeur de cégep, paru dans Le Soleil d'hier, confirmait mes pires craintes, et je cite: «Nos recherches nous font voir également que c'est en région où les étudiants risquent d'être les plus affectés par les réductions au régime des prêts et bourses du ministère de l'Éducation. Déjà que le régime des bourses concerne les plus défavorisés des étudiants ? ce régime existe précisément pour favoriser l'accessibilité aux études supérieures ? la question des régions éloignées accentue l'iniquité de la mesure gouvernementale.» Fin de la citation.

M. le Président, la décision du ministère de l'Éducation concernant les prêts et bourses est tout aussi improvisée que celle concernant le financement des écoles juives, tout aussi improvisée que la centrale du Suroît, tout aussi improvisée que les soi-disant mesures de soutien aux enfants, qui ne sont qu'un leurre. Lorsqu'on se rend compte de toutes les hausses de tarifs que subissent les familles, laissez-moi vous dire qu'on ne soutient pas beaucoup les familles. Pourtant, il s'était dit un gouvernement qui allait aider les familles. Tout aussi improvisé, M. le Président, le remaniement majeur auquel s'est livré le premier ministre quelques semaines à peine après avoir déclaré qu'il n'y aurait aucun remaniement.

n(17 heures)n

M. le Président, ces improvisations à répétition ont atteint leur point culminant pas plus tard que cette semaine alors que le gouvernement créa un précédent en apposant un bâillon, après seulement trois semaines de session, pour déposer les crédits couvrant seulement trois mois et adopter le projet de loi n° 71 qui donne suite à des recommandations sur le rapport Coulombe. Pourtant, le ministre n'en a retenu qu'une. Pourtant, le rapport Coulombe en contenait bien d'autres. Il n'a pensé à aucune mesure d'atténuation. On va se demander qui va ramasser les pots cassés quand on va avoir des pertes d'emplois. Il faut le faire, M. le Président.

Le gouvernement libéral a carrément abusé de la confiance des gens en santé, par exemple, leur fameux cheval de bataille. C'était ça, leur cheval de bataille, aïe, la santé et l'éducation. Les gens, là, ils ont cru, M. le Président, ils ont vraiment cru qu'il allait y avoir une amélioration en santé. Ils se sont dit: Avec l'arrivée des libéraux au pouvoir, ça va aller mieux. Ils croyaient que les effectifs au niveau des médecins seraient mieux répartis, qu'une véritable politique serait mise de l'avant pour que les médecins viennent en région. Ils ont cru que les listes d'attente n'existeraient plus, qu'il n'y aurait pas de débordement dans les urgences. Eh bien, M. le Président, ils ont cru, à entendre les libéraux, que les libéraux avaient des solutions miracles. Ils se sont fait encore flouer une fois de plus. M. le Président, c'est clair et ça l'a été rapidement, l'électorat du Québec s'est fait flouer par ce gouvernement, et on ne le redira jamais assez.

Je vais comparer la situation à quelque chose que bien des gens ont vécu. C'est assez simpliste, vous allez voir, vous allez comprendre. Disons que le Québec, là, c'est une belle grande maison à deux étages. Cette maison-là, là, elle nécessite des petites rénovations, mais c'est mineur. Les gens ont engagé un contracteur le 14 avril 2003, après que celui-ci leur a fait tout un boniment du tonnerre sur sa soi-disant compétence. Les libéraux ont pris possession de la maison. C'est trop tard qu'on s'est rendu compte que personne n'avait ses cartes de compétence. On avait affaire à une petite bande d'apprentis en culottes courtes. Il n'y avait aucun chargé de projet, puis le contracteur, il n'avait même pas sa licence de la Régie du bâtiment. Résultat: ils ont mis des murs porteurs à terre, le béton du sous-sol est fissuré partout, toutes les pièces ont été touchées sans qu'on n'en finisse aucune, la toiture coule. Puis, pour camoufler leur incompétence, ils disent: Faites-nous confiance, on va peinturer tout ça, ça va disparaître, il n'y a rien qui va paraître.

Les propriétaires de la maison, M. le Président, ce sont les Québécoises et les Québécois. Ils sont catastrophés, M. le Président. Notre maison, on est bien d'accord, avait besoin de petites rénovations majeures. Ce qu'ils voient, c'est un gâchis total dû à du travail bâclé par une équipe d'amateurs. La grogne est partout, puis le contracteur, il dit: Bien, désolé, vous n'avez pas de recours, vous avez signé un contrat. Il y a toujours bien des limites, M. le Président!

Les libéraux ont vendu à la population l'idée d'une régionalisation, d'une décentralisation. Nous sommes prêts pour les régions, ont-ils dit. Nous vous donnerons plus de pouvoir, aux régions. Le pouvoir de quoi? Le pouvoir de quoi au juste? D'être obligé de se battre, là, pour garder des emplois essentiels comme un CLD... un CLE, je m'excuse, en Minganie, là? Tu dois faire des... Je m'excuse, je dois interpeller la ministre à plusieurs reprises pour un poste et demi en Minganie, sur un grand territoire. Ça, là, je le fais parce que c'est important chez nous, le CLE. Je dois être obligée aussi ? c'est vrai que, dans les régions, c'est notre lot, là, avec le gouvernement en place ? je suis obligée de quémander au ministère des Transports la part qui revient de droit à la Côte-Nord pour l'entretien, l'amélioration et la réfection de la seule et unique route. Je dois le faire assez souvent. On a une route, une 138.

Désorganisation. Ce gouvernement est totalement désorganisé. Et le pire, c'est qu'ils sont en train de désorganiser tout le Québec au complet. Tout y passe, un peu comme l'exemple de la maison que je vous ai donné tout à l'heure. 70 % de la population est insatisfaite du gouvernement. C'est du jamais vu après deux ans de pouvoir. Réfléchissez, reculez s'il le faut. Le gouvernement est-il sourd? Croit-il que c'est à mettre de la peinture cheap sur les murs qu'on va réparer les dégâts? La maison est en train de tomber, M. le Président. Qu'est-ce qu'on peut faire? Dénoncer ce qui se passe, questionner, demander des comptes.

De l'autre côté, on parle de transparence, d'équité, de démocratie. Écoutez, ils nous ont bâillonnés au début d'une session. Mais il faut dire une chose, il faut leur donner ça, ce gouvernement-là, là, ils sont passés dans l'art oratoire. Il y a des personnes qui parlent tellement bien! Puis c'est ces personnes-là qui mettent de la peinture sur les murs avec des mots, que des mots, comme le dirait la chanson. Ils n'ont pas de plan de match, M. le Président. Ils gèrent à la pièce, ils gèrent au quotidien. Puis, les crises, là, bien c'est eux-mêmes qui les créent. Ils gèrent très, très mal, M. le Président, et c'est pour ça que, moi, je vous dirais que je vais voter pour la motion de censure parce que je crois que les Québécois et les Québécoises méritent mieux que ça au Québec, M. le Président. Ils se sont fait flouer, et, comme députée de l'opposition officielle, avec mes collègues, on le dénonce. Et ce que je souhaite, c'est que la population le dénonce également haut et fort. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, Mme la députée de Duplessis. Je suis prêt à reconnaître le prochain intervenant.

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Bien, ce n'est pas obligé, là, parce que le temps... Si on fait toujours... Alors, M. le député de Rousseau. Alors, allez, M. le député de Rousseau, pour votre intervention.

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Non?

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Bien, moi, je ne vois personne de levé, là.

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, il y a un problème. Alors, qu'on appelle les députés, qu'on vote. Non, mais c'est parce que...

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): S'il vous plaît! C'est parce qu'une chose qui est certaine, c'est qu'il y a le double du temps utilisé d'un côté par rapport à l'autre, là.

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Non, il reste six minutes. Mme la députée de Matane, il reste six minutes à votre formation.

Mme Nancy Charest

Mme Charest (Matane): Oui. Merci, M. le Président. Je considérais important d'intervenir suite à la motion de censure inscrite par le chef de l'opposition parce qu'elle donne, M. le Président, une fausse lecture de la réalité. Il est vrai, M. le Président, il y a eu improvisation et il y a eu aussi désorganisation généralisée. Mais ce constat ne s'applique pas au gouvernement actuel, il s'applique au gouvernement précédent.

Je ne suis pas, M. le Président, de ceux qui aiment démolir les autres pour prouver mes théories. Mais, lorsque le chef de l'opposition a l'audace de nous reprocher les faits de sa propre incurie et d'accuser notre gouvernement de la conséquence de son incapacité d'agir et de gérer adéquatement l'État, alors là, M. le Président, il faut et il est impératif de remettre les pendules à l'heure. Non seulement il faut remettre les pendules à l'heure, mais il faut aussi informer la population qui a le droit de savoir exactement ce qui explique la situation actuelle à laquelle le Québec fait face.

Passons d'abord en revue le bilan de ce qui a été réalisé sous notre gouvernement depuis les deux dernières années de notre mandat, et bilan pour lequel nous nous sommes engagés dans notre plateforme électorale.

Investissement dans la santé, M. le Président. Tel que nous nous sommes engagés, nous avons réinvesti massivement en santé. Oui, nous avons investi 2,2 milliards de dollars en deux ans, tel que nous l'avions convenu dans notre plateforme électorale. Notre gouvernement garde le cap sur la rigueur budgétaire en mettant les services aux citoyens en priorité, et c'est ce à quoi travaillent les gens qui oeuvrent au sein du réseau de la santé.

De façon générale, M. le Président, 57 000 opérations de plus ont été faites en 2003-2004 comparativement à 2002-2003. Nous avons eu une réduction significative des listes d'attente. Pour l'année 2004-2005 versus 2003-2004, une diminution de la durée moyenne globale du séjour et une diminution du pourcentage de séjour de 48 heures et plus à l'urgence ont été constatées. 99 nouveaux groupes de médecine médicale qui desservaient plus de 480 000 Québécois... Nous avons haussé, M. le Président, ce que le gouvernement précédent n'a jamais osé faire, le nombre d'inscriptions dans le programme de santé pour assurer la relève dans les établissements, dans l'ensemble du Québec. Alors que nombre d'admissions en faculté de médecine s'élevait à... le nombre d'admissions s'élevait à 406 en 1996-1997, ces mêmes facultés ont accueilli 666 nouveaux étudiants, et ce nombre, je vous l'assure, M. le Président, augmentera dans les prochaines années.

Quant à la politique de médicaments, nous avions promis une politique des médicaments. L'ancien gouvernement en a parlé pendant huit ans. Nous l'avons mise en oeuvre. Et nous nous étions engagés à faire preuve d'équité envers les plus démunis, et c'est le message que nous avons livré.

n(17 h 10)n

Dans le domaine de l'éducation également, M. le Président, notre gouvernement a investi 709 millions de dollars en éducation, alors que le précédent gouvernement a investi en neuf ans une somme de 680 millions de dollars. Pourrions-nous croire, M. le Président, que nous avons des leçons à recevoir du chef de l'opposition dans ce domaine? 1,7 milliard de dollars, M. le Président, n'ont pas... 1,8 milliard de dollars, en sept ans, de compressions émises par le précédent gouvernement ont été faites dans l'éducation. Rome ne s'est pas bâtie en un jour, mais, avec le précédent gouvernement, le Québec se serait détruit en une journée.

Plan de lutte contre la pauvreté. Le gouvernement du Québec a investi 2,5 milliards de dollars sur cinq ans pour lutter activement contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Le précédent gouvernement parlait beaucoup de la lutte contre la pauvreté, mais les combats étaient peu fréquents. Plusieurs organismes communautaires ont un rôle à jouer dans l'atteinte de cet objectif. Nous nous sommes ralliés à eux pour qu'ils jouent un rôle de premier plan dans le Plan d'action gouvernemental en matière d'action communautaire.

Dans le domaine de l'investissement en habitation, M. le Président, tel qu'annoncé dans le dernier budget, le gouvernement du Québec investira 329 millions de dollars en habitation. 2 570 logements seront mis à la disposition des familles dès cette année. 16 000 logements à loyer modique ou abordable seront construits d'ici 2007. Voilà, M. le Président, ce qu'un supposé gouvernement désorganisé, qui improvise, a pu réaliser dans ses deux premières années de mandat.

Au niveau du développement économique, M. le Président, il n'y a jamais eu autant de Québécois sur le marché du travail au Québec. En janvier 2005, 3 719 600 personnes étaient au travail au Québec. 60 800 nouveaux emplois ont été créés en 2004. Nous avons constaté également une forte baisse du taux de chômage, et je pourrais vous donner des chiffres, M. le Président, qui démontrent que, le gouvernement actuel, ce qu'il veut, c'est créer une croissance économique qui assurera aux familles à faibles et à moyens revenus une meilleure qualité de vie et une meilleure participation à la richesse collective. Nous voulons non seulement aider les gens les plus démunis, mais nous voulons également, par les politiques que nous avons mises en place dans le Plan de lutte à la pauvreté, leur donner les outils nécessaires pour réaliser leur plein potentiel et faire en sorte qu'ils contribuent, eux aussi, à l'avancement de la société québécoise et qu'ils se sentent fiers d'en faire partie. Nous ne faisons pas qu'acheter la paix sociale, M. le Président, nous voulons tous travailler ensemble parce que nous croyons en nos gens et à l'apport indéfectible qu'ils peuvent amener au mieux-être de la société québécoise.

Maintenant, M. le Président ? une minute? ? je voulais simplement vous expliquer que, malgré que nous ayons livré la marchandise, comment se fait-il que le chef de l'opposition ait l'audace de prétendre que notre gouvernement improvise et qu'il est dans un état de désorganisation généralisée? La réponse est simple, M. le Président. Ce que nous vivons actuellement, c'est le fruit de l'incapacité du précédent chef du gouvernement à relever la responsabilité qu'il avait, comme chef d'État, de travailler au développement social et économique du Québec. Afin de vous démontrer la véracité de ce constat, j'aimerais, M. le Président, faire une certaine rétrospective de l'administration faite sous le précédent gouvernement, tant sur la scène provinciale que sur la scène locale.

Mon comté est un sujet duquel je peux témoigner sans aucun doute du laxisme dont a fait preuve le précédent gouvernement dans le cadre de son développement régional et économique. Sur la scène provinciale, M. le Président, je vous donnerai simplement un exemple, un de nos piliers de développement économique, M. le Président, Hydro-Québec. Hydro-Québec, les années où on a eu de plus forts investissements ont été les années sous la gouverne du Parti libéral. De 1971 à 1977, le Parti libéral a investi 12 milliards de dollars à Hydro-Québec. Quand le Parti québécois a pris le pouvoir, dans les cinq années suivantes, 881 millions ont été investis. On parle d'une marge de manoeuvre de 11 milliards de dollars, monsieur...

Le Vice-Président (M. Gendron): Je voulais m'excuser, mais j'ai donné...

Des voix: Bravo!

Le Vice-Président (M. Gendron): ...1 min 16 s de plus que ce que j'avais annoncé. M. le député de Rousseau, je ne pourrai pas être aussi généreux. Vous avez 12 minutes pour intervenir, 12. Je vous en donne une de plus, 12.

M. François Legault

M. Legault: Oui. Merci, M. le Président. Peut-être en commençant, je dirais que ça prend beaucoup de créativité pour faire les déclarations que la députée de Matane vient de nous faire. De dire que ça va bien au Québec, il faut avoir beaucoup d'imagination pour être capable de pouvoir affirmer ça sans rire actuellement. Je l'entendais dire: On a promis 2 milliards en deux ans en santé. Je l'inviterais à aller revoir le programme du Parti libéral: c'était 2 milliards la première année puis un autre milliard et demi la deuxième année. Donc, tout à coup, les promesses du Parti libéral changent en cours de route.

Elle nous dit: L'économie va bien. Bien oui! Écoutez, l'économie va bien... Quand le Parti québécois était là, on créait 30 % des emplois au Canada. Depuis que le Parti libéral est là, on crée seulement 19 % des emplois au Canada. Que ça aille mieux qu'il y a deux ans, qu'il y ait plus d'emplois qu'il y a deux ans, je veux bien, mais ce qu'il faut dire pour être de bon compte, c'est que le Québec, depuis que le Parti libéral est là, n'a pas réussi à aller chercher sa part de la création d'emplois qui est partout en Amérique du Nord, M. le Président. Donc, je pense qu'il faut être prudent.

Donc, M. le Président, on est ici, aujourd'hui, pour déposer une motion parce que je pense qu'on a vu vraiment, là, finalement, oui, beaucoup d'improvisation et une désorganisation qui vient nuire aux intérêts supérieurs du Québec. On a, au cours des dernières semaines, là ? on est, je pense, à la troisième semaine à l'Assemblée nationale ? on a d'abord vu le nouveau ministre des Finances venir nous dire d'abord qu'il n'était pas certain s'il était d'accord avec le fait qu'il y avait un déséquilibre fiscal. On se souviendra de la visite du ministre des Finances, Ralph Goodale, qui est venu ici, à Québec, au Château Frontenac, dire que, lui, il ne croyait pas à ça, le déséquilibre fiscal. Pourtant, M. le Président, on apprend, cet après-midi, sur le site de Radio-Canada, à 16 h 56: le gouvernement fédéral vient de déclarer, pour les 10 premiers mois de l'année, un surplus budgétaire de 13,4 milliards de dollars. 13,4 milliards de dollars à Ottawa. M. le Président, au même moment, ici, à Québec, on voit le ministre des Finances qui est en train de préparer son budget. La présidente, là, du Conseil du trésor nous l'a avoué, ils ne pourront pas assumer les coûts de système. Donc, non seulement on oublie les investissements promis en santé et en éducation, on ne sera même pas capable de couvrir l'inflation, il manque 500 millions de dollars pour couvrir l'inflation dans les différents ministères.

Ça doit être très difficile actuellement d'être ministre sous ce gouvernement, parce qu'actuellement on doit être en train de demander... On a vu, là, on parle de 150 millions de coupures à l'aide sociale. On a vu, l'année dernière, ce que ça a voulu dire, à l'éducation, de ne pas couvrir les coûts de système. Vous savez, M. le Président, j'ai eu la chance, pendant trois ans, d'être ministre de l'Éducation et je peux vous en parler, des coûts de système à l'éducation. Si on n'a pas 3,5 % d'augmentation du budget, on ne couvre pas les coûts de système, on ne couvre pas les augmentations dues à l'inflation, les augmentations de salaire dans le réseau de l'éducation. Bien, qu'est-ce qu'ils ont fait l'année dernière? Ils ont dû, parce qu'ils n'étaient pas capables de couvrir les coûts de système, couper 100 millions, 103 millions, pour être exact, dans l'aide financière aux études. Ils ont coupé 103 millions dans les bourses aux étudiants, 103 millions, pour aller chercher de l'argent dans les poches des étudiants qui en ont le plus de besoin. Parce que vous savez comment ça fonctionne, le Programme d'aide financière aux études, M. le Président. Vous recevez d'abord un prêt, et, quand vous avez des besoins supplémentaires, c'est une bourse. Donc, ceux qui reçoivent une bourse, ce sont les plus démunis. On est allé couper là, on a choisi d'aller couper là. Il manquait de l'argent pour couvrir les coûts de système. C'est là qu'on a coupé, M. le Président.

Et je veux revenir quand même, M. le Président, sur le déséquilibre fiscal parce qu'on a vécu quand même des périodes, des semaines assez difficiles déjà depuis trois semaines. On a vu le ministre des Finances qui au début nous a dit: Oui, c'est vrai, il y a un déséquilibre fiscal. Mais, quand est venu le temps de déposer une motion pour dire: On va aider le ministre des Finances à aller chercher notre argent à Ottawa, on a utilisé des chiffres de l'ancien ministre des Finances, député d'Outremont. On a dit, là: On ne va pas inventer une demande, on va prendre les chiffres du député d'Outremont. Le député d'Outremont avait évalué que le déséquilibre fiscal pour l'année 2005-2006, donc l'année qui va commencer dans quelques jours, le 1er avril, s'élevait à 2,7 milliards. Donc, on a déposé une motion ici, à l'Assemblée nationale, en disant: On souhaite aller récupérer 2,7 milliards du gouvernement fédéral pour régler le déséquilibre fiscal.

n(17 h 20)n

Le gouvernement libéral a voté contre, a voté contre! On n'a pas su malheureusement comment aurait voté le député d'Outremont, malheureusement il n'était pas présent, mais je suppose qu'il aurait voté pour. Puis il était peut-être gêné, étant donné qu'il était encore dans le caucus du Parti libéral, de venir voter contre son propre parti. Mais, M. le Président, ça a été pour moi, là, la première révélation, donc le gouvernement libéral qui refuse de voter pour une motion pour aller réclamer notre 2,7 milliards qui est à Ottawa.

Pire, pire, dans les jours qui ont suivi, on a appris que le ministre des Finances faisait des consultations privées et que, dans ces consultations privées, il nous apprend qu'il a reçu une commande politique pour diminuer ses revenus de 500 millions. Non seulement il manque d'argent, mais en plus il va aller passer la commande dogmatique, M. le Président, de diminuer les impôts de 500 millions. M. le Président, c'est ce qui a fait dire au lieutenant politique, Jean Lapierre, de Paul Martin à Ottawa: Écoutez, là, si vous êtes pour nous demander de l'argent d'Ottawa parce que vous avez un déséquilibre fiscal mais que vous voulez utiliser cet argent-là pour baisser vos impôts, on est capables de faire ça nous-mêmes à Ottawa. Jamais on ne va vous transférer d'argent.

Parce que, rappelons-le, M. le Président, qu'est-ce que ça veut dire, un déséquilibre fiscal? Le fait qu'il y a un déséquilibre fiscal pour 2,7 milliards de dollars, ça veut dire clairement: les Québécois paient 2,7 milliards de trop d'impôts à Ottawa et les Québécois ne paient pas assez d'impôts pour 2,7 milliards à Québec. Donc, on ne dit pas qu'au total les contribuables ne paient pas assez d'impôts; ce qu'on dit, c'est qu'ils ne le paient pas au bon endroit. Au lieu d'en envoyer 2,7 milliards à Ottawa, il faudrait en envoyer 2,7 milliards à Québec. Comme ça, on réglerait le déséquilibre fiscal. Or, quand le ministre des Finances vient dire: Il me manque 2,7 milliards d'impôts, mais je vais baisser les impôts d'un autre 500 millions, on voit, là, qu'il y a un problème de cohérence. Il vient nuire à nos revendications au Québec. Donc, de ce côté-là, première erreur, première désorganisation, première improvisation.

M. le Président, deuxième erreur que je veux vous parler, on s'est fait rappeler ici en catastrophe lundi. On a siégé jusqu'à 4 h 15 du matin, M. le Président, entre autres pour approuver des crédits pour les trois prochains mois, pour que la présidente du Conseil du trésor puisse payer ses comptes à ses fournisseurs et ses employés d'ici le 30 juin. Pourquoi cette procédure, M. le Président? Parce qu'on n'a pas été capable de préparer un budget de revenus et de dépenses pour l'année qui commence le 1er avril. M. le Président, c'est incroyable. Toute organisation, toute entreprise qui est bien gérée prépare un budget avant le début de l'année financière. Or, on se retrouve, M. le Président, actuellement où il y a des dirigeants dans nos hôpitaux, dans nos écoles, nos commissions scolaires, dans nos différents organismes qui ne sauront pas, pour les trois prochains mois, s'ils vont avoir des budgets pour embaucher des gens, pour faire des dépenses. Ils ne savent pas où ils s'en vont. Donc, si on n'appelle pas ça de la désorganisation et de l'improvisation, comment appelle-t-on ça?

Troisième marque de cette désorganisation que je veux vous parler, M. le Président ? puis là on est juste à la troisième semaine à l'Assemblée nationale, imaginez-vous; on en a jusqu'au mois de juin ? avant-hier, le Vérificateur général, M. le Président, le Vérificateur général, donc personne indépendante nommée par l'Assemblée nationale, vient nous dire que le gouvernement du Québec a emprunté 2,4 milliards du gouvernement fédéral et a inclus cet emprunt dans ses revenus, dans ses revenus, M. le Président. Et, hier, on a eu le ministre des Finances qui nous a dit: Oui, mais on utilise les mêmes normes comptables, les mêmes conventions comptables que celles que vous utilisiez lorsque vous étiez au pouvoir. C'est vrai, M. le Président, mais jamais, jamais le chef de l'opposition officielle, jamais un gouvernement au Québec n'a emprunté 2,4 milliards et inclus cet emprunt dans les revenus.

Qu'on dise que les conventions comptables sont telles qu'on a une base de caisse, qu'on appelle, c'est-à-dire, quand on encaisse l'argent, on le passe dans les revenus plutôt que d'avoir une base d'exercice ? c'est peut-être un peu compliqué, là ? c'est une chose. Mais, M. le Président, d'aller emprunter de l'argent du gouvernement fédéral puis de mettre ça dans ses revenus parce que c'est une base de caisse supposément puis, étant donné que le montant est encaissé, il est dans les revenus, bien là on débarque. Ce n'est plus comparable avec ce qui se faisait avant.

Et, M. le Président, je terminerais en vous citant une déclaration, quelques lignes qui ont été écrites par l'éditorialiste du journal Le Soleil, Gilbert Lavoie, qui disait... À propos du ministre des Finances, il disait, dans son éditorial du 15 mars, il disait: «Or, [le ministre des Finances] n'a guère brillé, la semaine dernière, en répondant par des boutades aux questions [du député de Rousseau] sur le déséquilibre fiscal. [Le ministre des Finances] est un homme sérieux à qui on a donné un mandat éminemment sérieux. Il doit s'élever au-dessus des petites joutes parlementaires et répondre de façon réfléchie aux questions de l'opposition.» M. le Président, ce qu'on a vu, hier, de la part du ministre des Finances, ce n'est pas sérieux, ce n'est pas digne d'un ministre des Finances du Québec.

M. le Président, je terminerais dans les quelques secondes qu'il me reste en disant qu'actuellement le Québec est bien mal pris avec ce gouvernement, ce gouvernement qui n'est pas capable de savoir quel montant il veut réclamer du gouvernement fédéral, ce gouvernement qui en même temps nous dit qu'il y a un déséquilibre fiscal, mais en même temps annonce des baisses d'impôts qui l'amènent à faire des coupures dans les services. M. le Président, quand c'est rendu même qu'Alain Dubuc dit que ça n'a pas de bon sens, que le patronat dit que ça n'a pas de bon sens, on a un problème. M. le Président, un gouvernement qui improvise, qui n'est pas capable de déposer ses budgets, un gouvernement qui inclut des emprunts dans ses revenus, c'est un gouvernement qui improvise. C'est un mauvais gouvernement, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, pour clore ce débat prioritaire, je cède la parole maintenant au chef de l'opposition pour un droit de parole protégé jusqu'à 5 h 45.

M. Bernard Landry (réplique)

M. Landry: M. le Président, quand j'entendais parler le député de Rousseau, d'abord j'étais impressionné par sa connaissance du dossier. Puis d'ailleurs c'est un peu lié à son métier, toutes ces questions financières, et à sa formation professionnelle. Mais j'ai eu une distraction reliée à ce qu'il disait. Dans le petit village, au pied des Laurentides, où je suis né, une fois il est arrivé une chose que l'exposé du député de Rousseau me rappelait. Il y a un couple, à un moment donné, qui s'est mis à dépenser, mais d'une façon assez spectaculaire: des vêtements, de l'électroménager, envoie donc. Alors, dans un petit village, tout le monde l'a su tout de suite, hein? Le curé a été alerté puis il l'a fait venir. Il a dit: Qu'est-ce c'est ça? Vous dépensez comme jamais. Bien, il dit, M. le curé, on est riches, on a eu notre prêt agricole. Mais, pour de braves paysans, paysannes du pied des Laurentides, ça pouvait toujours passer, de confondre un emprunt avec une hausse de revenus. Mais, pour le gouvernement national du Québec, le député de Rousseau a parfaitement raison, c'est une chose déshonorante. Et ce n'est pas la seule.

J'ai parlé ce matin, M. le Président, pour présenter cette motion, et puis j'ai bien dit que je croyais que nous parlions au nom de millions et de millions de Québécois et de Québécoises qui pensent exactement la même chose sur la désorganisation et l'improvisation de notre gouvernement, puis je parle quelques heures plus tard, puis ils ont encore plus improvisé puis plus désorganisé aujourd'hui qu'ils ne l'avaient fait ce matin. En effet, le ministre de l'Éducation avait demandé aux étudiants de faire une proposition. Ils en ont fait une pleine de sens. Ils leur disaient de renoncer à ces baisses d'impôts puis ils faisaient même un calcul assez intéressant de ce que ça faisait par contribuable par jour, et puis le ministre est resté sur sa position mauvaise et aussi mauvaise qu'inflexible.

n(17 h 30)n

Alors, les jours se suivent et se ressemblent, et ça fait deux ans que ça dure, parce que ça a commencé très, très vite, la dégringolade du gouvernement, hein? Ils sont rendus bas puis ils l'ont fait vite. Et je pense que ça a été lié d'abord un peu à la campagne électorale. Cette campagne électorale aurait pu se résumer à dire n'importe quoi pour gagner. Alors, que ce n'importe quoi fasse mal à la société québécoise et à ses institutions, ce n'est pas grave, il faut gagner. Que ce n'importe quoi consiste en promesses dont ils savaient parfaitement qu'elles ne pouvaient être tenues, ce n'est pas grave, il faut gagner. Bien ça, c'est ravageur pour une société, c'est ravageur pour la démocratie.

Je me souviens, a contrario, nous, on nous disait: Allez-vous faire des baisses d'impôts? On se l'est fait dire durant la campagne électorale: Les libéraux vont en faire, pourquoi pas vous? Pourquoi pas nous? Parce que nous sommes responsables et qu'on ne fera jamais de baisse d'impôts si les services publics auxquels la population a droit pouvaient être menacés.

Alors, avec ça, ils ont torpillé leur crédibilité, torpillé la crédibilité du gouvernement du Québec mais aussi de ses institutions. J'entendais encore une députée aujourd'hui, j'en étais navré ? je ne riais pas, parce que ça aurait pu être comique, mais c'était tragique ? qui criait encore: La Caisse de dépôt avait perdu 15 milliards. L'année d'après... Qu'est-ce que c'est que cette sottise? En tout respect pour la députée, là, elle aurait besoin d'un cours, pas de mathématique 101 cette fois-là, mais d'économie 101. La Bourse, c'est écrit... Un des meilleurs ouvrages en économie, c'est Samuelson, et puis, dans les premières pages de la préface, il raconte l'anecdote où il demandait à un financier new-yorkais: Comment va la Bourse? Et puis il avait répondu: It fluctuates. Ça fluctue. C'est ça, la Bourse, ça monte, ça descend. Parce que la bulle technologique avait crevé et que le marché nord-américain des valeurs mobilières était relativement en détresse, notre Caisse de dépôt, très bien gérée, avait suivi le mouvement. Puis, l'année d'après, ça a remonté.

Puis j'ai entendu une députée libérale aujourd'hui ? je n'en croyais pas mes yeux et mes oreilles, parce que je la voyais à la télé aussi ? qui dit que c'est à cause du gouvernement libéral. Elle aurait pu au moins dire: C'est à cause du gestionnaire Henri-Paul Rousseau, que nous avons nommé. Mais, même ça, ça n'aurait pas été vrai. Henri-Paul Rousseau, tout brillant soit-il, n'est pas capable de faire remonter de façon spectaculaire les marchés boursiers. Alors, c'est ce genre de sérénades qu'on a entendues, fausses, qui ont fait que, quand la population s'en est aperçu ? et ça n'a pas été long ? ils ont vu que cette élection avait été une imposture.

Et je me rappelle maintenant ? puis je l'avais dit en cette Chambre, puis là ça avait... des éclats de rire monstrueux ? quelques mois après qu'ils étaient... Dans ce temps-là, ils riaient. Aujourd'hui, ils s'applaudissent entre eux parce qu'ils savent qu'ils sont les seuls au Québec à le faire. Alors, il faut toujours se réconforter d'une manière ou d'une autre. J'avais dit, après avoir été rencontrer des manifestants ici, devant le parlement... Les manifestants nous ont dit ? puis ça faisait juste quatre ou cinq mois que le gouvernement était au pouvoir: On s'ennuie de vous. Là, ça rigolait en face, sauf que c'était vrai, c'était vrai, et cet ennui s'est approfondi depuis. Ce qui fait que le fait de renier les promesses a fait un bris de confiance, le fait de dénigrer les institutions québécoises, les gens ont fini par s'en rendre compte et ils ont bien vu que ce n'était pas un gouvernement qui construisait mais un gouvernement qui déconstruisait.

Et le chef-d'oeuvre, la sauce qui a enrobé tout ça, c'est la rupture d'un des biens les plus précieux de la société québécoise: le dialogue social. Aussi loin qu'on peut remonter dans l'histoire du Québec, contemporaine en tout cas, il y a eu un dialogue social exemplaire. La Révolution tranquille s'est faite sur le dialogue social. Le changement profond de nos structures économiques s'est fait par le dialogue, dans le respect aussi bien des entrepreneurs que des syndicats et des groupes sociaux qui se sont ajoutés par la suite.

Tant et si bien qu'une des opérations les plus difficiles que nous ayons eu à faire quand nous étions au gouvernement, c'est l'atteinte de l'équilibre fiscal interne, ce qu'on a appelé le déficit zéro. C'était extrêmement difficile. Et puis on l'a fait dans un contexte consensuel, qui fait que la population a été satisfaite d'une opération difficile parce qu'elle savait qu'elle était faite de concert avec la population, dans l'intérêt de la population, non pas pour des raisons idéologiques, comme les raisons qui ont animé le ministre des Finances depuis qu'il est là, mais des raisons basées sur l'intérêt public. Le déficit zéro, c'est ni à gauche ni à droite. Et aussi bien la CSN que la FTQ, que le Conseil du patronat avaient compris que le déficit zéro n'est ni à gauche ni à droite. Pour des gens progressistes comme nous, un État ruiné, c'est ce qu'il peut y avoir de pire. Parce que nous croyons à l'État comme répartiteur de la richesse, nous croyons à l'État comme, dans certains cas, accompagnateur de l'entreprise privée, publique ou coopérative, comme nous l'avions fait. Alors, on croyait donc au déficit zéro pour ça, et les progressistes très généralement nous ont appuyés.

Et puis les gens de droite nous ont appuyés aussi. Ce gouvernement a réussi, par son attitude doctrinaire, à mécontenter et à énerver la droite comme la gauche en l'espace de quelques mois. Ceux que je qualifierais plus à droite ? ils ne le sont pas forcément, parce qu'il y a des gens très sociaux là-dedans ? les gens de l'entreprise en général, ils avaient bien vu que l'année 2002 était l'année la plus prospère de l'histoire du Québec; ils avaient bien vu qu'en 10 brèves années le Québec était devenu une puissance technologique qui allait accélérer le virage technologique; ils avaient bien vu, en quelques brèves années, que le capital de risque était plus important ici, toutes proportions gardées et même en chiffres absolus, que n'importe où ailleurs au Canada. Et ils ne pouvaient pas s'attendre que des idéologues rigoureux et dépassés, comme ils l'ont été, mettraient fin à tout ce qui avait fait notre prospérité et qui nous avait faits des champions de la croissance, du développement, et dans les domaines des technologies avancées.

Alors, on a vu les grandes vedettes du secteur technologique, biotechnologique, informatique dénoncer le gouvernement, pas d'une façon générale au début, mais dans leurs secteurs: Biotechnologies, qu'est-ce qui se passe? Où est le capital? Multimédia, qu'est-ce qui se passe?

Sans compter ce qui s'est passé dans les régions. Parce que, dans cet effort de développement technologique, nous avons toujours pensé que des centres de la nouvelle économie, ça devait exister aussi bien à Rimouski qu'à Amos ? où il y en a un ? et au Saguenay?Lac-Saint-Jean et dans toutes les régions. Quel n'est pas le désarroi des gens des régions! Alors que l'essor commence à être pris, la plupart de ces institutions sont soit saccagées ou diminuées. Comme la Société générale de financement, qui avait établi des programmes ACCORD pour spécialiser et diversifier... Si, avec la politique, aujourd'hui, de la réduction des coupes de bois, on avait eu l'intelligence de maintenir les programmes ACCORD, ça aurait maintenu un certain espoir de diversification; ceux qui perdaient sur le bois auraient regagné sur autre chose. Non, dans ce domaine comme dans d'autres, on a poursuivi une idéologie qui est dépassée même dans le contexte contemporain, l'idéologie de la non-intervention.

La phrase la plus définitive, elle a été prononcée par le ministre de l'Industrie et du Commerce ? qui l'était dans ce temps-là, qui est devenu ministre des Finances, et c'est encore plus inquiétant parce que son rôle est plus stratégique qu'avant ? quand il a dit ? il a quelques belles phrases à son actif, mais celle-là, elle est spectaculaire ? quand il a dit: En système capitaliste, quand une entreprise ferme à un endroit, elle va ouvrir ailleurs. Bien ça, là, même les gouvernements les plus capitalistes ne souscrivent plus à une telle pensée déconnectée.

Est-ce que le gouvernement d'Ontario est un gouvernement d'extrême gauche? Est-ce que ça l'a empêché d'offrir de l'argent pour sortir Bombardier du Québec et subventionner Bombardier en Ontario? Est-ce que le gouvernement du Texas est un gouvernement d'extrême gauche? Est-ce que ça l'a empêché de mettre sur la table de l'argent pour attirer Bombardier au Texas? Est-ce qu'il y a un seul Boeing qui aurait décollé, dans l'histoire de l'aviation, si le gouvernement de Washington n'avait pas mis de l'argent? Est-ce qu'il y a un seul Airbus qui aurait décollé?

Alors, même sur le plan de leur philosophie profonde, de leur credo, de leurs croyances, ils ont commencé leur gestion sur des bases erronées. Erronées pour, ici plus qu'à bien d'autres endroits... Parce que, comme je l'ai dit, nous avons réussi, avec la Révolution tranquille, de rendre la société québécoise d'un niveau de solidarité qu'on ne retrouve qu'en peu d'endroits au monde. Et c'est peut-être lié un peu à notre histoire. Je l'ai déjà dit, je le répète: On est obligés d'être solidaires. On est obligés, parce que, quand le pouvoir colonial français a basculé au pouvoir britannique, les coloniaux français aristocrates et riches sont rentrés en France, puis ils nous ont laissés ici, fils de paysans et de paysannes, à faire un pays. Puis on en a fait un. Mais on l'a fait dans la solidarité.

n(17 h 40)n

Vous, M. le Président, qui êtes abitibien, vous devez le savoir, hein? Ça n'a pas été facile d'ouvrir l'Abitibi. Ça n'a pas été facile d'en faire le succès économique qu'elle est devenue aujourd'hui. Mais ça ne se serait jamais fait si ça avait été basé sur l'égoïsme, ça ne se serait jamais fait si ça avait été basé sur des principes capitalistes, en disant: En système capitaliste, la fatalité de l'économie de marché décide. Ce n'est pas comme ça que l'Abitibi s'est ouverte, ce n'est pas comme ça que le Saguenay?Lac-Saint-Jean s'est ouvert et a prospéré. Ce n'est pas pour rien que la moitié du commerce bancaire au Québec ? c'est le seul endroit que je connaisse, au monde ? est le fait d'une coopérative, donc une forme d'entreprise extrêmement dynamique, productive et non capitaliste. C'est ça, le Québec.

Le Québec, c'est aussi la Caisse de dépôt et placement. Le Québec, c'est aussi la Société générale de financement. C'est aussi des entreprises spectaculaires, des entreprises privées. Mais, Bombardier, là, si l'État national du Québec ne s'était pas mêlé de faciliter l'acquisition d'actions par les particuliers ? on s'en souvient ? si, pour des raisons de politique d'achat, Bombardier ne s'était pas vu confier la construction du métro de Montréal en particulier, si Bombardier n'avait pas été aidée par le gouvernement national du Québec à toutes les phases, à toutes les étapes de son développement, est-ce que Bombardier serait la transnationale qu'elle est aujourd'hui? Or, malheureusement, on voit que le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec n'ont pas été d'une grande vigilance pour faire que Bombardier garde son rang et surtout préserve l'avenir. Et ça n'arrivera pas si nous ne sommes pas solidaires. Même le syndicat des travailleurs de l'aéronautique a compris ça et a discuté en profondeur avec Bombardier pour assurer l'avenir, à la québécoise. Donc, intervention publique, intervention privée, solidarité syndicale. C'est ce qui a été ravagé par l'actuel gouvernement.

La réingénierie, par exemple, dont on a... on nous a seriné la réingénierie pendant des mois et des mois. D'abord, on n'a jamais vu un effet positif de ça jusqu'à ce jour. Le nombre de fonctionnaires n'a pas diminué, il a augmenté; l'efficacité administrative du Québec n'a pas diminué de notre temps, puis elle a augmenté, l'inefficacité, depuis quelques années, avec accélération depuis quelques mois. Quand tu dis que tu n'es même pas capable de présenter les crédits budgétaires pour une période de 12 mois, c'est qu'il s'est passé quelque chose de grave dans une machine administrative qui n'aurait jamais eu une telle faiblesse depuis 1941. Et l'erreur initiale, ça a été justement la non-concertation, la non-consultation.

Les syndiqués de la fonction publique et les fonctionnaires et les hauts fonctionnaires, qui sont souvent des gens très dévoués, qui travaillent fort, qui ont souvent des horaires plus difficiles même que dans l'entreprise privée, sont tout à fait capables de faire un effort collectif pour améliorer le fonctionnement de l'État, puis on l'a fait à plusieurs reprises dans notre histoire, mais pas s'ils se font prendre de front le premier jour comme c'est arrivé. Les premiers discours de ce nouveau gouvernement ont toujours comporté une somme considérable de mépris envers la fonction publique, envers ses syndiqués: fonction publique surabondante, trop de monde qui ne travaille pas. Puis, après ça, bien on dit: On va faire un dialogue puis on va faire la réingénierie. Alors, on n'a jamais eu de dialogue puis on n'a jamais eu de réingénierie. Et le gouvernement du Québec n'a jamais été aussi mal géré qu'il ne l'est aujourd'hui, avec des gens qui se présentaient comme des gestionnaires hors pair.

Ça a été à peu près de cette manière dans tous les aspects de notre vie collective depuis des mois et des mois. Ça crée un niveau de mécontentement qui, en soi, est aussi improductif pour l'économie, et dans les régions en particulier. Les régions, c'est basé sur l'espoir, surtout les régions qui ont eu des difficultés et qui ont souffert. Alors, regardez les taux de chômage en région, surtout les régions qui auraient besoin de notre solidarité. La Gaspésie, la roue recommençait à tourner; le chômage a recommencé à monter, la croissance est paresseuse.

Je les entends des fois se réjouir de leur succès économique. C'est parce qu'ils n'ont pas vu les chiffres. C'est parce qu'ils n'ont pas vu les chiffres. L'année 2002, je le répète, a été la meilleure de l'histoire économique du Québec. Et, depuis qu'ils sont au pouvoir, M. le Président, ils n'ont pas créé, en deux ans, le nombre d'emplois qui fut créé en l'année 2002. Ça devrait les inquiéter. Ça commence à paraître, là, le ravage que vous avez fait dans les sociétés publiques, la décrédibilisation que vous avez faite du secteur public, dont l'Hydro-Québec. Et je ne parle pas juste des problèmes de sécurité. Ce qui a le plus insécurisé l'Hydro-Québec, c'est quand le premier ministre du Québec a dit, il y a quelque temps, qu'on était pour être l'Alberta de l'exportation, alors que l'Hydro-Québec sait... Disons que vous êtes président d'Hydro-Québec ou cadre supérieur à Hydro-Québec. Vous entendez le chef de votre actionnaire principal, le gouvernement du Québec, qui dit que vous allez être l'Alberta de l'électricité, alors que l'Alberta, en huit mois, exporte pour 8 milliards de dollars de pétrole, le Québec, d'après Hydro-Québec, dans huit ans, exportera pour 250 millions de dollars d'électricité, quand les cadres supérieurs d'Hydro-Québec entendent ça, ils disent: Notre actionnaire est mal luné; notre actionnaire est déconnecté; notre actionnaire est débranché. C'est le vocabulaire électrique, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?

Mais le gouvernement qu'on a eu depuis deux ans est le contraire d'un gouvernement énergique ou énergétique, et je pense que, dès qu'ils en auront l'occasion, les Québécois et les Québécoises vont poser un geste énergique. Et ceux qui rigolent de leur incapacité, en face, ils rigoleront peut-être, mais un peu moins et de ce côté-ci.

(Applaudissements)

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, nous allons...

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! Nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion, qui se lit comme suit:

«Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

Vote nominal? Alors, le vote... Que l'on appelle les députés.

n(17 h 48 ? 17 h 53)n

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, s'il vous plaît, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion que j'ai lue tantôt: «Que l'Assemblée nationale du Québec condamne le gouvernement libéral pour son improvisation et son état de désorganisation généralisé.»

Quels sont ceux... les gens qui sont pour?

La Secrétaire adjointe: M. Landry (Verchères), Mme Lemieux (Bourget), M. Charbonneau (Borduas), M. Pinard (Saint-Maurice), M. Legault (Rousseau), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine), M. Létourneau (Ungava), M. Boucher (Johnson), M. St-André (L'Assomption), Mme Robert (Deux-Montagnes), M. Jutras (Drummond), Mme Vermette (Marie-Victorin), Mme Caron (Terrebonne), M. Pagé (Labelle), M. Dion (Saint-Hyacinthe), M. Cousineau (Bertrand), M. Valois (Joliette), M. Bouchard (Vachon), Mme Dionne-Marsolais (Rosemont), M. Bédard (Chicoutimi), M. Morin (Nicolet-Yamaska), M. Simard (Richelieu), M. Legendre (Blainville), M. Deslières (Beauharnois), Mme Charest (Rimouski), Mme Richard (Duplessis), M. Dufour (René-Lévesque), Mme Beaudoin (Mirabel), M. Bourdeau (Berthier), M. Turp (Mercier), Mme Maltais (Taschereau), Mme Doyer (Matapédia), M. Lelièvre (Gaspé), Mme Papineau (Prévost), M. Thériault (Masson), M. Tremblay (Lac-Saint-Jean), Mme Champagne (Champlain), M. Girard (Gouin).

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, quels sont ceux qui... Excusez-moi. Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever.

La Secrétaire adjointe: M. Charest (Sherbrooke), M. Dupuis (Saint-Laurent), Mme Courchesne (Fabre), M. Fournier (Châteauguay), M. Vallières (Richmond), Mme Thériault (Anjou), M. Hamad (Louis-Hébert), Mme Delisle (Jean-Talon), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Boulet (Laviolette), M. Pelletier (Chapleau), M. Bergman (D'Arcy-McGee), M. Ouimet (Marquette), M. Marsan (Robert-Baldwin), Mme Gauthier (Jonquière), Mme Normandeau (Bonaventure), Mme Beauchamp (Bourassa-Sauvé), M. Mulcair (Chomedey), M. MacMillan (Papineau), Mme Jérôme-Forget (Marguerite-Bourgeoys), M. Marcoux (Vaudreuil), M. Lessard (Frontenac), M. Gautrin (Verdun), Mme Loiselle (Saint-Henri?Sainte-Anne), M. Cholette (Hull), M. Bordeleau (Acadie), M. Whissell (Argenteuil), Mme Théberge (Lévis), M. Reid (Orford), M. Brodeur (Shefford), M. Copeman (Notre-Dame-de-Grâce), M. Chenail (Huntingdon), M. Auclair (Vimont), M. Bachand (Arthabaska), M. Bernard (Rouyn-Noranda?Témiscamingue), M. Bernier (Montmorency), M. Blackburn (Roberval), Mme Charest (Matane), Mme Charlebois (Soulanges), M. Gabias (Trois-Rivières), Mme Hamel (La Peltrie), Mme Gaudet (Maskinongé), M. Dubuc (La Prairie), M. Descoteaux (Groulx), M. Lafrenière (Gatineau), M. Clermont (Mille-Îles), Mme Legault (Chambly), M. Mercier (Charlesbourg), M. Moreau (Marguerite-D'Youville), M. Morin (Montmagny-L'Islet), M. Paquet (Laval-des-Rapides), M. Paquin (Saint-Jean), M. Tomassi (LaFontaine), M. Soucy (Portneuf), M. Rioux (Iberville), Mme Perreault (Chauveau), Mme Vien (Bellechasse), Mme James (Nelligan).

Le Vice-Président (M. Gendron): Y a-t-il des abstentions?

Des voix: ...

M. Dupuis: Avec le consentement de la Chambre, est-ce qu'on pourrait permettre au député de Jean-Lesage d'enregistrer son vote?

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, M. le ministre, pour votre vote.

La Secrétaire adjointe: M. Després (Jean-Lesage).

Le Vice-Président (M. Gendron): M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.

Le Secrétaire: Pour: 38

Contre: 59

Abstentions: 0

Le Vice-Président (M. Gendron): La motion est rejetée. J'indique qu'on va suspendre quelques minutes, mais j'indique qu'il y a un débat de fin de séance... il y a deux débats de fin de séance. Alors, la séance est suspendue pour quelques minutes.

(Suspension de la séance à 17 h 58)

 

(Reprise à 18 h 2)

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, veuillez vous asseoir, chers collègues.

Débats de fin de séance

Alors, tel qu'annoncé, là ? je n'ai pas à reprendre ça ? deux débats de fin de séance, un premier qui portera sur une question adressée par Mme la députée de Matapédia: cinq minutes de présentation, cinq minutes de la part du ministre, deux minutes de réplique; et, après ça, nous allons procéder au deuxième débat de fin de séance, avec le député de Berthier et toujours le porte-parole... M. le ministre. Alors, allez, Mme la députée de Matapédia.

Plan d'action visant les régions
affectées par les modifications
à la gestion des forêts publiques

Mme Danielle Doyer

Mme Doyer: Merci, M. le Président. Alors, toute la semaine, et c'est pourquoi j'ai demandé un débat de fin de séance, on a posé des questions sur si, oui ou non, on allait avoir un plan d'action musclé, compte tenu du dépôt de la loi... du fait qu'on nous a enfoncé par force, pratiquement, la loi n° 71. On a demandé un plan d'action; tout ce qu'on a eu, c'est rien. On a eu un plan sans argent, sans finesse, improvisé. Nous avions raison, M. le Président, de ne pas croire en ces promesses. Nous avions raison de croire que ce gouvernement ne fait rien pour les régions. Et, dans ce qui a été annoncé hier, il n'y a aucune somme additionnelle ajoutée pour réaliser le plan proposé.

Qu'est-ce qu'il nous propose? Le gouvernement propose des contrats de développement et de diversification. Comment vont-ils mettre ça en oeuvre alors qu'il n'y a pas d'argent neuf, qu'on apprend, ce matin, que la présidente du Conseil du trésor a bloqué un montant de 30 millions? Est-ce que ça va être la même chose avec les FIER? Le privé devrait-il débourser de l'argent pour nous sortir de ces problèmes-là?

Alors, je vous le dis, M. le Président, avec ce dossier des forêts, on a fait du mur-à-mur et on a le front de dire qu'on a fait du sur-mesure. Alors, on a administré la même médecine de cheval partout en région. Et, moi, je n'ai pas confiance en ce gouvernement pour aider les milieux qui vont être durement touchés par cette décision. Le ministre des Ressources naturelles, la ministre des Affaires municipales et des Régions vont entreprendre une tournée de consultation ? je vous le dis, c'est une drôle de façon de travailler ? alors que la décision est déjà prise. On consulte après coup plutôt qu'avant. Ce sera donc une tournée de relations publiques.

Et qu'est-ce qu'on dit? On a déjà une réaction à cette situation. On dit: Le ministre des Ressources naturelles a lancé un appel aux élus municipaux pour l'aider à mettre en place des mesures d'atténuation des effets de la baisse de la possibilité forestière. Et là on va faire des contrats avec les CRE. Et qu'est-ce qu'ils disent, dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, votre région? La CRE espère aussi faire comprendre au ministre que sa théorie sur les pertes d'emplois qui seraient minimes n'est pas basée sur une logique de développement. Alors, pour M. Jean-Maurice Matte, le raisonnement du ministre fera régresser une région comme l'Abitibi-Témiscamingue. Alors, il donne des exemples de ça. Et ce n'est pas moi qui invente ça, là. Et le ministre a dit: Aucune perte d'emplois, ça va être minime. Dans le fond, avec une petite tournée, une petite opération de relations publiques, ça devrait aller.

Première scierie touchée, ce matin, c'est de ça que j'ai parlé à la période des questions: 30 personnes qui ne seront pas rappelées au travail, à Girardville, dans le Saguenay?Lac-Saint-Jean. Et ce n'est pas moi qui invente tout ça, M. le Président.

Alors, comme je le disais, même ses collègues du Conseil des ministres, cette semaine, même ses collègues disaient qu'ils admettaient qu'il fallait un plan pour diminuer les impacts en région. Alors, ce n'est pas juste nous qui avons fait ça.

Mme Françoise Bertrand, la présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec, a estimé, quant à elle, qu'il dirige les régions vers une catastrophe sociale et économique. Alors, qu'est-ce qu'elle dit? Elle dit: «Nous sommes très déçus de constater que le gouvernement n'est pas en mesure de proposer une stratégie visant à offrir aux travailleurs qui perdront leur emploi des solutions pour assurer leur avenir à long terme.» Ce n'est pas nous qui inventons ça, là.

Et on nous dit qu'Emploi-Québec sera mis à contribution, et c'est une coupure qui nous pend au bout du nez par rapport à Emploi-Québec, par rapport à nos centres locaux d'emploi dans chacune des MRC du Québec. On parle peut-être de les abolir, de les modifier, de les diminuer, de les transformer, et là on parle d'une coupure de 150 millions dans ce ministère. Comment on va faire? Où on va aller chercher l'argent pour aider les gens qui vont être durement touchés par la baisse de possibilité forestière, alors que le ministre dit qu'il ne perdra pas d'emplois? Et, moi, je suis convaincue, pour l'avoir vécu, que, oui, on va en perdre, des emplois. Alors, il s'agit d'un dossier majeur dans lequel on n'a pas le droit d'improviser.

Et, moi, je vous le dis, on a demandé cette semaine, on a demandé des consultations particulières, ça a été non. On a demandé deux amendements qui auraient pu alléger un peu la situation, ça a été refusé. On a demandé des études d'impact, refusé. On a demandé un plan d'action avec des mesures concrètes pour les régions, les municipalités, les personnes, ça a été refusé, M. le Président, c'est incroyable, alors que cette décision, elle est lourde de conséquences. Alors, du vent, ça a été refusé. Ça a été la même chose à chaque fois qu'on est intervenus depuis la semaine passée. Alors, vous savez, M. le Président, on nous disait: Nous sommes prêts, c'était leur devise. Nous sommes prêts, là, ce n'est pas ça qu'ils ont prouvé cette semaine.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, Mme la députée. Pour votre cinq minutes, M. le ministre.

M. Claude Béchard

M. Béchard: Oui. Merci, M. le Président. M. le Président, c'est avec beaucoup de plaisir que je réponds à ce débat de fin de séance au nom de mon collègue le ministre des Ressources naturelles. Et je ne veux pas faire un long, long débat ou un long plaidoyer avec ma bonne amie et collègue de Matapédia avec qui justement, dans la dernière crise forestière, en 2000, où on se souvient tous les deux très bien de ce qui est arrivé... Puis elle le disait elle-même, on a travaillé ensemble pour trouver des solutions pour nos régions, pour nos communautés. Et je ne veux pas revenir trop longtemps sur ce qui s'est passé à cette époque-là, mais, moi, je me souviens très bien qu'à un moment donné M. Brassard, qui était ministre des Ressources naturelles, est arrivé à Rimouski, a annoncé la baisse. Ça a pris deux heures, deux heures et demie, puis il est reparti. Alors là, on s'est retournés comme région, on a dit: Qu'est-ce qu'on peut faire? Comment on peut travailler? Qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour aider nos entreprises, aider surtout nos travailleurs? Et on a trouvé une série de solutions en région.

Aujourd'hui et depuis quelques semaines, on travaille sur justement les suites du rapport Coulombe, et ce que j'en comprends, c'est que l'opposition officielle, comme nous, sont d'accord avec les conclusions du rapport Coulombe. Nous avons devant nous un rapport, il y a une commission qui a été tenue dans toutes les régions, qui a été efficace, qui fait une série de recommandations et qui fait en sorte qu'aujourd'hui on se retrouve devant un constat: peu importent les raisons pour lesquelles ce fut le cas, la forêt québécoise a été surexploitée. On se retrouve aujourd'hui, là, à prendre comme gouvernement une décision qui est de savoir: Qu'est-ce qu'on peut faire pour nous assurer pour les générations futures, au nom du développement durable, que nous aurons encore ces ressources-là, cette ressource-là que sont les forêts dans nos régions québécoises pour continuer de faire du développement économique? Parce que, au-delà comme tel de la ressource naturelle ou de la première transformation, dans combien de cas, dans nos régions, les ressources naturelles forestières, les pâtes et papiers, les scieries ont été la porte d'entrée des hautes technologies, des nouvelles technologies de l'innovation en région, parce que nous nous sommes servis de ces moteurs-là pour développer nos régions?

Alors, aujourd'hui, le constat qu'on fait, c'est que, oui, il y a une problématique. 20 % de réduction, c'est ce que propose Coulombe. Il nous dit: D'ici trois ans. C'est le chiffre que nous avons. Nous allons revoir les façons de calculer, les façons de compter, mais nous avons ce chiffre-là. Puis, vous le savez, M. le Président, vous avez déjà occupé ces fonctions-là, à partir du moment où on a un chiffre, même les ingénieurs... puis vous m'avez déjà dit ça dans une vie antérieure, il faut respecter les prévisions qui sont là. Alors, on a décidé, sur trois ans, de tenter d'adapter, de permettre une marge de manoeuvre aux régions, aux industries pour adapter cette réduction-là de 20 % sur les trois prochaines années.

n(18 h 10)n

Mais nous avons surtout décidé, M. le Président, de présenter un plan d'intervention qui est une première étape. Je veux bien que de l'autre côté, là... C'est de bonne guerre qu'on dise, selon la rumeur, qu'au Conseil du trésor, et tout ça... J'ai déjà évoqué ça, et vous aussi sûrement dans une vie antérieure, le fait que le Conseil du trésor dise oui, dise non, peu importe que ce soit la vérité ou pas, ce qui a été mentionné. Ce qui est important de dire, c'est qu'aujourd'hui, là, le plan qu'on a présenté hier, c'est une première étape. Il y a quatre ministres ? Développement économique, Affaires municipales et régionales, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale et le ministre des Ressources naturelles ? qui ont décidé de se donner comme mandat d'aider les régions.

Le contrat de développement et de diversification, c'est quoi? Aujourd'hui, on dit: On va aller voir dans chacune des régions, dans chacune des communautés, quels sont les impacts réels, mais aussi comment on peut s'en sortir, comment on peut passer ce défi-là, comment on peut faire en sorte que ce soit non pas une épreuve pour les régions, mais un défi. Et là-dessus, moi, dans mon comté, j'en ai eu, des exemples de consolidation où, à la fin de l'exercice, il n'y en a pas eu, de perte d'emploi. Pourquoi? Parce que les gens ont innové, parce que les gens ont décidé de faire les choses autrement, ont décidé même de faire de la deuxième, la troisième transformation, que ce soit Bois BSL, que vous connaissez bien, que ce soient les panneaux jointés, que ce soit une transformation supplémentaire qu'on effectue en usine sur les sites, donc pour nous assurer qu'on préserve les emplois. Et c'est ça qu'on veut faire à travers nos contrats de développement.

Mais les régions ne seront pas seules. C'est ça qui est important de mentionner. Vous avez une équipe présentement, ministérielle, qui est mobilisée autour de ces objectifs-là, d'aider les régions à relever ce défi-là, ce défi-là que nous avons de préserver la ressource naturelle que sont les forêts, mais en même temps de préparer l'avenir, de conserver nos emplois en région. Et c'est ça qu'on va faire. On a des bras économiques au gouvernement, que ce soit la SGF, Investissement Québec. On a mis en place un «fast track». Nous allons regarder chacun des projets de diversification, nous allons écouter les régions. Et je peux vous dire une chose, M. le Président, je suis convaincu qu'à la fin de l'exercice, comme Québécois et Québécoises, comme résidents de régions, on va en ressortir grandis, parce qu'on a pris nos responsabilités au bon moment, et ce n'est qu'une première étape.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le ministre. Votre deux minutes de réplique, Mme la députée de Matapédia.

Mme Danielle Doyer (réplique)

Mme Doyer: Et je suis pratiquement sidérée parce que le ministre, quand je l'entends, il a changé de ton. Il a un ton tout doux, tout gentil, alors qu'hier, en conférence de presse, il disait qu'on n'avait rien fait pour aider notre région du Bas-Saint-Laurent, ce qui était faux, M. le Président, parce qu'on avait mis près de 75 millions sur cinq ans. Alors, bravo le petit ton doux, mais, à un moment donné, la vérité a ses droits: dans ma propre MRC, 5 millions sur deux ans que mon gouvernement avait mis. Alors, moi, ce que je vous dis, c'est qu'à un moment donné je ne peux pas dire autre chose et être inquiète pour mes MRC, les MRC du Québec qui vont être touchées, les régions. Alors, gardez ce ton doux là et cet esprit de collaboration, et, nous, nous allons en être, d'être dans les solutions plutôt que de la partisanerie, qui ne donne rien, pour amener une bonne foresterie au Québec. Voilà!

Mais, quand je lis les éditoriaux, M. le Président, Forêts: aux régions de limiter les dégâts; Forêts: aucune aide financière pour les régions; Forêts: manque de substance, dit l'industrie forestière; Forêts: pas de budget spécial pour les régions. Alors, à un moment donné, qu'est-ce qu'ils nous ont dit hier? Ils ont dit: On va voir venir les problèmes, puis, après ça, on va les regarder, puis on va prendre des mesures, puis on mettra de l'argent si on constate qu'il y a des problèmes, alors qu'aujourd'hui même il y en a qui ont perdu leurs emplois. Ce n'est pas la pensée magique, le développement économique, ce n'est pas une baguette magique.

Alors, moi, ce que j'ai entendu, cette semaine, de l'autre côté, par rapport au dossier forêts, c'est une méconnaissance profonde des régions, une méconnaissance du secteur forestier, une insensibilité aux problèmes soulevés par une décision prise sans finesse et sans intelligence, sans même tenir compte de ce qu'avaient proposé les gens présents à la commission Coulombe. Alors, moi, avec ce bel esprit, je demande à mon collègue du Bas-Saint-Laurent et au ministre des Ressources naturelles de relire la recommandation 9.5, qui est la dernière du rapport, à la page 261, qui disait de viser à minimiser l'impact sur les emplois et les communautés locales. Mais j'en doute. Je veux bien leur faire confiance, mais j'ai beaucoup de doutes.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci beaucoup, Mme la députée de Matapédia.

Analyse de la contre-proposition
des étudiants quant au régime d'aide financière

Et, pour la poursuite du second débat, je reconnais maintenant M. le député de Berthier. M. le député de Berthier...

M. Bourdeau: Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): ...vous avez cinq minutes.

M. Alexandre Bourdeau

M. Bourdeau: Merci beaucoup, M. le Président. Tout à l'heure, M. le Président, j'avais... Et je vais vous lire le texte que j'ai envoyé justement pour avoir accès, aujourd'hui, à un débat de fin de séance. J'avais dit qu'aujourd'hui, à la période des questions, j'ai posé une question au premier ministre, responsable du dossier jeunesse, concernant sa vision sur l'avenir de la jeunesse étudiante. Je demandais par cette lettre à ce que le premier ministre, le ministre de la Jeunesse, vienne ici, en cette Chambre, débattre avec moi de l'avenir de la jeunesse. Il est clair qu'en déléguant un autre de ses ministres, qui n'est même pas le ministre de l'Éducation, le premier ministre et ministre de la Jeunesse met et tablette la jeunesse encore une fois, et c'est la plus belle preuve qu'on a ici, ce soir.

Tout à l'heure, le premier ministre a essayé de nous donner une leçon d'histoire. Moi, je vais rectifier certains faits. On a réussi, tout à l'heure, à donner... et les étudiants, tout à l'heure, ont... cet après-midi, avaient donné une leçon de mathématiques au gouvernement. Nous, on va donner une petite leçon d'histoire.

En 1990, lorsque ce gouvernement-là était au pouvoir, il a augmenté les frais de 500 $ à 1 500 $, a triplé les frais, mais, au même moment, diminuait le financement par tête, per capita, au niveau de l'éducation, de 669 $. Et là le premier ministre nous affirme, tout à l'heure, en parlant d'un document du chef de l'opposition, que le taux d'obtention d'un baccalauréat a régressé depuis le milieu des années quatre-vingt-dix. C'est vrai, mais il faut comprendre qu'eux ont été au pouvoir jusqu'en 1994 et que les conséquences de la diminution du taux de diplomation viennent justement du fait de leur décision d'augmenter et de tripler les frais de scolarité.

En plus, on est arrivés au pouvoir avec un déficit de 6 milliards. Qu'est-ce qu'on fait? Gouvernement responsable, consensus social: déficit zéro. Puis, si on regarde entre 1994 et 2003, c'est une augmentation de 1 milliard de dollars et en plus une entente sur les bourses du millénaire de 700 millions de dollars, qu'ils sont en train de renier avec leur décision et leur entêtement d'endetter les étudiants... qu'ils feront perdre grosso modo pas loin de 350 millions de dollars aux étudiants et aux étudiantes du Québec.

Mais là c'est peut-être le temps de parler de l'avenir, parce que votre décision, ça a été de couper 103 millions. Vous avez fait... Ils ont fait, M. le Président, une proposition aux étudiants, une proposition qu'on a imagée grâce à un beau petit tableau, ici, et qui nous prouve que le gouvernement va couper 280 millions de dollars aux étudiants et aux étudiantes suite à la proposition qu'il fait. Et là le ministre s'étonne que le mouvement étudiant et que les étudiants refusent sa proposition et dit aux étudiants d'aller réfléchir, parce que... je ne sais pas, peut-être parce qu'il pense que les étudiants ne sont pas assez brillants, mais demande d'aller réfléchir à la proposition.

Les étudiants ont réfléchi. Ça n'a pas été trop long, ils ont prouvé, noir sur blanc, avec différents calculs, que cette proposition n'avait aucun sens et ont fait une contreproposition au gouvernement qui coûterait 0,05 $, 0,05 $ aux contribuables québécois, par jour, pour justement financer le réseau de l'éducation. Et ça, je pense que les contribuables sont prêts de le faire, parce que l'éducation, c'est un bien collectif et pas simplement un bien individuel. Et ça, le gouvernement ne le comprend pas. Il va continuer à s'entêter à vouloir faire ses baisses d'impôts sur le dos des plus démunis du Québec.

En plus de ça, lorsqu'on analyse la proposition du ministre, on se rend compte qu'avec les différents... Et je vais prendre pour preuve la petite infopub qu'on fait passer dans les journaux. Si on regarde cette proposition-là, on se rend compte que justement il y a juste 20 % des étudiants qui ont droit actuellement aux prêts et bourses qui vont avoir accès à son programme; c'est environ 26 000 étudiants et étudiantes qui auront droit à ce programme-là. Et la plupart des étudiants et étudiantes qui justement n'auront pas droit à ce programme-là, c'est des étudiants et étudiantes de régions qui vivent des difficultés assez énormes.

Mais ce qui est le plus drôle là-dedans, M. le Président, c'est que le premier ministre, lui, est allé se vanter que les étudiants québécois étaient les mieux traités au monde, hein? D'une façon ou d'une autre, il disait que les étudiants étaient des enfants gâtés en se plaignant de leurs conditions actuelles avec la coupe de 103 millions de dollars. Mais, quand on regarde ça...

Et il y a un éditorial, aujourd'hui, un article, aujourd'hui, qui disait justement que le premier ministre devrait peut-être revoir sa conception du monde. La conception du monde, ça ne tourne pas juste alentour du Canada. Il y a comme d'autres pays dans le monde. Puis que justement en Europe, bien les frais de scolarité, c'est pratiquement inexistant. Quand on fait du principe d'accessibilité un principe réel, qui fait en sorte que les étudiants et les étudiantes peuvent accéder, indépendamment de leur condition sociale, accéder au réseau de l'éducation, avoir des études postsecondaires de qualité, on se bat pour ça. Mais ce gouvernement-là, la seule chose qu'il a faite, depuis qu'il est au pouvoir et même lorsqu'il était au pouvoir auparavant, c'est d'augmenter les frais de scolarité et maintenant couper dans les prêts et bourses. C'est exactement dans l'accessibilité aux plus démunis.

M. le Président, il y a une chose que ces étudiants-là vont se rappeler lorsque ce gouvernement-là se représentera aux prochaines élections, c'est que ce gouvernement-là est un gouvernement irresponsable, qui coupe directement dans l'accessibilité à l'éducation et que, surtout, surtout, il se fout complètement de la population.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, M. le ministre, pour votre cinq minutes. Alors, M. le ministre.

M. Claude Béchard

M. Béchard: Oui. Merci beaucoup, M. le Président. M. le Président, on comprend bien le ton du député, mais je vous dirais que c'est assez particulier d'entendre ça, parce que, d'un côté, là, tout à coup, là, de l'autre côté, on est bien, bien émus, là, avec la condition du réseau de l'éducation au Québec, avec la situation des étudiants. Et je vais y aller par blocs, M. le Président, si vous me permettez.

n(18 h 20)n

D'abord sur la situation qu'a laissée... Qu'est-ce qu'ils ont fait, les gens d'en face, pendant neuf ans? 1,8 milliard de coupures dans le réseau de l'éducation, et pour un résultat net non pas de 1 milliard, comme ils le mentionnent, mais de 600 millions. 1,8 milliard, c'est énorme comme coupures dans le réseau de l'éducation. Je me souviens, j'ai été critique en matière d'éducation dans l'opposition, et ça tombait de partout, c'était épouvantable, à toutes les années. Qui a payé justement pour en arriver au déficit zéro? C'est, entre autres, le réseau de l'éducation au Québec. Alors, ne venez pas nous faire de leçons aujourd'hui sur le fait d'être irresponsables. Vous avez, pendant ces années-là... M. le Président, les gens d'en face ont, pendant ces années-là, fait en sorte d'hypothéquer l'avenir. On coupait exactement dans le réseau de l'éducation, qui est le pivot vers le développement économique du Québec vers l'avenir. Premièrement.

Deuxièmement, c'est bien drôle de les entendre parler du 103 millions, là, ils ont coupé 107 millions. Alors là, je veux bien les entendre... Puis là le député de Berthier, qui est tout ému de ça, puis c'est épouvantable, c'est le combat de sa vie, M. le Président. D'un autre côté, ils ont coupé 107 millions. Alors là, là, qu'on revienne sur les vraies choses.

Mais, moi, je ne veux pas entrer dans le fait de dire: Qui est le mieux? Est-ce qu'on devrait en rajouter plus? Nous avons, là ? puis il faut être fiers ? nous avons au Québec le meilleur système d'aide financière, et c'est ? et je le dis avec beaucoup de fierté ? c'est ce qui fait en sorte que, moi, entre autres, et probablement beaucoup d'autres jeunes Québécois ont pu faire des études supérieures, des études postsecondaires, collégiales, universitaires, parce que nous avions ce système-là d'aide financière. S'il n'y avait pas eu ce système-là, M. le Président, là, probablement que, comme moi, il y a beaucoup de jeunes qui ne se seraient pas rendus à l'université, qui n'auraient pas poursuivi leurs études à ce niveau-là, et on l'a fait grâce au système qui est encore aujourd'hui le plus généreux en Amérique du Nord, le plus généreux au Canada.

Mais ce qu'a fait mon collègue, ce qu'a fait mon...

Une voix: ...

M. Béchard: Il ne pense pas. Voyons, il ne pense pas. Je le sais qu'il ne pense pas. Ce qu'a fait mon collègue de l'Éducation, M. le Président, c'est d'aller un niveau plus haut encore. Ce qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on se dit: Pour les plus démunis... Parce que c'est ça qui était la base des leaders étudiants, de l'opposition officielle, des gens qui manifestent, comment diminuer l'endettement des plus démunis. La proposition de mon collègue fait justement en sorte qu'on diminue l'endettement des plus démunis. Alors, même en plus, on favorise la réussite scolaire parce qu'on dit: Si vous finissez dans un temps raisonnable ? ce n'est pas, là, deux ans collégial, trois ans au niveau universitaire, on donne un an de plus à chacun des niveaux ? vous allez pouvoir avoir un remboursement de votre dette. C'est franchement intéressant. Et, avec ce remboursement-là, dans certains cas, ça va aller jusqu'à 4 000 $ de remboursement. Ce qui fait en sorte qu'à la fin, après cinq ans, les gens, les jeunes qui vont entrer sur le marché du travail, les plus démunis, ceux qu'on vise, ceux qu'on veut aider, ceux qu'on veut aider à poursuivre des études au niveau supérieur, au niveau collégial, au niveau universitaire, vont avoir un endettement qui va être de 4 000 $ plus bas. Alors ça, moi, je trouve ça intéressant. Moi-même, là, dans cette situation-là, à la fin de mes études, je me serais retrouvé avec une dette étudiante moins élevée. Alors, ça aurait été intéressant.

Et j'espère que les jeunes, les parents qui regardent tout ça vont prendre profit du congé pascal pour justement réfléchir à cette offre-là, et en discuter, puis regarder, là, l'effet réel, une fois qu'on a eu les manifestations, une fois qu'on a eu tous ces gestes-là qui ont été posés. On est en démocratie, puis c'est de bonne guerre, puis c'est correct, puis c'est bien comme ça que ça se fasse, mais, une fois qu'on a fait tout ça, regardons les choses froidement. Est-ce qu'à la fin de leurs études les élèves les plus démunis au Québec auront plus ou moins de dette? Bien, franchement, avec la proposition de mon collègue de l'Éducation, ils en auront moins. Alors, c'est franchement intéressant.

Autre élément. Dans toute négociation... Puis la proposition qui a été présentée aujourd'hui, ce n'est pas une proposition de négociation par rapport à ce qu'a proposé mon collègue. Les jeunes nous disent: Ne baissez pas les impôts. Oui, mais il y a des Québécois et Québécoises qui souhaitent aussi qu'on baisse les impôts. C'était dans le programme, on a été élus là-dessus. Donc, ce qu'on veut faire, c'est avoir la meilleure proposition pour les plus démunis, on l'a, favoriser la réussite scolaire, on l'a ? c'était même dans leur programme; aujourd'hui, les gens d'en face disent qu'ils ne sont pas d'accord ? mais en plus ce qu'on fait, c'est de garder notre aide financière parmi les meilleures, sinon la meilleure, au Canada, et on attend une proposition des étudiants pour pouvoir...

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, M. le ministre. Et, pour les deux minutes de réplique, je cède la parole au député de Berthier. M. le député de Berthier.

M. Alexandre Bourdeau (réplique)

M. Bourdeau: La proposition des étudiants est déjà sur la table, M. le Président. Votre idée... Ce n'est pas vrai que vous réinjectez de l'argent. Au contraire, vous enlevez au total 280 millions de dollars aux étudiants et aux étudiantes du Québec.

M. le Président, le ministre qui vient d'intervenir, le ministre du Développement économique, il sait comme moi que le choc démographique va frapper le Québec d'ici 20 ans. On va passer de quatre travailleurs pour un retraité à deux travailleurs pour un retraité. Pour que le Québec puisse passer justement ce choc-là, on doit investir en éducation, en innovation, en recherche et développement. Et où le gouvernement a coupé justement? C'est dans ces trois domaines-là, et dernièrement au niveau des prêts et bourses en coupant directement l'accessibilité à l'éducation.

Ce que le gouvernement envoie comme message aux jeunes du Québec, c'est que, si vous venez d'une classe moins aisée, vous n'avez pas de chance de vous rendre à la maîtrise, au doctorat; si vous venez des régions, oubliez la maîtrise, le doctorat parce que notre programme, il ne vous couvre pas; et on vous a coupé 103 millions de dollars. C'est ce qu'il envoie comme message.

M. le Président, le ministre disait aux parents et aux étudiants d'aller réfléchir pendant le congé pascal. Moi aussi, je l'invite à réfléchir. Je l'invite à réfléchir et à se poser deux questions. Il y a eu 100 000 jeunes dans les rues. Est-ce que ce n'est pas une indication qu'il y a un problème au Québec? Et, en plus de ça, si on regarde ce qui se passe au niveau de la population, il y a 70 % des gens qui pensent qu'ils sont dans le champ. Est-ce que le ministre ne peut pas prendre, et son gouvernement, les vacances du congé pascal pour réfléchir 30 secondes à ça et peut-être se rendre compte qu'ils sont réellement dans le champ?

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le député. Ceci met fin aux débats de fin de séance.

Et, M. le ministre, vous avez une motion à nous faire part, alors je vous écoute.

Ajournement

M. Béchard: M. le Président, je fais motion pour que nous ajournions nos travaux au mardi 5 avril, à 14 heures, en vous souhaitant de très joyeuses fêtes pascales.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci. Moi également, joyeuses fêtes... joyeuses Pâques à tout le monde. Est-ce que cette motion est adoptée?

Des voix: Adopté.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, cette motion étant adoptée, les travaux sont ajournés.

(Fin de la séance à 18 h 27)