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Version finale

38e législature, 1re session
(8 mai 2007 au 5 novembre 2008)

Le mercredi 16 mai 2007 - Vol. 40 N° 5

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Table des matières

Journal des débats

(Dix heures deux minutes)

Le Vice-Président (M. Picard): Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.

Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.

Affaires du jour

Affaires prioritaires

Reprise du débat sur le discours d'ouverture

Aux affaires prioritaires, l'Assemblée reprend le débat, ajourné hier, sur le discours d'ouverture de la session prononcé par M. le premier ministre le 9 mai 2007.

Avant de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que 8 h 44 min 50 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. Il reste donc un total de 16 h 15 min 10 s réparties comme suit: 6 h 27 min 12 s au groupe parlementaire formant le gouvernement; 4 h 58 min 6 s au groupe parlementaire formant l'opposition officielle; 3 h 49 min 52 s au groupe parlementaire formant le deuxième groupe d'opposition; 60 minutes au représentant du gouvernement pour sa réplique.

Je cède donc la parole au prochain intervenant, le député de Blainville.

M. Pierre Gingras

M. Gingras: Merci, M. le vice-président, et, à nouveau, toutes mes félicitations pour votre élection à la vice-présidence.

Tout d'abord, je souhaite saluer les 124 députés qui, comme moi, auront l'honneur de siéger en Chambre pour faire avancer le Québec. Je nous souhaite donc une bonne Trente-huitième Législature au profit des citoyens et citoyennes du Québec.

D'entrée de jeu, je tiens aussi à souhaiter un mandat fructueux à la ministre des Transports, en lui offrant ma collaboration lorsqu'il sera question de répondre aux besoins, aux attentes et aux aspirations de la population. Mais vous comprendrez, M. le vice-président, que mes premiers remerciements vont à l'ensemble des citoyens et citoyennes des quatre villes de la circonscription de Blainville, soit Sainte-Anne-des-Plaines, Bois-des-Filion, Lorraine et Blainville. À eux, merci de m'avoir accordé votre confiance. Je veux aussi remercier de façon particulière les citoyens et citoyennes de la ville de Blainville pour la confiance renouvelée à mon égard. Merci aussi à tous les bénévoles qui m'ont tant aidé durant la campagne, ils ont fait un travail remarquable.

M. le vice-président, suite à un diagnostic de sclérose en plaques qui m'a été confirmé il y a quatre ans, j'ai pris une pause de la scène politique et publique en novembre 2005. J'aurais pu rester dans l'ombre ou, comme certains y pensaient, me mettre à faire du jardinage, mais, vous savez, après plus de 20 années passées à veiller à la qualité de vie des gens de ma communauté, je sentais que j'avais encore des choses à accomplir. Je savais surtout qu'il y avait pire pour ma santé que ma maladie, soit de voir le Québec se dégrader sans intervenir. Vous comprendrez donc, M. le Président, que mon retour en politique a été possible grâce à mes proches, et à ma femme qui me supporte et m'épaule depuis toujours. Je tiens donc à les remercier, aujourd'hui, publiquement. Merci aussi à mes deux filles pour leur compréhension, car, comme vous le savez, le monde politique n'est pas toujours facile. Ainsi, après mes 15 mois de pause, plutôt que de m'apitoyer sur mon sort, j'ai choisi de contribuer à l'avenir du Québec avec mon chef, le député de Rivière-du-Loup, un homme de convictions, un homme de coeur, un homme de talent.

Comme vous le savez, M. le Président, j'ai été commissaire scolaire, conseiller municipal avant d'être maire de la ville de Blainville, de 1993 à 2005; vice-président du Conseil régional de développement pendant cinq années; président du Carrefour action municipale et famille; j'ai aussi été président de la région Nord- Amérique de l'Organisation mondiale de la famille. Vous comprendrez donc que la famille est au coeur de mes préoccupations. Tout comme le premier ministre, j'ai aussi deux filles et je veux, moi aussi, qu'il soit clair pour elles, tout comme pour toutes les jeunes filles du Québec, qu'aucun sommet n'est hors de leur portée, mais j'ajoute aussi qu'aucun rêve ne soit hors de leur portée. Je veux aussi qu'elles aient la liberté de choix. Blainville est la plus jeune ville du Québec. Ainsi, la circonscription de Blainville est habitée par de nombreuses familles. Avec ses 350 000 enfants, le Québec délaisse presque la moitié d'entre eux en ne leur offrant aucun support. En éducation, dans les Laurentides, le taux de décrochage est le plus élevé après les Territoires du Nord-Ouest, piètre record, vous en conviendrez. Ainsi, malgré l'essor économique et démographique que connaît la circonscription de Blainville, les infrastructures scolaires ne suivent pas la croissance de la population.

En santé, il y a une inéquité interrégionale importante en termes financiers, et notre région est en manque de beaucoup de choses: argent, médecins, spécialistes. De plus, les accès à un centre hospitalier, même par téléphone, sont difficiles. Au niveau des aînés, M. le Président, le gouvernement a répondu de façon timide et partielle aux questions concernant leur dignité. En plus de ça, nos aînés doivent subir le mutisme du gouvernement, notamment sur les questions touchant les aidants proches ou les aidants naturels.

Quant à nos routes, nous vivons des congestions importantes, trop importantes, M. le vice-président, et ce n'est pas des annonces de dernière minute, à la pièce, qui vont régler, de façon définitive et permanente, ces graves problèmes.

n (10 h 10) n

Les deux autres partis ont gouverné à tour de rôle. À tour de rôle, ils ont tenté de panser les blessures du Québec sans jamais y arriver. En santé, le Parti québécois a causé les problèmes, le Parti libéral a injecté des milliards sans jamais régler quoi que ce soit. En éducation, le Parti québécois a imposé une réforme qui ne fonctionne pas, le Parti libéral l'a maintenue. Le Parti libéral est resté muet devant la réforme qui ne mène à rien, sinon à un taux d'insatisfaction encore plus élevé de la part de la population du Québec. La seule nouveauté, la seule solution que le Parti libéral propose a été pigée dans le programme de l'Action démocratique du Québec: il s'agit bien sûr du bulletin chiffré. Au niveau des familles, les deux partis, soit le Parti québécois et le Parti libéral, ont préféré investir dans le ciment, dans le béton plutôt que dans la capacité parentale et dans la liberté de choix. En effet, on construit des garderies en n'offrant aucun choix aux parents.

Les routes du Québec sont dans un état déplorable, pitoyable. Le développement de notre réseau routier se fait encore attendre, notamment au niveau des voies de contournement des grands centres. À Montréal, le coeur se meurt. Pourquoi? Nos artères sont bloquées, et ce n'est pas en mettant un diachylon qu'on parvient à guérir des artères bloquées.

Comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, la ministre peut compter sur ma détermination. Les enjeux sont importants, les questions que se posent les automobilistes aussi; il en va de leur sécurité. Nous en avons déjà parlé en cette Chambre, et je ne reviendrai pas ici sur les problèmes de nos infrastructures, mais la ministre doit savoir que je serai toujours là pour la questionner sur l'utilisation de l'argent de nos contribuables. Ainsi, tant dans la circonscription de Blainville qu'au Québec, je tiens à vous dire, M. le Président, qu'avec l'ADQ je trouverai des solutions novatrices, ambitieuses et réalistes pour l'ensemble du Québec. En tant qu'homme, en tant que père, en tant que député, je m'engage à travailler avec les citoyens et pour les citoyens du Québec. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député de Blainville. Je reconnais maintenant le député de Notre-Dame-de-Grâce.

M. Russell Copeman

M. Copeman: Merci, M. le Président. À mon tour de vous féliciter pour votre élection à titre de vice-président.

M. le Président, il y a 12 ans et demi, quelque 10 semaines après l'élection du 12 septembre 1994, je me suis levé pour la première fois, en cette Chambre, pour remercier les électeurs du comté de Notre-Dame-de-Grâce de m'avoir accordé leur confiance en me choisissant comme leur représentant au Parlement du Québec.

I spoke then, Mr. Speaker, of the honor that I felt and continue to feel that my constituents had bestowed upon me as their representative. J'avais indiqué que j'étais le député cadet de ma formation politique en 1994. Et, comme l'a indiqué le premier ministre, ces choses-là se changent. We were then, Mr. Speaker, on the eve of another divisive referendum on the future of Québec, and I spoke about the fact, Mr. Speaker, a fact that I believe very strongly, that there is no contradiction in being a proud Quebecker and a proud Canadian. This is now my fourth occasion to express my gratitude to the people of NDG and Montréal West for expressing their confidence in me and to tell them how privileged I am to be their MNA.

M. le Président, beaucoup d'eau a coulé en dessous du pont depuis 12 ans et demi. Ça donne que je suis avec des collègues ici présents, dans cette Chambre, j'occupe le 10e rang en termes d'ancienneté sur les 125 députés, parmi les députés actuels de toutes allégeances politiques confondues. Le 10e rang, déjà quelque chose. Et je suis au septième rang de mes collègues du Parti libéral du Québec, dépassé seulement par le député de Verdun ici présent. Je fais le tour, et, même en termes de 10e rang, M. le Président, sur tous partis politiques confondus, il ne reste que trois députés du Parti québécois qui ont plus d'ancienneté que moi. Ça indique à quel point cette Chambre se renouvelle, et les changements se font valoir.

There is even, Mr. Speaker, believe it or not, the possibility, during the life of this Legislature, depending on how long it survives, that I could become the longest serving Member of the National Assembly for Notre-Dame-de-Grâce. Paul Earl holds that title currently, he is deceased of course, 14 years and 10 months. So, depending on how long we continue to survive, whether we get the support of the two Opposition parties, if this Legislature were to last four years, Mr. Speaker, I would become the longest serving Member of the National Assembly for Notre-Dame-de-Grâce. Another good reason, I think, Mr. Speaker, to maintain this Legislature as long as possible.

Sur le plan personnel, M. le Président, j'ai vécu la naissance de ma fille Emma, en 1995, pendant mon premier mandat. J'ai regardé mes deux fils, Alexander et Romney, grandir et passer des enfants à des hommes. J'ai vécu le décès de mon père et j'ai pu fêter 25 ans de mariage avec la même épouse. C'est déjà quelque chose.

Au niveau politique...

Une voix: ...

M. Copeman: Pouvez-vous rappeler à l'ordre le député de Jacques-Cartier, s'il vous plaît, M. le Président? Il me dérange.

Sur le plan politique, M. le Président, on a vu un référendum gagné de justesse par les forces fédéralistes; fermeture d'une douzaine d'hôpitaux dans la quête de déficit zéro du gouvernement de M. Lucien Bouchard; le décès d'un grand premier ministre, M. Robert Bourassa, pour qui j'ai eu l'honneur de travailler; l'arrivée d'un nouveau chef au Parti libéral du Québec, en l'occurrence le premier ministre actuel; le départ de quatre chefs du Parti québécois pendant ces 12 ans et six mois; l'ADQ, l'Action démocratique, qui a passé de un député à 41 pour devenir l'opposition officielle ? ça fait des changements; la mise à la retraite de 1 500 médecins et de 4 000 infirmières, qui a causé un tort inestimable à notre service de santé; la fusion forcée des municipalités à Montréal et ailleurs, et les défusions dans les circonstances difficiles. Bref, M. le Président, neuf ans dans l'opposition, quatre ans au gouvernement.

I spent two years, Mr. Speaker, as Chair Delegate of the National Assembly for relations with the United States, which involved regular contacts with State and Federal Legislators from our southern neighbors. It is, Mr. Speaker, a real privilege to sit in this House and to serve the people of our various communities and of Québec as a whole.

Nous occupons ces sièges au nom de nos électeurs et nous ne devrons jamais oublier que nous exerçons nos responsabilités pour eux.

n (10 h 20) n

M. le Président, il y a plusieurs messages qui ont été envoyés le 26 mars dernier. Il y a des messages pour les trois formations politiques ici représentées, en Chambre, j'oserais croire. Pour l'Action démocratique du Québec, moi, j'ai compris le message suivant: La population admire votre persévérance, aime que l'Action démocratique brasse des idées, même quand ils ne sont pas tout à fait d'accord avec toutes les idées. Et le message général a été: Peut-être un jour, mais pas là. Pour le Parti québécois, le message est que le parti est porteur d'une vision qui est partagée par bon nombre de Québécois, mais c'est un message qui est quelque peu déconnecté de nos réalités quotidiennes, et que surtout les Québécois ne voulaient pas d'un troisième référendum sur l'avenir politique du Québec dans le court terme. Pour le Parti libéral du Québec, M. le Président, je crois que la population nous a dit le suivant: Que nous avons une bonne équipe, dirigée par un premier ministre compétent, que nous avons fait quelques erreurs dans la gestion quotidienne des affaires de l'État, que la population nous a mis sous surveillance et nous a donné une deuxième chance.

M. le Président, parlons un peu de l'avenir. Je crois que nous avons tous ici, en cette Chambre, la responsabilité de faire fonctionner le Parlement du Québec, et ça veut dire que nous serons tous obligés de mettre un peu d'eau dans notre vin. Il faut travailler, en autant que possible, ensemble. En tant que président de la Commission des affaires sociales, M. le Président, dans la dernière législature, quatre ans, j'ai pu constater à quel point il est possible de travailler avec les députés de l'opposition pour bonifier les projets de loi, pour faire avancer les choses. On ne sera pas toujours d'accord, mais, si on a une ouverture d'esprit, du respect mutuel, nous pouvons faire avancer les choses. Moi, j'ai toujours pensé, M. le Président, que c'est le rôle essentiel d'un député de bonifier les projets de loi. Nous avons vu des projets de loi beaucoup améliorés suite à des interventions des députés de l'opposition. Je crois que tout ministre devrait accepter ces choses-là et procéder à ces améliorations, même quand les idées viennent de l'autre côté de la table, comme on dit en commission parlementaire, M. le Président.

Sur le plan un peu plus personnel, j'occupe, depuis le 25 avril, à la demande du premier ministre, les fonctions d'adjoint parlementaire au ministre de la Santé et des Services sociaux, un homme ? le député de Jean-Talon, anciennement le député de Mont-Royal ? pour qui j'ai la plus grande admiration. Il dirige un des plus importants et complexes ministères du gouvernement du Québec et il le fait avec brio. Il mérite, M. le Président, je soumets, comme tous les membres de cette Assemblée, il mérite notre respect.

D'ailleurs, j'ai noté que le député de La Peltrie, très sûr de lui en ce début de mandat, a sombré déjà quelque peu dans les attaques personnelles. M. le Président, ça ne lui honore pas et ça ne fait pas avancer la chose politique au Québec. Ce n'est pas de bon augure pour un parti politique qui veut faire des choses différemment à l'Assemblée nationale. Nous avons trop vu, par le passé, des attaques personnelles. Je peux toujours recevoir ? mes épaules sont grandes, M. le Président, et la peau n'est pas mince; je peux toujours recevoir ? des critiques basées sur les politiques, sur les décisions, mais, quand on sombre dans des phrases trop faciles, comme «se préoccuper de l'image», on fait fausse route ici, à l'Assemblée nationale, M. le Président.

Les fonctions d'adjoint parlementaire au ministre de la Santé et des Services sociaux vont me permettre de traiter des choses, des cas qui touchent les personnes les plus vulnérables de notre société, le personnel à risque... les personnes à risque, que ce soient des gens qui sont touchés par les maladies, que ce soient les gens qui ont besoin de réadaptation, déficience intellectuelle ou physique, que ce soient des gens qui ont besoin d'un soutien de l'État à la maison, et ce sont des causes qui me préoccupent depuis le début de mon implication en politique. J'anticipe beaucoup de plaisir, M. le Président, et beaucoup de travail dans ce rôle d'adjoint parlementaire au ministre de la Santé et des Services sociaux. J'espère simplement que je serai à la hauteur de la tâche.

Je veux également, M. le Président, aborder un autre sujet qui me tient beaucoup à coeur, c'est-à-dire les relations entre les diverses composantes de notre société. Je perçois, M. le Président, une montée... je ne dirais pas de l'intolérance parce que le terme est un peu trop fort, mais plutôt une montée d'incompréhension entre des Québécois dits de souche et les minorités visibles, linguistiques ou religieuses, et j'inclus, évidemment, M. le Président, les nouveaux arrivants.

M. le Président, nous avons deux choix en politique. On peut toujours creuser des fossés entre des Québécois et des Québécoises. On peut parler de nos différences de façon négative. On peut sombrer dans les discours un peu populistes qui frôlent même un discours un peu démagogique, un discours qui divise les Québécois; facile de tomber dans ce panneau, M. le Président. Ou on peut tenter de remplir le fossé et de se rapprocher les uns des autres. M. le Président, nous partageons tous des valeurs et des traditions comme Québécois, qu'on soit arrivés ici, il y a 400 ans, 100 ans, 40 ans ou quatre mois. J'espère qu'on partage toutes ces valeurs, mais nous avons également des différences. Ces différences, M. le Président, quant à moi, n'enlèvent rien de qui nous sommes. Ces différences ne menacent d'aucune façon la société québécoise.

Je peux peut-être vous donner un symbole, M. le Président. Vous le savez peut-être que, parfois, à des moments solennels, ici, à l'Assemblée ou ailleurs, je porte la calotte, le kippa, comme on dit en hébreu. Je l'ai fait, comme le député de d'Arcy-McGee, lors de l'assermentation des députés libéraux. J'espère que le port de cette calotte n'offusque personne ici, en cette Chambre. Ça n'enlève rien de qui nous sommes comme Québécois. Ça ne change rien à nos valeurs fondamentales. On ne peut pas s'objecter, je l'espère bien, sous la guise que c'est un symbole religieux. Regardez autour, M. le Président: il y en a ici, des symboles; même un mètre au-dessus de vous, il y en a un. On ne peut pas s'objecter, dans une société de plus en plus laïque, je crois, à la présence de ces symboles, en autant que c'est la même mesure, même poids et même mesure pour tout le monde.

M. le Président, mon parti, depuis un certain temps, et je suis membre du Parti libéral du Québec depuis 29 ans, se veut rassembleur. On veut rapprocher les Québécois et Québécoises l'un de l'autre et non pas les diviser. C'est une préoccupation majeure. Je suis également préoccupé, M. le Président, par le sort de ma ville, Montréal, la métropole du Québec. Il faut s'assurer que cette ville vit une croissance économique. Quand Montréal va bien, Québec va bien; quand les régions vont bien, le Québec va bien également. Il faut donner les outils à la ville de Montréal de se développer. Il faut combattre la pauvreté qui règne non seulement uniquement à Montréal, mais à travers le Québec. Également dans mon comté, M. le Président, c'est également une cause que je défends depuis fort longtemps.

I am also, Mr. Speaker, preoccupied to some extent with the role of my community, that is to say the English-speaking community of Québec. In the public life of this province, we have, as a community, made tremendous contributions to this society and we will continue to do so, I am sure. We occupy a place that is important, we have occupied a place that is important in our history, and I am convinced and hopeful that we will continue to do so.

Il faut également, M. le Président, créer la richesse. Pourquoi est-ce qu'il faut créer la richesse? La réponse est simple, pour moi, en tout cas: c'est afin de mieux la redistribuer, c'est également une valeur libérale. Mes collègues savent... Nous avons tous nos expériences, nos expertises, M. le Président. Mon expertise n'est pas dans la création de richesse, mais je veille beaucoup à ce que cette richesse collective soit distribuée correctement à travers les diverses couches de la société québécoise. Il va sans dire qu'on ne peut pas redistribuer quelque chose qu'on n'a pas. C'est également, M. le Président, une valeur libérale.

Alors, je nous souhaite tous, chers collègues, bonne chance pour cette Trente-huitième Législature. Ce n'est pas les défis qui manquent, c'est peut-être le temps qui va nous manquer. Je m'engage à travailler pour le mieux-être de mes électeurs de la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce, du Québec dans son ensemble et évidemment de mon pays également, le Canada. Merci beaucoup, M. le Président.

n (10 h 30) n

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député. Je reconnais maintenant le député de Beauce-Nord.

M. Janvier Grondin

M. Grondin: Merci, M. le Président, et félicitations pour votre élection, félicitations aux deux autres vice-présidents et à M. Bissonnet, notre président. Et je tiens à féliciter aussi les 124 députés qui se sont fait élire le 26 mars. Se faire élire une première fois, c'est le fun; se faire élire une deuxième fois, ça l'est encore plus.

Alors, comme vous tous et l'ensemble de mes collègues ici présents, c'est évidemment avec grande fierté que je me retrouve à nouveau devant cette Chambre pour, en ce qui me concerne, entamer un second mandat. Je tiens donc, dans un premier temps, à remercier l'ensemble des résidents de Beauce-Nord pour cette grande marque de confiance qu'ils m'ont accordée le 26 mars dernier. La forte majorité que j'ai obtenue en ce moment me fait dire qu'il me faut demeurer aussi présent et disponible pour eux, en plus de traiter rigoureusement leurs demandes et leurs besoins, comme je l'ai fait dans le passé.

La politique a entièrement occupé ma vie depuis les quatre dernières années. J'y ai mis tout mon coeur et mon intérêt, mais, comme vous le savez, M. le Président, le test ultime pour savoir si nous avons été à la hauteur des attentes, c'est bien sûr celui d'un scrutin. Je tiens donc à faire savoir à la population de mon comté que les résultats de cette élection dans Beauce-Nord m'ont grandement touché, en plus de me donner toute l'énergie et l'enthousiasme nécessaires afin de leur être entièrement dévoué tout au long de ce second mandat qui débute.

Une élection, ça ne se fait pas seul. J'ai pu à nouveau compter sur une équipe fantastique, parmi eux des bénévoles extraordinaires qui se sont dévoués pour ce qu'ils croyaient de mieux pour eux, leurs familles et leurs proches. Ils ont donc consacré une bonne partie de leurs temps libres à façonner ce tout nouveau tableau politique d'ailleurs clairement représenté dans cette Chambre, aujourd'hui.

Ce sont les Québécoises et les Québécois qui choisissent leurs dirigeants. Ce sont eux qui décident de leur avenir, et c'est avant tout eux qui ont le courage de changer les choses le moment venu. Je les remercie donc de la grande confiance qu'ils ont accordée à mon parti et je les rassure sur le fait que je serai de ceux qui ne voudront jamais les décevoir et qui travailleront à gagner la confiance des électeurs qui hésitent encore.

Le 26 mars dernier fut une date historique pour mon parti, mais je vous assure, M. le Président, que ce ne sera pas la dernière. Par contre, pour l'instant, nous devons apprendre à vivre avec ce nouveau rôle majeur qui nous est confié, soit celui de l'opposition officielle, et à ce sujet soyez sans crainte que notre équipe effectuera le travail avec ardeur, dynamisme et conviction.

De mon côté, je tiens à remercier mon chef, M. Dumont, de la confiance qu'il m'a témoignée en me confiant d'importants dossiers reliés surtout à la Société de l'assurance automobile, en plus de l'organisation électorale. Je tiens aussi à le féliciter sincèrement et chaleureusement pour le courage, la conviction profonde et la détermination dont il a fait preuve depuis 2003 et tout au long de la dernière campagne. Mon chef est un grand homme, M. le Président, et le Québec n'a pas fini de le découvrir, je vous l'assure.

Permettez-moi aussi de rendre hommage aux personnes les plus importantes de ma vie. Il s'agit bien sûr de mon épouse Francine, de ma fille Nadia, de son copain Pierre-Luc et de mon père qui va fêter ses 90 ans cette année. Ils ont accepté de traverser ce défi avec moi, et ce, malgré de nombreux sacrifices que cet univers leur impose.

Alors, j'entends parler souvent, ici, des familles, alors je vais vous parler un petit peu de ma famille. Alors, chez nous, dans ma famille, on est 18 enfants, alors ça implique beaucoup de monde. Du côté de mon épouse, ils sont 15 enfants. Alors, je peux vous dire que, quand on parle de famille, je connais c'est quoi, la famille. Et, moi, j'ai... on a eu l'occasion d'avoir un seul enfant, moi et mon épouse, parce que les choses n'allaient pas comme on voulait, mais on s'est permis quand même de... on s'est servis de l'adoption internationale pour accueillir des étudiantes des pays étrangers chez nous. Alors, on a accueilli trois étudiantes des pays étrangers. Et c'est pour ça que je dois dire à la population du Québec que je n'étais pas présent à l'assermentation des députés de l'ADQ parce qu'il y avait une des filles que j'avais accueillies qui était aux Barbades et qui se mariait la journée de l'assermentation, et elle m'avait demandé d'aller lui servir de père aux Barbades. Alors, c'est pour ça que je n'étais pas ici.

Alors, vous voyez, tous ces gens dont je vous parle depuis tout à l'heure, M. le Président, font partie des ingrédients miracles pour une bonne recette, et c'est à eux que revient le mérite de la dernière campagne, à laquelle j'y ai mis, moi aussi, bien sûr, le meilleur de moi-même. Vous constaterez que je ne cuisine pas uniquement le sirop d'érable, M. le Président, mais aussi les vraies valeurs auprès de ma famille, mes amis, mon parti et l'ensemble des gens qui habitent ce comté que j'affectionne beaucoup, celui de Beauce-Nord.

Concernant les dossiers gouvernementaux dont je suis porte-parole, je veux vous parler de la Société d'assurance automobile. Je veux assurer le gouvernement que je serai à l'affût des hausses de tarifs exorbitantes et à l'affût du respect des automobilistes. Par le passé, autant les libéraux et les péquistes ont favorisé les gels de tarifs plutôt que l'ajustement graduel au rythme de l'inflation. Pour ajouter à cet exemple d'incurie, soulignons que les hausses envisagées des primes de la Société d'assurance automobile résultent de la confiscation d'un surplus existant à l'époque d'un régime autant péquiste et libéral. Alors, comme opposition officielle, nous veillerons, M. le Président, à ce que les contribuables et les automobilistes soient respectés.

Voici plusieurs autres dossiers qu'on va avoir à s'occuper. J'ai été nommé comme représentant du caucus des députés de l'Action démocratique dans la région Chaudière-Appalaches, alors il y a beaucoup de dossiers qu'on va avoir à s'occuper: le dossier de nos routes, de nos infrastructures municipales. On a un autre dossier qui touche beaucoup l'ensemble de nos comtés, c'est le fameux dossier des régions ressources dont... plusieurs de nos entreprises ont de la difficulté. On a le coût du carburant. Le coût du carburant, quand on est en région, on peut s'imaginer que... quand on est dans une région où il y a des transports en commun, on peut dire: On va laisser notre auto à la maison puis on va prendre le transport en commun, mais, quand on est en région, ça prend surtout, presque toujours, deux autos, et, si nos enfants vont à l'école puis ils sont au secondaire ou à l'université, ça prend trois autos, alors ça prend du gaz à toutes les semaines. Alors, je peux vous dire qu'on est frappés de plein fouet quand on est en région.

Il y a des dossiers que, moi, je trouve que... Tous les nouveaux, vous allez voir, dans le comté, des fois, on a des dossiers qui sont surprenants. Quand je vois, moi, des familles qui arrivent dans nos bureaux de comté avec des enfants handicapés, on parle beaucoup des aidants naturels, mais ces familles-là, souvent, il y aurait plus d'avantages à aller porter leurs enfants handicapés au CLSC et les faire mettre en famille d'accueil que de les garder chez eux. S'ils les gardent chez eux, ils ne sont pas soutenus par le gouvernement, et s'ils les mettent en familles d'accueil, les familles d'accueil ont tous les services nécessaires. Alors, je trouve ça aberrant qu'on soit rendus à ça aujourd'hui et je crois qu'on devrait remédier à cette situation le plus tôt possible.

Alors, vous voyez que, la Trente-huitième Législature, on aura beaucoup de travail encore à faire, et puis je suis persuadé que, si on travaille ensemble, on peut faire avancer le Québec dans tous les domaines. Alors, merci, M. le Président.

n (10 h 40) n

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député. Je reconnais maintenant la députée de Laporte.

Mme Nicole Ménard

Mme Ménard: Merci, M. le Président. M. le Président, c'est avec une grande fierté et beaucoup d'émotion que je me tiens ici, debout en cette Assemblée, au début de la Trente-huitième Législature, pour représenter les citoyens et les citoyennes de la circonscription de Laporte. Je les remercie sincèrement de la confiance qu'ils m'ont témoignée et que j'entends honorer. Je représente des gens de valeur, qui ont participé à l'exercice démocratique du 26 mars dernier.

J'aimerais saluer mon époux Réjean, avec des amis, qui est ici, aujourd'hui, ma mère, mes soeurs Francine et Luce, mon frère Paul et papa qui, de là-haut, me regarde et me tient la main sans avoir besoin de se brancher, lui, sur le canal de l'Assemblée nationale. Merci à vous tous de me démontrer tant d'amour. Merci de votre support inconditionnel et votre générosité.

M. le Président, la campagne électorale m'a permis de vivre au quotidien et en temps réel le processus démocratique. J'ai pu pleinement réaliser qu'en effet c'est dans les comtés que s'exerce le pouvoir citoyen. Les gens que j'ai rencontrés m'ont apporté une grande richesse, car ils ont partagé spontanément avec moi beaucoup de savoir et de vécu. J'ai passé à travers plusieurs émotions face aux jeunes enfants, aux étudiants, aux aînés, aux personnes souffrant de handicaps légers à sévères que j'ai croisés lors de ma campagne. Tous sans exception m'ont touchée. Je veux également profiter de l'occasion pour rendre hommage aux hommes et aux femmes qui se dévouent dans différents organismes et regroupements communautaires. Je les remercie de leur contribution et les félicite.

M. le Président, personne n'ignore les enjeux auxquels le comté de Laporte, que je représente, doit faire face. Comment passer sous silence la construction d'un centre d'hébergement et de soins de longue durée à Saint-Lambert? Sa réalisation est essentielle pour mieux répondre aux besoins croissants des personnes âgées en perte d'autonomie vivant sur le territoire du CSSS Champlain, en Montérégie. Ce projet d'envergure permettra d'offrir aux hébergés et à leurs proches la meilleure qualité de vie possible et il est d'une extrême importance pour le milieu. Le territoire du CSSS Champlain est le plus densément peuplé de la Montérégie. À Saint-Lambert, les personnes âgées représentent 28 % de la population. Et, comme le reconnaissait le ministère de la Santé et des Services sociaux dès le début des études préliminaires sur le projet de Saint-Lambert... constitue le milieu de vie idéal pour l'implantation d'un tel centre.

J'aimerais citer le premier ministre dans son discours d'ouverture: «Je partage les inquiétudes de ceux dont les parents vieillissent. [...]Nous devons beaucoup à la génération qui nous a précédés. Ces femmes et ces hommes ont pour la plupart connu une vie [...] de dur labeur et de grands sacrifices. [...]C'est à cette génération d'aînés que nous devons aujourd'hui respect et reconnaissance.» M. le Président, je travaille et travaillerai activement avec tous les intervenants et sur plusieurs fronts pour régler, dans les plus brefs délais, cette situation qui perdure depuis plus de huit ans.

Personne n'ignore aussi les conseils d'agglomération, et je me réfère en particulier à celui qui touche mon comté, c'est-à-dire le conseil d'agglomération Longueuil, qui continue de déchirer les communautés. La question est prioritaire. Comme le premier ministre l'a indiqué clairement dans l'énoncé des gestes principaux de notre gouvernement d'ici décembre, et je le cite, «pour que nos agglomérations fonctionnent mieux, au bénéfice de leurs citoyens, nous allons travailler avec nos partenaires pour régler les problèmes». Fin de la citation. Je tiens à rappeler que ces travaux sont en marche et que la ministre des Affaires municipales et des Régions a déposé, hier, un premier projet de loi à cet effet.

Au chapitre des enjeux qui me tiennent également à coeur, je voudrais mentionner deux autres projets: un centre de loisirs thérapeutiques ainsi qu'un projet de HLM de 60 logements pour personnes de 60 ans et plus dans le secteur Laflèche de l'arrondissement Saint-Hubert.

M. le Président, à compter du 1er juillet 2007, la ville de Saint-Lambert célébrera son 150e anniversaire. Alors, je compte joindre mes efforts à ceux des organismes tels que le conseil de ville de Saint-Lambert et le comité d'organisation des fêtes du 150e et plusieurs autres organismes pour mettre sur pied des activités de tout genre et faire de cet événement une occasion de festivités, de rapprochement et de fierté pour les gens de Saint-Lambert et de tout mon comté.

M. le Président, dans son discours inaugural de cette Trente-huitième Législature, le premier ministre posait les principes qui devaient baliser nos débats ainsi que notre recherche de solutions. «Le premier devoir de ce Parlement est de réunir les Québécois, de bien les représenter, de bien défendre leurs intérêts.» Et il ajoutait: «Nous n'avons les moyens d'aucune fracture[...]. Nous n'avons les moyens d'aucune rivalité[...]. Il n'y a qu'un seul Québec.» Ces paroles sages s'appliquent également à tous les dossiers que j'entends défendre au cours des prochains mois.

M. le Président, tel que je le conçois, mon rôle consiste à représenter tous les électeurs de mon comté, et je m'engage à y consacrer tous mes efforts. J'ai mentionné à maintes reprises, durant la campagne, que je demeurerais présente, que je serai à leur écoute, que je défendrais leurs intérêts et je tiendrai parole. Je ne prendrai jamais pour acquis la confiance. La confiance, ça se mérite, et ce mérite s'acquiert à force de vérité, de transparence, à force de rigueur et d'intégrité.

Le premier ministre du Québec m'a confié le poste d'adjointe parlementaire du ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, également ministre au Tourisme et responsable de la Métropole. M. le Président, ce ministère a une histoire riche et intéressante qui s'amorce en 1935, lorsque le ministère des Affaires municipales se voit confier les volets industrie et commerce pour répondre à des préoccupations gouvernementales de plus en plus présentes.

C'est en 1943 que le ministère de l'Industrie et du Commerce était fondé. Au fil des années, des mandats s'ajoutent à sa mission: en 1988, le volet Technologie; en 1994, le volet Science; et, en 1996, le volet Commerce extérieur. La mission essentielle de ce ministère est de soutenir le développement économique, l'innovation, l'exportation ainsi que la recherche.

Comme le déclarait le ministre, le 4 décembre 2006, en présentant la nouvelle Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation aux partenaires du milieu, dans notre vision du développement économique du Québec, la création de richesse passe inévitablement par l'innovation et la recherche, qui sont les moteurs de productivité des entreprises concurrentielles sur les marchés mondiaux et par conséquent créatrices d'emploi. Et le premier ministre affirmait, une fois de plus, en discours d'ouverture: «Nous entraînerons [les communautés d'affaires], les syndicats et les centres de formation dans une offensive concertée pour relever le défi de la productivité.»

M. le Président, notre stratégie est tournée vers l'avenir, elle mise sur les talents des Québécois et des Québécoises, sur notre capacité d'inventer. Elle vise la commercialisation des idées, c'est-à-dire le passage de la création aux produits pour l'entreprise.

n(10 h 50)n

Prenons par exemple l'industrie du vêtement qui compte 16 000 employés au Québec, en baisse de 23 % par rapport à 2004. Ce secteur traverse une période d'adaptation structurelle sans précédent, en grande partie due à la mondialisation du commerce mais aussi à la fluctuation du dollar, à la hausse du coût de l'énergie, sans oublier la suppression, depuis le 1er mai... le 1er janvier, pardon, 2005, de tous les quotas à l'importation des produits en provenance des pays membres de l'OMC. C'est dans ce contexte d'urgence qu'en mai 2006 le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, en collaboration avec les ministères du Travail, de l'Emploi, de la Solidarité sociale et des Finances, se voyait confier la tâche d'examiner l'opportunité d'établir une politique de soutien à cette industrie, notamment en matière de formation et de modernisation. M. le Président, le gouvernement ne doit pas jouer le rôle du secteur privé et se substituer aux efforts qu'il déploie. Par contre, il doit encadrer et stimuler ces efforts, et cette tâche me tient particulièrement à coeur.

Ma tâche d'adjointe parlementaire au ministre du Tourisme m'amènera également à me pencher sur l'activité touristique. Au Québec, le tourisme est un important moteur économique. Il figure au sixième rang des produits d'exportation et représente 2,8 % du PIB. Il est responsable de plus d'un tiers des 388 000 emplois des secteurs associés au tourisme, soit près de 133 500 emplois directs à temps plein, temps partiel et saisonniers. Il crée aussi quelque 48 000 emplois indirects. On estime que, d'ici 2010, le nombre de voyages internationaux passera de 760 millions à 1 milliard.

Nous savons tous que le Québec offre une immense variété de plaisirs et de découvertes et qu'il possède tous les atouts nécessaires pour devenir une destination touristique majeure sur la scène internationale. Le rôle du ministère est de favoriser, en concertation et en partenariat avec Montréal, la métropole, Québec, la capitale, ainsi qu'avec les régions et tous les intervenants publics et privés, l'essor de l'industrie touristique dans une perspective de prospérité économique et de développement durable afin d'en faire profiter le Québec, sa population, ses régions et ses entreprises touristiques.

M. le Président, en terminant, j'aimerais réitérer que c'est avec fierté, enthousiasme et rigueur que je compte consacrer tous mes efforts à bien accomplir toutes ces tâches qui m'ont été confiées. Je vous remercie.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la députée de Laporte. Je reconnais maintenant M. le député des Îles-de-la-Madeleine.

M. Maxime Arseneau

M. Arseneau: Merci beaucoup, M. le Président. M. le Président, vous me permettrez tout d'abord de vous féliciter pour cette élection, cette nomination à la vice-présidence de l'Assemblée nationale, de même que vos collègues, premier, deuxième vice-présidents.

M. le Président, c'est avec beaucoup de plaisir que j'interviens, à ce moment-ci, en réplique au discours inaugural pour cette Trente-huitième Législature. Comme vous savez et comme c'est de coutume, M. le Président, je voudrais tout d'abord m'adresser bien sûr aux électeurs des Îles-de-la-Madeleine et les remercier pour la confiance qu'ils m'ont renouvelée pour un autre mandat. Je suis extrêmement fier de les représenter du mieux que je peux à l'Assemblée nationale.

Je voudrais aussi, M. le Président, saluer de façon particulière les gens de l'équipe. Parce que, privilégiés que nous sommes de siéger dans cette Assemblée, on sait qu'on doit se soumettre au choix populaire, et ça prend des équipes, ça prend des gens qui nous entourent. Alors, je veux saluer bien sûr ce qu'on appelle communément notre DOC. Je veux saluer les gens de mon bureau qui sont avec moi, avec une grande fidélité, depuis 1998, M. le Président: Serge Rochon, une vieille complice, Gisèle Painchaud, et Claudette, et toute la famille. C'est extrêmement important les proches, mon épouse, ma mère qui est encore vivante.

Alors, M. le Président, vous me permettrez tout d'abord de vous parler brièvement de ce peuple madelinot, de cette fierté acadienne qui survit aux Îles-de-la-Madeleine et parler un peu de cette élection. C'est extrêmement intéressant, c'est extrêmement important, puisque vous savez que mon prédécesseur, qui était Georges Farrah, qui était libéral, avait été d'abord précédé par Denise Leblanc, qui était une fille des Îles, mais, avant cela, pendant 75 ans, les gens des Îles, à cause de l'éloignement et à cause de toute une série d'événements, étaient représentés à l'Assemblée nationale par des gens de l'extérieur, et le fait que Mme Leblanc et Georges Farrah, qui ont suivi, donnent, permettent à ce peuple, à ces gens, à ces Acadiens de reprendre confiance en leurs moyens, en la capacité qu'ils ont d'influer sur leur avenir, sur leur développement, de défendre leurs dossiers, de défendre les Îles, de les représenter... Et combien les fonctionnaires à Québec et combien les gens entendent la phrase: Aux Îles, ce n'est pas pareil. Mais, oui, ce n'est pas pareil, c'est vrai que ce n'est pas pareil. Alors, je veux rendre hommage à cette population des Îles-de-la-Madeleine, qui sont sensibles aux réalités.

Vous savez, M. le Président, aux Îles-de-la-Madeleine, probablement que ce qui est le plus fragile, c'est l'environnement, et voyez à quel point maintenant l'environnement est devenu une donnée importante dans le développement des communautés, dans le développement de la planète. Le Sedna IV, que tout le monde saluait à Montréal, son port d'attache est chez nous, aux Îles-de-la-Madeleine, à Grande-Entrée. Alors donc, il y a chez les insulaires une prise de conscience très importante des réalités, des problématiques, en particulier la problématique environnementale. Les gens des Îles sont très sensibles à la présence et aux réalités gouvernementales, parce que nous sommes dans une région éloignée, parce que les services gouvernementaux non seulement doivent être donnés aux citoyens à proximité, mais les décisions qui les concernent sont prises loin, et parce qu'aussi ? j'entendais ma collègue parler du tourisme ? l'économie des Îles est saisonnière. La pêche, le tourisme, c'est d'une très grande fragilité, et les services gouvernementaux sont importants. Mais, M. le Président, on occupe le territoire ou on ne l'occupe pas, et les citoyens des Îles-de-la-Madeleine ont les droits aux mêmes services, aux mêmes réalités que l'ensemble des citoyens du Québec.

J'entendais ma collègue d'Hochelaga-Maisonneuve parler de la qualité du résultat électoral que j'ai obtenu aux Îles. Il y a d'autres collègues qui ont eu un soutien plus grand, mais chez moi, compte tenu de la conjoncture, avec 61 % des voix exprimées, je pense qu'on doit saluer... Et je veux remercier et je veux rassurer les citoyens des Îles de la qualité du travail que j'entends mener pour défendre et poursuivre l'oeuvre de mes prédécesseurs, M. le Président, et ça, c'est malgré le fait que j'ai parlé, pendant la campagne électorale, de souveraineté et malgré le fait que le premier ministre du Québec est venu à quelques reprises faire des annonces chez nous et parlait de mon obsession souverainiste ? j'ai entendu ça, M. le Président, et lui-même doit s'en souvenir. Mais je persiste à croire que l'histoire du peuple acadien, l'histoire du peuple acadien déporté est un exemple, est un avertissement, est un signal que doivent saisir les Québécois et qu'à plus ou moins brève échéance, M. le Président, les Québécois devront en prendre conscience, comme le questionnait le chef de l'opposition officielle, hier encore, à l'Assemblée nationale, en regard du poids relatif du Québec dans le Canada. La préoccupation qu'a actuellement le chef de l'opposition officielle est la même préoccupation que nous avons de ce coin-ci de l'Assemblée nationale, et c'est une donne extrêmement importante.

M. le Président, le temps coule vite. Je veux simplement dire, pendant les quelques minutes qui me sont accordées, qu'il y a des messages qui sont venus de ce résultat électoral. Bien sûr, ma formation politique doit tirer des leçons de ce résultat, et on a déjà commencé bien sûr à prendre et à tirer les leçons de ce résultat électoral. Le gouvernement aussi doit tirer des leçons, puisque c'est une situation inédite, du jamais-vu dans l'histoire du Québec, enfin depuis 1878, M. le Président. À l'époque, c'était difficile d'imaginer un gouvernement minoritaire; on venait à peine de trouver presque la responsabilité ministérielle. Ça faisait une trentaine d'années qu'on l'avait. Alors, c'est un résultat inédit. Les formations politiques doivent tirer des leçons. Mais je crois que le gouvernement doit tirer des leçons sur la gestion, sur la façon dont il a géré le Québec au cours des quatre dernières années, celles qui ont précédé ce scrutin, et le fait qu'il se retrouve dans cette situation de gouvernement minoritaire, je pense, témoigne d'un rejet de l'électorat québécois de la façon dont le gouvernement s'est comporté et a pris ses décisions dans beaucoup de dossiers que mes amis collègues appellent des erreurs.

n(11 heures)n

M. le Président, il y a aussi des leçons qu'on doit tirer, et pour moi une leçon qui est très importante, c'est que les régions ressources du Québec, celles qui, comme ce paradis dont je vous parlais il y a quelques instants, les Îles-de-la-Madeleine, qui ont un besoin de la solidarité de l'ensemble des Québécois... Quand on parle des secteurs manufacturiers, quand on parle de la forêt, quand on parle des réalités dans les régions ressources, c'est que, comme dans l'ensemble des citoyens du Québec, on doit être solidaires, on doit être solidaires de nos concitoyens qui sont dans des difficultés économiques. Les régions ressources du Québec, qui sont, elles aussi, face à des problématiques, ont besoin de la solidarité de l'ensemble des Québécois. Et ça, ça a été témoigné dans le résultat de la dernière élection, M. le Président, puisque les citoyens des régions ressources ont indiqué qu'ils privilégiaient l'approche du Parti québécois en ce qui concerne le développement et le soutien à donner aux régions ressources du Québec, ententes-cadres, ententes spécifiques, soutien, pour permettre à ces régions-là de tirer profit au maximum, pour la création d'emplois et la création de richesse, des ressources qu'ils possèdent et bien sûr pour en faire ainsi bénéficier l'ensemble de la collectivité québécoise, M. le Président.

Et un discours inaugural, vous savez, ça doit être le menu, les objectifs, la vision que l'on propose, que propose le gouvernement à la société québécoise pour les années à venir. J'ai été extrêmement déçu, M. le Président, de ce discours inaugural. Pas une fois à l'intérieur du discours je n'ai entendu le mot «pêche», pas plus dans le budget, pas plus que dans le précédent discours inaugural. Et pourtant les pêcheries du Québec, M. le Président, pour les régions maritimes du Québec, c'est cette activité économique qui génère quatre emplois sur cinq dans la Basse-Côte-Nord, un emploi sur trois en Gaspésie et, aux Îles-de-la-Madeleine, encore davantage. M. le Président, c'est extrêmement important. Comment peut-on négliger à ce point un secteur économique dans un discours inaugural?

Et, vous savez, quand on parle des produits d'exportation du Québec, le tourisme est le sixième. Les produits de la pêche sont le troisième produit d'exportation du Québec, produit alimentaire. Après le secteur porcin, vous avez le chocolat, alors qu'on ne produit pas de chocolat, mais qu'on transforme ce chocolat, le cacao, en d'excellents produits, et le troisième, c'est... Je sais que le député de Verdun, qui est un fin connaisseur des produits puisqu'il y a beaucoup de Madelinots aussi dans son comté, est au courant de ces réalités.

Mais donc, M. le Président, vous voyez, un discours inaugural qui est mince, sans vision pour le Québec. Et c'est la même réalité pour le monde agricole, M. le Président, qui est face à des crises terribles en termes de revenus, en termes de réalité.

Alors, M. le Président, je pense qu'il faudra être très vigilants, par exemple sur la question des baisses d'impôt. Je sais que la population du Québec souhaite que l'Assemblée nationale prenne ses responsabilité et que le gouvernement fonctionne, qu'on travaille à l'avancement du Québec. Mais il faudra être vigilants, et les réalités politiques vont nous rattraper. Il faudra questionner ces réalités des baisses d'impôt sur une somme qui vient de l'extérieur pour supposément régler un déséquilibre fiscal, déséquilibre fiscal réel. Pourquoi un déséquilibre fiscal? Parce que le fédéral perçoit plus que ses besoins. Parce que le Québec ne peut pas percevoir suffisamment pour s'occuper des services qu'il doit rendre à la population. Alors, on ne peut pas prétendre qu'il y a un déséquilibre fiscal, aller chercher des sommes, à genoux, du fédéral pour régler ce déséquilibre fiscal et ne pas investir ces sommes dans les services à la population du Québec.

M. le Président, je dois terminer avec regret, mais je veux dire ceci. Dans Le Soleil d'hier, sous la plume de Mme Brigitte Breton, on dit: «Les libéraux ? et on nomme le chef du Parti libéral, le premier ministre ? [...] n'ont pas rempli leurs promesses en matière de santé durant leur premier mandat. Il faudra veiller dans le cadre du second à ce qu'ils ne bernent pas aussi les Québécois quant à la place réelle qu'ils veulent réserver au privé dans ce secteur. Des dérapages sont possibles.» Il faudra être très vigilants, M. le Président, parce qu'il y va de la qualité des services qu'on doit donner à nos concitoyens du Québec, et c'est à ça d'abord que doivent servir les impôts qui sont prélevés. Et de prétendre qu'une baisse d'impôt signifie automatiquement une relance de l'économie, ce n'est pas vraiment connaître les réalités de l'économie et en particulier de l'économie moderne et de l'économie du Québec.

M. le Président, je termine en disant aux Madelinots d'être rassurés quant à la détermination et à la volonté de celui qu'ils ont envoyé à l'Assemblée nationale pour les défendre. Et je veux les rassurer et je veux rassurer l'ensemble de mes collègues de cette Assemblée que nous allons, de ce côté-ci, tout faire, mais dans la mesure où... tout faire pour que ça fonctionne, mais dans la mesure où ça répondra aux besoins du Québec. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Maintenant, je reconnais M. le député de Jacques-Cartier.

M. Geoffrey Kelley

M. Kelley: Merci beaucoup, M. le Président. Et, à mon tour, félicitations pour votre nomination à la vice-présidence de l'Assemblée nationale. Et, un petit peu comme le député de Beauce-Nord vient de dire, si c'est un grand plaisir d'être élu pour une deuxième fois, je peux lui assurer que c'est également plus agréable d'être élu pour une quatrième fois. Et, quand je suis venu ici pour être assermenté au salon rouge, j'ai dit: Est-ce que ça va être aussi intéressant que la journée, en 1994, où j'étais assermenté pour la première fois? Et je peux assurer les membres ici, dans l'Assemblée, que c'est un grand moment, et c'est un grand honneur, pour une quatrième fois, d'avoir la confiance des électeurs du comté de Jacques-Cartier pour défendre et représenter leurs intérêts ici, à Québec.

Alors, je pense, comme tout discours inaugural, il faut commencer de dire merci beaucoup à l'équipe, les bénévoles qui m'ont aidé beaucoup pendant la campagne électorale, dans mon comté de banlieue, à Montréal, avec nos sept gares de train, tôt le matin, il ne faisait pas chaud. alors on était là pour voir les électeurs. On a fait les clubs d'âge d'or, les centres d'achats, tous les autres endroits, le porte-à-porte, pour aller rencontrer les personnes et mieux connaître encore les enjeux pour le comté de Jacques-Cartier.

So, thank you very much to the almost 50,000 electors of the riding of Jacques-Cartier who, for a fourth time, have expressed their confidence in me, expressed their confidence in the Québec Liberal Party that we can move forward on the issues that matter most to them.

C'est quoi, le comté de Jacques-Cartier, pour les personnes qui n'ont pas encore eu le plaisir? S'il y a une marque de commerce, c'est vraiment un comté de bénévolat. Ils ont des bénévoles, dans le comté, qui font des choses extraordinaires, et, moi, comme député, j'ai le privilège d'être leur partenaire dans beaucoup de leurs activités. Je pense à l'Écomusée et Sainte-Anne-de-Bellevue, par exemple, qui est un petit endroit. C'est les bénévoles qui ont fondé ça il y a une vingtaine d'années. Maintenant, il y a presque 100 000 visiteurs par année qui ont l'introduction dans l'histoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent, avec les caribous, les chevreuils, les ours et tous les autres qui se trouvent. Mais c'est avant tout un mouvement des bénévoles qui ont créé cette ressource que maintenant on a beaucoup d'intérêt dans l'écologie, dans l'environnement, et les gens d'Écomusée et Sainte-Anne-de-Bellevue font un travail extraordinaire.

C'est le centre des soins palliatifs, à Kirkland, dans mon comté, qui était... un des fondateurs est un ancien collègue, Russ Williams, qui a siégé à l'Assemblée nationale, mais aujourd'hui c'est un centre pour les personnes atteintes de cancer dans les derniers jours, et je ne soupçonnais pas, au moment que nous avons créé le mouvement avec les bénévoles pour former ce centre, qu'un jour ma mère finirait ses jours à l'intérieur de ce centre de ressources palliatives, mais c'est les bénévoles avant tout qui font un travail extraordinaire d'accompagnement pour les familles dans les derniers jours.

Je pense également à tout... le Partage-Action, qui est un groupe parapluie qui fait des levées de fonds chaque année dans l'Ouest de l'île de Montréal pour soutenir des dizaines et des dizaines d'organismes communautaires qui font un travail extraordinaire. Je pense aux bénévoles de Baie-d'Urfé, qui ont une bibliothèque bénévole. Alors, ils sont tous des bénévoles qui travaillent pour s'assurer accès aux livres, qui est une cause qui est très chère au coeur du député de Jacques-Cartier. Je pense, la lecture, c'est quelque chose qu'il faut toujours promouvoir, et d'avoir une bibliothèque qui est créée bénévolement dans une petite communauté, c'est vraiment une histoire extraordinaire.

n(11 h 10)n

Alors, j'ai fait le porte-à-porte, et, je pense, je vais commencer en adressant les messages ou les enjeux que nous avons entendus pendant la campagne électorale. Premièrement, je veux dire merci beaucoup à mon collègue, mon ami le député de Châteauguay, qui a insisté, dans le dernier Parlement, d'avoir un nouveau fonds pour soutenir les municipalités pour les infrastructures sportives, et on a eu une belle annonce au mois d'avril ? alors le mandat commence bien, M. le Président ? qu'on va agrandir le Centre aquatique Malcolm-Knox, à Pointe-Claire, qui est un très beau projet. La piscine, à Pointe-Claire, a fourni une trentaine de champions olympiens dans l'histoire sportive au Canada, mais également il y a au-delà de 500 000 personnes qui utilisent la piscine par année. Alors, le fait d'avoir l'agrandissement et grâce au programme qui a lancé une taxe sur les cigarettes ? olympique ? qui est maintenant transformée en outil intéressant pour nos municipalités... Alors, merci à mon collègue le député de Châteauguay et également à tous les fumeurs du Québec: Continuez votre «addict» parce que c'est quelque chose qui a aidé pour les nageurs et les nageuses de la ville de Pointe-Claire.

There were other things that we looked at as well. We have huge challenges on the West Island. One that is very important is public transportation. We know that the highways on the Island of Montréal are more and more congested all the time, and one of the challenges for the Government in the next mandate will be to find better ways to move people around on the Island of Montréal in general and particularly towards to West Island. One project that we will watch very closely is the airport de Montréal, the airport Pierre-Elliott- Trudeau, which would like to build a shuttle from downtown to the West Island, and I think it's very important that that shuttle be connected to public transit and not just be exclusive for the use of airlines passengers, but something that will be able to help reduce the traffic on the highways on the West Island.

Je pense, le projet de navette entre le centre-ville et l'aéroport de Dorval doit également avoir une incidence sur le transport en commun. Je vais travailler avec mes collègues du caucus de Montréal pour s'assurer qu'un jour on va bonifier le transport en commun dans l'Ouest-de-l'Île de Montréal.

On va continuer d'améliorer les soins. J'ai entendu le discours précédent, le député des Îles-de-la-Madeleine, et je peux dire, au moins dans mon comté: Le système de santé va mieux aujourd'hui qu'il y a quatre ans. Il reste beaucoup de travail à faire, je suis très conscient. Je sais que la demande, le vieillissement de la population, on a les défis qui sont très importants. Mais ça va mieux aujourd'hui. L'Hôpital général Lakeshore travaille en réseautage maintenant avec les autres intervenants dans l'Ouest-de-l'île de Montréal pour améliorer la qualité des soins. On a investi beaucoup dans les équipements médicaux, alors maintenant on peut avoir accès aux tests médicaux de la fine pointe dans l'Ouest-de-l'Île de Montréal. C'est une amélioration très importante en comparaison avec il y a quatre ans. Mais il reste beaucoup de choses à faire.

Le cégep dans mon comté, le cégep John-Abbott, a des beaux projets aussi, surtout dans les sciences de la vie, qui veut aller de l'avant pour offrir davantage des services éducatifs à la population de l'Ouest-de-l'Île de Montréal.

Et finalement, je pense, mon collègue le député de Notre-Dame-de-Grâce l'a mentionné aussi, ma collègue la députée de Laporte, on a une question de gouvernance municipale. C'est un casse-tête qui n'est pas facile, mais je pense qu'on a entendu beaucoup qu'il faut travailler avec l'opposition, avec tous les intervenants, avec les maires des villes reconstituées et le maire de la ville de Montréal pour trouver des solutions durables à la question de la gouvernance municipale sur l'île de Montréal.

Alors ça, c'est pour moi les messages clés comme député et, si je dois préparer un mandat, les choses que je vais travailler dans les prochains mois. On est élus pour cinq ans ou moins, alors on ne sait pas exactement la durée de ce mandat, mais on va travailler notamment sur ces questions.

Je veux commenter... Je pense, un des éléments clés dans le discours inaugural était les passages qui touchaient le débat sur les accommodements raisonnables. Et c'est curieux, comme une petite minorité dans la Chambre, je suis un protestant, mais, à chaque année, au moins une fois par année, je suis dans l'église catholique, le 17 mars. Because there's the Green Mass at St. Patrick's Church, in Montréal, where the Irish community gets together to celebrate Saint Patrick's Day. Alors, c'était, cette année, le 160e Green Mass, la messe verte pour les Irlandais. Il y avait un discours magistral de Mgr Turcotte de Montréal qui a parlé de tout le débat sur les accommodements raisonnables, qui était cité dans le discours du premier ministre.

Mais, je pense, ça vaut vraiment la peine de regarder ce discours, et il y a des messages qui sont très importants pour l'ensemble des membres de l'Assemblée nationale là-dedans, et le premier, et on ne dit pas ça assez souvent, mais, je pense ? Mgr Turcotte, alors encore le protestant qui cite Mgr Turcotte; mais c'est des choses qui arrivent: «We must recognize that it is never easy to be a newcomer in a strange land.» Je pense qu'il faut toujours se mettre à la place des autres, et d'imaginer de venir des quatre coins du monde pour s'installer au Québec, ce n'est pas facile. Et souvent les raisons qui amènent les personnes ici: étaient forcées de quitter leur pays d'origine, étaient forcées de quitter leurs familles, leurs proches, leurs amis. Alors, l'expérience d'immigrant n'est jamais facile. Et je pense que, comme point de départ, comme société d'accueil, on ne peut jamais répéter assez cette réalité, cette évidence que ce n'est pas facile d'être un immigrant, ce n'est pas facile d'être un nouveau arrivant. Alors, nous autres, comme les autres, la société d'accueil, je pense qu'il faut tenir compte de ça aussi. Et il l'a fait, parce que c'est très intéressant, son discours, parce que Saint Patrick lui-même était un esclave, il était quelqu'un qui vivait en Angleterre, aujourd'hui Angleterre, mais des maraudeurs ont pris Saint Patrick et l'ont amené comme esclave en Irlande. Alors, c'est une vie qui était pleine d'imprévus, mais... Comme il dit: «Like Saint Patrick, they leave behind what is familiar for a future full of uncertainties.» Il y a beaucoup d'incertitudes pour ces nouveaux arrivants. Il y a beaucoup de choses qu'il faut réfléchir. Ils viennent ici... Nous autres, on prend les choses comme acquises, toute notre dynamique, tout notre historique, comment nos institutions fonctionnent, mais, pour eux autres, ils ne le savent pas. Alors, il faut les aider, il faut les encourager. Il continue, et je pense à la phrase la plus importante: Parce que chaque immigrant amène une histoire; il faut écouter cette histoire aussi. Il s'adresse maintenant à la majorité en disant: «A welcome properly offered means being open to that story and desiring to share. It is a start of building a society of friends rather than strangers.» Je pense que c'est très important quand on veut construire une société d'amis et pas une société d'étrangers.

Alors, je pense que le rôle de l'Assemblée nationale est toujours d'être rassembleur. C'est à nous autres de trouver les messages, de trouver un moyen de toujours parler comme «nous», et pas «nous et vous», dans plusieurs domaines, parce que c'est toujours très irresponsable de parler de «nous et vous». Moi, je pense que, dans le Québec moderne, il faut toujours parler de «nous». Qu'est-ce qu'on peut faire avec l'ensemble des composantes de la société québécoise pour mieux travailler ensemble pour bâtir le Québec de demain? Et je pense que ça, c'est le message clé dans le discours inaugural et je pense que c'est un message qui est très important.

Une de ces composantes, que j'aime beaucoup discuter dans cette Assemblée, c'est nos 11 premières nations du Québec qui sont là, avant notre temps même; alors, les premiers arrivants, si vous voulez, c'est les premières nations du Québec. Les 11 premières nations représentent un petit peu moins de 100 000 personnes. Trop longtemps dans notre passé elles ont été négligées dans notre histoire, elles étaient oubliées; leurs langues, leurs traditions, leurs cultures, leurs droits étaient pour le moins négligés sinon complètement bafoués dans le passé, et nous avons un rendez-vous très important de mieux connaître, mieux comprendre et mieux respecter nos voisins autochtones. Alors, j'ai eu le privilège de servir comme ministre délégué aux Affaires autochtones pendant deux ans, et nous avons fait des choses extraordinaires comme gouvernement et on a semé les choses que nous devrons récolter dans les années à venir. Nous avons mis en place un fonds d'initiative autochtone, de 125 millions de dollars, qui va encourager le développement économique et les infrastructures communautaires dans les communautés autochtones. Fait très innovateur, nous avons créé un fonds pour permettre, dans le cadre des consultations que nous devrons faire comme gouvernement avec les premières nations... un fonds pour permettre à ces communautés d'embaucher les expertises nécessaires pour regarder un plan d'aménagement forestier. Moi, je suis d'un comté de banlieue, alors les plans d'aménagement forestier, je ne connais pas trop ça, mais je sais que c'est très complexe. Alors, il y aura un fonds maintenant disponible pour les premières nations pour leur permettre de participer dans les consultations. C'est un principe... première au Canada, qui a mis ça en place, et je pense que c'est très important.

n(11 h 20)n

Mais, comme éducateur de formation, il y avait quatre annonces que notre gouvernement a faites l'an passé qui auront un impact très important sur l'avenir. La première, c'était, avec les Mohawks d'Akwesasne, de mettre en place un programme pour les métiers de construction. On sait fort bien qu'il y a toujours un lien entre les Mohawks et l'industrie de la construction. Et, en passant, mon collègue le député de Notre-Dame-de-Grâce a parlé de l'importance de créer des liens entre les éléments différents, et il y aura un anniversaire à la fois triste mais intéressant ou symbolique: cet été, ça va être le 100e anniversaire de l'accident, de l'écrasement du pont de Québec, et, sur les 75 travailleurs, certains étaient d'origine irlandaise, québécoise, mais également 33 Mohawks qui sont décédés cette journée, à la fin d'août 1907, et je pense qu'il y aura des événements pour commémorer cet événement. Mais quelle belle symbolique! Les différentes composantes de la société québécoise travaillent ensemble pour construire un pont. Je pense qu'il y a quelque chose de très beau, je sais qu'il y a beaucoup de fierté dans la communauté notamment de Kahnawake sur l'héritage de ces 33 travailleurs Mohawks qui ont perdu leur vie au mois d'août 1907, et nous allons souligner ça, je pense, au mois d'août de cette année.

Il y avait également la création du nouveau centre de formation professionnelle pour les Cris, à Waswanipi, qui est extraordinaire. J'étais avec les jeunes madames qui prennent des cours de soins à domicile pour retourner dans leur communauté prendre soin de leurs aînés. And to see the faces on these basically Cree women to go back to work with their elders, to respect their elders. It's a center that, I think, is going to enrich Cree communities and enrich Québec society.

Également, le renouvellement du centre de formation ici, à Wendake, dans le comté de Chauveau. Encore une fois, de voir l'espoir de ces personnes qui souvent ont eu des misères de s'avancer dans la vie mais qui sont aujourd'hui... ont l'accès à l'éducation et à la formation, c'est extraordinaire.

Et finalement je suis très fier du fait que l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue aura un pavillon des premières nations. Je veux souligner le travail colossal que l'ancien député d'Abitibi-Est, Pierre Corbeil, a fait pour la réalisation de ce projet. C'est presque 4 millions du gouvernement du Québec, 4 millions du gouvernement du Canada; le milieu, il y avait une levée de fonds coprésidée par le maire de Val-d'Or, M. Trahan, et Ted Moses, l'ancien grand chef des Cris, une levée de fonds de, je pense, 1,5 million à Val-d'Or pour soutenir ce projet.

Et, comme exemple, M. le Président, Édith Cloutier, qui est la directrice du Centre d'amitié autochtone à Val-d'Or, quand elle était à l'UQAT, dans les années quatre-vingt, il n'y avait que deux étudiants autochtones. Aujourd'hui, il y en a une centaine et, avec ce projet, bientôt il y aura 400 à 500 personnes qui vont devenir les leaders, qui vont devenir les enseignants dans ces communautés, qui vont devenir vraiment l'espoir et l'avenir pour les communautés autochtones au Québec. Alors, c'est un très beau projet. Et je félicite encore l'ensemble de la communauté de l'Abitibi, mais notamment notre ancien collègue, Pierre Corbeil, qui a fait un travail extraordinaire pour la réalisation du pavillon des premières nations.

En terminant, M. le Président, tout le monde le dit, moi, je vais le dire à mon tour ? et, moi, j'ai maintenant presque 13 ans d'expérience: la famille est extraordinaire. Et on va demander, pour les nouveaux arrivants ici, des énormes sacrifices, de nos enfants, de nos conjoints et conjointes, de notre famille.

Les devoirs par téléphone, ça se fait, ou par Internet, ou tout le reste, mais ce n'est pas la même chose. And, to my five children who have done a lot of homework over the phone with dad, who have put up with my absences and everything else, thank you very much, and they were behind me in campaigning very hard for dad's fourth term; for my father, who is now 81, who has been... participated in all the Liberal campaigns in the riding of Jacques-Cartier since 1966. I think this was his ninth, or 10th, or something. Dad went out and made sure that we found people at work behind all those desks on election day, and all those things that you have to do to make sure that you can have an election and have participation, have volunteers. So, to my dad, once again, thank you very much. And finally, in conclusion, you're no... in life without a partner. To my wife Judy, I have always said that on my compass she is my true north. Merci beaucoup.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député de Jacques-Cartier. Maintenant, je reconnais Mme la députée de Charlesbourg.

Mme Catherine Morissette

Mme Morissette: Merci, M. le Président. Je suis bien contente de vous voir ce matin, vous avez toutes mes félicitations pour votre élection.

Nous avons tous besoin de défis, d'aspirations et d'objectifs qui nous permettent d'avancer dans la vie et de nous dépasser. Et chaque personne qui se lance en politique et qui a la chance d'être élue se retrouve avec de nombreux défis à relever. Ces défis sont communs à tous les élus... certains défis sont communs à tous les élus, tandis que d'autres défis découlent du profil personnel des individus. Parmi les défis communs, il y a celui de toujours rester à l'écoute de la population, celui d'être capable de partager son temps entre la vie parlementaire et le travail dans le comté tout en maîtrisant le mieux possible chacun de ses dossiers; il y a aussi le défi de devoir concilier la vie publique et la vie privée.

Également, étant dans le top quatre des plus jeunes élus à l'Assemblée nationale de cette Trente-huitième Législature, je prends conscience de défis que les jeunes élus doivent relever. Entre autres, il arrive parfois que nous ne soyons pas pris au sérieux à cause de notre inexpérience. Ensuite, alors que nous sommes à nos débuts sur le marché du travail, il y a le danger de se voir apposer l'étiquette d'avoir fait seulement de la politique dans la vie. Et puis, pour les uns, il y a le défi de trouver un juste équilibre pour bâtir une vie de famille et, pour les autres, celui de concilier ce nouveau travail exigeant avec une famille en construction.

De plus, étant une jeune femme désirant avoir des enfants dans un avenir rapproché, je constate également que plusieurs autres défis m'attendent. Tout un travail de planification de grossesse et de congé de maternité est à anticiper, car nos horaires, qui incluent deux périodes intensives de travail parlementaire par année, doivent être pris en considération.

Après ce bilan, certains se demanderont pourquoi une jeune femme de 28 ans qui, depuis presque deux ans, se bâtissait une prolifique carrière d'avocate dans un bureau privé s'est lancée en politique afin de devenir députée à l'Assemblée nationale. Eh bien, grâce à ma formation, j'ai eu l'occasion d'aider les gens et d'être à leur écoute. Ce dévouement est devenu une vraie passion, et j'ai réalisé que le bien que je faisais pouvait être accompli à plus grande échelle. J'ai alors saisi cette opportunité.

Être au service de la population, c'est une responsabilité et un devoir de la plus haute importance. Les citoyens ont raison d'exiger des actions concrètes, de sentir que leur opinion est prise en considération, de voir qu'ils peuvent changer les choses. En ce sens, les élections du 26 mars dernier ont réellement démontré le besoin de changement et ce désir de passer à l'action. Devenir députée à 28 ans est un honneur pour moi. J'apprécie immensément d'avoir la chance de représenter les Charlesbourgeois et les Charlesbourgeoises et en plus d'être la plus jeune femme de l'Assemblée nationale de cette législature. Je tiens à remercier les électeurs de Charlesbourg d'avoir eu l'audace et le courage d'élire une jeune femme de la relève, et de me donner ainsi l'opportunité de relever ces nouveaux défis, et de démontrer qu'ils ont fait le bon choix le 26 mars dernier. Merci également à ma famille et à toute l'équipe de bénévoles qui ont cru en moi et en l'Action démocratique. Vous avez un grand mérite dans cette victoire éclatante.

J'ai envie de mettre à contribution mon expérience et mes aptitudes pour faire avancer Charlesbourg mais aussi pour faire avancer tout le Québec, car il est maintenant temps d'agir, de faire bouger les choses. La population doit pouvoir constater que chaque vote sert véritablement à quelque chose et qu'il peut faire toute la différence. Je veux que les citoyens reprennent confiance en la politique. Il est primordial que la population soit intéressée et se sente concernée par les enjeux. Et je souhaite plus particulièrement que les jeunes s'impliquent davantage en politique. Dans cette Trente-huitième Législature, nous sommes six élus ayant moins de 30 ans et neuf autres élus ont moins de 35 ans, ce qui représente 12 % de la députation. Et, de ce nombre, je souligne, M. le Président, que près de la moitié sont des députés de l'Action démocratique du Québec.

Il est fort louable que les cabinets ministériels aient récemment atteint la parité. Mais, au-delà d'avoir un nombre égal d'hommes et de femmes, je suis davantage préoccupée par le manque de relève, tous genres confondus. Il est essentiel que les jeunes se mêlent de politique dès maintenant, car les décisions qui sont prises aujourd'hui auront de l'impact sur toutes les facettes de leur vie jusqu'à la fin de leurs jours. C'est notre rôle en tant qu'élus de mettre en place une relève en démontrant aux jeunes qu'ils ont un poids et que le rôle qu'ils ont à jouer est indispensable.

M. le Président, comme porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration et de communautés culturelles, je serai à l'affût de ce qu'entreprendra le gouvernement. D'ailleurs, concernant l'intégration des immigrants, le bilan du gouvernement est loin d'être bon. Dans ce domaine comme dans d'autres, le gouvernement n'a pas mis les efforts qu'il faut. C'est une chose de parler d'intégration, de parler de vie commune, mais il faut livrer la marchandise. Et, en matière d'intégration, nous nous attendons de la part du gouvernement à une action plus énergique, à une action plus vigoureuse.

n(11 h 30)n

Un des domaines concernant l'intégration où le discours inaugural du premier ministre était particulièrement faible et mince compte tenu de la priorité que ça a pris dans notre société est l'intégration professionnelle. L'Assemblée nationale a voté unanimement, il y a un an, une loi sur la reconnaissance des diplômes donc, sur tous les processus et mécanismes qui doivent conduire à la reconnaissance des diplômes étrangers. Mais la réalité est là, M. le Président. Cette loi est une loi d'intention, une loi qui fixe un processus qui est censé faciliter la reconnaissance des diplômes. Malheureusement, nous avons tous entendu, au cours des dernières semaines, le ministre de la Santé plaider, ni plus ni moins, son incapacité en ce qui regarde le dossier de la reconnaissance des capacités des médecins qui proviennent de l'étranger et baisser les bras sur cet enjeu-là. Cela n'augure pas très bien... il y a de nombreuses autres professions qui devront être examinées. Là-dessus, nous nous serions tous attendus à ce que le premier ministre profite de son discours inaugural pour redonner une certaine impulsion. Au-delà des paroles, je serai attentive, dans les prochains mois, aux actes.

Pour conclure, un inventeur américain, Charles F. Kettering, a dit un jour: «Je m'intéresse à l'avenir parce que c'est là que je vais passer le reste de ma vie.» Cette citation a été introduite par celui qui est maintenant le chef de l'opposition officielle, M. Mario Dumont, démontrant ainsi à quel point il partage cette vision et a à coeur l'avenir du Québec et de ses habitants. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la députée de Charlesbourg. Maintenant, je reconnais Mme la députée de Matapédia.

Mme Danielle Doyer

Mme Doyer: Merci, M. le Président. J'en profite pour vous féliciter pour votre nomination, votre réélection. Alors, d'entrée de jeu, je veux vous dire que c'est quand même toujours émouvant de se retrouver dans ce salon bleu. Je reconnais quelques rares collègues qui sont ici depuis 1994, comme moi, alors j'ai l'impression d'être une ancienne et bientôt une doyenne. Alors, c'est quand même quelque chose.

Vous savez, M. le Président, si je m'étais arrêtée à ma défaite de 1989 dans Gaspé, je ne serais pas ici, tout simplement. Et c'est ça aussi, le message, c'est que: Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage et qu'en politique il faut être très modestes et très humbles ? on a tous avantage à l'être ? ce qui n'est pas le propre des députés, avouons-le. Alors, en cette Trente-huitième Législature, 13 ans en septembre que je vais être ici, dans cette Chambre, et je veux remercier tout mon personnel qui a vraiment toujours mis la main à la pâte pour moi, pour m'appuyer dans les différents dossiers: Daniel Lamarre, qui s'occupe des dossiers de la vallée; Alexandre-Steeve Guay, des dossiers de La Mitis; Johanne Chouinard, au comté, un loyal personnel; Manon Paradis, ici, à l'Assemblée nationale.

Alors, quatre fois élue, M. le Président. Dans Gaspé, on était deux candidats en 1989; en 1994, on était deux; en 1998, trois; en 2003, quatre; et, la dernière fois, cinq, et là je survis, je survis. Et, vous savez, 5 000 de majorité en 1998, 2 600 en 2003, et là 3 605, 800 votes de plus, avec quatre qui me grugeaient et qui me picossaient, alors, vous voyez, moi, je suis fière de ça. Ça veut dire que la population de Matapédia a reconnu le travail que j'ai fait. Vous savez, quand on est député, on a à occuper aussi toutes sortes de fonctions. J'ai été déléguée du Bas-Saint-Laurent, adjointe au premier ministre Jacques Parizeau dans le temps. J'avais d'ailleurs fait la campagne référendaire avec le député actuel de Rivière-du-Loup et chef de l'opposition officielle. J'ai été vice-présidente de la Commission de l'aménagement du territoire et membre de toutes sortes de commissions, mais le plus beau poste, M. le Président, et je suis sûre que vous allez en convenir avec moi, c'est d'être député de sa circonscription et de relever tous les défis qui concernent notre circonscription.

Alors, moi, je veux, oui, remercier aussi tous les militants de mon comté, les membres de l'exécutif ? on avait une réunion vendredi soir ? qui m'ont renouvelé leur appui puis qui ont travaillé très fort à l'élection la dernière fois.

Matapédia, ce sont 34 villes et villages. Les cinq comtés qui comptent le plus grand nombre de villes et villages ? j'en ai un, Matapédia; il y a Mégantic-Compton; la députée est ici; Nicolet-Yamaska ? nous sommes des vaillantes et des vaillants, parce que nous avons devant nous pas un conseil municipal comme à Laval, là, quatre, cinq députés qui rencontrent un conseil municipal, monsieur. Et vous savez comment est-ce que ça signifie de travail, Mégantic-Compton, Nicolet-Yamaska, Matapédia étendus sur un grand territoire, et je peux vous dire que c'est du boulot. 34 conseils municipaux, c'est du boulot. À chaque fois que je fais du bureau de comté, j'en rencontre trois, quatre qui nous demandent, quoi, du discrétionnaire, des organismes, etc.

Alors, pour moi, je suis fière de ce que j'ai fait. Panval, participation active au comité de relance de l'usine Uniboard, division Panval à Sayabec, 217 personnes qui perdaient leur travail, et on a réussi à relancer la ligne 1. M. le Président, vous connaissez comme moi la situation du secteur forestier. Participation, aussi, active au prolongement de l'autoroute 20 parce que c'était supposé d'arrêter au début du mandat de 2003, quand les libéraux ont pris le pouvoir, mais on s'est mobilisés et on a fait en sorte que bientôt, en 2008, nous allons rendre l'autoroute 20 jusqu'à Mont-Joli.

Implication dans divers dossiers d'eau potable, Saint-Tharcisius, d'assainissement des eaux. Moi, j'ai la magnifique rivière Mitis, Matapédia aussi, qui est une rivière patrimoniale à saumon. J'entendais le collègue de l'ADQ hier, qui a fait un bon discours, et ce n'est pas souvent que j'ai entendu bien parler de la faune dans cette enceinte. Et, moi, qui ai été responsable du dossier de la faune dans l'opposition officielle, bien, au moins, on est comme deux, là, que ça intéresse. J'espère plus que ça, d'ailleurs. Et la faune, c'est quand même important. Les jardins de Métis, un dossier qui s'est réglé au niveau de l'assainissement des eaux, 12 millions. Mais là je ne veux pas énumérer tout ça parce qu'il y en a 13, ans de travail, 13 ans de dossiers, 13 ans de dossiers économiques et de dossiers personnels. Il ne faut jamais oublier, M. le Président, que les gens qui sont ici, les nouveaux députés et les anciens, ce sont nos commettants, que ce soit une entreprise de plusieurs millions de dollars, que ce soit la personne qui est assistée sociale, qui a eu du trop-perçu, qui a peut-être fraudé, oui, bien sûr ? d'ailleurs, il y a des riches aussi qui fraudent, en passant; pas juste des gens les plus démunis... Alors, on a ces personnes-là devant nous, et il faut leur donner le meilleur service. Le meilleur service, ils y ont droit.

Et le lendemain de l'élection... Pourquoi je suis réélue? C'est parce que je ne m'occupe plus de l'allégeance politique au lendemain, nous sommes redevables à l'ensemble des citoyens de notre circonscription.

Alors, moi, les dossiers actuels dont je m'occupe et qui sont parmi les plus chauds: bien sûr, les petites écoles; la survie des petites écoles; la rationalisation des écoles de la commission scolaire Monts-et-Marées, un dossier aussi que certains collègues ont sûrement aussi dans leurs comtés. Le réseau secondaire des routes, c'est effrayant, je suis gênée et je suis gênée de nous, quel que soit le parti politique. Le Québec ne mérite pas d'avoir un réseau secondaire aussi bousillé que ça actuellement. Et n'allons pas chercher des coupables, mais trouvons des solutions, parce que les municipalités n'en peuvent plus, et les citoyens du monde rural n'en peuvent plus de circuler sur un réseau aussi mal en point.

Alors, le travail aussi. Moi, je suis scandalisée que le SEREX, qui est un service d'expertise en foresterie, de recherche et d'expertise en transformation des produits forestiers, un dossier que j'ai présenté à la ministre, députée de Bonaventure, au début de ma réélection, en 2003, n'est pas encore réglé ? un centre de transfert technologique qui touche le secteur forestier. Scandale! Et, moi, j'aimerais ça que, de temps en temps, on m'en donne un petit peu dans mon comté, surtout que ça aide l'Est du Québec, M. le Président, non seulement le Bas-Saint-Laurent, mais la Gaspésie. Ça fait quatre ans qu'on est en attente, puis, moi, je suis en attente d'un oui. Ça a été un enjeu électoral, pendant la dernière élection, pour tous les candidats, et ça, ça doit se régler pas l'année prochaine, dans les semaines qui viennent. Et comptez sur moi que je vais être aux aguets pour que ça se règle. Des emplois pour des personnes dans Impressions Alliance 9000, 20 postes qu'on attend et que ça ne se règle pas aussi. Alors, pour moi beaucoup de dossiers qui doivent se régler, qui ont le droit de se régler. Les gens sont en attente.

Alors, pourquoi j'ai décidé de me représenter? Parce que j'ai à coeur le développement des régions. Et là on a une drôle de composante ici, on pourrait dire, un Québec cassé en trois politiquement, M. le Président. Comme on a un Québec cassé en deux ? des MRC riches, des MRC pauvres; des quartiers riches, des quartiers pauvres ? politiquement on a un Québec cassé en trois politiquement: les régions centrales adéquistes, les régions ressources plus péquistes et l'est de Montréal plus péquiste, et l'ouest. Et, on va se le dire, c'est ça, la situation. Et tantôt je disais qu'il faut être humble. Il faut être humble. Et le menu qui nous a été présenté dans le discours du trône, discours inaugural, la semaine passée, nous laisse carrément sur notre appétit. On peut dire que ce ne sont pas des travaux d'Hercule, là ? il est tout petit, Hercule, il a manqué de prendre ses vitamines, il a oublié, là ? parce que ce sont des... des choix questionnables. C'est des choses qui sont aussi intéressantes. Juste la malbouffe. Moi, j'étais là, assise sur ma banquette. J'entendais: Le dossier de l'heure, la malbouffe. C'est une responsabilité personnelle, c'est la condition physique aussi.

n(11 h 40)n

Moi, pendant qu'on parle de malbouffe, il y a une crise forestière où 12 000 travailleurs ont perdu des emplois dans chacune de nos circonscriptions. Secteur manufacturier, l'agriculture, tout ça, il y a des difficultés. Alors, oui, d'accord pour la malbouffe, d'accord pour avoir une loi mais d'accord aussi pour que pour les régions ressources qui sont touchées, les sept régions qui tiraient de la patte... Ce n'est pas pour rien que Mme Marois et M. Landry avaient concocté un budget régions ressources, une stratégie extrêmement dynamique et importante pour sortir les sept régions qui tiraient de la patte. Et je pense que le Québec doit se faire dans l'ensemble des régions, le Québec doit se composer de toutes les régions. Et c'est ça, le rôle d'un député, c'est ça, le rôle d'un gouvernement, c'est de faire en sorte qu'il y ait une équité, un équilibre entre les riches et les pauvres, que ce soient des individus, des MRC ou des régions, et c'est pour ça que, moi, je suis restée en politique.

Et ce sont 100 000 emplois qui ont été perdus dans le secteur manufacturier, depuis 2003, M. le Président, alors que les gestes, baisses d'impôt... Baisses d'impôt à quelles conditions et pourquoi? Pendant ce temps, on se bat pour aller chercher de l'argent du déséquilibre fiscal. Ce sont 905 millions. Et là on veut faire des baisses d'impôt. À chaque fois qu'il y a eu des baisses d'impôt, moi, j'émettais des communiqués de presse et je disais: 1,90 $ par semaine, 2 $, ça correspondait, puis là je donnais des exemples concrets: un sac d'oranges, un sac de pommes, une livre de beurre, un litre de lait. À quel prix? Qu'est-ce que nous allons sacrifier, comme société? Des blocs opératoires qui ne fonctionnent pas, faute de ressources, des écoles désuètes? On lance des beaux programmes d'éducation physique ou d'ouverture des locaux pour que nos jeunes, dans chacune des villes et des villages, puissent profiter d'éducation physique dans des gymnases où un sur cinq est en désuétude au Québec. Alors, à un moment donné, il faut placer nos priorités des services aux élèves, qui ne sont pas au rendez-vous. Alors, plaçons nos priorités aux bons endroits aussi.

Alors, pour moi, un des scandales ? des fois, on l'oublie ? on a eu, pendant les dernières années, vous le savez, M. le Président, une hausse de tarifs à Hydro-Québec incroyable pour l'ensemble des citoyens, les consommateurs et les entreprises et, au même moment, cet hiver, on vendait à bas prix de l'électricité en Ontario. Alors, à un moment donné, il faut mettre les priorités à la bonne place.

Alors, que ce soit en santé, en éducation, dans le domaine de la culture ou de quelque priorité que nous nous donnions comme société, je crois que le discours inaugural nous a laissés sur notre faim. Ce n'est pas pour rien que les Québécois ont dit qu'ils nous mettaient sous surveillance, tout le monde, là. Alors, pour moi, je veux vous dire en conclusion, parce que je vois que le temps file vite: Je suis restée en politique, M. le Président, parce que je veux surveiller, je veux que les régions se développent, que toutes les régions du Québec se développent, le secteur forestier, le secteur agricole, mes régions, les régions du Québec, le Bas-Saint-Laurent. Et, en passant, je veux aussi souligner le décès d'un... Vous savez, les régions se sont construites avec des pionniers. Cette semaine, dans le Bas-Saint-Laurent, mon collègue le député de Rimouski et moi, nous sommes en deuil d'un pionnier, d'un bâtisseur du Bas-Saint-Laurent, M. Adéodat St-Pierre, qui a été à la tête de la Fédération des producteurs de bois, qui a été aussi à la tête de la Coalition Urgence rurale, un fondateur. Et, pour moi ? les gens ne le savent pas ? mais régulièrement je l'appelais. C'était comme un aviseur, un grand conseiller, un sage. Il est décédé dimanche, malheureusement, de maladie. Nous l'aurions bien gardé pendant les prochaines années encore.

Alors, je termine en remerciant encore une fois les gens du comté de Matapédia de m'avoir fait confiance pour une quatrième fois. C'est un privilège que nous avons d'être ici. Et, je le redis, nous devons être humbles. Et, je vous le dis, ce n'est pas notre propre, les députés, mais nous avons à cultiver ça parce que ce sont les citoyens et les citoyennes qui nous conduisent ici, dans cette enceinte, et c'est à eux et elles que nous sommes redevables comme députés. Je vous remercie. Merci beaucoup, et aussi bienvenue à tous les nouveaux collègues. Merci.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la députée de Matapédia. Maintenant, je reconnais M. le député de Chomedey.

M. Guy Ouellette

M. Ouellette: Merci, M. le Président. Chers collègues, je me permets de vous adresser un bonjour en grec, «kalimera», afin de souligner l'importante communauté grecque que j'ai dans mon comté de Chomedey.

Il me fait plaisir d'être parmi vous, à l'occasion de cette Trente-huitième Législature. Je voudrais commencer par vous féliciter, M. le vice-président, ainsi que les trois parlementaires qui ont été élus aux postes de président et de vice-présidents de cette Assemblée. La tâche qui vous attend ne sera pas facile, mais nous sommes assurés que, grâce à votre expérience, la session se déroulera de façon ordonnée. Je peux vous assurer de toute ma collaboration et de tout mon respect des règles de cette Assemblée. Je tiens également à souligner tous les parlementaires pour leur élection. Nous sommes ? chacun ? ici ? tous et chacun ? parce que les populations de nos comtés respectifs nous ont témoigné leur confiance en nous choisissant pour les représenter dans cette Chambre. Nous devons maintenant tous travailler de concert afin d'assurer leur avenir, leur mieux-être, celui du Québec et être à la hauteur de cette confiance.

Permettez-moi aussi de remercier les électeurs du comté de Chomedey qui, à plus de 54 %, m'ont permis d'avoir l'honneur de les représenter ici, à l'Assemblée nationale. Je voudrais aussi remercier tous les bénévoles de Chomedey pour les efforts qu'ils ont tous manifestés durant la dernière campagne électorale. Les énumérer un à un provoquerait sûrement des oublis malgré une très bonne mémoire. Je veux leur dire combien je suis fier d'eux, combien je suis fier de faire partie de leur équipe et que j'ai besoin d'eux pour continuer le travail entrepris. Qu'il me soit cependant permis de souligner le support de Robert Hayes, mon agent officiel, qui a su, de main de maître, m'accompagner et guider mes premiers pas à mon entrée en politique, qui est très récente. Merci au Parti libéral, dont je suis membre et considéré comme un agent dormant depuis 1993, qui m'a permis de me présenter comme candidat dans le comté de Chomedey. C'est une grande fierté de faire partie de cette compétente équipe libérale.

Je voudrais surtout, ce matin, exprimer toute ma gratitude à ma famille, particulièrement à mon épouse et complice Isabelle, à mes quatre enfants, David, Maxim, Alexandre et Andréa, qui m'ont toujours soutenu dans la poursuite de mes projets. Je voudrais leur dire combien je les aime et combien je suis fier d'eux. J'ai une petite pensée aussi, ce matin, pour mes parents: mon père, âgé de 81 ans, encore vivant, ainsi que ma mère, Jacqueline, qui nous a quittés beaucoup trop tôt à l'âge de 63 ans et qui doit être fière de son fils aîné. Je veux la remercier pour ses enseignements et pour cet esprit de service qu'elle aura su inculquer à mes six frères et à ma perle de soeur.

Maintenant, M. le Président, permettez-moi d'élaborer sur mon comté de Chomedey. Dans ce comté diversifié, on retrouve des gens qui proviennent de plus de 44 groupes ethniques qui évoluent, d'une façon saine et harmonieuse, dans le respect de chacun. On y retrouve d'ailleurs plus d'une vingtaine de journaux ethniques en toutes langues: grecque, arménienne, arabe, portugaise, italienne et autres. Le Québec est une terre d'accueil, et le gouvernement va de l'avant pour s'assurer que tous les citoyens y cohabitent d'une façon équilibrée et compréhensive. L'an dernier, le gouvernement a tenu des consultations publiques sur la lutte contre la discrimination et le racisme en plus de procéder, en février 2007, à la création de la commission Bouchard-Taylor sur les pratiques d'accommodements reliés aux différences culturelles. J'anticipe d'y porter fièrement le message des gens de Chomedey lors des audiences à venir de cette commission. Afin d'être plus près de mes électeurs, their office is going to be located at 4599 Samson Blvd, in the middle of the Greek community.

Une autre réalité qui nous interpelle à Chomedey est celle de près de 16 000 aînés ainsi que d'un grand nombre de familles. Donc, vous imaginez les différentes préoccupations auxquelles ces deux groupes font face. Et je suis là pour être à leur écoute, pour reconnaître et répondre à leurs besoins particuliers. Je puis les assurer aujourd'hui que ma porte leur est toujours ouverte.

n(11 h 50)n

Pour moi, mon mandat premier est de servir les gens de Chomedey, qui m'ont témoigné leur confiance le 26 mars dernier, et il est de mon intention de travailler pour eux et de leur démontrer que c'est encore le Parti libéral du Québec qui peut le mieux répondre à leurs besoins, et ce, depuis plus de 30 ans, dans le comté de Chomedey. Il sera capital pour moi d'épauler le rayonnement et la prospérité des entrepreneurs de Chomedey. Le gouvernement du Québec a fait beaucoup pour la région de Laval, particulièrement pour mon comté en matière, par exemple, d'infrastructures routières avec les autoroutes 13 et 15, la construction du nouveau métro qui facilitent la vie des résidents de Laval; en matière de santé avec l'augmentation du nombre de médecins de famille, l'augmentation du nombre de places en service de garde pour les familles. Je travaillerai pour les gens de Chomedey avec mes quatre collègues du Parti libéral du Québec, afin d'assurer que ce comté qui fait partie de la grande région de Laval ait tout pour assurer sa réussite.

Une autre préoccupation, M. le Président, qui touche ce comté est celui de la sécurité relative au phénomène de la prostitution et des gangs de rue. Je promets solennellement d'y amener toute la passion, l'expérience et l'ardeur que j'ai déployées au cours de ma longue carrière, au sein de la Sûreté du Québec et des forces policières, jumelant mes responsabilités en tant que député du comté de Chomedey. Les gens de Chomedey recherchent d'abord la sécurité pour leurs enfants, leurs familles et pour leurs aînés. Comptez sur moi pour tout mettre en oeuvre pour que cela se réalise.

Je vous rappelle, M. le Président, qu'à l'automne dernier ce gouvernement a octroyé 7 250 000 $ pour soutenir la lutte contre le phénomène des gangs de rue. Cette mesure reflète clairement la volonté, l'engagement, la détermination du gouvernement du Québec d'aider les jeunes à réunir les conditions nécessaires à leur réussite et pour prévenir leur adhésion aux gangs de rue. Cette somme, versée conformément au programme de financement issu du partage des produits de la criminalité pour l'année 2006-2007, provient des profits de la revente des biens obtenus illégalement et saisis par le système de justice du Québec. Notre gouvernement a fait de la prévention de l'adhésion des jeunes aux gangs de rue une priorité, M. le Président. Depuis les quatre dernières années, c'est plus de 5 millions de dollars qui ont été attribués aux organismes communautaires qui travaillent quotidiennement auprès de la jeunesse québécoise. Il est d'ailleurs important de soutenir les acteurs de terrain, quels qu'ils soient, que ce soient policiers, travailleurs de rue, intervenants psychosociaux, car ceux-ci possèdent l'expertise nécessaire pour intervenir auprès de cette clientèle à risque. Il est essentiel que les jeunes aient accès à une oreille attentive et à des outils leur permettant de faire des choix judicieux.

De plus, comme ce gouvernement s'est engagé durant la campagne électorale, nous allons proposer une loi régissant la possession des armes à feu semi-automatiques et à leur circulation restreinte, qui sera de nature à renforcer le sentiment de sécurité de la population québécoise.

Comme je l'ai mentionné précédemment, M. le Président, un grand nombre de personnes âgées résident à Chomedey, et je tiens à les rassurer qu'elles sont entre bonnes mains avec le gouvernement libéral. Depuis janvier dernier, le gouvernement accorde une bonification du crédit d'impôt remboursable pour le maintien à domicile d'une personne âgée. L'aide fiscale offerte grâce à ce crédit d'impôt est plus avantageuse et plus accessible qu'auparavant. De plus, le gouvernement a décidé d'harmoniser ses règles avec celles d'Ottawa concernant le fractionnement des revenus de retraite des couples. Grâce à cette décision, environ 370 000 couples de retraités québécois bénéficieront d'une baisse d'impôt de 106 millions de dollars, soit environ 286 $ par ménage. Également, à la suite de l'adoption du projet de loi n° 83 modifiant la Loi sur les services de santé et services sociaux et autres dispositions législatives, un régime de certification de conformité obligatoire de résidences de personnes âgées a été introduit toujours dans le but de leur assurer de meilleurs services.

Le premier ministre a créé un ministère entièrement dédié aux aînés comme il s'était engagé à le faire lors de la campagne électorale et, lors du discours inaugural, M. Charest a annoncé que notre gouvernement mettra sur pied une consultation publique sur les conditions de vie des aînés. Et, pour ceux qui ont la chance d'être en bonne santé et qui veulent continuer à travailler, nous leur faciliterons la retraite progressive. À cette fin, des discussions sont déjà en cours avec le gouvernement fédéral.

Voilà des gestes d'un gouvernement qui met de l'avant des mesures pour améliorer la qualité de vie de nos aînés.

Pour les familles de Chomedey et du Québec, M. le Président, le gouvernement a mis sur pied plusieurs mesures qui encouragent les jeunes couples à avoir des enfants, tels le Programme de soutien aux enfants, la Prime au travail et le régime d'assurance parentale du Québec, qui est le plus souple et le plus généreux du pays. Notre gouvernement va continuer à tout faire pour faciliter la vie de famille en développant de nouvelles places en service de garde, d'autant plus que Chomedey se situe très haut dans la pyramide de la natalité avec sa moyenne de 2,8 enfants par famille, qui est largement supérieure à la moyenne québécoise.

Lors du discours inaugural, le premier ministre de la province de Québec a réitéré les priorités du gouvernement, priorités qui touchent le quotidien des citoyens et citoyennes du comté de Chomedey, que ce soit dans le domaine de la santé où nous allons mettre en place la garantie d'accès aux chirurgies que nous étendrons graduellement, dans le domaine du développement durable où nous mettrons en oeuvre notre plan de lutte contre les changements climatiques ou dans le domaine de l'éducation où les bulletins chiffrés seront en vigueur dès la prochaine entrée scolaire pour que nous, les parents, sachions comment progressent nos enfants à l'école. C'est une très mauvaise nouvelle pour mes deux derniers mais une très bonne nouvelle pour mes deux premiers qui sont enseignants dans le système d'éducation.

Voilà autant de mesures qui améliorent la qualité de vie de tous les Québécois. Je salue le discours de M. Charest, qui reflète très bien la volonté d'un gouvernement qui est à l'écoute de la population, un discours qui rejoint les préoccupations exprimées par les gens de Chomedey avec qui j'ai eu la chance de rencontrer lors de la dernière campagne électorale. J'aimerais remercier le premier ministre Jean Charest, un homme de vision, pour la confiance qu'il me manifeste en me confiant la fonction d'adjoint parlementaire au ministre de la Sécurité publique, Jacques P. Dupuis. Je peux l'assurer que j'y amènerai toute l'expérience et les compétences acquises lors de mes années à la Sûreté du Québec, en tant qu'enquêteur dans le milieu des stupéfiants et de spécialiste dans le domaine du crime organisé. Il m'apparaît fort important que je puisse parfaire mes connaissances de la vie parlementaire de façon progressive. Je ne pouvais espérer de meilleur scénario. Il me fera d'autant plus plaisir de m'associer aux travaux du ministre, mon ami Jacques, ami depuis plus de 30 ans et grand responsable de ma venue en politique ? il me sera d'une aide inestimable ? travaux particulièrement dans la réalisation du programme 60-40 de prévention et répression que nous avons annoncé en mars 2007, qui touchera, entre autres, le phénomène des gangs de rue.

Je remercie profondément les gens de Chomedey pour la confiance qu'ils m'ont manifestée et pour m'avoir donné le privilège de siéger en cette Chambre. Je veux leur témoigner humblement toute ma reconnaissance et les assurer de mon dévouement tout entier. En conclusion, M. le Président, je suis fier de m'associer à un parti et à une équipe avec un esprit constructif, qui est à l'écoute des besoins des Québécois et des Québécoises. Le Parti libéral du Québec est un parti d'inclusion qui prône l'égalité et la justice sociale qui ont été les créneaux de toute ma vie. «Efharisto». Et merci en grec.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député de Chomedey. Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 14 heures.

(Suspension de la séance à 12 heures)

(Reprise à 14 h 5)

Le Président: Bon après-midi, Mmes, MM. les députés. Nous allons nous recueillir quelques instants.

Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.

Alors, mes chers collègues, je voudrais, en votre nom, souhaiter un bon anniversaire, aujourd'hui, à M. le député de Hull.

Présence de M. Jean-Claude Gobé,
ancien parlementaire de l'Assemblée nationale

Je voudrais également souligner la présence, dans nos tribunes, de l'ex-député de LaFontaine, M. Jean-Claude Gobé.

Affaires courantes

Aux affaires courantes, aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.

Il n'y a pas de dépôt de documents ni de rapports de commissions.

Dépôt de pétitions

Dépôt de pétitions. M. le député de Jonquière.

M. Gaudreault: Oui, M. le Président, je demande le consentement de cette Assemblée pour déposer l'extrait d'une pétition non conforme.

Le Président: Consentement? Consentement. M. le député de Jonquière.

Cesser de calculer la pension alimentaire
comme un revenu pour le parent étudiant
ou bénéficiaire de la sécurité du revenu

M. Gaudreault: Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 1 819 pétitionnaires. Désignation: citoyennes et citoyens du Québec.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Attendu que la Cour suprême, le plus haut tribunal au pays, a établi que la pension alimentaire versée au profit d'un enfant est défiscalisée et qu'elle ne peut donc pas être considérée comme un revenu pour la mère;

«Attendu que la pension alimentaire versée au bénéfice de l'enfant, non imposable au niveau fiscal, est toujours calculée comme un revenu pour le parent étudiant ou qui bénéficie de la sécurité du revenu;

«Attendu que le gouvernement vante ses nouvelles politiques d'aide aux enfants et aux familles;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, soussignés, demandons à l'Assemblée nationale du Québec d'intervenir afin que la pension alimentaire versée au bénéfice de l'enfant ne soit plus calculée comme un revenu pour le parent étudiant ou qui bénéficie de la sécurité du revenu.»

Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci.

Le Président: Merci, M. le député. Votre pétition est déposée.

Il n'y a pas d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.

Questions et réponses orales

Nous en sommes maintenant à la période de questions et réponses orales, et je reconnais, en question principale, M. le chef de l'opposition officielle.

Poids politique du Québec
à la Chambre des communes

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui, M. le Président. Alors, hier, à l'Assemblée, le premier ministre a refusé de se lever pour condamner les effets du projet de loi C-56 sur le poids du Québec à l'intérieur du Parlement fédéral. Il a, en ce sens-là, appuyé la position que son ministre avait donnée quelques jours avant, à l'effet que c'était un inévitable, qu'il fallait se résigner. Alors, aujourd'hui, il semble que les membres du gouvernement se sont ravisés, que le premier ministre a fait un virage là-dessus, et de notre côté nous nous en réjouissons.

Ma question au premier ministre: Pourquoi, maintenant qu'on s'est entendus sur un libellé commun, un libellé qui fait l'unanimité, proposé par son ministre, pourquoi le premier ministre... Et je lui tends la main, comme premier ministre du Québec, pour que nous en fassions une motion conjointe du premier ministre, du chef de l'opposition officielle ? le deuxième groupe de l'opposition décidera de son porte-parole ? mais que le premier ministre lui-même s'associe à cette motion, prenne fait et cause dans cet important dossier et qu'il nous indique en même temps quels gestes il a l'intention de faire par la suite, lorsque l'Assemblée aura parlé d'une seule voix, lorsque l'Assemblée se sera exprimée unanimement sur l'importance du poids du Québec à la Chambre des communes, que le premier ministre soit le porteur du dossier.

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: M. le Président, venant de l'expert en virage, je prends avec un grain de sel le commentaire qu'il me fait. Et je vois d'autres députés sourire, d'autant plus que le chef de l'opposition actuel, on le sait, avait l'occasion de voter en faveur d'une entente qui consacrait pour la nuit des temps une représentation de 25 % des députés québécois à la Chambre des communes, puis il s'est battu contre ça dans un référendum. Ça, c'était en 1992.

En 2002, il se présente à Toronto où il livre un discours à l'élite de Toronto, qui, en passant, a fait la vague dans la salle, où il leur annonce une bonne nouvelle, bonne nouvelle: L'ADQ ne vous demandera plus jamais rien. La salle était tellement contente que la personne qui l'a remercié a demandé qu'il fasse une tournée du Canada, à ce moment-là. Et pour preuve il n'est jamais retourné dans le reste du Canada, M. le Président. Il dit non. Oui, sauf que... À peu près, à peu près jamais retourné. Mais il n'a jamais dédit son discours de Toronto non plus. Et là, soudainement, on se retrouve, en 2007, et là, soudainement, il découvre les vertus d'une protection à 25 %.

n(14 h 10)n

Ce qu'on a fait, nous, c'est nos devoirs. Ce qu'on a inclus dans la motion d'aujourd'hui, c'est non seulement une représentation puis une position du Québec sur la Chambre des communes, mais également sur l'autre Chambre du Parlement fédéral, qui est le Sénat, sur laquelle le chef de l'opposition officielle a toujours été silencieux. Alors, quand il nous dira quelles sont ses positions exactes au lieu de flotter, de flotter comme il fait dans l'incertitude, dans les ambiguïtés, quand, un jour, il pourra nous dire autre chose que, «pendant le référendum de 1995, j'étais un séparatiste», mais nous avouer, 15 ans après....

Le Président: En conclusion.

M. Charest: ...que «dans le fond ce n'était pas vrai, je ne l'étais pas, séparatiste»... 15 ans après le référendum...

Le Président: S'il vous plaît!

Des voix: ...

Le Président: Alors, on ne peut pas applaudir dans les tribunes. S'il vous plaît, je vous demande votre collaboration. En question complémentaire, M. le député.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui, M. le Président. Est-ce que le premier ministre, qui, lui, la dernière fois qu'il est allé à Toronto, c'était pour avertir les Ontariens qu'on n'était plus des exportateurs d'électricité et qui dit le contraire depuis, est-ce que le premier ministre réalise, est-ce qu'il réalise aujourd'hui qu'en n'ayant aucune revendication, aucune revendication pour le Québec, comme c'était dans le programme libéral, comme c'est, aujourd'hui, dans la gouverne des choses, il place le Québec en position de faiblesse et qu'il se place en réaction face aux revendications des autres?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: La réalisation, ça a été quoi? Le rapatriement du Programme de congés parentaux, reconnaissance du fédéralisme asymétrique puis une entente sur la santé, la reconnaissance du Québec comme nation également, M. le Président, et également la représentation du Québec à l'international. Jamais, depuis le gouvernement de Jean Lesage, n'a-t-on connu un gouvernement qui en aura réalisé autant dans la défense des intérêts du Québec. Puis ça inclut également la création du Conseil de la fédération, ça inclut le travail qu'on a fait avec le fédéral pour la réalisation d'une convention sur la défense, la protection et la promotion de la diversité culturelle. Voilà notre bilan, à comparer de ce que vous disiez à Toronto, en 2002. Il disait ceci en anglais: Now, you heard nothing so far about referendums or the Constitution, disait le chef de l'opposition officielle. Not an accident...

Le Président: En dernière question complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Est-ce que le premier ministre se rend compte que la politique du fruit pas mûr, qui est la politique officielle du gouvernement... Dans les revendications par rapport au gouvernement fédéral, c'est que le fruit n'est pas mûr, il ne fait que reporter une échéance importante. Là, on voit que le congrès libéral... Il semble assez porté, le premier ministre, ces temps-ci à reporter les échéances importantes. Est-ce qu'il se rend compte que, pendant qu'ici, au Québec, on dit que le fruit n'est pas mûr, il y a d'autres endroits dans le Canada puis il y a d'autres parties du Canada qui, eux, y voient des fruits mûrs...

Le Président: ...conclusion.

M. Dumont: ...ils s'occupent de leurs affaires, et que le Québec est en position de faiblesse parce que toujours en...

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: M. le Président, est-ce que c'est Félix Leclerc qui disait que ce n'est pas parce qu'on a un vieux pommier que les fruits ne sont effectivement pas des fruits qui sont bons? Le Parti libéral du Québec, effectivement c'est comme un vieux pommier qui produit des fruits qui ont été très bons puis qui ont eu un impact tangible dans la vie des Québécois, incluant les congés parentaux.

Mais, puisqu'on parle du chef de l'opposition officielle, qui, pendant le référendum de 1995, hein, voulait la séparation mais qui après a avoué... Comment il nous explique ça? 15 ans après, il avoue aux Québécois: Ce n'est pas vraiment ça que je voulais. Comment peut-on se fier à lui, d'autant plus qu'il disait à Moncton, en 2005 ? ça, ça fait partie de ses tournées au Canada: Nous ne voulons rien demander qui soit uniquement pour le Québec, nous ne voulons pas qu'il y ait de privilège pour le Québec? C'est ce que vous disiez en plus en 2005.

Le Président: En conclusion.

M. Charest: Où est le vrai chef de l'opposition officielle?

Le Président: En question principale, M. le chef de l'opposition officielle.

Action gouvernementale concernant
les projets immobiliers de l'UQAM

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui, M. le Président. Il venait de dire que je n'étais pas retourné au Canada.

Je veux, aujourd'hui, questionner le premier ministre sur une autre affaire, l'affaire UQAM-Busac, qui, au cours des derniers jours, des dernières semaines, a donné lieu à des contradictions de la part de son gouvernement. D'abord, la première stratégie de défense du gouvernement, c'était la stratégie Ponce Pilate: on s'en lavait les mains. Le 3 mai, le gouvernement niait toute responsabilité dans l'affaire UQAM-Busac. Le 10 mai, on se réfugiait derrière l'autonomie du C.A. de l'UQAM. Ensuite, on a découvert que, via le ministère des Finances, il y avait eu implication du gouvernement. Alors, la deuxième stratégie, ce matin, c'est la stratégie du bouc émissaire: il y a un seul responsable, c'est l'ancien recteur.

Alors, face à des ministres qui se contredisent, est-ce que le premier ministre peut nous donner l'heure juste, en cette Chambre, quant à l'affaire UQAM-Busac, à ses suites et aux responsabilités de son gouvernement?

Le Président: Mme la présidente du Conseil du trésor et ministre des Finances.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: Merci, M. le Président. Je voudrais indiquer au chef de l'opposition le déroulement de ce qui s'est passé. En avril...

Une voix: ...

Mme Jérôme-Forget: Bien, si vous étiez venu à l'interpellation, hier, vous l'auriez su. En avril 2006, l'UQAM a émis des obligations, et les obligations étaient plus élevées que les obligations du Québec, d'accord, et un peu sournoisement, pour être capable de les émettre, ces obligations, pour que les titres soient achetés. Or, voyant l'impact que ça avait sur les obligations du gouvernement, le gouvernement... le ministre des Finances... pas le ministre, le gouvernement... le ministère des Finances a pris la décision, comme il le fait tous les jours, M. le Président, tous les jours... Il y en a pour 4,9 milliards de dollars, tous les ans, de transactions de ce type-là. Ça n'avait rien à voir parce qu'à l'époque la cote de crédit de l'UQAM, de Moody's, était A-2. Donc, c'était un bon titre. C'est pour ça qu'ils étaient achetés, M. le Président. C'est la raison pour laquelle il a fallu qu'on intervienne pour protéger nos propres titres.

Le Président: En question complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui. Est-ce que le premier ministre est conscient que la nécessaire hausse des frais de scolarité proposée par son gouvernement actuel sur une période d'environ cinq ans va servir, dollar pour dollar, à renflouer le fiasco de l'UQAM, le fiasco de l'affaire UQAM-Busac? Et, au moment où on est, comme société, avec un nouvel appui, là, d'ailleurs, du côté du Parti québécois, on est, comme société, appelés à prendre cette très importante décision.

Le Président: En conclusion.

M. Dumont: Comment le premier ministre peut rassurer les étudiants quant à la gestion?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: Bon, bien là, M. le Président, on en a encore une autre démonstration, du fait que, le chef de l'opposition officielle, il va falloir qu'il change, là, qu'il soit constant. Je dis ça respectueusement. Il n'est pas assis là, il est assis là. Quel lien fait-il entre l'augmentation des frais de scolarité et cette affaire-là, alors qu'il n'y en a pas, de lien? Lui-même a appuyé une augmentation des frais de scolarité. Il reste à le tester. Mais, comme lui, par contre, je veux applaudir le fait... je veux remercier... entre autres, je remercie le leadership du député de Richelieu qui a rappelé Pauline Marois à l'ordre sur la question des frais de scolarité et qui a fait en sorte qu'aujourd'hui le caucus du Parti québécois à l'Assemblée nationale appuie le gouvernement libéral dans l'augmentation des frais de scolarité.

Le Président: En question principale, M. le chef du deuxième parti de l'opposition.

Inspection du pont du boulevard
de la Concorde, à Laval

M. François Gendron

M. Gendron: Alors, on n'a pas de temps, M. le Président, pour quelques commentaires là-dessus.

Alors, M. le Président, au lendemain de l'effondrement du viaduc de la Concorde, le 30 septembre 2006, le ministre des Transports de l'époque, M. Michel Després, affirmait que des inspections annuelles étaient effectuées sur l'ensemble des quelque 5 000 structures au Québec. La semaine dernière, la ministre des Transports a affirmé en cette Chambre que toutes les infrastructures du Québec étaient inspectées de façon générale aux trois ans et de façon plus sommaire chaque année. J'ai ici l'historique des inspections du viaduc de la Concorde qui a été déposé devant la commission Johnson, qui confirme que la dernière inspection remonte à mai 2005, et je voudrais, M. le Président, déposer cet historique.

Document déposé

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt du document? Consentement. Le document est déposé.

M. Gendron: Alors, ma question s'adresse au premier ministre du Québec. Ma question s'adresse au premier ministre du Québec, qui a toujours affirmé, selon moi avec raison, que, lorsqu'il était question de sécurité, ce n'était pas une question d'argent. Mais, aujourd'hui, le premier ministre peut-il nous dire pourquoi qu'il a laissé deux ministres affirmer que des inspections annuelles avaient été faites sur le viaduc de la Concorde, alors qu'il n'y en a pas eu en 2006?

n(14 h 20)n

Le Président: Mme la ministre des Transports.

Mme Julie Boulet

Mme Boulet: Alors, M. le Président, ça me fait plaisir de répondre à la question du chef de la deuxième opposition. Alors, oui, ce qu'on a affirmé, mon collègue, l'ancien ministre, M. Després, l'ex-ministre des Transports, ainsi que moi-même, ce que nous avons affirmé devant cette Assemblée, M. le Président, c'est que le système d'inspection, il est rigoureux au ministère des Transports. C'est un processus qui est en évolution continue. On améliore ce processus-là. Maintenant, il y a des inspections générales aux trois ans, des inspections sommaires à tous les ans et des inspections particulières lorsqu'il y a une situation.

Et j'ai ici, M. le Président... Je peux déposer, à l'Assemblée nationale, le calendrier des inspections, et le viaduc de la Concorde était cédulé, dans les inspections, pour l'année 2006, pour le mois d'octobre 2006. Alors, j'aimerais déposer ce document à l'Assemblée nationale, M. le Président.

Document déposé

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt du document? Consentement. Le document est déposé. En question complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.

M. François Gendron

M. Gendron: Ma question complémentaire, c'est la ministre qui me la suggère. La ministre vient de me suggérer qu'il n'y a pas eu d'inspection en 2006. Alors, la question très simple: Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'inspection en 2006? Parce que me dire qu'elle était dans le calendrier... Et elle n'a pas eu lieu, et là on est en 2007. Pourquoi qu'en 2006 il n'y a pas eu d'inspection, alors que vous-même et l'ex-ministre...

Le Président: En conclusion.

M. Gendron: ...avez répété à plusieurs reprises qu'il y avait eu une inspection en 2006?

Le Président: Mme la ministre des Transports.

Mme Julie Boulet

Mme Boulet: M. le Président, alors, je ne sais pas s'il faut que je donne un cours de calendrier, là, mais il y a eu une inspection générale en 2005 et il y avait une inspection sommaire qui était cédulée en octobre 2006. Alors, 2005 et 2006 sont deux années consécutives avec des inspections qui étaient dues sur cette structure-là, M. le Président. Je pense que c'est très clair. Je n'ai pas besoin de donner plus d'explications.

Et j'inviterais le chef de la deuxième opposition à être très prudent dans ses commentaires. Il y a une commission d'enquête qui a lieu actuellement, on va leur laisser faire leur travail, et, lorsqu'il y aura un dépôt de rapport, ça nous fera plaisir de commenter, je l'ai déjà dit, M. le Président.

Le Président: En question principale, Mme la députée de Rosemont.

Contrat signé par l'UQAM
pour ses projets immobiliers

Mme Rita Dionne-Marsolais

Mme Dionne-Marsolais: Merci, M. le Président. La présidente du Conseil du trésor répète que le projet de l'UQAM n'est pas un PPP. Or, il y a une petite nuance, le recteur pensait et voulait faire un PPP, il s'y est mal pris, et c'est là que la ministre et son Agence des PPP auraient dû venir en aide au recteur plutôt que de l'écarter, dans l'intérêt de la gestion des fonds publics. Je suis renversée, M. le Président, d'entendre la ministre dire que les universités ne sont pas assujetties à l'Agence des PPP. M. le Président, je constate que la ministre ne connaît pas sa propre Loi sur l'Agence des PPP adoptée en 2004. À l'article 7, on y lit textuellement qu'un établissement universitaire est soumis à cette loi.

Pourquoi alors avoir mis à la porte de son bureau un recteur d'université qui avait besoin de son aide et de celle de l'agence pour un projet financé par les fonds publics plutôt que de lui venir en aide comme le prévoit sa propre loi?

Le Président: Mme la ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, je voudrais d'ailleurs rassurer la députée de Rosemont que je n'ai pas mis le recteur à la porte. Soyons bien clairs.

Dans un deuxième temps, il est venu m'informer qu'il avait un contrat en bonne et due forme, signé. Tout était fait, tout était complété. Et par conséquent, M. le Président, vous comprendrez que, si le recteur était venu demander l'aide de l'agence, l'agence aurait été très heureuse de lui donner l'aide qu'on demandait. Mais, une fois que le contrat est terminé, une fois que le contrat est signé, bien c'est clair que tout est ficelé, tout est fait. Tout a été fait en cachette, et nous ne l'avons pas su, personne.

Le Président: En question complémentaire, Mme la députée de Rosemont.

Mme Rita Dionne-Marsolais

Mme Dionne-Marsolais: Pourquoi, M. le Président, est-ce qu'on a créé une agence des PPP, dont le mandat est justement d'accompagner les organismes publics dans la réalisation de PPP, si un premier projet de l'ampleur de celui de l'UQAM, en plein coeur de Montréal, n'a pas attiré l'attention ni de la ministre ni de l'agence? Un contrat, ça se renégocie. La preuve, on a engagé quelqu'un pour le renégocier.

Le Président: Mme la ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: Exactement, il y a quelqu'un qui a été embauché pour essayer de régler le contrat qui a été signé. On va voir. Alors, M. le Président, il est clair que, si l'université était venue demander des conseils à l'agence, nous aurions été très heureux de donner des conseils. L'agence, qu'est-ce que vous voulez, le gouvernement, là, on est arrivés face à un contrat qui avait été signé entre l'université et Busac, un contrat bien attaché, bien ficelé, et par conséquent on n'a pas pu être impliqués. Quand on ne sait pas quelque chose, M. le Président, on ne le sait pas. J'aimerais ça jouer au caporal, mais imaginez-vous donc que ça ne se fait pas au gouvernement.

Des voix: ...

Le Président: Alors, s'il vous plaît, je vous demanderais de vous abstenir de vos commentaires. En question principale, M. le député de... Chauveau.

Achat d'obligations émises par l'UQAM
pour le financement de ses projets immobiliers

M. Gilles Taillon

M. Taillon: Merci, M. le Président. Alors, la ministre des Finances a indiqué que le gouvernement était intervenu dans le dossier UQAM-Busac, en avril 2006, en rachetant pour 269 millions de dollars d'obligations afin, et je la cite, «de corriger le marché parce qu'il y avait un mouvement qui amenait à la baisse et qui allait affecter toutes les transactions du Québec». Le ministère des Finances était, nous a-t-elle appris, choqué de ce stratagème.

Comment se fait-il que le ministère des Finances, M. le Président, qui avait une idée très claire du problème financier prévisible de l'affaire UQAM-Busac, n'ait pas alerté le Conseil du trésor et le ministère de l'Éducation il y a de cela une année, permettant ainsi d'éviter le gouffre financier que l'on découvre aujourd'hui?

Le Président: Mme la ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, j'aimerais informer le député de Chauveau que, lorsque le ministère des Finances a acheté les obligations, Moody's cotait l'UQAM à A-2, DBRS à A (low). C'était une très bonne affaire. Le problème qu'il y avait, le problème est le suivant, c'est que l'UQAM offrait davantage que les obligations du Québec. Alors, les gens n'étaient pas fous, ils vendaient les obligations du Québec pour aller acheter les obligations de l'UQAM.

Le ministère des Finances fait ça tous les jours. Il y en a pour 4,9 milliards de dollars de transactions avec le Fonds d'amortissement, puisque le ministère des Finances détient des titres dans les hôpitaux, dans les cégeps, dans les universités, aux municipalités. Donc, ce sont des démarches qui se font quotidiennement. Il y en a pour 4,9 milliards de dollars. Il y a 2 000 transactions de ce type par année.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Taillon.

Des voix: Chauveau.

Le Président: Chauveau.

M. Taillon: D'accord, M. le Président. Merci, M. le Président.

Des voix: Ha, ha, ha!

Le Président: J'ai passé proche de faire la même erreur à la question avant. M. le député de Chauveau, je m'excuse.

M. Gilles Taillon

M. Taillon: C'est pardonné, M. le Président. Alors, comment le gouvernement peut-il expliquer son mutisme des derniers mois, concernant l'affaire UQAM, autrement que par la volonté de camoufler ce désastre financier à la population à la veille d'une échéance électorale?

Une voix: Question de règlement, M. le Président.

Le Président: Oui. Question de règlement, M. le...

M. Fournier: ...peut-être le député à faire attention avec les termes qu'il choisit, qui ont déjà été jugés antiparlementaires. Je vous demande peut-être d'intervenir. Je ne veux pas faire trop de questions de règlement, mais, si chacun met du sien...

Le Président: Alors, tous les membres de l'Assemblée, je vous demande de faire attention à vos propos. Effectivement... la réponse. Mme la présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, dès que le gouvernement a été informé de la situation, le ministre de la Santé d'alors est intervenu immédiatement. Dès qu'on a su la situation, le gouvernement a été vigilant et est intervenu immédiatement, demandant un plan de redressement. D'ailleurs, on n'a tellement rien à cacher qu'on a demandé au Vérificateur général d'aller faire la lumière. Vous ne pouvez pas trouver plus limpide que ça, M. le Président.

Le Président: En question principale, M. le député de Mirabel.

Connaissance gouvernementale
du dépassement des coûts de
projets immobiliers à l'UQAM

M. François Desrochers

M. Desrochers: M. le Président, l'énumération des projets qui échappent au gouvernement est vraiment imposante. À chaque fois, on fait jouer la même cassette: ça n'arrivera plus. Bien entendu, le projet de l'UQAM, mal ficelé, ne fait pas exception. Pourtant, il y a eu des signes avant-coureurs qui auraient dû allumer les cloches du gouvernement.

Est-ce que l'actuelle ministre de l'Éducation, M. le Président, peut nous dire quand son prédécesseur a pris connaissance du désastre financier de l'affaire Busac-UQAM? Et pourquoi n'est-il pas intervenu afin d'éviter un tel fiasco?

Le Président: Mme la ministre de l'Éducation.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne: Alors, M. le Président, ça me fait plaisir de répondre à cette question; on l'a déjà plusieurs fois fait cette semaine. Je répète que le ministre de l'Éducation, et le gouvernement, a été informé de la situation de l'UQAM en novembre 2006. La preuve en est, M. le Président... Et c'est dans les manchettes des journaux à cette époque-là. Le Devoir en a fait abondamment question. Ce n'est pas nouveau, M. le Président. Il n'y a aucune cachette à l'intérieur de ça, c'était clairement dans les journaux. Et, M. le Président, il y a même un article qui est daté de mercredi le 20 décembre. Ça, c'est suite à une lettre de mon prédécesseur à l'Université du Québec à Montréal qui dit: Projets de construction: Québec aura les universités à l'oeil. Il est clairement mentionné dans cet article, et c'est ce qu'a fait mon prédécesseur, qu'il y avait dorénavant des protocoles d'entente avec les universités pour s'assurer que les projets de construction suivent une gestion rigoureuse.

n(14 h 30)n

Alors, le gouvernement de... le précédent gouvernement, qui était le nôtre, n'a pas attendu, a agi avec responsabilité, avec diligence, et on a demandé que la lumière soit faite, que la situation soit clarifiée, que nous ayons les vrais chiffres. Un plan de redressement a été demandé, et dorénavant les universités, tel que le prédécesseur collègue ici présent l'a fait, doivent répondre à des questions très strictes sur l'évolution de...

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Mirabel.

M. François Desrochers

M. Desrochers: M. le Président, la ministre nous parle du mois de novembre 2007. Le désastre était déjà... 2006, pardon. Le désastre était déjà palpable dès avril 2006.

Comment la ministre de l'Éducation peut-elle expliquer que son prédécesseur et son gouvernement ont attendu jusqu'au printemps 2007 pour faire intervenir le Vérificateur général? N'y avait-il pas là, M. le Président, une motivation pour retarder les choses après l'échéance électorale?

Le Président: Mme la ministre de l'Éducation.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne: M. le Président, soyons très clairs, l'émission d'obligations, en avril 2006, n'avait aucun lien avec le projet d'immobilisations duquel on parle aujourd'hui. Aucun lien. Il faut dissocier l'émission d'obligations du projet d'immobilisations de l'îlot des Voyageurs. Or, le Complexe des sciences, lui, a été annoncé publiquement, le recteur a dit publiquement qu'il n'y avait pas de dépassement de coûts. Ce n'est qu'en novembre 2006 qu'on a su de l'UQAM le dépassement de coûts du Complexe des sciences, et mon prédécesseur, en ministre responsable, a, à ce moment-là, demandé que la lumière soit faite aussi sur le projet de l'Îlot des Voyageurs. Et c'est à ce moment-là que le gouvernement...

Le Président: En conclusion.

Mme Courchesne: ...a appris les dépassements de coûts dans les deux projets.

Le Président: En question principale, M. le député de Rousseau.

Validité de la convention de continuité
entre Alcan et le gouvernement

M. François Legault

M. Legault: Oui. M. le Président, le Québec ne joue pas à armes égales quand vient le temps de protéger son économie. M. le Président, une compagnie américaine comme Alcoa peut débarquer au Québec, s'emparer d'une compagnie québécoise comme Alcan, alors que l'inverse, M. le Président, n'est pas possible. Les lois américaines ne permettraient pas à Alcan de faire une offre sur Alcoa sans son consentement. M. le Président, ce matin encore une fois ? c'est la troisième journée ? il y a des pages complètes qui sont prises par Alcoa pour expliquer aux Québécois qu'Alcoa ne compte pas respecter l'entente qui a été signée par le gouvernement du Québec à l'effet de garder le siège social d'Alcan au Québec. Ce qu'on dit, c'est que tout ce qu'on aura, c'est un bureau à Montréal.

Est-ce que le ministre du Développement économique peut nous confirmer que l'offre d'Alcoa ne respecte pas l'entente qu'il a lui-même signée?

Le Président: M. le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

M. Raymond Bachand

M. Bachand: M. le Président, je remercie le député de Rousseau encore une fois d'attirer l'attention sur le travail exceptionnel que, pour la première fois dans l'histoire du gouvernement du Québec, ce gouvernement du Parti libéral a fait dans ce dossier en signant une entente de continuité, en protégeant nos ressources naturelles et en disant à toute compagnie, aussi noble soit-elle qu'Alcan, qui est un joyau du Québec... de dire: Même vous, si on vous vend de l'électricité au tarif L, si vous avez des droits sur nos rivières, vous et toute personne qui sera propriétaire respecteront des engagements, investiront au Saguenay?Lac-Saint-Jean, mettront une usine qui est un projet pilote de classe mondiale, et les activités des sièges sociaux, avec les niveaux d'emploi, y compris les budgets de charité et les budgets culturels, devront être respectées. Alors, nous ne baissons pas les bras, M. le Président. Au contraire, nous défendons les intérêts du Québec.

Quant à la transaction présumée, que le député de Rousseau est en train de dire qu'elle a déjà eu lieu ? et il y a loin de la coupe aux lèvres ? il y a une offre qui est faite, il y a une période d'étude par le conseil d'administration d'Alcan, comme il se doit dans les circonstances. Si on se fie aux journaux, il y aura beaucoup d'autres offres. Ce qui est important, ce sont les intérêts du Québec, et c'est ce que nous avons fait, M. le Président.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Rousseau.

M. François Legault

M. Legault: Oui. M. le Président, est-ce que le ministre du Développement économique pourrait d'abord réaliser que, quand on veut savoir où est le vrai siège social d'une entreprise, il faut regarder là où habitent les premiers dirigeants d'une entreprise? Et la preuve est faite que ce n'est pas ça qu'Alcoa propose dans son offre.

M. le Président, quand le ministre du Développement économique va-t-il enfin mettre son pied par terre, arrêter de faire rire de nous puis défendre le contrôle de notre économie?

Le Président: M. le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

M. Raymond Bachand

M. Bachand: M. le Président, je n'ai pas attendu les clameurs du député de Rousseau pour le faire, au contraire, ce que nous avons fait dans l'entente. Et un vrai siège social, M. le Président, puisque le député de Rousseau a l'air de penser à la forme... On a beaucoup de banques, la Banque Royale, la Banque de Montréal, qui ont leur siège social à Montréal, mais les vraies jobs, le vrai contenu sont à Toronto. Ce qui importe, c'est le contenu, c'est le nombre d'emplois, c'est les contrats qui sont donnés, et ça, M. le Président...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le député de Rousseau, vous avez posé votre question, alors je vous demande d'avoir la patience d'écouter la réponse. Monsieur, si vous voulez poursuivre.

M. Bachand: Le député de Rousseau se préoccupe du contenant, M. le Président, nous, on se préoccupe du contenu, on se préoccupe du nombre d'emplois, on se préoccupe des contrats, on se préoccupe de l'importance du siège et des activités qui sont... Et il y aura, dans cette entente que je ne veux pas commenter, mais il y aura... l'entente sera respectée...

Le Président: En question principale, M. le député de Lévis.

Attribution des contrats relatifs à la salle de
concert de l'Orchestre symphonique de Montréal

M. Christian Lévesque

M. Lévesque: Merci. M. le Président, on a appris aujourd'hui pourquoi l'Agence des PPP n'avait pas été impliquée dans l'affaire UQAM-Busac. En effet, le président de cette agence était trop occupé à accorder, dans l'urgence et sans appel d'offres, des contrats à son ancien employeur dans le cadre de la salle de l'OSM.

Alors, comment la ministre, qui se dit la spécialiste des PPP et la championne de la transparence, accepte-t-elle de telles pratiques de patronage simplement pour accélérer une annonce électorale?

Une voix: ...

Le Président: Non. M. le leader du gouvernement.

M. Fournier: Je pensais de le faire après vous, parce que j'ai bien écouté la décision que vous avez rendue sur la période de questions. On tente de diminuer le nombre de questions au règlement, mais je dois avouer qu'à ce moment-ci... Déjà, tantôt, que «camouflage» était antiparlementaire, il n'y a pas eu de demande de retrait, là on est rendu avec d'autres termes qui n'ont pas lieu d'être utilisés ici. Je m'en remets à vous pour que vous avisiez les députés sur la façon de faire.

Le Président: Alors, à ma connaissance, il n'a pas associé sa question à la ministre, il n'a pas parlé... il n'a pas...

Une voix: ...

Le Président: Non, s'il vous plaît! Il a parlé du patronage d'un monsieur, alors la question est permise. Mme la ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor. Madame, vous regarderez les galées. Ça va? Mme la présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, je voudrais informer le député à l'effet qu'il y a eu appel d'offres, il y a eu appel d'offres. Quand le projet a été initié, il a été initié par la Société immobilière du Québec. Et il y a eu appel d'offres, M. le Président, et c'est KPMG qui a gagné. On a transféré le contrat de la Société immobilière du Québec au ministère de la Culture parce que, comme on construisait une salle de concert, on a pensé que le ministère de la Culture était mieux placé pour déterminer... pour être gérant de projet. On a donc pris le contrat qui était à la Société immobilière du Québec et on l'a transféré au ministère de la Culture. On a embauché le même consultant au même taux, le même prix. C'est comme ça que ça s'est passé.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Lévis.

M. Christian Lévesque

M. Lévesque: Finalement, M. le Président, la ministre n'est-elle pas en train de nous dire ? et c'est ce que les citoyens devraient comprendre ? que pour les libéraux un PPP, c'est un programme payant pour le parti?

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît, à l'ordre! À l'ordre! M. le député de Lévis, on ne peut pas imputer des motifs indignes à une formation politique. Alors, je vous demanderais de retirer vos propos.

M. Lévesque: Alors, je retire mes propos.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Mme la ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, de toute évidence, le député n'a pas écouté la réponse, il avait préparé sa deuxième question, là. Il est mieux d'écouter les réponses. C'est payant, dans la vie, ici, là, d'écouter les réponses.

n(14 h 40)n

Je voudrais lui dire, M. le Président, par ailleurs que ça va tellement bien avec l'OSM qu'il y a trois consortiums qui ont été identifiés et qu'aujourd'hui, justement à cause de la démarche rigoureuse, transparente ? oui, transparente, justement, et ça a été qualifié par tout le monde qui a été impliqué dans la démarche ? on va pouvoir avoir finalement une salle de l'OSM faite correctement.

Le Président: En question principale, M. le député de Marie-Victorin.

Financement des soins à domicile

M. Bernard Drainville

M. Drainville: M. le Président, les urgences continuent de déborder au Québec. Quelques exemples: à Granby, taux d'occupation de 280 %, ça veut dire qu'il y a pratiquement trois fois plus de patients qu'il y a de civières; à Laval, 218 %; la Beauce, 167 %; Saint-François-d'Assise, 179 %, ainsi de suite. Une des raisons pour lesquelles ça déborde autant, c'est qu'il y a des lits, sur les étages des hôpitaux, qui sont occupés par des patients qui pourraient être chez eux en train de recevoir des soins à domicile.

Ma question, M. le Président: Quelle est la part des 700 millions obtenus pour régler le déséquilibre fiscal, quelle est la part de cet argent-là qui va être investie par le ministre dans les soins à domicile?

Le Président: M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.

M. Philippe Couillard

M. Couillard: M. le Président, les efforts de financement de la santé que le gouvernement a accomplis depuis 2003 sont sans précédent et certainement très importants par rapport à ce qui a été fait au cours des années qui ont précédé. Je rappelle au député qui pose la question, de Marie-Victorin, que son parti, qui tente de redécouvrir la social-démocratie, est celui qui a coupé les budgets en santé et en éducation et vidé les réseaux de leur personnel. Il faut quand même remettre les choses en perspective.

Maintenant, pour ce qui est de la question de personnes qui doivent quitter les centres hospitaliers pour libérer les lits, nous avons innové, au cours des derniers mois, avec des centres de transition, qui permettent à ces personnes d'être dirigées vers les endroits où leur évaluation est faite, et par la suite elles sont orientées soit à domicile soit dans d'autres types d'établissements pour justement permettre à ces lits d'être disponibles.

Sur le plan des urgences, je rappelle qu'après deux années d'améliorations successives nous avons eu une année très difficile. Les bonnes solutions sont en place. Les intervenants, d'ailleurs, le confirment actuellement: nous sommes dans la bonne direction et nous allons continuer nos efforts.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.

M. Bernard Drainville

M. Drainville: M. le Président, après quatre ans passés comme ministre de la Santé, là, le gouvernement précédent, c'est lui, c'est lui. Cessez donc de mettre la responsabilité des dernières années sur les précédents gouvernements.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je vous demande votre collaboration. La parole est à M. le député de Marie-Victorin.

M. Drainville: M. le Président, la question est pourtant fort simple: la part des 700 millions que vous allez recevoir, quelle est la part de cet argent-là qui va être investie dans les soins à domicile?

Le Président: M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.

M. Philippe Couillard

M. Couillard: M. le Président, je répète que l'effort de financement du Québec, à travers le gouvernement, pour la santé est sans précédent.

D'autre part, je signale au député de Marie-Victorin que sa future chef, dans une entrevue récente à Paul Arcand, a reconnu avoir fortement hypothéqué le réseau de la santé au cours de son passage au gouvernement, et elle a ajouté, ce qui est à son honneur...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Un instant! Mme la leader du deuxième groupe d'opposition, la question a été posée, je vous demande votre collaboration. La question a été posée, la seule personne qui a la parole actuellement, c'est le ministre de la Santé et des Services sociaux. Je vous demande votre collaboration.

M. Couillard: ...d'ailleurs l'occasion de revenir sur la question. Mais elle a ajouté, ce qui est à son honneur pour la transparence et le jugement, qu'un redressement était en cours. Là-dessus, on est d'accord, M. le Président.

Le Président: En question principale, M. le député de Prévost.

Réforme des conseils d'agglomération

M. Martin Camirand

M. Camirand: M. le Président, les conseils d'agglomération n'ont généré que des problèmes, des litiges, des blocages, de la confusion et surtout de grosses factures pour les contribuables, en plus de faire perdre énormément de temps et d'énergie aux municipalités. Alors que la ministre pu consacrer cette énergie au développement de services de qualité et au développement économique, comment la ministre peut-elle maintenant envisager de réformer à la pièce cette créature libérale qui ne tient pas debout?

Le Président: Mme la ministre des Affaires municipales et des Régions.

Mme Nathalie Normandeau

Mme Normandeau: M. le Président, je remercie le député de Prévost pour sa première question sur les conseils d'agglomération. Lui indiquer également que, contrairement à l'ADQ, nous, il n'est pas question de sortir le bulldozer ou encore de jeter le bébé avec l'eau du bain, M. le Président, quant au fonctionnement des conseils d'agglomération. C'est précisément pour cette raison-là que nous avons déposé hier un projet de loi qui contient un certain nombre d'amendements qui visent à corriger les problèmes, entre autres au niveau de l'agglomération de Longueuil. Et je tiens à réitérer en cette Chambre qu'il n'y aura pas de solution unique à des problèmes multiples.

Et, M. le Président, aujourd'hui, je ne peux que réitérer l'appel que j'ai lancé publiquement aux deux partis d'opposition pour que nous puissions ensemble, pour le bénéfice de l'ensemble des citoyens qui sont concernés, régler les problèmes d'agglomérations. Parce que le premier objectif que nous avons comme gouvernement, et je pense que c'est un objectif qui doit être partagé par l'ensemble des parlementaires en cette Chambre, c'est certainement travailler pour le bénéfice des citoyens. Et, dans cette réforme que nous proposons, M. le Président, nous voulons justement que ce soient les citoyens qui en sortent les grands gagnants.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Prévost.

M. Martin Camirand

M. Camirand: M. le Président, pourquoi la ministre n'a-t-elle pas simplement reconnu l'échec de son gouvernement dans le dossier des conseils d'agglomération, ces créatures libérales, et annoncé leur suppression, ce qui aurait dans les faits constitué le meilleur point de départ d'une démarche constructive?

Le Président: Mme la ministre des Affaires municipales et des Régions.

Mme Nathalie Normandeau

Mme Normandeau: M. le Président, là, je ne peux quand même pas croire que le député de Prévost nous reproche de travailler pour le bénéfice des citoyens et de travailler de concert avec les élus municipaux, d'une part.

D'autre part, M. le Président, ça fait des semaines et des semaines que l'ADQ et que son chef de l'opposition proposent, pour régler les problèmes des conseils d'agglomération, simplement l'abolition des conseils d'agglomération, sans nous dire en revanche ce qu'ils proposent comme solution de rechange, M. le Président. Alors, ce que je peux dire aujourd'hui en cette Chambre, M. le Président, c'est que l'opposition doit se comporter en opposition responsable et nous dire précisément ce qu'ils entendent faire quant aux solutions que nous avons déposées et que nous allons donc confirmer au cours des prochaines semaines.

Le Président: En question principale, Mme la leader du deuxième groupe de l'opposition.

Financement du réseau scolaire

Mme Diane Lemieux

Mme Lemieux: M. le Président, de plus en plus nos écoles sont dans un état lamentable: les toits coulent, des fissures aux fondations des bâtiments, des gymnases qui ne sont pas fonctionnels. Nos enfants et les enseignants méritent un meilleur environnement. Et, de plus, on sait tous que les élèves en difficulté ont besoin d'un coup de pouce encore plus intense pour faire la différence dans leur parcours scolaire et pour leur succès scolaire.

Alors, M. le Président, est-ce que la ministre peut nous indiquer combien des 700 millions obtenus aux fins de la péréquation elle compte réclamer pour régler ces problèmes dans le domaine de l'éducation?

Le Président: Mme la ministre de l'Éducation.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne: Alors, M. le Président, je remercie la leader de la deuxième opposition officielle de sa question, parce que je dois vous dire qu'effectivement la situation de nos écoles, mais, je dirais, de nos enfants à l'école est ce qui nous préoccupe et ce qui certainement doit guider nos décisions. Et vous savez, M. le Président, que, lors de la dernière campagne électorale, nous avions un engagement bien précis, que nous avions commencé à réaliser dans le premier mandat et que nous voulons poursuivre, c'est l'engagement qui regarde les enfants en difficulté. Plus de 100 millions de dollars ont été engagés à cet effet-là. Nous avons une promesse que nous allons respecter, c'est d'embaucher 1 800 personnes additionnelles, notamment des professionnels qui puissent soutenir, accompagner quotidiennement les enfants en difficulté d'autres écoles.

Et, M. le Président, je veux assurer cette Chambre de mon engagement personnel pour faire en sorte que ces engagements soient non seulement suivis, mais que les commissions scolaires soient avec nous des partenaires fidèles pour qu'on puisse porter une attention plus que particulière à ces enfants qui ont besoin de support et de soutien.

Le Président: En question principale, M. le député de Blainville.

Coûts de la Commission d'enquête
sur le viaduc de la Concorde

M. Pierre Gingras

M. Gingras: M. le Président, on apprend que les coûts estimés de la commission Johnson atteignent maintenant 6 millions de dollars. Quand on sait déjà que le mandat de la commission Johnson est limité à un événement tragique en ce qui concerne une infrastructure, en comparaison la commission Coulombe a coûté 3,8 millions, la commission Lesage, 2,9 millions.

Comment la ministre peut-elle expliquer les coûts exorbitants de la commission Johnson, d'autant plus que les résultats de ses travaux ne nous donneront pas une véritable vue d'ensemble de l'état de délabrement de nos infrastructures routières? On comprend que la sécurité n'a pas de prix, mais ce n'est pas un puits sans fond. Ça va s'arrêter où?

n(14 h 50)n

Le Président: Mme la ministre des Transports.

Mme Julie Boulet

Mme Boulet: Alors, merci, M. le Président. Alors, l'effondrement du viaduc de la Concorde, M. le Président, c'est une grande tragédie humaine: cinq victimes, six blessés, M. le Président. Alors, de par la nature exceptionnelle de l'événement, le gouvernement a décidé de mettre en place une commission d'enquête publique transparente, rigoureuse, présidée par un ancien premier ministre et deux ingénieurs-experts. Ils ont le mandat de faire la lumière sur l'ensemble du dossier, de déterminer les causes et de faire des recommandations au gouvernement. Oui, il y a des coûts associés à ça. Mais, M. le Président, une chose est certaine: le gouvernement ne va pas économiser sur la sécurité des usagers, des citoyens du Québec. Et ce qui est important, M. le Président, c'est que le Québec n'ait plus jamais à revivre un tel drame, au Québec. Alors, cette commission d'enquête là a été mise en place pour faire toute la lumière. La population veut savoir, le gouvernement du Québec veut savoir. C'est une situation exceptionnelle qui a été confiée à des experts en la matière.

Le Président: En question principale, M. le député de Borduas.

Promotion de l'usage du français
auprès du gouvernement fédéral

M. Pierre Curzi

M. Curzi: M. le Président, jeudi dernier, la ministre de la Culture indiquait que, sur la question du respect du français, elle appliquerait une politique de tolérance zéro. À Ottawa, le mot d'ordre semble plutôt tolérance zéro au français. En effet, le gouvernement conservateur paralyse le Comité permanent des langues officielles. Le nouvel ombudsman des victimes d'actes criminels est unilingue anglophone, sans compter de nombreux reculs du français, dans les Forces armées et à Air Canada entre autres. Tout ça a fait dire au Commissaire aux langues officielles, hier, qu'à l'égard du français un fossé sépare le discours du gouvernement Harper des gestes du gouvernement Harper.

Outre la motion que nous allons débattre tout à l'heure, est-ce que la ministre peut nous dire, en vertu de sa politique de tolérance zéro, quels autres gestes concrets elle entend poser auprès du gouvernement fédéral pour l'amener à respecter et à promouvoir le français?

Le Président: M. le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes.

M. Benoît Pelletier

M. Pelletier (Chapleau): Oui. M. le Président, je remercie ici le député de Borduas de souligner cette motion que j'aurai l'honneur de présenter à la Chambre tout à l'heure et qui, je l'espère, sera adoptée unanimement, parce que la question de l'affirmation de la langue française au Canada est une question très préoccupante, et, bien entendu, je pense que nous pouvons faire encore plus pour que la langue français rayonne dans tout le Canada, dans l'ensemble du pays, et pour qu'elle soit également davantage respectée. Alors, à cet égard, je pense que nous allons continuer à assumer un leadership dans l'ensemble canadien.

Mais, d'abord et avant tout, M. le Président, pour vraiment faire la promotion de façon crédible de l'affirmation de la langue française au Canada, il faut croire au Canada, il faut croire aux liens canadiens. Il faut être prêt à faire preuve de leadership dans l'ensemble de ce pays, ce qui est le cas pour nous, ce qui n'est pas le cas pour vous et ce qui n'est pas le cas non plus pour l'ADQ; ça, ça nous distingue fondamentalement, M. le Président. Et, bien entendu, nous allons poursuivre nos efforts pour sensibiliser les instances fédérales à l'importance de promouvoir la langue française, mais, cela dit, nous sommes aussi convaincus qu'en dépit du fait que ce n'est pas parfait le Canada, en tant que pays, est un levier pour l'expression de la langue française en ce moment.

Le Président: En question principale, M. le député de Beauce-Nord.

M. Grondin: Merci, M. le Président. On voyait qu'il étirait le temps, là, hein?

Des voix: ...

Le Président: Monsieur... la question a été dans le temps.

Hausse des droits d'immatriculation
de motocyclettes

M. Janvier Grondin

M. Grondin: M. le Président, la Société d'assurance automobile du Québec s'apprête à augmenter, de façon brusque et accélérée, les droits d'immatriculation pour les motocyclistes à partir de janvier 2008. Alors que les gouvernements successifs ont détourné les surplus de la SAAQ au fil des ans, la ministre ne trouve-t-elle pas odieux de faire assumer aux motocyclistes une augmentation de leurs droits d'immatriculation aussi considérable?

Le Président: Mme la ministre des Transports.

Mme Julie Boulet

Mme Boulet: Alors, merci, M. le Président. Je vais manquer de temps. Alors, M. le Président, j'aurais... un système... en fait, c'est un fonds d'assurance. Donc, ce qui est important, c'est que ça doit s'équilibrer, ça doit s'autofinancer. Donc, la somme des contributions ou des cotisations doit être égale aux montants versés en indemnités, M. le Président.

Alors, actuellement, pour les motocyclistes, l'équilibre, ou le ratio qu'on obtient avec le rendement des motocyclistes, c'est à peine un autofinancement, à la hauteur de 25 %. Donc, il y a un manque à gagner pour la Société de l'assurance automobile, à la hauteur de 109 millions de dollars, et ce qui explique ce déséquilibre-là, ce déficit-là, c'est que depuis 25 ans on n'a pas augmenté, on n'a pas indexé les coûts des plaques d'immatriculation. Alors, oui, si on veut préserver, sauvegarder, protéger cet actif, cet acquis qui est important pour la société québécoise, si on veut éviter que les générations futures accusent des déficits année après année, il fallait poser des gestes responsables, et c'est ce que notre gouvernement a fait.

Le Président: Alors, ceci met fin à la période de questions et réponses orales.

Motions sans préavis

Nous en sommes maintenant aux motions sans préavis. M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.

Souligner la Semaine de l'infirmière

M. Couillard: M. le Président, c'est une motion conjointe avec le député de La Peltrie et le député de Marie-Victorin afin:

«Que l'Assemblée nationale souligne la Semaine de l'infirmière, qui était célébrée du 5 au 12 mai ? Mme la Présidente.»

La Vice-Présidente: Alors, merci, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: Consentement, sans débat, Mme la Présidente.

Mise aux voix

La Vice-Présidente: Consentement, sans débat. Alors, est-ce que cette motion est adoptée? Adopté. Merci.

Alors, on est toujours à l'étape des motions sans préavis. Mme la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles.

Souligner la Journée de sensibilisation
du cancer du col de l'utérus

Mme James: Merci, Mme la Présidente. Je souhaite présenter cette motion conjointement avec la députée de Lotbinière et le député de Marie-Victorin:

«Que l'Assemblée nationale du Québec souligne la Journée de sensibilisation du cancer du col de l'utérus, qui vient au deuxième rang parmi les cancers les plus fréquents chez les femmes de 20 à 44 ans;

«Que le gouvernement analyse les activités scientifiques menées dans la recherche sur la prévention et le traitement du cancer du col de l'utérus; et

«Que le gouvernement reconnaisse l'importance du travail accompli et effectué par l'ensemble des travailleurs dans ce domaine.»

La Vice-Présidente: Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: Sans débat.

Mise aux voix

La Vice-Présidente: Sans débat. Cette motion est-elle adoptée?

Des voix: Adopté.

La Vice-Présidente: Adopté. Merci. M. le député de Mercier.

Souligner la victoire du Scottish National Party
lors des élections législatives du 3 mai 2007
et la désignation de M. Alex Salmond
comme premier ministre d'Écosse

M. Turp: Merci, Mme la Présidente. Je demande le consentement de cette Chambre pour présenter, conjointement avec la ministre des Relations internationales et le député d'Iberville, la motion suivante:

«Que l'Assemblée nationale souligne la victoire du Scottish National Party lors des élections législatives du 3 mai 2007 et la désignation [aujourd'hui] par le Parlement écossais de M. Alex Salmond comme premier ministre d'Écosse.»

La Vice-Présidente: Merci, M. le député.

Des voix: ...

La Vice-Présidente: S'il vous plaît! Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: Sans débat, Mme la Présidente.

Mise aux voix

La Vice-Présidente: Sans débat. Est-ce que la motion est adoptée? Merci. M. le député de Richelieu.

Demander au Parlement du Canada de
retirer les projets de loi C-56 modifiant
la Loi constitutionnelle de 1867 et C-43
sur les consultations concernant la
nomination des sénateurs

M. Simard: Oui, Mme la Présidente. Je demande le consentement de cette Chambre pour présenter, conjointement avec le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et le chef de l'opposition officielle, la motion suivante:

«Que l'Assemblée nationale demande au Parlement du Canada le retrait du projet de loi C-56, Loi modifiant la Loi constitutionnelle de 1867, présentée le 11 mai dernier à la Chambre des communes;

«Que l'Assemblée nationale demande également au Parlement du Canada de retirer le projet de loi C-43, Loi sur les consultations concernant la nomination des sénateurs, lequel vise essentiellement à transformer le mode de sélection des sénateurs sans le consentement du Québec.»

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Richelieu. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: Il y a consentement pour qu'il y ait un débat, un représentant de chaque groupe, cinq minutes chacun, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le leader du gouvernement. Je comprends qu'il y a consentement pour qu'il n'y ait qu'un seul intervenant de chaque côté et pour que la durée des interventions soit limitée à un maximum de cinq minutes chacune. M. le député de Richelieu, pour votre première intervention de cinq minutes.

M. Sylvain Simard

M. Simard: Merci, Mme la Présidente. Je suis très heureux, au nom de ma formation politique, de voir cette motion adoptée aujourd'hui par l'Assemblée nationale. De toute évidence, la main tendue du Québec a échoué et s'est transformée en politique de la joue tendue, et il y a fort à parier que la stratégie de l'ADQ, qui diffère bien peu de celle du Parti libéral, aurait donné exactement les mêmes résultats.

La marginalisation du Québec à l'intérieur du Canada se poursuit. Depuis 1985, il s'est ajouté 48 sièges à la Chambre des communes, aucun pour le Québec. Alors que la nation québécoise est officiellement reconnue, du moins en parole, il devient tout à fait aberrant de ne faire dépendre le poids politique du Québec uniquement sur son poids démographique. Venant d'ailleurs...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: Un moment, M. le député. C'est très important, ce que vous dites, et on aimerait tous l'entendre. S'il vous plaît, je vous invite au silence. C'est M. le député de Richelieu qui a le droit de parole. Merci.

M. Simard: Merci, Mme la Présidente. Venant d'ailleurs du premier ministre Harper, qui défend une représentation égale des provinces au Sénat, cela devient tout à fait ironique.

n(15 heures)n

Au moment où le Commissaire aux langues officielles rend un rapport désastreux sur la place du français dans les institutions fédérales, il est important que notre Assemblée nationale affirme fermement que la représentation proportionnelle à la Chambre des communes et l'élection des sénateurs viendraient affaiblir encore le poids politique du Québec dans la fédération canadienne. Et ne serait-il pas temps, Mme la Présidente, en terminant, de demander au ministre des Relations intergouvernementales canadiennes de rendre publics les rapports qu'il a commandés sur la légalité des changements apportés par le gouvernement fédéral à l'élection des sénateurs?

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Richelieu, pour votre intervention. Je reconnais maintenant M. le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes pour cinq minutes.

M. Benoît Pelletier

M. Pelletier (Chapleau): Merci. Merci, Mme la Présidente. Nous sommes en présence ici d'une motion qui touche à une question fondamentale, à savoir la place des Québécois dans les institutions fédérales, et plus particulièrement au sein du Parlement du Canada, et vous aurez sans doute remarqué qu'il s'agit d'une motion qui a deux volets, deux aspects: d'un côté, la Chambre des communes, et de l'autre côté, et ce, sur l'insistance du gouvernement, le Sénat, et, dans le cas du Sénat, il s'agit du projet de loi C-43.

Mme la Présidente, j'aimerais d'abord rappeler à quel point nous accordons de l'importance à cette place, à cette présence des Québécois au sein du Parlement fédéral. Nous lui accordons beaucoup d'importance pour des raisons évidentes, d'abord parce que la place des Québécois au Parlement du Canada a une certaine influence sur le poids politique du Québec et, bien entendu, l'impact politique du Québec, bien que cela ne fasse pas foi de tout; dans un deuxième temps, est-il besoin de rappeler que les francophones québécois constituent la plus importante minorité au Canada et par ailleurs permettent au Parlement fédéral d'être davantage sensibilisé au fait français, davantage sensibilisé à la réalité francophone, et je dis cela tout en n'oubliant pas, bien entendu, Mme la Présidente, que le Québec n'a pas le monopole de la représentation en français au Canada, puisqu'il y a des Français très vivants, très dynamiques qui vivent dans les autres provinces canadiennes et dans les territoires canadiens également. Mais il va sans dire que le Québec, en raison de son importance démographique, en raison aussi de son caractère national, est en mesure donc d'ajouter une touche francophone au Parlement du Canada et de sensibiliser davantage les parlementaires fédéraux et le gouvernement du Canada lui-même à la réalité francophone propre au Canada, sans oublier, Mme la Présidente, que, bien entendu, le Québec était l'une des provinces fondatrices du Canada. Les francophones constituaient un peuple fondateur du Canada. Alors, toutes ces raisons nous amènent à accorder beaucoup d'importance, d'une part, à la représentation des Québécois à la Chambre des communes et, d'autre part, à la représentation des Québécois au Sénat du Canada, et à notre avis il s'agit là d'une question... cette représentation-là est une question qui va au coeur de l'équilibre fédératif.

En ce qui concerne le Sénat notamment, Mme la Présidente, en ce qui concerne le Sénat, la position du Québec, j'ai déjà eu l'occasion de l'exprimer devant le Sénat lui-même et je la répète aujourd'hui, va dans le sens suivant: la Cour suprême du Canada elle-même, Mme la Présidente, a reconnu que le Sénat n'était pas une institution strictement fédérale, mais que c'était une institution canadienne qui touchait aux compromis fédératifs, et qui avait fait l'objet d'un consensus important fédéral-provincial au moment même où a été institué le pays, au moment même de la création du Canada. La Cour suprême a d'ailleurs rappelé que le Sénat devait être une Chambre dans laquelle les provinces et les régions du Canada devaient avoir l'occasion de s'exprimer et de faire entendre leurs voix, et avait également reconnu qu'il devait s'agir d'une Chambre relativement ? je dis bien «relativement» ? apolitique ou du moins un peu plus à l'abri des pressions politiques que ne l'est la Chambre des communes elle-même. Et la Cour suprême est allée plus loin, Mme la Présidente, et ça, c'était en 1979 et en 1980, la Cour suprême a même dit que, en ce qui concernait les caractéristiques essentielles du Sénat, il ne pouvait pas, il ne pouvait pas y avoir de modifications unilatérales par le Parlement fédéral et que forcément il fallait recourir à un mécanisme beaucoup plus complexe, ce qui, de nos jours, se traduirait par une participation des provinces, et notamment du Québec, bien entendu, aux changements qui touchent le Sénat.

Alors, c'est pourquoi nous réitérons, Mme la Présidente ? et nous sommes, que je sache, le seul parti en cette Chambre à le faire; nous réitérons ? formellement, Mme la Présidente, que tout changement substantiel du Sénat, notamment les changements envisagés par le projet de loi C-43 concernant le mode de nomination des sénateurs, tout changement substantiel au Sénat doit être fait avec le consentement du Québec. C'est pour nous un principe implacable. Merci.

La Vice-Présidente: Merci, M. le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes. Je cède maintenant la parole à M. le chef de l'opposition officielle pour cinq minutes.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Merci, Mme la Présidente. Alors, je suis très heureux, j'ai eu l'occasion, tout à l'heure, de l'exprimer au premier ministre à la période des questions, très heureux que l'Assemblée nationale puisse se prononcer sur ce sujet qui est très important, c'est-à-dire le poids du Québec dans les institutions fédérales. Et le projet de loi C-56 qui a été déposé à la Chambre des communes a, sur cette question-là, un impact important, un impact significatif et une réduction, là, du poids du Québec qui est inquiétante.

Bien sûr, a priori, comme Québécois, on doit être sensibles à la réalité démographique, on ne doit pas banaliser ce qui nous arrive collectivement. Et lorsqu'à cause... Je crois que c'est la question du député de Saint-Maurice, hier, très pertinente, sur la situation des forêts où des jeunes, des travailleurs du Québec doivent s'exiler. Alors, il faut évidemment avoir une économie florissante, il faut avoir un gouvernement qui nous présente des choses un petit peu plus stimulantes que ce que le discours inaugural, triste, du premier ministre, de la semaine dernière, a à offrir pour que le Québec... Puis il faut avoir des politiques familiales aussi ambitieuses que celles que l'ADQ a mises de l'avant dans la dernière campagne pour travailler sur notre démographie et notre population.

Ça étant dit, je suis entièrement d'accord avec le ministre sur le fait que ce n'est pas simplement une question d'entretien ménager, comme certains députés libéraux d'Ottawa l'ont exprimé. Il s'agit d'une question qui est au coeur de l'équilibre du système de la fédération canadienne, au coeur de l'équilibre des pouvoirs, à tout point de vue, qui ont fondé le Canada d'aujourd'hui. Et c'est donc, en ce sens-là, un enjeu qui doit être traité comme un enjeu politique, comme un enjeu extrêmement sensible.

Et le premier ministre référait à l'entente de Charlottetown. On aurait pu référer au lac Meech. Évidemment, à plusieurs reprises, dans les discussions constitutionnelles, il a été reconnu, au Québec comme ailleurs, que ces enjeux de poids, de représentation étaient au coeur des institutions. Et ce n'est pas nouveau pour le Québec que cet enjeu-là soit soulevé.

J'aurais, je dois le dire, je l'ai dit au premier ministre tout à l'heure, je pense que j'aurais aimé qu'hier, aujourd'hui, le premier ministre soit un peu plus affirmatif, que le premier ministre soit un peu plus...

Une voix: ...

M. Dumont: ...le règlement l'interdit, mais que le premier ministre soit un peu plus fort dans la défense d'un dossier, et je ne veux rien enlever au ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, mais dans un dossier où on s'attend que le premier ministre du Québec prenne le flambeau, que le premier ministre du Québec nous dise: Donnez-moi un vote, que l'Assemblée nationale me donne un mandat, et je vais aller vous défendre et je vais aller défendre le poids du Québec.

Hier, il a évité la question. Il nous a dit essentiellement... il s'est rallié derrière une position de résignation. La nuit lui a porté conseil. Je pense qu'il a eu l'occasion de bien soupeser l'importance de l'enjeu. Aujourd'hui, on a une motion unanime de l'Assemblée nationale. Mais j'aurais aimé que le premier ministre ait lui-même son nom et sa fonction accolés à cette très importante motion qui bien sûr va avoir le poids de l'unanimité de l'Assemblée nationale mais qui aurait eu un poids symbolique encore plus grand avec l'appui du premier ministre du Québec comme l'un des proposeurs.

Je souhaite néanmoins qu'à partir de maintenant le geste que pose l'Assemblée nationale du Québec ait un retentissement dans la suite ? parce que c'est bien préliminaire, là, c'est un dépôt qui a eu lieu la semaine dernière ? que ça ait un impact sur l'évolution, sur les prochaines étapes, au niveau du Parlement fédéral, que ceux qui nous représentent un peu partout, incluant au Parlement fédéral, tiennent compte de ce voeu de l'Assemblée nationale du Québec.

n(15 h 10)n

Et je réitère mon inquiétude parce que, dans ce dossier, évidemment on est en réaction. Et c'est un peu la résultante d'une politique du gouvernement qui nous dit: Bon, le fruit n'est pas mûr, puis on ne peut pas faire de demande, là, au niveau de l'ensemble canadien. Et il m'apparaît que, faute d'avoir des revendications, faute d'avoir des positions québécoises fortes dans d'autres parties du Canada, les gens ont des revendications, et, nous, comme Québécois, on est placés en position de faiblesse puis en position de réaction.

Dieu merci, aujourd'hui, via un vote de l'Assemblée nationale, via l'unanimité de toutes les formations et de tous les parlementaires, on aura replacé le Québec, sur cet enjeu précis, dans une position de force, et de notre côté on est bien heureux du rôle qu'on a joué là-dedans. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci. Merci, M. le chef de l'opposition officielle.

Cette motion est-elle adoptée?

Une voix: Par appel nominal, s'il vous plaît.

Mme Lemieux: Mme la Présidente, par appel nominal.

La Vice-Présidente: Le vote par appel nominal étant demandé, qu'on appelle les députés.

n(15 h 11 ? 15 h 15)n

La Vice-Présidente: Alors, nous allons... À l'ordre, s'il vous plaît!

Mise aux voix

Nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion présentée par le M. le député de Richelieu, conjointement avec le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et le chef de l'opposition officielle, proposant:

«Que l'Assemblée nationale demande au Parlement du Canada le retrait du projet de loi C-56, Loi modifiant la Loi constitutionnelle de 1867, présentée le 11 mai dernier à la Chambre des communes;

«Que l'Assemblée nationale demande également au Parlement du Canada de retirer le projet de loi C-43, Loi sur les consultations concernant la nomination des sénateurs, lequel vise essentiellement à transformer le mode de sélection des sénateurs sans le consentement du Québec.»

Que les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.

Le Secrétaire adjoint: M. Gendron (Abitibi-Ouest), Mme Lemieux (Bourget), M. Legault (Rousseau), M. Girard (Gouin), M. Bergeron (Verchères), Mme Doyer (Matapédia), M. Lelièvre (Gaspé), M. Drainville (Marie-Victorin), M. Bouchard (Vachon), M. Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau), M. Simard (Richelieu), M. Turp (Mercier), M. Wawanoloath (Abitibi-Est), Mme Lapointe (Crémazie), M. Curzi (Borduas), Mme Malavoy (Taillon), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine), M. Bertrand (Charlevoix), M. Pagé (Labelle), Mme Morasse (Rouyn-Noranda?Témiscamingue), M. Ferland (Ungava), M. Gaudreault (Jonquière), M. Cousineau (Bertrand), M. Deslières (Beauharnois), M. Côté (Dubuc), M. Dufour (René-Lévesque), Mme Richard (Duplessis), M. Pelletier (Rimouski), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Bérubé (Matane).

M. Charest (Sherbrooke), M. Fournier (Châteauguay), Mme Normandeau (Bonaventure), Mme Gagnon-Tremblay (Saint-François), M. Béchard (Kamouraska-Témiscouata), Mme Courchesne (Fabre), Mme Jérôme-Forget (Marguerite-Bourgeoys), M. Couillard (Jean-Talon), M. Dupuis (Saint-Laurent), M. Ouimet (Marquette), M. Paquet (Laval-des-Rapides), M. Dubourg (Viau), Mme Charlebois (Soulanges), M. Copeman (Notre-Dame-de-Grâce), Mme James (Nelligan), M. Whissell (Argenteuil), Mme Ménard (Laporte), M. Arcand (Mont-Royal), M. Reid (Orford), Mme St-Pierre (Acadie), Mme Beauchamp (Bourassa-Sauvé), M. Pelletier (Chapleau), M. MacMillan (Papineau), Mme Boulet (Laviolette), M. Lessard (Frontenac), M. Hamad (Louis-Hébert), Mme Blais (Saint-Henri?Sainte-Anne), M. Cholette (Hull), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Bergman (D'Arcy-McGee), Mme Thériault (Anjou), M. Vallières (Richmond), M. Gautrin (Verdun), M. Kelley (Jacques-Cartier), M. Marsan (Robert-Baldwin), Mme L'Écuyer (Pontiac), M. Auclair (Vimont), Mme Vallée (Gatineau), M. Tomassi (LaFontaine), M. Ouellette (Chomedey), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Gonthier (Mégantic-Compton).

M. Dumont (Rivière-du-Loup), M. Proulx (Trois-Rivières), M. Taillon (Chauveau), Mme Lapointe (Groulx), M. Camirand (Prévost), M. Grondin (Beauce-Nord), M. Caire (La Peltrie), M. Desrochers (Mirabel), M. Benoit (Montmorency), M. Merlini (Chambly), M. Benjamin (Berthier), M. Roux (Arthabaska), M. Domingue (Bellechasse), M. Deschamps (Saint-Maurice), M. De Martin (Huntingdon), M. Légaré (Vanier), M. Francoeur (Portneuf), M. Therrien (Terrebonne), M. Roy (Montmagny-L'Islet), Mme Roy (Lotbinière), M. Bonnardel (Shefford), M. Gingras (Blainville), Mme Grandmont (Masson), M. Damphousse (Maskinongé), M. Auger (Champlain), M. Schneeberger (Drummond), M. Beaupré (Joliette), M. Charbonneau (Johnson), M. Laporte (L'Assomption), Mme Leblanc (Deux-Montagnes), M. Gosselin (Jean-Lesage), Mme Méthé (Saint-Jean), M. Riedl (Iberville), M. L'Écuyer (Saint-Hyacinthe), M. Dorion (Nicolet-Yamaska), Mme Roy Verville (La Prairie), M. Morin (Beauce-Sud).

La Vice-Présidente: Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever. Y a-t-il des abstentions? M. le Secrétaire, pour le résultat.

Le Secrétaire: Pour: 111

Contre: 0

Abstentions: 0

n(15 h 20)n

La Vice-Présidente: La motion est adoptée.

Nous sommes toujours à la rubrique des motions sans préavis.

Une voix: ...

La Vice-Présidente: Oui, Mme la leader du deuxième groupe de l'opposition.

Mme Lemieux: Mme la Présidente, j'apprécierais que cette motion soit acheminée à la Chambre des communes, comme il est coutume.

La Vice-Présidente: Ce sera fait, Mme la leader. Alors, nous sommes toujours à la rubrique...

Des voix: ...

La Vice-Présidente: S'il vous plaît, dans l'ordre. Nous sommes toujours à la rubrique des motions sans préavis. M. le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes.

Réitérer l'importance du français en tant
que langue officielle du Canada et demander au
gouvernement fédéral de donner suite au dernier
rapport du Commissaire aux langues officielles

M. Pelletier (Chapleau): Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, j'aimerais présenter la motion suivante, conjointement avec le député de Berthier et le député de Borduas:

«Que l'Assemblée nationale réitère l'importance que la langue française soit défendue et promue en tant que langue officielle du Canada et demande au gouvernement fédéral d'affirmer son intention de donner suite au dernier rapport du Commissaire aux langues officielles et ce, dans l'intérêt de l'avenir de la langue française dans le reste du Canada.»

La Vice-Présidente: Merci, M. le ministre. Tout d'abord, est-ce qu'il y a consentement pour permettre à M. le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes de présenter une deuxième motion?

Des voix: Consentement.

La Vice-Présidente: Consentement. Très bien.

Y a-t-il consentement pour débattre de la motion présentée?

M. Fournier: Il y a consentement pour que cela soit fait sans débat, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Sans débat, d'accord. Alors, je comprends que la motion est sans débat.

Mise aux voix

Est-ce qu'elle est adoptée?

Des voix: Adopté.

La Vice-Présidente: Adopté. Merci.

Avis touchant les travaux des commissions

Alors, nous abordons maintenant les avis touchant les travaux des commissions, toujours dans l'ordre, s'il vous plaît.

Des voix: ...

La Vice-Présidente: Alors, dans l'ordre, MM. les députés, Mmes les députées.

Alors, je vous avise que la Commission de l'Assemblée nationale se réunira aujourd'hui, mercredi 16 mai 2007, à 16 heures, à la salle 1.38 de l'édifice Pamphile-Le May. L'objet de cette séance est de statuer sur la formation des commissions parlementaires et sur la liste des présidents de séance, en vertu des articles 127 et 139 du règlement de l'Assemblée.

Il n'y a pas d'autres avis? Très bien.

On est maintenant rendus à la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Ça va?

Affaires du jour

Affaires prioritaires

Reprise du débat sur le discours d'ouverture

La période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour, soit à la poursuite du débat sur le discours d'ouverture.

Alors, aux affaires prioritaires, l'Assemblée poursuit le débat sur le discours d'ouverture de la session prononcé par M. le premier ministre le 9 mai 2007.

Avant de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que 10 h 38 min 32 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. Il reste donc un total de 14 h 21 min 28 s réparties comme suit: 5 h 22 min 42 s au groupe parlementaire formant le gouvernement; 4 h 33 min 11 s au groupe parlementaire formant l'opposition officielle; 3 h 25 min 35 s au groupe parlementaire formant le deuxième groupe d'opposition; et 60 minutes au représentant du gouvernement pour la réplique.

Je cède maintenant la parole au prochain intervenant qui est M. le député de Shefford. Vous avez la parole.

M. François Bonnardel

M. Bonnardel: Merci, Mme la Présidente. J'aimerais commencer par remercier les citoyennes et les citoyens du comté de Shefford, c'est-à-dire Granby, Waterloo, Warden et Shefford, pour le mandat de confiance qu'ils m'ont accordé le 26 mars dernier, ainsi que l'équipe de bénévoles dévoués qui ont travaillé sans relâche avec moi durant la campagne. Un mot particulier à mon épouse Chantal et mon fils Niko de me supporter face à ce grand défi.

Au total, les citoyens de 41 comtés ont décidé qu'un vent de fraîcheur était nécessaire au Québec et ils ont élu des députés de l'Action démocratique du Québec. Le renouveau politique souhaité s'est concrétisé, et nous formons, aujourd'hui, l'opposition officielle.

Le groupe d'hommes et de femmes que vous avez devant vous, Mme la Présidente, s'est engagé, en campagne électorale, à travailler à un Québec plus autonome, plus riche et plus humain. Le chef de l'opposition officielle, notre chef, a bien démontré, dans sa réplique au discours inaugural, l'ampleur de la tâche qui nous attend, et nous en sommes bien conscients. C'est pourquoi nous sommes au travail dans nos comtés respectifs depuis bientôt deux mois, et nous entendons bien poursuivre à ce rythme, car nous sommes déterminés à faire avancer le Québec.

En ce qui me concerne, mes 18 années passées dans le secteur des PME m'ont permis de constater de première main la lourdeur administrative et réglementaire qui freine et décourage plus d'un entrepreneur au Québec. Les Québécois de souche et les nouveaux Québécois forment un peuple inventif et novateur qui ne demande rien d'autre qu'un espace pour libérer son talent et s'épanouir. Malheureusement, les gouvernements qui se sont succédé au cours des dernières décennies ont semblé se complaire dans une réglementation excessive qui étouffe bon nombre d'entrepreneurs. Avec une telle façon de faire, il n'est pas étonnant que le Québec tire de la patte en matière de développement économique et de création de la richesse.

Par ailleurs, Mme la Présidente, quand on constate le poids de la dette et les répercussions qu'une telle dette aura sur l'avenir de nos enfants, par exemple, on est en droit de se poser des questions sur le type de gestion pratiqué par le gouvernement. On ne peut certainement pas parler de saine gestion. N'importe quel chef d'entreprise, n'importe quel chef de famille sait que, pour chaque dollar qui sort, il doit y avoir un dollar qui entre. C'est ce que j'ai toujours pratiqué comme entrepreneur, c'est ce qui a contribué à mon succès professionnel et c'est ce que je prévois défendre comme député de Shefford et de membre de l'opposition officielle de l'Assemblée nationale.

Mes engagements sont construits sur les mêmes principes de base que ceux qui ont régi ma vie professionnelle dans la région de Shefford, c'est-à-dire être disponible pour les citoyens, être à l'écoute de leurs préoccupations et défendre leurs valeurs. De plus, les mots «discipline», «transparence» et «efficacité» seront les mots clés dans le cadre de l'exercice de mes fonctions. J'aimerais souligner, Mme la Présidente, quelques-uns des engagements que j'ai pris au cours de la dernière campagne électorale et que, dans un cas, j'ai déjà réalisé.

Je débute avec l'ouverture d'un point de services pour les citoyens de Waterloo, Warden et Shefford. Il était essentiel à mon avis de favoriser l'accès des citoyens à leur élu provincial. Il s'agit donc d'un engagement que j'ai réalisé dans les semaines qui ont suivi mon élection.

Comme second engagement, j'entends confier à une firme la réalisation d'une étude de faisabilité visant la mise en oeuvre d'un réseau de transport en commun qui couvrirait l'ensemble du territoire du comté de Shefford pour faciliter les déplacements et l'accès aux services et attraits de notre région. Cette étude permettra de dégager les besoins de notre population et d'identifier la capacité de payer des municipalités et la capacité des citoyens d'y contribuer.

Comme autre engagement, j'entends mettre en place et financer, à raison de 2 500 $ par année, une fondation dont la mission sera de faire la promotion du recyclage et la sensibilisation auprès de la population afin d'augmenter la proportion de matières recyclables de nos déchets.

Par ailleurs, notre région étant visitée par plus de 1 million de personnes par année, je suis conscient de l'importance des répercussions économiques d'une telle masse touristique. Je prévois donc mettre en place des missions récréotouristiques au Québec et à l'étranger afin de promouvoir et signer des ententes et des partenariats visant le développement d'activités touristiques et socioculturelles dans notre comté.

Notre région, et plus particulièrement la ville de Granby, est bien connue pour son zoo, et le succès de cette attraction est démontré, année après année, par la hausse continue de la fréquentation. C'est avec l'expertise acquise dans de telles entreprises que les gens de Granby travaillent maintenant à la promotion d'un centre d'interprétation de la nature, un projet nécessitant un investissement tripartite total de 3 millions de dollars pour lequel j'entends investir temps et énergie.

Notre région est également connue pour son Festival international de la chanson, un festival qui a permis à plus d'un artiste de se démarquer et de prendre sa place dans le domaine des arts, comme Jean Leloup, Lynda Lemay et Pierre Lapointe. Sachez, Mme la Présidente, que nous avons également une école nationale de la chanson et que j'entends accompagner mes citoyens dans leur projet de faire reconnaître l'école par le ministère de l'Éducation.

La ville de Waterloo n'est pas en reste, étant reconnue comme la capitale canadienne du vélo, sans oublier sa maison de la culture qui fait la fierté des gens de Waterloo.

n(15 h 30)n

Le comté de Shefford est reconnu pour sa qualité de vie. Le taux de croissance de la population est d'ailleurs plus élevé que dans la plupart des autres régions du Québec. Un grand nombre de préretraités élisent d'ailleurs domicile chez nous, et ce fait, bien qu'il nous réjouisse, nous fait également craindre le pire lorsqu'on songe au vieillissement de cette population et aux conditions de séjour dans les hôpitaux et les centres hospitaliers de soins de longue durée. C'est la raison pour laquelle deux combats que je compte mener sont la bonification du financement de l'Hôpital de Granby et la création d'un CHSLD pour que nous soyons en mesure d'assurer de bons soins et de bonnes conditions de vie à la population vieillissante actuelle et à venir.

Ces actions et d'autres qui suivront ont comme toile de fond les priorités que se sont fixées les membres de l'Action démocratique et auxquelles j'entends consacrer temps et énergie. Il s'agit d'aider les familles et de bâtir des écoles fortes et autonomes, de soigner les gens à temps, de développer nos richesses, de continuer d'affirmer notre identité québécoise et notre autonomie, et de protéger le pouvoir d'achat de la classe moyenne.

Mme la Présidente, dans le cadre de notre travail comme opposition officielle, on m'a assigné le rôle de whip, et c'est un défi que je relève avec beaucoup d'humilité et d'enthousiasme. C'est une tâche qui doit se faire dans un esprit de rigueur et d'engagement mais également dans le respect, la collaboration et la convivialité. La cohésion d'une équipe ne peut se réaliser que par l'adhésion à des valeurs et à des ambitions communes, et c'est ce que j'entends favoriser.

En plus de mes responsabilités de député et de whip, j'ai été désigné porte-parole en matière d'habitation. Je serai donc à l'affût, moi aussi, de l'action du gouvernement. Je vais scruter ses actes. Je vais veiller à ce que la Société d'habitation du Québec joue véritablement son rôle, notamment au service de ceux pour qui se loger pose un problème. La ministre des Affaires municipales et des Régions peut compter sur ma détermination à m'assurer que les politiques et les programmes mis en oeuvre par le gouvernement dans le domaine de l'habitation visent bien à faciliter l'accès à des conditions adéquates de logement en fonction des ressources financières et de la diversité des besoins des Québécoises et des Québécois.

Le dernier budget Audet a été très pauvre en matière de financement des logements communautaires, et le discours inaugural était muet à cet égard. Le succès du programme AccèsLogis a fait ses preuves, une reconduction de ce programme est une nécessité pour la réalisation de logements sociaux et communautaires pour des ménages à revenus faibles et modestes. Le parc d'habitations communautaires, c'est un chiffre d'affaires de 350 millions de dollars. Ces parcs contribuent à la vitalité économique du Québec ainsi qu'à la lutte contre la pauvreté. Je demande au ministre des Finances d'être vigilante, dans son prochain budget, face aux enjeux importants qu'est l'accessibilité à un logement pour tous les citoyennes et citoyens du Québec.

Mme la Présidente, notre rôle d'opposition officielle, nous l'assumerons avec toute la vivacité et la rigueur qui nous animent. Ce mandat de confiance que nous nous sommes vu accorder par la population du Québec est important dans l'histoire de notre parti et du Québec. Notre députation travaillera donc sans relâche pour écouter la population et défendre ses intérêts. Mme la Présidente, notre mandat est clair: les citoyennes et les citoyens du Québec veulent nous voir travailler avec plus de discipline en Chambre et débattre sainement des enjeux du Québec d'aujourd'hui et de demain. La population nous regarde. Il nous revient maintenant de la rendre fière d'avoir élu 41 députés de l'Action démocratique du Québec, le 26 mars dernier, et de lui démontrer clairement pourquoi elle doit en élire davantage aux prochaines élections. Je vous remercie, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Shefford. Je reconnais maintenant M. le député de Marquette.

M. François Ouimet

M. Ouimet: Alors, merci, Mme la Présidente, Il me fait énormément plaisir d'être ici, au salon bleu, pour prendre la parole sur ce discours d'ouverture et, dans un tout premier temps, de remercier les électeurs du magnifique comté de Marquette qui m'ont fait confiance pour un quatrième mandat consécutif. Je suis très fier de la confiance qu'ils placent en moi depuis 1994. C'est une marque de confiance, j'en suis honoré, et, comme nous le rappelle si souvent le premier ministre du Québec, c'est un véritable privilège que d'occuper un fauteuil ici, à l'Assemblée nationale, pour parler au nom des citoyens et des citoyennes qui nous ont donné un mandat de les représenter, d'intervenir auprès du gouvernement, d'intervenir également auprès des instances gouvernementales, mais de faire entendre leurs voix ici, à l'Assemblée nationale, lorsque leurs intérêts sont en jeu et lorsque les intérêts de chacun et chacune des citoyennes le commandent.

Je profite de l'occasion également pour féliciter l'ensemble des 125 députés qui ont été élus. C'est avec un peu de tristesse, lorsqu'on siège ici depuis 1994, qu'on voit certains collègues de notre formation politique tomber au combat, de notre formation politique mais également des autres formations politiques, notamment celle du deuxième parti d'opposition officielle, parce qu'après les années passées ici, au Parlement, quand même on développe certains liens d'amitié avec nos collègues, et donc c'est toujours avec une certaine tristesse qu'on les voit quitter leurs fonctions.

Mais je salue par ailleurs tous les nouveaux députés qui ont été élus à l'Assemblée nationale. Ils vont vite se rendre compte, Mme la Présidente, que, malgré le fait que nous faisons partie de formations politiques différentes, nous partageons quand même une cause commune, et cette cause, c'est la défense des intérêts de tous les citoyens de cette province. Et nous nous attelons véritablement à cela lorsque nous siégeons à l'Assemblée nationale.

Ils vont surtout se rendre compte, Mme la Présidente, les nouveaux collègues, qu'en commission parlementaire il arrive d'être d'accord. Il nous arrive d'accepter les propositions qui sont faites par les gens d'en face. Il nous arrive de travailler à des solutions communes et très souvent de voter à l'unanimité sur des projets de loi, que ce soient des projets de loi d'intérêt public ou même très souvent sur des projets de loi d'intérêt privé.

J'ai eu le privilège de présider la Commission de l'aménagement du territoire dans l'ancienne législature et où tous les projets de loi d'intérêt privé devaient être étudiés par cette commission parlementaire, et les projets de loi étaient toujours adoptés à l'unanimité. Souvent, des échanges de part et d'autre, entre les collègues, faisaient en sorte qu'on venait bonifier les projets de loi. On soulevait des inquiétudes, on posait quelques questions et puis par la suite on demandait même des suspensions. On se concertait entre nous. Et, lorsque je dis «entre nous», ce ne sont pas juste des députés de ma formation politique, mais des députés des deux formations politiques, particulièrement avec notre ami le député de Beauce-Nord.

Et donc nous avons accompli des belles choses et nous avons fait avancer la cause de tous les citoyens et de toutes les citoyennes du Québec. Mais pour ça il y a une condition préalable: il faut être à l'écoute et il faut entendre les arguments et le message qui nous est livré par les autres interlocuteurs. Et, dès le moment où on accepte d'être à l'écoute de l'autre, à ce moment-là commence un véritable débat d'idées pour savoir quel est le meilleur cheminement pour une disposition législative ou pour un projet de loi.

Assez curieusement, les nouveaux députés vont vite se rendre compte qu'il arrive parfois qu'ils vont être en accord avec nous ou avec le deuxième parti d'opposition et en désaccord avec des députés de leur propre formation politique. Ça nous est tous arrivé. C'est tout à fait normal. Des fois, les intérêts des citoyens de notre circonscription électorale vont converger avec les intérêts des citoyens d'une circonscription électorale d'un collègue d'en face, et rapidement on se rend compte que le bon sens va dans cette direction-là. Ce qui se passe normalement? Une courte suspension, Mme la Présidente, un petit conciliabule, et on tente de trouver un compromis entre nous pour faire en sorte que tout le monde puisse y trouver, y retrouver son compte.

Et c'est d'ailleurs dans cette perspective que l'on doit, je pense, envisager cette nouvelle législature, puisque les citoyens et les citoyennes du Québec ont décidé d'envoyer et d'élire, au Québec, un gouvernement minoritaire, premier gouvernement minoritaire depuis 1878. Et donc le message que, moi, j'ai capté, comme député, de la part de nos concitoyens, c'est qu'on va devoir faire fonctionner le Parlement. Et, pour faire fonctionner le Parlement, il va falloir trouver des compromis, des zones de consensus. Parce qu'il n'est pas vrai que le gouvernement va pouvoir dicter aux partis d'opposition ses volontés, et à l'inverse les partis d'opposition devront également, à l'occasion, si on veut éviter de tomber rapidement dans une élection... il va falloir mettre un peu d'eau dans son vin pour trouver une façon acceptable de pouvoir faire adopter de la législation.

n(15 h 40)n

Donc, il faut tenir compte du point de vue qui est exprimé par les autres interlocuteurs, et, à cet égard-là, je pense que le discours inaugural prononcé par le premier ministre du Québec est véritablement un discours d'une main tendue, d'une main tendue au chef de l'Action démocratique du Québec et une main tendue également au chef par intérim du Parti québécois. En important certaines propositions qui ont été mises de l'avant par l'ADQ pendant la campagne électorale, je pense que le premier ministre du Québec a fait preuve d'un geste de grande humilité. Et de dire que «vous représentez 41 circonscriptions électorales ici, à l'Assemblée nationale, je capte le message des citoyens qui vous ont appuyés et je décide de prendre certaines des propositions que vous avez faites pendant la campagne électorale et de les installer à l'intérieur du discours inaugural», donc, véritablement, je pense qu'il faut interpréter ça comme un geste de la main tendue de la part du premier ministre du Québec.

Je me permets, Mme la Présidente, de vous citer quelques analystes qui ont étudié le discours inaugural déposé, lu par le premier ministre. J'aimerais vous lire un extrait d'un éditorial d'André Pratte, du journal La Presse, daté du 10 mai dernier. Donc, le titre: Message reçu, et on cite les propos du premier ministre du Québec lorsqu'il dit: «Je pense qu'on grandit lorsqu'on tend la main. Ma position, c'est celle des rapprochements», des rapprochements qui sont indispensables, entre nos différentes formations politiques, pour faire avancer ce Parlement.

J'aimerais également vous citer, Mme la Présidente, l'éditorial de Bernard Descôteaux, publié dans le journal Le Devoir du 10 mai 2007. Et je ne peux pas prononcer le nom du premier ministre, mais essentiellement: Le premier ministre nouveau, et voici ce que M. Descôteaux disait: «Il y a eu le [premier ministre] d'avant le 26 mars et il y a maintenant le [premier ministre] post-26 mars. Un [premier ministre] nouveau, transformé par le résultat des élections et désireux de gouverner le Québec différemment. [...]Il aurait été téméraire pour le premier ministre [...] de sonner la reprise des travaux parlementaires sans prendre acte du verdict prononcé par les Québécois au dernier scrutin. Il n'y a donc pas de surprise à [leur] voir tendre aux partis d'opposition un rameau d'olivier en leur disant qu'il cherchera à gouverner avec eux. Intégrer des éléments des programmes de ses adversaires à la feuille de route proposée à ce Parlement est, de sa part, un acte d'humilité qui en dit long sur l'analyse qu'il fait de [la] situation.»

Il y a une certaine responsabilité qui incombe également, Mme la Présidente, aux deux partis d'opposition dans le cadre du fonctionnement d'un gouvernement minoritaire: c'est de faire des propositions au gouvernement également. Je pense notamment au cas des conseils d'agglomération et je pense que la ministre responsable des Affaires municipales y a fait état dans le cadre de la période de questions. Je pense qu'il serait souhaitable que les représentants de l'ADQ puissent nous faire des propositions sur: Une fois qu'on fait la proposition de l'abolition du conseil d'agglomération, on remplacerait ça par quoi? Quelles sont vos idées à cet égard-là? Vous y avez sûrement réfléchi, et je suis convaincu que vous pourriez bonifier le projet de loi qui a été déposé par la ministre responsable des Affaires municipales. C'est un travail que nous allons faire ensemble, dans le cadre de la Commission de l'aménagement du territoire, pour trouver la meilleure solution possible pour faire fonctionner que ce soit la ville de Longueuil, la ville de Québec et la ville... les autres villes qui ont des conseils d'agglomération. Donc, il y a une responsabilité qui vous incombe, qui incombe également au deuxième parti d'opposition, de faire des propositions. Parce qu'une fois qu'on dit qu'on n'est pas d'accord avec ce que le gouvernement a déposé, c'est une chose, mais par la suite il faut proposer une alternative, et puis par la suite, si l'alternative rallie une majorité de parlementaires, nous aurons une solution pour les conseils d'agglomération.

Alors, moi, c'est une main tendue, Mme la Présidente, que je tends à nos amis d'en face, de faire des propositions, de présenter des alternatives, de travailler à trouver des solutions. Et je pense que, de cette façon-là, nous serons à la hauteur des attentes qu'ont placées en nous collectivement les Québécois, le 26 mars dernier, c'est-à-dire d'avoir un Parlement qui a trois partis politiques, un gouvernement minoritaire mais qui va faire avancer la cause de tous les citoyens et de toutes les citoyennes au Québec. Alors, merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Marquette. Je reconnais maintenant le prochain intervenant, M. le député d'Arthabaska.

M. Jean-François Roux

M. Roux: Merci, Mme la Présidente. Je tiens tout d'abord à vous féliciter de votre nomination à ce siège prestigieux. J'ai eu moi-même, pas plus tard qu'hier, l'occasion de partager un petit peu votre expérience, et j'espère pouvoir en profiter encore, ainsi que tous vos collègues qui ont été nommés à ce poste.

Mme la Présidente, je tiens tout d'abord à remercier les premiers responsables de ma présence ici, aujourd'hui. Les citoyens de la circonscription d'Arthabaska m'ont fait l'honneur de me confier le mandat de les représenter auprès de cette Chambre. Je tiens à leur réitérer mon engagement à les défendre en priorité et à mon entière disponibilité pour les épauler dans les projets porteurs et novateurs qui les caractérisent.

Comme vous le savez probablement, Mme la Présidente, Arthabaska est le berceau de la récupération et du recyclage, et la région est toujours le chef de file en développement durable. Arthabaska a aussi donné naissance au... a accueilli la première maison du rebut global.

Arthabaska a aussi donné naissance au premier CFER. J'ai justement, récemment, eu l'occasion d'assister à une cérémonie qui renommait cet établissement au nom de son maître d'oeuvre, M. Normand Maurice. Ce nouveau type d'établissement offre une des pistes les plus prometteuses dans le cadre de la lutte au décrochage. Ce ne sont que quelques exemples démontrant la force créatrice de mes concitoyens d'Arthabaska. Mon équipe et moi sommes à leur entière disposition pour les aider dans leurs projets.

Vous me permettrez également d'exprimer ma gratitude envers toute mon équipe qui a su se dévouer corps et âme pour que j'aie le privilège de porter le message rassembleur à un maximum de personnes. J'ai une pensée toute spéciale pour ma famille qui fut d'un soutien extraordinaire, particulièrement ma conjointe Véronique et mon fils Caleb, qui paient du prix de mon absence fréquente, le prix de mon engagement envers l'avenir du Québec. Je m'efforcerai d'être à la hauteur de la confiance qu'ils m'ont portée en me soutenant comme ils l'ont fait.

Mon désir de venir ici représenter mes concitoyens du comté d'Arthabaska provient de ma longue observation de la politique provinciale. Le débat fédéraliste-souverainiste a, à tout le moins, le mérite de provoquer les passions de la population, mais les Québécois ne veulent plus de ces discordes qui divisent. Ce débat a dévié cette Assemblée de sa fonction première. La fonction première de cette Assemblée, sa raison d'être, est, d'abord et avant tout, de gérer avec compétence, transparence et efficacité le bien commun. N'oublions pas que les contribuables nous confient une part majeure de leurs avoirs pour les réinvestir plus efficacement qu'ils ne pourraient le faire individuellement. Je me dois de constater que cette Assemblée a dévié de ce devoir premier.

Le 26 avril dernier, la population du Québec a rappelé cette Assemblée à l'ordre en ouvrant grand la porte au gros bon sens. La gestion responsable et logique proposée par l'ADQ a trouvé une oreille attentive auprès non seulement de la population, mais aussi, comme nous l'avons constaté lors du discours inaugural, auprès du gouvernement et du premier ministre. À ce titre, Mme la Présidente, nous avons entendu différents membres du gouvernement parler d'autonomie, de transparence et de classe moyenne, des mots qu'ils ont très récemment ajoutés à leur vocabulaire.

Comme l'intérêt du gouvernement pour la classe moyenne est nouveau, je tiens à les informer que jamais la classe moyenne n'acceptera une baisse d'impôt financée par les futures classes moyennes, soit nos enfants, et j'exhorte le premier ministre à regarder dans les yeux ses enfants, dont il a parlé dans son discours inaugural, et à leur dire qu'il s'en va ajouter à leur dette pour se donner une baisse d'impôt. Je suis confiant que la population saura reconnaître que les pâles interprétations que le parti au pouvoir a faites du projet que nous avons proposé manquent de substance et de vision d'ensemble. Les Québécois reconnaissent déjà l'imposture et se souviendront qui, les premiers, ont proposé ces idées novatrices.

La population a pris une décision historique, celle de se doter d'un gouvernement minoritaire. Sous haute surveillance, celui-ci se devra de faire preuve de diligence et d'ouverture. Cette décision, Mme la Présidente, est historique et le défi des prochaines sessions l'est tout autant. Le Québec doit maintenant tourner le dos à la division, mais non à ses revendications. Nous devons maintenant rapatrier du gouvernement fédéral pouvoirs et financement non par la menace ou par la mendicité, mais avec de solides négociations menées par des gens déterminés.

n(15 h 50)n

Comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de régions, je vais m'assurer que le gouvernement reconnaisse que les intervenants locaux sont les mieux placés pour agir et pour décider des projets et des enjeux qui leur sont prioritaires. La réalité, Mme la Présidente, c'est que les régions veulent avoir, entre leurs mains, leurs outils de développement. Je serai à l'affût de ce que fera dans ce domaine le gouvernement. Il peut compter sur ma détermination.

Enfin, il est aussi de notre devoir de préparer l'avenir de notre province pour les générations qui viendront prendre notre place. Nous ne pouvons plus continuer d'hypothéquer leur situation financière à venir. Il est impératif que l'illusion du déficit zéro devienne réalité. À ce moment seulement, le gouvernement pourra parler de gestion responsable. Nous nous devrons tous, Mme la Présidente, d'être particulièrement vigilants pour que je puisse regarder mon fils dans les yeux, au terme de ma carrière politique, et lui affirmer fièrement que le temps qu'il a dû passer loin de moi fut investi pour lui garantir un avenir meilleur et une plus grande prospérité. C'est la première raison qui m'amène ici, et j'espère que c'est également une importante motivation pour l'ensemble de mes collègues.

Le peuple québécois est un peuple fier, un peuple vaillant et imaginatif, un peuple que je suis fier de représenter aujourd'hui. Je le sais suffisamment courageux pour soutenir les changements requis afin d'accéder à la prospérité économique. Je vous remercie, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député d'Arthabaska. Je reconnais M. le député de Robert-Baldwin.

M. Pierre Marsan

M. Marsan: Merci, Mme la Présidente. Et d'abord félicitations à vous, à vos collègues vice-présidents et au président de cette Assemblée pour les élections et nominations. Et je pense que c'est une très belle représentation que nous avons avec vous.

Je voudrais également féliciter les collègues parlementaires qui ont été élus à la dernière élection. Je pense particulièrement aux nouveaux élus aussi avec qui on commence à partager davantage. Et on vous souhaite un bon séjour avec nous.

Je voudrais saluer les collègues, les candidats qui ont été défaits à la dernière élection. Je pense que tous ceux qui acceptent de se présenter en politique, bien, font preuve vraiment de courage et sont là pour aider à améliorer notre société.

Vous allez me permettre de remercier les électeurs du beau comté de Robert-Baldwin. Quand je suis avec mes collègues, soit mon collègue de Marquette, de Jacques-Cartier ou encore de Nelligan, j'aime leur dire que c'est le plus beau comté de l'Ouest-de-l'Île de Montréal. Des fois, on a des discussions là-dessus, mais je persiste à leur dire ceci. Et vous savez qu'ils ont été nombreux à me renouveler leur appui pour un quatrième mandat consécutif.

Merci aux nombreux bénévoles qui ont encadré nos activités en campagne électorale. Et je sais qu'on nous suggère de ne jamais faire l'erreur de commencer à les nommer, mais je ne peux passer sous silence le travail extraordinaire qui est fait par Mme Joyce Fennell dans notre entourage, dans le comté de Robert-Baldwin, une dame qui est avec nous depuis de très, très nombreuses années, même si elle est très jeune, et également le trésorier de notre association, M. Fernand Douesnard, qui est un exemple d'intégrité extraordinaire. Et je me permets de souligner les efforts qu'ils ont faits lors de cette dernière campagne.

Quelques mots sur le comté de Robert-Baldwin. Situé dans l'ouest de Montréal, à l'ouest de l'autoroute 13, c'est un comté qui est géographiquement un peu carré et qui n'est pas très, très long. Lorsque mon collègue de Jacques-Cartier vient me voir, il prend son bicycle pour venir me rejoindre. Alors, ce n'est pas très long à traverser. Sauf qu'il y a beaucoup de population, une densité quand même importante. Et c'est un comté qui comprend beaucoup de communautés culturelles. Alors, on y retrouve les communautés grecque... les Hindous, les Sikhs, les Tamouls, les Italiens, les Portugais, plusieurs groupes arabes, juifs également, chinois et plusieurs autres dénominations. Vous allez donc comprendre qu'il existe, dans mon comté, plusieurs temples, églises, mosquées, synagogues, et ça fait une diversité qui est vraiment extraordinaire.

Plusieurs organisations communautaires. Je pense tout de suite au CIMOI. Qu'est-ce que c'est, le CIMOI? Eh bien, c'est le Centre d'intégration multiservices de l'Ouest-de-l'Île, spécialisé dans l'enseignement du français pour les immigrants, dirigé d'une main de maître par M. Mustapha Kachani. Il y a également le fonds de dépannage qui aide les gens qui viennent s'établir dans notre région ? et le fonds de dépannage, c'est un peu comme une grosse friperie, jusqu'à un certain point, mais qui, en plus du linge, a également des meubles à distribuer ? et ses nombreux bénévoles. Je pense aux maisons de jeunes, très, très actives et très dynamiques, deux maisons de jeunes dans le comté de Robert-Baldwin; Projet communautaire de Pierrefonds, eux, ils viennent en aide et supportent les familles des immigrants qui viennent s'établir; et enfin, quelque chose d'assez unique dans ce beau comté de Robert-Baldwin, je le répète, une coopérative d'habitation, Cloverdale, qui approche près de 850 appartements. Alors, c'est la plus grosse coopérative d'habitation à travers le Canada.

There's two cities in my riding, one is Dollard-des-Ormeaux, DDO, and the mayor of Dollard-des-Ormeaux is Mr. Ed Janiszewski, and he's there since so many years, even though if he's a young guy, aussi Mme Monique Worth, qui dirige, elle, l'arrondissement de Pierrefonds-Dollard. Alors, j'ai une bonne représentation d'une partie de la ville de Montréal et de la ville de Dollard-des-Ormeaux. A third of the population is anglophone, another third is allophone and le troisième tiers, eh bien, représente également les francophones. We really have a situation where people are building bridges among each other, and this is what Québec, and Canada, is all about.

Je voudrais maintenant remercier le premier ministre et le Conseil des ministres pour la confiance qu'ils m'ont manifestée en me confiant la fonction d'adjoint parlementaire au ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles. Je suis fier, Mme la Présidente, de faire partie d'un gouvernement qui a nommé la première femme noire et ministre à cette Assemblée. Félicitations à la députée de Nelligan. Également, cette Assemblée, on peut y retrouver des membres élus, des individus issus de plusieurs communautés, on pense aux communautés grecque, juive, libanaise, marocaine, italienne et également noire. Vous comprendrez que, comme nouvel adjoint parlementaire à la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, j'ai choisi de vous dire quelques mots sur ce dossier.

Mme la Présidente, le Québec est une société pluraliste. Il accueille les immigrants venus des quatre coins du monde avec leur savoir-faire, leurs compétences, leur langue, leur culture, leur religion. Le gouvernement du Québec reconnaît leur apport comme un enrichissement. Au cours des dernières années, notre gouvernement a mis de l'avant plusieurs efforts et gestes pour mieux intégrer nos populations immigrantes. Je vais vous en énumérer quelques-uns.

Afin que chacune des régions du Québec développe les outils nécessaires à l'accueil et à l'intégration des nouveaux Québécois, des ententes avec les CRE ? qu'est-ce que c'est, les CRE? c'est les conférences régionales des élus; alors, des ententes ? ont été signées et ont mené à la signature d'une dizaine de plans d'action pour permettre aux régions d'accueillir de nouveaux immigrants. D'autres moyens: la mise sur pied de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, qui vise à favoriser le dialogue interculturel et à favoriser le rapprochement entre les Québécoises et les Québécois de toutes les origines; d'autres efforts ou gestes: la signature d'ententes avec le gouvernement fédéral permettant aux étudiants étrangers de travailler hors campus durant leurs études et jusqu'à deux ans après l'obtention de leurs diplômes afin de leur permettre de faire les démarches d'immigration; également, la création du guide Apprendre le Québec, remis aux nouveaux immigrants sélectionnés dans leurs pays d'origine afin de les sensibiliser à la réalité québécoise pour qu'ils puissent entreprendre les démarches nécessaires à leur intégration en toute connaissance de cause, et nous avons tenu une consultation sur la pleine participation des Noirs à la société québécoise, ce qui emmené la désignation du mois de février comme le Mois de l'histoire des Noirs.

n(16 heures)n

L'immigration doit contribuer au développement social, culturel, démographique et économique du Québec tout entier. Plusieurs régions connaissent des pénuries de main-d'oeuvre, et des pénuries assez importantes, et un exode des jeunes. Donc, notre gouvernement a entrepris des mesures telles que le Programme régional d'intégration qui vise à augmenter l'établissement et la rétention des immigrants en dehors de la région de Montréal par l'amélioration des conditions d'accueil, d'établissement et d'intégration. Il vise également à valoriser auprès des populations des régions l'apport économique, social et culturel de l'immigration. Ce programme permet de financer les projets présentés par des organismes communautaires et également de financer d'autres partenaires.

De plus, Mme la Présidente, nous avons posé des gestes pour protéger et intégrer, d'une façon harmonieuse, nos communautés culturelles dans le Québec. L'an dernier, ce gouvernement a entrepris une consultation publique sur la lutte contre la discrimination et le racisme durant laquelle 96 groupes ou individus ont été entendus en commission et 124 mémoires ont été déposés. Cela mènera à une politique gouvernementale de lutte contre le racisme et la discrimination et évidemment à un plan d'action.

Pour ce qui est des accommodements raisonnables, le gouvernement n'a pas attendu que cela devienne un sujet d'actualité. Bien avant que les médias et les politiciens s'emparent de cet enjeu, notre gouvernement a entrepris des mesures pour mieux comprendre la situation. L'automne dernier, le ministère de l'Éducation, du Loisir et des Sports a créé un comité consultatif chargé de faire le point sur l'intégration, dans le réseau de l'éducation, des jeunes issus des communautés culturelles, religieuses et linguistiques différentes ainsi que sur la gestion de la diversité au moyen d'accommodements raisonnables. Le gouvernement appuie également la démarche de la Commission des droits de la personne qui a commencé à se pencher elle aussi sur la question de l'accommodement raisonnable dès l'automne dernier. De plus, au mois de février dernier, le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles a mis un comité sur pied pour étudier toute la situation.

Pour ce qui est des accommodements raisonnables, il faut reconnaître que c'est une mesure d'inclusion. Cela représente l'aboutissement d'un processus de négociation au cours duquel les parties en cause ont l'obligation de faire preuve de créativité pour adapter des règles de fonctionnement ou des pratiques existantes dans le but de permettre à tous les citoyens ? à tous les citoyens ? de participer, à leur pleine mesure, au développement de leur société sans égard à leurs différences, tel que défini par la Charte québécoise des droits et libertés. Le premier ministre a mis sur pied la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodements reliés aux différences culturelles. Ladite commission sera coprésidée par l'historien et sociologue Gérard Bouchard et par l'auteur et philosophe Charles Taylor et nous donnera les moyens, comme société, d'avoir un dialogue réfléchi. De plus, la commission aura à formuler des recommandations au gouvernement afin que les pratiques d'accommodement raisonnable soient respectueuses des valeurs communes québécoises. Nous allons renforcer le message livré à chaque immigrant à l'effet que nos valeurs, telles que l'égalité entre les femmes et les hommes, la primauté du français et la séparation entre l'État et la religion, constituent des valeurs fondamentales. Elles ne peuvent faire l'objet d'aucun accommodement et ne peuvent être subordonnées à aucun autre principe.

Le Québec est une société d'accueil. Les nouveaux arrivants, comme ceux qui les ont précédés, viennent au Québec pour partager notre réussite, pour vivre librement et se faire une nouvelle vie. Or, chacun d'eux a la possibilité de s'intégrer à notre nation. Dès la première rencontre d'information, on parle aux immigrants potentiels de valeurs québécoises. Ensuite, on continue à les informer grâce au site Internet du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles. Une fois qu'ils reçoivent leur certification de sélection du Québec, on leur remet le guide d'apprentissage lors d'une entrevue de sélection et enfin, à l'arrivée au Québec, on persiste à les informer sur nos valeurs et notre culture.

Encore une fois, je remercie les nombreux électeurs du comté de Robert-Baldwin de me permettre de les représenter à cette Assemblée nationale. Merci beaucoup.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Robert-Baldwin. Je reconnais maintenant, du côté de l'opposition ? le deuxième groupe d'opposition ? M. le député d'Abitibi-Est.

M. Alexis Wawanoloath

M. Wawanoloath: Bonjour, messieurs; bonjour, mesdames. Très heureux d'être ici avec vous. Mme la Présidente, je voulais vous féliciter pour votre élection, féliciter aussi votre équipe à la présidence.

J'aimerais vous dire à quel point je suis fier ici de représenter les gens d'Abitibi-Est, ce comté qui m'a vu naître, qui m'a vu grandir. D'avoir la confiance des gens d'Abitibi-Est pour bien les représenter ici, c'est le plus grand honneur que je n'ai jamais pu recevoir dans ma vie. Et, soyez-en sûrs, je vais le faire avec coeur, avec passion mais avec aussi logique.

J'aimerais faire des propos à propos du discours de M. le premier ministre à propos de la jeunesse. Je suis ici, dans le deuxième groupe d'opposition, le critique en matière de jeunesse. Je ne passerai pas par quatre chemins. M. le premier ministre est responsable des dossiers jeunesse. On l'a entendu dire qu'il ne voulait pas minimiser l'importance de la jeunesse, ayant été lui-même ministre, au sein d'un gouvernement conservateur, pour la jeunesse. Eh bien, c'est beau, les paroles, mais on ne voit pas ça dans l'action ou dans son discours. On voit qu'il ne s'est pas encore nécessairement bien occupé des préoccupations des citoyens et des citoyennes du Québec. On voit, encore là, et c'est malheureux, de l'électoralisme. J'aurais bien aimé voir dans ses mesures une vraie préoccupation pour la jeunesse.

On est tous au fait ici de l'actuelle et préoccupante situation démographique dans laquelle le Québec se trouve. Une telle situation implique des nécessités qui ne peuvent pas être ignorées par le gouvernement. Le vieillissement de la population entraîne des conséquences lourdes sur le fonctionnement de notre État. Devant de tels paramètres sociaux, n'importe qui verrait la nécessité de miser sur l'avenir, sur la jeunesse, justement. Or, si je me fie au discours d'ouverture du premier ministre, on ne semble pas voir cette préoccupation-là forte. Voici quelques exemples. À propos de la malbouffe... J'invite, en passant, tous les collègues qui, comme moi, ont des problèmes d'embonpoint d'aller faire un tour à la salle d'exercice en haut; j'ai commencé hier, et ça fait beaucoup de bien. Mais le problème de l'obésité, c'est un défi qui dépasse celui-là de l'alimentation. Le gouvernement dit vouloir forcer les écoles à retirer la mauvaise alimentation des écoles, mais est-ce que c'est logique en même temps de ne pas voir plus de ressources dans la rénovation des écoles, dans la rénovation des gymnases où les enfants vont aller faire du sport?

Parce qu'il faut voir ça dans son ensemble. Puis je crois qu'une action uniquement centrée sur l'alimentation en milieu scolaire évacue le rôle primordial que les parents doivent avoir. C'est surtout en milieu familial que les jeunes apprennent les bonnes habitudes. Si les parents ne sont pas sensibles, si les parents ne sont pas éduqués, bien les enfants vont suivre ce modèle-là, vont suivre cette façon de faire là. Donc, cette action-là ne mènera peut-être pas à grand-chose.

L'implication jeunesse, l'implication des jeunes dans notre société, je trouve que c'est quelque chose de primordial. Ayant moi-même fait partie du forum jeunesse de ma région, ayant représenté les jeunes des premières nations ? on l'a vu au Forum socioéconomique des premières nations ou dans diverses instances ? en m'étant impliqué au niveau des jeunes des centres d'amitié du Québec et du Canada aussi, bien je vois cette importance-là, je vois le changement que ça peut faire de s'impliquer dans ces instances, s'impliquer dans les mouvements qui sont là, proches de nous.

n(16 h 10)n

Juste, par exemple, en juin dernier ? je vous disais que j'étais dans le forum jeunesse de ma région, de l'Abitibi-Témiscamingue ? on a réuni 150 jeunes de tous les coins, de tous les territoires de notre région, puis il y avait une belle participation aussi des premières nations. On a réussi à établir des contacts et établir un dialogue. On le voit aujourd'hui. On est en train de construire ensemble des activités où on va pouvoir travailler, des activités, des points en commun où on va pouvoir voir les jeunes des premières nations ensemble et les jeunes Québécois en général ensemble pour qu'on puisse travailler ensemble.

Encore là, j'aurais aimé ça voir cette préoccupation-là dans le discours de M. Charest, de voir cette préoccupation-là. Quand il nous dit que c'est important, la jeunesse, pour lui puis qu'il a pris le dossier en main lui-même, bien j'aimerais le voir dans l'action. Il faut mettre notre génération dans le coup. La dernière Stratégie d'action jeunesse, qu'est-ce qu'elle a eu de bon? Dans le sens que c'étaient en général des mesures qui n'ont pas été... Les mesures qui existaient avant, dans l'ancienne stratégie, n'ont pas été enlevées, elles ont été répétées. Donc, il n'y a pas eu d'approche nouvelle, il n'y a pas eu rien qui pouvait faire en sorte de donner des nouveaux outils aux jeunes.

Moi, quand j'ai entendu le discours puis quand je vois l'orientation dans laquelle le gouvernement veut s'en aller, je trouve triste de voir qu'on va baisser les impôts. Vieillissement de la population égale baisse de nombre de travailleurs actifs, égale augmentation du fardeau fiscal des prochaines générations, et ça, c'est inacceptable. Ma génération, la génération de mes enfants et de mes petits-enfants doivent avoir la possibilité d'avoir un État où ils ne seront pas lourdement chargés par des impôts, où justement la dette ne va pas continuer de s'accroître. Est-ce que cette baisse d'impôt là... Est-ce qu'on est en train de dire qu'on est en train de démanteler le filet social qui fait la fierté de notre peuple ici, qui fait l'envie du reste de la planète? Personnellement, je trouve que renvoyer l'ensemble des sommes reçues récemment par le fédéral en simples baisses d'impôt, ça relève de l'absence de vision et de créativité, une absence de sens, puis c'est une absence des responsabilités. C'est s'en aller vers le trou pour le Québec puis c'est doublé, encore là, d'une improvisation, au dernier moment de l'élection, d'intentions purement électoralistes.

On devrait investir ces sommes en éducation, en santé et ainsi que dans la dette. Pour la dette et pour l'éducation, on parle justement de mieux instrumentaliser les générations futures. Toutes les générations qui ont vécu des miracles économiques ont vu qu'ils ont investi dans leur éducation, ont investi dans leur jeunesse. C'est comme ça qu'on devrait faire avec ces sommes-là qui nous étaient dues. C'est notre argent en plus qu'on est allé quémander, qu'on va ravoir en ce moment et que, là, on va aller dilapider en baisses d'impôt. Je ne suis pas contre les baisses d'impôt. On a tous droit à avoir justement de meilleurs rendements sur le travail qu'on fait, mais il y a d'autres priorités en ce moment. On se fait des baisses d'impôt quand on a les moyens de se les faire et en ce moment on n'a pas ces moyens-là.

En conclusion, je ne fais pas toutes ces critiques-là juste pour la forme, je les fais parce que je regarde la nécessité qu'impose la situation présente du Québec, un Québec qui est de toute évidence dans un point tournant de son histoire. Mais est-ce qu'on est en train de manquer le virage en ce moment? C'est la question qu'on peut se permettre de se poser ici. J'invite M. le premier ministre et son gouvernement à reconsidérer ces intentions face à la jeunesse. Celle-ci est vivante et concernée, c'est la ressource inestimable qui mérite autant de considération que toutes les autres classes démographiques de la population mais particulièrement en ce moment-ci de notre histoire.

J'invite M. le premier ministre à agir de manière concertée et responsable, et à cet égard il peut compter sur ma présence pour aider le gouvernement à travailler dans le sens qu'impose la nécessité. Mme la Présidente, mesdames messieurs, je vous remercie, bonne fin de journée.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député d'Abitibi-Est. Je suis prête maintenant à reconnaître le prochain intervenant, M. le député de Joliette.

M. Pascal Beaupré

M. Beaupré: Mme la Présidente, Louis Dussault, auteur d'un livre traitant du protocole, a écrit du discours qu'«il s'agit du plus solennel des moyens d'expression en public. Discours veut dire large auditoire, circonstance exceptionnelle et ampleur du sujet. Le public visé n'est pas seulement celui qui est présent à l'événement, mais aussi la population en général rejointe par les médias», précise l'auteur.

L'occasion qui m'est donc offerte aujourd'hui de discourir en cette Assemblée me permettra alors de remercier publiquement ceux qui ont rendu la chose possible pour moi et de glisser un mot sur mon cheminement. Pour un jeune avocat de 24 ans c'est vraiment une aventure exceptionnelle que de devenir ce qu'on appelle le législateur dans le jargon du droit, c'est-à-dire celui qui figure parmi les derniers échelons de l'adoption des lois qui nous régissent, mais, pour y arriver, le législateur se doit d'être à l'écoute de ses commettants, très à l'écoute, car, dans une démocratie comme la nôtre, et j'en suis convaincu, c'est le citoyen qui doit se donner les règles à suivre pour bénéficier des meilleures conditions d'existence.

Mes premiers remerciements s'adressent aux électeurs du comté de Joliette que je représente ici. Je les remercie pour la confiance qui m'a été accordée. Je m'empresse aussi de remercier mes parents qui bien sûr m'ont appuyé tout au cours de mes démarches, jusqu'à ma nouvelle fonction de politicien élu. Beaucoup de ma gratitude est aussi dirigée à l'endroit de l'équipe qui m'a soutenu avant, pendant et après la campagne électorale qui m'a mené à la députation, et à cet effet je remercie Louis Morissette et Pierre Morin. Je remercie aussi l'équipe que nous avons formée dans mon comté, à Joliette, avec mon conseiller principal, Pierre Lajeunesse, mon attaché politique, Jean-François Dupuis, mon conseiller, Charles Daviault, et mon attaché de presse, Pierre Champoux. Il s'agit là d'un mélange de jeunes et de vieux routiers de la politique. J'ai une confiance absolue en eux parce que je connais leur dévouement et leur loyauté. Eux aussi, comme moi d'ailleurs, suivent la consigne que nous nous sommes imposée, soit d'être à l'écoute des besoins des gens, plus particulièrement des besoins de la classe moyenne, et de réagir promptement envers tous, quels qu'ils soient. Merci au personnel électoral du Québec et à celui guidé par le directeur du scrutin dans le comté de Joliette, M. Michel Paul Trottier. C'est grâce à eux, à leur honnêteté et à leur grand sens des valeurs que tout a bien fonctionné.

La circonscription de Joliette comprend les municipalités de Crabtree, Joliette, Notre-Dame-de-Lourdes, Notre-Dame-des-Prairies, Saint-Ambroise-de-Kildare, Saint-Charles-Borromée, Saint-Marcelline-de-Kildare, Saint-Marie-Salomé, Saint-Jacques de Montcalm, Saint-Liguori, Saint-Paul, village Saint-Pierre et Saint-Thomas. Merci donc aussi à tous les élus de ces municipalités que j'ai rencontrés jusqu'à présent. Ils sont pour moi visiblement tous dignes de leur fonctions. Ils m'ont offert une assistance que j'accepte d'emblée, et j'ai hâte de tous les avoir rencontrés. J'ai besoin de cette aide pour mener ma tâche à bonne fin.

J'ai donc, jusqu'à présent, travaillé sur place, en région, et non dans une des tours à bureaux de Montréal, afin de décider pour le reste du Québec. Je suis un habitué des régions. Ce n'est pas d'hier que j'ai une foi inébranlable à l'égard des régions. Je m'y suis attardé jusqu'à maintenant et je veux continuer. Bref, mon court vécu m'a quand même permis de rapidement atteindre un des buts que je m'étais fixés au départ, soit celui de servir les gens, et, comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de jeunesse, je vais poursuivre dans cette direction, au service des jeunes Québécois.

Être porte-parole en matière de jeunesse, c'est veiller à ce que les préoccupations des jeunes soient prises en compte. c'est veiller à ce que les politiques gouvernementales fassent de ces préoccupations des éléments incontournables. Dans les prochaines semaines et les prochains mois, je m'attarderai à surveiller l'action du gouvernement. Comme responsable des dossiers jeunesse, le premier ministre peut compter sur ma détermination. Je vous remercie, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci beaucoup, M. le député de Joliette. Je cède maintenant la parole au prochain intervenant, M. le député d'Orford.

M. Pierre Reid

M. Reid: Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi, dans un premier temps, de remercier les électeurs du comté d'Orford pour le mandat qu'ils m'ont confié le 26 mars dernier. Je suis d'autant plus reconnaissant envers les citoyens de mon comté que leur confiance a résisté à des attaques incessantes de la part des deux grands partis nationaux d'opposition, tout au long de la campagne. Je remercie donc les électeurs et les bénévoles de Rock Forest?Saint-Élie?Deauville, de Magog, de North Hatley, d'Ayer's Cliff, de Sainte-Catherine, de Stanstead, de Hatley, d'Ogden, de Barnston-Ouest, de Stanstead-Est et des cantons d'Orford, de Hatley et de Stanstead.

n(16 h 20)n

I would also like to say a few words in English to show my appreciation for a vibrant community that makes for an open and tolerant social climate in Orford. Generation after generation, thousands of Townshippers have chosen to share land and institutions with their fellow citizens from the French-speaking community. They built together the modern Townships of today. Madam Speaker, I want to thank the anglophone citizens of Orford for giving me their support and renewing their trust in my leadership on March 26. They can count on my hard work to build a bright future for their community in the Québec society.

Mme la Présidente, le 26 mars 2007, les électeurs du Québec ont envoyé un message à tous les politiciens du Québec: assez de chicanes et de querelles stériles, on veut des politiciens qui travaillent ensemble pour tous les citoyens du Québec. Malgré le fait que les sujets controversés soient ceux qui font la manchette le plus souvent, et peut-être d'ailleurs à cause de cela, j'ai entendu sur le terrain, comme des centaines d'autres candidats, l'expression du ras-le-bol collectif de nos concitoyens devant le climat de conflit et de «bitchage»? passez-moi l'expression ? qui règne en maître dans l'univers politique québécois, depuis trop longtemps. La démocratie québécoise a manifesté clairement son mécontentement envers la classe politique en la retournant au Parlement répartie en trois groupes de députés de poids similaire qui devront assurer le fonctionnement d'un gouvernement minoritaire. La population a carrément décidé de nous mettre devant une problématique qui sera impossible à résoudre dans un climat axé uniquement sur la chicane et sur le conflit. Elle a ainsi décidé de nous imposer la coopération sans laquelle un tel Parlement minoritaire ne pourra pas fonctionner. Il paraît alors évident que, si certains d'entre nous refusent cette obligation de collaborer, c'est la population elle-même qui se chargera de les sanctionner lors de la prochaine élection générale.

Mme la Présidente, il faut voir cette obligation non pas comme une peine, mais plutôt comme une opportunité. Dans un Québec de plus en plus divisé par les polarisations de toutes sortes, par les conflits et parfois même par l'intransigeance et l'immobilisme, nous avons l'occasion, comme parlementaires, de montrer l'exemple de la réconciliation et de la tolérance. Nous avons la possibilité de sortir notre discours national de la culture de conflit dans laquelle il s'est enfermé depuis des années. Nous pouvons donner un coup de barre dans le sens de l'ouverture au dialogue, dans le sens du respect de tous les citoyens, quels que soient leur origine, la couleur de leur peau ou leur lieu d'habitation. Peut-être retrouverons-nous ainsi le plaisir de débattre et de construire tous ensemble, passionnément, l'avenir de cette nation qui est la nôtre et celle de nos enfants.

De toute évidence, l'avenir de la nation ne réside pas, à court ou moyen terme, dans un projet d'indépendance qui n'a réussi à diviser la nation... qui n'a réussi, pardon, qu'à diviser la nation dans des luttes fratricides, depuis les années soixante. Après 40 ans, la preuve est faite que cette option ne mène nulle part. La dernière élection a montré que la population du Québec en a assez d'un débat constitutionnel interminable qui occupe toute la place depuis une époque où les parents des enfants d'aujourd'hui n'étaient même pas encore nés. La nation n'a pas attendu l'indépendance pour se développer et elle n'attendra pas un prochain référendum sur la souveraineté pour entrer de plain-pied dans la modernité du XXIe siècle avec ses avantages et ses défis. La nation est plus forte que ceux qui se réclament d'elle. Elle transcende la situation constitutionnelle puisqu'elle se développe de façon constante, à l'intérieur du cadre fédéral canadien, depuis la Révolution tranquille.

D'ailleurs, Mme la Présidente, est-il utile de rappeler quelles étaient les deux figures de proue qui ont véritablement lancé la Révolution tranquille au Québec et qui ont lancé également le Québec moderne? Il s'agit bien sûr de Jean Lesage et René Lévesque. Quel beau symbole de pluralité politique! L'un était le chef du Parti libéral du Québec avec son «équipe du tonnerre» et l'autre, président fondateur et futur chef du Parti québécois.

Il me semble, Mme la Présidente, que, par l'élection du 26 mars, la population du Québec a invité les députés de l'opposition à mettre de côté pour plusieurs décennies leurs visées souverainistes et à travailler au développement du Québec de tous les Québécois dans un effort de collaboration avec l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale. La nation québécoise, comme la plupart des nations riches de la terre ? et nous en faisons partie ? se voit confrontée à des changements majeurs sur les plans social, économique, démographique, culturel. Seule une volonté commune des Québécois et de leurs représentants politiques pourra protéger les acquis de la Révolution tranquille et assurer l'évolution continue de l'identité québécoise.

Évidemment, l'évolution de notre identité touche à une corde très sensible de l'électorat québécois, mais les députés de l'opposition officielle ne doivent surtout pas interpréter leur succès électoral subit comme une indication que la population des régions du Québec est en quête d'une identité basée sur un passé nostalgique de pure laine qui ne reviendra jamais. D'ailleurs, une telle identité québécoise francophone pure laine a-t-elle jamais existé? De tout temps, l'identité québécoise a été un alliage de peuplements autochtones d'origine asiatique lointaine, de colons venus de provinces françaises, qui ne parlaient même pas le français, d'Irlande, d'Écosse... pardon, d'Irlandais, d'Écossais, d'Anglais, de Juifs, d'Italiens, de Grecs, de Portugais, d'Haïtiens, de Marocains, de Colombiens, de Mexicains, de Vietnamiens et bien d'autres encore qui ont choisi le Québec pour y vivre et pour y élever leurs familles.

Il ne faut pas que les députés de l'opposition officielle fassent l'erreur de croire que les représentants de tous ces peuplements et leurs descendants soient uniquement concentrés dans la métropole et qu'ils soient absents des régions. Dans la région des Cantons-de-l'Est, par exemple, il existe un événement annuel très couru depuis 36 ans déjà, le Buffet des nations, avec plus de 700 convives, le 7 mai dernier, où plus d'une trentaine de communautés culturelles présentes en région offrent des plats typiques de leurs pays d'origine. D'autres exemples similaires existent aux quatre coins du Québec, comme vous savez, Mme la Présidente.

Il est permis de croire que cette construction graduelle de l'identité québécoise, depuis 400 ans, s'est soudée autour de l'adoption d'une langue commune qui est devenue ensuite langue officielle, le français. Elle s'est certainement développée aussi, on le sait tous, autour des plaisirs de la table et du partage des richesses culinaires de toutes origines, tellement est puissante notre attirance pour la bonne bouffe, pour manger, discuter, boire et même chanter ensemble, surtout quand on a bien bu, Mme la Présidente. Mais notre identité n'aurait pas pu en arriver à une telle vitalité si elle n'avait pas été aussi imprégnée du bien collectif, d'un sentiment d'interdépendance, d'un principe de main tendue dont parlait Mgr Turcotte à la Saint-Patrick et dont s'est fait écho le premier ministre dans son discours inaugural.

Par contre, l'identité québécoise est ainsi devenue facilement accommodante, parfois trop accommodante. Nous avons tous vu ou entendu des cas d'accommodement déraisonnable. Il faut certainement y mettre de l'ordre, mais, de grâce, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, car l'accommodement fait partie de notre identité et de notre culture québécoises. Bien sûr, il faut réaffirmer nos valeurs comme le premier ministre nous a invités à le faire dans son discours inaugural: le respect des libertés individuelles, l'égalité entre les hommes et les femmes et la séparation entre la religion et l'État. Mais, après l'affirmation solennelle de nos valeurs québécoises, notre capacité d'accommodement reste la meilleure garantie de notre succès futur et de celui de nos enfants, qui vivront, eux, dans un monde de plus en plus pluraliste, au coeur de toutes les régions du Québec.

Mme la Présidente, notre identité va forcément évoluer avec le temps. Aussi bien assurer la continuité de nos valeurs et en même temps la continuité du plaisir de vivre au Québec, dans le respect les uns des autres. Notre langue française du Québec évolue déjà, elle, de façon significative. L'un des effets les plus évidents et, jusqu'à un certain point, les plus inattendus de la loi 101 est la transformation accélérée du français québécois. L'intégration de pratiquement tous les immigrants à l'école française, depuis 30 ans, laisse déjà apparaître un renouvellement très vivant du vocabulaire et de la morphologie de notre français, renouvellement qui surprend parfois les baby-boomers mais qui convient parfaitement à nos jeunes.

Parallèlement, grâce à des subventions de recherche octroyées par les deux gouvernements précédents du Parti québécois et du Parti libéral du Québec, un ensemble de travaux sans précédent, notamment à l'Université de Sherbrooke, achève une standardisation universelle du français d'Amérique capable de donner à notre langue française des assises scientifiques qui correspondent véritablement à notre identité nationale. En fait, l'identité québécoise est en train de s'affirmer dans la Francophonie par la vitalité même de sa langue française.

n(16 h 30)n

L'identité québécoise, Mme la Présidente, est forte, elle est saine, elle est généralisée sur tout notre territoire. Il faut souhaiter que les députés de l'opposition officielle résistent à la tentation d'en faire une identité à deux vitesses, une vitesse pour Montréal et une autre vitesse pour les régions, car un Québécois est un Québécois partout: aussi intelligent, aussi ouvert et aussi moderne partout. Pour les mêmes raisons, il faut résister à la tentation de découper notre identité québécoise en mille morceaux, selon la culture d'origine, l'appartenance religieuse ou la couleur de la peau, car, à l'exception de quelques racistes ? il en existe toujours ? les Québécois continuent d'être l'un des peuples les plus accueillants au monde. C'est un facteur clé de notre succès, et, à condition d'affirmer clairement nos valeurs, nous profiterons de cette qualité qui est la nôtre encore pendant des années et des années.

Mme la Présidente, l'élection du 26 mars 2007 est maintenant bel et bien terminée et la population nous a demandé un gouvernement qui fonctionne. Malgré certaines déclarations du chef de l'opposition officielle faisant état de son impatience à tenter de prendre le pouvoir, il faut souhaiter que ses députés et lui-même mettent de côté toute arrogance qui pourrait venir d'un succès électoral inattendu et qu'ils collaborent avec tous les autres élus de l'Assemblée nationale pour gouverner le Québec dans un climat de coopération et de respect de la volonté des Québécois.

Quant à nous, du Parti libéral du Québec, malgré des résultats très satisfaisants de nos efforts des quatre dernières années, nous recevons, avec humilité et respect, le verdict des citoyens. C'est pour eux que nous avons bûché et fait des sacrifices personnels importants pendant ces quatre dernières années. Nous n'allons pas maintenant leur tourner le dos, bien au contraire. Nous allons faire tous les accommodements raisonnables, oui, tous les accommodements qui seront nécessaires pour rendre transparent et efficace le fonctionnement de notre Parlement dans le gouvernement minoritaire que nous a confié la population. Les députés des deux partis d'opposition peuvent donc compter sur la coopération des députés du Parti libéral du Québec, et surtout la population du Québec peut compter sur notre volonté inébranlable de faire avancer notre nation, la nation de toutes les Québécoises, la nation de tous les Québécois. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député d'Orford. M. le député de Prévost, je vous invite à prendre la parole pour votre premier discours en Chambre, je pense. Et ensuite je vous entendrai, madame. Il y a un ordre, il y a un ordre, ici, qui fonctionne entre les trois...

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Chagnon): Il n'y a aucun problème. Il n'y a pas de problème, madame. Alors, M. le député de Prévost.

M. Martin Camirand

M. Camirand: M. le Président, je tiens à vous féliciter pour votre nomination. Vous me permettrez d'abord de saluer tous mes collègues députés, qu'ils soient du gouvernement ou des partis de l'opposition. Bonjour à tous.

Alors que l'Assemblée nationale du Québec vient de commencer ses travaux, je suis très heureux d'être présent à cette page d'histoire de la Trente-huitième Législature. Je tiens tout d'abord à remercier mes 16 000 électeurs qui croient en moi et à mon parti. L'intérêt des électeurs pour la politique connaît un regain. Je suis heureux que le Parlement se transforme et évolue enfin.

Que ce soit dans le milieu de l'enseignement depuis 20 ans, ou dans le sport amateur durant 15 ans, ou comme ancien conseiller municipal de la ville de Saint-Jérôme, mon implication dans ma communauté fut constante, et je soutiens que mon engagement rayonnera beaucoup plus loin. J'apporterai ainsi un vent de nouveauté dans le comté.

Je veux aussi souligner le travail de mon équipe de campagne électorale qui a su rallier rapidement les citoyens à notre vision avec brio. Merci de votre dévouement et de votre implication. Merci à ma famille également. Merci à ma femme Christine, mon garçon Olivier, ma fille Emmy de m'avoir permis d'être ici, aujourd'hui.

Mon engouement pour la politique et l'implication sociale a débuté, lors de ma première campagne municipale, à Saint-Jérôme, en 1979. Le candidat était bien sûr mon père, et il fut invité à remplacer un candidat à la dernière minute. Une histoire qui se répète de père en fils, me direz-vous, mais, à ce moment précis, j'ai compris ce qui alimentait mon père de cette passion. Mon paternel me fit don d'un héritage précieux: l'amour de la vie communautaire et la volonté du droit de parole.

C'est en 1999, 20 ans plus tard, que, pour la première fois, je fus élu comme conseiller municipal de la ville de Bellefeuille. En 2001, suite aux fusions forcées du Parti québécois, j'ai dû refaire campagne dans la ville de Saint-Jérôme, composée de quatre anciennes municipalités. Je fus réélu et nommé au comité exécutif de la 15e ville du Québec, la ville de Saint-Jérôme.

Durant les années 2001 et 2003, M. le Président, j'ai participé à la réalisation du secteur commercial nommé Grand-Héron et redynamisé par des infrastructures adaptées et des services diversifiés valorisant ainsi les efforts du développement économique et la consolidation de la valeur foncière de la ville de Saint-Jérôme. De plus, je me suis présenté comme candidat à la campagne provinciale 2003 avec l'ADQ.

Comme je connaissais la profondeur des préoccupations des Québécois sur l'ensemble des dossiers, soit la famille, le soutien aux aînés, la pauvreté, l'éducation et la santé, j'étais préparé à cette croisade. En novembre 2005, je fus réélu par acclamation à l'élection municipale de la ville de Saint-Jérôme. Quelle belle preuve de confiance de la part des électeurs à mon égard. Cette élection m'a donné la chance de m'impliquer davantage dans ma communauté et d'atteindre de nouveaux horizons.

En 2006, je suis nommé au Conseil exécutif du parti de l'ADQ. Ayant cru aux valeurs de ce parti, être conseiller régional allait de soi. À cette époque, nous avions à relever un défi de taille. Or, nous avons collectivement relevé nos manches et travaillé de façon acharnée à consolider nos idées et nos actions. M. Dumont, merci de votre confiance et de votre honnêteté.

Enfin, en mars 2007, la faveur du public m'a permis de réussir mes objectifs en 15 jours de campagne. Mon élection représente le fruit de mon travail, M. le Président, sur de longues années et l'approfondissement de mes connaissances pour les enjeux de mon comté. Grâce à mes expériences et implications politiques et communautaires, je crois bien connaître les besoins des citoyens de mon comté et je vais m'assurer que ma communauté reçoive sa juste part.

Aujourd'hui, j'ai l'occasion d'être le critique des affaires municipales grâce à mes connaissances reliées aux dossiers municipaux. Ces années comme conseiller municipal m'ont en effet apporté une plus grande capacité à comprendre les différents problèmes qu'une ville peut vivre. Chaque ville est unique et ses besoins peuvent la distinguer d'une autre. Voilà pourquoi je veux étroitement consulter les municipalités pour maîtriser les enjeux respectifs.

J'ai d'ailleurs entrepris des rencontres avec les mairesses et les maires qui composent le conseil d'agglomération de Montréal. La majorité de ces leaders m'ont communiqué leur inquiétude face aux défusions et à leurs conseils d'agglomération qui sont dépourvus de démocratie réelle. J'ai aussi entamé des discussions avec les maires de plusieurs municipalités sur différents problèmes. Ma préoccupation en ce moment se tourne vers la problématique de financement des infrastructures. Le rôle des municipalités a évolué. Ces dernières doivent répondre à des enjeux diversifiés et influencés par les contextes sociaux et géographiques actuels.

De ce fait, mentionnons que certaines villes ont dépassé le seuil de prévention et doivent agir maintenant. Un fonds d'urgence devra être priorisé, M. le Président. La restauration des infrastructures pour la sécurité des citoyens n'est que la pointe de l'iceberg. Des défis financiers importants inquiètent les villes, comme par exemple le développement économique des régions, l'environnement et l'ensemble des services communautaires. Un modèle durable de financement des municipalités s'impose. Les villes ne doivent plus être livrées à elles-mêmes. Il est impératif qu'elles contribuent aux décisions qui les concernent, car ce sont elles qui nous transmettent les réels besoins de leur quotidien.

Une administration qui prône le respect des citoyens, l'autonomie des anciennes villes, la juste représentation de la population de chaque ville et surtout la transparence de la gestion des finances sont les objectifs à atteindre. Un modèle durable, M. le Président, dont notamment... s'appuie sur une relation solide entre le gouvernement et les villes. En améliorant le fonctionnement de la fiscalité municipale, on agit utilement pour encourager la croissance économique et on lutte contre la pauvreté des villes.

Comme porte-parole de l'opposition officielle en matière d'affaires municipales et grâce à ma solide expérience, je veillerai notamment à ce que la volonté de changement exprimée par le premier ministre au sujet des conseils d'agglomération ne reste pas au stade de bonnes intentions. Dans ce domaine aussi, l'opposition officielle ne se contentera pas de changements cosmétiques. Merci, M. le Président.

n(16 h 40)n

Le Vice-Président (M. Chagnon): Je vous remercie, M. le député de Prévost. J'inviterais maintenant la députée de Taschereau à prendre la parole.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: Merci, M. le Président. Je suis très honorée de prendre la parole encore une fois dans cette Assemblée, d'autant que c'est la troisième fois que les citoyens et citoyennes de Taschereau me font l'honneur de m'offrir cette opportunité.

J'ai l'habitude, quand je vais voir des jeunes dans les écoles, de leur dire ceci: Dans mon métier, à tous les quatre ans, il faut passer une entrevue; imaginez-vous que cette entrevue dure 35 jours environ, 35 jours pleins, et que mon comité de sélection est formé de 50 000 personnes. Alors, devant ça, ils sont toujours impressionnés. Mais ce que je veux leur montrer, c'est l'importance de ce que signifie le fait d'être choisie pour prendre leur parole dans cette Assemblée.

J'ai donc écouté attentivement, à cause de cette responsabilité, le discours inaugural du premier ministre du Québec. J'ai été un peu étonnée d'entendre pour une troisième fois, une troisième fois, un discours inaugural qui portait très peu de vision et d'orientations. Mon étonnement s'est agrandi quand j'ai entendu la proposition de l'opposition officielle, qui est arrivée en réplique, qui était absolument... qui était d'une grande pauvreté.

Alors, pour bien exprimer ce que je veux dire, je vais vous raconter une anecdote, M. le Président. La semaine dernière, je suis allée dans la circonscription de Taschereau. J'étais justement au coin de la rue Saint-Joseph et Dorchester, tout près, en bas, près de la bibliothèque Gabrielle-Roy, ici, à Québec, et j'ai rencontré un jeune qui quêtait. C'était le matin, 10 heures du matin. Puis, comme je fais parfois, j'ai dit: Bonjour, comment ça va? Oui, tu veux de la monnaie. Pourquoi? Puis je l'ai pris par l'épaule tranquillement, puis: Qu'est-ce que tu fais? Pourquoi tu es dans la rue à quêter ce matin? Puis là il m'a raconté qui il était, pourquoi et pourquoi il se cherchait, et tout ça. J'ai dit: Est-ce que tu as fini... c'est quoi, ton cours? Est-ce que tu veux travailler? Il a dit: Oui, je voudrais retravailler. Qu'est-ce que tu as comme études? Secondaire III. Tu n'as pas ton secondaire V? Non. Alors, j'ai dit: Là, on va avoir de la difficulté. Puis là j'ai jasé avec lui essayant de l'amener à avoir une relation de confiance, comme on fait. Donc, il y a des jeunes comme ça qui ont décroché. Et les raisons ? je ne veux pas entrer là-dedans ? qu'il m'a données étaient extrêmement pertinentes: il avait eu un mauvais cheminement, puis là il cherchait à se réembarquer.

J'ai vu aussi... Pendant la campagne électorale, on fait beaucoup les distributions alimentaires, les soupes populaires, tout ça. J'ai vu une jeune fille qui était là, à une distribution alimentaire, et qui disait... Je l'ai vue, je l'ai prise à part, puis j'ai dit: Qu'est-ce qui t'arrive? Pourquoi tu es ici? Ah! j'ai eu un enfant, j'étais au secondaire, je n'arrivais pas à avoir les deux. Mauvais appui parental. La jeune fille... Moi, j'ai dit: Bien, est-ce qu'on peut t'aider, tout ça? Bien, je voudrais retourner aux études, je n'ai pas de soutien, je n'ai pas de place en garderie, ça y est... Puis là elle m'a expliqué toute la mécanique, toute la difficulté qu'il y avait parfois à réintégrer la société.

Alors, qu'est-ce qu'on a aujourd'hui? Normalement, ce qu'un gouvernement doit poser, c'est des gestes... Il va proposer des choses belles et bonnes pour les gens qui résident sur le territoire du Québec. Ce sont des choses importantes. Un discours inaugural doit toujours porter de l'espoir. Un discours inaugural, c'est le moment de placer des orientations, donner une vision, insuffler de l'espoir, dire aux gens: Nous allons proposer des choses qui vont améliorer votre vie, qui vont améliorer votre qualité de vie.

Or, le discours inaugural que nous avons eu devant nous est désolant de manque d'élévation. J'en suis désolée. C'est en ce sens qu'il faut le prendre, j'en suis désolée. Je n'en suis pas désolée pour moi, j'en suis désolée pour les citoyens et citoyennes du Québec qui attendent d'un gouvernement qu'il ait compris certaines choses, qu'il ait compris ce qui s'est passé au Québec, lors de la dernière campagne électorale. Un gouvernement qui aurait compris que les propositions du passé, elles devaient être mises de côté et qu'on devait se pencher sur un nouvel avenir.

J'ai entendu le discours inaugural du premier ministre libéral actuel en 2003, et ici, dans cette même Assemblée, j'avais dit: Il faut de la vision, il faut de la substance, il faut du contenu. Si vous allez voir dans les galées, vous allez voir la même chose. Et ça a été désolant, ce mandat de 2003 à 2007. D'ailleurs, la population a sanctionné ce mandat en ne donnant pas, pour depuis très longtemps, un deuxième mandat à un gouvernement en place. Or, on arrive encore une fois avec un discours inaugural sans vision, sans proposition, sans orientation. La difficulté qu'on a, c'est que, là, on a une opposition officielle qui n'a pas proposé, et ce n'est pas une question, là, seulement d'inexpérience, de nouvelle opposition. Le chef de l'opposition officielle, ça fait 15 ans qu'il est député ici, dans cette Assemblée nationale. Normalement, il a eu le temps d'écouter, il a eu le temps de réfléchir et il devrait être le temps qu'il propose. Nous espérons que ces 15 années, un jour, porteront fruit et qu'on entendra enfin du côté du l'opposition officielle une quelconque proposition sur l'avenir.

Maintenant, qu'est-ce qu'on aurait pu entendre? Bien, sur l'éducation, le décrochage scolaire. J'ai parlé de ce jeune de ma circonscription, de cette jeune qui est rendue à une distribution alimentaire avec un enfant, une femme monoparentale. Mais il faut apporter des réponses globales à ces problèmes individuels. Le décrochage scolaire, pas seulement dire: Vos bulletins vont être chiffrés, nous allons nous occuper de la malbouffe dans les écoles, chose très honorable par ailleurs à faire, mais ce n'est pas ça qu'on attend d'un discours inaugural. Ce sont des réponses importantes qu'on attend d'un discours inaugural. Alors, j'espère à tout le moins, M. le Président, que, si les réponses ne sont pas venues dans le discours inaugural, elles viendront dans le budget, elles viendront dans le budget.

700 millions de dollars ont été accordés pour la péréquation au Québec tout récemment, juste pendant la campagne électorale. Est-ce qu'au moins, dans le discours du budget, on entendra parler de la rénovation des petites écoles? Les toits coulent, s'effondrent. Il y a des problèmes sérieux dans nos cités, dans nos villes, dans nos municipalités, dans les petites écoles. Si on ne l'a pas eu dans le discours inaugural, est-ce qu'on l'aura dans le discours du budget? Nous voulons de l'espoir.

Si on n'a pas parlé de décrochage scolaire dans le discours inaugural, si on n'a pas parlé de tutorat des jeunes, est-ce qu'on en entendra parler dans le budget? Nous voulons des orientations, nous voulons une vision, les citoyens et citoyennes du Québec. C'est ça que les citoyens de Taschereau me demandent de porter comme parole ici. Nous voulons de l'espoir, nous voulons de l'air, nous voulons savoir où est-ce qu'on s'en ira dans les prochaines années.

Nous avons un gouvernement en attente, sans vision. Le gouvernement en attente, il n'est pas de l'autre côté de la Chambre; le gouvernement en attente actuellement, c'est le gouvernement en place, c'est le gouvernement qui ne veut plus bouger, c'est le gouvernement qui est immobile ? c'est comme ça même que les gens des principaux médias l'ont qualifié. Alors, on a un problème.

Il y a de belles et bonnes choses à faire au Québec. Comment ça se fait que ce discours inaugural ne parle à peu près pas des choses importantes qu'on a à faire en environnement, par exemple? Les Québécois et Québécoises savent à quel point la planète actuellement est frappée par le réchauffement du climat. Jean Lemire, je crois qu'il s'appelle, le gars qui était sur le bateau, le capitaine du Sedna IV, qui vient à peine de revenir au Québec, ça a été couvert partout. Il y a des gestes importants à poser. Comment ça se fait que le discours inaugural ne nous amène pas une réflexion sur l'environnement?

La culture. Depuis quand un gouvernement fait-il un discours inaugural sans aborder cette question essentielle? On nous parle de l'identité, on ne nous parle pas de la culture, il y a un problème, parce que où réside l'effervescence de l'identité? Quel est le creuset dans lequel se fixe et ensuite se propulse cette identité? Mais c'est la culture. Comment ça se fait que le discours inaugural ne parle pas de culture? Il y a de belles et bonnes choses à proposer aux Québécois et Québécoises, et le discours inaugural est passé à côté. Le discours inaugural a parlé d'identité, c'est une chose importante.

Dans la dernière campagne électorale, un peu avant, on a appris que parfois certains ministres, qui ne sont plus ici, certains députés libéraux, arrivaient au Conseil des ministres, sur certains dossiers, en regardant leurs souliers. J'ai dit, pendant la campagne électorale, ceci sur notre identité: Moi, mes souliers, je n'ai pas besoin de courber l'échine pour les regarder. Moi, mes souliers sont devant moi. À chaque pas, j'avance. Mes souliers ont 400 ans d'histoire à la semelle. Mes souliers viennent de Normandie, de Bretagne, mais viennent aussi d'Écosse et d'Irlande. Mes souliers ont encore, sur le cuir, ce sel qui vient des grandes mers, ce sel qui vient aussi, je le dis, ce sel qui vient aussi des pays du Maghreb, et qui les a tannés au fil du temps, et qui les a amollis, et qui les a anoblis. Moi, mes souliers sont aussi d'un cuir assoupli par le pas et par la compagnie de ces mocassins qui sont des gens qui nous ont accueillis généreusement ici. Moi, mes souliers sont aussi les sandales Crocs, ces petites sandales qui ont été conçues par des personnes des communautés culturelles qui sont ici, dans le comté du député de Vanier, dans une industrie, où tout à coup ils ont pris une place importante à Québec. Ce n'est pas les sandales qui ont pris de la place, c'est l'accueil des communautés immigrantes. À Québec aussi, il y a de l'accueil des communautés immigrantes, et elles apportent des choses. Elles sont fantastiques dans ce creuset qu'est le Québec.

Moi, mes souliers ont 400 ans d'histoire. Et, quand je parle de ma capitale nationale, je parle de la formidable rencontre que sont ces 400 ans d'histoire et qui a forgé le Québec. Voilà ce que doivent contenir des choses comme un discours inaugural: un appel à l'union, un appel à l'unité, un appel à rassemblements, un appel à forger ensemble une identité nationale francophone et accueillante. Voilà le genre de propos que j'attendais du premier ministre. Je suis donc profondément déçue de ce discours inaugural. Je suis aussi ? je tiens à le répéter et à le dire ? profondément désolée de la qualité de la réplique de l'opposition officielle et j'espère, M. le Président, j'espère que, lors du discours du budget, le gouvernement saura se rattraper et enfin déposer de vraies, de belles, de bonnes choses à faire, de vraies, de belles, de bonnes choses à proposer aux Québécois et aux Québécoises. Merci, M. le Président.

n(16 h 50)n

Le Vice-Président (M. Chagnon): Je remercie Mme la députée de Taschereau et j'invite maintenant à prendre la parole le député d'Argenteuil.

M. David Whissell

M. Whissell: Eh bien, M. le Président, mes premiers mots seront pour vous, collègue depuis mon arrivée en cette Chambre, pour vous féliciter de votre présidence. Et je suis convaincu que, tout au long de nos travaux, vous exercerez vos fonctions avec beaucoup de rigueur et de passion et beaucoup d'écoute. J'en suis convaincu.

M. le Président, je tiens à utiliser ce temps qui m'est accordé pour, dans un premier temps, saluer les électeurs du comté d'Argenteuil. Voilà maintenant quatre élections que j'ai vécues comme candidat. Quatre fois la population du comté d'Argenteuil m'a donné l'occasion, le privilège, je dirais, M. le Président, de les représenter à l'Assemblée nationale. Et je vous le dis en toute franchise, encore une fois, parce qu'on décide de façon volontaire d'être candidat, j'ai décidé de représenter fièrement le Parti libéral du Québec parce que, dans ce parti, je me retrouve pleinement, c'est un parti qui rejoint mes valeurs personnelles, mais également ça m'a permis d'aller chercher cette victoire et de poursuivre mon travail. Et, M. le Président, s'il y a des gens de mon comté qui m'écoutent, ma première motivation en politique, depuis neuf ans, a toujours été de servir et représenter la population d'Argenteuil. Et je le fais avec la même passion, la même fougue qu'il y a maintenant neuf ans et je vais poursuivre dans le même sens.

Également, M. le Président, je tiens à remercier mon association de comté, mon président, Robert Généreux, avec qui je navigue dans cette carrière politique depuis le tout début. Et Robert est un de mes amis personnels, mais également il a la passion de la politique, le goût de faire avancer les dossiers dans le comté, dans la région, et je tiens à le remercier aujourd'hui en mon nom personnel.

Également, il y a les militants du Parti libéral dans le comté d'Argenteuil qui, encore une fois, aux quatre coins du comté, ont été présents, que ce soient les gens qui ont participé à mon bureau de campagne, les gens qui ont travaillé à l'affichage, à la préparation des événements. Sans eux, M. le Président, je ne pourrais probablement pas être ici, aujourd'hui.

Également, je tiens à prendre le temps de remercier ma famille puis mon épouse Francine, ma fille Justine, mon garçon Philippe qui, eux aussi, étaient tout jeunes quand je suis arrivé en politique, à l'âge de 30 ans. Eux en avaient quatre et six ans, maintenant c'est des grands enfants. Mais c'est une famille qui m'appuie beaucoup dans mon cheminement politique. Vous savez, la politique, c'est quelque chose qu'on fait avec beaucoup de passion, je le disais un peu plus tôt, mais, si on ne se sent pas appuyé... Et en politique, des fois, il y a des moments de faiblesse, il y a des moments de tristesse, il y a des moments où on se demande pourquoi on fait de la politique. Mais, quand je regarde en arrière de moi, je vois ma famille, bien je me dis: Voilà la cause de mes efforts, de faire avancer la société, de faire améliorer le système de santé, de faire améliorer le système d'éducation. Et je suis convaincu que mes collègues qui sont ici, avec moi, aujourd'hui, le font également parce qu'ils ont la conviction qu'en faisant de la politique, oui, il est possible de faire avancer le Québec et notre milieu.

M. le Président, je tiens également à féliciter tous les collègues. En particulier, je commencerai par mes collègues de la formation libérale, qui forme le gouvernement, pour leur dire que je suis bien content de revenir avec eux, de les retrouver, et que, M. le Président, nous allons continuer dans le même sens que nous avons toujours exercé notre travail, avec conviction.

Et je tiens également à remercier et à féliciter les gens qui sont en cette Chambre. Il y a deux oppositions. Disons que la Chambre a radicalement changé depuis notre départ, au mois de février. Mais je suis convaincu, et le premier ministre l'a bien exprimé, que nous sommes tous ici pour faire avancer le Québec et qu'avec la main tendue du premier ministre, du gouvernement, nous allons ensemble justement pouvoir réaliser l'avancement du Québec.

M. le Président, le premier ministre a fait un discours inaugural la semaine dernière. Bien entendu, la semaine dernière, ça a été une semaine qui a été un peu imprévisible, hein? On a vu ce qui est arrivé du côté du Parti québécois: le départ du chef, l'arrivée de Mme Marois, l'arrivée de M. Duceppe, mais il est reparti aussi rapidement, semble-t-il. Mais tout ça pour dire qu'en politique les choses changent rapidement.

Et ce que je retiens du discours inaugural du premier ministre, dans un premier temps, c'est que la population a fait un choix. Le 26 mars, la population s'est exprimée de façon démocratique, à travers les 125 comtés du Québec. Et malheureusement ? et je tiens à le dire, ils ne sont pas ici, peut-être certains nous écoutent ? nous avons tous perdu des collègues dans nos formations politiques. Et là je pense à des collègues avec qui on a fait le passage des dernières années, des Karl Blackburn, des Pierre Moreau, des Dominique Vien, et bien d'autres, des gens qui étaient plein de potentiel et qui avaient justement travaillé pour faire avancer leurs comtés.

Mais, aujourd'hui, il faut prendre acte du message que la population nous a envoyé. Le premier ministre l'a bien dit, mes collègues l'ont bien dit également dans leurs interventions: Nous avons été un bon gouvernement, M. le Président, nous avons été un gouvernement de rigueur, un gouvernement qui s'est attardé à la santé, à l'éducation; ça a été nos deux priorités pendant quatre ans, et ce l'est toujours.

Et, quand je regarde, là, le député de Berthier, le député de Prévost, dans les deux comtés que je viens de citer, beaucoup d'avancements ont été faits en santé et en éducation. Comment? Parce qu'on a priorisé ces deux enjeux au niveau budgétaire. On les a priorisés en termes de révision de la façon de fonctionner. On a fait une réforme dans le domaine de la santé, on a réduit le nombre d'unités d'accréditation, on a rendu le système plus performant.

M. le Président, notre bilan, je tiens à y revenir... J'écoutais la députée qui me... la députée de Taschereau, pardon, qui mentionnait, par rapport à l'environnement... Nous avons été un gouvernement visionnaire. M. Charest a mis le développement durable sur la carte, au Québec. On a relancé les grands projets hydroélectriques au Québec.

Alors, M. le Président, pour nous, c'est de continuer ce que nous avions entamé, de mettre en place également ce que nous avons pris comme engagements durant la dernière campagne électorale. Et c'est un peu drôle parce que la députée de Taschereau semblait l'oublier tantôt. Ce n'est pas parce que M. le premier ministre a, dans son discours inaugural, cité huit projets spécifiques à réaliser d'ici un an que pour autant on va renier l'ensemble de notre plateforme électorale. Au contraire, la santé demeure la priorité du gouvernement libéral de Jean Charest, l'éducation est notre deuxième priorité, et on a également d'autres priorités qui suivent. Voilà ce que promet le Parti libéral, le gouvernement libéral, pour le mandat qui s'amorce.

M. le Président, il y a également toute la question des valeurs. Et là, en face de nous, on a un parti qui est nouveau. Il y a 41 députés qui forment le caucus. La plupart sont nouveaux en cette Chambre. Il y a le Parti québécois qui est un parti qui ? je le dis comme je le pense ? semble se chercher, qui a perdu son chef il y a maintenant une semaine, qui a un chef par intérim. Et là il y a des débats de fond. Mais il y a une chose que la campagne nous a apprise, c'est que les Québécois ne veulent plus entendre parler de référendum et de souveraineté. Et ça, on l'a bien senti. On l'a senti de fond.

n(17 heures)n

Et, pour revenir sur les valeurs, c'est que, quand je regarde ma formation politique, une des valeurs qui nous est fondamentale, c'est de croire au Canada. Et, en cette Chambre, M. le Président, nous sommes les seuls parlementaires, la seule formation politique qui peut dire clairement: Nous sommes fiers d'être Canadiens. D'un côté, on nous parle de souveraineté; de l'autre, on nous dit: On est autonomiste. Et, en 33 jours de campagne, je n'ai jamais compris qu'est-ce qu'était la définition d'«autonomiste». Je l'ai demandé dans un débat à mon opposant de l'ADQ, il m'a dit: C'est l'autonomie des enfants, c'est l'autonomie des parents puis c'est l'autonomie des grands-parents. Puis il m'a dit: C'est quand on est autonome. Ça, c'était la définition ? et il semble y avoir des députés adéquistes qui sont sceptiques, je pourrai leur transmettre la vidéo, nous en avons une copie ? mais qu'est-ce que l'autonomie?

Alors, pour revenir à nos valeurs, nous, c'est clair de notre côté, il n'y a pas d'ambiguïté. Et ce n'est pas parce qu'on est fiers d'être Canadiens qu'on ne veut pas un Québec fort, qu'on ne veut pas défendre notre langue, notre culture, au contraire. Alors, au Parti libéral, on a cette valeur qui est bien ancrée.

Il y a une autre valeur, M. le Président, que je veux souligner, puis elle est frappante, elle m'a frappé, moi, dans les minutes que je me suis assis dans mon fauteuil. J'ai regardé de l'autre côté et j'ai vu qu'il y avait une forte proportion de députés masculins. Moi qui étais habitué d'être dans une famille où l'égalité, l'équité hommes-femmes est une valeur profonde ? le Parti libéral, l'égalité hommes-femmes, c'est une valeur profonde ? le premier geste que le premier ministre a posé quand on est revenus après l'élection, ça a été de former un conseil des ministres où la parité hommes-femmes y était.

Quand on a été au gouvernement pendant quatre ans, on a réglé l'équité salariale. On l'a priorisée, on a trouvé l'argent puis on a réglé le sort de près de 400 000 femmes à travers le Québec en ajustant leurs conditions salariales pour régler l'équité. On a passé une loi, M. le Président, pour s'assurer que, sur les conseils d'administration des grandes sociétés d'État, il y ait une parité hommes-femmes. Ça, c'est une valeur qu'on a. De l'autre côté, quand je regarde le résultat ? et là, s'il y a un député adéquiste qui veut me mettre au défi, il pourra intervenir une fois que j'aurai terminé et dire que je me trompe, mais, quand je regarde de l'autre côté ? il y a sept femmes, et le restant, sur les 41, ce sont des hommes.

M. le Président, une valeur du Parti libéral: la justice sociale. Et, quand je parle de justice sociale, c'est d'être capable de faire l'équilibre, dans une société, entre de maintenir un tissu minimum au niveau social ? et là on peut penser à la santé, on peut penser aux services sociaux, on peut penser à l'éducation et bien d'autres ? et de faire l'équilibre justement avec l'économique. Nous, au Parti libéral, on a toujours compris qu'un Québec prospère, un Québec qui se développe, c'est un Québec qui peut se donner des moyens pour justement donner un milieu et un tissu social important.

La santé est toujours notre priorité, mais pas la santé n'importe comment, M. le Président, la santé dans un système public. Et, le premier ministre l'a bien dit dans le discours inaugural, on fera une place au privé, mais pas n'importe comment puis pas n'importe comment, comme les gens d'en face voudraient le faire. Moi, je me souviens d'un Mario Dumont... excusez, M. le Président, je me souviens d'un chef de l'opposition, qui ne l'était pas à l'époque, mais qui disait: Vous pourrez vendre votre voiture pour vous donner les soins que vous avez de besoin, vous pourrez utiliser votre carte de crédit, si vous êtes malade. Mais être libéral, ce n'est pas ça, M. le Président, c'est de maintenir notre système public, de le rendre plus performant, d'innover, de faire une place au privé mais de le faire dans un contexte où justement on n'oublie pas qu'il y a une justice sociale qu'il faut préserver.

M. le Président, c'est un moment assez particulier qu'on vit présentement. On est dans un parlement où on a trois partis qui sont, je dirais, presque égaux, hein? On a eu la pluralité au niveau des sièges, on forme le gouvernement, mais c'est un gouvernement qui va devoir être flexible, un gouvernement qui va devoir marcher par consensus, et, à date, je pense qu'on vient à bout de réussir somme toute assez bien. Et le message que je veux bien marteler, c'est que nous sommes tous ici, indépendamment de nos couleurs politiques, pour le bien commun. Et en ce sens ? je vois le député de Prévost qui me fait signe de la tête, que je connais depuis plusieurs années également ? je tiens à rassurer les députés des différentes régions qu'on va travailler ensemble à l'avancement de nos causes communes.

M. le Président, je veux également passer un peu de temps sur mes fonctions. Dans le cadre de l'arrivée du nouveau gouvernement, j'ai eu le privilège que le premier ministre me nomme ministre du Travail et également ministre responsable de trois régions administratives: la mienne, les Laurentides, Lanaudière, une région qu'on connaît bien, et également une région nouvelle qui est l'Abitibi-Témiscamingue. Et, sur ce point, je tiens à saluer mes deux collègues avec qui j'ai eu l'occasion de travailler, Daniel Bernard et Pierre Corbeil, qui d'ailleurs me donnent un bon coup de main dans mes fonctions actuellement.

M. le Président, le dossier du travail est un dossier qui est très intéressant, et je tiens à prendre quelques minutes pour le soulever. C'est un dossier qui dans le fond vient me permettre, avec les partenaires du milieu, avec les lois du travail qui existent, de s'assurer qu'il y a un équilibre qui est toujours maintenu entre l'employé, le salarié, et l'employeur, la partie patronale. D'ailleurs, le premier ministre le disait dans son discours inaugural, et je tiens à le citer: «Nous entraînerons la communauté des affaires, les syndicats et les centres de formation dans une offensive concertée pour relever le défi de la productivité.»

M. le Président, c'est essentiel d'avoir un bon climat de travail dans l'ensemble du Québec, et actuellement on vit une situation qui est très particulière: il y a très peu de conflits de travail. Je vous donne une statistique. Dans la dernière année, en 2006, il y a eu seulement 42 conflits de travail, et, quand on parle de conflits, grèves ou lock-out, alors que, dans les 10 dernières années, la moyenne avait été de 115 par année. C'est donc dire que présentement il y a un esprit où les parties viennent à bout de s'entendre et à trouver un terrain d'entente. 95 % des conventions collectives, M. le Président, se règlent sans aucun arrêt de travail. Ça démontre justement qu'au Québec les lois du travail ont évolué et qu'il y a des mécanismes, que ce soient les normes du travail, le Code du travail, le Conseil des services essentiels, la Commission des relations de travail, il y a un système, qui s'est bâti au fil des années, qui vient s'assurer justement qu'on a une pérennité, si je peux dire ainsi, au niveau des relations.

M. le Président, c'est emballant comme fonction. Il y a plusieurs organismes qui relèvent de mon autorité. Il y a la CSST, la santé et sécurité au travail, qui est un organisme qui dans le fond vient assurer une qualité d'environnement sécuritaire, il y a des inspecteurs, mais également la CSST vient indemniser les travailleurs lorsqu'il y a un accident ou même perte de vie humaine. Mais ce que je tiens à dire sur ce point, M. le Président, comme ministre du Travail, on mettra beaucoup d'énergie sur tout ce qui est la prévention, parce que quoi de mieux que prévenir au lieu de guérir? Alors, il faudra continuer à faire la prévention. Vous avez vu la CSST qui faisait des campagnes de publicité, mais il y a des gestes également qui pourront se déployer, et en ce sens on va continuer.

Je tiens à dire aussi, M. le Président, que j'ai rencontré plusieurs représentants du milieu, autant les grands syndicats que les représentants des associations patronales, et à chaque fois le message a été le même, le message du premier ministre: la main tendue. Nous sommes un gouvernement qui vise des relations harmonieuses à travers le Québec, et il faudra intervenir le plus tôt possible. Et, quand on parle d'intervenir le plus tôt, c'est soit de la médiation, soit de la conciliation, mais, à toutes fins pratiques, M. le Président, toujours éviter un conflit de travail quand on peut l'éviter.

Alors, M. le Président, j'ai parlé peut-être un peu plus que le temps qui m'était alloué, mais je tiens à vous dire que je suis bien fier, comme député d'Argenteuil, d'être parmi vous, je suis fier de pouvoir continuer à représenter la population d'Argenteuil, qui m'est si chère, et je suis convaincu qu'ensemble le gouvernement libéral va continuer à travailler comme il l'a fait pour la population et que, lorsque le moment sera venu, il y aura élection et nous irons chercher un gouvernement majoritaire et, qui sait, retrouver les députés que nous avons perdus de notre côté. Merci, M. le Président, et à la prochaine, et bonne chance dans vos fonctions.

n(17 h 10)n

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député d'Argenteuil. J'inviterais maintenant le député de L'Assomption à nous faire part de son premier discours en Chambre.

M. Éric Laporte

M. Laporte: Je vous remercie, M. le Président. On me reconnaît comme un homme humble et reconnaissant, et c'est pourquoi j'aimerais saluer avec beaucoup de respect tous les électeurs de la circonscription de L'Assomption. Depuis plusieurs semaines, j'ai eu à rencontrer des électeurs dignes de ce nom, des femmes et des hommes à la hauteur de mes ambitions politiques qui souhaitaient, tout autant que moi, qu'un discours tangible émerge dans leur comté. À ceux qui m'ont témoigné cette confiance, je souhaite tous les remercier, et ce, avec ma parole et mes actes. Ainsi, mes premières paroles viseront à transmettre toute ma gratitude envers mes électeurs.

À Repentigny, L'Assomption, Saint-Sulpice, ils sont quelque 16 510 personnes à m'avoir soutenu durant la campagne. Le 26 mars dernier, ceux-ci sont allés au bout de leurs convictions en apposant un X à côté de mon nom. À mon tour, j'appose une marque de confiance sur le visage de chacun et les remercie sincèrement d'avoir voté pour du changement, d'avoir voté pour un parti qui partage leurs convictions. Tous les encouragements et les messages d'appui que j'ai reçus durant la campagne ont eu les effets escomptés et ont fait en sorte que ces cinq semaines ont été les plus stimulantes et les plus enrichissantes qui soient. Peu de gens ont cru en mes chances lors du déclenchement des dernières élections. Nombreux sont ceux qui m'ont interrogé à savoir pourquoi je consacrais temps et argent dans une cause perdue d'avance. Aujourd'hui, debout en cette Chambre, je peux répondre fièrement que plus le péril est grand, plus douce est la victoire.

J'aimerais, dans un deuxième temps, remercier tous les bénévoles qui ont contribué à cette grande victoire. Ensemble, nous avons mené une campagne remarquable. Nous n'étions ni les plus riches, ni les plus nombreux, ni les plus discoureurs. Pourtant, selon moi, nous avons accompli, dans le comté, la plus brillante des campagnes. Un grand merci aux gens qui ont installé des pancartes, à ceux qui m'ont accompagné lors de mes visites, à ceux qui ont fait du porte-à-porte le soir, à moins 20 oC. Je peux donc affirmer sans l'ombre d'un doute que cette victoire résulte d'un véritable travail d'équipe. En réalité, je dois ma présence aujourd'hui à une solide équipe qui m'a laissé toute une circonscription en héritage.

Par ailleurs, il va sans dire que cette aventure n'aurait pu être rendue possible sans le support de mon organisateur, Mario Lapointe, qui est aujourd'hui mon attaché politique. Il aura été mon premier contact dans le parti, il m'aura par la suite montré la voie avant de franchir l'étape ultime.

Et je réserve ma plus grande reconnaissance aux membres de ma famille, à ma conjointe Karine, que je salue au passage, pour leur soutien et leur aide quotidienne. Ils ont été, sans le savoir, le moteur d'une grande entreprise.

Ceux qui m'ont côtoyé savent que je suis à la poursuite incessante de deux grandes valeurs. Mon cheminement dans le monde de la finance témoigne notamment de ma rigueur et de mon intégrité. En plus d'avoir été conseiller en placements et répondant comme travailleur autonome, je suis membre du conseil d'administration de la Fondation des Grands Ducs, cet organisme qui a pour mission de fournir, dans la région de Lanaudière et des Laurentides, des courroies de transmission entre les jeunes et la culture. La jeunesse, vous l'aurez compris, me tient à coeur, car celle-ci est intimement liée au rôle prépondérant des familles dans la société. Récemment sensibilisé à l'adoption internationale de manière personnelle, je réponds avec coeur à la nécessité des familles, de toutes les familles, pour garantir nos lendemains collectifs.

Bien évidemment, mon nouveau rôle de député m'a contraint à tourner la page sur une carrière vécue dans le monde de la finance depuis déjà sept ans. J'ai dû formuler nombre de salutations pour mes clients, dont plusieurs avec qui j'avais bâti une relation de confiance et d'amitié. Je considère avoir très bien réussi ma carrière et j'ai la ferme intention de donner suite à ce succès à l'intérieur de ce mandat. Comment s'en inquiéter? Car, il y a environ deux ans, j'ai téléphoné à l'Action démocratique du Québec afin de voir comment une implication plus concrète pouvait se traduire au sein du parti. J'aspirais davantage qu'un simple vote à tous les quatre ans. J'étais alors bien loin de me douter qu'on me retrouverait, deux ans plus tard, parmi les députés de l'Assemblée nationale du Québec. Il faut savoir que j'ai agi à titre de président de l'exécutif de l'ADQ, L'Assomption, pendant deux ans. Au début, ce n'était pas une sinécure. Nous n'étions bien souvent que deux ou trois militants lors de nos premières réunions. Or, à l'image de mon chef, je me suis montré persévérant et j'avoue aujourd'hui être très fier d'avoir poursuivi jusqu'au bout.

J'ajoute donc tous mes remerciements à tous les membres de mon exécutif avec qui j'ai travaillé sans relâche ces deux dernières années. Une majorité de citoyens et citoyennes de L'Assomption ont décidé de me faire confiance pour la Trente-huitième Législature. Depuis le 26 mars, je suis le député de l'ensemble des citoyens de L'Assomption. Je me suis engagé à être un député présent dans le comté, je vais donc travailler avec eux afin de mener à terme le plus grand nombre de projets possible. Il y a chez nous des organismes extraordinaires qui font beaucoup avec si peu, je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour supporter leur mission.

Comme porte-parole officiel en matière de services sociaux et d'assurance médicaments de l'opposition officielle, j'entends bien être à l'écoute de ce que fera le gouvernement mais aussi et surtout à l'écoute de ce que vit la population. Lors de la dernière campagne, le Parti libéral a pris de nombreux engagements concernant notamment le soutien aux plus vulnérables. Ces engagements, le premier ministre ne les a pas repris à son compte dans le discours inaugural. Il faut donc le regretter. Pour ma part, je serai attentif à la situation des centres jeunesse. Je serai attentif au sort que l'on réserve à ces enfants qui ont souvent eu moins de chance que les autres. Je serai également attentif aux personnes âgées et aux soins et à l'attention qu'elles reçoivent dans notre réseau des services sociaux. Dans les deux domaines que je vais plus particulièrement suivre, je serai attentif à l'action du gouvernement et je m'attarderai à trouver des solutions innovantes, responsables et respectueuses des Québécois.

Je suis donc ici, M. le Président, pour signaler mon engagement à l'égard de ceux qui m'ont prêté leur confiance avec l'objectif de donner prise au changement. Ma contribution sera égale, je le souhaite, à la grandeur des attentes actuelles, des attentes qui ne seront pas prises à la légère tant et aussi longtemps que je serai présent en cette Chambre. Je vous remercie.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député de L'Assomption. J'inviterais maintenant à prendre la parole le député de Verchères.

M. Stéphane Bergeron

M. Bergeron: Merci, M. le Président. Je suis à mon tour très heureux, fier de prendre la parole en cette Chambre en réponse au discours inaugural livré par le premier ministre la semaine dernière.

M. le Président, dans un premier temps, j'aimerais adresser mes plus sincères félicitations à l'ensemble des personnes qui ont été élues pour composer cette Trente-huitième Législature de l'Assemblée nationale. Je pense qu'il s'agit là d'un très grand privilège dont il faut mesurer l'ampleur. Je veux également saluer, vous me le permettrez, M. le Président, toutes celles et tous ceux qui, quelle que soit la formation politique, ont brigué les suffrages et n'ont pas eu, comme nous, ce grand privilège de représenter la population qu'ils ont sollicitée durant la campagne électorale. Je veux saluer leur courage, leur détermination et leur dire que nous tâcherons de faire aussi bien qu'ils auraient souhaité le faire eux-mêmes.

Je veux bien sûr, M. le Président, vous ne m'en voudrez pas, saluer et remercier les citoyennes et citoyens de la circonscription de Verchères qui, à deux reprises en l'espace de un an et demi, m'ont confié le mandat de venir les représenter ici, à l'Assemblée nationale, et la très grande majorité de la population de la circonscription de Verchères qui, au cours des 12 années précédentes, m'ont confié à quatre reprises le soin de les représenter à la Chambre des communes du Canada. Alors, c'est pour moi un très grand honneur que de siéger en cette Assemblée nationale pour continuer de représenter les citoyennes et les citoyens de la circonscription de Verchères mais pour travailler évidemment au mieux-être de l'ensemble de la population du Québec.

M. le Président, vous ne m'en voudrez pas non plus de saluer et de remercier toutes les personnes qui ont travaillé si fort pour que je puisse aujourd'hui représenter mes concitoyennes et concitoyens de la circonscription de Verchères.

M. le Président, le premier ministre, dans son discours inaugural, disait avoir compris le message que les Québécoises et Québécois lui avaient adressé le 26 mars dernier, message qui, pour l'essentiel, se résume à la chose suivante: il faut travailler ensemble pour le mieux-être de nos concitoyennes et concitoyens. Or, M. le Président, que contenait ce discours inaugural? Fort peu de choses provenant du programme même du Parti libéral et tout le reste provenant, de l'aveu même du chef de l'opposition, du buffet adéquiste. Rien ou si peu, M. le Président, n'ayant été emprunté au programme du Parti québécois.

n(17 h 20)n

Je ne sais pas comment je dois interpréter cette volonté de travailler ensemble de la part du premier ministre, mais il y a là, je dois dire, un oubli, une omission certainement coupable. Peut-être le premier ministre jugeait-il que le Parti québécois était devenu quantité négligeable, M. le Président, puis qu'il ne valait pas la peine de se préoccuper des propositions mises de l'avant par le Parti québécois. Je pense que c'est là un signal de grand mépris à l'égard des citoyennes et des citoyens qui, partout à travers le Québec, ont donné leur appui au Parti québécois, qui est à quelques points de pourcentage de ce qu'a obtenu l'ADQ et même le Parti libéral, M. le Président. Je pense que le programme mis de l'avant par le Parti québécois aurait mérité une plus grande attention de la part du gouvernement, sur des questions aussi importantes, par exemple, que l'éducation, sur des questions aussi importantes que le soutien aux soins à domicile, des questions aussi importantes que l'environnement, M. le Président. Alors, au lieu de cela, M. le Président, le gouvernement nous a livré un discours, un plan d'action famélique, un plan d'action qui se caractérisait essentiellement par son manque d'audace, son manque de vision, son manque d'envergure, M. le Président. Loin de mettre en oeuvre, comme je le disais, des mesures qu'il avait lui-même proposées aux Québécois et aux Québécoises, le gouvernement s'est contenté de mesures très tape-à-l'oeil proposées par l'ADQ. J'y reviendrai dans quelques instants, M. le Président.

Sur la question de l'environnement, j'entendais tout à l'heure le ministre du Travail nous dire que le premier ministre a mis le développement durable au centre de ses préoccupations. Nous siégeons effectivement dans la même Assemblée, mais nous ne vivons probablement pas sur la même planète, puisqu'à sa face même le discours inaugural prononcé par le premier ministre est on ne peut plus muet ou sinon, devrais-je dire, parcimonieux sur les questions environnementales. Et pourtant le programme du Parti libéral évoquait un certain nombre de propositions.

Je me permets d'en faire la lecture en cette Chambre: atteindre les cibles du Protocole de Kyoto, augmenter de 8 % l'achalandage des transports en commun, doubler le crédit d'impôt pour les véhicules hybrides, militer pour une bourse du carbone, préparer l'après-Kyoto, recycler, composter, récupérer, lutter contre le gaspillage d'eau, s'attaquer au suremballage, stopper le remblaiement des milieux humides, contrer les algues bleues, étendre les aires protégées au-delà de 8 % du territoire, décontaminer les sols, mettre en place du capital de risque vert, promouvoir le savoir-faire environnemental des Québécoises et Québécois.

Or, à quoi se résume le plan d'action du gouvernement? À huit petits points. La vision de ce gouvernement-là, c'est huit petits points qui constituent somme toute un ramassis de lieux communs, de voeux pieux, de mesures cosmétiques, de mesures déjà annoncées ou déjà mises en oeuvre, M. le Président. Je vais me permettre encore une fois d'en faire lecture: mise en oeuvre de la redevance sur les hydrocarbures ? j'y reviendrai dans quelques instants; dégel des frais de scolarité ? déjà annoncé puis qui institue, si je puis dire, le virage à droite; bannissement de la malbouffe dans les écoles ? mesure également annoncée, on a même déjà mis en place un plan d'action.

En quoi est-ce que c'est différent du précédent mandat? Le gouvernement a fait campagne en disant qu'il voulait être le gouvernement de la continuité. C'est le moins qu'on puisse dire. Baisse d'impôt ? encore une fois, illustration du virage à droite; multiplication des cliniques privées en santé ? là de même; introduction du bulletin chiffré ? comme si nous allions régler les problèmes du système de l'éducation par la simple introduction du bulletin chiffré, qui est déjà possible dans le cadre actuel, M. le Président, est-il nécessaire de le préciser? Alors, on pense qu'on va régler les problèmes du système d'éducation, qu'on va aider les élèves en difficulté, qu'on va aider à ce que nos élèves puissent évoluer dans des milieux de qualité, alors que les toits coulent, alors que les fenêtres ne sont pas étanches, que les fondations sont fissurées. On pense qu'on va régler le système d'éducation avec des bulletins chiffrés, M. le Président. C'est certainement une bonne nouvelle, mais ça ne va pas au bout de la démarche.

Collaboration avec les partenaires municipaux ? alors, on est heureux d'apprendre que le gouvernement, jusqu'ici, ne collaborait pas avec les partenaires municipaux; réglementation sur les armes semi-automatiques et à circulation restreinte ? là encore, mesure annoncée qui fait certainement l'unanimité.

Puis ça s'arrête là. C'est ça, le grand plan d'action annoncé par le gouvernement dans le cadre du discours inaugural. Alors, M. le Président, force est de constater que c'est on ne peut plus désolant comme spectacle. D'ailleurs, en priorisant les baisses d'impôt, M. le Président, le gouvernement prive donc le Québec de la marge de manoeuvre qui aurait été nécessaire pour mettre en oeuvre des mesures un tant soit peu significatives, ce qui a pour effet de le cantonner dans une attitude passive face aux défis considérables auxquels il est pourtant confronté.

Le discours libéral en matière d'environnement ne reflète pas l'importance du défi auquel nous sommes appelés à faire face. Le Québec, on le sait, d'après les chiffres mêmes du gouvernement, le Québec n'atteindra pas les cibles du Protocole de Kyoto. On se serait attendu, dans les circonstances, à ce que le gouvernement fasse preuve d'un peu plus d'audace en matière d'environnement. Or, son programme se limite à une seule chose, mettre en oeuvre la redevance sur les hydrocarbures, une autre promesse qui avait déjà été faite il y a de cela plusieurs mois puis qui n'avait simplement pas été mise en oeuvre encore. Rien sur l'atteinte des cibles du Protocole de Kyoto. Il y a lieu de croire que le premier ministre renonce tranquillement à l'atteinte de ces objectifs pour ne pas nuire à ses amis conservateurs à Ottawa.

Le premier ministre a parlé d'une bourse du carbone à Montréal. Est-ce que ce sera selon la formule Stephen Harper, c'est-à-dire une bourse canadienne, ou une bourse internationale qui serait plus rentable, tel que le prévoit d'ailleurs le Protocole de Kyoto, pour les entreprises québécoises?

Que compte faire le gouvernement pour inciter les Québécoises et Québécois à recycler, à composter, à récupérer, selon les termes mêmes de son programme électoral? Encore là, silence. Comment le gouvernement compte-t-il lutter contre le gaspillage d'eau? Comment le gouvernement compte-t-il s'attaquer au suremballage? Quel plan pour stopper le remblaiement des milieux humides? L'été arrive, M. le Président, quel est le plan du gouvernement pour lutter contre la prolifération des algues bleues? L'objectif d'étendre les aires protégées au-delà de 8 % du territoire est-il toujours un objectif que veut poursuivre le gouvernement? Et, si oui, comment compte-t-il le mettre en oeuvre?

Concernant la vente du mont Orford, le gouvernement a dû reculer, mais il maintient toujours en application la loi n° 23 qui prévoit la vente des installations récréotouristiques, qui prévoit la vente du territoire et qui fixe les paramètres à l'intérieur desquels la MRC doit composer. En fait, la MRC n'a pas davantage de marge de manoeuvre que l'été dernier, sinon qu'elle a plus de temps pour procéder à développer un projet qui va être rassembleur au niveau de la région. On lui avait donné six semaines l'été dernier, on lui en donne deux ans cette fois-ci. Peut-être le gouvernement espère-t-il qu'entre-temps sa situation aura changé puis qu'il aura retrouvé cette majorité qui lui permettrait de faire ce qu'il ne peut pas faire actuellement, M. le Président.

Le gouvernement ne nous dit pas comment il compte régler ces problèmes. Or, il y aurait eu fort à faire, il me semble, par exemple en matière de transport collectif, d'assainissement de la qualité de l'air, de réduction de la dépendance au pétrole, de protection des forêts, de développement du réseau des aires protégées. Le discours inaugural n'en souffle pas mot. C'est pour le moins désolant, M. le Président. J'ose espérer qu'on retrouvera dans le budget qui nous sera présenté incessamment, qu'on retrouvera dans le budget une vision qu'on n'a pas retrouvée dans le discours inaugural, qu'on retrouvera dans le budget de l'audace, ce qu'on ne retrouvait pas dans le discours inaugural. J'espère, M. le Président, qu'on retrouvera dans le budget un plan, un peu d'espoir pour l'avenir, ce qu'on ne retrouvait pas dans le discours inaugural, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci beaucoup, M. le député de Verchères. M. le député de Laval-des-Rapides.

M. Paquet: ...l'article 213, M. le Président, j'aimerais adresser une question au député de Verchères, s'il accepte.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Comme vous savez, en vertu de l'article 213, il faut que je demande au député de Verchères s'il accepte de répondre à une question, à une de vos questions. M. le député, allez...

M. Paquet: Merci beaucoup, M. le Président. J'ai écouté avec attention et intérêt le député de Verchères qui nous a dénoncé tout à l'heure l'idée de rehausser les frais de scolarité. Cette semaine, en entrevue, lundi midi, Mme Marois, candidate, elle s'est dit être ouverte, favorable à une hausse des frais de scolarité. J'aimerais donc, et ma question, M. le Président... J'aimerais que le député de Verchères me réponde à la question suivante: Quelle est sa position à lui, comparativement à ce qu'il a défendu pendant la campagne électorale, sur les droits de scolarité? Quelle est la position de son parti? Et est-ce qu'il a consulté la candidate pour savoir... Mme Marois...

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député de Verchères. Brièvement aussi, s'il vous plaît.

n(17 h 30)n

M. Bergeron: Alors, merci, M. le Président. On se retrouve dans une situation pour le moins inusitée. Alors que nous devons débattre du discours inaugural du gouvernement, le député de Laval-des-Rapides, si je ne m'abuse, m'interroge sur les options que nous avons proposées aux Québécois et aux Québécoises et sur lesquelles les Québécoises et Québécois ont porté leur jugement, alors c'est on ne peut plus intéressant. Je relève le défi, M. le Président, que me lance le député de Laval-des-Rapides en disant simplement que, dans le cadre d'une course à la direction d'une formation politique comme la nôtre, il est normal que des débats soient lancés. Et je salue l'arrivée en piste de Mme Marois, qui est une femme d'une grande expérience ? qui est une femme d'une grande expérience ? qui a occupé presque tous les postes de commande de l'État québécois, M. le Président...

Le Vice-Président (M. Chagnon): Je vous remercie. Je vous remercie pour votre réponse.

Est-ce que j'ai un autre orateur? Alors, Mme la députée de Saint-Jean, pour votre premier discours en Chambre, je vous cède la parole.

Mme Lucille Méthé

Mme Méthé: Merci, M. le Président. Vous me permettrez tout d'abord de remercier les électeurs du comté de Saint-Jean de l'appui non équivoque qu'ils m'ont accordé le 26 mars dernier, de remercier aussi chaleureusement les bénévoles qui ont travaillé sans relâche à ce que le message de l'ADQ soit entendu, un message de changement et de renouveau, un changement non seulement dans la pensée politique dans notre manière de gouverner l'État, mais aussi de pratiquer la politique sur le terrain, je veux dire ici notre volonté d'écouter avant tout ce que les gens veulent que nous fassions, une fois élus. Nous nous appelons en effet le parti de l'Action démocratique.

Je suis fière, M. le Président, d'être la députée de ce comté dont on dit qu'il est le comté baromètre des sentiments politiques du Québec, baromètre légèrement endommagé avec ce nouveau contexte d'un gouvernement minoritaire. Les électeurs du comté de Saint-Jean ont fait les choses différemment en élisant pour la première fois une femme, à la hauteur de 42 %. Je ferai, M. le Président, tout ce qui est en mon pouvoir pour mériter, pour de nombreuses années encore, la confiance des électeurs de ce comté extraordinaire.

Je m'en voudrais de ne pas remercier mes trois enfants, Éliane, Joëlle ? une fille ? et Étienne pour leur appui, encouragement et réconfort constants dans la poursuite de mes objectifs. Ils sont un point d'encrage important dans ma vie, particulièrement durant la période de turbulence d'une campagne électorale et d'un changement de carrière aussi important que celui de député.

Si le Québec a fait des bonds spectaculaires ces 40 dernières années, trop de retards inacceptables se sont accumulés, trop d'erreurs ont été commises et trop d'occasions ont été manquées. De nombreuses études de nos meilleurs spécialistes font état de ces retards, de ces erreurs et de ces occasions manquées. Je vous le dis, M. le Président, plusieurs Québécois se désintéressent du monde politique. Les décisions n'arrivent jamais assez vite, pour ne pas dire trop souvent trop tard ou même jamais.

Je suis proche des électeurs, et c'est ce que j'entends. C'est la raison pour laquelle, M. le Président, beaucoup de Québécois ont fait le choix du changement cette fois-ci. Nous devons changer le modèle de développement qui fut le nôtre depuis la Révolution tranquille des années soixante. Il n'y a pas pire prison qu'une prison intellectuelle. Une tâche immense nous attend, et les défis sont nombreux à ce moment-ci de l'histoire du Québec. Notre productivité est toujours à la traîne par rapport à nos voisins et concurrents, notre dette est anormalement et dangereusement élevée, notre niveau de vie, plus bas que nos voisins de l'Ontario et des États-Unis, un des plus bas en Amérique du Nord. On le dit et redit, nous sommes au 52e rang parmi tous les États et provinces d'Amérique du Nord. L'emploi croît moins rapidement au Québec que dans le reste du pays, la ponction fiscale imposée à tous les Québécois de tous les niveaux d'administration représente 32 % de leur richesse collective, et nous sommes les plus endettés. Notre population vieillit et est incapable de se renouveler naturellement. Le décrochage scolaire des élèves du secondaire est catastrophique. Et que dire du taux de suicide chez nos adolescents, qui sont censés être l'avenir du Québec? Et ce fléau ? je parle ici du suicide ? se propage chez nos aînés.

Manifestement, notre modèle de développement a échoué quelque part. Il faut toujours se dire que, quoi que nous fassions de bon, les problèmes sont toujours plus énormes que les petites solutions que nous puissions trouver au fil des ans. Il faut toujours être alerte et sur le qui-vive, et surtout il faut avoir le courage de changer et l'intelligence de trouver des voies nouvelles, de changer ce modèle social-démocrate qui nous a apporté de grands biens mais qui maintenant doit évoluer.

Je me plais ici, M. le Président, de citer l'économiste Marcel Boyer: «C'est donc une véritable révolution que représente pour le Québec la nouvelle social-démocratie concurrentielle par rapport à la social-démocratie traditionnelle, devenue au fil des ans tributaire d'une pensée et d'un discours politiques et d'un modèle social usés, vieillis et dépassés, essentiellement orientée vers les moyens plutôt que [vers] les objectifs, axée sur la préservation des droits acquis, la protection des rentes et des intérêts corporatistes, et la sauvegarde des vaches sacrées, figée et enfermée dans son passé, et endormie dans une langue de bois qui brime les initiatives innovantes.»

M. le Président, comme députée du comté de Saint-Jean, vous me permettrez de prendre à mon compte des dossiers locaux et régionaux qui traînent dans le décor depuis longtemps, et j'ai nommé l'autoroute 35, dont il faut souligner l'importance et l'urgence qu'elle soit terminée rapidement. Il y a le dossier des travaux d'agrandissement et de réaménagement à compléter à l'Hôpital du Haut-Richelieu. Des engagements ont été pris par mon prédécesseur, et je m'assurerai de leur réalisation. Je songe à la nécessité et l'urgence des logements sociaux pour divers groupes de notre population. J'appuie de toutes mes forces la réalisation du complexe jeunesse et d'un centre des congrès, sur lesquels j'aurai l'occasion de revenir et sur lesquels des intervenants locaux planchent depuis des années.

Dans une perspective de changement dans le transport collectif vers Montréal ? je fais allusion ici à la concrétisation possible d'un train léger sur le pont Champlain ? nous devrons envisager, à Saint-Jean, sérieusement la réalisation d'un train de banlieue afin de conserver l'efficacité et la performance de notre réseau de transport en commun tout en favorisant le développement de notre région.

Le comté dont je suis députée comprenant une grande partie de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, je ne puis oublier les problèmes et les objectifs de son développement. Je suivrai de près les programmes gouvernementaux dont la ville pourrait profiter avantageusement. Je pense en particulier à l'enfouissement des fils câblés dont son vieux quartier a grand besoin qu'ils fassent rapidement.

Comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de services gouvernementaux, je serai à l'affût de ce que fera le gouvernement. Le gouvernement devra d'ailleurs rapidement faire la preuve que les solutions qu'il a mises de l'avant sont les bonnes. Au-delà des bons mots, il va falloir qu'il montre que ses choix ont vraiment entraîné des résultats concrets qui ont facilité la vie des ministères et des relations des citoyens avec l'administration. Il va falloir aussi qu'il chiffre les économies éventuellement réalisées. Tout cela sera passionnant.

C'est vraiment un grand honneur aussi d'être la porte-parole d'une population auprès du gouvernement. Je tâcherai de remplir ma mission et de porter cette responsabilité avec transparence, avec vérité et avec passion. Je vous remercie.

n(17 h 40)n

Le Vice-Président (M. Chagnon): Je vous remercie beaucoup, Mme la députée de Saint-Jean. J'inviterais maintenant à prendre la parole le député de Chapleau et ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, et etc.

M. Benoît Pelletier

M. Pelletier (Chapleau): Merci. Merci, M. le Président. Mes premiers mots, M. le Président, seront pour vous féliciter pour votre nomination comme président de l'Assemblée nationale, et je dois vous dire que nous avons tous, nous avons tous, dans l'équipe des députés ministériels, la conviction que vous assumez cette fonction-là aujourd'hui parce que vous avez l'entière confiance de vos collègues et parce que vous avez également le respect de vos collègues. Et vous me permettrez aussi de remercier la population de la circonscription de Chapleau qui m'a accordé sa confiance pour une troisième fois dans le contexte d'élections générales et que j'ai le plaisir de servir depuis 1998.

Et je m'en voudrais aussi de passer sous silence l'excellent travail qui a été fait par tout mon comité d'organisation électorale, tous ces bénévoles, toutes ces personnes qui ont contribué au succès que nous avons connu dans la circonscription de Chapleau, nous, le Parti libéral du Québec, que nous avons connu donc à l'occasion de la dernière élection. Et j'aimerais donc remercier en particulier mon organisateur en chef, M. Benoît Hubert, mais, en le remerciant, lui, je me trouve en même temps à remercier tous ceux et celles qui se sont occupés du pointage, qui se sont occupés de l'agenda, qui se sont occupés finalement du porte-à-porte, enfin toutes ces tâches qui sont celles qui font partie évidemment du décor politique et qui font partie des activités normales d'une campagne électorale. Donc, merci beaucoup à tous ceux et celles qui ont contribué à mon succès électoral et merci, de façon plus générale, à la population de Chapleau.

M. le Président, nous avons donc entendu tout récemment, de la part du premier ministre du Québec, un discours inaugural qui a porté sur un certain nombre de valeurs, et je pense qu'il est important de mettre l'accent là-dessus puisqu'effectivement ce discours inaugural ne portait pas que sur des priorités bien concrètes, ne portait pas que sur un plan de match pour les mois à venir, mais il a également porté sur des valeurs. Les valeurs d'abord qui distinguent le Parti libéral du Québec de l'Action démocratique du Québec et du Parti québécois, dans un premier temps, et par la suite, dans le fond, les valeurs qui sont communes aux Québécois, les valeurs qui sont chères aux Québécois et qui font partie de notre identité. Et, oui, donc ce discours inaugural a en quelque sorte porté en bonne partie sur la question identitaire. Cela a été noté, tout à l'heure, par l'un des intervenants en cette Chambre.

Mais il faut savoir, M. le Président, que dans le fond cette question de l'identité du Québec, elle est extrêmement porteuse, elle est fondamentale et elle a des liens non seulement avec la culture ? et de ce côté-là les liens sont, vous me direz, plutôt évidents ? mais cette identité a également des liens avec l'économie, a également des liens avec tous les choix sociaux que nous faisons, nous, dans la société québécoise, a des liens dans le fond avec l'ensemble des aspects de notre vie en société. Je vais vous expliquer pourquoi.

Mais d'abord précisons ceci. D'abord, précisons que l'identité du Québec est fondée sur la langue, évidemment la langue française, langue commune au Québec, langue officielle au Québec également, sur la culture, la culture québécoise qui a été nourrie par maints apports au cours des ans, qui s'est fondée sur le substrat amérindien au départ et qui, par la suite, a été enrichie par les apports français, les apports britanniques, les apports américains et la contribution également de tous ces nouveaux arrivants qui, au fil des ans, sont venus en quelque sorte élaborer, avec tous les autres Québécois, ce projet d'une société québécoise qui, de nos jours, se définit comme étant ouverte et inclusive.

Donc, cette identité, elle porte sur un certain nombre de caractéristiques, et c'est ce qui distingue fondamentalement le gouvernement du Québec de tout autre gouvernement en Amérique du Nord, M. le Président. C'est ce qui distingue fondamentalement le gouvernement du Québec du gouvernement de la Saskatchewan ou du gouvernement de la Colombie-Britannique ou finalement quelque gouvernement que ce soit d'un État américain. Le gouvernement du Québec est le gouvernement qui a, sur ses épaules, le sort de la francophonie en Amérique de façon presque exclusive. En disant cela, évidemment je ne veux surtout pas sous-estimer l'importance de la francophonie canadienne qui vit et qui habite les autres provinces du Canada et les territoires également. Mais cette francophonie canadienne, pour importante qu'elle soit, n'a cependant pas un accès direct aux leviers gouvernementaux comme c'est le cas pour les francophones du Québec et ne représente pas non plus une majorité sur un territoire bien précis, comme c'est le cas pour les francophones du Québec bien entendu. Et donc ça veut dire que le gouvernement du Québec et l'Assemblée nationale du Québec ont le devoir de perpétuer la présence française en Amérique à même les leviers gouvernementaux et les leviers législatifs qui sont finalement à leur disposition. C'est ça qui fait en sorte que l'identité du Québec est si importante.

Et j'ajouterais même, M. le Président ? et j'en ai dit un mot tout à l'heure ? que l'identité du Québec est le moteur de l'affirmation du Québec sur tous les plans, que ce soit au plan social ou que ce soit au plan économique. Parce que, M. le Président, nous avons besoin d'une économie forte pour assurer notre poids politique comme collectivité. Et nous avons besoin d'une économie forte pour faire en sorte que les Québécois puissent s'affirmer et s'affirmer pleinement dans l'espace canadien. L'économie est intimement liée à la force avec laquelle, comme société, nous allons pouvoir nous affirmer au Canada et ailleurs dans le monde et la force avec laquelle finalement nous allons pouvoir relever les défis que nous posent, que nous présentent la mondialisation et la modernité avancée.

Et en même temps, M. le Président, notre identité est au coeur de nos choix sociaux. Pourquoi? Tout simplement parce que, si nous faisons les choix sociaux que nous faisons, qui sont évidemment des choix sociaux en vertu desquels nous nous sommes dotés de programmes sociaux fort généreux, c'est parce que nous voulons assurer la solidarité sociale au Québec, et, si nous voulons assurer la solidarité sociale au Québec, c'est parce que nous voulons assurer la cohésion sociale au Québec, et, si nous voulons assurer la cohésion sociale au Québec, M. le Président, c'est parce que nous voulons maintenir, préserver et en quelque sorte renforcer notre identité. En d'autres termes, l'identité est la valeur porteuse non seulement en ce qui concerne les questions culturelles et les questions linguistiques, mais également en ce qui concerne les questions économiques et les questions sociales, la valeur porteuse de la société québécoise et la valeur porteuse de l'action du gouvernement du Québec.

Puisque je parle d'économie, M. le Président, vous aurez sans doute noté que, dans ce discours inaugural, le premier ministre a amplement et abondamment insisté sur l'importance que nous assurions le progrès économique du Québec et qu'en quelque sorte nous assurions le développement économique et la prospérité économique du Québec. Et ça, c'est une constante de la part du Parti libéral du Québec: nous croyons qu'il est important que le Québec se développe économiquement parlant. Nous croyons qu'il est important que le Québec prospère. Nous n'avons pas peur, nous, M. le Président, de parler de prospérité. Nous n'avons pas peur, nous, de parler de l'importance que les Québécois aient davantage de ressources financières à leur disposition. Nous n'avons pas peur de parler de l'importance d'assainir les finances publiques.

Nous n'avons pas peur de cela, M. le Président, parce que nous savons que c'est drôlement important, mais, bien que nous insistions sur le développement économique du Québec, nous avons quand même une conscience sociale. Nous avons quand même une préoccupation par rapport à ce que nous appelons, dans la société québécoise, la justice sociale. Et je dirais que c'est la caractéristique sans doute la plus intéressante du Parti libéral du Québec, c'est cette recherche d'équilibre, c'est cette recherche de conciliation entre, d'une part, la prospérité économique et, d'autre part, la justice sociale. Et l'un ne va pas sans l'autre, M. le Président. On aurait tort de vouloir cataloguer les Québécois entre des lucides ou des solidaires. On ne peut pas n'avoir qu'une des dimensions finalement qui sont essentielles pour le développement du Québec, il faut avoir les deux en même temps. Il faut être à la fois lucide et solidaire. Il faut être à la fois préoccupé par la prospérité économique du Québec et par la justice sociale tout en étant conscient, M. le Président, qu'on ne peut pas distribuer de la richesse et on ne peut pas partager de la richesse si nous n'en produisons pas. Donc, le premier acte qui doit être posé, ça doit aller dans le sens de la production de la richesse et de s'assurer évidemment qu'il n'y ait pas qu'une poignée d'individus qui en profitent, ce qui nous amène évidemment au deuxième acte, c'est-à-dire distribuer le plus équitablement possible la richesse et nous doter de programmes sociaux qui finalement sont le reflet de ce que nous sommes et, comme on le sait, nous sont chers.

n(17 h 50)n

Alors, ces deux composantes de la philosophie libérale, d'un côté, développement économique, de l'autre, justice sociale, nous les avons trouvées dans le discours inaugural. Mais en plus, nous avons retrouvé, en toile de fond, tout le concept du développement durable. Le développement durable qui est un créneau du Parti libéral du Québec, un créneau fort important, et qui s'applique bien entendu en matière d'environnement, ça va sans dire, mais qui ne s'applique pas qu'en matière d'environnement. Le développement durable, dans le fond, c'est un type de développement qui s'applique à tous les aspects de la vie en société, que ce soit en ce qui concerne les aspects économiques, ou que ce soit les aspects sociaux. Mais donc, ce développement durable, nous en faisons maintenant un leitmotiv, nous en faisons maintenant un motto puisque c'est un terme qui, à notre avis, est extrêmement signifiant et c'est un thème qui, en même temps, nous permet d'assurer à long terme, d'assurer à long terme, pas seulement qu'à court terme, mais d'assurer à long terme le progrès social et économique du Québec.

Nous ne pouvons parler d'identité du Québec, M. le Président, sans bien entendu parler des citoyens du Québec, puisque les citoyens du Québec sont au coeur de cette société que nous, comme parlementaires, quelle que soit notre formation politique, cherchons à servir du mieux que nous le pouvons. Et lorsque je parle des citoyens du Québec, M. le Président, il y a deux catégories de citoyens auxquels je pense particulièrement et à l'égard desquels justement il y a eu des choses qui ont été dites dans le discours inaugural. La première catégorie de citoyens auxquels je pense, ce sont les aînés, les aînés qui, bien entendu, sont de plus en plus nombreux dans la société québécoise, tout le monde souligne le vieillissement de la population, mais ce sont des aînés qui veulent demeurer actifs, ce sont des aînés qui sont, pour plusieurs d'entre eux, en très bonne santé, qui ont le goût de continuer à oeuvrer pour leur société, qui ont le goût de continuer à faire des choses, et le gouvernement s'est engagé justement à les accompagner dans cette démarche et faire en sorte que les aînés qui sont autonomes puissent jouir pleinement de la vie et continuer à être utiles pour la société, et que les aînés qui sont non autonomes, eux, puissent bénéficier de services accrus et puissent bénéficier d'une meilleure aide de la part du gouvernement. Donc, un engagement important en faveur des aînés au Québec que j'ai retrouvé dans le discours inaugural.

Et l'autre catégorie de citoyens également à laquelle je pense, c'est ceux et celles, hommes et femmes, qui ont des responsabilités familiales. Et bien entendu, le thème de la famille est un thème, comme on le sait, extrêmement important au Québec, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que c'est par la famille que nous pouvons assurer le développement du Québec et bien entendu que nous pouvons assurer le rajeunissement du Québec. Donc, tout cela passe par la famille et cela fait en sorte que l'État doit se doter, l'État québécois doit se doter de politiques familiales qui sont innovatrices et qui sont bien adaptées aux besoins des parents. Et vous aurez sans doute remarqué, M. le Président, que, dans le discours inaugural, le premier ministre du Québec a bien dit qu'il entendait faire en sorte que nous puissions offrir des choix aux parents. Le mot clé pour les années qui s'en viennent, c'est le mot «choix». Nous voulons offrir des choix aux parents, nous voulons offrir des choix aux citoyens afin qu'ils puissent donc développer leur vie, développer la vie de leurs enfants selon ce qu'ils jugent être important eux-mêmes, en fonction de leurs propres valeurs, et en même temps afin qu'ils se sentent davantage libres, et je dirais même davantage autonomes.

Et cela me permet de conclure avec ce concept de l'autonomie, ce concept de l'autonomie politique, qui est très, très loin, M. le Président, d'être en quelque sorte le monopole exclusif de l'ADQ.

Depuis des années, les formations politiques au Québec, si je puis dire, plaident en faveur d'une autonomie accrue pour le Québec, pour l'ensemble des Québécois. Depuis des années, cela se fait. C'était le cas sous Maurice Duplessis, c'était le cas sous Jean Lesage, c'était le cas sous Daniel Johnson le père, c'était le cas sous Robert Bourassa, ça a été le cas, en fin de compte, sous plusieurs premiers ministres du Québec. On a vu ce concept de l'autonomie être revendiqué par un grand nombre de leaders politiques et dans le fond par un grand nombre de formations politiques.

Et il y a des gens qui, eux, de façon tout à fait légitime, je dois le dire, souhaitent que le Québec ait une autonomie pleine et entière qui en quelque sorte donnerait lieu à la création d'un nouveau pays au nord de l'Amérique. Ces gens-là, ce sont les souverainistes ou les indépendantistes.

Je ne partage pas leur option politique, mais je respecte néanmoins leur choix. Tout le monde est cependant convaincu que c'est un choix qui s'accompagnerait d'un certain nombre de perturbations, comme le disait Mme Marois elle-même il y a quelques mois à peine, dans cette Assemblée et sur la place publique. Mais à tout événement je respecte leur choix.

Il y a des gens qui, eux, souhaitent une autonomie accrue pour le Québec à l'intérieur du Canada. Ce sont des gens qui ont une conviction fédéraliste mais qui en même temps sont de fiers Québécois. Ces gens-là, M. le Président, c'est nous.

Entre les souverainistes et les fédéralistes qui veulent promouvoir dans le fond les intérêts du Québec à l'intérieur du Canada et renforcer le Québec à l'intérieur du Canada, il n'y a rien, M. le Président, c'est le néant, c'est le vide absolu. C'est le slogan creux. Et ça, c'est évidemment la caractéristique de ceux et celles qui forment aujourd'hui l'opposition officielle.

Et ça, il va falloir que la population le sache parce que dans le fond, cette autonomie dont ils parlent, ils ne l'ont jamais qualifiée. Ils n'ont jamais dit que c'était une autonomie qui mènerait le Québec à l'indépendance, ils ne l'ont jamais dit clairement. Ils n'ont jamais dit non plus que c'était une autonomie qui devait s'inscrire dans le contexte fédératif canadien. Ils ne l'ont jamais qualifié, leur concept d'autonomisme. Mais, puisqu'ils ne l'ont pas qualifié, M. le Président, puisqu'il n'y a donc aucun qualificatif, aucune qualification de ce concept de l'autonomisme, vous me permettrez de vous dire qu'il s'agit, à ce moment-là, d'une coquille vide dans laquelle chacun peut y mettre ce qu'il veut bien y mettre et dans laquelle finalement chacun voit ce qu'il veut bien y voir.

Et je pense que, dans le fond, c'est dommage parce qu'on se rend compte que la position constitutionnelle de l'ADQ repose sur ni plus ni moins qu'une ambiguïté fondamentale, et cette ambiguïté fondamentale là, M. le Président, ne rend pas justice à l'intelligence des Québécois et des Québécoises et ne rend pas non plus justice à notre histoire, M. le Président. Parce que de tout temps dans notre histoire, nous avons eu des leaders politiques qui se sont tenus debout pour exprimer des revendications fermes pour renforcer de façon honnête, de façon sincère ? à leur façon, bien entendu ? les intérêts du Québec, mais toujours avec un objectif précis qui était déclaré à la population.

Le fait qu'il y ait aujourd'hui ? et je termine avec ça, M. le Président ? un chef de l'opposition officielle qui ne définit même pas quels sont ses objectifs, c'est quelque chose d'extrêmement inquiétant, et je suis persuadé, M. le Président, que les Québécois ne sont pas et ne seront pas dupes de cette tentative finalement de profiter d'une ambiguïté pour emmener les Québécois là où ils ne veulent pas aller. Merci.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député de Chapleau.

Ajournement

Compte tenu de l'heure, je vais ajourner les travaux à demain matin, 10 heures.

(Fin de la séance à 18 heures)