(Treize
heures quarante-cinq minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, bon mardi à tous et toutes. Vous pouvez
prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et
nous allons débuter nos travaux avec la rubrique des déclarations de députés, et, sans plus tarder, je vais céder la
parole à Mme la députée de Richmond.
Souligner le 75e anniversaire de L'Ordre des Filles
d'Isabelle, Saint-Aimé, Cercle # 642
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi tout d'abord de saluer deux femmes
qui me sont chères, Annic et Maude-Félixe, qui sont ici en visite, aujourd'hui,
à l'Assemblée nationale.
Mais,
sinon, sur la rubrique de déclarations
de députés pour aujourd'hui, parce que le 3 mai sera un jour de fête pour plusieurs
femmes, leurs familles et l'ensemble de la communauté asbestrienne, j'invite aujourd'hui
tous mes collègues de l'Assemblée nationale à se joindre à moi pour souligner le 75e anniversaire des Filles
d'Isabelle d'Asbestos, cercle Saint-Aimé.
Surtout
connues pour leurs oeuvres caritatives, n'est-ce pas, les Filles d'Isabelle
constituent un maillon important de
notre filet de sécurité sociale dans les communautés québécoises
et elles constituent 20 000 des 50 000 Filles d'Isabelle reconnues à travers le Canada
et les États-Unis. Asbestos, le cercle Saint-Aimé, compte
236 membres, qui s'impliquent, entre autres, à concevoir les
paniers de Noël, mais également dans diverses activités tout au long de
l'année.
Le
3 mai, ça sera donc unité, amitié et charité qu'elles célébreront leur
anniversaire, notamment en soulignant le dévouement de 14 de leurs membres qui comptent entre 25 et
60 ans de don de soi à la communauté.
Alors, à toutes ces
dames, je voulais tout simplement dire aujourd'hui un merci tout particulier
pour leur générosité, leur développement et leur grande implication au sein de
notre communauté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Merci beaucoup, Mme la
députée de Richmond.
Maintenant, je me tourne vers M. le député de Matane-Matapédia
pour sa déclaration du jour.
Souligner la mise en service du nouveau navire desservant
la traverse Matane—Baie-Comeau—Godbout,
le NM F.-A.-Gauthier
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Mme la Présidente, le 18 avril dernier, le nouveau traversier Félix-Adrien-Gauthier
est arrivé à Matane. Dans quelques
semaines, ce navire remplacera le Camille-Marcoux pour la desserte Matane—Baie-Comeau—Godbout. Le
nom du nouveau traversier rend ainsi hommage à Félix-Adrien Gauthier,
commerçant, entrepreneur et maire de Matane de 1960 à 1963. Il fonda la compagnie de navigation Traverse
Matane-Godbout ltée en 1959 et fut l'initiateur et le promoteur de ce
projet vital pour les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la
Côte-Nord.
Dès
mon premier mandat, en 2007, j'ai multiplié les représentations auprès du
gouvernement du Québec afin de faire
valoir la nécessité pour nos régions de disposer d'un navire qui répond aux
critères modernes de performance et de confort.
Le service de traversier entre les deux rives est au centre d'une importante
activité économique : il est essentiel sur le plan touristique et
pour la mobilité de la main-d'oeuvre.
Je
suis très heureux que le tout nouveau navire soit maintenant rendu à
destination. Sa mise en service est une excellente nouvelle pour nos
régions, et j'invite l'ensemble des parlementaires à l'utiliser dès cet été.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Merci de cette belle
invitation, M. le député. Et maintenant
je cède la parole à M. le
député de Maskinongé.
Souligner la Journée nationale des préposés
aux bénéficiaires du Québec
M. Marc H. Plante
M.
Plante : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, aujourd'hui, Mme la
Présidente, j'aimerais souligner la
Journée des préposés aux bénéficiaires et les saluer, aujourd'hui aussi, dans
nos tribunes.
Il
est important de remercier les milliers de préposés aux bénéficiaires qui se
dévouent au quotidien pour donner des
services de qualité. Notons que le réseau de la santé compte près de 40 000 préposés aux bénéficiaires. Le
préposé est une personne qui est la plus
près du patient et qui détecte le moindre changement dans son comportement ou
sa détérioration physique. L'écoute est primordiale. Ils sont à la fois des
psychologues et des motivateurs.
Les
préposés aux bénéficiaires font partie de l'équipe de soins et sont au coeur de
la dispensation de services à la population.
Malgré le fait que leur travail est absolument essentiel, il est parfois trop
souvent dans l'ombre. Les préposés mettent
tous leurs efforts à assurer des services de qualité auprès de la population.
Ces femmes et ces hommes représentent l'exemple
parfait de gens indispensables sur lesquels on peut compter pour assurer la
santé et la sécurité des bénéficiaires résidant
dans les différents établissements de santé. Les préposés aux bénéficiaires
sont souvent le premier contact et le contact le plus fréquent pour
l'usager. C'est par eux que passe la dispensation de soins. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Maskinongé.
Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Mirabel.
Souligner la Journée internationale de commémoration
des travailleurs morts ou blessés au travail
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, Mme la Présidente. Environ 164 personnes sont
décédées dans leurs milieux de travail l'année
dernière. Ce sont 164 familles qui ont dû faire le deuil d'une personne
chère à leurs yeux, mais ce sont surtout 164 familles qui ont dû se
retrousser les manches, se relever la tête et regarder droit vers l'avenir.
La
perte d'un être cher est une épreuve plus que difficile à vivre, mais encore
plus difficile à mes yeux est de tenter de se relever suite à un malheur aussi grand. Et l'exemple probant qui
me vient en tête est celui d'une bonne amie qui a su voir dans le décès de son mari une cause pour
laquelle se battre, un cheval de bataille et même la motivation de passer
par-dessus ce drame. En s'impliquant pour
prévenir de nouveaux accidents, mon amie Kim Labrecque devient un modèle
de ténacité et d'altruisme. En ayant toutes
les raisons de perdre espoir, celle-ci va au-delà de sa propre affliction dans
le but d'aider à ce que cela n'arrive
plus. Cet exemple est là pour nous tous, et nous nous devons de le suivre.
Merci, Mme la Présidente.
• (13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée. Et, pour la
prochaine déclaration, je cède la parole à M. le député de Chomedey.
Féliciter M. Vincent Rémillard, récipiendaire de la Médaille
du Lieutenant-gouverneur pour les aînés
M. Guy Ouellette
M.
Ouellette : Merci, Mme la Présidente. Le 18 avril
dernier, un citoyen exceptionnel de Chomedey, M. Vincent Rémillard,
a reçu la médaille des aînés du lieutenant-gouverneur du Québec. M. Rémillard
est un citoyen exemplaire de 90 ans qui
s'est démarqué tout au courant de sa vie. Ses réussites professionnelles ont
fait de lui un membre important de la
communauté des affaires et lui auront permis de siéger sur plusieurs conseils
d'administration, en plus d'être
nommé Homme du mois dans la Revue Commerce en 1973. Il a aussi développé
une expertise spécifique dans le domaine
judiciaire, étant membre du conseil d'administration du comité des activités
rémunérées des détenus du centre de
détention de Montréal pendant plus de 20 ans, membre du comité de
sélection des juges et siégeant aussi au conseil d'administration de la
Place des aînés.
En
plus d'une carrière tout aussi remplie que fructueuse, M. Rémillard est
père de quatre enfants, grand-père de neuf et arrière-grand-père de 12.
Il a fondé cette merveilleuse famille avec son épouse et grande partenaire de
vie, Mme Marcie Rémillard. Ce fut un
honneur pour le député de Chomedey de participer à cette reconnaissance
pleinement méritée, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Chomedey. Toujours à la
rubrique des déclarations de députés, je cède maintenant la parole à M.
le député de Mercier.
Souligner les 30 ans de l'organisme d'entraide
La Maison des amis du Plateau Mont-Royal inc.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Merci, Mme la Présidente. Je veux souhaiter longue vie à La Maison des amis du
Plateau Mont-Royal, qui fête son
30e anniversaire, et rendre hommage à son équipe dévouée. Les personnes...
En fait, cet organisme offre aux
Montréalais, qui sont de plus en plus aux prises avec les difficultés
de l'exclusion sociale, des services, une aide et un réconfort qui sont souvent salvateurs après une
nuit passée dans le froid de la rue ou l'insécurité d'un toit ou d'une vie
précaire. La Maison des amis, c'est des repas six jours sur sept, c'est une
friperie, c'est bien des services, souvent personnalisés, offerts toujours dans
la dignité pour donner confiance et des forces pour se remettre sur rail.
Mais
malheureusement l'austérité frappe le monde ordinaire pour
épargner les privilèges accordés à ceux qui ont déjà tout. Donc, plus de
2 millions de dollars ont été encore coupés dans le programme PAAS Action,
ce qui plonge La Maison des amis dans
l'incertitude. Qu'arrivera-t-il aux 26 employés et participants du programme
en situation de handicap
physique ou intellectuel? C'est là une question qu'on peut se poser. Pour nous, l'investissement dans l'intégration, c'est un retour à la dignité pour notre population.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, M. le député de Mercier. Et je me tourne maintenant vers M. le député de
Marguerite-Bourgeoys pour sa déclaration du jour.
Souligner
la Semaine de sensibilisation
à la sécurité ferroviaire
M.
Robert Poëti
M. Poëti : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais aujourd'hui porter l'attention de cette Chambre à
la tenue de la 13e semaine de la
sécurité ferroviaire. Cette semaine thématique pancanadienne se déroule, cette
année, du 27 avril au 3 mai.
Elle est menée par Opération Gareautrain, un organisme national sans but
lucratif issu d'un large partenariat et voué à la prévention et à la
sécurité ferroviaire.
Cet événement
vise à sensibiliser la population aux dangers de circuler sur les propriétés
ferroviaires. Ces dangers sont réels
et doivent être pris très au sérieux en tout temps. En effet, chaque année au
Canada, quelque 300 collisions ou incidents
sont répertoriés aux passages à niveau et le long des voies ferrées. La grande
majorité de ces incidents peuvent être évités. La tenue de la semaine de
la sécurité ferroviaire est donc une belle occasion de rappeler à toutes et à
tous l'importance de faire preuve de la plus grande prudence aux abords des
voies ferrées. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys. Et maintenant je cède la parole à M. le député de
Granby.
Féliciter
M. Serge Tremblay, lauréat du concours
Gens de coeur Radio-Canada Manuvie
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Je suis très fier aujourd'hui de rendre hommage à un
Granbyen dont la compassion, l'action et la détermination ont été reconnues à
l'issue de la cinquième édition du concours Gens de coeur Radio-Canada
Manuvie.
En 2001, M.
Serge Tremblay a eu l'idée de génie de mettre au défi ses amis de se raser la
tête afin de soutenir les enfants
atteints de cancer. Il m'a convaincu même trois fois, dont la dernière fois en
2011. Et, la première fois, il a amassé
11 000 $. Depuis, son idée a fait boule de neige et a permis
d'amasser 37 millions de dollars et ainsi permettre à LEUCAN
d'offrir des services aux familles d'enfants malades.
Comme si ce
n'était pas suffisant, M. Tremblay a poursuivi son engagement en créant le Défi
Ski 12 h LEUCAN en 2006 puis
l'activité Courir pour LEUCAN en 2012, deux autres grands succès. Pas étonnant
que M. Tremblay ait été choisi
bénévole de l'année au Québec. Serge, cette reconnaissance, tu la mérites
tellement. Tu incarnes l'altruisme, et je suis heureux de pouvoir le souligner devant cette tribune. Je te dis
merci au nom de tous les Granbyens et des Québécois. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Granby. Et,
pour sa déclaration du jour, je cède la parole à M. le député de Fabre.
Souligner
le 40e anniversaire de la Ligue
de balle-molle de Sainte-Dorothée
M.
Gilles Ouimet
M.
Ouimet
(Fabre) : Mme la Présidente, j'aimerais souligner aujourd'hui
la 40e saison de la Ligue de balle-molle de Sainte-Dorothée, qui débutera dans quelques semaines, si le président
peut... — si le président! — si le printemps peut finalement se manifester. Il convient de noter le
travail exceptionnel des membres du conseil d'administration et de son président, M. Guy Lajeunesse, qui ont fait preuve
d'imagination et de détermination dans le but de mieux faire connaître et
aimer ce sport.
Les résidents
du quartier Sainte-Dorothée sont devenus des supporteurs assidus,
particulièrement lors des tournois de fin de semaine. Au fil du temps,
les responsables de cette organisation ont su rallier et fidéliser un grand
nombre d'entreprises locales, autant comme commanditaires que pour jouer au sein de leurs cinq
ligues. Permettez-moi de mentionner quelques-unes de ces équipes championnes :
l'équipe des Cubs, l'équipe du Metro Denigil, le Bar Chez Hervé,
l'équipe Bois Foyer RN et finalement l'équipe Intersport. Je souhaite à tous
les joueurs et joueuses une excellente 40e saison en 2015.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Fabre. Et
maintenant je cède la parole à M. le député de Jonquière pour sa déclaration.
Souligner l'engagement des bénévoles ayant siégé
au conseil d'administration du Centre de santé
et de services sociaux de Jonquière
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, merci, Mme la Présidente. Je trouve important
de souligner l'apport de personnes de qualité qui ont siégé, et ce, de façon bénévole, au sein du conseil
d'administration du CSSS de Jonquière. Nous avions réussi, comme
territoire, à établir des partenariats qui faisaient l'envie de bien des
secteurs grâce à l'implication de coeur et l'expertise de personnes dévouées à
la prévention, aux soins et aux services sociaux pour Jonquière. Nous avions
une représentation de qualité par les
personnes qui siégeaient autour de la table tout en tenant compte des milieux
ruraux. Avec la loi n° 10, nous avons malheureusement assisté au
démantèlement, sans véritable consultation, de cette instance nous appartenant
et qui permettait de tenir compte des besoins de la population.
Je ne peux passer
sous silence également l'implication de l'ensemble des personnes, en plus des
membres du conseil d'administration, les
cadres, les gestionnaires, les employés, d'autres bénévoles, qui ont réussi à
faire en sorte que le CSSS de
Jonquière se démarque et se développe jusqu'à obtenir son agrément dans les
dernières années. Je dis merci à toutes ces personnes pour leur
générosité, leur implication, leur expertise et leur croyance en ce réseau, qui
était un modèle pour nous tous. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Jonquière.
Alors, ceci met fin à
la rubrique des déclarations de députés, et je vais suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
13 h 58)
(Reprise à 14 h 13)
Le
Président : Chers
collègues, nous allons nous recueillir quelques instants, en ayant certainement une pensée pour l'ancien
président du Sénat qui a été accueilli ici, à l'Assemblée nationale, il y a un
mois et demi, Pierre Claude Nolin, qui
est décédé vendredi dernier. C'était un type qui était aimé par tous ceux qui
l'ont connu. Il était une personne qui était non partisane, certainement un des présidents qui aura marqué, même s'il ne
l'a pas été longtemps, le Sénat canadien. Et, bien, on pourra
avoir une pensée pour sa famille, ses amis et tous ceux qui l'ont connu et qui
l'ont apprécié... sauf peut-être les saumons de la rivière Bonaventure.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
Réponses à une pétition
et à des questions
inscrites au feuilleton
M.
Fournier : M. le Président, il me fait plaisir de déposer la
réponse du gouvernement à la pétition présentée
par la députée de Montarville le 18 mars 2015 de même que les réponses aux
questions inscrites au feuilleton le
14 avril 2015 par le député de Groulx et adressées au ministre délégué aux
Transports et à l'Implantation de la stratégie maritime.
Réponse à la lettre du
député des Chutes-de-la-Chaudière
concernant les consultations publiques débutant
après les affaires courantes
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. Pour ma part, je dépose la copie de la
lettre que j'ai fait parvenir à M. le député
de Chutes-de-la-Chaudière en réponse à la lettre qu'il m'avait adressée le
14 avril dernier et dans laquelle il me faisait part de ses préoccupations
à l'égard des consultations publiques débutant après les affaires courantes.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À
la rubrique Dépôt de pétitions, j'ai une demande de M. le député de Vanier-Les Rivières
pour une présentation d'une pétition
qui est non conforme. Est-ce que j'ai un consentement? Consentement. M. le
député, nous vous écoutons.
Pourvoir au remplacement de
trois médecins
à la Clinique médicale de Neufchâtel
M.
Huot : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 515 pétitionnaires.
Désignation : regroupement des patients de la Clinique
médicale de Neufchâtel.
«Considérant
que le départ à la retraite de trois des cinq médecins formant l'équipe
médicale de la clinique médicale de Neufchâtel pourrait favoriser la
fermeture de cette clinique d'ici quelques mois;
«Considérant
que les conséquences pourraient être désastreuses pour les gens de la
circonscription de Vanier-Les Rivières;
«Considérant que ces
patients vont s'ajouter au grand nombre de ceux qui n'ont pas de médecin de
famille;
«Considérant que les
urgences des hôpitaux déjà engorgées devront assumer un surcroît de clientèle;
«Considérant que les
cliniques sans rendez-vous, déjà surchargées, seront mises à contribution;
«Considérant
que beaucoup de patients n'auront
d'autre solution que de se tourner vers les cliniques privées; [et]
«Considérant que nous
ne pouvons accepter que la population se retrouve sans ressource médicale;
«L'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Pour ces raisons, nous, soussignés, demandons au gouvernement du Québec de pourvoir au remplacement de ces trois
médecins afin d'assurer la poursuite des soins à la population de la circonscription
de Vanier-Les Rivières.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a
pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question
de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes donc rendus à la période de
questions et de réponses orales. Et
je cède la parole à M. le chef de
l'opposition officielle.
Sécurité du transport ferroviaire à Lac-Mégantic
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M. le Président. Le journal La Tribune et Radio-Canada publiaient récemment des photos qui démontrent le piètre état du
chemin de fer qui se trouve à quelques kilomètres du centre-ville de
Lac-Mégantic, à proximité, notamment, d'une
école et d'un CPE. La pente de la voie ferrée est tellement prononcée que les
locomotives peinent à monter et
rongent les rails, M. le Président. Les photos publiées sont sans équivoque sur
l'état inacceptable des rails sur lesquelles les trains contenant du
pétrole brut, du gaz propane, de l'acide sulfurique circulent tous les jours. Même le chef de pompiers de Lac-Mégantic disait
justement que sa principale crainte était que les wagons contenant ces matières dangereuses puissent faire à nouveau des
dégâts, M. le Président. Les photos prises par un citoyen inquiet ont alerté le conseil municipal. On a fait suivre au
gouvernement fédéral et, depuis ce temps-là, on n'a pas de réelles nouvelles
de cette situation, M. le Président. Comment en être rendu là, à Lac-Mégantic,
dans la situation qu'on connaît?
Je
sais que le premier ministre avait promis en campagne électorale de s'asseoir
rapidement avec le fédéral pour fixer les échéanciers. Vu la situation
particulière qui a été vécue, vu l'état d'insécurité qui demeure à
Lac-Mégantic, est-ce que le premier ministre
va intervenir pour qu'on traite ce dossier avec tout le sérieux et tout le
professionnalisme qu'on doit s'attendre en matière de sécurité, en
tenant compte, en plus, de la situation particulière de Lac-Mégantic?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je remercie mon collègue pour sa question. On sait à
quel point ce désastre a ému tous les
Québécois et les Québécoises. L'ensemble des partis politiques, d'ailleurs, ont
participé non seulement à l'émotion, mais
l'action qui a suivi pour rallier l'ensemble du Québec à la relance de
Mégantic, qui, je dois dire, est en bonne voie. On voit que les choses nouvelles commencent à apparaître dans le nouveau
centre-ville de la ville, l'esprit revient, sans jamais pouvoir
cicatriser ce drame, mais dans une disposition qui est plus tournée vers
l'avenir.
Sur
le plan de la sécurité du transport ferroviaire, on a déjà, nous, à Transports
Québec, posé des gestes. C'est clair que beaucoup de juridiction est au niveau du
gouvernement fédéral. Pour répondre à la question de mon collègue : Oui,
bien sûr, nous allons continuer à faire des représentations au niveau des
autorités fédérales pour que ce programme de réparations soit mis en place avec des échéanciers et qu'on
donne toute la priorité qu'elle mérite à la question de la sécurité, M. le...
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Ce qu'on veut, au nom des gens de Lac-Mégantic, c'est de savoir, dans ce cas
précis, face à une situation qui est
dénoncée... C'est les citoyens eux-mêmes qui vérifient l'état, qui est
lamentable, là. Il suffit de voir les photos pour constater que ça n'a aucun sens. Ce
qu'on constate, c'est qu'ils n'ont pas de réponse rassurante dans le contexte
actuel.
Moi, ce que
je demandais au premier ministre, c'était d'intervenir personnellement, de
contacter les gens concernés et, en même temps, de faire entendre la
voix, quelles mesures seront prises à court terme pour rassurer les gens de
Lac-Mégantic et ceux et celles qui fréquentent tant le CPE que les...
• (14 h 20) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
on va rapidement faire un bilan de ce qui est en cours; enfin, je ne doute pas
que des actions soient en cours. Et,
oui, on va faire le contact au niveau des autorités fédérales pour que leurs
responsabilités soient assumées et que les citoyens soient rassurés. Ils
ont assez vécu d'horreurs, de drames pour qu'on ajoute... à l'inquiétude, M. le Président. On va faire en sorte que les choses aillent
rondement, et j'engage tous les partis
politiques à collaborer avec nous sur cette question.
Le Président : Principale, Mme
la députée de Pointe-aux-Trembles.
Services pour les
enfants handicapés
au Centre Louis-Jolliet
Mme Nicole Léger
Mme Léger :
Aujourd'hui, une nouvelle coupe en éducation est à fendre le coeur. Pour
absorber les compressions majeures du Parti libéral, on apprend que le
ministre de l'Éducation laisse planer l'incertitude sur la subvention que son ministère verse à tous les enfants lourdement
handicapés au Québec. Ce gouvernement et son ministre de l'Éducation disent souvent que ça prend du courage pour
maintenir l'austérité. Est-ce du courage de s'attaquer à des enfants lourdement
handicapés? C'est cela, le résultat des
coupes draconiennes en éducation. Que faudra-t-il au premier ministre, son gouvernement
et son ministre de l'Éducation pour réaliser les effets catastrophiques de ces
mesures d'austérité en éducation sur nos jeunes?
Une première
école est touchée. Le ministre de l'Éducation va-t-il entendre le cri d'alarme
des parents de ces jeunes de l'école Louis-Jolliet, à Québec, et les
assurer que les services seront maintenus?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je l'ai mentionné la
semaine dernière, je pense que ça vaut la peine de le réitérer, la
période des coupes les plus importantes dans le Québec moderne, là, ça a été
fait sous le Parti québécois. En éducation, c'étaient des coupes qui étaient
tout près de 5 % de réduction de
budget. On n'est pas du tout dans ces coupes-là au ministère de
l'Éducation.
Il y a un
enjeu — j'ai lu
les journaux comme ma collègue — sur l'école Louis-Jolliet. Il y avait une
politique qui nous avait été
demandée, de donner de la souplesse pour la gestion de ce programme-là. Je vois
bien l'enjeu, maintenant, d'accorder
cette souplesse-là et j'ai demandé au ministère, aujourd'hui même, de revenir
en arrière pas sur les montants, les
montants étaient déjà garantis, mais sur la souplesse pour faire en sorte que
les mêmes services soient offerts encore cette année à ces jeunes.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Nicole Léger
Mme Léger :
Des élèves handicapés de la région de Québec ne pourront pas poursuivre leurs
études à l'école Louis-Jolliet, M. le
Président. Le parent d'une des jeunes filles handicapées dit ceci, et je cite : «Présentement, il n'y a rien pour
elle nulle part. Probablement qu'elle restera à la maison pour ne rien faire.
Elle était dans une belle période d'apprentissage. C'est
catastrophique.»
Alors, le ministre de l'Éducation peut-il faire preuve de bon sens et annoncer que
les budgets pour les enfants de l'école Louis-Jolliet seront
intégralement maintenus?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. François Blais
M. Blais :
Alors, oui, les budgets étaient maintenus hier, ils le sont, maintenus, encore
aujourd'hui. Il y avait seulement une demande qui avait été faite par les commissions scolaires d'accorder un peu plus de liberté sur la
gestion de ces
budgets. J'ai lu, comme ma collègue, les déclarations, aujourd'hui, des parents, j'étais aussi inquiet d'elle par rapport à cette situation-là. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé,
en plus de maintenir les budgets, de faire en sorte qu'il n'y ait aucun changement cette
année — c'est
une période quand même assez importante, c'est une période de transition — qu'il n'y ait aucun changement. Les
élèves, les enfants auront accès aux mêmes ressources que l'an dernier.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Nicole Léger
Mme
Léger : M. le Président, ce gouvernement, avec l'austérité, est
en train de faire des coupures draconiennes dans le milieu de l'éducation. Et ce qu'on demande au ministre
aujourd'hui : Voilà les conséquences de ces mesures, les
conséquences sont à l'école Louis-Jolliet pour les enfants handicapés, rassurez
les parents, maintenez les budgets intégralement. C'est ce qu'on demande au
ministre, M. le Président.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Donc, les budgets sont maintenus intégralement. Ils l'étaient,
maintenus intégralement, hier, ils le sont aujourd'hui et ils le sont aussi demain. Alors, il faut bien comprendre
que la période des coupes importantes en éducation, là, ce n'est pas maintenant. On les a connues
entre 1996... essentiellement en 1998, où il y a eu trois années consécutives
de diminution des budgets du ministère de
l'Éducation. On n'est pas là cette
année. Il y a un effort à faire, mais il faut avoir le sens des priorités, c'est pour ça que
j'ai demandé au ministère de s'assurer que les sommes qui étaient versées
à ces enfants le soient encore cette année.
Le Président :
Principale, M. le député de Matane-Matapédia.
Offres salariales aux policiers de la Sûreté du Québec
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, hier j'ai demandé à la ministre de
la Sécurité publique si les offres qui seront faites aux policiers du
Québec seront les mêmes qui seront faites aux professeurs, infirmières et
préposés aux bénéficiaires, dont c'est la journée aujourd'hui. Elle a refusé de
répondre. Elle a dit qu'elle ne négociera pas sur la place publique. Pourtant, on connaît les offres salariales faites
aux employés de l'État : 0 % pour les deux premières années, 1 %
pour les trois autres.
Si cette offre est
connue, pourquoi la ministre ne rend-elle pas publique l'offre faite aux
policiers du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault :
M. le Président, simplement dire que ma réponse n'a pas changé par rapport à
hier : Je ne m'immiscerai pas dans les
négociations. Les gens de la Sûreté du Québec sont appelés à, eux aussi, gérer
avec rigueur l'argent des Québécois,
M. le Président. On va laisser les gens faire leur travail. Et vous comprendrez
que je ne commenterai pas et je ne
répondrai à aucune question, puisque je crois que la négociation doit se faire
entre le syndicat des policiers de la
Sûreté du Québec, M. le Président... et c'est ce qui va arriver, simplement.
Donc, je ne change pas ma réponse, et il aura beau se lever trois fois, je vais lui répondre la même chose :
Je ne commenterai pas sur la place publique les négociations des
conventions collectives, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, avec ce que la ministre vient de dire, est-ce que ça veut dire
que le président du Conseil du trésor, qui a
commenté les négociations, s'immisce, lui, dans le processus? Est-ce qu'il faut
comprendre que c'est ce que la
ministre nous dit? Les professeurs, les infirmières, les préposés aux
bénéficiaires, les employés de l'État, leurs offres sont connues, mais
il y aurait seulement les policiers dont les offres ne seraient pas connues.
Pourquoi
on ne les rend pas publiques? Qu'est-ce qui se dissimule derrière cette
non-divulgation d'une offre qui devrait être publique à l'égard des
policiers?
Le
Président : M. le député de Matane-Matapédia, je fais juste
vous suggérer de faire attention, d'éviter d'imputer des motifs à vos
collègues. Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je pense que c'est important,
quand il y a une négociation qui se fait entre deux parties, il faut
laisser la négociation se faire. J'ai déjà été ministre du Travail, je ne
m'immisce pas dans les négociations, M. le
Président, mais, je pense, c'est important de le rappeler. Par contre, ce que
je pourrais ajouter pour le collègue,
c'est l'information qui est portée à ma connaissance : le processus de
négociation débute à peine et qu'il n'y a aucune demande encore sur la
table.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Pourquoi on pose cette question-là?
Au Québec, la facture de la Sûreté du Québec, dans les
villes desservies, c'est partagé à
parts égales ou presque égales entre le gouvernement et les villes. Ça
signifie que les hausses qui vont être accordées aux policiers vont se
refléter sur le compte de taxes de millions de Québécois.
Est-ce que
c'est pour ça qu'on ne connaît toujours pas les offres faites aux policiers, compte tenu de l'impact qui pourrait survenir pour des millions de Québécois?
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : M. le Président, ce que le député omet de dire,
c'est que le partage de la facture de la Sûreté du Québec se fait à 47 % par le gouvernement,
53 % par les municipalités. C'est basé sur un calcul qui a établi, avec le
temps, sa façon de procéder, facture qui est basée sur l'évaluation
foncière et la richesse des villes, M. le Président. Donc, je regrette, là,
mais je pense que c'est important que le calcul soit connu des gens.
Et
le député tombe dans beaucoup de scénarios. Les négociations commencent à peine,
M. le Président. On va laisser les gens négocier de bonne foi. Et, je
l'ai dit, je ne m'immiscerai pas dans la négociation, et les policiers vont
négocier comme toutes les autres...
Le Président :
En terminant.
Mme Thériault :
...personnes de la fonction publique, peu importe leur champ d'activité, M. le
Président.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Réforme des institutions démocratiques
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre va convenir avec
moi que, lorsqu'on fait de la politique, un de défis les plus importants qu'on a, c'est de lutter contre le cynisme,
contre la perte de confiance de la population à l'égard de toute la
classe politique.
Mais,
M. le Président, ce n'est pas unique au Québec. On le voit, par exemple, aux
États-Unis, où la polarisation entre
les démocrates et les républicains empêche plusieurs dossiers d'avancer. Il y a
plusieurs États dans le monde qui, pour
faire face à cette polarisation, ont modifié le mode de scrutin. Par exemple,
en Allemagne et en Écosse, on a ajouté un
élément de proportionnelle puis on a vu une plus grande collaboration entre les
partis politiques. C'est ce que
souhaitent les Québécois, une plus grande
collaboration entre les partis politiques. Malheureusement, notre mode de
scrutin majoritaire à un tour vient
alimenter le clivage de ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, donc les
extrêmes, puis ça vient ajouter au cynisme. Donc, je pense qu'on a
besoin, au Québec, M. le Président, d'une réforme en profondeur de nos
institutions démocratiques, et on doit le faire tous ensemble.
Donc,
je voudrais demander au premier ministre s'il serait d'accord pour lancer une
commission parlementaire spéciale pour étudier une réforme de nos
institutions démocratiques.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je remercie mon collègue d'avoir amené ce sujet de
discussion. Il sait que ça a été discuté
à de nombreuses reprises dans cette Assemblée. Je dirais cependant la chose
suivante : c'est que chaque mode de scrutin a ses avantages et ses
inconvénients. Parmi les avantages du système qui nous régit aujourd'hui se
trouve la stabilité du gouvernement pendant
un mandat complexe, ce qui est absolument nécessaire, M. le Président, pour
mettre en place des choses importantes mais difficiles.
À l'inverse, l'instabilité et la
recherche constante de compromis peut apparaître une bonne idée, mais, lorsqu'on
est en marche vers le rétablissement
essentiel de l'équilibre budgétaire, le contrôle de la dette, la revue des
programmes, il est clair que ça peut
amener des décisions importantes à ne jamais être prises. Moi, dans mon cas, M.
le Président, je prêche pour la stabilité gouvernementale.
• (14 h 30) •
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, la réforme des institutions
démocratiques, c'est plus que le mode de scrutin, c'est aussi la période
de questions. Je pense que, dans l'imaginaire populaire, au Québec, la période
de questions, c'est peut-être l'image du
pire de ce que c'est, notre démocratie au Québec. Donc, je pense que ce serait
souhaitable qu'on se pose des
questions pour revoir le fonctionnement de la période de questions, parce que
les Québécois voient très bien que, même si l'opposition pose parfois
des questions très précises, ils n'ont pas de réponse, puis le président n'est
pas...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, la population sait également que l'angle — et j'ai été moi-même dans l'opposition,
de sorte que je comprends le travail qu'il
accomplit — selon
lequel les questions sont présentées peut parfois prêter flanc à une critique de manque d'objectivité ou, disons,
de mettre en évidence certains aspects plutôt que d'autres, certainement
pas volontairement, M. le Président, mais peut-être, peut-être dans l'intention
de porter un message politique.
Alors,
je dirais que, sur cette question, c'est avant tout notre règlement qui doit
nous régir, puis je suis certain que, si
le président de l'Assemblée a des observations à nous faire et des choses à
discuter, on sera intéressés à en discuter avec lui et les partis
d'opposition.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, nos institutions démocratiques ne
sont plus adaptées à la réalité puis à la volonté de ce que souhaitent
les Québécois. Et le cynisme, c'est un cancer qui fragilise notre démocratie.
Donc, je voudrais
savoir clairement est-ce que le premier ministre est d'accord, oui ou non, pour
mettre en place une commission parlementaire pour moderniser nos institutions
démocratiques.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Je dirais bien directement, et il ne pourra pas se plaindre que je ne
réponds pas à sa question, que, devant
l'ensemble des défis du Québec et les problèmes à régler, ceci ne figure pas
dans le haut de ma liste de priorités.
Ceci dit, on peut
avoir le débat, il a lieu dans la société civile, il aura lieu avec le
président sur la période de questions, mais
une des choses qui alimentent le cynisme, c'est l'incapacité des gouvernements
successifs à prendre des décisions
nécessaires avec courage et détermination, ce que nous faisons actuellement. Et
je crois que ce que nous faisons actuellement est une arme également
puissante pour lutter contre le cynisme, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Groulx.
Réforme de la gouvernance du transport collectif
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, le gouvernement semblait enfin se
diriger vers une réforme de la gouvernance du transport collectif dans la région métropolitaine. Il était bien
temps. Depuis trop longtemps, tant les gouvernements du Parti québécois
que du Parti libéral se traînent les pieds dans ce dossier, M. le Président. Le
plan du ministre des Transports se précise,
il abolirait l'AMT pour créer deux nouvelles structures. Or, cette réforme ne
doit pas seulement être un gros
brassage de structures, elle doit avant tout profiter aux usagers, elle doit
permettre d'améliorer les services, de mieux
développer les projets en évitant évidemment les fiascos financiers et de faire
un ménage dans les différents types de transport, qui sont un véritable
fouillis.
Alors,
simplifier la tarification est incontournable. Elle ne doit pas entraîner une
hausse des tarifs, M. le Président. Le
ministre peut-il nous garantir que sa réforme n'entraînera aucune hausse de
taxe ou de tarifs au-delà de l'inflation pour les citoyens qui utilisent
le transport collectif?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti :
Merci, M. le Président. Je remercie le député de sa question. Effectivement, je
suis en accord avec plusieurs points sur le fait qu'il était temps de
revoir cette gouvernance du transport collectif, mandat que le premier ministre m'a donné à la première journée,
évidemment, de la responsabilité ministérielle, et effectivement nous allons
regarder l'ensemble. Et j'ai présenté au
caucus de la CMM une proposition de partenariat pour revoir l'ensemble de la
planification et de l'opération du transport collectif. Au-delà de l'abolition
d'une ou d'une autre structure, l'objectif est
celui que vous avez cité : simplifier pour l'ensemble des citoyens,
modifier 535 types de transport différents dans la CMM, permettre aux citoyens d'avoir droit à un
transport collectif de qualité. Nous sommes dans cette direction et nous
allons y réussir.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, on se rappelle tous qu'il y a deux mois
le ministre voulait imposer une nouvelle taxe sur les propriétés se trouvant près des services de transport en
commun. Il avait finalement reculé devant l'absurdité évidente de
l'idée.
Avec son
projet de réforme de la gouvernance, l'occasion est belle pour le ministre de
récidiver, M. le Président. Peut-il
nous garantir qu'avec sa réforme ni le gouvernement ni la ville ne pourront
créer de nouvelles taxes ou augmenter les tarifs?
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti :
M. le Président, en tout respect, j'inviterai le député de Groulx de ne pas
s'instruire strictement sur des bulletins
de nouvelles, parce que tout ce qu'on aura reculé, c'était la nouvelle. Ce
n'est pas mes propos et ce n'est pas ce que j'ai dit, d'aucune façon.
Et, lorsqu'on travaille à travailler sur une modification d'amélioration pour
permettre davantage pour ce que les gens ont
promis mais n'ont jamais réalisé, nous le faisons, nous le ferons et, cette
fois-ci, en partenariat, contrairement à une direction simple.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M. Surprenant : M. le Président, le
ministre ne peut pas rester vague et laisser planer le doute qu'il y aura peut-être de nouvelles taxes ou hausse de tarifs.
Il doit répondre clairement à cette question très simple : Oui ou non,
exclut-il de créer et de sous-traiter
aux villes de nouvelles taxes ou de nouvelles hausses de tarifs pour financer
le transport collectif?
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti : D'emblée, M. le Président, si le député de
Groulx suivait le dossier dans son ensemble, il saurait que 40 % du budget qui était donné pour le
transport collectif était laissé sur la table, non utilisé par les
intervenants, 40%. On ne parle pas d'augmenter les taxes, on parle de
faire mieux avec ce qu'on a. C'est ce qu'on va faire.
Le Président : Principale, Mme
la députée de Taillon.
Attribution de quotas
de patients aux médecins
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, on
le répète et on le démontre depuis plusieurs semaines, avec les quotas
improvisés de toutes pièces, le ministre de la Santé démantèle la
première ligne.
Plusieurs groupes sont venus en commission démontrer
le non-sens de ces mesures et le danger de mettre en péril des soins essentiels aux patients. Qu'est-ce que ça veut dire, les
quotas? Ça veut dire un accès moins facile pour les femmes aux services de planning et à l'avortement.
C'est une menace pour les patients séropositifs qui ont recours aux services de cliniques comme L'Actuel, à Montréal,
ou d'organismes comme le MIELS-Québec. C'est moins de soins à domicile et donc plus de visites à l'urgence et
plus d'hospitalisations. Et les quotas, c'est, enfin, un accès plus difficile
à des soins palliatifs à domicile, et il y a encore plusieurs autres exemples.
Loin
d'améliorer l'accès, les quotas prévus par le ministre nuiront à l'accès, et
le ministre commence enfin à le reconnaître. Est-ce
que le ministre va reculer et retirer ces quotas?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, je ne
comprends pas la question qui vient de m'être posée. Je ne la comprends absolument
pas, parce que d'abord je ne reconnais pas que ce que nous proposons va
diminuer l'accès, puisque c'est fait pour augmenter l'accès. C'est
d'ailleurs...
Une voix : ...
M.
Barrette : Bien, c'est parce
que je comprends que la notion de quota, M. le Président, ne soit pas
comprise, mais ça ne fait pas ça.
La députée de Taillon a fait référence tantôt à
l'accès à l'avortement. Je le rappelle pour la énième fois, en
octobre 2014, mon prédécesseur, ministre de la Santé du gouvernement du Parti
québécois, avait ordonné la fin du financement
dans les cliniques d'avortement de la grande région de Montréal. Si ça, c'est
une amélioration de l'accès auquel fait référence le Parti québécois, on
a un problème.
Maintenant,
pour ce qui est des fameux quotas, ce sont des éléments qui visent à augmenter
l'accès, M. le Président, parce
que nous avons constaté depuis 15 ans que le volume de services diminuait
malgré l'augmentation du nombre de médecins.
Et la critique première qui est faite par le corps médical est que je fais de
l'ingérence en demandant aux médecins de travailler plus.
Le Président : En terminant.
M. Barrette : Travailler plus, M. le
Président, génère de l'accès.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, le retrait des quotas est aussi exigé par, entre autres, Me
Jean-Pierre Ménard, par l'Institut de
recherche en santé publique de l'Université
de Montréal, par le Réseau de soins
palliatifs du Québec, par le Collège
des médecins. Malgré tout, le ministre continue de défendre son système en disant qu'il
y aura une exception pour ceci, une exception pour cela, que les gens ne
comprennent pas, que je ne comprends pas.
Le ministre
est le seul à comprendre, et tous les autres ne comprennent pas. Va-t-il, oui
ou non, retirer les quotas de patients de...
• (14 h 40) •
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, il y a la moitié de la Chambre et plus qui comprennent, c'est déjà ça.
Bien, c'est un fait, M. le Président. Je n'ai pas entendu le Collège des
médecins demander de retirer les quotas.
Le projet de loi n° 20, M.
le Président, est un projet de loi qui vise l'accès. Non seulement vise-t-il l'accès, mais, au
moment où on se parle, M. le Président, et ça, c'est démontré, il y a une
montée en flèche des inscriptions chez les médecins
de famille, parce que c'est une demande du projet de loi n° 20. Il y a une
autre demande dans le projet de loi, M. le Président, qui est que les
patients doivent être vus par leur médecin. Et ça...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...ça passe par le
projet de loi n° 20, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, si c'est si clair, pourquoi le ministre
avait besoin d'écrire hier un communiqué de presque deux pages pour
essayer de démêler tout ça? Pour trouver les bonnes solutions, M. le Président,
il faut s'intéresser à la façon dont les
gens vivent et dont également ils doivent vivre avec leurs maladies. Et ça, ce
ne sont pas des chiffres. Pour les Québécois qui sont à domicile, le
constat qu'ils font, c'est qu'il n'y a pas eu la moindre petite amélioration de
l'accès depuis un an.
Est-ce que le
ministre va, oui ou non, abandonner le système de quotas improvisé, qu'il a
imaginé de toutes pièces?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, évidemment, je ne connais pas de projets
de loi qui sont le résultat de la génération spontanée, ils doivent être imaginés à un moment donné ou à un autre.
Alors, oui, il a été imaginé, mais il est basé sur la raison, M. le Président. Ce projet de loi
nécessite des interventions sur la place publique parce que, comme le fait la
députée de Taillon, il y a plein de gens qui
déforment ce qui est écrit dans le projet de loi. Le projet de loi, M. le
Président, est un projet de loi qui
vise à ce qu'il y ait des services rendus selon les besoins requis par la
population. Et c'est ce que la population attend. La population attend
des résultats. Le projet de loi n° 20 met des paramètres qui l'exigent.
Le
Président : Je répète, comme je l'ai fait tout à l'heure, je
souligne pour tout le monde de faire attention pour éviter de prêter des
intentions à nos collègues. Maintenant, Mme la députée de Gouin, en principale.
Soutien aux organismes membres du Conseil
d'intervention pour l'accès des femmes au travail
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Le Conseil d'intervention pour
l'accès des femmes au travail regroupe 16
organismes féministes en employabilité. Les organismes présents dans 11 régions
soutiennent et entourent des centaines
de femmes afin de leur permettre d'intégrer ou de réintégrer le marché du
travail. L'expertise de ces organismes est unique et a été reconnue
formellement dans le cadre d'une évaluation commandée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale et complétée
en 2014. Pourtant, M. le Président, le CIAFT et ses groupements n'arrivent pas à obtenir une réponse à une question toute
simple : Où est passée l'enveloppe de 1,2 million qui était versée
chaque année aux organismes depuis
huit ans en reconnaissance de leur mission globale et féministe? Ce montant est
introuvable dans le budget 2015‑2016.
La ministre de la
Condition féminine a-t-elle de bonnes nouvelles pour les organismes membres du
CIAFT?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le président, je remercie la collègue pour sa
question. Je sais que le CIAFT et les organismes membres de ce regroupement sont préoccupés, et c'est pourquoi nous avons
convenu qu'une rencontre serait organisée cette semaine, donc, le lendemain de nos crédits budgétaires, avec les
organismes et des représentants du ministère du Travail, de l'Emploi et
de la Solidarité sociale.
Alors,
les organismes et les représentants de nos ministères travailleront et se
rencontreront afin de faire le point sur
la situation. Mais je tiens à souligner, M. le Président, que ces organismes
reçoivent un soutien financier extrêmement important de notre gouvernement non seulement à travers le programme
d'égalité, mais à travers les mesures mises de l'avant par le ministère
du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme
David (Gouin) : M. le Président, je me permets d'insister, je demande
à la ministre de s'assurer que ces organismes féministes d'employabilité
reçoivent chacun le montant annuel de 75 000 $ qui leur permet
d'offrir aux femmes aux prises avec des
problèmes de violence, d'isolement social, de pauvreté et de monoparentalité un
parcours d'orientation, d'intégration et d'accompagnement en emploi.
Les
ententes de service avec le MESS ne comblent pas ces besoins. La ministre
va-t-elle appuyer le CIAFT et ses groupes membres?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, la rencontre aura lieu cette semaine.
Les intervenants auront la chance d'échanger avec les représentants.
Nous reconnaissons le travail qui est fait par les différents organismes qui
oeuvrent pour l'employabilité des femmes sur le territoire du Québec.
Ceci
étant, il y a des efforts budgétaires, et tous, tous les organismes contribuent
à leur façon à notre objectif de redresser
les finances publiques. Ceci étant, les organismes continuent de recevoir des
sommes importantes annuellement de la part du gouvernement afin de
pouvoir oeuvrer à leur mission.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme
Françoise David
Mme
David (Gouin) : En 2007,
dans le plan d'action de la politique gouvernementale Pour que l'égalité de droit devienne une égalité de fait, le gouvernement libéral a accordé une enveloppe de 1,2 million aux organismes
féministes en employabilité et l'a renouvelée pour le plan d'action 2011‑2015.
Le budget 2015‑2016
stipule que le plan d'action en condition féminine est reconduit pour un an. La
ministre peut-elle assurer le CIAFT que ses groupes membres recevront
1,2 million cette année, en attendant le prochain plan d'action en
condition féminine?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, nous sommes justement à travailler et
à revoir le plan Égalité cette année. D'ailleurs, le budget, et le discours du budget, a prévu des
sommes importantes qui ont été ajoutées, notamment du côté des Finances,
par le fonds de prévoyance mais également
par le ministère de la Justice. Et c'est la première année, M. le Président,
que le ministère de la Justice
contribue par des sommes importantes à la reconduction et à la mise en oeuvre
du plan Égalité, et là-dessus j'en suis très fière.
Pour
ce qui est des dossiers du CIAFT, M. le Président, la rencontre aura lieu. Les
éléments soulevés par notre collègue sont à l'ordre du jour, et nous
travaillons...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...et nous sommes préoccupés par la question.
Le Président :
Principale, M. le député de Lévis.
Encadrement du travail des préposés aux bénéficiaires
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, près de 75 000 préposés aux bénéficiaires
travaillent dans des conditions qui
ne sont pas toujours faciles. C'est leur journée nationale, et j'aimerais
saluer les représentants de leur fédération qui sont dans les tribunes
avec nous. Bienvenue!
Les
préposés sont les seuls professionnels de la santé qui donnent des soins et
services directs aux patients et dont le
travail n'est pas encadré par aucune norme. La fédération travaille depuis
longtemps pour mettre sur pied une entité professionnelle obligatoire pour protéger le public et encadrer le
travail des préposés. C'est une recommandation écrite noir sur blanc dans un rapport récent d'un
coroner. La CAQ, évidemment, supporte la démarche de la fédération. Sachez que
le modèle proposé par la fédération n'est pas un ordre professionnel, parce que
trop complexe, trop lourd. Une autre alternative est possible. Le
premier ministre s'est montré ouvert ce matin. Le ministre de la Santé
accepte-t-il de rencontrer en personne les représentants de la fédération après
la période de questions pour discuter des possibilités?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, ça me fera plaisir d'accompagner mon
collègue le député de Lévis pour rencontrer les représentants de la fédération des préposés aux bénéficiaires pour
avoir une courte discussion sur le sujet en question, et je me joins à
sa voix pour souligner le travail important que font les préposés aux
bénéficiaires dans notre réseau.
Ceci
dit, M. le Président, il est vrai que les préposés sont très près des patients
à tous les jours et dont leur travail est important. Ceci dit, un encadrement,
il y en a un : les préposés aux bénéficiaires bénéficient d'une formation
qui leur permet de donner les services qui sont à la hauteur de ce qu'on
attend. Et je pense évidemment qu'ils le font. Ceci dit, pour ce qui est d'une
reconnaissance, évidemment, professionnelle, notamment en ce qui a trait à la
possibilité d'un ordre par exemple, bien ça, évidemment, il y a un cheminement à parcourir face à une organisation
qui est l'Office des professions, et ce cheminement-là évidemment appartient à ces employés, qui doivent
se regrouper, et aller de l'avant, et faire leur proposition.
Maintenant,
dans les prochaines minutes, ça me fera plaisir, M. le Président, d'avoir cette
discussion-là avec leurs représentants.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président,
le ministre de la Santé semble donc favorable à l'idée, c'est une bonne chose.
D'ailleurs, un coroner écrivait récemment
que le ministère de la Santé doit travailler avec la fédération pour créer une
corporation professionnelle.
Une corporation et un ordre :
deux modèles bien différents. Il faut savoir que l'Office des professions
n'encadre pas les corporations
professionnelles. Le ministre de la Santé s'engage-t-il à entreprendre les
démarches qui mèneront à la création de cette entité professionnelle?
Le Président :
M. le Ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Je pense
que, M. le Président, il doit y avoir, évidemment pour un sujet comme
celui-ci, des discussions
préliminaires, et, d'abord et avant
tout, par exemple, voir s'il y a
un consensus pour aller dans cette direction-là. Dans les journaux, récemment, on a vu qu'il
n'y avait pas nécessairement
un consensus dans le travail de ces gens-là, pour ce qui est de leurs
représentants, à l'effet de choisir tel ou tel modèle.
Ceci dit, comme me le
demande le député de Lévis, et je suis très heureux de voir que j'ai cette possibilité-là
aujourd'hui, ça me fera plaisir de rencontrer,
pour la deuxième fois d'ailleurs,
M. le Président, les représentants de cette organisation pour
en discuter.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, la CAQ a obtenu plusieurs lettres qui
démontrent que le ministre de la Santé et des membres de son cabinet savent qu'il y a actuellement des enquêtes policières sur des préposés malhonnêtes qui fraudent et volent, malheureusement, des personnes
vulnérables, notamment des aînés. J'ai les documents
en possession.
Il
est donc temps d'encadrer, on le sait tous, le travail des préposés aux
bénéficiaires et de protéger les patients. C'est une question de gros bon sens. Je réitère ma demande et je
demande au ministre d'accompagner dès maintenant la fédération des préposés dans la création de la
corporation professionnelle souhaitée.
• (14 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
Je suis convaincu, M. le Président, que l'Assemblée nationale est unanime pour
condamner la bassesse des actes qui ont été
posés par certaines personnes qui ont pénétré dans le domicile de gens
vulnérables et les ont volés.
Ceci
dit, M. le Président, il serait bien naïf de penser que la création
d'un ordre professionnel éviterait en totalité ce genre de comportements là. Malheureusement,
ça existe. Dans tous les corps professionnels, il y a toujours des déviants.
Ceci dit, aujourd'hui, je suis tout à fait
d'accord avec mon collègue pour faire en sorte qu'on puisse s'assurer, par
toutes les manières possibles, de la qualité des soins et des services
donnés à notre population. Il y a un encadrement dans...
Le Président :
En terminant.
M.
Barrette : ...notre partie publique, et, encore une fois, ça me fera
plaisir d'en discuter avec leurs représentants dans quelques instants.
Le Président :
Principale, M. le député de Sanguinet.
Réglementation sur l'amiante dans la
région de Thetford Mines
M. Alain Therrien
M.
Therrien : M. le Président, à l'occasion de cette journée à
la mémoire des femmes et des hommes qui ont perdu la vie ou subi des
blessures au travail, il est important de rappeler que la santé et la sécurité
des travailleurs doivent demeurer une priorité pour notre société.
Encore
aujourd'hui, l'amiante est responsable du plus grand nombre de décès de
travailleurs actifs ou retraités au Québec. Le Québec possède des règles
strictes en matière de sécurité pour les travailleurs municipaux qui doivent composer avec la présence d'amiante. Or, à la
suite de pressions exercées par le député de Lotbinière-Frontenac et ministre
des Forêts, on apprend que le gouvernement
songe présentement à alléger ces mesures de protection uniquement pour la
région de Thetford Mines. Il s'en est
d'ailleurs vanté dans une entrevue à la radio le 24 février dernier; des
modifications spécifiques pour la région du ministre des Forêts.
Est-ce
que le ministre du Travail, responsable de la CSST, peut mettre les intérêts
des travailleurs du Québec et la prévention
devant les questions politiques et s'engager à ne pas diminuer les mesures de
protection pour l'amiante dans la région de Thetford Mines?
Le Président : M. le ministre
du Travail.
M.
Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, la santé et la sécurité est une
question importante. La vie des travailleurs, c'est une question importante, ce n'est pas là pour faire de
la politique, M. le Président. J'aurais aimé ça que le député rencontre le maire de Thetford Mines. Puis il ne peut pas
critiquer son collègue ici, le député de Lotbinière, qui fait sa job pour
protéger son monde, protéger son quartier, protéger sa ville, protéger
ses citoyens.
M.
le Président, la démarche est très structurée. Nous avons eu des problèmes
soulevés par le maire de Thetford Mines sur l'application des règlements de la CSST relativement à l'amiante. Nous
avons reçu la demande, le député de Lotbinière nous en a parlé, et il y a un comité à la CSST où il y a des
représentants syndicaux, il y a des représentants des travailleurs, M. le Président, et des représentants des patrons
qui ont... Ils sont en train d'étudier les modifications, ou l'allégement,
ou l'explication du règlement pour s'adapter
à des conditions normales à Thetford Mines, dans la région de L'Amiante. C'est
tout simplement ça.
Une
fois que ce comité-là termine ses études, M. le Président, il y a un conseil
d'administration paritaire à la CSST qui
prendra les décisions qui s'imposent suite aux recommandations d'un comité
technique d'experts qui vont recommander...
Le Président :
En terminant.
M.
Hamad :
...au conseil d'administration paritaire de la CSST.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
Malgré l'état des connaissances scientifiques et médicales qui prouvent la
dangerosité d'une exposition à l'amiante, le
gouvernement libéral est en train d'ouvrir une brèche en matière de protection
de nos travailleurs. C'est inconcevable. On protège la santé des
travailleurs, c'est ça qu'on doit faire.
Est-ce que le
ministre du Travail, responsable de la CSST, peut nous expliquer en quoi les
dangers reliés à l'amiante sont moins importants dans la région de Thetford
Mines qu'ailleurs au Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : J'appelle le député à être prudent, M. le Président,
il tire des conclusions. Il ne sait pas de quoi qu'il parle. Il ne sait
pas de quelle situation qu'il parle. Je m'excuse, M. le Président, mais c'est
la réalité.
M.
le Président, je l'explique encore une fois. Il y a un comité d'experts. C'est
sûr qu'ils sont plus experts que le député
de Sanguinet, M. le Président. Les autres regardent la situation. Ce comité-là
est composé par des experts représentant des syndicats et des représentants des patrons autour de la table. Ces
experts, M. le Président, regardent l'analyse d'un règlement, ils peuvent recommander au conseil
d'administration. Le conseil d'administration de la CSST, M. le Président,
est composé des patrons et des syndicats. Ils prendront leur décision.
Le Président :
M. le député de Sanguinet, en deuxième complémentaire, en évitant de vous
interpeller.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Je vais citer ce qui a été dit par le ministre
des Forêts : «Le conseil d'administration de la Commission de la santé et de la sécurité du
travail a accepté d'apporter des modifications à la réglementation lorsque des
employés municipaux doivent composer avec la présence d'amiante.» Là, je pense
qu'on en convient tous, là, c'est scientifique, l'amiante, c'est dangereux, ça
cause des décès, il y a des preuves scientifiques qui l'appuient.
Pourquoi le ministre
ne dit tout simplement pas non à ces volontés du ministre de la Forêt?
Le Président :
M. le ministre du Travail.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, avec l'expérience que j'ai vue, M. le Président, les syndicats
ne mettront jamais en danger leurs
travailleurs. Ils siègent dans les comités, M. le Président, c'est des
experts qui regardent la réglementation. Alors, moi, je fais confiance au groupe paritaire, c'est-à-dire les
représentants des patrons, les représentants des syndicats. M. le Président, moi, je fais confiance aux experts. J'espère que le député de Sanguinet
va faire, lui aussi, confiance aux experts.
Ce qu'on dit, le processus, il y a un comité d'experts, il y a
une recommandation, le conseil
d'administration paritaire
prendra les décisions responsables.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Montarville.
Critère
du bilinguisme dans la sélection des
juges de la Cour suprême du Canada
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) :
Oui. Merci, M. le Président. Le juge unilingue anglophone de la Cour suprême du
Canada, l'honorable Marshall Rothstein, a annoncé vendredi qu'il prendra sa
retraite en août prochain. Comme l'ancienne
juge Claire L'Heureux-Dubé et plusieurs juristes renommés d'un peu partout au
Canada, dont le député de Fabre, à en lire sa prise de position sur
cette question lorsqu'il était bâtonnier du Québec, la Coalition avenir Québec
croit que le bilinguisme devrait être une obligation afin d'accéder à la
magistrature du plus haut tribunal du pays.
En tant que
langue officielle, le français fait partie du paysage juridique du Québec et du
Canada, elle est la langue de millions de justiciables. Dois-je aussi
rappeler que certaines causes importantes sont entendues à neuf juges et que
l'interprétation simultanée ou encore la traduction connaissent des limites?
Alors, au nom
de la qualité de la justice, la ministre compte-t-elle réaffirmer ces faits
devant Ottawa et exiger que le prochain juge de la Cour suprême du
Canada soit bilingue?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, il est évident que la
représentation à la Cour suprême notamment de la part de juges qui ont les
connaissances de la spécificité du Québec est un élément important.
Maintenant,
quant au bilinguisme exigé par les juges du plus haut tribunal du Québec, je crois
que cet élément fait consensus. Même
ici, dans cette Chambre, on s'entend que les membres du plus haut tribunal du
pays doivent comprendre et s'exprimer
en français. Le bilinguisme va de soi, et c'est un fait, et c'est d'ailleurs
un fait qui a été réitéré de la part des parlementaires à Ottawa.
Alors, à cet
effet, M. le Président, oui, le bilinguisme est souhaitable de la part
des neuf juges de la Cour suprême, oui, monsieur.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) : M. le Président, c'est plus qu'un souhait que nous souhaitons, mais des actions. Les
lois canadiennes sont rédigées dans
les deux langues officielles, et aucune version n'a préséance sur l'autre.
L'instauration du critère de bilinguisme dans la sélection des juges de
la Cour suprême viserait non seulement à valoriser le français comme partie
intégrante du patrimoine canadien, mais aussi à assurer la qualité de la
justice.
Alors, la ministre de la Justice compte-t-elle faire pression sur son homologue
fédéral pour exiger que le prochain juge de la Cour suprême comprenne le
français?
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, je crois
que nous avons été très clairs. Nous souhaitons, comme l'ensemble
et la plupart des partis siégeant à Ottawa,
que les neuf juges de la Cour suprême, de la plus haute cour du pays soient bilingues,
puisque le Canada a deux langues officielles : l'anglais et le
français. Et il est tout à fait normal que les
représentants du plus haut tribunal comprennent et puissent s'exprimer
dans les deux langues officielles.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) :
En fait, Mme la ministre, je ne vais même pas lire ma question, ce que je vous demande, tout
simplement : Est-ce que
vous allez appeler votre homologue à Ottawa, lui dire : C'est important
que le juge de la Cour suprême qui sera nommé comprenne le français, minimalement... bilingue? C'est important
pour nous. C'est défendre notre identité, c'est défendre notre langue à Ottawa.
Allez-vous le faire, Mme la ministre?
• (15 heures) •
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : M. le
Président, même si la question
m'est adressée directement, je vais m'adresser à vous, comme nos
règles nous le commandent, et je vous répondrai bien gentiment que nous avons...
et nous maintenons que les neuf juges de la Cour suprême doivent comprendre et doivent pouvoir s'exprimer
dans les deux langues officielles de ce beau pays qu'est le Canada.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Duplessis.
Prolongement de la route 138
en Basse-Côte-Nord
Mme
Lorraine Richard
Mme Richard :
Merci, M. le Président. Récemment, le gouvernement libéral a refusé d'adopter
une motion demandant à la Vérificatrice générale d'enquêter sur le dossier de
Pakatan, le plus grand scandale de l'histoire de la Côte-Nord, ayant pour maître d'oeuvre Jean Charest. Durant le show, à
Montréal, le show du Plan Nord, on annonçait 232 millions pour le prolongement de la route 138 en
Basse-Côte. L'histoire semble se répéter, M. le Président. Avant même de
faire la lumière sur le fiasco de Pakatan, les libéraux, encore une fois,
annoncent des millions. On apprenait récemment
que la route sera construite selon les normes. Bien, croyez-le ou non, les
normes sont à définir. Pour faire oublier Pakatan, pour abrier ce
scandale, ils sont prêts à tout, M. le Président.
Pourquoi
le gouvernement libéral refuse-t-il que la vérificatrice enquête sur Pakatan?
De quoi avez-vous peur?
Le Président :
On sent votre enthousiasme, Mme la députée de Duplessis, mais je vais quand
même vous recommander de faire attention. Et
je vais demander au ministre des Transports de conclure cette période de
questions, qui, je vous le signale,
je vous le signale, a été probablement la période de questions la meilleure
depuis cette législature-ci. Je voudrais vous féliciter, tout le monde
ici, pour la qualité et la dignité...
Des voix :
...
Le Président :
Peut-être votre exemple nous a-t-il permis d'arriver à cela, M. le chef du
deuxième groupe d'opposition. Elle n'est pas finie encore, on va entendre le
ministre de...
Une voix :
...
Le
Président : Bien, peut-être, il nous reste quelques secondes.
Mais je vais laisser M. le ministre des Transports terminer cette
période de questions là.
M.
Robert Poëti
M.
Poëti : Je sens un
peu de pression, M. le Président. Alors, écoutez, j'ai déjà eu une question
de la députée à ce sujet. Je m'étais dit : Peu
probable qu'elle revienne avec une question
concernant ce dossier-là, parce qu'on se dit que les gens locaux connaissent bien les dossiers. Les élus locaux
connaissent bien les dossiers, et c'est important de savoir ce que les gens
locaux pensent.
Alors, je vais vous
lire une citation, moi, du maire de Gros-Mékinac, Randy Jones. En fait, il dit
qu'il est exaspéré : «Ce dernier critique le travail de la
députée dans ce dossier. "Le son de cloche que j'ai — et je le cite — c'est que [...]
notre députée qui est contre nous autres! Elle ne veut rien savoir que ça
avance!", avance Randy Jones.» Ça, c'est la députée dans son comté, c'est le maire...
Une voix :
...
M. Poëti :
M. le Président, il y a de l'écho, là. Alors, ce que j'entends à l'écho, M. le
Président...
Une voix :
...
M. Poëti :
Ah! ça continue.
Des voix :
...
Le
Président : Je peux-tu me reprendre un peu? C'est parce que...
Je pense qu'effectivement, M. le député de Verchères, je suis allé un
peu trop rapidement en affaires.
Des voix :
...
Le Président :
J'ai un problème. Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais : Écoutez, il y a un article qui interdit de
soulever des débats, et, en nommant un ancien candidat libéral comme
appui, il soulève des débats.
Le
Président : Bon, j'ai peut-être parlé trop vite, là, je pense.
Mais, M. le ministre des Transports, je vais vous demander de terminer
et de conclure votre question.
M. Poëti :
En fait, ce que je vais vous dire, M. le Président, c'est qu'on va laisser les
enquêteurs, les avocats, les gens de
l'UPAC faire leur travail, et, en attendant, nous, on va continuer à développer
le Québec au lieu juste de faire de l'écho dans le vide.
Le Président : Cela met fin à
la période de questions et de réponses orales, et à demain.
Des voix : ...
Le
Président : On se calme un peu. Je voulais tout simplement vous
dire que je souhaite que ça continue presque comme jusqu'à la fin
demain.
Motions sans préavis
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, puisqu'il n'y a pas de votes reportés, nous en sommes à la rubrique des motions
sans préavis, et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation, je
vais céder la parole à Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Offrir des condoléances au peuple népalais, à la
communauté
népalaise du Québec ainsi qu'aux familles des victimes
du séisme du 25 avril 2015 au Népal
Mme
Poirier : Merci, Mme la Présidente. Alors, je sollicite le consentement des membres
de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec la ministre
des Relations internationales, le député de
Granby et la députée de Gouin,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale exprime ses sincères condoléances au peuple
népalais ainsi qu'aux membres de la communauté
d'origine népalaise vivant au Québec, et particulièrement aux familles touchées par le puissant séisme du
25 avril 2015;
«Que l'Assemblée partage sa peine à l'égard des
pertes de vies humaines, des blessés et des sinistrés;
«Que l'Assemblée souligne le courage remarquable de la population face aux épreuves
qu'elle doit surmonter;
«Qu'elle assure sa solidarité et son soutien au peuple
népalais et aux Québécois d'origine népalaise;
«Qu'elle exprime son appui à tout le personnel
prodiguant de l'aide d'urgence et des secours sur place;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de faire tout ce qui est en son pouvoir pour
contribuer à l'effort international d'aide au peuple népalais;
«Enfin, que
les membres de l'Assemblée nationale observent une minute de silence en hommage aux
victimes de ce séisme.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, Mme la députée. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Sklavounos : Oui,
Mme la Présidente, il y a
consentement pour le débat : des interventions de deux minutes, à commencer par la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, auteure de cette motion, le député de Granby,
ensuite la députée de Gouin et finalement notre ministre des Relations
internationales.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, M. le leader adjoint. Alors, Mme la députée, allez-y.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, Mme la Présidente. Alors, quatre jours après
le séisme dévastateur qui a fait plus de 5 000 morts au Népal, les secouristes tentent encore de
rejoindre les régions les plus reculées de ce pays himalayen d'environ 28
millions d'habitants. Nos pensées sont avec les gens qui vivent
l'horreur sur place et avec toutes les familles et les proches à travers le monde. Plusieurs habitants de Katmandou
fuient la capitale par crainte des répliques et de la situation sanitaire.
Des milliers d'autres sont à la recherche de
leurs proches et de sécurité, de nourriture et d'eau. Nous partageons ici les
sentiments du peuple népalais et
l'accompagnons en pensée dans les trois jours de deuil national en souvenir des
victimes que le premier ministre népalais a décrétés.
Le Népal, ce pays porteur d'une histoire
millénaire, est en ruines, et, d'heure en heure, les bilans des victimes s'alourdissent, et nous prenons conscience de
l'ampleur de la catastrophe. Le ministère de l'Intérieur du Népal a annoncé
mardi que, selon un bilan toujours
provisoire, 5 057 personnes sont
décédées et plus de 10 000 ont
été blessées à travers le pays. Les recherches n'étant pas terminées,
certains estiment que le bilan pourrait atteindre 10 000 morts, auxquels
s'ajoutent des personnes décédées en Inde, en Chine et sur l'Everest.
Évidemment,
nous avons aussi une pensée pour les ressortissants québécois qui sont sur
place. Il semble y avoir des
difficultés avec les services consulaires canadiens. Plusieurs familles sont
inquiètes et se plaignent de ne pas recevoir de services. Il faut qu'une aide leur soit
apportée éminemment, et je demande à la ministre des Relations internationales
de voir à ce que ce soit fait immédiatement auprès de son homologue fédéral.
Nous avons une responsabilité d'aide internationale
auprès des pays amis de la communauté internationale, mais nous avons aussi et
surtout une responsabilité première envers nos propres ressortissants.
Une
telle catastrophe constitue un choc immense. La vie de toute une nation est
bouleversée, transformée à jamais.
Pour se relever, le peuple népalais devra
faire preuve de beaucoup de courage et aura besoin de la coopération
internationale. Nous souhaitons que l'aide sur le terrain s'organise le
plus rapidement possible.
En
mon nom, en celui de mes collègues du Parti
québécois, je souhaite exprimer ma
profonde sympathie à toutes les
personnes touchées de près ou de loin par ces tragiques événements.
Nous sommes solidaires du peuple népalais et partageons la peine de ses
quelque 6 000 ressortissants établis au Québec.
• (15 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Granby.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Samedi dernier, une
terrible tragédie a frappé le Népal, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, qui a été suivi
de pas moins de 47 répliques et qui a semé le chaos et plongé la population
dans une détresse sans nom. On dénombre
jusqu'à maintenant autour de 5 000 morts et 7 500 blessés. C'est le
tremblement de terre le plus meurtrier qui ait été recensé dans ce pays
depuis 80 ans.
Le
parallèle avec le tremblement de terre qui a eu lieu il y a quelques années en
Haïti saute tout de suite aux yeux. Comme
Haïti, le Népal est un pays magnifique, mais aussi un pays pauvre,
malheureusement. Ses infrastructures n'ont pas toutes été conçues pour résister à des chocs aussi violents.
Également, la malchance a voulu que
le tremblement de terre soit localisé
tout près de la capitale du pays, où réside la majorité de la population.
Les dégâts sont donc considérables, et les besoins humanitaires sont
urgents.
Outre
les pertes humaines, il faut déplorer la destruction d'une partie de son
patrimoine. Quatre des sept sites de la vallée de Katmandou qui sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO
ont été gravement endommagés. C'est donc dire que le Népal a été atteint
dans son coeur, dans son âme.
La
solidarité de la communauté internationale doit être sans faille, c'est pourquoi nous
appuyons les efforts du gouvernement canadien pour secourir les Népalais et les ressortissants canadiens
affectés par la tragédie. Et, au nom de ma formation politique, nos meilleures
pensées vont au peuple népalais et aux proches des victimes.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député de Granby.
Et je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Gouin.
Mme
Françoise David
Mme
David (Gouin) : Merci, Mme la Présidente. Bien, c'est sûr que d'abord
je veux offrir toutes mes condoléances au
peuple népalais; aux gens qui sont morts, évidemment, bien sûr,
à leurs proches, à leurs familles, bien
sûr, je veux exprimer toute ma solidarité. Et c'est sûr qu'on pense énormément,
quand on regarde les images à la télé, à nos compatriotes, nos compatriotes québécois
d'origine népalaise qui en ce moment vivent dans la douleur et l'anxiété de ne même pas
savoir si des proches sont encore
vivants. Alors, je pense — plusieurs habitent ici, d'ailleurs, à Québec — qu'on veut vraiment leur dire qu'on
est avec eux.
Ce
tragique accident qui vient d'arriver au Népal nous rappelle quelque
chose : le Népal, pour beaucoup de gens, c'est le symbole de la beauté, c'est
le symbole de la majesté de montagnes mythiques, mais on en oublie que le
Népal, ça nous rappelle aussi que la nature peut parfois être terrible
et que la nature a besoin d'être respectée.
On
doit se rappeler aussi, mon collègue vient de le dire, que le Népal est un pays
pauvre et que, donc, la plupart des
gens en ce moment, en plus de se retrouver avec ce terrible tremblement de
terre, sont absolument sans ressources. Cela ajoute à notre devoir de solidarité. Et, au nom de ma formation
politique, j'invite vraiment la population québécoise, qui en est capable, je le sais, de faire preuve de
solidarité en donnant, à la mesure, bien sûr, des moyens de chacun et de
chacune, des sous à des organismes
internationalement reconnus comme la Croix-Rouge ou d'autres organismes pour
venir en aide au peuple népalais. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Gouin. Et maintenant je cède la parole à Mme la ministre des Relations
internationales.
Mme
Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : Merci, Mme la Présidente. Comme l'ensemble des
Québécoises et des Québécois, nous sommes grandement attristés de
constater l'effet dévastateur du séisme du 25 avril qui touche
principalement la population du Népal. On
déplore déjà plus de 5 000 personnes décédées, et le bilan s'alourdit
toujours. Les impacts ont aussi semé la mort en Inde, en Chine et au Bangladesh. Nos pensées vont aux milliers
de victimes, à leurs familles, à leurs proches ainsi qu'aux très nombreux
sinistrés.
Nous sommes aussi très sensibles à la tristesse
et à l'inquiétude que peuvent éprouver les membres des communautés culturelles
québécoises des pays et des régions touchés. Je tiens tout particulièrement à
exprimer mes sympathies
à l'Association des Népalais du Québec. Nous pensons aussi aux Québécois qui
sont là-bas, dont le fils de l'une de
nos collègues ici présente, à l'Assemblée nationale, heureusement sain et sauf.
Il y a aussi ceux et celles qui attendent des nouvelles.
Dès l'annonce
de cette catastrophe, nous nous sommes mobilisés dans un effort de solidarité
envers les populations durement touchées. Nous avons d'abord convenu de
répondre favorablement à la demande de soutien financier de la division du
Québec de la Croix-Rouge canadienne, qui va contribuer à l'organisation des
secours aux collectivités sinistrées
notamment par l'envoi de fournitures médicales et par le soutien aux
établissements médicaux locaux. Il faut aussi souligner la mobilisation de nos organismes québécois de
coopération internationale, qui ont rapidement lancé des campagnes de financement afin de fournir de
l'assistance aux Népalais. J'ai aussi personnellement contacté l'ambassadeur
du Népal au Canada de même que le consul honoraire du Népal au Québec,
M. Bernard Voyer, pour exprimer notre solidarité
et notre soutien. Nous maintenons un suivi avec l'ambassade afin de bien
connaître la situation sur le terrain. Notre
représentation à Mumbai, en Inde, est aussi mise à contribution pour obtenir le
plus de précisions possible sur la façon
dont les services diplomatiques canadiens en Inde sont déployés au Népal, et
nous faisons le même suivi auprès du ministère canadien des Affaires
étrangères, du Commerce et du Développement.
Alors que l'aide annoncée s'organise, que le
manque d'eau, de premiers soins et les craintes sanitaires font partie
des préoccupations... grandissantes, dis-je, je fais appel à la générosité du
peuple québécois pour qu'il contribue à l'effort de solidarité internationale à
travers les grandes campagnes de financement d'organismes reconnus. Merci, Mme
la Présidente.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
ministre. Alors, cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, je
vous invite à observer une minute de silence en mémoire des victimes et
en témoignage de notre solidarité au peuple népalais.
• (15 h 16 — 15
h 17) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, je vous remercie, vous pouvez prendre place, et nous allons poursuivre.
Toujours à la rubrique des motions sans préavis,
je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition, M. le député
de Lévis.
Souligner la Journée nationale des préposés
aux bénéficiaires du Québec
M. Paradis
(Lévis) : Merci, Mme la Présidente. Eh bien, Mme la Présidente, je demande
le consentement pour déposer
la motion suivante conjointement avec le ministre
de la Santé et des Services sociaux,
la députée de Taillon ainsi que la députée de Gouin :
«Que l'Assemblée nationale souligne la Journée
nationale des préposés aux bénéficiaires du Québec;
«Qu'elle
salue et reconnaisse le travail exceptionnel des 75 000 préposés qui
travaillent chaque jour à offrir des soins et des services directs aux
patients dans des milliers d'établissements publics et privés du Québec.»
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, je vous remercie, M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de
cette motion?
M.
Sklavounos : Nous
proposons l'adoption sans débat, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Maintenant, je suis prête à
reconnaître un membre du groupe formant le gouvernement et je cède la
parole à M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Souligner le Jour de deuil national, en mémoire des
victimes
d'accidents du travail et de maladies professionnelles
M.
Hamad :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de
Mirabel, le député de Sanguinet, le député de Mercier :
«Que l'Assemblée
nationale souligne aujourd'hui le Jour de deuil national en mémoire des victimes d'accidents du
travail;
«Et, que le gouvernement du Québec poursuive ses démarches afin d'actualiser et de
moderniser la Loi sur la santé et la sécurité...»
Et,
à la demande de ma collègue députée
de Mirabel, Mme la Présidente, permettez de souligner la présence de Mme Kimberley Labrecque, impliquée dans la cause des familles qui vivent
le deuil de victimes d'accidents de travail. Elle est avec ses deux
enfants.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le
ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
Mme la Présidente, nous proposons l'adoption sans débat.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : D'accord, merci. Alors, cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Maintenant, nous allons
observer une minute de silence à la mémoire des victimes et en
témoignage de notre solidarité aux familles éprouvées.
• (15 h 19 — 15
h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie. Nous allons poursuivre avec la rubrique des
motions sans préavis. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Gouin.
Mme
David (Gouin) : Merci, Mme la Présidente. Je demande le consentement de la Chambre
pour débattre de la motion suivante conjointement avec la députée de Pointe-aux-Trembles
et le député de Chambly :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que,
contrairement à ce que prétend le gouvernement, les coupures qu'il impose dans le milieu
scolaire ont des effets sur les services aux élèves, particulièrement [...] les
plus pauvres;
«Qu'elle reconnaisse
qu'une saine alimentation est un facteur déterminant de la réussite scolaire;
«Qu'elle affirme
l'importance des programmes d'aide à l'alimentation pour les élèves défavorisés
puisqu'ils contribuent à l'égalité des chances;
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement de s'assurer du maintien des programmes
d'aide à l'alimentation pour les élèves défavorisés.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, il n'y a pas de consentement. Ceci met fin à
la rubrique des motions sans préavis.
Avis
touchant les travaux des commissions
Et
nous en sommes maintenant à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions.
Et je vais céder la parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci, Mme la Présidente. Alors, j'avise cette Assemblée
que la Commission des institutions
procédera à l'étude du volet Accès à l'information des crédits budgétaires 2015‑2016 du ministère du Conseil
exécutif dès maintenant pour une durée de deux heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de l'économie et du
travail procédera à l'étude du volet
Travail des crédits budgétaires 2015‑2016
du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale dès maintenant
pour une durée de trois heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de la
culture et de l'éducation, quant à elle, procédera à l'étude du volet Charte de
la langue française des crédits
budgétaires 2015‑2016
du ministère de la Culture et des
Communications dès maintenant
pour une durée de trois heures, à la salle du Conseil législatif. Cette
même commission procédera à l'étude du volet Formation professionnelle des crédits
budgétaires 2015‑2016 du ministère de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche aujourd'hui, de 19 h 30 à 21 h 30, à la
salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des
relations avec les citoyens, quant à elle, procédera à l'étude du volet Aînés des
crédits budgétaires 2015‑2016 du ministère
de la Famille aujourd'hui après les affaires courantes pour une durée de trois heures, à
la salle de l'Assemblée nationale;
La
Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles procédera à l'étude du volet Faune et parcs des crédits budgétaires 2015‑2016 du ministère
des Forêts, de la Faune et des Parcs
aujourd'hui, de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des transports et de l'environnement
entreprendra l'étude des crédits budgétaires 2015‑2016 du ministère des
Transports, de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle de l'Assemblée
nationale;
Et,
finalement, La Commission
de la santé et des services sociaux
procédera à l'étude du volet Protection de la jeunesse du ministère de la
Santé et des Services sociaux aujourd'hui, de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle du Conseil législatif. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, je vous remercie, M. le leader adjoint du gouvernement.
Nous en sommes maintenant à la rubrique des renseignements
sur les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Et, puisque
nous sommes à la période de l'étude des crédits budgétaires et que, conformément aux dispositions de l'article 282 du règlement, l'Assemblée ne
procède qu'aux affaires courantes, alors, je lève la séance, et les travaux
de l'Assemblée sont ajournés à demain, mercredi 29 avril 2015, à
9 h 45.
(Fin de la séance à 15 h 24)