(Treize heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Veuillez prendre place. Je vous souhaite un bon mardi.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous
allons procéder à la rubrique Déclarations
de députés, et je suis prêt à entendre la première députée pour sa
déclaration d'aujourd'hui. Il s'agit de Mme la députée de Bourassa-Sauvé. À
vous.
Féliciter M. Franco Cappadoro pour son concert-bénéfice
au profit de l'organisme Culture-X
Mme Rita Lc de Santis
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. Je prends la parole aujourd'hui pour féliciter M.
Franco Cappadoro. Homme d'affaires à la
ville, Franco possède aussi une vibrante fibre artistique, car il compose et
interprète chansons et ballades sur
fond de jazz, autant en français qu'en anglais, que dans la langue de l'amour,
l'italien, bien sûr. Franco a monté et
présenté son spectacle Le fil argenté, dont il a choisi de verser les
profits à l'organisme Culture-X, de Montréal-Nord, qui aide des jeunes à trouver leur voie à travers
la musique grâce à divers programmes. Son directeur : Don Karnage, auteur,
compositeur et interprète.
Bravo,
Franco, et merci beaucoup! Vous prouvez que la musique permet de bâtir des
ponts et tisser des liens entre les générations et entre les cultures.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député
de Saint-Maurice pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous.
Souligner le 45e anniversaire du Centre d'action
bénévole de la région de Shawinigan
M. Pierre Giguère
M.
Giguère : Merci, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui souligner la
contribution d'un organisme communautaire de la ville de Shawinigan qui évolue dans la communauté depuis maintenant
45 ans, rien de moins. Le Centre d'action bénévole de la région de
Shawinigan a pour mission la promotion et l'action bénévole dans les différents
secteurs de l'activité humaine et suscite une réponse à des besoins du milieu.
Je profite de l'opportunité qui m'est donnée
pour offrir mes plus sincères remerciements et félicitations à Mme Cynthia Leblanc, directrice générale du CAB, et à toute son équipe pour leur implication dans la communauté.
Bon 45e! Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Merci. M. le député de Matane-Matapédia, à vous la parole pour votre déclaration.
Souligner la reconnaissance de l'Unité Domrémy de
Mont-Joli inc. comme membre Moisson des
Banques alimentaires du Québec
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le
Président, le 29 septembre
dernier, le réseau des Banques alimentaires du Québec annonçait publiquement la reconnaissance de l'Unité Domrémy
de Mont-Joli à titre de 19e moisson du réseau québécois.
Pour cet organisme, c'est une importante
reconnaissance puisqu'il peut maintenant bénéficier du soutien et des ressources
supplémentaires du réseau national des banques alimentaires.
Par sa
mission et les services dispensés aux personnes dans le besoin, l'Unité Domrémy
est un acteur essentiel de la lutte
contre la pauvreté. Les membres et les nombreux bénévoles travaillent chaque
jour afin d'offrir des outils aux individus
et aux familles à faibles revenus afin qu'ils puissent prendre en main leur
alimentation, et ce, par des moyens diversifiés, comme les cuisines
collectives, les jardins communautaires et les dépannages alimentaires.
Je tiens à
offrir mes plus sincères félicitations au président, M. Vallier April, au
directeur, M. Gilles Dufour, ainsi qu'à
toute leur équipe pour cet important accomplissement. Grâce à tous ces gens, la MRC de
La Mitis peut compter sur un partenaire
fiable et dévoué afin d'assurer un soutien primordial aux gens les plus
vulnérables de notre communauté. Merci à vous tous.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Borduas
pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, M. le député.
Souligner le 10e anniversaire
du Salon
des créativités de Sainte-Madeleine
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Les 14 et 15 novembre prochain se tiendra
la 10e édition du Salon des
créativités de Sainte-Madeleine, chapeauté par le Cercle des fermières de
Sainte-Madeleine. Je souhaite donc profiter de cette tribune afin de
souligner le 10e anniversaire de cet événement culturel.
Chaque
année, le Salon des créativités permet à une quarantaine d'artisans locaux et
régionaux d'exposer leurs créations dans le cadre de cet événement qui s'échelonne sur deux jours. Ce salon se
démarque notamment par la variété et l'originalité des créations proposées et mises en vente par les
exposants. On y retrouve, entre
autres, des bijoux, des vêtements et des accessoires faits à la main, des
savons artisanaux, des produits de l'érable, du chocolat, des conserves, etc.
L'an dernier, lors de sa neuvième édition, le salon a attiré plus de
400 visiteurs.
En
terminant, je souhaite féliciter le Cercle des fermières de Sainte-Madeleine,
présidé par Mme Simone Malouin, ainsi
que l'ensemble des exposants et des bénévoles qui participent au
succès de cet événement année
après année. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Crémazie
pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée, à vous.
Souligner le 30e anniversaire
de l'Association
des retraités d'Ahuntsic
Mme Marie Montpetit
Mme
Montpetit : Merci, M. le Président. J'aimerais, devant les membres de l'Assemblée nationale du Québec, souligner le 30e anniversaire de
l'Association des retraités d'Ahuntsic. L'engagement indéfectible des bénévoles
de cet organisme mérite toute notre considération. Par leurs gestes et leur
implication, ils contribuent à améliorer la qualité de vie des retraités
d'Ahuntsic, à favoriser leur intégration sociale et à promouvoir leur
autonomie.
Je tiens à féliciter
toutes les présidentes et tous les présidents ainsi que tous les bénévoles qui,
au cours des 30 dernières années, ont
fait de l'Association des retraités d'Ahuntsic un endroit où il fait bon se
rassembler. Je souhaite de tout coeur
que cet organisme puisse continuer son excellent travail auprès de nos aînés et
ainsi contribuer à leur mieux-être.
Bon anniversaire et
longue vie à l'Association des retraités d'Ahuntsic! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Gouin pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée, à
vous.
Saluer le travail du Réseau
québécois des OSBL d'habitation
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, les membres du Réseau québécois
des OSBL en habitation sont à l'Assemblée nationale afin de rencontrer des élus et responsables de
dossiers. Cette organisation a pour mission
l'accès à du logement social de qualité ainsi que le rassemblement, le soutien
et la représentation des fédérations
régionales dans leur développement. Les
membres de ce réseau, dont la valeur immobilière dépasse 4,7 milliards de
dollars, qui engagent plus de
6 500 salariés sur le territoire québécois, vont entretenir leurs
interlocuteurs sur plusieurs dossiers fondamentaux.
Développement à travers le programme AccèsLogis, financement du soutien
communautaire en logement social,
approche québécoise en matière de lutte à l'itinérance, voilà plusieurs sujets
qui seront abordés et qui se doivent d'être réfléchis collectivement.
Ainsi,
je souhaite saluer le travail acharné du réseau québécois des organismes en habitation et utiliser cette tribune pour les appuyer et demander au gouvernement de poser les gestes qui s'imposent afin que tous et toutes au Québec
aient accès à un logement de qualité, accessible financièrement. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci,
Mme la députée, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole
à Mme la députée de Chauveau pour sa déclaration d'aujourd'hui.
Inviter les citoyens à La
Mascarade de l'Halloween
Mme Véronyque Tremblay
Mme
Tremblay : M. le Président, ce samedi, le 31 octobre, se tiendra la grande fête de La
Mascarade de l'Halloween 2015 sur la
rue Racine dans le secteur Loretteville à Québec. Je convie la population
à participer à cet événement apprécié de tous,
dont la popularité ne se dément pas année
après année. Cette fête familiale est
une occasion unique pour les
visiteurs, les citoyens, les commerçants de vivre une journée
d'Halloween magique et inoubliable au coeur même de mon comté, Chauveau.
Au menu, de l'animation en continu, une chasse au fantôme, un concours de
citrouilles, un cimetière à l'envers
et un labyrinthe hanté, un événement qui sort vraiment de l'ordinaire et qui attire plus de 20 000 personnes.
C'est
donc accompagnée de toute mon équipe que nous accueillerons, de 14 heures
à 20 heures, les sorcières, les fantômes, les petits zombies de
tout âge. Au plaisir de vous rencontrer! Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, Mme la députée, de votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député des
Chutes-de-la-Chaudière pour sa déclaration. À vous, M. le député.
Souligner le 25e anniversaire
de l'organisme Albatros Lévis
M. Marc Picard
M.
Picard : Merci, M. le Président. Le 4 novembre prochain,
l'organisme Albatros Lévis célèbre son 25e anniversaire. Cet organisme bénévole a pour mission d'apporter
support et accompagnement aux personnes en soins palliatifs ou en fin de
vie et offre également du répit à leurs proches.
Fondé
à Charny en 1990, cet organisme est membre du mouvement Albatros Québec et
regroupe maintenant une centaine de
bénévoles, dont plus de la moitié donnent de leur temps aux personnes qui
sollicitent leur présence. En 2014-2015, des membres d'Albatros Lévis ont consacré plus de 4 000 heures
de bénévolat dans le Grand Lévis, dont 2 000 heures dédiées à
l'accompagnement et 2 000 heures pour la formation et le bon
fonctionnement de l'organisme.
À
l'occasion de ce 25e anniversaire, je tiens à souligner l'implication dans
la communauté de tous les bénévoles d'Albatros
Lévis, qui s'investissent auprès des personnes en fin de vie et leurs proches
aidants en leur offrant avec respect et humanité accompagnement, écoute
et soutien. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le député des
Chutes-de-la-Chaudière, de votre déclaration.
Et, pour la dernière déclaration d'aujourd'hui, je cède la parole à Mme la
députée de Joliette pour la sienne. Mme la députée, à vous.
Souligner le 60e anniversaire
de la revue Séquences
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : La revue Séquences célèbre ce mois-ci son
60e anniversaire. Rares sont les revues dédiées au cinéma qui peuvent se
vanter d'une pareille longévité. Fondée à Montréal en 1955, elle fut dirigée,
entre autres, par M. Léo Bonneville, Maurice Elia et maintenant par Élie
Castiel.
Séquences
est la plus ancienne des revues francophones de cinéma toujours en activité en
Amérique du Nord et la troisième plus
ancienne dans le monde. Depuis sa fondation, l'objectif premier de Séquences
est de promouvoir la culture cinématographique,
notamment auprès de la jeunesse. Vouée au cinéma à travers la formation et
l'information dès ses débuts, Séquences
s'est spécialisée dans les analyses culturelles thématiques, les entrevues, les
critiques, les questions d'actualité avec mise en parallèle du cinéma
d'hier et d'aujourd'hui.
Je
tiens à saluer le travail de tous ses artisans. Bon 60e anniversaire! Et
merci de poursuivre votre oeuvre avec passion.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la députée de Joliette. Et, contrairement
à ce que j'ai indiqué... C'est moi
qui ai fait l'erreur, j'ai omis de donner la parole à M. le député de
Mont-Royal avant la députée de Joliette. Donc, la dernière sera celle du
député de Mont-Royal. À vous la parole, M. le député, pour votre déclaration.
Souligner le dévouement des
élèves de l'académie
Saint-Clément qui ont relevé le Défi Têtes rasées
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de souligner en cette Chambre le
dévouement d'une quarantaine d'élèves de
cinquième et de sixième année de l'académie Saint-Clément à ville Mont-Royal.
Ces élèves ont participé au Défi
Têtes rasées de LEUCAN. Sous la coordination de leur professeure,
Mme Marie-Claude Ouellet, les jeunes
ont largement dépassé l'objectif de 15 000 $ qu'ils s'étaient fixé,
ils ont amassé 40 000 $. Je profite de l'occasion pour souligner l'apport d'une élève de
11 ans, Olivia Doyle, qui à elle seule a amassé 8 000 $. Elle
fait d'ailleurs partie des trois
personnes ayant amassé le plus de dons dans la province. Les jeunes
participants ont fait preuve de solidarité, de beaucoup de courage en mettant leurs cheveux à prix pour ramasser des
fonds, et aucun ne s'est désisté lors de la séance de rasage.
Bravo
à leur professeure! Mes félicitations aux élèves! Vous êtes un modèle pour nous
tous, et je suis très fier de vous. Merci.
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de Mont-Royal.
Et cette dernière déclaration met fin à la
rubrique Déclarations de députés. Les travaux sont suspendus pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 13 h 51)
(Reprise à 14 heures)
Le Président : Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Des voix : ...
Le Président : Chut! S'il
vous plaît!
Des voix : ...
Le Président : Quand on
demande de se recueillir, c'est en silence.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Nous
poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y
a pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la
ministre de la Sécurité publique.
Rapport quinquennal sur la mise en oeuvre
de la Loi sur la sécurité privée
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Conformément à
l'article 132 de la Loi sur la sécurité privée, je dépose le rapport quinquennal sur la mise en oeuvre de la
Loi sur la sécurité privée par M. Jean Allaire, examinateur indépendant,
septembre 2015.
Le Président : Ce document
est déposé. Mme la ministre de la Justice.
Rapport annuel du Tribunal administratif du Québec
Mme Vallée :
M. le Président, il me fait plaisir de déposer le rapport annuel de gestion
2014‑2015 du Tribunal administratif du Québec. Merci.
Nouveau diagramme de l'Assemblée
Le
Président : Ce document est déposé. Pour ma part, je dépose le
diagramme de l'Assemblée nationale en date d'aujourd'hui.
Préavis d'une motion des députés de l'opposition
Et j'ai
également reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de
demain, aux affaires inscrites par les députés de l'opposition,
conformément à l'article 97.1 du règlement. Je dépose copie du texte de ce
préavis.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de commission
ni de pétitions.
Alors, il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Enquête sur certains policiers de la
Sûreté du Québec à Val-d'Or
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Jeudi dernier ici même, en Chambre,
j'ai demandé au premier ministre de déclencher une enquête indépendante
sur les allégations de sévices causés à l'endroit de femmes autochtones, qui visent huit policiers à
Val-d'Or. Le premier ministre s'est levé et nous a répondu qu'il était à l'aise
avec une enquête de la police sur la
police. Le premier ministre considère que les corps de police peuvent mener une
enquête indépendante sur d'autres policiers, particulièrement dans ce
cas-ci. Or, notre devoir, comme parlementaire, est autant d'assurer les victimes qu'une justice pleine et entière sera
rendue que de préserver la confiance du public dans les forces de
l'ordre.
L'enquête
déclenchée par le gouvernement ne permet pas de remplir cette obligation. Pour
y arriver, j'ai plutôt proposé, jeudi
dernier, de confier cette enquête au Bureau des enquêtes indépendantes, ce qu'a
rejeté le premier ministre en nous
disant que c'était impossible. Pourtant, la Protectrice du citoyen a dit hier
en entrevue que l'enquête devait être confiée
au BIE. Je la cite : «Qu'est-ce qui empêcherait la directrice de ce bureau
de créer une équipe d'enquête ad hoc? Ça permettrait de donner plus de
crédibilité à l'enquête en cours.»
Donc,
à la lumière des propos de la
protectrice, est-ce que le premier
ministre convient maintenant
que la seule chose à faire est de confier l'enquête au Bureau des
enquêtes indépendantes?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Certainement, M. le
Président, si ledit bureau était
fonctionnel. Mon collègue aura certainement pris connaissance du communiqué émis par
Me Giauque, qui dirige cet organisme qui est en voie de formation, qui déclare — et je
crois la citer presque exactement — ne pas être en mesure
d'enquêter sur quoi que ce soit avant le 1er avril 2016, compte tenu des délais
d'incorporation, de formation et d'entraînement du personnel. Ceci dit, là, la formule d'enquête que ma collègue a recommandée,
qui est en place maintenant, où le SPVM, la police de Montréal enquête
sur les événements de Val-d'Or, dans le cadre des fonctions de la Sûreté du
Québec, donne quand même un élément d'indépendance qui devrait être de nature à
rassurer la population.
Je veux également
dire à cette Chambre que nous avons pris la décision de nommer une personne qui
sera observatrice dans cette enquête, de
façon à ce que chacune des parties — autant les personnes faisant des allégations
que les personnes visées par les
allégations — ait
l'assurance entière de l'indépendance du processus et que les droits naturels
des gens soient respectés, de même que les principes de la société de droit
dans laquelle on est.
Mais
il y a un enjeu beaucoup plus profond. C'est un enjeu, bien sûr, qui doit être
résolu. L'enquête policière suivra son cours et les conséquences seront
celles que la preuve nous permettra de mettre en place.
Maintenant, il y a
toute la question très profonde de la relation entre les peuples des Premières
Nations et nos peuples qui demande à être
résolue. Et ce qu'on a là, malheureusement, c'est un symptôme tragique, mais
c'est un symptôme d'une maladie très
profonde qui date de la mise en place de la Loi sur les Indiens. Et, sans
réformer complètement et profondément
la relation entre les Premières Nations et nous, M. le Président, j'ai peur
qu'on ne revive malheureusement des
épisodes semblables dans l'avenir. J'ai exprimé, ce matin, très clairement, à
l'ensemble des Premières Nations du Québec
et du Canada que, si les Premières Nations décident de prendre cet enjeu
profond à la hauteur où il doit être pris, c'est-à-dire à sa racine
même, le Québec sera à leurs côtés, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau :
M. le Président, je pense que M. le premier ministre devrait suivre les bons
conseils de la Protectrice du citoyen et de nommer un comité ad hoc.
Est-ce
que le premier ministre comprend qu'ordonner une enquête du Bureau des enquêtes
indépendantes est la seule chose à
faire? C'est une question de justice et d'apparence de justice. Alors, pourquoi
refuse-t-il d'entendre Mme la Protectrice du citoyen?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, sans préjuger des paroles de la Protectrice du
citoyen, je suis persuadé qu'elle ne
voudrait pas qu'on mette en place un processus fait par un organisme qui n'est
pas disposé ou préparé à le faire. Les paroles de la dirigeante de cet
organisme sont très claires, ils ne seront pas en mesure d'enquêter sur quoi
que ce soit avant le 1er avril 2016. Mais ce serait inacceptable d'attendre en
avril 2016, je pense que tout le monde est d'accord là-dessus.
Donc, on avance, on
avance avec la police de Montréal, bien sûr, les gens sur place et également
les autres ministères du gouvernement, dont
les services sociaux qui doivent absolument être là pour porter assistance aux
personnes dans cette région du
Québec, M. le Président. Donc, on va de l'avant, mais de façon appropriée,
compte tenu de ce qu'on a comme... disponibles actuellement comme
ressources.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, le projet de loi qui créait le Bureau des
enquêtes indépendantes a été adopté à l'unanimité, parce que tous reconnaissent le problème d'indépendance que
posent les enquêtes policières qui visent les policiers.
Aujourd'hui,
le premier ministre prétend qu'une enquête du SPVM sur la Sûreté du Québec
serait appropriée. Alors, pourquoi ce
changement de cap, alors que la Protectrice du citoyen nous dit que c'est tout
à fait faisable? Pourquoi le premier ministre refuse de confier cet
important dossier au Bureau des enquêtes indépendantes?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je vais être obligé de répondre très brièvement. Je
suis surpris que le collègue repose
la même question, à laquelle il a eu trois fois la réponse. Le bureau n'est pas
fonctionnel et ne sera pas fonctionnel, de l'aveu même de la personne
qui le dirige, avant avril 2016. Ça me paraît assez évident, M. le Président.
Le Président :
Complémentaire ou principale? Complémentaire, M. le chef de l'opposition.
Une voix :
...
Le Président :
Oui, mais j'avais un conflit de...
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Le premier ministre, M. le Président, a été induit deux
fois en erreur : une fois, sur l'impossibilité de confier l'enquête au Bureau des enquêtes
indépendantes et, une seconde fois, par la ministre de la Sécurité publique,
qui a prétendu à une enquête indépendante, alors qu'il s'agissait d'une
enquête de la Sûreté du Québec sur la Sûreté du Québec.
Dans
ces circonstances troublantes, est-ce que le premier ministre peut réitérer sa
confiance envers Mme la ministre de la Sécurité publique?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Bien sûr, M. le Président. Mais, au-delà de ça, ce qu'on sait, c'est
que les premières enquêtes menées par
la Sûreté du Québec ont été faites par la Direction des normes
professionnelles, qui est une branche indépendante de la Sûreté du
Québec, qui est intervenue, je crois, le lendemain même de la réception de la
lettre de Mme Cloutier, lettre expédiée à la Sûreté du Québec.
Et,
encore une fois, oui, effectivement, le Bureau des enquêtes indépendantes est
créé pour cette raison. Mais je vais
être obligé de le répéter pour une quatrième fois, à moins qu'il ne pense que
la dirigeante, Me Giauque, ne dit pas tout ce qu'elle doit dire. À ce
moment-là, il pourrait lui parler, peut-être, ce serait intéressant d'avoir son
opinion.
Le
bureau n'est pas prêt à enquêter sur quoi que ce soit avant le 1er avril 2016.
Je suis persuadé que le collègue ne veut pas qu'on attende à avril 2016,
de sorte qu'on doit aller de l'avant.
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : Et ce qui est devant nous maintenant est approprié.
Le Président :
Principale, M. le député de Matane-Matapédia.
Actions de la ministre de la
Sécurité publique concernant
la présomption de violence policière contre des
femmes autochtones à Val-d'Or
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, la charge de ministre de la
Sécurité publique commande du leadership et du jugement, ce qui
a fait cruellement défaut à la vice-première ministre encore une fois la
semaine dernière. Dans l'affaire de Val-d'Or, elle a
simultanément perdu à la fois la confiance de la population, des femmes
autochtones et des policiers de la Sûreté du Québec.
Le
premier ministre a réitéré qu'il considère qu'elle fait du bon travail. Si, dès
le départ, elle n'avait pas traité ces allégations comme si c'était une
affaire habituelle, de routine, on n'en serait pas là. Au lieu d'être en
recherche de la vérité, on est en gestion de
crise.
Qu'est-ce
que la ministre de la Sécurité publique a fait, entre mai dernier et le
reportage télévisé de jeudi dernier, entre
le moment où elle a reçu des allégations extrêmement graves et le moment où
elle a changé complètement sa position dans un point de presse vendredi
dernier?
Le
Président : Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je pense que c'est important
ici... Le collègue mentionne qu'on n'a rien fait depuis cinq mois, mais
je pense qu'une petite mise au point s'impose, M. le Président.
Je
crois qu'il est important de dire que Mme Dupuis, qui est la journaliste
qui a fait le reportage d'Enquête, était en entrevue au FM 93 pas plus tard que vendredi dernier, M. le
Président, et ce que la journaliste disait : «Mais la Sûreté du Québec n'était pas au courant de tout ce qu'on
a eu et de tout ce qu'on a montré hier dans le reportage. C'est pour ça que la ministre a été assez choquée et renversée,
parce qu'elle... Ils n'étaient pas au courant du cas du viol dans le poste
de police, ils n'étaient pas au courant des
services sexuels qu'on demandait aux filles dans les petits chemins à
l'extérieur de Val-d'Or.»
M.
le Président, mon collègue peut se lever trois fois, je vais lui répéter trois
fois la même réponse. À partir du moment où on s'est rendu compte que
dans le reportage il y avait des allégations qui étaient beaucoup plus
poussées, beaucoup plus sévères que ce qui
avait été porté à notre connaissance, M. le Président, on a pris la décision
qui s'imposait...
• (14 h 10) •
Le Président :
En terminant.
Mme
Thériault : ...à la demande du directeur de la Sûreté du
Québec, transféré l'enquête au Service de police de la ville de
Montréal, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, déjà ce qu'on sait : dans les allégations qui ont
été transmises à la ministre en mai dernier, on parlait d'allégations très,
très graves, de nature sexuelle entre autres. Donc, c'était à la connaissance
de la ministre. Il aura fallu attendre un reportage télévisé pour qu'on passe
d'une position où elle et le premier ministre indiquaient
que la Sûreté du Québec pouvait enquêter sur la Sûreté du Québec, ensuite le SPVM sur la Sûreté
du Québec, et puis maintenant, lorsque toutes les circonstances commandent d'aller plus loin, avec notamment le Bureau des
enquêtes indépendantes — c'est la proposition de la Vérificatrice
générale du Québec — on ne
veut pas nous donner de réponse là-dessus. Je rappelle à la ministre
qu'elle est là pour...
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : M. le Président, le premier ministre a répondu
quatre fois, j'ai répondu une première fois. Mais ici j'ai en main le communiqué du Bureau des
enquêtes indépendantes qui a été émis par Me Giauque, et elle fait état de
tout le processus qui a mené à la création
du Bureau des enquêtes indépendantes et elle dit clairement : «Nous sommes
à peaufiner tout cet encadrement et à
poursuivre nos échanges avec les instances [...] qui nous serons en lien dans
le cadre de notre mission afin que le BEI soit opérationnel dès le
1er avril...» Et elle ajoute : «En conséquence, le BEI n'est actuellement pas et ne sera pas en mesure
d'enquêter sur quelque événement que ce soit avant le 1er avril 2016», M.
le Président. Donc, vous comprendrez...
Une voix :
...
Mme
Thériault : Oui, je vais le déposer, absolument, le communiqué,
M. le Président. Ça, c'est la vraie vérité, M. le Président.
Document déposé
Le Président :
Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt? Consentement? Consentement pour le
dépôt.
En complémentaire?
Complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
M. le Président, la vraie vérité, là, c'est qu'au mois de mai dernier la
ministre a été informée, et je cite,
d'«allégations sérieuses relatives à des abus physiques et sexuels par des
policiers». Et elle a choisi de faire quoi? Rien ou encore si peu parce
que, dans le fond, ce qu'elle a
fait, c'est qu'elle a décidé de confier à des policiers de la Sûreté du Québec une enquête sur d'autres
policiers de la Sûreté du Québec.
De
toute la députation libérale, c'est elle qu'il a choisie pour être ministre de la Sécurité publique et vice-première
ministre. Est-ce qu'il va la démettre?
Le Président : Mme la
ministre de la Sécurité publique.
Mme
Lise Thériault
Mme Thériault :
M. le Président, je pense que c'est important de mentionner que la lettre
originale a été acheminée au chef de police
de Val-d'Or, que j'ai été mise en copie conforme, que la réponse que nous avons
faite, c'est : «...nous pouvons vous assurer que ces plaintes sont
traitées avec sérieux et diligence par cette dernière — en
parlant de la Sûreté. Le dossier a été en
effet pris en charge par la Direction des normes professionnelles, dont les
enquêteurs ont effectué plusieurs
rencontres en lien avec ces allégations depuis le mois de mai dernier. On nous
indique que l'enquête se poursuit.»
M. le Président, ce
que la loi demande, c'est qu'à partir du moment où il y a des faits qui sont
portés à la connaissance du ministère de la
Sécurité publique... c'est exactement ça, demander à la direction
professionnelle de la Sûreté du Québec de faire enquête, M. le
Président.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Négociation des conditions
salariales
dans la fonction publique
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, à la CAQ, on a un plan économique
ambitieux qui repose sur la refonte d'Investissement Québec, qui repose,
M. le Président, sur la création de zones d'innovation. M. le Président,
jamais, à la CAQ, on n'aurait accepté une
croissance économique de seulement 1,5 % pour le Québec. Or, le manque de
vision et de plan du gouvernement
libéral coûte cher aux Québécois puis a des conséquences, on le voit :
coupes de services directs à la
population et une offre dogmatique de gel salarial pour tous les employés de
l'État. M. le Président, le gouvernement du Québec doit sortir de la vieille approche mur à mur de négociation où
on offre les mêmes augmentations de salaire à tous les secteurs sans
tenir compte de l'offre et la demande dans chacun des secteurs.
Il
y a quelques semaines, le premier ministre m'a dit qu'il était ouvert à sortir
du mur-à-mur dans la négociation de
la fonction publique. Donc, est-ce qu'il peut nous dire aujourd'hui avec quel
groupe d'employés il compte proposer une augmentation salariale
supérieure? Et a-t-il mandaté ses négociateurs à cet effet?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, c'est une belle tentative, mais, à mon avis, qui sera
sans succès, de faire en sorte que la
négociation se déroule sur la place publique et sur le plancher de l'Assemblée
nationale, ce qui ne sera pas le cas.
Je
vais rappeler cependant à mon collègue que lui également, comme ses collègues
de l'opposition officielle, s'était engagé
à atteindre l'équilibre budgétaire en 2015‑2016. Et, bien sûr, je l'ai dit
quelques fois, déjà, à chaque fois qu'une mesure est en place pour
arriver à cet objectif, il est contre les mesures en question.
Mais
dans sa présentation, alors qu'il passe ses journées à nous comparer à
l'Ontario — c'est
très bien — il
oublie de dire que les règlements qui
viennent d'être conclus en Ontario dans le secteur public sont, ma foi, très
voisins, très, très voisins de ce qui est actuellement discuté aux
tables de négociation.
Qu'est-ce
que ça veut dire, M. le Président? C'est que la réalité économique de
croissance plus lente, ce n'est pas uniquement
au Québec qu'on la ressent, c'est également chez nos voisins ontariens, c'est
également dans d'autres régions du
pays, c'est également dans d'autres régions du monde et que, devant cette
situation, nous décidons justement d'avoir l'attitude la plus souple possible, d'adapter les propositions et les
discussions aux tables de négociation selon les différents corps de
métier.
Mais
on comprendra, M. le Président, que ça serait totalement irresponsable et
inapproprié de ma part de commencer à
énumérer ici les éléments qui sont discutés à la table de négociation. Ce n'est
pas comme ça que ça se passe, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, je rappelle au premier ministre que,
selon les dernières prévisions de Desjardins, Desjardins prévoit, au Québec, une croissance de 1,1 % et en
Ontario de 1,9 %, presque le double, puis ça n'a pas l'air à le
déranger.
Mais,
M. le Président, je veux revenir sur les négociations différenciées. Donc, le
premier ministre nous dit aujourd'hui
que, oui, il y aura des groupes d'employés qui vont avoir des augmentations de
salaire plus importantes que la moyenne
qui est offerte à tous les employés. Maintenant, je crois que, par
transparence, les citoyens ont le droit de savoir...
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Bien non, malheureusement, M. le Président, ce n'est pas comme ça que
ça se passe. S'il fallait un jour qu'on commence à négocier les
conventions collectives de l'État ici, à l'Assemblée nationale, ce serait assez
dramatique, et, ma foi, c'est faire preuve
d'un assez cruel manque de jugement pour suggérer que ça puisse se faire de
cette façon-là.
Maintenant,
il a parlé de croissance économique. Je répète que nous voudrions également
accélérer la croissance. D'ailleurs,
il y a de nombreuses initiatives dans ce sens-là, et les problèmes structurels
du Québec sont très importants. Je
lui rappellerais que l'Ontario est passé de 2,4 % à 1,9 %. Il parle
de 1,9 %, mais il oublie de dire d'où ils sont partis. Alors, Desjardins les avait démarrés à 2,4 %,
2,5 %, les a baissés à 1,9 %. Et c'est le cas dans le reste de
l'Amérique du Nord, et c'est le cas
particulièrement chez nous, au Canada, pour de nombreuses raisons, mais notre
collègue refuse d'aborder...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...les enjeux structurels profonds qui expliquent cet état
de fait, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre nous dit que,
oui, il n'y aura pas de négociations mur à mur, ce sera des négociations où certains groupes d'employés auront des plus
grosses augmentations de salaire que les autres, mais il ne veut pas
nous dire... Il dit : Les citoyens n'ont pas le droit de savoir. Quel
manque de transparence!
M.
le Président, est-ce que le premier ministre peut au moins nous dire si les
négociateurs, si ses négociateurs ont commencé à négocier avec ces
mandats-là?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Je ne peux pas croire, M. le Président, qu'un homme de l'expérience de
mon collègue, qui a dirigé des entreprises, qui est ici au Parlement
depuis longtemps... je ne peux pas croire qu'il pense une seconde qu'on va commencer à donner des détails de la stratégie de
négociation du gouvernement ici en réponse à des questions à la période
de questions, quand même. On va rester en contact, tous, très étroits avec la
réalité, M. le Président.
La
réalité, c'est que la convention
collective va se régler, et nous, on
travaille pour une entente négociée. Notre but, notre seul scénario, c'est une entente négociée avec la fonction publique. Les conversations se déroulent dans un bon esprit, M.
le Président. J'ai bon espoir qu'on arrive à cet objectif. Ça va prendre des
efforts de part et d'autre, que nous, on
est disposés à faire, je crois que nos partenaires syndicaux également, mais il
faut tenir compte de la réalité financière du Québec qu'il connaît très
bien.
Le Président :
Principale, M. le député de Beauce-Nord.
Indépendance des enquêteurs
chargés du
dossier concernant certains policiers
de la Sûreté du Québec à Val-d'Or
M. André Spénard
M.
Spénard : Merci, M. le Président. Les témoignages de femmes
autochtones recueillis par l'émission Enquête sur des agissements
de policiers de la Sûreté du Québec ont profondément choqué les Québécois. Pour
la ministre, ce n'était rien de nouveau, car
elle était au courant depuis cinq mois. Si on peut questionner les délais de
réaction de la ministre dans ce
dossier comme dans bien d'autres, on peut aussi questionner la première
décision de la ministre, soit de confier l'enquête de la Sûreté du Québec à la Sûreté du Québec. On se rappelle
que le Parti libéral avait appuyé le projet de loi n° 12 pour diminuer les doutes qui subsistent quant à
l'impartialité du processus actuel, selon les mots mêmes du ministre actuel
des Transports.
Ma
question est simple : Pourquoi votre premier réflexe a-t-il été de
demander à la Sûreté du Québec d'enquêter sur les agissements de policiers de la Sûreté du Québec? Pouvez-vous
reconnaître que c'était une erreur qui ébranle la confiance de la
population envers nos institutions?
• (14 h 20) •
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je vais répéter sommairement
les réponses que j'ai faites à l'opposition officielle. M. le Président, regardez, ce n'est pas compliqué, là, le
Bureau des enquêtes indépendantes n'est pas fonctionnel et ne sera pas fonctionnel avant le 1er avril 2018. Que
reste-t-il... 2016, pardon. Que reste-t-il, M. le Président, comme alternative? Ce que prévoit la loi, c'est, à partir
du moment où il y a des allégations ou des faits troublants qui sont portés
à l'attention du ministère de la Sécurité publique, c'est de demander à
l'équipe spécialisée les normes professionnelles, M. le Président, qui font les
enquêtes. M. le Président, c'est ce qui a été édicté.
Et honnêtement, je
l'ai dit, la journaliste d'Enquête a été la première à reconnaître, le
lendemain du reportage d'Enquête,
dans les médias, lorsqu'elle donnait des entrevues, que ni la Sûreté du Québec
ni moi nous n'étions au courant des
allégations de ce qu'on a vu dans le reportage, M. le Président. Et, à la
lumière de faits nouveaux, le directeur de la Sûreté du Québec m'a demandé de transférer, dans un souci de confiance
envers la Sûreté du Québec, l'enquête au SPVM, ce que nous avons
accepté...
Le Président :
En terminant.
Mme Thériault :
...M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Beauce-Nord, en s'adressant à la
présidence.
M. André Spénard
M.
Spénard :
M. le Président, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Qu'est-ce qui
s'est passé, voilà cinq mois, pour que la
Sûreté du Québec enquête sur la Sûreté du Québec et que là, subitement, la
ministre de la Sécurité publique confie ça aux SPVM suite à la diffusion
d'Enquête à Radio-Canada?
Alors,
ce que je veux savoir de la ministre : Pourquoi a-t-elle autorisé une
enquête de la Sûreté du Québec sur la Sûreté
du Québec, il y a cinq mois, et qu'elle n'était au courant de rien? Il doit y avoir une raison. C'est ça que
j'aimerais savoir.
Une voix :
...
Le Président :
Monsieur... s'il vous plaît! Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault :
M. le Président, dans la lettre, il n'y avait pas les mêmes faits que dans le
reportage de l'émission Enquête. Et
ça, c'est la personne qui a fait l'émission, la journaliste qui était sur
place, qui dit que «[ni la Sûreté
du Québec ni la ministre n'étions] au courant — et là je vais citer, M. le Président — de
tout ce qu'on a eu et [...] ce qu'on a
montré hier dans le reportage. C'est pour ça que la ministre a été assez
choquée et renversée[...]. Ils n'étaient pas au courant du cas de viol dans le poste de police, ils n'étaient pas au
courant des services sexuels qu'on demandait aux filles dans les petits
chemins à l'extérieur de Val-d'Or.»
Le Président :
En terminant.
Mme
Thériault : M. le Président, c'est la raison pour laquelle on a
jugé bon de transmettre l'enquête au SPVM.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Beauce-Nord.
M. André Spénard
M.
Spénard :
M. le Président, il y a un organisme qui a été créé en 2013. Il était supposé
d'ouvrir en 2014. Le BEI était supposé
d'ouvrir en 2015. Il y a une directrice générale qui a été nommée en décembre
2014. Et, depuis ce temps-là, c'est le silence complet sur ce Bureau des
enquêtes indépendantes.
Alors,
est-ce que la ministre pourrait au moins se rattraper, dans un souci de
transparence, en nommant un comité ad hoc et que cette enquête,
patronnée par le SPVM, soit sous la supervision au moins de la directrice
générale...
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je vais inviter mon collègue
le député de Beauce-Sud à prendre connaissance...
Des voix :
...
Mme
Thériault : ... — Nord, pardon — à prendre connaissance du communiqué que
j'ai déposé tout à l'heure, où Mme
Giauque dit : «Nous sommes à peaufiner tout cet encadrement et à
poursuivre nos échanges avec les instances avec qui nous serons en lien
dans le cadre de notre mission afin que le BEI soit opérationnel dès le 1er
avril...»
Et
elle ajoute : «En conséquence, le BEI n'est actuellement pas et ne sera pas
en mesure d'enquêter sur quelqu'événement que ce soit avant le 1er avril
2016.»
M. le Président...
Le Président : En terminant.
Mme Thériault : ...prendre
connaissance du communiqué, c'est de répondre à la question.
Le Président : Principale, M.
le député de Granby.
Allocation de transition des députés démissionnaires
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. Depuis le début de la présente législature, six des neuf
députés qui ont démissionné ont empoché leur prime de départ, dont quatre
libéraux. La semaine dernière, c'était au tour d'un député du Parti québécois de toucher cette allocation de transition. En
mars dernier, le leader du gouvernement se disait pourtant prêt à les
abolir si un député quitte en cours de mandat. Non seulement ce gouvernement
n'a toujours rien fait sept mois plus tard, il a encore changé d'idée et
s'entête maintenant à lier cet enjeu aux autres conditions de travail des élus.
Mais rien, rien n'empêche d'abolir dès
maintenant les primes de départ pour les députés démissionnaires en cours de
mandat. Cet enjeu est sur la table depuis 2013, et ce gouvernement n'arrête pas
de le repousser aux calendes grecques.
Pourquoi
le gouvernement ne veut-il pas régler cette question
dès maintenant en appelant le projet de loi n° 490?
Vous êtes bien au fait qu'on pourrait
appeler ce projet de loi. Nous n'avons aucun travail à faire après le
salon bleu, après cette période de questions, on pourrait l'adopter rapidement.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Bien, d'abord,
je suis toujours un peu étonné de voir que la deuxième opposition ne veut pas respecter une parole qu'elle avait donnée. C'est
sa volonté, elle, et celle des autres partis, d'avoir un comité indépendant
qui proposait un rapport indépendant.
Parlant d'indépendance dont vous parliez tantôt, M. le député de Beauce-Nord,
un rapport indépendant qui dit qu'il faut prendre l'affaire comme un
tout et non pas en prendre des pièces. C'est ce qui explique que nous avons fait une motion, le 24 septembre
dernier — ça ne
fait pas si longtemps — avec la députée de Gouin ainsi que la députée d'Arthabaska,
à ce moment-là, qui disait ceci : «Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement de présenter, dans les meilleurs
délais, un projet de loi visant à abolir, dès son adoption, l'allocation de
transition de tout député qui démissionne de
ses fonctions en cours de mandat, sans que cette démission ne soit attribuable
à des raisons de santé ou familiales et qui,
par ailleurs, réduirait de plus de 400 000 $ le fardeau annuel de
l'État en mettant en vigueur l'ensemble des autres recommandations du
rapport du comité indépendant...»
Et la
deuxième opposition était contre, contre le fait qu'il y ait des économies de
400 000 $ annuellement qu'on
remettait dans les poches des
contribuables. Quand même assez étonnant, M. le Président, parce que, lorsqu'on
a ouvert cette législature, la deuxième opposition est partie avec
1,5 million de plus par année pour ses propres dépenses qui vient
de la poche des Québécois. Pourquoi toujours prendre...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, c'est bien le visage, ça, du leader du gouvernement, ça? C'est
marqué : «Priorité à l'abolition
des indemnités». Et c'est écrit, un petit peu plus loin : «Sept mois plus
tard, on juge possible de scinder la question
des indemnités de départ de celle du salaire. "On est à l'aise avec la
prémisse d'atteindre le retour à l'équilibre budgétaire avant de parler de hausser les salaires, [...]les primes de
départ pourraient se faire immédiatement", a indiqué l'attaché de
presse du ministre Fournier...» C'est vous, ça.
Êtes-vous d'accord ou non qu'on puisse adopter
rapidement une loi, le projet de loi n° 490?
Le
Président : Je souligne que ce n'est pas vraiment un tableau
didactique, c'est juste la photo du leader, hein? Je vous souligne que
ce n'est pas vraiment un tableau didactique, c'est juste la photo du leader. M.
le leader.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : C'était une belle photo, M. le Président. Mais
puis-je dire à notre collègue ceci? Je viens de lui faire la lecture de la motion qui a été présentée,
il a voté... il était contre. Il ne voulait même pas consentir... débattre
là-dessus. Ça
disait que, justement, on devait tout de suite en finir avec les primes. Et
c'était plus tard pour le reste. Et je ne comprends pas pourquoi il
s'entête à ne pas entendre qu'il est possible d'agir dès maintenant pour les
primes et de reporter à l'adoption... à la
prochaine législature pour le reste. Je ne le comprends pas. S'il veut vraiment
venir dire ici qu'il faut s'assurer
qu'il y ait une économie pour les citoyens et donc que l'État réussisse à
dépenser moins, comment se fait-il qu'il est parti avec 1,5 million de plus pour ses budgets de
fonctionnement? Il est le seul ici qui est allé chercher plus
d'argent...
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
...dans les poches des Québécois.
Le Président :
M. le...
Des voix :
...
Le Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! La parole... Il n'y a rien qu'une personne
ici qui a le droit de parole, c'est M. le député de Granby. Deuxième
complémentaire.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : ...question,
M. le Président, là : Est-ce que c'est parce qu'il y a
encore d'autres députés libéraux qui
décideraient de quitter l'Assemblée
nationale dans les prochaines
semaines, les prochains mois? Est-ce que c'est ça, la vraie raison? Parce que le leader, son attaché de
presse l'ont confirmé. Oui, on peut adopter rapidement cette loi qui va
abolir les allocations de transition, hein, des députés démissionnaires. C'est
ça, la vraie raison?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Il est
obligé de m'inventer des raisons. La raison, c'est d'avoir un rapport qui
dit : Faites le tout. Et on est
d'accord pour dire : Dans le tout, là, les primes pour les départs à la
retraite, ça va être tout de suite; pour le reste, ça va être plus tard. Il va y avoir, sur 10 ans, 4 millions d'économies pour les citoyens québécois. Pourquoi la CAQ... Et il a dit qu'il méritait cet argent-là. En vertu de
quoi lui, il mérite d'avoir 1,5 million par année de plus des Québécois
et puis qu'il ne veut pas leur permettre d'économiser 4 millions
sur 10 ans? Pourquoi?
Le Président :
Principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Compressions budgétaires dans
le domaine de l'éducation
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, c'est tout le milieu de l'éducation qui, au moment où on se parle, est mobilisé pour
dénoncer les coupures du gouvernement libéral en éducation. La semaine dernière, là, ce sont des directeurs
d'école, les trois associations
qui sont sorties, là, pour nous apprendre qu'un enfant sur cinq ne reçoit pas
les services dont il a besoin, puis
les directions d'école ont été très,
très claires, là, ça aura un impact
sur le taux de diplomation au Québec.
Alors,
M. le Président, là, qu'est-ce que le ministre
de l'Éducation, là, répond à ces directeurs d'école? Qu'est-ce
qu'il répond aux milliers de parents, là,
qui encore la semaine prochaine vont entourer les écoles, là, partout à travers
le Québec? Mais surtout qu'est-ce qu'il répond aux milliers
d'enseignants qui sont obligés de sortir de leurs classes en ce moment,
qui sont obligés de se mobiliser pour être reconnus à leur juste valeur par le gouvernement
du Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Eh bien, merci, le
député de Lac-Saint-Jean, pour sa question.
Ça me permet de clarifier et peut-être d'ajouter certains éléments qui
ont peut-être été oubliés, là, lors de la première formulation.
Tout
d'abord, les directeurs d'établissement ont dit la semaine dernière, si je me souviens
bien, que la meilleure façon, hein,
d'aider le système d'éducation, en ce moment, c'est de faire en sorte que
l'argent, hein, que les ressources aillent
le plus près possible des établissements plutôt que demeurent encore trop souvent, malheureusement, là, au sein des commissions scolaires. Ça, le message a été extrêmement
clair. Dans un contexte qu'ils reconnaissent, un contexte budgétaire
plus difficile, là, pour l'État québécois, ils nous pressaient d'accélérer et de faire en
sorte que les ressources aillent vers
les écoles le plus possible, à la fois les ressources financières mais aussi
les ressources professionnelles. Ça tombe bien, nous allons exactement
dans cette direction. C'est notre vision des choses pour la gouvernance
scolaire au XXIe siècle. On aura
l'occasion d'échanger là-dessus avec mon collègue dans les prochaines semaines, j'en suis certain.
• (14 h 30) •
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, là, ce sont les directeurs d'école, là,
qui interpellent directement le ministre puis qui disent aux Québécois : Ce sont un élève sur cinq, un élève sur
cinq qui n'aura pas accès aux services dont ils ont besoin. Aujourd'hui, là, les parents se mobilisent, les
professeurs se mobilisent, les directions d'école se mobilisent. Il y a une
négociation qui a cours, là.
Quand
allez-vous enfin vous entendre avec le milieu des enseignants, et enfin les
reconnaître à leur juste valeur, puis traiter l'éducation comme la
prunelle de vos yeux?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
François Blais
M.
Blais : Alors, ça me permet peut-être, M. le Président, d'ajouter
quelques éléments additionnels, notamment sur les négociations. Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, malgré le
contexte où il y a des établissements en grève... D'ailleurs, on le
regrette. On le regrette pour les parents et on le regrette pour les enfants.
Une journée de grève, c'est toujours une
journée de trop pour les parents et pour les enfants. Malgré cela, hein, les
négociations avec les enseignants continuent
en ce moment, et nous recherchons, bien sûr, une entente, nous essayons de
trouver les voies de passage pour en
arriver à cette entente. Mais c'est essentiel de le dire à la population,
malgré le mouvement actuel, les négociations ne sont pas perturbées...
Le Président :
En terminant.
M. Blais :
...elles continuent.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, là, si le ministre de l'Éducation a des
regrets à avoir, là, c'est de s'être traîné les pieds. Ça fait des mois qu'ils savent que les conventions collectives
vont prendre fin au printemps dernier. Ça fait des mois qu'ils le
savent, M. le Président, et les négociations n'avancent pas.
Comment le ministre
de l'Éducation, là, peut-il penser, là, qu'on va régler ça alors que les offres
qu'ils ont déposées, là, ne sont rien d'autre que de la véritable provocation?
Augmenter le nombre d'élèves par classe, revoir la pondération, c'est contraire
à l'intérêt de l'éducation au Québec.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
François Blais
M.
Blais : Alors, c'est très simple, je le pense, M. le Président, j'y
crois, les chances qu'on arrive à une entente sont des chances réelles.
Cependant, on l'a dit souvent, dans un contexte budgétaire plus difficile, il
faut travailler davantage, laborieusement,
au sein des tables pour trouver les voies de passage, de réallocation de
ressources ou encore se pencher sur
des solutions qu'on n'avait pas encore vues. Alors, on y travaille, je suis
assez optimiste, mais, encore une fois, la solution va passer par les
tables.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mesures
pour améliorer les conditions de vie des autochtones
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Ce qui se passe actuellement à
Val-d'Or met en lumière ce que nous savons depuis longtemps. L'ONU nous l'a dit dans la déclaration des droits des
personnes autochtones. La Commission vérité et réconciliation, ici, au Canada, nous l'a dit aussi. Les autochtones
nous le disent depuis très longtemps. C'est comme si on ne les entendait pas. C'est comme, peut-être,
si on ne voulait pas les entendre. Ce
qui est problématique, c'est qu'il
y a, bien sûr, la crise humanitaire
qui se passe actuellement à Val-d'Or, mais c'est aussi la crise humanitaire
vécue par les peuples autochtones qui se passe sur l'ensemble du territoire,
et ça depuis longtemps.
Alors,
j'aimerais savoir, M. le Président, si le premier
ministre reconnaît que le problème
est profond et qu'on doit agir avec diligence.
Le Président :
M. le ministre des Affaires autochtones.
M.
Geoffrey Kelley
M.
Kelley : Alors, la question
qui est soulevée par ma collègue la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques est quelque chose qui nous interpelle tous ici, et les relations
entre les Premières Nations et les gouvernements au Québec
et au Canada sont quelque chose qu'on peut toujours travailler à améliorer, mais je pense
que c'est important de rappeler que
nous avons déjà mis en place certaines mesures à très court
terme. Parce que, quand nous y sommes allés, le ministre délégué aux Services
sociaux et notre collègue le député d'Abitibi-Est, nous avons rencontré les intervenants, et la
demande à court terme, c'est de demander au gouvernement d'agir très rapidement.
Alors,
nous avons mis en place des services additionnels, des travailleurs sociaux qui
vont travailler avec le centre d'amitié autochtone. Nous avons mis en
place des mesures dans le CAVAC qui vont aider les femmes qui sont appelées à
témoigner à l'intérieur. Alors, il y a des mesures que nous avons faites à
court terme parce qu'à la fois les quatre
chefs des quatre communautés voisines de Val-d'Or, également le maire de
Val-d'Or et les élus, on a demandé : Nous avons besoin de soutien
très rapidement.
Mais
la deuxième question... Et je suis entièrement d'accord pour la question, pour
mieux protéger les femmes autochtones. Il y a trop de femmes qui sont en
situation de vulnérabilité dans notre société, et nous devrons continuer
d'ajouter des ressources pour mieux protéger ces femmes au Québec.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme Massé :
Merci. Je pense que la meilleure façon de les protéger, c'est de leur assurer
qu'une enquête indépendante soit mise sur pied. Ça, plusieurs personnes en
conviennent.
Ceci étant dit,
reconstruire une confiance brûlée à travers les siècles, ça, c'est un peu plus
long. D'ailleurs, j'entendais le premier
ministre dire que, si les Premières Nations le demandaient, ils seraient côte à
côte pour atteindre cet objectif. M.
le premier ministre, depuis le temps que vous êtes à cette Assemblée... M. le
Président, pardon, depuis le temps
que le premier ministre est à l'Assemblée, moi, je l'ai entendu, puis ça ne
fait même pas un an et demi que je suis ici.
Le Président :
M. le ministre des Affaires autochtones.
M.
Geoffrey Kelley
M.
Kelley : Pour continuer toute la question d'une grande enquête,
on sait qu'il y a un nouveau gouvernement à Ottawa qui vient d'être élu,
qui a pris l'engagement de faire une enquête pancanadienne sur la question des
femmes assassinées et disparues. Alors, je
pense, c'est très important pour nous autres de travailler avec le nouveau
gouvernement, d'avoir un mandat qui va regarder tous ces faits. Hier,
dans le Globe and Mail, j'ai vu un article que le même phénomène se trouve en Colombie-Britannique, et
l'ombudsman de la police a fait un rapport. Alors, nous sommes devant un phénomène que, je pense, comme société canadienne, nous devons régler ensemble.
Mais, en attendant, il y a déjà en chantier un projet très important dans
le comté de la députée pour un refuge pour les femmes autochtones itinérantes à
Montréal. C'est un projet très important...
Le Président :
En terminant.
M. Kelley :
...qui va mieux protéger les femmes dans la rue à Montréal.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : M. le Président, on n'y arrivera pas à la pièce. Relisez le rapport vérité et
réconciliation, c'est un travail de
fond qui doit être fait. Est-ce que le premier
ministre... Comment se fait...
Pardon. M. le Président, pourquoi
le premier
ministre n'a pas entendu ce que moi,
j'entends depuis des années, s'asseoir de nation à nation? Et je demande
donc à mon chef de ma nation actuelle : Va-t-il s'asseoir avec les Premières
Nations?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Je vais profiter
de la question de ma collègue, qui est fort bien posée, ma foi,
pour lui donner la réponse qu'il convient : Je suis, nous sommes
profondément convaincus que le niveau de relation entre nous et les Premières Nations doit se situer de nation à nation. Nous sommes
profondément convaincus que l'enjeu, comme elle le dit très bien, est
très profond, encore plus profond que la tragédie dont nous sommes témoins ces
jours-ci, elle le sait également, remonte à la façon dont ces relations ont été
bâties aux premiers jours de ce pays, M.
le Président, et qu'encore une fois nous sommes disposés à
avoir ces conversations à ce niveau-là avec les Premières Nations.
Cependant,
la réalité, c'est que le nouveau gouvernement fédéral va probablement, d'ici quelques
jours, mettre en place une commission
d'enquête publique sur la question des femmes autochtones disparues, qui est un des
aspects de cette relation. Alors, ce que je suggère...
Le Président :
En terminant.
M. Couillard : ...c'est que, d'une part, l'enquête policière suive son cours, mais
que, surtout, on attende de voir le mandat de la commission...
Le Président :
Principale, Mme la députée de Repentigny.
Inspection
des services de garde
Mme
Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, les inspections des services de garde du Québec
sont à vitesse variable. La Coalition avenir
Québec a effectué des calculs à
partir des informations fournies par le ministère de la Famille lors
de l'étude des crédits 2015-2016. Il en ressort une disparité dans la
fréquence d'inspection entre les différents types de garderies au Québec. Au rythme où se font les inspections, il faut
17 mois pour inspecter toutes les garderies privées du Québec
contre six ans et demi pour inspecter tous les CPE. L'écart est énorme. On sait
qu'un enfant se retrouve en moyenne quatre ans en garderie. Donc, durant
cette période, il pourrait arriver qu'en aucun moment un CPE ne soit inspecté.
Comment
la ministre peut-elle justifier qu'un enfant entre dans un
CPE à un an, qu'il en ressorte à cinq ans et qu'entre les deux aucune
inspection n'y soit effectuée?
Le Président :
Mme la ministre de la Famille.
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. M. le Président, les
inspections se font en moyenne aux trois ans dans les CPE au Québec. Elles se font au moment où le CPE est ouvert.
Par la suite, elles se font entre trois et cinq ans. Maintenant, les
garderies privées subventionnées sont traitées de la même façon. Donc, les
inspections se font, et on s'assure, M. le Président, que le lieu où l'enfant
est laissé est sain, et sécuritaire, et avec des professionnels.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, la ministre nie l'évidence, mais les
chiffres sont là. En 2014-2015, il y a eu 231 inspections pour
1 496 CPE et 1 157 inspections pour
1 677 garderies privées. Deux poids, deux mesures.
Est-ce
que la ministre confirme ses propres chiffres, qui montrent un traitement
inégal dans les inspections des différents types de garderies?
• (14 h 40) •
Le Président :
Mme la ministre de la Famille.
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : M. le Président, il me fait plaisir de
rappeler à ma collègue que, quand il y a plainte, il y a inspection.
Donc, certains moments, il y a certains endroits où les inspections sont plus
fréquentes, et avec raison. À partir du
moment où un doute est posé par un parent ou par des gens qui fréquentent, on se doit de faire des inspections.
Maintenant, dans la
règle, on se doit d'aller voir dans des moments très propices chacun des
endroits où on donne des services.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lise Lavallée
Mme
Lavallée : M. le Président, la ministre montre une fois de plus
qu'elle est déconnectée de la réalité qui prévaut
dans son réseau de garderies. Deux poids, deux mesures :
231 inspections pour 1 496 CPE, 1 157 inspections pour
1 677 garderies privées.
Est-ce que
la ministre peut nous assurer que dorénavant
toutes les garderies seront traitées équitablement en ce qui concerne les inspections?
Le
Président : Mme la ministre de la Famille.
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : M. le Président, l'obligation qu'on a, c'est d'assurer un lieu sain, et
sécuritaire, et avec des professionnels.
Maintenant, si quelqu'un a un doute sur un endroit, on se doit de faire
une intervention rapide. Le calcul que
fait ma collègue, elle l'étale sur un chiffre très probant, mais, par contre, il faut voir qu'il y a des inspections faites à des endroits de façon très vigilante pour
s'assurer que les enfants sont dans un endroit sain, et sécuritaire, et avec
des professionnels, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Rousseau.
Nominations
au conseil d'administration
de l'Agence du revenu
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : Oui. Merci, M. le Président. M. le Président, quand Raymond Bachand a créé l'Agence du revenu
en 2011, c'était pour lui donner de la
souplesse et pour la dépolitiser, pour dépolitiser le ministère.
Hier, la porte-parole du ministre
des Finances a confirmé que le P.D.G. de Revenu Québec, Gilles Paquin, démissionnait en raison d'un changement de
culture qui serait à venir. Le ministre des Finances n'a toutefois pas expliqué
en quoi M. Paquin était incapable de
participer à ce changement de culture, et, en même temps, M. le Président, on apprend que le gouvernement
entend nommer l'ex-ministre libérale Michelle Courchesne au conseil
d'administration de Revenu Québec. Il s'agit d'une nomination partisane dans un
organisme qui est supposé être apolitique. Quant aux qualités de gestionnaire
de Mme Courchesne, doit-on rappeler
qu'elle a été sévèrement blâmée à deux reprises par le Vérificateur général dans le dossier des garderies et dans le dossier des terrains
synthétiques?
Alors, question
simple, M. le Président : Pourquoi vouloir politiser Revenu Québec?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J Leitão
M. Leitão :
M. le Président, je constate qu'en fin de compte c'est l'opposition officielle
qui veut politiser Revenu Québec.
Des voix :
...
M.
Leitão : Oui, oui, c'est l'opposition officielle qui veut politiser Revenu Québec. Je l'ai répété
pour qu'on puisse bien le comprendre.
M. Paquin a annoncé qu'il souhaite prendre sa retraite. Il me l'a dit, il y a
quelques semaines, qu'il souhaitait
prendre sa retraite après une trentaine d'années, presque, au service du Québec,
de la fonction publique. Et, d'ailleurs, je le remercie de son
service, une feuille de route vraiment impeccable et...
Des voix :
...
M.
Leitão : Il y a
du bruit, là. Une feuille de route impeccable de la part de M. Paquin, qui
décide de prendre sa retraite. Alors, je ne vois pas dans quoi le député
de Rousseau veuille aller.
Pour
ce qui est du reste, des nominations au conseil d'administration,
c'est le Conseil des ministres qui le fait. Je ne fais aucun commentaire là-dessus.
Ce qui est écrit dans les journaux...
Des voix :
...
M. Leitão :
Ce qui est écrit dans les journaux, ce n'est pas toujours la vérité.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : O.K.
Alors, M. le Président, en plus de Mme Courchesne, le gouvernement libéral va nommer au conseil d'administration M. Alan Katiya, un
ancien de l'Agence du revenu du Canada. Alors, il s'agit d'une drôle de coïncidence alors que notre premier ministre refuse, refuse d'écarter, de fermer la porte à un transfert de la
perception de nos impôts par Ottawa.
Alors,
M. le Président, question très simple : Est-ce que la nomination de M. Katiya, ça sert à préparer le terrain pour le transfert de la
perception de nos impôts?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
M. le Président, malheureusement, je dois répéter la même chose que j'ai dite
tantôt, ce sont des rumeurs de nomination. Comme le collègue le sait très bien,
les nominations au poste de conseil d'administration des entités publiques, c'est le Conseil des ministres qui le fait. Et, à ce que je sache, M. le Président, le Conseil des ministres
ne s'est pas encore prononcé sur ces nominations-là. Je n'ai rien d'autre à
ajouter, M. le Président.
Le Président :
Principale? Principale, M. le député de Sanguinet.
Gestion
des projets informatiques du gouvernement
M.
Alain Therrien
M.
Therrien :
M. le Président, ça fait des années que les Québécois gaspillent de l'argent
dans des projets informatiques, des
milliards. Au total, des milliards de dollars de dépassement de coûts dans
toutes sortes de projets. Ces dépassements sont systématiques, ils sont
rendus la norme. Les gens sont écoeurés parce que personne ne comprend comment ça peut arriver. Ils ne voient pas la fin
des dépassements avec des coûts astronomiques. Les Québécois ont le droit de savoir pourquoi leur argent est gaspillé
dans ces scandales informatiques. Pour savoir exactement ce qui se passe,
ça prend une commission d'étude sur la gestion informatique, comme Pronovost au
niveau de l'agriculture, comme Coulombe au niveau de la forêt.
Est-ce que le
président du Conseil du trésor va mettre sur pied cette commission?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M.
Martin Coiteux
M.
Coiteux : Alors, M. le Président, on a, effectivement, étudié la question. Et on l'a étudiée
très rapidement, au point où on a pris une série de décisions dans
les dossiers informatiques. Vous savez qu'au mois de juin dernier j'ai
présenté une stratégie qui va nous permettre de mieux gérer les technologies de
l'information au gouvernement du Québec, et, dans cette stratégie, il y a
différents éléments. Il y a un élément qui touche les ressources humaines, notamment. On a actuellement un trop grand nombre de consultants externes dans
les opérations informatiques au gouvernement du Québec et on a l'intention de réduire cette dépendance
d'une façon responsable. Donc, c'est un axe très important de la stratégie,
il est déjà à l'oeuvre et il va s'accélérer.
Maintenant,
pour véritablement donner le coup de barre qui est nécessaire
dans la gestion des projets
informatiques, ça va prendre une
nouvelle gouvernance. À l'heure actuelle, il n'y a pas assez de mise en commun,
à la fois des infrastructures technologiques
comme des ressources humaines. Il n'y a pas une gestion centralisée des
investissements à l'heure actuelle, c'est
dans la gouvernance que nous avons. Alors, nous avons l'intention de changer
cette gouvernance, et ça va passer par un projet de loi qui sera soumis
à nos collègues de l'Assemblée nationale. Et, puisqu'ils ont un intérêt pour la
question...
Le Président :
En terminant.
M. Coiteux :
...j'imagine qu'ils vont nous appuyer, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M.
Alain Therrien
M.
Therrien : M. le Président, la stratégie du gouvernement
actuellement, c'est le conseil consultatif. Quand, en juin, on a discuté avec eux, ils nous
disaient : Les logiciels libres, c'est l'avenir, on va même les mettre
dans le conseil consultatif. Le conseil consultatif a vu les logiciels
libres quitter le 22 septembre avec fracas.
On
n'a pas l'expertise interne dans ce conseil consultatif là. Ce qu'on a dans ce
conseil-là, c'est des gens qui s'en mettent
plein les poches. C'est comme faire surveiller une banque de sang par Dracula,
M. le Président. Il est temps qu'on soit sérieux dans ce domaine-là, ça
prend une commission d'étude, M. le Président!
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! C'est...
Des voix :
...
Le
Président : O.K.! C'est la semaine de l'Halloween, là, mais
c'est... M. le président du Conseil du trésor, c'est à vous la parole.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : M. le Président, le ton adopté par le député de Sanguinet
m'a fait sourire, honnêtement. Mais c'est une question sérieuse, je ne
devrais même pas en rire parce que, dans le fond, il touche à la réputation du
secteur des technologies de l'information au
Québec. Écoutez, au conseil consultatif, il y a plusieurs associations qui sont
représentées. Ce sont des gens
intègres, ce sont des gens qui sont là pour travailler avec le gouvernement,
pour trouver des solutions à nos
problèmes, qui sont là pour échanger avec nous, et ils sont tous représentés,
M. le Président : des logiciels libres, les petites entreprises, les start-up jusqu'aux plus grandes. Alors,
écoutez, c'est un peu insultant pour tous ces gens-là qui ont décidé de travailler avec le gouvernement, et
j'encourage l'opposition officielle à faire de même lorsqu'on déposera...
Le Président :
En terminant.
M. Coiteux : ...notre
projet de loi.
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nous en sommes à la rubrique des motions
sans préavis, et, en fonction de nos
règles, je reconnais maintenant un membre du groupe formant le gouvernement. Il
s'agit de M. le ministre des Transports.
Souligner
la 15e Journée maritime québécoise
M.
D'Amour : Merci beaucoup, M. le Président. M. le Président, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de
Vachon, le député de Nicolet-Bécancour et la députée de Gouin.
«Que
l'Assemblée nationale souligne la 15e Journée maritime du Québec et reconnaisse
l'importance stratégique de
l'industrie et des acteurs du domaine maritime comme facteur de développement
économique, environnemental et social pour l'ensemble des régions du Québec.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
...consentement pour le débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : Consentement sans débat. Alors, est-ce que la
motion est adoptée? Adopté.
Nous
en sommes maintenant à un membre du groupe formant l'opposition officielle, et
je reconnais M. le député de Matane-Matapédia pour la présentation de sa
motion. À vous.
M.
Bérubé : À la bonne heure, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le député de Beauce-Nord, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et la députée d'Arthabaska, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de déclencher une enquête
indépendante relativement aux allégations de femmes autochtones qui
auraient été victimes de crimes commis par des policiers de la sûreté du Québec à Val-d'Or, et que cette enquête soit
confiée au Bureau des enquêtes indépendantes, tel que la Protectrice du citoyen
l'a demandé.»
• (14 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
Nous avons proposé un amendement, refusé, M. le Président, pas de...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il n'y a pas de consentement. C'est juste
ça qu'il faut dire, consentement ou
pas. Alors, je cède maintenant la parole à un membre du deuxième groupe de l'opposition
pour la présentation de sa motion sans préavis.
M.
Schneeberger :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour déposer la motion
suivante conjointement avec la députée de Vachon et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de la pétition de 48 000 noms
concernant l'avenir de la route verte et de la forte mobilisation des
citoyens désirant en assurer la pérennité;
«Qu'elle
reconnaisse que la décision du gouvernement d'abolir le volet 4 du Programme
intégré d'infrastructures cyclables
et piétonnes dans le dernier pacte fiscal affecte durement l'aide à l'entretien
de la route verte pour les municipalités;
«Qu'elle reconnaisse que la route
verte, en plus de favoriser les saines habitudes de vie, est un outil de
développement économique et social important pour les régions du Québec;
«Qu'elle
réaffirme que la route verte est une infrastructure sous la responsabilité du
gouvernement du Québec et lui demande
de trouver des solutions en collaboration avec les citoyens et les
municipalités afin d'assurer l'avenir et le développement de celle-ci.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Il n'y a pas de consentement.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, un instant, là! Un instant, il n'y a pas de consentement,
c'est tout, parce que nous sommes à la rubrique... Si on le fait à la... dépôt
de pétition, pas de problème, mais je ne peux pas le faire à ce moment-ci, là.
Je ne peux pas déposer la pétition à ce moment-ci. Merci.
Mme la députée de
Gouin...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui.
M.
Caire :
...consentement de l'Assemblée, on peut tout faire.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, exact.
M.
Caire : On pourrait peut-être demander le consentement de
l'Assemblée pour que mon collègue dépose le document.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Vous avez tout à fait raison, on peut tout faire.
Mais moi, j'avais compris que, s'il
n'y avait pas de consentement pour débattre de la motion, il n'y a pas de
consentement pour déposer ce qui...
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je crois avoir bien interprété, il n'y a pas de
consentement pour faire ce que vous
souhaitez. Et, vous aviez raison, s'il y avait eu consentement de tous les
partis, on aurait pu le faire. Ce n'est pas le cas. Alors, Mme la
députée de Gouin.
Souligner
la contribution de la relève agricole à la
vitalité des régions et l'importance d'un appui du
gouvernement à ces jeunes entrepreneurs
Mme
David (Gouin) : Merci, M. le Président. Je demande le consentement de
la Chambre pour débattre de la motion suivante conjointement avec le
député de Berthier, la députée de Mirabel et la députée d'Arthabaska :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la contribution exceptionnelle de la relève
agricole à la vitalité des régions du Québec;
«Que
l'Assemblée nationale souligne l'importance d'un appui énergique du
gouvernement à ces jeunes entrepreneurs,
notamment sous la forme de coopératives, d'une nouvelle agriculture maraîchère
soucieuse de soutenir l'économie
locale, de respecter l'environnement et d'offrir les moyens d'une plus grande
sécurité alimentaire avec des produits sains et de qualité.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que la motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté, merci. Maintenant, il y a une autre motion sans préavis. Ayant déjà
été présentée par le groupe parlementaire
formant le gouvernement, ça prend le consentement parce que j'ai l'information
que le leader veut en présenter une autre.
Une voix :
...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous laisse présenter, puis, après ça, on demandera le consentement.
M.
Sklavounos : Je
sollicite le consentement afin de présenter une deuxième motion qui touche la
tenue des consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 67,
Loi visant principalement à améliorer l'encadrement de l'hébergement
touristique.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, c'est une motion de dérogation. Est-ce qu'il y a consentement de déroger
à l'article pour présenter une deuxième motion?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, il y a consentement. Alors, M. le leader adjoint, avec la dette.
Procéder à des consultations
particulières
sur le projet de loi n° 67
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. Je fais motion, conformément à l'article 146 du
règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la Commission de l'économie et du travail,
dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 67, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement de
l'hébergement touristique, procède à des consultations particulières et tienne
des auditions publiques les 4, 5, 10 et, si nécessaire, le
11 novembre 2015 à la salle Louis-Joseph-Papineau.
«Qu'à cette
fin, la commission entende les organismes suivants : l'Association hôtellerie Québec, l'Association des hôtels du Grand Montréal,
la société Airbnb, l'Association hôtelière de la région de Québec, la Corporation
de l'industrie touristique du Québec,
l'Union des municipalités du Québec, l'Association des propriétaires du Québec,
la Corporation des propriétaires
immobiliers du Québec, la ville de Montréal, l'Association des propriétaires
d'appartements du Grand Montréal, le Syndicat des professionnels du
gouvernement du Québec, le Syndicat [des fonctionnaires] et parapublique du Québec, la Fédération des
municipalités du Québec, la ville de Québec, la Fédération des pourvoiries
du Québec, l'association Camping-Québec,
l'Association touristique sectorielle du Québec, l'organisme ATR associés
du Québec, l'Association de l'industrie
touristique du Québec, l'organisme Développement économique Mont-Tremblant
[et, finalement,] le Regroupement des événements majeurs internationaux;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes au groupe
parlementaire formant le gouvernement, 3 minutes 30 secondes
pour le groupe parlementaire formant l'opposition officielle et
2 minutes 30 secondes au deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes pour
l'opposition officielle et 7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition,
[finalement];
«Que la
ministre du Tourisme soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.»
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Toujours aux motions sans préavis, je cède la parole à M. le whip
en chef de l'opposition officielle. M. le whip en chef, à vous la parole.
Modifier la composition de
certaines
commissions parlementaires
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Conformément à l'article 129 de
notre règlement, je fais motion afin :
«Que le
député de Labelle soit nommé membre de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles;
«Que le
député de Rosemont soit nommé membre de la Commission des finances publiques en
remplacement du député de Labelle;
«Que le
député de Rousseau soit nommé membre de la Commission des institutions en
remplacement du député de Rosemont et que le député de Richelieu soit
nommé membre de cette même commission.»
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des
voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté.
Avis
touchant les travaux des commissions
Avis
touchant les travaux des commissions. Je cède à nouveau la parole à M. le
leader adjoint du gouvernement pour qu'il donne ses avis.
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude
détaillée à l'égard du projet de loi n° 20, Loi édictant la Loi favorisant
l'accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et
modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de
l'économie et du travail poursuivra les consultations particulières à l'égard
du projet de loi n° 57, Loi modifiant
la Loi sur les régimes complémentaires de retraite principalement quant au
financement des régimes de retraite à
prestations déterminées, aujourd'hui, dès maintenant pour une durée de trois
heures et de 19 h 30 à 20 h 15, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
Finalement,
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles poursuivra l'étude
détaillée à l'égard du projet de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de
la situation juridique de l'animal, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de 19 h 30 à
21 h 30, à la salle du Conseil législatif. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, M. le leader. Je vous avise que
la Commission des transports et de
l'environnement se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 17 heures
à 18 heures, à la salle RC.161 de l'hôtel du Parlement. L'objet de la séance est de déterminer les observations,
conclusions ou recommandations de la commission à la suite de la consultation particulière et auditions publiques sur le
document de consultation intitulé Cible de réduction
d'émissions de gaz à effet de serre du Québec pour 2030.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Nous en sommes à la
rubrique Renseignements sur les travaux. Oui?
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement,
je vous laisse la parole pour votre intervention sur les renseignements
sur les travaux.
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. Alors, je suis
intervenu le 22 septembre dernier à cette même rubrique concernant
la tenue de consultations particulières élargies à l'égard du projet de
loi n° 56, présenté à l'Assemblée le 12 juin dernier par le ministre responsable de l'Accès à
l'information et de la Réforme des institutions démocratiques. Je rappelle qu'à la suite de la présentation du
projet de loi des échanges avaient eu lieu entre les groupes parlementaires
et les députés indépendants concernant les
modalités en regard de consultations en commission parlementaire, et d'ailleurs
une liste d'organismes, 54 groupes en particulier, a fait l'objet d'une
entente en août.
Nous
souhaitions présenter une motion en septembre pour la tenue de ces
consultations, qui auraient lieu à compter de la mi-janvier, mais l'opposition nous avait alors demandé d'attendre
un peu tout en confirmant que les dates proposées, à première vue, ne causaient pas de problème. Il
avait alors été convenu de reporter la présentation de cette motion de
quelques semaines.
Considérant
que plusieurs groupes interpellent actuellement le Secrétariat des commissions
pour savoir quand se tiendront
lesdites consultations, M. le Président, je tiens à préciser aujourd'hui qu'il
est de notre intention de présenter la motion d'ici la semaine
prochaine, où seront représentés tous les groupes et organismes visés par le
projet de loi, à savoir les OBNL, les
coalitions, les entreprises, les coopératives et les syndicats qui sont
représentés dans cette proposition. Merci, M. le Président.
• (15 heures) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci. Merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
Je
vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de
Granby. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que le versement d'allocations de transition
aux députés qui choisissent de
quitter leurs fonctions en cours de mandat contribue grandement au cynisme de la
population envers la classe politique;
«Qu'elle
reconnaisse que cet enjeu peut être réglé indépendamment des autres enjeux
touchant les conditions de travail des députés et presse le gouvernement
d'abolir dès maintenant les allocations de transition;
«Que tous les députés
actuels de la 41e législature s'engagent à renoncer à leur allocation de transition
s'ils [obtiennent] durant le présent mandat sans que leur démission ne soit
attribuable à des raisons de santé.»
Affaires
du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, on va procéder maintenant aux affaires du jour. Et je cède à
nouveau... M. le leader du gouvernement.
M.
Sklavounos : M. le
Président, je vous demanderais de suspendre jusqu'à 15 h 18, s'il
vous plaît, afin de permettre aux députés de l'opposition, le cas échéant, de
transmettre leurs demandes de débats de fin de séance.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, les travaux sons suspendus... Est-ce que cette motion est accordée?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Cette motion est accordée. Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 15 h 1)
(Reprise à 15 h 18)
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, chers collègues. Nous allons reprendre là où nous en étions.
C'est qu'il y avait un délai qu'il
fallait qu'il s'expire avant de reprendre les travaux suite à cette suspension.
Et je cède la parole au leader adjoint du gouvernement pour ce qu'il a à
nous dire. À vous.
M.
Sklavounos : Oui, M.
le Président. J'ai été avisé qu'il n'y a pas de demande de débat de fin de
séance. Alors, je vais vous demander...
Ajournement
Je vais vous faire motion pour ajourner nos
travaux à demain, 9 h 40, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, la motion étant adoptée, les travaux sont ajournés à demain matin tel
qu'indiqué. Merci.
(Fin de la séance à 15 h 19)