(Neuf heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très bonne séance.
Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en sommes à la rubrique de la déclaration
des députés, et je cède la parole à M. le député de Mégantic.
Souligner le 30e anniversaire
du Centre
d'action bénévole du Granit
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de prendre la parole en cette Chambre ce matin pour souligner le 30e anniversaire du Centre
d'action bénévole du Granit.
Le Centre
d'action bénévole du Granit, c'est 60 familles par semaine qui reçoivent
de l'aide, la guignolée qui génère
quelque 350 paniers de Noël, la popote roulante, les cuisines collectives,
l'accompagnement en transport médical, l'aide
aux courses, les visites amicales, diverses activités pour les aînés, mais
surtout un réseau de gens dévoués et animés par une grande volonté d'aider
et de soutenir son prochain.
Je tiens
à souligner l'important apport que le Centre d'action bénévole offre à la
communauté. Depuis les 30 dernières années, les défis ont été nombreux, et les implications, multiples. Je
suis fier de constater que le dynamisme et l'engagement sont toujours aussi forts et puissants.
Je remercie,
au nom de toute la population de la MRC du Granit, ces femmes et ces hommes qui
ont donné et qui donnent encore aujourd'hui de leur temps et de leurs talents pour les autres. Vous êtes une
richesse pour notre communauté. J'anticipe avec plaisir les célébrations
de cet anniversaire auquel j'aurai le plaisir de me joindre samedi. Merci.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député de Mégantic. M. le député d'Abitibi-Ouest et vice-président
de l'Assemblée nationale.
Féliciter les finalistes des
Prix du livre politique
de l'Assemblée nationale du Québec
M. François Gendron
M.
Gendron : Alors, merci,
M. le Président. Aujourd'hui, on a le plaisir d'accueillir les sept finalistes
de la 14e édition des Prix du livre
politique de l'Assemblée nationale. Je ne les vois pas, mais je les salue, je le
sais qu'ils sont dans les galeries. Alors, on vous salue, vous êtes les bienvenus.
Je leur souhaite une belle journée.
Alors, créé en
2013, ce concours unique décerne annuellement des bourses totalisant 14 500 $, donc
c'est significatif. Il prime les auteurs et les étudiants de deuxième et
troisième cycle pour leurs écrits liés à la politique québécoise. Ces prix
littéraires leur donnent la possibilité de poursuivre leurs recherches tout en
offrant une belle tribune pour faire connaître le fruit de leur
réflexion.
Cette année,
on a reçu 41 livres, 17 mémoires de maîtrise, thèses et doctorats.
L'édition 2016 a été très profitable. Cela nous permet de constater
que la politique québécoise suscite beaucoup d'intérêt, qu'elle est un champ
d'études inépuisable et qu'elle constitue une clé majeure pour comprendre le
monde.
Ce soir, sur
la scène du livre... du salon du livre, pardon, international à Québec,
nous allons compléter la remise aux
médaillés. Alors, au nom de la présidence, je leur souhaite la meilleure des
chances et de passer une agréable journée. Merci de votre présence.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors,
merci à vous, M. le député d'Abitibi-Ouest. M. le
député de Côte-du-Sud.
Souligner la Semaine de
l'action bénévole
M. Norbert Morin
M. Morin : Merci, M.
le Président. Je veux profiter de ces
quelques instants pour souligner la tenue, du 10 au 16 avril, de la
Semaine de l'action bénévole sous le thème Le bénévolat, un geste gratuit,
un impact collectif.
Je tiens
aussi à montrer toute ma gratitude et mon admiration aux bénévoles du Québec.
Sans vous, chers bénévoles, la vie ne
serait tout simplement pas la même. Vous vous dévouez corps et âme afin
d'apporter du réconfort, du soutien et
de l'aide à quiconque en montre le besoin. Vous donnez sans compter de votre
temps afin de permettre à de merveilleux projets et événements de voir le jour et
de rencontrer le succès. Je salue votre dévouement et votre engagement
désintéressé. Sans vous, et vous êtes
plus de 2 millions, nos organismes et nos municipalités ne pourraient fonctionner. Vous êtes essentiels à la vitalité,
à la qualité de notre vie en société. Chers bénévoles, merci du fond du coeur.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Côte-du-Sud. Mme la
députée de Repentigny, pour votre déclaration.
Rendre hommage à trois jeunes
de l'équipe Suprêmes juniors,
championnes de la Coupe du défi mondial junior de
l'International Skating Union en patinage synchronisé
Mme Lise Lavallée
Mme Lavallée : M. le
Président, trois patineuses
artistiques de mon comté ont remporté le titre de championnes du monde
lors d'une compétition de patinage synchronisée qui se déroulait en Croatie en
mars dernier.
En effet, Kathleen Grandchamp, Alice Côté et
Andréanne Paradis faisaient partie de l'équipe des Suprêmes juniors qui représentait le Canada.
Ces trois brillantes patineuses ont non
seulement contribué à mettre fin à la
domination de la Finlande dans cette
discipline, mais aussi, en remportant les grands honneurs, elles ont permis à
leur équipe d'occuper le premier rang
du classement mondial dans leur catégorie. Kathleen, Alice et Andréanne auront
de nouveau la chance de participer
aux championnats du monde de patinage synchronisé, qui se dérouleront cette
fois à Mississauga, en Ontario,
en mars 2017.
J'aimerais
donc profiter de l'occasion pour féliciter ces jeunes athlètes de ma circonscription qui sont pour nous source de fierté. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée. M. le député de Viau, à vous
la parole.
Souligner le 35e anniversaire
de la résidence
pour aînés Habitations Laure-Conan
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le
Président. Il me fait plaisir de souligner le 35e anniversaire des
Habitations Laure-Conan, situées dans ma circonscription.
Faisant
partie du parc immobilier de l'Office municipal d'habitation de Montréal, elles comptent 46 logements destinés à des personnes retraitées de 60 ans
et plus et six logements adaptés. Les Habitations Laure-Conan offrent à la
cinquantaine de résidents bien plus qu'un logement abordable, elles offrent un
chez-soi accueillant et dynamique.
Je tiens à souligner le travail de l'association
des locataires, qui veille à organiser des activités variées et rassembleuses, contribuant ainsi à briser
l'isolement et encourager l'intégration sociale des résidents. C'est aussi à
travers ces activités qu'est favorisée la prise en charge par les
locataires de leur milieu de vie.
Demain
soir, j'aurai d'ailleurs le plaisir de participer à la soirée de festivités
pour célébrer en grand ce 35e anniversaire. Souhaitons que les Habitations Laure-Conan continuent d'offrir un milieu
de vie abordable, accueillant et stimulant aux retraités de Saint-Michel
pour encore de nombreuses années. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député. M. le député de Jonquière.
Souligner le 40e anniversaire
de la
Maison de quartier de Jonquière
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Je souhaite souligner
le 40e anniversaire de fondation de la Maison de quartier de Jonquière. Cet organisme
communautaire est une entreprise d'économie sociale qui regroupe sous son toit
plusieurs services essentiels dans la lutte à la pauvreté. Elle a un service de
récupération et de vente de vêtements, de meubles
et offre des services budgétaires à la population. Elle opère également un
centre de tri et un atelier de couture qui fait appel à la contribution
généreuse de nombreux bénévoles.
La Maison de
quartier collabore avec différents partenaires afin d'offrir des emplois pour
des personnes qui ont des besoins et de conditions adaptées. Ces
personnes sont ainsi valorisées en contribuant au succès de l'organisme. Elles
brisent leur isolement, développent de nouvelles aptitudes et un réseau social
dynamique.
Pour ce
40e anniversaire de fondation, j'offre mes félicitations à
Mme Solange Riverin, la directrice de l'organisme, tout le personnel, tous les bénévoles, sans
oublier, bien sûr, Mme Marie-Josée Baril, la fondatrice, qui a su porter
sa vision à la réalité. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Jonquière. Mme la députée de l'Acadie, à vous la parole.
Féliciter
l'Association de hockey mineur des Braves d'Ahuntsic
pour ses 60 ans d'engagement envers les jeunes
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Nous voulons féliciter
les Braves d'Ahuntsic pour leurs 60 ans d'implication auprès de la jeunesse sportive du quartier. Votre
organisation est riche d'une grande tradition qui résonne depuis six décennies
maintenant.
Le nom
ainsi que le logo des Braves sont un symbole de fierté pour les gens de notre
communauté. Votre dévouement comme
organisation est reconnu depuis longtemps, puisque vous avez permis à des
générations entières de jeunes sportifs et sportives de s'accomplir et
de réaliser leurs rêves. Il est toujours touchant de voir ces petits bouts de
chou faire leurs premiers pas dans leur discipline.
Les Braves
d'Ahuntsic sont une source d'inspiration pour la population de la
circonscription d'Acadie. Et, samedi soir, je serai présente à vos
célébrations avec une belle surprise. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de l'Acadie. M. le député de Chambly, à vous la parole.
Souligner le travail du Centre
Amitié-jeunesse Chambly inc.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : Merci, M. le Président. La maison des jeunes de Chambly
opère depuis maintenant près de 33 ans auprès des jeunes de ma circonscription. Fondée en 1983 par l'association des Filles d'Isabelle, elle accueille
aujourd'hui plus de 5 000 visiteurs
par année en leur offrant, en plus d'un milieu de rencontre et d'écoute,
plusieurs activités à caractère... éducatives, créatives, sportives en
plus d'un service d'aide aux devoirs pour les élèves qui la fréquentent.
Cette belle
aventure, c'est surtout l'oeuvre d'une équipe fantastique qui ne ménage aucun
effort pour nos jeunes. Merci tout
spécial à la directrice de la maison des jeunes, Mme Joanne David, ainsi qu'à
sa coordonnatrice, Mme Lorraine Côté, qui
forment un tandem redoutable à la tête de la maison et qui cumulent
respectivement plus de 20 ans et 13 ans au service des jeunes
de la communauté. Il faut le faire!
En terminant,
je veux souligner le dévouement remarquable des intervenants qui jouent un rôle
de premier plan à la maison des
jeunes de Chambly. Merci donc à François, Laura, Tanya, Isabel et Véronique et
à tous les bénévoles. Merci de contribuer ainsi à l'épanouissement de
nos jeunes.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député de Chambly. Mme la députée de Soulanges.
Saluer le travail des
professionnels et des
bénévoles à l'occasion du Mois de l'autisme
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Merci, M. le
Président. Alors, je tiens à saluer, dans le cadre du Mois de l'autisme, le
travail essentiel qui est effectué au
quotidien par de nombreux professionnels, bénévoles qui oeuvrent auprès des
personnes vivant avec l'autisme, et
évidemment je veux saluer les personnes autistes elles-mêmes, parce qu'elles
m'ont dit, M. le Président, qu'elles aiment se faire appeler des
personnes autistes.
Il est de
notre devoir, en tant que société, de veiller au bien-être de ces personnes. Il
est également essentiel de sensibiliser
la population aux réalités des personnes qui vivent avec un trouble du spectre
de l'autisme. Rappelons-nous que le
TSA, trouble du spectre de l'autisme, prend diverses formes, ce qui entraîne
des besoins différents, d'une complexité variable. Ces besoins peuvent se faire sentir, M. le Président, à
certaines périodes de leur vie, mais aussi tout au long de leur vie.
Alors, je
prends quelques instants également pour inviter la population à participer aux
différentes activités offertes dans
le cadre du Mois de l'autisme. Et, encore une fois, merci à toutes les
personnes qui travaillent, de près ou de loin, à informer la population sur ce que c'est, le trouble du spectre de
l'autisme, et à mieux faire en sorte de les connaître à fond. Merci, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
Soulanges. Enfin, M. le député de Saint-Jérôme et chef de l'opposition
officielle, pour votre déclaration.
Rendre hommage à M. Gilles
Trudel, créateur du projet
Prométhée visant à lutter contre le décrochage scolaire
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Alors, M. Gilles Trudel fait partie
de ces gens qui, par leur engagement, réussissent à changer des vies. En
1997, M. Trudel a créé, à l'école polyvalente de Saint-Jérôme, le projet
Prométhée visant à
lutter contre le décrochage scolaire. Il s'agit d'un programme qui facilite le
jumelage entre un mentor et un élève en
difficulté. Les liens qui se développent entre l'adulte et l'élève permettent
au jeune de reprendre confiance en eux et de découvrir tout leur potentiel. Depuis sa création, le projet Prométhée a
aidé plus de 1 050 élèves grâce au bénévolat de
45 mentors.
Je tiens à
féliciter M. Trudel, qui a reçu le prix Hommage bénévolat-Québec ainsi que
le prix Gens de coeur décerné par
Radio-Canada au terme d'un vote populaire. Mais je tiens surtout à féliciter
M. Trudel et les mentors du programme Prométhée pour avoir changé positivement la vie de tant de jeunes.
L'engagement de Gilles Trudel constitue une véritable source d'inspiration et de fierté pour les gens de
Saint-Jérôme et pour tous les Québécois. Je souhaite le meilleur succès
à M. Trudel. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Saint-Jérôme et chef de l'opposition
officielle.
Cela met un
terme à la rubrique Déclarations de députés. Je suspends les travaux de
l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 52)
(Reprise à 10 h 1)
Le Président : Nous allons
nous recueillir quelques instants, mesdames messieurs.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Des voix : ...
Le
Président : Bien, il n'y a personne. J'avais cru comprendre que
notre ancienne collègue Diane Lemieux était avec nous, mais je ne la vois pas, ça fait que ça ne doit pas... On ne
se lèvera pas cette fois-ci. Ça fait que vous pouvez vous asseoir pour
vrai, hein?
Alors, nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
des Finances.
Rapport annuel de la Caisse de dépôt et placement
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Alors, conformément à la loi qui la
régit, je dépose avec grand plaisir le rapport annuel 2015 de la Caisse
de dépôt et placement du Québec.
Le Président : Alors, ce
document est déposé. Mme la ministre de l'Économie.
Plans stratégiques 2016-2019 d'Investissement
Québec
et du ministère de l'Économie, de la Science et de
l'Innovation et plan de développement 2016-2019
du Centre de recherche industrielle
Mme Anglade : Alors, M. le
Président, c'est avec grand plaisir que je dépose aujourd'hui les documents suivants : le plan stratégique 2016-2019
d'Investissement Québec, le plan stratégique 2016-2019 du ministère de
l'Économie, de la Science et de
l'Innovation et le plan de développement 2016-2019 du Centre de recherche
industrielle du Québec.
Le Président : Alors, ces
documents sont déposés. M. leader du gouvernement.
Réponse à des pétitions
M.
Fournier : M. le Président, je dépose la réponse du
gouvernement aux pétitions présentées par le député de Labelle le
16 mars 2016.
Le Président : Alors, ces
documents sont déposés.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique
Dépôt de pétitions, j'ai reçu de la part de M. le député Labelle une demande de
pétition qui est non conforme. Est-ce
que j'ai un consentement pour lui permettre le dépôt de sa pétition?
Consentement. M. le député de Labelle.
Refuser
le tracé Paquin dans le cadre du projet de
ligne à haute tension du Grand-Brûlé
M. Pagé :
Alors, on pourra me répondre à nouveau, éventuellement.
Alors,
M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition — je remercie, d'ailleurs, la Chambre pour le consentement — une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 1 981
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que nous
disons non aux expropriations;
«Considérant que nous
disons non aux quatre postes de liaison, structures électriques massives en
pleins quartiers résidentiels;
«Considérant que nous disons non au déboisement de plusieurs
kilomètres du parc linéaire [du] P'tit-Train-du-Nord;
«Considérant que
notre soutien est important;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, donnons notre appui aux citoyens de Mont-Tremblant et de
Saint-Faustin—Lac-Carré
ainsi qu'à la région des Laurentides en disant non au tracé Paquin.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu une demande d'une
pétition... J'ai reçu, effectivement, une demande d'une pétition de M. le député de Deux-Montagnes pour la présentation d'une pétition qui
est non conforme. Est-ce que j'ai un consentement? Consentement. M. le député
de Deux-Montagnes.
Privilégier l'utilisation des
emprises existantes ou
l'enfouissement pour le projet de ligne à haute tension
du Grand-Brûlé—dérivation Saint-Sauveur
M.
Charette : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 467 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant qu'Hydro-Québec maintient son tracé de ligne à haute tension qui
traverse sept municipalités, dont Saint-Adolphe-d'Howard, en passant
en zone habitée, sur la cime des versants exposés de sommets dominants;
«Considérant qu'une étude indépendante conclut qu'Hydro-Québec a sous-évalué les impacts de ce projet sur le territoire
de Saint-Adolphe-d'Howard et que ces impacts seraient majeurs sur les plans environnemental, humain, paysager et économique;
«Considérant que ce projet n'obtient pas l'acceptabilité sociale à Saint-Adolphe-d'Howard, où passe le tiers du tracé, et que le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles ainsi que le P.D.G.
d'Hydro-Québec ont affirmé faire de l'acceptabilité sociale une priorité
dans le développement des projets;
«Considérant que la MRC des Pays-d'en-Haut
refusera d'émettre le certificat de conformité pour le projet du Grand-Brûlé dans sa forme actuelle, pour non-conformité à son
schéma d'aménagement et à la charte des paysages des Laurentides;
«Considérant que des
experts indépendants concluent qu'un scénario empruntant les emprises
existantes est réalisable techniquement et économiquement, tout en répondant
aux besoins en électricité des Laurentides;
«Considérant
[enfin] qu'Hydro-Québec recherche un scénario de moindre impact pour [les
régions] et dit vouloir utiliser en priorité les emprises existantes et
que le BAPE recommande l'utilisation optimale des emprises;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, affirmons que le tracé retenu par Hydro-Québec n'est pas
socialement acceptable et demandons au
gouvernement du Québec que seul un scénario utilisant uniquement les emprises
existantes, ou privilégiant l'enfouissement de la ligne, soit retenu et déposé par Hydro-Québec devant la Régie de
l'énergie pour le projet du Grand-Brûlé—déviation Saint-Sauveur.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : L'extrait
de cette pétition est déposé. J'ai reçu, finalement, une demande de
pétition non conforme de la part de M. le député de Saint-Jérôme. Est-ce
que j'ai un consentement pour le
dépôt de sa pétition? Consentement. M. le député de Saint-Jérôme, c'est
à vous la parole.
Maintenir les
services offerts au Pavillon
Sainte-Marie de Saint-Jérôme
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 225 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le Pavillon Sainte-Marie est un
milieu de vie pour des personnes lourdement handicapées, aussi bien
physiquement que mentalement;
«Considérant que le
déracinement de ces personnes vulnérables est contraire aux meilleures
pratiques;
«Considérant
que l'usager du réseau de la santé et des services sociaux doit pouvoir choisir l'établissement où il souhaite recevoir des soins;
«Considérant
la fermeture annoncée du Pavillon Sainte-Marie;
«Considérant qu'on
prévoit déménager des résidents à plus de 100 kilomètres de leur milieu de
vie actuel;
«Considérant qu'une
cinquantaine de travailleuses temporaires du Pavillon Sainte-Marie se
retrouveront sans emploi en cas de fermeture;
«Considérant
que la fermeture du Pavillon Sainte-Marie représente des pertes d'emploi,
d'expertise et de services pour la ville de Saint-Jérôme;
«Considérant
l'annonce gouvernementale d'un financement pour la mise à niveau du Pavillon
Sainte-Marie en 2013;
«Considérant
le professionnalisme du personnel et le lien de confiance entre les usagers et
leurs familles envers celui-ci;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de maintenir les services
offerts au Pavillon Sainte-Marie sur les lieux actuels et avec le
personnel en place.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
question de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes donc rendus à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Lutte contre la fraude et l'évasion
fiscale
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Nous avons questionné le
gouvernement sur le scandale KPMG sans obtenir de réponse. Le premier ministre n'avait rien à dire sur l'amnistie
offerte à des personnes fortunées qui se sont fait prendre à cacher de l'argent sur l'île de Man. Les gros
poissons qui utilisent les montages fiscaux se font prendre dans les filets
de l'impôt, mais le premier ministre a
prétendu que des ententes qui lient le Québec au gouvernement fédéral nous
obligent à les remettre à l'eau. Est-ce que c'est ça, sa vision de
l'équité et de la justice fiscales?
Aujourd'hui, le premier ministre a une seconde occasion de montrer aux salariés et
aux petites entreprises que ce n'est
pas deux poids, deux mesures. Le scandale des Panama Papers a mis à jour
d'autres abus fiscaux qui impliqueraient plus d'une centaine d'entreprises au Québec seulement,
des firmes qui ont utilisé les services du cabinet Mossack Fonseca pour cacher de l'argent au Panamá, aux îles
Vierges britanniques, aux Seychelles et aux Bahamas. Au début de la semaine,
le nom de ces entreprises était affiché à pleines pages dans les journaux.
Alors,
est-ce que le premier
ministre peut nous dire si, cette
fois-ci, Revenu Québec fera ses propres enquêtes ou sinon... il
sera et demeurera à la remorque du gouvernement fédéral?
• (10 h 10) •
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, bien
sûr, toujours, Revenu Québec fait ses propres enquêtes, mais plutôt qu'utiliser le terme «à la remorque» je vous suggérerais le
terme «en collaboration avec», parce
qu'il est clair que les deux
compétences ici sont complémentaires et, pour être efficaces, elles
doivent agir de concert.
Sur le fond de cette
question, nous devrions tous être en accord : chacun doit payer sa part
d'impôt. Et c'est particulièrement difficile pour les petits salariés, la classe
moyenne, les petites entreprises de voir ces révélations comme celles qu'on a vues autour de ce qu'on appelle maintenant
les Panama Papers. Alors, je souhaite que le maximum de lumière soit fait. Je souhaite que, s'il y a
des personnes ou des organisations, au Québec, qui utilisent ces techniques de... on pourrait
dire, d'évitement fiscal qu'elles soient
identifiées, qu'elles aient à rendre des comptes. Là-dessus,
M. le Président, je crois que nous devrions tous être d'accord. Maintenant, on ne peut pas dire de la même façon... et je
l'amènerais du côté opposé de
sa démonstration, on ne sera pas à la remorque du fédéral, Revenu Québec va faire son propre travail, mais on ne va pas dire non plus
qu'on ne tiendra pas compte de ce que le gouvernement fédéral fait.
Il faut qu'on
travaille en collaboration avec le gouvernement fédéral. D'ailleurs, suite aux
Panama Papers, le gouvernement fédéral a annoncé une initiative à laquelle nous
voulons nous joindre. Nous voulons collaborer avec le gouvernement fédéral, échanger
l'information pour être le plus efficaces possible, encore une fois, M. le Président, de
façon à ce que chacun, chacune au... au Québec, pardon, paie sa juste part
d'impôt.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Bien, nous sommes heureux de
constater que le premier ministre entend prendre des mesures. Je sais qu'il aime citer le gouvernement fédéral en
exemple, et vous avez, donc, vu cette semaine qu'il entend prendre les
moyens nécessaires pour combattre les stratagèmes fiscaux.
Alors, ma question est très simple, M.
le Président : Est-ce que le premier ministre est en mesure de nous dire
les moyens qu'il a identifiés pour combattre l'évasion et l'optimisation
fiscales?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je commencerais par rappeler à mon collègue
l'excellent budget déposé par mon voisin, le ministre des
Finances, dans lequel on identifie des nouvelles initiatives de 50 millions
de dollars pour lutter contre l'évasion
fiscale. Donc, chaque année, on prend des initiatives supplémentaires. Maintenant,
ce qu'on ne veut pas, ce qu'on ne
veut surtout pas, c'est de créer la perception que les mécanismes de
récupération ne s'adressent qu'aux citoyens moins fortunés ou aux petits
entrepreneurs. On ne veut pas ça. On veut que les gens plus fortunés, les
individus et les entreprises paient leur juste part d'impôt.
Mon
collègue le ministre des Finances, à côté de moi, a correspondu avec son collègue
fédéral de façon à ce que nous coordonnions nos actions. Je pense qu'il
serait mal venu d'agir de façon isolée. On doit agir en collaboration, chacun
des gouvernements disposant de leviers spécifiques qui, ensemble, vont être beaucoup
plus puissants.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, l'évasion fiscale suscite la colère des citoyens et des citoyennes,
et c'est à juste titre. Alors, j'aimerais
que le premier ministre puisse dire à la population, à ceux et celles
qui nous écoutent quels sont les moyens
spécifiques qu'il entend prendre pour lutter contre l'évasion fiscale ainsi que
son optimisation au sein des grandes entreprises alors que c'est
déclaré. Les Panama Papers, c'est un scandale.
Quels sont les moyens
spécifiques plutôt que de belles paroles?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Je pense qu'on va tous être d'accord que, si on explique ici
publiquement les moyens spécifiques, on
risque de manquer un peu nos objectifs. Maintenant, M. le
Président, je voudrais répéter le
fait qu'on a correspondu avec le gouvernement fédéral.
Je
voudrais d'ailleurs, avec le consentement de l'Assemblée, déposer deux lettres : une de Revenu Québec, appareil
administratif, le 8 avril; une de mon
collègue le ministre des Finances à sa vis-à-vis du ministre
du Revenu national. Sur cette question, il est écrit de façon très claire que le gouvernement du Québec entend agir de façon ferme, résolue, dans le cadre, bien
sûr, de ses propres actions et
initiatives, mais également dans un esprit de collaboration avec le gouvernement fédéral.
Alors, si vous le
permettez, M. le Président, et j'ai l'accord de mes collègues, je pourrais
déposer ces lettres.
Documents déposés
Le
Président : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt? Consentement. M. le chef de l'opposition,
en troisième complémentaire.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Alors, M. le Président, j'ai une question très simple à poser au premier ministre, M. le Président :
Qu'est-ce qui est le plus important à ses
yeux; faire respecter les ententes avec le fédéral ou faire respecter les
droits et de protéger ceux et celles... des honnêtes contribuables qui
paient leurs impôts?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, la priorité doit être donnée à nos concitoyens, dont
on est ici élus pour représenter les
intérêts, c'est clair. Mais, contrairement à ce qu'il laisse entendre de façon
continue, et ça dépasse le sujet dont on discute aujourd'hui, le gouvernement fédéral, du Canada, n'est pas un
gouvernement étranger, c'est également le gouvernement de tous les Québécois et de toutes les Québécoises
qui agit dans ses propres champs de juridiction comme nous le faisons
dans les nôtres.
On a ici l'occasion,
M. le Président, de travailler de façon commune, conjointe et beaucoup plus
puissante et beaucoup plus efficace que ce que nous pourrions faire et ce que
nous allons faire de toute façon de façon isolée.
Alors,
on devrait, au contraire, dans cette Chambre, saluer le fait que le
gouvernement du Québec, représenté par notre collègue le ministre des
Finances, a rapidement saisi l'initiative d'entrer en contact avec ses
vis-à-vis fédéraux.
Le Président :
En terminant. Principale, Mme la députée de Joliette.
Conséquences juridiques d'un mariage religieux
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Nous découvrons ce matin dans Le Devoir le détail de la plaidoirie
présentée par la Procureur général au sujet de l'absence d'effet du
mariage religieux. Voici un extrait :
«"Quelqu'un
qui va voir son célébrant religieux et qui décide d'être uni devant
l'Éternel[...], comment est-ce que ça
peut avoir une incidence pour l'État? [...]Comment est-ce que ça peut
intéresser l'État que les gens fassent ça? C'est comme prier, à la limite. Ça
ne concerne personne d'autre. Il n'y a pas [...] d'intérêt de l'État
à ce sujet-là."» Comment une
telle position, qui va à l'encontre du Code civil et de tout ce qui a toujours
été compris en droit, qui ouvre carrément la porte à des régimes religieux parallèles occultes, à l'impossibilité de contrôler,
par exemple, des mariages forcés, qui remet en cause la protection et
l'égalité des époux, a-t-elle pu être défendue par la Procureur général devant
le tribunal?
Après des
semaines de confusion et de consternation, est-ce que la ministre peut finalement
nous dire qu'elle va changer de position devant la Cour d'appel?
Le Président : Mme la
Ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Alors, M.
le Président, nous avons eu
l'opportunité de parler, et j'ai eu l'opportunité de répondre à
plusieurs questions de ma collègue.
Je pense que le droit est clair au Québec. Il
existe des dispositions au sein de notre Code civil qui encadrent l'institution du mariage, qui encadrent la célébration du
mariage et qui encadrent également les obligations des célébrants du mariage. Par ailleurs, M. le Président, ces obligations sont aussi encadrées par la loi fédérale sur le
mariage, qui précise clairement les conditions de fond qui sont mises de l'avant
avant qu'un célébrant puisse procéder à la célébration d'un mariage. On parle notamment de la question
de la polygamie, de la question du consentement. Il y a également, au sein de
notre Code criminel, M. le
Président, des dispositions très
claires qui viennent sanctionner toute forme de célébration qui ne
serait pas conforme aux dispositions qui existent à l'intérieur du Code civil.
Le dossier
dont fait état ma collègue est actuellement pendant devant la Cour d'appel. Les
représentations seront faites, le mémoire
du gouvernement du Québec sera déposé, et notre plaidoirie sera faite à
l'intérieur de ces procédures.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Ce n'est
pas le droit qui n'est pas clair, c'est la plaidoirie de la ministre.
Et, pour ajouter à la confusion, en
février, pendant l'étude du projet de
loi n° 59, elle a déclaré :
«...pour pouvoir prévenir ou [...] intervenir dans un contexte de
mariage forcé, encore faut-il savoir que le mariage sera célébré. Donc, la publication
devient un enjeu important.»
Comment la ministre
peut-elle prétendre vouloir lutter contre les mariages forcés d'un côté et
faire exactement le contraire devant
les tribunaux en disant que les mariages religieux peuvent ne pas avoir d'effet
et n'intéressent pas l'État? Comment on peut avoir confiance en elle?
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, il y a une institution au mariage... puis ça, de l'autre côté,
là, on ne semble pas le comprendre,
une seule institution du mariage au Québec, et c'est le mariage qui est célébré
suivant les modalités prescrites par notre Code civil du Québec. C'est
clair, les dispositions sont là.
Pour ce qui
est du projet de loi n° 59, je suis contente que la collègue le soulève,
parce que c'est un projet de loi pour
lequel les collègues de l'opposition font de l'obstruction intelligente,
semble-t-il. Bien, ce projet de loi là est important justement parce
qu'en plus d'encadrer le discours haineux il permet de donner des mesures
additionnelles à notre Code civil pour
protéger les personnes les plus vulnérables, et la publication des mariages est
un de ces outils, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Bien,
peut-être que ça vaut la peine d'être prudent pendant l'étude de
l'article 59, parce que la ministre
nous vend un concept, alors qu'elle plaide exactement le contraire en même
temps devant le tribunal. Donc, je pense
que la vigilance est de mise et de plus en plus. Mais vous aurez noté, M. le
Président, qu'on n'a toujours pas de réponse.
Est-ce
que la ministre est en train de nous dire en refusant de dire qu'elle va
changer de position devant la Cour d'appel
qu'elle va continuer à plaider ce concept de sous-mariage, d'union spirituelle,
qui est totalement inconnu dans notre droit civil? Qu'elle nous dise,
oui ou non, si elle va changer de position.
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, je pense que c'est assez clair, ce
qui est plaidé, c'est le droit qui est en vigueur au Québec. Il n'y a qu'une
institution du mariage : le mariage célébré suivant les dispositions, que
j'invite les collègues à aller consulter.
Le
mariage est aussi encadré par des lois fédérales, n'en déplaise à nos
collègues, la Loi sur le mariage, qui prévoient les dispositions de fond qui sont en vigueur et qui doivent prévaloir
avant qu'un célébrant puisse, de manière civile ou dans le contexte d'une célébration religieuse qui
prévoit également les aspects civils, célébrer un mariage. Toute autre
forme de célébration, ce n'est pas un mariage, M. le Président.
• (10 h 20) •
Le Président :
Principale, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Motion concernant la vente de
véhicules blindés à l'Arabie saoudite
et la situation du blogueur Raif Badawi
Mme Carole Poirier
Mme Poirier :
Parlant des droits des femmes, l'Arabie saoudite est connue pour
institutionnaliser l'inégalité, l'absence
des droits civils et politiques — mutilations, lapidations pour adultère. Ce
pays bafoue les droits humains les plus
élémentaires, torturant et décapitant les opposants politiques au régime. Le
premier ministre, qui connaît bien l'Arabie saoudite, ne peut me
contredire.
Or,
nous avons appris hier que le Canada a bel et bien signé la vente de blindés à
l'Arabie saoudite. Le ministre fédéral
nous indique que les équipements vendus ne seront pas utilisés contre la
population. Mais pour qui nous prend-on?
Il s'agit de véhicules armés et blindés utilisés comme armes de guerre. Or, que
je sache, ça a servi à faire la guerre, et donc, malheureusement, à tuer
du monde.
Qui dans votre
gouvernement a décidé de cautionner cette vente indigne en refusant notre
motion d'hier?
Le Président :
Mme la ministre des Relations internationales.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : M. le Président, la question des libertés
fondamentales en Arabie saoudite est une question très intéressante, et très importante, et très
préoccupante. M. le Président, nous avons ici, en cette Chambre, adopté à
l'unanimité en février 2015 une
motion qui réitère notre appui à la cause de Raif Badawi. Raif Badawi, ce
blogueur qui est emprisonné
présentement et que les droits sont complètement violés en Arabie saoudite,
nous demandons sa libération, nous demandons
à ce qu'il soit libéré et qu'il revienne ici, au Canada, qu'il vienne ici, au
Canada, rejoindre son épouse et ses trois enfants.
La
question des droits humains en Arabie saoudite, M. le Président, est une
question importante, fondamentale, et nous avons en cette Chambre, ici,
réitéré notre appui à Raif Badawi et le fait que nous voulons que les libertés
fondamentales de ce pays soient respectées.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Cette décision du gouvernement libéral canadien est
une véritable insulte adressée à toutes les personnes qui luttent en Arabie saoudite pour la liberté d'expression et
qui subissent la répression sanglante de ce régime. Raif Badawi est
désormais Québécois, avec un certificat de sélection pour qu'il puisse
rejoindre sa famille.
Qui, dans votre
gouvernement, a décidé de refuser notre motion d'hier?
Le Président :
Mme la ministre des Relations internationales.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : M. le Président, nous appuyons la cause de Raif
Badawi, nous voulons qu'il soit libéré. Nous voulons qu'il puisse venir
ici rejoindre sa femme et ses trois enfants. Bien sûr, c'est ma collègue ici
Mme la ministre de l'Immigration qui a
signé ce certificat de sélection. Lors de toutes nos rencontres, nous parlons
de la cause de Raif Badawi. Le
premier point à l'ordre du jour lors de ma rencontre avec mon homologue fédéral
a été la question de Raif Badawi. Nous refusons de rencontrer les
autorités saoudiennes s'il n'est pas...
Des voix :
...
Le Président : Chut! Chut!
Chut.
Mme
St-Pierre :
J'aimerais qu'on puisse m'écouter, M. le Président.
Nous refusons
de rencontrer qui que ce soit des autorités saoudiennes s'il n'est pas question
de mettre la cause de Raif Badawi à l'ordre du jour.
Le Président : En terminant.
Mme
St-Pierre :
Nous finançons également Avocats sans frontières, qui a pris cette cause à
coeur. Alors, M. le Président, nous n'avons...
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Le certificat de sélection du Québec pour Raif Badawi
a été émis en juin 2015. Ça va faire un an. Que s'est-il passé depuis? Est-ce qu'on fait comme avec
Justin Trudeau, on dit : Il ne faut pas aller trop vite? Le
gouvernement a-t-il laissé les intérêts de Raif Badawi de côté pour
favoriser la livraison des blindés?
Pourquoi ne
pas avoir appuyé notre motion, puisque, tel que vous le dites, Mme la
ministre, vous êtes d'accord avec?
Le Président : Mme la
ministre des Relations internationales.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : M. le Président,
on voit bien la manoeuvre de la députée de l'opposition, elle essaie de pallier
la faiblesse du Bloc québécois à Ottawa. M. le Président...
Des voix : ...
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Drainville : Par
respect...
Des voix : ...
Le
Président :
J'aimerais entendre le leader de l'opposition, j'aimerais entendre le leader de l'opposition. Là, la parole, il y a une personne qui a...
Des voix : ...
Le Président : Oui, M. le
leader de l'opposition.
M.
Drainville : ...c'est honteux de faire de la politique
partisane sur le dos de Raif Badawi, c'est honteux de faire...
Des voix : ...
Le Président : Bon, on n'est
pas dans un règlement. Mme la ministre des Relations internationales, je vous
inviterais à continuer, mais en évitant d'imputer des motifs à quiconque.
Mme
St-Pierre : Alors, M.
le Président, nous avons multiplié
les gestes : le certificat de sélection, les démarches auprès du gouvernement
fédéral, la rencontre avec mon
homologue Stéphane Dion. Nous avons aussi refusé de rencontrer
l'ambassadeur d'Arabie saoudite, qui nous demandait une rencontre, puisqu'il ne
voulait pas parler de la question de Raif Badawi.
M. le Président, nous appuyons cette cause, nous allons continuer de le faire, nous
allons multiplier les pressions, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Services
aux élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, depuis deux ans, s'il y a bien un ministère où on a entendu tout et n'importe quoi, c'est bien le ministère de l'Éducation; de
la pure improvisation : augmentation de taxe scolaire importante, alors que le premier ministre avait promis le contraire; flip-flop aux six mois sur les élections
scolaires; coupures dans les services aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Il y a
même un ministre de l'Éducation qui a dit qu'il n'était pas certain de la
pertinence d'acheter des livres dans les écoles.
M. le Président, le gouvernement
libéral n'a pas de vision en éducation, n'a pas de plan pour lutter contre le décrochage. Pourtant, à chaque année — chaque
année — il y a 12 000 jeunes qui décrochent avant d'avoir obtenu un diplôme. M.
le Président, ce n'est pas juste un
enjeu économique, là. Ces jeunes-là n'auront pas la chance d'aller
au bout de leur potentiel, c'est un véritable drame humain. La première
chose que devrait faire le premier ministre s'il veut vraiment lutter contre le
décrochage scolaire, c'est de garantir à tous les parents du Québec
qu'il n'y aura plus de coupure dans les services aux enfants qui ont des
difficultés d'apprentissage.
Donc,
est-ce que le premier
ministre ce matin peut se lever puis
s'engager à ce qu'il n'y ait plus aucune coupure de services aux enfants
qui ont des difficultés d'apprentissage d'ici la fin de son mandat?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, c'est maintenant possible de le faire parce qu'on a maintenant les moyens, on a retrouvé les moyens, retrouvé les moyens d'investir en éducation. Et mon
collègue sait très bien que, dès que les marges de manoeuvre sont revenues, le
premier geste posé par notre gouvernement a été d'annoncer un réinvestissement
en éducation qui se poursuit, avec un total,
services aux élèves et infrastructures combinés, de 1,2 milliard sur les
trois prochaines années. Alors, je
suis très à l'aise de dire que les services vont se développer. On a fait des
gains en réussite scolaire, pas assez, mais on a fait des gains.
Maintenant, qu'est-ce
qu'on veut comme système d'éducation au Québec, notre grande priorité, notre
grand projet de société?
On veut un projet qui se base sur la réussite scolaire, oui, qui comprend des
questions légitimes sur la gouvernance,
mais également une approche beaucoup plus globale de la réussite scolaire et
éducative, ce que mon collègue le
ministre de l'Éducation va présenter, j'espère, prochainement à cette Assemblée
et à la population du Québec. Mais on
n'attend pas de finir ce travail pour agir. Nous avons déjà agi, nous avons
déjà annoncé des investissements importants. Il fallait retrouver
l'équilibre budgétaire, M. le Président.
Je
me souviens très bien, je le dis en tout respect, que mon collègue également
s'engageait à atteindre l'équilibre budgétaire
en 2015‑2016. Je ne sais pas comment il aurait fait. Nous, on a réussi,
contrairement au parti qu'il représentait à l'époque, à le faire sans diminuer les budgets de l'éducation. Les
budgets de l'éducation ont crû moins rapidement qu'on aurait voulu,
mais ils ont augmenté, M. le Président, à la différence de la méthode qui avait
été utilisée au cours des années précédentes.
Alors,
je pense qu'il devrait, au contraire, nous appuyer en nous félicitant d'avoir
atteint l'équilibre budgétaire et en
nous félicitant d'avoir affecté les marges de manoeuvre de façon prioritaire à
l'éducation, ce que nous allons continuer à faire.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, le premier ministre, là, vient d'admettre
que, depuis deux ans, pour atteindre l'équilibre
budgétaire, il a accepté que des services aux enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage aient été coupés. Jamais je n'aurais accepté ça, comme
premier ministre, jamais...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
M.
Legault : M. le Président, je répète ma question : Est-ce
qu'il peut se lever ce matin puis garantir aux parents que dans aucune école il n'y aura des coupures
d'ici la fin du mandat pour les services aux enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je suis obligé de dire à mon collègue qu'il manque quelque peu de crédibilité.
C'est lui-même ici, dans cette Chambre, il y a à peine quelques jours,
d'ailleurs à l'insatisfaction de ses collègues de l'opposition officielle, qui a rappelé les
coupures en éducation auxquelles il s'opposait sans succès lorsqu'il était
ministre avec le gouvernement
précédent. C'est également sous la gouverne non pas de lui comme ministre de
l'Éducation mais du parti qu'il
représentait à l'époque que les coupes les plus sévères, les coupes véritables,
pas une réduction de croissance de budget,
des coupes absolues ont été effectuées au ministère de l'Éducation. Je ne me
souviens pas, à l'époque, de l'avoir entendu commenter ça publiquement.
Alors,
nous, M. le Président, on constate quoi? On constate qu'à travers cette période
de rigueur budgétaire, dont maintenant
on sort avec des marges de manoeuvre retrouvées, il y a certaines commissions
scolaires qui, curieusement, dans la même condition...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...même ministre, même budget, n'ont pas fait les mêmes
choix. On va s'adresser à ça aussi.
• (10 h 30) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, j'ai été trois ans ministre de
l'Éducation. Jamais, jamais on n'a coupé un service aux enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage. J'ai même offert ma démission lorsqu'il en a été question,
mais jamais, jamais il n'y a eu une coupure.
M.
le Président, je répète ma question, là, puis j'aimerais avoir une
réponse : Est-ce que le premier ministre garantit aujourd'hui qu'il n'y aura aucune coupure d'ici la
fin de son mandat pour les services aux
enfants qui ont des difficultés d'apprentissage?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, franchement, là, on se souvient tous qu'à
l'époque le parti auquel il appartenait a retiré 1 200 professionnels...
Une voix :
...
M.
Couillard : Ah! ce n'est pas de sa faute. Ce n'est pas de sa faute,
C'est avant qu'il arrive...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît, veuillez arrêter
de vous interpeller, mais... Vous vous adressez à la présidence, M. le
premier ministre.
M.
Couillard : Mais il ne s'est jamais dissocié de ça. Il ne s'est jamais
dissocié de ça. Il s'est associé à ça, M. le Président. Donc...
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Bonnardel :
Le premier ministre induit la population et les parlementaires en erreur, en
erreur...
Des voix :
...
Le Président :
Monsieur... Monsieur...
Des voix :
...
Le
Président : Bon. Alors, on réglera cette chicane chronologique
à un moment, mais après une chose : M. le leader du deuxième groupe
d'opposition, on doit toujours accepter la parole d'un des membres de cette
Chambre.
Des voix :
...
Le Président :
Bien, vous le démontrerez plus tard.
Une voix :
...
Le Président :
Bien oui, mais vous le démontrerez dans une question supplémentaire.
Des voix : ...
Le Président :
Bien, monsieur...
Des voix : ...
Le
Président : M. le chef du deuxième groupe d'opposition, je vais
vous en donner une autre, une autre question en principale, si vous le voulez. Mais, M. le leader du deuxième groupe
d'opposition, je vous demanderais de retirer vos propos de tout à
l'heure.
M.
Bonnardel : Il lui
reste, au premier ministre, il lui reste 30 secondes pour corriger ce
qu'il vient de dire.
Le Président : Je vous ai
demandé de retirer vos propos de tout à l'heure. Retiré? O.K.
M. le premier ministre, veuillez continuer, s'il
vous plaît.
Une voix : ...
Le Président : Ah! c'est vous
qui êtes debout? Ah bon! Alors, M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Pendant que la question de règlement a été soulevée,
le chef de la CAQ nous a dit ce n'est pas lui, c'était Pauline Marois,
il s'est associé à Pauline Marois, M. le Président.
Le Président : Bon, bon, bon.
Alors, M. le premier ministre, veuillez terminer vos propos.
M. Couillard : Alors, M. le
Président, M. le Président, je voudrais...
Une voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Une voix : ...
M.
Couillard : Bien, j'essaie,
M. le Président, j'essaie, là. Mais je voudrais quand même répéter — puis je suis surpris que mon collègue ne m'appuie pas là-dessus — que la plus grande menace aux services
publics du Québec, incluant l'éducation, outre le projet...
Le Président : En terminant.
M.
Couillard : ...de
l'opposition officielle, c'est le déficit chronique, c'est l'endettement, c'est
l'impasse budgétaire...
Le Président : Principale, M.
le député de Masson.
Apparence de conflit
d'intérêts concernant
M. Henri Ouellet, dirigeant de Premier Tech
M. Mathieu Lemay
M.
Lemay : Le 16 juillet 2014, le Conseil des ministres adopte un décret qui modifie le Règlement sur
l'évacuation et le traitement des
eaux usées des résidences isolées. Le même jour, Premier Tech obtient un
certificat de conformité du Bureau de normalisation du Québec pour sa
technologie. À partir de ce moment, Premier Tech détient la seule technologie
qui répond au règlement, modifié le jour même par le ministre de
l'Environnement.
Le porte-parole du ministère, Frédéric Fournier, l'a confirmé à l'émission La
Facture : on est contraints de faire avec cette technologie parce
qu'il n'y en a pas d'autre. Sur le
comité de normalisation siège Henri Ouellet, dirigeant de Premier Tech,
la seule compagnie dont la technologie répond aux critères dans le décret du gouvernement.
La preuve qu'il y avait un problème : il y a quatre jours à peine, le gouvernement a annoncé des ajustements pour régler précisément cette situation
du monopole.
Est-ce que
le ministre reconnaît qu'il y a conflit d'intérêts important de voir un dirigeant siéger sur le comité de
normalisation qui dicte des normes qui avantagent sa compagnie?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Tout
d'abord, la technologie à laquelle
fait référence le député, c'est une technologie
qui a été certifiée par le Bureau de normalisation du Québec
en novembre 2012, sous un gouvernement du Parti québécois. Et l'obligation d'origine pour mettre en oeuvre des technologies de
déphosphatation des eaux usées a été introduite
pour la première fois dans un règlement en l'an 2000, encore une fois sous un gouvernement du Parti
québécois.
En juillet
2014, maintenant, en juillet 2014, notre gouvernement a adopté le Règlement sur le prélèvement des eaux
et leur protection, un règlement qui était très attendu au Québec, qui s'assure
de la protection de l'eau potable à travers
le Québec, les puits notamment, et qui instaure des
distances minimales pour, par exemple, de l'exploration et de l'exploitation pétrolières puis en milieu
agricole. Ce règlement-là a nécessité des dispositions dites de concordance
avec d'autres règlements qui ont un
impact sur justement le traitement de l'eau. Le règlement sur les
installations septiques faisait partie de ces règlements-là.
Le Président : En terminant.
M.
Heurtel : Il a été modifié,
et les modifications de ce règlement-là pénalisent Premier Tech, M. le Président.
Le Président : Complémentaire,
M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, je lui donne une autre chance, parce que la question était sur
le conflit d'intérêts. Sur le comité
de normalisation du BNQ siège Henri Ouellet, un dirigeant de Premier Tech, le
même homme qui est cité à la
commission Charbonneau pour ses accointances douteuses avec Marc-Yvan Côté, et
comme par hasard ce comité est à l'origine
de nouvelles normes en vertu desquelles Premier Tech a obtenu le monopole des
fosses septiques. Ça, j'appelle ça, moi, un conflit d'intérêts douteux.
Comment le
ministre de l'Environnement peut-il accepter qu'un dirigeant d'une société
privée siège sur un comité qui décide que la seule technologie
acceptable sera celle de sa compagnie?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel : Premièrement, encore
une fois, M. le Président, la certification du Bureau de normalisation du Québec a eu lieu en 2012, non pas en 2014 comme le
prétendent le député de Granby et le député Masson. La toute première certification de cette technologie-là, c'était en
2012 et ce n'était pas sous un gouvernement du Parti libéral, premièrement.
Ensuite de ça, M. le Président...
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe.
M.
Bonnardel :
Deux questions, l'article 79. Est-ce qu'il trouve qu'il y a un conflit
d'intérêts de voir Henri Ouellet
siéger, hein, sur le comité de normalisation? C'est une question fort
simple : Conflit d'intérêts, oui ou non?
Le Président : M. le leader du
gouvernement.
M.
Fournier : Là, laissez-moi le temps de faire ma présentation,
M. le Président, pour réitérer qu'à chaque fois le leader de la CAQ fait la même chose. Il pose une question avec un
préambule et, après ça, ne veut pas entendre la réponse. Mon collègue était en train de lui donner une
réponse, il ne l'aime pas, elle ne joue pas dans son film, ce n'est pas comme
ça qu'il veut présenter les choses, mais la vérité a aussi ses droits, et il
peut expliquer quels sont les faits.
Le Président : C'est beau. M.
le ministre de l'Environnement, s'il vous plaît, veuillez continuer.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, comme je le disais, ladite
technologie a été certifiée par le Bureau de normalisation du Québec en novembre 2012 sous un gouvernement du
Parti québécois. Ensuite de ça, les modifications de juillet 2014 au
règlement sur les installations septiques...
Le Président : En terminant.
M.
Heurtel : ...sont directement liées au Règlement sur le prélèvement
des eaux et leur protection et pénalisent Premier Tech.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Vous
avez peur de répondre quand on parle de conflit d'intérêts, hein? Pourtant
l'ombre de Marc-Yvan Côté plane
toujours au-dessus du Parti libéral du Québec. La semaine dernière, on a révélé
qu'il a collecté des fonds jusqu'en 2009.
J'ai une question fort
simple au leader du gouvernement : Est-ce que Marc-Yvan Côté est
encore impliqué au Parti libéral du Québec?
Est-ce qu'il est encore impliqué? Puis, si oui, qu'il nous le dise. Est-ce
qu'il a arrêté de collecter des fonds
jusqu'en 2009? Et je voudrais déposer un document qui est cité à la commission
Charbonneau, qui démontre les accointances entre Henri Ouellet et
Marc-Yvan Côté. Ce qui m'avait été refusé hier.
Document déposé
Le Président : Est-ce qu'il y
a consentement pour le dépôt? Consentement. M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Non.
Le Président : Principale, M.
le député de Rosemont.
Aide financière aux parents
d'enfants lourdement handicapés
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : À Tout le monde
en parle, il y a un mois, le ministre de la Santé a été tout sourire avec
les mères d'enfants lourdement handicapés.
Ce sont des Parents jusqu'au bout, à tel point qu'elles sont parfois poussées à
laisser leurs enfants à des familles
d'accueil, qui, elles, reçoivent des sommes adéquates. Le ministre leur a
promis de s'occuper personnellement de leur dossier. Ces mères auraient
dû savoir qu'il allait leur faire subir sa méthode personnelle, ce qu'il a fait
lundi en voulant les discréditer sur la place publique.
On sait que cette problématique concerne environ
2 000 parents et coûterait 49 millions par an. Mais, lundi, écoutez
bien, le ministre a fait semblant que la demande s'appliquerait à
1 million d'aidants naturels et que la facture monterait à
42 milliards par an, une absurdité, M. le Président.
Alors, ma question est simple : Le ministre
entend-il continuer à discréditer les parents d'enfants lourdement handicapés
ou va-t-il respecter son engagement et prendre des moyens concrets pour les
aider?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, je
suis content que le député de Rosemont ait écouté la même émission où j'ai participé et je vais reprendre les propos que j'y
ai tenus. Il est clair que ces parents vivent une situation
qui est très difficile. La fatalité
ne les a pas aidés, et les impacts sont significatifs. Et je m'étais engagé, le
lundi suivant, à les rencontrer, ce que
j'ai fait, et j'ai d'ailleurs eu des conversations très cordiales avec trois
femmes qui vivent une situation personnelle difficile. Et je me suis engagé, effectivement,
personnellement, à travailler avec ma collègue, ma ministre déléguée, pour faire en sorte que l'on
puisse arriver à des solutions qui soient les plus pratiques.
J'ai
constaté, par ailleurs, M. le
Président, qu'on offrait déjà beaucoup
d'aide à ces familles, une aide qui était, évidemment, méritée et nous
poursuivons nos travaux pour adapter des solutions non seulement
à ces trois personnes, mais à toutes celles et ceux qui vivent de telles
situations difficiles.
Ceci dit, M. le Président, je n'ai pas
discrédité personne. J'ai évoqué le fait que les ramifications de cette problématique-là sont extrêmement importantes, ce qui méritait une réflexion plus
posée, puis certainement plus posée...
• (10 h 40) •
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...que celle que vient
de faire le député de Rosemont.
Le Président : M. le
Président, en complémentaire.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Écoutez,
comme le ministre cherche des absurdités pour discréditer une
demande légitime, il aurait pu dire : Bien, non seulement 1 million d'aidants naturels, mais tous les parents qui ont des enfants seraient
couverts par cette revendication.
Deux
représentants de Parents jusqu'au bout sont avec nous. Accepte-t-il de les voir
après la période de questions, soit
pour leur dire face à face les absurdités qu'il dit à la télévision ou soit
pour leur dire que, depuis un mois, il n'a rien de nouveau à mettre sur
la table? C'est ça, la question.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le
député de Rosemont,
il faudrait éviter les propos blessants à l'endroit des membres de cette
Assemblée et...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Je pense que tout le monde s'est bien compris là-dessus, que c'était
exagéré, ces propos, en termes de propos blessants. Je vais demander maintenant
à M. le ministre de la Santé de répondre.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, évidemment, on comprend la façon de faire
du Parti québécois, on l'a vue amplement dans cette session parlementaire ci, on est toujours à la recherche de boucs
émissaires. Il n'y a pas de politique au Parti québécois, sauf celle du
bouc émissaire.
Ceci dit, je
le répète, M. le Président, il y a des situations qui sont clairement
dramatiques, auxquelles, oui, l'État a à
s'adresser. Nous allons le faire et nous allons le faire d'une façon qui est
équitable. Ce n'est pas une absurdité, M. le Président, de dire que les ramifications de ce sujet sont immenses et
qu'il soit donc important pour nous de mesurer nos actions.
Le Président : En terminant.
M.
Barrette : Ceci dit, je suis convaincu
que ma collègue la ministre déléguée rencontrera les gens à la fin de la
période de questions.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : ...donc, il s'était engagé à s'en occuper
personnellement, mais là il ne veut pas les voir. Il vient de nous dire que ça va être sa ministre
déléguée. Elles sont là. Il y a un mois, vous les avez vues, vous avez dit que
vous vous en occuperiez personnellement. Là, vous avez inventé des
chiffres absurdes pour ne pas avancer...
Le Président : Attention! Il
faut toujours prendre la parole du ministre...
Une voix : ...
Le Président : Ah! peut-être,
mais faites attention à vos propos, M. le député de Rosemont. Je sais que vous
maîtrisez bien notre langue, alors faites attention d'éviter, encore une fois,
des propos blessants.
M. Lisée : Alors, le ministre
a utilisé des comparaisons blessantes à l'endroit des Parents jusqu'au bout.
Elles sont là.
Pourquoi refuse-t-il de les rencontrer pour
faire rapport de ses travaux inexistants?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Je pense, M. le Président, que ce que la population peut
juger comme étant blessant, ce sont les propos du député de Rosemont. Tout le monde comprend la mécanique
oratoire utilisée par le roi du sophisme, M. le Président.
Le Président : Bien là, je vais
vous demander de retirer vos propos aussi, s'il vous plaît.
M.
Barrette : Je suis désolé de constater qu'en cette auguste Assemblée
l'histoire de l'Antiquité et de l'humanité soit devenue non
parlementaire, mais je vais le retirer, M. le Président, pour le bénéfice de
notre éthique collective.
Ceci dit, M.
le Président, il n'est pas absurde de mettre sur la table les ramifications
d'une éventuelle démarche, le cadre dans lequel on doit faire...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...notre réflexion. Le
seul endroit où c'est absurde, c'est dans l'esprit du député de Rosemont.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Gouin.
Financement des soins à
domicile
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : M. le Président, hier, la FADOQ et d'autres organismes
n'avaient pas vraiment le coeur à
rire. Elles ont lancé un cri d'alarme et dénoncé des déficiences majeures dans
notre système actuel de maintien à domicile.
En ce moment, 16 000 personnes
âgées au Québec sont en attente de services de maintien à domicile. Elles attendent, en moyenne, de six mois à un an. En
plus de ces délais d'attente, des carences majeures de services ont été notées
par les intervenantes sur le terrain, les
usagers et usagères et par de nombreux médias. La Protectrice du citoyen
notait, dans son dernier rapport
annuel, l'importance d'offrir des services de soutien à domicile adaptés aux
besoins et accessibles et rappelait au ministère qu'il est urgent
d'agir. Elle déplorait l'inaction depuis son rapport de 2012 et confirmait les problèmes de réduction de services en plus des
problèmes de délai d'attente, d'épuisement des proches aidants et de disparités
régionales.
M.
le Président, j'aimerais savoir ce que le ministre compte faire pour que les
16 500 personnes qui ont besoin de services de maintien à
domicile les reçoivent rapidement.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, est-il nécessaire de redire ici, en
Chambre, l'importance que nous allons apporter
au maintien à domicile et à tous les services et soins qu'on doit apporter à la
population vieillissante du Québec? C'est une priorité.
Nous
sommes à 15 ans du pic démographique du Québec, un des plus élevés au
Canada. On le savait en arrivant au
pouvoir, M. le Président. La meilleure démonstration, c'est que les services à
domicile ont augmenté leur financement. Les heures de service, les
personnes qui reçoivent des services ont augmenté depuis notre arrivée. À titre
indicatif, M. le Président, par rapport à
l'année du Parti québécois, dans notre première année, on a augmenté de
6 % le budget en soins à
domicile. Nous l'avons augmenté l'année dernière aussi, nous allons l'augmenter
l'année prochaine aussi. Et nous avons la ferme intention de continuer à
tout faire pour que ces services soient livrés de façon adéquate.
Est-ce
que c'est parfait aujourd'hui, M. le Président? La réponse, c'est non. Est-ce
que nous faisons les efforts? La réponse, c'est oui. Ces efforts-là
sont-ils documentés, M. le Président?
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
La réponse est aussi oui.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme
Françoise David
Mme
David (Gouin) : ...quand même convenir, M. le Président, que ce n'est
tellement pas parfait que 16 500 personnes attendent encore entre
six mois et un an pour recevoir des services de maintien à domicile. Moi, je voudrais savoir si la volonté qu'exprime le
ministre va se traduire en chiffres. 60 millions, c'est largement
insuffisant. Le ministre parle d'un pic, il a raison là-dessus, alors il
faut faire face à ce pic et mettre l'argent nécessaire.
Ça
semble tellement simple, M. le Président, donner des augmentations fantastiques
aux médecins spécialistes. Pourquoi ce n'est pas aussi simple de donner
de l'augmentation réelle en maintien à domicile?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette :
C'est tellement simple, M. le Président, qu'on le fait. Cette année, par
rapport au point de référence qui est celui
du Parti québécois, nous en sommes à plus 134 millions de dollars
annuellement que nous investissons en
soins à domicile. Et nous allons augmenter ce chiffre d'au moins
60 millions. Et nous savons, M. le Président, que, dans les deux premières années de notre mandat,
nous avons dépensé plus que ce que nous avons budgété. Nous n'avons pas freiné l'accès par un contrôle budgétaire,
nous avons payé plus parce qu'il y a eu plus de demandes, M. le Président,
et ça sera ça cette année aussi. Et ça, c'est contraire...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...à ce qu'annonçait le Parti québécois, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme
Françoise David
Mme
David (Gouin) : Ce qui est vraiment curieux, M. le Président, c'est
que ça n'est pas ça que les gens observent sur le terrain, mais pas du
tout, d'où la sortie de la FADOQ.
Mais il y a
un autre phénomène qu'on observe aussi, j'ai pu le constater moi-même, c'est la
déshumanisation des soins à domicile. On demande aux intervenantes de
passer des heures épouvantables en statistiques, en rédaction de documents, en
rédaction de rapports. Elles donnent moins de services parce qu'elles doivent
faire plus de rapports.
Est-ce
que ce qu'on veut, c'est que nos professionnelles en maintien à domicile soient
des maîtres de la statistique ou des gens qui donnent des soins aux
personnes?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Bien, je remercie la députée de Gouin de m'amener sur ce
terrain, c'est la raison pour laquelle nous avons fait la loi
n° 10, M. le Président, et la loi n° 20, deux lois qui visent à
enlever de la structure. Et les chiffres montrent, M. le Président, que nous
avons réussi à atteindre cet objectif-là de désencadrement de notre réseau, de dépaperasserie, parce que nous allons mettre en
place des dossiers électroniques. Nous allons, M. le Président, faire ce
que nous voulons : transformer la
société, M. le Président, au bénéfice des citoyens. Et, dans la société, il y a
un système de santé que nous sommes
en train de transformer avec comme seul objectif le bénéfice des citoyens et
citoyennes du Québec...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...et les chiffres le
montrent.
• (10 h 50) •
Le Président : Principale, M.
le député de Borduas.
Conséquences civiles du
mariage religieux
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Merci, M.
le Président. Dans le dossier des mariages religieux, où la ministre de la
Justice a inventé un nouveau concept juridique avec les unions spirituelles,
on apprend, ce matin, par le biais du journaliste Guillaume Bourgault-Côté, ce que le procureur de la ministre de la
Justice a dit littéralement à la cour. Donc, il dit, à propos du mariage religieux : «Quelqu'un qui va voir
son célébrant religieux et qui décide d'être uni devant l'Éternel, peu importe
comment il l'appelle, comment est-ce que ça
peut avoir une incidence pour l'État?» Deuxièmement, l'avocat de la ministre
répète : «Comment est-ce que ça peut
intéresser l'État que les gens fassent ça? C'est comme prier, à la limite. Ça
ne concerne personne d'autre. Il n'y a pas [...] d'intérêt [à] l'État à
ce sujet-là.»
Bien, M. le Président, oui, il y a un intérêt à
l'État, la population a un intérêt à savoir qu'est-ce qu'une union spirituelle.
Le mariage religieux emporte-t-il des conséquences civiles au sens de la
ministre de la Justice?
M. le
Président, la ministre a jusqu'au 30 novembre prochain pour déposer son
mémoire à la Cour d'appel. Est-ce qu'elle va indiquer à ses procureurs
de changer leur fusil d'épaule et de plaider le contraire de ce qu'elle a
plaidé?
M. Barrette : Mme la ministre de la
Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
...question au nouveau porte-parole, M. le Président, le mariage, au Québec, il
est encadré. Je l'ai dit, je le
redis : Il est encadré par les dispositions de notre Code civil, il est
encadré également par la Loi sur le mariage, la loi fédérale sur le mariage, qui prévoit les exigences
de fond. Il est encadré de façon très claire. Toute autre célébration ne
constitue pas un mariage au sens de la loi. Nous l'avons dit, nous l'avons redit, et c'est
clair, et c'est le droit qui sera plaidé lors de nos représentations
dans le dossier de la Cour d'appel.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le
Président, de ce côté-ci de la Chambre, on comprend que le droit est clair, la
loi fédérale est claire, le Code
civil est clair. La personne qui n'est pas claire, c'est la ministre de la
Justice. Elle n'est pas capable,
dans cette Chambre, de nous dire : En première instance, ce
qu'on a plaidé, ça n'avait pas de bon sens. J'ai été rectifiée par le premier
ministre du Québec, je vais changer ma position en Cour d'appel.
Le mémoire
doit être déposé le 30 novembre prochain, ça lui laisse sept mois pour
indiquer à ses procureurs que le gouvernement du Québec va changer sa
position dans le cadre du mariage religieux.
Va-t-elle le faire?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, vous comprendrez, et je l'ai mentionné dans le passé, le
dossier ne sera pas plaidé en cette instance, il sera plaidé en Cour
d'appel.
Chose certaine, M. le Président, le
droit n'a pas changé, le droit est clair. Les dispositions du Code civil
encadrent le mariage. Le mariage peut se célébrer de différentes
façons : devant une instance civile ou peut être célébré par un célébrant dûment autorisé en vertu, encore une
fois, des règles bien précises de notre code avec toutes les obligations que
notre code prévoit.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Borduas.
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, au risque de nous répéter, on les connaît, les
obligations, dans le Code civil du Québec, et c'est pour ça qu'on sonne
la sonnette d'alarme.
Est-ce
que le ministre de la Justice peut nous dire clairement : Pour mes procureurs
à la Cour d'appel, je leur ai donné
instruction, je leur ai donné indication que, dans le mémoire d'appel qui va
être déposé à la Cour d'appel, dans les plaidoiries qu'ils vont faire devant la Cour d'appel, ça va être très
clair qu'un mariage religieux, ça apporte des conséquences civiles?
C'est ce que je vais adopter.
Est-ce que la
ministre peut nous le dire dans cette Chambre, s'il vous plaît?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme
Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, c'est le droit qui est plaidé, c'est
le droit qui sera présenté, et l'état du droit sur la question du mariage, il est clair. Le mariage est
célébré suivant les dispositions du Code civil. Un mariage célébré par un
célébrant religieux suivant les dispositions
du Code civil est tenu de les respecter. Le droit n'a pas changé, le droit est
clair, et c'est ce qui sera présenté devant la Cour d'appel, M. le Président.
Le Président :
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Nous en sommes à la rubrique des
motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation, je cède la parole à M. le député
de Lévis pour présentation d'une motion sans préavis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour
déposer la motion suivante conjointement avec le député de Rosemont :
«Que
l'Assemblée nationale demande au ministre de la Santé de
respecter l'entente qu'il a conclue avec l'Association québécoise des
pharmaciens propriétaires et de lever, dès maintenant, le plafond des
allocations professionnelles;
«Qu'elle
demande au ministre de revoir en profondeur les méthodes de rémunération
des pharmaciens d'ici la fin de la présente législature.» Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, M. le député de Lévis. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos :
...pas de consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement. Nous passons à une autre
motion sans préavis. M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
Souligner
le Mois de la jonquille
M.
Barrette : M. le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la députée de Taillon, le député de Lévis,
la députée de Gouin et la députée d'Arthabaska :
«Que
l'Assemblée nationale souligne le mois d'avril comme étant le Mois de
la jonquille et de la sensibilisation au cancer;
«Qu'elle
rappelle que le cancer est la première cause de mortalité au Canada,
représentant plus du tiers des décès;
«Qu'elle
rappelle qu'environ 55 000 Québécoises et Québécois reçoivent un diagnostic de cancer annuellement
et que près de 21 000 personnes en décèdent;
«Qu'elle réitère que
les saines habitudes de vie et un dépistage précoce permettent de sauver des
vies;
«Qu'elle invite l'ensemble
de la population à acheter des jonquilles et à porter l'épinglette afin de
soutenir la prévention et la recherche dans le domaine du cancer.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le ministre de la Santé et des
Services sociaux. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Nous
proposons l'adoption, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. le député de Rousseau,
vous avez une motion sans préavis à nous présenter.
Condamner
les pratiques liées aux paradis fiscaux et demander
au gouvernement fédéral de collaborer avec le
Québec dans le cas de la Barbade
M.
Marceau : M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le ministre des Finances, le député de Beauce-Nord
et la députée de Gouin, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale condamne les pratiques liées aux paradis fiscaux, qui privent l'État québécois
de sommes considérables et violent le principe de l'équité fiscale;
«Que l'Assemblée
nationale rappelle que tous les contribuables doivent payer leur juste part
d'impôt;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de
collaborer avec le gouvernement du
Québec afin de mettre un terme à
l'évitement fiscal qui se pratique par l'entremise des nombreuses coquilles
vides à la Barbade mises en place par
des entreprises canadiennes, notamment en modifiant le paragraphe 95(1) de la
Loi sur l'impôt sur le revenu et le
règlement 5907 de l'impôt sur le revenu, de manière à spécifier que toute entreprise
qui a droit à un avantage fiscal spécial accordé par la Barbade n'est pas
exonérée de l'impôt par l'effet d'un traité fiscal, et ce, en conformité
avec la Loi de 1980 sur l'Accord Canada-Barbade en matière d'impôt sur le
revenu.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Rousseau. M.
le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il consentement pour débattre de la
motion?
M.
Sklavounos : 1179 M.Sklavounos : Simplement, M. le Président, ce que j'avais comme libellé sur lequel nous nous sommes entendus,
c'est que l'Assemblée nationale souligne
l'ouverture du gouvernement du Québec à collaborer avec le gouvernement fédéral. Ce n'est pas ce qui a été lu. Je ne sais pas, c'est peut-être
une erreur. Est-ce qu'on est d'accord sur ce libellé-là?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, la question, c'est : Y a-t-il
consentement ou pas? Je suis bien prêt à vérifier, M. le leader adjoint du...
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Drainville :
Je pense que, s'il y a erreur, c'est vraiment une erreur de bonne foi. Est-ce
qu'on peut suspendre juste pour s'entendre sur le libellé quelques
instants, s'il vous plaît?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, je suspends les
travaux de l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à
10 h 58)
(Reprise à 10 h 59)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, l'Assemblée poursuit ses
travaux. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Le libellé était bon, j'avais une erreur dans
mes documents, M. le Président. De consentement, nous proposons des interventions d'une durée maximale de deux minutes
par intervenant : député de Rousseau, député de Beauce-Nord, députée de Gouin et notre ministre
des Finances, et responsable de l'Administration gouvernementale et de
la Révision permanente des programmes, et président du Conseil du trésor.
• (11 heures) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, je comprends
qu'il y a consentement, quatre intervenants d'une durée d'environ deux
minutes, en commençant par vous, M. le député de Rousseau.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : Merci, M. le Président. Alors, écoutez, M. le
Président, la situation est très simple, la question des paradis fiscaux préoccupe les Québécois depuis
longtemps mais plus fortement ces dernières années. Et on nous dit souvent
qu'il n'y a pas de solution, que c'est un
problème international, que c'est un problème qui ne se réglera que par la
collaboration de tous les pays du
monde, mais il se trouve que, dans le cas du paradis fiscal qui est la Barbade,
la raison pour laquelle c'est le paradis fiscal préféré des entreprises
canadiennes, c'est parce que dans les années 90 des changements ont été apportés aux lois et règlements fédéraux sur
l'impôt, et c'est en vertu de trous qui ont été mis en place de façon volontaire par le gouvernement
fédéral que ces paradis fiscaux
existent et permettent un évitement
fiscal généralisé, par l'entremise de coquilles vides, qui sont
présentes aujourd'hui à la Barbade.
La solution,
donc, M. le Président, elle est fort simple dans ce cas-là, peut-être pas
pour... Ça ne réglera pas tous les
problèmes, mais elle est très simple dans ce cas-là. Il s'agit simplement de
refermer ces trous dans la législation, dans la réglementation fédérale. Ce matin, ce que nous faisons en adoptant
cette motion, c'est cette demande au gouvernement fédéral de refermer ce trou. Cela permettra
évidemment de rapporter des sommes au gouvernement du Québec, qui, j'en suis certain, en a grand
besoin, et évidemment ça permettra surtout de redonner confiance aux citoyens
du Québec, citoyens qui paient leur juste part et puis qui constatent, et puis
l'actualité en est malheureusement riche, qu'il y a beaucoup, beaucoup
de contribuables qui ne paient pas leur juste part.
Alors,
M. le Président, pour la confiance de nos citoyens, pour nous assurer que plus
de sommes entrent dans les coffres du
gouvernement et parce que le responsable de la situation, c'est le gouvernement
fédéral, je pense qu'il est tout à fait normal et je souhaite que
l'ensemble de cette Assemblée appuie cette motion. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Rousseau. M. le député de Beauce-Nord, pour votre intervention.
M.
André Spénard
M.
Spénard : Merci, M. le Président. Ça fait maintenant plus
d'un an que nous avons commencé des travaux à la Commission des finances publiques, avec un mandat apolitique, sur le
phénomène des paradis fiscaux. Depuis plus d'un an que nous accumulons des informations et des
témoignages sur l'utilisation des paradis fiscaux dans le monde, et surtout
au Canada et au Québec. Au début, il y a eu des groupes qui sont venus nous
rencontrer pour nous parler de ce qu'ils voyaient
et de leurs expériences. Certains d'entre eux ont vu de leurs propres yeux les
stratagèmes, les mécanismes qui sont
utilisés pour ne pas payer de taxes. Disons qu'on a vite compris, à la
commission, à quel point le système est bien huilé et à quel point les
mécanismes en place sont complexes. En fin de compte, on s'en doutait déjà un
peu.
On
se doutait aussi que c'est un phénomène très répandu. Mais ce qu'on ne se
doutait pas, c'est... Après avoir entendu
certains groupes, on a voulu parler aux principales institutions financières et
on veut parler aussi aux bureaux de
fiscalistes et de comptables. Et là on se fait répondre non, ils ne veulent pas
venir. Après deux invitations, à la troisième fois, les banques ont
décidé de venir, les institutions financières ont décidé de venir nous
rencontrer. Sans ça, on les convoquait. Il
faut dire que le Québec se prive annuellement de 800 millions de dollars,
un montant estimé qui est très conservateur, 800 millions de
dollars annuellement en revenus fiscaux.
Ce
qui a été le plus impressionnant là-dedans, c'est qu'on reçoit les grandes
institutions financières, et, la plupart du temps, ils ne sont même pas au courant de ça. Ça n'existe pas, des
paradis fiscaux, pour eux autres. Ce n'est pas nous, nous sommes
juste... on n'a rien. Pourtant, la Banque Royale du Canada, à l'île de Jersey,
97 000 de population, a huit
succursales. Mais c'est pour faire de la coassurance, paraîtrait-il. En termes
d'équité fiscale et de justice sociale, se faire répondre ça par les
institutions financières, M. le Président, c'est aberrant.
Une
chose est cependant certaine, on va continuer nos travaux. On va continuer à
regarder plus profondément le système
des paradis fiscaux et on va travailler aussi en étroite collaboration avec le
gouvernement fédéral et Revenu Canada pour
que, comme mon confrère de Rousseau l'a mentionné, ils votent une loi en ce qui
concerne spécifiquement la Barbade, pour éliminer les paradis fiscaux.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci, M. le député de Beauce-Nord. Mme la
députée de Gouin.
Mme
Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Je suis très heureuse d'appuyer
cette motion de l'opposition officielle, que
je félicite pour cette initiative. Je pense que tous et toutes ensemble, là, on
a besoin d'être unis sur le fait que,
le recours à l'évitement fiscal, le recours à l'évasion fiscale, il faut y
mettre fin, un point c'est tout. Ça fait tellement longtemps qu'un
certain nombre d'entre nous en parle que le fait que l'Assemblée nationale, le
fait que tous les élus, unanimement, s'apprêtent à voter cette motion, je
trouve que c'est un signe des temps. Est-ce qu'il fallait ces grandes révélations, ces Panama Papers, est-ce qu'il
fallait, depuis un an ou deux, tout ce qu'on lit dans les médias là-dessus pour
y arriver? Peut-être. Mais là le moment est
venu de dire non. Parce qu'effectivement ce sont des milliards de dollars qui
échappent au fisc, des milliards de dollars. Imaginez-vous qu'est-ce qu'on
ferait avec ça en santé, en éducation, en services
sociaux, en maintien à domicile, pour s'occuper des enfants, s'occuper des
familles, s'occuper des aînés. Oui, les
personnes à revenus élevés et les entreprises qu'elles dirigent doivent faire
leur juste part, leur très juste part, et, soyons clairs, elles ne la
font pas.
C'est assez amusant,
M. le Président, d'observer ce qui se passe à la Barbade. La Barbade, c'est la
troisième destination des supposés
investissements directs canadiens à l'étranger, il y a 63 milliards qui se
cachent à l'abri de l'impôt. Mais,
quand on sait que le PIB de la Barbade, c'est 4 milliards, franchement,
comment on investit 63 milliards dans cette minuscule économie?
Donc,
il faut que ça cesse. Il faut que ça cesse. Oui, il doit y avoir collaboration
entre les différents niveaux de gouvernement.
Il faut y mettre toute la volonté politique nécessaire, parce que, si on y
mettait fin, à toutes ces pratiques immorales et illégales, le Québec
aurait pas mal plus de moyens pour réaliser ses rêves. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Gouin. M. le ministre
des Finances et président du Conseil du trésor, je vous
cède la parole.
M.
Carlos J. Leitão
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Alors, notre gouvernement est entièrement engagé dans la lutte à l'évasion fiscale. D'ailleurs, Revenu
Québec est reconnu par son dynamisme en matière de lutte à l'évasion fiscale. La récupération s'élève à plus de 3 milliards de dollars par
année au cours des dernières années. Revenu
Québec s'est déjà
doté d'outils légaux et
administratifs afin de combattre ces phénomènes qui privent l'État de précieux revenus. L'Agence du revenu du Canada, elle, a annoncé
lundi dernier un plan d'action concret et des moyens financiers additionnels importants
pour intensifier la lutte à l'évasion fiscale. Nous pouvons nous réjouir du vif
intérêt que le nouveau gouvernement fédéral semble accorder à la lutte à
l'évasion fiscale.
Dans ce
domaine, le partage d'information, et la collaboration, entre les agences est
au coeur de l'efficacité des démarches.
C'est la raison pour laquelle nous avons déjà pris contact avec nos homologues
fédéraux afin de renforcer notre
collaboration dans la lutte à l'évasion fiscale, comme M. le premier ministre
l'a fait ce matin en déposant les deux lettres que nous avons déjà envoyées : une que j'ai envoyée à la ministre
fédérale du Revenu et l'autre que l'Agence du revenu a envoyée à l'Agence du revenu du Canada. Ces
lettres confirmaient au gouvernement fédéral notre intérêt à collaborer et à mettre en commun nos moyens, nos expertises
et nos informations. Plus spécifiquement, je leur ai également proposé de
constituer des équipes conjointes pour lutter efficacement contre l'évasion
fiscale. Revenu Québec, M. le Président,
depuis déjà quelques années, a une équipe de 25 professionnels spécialisés
dans la lutte aux planifications fiscales
agressives, qui rapporte déjà, M. le Président, approximativement
80 millions de dollars par année. Donc, nous avons proposé de mettre en commun nos équipes, notre
expertise avec l'Agence du revenu du Canada. La situation actuelle, notamment avec la fuite des documents des Panama
Papers, requiert de nos gouvernements une intervention concertée, rapide
et ferme.
En terminant,
nous avons la conviction que l'efficacité de la lutte à l'évasion fiscale doit
passer par, un, l'accès à
l'information et, deux, la collaboration entre les agences à l'intérieur du
Canada et internationalement. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le ministre des Finances.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté? Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Drainville : Un vote par
appel nominal, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, qu'on appelle les députés.
• (11 h 10 — 11 h 12)
•
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion
présentée par M. le député de Rousseau conjointement avec M. le ministre des Finances, M. le député de Beauce-Nord et Mme
la députée de Gouin. La motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale condamne les
pratiques liées aux paradis fiscaux, qui privent l'État québécois de sommes
considérables et violent le principe de l'équité fiscale;
«Que l'Assemblée nationale rappelle que tous les
contribuables doivent payer leur juste part d'impôt;
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement fédéral de collaborer avec le gouvernement du Québec
afin de mettre un terme a l'évitement fiscal
qui se pratique par l'entremise de nombreuses coquilles vides à la Barbade
mises en place par des entreprises
canadiennes, notamment en modifiant le paragraphe 95(1) de la
Loi de l'impôt sur le revenu et le règlement 5907 de l'impôt sur le revenu, de
manière à spécifier que toute entreprise qui a droit à un avantage fiscal spécial accordé par la Barbade n'est pas
exonérée de l'impôt par l'effet d'un traité fiscal, et ce, en conformité avec
la Loi de 1980 sur l'Accord Canada-Barbade en matière d'impôt sur le revenu.»
Alors, que les députés en faveur veuillent bien
se lever.
La Secrétaire adjointe : M. Péladeau
(Saint-Jérôme), M. Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Lamarre (Taillon),
M. Traversy (Terrebonne), M. Lelièvre (Gaspé), M. Leclair (Beauharnois), M.
Gaudreault (Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel (Rimouski), Mme
Hivon (Joliette), M. Lisée (Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau
(Bertrand), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon (Richelieu), M. Villeneuve
(Berthier), M. Turcotte (Saint-Jean), Mme Richard (Duplessis), M. Roy
(Bonaventure).
M. Couillard
(Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Coiteux
(Nelligan), Mme David (Outremont), M. Proulx
(Jean-Talon), M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charlebois (Soulanges), Mme
Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Daoust (Verdun), Mme
St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford),
Mme Nichols (Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency), Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion),
Mme Boulet (Laviolette), M. Ouellette
(Chomedey), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Iracà (Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M. Tanguay
(LaFontaine), M. Simard (Dubuc), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Rousselle (Vimont), M. Auger (Champlain), M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M.
Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), M.
Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides),
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque
(Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Legault
(L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie), M. Charette
(Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville), Mme D'Amours
(Mirabel), M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne (Johnson), M. Surprenant (Groulx), M. Spénard
(Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière),
M. Jolin-Barrette (Borduas).
Mme David (Gouin),
Mme Roy (Arthabaska).
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Que les
députés contre veuillent bien se lever. Y a-t-il des abstentions? Sinon,
Mme la secrétaire générale, pour le résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 104
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci. Alors, la motion est adoptée.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Un instant. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Drainville : M. le
Président, nous souhaitons que la copie de cette motion adoptée à l'unanimité
soit acheminée au premier ministre du Canada, au ministre des Finances du Canada
ainsi qu'au Parlement du Canada.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Très
bien. Alors, c'est la volonté des députés. Ça sera fait. Merci à vous, M. le
leader de l'opposition officielle.
Toujours à la rubrique des motions sans préavis,
Mme la députée de Gouin...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Et je demande aux collègues qui
doivent quitter de le faire en silence, s'il vous plaît. Alors, Mme la
députée de Gouin.
Mme David (Gouin) : M. le Président,
je demande le consentement de la Chambre pour présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Labelle et la députée de Repentigny :
«Que
l'Assemblée nationale demande au ministre de la Famille de reconnaître
l'autonomie de gestion des centres à
la petite enfance, ainsi que des garderies privées subventionnées, notamment en
ce qui concerne l'utilisation de l'allocation de transition annoncée en février dernier, afin qu'ils puissent décider
de leurs priorités en rapport avec les besoins des enfants.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de
Gouin. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas
de consentement. D'autres motions sans préavis? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos :
Oui, M. le Président. Je sollicite le consentement afin de présenter une
deuxième motion, qui concerne les consultations particulières à l'égard
du projet de loi n° 92.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, y a-t-il consentement pour
déroger à l'article 84.1 pour permettre la lecture d'une nouvelle
motion sans préavis? M. le leader de l'opposition officielle, y a-t-il
consentement pour permettre une deuxième motion sans préavis? Oui? Veuillez
poursuivre, M. le leader adjoint du gouvernement.
Procéder à des consultations particulières
sur le projet de loi n° 92
M.
Sklavounos :
Oui. Je fais motion, M. le Président, conformément à l'article 146 du règlement
de l'Assemblée nationale, afin :
«Que la
Commission de la santé et des services sociaux, dans le cadre de l'étude du
projet de loi n° 92, Loi visant à
accroître les pouvoirs de la Régie de l'assurance maladie du Québec et
modifiant diverses dispositions législatives, procède à des consultations particulières et tienne des
auditions publiques le 27 avril 2016 ainsi que [le] 10, 11 et
12 mai 2016;
«Qu'à
cette fin elle entende les organismes suivants : la RAMQ, l'Ordre des
pharmaciens[...], le Collège des médecins[...], la Fédération des médecins spécialistes du Québec, la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec, l'Ordre des dentistes[...],
l'AQPP, l'Association des bannières et chaînes de pharmacies du Québec, le
Protecteur du citoyen, le Vérificateur
général du Québec, l'Association canadienne du médicament générique, l'Union
des consommateurs, le Conseil pour la
protection des malades, l'Association québécoise des distributeurs en
pharmacie, le regroupement provincial
du comité des usagers, le Barreau du Québec, l'Ordre des comptables
professionnels agréés du Québec, M.
Marc-André Gagnon, professeur à l'Université Carleton, M. Damien
Contandriopoulos, l'Ordre des optométristes[...], Me Jean-Pierre Ménard,
l'Association médicale du Québec [et] le Commissaire à la santé et au
bien-être;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième groupe
d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et
l'échange avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 10
minutes 30 secondes pour l'opposition officielle et 7 minutes
pour le deuxième groupe d'opposition;
«Que le ministre de la Santé et des Services
sociaux soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Mise
aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix :
Adopté.
• (11 h 20) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. D'autres motions sans préavis?
Avis
touchant les travaux des commissions
Sinon,
bien, nous allons passer aux avis touchant les travaux des commissions.
C'est encore à vous, M. le leader
adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission des
transports et de l'environnement complétera l'étude des crédits budgétaires
2016-2017 du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques dès
maintenant pour une durée de deux heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau. Cette même commission procédera à l'étude
des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère des Forêts, de la Faune
et des Parcs le lundi 18 avril 2016, de 14 heures à
18 heures, à la salle du Conseil législatif;
La
Commission des institutions procédera à l'étude des programmes 1
et 2, Cabinet du lieutenant-gouverneur et Services de soutien auprès du premier ministre et du Conseil exécutif,
des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère du Conseil exécutif dès
maintenant pour une durée de deux heures et de 15 heures à 18 heures,
à la salle du Conseil législatif. Cette même
commission procédera à l'étude du programme 4, Affaires autochtones, des
crédits budgétaires 2016-2017 du
ministère du Conseil exécutif aujourd'hui, de 19 h 30 à
22 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau. De plus, cette même
commission entreprendra l'étude des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère
de la Justice le mardi 19 avril 2016, de 10 heures à midi, à la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de la culture et de l'éducation procédera à l'étude du volet
Formation professionnelle des crédits budgétaires
2016-2017 du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur dès
maintenant pour une durée de deux
heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine. Cette même commission
entreprendra l'étude du volet Éducation primaire et secondaire des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur le mardi 19 avril 2016, de 10 heures à midi, à la salle de
l'Assemblée nationale. Cette même commission procédera à l'étude du
programme 3, Charte de la langue française, des crédits budgétaires
2016-2017 du ministère de la Culture et des Communications le lundi
18 avril 2016, de 14 heures à 18 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles entreprendra l'étude du volet
Développement nordique des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles dès
maintenant pour une durée de deux heures, à la salle de l'Assemblée nationale.
Cette même commission entreprendra l'étude du volet Énergie et Ressources
naturelles des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles le mardi 19 avril 2016, de 8 h 30 à
12 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de
l'économie et du travail entreprendra l'étude du volet Économie des crédits
budgétaires 2016-2017 du ministère de
l'Économie, de la Science et de l'Innovation aujourd'hui, de 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission des relations avec les citoyens procédera à l'étude du
programme 3, Condition des aînés, des crédits budgétaires 2016-2017
du ministère de la Famille aujourd'hui, de 15 heures à 18 heures, à
la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Cette même commission procédera à l'étude du programme 5, Jeunesse, des
crédits budgétaires 2016-2017 du ministère
du Conseil exécutif aujourd'hui, de 19 heures à 22 heures, à la salle
du Conseil législatif. Enfin, la commission procédera à l'étude du
programme 4, Condition féminine, des crédits budgétaires 2016-2017 du
ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation le vendredi
15 avril 2016, de 9 h 30 à 12 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission des finances publiques complétera l'étude des crédits budgétaires
2016-2017 du Secrétariat du Conseil
du trésor par l'étude du volet Ressources informationnelles aujourd'hui, de
15 heures à 18 heures, à la salle de l'Assemblée nationale;
Et finalement
la Commission de l'aménagement du territoire procédera à l'étude du
programme 5, Promotion et développement de la région
métropolitaine, des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère des Affaires
municipales et de l'Occupation du territoire
aujourd'hui, de 18 h 30 à 22 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Cette même commission procédera à l'étude des programmes 7, Habitation,
et 8, Régie du logement, des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère des Affaires municipales et de
l'Occupation du territoire le mardi 19 avril 2016, de 9 heures à
midi, à la salle des Premiers-Ministres, 1.38, de l'édifice Pamphile-Le
May. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le leader adjoint du gouvernement, pour la lecture de ces
nombreux avis.
Est-ce qu'il
y a consentement pour déroger à l'article 143.1 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions? Consentement, très bien.
Alors, nous passons maintenant à la rubrique des
renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Puisque nous
sommes à la période de l'étude des crédits budgétaires et que, conformément aux
dispositions de l'article 282 du
règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève la séance,
et les travaux de l'Assemblée sont ajournés au mardi
19 avril 2016, à 13 h 40. Merci et bons travaux en commission.
(Fin de la séance à 11 h 25)