(Neuf
heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Bonjour à toutes, bonjour à tous. Prenez place,
collègues, nous allons débuter nos travaux.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous sommes rendus à
la rubrique Déclarations de députés, et, sans plus tarder, je reconnais M. le
député d'Abitibi-Est.
Rendre hommage à M. Pierre
Trépanier
M. Pierre
Dufour
M. Dufour : M. le Président, vous serez d'accord avec moi que
notre monde vit toutes sortes de bouleversements. Toutefois, à travers
les tumultes, on y trouve des individus d'exception.
Aujourd'hui, j'ai le
plaisir de souligner l'altruisme d'un de mes citoyens, soit M. Pierre
Trépanier. Ex-homme d'affaires, il consacre sa vie depuis 14 ans à aider
les jeunes de deux communautés autochtones à s'accomplir en leur offrant des
activités sportives pour s'extérioriser et créer du plaisir. Pour y avoir
droit, par contre, les jeunes doivent toutefois
se scolariser, être assidus et faire preuve de persévérance. La bonne attitude
est alors récompensée, et ceux-ci peuvent même bénéficier de voyages à
travers le Canada et les États-Unis pour voir différentes compétitions
sportives.
Mais, au-delà de ces
récompenses, pour Pierre Trépanier, la plus grande réussite est de voir ces
jeunes poursuivre leurs études, d'avoir des rêves et de s'ouvrir sur le reste
du monde. D'ailleurs, l'année qui se termine aura vu la réalisation de la 4 000e activité depuis les débuts de
l'implication de Pierre Trépanier, des activités financièrement rendues
possibles grâce à Fun Sport Canada et du programme Bon départ de Canadian Tire.
Merci, Pierre, pour
ton dévouement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Abitibi-Est. Et je reconnais maintenant Mme la députée de
Bonaventure.
Féliciter la brigade culinaire
de l'école Antoine-Bernard,
gagnante de La Tablée des chefs
Mme Catherine
Blouin
Mme Blouin : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, aujourd'hui, je tiens à souligner
l'accomplissement de quatre jeunes de chez nous qui ont fait voyager la
Gaspésie jusqu'à Paris, où elles se sont distinguées en remportant la finale internationale de La Tablée des chefs, en
juillet dernier. Il s'agit de la brigade culinaire de l'école Antoine Bernard,
de Carleton-sur-Mer, formée par Capucine Bussy, Émy Leblanc, Alice Lévesque et
Frédérique Plourde, que je salue dans nos tribunes.
Alors
qu'elles se trouvaient dans la capitale mondiale de la haute gastronomie, elles
ont relevé le défi d'intégrer des ingrédients locaux et de réduire le
gaspillage alimentaire. Avec leur talent et leur créativité, elles ont mis de
l'avant le savoir culinaire gaspésien en créant tout un vent de fierté pour
notre région.
Je
tiens aussi à souligner l'implication de leur chef formateur Maxime et de leurs
accompagnatrices Myriam et Sarah qui
ont rendu cette belle aventure possible, un succès qui s'est propagé chez nous,
puisque les ateliers de la brigade ont connu un nombre record
d'inscriptions.
Grâce à vous, plus de
jeunes s'intéressent à l'autonomie alimentaire et au développement de leurs
compétences culinaires. Alors, toutes mes félicitations à notre belle brigade!
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Bonaventure. La parole
revient maintenant à M. le député de Rosemont.
Souligner le travail des
groupes communautaires
de la circonscription de Rosemont
M.
Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, M. le Président. On a appris plus tôt cette année la fin des
magasins Partage à Montréal, dont celui de Rosemont, qui offrait plus de
350 paniers de Noël à des ménages défavorisés. Mais on ne plie pas devant
l'adversité, à Rosemont, et différents groupes se sont retroussé les manches
pour organiser un nouveau magasin Partage pour Noël, qui distribuera plus de
300 paniers de Noël à des familles défavorisées de Rosemont.
Alors, je veux prendre
cette dernière déclaration de député de l'année 2024 pour dire un gros
bravo aux groupes communautaires de Rosemont qui tiennent notre filet social à
bout de bras. Je les en remercie. Un bravo particulier à Montrose, La Pélicantine et l'Oasis des enfants,
qui ont organisé, avec très peu de temps, très peu de moyens, un nouveau
magasin Partage qui va profiter, je le répète, à plus de 300 familles de
Rosemont.
Alors, merci beaucoup pour ça. Solidarité et
joyeux Noël!
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Rosemont. Et la parole
revient maintenant à M. le député de Drummond-Bois-Francs.
Féliciter Mme Francine Leroux,
lauréate du prix Hommage aînés
M. Sébastien Schneeberger
M. Schneeberger : Merci, M. le
Président. Alors, je tiens à rendre hommage à une femme exceptionnelle,
Mme Francine Leroux, récipiendaire du prix Hommage aînés de la
25e édition de cette cérémonie.
Avec plus de
65 ans de bénévolat, Mme Leroux incarne l'engagement et le
dévouement. Dès ses débuts, elle a enrichi sa communauté en animant des projets
créatifs pour les jeunes. Plus tard, elle a contribué à offrir des conseils
gratuits aux personnes aînées, notamment dans les centres hospitaliers,
en tant que membre des accordéonistes du Québec.
Depuis son arrivée à Saint-Lucien, en 2008, son
engagement n'a fait que croître. À la présidence du cercle des Fermières, elle
a été une force motrice dans la création de la Maison Francine-Leroux, une
maison qui rassemble jeunes et moins jeunes autour des arts textiles, de la
lecture et de la cuisine collective.
Son
engagement témoigne de l'immense valeur des personnes aînées dans nos
communautés. Mme Leroux nous rappelle que l'âge n'est pas un frein
à l'action et que la solidarité enrichit toute la société.
Merci, Mme Francine Leroux.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Au tour maintenant de M. le député de Pontiac.
Souligner la Journée mondiale de lutte contre le sida
M. André Fortin
M. Fortin : Oui. Merci, M. le Président. On a beau en entendre parler
beaucoup moins qu'avant, l'épidémie de VIH continue de sévir ici, au Québec,
comme ailleurs dans le monde. Les derniers chiffres de l'INSPQ nous disent que
422 Québécois ont eu la très mauvaise nouvelle d'un diagnostic en 2022,
une hausse de 71 % en un an.
Mais,
derrière les Québécois et les Québécoises qui luttent pour leur vie, il y a des
Québécois et des Québécoises qui donnent de l'espoir, des gens qui, dans nos
universités, oeuvrent en recherche, des organismes-conseils en santé qui
travaillent de près avec les patients, des organismes de défense des droits de
la communauté LGBTQ+ qui militent pour la
prévention et contre la stigmatisation, des intervenants et intervenantes
communautaires qui en font déjà beaucoup, mais qui veulent en faire plus
et améliorer la possibilité de dépistage.
Alors, M. le
Président, nous, ici, dans cette Assemblée, on a le pouvoir d'en faire plus, et
je nous encourage à saisir cette opportunité. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Pontiac. La parole revient
maintenant à Mme la députée de Duplessis.
Féliciter Mme Marie Landry, lauréate du prix Hommage aînés
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme Champagne Jourdain : Oui, M. le
Président. Le 7 novembre, la citoyenne de Havre-Saint-Pierre Marie Landry
a reçu le prix Hommage aînés 2024 pour souligner son apport comme bénévole afin
de favoriser le mieux-être des personnes aînées.
Depuis plus de 40 ans, elle est une
personne dévouée à sa communauté. Elle a été bénévole dans plusieurs organismes
et membre de divers conseils d'administration. En 2018, elle a amorcé son
implication au Centre d'action bénévole de la Minganie, organisme où elle
oeuvre toujours.
Son souci du détail et ses idées novatrices lui
permettent de contribuer au développement de services afin d'améliorer la participation et l'intégration
sociale des personnes aînées, toujours dans l'optique de briser leur isolement.
Et c'est avec coeur qu'elle donne de son temps sans compter et marque ceux qui
la côtoient par son optimisme et son enthousiasme.
Aimer rendre service, voilà ce qui pousse
Mme Landry à faire chaque jour une différence dans la vie des gens. Merci,
Mme Landry pour votre engagement. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Duplessis. Et je cède maintenant la parole à M. le député de
Jean-Talon.
Souligner la participation d'une délégation
d'étudiants-athlètes
et d'entraîneurs portant les couleurs du Québec
aux Jeux olympiques scolaires 2024
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : J'aimerais
saluer la délégation québécoise aux Jeux olympiques scolaires de 2024, présente
dans les tribunes. Pour la toute première fois, de jeunes athlètes ont pu
fièrement porter les couleurs du Québec lors d'une compétition soutenue par le
Comité international olympique. À elle seule, cette affirmation nationale mériterait
toute notre admiration.
Ce serait sans
compter que notre équipe québécoise de 43 athlètes et de
22 entraîneurs et accompagnateurs s'est illustrée dans sept sports
différents. Nos athlètes se sont distingués en natation, boxe, karaté, escrime,
jeu d'échecs, athlétisme, badminton et ont
gagné 16 médailles. Félicitations à vous toutes et tous qui nous avez fait
honneur!
Merci à la Fondation
Équipe-Québec, qui a permis au Québec d'être reconnu par la Fédération
internationale du sport scolaire, une instance reconnue elle-même par le Comité
international olympique. Espérons que ces succès paveront la voie à la
participation pleine et entière du Québec à toutes les compétitions sportives
internationales.
Bravo! Félicitations!
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Bravo! Et bienvenue dans votre Assemblée nationale.
Merci, M. le député de Jean-Talon.
Je reconnais
maintenant Mme la députée de Bertrand.
Souligner le travail du
Garde-manger des Pays-d'en-Haut
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Merci, M. le Président. Je veux saluer l'immense travail
de toutes les personnes impliquées au
Garde-manger des Pays-d'en-Haut. Fondé il y a près de 30 ans par
Mme Diane Raymond, c'est un organisme essentiel dans ma
circonscription pour près de 1 000 familles.
Avec
ses sept comptoirs alimentaires, cet organisme est au coeur de notre
communauté, et ce, grâce à ses bénévoles, ses gestionnaires et ses
partenaires engagés.
Une
grande étape débute d'ailleurs avec la construction d'une nouvelle bâtisse à
Sainte-Adèle. Ce projet de 2,5 millions permettra d'aider encore
mieux ceux qui en ont besoin.
Je
vous donne rendez-vous le 14 décembre prochain pour la guignolée annuelle.
J'y serai avec enthousiasme et j'invite tout le monde à se joindre à
cette belle cause et à donner généreusement. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Bertrand. Au tour, maintenant, de Mme la députée de
Berthier.
Rendre hommage à MM. Henri
Jamet et Daniel Roy
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx
(Berthier) : Le Québec tout entier doit célébrer les 40 ans du
MTO, comme on aime l'appeler. Le ministère
du Tourisme ne serait rien sans ces hommes, ces femmes qui travaillent jour
après jour à faire la promotion d'un territoire exceptionnel.
Dans toute son
histoire, celle de ses 40 ans, vient se greffer à celle d'un Savoyard qui
un jour plia bagage pour choisir la contrée du Québec et travailler à en faire
la promotion. Il s'appelait Henri Jamet, l'homme qui parlait au Grand Nord.
• (9 h 50) •
On dit d'Henri que
son bureau était à lui seul un musée unique du Grand Nord et qu'il possédait
une culture immense. Henri affirmait aussi que, si on faisait la promotion de
notre hiver québécois au lieu de le dénigrer, bien, ce serait une source de
richesse incroyable, et il avait raison.
Un jour de 1996,
Henri Jamet, Daniel Roy, partis en mission pour le ministère du Tourisme,
décèdent alors que leur avion s'écrase à l'endroit même où Henri aimait tant
aller, le Grand Nord.
Caroline,
Louis-Emmanuel, Virginie, les enfants, en cette journée anniversaire de mon
ministère, je suis honorée de saluer la mémoire de votre père, de votre
grand-père. Le Québec se souvient d'Henri Jamet.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Berthier.
J'en
profite pour rappeler aux collègues que les déclarations sont d'un maximum
d'une minute. Merci de respecter le délai imparti pour ces déclarations.
Sans plus tarder, je
reconnais M. le député de Chapleau.
Souligner
le 55e anniversaire de l'organisme Les Aînés du fil d'argent
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui
rendre hommage au club des Aînés du fil d'argent, qui célèbre son
55e anniversaire cette année.
Depuis maintenant 55 ans,
Les Aînés du fil d'argent offrent un milieu social chaleureux et propice à l'épanouissement de nos concitoyens à la retraite
et aux personnes de l'âge d'or dans Chapleau, à Gatineau, en Outaouais. Les
nombreuses activités de loisirs et de divertissement organisées par les membres
du club des Aînés du fil d'argent permettent de briser l'isolement en
intégrant les personnes seules et en leur permettant de créer des liens
d'amitié forts qui perdurent dans le temps.
Je tiens donc à
féliciter tous les membres du club des Aînés du fil d'argent, qui ont à coeur
le bien-être de nos aînés et qui font preuve
de générosité depuis plusieurs années. Vous êtes des modèles au sein de notre
communauté et vous pouvez être fiers de votre excellent travail.
Je
remercie et félicite particulièrement Mme Micheline Madore, qui est la
présidente du club, qui organise diverses sorties et activités pour les
membres, qui est toujours engagée et très positive.
Alors, bon 55e! Et
merci à tous.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Chapleau. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Pointe-aux-Trembles.
Souligner l'anniversaire de
trois organismes de la
circonscription de Pointe-aux-Trembles
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, M. le Président. Et j'aimerais souligner les anniversaires
de trois beaux organismes de Pointe-aux-Trembles.
Tout d'abord, le
groupe Santé-Marche du Club des aînés de Roussin, qui célèbre ses 30 ans
déjà, qui a été créé par Mme Madeleine Turenne et M. Gagné en octobre
1994. C'est un groupe qui permet des rencontres et des marches quotidiennes au parc-nature de Pointe-aux-Prairies
afin de briser l'isolement et de contribuer aux saines habitudes de vie.
Je
souligne aussi le 30e anniversaire de l'AGEAUTAPI. C'est l'Association
générale des étudiantes et étudiants de l'antenne universitaire du troisième
âge de la Pointe-de-l'Île, qui est associée à l'Université de Sherbrooke
et qui est bien représentée par
M. Michel Legros. C'est une antenne qui comble les besoins intellectuels
et culturels de ses membres avec des ateliers, des conférences, des
causeries diverses. Et je salue tous les participants.
Et
finalement je veux souligner les 20 ans de Juni-Sport, qui est dirigé par
André Bougie, un organisme qui permet à des personnes handicapées
physiques de participer à des activités physiques, dont le «powerchair soccer».
J'ai déjà participé, et c'est très difficile.
Salutations à tout le
monde et bon anniversaire!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles. Et je reconnais maintenant Mme la
députée de Saint-Laurent.
Souligner le 50e anniversaire
de l'école arménienne Sourp Hagop
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de souligner le
50e anniversaire de l'école Sourp Hagop, située dans ma circonscription, à
Saint-Laurent.
Cette école a débuté
modestement en 1974 avec seulement 37 élèves, mais aujourd'hui elle compte
près de 800 élèves. Leur slogan, Toujours
plus haut, toujours plus loin!, résume parfaitement les valeurs qui sont
véhiculées aux élèves, mais aussi on
leur apprend le respect, le sens de la responsabilité, le service à la
communauté et surtout la persévérance scolaire.
Merci à l'ensemble de
l'équipe-école, mais tout particulièrement à la directrice, qui est très
exceptionnelle, Lory Abrakian, toujours
fidèle au poste avec toute son équipe. Merci de véhiculer autant de bonne
humeur dans votre école. 50 ans, un demi-siècle, c'est énorme.
Et, je ne peux
m'empêcher de le souligner, votre taux de succès au niveau de la diplomation,
honnêtement, est excellent. J'en suis très fière, et toute la communauté est
très fière.
Bon 50e et
félicitations à toute l'équipe-école!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent. Alors, voilà qui met fin à la rubrique
Déclarations de députés. Je remercie les collègues pour vos déclarations.
Et nous suspendons
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 56)
(Reprise à 10 h 05)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Vous êtes nombreux ce
matin, chers visiteurs. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants, je vous prie.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Présence de M. Dave Turcotte,
ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
Aujourd'hui,
j'ai le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, de M. Dave
Turcotte, ancien député de Saint-Jean.
Alors, nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Merci, Mme la
Présidente. Je dépose le décret du gouvernement du Québec n° 1691-2024 concernant la Convention complémentaire n° 30
à la Convention de la Baie James et du Nord québécois entre le Gouvernement de la nation crie, la Société
Makivik, la Corporation foncière naskapie de Schefferville et le gouvernement
du Québec, et le décret du gouvernement du Québec n° 1692-2024 concernant
la Convention complémentaire n° 6 à la
Convention du Nord-Est québécois entre la Corporation financière naskapie de
Schefferville, le Gouvernement de la nation crie, la Société Makivik et
le gouvernement du Québec. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur, vous en avez plusieurs, je pense.
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, je dépose aujourd'hui les états financiers et les états de traitement 2023‑2024 ainsi que les
rapports sur la performance et les perspectives de développement des
établissements universitaires
suivants — soyez
patients : l'Université Bishop's, l'Université Concordia, l'Université
McGill, l'Université de Sherbrooke, l'Université Laval, l'Université de
Montréal, l'École des hautes études commerciales de Montréal, Polytechnique Montréal, l'Université du Québec, le
siège social, l'Université du Québec à Montréal, l'Université du Québec
en Abitibi-Témiscamingue, l'Université du Québec à Rimouski, l'Université du
Québec à Chicoutimi, l'Université du Québec à Trois-Rivières, l'Université du
Québec en Outaouais, l'École de technologie supérieure, l'École nationale d'administration publique, l'Institut national de
la recherche scientifique, l'Université TELUQ, le Collège militaire royal
de Saint-Jean.
Et je dépose également
le rapport annuel de gestion 2023‑2024 de l'Institut
de tourisme et d'hôtellerie du Québec.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Oui, rebonjour, Mme la Présidente. Je dépose la
réponse à la question inscrite au feuilleton le 24 octobre 2024 par
le député de Jean-Lesage.
La Présidente : Ce document est
déposé.
Dépôt de rapports de
commissions
À la rubrique Dépôt de rapports de commissions,
Mme la présidente de la Commission des relations avec les citoyens et députée des Plaines.
Projet de loi n° 74
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. C'est un plaisir pour moi, ce matin, de déposer le
rapport de la Commission des relations avec les citoyens qui, les 20, 21, 26,
27 et 28 novembre 2024, a procédé à
l'étude détaillée du projet de loi n° 74, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement relatif aux
étudiants étrangers. La commission a adopté le texte de ce projet de loi
avec des amendements. Merci.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
de Jean-Lesage.
Maintenir
l'accès public au lac Saint-Joseph
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 1 979 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le terrain de camping Club
Plage Lac Saint-Joseph, anciennement plage Germain, est l'un des derniers
endroits donnant accès à une plage naturelle d'un demi-kilomètre, la plus
importante de la région de Québec en bordure d'un lac, où la baignade et
d'autres activités nautiques sont possibles;
«Considérant que l'endroit est situé dans un
secteur zoné à vocation récréotouristique, et qu'il a constitué un accès
privilégié au lac Saint-Joseph pour la population depuis 1955;
«Considérant que les propriétaires du Club Plage
Lac Saint-Joseph inc. comptent y réaliser un projet résidentiel ou le
transformer en un camping privé et que cela aurait comme conséquence d'éliminer
encore un des trop rares accès à un lac dans la région de Québec;
«Considérant que la Stratégie québécoise de
l'eau 2018‑2030 vise notamment à favoriser un meilleur accès public à
l'eau et observe une diminution du nombre de zones accessibles au public en
raison de la privatisation des rives et du développement de la villégiature;
«Considérant la pertinence de l'article 920
du Code civil et de la loi C-6.2 qui stipulent que les lacs et rivières
font partie du patrimoine commun de la nation et que nous avons tous le droit
d'y accéder;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec de faire l'acquisition du
camping Club Plage Lac Saint-Joseph pour en faire un
parc dont la gestion sera confiée à la SEPAQ.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Et j'ai reçu
une demande de M. le député de Jean-Lesage pour la présentation d'une pétition
non conforme. Y a-t-il consentement pour la présentation de cette
pétition? Consentement. Alors, M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 66 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le terrain de camping Club
Plage Lac Saint-Joseph, anciennement plage Germain, est l'un des derniers
endroits donnant accès à une plage naturelle d'un demi-kilomètre, la plus
importante de la région de Québec en bordure d'un lac, où la baignade et
d'autres activités nautiques sont possibles;
«Considérant que l'endroit est situé dans un
secteur zoné à vocation récréotouristique, et qu'il a constitué un accès
privilégié au lac Saint-Joseph pour la population depuis 1955;
«Considérant que les propriétaires du Club Plage
Lac Saint-Joseph inc. comptent y réaliser un projet résidentiel ou le
transformer en un camping privé et que cela aurait comme conséquence d'éliminer
encore un des trop rares accès à un lac dans la région de Québec;
«Considérant que la Stratégie québécoise de
l'eau 2018‑2030 vise notamment à favoriser un meilleur accès public à l'eau et observe une diminution du nombre
de zones accessibles au public en raison de la privatisation des rives
et du développement de la villégiature;
«Considérant la pertinence de l'article 920
du Code civil et de la loi C-6.2 qui stipulent que les lacs et rivières
font partie du patrimoine commun de la nation et que nous avons tous le droit
d'y accéder;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec de faire l'acquisition du
camping Club Plage Lac Saint-Joseph pour en faire un
parc dont la gestion sera confiée à la SEPAQ.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Enfin, j'ai
reçu une autre demande de M. le député de Jean-Lesage pour la présentation
d'une pétition non conforme. Y a-t-il consentement pour présentation de
cette pétition? Consentement. M. le député de Jean-Lesage.
M.
Zanetti : Jamais deux sans trois, Mme la Présidente. Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 73 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Il n'y a pas de faits invoqués.
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec de maintenir l'accès au lac Saint-Joseph pour la population en faisant
l'acquisition du site et en confiant la gestion à la SEPAQ.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet extrait de
pétition est déposé.
Enfin, j'ai reçu une demande de Mme la députée
de Rivière-du-Loup—Témiscouata
pour la présentation d'une pétition non conforme. Y a-t-il consentement pour la
présentation de cette pétition? Consentement. Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Rétablir
les services d'obstétrique à l'Hôpital de Notre-Dame-du-Lac
Mme Dionne : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 2 729 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant les
ruptures de service en obstétrique de façon sporadique depuis les deux
dernières années et leur fermeture pendant la présente saison estivale;
«Considérant qu'une
trentaine de mamans et de familles ont dû se déplacer à l'extérieur du
territoire durant [une certaine] période pour les accouchements. Cela a
occasionné insécurité, dangers possibles et mauvais messages aux jeunes
familles établies au Témiscouata et à celles qui souhaitent le faire;
«Considérant nos
craintes et nos appréhensions par rapport à la pérennité de ce service et
l'effet d'entraînement possible sur les autres services hospitaliers au
Témiscouata;
«Considérant
que cette situation d'insécurité ne contribue pas à la rétention et à
l'attraction du personnel hospitalier et qu'elle risque plutôt d'accentuer
la problématique;
«Considérant que cela
va à l'encontre des services attendus par la population du Témiscouata;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«De rétablir au plus
tôt les services d'obstétrique à l'Hôpital de Notre-Dame-du-Lac;
«De mettre en place
dès l'automne 2024 une campagne de recrutement spécifique aux services
hospitaliers du Témiscouata;
«Qu'un comité
d'action, parrainé par la MRC, puisse établir avec les décideurs des solutions
concrètes pour sortir de cette impasse;
«Que
cette pétition soit déposée par la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata, dès l'ouverture de la session.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La Présidente :
Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et,
pour ce faire je cède la parole, en question principale, au chef de
l'opposition officielle.
Investissement du gouvernement
dans Northvolt
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, Northvolt, on le sait, est en crise. Le premier ministre nous
demande de regarder, dans ce dossier-là, l'ensemble de l'oeuvre. Allons-y, voir
l'ensemble de l'oeuvre. Perte de contrats majeurs. Difficulté à payer ses
fournisseurs. Le projet d'usine en Suède, annulé. 1 600 employés mis
à pied. Le gouvernement suédois qui, lui,
n'a plus confiance puis qui a dit : Je ne mettrai plus une autre cent
là-dedans. Les actionnaires ne veulent pas,
eux non plus, ajouter plus d'argent. Le P.D.G. démissionne, remplacé par un
expert en restructuration. Et ils cherchent des investisseurs, ils
cherchent des investisseurs, et ils n'en trouvent pas.
Maintenant, projet
Northvolt Québec, la ministre de l'Économie et de l'Énergie l'a dit, la semaine
passée, pour l'avenir tout va dépendre de la présence d'investisseurs ou pas.
Cerruti, de Northvolt, l'a dit : Nous avons prévu de lever de l'argent
ici, au Canada. L'argent devra venir au Canada.
Mme la Présidente, si
Northvolt n'est pas capable de trouver 300 millions de dollars pour
le projet de Québec, imaginez-vous comment
ils pourraient trouver 4,6 milliards de dollars, parce que ce sera le
manque à gagner. Donald Trump a
été élu aux États-Unis. En janvier, il aura l'intention d'annuler l'IRA, et
l'IRA, dans le montage financier de Northvolt, représente
4,6 milliards de dollars, qui seront, par effet miroir, absents.
Comment le premier
ministre ne peut-il pas avoir le courage de dire la vérité aux Québécoises et
Québécois?
La
Présidente : Attention. Oui, M. le leader du gouvernement, je vais
vous écouter pour nous rappeler la règle.
M.
Jolin-Barrette : Mme la Présidente, le collègue de l'opposition ne
peut pas faire cela, c'est un mot prévu, qui est à l'index, alors je vous
demanderais de le lui faire retirer.
La Présidente :
Attention, c'est plutôt
l'intention, ici, lorsqu'on dit : Je lui demande de dire la vérité. La
bonne foi se présume, et nos collègues disent toujours la vérité.
M. le premier
ministre, je veux entendre votre réponse.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
au cours des prochaines années, le grand défi, pas juste au Québec, là, mais sur la planète, c'est la transition
énergétique. Il faut, entre autres, être capables de remplacer des véhicules à
essence par des véhicules électriques. Et on a la
chance, au Québec, d'avoir des minéraux stratégiques, comme le lithium, qui
peuvent servir à fabriquer des batteries pour les véhicules électriques.
Donc, Mme la Présidente, c'est important que le
Québec participe à la fabrication de batteries pour des véhicules électriques.
On a fait des ententes avec une dizaine d'entreprises. Effectivement, il y a,
entre autres, un programme aux États-Unis qui était très attirant, qui
s'appelle l'IRA. Et, dans les ententes, entre autres avec Northvolt, on a prévu que, si le contrat, le programme IRA
restait en place, on... j'allais dire «matchait», je cherche le mot en
français, mais...
Des voix : ...
M. Legault : ...on va appareiller le
montant des Américains. Si jamais, avec M. Trump, l'IRA disparaît, bien,
dans le contrat, c'est prévu que le montant des deux gouvernements ne sera pas
donné.
Ce qu'il est important aussi de dire, Mme la
Présidente, c'est qu'en Ontario il y a eu deux grandes entreprises qui ont fait
des ententes avec le fédéral puis le gouvernement de l'Ontario, Stellantis, qui
est Chrysler
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...et Volkswagen, puis
même le critique...
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Ah! Là, on avance.
Là, très clairement, Mme la Présidente, le premier ministre a confirmé que,
Trump arrive comme président, il abolit l'IRA. Et, l'IRA, il a dit qu'il allait
l'abolir. Il va l'abolir. Basé sur ce que Pierre Fitzgibbon a dit à Mario
Dumont en septembre 2023 et basé sur le rapport du directeur parlementaire du
budget du fédéral qui nous a donné les chiffres, ça représente un manque à
gagner de 4,6 milliards de dollars pour Northvolt Québec.
Ils vont le prendre où, le 4,6 milliards?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, effectivement, dans le dossier de Northvolt, il y a
4,6 milliards qui est prévu. Le deux
tiers viendrait du gouvernement fédéral, le tiers du gouvernement du Québec.
C'était exactement une entente miroir
avec ce qui s'est fait avant nous en Ontario. Et j'ai beaucoup insisté auprès
M. Trudeau, de dire : Vous ne pouvez pas seulement aider l'Ontario avec
Chrysler puis Volkswagen, vous devez aussi nous aider. Je rappelle qu'il n'y a
pas seulement Northvolt, il y a aussi GM à Bécancour. Il y a une dizaine
d'entreprises...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...qui remplissent
la zone industrielle de Bécancour.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Ma
question. On s'en va pour un manque à gagner de 4,6 milliards dans le
projet Northvolt Québec. Northvolt
court, Northvolt Québec, après 300 millions, ils ne sont pas capables.
4,6 milliards, Mme la Présidente, qui va être un trou béant dans le projet Northvolt, ça va être
le dernier clou dans le cercueil de Northvolt, qui est déjà pas mal impliqué
dans le cercueil, Mme la Présidente.
Le
premier ministre peut-il clairement dire aux Québécoises et Québécois, le trou
de 4,6 milliards, ils vont le prendre où?
• (10 h 20) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, la première
chose qu'il faudrait savoir, c'est : Est-ce que l'opposition est d'accord
que le Québec participe à la transition énergétique? Est-ce qu'ils sont
d'accord qu'on aide la transition vers des véhicules électriques? Nous, on
pense, c'est une bonne idée, Mme la Présidente.
Maintenant, on a investi dans plusieurs
entreprises. Il y en a qui fonctionnent très bien. L'usine de GM à Bécancour
est complétée. Donc, on va participer à la transition pour fournir des
batteries qui vont aider à aller vers des véhicules électriques, donc à réduire
les GES au Québec. C'est une excellente chose, Mme la Présidente.
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
Puis, pour ce qui est de Northvolt, on va poursuivre les discussions.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay :
Ils vont jaser de quoi, Mme la Présidente? Il manque
4,6 milliards de dollars. Pierre Fitzgibbon, à cette même entrevue
là, à Mario Dumont, il a dit : Oui, Northvolt, on a joué au poker. Bien,
il a une très mauvaise main, Mme la
Présidente. Puis il y a été «all in» pour 710 millions au moment où on se
parle, Mme la Présidente, puis le fédéral, il n'a pas mis une cent là-dedans.
On a 710 millions à risque, plus un 300 millions engagé
contractuellement, ce qui ferait 1 milliard.
Jouer au poker avec
l'argent des Québécoises et Québécois puis leur coûter 1 milliard, c'est
ça, sa vision?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Bien, Mme la
Présidente, d'abord, le chef de l'opposition officielle présume que Donald Trump
va abolir le programme IRA. Or, il faut savoir...
Des voix :
...
M. Legault :
...il faut savoir qu'il y a une dizaine d'usines dans des États républicains
aux États-Unis qui profitent du programme
IRA. Donc, on va voir d'abord ce qui va être fait dans ces 10 États là.
Moi, je pense qu'il y a des gouverneurs
républicains qui vont plaider pour que les usines qui sont prévues pour
fabriquer des batteries continuent d'être construites.
Donc, Mme la
Présidente...
La Présidente :
En terminant.
M. Legault : ...je
pense que le Parti libéral baisse les bras devant la transition énergétique.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Saint-Laurent.
Blocs d'énergie destinés aux
entreprises
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Mme
la Présidente, c'est partout aux États-Unis que Donald Trump a dit qu'il
mettait fin au programme de l'IRA. Alors, je
ne comprends pas que le premier
ministre ne le sache pas déjà, il
devrait le savoir. D'autant plus que le premier ministre a clairement
dit à tout le monde, Northvolt, c'était historique, le plus grand deal du
siècle. Il a comparé ça à sa Baie James à lui. C'est plutôt son Waterloo, avec
notre argent.
J'entends le premier
ministre et son ex-ministre de l'Économie dire : C'est comme une partie de
poker. Je ne pense pas que l'argent des Québécois, c'est pour aller au casino.
Maintenant, le
ministre des Finances, il ne sait plus à quel saint se vouer. Est-ce qu'il doit
prier saint Jude, le patron des causes désespérées, ou sainte Rita, la patronne
des causes perdues? Parce qu'il manque d'argent.
On a des mégawatts
qui dorment. Ça nous coûte, collectivement, plus de
1 milliard de dollars si rien n'est fait.
Est-ce qu'on va
finalement mettre notre argent à profit?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, bien, j'aimerais à
mon tour rappeler l'importance de la transition énergétique. Je sais que les
libéraux ont fait quelques tentatives de ce côté qui n'ont vraiment pas été
réjouissantes. Alors, comme on dit, c'est souvent les actions qui parlent plus
que les grandes déclarations.
Alors, permettez-moi
de rappeler quelques actions du Parti libéral, notamment avec Nemaska, Nemaska
version 1.0, qui est tombée en faillite en 2019, donc les libéraux ont
perdu 90 milliards... 90 millions dans Nemaska, la première version.
Avec Québec Lithium, qui a déclaré faillite en 2014, les libéraux ont perdu
65 millions dans ce projet qu'ils ont... dans lequel ils ont investi en
2012. Ensuite, il y a le parc industriel de Bécancour, que j'ai rappelé à
certaines occasions, parc pour lequel ils n'ont réussi, en quatre ans, à
attirer qu'une seule entreprise, une entreprise de pot, qui, par ailleurs,
génère des enjeux d'acceptabilité sociale aujourd'hui. Alors, comme
réalisations d'un parti qui se prétend économique, on a vu mieux.
Pour ce qui est des mines de diamant Stornoway, les libéraux et les
péquistes ont perdu tout près de 275 millions dans la mine de
diamant.
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : Alors, bref, il
faudra revenir pour nous impressionner avec leur bilan.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : ...qu'une ministre se lève, de la CAQ, pour faire
des leçons au gouvernement péquiste, alors qu'elle était cheffe de
cabinet du gouvernement péquiste. Il faut juste le rappeler.
Maintenant, ceci étant dit, il y a
661 mégawatts qui dort, qui n'est pas utilisé avant minimum 2030.
Même Northvolt a dit : Prenez-les, on
n'en a pas besoin pour l'instant. La ministre a dit : Non, on va faire la
fine bouche, on n'a juste pas des entreprises ici qui en ont besoin, des
mégawatts, on n'a pas besoin d'argent. Il y a juste un 2 milliards de
manque à gagner à Hydro-Québec.
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, Mme la Présidente, permettez-moi de rectifier
une affirmation de la collègue de Saint-Laurent. Je n'ai pas été cheffe
de cabinet, il y a quelques années, dans le cabinet auquel elle semble faire
référence.
Alors, bien, je n'avais pas terminé ma liste.
Donc, permettez-moi de compléter la liste. C'est important d'avoir les
portraits globaux. Notamment, on peut rappeler la CSeries, ah oui, la CSeries,
dans laquelle les libéraux ont échappé 1,3 milliard
dans le cadre de la vente de la CSeries à Airbus. Alors, voilà. Puis ça, c'est
sans parler, bon, des sièges sociaux. Les libéraux ont échappé quelques
sièges sociaux, comme RONA et St-Hubert.
Alors, voilà, je pourrais continuer encore...
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : ... mais ça montre que
les actions parlent plus que les déclarations.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Oui, Mme la Présidente. Lisée
perd sa directrice de cabinet adjointe. C'est vrai, vous étiez juste adjointe, à l'époque. C'est la première fois que
je vois quelqu'un qui veut avoir une démotion. Moi, je lui avais donné une
promotion. Bien, voilà, on va prendre la démotion.
Des voix : ...
La Présidente : Attendez. S'il vous
plaît! On revient au calme. Et je vous rappelle, Mme la députée, que vous vous
adressez à moi et non directement à la collègue de l'autre côté de la
banquette. Je vous écoute.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
pourquoi la ministre ne veut pas mettre à profit nos mégawatts? Ça ne lui
appartient pas, ça appartient aux Québécois. Le ministre des Finances ne sait
plus où couper. C'est plus de 1 milliard qui est sur la table. Est-ce
qu'ils vont finalement se brancher?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie. On l'écoute.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente. Alors, bien, permettez-moi de rappeler qu'on fait beaucoup plus
d'interventions économiques que ne l'ont fait les libéraux et les péquistes au
cours des dernières années. On est par ailleurs dans une hausse de la
croissance, pour la demande énergétique, telle qu'il faut maintenant choisir,
choisir les meilleurs projets, les projets qui ont les meilleures retombées sur
le plan environnemental, sur le plan social et sur le plan économique, bien entendu. On va aller choisir les projets pour
lesquels les Québécois seront les mieux rémunérés et qui vont nous positionner
de la manière la plus stratégique dans le cadre de la transition énergétique
qui s'amorce et qui va marquer les prochaines années. On va essayer de
faire mieux que les libéraux en termes de bilan, hein?
La Présidente : En question
principale, je reconnais Mme la députée de Saint-Laurent.
Blocs
d'énergie destinés aux entreprises
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Aïe! il faut le faire, hein, dire que les
Québécois vont être mieux rémunérés! L'argent dans Northvolt est parti où,
déjà? En Suède, parce que le premier ministre a insisté pour que ce soit en Suède. Cette semaine, on apprend
que des bonis ont été payés en Suède avec l'argent des Québécois, signé :
Votre gouvernement de la CAQ.
Mme la Présidente,
hier, la ministre était avec Patrice Roy, lui a parlé de son bilan, Northvolt,
Lion, Taiga. La moyenne au bâton que le ministre n'arrête pas de parler, elle
n'est pas si bonne que ça.
Maintenant, toute la
semaine, on lui a posé une seule question, en énergie : Combien de
mégawatts ont été accordés à l'une des
seules entreprises qui est détenue à 50 % par des intérêts québécois? Elle
a refusé de répondre à cette question qui est pourtant simple.
Mme la Présidente,
qu'est-ce qu'elle ne veut pas relever aux Québécois?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente. Bien,
comme je disais tout à l'heure, le nombre d'interventions de notre
gouvernement auprès des entreprises du Québec est considérable. Si on se
compare aux années antérieures, il y avait en
moyenne 2 900 interventions, entre avril 2015 et septembre 2018. On
est, nous, à 4 221 interventions. Plus de 90 % des
interventions d'Investissement Québec sont faites auprès d'entreprises établies
au Québec de moins de 200 employés. On
a pratiquement plus de 40 % de ces interventions qui sont faites auprès
d'entreprises de moins de 20 employés. Alors, on est très actifs et
on épaule nos entreprises pour qu'elles puissent avancer et se déployer.
Si on regarde les
interventions d'IQ auprès des entreprises du Québec, alors on a là aussi un
comparable très intéressant par rapport aux libéraux. Donc, les libéraux, en
termes de nombre d'interventions, je viens de le dire. En termes de financement autorisé, ils étaient à
2,4 milliards; on en est à 3,7 milliards auprès des entreprises du
Québec. Et, en termes
d'investissements totaux, ils étaient à 8,4 milliards; on est à
13,1 milliards, une hausse considérable, auprès d'entreprises du
Québec. Merci.
• (10 h 30) •
La Présidente :
Alors, nous allons poursuivre,
maintenant, avec la complémentaire. Et, pour ce faire, pour ce faire, je
reconnais le chef de l'opposition officielle. On l'écoute, mesdames messieurs.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, on parle de mégawatts. Quand la CAQ est arrivée au pouvoir, en
2018, on avait un surplus énergétique, qu'ils ont dilapidé, et maintenant on a
un déficit énergétique. Trois entreprises sur quatre, au Québec, manquent d'énergie, manquent de mégawatts pour croître. En ce
sens-là, Mme la Présidente, on a demandé que le gouvernement fasse preuve de transparence sur des critères flous, les
choix arbitraires, et faire en sorte de rendre compte aux Québécois
comment ils les ont octroyés.
Va-t-il demander à la
VG d'aller enquêter?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, d'abord, c'est disponible sur Internet, les critères qui
sont utilisés, mais, essentiellement, il y a deux critères qui sont utilisés
pour donner de l'électricité à une entreprise : la décarbonation, puis le deuxième critère, c'est les retombées
économiques. Et, bon, je sais, entre autres, que l'entreprise Cascades, là...
puis on a l'ancien vice-président,
ici, de Cascades, qui a fait une demande, mais, malheureusement, il y avait des
entreprises qui avaient plus de retombées que le projet de Cascades.
Donc, Mme la
Présidente, j'aime beaucoup les frères Lemaire, j'aime beaucoup Cascades...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : ...mais
il y a des entreprises qui avaient, pour les Québécois, plus de retombées, plus
d'emplois...
La
Présidente : Deuxième complémentaire. À nouveau, le chef de l'opposition
officielle.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Le premier ministre, il
est-tu en train de dire qu'à matin Cascades a moins de retombées économiques que Northvolt? C'est-tu ça qu'il est
en train de dire? Ils ont gelé 357 mégawatts à Northvolt, ad vitam
aeternam, on ne le sait pas. Même
Northvolt est... Northvolt, même eux autres, ils sont gênés puis ils ont
dit : Reprenez-les, le temps qu'on se trouve puis qu'on soit en action au Québec. Ça, c'est,
la collègue l'a démontré, des centaines de millions de dollars en manque
à gagner.
Encore une fois, ce
n'est pas transparent. C'est un gouvernement qui ne dit pas la vérité.
La
Présidente : Oh! Attention! Non.
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader, je vais vous écouter. On va trancher.
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, c'est la deuxième fois. On prend la parole des collègues,
ici. Il y a une tendance, du côté du Parti libéral...
La
Présidente : Oh! M. le leader... Vous savez très bien, M. le chef,
vous devez retirer les dernières paroles que vous avez dites. Vous le retirez.
Très bien. La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, il y a plein d'entreprises québécoises qu'on a
aidées, je parle, entre autres, de Nordic Kraft, de Familiprix, de Kruger, de
Premier Tech. Mais, Mme la Présidente, on n'est pas contre ça, de saluer
l'arrivée d'investissements d'entreprises qui viennent de l'extérieur du
Québec. Puis, bien, j'invite le chef de l'opposition officielle à aller se
promener au Saguenay—Lac-Saint-Jean
puis d'aller leur dire... d'aller leur dire qu'on ne devrait plus aider Rio
Tinto à développer de l'aluminium vert parce que ce n'est pas une entreprise
québécoise.
Mme la Présidente, ce
qui est important, c'est les retombées pour les travailleurs québécois. C'est
comme ça qu'on pense, de ce côté-ci.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Hausse
du salaire minimum
M. Alexandre
Leduc
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. L'inflation a peut-être ralenti un peu, mais les
prix, eux, ne s'enlignent pas pour reculer. Depuis l'élection de la CAQ, en
2018, le prix de la douzaine d'oeufs a augmenté de 54 %; les oignons, eux,
de 55 %; le jus d'orange, de 58 %. Certains prix ont carrément
doublé. On pourrait continuer longtemps comme ça. Mais, pendant ce temps-là,
lui, le salaire minimum, il a augmenté de combien depuis 2018? De 31 %. À
15,75 $ l'heure, le salaire minimum de la CAQ est en retard de près d'une
décennie. Je me rappelle des premières campagnes où on revendiquait 15 $
l'heure, c'était en 2016, ma fille n'était même pas née. Puis maintenant elle
sait lire puis écrire, mais le salaire minimum, c'est encore un salaire de
crève-faim.
Parce
qu'on sait que la vie est rendue trop chère, nous, on propose un salaire
minimum à 20 $ l'heure. Les gens qui travaillent au salaire minimum font
marcher notre économie, ils travaillent fort, ils méritent une bonne nouvelle
pour Noël.
Est-ce que le ministre
du Travail va augmenter le salaire minimum au moins aussi vite que la douzaine
d'oeufs?
La
Présidente : La réponse du ministre du Travail.
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Oui,
merci, Mme la Présidente. Je pense qu'il y a un intérêt qui nous réunit tous
ici, c'est de permettre qu'il y ait une rémunération équitable pour l'ensemble
des personnes à faibles revenus au Québec. On a énormément d'empathie. Mais, je
rappellerai à mon collègue, et il le sait aussi, depuis notre arrivée au
pouvoir, le salaire minimum a monté
de 31 %, de mai 2019 à mai 2024. Pendant la même période, l'inflation a
augmenté de 22 %. Donc, le salaire minimum a contribué à l'augmentation du
pouvoir d'achat des personnes à faibles revenus. C'est important de le
mentionner et aussi de référer à la Chaire en fiscalité et en finances
publiques de l'Université de Sherbrooke, qui, année après année, dit que le
Québec est la province qui supporte le mieux les familles au Canada, où le
revenu disponible, tenant compte du filet social,
est le plus élevé. Et enfin c'est au Québec, dans l'ensemble du pays, où le
taux de couverture de la mesure du panier de consommation est le plus
élevé.
Évidemment, il faut
trouver un équilibre entre la rémunération équitable des personnes à faibles
revenus et la capacité de payer...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Alexandre
Leduc
M. Leduc :
On a longtemps suivi la doctrine du 47 % du salaire moyen, tous
gouvernements confondus. C'était parole d'évangile pendant des décennies. Puis,
pouf! Par magie, en 2017, on a décidé de faire bouger l'aiguille un peu, à 50 % du salaire moyen. Mais pourquoi
s'arrêter en si bon chemin, pourquoi ne pas continuer comme l'Ontario ou l'Île-du-Prince-Édouard
et se rendre à 55 %? Ça s'est bien passé là-bas, ça peut bien se passer
ici.
Pendant que les banques alimentaires sont
pleines de travailleurs et de travailleuses qui n'arrivent pas, est-ce que vous
allez continuer d'être obsédés avec votre 50 % de salaire moyen?
La
Présidente : Et je vous rappelle, M. le député, que vous vous
adressez et vous posez votre question à la présidente. La réponse du
ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Je vais poursuivre. Il faut trouver un équilibre puis respecter la
capacité de payer, particulièrement des PME
qui sont dans les régions du Québec et qui embauchent beaucoup de personnes
dont les emplois pourraient être fragilisés par une augmentation trop
rapide du salaire minimum, particulièrement les femmes et les jeunes. Donc, il faut y aller de façon progressive. C'est
ce que nous allons faire encore une fois cette année. Et le 50 % du salaire horaire moyen, c'est un
cadre de référence qui nous guide, qui est objectif et respectueux du contexte
économique québécois. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : J'ai parlé des prix
à l'épicerie. Parlons maintenant des prix des loyers. SCHL, Desjardins, toutes les prévisions s'entendent pour dire que les
loyers vont continuer à exploser dans les prochaines années. Puis, si le
salaire minimum, là, il ne suit pas
l'augmentation des loyers, est-ce que le ministre peut reconnaître qu'au fond
ce qu'il propose aux travailleurs au salaire minimum, c'est de
s'appauvrir?
Va-t-il
prendre la seule décision économique logique et augmenter le salaire minimum à
20 $ l'heure cette année?
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, on a définitivement deux approches différentes ici, là, qui sont proposées. Nous voulons
augmenter le salaire de tous les Québécois. Et ça fonctionne. Lorsqu'on
regarde, le revenu réel disponible
des Québécois, depuis 2018, est en hausse de 6,6 %. Au Canada, c'est
4 %. En Ontario, c'est 2 %.
Alors, on va continuer de propulser le Québec à
un autre niveau, et l'ensemble des salariés québécois vont en bénéficier avec
des hausses de salaire, des hausses de revenu disponible, Mme la Présidente.
La Présidente : En question...
Des voix : ...
La Présidente : Là, vous êtes deux.
Des voix : ...
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. On vous écoute.
Plan d'action pour
améliorer la qualité dans les
services de garde éducatifs à l'enfance
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Mme la
Présidente, hier, la ministre de la Famille s'est indignée du fait que des
parents inquiets signent une pétition pour améliorer la qualité éducative dans
le réseau et, à grands coups de propos non parlementaires, elle m'a accusé de
ne pas savoir de quoi je parlais en demandant que son plan d'action soit rendu public. Eh bien, coup de théâtre, Mme la
Présidente, il semble que ma demande n'était pas si ridicule que ça, parce
qu'en fin de journée, hier, la ministre l'a enfin rendu public, son
fameux plan, plus de deux mois après son dépôt.
Mme la Présidente, quand on refuse de rendre
public son propre plan et qu'on refuse de communiquer à ses propres partenaires
pendant deux mois, ça m'étonnerait que ce soit parce qu'on en est fier, ça
m'étonnerait que ce soit parce qu'on est convaincu d'en faire assez.
Mme la
Présidente, la ministre peut-elle expliquer aux familles inquiètes du Québec
pourquoi il aura fallu qu'elle soit acculée au pied du mur pour enfin
rendre son fameux plan public?
La Présidente : La réponse de la
ministre de la Famille.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Merci, Mme la Présidente. En cette Assemblée nationale,
il y a des façons de faire. Il y a eu un
rapport de la vérificatrice. On devait remettre dans un temps déterminé,
déposer à la Commission
d'administration publique le plan d'action, qui est disponible pour tous
les parlementaires, qui peuvent effectivement aller vérifier. Le plan d'action en question a effectivement été
déposé comme convenu, comme le prévoient nos règles, au mois de septembre.
Alors, si
l'opposition n'a pas fait son travail d'aller vérifier si le plan d'action
était déposé, mais a préféré plutôt tenter de faire peur aux parents en disant
qu'il n'y a pas de dépôt...
La Présidente :
Oui, M. le leader du deuxième
groupe, je vous écoute pour une question de règlement, j'imagine.
M. Leduc :
Elle s'est fait reprocher la même chose hier. Ce serait le fun qu'on
apprenne de nos erreurs et qu'on
continue.
Des voix : ...
La Présidente :
M. le leader du gouvernement, c'est beau, je vais trancher ici. Mme la
ministre, retirez ce bout de propos qui est non parlementaire, vous le savez
très bien. Vous le retirez? Parfait. On a retiré. Poursuivez.
• (10 h 40) •
Mme Roy
(Verchères) : Alors donc, les parlementaires avaient accès. On a
préféré dire qu'effectivement on ne l'avait pas déposé, ce qui n'est pas le
cas. La réalité des choses, il a été déposé là où on devait le faire en vertu
des règles parlementaires qui nous guident, Mme
la Présidente. On ne m'a même pas posé la question, dans les deux derniers
mois, à savoir s'il avait été déposé...
La
Présidente : En terminant.
Mme Roy
(Verchères) : ...et on n'a même pas pris la peine d'aller vérifier là
où ça doit être...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Mme la Présidente, là, les parlementaires, c'est une chose; le public, c'en
est une autre. Les parents du Québec
n'avaient pas accès avant hier, le réseau n'avait pas accès avant hier, les
propres partenaires de la ministre n'avaient pas accès avant hier.
23 décembre... 23 septembre que c'est déposé ici; 28 novembre
seulement, rendu public au public du Québec, aux parents du Québec, après deux
mois.
Si la ministre est si
fière de son plan, pourquoi l'a-t-elle maintenu non public pendant deux mois?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Alors, Mme la Présidente, quand on le dépose à la
Commission d'administration publique, ils y
ont accès, tout le monde y a accès. C'est la procédure qui est prévue. Et
effectivement on l'a retourné au confrère, parce qu'il ne semblait pas
pouvoir le retrouver à l'intérieur des instances de l'Assemblée nationale. On
lui a retourné. On a continué les actions.
Ils ont eu la possibilité, au cours des deux derniers mois, de le rendre
public, de le critiquer, d'en parler, mais, non, on a choisi une autre stratégie,
une autre stratégie qui n'avait pas nécessairement pour but l'amélioration des
services.
La
Présidente : En terminant.
Mme Roy
(Verchères) : Et on ne s'est pas contentés, Mme la Présidente, de le
déposer, le plan d'action, on a mis des actions en place.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Mme la Présidente, on va en parler, d'améliorer la qualité des services,
puis on va essayer autre chose. Devinez qui disait la phrase suivante en 2021,
je cite : «L'accès aux CPE et le développement de nouvelles places sont compromis, présentement, par la
pénurie d'éducatrices. Il y a urgence d'agir.» Ce n'est pas les syndicats qui
disaient ça, là, ce n'est pas l'opposition qui disait ça non plus, c'est la
présidente du Conseil du trésor qui disait ça en 2021.
Elle en pense quoi,
aujourd'hui, trois ans plus tard, après avoir perdu 9 000 éducatrices
dans le réseau?
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Merci, Mme la
Présidente. J'aurais tendance à dire qu'on manque une bonne game, de l'autre
côté, parce que, depuis la dernière négociation, celle qui était pour les
conventions 2020‑2023 — je
vais dire «une bonne partie», là, pour être francophone — 2020‑2023,
on a quand même augmenté les éducatrices de plus de 18 % pour une
convention collective de trois ans, alors que les paramètres salariaux qui ont
été offerts à l'ensemble des gens qui sont impliqués dans la négociation
étaient en moyenne de 6 %. Alors, je pense qu'on a mis l'accent sur le
fait de valoriser la profession
d'éducatrice. Et maintenant, à la table de négociation, où les discussions
doivent se passer, il y a des mesures sur la table pour favoriser
l'attraction, la rétention.
La Présidente : En terminant.
Mme LeBel : Et on va continuer
à travailler dans ce sens-là, au bénéfice des parents.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Rosemont.
Gestion du réseau de la santé
et des services sociaux
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci,
Mme la Présidente. Les conseils d'administration, les syndicats, les P.D.G. et
même des élus municipaux de
l'Abitibi, de l'Outaouais, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, de Laval, de
Mauricie—Centre-du-Québec
sonnent l'alarme et demandent au gouvernement d'arrêter les compressions dans
le réseau de la santé. Ces régions sont déjà à bout de souffle, elles sont épuisées, elles appellent à l'aide depuis
des mois. Non seulement le ministre ignore leur appel, mais, en plus, il les fait couler davantage avec
une nouvelle ronde de compressions. Tout le monde entend les cris à l'aide.
Que va faire
le ministre? Choix de réponse : a, congédier les P.D.G. récalcitrants
comme il l'a fait en Côte-Nord; b,
demander à Santé Québec de faire la job de bras; c, présenter un nouveau
tableau tout en vert; d, trouver un nouveau coupable à son incurie; e,
toutes ces réponses.
La Présidente : Demeurons
respectueux dans les propos. La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, encore une
fois, j'apprécie énormément l'humour du député de Rosemont. Je ne suis pas certain que c'est très drôle pour les citoyens du
Québec, cette situation-là, mais, s'il décide de le faire avec cet humour-là,
c'est son choix, Mme la Présidente.
Moi, ce que
je dirais, c'est que, pendant la pandémie, Mme la Présidente, il y a eu
effectivement des dépassements de
budget dans nos différents établissements, mais on pouvait le comprendre. On
était dans une situation d'urgence avec la pandémie. Il y avait le TSO. Il y avait la main-d'oeuvre
indépendante. Mais, au sortir de la pandémie, Mme la Présidente, ce qu'on a demandé à nos établissements, c'est de
respecter leur budget. Le premier ministre le répète souvent, Mme la
Présidente, on a augmenté de 50 % nos budgets en santé. 50 %, Mme la
Présidente. Ça veut dire qu'il y a 20 milliards de plus par année qui, à
chaque année, maintenant, sont investis dans le réseau de la santé, de plus
qu'il y a six ans. Est-ce qu'on peut demander, maintenant, au sortir de la
pandémie, demander à nos administrateurs, à nos gestionnaires d'utiliser les
nouveaux outils qu'on leur a donnés pour respecter leur budget pour s'assurer
de donner des bons services aux patients?
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : C'est bien connu
que ce n'est pas parce qu'on rit que c'est drôle. Et je confirme au ministre
que les régions ne trouvent ça vraiment pas drôle, de devoir couper là où il
n'y a plus rien à couper et où on met la sécurité des gens en danger et
l'accessibilité aux soins en danger aussi. Voici ce que le président du C.A. de
l'Abitibi, le conseil d'administration de l'Abitibi, dit : «Est-ce que
vous pensez qu'on coupe 100 millions en Abitibi-Témiscamingue sans nuire
aux services à la clientèle? Je pense que poser la question, c'est y répondre.»
Mais je la
pose quand même au ministre : Est-ce qu'il pense qu'on peut couper comme
ça sans nuire aux services?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente,
j'ai répondu souvent à ça puis je vais donner exactement la même réponse. On
avait... Une des choses qu'on a demandées, lorsqu'on a fait le projet de loi
n° 15, c'est d'avoir une rigueur budgétaire qui n'était pas dans une...
J'ai expliqué encore une fois ce matin, Mme la Présidente, qu'on recevait les
états financiers des établissements et des mêmes conseils
d'administration avec 16 à 20 semaines de retard. Ça, ça veut dire qu'on n'était pas capable avant à peu près le milieu
d'année de savoir quel était le déficit, si déficit il y avait. Dans le projet
de loi qu'on a accepté il y a exactement un an, qui vient en fonction le
1er décembre, c'est-à-dire dans quelques jours...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...on a demandé, maintenant de
produire des états financiers mensuels pour ne pas, justement, attendre
qu'il soit trop tard pour...
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Bon, je sais qu'on approche de Noël, là, mais il n'y a personne qui croit
au père Noël, là. Les compressions, elles
font mal, là. C'est rendu qu'il y a des hôpitaux qui ne remplissent pas leurs
pompes à soluté. Ils ne remplacent pas leurs pompes à soluté. C'est
quoi, la prochaine étape avec les compressions, là, de la CAQ? On va recycler
les bandages? On va allumer juste une lumière sur deux?
Est-ce que le
ministre peut au moins reconnaître que ce qui n'est pas négociable, en fait,
c'est qu'il demande l'impossible aux régions, qu'il demande l'impossible aux
gestionnaires? Ils n'y arriveront pas. Qu'est-ce qu'il va faire? Il va les
congédier?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
De toute façon, dans les choix que m'offre la... Québec solidaire, qui n'a
peut-être pas souvent géré des opérations... Moi, ce que je dirais aux
Québécois, aujourd'hui, c'est qu'on a mis la meilleure équipe en place pour
coordonner les opérations de Santé Québec, la meilleure équipe en place. On
leur a demandé de faire le tour, au cours des
derniers mois, pour voir ce qu'il était possible de faire. Ils nous ont dit
qu'on aurait un déficit de 1,5 si rien n'était fait. Moi, je me fie
énormément aux discussions que j'ai toutes les semaines, presque à tous les
jours avec eux pour s'assurer qu'on va faire
le mieux possible avec la situation qu'on a héritée parce qu'il y avait moins
de rigueur budgétaire avec nos établissements, ce qui est changé
maintenant.
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
Et je vais me fier aux gens qui savent comment gérer. C'est ce qui va
arriver, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition.
Accès
aux services en santé mentale pour les jeunes
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, hier, l'enquête québécoise sur la santé
des jeunes au secondaire est sortie, et les conclusions sont accablantes. On a
la preuve que la santé mentale des Québécois et surtout des jeunes se
détériore. Un jeune sur cinq a reçu un diagnostic de trouble anxieux, en
2022-2023, tandis qu'un sur quatre présentait un trouble de déficit de
l'attention. On apprend que le nombre de jeunes avec une bonne santé mentale a
diminué de 47 % à 37 %, depuis 2016-2017.
Et
le soutien à ces élèves-là diminue. Actuellement, c'est 16 % des jeunes
qui consomment des psychostimulants pour un TDAH, alors que ça devrait
être autour de 5 %, selon des spécialistes. Et, quand on se compare, bien,
on prescrit deux fois plus, au Québec, que la moyenne canadienne. Un des pires
endroits en Occident. On a un problème de surprescription, au Québec, Mme la
Présidente, il faut qu'on cesse de bourrer nos enfants de pilules au moindre
débordement d'énergie, au moindre problème. Mais surtout on a également un
problème, au Québec, de détérioration très claire et très alarmante de la santé
mentale des Québécoises et des Québécois. Et c'est ça, le bilan de la CAQ.
Malheureusement, comme dans plusieurs sujets fondamentaux, on est devant la
détérioration de la situation.
Est-ce que le premier
ministre peut s'engager à déposer une stratégie pour resserrer les règles de
prescription, mais surtout un plan, une véritable stratégie pour renverser la
tendance lourde de détérioration de la santé mentale des Québécoises et des
Québécois?
• (10 h 50) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, le chef du troisième groupe d'opposition nous parle
de deux sujets qui sont effectivement très importants, d'abord la santé mentale
des jeunes. On a vu, entre autres, suite à la pandémie, que partout
dans le monde il y a eu une augmentation, une explosion, je dirais, de
problèmes de santé mentale chez les jeunes. Mais, Mme la Présidente, on a
beaucoup augmenté les ressources. Et ça, c'est la liste d'attente pour les
jeunes qui ont des problèmes de santé mentale.
On le voit. Depuis qu'on est en poste, le nombre de personnes qui sont en
attente pour des services de santé
mentale est en forte diminution. Donc, je pense que, oui, il reste encore du
travail à faire, mais je pense qu'il y a, par mon collègue le ministre
des Services sociaux, beaucoup de travail qui a été fait.
Maintenant, le chef
du troisième groupe d'opposition vient nous parler de surprescription de
médicaments pour les enfants qui ont des troubles d'attention. Bon, c'est un
sujet que j'ai beaucoup regardé, entre autres avec le député de Matane, quand j'étais ministre de l'Éducation,
puis ensuite ministre de la Santé. D'abord, il faut le dire, là, parce qu'il
ne faut pas surinquiéter les parents, il y a
eu des découvertes de médicaments, comme le Ritalin, qui permettent à des
enfants qui autrement ne pourraient pas apprendre d'être capables de se
concentrer, puis d'apprendre...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
...puis de réussir à obtenir un diplôme. Maintenant, il y a des enfants
qui...
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le plan de match ne peut pas être de
médicamenter si on ne se pose pas la question pourquoi ces enfants-là ne sont
pas capables d'apprendre aujourd'hui, alors qu'il y a 30 ans on n'avait
pas du tout les mêmes données en termes de santé mentale. Donc, ça prend une
vision. Il faut aller à la cause, il faut un diagnostic qui vise la santé, et
non pas de prescrire davantage.
Est-ce
que le premier ministre, après six ans au pouvoir, devant la détérioration de
la santé mentale de nos jeunes, peut prendre ses responsabilités et
reconnaître qu'il faut changer les choses?
La
Présidente : La réponse du premier ministre. On l'écoute.
M. François
Legault
M. Legault :
Mme la Présidente...
Des voix : ...
La
Présidente : Attendez. M. le premier ministre, attendez.
Des voix : ...
La Présidente :
Attendez. Je suis debout. Je suis
debout. M. le leader du gouvernement, assoyez-vous également, je vous
prie. Assoyez-vous, je vous prie. Nous... Assoyez-vous, je vous prie. Merci.
Le
règlement est clair. Ne vous interpelez pas ni d'un côté ni de l'autre de la
Chambre. Une seule personne avait le droit de parole ici pour le moment,
c'était le premier ministre. Je veux l'entendre. Et je vous demande le respect
entre vous.
M. le premier
ministre.
M. Legault :
Mme la Présidente, ce que je viens d'entendre du chef du PQ, c'est ce que
j'haïs le plus de la forme de politique que
certaines personnes font, parce que les médicaments comme le Ritalin, ça aide
des enfants à apprendre alors que sans ces médicaments-là ils ne
pourraient pas apprendre. Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a pas des
jeunes qui ne devraient pas avoir ces médicaments-là, mais ce n'est pas à un
politicien, même s'il est chef du PQ...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
...d'aller dire si, oui ou non, on doit prescrire.
Des voix : ...
La
Présidente : Je suis debout. Je suis debout, messieurs, mesdames.
Une voix : ...
La
Présidente : Moi aussi. Moi aussi, j'ai quelque chose à dire. Vous
connaissez le règlement.
Des voix :
...
La
Présidente : M. le leader adjoint, je vous entends. M. le
leader adjoint. M. le leader adjoint. M. le député. Les questions sont
importantes, les réponses sont importantes. Pas de bravo.
Avez-vous un rappel
au règlement? Lequel est-il, je vous prie?
M. Bérubé :
Mme la Présidente, vous avez écrit formellement au whip du gouvernement,
lui disant d'arrêter les bravos dans son caucus, il n'en a rien fait. J'ai cet
avis-là avec moi, je vous invite à lui rappeler à nouveau.
La Présidente :
Je viens de faire mon rappel au règlement.
Nous allons... M. le leader, vous pouvez vous asseoir. Nous allons
poursuivre. Je voulais entendre la question.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : ...en 2010, c'était 7,9 % des jeunes qui consommaient
des psychostimulants. On est rendus à 16 %. Je demande au premier
ministre : Est-ce que vous prenez votre responsabilité par rapport à cette
tendance-là et celle des problèmes de santé mentale qui sont en explosion dans
la population? Il me répond qu'il n'aime pas mon style de politique. Bien, mon
style de politique, c'est d'apporter une vision puis d'aller au coeur du
problème. Si son style de politique, c'est
de se contenter de dire que c'est très bien, ces tendances-là, bien, la
population fera son choix en temps et lieu.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, il existe un ordre professionnel pour les médecins qui s'appelle
le Collège des médecins. Les personnes qui devraient décider si un enfant
doit prendre ou non du Ritalin, je m'excuse, là, mais ce n'est pas le chef du PQ. Le chef du PQ, il ne
connaît pas ça, il ne connaît pas ça. Laissons les spécialistes, laissons le Collège des médecins être capables de
choisir. Puis qu'il arrête de surinquiéter les Québécois.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant le député de Saint-Jérôme. La parole est à vous. On
vous écoute.
Retard dans la réalisation de certains projets
d'infrastructure
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Merci, Mme la Présidente. Alors, sur un tout autre sujet,
je me préoccupe, comme bien des Québécois, des finances publiques, mais aussi
des projets d'infrastructure, qui sont si importants dans nos comtés et qui apportent, évidemment, avec eux des services
cruciaux, que ce soient des projets d'écoles, d'hôpitaux ou de collèges. Et on
entend parler de chantiers à l'arrêt, de report de projets, voire, dans
certains cas, et c'est préoccupant, de mener des analyses pour déterminer quels projets seront reportés ou abandonnés.
Évidemment, on comprend que, reporter des projets qui sont, par exemple,
déjà débutés, ça peut coûter cher de démobiliser des entrepreneurs ou des
chantiers.
Rassurez-nous, et
j'imagine que c'est pour le ministre des Infrastructures, mais rassurez-nous.
Est-ce que le gouvernement est rendu à reporter des chantiers prévus cette
année pour les années suivantes afin de limiter le déficit budgétaire?
La
Présidente : Et je vous rappelle tous et toutes que, si nous
défonçons, nous allons poursuivre pour protéger les droits du député
indépendant.
La réponse du
ministre responsable des Infrastructures. On l'écoute.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Oui, merci, Mme la Présidente. Comme le sait mon collègue certainement, les
investissements en infrastructures, au Québec, n'ont jamais été aussi élevés
que présentement. Le Plan québécois des infrastructures, qui est l'investissement sur 10 ans, est passé de
100 milliards, en 2018, à 153 milliards, 2024‑2034,
une augmentation de 53 %, bien
au-delà de l'inflation, sur cette période-là, des coûts de construction.
Pourquoi? Parce qu'on devait faire du rattrapage majeur en maintien
d'actif parce que le parc immobilier du Québec datait des années 70 et avait
été laissé pour compte pendant plusieurs
années par le Parti libéral. Et, de plus, on devait faire de la bonification
dans le milieu scolaire et dans le milieu de la santé pour donner des
nouveaux immeubles pour les besoins des Québécois.
Alors,
ces deux facteurs-là font en sorte qu'on a augmenté le PQI de manière
importante. La somme pour cette année, Mme
la Présidente, 18,6 milliards d'investissement en transport, en éducation,
en santé, encore une fois, c'est une somme record. Naturellement, ce qu'on
demande, ce qu'on demande...
La
Présidente : En terminant.
M. Julien : ...c'est
de respecter les budgets qui sont alloués. Et ces sommes-là sont records, mais
on doit respecter les sommes allouées.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Alors, je suis un passionné des finances publiques, et,
dans la mise à jour de la semaine dernière, il y a une expression qui
n'existait pas dans le budget ou dans la dernière mise à jour, le «décalage
dans le rythme de réalisation des infrastructures», une expression qui revient
19 fois. J'espère que ça explique peut-être certains écarts, mais que ce n'est pas, par une contrainte
budgétaire, une imposition de reporter des structures et des infrastructures
cruciales.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Mme la Présidente, on fait des exercices, sur base annuelle, de Plan
québécois des infrastructures, qu'on dépose au même moment que le budget. Et,
depuis qu'on est arrivés, les sommes ont toujours augmenté, et les sommes de l'année courante également,
18,6 milliards cette année. Donc, ce qu'on dit aux gens, c'est :
C'est des sommes records, on investit comme jamais, mais on ne peut pas
se permettre non plus de dépasser ces sommes-là, on doit respecter les cibles
budgétaires et les cibles d'investissement. Naturellement, on travaille, comme
à chaque année, pour un dépôt au mois de mars prochain, au prochain PQI
10 ans, et, à ce moment-là, on montrera la suite des choses.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Pour être constructif, Mme la Présidente, évidemment, je
pense qu'il y a des choix à faire. Et gouverner, c'est choisir, ce n'est pas
toujours évident. Mais je pense qu'il y a effectivement beaucoup d'organismes
publics... Je me rappelle, en 2010, quand le gouvernement précédent les a
réduits. À l'heure actuelle, il y a des choix à faire dans ce qui existe, je
crois.
Est-ce qu'on peut
savoir combien d'organismes publics existent, à l'heure actuelle, dans...
• (11 heures) •
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Je vais revenir sur le PQI. Effectivement, mon collègue a parfaitement
raison, à chaque année qu'on élabore un plan québécois des infrastructures pour
les investissements à venir, bien qu'on l'ait monté de 53 %, les besoins sont énormes, effectivement, parce que le
rattrapage, juste en maintien d'actif, c'est un défi de tous les jours,
par rapport aux investissements en infrastructures. Mais on augmente les sommes
et, oui, on fait des choix. On prend plusieurs mois à faire les choix les plus
pertinents, parce que la demande est encore plus grande que l'augmentation, on a beaucoup de rattrapage à faire. Mais jamais
un gouvernement n'en a fait autant pour les infrastructures. On fait le
travail, de ce côté-ci.
La
Présidente : Cela met fin à la période de questions et de réponses
orales.
Motions
sans préavis
Comme il n'y a pas de
votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis. Et, pour
ce faire, je cède la place au troisième vice-président de l'Assemblée
nationale. Merci, tout le monde. Bonne fin de journée.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, bonjour, collègues. Nous sommes à la
rubrique des motions sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais un membre du deuxième
groupe d'opposition, et c'est M. le député de Rosemont.
Souligner
la Journée mondiale de lutte contre le sida
M. Marissal :
Merci, M. le Président. Je tiens à saluer d'abord les représentants de
COCQ-Sida et de Réplique Estrie qui sont parmi nous aujourd'hui. Bienvenue, et
merci pour votre travail.
Cela dit, je
sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante
conjointement avec le ministre de la Santé, la députée de Westmount—Saint-Louis, le député des Îles-de-la-Madeleine, la députée de Vaudreuil et
le député de Saint-Jérôme :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée mondiale de lutte contre le sida qui
se tient le premier décembre de chaque année;
«Qu'elle
s'inquiète de l'augmentation significative des nouveaux diagnostics de VIH,
notamment la hausse de 37 % des cas
entre 2019 et 2022, et prenne acte de la tendance à la hausse qui se confirme
dans les estimations de 2023;
«Qu'elle reconnaisse
l'importance de prioriser la lutte contre le VIH et autres infections
transmissibles sexuellement et par le sang ainsi que la nécessité d'évaluer et
d'améliorer l'accès aux traitements contre le VIH, ainsi qu'à la prophylaxie
préexposition et post-exposition;
«Qu'elle salue la
volonté du gouvernement d'améliorer l'offre de dépistage et d'évaluer la possibilité
de permettre le dépistage rapide par les [intervenants et intervenantes]
communautaires;
«Qu'elle réitère
l'importance de soutenir les organismes communautaires dans leurs efforts pour
rejoindre les populations les plus marginalisées ainsi que l'ensemble de la
population générale;
«Qu'elle demande au
gouvernement de s'engager à poursuivre et à renforcer son soutien aux
initiatives de lutte contre le VIH/sida;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale observe une minute de silence à la mémoire des victimes.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Caire :
Oui, M. le Président, il y a
consentement pour un débat de deux minutes de rigueur par intervenant dans
l'ordre suivant : le député de Rosemont, le ministre de la Santé, le
député de Pontiac et le député des Îles-de-la-Madeleine.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
comprends qu'il y a un consentement pour qu'il y ait quatre intervenants, pour
que la durée de cette intervention soit limitée à un maximum de deux minutes et
que la présidence applique strictement le temps de parole. Consentement?
Alors, je reconnais
M. le député de Rosemont.
M.
Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, M. le Président. Je remercie de nouveau les gens de la COCQ-Sida et
des autres groupes du Québec, qui font un travail extraordinaire. Même si,
malheureusement, cette maladie est tombée un peu dans l'oubli, en particulier
des nouvelles générations, qui n'y portent pas assez attention, ça reste une
maladie dangereuse, mortelle, dont il faut absolument se prémunir. Je remercie
mes collègues aussi du gouvernement et des autres partis d'opposition d'avoir joint leurs voix à la mienne pour quelque
chose dont on doit parler, oui, ça revient une fois par année, mais il est
nécessaire de continuer d'en parler.
Rapidement, M. le
Président, je suis né en 1966. Faites le calcul. 15, 16 ans plus tard, je
me suis éveillé au monde adulte et à ses
plaisirs à un moment très, très triste et très sombre de l'humanité, puisque le
sida commençait à faire des ravages. Et Dieu sait qu'il a fait des
ravages. Je précise qu'il en fait toujours ici, au Québec, mais aussi dans
certains pays, notamment en Afrique, où le taux de propagation et de mortalité
est encore hallucinamment trop élevé.
Alors, je suis
inquiet devant les chiffres, aujourd'hui, qu'on nous présente quant à
l'augmentation du nombre de cas. Je suis
rassuré par la volonté du gouvernement et je m'en remets au ministre de la Santé pour continuer les mesures de prévention.
Je suis horrifié quand j'entends des médecins nous raconter qu'ils vont dans
des écoles, et qu'ils parlent du sida, et
que les enfants considèrent que c'est à peu près comme un rhume, et plusieurs
n'en ont même seulement jamais entendu parler. Ça reste une maladie
grave, ça reste une maladie hautement transmissible, dont les cas augmentent,
malheureusement, au Québec.
Alors,
sensibilisation, prévention. Il faut aussi mettre les fonds pour que les
groupes sur le terrain soient capables de continuer leur travail.
Je terminerais,
d'ailleurs, en saluant leur travail absolument extraordinaire. On ne doit
jamais oublier que cette maladie est toujours là, et on peut, on doit, on a le
devoir de l'éradiquer. C'est possible de le faire. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Rosemont. Et je reconnais maintenant M. le ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, très bien, M. le Président. Puis je dois dire, tout d'abord, que je
suis tout à fait d'accord avec la déclaration du député de Rosemont, et, pas
mal certain, de même que les autres députés de l'opposition.
En fait, à l'aube de
la Journée mondiale de la lutte contre le sida, je dois dire que ça nous touche
beaucoup. Ça nous touche beaucoup parce qu'on a tous connu quelqu'un, de près
ou de loin, particulièrement il y a quelques années.
Par
contre, au cours des dernières années, M. le Président, exactement
ce que vient de dire le député de Rosemont, malheureusement, on constate une hausse, une hausse des cas
d'infections qui sont transmises sexuellement. Et ça, il ne faut pas le nier.
On pensait que c'était en régression. Et c'est comme un autre virus, ça couve
souvent en dessous, et malheureusement on a peut-être un peu baissé les bras, et,
dans ce sens-là, je pense, qui est préoccupant lorsqu'on voit comment ces virus-là, M. le Président,
peuvent affecter la qualité de vie des gens. Et c'est pour ça que je dis :
On a tous connu, peut-être, quelqu'un
qui a, malheureusement, énormément souffert. Donc, ça montre bien, M. le
Président, l'importance de prioriser cette lutte-là.
Maintenant,
j'en ai fait une mention spécifique, il y a quelques semaines, comment la
prévention a fait ses preuves et fonctionne largement lorsqu'elle est
appliquée correctement. Et on ne le répétera jamais assez, jamais assez à
toutes les couches de la population, pas uniquement les
jeunes, mais qu'il faut se protéger et, lorsque nécessaire, utiliser les médicaments préventifs. Mais je reconnais qu'il
faut en faire plus. Et, encore une fois, je suis d'accord avec le député de
Rosemont, on l'a annoncé récemment, il va falloir en faire vraiment plus en
matière de prévention.
Et, en terminant, comme vous l'avez fait, M. le
député, je veux saluer le travail de tous les gens dans le réseau qui sont
là-dessus.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre de
la Santé. Et la parole revient maintenant à M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, M. le Président. On a beau en parler moins qu'avant,
beaucoup moins qu'avant, l'épidémie de VIH,
elle continue de sévir ici, au Québec, comme ailleurs dans le monde. Et, vous
le savez, M. le Président, on porte depuis
le début de la semaine le petit ruban blanc pour démontrer notre appui à la
lutte contre la violence faite aux femmes, mais aujourd'hui, à ses côtés, on
porte le petit ruban rouge pour souligner la lutte contre le sida. Et
malheureusement la proximité de ces deux rubans-là, elle est pertinente
et appropriée, parce que les femmes victimes de violence conjugale sont trois
fois plus susceptibles de contracter le VIH, et on comprendra tous pourquoi.
Encore plus malheureusement, ces femmes-là,
selon les derniers chiffres de l'INSPQ, font partie des 422 Québécois qui
ont eu la très mauvaise nouvelle du diagnostic de VIH en 2022. Et ça,
c'est une hausse inquiétante de 71 % par rapport à l'année précédente.
Mais, derrière
les Québécois et les Québécoises qui luttent pour leur vie, il y a des Québécois
et des Québécoises qui nous donnent espoir. Il y a des gens qui
travaillent dans nos universités à faire avancer la recherche. Il y a des organismes-conseils en santé qui
travaillent de près au quotidien avec les patients. Il y a des organismes de défense
des droits de la communauté LGBTQ+ qui militent pour la prévention et contre la
stigmatisation. Il y a des intervenants et
des intervenantes communautaires qui en font déjà beaucoup mais qui veulent en
faire plus puis améliorer la possibilité de dépistage.
Alors, M. le Président, nous, ici, dans notre
Assemblée, là, on a le pouvoir, l'opportunité, la responsabilité d'en faire
plus, de changer le cours de la vie des Québécois et des Québécoises qui sont
atteints du VIH, et je nous encourage collectivement à ne pas manquer cette
opportunité. Je vous remercie, M. le Président.
• (11 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Pontiac. La parole revient maintenant à M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci,
M. le Président. Je tiens à saluer les membres du regroupement d'organismes
communautaires québécois de lutte
contre le VIH-sida qui sont ici et qui sont ailleurs également aujourd'hui sur
le terrain. Je vous adresse la parole,
aujourd'hui, avec une profonde conscience de l'importance de cette journée, la
Journée mondiale de lutte contre le sida, une journée où nous parlons d'une
seule voix pour sensibiliser, éduquer et poursuivre l'engagement dans la
lutte contre une maladie qui a fauché des vies, qui en fauche toujours, qui
bouleverse des millions de vies ici et ailleurs.
Je souhaite profiter de l'occasion pour
témoigner, au nom du Parti québécois, mon soutien aux Québécoises et aux
Québécois qui vivent avec le VIH. Malheureusement, on voit ici encore, au
Québec, une augmentation inquiétante des cas
de VIH de 72 % en 2022, selon l'INSPQ. De ce nombre, 78 % concernent
des personnes n'ayant jamais eu de test de dépistage du VIH auparavant. Cela nous rappelle avec force qu'il y a encore
beaucoup à faire sur le plan de l'éducation, de la sensibilisation et de
la prévention, bien sûr, mais également pour améliorer l'accès au dépistage et
aux soins pour cette maladie. Le VIH-sida n'est pas seulement une maladie,
c'est un défi humanitaire qui requiert notre attention collective et notre
engagement inébranlable. C'est une épidémie à laquelle il est possible de
mettre fin avec les moyens nécessaires.
Aujourd'hui, nous nous rappelons ceux qui en
sont décédés, nous manifestons notre soutien à ceux qui vivent avec le VIH-sida
et nous renouvelons notre engagement envers la prévention et la recherche.
40 ans après la découverte du VIH-sida, c'est l'occasion de rappeler les
progrès réalisés dans la prévention et la prise en charge des patients,
améliorant leur qualité de vie. Il faut s'engager à mettre fin également à la
stigmatisation et à lutter contre la discrimination. Pour cela, l'éducation et
la sensibilisation sont nos armes les plus puissantes.
En terminant, je veux souligner tous les efforts
qui sont réalisés au quotidien et manifester ma solidarité. Merci.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. Nous allons, collègues, observer une
minute de silence à la mémoire des victimes du VIH.
• (11 h 14
—
11
h 15
) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je vous remercie. Et, pour la...
Oui, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Est-ce qu'une copie de
cette motion pourrait être envoyée à l'organisme COCQ-Sida, s'il vous plaît?
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ce sera fait.
Et, pour la prochaine
motion, qui revient au troisième groupe d'opposition, je reconnais M. le député
de Matane-Matapédia.
Demander
au gouvernement du Nouveau-Brunswick de tenir compte des
impacts sur le territoire québécois du projet de mine à ciel ouvert
de pouzzolane situé à Dalhousie avant de l'autoriser
M. Bérubé :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Pontiac, le leader
parlementaire du deuxième groupe d'opposition et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale exprime ses inquiétudes face aux conséquences potentielles du projet
de mine à ciel ouvert de pouzzolane situé à Dalhousie, au Nouveau-Brunswick, et
de son impact sur la santé et la qualité de vie des citoyens de la rive
québécoise de la Baie-des-Chaleurs;
«Qu'elle appuie la
direction de la santé publique dans sa volonté de mener une étude d'impact sur
le projet pour le Québec;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Nouveau-Brunswick de tenir compte des impacts sur le
territoire québécois avant d'autoriser le projet.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Caire :
Il y a consentement, sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a consentement, sans débat. M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président, si un
groupe parlementaire y consent, nous aimerions pouvoir voter sur cette motion.
Des voix :
Consentement.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement.
Mise
aux voix
Donc, nous allons
maintenant passer au vote. La période de vote est ouverte.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 94
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
M. le Président, à nouveau, nous aimerions que cette motion soit envoyée au
préfet de la MRC d'Avignon et au préfet de la MRC de Bonaventure.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ce sera fait.
Et,
pour la prochaine motion, qui revient au gouvernement, je reconnais M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation.
Féliciter
les gagnants du concours de l'Ordre national du mérite
agricole et les lauréats du Prix de la relève agricole 2024
M. Lamontagne : Merci beaucoup,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de Pontiac, le
leader du deuxième groupe d'opposition, le député de Matane-Matapédia, le
député de Saint-Jérôme et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale félicite avec tous les honneurs qui leurs reviennent les gagnants
nationaux du 132e concours de l'Ordre
national du mérite agricole, la plus haute distinction du milieu agricole au
Québec, dévoilés le 18 novembre dernier;
«Qu'elle
reconnaisse ces familles, ces équipes, ces complices comme les véritables
moteurs de fierté et d'excellence qu'ils sont, tant pour leurs pairs du
monde agricole que pour leurs communautés et tout le Québec;
«Qu'elle
souligne le dynamisme que ces femmes et ces hommes injectent jour après jour
sur l'ensemble du territoire;
«Qu'elle
rappelle leur rôle déterminant sur notre chemin vers une autonomie alimentaire
durable qui fait prospérer le Québec;
«Qu'elle
félicite également les lauréats du Prix de la relève agricole 2024, qui,
par leur vision, leurs compétences, leur énergie et leur engagement
façonnent aujourd'hui notre agriculture de demain;
«Qu'elle
mette en lumière la détermination de tous ces professionnels qui ne cessent
d'améliorer leurs pratiques et visent à être [toujours] meilleurs;
«Enfin, qu'elle se
réjouisse que ce concours si prestigieux soit, après 132 éditions,
toujours aussi vivant et qu'il inspire autant de fierté.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Caire :
Il y a consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a consentement, sans débat. Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. Pour la prochaine motion, qui revient à
un membre du groupe formant l'opposition officielle, je reconnais M. le chef de
l'opposition officielle.
Rendre
hommage à M. Charles Tisseyre à l'occasion de ses 50 ans
de carrière au sein de la Société Radio-Canada
M. Tanguay :
Merci, M. le Président. Et je crois que nous pourrions, d'entrée de jeu,
saluer celui que nous allons honorer et qui est ici présent, M. Charles
Tisseyre.
M.
le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec le premier ministre, la députée de
Mercier, le député de Matane-Matapédia, la députée de Vaudreuil, le député
d'Arthabaska et le député de Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée
nationale rende hommage à monsieur Charles Tisseyre, journaliste,
animateur de télévision et vulgarisateur scientifique hors pair, à l'occasion
de ses 50 ans de carrière au sein de la Société Radio-Canada;
«Qu'elle souligne la
qualité irréprochable de son travail journalistique tout au long d'une carrière
au cours de laquelle il a été appelé à couvrir des événements marquants de
notre société;
«Qu'elle rappelle
qu'il est à la tête de l'émission scientifique Découverte depuis 1992 et
qu'avec son équipe, il a contribué à susciter un intérêt indéniable pour la
science chez des milliers de Québécoises et de Québécois;
«Qu'elle
souligne sa maîtrise exceptionnelle de la langue française dont il est, tous
les jours, un grand ambassadeur;
«Qu'elle rappelle que
sa contribution remarquable à la société québécoise a notamment été reconnue
par l'octroi de l'insigne de chevalier de l'Ordre national du Québec en 2024;
«Qu'elle constate
qu'il a su bâtir, par son éthique de travail et sa rigueur, une relation de
confiance avec ses auditeurs;
«Qu'enfin, l'Assemblée
nationale témoigne de l'affection sincère que portent les Québécoises et les
Québécois à son égard et qu'elle exprime le souhait d'avoir le plaisir de le
voir oeuvrer encore longtemps dans nos écrans.»
Merci, M. le
Président.
• (11 h 20) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Caire :
Il y a consentement, M. le
Président, pour un débat de deux minutes de rigueur par intervenant dans
l'ordre suivant : le chef de l'opposition officielle, le premier ministre,
la députée de Mercier et le député de Matane-Matapédia.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
je comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants, et que la durée des interventions soit limitée à
un maximum de deux minutes, et que la présidence appliquera strictement
le temps de parole. Consentement?
Alors, je reconnais
M. le chef de l'opposition officielle.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay :
Merci, M. le Président. Il était important pour nous, à l'Assemblée
nationale du Québec, de rendre hommage, aujourd'hui, un hommage très bien
mérité, à M. Charles Tisseyre, 50 ans de carrière, un de nos plus
grands vulgarisateurs scientifiques québécois.
M. Tisseyre a débuté
sa carrière de journaliste en 1978 dans les salles de nouvelles de
Radio-Canada. Par la suite, il a animé les
journaux télévisés Montréal ce soir et Le téléjournal. À partir
de 1992, année marquante, chaque dimanche soir, dans nos foyers, nous écoutions, et nous écoutons, Découverte.
Ça a inspiré de nombreux jeunes et de moins jeunes à développer cette
curiosité vraiment importante pour la science.
À titre de journaliste également, mentionnons
qu'il a couvert des événements majeurs. Pour en nommer quelques-uns : la tuerie de l'École polytechnique, massacre de la
place Tiananmen, le verglas de 1998 et le voyage dans l'espace de Julie
Payette et de Roberta Bondar.
Il a reçu de nombreux hommages. Mentionnons, en
2018, l'Ordre du Canada. Et, en 2024, il a été fait chevalier de l'ordre du
Québec.
Par ailleurs, il est président, et c'est
important de le mentionner, des Éditions Pierre-Tisseyre, fondées en 1947 sous le nom Le Cercle du livre de France, une des
plus anciennes maisons d'édition du Québec, qui publie une quarantaine
de livres par année, surtout pour les jeunes. Mentionnons également son fils
Charles-Alexandre, qui est chef d'antenne du Téléjournal à Radio-Canada
Est du Québec et qui semble destiné à suivre ses traces.
Sur le plan
plus personnel, M. le Président, j'aurai été un auditeur assidu de Découverte.
La voix très distinctive de M. Tisseyre
et également sa capacité de nous faire comprendre des sujets scientifiques
complexes, pour tout ça, et encore pour plusieurs années, merci du fond
du coeur, M. Tisseyre.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le chef de l'opposition officielle. Et je reconnais maintenant M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, M. le
Président. Bien, moi aussi, je suis très fier de souligner aujourd'hui, au nom
de tous les Québécois, le 50e anniversaire de carrière de Charles
Tisseyre. J'ai eu le privilège de lui remettre l'insigne de chevalier
dernièrement. J'oserais dire, en tout cas c'est ce que je pense, que c'est le
vulgarisateur le plus apprécié des Québécois quand on parle de science.
Je vais corriger le chef de l'opposition
officielle. Si on veut que ça fasse 50, il a commencé en 1974, pas en 1978, en 1974. Et on me dit qu'à l'époque il avait
25 ans. Donc, on ne dévoilera pas son âge. Mais, 50 ans plus tard, il
est toujours à Radio-Canada. Donc, en
1974, il s'est inscrit pour être journaliste à Radio-Canada. Il a commencé au Téléjournal
puis à Montréal ce soir. Il a couvert des événements très importants.
Puis après, bien, il est allé à l'émission Découverte,
hein? Qui, de temps en temps, ne regarde pas, le dimanche soir, l'émission Découverte?
Il y a 600 000 Québécois, à chaque semaine, qui regardent l'émission Découverte.
Moi, je suis convaincu qu'il y a des jeunes
qui ont eu la passion des sciences à cause de Charles Tisseyre, et même des
plus vieux comme moi. J'adore. Je
trouve ça fascinant de l'écouter le dimanche soir. Et donc je veux lui dire
que, grâce à lui, le dimanche soir, on se couche moins niaiseux. Et je veux lui
dire merci de nous faire découvrir la nature, le monde, l'espace.
Puis bon 50e, M. Tisseyre!
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le premier
ministre. Je reconnais maintenant Mme la députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. À mon tour de joindre ma voix à mes collègues pour souligner la
carrière impressionnante de M. Charles Tisseyre.
Vous avez raison, M. le premier ministre, moi,
j'ai eu la piqûre des sciences grâce à l'émission Découverte, dont je suis une fan finie. Après mes études en
baccalauréat en administration des affaires des HEC, je suis allée faire une
maîtrise en environnement.
Je suis donc une spécialiste en environnement,
mais pas en astronomie. Mais aujourd'hui j'ai envie de vous parler des étoiles.
Peut-être que vous ne le savez pas, mais toutes les étoiles ne se ressemblent
pas. Parmi les étoiles, certaines vivent quelques millions d'années et d'autres
peuvent briller une centaine de milliards d'années. Au fil des décennies, les
médias québécois ont vu certaines étoiles orner notre ciel plus longtemps que
d'autres. Parmi celles qui ont su briller
longtemps dans le firmament médiatique québécois, Charles Tisseyre est sans
aucun doute un des astres les plus marquants. Que ce soit au Téléjournal,
à Découverte ou ailleurs, Charles Tisseyre a su toujours captiver son auditoire en le contaminant de sa curiosité
insatiable et de son sens du mot juste. Pendant des décennies, c'est par
l'entremise de la vulgarisation
scientifique qu'il a su nous faire découvrir le monde qui nous entoure. C'est
un éveilleur de conscience qui a été à l'avant-garde de la pédagogie sur
les défis climatiques et aussi sur les solutions pour y répondre. Pour M. Tisseyre, toutes les occasions sont bonnes
pour nous sensibiliser aux sujets très, très importants, même ses expériences
personnelles. On l'a vu lors d'un reportage, Autopsie d'un AVC, où il a
pris le temps d'expliquer aux Québécois ce qu'il faut faire avant ou après un
AVC. Et on remercie le ciel de l'avoir parmi nous aujourd'hui.
Au nom de Québec solidaire, je tiens à vous
féliciter, M. Tisseyre, pour votre carrière, qui nous a profondément
marqués. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Mercier. Je reconnais maintenant M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal
Bérubé
M. Bérubé : M. le Président,
pour les Québécois de plusieurs générations, Charles Tisseyre a été et reste la
voie de la découverte. Par sa présence assidue sur les ondes publiques, par
l'élégance de sa langue, par sa curiosité, qui semble s'étendre sans limites,
il est l'un des plus grands vulgarisateurs scientifiques de l'histoire du
Québec.
Charles
Tisseyre est également un journaliste de renom qui a élargi les horizons du
public québécois. Il a couvert pour
le public d'ici les actualités internationales, les événements d'importance,
allant du massacre de la place Tiananmen, au lancement de la navette Challenger ou au décollage de Discovery. Au
Québec, il a été à la barre de Montréal ce soir, où il a
interviewé plusieurs grands noms de la scène culturelle.
J'aimerais souligner que Charles Tisseyre est
également un exemple de courage et de persévérance. Il est fascinant.
Maintenant, on le dit à chaque fois, et c'est le cas de le dire, que Charles
Tisseyre a surmonté tous les défis posés par
la dyslexie pour devenir un emblème d'érudition et de savoir pour tous les
Québécois, dont nous pouvons, nous aussi, nous inspirer dans notre
élocution.
Certains
disaient que cette voix si singulière n'avait pas beaucoup d'avenir. Il a
prouvé le contraire pendant 50 ans.
Et les
Tisseyre, c'est également une dynastie. Bien sûr, la maman de Charles Tisseyre
est une personne importante, mais il
a fait son prénom sur son talent. Et, lorsque je regarde en haut, et les
députés de l'Est du Québec l'auront remarquée, la présence d'un autre de Tisseyre, Charles-Alexandre, qui est à la
barre du Téléjournal Est-du-Québec, une personnalité importante de notre
vie collective, je suis assuré qu'on entendra encore très longtemps avec brio
la qualité du travail des Tisseyre au Québec.
M. le Président, c'est un grand honneur pour
moi, au nom du Parti québécois, de rendre hommage à M. Tisseyre. Je sais
qu'il est attentif à nos travaux. La science lui permet d'être loin de la
politique, mais il n'est jamais loin de ce qui préoccupe les Québécois. Et
c'est pour ça que les Québécois et les Québécoises l'aiment autant. Merci, M.
le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Matane-Matapédia. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. Alors, pour la prochaine motion, je reconnais M. le député de
Saint-Jérôme.
• (11 h 30) •
M. Chassin : Merci, M. le Président. Sans avoir d'invité dans les tribunes, je
sollicite néanmoins le consentement de l'Assemblée pour présenter la
motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que la
littératie chez les adultes, l'enjeu des enfants d'âge scolaire [qui ne
mangent] pas à leur faim et les dons d'organes sont des enjeux d'importance;
«Qu'elle constate que les travaux relatifs à
l'examen des dépenses de programmes ne seront pas rendus publics avant le
prochain budget;
«Qu'elle note que les résultats de la révision
des programmes, menés au sein du Conseil du trésor, demeurent largement
confidentiels;
«Que l'Assemblée nationale suggère au
gouvernement de ne mettre sur pied aucun nouvel organisme public, sans égard à l'importance de l'enjeu concerné,
tant que l'examen des dépenses de programmes et la révision des programmes
n'auront pas conduit à choisir quels
organismes publics peuvent être maintenus, lesquels peuvent être réduits ou
fusionnés et lesquels peuvent être abolis.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Pas de
consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement.
Nous poursuivons, toujours à la rubrique des
motions sans préavis. Une motion sans préavis ayant déjà été présentée par le
groupe parlementaire formant l'opposition officielle, je demande s'il y a
consentement pour permettre la lecture d'une autre motion sans préavis.
Consentement. Alors, je cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Exprimer la solidarité
de l'Assemblée avec M. Daniel Renaud et l'ensemble de la
communauté journalistique, et condamner l'intimidation, les menaces
ou tout autre geste posé à l'encontre des journalistes
afin de limiter leur liberté de presse
M. Tanguay : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec le
premier ministre, le député de Rosemont, le chef du troisième groupe
d'opposition, la députée de Vaudreuil et le député de Saint-Jérôme :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle l'importance du travail des journalistes dans
une société libre et démocratique;
«Qu'elle
condamne fermement l'intimidation, les menaces et tout autres gestes posés à
l'encontre des journalistes afin de limiter leur liberté de presse;
«Qu'enfin,
elle exprime sa solidarité envers Daniel Renaud, journaliste à La Presse
ainsi qu'à l'ensemble de la communauté journalistique.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Oui, M. le Président,
il y a consentement pour un débat de deux minutes de rigueur par intervenant dans l'ordre suivant : le chef de
l'opposition officielle, le premier ministre, le député de Rosemont et le chef
du troisième groupe d'opposition.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je comprends qu'il y a
consentement pour que la durée des... pour qu'il y ait quatre
intervenants, et que la durée des interventions soit limitée à un maximum de
deux minutes chacun, et pour que la présidence applique strictement le temps de
parole. Consentement? Consentement.
Je reconnais M. le chef de l'opposition
officielle.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : M. le Président,
ce matin, en ouvrant La Presse, nous avons tous été sous le choc. On
apprend qu'un contrat a été mis sur la tête d'un journaliste, au Québec, en
2024. Il s'agit de Daniel Renaud, de La Presse, journaliste depuis
36 ans, spécialisé sur le crime organisé.
Tout le monde a été ébranlé. Ça donne froid dans
le dos. Et nous jugions qu'à l'Assemblée nationale il était important, d'une
seule voix, de dire : On n'accepte pas ça, au Québec. Clairement, qu'on le
dise, que le rôle fondateur de notre démocratie, des journalistes, est trop
important pour qu'il puisse s'exercer sous quelconque menace, pression.
C'est important pour l'Assemblée nationale du
Québec, au nom des Québécoises et Québécois, d'affirmer ce principe-là et de
dire : Ça, ça ne passe pas, c'est inacceptable.
C'est dans l'intérêt public, dans l'intérêt de
notre démocratie, on a besoin, M. le Président, d'avoir des femmes et des hommes — et on vient d'honorer un grand, Charles Tisseyre,
journaliste — qui
sont au coeur de notre démocratie, qui nous rapportent la nouvelle, qui
vont questionner et qui nous aident, comme société, à comprendre les
phénomènes, à comprendre ce qui se passe, et, dans ce cas-ci, évidemment, un
journaliste spécialisé en matière de crime organisé.
Daniel Renaud, et je tiens à citer ce qu'il a
dit, il a affirmé : «Il ne faut pas que cette affaire fasse craindre à
d'autres journalistes de prendre la relève. Il faut continuer à couvrir le
crime organisé au Québec pour mettre en lumière tout ce pan clandestin de la
société.» Fin de la citation.
Alors, nous épaulons Daniel Renaud d'une seule
voix à l'Assemblée nationale aujourd'hui. Nous épaulons d'une seule voix, à
l'Assemblée nationale aujourd'hui, toutes les femmes et les hommes professionnels
de la nouvelle, les journalistes, qui sont un pilier de notre société. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le chef de
l'opposition officielle. Et je cède la parole à M. le premier ministre
du Québec.
M. François Legault
M. Legault : Oui, merci, M. le
Président. Effectivement, puis je remercie le chef de l'opposition officielle pour sa collaboration, son initiative, je pense,
c'était important que de façon unanime, à l'Assemblée nationale, on affiche
notre soutien au journaliste Daniel Renaud,
dont la tête a été mise à prix, c'est ça qu'on a appris, là, par... en fait,
par le crime organisé. Et Daniel Renaud, je pense, c'est quelqu'un que tout le
monde apprécie pour sa rigueur, pour son intégrité. Puis évidemment, bien, on
pense d'abord à lui puis à sa famille. C'est effrayant de dire qu'il y a un
contrat qui a été mis sur ta tête.
Donc, dans
une démocratie, la liberté de presse, c'est une valeur fondamentale, puis les
journalistes, bien, doivent être
capables de faire leur travail sans que leur sécurité soit mise en péril. Et,
bien, je veux, au nom de notre gouvernement, de tous les Québécois, de toute
l'Assemblée nationale, dire qu'on est derrière Daniel Renaud, qu'on lui
dit merci pour son courage, parce que ça prend du courage pour enquêter sur le
crime organisé. C'est un service important qu'il rend à la société québécoise.
Puis je veux en profiter pour dire merci à tous
les journalistes d'enquête. Les plus vieux vont se rappeler de Jean-Pierre
Charbonneau, de Michel Auger, qui ont été aussi victimes, comme M. Renaud.
Donc, on reconnaît votre courage. On vous dit
merci pour votre détermination au service de la vérité. Donc, merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le premier ministre. Je reconnais maintenant M. le député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Oui,
merci. Merci au chef de l'opposition officielle d'avoir rapidement déposé ça,
c'est important, on ne peut pas laisser passer ça.
D'abord,
toute ma solidarité et mon soutien à Daniel, permettez le petit nom, je le
connais, c'est un ancien collègue de La
Presse. Un gars super rigoureux. Je peux vous dire que, dans une salle de
rédaction, ce n'est pas lui qui faisait le plus de bruit, mais
apparemment il faisait méchamment bien son travail, parce qu'il dérangeait
beaucoup.
Ce n'est certainement
pas une raison pour que sa tête soit mise à prix, mais les journalistes comme
Daniel sont ciblés parce qu'ils sont des gardiens de la démocratie, de la
vérité et de l'état de droit, trois choses fondamentales dans une société dont
le crime organisé n'a rien à faire. Il ne s'intéresse pas à ces piliers de
notre démocratie.
Il y a quelqu'un qui
a occupé votre siège, Jean-Pierre Charbonneau, qui en a été victime dans les
années 70, lui aussi tiré à bout
portant dans le vestibule du Devoir. Il s'en est sorti. Michel Auger,
six balles dans le dos par un lâche qui avait aussi pris un contrat pour
l'abattre. Ce sont des cibles. Ce sont des gens courageux qui continuent leur
travail et qui font la lumière sur les parties les plus sombres de notre
société, et c'est pour ça qu'ils sont importants.
Je pense qu'on doit
surtout s'en rappeler en cette époque, en cette ère de «fake news», où, à
chaque fois qu'on voit une nouvelle sur un réseau social, la première question
qu'on devrait se poser, c'est : C'est-tu vrai, ça? Ça existe-tu pour vrai?
Est-ce qu'on est en train d'essayer de m'en passer une? C'est terrible pour la
démocratie.
Alors,
rappelons-nous, rappelons-nous l'importance du journalisme de qualité, du
journalisme rigoureux. Ce n'est pas pour rien que Daniel Renaud a été ciblé. Ce
n'est pas pour rien que, de plus en plus, des journalistes sont ciblés partout
dans le monde. Le nombre de journalistes abattus augmente sans cesse. Ce sont
des phares dans la nuit, et nous en avons besoin.
En terminant, je veux
assurer le gouvernement et mes collègues ici de ma main tendue, de notre main
tendue si nous devons ou pouvons faire quoi que ce soit en la matière.
En attendant, Daniel,
prends un peu de repos, prends soin de toi. Courage. Solidarité.
• (11 h 40) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Rosemont. Et je reconnais maintenant M. le chef du
troisième groupe d'opposition.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : M. le Président, la liberté de presse est l'un des piliers
de notre vie démocratique. Les journalistes se font à chaque jour le relais
d'idées, de revendications, mais surtout ils se dédient à chaque jour pour la
recherche de la vérité pour qu'on puisse voir clair sur ce qui se passe
réellement dans notre société. C'est donc grâce à eux que nous pouvons
représenter les citoyennes et les citoyens du Québec, demander des comptes pour
l'action du gouvernement, débattre de politiques publiques et oeuvrer pour les
préoccupations légitimes de la population. Chaque atteinte, chaque menace
portée à l'encontre d'un journaliste est une atteinte à la démocratie, une
atteinte contre nous, politiciens.
Nous avons
collectivement le devoir de nous assurer que les journalistes puissent
travailler avec la certitude qu'ils auront
la protection nécessaire. Il faut dès aujourd'hui combattre le crime organisé
avec le plus de vigueur possible. Les menaces à l'endroit de
M. Renaud doivent nous servir d'avertissement collectif. Ce n'est pas la
première fois que le crime organisé dépasse
la limite. Le crime organisé en 2024 n'est plus celui de 2000, du début des
années 2000, il se transforme. Historiquement, le Québec a réussi, par le
passé, à durcir le ton lorsque les groupes criminels dépassaient les bornes,
allant jusqu'à menacer l'ordre démocratique. En 2025, ce sera, en fait, le
30e anniversaire de la création de l'escouade Carcajou, que le Parti
québécois avait mise en place suite à des débordements qui mettaient en péril
la sécurité de la population. Rappelons, d'ailleurs, le décès du jeune Daniel
Desrochers. Et j'appelle à ce que, collectivement, nous agissions avec la même
détermination et le même courage que nous l'avons fait par le passé. C'est
seulement en étant clairs et résolus dans la
lutte au crime organisé que nous pourrons assurer la protection des
journalistes, vitale à la santé de notre démocratie mais à la sécurité
de tous au Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le chef du troisième groupe
d'opposition. Alors, cette motion est-elle adoptée? Oui?
Une voix : ...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote électronique a été demandé. La période de
vote est ouverte.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 88
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. M. le leader
de l'opposition officielle.
M. Derraji : M. le Président,
j'aimerais qu'une copie de cette motion soit envoyée à M. Daniel Renaud, à
la Fédération professionnelle des
journalistes du Québec et à la Tribune de la presse du Parlement du Québec.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ce
sera fait, M. le leader de l'opposition officielle.
Avis
touchant les travaux des commissions
Alors, nous
sommes à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions. Je cède la
parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Merci, M. le
Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de l'aménagement du
territoire entendra les intéressés et
procédera à l'étude détaillée des projets de loi d'intérêt privé suivants, et
ce, dans l'ordre ci-après indiqué : d'abord, le projet de loi
d'intérêt privé n° 210, Loi concernant la Ville de
Blainville, et par la suite le projet de loi
d'intérêt privé n° 209, Loi
concernant la Ville de Terrebonne, le
mardi 3 décembre 2024, de 10 heures à midi, à la salle
Marie-Claire-Kirkland.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader adjoint du gouvernement.
À la rubrique des renseignements sur les travaux
de l'Assemblée.
Affaires du jour
Donc, la période des affaires courantes étant
donc terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Caire : M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 6 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 75
Prise en considération du
rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
l'article 6 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la Commission des finances publiques sur le projet de loi n° 75, Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du
discours sur le budget du 12 mars 2024 et à certaines autres mesures.
Y a-t-il des intervenants? Je reconnais M. le
député d'Orford.
M. Gilles Bélanger
M. Bélanger : Merci, M. le
Président. Je soumets à cette Assemblée, en vue de sa prise en considération,
le rapport de la Commission des finances publiques concernant le projet de loi
n° 75, intitulé Loi donnant suite à des mesures
fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget du 12 mars 2024
et à certaines autres mesures. Le projet de loi n° 75 a été présenté le 7 novembre 2024, et le principe
en a été adopté le 19 novembre 2024. La Commission des finances publiques en a fait l'étude détaillée le
27 novembre 2024 et en a adopté les 223 articles. Le rapport de la
commission a été déposé le 28 novembre 2024.
M. le Président, ce projet de loi modifie
10 lois, dont la Loi sur les impôts et la Loi sur la taxe de vente du Québec, ainsi qu'un règlement. Il donne suite à
des mesures annoncées à l'occasion de la présentation du point sur la situation
économique et financière du Québec du 7 novembre 2023 et du discours sur
le budget du 12 mars 2024. Il donne également suite à des mesures
annoncées dans divers bulletins d'information publiés en 2022, 2023 et 2024. Ce
projet de loi contient plusieurs mesures.
Dans ce contexte, M. le Président, et par souci de concision, je ne traiterai
que des mesures principales.
Ce projet de loi, M. le Président, modifie la
Loi sur les impôts, la Loi concernant les paramètres sectoriels de certaines
mesures fiscales et le Règlement sur les impôts afin notamment de prolonger le
crédit d'impôt relatif à l'investissement et à l'innovation, d'en bonifier les
taux et de le rendre entièrement remboursable, d'abolir la déduction additionnelle pour amortissement de 30 % à
l'égard de certains investissements, de bonifier le crédit d'impôt remboursable
pour les productions cinématographiques québécoises, de bonifier et de
recentrer le crédit d'impôt remboursable pour services de production
cinématographique, d'abolir le crédit d'impôt remboursable favorisant le
maintien en emploi des travailleurs
d'expérience, d'ajuster les paramètres
de calcul de la déduction incitative
pour la commercialisation des innovations au Québec, de restructurer
l'aide fiscale pour la production de titres multimédia et pour le développement
des affaires électroniques.
De plus, ce projet de loi modifie la Loi
constituant Capital régional et coopératif Desjardins, la Loi constituant
Fondaction, le Fonds de développement de la Confédération des syndicats
nationaux pour la coopération et l'emploi et
la Loi constituant le Fonds de solidarité des travailleurs et des travailleuses
du Québec, afin notamment de hausser le plafond d'émission de Capital
régional et coopératif Desjardins pour la période se terminant le
28 février 2025, d'assouplir la règle prévoyant un plafond de 10 %
applicable à certains investissements effectués dans le secteur immobilier et
de moderniser l'encadrement des fonds de travailleurs sur les plans
administratif et opérationnel.
Le projet de loi, M. le Président, modifie
également la Loi concernant l'impôt sur le tabac afin de hausser les taux de la taxe spécifique sur les produits du
tabac. En outre, le projet de loi modifie la Loi sur la taxe de vente du Québec
afin notamment que la règle de la valeur estimative ne soit pas applicable lors
de l'apport au Québec d'un véhicule de... routier usagé résultant d'un
transfert entre particuliers liés.
Par ailleurs, ce projet de loi modifie
notamment la Loi sur l'administration fiscale, la Loi sur les impôts et la Loi
sur la taxe de vente du Québec afin d'y apporter des modifications semblables à
celles qui ont été apportées à la Loi de l'impôt sur le revenu et à la Loi sur
la taxe d'accise par des projets de loi fédéraux sanctionnés en 2022 et en
2023.
Enfin, ce projet de
loi apporte des modifications à caractère technique, de concordance et de
terminologie. J'invite donc, M.
le Président, les membres de cette Assemblée à adopter le rapport de la
Commission des finances publiques sur l'étude détaillée du projet de loi
n° 75. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Orford. Et je reconnais maintenant Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Bonjour, M. le Président.
Donc, à mon tour de prendre la parole à l'occasion de la prise en considération
du rapport de la commission ayant étudié le projet de loi n° 75, Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du
discours sur le budget du 12 mars 2024 et à certaines autres mesures.
Donc, comme l'a
énoncé le collègue, donc, le projet de loi modifie donc diverses lois pour,
donc, donner suite, comme l'indique le
titre, très clairement, donc, notamment, oui, au budget du 12 mars
dernier, mais également à la présentation du point sur la situation
économique et financière du Québec du 7 novembre 2023 et donne suite à des
mesures annoncées dans divers bulletins d'information publiés par ministère des
Finances en 2022, 2023 et 2024.
• (11 h 50) •
Donc, je dis, donc,
d'emblée, M. le Président, donc, le titre, donc, l'évoque, donc, on donne
suite, donc, à des mesures qui ont été annoncées, donc, d'une part,
principalement, donc, lors, donc, de la mise à jour économique de novembre de l'an dernier, donc pas de celle-ci,
mais de novembre de l'an dernier, et du budget du 12 mars 2024. Et, à ces
occasions, je pense, M. le Président, que
vous avez entendu le Parti libéral du
Québec s'opposer, donc, très
clairement à ce qui nous avait été présenté à ces deux occasions.
Donc,
vous ne serez pas surpris d'entendre qu'aujourd'hui, à l'occasion de la prise
en considération, donc, du rapport de la commission, que nous voterons
donc en défaveur, donc, de celle-ci, de cette prise en considération.
Donc, ici, donc, en
ce qui a trait, donc, au projet de loi n° 75, donc ça dit donc qu'on parle
ici, donc, de mesures fiscales, hein? Il
faut savoir aussi, donc, que, donc, tout ce qui concerne, donc, les mesures
fiscales, parce qu'effectivement le projet de loi modifie d'autres lois,
le député d'Orford, donc, les a énoncées lors de son allocution, donc, tout ce
qui concerne, donc, les mesures fiscales, donc, sont déjà en vigueur, hein,
donc, par l'entremise, donc, d'un décret fiscal. Donc, ici, donc, le projet loi, donc, ici, donc, ne... l'adoption, en
fait, donc, du projet de loi... en fait, l'adoption, donc, des ces
mesures... ne dépendent pas, donc, de l'adoption du projet de loi.
Je vous ai dit qu'on
est contre, mais, vous le savez, nous, au Parti libéral du Québec, donc, nous
travaillons de façon rigoureuse et nous
analysons chaque mesure pour... en fait, donc, dans son intégralité, afin,
donc, de mesurer, donc, lorsque celles-ci sont positives et lorsque
celles-ci sont négatives. Et, à ce titre, mon collègue le député de
Marguerite-Bourgeoys, donc, lors de l'étude détaillée du projet de loi, a eu
l'occasion, donc, de souligner, donc, certaines... certains éléments qui
étaient positifs à notre sens. Le député d'Orford, donc, a mentionné, par
exemple, donc, la taxation supplémentaire sur les produits du tabac. On le
sait, bon, les mesures fiscales, donc, sont présentées, et donc elles sont
mises de l'avant, donc, afin, donc, de pouvoir modifier, donc, certains
comportements au sein de la population. Et ici, à notre sens, donc, nous
partageons donc la même... le même objectif que le gouvernement sur cette
proposition-ci. Également, donc, en tout ce qui a trait, donc, à la
modification, donc, des fonds fiscalisés, donc, qui permettraient plus de flexibilité dans la gestion des fonds. Donc, à
ce titre, nous... voici donc deux exemples de ce que nous considérons qui
sont, donc, des bonnes choses, donc, dans le projet de loi.
Ceci
dit, c'est là où le bât blesse, c'est que la majorité de ce qui s'y retrouve, à
notre sens, n'est pas satisfaisant. D'abord, donc, plusieurs éléments, à notre
sens, vont toucher de façon négative certains secteurs économiques, dont des
secteurs qui nous apparaissent, donc,
névralgiques. On pense, par exemple, donc, aux éléments qui ont été proposés,
les éléments suivants.
L'abolition de la
déduction additionnelle pour l'amortissement accéléré. Donc, on le sait, donc,
les entreprises, donc, bien souvent, donc,
elles achètent, donc, de la machinerie, donc doivent... elles doivent les
amortir. Donc, souvent, donc, c'est lorsqu'elles ont, donc, une...
Parfois, donc, elles parviennent donc à avoir une planification qui leur permet
de le faire, donc, de façon accélérée. Donc, on a aboli la déduction
additionnelle pour ce type d'amortissement accéléré.
La
modification du crédit d'impôt aux affaires électroniques, donc, qui vont
toucher des entreprises comme CGI. Je
parlais de secteurs économiques névralgiques, mais parfois, aussi, on a des
fleurons, on a donc des entreprises elles-mêmes, donc, qui sont, donc, très
caractéristiques de l'économie québécoise et qui vont être touchées par ces
mesures ici. Donc, CGI en est
un exemple, donc, qui... donc, touchée, donc, de façon négative par la
modification de ce crédit d'impôt.
La modification du
crédit d'impôt pour production multimédia, l'industrie du jeu vidéo, notamment.
Donc, je dis «va être touchée», mais, en fait, comme je le disais, les mesures,
donc, par décret fiscal, sont déjà en vigueur, donc sont déjà touchées. Donc,
les... ces industries-là sont déjà touchées, donc, par la modification, donc,
de tels, donc, crédits d'impôt. Et on les a entendues, avec justesse, s'élever
pour nous dire à quel point, donc, souvent, donc, dans l'industrie du jeu vidéo, oui, on a, donc, des grandes... il y a celles
qui nous sautent aux yeux, qui font souvent... qui défraient souvent les
manchettes, donc, qui sont... qui nous apparaissent, donc, comme des
entreprises, donc, bien établies, mais il faut savoir, donc, qu'au Québec,
donc, on s'est taillé une place dans cette industrie, pas juste en Amérique du
Nord, mais aussi à travers le monde, et ces
grandes entreprises là, souvent, elles font des petits, elles font des petits
qui naviguent autour, donc, de
celles-ci, et ce sont elles qui vont majoritairement, donc, être touchées, ces
petites entreprises là, ces PME, qui créent de l'emploi et qui ne sont
pas des géants de l'industrie, M. le Président.
La modification du crédit
d'impôt culturel, notamment pour les effets spéciaux. Encore une fois, donc, je
vous parlais du jeu vidéo, c'est la même chose, hein? On se souvient, M. le
Président, quand le premier ministre, dans son... dans le dernier mandat, donc,
en début, hein, de son premier mandat, donc, était allé, donc, en Californie,
donc, pour vanter les mérites du Québec dans l'industrie culturelle, notamment
pour les effets spéciaux. Moi, cette industrie-là, c'en est une qui me tient
particulièrement à coeur parce que je sais à quel point, donc, on s'est taillé
un espace tout à fait stratégique dans celle-ci en raison, donc, de la qualité
de nos artisans, en raison du fait qu'ils sont habitués, donc, de travailler
dans des environnements qui coûtent beaucoup moins cher que ce que l'on peut
retrouver aux États-Unis. On a donc un
environnement d'affaires qui est tout à fait... qui est tout à fait alléchant,
et c'est ce que le premier ministre était
allé vanter. Et, quelques années plus tard, bien, ce qu'on voit, bien, c'est
cette modification, donc, du crédit d'impôt, donc, dans le milieu
culturel, donc, qui vient encore toucher ces petites entreprises qui souhaitent
devenir plus grandes.
Et, enfin,
donc, je donne un autre exemple, donc, l'abolition du crédit d'impôt pour les
travailleurs expérimentés pour le
volet entreprise. Et ça, M. le Président, vous m'avez entendue poser une
question à cet effet pas plus tard que cette semaine, parce que, bon,
donc, dans le... dans la mise à jour économique, donc, de 2024, de novembre 2024,
donc, le ministre, donc, a aboli le crédit
d'impôt pour prolongation de carrière, donc, pour les travailleurs âgés de 60 à
64 ans. Et, lorsque... à
l'occasion, donc, du dépôt du budget de mars dernier, donc, le ministre, donc,
abolissait donc le crédit d'impôt dont je viens de... dont je viens de
vous parler, donc celui que les PME recevaient, donc, pour attirer et maintenir
les travailleurs expérimentés, donc à partir de 60 ans, ce que le ministre
des Finances m'avait répondu, c'était : Bon, bien, tu sais, ce n'est pas vraiment un enjeu, parce qu'en fait, là, c'est...
les travailleurs eux-mêmes ne vont pas être touchés, eux, ils vont
continuer de recevoir ce crédit d'impôt là, ce ne sont que les PME qui sont
affectées par ça.
Déjà, à l'époque, bien, cet argumentaire-là, il
était insuffisant, insuffisant à mon sens, parce que, bon, les entreprises
elles-mêmes... Donc, on parle donc de... encore une fois, de PME, mais,
parfois, donc, de TPE, donc des toutes petites entreprises, des très petites
entreprises, donc, qui ont... qui avaient besoin, donc, de ce crédit d'impôt
là. Et, pas plus tard que deux semaines
avant la présentation du budget, la ministre de l'Emploi était tout sourire
avec le Conseil du patronat du Québec et annonçait, donc, des mesures pour le maintien
et... le maintien, donc, à l'emploi des travailleurs expérimentés. Donc, ici,
je... bien, je me suis levée cette semaine, mais je me suis aussi levée en mars
dernier pour, en fait, donc, décrier
l'abolition, donc, de ce crédit impôt, volet PME, volet Entreprise, qui est
toujours un non-sens, donc, pour ces entreprises qui ont reçu deux
gifles cette année, d'une part, parce que, donc, elles-mêmes, donc, ne sont
plus en mesure, donc, de déployer, donc, ces incitatifs-là, donc, pour pouvoir,
donc, attirer et maintenir, donc, ces travailleurs expérimentés, sachant que la
moyenne d'âge, dans certaines industries, je pense à celles... à l'industrie
manufacturière, aussi à l'industrie du
camionnage, où il y a donc un nombre significatif de travailleurs âgés de
55 ans et plus, donc, qui évoluent, qui se voient fragilisées par
l'abolition de ce crédit d'impôt. Le ministre, donc, qui nous a donc souvent
dit, donc, avec ceux que je viens de vous
énoncer, qui, à notre sens, sont des mauvaises nouvelles, qu'il s'agit, donc,
de crédits d'impôt inefficaces. Pour plusieurs membres, donc, des
industries touchées, des secteurs économiques importants pour le Québec qui ont été touchés, bien, ce sont des
arguments qui ne sont pas convaincants, M. le Président. Ils se
demandent : Bien, pourquoi, donc, c'est à nous, donc, de faire,
donc, les frais, donc, des décisions, donc, des mauvaises décisions, donc, du
gouvernement pour deux mandats consécutifs?
Donc, pour ces motifs, M. le Président, donc,
sachant que nous sommes en désaccord avec plusieurs des décisions fiscales,
donc, du gouvernement, donc, nous allons voter en défaveur de la prise en
considération du rapport de la commission du projet de loi n° 75. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Mise aux voix du
rapport
Sinon, le rapport de la Commission des finances
publiques portant sur le projet de loi n° 75, Loi donnant
suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget
du 12 mars 2024 et à certaines autres mesures, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté
sur division. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 10 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 80
Adoption
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 10 du
feuilleton, M. le ministre des Finances propose l'adoption du projet de loi n° 80, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines
dispositions du discours sur le budget du 12 mars 2024 et modifiant d'autres dispositions.
Y a-t-il des intervenants? Mme la députée de Huntingdon.
Mme Carole
Mallette
Mme Mallette : Merci,
M. le Président. Nous en sommes rendus à l'adoption du projet de loi
n° 80, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines
dispositions du discours sur le budget du 12 mars 2024 et modifiant
d'autres dispositions.
Le projet de loi a été présenté le
7 novembre 2024 et, depuis, il a cheminé à travers les différentes étapes
du processus parlementaire pour en arriver à la version finale que je soumets
aujourd'hui aux membres de l'Assemblée nationale. Je tiens à remercier tous mes
collègues qui ont pris part à l'étude détaillée en commission parlementaire
ainsi que tous les collaborateurs qui nous ont accompagnés, qui ont grandement
facilité notre travail.
Le projet de loi n° 80 permettra notamment
de mettre en oeuvre les mesures du dernier budget. Il comprend également des
initiatives qui n'ont pas été annoncées dans le cadre du budget, mais qui sont
incluses dans le projet de loi afin de
répondre à des préoccupations administratives. Ces mesures touchent une
multitude de sujets et visent à soutenir les Québécoises et les
Québécois ainsi que les collectivités à agir sur les priorités économiques et
optimiser l'action de l'État.
• (12 heures) •
Sans entrer dans tous les détails, je peux vous
dire que ce projet de loi permettra notamment au gouvernement de prévoir des
mesures supplémentaires afin d'assurer le versement ponctuel des pensions
alimentaires auxquelles ont droit les enfants et les parents gardiens qui leur
permettent de subvenir à leurs besoins; de soutenir les aînés en situation
d'invalidité en éliminant la réduction de la rente de retraite pour les
personnes âgées de 65 ans et plus; de répondre à une problématique touchant Retraite
Québec en modifiant la définition de
«conjoint de fait» dans le régime de rentes du Québec afin d'accélérer le traitement des demandes de conjoint
survivant; de mettre en place la rente viagère à paiements variables, RVPV, une mesure demandée par les
intervenants du milieu de la retraite qui constitue une option intermédiaire
entre la rente individuelle d'un assureur et les retraits faits directement
d'un compte épargne; de verser au Fonds des générations une partie des surplus
accumulés dans le Fonds d'information sur le territoire du ministère des
Ressources naturelles et des Forêts afin de réduire la dette brute du Québec;
de lutter plus efficacement contre le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale
en identifiant et en encadrant les guichets automatiques et de cryptoactifs; et
de soutenir le secteur de la restauration et
des bars en élargissant l'admissibilité à la compensation financière pour la
transition vers l'environnement infonuagique MEV-WEB.
Alors, voilà pourquoi, M. le Président... pour
le résumé du projet de loi n° 80. Je demande donc à mes collègues de nous appuyer afin qu'il soit adopté et que
l'ensemble des mesures qu'il contient puissent être mises en oeuvre. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Huntingdon.
Alors, sur le projet de loi n° 80, je reconnais Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Bonjour, M. le
Président. Donc, encore une fois, donc, à mon tour, donc, de prendre la parole,
cette fois-ci sur l'adoption, donc, du projet de loi n° 80, Loi
concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le
budget du 12 mars 2024 et modifiant d'autres dispositions.
Donc, je vais faire... je vais mettre fin au
suspense directement, M. le Président, donc, notre formation politique, le
Parti libéral du Québec votera en défaveur de l'adoption du projet de loi
n° 80.
Vous venez donc de m'entendre, donc, sur la mise
en oeuvre, donc, des dispositions fiscales, donc, de la mise à jour économique
de 2023 et du budget, donc, 2024. Donc, cette fois-ci, donc, on s'éloigne,
donc, des mesures fiscales. Et ce projet de loi, donc, met en oeuvre, donc, les
différentes, donc, dispositions, donc, du discours.
M. le Président, donc, encore une fois, donc,
ici, je... en fait, je me souviens d'avoir pris part au huis clos présentant,
donc, le budget, donc, 2024, donc, le 12 mars dernier, donc, nous étions,
donc, au Centre des congrès de Québec. Et, lorsque nous avons eu en main, donc,
les copies fraîchement imprimées, donc, du budget 2024, quelle n'a pas été, donc, notre stupeur, donc, de voir
l'ampleur du déficit qui a été présenté dans ce budget. Depuis le 12 mars
2024, vous nous entendez de façon régulière, M. le Président, dénoncer,
donc, l'ampleur de ce déficit historique, historique de 11 milliards de
dollars.
J'étais également, donc, au huis clos, donc,
lors de la mise à jour économique de la semaine dernière. Et encore, donc, à ce titre, ce qu'on voyait, donc, c'était,
donc, le budget, donc, du 12 mars nous présentait, donc, un déficit pour
l'année financière en cours, 2024‑2025, de... bien, de
11 milliards, mais, pour 2025‑2026, on nous présentait alors un déficit, donc, de 8,5 milliards de dollars. Mais cette
année, donc... en fait, c'est cette semaine, donc, la semaine dernière, donc,
lors de la présentation de la mise à jour économique, ce qu'on a vu,
c'est que ce déficit historique qui a été présenté il y a huit mois ne se
résorbera pas de sitôt puisqu'on nous annonce d'ores et déjà qu'il y aura,
donc, un déficit, en 2025‑2026, de
9,2 milliards de dollars plutôt que de 8,5 milliards de dollars.
Donc, on comprend que les finances, donc... l'état, donc, des finances
du Québec, donc, ne s'améliorera pas de sitôt.
Dans ce budget, ce qui nous avait aussi frappés,
donc, je reviens, donc, à mars dernier, ce qui nous avait aussi frappés, donc,
c'est... c'était bien beau, donc, de dire, donc, à l'époque : Bon, on
comprend, donc, qu'il y a des dépenses qui ont dû être faites pendant la
pandémie, mais manifestement, pour arriver, donc, à un déficit, donc, aussi
élevé, c'est qu'il y a des décisions
budgétaires que... en fait, des décisions sur lesquelles, donc, nous, contre
lesquelles, donc, nous nous élevons,
au Parti libéral du Québec, qui ont été contre-productives et qui n'ont pas...
et dont les Québécois n'ont pas pu bénéficier.
Est-ce
que, M. le Président, si vous ou un membre de votre famille avez eu l'occasion,
donc, de recevoir, donc, les chèques
électoralistes, donc, de la CAQ, qui ont coûté plus de 6 milliards de
dollars, est-ce que vous voyez la couleur de cet argent aujourd'hui?
Non, manifestement, ce n'est pas le cas.
Donc, au-delà...
hormis, donc, l'excuse de la pandémie, ce qu'on comprend, c'est que ces excuses-là
ne fonctionnent plus, et le budget qui nous
a été présenté était absolument insatisfaisant. Mais, si ce n'était que de
l'ampleur du déficit, je pense que je pourrais en parler pendant une dizaine de
minutes, je ne pourrais parler que de ça pendant une dizaine de minutes, mais il y avait aussi, donc,
d'autres éléments qui nous apparaissaient chancelants, donc, dans ce budget-là.
Donc, par exemple, le
fait qu'on n'y retrouvait pas de présentation d'un directeur parlementaire du
budget. Ça, M. le Président, donc, vous avez
entendu notre collègue du Parti libéral du Québec de Nelligan, maintes et
maintes fois, donc, se lever,
demander au ministre des Finances, demander... le chef... notre chef
intérimaire demander au premier ministre du Québec de mettre sur pied un
directeur parlementaire du budget. Le gouvernement, donc, le parti au pouvoir,
la CAQ, donc, il y a plusieurs années, donc, jadis, naguère, s'était elle-même
engagée, comme formation politique, à mettre sur pied un directeur
parlementaire du budget. Et à notre grande surprise, notre grand
mécontentement, ce n'est toujours pas le cas. Donc, il s'agit, donc, d'un des
éléments qui aurait dû se retrouver dans ce budget qui a été déposé en mars
dernier.
En mars dernier, ce
qu'on a aussi vu, c'est qu'il n'y avait pas de plan de retour à l'équilibre
budgétaire. Et nous, nous avions demandé un plan de retour à l'équilibre
budgétaire à l'occasion de cette mise à jour économique là. En fait, on l'avait
demandé pour le mois de juin. Ça n'a pas été le cas. On l'a demandé pour la
mise à jour économique de novembre 2024 et
ça n'a toujours pas été le cas, M. le Président. Donc, on ne comprend pas
l'audace du gouvernement de présenter un tel budget à la population
québécoise, de dire à la population québécoise : Voici comment nous avons géré votre argent. Voici comment nous avons géré
les fonds publics. Et voilà. Donc, en vous présentant, donc, ce budget, nous
ne présentons pas de plan de retour à l'équilibre budgétaire. Ce n'est toujours
pas le cas, et nous sommes, donc, à la fin de l'année 2024, M. le
Président. Et, à notre sens, la moindre des choses, la moindre des choses, en
présentant, donc, un tel budget, la chose
responsable à faire pour le ministre des Finances et pour le premier ministre,
donc, aurait été, donc, de dire à la population : Bien, regardez, on a
perdu le contrôle, de faire preuve d'humilité, de nous dire on a perdu
le contrôle, mais voici un plan de retour à l'équilibre budgétaire.
En fait, ce que le
gouvernement a fait, là, ce que la CAQ a fait à ce moment-là, c'est nous
dire : Bien, on a perdu le contrôle puis on ne sait pas quoi faire. Mais
nous, au Parti libéral du Québec, M. le Président, nous, on sait quoi faire. Et c'est pour ça qu'on a... Donc,
déjà, je vous ai parlé, donc, de la recommandation du directeur parlementaire
du budget. Le gouvernement aurait dû être d'accord avec cette proposition-là.
Je suis sûre que le député Saint-Jérôme, il
est d'accord avec cette proposition-là. Donc, il n'y a pas... Ce qu'on a vu,
donc, c'est un manque de sérieux aussi, donc, dans l'exercice, donc, de
révision des programmes.
Mais, encore une
fois, M. le Président, donc, je vous l'ai dit, donc, notre analyse est souvent
rigoureuse, hein? Notre analyse, donc, se fait aussi, donc, sur différents
éléments. Et là aussi, là aussi, donc, il y avait, donc, un élément, donc, dans le projet de loi n° 80,
donc, mettant en oeuvre certaines dispositions du discours du budget du
12 mars 2024, des éléments, donc, positifs. Et au tout, tout, tout
premier chef, donc, je tiens à souligner, donc, les dispositions, donc,
améliorant, donc, le régime, donc, des rentes du Québec, donc, pour les
personnes, donc, et les aînés invalides, un combat qui a été mené avec brio par
notre collègue de La Pinière, qui a déposé un projet de loi en ce sens, qui a
réalisé, donc, des points de presse et des entrevues, donc, en ce sens, en
soulignant cette iniquité, puis un dépôt qu'elle n'a pas juste mené en disant,
bien, sur un coup de tête, en déposant un projet de loi, là. Dès son entrée en
poste, donc, comme élue, donc, de La
Pinière, comme responsable, porte-parole de l'opposition officielle dans le
dossier des aînés, elle a mené, donc, cette bataille depuis janvier
2023.
• (12 h 10) •
Donc, à notre sens,
donc, cet élément-là, donc, doit absolument, donc, être souligné, parce que,
bon, le projet de loi, donc, modifie la Loi
sur le régime des rentes du Québec pour éliminer, à compter du 1er janvier
2025, la réduction de la rente de
retraite pour les personnes âgées de 65 ans ou plus ayant bénéficié de la
rente d'invalidité entre 60 et 65 ans ou étant admissibles à celle-ci au cours de cette période et de protéger
la prestation des bénéficiaires de rentes d'invalidité de 60 à
64 ans afin de s'assurer qu'ils obtiennent une prestation au moins aussi
élevée que celle qu'ils obtenaient avant le versement de leur rente de
retraite. Le projet de loi, donc, a aussi modifié, donc, la définition de
conjoint de fait.
Donc, je vous parle,
donc, de cet élément-ci parce que vous nous avez probablement vus, donc, lors,
donc, du discours du budget, lorsque le
ministre des Finances, donc, faisait, donc, son allocution en ce sens. Même si
nous étions effarés par l'ampleur du déficit, nous nous sommes levés.
Donc, notre formation politique, ma formation politique, donc, s'est levée pour applaudir cette avancée-là,
donc, dans le cadre, donc, du discours, donc, du budget pour applaudir,
donc, le ministre, donc, d'avoir été à l'écoute de ma collègue de La Pinière,
donc, qui a mené, donc, un combat... qui a mené ce combat de main de maître. Et
nous la saluons.
Ceci dit, donc, bien
que ces modifications apportées au régime des rentes du Québec, M. le
Président, soient bénéfiques pour les prestataires et particulièrement, donc,
pour les personnes qui bénéficiaient d'une rente d'invalidité, bien, il y a encore, donc, des éléments ici qui, à
notre sens, donc, manquent d'ambition. Je vous... Nous avions fait, donc,
des recommandations, nous avions formulé des recommandations lors de la
révision, donc, du régime des rentes du Québec, donc, en janvier 2023, donc, au
rapport, donc, de la commission, et plusieurs, donc, de nos demandes, donc,
qu'on a faites, le gouvernement n'a pas donné suite à plusieurs, donc, des
demandes que nous avions formulées. Donc, nous
comprenons qu'à notre sens, donc, il y a, donc, des éléments qui ne... qui
manquent d'ambition, notamment le fait... l'admissibilité à la rente de
retraite du RRQ, donc, nous demandions, donc, qu'il soit, donc, maintenu, donc,
à 60 ans.
Donc, je ne vous ferai
pas, donc, la liste, la nomenclature, donc, complète, mais vous comprenez
que... et nous aurions, donc, aimé que le
gouvernement, donc, puisse aller plus loin. Nous aurions aussi aimé qu'un
incitatif aussi, donc, soit instauré pour conserver les travailleurs expérimentés
sur le marché du travail en permettant de ne pas cotiser à la RRQ.
Donc, vous comprenez... comprendrez, donc, M. le
Président, donc, j'ai pris le temps, donc, d'étayer, donc, une mesure bénéfique, donc, une avancée que nous
trouvons importante dans le projet de loi qui a été déposé, une avancée
que nous avons soulignée tout au long de l'année, donc, depuis le dépôt, donc,
du budget le 12 mars dernier, mais, ceci dit, vous avez vu la grosseur du
budget. Moi je l'ai eu... je l'ai encore, donc, dans mon bureau. On le consulte
encore à l'occasion. Vous avez vu, donc, l'ampleur de ce qui a été déposé,
donc, à ce moment-là.
Donc, c'est
bien beau, donc, d'avoir une page qui était excellente, mais, quand on regarde
l'ensemble de l'oeuvre, ce n'est pas possible, pour le Parti libéral du Québec,
donc, de voter, donc, en faveur, donc, de ce budget où le gouvernement
nous a montré qu'il était brouillon, où le gouvernement nous a montré qu'il
manquait de rigueur, où le gouvernement nous
a montrés que les dépenses futiles qu'il avait effectuées au cours, donc, de
ces deux... donc, du mandat précédent et du mandat actuel, que nous
avons critiquées, ne lui permettaient pas, donc, de gérer, donc, de façon
responsable l'argent des Québécois.
Donc, étant contre les choix budgétaires qui ont
été faits par le ministre des Finances, étant donné que le gouvernement a démontré à plusieurs reprises son
incapacité à bien prévoir l'évolution de notre économie dans un contexte
difficile, étant donné que cette incapacité
à fournir des prévisions de croissance économique et cette incapacité à évaluer
adéquatement les déficits estimés mine la confiance de la population envers le
gouvernement et étant donné l'absence de la
mise en place d'un directeur parlementaire du budget ou d'un plan de retour à
l'équilibre budgétaire, notre formation politique, le Parti libéral du
Québec, est en défaveur de l'adoption du projet de loi n° 80. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Non?
Mise aux voix
Alors, dans
ce cas, le projet de loi n° 80, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours
sur le budget du 12 mars 2024 et modifiant d'autres
dispositions, est-il adopté?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté
sur division. M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Caire : Oui, M. le Président,
je fais motion afin d'ajourner nos travaux à mardi le 3 décembre, à
13 h 40.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, en conséquence,
les travaux sont ajournés au mardi 3 décembre 2024, à
13 h 40.
(Fin de la séance à 12 h 16)