(Dix heures)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
bonjour à toutes, bonjour à tous, collègues. Avant de débuter nos travaux, nous
allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur
la motion du premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Aux affaires prioritaires, à l'article 1 du
feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 2 octobre 2025 sur le
discours d'ouverture et sur la motion de M. le premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement ainsi que sur les
motions de grief présentées par Mme la cheffe de l'opposition officielle, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition, Mme
la députée des Mille-Îles, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, M. le député de Nelligan, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys et Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Avant de donner la parole au prochain
intervenant, je vous informe que 8 h 43 min 48 s ont
été utilisées dans le cadre de ce débat. La répartition du temps de parole
restant est la suivante : 7 h 40 min 38 s au
groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 h 45 min 27 s au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 2 h 31 min 1 s au deuxième
groupe d'opposition, 59 min 3 s au troisième groupe d'opposition,
20 minutes aux députés indépendants et 60 minutes au représentant du
gouvernement pour sa réplique.
Je suis maintenant prêt à céder la parole au
prochain intervenant, et je reconnais Mme la députée de Chomedey.
Mme Sona Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
M. le Président. Chers collègues, chers citoyens, je suis heureuse de vous
retrouver pour la reprise des travaux parlementaires. J'aimerais d'abord offrir
mes sincères condoléances à la nouvelle ministre des Aînés et souhaiter la
bienvenue à la nouvelle ministre de Tourisme.
Pour donner suite à l'écoute du discours
inaugural du premier ministre, je suis encore plus convaincue qu'après sept ans de promesses non tenues, d'échecs répétés
et de départs de plusieurs députés et ministres, le gouvernement de la CAQ a perdu la confiance des Québécois. La
crédibilité n'est plus au rendez-vous. Le contrat social est brisé. Je
m'explique.
Malgré le
discours qui tente d'être rassurant et les annonces ponctuelles du premier
ministre telles que : Ne vous laissez pas démoraliser par les
difficultés normales de la vie, la population vit une réalité bien différente.
Les Québécois font face à des services de santé inadéquats, à des coûts de la
vie qui explosent et à un sentiment croissant d'abandon par leur
gouvernement. En tant que députée de Chomedey, je ne peux rester silencieuse
face à ce que vivent nos citoyens.
À l'épicerie,
on me demande : Mme la députée, c'est quand les élections? Cette question
traduit la frustration, la colère et l'inquiétude. Les familles paient
des impôts et des taxes et s'attendent à de meilleurs services et une meilleure
qualité de vie.
Le premier ministre peut bien dire : Tout
va bien, mais la réalité est tout autre : pas d'accès à un médecin, des listes d'attente interminables et des urgences qui
débordent, des registres centralisés imposés sans égard, qui déshumanisent
les soins et laissent nos aînés, toujours plus nombreux, mal servis. Des
milliers d'aînés doivent choisir entre se loger ou se nourrir. Les fruits et les légumes sont devenus des produits de
luxe. Les loyers sont inabordables, et les jeunes couples n'osent plus
rêver à un premier chez-soi devenu inatteignable.
Notre système de santé est au bord de
l'effondrement, des hôpitaux saturés et un manque criant de personnel et des infrastructures hospitalières délaissées.
L'itinérance et les problèmes de santé mentale sont à la hausse. Vous savez,
chaque personne sans toit est un échec
collectif et chaque personne en souffrance mentale est un signal d'alarme pour
toute la société.
Nos jeunes sont abandonnés. Écoles et terrains
de sport tombent en ruine, les programmes périscolaires sont insuffisants, et
les gangs de rue profitent de ce vide pour recruter. Donc, investir dans la
santé, l'éducation et le sport, c'est investir dans leur sécurité et dans
l'avenir du Québec. Ils méritent mieux, beaucoup mieux, M. le Président.
En tant que responsable de l'opposition
officielle en tourisme depuis trois ans, je constate que ce secteur stratégique, quatrième source de revenus du Québec,
n'est pas une priorité pour la CAQ. Aucun mot sur le tourisme n'a été
prononcé lors du discours inaugural du premier ministre, ce qui démontre à quel
point le gouvernement minimise l'importance économique et culturelle de ce
secteur. Pourtant, il représente un levier crucial. Vous n'avez qu'à aller au
Festival western de Saint-Tite pour voir comment c'est bon pour l'économie et
le moral. Le tourisme peut contribuer massivement à l'économie, mais
présentement, il n'est pas utilisé à son plein potentiel.
Prenons l'exemple du Mont-Sainte-Anne qui,
aujourd'hui, est le symbole de l'inaction et du manque de vision du
gouvernement. Malgré l'investissement annoncé de 100 millions de dollars,
en décembre 2024, pour moderniser les installations, l'argent reste bloqué, faute
d'entente avec l'opérateur RCR, connu sous Resort of the Canadian Rockies. Les préventes d'abonnement approchent et aucune
signature n'a été apposée. La coupe du monde de vélo de montagne 2026 disparaît
du calendrier après plus de 30 ans, faute de négociations
gouvernementales. Le Mont-Sainte-Anne, moteur économique régional, est
fragilisé par des incidents graves et le conflit RCR-SEPAQ qui bloque son
développement. Le contrat de
100 millions reste secret. L'absence d'intervention et de vision du
gouvernement de la CAQ laisse municipalités, commerces et citoyens subir les conséquences, faisant de cette station
un symbole de manque de transparence et d'abandon.
Abordons à présent un autre enjeu, M. le
Président, soit le budget alloué au tourisme et sa promotion qui laisse à
désirer. Vous savez tous comme moi que le Québec possède tous les atouts pour
devenir une destination touristique majeure. On a de tout : identité
francophone unique en Amérique, un charme particulier, notamment le Vieux-Montréal
et le Vieux-Québec, quatre saisons spectaculaires, un hippodrome à
Trois-Rivières, le seul au Québec, des événements d'envergure, des boutiques haut de gamme, une gastronomie reconnue,
quatre casinos, l'un plus unique que l'autre, et des régions qui se
démarquent chacune à leur façon, et, à ne pas oublier, les beaux terrains de
golf.
La proximité avec le marché américain et un taux
de change favorable devraient être exploités de manière stratégique. Pourtant,
l'enveloppe budgétaire en matière de tourisme ne permet pas d'atteindre ce
plein potentiel. En fait, comment investir
massivement alors que l'enveloppe budgétaire du ministère du Tourisme passe de
219 millions à 124 millions et la portion allouée à la
promotion à l'international est seulement de 35 à 40 millions? À titre
comparatif, l'Ontario maintient un budget
promotionnel de 200 millions et la Colombie-Britannique dispose de plus de
140 millions pour 2025. Pendant ce temps, le Québec reste en
retrait.
Cette absence de vision stratégique empêche la
province de rivaliser efficacement sur la scène internationale. Ces chiffres montrent un désengagement clair du
gouvernement, qui ne comprend pas l'impact à long terme de chaque dollar
investi dans le tourisme. Où sont les
grandes campagnes internationales pour attirer les Américains et le tourisme
international? On ne peut se permettre de s'absenter de salons
touristiques importants. Par exemple, lors du dernier salon touristique de
Berlin, l'Ontario et la Colombie-Britannique étaient représentées, alors que le
Québec n'y était pas. Force est de constater que le Québec fait du surplace,
alors que ces deux autres provinces gardent le cap.
• (10 h 10) •
Depuis sept ans, la CAQ manque de vision, de
rigueur et d'engagement. Le tourisme est la quatrième source de revenus du Québec. Les retombées économiques
touristiques pour l'année 2023 se sont élevées à
16,7 milliards de dollars. Chaque dollar investi rapporte aux
régions, aux hôtels, aux restaurants, à la culture, aux infrastructures et aux
services essentiels en fin de compte. Donc, chaque année de retard se traduit
par des millions, voire des milliards de dollars de revenus pour l'ensemble du
Québec. M. le Président, les faits sont là, moins de promotion, moins de
visibilité, moins d'ambition, moins de
résultats, et moins de résultats signifie un manque à gagner énorme. Le
gouvernement du Québec regarde passer le train.
J'aimerais enchaîner sur la précarité de nos
festivals, de nos musées et de la culture. Lors de ma visite au musée
d'histoire de Thetford Mines en 2024, le curateur dénonçait le manque
d'achalandage lié aux coupures dans les sorties scolaires, un facteur crucial
pour le tourisme intérieur et la formation culturelle des jeunes. Depuis 2023,
plus de 51 % des festivals affichent un
déficit, alors que ces événements constituent l'âme culturelle et touristique
de nos régions. En laissant
s'affaiblir nos festivals, nos musées et nos institutions culturelles, le
gouvernement risque de diminuer la mémoire et l'identité qui font la
richesse du Québec ainsi que de freiner le développement touristique des
régions qui dépendent de ces activités. Chaque festival, chaque musée et chaque
événement culturel représente non seulement un vecteur de patrimoine, mais
aussi un moteur économique direct et indirect.
J'aimerais brièvement mentionner quelques mots
sur le délaissement du patrimoine religieux, M. le Président. Le tourisme de
pèlerinage demeure toujours populaire. Qui ne connaît pas le sanctuaire de
Sainte-Anne-de-Beaupré qui est à deux pas des chutes Montmorency?
L'architecture, l'histoire de nos églises sont importantes, mais nos églises
ferment à un rythme alarmant, emportant patrimoine, identité, architecture et
potentiel touristique. Une cinquantaine ferment
chaque année, laissant les municipalités démunies. Préserver ce patrimoine, ce
n'est pas regarder en arrière, c'est investir dans l'avenir. Le Québec
risque de perdre une part de sa mémoire collective, de ses joyaux
architecturaux et de ses repères
historiques, ce qui affaiblit l'identité culturelle et touristique de la
province. Or, la CAQ se contente de faire semblant, comme si ce
patrimoine n'était qu'un décor facultatif.
Examinons à présent le manque de sécurité au
centre-ville de Montréal. M. le Président, le centre-ville de Montréal est le
coeur économique et une vitrine internationale pour le Québec, générant
1,6 milliard de revenus par an. Pourtant, le sentiment d'insécurité
augmente rapidement. Un sondage de la Société de développement commercial, le
SDC de Montréal centre-ville, révèle que trois travailleurs sur quatre
constatent une détérioration, 74 % remarquent moins de sécurité dans les
transports publics et 70 % se sentent moins en sécurité près de leur lieu
de travail. Les statistiques policières confirment ces tendances : hausse
de voies de fait, vols qualifiés, agressions sexuelles et crimes contre la
personne. Devinez où? Dans les quartiers de spectacles et le Vieux-Montréal,
entre janvier et mars 2025, deux quartiers vitaux pour le tourisme. La SDC
souligne que vols à main armée et agressions sur le personnel hôtelier sont
également à la hausse.
On se demande alors si l'effort de coordination
entre les instances provinciales et municipales s'avère efficace. Cette situation menace directement nos citoyens et
l'image internationale de Montréal. Le centre-ville doit être accueillant
et sécuritaire pour les visiteurs et nos citoyens, bien sûr, tout en restant un
moteur économique pour la métropole. Ignorer cette réalité, c'est fragiliser
l'attrait de Montréal, du fait même freiner les investissements et compromettre
les revenus liés au tourisme.
Enfin, je voudrais
élaborer sur le manque de main-d'oeuvre en milieu hôtelier et en tourisme. Il y
a eu beaucoup d'articles, mais, ces deux
dernières semaines aussi, il y en a eu plusieurs. Les décisions sur le
Programme des travailleurs étrangers temporaires,
connu sous PTET, frappent de plein fouet l'hôtellerie et l'ensemble du secteur
touristique. Trois hôteliers sur quatre prévoient des conséquences graves,
d'ici un an, certains évoquant des fermetures, et de nombreux établissements
doivent réduire leurs services, faute de personnel compétent. À cela s'ajoutent
des restrictions sur les étudiants étrangers. En février 2025, le Québec a
imposé des plafonds d'admission alors qu'Ottawa réduisait de 10 % les
permis d'études. Résultat : de jeunes travailleurs formés ici, essentiels
aux hôtels, restaurants et attraits touristiques, ont dû partir, fragilisant
l'industrie touristique en général, notamment dans les régions. Des exemples
concrets, comme l'Hôtel Universel à Rivière-du-Loup, illustrent les conséquences : personnel réduit, diminution de la
qualité des services et retards dans les investissements, affectant
ainsi l'expérience touristique et les revenus générés.
Le Québec est
nettement en retard par rapport à d'autres provinces. La Colombie-Britannique a
investi 60 millions sur cinq ans pour former et retenir la main-d'oeuvre
touristique. Le Québec, lui, traite le tourisme comme un secteur secondaire. Il
refuse d'assouplir les règles d'immigration malgré les besoins réels, ce qui
affaiblit la professionnalisation et freine la relance économique.
Ce qu'il faut, ce ne
sont pas des quotas mur à mur, mais une planification basée sur le terrain, des
règles d'immigration adaptées, des investissements en formation, et de la
rétention, et du soutien à la modernisation. Le gouvernement doit comprendre
que la main-d'oeuvre est l'élément vital de ce secteur. Sans personnel
compétent et motivé, même les
infrastructures les plus modernes et les campagnes de promotion les plus
ambitieuses ne suffisent pas.
Justement, un article
du 2 octobre dernier révèle que même les restaurants étoilés Michelin ne
sont pas épargnés par cette pénurie de main-d'oeuvre. Un sondage réalisé entre
fin mai et fin juin 2025 par l'Association Restauration Québec indique que
38 % des propriétaires d'établissements ont recours aux travailleurs
étrangers temporaires. Cette situation menace directement les touristes et les
recettes fiscales du Québec. Elle freine le développement et la santé financière de toutes les régions du Québec. En
effet, les régions se sentent éloignées, isolées, marginalisées et
déconnectées.
• (10 h 20) •
En conclusion, M. le
Président, au bout du compte, hésitations et manque d'ambition entraînent
occasions ratées et revenus perdus. Après sept ans au pouvoir, la CAQ est à
bout de souffle. Le tourisme doit être une locomotive économique et culturelle.
Chaque dollar injecté se multiplie, dans nos commerces, nos hôtels, nos
restaurants, nos casinos, nos transporteurs
et nos régions, l'économie entière y bénéficie. Après sept ans, la crédibilité
est absente. Nous avons le potentiel,
mais le gouvernement caquiste semble incapable de voir plus loin que ses bilans
partiels et ses annonces creuses. Après sept ans de demi-mesures et des
ratées successives, c'est assez. Le Québec mérite définitivement mieux,
beaucoup mieux. Merci, M. le Président.
Motion formulant un grief
Avant de terminer,
j'aimerais déposer la motion de grief, c'est comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son silence et son
manque de vision face aux enjeux criants du milieu touristique québécois,
notamment en matière d'attraction et de rétention de la main-d'oeuvre et de
stratégies de publicité et de promotion.»
Présentée par la
députée de Chomedey le mardi 7 octobre 2025. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Chomedey. Votre motion de grief est déposée sous
réserve de sa recevabilité.
Nous poursuivons, et
je reconnais maintenant Mme la ministre du Tourisme.
Mme Amélie
Dionne
Mme Dionne :
Merci, M. le Président. Chers collègues, je suis très heureuse de prendre
la parole pour la première fois au salon
rouge en tant que ministre du Tourisme et ministre responsable des belles
régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
D'emblée,
permettez-moi de prendre un court moment en cette première intervention pour
tout d'abord remercier les gens de ma circonscription, qui me font confiance
depuis maintenant trois ans. Sachez, M. le Président, que c'est un réel
privilège de les représenter à chaque jour.
J'aimerais également
prendre le temps de saluer mes collègues porte-parole des oppositions en
matière de tourisme, la députée de Chomedey, le député de Laurier-Dorion et la
députée de Terrebonne, avec qui j'entrevois une collaboration fructueuse.
Vous savez, M. le
Président, être nommée ministre, c'est un immense privilège, mais surtout un
engagement à la fois envers les gens de mon coin de pays et au Québec tout
entier. Bien entendu, ce privilège vient avec de grandes responsabilités, que
je compte assumer avec conviction et honnêteté.
M. le Président, je dirais d'emblée que notre industrie touristique au Québec
représente un moteur de développement économique
régional essentiel. Et, contrairement à ce qu'avance la députée de Chomedey,
l'industrie touristique s'inscrit dans
les quatre priorités de notre gouvernement, à savoir que le ministère du
Tourisme est un ministère d'économie, un ministère des régions et un
ministère de l'identité.
Quant à celles... aux
régions que j'ai le bonheur de représenter, soit le Bas-Saint-Laurent, la
Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, sachez que ce sont des territoires riches
d'histoire, d'audace et de résilience, portées par des communautés très dynamiques et surtout engagées. J'entends aussi
collaborer avec l'ensemble de mes députés de l'Est-du-Québec pour
faire de ces magnifiques régions des régions où l'attractivité continue
d'accroître et le potentiel qui continue de se développer.
Vous savez, je reviens sur
les priorités de notre gouvernement : économie, identité. Ce matin, je
lisais dans les informations de belles nouvelles, M. le Président.
1,2 milliard de dépenses touristiques cet été dans la région de Québec,
ça, c'est une hausse des dépenses des visiteurs de l'ordre de 12 % par
rapport à l'année précédente. On dit que le
marché intra-Québec enregistre des hausses de dépenses de 21 %, celui de
l'Ontario de 30 % et celui de la France de 13 %. Un peu plus
près, chez moi, dans le Bas-Saint-Laurent, on parle d'une hausse d'achalandage
historique cet été au Bas-Saint-Laurent. Alors, M. le Président, permettez-moi
de dire que toutes ces bonnes nouvelles, eh bien, sont le fruit d'efforts
soutenus de notre gouvernement depuis sept ans.
Le ministère
du Tourisme est un milieu que je connais bien. J'ai eu la chance de travailler
avec ma prédécesseure en tant qu'attachée de presse d'abord et ensuite comme
adjointe gouvernementale. J'ai donc pu l'accompagner dans différents
dossiers et me familiariser avec ce secteur ainsi que les gens qui en sont le
visage.
Avant de faire le saut en politique, j'ai aussi
travaillé pendant une dizaine d'années comme entrepreneure en événementiel.
Donc, sachez que j'arrive avec un bon bagage et j'ai une expérience très concrète
de notre industrie touristique. C'est un peu naturel pour moi.
Au cours des dernières années, comme je disais,
nous avons réussi à positionner le tourisme comme un secteur d'importance de
l'économie québécoise. Avec près de 420 000 emplois à travers le
Québec et des recettes historiques qui se
sont élevées à 18,1 milliards de dollars en 2024, je vous dirais, M. le
Président, que les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Les perceptions, vous savez, ont beaucoup
évolué, et le tourisme est désormais reconnu à sa juste valeur, ce qui en fait
le quatrième produit d'exportation du Québec derrière l'aéronautique,
l'aluminium, le minerai de fer, et qui injecte
plus de 4,4 milliards de dollars dans l'économie québécoise. Ça, ce sont
les derniers chiffres pour 2024, M. le Président. On anticipait 4,2 milliards, eh bien, on en
est maintenant à 4,4 milliards de devises étrangères injectées dans
l'économie québécoise.
M. le Président, en tant que fille de région, je
crois beaucoup au développement économique régional et je crois que le tourisme
est un formidable vecteur pour y arriver. Ce secteur d'activité est un vrai
levier incroyable pour la vitalité et le dynamisme de nos communautés.
D'ailleurs, les équipes du ministère du Tourisme sont à pied d'oeuvre pour renforcer les collaborations avec les acteurs
locaux et régionaux et pour favoriser le développement d'un tourisme plus ancré,
je vous dirais, dans nos communautés.
En attirant des visiteurs de partout et en
continuant de séduire les Québécois, on amène ainsi la richesse dans nos régions, ce qui permet à nos communautés de
bénéficier des retombées et d'être de vraies parties prenantes de notre
réussite.
L'activité touristique contribue aussi à
accroître le sentiment de fierté et d'appartenance à notre destination. Nos
populations sont également amenées à se mobiliser et à s'impliquer dans le
développement d'une offre touristique qui leur ressemble, qui met en valeur
leur créativité, leur culture et leur savoir-faire.
Maintenant,
afin que ces retombées continuent de croître, nous continuerons de miser sur
des filières touristiques que je vous
dirais à haut potentiel. Parlons de tourisme événementiel, le Festival de
musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, le
Festival country St-Antonin au Bas-Saint-Laurent, le Grand Prix du ski-doo de
Valcourt en Estrie, le Festival trad-cajun au Centre-du-Québec, le Marché
de Noël de Baie-Saint-Paul, le Carrefour mondial de l'accordéon à Montmagny, le
Festival de la chanson de Tadoussac, le Festival du doré de la Baie-James, le
Festival bluegrass de New Richmond, le Festival
du cirque des Îles, l'Oktoberfest de Repentigny, le Marathon le P'tit
Train du Nord, Les Grands Feux du Casino du Lac-Leamy, le Festival
d'humour d'Alma, et j'en passe.
M. le Président, notre ministère est fier de
soutenir à chaque année plus de 300 festivals et événements qui font la
fierté de nos belles régions et qui leur permettent de faire rayonner leur
identité. Nos festivals et événements font vibrer nos villes, attirent la
clientèle dans nos restaurants et nos hébergements et permettent au public
d'ici et d'ailleurs de vivre une expérience
unique. Ils font partie de l'image de marque du Québec et sont une des clés de
voûte de son offre touristique. Ils contribuent à faire rayonner notre
destination à travers le monde et sont un produit d'appel important pour
les visiteurs internationaux. Ils permettent
ainsi à plus de Québécois d'avoir accès aussi à des événements culturels et
sportifs de grande qualité et près de chez eux.
La tenue d'événements de grande envergure
représente aussi une opportunité importante en attirant la clientèle d'ici plutôt qu'ailleurs afin que leurs dépenses
bénéficient à notre économie. Des événements touristiques majeurs, comme le
Festival international de jazz de Montréal, le Festival d'été de Québec, le
Festival Musique et Arts Osheaga, le Carnaval de Québec, le Festival
western de Saint-Tite ou encore l'International des montgolfières de
Saint-Jean-sur-Richelieu, génèrent des retombées de dizaines de millions de
dollars annuellement chacun.
Nous avons aussi, au Québec, le privilège
d'occuper un magnifique terrain de jeu avec des milieux naturels exceptionnels
qui enrichissent et subliment une offre touristique aussi exceptionnelle. Vous
savez, dernièrement, j'étais à Tadoussac
pour le festival... le congrès mondial des plus belles baies du monde. Eh bien,
sachez, M. le Président, que nous avons trois baies reconnues à travers
le monde au Canada, et elles sont ici, au Québec, dans l'Est, dans Charlevoix et en Gaspésie. Les gens de partout à travers le
monde étaient complètement sublimés par les magnifiques paysages de Charlevoix.
• (10 h 30) •
Donc, on va continuer d'agir, M. le Président,
encore davantage pour notre choix d'activités de plein air et d'écotourisme
pour permettre aux Québécois et aux touristes internationaux d'apprécier la
beauté de cette nature grandiose et de
connecter avec elle, un développement qui doit aussi se faire en sensibilisant
les visiteurs aux comportements responsables à adopter, et je crois que,
là-dessus, on fait bonne figure au Québec.
Aussi, que ce
soit pour organiser des congrès, des colloques ou tout autre événement
d'affaires, on a, au Québec, des
équipements et des lieux de grande qualité pour accueillir les participants. Le
tourisme d'affaires est l'un des segments les plus
rentables et les plus porteurs. Un voyageur d'affaires dépense en moyenne deux
fois plus qu'un touriste d'agrément, et reste souvent plus longtemps, et
revient souvent accompagné de ses proches. En 2024, le tourisme d'affaires a généré plus de
2,1 milliards de dollars en retombées économiques au Québec, et notre
objectif, M. le Président, il est clair, atteindre 2,5 milliards en
2026‑2027.
Maintenant,
nous avons la chance d'avoir ici quatre saisons qui permettent de vivre des
expériences complètement différentes et d'allonger la saison
touristique. Je pense particulièrement au tourisme hivernal et à son offre
distinctive, qui nous rend si fiers. Le potentiel de développement est particulièrement
intéressant, M. le Président. En 2024, le tourisme
hivernal représentait 21 % de touristes des autres provinces canadiennes,
pour 24 % des dépenses touristiques; 8 % de touristes des
États-Unis, pour 12 % des dépenses touristiques; et 5 % de touristes
internationaux, pour 11 % des dépenses touristiques.
On comprend donc que c'est payant. Avec
l'ensemble de nos partenaires, on va continuer de se mobiliser pour offrir des
expériences hivernales encore plus distinctives et diversifiées qui feront plus
que jamais apprécier les plaisirs de cette saison. On veut augmenter et
prolonger les séjours des visiteurs et générer des retombées majeures pour les
entreprises touristiques. On vise également à développer le tourisme haut de
gamme, une autre source de retombées économiques importantes, grâce à des
voyageurs qui dépensent davantage durant leur séjour.
Également, M. le Président, le Québec se
démarque de plus en plus comme une destination gastronomique de haut niveau. Le
Québec, ce n'est pas seulement de la poutine, quoiqu'on en est très fiers,
mais, que ce soit dans nos grandes villes ou en région, nos chefs font preuve
d'audace et mettent en valeur les produits locaux et notre patrimoine culinaire
de façon admirable. Nous avons plusieurs tables exceptionnelles comme le
démontrent nos restaurants étoilés recommandés par le fameux Guide Michelin.
Nous sommes reconnus pour les produits de notre
terroir grâce à nos terres, les ressources, nos forêts, le majestueux fleuve Saint-Laurent. Le savoir-faire de
nos artisans est sans égal, M. le Président. Et, plus récemment, six
restaurants québécois ont été reconnus en Amérique du Nord... de la liste
«North America», les 50 meilleurs restaurants,
de 2025. Ces établissements se sont distingués à l'échelle du continent,
montrant la richesse de la scène culinaire du Québec. L'agrotourisme et le tourisme gourmand sont en plein essor,
M. le Président, chez nous, et on continuera à miser sur cette filière
pour faire la promotion de notre destination.
Les expériences, la culture et l'authenticité,
M. le Président, du tourisme autochtone représentent aussi une part importante
de l'offre touristique du Québec. Que ce soit dans nos pourvoiries, nos musées,
nos sites traditionnels ou lors d'événements, les Inuits et les Premières Nations proposent des activités touristiques
uniques et concurrentielles dont peu
d'endroits dans le monde peuvent se targuer. Le tourisme autochtone crée des
moments de partage qui sont formidables, de formidables moyens pour se
rapprocher les uns des autres. Ce sont de belles occasions pour les visiteurs d'ici et d'ailleurs de faire plus ample connexion
et connaissance avec ces peuples accueillants et innovants. En collaboration
avec eux, M. le Président, on poursuivra notre... nos efforts pour le faire
rayonner.
En terminant,
M. le Président, je tiens à réitérer que notre industrie touristique est un
secteur économique à part entière. Elle performe en maximisant ses moyens, une
industrie efficace, résiliente et innovante. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la ministre du Tourisme. Et nous poursuivons, cette fois-ci,
en reconnaissant M. le député de Taschereau.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, M. le Président. J'ai beaucoup apprécié
l'intervention de la collègue de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Je voyais une collègue, en face, qui
disait : Ça donne faim, ça donne le goût de voyager aussi. Évidemment, on
l'aime beaucoup, notre Québec, on le trouve beau puis on est bien contents
qu'on puisse finalement le valoriser puis profiter de ses richesses. J'ai envie
d'amener ça un petit peu sur un autre sujet, cependant.
J'ai bien écouté le discours du premier
ministre, qui a duré 45 minutes, et, selon le premier ministre, on vivrait
dans une société qui est sous assaut, M. le Président, sous l'assaut de
l'islamisme radical, sous l'assaut des prières de rue, sous l'assaut de l'immigration débridée. Moi, quand je me promène
dans la rue, M. le Président, ce n'est pas ce que je vois. Moi, ce que
je vois, c'est des personnes qui marchent se faire tuer, renverser par des
véhicules. 80 en 2024. Moi, ce que je vois, quand je me promène dans la rue,
c'est des gens qui vivent, qui dorment dans la rue, des gens qui meurent dans la rue aussi, M. le Président. En
2024, 108 personnes sont décédées dans les rues. Elles n'avaient pas de
toit. Le premier ministre a dit, dans son discours d'ouverture... a parlé
beaucoup, mais il n'a pas parlé non plus des 15 féminicides qui ont
eu lieu depuis le début de l'année 2025 seulement.
Moi, les plus grands dangers que je vois dans la
société ne sont pas causés par les islamistes radicaux, ils sont causés par la
hausse du coût de la vie, ils sont causés par le problème d'accès à des soins
de santé mentale, ils sont causés par l'augmentation de la pauvreté au Québec.
20 % de la population, aujourd'hui, vit sous le seuil de la pauvreté. Moi, je le vois, les problèmes qui sont
importants, qui sont... dont on devrait traiter, finalement, aujourd'hui ont beaucoup plus rapport avec la crise du
logement qu'on vit aujourd'hui. Les gens ne sont plus capables de se loger. Et
ça, c'est vrai en ville, comme c'est vrai en banlieue, comme c'est vrai en
région aussi.
Ce que je vois aussi, c'est le coût de
l'épicerie qui augmente de façon importante, le coût des transports augmente.
M. le Président, je ne sais pas si vous le saviez, mais une voiture neuve
aujourd'hui au Québec, en moyenne, c'est 60 000 $. Pas plus tard que
ce matin, un article que j'encourage tous les collègues à aller lire, on
apprenait que 50 % de la population du
Québec est à 200 $ de l'insolvabilité. Les Québécois ont le coussin
financier le plus maigre de tout le
Canada. Les gens sont étouffés, la vie coûte cher, et on n'a pas entendu parler
de ça dans le discours du premier ministre. La
fameuse classe moyenne, dont on se targue d'en avoir une bien épaisse tranche
de la population, est en train de glisser de plus en plus vers la pauvreté.
Mais tout va bien, selon le premier ministre, parce que le PIB, lui, il
augmente.
Il n'y a pas longtemps, en répondant à une
question de ma collègue, ma cheffe parlementaire, le premier ministre a eu une espèce d'éclair de lucidité.
C'était à la dernière session, à la dernière session parlementaire. Alors,
fidèle à son habitude, il répondait à ma collègue que le PIB avait
augmenté au Québec et qu'il était en train de rattraper celui de l'Ontario.
L'éclair de lucidité, il l'a eu quand il a dit que le PIB était un indice
imparfait. Effectivement, ce n'est pas un
indice parfait, parce qu'il calcule la création de valeur. Or, si on détruit
nos forêts, si on détruit nos terres agricoles, si on détruit nos milieux humides, qui font notre fierté, par ailleurs,
ça se peut que ça fasse augmenter le PIB aussi parce que ça crée de la valeur. Pourtant, on n'est pas
en train de s'améliorer, on n'est pas en train d'améliorer le Québec, loin de
là.
Il était aussi très heureux, puis on l'a entendu
souvent le répéter, très heureux de rappeler que le salaire moyen des Québécoises
et des Québécois augmente. Bien, le salaire moyen, ça aussi, c'est un indice
imparfait, M. le Président, parce que le
salaire moyen peut augmenter si les riches s'enrichissent plus que les pauvres
s'appauvrissent. Mais l'écart entre les riches et les pauvres augmente
année après année au Québec. C'est ça, le problème avec le premier
ministre : il est obnubilé par les chiffres puis il oublie que, derrière,
il y a des humains, il y a des personnes.
Une centaine
de personnes qui meurent dans les rues parce qu'elles sont en situation
d'itinérance, moi, je trouve ça inacceptable dans le Québec de 2025.
J'ai participé au dénombrement des personnes itinérantes le printemps dernier. Si vous avez la chance de participer à ça, chers
collègues, je vous incite à le faire. C'est un processus intéressant. On a la
chance de rencontrer des personnes qui vivent dans la rue, de leur faire un
questionnaire, un sondage qui dure une quinzaine de minutes.
• (10 h 40) •
Moi, je vais
vous raconter deux témoignages de gens que j'ai rencontrés qui vivent dans la
rue, dans les rues de Québec, dans ma circonscription. La première personne a
eu la malchance de naître dans une famille dysfonctionnelle. Ses parents
étaient séparés, son beau-père était violent, il est tombé dans la drogue à
l'adolescence, il n'a jamais eu la vie qu'il
aurait pu avoir s'il était né dans une famille qui était fonctionnelle. Il
s'est retrouvé rapidement dans la rue, il a décroché, il est
désorganisé, et ça fait des années que ça dure.
L'autre personne que j'ai rencontrée avait tout
pour réussir. Elle avait... Cet homme-là avait un toit, une femme, des enfants, une job. Il avait étudié à
l'université, une maîtrise en informatique, si je me souviens bien. Pendant la
pandémie, il a perdu sa job, il a
perdu sa blonde et puis, sans surprise, après ces deux jambettes dans sa vie,
il s'est retrouvé dans la rue.
Pour ne pas se faire voler son stock la nuit par
des personnes autour de lui qui sont désorganisées, il a commencé à consommer de la drogue. La drogue qui
circule dans la rue, ce n'est pas de la bonne drogue, M. le Président.
Ça fait qu'il est encore plus décroché. Lui aussi, il a commencé à être
désorganisé. On l'a échappé. Ça ne veut pas dire qu'on ne va pas le rattraper, mais, pour l'instant, on n'a pas les moyens
encore, on n'a pas les ressources pour être capable de le sortir de la
rue parce qu'il manque notamment de liens, d'organismes qui sont capables de
créer des liens avec ces personnes-là puis il manque aussi de logements de
transition pour les accompagner dans la réorganisation de leur vie.
Ce que je
veux dire avec ces deux exemples-là, c'est que tout le monde ici, vous, moi,
les collègues, nos proches, on est tous susceptibles de tomber dans l'itinérance,
M. le Président. Ça peut arriver à n'importe qui. Il y a un député ontarien,
récemment, l'année passée, je pense, qui avait témoigné du fait que lui aussi,
il avait... malgré le fait qu'il avait été
député à l'Assemblée de l'Ontario, il s'était retrouvé lui aussi à la rue pour
des raisons similaires au deuxième exemple que je vous ai donné.
Alors, j'aurais aimé ça, moi, que le premier
ministre, dans son discours inaugural, s'intéresse à cet enjeu-là
particulièrement, parce qu'on est devant une crise humanitaire sans précédent.
Entre 2018 et 2022, là, l'itinérance visible,
donc qui ne tient compte que des personnes qu'on est capables de voir dans la
rue, et rappelons-nous que les femmes sont
plus souvent en situation d'itinérance invisible, on les comprend, c'est
dangereux, la rue, donc, on était à 10 000... on était à
5 000, pardon, autour de 5 000 en 2018, et on était rendus à
10 000 personnes en situation d'itinérance visible en 2022. Le
prochain dénombrement, dont on... le dénombrement auquel j'ai participé, dont
on connaîtra les chiffres éventuellement, devrait voir, encore une fois, une
hausse de ces chiffres-là.
Évidemment, c'est une crise qui est
multifacette. Il y a plusieurs intervenants qui doivent agir sur la question de l'itinérance, les organismes communautaires.
Moi, je les regarde travailler dans ma circonscription, ils font beaucoup
avec très, très peu de moyens. Je regarde les villes aussi agir sur l'enjeu de
l'itinérance. Elles font beaucoup avec aussi peu de moyens parce qu'elles se sont
fait renvoyer une large part des solutions de l'itinérance, donc du traitement
de l'itinérance, sans avoir eu les moyens
qui auraient dû venir du gouvernement du Québec. Donc, elles ne sont peut-être
pas parfaites, les villes, dans leurs actions, mais au moins elles
essaient des choses.
Moi, dans l'ensemble des acteurs qui doivent
intervenir sur la question de l'itinérance, il y en a un, acteur, qui, selon moi, ne fait pas sa job, c'est le
gouvernement du Québec, le gouvernement de la CAQ. Le premier ministre, dans
son discours d'ouverture, j'aurais
aimé l'entendre nommer l'itinérance. J'aurais aimé aussi lui dire... J'aurais
aimé qu'il dise que l'itinérance est
une crise humanitaire. J'aurais aimé ça, qu'il fasse sienne... qu'il fasse sien
cet enjeu-là, comme il fait siens des
enjeux urgents comme les inondations ou les feux de forêt. On le voit débarquer
sur le terrain, on le voit débarquer sur le terrain. On le voit
mobiliser l'équipe de ses... son équipe de ministres sur ces enjeux-là.
Bien, j'aurais
aimé ça qu'il fasse la même chose avec l'itinérance. J'aurais aimé ça qu'il
mobilise son ministre... sa ministre
de l'Habitation, son ministre des Services sociaux, son ministre de la Sécurité
publique, sa ministre des Affaires municipales, son ministre des
Finances, donc, notamment, puis qu'il leur donne l'obligation, le mandat de
développer un plan conjoint afin de mettre fin à l'itinérance au Québec, mais,
non, le premier ministre n'a pas nommé le mot «itinérance»
dans son discours d'ouverture de 45 minutes. Il a nommé une fois le mot
«logement», puis c'était encore une fois pour mettre le focus sur
l'immigration.
Alors,
je le demande, quand est-ce que le premier ministre va arrêter de créer des
enjeux qui n'en sont pas et répondre aux besoins réels des gens qui habitent le
Québec? Quand est-ce qu'il va se mettre à s'attaquer réellement au coût de la
vie? Quand est ce qui va garantir l'accès à des services publics gratuits et
universels? Quand est-ce qu'il va s'attaquer à l'écart grandissant entre les
riches et les pauvres au Québec? Quand est-ce qu'il va mettre en place tout ce
qu'il faut pour régler la crise du logement?
Le
premier ministre cherche visiblement sa réélection, on l'a compris, hein, le
remaniement, le discours inaugural qui a suivi la prorogation, mais une
réélection à tout prix ne doit pas se faire au prix de davantage de chaos dans
la société québécoise. Moi, je n'accepte pas ça. Alors, de toutes nos forces,
en collaboration avec les syndicats, les groupes de la société civile, Québec
solidaire va tout mettre en oeuvre pour protéger le modèle québécois, le modèle
qu'on a hérité de la Révolution tranquille, le modèle qui dit que, quand tu
travailles, tu n'as pas besoin d'aller faire la file à la banque alimentaire, le modèle qui garantit des services
publics universels et gratuits à tout le monde parce que l'égalité des chances
au Québec passe par l'accès à des services publics gratuits et universels.
Le Québec se
distingue de d'autres juridictions qui sont davantage axées sur la compétition
entre les individus. Le Québec se fait une
fierté de ne pas avoir été bâti sur ce modèle-là, M. le Président. Et ma
formation politique, Québec solidaire, en collaboration avec tous les
acteurs de la société civile, qu'on appelle aussi des contre-pouvoirs, on va travailler très, très fort dans la prochaine année
pour rappeler au gouvernement de la CAQ ce modèle dont on est si fiers et
de l'importance de le chérir et non pas de le démanteler.
Motion formulant un grief
Je vais terminer en
déposant une motion de greffe... de grief, M. le Président :
«Que l'Assemblée
nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour son manque criant de volonté
politique pour agir à la hauteur de la crise de l'itinérance, qui se transforme
en une crise humanitaire à la grandeur du Québec.» Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Taschereau. Votre motion, elle est déposée sous réserve
de sa recevabilité.
Nous poursuivons. Je
reconnais maintenant M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci beaucoup, M. le
Président. Bonjour,
«hello», «kwe», «shé:kon», «wachiya», «ullaakkut». M. le Président, en cette décennie des langues
autochtones, pour moi, c'est important de commencer, en prenant parole, en vous
rappelant ces mots qui veulent dire «bonjour», M. le Président, en vous
rappelant que je suis ministre de la Sécurité publique, je suis encore aussi ministre responsable des Relations avec
les Premières Nations et les Inuit. C'est important pour moi de le
rappeler.
Tantôt, ma collègue
de Chomedey a parlé de tourisme. Je ne l'avais pas mis dans mes notes, mais
elle a suscité le désir d'y répondre. Alors,
je veux la remercier d'avoir parlé de tourisme, parce qu'effectivement le
tourisme autochtone, c'est hyperimportant, M. le Président. C'est
250 opportunités de tourisme autochtone au Québec. On en est fiers. Ce n'est pas loin de 6 000 emplois et c'est
200 millions. Alors, oui, c'est majeur, puis on n'en est pas gênés du
tout, M. le Président.
Je
peux vous parler de la Route des pow-wow, puis j'espère que ma collègue de
Chomedey a eu la chance d'y aller, à la Route des pow-wow, sinon je
l'invite, des restaurants merveilleux. On peut penser à La Traite ici, à Wendake,
qu'on connaît bien, le restaurant la
Sagamité, qui n'a plus besoin de prouver l'importance de sa présence, M. le
Président. Puis je sais qu'on approche du dîner bientôt, ça fait que je
vais vous donner faim, je vous le promets. L'économusée Atikuss, à Uashat, à côté de Sept-Îles, qui est une première... un
premier économusée autochtone. Je pense à Cacouna, avec les
Wolastoqiyik, qui ont développé un projet qui est incroyable, qui est un
observatoire pour les bélugas, qui respecte les
animaux. Et, vous savez quoi, M. le Président? C'était dans les
100 attractions touristiques à voir selon le magazine Time. Alors, ça
va bien. Moi, j'aime ça, voir... Le
verre est plus qu'à moitié plein, il est très plein, M. le Président. Ça va
bien, du côté du tourisme autochtone.
Je salue ces hommes
et ces femmes qui font rayonner le Québec. Vous savez, M. le Président, dans un
sondage récent, les Québécois ont dit à 89 % qu'ils voulaient vivre une
expérience touristique autochtone. Pour les Européens qui viennent ici, c'est
les deux tiers que, lorsqu'ils viennent ici, au Québec, ils veulent vivre une
expérience touristique autochtone. On l'a fait rayonner puis on continue, ça
n'arrêtera pas, mais pas du tout, M. le Président.
• (10 h 50) •
Alors, M. le
Président, je reviens à ce que j'avais prévu. Comme je dis, ma collègue de
Chomedey m'a laissé la chance de parler de tourisme,
je vais la remercier. C'est un mandat important que le premier ministre m'a
confié, puis je la remercie de sa confiance, oui, je l'ai dit tantôt, relations
avec les Premières Nations et les Inuits, mais le nord du Québec et la Sécurité
publique. Ça peut paraître comme un défi, mais, M. le Président, vous allez
voir, je vais vous le confirmer dans mon... dans ce que je vais vous jaser
aujourd'hui, il y a tellement d'enjeux qui sont pareils pour autochtones et allochtones. Quand on rencontre le
chef de l'APNQL, il dit au premier ministre que, dans ses trois priorités, il y
a la lutte au crime organisé et la prévention. Vous voyez, M. le Président, que
ça... comme dirait ma fille adolescente, ça fait du sens que tout ça
soit ensemble. Je vais y venir plus tard, tantôt.
Au
niveau des relations, on a avancé, puis je ne veux pas prêter des... relations
avec les Premières Nations et les Inuits, je ne veux pas prêter de mauvaises
intentions à mes collègues, mais peut-être que certains pourraient se
dire : Écoutez, est-ce qu'ils ont vraiment fait quelque chose, la CAQ,
pendant ces dernières années? Ça fait que j'ai le goût d'avancer là-dessus, M.
le Président.
C'est
sûr qu'on ne pourra pas corriger 400 ans d'histoire en deux, quatre, huit
ans. Si quelqu'un vous promet ça, M. le Président, écoutez-le pas. Mais
j'aimerais vous rappeler que ce qu'on a fait collectivement, c'est beaucoup. On
a 800 recommandations à mettre en application, M. le Président. De 2001 à
2016, les relations entre les peuples autochtones
et le gouvernement ont été étudiées, on a regardé qu'est-ce qui avait failli
et, de ça, on a des appels à l'action qu'aujourd'hui on doit... on doit
régler, on doit avancer. On a amorcé des changements. Est-ce que c'est terminé?
La réponse est non. Mais je peux vous donner
des exemples de choses qu'on a faites, puis des choses tangibles que les gens
peuvent aller voir, M. le Président, puis je vous invite encore, là, ma
collègue de Chomedey et vous-même, si vous vous déplacez sur le territoire, à
voir ce qui a changé.
Je vais commencer
avec les milieux de vie étudiants. Ça, c'est extrêmement important. Le premier
qui a été fait au Canada, c'est ici, à
Sept-Îles, à côté de Uashat, où on permet à des étudiants autochtones de se
retrouver dans un milieu de vie, pas des appartements, pas des chambres,
des milieux de vie avec une garderie intégrée, un endroit où ils se
reconnaissent pour permettre à des jeunes d'aller au bout de leurs rêves. Et
ça, le premier, Uashat, le deuxième à Trois-Rivières, et, tout prochainement,
M. le Président, on va en avoir un ici, à Québec, et ça, c'est un changement
qui est majeur, parce qu'on sait que, normalement, il y a beaucoup de femmes
qui reviennent aux études avec une famille, qui ne viennent pas seules. Alors,
ça permet d'avoir des appartements qui sont adaptés, jusqu'à des cinq et demie,
des six et demi, un milieu de garde. Ça leur permet d'aller au bout de leurs
rêves. Ça fait que ça, c'est un exemple qui est important, M. le Président.
On a des cliniques
Minowé aussi, c'est un type de clinique où on allie le savoir traditionnel
autochtone et la médecine au même endroit, pour que ce soit culturellement
sécuritaire. Parce que oui, la sécurisation culturelle, c'est important, M. le
Président, on l'a entendu puis on trouve des solutions à ça.
On
travaille avec les centres d'amitié autochtone. Ça, c'est important. Et, depuis
notre arrivée au pouvoir, M. le Président, on a fait trois projets de
loi, aux Affaires autochtones, et ça, c'est plus qu'il n'y a jamais existé. Il
n'y en a jamais eu, de projet de loi
entièrement autochtone. Alors, c'est sûr que vous allez me dire : M. le
ministre, on sait que, dans certains cas, quand vous avez proposé un projet de
loi, ça a amené certaines réactions. Puis c'est normal, ça ne s'était
jamais fait. Mais aujourd'hui il n'y a pas
grand monde, dans cette Assemblée, qui pourrait venir dire qu'il est en désaccord
avec notre projet de loi n° 79
qui avait pour but d'aider des familles à savoir ce qui était arrivé à leurs
enfants ou les retrouver : 218 enfants, 125 familles
aujourd'hui, M. le Président. Et, si on avait écouté certains groupes, on ne
l'aurait pas fait. Mais être au
gouvernement, des fois, c'est de prendre des décisions, des décisions qui ne
sont pas faciles, puis on l'a prise, la
décision, on l'a prise puis aujourd'hui on est rendus à quatre exhumations pour
permettre à des familles de comprendre ce qui est arrivé à leurs
enfants.
Imaginez un instant,
M. le Président, les années 70, 80, votre enfant tombe malade, vous vivez
dans une région reculée, on vous dit que la seule solution, c'est de prendre
l'enfant, de l'envoyer à l'hôpital, ça va se faire par avion. Puis là on recule
dans le temps : pas de cellulaire, pas les moyens de communication qu'on a
aujourd'hui. L'enfant embarque à bord de l'avion, mais on vous dit : Comme
adulte, vous ne pouvez pas embarquer, on n'a pas de place pour vous. Comme parent, vous restez dans votre
communauté. L'enfant part en avion, vous ne le revoyez jamais. Jamais, M. le Président. Ce que vous apprenez, quelques
mois plus tard, c'est que quelqu'un de la communauté est allé à la même
hôpital pour d'autres soins, puis on lui a dit : Bien, «by the way», tu
diras à M. ou Mme Unetelle que leur enfant est décédé. Est-ce qu'on peut s'imaginer ça au Québec? On ne peut pas
s'imaginer ça deux secondes. Pourtant, c'est arrivé. Ce n'est pas une
période qu'on est fiers, M. le Président, mais il fallait agir, puis c'est ce
qu'on a fait. Puis aujourd'hui on aide des
familles. La grande majorité ont une réponse à leur question : Qu'est-ce qui est arrivé de mon enfant? Puis ça, il fallait le faire. C'est
ça, être un gouvernement responsable, M. le Président.
Autre chose qu'on a
faite aussi, c'est lorsqu'on a inclus la partie sécurisation culturelle dans la
santé, dans la loi sur la santé, puis ça,
bien, vous le savez, puis je ne referai pas l'histoire, vous avez entendu les
groupes qui étaient en désaccord avec notre approche, mais aujourd'hui
ce que ça a amené, ça a amené la formation de 95 %... 300 000
plus employés de la santé qui sont formés en sécurisation culturelle, qui sont
formés par nous. Ça amène... Tantôt, je parlais des cliniques, bien là, oui, ça a amené l'ajout d'employés qui sont
autochtones. Ça a amené cette conscientisation-là qu'on a eue. Puis on
n'arrêtera pas, M. le Président. La sécurisation culturelle, c'est de faire en
sorte que les membres des Premières Nations et les Inuits puissent aller à
l'hôpital puis se sentir en sécurité. On a fait des pas, puis, je vous le dis,
M. le Président, ce n'est pas terminé.
On a fait aussi des
ententes de nation à nation. Vous savez, M. le Président, on parle moins de ce
qui va bien. On en a fait 18 avec Uashat,
avec plusieurs communautés, entre autres Pessamit, et l'entente qu'on a faite
avec Pessamit, M. le Président... Si vous passez sur la Côte-Nord, à
Pessamit, vous allez voir qu'il y a plus de 60 maisons qui ont été bâties
pour des familles grâce à l'entente. On en parle moins un petit peu. Les
ententes pour la zone Chamouchouane, écoutez,
quand je regarde la quantité de mégawatts puis d'argent, de retombées pour les
communautés, c'est du jamais-vu, M. le Président. Pour nous autres,
c'est important.
Tantôt, je vous l'ai
dit, la sécurité des communautés autochtones, c'est aussi un enjeu qui
préoccupe les chefs, puis je vais y revenir tantôt.
J'ai un autre mandat,
le Nord-du-Québec, le Nord-du-Québec qui est une région qui est merveilleuse.
On a plusieurs enjeux, plusieurs choses à
regarder, à régler, exemple, c'est tout l'impact, M. le Président, vous allez
m'excuser l'anglicisme, du
«fly-in/fly-out», les gens qui vont travailler, qui reviennent. On veut inciter
les familles à s'installer dans cette merveilleuse région qui est le
Nord-du-Québec avec leur famille.
Puis,
vous savez, maintenant, avec le télétravail, il y a une possibilité de
travailler à distance, ça fait que... Est-ce que conjoint, conjointe
pourrait travailler à distance dans une entreprise qui est peut-être au Sud?
Bref, il y a beaucoup de possibilités, puis
moi, je me suis engagé auprès de cette région-là de travailler avec eux,
trouver des solutions. Ils ont droit aux mêmes services que les gens qui
sont dans le Sud, M. le Président, puis ça, ça va être ma grande, grande,
grande priorité.
Pour ce qui est de la Sécurité publique,
j'entendais tantôt ma collègue de Chomedey qui parlait de l'importance du sentiment de sécurité au centre-ville de
Montréal. J'ai entendu mon collègue de Taschereau aussi qui a dit qu'il n'avait
pas entendu notre premier ministre parler, exemple, d'itinérance, et tout. Je
vais revenir là-dessus, parce que ça aussi, ça a fait gonfler mes notes un peu,
M. le Président.
Le Québec est sécuritaire, puis je suis sûr que
ma collègue est d'accord. On vit dans un endroit extrêmement sécuritaire. Si vous avez visité le monde un peu,
là, on est dans un endroit sécuritaire, mais il ne faut pas s'asseoir là-dessus
puis il ne faut pas attendre, je suis d'accord. Montréal, Québec, villes
sécuritaires, quand je regarde la criminalité en général, homicides, tentatives de meurtre, on en a moins qu'avant;
malgré ça, le sentiment d'insécurité est à la hausse, les gens ne se
sentent pas en sécurité, pourquoi?
Quand je regarde les indicateurs comme le nombre
de fois où une arme à feu a été déchargée sans blesser personne, ça, c'est à la hausse. Est-ce qu'on fait de l'intimidation?
Est-ce que, dans des conflits armés, on tire des coups de feu pour
essayer de faire peur aux autres? On peut répondre chacun à cette question-là.
Est-ce que le fait d'aller dans un endroit
public, puis la collègue parlait du centre-ville de Montréal, et d'avoir une
cohabitation qui n'est pas facile avec des gens qui sont en situation
d'itinérance, des situations de santé mentale... La réponse est : Oui,
elle a raison. Puis nous autres, on va travailler ensemble. Je travaille avec
mon collègue ministre de la Santé, je travaille avec les différents collègues pour trouver des solutions. Ce ne sera
pas la police qui va tout régler ça, mais c'est vrai que le sentiment
d'insécurité est là.
Là où je nous invite à une réflexion, c'est que,
quand on a annoncé que la sécurité était une de nos quatre grandes priorités, les oppositions nous ont
questionnés en disant... Ça, c'est voilà trois semaines, un mois. J'avoue que
ça a changé. Ils nous ont dit : Bien, pourquoi vous mettez ça comme
priorité au Québec? Ce n'est pas une priorité. Bien, vous savez, M. le Président, on avait entendu les citoyens, on avait
entendu le terrain, nos membres des comités d'action locale qui nous ont dit : La sécurité, il
faut faire de quoi là-dessus, il ne faut pas attendre que ça dégénère. Les
derniers jours nous ont confirmé que c'était une priorité, puis je pense
que tout le monde est d'accord là-dessus.
Alors,
j'aurais aimé... mon collègue de Taschereau se lever puis applaudir à tout
rompre en disant : C'est vrai, la sécurité,
c'est important, on devrait faire de quoi pendant que c'est encore le temps,
parce que ça va bien, M. le Président. C'est un endroit sécuritaire, je
veux le dire, là, devant toutes les tribunes, mais il faut agir maintenant pour
éviter que ça se détériore, parce que, sinon, ça a des impacts, la collègue l'a
bien dit, sur le tourisme, sur la cohabitation. Je suis totalement d'accord avec elle, mais moi, je vous dis, M. le Président,
c'est pour ça qu'on a annoncé, avec le premier ministre, l'importance
d'agir.
Là, vous allez dire : M. le ministre, vous
vous réveillez aujourd'hui, qu'est-ce que vous avez fait dans le passé? M. le
Président, lorsqu'on a annoncé la stratégie CENTAURE, on avait dit à
l'époque : Il faut agir sur les armes à feu. Il y avait une série de crimes qui étaient commis à Montréal avec une
présence d'armes à feu, il faut agir. Donc, il y a une centaine de
policiers qui avaient été dégagés. On avait dit à l'époque, puis c'est ma
collègue qui était ministre de la Sécurité
publique... on avait dit : On va
mettre 90 millions. Aujourd'hui, on dépasse le 300 millions. On a
saisi plus de 2 000 armes à feu, M. le Président. Ça, c'est
des armes qui ne sont plus utilisées pour des crimes. Puis, M. le Président, on
l'a fait, à l'époque, parce qu'il fallait le faire.
On a rajouté
aussi les bracelets antirapprochements. On parlait tantôt, les collègues
parlaient de vague de féminicides. Comme
papa de deux jeunes filles, est-ce que ça... ça me préoccupe? La réponse, c'est
oui. Puis voir le discours polarisant aussi de certains hommes? La
réponse, c'est : Oui, ça me préoccupe.
On a mis en place les bracelets
antirapprochements, il y en a 1 200 qui ont été déployés. Présentement, à
l'heure où je vous parle, M. le Président, il y en a 500 qui sont en opération.
• (11 heures) •
Est-ce que ça règle tout? Non. Cependant, est-ce
que c'est efficace? Taux d'efficacité entre 95 % et 96 %. Qu'est-ce que ça veut dire dans l'autre
pourcentage? Ça veut dire qu'on a des gens qui ne comprennent pas, qui ont
décidé quand même de se rapprocher de
la victime, qui ont été arrêtés par les policiers puis qui ont été accusés de
nouveau. Ce n'est pas une solution miracle, mais est-ce que ça amène des
bons résultats? Oui, puis on en est fiers, on l'a fait.
Qu'est-ce que mon prédécesseur a fait à la
Sécurité publique aussi? Agir au niveau carcéral, M. le Président, parce qu'on
se rendait compte que les détenus, une fois en dedans, bien, bien au chaud,
bien protégés par nos agents carcéraux,
passaient leurs commandes à l'extérieur pour faire assassiner des gens. Est-ce
que ça a de l'allure? Absolument pas.
Des scans corporels, des mesures supplémentaires qui ont été mises, entre
autres, contre les drones, ça a été fait, on va continuer là-dessus, M.
le Président, parce qu'on entend les Québécois, puis ça les préoccupe.
Mais, quand mon collègue parle d'une gradation
entre qu'est-ce qui est le plus important, est-ce que c'est un homicide, est-ce
que c'est l'itinérance, bien, j'ai le goût de vous répondre, c'est tout ça, M.
le Président. Ce n'est pas parce qu'on dit qu'on agit contre le crime organisé
qu'on va arrêter d'agir en prévention puis d'agir sur la sécurité routière, ça
fait partie d'un des quatre axes, M. le Président.
Lutte à la criminalité, lutte au crime organisé,
une priorité. Puis j'ai un plan de bataille, parce que c'est réellement une
bataille qu'on va faire contre eux, parce que c'est assez. Deuxièmement,
protéger nos victimes les plus vulnérables.
Les personnes âgées avec les fraudes sur Internet, ça n'a pas d'allure. Nos
jeunes sont exploités sexuellement. M. le Président, dans cette
commission, on a fait une commission transpartisane, ça faisait des années que
personne ne voulait agir, on l'a fait. Ça amène des
résultats aujourd'hui, M. le Président. Protéger les femmes, j'en ai parlé pour
les féminicides, il faut agir. Puis le quatrième, c'est le sentiment de
sécurité/insécurité.
Présentement, les gens, savez-vous de quoi ils
me parlent, M. le Président? Des accidents avec des poids lourds sur l'autoroute 30. Il y en a eu trois. Les
gens, ça les préoccupe. Grands excès de vitesse, rage au volant, on va agir
là-dessus. On ne choisira pas en disant : C'est plus important
qu'un homicide ou ça l'est moins, on va agir sur tout ça avec un plan, un plan
qui... qu'on va avoir, que je ne partagerai pas, parce que le meilleur plan,
c'est celui que le crime organisé n'aura pas entre les mains. Mais je veux vous
rassurer, M. le Président, on va en avoir un, plan, on va agir. Les gens vont voir des changements qui sont terrain. Puis
d'ailleurs, moi puis mon collègue ministre du Transport, la semaine passée,
on faisait une première opération en disant : Là, là, ça va faire, ça va
arrêter, des opérations conjointes avec les sûretés municipales, la Sûreté du
Québec, la police provinciale de
l'Ontario pour agir sur les poids lourds parce qu'effectivement on a entendu les citoyens.
Alors, M. le Président, ce que je vous dépeins
depuis tantôt, c'est l'importance de travailler sur plusieurs axes. Là, je regarde le temps filer. Je veux vous
rassurer, ce n'est pas terminé, on a encore beaucoup, beaucoup de travail à
faire. Mais, moi, ce qui me rassure, puis je vais terminer sur cet axe
très positif, c'est que, lorsque j'ai été nommé, ma priorité, c'était d'aller dans toutes les communautés
autochtones pour aller rencontrer les gens. Ça, ça ne s'était jamais fait. Par
la suite, je suis chanceux parce que
j'ai un caucus de gens qui sont mobilisés, il y a plus de la moitié du caucus
qui est venu en communauté autochtone
voir ces réalités-là, parce qu'on a beau vivre un à côté de l'autre... puis ils
ont cette ouverture-là d'y aller, puis j'ai eu la chance d'aller avec
des gens des oppositions aussi, M. le Président, mais de se déplacer sur le territoire. On a beau vivre un à côté de l'autre,
on ne se connaît pas assez. Alors, il y a encore beaucoup de travail à faire.
J'ai entendu les collègues des oppositions. Ensemble, on va arriver à des
belles choses. Mais moi, j'ai tendance à voir le
verre plus qu'à moitié plein. On avance dans la bonne direction, M. le
Président. Je vous remercie puis je vous souhaite une bonne journée.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre de la Sécurité publique. Et je reconnais maintenant M. le député
d'Abitibi-Est. Je vous rappelle, M. le député d'Abitibi-Est, que vous disposez
de 10 minutes pour votre intervention.
M. Pierre Dufour
M. Dufour : Merci,
M. le Président. D'ailleurs, j'encourage le ministre de la Sécurité publique à
faire en sorte que l'Abitibi-Témiscamingue puisse avoir une halte routière de façon
intéressante dans le territoire de l'Abitibi-Témiscamingue
un jour.
M. le Président, très heureux de prendre la
parole dans le cadre de ce débat sur le discours d'ouverture. Pour débuter, je
veux revenir sur le volet économique qui figure dans les priorités annoncées
par le gouvernement. Parler d'investissements en défense, de réduire l'écart de
richesse avec l'Ontario, d'impliquer la Caisse de dépôt davantage dans des
projets québécois, c'est bien beau, mais, au-delà des belles paroles, il faut
savoir écouter ce qui se passe sur le terrain.
Débutons par l'enjeu de la main-d'oeuvre.
J'invite d'ailleurs les ministres du gouvernement à venir en région pour bien comprendre qui, aujourd'hui, permet de
faire rouler plusieurs PME, les épiceries, les restaurants et même certains
éléments du secteur public comme les CPE. Je suis certain, M. le Président, que
les députés ici même savent la réponse que
je vais mentionner : à plusieurs endroits, ce sont les TET, c'est-à-dire
les travailleurs étrangers temporaires. Investir sur cette richesse
humaine devrait être un objectif clair d'une vision gouvernementale pour aider
les régions, mais on ne peut pas dire que le discours d'ouverture est rassurant
en ce sens, car rien ne permet de détecter un quelconque support dans les
46 minutes qu'a duré l'allocution du premier ministre pour adresser cette
situation.
Le fait de ne pas prendre acte de l'importance
de l'apport tangible que l'immigration apporte à l'économie met une pression
indue sur nos gens d'affaires et nuit aux investisseurs potentiels en région,
car nos gestionnaires ne savent même pas s'ils auront la main-d'oeuvre
nécessaire pour opérer leurs commerces dans le futur. Ça, c'est une situation
qui devrait être adressée en haut lieu, par un gouvernement responsable et
consciencieux. Mais comment se l'adresser quand on n'est même pas capables de
savoir ce qu'est la vision pour les régions, dont plus particulièrement les
régions ressources? J'écoutais d'ailleurs
certains députés du gouvernement qui cherchent positivement à mentionner des
actions régionales, mais personne ne
parle de vision régionaliste. On parle de projets spécifiques, mais sans jamais
soulever qu'est-ce que la vision ou encore mentionner qu'une décentralisation
des décisions mur à mur dont les régions subissent couramment... nuit,
naturellement, aux régions.
Mais revenons à ma région, soit
l'Abitibi-Témiscamingue. Ah oui, il y a peut-être une vision, soit celle
d'exploiter les ressources minières, mais surtout ne pas vouloir dynamiser le
développement régional en dérogeant au fameux principe de ne pas investir plus
que la hauteur en pourcentage de la population de la région. Vous représentez
1,7 % de la population? «That's it, that's all», voici ce à quoi vous avez
droit. C'est même l'argument de notre ministre régional. Pourtant, une étude professionnelle faite par une firme
crédible, Aviseo, commandée par les préfets de la région, ceux-là mêmes
qui représentent le politique de la région, a clairement démontré la
contribution de la région de l'Abitibi-Témiscamingue
à la richesse collective du Québec, mais qu'elle ne reçoit pas sa juste part
dans la redistribution des fonds publics pour assurer le maintien des
actifs et des infrastructures publiques.
D'ailleurs, à cet effet, je me serais attendu
que le discours du PM conserve le volet scolaire, ce qui ne semble plus être dans les cartons. Pourtant, une société
qui veut être attractive se doit d'avoir une vision du développement social, comme
le milieu scolaire, un CPE, la réfection d'hôpitaux ou encore la modernisation
d'infrastructures sportives, le tout dans le but
d'améliorer les services à la population. Mais, non, pour la prochaine année,
le volet social ne semble pas faire partie de la volonté de ce gouvernement.
Permettez-moi, ici,
de faire un parallèle entre le développement économique recherché, les infrastructures
publiques et une vision. C'est très bien, de
parler de la création de 1 600 jobs dans une mine, et je m'en réjouis
car j'y ai d'ailleurs fortement travaillé, pour obtenir le bloc
énergétique qui fut annoncé, mais parallèlement il faut permettre à la
municipalité de développer des terrains résidentiels, industriels, agrandir des
écoles, offrir des incitatifs pour faire grandir et stimuler le milieu à
s'agrandir, sinon nous ne devenons qu'une destination de «fly-in/fly-out». En
clair, s'assurer que le milieu n'est pas
juste cannibalisé que pour sa matière première, ça, j'ai le regret de vous
dire, M. le Président, que je ne sens pas cette sensibilité dans le
discours d'ouverture.
Passons
maintenant à la portion efficacité de l'État. Après sept ans de laxisme, le
gouvernement semble maintenant décidé à se prendre en main sur la
grosseur de l'État, situation qu'il devait pourtant prendre charge dès le début
de la gouvernance caquiste en 2018.
Toutefois, c'est l'effet inverse qui se produisit. Aujourd'hui, je dis bravo de
voir qu'il y a une réelle volonté d'accomplir cette situation-là, mais
la manière actuellement mise en place a des effets pervers, particulièrement dans les régions dites éloignées. Voici quelques exemples, je vais
sortir quatre exemples en particulier. Prenons le cas, chez nous, de la
culture, on a coupé un poste temporaire. Ce poste temporaire là, il a un impact
majeur. Pourquoi? Parce que c'est une
personne qui s'occupait de toute la coordination des musées, des centres
d'exposition et même du Nord-du-Québec. Donc, on coupe ce poste-là parce
qu'on se dit : Ah! on peut, c'est facile de couper un poste temporaire,
mais on crée une problématique généralisée par la suite.
Au
niveau de l'environnement, on veut accélérer des dossiers, mais on a la même
situation : si on a quelqu'un qui s'en
va à la retraite ou qui doit prendre congé de maladie, on ne le remplace pas à
cause du gel d'embauche. Donc, comment qu'on
va faire pour faire arriver les «permitted» sur cet aspect-là, au niveau de l'environnement,
pour pouvoir accélérer les projets économiques? C'est très difficile de
savoir comment.
Au
niveau du transport, on est déjà, dans des ministères, avec ce qu'on appelle,
en bon québécois, des «understaffed». On manque de personnel déjà, et là
on va couper des emplois temporaires, donc on crée une double problématique dans ces milieux-là. Les agents de la
faune, c'est une situation assez particulière, des agents de la faune, mais on
est rendus dans des territoires où est-ce qu'on devait avoir 20 agents de
la faune, on est rendus avec cinq. Comment voulez-vous avoir une bonne
gestion faunique quand on coupe des emplois? Donc, c'est tout un aspect majeur.
Et pourquoi qu'on arrive à cette
situation-là? C'est parce qu'on prend simplement le fait qu'on coupe qu'est-ce
qu'on est facile de couper, au lieu d'avoir une vision plus large.
À la lumière de ce
qui se passe présentement, je reste perplexe sur la méthode utilisée pour
réduire l'appareil de l'État, car, encore une fois, les directives mises de
l'avant semblent être tirées tout droit de la mesure simpliste du mur-à-mur,
sans égard aux besoins tangibles de chacune des régions et de ses enjeux.
En terminant, une
portion de ce discours a le mérite de revenir à certains fondements qui
m'avaient stimulé à m'impliquer dans la CAQ
en 2018. Toutefois, je ne peux passer sous silence le manque de vision, le
manque de vision sur comment on
développe les régions ressources, le manque de vision sur les services offerts
à la population dans les régions, le manque de sensibilité envers les
communautés forestières qui vivent de la forêt publique et le manque d'écoute
de la vie qui se développe en dehors du
couloir du Saint-Laurent. Les régions ressources ne sont pas que des bars
ouverts à la ressource première, comme semble le penser le premier
ministre. Une vision du développement social et économique doit accompagner le
discours politique. L'enjeu, ici, n'est pas de comprendre les idées nouvelles,
mais plutôt de cesser de véhiculer et croire aux vieux paradigmes sur les
régions ressources. Merci beaucoup.
• (11 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député d'Abitibi-Est. Nous
poursuivons maintenant avec M. le député de Côte... de Côte-du-Nord.
M. Mathieu Rivest
M. Rivest :
C'est presque ça, M. le Président, mais la belle région de la Côte-du-Sud.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Côte-du-Sud.
M. Rivest :
Alors, merci, M. le Président. Merci à vous, chers collègues. Je vous souhaite
une agréable journée. C'est avec beaucoup de
fierté, mais aussi un peu de stress, peut-être corrigé avec les trois cafés
pris ce matin... je prends la parole
aujourd'hui pour vous partager mes réflexions, quelques idées qui vont particulièrement toucher la culture, face au discours d'ouverture de notre
premier ministre.
Dans les mois à
venir, vous le savez, M. le Président, notre gouvernement va se concentrer sur
quatre champs d'action, quatre chantiers particuliers. Et, sans plus de
suspense, vous le savez très bien, nous allons parler d'économie, d'efficacité de l'État et de sécurité, mais
également de l'identité québécoise qui nous réunit. Et c'est de celle-ci...
vous allez me permettre, par mon
passé d'éducateur, d'enseignant, mais aussi de gestionnaire culturel, de vous
parler tout particulièrement du volet de la culture, la culture qui est
notre ADN commun, et le premier ministre l'a d'ailleurs rappelé avec justesse.
La culture
québécoise, c'est plus qu'un ensemble d'oeuvres, c'est notre ciment social,
puis chaque chanson, M. le Président, chaque
film, chaque oeuvre d'art raconte une part de nous. Vous allez me permettre de
faire un petit clin d'oeil à Fleuve Espace-Danse, qui nous fait rayonner
à travers le monde, de la Côte-du-Sud, avec, entre autres, le film Marée
noire, que je vous invite à aller visionner.
Soyons honnêtes, si on
veut vraiment comprendre le Québec, il nous faut assurément faire en sorte
qu'une fois de plus nous pouvons chanter, et de pouvoir se libérer des
libéraux, à tue-tête. Nous avons cet ADN ensemble lorsqu'on peut chanter du
Harmonium ou lorsqu'on pleure le départ de Fiori ou Karl Tremblay.
J'aurais envie de vous partager une petite
expérience personnelle que j'ai vécue hier soir, M. le Président. Mon fils
Charles, 14 ans, écrit des chansons, désire devenir le plus grand rappeur
du monde, mais il touche à la langue française
d'une façon qui m'étonne, qui me renverse et je suis fier de voir cette
fierté-là naître et cette jeunesse-là utiliser notre langue d'une belle
façon, et je l'encourage aujourd'hui à continuer d'écrire des chansons, à
continuer de vouloir nous éveiller à ce bien
collectif que la musique peut nous apporter. C'est pourquoi, M. le Président,
je crois profondément que ce défi
collectif là que nous avons de faire découvrir notre culture, particulièrement
aux plus jeunes, mais aussi aux nouveaux arrivants... puis ce n'est pas
juste de leur faire écouter La Chicane en boucle, mais aussi de leur faire
vivre notre histoire, nos valeurs, nos récits, notre langue.
La culture,
et la culture plus particulièrement en région, c'est ce qui me tient à coeur
d'une façon toute particulière. On le sait bien, M. le Président, nos régions
ont du talent, mais elles ont aussi des défis bien réels. Je vais vous le
dire franchement, trop souvent et à l'occasion, les fonds doivent se rendre et
peuvent être dilués à travers plusieurs éléments. Nous souhaitons aujourd'hui
optimiser d'une meilleure façon, et pour ça il y a entre autres un mot magique,
il y a entre autres des éléments qui peuvent se réaliser qu'on appelle la
mutualisation. Puis, encore une fois, je voudrais vous faire une petite... un
petit échange de mon milieu en Côte-du-Sud.
Pas plus tard que dans les prochaines semaines,
j'aurai de nombreux musées de la région du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches
qui partiront en mission afin de travailler sur l'élément de mutualisation,
comment mettre en commun les ressources, les services, les expertises. C'est
vital aujourd'hui, surtout dans un contexte où chaque dollar compte. Chez moi,
dans la Côte-du-Sud, ces gens partiront et nous souhaitons les accompagner de
la meilleure façon afin de découvrir la débrouillardise et l'ingéniosité qu'ils
pourront récolter de ces démarches de mutualisation en allant voir un modèle de
mutualisation de services dans le milieu muséal, et ça, je leur dis qu'ils ont
toute l'attention nécessaire afin d'apporter ces éléments-là ici, au Québec.
J'aimerais, M. le Président, aussi vous partager
un mot sur l'audiovisuel. Vous savez, dans les dernières semaines, il y a eu un
groupe de travail qui s'est penché sur le volet de l'audiovisuel, son avenir au
Québec et comment faire en sorte pour avoir une découvrabilité de nos produits
québécois, de nos contenus québécois de la meilleure façon possible. Je pense à
Télé-Québec, entre autres. Et puis pendant que certains peuvent rêver d'aller à
Cannes, bien, nous, on travaille pour que nos films... pour que le travail qui
est fait sur le terrain soit compétitif, même si certains entendent, tout comme moi, parler de tarifs incroyables qui
pourraient être portés dans le milieu de l'audiovisuel par notre voisin du Sud.
Puis, vous savez, à titre d'adjoint en culture,
j'ai un mandat tout particulier à l'intérieur du travail... du groupe de travail qui a été fait par... coprésidé par
Monique Simard et aussi Philippe Lamarre, et ce groupe de travail là dans leur
rapport qui s'intitule Souffler les braises — Raviver
le feu de notre culture et transmettre la flamme. Toute ma vie, j'ai
souhaité transmettre cette flamme-là de l'éducation au milieu culturel, de la
culture au milieu de l'éducation, ça a été ce qui m'a animé pendant toute ma
vie. Et aujourd'hui nous vivons avec ce rapport où j'ai bien l'intention de
pouvoir y participer et apporter mon regard sur ce qui peut rapprocher la culture
du milieu de l'éducation, entre autres.
On dit, et je cite, M. le Président :
«L'audiovisuel québécois est un miroir de nos aspirations, un pilier de notre
mémoire collective et un vecteur identitaire majeur. Depuis des décennies, il
façonne une culture vivante, audacieuse, racontée en français, porté par des
voix singulières et des récits ancrés dans notre réalité.» Je leur dis déjà
bravo pour ce rapport qui est salué par l'ensemble de la communauté artistique
culturelle au Québec, et mon collègue à la Culture et aux Communications se
fera un devoir d'en faire un travail exhaustif et j'y participerai également.
Vous savez, M. le Président, le premier ministre
a annoncé et nous a rappelé des investissements majeurs. Notre gouvernement n'a
pas chômé. En sept ans, le budget de la culture a augmenté de 75 %, M. le
Président, et en 2025‑2026 le Conseil des arts et des lettres du Québec, le
CALQ, recevra 200 millions de dollars. Ce n'est pas rien, M. le Président. Ce n'est pas juste un chiffre non
plus, c'est aussi un message clair au milieu culturel : On vous écoute, on
vous soutient, on croit en vous, on vous aime, et ça, même plusieurs
organisations du milieu culturel l'ont reconnu publiquement. Et vous savez que
ça, c'est bien un exploit. Obtenir des applaudissements du milieu culturel,
c'est comme gagner un Félix sans avoir sorti
d'album. Je leur dis merci. Ça a été salué de partout, et je vous le dis, M. le
Président, je suis moi-même impliqué
dans des régions du Québec, entre autres le Bas-Saint-Laurent et
Chaudière-Appalaches, et, je peux
vous dire, qu'on soit à Montréal, à Rimouski ou voire même à Saint-Pamphile,
bien — ce clin
d'oeil à ma région — je
vous le dis, nous méritons tous une offre culturelle de qualité qui nous
rassemble et qui nous ressemble. C'est pour ça que des programmes comme l'Aide
aux festivals et événements touristiques, entre autres, ont été bonifiés. Le
résultat, chez moi, c'est des festivals qui ont connu une affluence incroyable,
que je pense au Festival du Bûcheux, au Carrefour mondial de l'accordéon, qui réalise des projets extraordinaires, et bien
d'autres. C'est génial de voir ces festivités se déployer, et ce,
partout au Québec.
• (11 h 20) •
J'en profite pour faire un clin d'oeil à ma
collègue députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques, M. le Président, afin d'abord de lui dire bravo
pour son mandat de ministre du Tourisme, mais aussi, pourquoi pas, pour lui faire un petit clin d'oeil en cette journée
d'anniversaire. Bonne fête, chère collègue! Si je n'étais pas gêné, M. le
Président, je ferais comme l'ancien collègue à l'Éducation, je
chanterais une chanson.
La philanthropie culturelle, M. le Président,
vous savez, ça a été quelque chose, pour moi, qui a changé mon regard sur la culture, mon regard sur la culture
et le milieu des affaires et comment rapprocher des organismes culturels de partout au Québec avec ce lien-là, des gens de la
communauté, et on appelle ça la philanthropie culturelle. J'ai d'ailleurs, dans
la dernière année, travaillé sur ce dossier, et nous poursuivons ce travail
afin d'apporter des recommandations et de poursuivre le
travail avec le milieu culturel sur cet élément-là de dons, de retours fiscaux,
etc., et qui permet à la philanthropie culturelle de faire un pas de géant au
Québec. Pour une petite histoire, en 2005, ce programme-là a démarré. En 2013, il y a eu le rapport Bourgie et
aujourd'hui, 20 ans après, nous travaillons à améliorer ce qu'on peut faire
pour les organismes culturels en lien avec philanthropie culturelle.
Vous savez, c'est un volet qui est trop souvent
oublié, mais, en 2023 et dans les dernières années, c'est à peine 4 % des dons des Québécois qui allaient à la
culture, 4 %, M. le Président. Ça fait partie de notre ADN, c'est notre
ciment social. Il y a des besoins
criants partout en région. C'est dire qu'on peut faire mieux et on doit faire
mieux, parce que la culture, ça ne
finance... ça ne se finance pas seulement avec des subventions, mais aussi avec
le coeur, et il faut travailler sur ce volet-là. Et d'ailleurs, dans ma
vie, j'ai pu mettre sur pied des fondations qui ont permis à des organisations
de pérenniser leurs actions jusqu'à la fin
des temps. Pour atteindre cette mission, d'ailleurs, l'État a besoin de tout le
monde. C'est pourquoi je souhaite rappeler cet énorme potentiel de la
philanthropie culturelle. Il n'y a rien de plus beau que de voir nos concitoyennes et nos concitoyens
investir dans la vitalité de notre culture et dans sa pérennisation, M. le
Président. On peut pérenniser,
d'ailleurs, notre patrimoine québécois, nos traditions, nos entreprises culturelles
de partout au Québec.
Le Musée national de l'histoire du Québec, notre
grande vitrine. J'ai tellement hâte à cette fierté-là que nous aurons de
pouvoir nous rendre bientôt dans un lieu emblématique pour raconter notre
histoire. Le Musée national de l'histoire du Québec est prévu pour 2026. Un
lieu pour faire découvrir notre passé, nos valeurs, nos défis et ce qui fait de
nous un peuple à part entière, une nation riche. Un projet qui va rassembler
toutes les perspectives, notamment celles
des Premières Nations et des Inuits, parce que se raconter, c'est aussi
écouter, et je le dis avec un clin d'oeil sincère. Hier encore, dans les
dernières semaines, je dirais, la semaine dernière, ici même, à l'Assemblée
nationale, on a parlé de vérité et de réconciliation,
et, comme souvent, certains collègues ont eu une façon, disons, originale de
démontrer leur solidarité, mais l'intention était là, je crois.
Alors, pour terminer, M. le Président, oui,
faire rayonner notre culture, c'est assurément complexe mais combien
merveilleux, mais aussi c'est une mission collective. Et, comme l'a dit notre
premier ministre, ce n'est pas juste l'affaire du gouvernement, c'est l'affaire
de tout le monde, vous, moi, les artistes, les profs, les parents, les jeunes, les citoyens, parce que la culture, ce n'est pas
une dépense, c'est un investissement dans ce que nous sommes et ce que nous
deviendrons, M. le Président. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Côte-du-Sud. La parole revient maintenant à Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci,
M. le Président. Donc, nous sommes ici, aujourd'hui, deux semaines plus tard
que nous aurions dû l'être, pour... moi, pour offrir ma réplique au
discours du trône du premier ministre. Un été pas mal gâché en termes de faire
avancer les choses, un remaniement annoncé au mois de juin qui a fait en sorte
que les ministres n'étaient pas sûrs s'ils restaient et s'ils quittaient, n'ont
pas vraiment commencé... fait avancer certains dossiers, justement, à cause de cette insécurité, disons, un remaniement qui
n'a rien changé parce que le problème n'était pas les individus autour de
la table, mais plutôt le manque de confiance que font les Québécois et
Québécoises au premier ministre du Québec après
sept ans, après sept ans de préparer, peut-être, ce discours qu'on a entendu,
justement, un discours qui fait en sorte qu'après sept ans le premier
ministre arrive avec une nouvelle vision du Québec dans la dernière année avant
l'élection.
Le remaniement n'avait rien changé pour le
premier ministre parce que ce n'étaient pas les gens autour de la table, c'était le premier ministre et ses
politiques, ses politiques manquées, ses promesses gâchées, l'argent des
contribuables qui sort de dizaines et
de centaines de millions de dollars, mais qu'on ne voit pas les résultats, on
ne voit pas de retombées, on ne voit que du mauvais jugement. On n'a pas
eu de nouvelle vision, vraiment, c'était un petit peu du réchauffé, ce qu'on a
entendu au courant de ces dernières années. Donc, tout ça pour ça? On se pose
la question.
Ronald Reagan, président des États-Unis, avait
posé la question lors d'un débat présidentiel : Est-ce que vous êtes mieux
placé aujourd'hui que vous ne l'étiez il y a quatre ans? Dans le cas de la CAQ,
on va poser la même question, mais avec sept ans de recul, et ce qu'on entend
sur le terrain, ce qu'on lit, c'est... la réponse est non. On paie plus
d'impôt, mais on a moins de services. La CAQ est arrivée avec des promesses de réduire
les listes d'attente pour avoir un médecin de famille, temps dans les urgences,
pour voir un spécialiste, pour les chirurgies, et tout ce que nous constatons,
c'est que toutes ces listes-là, tous ces indicateurs-là se sont rallongés
plutôt que de s'écourter. Donc, on se pose des questions sur la viabilité des
promesses que le premier ministre et son équipe nous ont faites et continuent
de nous faire, parce que, encore une fois, on ne voit pas les résultats. Quand
la CAQ est arrivée au pouvoir en 2017... 2018, plutôt, ils sont arrivés avec un
surplus de plus de 7 milliards de dollars sur la table qu'avait
laissé le gouvernement libéral précédent. Sept ans plus tard, en 2025, on se
retrouve avec le pire déficit de l'histoire du Québec, à près de 14 milliards de dollars. Et je vous rappelle qu'avec
ce 14 milliards de déficit nos temps d'attente sont plus longs, nos
listes d'attente sont plus longues, les choses s'empirent plutôt que de
s'améliorer. Donc, on va dans la mauvaise direction.
L'argent gaspillé dans Northvolt, dans SAAQclic,
dans les Kings de Los Angeles aurait pu sortir combien de personnes de
situations d'itinérance, aurait pu leur offrir combien de logements? Combien de
personnes en situation de handicap auraient pu avoir des heures additionnelles,
des heures dont ils méritent et qui... dont on les a évaluées à recevoir pour le chèque emploi-service? Tout cet
argent gaspillé qui aurait fait la différence dans des milliers de vies de
Québécois et Québécoises qui se retrouvent dans des situations de vulnérabilité
et qui voient, de jour en jour et de mois en mois, la situation s'empirer sous
la CAQ.
Depuis
2022, donc, depuis les élections, on est presque à trois ans... bien, on est à
un petit peu plus que trois ans, jour pour jour, des élections de 2022,
et, du côté de la CAQ, sept démissions, et la dernière étant une ancienne
ministre des Ressources naturelles qui a jugé qu'il était plus important de
défendre les régions et son comté que de répéter les promesses brisées du
premier ministre. Et on le sait, moi, je le sais, dans les régions, il y a
énormément de disparités quand vient la question à l'accès à des services.
Que ce soit pour la santé mentale, que ce soit
pour les jeunes autistes, personnes autistes ou avec une déficience intellectuelle, que ce soit pour les personnes qui
vivent avec des handicaps physiques, quand on est en région, avoir accès aux
services dont on a le droit, dont on mérite, dont on a besoin n'est pas
évident. Donc, contente qu'au moins une personne à la CAQ a eu le courage
de se lever pour dire qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans les
régions de la part d'un gouvernement qui se dit celui des régions.
Un discours de 44 minutes, qui aurait pu
durer deux heures, de la part du premier ministre, et pas un mot sur l'itinérance, l'itinérance qui, aujourd'hui, est
une inquiétude pour tout le monde au Québec, parce que c'est présent partout au
Québec. Et, depuis la pandémie, le visage de... depuis la pandémie, la crise du
logement et la hausse du coût de la vie, la
face de l'itinérance a énormément changé. Entre 2018 et 2022, il y a une
augmentation de 44 % de l'itinérance au Québec, plus de 10 000 personnes.
• (11 h 30) •
Et ça, ce n'est pas... ça, c'est sans compter
les personnes qui vivent ce qu'on appelle une itinérance cachée, ceux qui dorment dans leur auto, ceux qui dorment
sur le sofa de leurs amis, les femmes qui, par souci de se retrouver dans un
refuge où il y a des hommes et des femmes et de se faire violenter, choisissent
plutôt que... de rester dans l'appart de
quelqu'un qu'elles connaissent, mais qui ne sont pas dans des situations qui
sont sécuritaires, des femmes qui sillonnent la ville, où elles se retrouvent le soir pour ne pas se retrouver dans
un refuge et se faire violenter, parce qu'il y a un manque de refuges
spécifiquement pour les femmes.
Auparavant, l'itinérance, c'était dans les
grands centres, c'était à Montréal, c'était à Québec. Aujourd'hui, c'est partout, dans toutes les régions, dans
toutes les municipalités, et on le voit, et on voit la crise humanitaire, on
voit les organismes communautaires et les municipalités qui sentent
qu'ils n'ont pas d'appui de la part de ce gouvernement.
Donc, le premier ministre n'a pas cru important
de mentionner l'itinérance même si les différents maires à travers le Québec
demandent qu'il en fasse sa priorité, demandent qu'un ministre soit désigné
spécifiquement pour agir en conséquence de
l'itinérance. Ce n'est pas important pour le premier ministre parce que les
itinérants, ce n'est pas ce qui va
contribuer à la société québécoise, sauf que ce sont tous des personnes, des
individus qui sont... qui ont des parents, qui ont des familles, qui ont
eu de la difficulté dans leur vie, puis on peut tous avoir de la difficulté
dans leur vie.
On voit de plus en plus de personnes aînées qui
se retrouvent en situation d'itinérance, parce que la première raison pour...
la première raison pour laquelle les gens se retrouvent en situation
d'itinérance aujourd'hui, c'est expulsion, éviction de leur logement, et aucune
mention de la crise du logement, justement, de la part du premier ministre. Donc, si on veut être cohérents, il faut
comprendre c'est quoi, les causes des problèmes, et s'attaquer et s'adresser à
cela, ce que le premier ministre n'a pas fait.
17 % des personnes en situation
d'itinérance en 2022 avaient un emploi, une statistique qui est choquante pour moi, de savoir qu'on peut suivre le cours de la
vie, avoir un emploi, mais la crise du logement et le coût de la vie font en sorte
que, même si nous avons un emploi,
nous avons un revenu, ça fait en sorte qu'on ne peut toujours pas se payer un loyer,
on ne peut toujours pas se payer de la nourriture, on ne peut toujours pas
s'assumer économiquement soi-même.
Les aînés qui
sont sur... qui vivent avec des revenus fixes, qui voient leur loyer augmenter,
qui dépasse leur capacité de payer, se retrouvent dans la rue pour la
première fois. De plus en plus de jeunes, de plus en plus de personnes vivant
en situation de handicap ou vivant une... ou vivant avec le spectre de
l'autisme ou une déficience intellectuelle, de plus en plus de personnes qui
sont déjà dans des situations vulnérables qui se retrouvent dans la rue, qui se
retrouvent dans des refuges, qui se retrouvent à ne pas savoir vers qui...
envers qui se tourner.
Pas un mot sur l'itinérance. L'itinérance que
les maires décrivent comme étant leur enjeu prioritaire, parce qu'eux ils sont près du terrain, ils savent c'est
quoi, cette réalité. On nous répète à la CAQ qu'on n'a jamais dépensé autant
d'argent sur l'itinérance, c'est parce qu'il n'y a jamais eu autant de
personnes itinérantes au Québec. On voit... on ne voit pas de vision de la part de ce gouvernement en matière
d'itinérance. On ne voit pas de résultat non plus. On peut bien nous dire qu'on dépense plus d'argent
qu'auparavant, mais on voit l'itinérance dans la rue plus qu'auparavant
également, et les choses ne semblent pas s'améliorer mais plutôt se
détériorer.
Dans les prochains mois, nous aurons le
prochain... le nouveau dénombrement de la part du gouvernement pour lequel j'ai
participé. Et on est tous d'accord, et le ministre l'a admis lors des crédits,
au printemps, qu'on sait tous ça va... il va y avoir une augmentation de
l'itinérance au Québec. La question est : À quelle hauteur est-ce que
cette augmentation va avoir et comment est-ce que le gouvernement va s'adresser
à cet enjeu?
La dernière fois que le dénombrement est sorti,
c'était juste avant le sommet de l'Union des municipalités du Québec à l'égard
de l'itinérance, et le ministre a annoncé un 15 millions, parce qu'il
n'avait pas grand-chose d'autre à annoncer, et c'était dans les médias. Mais il
n'y a rien de nouveau qui est sorti de la politique de la part du gouvernement
pour adresser une augmentation de 44 % de l'itinérance. Une itinérance,
encore une fois, qui n'est pas majoritairement à cause de la toxicomanie ou à
cause des enjeux de santé mentale, mais à cause des expulsions et des évictions
de logements.
Cet été, le
gouvernement a voulu démanteler le campement Notre-Dame à Montréal. À trois
reprises, un juge a... excusez-moi, c'est les avocats qui représentent les
personnes itinérantes qui ont... qui se sont présentés en cour pour demander
une injonction contre le démantèlement que le gouvernement voulait faire de ce
campement. Et, à trois reprises, le jugement a été : vous ne pouvez
pas démanteler un campement sans avoir un lieu où placer ces gens-là, que ce
soient des refuges, des logements de transition, quoi que
ce soit, et que cette responsabilité était celle du gouvernement du Québec.
Donc, à trois reprises, un juge a reconnu qu'il n'y avait pas assez de places
en refuge ou logement de transition à Montréal pour accueillir des gens dont
leur campement allait être démantelé.
L'Office de consultation publique de Montréal a
mené, au printemps, une très longue consultation à l'égard de l'itinérance et a
déposé son rapport cet été, son rapport, également, qui disait que le
gouvernement du Québec ne parle pas à ses
partenaires, n'en fait pas assez, continue de faire les mêmes... les choses de
la même façon, même si l'itinérance, elle, a progressé et a évolué.
Donc, ce n'est pas juste nous, c'est l'Office de
consultation publique de Montréal, c'est les juges au Québec qui reconnaissent
que le gouvernement du Québec ne fait pas à la hauteur de ce qu'il faut pour
aider les personnes en situation d'itinérance et encore moins de prévention,
parce qu'il n'y a pas vraiment de mesure de prévention. Même si on sait que 30 % des jeunes qui sortent de la
DPJ vont se retrouver en situation d'itinérance, mais Les Auberges du
coeur, qui sont là, justement, pour faire la transition entre la DPJ et la vie
normale, disons, sont sous-financées. Donc, il y a des solutions, mais
le gouvernement choisit de les ignorer.
En plus, le premier ministre nous dit que sa
priorité, c'est l'éducation. Je suis la maman d'un enfant avec des besoins
particuliers et je peux vous dire que c'est les premiers qui ont été victimes
du... du flip-flop de la part du gouvernement en matière d'éducation. On annonce,
en début été, des coupures de 570 millions, après que les budgets ont été
planifiés, ont été validés de la part des centres scolaires. Ensuite, mi-été,
on nous dit : Bien là, non, l'argent... 530 millions
va être disponible, mais avec certaines conditions, des effectifs. Et là la
nouvelle ministre qui dit aux centres scolaires :
Bien là, on va suspendre ces conditions-là, ce qui fait en sorte que les jeunes
qui sont à l'école cette année, qui ont des besoins particuliers,
dont... les orthophonistes, les orthopédagogues, les éducateurs spécialisés, le
personnel de soutien n'ont pas été engagés
en début d'année parce que les budgets n'étaient pas là. Ces jeunes-là n'auront
pas le soutien dont ils ont besoin pour leur réussite scolaire. Et,
malheureusement, encore une fois, c'est toujours les plus vulnérables qui écopent en premier, et, dans ce cas-là, c'est
les enfants avec des besoins particuliers, pour qui cet accompagnement et ce soutien
fait toute la différence quand on parle de leur réussite scolaire.
• (11 h 40) •
Donc, si la priorité du premier ministre, c'est
vraiment l'éducation, il faut que ce soit l'éducation pour tous nos jeunes,
parce que, l'année passée, au Québec, il y avait plus de 4 500 bris
de services scolaires. Ça veut dire des écoles qui n'avaient pas la capacité,
qui n'avaient pas les services et le soutien pour bien encadrer et accompagner
des jeunes avec des besoins particuliers, donc ils se font renvoyer à la maison
en attendant que leur parent soit celui qui reprend leur éducation, des parents qui doivent quitter leur emploi, maintenant,
pour s'occuper de leur enfant à temps plein, des enfants qui sont
isolés, qui ne font pas de socialisation, qui n'ont pas cette expérience.
Donc, si la réussite scolaire de tous les élèves
au Québec est vraiment la priorité de ce gouvernement, il a une obligation de mettre de l'avant les conditions
gagnantes pour que tous ces élèves-là, justement, réussissent... et ces questions
d'avoir du personnel spécialisé qui les
comprennent, qui comprennent leurs réalités, qui vont les accompagner et qui
vont être là pour s'assurer qu'ils ont autant de chances que n'importe
quel élève au Québec.
Je ne parlerai pas trop de la santé mentale des
jeunes, mais on sait à quel point la détresse chez nos jeunes est à un point de
rupture, nos jeunes qui se sentent de plus en plus délaissés. Moi, j'ai siégé
sur la commission des effets sur... l'écran sur les jeunes, et c'était très
révélateur de voir à quel point cette génération de jeunes qui ont grandi avec
des appareils omniprésents ont de la difficulté, ont de la difficulté à se
parler, ont de la difficulté à faire la distinction entre la vérité et ce que
les réseaux sociaux mettent de l'avant. Tout ça pour dire que nous avons mis de
l'avant 56 recommandations et, jusqu'à présent, le gouvernement en a mis
un en oeuvre... une recommandation en oeuvre. Donc,
on espère qu'au cours des prochains mois, le gouvernement, tous les différents
ministres vont s'approprier les différentes recommandations qui leur
appartiennent et vont mettre de l'avant les recommandations que nous avons
travaillées presque un an pour mettre en place.
Le gouvernement a une responsabilité envers nos
jeunes, envers nos aînés, envers tous les citoyennes et citoyens du Québec qui peuvent se retrouver d'un instant à l'autre dans
des situations de précarité et qui n'ont pas confiance que leur
gouvernement va être là pour les soutenir.
Motion formulant un grief
Je voudrais déposer, à ce sujet, une motion de
grief :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
premier ministre pour avoir passé sous silence la crise de l'itinérance dans son discours d'ouverture et
laissé sans réponse les appels des municipalités, des organismes communautaires
et des citoyens partout au Québec.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Merci, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Votre motion de grief est déposée sous
réserve de sa recevabilité. Nous poursuivons avec... Maintenant, je reconnais
la députée de Labelle.
Mme Chantale Jeannotte
Mme Jeannotte : Merci,
M. le Président. Permettez-moi, moi aussi, de faire écho, à mon tour, au
discours d'ouverture de notre session
parlementaire du premier ministre, et ce, à titre d'adjointe parlementaire du
ministre délégué au Développement
économique régional.
Le premier ministre a commencé
par nous parler de deux premiers constats : que le monde a changé depuis
le retour au pouvoir du président Trump et
que, dans plusieurs démocraties occidentales, le système dans lequel nous
évoluons est devenu tellement
complexe et bureaucratisé que, trop souvent, l'État n'était plus capable
d'avancer ou de faire aboutir ses
dossiers ou ses projets. Il y a tout simplement trop de paperasse qui affecte
considérablement l'efficacité de notre État. Face à ces constats, notre premier
ministre nous a dit qu'il fallait se concentrer sur quatre champs d'action,
dont l'économie et l'efficacité de l'État, et c'est sur ces thèmes en
particulier, M. le Président, que j'aimerais élaborer aujourd'hui.
Comme le premier ministre l'a très bien dit
hier... pas hier mais récemment, si la richesse n'est pas une fin en soi,
l'augmenter va permettre au gouvernement de redistribuer dans nos services
publics, comme en éducation ou dans toutes sortes d'autres domaines, comme dans
nos programmes sociaux, entre autres. Donc, si on investit dans des filières prometteuses, qu'on est à l'avant-garde,
à l'avant de la parade, notamment dans des secteurs comme celui de la défense,
par exemple, ce sont les Québécois qui pourront profiter des retombées
économiques de ces investissements. Les
profits générés par Investissement
Québec, notre bras financier, et le
gouvernement sont réinvestis dans des services sociaux pour les
Québécois.
M. le Président, les oppositions nous reprochent
de ne pas avoir parlé d'habitation ou d'itinérance, entre autres, mais je pense
qu'ils ont manqué une bonne game, comme on dit en bon canadien, parce que le
gouvernement en a fait plus que jamais, plus
que n'importe qui d'autre en habitation et en itinérance, justement, puis on va
continuer de le faire.
En habitation, c'est 7 milliards de
dollars que notre gouvernement a investis, et c'est nous qui en avons fait le
plus et c'est nous qui avons fait lever de terre le plus de projets. On a
redonné des pouvoirs aux municipalités pour que les chantiers démarrent plus
vite, on a revu les programmes, on a revu les outils de développement, on est
allés chercher des nouveaux partenaires, Fondaction, Desjardins, Unitaînés, la
FTQ et j'en passe.
En parallèle, on a fait en sorte que ce soit
plus facile d'accéder aux logements pour les personnes les plus démunies. On a offert de l'aide financière au
logement, des montants via les PSL, le programme de soutien au logement.
C'est plus de 36 000 ménages qui ont eu accès au PSL. 125 000
ménages, dont 93 000 personnes âgées, ont reçu une aide financière
pouvant aller jusqu'à 170 $ par mois. On s'est attaqués à la rénovation de
nos HLM. Le programme de remplacement,
d'amélioration et de modernisation, M. le Président, c'est
3 milliards de dollars qui seront investis d'ici 2028.
Donc, on a agi sur plusieurs niveaux, on a revu
les programmes, on a revu des programmes d'adaptation, des programmes
d'amélioration des maisons d'hébergement pour femmes, Rénovation, RénoRégion,
aide aux personnes à mobilité réduite. Tout ça, c'est
13 000 interventions pour une meilleure qualité de vie. On a fait des
allègements législatifs et réglementaires pour construire plus vite et mieux.
Le projet de loi n° 31, le projet de loi n° 39 du ministère des Affaires municipales, sur la
fiscalité municipale, a donné plus de souplesse aux municipalités et plus de
latitude. M. le Président, ce n'est pas rien, c'est majeur, ce que notre
gouvernement a fait depuis 2018.
J'aimerais parler... vous me permettrez plus
particulièrement de parler de mon comté, si vous me le permettez. Le comté de Labelle, c'est plus de
27 municipalités dans les Hautes-Laurentides. Eh bien, chez moi, c'est
132 logements sociaux et abordables, huit projets, 61 millions
d'investissement avec des subventions qui atteignent 34,6 millions, M. le Président. J'ai des chantiers en cours partout. À
Nominingue, la Place Dumas, sept logements abordables, projet de
2,8 millions. À Mont-Laurier, Habitations Mont-Laurier, porté par
Défi-Autonomie d'Antoine-Labelle, ça faisait des années, M. le Président, que ça ne levait pas de terre, j'ai
36 logements sociaux et abordables pour aînés, des subventions de
la SHQ de 8 millions de dollars. À La Minerve, Résidence La Minerve,
porté par l'organisme du même nom, 24 logements
pour aînés en légère perte d'autonomie. À Rivière-Rouge, Arc-en-Toit, porté par
l'organisme Arc-en-Soi, 28 logements pour personnes ayant des enjeux de
santé mentale. À Mont-Laurier, la Maison 2e étape de la Passe-R-Elle, neuf
logements pour femmes et enfants victimes de violence conjugale. Mais non, on
ne fait rien en habitation, M. le Président.
À Mont-Laurier, Immeubles R&M Vaillancourt, six logements abordables,
subvention du PHAQ, 1,2 million. Ça,
c'était juste... je vous parlais juste des chantiers en train de se réaliser,
mais qui sont réalisés maintenant, M. le Président, eh bien, la Maison
Lyse-Beauchamp, le Mirador, achat et rénovation d'un multiplex,
16 logements sociaux pour un projet de
3,5 millions, un autre à Mont-Laurier, Immeubles R&M Vaillancourt, six
logements abordables. Donc, M. le Président, au total, juste pour mon
comté, 132 logements sociaux et abordables.
M. le Président, le mot d'ordre, à la CAQ, c'est
«exécution». Ce n'est pas seulement dans mon comté, c'est partout pareil, dans
toutes les régions du Québec. J'arrive de Gatineau, M. le Président, je n'ai
jamais vu autant de grues et de chantiers en
construction de toute ma vie, puis j'y ai passé 15 ans. À Rimouski, à
Trois-Rivières, dans toutes les régions
du Québec, ça lève de partout. Une meilleure efficacité dans nos programmes,
une marge de manoeuvre financière additionnelle, des outils de
financement flexibles, des nouveaux partenariats, écoutez, il n'y a rien qu'on
n'a pas fait. On a relevé toutes les pierres. Puis, tout ça, ça a un effet
domino : plus de logements sociaux et abordables libèrent d'autres
logements, et ainsi de suite. Revenons à nos moutons, M. le Président. Pourquoi
donc que, dans le discours du premier ministre, on ne parlait pas de logements
sociaux ni abordables, peut-être? Mais c'est parce qu'on s'est attaqués à
l'économie puis c'est parce que le contexte a changé. Puis, plus on va
s'attaquer à une économie, plus notre économie va être forte, plus on va avoir
de l'argent pour en mettre dans nos logements sociaux, dans nos programmes
sociaux. C'est très simple. Mais, ça, on dirait que les oppositions ne sont pas
capables de le comprendre.
• (11 h 50) •
Alors, alors que le monde entier sort d'une
pandémie qui a affecté durement nos entreprises et nos régions, permettez-moi de parler de développement
économique régional. J'ai eu la chance d'être nommée adjointe parlementaire
au ministre du Développement économique
régional. C'est un autre geste fort que notre premier ministre a posé. On vient
d'avoir un nouveau ministre du Développement économique régional. Donc, c'est
très important de le souligner.
Justement, générer des revenus et pouvoir
continuer d'intervenir en logement et itinérance, comme je parlais, eh bien, ça va être très important de continuer de
travailler pour avoir une économie très forte. Donc, notre gouvernement investit dans les
entreprises. Ces dernières génèrent des retombées économiques, créent des
emplois et font du profit. Ces retombées, elles sont reprises pour
investir davantage dans nos services publics.
Donc, l'économie est
la priorité de notre gouvernement, et je remercie notre premier ministre pour
ça. Pourquoi? Parce que ça va passer par nos régions, M. le Président. Plus de
90 % des investissements d'Investissement Québec sont faits dans nos
PME, plus de 50 % des investissements chez Investissement Québec se font
dans nos régions. Parmi les grandes priorités économiques de notre
gouvernement, plusieurs entraînent des retombées considérables dans les
régions. On fait avancer de grands projets économiques. On a lancé le plus
grand chantier énergétique du Québec qui va doubler la production d'Hydro-Québec,
le plan d'action 2035. Le plan d'Hydro-Québec est clair : continuer
de développer l'hydroélectricité, augmenter la production éolienne et faire
plus d'économies d'énergie.
Le premier ministre a
fait plusieurs annonces en ce sens. Tout récemment, il était en Abitibi pour
faire une importante annonce dans le secteur des mines. Il a annoncé 25 mégawatts
pour les Mines Agnico Eagle, pour la mine Odyssey. La mine va générer
1 600 emplois, avec un salaire moyen de plus de 140 000 $,
M. le Président. Il a fait aussi plusieurs
annonces en énergie, dont le développement de 6 000 mégawatts
d'énergie éolienne dans l'Est du
Québec, notamment en Gaspésie et dans
l'est du Bas-Saint-Laurent. Mais non, on ne fait rien en région, M. le
Président. C'est un partenariat historique avec tous les partenaires du
milieu, dont les communautés autochtones.
Par ailleurs, M. le
Président, on a créé aussi quatre zones d'innovation, qui représentent des
investissements totaux de
11,5 milliards de dollars, dont 77 % viennent du secteur privé,
M. le Président. Zone Innovation Espace Aéro, Mirabel, Longueuil et
Montréal, Zone innovation quantique, DistriQ à Sherbrooke, Zone Innovation
Technum Québec à Bromont, zone innovation de
la transition énergétique, Bécancour, Trois-Rivières. Shawinigan. Ces zones
regrouperont des acteurs de la recherche, de l'industrie et des milieux
de l'enseignement, et de l'entrepreneuriat pour stimuler l'innovation et attirer des investissements et des
activités de recherche. On met à profit des écosystèmes solides qui rendent le
Québec unique et qui vont propulser l'économie du Québec de demain. Et tout ça,
M. le Président, oui, ça passe par nos régions.
Notre gouvernement
investit directement pour nos entreprises en région. À preuve, 51 % des
projets financés par IQ sont des entreprises hors des grands centres urbains.
Par exemple, Groupe ADF, dans Lanaudière, a décroché le plus gros contrat de
son histoire, qui a diversifié ses marchés grâce à l'intervention d'Investissement
Québec; Portes et fenêtres Eddy Boulet en
Montérégie, qui a doublé sa production en automatisation des tâches administratives;
Groupe Lebel, dans le Bas-Saint-Laurent, qui a passé de six usines en 2014 à 22 usines en 2025.
L'entreprise emploie aujourd'hui 1 400 personnes dont... dans 17,
pardon, municipalités du Québec. Et je pourrais continuer encore longtemps comme
ça, M. le Président, des exemples en succès en région, c'est... ce n'est
pas ce dont notre gouvernement manque.
En
développement économique régional, nous avons des structures fortes, aux
niveaux local et régional, et je pense à plusieurs outils, comme par
exemple Accès entreprise Québec, qui a été mis sur pied pour permettre aux MRC
de se doter de personnel afin d'offrir des
services de proximité, des outils, du conseil, du référencement. Dans mon coin
de pays, M. le Président, on appelle
ça la Maison de l'Entrepreneur. Ils ont eu la brillante idée de réunir tout ce
beau monde dans le même édifice. Ils ont Accès entreprise Québec, ils
ont un guichet unique, ils ont la chambre de commerce, la SADC et Accès entreprise Québec, tout ça dans le même
édifice. Donc, c'est un modèle, et je les salue aujourd'hui. On a des outils
de financement, aussi, comme le FLI, le fonds d'investissement... locaux
d'investissement.
Par
ailleurs, on a fait aussi une réforme d'Investissement Québec, en 2019, et ça,
ça a permis de... l'émergence de bureaux régionaux devant agir en collaboration
avec les structures locales de développement économique. Honnêtement, M.
le Président, notre écosystème, au Québec, on a de quoi être fier, là.
La
Stratégie québécoise de recherche et d'investissement en innovation est un
autre outil extrêmement intéressant, le Plan d'action en entrepreneuriat
en 2022‑2025, qui a été annoncé par mon ancien collègue en Développement économique, le Plan d'action gouvernemental en
économie sociale 2020‑2025, qui repose... qui propose des mesures de soutien
dédiées à ce domaine d'entreprises, bref, une structure et des outils, des
initiatives qui contribuent tous à la croissance de nos entreprises et à la
croissance de l'entrepreneuriat partout au Québec.
M. le Président, on
compte 230 000 PME, au Québec, qui jouent un rôle fondamental dans
l'économie du Québec. C'est notre priorité
d'accompagner et de soutenir chaque PME, et ce, à chaque étape de leur
développement et de leur croissance.
Maintenant, notre vision...
pardon, nous visons présentement une guerre commerciale, comme tout le monde le sait, c'est sans précédent, avec notre
principal partenaire à l'étranger, les États-Unis. Ce contexte crée de
l'incertitude, et, vous le savez, M.
le Président, les entreprises détestent l'incertitude. On les comprend. Comment
il faut continuer de les encourager à investir dans ce contexte? Bien,
c'est notamment pour les aider pour leur productivité, parce qu'elles doivent
demeurer compétitives dans leurs secteurs respectifs. Nous, à la CAQ, on le
sait, c'est pourquoi le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie
a mis en place plusieurs programmes d'aide pour les entreprises, dont le programme FRONTIÈRE, qui aide les entreprises dans
leurs liquidités, Chantier productivité, qui soutient les entreprises parce qu'elles augmentent leur productivité,
Panorama, qui accompagne les entreprises dans la diversification de leurs
marchés.
Mon collègue, ancien
ministre délégué à l'Économie, a annoncé la création du réseau accès
entreprises PME, lors du Rendez-vous national du développement local organisé
par la Fédération québécoise des municipalités, en avril dernier. Ce nouveau
réseau va permettre aux PME de profiter de l'expertise et du soutien de
450 000 professionnels qualifiés au sein des services de
développement économique des MRC et des organismes délégataires. Les MRC sont
donc l'endroit où frapper en tout premier lieu pour... que ce soit pour de
l'accompagnement, du référencement, du financement à chacune des étapes du
développement de leur entreprise, sans oublier le Centre de transfert
d'entreprise du Québec, qui agit désormais sous la bannière de Repreneuriat
Québec, une autre structure qui a été annoncée par mon collègue, Christopher
Skeete, pour accompagner les entreprises dans leur soutien aux cédants et aux
repreneurs. Donc, comme je le disais, nous avons de fortes structures et des
outils performants : MRC, IQ, Caisse de dépôt.
Mais permettez-moi de
revenir quelques instants sur le discours du premier ministre et de parler
d'efficacité de l'État. Notre premier ministre nous a dit qu'il souhaite donner
un traitement choc à la bureaucratie, et là aussi je le remercie. Oui, on veut
réduire le nombre de postes, mais on veut surtout sortir d'un système lourd,
trop lourd, qu'on a construit depuis des décennies. M. le Président, on va
s'attaquer à faire les choses différemment afin de rendre les services publics
plus efficaces. On va regarder quelles sont les contraintes qui s'imposent à
nous-mêmes, quels sont les bâtons dans les roues que les précédents
gouvernements nous ont mis. Le premier ministre a posé un geste fort. Nous
avons un ministre de développement économique régional, et moi, je serai très
heureuse d'appuyer mon collègue dans mes fonctions. Mon collègue sera chargé du
développement économique régional, de l'entrepreneuriat collectif et des zones
d'innovation.
Au cours des prochaines semaines, mon collègue
et moi, on va faire du terrain. On va identifier les plus grandes entraves au
développement économique régional pour chaque région du Québec. Évidemment, il
n'y a pas une région comme une autre, elles ont toutes leur couleur, c'est
pourquoi on doit être à l'écoute au cours des prochaines semaines. Pourquoi
s'attaquer aux entraves? Parce que ça va...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Mme la députée de Labelle, est-ce que vous souhaitez poursuivre à la reprise
des travaux?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Parfait. Merci.
Alors, compte
tenu de l'heure, et afin de permettre la tenue des affaires courantes, cet
après-midi, le présent débat est ajourné, et les travaux sont suspendus
jusqu'à 13 h 40.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 13 h 41)
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Bonjour, chers collègues. Veuillez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en
sommes à la... à la rubrique, pardon, Déclarations de députés, et je cède
maintenant la parole à M. le député de Chauveau.
Souligner le 20e anniversaire des Patriotes de
l'école secondaire Roger-Comtois
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Cette année, on célèbre le 20e anniversaire du programme de football des Patriotes de l'école
secondaire Roger-Comtois. Je tiens tout d'abord à souligner la présence, dans
nos tribunes, de l'entraîneur-chef, M. Philippe Brown, accompagné de trois
joueurs actuels : Alexandre Beaudin, Alexandre Boisvert et Thomas
Dominique.
Fondé en 2005 par MM. Denis Castonguay et
François Letarte, afin de contrer le décrochage scolaire chez les jeunes
garçons, ce programme a su devenir une fierté de performance et d'excellence. À
preuve, ils ont remporté, depuis leur fondation, huit bannières et deux Bols
d'or. Le programme ne cesse de grandir et compte maintenant quatre équipes,
d'atome à juvénile, accueillant environ 230 joueurs par année.
En terminant, je tiens à féliciter les parents
et les bénévoles qui encouragent nos jeunes athlètes tout en les accompagnant
dans la persévérance scolaire. Meilleurs succès à nos Patriotes et encore
plusieurs bannières à venir. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Bravo à l'équipe et les représentants de l'équipe. Merci beaucoup de
votre visite à l'Assemblée nationale.
Je cède maintenant la parole au député de Viau.
Souligner la Semaine du Congo à Montréal
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, célébrée la troisième semaine du mois d'octobre
de chaque année, la Semaine du Congo est commémorée dans plus de 55 pays.
Elle sert non seulement à sensibiliser la population à la
situation qui prévaut en RDC et de plaider pour la paix, la justice et la
dignité humaine, mais aussi à stimuler les échanges économiques et
l'entrepreneuriat.
Je tiens aujourd'hui à souligner la présence de
la communauté congolaise au Québec depuis de nombreuses années. À travers ses membres présents dans différentes sphères de la
société québécoise, la communauté congolaise est dynamique et résiliente. Des organisations comme la COCOM, PARDEC et la
Jeune Chambre de commerce du Congo-Kinshasa au Québec continuent, au fil
des ans, de bâtir des ponts entre le Québec et la RDC.
Du 13 au 18 octobre prochains, la Semaine
du Congo à Montréal sera, à travers différentes manifestations, une opportunité
de renforcer les liens socioculturels et économiques entre le Québec et la RDC.
À tous les Québécois d'origine congolaise, bonne
Semaine du Congo au Québec.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Rendre hommage à Mme Nathalie Clark
Mme Martine Biron
Mme Biron : Merci, Mme la
Présidente. C'est un honneur, c'est avec beaucoup de bonheur que je souligne aujourd'hui la carrière remarquable d'une
citoyenne de ma circonscription, Mme Nathalie Clark, qu'on a amenée, je
pense, secrètement dans les tribunes
de l'Assemblée nationale. Elle est accompagnée de ses proches et des membres de
sa famille.
Elle est entrée à TVA Québec en août 1985. C'est
en 1994 qu'elle présente son tout premier bulletin météo. Depuis, fidèle au poste, beau temps, mauvais
temps, elle fait partie du quotidien des citoyens de la grande région de
Québec.
Mme Clark,
depuis toutes ces années, vous informez les téléspectateurs avec grâce et
professionnalisme. Vous êtes un véritable symbole de fidélité et
d'engagement pour nous tous. Félicitations pour votre 40e anniversaire de
carrière à TVA Québec! Et puissiez-vous continuer à illuminer nos écrans pour
encore de nombreuses années.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Mme Clark, au nom de la
présidence, toutes nos félicitations pour vos nombreuses années. Merci.
Je cède maintenant la parole au député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner le 30e anniversaire de Répit Providence
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, je souligne les 30 ans de Répit Providence, un
organisme indispensable à Hochelaga-Maisonneuve et à Montréal.
Depuis trois décennies, Répit Providence protège
la petite enfance et soutient les familles en situation de vulnérabilité en prévenant l'épuisement parental,
la négligence, les abus et la violence envers les enfants, ces enjeux demeurant
d'une grande actualité.
Ce travail
essentiel repose sur une équipe engagée et compétente. Depuis plus de 20 ans,
la directrice, Isabelle Perreault,
assure la continuité de la mission, entourée d'intervenantes et d'intervenants
dont le professionnalisme transforme concrètement la vie des familles.
Répit Providence, c'est aussi un leadership
reconnu. Lors de son grand forum 2024 sur la prévention de la négligence,
il a rassemblé des partenaires de tous les horizons qui ont rappelé l'urgence
de renforcer la protection de l'enfance au
Québec. Inspiré par la Commission Laurent, l'organisme a lancé une importante
pétition pour faire adopter une charte des droits des enfants par le
gouvernement.
À toute
l'équipe de Répit Providence, merci pour les 30 ans d'action essentielle
et longue vie à votre mission! Merci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Rendre hommage à M. Mathieu St-Pierre
Mme Marie-Louise Tardif
Mme Tardif : Mathieu
St-Pierre est un athlète d'exception mais aussi un modèle de persévérance, de résilience
et de détermination.
Le
4 septembre 2025, il est devenu champion du monde en paracanoë lors des Championnats
du monde en Hongrie.
Mathieu a toujours été sportif, jusqu'au jour
où, malheureusement, en 2015, un arbre tombe sur lui, le blesse gravement, et il devient paraplégique. Mais, avec
toute sa détermination, il reprend l'entraînement de manière intensive.
Depuis, il ne
cesse de progresser et de performer, entre autres aux Jeux paralympiques de
Tokyo en 2021, aux Jeux de Paris en 2024.
Il s'entraîne
actuellement pour la coupe du monde de canoë-kayak en Allemagne en 2026 et pour
les championnats du monde en Argentine.
La fédération Parasports
Québec l'a d'ailleurs nommé Personnalité du mois de septembre.
Bon succès! Bravo, Mathieu! Tu es un modèle.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Robert-Baldwin.
Rendre hommage à Mme Gemma Raeburn-Baynes
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau : Merci,
Mme la Présidente. Le 3 octobre dernier, j'ai eu le privilège de remettre
la Médaille de l'Assemblée nationale du Québec à une femme d'exception et
véritable pionnière de notre communauté, Gemma Raeburn-Baynes, à
l'occasion du gala du 25e anniversaire de Playmas Montreal, l'organisme
communautaire hors pair dont elle a créé.
For more than 60 years,
Gemma has dedicated her life to promoting Caribbean and Black culture,
nurturing artistic talent, and empowering Black youth through various social
initiatives, festivals, sponsorship and mentorship programs, including her
latest project, Gem*Star Circle of Excellence.
Par sa générosité, sa vision et sa foi
inébranlable, Gemma laisse en héritage une société plus juste, plus inclusive
et plus fière.
As a trailblazer, particularly
for Black women and girls, and as a tranformative changemaker, Gemma's legacy
will continue to inspire us all for generations to come. Thank you. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner le 30e anniversaire du Musée de
paléontologie et de l'évolution
Mme Karine Boivin Roy
Mme Boivin Roy : Merci, Mme la
Présidente. Il y a 30 ans, naissait à Montréal le Musée de paléontologie et
de l'évolution, créé par un groupe d'amateurs en paléontologie et
d'universitaires, et dont la mission est de préserver, d'étudier et de mettre en valeur le patrimoine fossile québécois. Encore
plus, c'est un musée d'émerveillement où les fossiles prennent vie, les
enfants rêvent de dinosaures et les adultes redécouvrent l'immensité du temps.
Par ses
expositions temporaires et itinérantes, par sa participation à des colloques et
conférences, par ses excursions guidées et ses travaux sur le terrain
auquel le public peut participer, par son laboratoire de conservation et de
recherche et par sa collection abritant plus
de 80 000 fossiles provenant en majorité du Québec et couvrant des
centaines de millions d'années, le musée nous apprend que chaque pierre
et chaque os raconte une histoire, à savoir celle de la terre et celle de la
vie avec un grand V.
Merci à Mario Cournoyer, Jean-Pierre Guilbault
et leur groupe qui, depuis trois décennies, transmettent avec passion le goût
du savoir et de la découverte.
• (13 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député d'Abitibi-Est.
Rendre hommage à M. Fernand Trahan
M. Pierre Dufour
M. Dufour : Mme
la Présidente, comme nous sommes en période électorale au niveau municipal, je
me permets d'honorer aujourd'hui un ex-politicien de Val-d'Or qui a
laissé une marque indélébile au fil de sa mairie.
Personnage mythique durant ces 13 années
comme maire, de 2000 à 2013, il a toujours eu le courage de ses convictions.
Encore aujourd'hui, il n'est pas rare d'entendre des gens s'ennuyer de lui.
Leader
incontesté pour positionner Val-d'Or économiquement comme un acteur
incontournable du développement du Grand Nord québécois, il a su mettre
à la table des discussions les diverses communautés autochtones et allochtones
pour unir les forces de chacun.
C'est dans cette logique, alors que le boom
minier nordique bouillonne, qu'il initie un projet qui deviendra le Centre de
transit minier nordique, annexé à l'aéroport de Val-d'Or. Grand architecte du
projet, c'est grâce à ses contacts politiques que la première pelletée de terre
eu lieu, en janvier 2009, suivie d'un grand agrandissement en 2012. Personnage
coloré, qui n'avait pas la langue de bois, lorsqu'il quitta la mairie, il
termina son allocution en disant :
J'ose espérer que le sigle de Val-d'Or va être dans votre coeur avant tout
autre intérêt partisan ou monétaire. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant
la parole... Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Hull.
Souligner
le 30e anniversaire de la Maison Alcide-Clément
Mme Suzanne Tremblay
Mme Tremblay : Mme la Présidente, je
prends un moment pour souligner aujourd'hui le 30e anniversaire de la Maison
Alcide-Clément, un organisme qui accompagne et soutient les familles du secteur
de Hull. Au fil des ans, la maison est
devenue un lieu réconfortant où se tiennent de nombreuses activités qui
rassemblent, favorisent l'entraide et contribuent à briser l'isolement.
Si
la Maison Alcide a su demeurer aussi vivante et accueillante, c'est en grande
partie grâce à Mme Carole Verner, qui quitte pour une retraite
bien méritée. Femme de coeur, elle a guidé l'organisme pendant deux décennies
avec bienveillance, respect et une profonde
humanité. Carole n'a jamais compté ses heures et a toujours tendu la main à
celles et ceux qui franchissent la porte de la maison. Par sa présence
constante, son écoute et sa grande générosité, elle a fait de cet organisme un
véritable repère pour les familles.
Je
tiens également à remercier les bénévoles et les membres du conseil
d'administration pour leur dévouement et leur précieuse contribution.
En terminant, je
souhaite à Mme Verner une belle retraite et à la Maison Alcide-Clément
encore de nombreuses années au service de notre communauté. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Repentigny.
Souligner le
25e anniversaire de l'Association des devenus
sourds et des malentendants du Québec, secteur
des MRC de L'Assomption et des Moulins
Mme Pascale Déry
Mme Déry :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je tiens aujourd'hui à souligner
le 25e anniversaire de l'Association des devenus sourds et des
malentendants du Québec dans le secteur des MRC de L'Assomption et des Moulins.
Depuis un quart de
siècle, cette organisation joue un rôle fondamental en brisant l'isolement, en
défendant les droits, en contribuant à l'amélioration de la qualité de vie des
personnes qui vivent avec une perte auditive.
Alors, grâce au
travail remarquable, à la générosité, aussi, des nombreux bénévoles et de ses
membres, l'association a su tisser un véritable réseau de solidarité, qui fait
une différence concrète au sein de nos communautés. Elle rassemble les personnes malentendantes ou devenues sourdes ainsi
que leurs conjoints et leurs proches autour d'un mouvement d'entraide,
d'écoute et de soutien mutuel.
Alors, je souhaite
exprimer toute ma reconnaissance à Mme Louise Paré, qui est présidente,
ainsi qu'à toute son équipe pour leur dévouement, leur engagement à porter
cette mission avec coeur et avec conviction.
Félicitations,
justement, pour ces 25 années de travail remarquable, et longue vie à
cette belle organisation! Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole
au député de Saint-Jean.
Féliciter le collectif créatif
La Cargaison et la Corporation monseigneur Forget,
lauréats du prix Mise en valeur décerné par le Conseil
du patrimoine religieux du Québec
M. Louis Lemieux
M. Lemieux :
Mme la Présidente, je vous avais déjà raconté que la cathédrale
Saint-Jean-l'Évangéliste de Saint-Jean-sur-Richelieu
vivait une sorte de renaissance depuis qu'en plus des messes la Corporation
monseigneur Forget avait élargi les
usages de sa cathédrale pour la rendre plus disponible à la communauté avec des
spectacles à la chandelle et divers événements.
Je
vous avais aussi annoncé que La Cargaison, collectif créatif, spécialisé en
sons et lumières, avait choisi d'en faire sa résidence de création et de diffusion. Et c'est comme ça que, depuis
le mois dernier, le clocher de la cathédrale s'illumine aux couleurs du
moment.
Mais
il y a plus. Le Conseil du patrimoine religieux du Québec leur a conjointement
décerné, la semaine dernière, le prix du jury dans la catégorie Mise en
valeur. Et c'est tellement vrai et mérité que les deux organisations se
vantent, avec justesse, de vivre une collaboration aussi improbable que
parfaite.
Merci
et bravo à la Corporation monseigneur Forget et à La Cargaison d'avoir fait
revivre et de faire vivre notre...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole
au député de Mégantic.
Souligner
le 25e anniversaire du journal Le Cantonnier
M. François Jacques
M. Jacques : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je veux
souligner le 25e anniversaire du journal communautaire Le
Cantonnier, un média solidement enraciné dans le sud des Appalaches.
Ce journal, c'est une
histoire collective portée par la passion, la rigueur et la persévérance.
Dans un monde saturé
d'informations, Le Cantonnier est resté fidèle à sa mission :
donner la parole à ceux et celles qui font vivre la communauté. Je vous dis
bravo pour cette noble mission.
Il a fallu beaucoup
de temps et d'engagement pour franchir ce quart de siècle. Je veux donc
remercier chaleureusement tous ceux et celles qui ont contribué à faire du Cantonnier
ce qu'il est aujourd'hui : les rédacteurs, les bénévoles, les lecteurs, les partenaires et tous ceux qui ont oeuvré
dans l'ombre. Vous avez tenu bon, même dans les moments difficiles, et
c'est tout à votre honneur. Bon 25e aux gens du Cantonnier.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Cela met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à
13 h 56)
(Reprise à 14 h 07)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Mesdames
messieurs, bienvenue. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de
documents, Mme la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Fréchette : Oui, merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de l'année financière 2024‑2025 de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie et le rapport annuel de
gestion 2024-2025 de la Société du parc industriel et portuaire de
Bécancour. Merci.
La
Présidente : Ces
documents sont déposés. M. le ministre de l'Immigration, de la Francisation et
de l'Intégration.
M. Roberge : Mme la Présidente,
permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2024‑2025
du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre de la Culture et
des Communications.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport annuel de gestion 2024‑2025
du Musée de la civilisation. Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé. M. le
ministre de l'Emploi. M. le ministre de l'Emploi. Mme la ministre! Mon
erreur, je m'en confesse. Mme la ministre de l'Emploi.
Mme Déry : Ce n'est pas plus grave. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Je dépose aujourd'hui le rapport annuel de gestion 2024‑2025
du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé. Le pire, c'était écrit «madame». Mme la ministre de la
Famille.
Mme Champagne
Jourdain : Oui, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2024‑2025
du ministère de la Famille. Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
...au nom du ministre de la Cybersécurité et du Numérique, je dépose le
rapport annuel de gestion 2024-2025 du ministère de la Cybersécurité et du
Numérique.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre responsable des
Infrastructures.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel 2024-2025 de la Société
québécoise des infrastructures.
La Présidente :
Ce document est déposé.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique
Dépôt de pétitions, le dépôt de plusieurs pétitions est prévu pour aujourd'hui.
Comme le règlement le prévoit, un maximum de 15 minutes est consacré à
cette étape, alors, le cas échéant, le dépôt de certaines pétitions sera
reporté à la prochaine séance.
• (14 h 10) •
Avant de céder la parole à un premier député, je
vous informe que j'ai également reçu une demande de la part de Mme la députée
de D'Arcy-McGee afin de reporter au 8 octobre 2025 la présentation de sa
pétition dont la date limite de présentation est aujourd'hui. Est-ce qu'il y a
consentement pour cela? Consentement.
M. le député de Matane-Matapédia.
Améliorer l'accès aux services d'orthophonie sur la Côte-Nord
M. Bérubé : Mme
la Présidente, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 968 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le développement du langage est essentiel à la réussite éducative, sociale
et personnelle des enfants;
«Considérant
que les délais d'attente pour obtenir des services d'orthophonie dans le réseau
public sur la Côte-Nord sont extrêmement longs — parfois
plus d'un an — compromettant
ainsi les chances d'intervention précoce pour de nombreux enfants;
«Considérant que la pénurie d'orthophonistes sur
la Côte-Nord est chronique, ce qui limite gravement l'accès à des services de
base pour les familles de la région;
«Considérant qu'une fois pris en charge,
certains enfants voient leurs services interrompus en cours d'année faute de
budget suffisant, et sont alors retournés sur la liste d'attente, compromettant
la continuité des interventions;
«Considérant que les enfants de la Côte-Nord,
comme ceux des autres régions du Québec, ont le droit à des services
équitables;
«Considérant que l'absence de services adéquats
en orthophonie entraîne des conséquences graves sur le développement, la
scolarisation et l'intégration sociale des enfants;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«D'augmenter
de façon urgente les ressources allouées aux services d'orthophonie de la
Côte-Nord, afin de réduire rapidement les délais d'attente;
«De mettre en place des incitatifs financiers et
professionnels pour attirer et retenir des orthophonistes sur la Côte-Nord;
«D'assurer à
tous les enfants de la Côte-Nord un accès équitable, continu et de qualité aux services
d'orthophonie; et
«De reconnaître la situation critique des
services spécialisés en région et d'agir par des mesures structurantes pour
corriger ces injustices.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet
extrait de pétition est déposé. Mme la députée de Vaudreuil.
Maintenir l'encadrement professionnel indépendant
du secteur financier
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme
la Présidente. À la demande de l'auteur de la pétition, je dépose aujourd'hui l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 256 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que les professionnelles et professionnels en assurance, épargne collective,
planification, plans de bourses
d'études et sécurité financière au Québec refusent le démantèlement de
l'encadrement professionnel indépendant prévu dans le projet de loi n° 92;
«Considérant que ces professionnels sont au
service des Québécois;
«Considérant que ces professionnels ne sont pas
de simples distributeurs de produits financiers;
«Considérant que les professionnels demandent
vivement d'être entendus, respectés et représentés;
«[...]Considérant que, depuis plus de 25 ans,
la Chambre de la sécurité financière incarne un modèle québécois unique, multidisciplinaire et centrée sur la
protection du public et qu'elle permet à plus de
34 000 professionnels d'exercer leur métier avec éthique,
rigueur et autonomie;
«Considérant que le projet de loi n° 92 :
«Confie les
dossiers à des organismes contrôlés par les grandes institutions financières,
sans enracinement dans la profession;
«Supprime le statut professionnel, réduisant les
professionnels à de simples vendeurs;
«Implique des frais importants pour des entités
où il n'y a aucun pouvoir décisionnel; et
«A été conçu sans étude
d'impact ni consultation des principaux concernés;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«Le retrait du projet de loi n° 92,
ou à tout le moins des articles concernant les Chambres;
«Une consultation réelle, ouverte et
transparente avec les professionnels du terrain;
«Le maintien d'un encadrement indépendant et
multidisciplinaire, axé sur la protection du public;
«La reconnaissance du rôle essentiel des
professionnels dans l'équilibre financier des ménages québécois.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet
extrait de pétition est déposé. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Garantir un accès équitable aux soins et aux
services sociaux dans les régions éloignées
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 3 625 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que les personnes vivant dans les régions éloignées doivent souvent parcourir
de longues distances ou attendre des mois pour accéder à des soins de
santé de base;
«Considérant que le manque de personnel en santé
et services sociaux entraîne des bris de service, alourdit le fardeau des
familles et aggrave les inégalités régionales;
«Considérant
que le taux d'inoccupation des logements y est souvent inférieur à 1 % et
freine le recrutement de personnel;
«Considérant que la pénurie de places en
garderie empêche les travailleuses et travailleurs de venir s'établir
durablement [en] région;
«Considérant que les primes actuelles ne
reflètent pas les vrais coûts de la vie en région éloignée et que les
incitatifs ne suffisent pas à attirer et retenir le personnel nécessaire en
santé et services sociaux;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«D'investir
dans la construction de logements temporaires réservés au personnel de la santé
et des services sociaux dans les régions éloignées;
«De financer des CPE intégrés aux installations
des CISSS et [des] CIUSSS des régions éloignées;
«De bonifier les primes d'éloignement et
d'isolement, de les élargir à d'autres localités et de créer des bourses
ciblées pour les jeunes dans les professions en forte demande.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé. M. le député de Laurier-Dorion.
Rejeter le projet de règlement modifiant
le calcul des augmentations de loyer
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 12 041 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le projet de règlement publié
le 16 avril 2025 à la Gazette officielle du Québec modifie
substantiellement le calcul des augmentations de loyer;
«Considérant
que ce projet de règlement, bien qu'il retire la composante inflationniste
d'ajustement du revenu net, introduit d'autres éléments préoccupants
pour les locataires;
«Considérant
que l'utilisation de l'IPC global comme critère principal d'augmentation ne
reflète pas adéquatement les coûts spécifiques liés à l'exploitation des
immeubles locatifs et maintient l'influence des variations du marché
dans le calcul des augmentations;
«Considérant que le nouveau calcul des travaux
majeurs, fixé à 5 %, impose aux locataires de rembourser intégralement les investissements immobiliers sans
prévoir de réduction de loyer une fois cette période de remboursement
terminée;
«Considérant que le déséquilibre d'information
entre [les] locateurs et locataires persiste, notamment sans justifications
détaillées des hausses proposées;
«Considérant que le projet de règlement ne
permet pas de réguler les augmentations de loyer et ne protège pas l'accès au
logement;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«De rejeter le projet de règlement actuel;
«D'élaborer un nouveau règlement visant un
véritable contrôle des loyers, axé sur la variation des dépenses
d'exploitation;
«D'instaurer un plafond absolu aux augmentations
annuelles de loyer;
«D'obliger les locateurs à
s'adresser au TAL pour justifier toute hausse supérieure au taux fixé;
«De créer un
registre public des loyers, accessible gratuitement, permettant notamment aux
locataires de connaître l'historique des loyers et des travaux majeurs;
«De décréter un gel des loyers jusqu'à l'entrée
en vigueur d'un nouveau règlement équitable.»
Et je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet extrait de
pétition est déposé. Mme la députée de La Pinière.
Reconnaître le travail des proches aidants
et leur accorder un salaire juste
Mme Caron : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi de saluer, dans les tribunes, Mme Geneviève
Coutu, auteure de la pétition, et Cynthia Thibodeau.
Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
7 164 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que les proches aidants soutiennent des
personnes malades ou invalides à long terme, nécessitant un engagement constant
sur les plans physique, émotionnel et financier;
«Attendu que
ce travail permet de désengorger les milieux d'hébergement et d'économiser des
millions à l'État;
«Attendu que même en versant un salaire aux
proches aidants, le gouvernement continuerait d'économiser par rapport au coût
des soins institutionnels et des hospitalisations;
«Attendu que les proches aidants travaillent
souvent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec peu ou pas de répit;
«Attendu que
le manque de personnel du réseau de la santé rend la contribution des proches
aidants encore plus cruciale;
«Attendu que
les proches aidants doivent souvent laisser leur travail et puiser dans leurs
économies pour vivre afin de jouer leur rôle de proche aidant;
«Attendu que les proches aidants vivent dans la
précarité, sans salaire, congés ou couverture sociale;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«De reconnaître le rôle essentiel des proches
aidants;
«De leur accorder un salaire juste;
«De mettre en place des mesures de répit pour
leur bien-être.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet
extrait de pétition est déposé. M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Soutenir le peuple togolais dans sa lutte pour la
démocratie
M. Cliche-Rivard : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 1 181 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le peuple togolais subit depuis
plusieurs décennies un régime autoritaire marqué par des violations de droits
humains, des atteintes aux libertés fondamentales et une absence d'alternance
démocratique;
«Considérant que le peuple togolais manifeste
contre un régime dictatorial incarné par Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis
20 ans, après avoir succédé à 38 ans de règne de son père;
«Considérant que les manifestants dénoncent la
hausse du coût de la vie, ainsi que la réforme constitutionnelle de 2024 lui
permettant de se maintenir au pouvoir, transférant l'essentiel du pouvoir à sa
nouvelle fonction de Président de conseil;
«Considérant la forte hausse des arrestations
arbitraires des voix critiques au régime;
«Considérant
que [les] manifestations pacifiques
sont réprimées et qu'au moins sept personnes, dont une mineure de
15 ans, ont été tuées en juin 2025;
«Considérant que des opposants, journalistes et
défenseurs des droits humains sont intimidés, emprisonnés ou forcés à l'exil;
«Considérant que la jeunesse togolaise aspire à
un avenir libre et démocratique;
«Considérant
que le Québec, société démocratique
attachée aux droits humains, accueille une importante communauté
togolaise;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«D'exprimer son soutien au peuple togolais dans
sa lutte pour la démocratie, la justice et l'État de droit;
«D'utiliser
sa voix et son influence, notamment au sein de l'Organisation internationale de
la Francophonie, pour dénoncer les
violations des droits humains au Togo et promouvoir des initiatives
diplomatiques en faveur du respect des libertés fondamentales et de
l'alternance démocratique.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
• (14 h 20) •
La
Présidente : ...est déposé.
Et j'ai reçu une
demande du député des Îles-de-la-Madeleine pour la présentation d'une pétition
non conforme. Y a-t-il consentement pour la présentation de cette pétition? Consentement.
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Garantir un accès équitable
aux soins et aux services
sociaux dans les régions éloignées
M. Arseneau :
Merci, Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 359 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que les personnes vivant dans les
régions éloignées doivent souvent parcourir de longues distances ou
attendre des mois pour accéder à des soins de santé de base;
«Considérant que le
manque de personnel en santé et services sociaux entraîne des bris de service,
alourdit le fardeau des familles et aggrave les inégalités régionales;
«Considérant que le
taux d'inoccupation des logements y est souvent inférieur à 1 % et freine
le recrutement de personnel;
«Considérant que la
pénurie de places en garderie empêche les travailleuses et travailleurs de
venir s'établir durablement [en] région;
«Considérant que les
primes actuelles ne reflètent pas les vrais coûts de la vie en région éloignée
et que les incitatifs ne suffisent pas à attirer et retenir le personnel
nécessaire en santé et services sociaux;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«D'investir dans la
construction de logements temporaires réservés au personnel de la santé et des
services sociaux dans les régions éloignées;
«De financer des CPE
intégrés aux installations des CISSS et [des] CIUSSS des régions éloignées;
«De bonifier les
primes d'éloignement et d'isolement, de les élargir à d'autres localités et de
créer des bourses ciblées pour les jeunes dans les professions en forte
demande.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Et cet extrait de pétition est déposé.
J'ai également reçu
une demande de M. le député de Laurier-Dorion pour la présentation d'une
pétition non conforme. Y a-t-il consentement pour la présentation de cette
pétition? Consentement. M. le député de Laurier-Dorion.
Rejeter le projet de
règlement modifiant le
calcul des augmentations de loyer
M. Fontecilla : Merci, Mme la Présidente.
Je profite de l'occasion pour saluer Mme Nicole Dionne et Charles-Olivier Carrier,
ici présents dans l'estrade, du Regroupement des comités logement et
associations de locataires du Québec, ainsi que les collègues des comités
logement du Québec. Merci beaucoup.
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
12 041 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que le
projet de règlement publié le 16 avril 2025 à la Gazette officielle du
Québec modifie substantiellement le calcul des augmentations de loyer;
«Considérant
que ce projet de règlement, bien
qu'il retire la composante inflationniste d'ajustement du revenu net,
introduit d'autres éléments préoccupants pour les locataires;
«Considérant
que l'utilisation de l'IPC global
comme critère [global] d'augmentation ne reflète pas adéquatement les
coûts spécifiques liés à l'exploitation des immeubles locatifs et maintient
l'influence des variations du marché dans le calcul des augmentations;
«Considérant que le
nouveau calcul des travaux majeurs, fixé à 5 %, impose aux locataires de
rembourser intégralement les investissements
immobiliers sans prévoir de réduction de loyer une fois cette période de
remboursement terminée;
«Considérant
que le déséquilibre d'information entre locateurs et locataires persiste,
notamment sans justifications détaillées des hausses proposées;
«Considérant que le
projet de règlement ne permet pas de réguler les augmentations de loyer et ne
protège pas l'accès au logement;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«De rejeter le projet
de règlement actuel;
«D'élaborer un
nouveau règlement visant un véritable contrôle des loyers, axé sur la variation
des dépenses d'exploitation;
«D'instaurer un
plafond absolu aux augmentations annuelles de loyer;
«D'obliger les
locateurs à s'adresser au TAL pour justifier toute hausse supérieure au taux
fixé;
«De créer un registre [...] des loyers,
accessible gratuitement, permettant notamment aux locataires de connaître
l'historique des loyers et des travaux majeurs;
«De décréter un gel des
loyers jusqu'à l'entrée en vigueur d'un nouveau règlement équitable.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci beaucoup.
La Présidente : Je vous remercie.
Cet extrait de pétition est déposé.
Nos
15 minutes sont... sont écoulées, pardon, pour le dépôt de pétitions. En
vertu de notre règlement, la pétition non entendue sera entendue lors
d'une prochaine séance de travail.
Oui, Mme la leader de l'opposition officielle,
je vous écoute.
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, si possible, je demanderais que ma collègue la députée de La Pinière
puisse compléter son intervention et qu'elle
puisse lire la version papier de son extrait de pétition, étant donné que nous
avons des citoyennes qui se sont déplacées pour l'occasion, elles ont travaillé
fort pour la version papier.
La
Présidente : Alors, avec le consentement, tout est possible. Y a-t-il
consentement pour déroger? Consentement.
Alors, je
reconnais, pour le dépôt de sa pétition, Mme la députée de La Pinière. Demande de présenter une pétition non conforme. Nous vous
écoutons.
Reconnaître le travail des proches aidants
et leur accorder un salaire juste
Mme Caron : Merci beaucoup. Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
3 604 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que les proches aidants soutiennent des
personnes malades ou invalides à long terme, nécessitant un engagement constant
sur les plans physique, émotionnel et financier;
«Attendu que
ce travail permet de désengorger les milieux d'hébergement et d'économiser des
millions à l'État;
«Attendu que même en versant un salaire aux
proches aidants, le gouvernement continuerait d'économiser par rapport au coût
des soins institutionnels et des hospitalisations;
«Attendu que les proches aidants travaillent
souvent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec peu ou pas de répit;
«Attendu que le manque de personnel du réseau de
la santé rend la contribution des proches aidants encore plus cruciale;
«Attendu que
les proches aidants doivent souvent laisser leur travail et puiser dans leurs
économies pour vivre afin de jouer leur rôle de proche aidant;
«Attendu que les proches aidants vivent dans la
précarité, sans salaire, congés ou couverture sociale;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«De reconnaître le rôle essentiel des proches
aidants;
«De leur accorder un salaire juste;
«De mettre en place des mesures de répit pour
leur bien-être;
«Que cette pétition soit entendue.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant rendus à la période de
questions et de réponses orales, et, pour ce faire, je cède la parole, en
question principale, à la cheffe de l'opposition officielle.
Suspension de projets de transformation
numérique dans le réseau de la santé
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. En mai 2025, le journaliste Nicolas Lachance, du Journal
de Québec, écrivait ceci : «Dépassements de coûts pharaoniques, retard
de deux ans, ratés dans les contrats : un rapport gouvernemental dévastateur démontre que le projet numérique va droit
dans le mur. Malgré un avis ministériel, les coûts sont déjà passés de 202 à 430 millions de
dollars et pourraient atteindre plus de 1 milliard de dollars. Un audit de
performance commandé par l'ex-ministre du
Numérique démontre que l'initiative informatique, et je cite, est un gouffre
financier.»
Mme la
Présidente, je ne vous parle pas du fiasco SAAQclic, je vous parle d'un
autre fiasco, celui du numérique. On apprend aussi que maintenant il est
suspendu, mais il y a déjà 65 millions de dollars qui a été injecté. Des
pénalités, durant la suspension, peuvent continuer à grimper. Présentement,
juste les cas de pénalités dans le contrat, selon les sources de Nicolas
Lachance, sont autour de 150 millions de dollars.
Et vous me direz : Arrêtez, Mme la députée de
Saint-Laurent, la cour est pleine. Mais non, le député de LaFontaine a trouvé une clause inédite, jamais vue dans l'histoire : le
gouvernement a décidé d'ajouter une clause de garantie pour LGS et IBM.
Peu importe ce qui va arriver, inquiétez-vous pas, ils seront payés.
La «top gun» de Santé Québec ne comprend pas
cette clause. Nous non plus.
Alors, aujourd'hui, ma question est tellement
simple. Qui a trouvé que c'était une bonne idée, qui est imputable, et quelles
seront les conséquences?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la
Présidente, on a, au Québec, un énorme rattrapage à faire dans les systèmes informatiques. Malheureusement, pendant
15 ans, les libéraux investissaient en moyenne 500 millions de
dollars par année. On a doublé ce budget-là parce qu'il y a un rattrapage à
faire dans à peu près tous les ministères. Mme la Présidente, actuellement, il y a 438 projets qui sont en
réalisation. Quand on regarde les plus importants, là, ceux qui sont au-dessus de
500 000 $, 80 % sont au vert. Les autres sont suivis de près,
examinés.
Mme la Présidente, concernant le projet SIFA,
c'est un projet important, qui va amener des économies très importantes pour la suite. Maintenant,
actuellement, l'Autorité des marchés
publics, l'AMP, examine le contrat.
Il semble effectivement y avoir eu des problèmes dans la façon dont a
été rédigé le contrat. Donc, attendons le résultat de l'AMP avant d'aller plus
loin. Je pense que Santé Québec a fait ce qu'il y avait à faire, c'est-à-dire
mettre le contrat sur pause.
• (14 h 30) •
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Ma question est
très spécifique. Il y a une clause dans le contrat qui donne une garantie
absolue de paiement. Que ce soit livré, suspendu ou pas du tout livré, ils vont
être 100 % payés. Ça ne s'est jamais fait dans l'histoire, jamais, on a
regardé les contrats.
Maintenant, je veux savoir qui a trouvé que
c'était une bonne idée, quelles seront les conséquences et qui est imputable
autour de vous.
La Présidente : Et vous vous
adressez à la présidente. La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, ce n'est évidemment pas moi qui rédige les contrats. Ce n'est pas
moi non plus qui les révise. Là, je suis
surpris, d'ailleurs, que la cheffe de l'opposition officielle soit en train de
lire les clauses de chaque contrat en informatique. Comme je le disais,
il y en a 438 actuellement. Donc, je ne sais pas si la cheffe de l'opposition officielle a lu les 438. Ce qu'on sait,
par contre, c'est que l'AMP s'est saisie du contrat, analyse le contrat avec
des experts, va nous revenir rapidement. Santé Québec a décidé de prendre la
décision appropriée...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...suspendre le
contrat.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : 100 % de mon
salaire est payé par les contribuables, alors 100 % de mon temps est à
lire ce que vous avez signé.
Mme la
Présidente, j'aimerais juste attirer l'attention sur une déclaration du premier
ministre à la commission Gallant : «Je pense qu'au Québec on a du travail
à faire autour du mot "imputabilité". Je pense que les gens doivent
être imputables.»
Quand il nous dit qu'il va y avoir des
économies, c'est exactement la même excuse pour le fiasco SAAQclic. Là, on est dans un nouveau fiasco, où est-ce que,
présentement, là, on est dans les centaines de millions de dollars de déjà gaspillés.
Qui est imputable?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, je le répète, il y a
actuellement 438 projets qui sont en réalisation. Il y en a aussi, en plus, 646 qui sont en planification.
Donc, on parle de plus de 1 000 projets informatiques.
1 000 projets informatiques. Il y en a pour
4,9 milliards. Notre gouvernement investit deux fois plus que le
gouvernement libéral, qui était... On appelait ça l'ère des fax, c'était l'ère libérale
des fax. Le gouvernement libéral fonctionnait avec des fax. Nous, on se
dit : Non, il faut, en 2025, moderniser. C'est ce qu'on fait.
La Présidente :
Troisième complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Mme la Présidente, je ne vous parle pas de
centaines de contrats, je vous en parle d'un seul, SIFA. C'est celui-ci
que, pour la première fois, le gouvernement du Québec, sous le leadership du
premier ministre, a décidé que c'était une
bonne idée de donner une garantie absolue de paiement, même si on veut résilier
le contrat. C'est lui, donc, pour
reprendre son image, qui a décidé, là, de se mettre encore une camisole de
force, et que maintenant on ne peut pas s'en sortir.
Moi
je veux juste savoir, aujourd'hui : Est-ce que c'est lui qui est
imputable, ou est-ce que c'est ministre de la Santé, ou, encore une fois,
il n'y a jamais personne de responsable?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, au ministère de la Santé
ou, maintenant je devrais dire chez Santé Québec, il y a deux
contrats importants qui sont en cours. Il y a le DSN. Le DSN, elle dit :
Il est suspendu. Savez-vous pourquoi? Parce
qu'il y a des moyens de pression du syndicat des médecins. Je ne sais pas si le
Parti libéral va faire comme ils ont fait
avec les enseignants puis ils vont être autour des hôpitaux pour supporter les
syndicats de médecins, mais on a supporté... on a suspendu le DSN parce
qu'il y a des moyens de pression des médecins.
Maintenant, il y a
une enquête de l'AMP, il y a une enquête de l'AMP pour le projet SIFA...
La Présidente :
En terminant.
M. Legault :
...attendons les résultats de l'enquête de l'AMP.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de LaFontaine.
Suspension
de projets de transformation
numérique dans le réseau de la santé
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, c'est ça, le problème, avec ce gouvernement-là.
280 millions, ce n'est pas matériel pour avoir l'intérêt du premier
ministre. 400 millions, ce n'est pas matériel. Puis 400 millions sur
votre 4,5 milliards, c'est matériel,
1 $, c'est matériel, quand c'est le payeur de taxes qui, à la sueur de son
front, l'envoie à Québec, puis qu'eux, Mme la Présidente, ils
gaspillent.
C'est
qui, Mme la Présidente, qui doit aujourd'hui prendre la boulette? Parce
qu'ils ont fait une boulette en signant une clause de garantie. Ça ne
s'était jamais vu. On a mis la main là-dessus. LGS, qui est le même fournisseur
que dans SAAQclic, est garanti, qu'ils suspendent, qu'ils annulent, d'être payé
en entier, puis ça, ce n'est pas matériel pour le premier ministre.
Santé Québec a dit, le
directeur des relations médias, incapable d'expliquer les raisons d'une telle
clause : «La décision a été prise avant
l'entrée en fonction de Santé Québec, alors que le ministère de la Santé était
en charge du dossier. Nous ne pouvons pas répondre à cette question.»
Parfait, c'était le ministre de la Santé qui était là.
Pourquoi a-t-il signé
cette clause de garantie qui nous met dans le trou de 400 millions?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, on va rectifier les faits puis on va rester calmes,
parce que c'est important.
Premièrement, le
premier ministre l'a bien dit avant de faire les assertions que font... que
fait le député de LaFontaine... Moi, j'entendais le député de LaFontaine dire
que j'avais menti, la semaine passée, sur le dossier DSN, je veux rétablir les
faits. On sait très bien que la décision a été prise par le conseil
d'administration dans l'après-midi. Moi, j'ai répondu sur les faits que je
connaissais le matin. Et on a dit depuis des mois que c'était la responsabilité
des médecins d'annuler leurs moyens de pression. S'ils n'ont pas annulé leurs
moyens de pression en date du 29 septembre, il était tout à fait correct pour Santé Québec de prendre la bonne
décision, c'est-à-dire d'arrêter le projet jusqu'à tant que les moyens
de pression... Alors, j'aimerais ça que le député de Lafontaine, Mme la
Présidente, exerce son jugement, et de bien
dire, Mme la Présidente, que les faits sont têtus. Je n'ai pas menti en Chambre
la semaine dernière, et je veux être clair.
Maintenant,
sur SIFA, je vois qu'il ne me reste pas beaucoup de temps, et j'aimerais qu'il
prenne aussi connaissance de tous les faits avant de dire des choses...
La Présidente :
En terminant.
M. Dubé : ...comme il vient de
dire ce matin.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Je
l'ai lu, le contrat. On l'a, le contrat. L'avez-vous lu, le contrat? Que vous
avez signé, Mme la Présidente. L'avez-vous lu avant de le signer? Mme la
Présidente, ils ont garanti à LGS, SAAQclic, l'entièreté du paiement, l'entièreté du paiement, même s'ils
l'annulent. Geneviève Biron, PDG, dit, je la cite : L'organisation a
hérité d'un contrat et d'un projet mal ficelé par le ministère de la
Santé.
La
Présidente : M. le député, vous savez très bien que vous vous
adressez à la présidence pour poser votre question. Et la réponse nous
vient du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je rappelle, Mme la
Présidente, au député de LaFontaine d'être prudent avec les assertions. Il me
demande est-ce que je l'avais lu au moment de signer le contrat. Je poserais la
question : Est-ce que le Parti libéral avait signé le contrat de SAAQclic?
Est-ce qu'il l'avait lu avant?
Mme la Présidente, le premier ministre a été
très clair, ma collègue, qui était au Trésor, elle avait demandé à l'AMP d'aller voir le contrat lorsqu'on a vu ce
qui se passait avec LGS. On peut-tu attendre d'avoir les faits, correctement,
établis par une équipe compétente de l'AMP
qui est sur place en ce moment? Et, quand on aura les faits, on pourra répondre
correctement, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
la PDG de Santé Québec est pognée avec la patate chaude, est pognée avec la
boulette, comme François Pignon : Ah! la boulette!, la boulette du
ministre de la Santé. Elle le dit en toutes lettres à Nicolas Lachance, je la cite, ce n'est pas le député de LaFontaine,
c'est la PDG, Geneviève Biron : L'organisation a hérité d'un
contrat et d'un projet mal planifié du ministère de la Santé.
C'est lui, le
ministre. Le premier ministre dit : Ça prend du monde imputable. C'est lui
qui est imputable. Je l'ai lu, le contrat, il ne l'a même pas lu. C'est
ça, sa boulette.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je continue de dire,
Mme la Présidente, que le député de LaFontaine devrait être prudent avec ce
qu'il dit en ce moment. Il me dit que je n'ai pas lu le contrat. Il me dit bien
des choses, aujourd'hui, Mme la Présidente. Je lui dis une chose : On a
des experts qui ont été mandatés pour aller regarder ce qui s'est passé dans la
signature de ce contrat-là. Santé Québec, on a confié tous nos contrats d'informatique pour que Santé Québec les
prenne en charge. Le conseil d'administration, la semaine passée, a pris
une décision très sage, très rigoureuse de suspendre le contrat jusqu'à tant qu'on ait les résultats de l'enquête.
C'est ça qu'on demande à faire avec nos deniers publics pour être certains
que les fonds publics sont bien gérés...
La Présidente : En terminant.
M. Dubé : ...ce que le Parti
libéral n'a pas fait quand il était là. Merci.
• (14 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Marguerite-Bourgeoys.
Stratégie du gouvernement en
matière d'approvisionnement local
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Mme
la Présidente, on est dans une guerre tarifaire et économique sans précédent.
Nos entreprises et nos travailleurs sont inquiets quant à leur avenir.
Que fait la CAQ pendant ce temps-là? On invite la Chine à faire le dumping de leur acier au Québec, au détriment de
tous les Québécois. Incroyable, quand même, que la majorité des tours du plus grand projet éolien au Québec proviennent
de la Chine pendant qu'on avait l'expertise au Québec, à Trois-Rivières,
à Matane puis à Gaspé.
Dans
l'opposition, le premier ministre, il déchirait sa chemise pour l'achat local,
mais au pouvoir c'est une classique CAQ encore : Faites ce que je dis, ne
faites pas ce que je fais.
Les Québécois, eux
autres, à l'épicerie, font un effort pour acheter Québécois. Pendant ce
temps-là, le premier ministre, il achète en Chine. Il n'est-tu pas gêné?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Merci, Mme la Présidente. Comme vous le savez, l'économie des régions nous
préoccupe, et on s'y investit, également,
comme nul autre gouvernement avant nous. À preuve, notamment, le plan de
développement d'Hydro-Québec, qui va générer des investissements de
200 milliards au Québec et qui va générer, bien sûr, de la croissance
économique en région, au Québec, pour l'ensemble des entreprises du secteur
énergétique.
Or, j'aimerais
rappeler que la présence de contenu québécois dans les appels d'offres, qu'ils
soient gouvernementaux, qu'ils soient en provenance de sociétés
paragouvernementales, est important, et c'est un élément que l'on met de
l'avant, et c'est un élément que l'on a intégré, également, dans le projet de
loi n° 69, projet de loi que n'a pas endossé le Parti
libéral, projet de loi que n'a pas endossé Québec solidaire, projet de loi que
n'a pas endossé le Parti québécois. Or, dans ce projet de loi, il y a des
éléments pour faire en sorte d'émettre, par exemple, un décret qui permet
d'assurer une présence de contenu québécois dans les appels d'offres. C'est une
dimension qui est déjà prise en considération par l'ensemble des acteurs, mais
on va rehausser ça.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
La CAQ défend les intérêts économiques de la Chine avant de défendre ceux
de Matane, de Trois-Rivières puis de Gaspé.
C'est indéfendable, cette attitude-là, Mme la Présidente. Les Québécois en ont
assez de ça. L'an passé, on a dénoncé la CAQ qui voulait réduire les
mesures d'achat local. Regardez le désastre que ça donne.
Le prétendu
nationalisme économique de la CAQ, il est où, Mme la Présidente? Il est en
Chine. C'est gênant.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente. En fait, la situation actuelle, on comprend que ce
n'est pas l'idéal. Néanmoins, on est en action pour faire en sorte que la
présence de contenus québécois sont rehaussés. Le Parti libéral a eu l'occasion
d'endosser avec nous cette orientation, il ne l'a pas fait.
Maintenant, il faut
voir que la CAQ, on a une présence auprès des entreprises comme nul autre
gouvernement. La CAQ a intervenu auprès de 4 100 entreprises chaque
année, et ça développe des impacts considérables. On parle de retombées
économiques de 93 milliards de dollars grâce à des interventions de
23 milliards de dollars.
Et j'aimerais
revenir, Mme la Présidente, avec le classement de la CAQ...
La Présidente :
En terminant.
Mme Fréchette :
...en comparaison de l'ensemble des gouvernements antérieurs. On y reviendra.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : Bien oui, Mme la
Présidente, c'est gênant, la Chine, n'est-ce pas? En pleine guerre économique,
ils l'ont choisie, au lieu de choisir le Québec.
Le
premier ministre dit qu'il veut entendre les citoyens. Bien, je l'invite
d'aller faire un tour, voir, parler aux gens de Marmen, il va
comprendre, là, que sa politique, là, elle ne passe pas pantoute.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Mme la Présidente, grâce à la CAQ, le Québec se classe premier au
Canada pour la création de richesse par habitant, premier. C'est du
jamais-vu.
Alors,
si on regarde au niveau des classements, grâce à la CAQ, on est premiers au
Canada. Sous le gouvernement Couillard, on était troisièmes. Sous le
gouvernement Marois, on était huitièmes. Et, les gouvernements antérieurs, on
était septièmes, sixièmes, septièmes, sixièmes. C'est du
jamais-vu. On est l'économie la plus performante au Canada, depuis l'arrivée de
la CAQ.
Alors, les chiffres
sont têtus, ils sont ici, bien clairs. On est donc en soutien de l'ensemble de
nos PME. On l'a fait avec Investissement Québec. 90 %, 92 %, même, de
nos interventions étaient pour des entreprises de petite taille, de moins de
200 employés.
La
Présidente : En terminant.
Mme Fréchette :
On va continuer à le faire.
Des voix :
...
La
Présidente : Et je vous demanderais de garder le silence. Soyez
respectueux les uns avec les autres. Au même titre où j'aime entendre les
questions, j'aime entendre les réponses.
Document déposé
Je vous reconnais en
tant que Mme la députée de Mont-Royal—Outremont? Ah! vous demandez le dépôt... vous voulez le dépôt
des tableaux? Alors, dépôt des tableaux? Consentement? Consentement.
En question
principale, je reconnais maintenant le député de Nelligan.
Encadrement
de l'industrie du camionnage
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, la semaine dernière, le premier ministre a essayé de
changer le narratif en adoptant quatre orientations. Parmi les orientations, il
nous a parlé de la sécurité. Entre son discours la semaine dernière et
aujourd'hui, il y a eu, encore une fois, des drames, des décès sur nos routes.
C'est rendu, Mme la Présidente, que des
gens, des citoyens comme vous et moi ont peur de conduire à côté d'un poids
lourd. Je cite, ce matin, Paul Arcand : «Les poids lourds sur
nos routes, ce sont de vraies bombes ambulantes.»
Mme la Présidente,
j'ai une seule question au ministre des Transports : Si le premier
ministre veut être cohérent avec son engagement, la semaine dernière, en
matière de sécurité, il vient de déclarer sur la place publique qu'il a entre ses mains un rapport, un rapport qui dit
clairement qu'il doit armer les contrôleurs, il l'a dit, soit Taser, soit armer,
est-ce qu'il s'engage à le déposer en Chambre?
La
Présidente : La réponse du ministre des Transports et de la Mobilité
durable.
M. Jonatan
Julien
M. Julien : Oui, merci, Mme la
Présidente. Écoutez, comme responsabilités, comme ministre des Transports et de
la Mobilité durable, ma première responsabilité, c'est certainement d'assurer
la sécurité routière pour les Québécois et les Québécois sur nos routes. On a
une situation, que mon collègue nomme, «Chauffeur inc.», qui fait en sorte qu'actuellement, des conducteurs de poids lourds,
il y a certains enjeux pour la sécurité, et on doit agir sur plusieurs facettes
pour réduire ces enjeux-là. Plusieurs sont
de notre responsabilité, certains sont de la responsabilité d'autres
juridictions, mais on peut agir et on agit.
Le Tribunal
administratif a déposé, en mars dernier, 27 dérogations qui devaient être
corrigées, sans quoi les contrôles routiers sont confinés, depuis cette
date-là, à l'intérieur de postes fixes. Les contrôleurs routiers sont là pour
s'assurer de la mécanique puis s'assurer également que les conducteurs
respectent les heures de repos sur le terrain. Dans ces recommandations-là, on a déposé, nous, la réponse le
15 septembre à la CNESST et on attend la réponse. Un enjeu majeur de ça, c'est de sécuriser des contrôleurs
routiers sur la route avec les outils appropriés, et c'est ce qu'on va faire
dans les prochaines semaines.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, il y a urgence à agir. Qu'est-ce que le ministre attend,
d'autres drames?
Mme
la Présidente, la semaine dernière, le premier ministre a parlé de la sécurité.
Même pas une semaine, il y a eu deux décès.
La
décision du tribunal, elle est là. Demain, il y a un Conseil des ministres.
Est-ce que, dans l'ordre du jour du Conseil des ministres, il va y avoir
l'autorisation d'aller de l'avant avec armer les contrôleurs?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan
Julien
M. Julien : Au-delà des mesures
qu'on mentionne par rapport à outiller adéquatement les contrôleurs routiers, on prend des mesures. Encore la semaine dernière,
j'intervenais avec mon collègue du ministère de la Sécurité publique, où on a fait des interventions conjointes avec le
SPVM, avec la Sûreté du Québec, avec la police de l'Ontario auprès des
frontières justement pour venir capter les enjeux de «Chauffeur inc.» Il y a eu
plus de 200 interventions de vérification auprès de camionneurs.
16 véhicules ont été retirés de nos routes. Donc, oui, on agit en
parallèle.
Deuxième élément qu'on mentionne, dès le
15 décembre prochain, une formation obligatoire pour l'ensemble de ceux qui veulent devenir camionneurs sur nos
routes, de 125 heures. Donc, il y a le DEP pour 40 % des camionneurs
et cette formation obligatoire là. On va former les gens adéquatement.
On prend plusieurs mesures. Mais, oui, on souhaite que les contrôleurs
routiers...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Mme
la Présidente, c'est une décision du tribunal, elle est très claire, il vient
de le dire, 27 dérogations.
J'ai une question très simple. Demain, il y a un
Conseil des ministres. Il a entre ses mains le rapport, le rapport que lui-même a commandé. Il vient de le déclarer
publiquement, il est pour armer les contrôleurs. Ce n'est pas moi qui le dis,
c'est le ministre. Deux choix : Taser ou les armer. La question est très
simple : Est-ce que, demain, au Conseil des ministres, il va
autoriser armer...
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Encore
là, mon collègue, il y a 27 dérogations qui ont été émises par le Tribunal
administratif, dont plusieurs d'entre elles font en sorte que nos
contrôleurs routiers, actuellement, interviennent sur 30 % des
interventions qu'ils font habituellement sur nos routes. Donc, oui, c'est un
enjeu majeur de les ramener sur nos routes.
Maintenant, une des recommandations... une des
dérogations nous mentionne qu'on doit mieux les outiller. Et il n'y a
pas 56 façons, c'est soit le Taser électrique ou l'arme à feu, et c'est ce
qu'on analyse, actuellement. Mais je réitère qu'il n'y a pas une journée
qu'on ne travaille pas sur ramener nos contrôleurs routiers, mais on pose
d'autres gestes en parallèle pour augmenter
la sécurité routière sur nos routes d'ici que les contrôleurs routiers
reviennent faire leur travail sur les routes.
• (14 h 50) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Projets de transformation
numérique de l'État
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Les Québécois sont vraiment mal pris. Les projets de transformation
numérique sont en train de devenir un puits
sans fond. On a la CAQ qui ne lit pas les contrats. On a les libéraux qui ont
signé un contrat 29 % plus cher. Et à chaque jour la commission Gallant
nous montre comment l'argent des Québécois a été dilapidé. L'Autorité des
marchés financiers a ouvert une enquête auprès de Santé Québec, le ministre de
la Santé n'avait pas l'air à le savoir. SAAQclic, DSN, SIFA. C'est quoi, les
autres projets, après, qui vont être sous enquête? Bientôt, il va manquer des enquêteurs à l'Autorité des marchés
financiers pour bien faire leur travail. Même son ministre du Numérique
a sonné l'alarme, mais il nous dit qu'il ne peut pas rien faire, il a les mains
liées, puis il risque d'avoir d'autres
fiascos. Ça, ce n'est pas Québec solidaire qui le dit, c'est le ministre du
gouvernement, le ministre que le premier ministre lui-même a nommé.
Il y a un mois, Québec solidaire proposait la
seule chose responsable à faire : un moratoire. Plus aucun nouveau
contrat, aucun nouveau dépassement ne devrait être permis tant et aussi
longtemps que la commission Gallant n'a pas fini
son travail, n'a pas déposé son rapport avec des recommandations. C'est ça, la
chose responsable à faire. Est-ce que le premier ministre est d'accord?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, d'abord, je rappelle que la commission Gallant a un mandat
sur un projet informatique, SAAQclic.
Maintenant, je le disais tantôt, il y a
438 projets qui sont en réalisation, actuellement, parce qu'avec les
libéraux on était à l'âge de pierre, en
informatique. Ce que nous dit Québec solidaire aujourd'hui, c'est :
Arrêtez les 438 projets, alors que
80 % vont très bien, sont «on budget», «on time» et sont sur les... ils
respectent les coûts et les délais. Et Québec solidaire
nous dit, Québec solidaire nous dit : Arrêtez les 438, là, ressortez les
fax puis les papiers. Ce n'est pas sérieux, Mme la Présidente, pas sérieux.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mme la Présidente,
ce qui n'est pas sérieux, c'est de gaspiller les fonds publics. Le premier ministre ne devrait pas juste me parler, il
devrait parler aux Québécois, qui voient les centaines de millions de dollars
être gaspillés. Le premier ministre
nous dit qu'il faut se réveiller, hein, devant l'assaut des islamistes. Il
devrait se réveiller face aux dépassements, face aux dépassements de
coûts qui sont payés par les Québécois.
Ça va prendre combien de fiascos et combien de
centaines de millions de dollars pour que le premier ministre agisse puis qu'il
se réveille?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, je viens de dire à la cheffe de Québec solidaire que plus de
80 % des projets sont... respectent les budgets, respectent les délais. On
peut-tu au moins s'entendre qu'on ne devrait pas toucher à ces 80 % de projets là? 80 % fois 400,
là, ça fait beaucoup de projets. Donc, est-ce qu'elle peut au moins reformuler
sa proposition?
Une voix : ...
M. Legault : Oui? Bon.
Maintenant,
pour ce qui est des projets qui ne sont pas sur les budgets, il y a un suivi
qui est fait de très près pour réajuster les projets.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Il y a 20 %
d'échecs, Mme la Présidente. Je vais rappeler la proposition de Québec
solidaire. On l'a faite il y a un mois, ça
fait que c'est peut-être pour ça que le premier ministre ne s'en rappelle pas.
Ce qu'on lui dit, ce n'est pas de toucher à tous les projets. Aucun nouveau
projet, aucun nouveau contrat, aucun dépassement ne devrait être permis tant et
aussi longtemps que la commission Gallant n'a pas fini son travail. C'est très
raisonnable, c'est très responsable.
Ce que je lui demande, c'est arrêter de faire
plus de mal qu'il en a fait. Est-ce qu'il accepte?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, il y a 438 projets qui sont en réalisation et il y en a 646
qui sont en planification, dont on va
bientôt commencer la réalisation. Ça fait plus de 1 000 projets.
Québec solidaire nous dit : Les 1 000 projets, là, mettez
ça sur la glace, on revient au fax. Je pense, c'est pire que les libéraux, Mme
la Présidente.
Des voix : ...
La Présidente : Je vous rappelle de garder le silence. S'il vous
plaît! Une seule personne a le droit de parole ici, et c'est M. le
député de Rosemont.
Suspension de projets de
transformation
numérique dans le réseau de la santé
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Oui, merci, Mme
la Présidente. Il ne me reste pas beaucoup de cheveux, Mme la Présidente, mais je dois dire que jeudi passé j'ai été
passablement décoiffé par une des séquences les plus invraisemblables que j'ai
vues ici, à l'Assemblée nationale. La CAQ nous a habitués à improviser,
nous a habitués aux ratés dans le domaine de la transformation numérique, mais
là, cette fois, j'avoue que ça atteint des sommets.
Pour qu'on comprenne, là, qu'est-ce qui a bien
pu se passer entre 10 h 30 jeudi matin et 15 heures le même jeudi en après-midi pour qu'on passe de «tout va
bien en santé numérique, vous vous inquiétez pour rien» à «alerte rouge, on arrête tout»? Qu'est-ce qui s'est passé? Les ministres
n'étaient pas au courant? Les ministres n'ont pas posé assez de questions? Les
ministres ont omis de nous transmettre certaines informations?
Le ministre disait
tantôt qu'il faut faire la lumière pour avoir tous les détails. On est bien,
bien, bien d'accord, c'est pour ça qu'on veut convoquer Santé Québec.
Vu que c'est eux
autres qui décident, est-ce qu'on peut les convoquer ici, qu'on pose les
questions, vu que le gouvernement ne le fait pas?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, encore une fois, Mme la Présidente, je suis très content de pouvoir
clarifier la situation, aujourd'hui, mais vraiment.
Alors, écoutez bien
ça, ce que j'ai dit exactement la semaine passée à cette heure-ci : «Oui,
on a des enjeux avec les médecins sur le dossier du DSN parce qu'ils ne
participent pas à la formation et puis on aura des décisions à prendre, on aura des décisions à prendre, mais ça
n'a rien à voir avec les compétences des gens qui gèrent ce dossier-là.»
Alors, ce que j'ai
dit, Mme la Présidente, là, c'est... au cours des derniers mois, j'ai dû dire
une cinquantaine de fois qu'on demandait aux
médecins d'arrêter leurs moyens de pression pour ne pas nuire au dossier du
DSN. On avait donné aux médecins jusqu'au 29 septembre pour changer
d'idée, parce que 29 septembre, c'est J moins 60 pour le déployant
qui était... le déploiement, qui était prévu pour le 30 novembre. En date
du 29 septembre, les gens ont été informés,
au conseil d'administration, qui siégeait le 1er octobre, et qui ont pris
la décision sage de dire : Étant donné que les médecins n'ont pas changé d'idée, on ne sera pas capables de
déployer. C'est exactement ce qui est arrivé cette journée-là que j'ai
répondu en Chambre.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Le DSN, c'est un des dossiers, là, mais il y a les autres aussi, là, qu'on
voit, là, comme un train... un accident de
train au ralenti, là, depuis des mois qu'on voit arriver l'accident. On aurait
pu actionner la manette d'alarme, mais le ministre ne l'a pas fait. Le ministre
nous a répondu, ici, ils étaient deux ministres, d'ailleurs, à prendre le
relais pour dire : Tout va bien, tout
va bien, vous vous inquiétez pour rien, vous faites peur au monde. Ce n'est pas
moi qui fais peur au monde, c'est les mauvaises décisions du
gouvernement, puis, encore une fois, ils vont nous faire perdre des millions.
Est-ce qu'on peut
entendre, s'il vous plaît, les vrais responsables que sont Santé Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
...la question vient de changer, Mme la Présidente, là, parce que, la
question que j'avais la semaine dernière, où
il me dit que je n'ai pas donné la bonne réponse, j'ai été très clair. On était
au courant qu'on avait un problème avec
le fait que les médecins avaient des moyens de pression. On a donné une date
aux médecins, et ces médecins-là n'ont pas enlevé les moyens de
pression. Le conseil d'administration, qui est très rigoureux, qui suit les
deniers publics, dit : Moi, je ne suis
pas capable de continuer tant que les médecins ne reviennent pas. Je pense que
c'est la bonne décision.
Sur les autres
projets, on a dit, comme j'ai expliqué tout à l'heure, dans le cas de SIFA, on
a une analyse qui est en cours. Chacun des
dossiers a son... Mais on a une chose qui est certaine, Mme la Présidente, c'est
qu'on a transféré cette expertise-là à Santé Québec, puis ils sont très
rigoureux dans la façon de...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Bon, bien, dans la non-réponse, on comprend qu'il y a une réponse puis que
c'est non, que le ministre, et le
gouvernement, ne veut pas convoquer Santé Québec ici. On va en débattre jeudi,
apparemment, on verra la décision du gouvernement, mais le gouvernement
doit ça. C'est un minimum qu'il doit, au gouvernement. Après le fiasco SAAQclic
et les autres fiascos, c'est quand même le minimum qu'on puisse faire.
Alors, je vais la
reposer, la question, quand même, juste pour être bien, bien sûr. Vu que vous
voulez avoir tous les détails, là, puis que nous aussi, on veut avoir tous les
détails, est-ce qu'on peut entendre les vrais responsables? Vu qu'il n'y a plus
d'imputabilité ministérielle ici, en cette Chambre, est-ce qu'on peut entendre
Santé Québec?
La Présidente :
Et je vous rappelle, M. le député,
que vous vous adressez à la présidente. La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Oui. Je vais être très clair, Mme la Présidente, la commission est
souveraine, puis on va laisser la décision se faire au niveau de la commission.
Merci beaucoup.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le chef du troisième
groupe d'opposition.
Stratégie
du gouvernement en matière de développement économique
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, ça fait des années qu'au Parti
québécois on dénonce le fiasco financier
qu'est le Fonds de développement économique, un fonds qui existe
essentiellement pour faire des investissements tellement risqués qu'il
n'y a personne d'autre qui voudrait les faire. C'est avec ce fonds précisément
qu'on a flambé 700 millions de dollars dans Northvolt. Or, 700 millions
de dollars, c'est une anecdote dans l'océan de gaspillage caquiste que sont les
5,1 milliards de dollars gaspillés pendant six ans, c'est une moyenne de
850 millions perdus annuellement à même
les impôts des Québécois, des milliards dilapidés en investissant dans toutes
sortes de projets bâclés, destinés à la faillite.
D'ailleurs, j'aimerais
poser une question sur ce sujet à Pierre Fitzgibbon, mais je ne peux pas, il a
quitté parce qu'apparemment il est en amour. Flamber l'argent des Québécois
dans un bar ouvert...
Des voix :
...
La
Présidente : Bon. Article 32. Je vous rappelle au décorum. Gardez
le silence.
M. le leader du
gouvernement, quel est votre rappel au règlement? Quel article évoquez-vous?
• (15 heures) •
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, on se
doit respect, entre parlementaires, mais envers les ex-parlementaires
aussi, je pense. Mme la Présidente...
Des voix :
...
La
Présidente : Merci, vous pouvez vous rasseoir. Gardez le silence,
j'aimerais entendre la question.
M. le député, il vous
reste 35 secondes.
M. St-Pierre
Plamondon : Donc, on me dit que c'est 30 % qu'il serait en amour,
70 % pour des raisons inconnues. Dans tous les cas, il n'est pas là pour
rendre des comptes.
Et ma question est la
suivante, Mme la Présidente. Flamber l'argent des Québécois dans un bar ouvert
de subventions aux entreprises pour couper des rubans puis faire des
communications, ce n'est pas du développement économique,
c'est du gaspillage. Un gouvernement du Parti québécois va fermer le Fonds de
développement économique. Est-ce que le premier ministre est d'accord
avec ça?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, savez-vous qui m'a appris comment fonctionnait le FDE?
Bernard Landry. Bernard Landry, à l'époque,
était ministre des Finances. J'étais ministre, on appelait ça, à l'époque,
Industrie et Commerce. L'idée du FDE puis d'Investissement Québec, c'est
de dire : on va inciter des entreprises à investir au Québec pour créer
des emplois mieux payés que la moyenne. Donc, si vous me suivez, Mme la
Présidente, si Investissement Québec investit
1 $ puis qu'il rentre 2 $ au ministère des Finances, bien, le Québec,
les Québécois sont gagnants. C'est Bernard Landry qui m'a expliqué ça.
Bien, on a un nouveau
chef du Parti québécois, là, qui dit, du haut de sa hauteur : Les anciens
ministres sont en amour, qui dit : Les anciens députés qui ont travaillé
sur une constitution québécoise dans le Canada, ils ne savaient pas de quoi ils parlaient, là, franchement, ils
font dur. Et là ce même chef du Parti
québécois vient nous dire aujourd'hui :
Il faut, comme une banque, regarder le rendement du FDE, il ne faut pas tenir
compte des retombées au ministère des Finances.
Mme la Présidente,
c'est décourageant de penser que ce chef-là veut être premier ministre du
Québec. Dans un moment où plus que jamais il faut s'occuper d'économie, il ne
faut surtout pas être en train de créer de l'incertitude avec un référendum.
Des voix :
...
La Présidente :
L'article 32, là, c'est bon
aussi pour les membres du gouvernement. On ne fait pas de bruit, on demeure
respectueux.
Maintenant, je veux entendre la première
complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : 5,1 milliards de
dollars jetés par les fenêtres par ce gouvernement. Le premier ministre me cite Bernard Landry, mais c'est que
Bernard Landry n'a jamais fait de tels gaspillages. Sous la CAQ, on a augmenté
les subventions aux entreprises de près de 70 %, de sorte que ça nous a
coûté collectivement 8 milliards par année en subventions. Bernard Landry
n'a jamais fait ça.
Ce modèle caquiste est un échec cuisant sur
toute la ligne. Un gouvernement du Parti québécois mettra fin au bar ouvert aux
subventions aux entreprises. Est-ce que le premier ministre...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
je suis découragé. Les vrais chiffres, là, c'est qu'avec le FDE puis les
interventions d'Investissement Québec on a mis 20 milliards. La plupart,
c'étaient des prêts. Et combien qu'il y a eu de retombées? 90 milliards.
C'est pour ça que, depuis sept ans, le Québec a battu l'Ontario puis le reste
du Canada sur la moyenne au bâton, sur la croissance de la richesse. Ça ne
s'est jamais vu avec les gouvernements du PQ puis du Parti libéral. C'est ça,
la réalité.
La Présidente : Pas de bravos.
Deuxième complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la
Présidente, le premier ministre n'est pas découragé parce qu'il pellette des milliards de dollars en gaspillage, il est
découragé parce qu'il aurait fallu pelleter encore plus d'argent pour un minime 2
virgule quelques pour cent de croissance sur des années en se comparant au
Canada. Mais ce qu'on ne dit pas, c'est que
le Canada est avant-dernier, durant les 10 dernières années, puis le
Québec, là, il se place juste par-dessus le Canada, avant-avant-dernier de toute cette liste-là, un résultat
gênant et un gaspillage qui ne semble pas gêner le premier ministre.
C'est insultant pour les payeurs de taxes.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
notre gouvernement met 20 milliards, récolte 90 milliards, bat le
reste du Canada, bat l'Ontario. Le chef du
PQ dit : Ce n'est rien. Bien, comment ça se fait que les gouvernements du
PQ n'ont pas réussi à battre l'Ontario puis battre le reste du Canada?
Qu'il m'explique donc ça, pourquoi on a mieux fait que les anciens
gouvernements du PQ.
Mme la Présidente, ça n'a aucun bon sens que cet
homme veuille être premier ministre du Québec.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Laurier-Dorion.
Projet de règlement modifiant le calcul des
augmentations de loyer
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Le 1er juillet, avec sa cohorte de ménages sans logis, est
peut-être passé, et l'automne débute
tranquillement, mais une chose ne part pas pour autant : la crise du
logement frappe plus fort que jamais. Les locataires partout au Québec
ont dû faire face à des hausses de loyer records cette année, un minimum de 5,9 %. D'autres ont dû être hébergés chez
des amis, faute de trouver un logement qui convient à leurs besoins. La crise
du logement alimente directement une autre crise : la crise de
l'itinérance.
Devant les hausses démesurées, l'ancienne
ministre de l'Habitation a créé un nouveau calcul de fixation des loyers qui
fera monter, et tout le monde le dit, encore plus les loyers. La nouvelle
ministre de l'Habitation, par contre, a la
possibilité entre ses mains de passer à l'histoire comme celle qui a... qui
perpétue l'appauvrissement des locataires ou, au contraire, comme celle
qui mettra fin à une spéculation dans le secteur locatif...
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, écoutez, j'ai eu l'occasion de le mentionner, la semaine dernière,
je suis très consciente que la situation est très difficile pour plusieurs
personnes au Québec.
Notre gouvernement a travaillé à revoir les
programmes, à revoir la législation, puis on a des résultats qui sont vraiment
éloquents par rapport aux années péquistes et aux années libérales, Mme la
Présidente. On est en train de réviser un règlement, le
règlement sur la fixation des loyers. Je ne comprends pas l'intervention de
Québec solidaire aujourd'hui. Qu'est-ce qu'ils proposent concrètement? Je les
entendais un peu plus tôt, ils veulent qu'on gèle les loyers partout au Québec, Mme la Présidente. Alors, on va
geler tous les loyers au Québec, là, c'est ça qu'on va faire? C'est ça, la
solution de Québec solidaire?
Mme la Présidente, on a travaillé sur le
règlement, qui, on espère, pourra être mis en place le plus rapidement possible. On s'entend qu'on doit changer les
choses, et c'est là que je rejoins Québec solidaire. On est en train de revoir
la méthode de fixation des loyers, et notre
objectif est de travailler en équilibre entre la montée des loyers puis
l'augmentation des loyers en construction...
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Je suggère à la
ministre, Mme la Présidente, de nous écouter davantage, parce que nous avons
déposé un projet de loi, à la dernière session, dans le but de, justement,
limiter les hausses de loyer, et ce gouvernement a pourtant décidé le contraire,
faciliter la spéculation, favoriser les hausses de loyer.
Notre proposition est très simple, Mme la
Présidente, c'est de limiter les hausses de loyer à l'inflation. Maintenant, c'est au gouvernement de la CAQ
d'expliquer aux Québécois et Québécoises pourquoi ils devront subir des
hausses historiques.
La question que tous les locataires se posent,
au Québec, là...
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, écoutez, ça ne fait pas très longtemps que je suis ministre de
l'Habitation puis j'ai l'impression que je répète toujours la même phrase. Il
n'y a pas de solution miracle à la crise du logement. Ce qu'on doit faire,
c'est créer plus d'offre, et c'est ça qu'on est en train de faire, Mme la
Présidente.
Puis je veux revenir sur la fixation des loyers,
parce que c'est important, c'était votre question principale. Qu'est-ce qu'on
est en train de faire avec le règlement? On veut se donner une meilleure
prévisibilité, moins de chocs tarifaires, justement, pour les locataires. On
veut faciliter le calcul, qui est extrêmement compliqué. Savez-vous
qu'actuellement, dans la façon d'établir les loyers, il y a plus de
13 variables? Ça fait plus de 40 ans, plus de 40 ans qu'il y a
le même règlement, au Québec, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Ce qui compte,
à la fin, Mme la Présidente, là, ce n'est pas le nombre de variables, là, c'est
combien de dollars d'augmentation. C'est ça qui compte, là. Et le nouveau
calcul imposé par l'ancienne ministre va augmenter les loyers.
La question est toujours la même, là :
Pourquoi favoriser toujours les propriétaires? Pourquoi défavoriser et
appauvrir les locataires?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la Présidente, écoutez, on parle d'équilibre,
ici, là, je ne peux pas faire autrement, Mme la Présidente, de vous
montrer ce tableau. Ce tableau, là, il parle par lui-même. On voit actuellement,
au Québec, là, qu'il y a 560 000 personnes qui sont aidées pour payer
leur loyer, par différents programmes. 560 000 personnes. Regardez l'évolution des programmes, qui sont mieux
compris, qui ont été révisés. Regardez aujourd'hui, là, en 2024, 560 000,
et ça continue, Mme la Présidente.
Alors, on est
au rendez-vous, notre gouvernement est au rendez-vous pour aider les
locataires. Puis on est bien conscients qu'il y a des gens qui en
arrachent...
• (15 h 10) •
La Présidente : En terminant.
Mme Bélanger : ...mais ce n'est
pas en faisant... en nivelant tous nos programmes qu'on va arriver à faire...
La
Présidente : Je
reconnais maintenant... Oui. Je reconnais d'abord le leader du deuxième groupe
d'opposition. Je vous écoute.
M. Cliche-Rivard : Rapidement, on
veut demander le dépôt des tableaux, s'il vous plaît.
Document
déposé
La Présidente :
Alors, dépôt des tableaux. Consentement? Consentement pour le dépôt.
Maintenant, je
reconnais Mme la leader de l'opposition officielle pour une question.
Dépassements de coûts dans le
projet SIFARH
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe :
Députée de Mont-Royal—Outremont.
La Présidente :
Alors, je reconnais la députée de Mont-Royal—Outremont en question principale.
Mme Setlakwe :
Revenons sur ce qu'on a entendu jeudi dernier à la période de questions. On
avait des ministres qui se montraient rassurants, mais, quelques heures plus
tard, on a réalisé, on a tous constaté qu'ils étaient complètement débranchés
de la réalité.
Le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique a parlé d'une bonne gouvernance, qu'il n'y avait
aucune alarme à ce jour, qu'il était confiant. Ils sont confiants de réaliser
ces projets-là à l'intérieur des enveloppes budgétaires. J'aurais aimé l'entendre, mais je serais curieuse,
Mme la Présidente, d'entendre l'adjoint parlementaire du ministre de la
Cybersécurité et du Numérique.
Est-il en accord avec
ces affirmations du ministre, jeudi matin, ou est-il plutôt d'accord avec le
ministre de jeudi après-midi qui souhaitait à tout prix se débarrasser du
contrat de SIFA?
La Présidente :
La réponse de l'adjoint parlementaire du ministre de la Cybersécurité et du
Numérique.
M. Éric Caire
M. Caire :
C'est reparti pour un tour, Mme la Présidente! Écoutez, bien, je suis en accord
avec ce que le gouvernement a fait. Puis ça aurait été intéressant, sous l'ère
du gouvernement libéral, que le député de Pontiac, avec le contrat de SAAQcliq,
ait le même courage de suspendre le contrat, la signature du contrat. Ça aurait
été intéressant que l'ancien ministre, Laurent Lessard, qui a eu une lettre
pour lui dire tout ce qui se passait de tout croche dans le contrat de
SAAQcliq, ait le même courage de suspendre le contrat, Mme la Présidente. Ça
aurait été intéressant que Pierre Moreau, président du Conseil du trésor, qui a
été avisé par son collègue ancien ministre des Transports que ça dérapait sur
SAAQcliq, ait la même prévoyance de suspendre le contrat, d'aller voir
qu'est-ce qui se passe exactement et aller au fond des choses. Mais, non, ça
n'a pas été fait, Mme la Présidente.
Alors, ce
gouvernement l'a fait. Ce gouvernement prend le temps de regarder qu'est-ce
qu'il y a dans le contrat, qu'est-ce qui ne va pas, qu'est-ce qui peut être
fait. Mais la réalité, c'est qu'il y a des besoins informatiques, besoins
informatiques parce que, de ce côté-là de la Chambre, on a accumulé les prix citron,
en informatique, hein, SAGIR, DSQ, RENIR. En fait, ils ont tellement accumulé
de citrons qu'ils pourraient faire de la limonade pour tout le monde pendant un
certain temps. Et nous, Mme la Présidente, on les...
La Présidente :
Première complémentaire...
Des voix :
...
La Présidente :
Article 32. Demeurez silencieux.
En question
principale, je reconnais la députée de Mont-Royal—Outremont. On l'écoute.
Dépassements de coûts
dans le projet SIFARH
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Mme la Présidente, c'est la confusion totale de
ce côté-ci de la Chambre. Oui, rappelons-nous que les Québécois n'ont pas encore digéré le fiasco SAAQcliq qu'on leur
sert le même plat. On a... on joue dans le même film, des ministres qui ne savaient rien, n'ont rien entendu, n'ont pas
agi. Ça vous dit quelque chose, ça? Ça ressemble beaucoup à ce qu'on a
entendu durant la commission Gallant par rapport au fiasco SAAQcliq.
Par
rapport à SIFA, comment se fait-il qu'on peut se faire rassurer, et quelques
heures plus tard on entend que le projet... les projets sont suspendus?
Les
personnes qui sont imputables, ultimement, ce sont les ministres, c'est à eux à
rassurer les Québécois et à montrer qu'ils sont en contrôle. L'adjoint
parlementaire, en 2024, alors qu'il était ministre, a demandé un audit de
performance par rapport à SIFA. Il est dévastateur. Cet audit, les résultats,
le rapport peut-il être déposé pour qu'il soit rendu public...
La
Présidente : La
réponse de l'adjoint parlementaire du ministre responsable de la Cybersécurité
et du Numérique.
M. Éric
Caire
M. Caire : Ça aurait été le fun, Mme la Présidente, que le
député de Pontiac en demande un, audit de performance sur SAAQcliq,
quand il est devenu ministre. Ça aurait été le fun. Ça aurait été le fun, Mme
la Présidente, que son prédécesseur, Laurent Lessard, qui a eu une lettre entre
les mains... Puis, si vous écoutez la commission Gallant, vous savez que tout a été dénoncé, tout, les appels
d'offres orientés, le changement de taux horaire douteux, tout ça a été porté à
sa connaissance. Puis elle vient nous faire des leçons sur les ministres qui ne
savaient pas? Peut-être que le député de Pontiac pourrait nous dire s'il l'a
vue, cette lettre-là, Mme la Présidente.
Ceci étant dit, oui,
Mme la Présidente, oui, Mme la Présidente, le gouvernement prend ses
responsabilités. Oui, Mme la Présidente, le gouvernement suspend le projet pour
savoir ce qui ne va pas bien dans le projet, ce qui peut être corrigé, parce
que, savez-vous quoi, Mme la Présidente, on a corrigé SAGIR, on a corrigé RENIR,
aujourd'hui ça fonctionne bien. On a flushé
le DSQ, à sa demande à elle, en plus, Mme la Présidente, qui nous disait :
Flushez ça, ce n'est pas bon, le DSQ. Je suis d'accord avec elle, c'est
libéral.
Mme la Présidente,
Mme la Présidente, ce qui est vrai, là, c'est qu'on va trouver des solutions,
comme on l'a toujours fait, puis on va faire avancer la transformation
numérique du gouvernement. C'est ça qu'on va faire.
Des voix :
...
La
Présidente : Pas d'applaudissements. Article 32. Demeurez
respectueux jusqu'à la fin.
Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme
il n'y a pas de votes reportés, nous allons maintenant passer à la rubrique
Motions sans préavis, et, pour ce faire, je cède la place à la deuxième
vice-présidente. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci beaucoup. Comme mentionné précédemment, nous en sommes à la
rubrique Motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre
du deuxième groupe d'opposition. Mme la cheffe, la parole est à vous.
Réaffirmer le droit
fondamental à la liberté d'expression pour tous et
souligner la responsabilité particulière des représentants politiques
de favoriser des débats sereins, respectueux et fondés sur les faits
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
pour présenter la motion suivante conjointement avec le député de Saint-Jérôme
et la députée de Rimouski :
«Que l'Assemblée
nationale du Québec réaffirme le droit fondamental à la liberté d'expression
pour toutes et tous, pierre angulaire de notre démocratie;
«Qu'elle
rappelle le rôle essentiel des journalistes, des artistes et du milieu
universitaire dans la vitalité du débat public;
«Qu'elle
souligne, dans un contexte marqué par la montée de discours populistes et
polarisants, la responsabilité particulière des représentants politiques
de favoriser des débats sereins, respectueux et fondés sur les faits;
«Qu'enfin
elle invite l'ensemble des parlementaires à rejeter toute forme de mépris ou
d'intolérance dans la vie publique, afin de préserver la confiance des
citoyens et des citoyennes envers les institutions démocratiques.» Merci
beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, Mme la Présidente, il y a consentement, sans débat.
Une voix :
...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Un
vote électronique est maintenant demandé. La période du vote est ouverte.
La période du vote
étant terminée, M. le secrétaire général, pour le résultat du vote, s'il vous
plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 103
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) :
Cette motion est adoptée.
Je suis prête, maintenant, à entendre un membre
du troisième groupe d'opposition. M. le député de Jean-Talon, pour votre
motion, s'il vous plaît.
Affirmer
qu'une constitution du Québec ne peut être préparée et adoptée
que dans le cadre d'une démarche solennelle, transparente,
transpartisane et au terme de consultations élargies
M. Paradis :
Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le député de l'Acadie, le leader parlementaire du
deuxième groupe d'opposition et le député de Saint-Jérôme, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale affirme qu'une constitution du Québec ne peut être préparée et
adoptée que dans le cadre d'une démarche
solennelle, transparente, transpartisane et au terme de consultations élargies
de la société civile et des Premières Nations et Inuit.»
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Il y a... Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
• (15 h 20) •
M. Arseneau :
Un vote électronique...
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Un vote est maintenant... Le vote électronique est maintenant
ouvert.
Le vote est
maintenant terminé. M. le secrétaire général, pour le résultat du vote, s'il
vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 102
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Donc, la motion est adoptée.
Je reconnais
maintenant un membre du groupe formant le gouvernement. Et je cède la parole au
ministre de l'Agriculture.
M. Martel :
Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement
avec le député de Pontiac, la députée de Verdun, le député d'Arthabaska, la
députée de Rimouski et le député d'Abitibi-Est :
«Que
l'Assemblée nationale du Québec réaffirme que la gestion de l'offre est un
pilier fondamental de l'agriculture et de l'économie du Québec;
«Qu'elle
rappelle que la gestion de l'offre contribue à la vitalité des régions et à
l'autonomie alimentaire du Québec;
«Qu'elle dénonce que
tout affaiblissement du système de gestion de l'offre va inévitablement
compromettre l'autonomie alimentaire, la
sécurité économique de nombreuses familles agricoles et la résilience du
secteur agroalimentaire québécois;
«Qu'enfin, elle exige
que le gouvernement fédéral défende intégralement la gestion de l'offre et
qu'aucune concession ne soit faite au détriment des producteurs québécois dans
le cadre des négociations de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique.»
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Il
y a consentement, sans débat, Mme la Présidente. Et je vous demanderais un vote
électronique.
Une voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Il n'y a pas de consentement. Pas de consentement.
Maintenant, je suis
prête à entendre un membre du groupe formant...
Des voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : S'il vous plaît! Article 32. Veuillez garder le
silence. J'aimerais entendre le député de Marguerite-Bourgeoys pour sa motion.
La parole est à vous, M. le député.
M. Beauchemin : Merci, Mme la Présidente.
Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de
Verdun, le député de Matane-Matapédia, le député d'Abitibi-Est et la députée
de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce que la majorité des tours du plus gros parc
éolien du Québec ont été importées d'Asie et fabriquées avec de l'acier
chinois alors qu'une alternative était disponible, ici au Québec;
«Qu'elle souligne que
cette décision prive les manufacturiers québécois d'occasion d'affaires et nos
régions de retombées économiques;
«Qu'elle déclare que le gouvernement caquiste
n'a pas de crédibilité en matière d'achat local.»
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y
a pas de consentement, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Pas de consentement.
Je suis maintenant
prête à entendre la motion de M. le député de Saint-Jérôme. La parole est à
vous, M. le député.
M. Chassin : Merci, Mme la Présidente. Alors, je... pardon, je sollicite
le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Rimouski et le député d'Abitibi-Est :
«Que l'Assemblée nationale du Québec souligne la
présence chez nous de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, venue
prononcé hier une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain;
«Que l'Assemblée nationale la remercie
chaleureusement de sa visite ainsi que de sa main tendue pour rapprocher nos
deux provinces partageant une même volonté de gagner en autonomie.»
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Merci. Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Il y a
consentement, sans débat, Mme la Présidente.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'y a pas de consentement. Merci.
Avis touchant les travaux des commissions
La période des affaires... Les motions sans
préavis étant terminées, nous serions à la rubrique Avis touchant les travaux
des commissions. Et je vous demanderais, chers collègues, de quitter le salon
rouge en silence pour la poursuite de nos travaux. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente.
Et donc
j'avise cette Assemblée que la Commission de l'aménagement du territoire va
poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques
sur le projet loi n° 104, la Loi modifiant diverses dispositions afin
notamment de donner suite à certaines
demandes du milieu municipal,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à
19 h 20, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
des relations avec les citoyens va poursuivre les consultations générales et
les auditions publiques sur le cahier
de consultation intitulé La planification de l'immigration au Québec pour la
période 2026‑2029,
aujourd'hui, après les avis touchant
les travaux des commissions jusqu'à 18 h 30 et de 19 h 15 à
22 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de l'économie et du travail va
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 101, la Loi visant l'amélioration de certaines lois du travail, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
19 h 15, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission des finances publiques va
poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques du projet
de loi n° 112, la Loi favorisant le commerce des produits et la mobilité
de la main-d'oeuvre en provenance des autres provinces et des territoires du
Canada, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions
jusqu'à 19 h 20, à la salle Marie-Claire-Kirkland.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'article 143 du règlement
concernant l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Nous en serions à la rubrique Renseignements des
travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion du premier ministre
proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
La période des affaires courantes étant terminée,
nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Et, aux affaires
prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat
ajourné plus tôt aujourd'hui sur le discours d'ouverture et sur la motion de M.
le premier ministre proposant que l'Assemblée approuve la politique générale du
gouvernement ainsi que sur les motions de grief présentées par Mme la cheffe de
l'opposition officielle, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition, Mme la députée
des Mille-Îles, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, Mme la députée
de Bourassa-Sauvé, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, M. le député de Nelligan, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, Mme la députée de
Chomedey, madame... pardon, M. le député de Taschereau et Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Avant de donner la parole au prochain
intervenant, je vous informe que 10 h 39 min 21 s ont
été utilisées dans le cadre de ce débat. La répartition du temps de parole
restant est la suivante : 6 h 44 min 25 s au
groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 h 8 min 9 s au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 2 h 19 minutes 2 s au deuxième
groupe d'opposition, 59 min 3 s au troisième groupe
d'opposition, 10 minutes aux députés indépendants et 60 minutes au
représentant du gouvernement pour sa réplique.
Je suis prête
maintenant à céder la parole au prochain intervenant, mais on m'indique que Mme
la députée n'avait pas terminé son intervention. Alors, Mme la députée,
la parole est à vous.
Mme Chantale Jeannotte (suite)
Mme Jeannotte : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, pour terminer, ce que j'avais expliqué, Mme
la Présidente, c'est que, pour rebondir sur le discours d'ouverture du
premier ministre, eh bien, il a bien expliqué le contexte. Le monde a changé
depuis le président Trump, son second mandat, et notre système est rendu
tellement complexe, tellement rigide, Mme la Présidente, bureaucratisé, que
c'est très difficile de faire avancer les projets.
Alors, dans ce contexte-là, c'est l'économie qui
est devenue une priorité plus que jamais. Pourquoi? Bien, parce qu'avec une
économie forte, c'est comme ça qu'on va pouvoir remettre de l'argent dans les
missions de l'État pour les Québécois. Et je disais aussi qu'il faut, donc,
s'attaquer aux entraves à l'efficacité de l'État. Il faut faire en sorte qu'on enlève tout ce qui est difficile pour
faire avancer les projets. Pourquoi s'attaquer aux entraves? Bien, parce que
ça va à l'encontre de notre économie, d'une économie prospère, justement.
Vous savez, quand ça prend trois mois, pour un
maire et son administration, d'avoir une autorisation pour un projet, que ce
soit pour un commerce ou un service public, ça n'a plus de bon sens. Quand un
citoyen qui souhaite agir pour le bien de la
santé d'un lac, mais que ça prend 13 formulaires à remplir pour empêcher
le myriophylle à épis, puis que ça prend 11 mois dans les
Laurentides avant d'avoir une autorisation, Mme la Présidente, c'est ça, quand
on dit qu'il faut faire du ménage. Puis
c'est du développement économique régional, ça, parce que, sans cette
autorisation-là, bien, c'est le lac qui ne sera pas en santé, puis, par
conséquent, bien, c'est le tourisme qui n'ira pas bien, puis c'est notre
économie régionale non plus.
• (15 h 30) •
Ça fait que c'est pour ça qu'il faut s'attaquer
aux entraves, à tout ce qui ne va pas bien dans l'efficacité de l'État. Il faut que ça cesse. Ça a assez duré.
Comme dit un de mes collègues, la récréation est terminée. Combien de fois
ai-je entendu des collègues, maires, mairesses, des préfets me parler des
lourdeurs administratives auxquelles ils et elles
sont confrontés, sans compter les redditions de comptes qu'on impose aux
municipalités et aux MRC? Moi, Mme la Présidente,
je connais des très hauts fonctionnaires qui sont d'accord avec nous. Ils nous
le disent : La pendule est allée trop loin.
En conclusion, Mme la Présidente, je serai fière
de contribuer à travailler avec mon collègue ministre de l'Économie régionale
ici présent, je serai fière de l'épauler, de l'appuyer pour que notre État soit
plus efficace, pour que nos régions
continuent à rayonner et contribuer au PIB de tout le Québec. Je serai à
l'écoute, car c'est important que notre gouvernement soit là pour
appuyer les instances locales et régionales. On a beaucoup de travail à faire,
c'est clair, mais... l'année qui s'en vient
va être chargée, mais, comme l'a dit notre premier ministre, on y a cru, on
s'est battus, puis on va le faire. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de Gouin.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Mme la Présidente. Si vous avez l'éducation à coeur et que vous avez raté le
discours du premier ministre, je peux vous le résumer en une
phrase : Les élections approchent, mais l'éducation recule.
Ce grand
discours là nous a été présenté dans les médias comme le tout pour le tout du
premier ministre, comme une ultime tentative de réunir ses troupes et de
relancer son gouvernement.
Il a fallu faire des choix, forcément, et c'est
l'éducation qui est passée à la trappe. Ils nous ont répété pendant sept ans
tellement de fois que l'éducation, c'était la priorité de toutes les priorités.
Finalement, il aura fallu quelques défections, quelques mois de mauvais
sondages pour que l'ardoise soit effacée puis que ça prenne le bord.
Bien sûr, il
y a eu quelques secondes, au tout début du discours, où le premier ministre
nous a dit très rapidement : Oh!
ne vous inquiétez pas, bien sûr, bien sûr, l'éducation, c'est encore important.
Mais, pour le reste, on a surtout entendu parler des islamistes puis des
syndicats qui, il paraît, menacent le Québec.
Je trouve ça
triste. Je trouve ça vraiment triste, mais, au moins, on ne peut pas dire que
ce n'est pas clair. Gouverner, c'est faire des choix. Le premier
ministre a fait les siens. Les élections approchent, et ce qui compte vraiment
pour lui, dorénavant, ce n'est plus l'éducation.
Je vais vous
dire ce que j'en pense, puis je ne mettrai pas de gants blancs, je pense qu'une
nation qui néglige ses écoles, c'est une nation qui est condamnée au
déclin. Je pense que l'éducation publique, c'est, avec la loi 101, le fondement de la société
québécoise moderne, que c'est en construisant son système d'éducation publique
que le Québec est vraiment entré dans la modernité. C'est comme ça que les
ouvriers ont acquis un peu de liberté, que les femmes ont pu participer pleinement à la vie sociale. C'est
comme ça que tout le Québec s'est donné les moyens d'une prospérité qui est partagée.
Je pourrais citer
Abraham Lincoln, on le fait souvent, celui qui conseillait à ceux qui trouvent
que l'éducation coûte trop cher d'essayer
l'ignorance, mais ce n'est pas nécessaire, parce que toute l'histoire du Québec
est la démonstration de cette vérité-là. Il n'y a pas de plus grande
richesse, pour une démocratie comme la nôtre, pour une culture comme la nôtre,
que l'éducation publique. C'est l'école qui est le creuset de la société québécoise.
C'est l'école qui forme les citoyens et les citoyennes du Québec. C'est à l'école que le destin de la
nation québécoise s'invente à chaque jour. Sauf que cette richesse-là,
elle n'est pas à toute épreuve. Elle persiste aujourd'hui grâce aux gens en
chair et en os qui la font survivre.
L'éducation, c'est
quoi? C'est qui? Bien, c'est Marie-Julie, la maman de Mirabel qui se bat pour
que son petit Samuel ait l'aide dont il a besoin pour réussir sa vie. Elle
l'aime tellement, elle ferait tout pour lui. C'est Stéphanie, la prof de
Gatineau qui achète des collations avec son propre argent parce qu'elle est
tannée, elle a le coeur brisé de voir tant de ses élèves dans sa classe avoir
faim, le matin. C'est Amélie, l'orthophoniste en Montérégie à qui on demande
d'aider deux fois plus d'enfants que l'an dernier avec pourtant le même nombre
d'heures dans sa journée. Elle en pleure, le soir, de ne pas pouvoir les aider
davantage. C'est Sylvain, le concierge qui garde son école propre et la cour
sécuritaire pour les enfants. C'est Monique, la directrice de l'école qui a
utilisé tout ce qui restait de budget, l'été dernier, pour acheter des
ventilateurs en pleine canicule, sauf qu'il manquait de budget, donc elle a été
obligée d'organiser un tirage pour savoir quelle classe aurait la chance
d'avoir un ventilateur. C'est Sébastien, le papa qui s'implique dans son comité
de parents pour que son fils puis sa fille aient des belles activités cette
année, malgré les coupures. C'est tout ça, l'école publique. Ces hommes et ces
femmes, je les ai rencontrés, qui ne réclament aucun hommage, qui ne s'attendent pas à recevoir de la gloire, mais oui,
peut-être un peu de respect, un peu d'écoute puis surtout les moyens de
faire leur travail.
Mme la Présidente, je
suis allé dîner avec des profs et des parents dans une école, il y a deux
semaines, on a jasé à peu près pendant une
heure, on a mangé un sandwich ensemble, puis ils en avaient beaucoup sur le
coeur, ça a été émotif. Mais, à la fin, je leur ai posé une question
toute simple, je leur ai demandé : C'est dur, votre travail, pourquoi est-ce que vous continuez? Puis tout le monde a eu
la même réponse, les uns après les autres : Pour les enfants, Gabriel,
pour les enfants. Ça fait que, malgré
tout, je suis ressorti de là le coeur léger. Je me suis dit : Après tout,
il y a de l'espoir. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole au député de Sainte-Rose. La
parole est à vous.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Salutations, Mme la
Présidente. Content de vous retrouver. Chers collègues, content de vous
retrouver. Bien, écoutez, c'est ma
première prise de parole à l'Assemblée nationale à titre de ministre des
Relations internationales et de la Francophonie, c'est... Je n'en reviens
toujours pas, Mme la Présidente, de pouvoir avoir le privilège de représenter
notre beau Québec sur la scène internationale. Je tiens d'ailleurs à remercier
le premier ministre pour la confiance. J'aimerais
ça remercier ma collègue, ma prédécesseure qui, elle, a soutenu un réseau
pendant trois années et que je retrouve en santé. Et j'aimerais ça la
remercier pour son bon travail.
J'aimerais prendre un
petit moment pour rendre hommage au travail de Nadine Girault, qui a précédé ma
collègue. Nadine, c'était une amie puis Nadine n'est plus avec nous
aujourd'hui, et donc j'ai le privilège de marcher dans ses pas, du ministère qu'elle a construit d'une manière assez
contemporaine, le virage, surtout, économique. Nadine, avec le mandat du
premier ministre, elle a entamé ce qu'on appelle le virage économique.
Le virage économique,
qu'est-ce que ça veut dire? C'est qu'en 2019, lorsque la Coalition avenir
Québec est venue au pouvoir, on a voulu donner une vocation économique au
ministère des Relations internationales. Et ce que ça veut dire ça, ça veut dire que... bien, de prendre toute la présence,
la grande présence que le Québec a à l'international et de se servir de cette
opportunité-là pour aider nos entreprises québécoises à se faire voir et à se
faire valoir à l'international.
Je ne sais pas si
vous le savez, Mme la Présidente, mais le Québec compte 34 bureaux dans
19 pays. En fait, on est l'État fédéré,
dans le monde, qui a le plus de bureaux à l'international. C'est une fierté
québécoise que peu de gens connaissent. C'est la fierté que j'hérite
aujourd'hui, grâce à ces dames fortes qui m'ont précédé, mais surtout aussi
l'honneur que j'ai, moi, de pouvoir ajouter mon petit grain de sel à cette
belle mission là du virage économique.
Puis ça arrive à un
moment important. Je le dis souvent, et les gens vont être tannés de m'entendre
le dire, mais le monde a beaucoup changé, et je ne pense pas que les Québécois
réalisent les grands bouleversements qu'on a subis ces dernières années, que ce
soit en 2020... Puis je le sais, qu'on n'a plus le droit de parler de la
pandémie, Mme la Présidente, mais elle est
arrivée, cette pandémie. Elle a duré plus de deux ans, et on en paie encore le
prix, mais il y a eu une pandémie historique. Il y a eu, après ça, le choc de
la... des chaînes d'approvisionnement qui ont fait peur à tout le monde.
Pour la première fois, depuis le début de la
mondialisation, on a réalisé que peut-être les pièces dont on a de besoin pour
construire le Québec n'étaient plus disponibles et que les acteurs sur lesquels
on dépendait, bien, ils étaient de moins en moins fiables.
• (15 h 40) •
Cas vécu, Mme la Présidente, et je vais éviter
les noms et les pays pour être poli, mais, durant la pandémie, grâce à la présence du Québec à l'international,
on a pu sécuriser des masques pour les Québécois grâce à la présence d'un
Québécois qui avait la responsabilité de s'assurer que
ces masques-là viennent au Québec pour être sûr qu'on aurait des masques pour
nos professionnels de la santé. Ça témoigne de l'importance de cette présence à
l'international, mais aussi à quel point le
monde a changé dans ce microcosme qui est l'année 2020 et le choc des
chaînes d'approvisionnement qui ont suivi.
Mais,
après ça, ce n'était pas fini. Après ça, on a subi le choc inflationniste, et
ça, ça a bouleversé encore le monde. Les salaires ont monté, mais les
prix aussi ont monté, et, de plus en plus, les gens ont de la misère à arriver.
Et ce qui suit après ça, bien, bien sûr,
l'élection de Donald Trump au sud de la frontière, qui cause un autre choc
économique, et tout ça, Mme la Présidente, dans l'espace de cinq ans.
Dans l'espace de cinq
ans, je pense qu'on ne réalise pas à quel point ces bouleversements-là ont un
impact sur le quotidien de beaucoup de Québécois, et pourtant c'est des
facteurs qui sont à l'extérieur du Québec. Et donc le rôle de ministre des
Relations internationales prend tout son sens, parce que beaucoup de ce qui
nous affecte au quotidien vient de l'extérieur, que ce soit la guerre en
Ukraine... Bien, Mme la Présidente, vous allez me dire : En quoi la guerre
en Ukraine a une incidence sur le Québec? Plusieurs façons. Le choc de
l'inflation a été causé par le fait que l'Ukraine, qui est un pays exportateur
de grain... bien, ça, ça veut dire que le pain qu'on consomme à tous les jours,
sur les prix mondiaux, a augmenté, et donc notre pain coûte plus cher à cause
que la Russie a envahi l'Ukraine. Et, quand je vous dis que tout est dans tout,
bien, c'est un exemple concret de comment ces impacts à l'extérieur du Québec
peuvent nous affecter au quotidien.
Il y a aussi tout ce
qui se passe maintenant avec la guerre tarifaire, Mme la Présidente. La guerre
tarifaire, ce n'est pas juste un voisin du
sud qui décide, là, de manière éphémère, de nous causer un peu de trouble,
puis, demain matin, on va passer à
autre chose. C'est un réalignement massif de l'ordre établi mondial. Depuis les
années 1940, 1950, après la Deuxième Guerre mondiale, on a vécu
dans cette ère post-Deuxième Guerre mondiale qui était basée sur la puissance
américaine, des fois avec une contre-balance soviétique, mais, depuis les
années 90, sans cette présence-là, et une ouverture de commerce où est-ce que les chaînes d'approvisionnement
lointaines étaient fiables dans un monde où est-ce que les différentes
juridictions suivaient les mêmes règles du jeu.
Et
ça, c'était bon pour le Québec, Mme la Présidente, parce que le Canada, en tant
que puissance moyenne, pouvait tirer
son épingle du jeu sans avoir la force militaire pour défendre ses intérêts
parce que les gens suivaient les règles du jeu. Et donc, quand venait le
temps d'avoir un litige, bien, on pouvait s'adresser aux différentes cours à
l'international, que ce soient les Nations unies, que ce soit le World Trade
Organization, puis tous ces organismes-là qu'on s'est dotés pour justement faire valoir nos droits. Et, malgré
le fait qu'on est 40 millions puis une armée pas très présente, bien, on
réussit quand même à gagner des litiges contre des personnes qui sont, entre
guillemets, plus fortes que nous.
Ce qu'on voit
maintenant, Mme la Présidente, c'est l'effritement de ça, puis le terme
officiel pour ça, c'est le multilatéralisme, qui devient de plus en plus
effrité, et c'est dans... c'est vers ce monde-là qu'on se dirige, un monde où est-ce que le droit international sera moindre,
où est-ce que le multilatéralisme va être attaqué, où est-ce que
les gens plus forts que nous vont tenter de nous bousculer parce que ça
sert leurs intérêts. Et, dans un monde où est-ce que ces gens-là peuvent avoir
gain de cause parce qu'ils sont forts, bien là, ça nous force tout un nouveau
questionnement.
Je vais vous donner
un exemple de ce questionnement-là. Récemment, le président de la France a
dit : Si on veut préserver notre
liberté, on doit être craints, un vocabulaire qu'on n'a pas entendu depuis très
longtemps en Occident. On regarde
maintenant, avec le fait qu'on peut de moins en moins se fier sur nos voisins
du sud, on réalise que, peut-être, on
a été nous-mêmes négligents de notre souveraineté et de notre sécurité. Et on
se réveille un jour puis on se dit : Bien, attends une seconde, si
les États-Unis ne sont pas là pour nous protéger, à quoi ressemble notre
capacité de nous protéger? Et, Mme la Présidente, la réponse courte, c'est
qu'on n'aime pas la réponse, c'est qu'on n'est pas prêts. Et donc on doit entamer un virage massif non
seulement d'investir dans les organismes multilatéraux qui sont encore en
place, notamment l'OTAN, puis les règles de l'OTAN nous disent qu'on
doit investir 2 % de notre PIB pour la défense.
Historiquement, le
Canada était vraiment un cancre. On était à 1,32 % l'année passée. Et
donc, juste pour arriver aux 2 % de plus, Mme la Présidente, c'est
9,5 milliards de dollars que le gouvernement canadien va vouloir, veut et va investir dans la prochaine année pour
accroître notre capacité de nous défendre, de défendre nos intérêts, mais surtout
d'affirmer notre souveraineté territoriale. Des mots comme ça, Mme la
Présidente, je m'entends le dire, on n'a pas
eu un genre de vocabulaire comme ça depuis les années 1890. Mais on est
rendus là aujourd'hui, on doit penser à ces affaires-là.
Puis
le premier ministre parle d'opportunités économiques qui vient avec ça. C'est
sûr qu'un monde moins stable, moins multilatéral, où est-ce que les
règles de droit international sont effritées, ça fait peur. Puis c'est vrai...
Il y a des opportunités, par contre, à saisir, et le premier ministre a fait le
choix de miser sur le secteur de la défense pour faire deux choses. La première
chose, c'est de réduire notre dépendance économique aux États-Unis, parce qu'on
a la chance d'investir nous-mêmes pour s'équiper nous-mêmes et, par le fait
même, générer de l'emploi, mais on a aussi l'opportunité stratégique de faire
affaire avec des gens qui pensent comme nous, qui partagent nos valeurs. Je
pense notamment aux gens en Europe. Et donc
le mandat du premier ministre, qu'il m'a donné, dans la prochaine année, ça va
être de rapprocher l'économie québécoise avec l'économie en Europe.
Je vous l'annonce, je
vais passer beaucoup de temps à l'étranger pour essayer d'insérer le Québec
dans ces chaînes de valeur là, que ce soit
en Asie, que ce soit en Europe, pour essayer de réduire notre dépendance sur
les États-Unis. Entendez-moi
bien, Mme la Présidente, on partage une frontière avec les États-Unis. Je pense
que, et je le dis souvent, la géographie nous a condamnés à collaborer
éventuellement avec les Américains. 73 % de nos exportations va aux États-Unis.
C'est sûr que ça va toujours demeurer un grand partenaire économique malgré les
tensions qu'on peut vivre actuellement, mais il serait important de
réduire cette dépendance-là.
Et c'est justement ça, le mandat que le premier
ministre m'a donné à l'étranger. Puis là-dedans, il y a des belles opportunités
pour les entreprises québécoises, que ce soit de se positionner pour mieux nous
protéger, mais aussi créer des emplois qui risquent d'être perdus grâce à la guerre tarifaire que
les Américains ont lancée sur le Canada et sur le Québec. Ça fait que c'est une vision qui est somme toute
très bien réfléchie et qui nous permet de faire deux choses : nous
protéger et créer de la richesse collective.
Et donc, dans cette nouvelle mission là, bien,
on va regarder les délégations qui existent à l'international, on va poser des
questions : Comment ça va? Est-ce que les résultats sont au rendez-vous?
Est-ce qu'on devrait regarder ailleurs pour voir comment on peut travailler
mieux avec différentes régions dans le monde? Est-ce qu'on peut redéployer les
ressources pour être sûrs qu'on est capables de gagner sur certains terrains ou
de gagner certaines opportunités avec certains partenaires? C'est tout ce genre
de réflexion là qu'on va avoir dans les prochains mois.
Une fois que j'ai dit ça, Mme la Présidente,
vous n'êtes pas sans savoir, vous y étiez avec moi dans la dernière
législature, mais j'avais le privilège d'être l'adjoint parlementaire du
premier ministre pour les Québécois d'expression anglaise. Vous savez, depuis ma nomination comme ministre, en 2022, je
n'avais plus ce titre-là. Et le premier ministre a cru bon de me
redonner le mandat des Québécois d'expression anglaise, cette fois-ci à titre
de ministre. Et, bien, je veux juste dire à la communauté d'expression anglaise
que je vais continuer à travailler avec eux pour accroître la vitalité
communautaire des communautés d'expression anglaise, qui ont une histoire qui
date de plusieurs centaines d'années avec
nous. Ils ont aidé à construire le Québec, ils méritent leur place au Québec,
ils sont des Québécois à parts égales. Et je veux qu'ils sachent qu'avec moi ils vont avoir un partenaire fiable et
fidèle pour les aider à naviguer tous les bouleversements mondiaux, mais
aussi à l'intérieur du Québec, dans les prochaines années.
• (15 h 50) •
Puis le premier ministre m'a aussi fait
l'honneur de me maintenir au poste de ministre responsable de la Lutte contre
le racisme. Vous savez, je parlais tantôt de Nadine Girault, Nadine Girault
était coprésidente du Groupe d'action contre le racisme. J'ai siégé avec elle,
puis on a réussi, Mme la Présidente, à faire un rapport sur 25 points. Il
y en avait 13 qui touchaient les communautés
autochtones... Pardon, il y en avait 12 qui touchaient les communautés
autochtones et il y en avait 13 qui
touchaient les minorités visibles du Québec, et ça, c'était la partie qui
revenait au ministre responsable de la Lutte contre le racisme.
Vous savez, beaucoup de choses ont été dites sur
la CAQ, Mme la Présidente, par rapport à la lutte au racisme, mais il y a une
chose qu'on ne dit pas, jamais assez, c'est que c'est la Coalition avenir
Québec qui a nommé le premier ministre responsable de la Lutte contre le
racisme, l'a reconduit deux fois et s'est engagée à faire en sorte qu'on livre
le rapport du Groupe d'action contre le racisme. Est-ce qu'on va régler le
racisme, dans le mandat de la CAQ, Mme la Présidente? Je vous fais l'annonce
tout de suite, la réponse, c'est non. Surtout dans les grands bouleversements
qu'on vit actuellement, là, malheureusement,
je crains qu'il va y avoir plus de racisme, pas moins. Par contre, l'oeuvre,
elle est noble, de vouloir avancer la cause des personnes racisées du Québec.
Si aujourd'hui je suis le visage du Québec à l'international,
quelle belle opportunité que le Québec peut donner à tous ses citoyens. C'est
un rêve, pour moi, de pouvoir imaginer le
rôle que j'occupe aujourd'hui. C'est un rêve que je veux partager avec tous les
Québécois. J'oserais dire que tous les Québécois ont le droit d'aspirer
à avoir un rôle comme ça dans notre société. Et donc la lutte au racisme nous
permet d'avancer les choses et de bouger l'aiguille sur ces enjeux
fondamentaux.
Puis c'est
sûr que je ne peux pas m'empêcher de dire rapidement un petit mot sur mon rôle
de ministre responsable de la région
de Laval. Avant toute chose, un député... comme je suis le député de
Sainte-Rose, bien, je suis un député de Laval, ma ville. J'adore ma
ville. Laval est une île, une région, une MRC. Puis ce que j'adore de ma ville,
contrairement à d'autres, puis je ne les
nommerai pas, par politesse, mais la gouvernance de Laval, c'est tellement
simple. On a un maire, on a 22 conseillers puis on peut asseoir
tout le monde dans une pièce, puis avoir 75 % du budget du Québec dans une
pièce, puis régler des problèmes ensemble. Et ça a toujours été la devise des
gens de Laval, de travailler ensemble puis de
travailler en action. Et c'est souvent un à-côté, là, tu sais, quand on est
nommé ministre d'une région, pour certains. Puis historiquement, bien, pour
moi, le rôle régional, comme tous mes collègues, d'ailleurs, c'est un rôle qui
est fondamental. De représenter sa
région, son chez-soi, pour moi, c'est un grand honneur, et je suis très fier
que le premier ministre m'a reconduit dans cette tâche-là.
Donc, on va continuer le bon travail, Mme la
Présidente. On ne chômera pas, on a beaucoup de pain sur la planche, puis les défis sont grands. Mais, comme
disait l'autre, tout grand défi ouvre la porte à des grandes occasions, entre
autres, d'affaires, mais aussi des
opportunités de nous positionner pour les 100 prochaines années. C'est un
défi que j'entame avec beaucoup d'ouverture et d'enthousiasme.
Et, bien, sur cela, Mme la Présidente, je veux
vous souhaiter de continuer votre beau mandat à titre de deuxième
vice-présidente, puis au plaisir de vous revoir. À la prochaine, tout le monde,
chers collègues.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le ministre et le député de Sainte-Rose. Je cède maintenant
la parole au député de Marquette.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci beaucoup, Mme la Présidente. D'entrée de
jeu, j'aimerais commencer par être gentil. J'aimerais souhaiter... j'aimerais
féliciter le député Nicolet-Bécancour pour sa nomination au Conseil des
ministres et mon ancienne présidente sur les impacts des écrans, la
députée de Rivière-du-Loup. Bravo! Félicitations! Je vous applaudis, c'est une
belle... Oui, oui, s'il vous plaît. Et là c'est terminé, Mme la Présidente. Je
vous dirai ceci, puis là, tu sais, j'entends... puis je comprends que ce n'est
pas un exercice qui est facile, notamment pour les députés de la partie
gouvernementale, parce que c'est des gens...
puis pour plusieurs, là, ils sont ici pendant sept ans, et on les reconnaît,
là... ont vu ce qui s'est passé, ont vu les situations. On a vu les
enjeux. On a vu où on a eu un échec, où il a fallu tenir les rangs, où il a
fallu trouver un
consensus, où il a fallu être un bon joueur d'équipe puis se la fermer, Mme la
Présidente. Puis ça, je comprends, ça, là, mais, tu sais, je veux dire,
ce n'est pas facile, être aujourd'hui... d'être ici, puis tu es obligé de
défendre le bilan du premier ministre puis de son groupe parlementaire, là.
On sait tous pourquoi qu'on est ici aujourd'hui,
Mme la Présidente, là. Il faut sauver le premier ministre, là, il faut sauver
le premier ministre. Parce qu'en temps normal, le député de Marquette, puis je
parle à la troisième personne parce que
c'est moi... personne parce que c'est moi qui est debout, là, mais tous les
députés ici, on ne se lève même pas pour parler, là, parce qu'on n'est
pas à cette étape-là. Il n'y a pas une prorogation puis il n'y a pas une
réplique au discours du premier ministre. On
continue nos travaux parce que tous, dans le même sens, pour le bien commun,
c'est ça qu'on fait puis on fait notre travail. Là, aujourd'hui, on est
obligés de se lever puis de répondre, surtout dans la partie des... côté de l'opposition, il faut répondre au
premier ministre. Puis, dans le fond, il faut dire un peu au premier
ministre : M. le premier ministre, en tout respect, là, vous êtes
un peu dans le champ, là, attention, là.
Je comprends que, là, on embarque dans un mode
électoral. Je comprends qu'on a trouvé quatre axes, que je ne répéterai même
pas ici aujourd'hui, là, qu'on laisse des priorités de côté. Puis j'entendais
des collègues tantôt parler en disant :
Ah! oui, voici telle... telle proposition, il faut absolument le faire. Bien,
moi, j'ai le goût de dire, sans personnaliser le débat ici, là :
Mais où étiez-vous pendant sept ans? Où étiez-vous pendant sept ans?
Moi, je
soulève le courage de certains ministres qui ont décidé de parler. Je comprends
que ce n'est pas évident, là. Je comprends que ce n'est pas évident,
parce que, quand ça va bien, là, dans une équipe, Mme la Présidente... Puis je ne sais pas si vous le savez, j'ai fait partie de
certaines équipes dans le passé, avec des très bonnes équipes, puis des équipes
qui faisaient pitié, pas à peu près, Mme la Présidente. Puis quand ça allait
bien, là, il n'y a personne qui parlait, là. Ça allait bien, il n'y a personne qui voulait être échangé, il n'y a
personne qui quittait l'équipe, il
n'y a personne qui prenait sa
retraite. Puis quand ça allait mal par exemple, oh, là, ça grenouillait, là.
Là, tu avais des cliques, là. Tu en avais qui quittaient,
tu en as qui partaient, tu en as qui boudaient. Mme la Présidente. C'est
exactement ce qu'on voit aujourd'hui, là.
Puis ça, ça devrait être un signal. Ça devrait
être un signal, parce que les gens comprennent déjà ce qui se passe, là. Tu sais, à l'extérieur... Puis
je comprends qu'on réagit de cette façon-là du côté du premier ministre, et de
son équipe, puis de son équipe de... son équipe de communication, parce
que, là, on essaie de sauver sa peau. Puis là on essaie de changer le narratif complètement. On essaie, par tous les moyens possibles, tous
les moyens possibles, d'éviter puis de faire oublier... bien, c'est une
tentative éhontée de faire oublier, Mme la Présidente, les catastrophes depuis
sept ans.
Il y a eu des bons coups, là. Vous connaissez
mon «thinking» transpartisan. Il y a eu des bons coups de la CAQ. Il y a eu des
bonnes suggestions de tous les partis. Mais, tu sais, quand on veut faire
oublier une catastrophe à un an des élections... Puis on dit un an, là, bien,
il reste neuf mois de travaux à peu près, là. On va être ici, là. Vous allez
m'endurer encore neuf mois, Mme la Présidente, puis, après ça, bien, on entre
en élection puis on va être à l'extérieur de ces murs-là.
Alors, on veut faire oublier les catastrophes,
les fiascos — puis
j'ai-tu besoin de nommer quels fiascos, pas besoin
de les nommer — les
problèmes d'éthique, Mme la Présidente. Parce qu'il y a eu des
problèmes éthiques, là. Ça, il faut le mentionner. Je sais que c'est
plate, là, mais c'est vrai, c'est la réalité. Puis il faut, là, absolument,
absolument, absolument parler de d'autre chose, parler de d'autre chose qui va
peut-être aller chercher certaine... une certaine population, aller chercher sa
base, ramener sa base. Parce que, là, la base quitte, là. On voit tous les
chiffres, Mme la Présidente, là, la base quitte.
Alors, qu'est-ce qui fait qu'on est capables de
garder notre base? Bien là, on va retourner dans notre bureau : M. le chef
de cabinet, sortez-moi les sondages, bout de viarge! Qu'est-ce qui fait bouger
les gens? Qu'est-ce qui allume les gens au Québec? Certains éléments :
régions, c'est telle chose, dans les grands centres, c'est telle affaire. C'est
ça qu'on sort aujourd'hui, là, c'est ça qu'on sort pour essayer de faire
bouger. Mais malheureusement, deux, trois jours après, Mme la Présidente,
qu'est-ce qui s'est passé? Ça n'a même pas bougé.
Ça fait qu'à un moment donné, là, tu sais, il
faut peut-être revoir aussi la façon de faire la communication, parce que je
vais vous en parler un peu plus tôt, là... un peu plus tard, parce que
peut-être que vous ne le savez pas, Mme la Présidente, mais moi, je suis
reconnu plus pour mon passé d'ancien athlète, là, mais j'ai fait 18 ans en
communications. J'ai été formé par les meilleurs, là, au niveau de l'analyse
sportive. C'est plate à dire, mais c'étaient des...
une grande école aux États-Unis, là, c'étaient des professionnels qui venaient
nous former. Puis, tu sais, je veux dire, je connais ça un petit peu puis je vais dire une chose : Ce qu'on
voit en ce moment, là, c'est... ça fait pitié, Mme la Présidente. Ça
fait pitié.
• (16 heures) •
Quand je parlais tantôt des belles promesses,
là, je me rappelle, j'étais... j'ai eu... j'ai hérité du dossier du transport
dans l'autre... du transport puis de la Capitale-Nationale puis... dans l'autre
législature, puis j'étais en avant de l'ancienne vice-première ministre, puis
là je lui nommais toute la... pendant la campagne électorale, on avait fait des
promesses, la plateforme électorale, là, je lui nommais un par un :
Allez-vous faire ça, allez-vous faire ça pour la Capitale-Nationale? Puis là
elle me disait : On va réaliser toutes nos promesses. On va réaliser
toutes nos... Elle a dit ça à chaque fois. Force de constater, Mme la
Présidente, on n'est pas là.
Construire un REM vers Chambly. C'est parce que
les gens dans ce coin-là s'en rappellent aujourd'hui, là. Construire le REM de
l'Est. 90 minutes d'attente dans les urgences, Mme la Présidente. C'est
ça, là, c'est pour ça que les gens quittent, là. C'est pour ça qu'on veut
changer le narratif, là, parce qu'on veut faire oublier ces choses-là. Mais notre job à nous autres, dans l'opposition, c'est
de rappeler ces choses-là : Voici pourquoi qu'on est ici aujourd'hui, là.
On a retardé le Parlement de deux semaines pour
un speech de 40 minutes qui voulait dire les mêmes choses. Puis ce qui était drôle puis ironique, Mme la
Présidente, là, c'est que, pendant sept ans, là, le premier ministre se lève...
on l'a même vu encore aujourd'hui, ça fait qu'il faut comprendre
qu'on... il y a un peu... on est désespéré un petit peu, là, hein : 15 ans libéral, 15 ans
libéral, 15 ans libéral. Puis là ce qui était drôle, c'est que, quand le
premier ministre se lève puis il a fait son discours de... après la
prorogation, là, il a critiqué le parti qui était là pendant sept ans. Ça fait
qu'il s'est fait une autocritique. Je ne
sais pas s'il s'en est aperçu, là, mais... Voici ce qu'on va faire, voici ce qu'on
va faire, voici les axes, voici telle chose. Nos priorités, on met ça de côté, parce que
c'est ça qui est important, c'est ça qui fait bouger l'aiguille. Ça fait qu'il s'est fait une autocritique
lui-même, puis ils ne l'ont même pas réalisé. Ils ne l'ont même pas réalisé en
40 minutes. C'était de toute beauté, Mme la Présidente.
Un médecin de famille pour tous. Mais non, là,
on ne parlera pas de ça, on va parler de d'autres choses. Ce n'est plus
important, ça, un médecin de famille pour tous, non, non, non, parce qu'il
l'avait dit, le premier ministre : Ce n'est pas un médecin de famille pour
tous, ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit : C'est quelqu'un dans le
domaine de la santé qui va vous voir rapidement. C'est ça qu'il avait dit.
C'est ça qu'il avait dit.
Augmenter les taux d'utilisation des blocs
opératoires. Là, ils sont en négociation, là. Moi, j'ai des médecins chez nous,
là, puis j'ai des amis médecins, puis là ils me disent tous : Bien, moi,
j'aimerais bien ça, plus travailler, Mme la Présidente... bien, ils ne
m'appellent pas «Mme la Présidente», là, mais ils m'ont appelé Cicco, là :
J'aimerais bien ça, plus travailler, moi,
là, mais les blocs opératoires ne sont pas ouverts. Ils n'ouvrent pas les
portes, on a seulement tant d'heures par semaine pour opérer, j'aimerais
ça en faire, des opérations, moi. Bien non, ils ne sont pas efficaces, les
médecins, non, non, ils ne veulent pas travailler. Pour répéter ce que le
premier ministre a dit : Si tu veux voir un médecin, va-t'en sur un terrain
de golf. C'est-tu insultant, ça, Mme la Présidente.
Le réseau des
Espaces bleus. Créer 37 000 places en garderie pour le 31 mars
2025. C'est ça qu'on veut faire oublier aux Québécois avec ce qu'on fait
aujourd'hui, là. Non, non, mais inquiétez-vous pas, on va le dire, nous autres.
On va le rappeler, parce qu'on n'est pas dociles, nous autres, puis obéissants.
On va le dire.
Maternelles
quatre ans, vous vous rappelez de ça, Mme la Présidente. Ce n'est pas mauvais,
là. Nous autres, on en a mis, des maternelles quatre ans, à des endroits
très ciblés, à des endroits où c'était défavorisé, pour donner une chance à ces
jeunes-là, à ces enfants-là. Le premier ministre a mis son siège en jeu pour
des maternelles quatre ans bout à bout du Québec, Mme la Présidente, bout à
bout, OK, mur à mur. C'est drôle, Mme la Présidente, c'est tombé, ça. Le
premier ministre est encore assis là. Il n'a pas mis son siège en jeu, lui? Il
est encore là.
Première pelletée de terre, le troisième lien,
dans l'autre législature, Mme la Présidente. Je sais, vous l'avez entendu souvent. Je sais, c'est plate de vous le
dire, là. Puis merci beaucoup de votre attention, vous me regardez, là, puis j'apprécie
beaucoup. Puis j'inviterais peut-être les autres députés à lire le rapport
qu'on a... qu'on a déposé, parce que, toujours
la face dans leur écran, ce n'est peut-être pas... peut-être pas la meilleure
chose non plus chez les adultes, hein, Mme la Présidente.
Stabilité et prévisibilité de l'industrie
forestière. On a vu, là, on a retiré un projet de loi. Puis malheureusement, nous, dans mon passé encore, je sais, c'est plate,
je reviens dans mon passé, là, mais ceux qui étaient les plus respectés, c'est
ceux qui allaient à la guerre. C'est ceux
qui prenaient des coups, Mme la Présidente, là, pour les coéquipiers. Puis là,
on a quelqu'un qui a pris des coups comme ça ne se peut pas. Je sais, je
suis le président de la CAPERN, Mme la Présidente. Ça fait que tout ce qui se
passe en énergie, en agriculture, et ainsi de suite, je le vois. J'ai vu des
ministres qui ont travaillé fort. Puis je le vois, des fois, des ministres qui
parlent puis qu'ils savent que c'est l'orientation, puis, tu sais, tu les regardes
des fois dans le passage, puis tu poses une question, puis tu vois que,
nécessairement... ce n'est pas nécessairement ce qu'ils pensent, mais ils le
font pour l'équipe. Puis, ça, moi, je respecte ça, Mme la Présidente. Je respecte ça. Puis là, du jour au lendemain, paf!
Bye-bye! Non, non, ce n'est plus toi, là. Ça ne marche plus. Oui mais je l'ai
fait pour toi. Puis là, tu te retrouves où, ici, là, avec la façon de penser du
premier ministre? Pas loin des journalistes, en arrière. La députée de Rimouski,
c'est incroyable, c'est incroyable. Moi, ça, ça me brise le coeur, de voir une
chose comme ça. Quand tu fais partie d'une
équipe, que tu te bats, puis que tu as une orientation, puis peut-être que tu
n'y crois pas à 100 %, mais tu y vas pareil, puis tu bûches, puis
là, du jour au lendemain, bye-bye. C'est un petit peu ordinaire.
Là, en ce
moment, Mme la Présidente, ce qu'on va voir durant le prochain neuf mois, là,
parce que je dis neuf mois, parce qu'on est... on va être à l'Assemblée
nationale tous ensemble, là, on va... on va faire face à un gouvernement de la CAQ qui oublie. On a oublié, là. On a oublié,
là. Je ne m'en rappelle plus. Parce que c'est ça qu'on a vu, là, cet été, là,
des ministres qui ont passé devant la commission Gallant : Ah! j'ai oublié,
je ne m'en rappelle plus, je ne sais pas ce qui
se passe, alors que moi, j'ai eu des... notamment des crédits avec l'ancienne
vice-première ministre, Mme la Présidente. Avez-vous déjà... Non. Vous
ne l'avez pas... bien, peut-être en caucus, là. Avez-vous déjà essayé de
débattre avec l'ancienne vice-première ministre? C'est une encyclopédie, Mme la
Présidente. Impossible, là. Tu te bats puis là tu as des remarques, puis que
là, c'est un jeu d'échecs : je vais lui dire ça, elle va me dire ça, je
vais lui écrire ça, je vais... C'est impossible à gagner. Elle se rappelle de
tout. C'est une des femmes les plus intelligentes que j'ai vues ici, à
l'Assemblée nationale. Vraiment, là, c'est une femme qui travaille très, très,
très fort, comme ma collègue... comme ma
collègue de Saint-Laurent, ma cheffe. Puis là, elle arrive là, puis elle ne
s'en rappelle plus. Elle a oublié. C'est quand même particulier, Mme la
Présidente. Puis elle fait toujours... Puis il y en a d'autres dans le même
cas, mais qu'on envoyés dans le coin, là-bas, là. Ils ne sont plus autour de la
table. Moi, je trouve ça un petit peu... Il y en a qui ont des passe-droits
plus que d'autres.
On a oublié les priorités, je vous l'ai dit
tantôt, santé, éducation, économie. Tantôt, la députée de Labelle disait... la députée de Labelle disait qu'on
parlait trop d'itinérance, nous autres. Comment ça se fait qu'on ramène
toujours l'itinérance? Vous ramenez... les oppositions ramènent
l'itinérance. On est le parti qui a fait le plus en itinérance au Québec, on a
investi le plus contre l'itinérance au Québec. Bien, j'envoie une invitation à
la députée de Labelle : Venez avec moi, venez dans mon comté, venez voir
ça, on va vous amener au centre-ville, il y a de plus en plus d'itinérance. On
investit plus, mais il y a de plus en plus d'itinérance. Ça veut dire quoi, ça?
Ça veut dire qu'on investit à la même... à la mauvaise place? Ça veut dire
qu'on ne fait pas les choses correctement?
C'est la même chose en
santé : Oui, on investit en santé, en santé. Oui, mais on attend de plus
en plus. Comment ça se fait? On se pose-tu la question, des fois? Parce qu'à
chaque fois qu'on pose des questions puis qu'on va critiquer le gouvernement, Mme la Présidente, qu'est-ce
qu'on fait? Est-ce qu'on va nous dire : Bien, on a investi plus que
jamais? Bien, j'espère qu'à chaque année on va investir plus que jamais,
là. Tu sais, avant, là, ce qui était populaire, ils ne le disent plus, là, mais
c'était le mot «historique». Bien oui, mais c'est parce qu'il y a toujours une
augmentation dans chaque ministère, dans chaque programme. La plupart du temps,
à chaque année, ça augmente, là, les budgets des ministères, ça fait que c'est
toujours historique, là, Mme la Présidente. Tu sais, au moins, ils ont arrêté
de le dire, là, tu sais. Ça fait que pourquoi que ça ne fonctionne pas?
Puis là il y a... puis le problème, c'est que
c'est de plus en plus en région, Mme la Présidente, de plus en plus en région
aussi, l'itinérance. Mais on n'en a jamais fait autant pour l'itinérance. Bien
oui, mais il y a de quoi qui ne fonctionne
pas, là, qui ne fonctionne pas. Ça fait que, tu sais, à un moment donné, il
faut juste peut-être retourner à la base.
Je comprends
que, des fois, on ne veut pas voir, là... puis on le voit, là, puis on l'a vu
dans certains dossiers, là, puis les ministres voient quelque chose
arriver, puis on se ferme les yeux, peut-être, puis on dit : Ah! je ne
veux pas le voir, j'espère que ça ne va pas se... j'espère que ça va passer.
• (16 h 10) •
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Un
instant, monsieur... Quel est le règlement que vous faites appel?
M. Lévesque (Chapleau) : ...au
lexique, ces mots, en fait. Je vous demanderais qu'on les retire. «Se fermer
les yeux», aveuglement volontaire.
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : «Se fermer les yeux». Est-ce que vous retirez le propos? Il est au
lexique.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Merci.
M. Ciccone : ...on voit les ministres dormir au gaz, Mme la Présidente...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Je m'excuse. On ne peut pas faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire
directement, M. le député, s'il vous plaît.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
on ne peut pas faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement.
Donc, s'il vous plaît, la prudence, M. le député.
M. Ciccone : ...sommeil, Mme la Présidente.
Motion formulant un grief
Sur ce, Mme la Présidente, je vais déposer une
motion de grief :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste qui compromet
la santé et l'avenir des générations
futures par l'absence de mesures concrètes en matière de prévention et de
protection de la santé des jeunes.»
Mme la Présidente, je reviens d'une tournée en
région. Même si mon comté est la fin de l'île de Montréal puis le début de l'Ouest-de-l'Île, je suis le
fier représentant, député de ma formation, pour les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Alors, j'ai fait une
tournée et je vais vous répéter ce que les gens m'ont dit, Mme la Présidente, ils m'ont dit... le message pour le premier
ministre, les gens de régions, qu'ils nous ont transmis : S'il vous plaît,
ne touchez plus à rien, il reste neuf mois, là, ne touchez plus à rien,
cessez, les dommages ont été assez grands. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je prends
votre motion, et votre motion est reçue mais sous réserve de sa...
recevabilité, pardon.
Je suis maintenant prête à entendre la ministre
et députée de Prévost.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme
la Présidente, c'est avec beaucoup de fierté que j'accueille le nouveau mandat
que m'a confié le premier ministre à titre de ministre responsable de
l'Habitation, et j'en profite pour saluer le travail extraordinaire qui a été fait par ma
prédécesseure, qui a démontré énormément de courage pour améliorer les nombreux
programmes en habitation.
Travailler avec chaque citoyen et chaque
citoyenne pour que chacun ait un toit, c'est une responsabilité fondamentale.
L'habitation, c'est un enjeu, c'est un enjeu, oui, économique, c'est un enjeu,
surtout, je dirais, de santé et de
bien-être. Donc, ce n'est pas seulement une question de confort, de confort
matériel. Avoir un toit sur la tête, c'est un déterminant majeur de la
santé.
Vous le savez, Mme la Présidente, je viens du
milieu de la santé et des services sociaux, j'y ai passé ma carrière, j'y ai
occupé différentes fonctions et je sais à quel point un logement stable et
salubre peut influencer la santé physique, la santé mentale et le sentiment de
sécurité. Imaginons un instant, Mme la Présidente, que chacun d'entre nous, ici
même, en cette Chambre, n'avait pas
d'endroit où aller ce soir, et n'avait pas d'endroit pour aller demain et
après-demain. Imaginons un peu ce que plusieurs personnes peuvent vivre
lorsqu'ils n'ont pas les conditions nécessaires.
On a agi en matière d'habitation, Mme la
Présidente, et on le sait, qu'il reste encore des défis, et on agit pour la santé et le bien-être des Québécois et
Québécoises. Pour livrer des résultats bien, il faut être efficaces, il faut
être plus agiles, et c'est ce que
notre gouvernement a fait depuis les sept dernières années. Parce que, dans les
projets en habitation, il y a des gens, il y a des gens qui attendent et
il y a des procédures, des procédures qui sont parfois compliquées pour les
familles, pour les étudiants, pour les personnes aux prises avec des
problématiques de santé mentale, pour les aînés. Il n'y a pas de recette
miracle. J'ai eu l'occasion de le mentionner à plusieurs reprises depuis ma
nomination comme ministre responsable de l'habitation.
La crise du
logement, la solution, c'est de construire plus. Et il y en a eu, Mme la
Présidente, des actions concrètes depuis 2018. Au cours des dernières
années, on a pris des décisions qui ont changé les façons de faire en matière d'habitation. On a donné plus de pouvoir aux
municipalités pour accélérer les projets avec le PL n° 31.
Nous avons réformé l'industrie de la construction pour la rendre plus
agile. On a lancé des projets pour les modulaires, pour les maisons
préfabriquées, pour bâtir plus, plus vite et à moindre coût. On a mis sur pied
des partenariats et des programmes d'aide adaptés à la réalité du terrain. On a
créé des nouveaux outils, le PHAQ, un programme qui est vraiment plus efficace et qui permet de construire plus rapidement. On a
travaillé sur la possibilité de faire des prêts plus... de façon plus agile,
plus efficace, et, finalement, bien, nos
partenariats innovants avec les fonds... pardon, avec les fonds fiscalisés
Desjardins, le Fonds FTQ et le Fondaction.
Ces actions, Mme la Présidente, on les a
canalisées dans la Stratégie québécoise en habitation. Peu de personnes se souviennent ici qu'en août 2024, on a
déposé une stratégie nationale sur l'habitation. J'aurai l'occasion de livrer
le bilan de cette première année de stratégie. C'est un plan qui est
orienté sur des résultats concrets, concrets.
En 2023, Mme
la Présidente, et je vais en profiter, là, pour illustrer mon propos avec ce
tableau, en 2023, Mme la Présidente,
il y avait 38 912 habitations qui étaient en chantier. Regardez la
courbe : en l'espace de deux ans, cette année, on va en livrer plus
de 55 000, Mme la Présidente. Ça représente une hausse de 44 %.
Mme la
Présidente, il n'y a aucun gouvernement qui a fait autant, puis je prends
l'exemple des trois dernières années, que
ce qu'on a réussi à faire. Puis, moi, ça, ça me donne de l'espoir. Ça me donne
de l'espoir parce que ça veut dire qu'on est capables. On est capables, à
chaque année, grâce à la révision de nos programmes, grâce à la révision du
cadre législatif, on est capables de livrer ça. Et on va le faire, Mme
la Présidente.
Depuis 2018, nous avons investi près de
7 milliards de dollars en habitation. C'est des investissements historiques. Les précédents gouvernements, Mme la
Présidente, pour vous donner un exemple, ont investi 3.5 milliards en
15 ans, 3,5 milliards en 15 ans. Ils ont fait des annonces puis
ils ne les ont pas construits finalement. Ils ne les ont pas construits pendant
que c'était le temps de le faire, Mme la Présidente. On a investi deux fois
plus en habitation en presque deux fois
moins de temps que les précédents gouvernements de Jean Charest, de Pauline
Marois et Philippe Couillard. Tous
ces gouvernements-là combinés ensemble, là, bien, ils ont investi
3 milliards, ils ont fait des annonces puis ils n'ont pas construit. Alors, Mme la Présidente, la
responsabilité, elle est importante. On investit comme jamais mais on construit
comme jamais. Et, ça, c'est important. Puis
on aide notre monde à se loger comme jamais aucun gouvernement ne l'a fait avant
nous, Mme la Présidente.
Et j'aimerais en profiter pour vous montrer...
j'espère que j'ai ce tableau pas très loin, là, parce que je ne veux pas
prendre trop de temps, mais on aide, Mme la Présidente, plus de
600 000 personnes, 600 000 personnes au Québec qui
bénéficient de programmes pour pouvoir les aider à payer leur loyer. Puis, ça
aussi, c'est une augmentation extrêmement importante. Puis on va continuer de
le faire, Mme la Présidente. Ces chiffres que je vous... que je viens de vous mentionner, que je vous ai montrés, là, ce
n'est pas seulement des statistiques, ce n'est pas des chiffres abstraits,
ce n'est pas des annonces, ce sont vraiment
des vrais toits qui existent, qui abritent des personnes. Ça représente des
milliers de foyers, Mme la
Présidente, des familles, des familles qui respirent enfin, des jeunes qui
peuvent s'établir et des aînés qui peuvent vivre dans la dignité.
J'aimerais prendre quelques instants pour vous
parler des logements sociaux et abordables. Bâtir plus, ce n'est pas oublier celles et ceux qui ont... qui ont
besoin d'aide. Vous le savez, on a agi sur plusieurs fronts. Je l'ai mentionné
tantôt, on a construit 12 000 logements abordables, Mme la
Présidente, ils sont livrés, 12 000 logements abordables. Quand on
est arrivés au pouvoir, les libéraux avaient promis 15 000 logements
abordables. Il n'y en avait aucun qui était en construction, aucun. On s'est
relevé les manches, Mme la Présidente, puis on les a construits, ces
12 000 logements. Puis si vous
regardez un peu partout dans toutes les régions du Québec, mes collègues
députés ont eu l'occasion, d'ailleurs, de
faire plusieurs inaugurations. Je regarde le député, entre autres, de Vanier-Les Rivières, qui a fait, donc, une inauguration il y a
environ trois semaines. Du logement social et abordable, Mme la Présidente, il
y en a, c'est visible, ça se voit à l'oeil nu.
• (16 h 20) •
Le maire de Rimouski mentionnait il y
a quelques semaines qu'il était content, qu'il n'avait jamais vu autant de
logements abordables à Rimouski. Bien, c'est une réalité, Mme la Présidente,
puis je peux vous en parler, de plusieurs municipalités
qui ont été de l'avant, qui ont été de l'avant parce qu'on a permis aux
municipalités d'être plus agiles, de pouvoir mettre en place des
règlements beaucoup moins compliqués que ce qu'on avait avant.
Donc, on a construit
12 000 logements abordables, puis il y en a, Mme la Présidente,
19 000 autres qui sont en planification et en construction.
D'ailleurs, j'ai été magasiner, la semaine dernière, pour m'acheter des
souliers puis je me suis acheté des bottes
avec des caps, parce que je vais aller les faire, les inaugurations, Mme la
Présidente, c'est important. C'est
important qu'on soit sur le terrain, qu'on puisse parler avec les différents
acteurs qui ont... qui collaborent avec nous.
En 2028... Je veux
vous parler des HLM, parce que les HLM, c'est important au Québec, mais ce
n'est pas une fin en soi. Il faut travailler sur différents programmes. Les
HLM, au Québec, on va avoir investi 3,6 milliards, Mme la Présidente, pour
rénover notre parc de HLM. On s'occupe du patrimoine bâti puis on rattrape des années
de négligence des précédents gouvernements,
qui n'ont pas investi dans les rénovations des HLM. C'est honteux, Mme la
Présidente. Et on va le faire. Ces gens-là méritent d'avoir des endroits
de qualité.
Il n'y a jamais eu
autant de logements sociaux et abordables en chantier qu'aujourd'hui. Il faut
être fiers de ça. C'est signe que tout le travail qui a été fait, notamment par
ma prédécesseure, je veux le souligner, qui a eu beaucoup de courage, c'est
signe que, maintenant, on récolte, puis on va continuer, parce que c'est
important. En tant que ministre de
l'Habitation, je ne compte pas m'arrêter là. Je veux qu'on continue à
moderniser nos façons de faire, à travailler main dans la main avec les
municipalités. On a besoin de travailler avec les municipalités, avec les
organismes, avec les coops, avec les différentes associations, avec les
regroupements, mais aussi, Mme la Présidente, avec le secteur privé. Donc,
c'est important. Certains groupes de l'opposition parlent du logement seulement
en lien avec les organismes communautaires.
Les organismes communautaires font un travail extraordinaire, il faut ça, mais
il faut un équilibre, puis il faut aussi travailler avec l'entreprise
privée. On a amorcé ce virage, et il faut aller encore plus loin.
Nous sommes rendus à
l'étape du grand ménage et nous allons accélérer des décisions dans les
prochaines semaines. Les projets, on veut,
oui, les accélérer, permettre un meilleur accès aux familles, aux jeunes, à la
classe moyenne, qui devraient être en mesure de rêver, rêver d'avoir
aussi une vie où ils ont accès à un logement ou à une maison. C'est important,
on doit le faire pour encourager notre jeunesse.
La
meilleure façon d'aider les Québécois à se loger, ce n'est pas d'ajouter des
formulaires, Mme la Présidente, c'est de livrer des logements, et c'est
de développer des idées de financement et des fonds spéciaux, notamment, et ça,
on va continuer de le faire. Pour y arriver,
on va continuer de simplifier et innover. Actuellement, nous avons un projet de
règlement. Cet après-midi, j'ai eu une question à ce niveau-là. Bien
oui, on a un règlement pour la fixation du loyer. Ce projet de règlement, il
est à l'étude, et on veut modifier la méthode de fixation de loyer, on veut
simplifier cette méthode afin que les
locataires et les locateurs se comprennent mieux, s'entendent plus, et on veut
réduire la pression sur le Tribunal
administratif du logement, parce qu'il y a
de plus en plus de demandes qui sont faites au Tribunal administratif du
logement, soit par les propriétaires ou par les locataires. Donc, on veut
améliorer ces services.
Vous savez, Mme la
Présidente, les formulaires... les formulaires, ce sont des baux, en fait, qui
permettent... qui ont été établis il y a déjà plusieurs, plusieurs années, et
on veut maintenant les mettre en mode électronique pour accélérer le traitement, et on veut les rendre plus efficaces.
Naturellement, on va continuer d'accompagner les personnes qui ne sont pas à l'aise en mode électronique, mais il y aura,
au moins, cette façon d'être plus efficaces, puis de pouvoir y aller,
pour ceux qui le décident, de pouvoir compléter leur bail, donc, en mode plus
contemporain.
Mme la Présidente, je
suis en train de revoir les programmes en habitation. On veut réduire la
bureaucratie et on veut regarder plus de
40 programmes qui font partie de la SHQ. Certains sont très redondants, on
veut simplifier, et c'est ce que je
fais depuis les derniers jours, regarder vraiment comment on peut rapidement
améliorer pour continuer d'aller plus loin.
On
est également en train de travailler avec nos partenaires pour optimiser et
consolider le réseau de l'habitation, et
je veux vous donner un exemple. Il y avait, au Québec, 538 offices
d'habitation, 538 offices d'habitation. Vous savez comment on en a
maintenant, Mme la Présidente? On est rendus à 108. Ils se sont regroupés, et
ça, c'est important, parce que c'est de plus
en plus difficile de trouver de la relève, et on n'a pas besoin d'avoir un
grand comité avec plusieurs personnes impliquées quand c'est un petit
office d'habitation. Donc, on a vraiment regroupé, ça s'est fait de façon vraiment, vraiment, je dirais, en partenariat,
dans le respect. Les offices ont participé à ça. On est en train de consolider
notre réseau.
On
souhaite faire la même recette avec tous les partenaires du milieu, notamment
avec les OBNL. Vendredi dernier, j'ai
eu l'occasion de participer à une première conférence, le congrès annuel des
OBNL du Québec, et je leur ai demandé de
regarder comment ils peuvent, eux autres aussi, contribuer à être plus
efficaces. Ce n'est pas seulement le gouvernement, on a besoin aussi que nos instances regardent
leurs façons de faire. J'ai eu un très bon accueil, Mme la Présidente, et
je vais accompagner les différentes associations,
des coopératives du Québec, des OBNL, pour faire en sorte que nos programmes
soient plus efficaces, plus accessibles.
Alors, en conclusion,
Mme la Présidente, ce n'est qu'un début. Et je pense aux familles qui peinent à
trouver un logement, un logement adapté, aux jeunes qui souhaitent s'établir,
aux aînés qui veulent vieillir dans la dignité, aux personnes en situation
d'itinérance, il y en a beaucoup trop. Et, si on veut sortir les gens de
l'itinérance, la première chose qu'on doit
faire c'est leur trouver un logement. C'est ce qu'on fait et c'est ce qu'on va
accélérer, Mme la Présidente. C'est pour eux que je veux que nos décisions en
habitation soient guidées par ce qui fonctionne réellement sur le terrain. Et
j'aurai l'occasion, Mme la Présidente, dans les prochains jours, dans les
prochaines semaines, de revenir sur le bilan et notre rapport annuel, en
lien avec la Société d'habitation du Québec, mais surtout présenter, dans le
cadre de la stratégie d'habitation, les
principales mesures qui seront mises en place, dans les prochaines semaines. Je
vous remercie, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, Mme la ministre et députée de
Prévost. Maintenant, je cède la parole au député de Jacques-Cartier.
M. Gregory Kelley
M. Kelley :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je crois que le discours de le premier
ministre était une occasion ratée, une occasion ratée de rêver de l'avenir du
Québec. Moi, je crois que le premier ministre a pris l'occasion d'essayer de sortir
le gouvernement et la CAQ de leur position dans les sondages présentement. Mais
qu'est-ce que les Québécois ont besoin,
c'est un gouvernement qui peut rêver et imaginer l'avenir, pas juste le
présent. Alors, Mme la Présidente, je vais demander qu'on fait un exercice
ensemble, vous et moi, on va essayer de rêver de le Québec de demain, et c'est
important qu'on prend le leadership, qu'on parle de rêver de demain. Parce que,
quand on regarde présentement les chiffres, Mme la Présidente, il y a
trop de Québécois, particulièrement parmi nos plus jeunes, qui ne sont pas
capables de rêver de leur propre avenir. Ils ne sont pas capables de projeter
dans le futur pour voir qu'est-ce que moi, je
vais faire dans le Québec de demain. Et c'est grave, et ce n'est pas juste
notre jeunesse, mais il y a de plus en plus des Québécois qui sont
inquiets pour notre avenir et le futur du Québec. Et je partage cette
inquiétude avec deux petits garçons à la
maison. C'est important de penser c'est quoi, le Québec, de 10 ans, de
15 ans et de 20 ans, et quelles décisions est-ce qu'on va
prendre aujourd'hui pour s'assurer que nous bâtissons ensemble le Québec de
demain.
• (16 h 30) •
Ça commence, Mme la
Présidente, avec des règles de base de bon gouvernement. Et je crois que c'est
très simple, c'est quand même écrit dans
notre constitution de 1867 : la paix, l'ordre et la bonne gouvernance.
Quand on parle de paix, c'est la paix
individuelle, c'est la paix, pour les citoyens, d'être chez eux, de s'assurer
qu'il y a assez de nourriture pour leurs familles, qu'ils sont capables
de payer le loyer, qu'ils sont capables de prendre le temps nécessaire avec
leur famille, d'avoir des moments précieux ensemble et ne pas toujours être
stressés et obligés de travailler plus qu'un emploi pour s'assurer que toutes
les factures sont payées. C'est aussi la capacité de nos citoyens de vivre en
paix à la maison sans d'avoir trop des règlements du gouvernement, d'avoir le gouvernement
«dans leur lit», une expression qui a été utilisée par un premier ministre du
Canada à une certaine époque. C'est aussi d'avoir la paix entre des citoyens,
qu'on vive dans une société où tout le monde est capable, oui, d'exprimer leur
position, d'avoir la liberté d'expression, mais
de pas toujours blesser l'autre côté, qu'on vive facilement ensemble, un espoir
de paix entre les citoyens. Et aucune personne
ici... J'ai des adversaires politiques, Mme la Présidente, mais je n'ai jamais
des ennemis politiques, et je ne vais jamais, jamais avoir des
ennemis politiques. Je respecte tout le monde ici, je respecte tout le monde et
les différentes appartenances politiques, et ça, c'est hyperimportant pour
s'assurer que nous avons toujours la paix dans notre société. Je pense aussi que la société
a besoin un petit peu de paix de leur propre gouvernement, qu'il y ait moins de
gouvernement dans leur vie et
moins le gouvernement dans leurs pattes, et que des gens sont libres de bâtir
leur entreprise, et de vivre en paix, et d'avancer leurs propres rêves.
Je crois aussi dans
l'ordre. C'est certain qu'on veut s'assurer qu'on arrête des criminels, des
gens qui brisent des lois, mais, en même
temps, qu'on s'assure qu'il y a un système de justice qui peut rendre la
justice à des criminels qui sont
accusés des crimes. Je pense que c'est hyperimportant. Aussi, dans la question
de l'ordre, qu'il y ait un respect pour nos institutions démocratiques, Mme la Présidente, puis on s'assure que
nos élections demeurent toujours libres. Et c'est toujours le cas présentement, il n'y a aucune interférence des forces
étrangères ou, quand même, par des entreprises. Je pense que ça, c'est
hyperimportant qu'on garde nos institutions démocratiques indépendantes et
libres.
Et on a une bonne
position de continuer la vitalité de notre démocratie et de bon gouvernement.
Je trouve que c'est assez simple comme
principe, mais le gouvernement rend des services, que les citoyens paient leurs
propres impôts pour... Alors, je pense que ça, c'est supersimple, mais,
des fois, c'est très difficile, mais tout le monde veut qu'il y ait un gouvernement qui rend de la bonne gouvernance, qu'il y a
un gouvernement qui est éthique, qu'il y ait un gouvernement qui respecte les payeurs de
taxes. Ça, c'est un principe fondamental et quelque chose que je vais revenir
là-dessus dans mon discours, Mme la
Présidente. Mais le principe de bon gouvernement est hyperimportant, et on veut
s'assurer que les gens croient toujours dans la capacité du gouvernement
d'être présent, d'une façon positive, pour gérer et diriger la société vers l'avenir, dans le futur, prendre les
bonnes décisions pour s'assurer que notre nation est en bonne posture dans
un monde qui est de plus en plus complexe.
Quand je pense pour
l'avenir, je veux m'assurer, je pense que nous avons le devoir de s'assurer que
notre économie a d'abondance des bons emplois. Je pense que c'est important de
s'assurer que nos jeunes ne pensent pas à quitter
le Québec parce qu'il y a de meilleures opportunités à Londres, à New York, au
Texas, en Europe, en Asie. Je pense, ça,
c'est important, qu'on... bâtir une société où les jeunes veulent rester ici et
bâtir leurs rêves de demain, et ils sont capables, ils sont capables,
Mme la Présidente, d'acheter une maison, d'acheter une maison en banlieue avec
une cour en arrière, avec une place pour
l'auto, avec des voisins qu'ils aiment beaucoup, qu'ils travaillent dans leur
communauté, ensemble, pour améliorer
les choses. Ce rêve d'avoir une première maison puis, peut-être, après ça,
quand même, penser d'agrandir la
famille. On se marie, puis après ça on a des enfants, tout ce monde est capable
d'habiter dans une maison, dans une banlieue.
Et, si ça, ce n'est
pas optimal pour un citoyen, c'est quand même d'avoir la capacité de grandir
dans une grande ville, d'acheter un condo ou un appartement qui a assez de
place, d'avoir une famille aussi, pas juste d'avoir un condo où il y a place pour une personne ou
deux personnes maximum, mais vraiment une place d'avoir une famille puis
d'avoir une école qui est à côté, qui est propre, qui n'est pas
nécessairement des piqueurs dans la cour de l'école, les trucs qu'on a vus récemment, qui s'assure que tout est
disponible, que nos villes sont propres, que nos villes sont modernes, que
l'infrastructure est là.
Et je pense que, c'est important aussi, c'est de
s'assurer que des emplois sont disponibles pour tout le monde, qu'il y ait
beaucoup des opportunités dans toutes les différentes industries. Ça, c'est
hyperimportant, mais il faut s'assurer qu'on... investir dans nos universités, dans nos programmes de
formation professionnelle. Je pense, ça, ça, c'est hyperimportant que tout le monde peut prendre
leurs propres décisions puis ils vont dire : Moi, je décide d'aller dans
une carrière en finances, que mon job ne va pas être remplacé par un
logiciel ou par l'intelligence artificielle.
Je pense, c'est notre
devoir de s'assurer qu'on est capables de livrer ça, que notre jeunesse regarde
puis dit : On est capables d'avoir un
bon emploi, acheter une maison, avoir une famille puis prendre une retraite. Le
rêve que plein de Québécois ont eu
dans les dernières années doit être la même chose que nos jeunes sont capables
de rêver, le Québec de demain.
Et
je pense que c'est hyperimportant que, oui, on parle de l'économie, qu'il y ait
une abondance des bons emplois, qu'on utilise l'intelligence artificielle, pas
pour remplacer les humains, pour s'assurer que Québec est un leader dans
plusieurs secteurs et domaines dans l'économie de demain, dans la santé, que
c'est les entreprises du Québec, avec l'appui de l'intelligence artificielle,
qui trouvent, oui, des solutions, des formules à des enjeux de santé, de... le
cancer, des différents virus, etc., que cette connaissance est bâtie ici, que
ces entreprises sont bâties ici.
Je peux quand même
penser... Mme la Présidente, l'explosion de la nécessité d'avoir plus d'énergie
au Québec est partout en Amérique du Nord, partout sur la planète. Avec
l'assistance de l'intelligence artificielle, d'utiliser cette technologie d'une bonne façon, nos entreprises
d'ici peuvent bâtir les solutions de demain, d'être des leaders de demain,
on peut créer la richesse de cette façon-là. Et même chose pour ceux qui
veulent être un électricien, un plombier, etc. C'est s'assurer que l'accès à ces formations, oui, c'est abordable, des
cours sont disponibles, et ils sont capables, après ça, d'avoir l'assistance
nécessaire, de s'assurer que leur petite entreprise est capable de trouver la
main-d'oeuvre pour aider quand nécessaire.
Je pense, ça, c'est
les défis, et la capacité... Ça, c'est le défi de notre... de nous comme un
gouvernement, comme... nous comme une société, de s'assurer qu'on livre ces
conditions gagnantes pour notre jeunesse et pour toute la société, pour bâtir
une économie, juste penser ça, Mme la Présidente, qui... Oui, on a des centres
de données un petit peu partout, on a des
usines, on a aussi, Mme la Présidente, une société qui... dans un sens, l'air
est propre, l'eau est propre, on a une société qui, oui, a une économie
verte, et on voit les résultats concrets puis on développe les technologies
ici. Quand on sort des minéraux stratégiques de nos terres, qu'on... faire la
transformation ici, au Québec, ce n'est pas juste d'envoyer ça à des autres pays. Je pense, c'est le rêve d'une économie
de demain, je crois, puis je pense que le gouvernement a un rôle de jouer... un rôle fondamental pour créer
des conditions gagnantes pour ça.
Et je reviens, Mme la
Présidente, que, présentement, 50 % des Québécois sont en train de vivre
d'un chèque de paie à l'autre. J'espère qu'avec les bonnes décisions prises par
un gouvernement d'aujourd'hui on peut créer les conditions gagnantes, qu'il y a
de moins en moins des Québécois qui sont dans une situation comme ça, qu'ils
ont peur de perdre leur emploi, et, si ça arrive, ils sont face à des
conséquences graves à leur budget personnel, pour leur famille. Présentement,
il y a trop de Québécois qui vivent ce stress. Puis il faut, il faut changer
ça, il faut bâtir une économie, oui, des
gens sont payés plus, mais aussi qu'on s'assure que tout, si possible, coûte
moins. Je pense, ça, c'est un élément qui est très important.
• (16 h 40) •
Il faut aussi rêver
d'une économie qui a toute l'énergie nécessaire pour grandir, parce qu'il y a
un lien entre les deux. C'est direct. Si on
n'a pas d'énergie, on ne peut pas agrandir notre économie. C'est une formule
très simple. C'est une règle de base mathématique. Et moi, je vois, comme vous
le savez, une société, une nation où tout le monde qui voulait un
panneau solaire sur leur toit... qu'on rende ça possible, abordable et, quand
même, faire des installations des panneaux solaires sur les toits... des toits
dans les zones où il y a des gens qui sont socioéconomiquement défavorisés, que
tout le monde a l'accès à cette énergie propre. Puis il y a aussi des systèmes
de stockage que, le moment que, oui, il y a
trop de soleil, il y a trop d'énergie qui est mise par le soleil dans nos
panneaux solaires, c'est stocké dans une batterie chez vous. Je crois
toujours dans ça.
Puis, avec les
logiciels d'intelligence artificielle, ça va rendre les choses plus efficaces.
Ça, c'est le positif de la technologie de
l'intelligence artificielle. Je pense, c'est aussi hyperimportant, Mme la
Présidente, qu'on pense toujours à les grands projets, oui, des
barrages, oui, des parcs éoliens et, quand même, des parcs solaires, tout est
faisable, tout est possible, mais il faut
miser sur les microréseaux et de bâtir l'énergie chez nous, dans nos
communautés. C'est possible, et ça va être l'avenir quand même.
Je rêve d'un système
d'éducation, Mme la Présidente, où, oui, l'apprentissage de le français est une
priorité pour toutes, toutes les écoles et toutes les ressources sont
disponibles pour s'assurer que notre langue commune rayonne puis que tout le
monde est capable de bien exprimer en français, écrire en français, capable et
«confidant» de s'exprimer... confiant de s'exprimer en français, je pense, ça,
c'est hyperimportant, Mme la Présidente, et de s'assurer qu'on a des enseignants qui sont dans nos classes,
qui sont bien formés et bien prêts à enseigner... d'enseigner... la société de
l'avenir.
Et,
quand je dis ça, comment l'intelligence artificielle va avoir un impact sur
eux? Comment utiliser l'intelligence artificielle comme il faut?
Comment, Mme la Présidente, est-ce qu'on doit bien utiliser des médias
sociaux? Toutes ces questions sont
fondamentales. Et je n'ai quand même pas parlé de le «quantum computing» qui
s'en vient rapidement. Ça va changer notre société d'une façon
fondamentale, et il faut être prêt pour ça. Il faut commencer à enseigner nos
enfants de cette réalité. Mes fils ne vont jamais connaître un monde sans
l'intelligence artificielle, jamais. Ça, c'est leur réalité. Moi, je vais
toujours... Moi, je vais toujours avoir des souvenirs de l'Internet par
téléphone, avec le bruit, Mme Présidente, mais...
Une voix :
...
M. Kelley :
...exactement, mais mes enfants ne vont jamais connaître un monde comme ça. Il
faut investir dans nos écoles, dans
l'infrastructure, mais aussi, comme je dis, dans les enseignants puis les gens
qui gèrent les écoles. Ça va être hyperimportant.
Puis, je pense, c'est très important qu'on
continue de développer du leadership et expertise dans l'intelligence
artificielle ici, au Québec, oui, dans la santé, dans la tech, dans
l'ingénierie, dans tous les différents domaines, dans les changements climatiques.
La lutte contre les changements climatiques, l'intelligence artificielle va
avoir un grand rôle pour peut-être,
peut-être, amener l'humanité dans une renaissance d'or dans la science et le
développement. C'est possible. Et il
faut être un leader, il faut être parmi les sociétés qui sont capables de
«bénéfier» de cet avantage et de cette technologie qui arrive.
Aussi, dans le système de santé, je rêve d'un
Québec, Mme la Présidente, où tout le monde, oui, a accès à un médecin de
famille quand ils ont besoin, mais aussi qu'on continue de développer les
façons et intégrer les technologies dans
notre système, que, quand quelqu'un ait mal au gorge ou a une infection d'une
oreille, qu'on peut voir un médecin, si c'est par vidéoconférence, téléphone, rapidement pour avoir un
médicament, ça, c'est simple, mais vraiment moderniser notre système de
santé, amener ça vers le futur puis s'assurer que c'est plus efficace, plus
rapide et plus léger comme système. Présentement, c'est difficile de voir, Mme
la Présidente, qu'on doit envoyer notre problème à un CIUSSS, qui doit vérifier avec le ministère, qui doit
vérifier avec Santé Québec, et ça prend le temps d'avoir une réponse très de
base pour plusieurs de nos citoyens. Je pense qu'on peut rendre les choses plus
efficaces.
Finalement, Mme la Présidente, je veux parler
d'une... de notre société puis notre nation. Je pense que beaucoup de monde
rêve d'un Québec qui respecte des droits de tous les citoyens, et des droits
individuels demeurent hyperimportants, qu'on respecte notre Charte des droits
et libertés adoptée ici, à l'Assemblée nationale, par les élus d'ici. Je ne
parle pas de la charte à Ottawa. De respecter des droits des autochtones, de
s'assurer qu'on mette beaucoup d'énergie dans leur avenir aussi pour s'assurer
qu'eux autres ont des chances, comme mes enfants. Je pense que c'est important aussi de continuer de s'assurer que
notre langue commune, oui, est bien protégée, mais peut aussi, comme je
l'ai mentionné, être bien enseignée dans nos écoles et aussi dans les cours de
français, qui doivent toujours être gratuits pour les nouveaux arrivants et
tout le monde qui est sur le territoire du Québec, incluant la communauté d'expression
anglaise. J'ai déposé un projet de loi
là-dessus. Je pense qu'il faut continuer dans la formation et s'assurer que,
sur les médias sociaux, sur des
différentes plateformes, que le contenu québécois est toujours très disponible
puis qu'on investisse dans nos artistes pour créer le contenu que les
jeunes veulent consommer. Je pense que c'est hyperimportant.
Je pense
aussi, Mme la Présidente, qu'il faut s'assurer que nos aînés peuvent vivre en
dignité, peuvent rester chez eux le plus longtemps que possible et
qu'eux autres ont accès à un médecin de famille quand c'est nécessaire et quand
ils ont besoin. Ça, c'est le Québec que je veux voir dans les prochaines
couples des années.
Et je vais terminer, Mme la Présidente. Ça,
c'est des choses, je sais, que tout le monde ici va dire : Bien, c'est pas mal simple, mais le gouvernement a eu sept ans
de livrer sur certains des éléments puis ils n'ont pas réussi. Ça ne dit pas
qu'ils n'ont pas fait des bons gestes, mais il y a plein de gens qui veulent le
changement. Moi, je crois sincèrement que le Parti libéral du Québec a été
toujours un parti du progrès. Je peux penser à des différentes choses qui ont
été proposées quand moi, j'ai travaillé comme un «staffer» politique ou, quand
même, quand je regarde les textes d'histoire, mais le Plan Nord, je pense à des
projets d'infrastructure comme le REM, les hôpitaux à Montréal, je pense à des
grands projets de barrage de... des barrages de M. Bourassa. Je pense que
le Parti libéral du Québec était toujours au
rendez-vous pour s'assurer que le Québec avance dans la bonne direction. On est
toujours le parti du progrès et jamais un parti des extrêmes, un parti
qui a été toujours bien centré et ancré dans les priorités de tous les
Québécois, des francophones, des anglophones, des allophones, des autochtones.
Tout le monde est Québécois. Et moi, je crois que le premier ministre a pris
trop de temps de diviser nous, à la place d'avoir un message rassembleur. Et je
pense que le Parti libéral, avec notre chef
Pablo Rodriguez, est capable d'être au rendez-vous. Puis on va être prêts pour
octobre 2026, pour les prochaines élections.
Merci beaucoup pour votre écoute, Mme la
Présidente, puis à bientôt.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup, M. le député. Je cède
maintenant la parole à la ministre et députée de Brome-Missisquoi.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Merci, Mme la
Présidente. Très heureuse d'être parmi vous et de pouvoir intervenir à mon tour sur le discours d'ouverture du premier
ministre. Tantôt, j'écoutais le député de Marquette avec grande attention, parce
qu'on sait il est porte-parole des dossiers
de sport, loisir, et il n'a fait aucune récrimination sur le sport et le
loisir. Donc, j'en déduis qu'il est à 100 % satisfait de mon travail.
Alors, commençons avec ça, Mme la Présidente.
Plusieurs de mes collègues l'ont déjà mentionné,
la conjoncture a beaucoup évolué dans les derniers temps, on le sait, notamment
à cause des bouleversements au niveau de la géopolitique mondiale. Ça veut donc
dire qu'il y a des ajustements qui s'imposent pour le Québec comme pour le
Canada. Et ça, ça confère toute la pertinence aux thèmes qui ont été présentés
par le premier ministre dans le discours d'ouverture. Comme il l'a mentionné,
notre gouvernement va se concentrer sur
quatre champs d'action bien spécifiques, soit l'économie, l'efficacité, la
sécurité et l'identité. Et moi, aujourd'hui,
je vais vous parler de la façon dont le secteur du sport, du loisir et du plein
air va agir justement dans ces secteurs, dans ses champs d'action.
Commençons
par l'identité. C'est primordial de conserver notre identité et nos valeurs
québécoises. Ça, le premier ministre l'a rappelé dans son discours. Il y
a certains groupes, par ailleurs, qui se sont attaqués à la laïcité, et on a
juste à penser, par exemple, au cas de l'école de Bedford
où il y a des jeunes filles qui n'avaient plus le droit de participer, ou de
jouer au soccer, ou de participer à leurs cours d'éducation physique. Ça, Mme
la Présidente, en 2025, c'est complètement inacceptable d'empêcher des jeunes
filles de pratiquer un sport en raison des allégeances religieuses d'une
personne en position d'autorité.
Dernièrement, avec l'aide de mon collègue le
ministre de la Culture et des Communications, on a reconnu le hockey sur glace comme notre sport national. On le
sait, le hockey, c'est né ici, ça fait partie de notre culture, et nous avons
tous un souvenir qui est lié à ce sport qui soulève autant les passions.
Et que dire de nos athlètes québécois? Ils brillent
par leurs nombreuses performances. Ils sont resplendissants grâce à la fierté
qu'ils nous procurent. Leur détermination, leur succès, leur engagement sur la
scène nationale et internationale, évidemment, inspirent nos jeunes et
renforcent notre identité sportive. Et je suis fière que notre gouvernement les
supporte via différents programmes, notamment le programme Équipe Québec,
l'aide financière pour les centres régionaux
d'entraînement multifonctionnels, l'Institut national du sport, entre autres, pour
n'en nommer que quelques-uns.
• (16 h 50) •
Aussi, il
faut souligner, M. le Président, donc
un changement subtil... Donc, M. le
Président, il faut souligner l'essor du sport féminin au Québec et
l'enthousiasme qu'il suscite depuis quelques années. Ça contribue à dynamiser
notre culture sportive et évidemment à inspirer nos jeunes filles tout en ayant
un impact positif sur l'économie.
Une autre
fierté québécoise, la SEPAQ. C'est bien plus qu'un simple gestionnaire de
parcs nationaux et de réserves fauniques, c'est un véritable symbole de
l'identité québécoise. En préservant nos paysages, en mettant en valeur notre nature exceptionnelle et en offrant des
expériences uniques, elle reflète le magnifique terrain de jeu que nous avons
au Québec et inspire fierté et admiration, tant ici qu'à
l'international.
On continue.
Le premier ministre l'a dit, la sécurité, c'est une responsabilité fondamentale
de tout gouvernement. Dans le milieu du sport et du loisir, on a vu, ces
dernières années, une surreprésentation des comportements déplacés, violents,
intolérants. Aucune forme de violence n'a sa place dans le sport ni dans la
société. Avec la modification de la Loi sur
la sécurité dans les sports, on a pu mettre en place le Protecteur de
l'intégrité en loisir et en sport, le fameux PILS. Après trois mois en fonction, notre protecteur a
déjà reçu plus de 222 plaintes, ce qui démontre toute la pertinence de ce
mécanisme et la nécessité de cet ombudsman.
Je tiens à préciser, par contre, que ce genre de
comportement a toujours existé. C'était également le cas à l'époque où j'étais
athlète, il y a quelques années. Mais heureusement j'ai eu un parcours positif
qui m'a permis de me rendre là où je suis, mais je sais très bien que ce n'est
pas le cas pour tous les athlètes. Il est donc nécessaire de continuer de
dénoncer les comportements inacceptables, qu'il s'agisse d'un parent qui crie
sur un jeune arbitre, d'un entraîneur qui existe... qui exerce de la violence
psychologique sur un athlète ou de toute autre action qui vient toucher
l'intégrité d'une personne. Le sport doit se pratiquer dans un environnement
sain et sécuritaire afin que nos enfants aient du plaisir et qu'ils veulent
maintenir des saines habitudes de vie tout au long de leur vie, Mme la
Présidente.
Dans la même lancée, quand je dis que la
violence n'a pas sa place dans le sport, je parle aussi des bagarres dans notre
fameux sport national. Les coups portés à la tête, on le sait, peuvent causer
des commotions cérébrales, des blessures permanentes et même mettre la vie d'un
joueur en danger. En plus d'avoir éliminé les bagarres dans la ligue... dans la
LHJMQ, la ligue junior Maritimes du Québec, nous avons investi pour doter tous
les arénas de leurs... tous les arénas de leurs équipes québécoises de bandes flexibles
afin de prévenir des commotions cérébrales.
Un autre enjeu de sécurité publique au Québec
concerne les noyades. Avec les nombreux lacs et cours d'eau dont nous disposons, il est essentiel que nos
enfants sachent nager et quoi faire en cas de chute en eau libre. À cet effet,
on a mis en place deux mesures importantes pour prévenir les noyades : la
gratuité des formations de surveillants-sauveteurs, soutenue par un investissement de 21 millions
sur cinq ans, qui a déjà permis une hausse de 51 % du nombre de sauveteurs
nationaux au Québec; on a aussi le
programme Nager pour survivre, qui a offert, depuis ses débuts, à plus de
85 000 enfants les compétences de base pour se tirer d'une
chute en eau profonde.
Maintenant, quand on parle d'efficacité, bien
entendu, il ne s'agit pas de réduire les services aux citoyens. L'objectif
premier, c'est d'offrir de meilleurs services aux Québécois. Et, en matière
d'efficacité de l'État, nous avons, dans notre secteur, déjà commencé à
réorganiser notre ministère pour le rendre plus performant. Nous travaillons
actuellement à la fusion de plusieurs programmes existants afin de réduire la
paperasse que doivent remplir nos organismes, nos fédérations sportives et nos
partenaires. Le milieu du sport, du loisir est très particulier car il repose,
en grande majorité, sur des bénévoles dévoués, évidemment, qui font bouger la
population et offrent des activités récréatives. Il est donc nécessaire de les
soutenir et de diminuer le temps qu'ils consacrent à la documentation et à la reddition de comptes, tout en maintenant, évidemment, des exigences claires et
rigoureuses pour s'assurer que chaque dollar public soit investi de
manière responsable et efficace.
Il faut
également souligner qu'au cours des deux dernières années nous avons financé à
la hauteur de 7,6 millions de nombreuses initiatives visant à
professionnaliser les gestionnaires et administrateurs des organismes de sport
et de loisir parce qu'en développant les compétences de gestion, d'éthique, de
leadership et de pensée stratégique on va contribuer à rendre notre milieu à la
fois plus efficace et plus humain.
Je porte à votre attention, Mme la Présidente,
que lorsque notre gouvernement est arrivé au pouvoir, en 2018, les dépenses de portefeuille au secteur Sport, Loisir,
Plein air s'élevaient à 141,1 millions de dollars. Elles sont maintenant,
en 2025, à 320,6 millions, soit une hausse de 127 %. C'est plus que
le double des niveaux observés sous les libéraux.
Maintenant, l'intention et l'ambition de notre
gouvernement de lancer un vaste chantier de grands projets économiques et
énergétiques dans les régions, bien, feront en sorte que ça va dynamiser le
territoire avec l'arrivée de travailleurs et de travailleuses et de leurs
familles. Dans cette lignée, on le sait, il sera nécessaire de rénover et de construire de nouvelles
infrastructures sportives afin que les citoyens puissent rester actifs et
profiter de leurs sports favoris. Ça va contribuer non seulement à la
santé de la population, mais aussi à rendre les municipalités plus attrayantes,
plus vibrantes et à créer des lieux de rencontre qui vont renforcer le tissu
social.
Il faut le dire, nous sommes le gouvernement qui
a injecté des sommes historiques dans les infrastructures sportives
vieillissantes au Québec, qui, rappelons-le, ont à peu près toutes été
construites dans les mêmes années. Donc, depuis notre arrivée, en 2018, on
parle de 1,16 milliard de dollars qui ont été investis en infrastructures
sportives, récréatives et de plein air, et ce sont près de... ce sont plus de
1 500 projets qui ont été soutenus partout à travers le Québec, et
ça, évidemment, l'opposition devrait s'en réjouir parce que, pour leur
rappeler, du temps qu'ils étaient au pouvoir,
ils ont mis, sur la même période, donc, une période de sept ans,
250 millions dans les infrastructures, alors que nous, on a mis
1,2 milliard dans les infrastructures et on a encore des projets qui
seront... des appels de projets qui seront lancés bientôt.
Des infrastructures sportives, modernes et sécuritaires
vont permettre également aux municipalités régionales d'accueillir des compétitions et de grands événements
sportifs qui vont stimuler l'économie locale. On le sait, à quel point un
tournoi de hockey peut dynamiser une ville. Les restaurants, les hôtels, les
commerces profitent tous de cette activité. Des exemples récents incluent la
coupe Memorial à Rimouski, les coupes du monde dans les Laurentides et les
Jeux du Québec dans plusieurs de nos régions.
Dans une perspective économique, il ne faut pas
oublier la SEPAQ, on en a parlé tantôt, mais le plus grand réseau de nature, de
plein air du Québec avec 46 établissements, 23 parcs nationaux, le
parc marin du Saguenay et du Saint-Laurent, 13 réserves fauniques, SEPAQ
Anticosti et huit sites touristiques. La SEPAQ contribue grandement au tourisme
et aux retombées économiques, parce que, on le sait, quand on va faire une
randonnée, bien, on va prendre... on va
casser la croûte, on va peut-être aller faire un tour dans une brasserie, peu
importe. En fait, chaque jour-visite génère en moyenne 66 $
dépensés dans la région. Alors, ça, c'est évidemment très important et ça
représente 5 % du PIB touristique du Québec. Donc, la SEPAQ est la plus
importante entreprise touristique de la province.
Maintenant, nous sommes conscients que
l'inflation frappe fort et que, souvent, les loisirs et les sports sont les
premiers à être coupés dans un budget. On le sait, ça peut être difficile.
Donc, nous devons continuer à remettre de l'argent dans le portefeuille pour pouvoir
justement faire en sorte que ce ne soit pas le sport et le loisir qui en
écopent. Nous avons déjà mis en place, au cours des dernières années, plusieurs
initiatives qui visent à réduire le coût pour les Québécois qui souhaitent
pratiquer un loisir, un sport ou une activité de plein air.
Grâce à un investissement de 11 millions de
dollars, on a offert à de multiples... à de multiples reprises des journées
gratuites dans nos parcs régionaux et nationaux, en plus d'avoir accordé des
rabais de 30 % sur les cartes d'accès annuelles de la SEPAQ. On est aussi
très conscients que l'équipement sportif peut être extrêmement dispendieux et on a, par ce fait, créé Circonflexe—Prêt-pour-bouger, qui compte maintenant plus de
500 points de service qui offrent des prêts d'équipements gratuits
dans toutes les régions, et ça, ça permet aux familles, aux groupes d'amis, aux
personnes seules de s'initier à un sport, à un loisir sans engendrer de frais.
Nous avons également augmenté l'allocation à
300 $ par élève pour les programmes pédagogiques particuliers, évidemment,
qui favorisent l'accès à des concentrations sportives et autres activités, qui
couvre entièrement les frais pour 62 % des élèves qui sont dans les
programmes particuliers.
De plus, on a soutenu les écoles secondaires
afin qu'elles offrent gratuitement une programmation diversifiée d'activités parascolaires à tous les élèves. En
cinq ans, le nombre d'élèves inscrits à des activités sportives, physiques et de
plein air est passé de 84 000 à 219 000.
• (17 heures) •
Aussi, les coûts de transport pour les jeunes
athlètes en région peuvent représenter un frein pour plusieurs athlètes, nous
avons donc ajouté un financement supplémentaire pour soutenir le transport,
permettant ainsi une plus grande accessibilité à la pratique du sport et des
loisirs en région.
Au niveau des loisirs pour les personnes en
situation de handicap, on a mis en place la carte d'accompagnement loisir, qui permet aux accompagnateurs de
personnes handicapées d'être exemptés de frais d'entrée aux activités de
loisir, entre autres.
Toutes des mesures qui visent à alléger le
portefeuille des Québécois dans la pratique du sport, du loisir et du plein
air. On va continuer de travailler en ce sens afin de permettre à tous de
pratiquer leurs sports préférés, un loisir ou une activité en plein air parce
qu'on le sait c'est essentiel pour la santé physique, pour la santé mentale,
pour créer des liens et pour briser l'isolement de certains groupes.
Donc, Mme la Présidente, comme vous pouvez le constater,
notre gouvernement porte une vision très claire et ambitieuse pour le Québec. Nous mettons en oeuvre des actions concrètes
sur plusieurs fronts, et on va continuer de travailler dans l'intérêt
des Québécoises et des Québécois. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la ministre.
Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de Verdun.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci. Merci,
Mme la Présidente. C'est à mon tour de réagir au discours d'ouverture du
premier ministre. Dans ce discours, M. le premier ministre nous a montré ses
vraies couleurs. Il nous a montré qu'il se
bat pour rester au pouvoir, qu'il se bat pour rester là, à la tête du Québec,
mais il ne se bat pas pour les gens du Québec. Il ne se bat pas pour les
vraies crises qui traversent notre époque en ce moment...
Une
voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Oui, M. le leader du gouvernement, vous avez un
appel au règlement?
M. Lévesque
(Chapleau) : On prête clairement des intentions au premier ministre
dans ce cas-ci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Effectivement,
Mme la députée de Verdun, vous savez, on ne doit pas prêter d'intentions.
Alors, je vous appelle à la prudence.
Mme Zaga
Mendez : Je vais continuer. Alors, il n'y avait rien de nouveau dans
le discours du premier ministre. Tout ce qu'on a vu, c'est une déconnexion
complète, parce que la déconnexion de la CAQ est énorme en ce qui considère...
ce que nous, on considère les grandes crises qui traversent le Québec.
Le premier ministre a
répondu à... comme, qu'il a l'intention, par exemple, de venir à l'aide des
gens face à la crise du logement, au coût de la vie. On n'a rien entendu, rien
entendu concernant ces deux crises-là. Tout coûte cher, et je pense que la CAQ ne
l'a juste pas compris. Des familles qui ont peine à se loger, des jeunes qui
sautent des repas et des travailleurs qui n'arrivent pas à joindre les deux
bouts, malgré des journées de travail complètes et exigeantes. On est en train tous et toutes d'être témoins de
loyers qui augmentent, d'un coût de la vie qui dépasse et qui pousse les gens
vers l'endettement et de plus en plus d'insécurité alimentaire.
Le plan économique
que la CAQ a présenté en réponse à toutes ces crises, mais surtout en réponse
au gaspillage qu'on a connu dans les dernières années, en fait, c'est la
continuation, c'est de continuer de donner notre argent aux multinationales,
mais, cette fois-ci, on change la nature de ces prêts-là puis on va les donner
au secteur militaire et au secteur de l'armement.
Ce qui était le plus
décevant dans le discours du premier ministre : qu'il n'y avait pas un
seul mot sur la crise du logement. Nous savons, je pense, qu'on ne peut pas...
on a répété à plusieurs reprises, on n'a pas besoin de faire la démonstration
que nous vivons une crise du logement au Québec. Ce sont surtout les familles,
les jeunes qui sont les plus touchés, les jeunes travailleurs, les jeunes
étudiants et les jeunes familles qui ont de la peine à se trouver un logement
ou qui doivent rester dans des logements locatifs parce qu'ils n'ont pas assez
d'argent pour acheter une maison s'ils n'ont pas eu le droit à des héritages ou
à des patrimoines venant de leurs parents.
On n'a pas eu un seul
mot sur l'insécurité alimentaire, et j'ai le goût de nous en parler un peu plus
là-dessus, parce qu'on le voit l'insécurité alimentaire est en train
d'augmenter chez les jeunes. Parmi les 18-24 ans, presque un jeune
sur quatre est confronté à cette réalité, puis c'est les étudiants qui sont les
plus vulnérables. On voit de plus en plus de recours aux banques alimentaires
sur les campus des universités — ce recours a quadruplé en 10 ans — par
des jeunes qui doivent jongler entre études, emploi, précarité, dettes, et tout
ça en faisant face à l'inflation des prix alimentaires.
Qu'est-ce que ça veut
dire, quand un jeune vit de l'insécurité alimentaire? Et j'ai le goût de citer
un chercheur, M. Richard, qui est sociologue au cégep du Vieux Montréal et
qui travaille aussi pour l'observatoire des jeunes : «L'insécurité
alimentaire, c'est lorsqu'un étudiant doit réduire ses portions alimentaires ou
sauter des repas faute d'argent.» C'est ça que nos jeunes au Québec sont en
train de vivre, des étudiants qui doivent réduire leurs portions ou doivent
sauter des repas parce qu'ils n'ont pas l'argent.
Et qu'est-ce que le
ministre a à dire à ces personnes-là? Il n'y a pas eu un mot sur la jeunesse,
un mot sur l'insécurité alimentaire, un mot
sur l'effet de le coût de la vie chez nos jeunes. Il n'y a rien, Mme la Présidente.
C'est toute une génération qui se sent de plus en plus oubliée.
Puis j'ai le goût de
nous rappeler tous les reculs qu'il y a eu avec la CAQ face aux
étudiants : le gouvernement n'a pas mis
à jour le Programme de prêts et bourses, n'a pas simplifié les démarches pour
accéder à l'aide financière, la CAQ a aboli les bourses Perspective, ils
ont reculé sur leur promesse de rémunération des stages, toutes des mesures qu'on aurait pu améliorer, intégrer et mettre en
place tout de suite pour venir combattre les coûts, l'effet des coûts de la
vie chez nos jeunes.
Puis
quoi dire du chômage, un chômage qui augmente, on est rendus à... 14 % à
20 % du chômage chez les jeunes. Et
la CAQ a répondu comment, Mme la Présidente? En coupant dans nos carrefours jeunesse-emploi,
dans les organismes qui accompagnent nos jeunes dans la recherche d'un
emploi.
J'ai
le goût d'aller plus en détail sur cette réponse économique, cedit virement. Le
premier ministre disait : Les choses ont changé, parce que ce qui a
changé, ici, c'est qu'on a changé des règles. Chaque fois que la CAQ a changé
les règles, Mme la Présidente, là, ça n'a
pas été le fun pour le Québec, là, on a perdu des millions, voire des milliards
de dollars. Puis j'ai le goût de nous... attirer l'attention sur les
règles qui viennent de changer.
Investissement Québec et la Caisse
de dépôt et placement du Québec
peuvent désormais soutenir des entreprises qui fabriquent des armes létales.
Jusqu'à maintenant, on n'était pas capables de faire ça. Il y a eu un changement
des règles pour que l'argent public puisse aller dans des compagnies de
fabrication d'armes létales. Puis, pour nous, il faut être clair, utiliser
l'argent des contribuables pour financer la production d'armes est, en ce
moment, moralement et politiquement inacceptable.
Personne ne fait
confiance au gouvernement de la CAQ, de comment ils gèrent notre argent public.
Nous avons vu des milliards qui sont gaspillés encore. Je peux donner l'exemple
de Northvolt, 270 millions de fonds publics, 200 000... 200 millions, pardon, de la Caisse de dépôt
et placement. Nous n'avons rien eu, on a tout perdu. Nous avons un terrain vague et des millions de dollars perdus.
On a rasé des milieux humides. On a changé les règles environnementales
pour une start-up suédoise.
Avec ce bilan-là, il n'y a personne qui fait
confiance à la CAQ pour gérer notre argent, mais la CAQ se lance dans une nouvelle entreprise : prendre les
millions qu'on donnait aux multinationales, dans cet exemple, suédoises et
autres, puis là on va les donner aux
multinationales de l'armement. Certes, le monde a changé, mais à ce que je
sache, les valeurs pacifistes des Québécois, elles demeurent. Ce qui n'a pas
bougé, c'est la façon catastrophique... comment la CAQ gère et va continuer à
gérer notre argent et la question de tout qui est donné aux multinationales,
parce que c'est maintenant... c'est ça qu'on va faire, on va jouer au casino en
fabriquant des armes létales.
Puis je me demande pourquoi on a changé ces
règles, les règles d'Investissement Québec, pour permettre le financement
d'armes ou des produits militaires avec l'argent public. Pour nous, c'est une
décision grave. Il faut tracer une ligne
rouge, parce que, quand on va parler de défense, je fais la différence, quand
je parle de défense, de sécurité, que d'armement. Bien sûr, il y a des
compagnies qui fabriquent des systèmes de sécurité, des brise-glaces, qu'on
appelle, mais c'est très différent de
fabriquer des missiles, des obus et de l'armement qui peut ou pourrait tuer des
civils dans des conflits.
Et la question, aussi, qu'on pose, de fond,
c'est : pourquoi ces entreprises-là ont besoin de l'argent public si elles reçoivent déjà des milliards... des
millions, voire des milliards en contrats, que ce soit avec le Canada ou que ce
soit avec l'Union européenne? C'est
comme... Les compagnies d'armement sont extrêmement rentables. Pourquoi on va
donner des millions de l'argent public à des multinationales de
l'armement si elles reçoivent déjà des contrats?
• (17 h 10) •
Je vous donne un exemple, c'est le cas de
General Dynamics, qui est présente au Québec, qui a deux usines. C'est une
multinationale, ce n'est pas une PME. Elle va... Elle pourrait désormais
recevoir, toucher l'argent des contribuables. Elle produit environ
150 types de munitions, dont des obus de 155 millimètres. C'est les
plus en demande, en ce moment, en raison de
la guerre en Ukraine. En 2025, en avril, ils ont annoncé un investissement
pouvant aller jusqu'à 700 millions pour augmenter sa capacité de
production, donc ils ont du capital à investir. Cette commande provient des
États-Unis. Donc, ils ont reçu... ils ont déjà des contrats de vente avec les
États-Unis. Le Canada peine à s'approvisionner
en armes, mais ces compagnies-là, elles sont déjà en train de vendre. Ils ont
le capital pour produire et pour exporter, puis ils exportent ces missiles-là,
puis ils ne s'en vont pas n'importe où, ils s'en vont dans les deux pays
alliés... dans la liste de pays... d'alliés du Canada.
Entre autres, il y a une livraison de
50 000 obus fabriqués ici, au Québec, qui sont allés en Israël, et on
le sait très bien, donc, dans des... pas seulement un conflit, là, je vais
utiliser le mot, là, des massacres de civils et des attaques génocidaires. En
mars 2025, la Défense nationale a octroyé 4,4 millions de dollars à
General Dynamics pour élaborer une stratégie d'augmentation de la production
nationale d'obus. Encore une fois, pourquoi on donnerait notre argent public
s'il y a déjà des contrats signés avec des promesses de 4,4 millions?
Je pose ces questions-là parce que, pour nous,
on a tellement de besoins, que ce soit, oui, pour des PME... et pas seulement
dans la défense et l'armement, dans plusieurs secteurs de l'économie, puis on
devrait être de plus en plus diversifiés,
que ce soit... alimentaire ou tous les emplois qui peuvent nous servir dans la
transition écologique, puis sans dire
tout l'argent qu'il manque dans nos services publics et qu'il manque dans nos
écoles. Je pourrais continuer à vous donner des exemples d'entreprises qui reçoivent
déjà des contrats et qui signent des contrats à coups de millions de dollars.
Notre question demeure : c'est où, la ligne
rouge à tracer? Est-ce qu'on va continuer à donner... Est-ce qu'on va donner
aussi facilement l'argent des Québécois dans la fabrication d'armes létales?
Est-ce que cet argent-là va être concentré
dans l'aide aux multinationales? Parce que la moyenne qu'on voit déjà pour...
par Investissement Québec... on voit que l'argent est d'abord et avant tout
donné à des entreprises étrangères, et ça ne va pas aux entreprises
québécoises.
Au mois de septembre, il y a eu deux articles
qui nous ont démontré que près de 66 % de ce qu'on appelle les prêts
pardonnables donnés par Investissement Québec, bien, ils sont tous à des
sociétés étrangères ou à leurs filiales locales. Ça, ça veut dire que la
majorité... donc, c'est près de 900 millions de dollars qui sont donnés à
des entreprises qui ne sont pas québécoises.
C'est ça, la stratégie d'investissement de la CAQ, tout s'en va à des multinationales
qui jouent au casino avec notre argent public. Ça, c'est concentré chez
les entreprises étrangères, et on n'est pas en train d'injecter l'argent dans nos économies locales.
Je
pourrais... je vais continuer à poser des questions de... sur l'investissement
dans l'industrie d'armement. Pour nous, c'est la plus grande question que nous
avons suite au discours du premier ministre. Il faut tracer une ligne, et moi,
je vais revenir à la charge là-dessus.
J'ai le goût de finir mon intervention — combien
de temps qu'il me reste?, juste pour être certaine...
Une voix : ...
Mme Zaga Mendez : ...OK,
parfait, juste pour me timer — pour parler un peu de notre situation en
termes de finances publiques. Le premier
ministre a dit qu'il voulait remettre de l'argent dans les poches des Québécois
et il a fait le bilan de toutes les mesures, là, des chèques
additionnels, de l'argent qui a été remis. Ceci étant dit, malheureusement, ces chèques-là sont déjà finis. Les personnes qui
en ont bénéficié se retrouvent encore un peu à la case de départ, sans être
capables de payer leur loyer, sans être
capables de payer leur épicerie. On retourne à la case de départ, voire qu'on
recule en termes des effets du coût de la vie. Il a mandaté le ministre
des Finances de trouver des moyens de soulager, puis je me demande comment on va faire ça, parce qu'on est dans une... tout
le monde l'a entendu, là, on est en train de demander de couper des postes, de faire de la restriction
budgétaire un peu partout, on a un déficit de plus de 13 milliards de
dollars. Comment on va faire pour mettre de l'argent dans la poche des
Québécois? Parce que l'enjeu, M. le Président, c'est qu'il y a quelque chose
sur laquelle c'est un tabou, c'est les intouchables, c'est de regarder du côté
de la colonne des revenus, parce que, je
nous ramène à nos débats qu'on a eus autour du budget, quand on a eu la décote
de Standard & Poor's, qui
nous l'a dit très clairement, que les raisons de la décote, ce n'est pas parce
que le Québec dépensait trop, ce n'est pas parce qu'il était trop généreux avec les services publics, ce n'est pas
parce qu'il... ce n'est pas à cause des investissements démesurés dans nos écoles et nos
hôpitaux, non, ce que dit la compagnie S&P, c'est très clair, c'est que les
balises... pardon, les baisses d'impôt récentes ont affaibli la situation
budgétaire du Québec. Dans les dernières années, on s'est privés de revenus.
Puis je ne veux pas, ici, dire qu'il faut aller augmenter ou retourner ces
impôts-là sur le revenu, ce que je veux, c'est
qu'elle nous invite à réfléchir à d'autres façons d'aller chercher l'argent, là
où est-ce que cet argent-là est en train de s'accumuler de façon
disproportionnée.
Dans les dernières années, les personnes qui
sont milliardaires, au Québec, ont augmenté leur richesse, puis je ne veux pas juste vous dire n'importe quoi, là, cc'est
près de 40 %, 45 % d'augmentation de richesse dans les 10 dernières
années de la part des milliardaires au Québec. De plus en plus, les personnes
qui atteignent... parce qu'ils sont des multimillionnaires puis qu'ils
accumulent leur fortune, ils ont plusieurs façons de faire de l'évasion. On a
de la fuite des capitaux, c'est-à-dire qu'il y a des impôts qui ne sont pas
payés au Québec. Et aucune de ces personnes-là n'est obligée de déclarer sa fortune. Ni moi ni personne n'est capable
de dire combien d'argent ces personnes-là accumulent, parce qu'au Québec on ne fait pas une demande de
déclarer la fortune des grands millionnaires, voire milliardaires au Québec.
Si on se penchait là-dessus — puis
moi, j'ai le goût de finir cette réflexion — si on se penchait sur comment
taxer la fortune, on serait capables d'aller chercher les milliards dont on a
besoin dans nos services publics. C'est ça, le débat, en ce moment, en termes
de politiques publiques, un peu partout en Occident. On a vu ce qui se passe en
France, il y a d'autres pays un peu partout en Amérique latine, en Espagne, en
Europe, qui proposent des façons d'aller chercher du revenu sans taxer
l'emploi. En anglais, on dit «tax world not work», on va aller taxer les
revenus... la fortune, mais pas le travail, parce que, oui, le travail, en ce
moment, les gens en ont besoin, et c'est correct, on ne va pas revenir en arrière. Il y a du monde qui sont
capables de mettre des fortunes de côté puis devenir de plus en plus riches. Puis
les chiffres, ici, depuis 2016, sur la fortune des milliardaires, on a augmenté
de 46 %, c'est énorme. Je ne sais pas s'il y a un salaire qui a augmenté
de cette façon-là, Mme la Présidente.
Pour nous, c'est
criant d'aller se tourner vers ce type d'impôt qui va nous permettre de
balancer, parce qu'on a la justice sociale, mais nos finances publiques,
c'est peut-être l'heure de mettre l'argent dans les poches des Québécois, puis
mettre de l'argent dans les poches des Québécois, c'est que l'école publique,
bien, qu'on soit capables de dire qu'elle est vraiment gratuite pour tout le
monde, en ce moment, avec les coupures, parce qu'on n'est pas encore revenus à
ce que c'était, il y a quand même des coupes de services. On voit un système
d'éducation qui augmente en termes de tarification, on demande de plus en plus
d'argent aux parents. Puis la seule façon de mettre l'argent dans les poches de
ces parents-là, c'est d'offrir des services qui sont gratuits pour tout le
monde. C'est sûr que ça va coûter moins cher.
Il y a
plusieurs façons de le faire avec l'intervention, et c'est là-dessus que je
vais revenir, à d'autres moments, pour parler d'une fiscalité plus juste
et de voir comment on est capables d'aller chercher de l'argent là où il se
trouve, là où il s'accumule année après année dans la poche des plus fortunés.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons les
débats avec Mme la députée d'Argenteuil.
Mme Agnès Grondin
Mme Grondin : Merci,
Mme la Présidente. Vous savez, même
après sept ans, je considère que c'est toujours un grand privilège de
pouvoir intervenir au salon rouge et, vous allez le voir, je suis un peu
fébrile.
Dans son discours d'ouverture, le premier
ministre a identifié quatre champs d'action qui méritent, en cette dernière année, une attention particulière au
cours des prochains mois, et c'est quatre champs d'action, Mme la
Présidente, où on doit accélérer le
pas pour faire autrement et être plus efficients. Et moi, je suis d'accord avec
ces quatre choix-là.
Je vais vous
parler d'efficacité de l'État. Moi, je suis de celles convaincues qu'avec les
années, Mme la Présidente, on a, pour toutes sortes de raisons, adopté
une posture de plus en plus prudente, croyant que c'était seul l'État qui était
capable de gérer les choses au nom des intérêts collectifs. Puis, avec le
temps, les gouvernements successifs ont oublié de faire confiance à leurs partenaires
et n'ont pas su adopter, dans certains domaines, des approches plus
collaboratives.
• (17 h 20) •
Et prenons l'exemple de l'environnement. Depuis
de nombreuses années, on a développé des expertises locales, régionales très
impressionnantes en environnement, que ce soit sur la gestion intégrée des
ressources en eau, que ce soit sur la protection de la nature, que ce soit sur
la gestion responsable des matières résiduelles, des expertises qui sont dans les quatre coins du Québec. Qu'on
parle de conseils régionaux de l'environnement, d'organismes de bassins versants, d'organismes de conservation, de villes,
de municipalités, de MRC, il y a, dans chacune de ces organisations-là, des professionnels, des équipes
multidisciplinaires qui sont allumées et qui savent composer avec la réalité
terrain et la spécificité de chaque territoire.
Nous avons des orientations gouvernementales en
matière d'aménagement durable du territoire. Je pense à l'OGAT milieux humides
et ressources en eau. On a des cadres législatifs et réglementaires, on a des
planifications stratégiques. Je pense au
plan régional des milieux humides et hydriques, aux plans directeurs de l'eau,
qui viennent tous et toutes, ces
différents outils là, sertir nos objectifs et encadrer nos actions en matière
de gestion responsable de l'environnement. Or, les exemples pullulent où des
projets porteurs qui nécessitent des autorisations environnementales
attendent depuis des lunes une réponse. Et, Mme la Présidente, est-ce que vous
trouvez normal — je
vous donne des exemples — qu'un
projet de réhabilitation de cours d'eau, de création de milieux humides prenne
plus d'un an avant d'avoir une réponse, surtout lorsque le promoteur est un
organisme en environnement, ou une municipalité, ou même un organisme de bassin
versant? Est-ce que vous trouvez normal qu'un citoyen doive recommencer à zéro
sa demande lorsqu'il a oublié de cocher une petite case dans son formulaire en
ligne, formulaire qui, je l'avoue, est assez complexe lorsqu'on
n'est pas des experts dans le domaine? Est-ce que vous trouvez normal,
Mme la Présidente, qu'un projet qui est lié à une obligation légale, comme
la réfection d'un barrage entropique qui date depuis plusieurs années, qui
n'est plus sécuritaire, un ponceau affaissé... est-ce que vous trouvez normal...
Un ponceau, par exemple, on exige des calculs hydrauliques
faits par des ingénieurs. Est-ce que vous trouvez normal que ça prenne des mois
et des années avant d'avoir une réponse dans une demande d'autorisation?
En 2018 entrait en vigueur un régime d'autorisation
environnementale plus moderne dont l'approche n'était plus basée sur la finalité des projets ou quel était le statut du
promoteur, mais une approche qui, aujourd'hui, se base sur le risque
environnemental que comporte une activité, une approche qui est, à mes yeux, aujourd'hui,
beaucoup plus responsable et plus transparente. Avec les nouvelles
connaissances qu'on a de plus en plus sur le territoire, les nouvelles données,
les nouvelles technologies, les nouveaux savoir-faire qu'on développe et si on
mise sur la formation de plus en plus importante, l'accompagnement,
l'innovation, moi, je suis convaincue qu'on peut réduire les délais des
réponses pour une autorisation, simplifier le cadre réglementaire tout en
maintenant des standards élevés de protection de l'environnement. Je vous
invite à aller naviguer sur le site du ministère de l'Environnement, à
consulter l'onglet Autorisation ministérielle, une chatte perdrait ses chatons.
Mon député... mon collègue député de Masson et moi, on a d'ailleurs proposé, cet été, plusieurs
recommandations à cet effet pour simplifier ce type de demande là. Vous comprenez,
Mme la Présidente, que, lorsque le premier
ministre souhaite qu'on change notre mentalité d'extrême prudence et qu'on
accepte de prendre des risques mesurés, c'est la position que je porte depuis
des années et j'en suis ravie.
Parlons des
syndicats. Un seul mot me vient à l'esprit : enfin. Vous savez, moi, je
viens du milieu environnemental et
communautaire, où les syndicats sont plutôt rares. Ce régime a donc... ou m'a
toujours paru comme étant assez rigide, faisant plutôt obstacle à tout ce qui est adaptation, à nouvelles
pratiques, à l'innovation, et je pense qu'il est temps, avec les
nouvelles réalités, qu'on rééquilibre un peu les choses.
En matière de sécurité, chez moi, dans mon
comté, depuis les 30 dernières années, je vous le dis, je n'avais pas vu autant d'insécurités qui étaient... qui
sont liées au crime organisé. Moi, je pense, chez nous, les dépotoirs illégaux
de sols contaminés se propagent comme des
virus, aux gangs de rue qui asservissent nos jeunes chez nous, dans nos écoles,
dans les cours d'école, aux fraudeurs qui s'en prennent aux aînés. Dans
l'ouest de mon comté, Mme la Présidente, un tiers de la population a plus de
65 ans. Je peux vous dire que tous les acteurs sont en alerte, en ce
moment, parce que c'est un phénomène qui se déchaîne de plus en plus, et ça
m'enrage. De savoir que mon collègue de Vachon et ministre, entre autres, de la Sécurité publique va
travailler sur des mesures concrètes pour lutter contre ces infamies, ça
m'enchante.
Parlons d'identité, nos valeurs, notre culture,
notre langue. J'aime bien le rappeler, Mme la Présidente, le Québec s'est historiquement démarqué par sa
transformation rapide au cours des années 60, période au cours de laquelle
il s'est permis de croire en ses propres principes pour établir les règles qui
définiraient ses lendemains. Je me réjouis que nous souhaitons renforcer notre
autonomie juridique pour défendre haut et fort nos valeurs communes, notre
identité, notre langue. À mes yeux, Mme la Présidente, pouvoir renforcer les
balises en matière de laïcité pour que chacun et chacune sache ce que la
collectivité entend des individus qui la composent, prendre les mesures
nécessaires pour que les principes de
liberté et d'égalité entre les hommes et les femmes soient préservés, s'assurer
que notre sérénité collective ne s'érode pas sous le marnage des vagues
de débats identitaires qui ne finissent jamais, pour moi, ce sont tous des
gages pour que mes descendants... si je veux être poétique, mon arbre
généalogique puisse s'enraciner et s'épanouir dans un État qui est juste, un
État laïque, un État libre. Et, vous savez, Mme la Présidente, je suis très
fière du Québec dans toutes ses couleurs et toutes ses mélodies, et ce n'est
pas parce que je suis enchantée par notre projet de constitution et notre
projet de loi sur la laïcité 2.0 que je souhaite ternir ces couleurs ou
rendre muettes ces mélodies. Je ne suis ni raciste ni xénophobe, je suis...
comme beaucoup de gens de chez nous, habitant le territoire depuis sept
générations ou arrivés tout récemment, je suis comme tout le monde. Merci, Mme
la Présidente.
• (17 h 30) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée d'Argenteuil. Maintenant, nous poursuivons le débat avec Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Catherine Gentilcore
Mme Gentilcore : Merci, Mme la
Présidente. Donc, à mon tour de prendre le micro pour réagir, aujourd'hui, au
discours du trône prononcé par le premier ministre la semaine dernière,
écoutez, un discours qui m'a laissée un peu confuse, je dois le dire, Mme la
Présidente. Les quatre priorités du gouvernement, la sécurité, l'économie,
l'identité, l'efficacité de l'État, est-ce
que ce sont vraiment des nouvelles priorités du gouvernement ou plutôt
d'anciennes priorités que le gouvernement avait tout simplement
oubliées?
Essentiellement, sur plusieurs sujets, le
premier ministre nous a dit qu'il va réparer ce qui a été créé comme problèmes
dans les dernières années. Pour nous rafraîchir collectivement la mémoire,
dissiper un peu la confusion, je suis allée
relire certains des documents de la CAQ pour me rappeler c'était quoi, les
priorités du gouvernement en 2018. Ça m'a permis de faire un bilan de
sept années de caquistes, mais aussi de voir que les promesses de la CAQ sont
assez volatiles.
Alors, premièrement, premier sujet qui me tient
à coeur, l'identité et notre culture. D'abord, en culture, la CAQ disait, en
2018, dans son nouveau projet pour les nationalistes du Québec, qu'elle voulait
rapatrier les budgets fédéraux en culture.
Je suis la première à être d'accord. Ça aurait été une belle première étape,
disons-le, Mme la Présidente, mais, malheureusement, ça ne s'est jamais
concrétisé. Ça ne s'est jamais concrétisé parce que la troisième voie, ça ne fonctionne pas, Mme la Présidente, tant en culture
qu'en d'autres matières, le gouvernement de la CAQ en a fait la preuve à
plusieurs reprises dans les sept dernières années.
Dans le budget 2024
du gouvernement fédéral, c'est entre 800 et 900 millions de dollars qui
ont été dépensés dans les champs de
compétence du ministère de la Culture du Québec, mais sur lesquels le ministre
de la Culture, lui, n'a aucun contrôle, aucune emprise. Pour se remettre
en contexte, en 2025, c'est 2 milliards, le budget annuel du ministère de la Culture au Québec, c'est pratiquement
l'équivalent de la moitié du budget, donc, qui échappe à la garde du ministre
de la Culture ici, au Québec. J'en ai parlé, d'ailleurs, avec le ministre de la
Culture lors de l'étude des crédits, au printemps dernier. J'en ai parlé parce
que je me souvenais de l'engagement que la CAQ avait pris dans son nouveau projet pour les nationalistes du Québec. Et j'en
profite même pour lire un passage de ce document-là qui date de 2018 : «De
même, l'affirmation de la volonté du
Québec d'être le maître d'oeuvre du développement de sa culture se traduit
concrètement par la mainmise des budgets dédiés au milieu culturel par
les institutions fédérales, car le Québec doit pouvoir jouer pleinement son rôle dans la promotion de ses
produits culturels, notamment à l'étranger, ainsi que dans l'univers
numérique.»
Moi, Mme la Présidente, je suis pleinement en
accord avec ce que je viens de lire ici, mais ça fait maintenant des années
qu'on attend que ça bouge en matière de souveraineté culturelle, en matière de
découvrabilité, aussi, des contenus francophones sur nos plateformes. Là, le
projet de loi vient d'être déposé juste avant la pause d'été, puis on n'a
toujours pas été appelé pour les consultations, alors que ça fait des années
qu'on doit agir en la matière, ça fait des années que c'est urgent pour
protéger notre langue, pour protéger notre culture, mais surtout pour assurer
l'avenir en français de la... des générations à venir.
Dans son discours d'ouverture, le premier
ministre nous a aussi parlé du rapport du Groupe de travail sur l'avenir de
l'audiovisuel. Bon, évidemment, convenons-en, Mme la Présidente, on pourrait
sans doute mettre en place les
recommandations plus facilement si on pouvait rapatrier les 800 ou
900 millions de dollars du fédéral, mais, bon, ce n'est pas le cas
pour l'instant. J'aimerais aussi noter, Mme la Présidente, que, comme le
rapport le laisse entendre, tant que le Québec ne sera pas pleinement maître de
ses moyens, on ne pourra pas agir sur des leviers importants comme le Fonds des médias du Canada et le CRTC, qui ne
sont pas du tout adaptés aux particularités de la production québécoise
ou aux réalités de notre époque.
J'aimerais rappeler qu'en 2023 Ottawa a refusé
d'inclure un mécanisme de consultation obligatoire du Québec lors de la réforme de la Loi sur la
radiodiffusion. Et vous souvenez-vous, Mme la Présidente, qui était ministre du
Patrimoine canadien à l'époque? Nul autre que le chef de l'opposition
officielle, M. Pablo Rodriguez. Alors, encore une fois, un échec, une autre preuve que la troisième voie de
la CAQ ne mène nulle part. Puis tout ça, là, ça va au-delà de la souveraineté
culturelle dont le gouvernement parle sans cesse sans pouvoir pleinement la
réaliser, ça s'appelle l'indépendance du Québec.
Sur un autre sujet, le premier ministre a parlé,
la semaine dernière, du Musée national d'histoire. Donc, pour revenir, encore une fois, aux anciennes promesses
de la CAQ, les promesses brisées de la CAQ, j'aimerais qu'on parle des
fameux Espaces bleus, hein? La CAQ avait annoncé la création, là, en grande
pompe, de 17 musées, un dans chaque région.
Et, comme souvent avec la CAQ, ça a été un coup de marketing, un coup de
communication, et on a perdu 124 millions dans l'opération. Ça,
c'est de l'argent, c'est de l'énergie qu'on aurait pu consacrer aux
institutions muséales existantes, qui en
auraient eu bien besoin, particulièrement les musées en région éloignée. J'ai
rencontré dernièrement, là, le Musée de la Gaspésie, le Musée régional de Rimouski, le Musée du
Bas-Saint-Laurent, le Musée de la mer, le musée de la Côte-Nord. Pas un mot du premier ministre dans son discours
sur ces institutions-là, qui font vivre notre culture, qui sont le coeur battant
de notre culture, de notre patrimoine dans nos régions éloignées, Mme la
Présidente.
Ces musées-là font face à des déficits sans
précédent dans les dernières années. Ils sont forcés de congédier du personnel,
de réduire les heures d'ouverture de leurs musées, des services aussi, parce
que le financement public stagne, alors qu'évidemment, comme partout ailleurs,
les coûts de fonctionnement explosent. Ils ont proposé, d'ailleurs, au ministre
de la Culture de changer le mode de fonctionnement du PAFIM pour tenir compte
des réalités des musées en région éloignée.
Toujours pas de nouvelles, on attend à ce niveau-là. Donc, est-ce que le
gouvernement va enfin travailler avec ces musées régionaux là, qui
avaient réagi très fortement à l'annonce des Espaces bleus? C'est ce qu'on
espère dans la prochaine année.
Évidemment, je ne peux pas passer sous silence
le dossier de... du pouvoir d'achat, de l'économie, du coût de la vie. Le
premier ministre a parlé du portefeuille des Québécois. Il nous a dit que les
logements coûtent plus cher qu'avant, bon, j'en conviens, ça ne prend pas la
tête à Papineau pour le constater, mais il ne nous a pas parlé de mesure ou de
politique en matière d'habitation. Il n'y a eu aucune mention non plus de
l'itinérance. Ça, je vous avoue, ça m'a surprise, puis je ne suis pas la seule
à avoir été surprise de ça, parce que la crise non seulement perdure, mais
aussi explose de plus en plus au fur et à mesure que le temps avance. J'en ai
parlé souvent, d'ailleurs, dans les derniers mois.
Au niveau du logement, le premier ministre nous
a seulement dit qu'il allait en faire plus pour aider les Québécois. Fort bien.
J'ai hâte d'entendre quelles seront les nouvelles orientations en habitation et
j'ai hâte de voir aussi quelles seront les nouvelles idées de la nouvelle
ministre en Habitation à ce sujet-là. Parce que j'ai rencontré plusieurs groupes en habitation dans les derniers
mois, on a entendu plusieurs reproches envers l'approche du gouvernement
en matière de construction de logements, notamment. On nous dit que le
gouvernement ne finance plus le logement communautaire et social, que l'argent
est utilisé pour des projets que les personnes les plus vulnérables, elles,
n'ont pas les moyens de s'offrir.
On nous a parlé du logement abordable intermédiaire.
Ça, ce terme-là, là, c'est la nouvelle catégorie qui a été créée par la
dernière ministre de l'Habitation. Ça fait référence à un logement dont le
loyer peut correspondre jusqu'à 150 %
du maximum qui est normalement défini par la SHQ, ce qui porterait la limite à
1 225 $ pour un studio à Montréal, donc une pièce, 1 678 $ pour un logement de deux chambres à
Gatineau. Cette nouvelle catégorie là, Mme la Présidente, c'est
redoubler de créativité pour justifier des subventions à des projets qui sont complètement
hors du mandat de la SHQ. Les programmes sociaux du gouvernement n'ont pas la
vocation de subventionner des logements à 1 500 $, 1 600 $
par mois.
On
nous a parlé aussi à plusieurs reprises de l'incursion du domaine privé, donc
du privé, dans le développement des
projets communautaires, des promoteurs privés qui se dotent d'une couverture
d'OBNL pour pouvoir partir certains projets. Plusieurs groupes ont des
questions sur le statut de développeur qualifié, sur l'aspect arbitraire de qui
peut devenir qualifié, puis, je vous
avoue, Mme la Présidente, nous aussi, on a des questions à ce niveau-là, parce
que ça semble être la voie de contournement actuellement en habitation. On
souhaite tous qu'il y ait de la construction, évidemment on ne peut pas
être contre la vertu. Il y a un besoin qui est criant depuis des années. Il
faut qu'on construise des nouveaux logements.
On nous a parlé aussi des
12 000 logements en attente, qui sont dans le pipeline puis qui
n'attendent que d'être financés. On le sait, le gouvernement a mis la hache
dans AccèsLogis, un programme qui n'était pas parfait mais qui fonctionnait. On
nous a dit cet été, à plusieurs reprises, que le gouvernement avait carrément
jeté le bébé avec l'eau du bain.
Aujourd'hui, on a le PHAQ, qui est le nouveau programme. Pour les organismes,
les promoteurs, c'est le parcours du
combattant pour obtenir du financement dans ce programme-là. En 2022, la CAQ
avait dit vouloir investir 300 millions de dollars pour
contrebalancer le programme AccèsLogis. En juillet 2024, Le Devoir
rapportait que le PHAQ avait permis de construire seulement six logements à ce
moment-là. Puis, en ce moment, c'est seulement 459 logements qui sont en
exploitation dans le cadre de ce programme-là. Je pense qu'on peut dire que
c'est un échec sur toute la ligne.
Je souhaite aussi que le gouvernement nous parle
d'accès à la propriété. On considère, au Parti québécois, qu'il y a un bris
complet du contrat social, particulièrement avec les nouvelles générations, les
plus jeunes générations, des jeunes qui ont
d'excellents emplois, qui n'ont pas compté leurs efforts pour y arriver, qui
ont saisi toutes les opportunités, aussi, devant eux puis qui,
malheureusement, contrairement aux générations précédentes, n'ont pas les
moyens de s'acheter une maison, d'accéder à la propriété. On a déposé un plan
solide l'année dernière en matière d'habitation, suite à une tournée, là, une
vaste tournée que ma collègue Méganne Perry Mélançon a faite à travers le
Québec, pour faciliter l'accès à la propriété. C'est sûr que ce serait une
grande priorité pour le Parti québécois.
On le sait, la crise de l'habitation, c'est
directement lié à celle de l'itinérance. Je l'ai dit tout à l'heure, j'étais
extrêmement surprise de voir qu'il n'y avait pas un mot, dans le discours du
premier ministre la semaine dernière, concernant
la crise de l'itinérance. Non seulement ça perdure, mais ça augmente également,
là, et pas juste dans les grands centres, partout au Québec, Mme la
Présidente.
Puis
il y a un sujet qui me préoccupe particulièrement, évidemment, j'ai été très
vocale là-dessus puis je le serai toujours
dans les prochains mois, c'est l'itinérance au féminin. Un gouvernement du
Parti québécois va reconnaître l'itinérance féminine comme un problème
distinct qui nécessite des solutions adaptées. C'est important de le faire
parce que l'itinérance au féminin est en augmentation partout. On le sait, les
femmes, pour des raisons de sécurité, ont tendance à le vivre de manière
cachée. Elles vont vivre l'itinérance dans leurs voitures, elles vont errer de
sofa en sofa chez des connaissances, elles vont se sentir obligées de se
cacher. Et ça, ça fait en sorte qu'on ne peut pas les dénombrer quand on fait
le recensement et on ne peut donc pas mettre en place des solutions adéquates
et calquées sur la réalité qu'elles vivent.
Donc, c'est très important de plancher sur un nouveau plan de recensement pour
l'itinérance au féminin.
• (17 h 40) •
Et j'aimerais rappeler que 70 % à 85 %
des femmes qui sont en situation d'itinérance vont vivre de la violence à un
moment ou un autre de leur parcours d'itinérance.
Puis, pendant qu'on parle de violence, bien, je
ne peux pas m'empêcher de parler de violence conjugale, parce que c'est un sujet qui est très chaud, c'est un
sujet qui est bouillant et il y a eu plusieurs situations, malheureusement,
dans les dernières semaines, qui nous ont forcés à ramener le sujet sur
la table, bien que j'aurais préféré ne pas avoir à le faire, Mme la Présidente. Il reste énormément de travail à faire pour
protéger les femmes du Québec. Je me rappelle... bien, je vous rappelle d'ailleurs, Mme la Présidente,
que Gabie Renaud, qui est décédée la semaine dernière aux mains de son conjoint
violent, était le 14e féminicide à avoir lieu sur le territoire québécois
depuis le début de l'année 2025.
Le gouvernement nous a énormément parlé de la
loi et de l'ordre, hein, il veut être le gouvernement de la loi et de l'ordre. J'aimerais juste rappeler que
l'agresseur de Gabie est un récidiviste, multirécidiviste en série, je vais
ajouter ça, arrêté plus de 30 fois,
accusé au moins six fois pour des crimes liés à de la violence conjugale,
contrevenu à ses conditions 16 fois,
en 2021 condamné à trois ans de prison pour des crimes de violence conjugale
envers son ex-conjointe, malgré ses lourds
antécédents, est sortie aux deux tiers de sa peine, et là il sort de prison, et
il remet ça, il récidive, et, cette fois-ci, il en viendra à tuer sa
conjointe, Mme la Présidente. C'est inacceptable, cette situation-là.
On doit redonner confiance aux femmes en notre
système de justice, en notre corps policier également. Oui, le gouvernement a
déployé des mesures, mais force est de constater qu'on a besoin d'en faire plus
pour protéger nos femmes. D'ailleurs, on
apprenait récemment qu'il y a une femme québécoise qui a décidé de complètement
changer de pays, de déménager parce
que son ex-conjoint est sorti de prison plus tôt que prévu. Il a réussi à
désactiver temporairement son bracelet antirapprochement pour aller la
voir, Mme la Présidente, et elle s'est dit : Le Québec n'arrive pas à me
protéger, je dois me protéger moi-même, je vais carrément quitter le Québec.
C'est inacceptable, Mme la Présidente.
Alors, d'un côté, il y a toute une relation de
confiance à rebâtir avec ces victimes-là, qui ne croient plus en notre sécurité
publique et en notre système de justice. On a un gouvernement qui se dit être
le gouvernement de la loi et de l'ordre, puis, en même temps, on a un
gouvernement qui décide de couper significativement dans l'administration de notre justice, soit en coupant dans des postes
de procureur. Pour un parti qui a comme priorité la loi et l'ordre, Mme la Présidente,
je vous avoue que c'est assez étonnant, voire aberrant.
Alors, voilà, Mme la Présidente, je pense que
les Québécois ont tourné la page sur la désastreuse gouvernance de la CAQ. On l'entend, les sondages le montrent
également. Le Parti québécois entend se concentrer à offrir une alternative sérieuse,
crédible et rigoureuse. Le Parti québécois, dans la prochaine année, va
proposer des mesures pour rétablir la confiance de la
population envers ses institutions, durement malmenées par les scandales des
derniers mois, des dernières années. On peut
désormais affirmer hors de tout doute que le caquisme, et le mirage de la
troisième voie, est un cul-de-sac
pour le Québec. Je pense que je l'ai démontré par plusieurs arguments dans cet
exposé. Et puis le gouvernement... un
gouvernement du Parti québécois va travailler d'arrache-pied, un futur
gouvernement du Parti québécois travaillerait d'arrache-pied sur ces
enjeux-là.
Motion formulant un grief
Et, en
terminant, Mme la Présidente, j'aimerais déposer une motion de grief. Donc, Mme
la Présidente, je présente la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale blâme le gouvernement
de la CAQ pour son incapacité à rapatrier les budgets [fédéraux] en culture.»
Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Votre
motion est reçue sous réserve de sa recevabilité. Je vous remercie, Mme la
députée.
Maintenant, je suis prête à reconnaître un autre
intervenant. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Karine Boivin Roy
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, ce n'est pas un mirage, je suis bel et bien
devant vous. Et, comme à chaque année depuis le début du mandat, c'est avec
beaucoup d'humilité et de fierté que je prends la parole en cette Chambre au
nom des citoyens et des citoyennes d'Anjou—Louis-Riel. La confiance qu'ils m'ont accordée m'habite évidemment chaque jour,
Mme la Présidente, et guide mes actions comme députée ici, à Québec,
comme à Montréal.
Également, j'aimerais souligner ma première
prise de parole en tant qu'adjointe parlementaire à la Condition féminine, un
rôle que je prends très au sérieux. Maintenant, je souhaite, avec mes nouvelles
fonctions, faire tout mon possible pour pouvoir aller plus loin en vue
d'assurer la sécurité et le respect des droits de nos concitoyennes.
Ce sont nos expériences du terrain qui nous
poussent à tous les jours à nous battre pour les droits des femmes victimes de violences multiples et d'exploitation
sexuelle. Au nom du gouvernement, je vous assure qu'on vous voit et qu'on vous écoute, et nous allons continuer de
mettre de l'avant tous nos efforts pour tous les Québécois et les Québécoises.
Toutes les Québécoises méritent de vivre en sécurité et en paix. Cela est une
priorité pour notre gouvernement.
Maintenant, aujourd'hui, Mme la Présidente, en
lien avec le discours d'ouverture, je souhaite réaffirmer les engagements clairs du premier ministre et du
gouvernement en matière d'efficacité de l'État, de loi et de l'ordre, de lutte
contre la violence faite aux femmes et de soutien à notre jeunesse. Ces quatre
sujets ne sont pas de simples orientations politiques, ils sont au coeur du
Québec que nous bâtissons ensemble.
Les gens nous le disent sans détour : ils
veulent que l'État soit efficace, rapide et proche de leur réalité. Quand une
entreprise locale attend trop longtemps pour un permis, quand une famille
patiente des mois pour obtenir une réponse administrative, cela mine la
confiance envers nos institutions. Notre gouvernement s'est donné comme mission
de simplifier les démarches, de réduire la
paperasse et d'accélérer le virage numérique. L'efficacité de l'État, ce n'est
pas juste un concept abstrait, c'est offrir des services concrets,
accessibles et humains, et cela, au quotidien.
L'efficacité, c'est aussi la responsabilité de
gouverner avec rigueur l'argent des contribuables. Chaque dollar dépensé appartient d'abord aux Québécois, aux
Québécoises, et nous avons l'obligation de respecter les budgets qui nous
sont confiés. Notre gouvernement a cette discipline en tête, soit prendre les
bonnes décisions, éviter le gaspillage et maintenir un équilibre entre nos
dépenses et nos revenus.
Comme le dit notre premier ministre : La
richesse n'est pas une fin en soi, mais c'est un moyen qui nous permet
d'atteindre nos ambitions. Nous devons donc toujours miser sur la création de
la richesse, mais en tenant compte d'une gestion responsable du portefeuille
des Québécois et des Québécoises. Cette gestion responsable est essentielle
pour la santé économique du Québec, Mme la
Présidente. Elle nous permet de soutenir nos services publics, de continuer à
investir dans nos belles écoles et nos infrastructures, tout en
protégeant les générations futures d'un fardeau financier. Et cela ne nous
empêche pas de viser le retour à l'équilibre budgétaire. Oui, comme l'a dit le
premier ministre, nous allons le faire, en stimulant l'économie, mais aussi en
se débarrassant de la bureaucratie inutile.
Mon précédent mandat d'adjointe à la ministre de
l'Emploi m'a fait me familiariser avec le plan d'action en économie sociale,
une mesure, je crois, qui est en adéquation avec les actions que le premier
ministre a mises de l'avant lors de son
discours inaugural de cette deuxième session. Le nouveau plan d'action 2025‑2030
s'appuie sur quatre principes directeurs, lesquels visent à renforcer
les capacités de l'écosystème et le soutien aux entreprises d'économie sociale.
Permettez-moi, Mme la Présidente, de vous les énumérer, à savoir : centrer
les interventions sur les entreprises d'économie sociale et leur croissance,
optimiser les structures d'accompagnement et les outils financiers existants, assurer un cadre gouvernemental favorable au
développement des entreprises d'économie sociale et renforcer les actions
d'économie sociale en répondant à des enjeux de société et mesurer ses
retombées. En renforçant le modèle d'affaires et l'écosystème de soutien aux
entreprises d'économie sociale, il nous sera possible de soutenir le
développement des secteurs stratégiques prioritaires, tout en favorisant les partenariats
avec le milieu municipal. Cela nous permet de bien mesurer les retombées des
entreprises d'économie sociale dans la société.
Une économie
forte, c'est le socle sur lequel repose notre capacité à bâtir le Québec de
demain. Mais nous savons que le monde a changé, c'est une évidence en
économie, mais, également, ce changement amène son lot d'inquiétudes chez les concitoyens, concitoyennes. L'élection de Donald
Trump, la guerre en Ukraine, la montée en puissance de la Chine, l'inflation,
etc., tous ces éléments ont un impact sur le sentiment de sécurité de la
population.
La sécurité est donc au coeur de nos priorités.
Et j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs acteurs du milieu policier et
communautaire de ma circonscription et de Montréal, plus généralement, et tous
me disent la même chose : Les Québécois et les Québécoises veulent vivre
dans un environnement sécuritaire, à l'abri des abus et de la violence. Notre
gouvernement s'est engagé à investir massivement pour donner plus de moyens à
nos policiers, lutter contre la criminalité organisée et contenir la
prolifération des crimes à caractère violent. Nous savons que la répression est
essentielle, mais elle ne peut suffire
seule. C'est pourquoi nous travaillons aussi en amont pour prévenir la criminalité,
pour encadrer nos jeunes et pour renforcer le lien de confiance entre la
population et nos forces de l'ordre.
Mme la Présidente, en tant que femme et comme
élue du terrain, je suis profondément interpelée par la question de la violence
faite aux femmes. J'ai eu le privilège de rencontrer, dans mon comté d'Anjou—Louis-Riel,
également à Montréal, des intervenantes de première ligne qui accompagnent les
femmes victimes de violence conjugale et de violences
sexuelles. Leur travail est admirable, je le salue aujourd'hui, mais il nous
rappelle à chaque fois à quel point nous devons faire plus comme
société.
Notre gouvernement a mis de l'avant des mesures
fortes, notamment le financement accru pour les maisons d'hébergement, le soutien aux organismes communautaires, l'introduction
du bracelet antirapprochement pour surveiller les agresseurs, et il y a bien
sûr d'autres mesures. Et vous comprendrez, Mme la Présidente, que le cumul de
ces mesures, ce sont des actions qui
peuvent sauver des vies, mais surtout elles envoient un message clair qu'au
Québec aucune femme ne doit se sentir seule ni impuissante face à la
violence.
• (17 h 50) •
Je terminerai, Mme la Présidente, avec quelques
mots sur notre jeunesse. Dans ma circonscription et à Montréal, je rencontre régulièrement des élèves, des jeunes
entrepreneurs, des athlètes et des artistes en devenir. Ils sont brillants, créatifs et pleins d'ambition, mais ils
nous partagent leurs inquiétudes, à savoir la réussite scolaire, la pression de
performer, le besoin de se sentir entendus et des enjeux de santé mentale.
Notre gouvernement a choisi d'investir
massivement dans l'éducation, le sport, la culture et les services de soutien
psychologique. Nous travaillons à ce qu'aucun jeune ne se soit... ne soit laissé
derrière et qu'il se sente ainsi, parce que
chaque jeune au Québec mérite de rêver, d'espérer et de bâtir son avenir ici.
Et notre gouvernement souhaite être là pour soutenir ces rêves et ces
ambitions.
Le Québec n'est pas seulement riche en
ressources, mais aussi en créativité, en innovation et la persévérance de nos jeunes entrepreneurs qui veulent contribuer
à faire accroître nos richesses et à concrétiser la place du Québec comme
leader économique. À cet effet, Mme la Présidente, nous voulons mettre les PME
au coeur de nos initiatives et de notre économie.
Notre
gouvernement a annoncé, en juin dernier, le Plan PME 2025‑2028.
Ce plan a pour objectif d'accompagner les
PME à toutes les étapes de leur développement et de soutenir leur croissance
pour accompagner leur compétitivité et leur
productivité. 494,24 millions, Mme la Présidente, en interventions financières
seront mis à profit pour la réalisation de projets variés, et sept mesures seront déployées pour rendre accessible
ce soutien aux PME, à savoir le Réseau accès PME, les Espaces PME
innovation, des outils et ressources financières, de l'accompagnement adapté au
cycle de vie des PME et à la diversité des entrepreneurs, la transformation
numérique des entreprises, du soutien pour le repreneuriat et des allègements
réglementaires, rien de moins.
Mme la Présidente, l'efficacité de l'État, la
loi et l'ordre, la lutte contre la violence faite aux femmes et le soutien à la
jeunesse ne sont pas des slogans, ce sont des engagements concrets que nous traduisons
chaque jour en actions gouvernementales. Comme députée d'Anjou—Louis-Riel,
je suis fière de contribuer à ce travail collectif, fière d'apporter ma voix à
l'Assemblée nationale, ainsi que celle de ma région et des citoyens qui m'ont
dûment élue, et fière que notre gouvernement prend à coeur les préoccupations
de toutes les Québécoises et de tous les Québécois, parce que le Québec que nous voulons laisser à nos enfants, c'est un
Québec efficace, sécuritaire, respectueux des femmes et riche de la
force de sa jeunesse. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec l'intervention
de Mme la députée de Rimouski.
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Mme la Présidente. C'est la première fois que je prends la parole à titre de
députée indépendante. Je le fais avec fierté, mais surtout avec un profond
sentiment de responsabilité. Je tiens donc, d'entrée de jeu, à saluer les
citoyennes et citoyens de ma circonscription, envers qui ma loyauté est
entière. C'est pour eux et pour toutes les régions du Québec que je prends la
parole aujourd'hui, et je le fais, bien sûr, à la suite du discours d'ouverture
du premier ministre.
Comme députée de région, j'ai écouté
attentivement ce message avec espoir mais aussi avec lucidité, parce que les régions, ce sont elles qui font battre le
coeur du Québec. Elles portent nos ressources, notre énergie, notre savoir-faire. Et pourtant, une fois de plus, elles
ont été à peine évoquées. Le gouvernement parle d'ambition et d'efficacité,
mais, quand on regarde le fond du discours, les régions sont les grandes
oubliées.
On nous a
parlé de se donner les moyens de nos ambitions. Mais, ces ambitions pour les
régions, on les cherche encore. Pas
un mot sur l'agriculture, pas un mot sur la forêt, deux secteurs pourtant
essentiels à notre économie, à notre autonomie alimentaire et à notre identité. Quand un premier ministre choisit de ne
pas les mentionner, ce n'est pas anodin. Ce silence parle de lui-même. Pendant ce temps, d'autres
enjeux, des enjeux importants, bien concrets, demeurent dans nos régions :
des routes qui se détériorent, des
logements qui manquent, des services de proximité qui s'effritent, des écarts
de développement qui continuent de se
creuser. Les régions n'ont pas besoin de promesses vagues. Elles ont besoin
d'un plan d'action intégré et cohérent.
Je veux
revenir, Mme la Présidente, sur un dossier que je connais bien, celui du projet
de loi modernisant le régime forestier québécois. J'ai porté ce projet,
j'y ai travaillé avec conviction et, surtout, j'ai mené des consultations qui
ont permis d'entendre toutes les voix :
les communautés forestières, les municipalités, les entreprises, les groupes
environnementaux, les Premières Nations, les scientifiques, et j'en
oublie sûrement. Vous m'en excuserez. Oui, les débats étaient vifs. Mais c'est ça, la démocratie, c'est de confronter
les visions pour construire un meilleur équilibre entre la protection de
la ressource et le développement de nos régions et du territoire québécois.
Pendant qu'on travaillait à ce cadre modernisé,
les signaux économiques, eux, étaient déjà inquiétants. Aujourd'hui, les tarifs
américains sur le bois d'oeuvre ont dépassé 45 %. 45 %. Une véritable
catastrophe annoncée pour nos producteurs, nos scieries, nos travailleurs et
nos communautés forestières également. Et, face à cette crise imminente, que fait le premier ministre? Il
recule, il met le projet de loi sur pause, mais il décide surtout de
recommencer les consultations, comme
si les régions pouvaient se permettre d'attendre encore. Ce n'est pas le projet
qui manquait de substance, c'est le
courage politique de le mener à terme pour le bien des communautés forestières
du Québec. Et, pendant que le premier ministre essaie de gagner du
temps, les entreprises forestières, elles étouffent, les PME québécoises qui en
dépendent, aussi, les travailleurs s'inquiètent, et la confiance s'effrite.
Créer des emplois payants, dit le premier
ministre. C'est vrai, c'est une bonne chose, j'en conviens. Chaque emploi créé
en région, c'est une famille qui s'enracine, c'est une entreprise qui grandit,
c'est une collectivité qui se renforce. Mais
encore faut-il qu'il y ait des gens pour occuper ces emplois. Et c'est là que
le bât blesse, Mme la Présidente. Dans les régions, le manque de
main-d'oeuvre demeure un obstacle majeur au développement. On ne peut pas se contenter d'espérer que les travailleurs vont venir
d'eux-mêmes. Il faut soutenir la migration intérieure, favoriser
l'établissement durable des familles et investir dans l'intégration, dans le
logement, dans la formation, dans la reconnaissance
des compétences, dans l'accompagnement des nouveaux arrivants. Autrement, c'est,
pardonnez l'anglicisme, le «fly-in/fly-out» qui devient la solution. Et
ça, ce n'est pas pérein pour nos régions. Malheureusement, pendant ce temps, le
gouvernement réduit les seuils d'immigration sans offrir une vision d'ensemble
pour les régions. C'est, à mon avis, un non-sens. On ne peut pas prétendre
vouloir faire croître l'économie régionale tout en fermant la porte à une
main-d'oeuvre qui permettrait de faire croître cette économie régionale et d'y
arriver.
Le premier ministre a aussi promis un traitement
choc pour améliorer l'efficacité de l'État, une bonne chose. Mais, sur le
terrain, ce qu'on observe en ce moment, c'est plutôt un traitement de choc de
centralisation. Sous prétexte d'efficacité, on concentre les décisions, on
coupe les effectifs, on retire des leviers d'action en région. Dans
l'Est-du-Québec, selon les syndicats, là, qui s'occupent... qui sont
responsables de la fonction publique, des emplois dans la fonction publique,
les compressions atteignent 7 %. 7 %. Ce sont des emplois spécialisés,
des expertises, des services qui disparaissent de notre territoire. On dit
vouloir décentraliser des emplois, mais le gouvernement, en ce moment, coupe
les emplois en région. Et malheureusement les décisions vont se prendre à
Québec, loin des réalités locales. Encore une fois, ce sont les régions qui
paient le prix d'une logique administrative conçue à Québec. L'efficacité, Mme
la Présidente, ne devrait pas se faire au détriment de la vitalité des régions.
Prenons un petit moment pour regarder quelques
exemples concrets de projets régionaux importants qui font du surplace en ce
moment et depuis trop longtemps, à mon avis.
Prolongement de l'autoroute 20. On a lancé,
d'ailleurs, une pétition aujourd'hui, que j'invite les citoyens à signer. Un projet qui était reconnu, d'ailleurs, à
l'unanimité par les parlementaires, ici, comme prioritaire pour la sécurité et
le développement économique de l'Est-du-Québec. Mais ce projet est au point
mort, malheureusement, les études traînent,
les budgets ont été déplacés. Chaque fermeture de route, chaque accident
rappelle à quel point ce lien est vital pour notre région.
Même constat
pour les projets de transport collectif interrégional, de transport aérien pour
le Bas-Saint-Laurent. Des promesses qui se succèdent, mais, sur le
terrain, le financement tarde, et les citoyens voient leur sécurité routière
demeurer précaire et leur option de mobilité, réduite.
• (18 heures) •
Il y a aussi
la réfection de l'Hôpital régional de Rimouski, qui est au PQI depuis plus de
10 ans, Mme la Présidente, et qui lui aussi, malheureusement, a été
reporté, alors que cet hôpital offre des services névralgiques pour les
citoyens de tout l'Est-du-Québec.
Mais il n'y a pas que du négatif, Mme la
Présidente. Dans son discours, le premier ministre a aussi réaffirmé son engagement envers le maintien de l'importance
de l'égalité entre les hommes et les femmes comme valeur commune québécoise. C'est essentiel, et je salue qu'il en
ait parlé dans son discours, mais, pour être crédible, il faut que cette
égalité se reflète dans les gestes, dans la composition du Conseil des
ministres, par exemple, dans la place aussi donnée aux femmes dans les postes
de décision et dans la reconnaissance de leur expertise. Le Québec et le caucus
de la Coalition avenir Québec ne manquent pas de femmes compétentes, ce qui
manque en ce moment, c'est la volonté de leur faire confiance.
Mme la Présidente, les régions ne demandent pas
la charité, elles demandent du respect, de l'équité, de la cohérence et des
moyens à la hauteur de leur contribution au Québec pour pouvoir, elles aussi,
se développer. Le gouvernement avait l'occasion d'envoyer un signal fort, de
démontrer que le développement régional est une priorité nationale, mais, encore une fois, malheureusement,
les faits démontrent le contraire : projets suspendus, chantiers reportés,
promesses brisées. Et, dans la forêt,
pendant que nos producteurs font face à des tarifs de 45 % sur le bois
d'oeuvre, pendant que nos travailleurs craignent pour leur emploi, le
premier ministre, lui, choisit de reculer sur une réforme importante. Un Québec qui oublie ses
régions, c'est un Québec qui oublie sa force. Et, sans cette force, aucune
ambition nationale ne pourra tenir le coup. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. J'étais... à l'aube de la session
parlementaire... c'est un peu comme ça tout le temps, hein, on se quitte au mois de juin, puis on a un peu hâte de
se quitter, hein, ça fait longtemps qu'on est ensemble, puis des fois on
est un peu à bout l'un de l'autre. Ah! le député de Nicolet, il ne comprend pas
ça. Ça fait tellement longtemps qu'il est ici, il aime ça revenir, hein,
session après session et toujours. Mais, au mois de septembre, Mme la Présidente, on a hâte de revenir, on a hâte de se
retrouver, on a hâte de reprendre le débat, on a hâte de retrouver l'actualité
politique, de revoir des journalistes, de vous revoir, Mme la Présidente. On a
hâte que les débats s'enclenchent et de pouvoir gentiment se coltailler à
nouveau, de reprendre le débat politique.
Alors, j'avais hâte d'entendre le premier
ministre, parce qu'on avait beau avoir hâte la rentrée a été repoussée de deux
semaines pour permettre au premier ministre de bien préparer son discours
d'ouverture. Alors, je me suis dit : Aïe, ça va être bon, cette
affaire-là! Il s'est donné deux semaines de plus, là, ça va être... ça va
être... j'ai des collègues anglophones qui diraient un «barn burner», là, ça va
être un discours, là, fantastique, il va nous ébranler, les colonnes du temple,
là, hein, elles vont être ébranlées, Mme la Présidente. Mais qu'est-ce que... à
quoi on a eu droit? On a eu droit à un premier ministre qui a essayé de nous
dire qu'il fallait effacer l'ardoise. Quelqu'un qui, après sept ans au pouvoir,
sept ans, qui est le doyen de l'Assemblée nationale... il est ici depuis plus
longtemps que n'importe qui, puis il y a du
monde qui sont ici depuis longtemps, là, moi inclus, lui, il est ici depuis
plus longtemps, plus que le double de mon expérience, Mme la Présidente, comme
parlementaire, et il a voulu nous dire : On repart à zéro, on efface
l'ardoise. Oubliez tout ce que je viens de faire, là, au cours des sept
dernières années, puis croyez-moi sur parole, je vais faire le contraire de ce
que j'ai fait. Je vais faire exactement le contraire, Mme la Présidente.
Il y a quelques instants, on parlait de loi et
ordre. C'était un des quatre piliers de l'engagement du premier ministre à son
retour. Mais la première chose qu'on apprend, c'est qu'il y a de moins en moins
de procureurs. Alors, la loi et l'ordre,
mais moins de procureurs, alors ça veut dire qu'il y a des... il y a des
criminels, il y a des accusés, disons, Mme la Présidente, pour être
juste, il y a des accusés qui ne pourront pas subir procès. Il y a des victimes
qui n'auront pas justice. Loi et ordre,
c'est ce qu'on nous promet, mais, la semaine d'après, on apprend dans le
journal tout le contraire.
Il nous a dit
qu'il voulait... et, encore là, un des grands chantiers qu'il a, des quatre
grands piliers de son discours, qu'il voulait réduire la fonction
publique. Bien, j'ai retrouvé le premier ministre en campagne en 2018. Le
premier ministre du Québec, en campagne en 2018, le chef de la CAQ
disait : Nous allons réduire de 5 000 le nombre de fonctionnaires. Qu'est-ce qu'ils ont fait, Mme la
Présidente? Ils l'ont augmenté de 10 000. Et là je ne vous parle pas des enseignants,
des infirmières. Je ne vous parle pas des gens qui donnent des services directs
en première ligne, là. On parle des fonctionnaires qui, souvent, élaborent des
programmes, qui administrent des programmes du gouvernement, mais qui ne sont
pas en services directs, comme les infirmières ou les enseignants peuvent
l'être.
Il a augmenté le nombre de fonctionnaires de
10 000. Alors, comment peut-il prétendre avoir une crédibilité sur un
dossier, alors qu'il nous a dit : Je vais les réduire? Il les a augmentés
puis il nous dit, aujourd'hui encore : Je vais les réduire. C'est dur de
le suivre, Mme la Présidente. C'est dur pour n'importe qui qui suit de près ou
de loin ce qui se passe au gouvernement du Québec de dire : Ah! bien oui,
je vais croire le premier ministre sur parole, il me dit qu'il va réduire les effectifs de la fonction
publique. Il a fait tout le contraire pendant sept ans. Aujourd'hui, il essaie
de nous faire croire qu'il va revenir à sa promesse initiale.
Bien, Mme la Présidente, j'écoutais les discours
des collègues, au cours des derniers jours, qui se sont tous un peu inspirés du premier ministre. Et, il y a
quelques instants, j'écoutais le discours de la collègue d'Anjou—Louis-Riel,
une parlementaire appréciée de plusieurs. J'en suis, Mme la Présidente. Et elle
nous a dit... On dirait que... En fait, c'est comme si les députés du
gouvernement s'étaient inspirés de la ligne directrice du premier ministre,
c'est-à-dire : Oubliez tout ce qu'on a
fait pendant sept ans, mais croyez-nous sur parole, là. La députée nous
dit : C'est important, la gestion responsable des finances
publiques. Venant, Mme la Présidente, du gouvernement qui a hérité un surplus
de 7 milliards et aujourd'hui présente
un déficit de 13,6 milliards... Ça, c'est un écart d'à peu près
20 milliards, Mme la Présidente, 20 milliards d'écart. Et ils
nous disent aujourd'hui : Ah! bien, c'est important, la bonne gestion des
finances publiques, il faut protéger les générations futures pour ne pas qu'ils
aient le fardeau des dépenses qu'on fait aujourd'hui. Mme la Présidente, ils ont fait le contraire de ça
pendant sept ans. Alors, sur quelle crédibilité est-ce qu'ils assoient ce
discours-là? Sur quelle crédibilité
ils se basent? Ils n'en ont pas, Mme la Présidente. Ils ont sept ans, on a sept
ans de vérification de faits sur chacune des interventions faites par
les députés de la Coalition avenir Québec.
Mme la
Présidente, j'aimerais vous parler des... j'aimerais ça pouvoir vous parler de
ce que le premier ministre a dit sur des sujets qui me sont confiés dans
l'opposition officielle. J'aimerais ça pouvoir, ici aujourd'hui, me lever puis
parler de ce que le premier ministre a dit en matière d'enseignement supérieur.
Ce ne serait pas bien, bien long, il n'a rien dit. Sa grande priorité, Mme la
Présidente, en 2018, c'était l'éducation, hein? Dans le grand monde de
l'éducation, il y a l'enseignement
supérieur. Est-ce qu'il en a même fait mention dans son discours? Absolument
pas. Il n'a rien dit, Mme la Présidente. Ça ne faisait pas partie, sa
grande priorité numéro un, pas partie de son discours de 45 minutes.
Bien, encore là, Mme la Présidente, s'il avait
fallu qu'il en parle, je suis bien curieux de savoir ce qu'il aurait dit, parce
que c'est un premier ministre qui, au cours des sept dernières années, a créé
un dommage difficile à réparer pour plusieurs de nos
institutions d'enseignement supérieur. Je pense, comme ça, à l'Université
Bishop's. Regardez le nombre de demandes à l'Université Bishop's cette année, comparativement aux dernières
années. Ne venez pas me dire que les actions du gouvernement n'ont pas
eu un impact sur la réputation, appelons ça pancanadienne, de l'Université Bishop's.
Ne venez pas me dire que les actions du gouvernement de la Coalition avenir Québec n'ont pas d'impact sur la réputation des universités québécoises à
l'international. Ce n'est pas vrai, ça, Mme la Présidente. Ça a un impact
monstre.
Demandez aux
recteurs d'université, demandez aux universités québécoises, n'importe
laquelle, Mme la Présidente, le nombre de demandes d'admission en provenance
de l'international cette année. C'est en chute libre. Et là je ne parle
pas des demandes acceptées, là, juste des demandes, ce qui reflète à peu près
l'intérêt de la population mondiale pour nos universités. Moi, j'aurais cru,
Mme la Présidente, qu'on voudrait avoir tellement bonne réputation, au Québec,
pour que des gens de partout veuillent,
veuillent venir ici. Et ce que le gouvernement de la CAQ a fait, c'est le
contraire. Ils ont diminué l'intérêt pour nos universités québécoises.
Il faut le faire, quand même.
• (18 h 10) •
J'aimerais ça, Mme la Présidente, vous parler de
ce que le premier ministre a dit au sujet des cégeps, mais il n'a rien dit. Vous savez ce qu'il a fait à la
place? Il a coupé dans les services directs aux élèves dans les cégeps, dans
les services directs. Il aime ça dire : Ah! il y a un gel
d'embauche, c'est de l'administratif, etc. Mme la Présidente, parlez aux
cégeps, parlez à celui dans votre région, parlez aux autres cégeps. Ils vont
vous dire la même chose : On a de la difficulté à donner des services
directs aux élèves ces jours-ci à cause des directives qui viennent de la Coalition
avenir Québec, dans un moment, Mme la Présidente, où ils en ont encore plus
besoin parce qu'il y a une augmentation des cohortes
au cégep. Démographiquement, là, on est dans ces années-là au Québec. Il y a
une augmentation de la cohorte des cégeps. C'est bien, sauf qu'ils n'ont
pas les outils pour répondre à la demande.
J'aimerais ça, Mme la Présidente, vous parler de
l'intervention du premier ministre au sujet des régions. J'aimerais ça vous parler de sa vision au sujet
des régions. Malheureusement, dans 45 minutes de discours, je n'en ai pas
entendu. Et ça, ça reflète, par exemple, Mme la Présidente, je lui accorde, ça
reflète ce qu'on entend de son gouvernement depuis sept ans, une absence
complète de vision pour les régions. Et demandez aux gens du gouvernement c'est
quoi, la vision pour les régions. Ils vont vous dire : Ah! on a investi
dans des PME. Oui, on le sait, Mme la Présidente, qu'ils ont investi dans des PME. On a vu le trou
financier dans le Fonds de développement économique, 5,1 milliards de
dollars. On le sait, qu'ils ont investi dans les PME, mais ce n'est pas
une vision, ça, Mme la Présidente, ce n'est pas une vision régionaliste. Les
deux seuls députés qui portaient la vision régionaliste de la CAQ, bien, ils
sont assis ici, dans le coin, maintenant,
Mme la Présidente, et ils disent, on vient de les entendre, ils disent que le
caucus de la CAQ, que le leadership de la CAQ ne reflète pas les
ambitions des régions.
J'aimerais ça pouvoir vous dire qu'on a entendu
une vision au sujet des régions. Et je vais vous donner un exemple. Je suis
content que le député de Gatineau soit ici, parce qu'il y a deux ans... il y a
trois ans, en 2022, Mme la Présidente, il a, et je lui lève mon chapeau, attiré
le premier ministre du Québec dans sa région, dans notre région, à Maniwaki. Et le premier ministre du Québec a pris
la parole devant le parterre d'invités, qui étaient heureux de l'accueillir,
et il a dit, main sur le coeur, figurativement, Mme la Présidente, main sur le
coeur : Je vais, mon gouvernement va déplacer des employés de la fonction
publique en région. Il avait trois façons d'y arriver. Il voulait mettre 5 000 travailleurs de la fonction
publique québécoise en région, dont plusieurs à Maniwaki. Il nous a dit :
On va faire ça de trois façons : l'embauche, en région, d'emplois vacants
en zone urbaine, c'est-à-dire, il y a des emplois vacants à Québec, on
les embauche, basés Maniwaki maintenant, la création de nouveaux postes en
région et le déplacement volontaire de fonctionnaires, c'est-à-dire : Qui
lève la main, qui veut s'installer en région? Et il allait faire ça, Mme la
Présidente, à travers des bureaux gouvernementaux partagés.
J'ai une question pour tous les députés de la
CAQ concernés : Ils sont où, ces bureaux-là, aujourd'hui? Parce qu'à
Maniwaki il n'existe pas, ce bureau-là. Il n'existe pas. Et, essayez-le,
promenez-vous dans les rues toute la journée,
là, essayez de trouver ces fameux fonctionnaires là. Bonne chance, Mme la
Présidente, bonne chance. Vous ne les trouverez pas. Ils n'existent pas.
C'était une fausse promesse basée sur une fausse prémisse. Je ne sais pas s'il
avait l'intention de le faire. Je ne sais pas s'il avait la volonté de le
faire. Je ne sais pas s'il a vendu à son caucus que c'est ça qu'il allait
faire, mais ce n'est pas ça qu'il a fait. Il est allé à Maniwaki, il a promis
une vision régionaliste puis il n'a rien fait, rien du tout, Mme la Présidente.
J'ai entendu la députée de Rimouski, il y a
quelques instants, nous parler de... du régime forestier, parlant des régions.
Et la députée de Rimouski et moi, on ne s'est pas toujours entendus sur le
régime forestier. Nous, on pensait, comme plusieurs acteurs, comme les
travailleurs, comme les Premières Nations, comme... comme les gens des
pourvoiries, Mme la Présidente, comme plusieurs acteurs en forêt publique, que
le projet était parti sur des mauvaises bases. Il y avait plusieurs gens qui se
sont rencontrés au Saguenay il y a quelques mois et qui ont dit : Bien,
nous, on pense qu'il y a des meilleures bases sur lesquelles on est capables de
lancer un régime forestier. Mais, là où je rejoins et là où je crois la députée
de Rimouski, c'est quand elle nous dit : Bien, moi, je suivais les ordres
qui venaient d'en haut, hein, la vision qui m'était imposée, c'était celle du
gouvernement, moi, j'ai suivi les ordres qu'on m'a donnés tout au long de ce
débat-là jusqu'à tant que cette vision-là, elle soit larguée par le
gouvernement.
Mais ça a des conséquences, ce qui s'est passé.
Ça a des conséquences d'être partis sur des mauvaises bases, de ne pas avoir
fait un travail correct avec les travailleurs, avec les industries, avec les
municipalités, avec les Premières Nations qui sont venues ici puis qui ont dit,
pas une fois, pas deux fois, trois fois, Mme la Présidente : On les a
avertis, et ce n'est pas ça qu'on voulait, mais on les a avertis qu'il y aurait
des tensions sociales, qu'il y aurait des tensions sociales cet été suite au
dépôt du régime forestier. Et tensions sociales il y a eu, Mme la Présidente.
Il y a des gens qui n'ont pas été capables de travailler. Il y a des gens, en
région, qui n'ont pas été capables de travailler. Il y a plusieurs des députés
ici qui comprennent ça, qui connaissent ça, qui entendent ça. Bien, pourquoi?
Parce qu'ils ont bâclé le travail, Mme la Présidente,
parce qu'ils n'avaient pas une vraie vision de comment ça devrait se passer,
une réelle concertation.
Un régime forestier,
là, ça ne se fait pas en claquant des doigts. Je pense que tout le monde le
reconnaît. Mais, moi, ce que j'ai entendu puis ce que j'ai retenu d'à peu près
tous les acteurs, c'est : On est pressés d'avoir un régime forestier, mais
on n'est pas pressés de le faire n'importe comment. C'est ça qui est en train
de se passer. Mais le premier bout, là : On est pressés d'avoir un régime
forestier, ça, ça continue, là. Il y a des gens, dans toutes sortes de régions
forestières, qui continuent de se dire qu'ils ont besoin d'un nouveau régime
forestier, et là ils n'ont aucune espèce d'idée qu'est-ce qui s'en vient du
gouvernement. La seule chose qu'on a entendue, c'est : Ça presse, ça prend
un régime forestier, puis, pendant ce temps-là, on va requalifier les gens qui
perdent leur emploi. Aïe! De la requalification dans un village forestier, là,
ça ne mène pas à grand-chose. Je m'excuse, là, mais c'est difficile en torvis.
Bien
là, aujourd'hui, il y a des gens au Saguenay, au Lac-Saint-Jean, il y a des
gens dans les Laurentides, il y a des gens en Abitibi, au Témiscamingue,
il y a des gens sur la Côte-Nord qui ont perdu leur emploi. Là, c'est facile, nous, on a un débat théorique. Demain matin, on va
se lever, on va revenir ici, on va avoir notre emploi encore, on va recevoir
notre chèque de paie jeudi. C'est de même,
facile. Eux autres, ce n'est pas facile, Mme la Présidente. Puis vous savez
quoi? On est quoi, aujourd'hui, on
est le 7? Bien, le 10, le 10 octobre, c'est à Maniwaki que ça va se
passer, le 10 octobre, dans trois jours, et ça va continuer, Mme la
Présidente. Ce n'est pas terminé.
L'agriculture.
J'aurais aimé ça entendre la vision du premier ministre sur l'agriculture,
parce qu'on a devant nous, après sept
ans de gouvernement de la CAQ, une financière agricole qui n'est pas à la
hauteur des attentes des producteurs, qui est loin d'être à la hauteur des
attentes des producteurs. Les producteurs, ce qu'ils nous disent, là,
c'est : On va faire... nous-mêmes, là, on va être notre propre
assureur maintenant. Il n'y a même pas, Mme la Présidente, la moitié des
producteurs maraîchers qui sont assurés à La Financière parce qu'ils se
disent... et c'est la seule assurance qui leur est disponible, celle de La Financière, parce qu'ils se disent :
Ah! bien, ça ne vaut pas la peine, je ne suis pas sûr que je vais avoir
les retours que j'ai besoin. 33 % de cet argent-là de La Financière,
c'est le leur, là, et ils choisissent quand même de ne pas s'assurer. Ça, ça
fait des entreprises agricoles à risque, à risque.
Là, cette année, là,
pas facile, là, hein? Il y a eu des pluies immenses au début de l'année. Après
ça, il y a eu une sécheresse prolongée pendant les derniers mois. Bien, ces
entreprises-là, leur retour, là, il ne sera pas fantastique cette année. Il y en a beaucoup qui vont avoir de
la difficulté. Est-ce qu'ils vont être capables de passer à travers? Peut-être
que oui, peut-être que non. Mais, si on
avait fait une vraie réforme de La Financière
agricole au cours des dernières
années, on ne serait pas dans ce bateau-là, Mme la Présidente.
Là, je veux... avec
les minutes qu'il me reste, là, je veux quand même dire deux mots sur... sur ma
région, parce que, moi, la réaction que j'ai
entendue, c'est la même à chaque fois que le gouvernement se lève pour en
parler, c'est rien, encore rien, toujours rien. La forêt, j'en ai déjà
parlé. Le commerce interprovincial, on dirait que toutes les autres provinces sont en train de faire des ententes,
sauf la nôtre. Bien, nous, on habite dans une région frontalière. Beaucoup de
producteurs dans ma région, ils aimeraient ça être capables de vendre aux
marchés publics de l'autre côté de la rivière. Ils ne sont pas capables, parce qu'on est incapable, au gouvernement, de
faire des ententes sur le commerce interprovincial. Ça me fait capoter,
Mme la Présidente, quand je vois l'Ontario faire des ententes avec le Nouveau-Brunswick,
avec la Nouvelle-Écosse. Ils passent par-dessus nous autres.
Est-ce qu'on a, Mme
la Présidente, confiance en ce gouvernement-là pour rétablir ce dont on a
besoin dans les cégeps, l'université en Outaouais? Il y a 120 étudiants
qui viennent de se faire revirer de bord, qui ont fait des demandes pour être en sciences infirmières. Ils viennent de
se faire revirer de bord, Mme la Présidente. On ne peut pas se permettre
ça en Outaouais.
Il
n'y a pas de plan de ressources humaines pour le prochain hôpital. On va créer
un hôpital. Il n'y aura toujours aucun plan de ressources humaines.
Continuez de même. Il va être à moitié vide quand il va être ouvert, cet
hôpital-là.
• (18 h 20) •
En
résumé, Mme la Présidente, là, s'il pense qu'avec un discours le premier
ministre va se refaire une beauté, bien, je m'excuse, ça ne marche pas
comme ça. Les gens se souviennent des sept dernières années. Ils savent
exactement quel impact ça a sur leurs
finances personnelles. Ils savent exactement comment on a hypothéqué l'avenir
de leurs enfants. Ils savent exactement à quel point les services
publics sont difficiles à obtenir. Ils savent exactement à quel point les
régions sont oubliées, sont abandonnées par ce gouvernement-là. Vous savez ce
qu'on entend de nos concitoyens, ce qu'on a
entendu tout l'été? Puis moi, je suis convaincu que les gens de la CAQ
l'ont entendu, peut-être derrière leur dos, mais ils l'ont entendu quand
même. C'est : Pouvez-vous passer le message à ce gouvernement-là qu'il ne
touche à rien pendant la prochaine année? Ah! ils sont élus, ils vont être là,
c'est correct, mais qu'ils ne touchent à rien, parce que, chaque fois qu'ils
touchent à quelque chose, ça tourne au vinaigre.
Motion formulant un grief
Alors,
Mme la Présidente, j'aimerais ça présenter une motion de grief suite au
discours du premier ministre, et elle se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale dénonce l'absence complète de mesures pour favoriser l'économie des
régions du Québec, notamment par l'omission
des deux secteurs fondamentaux de l'économie régionale que sont les secteurs
agricole et forestier.»
Je vous remercie, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Votre motion est reçue
sous réserve de sa recevabilité.
Maintenant, je suis prête à entendre Mme la
députée de Châteauguay.
Mme Marie-Belle Gendron
Mme Gendron : Merci, Mme
la Présidente. Merci, chers
collègues, d'être là. Mon discours ne se voudra peut-être pas sur le
même ton que le collègue qui vient de parler. Donc, je prends la parole
aujourd'hui avec beaucoup de fierté à la
suite du discours du premier ministre, un discours clair, lucide et déterminé,
un discours qui trace une voie ambitieuse qui est nécessaire pour
l'avenir de notre Québec. Et moi, comme élue de Châteauguay, bien, je veux vous
dire que je partage pleinement cette vision, parce que les grands enjeux du
Québec sont aussi les enjeux de ma circonscription, les enjeux de chez nous, là
où j'ai grandi, là où j'ai fondé ma famille et aussi là où est-ce que j'ai
dirigé une entreprise.
Le plan du premier ministre est clair. Vous
l'avez bien entendu à maintes reprises. Nous allons nous concentrer sur quatre
champs d'action : l'économie et le portefeuille des Québécois,
l'efficacité, la sécurité et notre identité. Mes concitoyens et concitoyennes méritent d'être pleinement inclus dans
cette relance économique, dans cette quête d'efficacité, dans cette
recherche de sécurité et cette volonté de protéger notre identité.
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler des
opportunités extraordinaires qui s'offrent à nous si on agit ensemble dans le
bon sens, avec l'exigence d'obtenir des résultats mais aussi de favoriser une
des grandes forces des gens de chez nous qui
est la volonté de créer, de collaborer et de faire des partenariats, parce
qu'ensemble on va toujours plus loin.
Le premier ministre l'a bien exprimé, l'économie
est la clé de tout, non pas comme une fin en soi mais comme un levier pour
améliorer la qualité de vie des familles, des travailleurs, des aînés et des
jeunes de chez nous. Dans ma circonscription, d'ailleurs, nous avons tous les
atouts pour jouer un rôle moteur dans cette relance. Entre autres, nous
bénéficions d'une situation géographique stratégique sur la Rive-Sud, aux
portes de Montréal, tout près des grands axes routiers. Nous avons aussi un
bassin de PME dynamiques avec un parc industriel en pleine effervescence. Nous avons des entreprises du milieu de la
construction, du milieu des services, des services de proximité, de la
logistique, mais aussi on a des entrepreneurs au niveau de l'agriculture
et de l'agroalimentaire, puisque nous restons le garde-manger du Québec chez nous, en Montérégie. Et les
agriculteurs sont également des entrepreneurs extrêmement importants pour notre
économie également.
Il y a un
beau projet, entre autres, de hub alimentaire qui pourrait se concrétiser dans
ma municipalité, à Saint-Isidore. Nous avons des projets, des institutions dont
nous sommes fiers. Il y a l'Hôpital Anna-Laberge, le Centre de santé
Desjardins, le CLSC, également, la maison des aînés, mais il y a
également, au-delà de ça, des endroits... Côté éducation, on a l'école L'Archipel, la nouvelle école LPP qui se
construit, l'école de formation professionnelle, tout ça chez nous, dans
la circonscription de Châteauguay.
Il y a aussi un noyau villageois qui se
développe dans la ville de Mercier, qui se traduira, entre autres, par un tout
nouveau centre communautaire et aussi une future glace réfrigérée, le Pavillon Alec
Reid, nommé en l'honneur d'un jeune hockeyeur de notre région qui est décédé
beaucoup trop tôt. Nous avons aussi le centre aquatique intérieur tant attendu
qui ouvrira ses portes dans quelques mois à Châteauguay. Et, justement, la
semaine passée, on parlait de partenariat. La ville de Mercier et la ville de
Châteauguay ont fait une entente afin que tous les concitoyens puissent
bénéficier de ce beau centre aquatique qui ouvrira ses portes sous peu. Il ne
faut pas oublier non plus la route verte, le corridor vert Châteauguay-Léry et
également Héritage Saint-Bernard, des incontournables dans ma région. C'est des
pôles touristiques mais aussi écologiques importants en Montérégie.
Chez nous, on peut aussi compter sur une
main-d'oeuvre qualifiée et diversifiée, mais aussi un bassin d'étudiants qui
ont un grand désir de se former et de se requalifier.
Tous ces
exemples sont des ancrages chez nous, des ancrages qui attirent les familles,
qui soutiennent l'employabilité et qui rendent mon comté aussi attrayant
et aussi précieux qu'il l'est.
Le milieu des affaires est un milieu que
j'affectionne particulièrement, pour y avoir participé dans le passé en tant
qu'entrepreneure et aussi en tant que présidente de la Chambre de commerce et
d'industrie du Grand Roussillon. Et, quand on parle de richesse, oui, on parle
de grands projets porteurs pour notre Québec et pour le Québec de demain, des
projets qui vont assurer de faire rouler notre économie, qui va créer également
des emplois payants, mais il y a aussi autre chose, il y a nos PME. Ce sont les
PME du Québec qui investissent, qui embauchent et qui innovent. C'est pour ça
que 90 % des montants d'Investissement Québec sont investis dans les PME
de 200 employés et moins. Et, de ça, 40 % sont investis dans des entreprises
qui ont 20 employés et moins au Québec.
Comme élue, je veux que nos entrepreneurs, que
nos villes, que nos partenaires perdent moins de temps à attendre à cause de
lourdeurs administratives et qu'ils aient plus de temps pour produire, pour
servir et pour créer pour notre monde. Il ne
faut pas oublier aussi qu'on peut... on peut être... pardon, on ne peut plus se
fier sur nos voisins du Sud, malheureusement. C'est pour ça qu'il faut
accompagner nos entreprises à trouver de nouveaux marchés.
Créer de la richesse, c'est bien. En faire
bénéficier les Québécois et les Québécoises, c'est le but. Plusieurs mesures
ont déjà amélioré le quotidien des gens, comme, entre autres, les deux heures
de stationnement gratuit dans les
établissements de santé, le plafonnement de la hausse des tarifs d'Hydro-Québec
de 3 %, le soutien ciblé aux parents et aux aînés.
Les familles le savent, chaque dollar compte.
C'est pourquoi nous avons aussi instauré le programme Mieux voir pour réussir.
Ça, c'est 300 $ qu'on rembourse aux parents pour les lunettes de leurs
enfants de 17 ans et moins. On a aussi baissé les taxes scolaires et on a
ramené les services de garde subventionnés à contribution réduite.
Ce ne sont là que quelques exemples concrets du
travail accompli jusqu'à maintenant. Et la bonne nouvelle, c'est qu'on va
continuer d'agir dans ce sens-là. Pourquoi? Parce que chaque dollar compte pour
les familles du Québec, Mme la Présidente.
Je salue, par
ailleurs, notre volonté de proposer de nouvelles options pour soulager le
portefeuille des Québécois et des Québécoises dans les prochains mois en
gardant le cap sur une gestion financière responsable vers l'équilibre budgétaire 2029‑2030. C'est l'esprit de responsabilité
que les familles du Québec réclament, aider maintenant sans hypothéquer demain,
et c'est ça qu'on va continuer à faire, Mme la Présidente.
Oui, nous devons ajouter de l'efficacité, revoir
nos procédures et réduire la paperasse. C'est vrai. Que ce soit en
construction, en environnement, au niveau des services, on doit faire mieux. Le
premier ministre a été clair, on va faire un
traitement-choc pour simplifier, optimiser, responsabiliser afin de mieux
servir les Québécois et les Québécoises. Je veux que ce traitement-choc
se traduise aussi chez nous par des parcours plus faciles, des délais réduits
et des allègements des démarches trop
souvent longues, tout ça pour favoriser la vitalité de nos comtés, et pour être
plus agiles, et pour encourager l'innovation, pour être plus efficaces
et pour que les projets se fassent.
Comme je le répète souvent, j'aimerais plus de
confiance et plus de marge de manoeuvre. Nous avons, dans la circonscription de
Châteauguay, des élus compétents. Je prends deux minutes pour saluer,
justement, certains de mes élus qui ont été élus par acclamation, donc, la fin
de semaine dernière. Donc, j'aimerais nommer Sylvain Payant, maire de la ville de Saint-Isidore. J'aimerais également
nommer Mme Lise Michaud, mairesse de Mercier, et également Éric Allard, maire
de Châteauguay, qui ont tous été élus par acclamation. Et je peux dire
également qu'à Saint-Isidore la majorité des
conseillers ont également été élus par acclamation. À Mercier, l'entièreté des
conseillers ont été élus également par acclamation,
et, à Châteauguay, la même chose. Donc, ces élus sont extraordinaires, et je
vais pouvoir continuer à collaborer avec eux.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Alors, je comprends que ça met fin à votre intervention.
Alors... Non, mais voulez-vous poursuivre? Vous pouvez...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Vous allez poursuivre. Parfait. Alors, nous allons noter votre nom, et,
lors de la reprise du débat, vous serez la première.
Ajournement
Alors, compte tenu de l'heure, les travaux sont
suspendus jusqu'à demain, 8 octobre, 9 h 40.
(Fin de la séance à 18
h
30)