(Neuf
heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Bonjour à toutes, bonjour à tous. Prenez place,
nous allons débuter nos travaux. Je souhaite la bienvenue à celles et ceux qui
sont dans les tribunes, qui sont parmi nous ce matin.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
sommes à la rubrique Déclarations des députés, et, sans plus tarder, je
reconnais M. le député de Jonquière.
Féliciter
les 100 nouveaux diplômés de l'Université
du troisième âge de l'UQAC
M. Yannick Gagnon
M. Gagnon : Merci, M. le Président. J'ai peu de temps, mais je dois prendre le
temps pour remercier une organisation, un professeur,
100 personnes.
Premièrement,
merci à notre université régionale, l'Université
du Québec à Chicoutimi, et son
recteur, M. Ghislain Samson, les
remercier pour leur audace et leur ouverture d'avoir apporté le savoir de
l'UQAC à Jonquière pour la première fois.
L'impact
de cette décision : nous avons offert notre premier cours avec le
professeur, M. Simon Girard, avec comme modèle l'Université du
troisième âge. Résultat : première cohorte de 50 personnes, complète
en quelques minutes. Ouverture de la
deuxième cohorte, complète également. Ce que l'on doit retenir, M. le Président :
continuons de créer des opportunités, parce que le désir d'apprendre n'a
pas d'âge.
Félicitations aux
100 nouveaux diplômés de Jonquière! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Jonquière. La parole revient
maintenant à M. le député de Marquette.
Souligner
le 40e anniversaire de L'Oeuvre Soupe Maison
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone :
Merci, M. le Président. J'aimerais souligner le 40e anniversaire de
L'Oeuvre Soupe Maison, un organisme exceptionnel
de ma circonscription qui vient en aide aux personnes les plus démunies et en
situation de précarité depuis 1985.
Chaque semaine, les
bénévoles accueillent les bénéficiaires et leur remettent des plats cuisinés
sur place, des repas congelés et des provisions. Plus de 32 000 repas
ont été remis gratuitement cette année, ainsi que 2 231 sacs de
provisions et des vêtements.
L'équipe
de bénévoles dirige également les bénéficiaires vers d'autres organismes
spécialisés selon leurs besoins. Tous
les dons sont directement appliqués pour le bien-être de la clientèle. Chaque
semaine, c'est plus d'une centaine de personnes qui se présentent à
L'Oeuvre Soupe Maison pour recevoir des provisions et un sourire.
Merci
à tous les membres du conseil d'administration, dont Agathe Lafrance, André
Monette, notre héros, commandant Robert Piché, ainsi qu'aux nombreux
bénévoles qui sont si dévoués à la cause.
Félicitations pour ce
40e anniversaire! Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Marquette. Et je cède maintenant la parole à M. le député
de Drummond—Bois-Francs.
Rendre
hommage à M. Charles Page
M. Sébastien Schneeberger
M. Schneeberger :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, j'ai la chance d'accueillir, dans nos
tribunes, un grand Drummondvillois. Il s'agit de Charles Page, alpiniste et
aventurier de 38 ans, qui a bravé le froid pour faire fondre un des
records les plus impressionnants.
Avec le mont Everest
déjà en poche et, depuis cet été, le très difficile mont K2, il devient le
premier Québécois à avoir atteint les deux plus hauts sommets du monde, mais il
est aussi le seul Québécois ayant atteint, les montagnes de plus de
8 000 mètres, cinq montagnes, M. le Président, cinq montagnes,
26 000 pieds pour les anciens.
En plus de faire rayonner le drapeau du Québec
sur les sommets du monde, ses exploits s'accompagnent d'une initiative
personnelle, Opération Everest, visant à amasser des fonds pour Opération
Enfant Soleil. À ce jour, la collecte de fonds lui a permis déjà d'amasser près
de 170 000 $ pour remettre généreusement aux enfants malades du
Québec.
Citoyen hors pair,
philanthrope et athlète d'endurance, Charles Page mérite les honneurs de cette
Assemblée. J'invite la population à le suivre et prendre connaissance de son
parcours...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci. Merci, M. le
député de Drummond—Bois-Francs. J'en profite pour rappeler à
tous les collègues que les déclarations sont d'un maximum d'une minute. Merci
de respecter cette règle et consigne.
Je reconnais maintenant Mme la députée de
Mercier.
Appuyer la mobilisation pour
le retour des élèves à l'école Laurier
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Merci,
M. le Président. Je veux saluer la mobilisation des parents de l'école Laurier,
qui est située dans mon comté.
Les élèves
devaient revenir à leur école après deux ans. Quatre ans plus tard, ils
continuent à aller dans une école de transition, dans un autre quartier.
Cette
délocalisation fragilise la vie de quartier, disperse les organismes
communautaires et fait perdre à plusieurs familles ce sentiment
d'appartenance qui est si important pour notre école de proximité.
Face aux
coupes budgétaires en éducation et à cette gestion des infrastructures
scolaires de la CAQ, j'entends la colère des parents quand ils me disent avoir
l'impression, et je les cite, d'être «invalidés» ou que «les décisions se
prennent en mathématiciens, sans considération pour les besoins réels
des élèves».
Aujourd'hui, les parents et toute la communauté
demandent de la transparence, de l'écoute et un engagement clair que la
prochaine rentrée scolaire va se faire dans l'école Laurier, dans leur
quartier.
Je crois à la mobilisation des parents et je
serai toujours à leurs côtés pour m'assurer qu'ils puissent revenir dans leur
école. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Je reconnais maintenant Mme la députée de Châteauguay.
Rendre hommage à M. Thierry
Gagné
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron : Merci,
M. le Président. Le 12 septembre dernier, nous étions fort plus d'une
centaine devant le récent accomplissement de Thierry Gagné, qui se
trouve dans les tribunes avec nous aujourd'hui.
Le Manoir Horizon, lieu de répit et
d'hébergement pour les individus polyhandicapés, a ouvert ses portes afin
d'offrir aux enfants et aux adultes différents une place digne dans notre
communauté.
La
détermination de Thierry, alimentée par sa force torrentielle d'un père qui
souhaitait faire le mieux pour son fils Tristan, a débuté en 2013 avec la
cofondation du centre Horizon. Cet organisme, installé dans mon comté depuis
le tout début, est un soutien essentiel pour
les familles ayant des enfants différents. M. Gagné a offert sa vie en
échange de ce rêve qu'il avait pour aider une centaine de familles qui se
posent la question : Qu'arrivera-t-il de mon enfant quand je ne
serai plus là?
J'ai le grand
honneur d'immortaliser son legs en lui offrant aujourd'hui la Médaille de la
députée de l'Assemblée nationale.
Merci, Thierry.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Châteauguay. La parole revient maintenant à Mme la députée de
Saint-Laurent.
Souligner le
30e anniversaire de l'organisme Place à la Marche
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de souligner le 30e anniversaire
de Place à la Marche.
Situé à la Place Vertu, chaque semaine, à raison
de trois rendez-vous, des aînés marchent tous ensemble à leur rythme. Ils font plus de 7 500 pas. Et
c'est très bénéfique non seulement pour leur qualité de vie, mais également
pour briser l'isolement.
Merci, Bernie
Weinstein, ainsi que le conseil d'administration et l'ensemble des bénévoles
qui assurent des activités connexes, telles que le petit déjeuner de
Noël.
Thank you, Bernie Weinstein, and all
your team, for your devotion to our seniors in our riding, in Saint-Laurent.
Bon 30e anniversaire à vous tous! Et
continuez, s'il vous plaît, à vous y rendre, parce que, vous savez, M. le
Président, il y a une étude de l'Université Laval qui démontre que la marche peut non seulement aider les aînés à briser
leur isolement, mais, en plus, est bénéfique pour la mémoire.
Alors, je suis très fière d'avoir un organisme à
Saint-Laurent qui est dédié à nos aînés, et qu'à chaque semaine ils se donnent
un rendez-vous et ils se lancent des défis.
Alors, bon 30e anniversaire. Et je vous
vois très bientôt pour notre marche ensemble.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent. Au tour, maintenant, de Mme la députée
de Mirabel.
Souligner
le 50e anniversaire de Tourisme Laurentides
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. C'est avec fierté que je souhaite
souligner le 50e anniversaire de Tourisme Laurentides.
Fondé
en 1975 par la mobilisation de commerçants, d'élus, d'hôteliers et d'artisans,
Tourisme Laurentides fut la toute première association touristique régionale du
Québec. Jadis, ayant moi-même siégé sur ce conseil d'administration, j'ai vu tous ceux et celles qui ont contribué, de
par leur implication, à concevoir un modèle innovant afin de faire découvrir
les richesses naturelles et la culture
unique d'un territoire. Tourisme Laurentides est tout simplement devenu un
pilier et une référence dans la promotion du développement touristique
québécois.
Félicitations et
longue vie à cet organisme dans la plus belle des régions, la mienne, les
Laurentides! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Mirabel. Je cède maintenant la parole à M. le député
de Jean-Talon.
Saluer
l'engagement des organisations indépendantistes
de la Capitale-Nationale
M. Pascal Paradis
M. Paradis :
En ce jour de 30e anniversaire du référendum de 1995 sur la
souveraineté du Québec, je veux saluer les
organisations de la société civile de la Capitale-Nationale qui encore
aujourd'hui font vivre l'idéal d'un Québec maître de ses choix.
Je pense notamment
aux comités indépendantistes à l'Université Laval et dans les cégeps, dont ceux
du Parti québécois et du Bloc québécois,
aux Aînés indépendantistes de la Capitale, dont le président, Carol Vachon, est
ici présent, aux exécutifs locaux et régional du Parti québécois de Québec, aux
jeunes des OUI Québec, aux comités des Oui des cégeps et à toutes celles
et tous ceux qui poursuivent le travail de conviction et de transmission.
Leur
engagement est essentiel, car le mouvement souverainiste vit à travers la
société civile, dans nos communautés, nos institutions, nos milieux étudiants,
nos milieux citoyens. Ensemble, nous travaillons pour que le Québec accomplisse
son destin.
À toutes ces femmes
et à tous ces hommes de conviction, je dis merci. Et, surtout, vive le Québec
libre!
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Jean-Talon. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Duplessis.
Rendre
hommage à M. Giovanni «Johnny» Stea
Mme Kateri Champagne Jourdain
Mme Champagne Jourdain : «Kuei»,
M. le Président. Je rends hommage, aujourd'hui, à M. Johnny Stea, une figure
marquante de la ville de Sept-Îles, qui nous a quittés récemment.
Homme de coeur,
entrepreneur passionné et profondément attaché à sa communauté, Johnny Stea a
contribué à façonner le visage de Sept-Îles par son travail, son engagement et
sa générosité. Il faisait partie de ces gens qui rassemblent, qui inspirent et
qui laissent une trace durable partout où ils passent.
Sa
ville, sa région ne seront plus tout à fait les mêmes sans lui, mais son
héritage italien tout comme sa descendance, bien enracinée chez nous, continueront de porter fièrement les valeurs
qui lui étaient chères : le travail, la solidarité, le respect pour
sa clientèle de tous horizons et la fierté nord-côtière.
Je
prends bonne note aussi de son meilleur conseil de prudence, soit de toujours
avoir un oeil devant, un oeil derrière.
Les
nombreuses marques d'hommages publiées partout témoignent de l'importance qu'il
avait dans sa communauté. Je salue la présence de son... de son fils,
Jean-Pierre Stea, ici. Mes sincères condoléances à toute votre famille.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Duplessis. Et je cède
maintenant la parole à M. le député de Masson.
Souligner
le 20e anniversaire de l'organisme
Tous les enfants de l'autre monde
M. Mathieu Lemay
M. Lemay :
M. le Président, je tiens aujourd'hui à souligner le 20e anniversaire
de l'organisme TEAM, Tous les enfants de
l'autre monde, qui est un acteur incontournable de la solidarité internationale
dans Lanaudière. Et d'ailleurs je salue la présence de M. Sylvain Fillion,
président fondateur, et de Mme Caroline Beauchamp, formatrice et accompagnatrice,
que leur dévouement et leur humanisme nous inspirent profondément.
Alors,
au Québec, TEAM s'implique activement dans notre communauté. Chaque année,
l'organisme sensibilise à peu près un millier de personnes aux enjeux du
développement international et aux droits des enfants. De plus, en
20 ans, c'est plus de 10 000 jeunes issus de familles
défavorisées qui ont bénéficié du projet Les Déjeuners du monde.
À l'international,
TEAM a mené de nombreux projets humanitaires, au Pérou, en Haïti, au Bénin, au
Mali, en Équateur et au Guatemala.
Et je veux donc,
Sylvain et Caroline, vous exprimer ma profonde reconnaissance pour votre
engagement exemplaire au sein de TEAM. Vous nous rappelez avec justesse que
tous les enfants ont le droit d'avoir des rêves. Merci. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Masson. La prochaine déclaration revient à M. le député
de Papineau.
Souligner
le travail de la Fondation Santé de Papineau
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
Merci beaucoup, M. le Président. Je souhaite aujourd'hui souligner l'apport
d'un acteur essentiel de ma circonscription,
la Fondation Santé Papineau, dont l'engagement indéfectible contribue, année
après année, à améliorer la qualité des soins qui sont offerts à la
population.
En soutenant
financièrement les établissements de santé de la Basse-Lièvre, la fondation
permet l'acquisition d'équipements médicaux de pointe et la réalisation de
projets qui visent à bonifier les soins et les services aux usagers. Je tiens
donc à saluer le dévouement du conseil d'administration, avec à sa tête
Mme Gail Sullivan.
La Fondation Santé
Papineau s'est récemment distinguée par une contribution de 600 000 $
au projet de réaménagement de l'unité de soins palliatifs de l'Hôpital de
Papineau, un investissement majeur dans un projet qui totalise
6,8 millions de dollars, des travaux essentiels qui vont permettre au
personnel médical d'oeuvrer dans un environnement moderne.
À
toute l'équipe de la Fondation Santé Papineau, je vous dis merci beaucoup pour
votre vision et merci pour votre engagement. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Papineau. Alors, voilà qui
met fin à la rubrique Déclaration des députés.
Nous allons suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 54)
(Reprise à 10 h 05)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Mmes, MM.
les députés, Mmes, MM. les visiteurs, bienvenue, bienvenue chez vous. Le
parlement du Québec, c'est chez vous.
Et
c'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Mme Lise Bacon,
députée de Bourassa de 1973 à 1976, puis
de Chomedey, de 1981 à 1994. Nous allons nous recueillir quelques instants en
ayant une pensée toute particulière pour sa famille et ses proches.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Présence de Mme Christine St-Pierre, ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
J'ai
le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, de Mme Christine
St-Pierre, ancienne députée de l'Acadie.
Et nous poursuivons
les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
...je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 3
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, M. le ministre du Travail
présente le projet de loi n° 3, Loi visant à améliorer la transparence, la
gouvernance et le processus démocratique de diverses associations en milieu de
travail. M. le ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
Ce projet de
loi modifie le Code du travail et la Loi sur les relations du travail, la
formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de
la construction afin de prévoir diverses règles relatives à la transparence,
à la gouvernance et au processus démocratique des associations à l'égard des
salariés qu'elles représentent.
Le projet de loi prévoit que la cotisation
syndicale prélevée ou précomptée par l'employeur inclut une cotisation principale
et une cotisation facultative. Il précise que le montant de la cotisation
principale ne peut être établi ou modifié qu'après avoir été autorisé par
scrutin secret par un vote majoritaire des membres concernés qui exercent leur droit de vote. Il crée une obligation pour
les associations de permettre que ce vote ainsi que, notamment, celui visant
à autoriser une grève ou la signature d'une convention collective puisse
s'exercer sur une période d'au moins 24 heures.
Le projet de loi prévoit que seules les
cotisations facultatives peuvent être utilisées pour financer certaines activités déterminées lorsque ces activités sont
financées au moyen de cotisations syndicales. Il énonce qu'une association
qui prévoit demander le prélèvement ou le précompte d'une cotisation
facultative doit présenter cette cotisation à ses membres au moins une fois par
année, lors d'une assemblée. Il prévoit que cette association doit aussi
présenter aux membres la part relative à la cotisation principale et celle
relative à la cotisation facultative qu'elle prévoit transmettre à l'union, à
la fédération ou à la confédération à laquelle elle est affiliée ou appartient.
Il spécifie par ailleurs que l'association doit transmettre à chaque salarié
qu'elle représente, au plus tard le jour de cette présentation, un document qui détaille le montant de la cotisation
facultative et qui l'informe de son droit de vote en cette matière. Le projet
de loi prévoit que le prélèvement ou
le précompte de cotisations facultatives par un employeur ne peut être effectué
que s'il a été autorisé par un vote
majoritaire des salariés que l'association représente et qui exercent leur
droit de vote à l'occasion d'un scrutin secret dont la tenue est
encadrée, notamment par l'exigence que ce vote puisse s'exercer sur une période
d'au moins 24 heures.
Le projet de loi prévoit, par ailleurs,
l'obligation pour certaines associations, lors d'une assemblée, de présenter aux membres leurs statuts ou règlements ainsi que
leurs modifications et de les faire approuver, à une fréquence qui ne peut
excéder cinq ans, par une majorité de membres qui exercent leur droit de vote.
Il énonce des renseignements que ces
associations doivent inclure dans leurs statuts ou règlements, dont ceux
relatifs au mode de convocation des assemblées, à la procédure visant à
informer les salariés de la tenue d'un vote sur la cotisation facultative, aux
modalités d'exercice de ce vote et au quorum applicable pour certains votes
prévus par les statuts ou règlements. Il habilite le gouvernement à déterminer,
par règlement, les règles applicables en cas de silence de ces statuts ou
règlements quant à certains de ces
renseignements. Il introduit aussi l'obligation que ces statuts ou règlements
contiennent les renseignements relatifs à l'organisation à laquelle l'association est affiliée ou appartient, aux
comités ou aux instances institués par l'association et aux personnes
qui occupent une charge élective à l'intérieur de celle-ci.
• (10 h 10) •
Le projet de loi exige de certaines associations
qu'elles présentent chaque année à leurs membres, lors d'une assemblée, leurs états financiers soumis à des
exigences de vérification et qu'elles en remettent gratuitement une copie aux salariés
qui en font la demande.
Le projet de
loi exige également de certaines associations qu'elles produisent chaque année
un rapport sur l'utilisation de leurs ressources financières et qu'elles
le présentent à leurs membres lors d'une assemblée. Il détermine le contenu
obligatoire de ce rapport, lequel doit inclure, notamment, le montant de la
cotisation principale et celui de la cotisation facultative, les dépenses de fonction de chacune des personnes qui
occupent une charge élective, leur rémunération, les autres avantages dont elles ont bénéficié, les dépenses
de plus de 5 000 $ ainsi que toutes les dépenses effectuées avec la cotisation
facultative. Le projet de loi crée une obligation pour les associations de
transmettre ce rapport gratuitement, sur demande, à tout salarié qu'elles
représentent.
Le projet de loi prévoit que les contraventions
aux nouvelles obligations qu'il introduit sont sanctionnées par l'application
de dispositions pénales.
Enfin, le projet de loi prévoit des
modifications de concordance ainsi que des mesures transitoires et finale. Merci,
Mme la Présidente.
(Applaudissements)
La
Présidente : Et, à cette étape-ci, les députés ont le droit d'applaudir. Est-ce que... Oui, je reconnais Mme
la leader de l'opposition officielle. Je vous écoute.
Mme Setlakwe : ...poser la
question. Nous souhaitons des consultations particulières, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La
Présidente : Alors, est-ce que l'Assemblée accepte d'être
saisie de ce projet de loi? Adopté? M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, je vais vous demander un vote
par appel nominal, s'il vous plaît... électronique.
La
Présidente : Voilà. Alors, ce sera le vote électronique, M. le
leader du gouvernement.
Vous êtes toutes et
tous là. La période de vote est ouverte.
Alors,
la période de vote est maintenant terminée, ce qui signifie que les micros sont
ouverts, on vous entend. Et les résultats, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 98
Contre :
0
Abstentions :
0
La Présidente :
Cette motion est adoptée. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente, je
vous demande d'appeler l'article b du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 191
La
Présidente : Oui. À l'article b du feuilleton, Mme la députée de
Mirabel présente le projet de loi n° 191, Loi modifiant la Loi sur le Cercle des ex-parlementaires de l'Assemblée
nationale du Québec. Mme la députée.
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Mme la Présidente, ce projet de loi a pour objet
d'actualiser la gouvernance du Cercle des ex-parlementaires de l'Assemblée
nationale du Québec. En particulier, il modifie la composition de son conseil d'administration, autorise la création de
différentes catégories de membres et prévoit la possibilité de constituer un
comité exécutif. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi? Adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de l'Éducation.
Mme LeBel : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer le bilan de la mise en oeuvre, maternelle
quatre ans à temps plein, et la reddition de compte 2024‑2025. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre de la Santé.
M. Dubé :
...permettez-moi de déposer la revue de mandat sur l'application de la Loi
sur l'INESSS, rapport final du ministère de la Santé et des Services sociaux et
de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux. Merci
beaucoup.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre de la Sécurité
publique.
M. Lafrenière :
Oui, Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport annuel de
gestion 2024‑2025 du Bureau de la sécurité privée.
La
Présidente : Ce document est déposé. Et on se reprend, M. le ministre
de la Culture et des Communications.
M. Lacombe :
Cette fois-ci est la bonne, Mme la Présidente. Donc, je dépose les rapports
annuels 2024‑2025 du Musée des beaux-arts de Montréal et de la Société de
la Place des Arts de Montréal et le tout premier rapport annuel de
gestion 2024‑2025 du Musée national de l'histoire du Québec. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre de la
Famille.
Mme Champagne Jourdain : Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le
rapport annuel de gestion 2024‑2025
du Curateur public. Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé. Mme la ministre des Aînés.
Mme Proulx : Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le
rapport annuel d'activité 2024‑2025 de la Commission sur les soins de fin de
vie. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. À nouveau, M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, Mme la Présidente, je dépose les réponses aux pétitions déposées le
24 avril par la députée de Chomedey et
le député de Jean-Talon, la réponse à la pétition déposée le 2 octobre par
le député de Rousseau, les réponses aux questions inscrites au
feuilleton le 30 septembre 2025 par la députée de Vaudreuil, les réponses
aux questions inscrites au feuilleton le 1er octobre par le député de
Matane-Matapédia, le député Jean-Lesage et la députée de Chomedey et les
réponses aux questions inscrites au feuilleton le 2 octobre par la députée
de Chomedey et la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions ni de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales seront tenus les votes
reportés sur l'adoption du projet de loi n° 94 et la motion de M. le chef du troisième groupe d'opposition
débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant
rendus à la période de questions et de réponses orales, et, pour ce faire, je
cède la parole, en question principale, à la cheffe de l'opposition officielle.
Négociation
des conditions de travail des médecins
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Demain, ça va faire une semaine que la loi spéciale qui a été
imposée sous bâillon a été déposée. Qu'est-ce qui a changé depuis? Les salles
d'opération ferment toujours à 14 heures. 30 % d'entre elles sont toujours fermées parce qu'il manque
d'infirmières et d'inhalothérapeutes. À ce jour, aucun expert, aucun comité
n'appuie le gouvernement dans cette réforme avec cette loi bâillon. Pire, on
assiste à l'exode de nos médecins. En date d'hier soir, on était rendus
à 200. Tous les indicateurs sont pourtant au rouge, s'il y a un tableau de
bord. Qu'est-ce que le premier ministre attend?
Hier,
c'était Doug Ford qui nous a nargués pour venir attirer, avec son
1 800 Doug Ford, nos médecins. On n'a pas eu
1 800 PM.
Nous,
on aimerait ça, avoir un premier ministre qui comprend qu'aujourd'hui l'heure
est vraiment grave. On lui demande de
surseoir l'application de la loi spéciale. On lui demande d'être le premier
ministre de tous les Québécois, d'arrêter cette crise et d'avoir un arbitrage
non exécutoire. C'est lui qui devrait être l'homme de la situation, aujourd'hui, parce qu'il est capable de le faire.
Nous sommes très conscients que c'est la seule personne au Québec qui est
capable de de faire, cet arbitrage non exécutoire, et de surseoir l'application,
pour le bien de tous les Québécois. Il y a une hémorragie en cours, on doit
l'arrêter immédiatement.
M.
le premier ministre, ça a déjà existé. En 2006, il y a eu un arbitrage non
exécutoire, ça a porté fruit. Allez-vous le faire?
• (10 h 20) •
La
Présidente : Et, Mme la cheffe de l'opposition officielle, je vous
rappelle à nouveau que vous posez votre question à la présidente. Je n'ai pas
le goût de vous le rappeler à nouveau.
M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, il y a un consensus ici, à l'Assemblée nationale,
pour changer le mode de rémunération des
médecins. Je sais que la cheffe de l'opposition officielle est d'accord avec
ça. Par contre, si on attend d'avoir l'accord des deux syndicats de médecins
pour changer de mode de rémunération, on ne le fera jamais. C'est la
même chose qui est arrivée quand on a eu un gouvernement libéral. Ils ont
essayé de changer le mode de rémunération. Gaétan Barrette a essayé.
Finalement, le premier ministre Philippe Couillard a reculé.
Bon,
maintenant, la cheffe de l'opposition officielle propose un
arbitrage non exécutoire. Bon, je voudrais qu'elle m'explique, là, en quoi elle
voit une différence entre la médiation qu'on a essayée... qui n'a pas
fonctionné, parce que les médecins
nous ont dit : On est prêts à discuter, mais en autant que vous ne changez
pas le mode de rémunération. Donc, en quoi un arbitrage non exécutoire
serait différent d'une médiation, qu'on a essayée, puis que, malheureusement,
les syndicats ont refusée?
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : La différence, elle est simple, c'est que l'interlocuteur, c'est le
premier ministre, à ce moment-là, ce n'est plus le ministre de la Santé.
C'est ce qu'on appelle la négociation de dernier recours, de la dernière
chance. C'est que ce n'est plus le ministre
de la Santé, c'est le premier ministre, qui est habituellement en réserve de la
République lorsque les discussions
sont rendues trop corsées, où est-ce que des gens de l'autre partie disent que
c'est des négations de mauvaise foi et que c'est le gouvernement qui a
quitté la table de la médiation alors qu'il restait un seul point à régler,
selon les dires des gens qui étaient à cette table. Alors, la...
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, il y a beaucoup d'inexactitudes dans ce que vient de
dire, encore une fois, la cheffe de
l'opposition officielle. D'abord, la médiation, ce n'est pas nous qui avons
quitté la table, ce sont les deux fédérations qui ont quitté la table.
Et, Mme la Présidente, dans les faits, ce que nous ont dit les deux syndicats
ou les deux fédérations, durant tout l'été
puis tout l'automne, c'est : On est prêts à discuter, mais en autant que
vous enlevez le projet de loi n° 106, qui modifie le mode de
rémunération.
Donc,
Mme la Présidente, là, je viens d'apprendre, je ne suis pas avocat, mais je
viens d'apprendre qu'une médiation, c'est avec un ministre, puis un
arbitrage, c'est avec un premier ministre.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, je ne sais pas si le ministre de la Santé lui souffle
les réponses ou lui souffle encore ses
menaces de démission, mais le premier ministre devrait s'assurer de savoir que,
lorsqu'il est question d'arbitrage non
exécutoire, on indique le carré de sable pour toutes les parties, ça s'appelle
la négociation de dernier recours, avant, justement, d'arriver à une loi
spéciale, et aujourd'hui on assiste à un exode de médecins.
Vous
allez attendre... Le gouvernement va attendre combien de médecins qui vont quitter
le Québec avant d'agir?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, je ne sais pas s'il y a un nouveau droit ou nouvelle
façon dont les arbitres ou les médiateurs agissent avec le Parti libéral,
mais... je ne suis pas avocat, mais il y en a ici, là, puis c'est la première fois qu'ils entendent ça, ce que vient de dire la
cheffe de l'opposition officielle, qu'une médiation c'est avec un ministre puis
un arbitrage c'est avec un premier ministre. On n'a jamais entendu ça, là,
c'est du droit nouveau. Donc, la cheffe de l'opposition officielle fait du
droit nouveau. Je ne comprends pas.
La Présidente :
Troisième complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Là-dessus, je le sais qu'il ne comprend pas, je le crois. Le premier ministre,
c'est lui qui peut donner des lignes de
commandement aux tables de négo, qui, eux, iront devant l'arbitre. C'est lui
qui dit... qui indique ses orientations. C'est lui que les gens veulent
voir en ce moment. C'est lui qu'on aimerait entendre. C'est lui qui devrait, en ce moment, arrêter cette crise. C'est le
premier ministre du Québec qui devrait, en ce moment, se dire : Ça suffit,
cette crise.
Qu'attend-il pour le
faire?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, là, je ne le sais pas, où prend ses informations la
cheffe de l'opposition officielle, mais,
d'abord, ce qu'il est important de dire, c'est qu'à la table... c'est le
Conseil du trésor qui est à la table. La cheffe négociatrice, là, qui parle avec, entre autres, Lucien Bouchard,
qui est de l'autre côté pour représenter les spécialistes, s'appelle
Édith Lapointe, elle travaille pour la présidente du Conseil du trésor.
Là,
la cheffe de l'opposition officielle vient nous dire : Une médiation, ça
se passe avec le ministre de la Santé, un arbitrage, avec le premier...
C'est n'importe quoi.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de LaFontaine.
Rétention
du personnel médical
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, je vais poser ma question en reprenant les mots que vient de
prononcer le premier ministre : C'est n'importe quoi. Là, à matin, là, il est
face à la pire crise politique depuis qu'il est premier ministre. En
est-il conscient? Sa pire crise politique. On a vu l'annonce qu'il a faite avec
son ex-collègue ministre qui a quitté. Il y
a de l'humain là-dedans, puis on n'ira pas là, Mme la Présidente, on respecte
l'être humain. Mais l'aspect politique de cette crise parle de façon
éloquente.
Mme la Présidente,
les experts ont dit, dans un rapport déposé : Repensez le modèle de
rémunération des médecins en cohérence avec ce rapport. Le ministre de la Santé
n'a pas écouté les experts, n'a pas écouté ses collègues au caucus et n'a pas
écouté ses employés au ministère, qui ont perdu leur emploi.
Que va faire le
premier ministre pour limiter l'exode des médecins?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, je pense, Mme la Présidente, qu'il est important de toujours revenir, pourquoi
on fait les changements qu'on est en train de faire présentement. On est en
train de faire ces changements-là pour nos patients, pour les 1,5 million
de Québécois qui n'ont pas accès à un médecin de famille. Et, encore mieux, 200 000 personnes
de ce 0,5 million de personnes ont des maladies chroniques. C'est des gens
qui, malheureusement, à cause d'une non-prise en charge ou de délais à pouvoir
voir un spécialiste, sont obligés d'aller aux urgences, d'aller aux urgences et
d'attendre, parce qu'ils ne sont pas capables de voir un médecin. C'est ça,
l'objectif qu'on a en ce moment, dans notre projet de loi, c'est d'assurer une
meilleure prise en charge.
Mme
la Présidente, est-ce que ça dérange dans la façon de faire des médecins en ce
moment? La réponse, c'est oui. Mais on a le devoir de ne pas accepter le
statu quo, on a le devoir d'être... d'agir avec urgence. On a réussi, avec la
loi, à faire retourner les médecins à enseigner, c'est recommencé depuis lundi,
et on va faire le changement au mode de rémunération.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, je m'adresse au premier ministre, parce que le ministre de
la Santé parle, mais on ne l'écoute plus.
Les gens dans le réseau ne l'écoutent plus. Martin Koskinen, lorsqu'il a
témoigné, dans l'article... dans le livre Le mammouth, a
dit : «Il nous demande toujours des actes de foi.» Un des collègues de ce
caucus-là disait : «Il nous demande un acte de foi», page 241. Il y a
plusieurs sources à l'interne qui nous disent : Il nous demande des actes
de foi.
Le premier ministre
s'est trompé en se fiant à son ministre, dont personne n'écoute. Pour limiter
l'exode, que va-t-il faire?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je pense qu'il est important de voir, encore une fois,
pourquoi on fait tout ça. J'ai expliqué
qu'en ce moment la résistance la plus difficile, c'est qu'il y a un manque de
compréhension sur l'explication de la loi. Mme la Présidente, j'ai
encore entendu des choses très inexactes, puis je vais faire attention à mes
mots, Mme la Présidente, non
seulement de l'opposition, mais des fédérations, des fédérations, qui disent,
en ce moment, des choses qui sont inexactes à leurs membres, inexactes.
Alors, on a pris l'engagement, Mme la Présidente, de rencontrer directement les
médecins, on fait ça mardi et mercredi prochains, avec des webinaires, pour
donner notre version...
La Présidente :
Deuxième complémentaire. Et, pour ce faire, je reconnais le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : Le premier ministre, hier, il se disait surpris de
l'attitude du premier ministre de l'Ontario, mais pourtant ça fait des années
qu'on lui rapporte que le gouvernement de l'Ontario recrute nos professionnels
de la santé. Allez vous promener dans le stationnement des employés de
l'hôpital général, à Ottawa, il y a juste ça, des plaques du Québec. Mais, bon, quand c'était l'Outaouais,
quand c'était juste l'Outaouais, ce n'était pas bien grave. Il peut bien dire, aujourd'hui,
là, que Doug Ford le tire dans le dos, mais, avec son projet de loi, c'est pas
mal plus le premier ministre lui-même qui s'est tiré dans le pied.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien,
écoutez, Mme la Présidente, je pense que, du côté de l'Ontario comme du
Nouveau-Brunswick, j'aurai l'occasion de parler aux deux ministres de la
Santé au cours des prochaines heures... je pense qu'on a assez de collaboration
avec les ministres de Santé des différentes provinces pour être capables
d'avoir une bonne discussion et de bien leur expliquer, justement, la
désinformation qui fait que certains... que certains médecins se questionnent
par rapport à leur avenir, au Québec. Et, Mme la Présidente, je pense qu'après
avoir parlé aux deux ministres de la Santé, de
l'Ontario... au cours des prochaines heures, il y a beaucoup de choses qui vont
être clarifiées. D'ailleurs, c'est ce que je suis en train de faire le
plus rapidement possible. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
• (10 h 30) •
La
Présidente : En question principale — c'est chez vous — je reconnais... je reconnais maintenant la députée
de Robert-Baldwin. On vous écoute, madame.
Financement du Centre d'aide
et de lutte contre les
agressions à caractère sexuel de Longueuil
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. J'adresse ma question au premier ministre. Ce qui se passe au CALACS de Longueuil est tout simplement
scandaleux. Alors que des centaines de femmes cherchent de l'aide après avoir
subi des violences sexuelles, le gouvernement les abandonne.
Le CALACS de Longueuil, un organisme essentiel
pour ces victimes, tente de survivre avec un financement de 92 000 $,
une somme dérisoire, surtout pendant que d'autres CALACS reçoivent entre
400 000 $ à 800 000 $. La réponse du gouvernement face à
ces demandes : 5 000 $. C'est ça, l'augmentation de ce
gouvernement à cet organisme essentiel, un
CALACS qui est menacé de fermeture. C'est aberrant, Mme la Présidente. On parle
ici de plus de 270 000 femmes, pensez-y, de 15 ans et
plus, dont une femme sur trois va vivre une situation de violence dans sa vie.
Que répond le premier ministre à toutes ces
femmes?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Justice.
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Mme
la Présidente, en matière de lutte contre la violence sexuelle faite aux
femmes, Mme la Présidente, le gouvernement du Québec a agi dès le départ. Ma
collègue la ministre de l'Éducation a commandé un rapport pour rétablir
la confiance dans le système de justice, et de ça a découlé toutes les actions
du gouvernement, Mme la Présidente :
mise en place d'un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et
conjugale pour faire en sorte que les personnes victimes aient confiance
dans le système de justice, soutien aux organismes communautaires, comme les CAVAC, les CALACS, l'ensemble des organismes qui
donnent du soutien aux personnes victimes, aux femmes, en matière
d'agression sexuelle, Mme la Présidente.
Les dénonciations en matière d'agression
sexuelle, Mme la Présidente, ont augmenté. Pourquoi? Parce qu'on offre les services et on dit : On ne veut
plus qu'aucune femme qui a été agressée sexuellement n'hésite à dénoncer. C'est
pour ça également qu'on a investi massivement, Mme la Présidente, avec SOS
Violence sexuelle, Mme la Présidente, où on
a un programme d'aide financière d'urgence, que, si une femme est dans une
situation difficile à la maison, elle peut quitter immédiatement le domicile, on paie l'hébergement, le transport,
la nourriture, et on a financé les maisons d'hébergement, Mme la
Présidente, à plus de 1 milliard de dollars.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau : Ce n'est pas la
réponse que le CALACS de Longueuil veut entendre, Mme la Présidente. On parle ici d'un CALACS spécifique. Il roule sur
92 000 $, comparativement à d'autres qui reçoivent
400 000 $ à 800 000 $. Ils vont fermer leurs portes. Ils vont fermer leurs portes. Ça veut dire
que des victimes de violence sexuelle que vous dites que vous voulez
aider, vous, ne pourront pas le faire.
La Présidente : Et vous vous
adressez à la présidente. La réponse du ministre.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, que ce soit pour les CALACS à la grandeur du Québec, aux
intervenantes qui sont dans les CALACS, qui accompagnent des femmes qui
viennent cogner à leur porte pour faire en sorte, Mme la Présidente, de pouvoir
obtenir du soutien, que ce soit dans les CAVAC, Mme la Présidente, qui donnent
du soutien aux victimes d'actes criminels, Mme la Présidente, que c'est au
niveau de l'IVAC, où est-ce qu'on a fait une
réforme, Mme la Présidente, pour couvrir toutes les infractions de nature
sexuelle, et sans prescription, Mme la Présidente... Parce qu'auparavant, sous le
gouvernement libéral, Mme la Présidente, si ça faisait plus que deux ans, on
refusait les demandes d'indemnisation pour agression sexuelle. Est-ce que la
députée est consciente de ça?
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Mme la Présidente, on parle de milliers de femmes agressées qui n'auront plus
de soutien psychologique à Longueuil. Ce sont des adolescentes dans les écoles
qui vont perdre un lieu de... un lieu sécuritaire pour briser le silence et ce sont les hôpitaux et les services policiers
à Longueuil qui vont perdre également un partenaire essentiel.
C'est ça, la réponse
de la CAQ, de laisser tomber ces femmes à Longueuil?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, aucune
femme ne doit et ne va être laissée pour compte. Et c'est pour ça qu'on a fait
la réforme de l'IVAC. Soutien psychologique la vie durant, Mme la Présidente,
pour une victime. Indemnisation, Mme la Présidente, rétroactive. On a
fait en sorte que les femmes qui avaient été agressées sexuellement et qui
s'étaient fait dire non, à l'époque, par le gouvernement libéral, uniquement
pour une question d'écoulement du temps... La personne disait : J'ai été
victime d'agression sexuelle, et on lui répondait : Désolé, votre demande
est hors délai. On a aboli ça. On a rendu
imprescriptibles les recours en matière de violence sexuelle. Et le soutien
financier pour les victimes d'agression sexuelle, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de D'Arcy-McGee.
Accès aux services en santé mentale
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass :
Merci, Mme la Présidente. Ma question s'adresse également au premier
ministre. À chaque fois que je questionne ce
gouvernement à propos des coupures ou manque de ressources en matière de santé
mentale, on nous répond : Bien, la liste d'attente a diminué, donc tout va
bien. Mais, sur le terrain, c'est tout le contraire. Les psychiatres
dans les CISSS et les CIUSSS nous disent que le réseau favorise la quantité
plutôt que la qualité, que la consigne qu'on leur
donne est qu'il est plus favorable d'évaluer 200 personnes et ne pas leur
offrir un suivi, plutôt que d'en évaluer 60 et leur offrir un suivi, qu'on envoie des gens à des pages Web pour faire de
l'autoévaluation ou à des organismes communautaires qui n'ont pas les
moyens de les accompagner et, hop! on les retire de la liste.
Mme
la Présidente, est-ce que le premier ministre va continuer de tolérer ces
stratégies politiques dans le but de réduire la liste d'attente plutôt
que de vraiment offrir des services?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je pense qu'il
est important ici de préciser que les... la façon de travailler... Et c'est ça
qu'on a demandé, entre autres, aux gestionnaires de Santé Québec, de s'assurer
que les argents sont bien dépensés, de la façon optimale, et quand on regarde
comment il est possible, maintenant, les endroits où on a changé les façons
de faire, d'avoir avec le même budget... être capable de rejoindre plus de
personnes et avec les bons... avec le bon personnel.
Alors,
Mme la Présidente, je pense qu'il faut prendre un petit peu de recul puis,
contrairement aux gouvernements qui nous ont précédés, de ne pas
seulement mettre de l'argent supplémentaire, mais d'être capable aussi de
questionner la façon de faire. D'ailleurs,
c'est ce que nous faisons en ce moment avec les médecins, mais ça s'applique à
la grandeur du réseau de la santé.
Alors, Mme la
Présidente, je m'excuse, mais, si, des fois, ça dérange certaines personnes,
c'est normal, c'est un changement. Mais, Mme la Présidente, on doit donner le
meilleur rendement à nos argents qui sont investis dans le réseau de la santé,
et c'est ce que nous faisons.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass :
Merci, Mme la Présidente. Est-ce que le ministre juge que d'envoyer quelqu'un à
une page Web pour faire de l'autoévaluation,
c'est rendre un service en matière de santé mentale? Ou ce qu'on nous raconte
aussi, c'est que, quand une personne est sur la liste d'attente, on va
les appeler six mois plus tard pour voir s'ils veulent toujours être sur la
liste d'attente. C'est considéré un service.
Il faut se dire les vraies
affaires, à un moment donné, c'est question de qualité, ce n'est pas question
de voir le plus grand nombre de personnes puis qu'ils passent à autre chose
sans qu'ils aient les services dont ils ont besoin. Le ministre et ce
gouvernement ont une responsabilité envers les personnes en détresse, en
situation de santé mentale.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, je
ne veux pas trop simplifier toute la discussion sur le projet de loi n° 2, mais je vais vous
donner un exemple. On a dit, entre autres, qu'il était important de, justement,
ne pas aller vers le volume des transactions,
mais que... de donner à nos médecins le temps de faire les bons diagnostics,
les bonnes analyses lorsqu'il y a des
rencontres. Pourquoi vous pensez que nous avons rajouté, entre autres, un taux
horaire qui vient compléter non seulement la capitation, mais qui vient
compléter les actes?
Alors, les médecins, maintenant, vont pouvoir
avoir accès à un taux horaire qui leur permet de prendre le temps nécessaire pour rencontrer les patients. C'est exactement
le contraire de ce que j'entends. On n'est pas dans la question des
volumes, on est dans la question de la qualité des soins. Et c'est ce que nous
allons...
La Présidente : Deuxième...
Des voix : ...
La Présidente : Attendez! Attendez!
Vous êtes un petit peu trop bruyants. J'aimerais entendre la députée de D'Arcy-McGee.
Deuxième complémentaire.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Le ministre peut bien nous parler d'un projet de loi que personne
n'arrive à décortiquer, mais, sur le terrain, les psychiatres eux-mêmes me
disent qu'eux, ils vivent de la détresse psychologique,
parce qu'on les pousse à voir plus de patients mais au détriment de la qualité
des services. Ce n'est plus de la santé mentale, c'est de la santé
fast-food, comme avec le projet de loi n° 2.
Mme la
Présidente, je demande au ministre : Quand est-ce que la gestion des
listes d'attente a remplacé la gestion des services en santé mentale?
La Présidente : M. le ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, je
vais continuer. Une des choses qui est importante, puis pourquoi qu'on a fait
ce projet de loi, puis j'aimerais le préciser, il y a, en ce moment, un
contrôle presque à 100 % de la part de la Fédération des médecins spécialistes sur l'enveloppe de 5 milliards de
dollars. Le gouvernement, en ce moment, à cause des ententes qui ont été
faites par les gouvernements précédents, ne peut pas donner aux médecins des
priorités gouvernementales comme sur la
santé mentale. C'est à la direction de la FMSQ, qui lui permet de décider où va
aller l'argent et comment les tarifs vont être appliqués. C'est une des
choses qu'on demande depuis longtemps, c'est ce que nous allons avoir avec la
loi n° 2, être capables de décider des priorités
gouvernementales dans les enveloppes respectives.
• (10 h 40) •
La Présidente : En question
principale...
Des voix : ...
La Présidente : Je vous
entends un petit peu trop, à gauche, ici.
En question principale, je reconnais maintenant
la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Soutien
aux banques alimentaires
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. J'ai avec moi le rapport Bilan-Faim, qui montre une explosion des demandes d'aide alimentaire de la population
québécoise. Je ne sais pas si le premier ministre l'a lu, mais ce que ça dit, c'est
que 35 % des bénéficiaires sont des enfants. Ça dit aussi que 20,6 %
des ménages qui bénéficient de dépannage alimentaire ont un emploi. Ça, Mme la
Présidente, c'est le bilan de l'échec de la CAQ. Puis ça, c'est juste l'arbre
qui cache la forêt. Ça ne montre pas toutes
les personnes qui ont faim mais qui ne vont pas dans les banques alimentaires,
par exemple les étudiants qui sautent un repas, les mères de famille qui
se privent pour offrir un lunch santé à leurs enfants. Puis, si les gens, ils ont faim, oui, l'épicerie coûte cher, mais ce
n'est pas uniquement la seule raison, c'est parce que tout coûte cher.
Le loyer, le transport, tout coûte extrêmement cher.
Hier,
le gouvernement a refusé de s'engager à augmenter l'aide pour les banques
alimentaires, puis aujourd'hui on apprend
que la présidente du Conseil du
trésor a gelé, avec beaucoup de sang-froid,
les subventions pour les organismes qui aident la population.
Ce qui ferait une
différence dans la vie des Québécois qui ont faim, c'est que la CAQ arrête de
pénaliser les organismes qui aident la
population puis s'attaque réellement à la crise du coût de la vie. À Québec solidaire, on en a fait, des propositions, on en a fait plein : des
lunchs à l'école, le contrôle des loyers, l'augmentation du salaire minimum.
Le
premier ministre, lui, qu'est-ce qu'il va faire pour aider les Québécois, dont
un nombre de plus en plus grand d'enfants ont faim?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
d'abord, ce que vient de dire la cheffe du deuxième groupe d'opposition est
inexact. Quand on parle de l'octroi de subventions, les subventions destinées
aux clientèles vulnérables ne sont pas touchées. Donc, ce qu'elle vient
de dire, c'est inexact.
Maintenant,
si on parle de l'aide alimentaire dans le réseau scolaire, donc pour les
enfants, on a doublé, depuis 2018, le montant qui est donné.
Maintenant,
dans les banques alimentaires pour les adultes, c'est vrai qu'il y a eu une
explosion, encore là on a ajouté des centaines de millions de dollars.
Mme la Présidente, actuellement, puis c'est le cas dans toutes les provinces au Canada, à cause... — puis là je sais que je vais faire fâcher la cheffe
du deuxième groupe d'opposition — parce qu'on a reçu puis qu'on a actuellement 560 000 immigrants temporaires, il y en a beaucoup qui vont aux
banques alimentaires. Et, Mme la Présidente, on a dépassé notre capacité
de leur donner des services. 50 000 enfants qui se sont ajoutés dans
nos écoles. Il nous manque d'enseignants. Il nous manque d'infirmières dans les
hôpitaux. Il nous manque de logement. La cheffe du deuxième groupe le sait.
Donc,
Mme la Présidente, à un moment donné, il est temps que le gouvernement fédéral
réduise enfin le nombre d'immigrants temporaires. On n'a plus la
capacité de donner des services à tout le monde.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Toujours la faute aux autres. Là, maintenant, encore une fois, c'est la
faute des immigrants. Je parle du bilan du premier ministre. C'est son
bilan. Si les enfants, ce n'est pas des personnes vulnérables, qui l'est?
35 % des gens qui ont faim... qui vont
dans les banques alimentaires ont faim. Il y a des enfants qui ont faim puis
qui ne vont pas dans les banques alimentaires. C'est la pointe de
l'iceberg.
Moi,
si j'étais à la place du premier ministre, là, je savais que 35 % des
enfants vont dans les banques alimentaires, un enfant sur cinq va à
l'école le ventre vide, je ne dormirais pas la nuit. Comment il fait, lui, pour
dormir?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, on a mis plus de 7 milliards dans le
portefeuille des Québécois, en particulier les Québécois qui ont des revenus moins élevés, mais la cheffe du
deuxième groupe d'opposition refuse de voir la réalité. Écoutez, là, 50 000 enfants dans nos
écoles, 50 000 enfants de plus à cause... Bien, on fait quoi? Est-ce
que... Si, demain, il y en a 100 000, 200 000, 300 000, où va-t-on
prendre les enseignants? C'est comme si, pour Québec Solidaire, il n'y a pas de
limite, on pourrait accueillir des millions de personnes, même si on n'a pas la
capacité de leur donner des services.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Je comprends pourquoi le premier ministre dévie la question. Je sais, moi
aussi, j'aurais honte si j'avais ce bilan-là.
Une voix :
...
La
Présidente : M. le leader du gouvernement, je vais vous écouter. Quel
est votre rappel au règlement?
M. Jolin-Barrette : ...le
mot est au lexique. On vous demande de faire en sorte que la collègue du
deuxième groupe d'opposition retire le terme.
La
Présidente : Et, M. le
leader du deuxième groupe, je vais vous écouter, mais... j'ai déjà ma décision,
mais je veux vous entendre, par souci d'équité.
M. Cliche-Rivard :
Mme la Présidente, ma collègue a le droit de parler d'elle-même. Elle dit
«j'aurais honte». Elle ne dit pas «honte à vous». Elle a le droit de dire
qu'elle aurait honte.
La
Présidente : Si j'étais vous, j'aurais honte. Si j'étais à votre
place, j'aurais honte.
Écoutez, ici, on fait
indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement. Je vous demande de faire
attention. Ce terme est au lexique. Je vous demande de le retirer. Retirez ce
terme, et nous poursuivons.
Mme Ghazal :
Je le retire, Mme la Présidente. Je serais gênée, avec un bilan comme celui-là.
Vous savez, Mme la
Présidente, moi, je sais pourquoi je fais de la politique. Je fais de la
politique pour le vrai monde, les gens qui
travaillent fort, puis qui en arrachent, puis qui ont faim. Le premier
ministre, lui, il fait de la politique pour les multinationales et les
amis de Fitzgibbon.
Pourquoi est-ce qu'il
refuse de s'attaquer à la crise du...
Des voix :
...
La Présidente :
Oui, attendez. Un moment, je vous
prie. M. le leader du gouvernement, quel est votre rappel au règlement?
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, c'est une insulte pour les
124 députés, pour leur engagement en politique ici. Eux, ils font
de la politique pour les radicaux, pour ceux qui bloquent des...
La
Présidente : Wo, wo, wo! C'est beau. OK. Article 32.
Assoyez-vous, je vous prie, je suis debout. Je suis debout. Article 32 et article 37. Vous demeurez assis et vous
gardez le silence. On est tous ici de bonne foi et pour le monde. Alors,
nous allons continuer. Et demeurons respectueux. Il vous reste cinq secondes.
Mme Ghazal : Je veux entendre de la
part du premier ministre des solutions, pas des excuses. Pourquoi est-ce qu'il
refuse de s'attaquer à la crise du coût de la vie?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, je l'ai
dit, on a doublé le budget. On a investi comme jamais dans nos écoles.
On a investi comme jamais, 58 % d'augmentation du budget de la santé. On a
investi des milliards pour accélérer la construction
de logements. Et qu'est-ce que dit Québec solidaire? Bien, il n'y a pas de
problème, 560 000, 560 000 immigrants temporaires. Ils en
veulent plus. Ils en veulent plus. À un moment donné, là, Québec solidaire n'a
pas le monopole de l'empathie. À un moment donné, il faut...
La Présidente :
En question principale...
Des voix :
...
La
Présidente : Je vous
remercie. Et je vous répète à nouveau de ne pas vous interpeler des deux côtés
de la Chambre. C'est votre règlement que j'applique.
Maintenant, une seule
personne a le droit de parole. En question principale, je reconnais le député
de Rosemont.
Impact de la Loi visant principalement à instaurer la
responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux
et à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Depuis des mois, le premier ministre nous promet que
ça va brasser avec les médecins. Bien, au
moins, il a tenu cette promesse-là, c'est vrai que ça brasse. Le ministre de la
Santé nous dit : Les colonnes du
temple vont branler. C'est vrai, les colonnes du temple branlent même au
gouvernement, comme on a vu ce matin. Bref, un beau gâchis.
La communauté
médicale est frustrée et en colère. Pas toute la communauté médicale. Les 800
et plus médecins qui ont quitté le public pour aller au privé, eux autres sont
morts de rire. Ils sont morts de rire parce qu'ils sont protégés, ils ne sont pas touchés par la loi n° 2 que le gouvernement nous a imposée. Pire que ça, le gouvernement leur
promet plus de contrats puis plus d'argent. Ces gens-là sont morts de
rire.
Est-ce que le
ministre de la Santé reconnaît qu'il est l'architecte de la déconstruction du
réseau public?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, avec tous les changements qu'on a faits depuis plusieurs
années, on voit déjà des améliorations, que
peut-être l'opposition a de la misère à reconnaître, et je vais accepter ce
principe-là, j'ai déjà été dans
l'opposition. Mais il y a une chose, Mme la Présidente, qui est importante,
c'est que, quand on parle, Mme la Présidente, quand on parle aux gens
qui sont dans le réseau, puis je vous donne un exemple, juste le fait qu'on a
enlevé le droit, par exemple, d'avoir des agences externes, des agences
privées, qu'on appelle, la main-d'oeuvre indépendante... comment ça a changé le
réseau, comment, maintenant, les infirmières peuvent revenir travailler dans le
réseau public pour, justement, renforcer le réseau public, c'est une des
grandes actions que nous avons posées, comment on a fait, Mme la Présidente, pour être capables de réduire
la paperasse des médecins, pour qu'ils soient capables de prendre plus
en charge de patients pour les bonnes raisons.
Nous avons fait une
foule d'actions. Mme la Présidente, le réseau de la santé, dans lequel on l'a
pris, et surtout après la pandémie, avait
besoin de changements majeurs. Le mode de rémunération, c'est une chose qu'on
s'était engagés à faire, et nous, comme gouvernement, on a le...
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Pas un mot sur les cliniques privées qui sont
protégées de la loi n° 2.
Suivez la séquence, là. Au mois de
juillet, ce ministre de la Santé a déposé un mémoire devant le Conseil des
ministres qui disait : un, 150 salles d'opération au public
fonctionnent au ralenti ou sont fermées quotidiennement; deux, il va falloir
passer au privé; trois, ça va nous coûter plus cher. Ce n'est pas moi
qui le dis, c'est le ministre, dans un mémoire qu'il a déposé.
• (10 h 50) •
Est-ce qu'il
reconnaît qu'il déconstruit le réseau public et qu'il a mis à l'abri les
médecins au privé avec sa loi n° 2?
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je suis en train d'expliquer au député de Rosemont que
non seulement on est en train de
reconstruire le réseau public, on a même profité du projet de loi n° 2 pour s'assurer que les médecins qui sont au privé ne peuvent
pas charger des frais administratifs pour contourner la loi. C'est dans le
projet de loi n° 2. Il n'y a personne qui en a parlé
jusqu'à maintenant, mais je pense que c'est le genre de geste, Mme la
Présidente, qu'on a le courage de faire.
Le
réseau de la santé est un réseau complexe, on agit sur plusieurs points pour
qu'enfin il y ait une convergence dans l'amélioration de l'accès pour
les patients. Un autre exemple de ce qu'on a fait jusqu'à maintenant.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Toujours pas de réponse sur les cliniques privées. Les 830 médecins, là,
qui se sont désaffiliés ces dernières années, là, ils se tapent sur les cuisses
aujourd'hui. Ils doivent être bien heureux, parce qu'ils sont exclus des
mesures délétères du ministre dans son projet de loi n° 2. Ils
sont exclus. Ils se tapent sur les cuisses en disant : On a été
visionnaires, on a-tu bien fait de quitter ce bateau-là. En fait, ils n'ont pas
tellement été visionnaires, ils ont suivi la vision du ministre, qui favorise
le privé.
Est-ce que le
ministre reconnaît qu'il protège le privé?
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je vais répéter ce que je viens de dire sur l'article, dans
le projet de loi n° 2, qui interdit maintenant au
privé de charger des frais accessoires qui seraient au-dessus d'une
tarification normale. Ça vient d'être mis
dans la loi, Mme la Présidente. Et on va pouvoir faire un règlement qui va
venir énoncer ces principes-là dans les prochaines semaines.
Mme la Présidente, il
faut avoir une convergence d'actions pour être capables d'améliorer le réseau,
ça ne se fait pas en un tournemain. C'est ce
que nous sommes en train de faire pour renforcer le réseau public, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition.
Position du premier ministre concernant le fédéralisme
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le premier ministre s'est longtemps
vanté de sa relation d'amitié très forte avec le premier ministre de l'Ontario,
Doug Ford. On le sait, ils ont bu des bières ensemble, pris des photos
ensemble, ils s'appelaient pour jaser de hockey. Ils ont même parié sur des
matchs de hockey.
Doug Ford vient
littéralement de lancer une opération de prédation de nos médecins. Celui qu'il
considérait comme son premier allié dans la fédération canadienne lui a tourné
le dos, et pas que, il y a le Nouveau-Brunswick aussi qui mène la même
opération.
Nous sommes, Mme la
Présidente, dans une fédération où le réflexe premier de nos voisins en temps
de crise, c'est de nous nuire davantage, sans aucune gêne, d'ailleurs. J'espère
que le premier ministre en prend acte et qu'il va en tirer des conclusions politiques.
Je lui soumettrais
amicalement et respectueusement qu'il doit faire la différence entre un voisin
et un allié. Et je lui rappelle que tout ça n'est pas nouveau, parce que les
autres provinces se sont désolidarisées lors des négociations pour les transferts en santé. Même chose face aux
États-Unis, ce n'était que du chacun pour soi. Terre-Neuve vient de mener
une élection entière sur le dos de l'hydroélectricité québécoise.
Est-ce que le premier
ministre réalise aujourd'hui que, dans cette fédération canadienne, on ne peut
compter que sur nous-mêmes?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
le chef du troisième groupe d'opposition fait la promotion d'un référendum
au cours des cinq prochaines années. Donc, dans le prochain mandat, il souhaite
que les Québécois votent oui ou non à l'indépendance du Québec. C'est son
choix. C'est un projet noble, que j'ai déjà appuyé. Par contre, je l'invite à rencontrer la majorité des Québécois, parce qu'il
y a une chose qui est très claire : il y a une majorité de Québécois qui
n'en veulent pas, de son référendum. Ils n'en veulent pas, de son
référendum.
Donc,
Mme la Présidente, je pense que l'objectif premier du projet souverainiste,
c'est de défendre notre langue, nos valeurs, notre nation. Je pense
qu'on est en train de le faire et je pense qu'on a plus de chances de succès
que son approche de convaincre une majorité de Québécois de voter oui à un
référendum sur la souveraineté du Québec. Mais je respecte son choix.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme
la Présidente, le premier ministre nous parle des conditions de succès. Ça fait
quand même sept, huit ans, là, qu'ils sont au pouvoir. Il vient de déclarer, ce
matin : Je viens de me faire tirer dans le dos.
Ma question, elle est
simple : Est-ce que le premier ministre est tanné de se faire tirer dans
le dos dans un paquet de dossiers qu'il
qualifie de vitaux, de fondamentaux pour la nation québécoise? Est-ce qu'il est
tanné de se faire tirer dans le dos?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, je le répète, pour moi ce qui est fondamental,
même dans le projet de souveraineté, c'est de défendre notre langue puis nos
valeurs. Puis, contrairement aux gouvernements qu'on a connus sous le Parti québécois, nous, on a agi. Nous, on
a agi. On a adopté la loi n° 21 pour interdire les signes religieux pour les
employés de l'État qui sont en autorité. Puis j'annonce au chef du deuxième
groupe d'opposition qu'au cours des prochaines semaines on va déposer un autre projet de loi sur la laïcité. Mon
collègue ici a déposé un projet de loi n° 96 pour protéger le
français.
La
Présidente : Deuxième complémentaire
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Je soumets respectueusement au premier ministre qu'il y a
des limites à ne pas prendre acte de nombreux événements, au cours des sept
dernières années, où cette supposée fédération canadienne, qui est supposée de travailler pour nous,
travaille contre nous. Et là c'est son ami, là, avec qui il prend des bières,
je veux dire, on échange plusieurs textos sur le hockey.
Est-ce
que Doug Ford a appelé le premier ministre du Québec pour lui dire : Je
m'apprête à essayer de prendre les médecins
puis profiter de la crise au Québec? Est-ce qu'il y a eu une quelconque communication
au préalable? Est-ce qu'on peut tirer des conclusions de ces...
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, pas plus tard que dans quelques minutes on va voter pour
le projet de loi n° 94. Je vois la face du chef du PQ, il ne sait
même pas c'est quoi. Il y a des écoles à Montréal, entre autres l'école Bedford, où on interdisait... une école publique
interdisait aux petites filles de faire de l'éducation physique.
Qu'est-ce qu'ont fait les
gouvernements du PQ? Rien. J'espère au moins que le chef du PQ, tantôt, va
voter pour le projet de loi n° 94.
Des voix :
...
La
Présidente : L'Article 32. On retrouve le silence.
En question
principale, je reconnais maintenant le député de Vaudreuil-Dorion. On vous
écoute.
Une voix :
...
La Présidente : Laurier-Dorion, pardonnez-moi, Laurier... Je
recommence. En question principale, je reconnais le député de
Laurier-Dorion. On vous écoute, monsieur.
Hausse
du coût du logement
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la Présidente.
On le dit et on le répète, le Québec traverse la pire crise du logement de son
histoire. La première manifestation de cette crise, c'est l'augmentation généralisée
des loyers et à des niveaux jamais vus.
Cette semaine,
l'observatoire des inégalités de la santé a publié une étude qui établit que
les loyers, depuis 2020, ont augmenté de 31 %. 31 %, Mme la
Présidente. Pendant ce temps, le nombre de dossiers traités au Tribunal
administratif du logement, le TAL, pour fixation des loyers a triplé depuis
cinq ans.
Pour ajouter une
couche, la ministre de l'Habitation vient d'officialiser une nouvelle méthode
de calcul de fixation des loyers. Résultat pour les locataires :
augmentation encore plus salée des loyers. On ne peut pas continuer comme ça,
Mme la Présidente.
Comment la ministre
de l'Habitation peut-elle justifier des hausses de loyer encore plus sévères,
alors que les prix des loyers explosent depuis cinq ans? Pourquoi le
gouvernement de la CAQ...
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Oui, Mme la Présidente. J'ai eu l'occasion de le mentionner à quelques
reprises, notre gouvernement est celui qui a
fait le plus, dans les 10 dernières années, pour le logement, plus que le
Parti libéral, plus que le Parti québécois, plus que le Parti libéral une autre
fois. Mme la Présidente, les tableaux parlent. Les mises en chantier... Ah! il est à l'envers... non, il est dans le bon
sens, bien, parce que c'est tellement... Mme la Présidente, c'est vrai que c'est
surprenant. C'est surprenant, puis je vais en profiter pour être... pour faire
un peu d'éducation. On va avoir, cette année, 60 000 mises
en chantier. Mme la Présidente, quand on compare certaines régions du Québec,
notamment le Grand Montréal, c'est plus que le Grand Toronto. On va se
réjouir de ça, Mme la Présidente.
Mme la Présidente, je
vais continuer, parce que ça, c'est l'évolution, en fait, du nombre de ménages
en attente d'un logement modique au Québec.
Est-ce que vous êtes capables de regarder la courbe? Elle descend, la courbe.
On est rendus... Le nombre est élevé, bien sûr, mais regardez où on en était,
regardez où on était dans les années 2014. Mme la Présidente, c'est
vraiment drôle...
• (11 heures) •
La
Présidente : Première complémentaire... Première complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
C'est le pire gouvernement pour les locataires. Depuis huit ans, le
gouvernement de la CAQ travaille contre les
locataires, il ne fait rien pour contenir les hausses records des loyers. Il a
présenté un nouveau règlement de fixation des loyers supposément pour
réduire le nombre de litiges au TAL. Résultat, ça explose au TAL. Réforme
complètement bâclée.
Pourquoi le
gouvernement de la CAQ travaille contre les locataires?
La Présidente : Et, Mme la ministre,
vous vous adressez à la présidente. Allez-y.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme
la Présidente, écoutez, c'est tellement un discours négatif et pessimiste,
tellement négatif et pessimiste. Est-ce qu'on peut au moins... On le
sait, qu'il y a une crise du logement, mais est-ce qu'on peut quand même
admettre qu'on est en mouvement, Mme la Présidente? Est-ce qu'on peut admettre
ça? Bien non, parce qu'on travaille avec les
groupes qui revendiquent d'avoir zéro augmentation de logement, Mme la Présidente, zéro, zéro augmentation de
logement pour tous les Québécois. C'est ça que Québec solidaire souhaite. Ils
veulent être dans la rue avec les groupes qui militent.
Nous, on travaille en équilibre, Mme la
Présidente. On rénove les HLM, on construit davantage puis on soutient les
locataires, Mme la Présidente. Il n'y a pas de recette magique, mais au moins
on est en mouvement...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Soutenir les
locataires. Allez dire qu'on a un discours négatif aux locataires qui subissent
des augmentations sans arrêt, là. Ça, est-ce que c'est un discours négatif?
C'est la réalité.
La ministre n'a toujours pas répondu. Pourquoi
le gouvernement de la CAQ fait-il porter le fardeau de la crise du logement sur
le dos des locataires?
La Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Écoutez, Mme la
Présidente, vraiment, là, je vais rester calme, là, mais je trouve ça vraiment
tellement, je vais répéter, tellement négatif et alarmiste. C'est épouvantable,
Mme la Présidente.
Je vais vous en sortir un autre, un autre,
tableau avec des données. Bien oui. Bien oui. Il faut regarder les faits et pas juste les paroles, regarder les faits. Mme
la Présidente, vous les voyez, les faits, n'est-ce pas? On voit bien, là, qu'il
y a une évolution du nombre de personnes aidées pour leur logement au Québec.
On est actuellement à 560 000 personnes
aidées, Mme la Présidente. Ce sont des faits. Et j'en ai plusieurs autres comme
ça en dessous de mon pupitre. Alors, il faut arrêter de regarder
seulement des discours...
La Présidente : Voilà. Cela met fin
à cette période de questions et de réponses orales.
Je vous invite à demeurer en place pour la tenue
de votes reportés. Et, pour ce faire, je cède la place au troisième
vice-président de l'Assemblée nationale. Merci beaucoup.
Votes reportés
Adoption
du projet de loi n° 94
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Comme
annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la
motion de Mme la ministre de l'Éducation proposant que le projet de loi
n° 94, Loi visant notamment à renforcer la laïcité dans le réseau de
l'éducation et modifiant diverses dispositions législatives, soit adopté.
La période de vote est maintenant ouverte.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 70
Contre :
27
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : La
motion est adoptée. En conséquence, le projet de loi n° 94, Loi visant
notamment à renforcer la laïcité dans le réseau de l'éducation et modifiant
diverses dispositions législatives, est adopté.
Motion proposant que
l'Assemblée prenne acte qu'à l'intérieur du régime canadien
le développement social et politique du Québec est soumis à la primauté de la
Constitution du Canada et qu'elle réaffirme que le peuple québécois est libre
d'assumer son propre destin et de déterminer son statut politique
Nous allons maintenant procéder au vote reporté
sur la motion de M. le chef du troisième groupe d'opposition débattue hier aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition et qui se lit comme
suit :
«Que
l'Assemblée nationale souligne que 30 ans après le référendum sur
l'accession du Québec à la souveraineté de 1995, le statut politique du
Québec n'est toujours pas pleinement résolu;
«Qu'elle
rappelle que des informations importantes sur les manoeuvres du camp du Non
sont toujours inaccessibles aux parlementaires;
«Qu'elle constate qu'à l'intérieur du
régime canadien, le poids politique et démographique du Québec a diminué
depuis 30 ans;
«Qu'elle constate
qu'à l'intérieur du régime canadien, l'usage du français au Québec a reculé
depuis 30 ans;
«Qu'elle
constate qu'à l'intérieur du régime canadien, les empiètements sur les
compétences législatives du Québec se sont multipliés depuis
30 ans;
«Qu'elle prenne acte
qu'à l'intérieur du régime canadien, le développement social et politique du
Québec est soumis à la primauté de la Constitution du Canada;
«Qu'en
conséquence, l'Assemblée nationale réaffirme que le peuple québécois est libre
d'assumer son propre destin et de déterminer son statut politique.»
Le vote est
maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 13
Contre :
79
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion est donc rejetée.
Motions sans préavis
Nous sommes
maintenant rendus à la rubrique des motions sans préavis. En fonction de nos
règles et de l'ordre de présentation des
motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
d'opposition. Mme la cheffe... ou plutôt M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Merci beaucoup, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette
Assemblée pour présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale du Québec réaffirme que la participation citoyenne constitue
le fondement de toute démocratie vivante;
«Qu'elle reconnaisse
que les jeunes du Québec, par leur engagement envers la société et leur
mobilisation sur les grands enjeux collectifs, notamment la justice sociale, la
transition écologique et l'avenir démocratique du Québec, démontrent chaque
jour leur maturité politique;
«Qu'elle
constate que plusieurs démocraties, dont l'Autriche, l'Écosse et le Brésil, ont
déjà abaissé l'âge du vote à 16 ans, avec des effets positifs sur
la participation électorale;
«Qu'enfin
elle estime que les jeunes de 16 et de 17 ans doivent pouvoir exercer
pleinement leur droit de vote afin que l'avenir de la nation se décide
avec leur voix.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de
consentement.
La prochaine motion
revient au troisième groupe d'opposition. Je reconnais M. le député
d'Arthabaska.
Condamner les propos du premier ministre de l'Ontario
appelant les
médecins à quitter le réseau de la santé du Québec
M. Boissonneault :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le ministre de la Santé, la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale déplore les actes de maraudage et d'ingérence
inacceptables de l'Ontario, qui cherche à s'approprier les ressources
humaines du réseau de la santé québécois;
«Que l'Assemblée
nationale condamne les propos du premier ministre de l'Ontario, qui a appelé
les médecins québécois à quitter le réseau
de la santé du Québec et qui a affirmé qu'il s'impliquerait personnellement
dans le recrutement de médecins québécois.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement... Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. M. le député de Jean-Talon.
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote électronique a été demandé. La période de
vote...
• (11 h 10) •
Des voix : ...
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Attendez, j'ai besoin d'un... Est-ce que vous avez
un... Ils ont un secondeur.
Alors, la période de
vote est maintenant ouverte.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 92
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. M. le député
d'Arthabaska.
M. Boissonneault :
...au premier ministre de l'Ontario.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Ce sera fait, M. le député.
La
prochaine motion revient au gouvernement, et je reconnais M. le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de
l'Intégration.
M. Roberge : M. le Président, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que le Québec et le Canada ont connu les plus grandes
hausses démographiques de leur histoire au cours des dernières années;
«Qu'elle souligne que
nos services publics, payés par les contribuables du Québec, sont sous une
pression constante et grandissante, notamment par l'arrivée trop grande et
rapide de nouveaux arrivants;
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement fédéral de cesser de faire la promotion des
services publics payés par le Québec afin d'attirer de nouveaux arrivants.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de consentement.
Et la prochaine
motion revient à l'opposition officielle. Je reconnais M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : M. le Président, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le député de Rosemont, le député des Îles-de-la-Madeleine
et le député de Saint-Jérôme :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte des déclarations récentes du ministre de la
Santé selon lesquelles il doit mieux communiquer les éléments
problématiques du projet de loi 2, adopté sous bâillon;
«Qu'elle cite le ministre, qui a affirmé, le
26 octobre 2025 à l'émission Tout le monde en parle : "Je
m'engage auprès de la population et des médecins à mieux expliquer le
projet de loi.";
«Qu'elle rappelle
également sa déclaration, dans une lettre ouverte publiée le 28 octobre
2025 : "Nous nous engageons à répondre à vos questions sur la manière
dont la nouvelle rémunération fonctionnera.";
«Conséquemment, que
l'Assemblée nationale mandate la Commission de la santé et des services sociaux
afin qu'elle entende en audition publique le ministre de la Santé concernant la
Loi visant principalement à instaurer la responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et à assurer
la continuité de la prestation de ces services;
«Que l'organisation
des travaux soit confiée au comité directeur de la commission;
«Qu'enfin, cette
motion devienne un ordre de l'Assemblée [nationale].»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de
consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous sommes
maintenant à la rubrique des avis des travaux touchant les commissions. M. le
leader adjoint du gouvernement.
Mme LeBel :
Oui. Alors, la Commission des relations avec les citoyens poursuivra les
consultations générales et les auditions publiques sur le cahier de
consultation intitulé La planification de l'immigration au Québec pour la
période 2026‑2029 aujourd'hui, après les avis touchant les
travaux des commissions jusqu'à 12 h 50, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
La Commission de
l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 104, Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner suite
à certaines demandes du milieu municipal, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures, à la salle Pauline-Marois, et le
mardi 4 novembre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
La
Commission de la culture et de l'éducation poursuivra les consultations particulières
et les auditions publiques sur le projet de loi n° 109,
Loi affirmant la souveraineté culturelle du Québec et édictant la Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions
jusqu'à 12 h 50 et de 14 heures à 14 h 45, à la salle Marie-Claire-Kirkland.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la leader adjointe du gouvernement.
Pour ma part, je vous
avise que la Commission des relations avec les citoyens se réunira en séance de
travail aujourd'hui, de 13 heures à 14 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau, afin de déterminer les observations, conclusions ou
recommandations à la suite de la consultation générale et des auditions publiques
sur le cahier de consultation intitulé La planification de l'immigration au
Québec pour la période 2026‑2029.
Je vous avise
également que la Commission des transports et de l'environnement se réunira en
séance de travail le
mardi 4 novembre 2025, de 9 heures à 9 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition
portant sur la mise en place de mesures concrètes pour contrer la présence de
camionneurs illégaux et assurer un réseau routier sécuritaire.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Avis de sanction de projets de loi
Je
vous informe aussi qu'il y aura sanction des projets de loi suivants
aujourd'hui, à 11 h 30, au bureau de Son Honneur la lieutenante-gouverneure : le projet de loi
n° 94, Loi
visant notamment à renforcer la laïcité dans le réseau de l'éducation et
modifiant diverses dispositions législatives; le projet de loi n° 112,
Loi favorisant le commerce des produits et la mobilité de la main-d'oeuvre en
provenance des autres provinces et des territoires du Canada.
Par
ailleurs, j'ai été informé que l'interpellation prévue pour demain, le
vendredi 31 octobre 2025, entre Mme la députée de Robert-Baldwin
et Mme la ministre responsable de la Condition féminine, et qui porte sur le
sujet suivant : Les engagements brisés du gouvernement caquiste : on ne
protège pas les femmes à moitié, se tiendrait le mardi 25 novembre 2025, de 9 h 30 à
11 h 30.
Est-ce qu'il y a
consentement pour déroger à l'article 298 du règlement relativement à
l'horaire habituel des interpellations? Consentement? Consentement.
Enfin, je vous avise
que l'interpellation prévue pour le vendredi 7 novembre 2025 portera
sur le sujet suivant : L'éducation :
quelles priorités du gouvernement caquiste avant la fin de son mandat? M. le
député de Matane-Matapédia s'adressera alors à Mme la ministre de
l'Éducation.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Mme la leader adjointe du gouvernement.
Mme LeBel :
Il n'y a pas d'affaires du jour, M. le Président. On va vous demander de
suspendre les travaux jusqu'à la fin du délai de transmission, là, pour
l'intention des débats de fin de séance, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
nous allons donc suspendre les travaux jusqu'à 11 h 33, donc, le
temps de savoir s'il y aura un débat de fin de séance.
(Suspension de la séance à 11
h 18)
(Reprise à 11 h 34)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je vous informe que deux débats de fin de séance
se tiendront aujourd'hui, à 13 heures.
Le
premier débat portera sur une question adressée par Mme la députée de Robert-Baldwin à M. le premier ministre concernant la fermeture du CALACS de
Longueuil dû au sous-financement.
Le
deuxième débat portera sur une question adressée par Mme la députée de D'Arcy-McGee à M. le premier ministre concernant le besoin de faire la
lumière sur la diminution de la liste d'attente en santé mentale.
Mme la leader adjointe
du gouvernement.
Mme LeBel : À ce stade-ci, M. le Président, on va vous
demander de suspendre les travaux jusqu'à la tenue des débats de fin de
séance.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Donc, les travaux sont donc suspendus jusqu'à
13 heures.
(Suspension de la séance à 11
h 35)
(Reprise à 13 heures)
Débats de fin de séance
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux deux débats de
fin de séance.
Le premier débat
portera sur une question adressée par Mme la députée de Robert-Baldwin à M. le
ministre délégué à l'Économie et aux
Petites et Moyennes entreprises, en remplacement de M. le premier ministre,
concernant la fermeture du CALACS de Longueuil dû au sous-financement.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de
cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Mme la députée, je vous cède la parole pour une
durée de cinq minutes.
Financement du Centre d'aide
et de lutte contre les
agressions à caractère sexuel de Longueuil
Mme Brigitte B.
Garceau
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Aujourd'hui, suite à la période de questions, je n'ai pas reçu
une réponse claire, M. le Président, à ma question, qui a été répondue par le
ministre de la Justice, concernant la survie
du CALACS à Longueuil, qui, en ce moment, vit une situation financière critique
au point tel que CALACS Longueuil va
devoir fermer ses portes, si cet organisme ne reçoit pas de l'aide financière
additionnelle de ce gouvernement immédiatement.
Je parle, M.
le Président, au nom du CALACS de Longueuil, au nom des centaines de femmes et
de filles victimes de violences sexuelles, mais également je parle au nom des
milliers de femmes et de filles qui, malheureusement, seront victimes de
violences sexuelles dans l'avenir. Parce que, si ce CALACS ferme ses portes,
c'est des milliers de femmes qui vont subir
les conséquences. Et ça, M. le Président, aujourd'hui, en 2025, avec l'augmentation de la violence, que ce soit la violence conjugale ou sexuelle,
on ne peut pas rester indifférent. Il faut agir parce qu'il faut sauver ces
vies. Il faut s'assurer qu'on soit là pour elles, pour les aider avec tous les
enjeux liés à la violence sexuelle, les enjeux qui sont, pour elles, très difficiles à gérer. Et elles ont
besoin d'aide, et c'est pour ça que l'organisme du CALACS de Longueuil est
tellement fondamental pour ces femmes et ces
filles, parce que les intervenantes les aident à passer à travers des moments les
plus pénibles, les moments les plus vulnérables dans leur vie.
Et particulièrement, M. le Président, ce CALACS
fait beaucoup de sensibilisation dans nos écoles secondaires et au cégep, et c'est de plus en plus fréquent
qu'elles vont recevoir ces femmes et ces filles, parce qu'elles sont
complètement désespérées, et on ne
peut plus continuer, M. le Président... Ce gouvernement ne peut plus continuer
à justifier l'inaction, l'inaction de
financer ce genre d'organisme en raison des investissements qu'ils ont faits
dans le passé, parce que la violence conjugale, la violence sexuelle, au
Québec, a augmenté. C'est une augmentation fulgurante, et nos services d'aide
aux victimes doivent être au rendez-vous, doivent être à la hauteur de leurs
besoins.
Et le CALACS de Longueuil roule sur un montant
de 92 000 $ par année du PSOC, M. le Président. Il y a une équité... une iniquité financière flagrante
entre... dans la région de la Montérégie, entre ce CALACS et les autres. On
parle d'une différence, un écart très important, 92 000 $, ce
CALACS, versus les autres qui sont rendus à 400 000 $, et jusqu'à
800 000 $, M. le Président, par année, de financement. Elles
desservent également au moins 275 000 femmes. Et donc une femme... Et on le sait, M. le Président, qu'une femme sur
trois va subir une agression sexuelle, une violence sexuelle, dans leur vie. C'est...
Je veux avoir une réponse claire, on a besoin d'agir, on a besoin d'augmenter
ce financement pour sauver le CALACS de Longueuil, c'est critique, et
j'espère que j'ai une écoute de ce ministre aujourd'hui.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Robert-Baldwin. M. le ministre, je vous cède la parole. Je
vous rappelle que vous disposez de cinq minutes pour votre réponse.
M. Samuel Poulin
M. Poulin : Merci. M. le
Président. Alors, oui, la députée de Robert-Baldwin a mon écoute. Je suis
également le ministre responsable de la Jeunesse. Alors, vous savez, on a un
plan d'action jeunesse de 500 millions de dollars sur cinq ans qui vient aider 500 000 jeunes
via 500 organismes à travers le Québec. On travaille notamment en santé
physique, en santé mentale. Je ferai d'autres annonces prochainement,
d'ailleurs, en ce qui a trait à la santé mentale de nos jeunes.
Maintenant, la question qui préoccupe
aujourd'hui concerne le CALACS de Longueuil. Ce sont toujours des enjeux extrêmement
sensibles, hein, parce que personne n'a le monopole du coeur ici. On souhaite
tous, évidemment, travailler pour nos
communautés, travailler pour nos organismes communautaires. Je sais également
que les quatre collègues de ma formation politique qui sont députés sur le
territoire de la ville de Longueuil, alors le député de Vachon, le député de
Taillon, la députée de Marie-Victorin, la députée de Laporte, c'est un quatuor
extrêmement dévoué, sur la Rive-Sud de Montréal, à Longueuil, qui
accompagnent leurs organismes communautaires, qui sont très près de leur réalité, qui font des levées de fonds avec eux,
qui participent à de nombreux événements qui concernent, évidemment, le territoire
de Longueuil, et je sais qu'ils ont à coeur notamment le CALACS.
Vous dire
tout d'abord... Parce que le financement du CALACS, c'est dans la grande,
grande enveloppe du PSOC, du ministère de la Santé et des Services
sociaux, vous savez, cette entente-là, de PSOC, gérée régionalement par Santé Québec, où tous les organismes communautaires... alors on
peut parler parfois d'aide alimentaire, on peut parler d'aide en matière de
santé mentale, d'aide pour nos jeunes, les maisons des jeunes, notamment, font
partie de... les associations de familles monoparentales et recomposées, tous
ces organismes-là qui sont tous très importants font partie de l'enveloppe du
PSOC, où se trouve le CALACS de Longueuil.
Alors, à la lumière des pressions qui ont été
mises, à la lumière des enjeux qui ont été portés à notre attention... parce qu'on
sait que le CALACS, c'est important, travaille avec le SPAL, le service de
police de la ville de Longueuil, travaille avec les autres organisations, on
prend acte des demandes qui sont faites. Et d'ailleurs l'organisme va être
contacté par son établissement responsable pour les accompagner dans cette
demande de rehaussement, parce qu'il faut toujours bien le détailler, chaque
poste budgétaire et chacun des enjeux budgétaires. Et d'ailleurs c'est le cas
pour tous les organismes du PSOC, dans la
mission globale, où ils font une demande de rehaussement. Il faut savoir qu'il
y a des demandes parfois qui se comptent en millions et en millions de
dollars, alors il faut bien le justifier, bien le regarder auprès de nos
organismes.
Alors, le CALACS pourra tenir ce travail,
évidemment, avec le CISSS, Santé Québec, qui est chez eux et qui administre l'enveloppe du PSOC. On a aussi, comme
je vous disais tout à l'heure, plein d'organismes sur le territoire de
la ville de Longueuil, qui travaillent avec le CALACS, mais qui travaillent
également dans des clientèles extrêmement précises, qui sont tous très
importants. Alors, je peux vous dire que nos quatre collègues députés y
travaillent.
Et je remercie la députée de Robert-Baldwin de
me permettre à nouveau aujourd'hui de parler de l'importance de cette
organisation. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, je vous cède la parole pour votre réplique de
deux minutes.
Mme Brigitte B. Garceau
(réplique)
Mme Garceau : Merci. Merci, M.
le Président. Merci, M. le ministre, pour votre réponse. Cependant, au bout du compte, le rehaussement qu'ils ont reçu, après
maintes demandes à tous les députés et incluant l'ancien ministre des Services sociaux, il y a eu une inaction totale,
parce qu'au bout du compte l'augmentation était de 5 885 $, M. le
Président, pour l'année. On est allé de 92 000 $ à
98 500 $... 98 885 $. Ça a été ça, la réponse de la CAQ au
CALACS.
• (13 h 10) •
Et je veux juste simplement réitérer l'iniquité.
Qu'est-ce que je demande aujourd'hui, c'est... il faut résoudre l'iniquité financière dans la région de la
Montérégie, en ce moment, entre les CALACS, parce qu'on ne peut pas avoir des
CALACS qui ont un budget de
400 000 $ à 800 000 $, et un des CALACS, qui dessert
273 220 femmes, va seulement avoir un budget de
98 000 $, M. le Président. C'est ça qui est aberrant, je vais le
dire, c'est de... On ne peut pas le justifier. Et qui subira les conséquences de cette iniquité financière, qu'on peut
rectifier, qu'on peut résoudre? Parce que, si on veut vraiment lutter
contre la criminalité et lutter contre les prédateurs sexuels, il faut
s'assurer que les victimes de violences sexuelles, que ces victimes-là vont
avoir l'aide de nos organismes comme le CALACS de Longueuil. Il faut sauver ce
CALACS à tout prix...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci. Merci. Merci, Mme la députée.
Donc, nous allons maintenant passer au prochain
débat de fin de séance, qui portera sur une question adressée par Mme la
députée de D'Arcy-McGee à M. le ministre délégué à l'Économie et aux Petites et
Moyennes entreprises, en remplacement de M.
le premier ministre, concernant le besoin de faire la lumière sur la diminution
de la liste d'attente en santé mentale.
Mme la députée, je vous cède la parole pour une
durée de cinq minutes.
Accès aux services en santé
mentale
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, M. le
Président. Donc, lorsque j'ai questionné le ministre de la Santé, plus tôt
aujourd'hui, je lui ai demandé s'il se préoccupait réellement de la manière
dont les listes d'attente en santé mentale avaient diminué. Parce qu'au-delà des chiffres qu'il brandit pour
se féliciter d'un succès apparent la réalité que vivent les professionnels et
les patients est tout autre.
Des psychiatres m'ont confié qu'on les pousse à
évaluer le plus grand nombre possible de patients, quitte à ne leur offrir
aucun suivi, simplement pour qu'ils soient rayés de la liste d'attente. Dans
d'autres cas, on retire des gens de la liste
sous prétexte qu'on les a redirigés vers un site Web pour faire de
l'autoévaluation ou pour les envoyer dans des organismes communautaires dont les organismes n'ont pas les moyens pour
soutenir et accompagner ces personnes-là. Et même un simple appel
téléphonique, après qu'une personne soit sur une liste d'attente, pour
s'assurer qu'ils veulent toujours être sur la liste d'attente est considéré un
service.
M. le Président, tout cela crée une illusion
d'efficacité. On fait baisser artificiellement les chiffres, pendant que les personnes vulnérables, elles continuent de
souffrir dans l'attente d'un véritable accompagnement. Cette gestion comptable
de la détresse humaine est profondément troublante. Elle trahit non seulement
les patients, mais aussi les professionnels qui,
chaque jour, essaient de faire plus avec moins, et les conséquences sont
graves, des patients décrochent du système, perdent confiance ou
sombrent davantage. Les organismes communautaires, déjà sous-financés, se
retrouvent avec une charge de plus sans ressources
additionnelles, et, sur le terrain, les psychiatres, les psychologues du réseau
public sont épuisés, démotivés, frustrés de devoir participer, malgré eux, à ce
qu'ils appellent des stratégies administratives de façade.
Quand le ministre parle
de réorganisation ou d'efficience, il faut oser lui répondre que la souffrance
ne se réorganise pas. La santé mentale ne se mesure pas au nombre de noms qu'on
réussit à faire tomber du tableau de bord du gouvernement. Ce que le réseau a
besoin, ce n'est pas de nouvelles astuces pour réduire les listes sur papier,
mais d'une vraie capacité de suivi, des psychologues, des psychiatres et des
travailleurs et travailleuses sociaux en nombre suffisant, ce qui n'est pas le cas présentement, et d'une coordination
sincère avec les organismes communautaires, fondée sur des ententes
claires. Et, si le ministre veut réellement que la liste d'attente diminue, il
doit s'attaquer à la cause, le manque de
ressources humaines. Ce n'est pas normal qu'au Québec seulement 20 % des
diplômés en psychologie vont intégrer le
réseau public. La majorité vont soit en Ontario soit dans le réseau privé, ce
qui fait en sorte que, quand on s'inscrit sur la liste d'attente pour
avoir des services en santé mentale, on ne sait pas qui on va avoir.
Et M. le député, dans
sa réplique à ma collègue, a parlé de la santé mentale des jeunes. Donc, la
réponse du gouvernement à la santé mentale
de jeunes, c'est les aires ouvertes, les aires ouvertes dont il y a moins de
trois psychologues disponibles à travers la province... et les plus de
30 sites d'aires ouvertes. Quand le jeune Arsen, dont nous avons lu le
rapport de la coroner il y a deux semaines, s'est présenté à l'urgence deux
fois en deux jours avec des idées suicidaires et qu'il a été renvoyé à la
maison sans avoir été évalué ou sans avoir reçu de l'aide, bien, on se pose
énormément de questions pour la santé mentale de nos jeunes, car, pendant qu'on
manipule les statistiques, les familles attendent, des jeunes adultes en crise se présentent à l'urgence, faute d'autre...
porte de rentrée, des parents appellent en pleurant parce qu'ils
n'arrivent pas à obtenir un suivi pour leur adolescent. Ce sont eux qui paient
le prix de cette politique de façade.
Quand un patient
finit par décrocher, ce n'est pas parce qu'il ne veut plus d'aide ou il n'en a
plus besoin, c'est parce qu'il se sent heurté à un mur, parce qu'il a dû
répéter son histoire à cinq intervenants différents, parce qu'on lui a promis
un rappel qui n'est jamais venu ou parce qu'on l'a dirigé vers un organisme
dont la liste d'attente était encore plus
longue. Ces gens se sentent invisibles, et, en les effaçant des statistiques,
on les efface aussi de la conscience publique. Il y a plus de la moitié des personnes sur la liste d'attente pour des
services en santé mentale, soit plus de 7 300 personnes, dont
l'attente est hors délai. Est-ce que le ministre est à l'aise avec ce chiffre?
Des gens qui ont eu le courage de taper à la porte et de dire : Moi, j'ai
une détresse psychologique, et qui attendent pendant des mois, pendant des
années.
Le gouvernement aime
dire qu'il agit pour les gens, mais, en santé mentale, ce qu'on observe, c'est
un système qui agit contre les gens. M. le Président, il est temps que la santé
mentale soit traitée avec la même rigueur que la santé physique. Un patient atteint d'un cancer ne serait jamais rayé d'une
liste d'attente sous prétexte qu'il a reçu un lien Web ou un appel de
suivi. Pourquoi acceptons cela pour des gens qui souffrent psychologiquement?
Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, je vous
cède la parole. Vous disposez de cinq minutes.
M. Samuel
Poulin
M. Poulin :
Merci beaucoup, M. le Président. Je remercie la députée de D'Arcy-McGee,
effectivement, qui porte ces enjeux depuis
déjà un bon moment, ici, à l'Assemblée nationale, concernant la santé mentale
de notre population, notamment, on en a parlé, de la santé mentale des
jeunes.
Vous
dire, tout d'abord, M. le Président, et je pense qu'on a tous ce devoir, comme
parlementaires, de le rappeler, lorsque quelqu'un ne va pas au Québec,
l'aide est possible, l'aide est disponible, et ils ne doivent pas hésiter.
C'est important de le dire, c'est important
de le mentionner, il y a des ressources extraordinaires que nous finançons au
Québec, que ce soient des lignes
téléphoniques, que ce soient les aires ouvertes. Oui, vous avez raison,
peut-être qu'on a des enjeux au
niveau du métier de psychologue, mais, oui, il y a des intervenants psychosociaux
qui font toute une différence en ce moment au Québec.
Moi, j'ai le
privilège d'avoir l'Aire ouverte en Chaudière-Appalaches, qui est chez nous, à
Saint-Georges, sur laquelle j'ai travaillé,
dans mon premier mandat, pour l'obtenir. Je vous dis, c'est incroyable, ce
qu'on fait, le nombre de parents qui
collaborent, les jeunes qui se présentent, les... Et c'est toujours
prétentieux, à un moment donné, lorsqu'on dit les vies qu'on sauve, parce qu'à un moment donné il y
a des éléments sur lesquels on a une prévisibilité, une lisibilité qui n'est
peut-être pas exacte. Mais on sait qu'on fait la différence dans la vie de
jeunes, qu'on leur redonne espoir, qu'on leur redonne
une mission de vie, et ça, on le doit, évidemment, à nos professionnels,
notamment dans les aires ouvertes, mais aussi dans tous nos organismes
communautaires. Et, vous l'avez bien mentionné, je sais que nos maisons des
jeunes, nos carrefours jeunesse-emploi... Je
suis très près du ROCAJQ, le regroupement des organismes jeunesse. Je sais le travail qui
est fait à ce niveau-là.
Maintenant, il ne
faut pas baisser les bras parce que nos statistiques nous démontrent que nous
voyons plus de personnes en ce qui a trait à la santé mentale qu'on en voyait à
une certaine époque. Voyez-vous, en 2019‑2020, c'est 168 000 personnes qui sont traitées au niveau de la liste en
santé mentale, et, en 2024‑2025, là, juste en date de septembre 2025, on est à 265 592. Alors, on traite plus de
gens en santé mentale que nous en traitions il y a quelques années, M. le
Président. Donc, ça démontre que non seulement on met les ressources,
les énergies aux bons endroits...
On a rehaussé de
75 millions de dollars l'enveloppe à la mission, au niveau du
PSOC, dans le plan en matière de santé
mentale. C'est important à ce niveau-là. Mais est-ce que le travail est
terminé? Est-ce qu'il doit cesser? La réponse est non. La santé mentale est un
enjeu qui est important pour toutes les générations. Je pourrais vous parler de
santé mentale d'aînés, moi. Moi,
j'aide mon Association québécoise de prévention du suicide en Beauce à faire
des ateliers avec nos aînés pour les
sortir de l'isolement, où je viens, comme député, et je
sais que plusieurs collègues le font,
les aider, les supporter. Alors,
ce n'est pas simple.
Mais le gouvernement voit
plus de gens qu'il en voyait. Les délais à l'intérieur de 30 jours, la
cible de 65 %, nous sommes à 60 %. Alors, le travail se fait. Notre
gouvernement est mobilisé. D'ailleurs, dans les dernières minutes, le premier ministre du Québec a confirmé une
nouvelle ministre responsable des Services sociaux, soit la députée de Prévost,
qui occupait d'ailleurs, dans le passé, les... la fonction de ministre
responsable des Aînés. Alors, elle aura une double responsabilité, ministre déléguée aux Services sociaux... ministre
responsable des Services sociaux et ministre des Aînés, et j'ai toute
confiance en la députée de Prévost, une nouvelle ministre, pour certainement
s'attaquer à ces dossiers-là, et, comme ministre responsable de la Jeunesse, je
serai un allié. Merci beaucoup.
• (13 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, vous disposez de deux minutes pour votre
réplique.
Mme Elisabeth Prass
(réplique)
Mme Prass : Merci, M. le
Président. Je voudrais répliquer à certains éléments que le ministre vient de
mettre sur la table. Premièrement, il a dit
aux jeunes de ne pas hésiter, que l'aide est là pour vous. Je vous rappelle
Arsen, un jeune garçon de 18 ans qui a tapé à sept portes différentes, y
compris à l'urgence, n'a pas eu l'aide dont il avait besoin. Donc, ce jeune
a eu le courage, justement, de ne pas hésiter, et le système n'était pas là
pour lui.
Le ministre, il parle également du nombre de
personnes qui ont été traitées en matière de santé mentale dans la dernière
année. Et justement, M. le Président, la santé mentale n'est pas une
variable d'ajustements budgétaires, c'est un pilier fondamental du bien-être
collectif. Ce n'est pas le nombre de personnes qu'on veut savoir, c'est est-ce
qu'ils ont... quel est le traitement qu'ils ont reçu. Parce que, quand on
entend qu'une personne se fait renvoyer vers un site Web puis que c'est considéré un service, on les enlève de la liste
d'attente, moi, ça ne me rassure pas de savoir qu'on a desservi plus de
monde qu'auparavant.
Moi, ce que
je demande au ministre, c'est qu'il mette en place un plan d'action
transparent, avec des indicateurs réels, non pas combien de personnes on a évaluées, mais combien reçoivent un
suivi continu; non pas combien ont été appelées, mais combien vont
mieux. Le Québec a besoin d'un système de santé mentale crédible, pas d'un
système qui se cache derrière des
statistiques. Nous, ce qu'on veut voir, ce n'est pas juste des chiffres,
c'est... on veut voir ce qui... la réalité derrière ces chiffres-là. Combien de temps est-ce que la
personne a été traitée? Est-ce qu'à la fin des traitements qu'ils ont reçus
ou de l'aide qu'ils ont reçue ils sentaient
qu'ils étaient mieux dans leur peau et que ça allait mieux? Parce que ce n'est
pas ce qu'on entend sur le terrain. Et, encore une fois, M. le
Président, ce n'est pas juste les gens... les patients qui sont sur les listes
d'attente, c'est des psychiatres, des psychologues qui oeuvrent dans le réseau,
qui ont... qui sont devenus des travailleurs
en milieu de santé mentale parce qu'ils voulaient aider les gens, et là ils se
trouvent contraints à diminuer des chiffres plutôt qu'à traiter des
individus et des personnes.
Donc, moi, ce que je demande au gouvernement,
c'est qu'on s'assoie ensemble, qu'on dise les vraies affaires, qu'on écoute les psychologues, et les psychiatres,
et les travailleurs et travailleuses sociales dans le réseau, et qu'on agisse.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée.
Alors, voilà qui met fin à ce débat... à ces débats de fin de séance. M.
le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Poulin : Oui, absolument. Une
nouvelle fonction que j'apprécie, d'ailleurs, M. le Président, l'espace de quelques
secondes. Je vous demande d'ajourner nos travaux au mardi
4 novembre 2025, à 13 h 40.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté.
Alors, en conséquence, nous ajournons nos
travaux au mardi 4 novembre 2025, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 13 h 23)