(Treize
heures quarante-deux minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon mardi, tout le monde. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous allons débuter
la rubrique Déclarations de députés avec M. le député de Portneuf.
Souligner l'engagement des bénévoles
des popotes roulantes du Québec
M. Vincent Caron
M. Caron :
Bonjour, Mme la Présidente. Dans Portneuf, nous avons la chance de pouvoir
compter sur un service de popote roulante qui permet de livrer à domicile des
repas aux personnes aînées, aux personnes vulnérables ou à mobilité réduite. Ce
service est donné par l'organisme d'entraide communautaire Le Halo, qui
compte en son sein des bénévoles extraordinaires, je pense à Daniel, à Michel
ou encore à Mimi, que j'ai eu la chance d'accompagner lors de leur tournée
hebdomadaire de distribution de repas, et ce, aux quatre coins de Portneuf. Ce
trio de bénévoles de choc réalise un travail considérable. Ils ont le coeur sur
la main et ils donnent le sourire à tous celles et ceux dont ils croisent le
chemin.
Je voudrais les
remercier ainsi que tous celles et ceux qui partout au Québec donnent de leur
temps dans les popotes roulantes. Vous contribuez à maintenir l'autonomie des
bénéficiaires et, en plus de leur fournir des repas chauds, vous leur apportez
ce qu'il y a de plus précieux, c'est la chaleur humaine. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons
avec Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Rendre hommage à trois
médecins du Centre universitaire de santé McGill
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : C'est avec une grande fierté que je souligne les
réalisations exceptionnelles de Dre Liane Feldman,
Dre Nadia Giannetti et Dre Lucy Gilbert, trois femmes remarquables du
Centre universitaire santé de McGill.
Le 20 novembre
dernier, j'ai eu l'honneur de leur remettre la Médaille de la députée de
l'Assemblée nationale pour leurs accomplissements hors pair.
Ces trois pionnières
ont non seulement brisé des plafonds de verre, elles ont redéfini le paysage
des soins de santé au Québec. Pour la
première fois dans l'histoire du CUSM, les postes de chirurgienne en chef, de
cheffe du département de cardiologie et de directrice de département
d'oncologie sont occupés par des femmes.
Les trois femmes sont
non seulement des leaders, elles sont aussi des modèles pour nous tous. En
honorant leurs parcours, nous envoyons un message clair : l'excellence n'a
pas de genre.
Doctor
Feldman, Doctor Giannetti and Doctor Gilbert, I want to thank you for your
vision, your courage, and your leadership, and, most of all, for always being
there, solid, for our communities.
Merci
beaucoup et félicitations!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à M. le député de Richelieu.
Rendre hommage à Mmes Françoise
et Jacqueline Dufault
M. Jean-Bernard Émond
M. Émond :
Oui. Merci, Mme la Présidente. C'est un plaisir pour moi aujourd'hui de
souligner l'anniversaire de non pas une,
mais bien de deux centenaires de notre région, Mmes Françoise et
Jacqueline Dufault, deux soeurs âgées respectivement de 102 ans et
de 100 ans.
Issues d'une grande
famille d'agriculteurs, elles ont grandi dans un milieu où l'entraide, le
travail et la simplicité ont fait partie du quotidien, et, malgré les épreuves,
elles ont conservé, encore aujourd'hui, une énergie et une bonne humeur
contagieuses.
Lorsqu'elles sont
ensemble, les deux soeurs aiment partager des souvenirs de jeunesse, évoquer
des liens familiaux et les traditions qui les unissent, une complicité qui
témoigne d'un lien unique entre soeurs, un lien, Mme la Présidente, qui perdure
depuis un siècle. Un cheminement de vie qui force l'admiration, qui nous
rappelle l'importance qu'occupent nos aînés dans notre société.
Alors, en terminant, je
tiens à rendre hommage, encore une fois, à Mme Françoise et Mme Jacqueline
Dufault, deux femmes inspirantes dont le parcours et la présence demeurent une
source de fierté de notre communauté. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons avec M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Rendre hommage à M. René Dallaire
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Mme la Présidente, je rends hommage, aujourd'hui,
à M. René Dallaire, citoyen profondément engagé de Saint-Henri—Sainte-Anne,
décédé le 26 octobre dernier.
Né en 1951, il a fait preuve d'une résilience
exemplaire après un grave accident de ski, en 1970, qui l'a laissé
quadraplégique.
Malgré cette épreuve, il a poursuivi un parcours
exceptionnel dédié en grande partie à l'action communautaire et à l'inclusion.
En 1995, il fonde l'Association québécoise de
voile adaptée, située dans ma circonscription, et en assure la direction
générale pendant plus de 20 ans de façon bénévole.
Il s'est
également investi comme président de l'Association des paraplégiques du Québec
et au sein de nombreux organismes du sud-ouest, dont le ROPASOM
notamment, portant toujours haut et fort un message d'inclusion, de respect et
d'ouverture pour tous et toutes.
Lauréat de multiples distinctions, dont une
médaille du député de l'Assemblée nationale en 2024, M. Dallaire laisse un
héritage immense. À ses proches j'offre mes plus sincères condoléances, et j'invite
mes collègues à se joindre à moi pour lui rendre un vibrant hommage.
Bon voyage, René!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant, M. le député de René-Lévesque, à vous la
parole.
Souligner la participation d'athlètes de Baie-Comeau au
championnat du monde junior de pétanque
M. Yves Montigny
M. Montigny : Mme la Présidente, aujourd'hui je souhaite
reconnaître l'engagement exceptionnel d'une femme qui transforme le
sport dans notre communauté, Mme Francine Bélair, présidente du Club
bouliste de Baie-Comeau, ici présente dans les tribunes avec quatre jeunes
athlètes qu'elle a inspirés : Charles-Antoine Massé, Juliette Gagné,
Steve Jean et Raphaëlle Jourdain.
Depuis des
années, Mme Bélair consacre temps, énergie et passion à faire découvrir et
aimer la pétanque à la relève. Grâce à son dévouement, ce sport connaît
un véritable essor dans la région.
Et cet engagement porte fruit. Ces quatre
athlètes ont accédé au championnat du monde junior en Espagne, une première en
plus de 10 ans pour le Canada, où ils ont signé d'importantes victoires,
un exploit historique salué par la Fédération canadienne de pétanque.
À Mme Bélair et à nos athlètes, bravo! Et
merci de faire rayonner la Côte-Nord.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Mille-Îles.
Rendre hommage à Mme Jocelyne Frédéric-Gauthier
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Le
20 novembre dernier, l'ex-conseillère municipale d'Auteuil Jocelyne
Frédéric-Gauthier nous a quittés. Elle venait à peine de prendre sa vraie
retraite, 11 jours.
Mais Jocelyne, c'était d'abord et avant tout mon
amie. C'est en 2009 que nous nous sommes connues, alors que nous étions candidates ensemble au municipal. Nous n'avons pas été
élues, mais que d'aventures nous avons vécues. Elle était toujours
ricaneuse.
Quatre ans
plus tard, en 2013, nous avons enfin été élues à Laval. Et, après 12 ans
comme conseillère municipale, dont quatre ans comme présidente de la
STL, Jocelyne a annoncé qu'elle... qu'elle quitterait la politique. Elle n'aura
malheureusement pas pu faire les voyages qu'elle souhaitait, et elle nous
manquera terriblement.
Mes pensées vont évidemment à ses garçons, sa
famille, ses proches, mais aussi à tous les citoyens d'Auteuil, qui perdent une
voisine qui les représentait avec rigueur et honnêteté.
Mme la Présidente, une étoile de plus brille
dans le ciel. Au revoir, Jocelyne.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant,
je cède la parole à Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Rendre hommage à M. Philippe
Nadeau
Mme Marie-Louise Tardif
Mme Tardif :
Philippe Nadeau : entrepreneur, innovant, passionné et d'une grande
intelligence.
En 2001, il cofonde
Alchemic Dream, univers de jeux vidéo et de mondes virtuels qui a connu une
croissance mondiale fulgurante. En 2014, il met sur pied le Digihub à
Shawinigan, un écosystème d'affaires qui ouvre la voie aux entrepreneurs en
démarrage d'entreprises. Il aide ainsi des centaines d'entrepreneurs.
Passionné
par l'éducation, engagé dans le processus de transformation numérique, la
convergence technologique, la blockchain, le métavers, l'intelligence
artificielle et les technologies quantique, auteur et conférencier, défenseur
de la francophonie numérique, grâce à lui, Shawinigan se positionne comme le
troisième pôle numérique du Québec, et des ponts numériques sont établis avec
des pays francophones, dont la France et certains pays d'Afrique.
Bravo et merci,
Philippe, pour ton immense apport à la nation québécoise.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à M. le député de Matane-Matapédia.
Souligner l'importance de
soutenir l'industrie forestière
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
Mme la Présidente, la forêt québécoise est un pilier économique pour nos
régions. Elle soutient 60 000 emplois directs au Québec et génère des
milliards de retombées. Dans le Bas-Saint-Laurent seulement, plus de
5 000 emplois dépendent de cette industrie, sans compter les
centaines de PME qui en vivent.
Or, la récente déclaration
du premier ministre évoquant la perte possible de 30 000 emplois a
semé l'inquiétude et la colère. Les travailleurs forestiers du Bas-Saint-Laurent
se sentent abandonnés. Leur dire de se requalifier sur des chantiers
temporaires d'Hydro-Québec, c'est méconnaître la réalité de nos régions.
La forêt doit être au
coeur de notre stratégie économique. Elle est une ressource durable, créatrice
de richesse et d'innovation. Il faut soutenir l'industrie forestière,
stabiliser les emplois et préparer la relance. Le Québec ne peut pas tourner le
dos à ses régions.
Je suis fier d'être
député de belles communautés forestières et j'agis en conséquence pour assurer
leur durabilité et leur prospérité. Merci, Mme la Présidente.
• (13 h 50) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, Mme la députée de Saint-François,
à vous la parole.
Rendre hommage à M. Clément
Jacques
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert :
Mme la Présidente, récipiendaire de la Médaille de la députée, M. Clément
Jacques a ouvert des boucheries en 1969, 1978, 1989 et 1992. Il a été
conseiller municipal de Fleurimont de 1971 à 1977.
Son parcours est
rempli d'engagement bénévole, d'abord comme Chevalier de Colomb et membre de la
Loge des Élans. En 1978, il adhère à la
Légion royale canadienne John S. Bourque, dont il est président honoraire
depuis 2007. M. Clément Jacques a occupé des fonctions de direction
au Club Optimiste. Il a été directeur exécutif et vice-président de la Chambre de commerce et industrie de
Sherbrooke, qui lui a décerné un méritas. Il est aussi titulaire du Mérite
estrien et médaillé par le lieutenant-gouverneur du Québec. Il est
marguillier, membre de l'Ordre de la Croix des Fusiliers de Sherbrooke et
trésorier de la Fondation des Amis de Généalogie de Sherbrooke.
Franc,
droit, honnête, M. Jacques est toujours disponible pour aider dans sa
communauté. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à Mme la députée de Laporte.
Souligner le 40e anniversaire
de la Maison
des jeunes La Porte Ouverte
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je souligne aujourd'hui les 40 ans de la
Maison des jeunes La Porte Ouverte.
Depuis
quatre décennies, cette maison est un lieu d'écoute, de soutien et d'engagement
pour nos jeunes. Elle joue un rôle essentiel dans leur développement personnel
et social.
Au fil des années, La
Porte Ouverte a su s'adapter aux besoins changeants des jeunes en innovant
constamment pour leur offrir des activités enrichissantes et des ressources
pertinentes. Ce dynamisme témoigne de la vitalité de cette maison des jeunes,
qui continue d'être un véritable phare pour leur épanouissement.
En
célébrant cet anniversaire, nous réaffirmons notre engagement à soutenir et
encourager ces lieux d'échange, de partage et d'apprentissage.
Je
tiens à remercier M. David Coré et les membres de son équipe, de même que
plusieurs partenaires, et, bien sûr, les jeunes eux-mêmes, qui font de
cette maison un milieu vivant, inclusif et inspirant. À vous tous, votre
dévouement et votre passion ont un impact réel et durable dans notre
communauté. Joyeux 40e anniversaire!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Souligner le succès des
événements de tourisme
d'affaires tenus à Rivière-du-Loup
Mme Amélie Dionne
Mme Dionne :
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je souhaite souligner le travail
remarquable des équipes de Tourisme Rivière-du-Loup, de Tourisme Bas-Saint-Laurent,
du personnel hôtelier ainsi que de tous celles et ceux qui ont contribué de
près ou de loin à l'organisation non pas d'un, mais de trois grands événements
de tourisme d'affaires à Rivière-du-Loup, et ce, en l'espace de deux semaines.
Nous avons eu le
privilège d'accueillir Bienvenue Québec pour une deuxième fois en cinq ans, le
Congrès Hôtellerie et Spa, ainsi que les
Journées d'accueil touristique. Au total, plus de 1 600 nuitées ont
été générées, et les retombées économiques dépassent les
670 000 $, incluant l'hébergement et la restauration.
À Rivière-du-Loup, la
qualité et l'accueil, la capacité à recevoir des événements d'affaires
d'envergure et la réputation de nos services sont tout simplement
exceptionnels.
Merci
à toutes et à tous de faire rayonner notre belle région bien au-delà de ses
frontières. C'est une grande fierté pour nous tous. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Donc, nous allons conclure
cette rubrique avec Mme la députée de Fabre.
Souligner la Journée internationale
pour l'élimination
de la violence à l'égard des femmes
Mme Alice Abou-Khalil
Mme Abou-Khalil : Merci, Mme la Présidente.
En cette Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, nous nous rappelons qu'au-delà
des chiffres et des statistiques il y a des visages, il y a des vies
bouleversées et des enfants marqués.
Chaque geste de
violence est un échec collectif et chaque femme qui tend la main mérite d'être
entendue, protégée et soutenue.
Je veux aujourd'hui
saluer le travail inestimable des maisons d'hébergement, des intervenantes, des
organismes communautaires qui, jour après jour, accompagnent les victimes avec
courage et humanité. Mais surtout j'invite chacun d'entre nous à refuser la
banalisation de la violence, à parler, à agir et à croire qu'un Québec sans
violence est non seulement possible, mais nécessaire. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. C'est ce qui met fin à la
rubrique de déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 56)
(Reprise à 14 h 08)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Vous êtes nombreux aujourd'hui.
Bienvenue. Bienvenue chez vous. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants, je vous prie.
Je vous remercie,
tout le monde. Veuillez vous asseoir.
Les portes sont
refermées, messieurs dames les députés.
Dépôt de la lettre de désignation
du député de Pontiac, M. André Fortin,
à titre de chef de l'opposition officielle et de nomination du député
de LaFontaine, M. Marc Tanguay, à titre de whip
en chef de l'opposition officielle
Avant d'entreprendre nos travaux, je dépose une
lettre que m'a transmise M. André Fortin, député de Pontiac, m'informant de sa désignation à titre de chef
parlementaire de l'opposition officielle et de la nomination de
M. Marc Tanguay, député de LaFontaine, à titre de whip en chef de
l'opposition officielle. Ces nominations prenaient effet le 18 novembre
dernier.
Dépôt de la lettre informant que le député de Rosemont,
M. Vincent Marissal, n'est plus membre du caucus
du deuxième groupe d'opposition
Je dépose également une lettre que m'a adressée Mme Alejandra
Zaga Mendez, whip du deuxième groupe d'opposition, m'informant que M. Vincent
Marissal, député de Rosemont, n'est plus membre du caucus du deuxième groupe
d'opposition depuis le 22 novembre 2025.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
des Ressources naturelles et des Forêts.
• (14 h 10) •
M. Simard : Oui.
Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport d'activité du Fonds de
la région de la Capitale-Nationale, du Secrétariat Capitale-Nationale.
Je vous remercie.
La Présidente : Ce document
est déposé. Maintenant, M. le leader du gouvernement. Vous en avez plusieurs.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bonjour,
Mme la Présidente. Je dépose les réponses aux pétitions déposées le 4 juin
par la députée de Verdun, la réponse à la pétition déposée le 1er octobre
par la députée de Bourassa-Sauvé, la réponse à la pétition déposée le 7 octobre
par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
les réponses aux pétitions déposées le 21 octobre par le député de Nelligan,
le député de Rosemont et le député de Maurice-Richard, les réponses aux
pétitions déposées le 7 octobre par le député de Laurier-Dorion et la
députée de La Pinière, la réponse à la pétition déposée le 2 octobre par la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, la réponse aux pétitions déposées le 28 mai
par le député de Jean-Lesage, la réponse à la pétition déposée le 29 mai
par la députée de Mercier, les réponses aux questions inscrites au feuilleton
le 21 octobre par la députée de D'Arcy-McGee et la députée de Bourassa-Sauvé,
la réponse à la question inscrite au feuilleton le 22 octobre par la députée
de Mont-Royal—Outremont, la
réponse à la question inscrite au feuilleton le 23 octobre par la
députée... par le député d'Hochelaga-Maisonneuve, la réponse à la question
inscrite au feuilleton le 24 octobre par le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
la réponse à la question inscrite au feuilleton le 29 octobre par la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la réponse à la question inscrite au feuilleton le 30 octobre par le
député des Îles-de-la-Madeleine. Merci.
La Présidente : Et ces
documents sont déposés.
Pour ma part, je dépose le nouveau diagramme de
l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
Modification à la composition du Bureau de l'Assemblée
nationale
Je dépose
également une lettre que m'a adressée M. le chef de l'opposition officielle,
dans laquelle il m'informe que le député de LaFontaine le remplacera à
titre de membre suppléant du Bureau de l'Assemblée nationale.
Je cède
maintenant la parole à Mme la première vice-présidente et députée de Saint-Hyacinthe pour la présentation d'une motion.
Motion proposant d'adopter la modification
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Mme la Présidente, je propose que cette modification à la composition
du Bureau de l'Assemblée nationale soit adoptée.
Mise aux voix
La Présidente : Cette motion
est-elle adoptée? Adopté.
Enfin, j'ai reçu le préavis d'une motion qui
sera inscrite dans le feuilleton de demain aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du règlement, je
dépose copie du texte de ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions
ni de dépôt de pétitions.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Et notez bien qu'à la
suite du retrait du député de Rosemont du deuxième groupe d'opposition, qui
siège désormais comme indépendant, je dépose
les tableaux qui font état de la nouvelle répartition des questions lors de la
période de questions, des déclarations de députés et les temps de parole
lors des débats restreints.
Questions et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et, pour ce faire,
je cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Impact de la Loi visant principalement à instaurer la
responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux
et à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, on savait que ça s'en venait, on avait
tous été avertis que la loi n° 2 mènerait à de la
médecine à la chaîne, que les propos du premier ministre et du ministre de la
Santé démotiveraient non seulement les médecins, mais l'ensemble des équipes
cliniques, que tout ce qui ne serait pas simple serait mis de côté :
l'aide médicale à mourir, les soins à domicile, les soins palliatifs,
l'enseignement puis tout le reste.
Mais là, dans les
deux dernières semaines, là, on a appris l'étendue, l'ampleur des effets nocifs
de la loi n° 2. Les petites cliniques en milieu
rural, partout au Québec, elles sont à risque démesuré de fermer. La clinique
médicale pour enfants de LaSalle, elle va fermer parce que les enfants, les
enfants sont les derniers priorisés dans la loi n° 2.
Les personnes atteintes de déficience intellectuelle vont être pénalisées parce
que de la médecine à la chaîne, ça ne marche pas pour eux autres. Des cliniques
de santé sexuelle qui voient plus de 100 000 patients par année et
celles qui traitent les gens atteints de VIH
vont devoir fermer. Et ce matin les médecins qui traitent les patients en
dépendance nous disent que cette loi-là, elle est dangereuse pour les
plus vulnérables.
Tout ce monde-là, là,
les gens en milieu rural, les enfants, ceux qui ont une dépendance, ceux qui
sont atteints de VIH, les gens atteints de déficience intellectuelle, ceux qui
ont besoin de soins à domicile, bien, ils ont appris, dans les deux dernières
semaines, que c'est eux, les premières victimes de la loi n° 2.
Quand
est-ce que le premier ministre va dire : Assez, c'est assez? Quand est-ce
qu'il va se rendre compte que sa loi, là, elle fait plus de tort qu'elle ne
fait de bien?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, bien, d'abord, je veux féliciter le collègue de
Pontiac pour sa nomination comme chef de l'opposition officielle. Bon,
évidemment, sa question, c'est sur le mode de rémunération, sur le projet de
loi n° 2 qui a été adopté, où on change la façon de
payer les médecins, en particulier les médecins de famille. Je pense que le Parti libéral a toujours été d'accord
pour changer le mode de rémunération des médecins. Ce qu'on souhaite, c'est que
plus de Québécois aient accès, entre autres, à un médecin de famille et que,
quand ils ont accès à un médecin de famille... que ce médecin ou un
collègue soit disponible le soir, les fins de semaine.
Donc, le ministre de
la Santé a fait une proposition où on dit : À l'avenir, il y aura une
partie de la rémunération qui sera fonction de l'atteinte de cibles, puis,
parmi ces cibles, entre autres, bien, c'est le nombre de Québécois qui sont
pris en charge par des médecins de famille, parce que, malheureusement, Mme la
Présidente, même si, au Québec, on a plus de médecins per capita qu'en Ontario,
il y a un pourcentage moins élevé de Québécois qui ont accès à un médecin de
famille.
Donc, je comprends
que le chef de l'opposition officielle profite du fait que les médecins ne sont
pas d'accord pour changer ce mode de rémunération, mais j'aimerais ça qu'il me
le dise, qu'est-ce que lui propose.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :
Mme la Présidente, en tout respect pour le premier ministre, je ne pense pas
qu'il comprend l'urgence et la gravité de la situation. À tous les jours que
cette loi-là, elle reste en place, il y a des gens qui perdent leurs médecins.
Il dit qu'il veut plus d'accès;‑ il est
en train d'en créer moins, d'accès. Juste au CHU de Québec, là, dans le centre
hospitalier, pas dans la région au complet, dans le CHU de Québec, il y a
52 départs à la retraite anticipés, 63 départs de l'établissement, du
réseau public. Ça veut dire quoi, ça? Ça veut dire moins d'accès.
C'est une
catastrophe, sa loi.
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, bien, ça fait assez longtemps que le chef de
l'opposition officielle est en politique pour savoir que, quand on est en
négociation avec un groupe, bien, il faut être prudents sur ce qui est dit de
la part de ce groupe-là.
Maintenant, Mme la
Présidente, le chef de l'opposition officielle est là depuis assez longtemps
aussi pour se rappeler ce qui est arrivé au gouvernement libéral. Gaétan
Barrette, qui voulait faire un changement du mode de rémunération, a dû
reculer, a dû reculer parce qu'il n'a pas eu l'appui de son premier ministre,
Philippe Couillard. Et, bien, je ne sais pas de quel côté était le député de
Pontiac durant ce bras de fer entre Gaétan et Philippe?
La Présidente :
Deuxième complémentaire
M. André Fortin
M. Fortin :
On dirait que le premier ministre ne veut pas entendre qu'il y a un problème.
Il me fait penser à un gars, là, qui voit une craque dans la fondation de sa
maison puis qui dit : Je vais planter un buisson en avant. On ne la voit
plus, la craque, il n'y en a plus, de problème, rien à voir ici.
Et là il dit qu'il ne
veut pas prendre les chiffres des médecins parce qu'on est en négociation.
Bien, le CISSS de l'Outaouais en a sorti, des chiffres. Le CISSS de
l'Outaouais, c'est le gouvernement du Québec. Ils disent qu'il y a 89 médecins qui ont entamé des démarches pour
obtenir un permis hors province, 89. Ça, c'est des milliers de patients, là, qui
vont recevoir des lettres pour dire qu'ils n'ont plus de médecin.
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, je vais prendre la même figure que vient de prendre le
chef de l'opposition officielle. Il y a une craque dans le ciment de la maison,
Gaétan Barrette l'avait vue, et Philippe Couillard a décidé de planter un
buisson devant la craque. C'est ça, la façon d'agir des libéraux. Bien, moi, je
vais appuyer le ministre de la Santé, parce que je pense que les Québécois ont
le droit d'avoir accès à un médecin de famille.
La Présidente :
Troisième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :
Il appuie le ministre de la Santé. Le problème, c'est que tous les experts qui
se sont prononcés sont contre sa loi n° 2. Mais là je
vais donner le bénéfice du doute à certains, là, peut-être qu'il y en a, au
gouvernement, qui pensaient qu'il y aurait des effets positifs à la loi n° 2. Mais là, aujourd'hui, ils ne peuvent pas dire ça. Ils
le voient dans chacun et chacune de leurs circonscriptions, qu'il y a des
effets nocifs de cette loi-là.
Alors, je comprends
que c'est difficile, mais la responsabilité du premier ministre, c'est de
mettre son orgueil de côté, de penser à sa responsabilité envers les patients
puis de suspendre sa loi.
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, la loi va être en vigueur le 1er janvier, donc
elle n'est pas en vigueur. Donc, ce qui se passe, actuellement, c'est qu'il y a
un bras de fer, les médecins essaient de nous faire reculer sur la loi pour ne
pas changer le mode de rémunération, puis, bien, le Parti libéral, un peu comme
il l'a fait dans les grèves des enseignants, bien, il fait du piquetage du côté
des syndicats. C'est ça, le Parti libéral, un parti qui ne se tient pas debout
pour les Québécois.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Marguerite-Bourgeoys.
Projections de croissance économique
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Mme la Présidente, avec la mise à jour économique qu'on a eue ce matin, on
comprend que la CAQ, le parti de la décote,
là, et des déficits records, essaie encore de nous faire croire n'importe quoi.
Depuis sept ans, à chaque année, le ministre a été incapable de prévoir la
croissance économique. Il a manqué sa cible en moyenne de 93 % depuis
2019. Ça n'arrête pas là, Mme la Présidente. Pour les prévisions de déficit, le
ministre manque aussi sa cible en moyenne de 122 % depuis 2019.
Je l'entends déjà
nous dire que, comme tout bon caquiste, là, ce n'est pas de ma faute, c'est la
faute des autres, mais, Mme la Présidente, honnêtement, accepteriez-vous que
votre comptable se trompe de 122 % sur votre facture d'impôt? Il n'est
plus crédible.
Aujourd'hui... Mme la Présidente, le
ministre s'est trompé depuis sept ans. Aujourd'hui, on devrait le croire?
Honnêtement?
• (14 h 20) •
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Alors,
la mise à jour visait trois choses : protéger le pouvoir d'achat des
Québécois, protéger notre économie et aider les entreprises et continuer dans
la saine gestion des finances publiques.
Alors, au niveau du
pouvoir d'achat, on diminue les cotisations au Régime québécois d'assurance
parentale, au Régime des rentes du Québec. Pour l'économie, même chose. À ça
s'ajoute la superdéduction pour amortissement accéléré,
qui permet de déduire le taux effectif sur les nouveaux investissements, et
s'ajoutent des mesures de développement économique régional, élimination
de la taxe sur la masse salariale, Fonds de services de santé, agriculture,
pêcheries, foresterie, alors d'excellentes mesures, Mme la Présidente.
Quant au déficit,
1,5 % du PIB, ça nous met directement sur la moyenne canadienne. La
Colombie-Britannique est à 2,6 %. La
Saskatchewan est meilleure, à 1,4 %. On est à 1,5 %. C'est difficile
pour tout le monde. Le gouvernement a failli tomber en France. En Angleterre,
il y aura un budget. Ça va être très difficile au Canada. On a un plan crédible,
on s'occupe des finances publiques.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Si le ministre ne prenait pas l'argent du Fonds vert, là, son ratio dette
nette-PIB n'aurait eu aucun changement de
tout le règne caquiste. Ça, c'est sous sa gouverne. Aucune amélioration, point
final. Le déficit de 12,3 milliards,
Mme la Présidente, c'est l'argent des Québécois qui travaillent tous les jours
pour mettre du pain sur la table, et la CAQ, elle, gaspille l'argent des
Québécois, et ils en sont fiers.
Mme la Présidente,
que dit le ministre aux contribuables qui financent son déficit?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, bien, madame, il y a
deux choses dans ça. Alors, le député parle du déficit de 12,3 milliards. C'est évidemment après
contribution au Fonds des
générations. On est à
9,9 milliards sur une base comptable. Et je rappelle qu'il y a là-dedans
2 milliards de provision pour éventualités, parce qu'on a une guerre
tarifaire. Puis ça fait 1,5 % du PIB, puis c'est directement sur la
moyenne canadienne. Puis le fédéral est à 3 %, puis la France est à 5 %, puis l'Angleterre est à 6 %.
Puis ouvrez vos fenêtres puis regardez dehors, puis c'est un contexte qui est
difficile.
Quant au niveau de
dette par rapport au PIB, il est inférieur au moment où nous sommes arrivés au
pouvoir, il est à 40 %. C'était 43 % lorsque vous avez quitté.
La
Présidente : Deuxième... Deuxième complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Le ministre se rend-il compte qu'avec son legs déficitaire historique
caquiste c'est non seulement les contribuables actuels, mais aussi les
prochaines générations de contribuables qui continueront à payer pour la
mauvaise gestion caquiste? Réalise-t-il que, de tous les ministres des Finances
du Québec, seul lui aura livré sept budgets déficitaires de suite? Le ministre
passera à l'histoire pour ces mauvaises raisons là.
Le ministre
réalise-t-il qu'avec son manque de crédibilité plus personne ne le croit?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, bien, Mme la Présidente, vous savez, l'Institut C.D.
Howe a coté les provinces puis le fédéral pour la qualité de la transparence de
leurs documents, et puis on a fini deuxième avec un B+.
Alors, je vous invite
à regarder la page A.22. Ça explique au député de l'opposition que nous
avons une dette nette par rapport au PIB de 40 %, que c'était 43 %
lorsque le gouvernement précédent a quitté, et c'est grâce à la force de la
croissance économique, parce qu'on est un gouvernement économique qui a fait
des choses, de l'aide directe aux entreprises, de l'aide fiscale qui a protégé
le pouvoir d'achat des particuliers, qui a baissé les impôts, diminué la taxe scolaire, augmenté les allocations famille, quoi
d'autre... crédit d'impôt pour les aînés, Mme la Présidente. On va continuer.
Des documents transparents et un plan crédible pour revenir à l'équilibre
budgétaire.
La
Présidente : En question principale...
Des voix : ...
La
Présidente : En
question... M. le ministre, je vous entends. En question principale, je
reconnais maintenant le député de l'Acadie.
Abolition du
Programme de l'expérience
québécoise
M. André Albert Morin
M. Morin : Mme
la Présidente, l'abolition du PEQ brise le contrat moral que le gouvernement de
la CAQ a signé avec des milliers de personnes. Le gouvernement ne peut changer
les règles du jeu unilatéralement pendant le match.
En 2019, le
premier ministre, après la première modification, reconnaissait que c'était une
erreur et qu'il avait un engagement moral et un devoir d'humanité envers les
travailleurs et les étudiants étrangers. Face au tollé, le gouvernement
a reculé.
L'injustice
de 2019 n'est pas plus juste aujourd'hui. Contrairement à ce qu'affirmait le
ministre de l'Immigration sur les ondes de Patrick Masbourian, la clause
de droits acquis n'existe pas pour le PEQ. C'est ce que des milliers de
personnes lui demandent.
Le ministre a une obligation morale envers ces
personnes. Quand va-t-il accorder une clause de droits acquis pour les
personnes qui sont sur le territoire québécois?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. D'abord, c'est important de préciser des choses. Les personnes qui
avaient déposé un dossier au Programme de l'expérience québécoise, le PEQ,
avant sa suspension, verront leur dossier être
traité. On pourrait qualifier cette action-là de clause grand-père parce que ça
protège les dossiers déjà envoyés avant les changements.
Et c'est ça qui arrive, quand il y a un
changement, les choses changent. Donc, les gens ont déposé des dossiers dans un
programme qui existait, et, ô surprise, ils ne peuvent plus déposer de dossiers
dans un programme qui n'existe pas, Mme la Présidente. Maintenant, ils déposent
dans le Programme de sélection des travailleurs qualifiés. Qui est un programme
qui privilégie qui? Les diplômés de nos institutions, les diplômés de nos
cégeps, les diplômés de nos universités. Ces
gens-là auront un maximum de points, seront priorisés, privilégiés, de même que
les travailleurs étrangers en région. Nous sommes un gouvernement économique,
on va privilégier ces personnes-là qui sont dans nos régions, qui font
fonctionner nos commerces mais surtout nos manufactures. On va les privilégier.
Mon collègue est en désaccord avec ça? Qu'il
nous explique pourquoi.
La Présidente : Première... Première
complémentaire.
M. André Albert Morin
M. Morin : Ô surprise, Mme la
Présidente. Des gens qui ont été invités par le gouvernement du Québec, qui
sont ici, qui avaient un programme qui était clair, prévisible, le PEQ, le
ministre, dans le milieu de la partie, change les règles du jeu, et ils ne
peuvent plus rien faire.
J'espère que, les gens qui ont déjà déposé un
dossier en bonne et due forme, ils vont continuer de les traiter. Ce serait
bien le reste, Mme la Présidente. Voyons donc! Mais qu'est-ce qu'on fait avec
les milliers de personnes qui sont ici? Est-ce que le ministre va leur accorder
une clause de droits acquis?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Mme la Présidente,
le Programme de sélection des travailleurs qualifiés, le PSTQ, comporte quatre volets. Le premier, ce sont les personnes
qualifiées, essentiellement des diplômés de nos institutions en enseignement
supérieur. Le deuxième volet : les gens de compétences manuelles, les gens
qui ont d'autres formations, d'autres types de formation, surtout formations
professionnelles, collégiales, techniques dans certains cas. Ensuite, il y a le
volet 3, professions réglementées. On parle, par exemple, des infirmiers,
infirmières, ingénieurs, médecins, enseignants aussi, puisqu'ils font un
brevet, on les privilégie aussi. Quatre, talents d'exception, parce qu'on veut
aller chercher des chercheurs de renommée mondiale, notamment à cause de ce qui
se passe aux États-Unis, on aide nos universités à aller recruter des talents.
Il faut appliquer dans le PSTQ pour être invité.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André
Albert Morin
M. Morin :
Parlons-en, du PSTQ. Tout le monde nous l'a dit lors des audiences, ce
n'est pas prévisible, c'est arbitraire, ça n'aidera pas. On pourrait même en
faire une caricature, un véritable labyrinthe. Ce n'est pas ce dont nous avons
de besoin.
Il y a des gens qui
sont ici, ils ont étudié, ils ont été diplômés, ils voulaient utiliser le PEQ,
c'était une passerelle sûre, et ça, tout le monde nous l'a dit. Ces gens-là,
par milliers, est-ce que le ministre va leur accorder une clause de droits
acquis?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Mme la Présidente, j'invite les personnes qui n'auraient pas encore déposé
leurs dossiers dans le PSTQ à le faire très rapidement, puisqu'on va commencer
à faire des invitations en très grand nombre, à coups de milliers, dans les
prochaines semaines, et ensuite, en janvier, février, mars, ça va être à coups
de milliers, voire de dizaines de milliers de personnes que des gens vont être
sélectionnés. On privilégie, comme on l'a dit dans le cadre de notre
planification pluriannuelle, les gens qui sont sur le territoire québécois, les
gens qui travaillent ici, les gens qui font vivre nos industries en région, les
gens qui ont des diplômes du Québec, les gens qui ont été capables de se
trouver un emploi. Et évidemment, oui, contrairement au Parti libéral, pour
nous, il faut maîtriser la langue française pour être sélectionné. On est fiers
de cette politique-là, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la cheffe
du deuxième groupe d'opposition.
Mise à jour économique du gouvernement
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. Dans son discours d'ouverture, le premier ministre a
donné le mandat à son ministre des Finances d'aider les Québécois et
Québécoises qui font face à l'explosion du coût de la vie. Il avait une seule
mission, le ministre des Finances : permettre aux familles de boucler
leurs fins de mois alors que tout coûte extrêmement cher.
On regarde la mise à
jour économique qu'il a déposée aujourd'hui. Tout ce qu'il donne, c'est
11 $ par mois aux gens qui travaillent fort puis qui en arrachent. Ça, Mme
la Présidente, c'est cinq cafés au Tim. C'est ça, la réponse de la CAQ aux gens
qui n'y arrivent plus.
Savez-vous combien
les familles ont vu leurs loyers augmenter, en moyenne, cette année? 109 $
par mois. Tout ce qu'il leur donne, c'est 11 $ par mois. Ça, c'est la
moyenne pour les logements, le coût du logement par mois. Il y a des gens qui reçoivent même des
augmentations de loyer de 220 $. Qu'est-ce que 11 $ par mois va faire
pour eux?
Puis, comme si ce
n'était pas assez, la CAQ a même fait adopter un règlement pour faciliter les
augmentations. Donc, d'un côté, ils ne leur
donnent presque rien puis, de l'autre, ils augmentent leur coût de la vie. Il
leur dit : Débrouillez-vous.
Je suis tous les
jours avec les gens qui travaillent fort, les familles qui en arrachent, qui
n'y arrivent plus pour payer l'épicerie, pour payer le loyer. S'occuper de
l'économie comme le ministre... le premier ministre veut faire, c'est aussi s'occuper des gens pour qu'ils vivent dans
la dignité, qu'ils soient capables de payer leur loyer, leur épicerie, leur
hypothèque.
Est-ce que le premier
ministre pense vraiment que c'est avec 11 $ par mois qu'ils vont y
arriver?
• (14 h 30) •
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, si on avait écouté Québec solidaire, on n'aurait
pas remis 950 $, en moyenne, dans le
portefeuille de chaque Québécois. Et, Mme la Présidente, on a remis plus à
certaines personnes. Prenons les
aînés, 70 ans et plus, à revenus faibles : 2 000 $ par
année. 2 000 $ net d'impôt, puisque c'est un crédit d'impôt. Donc, Mme
la Présidente, on agit avec les moyens qu'on a.
On a aussi agi pour
les personnes qui sont sur l'aide sociale. Ce n'est quand même pas rien, là.
Depuis qu'on est là, on a doublé, doublé les montants qu'on donne à chaque mois
aux personnes qui sont sur l'aide sociale avec une contrainte à l'emploi.
Donc, Mme la
Présidente, je le sais, que ce ne sera jamais assez pour Québec solidaire. Je
le sais, que c'est difficile actuellement.
Le coût de la vie affecte tous les citoyens partout dans le monde. Mais c'est
au Québec qu'on a le plus aidé les citoyens. Ça, c'est clair, les
chiffres sont clairs. Il n'y a pas une province, au Canada, qui a plus aidé les
citoyens que le gouvernement du Québec.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Vous avez écouté,
Mme la Présidente, le premier ministre, il n'a pas été capable de nommer une
seule mesure pour aider les gens à faire face à la crise du coût de la vie
aujourd'hui dans la mise à jour économique, il me nomme des anciennes mesures
qu'il a faites dans le passé. Mais aujourd'hui les gens en arrachent.
C'est quand la dernière fois que le premier
ministre est rentré dans une épicerie? Comment est-ce qu'une famille, une mère de famille peut payer l'épicerie
avec uniquement 11 $ par mois de plus dans son portefeuille? Tout coûte
extrêmement cher. Comment ça se fait qu'il est aussi déconnecté de la
population, pour leur donner juste 11 $?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, ici on a un tableau qui compare le Québec avec les autres
provinces. Et la cheffe de Québec solidaire n'aime pas que je lui rappelle des
mesures qu'on a déjà annoncées précédemment, sauf qu'il faut bien répéter que
ces mesures-là sont récurrentes, s'appliquent à chaque année. Donc, c'est pour
ça que le Québec a vu le pouvoir d'achat de
ses citoyens augmenter deux fois plus vite qu'en Ontario, que dans le reste du
Canada.
Donc, je comprends la cheffe de Québec solidaire
qui nous dit qu'elle veut garder des cibles de GES à 45 %, elle ne nous
dit pas où elle va prendre l'argent, dans les poches...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mais les salaires
de qui ont augmenté? De qui? Ceux qui sont en haut de l'échelle. On le voit ici. Les gens au bas de l'échelle, ils ont vu leurs
salaires baisser. En fait, ils se sont appauvris. Pourquoi le premier ministre
refuse de s'occuper des gens les plus pauvres, plus bas salariés, les gens qui
sont obligés d'aller dans les banques alimentaires pour survivre? Puis ça,
c'est uniquement la pointe de l'iceberg, il y a tous les autres qui doivent se
priver à tous les jours, les mères, les pères de famille.
Pourquoi est-ce qu'il leur donne uniquement
11 $ par mois dans sa mise à jour économique aujourd'hui?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, on a doublé le budget des banques alimentaires. On a doublé le
budget des organismes communautaires. On a doublé l'aide sociale pour les
personnes avec contraintes à l'emploi. Pour moi, là, ça, ce sont des gens qui
ont besoin d'aide. Puis nos aînés n'ont pas la chance de se reprendre avec une
augmentation de salaire, donc on leur a donné 2 000 $ par année.
Québec solidaire était contre ça. On l'a fait quand même. Donc, Mme la
Présidente, on va continuer d'aider les Québécois.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Verdun.
Gestion du Fonds
d'électrification et de changements climatiques
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. La mise à jour budgétaire du ministre des Finances est un aveu
d'échec. Non seulement la CAQ n'aide pas les familles à faire face au coût de
la vie, mais elle va jusqu'à piger dans le Fonds vert pour combler sa propre
dette.
Depuis sept
ans, la CAQ n'a rien fait pour l'environnement, et aujourd'hui elle nous fait
reculer. C'est 1,8 milliard de dollars que la CAQ réalloue de façon
irresponsable de la lutte aux changements climatiques vers le remboursement de la dette. Le Fonds vert, ce n'est pas un CELI,
ça n'a jamais été un fonds d'épargne. Le ministre va sûrement nous dire
que c'est pour les générations futures, mais à quoi ça va servir, pour
peut-être reculer une dette dans 30 ou 40 ans? Pendant ce temps-là, nos
villes vont peut-être être inondées et la chaleur nous empêchera de vivre.
Comment ça,
la CAQ peut nous dire, aujourd'hui, qu'elle n'avait aucune idée de quoi faire
avec 1,8 milliard de dollars en environnement?
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la
Présidente. Bien, c'est assez évident qu'il y a beaucoup d'incompréhension
sur ce qu'on propose.
Alors,
ce qu'on appelait le Fonds vert, qui ne s'appelle plus le Fonds vert parce
qu'il y avait des problèmes de gouvernance, hein, ça s'appelle le Fonds
d'électrification et de changements climatiques, il y avait un surplus cumulé.
Et puis, si on pige dedans, comme vous le suggérez, parce que nous, on ne fait pas
ça, vous, vous suggérez de piger dedans, ça, ça augmente la dépense, ça
augmente le déficit et ce n'est pas bon. Alors, nous, on a décidé de prendre le
surplus, de le mettre au Fonds des générations. Ça diminue la dette, ça nous donne des moyens
futurs pour lutter contre les changements climatiques, l'adaptation aux
changements climatiques, aider les démunis, remplir nos missions d'État.
La
Présidente : Et, M.
le ministre, je vous rappelle que vous vous adressez à la présidente. Première
complémentaire... Oui, première.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Mme la Présidente, je vais rappeler au ministre c'est quoi,
l'objectif du Fonds vert. Ce n'est pas un CELI, ce n'est pas un fonds
d'épargne, c'est les surplus de la bourse du carbone qui doivent aller dans la lutte aux changements climatiques. C'est ça, le
deal, quand on a fait la bourse du carbone, c'est de prendre cet argent-là et,
oui, l'investir. Ce n'est pas pour chercher un équilibre budgétaire. Ça n'a
jamais été l'objectif.
Aujourd'hui, on perd
1,8 milliard en lutte aux changements climatiques. Ça devrait être ça, le
titre de sa mise à jour budgétaire.
La Présidente :
La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, bien,
clairement, Mme la Présidente, il y a un léger désaccord, OK,
parce qu'il y avait... il y a un surplus qui était là lorsqu'on est
arrivés au pouvoir, OK, et il y avait aussi des enjeux de gouvernance dans le
Fonds vert, et puis, là, il y a une réforme, ça s'appelle maintenant le fonds
d'électrification et de lutte aux changements climatiques. Et puis, si on
utilise le 1,8 milliard, ça augmente les dépenses, et ça augmente le
déficit, et ça augmente la dette. Nous ne voulons pas faire cela. Nous prenons
le surplus, nous le mettons au Fonds des générations. Ça réduit la dette brute.
Ça nous donne des moyens supplémentaires pour faire face à l'avenir.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Ce qui va nous donner les moyens de faire face à l'avenir,
c'est de lutter maintenant, à la lutte aux changements climatiques. C'est
1,8 milliard que la CAQ n'a rien fait avec pendant sept ans, dans le fonds
d'électrification, puis qu'aujourd'hui ils nous disent que c'est un outil
d'équilibre budgétaire. Ce n'est pas ça. La dette la plus importante à payer
aujourd'hui, c'est la dette climatique. C'est ça que les villes sont en train
de porter. C'est ça que les jeunes portent déjà sur leurs épaules.
La CAQ abandonne
l'environnement. C'est 1,8 milliard de moins en lutte aux changements
climatiques qu'ils nous annoncent aujourd'hui.
La Présidente :
La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, bien, Mme la Présidente, d'abord, il n'y avait pas
juste les revenus de la bourse du carbone, il y avait aussi des crédits
budgétaires là-dedans. Il y a eu une accumulation de surplus. Et puis, si on
utilise les surplus, on augmente la dépense, on augmente le déficit, on
augmente la dette. Je répète, nous ne voulons pas faire cela. Ça fait sept ans
que j'explique ça à Québec solidaire. J'ai eu plusieurs discussions avec le
député de Gouin. Plusieurs fois on a eu cette discussion. Si on utilise le
surplus cumulé du Fonds vert, on augmente les dépenses, on augmente la dette,
et nous ne voulons pas faire cela.
La Présidente :
En question principale...
Des voix :
...
• (14 h 40) •
La Présidente :
L'article 32. En question principale, je reconnais le député de
Jean-Lesage.
Précarité
financière chez les étudiants de niveau postsecondaire
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Je ne sais pas si la ministre est au courant, mais la communauté
étudiante du Québec vit une détresse financière et humaine sans précédent, une
situation extrême, pour reprendre leurs mots. Les étudiantes et étudiants du Québec ont
tiré l'alarme à maintes reprises. 44 % des étudiants au collégial vivent
une forme d'insécurité alimentaire et dépendent des banques
alimentaires. Comment le gouvernement a-t-il pu laisser la situation dégénérer
comme ça?
Il y a des étudiants
qui abandonnent leurs études parce qu'ils n'en peuvent plus de travailler à
temps plein pendant leurs stages non rémunérés. On a besoin qu'ils persévèrent.
D'un point de vue humain et économique, c'est une catastrophe.
La mise à jour
économique ne prévoit rien pour la rémunération des stages, rien pour la
sécurité alimentaire étudiante, rien pour réduire leur coût de la vie.
Quelle est la raison
économique ou idéologique qui pousse la CAQ à abandonner les étudiants?
La Présidente :
La réponse de la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Martine
Biron
Mme Biron :
Merci, Mme la Présidente. Bien, d'abord, je ne constate pas la même chose sur
le terrain. Je sais que c'est difficile d'étudier, mais, 44 % des
étudiants qui sont en difficulté, je ne sais pas d'où sortent ces chiffres-là.
Mais ce n'est pas ce que les directeurs de cégeps et les directeurs collégiaux
me disent, et ça fait un peu plus de deux mois que je suis sur le terrain, et
ce n'est pas les échos que j'ai sur le terrain, malgré le fait que je sais que
c'est difficile pour les étudiants, que c'est une période quand même complexe,
où on doit combiner les études et le travail.
Deuxièmement, le
Québec est une des sociétés où il est le plus facile pour les jeunes d'étudier.
Nous avons un système de prêts et bourses et
d'aide financière aux études qui est complet, un des plus... que nous
augmentons régulièrement, et nous avons le meilleur système de bourses
en Amérique du Nord, je vous dirais. Alors, c'est important pour nous d'aider
les jeunes et de s'assurer qu'ils puissent avoir différents accès aux études.
Et j'ajouterais que nous faisons face à des
augmentations de clientèle, augmentation, l'année prochaine, dans... au niveau
collégial, qui devrait frôler le 15 %.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti :
Je n'en reviens pas, Mme la Présidente. La ministre devrait de toute urgence
communiquer avec les associations étudiantes si elle ne constate pas leur
détresse. Il y a deux files, au Québec : une file sur un tapis rouge
déroulé par le gouvernement pour que les multinationales viennent chercher des
milliards de subventions, payé avec l'argent
durement gagné des Québécoises et des Québécois, puis, de l'autre bord, il y a
une file aux banques alimentaires pleine d'étudiants. C'est ça, la
réalité.
Est-ce
que la ministre peut au moins réaliser que c'est ça qui se passe puis nous dire
qu'elle va faire quelque chose?
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Martine
Biron
Mme Biron :
M. le député de Jean-Lesage...
La Présidente :
...vous vous adressez à la présidente.
Mme Biron :
Mme la Présidente, notre gouvernement a investi dans nos étudiants.
Collectivement, nous avons fait cet effort-là d'amener les Québécois à étudier,
nous avons 48 collèges publics sur l'ensemble du territoire du Québec et
nous avons réussi à inciter les Québécois à aller chercher des compétences.
L'année prochaine, nous aurons une augmentation de clientèle de 15 %.
Pourquoi? Parce que les cohortes que nous avons prises petites et à qui nous avons
incité d'étudier sont rendues au cégep. Au niveau universitaire, les cohortes
vont augmenter d'autour de 8 % l'année prochaine. C'est un succès. Et
notre gouvernement a investi plus de 400 millions de dollars pour
améliorer l'aide financière aux études.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Moi, Mme la Présidente, je souhaite qu'à cette
Assemblée nationale là on se compare aux meilleurs, pas aux pires, qu'on
se compare aux meilleurs, pas qu'on se compare aux pires pour s'asseoir sur
notre steak.
Est-ce que la
ministre accepte de rencontrer de toute urgence les associations étudiantes
pour faire un contact avec la réalité enfin?
Parce que, clairement, ce qu'il
y a dans la mise à jour économique,
ça paraît qu'il y a une déconnexion totale. Et c'est grave et ça presse.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Martine
Biron
Mme Biron : Mme la Présidente,
je rencontre les organisations étudiantes, j'ai rencontré plusieurs
associations étudiantes, et, quand je me rends dans les différents collèges, je
m'assure que je puisse avoir un contact avec les étudiants. Les étudiants, les
directions, les conseils d'administration, ça fait partie du tout, au niveau
collégial.
Et je suis consciente des différentes
difficultés. Nous avons une augmentation importante de clientèle, et, dans
les... au niveau collégial, c'est à peu près 84 % du budget qui est
réservé à la rémunération des professeurs, alors... professeurs et des employés de soutien. Notre gouvernement a augmenté
substantiellement l'aide financière aux études. Nous sommes une des
sociétés les plus généreuses...
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du troisième groupe d'opposition.
Gestion des finances publiques
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, la CAQ s'est fait élire avec
comme principale promesse la saine gestion des finances publiques et la
fin du gaspillage. Résultat : sept ans plus tard, la mise à jour économique
présentée aujourd'hui nous confirme à nouveau le pire déficit de l'histoire du
Québec, à 12,4 milliards cette fois.
Donc, on a eu
14 premiers ministres depuis la Révolution tranquille, et le premier
ministre actuel, Mme la Présidente, il est le plus dépensier depuis Jean
Lesage. Et on s'est rendus là parce que la CAQ gère mal l'argent des Québécois.
Elle normalise le gaspillage.
On a gaspillé, perdu plus de
5 milliards de dollars dans le Fonds de développement économique. On
a créé des monstres bureaucratiques comme Santé Québec, Mobilité Infra, Investissement
Québec version Fitzgibbon. La taille de l'État augmente trois fois plus
rapidement que la croissance de la population, 57 % des embauches sont
strictement pour de la bureaucratie. Les
projets sont bâclés, comme la maternelle quatre ans, les Espaces bleus, la
maison des... les maisons des aînés, les études de projets pour les
transports qui ne débloquent pas. Et ça, c'est sans compter les fiascos
financiers comme SAAQclic, Dossier santé numérique, l'explosion des coûts en
infrastructures.
Ma question
est simple : Après sept ans au pouvoir, est-ce que le premier ministre
peut reconnaître qu'un déficit de 12,4 milliards, c'est un échec
sur toute la ligne?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la
Présidente, d'abord, je veux corriger encore une fois le chef du PQ. Quand on regarde, depuis 2018, la croissance économique par
habitant a été meilleure au Québec qu'en Ontario, que dans le reste du
Canada. La croissance du revenu disponible, donc du pouvoir d'achat, a été deux
fois meilleure au Québec qu'en Ontario, que dans le reste du Canada. Donc, je
voudrais qu'il corrige un peu son introduction.
Maintenant,
là il vient de dire quelque chose de gros, pour ne pas dire d'autres mots, de
dire : C'est le pire déficit de l'histoire du Québec. Mme la
Présidente, on a un déficit comptable, donc avant versement au Fonds des
générations, parce que ça n'existait pas, il y a plusieurs années, au Québec,
donc 1,5 % du PIB. Savez-vous, Mme la Présidente, quand on regarde le déficit actuel, il y a eu 20 gouvernements du
Québec qui ont eu un plus gros déficit que 1,5 %. Donc, c'est une
légère exagération de la part du chef du PQ, de dire qu'on a le plus gros
déficit de l'histoire. Il y en a 20 qui sont plus gros que celui qu'on a
actuellement. Donc, il serait temps, un petit peu, qu'il révise ses chiffres.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'ai pas à réviser les chiffres. C'est 12,4 milliards, puis il n'y a pas
d'autres gouvernements qui ont réussi à faire un tel déficit.
Et on comprend de la réponse du premier ministre
que, pour lui, ça va bien, la croissance économique va mieux qu'en Ontario. Ce
qu'il ne mentionne pas, c'est que la croissance économique canadienne est bonne
dernière de l'OCDE. Lui, il est bien avec une
croissance économique à 1 % puis il est bien avec un déficit de
12,4 milliards. Ce n'est pas grave, le gaspillage à coups de
centaines de millions en subventions tous azimuts. Réponse surprenante pour
quelqu'un qui s'est fait élire auprès des Québécois au nom de la lutte au
gaspillage.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, le chef du PQ, il a juste oublié une chose :
l'inflation. Un dollar il y a 25 ans, ce n'est pas la même chose
qu'un dollar aujourd'hui.
Je lui répète. Cette année, déficit,
1,5 % du PIB. Je compare. 1996-1997, 1,7 %. 1995-1996, 2,2 %.
1994-1995, 3,3 %. 1993-1994, 3 %. 1992-1993, 3,1 %.
1991-1992, 2,7 %. 1990-1991, 1,9 %. 1986-1987, 1,8 %. 1985...
La Présidente :
Deuxième complémentaire...
Des voix :
...
La Présidente :
Attendez, M. le chef. On retrouve le silence.Deuxième complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Alors, le premier ministre nous balance plein de chiffres.
Ce que je comprends de son exercice, c'est qu'il se compare aux cancres, puis
il est comme : Je suis content. Je veux dire, c'est quoi? C'est le
palmarès des pires déficits, puis il est content de faire partie de ça?
Des voix :
...
La Présidente :
Attendez. Votre article 32, je vous rappelle de garder le silence. Une
seule personne a le droit de parole. Une
seule personne a le droit de parole. M. le ministre, je vous entends. Une seule
personne a droit de parole ici. Silence! Une seule personne a le droit
de parole.
M. le chef du
troisième groupe d'opposition. 16 secondes.
• (14 h 50) •
M. St-Pierre
Plamondon : Mais, Mme la Présidente, blague à part, j'ai peut-être
juste mal compris. Est-ce que le premier
ministre, il est à l'aise avec son 12,4 milliards de déficit? Est-ce qu'il
est en train de dire aux Québécois qu'il est fier de ça? Puis est-ce qu'il est
à l'aise avec avoir gaspillé plus de 5 milliards de dollars à travers
son fonds économique?
Qu'il le dise à la
caméra, aux Québécois : Moi, je suis à l'aise avec ça, j'ai trouvé pire.
Qu'il le dise.
La
Présidente : Alors, la réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, je viens d'entendre le chef du PQ dire que je me compare
aux cancres, et plusieurs des années où on a eu plus que 1,5 % de déficit
par rapport au PIB, c'étaient des années où c'était un gouvernement du PQ.
Donc, il est en train de nous dire que lui, quand il se compare avec les
anciens chefs du PQ, lui, ce n'est pas un cancre.
Mme la Présidente,
les chiffres que je lui donne, 20 fois ça a été pire que nous autres. Puis
ça, c'est en monnaie canadienne, ce n'est pas en monnaie québécoise.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
d'Abitibi-Est. On l'écoute.
Investissements dans les
infrastructures en Abitibi-Témiscamingue
M. Pierre
Dufour
M. Dufour :
Mme la Présidente, en cette journée de mise à jour économique,
permettez-moi de faire un portrait des retombées économiques de la région de
l'Abitibi-Témiscamingue. On était dans les chiffres, je pense que le premier
ministre va aimer ça.
PIB,
retombées directes, 7 896 000 000 $, retombées indirectes,
2 247 000 000 $, pour un total de
10 144 000 000 $. Revenus
fiscaux bruts et de parafiscalité, 1 198 000 000 $ en
retombées directes, retombées indirectes, 313 millions, et retombées induites, 203 millions, pour 1 715 000 000 $.
Très, très intéressant. Mais, de l'autre côté, la région de
l'Abitibi-Témiscamingue est la 16e région sur 17 dans le programme des
infrastructures québécoises. Ceci a pour effet, bien, désuétude de nos routes,
problématiques de nos ponts, désuétude de nos hôpitaux.
Est-ce
que le premier ministre et le ministre responsable de la région, de par son
rôle, est prêt à résorber la situation?
La Présidente :
La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente, bien, c'est certain qu'on doit
faire un effort au niveau des infrastructures
pour l'ensemble du Québec. C'est pour ça qu'on a augmenté le Plan québécois des infrastructures de 64 %. Puis 65 % de cela, c'est du
maintien d'actif, parce qu'on a un parc qui vieillissant. Et puis il y a aussi
du nouveau dans l'ensemble des régions du Québec. Et c'est certain qu'on pense
à l'Abitibi-Témiscamingue, c'est une région importante.
Et d'ailleurs, dans
la mise à jour, on a réduit les cotisations de masse salariale au Régime de
rentes du Québec, Régime québécois
d'assurance parentale, ça aide les entreprises de la région. Il y a aussi les
mesures pour le développement économique
régional, au niveau du Fonds de services de santé. On a des mesures pour la
foresterie, l'agriculture, les pêcheries.
Alors,
on a des gestes, au niveau des régions, on a des gestes pour l'ensemble des
travailleurs et de l'économie, et puis c'est
pour ça qu'on peut dire aujourd'hui que l'économie du Québec est résiliente,
qu'on a une bonne performance, dans un contexte qui est difficile, il y a une
guerre commerciale, Mme la Présidente, et puis le Québec fait très bien dans
des circonstances difficiles.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Pierre
Dufour
M. Dufour :
Mme la Présidente, je pense que ce serait important de souligner que, on
l'a mentionné voilà quelques secondes, les
revenus fiscaux générés par les entreprises privées,
1 715 000 000 $, les dépenses du gouvernement dans
la région, si j'y vais avec une des deux méthodes que le gouvernement
préconise, 1 049 000 000 $, un déficit de 666 millions
annuel.
Donc, j'espère qu'il
y a quelqu'un dans le gouvernement qui va vouloir possiblement faire plus que
juste dire : On a fait quelque chose pour les régions.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Bien, c'est certain que ce que nous
dit le député, c'est important. Il nous dit
que sa région contribue à l'essor économique du Québec et nous demande d'en
faire plus au niveau des dépenses
d'opération, d'infrastructures. C'est des demandes qui sont légitimes. Et, en
passant, j'entends exactement les mêmes demandes dans Groulx, on me dit
la même chose dans les Laurentides, on demande de faire un effort.
Alors, on veut, de
notre côté, supporter les missions principales de l'État dans l'ensemble du
territoire, alors santé, éducation, enseignement supérieur, les principales
missions de l'État. On les supporte au niveau des opérations et des
infrastructures.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Pierre
Dufour
M. Dufour :
Mme la Présidente, 3 055 000 000 $ pour
l'Abitibi-Témiscamingue dans le PQI; les Laurentides,
7 439 000 000 $. Si on continue comme ça,
l'Abitibi-Témiscamingue, dans 10 ans, là, ça va être
6 660 000 000 $ de déficit structurel, financièrement. J'ose
espérer qu'il y a quelqu'un qui est conscient, dans le gouvernement.
Document
déposé
La Présidente :
Consentement pour déposer le tableau? Consentement.
M. le ministre
responsable des Infrastructures, votre réponse.
M. Benoit
Charette
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Peut-être une information qui serait bonne à
noter du côté du collègue, la population de
l'Abitibi-Témiscamingue représente 1,7 % de la population du Québec, et le
PQI de la dernière année prévoyait des investissements l'équivalent de
2 % pour sa même région. Donc, l'information doit être corrigée. Et ça me
fera plaisir, naturellement, de discuter de ces questions-là, de ces enjeux.
Mon collègue aux Finances a très bien
mentionné la progression des dernières années, au niveau du PQI, ce sont des
investissements record, et la population de l'Abitibi-Témiscamingue n'est pas perdante, bien au contraire, au
niveau des investissements en matière d'infrastructures.
La Présidente :
Merci. Et, M. le député, vous
n'avez pas à brandir d'objet lorsque ce n'est pas votre tour. Vous posez
une question.
En question
principale, je reconnais maintenant le député de LaFontaine.
Abrogation
de la Loi visant principalement à instaurer la responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux
et à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, on voit partout sur le territoire du Québec des GMF hors
établissements qui sont en péril à cause de la remise en question du
financement et l'imprévisibilité.
Le ministre a-t-il compris et va-t-il abroger sa
loi, oui ou non?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, Mme la Présidente, je suis excessivement content d'avoir cette
question-là aujourd'hui, parce que je l'attendais.
Mme
la Présidente, je pense qu'il faut revenir à nos objectifs puis bien expliquer
au député que ce qu'on veut, c'est un changement de la rémunération, parce qu'on
a un objectif très clair, c'est de prendre en charge toute la population du
Québec.
C'est sûr que, Mme la
Présidente, ce sont des changements qui sont très importants, très importants,
et on comprend, notamment, qu'autant les GMF
que la rémunération des médecins, c'est deux choses qui sont liées ensemble,
on le comprend, et c'est pour ça qu'au cours des dernières semaines on a fait
non seulement des webinaires, mais on va
continuer d'en faire pour bien expliquer ce que c'est que la loi. Mais il y a
une chose qu'il faut reconnaître, Mme la Présidente, c'est qu'on a bien
dit que la loi que nous avons déposée a un mécanisme qui permet, dans les
60 jours qui suit la loi, d'être
capable de faire des ajustements à la tarification, parce qu'il y a peut-être des
choses qui pourraient être, comme
dans tout projet de loi, améliorées. Alors, Mme la Présidente, ce que je dis au
député, continuons à travailler avec le Trésor pour être capables
d'améliorer le projet de loi.
La
Présidente : Et, en question principale, je reconnais à nouveau le
député de LaFontaine.
Abrogation
de la Loi visant principalement à instaurer la responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et
à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, le mode de rémunération qui a été imposé dans la gorge
de tout le monde, y incluant les médecins, Mme la Présidente, impose une
imprévisibilité de revenus, une instabilité dans l'organisation. Ça, c'est un fait. Ce sont les médecins qui à même
ce que l'État leur donne financent directement les GMF hors établissement.
Ce matin, encore une
fois, j'étais au téléphone avec la Dre Marylène Dussault du GMF Plateau
Marquette de Sherbrooke. Ça, c'est 100 000 rendez-vous par année,
31 médecins de famille, 10 médecins spécialistes. Ils sont en péril,
avec cette imprévisibilité économique là. Il y a un bail qu'ils doivent signer
le 1er janvier, M. le Président, et c'est un cri du coeur. Il y a déjà
deux de leurs médecins qui prend... qui prennent des retraites anticipées, qui
quittent. Ce sont des milliers de Québécoises et Québécois qui n'auront plus
accès à leurs médecins grâce... à cause de ce mauvais gouvernement là.
La seule chose à
faire : abrogez votre mauvaise loi et faites de la coconstruction avec
tout le monde.
La
Présidente : Et c'est «Mme la Présidente». La réponse du ministre de
la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, la loi n° 2, c'est une
chose... Mme la Présidente, la loi n° 2, c'est une
chose. La question des GMF, c'est d'autre
chose. Il y a des contrats, des nouveaux contrats qui sont prévus pour le
1er avril 2026, où on revoit le
mode de rémunération des GMF. C'est deux choses complètement différentes. Dans
les deux cas, il y a des discussions qui sont possibles avec la fédération
des médecins. Ce que je dis, Mme la Présidente, c'est : Prenons un peu de
recul, le Trésor est là pour discuter avec les fédérations qui veulent être aux
tables, la loi le permet.
Mme la Présidente,
moi, j'inviterais le député de LaFontaine d'encourager les deux fédérations à
venir discuter, parce qu'on a le temps de le faire, et c'est important de le
faire pour améliorer notre première ligne. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
• (15 heures) •
La Présidente :
Alors, cela met fin à cette période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Comme il n'y a pas de
votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis, et, pour
ce faire, je cède la place à la première vice-présidente de l'Assemblée
nationale. Merci, tout le monde. Bonne fin d'après-midi.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc... Donc, en fonction de nos règles et de
l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un
membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, à vous la
parole.
Déclarer qu'il est
nécessaire d'étendre les dispositions de la Loi électorale concernant
le caractère illégal de toute contrepartie ou compensation contre un vote
afin qu'elles s'appliquent aussi aux courses à la direction
des partis politiques et aux investitures
Mme Setlakwe : Mme la Présidente, je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
ministre responsable des Institutions démocratiques, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, le député d'Arthabaska, le député de Saint-Jérôme, le député d'Abitibi-Est, la députée de Rimouski, le député de Taillon et la députée de
Laporte :
«Que l'Assemblée nationale déclare qu'il est
opportun et nécessaire d'étendre les dispositions de la Loi électorale du
Québec concernant le caractère illégal de toute contrepartie ou compensation
contre un vote afin qu'elles s'appliquent aussi aux courses à la direction des
partis politiques et aux investitures.»
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Alors, le vote est maintenant ouvert.
Le vote est maintenant terminé. M. le secrétaire
général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 97
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, cette motion est adoptée.
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : S'il vous plaît! Vous avez... Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : Oui, Mme la
Présidente, je souhaiterais qu'une copie de cette motion soit transmise au Directeur
général des élections.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, ce sera fait. Donc, on... On garde le silence, s'il vous plaît, pour que
je puisse... M. le leader du gouvernement.
Maintenant,
je suis prête à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le
leader, à vous la parole.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter
la motion suivante conjointement avec le député de Jean-Talon :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte de
l'avertissement lancé par le Barreau du Québec selon lequel, "devant la
multiplication des gestes politiques susceptibles de porter atteinte à l'État
de droit", les risques de dérive "se sont accrus au Québec";
«Qu'elle rappelle que l'ordre professionnel a
pour mission d'assurer la protection du public;
«Qu'elle s'inquiète que, comme le souligne le
Barreau, les projets de loi 1, 2 et 3 contiennent des mesures qui
"entravent significativement la capacité des citoyens et des citoyennes à
faire valoir leurs droits" et affaiblissent les contre-pouvoirs
démocratiques;
«Qu'elle
rappelle que, pendant que plusieurs démocraties reculent ailleurs dans le
monde, notamment aux États-Unis, le Québec doit éviter "une spirale
dangereuse";
«Qu'enfin elle exige du gouvernement du Québec
qu'il retire toutes mesures législatives limitant les libertés publiques, et
réaffirme que la démocratie québécoise repose sur la transparence, l'équilibre
des pouvoirs et le débat.»
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le leader. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Comme il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre avec un membre du
troisième groupe d'opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Demander au gouvernement de relancer le programme
Écocamionnage avant la fin de l'année 2025
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le député de Nelligan, le député de Taschereau et
le député d'Abitibi-Est, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale rappelle que le
Québec a comme cible de réduire les émissions de GES de 37,5 % d'ici 2030;
«Qu'elle prenne connaissance que le secteur du
transport est celui qui émet le plus de GES, soit 43 % des émissions;
«Qu'elle
reconnaisse que le programme Écocamionage est suspendu depuis le
6 septembre 2024;
«Qu'elle reconnaisse
que la suspension entraîne des conséquences, notamment des investissements
retardés et un ralentissement de la décarbonation des transports au Québec;
«Qu'elle prenne acte
que plusieurs acteurs du milieu dont Propulsion Québec et l'Association du
camionnage du Québec demandent de relancer le programme pour donner des
incitatifs clairs et prévisibles;
«Qu'elle prenne acte
que le programme figure parmi les actions prévues au Plan de mise en oeuvre 2025‑2030
pour un montant de 35 millions de dollars en 2025‑2026;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement de relancer le programme Écocamionage avant la fin
de l'année 2025.»
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée?
Une voix :
...
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Nous avons une demande de vote électronique. Alors, le vote est
maintenant ouvert.
Le vote est
maintenant terminé. M. le secrétaire général, pour le résultat.
Le
Secrétaire : Pour : 96
Contre :
1
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, cette motion est adoptée.
Je suis maintenant
prête à entendre un membre du gouvernement. M. le ministre du Travail, à vous
la parole.
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Jean-Talon, le
député d'Abitibi-Est, la députée de Rimouski, le député de Taillon et la
députée de Laporte :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte des propos de la présidente de la FTQ à l'effet
"qu'il faut paralyser le Québec";
«Qu'elle déplore de
tels propos et invite tous les représentants syndicaux à participer au débat
démocratique de façon sereine et constructive;
«Qu'elle rappelle
que, malgré leurs divergences, tous les élus de l'Assemblée nationale
travaillent pour le bien commun des Québécois;
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse la pertinence que les travailleurs syndiqués
bénéficient d'une plus grande transparence dans l'utilisation de leurs
cotisations syndicales.» Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre...
Des voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Non, mais
laissez-moi poser la question, premièrement, avant d'y répondre. Donc, est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader du deuxième
groupe d'opposition, je pense que vous vouliez donner une réponse.
M. Cliche-Rivard :
...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
nous allons poursuivre. Merci. Nous allons poursuivre. Mme la députée de
Laporte, à vous la parole.
Souligner
le travail des bénévoles et des organismes communautaires
Mme Poulet :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je sollicite le consentement de l'Assemblée
afin de présenter la motion suivante conjointement avec la ministre de la
Solidarité sociale et de l'Action communautaire, la députée de Westmount—Saint-Louis, le député de Taschereau, le député des Îles-de-la-Madeleine, le
député d'Abitibi-Est, la députée de Rimouski et le député de
Taillon :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le travail exemplaire des milliers de bénévoles et des
organismes communautaires qui, partout au Québec, font preuve de générosité et
de dévouement en accompagnant jour après jour les personnes et les familles
vulnérables, et dont l'action se fait particulièrement sentir à l'approche des
fêtes;
«Qu'elle rappelle que cet
engagement indéfectible contribue à alléger les difficultés vécues par des
nombreuses personnes et à insuffler un esprit de solidarité et d'humanité au
coeur de nos communautés;
«Qu'elle reconnaisse que ces bénévoles et ces
organismes incarnent les valeurs de solidarité et de compassion qui font la
force de notre société;
«Qu'elle
salue également la contribution essentielle de la population québécoise et des
entreprises qui, par leurs dons, leurs gestes de solidarité et leur engagement
communautaire, participent activement à cette mission d'entraide;
«Qu'elle
constate qu'en 2025, les demandes d'aide alimentaire ont augmenté par rapport à
2024, et des bonds plus marqués dans certaines régions, notamment en
Montérégie;
«Qu'elle rappelle enfin que la pauvreté a
plusieurs visages, que nul n'est à l'abri des aléas de la vie et que la
solidarité envers les plus vulnérables est une responsabilité collective qui
nous unit.»
• (15 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M.
le leader adjoint du gouvernement.
Une voix : ...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Cette motion est-elle adoptée? Motion adoptée.
Une motion
sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant le
gouvernement, je demande s'il y a
consentement pour permettre la lecture d'une autre motion sans préavis. Est-ce
qu'il y a consentement? M. le leader... M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
Mme la Présidente, je demanderais, avec l'assentiment des collègues, si on
pouvait éviter la lecture de la motion rétroactive de consultations
particulières pour le projet de loi n° 7 ainsi que la motion
rétroactive de consultations particulières pour les consultations du...
des gaz à effet de serre, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Monsieur...
Entériner
le mandat de procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 7
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, je fais motion pour adopter la motion rétroactive de consultations
particulières relativement au projet de loi n° 7, Loi
visant à réduire la bureaucratie, à accroître l'efficacité de l'État et à
renforcer l'imputabilité des hauts fonctionnaires, de procéder... C'est ça.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Motion
adoptée? Motion adoptée. Allez-y. Poursuivez.
Entériner le mandat de
procéder à des consultations particulières sur
le document intitulé Consultation sur la cible de réduction
des émissions de gaz à effet de serre du Québec
M. Jolin-Barrette : ...motion pour adopter la motion rétroactive de
consultations particulières relativement aux consultations sur les gaz à
effet de serre. Alors, je fais motion pour adopter.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Adopté?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le leader du gouvernement. M. le leader adjoint du
gouvernement, je vous cède la parole.
Avis touchant les travaux des
commissions
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup. Et donc nous en sommes aux avis touchant les travaux des
commissions.
Et donc j'avise cette Assemblée que la Commission
de l'économie et du travail va poursuivre les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi n° 3, la
Loi visant à améliorer la transparence, la gouvernance et le processus
démocratique de diverses associations en milieu de travail, aujourd'hui,
après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 19 h 20,
à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des
transports et de l'environnement va poursuivre les consultations particulières
et les auditions publiques sur le document
intitulé Consultation sur la cible de réduction des émissions de gaz à effet
de serre du Québec aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des
commissions jusqu'à 18 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des finances publiques va
poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 7,
la Loi visant à réduire la
bureaucratie, à accroître l'efficacité de l'État et à renforcer l'imputabilité
des hauts fonctionnaires, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux
de commission jusqu'à 19 h 20, à la salle Pauline-Marois.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Y a-t-il consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions?
Des voix : Consentement.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci.
Pour ma part, je vous avise que la Commission
des relations avec les citoyens se réunira en séance de travail le
mercredi 26 novembre 2025, de 8 heures à 8 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la
pétition portant sur l'augmentation des investissements et création d'initiatives
pour la lutte contre le racisme au Québec.
Je vous avise également que la Commission des
transports et de l'environnement se réunira en séance de travail le
mercredi 26 novembre 2025, de 8 h 30 à 9 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse de la pétition concernant une demande visant
l'établissement d'un cadre de surveillance et de contrôle des polluants
éternels.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À la rubrique, maintenant, des renseignements
sur les travaux de l'Assemblée, je vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de
Laurier-Dorion. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale constate que le
Québec traverse la pire crise du logement en plus de 30 ans, alors que les
loyers ont augmenté de 47 % depuis 2018 ;
«Qu'elle souligne que la révision de la méthode
de calcul du Tribunal administratif du logement, combinée au durcissement des
règles sur les cessions de bail, risque d'accélérer encore les hausses de
loyers ;
«Qu'elle constate que trop de locataires et de
familles vivent déjà dans une insécurité résidentielle intenable ;
«Qu'enfin
elle demande au gouvernement du Québec d'intervenir immédiatement afin
d'empêcher toute hausse de loyer dépassant l'inflation, sous réserve
d'une autorisation expresse du Tribunal administratif du logement.»
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Et, pour ce
faire, je vais inviter M. le leader adjoint du gouvernement pour nous indiquer
la suite.
M. Lévesque (Chapleau) : ...je
vous demanderais bien vouloir appeler l'article 7 du feuilleton, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 111
Adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, à l'article 7 du feuilleton, M. le ministre délégué au
Développement économique régional propose l'adoption du principe du projet de
loi n° 111, Loi modernisant la Loi sur les coopératives et
modifiant d'autres dispositions.
Donc, le premier intervenant, M. le ministre, à
vous la parole.
M. Éric Girard
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Merci,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, depuis près de 200 ans, les
entreprises du mouvement coopératif québécois améliorent notre qualité de vie,
inspirées par des valeurs de solidarité et d'équité. Au fil des ans, elles ont
façonné notre société dans de nombreux secteurs de l'économie. Je pense, entre
autres, aux secteurs alimentaire et agroalimentaire, forestier, culturel et funéraire.
Je pense aussi à ceux de l'habitation, des services à domicile, de la santé,
des loisirs et de l'éducation.
Aujourd'hui, Mme la Présidente, le Québec compte
près de 2 800 coopératives
non financières qui regroupent 1,5 million
de membres. Elles génèrent 53 000 emplois
et des revenus annuels de près de 20 milliards de dollars. On peut
dire que c'est majeur, Mme la Présidente.
En instaurant
la Loi sur les coopératives, qui régit presque toutes les coopératives non
financières, le Québec a été un véritable précurseur en matière de droit
coopératif à l'échelle internationale, et on doit rester à l'avant-garde. La dernière révision en
profondeur de cette loi remonte à plus de 20 ans, mises à part quelques
modifications ciblées en 2015. Alors, le temps est donc venu de la faire
progresser.
Le mouvement coopératif a beaucoup évolué au fil
des ans, et différents enjeux ont été identifiés, notamment en matière d'interprétation. Pour que ces
entreprises collectives continuent de contribuer pleinement à l'essor du
Québec, on doit adapter la loi aux nouvelles réalités d'affaires et aux
défis socioéconomiques d'aujourd'hui. C'est pourquoi on a déposé, en juin dernier, le projet de loi n° 111 modernisant la
Loi sur les coopératives afin de doter les coopératives non financières
d'un cadre législatif plus flexible.
Je souligne qu'on a travaillé conjointement avec
le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, l'ensemble des
fédérations de coopératives et l'Ordre des comptables professionnels agréés pour
réaliser cet exercice. Plus tôt ce mois-ci,
on a également mené des consultations particulières. Je tiens d'ailleurs à
remercier les 12 organisations et
regroupements de coopératives qui y ont participé. L'accueil du projet de loi
est très positif, Mme la Présidente. Nous avons écouté avec attention
leurs commentaires constructifs, et je suis reconnaissant de leur intérêt.
Avec le
projet de loi, on va permettre au milieu coopératif d'innover encore davantage.
Plus précisément, Mme la Présidente, ils proposent des modifications
réparties en quatre axes.
Premièrement, on réaffirme le caractère
distinctif des coopératives afin d'assurer une interprétation plus juste de la
loi, en cohérence avec les principes du droit coopératif, notamment en
réintroduisant une définition de la ristourne.
Deuxièmement, le projet de loi permet d'insérer
de... de nouvelles, pardon, dispositions afin que le cadre légal reflète bien
la réalité de ces entreprises en tenant compte de leurs particularités et de
l'évolution de leur contexte. Je pense, entre autres, à la nécessité de
simplifier le régime de liquidation des coopératives ou encore d'inclure dans
les principes du droit coopératif la possibilité de se déclarer comme
coopérative d'intérêt collectif ou de créer une réserve pour ristourne
éventuelle.
Troisièmement, le projet de loi vise à améliorer
la gouvernance des coopératives en encadrant la tenue des divers registres et les informations qui doivent
être communiquées aux membres et non-membres qui détiennent des parts.
Finalement, le projet de loi prévoit
l'harmonisation de la loi aux autres cadres législatifs en vigueur.
Avec les changements proposés dans cette... dans
ces quatre axes, on vient donc réaffirmer notre volonté et celle du mouvement coopératif québécois d'adapter
la loi aux nouvelles réalités d'affaires de ce modèle d'entrepreneuriat
tout en préservant son identité singulière.
• (15 h 20) •
Comme vous le savez, Mme la Présidente, le
gouvernement souhaite doter les coopératives non financières d'un cadre
législatif moderne et flexible pour mieux répondre aux enjeux actuels. Les
coopératives sont, en effet, particulièrement bien placées pour relever divers
défis associés, par exemple, à la crise du logement, au vieillissement de la
population et aux disparités économiques entre les régions. Je pense aussi à la
pénurie de main-d'oeuvre, à l'intégration
des communautés culturelles, aux changements climatiques ou encore à la
transition énergétique. Avec ce projet de loi, on assure de bâtir un environnement
d'affaires toujours plus propice à la réussite de nos entreprises collectives.
Et je suis fier de poser ce geste concret à l'occasion de l'Année
internationale des coopératives.
Je souhaite donc, Mme la Présidente, procéder
aujourd'hui à l'adoption de principe du projet de loi n° 111 modernisant
la Loi sur les coopératives, un projet de loi qui va favoriser la croissance de
l'économie collective en plus d'offrir des
réponses durables et adaptées aux besoins des gens et des communautés, donc un
projet de loi, Mme la Présidente, qui va répondre aux besoins des
coopératives. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le ministre.
Maintenant, je suis prête à céder la parole à une autre intervenante ou
intervenant. Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, à vous la parole.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je suis heureuse, à mon tour, de prendre la parole au nom de ma formation en tant que porte-parole en
matière d'économie sociale, justement, sur l'adoption du principe du projet de
loi n° 111, Loi modernisant la Loi sur les
coopératives et modifiant d'autres dispositions.
Je veux
saluer le ministre délégué au Développement économique régional et les députés
de tous les partis qui ont participé à date aux consultations
particulières. Et je sens une ouverture de la part du ministre, du
gouvernement, que je salue. Et je salue
aussi le fait que ce projet de loi, Mme la Présidente, a été cocréé avec
le milieu coopératif. Et il travaille là-dessus depuis une dizaine
d'années. Ça a été lancé, je pense, en 2015, lors d'un gouvernement libéral, je
vais le souligner, mais je souligne et je
salue, effectivement, cette belle coopération entre le gouvernement et le
milieu coopératif. Et d'ailleurs on aimerait voir cette approche plus. Moi, je
dis, c'est un peu le contraire de la loi n° 2, qui a été...
qui a été un peu lancée à la dernière minute et pas été en consultations avec
les personnes les plus... les parties prenantes. Mais ce projet de loi, il me
semble que c'est un modèle dans ce sens-là, donc je souligne et je salue le
gouvernement, et le ministre, et le ministère pour ce travail.
On sait, Mme la ministre... Mme la Présidente,
pardon, que le Québec est déjà reconnu comme avant-gardiste, comme chef de file
en matière de coopératives, non au sein... non seulement au sein du Canada,
mais dans le monde, à l'international. On
compte, ici, au Québec, environ 3 300 coopératives et mutuelles actives.
Ils regroupent 8,8 millions de producteurs, de consommateurs et de
travailleurs. Et les coopératives non financières comptent environ
1,3 million de membres, emploient plus
de 46 000 personnes et font un chiffre d'affaires annuel de plus
14,5 milliards de dollars. Et ça, c'est les coopératives non
financières, alors c'est quand même... elles jouent un rôle très important au
sein du Québec, de la société et de l'économie québécoise.
Alors,
comme j'ai dit, le projet de loi, le chantier pour ce projet de loi a débuté en
2015, lorsque le gouvernement libéral était au pouvoir. Et il y a eu un
travail depuis 10 ans entre le gouvernement et le milieu coopératif, et
notamment je souligne le leadership du
Conseil québécois de la coopération et de la mutualité. Donc, c'est important
de souligner ce leadership.
Pour les Québécois et les Québécoises qui ne
connaît pas vraiment c'est quoi, des coopératives, je pense que ça vaut la
peine d'expliquer un peu le contexte. Comme a souligné le ministre, l'année 2025,
c'est... ça a été désigné par l'ONU comme Année internationale des
coopératives, qui font partie intégrale de notre... de l'économie sociale et de la société ici, au Québec. D'ailleurs, il
existe trois types d'entreprises d'économie sociale. Il y a les coopératives qui
sont créées par et pour les membres, par exemple les travailleurs, les
consommateurs, les producteurs, qui misent sur la solidarité et l'autonomie. Il
y a aussi les OBNL, les organismes à but non lucratif, à vocation économique
qui offrent des biens et des services, tout
en poursuivant une mission sociale. Et il y a les mutuelles, qui sont souvent
dans les domaines de l'assurance ou de la santé, qui sont gouvernées par
leurs membres et qui visent la production collective.
À
l'international, il y a sept principes qui définissent ou qui caractérisent les
coopératives. Premièrement, c'est une entreprise collective qui répond
aux besoins communs de ses membres. Deuxièmement, l'adhésion est volontaire et
ouverte à tous les usagers. Troisièmement, on y retrouve une gouvernance
démocratique, c'est-à-dire sous le principe d'un
membre, un vote. Quatrièmement, au niveau de la participation économique, le
capital est détenu par les membres, les excédents sont redistribués en
ristournes. Cinquièmement, il y a donc une autonomie et une indépendance de
l'organisation. Sixièmement, la formation et l'information est pour les
membres et les employés. Et enfin, on y observe un engagement communautaire,
une contribution au développement du milieu.
Il est important
de souligner qu'il y a une distinction entre les coopératives financières, par
exemple, Desjardins, Groupe Promutuel et les coopératives non financières.
Desjardins est déjà réglé par la Loi sur les coopératives de services
financiers. Les mutuelles d'assurances sont réglées par la Loi sur les
assurances. De plus, elles sont soumises aux règles bancaires et fortement
réglementées.
Il y a cinq types de coopératives, Mme la
Présidente. Il y a la coopérative de consommateurs, la coopérative de producteurs,
la coopérative de travail, la coopérative de travailleurs actionnaires et,
finalement, la coopérative de solidarité. Et
les coopératives, elles oeuvrent dans tous les secteurs, Mme la Présidente,
dans le domaine de la santé, habitation, soins à domicile,
agroalimentaire, éducation, foresterie, finances et assurances. Et d'ailleurs
les groupes qui sont venus en consultations particulières représentent
effectivement tout ce... cette diversité de coopératives.
Alors, le projet de loi qui a été déposé par
l'ancien ministre délégué à l'Économie, c'est-à-dire le 6 juin dernier,
propose comme objectif général de mettre à jour la Loi sur les coopératives qui
date de 1982. Mme la Présidente, encore une
fois, je souligne à quel point le Québec est avant-gardiste au sein du Canada
et dans le monde, dans le milieu coopératif. C'est rare d'avoir une loi
qui gère les coopératives, encore moins... on est rendus à la moderniser. Ça
fait qu'on est vraiment à l'avant-garde.
Il faut avouer que c'est un projet de loi qui
est complexe, qui est assez technique et niché, et il touche principalement
sept volets, soit l'identité et les principes coopératifs, la coopérative
d'intérêt collectif, la gouvernance modernisée, le cadre financier et comptable
actualisé, les coopératives à but non lucratif, les allègements administratifs
et les modifications connexes à d'autres lois.
Pendant les
consultations particulières qui se sont déroulées le 11 et le 12 novembre
dernier, il y a eu 20 mémoires qui
ont été déposés, ainsi que quatre correspondances et 12 groupes qui se
sont... qui sont venus en présentiel, des groupes, des organismes, des
experts qui sont venus en commission en présentiel, et c'était très intéressant
de les entendre et d'échanger avec tous ces organismes et ces experts. Et je
vais noter, parmi ces 12, les groupes, bon, les plus importants, bon, je le
souligne, qui ont témoigné. On va noter évidemment le Conseil québécois de la
coopération et de la mutualité, c'est le groupe qui a piloté avec le
gouvernement le projet de loi, le Chantier de l'économie sociale, le Réseau
Coop, la Coopérative de développement régional du Québec et les fédérations en
habitation, en santé, en foresterie. Tous les groupes, sans exception, appuient
fortement le projet de loi, mais il y a quand même quelques bémols venant des
comptables professionnels agréés et des coopératives de travailleurs
actionnaires.
C'est un projet de loi... pour nous, ne comporte
pas d'enjeux particuliers ou de préoccupations particulières parce qu'il s'agit
d'une réforme faite par et pour le milieu coopératif. Et bien qu'il y a des
améliorations et des modifications qui seraient possibles, et on apprécie
l'ouverture du gouvernement, il n'existe pas de mesures réellement
problématiques dans ce projet de loi, comme en ont témoigné les groupes qui
sont venus nous en parler en consultation. Les
amendements qui seraient proposés viendraient pour bonifier le projet de loi ou
spécifier certains éléments plutôt que de résoudre des vrais enjeux de
fond. Par exemple, on pourrait envisager des changements ou des amendements qui
pourraient être faits, par exemple, le pourcentage d'affaires ou d'opération
avec les membres, des clarifications quant aux obligations comptables des
coopératives, par exemple, le seuil pour avoir recours à un CPA, clarifier
entre missions d'examen, missions de compilation, missions d'audit, des
clarifications au niveau des sanctions pécuniaires, modifier la définition
d'une coop en l'arrimant avec la Loi sur l'économie sociale, la vente de biens
sur la valeur marchande.
• (15 h 30) •
En terminant, Mme la Présidente, comme tous les
projets de loi déposés par ce gouvernement, nous nous assurons que le travail
soit fait avec vigueur et profondeur, c'est de notre devoir en tant que
législateurs et en tant qu'opposition
officielle. Alors, nous... lorsque nous serons à l'étape de l'étude détaillée
du projet de loi, nous allons nous assurer de le bonifier et de
l'améliorer, surtout les points qu'on a à souligner, qui sont préoccupants.
C'est une réforme qui est attendue par le
milieu coopératif, qui a été faite par et pour celui-ci en collaboration avec
le gouvernement. C'est un projet de loi qui est le fruit d'un travail d'une
dizaine d'années, Mme la Présidente. Et, bien que ce projet de loi fasse
consensus dans le milieu coopératif et que celui-ci souhaite une adoption
rapide, nous allons jouer... nous allons jouer tout de
même notre rôle d'opposition et nous allons proposer des amendements là où nous
le jugeons opportun afin de bonifier cette réforme des coopératives au Québec.
Bref, nous allons voter pour le principe du projet de loi n° 111 car c'est
un projet de loi qui est fait par et pour le milieu coopératif et il fait
consensus.
Encore une fois, je veux réitérer qu'il est
perfectible, mais, dans l'ensemble, il n'y a pas de problème majeur. Et les groupes sont... qui sont venus soulever des
améliorations, ils ont tous plaidé pour une adoption rapide, Mme la Présidente.
Et, comme déjà souligné par le ministre,
cette année, 2025, ça a été désigné par l'ONU comme étant l'Année
internationale des coopératives. Alors, le gouvernement a notre appui
pour l'adoption du principe du projet de loi n° 111. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Comme il n'y a pas d'autre intervention, le
principe du projet de loi n° 111, Loi modernisant la Loi sur les
coopératives et modifiant d'autres dispositions, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
finances publiques
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Et, conformément à l'article 243 de
notre règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 111, la Loi
modernisant la Loi sur les coopératives et modifiant d'autres dispositions, soit
déféré à la Commission des finances publiques pour son étude détaillée et que
le ministre délégué au Développement économique régional soit membre de ladite
commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Motion adoptée. Donc, M. le leader adjoint, voulez-vous nous indiquer la suite
de nos travaux?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Mme la Présidente, je vous demanderais de
bien vouloir appeler l'article 6 du feuilleton.
Projet de loi n° 108
Adoption du principe
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : À
l'article 6 du feuilleton du feuilleton, M. le ministre de la Culture et des Communications propose l'adoption du projet...
du principe du projet de loi n° 108, Loi modifiant la Loi sur la Société de développement des entreprises
culturelles afin de moderniser son offre de services financiers et de
reconnaître le domaine de la créativité numérique.
M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, je voudrais remercier les membres de la
commission, mes collègues du gouvernement et les membres des partis
d'opposition, bien sûr le personnel du ministère de la Culture et des
Communications, les équipes de la SODEC et les autres intervenants qui sont
venus avec nous travailler sur ce projet de
loi, collaborations précieuses, donc, pour actualiser la Loi sur la Société de
développement des entreprises culturelles. Et ça mérite d'être souligné, parce que j'ai l'impression que ces
discussions vont se poursuivre, ces discussions productives et très
fécondes en vue de l'étude détaillée qui va bientôt s'amorcer.
Donc, Mme la Présidente, c'est un projet de loi
qui comporte plusieurs éléments. L'élément principal, c'est, bien sûr, de
donner davantage d'outils à la banque d'affaires de la SODEC. On a déjà
annoncé, dans un budget précédent, que nous
allons bonifier le financement de la banque d'affaires, donc la capitaliser à
hauteur de 200 millions de dollars supplémentaires. Mais on
souhaite aussi, par ailleurs, lui donner davantage d'outils, notamment la
possibilité... la possibilité d'investir en capital-actions dans les
entreprises, ce qu'elle ne peut pas faire actuellement de façon autonome. Donc, on est persuadés qu'avec ce nouvel
outil, par exemple, conjugué au capital supplémentaire qu'on lui offre, elle saura vraiment faire la différence dans la
vie de nombreuses entreprises culturelles, dans la vie de nombreux entrepreneurs
culturels.
L'autre
élément d'importance, c'est l'ajout d'un domaine d'affaires à la mission de la
SODEC, aux côtés de domaines d'affaires
traditionnels comme le livre, l'audiovisuel ou les métiers d'art, par exemple.
Donc, c'est l'introduction de ce nouveau modèle d'affaires qu'est la
créativité numérique, un secteur qui est en pleine progression au Québec, un
secteur qui est à la fois culturel mais aussi très économique. Raison de plus,
donc, pour que la SODEC, la Société de développement des entreprises
culturelles s'y attarde. Donc, Mme la Présidente, ça viendra, bien sûr, avec
plusieurs éléments, notamment des modifications au conseil d'administration et
la création d'une nouvelle commission.
Donc, je suis
persuadé que ces changements sauront faire la différence pour ces entreprises,
mais aussi, dans le cas de la banque
d'affaires, pour toutes les entreprises du secteur culturel en général. Donc,
on a bien hâte de continuer le travail pour l'étude détaillée. Merci,
Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le ministre. Maintenant, je
cède la parole à Mme la députée de La Pinière.
Mme Linda Caron
Mme Caron :
Merci, Mme la Présidente. Alors, ça me fait plaisir d'intervenir sur l'adoption
du principe du projet de loi n° 108, Loi modifiant la Loi sur la SODEC afin de
moderniser son offre de services financiers et de reconnaître le domaine
de la créativité numérique.
Alors, c'est
effectivement un projet de loi qui fait consensus parmi les personnes qui sont
venues présenter leurs mémoires, et je les remercie, d'ailleurs, d'avoir pris
le temps de se livrer à cet exercice.
Principalement, deux
points que je retiens, qui ont été... sur lesquels, en fait, le Réseau
Culture 360° a insisté, c'est le fait de la disparité entre le financement
qui est accordé aux entreprises culturelles à Montréal, dans la métropole, et
dans les diverses régions. Alors, ce groupe encourageait le gouvernement...
encourageait la SODEC à s'assurer que la répartition soit un peu plus
équitable. L'une des... l'un des exemples à suivre, selon ce groupe, était la
façon dont fonctionne le CALQ. Alors, peut-être que ce serait... ce serait bien
d'en prendre note.
Ils avaient plus
précisément trois recommandations à faire ou des recommandations de
modification au projet de loi. Premièrement,
sur l'article 5, de nommer au moins un membre du conseil d'administration
représentant les régions, justement pour veiller à ce que la répartition
de l'enveloppe au niveau régional soit plus importante qu'elle l'est
actuellement. Une deuxième recommandation : de modifier l'article 24
pour permettre à la SODEC de conclure des ententes avec les instances
régionales, comme elle le fait déjà à l'international. Et sa troisième
recommandation : de modifier l'article 28 pour créer une commission
dédiée aux régions.
Et, pour appuyer ces
demandes pour les régions, ce que le groupe nous disait dans son mémoire, même
après avoir, quand même, il faut le dire,
salué l'atteinte, pour la première fois cette année, d'un objectif de 33 %
d'interventions financières en région, en 2024‑2025 : La
proportion d'interventions hors Montréal s'établit à 33,4 %, donc une
légère progression par rapport à l'année précédente, qui était à 32 %.
• (15 h 40) •
Cependant, le nombre
d'interventions en région n'est pas nécessairement tributaire d'une répartition
équilibrée du budget de la SODEC. Et, malgré cette avancée, un déséquilibre
persiste dans la répartition du financement culturel entre Montréal et les autres
régions du Québec. La métropole capte à elle seule 75,52 % des montants
alloués en 2024‑2025. Ce sont les trois quarts du budget, donc, de la SODEC qui
sont concentrés dans une seule région, la région de Montréal, alors que des
régions comme le Bas-Saint-Laurent reçoit 0,81 % du budget, la Côte-Nord,
0,37 %, ou la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
0,28 %. Alors, non seulement ce ne sont pas des parts qui sont
équitables... On peut comprendre que la région de Montréal a une grande offre
culturelle, et qu'il y a beaucoup d'activités culturelles, et qu'elle reçoive
une part importante du budget qui est alloué par la SODEC. Cependant, ce
sont... les chiffres que je viens de vous donner, Mme la Présidente, sont...
montrent que c'est vraiment marginal, ce qui est alloué en région. Et, si on
reconnaît que la culture peut aussi être une activité économique intéressante,
si on reconnaît que les artistes, dans toutes les régions du Québec, apportent
une richesse culturelle et économique et une couleur locale à leurs régions, on
devrait s'attendre à ce que les investissements qui sont faits, les montants
qui sont octroyés par la SODEC aux régions soient plus que marginal, même si on
comprend que ce ne sera peut-être jamais 50-50, mais au moins des montants plus
intéressants que ce qui est offert actuellement.
Et un dernier point
aussi pour la création numérique, la créativité numérique. Il y a un consensus
comme quoi il faut... c'est bien de reconnaître cette activité parmi les
activités que la SODEC pourra financer. Cependant, la petite mise en garde qui
est faite, mais mise en garde importante toutefois, c'est que l'enveloppe qui
sera utilisée doit être augmentée, doit être bonifiée pour ne pas déshabiller
Paul pour habiller Pierre, c'est-à-dire prendre les sommes qui existent
actuellement pour financer un secteur supplémentaire et aller en enlever aux
autres secteurs, qui ont grand besoin des sommes qu'elles reçoivent déjà.
Alors,
sur ce, Mme la Présidente, je vous dirai que nous allons appuyer le principe du
projet de loi n° 108. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée.
Avant de poursuivre,
je vous informe qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à
18 h 30. Ce débat portera sur une question adressée par M. le député
de l'Acadie à M. le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de
l'Intégration concernant l'abolition du Programme de l'expérience québécoise
qui brise le contrat moral qu'avait signé le gouvernement caquiste avec des
milliers de personnes.
Ceci étant dit, nous allons maintenant
poursuivre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le projet de loi... le
principe du projet de loi n° 108? Il n'y a pas
d'autre intervention?
Mise aux voix
Alors, le principe du projet de loi n° 108, Loi modifiant la Loi sur la Société de
développement des entreprises culturelles afin de moderniser son offre de
services financiers et de reconnaître le domaine de la créativité numérique,
est-il adopté? Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de la culture et de l'éducation
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
Mme la Présidente. Donc, conformément à l'article 243 de notre règlement,
je fais motion afin que le projet de loi n° 108, la Loi
modifiant la Loi sur la Société de développement des entreprises culturelles
afin de moderniser son offre de services financiers et de reconnaître le
domaine de la créativité numérique, soit déféré à la Commission de la culture
et de l'éducation pour son étude détaillée et que le ministre de la Culture et
des Communications soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Cette
motion est-elle adoptée? Motion adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement,
pour la suite de nos travaux.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, ce sera une suite en deux étapes. Je
vous demande d'abord d'appeler l'article 58 du feuilleton, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 220
Adoption du principe
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
à l'article 58 du feuilleton, M. le député de Camille-Laurin propose l'adoption
du principe du projet de loi n° 220,
Loi concernant Joseph Paul-Émile Daniel Michel Marcil.
Y a-t-il des interventions?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Pas à ce stade-ci. Parfait.
Mise aux voix
Donc, le
principe du projet de loi n° 220, Loi
concernant Joseph Paul-Émile Daniel Michel Marcil, est-il adopté? Adopté. M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Je vous
demanderais de bien vouloir appeler de nouveau l'article 58 du feuilleton,
s'il vous plaît.
Adoption
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, M. le député de Camille-Laurin propose l'adoption du projet de loi n° 220,
Loi concernant Joseph Paul-Émile Daniel Michel Marcil. Est-il... Y
a-t-il des interventions à ce stade-ci?
Oui, M. le député de Camille-Laurin, je vous
cède la parole.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Merci, Mme la Présidente. Chers collègues,
aujourd'hui, j'ai la chance et l'honneur de prendre la parole pour souligner
l'aboutissement d'une démarche qui est profondément humaine et personnelle,
celle visant à rétablir une injustice, une
injustice vécue par un citoyen, qui est M. Hall, dans le cadre de sa
filiation et la pleine reconnaissance de cette filiation.
Pour rappel, M. Marcel Hall est né en
1952 au sein de la famille Marcil, donc sa mère biologique y a trouvé refuge pour vivre sa grossesse. Et, alors que
cette dernière était en convalescence suite à l'accouchement, la famille Marcil
a inscrit monsieur comme étant leur enfant. Donc, convenons que c'est une
situation qui est problématique et qui a eu des conséquences très profondes
pour monsieur, qui, depuis sa plus tendre enfance, a été privé pendant la plus
grande partie de sa vie, là, de la reconnaissance de sa véritable filiation.
Elle a brouillé son histoire personnelle, puis ensuite il y a eu... les papiers ont été effacés, donc les liens réels de
monsieur avec ses parents biologiques, notamment avec son père,
M. Edward... Edward George Hall, n'ont été reconnus que quelque peu...
quelque temps avant son décès.
Donc, M. Hall a maintenu des liens
constants avec sa famille biologique, avec ses frères, ses soeurs. Il a
démontré par ses démarches, sa persévérance, mais surtout sa volonté de faire
reconnaître ce qui était déjà vrai dans les faits, les
tests d'ADN, les écrits, les témoignages, la relation vécue, tout converge vers
cette même réalité, une réalité qui n'a jamais été reflétée par l'État
québécois.
Mme la Présidente, ce projet de loi n'a donc
rien d'un geste symbolique. C'est beaucoup plus profond que cela. C'est
l'expression de ce que notre Parlement peut faire de plus noble : réparer
une injustice lorsqu'elle ne peut être corrigée autrement. Il y a les cours de
justice, évidemment, qui font ça, mais nous avons également des leviers dans la
quête de justice pour les citoyens. Et c'est faire preuve d'humanité face à la
détresse d'un enfant qui est ensuite devenu un homme sans le pouvoir de
connaître et de faire valoir sa véritable filiation.
Donc, ce projet de loi, il est voté et
sanctionné, et il permettra à monsieur de porter non seulement le nom de son
père, mais également de se considérer aux yeux de l'État et de la société comme
l'enfant légitime de la famille Hall et Chevigny. Son histoire et sa vérité
méritent d'être pleinement reconnues ici.
Et, comme député de Camille-Laurin, ça a été un
privilège de pouvoir soutenir cette démarche-là. Sa dignité, sa sincérité, sa
persévérance sont touchantes, ont touché plein de gens ici. Ses parents
biologiques sont décédés depuis longtemps, mais sa demande n'en est pas moins
importante, parce que la quête de justice est toujours importante, et c'est
peut-être la quête de chacune de nos vies.
Le travail de député, c'est souvent de débattre
de chiffres, comme on l'a fait aujourd'hui, puis d'accuser l'autre parti que ce
n'est pas ça qu'il fallait faire. Mais ça fait du bien puis c'est important de
rappeler que le devoir d'élus au sein de cette Assemblée nationale, c'est aussi
de servir les citoyens de toutes sortes de manières et, des fois, c'est de
réussir à mettre un baume sur des injustices ou des histoires qui méritent
qu'elles soient connues, qu'elles soient racontées.
Derrière chaque loi, il y a des êtres humains,
et c'est ça, le rappel, aujourd'hui. La justice ne se mesure pas seulement par
les tribunaux, mais par notre capacité collective comme société, et ça comprend
les élus, mais des fois c'est des groupes communautaires, des groupes
d'entraide, des gens dans le domaine de la santé et de l'éducation. La justice,
c'est une affaire collective, et il ne faut pas s'en détourner lorsqu'elle
apparaît devant nous. Servir les citoyens, c'est le sens de cette démarche-là.
Donc, je tiens simplement à remercier tous les
collègues qui ont permis cette réussite-là. Un merci, dans mon équipe, à Pascal Bérubé, parce qu'étant peu
nombreux, on s'est relayés pour qu'on puisse atteindre cet objectif. Ça a été
fait avec sérieux. Donc, merci à tous les parlementaires, tous ceux qui ont
contribué, finalement, à ce que la lumière soit faite.
Et je veux adresser à M. Hall un message
simple mais fondamental. Votre histoire a été entendue, et votre persévérance a
été récompensée et reconnue. Votre vérité, elle est reconnue, et notre
institution corrige ce qui aurait dû être corrigé depuis longtemps. Alors,
voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je cède la parole au leader adjoint du
gouvernement, député de Chapleau également.
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est effectivement en ma qualité de député
de Chapleau que j'interviens à ce stade-ci, la dernière étape, en fait, du projet
de loi, on est à l'adoption.
J'ai eu... j'ai eu l'occasion d'intervenir et
d'être présent lors de l'étude détaillée de ce projet de loi là, et c'était une
histoire très touchante, un drame humain qui nous a été présenté de la part de
M. Hall. Il a été, en fait, arraché à ses
parents à sa naissance, sans le consentement de ses parents, et, toute sa vie
durant, cet événement l'a suivi, l'a marqué et il a... il a tenté
d'évidemment faire corriger cette situation-là. C'est une quête, en fait, c'est
une quête d'identité, une quête, évidemment,
de son nom, retrouver qui il est, qui il était, notamment en lien avec sa
famille biologique. Et donc c'est l'aboutissement d'un long processus.
Il nous a parlé que ça a été un parcours du combattant pour retrouver cette identité-là. Il a eu également l'occasion de
connaître ses parents biologiques et également sa fratrie biologique, malgré le
fait qu'il ait été, comme je le disais précédemment, arraché à sa
famille biologique par la famille Marcil.
• (15 h 50) •
Et, aujourd'hui, bien, je pense que c'est un
acte... c'est un grand geste qu'on vient poser, à l'Assemblée nationale,
redonner l'identité véritable et véridique à M. Hall, dans le fond. Et
évidemment j'aimerais lui souhaiter... j'aimerais lui souhaiter beaucoup de
sérénité, beaucoup de paix et un bonheur retrouvé.
M. Hall, on a eu l'occasion de se...
d'échanger lors de l'étude détaillée. Bien, c'est ce que je vous souhaite, ce
bonheur retrouvé, puis cette identité aussi retrouvée. Et donc bon succès pour
la suite. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant,
je cède la parole à M. le député de l'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, il s'agit en effet d'un dossier unique, dans une situation
unique. Nous avons eu l'opportunité d'écouter, lors des consultations, M. Marcil,
qui est en fait M. Hall, et je dois vous dire que son témoignage était
particulièrement touchant, puisque ce qu'on comprend, c'est que, pendant toute
sa vie, il avait cette recherche, cette
quête identitaire civile. Il recherchait, il voulait faire reconnaître son
identité, et ça été, au fond, le combat de sa vie. Alors, aujourd'hui,
évidemment, c'est une bonne chose, c'est faire oeuvre utile, bien sûr, en ce
Parlement, que de pouvoir faire en sorte qu'on va reconnaître et qu'il va avoir
finalement le nom qu'il aurait dû avoir à la naissance.
Cependant, je vais me
permettre certains commentaires et ajouter clairement qu'il s'agit ici avant
tout d'un dossier de filiation. C'est ce que M. Hall recherche. Ce n'est
pas un dossier d'adoption, c'est un dossier de filiation. Et, dans notre Code
civil, je souligne que le tribunal est le seul compétent en matière de
filiation. Ça ne veut pas dire qu'il ne pourrait pas y avoir d'autres forums,
la preuve, on est ici cet après-midi devant vous, mais je pense qu'il est bon
aussi de reconnaître... Vous savez, au Québec, on est particulièrement
chanceux, on a une tradition civiliste, on a un
code civil. C'est à peu près unique en Amérique du Nord et c'est certainement
unique au Canada. Donc, il faut rappeler ça. Et il y a des dispositions,
dans le Code civil, qui permettent de reconnaître une filiation. Cependant, le
cheminement de ce dossier a été différent, et donc le Parlement a été saisi de
ce projet de loi privé.
Je vous dirais également qu'il s'agit d'une
procédure tout à fait extraordinaire, mais il est peu probable que d'autres
dossiers de la même sorte se représentent devant le Parlement, parce qu'en
effet, M. Marcil, ou M. Hall, a vécu d'abord un parcours qui est
vraiment tout à fait unique, mais ce qu'il a vécu à la naissance est aussi
totalement unique parce que, on a eu la chance de lui poser des questions, il a
été enlevé, on a mis, en fait, sur son extrait de naissance des gens qui
n'étaient pas ses parents. Il nous a même dit que probablement que, le nom de
sa mère qui avait été inscrit... une personne qui n'existait pas. Il a réussi,
tout au long de sa vie, à retrouver ses parents biologiques. On nous a parlé,
évidemment, d'un test d'ADN pour avoir cette certitude. On comprend également
qu'il a maintenu des contacts avec la famille Marcil. Donc, vous voyez, c'est
un parcours tout à fait... tout à fait unique.
Et aujourd'hui, finalement, sa quête va se
terminer, et il pourra, dès l'adoption de ce projet de loi, porter le nom,
finalement, qu'il a recherché, son vrai nom, M. Hall. Et donc c'est bien
sûr sans aucune hésitation que nous allons voter en faveur de l'adoption du
projet de loi. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Comme il n'y a pas d'autre intervention, le
projet de loi n° 220, Loi concernant Joseph Paul-Émile Daniel Michel
Marcil, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté.M. le leader adjoint du gouvernement, si vous
voulez nous indiquer la suite de nos travaux.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Et donc je vous demanderais de bien vouloir
suspendre nos travaux jusqu'à la tenue des débats de fin de séance.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, les travaux sont suspendus jusqu'à 18 h 30 pour permettre la tenue
du débat de fin de séance. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 18 h 28)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, je comprends qu'il y a consentement afin que nous commencions deux
minutes... quelques minutes plus tôt. Consentement?
Des voix : Consentement.
Débats de fin de séance
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au
débat de fin de séance qui portera sur une
question adressée par M. le député de
l'Acadie à M. le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration concernant l'abolition du Programme
de l'expérience québécoise qui brise
le contrat moral qu'avait signé le gouvernement caquiste avec des
milliers de personnes.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de
deux minutes.
M. le député, je vous cède la parole pour une
durée de cinq minutes.
Abolition du Programme de l'expérience québécoise
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci, M. le
Président. Alors, bonsoir, M. le ministre. Pendant la période de questions
aujourd'hui et un peu plus tôt, j'ai posé des questions concernant le Programme
d'expérience québécoise, le PEQ, programme qui n'existe
plus, et j'ai souligné qu'il s'agissait d'une injustice pour les gens qui sont
déjà ici, qui sont arrivés au Québec alors que ce programme existait et qu'ils
souhaitaient s'en prévaloir. Et, je tiens à préciser, M. le Président, je ne
parle pas des gens qui sont présentement à
l'étranger, qui pensent venir au Québec ou qui pourraient venir au Québec. Ce
n'est pas de ça dont je parle. Je
parle des gens qui sont ici, qui sont venus ici parce qu'ils savaient que le
PEQ existait et donc qu'ils voulaient s'en prévaloir.
• (18 h 30) •
Et, rappelez-vous, M. le Président, ce n'est pas
la première fois que le gouvernement de la CAQ suspend, ou annule ce programme, ou le modifie, ça a été fait
en 2019 et, en 2019, il y a eu un tollé. Le gouvernement a reconnu cette
injustice, et donc il a reculé. Ce qui était une injustice en 2019, parce
qu'on voulait arrêter de rendre accessible ce programme aux gens qui
étaient ici, n'est pas plus juste en 2025, M. le Président. Et c'est ça, mon
point, et c'est ça, mon point.
Et je rappelle, je rappelle ce que le premier
ministre du Québec disait quand il référait au devoir d'humanité que le gouvernement a sur la façon de traiter les
citoyens et les citoyennes. Le devoir d'humanité du premier ministre, tel qu'il
le soulignait en 2019 en disant qu'il fallait réouvrir le PEQ, alors, ce
ne serait plus un devoir en 2025, ça aurait changé? Est-ce que c'est parce
qu'on n'a plus d'humanité? J'ose espérer que non. J'ose espérer que non. Le
premier ministre le disait, on a aussi le
devoir de faire preuve d'humanité. Alors, moi, je le rappelle et je le rappelle
à M. le ministre, on a le devoir de faire preuve d'humanité.
En suspendant le programme dans le milieu, comme
ça, sans crier gare, sans consultation, le ministre a créé une onde de choc
dans la communauté, littéralement, il a plongé dans l'angoisse, et je tiens à
le dire, des milliers de travailleurs et d'étudiants, mais des travailleurs.
J'ai reçu à mon bureau des dizaines de courriels, j'ai parlé à des centaines de
personnes. J'ai participé à deux manifestations, où j'ai pu rencontrer des
centaines de citoyens. Ils sont terrifiés et
ils sont en colère parce que les règles ont changé dans le milieu de la partie.
On ne change pas les règles du jeu, dans un match de hockey, en
troisième période, on complète, puis après, après, alors, peut-être pour la
saison d'après, on changera, mais on ne le fait pas dans le milieu de la
partie.
Et, je vous soulignerais, M. le Président, à mon
avis, je le dis avec respect pour M. le ministre, ce dernier a une obligation
morale de rouvrir le PEQ et de reconnaître une clause de droits acquis pour les
personnes qui sont sur le territoire. Parce
que les gens qui sont venus ici travailler, étudier, ce n'était pas un projet
de vacances, ils voulaient une vie meilleure, ils voulaient recommencer
leur vie au Québec, et plusieurs, en fait, se sont même prévalus de programmes
gouvernementaux pour venir. Et M. le ministre s'en rappellera, quand on a fait
les consultations en immigration, les universités,
les manufacturiers, les PME nous ont tous dit que le PEQ était un excellent
programme. Pourquoi? Bien, parce qu'il y avait prévisibilité, stabilité.
Et c'est ce qu'il faut, quand on parle de l'immigration et qu'on veut,
évidemment, contrôler son immigration.
Je termine ce
premier segment en vous parlant de la famille Le Dantec, le père, la mère,
les enfants, des Français. Ils sont arrivés ici, monsieur a étudié,
monsieur est soudeur, monsieur a suivi un DEP, deux DEP, sauf que, quand
il a terminé ses études, bien, la décision était prise de le suspendre, mais
pas quand il est parti de France. Alors, il va faire quoi maintenant, M. Le
Dantec, M. le Président? C'est la question que je pose à M. le ministre.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
l'Acadie. M. le ministre, je vous
cède la parole et je vous rappelle que vous disposez de cinq minutes.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, M. le
Président. Donc, on va clarifier les choses encore ce soir. Le Programme
expérience québécoise avait deux volets : le PEQ Diplômés, le PEQ
Travailleurs. Les gens qui ont soumis leur dossier dans le cadre de ce Programme expérience québécoise vont voir leur
dossier traité en fonction du Programme expérience québécoise. Donc, les dossiers soumis seront
traités. C'est, selon moi, ce que j'appelle une clause grand-père, c'est-à-dire que, pour ces personnes-là, on
ne dit pas : On ne traite pas votre dossier, resoumettez dans un nouveau
dossier, on dit : Ça, ça va être traité.
Les nouveaux dossiers, ceux qui n'ont pas été
envoyés au ministère de l'Immigration et qui sont ou qui seront envoyés
maintenant, seront dans le nouveau programme. Je pense que c'est normal, c'est
normal, quand on change de programme, que les nouveaux dossiers soient
appliqués dans le nouveau programme, et c'est un excellent programme.
Par contre, peu de gens le connaissent, beaucoup
de gens s'en inquiètent. Les gens étaient au courant de ce qui se passait dans l'ancien programme, puis ils
disent : Bien, j'aimais ça avant. Ils ne savent pas, peut-être, qu'en
décembre, dans quelques semaines ou en janvier ou en février, ils seront
appelés par le gouvernement dans le cadre du nouveau programme. On dit :
Parfait, vous avez été sélectionnés, voici votre certificat de sélection du
Québec, et vous allez faire votre vie ici, au Québec. Ils ne le savent pas
encore, donc ils sont inquiets, je le comprends, mais il faut qu'ils soumettent
leur dossier dans ce nouveau programme.
Quand on parle de gens qui sont dans cette
situation-là, ce sont des personnes qui ont un statut temporaire. C'est qu'ils
sont arrivés ici comme étudiant, avec un statut temporaire, les études, ça
finit un certain temps, ou avec un permis de travail d'un an, deux ans, trois
ans. Puis à un moment donné, bien, un permis de travail de trois ans, quand il
commence en 2024, bien, il finit, par exemple, en 2027. Ce n'est pas garanti
que cette personne-là qui arrive en 2024 avec un permis de travail de trois ans
fera sa vie ici. Elle ne s'est pas engagée envers le Québec à dire : Je
vais rester ici pour 50 ans. Le Québec ne lui a pas dit : Voici votre
résidence permanente. Le Québec lui a dit : Voici un permis de trois ans.
Possible que cette personne-là veuille renouveler, possible que cette
personne-là veuille faire sa vie ici; bien, auquel cas, on va évaluer, on va
évaluer en fonction de notre capacité d'accueil, on va évaluer en fonction du dossier de candidature. Et on va faire ce que font toutes
les nations, c'est-à-dire qu'on va sélectionner le nombre d'immigrants en
fonction de leur profil, des besoins de main-d'oeuvre et la capacité d'accueil.
Et savez-vous
qui est en accord avec ça, M. le Président? Le chef du Parti libéral du Québec,
M. Pablo Rodriguez, qui disait, pendant la campagne à la direction,
voulant être chef du PLQ, il n'y a pas si longtemps que ça, le 8 novembre 2024, pendant la course à la chefferie, il a
dit, je le cite, ouvrez les
guillemets : Il faut baisser le
nombre d'immigrants. C'est le titre de l'article avec sa photo. Il faut
baisser le nombre d'immigrants, clame le candidat Pablo Rodriguez. Et, quand on va plus loin, il explique sa pensée, on ouvre
les guillemets, M. le chef du Parti libéral du Québec a dit : «Si
vous baissez les seuils de 50 000, mais que vous rentrez 10 fois plus
au niveau des temporaires, vous n'arriverez pas à régler le problème et vous
allez avoir, ce qui se passe actuellement, des défis au niveau de la société.»
Fermez les guillemets. On ne dit pas «au niveau de», mais j'ai partagé cette...
pardonnez cette faute de français.
Donc, il disait qu'il fallait réduire le nombre
d'immigrants temporaires. Bien, ce que ça veut dire, c'est qu'on ne peut pas
avoir en ce moment les 560 000 temporaires sur le territoire
québécois, leur donner tous comme ça, de manière gratuite, automatique à tous,
la résidence permanente, comme ça, du simple fait... bien, s'ils sont ici de
manière temporaire, c'est que ce sont des
permanents, mais non. Le chef du Parti libéral n'était pas d'accord avec ça et
moi non plus.
Sélectionnons ces personnes-là le mieux possible
en fonction de leur compréhension de la langue française, en fonction de la
capacité d'accueil, en fonction de la planification pluriannuelle qu'on vient
de faire, qui dit, bien, maintenant, à chaque année, au Québec, on va
accueillir 45 000 résidents permanents à chaque année puis on va les
sélectionner parmi les temporaires, parmi les gens qui sont sur le territoire
québécois, ceux qui parlent le français, ceux qui ont un emploi, et puis on va
leur donner plus de points à ceux qui sont en région ou à ceux, par exemple,
qui sont diplômés d'une institution québécoise et qui sont, je vous dirais...
qui contribuent à la société québécoise. Donc, ces personnes-là qui
s'inquiètent, déposez votre dossier dans le PSTQ et vous augmenterez
grandement... en fait, vous aurez des chances d'être sélectionnés. Voilà.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le ministre. M. le député de l'Acadie, je vous cède la parole
pour votre réplique de deux minutes.
M. André Albert Morin (réplique)
M. Morin : Oui. L'ennui avec le
PSTQ, M. le Président, et ça, les gens nous l'ont dit aussi en commission
parlementaire, c'est que ce n'est pas stable, ce n'est pas prévisible, on n'a
aucune idée de ce qui va arriver. Je parlais moi-même, dans ma question
aujourd'hui, d'un labyrinthe. Il n'y a aucune garantie. Quel sera le pointage?
On ne le sait pas. Et donc ça a créé chez les gens, comme je vous le disais un
peu plus tôt, une onde de choc.
Et ce qu'il faut, en immigration, c'est de la
prévisibilité. Qu'il y ait effectivement un contrôle, bien, on est pour. On a fait les consultations ensemble, M. le
ministre et moi pour l'opposition officielle. Mais le point n'est pas là.
Moi, je vous parle des gens qui sont ici, je vous parle des gens qui sont
arrivés ici, qui ont étudié, qui avaient un plan de vie pour leurs familles et
qui, à la dernière minute, se font dire : Ah non! là, vous ne pouvez plus
appliquer. Bien, voyons! C'est injuste, c'est inhumain et je tiens à le dire.
• (18 h 40) •
Et je voulais également, en terminant, rappeler
ceci, parce que, dans une question que je posais à M. le ministre un peu plus tôt, il répondait, et j'essaie de le
citer du mieux possible : «Et, oui, contrairement au Parti libéral, pour
nous, il faut maîtriser la langue française pour être sélectionné. On
est fiers de cette politique-là.» M. le Président, je rappelle au ministre que, dans le PEQ, la langue française
est un critère obligatoire. On n'a rien inventé, là. Alors, que M. le ministre
ne soit pas inquiet, là, avec le PEQ ou une réouverture du PEQ, avec un droit
acquis pour le PEQ, le français va demeurer une exigence, comme il l'a toujours été, parce que c'est fondamental,
parce que c'est notre langue commune, et on y tient.
Alors, qu'on me sorte d'autres arguments, je
vous le dis, M. le Président, et qu'on fasse en sorte qu'on traite avec humanité ces gens qui attendent, qu'on leur
accorde une clause de droits acquis pour qu'on puisse faire fonctionner
l'économie du Québec. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
l'Acadie. Alors, voilà qui met fin à ce débat de fin de séance.
Ajournement
Compte tenu de l'heure, les travaux sont
ajournés au mercredi 26 novembre 2025, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 42)