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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
des crédits budgétaires du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, pour l'année financière
1988-1989.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Secteur chasse et pêche
Le Président (M. Saint-Roch): J'attire l'attention des
membres de la commission sur le fait que les quatre premières heures
seront consacrées au secteur chasse et pêche et les quatre
dernières heures, au secteur loisir. Sur ce, est-ce que vous avez des
remarques préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires M. Yvon Picotte
M. Picotte: Oui, M. le Président, merci infiniment. Je
voudrais, moi aussi, souhaiter la bienvenue à mes collègues du
côté du gouvernement et du côté de l'Opposition. Je
suis persuadé que l'entretien que nous aurons, ce matin, au sujet de
l'étude de nos crédits fera en sorte d'apporter des
éclairages additionnels sur certains de nos programmes et aussi, sans
doute, selon les suggestions que les membres de l'Assemblée nationale
pourront faire, nous aider à dégager certaines orientations qui
pourraient être bénéfiques sur les programmes que nous
avons à administrer au ministère.
Donc, je souhaite la bienvenue à mes collègues et à
vous aussi, M. le Président, qui aurez sans doute une tâche
facile, compte tenu de la sagesse que nous retrouvons autour de cette
table.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre
M. Picotte: II y a maintenant près de 30 mois, la
population québécoise exprimait très largement son
désir de voir le gouvernement actuel dirigé par M. Bourassa
prendre charge des affaires de l'État. On se rappellera l'immense
nécessité, sinon l'urgence de redresser la situation
économique dans son ensemble ainsi qu'accomplir une tâche de
rénovation, de gestion et de rationalisation pour mieux tourner vers
l'avenir les différents champs d'action de l'État.
Dès février 1986, j'ai fait connaître aux organismes
provinciaux de la faune et du loisir les grandes orientations que j'entendais
poursuivre tant dans le domaine de la conservation et de la mise en valeur de
la faune et de ses habitats que dans celui du loisir, des sports et des
programmes à la jeunesse. Mes intentions sont, depuis lors, devenues des
réalisations concrètes.
La principale réalisation depuis ce temps en matière de
développement du loisir, des sports et des programmes à la
jeunesse est le suivi du Sommet québécois des loisirs et la
révision des politiques et des programmes s'adressant aux organismes de
loisir et de sport. Comme on le sait maintenant, le Sommet
québécois du loisir a donné lieu à un nombre
impressionnant de consensus reliés à chacun des thèmes et
des sujets inscrits à l'ordre du jour. Dans cette foulée, il est
donc apparu nécessaire aux participants de former un comité de
suivi du sommet dont le rôle est d'assurer la mise en oeuvre des
consensus pour chacun des partenaires concernés. Parmi les consensus,
mentionnons la mise sur pied d'un mécanisme d'échange sur le
dossier de la concertation scolaire municipale, l'énoncé d'une
politique globale de plein air, l'élaboration d'un cadre de relation
entre les municipalités et les organismes locaux de loisir. Dans la
même veine de réalisation, la tenue du sommet a produit un effet
direct et très important sur le soutien gouvernemental en matière
d'aide au développement des équipements de loisir en ce que le
programme PADEL est passé d'un budget de 4 800 000 $, en 1986-1987,
à un montant de 9 100 000 $ en 1987-1988.
Par notre participation dans le dossier du massif de
Petite-Rivière-Saint-François, le ministère du Loisir
apporte une contribution non négligeable, voire une présence de
premier plan aux préoccupations manifestées par notre population
en matière de développement régional. L'évolution
du dossier du massif de Petite-Rivière-Saint-François
témoigne éloquemment de la volonté que nous avons de
respecter cette dynamique tout en recherchant la participation d'intervenants
majeurs capables de réaliser une station touristique d'envergure
internationale.
La réunion ministérielle de la dix-huitième session
de la conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays
d'expression française, c'est-à-dire la CONFEJES, s'est tenue
à Québec du 7 au 9 mars dernier. Une partie importante des
travaux que j'ai eu l'honneur de présider a été
consacrée aux suites à donner à la décision prise
par les participants du Sommet de Québec de créer des jeux de la
francophonie. Ces jeux, qui se tiendront au Maroc du 8 au 22 juillet 1989,
auront l'originalité de comporter deux volets de compétition dont
l'un à caractère sportif et l'autre à caractère
culturel.
En matière de conservation et de mise en
valeur de la faune et de ses habitats, il y a eu, comme on le sait, une
entente quinquennale en matière de conservation et de mise en valeur des
habitats fauniques. Le 10 novembre 1987, Canards Illimités, Habitats
fauniques Canada, l'Office de planification et de développement du
Québec, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
et la Fondation pour la conservation de la faune et de son habitat ont
concluait une entente quinquennale dotée d'un fonds de 16 000 000 $. Ce
fonds doit permettre, selon les circonstances, l'acquisition de certains
habitats, la réalisation de projets de restauration et
d'aménagement de terres et de sites, la construction de divers ouvrages,
la conclusion de baux et de servitudes avec des propriétaires
privés et beaucoup d'autres choses qu'il serait trop long à
énumérer, le tout s'appliquant aussi bien à des marais
pour la sauvagine qu'à des modalités d'intervention
forestière compatibles avec la présence de ravages du cerf de
Virginie ou à l'aménagement de rivières à saumon,
pour ne mentionner que ces deux points.
La lutte au braconnage s'est faite de façon intensive.
L'introduction de nouvelles prohibitions légales et les majorations des
sanctions ont constitué les fers de lance de la lutte au braconnage.
Également, le renforcement des pouvoirs des agents de conservation de la
faune a contribué à faciliter l'application de la Loi sur la
conservation et de la mise en valeur de la faune et de ses habitats, sans
oublier l'augmentation du nombre d'agents de conservation de la faune.
Comme je l'ai annoncé l'année dernière, le rapport
du groupe de travail sur le développement des initiatives privées
produit par des fonctionnaires du MLCP a fait l'objet d'une analyse en
profondeur par un groupe de députés, qui m'a remis leurs
recommandations au cours du mois de décembre 1987. Pour l'essentiel,
j'ai été heureux de constater que le groupe de
députés s'est dit en accord avec les grandes orientations
énoncées dans le document produit par les fonctionnaires du MLCP.
La coordination du développement des initiatives privées sera
chargée, en 1988 et en 1989, de veiller à la mise en oeuvre des
recommandations qui seront finalement retenues.
Nouveau plan d'organisation administrative supérieure, ce qu'on
appelle communément POAS à l'intérieur des
ministères. Celui de notre ministère a été
Inspiré d'une ferme volonté de répondre toujours plus
efficacement aux besoins des citoyens et des citoyennes du Québec,
besoins qui, notons-le, évoluent dans le sens d'une plus grande prise en
charge par eux-mêmes. Il importait alors que le ministère se
définisse clairement par rapport à ses partenaires et ses
clientèles de plus en plus actifs et dynamiques dans le milieu. On aura
déjà constaté ce dynamisme dans le monde de la chasse et
de la pêche, par exemple, où cette combinaison d'entreprises
à but lucratif et sans but lucratif procure aux citoyens et à
l'économie québécoise un apport considérable, ce
qui est assez unique dans l'univers gouvernemental et ce dont nous pouvons
être fiers. Il en est de même dans le cas du loisir et du sport. La
qualité de l'entre-preneurship et le savoir-faire du milieu ont
révélé les compétences et les qualités
d'administrateurs astucieux et consciencieux au service de la qualité de
vie de la population.
Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a donc
fait face à la nécessité de recentrer ses programmes et
ses stratégies vers les éléments les plus essentiels
à l'accomplissement de ses deux missions.
En ce qui concerne les grandes orientations de mon ministère pour
l'année 1988-1989, elles consisteront principalement en la mise en
oeuvre de nouvelles dispositions apportées à la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, à l'intensification de
l'effort de réflexion amorcé dans le domaine de la faune et
à la mise en oeuvre des consensus découlant tant du Sommet
québécois sur la faune que de celui du loisir.
Mon ministère poursuit donc l'effort de rationalisation
inspiré par les grandes orientations 1986-1987 tout en assumant son
rôle de leadership tant dans la mission faune que dans celle du
loisir.
Le ministère entend associer la population à
l'identification des mesures susceptibles de procurer le plus large
accès possible à la ressource faunique tout en cherchant à
accroître les bénéfices économiques qui en
découlent.
Cette réflexion trouvera tout son sens lorsque se tiendra, les
29, 30 avril et 1er mai prochain, le premier Sommet québécois sur
la faune. L'année 1988-1989 nous permettra d'actualiser l'essentiel du
rôle que le gouvernement doit assumer dans les domaines du loisir, des
sports et des programmes à la jeunesse. Ainsi, des efforts importants
seront déployés pour mieux soutenir le programme Chantiers de
jeunes bénévoles et pour entreprendre la mise en marche du
nouveau programme intitulé: Travailleurs en loisir en milieu
municipal.
Nous entendons également poursuivre l'accroissement de
l'autonomie financière des organismes provinciaux de sport et de loisir,
notamment en accordant tout le soutien nécessaire au projet de campagne
d'autofinancement des organismes provinciaux.
Par ailleurs, nous allons donner suite à certaines des
recommandations formulées par le Groupe de travail sur le
développement des initiatives privées.
Permettez-moi maintenant de vous faire part plus en détail des
principales actions rattachées à chacune des deux grandes
missions de mon ministère ainsi qu'aux actions caractérisant sa
mission administrative. Le Sommet québécois sur la faune. La
tenue prochaine du Sommet québécois sur la faune nous rappelle
que la faune constitue une ressource à la fois riche et
recherchée dont la gestion s'est largement
complexifiée au fil des ans. Convoitée à juste
titre par des motifs à caractère social, économique et
même culturel, fa faune est en interaction avec d'autres ressources dont
la gestion a aussi ses impératifs. Devant ces conflits apparents
d'objectifs, il m'est apparu opportun et nécessaire de convier autour
d'une même table les principaux acteurs susceptibles de contribuer
à trouver les points d'équilibre qui doivent favoriser la
pérennité des espèces et l'exploitation rationnelle de
cette ressource qui fait partie de notre patrimoine.
La tenue du Sommet québécois sur la faune me semble
également la voie la plus adéquate pour assurer une
compréhension commune des problèmes actuels ou
prévisibles. C'est l'occasion de définir les voies et moyens qui
mèneront à des consensus ou solutions dont la mise en oeuvre
pourra être partagée par les différents partenaires.
Bien que l'axe principal du Sommet québécois sur la faune
soit l'utilisation de la faune, il constituera un moment
privilégié pour aborder d'autres volets de la gestion de cette
ressource.
Je suis assuré que tous les participants au Sommet
québécois sur la faune interviendront avec pertinence et qu'ils
feront connaître leurs orientations et réflexions dans le but de
contribuer à une meilleure utilisation de la faune au Québec.
Des amendements à la Loi sur la conservation et la mise en valeur
de la faune et des modifications à cette loi permettront l'introduction
d'un nouveau chapitre intitulé: Habitats fauniques.
Ces nouvelles dispositions législatives, si elles sont
adoptées par l'Assemblée nationale, amélioreront
substantiellement la protection des habitats fauniques tout en conservant un
certain équilibre entre les intérêts des utilisateurs des
différentes ressources, tant fauniques qu'agricoles, forestières
et d'autres que nous connaissons déjà.
Par ailleurs, j'ai déposé à l'Assemblée
nationale le projet de loi 101 qui propose l'attribution de pouvoirs accrus aux
ZEC en plus de proposer certaines modifications à l'appellation et au
statut de la Fondation pour la conservation et la mise en valeur de la faune et
de son habitat.
De concert avec mon collègue, M. Lincoln, ministre de
l'Environnement, nous terminerons la préparation d'un projet de loi qui
proposera à l'Assemblée nationale de protéger les
espèces menacées ou vulnérables.
Au cours de 1987-1988, le ministère s'est concerté avec le
ministère de l'Énergie et des Ressources pour que soient prises
en compte les multiples dimensions de la conservation des habitats du cerf de
Virginie dans le projet de guide des modalités d'intervention en milieu
forestier.
Concrètement, le ministère a dégagé, en
1988-1989, une enveloppe de 375 000 $ pour analyser et procéder à
l'approbation des plans d'intervention que doivent confectionner, en vertu d'un
contrat d'approvisionnement forestier conclu avec le ministère de
l'Énergie et des Ressources, les entreprises qui interviennent en
forêt publique.
En forêt privée, il a été prévu de
confier à des consultants et à des occasionnels la confection des
plans d'intervention dont la responsabilité incombe au ministère
suivant le projet de loi sur les habitats fauniques.
Un comité de travail composé de fonctionnaires du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et du MAPAQ a
été formé dans le but de présenter au gouvernement
fédéral une première proposition de refonte des
règlements de pêche du Québec.
Un projet de refonte des règlements de chasse et de
piégeage vise à simplifier les normes et règles
régissant la chasse et le piégeage et ce, en fonction de l'offre
disponible et des besoins et attentes de la clientèle.
Les consultations régionales auprès des différents
organismes et intervenants intéressés par la révision des
territoires fauniques étant maintenant complétées, il
appartient donc aux participants associés au Sommet
québécois sur la faune d'apprécier le suivi à y
accorder.
J'annonce que des efforts accrus seront exigés du
ministère pour sensibiliser davantage les jeunes à la faune.
À la rigueur, de nouveaux moyens, autres que ceux actuellement
disponibles, pourront être imaginés pour s'assurer que notre
jeunesse perçoive le monde merveilleux de la faune dans une juste
perspective.
Au cours de 1988-1989, le MLCP entreprendra une vaste opération
de renouvellement du certificat de chasseur dont la période de
validation se termine le 31 mars 1989. Cette opération rejoindra plus de
la moitié des chasseurs du Québec.
Dans un domaine connexe au certificat de chasseur, notons
également qu'en 1988-1989, un cours de formation sur le piégeage
sera offert. C'est une première à signaler.
Permettez-moi maintenant, M. le Président, d'aborder la mission
du loisir et des sports et les programmes à la jeunesse.
Des amendements à la Loi sur la sécurité dans les
sports permettront d'étendre et de préciser les
responsabilités de la régie dans le domaine du sport
récréatif et, en particulier, du ski alpin, dans le but de
prévoir des règles visant à mieux encadrer la pratique de
ces activités eu égard à la sécurité des
usagers.
En 1988-1989, le MLCP dispose d'un budget spécial de
développement, soit 700 000 $, qui permettra d'offrir aux camps de
vacances appartenant à des organismes sans but lucratif, non admissibles
au programme régulier d'assistance aux réseaux
d'hébergement, une aide financière leur permettant, dis-je,
d'adapter leurs établissements aux normes de santé, de
sécurité et d'hygiène dans les édifices
publics.
Dès que possible, le ministère fera connaître les
conditions d'admissibilité ainsi que les modalités d'attribution
de l'assistance financière prévue à ce nouveau
programme.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique du sport, la fusion
des trois organismes oeuvrant en sport dans le domaine scolaire - primaire,
secondaire, collégial et universitaire - a donné naissance
à la Fédération québécoise du sport
étudiant. Cet organisme est opérationnel depuis le 1er avril
1988.
D'autre part, au cours du mois d'avril, la fusion de la
Société des sports avec la Société des Jeux du
Québec sera effectuée. De plus, on assistera à la mise en
place et au début des travaux de la Table d'harmonisation du sport sur
le plan provincial.
Rappelons que, par la politique globale du sport, le gouvernement du
Québec entend consolider les acquis et recentrer davantage son action
vers le pratiquant de la base.
La reconduction, pour 1988-1989 et pour les années
ultérieures, d'un budget additionnel de 1 500 000 $ témoigne du
soutien que le gouvernement actuel accorde aux loisirs et
particulièrement aux sports des jeunes.
Le ministère poursuit la mise en oeuvre de la politique
québécoise de l'excellence qui nous permettra
éventuellement de placer 30 % d'athlètes québécois
dans les équipes canadiennes qui participeront aux grands jeux,
c'est-à-dire les Jeux olympiques, les Jeux panaméricains et les
Jeux du Commonwealth.
En 1988-1989, le ministère accordera un soutien accru aux clubs
sportifs, soit 136 000 $ de plus pour l'engagement d'entraîneurs, et
veillera à la préparation des équipes qui participeront
aux prochains Jeux du Canada, c'est-à-dire à l'été
1989.
À la suite d'un consensus, arrêté lors du Sommet
québécois du loisir, le ministère s'est engagé
à préparer un projet de politique sur le plein air. Un
avant-projet de politique est actuellement complété et soumis en
consultation auprès des différents organismes ou intervenants,
notamment ceux qui sont membres du Regroupement des loisirs du
Québec.
Le projet de politique fera également l'objet de discussions et
de propositions concrètes lors du Sommet québécois sur la
faune.
À mon point de vue, ce n'est pas une pure coïncidence que le
plein air soit appelé à faire l'objet d'appréciations tant
de nos partenaires du sommet du loisir que de celui à venir sur la
faune. Il s'agit d'une dimension de l'intervention ministérielle qui est
à la confluence de nos deux missions. C'est pourquoi on accorde une
importance si grande à ce phénomène qui doit être
reconnu.
Dans le but d'accroître le développement des chantiers de
jeunes bénévoles au Québec et de permettre à plus
de jeunes de faire des apprentissages utiles à leur développement
social et professionnel, nous entendons appuyer, en 1988-1989, 40 projets au
lieu de 28 réalisés en 1987-1988. De plus, nous prévoyons
prolonger d'une semaine la durée de chaque projet de chantier.
Notons que ce programme bénéficie d'une somme
additionnelle de 290 000 $ comparativement à l'exercice financier
précédent.
Pour sa part, le programme Jeunes volontaires poursuit sa lancée
en accordant son soutien financier et son encadrement aux 1900 jeunes adultes
actuellement inscrits au programme et prévoit en accueillir 2900
nouveaux. (10 h 30)
L'idée même de ce programme provient de l'un des nombreux
consensus obtenus dans le cadre des travaux du Sommet québécois
du loisir. Vous aurez compris, M. le Président, qu'il s'agit du
programme Travailleurs en loisir.
Ce programme, dont la mise en oeuvre interviendra en cours
d'année, permettra au ministère de conjuguer ses efforts avec
ceux du monde municipal dans une volonté commune de développer
conjointement les ressources les plus essentielles de toute intervention en
loisir, soit les ressources humaines.
Un budget d'environ 300 000 $ sera disponible pour assurer la mise en
marche du programme, qui comportera un caractère expérimental, au
cours de 1988-1989.
Je vous ferai remarquer, M. le Président, que cette demande
provenait du Sommet québécois du loisir et nous voulons, comme
nous l'avons souligné, avec un comité de suivi, où nous
avons déjà commencé à mettre en place de nombreux
consensus et à commencer à réaliser les nombreux
consensus... Entre autres, il s'agit là d'un consensus additionnel qui
verra sa concrétisation commencer en cours d'année et le
poursuivre, cela va de soi, dans les années subséquentes.
En 1988-1989, nous entendons exiger des organismes provinciaux de loisir
et de sport un pourcentage d'autofinancement de 25 % de leur budget total de
fonctionnement. Nous encouragerons l'atteinte de ces objectifs par les
organismes en apportant, le moment venu, un soutien financier aux campagnes
d'autofinancement coordonnées par le Regroupement des loisirs du
Québec.
Enfin, il m'apparaît important de souligner l'apport de premier
plan qu'apporteront, en 1988-1989, la Société des
établissements de plein air du Québec, la Fondation pour la
conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats ainsi que la
Régie de la sécurité dans les sports à l'action
d'ensemble générée par le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche.
Ces trois organismes constituent, pour le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, des outils bien adaptés pour l'aider
à mieux assumer son mandat et, ce faisant, desservir adéquatement
la population québécoise en contribuant à
l'amélioration de sa qualité de vie.
Un des derniers volets que je voudrais
aborder, M. le Président, c'est celui des actions
caractérisant la mission administrative du ministère. Au
début de l'été dernier, je dévoilais un nouveau
plan d'organisation administrative supérieure, c'est-à-dire le
POAS, dotant le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
d'une structure administrative devant nous permettre d'envisager sereinement,
mais avec détermination, les défis de tous genres qui nous sont
impartis par l'accomplissement de nos missions en matière de faune et de
loisir. J'ai déjà eu l'occasion de vous présenter l'esprit
et la portée du changement organisationnel d'importance au titre des
réalisations de l'exercice financier 1987-1988.
Les espoirs que j'avais investis dans cette restructuration ne m'ont pas
déçu, bien au contraire. Les gestionnaires du ministère
ont pu remodeler, chacun dans leur sphère de responsabilités, les
plans d'organisation administrative inférieure, c'est-à-dire les
POAI, de leurs unités administratives respectives. Ainsi, les effets du
POAS ont rejoint chacun des employés tant en région qu'au centre
administratif. Nous avons donc franchi un pas très important en
mobilisant l'ensemble des ressources humaines du ministère dans la
poursuite d'objectifs issus du recentrage de nos activités
ministérielles.
Le défi de l'exercice 1988-1989 consistera à maintenir
vivant ou à alimenter ce dynamisme qui guide dorénavant la
mission administrative du MLCP. Cela ne se fera pas sans effort cependant.
Voilà pourquoi j'ai demandé qu'on implante en cours
d'année un programme qui nous permettra collectivement
d'améliorer notre performance de gestion. Le secrétariat à
l'évaluation et à la vérification assurera la
maîtrise d'oeuvre de cette intervention innovatrice à laquelle
j'accorderai personnellement toute mon attention.
Deux autres mesures nous aideront à mieux accomplir notre mission
administrative. Ainsi, nous compléterons le renouvellement de notre
structure d'encadrement en désignant un certain nombre de cadres
intermédiaires correspondant aux besoins de gestion du ministère.
Également, nous reconnaîtrons en cours d'année les
professionnels qui exercent des tâches qualifiées d'un niveau de
complexité supérieur.
La priorité des priorités de la mission administrative du
MLCP est sans contredit l'attention que nous accordons et que nous accorderons
à la gestion et au développement de nos ressources humaines.
Au mois de mai, l'an dernier, nos échanges à cette
même commission parlementaire portaient sur des crédits initiaux
de 198 745 900 $. Pour 1988-1989, ces mêmes crédits initiaux sont
de 211 893 800 $. Il s'agit là d'une augmentation déjà
substantielle de 13 147 900 $, soit 6, 6 %.
Toutefois, ce chiffre global ne met pas en lumière les
économies importantes que nous avons réalisées et qui ont
permis de rendre des crédits disponibles pour des interventions
nouvelles. Ainsi, le budget gouvernemental, à ce secteur
d'activité, a été apporté surtout par la
Société de développement industriel. Par exemple, je peux
établir qu'à la suite des cessions d'activités à la
Société des établissements de plein air du Québec,
le budget des parcs et des réserves a pu être diminué de 2
500 000 $ et que la bonne santé financière de la SEPAQ nous
permet d'affecter à d'autres fins la provision de 300 000 $ qui lui
était réservée pour assurer ses équilibres
financiers. Enfin, les fusions des fédérations de sports
scolaires, d'une part, ainsi que de la Société des jeux avec la
Société des sports, d'autre part, assurent une économie de
600 000 $.
De fait, les économies budgétaires que nous avons
réalisées ont totalisé plus de 7 500 000 $. J'attire votre
attention sur le fait qu'elles ont été effectuées sans
nuire aux services offerts à la population dans l'une et l'autre des
missions du ministère.
Tout compte fait, mon ministère a donc pu compter sur près
de 21 000 000 $ afin de satisfaire à la fois aux charges
financières nouvelles, telles celles qui découlent de la
création de fonds spéciaux pour les services d'informatique et de
télécommunications et aux besoins, des nouveaux projets de
développement, mais aussi pour assurer la continuité des actions
entreprises.
Évidemment, tous ces chiffres ne tiennent pas compte des ajouts
budgétaires dont nous bénéficions en cours d'exercice. En
1987-1988, par exemple, l'OPDQ a viré au ministère environ 3 000
000 $ à titre de contribution aux appuis que le ministère
souhaite apporter à des projets d'importance régionale. Nous
avons aussi participé pour 1 000 000 $ à la création
d'emplois en Gaspésie. Comme par les années antérieures,
le ministère bénéficiera, au cours de l'exercice financier
1988-1989, de tels ajustements à ses crédits.
Enfin, avant d'aborder nos discussions, il m'apparaît important de
vous signaler que les crédits 1988-1989 sont présentés
selon une nouvelle structure de programmes.
Le programme 01, Développement du loisir, des sports et du plein
air, rassemble l'essentiel des budgets de coordination et de soutien aux
partenaires en matière de loisir. Il en est de même du programme
02 en ce qui concerne la coordination des ressources fauniques, sans pour
autant comprendre, il est bien entendu, toute l'intervention
ministérielle en matière de faune.
Ces deux missions sont appuyées en région par les actions
qui, bien souvent, assurent en même temps l'exercice d'activités
de loisir, notamment en plein air et principalement la sauvegarde des
ressources fauniques. Le programme 03 regroupe les crédits
nécessaires aux opérations régionales du ministère.
Elles sont aussi appuyées, au siège social, par des services
interdirectionnels dont les budgets ont été inscrits au programme
04.
Pour ce qui est de la Régie de la sécurité
dans les sports, cette question a été
considérée séparément au programme 05 en raison de
son statut juridique.
Voilà qui complète, M. le Président, le tour
d'horizon qu'il m'apparaissait important de faire avant que ne s'amorcent nos
discussions. Il me fera plaisir de vous donner des compléments
d'information pour chacun des programmes particuliers. Je suis persuadé,
après que nous aurons entendu les interventions de nos collègues,
autant ceux de l'Opposition que ceux du gouvernement qui désireront en
faire, que nous pourrons attaquer de front les différents programmes que
nous administrons, toujours avec cette caractéristique que nous avons
entre nous. C'est-à-dire que la plupart du temps, M. le
Président, comme vous le savez, on s'entend très bien pour non
pas suivre je dirais, un peu comme on le faisait à la petite
école, ligne par ligne, les éléments du programme. On
faisait généralement une discussion de fond sur certaines grandes
questions et des discussions générales. Je pense que c'est encore
un peu le désir des membres de cette assemblée de procéder
ainsi. A la fin, on adoptait rapidement les différents
éléments. En tout cas, le représentant de l'Opposition,
mon collègue, le député de Dubuc, pourra nous dire ce
qu'il en pense, de même que nos autres collègues.
Je voudrais terminer en vous présentant, M. le Président,
mes principaux collaborateurs qui m'accompagnent, pour que tout le monde sache
qui fait quoi et qui sont ces personnes qui sont ici pour nous aider dans nos
discussions et pour prendre bonne note de nos recommandations et de nos
interventions afin d'améliorer toujours, comme le veut si bien la
tradition du Parlement et comme le font si bien les élus du peuple, les
différents programmes de notre ministère, quand il est
jugé important de le faire.
D'abord, immédiatement à ma droite, M. Pierre Bernier,
sous-ministre; Mme Gisèle Desrochers, sous-ministre adjointe du Loisir,
des sports et des parcs; M. Georges Arsenault, sous-ministre adjoint de la
ressource faunique; M. André Lachance, sous-ministre des
opérations régionales, M. Pierre-A. Bélanger,
coordonnateur du développement des initiatives privées; Me
Lalande, directeur des affaires juridiques; M. André Magny, directeur du
secrétariat du ministère; M. Marcel Miville-Deschênes,
directeur général de l'administration; M. Roger Tardif, directeur
des ressources financières, M. René Bilette chef de service de la
programmation et de l'analyse budgétaire; M. Jean-Paul Delagrave,
responsable de la programmation budgétaire. De la SEPAQ, nous accompagne
aussi M. Michel Noël de Tilly, p. -d. g., qui est accompagné sans
doute de quelques collaborateurs de la SEPAQ. Il y a aussi M. Michel
Damphousse, le président de la Fondation pour la conservation et
l'aménagement de la faune et de ses habitats. Il y a aussi la
Régie de la sécurité dans les sports qui est
représentée par son vice-président, M. Jean
Duquette. Cela devrait faire le tour de mes collaborateurs
administratifs.
Il me reste maintenant à vous présenter rapidement mes
collaborateurs du cabinet politique. M. Bolduc, mon directeur de cabinet,
immédiatement à ma gauche. Il y a Mme MacKay qui est responsable
des relations avec la presse. Il y a M. Alain Cloutier qui est un
attaché politique au niveau de la faune, en arrière de moi. Il y
a M. André Verrette, attaché politique des sports et loisirs.
Voilà, M. le Président, merci infiniment.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Je vais maintenant reconnaître M. le député de
Dubuc pour ses remarques préliminaires.
M. Hubert Desbiens
M. Desbiens: Merci. Je vais vous présenter M. Pierre
Boutet, mon recherchiste. Ce ne sera pas trop long. Évidemment, je n'ai
pas l'intention de faire une intervention très élaborée ni
très longue avant de passer plutôt à l'étude des
différents programmes et éléments. Je voudrais toutefois
rappeler... Et le ministre a commencé son intervention, d'ailleurs, dans
ce sens, sur ce qu'il qualifiait à certains moments, et même s'il
a changé son vocabulaire aujourd'hui, on y retrouve les mêmes
énoncés ou espèces de nouveaux principes qu'il appelle les
nouvelles orientations budgétaires. Je crois qu'il y a
déjà une discussion qui a été engagée depuis
de longs mois sur les projets de modification du ministre concernant la faune -
bien sûr, en ce qui me concerne. J'aimerais rappeler quand même
très brièvement les points qui nous apparaissent
extrêmement importants.
On ne peut pas considérer l'administration, la gestion, la
conservation et la mise en valeur de la faune sans considérer l'ensemble
du développement historique de la faune au Québec et du
territoire avec ses richesses. Il ne faut jamais perdre de vue, à ce
moment-ci, que toute cette richesse, tout ce territoire, tout ce qu'il
recèle, constitue un patrimoine qui appartient à la population
et, en conséquence, doit servir à cette population. Ce qu'on
appelle l'accessibilité, en règle générale,
accessibilité évidemment qui sous-tend gestion et conservation.
Quand on a le nez collé sur la réalité quotidienne,
même si on perd de vue l'ensemble du développement de l'histoire
de la prise en main par la population du territoire faunique, il faut presque
remonter jusqu'à la confédération et même avant pour
se rendre compte que les territoires fauniques du Québec, cette
richesse, ce patrimoine, étaient l'apanage de quelques individus. Les
clubs privés, ce n'est pas d'hier. (10 h 45)
Ce n'est que progressivement, tout au long des ans, que cela s'est
modifié et que la population du Québec a voulu reprendre en sa
posses-
sion et à son avantage, comme elle y avait droit, tous ces
territoires. La preuve est faite, je pense que le ministre aussi le
reconnaît lorsqu'il félicite, à juste titre, le
résultat de l'administration des zones d'exploitation
contrôlée, les ZEC. La création des ZEC en 1977-1978 fut
l'aboutissement d'un long cheminement. On a vu la création des parcs
pour la première fois en 1894, ensuite en 1937 et c'est allé en
progressant de plus en plus rapidement depuis. De 1939 à 1970, il y a eu
31 réserves fauniques de déclarées au Québec. De
1970 à 1981, il y en a eu une vingtaine d'autres. Tout cela indique
très clairement le cheminement de la population du Québec vers
une prise de conscience de cette richesse patrimoniale, de sa valeur et de son
bon droit à y avoir accès.
Tout le projet, après lecture et relecture du rapport Leblond qui
est la bible, finalement, de la privatisation du ministre, nous amène
à conclure, pour justifier - je dis bien justifier - les conclusions du
rapport, qu'il n'y a qu'un seul argument qui revient constamment, ce sont les
nouvelles orientations budgétaires. C'est un nouveau principe, ce que
j'appelle des critères ou des balises, la finance, les moyens
budgétaires, cela devient, dans le rapport Leblond et dans toutes les
conclusions qu'il en tire, un principe de base autant que la richesse
patrimoniale en est un, de même que la conservation ou autre chose. Ce
débat n'est pas terminé.
Je n'irai pas plus loin pour l'instant. Le débat va se
poursuivre, le ministre va en faire part et les participants vont en faire part
de nouveau, après l'avoir très clairement énoncé
dans les quelque 500 mémoires qui ont été
présentés à ses fonctionnaires. Le ministre va en discuter
à nouveau avec les intervenants au sommet de la fin d'avril. Les
conclusions ne sont pas encore tirées. En tout cas, c'est ce que la
population des pêcheurs, des chasseurs et des amants de plein air
espère toujours, même si ces gens doutent de plus en plus que tout
cela ne soit décidé et fixé depuis belle lurette.
D'un autre point de vue le ministre nous dit qu'il est heureux de
constater cette année... Il ne s'en pète pas trop les bretelles,
ce qui est heureux pour lui parce qu'avec 211 893 000 $ de budget, quand on
sait qu'en 1986-1987, il a eu entre les mains un montant de 206 000 000 $ de
dépenses, avec les ajouts... En 1987-1988, c'étaient 200 000 000
$; maintenant, il finit avec 198 000 000 $. Cette année, il dit avoir
211 893 000 $, sauf qu'il faut constater que, grâce aux modifications
apportées, par exemple, à la catégorie 03, les
communications, on voit maintenant que les loyers et les communications sont
imputés directement à son ministère, ce qui n'était
pas le cas autrefois. Il y a là un montant de 7 400 000 $ qui
apparaît, qui est nouveau cette année et qui sert tout simplement
à indiquer, dans les colonnes comptables, le coût des
différents loyers et tout ce qui a rapport aux communications. Alors, si
on veut établir une comparaison avec l'an passé, il faut enlever,
au départ, ces 7 400 000 $ des 211 900 000 $ et le ministre n'a plus que
204 483 000 $. Quand il avait, en 1986-1987, 206 000 000 $, et qu'il y avait
encore mieux en 1985-1986, 222 000 000 $, on voit que le budget du
ministère est loin de constituer l'augmentation réelle de quelque
6 % qu'il mentionnait tantôt; il ne constitue, en fait, qu'une
augmentation de 1 % ou 2 %. On constate également qu'au plan de la
faune, entre autres, au plan des immobilisations et du fonctionnement dans les
parcs et les réserves, il est assez évident que le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a subi ou a
décidé de faire des coupures importantes, puisque pour les parcs,
en 1985-1986, il y a eu 6 899 000 $ pour le budget de fonctionnement, alors
qu'en 1988-1989, il y en a pour 5 816 000 $. Pour ce qui est des
réserves, le fonctionnement représentait 8 959 000 $, alors qu'en
1988-1989, il ne représente plus que 5 416 000 $, une diminution de
près de 40 %.
Au plan des immobilisations, on retrouve un phénomène
encore beaucoup plus important, et pour ne pas dire davantage, c'est presque
une catastrophe. Le budget de 1985-1986 indiquait des immobilisations dans les
parcs du Québec de 8 448 000 $, alors qu'en 1986-1987, c'est descendu
à 4 600 000 $, en 1987-1988, à 2 777 000 $ et, en 1988-1989, 2
329 000 $. C'est presque divisé par quatre. Cela veut dire qu'il y a
à peu près quatre fois moins de budgets d'immobilisations de
prévus dans les parcs du Québec en 1988-1989 qu'en 1985-1986, la
dernière année du gouvernement du Parti
québécois.
Dans les réserves, on constate également une diminution,
moins importante évidemment, les chiffres sont aussi moins importants
dans les réserves, mais il reste quand même qu'en 1985-1986, il y
avait des immobilisations de 1 518 000 $ dans les réserves
québécoises et qu'en 1988-1989, on se retrouve avec des
prévisions d'environ 1 250 000 $, une autre diminution.
Ces diminutions sont constantes, et elles sont très importantes,
particulièrement en ce qui concerne les immobilisations dans les parcs.
Quand on parle d'une diminution de "par quatre", cela veut dire 400 % de moins.
Je ne sais pas si je me trompe dans mon calcul rapide. C'est significatif de
l'intérêt que le gouvernement et le ministre a pour une
catégorie... En même temps qu'il fait de beaux discours sur la
conservation de la nature, sur sa préservation et sur sa mise en valeur,
ce qui est son devoir comme ministre, eh bien, les budgets s'en vont en
diminuant de façon presque catastrophique.
Une diminution dans les parcs régionaux. On retrouve encore dans
les subventions aux parcs régionaux à peu près la
même tendance. En 1985-1986, le ministère du Loisir avait
subventionné pour 3 316 000 $ les parcs régionaux; l'OPDQ y avait
ajouté 1 835 000 $, pour un total de 5 151 000 $. En 1987-1988, il y a
eu pour 1 062 000 $ de la part du MLCP, comparative-
ment à 3 316 000 $; donc, c'est une diminution de 300 % et plus.
L'OPDQ n'y est allé que pour 75 000 $, ce qui veut dire que de 1985-1986
à 1987-1988 - là, on n'a pas les prévisions pour
1988-1989, mais le ministre dit que le PADEL va servir à combler une
partie, c'est ce qu'on verra. Le MLCP et l'OPDQ ensemble, cela nous donne 5 150
000 $ en 1985-1986 et 1 137 000 $ seulement en 1987-1988. Qu'est-ce que ce sera
en 1988-1989? Le ministre pourra tantôt nous éclairer
là-dessus.
Il reste quand même que les montants alloués aux budgets et
aux crédits du ministre, pour remplir ses devoirs de ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, sont des indications quant aux orientations
et à la valeur ou à l'importance que ce gouvernement donne
à une richesse patrimoniale - parce qu'en fait, le territoire, c'est le
pays, ce n'est pas seulement les individus. L'importance qu'il accorde à
ce territoire, et à des ressources pour le bénéfice de
l'ensemble de la population du Québec est une préoccupation des
plus mineures. Le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche nous
apparaît de plus en plus non pas comme le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, mais comme le sous-ministre du Conseil du
trésor. Il accepte toujours de nous parler de ses coupures et de
défendre les coupures que le Conseil du trésor lui demande. Il
cherche toujours à justifier les décisions du Conseil du
trésor plutôt que de chercher à faire valoir les besoins,
les besoins criants, de son ministère.
De plus, pour un ministre qui dit ne pas avoir d'argent, n'oublions pas
qu'il a laissé environ 7 800 000 $ - il dit 7 500 000 $ dans son
discours - de crédits périmés. Quand on manque d'argent et
qu'on en laisse traîner partout... Je veux bien que le président
du Conseil du trésor demande et cherche... C'est une coutume, je sais
qu'il y ait des crédits périmés. Mais c'est
peut-être aux autres ministres, qui réussissent à aller
chercher des budgets plus importants de satisfaire les ambitions du
Président du Conseil du trésor plutôt qu'à un
ministère qui est déjà limité dans ses ressources
financières.
Voilà, M. le Président, les quelques remarques
préliminaires que je voulais faire. Si vous le voulez, on va maintenant
passer à l'étude des programmes.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Dubuc. M. le ministre.
M. Yvon Picotte (réplique)
M. Picotte: Merci, M. le Président. Brièvement,
vous me permettrez, le plus succinctement possible, de corriger certains points
avant qu'on commence l'étude plus détaillée. Je pense que
sur certains points, l'opinion du député de Dubuc ne
diffère pas beaucoup, du moins dans ses premiers propos, de celle qui a
toujours existé au ministère. J'entends le député
de Dubuc mentionner à qui veut l'entendre que, oui, c'est important; on
a félicité les ZEC et on a parlé du bilan des ZEC.
Effectivement, c'est vrai. C'est celui qui vous parle qui a fait le bilan des
ZEC après dix ans d'opération et lors du congrès
général des gestionnaires de ZEC auquel j'ai participé il
n'y a pas tellement longtemps, les gens des ZEC nous ont dit: Oui,
effectivement, l'accessibilité, et tout, cela a été une
bonne chose.
Effectivement, dans son ensemble, le bilan des ZEC est
intéressant et très intéressant à certains
égards. Après dix ans d'activité, force nous est de
constater, parce qu'on ne peut pas continuellement vivre dans le passé,
qu'il y a des améliorations à faire. Tout le monde, y compris au
ministère, au gouvernement précédent et au gouvernement
actuel, est favorable à l'accessibilité universelle. Mais il faut
bien se poser des questions. Est-ce que l'accessibilité universelle veut
dire qu'un bon matin, tout le monde peut décider d'aller sur un
même lac, dans une même ZEC, d'être là tant et aussi
longtemps qu'il veut et qu'il n'y a pas de problème? (11 heures)
Évidemment, on a constaté que, depuis dix ans, le principe
d'accessibilité universelle a fait en sorte, parce que cela a
été une mesure improvisée et lancée rapidement par
l'ancien gouvernement... Et je tiens à souligner, je pense pour ne pas
être mal compris que c'est vrai que c'est important de rendre accessible
à la population du Québec ou de faire l'opération
"décluba-ge". Là-dessus, même si quelqu'un essayait de
prêter des intentions à celui qui vous parle ou au gouvernement
actuel, c'est vrai que cela a été une bonne chose. Cela n'est pas
compliqué. On ne s'obstinera pas longtemps là-dessus, M. le
Président.
Ce qui a été moins bon dans cette
opération-là c'est de ne pas l'avoir planifiée. C'est de
ne pas avoir fait, en même temps qu'on ait décidé de
permettre à tout le monde d'entrer en forêt, d'aller utiliser les
lacs, d'aller utiliser les forêts et d'aller utiliser le patrimoine
faunique, une bonne campagne d'éducation pour dire: Oui, vous pouvez y
aller. Oui, c'est une bonne affaire, mais pas n'importe comment, ni de
n'importe quelle façon et pas n'importe quelle utilisation. Donc, on a
oublié, durant une période assez longue, et trop longue quant
à moi, d'avoir ce souci éducatif. Si bien qu'on est obligé
de constater, dans le bilan, qu'à certains égards des lacs ont
été complètement vidés avec ce principe
d'accessibilité universelle. Il faut maintenant corriger le tir. Il faut
permettre aux gens une accessibilité universelle et faire prendre
conscience que, quand le quota est atteint pour un lac, il faut qu'il y ait
quelqu'un quelque part qui dise à tous ces gens-là: Oui, au
principe d'accessibilité universelle, mais il faut maintenant que vous
sachiez, mes bons amis, les pêcheurs et les chasseurs, que ce
lac-là ne peut plus en supporter; ce lac-là ne peut plus
être utilisé; ce lac-là a avantage, pour une période
de X mois,
sinon X années, à se reposer pour se permettre de
reproduire. Ce n'est que cela. Et si on avait pris soin d'indiquer cela aux
Québécois, tous auraient compris. Je les rencontre, moi, les
chasseurs et les pêcheurs et ce sont en général des gens
qui sont favorables à la conservation de la faune. Mais,
évidemment, il faut être capable de leur dire: Assez, c'est assez!
Cela ne vous empêche pas de continuer le principe d'accessibilité
universelle, mais de répartir, tout en maintenant ce principe
d'accessibilité universelle, la pression de pêche dans d'autres
lacs ou ailleurs. Et je pense que la population comprend cela. Je pense qu'il
n'y a pas de crainte à y avoir là-dessus.
Il n'y a pas plus de crainte à y avoir, M. le Président,
d'un retour aux clubs privés. Ceux qui ont brandi ce spectre quand on a
parlé de délestage de réserves ou quoi que ce soit, sont
des gens qui avaient encore peur du Bonhomme Sept Heures. C'est aussi simple
que cela. Parce que les endroits où on développe le plus la faune
et où il y a une meilleure gestion de la faune, savez-vous où
est-ce que c'est? Ce sont les endroits où la faune est utilisée.
Regardez cela. Venez n'importe où. Venez dans une réserve qui est
exploitée dans une partie et inexploitée dans une autre partie et
vous allez constater que les gens se comportent beaucoup plus sagement dans ces
endroits exploités que dans ceux où ça ne l'est pas. Parce
que où ça ne l'est pas c'est - excusez le terme - le "free for
all". Où ça ne l'est pas, les gens abusent la plupart du temps.
Parce qu'on n'a personne pour surveiller. On n'exploite pas rationnellement.
Donc, brandir le spectre... Vouloir ouvrir ou faire du délestage de
réserves pour l'utiliser à bon escient, c'est brandir un spectre
de Bonhomme Sept Heures. Ce ne sont pas des clubs privés parce que
personne a dit: On va les ouvrir, mais il faut que vous fassiez telle chose
parce que si vous ne faites pas telle chose, cela ne sera pas bon. Il n'y a
personne qui a dit cela dans aucun discours, aucun de mes fonctionnaires et
aucun responsable politique; Les gens ont dit: II devrait y avoir une
exploitation rationnelle des endroits où on n'est pas pour procurer de
l'accessibilité additionnelle aux gens, mais on devrait le faire d'une
façon que les gens privilégient...
Comme je doute que les gens nous demandent de faire cela en clubs
privés, il n'y a pas à avoir peur de cela sauf si on a encore
peur du Bonhomme Sept Heures. Alors, il y a des gens qui peuvent nous dire bien
amicalement, par exemple: On peut faire des sociétés de gestion;
on peut faire d'autres ZEC. Tout le monde de part et d'autre vante les ZEC. Je
ne pense pas que cela serait un danger pour qu'il y ait un club privé si
on exploitait une partie de réserve qui n'est pas toujours
exploitée rationnellement, pas toujours sagement quand on n'est pas
là et quand il n'y a personne sur le territoire. Une ZEC, c'est rien de
dangereux. On se fend en quatre pour les vanter depuis tout à l'heure,
autant les gars de l'Opposition que moi-même. Je ne pense pas que ce soit
dangereux à moins que ce ne sort devenu dangereux selon les
circonstances et les dicours qu'on tient. M. le Président, je pense
qu'il n'y a pas à avoir peur du Bonhomme Sept Heures. Il n'y a pas de
clubs privés dans les parages. Il n'y aura pas de retour aux clubs
privés. Il y aura une utilisation rationnelle au profit des gens du
milieu, de la façon dont eux-mêmes voudront bien qu'on le fasse.
Je ne suis pas inquiet. Je suis certain et je ne suis pas inquiet qu'avec 300
ou 400 personnes, soit dans n'importe quel club de chasseurs et pêcheurs,
soit dans un groupe de gens qui administrent une ZEC, il y aura autant
d'idées intelligentes et sages qu'on peut en avoir à trois ou
quatre autour de cette table. Il n'y a pas de crainte et il n'y a pas de peur
à avoir. Il faut arrêter d'avoir des craintes et des peurs. On
pourra même dire, comme l'a si bien dit tantôt mon collègue,
le député de l'Opposition: Le rapport Leblond, c'est une bible.
Écoutez! Je n'ai jamais vu rien de répréhensible à
ce qu'un ministre et des gens dans un ministère se fassent faire
différents scénarios pour évaluer ce qui pourrait
être le plus pertinent et le plus intéressant. Autrement dit, le
député de Dubuc est en train de me dire que, quand il se
bâtit une maison, il ne se fait pas faire de plan. Il décide d'y
aller au pif, comme ça, selon son bon gré, son bon vouloir et
celui de sa famille. J'espère qu'il ne décide pas, après
que la cuisine soit construite, de l'envoyer dans le salon et d'envoyer le
salon dans la chambre à coucher, parce que cela va faire de curieuses
relations, dans la famille pour le moins. Quand on veut être rationnel,
on se fait faire divers plans. Je me suis déjà fait faire des
plans et ce n'est pas parce qu'un gars se fait faire un plan de maison de 125
000 $, un autre de 75 000 $ et un autre de 200 000 $ qu'on doit dire que ce
gars-là manque de jugement. Cela lui permet de choisir en fonction de sa
capacité de payer. Quand on veut acheter une voiture, on peut aller voir
autant des grosses voitures que des petites voitures et on peut en acheter une
moyenne. On n'est pas fou parce qu'on magasine. Je regrette, mais si on pense
de cette façon, il faut évidemment changer notre façon de
voir les choses. Ce n'est pas parce qu'on fait faire un rapport qu'on y est
attaché; le rapport est fait, on s'y attache. Dieu sait qu'on pourrait
trouver des tablettes complètes, des filières complètes,
remplies, par nos amis d'en face pendant qu'ils formaient le gouvernement, de
rapports qu'ils n'ont pas utilisés. Ce n'est pas compliqué, M. le
Président. Cela ne sert à rien de brandir des spectres.
Je vais terminer en vous disant ceci. Le député de Dubuc
fait des comparaisons. Il a encore ce qu'on appelle la nostalgie du
passé. Quand il fait une comparaison, il compare les budgets de cette
année avec ce qui existait en 1984. Il se corrige, il choisit
l'année 1984-1985. L'année 1985-1986, c'est encore mieux et cela
va
vous dire... Je voulais le lui faire dire. Alors, il vient de me le
dire.
M. Desbiens: Ce serait encore pire si c'était 1984.
M. Picotte: Non, c'est encore mieux. Cela fait quinze ans que je
suis assis au Parlement; je sais ce qui se passe au Parlement. Il retouche une
année où, évidemment, son gouvernement était au
pouvoir. C'est de bonne guerre. Mais aussi, M. le Président, je tiens
à vous le dire, il retouche l'année - cela va dire quelque chose
à tous les Québécois - 1985. Cela parle d'une année
d'élections. Vous savez, les politiciens ont toujours eu cette tendance,
dans le passé, à faire de l'enflure. Les politiciens ont toujours
eu tendance à jeter de la poudre aux yeux. Les politiciens ont toujours
eu cette tendance, en période électorale, à jouer pour la
galerie, à épater et à en mettre plus que le client en
demande. C'est bien sûr, quand on fait cette comparaison, que c'est
volontaire de la part du député de Dubuc. On n'est pas assez fou
pour croire cela et prendre cela comme ça, M. le Président. Il y
a eu un paquet de choses et il y a eu un paquet d'annonces de faites qui ne se
sont pas concrétisées et qui ne pouvaient pas, dans certains cas,
être concrétisées. C'est de bonne guerre pour lui. Il peut
bien faire cette comparaison-là, mais elle ne tient pas. J'ai même
vu ce gouvernement, parce que je ne suis pas ici depuis les deux
dernières élections seulement... J'ai un goût amer quand je
vois le député de Dubuc faire ce genre de comparaison et je me
rappelle qu'en 1980 on avait eu droit, pour la première fois, avec un
nommé Parizeau, dans le temps où il était
député de L'Assomption, à deux budgets dans la même
année. En 1980, comme par hasard: deux budgets dans la même
année. On avait donc trouvé cela fantastique, nous, dans
l'Opposition, d'avoir deux budgets; qu'on était donc gâtés
et qu'on allait donc être gâtés dans chacun de nos
comtés. Je me rappelle cela. Un monsieur Parizeau, dans le temps. Il y a
eu un budget à l'automne et, comme par hasard, il y a eu des
élections le 13 avril - dont c'était l'anniversaire hier - et M.
René Lévesque avait dit: Ce n'est pas un accident de parcours
maintenant. Un grave accident a suivi; on a eu tout de suite, pas longtemps
après, un budget qui venait complètement annuler le budget que M.
Parizeau avait fait à l'automne. Il disait: On avait mal
évalué et on avait mal calculé, comme d'habitude - parce
que ces gens ont toujours eu un peu de misère avec les chiffres; on a
été obligé de retirer non seulement tout ce qu'on avait
donné quelques mois avant les élections, mais d'en enlever encore
plus que prévu. Là, cinq députés ont formé
une espèce de petite coalition. Il y avait Denis Vaugeois de
Trois-Rivières et Gilbert Paquet... Il y en a eu cinq. Vous, vous
n'étiez pas là-dedans évidemment. Ces cinq-là ont
dit: Cela n'a pas de bon sens; et ils ont blâmé le gouvernement.
On a eu droit à cette joyeuse surprise de venir sabrer. C'est facile de
donner des budgets la veille d'une élection et de les changer le
lendemain. C'est facile de jeter de la poudre aux yeux. On n'est plus dans un
gouvernement qui fait du théâtre, M. le Président. Alors,
tout simplement pour vous dire qu'on pourra parler abondamment des chiffres
tantôt et qu'on pourra démontrer que, finalement, l'administration
que nous avons et que nous faisons, fait en sorte que les
Québécois se comportent mieux, qu'il y a des endroits qui
étaient fermés dans leur temps et qui sont ouverts. Et cela me
permet de poser une question: comment se fait-il qu'avec tant d'argent ils
fermaient tant de choses et que nous, avec si peu d'argent, on en ouvre tant? Y
a-t-il quelque chose qu'on ne comprend pas? Y a-t-il des dessous que personne
n'a vus? Je laisse cela à votre bon jugement, M. le Président.
Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Merci. Cela fait longtemps que le bip bip s'est fait
entendre.
C'est bizarre d'entendre le ministre. Il est drôle parfois.
M. Picotte: Tant mieux!
M. Desbiens: II commence son discours en disant qu'il ne faut pas
parler du passé, et cela fait dix minutes qu'il en parle.
M. Picotte: Mais non! J'ai répondu. Je vous ai
répondu.
M. Desbiens: Son rapport est fait d'histoire lui aussi, et c'est
important de faire de l'histoire parce que c'est ce qui nous permet
d'évaluer et de regarder l'avenir.
Le goût amer que j'ai conservé du passé, il ne l'a
pas mentionné, il est allé en 1980... Si on était
allé en 1984 déjà... Peut-être que, l'année
prochaine, on verra si le ministre aura une enflure qui va jusqu'à 235
000 000 $. Il m'a reproché de ne pas être reculé
jusqu'à 1984 et le budget, à ce moment-là, était
encore plus élevé. Sur le rapport Leblond et les plans qu'il faut
faire faire, c'est bien sûr... Mais quand je veux réaliser un
plan, c'est rare que je vois quelqu'un mettre l'architecte à la porte
tout de suite le lendemain matin, mais en tout cas... Je veux dire que c'est
à voir, à moins que le ministre renie aujourd'hui le rapport
Leblond et qu'il dise: Cachez ça; brûlez ça et mettez
ça sur une tablette au plus vite. Mais tout ce qu'il fait et toute son
action depuis deux ans est basée sur son rapport.
On ne commencera pas à relever - je vais être obligé
de faire un discours de dix minutes à mon tour - tout ce que le ministre
a dit...
M. Picotte: Je vais être obligé de faire la
réplique de votre réplique à ma réplique.
M. Desbiens: C'est cela, la réplique de la
réplique. Alors on va aller aux programmes, M. le Président. Le
programme 2.
Coordination en matière de ressources
fauniques
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Dubuc. Tel qu'entendu, nous commencerons maintenant
à étudier le programme 2, suivi du programme 3 et partie du
programme 4.
J'appelle le programme 2. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Programme 2. D'abord, vous avez évidemment
l'illustration de ce que je mentionnais tantôt dans mes remarques
préliminaires, c'est-à-dire qu'au Fonctionnement-Autres
dépenses, Communications, vous avez un surplus de 560 000 $, en tout cas
plus ou moins 540 000 $. Est-ce que j'ai fait une bonne interprétation
tantôt, M. le ministre, en disant que ces augmentations aux
communications n'étaient que des imputations à vos budgets?
C'est comme cela qu'on s'entend. On va regarder les chiffres et on va
aller après dans les...
M. Picotte: M. le Président...
M. Desbiens: Surtout l'ensemble, parce que j'ai mentionné
tantôt qu'il y avait pour 7 400 000 $ d'augmentation aux communications,
dans les différents programmes, 1, 2, 3, 4, et 5; 7 410 000 $ par
rapport à l'an passé. (11 h 15)
M. Picotte: Voulez-vous que je réponde tout de suite?
M. Desbiens: Oui. La question sera posée pour l'ensemble
des programmes. Je n'y reviendrai pas.
M. Picotte: Effectivement, il y a eu et vous vous souviendrez que
j'ai fait état d'ailleurs d'une partie de la réponse dans mon
discours initial, des sommes d'argent qu'on a rapatriées au
ministère des Communications afin d'exercer certaines fonctions au
ministère. Cela se chiffre aux alentours de quelque 7 000 000 $, mais si
le député avait bien suivi mon discours, je lui ai dit qu'en
cours d'année chez nous, avec tout ce qu'on avait fait, on avait
rapatrié aussi aux alentours de 7 000 000 $. Si ma mémoire est
bonne, j'ai parlé de 7 500 000 $. Donc, on a dégraissé
l'appareil. Ce sont des millions qui nous restent. Uniquement cela, tout de
suite en partant, c'est compensé par les 7 000 000 $ qu'on a
ramassés. Les exemples que j'ai donnés, c'est tout ce qu'on a
donné à SEPAQ et qui ne sont plus des dépenses pour nous,
maintenant. Le gouvernement n'a pas dit: Maintenant que vous avez
cédé des choses à SEPAQ, on diminue votre budget, il a
laissé le budget tel quel. Sauf qu'il y a tout près de 3 000 000
$ qui sont absorbés maintenant par SEPAQ et qui ne figurent pas chez
nous. Ces 3 000 000 $ restent disponibles pour faire autre chose. Les 7 000 000
$ équivalent aux 7 000 000 $ qu'on a rapatriés en jumelant entre
autres des organismes qu'on avait en trop; deux, trois organismes pour la
même chose. On a été rationnel là-dedans. Alors, les
7 000 000 $ s'équivalent. Ce qui fait que, comme je l'ai toujours dit,
le budget passe maintenant de 198 000 000 $ à 211 000 000 $.
L'augmentation réelle, c'est cela; les économies qu'on est
allé faire. Maintenant, si le député dit que ce n'est pas
des économies, je lui ai donné les chiffres.
Crédits périmés
M. Desbiens: Moins 7 000 000 $, bien sûr. Par rapport aux 7
800 000 $ que vous avez obtenus en surplus l'année passée, on
retrouve - ce n'est certainement pas sur les mêmes projets - comme
chiffres, à peu près la même chose dans les crédits
périmés. Ces 7 410 000 $ finalement, pour faire une comparaison,
il est bien sûr qu'ils sont de plus dans votre budget, il faut les
enlever parce que cela était imputé ailleurs auparavant.
Aujourd'hui c'est imputé au budget du ministre.
M. Picotte: Le député de Dubuc a bien trop
d'expérience pour ne pas savoir ce qu'est un crédit
périmé. Un crédit périmé ce n'est pas
toujours quelque chose qui vient faire retourner de l'argent sur le budget
initial qu'on a. Oui, on en retourne de l'argent pour une raison bien simple.
Cela ne veut pas dire que ce sont des choses qu'on ne veut pas faire. Ce sont
parfois des choses qui ne se font pas. Il y en a pas mal dans un
ministère. Pour pas mal de choses, on dit parfois à une
municipalité... Et Dieux sait que la députée de Johnson en
a fait allusion à l'Assemblée nationale. Il faudrait qu'il
écoute son collègue qui nous pose certaines questions. Vous
faites allusion... Quand un projet ne se fait pas dans une municipalité
et qu'on se retrouve le 28 mars avec les gens qui ont eu un projet qui disent:
On ne peut pas le faire. On regrette, M. le ministre, on ne peut pas le faire,
et que c'est un projet de 300 000 $, 400 000 $, 500 000 $, qu'est-ce qu'on
fait?
Le ministre doit-il dire: II me reste trois jours pour dépenser 1
000 000 $, 2 000 000 $, 4 000 000 $ ou 5 000 000 $ et on va les jeter partout?
Y a-t-il du monde? On n'est plus dans le temps de Duplessis où il
échappait des trente sous quand il se promenait dans les expositions
pour lâcher du monde et dire: Dépêchez-vous, venez-vous en
chez nous, on a quelques millions qu'on ne voudrait pas retourner. Cela ne se
fait
pas et on dit: Parce que cela ne peut pas se faire, on les retourne, on
n'a pas le choix, les règles comptables sont établies comme cela.
Ce sont des choses qui sont en dehors de notre volonté. Si on ne
comprend pas ce que veut dire le mot périmé, je vais continuer
à vous laisser pérorer là-dessus, mais cela ne
périmera rien de plus et rien de moins.
Parfois, M. le Président, on me dit même que des
crédits périmés sont dus au fait qu'il y a eu des
fonctionnaires qui sont partis dans la machine. Il y a eu moins de
fonctionnaires. On a réussi à organiser l'appareil sans aller
embaucher de personnel additionnel. Pour ne pas périmer des sommes
d'argent, va-t-on engager du monde dont on n'a pas besoin au ministère
parce qu'on a 1 000 000 $; on va en engager pour 1 000 000 $ demain matin?
Voyons donc. Cela n'aurait pas de logique. Surtout, leur faire gagner cela en
trois jours; il faudrait en engager un maudit paquet. Cela n'aurait pas de bon
sens. Des crédits périmés, ce ne sont pas toujours des
choses que le gouvernement ne veut pas faire. Ce sont des choses qui parfois
arrivent dans l'appareil et qui ne peuvent pas se faire à cause de
toutes sortes de raisons. C'est pour cela qu'il y a des crédits
périmés. Autrement, il n'y en aurait pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Le ministre aurait dû s'arrêter
après sa première phrase. On sait ce que c'est que des
crédits périmés.
M. Picotte: Vous le comprenez mieux maintenant.
M. Desbiens: Sauf qu'il y a aussi des causes et des raisons aux
crédits périmés. Le ministre se sert de l'exemple d'une
municipalité qui n'est pas capable de dépenser une subvention qui
lui est allouée par le ministre, comme dans PADEL, et je pense que ma
collègue de Johnson lui en reparlera sûrement. C'est bien
évident qu'il y a une cause à cela. On regarde la cause et c'est
bien sûr que si le ministre a alloué 500 000 $ à une
municipalité pour se faire un terrain de balle au mois de
décembre, il est évident que le 31 mars, le terrain de balle ne
sera pas terminé. C'est un exemple hypothétique, bien sûr.
Il va dire: On va périmer 500 000 $; quand il l'accorde, il sait que
cela ne se fera pas. Aujourd'hui, le ministre essaie de se glorifier ou de se
justifier d'avoir 7 800 000 $ de crédits périmés et, hier,
aux crédits des Pêcheries, il essayait de se justifier d'en avoir
seulement 30 000 $. Où est la logique dans tout cela?
M. Picotte: M. le Président, c'est facile à
comprendre. Il vient de vous donner la réponse. C'est la plus belle
preuve que celui qui vous parle ne fonctionne pas avec des ordres de
crédits périmés. La preuve, c'est qu'au ministère
des Pêcheries, on en a périmé 30 000 $. Pourquoi? Parce que
les gens les ont utilisés. Mon but à moi, c'est d'utiliser mes
budgets au maximum. Le même ministre, dans des circonstances
différentes, a agi différemment: il n'y a pas de crédits
périmés dans un cas parce qu'on a fait en sorte que les
utilisateurs en profitent... Donc, je n'ai pas livré de commande
à qui que ce soit. Voyez-vous comme cela n'a pas de bon sens, ce
raisonnement? Si j'étais un "livreux" de commandes, comme le dit si bien
le député de Dubuc, j'aurais fait la même chose. Non, je
n'ai pas fait la même chose. La plus belle preuve est là. Je vais
vous donner l'explication, même si...
M. Desbiens: M. le Président.
M. Picotte: Je vais terminer, M. le Président, pour
être bien sûr que tout le monde sache ce qui a été
périmé et ce qui ne l'a pas été. Même si
l'Opposition a cette feuille entre les mains, je vais quand même prendre
le temps de la lire: "Le Conseil du trésor fixe annuellement à
chaque ministère un objectif de crédits périmés et
cela depuis 1983 - cela n'a pas été inventé par celui qui
vous parle ni par le gouvernement actuel - afin de satisfaire aux besoins des
grands équilibres financiers du gouvernement". Cela s'est fait depuis
des années, non pas depuis la Confédération, mais depuis
1983. Cela me dit quelque chose de l'autre gouvernement. Les principales
raisons qui expliquent cette possibilité sont les suivantes. La
restructuration administrative intermédiaire a impliqué une
redéfinition des rôles et des mandats ainsi que la
réaffectation de plusieurs postes de cadres. Cette vaste
opération a entraîné des délais principalement dans
le remplacement des postes vacants, compte tenu d'une redéfinition. Des
décisions de partenaires de reporter ou d'abandonner des
réalisations de projets laissent aussi en disponibilité des
crédits réservés à cette fin et, enfin, les
techniques de comptabilisation du gouvernement et de répartition des
budgets entre les unités administratives au MLCP font qu'une faible
partie - environ 1 % ou 2 % dans le cas qui nous occupe - des budgets initiaux
est généralement périmée à la fin de
l'exercice. La résultante par supercatégorie de dépenses
est la suivante. Écoutez bien cela, M. le Président. Dans les
traitements du personnel, on n'a pas pu utiliser 4 100 000 $. Cela n'a pas
beaucoup touché la clientèle jusqu'à maintenant, c'est au
niveau du traitement des fonctionnaires. Il y a des raisons. Pour le
fonctionnement comme tel, 1 600 000 $. Pour le capital, 375 000 $. Savez-vous
ce qui a été périmé avec ce qui ne s'est pas fait
pour la clientèle, ce qui devait servir aux utilisateurs et qui n'a pas
été utilisé parce que les utilisateurs ne pouvaient pas
l'utiliser? 1 725 000 $ sur 7 800 000 $. S'il y a un drame, je ne sais pas
où il se trouve, mais ce n'est pas de mon côté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je vois que le ministre n'a pas le même
raisonnement partout. Tantôt, il disait qu'il n'y avait pas assez de
monde pour développer ses réserves ou pour les surveiller. Il y a
4 000 000 $ de traitement, donc 4 000 000 $ pour du personnel qu'il aurait pu
engager avec ce montant, ce qu'il n'a pas fait. Une autre contradiction, c'est
qu'il nous dit qu'aux Pêcheries, son personnel a réussi à
s'organiser pour utiliser tous les crédits de sorte qu'il n'en reste
plus. Donc, ce sont de bons fonctionnaires. Est-ce que cela veut dire que ses
fonctionnaires du ministère du Loisir ne sont pas assez
débrouillards pour dépenser les budgets qu'ils ont entre les
mains? C'est quoi l'histoire? Qu'il se fasse une idée. Une fois, c'est
une chose, il se défend d'un côté d'une façon et, de
l'autre côté, il revient avec l'inverse.
M. Picotte: M. le Président, c'est parce que le
député de Dubuc prend les détours trop courts; c'est pour
cela. Ou il ne pousse pas son raisonnement plus loin, ou il ne fait pas ses
recherches de façon assez poussée pour une raison bien simple.
Pourquoi est-ce du traitement? C'est facile à expliquer, M. le
Président. On avait prévu engager des agents de conservation. Je
vais vous expliquer tout cela et vous allez comprendre rapidement, j'en suis
convaincu. On avait décidé d'engager des agents de conservation
en cours d'année. Donc, on a prévu un montant d'argent parce
qu'on ne peut pas les engager bénévolement, premier point. Il y a
eu un concours organisé par l'Office des ressources humaines. La
sélection a été faite. Après que la
sélection a été faite, normalement, on devait
procéder à l'embauche de ces agents. Or, il est arrivé un
grief du Syndicat des agents de conservation de la faune. Ce grief a fait en
sorte qu'il a fallu retarder l'embauche parce qu'il fallait aller devant un
juge pour faire juger de l'état du grief fait par les agents de
conservation de la faune. C'est ce qui fait qu'on n'a pas pu engager, à
la date prévue, ces agents. Il fallait attendre le résultat du
grief.
Alors, on avait deux solutions. Ou on disait: Cela n'a pas d'importance,
les griefs, on ne se soucie pas de cela et on procède quand même;
et là, on se serait retrouvé avec plusieurs autres griefs - ce
n'est pas une façon d'administrer -ou, il fallait attendre que le grief
soit jugé. Donc, on a attendu. Cela n'est pas de mon ressort, que le
juge ait pris trop de temps ou pas assez de temps; je n'ai rien à faire
dans cela. Maintenant, je ne penserais pas non plus que j'aie été
capable, dans l'espace d'un mois, de dire: Je vais vous payer toute votre
année dans l'espace d'un mois pour ne pas avoir de crédits
périmés et je ne vous paierai pas l'année prochaine.
Écoutez, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Si je les engage
plus tard, il faut que je les paie selon les règles comptables. Cela
n'est pas difficile à comprendre.
Maintenant, si le député de Dubuc veut imputer cela
à la mauvaise gestion de mes fonctionnaires, comme il a semblé
vouloir le dire tantôt...
M. Desbiens: Qui est-ce qui a dit cela? Pas moi!
M. Picotte: Ce sont eux qui l'ont compris.
Non, je ne vous ai pas parlé de cela. Vous ne comprenez
absolument rien. Je n'ai pas parlé de cela, j'ai dit...
M. Desbiens: Pour moi, le ministre ne s'écoute pas
parler.
M. Picotte: J'ai dit: On a des raisons pour cela. Je viens
d'expliquer une des raisons. Mais le député de Dubuc, avant de
faire des affirmations gratuites parce que j'ai la meilleure qualité de
fonctionnaires, serait bien mieux de poser une question pour savoir pourquoi on
n'a pas dépensé 4 100 000 $ en traitements; là, il aurait
dit...
M. Desbiens: Je vais poser une question: Combien est-ce dans les
4 000 000 $ pour le cas...
M. Picotte:... M. le ministre, c'est tout à fait
logique.
M. Desbiens:... que le ministre mentionne?
M. Picotte; Oui, on peut vous donner cela. Il y a au moins 1 800
000 $...
M. Desbiens: Oui, 1 800 000 $.
M. Picotte:... du côté des agents de conservation.
Cela est un des cas.
M. Desbiens: Je ne lui poserai pas de question pour le reste,
cela va durer une demi-heure.
M. Picotte: On n'est pas pressés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: On est pressés parce qu'on a beaucoup de
questions à poser sur d'autres sujets.
M. Picotte: Bon, allez!
M. Desbiens: Moins 1 800 000 $, il reste quand même 2 900
000 $.
M. Picotte: Oui. Il y a une autre mesure aussi... Il y a une
première mesure, 1 800 000 $,
pour les agents de conservation; il y a une autre mesure que j'ai prise
en cours d'année et qui a été acceptée chez nous.
J'ai demandé que le temps supplémentaire effectué par mes
fonctionnaires soit compensé en temps au lieu d'être payé.
Mais on avait prévu, en début d'année, si nos
fonctionnaires avaient décidé de ne pas accepter cela, comme
c'est leur privilège dans la convention... On a prévu les payer
s'ils faisaient du temps additionnel, ils ont préféré le
prendre... Mais, on l'avait prévu en début d'année. On ne
peut toujours même pas leur donner du temps compensé et, en plus
de cela, le leur payer.
M. Desbiens: Est-ce que c'est le cas...
M. Picotte: Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
M. Desbiens:... de toutes les catégories de
fonctionnaires? Est-ce une règle générale dans le
ministère ou si cela comporte certaines...
M. Picotte: C'est une règle générale qu'on a
émise au ministère, mais il y a de la souplesse quand on a besoin
de s'en servir. Il n'y a rien d'ex cathedra pour...
M. Desbiens: Quel était le montant pour le paiement de
traitements additionnels, du temps supplémentaire?
M. Picotte: On va sûrement vous trouver des chiffres.
M. Desbiens: Le temps supplémentaire, qu'est-ce que cela
représentait au budget, l'an passé? Qu'est-ce qui était
prévu?
M. Picotte: On va vous dire cela.
M. Desbiens: Pendant ce temps-là, les 1 750 000 $ de
transfert, quelle en est la principale raison?
M. Picotte: Le transfert de 1 725 000 $. Bien, il y a des projets
PADEL qui ne se feront pas. Il y a, entre autres, comme le sait si bien le
député et comme Mme la députée de Johnson en a fait
part à l'Assemblée nationale, des projets PADEL qui ne se feront
pas et pour lesquels on a reçu la réponse il y a quelques jours;
donc, ils ne se feront pas. Cela est une partie des montants inutilisés.
Il y a aussi le soutien aux organismes multidisciplinaires, de
développement et d'équipement, PADEL, 1 622 000 $ qui ne seront
pas dépensés. Alors, je pense que celui qui vous parle n'a pas
à aller faire d'installation de quoi que ce soit dans les
municipalités. La balance, c'est la promotion du loisir socioculturel et
du plein air; entre autres, il y a 42 000 $ qui ne seront pas utilisés.
D'ailleurs, tous ces renseignements, on vous les a fournis dans la fiche
jaune...
M. Desbiens: Oui, mais la raison n'y est pas indiquée.
M. Picotte: La raison...
M. Desbiens: C'est indiqué: gestion... Où est
PADEL? Vous me dites qu'il y a 1 600 000 $ de PADEL qui ne se
réaliseront pas, sauf qu'ils sont répartis dans différents
éléments.
M. Picotte: Écoutez, on va... (11 h 30)
M. Desbiens: C'est pour cela que je vous pose la question.
M. Picotte: Je ne suis pas capable de vous répondre ce
matin, à savoir...
M. Desbiens:... quel est le principal morceau. Vous me dites que
c'est PADEL. J'ai la réponse.
M. Picotte: Bien oui, c'est PADEL. Voilà.
Alors, je ne peux pas vous dire qu'il n'y a que la moitié d'un
système de lumière qui a été installé
à Saint-Wenceslas ou ailleurs. Je ne le sais pas.
M. Desbiens: Ou un terrain de tennis accepté en
décembre pour être fait le 31 mars, des choses comme cela.
M. Picotte: Oui, et pour lequel certains députés, y
compris les vôtres, m'ont fait des recommandations.
M. Desbiens: C'est bien évident.
M. Picotte: Bon, c'est bien évident. Alors, imaginez-vous
que je me suis fié au bon jugement de vos députés. Ai-je
assez mal fait!
M. Desbiens: Non, non. Les députés n'ont pas
attendu au mois de décembre pour faire des recommandations. Vous
l'auriez fait quand c'était le temps. C'est vous qui avez attendu trop
tard pour accepter les projets.
Élément 7, toujours au programme 2. Il y a une
augmentation de 380 000 $ environ. Catégorie fournitures.
M. Picotte: M. le Président, c'est important qu'on vous
dise qu'il y a le renouvellement du certificat du chasseur. J'en ai fait
état dans mon discours préliminaire. On doit renouveler, durant
l'année qui vient, le certificat du chasseur. Cela nous coûte
environ 300 000 $ de plus. Alors, il faut le payer. Il faut le payer à
même les crédits.
M. Desbiens: Catégorie 4. Services, moins 250 000 $.
M. Picotte: C'est tout simplement la commission qu'on paie aux
émetteurs de permis. Justement, cet élément se trouve
maintenant aux programmes 04 02.
M. Desbiens: D'accord.
M. Picotte: Alors, on va retrouver cet élément au
programme Gestion. Donc, il va y avoir un surplus comparativement à l'an
passé.
M. Desbiens: Catégorie 10, qui est transfert, est
très importante. Je pense que cela se rapporte à des subventions.
Il y a seulement 200 000 $ d'augmentation.
M. Picotte: Oui. C'est effectivement une augmentation de 200 000
$.
M. Desbiens: C'est seulement 200 000 $. Il n'y a rien de
mieux?
M. Picotte: C'est une augmentation de 200 000 $.
M. Desbiens: Qu'incluent ces subventions de transfert à la
catégorie 10?
M. Picotte: C'est une indexation de 241 500 $ à l'aide aux
Autochtones et aux Inuit, conformément aux conventions de la Baie James
et du Nord-Est québécois.
M. Desbiens: Globalement, combien ont-ils en subventions?
M. Picotte: 2 635 300 $.
M. Desbiens: Et l'autre moitié?
M. Picotte: Comparativement à 2 393 000 $ l'an
passé.
M. Desbiens: L'autre partie, pas tout à fait la
moitié, mais à qui va le montant de plus ou moins 1 700 000 $
M. Picotte: Les associations à caractère
provincial, entre autres, vont être subventionnées d'un montant de
l'ordre de 909 700 $.
M. Desbiens: Excusez-moi. Je n'ai pas saisi.
M. Picotte: Les associations à caractère provincial
chez nous...
M. Desbiens: Ah! D'accord.
M. Picotte:... qu'on aide ou qu'on subventionne: 909 700 $. Les
immobilisations dans les ZEC, 800 000 $. C'est ce qui fait la
différence.
M. Desbiens: C'est assez. Cela fait 1 000 000 $. C'est assez. En
gros, ce sont ces subventions.
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: D'accord. Programme 3?
M. Picotte: On passe au programme 3, M. le
député?
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
député de Dubuc. Est-ce que cela signifie qu'il n'y a plus
d'autres questions sur le programme 2, Coordination en matière de
ressources fauniques?
M. Desbiens: Ah! Non. On va dans le général et
ensuite on va revenir dans le particulier.
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord. Programme 3?
Aménagement et exploitation de la faune
M. Desbiens: Programme 3. Allons-y par élément. Un
montant de 2 600 000 $ en plus à Aménagement et exploitation de
la faune. A quoi cela va-t-il être consacré?
M. Picotte: Aménagement et exploitation de la faune,
à l'élément 1. Donc, il y a tout près de 3 000 000
$ additionnels.
M. Desbiens: Qui vont servir à quelles fins?
M. Picotte: C'est un ajout autofinancé pour le
renouvellement des uniformes des employés de parcs, entre autres, pour
un montant de 500 000 $; un ajout autofinancé pour le renouvellement des
uniformes des agents de conservation, 250 000 $; un ajout pour la
préparation des plans d'intervention dans les ravages du cerf de
Virginie, 375 000 $; une indexation aux traitements régulier et
ajustement en fonction des besoins identifiés de 942 000 $.
M. Desbiens: Un ajustement...
M. Picotte: Aux traitements réguliers et ajustement en
fonction des besoins identifiés.
M. Desbiens: Qu'est-ce que cela veut dire? M. Picotte: Les
traitements, les salaires.
M. Desbiens: Les salaires des agents de conservation, des
employés de parcs et de réserves...
M. Picotte: Des employés de parcs, etc. C'est en vertu de
la convention collective.
Loisir, parcs et réserves
M. Desbiens: C'est tout simplement l'augmentation, l'ajustement
du salaire. Il y a une diminution de 4 300 000 $ à
l'élément 2, Loisir, parcs et réserves.
M. Picotte: Les diminutions sont les suivantes: indexation nette
des traitements réguliers et ajustement en fonction des besoins
identifiés, on va payer 742 000 $ de moins dans ce budget-là;
réaménagement des crédits lié au
redéploiement des budgets de traitement occasionnel, de location
d'aéronefs ou d'acquisition d'équipements, 3 792 000 $ de moins.
Cela s'en va ailleurs, à un autre élément. Un autre point
qui s'en va à un autre élément, c'est le suivant:
réaménagement au profit du programme 3, élément 4,
du budget de déménagement pour tous les effectifs
d'opérations régionales, 500 000 $ de moins.
Par contre, il y a les ajouts dont on a parlé tantôt. Ce
qu'on a vu qui disparaissait, le renouvellement des uniformes des
employés de parcs pour s'en aller à d'autres, il arrive ici avec
un ajout de 500 000 $. Il y a aussi le financement concernant certains tarifs
qui sont à la hausse, 230 000 $.
Conservation de la faune
M. Desbiens: Cela va. À l'élément 3,
conservation de la faune, est-ce l'engagement d'agents, pour du
matériel, de l'équipement?
M. Picotte: Oui, ce sont des ajustements, comme l'indexation
nette des traitements liée à l'ajustement en fonction des besoins
identifiés et le renouvellement des uniformes des agents de conservation
qui se retrouvent dans cet élément. Il y a aussi
réaménagement des crédits lié au
redéploiement des budgets pour la location d'aéronefs ou
l'acquisition d'équipements; c'est-à-dire que ce qu'on vient de
retrancher dans l'autre élément se retrouve dans cet
élément pour 374 000 $.
M. Desbiens: Cela devient très difficile de suivre, parce
que ce n'est plus comme les autres années.
M. Picotte: Cela devient difficile parce que c'est une nouvelle
structure budgétaire, effectivement. Vous avez raison.
M. Desbiens: Allons aux supercatégories et aux
catégories. Communications, on l'a vu tantôt; 2, services, il y a
730 000 $ de plus... Excusez, c'est 4.
M. Picotte: Oui, il s'agit d'uniformes pour les employés
de parcs et les agents de conservation à cet
élément-là.
On me dit que, dans le réaménagement de la structure
budgétaire, ce qu'on retranche à certains endroits, on le
retrouve dans un autre élément. Cela a été
changé d'élément à cause de la nouvelle structure
budgétaire. Pour les activités et les super catégories, on
me dit que ce sont les mêmes chiffres qui "retombent" soit en bas soit en
haut. Si on l'enlève à une place, on doit le mettre à
l'autre.
M. Desbiens: C'est un déplacement de culottes si je
comprends bien. Est-ce que cela inclut le repassage des pantalons aussi?
M. Picotte: Le global du programme 3... M. Desbiens: Le
ministre ne comprend pas.
M. Picotte: Je pense que le député de Dubuc
pourrait me permettre de lire le global du programme 3, Opérations
régionales. Peut-être que cela va nous éclairer davantage.
Donc, le livre initial des crédits 1987-1988 était de 81 170 000
$. Les redressements: fonds de suppléance pour couvrir le coût de
la révision de la rémunération des cadres, 450 000 $. Le
livre des crédits redressés en 1987-1988, c'est 81 620 000 $.
Donc, une augmentation d'environ 500 000 $ quand on compare cela au livre
initial des crédits. Où retrouve-t-on cela? D'abord, il y a une
compression. Il y a un moins 275 000 $, à peu près, concernant le
budget de subvention lié au soutien et à l'aménagement.
Par contre, il y a des ajouts,, comme je le disais tantôt, de 500 000 $
pour les uniformes des employés de parcs, des agents de conservation,
pour des plans d'intervention dans les ravages du cerf de Virgine, l'indexation
des traitements réguliers et ajustement en fonction des besoins
identifiés. Ce qui fait un total, pour le programme 3, de 83 643 700 $.
Et cela se ventile après cela dans les catégories et les
supercatégories.
M. Desbiens: Donc, cela inclut les agents de conservation et les
agents de...
M. Picotte: Les employés de parcs...
M. Desbiens:... les employés de parcs et de
réserves...
M. Picotte: C'est cela. C'est cela.
M. Desbiens: Cela inclut donc les uniformes. Maintenant, on
pourrait peut-être répondre à la question que je posais
tantôt au ministre. Est-ce que cela inclut les pantalons
pressés?
M. Picotte: II faudrait peut-être demander à nos
gens si on paye l'entretien. La convention dit que oui. Alors, on paye ce que
la convention nous dit de payer.
M. Desbiens: C'est la première fois que je voyais cela:
deux pantalons pressés, 3, 60 $!
M. Picotte: Oui, mais c'est dans notre convention. En fait, tous
les ajustements, tout ce que nous payons là...
M. Desbiens: Est-ce qu'il y en a juste un qui a fait presser ses
pantalons durant l'année?
M. Picotte: Peut-être que les autres réclament cela
sur leurs comptes de dépenses au lieu de le réclamer sur ce
système-là. Il a fait un contrat pour le repassage de son
pantalon.
M. Desbiens: Alors, allons à la catégorie...
M. Picotte: Est-ce que vous trouvez que nos conventions sont trop
généreuses?
M. Desbiens: Catégorie 6, loyer. Ici, dans le cas
présent, il y a une diminution de loyer assez importante, 1 200 000 $.
C'est une diminution de loyer importante. Cela paraît bizarre parce que,
normalement, il y a des augmentations un peu partout. (11 h 45)
M. Picotte: À première vue, quand vous me dites
cela, on doit sûrement trouver cela ailleurs, parce que je ne pense
pas... On me dit que, maintenant, il y a un fonds ministériel et que
tous les loyers sont concentrés au programme 4. Donc, ce qu'on perd
là on le gagne à l'autre. On me dit que c'est beaucoup plus
normal de dire: L'administration, c'est de l'administration; cela doit s'en
aller dans le volet administratif; et les autres choses, cela va dans un autre
volet.
M. Desbiens: J'ai constaté, en faisant l'addition de tous
les programmes, que cela s'équivaut ou à peu près. C'est
transféré.
M. Picotte: Mais, concernant ces règles-là, vous
avez raison de dire que, pour nous les parlementaires, se retrouver dans cela,
cela devient assez compliqué merci.
M. Desbiens: Grille 11, autres dépenses, il y a une
augmentation importante même si le montant en soi n'est pas faramineux.
C'est une augmentation de 370 000 $ par rapport à 463 000 $. Le cas des
uniformes se retrouve là.
M. Picotte: M. le Président, pour l'instant, on n'a pas de
réponse, mais je vais demander à quelqu'un de me chercher cela.
On pourra vous acheminer la réponse.
M. Desbiens: 10, transferts, sur quoi portent-ils? Il y a une
diminution de presque du tiers.
M. Picotte: On me dit que mon prédécesseur avait
déjà signé une entente avec l'organisme qui s'appelle
COLASP pour le développement du lac Saint-Pierre dans la région
de ta Mauricie. On ne retrouve plus cet élément au budget
à cet endroit-là. On le retrouve plutôt à un autre
élément qui relève du sous-ministre du Loisir ou de
l'autre élément. On retrouve cela au programme 1. C'est encore un
réaménagement de chiffres à un autre endroit.
M. Desbiens: Le programme 4, catégorie 9: les
immobilisations, cela reste identique.
M. Picotte: M. le Président, effectivement, les
immobilisations restent identiques. Il faut savoir qu'à toutes fins
utiles, à la fin de l'année, il y aura beaucoup plus
d'immobilisations que celles qui sont programmées ici, et ce, pour deux
raisons. D'abord, concernant la SEPAQ, la Société des
établissements de plein air du Québec, on lui a confié des
responsabilités à l'intérieur des réserves et, aux
endroits où elle a des responsabilités, elle a maintenant aussi
l'obligation d'investir. Donc, tout ce qui va se faire en investissements par
la SEPAQ n'entre pas dans nos livres à nous, mais il va se faire des
investissements.
Deuxièmement, maintenant que nous l'avons rendue ou, à
toutes fins utiles, presque rendu opérante à 100 % - lorsque le
projet loi 101 sera adopté ce sera encore plus facile pour le
président de la fondation de la faune, M. Damphousse qui est ici -
dès que nous aurons tout cela et que ce sera opérant au maximum,
la fondation de la faune va faire quelques millions d'investissement. À
partir de là, il faut ajouter à cet élément les
investissements qui doivent être faits, ce que va faire la SEPAQ et ce
que va faire la fondation de la faune, mais cela n'apparaît pas dans nos
livres à nous. Donc, en dollars, pour l'utilisateur, on aura investi
beaucoup plus que ce que l'on retrouve en investissements prévus dans le
livre des crédits du ministère.
M. Desbiens: Sommaire des dépenses de transfert, à
la page 18-7.
M. Picotte: Toujours au programme 4?
M. Desbiens: Non, à la fin des fins, la dernière
feuille, sommaire des dépenses de transfert. Vous n'avez pas les
mêmes feuilles que nous... C'était dans le petit cahier des
crédits. C'est tout simplement la SEPAQ: le montant est passé de
277 000 $ à 920 000 $.
M. Picotte: Non, ce n'est pas cela, M. le Président.
M. Desbiens: Entreprises et organismes d'État, remise
d'intérêts aux partenaires, il y avait 277 000 $ l'an passé
et, cette année, 920 000 $. On y reviendra au moment de l'étude
de SEPAQ.
M. Picotte: Transferts, m'avez-vous dit, au programme 4?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, c'est le sommaire des
dépenses de transfert au livre des crédits.
M. Picotte: Le grand global.
M. Desbiens: Quelle est la raison de l'écart? Il y en a
beaucoup et peut-être de plus importants. Alors, on va attendre.
Entreprises et organismes d'État...
M. Picotte: Je vais vous identifier cela dans quelques secondes,
M. le Président. Remise d'intérêts aux partenaires... Votre
question, c'est: Pourquoi cela passe de 277 000 $ à 920 000 $?
M. Desbiens: C'est cela.
M. Picotte: Les deux comparaisons que je veux vous faire sont les
suivantes: remise à la fondation de la faune d'un montant de 570 000 $;
remise à la SEPAQ des droits d'accès, 350 000 $. Cela fait 920
000 $. Évidemment, quand je vous dis 920 000 $, autrement dit, je vous
donne le total de ce qu'on fait. Alors, la différence est due au fait
que, l'année passée, on remettait moins à ces deux
organismes-là. Non? Pas nécessairement?
Du fait que le projet de loi 101 n'est pas encore adopté, il faut
procéder de cette façon-là pour faire une remise au lieu
de le faire directement.
M. Desbiens: Autres dépenses de transfert: cela passe...
300 000 $ supplémentaires ou presque.
M. Picotte: Autres dépenses de transferts... 792 000 $
à 1 065 000 $?
M. Desbiens: C'est cela.
M. Picotte: Cela se retrouve dans le secteur de votre
collègue au Loisir, soit au sport interuniversitaire et pour les jeux de
Beauport qui ont eu lieu. Alors, 50 000 $ chacun. Cela fait 100 000 $ et les
deux autres 100 000 $ qui restent, on va me les fournir.
Il y a là-dedans aussi une réserve de 200 000 $ pour
soutenir le financement alternatif du RLQ, dans les loisirs. On a
discuté avec le Regroupement des loisirs du Québec qui veut mener
une vaste opération d'autofinancement et notre ministère a
décidé de participer à sa campagne d'autofinancement. Si
cela fonctionne, s'il réussit à s'entendre avec un commanditaire
quelconque pour faire une vaste campagne d'autofinancement, on a prévu
l'aider avec une contribution de 200 000 $, tel qu'il nous l'a demandé.
Alors, c'est en réserve. Si jamais son financement fonctionne ou si
l'organisation fonctionne pour faire de l'autofinancement, la part que nous
leur verserons sera de 200 000 $. Alors, vous avez les 100 000 $ que je vous ai
identifiés.
M. Desbiens: Et 200 000 $ aux crédits
périmés l'an prochain.
M. Picotte: Si cela ne fonctionne pas, on va retrouver 200 000 $
aux crédits périmés l'an prochain, à moins qu'on
les affecte à autre chose si on en a le temps. J'espère, si cela
ne fonctionne pas, qu'on le saura avant le mois de mars prochain.
M. Desbiens: Vous ne l'affecterez pas au repassage des culottes.
Fondation de la faune. On va y aller par sujet maintenant, si vous voulez.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons au programme
2, monsieur...
M. Desbiens: On va par sujet. Programme 3. 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Programme 3. 1.
M. Picotte: Prenez cela en note, M. le Président, 3.
1.
M. Desbiens: C'est bien cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. Programme 3,
élément 1, M. le député de Dubuc? Je vous
cède la parole.
M. Desbiens: Le ministre nous fait courir. Concernant la
Fondation de la faune et le plan triennal 1987-1990, peut-on savoir
succinctement comment vous avez procédé pour préparer le
plan des priorités que vous nous avez soumis?
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'il est important
que je sache de quoi on parle. Parlez-vous de l'entente que nous avons
signée, sur les 16 000 000 $?
M. Desbiens: Non. Le plan triennal des activités.
M. Picotte: Ou parlez-vous du plan triennal
d'activités?
M. Desbiens: Du plan triennal.
M. Picotte: Cela va. Pendant qu'on prépare les
détails, voici un peu de quelle façon cela a fonctionné.
La Fondation de la faune a fait une table ronde en compagnie du Service
canadien de la faune, du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, et de Canards illimités, dans le but de faire une
projection sur une période de trois ans. Celle-ci - on va se le dire et
on va se comprendre immédiatement - doit être
réajustée en cours de route, puisqu'il s'agit du premier
plan que la fondation fait pour différents milieux: entre autres,
la faune terrestre, le poisson, la protection de l'habitat. Pour toutes ces
choses, il y a eu un premier jet de préparé. Ce que nous pouvons
vous mentionner, où en est rendue l'entente, c'est ce qui suit. Au
niveau du milieu humide - c'est le type d'habitat - il y a eu une entente, des
projections sur une période de trois ans et, pour les trois ans en tout,
il y aurait une dépense d'environ 760 000 $ de faite en milieu humide au
point de vue interventions.
En milieu aquatique, sur une période de trois ans, il y aurait
environ 2 472 000 $ d'implication de la part de la Fondation de la faune. En
milieu terrestre, 900 000 $ et il y a un montant qui n'est pas encore
déterminé au moment où l'on se parle qui pourrait
être d'environ 898 000 $ pour une valeur en interventions sur une
période de trois ans de 5 030 000 $. (12 heures)
M. Desbiens: Y a-t-il des projets très précis qui
sont déjà à l'étude?
M. Picotte: M. le Président, au moment où l'on se
parle, parce qu'on a commencé à être fonctionnel depuis le
9 mars environ - c'est tout récent - voici ce dont nous avons
discuté, et, parfois, des ententes ont été prises ou sont
sur le point d'être prises en ce qui concerne certains projets
particuliers.
Bien sûr, je l'avais mentionné lors de l'une de mes
récentes rencontres au Lac-Saint-Jean, il y a la pisciculture de
ouananiche à laquelle la fondation va participer. Il y a aussi deux
projets d'acquisition, l'un concerne l'acquisition d'une île dans la
région de Montréal et l'autre, celle d'un terrain dans la
région de Québec. Il y a une entente qui est sur le point
d'être conclue entre le MLCP et le ministère de l'Énergie
et des Ressources et il y aurait possibilité d'investir 1 000 000 $ sur
une période donnée en ce qui concerne la protection du cerf de
Virginie, et il y a un projet qui concerne le saumon. Ce sont des projets qui
sont assez avancés pour qu'on soit en mesure de les mentionner. Mais il
y a, vous le comprendrez sans doute, d'autres projets qui sont à
l'étude, qui vont prendre forme d'ici quelque temps et qui seront sans
doute proposés aux gens qui composent la table pour être
acceptés.
L'aide consentie par la fondation totalise un montant de 233 830 $ et
elle permettra la réalisation de projets pour une valeur de 3 000 000 $,
projets auxquels participent 25 autres organismes.
M. Desbiens: Ce sont les 5 projets mentionnés.
M. Picotte: Oui. Dans certains cas comme celui de la ouananiche,
pour parler d'un sujet que vous connaissez un peu mieux dans votre
région, pour la construction de la pisciculture de ouananiche dans
laquelle on sait que le gouvernement fédérai a
décidé d'investir, le milieu a fait une souscription populaire
et, finalement, la fondation et d'autres organismes participent à ce
projet. Ce sont donc des projets qui demandent une participation de la
fondation mais qui suscitent, évidemment, plus d'investissements que les
montants impliqués.
M. Desbiens: Puisqu'on en parle, si vous le permettez, je
poserais une question tout de suite sur l'emblème... Est-ce que la
question de la ouananiche comme emblème animalier a été
soulevée devant vous? Je fais du coq à l'âne, mais on
n'aura pas besoin d'y revenir.
M. Picotte: Oui, je suis en train d'évaluer cela, mais
c'est la façon de le faire qui reste à déterminer. Comment
doit-on le faire? Est-ce par décret du gouvernement ou par une
déclaration officielle à l'Assemblée nationale?
Sûrement pas par un projet de loi. C'est la façon qu'il reste
à déterminer et aussitôt que nous aurons
arrêté notre choix, nous procéderons rapidement.
M. Desbiens: Cela veut dire quoi, rapidement? Cela commence
à faire longtemps.
M. Picotte: Je suis en discussion avec mon collègue, le
leader du gouvernement. Parmi mes collègues du Conseil des ministres,
certains pensent qu'il serait préférable de le faire par
décret, d'autres disent que c'est préférable de le faire
de façon officielle à l'Assemblée nationale par une motion
non annoncée. On est en train d'évaluer cela.
M. Desbiens: Est-ce que le ministre peut être plus
précis au sujet du temps au moins?
M. Picotte: La semaine dernière, j'ai eu une discussion
avec le leader du gouvernement là-dessus. Cela veut dire que c'est
eminent et j'espère que, d'ici le mois de juin, au plus tard, on aura
fait tout cela.
M. Desbiens: Je vais revenir directement. Est-ce que, par exemple
- je sais que le président connaît bien le coin - un projet comme
celui des battures de Saint-Fulgence est considéré actuellement
ou si cela fait partie de projets plus lointains?
M. Picotte: En ce qui concerne ce que vous soulignez, M. le
député, on me dit que les terrains ne sont pas en danger
présentement, parce que la majorité des terrains appartiendrait
à la municipalité. Alors, ce qu'exige la Fondation de la faune,
c'est qu'un plan d'aménagement faunique lui soit présenté.
Lorsque ce plan d'aménagement faunique lui sera présenté,
je pense que la fondation va examiner avec beaucoup d'intérêt la
possibilité de s'impliquer dans le projet que vous avez
mentionné.
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a des liens d'établis entre la
fondation et un... Je ne sais pas. Est-ce qu'il y a un comité? Est-il
à la municipalité ou ailleurs?
M. Picotte: II y a eu jusqu'à présent, M. le
Président, une demande de la municipalité auprès de la
fondation. La fondation a répondu qu'elle était très
intéressée par le projet, qu'il s'agissait, maintenant,
d'attacher certains fils en ce qui concerne des demandes adressées
à la fondation. Sans doute que ce sera un projet qu'on va trouver
très intéressant.
M. Desbiens: Merci. Sur les prévisions budgétaires
qui sont inscrites à la page 15 du plan...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc, si vous me permettez...
M. Desbiens: Oui.
Rivières à saumon
Le Président (M. Saint-Roch):... avant de quitter
l'élément 1, j'aurais une question à poser, exception
près, de la part de la présidence, à M. le ministre. Vous
avez mentionné qu'un des projets portaient sur le saumon. Est-ce que
vous pourriez expliciter un peu plus pour savoir quels sont les projets
inclus?
M. Picotte: On a fait une invention... C'est quasiment une
invention. On a fait un inventaire des rivières à saumon, des
rivières auxquelles il serait possible de recevoir des oeufs de saumon,
permettant au saumon d'aller dans des rivières où il n'allait pas
généralement. C'est une méthode d'incubation qu'on veut
mettre sur pied en faisant en sorte d'implanter des oeufs dans des
rivières aménagées à cet effet; cela permettrait
que le saumon puisse prendre racine, si on peut dire, à
l'intérieur de cesdites rivières, donc d'implanter du saumon
à l'intérieur des rivières concernées.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que la rivière
Saint-François est incluse dans cet inventaire-là, M. le
ministre?
M. Picotte: On me dit que, pour expérimenter, pour
être bien sûr de ce que nous faisons et qu'on ne gaspille pas
d'énergie ni d'effort, il fallait d'abord expérimenter ce fait
dans une rivière où il y avait déjà du saumon.
Donc, c'est la rivière Sainte-Marguerite qui aurait été
choisie, mais il n'est sans doute pas impossible qu'on puisse, dans les
années qui viennent, procéder à de tels ensemencements ou
établir ce procédé dans la rivière dont vous faites
mention, c'est-à-dire la Saint-François.
M. Desbiens: Excusez.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc. En 1991.
M. Desbiens: Est-ce que cela signifie, si ce
procédé s'avère efficace, que cela va s'étendre
à toutes les rivières, comme celle du Petit Saguenay par
exemple?
M. Picotte: Oui. Comme c'est une formule qui est très
simple, vous le constaterez, et qui est innovatrice, je pense bien que, dans
toutes les rivières qui auront été identifiées
comme pouvant accepter facilement ce genre d'intervention, on va capitaliser
là-dessus et on va l'utiliser dans toutes ces rivières. Ce
serait, à mon avis, non seulement innovateur, mais très
intéressant pour la cause du saumon; on me dit que c'est très peu
coûteux, donc encore plus intéressant.
M. Desbiens: Ah oui!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je reviens donc aux prévisions
budgétaires. C'est l'annexe I dans le plan, page 15. On mentionne, dans
les revenus, les contributions volontaires des observateurs. Est-ce que vous
l'avez? Ce sont des prévisions qui nous semblent assez optimistes. Les
observateurs de la faune, le public en général ou les
entreprises...
M. Picotte: M. le Président, j'avais demandé au
président de la fondation, il n'y a pas tellement longtemps, qu'on
envisage la possibilité de mettre en vente un timbre, comme c'est fait
par Habitats fauniques Canada et par d'autres instances; tous les États
américains en ont. Alors, nous avons la conviction que ce timbre qui
sera mis en vente pourra nous rapporter, au minimum - c'est une
évaluation minimale -100 000 $ en 1988-1989 ou, en totalité,
selon le temps où on le mettra en vente, 200 000 $ en 1989-1990.
M. Desbiens: Quand vous parlez de contributions volontaires des
observateurs, c'est à cela...
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens:... que vous faites référence.
M. Picotte: C'est uniquement au timbre.
M. Desbiens: Pour les entreprises, vous prévoyez
jusqu'à 400 000 $ en 1988-1989, 500 000 $ en 1990-1991. Y a-t-il
déjà des approches qui sont faites?
M. Picotte: On me dit qu'à ce jour il y a
déjà deux compagnies qui ont manifesté leur
intérêt. Il y a déjà un montant d'environ
200 000 $ qui est presque accepté, au moment où l'on se
parle. Maintenant, vous me permettrez de ne pas vous donner le nom des
compagnies, mais je n'ai pas d'objection à ce qu'à la fin de
l'exercice, on puisse donner de vive voix le nom de ces compagnies aux membres
de la commission qui le désirent.
M. Desbiens: Non. Ce qui me satisfait, c'est de savoir que la
réponse est positive.
M. Picotte: Excellente. M.Desbiens: Excellente?
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Habitats fauniques Canada a donné 150 000 $
en 1987-1988. En 1988-1989 et autres années, il n'y a aucun revenu de
cette source.
M. Picotte: Vous vous souviendrez à un moment
donné, je pense que j'en avais fait mention lors des discussions que
nous avons eues quand nous avons amendé la loi concernant la fondation
de la faune, que Habitats fauniques Canada semblait intéressé
à nous fournir un montant de 150 000 $, comme montant de départ
uniquement, à la condition que nous rendions la fondation
opérante et que nous fassions en sorte qu'elle ne soit pas à la
merci du gouvernement, mais que les utilisateurs puissent y contribuer.
C'est un montant de 150 000 $ qui était déjà
disponible depuis un certain temps quand j'étais là, qui dormait
parce que Habitats fauniques Canada ne voulait pas les verser tant et aussi
longtemps que nous n'avions pas modifié la loi. Dès que nous
avons eu à modifier la loi - cela a dû passer dans les
crédits périmés une année au gouvernement
fédéral - à ce moment-là Habitats fauniques Canada,
tel qu'il s'y était engagé, nous a versé le montant de 150
000 $.
M. Desbiens: C'était ponctuel.
M. Picotte: C'était une subvention de départ. Point
final, à la ligne. Il n'avait pas d'autres engagements que cela.
M. Desbiens: Poste, pour le gouvernement du Québec, 25 000
$?
M. Picotte: Oui, c'étaient des subventions de
démarrage.
M. Desbiens: D'accord.
M. Picotte: Aussi longtemps que la fondation n'était pas
opérante, il fallait bien payer parce que le président ne m'a pas
encore offert de travailler bénévolement.
M. Desbiens: Je suis convaincu qu'il fait sûrement du
bénévolat là-dedans.
M. Picotte: Oui, oui. Il fait du bénévolat, mais il
ne m'a pas offert de le faire à temps complet.
M. Desbiens: Sur les dépenses?
M. Picotte: Probablement que c'est justement là du temps
de compensation qu'on lui verse ou je ne sais quoi.
M. Desbiens: Sur les dépenses, soutien administratif, il
n'y a pas d'explication, mais il y a deux astérisques. C'est un montant
important, environ 21 % du total des dépenses. Je trouve cela justement
assez important, 21 %, non? Je pensais que les deux astérisques
apportaient peut-être une explication.
M. Picotte: Non, ce n'est pas ce que vous voulez savoir?
M. Desbiens: La première année? Les 21 %
étaient pour la dernière année, 1989-1990. C'est aussi
important la première année.
M. Picotte: Le président de la fondation me dit que c'est
une projection de pourcentage. D'après une étude de consultants
qu'il a fait faire, on prétend que cela pourrait aller jusqu'en
1989-1990. Le président m'a dit que, dans tous les organismes
comparables, généralement quand tout est bien rodé et bien
organisé et que le système fonctionne, la tendance est à
la baisse du côté du soutien administratif, parce qu'on a moins
besoin de personnel et que cela fonctionne un peu plus de façon bien
organisée lorsque c'est bien parti. À partir de ce
moment-là, comme c'est une projection, il n'est pas impossible qu'en
1989-1990 le montant prévu soit moindre. D'ailleurs, le président
me dit qu'il a l'impression que ce sera moindre. Dans les projections, compte
tenu des études des spécialistes qui leur ont été
fournies, ils ont préféré budgéter ces montants.
(12 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais maintenant
reconnaître M. le député de Matapé-dia.
Cheptel de caribous
M. Paradis (Matapédia): M. le Président,
étant donné qu'on parle de la faune, j'aimerais poser quelques
questions bien précises au ministre, notamment en ce qui concerne
l'avenir du cheptel de caribous. On a dit souvent dans le passé qu'on
pourrait éventuellement exploiter cette ressource, mais c'est
resté un peu lettre morte. J'aimerais que le ministre nous
éclaire là-dessus.
M. Picotte: En fait, je pense avoir eu
l'occasion de dire qu'en ce qui concerne le caribou, au Québec,
on ne peut pas dire qu'un ministère n'a pas un peu de problèmes
du côté du cheptel de caribous, cheptel qui croît
continuellement. Nous en sommes rendus, selon nos inventaires, sans les avoir
comptés un à un, à un troupeau de 900 000 têtes, ou
à peu près. Cela fait en sorte que nous sommes obligés,
chaque année, de faire passablement d'études nous permettant
d'inventorier non seulement le nombre de têtes, mais aussi de savoir
quelle sorte d'action nous devrions prendre pour empêcher que la maladie
se propage dans le troupeau, et voir comment nous pourrions gérer cette
ressource si importante sans qu'arrive une catastrophe nationale, si on peut
dire.
Vous vous souvenez sans aucun doute qu'il y avait un projet de
commercialisation du caribou. On est en territoire conventionné de la
Baie James. Cela nous oblige à faire affaire avec les Inuit, si ma
mémoire est fidèle, et les Cris. On avait demandé
d'envisager la possibilité de s'installer pour faire ce qu'on appelle la
commercialisation du caribou. Ils ont fait appel au sénateur Watt dans
le but de travailler sur ce projet. On a toujours demandé aux gens
d'essayer de le faire le plus rapidement possible parce que je pense que c'est
un projet intéressant de développement économique dans
cette région et qui viendrait, dans certains cas, nous aider dans la
gestion du caribou.
Malheureusement, on m'a dit que les discussions ont été
rompues entre le sénateur Watt, les Cris et les Inuit. Les Cris et
lés Inuit sont en train de préparer un projet qu'ils nous
soumettraient seuls. On s'informe régulièrement à savoir
quand ils vont nous présenter un projet ou quoi que ce soit, mais
forcément, on ne pouvait pas causer des problèmes à tout
le monde et partir d'autorité et dire: On s'en va là et on fait
ce qu'il faut pour commercialiser le caribou et on ignore les gens du milieu.
On est obligés de procéder de cette façon et on attend des
réponses. Ce n'est pas toujours facile, ce n'est pas toujours
agréable d'attendre, mais on ne peut pas aller plus vite qu'ils le
veulent; c'est le problème que nous avons.
On a beau essayer de favoriser cette chasse au caribou dans une certaine
période de l'année. Il y a des gens qui nous font toutes sortes
de suggestions. Par exemple, on disait: Vous pourriez demander aux gens qui
vont là, ils pourraient abattre deux, trois, quatre, cinq, six caribous,
changer la limite de prise, comme on le dit si bien. Le problème, c'est
qu'on est en territoire éloigné, tout le monde ne peut pas aller
à la chasse au caribou parce que cela coûte cher et, en plus de
coûter cher, il y a le transport de ces animaux. Même si on
permettait aux gens d'en abattre plus que la norme permise ou d'en abattre sans
limite, si c'était le cas, il faut bien se rendre compte qu'il faut
ramener ces caribous. On n'accepterait pas que les gens les laissent
traîner dans la nature et qu'on les abatte pour le plaisir de les
abattre. Cela devient un problème particulier.
J'ai demandé à mes fonctionnaires de faire
régulièrement un effort pour rester en contact avec les gens des
milieux cri et inuit et essayer qu'il se fasse, le plus vite possible, une
entente pouvant déboucher sur ce qu'il est convenu d'appeler et ce qu'on
a accepté depuis déjà un fort bon moment, la
commercialisation du caribou.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Avant de poser une deuxième
question plus principale, si vous me permettez une sous-question. Est-ce que
vous avez eu des offres plus spécifiques ou d'autres intervenants que
les Inuit?
M. Picotte: On me dit qu'on a eu, à certaines occasions,
des propositions qui nous ont été faites. Ces propositions datent
déjà depuis un certain temps. Mais dès que les gens
comprennent, au départ, qu'on est en territoire conventionné...
c'est-à-dire qu'il faut leur dire: On est en territoire
conventionné et on ne peut pas faire quoi que ce soit sans aller
s'asseoir avec les Cris et les Inuit pour conclure des ententes. Alors, parfois
il y a des gens qui font un premier essai ou qui décident d'abandonner,
dépendamment du fait qu'ils comprennent qu'effectivement rien ne peut se
faire sans que les Inuit et les Cris ne soient d'accord ou partie de l'entente
ou partie du développement qui va se faire.
M. Paradis (Matagédia): Ma deuxième question, M. le
Président, est la suivante. On a beaucoup parlé, dans les
derniers mois, de réserves fauniques et j'aimerais peut-être
entendre le ministre nous parier de la gestion de la faune dans les
réserves fauniques. Je sais, entre autres, qu'à Rimouski on a
parié de la chasse à l'orignal dans la réserve. Et
peut-être un deuxième volet à ma question qui porterait
plus spécifiquement sur le cerf de Virginie, qu'on appelle chevreuil,
qui est plus ou moins vulnérable ou plutôt vulnérable, dans
la province de Québec.
M. Picotte: On a effectivement eu cette consultation qui s'est
effectuée dans tous les coins du Québec concernant les
réserves fauniques. J'avais eu l'occasion de dire, et j'ai
répété à satiété et à moult
reprises que tout cela était pour fins de consultation et qu'il n'y
avait aucune décision de prise. C'était dans le but d'offrir des
possibilités additionnelles aux utilisateurs. Or, bien que certaines
personnes puissent vouloir faire comprendre aux gens que les décisions
sont prises davance, bien écoutez,
je pense que si les décisions étaient prises davance, je
n'aurais pas demandé dernièrement à mes fonctionnaires de
faire un plan de gestion des réserves dès cette année. En
supposant que nos décisions seraient prises et que le lendemain du
sommet on annonce des choses indépendamment des gens qui sont alentour
de la table, bien, je n'aurais pas demandé à mes fonctionnaires
de me préparer un plan d'intervention des réserves, des plans de
gestion, des plans de développement. Mais nous sommes prêts
à toute éventualité. Si au sommet, il y a des consensus
qui se font pour faire du développement à certains endroits et
peut-être moins ailleurs ou pas du tout, à ce moment-là,
nous serons prêts à réagir selon la volonté des
intervenants du milieu. C'est un peu ce que nous avons fait. Mais nous sommes
maintenant, je dois dire, beaucoup mieux équipés. Je nous
félicite d'avoir fait cette consultation-là. Nous sommes
maintenant beaucoup mieux équipés pour savoir exactement ce que
les gens veulent et ce qu'ils avaient à nous dire là-dessus. On a
fait des choses comme cela auparavant, mais en vase clos et on les faisait sans
trop se soucier de ce que pensait la clientèle. Et, souventes fois, vous
vous le rappellerez, je pense que c'est de commune renommée qu'à
ce ministère-là on se retrouvait avec des critiques
régulières sur la façon dont on gérait la faune, la
façon dont on modifiait cela, dont on modifiait des plans de
pêche, des organisations de chasse, etc. On se faisait critiquer et on
disait: Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas pensé à ceci, qu'ils
n'ont pas pensé à cela? Mes fonctionnaires sont en train de
travailler là-dessus pour établir un plan de gestion en tenant
bien compte de ce que les gens ont dit dans les régions et en sachant
qu'il y a des choses qui vont nous permettre d'améliorer de beaucoup la
situation, si cela reste tel quel, où les gens vont se retrouver, et ce
sera beaucoup plus agréable parce qu'ils auront été mis
à contribution.
Donc, je pense qu'il y a un plus à cela et je suis fier de la
participation de mes fonctionnaires à ces discussions-là parce
qu'en bout de piste, je pense qu'il ne faut pas se le cacher, un ministre quand
il a à décider, peut le faire de deux façons. Il peut
mettre à contribution le milieu pour orienter ses décisions et
même s'il met à contribution le milieu, il ne peut pas ignorer ce
que l'appareil administratif a à dire à ce sujet, en aucune
façon. Ce serait faux de prétendre et dire: Moi, j'ai
consulté le milieu; maintenant, tous les gens de mon ministère,
je n'en ai plus besoin; je vais décider. Il y a peut-être des gens
qui pourraient faire cela. En tout cas, je préfère ne pas le
faire. Nous avons des études. Il y a des choses, il y a des remarques
intéressantes. Il y a des détails techniques extrêmement
importants. Nos biologistes, même s'ils ne possèdent pas la
vérité ex cathedra, ont quand même des choses
intéressantes à nous dire. Donc, un heureux mélange de ce
que nous disent la population et les fonctionnaires fait en sorte que nous
puissions arriver à quelque chose qui soit beaucoup plus
intéressant. C'est une façon de procéder. J'ai choisi
celle-là et j'ai dit à mes fonctionnaires: Vous devez participer
aux discussions. Effectivement, je ne voudrais pas me retrouver un jour avec
une orientation que j'ai prise tout seul, politiquement, avec des gens du
milieu. Vous pourriez dire: D'où cela sort-il, qu'est-ce que cela veut
dire et pourquoi? Je ne voudrais pas avoir à expliquer pourquoi à
tout le monde, autrement dit, reprendre tout ce qu'on a entendu pour aller
l'expliquer de l'autre côté, c'est-à-dire ne pas savoir ce
que la main gauche fait et ce que la main droite a fait. Alors, j'ai mis les
deux groupes en interrelation et en discussion. On me prépare un plan et
je suis certain que notre plan sera beaucoup plus intéressant parce
qu'il va tenir compte de ce que nous ont dit les gens, peu importe que ce soit
du positif ou du négatif ou la façon dont on l'a dit.
L'important, c'est qu'on sache que les gens nous ont dit des choses et qu'on
les ait comprises.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président, j'aimerais
avoir des précisions concernant la possibilité pour le
ministère de gérer la faune, mais tout en tenant compte aussi de
la gestion de la forêt par le MER. On sait qu'il y a des litiges
importants lorsque vient le temps de gérer la faune et d'avoir des
interventions forestières dans les réserves. Est-ce que le
ministère aura un peu plus de mots à dire pour protéger,
entre autres, les habitats fauniques?
M. Picotte: Écoutez!
M. Desbiens: M. le Président, je regrette d'interrompre
mon collègue, mais on pourrait peut-être revenir à sa
question quand on parlera de ce sujet. Je trouve qu'on est rendus loin
de...
M. Paradis (Matapédia): J'ai pris dix minutes sur votre
temps, M. le député.
M. Desbiens: Je vous dis que vous pourriez peut-être y
revenir lorsqu'on étudiera le Guide des modalités.
Une voix: En parlant de revenir, on reviendra à 14
heures.
M. Picotte: Brièvement, M. le Président. Je pense
que cela ne pourrait pas faire de consensus...
M. Paradis (Matapédia): C'est ma dernière
question.
M. Picotte: Brièvement, M. le député de
Dubuc. Les plans de gestion que nous préparons, ce sont des plans de
gestion intégrée, c'est-à-
dire qu'ils tiennent compte des ententes qu'on fait, qu'on doit faire et
qu'on va continuer à faire avec le ministère de l'Énergie
et des Ressources et d'autres ministères qui, parfois, sont dans le
même secteur d'activité que nous, mais pour d'autres sottes
d'activité. Je parle à ce moment-ci d'environnement. Je parle de
terres et forêts. Ce seront des plans de gestion intégrée.
Cela veut dire qu'automatiquement tous ces irritants seront disparus parce
qu'on aura pris soin avant de bien faire en sorte que les plans de gestion
soient faits de façon intégrée et tiennent compte à
la fois de nos revendications, de nos discussions et de nos ententes avec le
ministère des Terres et Forêts et le ministère de
l'Environnement. Je pense que cela peut répondre à la question
que vous m'avez posée et cela vient éclairer cette façon
de procéder comparativement à ce qui se passait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: II me reste à vous remercier. On termine
à 12 h 30. Est-ce bien cela, les heures de la commission?
Le Président (M. Saint-Roch): À moins qu'il y ait
consentement.
M. Desbiens: On recommence à 14 heures. Je remercie le
président de la fondation de la faune ainsi que le ministre pour leurs
réponses à ce sujet. J'aurais le temps pour une dernière
question. Le ministre pourrait peut-être répondre par
écrit. Cela concerne les tables de concertation et le comité
aviseur. Je vous demande de nous préciser les dossiers qui ont
été soumis aux tables de concertation et au comité
aviseur, au cours de l'année écoulée.
M. Picotte: M. le Président, en ce qui concerne le
comité aviseur et les tables de concertation que nous avons
instaurés au ministère, je n'ai pas du tout d'objection et je
vais demander au secrétaire des ministères de bien prendre note
de cette question, des réunions qu'ils ont tenues, du nombre de
réunions, des sujets qui ont été traités. Tout ce
qu'on peut fournir comme détails, que ce soit acheminé aux
membres de la commission dans les meilleurs délais.
Le Président (M. Saint-Roch): II est maintenant 12 h 30 et
la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 31)
Le Président (M. Poulin): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux. Nous retournons au programme et je cède
la parole au député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, le sujet serait le guide
Modalités d'intervention en milieu forestier.
M. Picotte: Le Guide des modalités.
Protection de la faune en bordure des lacs et cours
d'eau
M. Desbiens: Des craintes sont exprimées face au
ministère de l'Énergie et des Ressources concernant la protection
nécessaire, particulièrement en bordure des rives, des cours
d'eau, des lacs. Quelle est la façon pour le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, quel est exactement son rôle, ou quelle est
la possibilité qu'il a d'assurer finalement le rôle qui est le
sien, de conservation par rapport aux volontés du ministère de
l'Énergie et des Ressources qui est un ministère à
vocation économique et qui a d'autres intentions, des intentions
différentes, en tout cas?
M. Picotte: Me permettez-vous, M. le Président et M. le
député de Dubuc, en ce qui concerne le tableau
général des discussions qui existent entre les ministères,
de demander au sous-ministre, M. Bernier, de brosser le tableau
général? Quand arrivera le temps des questions plus politiques
dans le sens de relations entre les ministres ou quoi que ce soit, je pourrai
ajouter des renseignements, au bon plaisir du député, si cela lui
convient.
Le Président (M. Poulin): M. le sous-ministre.
M. Picotte: M. Bernier.
M. Bernier (Pierre): Merci, M. le Président. Tout de suite
après la période de prépublication du guide d'intervention
en milieu forestier, un groupe de travail interministériel
réunissant le ministère de l'Énergie et des Ressources
dans tous ses volets, le ministère de l'Environnement et nous, nous
sommes réunis pour examiner les commentaires formulés par les
différentes catégories d'intervenants qui, à l'occasion de
la pré-publication, se sont exprimés, pour voir comment
pourraient être envisagées des modifications aux règlements
comme tels. Nous pensons que, au rythme où vont les choses, plus tard,
après le sommet sur la faune, vers la mi-mai, le COMPADR et
éventuellement, le Conseil des ministres, seraient à nouveau
saisis d'une proposition de règlements d'intervention qui, en ce qui
concerne les aspects de la faune, devrait avoir fait l'objet d'un consensus, du
moins quand cela sortira après le COMPADR, d'un consensus entre les
différents intervenants chez les mi-
nistériels. Je tiens à souligner, puisqu'avec Georges
Arsenault, nous participons activement à ces discussions avec les
fonctionnaires, la souplesse et la compréhension du ministère de
l'Énergie et des Ressources sur les aspects qui concernent la dimension
faunique. Évidemment, ils ont des contraintes reliées aux
préoccupations et aux objectifs propres au développement de
l'industrie forestière, des entreprises forestières. Mais,
à cette étape-ci des discussions, chez les fonctionnaires, je
tiens à souligner leur compréhension et leur souplesse dans la
recherche de solutions adaptées aux besoins des uns et des autres, donc
à la recherche de consensus.
Juste avant de passer la parole à M. le ministre, je pense que la
position des différents intervenants au moment du sommet, puisque les
entreprises forestières y seront représentées, de
même que les organismes fauniques qui se sont exprimés, notamment
à l'occasion de cette prépublication il y aura là un lieu
possible d'établissement de ponts pour une meilleure
compréhension des contraintes des uns et des autres, en tenant pour
acquis que, évidemment, du point de vue du gouvernement, donc des
ministères impliqués, l'objectif est d'en arriver à une
position gouvernementale qui concilie les objectifs et qui élimine au
maximum les conflits d'objectifs potentiels. C'est l'esprit dans lequel nous
travaillons, et je pense qu'il y a de bonnes chances que la majorité des
intervenants y trouvent leur compte. Ils n'obtiendront peut-être pas une
parfaite satisfaction par rapport à leurs objectifs propres, mais
j'espère qu'ils y trouveront leur compte, du moins en ce qui concerne la
dimension qui est la nôtre, celle de l'examen de la formulation de cette
réglementation, pour prendre en compte les besoins de la défense,
de la protection et du développement de l'une ou l'autre des ressources
concernées.
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: S'il y a un concensus qui est atteint à un
moment donné, cela n'empêchera pas, au cours.... dans la
réalité des choses, qu'il y ait à un moment donné
encore des conflits, et c'est le but de ma question. Est-ce qu'il y a quelqu'un
dans le groupe qui est plus arbitre qu'un autre, et s'il y a un arbitre,
quelqu'un qui va arbitrer, s'il se produit un conflit, qui est-ce?
M. Picotte: Je pense, M. le Président, que pour l'instant,
l'essentiel de ce que nous voulons, ou ce que nous voulons atteindre dans nos
discussions... d'abord, il faut dire qu'il y a une volonté politique au
niveau des ministres, à faire en sorte que les irritants et les points
qui pourraient être conflictuels soient éliminés à
l'intérieur des discussions en faisant bien comprendre à chacun
les rôles et les responsabilités.
C'est évident que, du moins ce que j'ai cru déceler au
moment où on se parle, en ce qui concerne les forestiers, ils trouvent
évidemment que cela dérange un peu les habitudes et la
façon de procéder. C'est un peu comme lorsqu'on a fait du zonage
agricole, ou n'importe quoi, cela a dérangé les habitudes du
monde. On a trouvé, à force de discussions, ce qu'on appelle un
modus vivendi, pour que chacun puisse bien prendre conscience qu'il y a de la
protection à apporter, qu'il y a des coupes forestières qui
doivent être faites d'une autre façon, contrairement à ce
qui existait auparavant, et tout en acceptant ces évidences, dire: Bien,
avec ce qu'il y a à protéger, etc... donc, il semble y avoir une
volonté. Les seules réticences que j'ai pu remarquer, au point de
départ, c'est un peu dans la prospection minière, où cela
semble faire encore plus problématique. Sur ce point, je pense que nous
avons été clairs. Nous avons dit aux gens qu'il allait y avoir,
de notre côté, des exigences quand même assez
sévères. Parce qu'on ne peut pas se permettre, surtout à
l'intérieur de milieux riverains ou de protection d'habitats, ou des
choses semblables, quand on protège un ravage ou un habitat quelconque,
de laisser aller cela un peu à la va-comme-je-te-pousse. Cela va prendre
des interventions plus ponctuelles, cela va prendre des interventions un peu
plus corsées, mais je pense qu'on a déjà fait valoir ce
point-là.
En ce qui concerne l'ensemble des forestiers, il y a déjà,
à mon avis, et je pense que c'est le temps qui a voulu cela, et depuis
des années on commence à bien faire comprendre aux gens, y
compris mes prédécesseurs et moi-même, nous avons bien
conscientisé à peu près tout le monde sur le fait que la
protection des habitats est importante. Les forestiers commencent à
penser qu'effectivement, en milieu de forêt si on continue à faire
des coupes à blanc un peu partout, on détruit un peu l'habitat
comme tel des animaux, et je pense que les gens sont prêts à faire
ce pas. Il y a déjà, je pense, beaucoup de pas de faits, y
compris, commencé par mes prédécesseurs et continué
par moi-même, pour faire en sorte que les gens soient de plus en plus
conservationistes. Nous avons tout lieu de croire, au moment où on se
parle, que les conflits, sj conflits il y a, seront limités au minimum,
mais peut-être que cela nécessitera, à la suite du sommet,
un genre de comité de suivi, un genre de comité qui viendra
essayer de clarifier des problèmes qu'il restera à clarifier ou
des situations difficiles. Peut-être cela débou-chera-t-il sur un
comité qui aura à prendre une décision, mais à ce
sujet, je compte sur le sommet pour me faire des propositions qui feraient en
sorte que les gens puissent s'asseoir ensemble et dire que dans telle situation
de conflit, il y aura des perdants et il y aura des gagnants et il faudra que
ce soit établi clairement, et probablement que cela débouchera
là-dessus.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que vous me permettez de
poser une question? Si on regarde les négociations dans la Beauce, avec
le ravage de chevreuils, à Armstrong, je pense, est-ce que ce n'est pas
une bonne preuve de négociation entre les intervenants?
M. Picotte: Oui, M. le Président, je vous remercie de me
l'avoir souligné. Je pense que dans le cas du ravage à Armstrong,
autant par mes prédécesseurs que moi-même, il y a eu des
efforts énormes de faits pour tâcher que des compagnies
privées ou des individus dans certains cas puissent tenir compte de cet
élément aussi important de protection en territoire privé,
en plus. Quand on parle du ravage à Armstrong, on parle de territoire
privé. Cela a nécessité des discussions parce qu'il faut
toujours se dire que c'est en raison de conflit qu'on est appelé
à discuter d'une situation semblable. Il se produit une espèce de
conflit d'intérêts quelque part, entre les intérêts
des animaux et les intérêts du privé. Cela a
nécessité des discussions assez corsées et
sérieuses entre les ministères et le privé, mais on en est
arrivé à une entente qui fait époque et qui fait en sorte
que tout le monde est satisfait et y a trouvé son compte, tout en
sachant qu'il y a des efforts à faire de la part du privé pour
protéger un ravage du cerf de Virginie. Quand on a des efforts à
faire en termes financiers auprès du ministère et du
ministère de l'Énergie et des Ressources pour protéger le
cerf de Virginie... Je pense que c'est un bel exemple qui nous permet de dire
que... Si on renforce cela par une loi qui va devenir un peu plus contraignante
aussi, par une loi que les gens devront respecter, il y a tout lieu de croire
que les conflits vont être limités au minimum.
M. Desbiens: Dans le cas du lac-Saint-Jean, de la ouananiche, le
ministre des Affaires municipales n'a pas voulu accepter que le schéma
d'aménagement soit modifié, c'est-à-dire qu'il inclue une
protection de 60 mètres sur la rive de la rivière Chamouchouane.
Est-ce que cela a été porté à votre attention?
M. Picotte: Oui, je me rappelle effectivement que nous en avons
discuté. Du moins, je crois me souvenir que la réunion du COMPADR
qu'on appelle le comité d'aménagement... Il y avait, si ma
mémoire est fidèle, lieu d'adapter un schéma qui soit plus
restrictif, mais entre-temps, compte tenu que nous avions certaines garanties,
on a préféré pour l'instant laisser aller le schéma
comme tel tout en suivant cela de très près. Je pense que la
difficulté est beaucoup plus, lorsqu'il s'agit de ministères, de
convaincre des municipalités de respecter le schéma que lorsque
ce sont celles-ci qui nous demandent de le respecter.
M. Desbiens: Dans le cas présent, ce sont les MRC qui
demandaient de respecter, c'est-à-dire de pouvoir inclure dans son
schéma d'aménagement ta même unité de mesure
qu'auparavant qui était de 60 mètres. Dans le cas de la
rivière Ashuapmushuan, à cause de sa situation spéciale de
centre de frayère pour la ouananiche, ce sont les MRC qui voulaient
dépasser la norme qui est de 20 mètres maintenant...
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens:... alors que le ministère de l'Énergie
et des Ressources refusait, c'est-à-dire qu'il a inscrit 20
mètres dans son projet de règlement.
M. Picotte: Habituellement les Affaires municipales adoptent ou
essaient de faire adopter ces schémas en fonction de règles
générales établies. Mais compte tenu que notre loi, si
elle est adoptée chez nous, pourra permettre à la
municipalité d'en protéger même plus large que les 20
mètres dont on fait mention, je pense que cela va corriger la situation.
Le ministère des Affaires municipales se base sur des données
d'ordre plus général et notre loi, une fois adoptée pourra
permettre à la MRC d'adopter un règlement qui aille
au-delà des 20 mètres. À ce moment-là, tout sera
protégé.
M. Desbiens: Mais vous comprenez pourquoi je soulève la
question de l'arbitrage parce qu'il pourrait se produire des conflits. On voit
que c'est avec le ministère des Affaires municipales et les MRC qui sont
en train d'établir le schéma d'aménagement et, dans ce cas
très spécial, c'est une protection absolument nécessaire
afin que la bande de 60 mètres soit préservée comme
auparavant, parce que Ashuapmushuan est presque l'unique centre de
frayère. En plus, dans le schéma d'aménagement, les MRC
veulent aussi éliminer la cueillette du bois. (15 h 45)
M. Picotte: Là-dessus, sans présumer de l'adoption
de la Loi sur les habitats fauniques, on verra ce que le Parlement
décidera d'ici la fin de la session, je peux dire que si la loi est
adoptée telle que nous l'avons présentée, la
municipalité, la MRC pourra toujours faire un protocole d'entente et
protéger plus largement que ne le permet la norme. À ce
moment-là, le ministère des Affaires municipales ne pourra pas
s'y opposer.
M. Desbiens: La Loi sur les habitats fauniques va permettre
cela?
Une voix: On ne pourra pas aller contre le règlement.
M. Desbiens: Le règlement, il découle du guide.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Picotte: Quand je mentionne cela, il est évident qu'il
s'agit de la protection des habitats fauniques. Quand je dis que c'est à
l'intérieur de la loi, il faut que ce soit un véritable habitat
faunique. Il ne faut pas que ce soit fait sur des suppositions ou en disant: II
pourrait y avoir un habitat faunique. Quand on aura fait la
démonstration de ce qu'est un habitat faunique, je pense qu'il y aura
toute liberté de la part d'une municipalité pour agir. Il est
bien évident qu'aux endroits où il n'y a pas de véritables
habitats fauniques et pour lesquels la MRC voudrait empiéter sur
d'autres domaines d'exploitation, notre loi ne le permettra pas. À ce
moment-là, il y aura ce qu'on appelle la norme générale
qui va s'appliquer.
M. Desbiens: On va parler du règlement plutôt que du
guide; c'est le règlement qui est important. Est-ce que cela veut dire
que, si le règlement fixe 20 mètres et que les MRC, pour leur
schéma d'aménagement, déterminent ou font la preuve qu'il
y a des frayères de ouananiche sur l'Ashuapmushuan, le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche pourra exiger que le schéma
puisse...
M. Picotte: Dès que ce sera cartographié habitat
faunique, comme on sera habilité à le faire si la loi est
adoptée, il n'y aura plus de problème.
M. Desbiens: II faudra un règlement en prévision de
cas exceptionnels comme ceux-là.
M. Picotte: Notre loi sera en ajustement avec les
règlements, bien sûr. Non seulement nos règlements et notre
loi pourront intervenir en milieu public, mais aussi en milieu privé.
Dès que ce sera cartographié et qu'on aura
déterminé qu'il s'agit d'un habitat faunique, les MRC ou les
municipalités pourront toujours s'en prévaloir volontairement,
évidemment.
M. Desbiens: II faudrait absolument qu'il y ait une concordance
entre le règlement et la Loi sur les habitats fauniques. S'il arrive un
conflit, lequel va prédominer, la Loi sur les habitats fauniques ou le
règlement?
M. Picotte: II faut à tout prix que les règlements
soient ajustés en conformité avec la loi.
M. Desbiens: Le règlement qui fait suite aux
modalités, le règlement du MER, est-ce bien cela que le ministre
comprend? Je parle du règlement du MER qui fait suite au guide des
modalités et de la loi 15 du ministre du Loisir. S'il y a un conflit,
à ce moment-là...
M. Picotte: C'est pourquoi on a ce comité permanent...
M. Desbiens: Le comité étudie cela
présentement.
M. Picotte:... auquel faisait référence
tantôt M. le sous-ministre. Il va falloir à tout prix que,
conformément à cela, tous nos règlements, avec nos
partenaires - que ce soit les Affaires municipales, le ministère de
l'Énergie et des Ressources ou l'Environnement dans certains cas -
soient...
M. Desbiens: Que les ficelles soient bien attachées.
M. Picotte: Bien oui, il le faut à tout prix. Et c'est
d'ailleurs à cela que le temps des fonctionnaires est le plus
utilisé, afin d'ajuster ces choses, parce qu'on ne veut pas qu'il se
produise ce que tout le monde a vécu ensemble, sans faire de reproches,
entre la loi 90, qui était dans le temps la Loi sur la protection du
territoire agricole, et la loi 125, loi sur l'aménagement.
Autrement dit, on veut faire tout cela en même temps pour
être bien certain qu'il n'y aura pas de conflit. Je pense qu'à ce
moment-là, il y a vraiment une volonté commune à nous et
au comité. Tout cela sera fait au moment où tout le monde aura
accepté de faire en sorte, que ce soit le maire ou l'Environnement, les
Affaires municipales ou chez nous, ou d'autres ministères, parfois c'est
l'Agriculture, les Pêcheries et l'Alimentation, que les ficelles, comme
vous l'avez dit tantôt, soient bien attachées.
M. Desbiens: On peut passer à l'autre sujet:la
chasse contingentée à l'orignal. Le temps passe vite. Je vais
aller avec les principales questions. La question de la chasse
contingentée à l'orignal. Le ministre a sûrement entendu
une suggestion qui nous est souvent faite. Elle apparaissait dans la revue
Sentier, Chasse-Pêche de février 1988 concernant
l'instauration d'un permis de zone pour empêcher certains chasseurs de
profiter de plusieurs périodes de chasse au cours d'une même
saison en se promenant d'une zone à l'autre.
M. Picotte: Vous avez raison. Il y est fait
référence à l'occasion. Quand on parle de permis de zone,
on doit dire que chez nous, comme ministère, on n'a pas d'objection
à ce qu'il y ait un permis de zone. Sauf qu'on tient à
préciser que c'est un élément de solution parmi une
solution globale. C'est un élément de solution. Je ne pense pas
que le permis de zone soit la façon de régler le problème
de ta chasse contingentée.
Évidemment, il y a eu aussi énormément de
suggestions qui nous ont été faites de part et d'autre en ce qui
concerne, par exemple, la chasse à la femelle et au mâle, et tout
cela. C'est un peu dans ce sens que j'ai exigé... Il y a nos biologistes
chez nous, et avec raison, c'est
leur fonction qui désirent grandement faire en sorte qu'il y ait
un accroissement le plus possible, au maximum, sans limite, j'espère ne
pas aller jusqu'au nombre de caribous que nous avons, mais qu'il y ait un
accroissement sans limite du cheptel. C'est là la théorie de nos
biologistes. Avec raison, ils sont là pour cela. Plus il y a un
accroissement, mieux c'est.
Donc, on prépare des discussions en fonction de l'accroissement
du cheptel. Par contre, il y a aussi l'autre volet qui dit qu'effectivement, il
faut faire en sorte qu'on protège le cheptel, qu'il se reproduise
normalement et qu'on permette aussi au chasseur de pouvoir aller puiser dans le
surplus ou de se permettre d'aller chasser et de revenir occasionnellement - ce
n'est pas nécessaire que ce soit tout le temps, mais occasionnellement -
avec un trophée et un beau panache.
La seule chose qu'on fait là-dedans, et c'est pour cela que j'ai
demandé qu'on fasse une consultation, il y a des gens qui avaient des
choses à nous dire... Donc, on a fait une consultation d'ordre
général, compte tenu de ce que nous proposent nos biologistes,
soit un maximum, compte tenu de l'élément de protection que nous
devons avoir pour ne pas descendre en deçà d'un nombre qui serait
dangereux et qui mettrait la ressource en danger. Avec toutes ces donnés
que nous avons cueillies, nous allons maintenant avoir, à
l'intérieur du Sommet sur la faune, un sujet de discussion
là-dessus et on va dire: Que pensez-vous maintenant? Quelle serait la
meilleure solution? On ose espérer que là-dessus aussi, comme
dans d'autres domaines, les solutions qui pourront être apportées
et le sillon qui sera tracé par ce Sommet sur la faune, par
l'intermédiaire de l'organisation de la chasse ou la chasse
contingentée, répondra non seulement aux besoins de protection du
cheptel mais fera aussi en sorte d'avoir une utilisation la plus rationnelle
possible, nous permettant de protéger ce que nous avons à
protéger et de satisfaire parfois l'appétit, souhaitons-le, pas
trop vorace de nos chasseurs.
Permis de chasse
M. Desbiens: La chasse en ville. On va passer à un autre
sujet.
M. Picotte: La chasse en ville?
M. Desbiens: La chasse en ville, oui. Vous avez certaines
municipalités qui interdisent l'utilisation d'armes à feu sur
leur territoire.
Le Président (M. Poulin): Je connais la pêche en
ville, mais la chasse en ville, je ne connaissais pas cela.
M. Picotte: La chasse en ville...
M. Desbiens: Alors, le ministre aurait publié, le 7
octobre 1987, un communiqué où il disait tenter une approche
auprès des municipalités pour essayer de régler cette
situation et de s'assurer que l'intégrité de la Loi sur la
conversation et la mise en valeur de la faune soit respectée.
D'ailleurs, le ministre devait demander à son collègue des
Affaires municipales de porter cette question à la table
Québec-municipalités. Est-ce que cela a été
fait?
M. Picotte: D'abord, je pense que ce n'est pas arrivé.
À toutes fins utiles, je ne me souviens pas. Cela a été
discuté encore à la table Québec-municipalités.
Mais quand est arrivé ce conflit, plus particulièrement ce
à quoi vous faites allusion... Je vais vous dire quelles sont nos
prétentions au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Nous croyons que les gens qui sont habilités à
délivrer un permis de chasse et les gens qui donnent les autorisations
de chasser, c'est le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Certaines municipalités, à la suite de pressions qui
peuvent être faites par certains citoyens ou qui que ce soit,
prétendent émettre des contraventions à certains individus
en disant: Vous n'avez pas le droit de chasser là. Il y a là,
pour le moins, une situation où nous disons: C'est nous qui donnons les
autorisations de chasser et les municipalités, selon ce que nous croyons
en tout cas, ne sont pas habilitées de ce côté-là
à dire: Vous ne devez pas chasser.
Il y a deux façons de régler le conflit, il y a deux
façons de regarder cela. Parfois, on constate que certaines
municipalités décident de prohiber la chasse dans certains
milieux et qu'il y a une nette incompréhension de la façon dont
on doit se comporter ou de la façon dont on agit. C'est plutôt
dû à l'incompréhension qu'à de la mauvaise
volonté ou quoi que ce soit. Il y a deux façons de corriger cela.
Ou on dit: Vous faites une cause type pour un chasseur qui est
arrêté. On s'en va devant les tribunaux et on fait décider,
jusqu'à ce que tout soit épuisé, qui doit être
habilite, entre le ministère et d'autres instances, à donner des
permis de chasse et à donner l'autorisation de chasser. On s'enclenche
dans un processus... Évidemment, c'est un processus qu'on peut utiliser,
c'est-à-dire que le citoyen va en Cour. S'il gagne en première
instance, la municipalité peut aller en appel ou, vice versa, c'est le
citoyen qui va en appel. On s'en va en Cour d'appel et de la Cour d'appel
encore, si les gens tiennent leur bout, on se retrouve en Cour suprême et
on se retrouve quatre, cinq ou six ans après à dire: Oui,
effectivement, c'est au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche à faire cela. Ou il doit y avoir une autre façon de
procéder qui tienne compte de... C'est la façon la plus
laborieuse, la plus coûteuse.
J'ai dit: Pour éliminer toutes les incompréhensions,
est-ce qu'il y aurait moyen que... C'est la raison pour laquelle on voit assis
à la table du sommet... Il y a des gens qui se sont
demandé: Qu'est-ce que les municipalités ou les MRC font
là? C'est justement pour discuter d'un contentieux susceptible de
trouver une compréhension chez tout le monde ou tous les intervenants
nous permettant de dire: On va s'orienter de telle façon à
l'avenir pour ne pas qu'il y ait de conflits.
Peut-être qu'il y a des chasseurs qui ne saisissent pas bien
l'importance lorsqu'on arrive aux limites d'une municipalité et
où il y a des condominiums ou encore, des édifices et qu'en
tirant parfois certains coups de fusil, sans mauvaise volonté, il y a
des gens qui peuvent avoir des craintes et des gens qui risquent d'être
blessés. Peut-être que là, il y a un effort à faire
du côté des chasseurs pour bien saisir cette implication.
Peut-être aussi qu'il y a un effort à faire de la part des
municipalités qui disent qu'on pourrait empêcher tout le monde
d'aller sur un territoire pour faire de la chasse, mais qui n'ont
peut-être pas pensé au développement économique
qu'impliquent la chasse et tout cela. Je pense qu'il y a moyen, par
concertation entre les intervenants, de trouver une façon de
procéder qui pourrait à la fois conscientiser tout le monde et
qui viendrait baliser cela de façon permanente sans, pour autant, qu'on
soit obligé d'utiliser des moyens judiciaires.
M. Desbiens: En dehors de tout ce que pourriez faire, qu'est-ce
que vous avez fait? (16 heures)
M. Picotte: On me dit que la première réaction de
l'UMQ, l'Union des municipalités du Québec, a été
de dire: Nous préférerions avoir cette discussion à la
table du sommet avant d'aller à la table
Québec-municipalités.
M. Desbiens: Le ministère ne s'est pas impliqué
dans une cause type? Parce qu'il y a eu des causes devant les tribunaux.
M. Picotte: À ce jour, non. Il y a eu une cause, cause qui
est en appel, si ma mémoire est bonne, qui a été en
première instance. Je me demande si elle a été
portée en appel. Je pense que oui, mais je ne suis pas certain de ce que
je vous dis. C'est en collaboration avec la Fédération
québécoise de la faune et on en est rendu là.
Plan de pêche
M. Desbiens: Le 6 mai 1987, vous avez publié le plan de
pêche pour l'année 1987-1988. Il y avait eu certaines
modifications par rapport à l'année précédente.
Cette année, quand entendez-vous présenter le quatrième
plan?
M. Picotte: C'est sensiblement autour de la même date. Je
dois dire que, au moment où on se parle, j'ai déjà tout
acheminé à mes collègues du Conseil des ministres ce que
je proposais comme plan de pêche. Il va y avoir une décision de
prise d'ici une quinzaine de jours par le Conseil des ministres, qui devrait
normalement adopter la proposition que je lui ai acheminée, et nous
allons publier le plan de pêche après cela. Mais, somme toute, je
pense qu'il n'y a pas beaucoup de modifications qui seront apportées au
plan de pêche existant, sauf peut-être des modifications d'ordre
mineur, mais c'est à peu près tout ce qui pourra être
apporté.
M. Desbiens: C'est fait encore cette année avec le MAPAQ,
avec le ministre délégué aux Pêcheries.
M. Picotte: Les deux ministres se sont consultés,
c'est-à-dire le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche rencontre son collègue, le ministre
délégué aux Pêcheries. Ils cherchent à
s'entendre sur un plan de pêche à proposer.
M. Desbiens: Ils pourraient s'échanger leurs
crédits périmés.
M. Picotte: La seule différence qu'il y a, c'est qu'il n'y
a personne qui tranche, c'est-à-dire que c'est le ministre, puisque
c'est un seul ministre, qui tranche au niveau de ses sous-ministres.
M. Desbiens: Comment les ministres vont-ils trancher dans le cas
du lac Saint-Pierre, alors qu'il y a une espèce de conflit entre les
pêcheurs sportifs et les pêcheurs commerciaux?
M. Picotte: Je pense que je ne pourrai pas vous le dire tant que
la décision du Conseil des ministres ne sera pas rendue. Je ne peux pas
présumer de la décision de mes collègues du Conseil des
ministres, même si je suis bien ami avec eux et que j'ai
généralement beaucoup de facilité à les convaincre.
Mais j'ai rencontré, une semaine avant Pâques, l'Association des
pêcheurs commerciaux du lac Saint-Pierre. Ils sont arrivés avec
des questions bien précises à cet effet et je leur ai dit un peu
de quelle façon nous voulions nous orienter. Je leur ai dit ce que nous
étions capables de faire, ce que nous étions capables
d'améliorer et ils m'ont paru très satisfaits de cette rencontre
que nous avons eue, en fonction des demandes qu'ils avaient à faire. Je
pense que cela devrait normalement répondre très bien à
leurs demandes comme telles. Les points que nous voulons continuer
d'étudier, évidemment, tel que je leur ai souligné, ont
bien été acceptés par eux, en leur disant que nous
n'avions peut-être pas ce qu'il faut en termes d'expertise pour prendre
des décisions dès cette année là-dessus. Mais j'ai
l'impression que les gens seront satisfaits, l'Association des pêcheurs
commerciaux du lac Saint-Pierre, entre autres, de ce que le Conseil des
ministres décidera d'adopter s'il accepte, dans son
intégralité ou dans son ensemble, le plan que je leur ai
proposé.
M. Desbiens: Le décret de 1987 indiquait qu'il y avait
certaines difficultés, particulièrement pour ce qui est des
statistiques concernant la pêche pour fins d'alimentation, la pêche
sportive aussi et la pêche commerciale. Est-ce que ces lacunes ont pu
être comblées?
Une voix: Quel décret?
M. Desbiens: Dans le décret du 6 mai 1987, qui
établissait le plan de...
M. Picotte: Les difficultés que nous avions, c'est que, en
ce qui concerne certaines espèces qui étaient convoitées
par l'association des pêcheurs ou par les pêcheurs eux-mêmes,
j'ai déjà fait part à l'association que les statistiques
n'étaient pas assez révélatrices au moment où on se
parlait pour modifier quoi que ce soit cette année. Ils ont compris que
nous n'étions pas prêts à répondre à
certaines de leurs demandes concernant la pêche de certaines
espèces. Je leur ai garanti que nous devrions, en cours d'année,
avoir terminé et avoir tous les chiffres pour être capables de
dire une fois pour toutes: Ne pensez plus à certaines espèces, du
moins pour l'instant, il n'en est pas question. Pensez plutôt en fonction
d'autres espèces.
La nouveauté que j'ai rajoutée et que je peux vous
souligner, c'est que j'ai proposé à l'association des
pêcheurs et je veux proposer à mes collègues du Conseil des
ministres de faire un plan de pêche sur une période de trois ans.
C'est une demande de l'association des pêcheurs. Il devient difficile,
tous les ans, de ne pas savoir ou de savoir à la dernière minute
quelles espèces ils ont et comment ils peuvent établir des
quotas, etc. Je pense que les chiffres que nous aurons en cours d'année
nous permettront de proposer pour l'an prochain un plan de pêche sur une
période de trois ans.
M. Desbiens: Vous parlez de l'association des pêcheurs
commerciaux ou des sportifs?
M. Picotte: Pêcheurs commerciaux. M. Desbiens:
Pêcheurs commerciaux. M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Saint-Roc h): M. le député
de Chauveau.
M. Poulin: M. le Président, on sait que le
ministère, pour la réglementation de la pêche, a des
règlements plus ou moins restrictifs, est-ce que le ministère
entend amoindrir ces règlements?
M. Picotte: Le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'est pas une
question plantée.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: C'est l'accusation qu'on entend de temps en temps.
Dans ce cas-là, je pense qu'on ne peut pas faire une telle
accusation.
M. Poulin: C'est parce qu'on a changé de bord.
M. Picotte: C'est probablement cela.
On sait que le gouvernement fédéral augmente certains
règlements et donne des règlements additionnels, si bien qu'un
bon matin, les pêcheurs ne savent plus où donner de la tête
et ne sont pas capables de suivre tous ces règlements. On veut rendre
cela beaucoup plus facile de compréhension, qu'il y ait de moins en
moins de règlements, mais sans éliminer quoi que ce soit sur le
plan de la protection, et que ces règlements soient facilement
compréhensibles par les utilisateurs, etc. Il y a une discussion qui se
fait déjà depuis un certain nombre de mois avec le gouvernement
fédéral et on a tout lieu de croire que des décisons
seront prises pour l'an prochain de sorte qu'il ne viendra pas alourdir
davantage en apportant des règlements additionnels, que tous les
règlements qui seront mis à la disposition des pêcheurs
seront plus facilement compréhensibles et qu'on n'en ajoutera pas
indûment pour venir compliquer la vie de tout le monde.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Sur le commerce.
M. Picotte: On me dit qu'il y a eu une dernière
réunion, il n'y a pas tellement longtemps - sûrement pas cet
avant-midi, mais il n'y a pas tellement longtemps - qui nous permettrait de
dire que maintenant le travail technique est fini. Le gouvernement
fédéral nous a assurés que, pour le 1er avril de l'an
prochain, tout allait entrer dans l'ordre. Cela leur prend 200 jours pour
modifier tout cela, c'est comme nous un peu, mais eux, cela leur en prend un
peu plus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chauveau.
M. Poulin: Donc en 1989, on peut s'attendre à une nouvelle
réglementation.
M. Picotte: Une nouvelle réglementation, adoptée
par le gouvernement fédéral et qui fera en sorte qu'à la
suite de nos discussions ce serait pas mal moins compliqué que ça
l'était et les règlements seraient mieux adaptés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Sur la commercialisation de la truite
mouchetée, il n'y a pas de décision d'annoncée sinon de
prise, mais il y a eu, en décembre dernier, au Saguenay une cinquantaine
de marchés d'alimentation qui ont procédé à la
vente illégale de truites mouchetées. Les agents de conservation
sont intervenus. Est-ce que le ministre peut nous communiquer les
résultats de l'enquête?
M. Picotte: M. le Président, quand tout cela est
arrivé - et je pense que je voudrais dire au point de départ que
je ne pourrai pas communiquer les résultats de l'enquête au moment
où on se parle - j'ai demandé à mes services que
l'enquête se fasse comme doit se faire une enquête, sans
restriction aucune. Alors, il y a d'abord eu une saisie, comme vous en avez
fait allusion, pour que la loi soit appliquée telle qu'elle doit
être appliquée. Et je n'ai pas eu besoin de consulter mon autre
collègue des Pêcheries là-dessus. J'ai dit: II faut que la
loi soit appliquée, donc la volonté de faire appliquer la loi;
que l'enquête se fasse. On me dit que l'enquête serait très
bientôt terminée; il y a déjà eu, à ce qu'on
me dit, une première comparution et le tout suivra les voies normales.
Si ce sont des dossiers qui ont à être acheminés au
ministère de la Justice, ils le seront, et à partir de ce
moment-là, la loi sera appliquée. Si jamais, un jour, la loi
change, évidemment les gens se conformeront à la loi le matin
où elle sera changée. Mais tant et aussi longtemps que tout cela
n'est pas fait, les gens doivent faire en sorte de respecter la loi telle
qu'elle est.
M. Desbiens: Quand vous parlez de comparution, cela veut dire
qu'il y a des poursuites actuellement devant les tribunaux?
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Contre les vendeurs ou contre les acheteurs ou
contre les deux?
M. Picotte: Ce qui a été fait au moment où
on se parle, c'est une enquête sur les producteurs et on a soumis au
ministère de la Justice le dossier sur les producteurs qui avaient
livré cette marchandise. Au moment où on est rendu, c'est
cela.
M. Desbiens: Vous parlez de producteurs; vous parlez de
pisciculteurs?
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: Mais non de braconniers?
M. Picotte: Non, ce sont des producteurs pisciculteurs.
Conservation et braconnage
M. Desbiens: Les agents de conservation et le braconnage. Est-ce
que le ministre est en mesure de... ?
M. Picotte: Je vous résume un peu les faits depuis le
début brièvement pour ne pas allonger, mais ce sera très
rapide.
M. Desbiens: Je me méfie de cela.
M. Picotte: Oui? Eh bien, vous m'arrêterez. Vous direz:
J'en sais assez.
M. Desbiens: Mais tout d'un coup que cela ne répond
justement pas à mes questions?
M. Picotte: Je pense que cela va répondre à vos
questions.
M. Desbiens: Je vais courir le risque encore une fois.
M. Picotte: Courez le risque. On sait qu'il y a eu une
période d'inscription du 17 janvier au 10février pour le
concours.
M. Desbiens: J'ai toutes les réponses. (16 h 15)
M. Picotte: J'y vais rapidement, vous allez voir.
L'administration des examens au mois d'avril; l'expédition des
résultats au mois de mai; la révision des résultats au 17
septembre; l'administration, examen oral, au mois de septembre jusqu'au
début d'octobre; l'expédition des résultats,
administration, compilation des analyses et des examens médicaux et
enquête, parce qu'il fallait que les gens aillent en examen
médical par la suite, cela s'est fait entre novembre et février;
la communication du résultat global des classements à chacun des
candidats le 3 mars. Et il y a eu entre-temps, comme je vous l'ai
expliqué ce matin, un grief de fait, qui a été jugé
par le syndicat des agents de conservation, si bien que nous avons
effectué les premières 36 nominations à compter de la
mi-mars. Donc il y a parmi ces gens-là 36 emplois, 36 personnes, qui ont
été engagées à la suite de toute cette
expérience-là, des examens, etc... Cela, c'est en gros.
M. Desbiens: Le ministre peut-il dresser un tableau,
peut-être qu'il pourra faire comme pour une autre question tantôt
et me l'envoyer par écrit. J'aurais aimé avoir un tableau du
nombre de permanents et d'occasionnels pour les années 1985, 1986, 1987
et 1988.
M. Picotte: Est-ce que je peux vous demander vos quatre ou cinq
questions pour qu'on vous réponde par écrit? Pourriez-vous nous
les énumérer et on va vous envoyer tout cela.
M. Desbiens: On va en avoir plusieurs. M. Picotte:
Allez-y.
M. Desbiens: Parce qu'au rythme où cela va, je vais rester
sur mon appétit pour bien des questions. Je les enverrai au
feuilleton.
M. Picotte: Enumérez-les si vous voulez qu'on vous
réponde. On va vous écouter.
M. Desbiens: Non, je ne commencerai pas à fouiller toutes
les questions que j'ai passées.
M. Picotte: Ah! mais là...
M. Desbiens: Mais un tableau comme celui-là, des
permanents et des occasionnels, pour 1985-1986, 1986-1987. 1987-1988 et
1988-1989; les objectifs, cela va?
M. Picotte: Rapidement, on a ce qu'il faut ici, comme chiffres,
en termes de permanents, dans tes différentes régions. Mais on
n'a pas tout ce qui touche les occasionnels. Puis je pense qu'on n'a pas la
comparaison de trois ou quatre ans en arrière. Alors, à ce
moment, on vous fournira cela. On ajoutera aux tableaux que nous avons des
années antérieures. Combien voulez-vous avoir d'années
antérieures: deux, trois, quatre ans?
M. Desbiens: 1985-1986.
M. Picotte: 1985-1986, 1986-1987?
M. Desbiens: On considère toujours une année
charnière.
M. Picotte: Parfait.
Une voix: Une année étalon.
M. Desbiens: Ha, ha, ha! Une année étalon.
M. Picotte: 1985-1986, 1986-1987, 1987-1988. On ajoutera les
occasionnels à cela et le secrétaire du ministère vous
expédiera ces chiffres dans les meilleurs délais. À la
suite des résultats, vous jugerez si vous devez poser des questions soit
à l'Assemblée nationale ou au feuilleton.
M. Desbiens: Pour le budget de 1985, si le ministre veut en
rajouter, je sais qu'il aime cela, il pourra le faire comme il le voudra.
Récemment, il y a eu des agents de conservation saisonniers qui
ont déploré que plusieurs de ceux qui, justement avaient subi
l'examen pour obtenir un poste permanent, avaient été
rejetés et que, par ailleurs, on continuait à engager ces
mêmes agents saisonniers. Je comprends très mal. S'ils ne sont pas
bons pour devenir permanents, pourquoi sont-ils bons pour rester
saisonniers?
M. Picotte: Vous voyez la difficulté. C'est cela qui a
fait l'objet du grief et qui nous a retardés, le moins qu'on puisse
dire, d'un quatre à cinq mois, puis quatre à cinq mois, c'est
peut-être réévalué. Il y en a eu à
répétition, continuellement. Le problème, c'est que nous
avions continué cette politique d'embauche d'agents de conservation
à titre d'occasionnel, du gouvernement antérieur. Ces gens
faisaient du travail pour nous. Ils étaient évalués
à la fin. Ils avaient des feuilles de notation, comme tout le monde, et
on les jugeait aptes, non seulement aptes, mais on les jugeait très
intéressants sur te plan du travail. Donc, on ne s'en plaignait pas et
on était bien heureux que ces gens fassent leur travail avec
compétence. La journée où on a décidé de
passer à des postes permanents, la loi ne nous permettait pas de prendre
des occasionnels et de les envoyer permanents. Il n'était nullement
question qu'on fasse cela. Nous, on aurait préféré cela.
Cela aurait été bien plus facile de prendre des occasionnels qui
étaient là et qui étaient protégés en vertu
du syndicat; de les prendre, ces occasionnels puis de dire: On a besoin de
permanents, il y en a 35, 40, 50, on en a besoin de 35, 40, 50, on va les
mettre permanents. On n'a pas le droit de faire cela. Dès qu'on parle de
permanents, il faut aller à un concours de la fonction publique, puis
ils ont l'obligation de se qualifier à un concours de la fonction
publique. On n'a pas le choix, on est obligé de faire cela. Donc, les
occasionnels ont dû faire comme tout le monde qui voulait avoir un emploi
d'agent de conservation: se présenter au concours de permanence, aller
passer l'examen écrit, l'examen oral et l'examen médical pour
être embauchés à titre de permanent. Or, il s'est
trouvé que, parmi les gens qu'on jugeait compétents, qu'on
continue de juger compétents, qu'on aime, qu'on admire et qu'on veut
continuer à voir travailler chez nous, certains n'ont pas réussi
l'examen de la permanence. Pour toutes sortes de raisons. Peut-être parce
que cela faisait cinq, six, sept ou huit ans qu'ils travaillaient pour nous,
qu'ils n'avaient pas suivi un cours aussi poussé que ceux qui venaient
de sortir de l'école et qui étaient mieux préparés
à subir le test. Finalement, ces gens-là n'ont pas
été acceptés et n'ont pas été mis sur une
liste. À partir de ce moment-là, le syndicat et moi-même
avons trouvé qu'on se posait suffisamment de questions. Mais voulant
respecter, non seulement voulant, mais étant obligés de respecter
les règles des concours de la fonction publique, il y a eu un grief. Le
grief a été jugé, etc. Quelques-uns ont été
réévalués, je pense, à la suite de cela, et ils ont
été ajoutés sur la liste des permanents. D'autres n'ont
pas été réévalués. À partir de ce
moment-là, on a procédé à l'embauche de personnes
permanentes. On a dû suivre la liste, telle qu'elle était faite et
préparée; on a fait exactement ce qu'il fallait faire pour
l'embauche de permanents. Mais il reste qu'on continue d'embaucher des
occasion-
nels. La difficulté est maintenant dans cette façon de
procéder. Les gens qui n'ont pas réussi à se qualifier sur
un concours de permanents ont des droits et sont protégés par le
syndicat, lorsqu'engagés comme occasionnels; ils ont un droit de rappel.
Et on est obligé de rappeler ces gens-là pour travailler comme
occasionnels. C'est la convention qui veut cela.
Maintenant, pourquoi quelqu'un n'a pas réussi un concours... J'ai
déjà été professeur - pas très longtemps -
et j'ai fait partie de la direction d'une école par la suite. Je sais
très bien que nous avions des étudiants fort brillants, qui se
qualifiaient très mal lors d'un concours pour toutes sortes de raisons:
un mal de tête, une grippe, une chicane avec je ne sais trop qui.
Peut-être que le petit gars, qui était très brillant
à la veille de passer son examen, s'est fait foutre à la porte
par son père, le lendemain matin, ou peut-être avait-il
assisté à une chicane entre son père ou sa mère et
quand il arrivait le matin, il n'était plus performant et ne
réussissait pas son examen. Je ne suis pas capable de vous dire pourquoi
certains de nos occasionnels n'ont pas performé. Est-ce à cause
de leur femme, de leur famille et de tout cela? Je ne le sais pas. Ce sont de
bons hommes pareil, mais cela n'est pas calculé dans l'évaluation
parce que cela donnerait un peu de discrétion aux gens et on ne veut pas
qu'il y ait du discrétionnaire dans ces évaluations. Pour le
reste, je ne peux pas vous en dire plus.
Chacun pourrait peut-être nous dire pourquoi il n'a pas
été aussi performant. Mais on ne fera pas faire
d'évaluation par des psychologues pour savoir pourquoi ils n'ont pas
été performants ce matin-là, pour toutes sortes de
raisons, y compris la grippe ou autre chose. Le matin que le gars se
réveille et que ses deux enfants ont la picote, évidemment, cela
peut déranger son rendement à l'examen, surtout si cela risque de
durer longtemps.
Ce qu'on fait évidemment - il faut vous le dire - pour nos
occasionnels qu'on juge compétents et qui le sont aussi, c'est qu'on
s'occupe continuellement de leur formation. Il n'est pas impossible qu'un jour,
ils se présentent à un autre concours et qu'ils le
réussissent à ce moment-là, parce que les enfants sont
grands maintenant...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte:... et qu'ils causent moins de problèmes la
nuit ou je ne sais trop. C'est un peu cela, je pense. En fait, on ne peut pas
répondre mieux que cela. Pourquoi une personne, une femme ou une homme,
n'a pas réussi son examen? Je serais bien embêté de vous le
dire. En espérant que les autres problèmes qui ont pu lui causer
cela soient résorbés.
M. Desbiens: Sur le dossier du saumon, M. le
Président.
M. Picotte: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Avec plaisir, M. le
député de Dubuc.
Les Montagnais et la pêche au saumon
M. Desbiens: Vous allez pouvoir surveiller votre rivière
encore une fois. Cette fois, ma question porte sur l'abolition de la
pêche commerciale à la demande des Montagnais.
M. Picotte: Pardon?
M. Desbiens: Les Montagnais de Mingan. Les Montagnais ont
demandé d'arrêter la pêche commerciale du saumon.
M. Picotte: Je me rappelle lorsque je suis allé - vous
étiez là d'ailleurs, on s'est parlé ce matin-là -
à la Fédération québécoise pour le saumon
Atlantique, avoir rencontré, évidemment, les autochtones qui ont
fait une telle demande. J'ai demandé à mes sous-ministres aux
Pêcheries de me faire, dans les meilleurs délais,
c'est-à-dire en dedans de deux mois au maximum, un rapport sur les
possibilités qu'on puisse répondre favorablement à leur
demande. En ce qui me concerne, je suis très favorable à cette
demande. Je leur ai dit que, évidemment, il fallait l'analyser et
regarder tout ce que cela comportait. Je pense que s'il n'y a pas d'irritants
majeurs à cela nous serons bien disposés à faire en sorte
de répondre favorablement à leur demande, mais j'attends
évidemment qu'un rapport me soit soumis au cas où il y aurait des
choses que je connaîtrais un peu moins dans le dossier ou qu'il y aurait
des choses qui viendraient perturber cette demande de collaboration que nous
pourrions avoir ensemble. Il faut se soucier de ce qui pourrait se passer.
À toutes fins utiles, on devrait rapidement me faire un rapport à
ce sujet.
M. Desbiens: Est-ce que la discussion va porter sur toutes les
rivières à saumon de la Côte-Nord ou strictement sur
Mingan?
M. Picotte: Peut-être pas nécessairement. Il sera
peut-être plus sage de commencer par cette demande en particulier ou
peut-être l'inverse aussi selon ce qu'on va évaluer.
M. Desbiens: Est-ce que le gouvernement va participer, pour 500
000 $ je crois, à la restauration de la rivière Mingan? Il semble
que les Montagnais considèrent que c'est essentiel à la
restauration de la rivière qu'il y ait un arrêt de la pêche
commerciale.
M. Picotte: II n'est pas dit qu'on n'aura pas à faire un
débat technique et juridique au moment où le rapport me sera
soumis. C'est surtout sur cela que je veux être prudent. Il y
aura peut-être un petit débat technique et même un
débat juridique à faire. On va le faire. Je pense que notre
intention a été démontrée dès le
départ en ce qui concerne la pêche commerciale au saumon. Nous
voulons de plus en plus faire en sorte que cette pêche commerciale soit
éliminée comme telle avec une politique de rachat qui a
déjà existé et qui a continué d'exister. On regarde
aussi sur la Côte-Nord, comme ailleurs, et on veut regarder cela dans son
ensemble.
M. Desbiens: Sur tout le territoire, sur la Côte-Nord, la
Gaspésie, etc?
M. Picotte: Oui, pour la pêche commerciale au saumon. C'est
bien cela que j'ai précisé. Je ne parle pas de l'ensemble des
pêches commerciales. Une fois j'avais dit cela et les gens de la
pêche commerciale en eau douce, au lac Saint-Pierre, pensaient que je
parlais d'eux. Il y a une politique de rachat de permis. Il y en a
déjà eu une. Il y a eu des discussions de faites. Je me souviens
que M. Gérard D. Levesque entre autres, mon collègue le ministre
des Finances, parce qu'il y en avait quelques-uns dans son comté, a
rencontré des pêcheurs commerciaux de saumon. On a discuté
avec eux de certaines possibilités. Évidemment, comme dans toutes
ces discussions, les gens ont la prétention que le rachat doit
s'effectuer avec beaucoup plus d'argent que ce qu'on propose. Je n'ai jamais
consulté mon collègue, le ministre du Revenu. Des fois, quand on
regarde aussi les rapports d'impôt qu'ils nous font, on a tout lieu de
croire que ce n'est peut-être pas si payant que cela. Quand arrive le
temps de racheter leur équipement, eux prétendent que cela vaut
plus cher. Il faut en discuter. Je pense que c'est de bonne guerre, de part et
d'autre, que les gens trouvent qu'on devrait donner plus et que nous, on
devrait donner moins. Alors, on finit par faire des discussions de bonne
entente qui sont parfois longues et laborieuses. Le temps arrange bien des
choses, à ce qu'on m'a dit.
Parcs et réserves
M. Desbiens: Parcs et réserves.
M. Picotte: Oui, je suis toujours d'accord, M. le
député de Dubuc. Vous êtes à la merci de nos
décisions. (16 h 30)
M. Desbiens: Vous avez mentionné que la SEPAQ ferait des
investissements qui ne seront pas faits directement par le ministère, ce
qui modifie certains chiffres. Dans les réserves surtout, dans le cas
des parcs, est-ce que la SEPAQ est impliquée à bien des endroits?
Quand on regarde la diminution de 8 000 000 $ que je mentionnais ce matin, soit
400 %, depuis 1985 en ce qui a trait aux immobilisations dans les parcs
Qu'est-ce qui Justifie une diminution aussi importante?
M. Picotte: D'abord, puisque vous me parlez d'où peut se
trouver SEPAQ, dans le parc de la Gaspésie, je sais que SEPAQ est au
parc des Grands-Jardins entre autres, au Gîte du Mont-Albert. Ce sont les
endroits où on retrouve la SEPAQ. Est-ce qu'il y a d'autres endroits
à part de cela?
M. de Tilly (Noël): On est dans le parc de la
Gaspésie. On est dans le... Finalement, comme parc officiel...
Gîte du Mont-Albert principalement dans le parc de la
Gaspésie...
M. Picotte: Du parc des Grands-Jardins... M. le Président,
est-ce qu'on pourrait demander à M. de Tilly de répondre à
cette question sur les projections possibles? Je vais céder la parole
à M. Noël de Tilly.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le président de
Tilly.
M. de Tilly: Merci. Dans l'année qui s'est
écoulée au Gîte du Mont-Albert dans le parc de la
Gaspésie, on a investi un montant de l'ordre de près de 400 000 $
et dans l'année qui vient, celle de 1988-1989. Mais il faut
peut-être dire auparavant que l'année financière de la
SEPAQ est différente de celle du gouvernement. Celle du gouvernement se
termine le 31 mars, alors que celle de la SEPAQ se termine à la fin du
mois de mai et c'est une année financière qui commence le 1er
juin.
Cela dit, dans les projets qu'on a pour ce qui est du parc de la
Gaspésie de cette année, même si les décisions
définitives ne sont pas encore toutes prises et étant
donné le fait que notre année n'est pas encore commencée,
on a un projet d'investissement de l'ordre de 700 000 $ de prévu dans
nos installations du Gîte du Mont-Albert.
M. Desbiens: Alors, c'est loin de combler, M. le ministre, les 6
000 000 $ de différence dans le budget d'immobilisation des parcs, le
reste, 5 300 000 $?
M. de Tilly: Je peux peut-être me permettre une
précision. Évidemment, on parle des parcs au sens de la Loi sur
les parcs, les parcs officiels.
M. Desbiens: Oui.
M. de Tilly: Si on parle des réserves, évidemment,
c'est un montant qui est différent de celui-là. Étant
principalement impliqués dans les opérations de chasse et
pêche, on est plus actif dans les réserves où on est
impliqués. À ce moment-là, nos immobilisations sont plus
substantielles dans certaines réserves.
M. Desbiens: Dans les parcs, vous m'avez dit 700 000 $
d'immobilisations cette année?
M. de Tilly: Exactement, au Gîte du Mont-Albert dans le
parc de la Gaspésie.
M. Desbiens: Dans les réserves, c'est combien? Vous pouvez
peut-être répondre en ce qui concerne les réserves.
M. Picotte: M. le Président, 30 secondes. Je pense qu'il
faut bien clarifier une situation auparavant. Quand le député de
Dubuc parle de 7 000 000 $, ce n'est pas uniquement dans les parcs du
Québec. C'est dans les réserves et dans tout ce qui s'appelle le
réseau hors parcs. C'est un ensemble global de 7 000 000 $ que nous
faisions.
M. Desbiens: Non.
M. Picotte: Non, bien...
M. Desbiens: Les réserves... Les immobilisations dans les
parcs en 1985-1986, c'était 8 448 000 $. Cette année, c'est 2 329
000 $.
M. Picotte: M. le Président, si quelqu'un a de mauvais
chiffres, cela ne doit pas être nous. Les chiffres que nous avons ici
pour 1988-1989...
M. Desbiens: Oui.
M. Picotte: Dans les parcs, il y a 1 707 000 $; dans les
réserves, 1 048 000 $: hors parcs et hors réserves, 1 059 000 $
et pour des travaux d'immobilisations, 3 814 000 $.
M. Desbiens: Ce sont vos chiffres que je soumets là. C'est
écrit à la page... je ne sais pas laquelle. Les budgets
d'immobilisations dans les parcs et réserves. Vous en avez fait la
synthèse. C'est 2 329 000 $ d'immobilisations dans les parcs qui est
écrit. 2 329 000 $ et 1 253 000 $ dans les réserves pour
1988-1989. Alors, c'est cela. Vous dites que mes chiffres ne sont pas bons. Ce
sont vos chiffres.
M. Picotte: Ce qui fait un total... Mais je vous parle du total
parcs, réserves et hors parcs et hors réserves, de 3 814 000
$.
M. Desbiens: Bien, à ce moment-là, comparez aussi
le total des parcs et réserves. Additionnez les parcs et réserves
en 1985-1986 aussi. Ce n'est plus 8 448 000 $, c'est 10 000 000 $.
M. Picotte: La ventilation de ce que nous avons, l'entretien
majeur et consolidation...
M. Desbiens: Je parle des immobilisations, strictement.
M. Picotte: Ce sont les... Nous, les immobilisations, c'est tout
cela. Un toit qui coule, on peut dire qu'on n'immobilise pas et on le laisse
couler. Mais quand on a quelque chose, c'est à l'intérêt
des immobilisations.
M. Desbiens: D'accord.
M. Picotte: Alors, l'entretien majeur et consolidation: 3 814 000
$; travaux nouveaux de développement, 1 981 000 $, ce qui fait un total
de travaux d'immobilisations de 5 795 000 $. Il faut ajouter...
M. Desbiens: Est-ce que cela ressemble pas mal à
ça?
M. Picotte:... à cela des acquisitions - parce qu'on fait
des acquisitions - pour 1 000 000 $ qui s'ajoutent, qui sont des
immobilisations et ajouter...
M. Desbiens:... hors parcs et hors réserves, c'est tout au
complet?
M. Picotte: C'est cela. C'est parcs, réserves, hors parcs
et hors réserves, pour un grand total de 7 100 000 $.
M. Desbiens: C'est cela. Parcs et réserves, y incluant
hors parcs et réserves, cela fait...
M. Picotte:... 7 100 000 $.
M. Desbiens: Mais je n'ai pas ces chiffres-là. Je
considère les immobilisations pour les parcs et réserves; les
deux ensemble, si vous voulez mettre les deux ensemble. De toute façon,
la comparaison s'avère être la même. Il y a une diminution
de 10 000 000 $ à 3 600 000 $. Même si vous ajoutez un montant de
700 000 $ pour la SEPAQ, cela ne fera toujours que 4 400 000 $, comparé
à 10 000 000 $. Ce sont les chiffres que vous nous fournissez dans les
tableaux.
M. Picotte: Écoutez, je pense qu'il faut bien se dire
qu'au fil des ans, on pourra faire des comparaisons d'ordre budgétaire.
Quand on crée un parc - et il s'en est créé depuis 1980 -
il est évident que pendant ces années, on a besoin de mettre plus
d'argent. C'est la création du parc. Il faut lui donner un
équipement minimum pour qu'il puisse fonctionner. Il y a donc des
années où on a créé des parcs. À ce
moment-là, on a mis des montants d'argent et ces montants paraissent
importants. Mais on n'avait pas le choix. Il fallait le faire; on créait
des parcs. À moins que l'on crée des parcs et qu'on dise: C'est
un beau parc, mais n'utilisez que le mot, car vous ne pouvez pas y entrer,
aucune immobilisation n'a été faite.
Depuis un certain temps, vous savez qu'il y a eu un moratoire.
Jusqu'ici, uniquement depuis la venue du gouvernement actuel, on a
créé le parc Frontenac. On a dit: II faut maintenant consolider
un peu plus les parcs existants avant d'en créer ou d'en ajouter
d'autres. Cela suppose
donc qu'on n'intervient pas de la même façon.
Présentement, pour le parc Frontenac, on est obligé de donner des
budgets plus substantiels pour que le parc soit fonctionnel pour les gens qui
ont des immobilisations à faire. Dans d'autres parcs existants, au lieu
d'y ajouter des immobilisations majeures, étant donné que des
immobilisations y sont déjà faites, on fait un petit peu plus
d'entretien. On y fait des immobilisations mineures en tenant compte de ce que
nous avons réalisé au ministère. Parce qu'il n'est pas
vrai que l'on doive continuer d'agir avec les mêmes décisions
prises trois, quatre ou cinq ans auparavant. Je vous donne un exemple. Durant
la crise économique, on a réalisé au ministère que
les gens utilisaient moins le réseau des parcs provinciaux, allaient
davantage dans les parcs régionaux ou demandaient au gouvernement
d'investir dans des parcs plus près de la population, à cause des
difficultés budgétaires qu'on a connues. C'est tellement vrai que
mon prédécesseur avait ajouté un volet de parcs
régionaux à ce moment-là. Pour vous dire, je vous donne un
exemple dans ma propre région, les gens avaient juste assez d'argent
pour aller à l'île Saint-Quentin, qui est un parc régional
à Trois-Rivières. Ils n'avaient pas assez d'argent pour aller au
parc Frontenac qui était pas mal plus loin et qui nécessitait des
déplacements de la famille, etc. Est-ce qu'on doit continuer, nous,
étant donné cette conjoncture, à mettre encore beaucoup
d'argent dans les parcs provinciaux quand ils sont un peu moins
fréquentés et ne pas en fournir à d'autres? On essaie
d'équilibrer cela d'après la conjoncture.
La même prémisse vaut quand on construit des arénas.
Au moment où les arénas débordaient, on construisait des
arénas. Au moment où les gens délaissent les arénas
pour faire peut-être un peu plus de ski ou autre chose, on dit qu'on ne
construit plus d'arénas. On pourra nous reprocher de ne plus en
construire, mais en tout cas, il vaut mieux ne plus en construire que de les
avoir à moitié vides. On doit donc s'ajuster au fur et à
mesure.
M. Desbiens: Oui. En tout cas, pour les parcs régionaux,
c'est la même situation. Elle n'est pas aussi catastrophique, mais c'est
la moitié moins encore cette année et même davantage, soit
trois fois moins d'argent dans les parcs régionaux. Quand le ministre
nous dit qu'il doit faire des modifications au statut et aux limites des
réserves parce qu'il n'a pas d'argent, c'est quoi? Il a de l'argent. Il
avait pourtant des budgets de 8 000 000 $ ou 10 000 000 $ aux réserves
et aux parcs en 1985-1986. Pourquoi cet argent n'est-il pas viré vers le
développement, la conservation ou le développement d'autres
parties de réserves pour lequel il se plaint qu'il n'a pas d'argent?
Mais le temps passe trop vite...
Le Président (M. Middlemiss): M. le ministre.
M. Picotte: Non, mais je pense qu'il faut bien se dire ceci.
Évidemment, nous mettons de l'argent et nous vous en avons fait part
tantôt. On le fait avec les montants qu'on a. Mais il n'est pas
négligeable de savoir aussi qu'en 1987, l'année qui vient de se
terminer, SEPAQ a investi à l'intérieur des parcs au
Québec 5 000 000 $. Bon. Je ne peux pas ignorer cela. Je comprends
qu'ils ne figurent pas dans mon budget du Ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, mais si j'ajoute ce que j'ai avec les 5 000 000 $
que SEPAQ a mis, finalement, on se retrouve quand même avec des
investissements intéressants.
M. Desbiens: Alors, je n'irai pas plus loin. Mais dans l'entente
sur la zone périphérique, il y a 10 000 000 $ de prévus,
et cela ne va pas vite. Les seuls projets, ou à peu près, qui
sont acceptés à cette date, ce sont des projets qui
relèvent du ministère du Tourisme, via le fonds de crédits
touristiques. Il y a deux projets que le ministre a annoncés; celui du
Saguenay, qui apparaît dans les livres aujourd'hui, et celui de l'Anse
Saint-Jean, qui est maintenant adopté je pense. Mais est-ce que le
ministre entend accélérer l'adoption des projets, parce qu'il y
en a une quantité industrielle qui lui ont été soumis.
M. Picotte: L'état du dossier, M. le Président, est
le suivant au moment où l'on se parle. Le Camping de l'Anse, le
développement du camping municipal; les coûts estimatifs, 446 000
$; contributions provinciale et fédérale, 3I6 660 $; le MLCP, 79
165 $; l'OPQD, 79 165 $; et le gouvernement fédéral, 158 330
$.
La Corporation touristique de Sainte-Rose-du-Nord, infrastructures
d'accueil récréo-touristique, le coût estimatif: 143 550 $;
les contributions du gouvernement, autant fédéral que provincial,
se chiffrent à 104 552 $, plus précisément 26 138 $ du
MLCP, 26 138 $ de l'OPDQ et 52 276 $ du gouvernement fédéral.
La Régie intermunicipale de la vallée de rivière
Sainte-Marguerite, service d'activités de plein air: 300 000 $ de
coûts estimatifs; 225 000 $ de contributions fédérales et
provinciales; 56 250 $ de mon ministère; 56 250 $ de l'OPDQ; 112 500 $
de la part du gouvernement fédéral. Infrastructures
d'hébergement, toujours à la Régie intermunicipale de la
vallée de Sainte-Marguerite: 250 000 $ de coûts estimatifs; 185
000 $ de contributions fédérale et provinciale; 46 250 $ de mon
ministère; 46 250 $ de l'OPDQ; 92 500 $ du fédéral.
Société touristique du fjord du Saguenay,
développement de la randonnée, projet évalué
à 80 000 $: 60 000 $ de contributions du palier gouvernemental; des deux
gouvernements, 15 000 $ de mon ministère; 15 000 $ de l'OPDQ; et 30 000
$ du gouvernement fédéral, et toute l'analyse est en cours.
M. Desbiens: En cours?
M. Picotte: Oui, mais ce sont des projets qui sont prêts
à être pairés, que je vous énonce.
M. Desbiens: Oui.
M. Picotte: Oui, que je vous énonce. Et autre projet:
Battures de Saint-Fulgence, c'est un projet de 300 000 $ d'évaluation;
200 000 $ de contributions fédérale et provinciale; 50 000. 00 $
du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche; 50 000 $ de
l'OPDQ; et 100 000 $ du gouvernement fédéral.
Ce qui fait un grand total, dans les projets, à ce jour, qui sont
prêts à être pairés - ils sont prêts,
ceux-là...
M. Desbiens: Ils sont prêts, mais ce n'est pas encore
définitif.
M. Picotte: Oui mais,..
M. Desbiens: Oui, mais on s'entend. D'accord, allez-y. Le total
est:
M. Picotte:... 1 514 550 $ de coûts estimatifs,
contributions fédérale-provinciale de 1 091 212 $. (16 h 45)
M. Desbiens: Contribution fédérale?
M. Picotte: Provinciales. C'est 1 091 212 $. Le MLCP; 272 803 $,
l'OPDQ; 272 803 $; et le gouvernement fédéral, 545 606 $.
M. Desbiens: Tous les projets que vous m'avez
énumérés sont des projets de municipalités ou
d'organismes sans but lucratif...
M. Picotte: Ce sont des projets de promoteurs...
M. Desbiens:... et s'ajoutent aux projets de promoteurs
privés d'auberges.
M. Picotte: Ce sont des projets d'ordre privé qui tombent
dans...
M. Desbiens: Vous avez aussi les chiffres?
M. Picotte: Bien, non. Les projets d'ordre privé tombent
dans le créneau du ministère du Tourisme et de
l'évaluation avec la SDI.
M. Desbiens: Oui, mais c'est puisé quand même
à l'intérieur de l'enveloppe de l'entente?
Une voix: C'est l'inverse.
M. Desbiens: Cela va être comptabilisé, mais
l'argent est pris au ministère du Tourisme.
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: Mais c'est comptabilisé quand même dans
l'entente.
M. Picotte: C'est cela. C'est comptabilisé dans l'entente
des 10 000 000 $, mais cela ne relève pas de mon ministère comme
tel. C'est évalué avec la SDI qui fait parfois des prêts
participatifs ou parfois des ententes.
M. Desbiens: Oui.
M. Picotte: Alors, en ce qui concerne ce volet, celui qui serait
mieux renseigné pour vous répondre...
M. Desbiens: C'est le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche qui est responsable de l'exécution de l'entente.
M. Picotte: C'est le ministre du Tourisme. C'est une entente
conjointe entre le ministère du Tourisme, le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche et...
M. Desbiens: Mais, il y a un ministre qui est responsable de
l'application de l'entente. C'est le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Quel est le ministre responsable de l'application de
l'entente?
M. Picotte: C'est conjoint.
M. Desbiens: Pourquoi tous les projets sont-ils soumis au
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche?
M. Picotte: Vu qu'il s'agit de projets qui touchent le plein air,
et des choses semblables, les projets sont soumis chez nous pour demander si on
est d'accord et si on trouve qu'ils sont réalisables, qu'il y a de la
faisabilité. Une fois qu'on a donné notre accord et que cela
relève du ministère du Tourisme, on envoie cela à mon
collègue du ministère du Tourisme et on dit: Voici ia demande que
vous avez. Maintenant, c'est lui qui fait acheminer...
M. Desbiens: Qui donne l'accord final? Cela dépend du
secteur?
M. Picotte: Cela dépend du secteur. Je n'en ai pas vu
passer encore, mais on me dit même que la ministre des Affaires
culturelles fait partie de l'entente s'il y a des projets qui doivent
être faits au niveau du développement culturel.
M. Desbiens: Pour terminer là-dessus, considérant
que cela fait deux ans et qu'il reste trois ans à l'entente... De
mémoire, je regrette, je n'ai pas les chiffres, mais il n'y a pas plus
que 1 000 000 $ dans les hébergements et tout cela. C'est environ 2 000
000 $ qu'il y a de...
M. Picotte: Écoutez...
M. Desbiens: On veut dire qu'il y a 2 000 000 $ d'investis et
d'engagés des 10 000 000 $. Il reste 8 000 000 $.
M. Picotte: Je pense que j'ai été clair quand je
suis allé dans la région et qu'on a fait notre conférence
de presse. Les projets sont suscités par le milieu. Il y a eu
énormément de projets qui nous ont été
présentés et il y en a eu quelques-uns qui ont été
retirés. Quand on parle de discuter chez nous d'études de
faisabilité, je pense, entre autres, aux demandes qu'il y a eu chez nous
pour avoir trois marinas sur un nombre de kilomètres très
restreints. Je n'ai pas d'objection à ce que les gens nous demandent des
marinas, sauf qu'il faut qu'on évalue si, effectivement, on est capable
dans un réseau de dix, douze ou quinze kilomètres d'avoir trois
marinas et de faire en sorte que ces marinas puissent fonctionner et ne pas
être en difficulté.
Il y a parfois des projets où on dit aux gens: Tu ne nous a pas
convaincus qu'on avait besoin de trois marinas l'une à côté
de l'autre; il serait préférable d'en faire seulement une. Les
gens disent: On va revérifier cela. Ils regardent leur projet, ils le
vérifient, le retirent et ils vont nous en présenter d'autres.
Mais, il faut que les gens nous présentent aussi des projets. On se
garde la possibilité de dire: Oui, effectivement, c'est un bon projet.
Quand on dit que ce serait un bon projet et qu'on a peur que, par la suite, ce
projet ne soit pas viable au point de vue financier, on préfère
dire: Écoutez, on ne s'embarque pas là-dedans, parce que lorsque
les gens sont en difficulté, ils se retournent vers chez nous aussi.
M. Desbiens: M. le ministre, déjà l'an
passé, vous m'aviez donné les projets qui étaient en cours
quand on a fait l'étude des crédits. Il y avait
déjà des projets pour 14 200 000 $. Il s'en est ajouté
sûrement. J'en ai à l'esprit qui se sont ajoutés.
Sainte-Rose s'est ajouté en cours de route, par exemple.
M. Picotte: II s'en est retiré beaucoup aussi.
M. Desbiens: II s'en est retiré huit ou neuf; huit et un
refus selon ce que vous me donnez comme renseignement. Il s'en est
ajouté d'autres par ailleurs. Alors, il y a des projets, ce n'est pas
cela qui manque.
M. Picotte: J'ai un exemple parmi tant d'autres. A La Baie, il y
a un projet de marina qui dépasse les 5 000 000 $ à ma
connaissance, à la première évaluation. On sait ce qu'une
première évalution veut dire quand on fait quelque chose - 5 000
000 $. Je voudrais bien leur donner mon accord, mais il faudrait que ces gens
nous fournissent... Il y a bien d'autres étapes à franchir. Tant
que toutes ces étapes ne sont pas franchies, je regrette, mais il y a 5
000 000 $ là et il y a des demandes pour 14 000 000 $ comme vous le
disiez. Il y en a qui ont abandonné et ces 5 000 000 $ figurent dans les
demandes, mais on n'est pas prêt à l'évaluer et à le
donner.
M. Desbiens: Je n'irai pas plus loin, mais je voudrais soumettre
à votre attention une situation spéciale.
M. Picotte: On me dit en plus en ce qui concerne le projet de
marina à la Baie, que le Bureau d'audiences publiques a donné son
rapport avant-hier et qu'il ne semble pas tout à fait d'accord. Alors,
c'est un irritant additionnel. On aura beau avoir un projet de 5 000 000 $,
aussi longtemps qu'on n'aura pas aplani toutes ces difficultés, c'est un
problème qui est là. Nous souhaitons aussi que l'argent soit
dépensé dans le laps de temps prévu. Encore faut-il
être capable de prendre en compte tout ce que cela nécessite et
comporte, autant l'étude de faisabilité que toutes les autres
étapes que ces gens doivent franchir, quand ils nous présentent
un projet, avant d'en être rendu à l'étape
d'acceptation.
M. Desbiens: II serait intéressant de poursuivre. J'aurais
une situation à vous soumettre de façon très
particulière, très spécifique; celle de
Rivière-Éternité à l'intérieur du parc
Saguenay. Il y a une érablière de 20 000 érables à
sucre qui est exploitée depuis environ 100 ans. C'était
privé au début. Maintenant, depuis que le parc est devenu parc,
les autorisations doivent évidemment parvenir du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Jusqu'à cette année,
ces autorisations étaient accordées. Des projets ont
été soumis par la société de développement
du parc. Mais cette année, on a refusé l'autorisation.
Une étude du ministère démontre clairement que tout
cela est très acceptable, très bien, très correct. Je ne
comprends pas que la conclusion soit: Non. Évidemment, les gens
comprennent encore moins. Ils ont même suivi les suggestions du
ministère. Ils ont acheté un terrain juste à
côté du parc. Ils y ont installé leur bâtisse. Je ne
voudrais pas nécessairement que vous me donniez une réponse, mais
que vous vérifiiez cela rapidement.
M. Picotte: Je vais vous donner la difficulté que j'ai
présentement et je vais demander à mon légiste d'essayer
de dénouer l'impasse le plus tôt possible.
M. Desbiens: Ah! Je sais ce qu'il va dire.
M. Picotte: Non, non. Écoutez, la difficulté qu'on
a eue est la suivante: C'est qu'il y a des gens pour qui exploiter une
érablière est de l'exploitation forestière. Puis, pour
d'autres personnes, on dit que c'est de l'acériculture.
Quand on m'a demandé, sans me dire quel
était le problème: Croyez-vous, M. le ministre, que
l'exploitation d'une érablière est de l'exploitation
forestière ou de l'acériculture? Automatiquement, dans mon
soi-disant bon sens de rural, j'ai tout de suite dit: C'est de
l'acériculture. Quand on connaît cela le moindrement, c'est de
l'acériculture.
Donc, si c'était de l'acériculture, il n'y aurait plus de
problème. On pourrait donner des permis. Mais, compte tenu des
débats juridiques pour savoir si c'est de l'exploitation
forestière ou de l'acériculture, on est dans l'impasse. Si vous
voulez que je vous dise tout ce que je pense là-dessus, je trouve cela
stupide de faire un débat aussi académique pour savoir si
l'exploitation d'une érablière est de l'acériculture ou de
l'exploitation forestière. C'est chercher des poux où il n'y en a
pas. C'est se compliquer la vie inutilement.
Oui. Il me semble qu'il ne faut pas avoir grand-chose à faire
pour penser en fonction de cela.
M. Desbiens: Ne me dites pas que je vais finir par être
d'accord avec le ministre.
M. Picotte: En tout cas, j'espère comme vous, qu'il y a
quelqu'un qui va mettre un peu de bon sens dans sa pinte de sirop; une pinte de
bon sens et une pinte de sirop, cela va avoir l'air d'une pinte de bon sens et
du sirop en même temps.
Je trouve cela complètement aberrant. Ces choses sont
probablement plus difficiles à régler qu'un projet de 1 000 000 $
quelque part.
M. Desbiens: Est-ce que le ministre s'engage à faire
réviser cela très sérieusement et très
rapidement?
M. Picotte: Ah oui! Je me suis engagé bien avant. Quand on
m'a parlé de cela, j'ai dit à mon sous-ministre:
Dépêchez-vous donc à prendre des décisions parce que
le temps des sucres arrive toujours au même temps de l'année. Il y
en a qui n'ont pas l'air de savoir que le temps des sucres, c'est au mois de
mars. Même si on entaillait au mois d'octobre, on va récolter
autre chose que du sucre.
M. Desbiens: Pour maintenir l'érablière en
fonction, en tout cas cette année, ils ont utilisé les
bénévoles de la municipalité. C'est une petite
municipalité. Des bénévoles ont fait le travail.
M. Picotte: M. le député de Dubuc, je suis
très sympathique à votre demande. Ne me faites pas dire autre
chose.
M. Desbiens: Je n'irai pas plus loin. Je vérifierai
à nouveau auprès du ministre bientôt.
M. Picotte:... et au moins si on est d'accord sur ce point, on va
être d'accord sur quelque chose. Cela n'a pas de bon sens.
M. Desbiens: D'être d'accord sur quelque chose?
M. Picotte: Si j'étais juge à la Cour
supérieure, cela serait jugé depuis longtemps.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consensus. M.
le député de Dubuc.
M. Desbiens: Avec le temps qu'il me reste, je vais sauter
M. Picotte: La décision aurait été rendue
sur le banc, si j'avais été juge de la Cour supérieure, M.
le député.
Pourvoiries
M. Desbiens: On va sauter. On prouvera, jusque là... Ma
collègue va sans doute arriver. Quelques questions sur les
pourvoiries.
Le premier tableau que vous nous présentez, c'est un
agrandissement des pourvoiries. Je me demande encore pourquoi vous avez dit
l'autre jour, comme première réaction, qu'il n'y avait pas eu
d'agrandissement pour les concessionnaires. Je n'ai pas compté, mais il
y en a trois, six, huit, dix... Il y en a au moins une quinzaine de
mentionnées.
M. Picotte: Si vous avez remarqué, cela a
été une première réaction de mon sous-ministre qui
a dit que...
M. Desbiens: Non, non, mais le ministre... M. Picotte: On
peut regarder ce que c'est.
M. Desbiens:... le ministre, avant même d'interroger son
sous-ministre.
M. Picotte: On peut regarder ensemble ce que c'est. On peut
toutes les déterminer, les délimiter et on va voir que parfois ce
sont des agrandissements qui ne veulent pas dire grand-chose.
M. Desbiens: Oui, c'est cela. Il y a des agrandissements, par
ailleurs, qui sont assez importants: 56 %, 80 %, 102 %, 40 %.
M. Picotte: Oui, oui. Mais je pense qu'il n'y a personne qui
s'est engagé à "jammer" le ministère non plus.
M. Desbiens: Ce que je voudrais tout simplement savoir c'est,
avant de procéder à une demande comme celle-là, est-ce
qu'il y a une étude qui se fait, est-ce que vous avez des
critères? Le tableau que vous nous aviez transmis...
M. Picotte: Je vais demander à mes gens de
me préparer le document.
M. Desbiens:... envoyer une copie.
M. Picotte: M. le Président, c'est que j'ai demandé
aux gens chez nous de préparer le document qui nous donne les
explications relatives aussi. Je comprends qu'on a le tableau, mais si je me
sers uniquement du tableau, je vais être obligé de vous
répéter ce qu'il y a dessus et vous allez dire que cela ne vous
satisfait pas.
M. Desbiens: C'est cela.
M. Picotte: Puisque cela ne vous satisfait pas, j'aime autant
qu'on retrouve ce tableau le plus rapidement possible.
M. Desbiens: Mais entre-temps, vous ne pouvez pas me dire ce que
c'est. Est-ce qu'il y a des critères?
M. Picotte: S'il y a des critères?
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a des études
préliminaires qui doivent se faire dans chaque cas?
M. Picotte: Oui. Je pense que M. Bernier va vous expliquer les
critères. Il va avoir une première réaction sur les
critères.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bernier.
M. Bernier: Merci, M. le Président. Il y a deux grandes
catégories de motifs qui peuvent justifier un agrandissement. La
première c'est ce que nous qualifions des motifs d'ordre technique.
Supposons que, pour toutes sortes de raisons, au moment de la première
délimitation on ait une frontière à un endroit
donné et que finalement, au fil du développement forestier, il se
construise une route un peu plus loin - et en général, ces motifs
techniques impliquent des agrandissements mineurs en termes de surface - le
propriétaire de la corporation, notre concessionnaire, nous demande de
procéder à un agrandissement qui l'amènerait
jusqu'à la route de façon qu'il soit immédiatement
limitrophe avec une voie d'accès. C'est là un exemple de
critère technique qui peut jouer. L'autre exemple de critère
technique, c'est supposons qu'il fasse l'acquisition d'un chalet qui est
à l'extérieur de sa pourvoirie. Il nous demande donc de pouvoir
englober le chalet à l'intérieur de sa pourvoirie. C'est un autre
motif que nous qualifions d'ordre technique.
La deuxième grande catégorie de critères, ce sont
les critères reliés à des préoccupations ou
à une problématique de développement économique. Un
certain nombre de pourvoiries se retrouvent dans un contexte où,
après un certain nombre d'années d'exploitation,
indépendamment des efforts qu'ils ont faits ou déployés
pour assurer une certaine rotation des clients, à sa face même,
s'il y a une démonstration économique, on constate que ce n'est
pas très rentable commercialement parce que les stocks continuent
à diminuer, et qu'on ne peut plus supporter une pression de pêche
même à un rythme très contrôlé, en
conséquence de quoi le propriétaire nous fait une demande si,
évidemment, d'une façon tout à fait limitrophe il y a du
territoire libre qui pourrait être transformé en territoire sous
bail à droit exclusif. C'est dans ce contexte où une analyse plus
économique est faite sur la demande qu'une décision peut
être prise de l'accorder ou non.
Concrètement... Je pense qu'on a retrouvé le tableau. (17
heures)
M. Picotte: Oui, M. le Président, je vais donner
rapidement, pour les quinze agrandissements dont le député
faisait mention, le pourquoi de certaines modifications, maintenant qu'on a
donné une explication d'ordre général. Vous vous
souviendrez que j'ai déjà mentionné qu'il fallait donner,
même à l'intérieur d'une pourvoirie, d'une ZEC ou n'importe
où, la possibilité que ces gens puissent faire reposer certains
lacs parfois pour une période de un an, deux ans ou de trois ans.
Puisqu'on n'a pas prévu dans le passé, quand on leur a
accordé des territoires comme cela, de leur donner des lacs de
remplacement, d'en fermer quelques-uns pour permettre la reproduction et d'en
ouvrir d'autres, cela mettait en danger, en péril... Et
financièrement cela causait des problèmes à ceux qui
étaient là. Donc, on a procédé à certains
ajustements. Je vais vous les énumérer rapidement.
Peut-être qu'on pourra aller un peu plus en détail si vous le
souhaitez par la suite.
Le Club de chasse et pêche Archer inc.: accroître le
potentiel faunique en vue de consolider la gestion de la pourvoirie - c'est un
peu ce que je viens de vous souligner - et faire en sorte que ce qui lui est
accordé soit suffisant pour être capable d'exploiter dans un
contexte financier qui lui permette de... et d'avoir le nombre de lacs voulus
pour être capable de continuer d'exploiter. C'est ce qui a
été fait là.
Le Domaine de chasse et pêche Gaudias Foster, c'est la même
chose ou la même raison qui nous a permis d'agrandir.
Le Club des trois castors inc.: accroître la surface lacustre en
vue d'augmenter le potentiel de pêche sportive. Donc, on parle de
dépôt et de retrait.
Le Club du lac Boucher: accroître le potentiel faunique en vue de
la consolidation de la gestion de pourvoirie.
Fred J. Kennedy, dans ce cas cela a été de corriger
certaines erreurs de description des limites et ajuster celles-ci en fonction
des aigles bessonnes et jeannotes. Alors, il fallait corriger des erreurs qu'on
avait faites. Cela compte pour avoir modifié une pourvoirie, mais on a
corrigé ce qu'on avait mal fait; ce qu'antérieurement on
avait mal fait.
La pourvoirie du lac Oscar inc.: accroître le potentiel faunique
en vue de consolider la gestion de pourvoirie. C'est encore de donner
peut-être des possibilités de certains lacs puisqu'on doit en
fermer d'autres et de ne pas mettre en danger la situation de la pourvoirie
comme telle.
Cargair Ltée: ajuster des limites de façon à
englober ou à exclure des plans d'eau selon les bassins versants. Encore
là, on a refait nos devoirs.
Club Rossignol Enr.: ajustement des limites et des échanges de
territoires avec la ZEC de la Maison-de-Pierre de façon à
faciliter le contrôle de l'exploitation faunique. Cela nous a permis
d'effectuer un meilleur contrôle. On a fait la modification.
Le Club Notawissi: échange de territoire avec la ZEC
Mitchinamecus de façon à faciliter le contrôle de
l'exploitation faunique. C'est un ajustement qu'on fait avec une ZEC. Ce n'est
pas bien malin à ce jour.
Club de chasse et pêche Jodoin inc: c'est l'inclusion à la
pourvoirie d'une parcelle de la ZEC de la Maison-de-Pierre inc. comprenant des
équipements de la pourvoirie. Encore là, je pense qu'il y avait
des équipements qui appartenaient à une pourvoirie. Ils
étaient sur une ZEC et il a fallu modifier des choses comme cela et on a
fait des corrections.
Camp Wester Ltée: accroître le potentiel faunique en vue de
consolider la gestion de la pourvoirie.
Pavillon de chasse et pêche Antler's: accroître le potentiel
faunique en vue de consolider la gestion de la pourvoirie.
Ce sont les mêmes raisons pour le Territoire de chasse et
pêche Poirier, le Domaine Shannon inc., Air Mélançon Inc.,
Richer Lodge et Louis Lafond. Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
député de Dubuc, j'aurais besoin d'un consentement de Mme la
députée de Johnson et de M. le député de Dubuc.
Comme on avait mentionné ce matin, l'entente était que le premier
quatre heures jusqu'à 17 heures était consacré aux
programmes 2, 3 et une partie de 4 et, de 17 heures à 23 heures ce soir,
aux programmes 1, une partie de 4, et une partie de 5.
M. Desbiens: M. le Président, j'ai besoin de l'accord de
ma collègue. C'est une des prérogatives de l'Opposition de
déterminer cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Or, j'ai le consentement,
Mme la députée de Johnson?
M. Desbiens: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous pouvez poursuivre, M.
le député de Dubuc.
M. Desbiens: Finalement, dans tous les cas, c'est le ministre qui
décide de ces modifications.
M. Picotte: À moins de nous faire la preuve,
évidemment, qu'il y aurait un danger financier pour une pourvoirie parce
qu'il n'y a pas de lac de remplacement. Évidemment toute l'étude
est faite par mes fonctionnaires et par mes services. On m'apporte des
propositions et quand cela me semble logique, je dis oui, parce qu'il y a
là une situation un peu hors de l'ordinaire ou anormale.
M. Desbiens: C'est dire que c'est vous, finalement, qui voyez
tous les dossiers.
M. Picotte: II faut que je les signe.
M. Desbiens: II faut que vous les signiez. Sur les baux
signés en 1987-1988, au tableau suivant...
M. Picotte: Je ne voulais pas vous induire en erreur. Il ne faut
pas que je les signe, mais je les regarde et c'est le sous-ministre en titre
qui les signe.
M. Desbiens: C'est cela, mais cela va à votre bureau dans
tous les cas.
M. Picotte: Le territoire est décrété par le
Conseil des ministres, entre autres. Alors comme il s'agit d'un
territoire...
M. Desbiens: Cela prend un décret dans chaque cas?
M. Picotte:... décrété par le Conseil des
ministres, il faut que...
M. Desbiens: Dans le cas des agrandissements de territoire.
M. Picotte: En tout cas, il faut que je joue ce
rôle-là, parce que M. Bernier n'est pas encore habilité
à aller à la table du Conseil des ministre et je ne pense pas que
son intention soit là non plus.
M. Desbiens: Ah! Vous ne pouvez préjuger de rien. Il y a
des fonctionnaires ici qui sont rendus députés et ministres.
M. Picotte: De toute façon, il est le bienvenu. S'il veut
se présenter dans mon comté, il y a de la place. Mais, il va
devoir m'affronter encore une fois, ou une fois de plus. Une fois de plus, il
va devoir m'affronter.
Le Président (M. Saint-Roch): Ces paroles étant
consignées au Journal des débats, vous pouvez poursuivre,
M. le député de Dubuc.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: M. le Président, je m'excuse.
M. Desbiens: C'est dans les annales de l'histoire maintenant.
Sur les baux signés en 1987-1988, j'aurais aimé... Cela
m'apparaît des territoires qui étaient sans droits exclusifs qui
deviennent avec droits exclusifs. Ce sont Safari Anticosti, SEPAQ,
l'Association de protection de la rivière Saint-Jean, la Pourvoirie
Moisie-Ouapetec, la Pour-voirie Moisie-Nipissis, la Pourvoirie Tonkas. Je vais
certainement devoir revenir ailleurs poser des questions là-dessus,
parce que cela ne m'apparaît pas conforme à la loi.
M. Picotte: On me dit que ces cas-là, vous pouvez
vérifier, mais on me dit que, premièrement, tout cela est
antérieur à la loi.
M. Desbiens: C'est marqué le 1er avril 1987, la
signature...
M. Picotte: Oui. Il y en a quatre là-dedans qui
étaient des clubs privés qui avaient probablement
été omis...
M. Desbiens: Oui, d'accord.
M. Picotte:... par nos collègues autrefois. À
partir de ce moment-là, cela a été
régularisé.
M. Desbiens: Attention. C'étaient des clubs privés
qui avaient été transformés en pour-voiries
permissionnaires. C'est cela. Elles n'étaient pas restés clubs
privés.
M. Picotte: Alors, M. Bernier va vous donner certaines
explications.
M. Bernier: On pourrait donner le détail pour chacun des
cas, mais de trois choses l'une, rapidement. Ou il s'agit d'un transfert, d'une
vente - c'est le cas de Safari Anticosti - ou il s'agit d'un renouvellement, ou
il s'agit, c'est le dernier élément que le ministre a
évoqué, de la concrétisation d'un club privé qui
est devenu pourvoirie.
M. Picotte: D'un club privé qui est devenu pourvoirie.
M. Bernier: On pourrait vous donner les détails pour
chacun d'eux.
M. Desbiens: S'il vous plaît.
M. Picotte: On va vous acheminer cela, avec les dates.
M. Desbiens: Tableau 2. Les appels d'offres, selon la loi. On
constate que toutes les offres ont été rejetées, sauf une,
des sept offres qui avaient suivi l'appel d'offres public, est-ce qu'il y a une
raison? Quelle est la raison, finalement?
Est-ce que c'est la même raison dans tous les cas?
M. Picotte: Elles n'étaient pas conformes aux plans et
devis.
M. Desbiens: Aucune n'était conforme, sauf celle du
secteur du lac Pal.
M. Picotte: Sauf la pourvoirie Nemiskau inc.
M. Desbiens: Est-ce que vous avez les chiffres, rapidement? En
tout cas, en moyenne, est-ce qu'il y a eu une offre, deux offres, trois offres,
dix offres? Je ne sais pas, dans chaque cas, est-ce qu'il y a...
M. Picotte: On me dit que, en général, il y en a eu
une.
M. Desbiens: Une. Est-ce que vous avez l'intention de faire de
nouveaux appels d'offres?
M. Picotte: Notre décision n'est pas encore prise de ce
côté-là. On veut voir un peu aussi de quelle façon
les discussions vont s'orienter au sommet. Je pense que c'est important. Il n'y
a pas de décision de prise encore à ce sujet.
M. Desbiens: Mais, dans les six cas rejetés, est-ce qu'il
y a un point commun qu'on retrouve qui fait qu'ils ne sont pas conformes?
M. Picotte: Allez-y donc, M. Bernier, s'il vous plaît.
M. Bernier: De mémoire, je ne pourrais pas quantifier,
mais il y avait un nombre important d'erreurs de forme dans la
présentation des soumissions. Il faut connaître les règles
des appels d'offres, s'il y a des erreurs de forme, on est obligés de
les rejeter.
Dans d'autres cas, on s'est retrouvé dans la situation où
les propositions soumises n'avaient pas ou ne comprenaient pas un plan de
gestion qui soit à la hauteur de ce que prévoyait le plan et
devis de l'appel d'offres.
Bien voilà. Cela résume les deux grandes tendances que
l'on retrouve à l'intérieur des motifs qui ont amené le
rejet de ces soumissions.
M. Picotte: M. le Président, ce que je voudrais rajouter
qui est bien important, pour les cas dont il est fait mention par le
député de Dubuc, je demande évidemment au
secrétaire du ministère de préparer le document
nécessaire en indiquant le pourquoi des rejets du côté des
appels d'offres, les raisons, ce qui n'était pas conforme et de bien
expliquer ce qu'est exactement cette situation, les motifs, les dates,
où cela s'est fait, si c'est antérieur à la loi et si ce
sont les clubs privés que l'on a accepté de voir devenir des
pourvoyeurs, etc. On va donner
tous les détails et si, effectivement, les détails
acheminés dans les meilleurs délais par la secrétaire du
ministère aux gens de la commission nécessitent d'autres
questions, je n'ai pas d'objection à y répondre soit en
commission, à l'étude des engagements financiers, à
l'Assemblée nationale, n'importe où.
M. Desbiens: Je ne comprends pas pourquoi le ministre semble
hésiter à revenir en appel d'offres.
M. Picotte: On hésite à venir en appel d'offres
pour une raison bien simple, c'est que, compte tenu des discussions que nous
avons eues dans tout le Québec, les gens ont dit: S'il vous plaît,
les pourvoiries, on voudrait regarder cela de plus près. On a dit: Oui,
vous voulez regarder cela de plus près. J'aurais pu prendre deux
décisions, la première de dire: Je suis déjà
allé en appel d'offres pour des cas. Je retourne en appel d'offres et
c'est mon privilège. Merci beaucoup, à la ligne. Je vous l'ai dit
que j'étais un gars fort prudent, compte tenu qu'on m'a dit: Faites
attention. On voudrait reparler de cela plus précisément.
Une voix: Prudent et démocrate.
M. Picotte: Prudent et démocrate, oui. Compte tenu de
ça, j'ai dit: On va attendre de voir ce que les gens ont à nous
dire au sommet, puis on verra si on doit continuer par la suite. C'est aussi
tout simplement un respect des gens du sommet. C'est un respect des discussions
que nous allons avoir à l'occasion du sommet. J'ai eu la même
prudence, d'ailleurs, quand vous m'avez demandé et je vois cela sur
votre horaire, vous parlez de la loi 101, vous êtes rendu favorable
à notre loi 101. Je connais la raison.
Une voix: Je suis en faveur...
M. Picotte: Vous m'avez dit et c'est dans la même
foulée: On était supposé étudier la loi 101 avant
le mois de décembre. L'Opposition a manifesté certaines
inquiétudes. On en a discuté avec certaines personnes de
l'Opposition. J'ai compris que vous vouliez avoir plus de précisions.
J'ai dit: II est peut-être possible que, dans certains cas, on erre ou on
se trompe. J'ai dit: Je n'ai pas d'objection à retarder l'adoption au
printemps. Je me suis retourné de bord et j'ai fait étudier cela
par les gens concernés des ZEC. Je suis allé les voir en
congrès et, quand ils m'ont dit d'un commun accord: On voudrait que vous
adoptiez la loi 101, là, je suis en mesure de dire à
l'Opposition: Nos craintes n'étaient pas justifiées, puis on
procéderait à l'adoption. J'ai utilisé la même
démocratie et la même prudence. Alors, il ne faut pas me le
reprocher.
M. Desbiens: Je ne veux pas empiéter davantage sur le
temps de ma collègue. Au tableau 4, j'ai une brève question
à poser. Vous mentionnez quatre nouveaux permissionnaires pour
1987-1988. Certains journaux ont mentionné quinze. C'est une fausse
rumeur encore ou quoi?
M. Picotte: Je me méfie toujours beaucoup de ce que l'on
relit dans les journaux, M. le Président. Vous le savez comme moi.
M. Desbiens: Moi aussi. M. le Président, je vais
malheureusement arrêter là. Je peux juste déplorer qu'on
n'ait pas au moins le double d'heures parce qu'il y a une foule de questions,
mais, comme je l'ai mentionné, il y en a quelques-unes dont vous pourrez
me fournir les renseignements par écrit. Il y en a d'autres que vous
acheminerez peut-être par la voie du feuilleton.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Si vous voulez appeler les programmes et les
éléments.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 2,
Coordination en matière de ressources fauniques, est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 3,
Opérations régionales, éléments 1, 2, 3 et 4 sont
adoptés?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que les parties du
programme 4, Gestion interne et soutien, éléments 1, 2 et 3
touchant la chasse et la pêche, sont adoptées?
M. Desbiens: Je ne sais pas si on peut dire ça comme cela,
ou encore, est-ce qu'on pourrait laisser à ma collègue le soin
d'adopter tout le programme 4 peut-être?
Le Président (M. Saint-Roch): Partie
d'éléments touchant la chasse et la pêche.
Si vous voulez déléguer la responsabilité, je n'ai
aucune objection, M. le député de Dubuc. C'est pour cela que je
spécifiais les parties d'éléments.
Mme la députée de Dubuc.
Une voix: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Johnson approuvera le programme 4. M. le ministre.
M. Picotte: Avant de terminer, je veux remercier le
député de Dubuc pour sa collaboration à l'étude des
crédits que nous avons faite
ensemble, de même que son recherchiste. Je suis persuadé
que s'il y a d'autres questions à être répondues ou
à n'importe quelle occasion, s'il a besoin de renseignements, c'est
ouvert chez nous et nous pourrons lui fournir tous les renseignements
pertinents qu'il voudra bien utiliser. Nous espérons qu'ensemble on
continuera d'examiner ces crédits avec beaucoup d'acuité afin
d'être bien certains que tout se passe de la meilleure façon.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, je vous remercie. Je
remercie aussi le ministre et tous ses conseillers de leur collaboration. Je ne
sais pas, il faudrait peut-être penser à une nouvelle formule. Il
faudrait éviter et éliminer les discours lors de l'étude
des crédits, je ne sais trop.
M. Picotte: Mme la députée de Johnson va
réussir cela avant vous puisque je n'en ferai pas, là.
M. Desbiens: Elle est chanceuse, elle! Des voix: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chauveau.
M. Picotte: Peut-être que la prochaine fois vous allez
passer en deuxième lieu.
M. Desbiens: C'est une idée qui m'est passée par la
tête.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chauveau.
M. Poulin: Nous aussi, on aurait aimé que le
député de Dubuc nous remercie.
M. Desbiens: Oui, bien sûr, et avec plaisir à part
cela.
Des voix: On n'a pas fait de discours, nous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Desbiens: Bien oui! D'autant plus! Vous êtes les
premiers que j'aurais dû remercier.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ce, la commission va
suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
(Reprise de la séance à 17 h 17)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre la deuxième partie, soit les
engagements financiers du loisir, programme 1, partie du programme 4 et
programme 5.
Mme la députée de Johnson.
Secteur loisir
Mme Juneau: M. le Président, compte tenu que le ministre a
dit, tout à l'heure, qu'il n'y aura pas d'intervention de sa part, j'en
ai une à faire. Je pense bien que je vais pouvoir faire mon
intervention. Je voudrais vous demander, si c'était possible, qu'au lieu
de reprendre à 20 heures, de reprendre un peu plus tôt; on finira
plus tôt si le ministre est d'accord.
M. Picotte: M. le Président, j'ai discuté avec mes
collègues et même ceux qui disent non vont dire oui parce que nous
en avons discuté au préalable.
Le Président (M. Saint-Roch):... le droit de parole
était la question dans vos discussions, mais vous pouvez poursuivre.
M. Picotte: On reprendrait nos travaux à 19 h 15, ce qui
nous permettrait de diminuer d'autant le temps: plutôt que de terminer
à 23 heures, on finirait peut-être vers 22 h 15.
Mme Juneau: Pour faire nos quatre heures.
M. Picotte: C'est cela. Cela pourrait faire l'affaire de tout le
monde, puis on couperait notre heure de lunch. En ce qui nous concerne, il y a
consentement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour reprendre nos travaux a 19 h 15 pour nous permettre... Il y a
consentement.
Mme Juneau: Je vous remercie, M. le Président. Merci
beaucoup, M. le ministre.
Comme cela, il n'y a aucune intervention de votre part. D'accord.
M. Picotte: Vous n'aurez qu'une légère
réplique, M. le Président, j'imagine.
Mme Juneau: J'imagine bien aussi. Remarques
préliminaires Mme Carmen Juneau
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Johnson.
Mme Juneau: Merci, M. le Président. J'aimerais vous
présenter mon recherchiste, M. Denis Guindon, un nouveau recherchiste
qui travaille avec moi, c'est mon précieux collaborateur.
M. le Président, M. le ministre, membres de la commission,
l'importance des loisirs et du sport pour l'épanouissement de la
personne est bien connue. Le loisir a, par ailleurs, ceci d'intéressant
qu'il embrasse de nombreux domaines inexplorés tout aussi
diversifiés les uns que les autres et tout aussi passionnants pour celui
ou celle qui s'y adonne. Il éveille l'esprit en faisant appel à
la créativité et nécessite parfois les
démonstrations d'habileté et d'adresse hors du commun. Le sport a
également ses particularités. Il fait plus souvent qu'autrement
appel à une détermination physique, à de la discipline et
permet à l'individu d'améliorer sensiblement sa forme physique et
sa santé. En fin de compte, pour prendre une expression imagée,
il évite des coûts onéreux au ministère de la
Santé et des Services sociaux. La pratique d'un sport ou d'un loisir
devrait être encouragée. Toute personne qui le désire
devrait avoir cette possibilité. Toute société devrait en
faire une politique, une philosophie, car beaucoup de maux pourraient
être ainsi épargnés, et cela, au profit des individus et de
toute la société.
Il n'est pas utopique de croire à une société de
loisirs, mais encore faut-il être capable d'en appréhender toutes
les dimensions et de jeter les bases qui nous permettront de graduellement y
arriver.
Un tel projet ne se réalise pas en un jour, pas plus qu'en deux
ans, je ne le crois pas. Il se réalise grâce à une ferme
détermination de ceux et celles qui ont les leviers politiques,
grâce à la collaboration des intervenants du milieu et, enfin, par
le désir de la population d'y arriver. Mais pour cela, M. le
Président, il faut accepter d'être à l'écoute des
besoins du milieu, de ceux et celles qui, jour après jour, sont en
directe communication avec les gens qu'il représente et pour qui il
existe. Il faut finalement dresser des priorités, se lever debout quand
il le faut, mettre le poing sur la table si nécessaire au Conseil des
ministres et ne pas accepter de se faire dépouiller à chaque
budget. Oui, M. le Président, ne pas accepter de se faire
dépouiller comme l'a été, jusqu'à ce jour, le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. le Président, le ministre du Loisir se présente,
aujourd'hui, devant nous avec un budget de 211 894 000 $ pour l'année
1988-1989. Il se présente devant nous, bien souvent, en se pétant
les bretelles alors que son ministère, depuis qu'il en est responsable,
est celui qui a subi le plus de coupures. L'an dernier, par exemple, il n'avait
même pas réussi à aller chercher des augmentations de 4 %
de son budget - ce n'est pas peu dire - alors que c'était à peu
près le taux d'inflation de l'époque. Est-ce là un
ministre qui se tient debout devant le président du Conseil du
trésor? C'est une question qu'on se pose. Est-ce là un ministre
qui a une vision du loisir et qui est capable de la faire partager avec ses
collègues? Je n'en suis pas sûre non plus. J'en doute, M. le
Président, quand, sous notre gouvernement, le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche avait sa place et le budget du
ministère, lorsque nous avons perdu le pouvoir en décembre 1985,
était de 222 000 000 $, soit 11 000 000 $ de plus qu'en 1988-1989. Je
vous épargne ce que cela signifie en dollars constants.
Le peu de détermination de notre ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche à défendre son ministère, son manque
de perspective politique en matière de sports et de loisir touche
directement la population. Ce ministère est, sans aucun doute, le plus
sous-estimé quant à son importance a dit le journaliste
Jean-Jacques Samson dans un article paru dans Le Soleil, le 16 mars
dernier. En effet, M. le Président, ce ministère touche, rejoint
plus de 4 000 000 de Québécois. Il y a plus de 1 500 000
chasseurs et pêcheurs au Québec et près de 1 000 000 de
skieurs. Pas besoin de vous dire le rôle primordial qui incombe alors au
MLCP. Je ne parle pas des motoneigistes, le ministre connaît très
bien la situation dans la motoneige et il sait aussi qu'il y a beaucoup
d'adeptes de la motoneige il vient d'ailleurs annuellement dans mon
comté pour le Festival de la motoneige.
Depuis son arrivée, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche a été fidèle aux politiques de
désengagement de l'État prôné par son gouvernement.
Le ministre doit, sans aucun doute, avoir une bonne cote auprès du
président du Conseil du trésor, car, dès qu'on parle de
coupure, c'est vers son ministère qu'on regarde. Non seulement ce
dernier se laisse dépouillé, mais qui plus est, il semble
satisfait de la situation. Si on devait décerner des médailles de
l'État-Provigo aux ministres, M. le ministre du Loisir n'aurait
sûrement rien à craindre. Il en aurait une
immédiatement.
Lorsque j'analyse les crédits du MLCP qui nous ont
été déposés, lorsque que je regarde les
années précédentes, j'ai du mal à voir les bons
coups que le ministre a faits pour les Québécois et les
Québécoises, à part, bien sûr, la fusion des
fédérations de sport scolaire. Où sont vos
réalisations, M. le ministre? Qu'avez-vous été chercher de
plus pour les organismes de loisir? Quels nouveaux programmes avez-vous
initiés? J'en ai guère trouvé dans le bilan. Votre bilan,
M. le ministre, c'est l'aggravation des conditions en ce qui touche les
équipements de loisir, les hébergements sociaux et les services
directs aux organismes locaux de soutien à la population. Votre bilan,
M. le ministre, c'est la diminution de l'aide aux camps de vacances,
l'abolition des programmes triennaux des subventions aux bases de plein air,
l'abolition du programme de subvention aux auberges de jeunesse dont certaines
doivent, aujourd'hui, fermer leurs portes, l'aban-
don du programme particulier à cinq centres de vacances-familles
l'abolition du programme national de soutien aux activités de loisir
municipal, la réduction de 40 % du budget de Kino-Québec et son
transfert aux départements de santé communautaire, la suppression
du programme d'aide aux manifestations culturelles, l'exclusion des
hébergements à but non lucratif de l'entente Québec-Canada
1985-1990. Est-ce cela défendre une politique du loisir, M. le
Président? Je ne suis vraiment pas sûre.
Les réalisations du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche ont été, jusqu'à ce jour, des plus dramatiques
pour le milieu. Je ne parle pas ici de la politique d'autofinancement qu'il a
imposée, l'an dernier, et qui, pour certains organismes, est totalement
aberrante. On ne fait plus d'organisations de loisir, on fait des campagnes de
financement. Cela n'est pas drôle.
Une autre question a attiré mon attention à la lecture des
crédits, celle de la réalisation des engagements du Parti
libéral du Québec en matière de loisir, ou plutôt,
devrais-je dire, de l'absence de réalisation des engagements que vous
avez pendant la campagne électorale. Dans votre programme
électoral de 1985, sous la rubrique "Pour une nouvelle dynamique du
loisir au Québec", on pouvait lire qu'avec un Parti libéral au
pouvoir, on considérerait le secteur loisir comme un domaine d'avenir,
au même titre que d'autres secteurs d'activité au Québec.
D'ailleurs, vous disiez ceci: "L'État devra revoir sa fonction
normalisatrice, la réduire sensiblement et adopter une attitude propre
à soutenir le secteur du loisir dans ses efforts constants pour
améliorer ses moyens et sa performance. " Or, quel a été
ce soutien jusqu'à ce jour? Je le cherche encore. Le ministre fait le
contraire de l'engagement de son parti, n'est-ce pas étrange? En
matière de soutien, qu'a-t-il fait aux cinq tables de concertation du
RLQ? En matière de plein air, de sports, de loisirs, de culture et de
loisirs socio-éducatifs, la même question. Il leur a coupé
les vivres, rien de moins. C'est cela la promesse des libéraux de
soutenir le secteur du loisir dans le but d'améliorer ses moyens et sa
performance? J'ai l'impression que c'est une duperie, pas plus que cela.
Les libéraux avaient également promis, en 1985, de
créer avec le RLQ un bureau pour aider les fédérations de
loisir dans leur démarche et dans leur recherche de commanditaires en
vue d'obtenir un financement privé. Où en est rendu ce projet? Je
n'ai encore rien vu. Les libéraux avaient également pris
l'engagement solennel d'accroître la recherche fondamentale en loisir
touristique et de préparer un guide pédagogique relatif au plein
air. Où cela en est-il rendu? Qu'en est-il de la recherche fondamentale
dans le monde du loisir depuis que le ministre a aboli en 1987-1988 le
programme destiné à cette fin?
M. le Président, lorsque je regarde tout cela, j'ai du mal
à croire que le ministre fasse encore le paon et qu'il se permette
d'être aussi arrogant envers certains interlocuteurs. J'en arrive
même à penser que l'actuel ministre ne se laisse pas
dépouiller à contrecoeur, mais il le fart de plein gré,
car il n'aime pas beaucoup son ministère puisqu'il ne le défend
pas plus que cela. Je pense qu'il ne comprend pas qu'il faut encourager le
sport en même temps que le loisir, et non l'un au détriment de
l'autre. Il ne comprend pas qu'une véritable politique de loisir ne se
fonde pas sur des cas par cas, mais sur une philosophie globale qui
nécessite du courage et de la fermeté auprès de ses autres
collègues du Conseil des ministres. C'est cela se tenir debout, M. le
Président, et je pense que le ministre n'en est pas capable et qu'il
abdique ses responsabilités.
Ce qu'il nous présente aujourd'hui en matière de
crédits pour le loisir n'est pas des plus reluisants. Au chapitre de la
fête nationale et des fêtes populaires régionales, les
budgets sont encore gelés. Le programme de soutien à des projets
de loisir scientifique est aboli et, malgré le transfert du budget aux
organismes provinciaux du loisir scientifique et aux organismes
régionaux, on constate que ces derniers ne voient aucune augmentation de
leurs crédits. Car, en réalité, l'augmentation de leur
budget est imputable au seul transfert de programmes. Ainsi,
concrètement, il peut donc conclure que tout gel de budget, M. le
Président, signifie ni plus ni moins une baisse de près de 4 %
des budgets des organismes car - il ne faut pas l'oublier - le coût de la
vie, lui, ne cesse d'augmenter. Et cela, les organismes ont à le vivre
également.
En ce qui concerne le budget de soutien au réseau
d'hébergement, force m'est de constater qu'il ne figure pas encore dans
les priorités budgétaires du ministre. Ces réseaux ont
beau permettre aux familles à faible revenu de pouvoir
bénéficier d'une alternative au balconville, mais le ministre ne
semble pas y voir là beaucoup d'importance. Rien pour la consolidation,
rien pour le développement et rien pour les normes des camps de vacances
qui reçoivent actuellement une aide du gouvernement. Des engagements et
le laisser-aller, voilà ce qui caractérise de plus en plus la
politique du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche dans le
dossier.
Diminution de 17, 5 % du budget des Jeux du Québec; abandon du
programme destiné au Marathon de Montréal, à peu de chose
près; gel de la subvention aux conseils régionaux de loisir; gel
de la subvention des centres communautaires de loisir; diminution, pour ne pas
dire abolition, du programme visant à améliorer les
infrastructures du ski alpin; gel de la subvention aux associations de loisir
pour personnes handicapées, aux loisirs assistés et gel du budget
destiné aux Jeunes volontaires et, enfin, coupure du budget de la
Régie de la sécurité dans les sports au Québec.
Voilà ce que nous présente le ministre aujourd'hui: une vision
sans perspective du loisir,
d'absence d'initiatives et de créativité, un budget, des
crédits qui, somme toute, sont inférieurs de plusieurs millions
à ce qu'ils étaient lorsque nous avons quitté le
gouvernement. Cela ne me réjouit pas, M. le Président, car ce
sont les Québécois et les Québécoises, qui
s'adonnent aux loisirs, qui vont encore y goûter. Je vous remercie
beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Mme la
députée de Johnson. M. le ministre.
M. Yvon Picotte (réplique)
M. Picotte: Merci, M. le Président. Je pense que, pour
celui qui vous parle, il n'y a plus beaucoup de secrets au point de vue
parlementaire. Cela fait déjà quinze ans cette année que
j'ai le privilège de représenter les gens du comté de
Maskinongé, que j'ai l'honneur de les représenter.
Je connais les us et coutumes de cette Chambre. Je voudrais tout
simplement dire que je comprends l'attitude de Mme la députée de
Johnson, de même que ses commentaires. C'est bien évident qu'ayant
été dans l'Opposition en plus, je sais très bien que, dans
ces circonstances, il faut essayer le plus possible de démontrer que,
finalement, il ne se fait peut-être pas grand-chose d'additionnel, ou
quelque chose de surplus, ou ce n'est pas tout à fait au goût des
députés de l'Opposition.
Cela, je pense que c'est de bonne guerre, M. le Président. Je
n'ai surtout pas l'intention de commencer à engager une discussion
académique, philosophique et une discussion de bras, surtout avec Mme la
députée, en disant... Je pense qu'elle a bien joué le
rôle, avec le discours qu'elle nous a fait, qui est le sien et qui est
celui de donner certaines préoccupations lorsqu'on est dans
l'Opposition.
Cela dit, M. le Président, sans faire grief à Mme la
députée de Johnson, je voudrais cependant apporter certaines
corrections, le plus amicalement possible et le plus sereinement possible. Ce
matin, dans mon discours préliminaire, j'ai pris la précaution
d'acheminer à Mme la députée de Johnson une copie,
même avant de lire mon discours, bien que le débit ait
été passablement rapide ce matin, pour tâcher de donner le
plus de temps à notre collègue de Dubuc et à nos autres
collègues de la commission de poser des questions plus pertinentes,
donc, de ménager du temps pour permettre aux députés
d'avoir le plus de temps possible pour poser des questions.
J'avais pris la précaution de lui acheminer, même avant de
commencer, mon discours, une copie de mon discours, pour que Mme la
députée puisse en prendre connaissance et qu'elle connaisse les
points d'amélioration qu'on a pu apporter au moment où on se
parle. C'est la raison pour laquelle je suis obligé de corriger
certaines affirmations de notre collègue, étant donné le
fait qu'il était bien clairement établi, dans mon discours de ce
matin, quels étaient les plus et les montants additionnels auxquels nous
faisions référence, et pour lesquels Mme la députée
me disait tantôt que, dans certains cas, on n'a pas entendu parler de
rien, alors que les points additionnels étaient bel et bien
écrits ce matin.
Mais, bien amicalement, je vais les rappeler tout simplement. Je sais
que même dans l'Opposition, avec la quantité de travail que nous
avons à faire, de part et d'autre, on n'a pas toujours le temps de lire
les discours ou les rapports qui nous sont soumis. C'est la raison pour
laquelle on va devoir ensemble raplomber certaines choses, si je peux
m'exprimer ainsi et partir, après cela, sur une discussion plus
élaborée à l'intérieur de chacun des postes qui
nous sont alloués et qui sont les nôtres à l'étude
des crédits.
Mme la députée me disait tantôt qu'il y a un manque
de perspective en matière de sport, de la part du ministre. Je le dis au
nom du gouvernement et non pas en fonction de moi-même, pour ne pas me
faire taxer encore une prochaine fois de vouloir me faire péter les
bretelles, que je ne porte même pas: j'ai été
estomaqué de constater que Mme la députée de Johnson ne
s'est pas rendue compte que, depuis des années, on demandait au ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, donc, mes
prédécesseurs, d'accoucher, une fois pour toutes, d'une politique
globale du sport au Québec, parce que tout cela fonctionnait sans
politique globale du sport.
Mais, tout le monde avait pris la précaution de me dire, au
niveau de mes fonctionnaires et même de mes amis et collègues
prédécesseurs, si je me rappelle bien - je dis cela sous toutes
réserves - dans une discussion informelle avec mes
prédécesseurs... On me disait jusqu'à quel point la
politique globale du sport allait engendrer certaines frictions dans le domaine
du sport, parce qu'on allait établir, une fois pour toutes, de quelle
façon on devait procéder.
Mais, indépendament du fait que cela pouvait être sujet
à controverse dans certains cas, on me disait qu'il était
imminent et important d'agir le plus rapidement possible avec une politique
globale du sport. Mme la députée a sans doute omis ou
oublié - c'est normal d'oublier avec la somme de travail qu'on a
à effectuer ici et la quantité de domaines qu'on doit toucher -
que le seul parmi tous les collègues à qui cela a
été demandé, au niveau du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, c'est le ministre qui a accouché d'une
politique globale du sport, qui a pris ses responsabilités enfin, et
c'est celui qui vous parle. Par le fait même, il est arrivé l'an
passé avec un 1 500 000 $ d'argent neuf, en plus d'un
énoncé de politique globale du sport, demandé depuis
longtemps, pour mettre en place cette politique
globale du sport.
Plus que cela, c'est que cette année, ce montant de 1 500 000 $ a
été reconduit pour continuer à soutenir la politique
globale du sport. Je veux bien que Mme la députée me dise qu'il y
a effectivement un manque de perspectives en matière de sport, mais je
pense qu'il s'est réalisé, au chapitre de la politique globale du
sport et au chapitre des budgets, un énorme chemin depuis six à
huit mois parce que, enfin, un ministre a décidé de prendre ses
responsabilités au risque de se faire contester par l'ensemble -
malgré tout cela, il n'y a pas eu de contestation tellement forte - et
d'injecter un montant de 1 500 000 $ d'argent neuf.
C'est d'avoir, avec tout le respect que j'ai pour ma collègue,
une vision du sport. On a vraiment une vision du sport maintenant. C'est celui
qui vous parle qui a pris ces décisions. Je pense que Mme la
députée a fait un oubli. Je ne lui en fais pas de reproches non
plus.
Entre autres, quand Mme la députée a parlé des
camps de vacances, etc., je pense que si elle avait eu le temps ce matin,
malgré ses nombreuses obligations, de regarder mon discours, elle aurait
vu qu'il y a un montant de 700 000 $ d'argent neuf, cette année, qui est
compris dans le budget pour la mise aux normes des camps de vacances au
Québec. Ne vous en déplaise, c'est issu du Sommet
québécois du loisir. Probablement que si elle avait eu le temps
d'interroger sa collègue, la députée de Marie-Victorin,
qui a participé, au Sommet québécois du loisir non pas en
totalité mais en partie, celle-ci aurait sûrement dit à
notre collègue de Johnson que tout ce que nous faisons
présentement a fait l'objet d'un consensus, à la fois des camps
de vacances, des gens du sport et des gens du loisir. Nous appliquons non pas
une partie des consensus mais bien 100 % des consensus que nous avons
effectués au moment du Sommet québécois du loisir. C'est
connu. Cela n'a pas été fait par mes prédécesseurs,
c'est moi qui ai pris la responsabilité d'assister au Sommet
québécois du loisir, de m'asseoir avec les groupes pour faire
cette unanimité, en sachant, en arrivant, qu'on ne pouvait pas faire 100
% des consensus. Mais, on espérait quand même qu'on atteindrait la
majorité des consensus. On a fait 100 % des consensus. Bien, bravo!
C'est pour le développement des loisirs, du sport et des organismes
actifs.
Mme la députée a parlé aussi des clubs de
motoneigistes. Je sais, quand on est au gouvernement, quand on a un
ministère, qu'il n'y a pas de limite aux demandes des gens. Vous,
collègues autour de cette table, et moi, serions entièrement
heureux si nous pouvions doubler, tripler les subventions aux organismes. Mais,
on est obligé de constater, en administrateurs sévères de
la chose publique, et je pense que cela s'est fait antérieurement, que
cela se fait présentement et que cela va continuer de se faire, entre
les demandes qui pourraient être une situation idéale pour les
organismes et une demande qui répond en partie aux besoins des
organismes, en conformité avec un bon équilibre
budgétaire... Mme la députée aurait pu nous dire, parce
qu'elle était très heureuse et très satisfaite quand je
suis allé au Festival de la motoneige dans son propre comté, que
j'ai réussi à convaincre mon collègue, le président
du Conseil du trésor, d'adopter une politique permettant aux clubs de
motoneige de renouveler leurs sur-faceuses. Il est évident qu'on
pourrait dire, si on avait de l'argent sans limite, que ce ne sont pas des
surfaceuses à 50 000 $ dont les clubs ont besoin, ce sont des surfaceurs
à 150 000 $. Autrement dit, s'équiper d'une Cadillac au lieu de
s'équiper d'une voiture normale. (17 h 45)
Compte tenu que ce n'est pas là la situation et que ce ne sera
jamais la situation des gouvernements, avec des déficits qu'on accumule
de part et d'autre - je le dis - au niveau de l'administration publique,
maintenant, aujourd'hui, avec la capacité de payer de nos concitoyens,
au moins aller chercher une possibilité de dire aux clubs, en
conformité avec leur assentiment, d'aller chercher une politique pour
renouveler les surfaceuses. C'est déjà un plus dans le domaine de
la motoneige. En espérant que d'autres plus vont s'ajouter au fil des
années pour améliorer cette situation que, de part et d'autre de
cette Chambre, nous voulons voir s'améliorer dans tous les domaines,
autant dans le domaine de la motoneige que dans les autres domaines. Mais, il y
a effectivement là un montant de 200 000 $ qui va revenir, qui est
récurrent d'année en année, pour renouveler sur une
période de cinq ans, nous le souhaitons, toutes les surfaceuses, en
collaboration avec les clubs de motoneigiste et à leur grande
satisfaction. Je pense que c'est une amélioration. Je n'en veux pas
à mes prédécesseurs qui n'avaient pas réussi
à convaincre les gens du Conseil du trésor là-dessus.
Mais, à ma connaissance, j'étais dans l'Opposition et il y avait
déjà une demande à cet effet, pour renouveler des
surfaceuses dans certains cas. Mes prédécesseurs n'avaient pas
réussi à la faire accepter. Évidemment, je ne les en
blâme pas non plus, parce qu'ils avaient peut-être d'autres
priorités, mais on a réussi à le faire.
Le développement de l'excellence sportive. Dans le discours que
j'ai fait ce matin, dans les nouveaux budgets, l'argent neuf que nous avons
auprès des gens, cela entre dans la politique générale du
sport, M. le Président. On a une vision du sport. À part le
million et demi dont on a parlé, il y a un autre montant de 531 000 $
qui s'ajoute au développement de l'excellence sportive, pour l'embauche
d'entraîneurs et pour aider les clubs sportifs. En peu de temps, M. le
Président, je vous ai démontré que, en argent neuf, il y a
toujours bien 2 000 000 $ de plus dans la politique du sport. On a beau ne pas
avoir de perspectives d'avenir là-dedans, mais il y a deux millions de
plus, que mes prédécesseurs n'ont jamais réussi à
aller chercher, avec une
politique globale du sport, que certains gens n'ont pas eu le courage
d'établir pour ménager le chou et la chèvre, M. le
Président.
L'aide aux regroupements des organismes nationaux de loisir. Il y a un
montant de 100 000 $ additionnel. Mme la députée me demandait
tantôt - j'ai pris cela en note - en ce qui concerne la recherche
d'autofinancement, ce que le gouvernement, ce que le ministère a dit.
J'ai rencontré les gens du Regroupement des loisirs du Québec
tout dernièrement encore et c'est moi qui leur ai dit: Quand allez-vous
prendre les 200 000 $ que j'ai à votre disposition pour vous aider dans
votre recherche d'autofinancement? On m'a dit: M. le ministre, on est satisfait
de cet effort que vous mettez à notre disposition, mais nous sommes en
discussion avec des groupes pour en arriver à une entente pour faire une
vaste opération d'autofinancement et, croyez-le, ce sera sans
précédent au Québec. Ce sera quelque chose
d'extrêmement intéressant auquel, personnellement, je vais
concourir, et les gens ont compris que, effectivement, il faut procéder
à de l'autofinancement. Les organismes ont compris, même si ce
n'est pas toujours facile de faire un effort d'autofinancement. Les gens ont
compris depuis longtemps, y compris les organismes, y compris les gens du
Regroupement des loisirs du Québec que j'ai rencontrés.
Effectivement, Mme Roy et M. Séguin, du Regroupement des loisirs du
Québec me faisaient mention, quand on les a rencontrés, qu'il y a
un effort à faire de la part des organismes. Il n'y a pas un organisme
qui s'attend que le gouvernement paie et défraie la totalité des
efforts que doivent faire les organismes dans ces domaines-là. Je pense
que cela est comme une renommée. Je pense que si moi ou quelqu'un dans
l'Opposition essayait de faire croire aux gens qu'il n'y aura plus d'effort
d'autofinancement à faire la journée où le ministre ou le
gouvernement vont changer, on pourrait sourire à cette
déclaration, parce qu'on sait que cela ne sera jamais possible.
L'autofinancement n'existe pas au niveau des organismes de loisir que depuis
l'avènement du gouvernement libéral. L'autofinancement existe et
a toujours existé. Des calendriers de scouts, j'en ai vu bien avant que
le gouvernement libéral ne prenne le pouvoir. J'imagine que les scouts
n'auraient pas vendu des calendriers pour le plaisir de se promener dans les
rues en culotte courte, sûrement pas. S'ils l'ont fait - et à
cette période de l'année la plupart du temps on met des grandes
culottes - M. le Président, cela revient à dire ceci: C'est que
les efforts d'autofinancement demandés par les gouvernements ne sont pas
issus et commandés par celui qui vous parle. C'est de commune
renommée, cela se fait depuis longtemps. Je pense que les gens sont
heureux de faire ces efforts et de ne pas avoir tout cuit dans la bouche. Je
pense que cela est important. Il y a 200 000 $ à la disposition des gens
du Regroupement des loisirs du Québec et les gens ont hâte de les
prendre. Mais pour en arriver là, il faut tous se dire une chose.
D'abord le Regroupement des loisirs du Québec doit convaincre les
quelques 90 fédérations de participer à une
opération d'autofinancement de façon globale. Il doit convaincre
la Fédération des guides et scouts du Québec la
Fédération de voile du Québec, fédération de
ceci ou fédération de cela. On en a 98, tout près d'une
centaine. Il a à les convaincre d'embarquer dans ce processus pour faire
un autofinancement qui pourrait rapporter des millions, Dieu le sait, et qui
serait à ce moment une opération d'envergure provinciale à
laquelle le gouvernement concourrait et à laquelle il nous ferait
plaisir de concourir. Le Regroupement des loisirs du Québec est heureux
de voir que le gouvernement a mis ce montant à sa disposition. Sauf que
je ne peux pas lui verser le montant d'argent qui est disponible chez nous
avant même d'être assuré que cette façon, ce mode
d'autofinancement va se faire, va se produire. Mais, il est disponible et je
pense que bientôt, en collaboration avec le Regroupement des loisirs du
Québec et le ministère, on va aboutir à quelque chose de
très intéressant en conformité avec ce qu'on a
discuté au Sommet québécois du loisir et les consensus
qu'on y a réalisés. L'aide à la campagne
d'autofinancement, ce dont je viens de vous parler, j'ai dit: 200 000 $, mais
c'est 225 000 $, M. le Président. Alors, vous voyez que je suis loin de
me faire péter les bretelles, j'en mets même un peu moins.
De plus, les Chantiers de jeunes bénévoles, on en a
parlé. Il y a 290 000 $ d'argent neuf cette année qui vont
être dévolus aux Chantiers de jeunes bénévoles.
Pourtant, il n'y en avait pas de plus. On ne réussissait pas à
aller chercher de l'argent additionnel, mais on en a pour cela. Mais, c'est
quelque chose de concret qui existe. Mme la députée, n'eût
été son manque de temps à consacrer à lire mon
discours ou à regarder les crédits - je le comprends, j'ai
déjà été souvent dans la même situation -
n'eût été aussi le fait que les recherchistes parfois dans
l'Opposition sont tellement peu nombreux et qu'ils doivent s'occuper de trois
ou quatre secteurs, alors on n'a pas à les blâmer parce qu'ils
n'ont pas le temps de regarder un seul secteur. J'ai fait la demande souvent
quand j'étais là. Ce serait si facile si on avait un recherchiste
par ministère. Mais, ils ont à s'occuper de trois ou quatre
députés parfois et ils manquent de temps eux aussi. N'eût
été cela, dis-je, Mme la députée et mon bon ami le
recherchiste auraient pu constater qu'effectivement, il y avait 290 000 $
d'argent neuf. Il y a 500 000 $, M. le Président, d'argent neuf pour
l'entente du développement de la périphérie du parc du
Saguenay. C'est de l'argent neuf qu'on a. C'est bien sûr que c'est
inscrit, mais encore une fois, je pense qu'on n'a pas le temps de tout dire et
de tout faire.
On a parlé de la fête nationale des
Québécois. Mme la députée sait très bien
qu'à la suite de certaines difficultés qu'a connu la
Société Saint-Jean-Baptiste dans l'organisation de
fêtes
nationales, il y a déjà quelques années, sous
l'ancien gouvernement, M. Charron, si ma mémoire est fidèle,
avait décidé - non, c'est M. Chevrette - de ramener à des
proportions un peu plus justes ces engagements du gouvernement face à la
fête nationale des Québécois. M. Chevrette qui, d'ailleurs,
a très bien fait cela à ce moment-là, avait fait une
entente avec le mouvement - la société, non - le Mouvement
national des Québécois pour lui faire administrer un budget pour
faire en sorte qu'on célèbre la fête nationale des
Québécois en collaboration avec le milieu. On sait très
bien que c'est tout simplement ce qu'on fait au ministère avec cette
entente qu'on a poursuivie d'ailleurs. On met des montants d'argent à la
disposition d'un organisme qui s'appelle le Mouvement national des
Québécois. C'est lui qui regarde les projets, qui décide
des projets. Ce que le ministre a à faire quand on lui fournit la liste,
c'est d'accepter les projets qui nous ont été acheminés
par le Mouvement national des Québécois. Quand une demande a
été faite par un organisme, qui a été
refusée par la table du Mouvement national des Québécois,
le ministre ne peut même pas dire qu'il la trouve sympathique et qu'on
devrait lui en donner quand même, même si on n'a plus de budget. On
est obligé de prendre ce que le mouvement nous fournit. C'est une
autonomie hors de l'ordinaire, très précieuse et très
importante et avec laquelle, M. le Président, nous fonctionnons. Cette
année, le Mouvement national des Québécois nous a dit: Vu
que c'est une fin de semaine, est-ce qu'on pourrait avoir un peu plus d'argent?
On s'est assis avec lui et on a discuté. On a convenu, avec
l'assentiment du Mouvement national des Québécois, de mettre un
peu plus d'argent et cela le satisfait. Il était content. On est
allé signer des protocoles d'entente. Alors, je me demande ce qu'on
voudrait avoir de plus? Peut-être qu'on pourrait lui dire: Vous voulez X
centaines de milliers de dollars, et on vous en donne cinq, six cent mille
dollars de plus. Bien, je pense qu'on n'est pas dans une époque
budgétaire pour faire cela. Mais, le Mouvement national des
Québécois n'a pas critiqué celui qui vous parle, au
contraire, ces gens ont été satisfaits de l'entente que nous
avons eue. Et nous avons respecté l'entente signée par mon
prédécesseur. Alors encore là, il faut bien se le dire, et
je veux bien que, de temps en temps, on fasse état de ces
choses-là. Je termine par cela, M. le Président, parce que je
vous vois froncer les sourcils, et fermer la moitié des yeux, alors
à partir de ce moment-là, cela ne veut pas dire que vous n'avez
fermé seulement qu'un oeil, évidemment, mais je voudrais dire,
que, à toutes fins utiles, on ne pourra jamais reprocher à celui
qui vous parle de ne pas être à l'écoute des besoins du
milieu, de ne pas consulter les gens du milieu, de travailler en collaboration
avec eux. Malgré tout cela, je pense que nous avons
réalisé une bonne performance, et nous sommes heureux de mettre
en application tous les concensus, 100 % des concensus qui ont
été faits à l'occasion du Sommet québécois
du loisir.
Cela dit, respectueusement pour mes collègues, je suis
persuadé que l'étude de nos crédits va se faire dans la
meilleure des sérénités, la plus grande des
compréhensions et que, de part et d'autre, on réussira à
améliorer sans aucun doute nos programmes, et peut-être à
prévoir pour l'an prochain autre chose qui serait encore meilleur,
compte tenu de tout ce qui se dira ici, à cette table.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre, Mme la députée de Johnson.
Mme. Juneau: Est-ce que je peux... une couple de petits
commentaires, mais... deux minutes, pas plus, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Avec le même
libéralisme toujours exprimé, Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: Simplement pour vous dire que le ministre est
tellement fin causeur, qu'il était en train de persuader ses deux
sous-ministres de ce qu'il disait. Je voyais que les deux sous-ministres
écoutaient béatement, vos paroles...
M. Picotte: On vient de me féliciter d'ailleurs, à
ma droite.
Mme Juneau: Bien, je n'en doute pas. Vous êtes vraiment un
fin causeur. Vous avez répondu sur d'autres choses que ce que je vous ai
dit. Une vraie valse hésitation. Vous vous êtes promené
d'un à l'autre.
M. Picotte: Ce n'est pas de la danse. Le loisir de la danse
pourtant relève de mon ministère.
Mme Juneau: Vous m'avez répondu sur les Jeunes
bénévoles et je vous parlais des Jeunes volontaires. Je vous ai
parlé de la fête nationale et il n'y a pas une maudite, excusez,
il n'y a pas un cent d'augmentation...
M. Picotte: Cela, ce n'est pas bien.
Mme Juneau:... pas un cent d'augmentation dans la fête
nationale.
M. Picotte: II y a 8000 $ dans le fonctionnement, tel que nous
l'ont demandé les gens du Mouvement national des
Québécois.
Mme Juneau: Et je vous ai parlé du loisir, et vous m'avez
répondu sur le sport, en tout cas, je veux dire que vous êtes un
fin causeur.
M. Picotte: Je suis heureux, parce que voyez-vous, Mme la
députée de Johnson...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Picotte: Mme la députée de Johnson...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le ministre,
mais j'aimerais rappeler...
M. Picotte:... mais à force de travailler ensemble, elle
m'a déjà trouvé une qualité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, je m'excuse,
mais j'aimerais rappeler aux membres de la commission qu'à n'importe
quel moment nous ne devons manifester, ni pour ni contre les
déclarations qui sont émises.
M. Picotte: Vous n'étiez pas d'accord avec nous, M. le
Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Johnson.
Mme Juneau: De toute façon, M. le Président, je
vais rattraper cela en prenant programme par programme et on va essayer de
rétablir la situation. Est-ce qu'on commence. Il reste trois ou quatre
minutes. On va faire trois ou quatre minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez déjà
la parole.
Développement du loisir, des sports et du plein
air
Mme Juneau: Pour s'avancer le plus possible.
Si on commençait par le programme 1, élément 1,
c'est Développement du loisir, des sports et du plein air. Organismes
provinciaux, 1987-1988, vous aviez 3 508 000 $, il y a une augmentation de 4, 1
%. C'est exact, jusque-là. En fonction, M. le ministre... Je m'excuse,
M. le Président, je dois m'adresser à vous. En fonction des
nouvelles règles d'autofinancement en vigueur depuis l'an dernier, le
ministre peut-il nous dire si tous les organismes ont pu satisfaire les,
critères du 15 % d'autofiancement en 1987-1988, même s'ils vous
ont tous félicité pour ce que vous aviez fait, tel que
prévu l'an dernier par votre ministère.
M. Picotte: M. le Président, tous les organismes ont
réussi à passer le critère du 15 %. Les organismes de
premier et de deuxième niveau, quand ils n'ont pas réussi
à atteindre l'autofinancement de 15 %, c'est au niveau de la
reconnaissance.
Mme Juneau: Quand vous parlez des organismes de premier et de
deuxième niveau, M. le Président, qu'est-ce que vous voulez dire,
s'il vous plaît?
M. Picotte: Le premier niveau. Il y a des organismes qu'on
reconnaît à qui on verse une subvention de 55 000 $, on les
appelle des organismes de deuxième niveau. Il y a d'autres organismes
dont la reconnaissance est de 5000 $, on les appelle des organismes de
reconnaissance de premier niveau. Les organismes de deuxième niveau
peuvent bénéficier aussi chez nous d'octrois de projets
spécifiques en ce qui concerne les projets qu'ils nous ont
acheminés et qu'on étudie. On peut ajouter des projets
spéciaux à ces organismes de deuxième niveau. C'est la
différence entre les organismes de premier et ceux de deuxième
niveau.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: Peut-être qu'on pourrait vous en fournir la
liste plus tard. Je demanderai à mon secrétaire d'acheminer aux
gens de la commission les noms des organismes de premier et de deuxième
niveau bien catalogués pour qu'on sache à qui on fait
référence. Je ne voudrais pas les énumérer ici pour
ne pas prendre le temps si précieux. On pourra vous acheminer cela, si
cela vous va, Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, Mme la
députée de Johnson, comme il est 18 heures...
Mme Juneau: Non, pas déjà?
Le Président (M. Saint-Roch):... je me vois dans
l'obligation de suspendre nos travaux. J'aimerais rappeler aux membres de la
commission l'entente qui est intervenue et qui veut que nous reprenions nos
travaux à 19 h 15.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 19 h 19)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude des crédits sur le
secteur loisir. Mme la députée de Johnson.
Promotion du loisir socio-culturel et du plein
air
Mme Juneau: Je vous remercie beaucoup, M. le Président. On
en était au premier programme, puisque qu'on n'avait pas eu beaucoup de
temps. J'aimerais bien que M. le ministre puisse nous
dire, concernant le loisir culturel, scientifique,
socio-éducatif, touristique et plein air, quelles seront les
réalisations cette année. Vous avez dans la fiche les
réalisations 1987-1988, y a-t-il moyen de l'avoir pour cette
année, vu qu'il y a une augmentation de 4, 1 %? Y a-t-il moyen de savoir
combien les quinze organismes en loisir culturel auront pour 1988-1989 et ainsi
de suite, pour ceux qui sont indiqués, s'il vous plaît?
Une voix: Chacun?
Mme Juneau: Pas chacun des 51, je veux dire 1, loisir culturel.
Vous aviez l'an passé 963 200 $ et ainsi de suite. Combien cette
année, avec l'indexation, allez-vous donner à chacune de ces
catégories?
M. Picotte: M. le Président, cela reste la même
chose que l'an passé quand on parle de masses de base.
Évidemment, en ce qui concerne les projets, H peut y avoir des
augmentations dans certains secteurs. Je vous donne un exemple. Le volet
socio-éducatif, entre autres, qui était de 510 440 $
l'année passée, va passer à 584 200 $. Donc, c'est au
niveau des projets. C'est-à-dire qu'il y aura des projets additionnels
et non pas rien d'additionnel au niveau des masses de base.
Le volet culturel qui était de 963 200 $ reste cette
année, en termes de projets, encore à 963 200 $.
Le volet scientifique qui était de 658 727 $ va passer à
734 000 $. On parle toujours de projets spéciaux. Ce sont des projets
spéciaux qui sont demandés par les organismes qui nous permettent
de les accepter. Donc, il y a une augmentation sur les projets
spéciaux.
Le volet touristique, c'est 652 000 $, et cela reste 652 000 $ cette
annnée et le volet plein air, évidemment, reste à 717 700
$ cette année, comme l'an passé.
Mme Juneau: Si je comprends bien, il y a le volet scientifique
qui augmente...
M. Picotte: Le volet socio-éducatif et le volet
scientifique augmentent. Pour les autres, la masse monétaire reste la
même. Cela veut dire qu'il y aura le même nombre de projets
d'acceptés cette année que l'année passée, au point
de vue masse monétaire.
Mme Juneau: Quand vous dites qu'ils vont rester les mêmes,
est-ce que cela veut dire que les 51 organismes seront les mêmes l'an
prochain? Supposons qu'un autre organisme qui n'est pas parmi les 51
déjà subventionnés adhère à un de ces
programmes, y aurait-il une possibilité d'évaluation de cette
demande à votre ministère ou si, automatiquement, ne faisant pas
partie des 51 organismes déjà subventionnés nommés
ici, cela n'a pas de bon sens, il ne peut rien avoir?
M. Picotte: Ce sont les volets attribués aux organismes
reconnus de façon officielle chez nous. Si un nouvel organisme arrive
dans le portrait, on l'analyse. Il est bien sûr que la première
année on ne le reconnaît pas comme tel. Il s'agit de regarder les
demandes qu'il nous fait. Il se peut qu'à l'analyse on trouve que ce
serait une bonne affaire de le reconnaître. Alors, l'année
suivante on peut - je dis bien "on peut", ce n'est pas une
nécessité - le reconnaître comme organisme de premier
niveau, c'est-à-dire lui offrir d'abord 5000 $ comme organisme de
premier niveau. Si la performance est bonne et qu'on nous démontre qu'il
y aurait finalement un besoin intéressant, l'année suivante
à ce moment-là, c'est généralement la
troisième année, on peut le reconnaître comme organisme de
deuxième niveau, mais cela se fait pour de très rares exceptions
et généralement selon le nombre d'organismes. C'est un peu le
problème que tout le monde a. On regarde cela un peu partout. Chez nous,
quand je parle de tout l'ensemble du ministère, cela représente
au-delà de 98 fédérations et organismes reconnus. On
essaie toujours de bien regarder si les organismes qui pourraient être
créés ne peuvent pas s'insérer à l'intérieur
d'un autre organisme existant, à moins que cela n'arrive avec un genre
de loisir qu'il n'est pas possible de jumeler à quoi que ce soit.
À ce moment-là, on peut commencer à regarder une
reconnaissance de premier niveau, mais il faut l'analyser.
Mme Juneau: Si je comprends bien, l'augmentation de 4, 1 % est
attribuée seulement pour deux volets. Les autres subissent une baisse,
finalement, parce qu'ils ne sont même pas indexés. Ils ont le
même montant que l'année passée. Donc, automatiquement,
c'est comme s'il y avait une baisse de 4, 1 % parce qu'il n'y a que deux volets
qui sont augmentés cette année.
M. Picotte: On me dit qu'il y en a trois. Peut-être qu'il y
en a un qui... Il n'était pas inscrit, j'imagine? Qu'est-ce que c'est?
Est-ce que c'est le volet culturel? D'accord. J'ai oublié de vous le
mentionner parce que c'était un peu plus bas dans le... Aux
activités de développement culturel, un peu plus bas, il y a un
montant de 200 000 $ d'ajouté qu'on retrouve... Regardez votre liste
0101, au dernier point, activités de développement culturel, il y
a un montant de 200 000 $ qu'il faut justement ajouter au volet culturel
où il ne semblait pas y avoir d'augmentation tantôt. Finalement,
il y a une augmentation de 200 000 $. Est-ce que vous avez trouvé?
Mme Juneau: Non, on ne l'a pas sur notre feuille, on n'a pas la
même que vous, M. le ministre. La feuille qu'on a...
M. Picotte: Qu'est-ce que c'est, la der-
nière...
Mme Juneau: Regardez ce qu'on a. On n'a pas la même chose
que vous.
M. Picotte: On va vérifier cela. Mais il y a un volet de
200 000 $ qui s'ajoute dans Activités de développement culturel.
Ce qui veut dire que, finalement, il n'y a pas deux endroits, mais qu'il y a
trois endroits où il y a une augmentation: le volet
socio-éducatif, le volet culturel et le volet scientifique, je
pense.
Mme Juneau: Oui, scientifique. Vous l'avez dit tout à
l'heure.
M. Picotte: C'est cela. Mais, quand on parle d'indexation, il
faut bien comprendre que ce sont des projets soumis pour acceptation.
Généralement, ce qu'on fait d'une année à l'autre,
on regarde le nombre de projets qui nous sont soumis parce qu'il n'est pas dit
qu'une fédération va, d'une année à l'autre, nous
demander ou nous proposer des projets spéciaux. Il y a aussi une
certaine forme d'autofinancement qu'ils font à l'intérieur des
projets. Ils demandent un projet, il y a une certaine forme d'autofinancement;
alors, il se peut, par exemple, que la fédération de balle-molle,
une année, dise: Nous avons un projet spécial. Elle demande un
projet au ministère, puis je demande un projet de 50 000 $ pour telle
activité précise ou dans tel cadre précis. L'année
suivante, ils disent: Cette année, on ne demande pas de projet
spécial. On s'administre avec les fonds que nous avons. Alors, quand on
regarde cela et qu'on refait nos budgets, on dit: Bon, vu que nous avons eu
plus de demandes ou qu'il peut y avoir plus de demandes dans tel domaine,
à cause des prévisions de l'année
précédente, on va ajouter un montant de 200 000 $ parce que,
probablement, cela dépasse les normes. Ce n'est pas arrivé, mais
il se peut que cela arrive et j'ai vu, parfois, dans le passé, des
endroits où le volet n'avait pas été utilisé comme
tel, l'ensemble budgétaire n'avait pas été utilisé.
Donc, on dit, l'année d'après, qu'on va peut-être en mettre
moins là pour en mettre plus ailleurs à cause des demandes
ponctuelles qui sont faites par les fédérations.
Alors, il faut considérer, étant donné ce que je
vous ai dit, une augmentation de 200 000 $ au volet culturel.
Mme Juneau: Merci. Cela va, M. le Président. Si on passe
à la fiche suivante, au programme 1, le Développement du loisir,
des sports et du plein air. Je pense que c'est cela. Un instant...
M. Picotte: Le programme 1...
Mme Juneau: Le programme 1, élément 1, Promotion du
loisir socioculturel et du plein air.
Vous avez une variation de 4, 2 %. La 2e fiche, là.
M. Picotte: Le volet socio-éducatif dont on vient de
parler et tout cela était dans cet élément. Est-ce qu'on
est dans le même élément ou... ?
Mme Juneau: C'est l'activité. Je m'excuse, M. le
ministre.
M. Picotte: Oui, mais c'est compliqué de se
démêler là-dedans.
Mme Juneau: Activités organismes régionaux.,
d'accord? C'est la 2e fiche, Organismes régionaux.
M. Picotte: D'accord, cela va.
Mme Juneau: C'est bien cela? L'autre aussi, c'était cela,
organismes..., non, organismes provinciaux.
M. Picotte: L'autre, c'était organismes nationaux.
Mme Juneau: Non, provinciaux.
M. Picotte: Provinciaux, d'accord.
Organismes régionaux, c'est la 2e partie, effectivement.
Le volet socio-éducatif où il y avait, l'an passé,
785 000 $, il y a, encore cette année, 785 000 $, toujours au plan des
projets. Au plan du volet scientifique, il y avait 74 900 $ et il y a une
addition de 36 000 $, cette année, qui fait un total de 110 900 $. Il y
avait aussi, évidemment, quant aux organismes régionaux, je ne
sais pas si vous voulez qu'on parle aussi de la fête nationale à
l'intérieur de cela ou si c'est un autre point.
Mme Juneau: Je pourrais peut-être aller, si vous me le
permettez, avec les questions qu'on a préparées ensemble, ce
serait peut-être plus facile pour se retrouver.
M. Picotte: Pas de problème!
Mme Juneau: Est-ce que vous projetez, dans un avenir pas trop
lointain, 1989-1990, de revoir les critères de financement des
organismes pour les aligner sur les critères de financement
régissant les organismes nationaux de loisirs socioculturels et de plein
air? (19 h 30)
M. Picotte: Au Sommet québécois du loisir que nous
avons eu ensemble, il a été convenu avec les
municipalités, en ce qui concerne les organismes régionaux, qu'on
devait, à l'avenir, se modeler sur les nouvelles régions
administratives quand le gouvernement allait annoncer ces nouvelles
régions. Je vous parle de cela, cela fait
déjà un an. Évidemment, en cours d'année,
notre gouvernement et le ministre attaché à l'OPDQ a
déposé la nouvelle carte des régions du Québec.
Mme Juneau: On parle toujours du monde du loisir.
M. Picotte: Nous on se modèle sur cela. Le monde du loisir
est fait avec le découpage des régions administratives.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: Or, à partir de ce moment, compte tenu que
nous ne savions pas, au moment du sommet, quel allait être le
découpage des régions administratives, puisque ce n'était
pas annoncé de façon officielle et que le ministre responsable de
l'OPDQ était encore en consultation, on a dit: On peut se retrouver,
dans certaines régions comme la Montérégie, où nous
avons trois organismes régionaux.
Mme Juneau: Vous en parlez dans cela.
M. Picotte: Dans la région de la Mauricie, on en a deux.
De quelle façon on va s'organiser pour se modeler? Il fallait, d'une
part, dire qui, maintenant, comme organisme régional va être
reconnu dans une grande région pour exercer ce rôle d'organismes
régionaux. D'un commun accord autour de la table, avec les
municipalités et tous ceux qui ont participé au sommet, sans
vouloir faire cela ex cathedra, on a dit: Peut-être que ceux qui sont le
mieux préparés et le mieux organisés pour jouer ce
rôle, ce sont ce qu'on appelle les CRL.
Mme Juneau: Les conseils régionaux de loisir.
M. Picotte: Les conseils régionaux de loisir. Alors, il y
a eu une espèce de consensus autour de la table selon lequel,
normalement, à moins de certaines exceptions dans certaines
régions, ce serait les conseils régionaux qui feraient office
d'organismes régionaux. On a aussi convenu, sans déterminer de
mode de financement, qu'à l'avenir, quand tout cela sera mis en place,
il y a eu acceptation par des, municipalités en ce sens qu'elles
participeraient au financement de ces organismes. On a dit: Cela peut
être à 10 %, à 20 %, 30 %, cela peut être 10 % la
première année ou 10 % les trois premières années
et 20 % la quatrième année, 30 % la cinquième
année. Cela n'a pas été déterminé, mais,
déjà, il y avait une entente de principe en ce sens que les
municipalités participeraient aussi au financement des organismes
régionaux.
Il se fait deux choses présentement dans le cadre du suivi du
sommet. Maintenant qu'on connaît les régions administratives, la
première chose qu'on fait, c'est qu'on discute de ce qu'on fait dans
certaines régions comme dans la
Montérégie où il y en a trois. Il faut que le
débat se fasse dans les régions à savoir s'il doit y avoir
un CRL dans la région et deux autres organismes qui dépendraient
du CRL qui pourraient desservir la région, deux bureaux un peu aux
antipodes de la région, compte tenu que c'est une grande région
et de quelle façon on va la financer après. Ce débat doit
être fait dans le milieu. On n'interviendra pas comme gouvernement
à savoir: il doit y avoir un CRL, deux CRL ou un autre organisme qui
pourrait jouer le rôle. Quand cela sera déterminé, que ce
sera fait en collaboration avec le milieu et qu'on aura accepté dans le
milieu en disant: Bon, chez nous, on avait deux CRL. Il y a eu une entente, des
discussions, et on va en avoir seulement un, voici maintenant la méthode
de financement qu'on va appliquer, le gouvernement, et ceux qui ont
accepté de participer, vont s'asseoir ensemble pour dire: C'est quoi
votre participation, les, municipalités, pour les deux premières
années? 5 %, 10 %, 3 %?
Mme Juneau: Vous savez, M. le ministre, beaucoup de monde
s'inquiète au sujet de cela. J'ai reçu des lettres du Conseil
régional de l'âge d'or de Richelieu-Yamaska. J'en ai reçu
des CRL concernant le découpage. Les gens sont très inquiets et
ils se demandent comment ils vont se ramasser. Est-ce qu'il va y avoir, comme
vous avez dit tout à l'heure, un CRL qui va chapeauter tout cela? Ils
sont inquiets. Il y a eu des questions qui ont été posées
compte tenu du conseil régional. Je pense à l'âge d'or.
Eux, ils nous ont écrit et ils sont inquiets. Ils disent: On a 14 000
membres dans 63 clubs de l'âge d'or. On est inquiets, on cherche à
savoir les conséquences concrètes, je vous lis cela
textuellement, pour notre région de Richelieu-Yamaska, qui devient
perdue dans la région administrative de la Montérégie. Les
personnes âgées disent: Notre région continuera-t-elle
d'exister comme région ou sous-région? On dit: La subvention
annuelle à notre organisme couvrant le salaire du permanent va-t-elle
nous être octroyée? On dit: Y aura-t-il une seule et unique
région de l'âge d'or pour toute la région de la
Montérégie? Ce sont des questions pertinentes à propos
desquelles les clubs de l'âge d'or s'inquiètent, d'une part.
M. Picotte: Je vais essayer de vous éclairer
là-dessus. D'abord, la Fédération du troisième
âge ou des personnes âgées était présente au
Sommet québécois du loisir; elle a participé aux
discussions et aux décisions prises à cet effet. Le pourquoi d'un
certain regroupement comme cela est la raison suivante: on a constaté -
et les municipalités l'ont constaté, elles aussi, et tout le
monde l'a constaté - dans certaines régions du Québec,
évidemment qu'on pouvait avoir l'âge d'or avec son organisme
régional, son employé permanent, sa machine à photocopier,
son endroit de résidence, sa location, etc. Il y avait à
côté un organisme de loisir qui s'appelait
CRL avec ses employés permanents, ses secrétaires, sa
photocopieuse, son endroit de résidence. Dans d'autres endroits, des
personnes handicapées louaient une bâtisse et, encore là,
avaient leur photocopieuse, leur personnel, etc. Tout le monde s'est dit,
à un moment donné: On préférerait, au lieu de
mettre de l'argent dans des structures administratives comme cela, qu'il y ait
un certain regroupement et, à partir de ce moment-là, qu'on mette
plus d'argent pour les utilisateurs, en fonction des besoins des individus qui
doivent bénéficier des subventions.
À partir de ce moment-là, compte tenu de cela, dans
certaines régions, cela a été assez facile. Par exemple,
le CRL de la Mauricie, du côté de Trois-Rivières, a fait un
certain regroupement volontaire depuis déjà un certain temps,
c'est-à-dire que les personnes handicapées ont leur bureau
à la même place que le CRL; donc, ils ont seulement une machine
à photocopier au lieu de deux. Ils bénéficient d'une
secrétaire qu'ils partagent avec le CRL; donc, au lieu d'avoir deux
secrétaires - l'une à chaque endroit - deux sont suffisantes pour
faire l'ouvrage et, finalement, il reste plus d'argent aux utlisateurs. Cela a
été la façon de penser de l'ensemble des gens autour de la
table.
À partir de ce moment-là, maintenant qu'on connaît
les découpages administratifs, il sera bien important - c'est comme cela
que ça a été convenu - que ces organismes puissent
discuter avec leurs municipalités pour savoir exactement comment on va
s'organiser dans chacune des régions. Je dis qu'il n'est pas impossible
- et je prends une région comme celle de la Montérégie,
où il y en a trois - que les municipalités nous proposent - je
dis bien "nous proposent" - à la suite de discussions avec nous,
évidemment à une table commune, ceci: Chez nous, au lieu d'avoir
trois organismes régionaux, il serait préférable, compte
tenu que c'est quand même une vaste et grande région, très
populeuse, qu'on ait un organisme central et deux points de service quelque
part et où on nous permettrait d'installer des gens là. Elles
vont nous proposer un modèle et, nous autres, à moins que ce ne
soit un modèle complètement inacceptable, je pense bien qu'on va
se fier à ce que va nous présenter la municipalité qui en
finance une partie, selon la discussion qu'il y a eue entre les organismes.
Mme Juneau: Vous avez raison en disant que la région de la
Montérégie est très populeuse. J'ai remarqué, dans
les données, que la région de Montréal a 1 734 156 $ et la
Montérégie, 1 096 160 $, c'est du stock!
Si on revenait au CRL, supposons, M. le ministre, que les CRL refusent
de fusionner, que va-t-il arriver?
M. Picotte: Les CRL...
Mme Juneau: Supposons que vous prenez la décision qu'il va
y avoir, comme vous dites, un ou peut-être deux CRL... L'OPDQ, ce n'est
pas cela?
M. Picotte: Non. La décision qui sera prise le sera en
région.
Mme Juneau:... développement régional.
M. Picotte: C'est cela. Ce n'est pas obligatoire que ce soit des
CRL. D'ailleurs, il n'a pas été entendu que c'était
obligatoirement un CRL. Il se peut que les CRL, par exemple, dans une
région comme la Montérégie disent: Nous autres, on n'est
pas intéressés.
Mme Juneau: Ils ne le sont pas effectivement.
M. Picotte: Alors, à ce moment-là, cela veut dire
que les autres municipalités vont créer un autre organisme qui
s'appellera peut-être, je ne sais pas, ORP ou un autre nom; je nomme
trois lettres de l'alphabet comme cela.
Mme Juneau: II est en train de nous en apprendre.
M. Picotte: Non, mais c'est cela. N'importe quel organisme qui
sera créé de la concertation de cette région sera
accepté chez nous. Les CRL, n'ayant pas voulu le faire, la
municipalité va dire: Nous autres, chez nous, vu que les CRL ne sont pas
intéressés, on peut peut-être choisir les personnes du
troisième âge comme l'organisme qui parle au nom de la
région, de concertation avec les autres. Il n'est pas obligatoire que ce
soit un CRL, mais tout le monde s'est dit, autour de la table: Normalement, les
CRL ont un pas d'avance sur bien d'autres organismes qui voulaient se former
puisqu'ils sont déjà là, ils ont déjà un
pied à terre, une expertise. Mais c'est le milieu qui va décider
cela pour nous proposer ces modèles. C'est évident que quand ils
vont arriver pour nous proposer... Prenons comme exemple... Essayons de prendre
un exemple qui pourrait être pratique, la Montérégie. Il y
en a trois. Supposons qu'on finance... À quels montants finance-t-on les
CRL?
Une voix: On pourra vous trouver cela. M. Picotte: On va
me trouver les chiffres. Une voix: Mettons 500 000 $.
M. Picotte: Mettons 500 000 $ pour les trois organismes de la
Montérégie en ce qui concerne les CRL qu'on finance. Eux vont
regarder cela et ils vont dire: M. le ministre, cela coûte
déjà 500 000 $ pour avoir cela. Nous, on prétend qu'un
nouvel organisme - puisque les CRL ne voudraient pas fonctionner
là-dedans - qu'on créerait pourrait être un organisme
central à quelque part avec deux points de service. C'est
un nouveau modèle qu'on se donne parce qu'ils ont toutes les
possibilités de se donner les modèles qu'ils veulent.
Ils disent: Voici, M. le ministre, on vous arrive avec cela. Notre
modèle, chez nous, on prétend qu'il devrait être comme cela
et cela coûterait 1 000 000 $. S'ils m'arrivent avec un modèle
comme ce/a, je vais leur dire: Écoutez, c'est à frais
partagés. On a convenu cela. Vous voulez avoir un modèle à
1 000 000 $. Je suis prêt à mettre les 500 000 $ que je mettais
déjà et, vous autres, vous comblez les autres 500 000 $.
Peut-être qu'ils vont dire: Oui, cela nous va. Ou peut-être
qu'ils vont nous dire: M. le ministre, on a pensé à cela. Un
organisme, deux points de service, cela coûte 650 000 $ au lieu de 500
000 $ et, là, on va s'asseoir pour partager et ils auront un
modèle spécial, un modèle régional qu'ils vont
avoir créé qui sera autre chose qu'un CRL.
La seule affaire pour laquelle on parle des CLS, cependant, c'est que
tout le monde a dit au tour de la table que peut-être il serait normal de
penser que ce sont les CRL qui formeraient les organismes régionaux,
puisqu'ils sont déjà là, mais si dans une région,
ils disent: Nous, on est essoufflés, cela ne nous tente plus, ils auront
l'obligation de se créer un organisme qu'on financera après
discussion.
Mme Juneau: Mais, M. le ministre, dans le document qu'on m'a fait
parvenir des CRL, ils nous expliquent ce qu'ils ont développé
depuis x années, et ils n'ont pas l'intention de lâcher. Ils
souhaitent que vous respectiez qu'ils puissent rester comme ils étaient.
On nous dit même que les trois CRL ont développé des moyens
d'autofinancement liés à leurs activités qui atteignent
jusqu'à 45 % de leur budget.
Je pense que ces gens-là ont fait la preuve qu'ils peuvent
exister en tant que tels comme ils existent présentement. Si j'ai bien
compris - j'ai peut-être mal saisi votre intervention, remarquez bien -
votre intervention, cela veut dire que vous dites: Si le milieu nous recommande
une autre structure que les CRL, il se peut fort bien qu'on accepte l'autre
structure et qu'il ne soit plus question de CRL. C'est cela?
M. Picotte: Parce que ce sont eux qui vont nous le proposer, y
compris les CRL qui vont avoir lancé la discussion. La première
chose qu'il faudrait que je fasse quand vous me dites une chose comme cela,
c'est de ressortir le vidéo et de montrer aux gens du CRL quel
modèle on propose et on dit devant tout le monde, devant le
vidéo: M. le ministre, cela nous convient, cette proposition. Cela,
c'est le premier point.
À partir de ce moment-là, ils ne peuvent pas nous avoir
dit au Sommet québécois du loisir: Cela nous va et, quand arrive
le temps de jouer le jeu qu'ils doivent jouer, dire: On n'était pas
d'accord dans le temps. Il aurait fallu qu'ils disent: On ne fait pas partie du
consensus, mettez-nous à part. Cela, ils ne l'ont pas fait. Ils ont fait
un consensus.
Maintenant, il faut également tenir compte de ce qu'on appelle
souvent... Vous savez, on dit: La municipalité, maître d'oeuvre
dans le loisir. On a fait accepter cela. C'est accepté depuis 1979. La
municipalité est maître d'oeuvre dans le loisir. Le gouvernement
vient compléter. Mais, en fait, on a toujours dit, depuis 1979, de par
la concertation de tout le monde, que la municipalité était le
maître d'oeuvre dans le domaine du loisir.
Il faut tenir compte du poids des contribuables à
l'intérieur de cela. Étant donné que les
municipalités ont déjà un poids assez important en termes
d'agents payeurs dans l'histoire, j'ai drôlement l'impression qu'il va
falloir que les CRL tiennent compte de ce que les municipalités vont
vouloir avoir, parce qu'elles sont maîtres d'oeuvre, et parce qu'elles
paient.
Nous payons et eux aussi. À partir de ce moment-là, je
pense qu'il faut tenir compte de cela, mais ils ne pourront pas me dire qu'ils
ne peuvent pas accepter cela puisque je pourrai leur démontrer
facilement que ce sont eux qui, à toutes fins utiles, même
après discussion... On a suspendu les travaux pour aller en discuter
avec l'Union des municipalités dans ce temps-là pour aller faire
une espèce de consensus, parce qu'on ne semblait pas tout à fait
saisir l'ampleur de tout cela. Après avoir suspendu les travaux et
s'être concertés durant l'heure du lunch, entre autres, un soir,
si je me rappelle bien, on est revenus en disant: Voici, maintenant, on s'est
entendus et c'est cela. (19 h 45)
Mais on a dit: Ne coulons pas cela dans le ciment parce qu'il se peut,
dans certaines régions, que ce soit le CRL et c'est l'avocat du CRL qui
a dit cela, pas Me Blanchard... En tout cas, c'est un avocat de la
région du Saguenay--Lac-Saint-Jean qui a dit: On ne voudrait pas que
vous nous diriez, aujourd'hui, que c'est obligatoirement les CRL, parce qu'il a
dit: Peut-être qu'on ne sera peut-être pas prêts ou
intéressés dans certaines régions à assumer ce
rôle. On a dit: D'accord. Mais tout le monde autour de la table
préférerait que ce soit le CRL, puisqu'il y a déjà
une expertise et qu'ils sont déjà dans toutes les
régions.
Mme Juneau: Si je poursuis dans le même ordre
d'idées et qu'on en venait éventuellement à décider
que ce sont encore les trois CRL, est-ce qu'ils pourraient
bénéficier du même montant de subvention que vous leur
donnez au moment où on se parle?
M. Picotte: Nous avons dit, quand on a discuté de cela au
sommet, que l'intention du gouvernement n'est pas nécessairement de ne
plus payer. C'est éliminé. On va continuer à payer. On va
continuer à avoir une part de
responsabilité. L'intention est de faire qu'il s'ajoute des gens
à l'intérieur de la formule de paiement. Les municipalités
étaient intéressées à le faire. À partir de
ce moment, on ne veut pas qu'il y ait moins d'argent mais on voudrait que les
sommes d'argent qu'on consacre de part et d'autre soient moins utilisées
dans ce qu'on appelle du financement ou de l'administration et plus pour le
citoyen. Par exemple, pour la personne handicapée. Je pense qu'il est
toujours préférable de mettre le moins d'argent possible pour des
permanents, du personnel de bureau, des dactylos et différentes
allocations que d'en mettre pour donner un service à la personne
handicapée afin qu'elle puisse avoir des loisirs un peu plus...
Mme Juneau: Potables.
M. Picotte:... potables et un petit peu plus adaptés
à ce qu'elle veut et à la mentalité. C'est cela
l'objectif. Cela ne veut pas dire qu'on va donner moins, mais il est bien
certain qu'avec des nouveaux payeurs on va avoir une restructuration. Ainsi, il
en retournera plus en termes de qualité de services aux pratiquants et
pratiquantes, citoyens et citoyennes qui doivent en
bénéficier.
Mme Juneau: Pour ce qui est des conseils régionaux de
l'âge d'or, M. le ministre, ils reçoivent une subvention
présentement. Il est certain qu'ils représentent une plus grande
population, mais les montants aux conseils régionaux de l'âge d'or
sont sensiblement les mêmes. Enfin, à peu de choses près,
il y en a qui en ont un petit peu plus, mais ce ne sont pas
nécessairement ceux qui ont autant de membres. N'y aurait-il pas un
moyen, enfin, quelle est la base du calcul? Est-ce une subvention que vous leur
donnez comme cela, sans avoir de critères? Ou avez-vous une base de
calcul, au prorata, disons, des membres qu'ils représentent? Enfin, je
ne sais pas, mais est-ce que vous avez une base de calcul pour l'octroi des
subventions aux conseils régionaux de l'âge d'or?
M. Picotte: Oui. Habituellement, c'est un acquis historique comme
tel. On finance la Fédération de l'âge d'or. On finance les
organismes régionaux.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: Mais, étant donné que c'est le
même montant pour tout le monde et compte tenu de ce que vous me disiez
il y a quelques instants à savoir qu'il y a plus de membres à
certains endroits et peut-être moins de services avec le même
montant, etc., c'est dans ce souci de rééquilibrer les forces que
nous disons: Faisons maintenant des organismes régionaux mais
adaptés aux besoins de chacun de sorte que, pour toutes sortes de
raisons, il peut y avoir une association du troisième âge, en
région, qui fonctionne bien.
Prenons des chiffres fictifs. Une association qui a 2000 membres dans la
région et qu'on subventionne pour tel montant. Pour toutes sortes de
raisons, il arrive l'élection de la présidente ou du
président régional, la chicane prend. Il se forme une
équipe d'horizon nouveau ou des sages d'autrefois. À partir de
là, cela se divise en deux. On se retrouve, parce qu'il y a eu certains
problèmes à l'intérieur du groupe, dans une situation
où l'âge d'or de telle région, qui avait 2000 membres l'an
passé, mais où il y a eu une chicane lors d'une élection,
n'a plus que 800 membres. Il se forme un autre groupe quelque part de 1000
membres. Là, on est sincèrement poignés parce que si on
leur dit: Vous n'avez quasiment plus de membres, vous avez la moitié
moins de monde et on vous donne la moitié moins d'argent, ils disent:
Woup! Il faut payer notre loyer. Il faut avoir notre permanent. Il faut garder
notre secrétaire. On ne peut pas mettre notre Xérox dehors. Notre
dactylo est usagée, il faut la changer, etc.
C'est parce qu'il y avait toutes sortes de patentes de même qu'on
n'était pas capables d'évaluer et auxquelles on ne pouvait pas
ajouter des choses qui avaient vraiment du bon sens, dans certaines occasions,
qu'on dit qu'il faut repenser tout cela et faire un nouveau modèle.
Mme Juneau: C'est à cela que je voulais en venir pour
savoir sur quelle base...
M. Picotte: Ce sera mieux fait au lieu que ce soit nous de
façon je ne dirai pas arbitraire, mais d'une façon historique et
autoritaire qui disions: On vous donne cela et débrouillez-vous.
Mme Juneau: II va y avoir des normes.
M. Picotte: C'est maintenant le milieu ensemble qui dira: C'est
le modèle que l'on veut et voici comment on finance tout le monde pour
en arriver à se donner une bonne structure. Si l'année
d'après, pour toutes sortes de raisons, il y a moins de personnes
âgées, il y a moins de personnes handicapées ou un
mouvement disparaît et que l'on dit: Nous en avons besoin, cela va
sûrement apparaître dans l'assiette de financement et il y a des
gens qui vont moins contribuer, mais ce sera adapté aux besoins du
milieu. C'est pour cela qu'on a fait ce genre de réaménagement
qui, d'ailleurs, a fait l'accord de tout le monde.
Mme Juneau: Nous diriez-vous, M. le ministre, combien vous avez
donné en subvention à la FADOQ l'an passé et combien elle
recevra cette année?
M. Picotte: M. le Président, je n'alourdirai pas les
débats en lisant cela au complet, mais je
pourrai vous faire parvenir les documents. Je vais vous dire d'une
façon totale, pour les questions concernant...
Mme Juneau: L'an passé totalement.
M. Picotte: Oui. Les centres de responsabilités et nom du
bénéficiaire: La Mauricie, Témiscamingue et tout cela,
quand on additionne le total en régions, on a versé un montant de
677 424 $...
Mme Juneau: L'année dernière?
M. Picotte:... l'année dernière pour les
différents conseils régionaux. Attendez, c'est 1987-1988. Vous
vouliez savoir ceux qu'on va donner cette année?
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte: Ce sera sensiblement la même chose, mais je
constate que, finalement, il y a des petites variantes d'une année
à l'autre d'environ 15 000 $, je ne sais pas pourquoi, selon les
besoins. Je vous donne un exemple: en 1986-1987...
Mme Juneau: C'est beaucoup 10 000 $ pour des conseils
régionaux.
M. Picotte:... c'est pas mal. Quand on additionne tout ce que
l'on donne un peu partout parce qu'il y a une structure provinciale, une
structure régionale... Dans tous nos budgets de comté, vous savez
comment on finance à coups de 500 $, 800 $ et 1000 $, dans certains
cas...
Mme Juneau: Je suis obligée de les mettre à 300 $
parce que je n'en ai pas assez.
M. Picotte:... des groupes régionaux de l'âge d'or.
C'est pour cela que je fais un effort tous les ans pour augmenter ce
budget-là et je sais que vous en êtes reconnaissante. À
partir de ce moment-là, quand on additionne ce que l'on donne à
l'échelle locale, régionale et provinciale, on se retrouve avec
une jolie somme et, évidemment, en gardant les mêmes sommes et en
les indexant, espérons-le, cela implique dans nos nouvelles formules
moins de... Supposons que l'âge d'or qui garde son permanent dit: Je m'en
vais, mais je suis dans le nouvel organisme régional. Je n'ai qu'une
partie du loyer à défrayer plutôt qu'un loyer au complet.
Déjà, ils auront le même montant mais en ayant moins
d'imputations budgétaires, moins de dépenses, cela leur en fera
plus pour s'organiser, c'est cela le but.
Mme Juneau: Mais, en attendant que votre sous-ministre trouve
cela, M. le ministre, est-ce que je pourrais vous poser une autre question?
M. Picotte: Oui.
Mme Juneau: Je ne sais pas si j'ai bien compris tout à
l'heure quand vous avez parlé dans les conseils régionaux de
l'âge d'or, d'une séparation et d'un autre club qui se forme
quelque part. Qu'est-ce que vous avez dit? Avez-vous dit que vous
considéreriez le nouveau comme tout à l'heure, quand vous avez
parlé d'une association 1 et 2? Qu'est-ce que vous faites?
M. Picotte: Une fois qu'ils ont leur reconnaissance, on continue
de les reconnaître, à moins qu'ils fassent une faute ultra grave
et qu'ils manquent à un...
Mme Juneau: Ce que je veux dire c'est que s'il y a une
séparation dans une association régionale et qu'il y en a une
autre qui se forme, de 1000 membres ou je ne sais trop quoi, est-ce que vous la
subventionnez elle aussi?
M. Picotte: Non, ils sont en attente. C'est ce que l'on fait et,
chez nous, on a des dizaines de demandes, parfois, d'autres groupes. Par
exemple, il arrive un schisme particulier dans une région et il se
bâtit un autre groupe, alors il vient chez nous et il nous dit: Vous
allez nous subventionner au même titre que l'âge d'or. Vous
subventionnez l'âge d'or et nos membres, on est allé les chercher
là. Mais là, on dit: Cela n'a pas de bon sens parce que ce sont
les mêmes personnes qui veulent recevoir des services. Si on divise cela
en quatre, je leur dis: Je n'ai pas d'objection à diviser cela en
quatre. Il faudra que vous compreniez une chose, prenons le principe de la
tarte.
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte: C'est une tarte que j'ai à vous donner. Je
peux la diviser en quatre, vous allez en avoir une bonne pointe; je peux la
diviser en huit, chacune sera plus petite. Mais si je vous la divise en 35,
vous allez en avoir une lichette.
Mme Juneau: Oui, mais ce n'est pas ce que je voulais vous
demander. Si, éventuellement, la séparation amène que le
deuxième, appelons-le le nouveau club, à cause de
particularités, cela ne va pas bien dans l'ancien, ait plus de membres,
s'il a 1000 membres et si l'autre est rendu qu'il en a une couple de cents,
qu'est-ce que vous faites à ce moment-là? Est-ce que vous
subventionnez le nouveau ou si les 30 000 $ - supposons - alloués
à l'ancien vont rester là?
M. Picotte: Pour le moment, on ne fait rien et on lui dit: Vous
êtes en attente; ce n'est pas notre problème si vous vous
êtes...
Mme Juneau: Versez-vous l'autre subvention?
M. Picotte: Bien oui. Il est reconnu, on la lui donne. C'est en
région?
Mme Juneau: Oui, associations régionales.
M. Picotte: Oui, en région. On lui donne, parce qu'il est
reconnu, même s'il ne lui reste que 200 membres. Comme il est reconnu,
comme on le reconnaît de fait, on le garde. Il est reconnu, il est
là, c'est un organisme officiel. On n'a pas comme critère de base
le nombre de membres. C'est cela, le problème qu'on a. Si on disait:
Cela prend au moins 1000 membres, cela prend ceci, cela prend cela. Dès
qu'une association aurait 1000 et moins, on lui dirait: Vous n'avez pas 1000
membres, vous n'êtes plus reconnue. Ce serait facile, mais ce n'est pas
cela qu'on a fait, ce n'est pas cela qui existe. On est obligé de
continuer de les reconnaître. On met les autres en attente et on leur
dit: Vous vous êtes chicanés, c'est bien dommage. Et on tente de
faire un certain rapprochement au lieu d'avoir deux, trois organismes, mais ils
deviennent en attente.
Mme Juneau: À ce moment-là, est-ce qu'il pourrait y
avoir certaines rencontres ou discussions possibles avec votre
ministère?
M. Picotte: Oui.
Mme Juneau: Et, éventuellement, reconnaître un club
qui a le plus...
M. Picotte: On l'a fait dans certains cas. Présentement,
chez certaines fédérations sportives, il y a des cas qui
existent. On l'a fait dans certains cas chez nous. On essaie de faire un
rapprochement afin qu'elles s'entendent et que cela profite à tout le
monde, et c'est possible de le faire. Mais j'aimerais vous faire remarquer, Mme
la députée de Johnson, que, justement quand notre nouveau
modèle sera accepté, des cas comme celui-là ne se
produiront plus ou risqueront de ne plus se produire. L'ensemble du
modèle tiendra compte de tous les regroupements ou de tous les
groupuscules qui peuvent exister à l'intérieur d'une même
région et leur fera partager tout ce qu'il y a de disponible.
Mme Juneau: À ce moment-là, est-ce que vous allez
tenir compte du nombre de membres?
M. Picotte: Les nouveaux critères seront établis en
fonction des municipalités, de ce que les gens décideront dans le
milieu et de la population.
Mme Juneau: D'accord, cela va. Oui, je vous avais
demandé... Est-ce vous avez la réponse concernant les FADOQ? Oui,
c'est cela.
M. Picotte: La Fédération de l'âge d'or du
Québec, c'est-à-dire la FADOQ, bénéficiera du
même montant que l'an passé, 113 426 $, qu'on lui donne pour le
fonctionnement de la fédération elle-même. En plus de cela,
elle aura accès, comme elle l'a eu tous les ans et comme elle le fait
tous les ans, je pense, à des projets spéciaux dans le volet que
je vous ai signalé tantôt. Donc, elle a accès à
cela. C'est dans le domaine socio-éducatif. Toutes les autres, en
région, La Mauricie, l'Est du Québec... Votre région,
qu'est-ce que c'est déjà, Mme la députée?
Mme Juneau: Chez nous, c'est la région de l'Estrie, M. le
ministre.
M. Picotte: La région de l'Estrie, vous en faites partie?
J'aimerais vous voir dans la région de La Mauricie, vous êtes
tellement près de chez nous. Au Conseil...
Mme Juneau: Vous me trouveriez embarrassante.
M. Picotte:... régional de l'âge d'or de l'Estrie
inc., on versera une subvention de 31 093 $.
Mme Juneau: Chez nous?
M. Picotte: Oui. Si le nouveau modèle n'est pas
accepté, on va continuer avec, ce modèle jusqu'à ce que le
nouveau soit accepté. Si le nouveau modèle est accepté, je
vous ai donné ces chiffres sous toutes réserves.
Mme Juneau: Quand allez-vous sortir...
M. Picotte: On a un comité de suivi. Au comité de
suivi, on a des discussions au moment où l'on se parle et on continue
à en avoir. Le modèle devrait être présenté
dans chacune des régions. Il se peut même que certaines
régions soient beaucoup plus rapides que d'autres et nous proposent
déjà un modèle et que, pour d'autres, cela prenne un peu
plus de temps, étant donné la concertation qu'elles doivent
effectuer dans le milieu.
Mme Juneau: Est-ce que vous prévoyez cela pour
l'année en cours?
M. Picotte: Mme Desrochers supervise ce dossier comme
sous-ministre adjointe. En fait, selon l'échéancier, le 30 mars,
par exemple, selon la loi et en ce qui concerne les organismes régionaux
de loisir, il y a des documents requis pour la présentation de la
demande d'assistance financière; le 15 avril, expédition des
lettres d'avance pour leur dire qu'on leur donnera un certain montant afin,
évidemment, qu'elles sachent comment se comporter avec les budgets qu'on
mettra à leur disposition. La date limite pour le retour du formulaire
de présentation des
demandes est le 29 avril. (20 heures)
L'étude des demandes, recommandations et cheminements
administratifs se fait entre le 2 et le 7 mai. L'expédition des
chèques pour un premier versement se fait le 16 mai. L'expédition
des lettres d'intention se fait le 30 mai. Le retour des documents
administratifs se fait le 3. L'expédition des lettres et formulaires
à chaque organisme régional de loisir se fait le 6 juin et,
normalement, le 4 juillet, cette opération devrait, sinon être
terminée, du moins être assez avancée. Ce sont les dates
d'un calendrier qu'on s'est fixées, en souhaitant que les discussions
autour des tables et tout cela fassent en sorte qu'on n'ait pas de
journée additionnelle à se donner. On veut mettre toutes les
chances de notre côté, vu que c'est un modèle qui va
être fait pour assez longtemps. Je pense qu'il faut prendre le temps afin
qu'il soit bien assimilé par tous les partenaires autour de la
table.
Fête nationale
Mme Juneau: Cela va. Je vous remercie, M. le ministre.
M. le Président, on pourrait aller à l'autre programme,
qui est l'activité 08, la fête nationale. Dans son intervention
tout à l'heure, le ministre a dit qu'il y avait eu une augmentation de
600 000 $, si je me souviens bien, ou 800 000 $. C'est combien pour la
fête nationale?
M. Picotte: 8000 $.
Mme Juneau: 8000 $, excusez-moi. La fiche...
M. Picotte: C'est pour le fonctionnement.
Mme Juneau: Oui. Cela ne donne rien en subvention, M. le
ministre, pour les organismes.
M. Picotte: La subvention, c'est l'entente que nous avons avec
eux, c'est-à-dire qu'on a signé un protocole d'entente pour trois
ans. Cela a été signé par mon ami M. Chevrette, le
député de Joliette. On respecte en tout point l'entente qu'on a
signée. Cela satisfait le Mouvement national des
Québécois, parce qu'il dit: Effectivement, vous respectez
l'entente et on est heureux. La seule petite chose que ses membres nous ont
demandé d'additionner, c'est quand ils ont dit: Dans le budget de
fonctionnement, pour nous, le Mouvement national des Québécois,
on aurait besoin de 8000 $ de plus. Alors j'ai regardé tout le monde et
j'ai dit: Si on est trop pauvres pour trouver 8000 $, on est mieux de fermer
tout cela. On va trouver 8000 $.
Mme Juneau: Mais dans les orientations pour 1988-1989 de votre
fiche synthèse, vous dites que vous favorisez la réalisation de
725 manifestations. L'an passé, il y avait eu 678 manifestations. Il n'y
a aucune augmentation de budget cette année. Cela veut dire que vous
allez donner moins à chacune pour parvenir à arriver à
votre chiffre prévu de 725 manifestations.
M. Picotte: Pour cela, ce n'est pas nous, madame. Comme je vous
l'ai dit tantôt, on rencontre une ou deux fois par année les gens
du Mouvement national des Québécois. D'abord, une première
fois au début de la saison pour dire: Voici, cette année, quel
thème avez-vous choisi pour la fête nationale? Ils choisissent le
thème pour la fête nationale des Québécois et ils
nous le soumettent. On les rencontre une fois dans l'année pour dire:
Quel thème avez-vous choisi? On leur fait évidemment les
félicitations d'usage parce qu'on trouve qu'ils choisissent de bons
thèmes. Après cela, on dit: Qu'est-ce que vous prévoyez
cette année? Parfois, M. Chassé et son groupe nous disent: M. le
ministre, savez-vous, après avoir regardé tout cela et forts de
l'expérience des autres années, on préférerait
qu'il y ait cette année peut-être encore plus de petites
fêtes populaires que les années passées,
c'est-à-dire qu'au lieu de donner des montants plus gros dans certains
endroits, on préfère donner des montants plus petits, mais que le
ministre prenne en main et, pour vous donner un exemple précis, au lieu
que les. gens de Saint-Théodore d'Acton se rendent je ne sais trop
où pour aller voir la fête nationale des Québécois,
on préfère donner peut-être à Saint-Théodore
250 $ et les gens vont s'organiser un beau petit "party" de fête
nationale des Québécois et ils vont être heureux, ils vont
être dans leur patelin. Donc, c'est eux qui nous font ces projections et
ces prévisions-là. Nous, on les regarde et on dit: On n'a pas
d'objection. Vous avez le montant d'argent. Proposez-nous 725, 840 ou 340
modèles, on va les accepter. On les signe. C'est vous autres qui faites
cela. Alors, tout simplement, ce que le ministre fait en fait, il verse les
montants d'argent et il signe les lettres d'intention. Il ne se questionne
pas.
Mme Juneau: Je suis bien d'accord avec cela et je pense que tout
le monde est fier de s'organiser dans sa petite municipalité. Je suis
tout à fait d'accord avec vous là-dessus. On ne se chicanera
certainement pas. Mais, quand même, si on en ajoute et on en ajoute
chaque année des fêtes populaires dans de petites
municipalités, il va falloir que, à un moment donné, vous
vous décidiez à mettre quelques piastres de plus.
M. Picotte: Savez-vous quand on va savoir cela, Mme la
députée de Johnson? Le protocole d'entente finit, c'est la
dernière année.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: On va maintenant se rasseoir plus souvent que les
années précédentes parce
que...
Mme Juneau: Vous allez passer votre temps assis avec cela.
M. Picotte: Ah! non! Ce n'est pas moi. Je fais travailler mes
gens et ils sont heureux de le faire. Je n'ai jamais découvert des gens
aussi compétents depuis que je les fais travailler. Avant, on ne pouvait
pas les juger, on ne les faisait pas travailler.
Mme Juneau: Si vous continuez à dire cela, ils vont vous
demander des augmentations.
M. Picotte: Oui. On s'entend bien là-dessus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Non seulement ils travaillent plus - je disais cela
à votre collègue ce matin - mais ils ont même
accepté que le temps supplémentaire qu'ils font, que je ne leur
paye même plus, soit pris en temps compensé. Ils sont
emballés de travailler chez nous, c'est épouvantable!
Mme Juneau: Je comprends.
M. Picotte: Et à partir de ce moment-là... C'est un
beau ministère, vous le savez comme moi.
Mme Juneau: II n'y a rien de trop beau.
M. Picotte: Sans doute, ayant été dans
l'Opposition, quand on est critique dans un ministère et qu'on s'y
plaît on espère toujours qu'un jour on va accéder à
l'autre côté de la table. Cela doit vous intéresser aussi
un peu. Ne devançons pas trop parce que, parfois, on a de graves
déceptions...
Mme Juneau: On ne sait jamais.
M. Picotte:... en politique. Vous savez cela comme moi. À
partir de ce moment-là...
Mme Juneau: On a été élus la même
année.
M. Picotte:... on va devoir s'asseoir avec les fonctionnaires,
avec les gens du Mouvement national des Québécois et dire: On a
eu une bonne expérience de trois ans avec un bon protocole d'entente,
à quoi pourrait-on songer pour un nouveau protocole d'entente de trois
ans?
Mme Juneau: Vous allez signer pour trois ans encore?
M. Picotte: Je suis toujours favorable à des protocoles
d'entente de trois ans pour ne pas avoir à recommencer à chaque
année. Encore là, il va falloir évaluer une foule de
choses. Il va falloir vérifier si le Mouvement national des
Québécois est toujours intéressé à le faire,
si un autre mouvement ne serait pas intéressé, ou s'il n'y a pas
une autre formule. Peut-être que la Société
Saint-Jean-Baptiste sera intéressée à reprendre cela en
main. En tout cas, c'est ce qu'on ne sait pas. Il faut faire toute cette grande
et vaste discussion avant de s'asseoir pour faire un autre protocole d'entente.
On verra selon ce qu'il va arriver quel genre de protocole d'entente on peut
faire.
Mme Juneau: Quand vous signez un tel protocole d'entente pour
trois ans, me diriez-vous qu'il ne va pas de soi qu'au moins vous leur donniez
l'augmentation du coût de la vie? Au fond, s'il y a une augmentation de 4
% et que vous n'augmentez pas du tout sur trois ans, à ce
moment-là, il y a une baisse.
M. Picotte: Là, ils ne semblaient pas l'avoir
demandé, c'est pour cela qu'on ne l'a pas respecté. Mais si c'est
dans le protocole d'entente, on va le faire.
Mme Juneau: On va le leur dire.
M. Picotte: C'est cela. Mais il faudra discuter avec eux et on
verra tout ce que cela peut comporter. Il peut arriver aussi souven-tefois, et
c'est toujours un problème d'organiser cela, que des années, dans
certaines régions du Québec, il y ait une prolifération de
demandes. Évidemment, les gens du Mouvement national des
Québécois n'ont pas de boule de cristal et ne se font pas tirer
aux cartes sans doute, et cela ne leur donnerait rien non plus. Ils disent:
Comme l'année passée, dans l'Estrie, il y a eu beaucoup de
demandes, on va prévoir un gros montant au budget de cette année.
Or, il arrive que cette année-là l'Estrie fait moins de demandes.
Ils se retrouvent avec un surplus budgétaire dans une région et
c'est une autre région... Cela s'est produit la première
année que je suis arrivé là. En Mauricie, il y avait moins
de demandes. Tout à coup, il y a eu deux fois plus de demandes que
l'année précédente. Je pense que c'est justement en Estrie
qu'il y avait eu moins de demandes. Donc, il a fallu s'asseoir avec eux pour
dire...
Mme Juneau: Je suis certaine que c'est à cause du
ministre.
M. Picotte: Ah! Cela devrait. La fierté! On s'est
retourné de bord et on s'est entendu avec le mouvement national: Est-ce
qu'on peut prendre de l'argent prévu ici pour l'envoyer là? Mais
le danger, et c'est ce qu'on a dit la première année, c'est que
le mouvement, si je me rappelle bien, avait tendance à dire: II y a
moins de projets, on donne plus d'argent; et là-bas, il y a plus de
projets, on donne moins d'argent. À
force de discuter avec eux, on a préféré dire:
Peut-être qu'il ne faut pas donner plus d'argent parce qu'il y a moins de
projets, mais plutôt prendre une partie des budgets inutilisés
pour la donner à une autre région où elle serait plus
utilisée.
Mme Juneau: Avez-vous droit de regard? Supposons que le Mouvement
national des Québécois vous présente des projets. Est-ce
que vous donnez une enveloppe budgétaire au Mouvement national des
Québécois? Est-ce que vous avez droit de regard sur les
fêtes qui sont proposées ou si le Mouvement national des
Québécois a une autonomie complète?
M. Picotte: Écoutez, je vais vous raconter une anecdote
qui est arrivée la première année. Pour une raison que je
ne me rappelle plus trop, une demande dans une municipalité avait
été acheminée au Mouvement national des
Québécois deux jours en retard. Donc, le comité de
sélection a dit: Je regrette, les critères ne sont pas
respectés, on ne l'accepte pas. Les gens sont venus me voir et le
député m'en a parlé à l'Assemblée nationale.
Il m'a dit: Cela n'a pas de bon sens, regarde donc, le groupe est bien
organisé, il a ramassé une bonne partie de l'autofinancement,
cela n'a pas de bon sens qu'on ne l'ait pas. Parfois, vers la fin, il reste
toujours un surplus budgétaire. C'est-à-dire que la
municipalité X a décidé d'organiser une fête et,
tout à coup, par un hasard, elle dit: On n'organise plus de fête,
cela ne marche pas, on s'est chicané, on n'en organise plus. Alors, le
montant qui lui était promis et qui lui avait été
annoncé n'est pas utilisé. J'ai dit: Est-ce qu'on peut le prendre
pour le donner à un autre groupe parce que, la fête nationale des
Québécois, on ne peut pas la reporter à une autre semaine?
À partir de ce moment-là, les gens du Mouvement national des
Québécois m'ont dit: M. le ministre, selon le protocole d'entente
que nous avons, vous n'avez pas le droit de donner de l'argent à ce
groupe parce qu'il n'a pas été sélectionné par
nous, vous ne pouvez pas faire cela. Qu'est-ce que j'ai fait? J'ai pris mon
propre budget d'opération de comté et je leur ai versé une
subvention de 250 $. C'est seulement pour vous dire jusqu'à quel point
les critères sont assez bien établis. Quand le Mouvement national
des Québécois n'a pas recommandé qu'une subvention soit
donnée, même si l'argent est disponible, il préfère
que je le périme plutôt que de le donner.
Mme Juneau: On a un ministre au grand coeur.
M. Picotte: Écoutez, Mme la députée de
Johnson, sur cela vous allez comprendre pourquoi Guy Chevrette a fait un
protocole d'entente semblable à cela. Vous savez comme moi qu'on a tous
été un peu déçus et qu'on a tous été
un peu entachés dans notre orgueil quand sont arrivés les fameux
problèmes de la fête nationale des Québécois
organisée par la Saint-Jean-Baptiste une année, je m'en
rappellerai tout le temps, où il y a eu des enquêtes publiques
etc. Cela nous a fait mal à tous nous autres les Québécois
parce que finalement on dit, c'est notre fête nationale, etc. Je pense
que M. Chevrette a été sage à ce moment de dire:
Écoutez, on va mettre des critères serrés pour ne pas que
notre fête nationale devienne l'objet d'enquêtes à gauche et
à droite et que finalement on se fête et qu'on ait l'air d'un
groupe de personnes qui se vautrent et qui...
Mme Juneau: C'est agréable de vous entendre dire que M.
Chevrette a bien fait.
M. Picotte: Je pense que cela a été très
sage de la part de M. Chevrette. Ah oui, je le dis, moi, je n'ai pas peur de
cela.
Mme Juneau: C'est bien cela.
M. Picotte: Cela a été très sage de la part
de M. Chevrette de le faire. J'essaie de continuer, dans les endroits où
il a exercé beaucoup de sagesse, d'avoir la même sagesse en en
ajoutant.
Mme Juneau: Bravo!
M. Picotte: Là où il n'a pas eu de sagesse,
j'essaie d'en implanter de sorte que, à force d'avoir des ministres dans
ce ministère, on va finir par avoir tellement de sagesse que cela va
être quasiment tout fait partout, bien fait partout, grâce à
tout le monde.
Mme Juneau: Vous allez être obligé de vous faire
"clairer" avec cela si vous n'avez plus rien à faire.
M. Picotte: Ah, si vous saviez comment je ne suis pas
attaché aux biens de la terre; je ne suis pas attaché à la
politique, je ne suis pas attaché à rien, madame. Si vous saviez,
je suis encore en congé sans solde de ma commission scolaire. Quelqu'un
me disait dernièrement que dans le fond il trouvait que j'avais fait de
bons services à la commission scolaire et qu'il ne détesterait
pas que je retourne dans ce domaine. Alors, j'ai l'embarras du choix. J'ai
même l'embarras de prendre, après quinze ans de vie politique, une
retraite intéressante avec quelques petites organisations de lignes
ouvertes à gauche ou à droite dans ma région si bien que,
somme toute, je pense que ma femme n'est pas insecure du tout devant cette
situation.
Mme Juneau: On pourrait peut-être se rapprocher de nos
programmes si cela ne vous fait rien. Je sais que vous avez une belle
carrière mais...
M. Picotte: Vous m'avez ouvert une belle porte, ma chère
dame.
Mme Juneau: Si cela ne vous fait rien.
M. Picotte: C'est pour vous dire que je suis très
sécurisé quant à mon avenir.
Mme Juneau: Je ne suis pas inquiète pour vous.
M. Picotte: Vous avez raison.
Mme Juneau: Bon, si on passait au programme suivant. Est-ce qu'on
pourrait parler...
M. Picotte: Vous voyez comment c'est agréable, on se
sourit tout le temps. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais cela
va-t-il bien un peu!
Mme Juneau: Je ne le sais pas. M. Picotte: Maudit, que
c'est le "fun".
Mme Juneau: J'ai l'impression que vous allez changer de
ministère.
M. Picotte: On a tellement aimé cela qu'on va se donner
plus d'heures l'année prochaine.
Mme Juneau: Oui, j'allais vous le demander.
M. Picotte: Je l'espère et je vais demander à M.
Parizeau, quand je vais le rencontrer, de vous laisser là. J'ai
été hélas! trop peu de temps avec Mme la
députée de Marie-Victorin. Je trouve tellement agréable le
fait de traiter avec vous. Je trouvais cela agréable aussi avec Mme ta
députée de Marie-Victorin. Je vais lui demander au moins de vous
laisser là pour une couple d'années pour qu'on continue a avoir
ce sain plaisir accepté et vu par tous.
Mme Juneau: Je vous ai entendu avec Mme la députée
de Marie-Victorin. On s'en reparlera. Est-ce qu'on peut parler du
programme?
M. Picotte: Vous me logerez des plaintes.
Mme Juneau: On va parler des fêtes populaires
régionales, si cela ne vous dérange pas trop.
M. Picotte: Oui, madame, de tout ce que vous voudrez me parler
d'ici 22 h 15. Je suis entièrement à votre disposition.
Mme Juneau: On va parler des programmes parce que si on parle de
votre vie privée, on n'avancera pas le diable.
M. Picotte: En tenant toujours compte que c'est
enregistré.
Le Président (M. Saint-Roch): Toujours, avec le style de
beau causeur. __Mme Juneau: De fin causeur. Pour les fêtesrégionales, il n'y a pas de variation, il n'y a pas du tout
d'augmentation. Il n'y a même pas l'indexation au coût de la
vie.
M. Picotte: Une minute, regardons cela.
Mme Juneau: Vous êtes restés à 175 000 $. Ce
que je veux savoir dans cela, il y a eu 34 projets qui ont été
subventionnés. 30 projets ont été refusés sur les
64 projets reçus. C'est quoi cette histoire? Est-ce parce qu'ils ne
satisfaisaient pas aux normes, c'est quoi?
M. Picotte: Je vais vous donner un exemple pratique que je
connais très bien. C'est dans ma propre région encore une fois.
Trois-Rivières organise une fête dite régionale. La seule
chose, c'est que les gens la baptise fête régionale mais les
municipalités voisines - Trois-Rivières-Ouest,
Cap-de-la-Madeleine - ont décidé de ne pas participer à
leur fête régionale. Alors, il nous font une demande dans le cadre
des fêtes régionales. Moi, je leur dis: Écoutez, vous
pourriez être admissibles à la condition que vous alliez chercher
des résolutions des municipalités environnantes pour dire
qu'effectivement on se fait une vraie fête populaire en région.
À ce moment, vous nous présentez votre demande et on va
l'analyser à son mérite. Alors, une année on m'a dit: Oui,
mais les autres municipalités autour ne veulent pas embarquer avec nous.
Bon, à ce moment, ce n'est pas une fête régionale. Bravo,
merci, félicitations et bonne chance! La journée où ils
vont nous présenter cela comme une vraie fête régionale,
ils ne seront plus dans la catégorie "refusé" ils seront dans la
catégorie "accepté". On me dit que cette année ils veulent
essayer de convaincre les autres de faire une vraie fête régionale
donc, ils peuvent être dans la catégorie "accepté". Je dis
cela sous toutes réserves parce que même si c'est dans ma
région, je ne veux pas me fourrer le nez dans cela. Je laisse analyser
cela par nos spécialistes dévoués et
compétents.
Mme Juneau: M. le ministre, mon recher-chiste me fait remarquer
qu'en 1985-1986, il y avait 300 000 $; en 1986-1987, vous étiez rendus
à 275 000 $ et cette année vous avez encore donné un coup
de barre. Crime!
M. Picotte: Non, pas cette année.
Mme Juneau: L'année dernière, pardon.
M. Picotte: Oui, il ne faut pas se mêler.
Mme Juneau: 1986-1987, 275 000 $, 1987-
1988, 175 000 $. (20 h 15)
M. Picotte: On a délaissé tout le petit volet;
avant, il fallait comprendre que ce n'était pas dans l'ensemble des
fêtes régionales comme telles, c'était toute fête.
Vous vous souviendrez. La municipalité X fêtait son 75e
anniversaire...
Mme Juneau: Ah! D'accord.
M. Picotte:... on faisait une demande chez nous. La Fabrique
Saint-Antoine-de-Padoue ou Saint-Antoine...
Mme Juneau: Maintenant, vous avez un programme pour cela?
M. Picotte:... de-Mérici. Mme Juneau: Pour les
fêtes?
M. Picotte: Oui, mais là on a dit: Écoutez, pour
ces petites fêtes, je pense que les gens sont capables de s'organiser et
de se fêter; ils sont capables de pourvoir à leurs besoins, ce
sont des fêtes beaucoup plus petites. On favorise maintenant les
fêtes régionales et on s'organise pour que le volet des
fêtes régionales soit plus identifié aux fêtes
organisées par nos concitoyens et à nos concitoyennes. À
partir de ce moment-là, on a éliminé le volet des petites
fêtes comme cela. D'ailleurs, on en refusait plusieurs; une fabrique qui
fêtait son 100e anniversaire de fondation d'église ne comprenait
pas que c'était une fête paroissiale et qu'on finançait les
fêtes de la paroisse X, mais qu'elle, on ne la finançait pas. On
lui a dit: Écoutez, c'est du domaine religieux; on était
obligés de séparer le secteur religieux du secteur public etc.
Alors, on a dit: dans des petites fêtes comme cela, organisez-vous, avec
votre municipalité, pour vous fêter et nous n'avons pas
d'objection à cela, mais on n'a plus de volet et on ne participe plus
à cela, sauf les députés qui veulent y participer par le
volet de leur budget de comté.
Mme Juneau: Vous n'avez pas un programme pour la fête du
100e ou 150e d'une paroisse?
M. Picotte: Cela n'existe plus depuis deux ans,
c'est-à-dire que l'année dernière, cela n'existait plus.
C'est maintenant considéré comme une fête
régionale.
Mme Juneau: Finalement, le problème est encore là.
Il y a l'augmentation du coût de la vie qui est de 4 % et vous ne leur
donnez rien. C'est comme s'il y avait une baisse de 4 %. C'est toujours
cela.
M. Picotte: Mme la députée, je pense que cela a mis
un peu... J'ai vu des demandes qui nous ont été acheminées
chez nous pour organiser des fêtes régionales et, dans leur
budget, on disait: on fait un souper gastronomique pour les fondateurs et pour
des gens qui sont rendus à l'extérieur; on invite ces gens et on
vous demande de payer la facture. Y aurait-il moyen, évidemment, que
vous fassiez part aux gens qui veulent participer à un souper de
défrayer une partie des coûts? Les fêtes que nous organisons
doivent être en fonction de promouvoir la municipalité et non pas
pour se payer des "party" à gauche et à droite ou des 5 à
7 ou des dégustations de vin et fromage.
Mme Juneau: M. le ministre, vous savez que les fêtes
régionales ont des retombées importantes.
M. Picotte: C'est pour cela qu'il y en a.
Mme Juneau: Oui, mais il n'y en a pas assez. Si vous
considérez qu'il y a 50 000 000 $ de retombées économiques
et que vous donnez 175 000 $, cela ne vous coûte pas trop cher?
M. Picotte: Non, mais... Entre nous, est-ce que c'est au
gouvernement de fêter le 25e anniversaire d'une commission scolaire, le
50e anniversaire d'une municipalité, etc. ?
Mme Juneau: Ce n'est pas ce que je dis.
M. Picotte: On veut les soutenir, mais on ne veut pas fêter
à leur place. On ne veut pas prendre leur place.
Mme Juneau: Non, on parlait des fêtes régionales,
telles que vous les avez décrites.
M. Picotte: II ne peut pas y en avoir beaucoup plus qu'il y a de
régions, n'est-ce pas, entre nous?
Mme Juneau: Bien non. Vous dites que vous avez eu 64 projets
l'année dernière et que vous en avez refusé 30. Si vous
aviez eu plus de 175 000 $, j'ai bien l'impression que vous auriez pu en
accepter plus que ce que vous avez accepté.
M. Picotte: Non, je n'en aurais pas plus accepté, madame,
parce que les projets qu'on a refusés, c'est parce qu'ils
n'étaient pas conformes aux normes, ou presque.
Mme Juneau: Ah! D'accord.
M. Picotte: II se peut aussi - il faut bien se dire cela -
qu'à l'intérieur de ces organismes, ce qu'on aurait fait sans
doute pour ceux qui étaient admissibles, c'est que s'il y avait eu plus
de fêtes régionales de demandées, compte tenu de la part du
gâteau qui aurait été là, cela aurait
été le même principe que pour la tarte, comme je vous l'ai
expliqué tantôt: le morceau
aurait été un peu plus petit.
Mme Juneau: M. le Président, prenons le festival du bleuet
dans la région du Lac-Saint-Jean ou un autre festival... Une
voix:... la gourgane.
Mme Juneau:... la gourgane ou je ne sais trop quoi et il y en a
deux ou trois qui sont d'envergure régionale, que faites-vous à
ce moment-là? En favorisez-vous plus un que l'autre? Ou si dans une
région, il peut y avoir deux organisations régionales qui
puissent être subventionnées. Est-ce que cela se peut? Ah oui!
C'est vrai.
M. Picotte: Oui. Il y a 16 régions au Québec, il y
en 33... Alors, quelquefois, on essaie de faire en sorte... Mais, souventefois
- et cela, je tiens à vous le dire, Mme la députée - j'ai
constaté cela: par exemple, au Lac-Saint-Jean, ce n'est pas le 350e?
Qu'est-ce que c'est le... ?
Une voix: C'est le 250e.
M. Picotte: Mon Dieu! Seigneur!
Mme Juneau: Vous étiez rendu loin.
M. Picotte: C'est vieillissant pas mal et pourtant..
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte:... ce n'est pas parce que je regardais le
député de Dubuc cet après-midi que cela m'a permis de dire
cela. Mais dans cette fête du 150e du Lac-Saint-Jean, ces
municipalités qui sont quand même assez débrouillardes - il
faut bien se le dire - sont venues me voir dans le volet des fêtes
régionales, et elles m'ont dit: Pouvez-vous nous aider. On a
regardé cela et on a dit: Oui, on peut peut-être bien faire
quelque chose. On a discuté avec elles et, là, je ne peux pas
vous dire comment on les a aidées ou comment on va les aider. Je pense
qu'on n'est pas rendu à cette étape-là, mais elles sont
"cute, cute", dans le fond. Elles n'ont pas manqué d'aller voir ma
collègue, la ministre des Affaires culturelles, parce qu'elles ont mis
le volet de la culture en évidence. Elles n'ont pas, aussi,
négligé d'aller voir l'OPDQ, parce qu'elles ont dit que c'est
pour le développement régional, et elles sont allées voir
le Tourisme, parce qu'elles ont dit qu'elles allaient inviter du tourisme en
région...
Mme Juneau: Les Québécois, vous savez...
M. Picotte: Oui, et puis savez-vous que, finalement, quand elles
ont eu fait tout le tour, elles ont grossi leur tarte pas mal. Alors, ce n'est
pas si pire dans le fond.
Mme Juneau: Bon.
M. Picotte: Et chacun y participe, et c'est cela le principe, je
pense. C'est de les aider.
Mme Juneau: Cela veut dire que ce qu'elles n'ont pas chez vous,
elles s'en vont voir vos collègues et elles le prennent là.
M. Picotte: Eh bien, on en fait un peu chez nous et on en fait un
peu partout ailleurs. C'est vrai qu'elles ont un volet touristique et, moi, je
suis d'accord avec cela. Qu'il y ait un volet culturel, je suis d'accord avec
cela et je n'ai rien contre cela, mais, effectivement, je pense que c'est un
peu ce qui s'est fait comme magasinage. Elles réussissent assez bien et
tant mieux. Bravo! Moi, je n'ai rien contre cela, au contraire.
Mme Juneau: Bon!
M. Picotte: Et quand je vois que, si je dis mon montant à
moi, cela peut les empêcher d'en avoir un autre ailleurs, je dis: Je ne
te le donnerai pas tout de suite, va le chercher ailleurs, je te donnerai le
mien après. Je suis assez compréhensif de ce
côté-là.
Soutien à des projets de loisir
scientifique
Mme Juneau: Oui, d'accord. Si on prenait l'élément
suivant, M. le ministre, soutien à des projets de loisir scientifique.
Cela va?
M. Picotte: Soutien à des projets de loisir
scientifique.
Mme Juneau: Avant que vous fassiez la promotion de votre
festival, chez vous, on va passer, on va changer. Je le connais, celui de chez
vous, je l'ai vu.
M. Picotte: II est beau, hein.
Mme Juneau: Mais avant que vous commenciez à en parler, on
va changer de fiche. Soutien à des projets de loisir scientifique, en
1987-1988, vous aviez 105 300 $.
M. Picotte: Oui.
Mme Juneau: En 1988-1989, pas d'augmentation, pas de variation.
C'est l'abolition du programme! Bien oui, qu'est-ce que c'est que cette
affaire-là? Vous avez décidé d'abolir le programme en
1988-1989. Est-ce que c'est cela? Est-ce que j'ai bien lu, M. le
Président?
M. Picotte: Le budget est transféré aux organismes
provinciaux de loisir scientifique et aux organismes régionaux; ce qui
donne à peu
près 4000 $ par organisme pour neuf organismes. Mais 4000 $,
c'est aux organismes régionaux, parce qu'on parle de 36 000 $ plus 69
300 $ aux organismes provinciaux de loisir scientifique; ce qui fait un total
de 95 300 $, non, 105 300 $, je m'excuse. Alors, les réalisations en
1987-1988, ce sont les expo-sciences régionales, les projets en
archéologie, les expo-sciences internationales, les projets
spéciaux...
Mme Juneau: Pourquoi avez-vous décidé cela?
Qu'est-ce qui vous a amené à prendre cette
décision-là?
M. Picotte: Je vais vous le dire. Mme Juneau: J'y compte
bien.
M. Picotte: M. le Président, on me dit, ici, que c'est
à la suite d'une certaine volonté des organismes provinciaux de
gérer leur budget, leur fête. Ils nous disent: Eh bien, nous
préférons toujours que ce soit nous autres, les organismes
provinciaux, qui décidions de cela, qui gérions nos budgets,
etc... Donc, on leur a dit tout simplement: Vu cette volonté-là,
on est bien prêts à regarder cela. Étant donné que
c'est un budget quand même de 105 000 $ bien spécifique et que ce
sont ces organismes-là qui font leurs manifestations, on s'est dit aussi
bien leur accorder les budgets et leur dire: Bien, soyez-en les maîtres
d'oeuvre et prenez les décisions. Tout cela, au lieu d'avoir toujours
cet handicap de communiquer avec le ministère, de faire analyser ceci et
cela, d'avoir un autre programme et de remplir des papiers additionnels. C'est
dans cette volonté que cela a été fait.
Mme Juneau: Cela s'est fait comme ça. Tout le monde
était d'accord là-dessus?
M. Picotte: C'est mon esprit de décentralisation...
Mme Juneau: Pas possible!
M. Picotte:... qui a eu le haut du pavé pour cette
fois.
Mme Juneau: Vous n'avez pas mal à la tête de temps
en temps?
M. Picotte: De temps en temps, mais...
Mme Juneau: Je n'en doute pas, parce que l'auréole est
trop serrée.
M. Picotte: Cela me rassure, parce qu'il y a des gens qui n'ont
jamais mal à la tête et ils doivent se poser de sérieuses
questions.
Mme Juneau: Ah! Certainement. Vous dites qu'un montant de 36 000
$ a été ajouté. C'est séparé en deux, le
montant de 105 000 $.
M. Picotte: En fait, je vous l'ai séparé,
Mme la députée. Je vous ai donné la nouvelle
façon de procéder au bas de la page. Je vous l'ai donné
séparément en disant ceci...
Mme Juneau: Loisir scientifique, 69 300 $.
M. Picotte: Ce budget est transféré aux organismes
provinciaux. Du montant de 105 300 $, les organismes provinciaux vont avoir un
montant de 69 300 $; les organismes régionaux, 36 000 $.
Mme Juneau: Oui, 36 000 $.
M. Picotte: Ils vont se séparer le montant de 36 000 $.
Donc, on a séparé cela en deux volets: les organismes provinciaux
et les organismes régionaux. On a dit: Cela fait 105 000 $. Étant
donné leur importance, on a convenu qu'il y en arait plus
évidemment aux organismes provinciaux de loisir scientifique et un petit
peu moins aux organismes régionaux qui ont une interrelation entre eux.
Ils planifient leur affaire, j'imagine, en sachant ce que l'autre veut bien
faire aussi.
Mme Juneau: Cela fait le plaisir de tout le monde?
M. Picotte: Je l'espère et je le souhaite. Mme Juneau:
II n'y a pas eu de critiques? M. Picotte: Jusqu'ici non.
Mme Juneau: Ils ne vous l'ont pas dit en tout cas.
M. Picotte: Non, jusqu'ici, on n'a pas vraiment eu de critiques.
En tout cas, tout ce qu'on m'a dit, c'est que cela faisait longtemps qu'ils
demandaient de gérer leurs propres affaires. En fait, ils vont faire une
première expérience et peut-être qu'ils nous proposeront
l'an prochain de revenir à l'ancien modèle, je ne le sais pas.
Parfois, c'est ce qu'on fait. Quand les gens prétendent qu'ils peuvent
faire mieux que nous, nous le leur faisons essayer pendant un an. Parfois, ils
nous apprécient doublement.
Comme je l'ai dit, on peut difficilement se séparer de la
compétence de nos fonctionnaires. On peut l'essayer, mais de là
à l'adopter...
Mme Juneau: Avec le transfert que vous faites, si on revient aux
organismes régionaux où vous aviez un montant de 860 000 $, avec
les 36 000 $, cela fait 896 000 $. Donc, la pseudoaugmentation de 4, 2 % n'en
est pas une. C'est seulement le transfert des 36 000 $, n'est-ce pas?
M. Picotte: On appelle cela un réaménage-
ment interne.
Mme Juneau: Finalement, c'est un gel du budget qu'ils ont eu.
Vous avez fait un transfert. Cela ne vous a pas coûté un cent de
plus.
M. Picotte: Oui, mais on n'a pas parlé de ce budget en
particulier, on parle de l'ensemble.
Mme Juneau: Non, mais cela...
M. Picotte: Mais, c'est bien écrit sur le papier. Vous
voyez qu'on ne vous a rien caché, Mme la députée.
Mme Juneau: Ah oui! Vous êtes un fin causeur.
M. Picotte: Je n'oserais même pas. J'ai tellement d'estime
pour vous.
Mme Juneau: Bon. Cela va, M. le ministre.
M. Picotte: J'apprécie tellement votre recherchiste que je
pense que je vais m'en faire un ami.
Mme Juneau: Vous en avez assez, laissez-moi le mien.
M. Picotte: Mais on n'a jamais trop d'amis, vous savez?
Mme Juneau: Ah! Là-dessus, je suis d'accord.
M. Picotte: Surtout quand arrive le temps des projets PADEL, vous
savez qu'on n'a jamais trop d'amis.
Mme Juneau: Oui, mais vous n'avez pas fait de moi une amie cette
année.
M. Picotte: Cela se peut. Mais cela veut dire que vous ne m'en
reparlerez plus.
Mme Juneau: Ah! Ne comptez pas là-dessus.
M. Picotte: Non, pas à l'Assemblée nationale. Mais,
cela veut dire que vous n'aurez pas de projet à me soumettre cette
année. C'est ce que j'ai compris.
Mme Juneau: Ne comptez pas là-dessus.
M. Picotte: Vous ne m'en soumettrez pas. C'est parfait.
Mme Juneau: Ne me faites pas dire des choses que...
M. Picotte: D'accord. Mais ne nous nous disputons pas, parce que
nous ne nous compren-dons pas. Nous nous parlerons tout à l'heure.
Mme Juneau: C'est correct. M. Picotte: Merci.
Soutien aux réseaux
d'hébergement
Mme Juneau: On va passer à un autre élément
parce que, si on vous laisse la chance, vous allez utiliser tout le temps. Je
vous connais. On va passer à l'élément soutien aux
réseaux d'hébergement. Là, vous avez une variation. Je ne
sais pas si c'est encore un tour de perlimpinpin...
M. Picotte: J'avais anticipé que vous me poseriez des
questions là-dessus, vous ne pouvez pas savoir comment. C'est la seule
question que je voulais me faire poser.
Mme Juneau: Tout à l'heure, c'était un tour de
perlimpinpin que vous avez essayé de nous jouer et on vous a vu venir
avec vos gros sabots. Mais pour celui-là...
M. Picotte: Non, mais j'avais assez hâte que vous me
parliez de cela, vous ne pouvez pas savoir comment. Vous me fournissez
l'occasion. Puis-je vous en parler tout de suite?
Mme Juneau: Ce n'est pas vous qui... Je ne vous ai pas fourni
l'occasion, vous avez une fiche. Vous jouissez trop vite, attendez-moi un peu!
Attendez une minute!
M. Picotte: Ah! Mon Dieu Seigneur! Surtout que cela fait une
semaine que je ne suis pas allé à la maison...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Vous avez hâte de me parler de votre variation,
de l'augmentation de 21, 3 %. Mais il y a des choses dont je veux vous parler
là-dessus avant que vous alliez vous péter les bretelles avec vos
petits papiers jaunes. Attendez un petit peu. Vous savez que les réseaux
d'hébergement - je ne vous l'apprends pas et je ne sais pas comment vous
allez me sortir ça - ont connu des coupures considérables l'an
dernier. L'aide au fonctionnement a été réduite et, dans
bien cas, cela a été abandonné. Vous êtes conscient
de cela. Êtes-vous d'accord avec ce que je dis là? (20 h 30)
M. Picotte: Cela a fait aussi l'objet d'un consensus.
Mme Juneau: Pas parmi les camps, je ne pense pas.
M. Picotte: Oui, ah oui.
Mme Juneau: Pourtant, on connaît les besoins du
réseau et le recours qu'il permet aux
familles à faible revenu, aux personnes handicapées et
à tous ceux qui ne peuvent pas se payer des vacances à des
coûts exorbitants. Donc, soutenir les réseaux, c'est participer
à la démocratisation des vacances des Québécois. On
sait combien de Québécois ne peuvent pas partir en vacances
à l'extérieur ou même au Québec. Pas toujours. Il y
a des gens qui en ont les moyens. Vous, vous les avez. Moi, je les ai aussi.
Mais il y a des gens qui font du balcon-ville pendant les vacances. C'est
à eux qu'il faut penser.
Je pense que ce dont on a besoin dans les réseaux
d'hébergement, M. le ministre, c'est d'un budget adéquat,
premièrement, pour consolider les réseaux. Je vais vous poser les
quatre volets que j'ai et vous enchaînerez, parce que quand vous partez,
parfois, on passe sur tous les bords.
M. Picotte: Je suis content, j'ai le temps de me préparer
aussi.
Mme Juneau: Alors, d'accord. On a besoin d'un budget
adéquat pour consolider les réseaux. On a un budget
adéquat pour la mise aux normes due à la loi 152. Vous êtes
d'accord jusque là? On a également un budget pour le
développement de nouveaux établissements. Cela doit être
ça que vous voulez que vous avez bien hâte de nous dire. Vous
allez tout leur donner cette année. J'espère que cela va
être ça.
Est-ce que vous pouvez nous dire, M. le ministre, combien d'auberges de
jeunesse ont fermé leurs portes depuis qu'on a cessé de les
subventionner, d'une part?
M. Picotte: Vos questions sont-elles finies?
Mme Juneau: Je vous ai fait un état de la situation et je
peux vous en poser quatre ou cinq.
M. Picotte: Allez et ils vont me donner cela, parce que, cela, je
ne les ai pas visitées une par une.
Mme Juneau: Je ne pense pas, vous n'avez plus l'âge des
auberges de jeunesse.
M. Picotte: Non, mais je peux les visiter pareil.
Mme Juneau: Ah oui, c'est bien sûr.
M. Picotte: Ma grand-mère est allée voir un
spectacle de patinage artistique et cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas
chaussé de patins.
Mme Juneau: Oui? C'est vrai. A-t-elle aimé cela
toujours?
M. Picotte: Oui, elle n'a pas haï cela du tout.
Mme Juneau: D'accord. Selon une étude de votre
ministère datée de juin 1986, 560 000 $ étaient
nécessaires pour la mise aux normes des camps pour les jeunes. Vous avez
consenti 183 900 $ en 1987-1988. Combien comptez-vous mettre cette
année? C'est la deuxième question. Vous vous souvenez des deux.
Aimez-vous mieux que je les pose l'une après l'autre, Mme
Desrochers?
M. Picotte: Non, allez. Il y en a un qui écrit, l'autre me
l'explique et, moi, je vais parler.
Mme Juneau: Elle n'a pas l'air d'être d'accord. Qui est le
"boss"? Est-ce que c'est vous?
M. Picotte: Non, lui, il écrit; elle, elle me parle. Elle
me l'explique et, moi, je vais vous parler après. D'accord? Cela va
marcher, vous allez voir, vous allez aimer cela, certainement.
Mme Juneau: Dans la même étude, votre
ministère prévoyait que les camps familiaux avaient besoin de 162
000 $ en 1987, ce qui fait près de 200 000 $ en 1988-1989. Combien
comptez-vous consentir aux camps familiaux cette année pour la mise aux
normes? J'aurais les mêmes questions pour les bases de plein air, les
auberges de jeunesse et les camps pour les personnes handicapées.
M. Picotte: En ce qui concerne certains détails, je vais
demander à Mme Desrochers, ma sous-ministre, de vous répondre
plus justement.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: Je pense que vous allez avoir des informations de
première main. Mais, en général, je vais vous dire...
Mme Juneau: C'est ce que j'allais vous dire.
M. Picotte:... ceci: Au sommet du loisir - rapidement, pour faire
référence à cela - il y a eu un consensus...
Mme Juneau: Vous avez aimé cela; vous en parlez
souvent.
M. Picotte: Mais on l'a fait pour cela; on l'a fait pour avoir
des consensus et connaître les orientations. J'étais
entièrement d'accord avec cela pour une raison bien simple. Quand les
gens autour d'une table disent à un ministre: Tu vas marcher dans tel
sillon, parce que c'est comme cela qu'on veut que tu marches, c'est bien mieux
que de laisser, au 17e étage, le ministre décider avec ses
fonctionnaires et prétendre que... Autrement dit, avoir le style de se
prendre pour et de parler comme...
À partir de ce moment-là, c'est
préférable
que ce soient les gens qui ont tracé le sillon pour le ministre
qui lui disent: Va-t'en donc dans telle direction, on préfère
cela. C'est pour cela qu'on fait des sommets. Alors, on a décidé
d'un commun accord que les subventions de financement allaient être
arrêtées face à ces objectifs-là, mais on a retenu
qu'il fallait faire consensus en disant qu'il y avait de la mise aux normes
à faire dans les camps. Si on ne fait pas de mise aux normes, on est
devant certaines situations qui sont quand même assez
intolérables. Si, demain matin, le ministre de l'Environnement
décidait - et j'espère qu'il ne m'entend pas et qu'il ne relit
rien...
Mme Juneau: Avez-vous peur qu'il se perde?
M. Picotte: Non, je ne lui dis pas. Vous comprendrez pourquoi je
ne veux pas lui parler là-dessus. Je lui parle de bien d'autres choses,
mais sur cela j'aime mieux ne pas lui parler.
Mme Juneau: II vous écoute.
M. Picotte: Vous allez comprendre. Si le ministre de
l'Environnement décidait d'aller inspecter si tous les camps sont
conformes aux normes, on se retrouverait pour l'ensemble des camps dans la
situation où il faudrait mettre la clé dans la porte, parce
qu'ils ne sont pas conformes aux normes. Tout le monde à cette table a
convenu de dire: Au moins, il faut faire de la mise aux normes pour nous rendre
conformes aux normes et qu'on soit capables de bien s'organiser et de bien
fonctionner. On a dit: D'accord, parfait, on va vous sortir un volet mise aux
normes. C'est là que vous allez comprendre l'importance d'un sommet. Je
suis arrivé devant le Conseil des ministres et j'ai dit: Regardez le
consensus que j'ai obtenu pour la mise aux normes des camps. Maintenant, cela
me prend de l'argent. Ils ont dit: II n'y a pas de problème. On va vous
donner tout de suite 700 000 $ la première année. Donc, cette
année, on va investir 700 000 $ pour la mise aux normes des camps. Parce
qu'il y a eu un consensus, tout le monde a adhéré au fait qu'il
fallait me donner de l'argent pour de la mise aux normes. Cela a
été un des premiers volets bénéfiques.
On a convenu en discussion, chez nous, que les camps dits familiaux et
les camps pour personnes handicapées pourraient continuer à
être soutenus pour le fonctionnement, autrement dit de faire un
aparté ou un apport pour les camps pour personnes handicapées et
pour les familles, comme vous dites, à faible revenu. Donc, on va
continuer de les subventionner, mais tous les autres camps et Dieu sait s'il y
a des camps - je pourrais vous donner des exemples - qui n'ont même pas
besoin d'aide gouvernementale, mais qui nous disent par principe: Vous en
donnez aux autres. Donnez-nous en donc à nous pour le fonctionnement; et
ils n'en ont pas besoin. Il suffit, par exemple, que tel individu important de
Montréal se mette à la tête d'une campagne de souscription
ou de financement, et il va recueillir 1 000 000 $ en pas grand temps. On n'en
citera pas, mais on en connaît des noms, tous ensemble. Alors,
probablement que celui-là n'avait pas besoin d'aide, mais on lui en
donnait pareil sous prétexte qu'on en donnait à tout le monde.
Pourquoi pas à lui pour ne pas le pénaliser? Mais c'est bien
sûr que, quand on en donnait à quelqu'un qui n'en avait pas
besoin, on privait quelqu'un qui en avait extrêmement besoin. Donc, on a
convenu que les camps pour familles à faible revenu et pour personnes
handicapées, on continuerait à les soutenir pour leur
fonctionnement - alors, cela a été bien accepté - et,
deuxièmement, qu'on ferait de la mise aux normes de façon
générale dans les camps existants en mettant un montant de 700
000 $. Le Conseil des ministres m'a même dit: II faudra faire un effort
additionnel. Si tu n'as pas d'argent en cours d'année, on va regarder
cela pour en ajouter. Il faut vraiment faire de la mise aux normes pour que
cela fonctionne bien. C'est ce que mes collègues au COMPADR m'ont dit;
ils m'ont soutenu et ils vont me soutenir quand je vais me retrouver devant le
Conseil des ministres.
Mme Juneau: Faites mettre cela par écrit, parce que vous
allez revenir.
M. Picotte: Chez nous, on se "truste" assez bien. Je comprends
que vous avez eu de mauvaises expériences dans le temps de M.
Lévesque, en dernier, mais nous nous faisons encore passablement
confiance les uns les autres.
Mme Juneau: Ne commencez pas ça, parce que là, on
va se chicaner.
M. Picotte: Je ne veux pas me chicaner, mais il faut...
Mme Juneau: Ne partez rien que vous n'êtes pas capable de
finir.
M. Picotte: II y a bien des affaires que je peux commencer et que
je peux finir aussi.
Mme Juneau: Si on en revenait à nos questions très
précises.
M. Picotte: À partir de ce moment-là et
étant donné tout cela: ajout pour de la mise aux normes, aide au
fonctionnement des camps pour les familles et les personnes handicapées,
dans l'ensemble, c'est un volet qui est bien accepté, quand je vous fais
ces deux mises en garde. En ce qui concerne les autres volets, les autres
points, pour vous donner le détail des chiffres, Mme Desrochers pourrait
compléter ma réponse et, après, je pourrai y revenir. Elle
ne vous donnera certainement pas de réponse politique,
mais s'il y a des réponses politiques à donner, je pourrai
vous les donner facilement.
Mme Juneau: Je ne suis pas inquiète.
M. Picotte: Vous n'êtes pas inquiète, n'est-ce
pas?
Mme Juneau: Ah non. M. Picotte: Moi non plus.
Mme Juneau: La première question, Mme Desrochers, M. le
Président, c'était: Est-ce que des auberges de jeunesse
ont fermé?
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Desrochers.
Mme Desrochers (Gisèle): Oui, je vais vous dire cela. Pour
l'année passée?
Mme Juneau: Oui, depuis l'abandon du programme, finalement.
Mme Desrochers: Le programme n'est pas abandonné,
madame.
Mme Juneau: Mais vous n'avez pas d'augmentation pour eux. Vous
avez des augmentations, si je comprends bien, pour la mise aux normes des camps
familiaux et pour le fonctionnement. Oui? Mon recherchiste me dit que cela a
été abandonné pour le fonctionnement.
Mme Desrochers: L'aide aux auberges de jeunesse, Mme la
députée, consiste en une partie d'aide à la mise aux
normes et en une partie d'aide au remboursement hypothécaire. Le
fonctionnement lui-même, c'est-à-dire l'aide aux
opérations, par exemple, le personnel ou la restauration, etc., c'est
laissé pour compte, mais le remboursement hypothécaire continue
et la mise aux normes aussi.
Mme Juneau: Est-ce que cela a causé des fermetures de
maisons?
Mme Desrochers: Les statistiques que nous avons, Mme la
députée, démontrent qu'en 1979-1980, alors que le
ministère participait pour 550 000 $ dans les auberges de jeunesse, il y
avait 19 auberges de jeunesse. En 1987-1988, alors que le ministère
participe pour environ 150 000 $, il y a 13 auberges de jeunesse. Sur le nombre
d'auberges de jeunesse, il faut dire qu'il y en a qui ont été
privatisées. Il y en a qui ont été transformées en
bases de plein air. Il y a eu une évolution dans le réseau des
auberges de jeunesse. Je pourrais vous donner un exemple. Il y avait une
auberge de jeunesse dans le coin de Lourdes-de-Blanc-Sablon. Cette auberge de
jeunesse a été fermée. Dans ce cas-là, il y avait
de fa place pour huit personnes, la possibilité de huit nuitées.
L'évolution des auberges de jeunesse au Québec a
été différente selon la nature de l'auberge de jeunesse
qu'on subventionnait en 1979-1980.
Mme Juneau: II y a l'Auberge du Pin Solitaire qui a fermé
à cause de l'abandon, de ce qu'on vient de discuter.
Mme Desrochers: L'Auberge du Pin Solitaire est située dans
quelle région?
Mme Juneau: En Estrie, chez nous.
Mme Desrochers: En Estrie. Elle a fermé cette
année?
Mme Juneau: À cause du fonctionnement, du manque de
ressources.
Mme Desrochers: II faut savoir que les critères pour
l'ensemble du programme d'aide aux réseaux d'hébergement sont
basés sur des données assez objectives, par exemple, le nombre de
nuitées. Tout le réseau des auberges de jeunesse est actuellement
en train de se restructurer avec l'OTEQ, un autre organisme qui s'occupe du
tourisme.
Mme Juneau: Avec qui avez-vous dit?
Mme Desrochers: L'OTEQ, un organisme qui s'occupe du tourisme
étudiant québécois. Cette année, notre
ministère fait un travail pour appuyer l'OTEQ et l'AJISME, qui est
l'organisme qui regroupe l'ensemble des auberges de jeunesse, dans leur
tentative de restructuration.
M. Picotte: Je devrais ajouter ceci, M. le Président, aux
savants renseignements qu'a donnés notre amie, la sous-ministre
adjointe. On a constaté que, dans certaines régions, les auberges
de jeunesse étaient fréquentées à un taux vraiment
non seulement inférieur, mais quasiment inexistant. Il y a des auberges
de jeunesse où le nombre de nuitées était lamentable. On a
le choix à ce moment-là, je pense bien. Il ne faut pas entretenir
ou garder une auberge de jeunesse et la subventionner, parce qu'elle s'appelle
auberge de jeunesse. Il faut aussi regarder sa performance, le nombre de
personnes qui y participent et l'utilité qu'elle a dans le milieu. Si ma
mémoire est fidèle - je vous dis cela sous toutes réserves
- il me semble qu'en Gaspésie, m'a-t-on dit, il y en avait trois
à un moment donné dans un arrondissement très
limité. D'un peu partout, on disait: II y a là 25 % de
participation; dans une autre, 42 % et dans l'autre, 17 %. Alors, on s'est dit
qu'il serait peut-être préférable qu'il y en ait une seule
dans ce coin-là et que sa capacité de fonctionnement soit de 90
%. À partir de là, elle pourrait vraiment jouer son rôle et
être utile comme auberge de jeunesse.
Mme Juneau: M. le ministre, vous savez que c'est un cercle
vicieux. Si vous abandonnez ou laissez tomber les subventions de fonctionnement
des auberges de jeunesse, elles sont obligées de demander plus cher et
il y a alors moins de jeunes qui peuvent aller y coucher. C'est cela,
finalement.
M. Picotte: Oui, mais écoutez. Quand il y a des auberges
de jeunesse de même, c'est parce que, généralement, il y a
de jeunes itinérants.
Mme Juneau: Y a-t-il un endroit où il n'y en a pas?
M. Picotte: Oui, il y a des endroits où il peut y en
avoir. Les bases de plein air, entre autres, dans certains cas, ont offert ce
volet-là et viennent justement remplir un créneau. Elles viennent
utiliser un créneau qui ne l'était pas avant. On retrouve donc
ces jeunes itinérants dans une base de plein air. À partir de
là, c'est pour cette raison qu'on est moins performant.
L'essentiel pour nous, quand on constate cela, d'abord, ce sont les deux
choses qu'on n'a pas perdu de vue. Mme la sous-ministre vous l'a dit
tantôt. C'est de faire en sorte que, les dettes ou les obligations
hypothécaires, on ne les laisse pas à la merci de cela sans les
aider. On dit: D'accord, on garde ce volet-là parce que c'est important.
Et la mise aux normes, pour qu'elles s'améliorent si vraiment elles sont
performantes, on l'a gardée. À partir de là, celles qui,
vraiment, ne sont pas tout à fait assez performantes, et ce pour toutes
sortes de raisons, pas nécessairement à cause des dirigeants, pas
nécessairement à cause de la bonne volonté, pas
nécessairement à cause des bénévoles,
peut-être parce que les jeunes itinérants ont décidé
d'aller dans une base de plein air ou de changer leur façon de faire et
qu'ainsi, ils vont passer leur nuit ailleurs, il faut qu'elles s'ajustent aux
circonstances. (20 h 45)
Mme Juneau: Le deuxième volet de ma question,
c'était que, dans une étude de votre ministère, de juin
1986, il était indiqué que cela prendrait, que 560 000 $
étaient nécessaires pour la mise aux normes des camps de jeunes.
L'année dernière, je pense, vous avez consenti 183 900 $. Combien
allez-vous mettre cette année pour la mise aux normes?
M. Picotte: II y a 700 000 $ là.
Mme Juneau: Oui, 700 000 $, mais vous ne mettrez pas tout cela
dans les camps de jeunes. Vous allez répartir cela, j'imagine, entre les
camps familiaux, les camps pour personnes handicapées, je ne sais trop,
entre tous les camps...
M. Picotte: C'est l'ensemble.
Mme Juneau: Ce n'est pas 700 000 $ pour les camps de jeunes, ou
alors je n'ai pas bien compris.
M. Picotte: Écoutez, le volet que nous avons est le
suivant. Nous avons convenu que, sur une base de trois ans, on ferait la mise
aux normes d'à peu près tout ce qui s'appelle camps de vacances
bases de plein air, auberges de jeunesse, etc. Cela, sur une période de
trois ans. Pour notre première année, on injecte un montant de
700 000 $ pour cet ensemble-là. On prétend que cela devrait
coûter aux environs de 3 000 000 $. C'est notre évaluation pour
l'ensemble...
Mme Juneau: Dans trois ans?
M. Picotte:... de la mise aux normes. C'est l'ensemble pour de la
mise aux normes un peu partout, comme peut-être pour
réaménager les systèmes d'égouts, etc. On
prétend que l'ensemble va commander environ 3 000 000 $. Cela reste
à être ajusté d'une année à l'autre, c'est
bien sûr. Cette année, dans un premier volet, étant
donné aussi ce que les camps sont prêts à faire ou à
exécuter, on dit qu'on commence avec un montant de 700 000 $ avec
possibilité d'en ajouter, si on voit que la demande est là. Sur
une période de trois ans, on devrait avoir fini de faire de la mise aux
normes.
Mme Juneau: Si j'ai bien compris tout à l'heure, vos
collègues sont ouverts pour vous donner les montants nécessaires
à la mise aux normes. Si vous prétendez aujourd'hui, le mot est
peut-être mal dit, si vous croyez que cela peut coûter 3 000 000 $
en trois ans, vous êtes prêt à faire le nécessaire
auprès de vos collègues pour obtenir le montant complet pour la
mise aux normes de tous ces camps: familiaux, pour personnes
handicapées, camps pour jeunes, bases de plein air, etc.
M. Picotte: Oui, et il y avait déjà quelque chose
de projeté et d'accepté. On met 700 000 $ additionnels cette
année. Au moment où l'on se parle, pour les camps pour jeunes, il
y a déjà 183 900 $ de promis qui vont se dépenser cette
année; pour les camps pour personnes handicapées, 138 500 $; pour
les camps familiaux, 178 000 $. C'est ce qu'on a déjà dans nos
ministères.
Mme Juneau: Je m'excuse. Pour 1987-1988 ou 1988-1989?
M. Picotte: En 1988-1989. Les montants que je vous donne, c'est
ce qui va se dépenser en 1988-1989 en ajoutant à cela 700 000 $
dans le budget normal de 3 987 800 $ de 1988-1989 qu'on a. Il y a de
projetés cette année les montants
suivants, écoutez bien ce que je vais vous mentionner.
Mme Juneau: Je suis tout oreilles.
M. Picotte: Pour les camps pour jeunes, 183 900 $.
Mme Juneau: Je pensais que c'était le budget
1987-1988.
M. Picotte: C'est le même montant qui s'ajoute.
Mme Juneau: C'est le même montant.
M. Picotte: La ventilation est celle-ci: camps pour personnes
handicapées, 138 500 $; camps familiaux, 178 600 $; auberges de
jeunesse, 33 800 $, pour un grand total de 534 800 $. On ajoute à cela
un montant additionnel de 700 000 $, ce qui veut dire qu'à la fin de
l'année, on aura consacré en mise aux normes pour les camps pour
jeunes, pour les personnes handicapées, pour les familiaux et pour les
auberges de jeunesse, 1 234 800 $. Je pense que si, sur une période de
trois ans, on met 3 000 000 $, on démontre, si pour une première
année on met 1 200 000 $, que, si on allait à ce rythme, en
dedans de trois ans on aurait mis 3 600 000 $ et on aurait couvert l'ensemble
des besoins.
Mme Juneau: Quelle est la ventilation pour celui que vous allez
ajouter?
M. Picotte: 700 000 $. On attend de voir les demandes qui vont
nous être faites. On ne peut pas forcer une auberge de jeunesse, par
exemple, qui a de la mise aux normes à faire et lui dire: Si tu ne le
fais pas, on te ferme. On va dire: Quand est-ce que tu peux le faire? C'est
cela la différence. C'est pour cela qu'on me traite de démocrate
à mon ministère. Quand peux-tu le faire et on va s'entendre
ensemble. Au lieu de dire: Tu vas le faire ou tu fermes, on dit: Quand vas-tu
le faire? Dès qu'eux vont nous dire: Moi, je pourrais le faire cette
année, comme on a 700 000 $, on prend 35 000 $ sur 700 000 $, on va
prendre 35 000 $ et on va leur dire: Vous êtes prêts à le
faire, faites-le et on est bien contents. On vous félicite.
Mme Juneau: M. le Président, qu'est-ce que cela veut dire?
Dans votre fiche, à la page 2, vous dites: Par ailleurs, une somme
additionnelle - vous, vous parlez de 700 000 $ et dans la fiche, ici, c'est
indiqué que 840 000 $ seront consacrés à la mise aux
normes des camps de vacances non déjà subventionnés.
Expliquez-moi donc cela. J'ai encore ouvert une porte, je gage.
M. Picotte: Ah! Là, vous me donnez une belle
occasion...
Mme Juneau: Je ne suis pas chanceuse.
M. Picotte: Lorsque je vous ai parlé de 534 000 $ dans les
volets, c'était pour ceux qui sont subventionnés, comme les camps
de vancan-ces, les camps pour jeunes et les personnes handicapées. Il y
a des camps qu'on ne subventionne pas du tout, mais qui ont besoin d'être
mis aux normes. On a prévu 800 000 $ pour les mettre aux normes. Dans
l'ensemble du réseau, pour les subventionnés comme pour les non
subventionnés, on va mettre 700 000 $; 534 000 $; et environ 800 000
$.
Mme Juneau: Oui, mais attendez, je veux savoir quelque chose.
M. Picotte: Non, attendez...
Mme Juneau: M. le Président, c'est marqué 840 000 $
dans votre fiche technique, regardez. Si je comprends bien, je ne sais pas si
je me trompe. Voulez-vous que j'attende, M. le ministre?
M. Picotte: Non, non, allez, je vous écoute avec mes deux
oreilles.
Mme Juneau: Si je comprends bien ce que vous venez de dire, les
840 000 $ sont pour des gens que vous ne subventionnez pas, donc est-ce que
cela veut dire que vous donnez 840 000 $ à des camps privés qui
ne sont pas aux normes? C'est pris là-dessus? J'aurais été
mieux d'attendre, j'ai l'impression que vous n'avez pas compris.
M. Picotte: Oui, écoutez...
Mme Juneau: Ou vous faites semblant que vous ne comprenez
pas.
M. Picotte: Ce que j'essaie de comprendre dans un premier temps,
avec les chiffres qu'on a, et que vous avez, et les chiffres qu'on vous soumet,
c'est ceci: les 534 000 $ et 800 000 $ dont je vous ai parlé
tantôt sont là.
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte: Les 844 000 $...
Mme Juneau:... les 840 000 $...
M. Picotte:... les 840 000 $ sont là. C'est ce qui se fait
en ajout des 500 000 $, dans un nouveau programme, ce qui fait un total - huit
plus cinq de treize; de 1 374 000 $ sur 800 000 $...
Mme Juneau: Oui, mais...
M. Picotte:... pour les camps à la fois
subventionnés et non subventionnés D'ac-
cord?
Mme Juneau: Ah! Mais ce n'est pas les 700 000 $, les 840 000 $ et
l'autre... C'est une autre paire de manches.
M. Picotte: Oui, mais il faut comprendre que les 700 000 $
additionnels s'ajoutent à 140 000 $ qui existaient déjà,
c'est pour cela qu'on a 840 000 $.
Mme Juneau: Ce n'est pas clair, votre affaire.
M. Picotte: M. Bernier, essayez donc d'éclaircir cela.
M. Bernier: Je vais essayer.
M. Picotte: II n'y a que vous qui prétendez que c'est
clair.
M. Bernier: Je vais essayer humblement, M. le ministre.
M. Picotte: Voilà.
M. Bernier: Mais je ne vais pas inventer des choses
nouvelles.
M. Picotte: Ah oui! C'est cela.
M. Bernier: Imaginez l'ensemble de parcs existant au
Québec, de camps...
Mme Juneau: Oui, oui.
M. Bernier:... de bases, d'auberges de jeunesse, etc. Certains
ont eu des subventions historiques dans le passé, que nous appelons les
camps et les bases subventionnés de façon historique.
Mme Juneau: Les budgets récurrents.
M. Bernier: Bon. Il y a des camps au Québec, des bases
peut-être, mais surtout des camps qui existent et qui n'ont pas
été subventionnés pour toutes sortes de raisons dans le
passé. Il y a, par ailleurs, pour tout ce monde-là, à
cause de l'arrivée de la nouvelle loi, un besoin de mise aux normes.
D'accord?
M. Picotte: La Loi sur le tourisme.
Mme Juneau: Puis-je vous poser une petite question avant que vous
alliez plus loin?
M. Bernier: Oui, bien sûr.
Mme Juneau: Puis-je savoir, quand vous parlez des camps qui
n'étaient pas subventionnés, où est-ce que cela flotte?
Est-ce que ce sont des camps privés? C'est cela que je ne com- prends
pas. S'ils ne sont pas subventionnés, ce sont des camps
privés.
M. Bernier: C'est-à-dire qu'ils sont tous privés
puisque l'État n'a pas de camps de vacances.
Mme Juneau: Oui, je sais.
M. Bernier: D'accord. Ce sont des camps privés à
but non lucratif.
M. Picotte: Certains fonctionnent par eux-mêmes sans
demander de budget à l'État...
Mme Juneau: Oui, d'accord.
M. Picotte:... et ils font des campagnes de financement. Ils sont
à but non lucratif, mais ils n'ont pas d'argent de l'État, parce
qu'on n'en a pas ajouté d'autres. Au fil des ans, if s'en est
développé d'autres, mais ils fonctionnent par eux-mêmes
avec des campagnes de financement. On dit que ceux qui ne jouissent pas
déjà d'un budget de l'État, on n'a pas le droit de les
traiter à part, mais on va au moins leur donner accès au volet de
mise aux normes.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: C'est à cela qu'il fait allusion.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: Continuez maintenant.
M. Bernier: Donc, à partir du moment où il y a ce
parc de camps - mais aussi de bases et d'auberges de jeunesse - nous
prévoyons dans notre budget traditionnel qui était l'an dernier
de 3 287 000 $, continuer le réaménagement interne de ce budget,
lequel réaménagement a fait l'objet d'un consensus au moment du
sommet, à l'effet que nous nous dégagions du fonctionnement.
L'argent ainsi dégagé est consacré à la mise aux
normes.
Mme Juneau: Je comprends.
M. Bernier: C'est ce qui amène M. le ministre à
considérer que l'an prochain, normalement, on devrait dépenser
500 000 $, 534 000 $, 550 000 $, à peu près, donc
l'équivalent de ce qu'on a dépensé l'an passé pour
la mise aux normes, à partir du budget traditionnel qui va à ces
centres d'hébergement quelle que soit leur nature et c'est le tableau
que vous avez en bas de la page 1 de la fiche Soutien au réseau
d'hébergement. En gros, c'est à peu près le même
montant.
À cela s'ajoute 700 000 $, un montant d'argent neuf obtenu par M.
le ministre au Conseil des ministres. Ce montant de 700 000 $ s'ajoute. Quand
on parle des camps de vacances,
c'est pour cela que vous avez une autre fiche après qui parle de
840 000 $, c'est le montant de 700 000 $ plus 140 000 $ qui vont aux camps de
vacances.
M. Picotte: Plus ce qui avait été programmé
déjà dans la machine pour un montant de 534 000 $.
M. Bernier: C'est ce qui fait dire qu'au global, l'an prochain,
pour la mise aux normes, étant donné ces deux sources de
financement, au global pour tout le réseau d'hébergement, on va
consacrer 840 000$, plus 500 000 $.
M. Picotte: 534 000 $.
M. Bernier: C'est un demi-million; plus un demi-million. Donc, ce
qui va nous ramener autour de 1 300 000 $, quelque chose comme cela, pour la
mise aux normes, toutes catégories de centres d'hébergement, de
camps, de ce qu'on voudra.
Mme Juneau: Où prenez-vous le montant de 140 000 $? On
parle de 700 000 $, de 840 000 $, il sort d'où? Du chapeau du
magicien?
M. Bernier: Dans le volet bases de plein air de cette feuille-ci,
que vous avez...
Mme Juneau: On ne l'a pas. M. Bernier: Oui, vous
l'avez.
M. Picotte: Oui, vous l'avez, c'est une autre feuille.
M. Bernier: Bon. Il y a l'élément bases de plein
air. Vous voyez bases de plein air? Volet bases de plein air? C'est à
Soutien aux réseaux d'hébergement - volet bases de plein air.
D'accord, vous le voyez? Il y a 140 000 $ de différence entre le montant
de 950 000 $ et le montant de 810 000 $.
M. Picotte: Vous êtes trop en bas. Plus haut un peu. Bon,
voilà.
M. Bernier: II y a un montant de 140 000 $ qu'on a
réaménagé, pour prendre le langage de notre direction
générale d'administration.
Mme Juneau: Si vous n'aviez pas des chiffres aussi petits, on les
verrait.
M. Bernier: Je sais bien madame.
M. Picotte: II ne faut pas dire cela, Mme la
députée. Des fois c'est un problème... Vous savez quand
les yeux nous baissent, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: 40 ans et plus.
M. Picotte: Ha, ha, ha! C'est cela. Moi, je suis content de les
avoir depuis l'âge de douze ans.
M. Bernier: Bon, c'est là qu'il y a eu un
réaménagement supplémentaire de 140 000 $ venant du budget
des bases de plein air. Pourquoi des bases de plein air? Parce que, d'abord, ce
sont des équipements, en général, qui sont plus neufs,
donc, qui ont moins besoin de mise aux normes. Mais comme, par ailleurs, il y a
un consensus où on se dégage du soutien au fonctionnement, bien
cet argent-là, au lieu de le laisser là, on le reconditionne, on
le blanchit et on le reconditionne dans de la mise aux normes.
M. Picotte: Mme la députée de Johnson comprendra
très bien que même si ce sont des chiffres qui sont écrits
petits, cela devient des gros chiffres avec les montants qu'on lui donne.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Picotte: Mais je devrais lui dire
ceci... Mme Juneau: Avec vos tours de passe-passe. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Picotte: Je devrais lui dire ceci - c'est une information
qu'on se donne mutuellement: II y a, au moins, 212 camps, bases de plein air et
auberges de jeunesse au Québec à but non lucratif, puis il y en a
102 qui sont subventionnés. C'est donc dire qu'il y en a un petit peu
plus que la moitié qui ne le sont pas. Et c'est cette
moitié-là, étant donné qu'elle était
à but non lucratif, qu'on voulait aider et à qui on impose une
loi - parce que c'est une loi qu'on leur impose. On dit: On va les aider, on ne
veut pas les laisser à eux-mêmes. Mais comme vous le voyez, c'est
possible d'avoir des auberges de jeunesse et des camps qui ne sont pas
subventionnés et qui fonctionnent bien. La preuve, c'est qu'il y en a un
petit peu plus que ceux qui sont subventionnés puis, ils ont l'air de
bien fonctionner.
Mme Juneau: Pourriez-vous, à présent, nous dire
combien d'argent va aller aux non subventionnés et combien va aller aux
subventionnés? Est-ce que vous avez eu le temps de le
définir?
M. Picotte: Au moment où on se parle, il y a un montant de
534 000 $, comme je l'ai expliqué tantôt, qui va aux
subventionnés et un montant de 840 000 $ qui va aller aux non
subventionnés. C'est important de dire "au moment où on se parle"
dans notre planification. Mais il se peut qu'en cours d'année une non
subventionnée à laquelle on aurait prévu donner 40 000 $
pour une mise aux normes dise: On
n'est pas capable de le faire, M. le ministre, puis qu'on dise: Ah,
très bien, il y en a une subventionnée qui serait prête
à le faire, mais pour laquelle on n'avait pas assez d'argent, on va le
transférer là. Cela veut dire qu'à toutes fins utiles, on
devrait avoir des chiffres à la fin de l'année, étant
donné les dépenses et les demandes, qui vont ressembler a cela,
mais qui ne seront pas nécessairement la photographie réelle si
elles ne sont pas utilisées d'un côté comme de l'autre.
Évidemment, si de l'argent s'ajoute, je ne voudrais pas devoir vous
conter un mensonge et vous dire l'année prochaine qu'on en a mis plus
finalement. (21 heures)
Mme Juneau: Est-ce qu'on a bien compris? Cela veut-il dire que
les camps subventionnés vont avoir 534 000 $, tel que défini ici,
plus 700 000 $?
M. Picotte: Non, non.
Mme Juneau: Ce n'est pas cela?
M. Picotte: Non. Le montant de 534 000 $ est uniquement pour les
subventionnés.
Mme Juneau: Et le montant de 840 000 $ au complet?
M. Picotte: Le montant de 840 000 $ est pour les non
subventionnés...
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: C'est le portrait qu'on devrait avoir
normalement.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: Comme je vous l'ai expliqué tantôt, il y
a plus de non subventionnés que de subventionnés. L'autre point
que je voulais vous dire aussi, car vous allez me demander pourquoi il y en a
plus aux non subventionnés, c'est que l'on subventionne la mise aux
normes des subventionnés. On leur en donne annuellement. Ils en ont eu
depuis un certain temps et, étant donné que l'autre volet est de
trois ans, il y a du rattrapage à faire du côté des non
subventionnés. C'est pourquoi le montant est un petit peu plus gros pour
eux.
Mme Juneau: Je trouve que vous charriez trop. La loi 152...
M. Picotte: Mais ce n'est pas parce que la loi 152 existe...
Mme Juneau:... cela ne fait pas dix ans.
M. Picotte:... qu'il faut subventionner. Prenez le cas d'une base
de plein air, il y a cinq ans, quand la loi n'existait pas et qu'il pleuvait
autant dans le bâtiment que sur la base, parce qu'il fallait refaire le
toit. On ne leur a pas dit: On va attendre qu'il y ait une loi et on verra si
on peut vous aider. On les a aidés tout de suite. C'est de la mise aux
normes, ça. On n'a pas attendu la loi, sinon cela ferait longtemps
qu'ils seraient noyés.
Mme Juneau: D'accord. Excusez-moi pour quelques minutes, M. le
ministre. En ce qui concerne les camps familiaux particulièrement, parce
qu'on a dit que ce sont ces gens qui avaient le plus besoin finalement et ils
sont pauvres, qu'est-ce que vous ferez pour eux cette année?
M. Picotte: Oui, je vais vous dire cela tout de suite. Aux camps
familiaux, nous leur donnerons cette année un montant de 327 500 $ pour
le fonctionnement.
Mme Juneau: Un montant de 327 500 $...
M. Picotte: Oui, pour le fonctionnement, et 178 600 $ pour la
mise aux normes. On va aussi donner 36 700 $ en remboursement
hypothécaire. Cela fait un grand total de 542 800 $ pour les camps
familiaux. Notre planification de départ est ainsi.
Mme Juneau: Est-ce que tous les camps familiaux sont
subventionnés? Il n'y a pas d'augmentation pour eux?
M. Picotte: Non, c'est ce qui existe présentement.
Mme Juneau: C'est la même chose que l'an dernier.
M. Picotte: Cela représente assez fidèlement ce que
c'était l'an dernier.
Mme Juneau: Êtes-vous déjà allé
visiter un camp familial, M. le ministre?
M. Picotte: Oui, déjà.
Mme Juneau: Cela fait longtemps, n'est-ce pas?
M. Picotte: Un petit bout de temps. Pourquoi?
Mme Juneau: On ira faire un petit tour. Peut-être qu'on
aura une augmentation du budget l'an prochain. Ils en ont besoin ces
gens-là.
M. Picotte: Quand vous serez prête, vous me le direz.
Mme Juneau: Ils en ont besoin ces gens-là. Il faudrait
qu'on pense à les aider davantage.
M. Picotte: C'est pourquoi nous les aidons au fonctionnement et
à la mise aux normes.
Pendant qu'on laisse tomber le fonctionnement partout, eux autres, on ne
veut pas les abandonner.
Mme Juneau: Est-ce que les camps familiaux seront aussi en mesure
de profiter, sur les trois ans dont on parlait tout à l'heure, d'une
subvention de mise aux normes pour les trois années à venir, tel
que vous l'avez...
M. Picotte: Oui, c'est tout l'ensemble qui pourra en profiter
pour les trois ans à venir, sauf qu'ils en ont déjà eu
depuis un certain nombre d'années. Les non subventionnés en ont
maintenant pour une période de trois ans. Mais il n'est pas exclu de
notre programmation... Quand on a dit que cela coûterait environ 3 000
000 $ ou 3 500 000 $ pour mettre tout le monde aux normes, on a pris à
la fois des subventionnés et des non subventionnés. Cela veut
donc dire que l'argent qui sera mis à leur disposition servira à
tout le monde, à toutes fins utiles, sans distinction.
Mme Juneau: Mais on a dit qu'on ne pensait pas qu'il y ait des
camps familiaux qui ne soient pas subventionnés.
M. Picotte: Oui, je le prétends. Mais je ne peux pas vous
le dire avec certitude et j'aime mieux ne pas vous raconter de mensonge.
Mme Juneau: Oui, mais cela veut dire qu'ils sont certains de
pouvoir profiter autant, dans les années à venir, au même
titre que les autres, des montants appréciables pour la mise aux normes.
On peut compter là-dessus? Oui?
M. Picotte: En fait, je pense qu'il faut se le dire clairement.
Avec le consensus qu'il y a eu au sommet du loisir, ce qui restera ultimement
à être subventionné au ministère et qu'on va
poursuivre, ce sera les camps familiaux et les camps pour personnes
handicapées.
Mme Juneau: D'accord, cela va.
M. Picotte: Cela va. Des petits chiffres avec des gros
montants.
Mme Juneau: On va passer à l'autre programme celui sur les
organismes provinciaux et les activités. C'est le programme 1,
élément 2: Promotion du sport. Vous avez une variation de 5, 1
%.
Je m'excuse, M. le ministre, est-ce que je peux revenir sur l'autre
programme?
M. Picotte: Oui, il n'y a pas de problème. Si vous saviez
comment il faut faire cela de façon relaxe.
Mme Juneau: Mon recherchiste me dit que j'ai oublié de
vous poser une question. Quels seraient les budgets prévus dans chacun
des secteurs pour la consolidation des réseaux et leur
développement? Je parle toujours des camps. Est-ce que vous pourriez
nous les donner? C'est pour la consolidation des réseaux et leur
développement.
M. Picotte: Pour le développement comme tel, il n'y a pas
grand-chose de prévu parce qu'on veut commencer à mettre aux
normes puis bien faire fonctionner ce qui est déjà existant. En
ce qui concerne le fonctionnement, c'est sensiblement la même affaire
partout que l'année passée.
Mme Juneau: Vous ne prévoyez pas de développement,
vous allez consolider ce qui est en place?
M. Picotte: Oui, ce qu'il y a là. Ce qui n'empêche
pas, je pense - et cela, on peut l'évaluer, mais je ne pense pas qu'on
puisse s'en servir d'une façon fréquente, mais plutôt d'une
façon ponctuelle - qu'on puisse évaluer le mérite d'un
camp de vacances, par exemple, qui serait en bonne posture financière et
qui ferait une demande dans le cadre de PADEL.
Mme Juneau: II va falloir qu'il le fasse avant le 31.
M. Picotte: Je vous dis cela pour ultérieurement. Moi, je
ne peux pas savoir si dans toute la machine il n'y a pas eu de demandes de
faites dans ce sens.
Mme Juneau: M. le ministre, est-ce que je peux vous poser une
question? Pour vous, consolidation puis mise aux normes, cela veut-il dire la
même chose? Est-ce que c'est différent ou si cela veut dire la
même chose?
M. Picotte: Cela ne veut pas nécessairement dire la
même chose, mais cela veut dire que quand on fait de la mise aux normes,
on consolide d'abord davantage les actifs de la base ou du camp de vacances. De
plus, on réussit à attirer une clientèle additionnelle qui
peut rendre le camp encore plus opérant et lui donner une meilleure
santé financière même si les gens ne défrayent pas
beaucoup de choses dans le cas des personnes handicapées ou des camps
familiaux, par exemple. Mais il reste qu'il y a une certaine part qui arrive et
les gens les fréquentent davantage. Vous savez, notre problème
est bien simple. C'est que, dans le cas des mises aux normes, uniquement du
côté de la protection contre l'incendie parfois, il y a des
places, vous savez, où il faut faire un effort vraiment particulier pour
qu'il ne se produise rien qui pourrait faire que tout le monde nous troublerait
s'il y avait une conflagration ou quoi que ce
soit. Les gens savent cela aussi. Il y a des gens qui me disent: Moi,
à telle place, je ne hais pas la nature, je ne hais pas telle chose,
mais ce n'est pas tellement sécuritaire pour mes enfants et on n'ose pas
l'utiliser. On espère qu'en les mettant aux normes, et qu'en devenant
sécuritaires, elles vont être plus fréquentées, donc
qu'elles auront un petit peu plus d'argent pour bien fonctionner, même si
les montants ne sont pas... Alors, c'est pour cela que je disais tantôt
que cela peut être rattaché d'une certaine façon, mais ce
n'est pas directement proportionnel non plus. Il ne faut pas se le cacher.
Promotion du sport
Mme Juneau: Merci. Là on arrive pour vrai à l'autre
programme, Promotion du sport.
M. Picotte: II n'y a pas de gêne, Mme la
députée. Soyez bien à l'aise, on est ici pour se
renseigner.
Mme Juneau: Merci. Vous êtes très réceptif.
On passe à ce programme-là. Vous avez une variation de 5, 1 %,
dans la Promotion du sport.
M. Bernier: Je m'excuse madame?
Mme Juneau: C'est au programme 1, l'élément 2:
Promotion du sport pour les organismes provinciaux. Vous avez une diminution de
5, 1 %, c'est bien cela.
M. Picotte: La diminution est imputable à la
résultante des fusions des organismes que nous avons faites.
Mme Juneau: Des fusions?
M. Picotte: Oui. Qui étaient imputées directement
à ce programme.
Mme Juneau: Dans le cadre de la reconnaissance du soutien
financier aux organismes unisport, à des fédérations
sportives, le ministre peut-il nous dire s'il entend s'assurer que les
organismes reconnus et subventionnés respectent le critère d'une
représentativité majoritaire des pratiquants de leur discipline
dans la mesure où il y a volonté d'unification?
M. Picotte: Oui.
Mme Juneau: Dans le cas précis du karaté, entre
autres, mon collègue m'a parlé de cela et...
M. Picotte: Le député de Verchères, oui.
Mme Juneau: Oui. Nous savons que le MLCP et la Régie de la
sécurité dans les sports au Québec tentent depuis
plusieurs mois de favoriser une unification entre la Fédération
québécoise de karaté, l'organisme reconnu actuellement,
mais non représentatif avec 20 % à 25 % de pratiquants, et la
Confédération des associations de karaté du Québec
qui est non subventionnée, mais qui regroupe 65 % des pratiquants. Le
ministre peut-il nous dire où en sont ses efforts d'unification et
peut-il nous donner l'assurance qu'il n'y aura pas de subvention
d'accordée à la Fédération québécoise
du karaté tant qu'elle n'aura pas accepté un protocole d'entente
avec la confédération?
M. Picotte: Mme la députée, je dois rendre hommage
là-dessus à notre collègue commun, M. le
député de Verchères, qui a travaillé avec beaucoup
d'insistance auprès des fonctionnaires de mon ministère et qui
est venu nous rencontrer à plusieurs reprises dans le but d'essayer de
faire certaines unifications de ces groupes. En fait, les principaux
critères pour qu'un organisme provincial soit reconnu et financé
par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, sont les
suivants - je vais vous les énumérer: d'abord, il y a ce qu'on
appelle le membership. Un organisme doit regrouper au moins 1000 membres ou 40
groupes. La fédération de karaté compte environ 6000
membres. La présence en région. Un organisme doit être
présent dans neuf régions comprenant obligatoirement
Québec et Montréal. Et pour être considéré
dans une région, un organisme doit avoir un minimum de 50 membres ou de
deux clubs. Il faut qu'il ait une forme d'autofinancement, on l'a
souligné. Il y a des critères légaux. Il doit être
un organisme privé à but non lucratif et il doit exister depuis
deux ans.
Or, dans le cas du karaté, qui nous intéresse plus
précisément, il semble y avoir deux catégories ou, en tout
cas, deux...
Mme Juneau: La confédération et la
fédération.
M. Picotte: La confédération et la
fédération. Nous disons qu'il faut que ces gens se parlent
puisqu'ils pratiquent le même sport et qu'ils ont les mêmes
aptitudes, les mêmes goûts, etc. On dit: II faut à tout prix
qu'il y ait une unification des groupes. Je ne pense pas que la
fédération soit handicapée par cela. Évidemment,
plus il y aura unification des groupes, plus cela pourra permettre aux gens
d'être représentés par un organisme et de pouvoir profiter
de projets spéciaux, etc., comme c'est le cas. Alors, notre but a
toujours été le suivant: puisqu'on ne reconnaît pas ou, en
tout cas, qu'on essaie de ne plus reconnaître deux organismes dans le
même domaine, il faut à tout prix que les gens se parlent pour ne
pas faire deux entités différentes. Et dans le cas qui nous
occupe, le karaté, il y a une volonté sincère de la part
de celui qui vous parle. J'ai mandaté Mme ma sous-ministre adjointe de
ce côté afin que les discussions se poursuivent. Il y aura une
recontre ultérieurement. Je dis aux gens du karaté: Avant de vous
donner les montants d'argent pour vous financer,
il faut que je sois assuré qu'un protocole d'entente va
s'effectuer entre les deux groupes pour que cela devienne un seul groupe et que
tout le monde puisse en bénéficier. Et il y a une volonté
ferme du gouvernement en ce sens. Il y a des gens qui ont passé de
nombreuses heures à travailler sur cela, le député de
Verchères et certains de mes collaborateurs immédiats et mon
attaché politique entre autres qui a aussi fait plusieurs
démarches pour cela. Je pense que ce n'est malin pour personne, mais il
faudra à tout prix que les gens signent un bon protocole d'entente.
Ensuite, on ne lésinera pas sur le financement et on fera en sorte de
les aider au maximum. Mais il ne peut pas y avoir deux groupes à part et
que cela fonctionne comme cela fonctionnait. Je pense qu'il y a une
volonté très ferme qu'on identifie clairement et que les gens se
le tiennent pour dit.
Mme Juneau: Au moment où on se parle, est-ce qu'on semble
vouloir s'unifier, autant à la fédération que de l'autre
côté? Est-ce que les gens discutent? Si j'ai bien compris, vous,
vous avez une volonté ferme, mais est-ce que la fédération
et la confédération se partent, finalement, pour s'unifier?
M. Picotte: Je pense qu'il y a, de plus en plus, une prise de
conscience de la part de chacun des groupes pour que quelque chose se passe
puisque j'ai quand même rattaché une partie de la subvention
à cette entente. Donc, premièrement, il y a au moins cette
conscientisa-tion de la part des groupes. Deuxièmement, à notre
demande, le 22 avril, il y aura une réunion au ministère pour
régler le cas. Les gens devront s'asseoir ensemble, avec nos gens qui
pourront agir comme médiateurs, pour que le 22 avril, on l'espère
les gens partent après une heure, deux heures, trois heures, cinq heures
ou six heures de discussion, le temps que cela prendra, et qu'enfin on ait
appliqué le vieux principe de Duplessis. (21 h 15)
Mme Juneau: Je m'excuse là, j'ai manqué le
dernier...
M. Picotte: Les gens vont s'asseoir suffisamment longtemps pour
qu'avant de partir on applique le vieux principe de Duplessis, qui disait dans
le temps que quand les faces se plaisaient les fesses se tassaient.
Mme Juneau: Mon père ne me l'avait pas racontée,
celle-là.
M. Picotte: Ah, mais elle existe quand même.
Mme Juneau: M. le ministre, si éventuellement il n'y a pas
d'entente entre les deux, qu'est-ce que vous allez faire avec votre subvention?
Vous dites que vous retenez une partie de la subvention, est-ce que vous allez
dégager quand même les montants?
M. Picotte: J'ai l'intention de leur dire la même chose que
j'ai dite aux organismes des sports que nous sommes en train de fusionner.
Mme Juneau: Oui
M. Picotte: S'il faut que je dise: "Vous ne voulez pas vous
entendre, je coupe la subvention en deux pour ne pas défavoriser ni l'un
ni l'autre". Cela ira jusque-là. Mais je pense que personne n'a
intérêt a voir une pointe de tarte coupée en deux. Il
serait préférable d'avoir la tarte au complet.
Mme Juneau: Cela va.
M. Picotte: Et après, ils se sépareront les
raisins, si c'est une tarte au raisins.
Mme Juneau: Oui, et si c'est une tarte aux pommes?
M. Picotte: Bien, ils essaieront de reformer, de remettre les
quartiers ensemble.
Organismes régionaux multisport
Mme Juneau: D'accord. On va passer à la prochaine fiche
synthèse. On en était à promotion du sport, à
l'élément organismes régionaux multisport.
Vous aviez le même montant l'année dernière que
cette année. Il n'y a pas d'augmentation, même pas d'indexation.
C'est le soutien aux associations régionales de sport collégial
et scolaire.
M. Picotte: Oui, c'est la même chose que les organismes
régionaux, en fait, comme dans tous les domaines; les personnes
âgées dont on a parlé tantôt, c'est la même
chose, le même montant.
Mme Juneau: Cela va. À Kino-Québec, le prochain
élément, vous avez une légère augmentation.
M. Picotte: Oui..
Mme Juneau: II y a eu... Excusez-moi. Je vous en prie..
M. Picotte: Comme vous le savez, il y a eu l'année
passée une volonté ferme du gouvernement de regrouper ensemble
les modules de Kino-Québec avec les départements de santé
communautaire, et il y a effectivement eu un protocole d'entente de
signé entre les départements de santé communautaire, le
MLCP et le Ministère de la Santé et des Services sociaux,
concernant...
Mme Juneau: M. le ministre, excusez-moi... M. Picotte:...
les modules de Kino-Québec.
Mme Juneau: Vous excuserez mon ignorance, mais Vieactive, ce
n'est pas tellement connu. C'est quoi cette histoire-là?
M. Picotte: C'est un nouveau programme, à ce qu'on me dit,
qui sera mis en place par le module Kino-Québec..
Mme Juneau: II n'est pas encore opérationnel?
M. Picotte: C'est cela?
Mme Juneau: Est-ce qu'il est opérationnel?
M. Picotte: Oui, on me dit que les premiers qui vont
expérimenter cela c'est la fédération du troisième
âge, et cela va commencer le 1er mai.
Mme Juneau: Le 1er mai?
M. Picotte: En fait, je vais vous donner une brève
description...
Mme Juneau: Oui, j'aimerais cela.
M. Picotte: Vieactive, c'est le nom du programme
d'activité physique que proposent Kino-Québec et les
départements de santé communautaires aux aînés de la
région et à ceux de l'ensemble du Québec. Ce programme,
pour le moins suggestif, veut à la fois sensibiliser et initier à
l'action en vue d'une pratique régulière de l'activité
physique. Ce projet fort original retient les aînés comme groupe
cible, qu'ils soient inactifs, déjà regroupés ou
intéressés à se regrouper pour pratiquer l'activité
physique. Le choix de ce groupe se justifie par les liens étroits entre
santé, le maintien ou l'amélioration de l'autonomie
fonctionnelle, et la pratique régulière de l'activité
physique. Généralement peu enclins à la pratique de
l'activité physique, les aînés pourront s'initier
grâce à Vieactive. Dans le corps de ce programme, les
aînées seront considérés comme collaborateurs, et
non comme consommateurs. Des conseils et des outils seront transmis aux
participants dans le but de les habiliter à prendre en main leur
pratique de l'activité physique sans avoir à recourrir aux
services d'un spécialiste sur une base régulière. Alors
les objectifs, évidemment..
Mme Juneau: Cela va être donné par
Kino-Québec?
M. Picotte: Oui. C'est cela.
Mme Juneau: Et est ce un projet pilote, juste dans quelques
régions, ou bien si au moment où on se parle vous avez
l'intention d'étendre cela à la grandeur du
Ûuébec?
M. Picotte: C'est pour les gens du troisième âge,
à partir du 1er mai, quand cela commence.
Mme Juneau: D'accord, c'est pour tout le monde, ce n'est pas
juste...
M. Picotte: À la grandeur du Québec.
Mme Juneau: Ce n'est pas juste un essai dans un certain coin pour
voir...
M. Picotte: À la grandeur du Québec.
Mme Juneau: Et est-ce que cela va prendre le budget complet de
Kino-Québec?
M. Picotte: Non, non. C'est une partie, c'est un programme
parmi...
Mme Juneau: C'est un volet.
M. Picotte: C'est un programme parmi tout l'ensemble des
programmes que Kino offre en collaboration avec les DCS.
Mme Juneau: Si, éventuellement, votre programme Vieactive
devient un programme fort achalandé et demandé, est-ce que vous
avez l'intention d'augmenter les budgets? On comprendra que les personnes
âgées ont besoin de ces choses-là?
M. Picotte: II faut bien se dire que c'est un programme
d'animation et non pas un programme au sens financier du terme.
Évidemment, un programme coûte toujours quelque chose. C'est
surtout un programme...
Mme Juneau: Pour inciter.
M. Picotte:... d'activités, pour inciter les gens
à. Vieactive s'adressera aux personnes du troisième âge. Il
n'est pas impossible que d'autres programmes, qui s'appellent autrement, qui
ont un autre nom, soient offerts à d'autres catégories de
personnes. Le but de Kino-Québec, finalement, c'est d'offrir à
différentes catégories de personnes une bonne pratique de
l'activité physique et des bonnes habitudes de vie. Il y aura
peut-être, un jour, un programme qui sortira pour inciter certaines
personnes, qui sont des fumeurs invétérés ou autres,
à se priver de cette mauvaise habitude ou à faire comme moi,
avoir un cigare qui n'est pas allumé. À ce moment-là, il
ne fait pas trop de tort et il me donne l'impression de fumer.
Mme Juneau: Vous l'allumez de temps en temps parce qu'il n'est
pas de pleine longueur.
M. Picotte: Je l'ai accroché dans la porte
tout à l'heure.
Des voix: Ha, ha, ha!
Clubs de motoneigistes
Mme Juneau: On va passer à un autre programme, M. le
Président, soit les clubs de motoneigistes. On a des choses à
dire là-dessus. Je comprends qu'il y a une augmentation de 200 000 $
pour 1988-1989. Je sais que vous en avez parlé dans votre intervention
du début. Vous avez dit qu'on peut avoir des cadillacs en termes de
surfaceuses. Vous savez très bien, parce que vous connaissez la
motoneige pour en faire et en être un adepte, qu'une surfaçeuse de
Bombardier, chez nous, cela coûte environ 60 000 $. Ici, vous parlez de
50 % ou 20 000 $ maximum. Ce n'est pas 50 %, dans le fond. On peut avoir une
bicyclette à vitesses et on peut avoir une bicyclette à "tire
balloon". C'est différent.
M. Picotte: Ils sont plus faciles à conduire, les "tire
balloon".
Mme Juneau: Oui. Je veux dire que les surfaceuses qu'on a...
M. Picotte: C'est moins essoufflant.
Mme Juneau:... cela se vend 60 000 $, et vous le savez. Quand
vous dites que vous subventionnez 50 % ou 20 000 $, c'est inexact. En tout cas,
pas pour une surfaceuse de Bombardier.
M. Picotte: N'allez pas trop loin. Mme Juneau: C'est 60
000 $.
M. Picotte: Je vais vous donner des détails contraires.
Laissez-moi vous...
Mme Juneau: M. le ministre, je me suis laissé dire par des
motoneigistes que ce n'était pas le coût d'une surfaceuse.
M. Picotte: Oui, mais vous avez eu la version du motoneigiste. Je
vais vous donner la version de Bombardier, des motoneigistes et du
ministère. C'est différent. On a fait l'entente suivante avec
Bombardier. Ils ont fabriqué une surfaceuse qui respecte les normes, pas
trop dispendieuse et qui fait le travail, qu'on peut acheter pour environ 60
000 $. Ils ont consenti cependant, chez Bombardier, à racheter la
vieille machine des gens, la surfaceuse comme telle, et à leur donner un
certain montant d'argent qui est assez appréciable. Je ne sais pas ce
que Bombardier va faire avec ces machines. Je ne sais pas si Bombardier va les
utiliser pour d'autres fins.
Mme Juneau: Elles sont tellement vieilles qu'elles tombent en
morceaux.
M. Picotte: Chez Bombardier, vous le savez, ils sont assez
généreux. D'ailleurs, c'est dans votre comté.
Mme Juneau: Oui, c'est chez nous. Je sais cela.
M. Picotte: Vous les connaissez. Ces gens sont assez
généreux dans le domaine de la motoneige. On peut avoir de bons
prix. On a fait le calcul. Dans le cas de l'achat d'une surfaceuse, un
modèle bien fabriqué pour les motoneigistes, considérant
le montant donné pour l'équipement usagé, la part de
Bombardier et ce qui reste, le prix qu'elle vaut, les 20 000 $, à toutes
fins utiles, cela équivaut à environ 50 %. De plus - c'est un
autre point important - dans l'entente que nous avons avec Bombardier, ce
dernier leur donne un temps pour payer, je pense que c'est cinq ans, avec un
intérêt du marché. Cela donne vraiment la chance aux clubs
de motoneigistes d'être capables d'arriver. Quand on regarde l'ensemble
de tout le projet avec ce qu'ils peuvent économiser selon les paiements
qu'ils ont à effectuer, le rachat de la vieille machine, du vieil
équipement, et ce que cela coûte, cela revient à peu
près à 50 %. Il y a des clubs de motoneigistes qui nous ont dit:
Nous autres, on voudrait avoir une machine un peu plus grosse, un peu mieux
équipée, mieux organisée. On a dit: On n'a pas d'objection
à cela; on vous finance et on vous aide à vous financer sur un
modèle; si vous prenez un modèle plus équipé et
plus dispendieux, vous paierez la différence. On n'a pas d'objection
à cela. Je ne voudrais pas avancer trop de chiffres, mais je pense que
notre programme, qui se terminait le 31 mars pour une partie des machines que
nous avions, a été accepté de la part des clubs de
motoneigistes. Il y a eu une demande de formulée chez nous, on a
écoulé le programme et cela a été très
bienvenu.
Mme Juneau: Vous savez que la demande est tout autre.
M. Picotte: Oui.
Mme Juneau: Je ne vous l'apprends pas. Je ne veux pas vous
induire en erreur, mais ils ont 24 000 kilomètres de pistes. Ils
voulaient nécessairement avoir les montants d'argent et ils ont une
augmentation cette année de 200 000 $. Alors, c'est loin d'atteindre le
montant. Je me souviens très bien, quand vous étiez dans
l'Opposition, du chiard que vous aviez fait en Chambre pour nous dire qu'on
leur...
M. Picotte:...
Mme Juneau: Un chiard.
M. Picotte: Je n'ai jamais fait cela en Chambre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Tout votre parti avait fait cela. Vous vous souvenez,
vous vous leviez comme cela. C'est une petite motion qu'on avait faite.
Qu'est-ce que vous aviez dit à l'époque? Vous aviez dit: Ah, les
400 000 $ que vous donnez, c'est ne pas assez.
M. Picotte:... aider dans d'autres domaines. C'est ce qu'on a
fait.
Mme Juneau: On est rendu en 1988 et vous avez augmenté le
montant de 200 000 $, je veux bien croire cela. C'est un bel effort et je suis
contente. Je suis contente que vous ayez fait cela. Il faut que je reconnaisse
que ce qui est fait, est fait. Je ne suis pas contre cela. Je suis d'accord. Je
dis que, compte tenu des demandes, des besoins et de ce que vous admettiez en
1982, qui est encore bien plus vrai en 1988, mais, câline! on ne
satisfait pas les besoins de ces gens-là. Il y a un tableau comparatif
qu'ils nous ont donné, et vous l'avez eu aussi.
M. Picotte: Oui, j'ai eu tout cela.
Mme Juneau: Au Québec, il y a 81 617 motoneiges
immatriculées. Il y a 24 000 kilomètres de sentiers. Cela veut
dire que, dans la subvention de 400 000 $, c'est comme si on avait une
ristourne de 16, 66 $. Ce qu'ils veulent, vous le savez très bien. C'est
que vous acceptiez de leur donner une ristourne sur les plaques, sur
l'immatriculation de leurs motoneiges. Ils n'auraient alors pas besoin de
subvention. Ils n'auraient pas besoin de faire des courbettes pour avoir des
subventions si vous acceptiez le principe de leur rembourser une partie de
l'immatriculation de leurs machines, et ils ne nous achaleraient pas. Vous
comprendrez qu'il y a d'autres endroits où il y a beaucoup de
motoneiges. Vour le savez à part cela; vous connaissez très bien
cela. Chez nous, on a 17 $ le kilomètre. Au Minnesota, ils ont 202 $.
Êtes-vous en mesure de me dire, aujourd'hui, que nos clubs de
motoneigistes vont pouvoir compter sur une évaluation de votre part qui
serait d'accepter de leur remettre une bonne partie du coût de
l'immatriculation, ce qui ferait en sorte qu'ils auraient les moyens
d'entretenir leurs sentiers, de remplacer leurs surfaçeuses, et ainsi de
suite?
M. Picotte: M. le Président, je pense que le document dont
fait état la députée de Johnson, et je ne vais pas le dire
trop fort pour que personne ne l'entende, c'est moi qui l'avais demandé
aux motoneigistes. Je leur avais demandé de me faire un tel document
pour être capable d'aller convaincre mon collègue au Conseil du
trésor.
Mme Juneau: On était deux qui l'avions fait parce que, moi
aussi, je leur ai dit de faire cela.
M. Picotte: Oui, bien sûr. Je n'ai pas d'objection à
cela. On peut être une douzaine et ce serait parfait.
Mme Juneau: Avez-vous obtenu quelque chose?
M. Picotte: Je leur ai dit: Fournissez-moi un document pour
être capable d'aller le défendre auprès du Conseil du
trésor et donnez-moi des arguments pour faire valoir les points de vue
des motoneigistes. J'ai dit, effectivement, ce que vous avez appelé un
chiard à l'Assemblée nationale, malgré que cela me
surprendrait que j'aie fait cela dans ma carrière politique, mais en
tout cas...
Mme Juneau: Je pourrais peut-être vous le citer. Je l'ai
apporté.
M. Picotte: Comme je n'ai pas relu tout ce qui a
été dit à l'Assemblée nationale, et cela fait
déjà un fort bon moment, et que je n'ai pas l'habitude de
regarder, à la télévision, mes performances quand je parle
à l'Assemblée nationale...
Mme Juneau: Vous n'avez qu'à lire le Journal des
débats.
M. Picotte: Je ne peux pas savoir exactement, mais tout ce que je
dis, c'est qu'effectivement on n'aidait pas assez les clubs de motoneigistes
à ce moment-là, et c'était vrai, parce qu'il y avait bien
d'autres choses à faire. Ce trop peu est déjà un peu
dépassé et, effectivement, il faut apporter une aide
additionnelle. Je n'ai jamais évalué s'il fallait aller dans
l'entretien des sentiers ou autre, mais je dis qu'il faut aider davantage les
clubs de motoneigistes. Je pense que la façon d'aider davantage, c'est
d'avoir une politique de renouvellement des surfaçeuses qui sont
usagées. C'est une manière de les aider de façon
additionnelle. (21 h 30)
Maintenant, je comprends que la demande des motoneigistes est de 2 000
000 $, basée sur un juste retour des plaques qu'ils paient. D'abord, ce
n'est pas à moi qu'il faut adresser cette demande. C'est au ministre des
Finances. Je suis convaincu d'avance de la réponse. Le principe de
l'État est le suivant: H y a des gens qui paient des plaques
d'immatriculation, des permis de toutes sortes. Les montants sont
répartis, quand on est un gouvernement, ' à travers tout le
réseau. Peut-être qu'on pourrait dire aux gens: On peut vous
donner une ristourne sur vos plaques de motoneige. Mais, pour votre
catégorie à vous, compte tenu qu'on vous donne une ristourne sur
vos plaques de moto-
neige, quand vous irez à l'hôpital, il faudrait que vous
payiez votre part parce qu'on n'a pas d'argent à mettre dans les
hôpitaux. C'est un juste partage des biens. Peut-être qu'à
la fin de l'année, la personne qui a choisi cette option - si on la
mettait optionnelle - trouverait que c'est préférable, lorsque sa
femme va à l'hôpital pour un accouchement...
Mme Juneau: Est-ce que cela a été
sincèrement évalué, M. le ministre? On ne fera pas de
placotage pour rien. L'avez-vous évalué?
M. Picotte: 2 000 000 $, je pense que leur demande est
exagérée. J'aime bien les gens de la motoneige mais donner 2 000
000 $ pour l'entretien des sentiers quand déjà, chez nous, dans
nos parcs, dans nos réserves, on fait de l'entretien, quand
déjà, on fournit certaines choses.
Mme Juneau: Ils font beaucoup de bénévolat.
M. Picotte: Je suis bien d'accord, mais...
Mme Juneau: Je veux dire... Ce n'est pas seulement pour les
sentiers. Moi, j'incluerais dans tout cela l'échange de leurs
surfaceuses. Enfin, leurs sentiers... Je mettrais tout dans cela. Je vous
demande: Est-ce que cela a été évalué au niveau
du... ? Vous dites: C'est le ministre des Finances.
M. Picotte: Oui, cela a été
évalué.
Mme Juneau: Mais, si vous le défendez aussi fort que vous
défendez vos dossiers, comme vous nous le dites quand vous
décidez de défendre quelque chose...
M. Picotte: Avez-vous pensé, sur ce principe, Mme la
députée... ? Pensons-y deux minutes. Qu'est-ce qui
empêcherait les flottes de camionneurs, entre autres, de dire: Nous, on
paie de grosses plaques. Voulez-vous, s'il vous plaît, nous construire
une route parallèle à nous autres tout seuls, sur l'autoroute?
Une voie à nous seuls parce qu'on paie des grosses plaques. Prenez cela
à même nos plaques.
Un autre groupe dit: Nous aussi, on paie des plaques. Voulez-vous
prendre une partie pour nous faire tel genre de choses? Cela devient
nécessairement difficile à administrer. Donc, je pense que c'est
un principe... Évidemment, quand on le regarde du premier coup, on dit:
Bien oui, dans le temps, etc.
Mais il faut regarder cela dans le partage, à l'État, dans
tous ses domaines, à sa face même, de toutes les façons. Je
l'ai présenté et j'ai fait la demande au ministre des Finances.
Je l'ai présenté au Conseil du trésor.
Pour cette année, on a dit: L'effort qu'on peut faire, compte
tenu des budgets, c'est de vous donner une politique de surfaceuses, un
renouvellement de surfaceuses et peut-être de vous donner une
légère augmentation, comme on l'a vu. Mais, on ne peut pas aller
plus loin pour l'instant. Vous reviendrez l'année prochaine avec
d'autres demandes. On a fait un pas additionnel. J'espère que l'an
prochain... J'essaierai de faire un autre pas additionnel.
Je pense, entre nous, qu'il serait utopique de se battre
indéfiniment pour aller chercher cette ristourne parce qu'à
toutes fins utiles, si tout le monde faisait pareil, vous savez ce qu'il
pourrait advenir des taxes qu'on remet.
Mme Juneau: Mais ce à quoi je pense, ne pourrait-il pas y
avoir une entente, compte tenu que la motoneige nous amène beaucoup de
touristes? Il y a des retombées économiques importantes. Je pense
que, seulement chez nous, vous savez que le Festival de la motoneige, des fois,
il y a 30 000 personnes le dimanche pour les courses. C'est du monde qui
mangent dans les restaurants, qui dorment dans les hôtels. C'est
extraordinaire, les retombées économiques. Ne pourrait-il pas,
à ce moment-là, avec votre collègue du Tourisme, y avoir
une certaine entente qui pourrait les aider davantage?
M. Picotte: Je sais que mon collègue, le ministre du
Tourisme, est en train d'évaluer la possiblité - parce qu'il les
a rencontrés aussi - de pouvoir leur fournir une aide quelconque,
marketing, etc., toutes sortes de choses. Il est en train d'évaluer
cela.
Je suis conscient qu'il y a des retombées économiques
importantes. C'est un sport qui, à toutes fins utiles est assez
dispendieux. Il faut se le dire. Je préfère que les gens se
promènent en motoneige au Québec, à laisser de l'argent
dans nos sentiers, dans nos hôtels, dans nos restaurants, pour faire
tourner l'activité économique que de décider de prendre le
même montant d'argent et d'aller passer quinze jours à Miami ou
à Acapulco et boire de l'eau qui les rend malades. Je suis convaincu que
l'eau, chez nous...
Mme Juneau: Elle est meilleure.
M. Picotte:... et qu'ils viennent se faire soigner gratuitement
chez nous au retour. Ils sont sûrs de ne pas être malades chez nous
et d'être en pleine santé, avec de l'air pur, à travers les
bois. C'est important. Pour autant qu'ils ne font pas de braconnage, je suis
d'accord avec eux. Généralement, ils n'en font pas. Ils se
comportent bien.
Mme Juneau: C'est tellement beau, chez nous.
M. Picotte: Effectivement, compte tenu de tout cela, on doit
essayer, le plus possible, de leur donner de l'aide additionnelle. Mais je
pense que la demande de 2 000 000 $ est utopique. Pour l'instant, la
bouchée est trop grosse
pour être prise par le gouvernement pour les aider. Mais je dis
à nos amis motoneigistes: Essayons ensemble d'améliorer notre
sort, régulièrement, quotidiennement. Je pense qu'on va essayer
d'en arriver à quelque chose qui pourrait être encore plus
intéressant pour eux.
Mme Juneau: Ah oui!. Est-ce que vous avez songé à
une certaine forme d'autofinancement pour eux.
M. Picotte: Ah! Ils le font déjà beaucoup.
Mme Juneau: Oui, je le sais. Il y a beaucoup de
bénévolat dans cela.
M. Picotte: Ce que je trouvais pénible là-dessus...
Et je me suis promené dans certains sentiers avec leurs surfaceuses, qui
avaient 12, 14 ou 15 ans, elles étaient usées à la corde,
comme on dit dans notre langage.
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte: On voyait des bénévoles, qui ne
faisaient plus de motoneige, qui travaillaient, passaient des nuits à
réparer ces machines...
Mme Juneau: Je le sais bien.
M. Picotte:... à changer des morceaux... Et, dans le jour,
au lieu de faire de la motoneige, ils passaient la surfaceuse et cela cassait
dix ou quinze kilomètres plus loin et ils se couchaient à nouveau
en dessous de cela pour essayer de la réparer à nouveau. Je
trouvais cela pénible et je me dis qu'il faut essayer de les organiser
le plus possible. Je pense qu'il y a une volonté de ce
côté-là, vous pouvez être sûre que tout ce que
je pouvais faire, auprès de mes collègues du Conseil du
trésor, pour les convaincre d'en ajouter toujours, je pense que je ne
négligerai rien là-dessus. Mais je ne voudrais pas leur
faire...
Mme Juneau:... de faux espoirs.
M. Picotte:... de faux espoirs, en pensant que les 2 000
000 $ qu'ils demandent, cela peut être réaliste dans les moments
qu'on vit.
Mme Juneau: D'accord. On va sauter quelques programmes compte
tenu de l'heure, M. le ministre, et si on a du temps, on y reviendra.
D'accord?
M. Picotte: Faites cela à votre goût, Mme le
députée.
Regroupement des organismes nationaux de
loisir
Mme Juneau: On pourrait aller au programme 1,
élément 03: Activité 02: Regroupement des organismes
nationaux de loisir.
M. Picotte: Regroupement des organismes nationaux de loisir,
oui.
Mme Juneau: C'est cela. Pourrait-on aller à ce
programme?
M. Picotte: Oui, avec plaisir.
Mme Juneau: Après avoir subi une coupure de plus de 19 %
ces deux dernières années, le
RLQ obtient cette année 3 % d'augmentation de son budget.
M. Picotte: Ils sont contents comme tout, n'est-ce pas?
Mme Juneau: Oui? Ils pensaient tout perdre? Qu'entendez-vous
faire? Lorsqu'on parle de rationalisation de la gestion des services
administratifs, qu'est-ce que c'est au juste?
M. Picotte: Je pense qu'il faut se dire que, chez nous, on traite
nos organismes nationaux dans le domaine du loisir et du sport, assez bien,
généralement. D'abord, vous avez sans doute déjà
visité cela, comme moi, l'endroit où ils sont situés au
Stade olympique, donc ils sont bien logés. Lors d'une discussion avec
des collègues, mon collègue de l'Ontario me disait à un
moment donné, dans une conférence
fédérale-provinciale, que la Fédération de baseball
de l'Ontario a son pied-à-terre à l'arrière, ou dans le
"back-store" pour employer un terme ontarien, d'un magasin de sport. Chez nous,
je pense que nous avons centré nos organismes en un endroit, dans un
centre administratif, qui est vraiment à la hauteur des normes. Cela
nous coûte 1 000 000 $ pour les loger au minimum à chaque
année, avec des services complets. Des services juridiques sont
dispensés dans certains cas, en collaboration avec les
fédérations. Mais, souven-tefois - iis ont un service juridique -
lorsque la fédération a besoin d'un avocat, vous savez, au lieu
de payer je ne sais pas 50 $, vous savez combien cela coûte un
avocat...
Mme Juneau: Vous êtes en train de me dire qu'ils sont gras
durs.
M. Picotte: II faudrait parler de cela à Me Lalande. Au
lieu de payer cela au taux horaire, ils ont un taux préférentiel
parce qu'il y a un service juridique, un service d'imprimerie etc. On les loge
bien et, compte tenu de cela, il y avait un gros montant d'argent qui allait au
Regroupement des loisirs du Québec, on parle de 3 303 400 $. C'est un
gros montant pour une structure administrative qui est nécessaire,
j'ajoute immédiatement que c'est nécessaire. Mais je pense que
les efforts de l'administration et du soutien administratif ne pouvaient pas
dépasser ces 3 000 000 $ indéfiniment. Et c'est dans ce
sens-là qu'on a fait une certaine rationalisation et qu'on a
prévu, entre autres... Bien là, on dit qu'il y a peut-être
des montants d'argent qui doivent être ajoutés et on les a
indexés quelque peu...
Mme Juneau: Oui, mais vous comprendrez que lorsqu'on a eu 19 % de
coupures, on ne vit pas comme on vivait avant. Ils ont proposé d'avoir
la tenue de casino ou de permettre certains profits de la Lotto 6/49 pour
l'autofinancement du regroupement. Que pensez-vous de cela? Êtes-vous
d'accord avec cela?
M. Picotte: Oui. On a évalué cela encore et on a
fait des demandes. J'en ai parlé à mon collègue du Conseil
des ministres. On a regardé la possibilité d'un casino. Cela a
été rejeté par le Conseil des ministres pour des raisons
que chacun de mes collègues peut avoir, à savoir qu'on n'en veut
pas pour l'instant au Québec.
La deuxième des choses, la volet de la loto, c'est un peu le
même principe que ce que je vous ai dit. Quand le ministre des Finances
parle des entrées de budgets, au moment où le RLQ nous demandait
une loto pour les sports, il y a des gens qui nous ont dit: On voudrait une
loto pour la culture et une autre pour tel autre organisme, les organismes de
fondation de ceci et de cela: Chaque hôpital pourrait avoir sa loto.
Finalement, tout le monde va avoir des lotos, à part le gouvernement du
Québec qui va ramasser de l'argent avec des lotos qui rentre dans le
fonds général pour être distribué à tout le
monde par la suite. On a dit: Cela va aller là, si on ouvre une porte,
à un moment donné... Cela a été le raisonnement du
ministre des Finances et je le comprends assez bien de ce
côté-là. Si on ouvre une porte pour donner une loto, sur
quel principe, une fois qu'on en aura donné une, par exemple, pour les
fédérations ou le Regroupement des loisirs du Québec,
va-t-on va refuser une loto à un organisme culturel, pour le
développement culturel?
Mme Juneau: Cela veut dire que c'est non pour cela.
M. Picotte: Donc, on a évité cela. À partir
de ce moment-là, on s'est assis ensemble et on s'est dit: Y a-t-il moyen
de trouver une façon de faire de l'autofinancement ensemble, auquel le
gouvernement du Québec va participer, même financièrement,
pour vous aider à faire une offre?
Mme Juneau: Dans quel sens?
M. Picotte: Alors, le RLQ a mandaté une firme pour lui
dire quelles sont les meilleures façons, dans un laps de temps
relativement court, de faire une activité d'autofinancement qui serait
aussi jugée acceptable? Il faut se dire une chose, au plan des
fédérations, il y a des milliers de bénévoles au
Québec; il y a un minimum de 200 000 bénévoles qui
oeuvrent là-dedans. Souventefois... Vous avez les scouts, pour n'en
nommer que quelques-uns, qui vendent des calendriers - c'est un moyen
d'autofinancement - des gens qui vendent des barres de chocolat - je le sais,
il en passe souvent chez nous. J'imagine que cela ne doit pas être bien
drôle de vendre une barre de chocolat et c'est parce que ce n'est pas
bien drôle d'en vendre que j'en achète afin qu'ils fassent le
moins de porte à porte possible. On est tous un peu comme cela. Alors,
ils ont toutes sortes de moyens d'autofinancement à gauche et à
droite.
On a dit: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, avec vos 200 000
bénévoles et tout le monde ensemble, dans une grande
concertation, qu'on dise: On prend trois ou quatre jours et même une
semaine pour faire un effort d'autofinancement, et la fin de cette semaine, on
aurait été recueillir les fonds suffisants pour être
capable de s'autofinancer? On reparlera de cela l'année suivante pour
une autre campagne de financement.
Alors, eux, du RLQ, ont mandaté une firme qui leur a
proposé des modèles. Ils ont envisagé, entre autres, le
modèle de faire ce qu'on appelle des téléthons parce qu'il
semble que cela est assez payant, mais on se dit: Un téléthon de
plus pour les sports, il n'est pas certain que cela puisse être
bénéfique.
Mme Juneau: Cette évaluation... M. Picotte: C'est
fait.
Mme Juneau:... cette étude, pardon, est-ce que c'est vous
qui l'avez subventionnée?
M. Picotte: Oui, on l'a subventionnée, mais c'est eux qui
l'ont fait faire...
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte:... et c'est eux qui ont discuté avec
les...
Mme Juneau: D'accord, mais à part leur budget.
M. Picotte: Oui, oui, avec un budget spécial.
Mme Juneau: À quelle recommandation en sont-ils
arrivés?
M. Picotte: Ils sont arrivés à une recommandation
selon laquelle on pourrait avoir - je vous dis cela sous toutes réserves
parce qu'il y avait encore des discussions... Ils ont discuté avec des
compagnies, à un moment donné, de breuvages non
alcoolisés, des breuvages doux comme on les appelle, des boissons
douces...
Mme Juneau: Vous ne connaissez pas cela.
M. Picotte:... avec des compagnies reconnues que je n'ai pas
besoin d'identifier, mais qu'on imagine facilement. Il y aurait une
possibilité que les gens pourraient passer par les maisons, vendre au
prix que cela vaut, organisés avec des supermarchés... Par
exemple, des coupons, pour que la personne aille s'acheter cinq caisses de je
ne sais pas trop quoi, de telle sorte de breuvage. Il y a un montant à
chaque caisse, 1 $ ou 1, 40 $, qui reviendrait à l'organisation pour
l'autofinancement comme tel. Cela pourrait produire, si les 200 000
bénévoles du Québec se mettaient en frais de vendre...
Selon la participation de chacune des fédérations... Le RLQ
garderait une partie de ces fonds et l'autre partie serait distribuée
d'égale façon, en rapport avec leur participation de
bénévoles et de ventes, à chacune des
fédérations. On a trouvé cela très
intéressant.
Là, on est sur le point à ce qu'ils m'ont dit, la semaine
dernière, lorsque je les ai rencontrés... J'ai rencontré
l'exécutif jeudi dernier à l'occasion d'un effort
d'autofinancement qu'ils faisaient à Montréal avec nos
comédiens nationaux Ding et Dong. On m'a dit qu'il y aurait au moins une
ou deux rencontres cette semaine pour terminer un modèle avec une des
deux compagnies qui semblaient intéressées à leur fournir
cela. Si cela fonctionnait effectivement et qu'il y avait un protocole
d'entente, ils ont déjà notre participation en main, soit un
montant de 200 000 $.., (21 h 45)
Mme Juneau: Combien cela a-t-il pu coûter?
M. Picotte:... plutôt 225 000 $.
Mme Juneau: L'étude vous a coûté cela?
M. Picotte: Non, non. Le montant de 225 000 $ est une
réserve qu'on leur fournit. Par exemple, on prétend que c'est un
bon modèle mais on ne sait pas finalement, ni vous ni moi, si cela va
effectivement fonctionner comme on le prétend. Peut-être que cela
fonctionnera moins la première année, mais on veut s'organiser
pour que le RLQ, qui prendra ce risque, soit certain au départ,
même en admettant le fait qu'il ne fasse pas d'argent, qu'il n'en perde
pas. Pour nous, la façon de collaborer à cela est de dire: On
vous garantit un montant de 225 000 $. On est certain qu'avec ce montant de 225
000 $, le pire qui puisse arriver c'est qu'ils ne fassent pas un cent. Mais
s'ils ne font pas un cent, on aura au moins essayé de faire quelque
chose et on se dira: Cela n'a pas fonctionné cette année mais
cela devrait mieux fonctionner l'an prochain. Si cela fonctionne, il y a la
chance de faire 1 000 000 $, 1 500 000 $ OU 2 000 000 $.
Mme Juneau: Si cela ne fonctionnait pas, ni cette année ni
l'an prochain, avez-vous l'inten- tion d'augmenter leur budget?
M. Picotte: On verra ce qu'on doit faire à ce
moment-là. Mais j'ai drôlement l'impression que cela devrait bien
fonctionner, d'autant plus qu'il faut s'orienter évidemment parce que la
difficulté était de s'orienter vers les produits non
périssables. Si je m'achète cinq caisses de boissons non
alcoolisées, j'ai l'année pour les boire. Normalement, cela ne
devrait pas se perdre et je peux même inviter des gens pour les boire. Si
je m'achète cinq caisses de yogourt et qu'il faut que je les mange avant
15 jours, j'ai l'impression qu'il va falloir que j'invite un maudit paquet de
monde ou que je fasse un "party" politique pour qu'on les mange. Il faut donc
tenir compte de tout cela.
Mme Juneau: Un "party" au yogourt. C'est cela.
M. Picotte: Un "party" au yogourt. Mais, c'est parce qu'il faut
inviter bien de la visite pour cela. Mais, au cours d'une année, je
pense qu'on peut boire cinq caisses de boissons douces tout le monde
ensemble.
Mme Juneau: Bon. D'accord. Est-ce qu'on peut...
M. Picotte: C'était l'objectif.
Mme Juneau: Oui, je comprends. Est-ce qu'on peut savoir, M. le
ministre, si votre projet de bureau conjoint avec le RLQ, pour favoriser la
recherche de commanditaires privés, comme s'était engagé
le Parti libéral du Québec en 1985, a remplacé ce que vous
venez de nous expliquer?
M. Picotte: Une chose est certaine, c'est que notre engagement
était dans le but de favoriser le fait qu'il y ait de l'autofinancement
et qu'on fasse le maximum pour leur venir en aide. C'est de cette façon
que nous avons choisi de le faire, dans ce cas précis, avec les gens du
milieu, avec le RLQ. Je ne voudrais pas créer des choses pour lesquelles
ils n'ont pas d'intérêt mais je pense qu'avec cela, on devrait
facilement faire en sorte que tout le monde puisse y trouver son profit ou son
compte.
Mme Juneau: Ah oui! Mon recherchiste me dit: Avec tout l'argent
que vous allez épargner avec l'autofinancement, serez-vous capables de
budgétiser pour les cinq tables de concertation qui ont
été coupées à votre entrée au
ministère?
M. Picotte: Non. On n'épargnera pas d'argent avec cela. Ce
sont eux qui auront plus d'argent pour fonctionner. Autrement dit, ils vont
peut-être atteindre plus facilement le volet des 25 %; ce qui
n'enlèvera pas notre participation. Tant mieux si la
fédération par exemple, la fédération des personnes
handicapées a plusieurs
bénévoles pour vendre cela, qu'ils font plus de profits et
qu'ils ont plus d'argent. Ils pourront se payer des services additionnels pour
les personnes handicapées. Je dis: Bravo et tant mieux. Il n'est pas
dans notre intention de leur dire: Vous avez récolté assez
d'argent, maintenant on ne vous donne plus un cent.
Mme Juneau: Oui, c'est cela.
M. Picotte: Ce serait épouvantable de faire cela.
Mme Juneau: Oui, ce serait épouvantable. M. Picotte:
Ce n'est pas mon genre.
Mme Juneau: Je suis contente de vous l'entendre dire.
M. Picotte: Ce n'est pas tellement mon genre non plus. Vous me
connaissez.
Aide au développement des équipements de
loisir
Mme Juneau: D'accord. On va sauter un autre programme et on va
passer au PADEL Vous avez hâte, n'est-ce pas?
M. Picotte: Cela m'intéresse. J'aurais été
déçu de ne pas en entendre parler.
Mme Juneau: S'il avait fallu, on aurait raté nos
crédits complètement.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme la députée
de Johnson, je vous rappelle qu'il reste 25 minutes pour discuter du PADEL. La
parole est à vous.
Mme Juneau: Je vous remercie, M. le Président. Au PADEL,
vous avez une maigre augmentation de 4, 4%. Je me demande, étant
donné que vous avez pris des engagements en décembre en disant
qu'au plus tard, au mois d'août, toutes les réponses aux demandes
faites seront acheminées aux gens qui en ont demandé, est-ce
que... Ce n'est pas une promesse électorale, c'est après votre
élection, allez-vous l'honorer?
M. Picotte: Ah, madame, si vous saviez! Je suis donc
content...
Mme Juneau: Vous n'avez pas dit cela au cours de la campagne.
M. Picotte:... que vous me posiez une... Vous êtes donc
fine...
Mme Juneau: Oui, n'est-ce pas!
M. Picotte:... de me poser une question semblable. Voici le plan
que nous avons mis en place et qui va être respecté. Il y a deux
ans, c'est-à-dire que c'est la deuxième année... Notre
problème a toujours été, à chacune des
années, de faire valider notre programme par le Conseil du
trésor. On ne pouvait pas, avant que le Conseil du trésor se soit
prononcé sur notre programme, faire imprimer les formules. Après
cela, quand notre programme était accepté au Conseil du
trésor, parfois à la fin d'avril, ou au début de mai, on
allait en impression. Après l'impression, on acheminait cela aux gens.
Ils nous demandaient des prolongations pour remplir les formules. Cela revenait
au ministère aux mois de juillet et d'août. C'était
évalué au ministère au mois d'août et au
début de septembre. Là, on se retrouvait toujours, parce que je
faisais toujours une consultation des députés puisque je trouve
intéressant de consulter les élus du peuple...
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte:... là-dessus, je pense qu'ils ont un mot
à dire et ils n'ont tellement pas de mots à dire dans tout
l'appareil gouvernemental...
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte:... même si à quelques places, ils
auraient un mot à dire...
Mme Juneau: Mais quand cela ne fait pas votre affaire, vous le
donnez à qui vous voulez.
M. Picotte: Cela ne m'enlève pas mes droits et mes
privilèges, Mme la députée, vous savez cela. Pour autant
que je vous ai satisfaite à 97 %, laissez-moi un petit 3 %.
Mme Juneau: C'est là que sont les 97 %... M. Picotte:
Je suis ministre, après tout.
Mme Juneau:... dont on pourrait discuter longtemps.
M. Picotte: Vous m'avez dit que vous étiez satisfaite, je
ne sais pas si j'ai encore le papier dans ma poche.
Mme Juneau: Oui, c'était avant que vous
l'ôtiez...
M. Picotte: Attendez une minute, je pense que j'ai le
papier...
Mme Juneau: C'est avant que vous ôtiez à mes
municipalités...
M. Picotte:... dans ma poche encore. En tout cas, il se peut que
ce soit dans mes autres habits, je n'ai pas pris cette
précaution-là.
Mme Juneau:... ce que vous leur aviez promis.
M. Picotte: En tout cas, vous m'avez dit que vous étiez
satisfaite un peu de la façon...
Mme Juneau: Bien oui!
M. Picotte: D'accord. Alors...
Mme Juneau: Vous aviez promis de leur donner, j'étais bien
contente.
M. Picotte: Bravo!
Mme Juneau: C'est cela. Mais après, quand vous avez
décidé...
M. Picotte: Alors, on est contents, contents, tous les deux.
Une voix:...
M. Picotte: Non, non, ce n'est pas moi... Mme Juneau:
C'était pas mal moins drôle. M. Picotte:
Écoutez!
Mme Juneau: On ne se chicanera pas tout de suite. Finissez...
M. Picotte: Non.
Mme Juneau:... de me dire ce que vous avez fait.
M. Picotte: Je n'ai pas dit: Je vous le donne et, après
cela: Je vous l'enlève...
Mme Juneau: Oui, c'est ce que vous avez fait.
M. Picotte: J'ai dit: Je vous le donne, et j'ai compris, la
journée où je vous l'ai annoncé... C'est ce qu'il faut se
dire quand on est des grandes personnes qui travaillent dans ces dossiers.
M. Juneau: Ne commencez pas.
M. Picotte: Non, je ne commence pas, mais je vous explique mon
point de vue et j'y vais en toute sérénité. On n'est pas
pour se chaciner durant les 25 minutes qui restent quand cela fait quatre
heures qu'on se fait des mamours. Écoutez...
Mme Juneau: Aie! Vous me prenez pour votre chef. Lui, il en fait
à M. Mulroney, mais pas vous...
M. Picotte: Vous voyez, ce n'est pas méchant, cela
produit...
Mme Juneau: Pas vous et moi, là!
M. Picotte: Regardez, au moment où, au mois de septembre
ou au mois d'octobre, j'ai confirmé à la municipalité X
que j'acceptais son projet, j'imagine qu'on est tous assez adultes et
responsables...
Mme Juneau: Au mois de novembre.
M. Picotte:... même au mois de novembre, quand j'ai
confirmé que j'acceptais leur projet, il me semble que c'est de commune
renommée qu'il faut à tout prix que les gens qui recevaient ma
lettre, à un moment donné, disant: Nous vous octroyons un montant
X pour faire tel projet, il me semble que dans un court espace...
Mme Juneau: Est-ce qu'on peut revenir...
M. Picotte: Oui, mais je vais finir. Dans un court espace de
temps, les gens se revirent de bord et disent... Il y en a qui m'ont
envoyé un mot de remerciement et disaient: On est donc contents.
Dès qu'ils me remerciaient et qu'ils me disaient qu'ils étaient
contents, je me suis dit: Ils vont le prendre. S'ils me disent, le 25 mars: On
ne peut plus le prendre, je trouve qu'ils ont lésiné un peu
longtemps pour me dire qu'ils ne pouvaient pas le prendre. En tout cas, on
n'est pas pour analyser ceux qui font bien ou mal leur job, etc.
Compte tenu de tout cela et vu que cela nous cause toujours des
embarras, j'ai fait adopter, il y a deux ans, le programme pour deux ans,
c'est-à-dire pour l'année passée et cette année.
Donc, cette année, cela va être respecté scrupuleusement
dans le sens suivant. On a envoyé nos formulaires au mois de janvier; on
a demandé aux gens de les remplir et de nous les retourner pour une date
limite qui était; la première date limite d'inscription, le 19
février. Il y a des municipalités qui nous ont appelés et
ont dit: Pouvez-vous nous donner un petit report, il nous semblé que le
temps est court. J'ai évalué cela et j'ai dit: Je vais donner un
report, mais à une condition, que cela ne retarde pas ma date
d'échéance pour signer les projets acceptés. Cela, on va y
tenir mordicus, au risque de ne pas tenir compte des députés qui
ne me rappelleront pas assez vite dans la consultation. Tant pis, je ne veux
pas, parce que d'autres ne me répondent pas, ne pas prendre mes
responsabilités et me faire dire quoi que ce soit, alors que, parfois,
la responsabilité est bien ailleurs que chez nous. En tout cas, on n'est
pas pour départager cela, je suis là pour prendre des
responsabilités, je vais prendre les miennes et même les
responsabilités des autres aussi, parfois.
Alors, je dis que je suis d'accord pour leur donner un délai
additionnel, à la condition que cela ne change pas mes dates
d'échéance et nos analyses. On a donné un délai
additionnel,
jusqu'au 18 mars. Là, on a dit: Du 19 février au 18 mars,
cela vous donne un mois de plus pour présenter le projet. On donnait
jusqu'au 15 avril pour nous donner les détails et tout ce que cela
comportait. Ceux qui, le 18 mars - la veille de la fête de saint Joseph -
n'auront pas donné...
Mme Juneau: Non, c'est le lendemain.
M. Picotte: Le 19 mars, c'est la fête de saint Joseph.
Mme Juneau: Je pensais que c'était le 17. Non, c'est la
St. Patrick, le 17 février.
M. Picotte: Moi, je parle du 18. En tout cas, entre la St.
Patrick et la fête de saint Joseph, c'est le 18.
Mme Juneau: En tout cas, c'est correct, on ne se chicanera
pas.
M. Picotte: Ce sont deux saints quand même.
Mme Juneau: C'est le 19 mars, vous avez raison.
M. Picotte: On pourra faire en sorte que ceux qui vont arriver le
19 mars au matin et auront dépassé la date, on ne les acceptera
plus. Cela a été respecté. Le 15 avril, soit demain, on
devrait nous présenter ce qu'il reste à présenter pour
terminer. Là, il y a déjà des dossiers qui sont
analysés dans les régions par nos fonctionnaires. Les dossiers
qui étaient complets, on a déjà commencé leur
analyse. Il y en a déjà de terminés au moment où on
se parle. J'ai demandé à mes fonctionnaires de faire diligence
parce que cela me prend sur ma table de travail... La date exacte pour
m'envoyer ce que mes fonctionnaires ont à me donner, c'est... Attendez
une minute. Dans la première semaine de mai, mes fonctionnaires devront
avoir fait le nécessaire pour envoyer chez nous les projets qui sont
considérés comme acceptables. D'accord? À partir de ce
moment-là, dans la première semaine de mai, mon attaché
politique, M. Verrette, a mandat, du 5 au 7 mai, de communiquer avec nos
collègues de l'Assemblée nationale pour leur dire: Voici les
demandes qui ont été faites et qui seraient acceptables.
Pourrait-on avoir de votre part - excusez le terme anglais - votre "feeling",
ce que vous en pensez? À partir de ce moment-là, M. Verrette
devra obligatoirement faire en sorte que le 1er juin, j'aie sur ma table de
travail ce que les députés lui ont fait comme commentaires sur
les projets dans leur propre comté. Le 1er juin, lorsque j'aurai cela
sur ma table de travail, je me retourne de bord et je demande aux gens de
l'administration de procéder à l'écriture des lettres pour
donner l'accord aux gens qui ont fait une demande au PADEL pour
procéder. Au maximum le 17 juin, tout le monde devrait avoir
reçu... Les premières lettres auront commencé à
être reçues par les organismes leur disant: Voici, vous avez le
programme, on l'a accepté et on vous demande d'entrer et de faire le
nécessaire pour l'exécuter. Si, à partir de ce
moment-là, il y a encore des gens qui se réveillent le 28 mars
1989 en disant: Savez-vous, on a oublié de... On dira: Si vous n'avez
pas d'allure à ce point-là, ne faites donc plus de demandes au
PADEL.
Mme Juneau: Non, je pense, M. le ministre, qu'il ne faut pas dire
que nos municipalités n'ont pas d'allure. Je ne suis pas d'accord avec
cela.
M. Picotte: Je n'ai pas dit que les municipalités
n'avaient pas d'allure, c'est n'importe qui.
Mme Juneau: Ce sont les municpalités qui font les
demandes.
M. Picotte: Si les gens nous disent, après six mois,
qu'ils n'ont pas eu le temps de voir à quelque chose, on dira:
Écoutez, franchement!
Mme Juneau: Vous savez que, dans des petites
municipalités... On s'est tout expliqué cela lors des
crédits et je ne recommencerai pas, tout le monde sait que les petites
municipalités ne sont pas organisées, qu'elles n'ont pas de
budget... Mais vous souvenez-vous que je vous avais dit, à un moment
donné, au sujet du PADEL, que le problème était que les
gens qui ont des projets qui sont trop importants pour le PADEL... Parce que 9
000 000 $ dans le PADEL, ce n'est pas les chars. Si on veut en donner aux
petites municipalités, comme je vous l'ai déjà
expliqué, qui n'ont même pas l'élément de base, il
ne pourrait pas y avoir entre vous et le Fonds de développement
régional, pour les projets d'envergure... Je pense que je vous en avais
parlé, je suis même sûre que c'est à plusieurs
reprises. Les gens sont obligés d'être refusés par le PADEL
pour avoir le droit d'aller au Fonds de développement régional ou
à l'OPDQ, quand ce sont des projets importants.
Si j'étais ministre du Loisir, savez-vous ce que j'accepterais
dans le PADEL? Seulement les projets en bas de 50 000 $ pour donner à
toutes nos petites municipalités des éléments de base de
loisir. À des places, il n'y a même pas de terrain de balle, vous
le savez très bien. Si on n'était pas obligés de faire des
pirouettes avec nos grosses demandes de 300 000 $ ou 400 000 $ pour un centre
communautaire, si, tout de suite, cela n'avait pas besoin d'être
refusé par le PADEL, si cela s'en allait tout de suite au Fonds de
développement régional où à l'OPDQ, ne croyez-vous
pas que, à la fois, vous économiseriez le temps des gens qui vous
entourent et cela irait directement, pour un gros projet, dans le Fonds de
développement régional? C'est là que vont ces projets ce
n'est pas dans le PADEL, avec un maigre budget de 9 000 000 $ pour 1500
ou 1600 municipalités au Québec. (22 heures)
M. Picotte: Je ne peux pas, madame, abdiquer mes propres
responsabilités. La responsabilité du ministre du Loisir, c'est
même de dire au Fonds de développement régional que tel
projet qui a été présenté est acceptable. D'une
façon ou d'une autre, il faut qu'ils me le présentent. À
moins que je dise à mon collègue de l'OPDQ: Veux-tu prendre mes
responsabilités, mettre mes bottines et évaluer cela à ma
place?
Mme Juneau: Non, ce n'est pas ce que je vous ai dit. Vous avez
bien compris.
M. Picotte: Non.
Mme Juneau: J'ai dit que s'il y avait un critère dans le
PADEL qui disait que les projets qui sont acceptés, compte tenu du petit
budget - on s'entend - devraient être de 50 000 $ en descendant pour que
nos petites municipalités aient éventuellement des
éléments de base... Tous les projets au-dessus de 50 000 $, de
100 000 $ et plus, disons, n'ont pas besoin d'être évalués
par le PADEL. Ils s'en vont directement au Fonds de développement
régional ou à l'OPDQ pour être examinés. Là,
on chevauche les deux. Il faut être refusé au PADEL pour aller
ensuite au Fonds de développement régional ou à l'OPDQ.
C'est une perte de temps, premièrement. Deuxièmement, il y a bien
des fois où ils sont en retard pour aller au Fonds de
développement régional. Il me semble que si vous aviez un
critère en ce sens... Je ne critique pas pour critiquer. J'essaie, comme
vous, d'aider les gens. Ce sont des choses qui nous sont souvent dites.
Pourquoi n'y aurait-il pas cela?
M. Picotte: D'abord, ce qu'il faut bien se dire ensemble, c'est
que dans le Programme d'aide au développement des équipements de
loisirs, on dit: Projets prioritaires, les projets de moins de 125 000 $ vont
être considérés comme prioritaires chez nous. Ils savent
cela déjà. Mais il n'est pas impossible, dans le cadre du
perfectionnement des sommets régionaux, finalement, qu'on en arrive
à ce que vous dites, mais on n'est pas encore rendus là, au
moment où on se parle. On sait très bien que, dans le cadre des
sommets régionaux - il s'en tient quelques-uns par année - on
fait le tour et il y a des projets plus gros qui sont acceptés en
collaboration avec l'OPDQ, qui sont décernés là.
Peut-être qu'un jour on dira: Tous ces gros projets, rentrez-les
dans le cadre d'un sommet régional comme tel. Cela va les alourdir
effectivement, mais on n'est pas encore rendus là, au moment où
on se parle.
Mme Juneau: J'espère que votre réflexion va se
poursuivre, parce qu'il serait bien agréable pour les gens de ne pas
avoir à faire les deux, soit faire leur présentation au PADEL et,
si c'est refusé, ensuite, aller faire leur présentation...
J'espère que vous allez continuer d'y songer.
M. Picotte: Vous avez bien raison là-dessus, madame, mais
le problème est que, quand je suis seul à
réfléchir, cela va assez bien généralement, mais
quand on est appelé à trois ou quatre.
Mme Juneau: Mais ce n'est pas fin pour les gens qui vous
entourent...
M. Picotte: Non, je ne parle pas d'eux. Eux, ils
réfléchissent bien avant moi. Ils sont comme moi. D'ailleurs, ils
ont ajusté leurs habitudes de réflexion à ma dimension et
à ma vitesse. Parfois, pour réfléchir sur ce sujet, il
faut que je fasse réfléchir mon collègue de l'OPDQ, mon
collègue de ceci et mon collègue de cela. Parfois, quand on est
trois ou quatre, il faut prendre du temps chacun de son côté pour
faire une réflexion, faire une table commune et mettre tout cela en
commun ensuite. C'est pourquoi je dis que c'est plus difficile quand cela
demande une concertation.
Mme Juneau: Je le comprends. Mais je vous demande de continuer
d'y songer parce qu'il serait important...
M. Picotte: Vous avez bien raison.
Mme Juneau:... qu'on puisse arriver avec un critère comme
celui-là qui serait avantageux...
M. Picotte: Je peux vous faire la promesse solennelle que je vais
continuer d'y songer.
Mme Juneau:... pour vos gens qui sont obligés de
travailler là-dessus même s'ils sont obligés de le
refuser.
Deuxièmement, je voudrais vous demander,
M. le ministre, combien vous avez eu de crédits
périmés au PADEL, que les gens n'ont pas été en
mesure d'utiliser au 31 mars.
M. Picotte: On l'a dit ce matin... Mme Juneau: Je m'excuse
mais...
M. Picotte: Non, c'est parce que j'essaie de me rappeler. Ce
n'est pas parce que je veux dire... Vous n'étiez pas ici ce matin, vous
ne pouviez donc pas l'entendre. Il y a eu des crédits
périmés de l'ordre de 1 200 000 $.
Mme Juneau: 1 200 000 $?
M. Picotte: Oui. C'est une prévision parce qu'on n'a pas
fait le total. Mais cela ne dépassera pas 1 200 000 $. Cela doit
être aux alentours de 1 000 000 $. Comme je vous l'ai dit, il ne devrait
pas être question de périmer trop dans ce domaine, parce que si,
à partir du 20 juin...
Mme Juneau: Vous avez "switché" cela dans une autre
municipalité.
M. Picotte: Ce qu'on a fait et ce qui est arrivé pour
certaines municipalités... Quand la municipalité a pris la
précaution au mois de décembre, par exemple, de nous appeler pour
nous dire: Écoutez, vous nous avez confirmé quelque chose au mois
d'octobre, on a fait toute l'évaluation, on a regardé cela un peu
partout et il ne nous sera pas possible de le faire, la deuxième
question qui venait généralement, c'était: Avez-vous fait
d'autres demandes au PADEL comme municipalité? Parfois, ils nous
disaient: Oui, on en a une deuxième. En avez-vous une, parmi celles qui
sont acceptables, que vous seriez prêts à réaliser? Ils ont
regardé cela et Us ont dit: Oui, on peut réaliser celle-ci. Tout
de suite, dans la même journée, on a envoyé la lettre
d'intention pour dire: Faites-là. Et plusieurs l'ont faite.
Mme Juneau: Tout à l'heure, vous m'avez dit que vous aviez
reporté la date jusqu'à la fête de saint Joseph...
M. Picotte: La veille de la fête de saint Joseph.
Mme Juneau:... la veille, soit le 18, pour les nouvelles
inscriptions dans le PADEL. Ceux qui n'ont pas su avant le 31 mars qu'ils ne
pourraient pas terminer leurs travaux et qui n'ont pas présenté
de demande parce qu'ils pensaient que, comme par les années
passées, le contrat signé, les matériaux achetés,
mais qui ne satisfaisaient pas l'ensemble de la subvention qui leur
était promise, qu'est-ce qu'on fait avec cela?
M. Picotte: On a prévu cela. Nous, en discussion avec eux,
on les a fait inscrire automatiquement.
Mme Juneau: Cela veut dire que ce n'est pas eux qui se sont
inscrits, vous les avez inscrits automatiquement?
M. Picotte: On a dit à ceux qui ont commencé:
Prenez donc la précaution de vous inscrire tout de suite pour qu'on
puisse terminer votre travail. On l'a fait et c'est un travail de
bénédictin; cela demande des heures, mais on l'a fait compte tenu
des situations pour qu'ils ne soient pas pénalisés.
Mme Juneau: Ce qui me dérange dans tout cela, c'est que
vous n'avez pas une augmentation de budget dans le PADEL équivalant avec
tout ce que vous avez ramené à l'autre année.
M. Picotte: Non, parce que cela n'est pas trop. Je pense que,
dans son ensemble...
Mme Juneau: Vous avez dit que vous aviez 1 000 000 $...
M. Picotte: Oui, mais même dans son...
Mme Juneau:... de crédits périmés, 1 200 000
$.
M. Picotte: Oui, mais ils n'ont pas nécessairement
utilisé ce montant de 1 000 000 $; il y en a qui ont dit: On abandonne.
Il y en a peut-être qui ont abandonné complètement des
projets pour toutes sortes de raisons. Parfois, ils ont changé de main
en cours de route et ce sont les difficultés qu'on a. Quand on arrive
à l'année où il y a élection d'un maire et que,
parfois, il y a un beau projet d'éclairage de terrain de balle dans une
municipalité où, évidemment, la moyenne d'âge est
assez élevée, il y a des gens qui contestent cela un peu.
Parfois, il y a un gars qui se présente à la mairie et il fait
son élection contraire à cela. Il gagne, il bat son adversaire et
il vient de décider d'enterrer le projet que son adversaire avait
accepté. Nous, parce qu'il y a eu un enterrement de première
classe, nous sommes obligés d'agir en entrepreneur de pompes
funèbres et ce n'est pas de notre faute. C'est la réalité
qui se produit dans les petites paroisses, où il y a un maire qui
démissionne et l'autre arrive et dit: Ce n'est pas dans mes
priorités. On est obligés de vivre avec tout cela. C'est ce qui
fait que, parfois, il y a des maires qui ont complètement
abandonné des projets pour toutes sortes de raisons, donc qui ne se sont
pas nécessairement inscrits.
J'ose souhaiter... J'ai demandé à mon collègue, le
ministre des Finances, de regarder la possibilité - je me croise les
doigts parce que vous savez ce que c'est que de demander quelque chose à
un ministre des Finances quand arrive son budget, il peut aussi bien nous faire
une surprise agréable ou désagréable; de toute
façon, c'est toujours une surprise.
Mme Juneau: Ne vous arrangez pas pour en avoir une
désagréable.
M. Picotte: Qu'elle soit agréable ou
désagréable, c'est toujours une surprise. On aime mieux qu'elle
soit agréable et pas trop forte pour ne pas nous faire faire une
syncope, mais, en tout cas, assez forte pour que ce soit
intéressant.
Mme Juneau: Je vais supporter cela en masse, moi.
M. Picotte: On supporte bien des choses, oui.
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte: Là, je dis au ministre des
Finances - mes collègues en ont fait valoir un peu à mon
collègue des Finances et au premier ministre - qu'il faudrait trouver le
moyen d'ajouter de l'argent dans le PADEL. Quand je regarde cela sur les quatre
dernières années, en 1985-1986, il y a eu 7 644 000 $ de mis dans
le PADEL, en...
Mme Juneau:... votre feuille.
M. Picotte:... 1986-1987, 4 819 000 $, en...
Mme Juneau: Est-ce que vos chiffres sont trop petits?
M. Picotte: Non, non, c'est parce qu'il faut que je monte en haut
de la feuille pour voir la date.
Mme Juneau: Ah!
M. Picotte: Ces feuilles-là sont longues.
Mme Juneau: C'est compliqué.
M. Picotte: En 1987-1988, il y a eu 9 153 000 $ et, en 1988-1989,
indépendamment de ce qu'on pourra faire si le ministre des Finances se
laisse aller un peu dans sa générosité, il y a
déjà au moins de prévu 9 553 000 $. Donc, il y a eu une
augmentation constante depuis ce temps-là, trop peu, hélas! une
augmentation pas assez substantielle...
Mme Juneau: Avez-vous une obligation de périmer des
montants dans cela?
M. Picotte: Quand ils sont utilisés, non. Quand ils sont
utilisés, cela devient... J'ai dit: Tenons pour acquis, quand j'ai
confirmé aux municipalités et aux organismes qu'ils l'avaient...
je ne vois pas comment je pourrais aller dire: Écoutez, on a des
demandes de périmées, voulez-vous arrêter de mâcher
votre gomme à moitié? Cela n'a pas de bon sens. Je veux dire
qu'ils l'ont, ils ont confirmé et c'est un engagement juridique de ma
part...
Mme Juneau: Oui.
M. Picotte:... je ne peux plus revenir sur ma parole.
Mme Juneau: En tout cas...
M. Picotte: Donc, je n'ai pas de crédits
périmés là-dedans, à part ceux qui ne les utilisent
pas.
Mme Juneau:... si les municipalités ont leur accord de
subvention en août, je suis persuadée qu'ils vont être en
mesure de faire leur travail avant les froids d'hiver.
M. Picotte: Ils l'auront, madame, avant la fête nationale
des Québécois. Je prends tout le monde à témoin
ici...
Mme Juneau: C'est le 24 juin.
M. Picotte: Oui. Je vous dis et j'ai dit à mon
attaché politique que s'il veut avoir une longue carrière
à mes côtés - pas madame, mais monsieur, là-bas - il
sait ce qu'il a à faire avant le 1er juin.
Mme Juneau: Pauvre André!
M. Picotte: Je lui ai même dit: Les députés
qui ne répondront pas à ton appel, veux-tu, s'il vous
plaît, les ignorer, point final. Parfois, vous savez, on doit se dire
cela et on va se le dire... Est-ce qu'il y a moyen de ne pas enregistrer tout
en enregistrant? D'accord. C'est correct, vous pouvez rallumer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Alors, ils vont avoir juste des rires! Je me mets
à la place de la fille qui doit transcrire cela, elle va avoir...
Mme Juneau: Aie!
M. Picotte:... seulement des rires...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: J'ai vu bien des choses, mais cela...
M. Picotte: Mais je suis le ministre du Loisir et du plaisir. Il
faut rire un peu!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: II faut avoir du "fun". Bon, c'est correct. Moi, je
vais être contente, si vous tenez votre engagement d'avertir les
municipalités. Tout, ce que je souhaite, c'est d'avoir assez d'argent
pour qu'elles puissent faire leur projet et de l'avoir à temps pour
qu'elles le fassent.
M. Picotte: Là-dessus, madame, je n'ai pas de reproche
à vous faire parce que je pense que quand on vous demande de nous donner
vos vues sur ces projets, vous êtes d'une excellente collaboration.
Mme Juneau: Cela dit, je vous remercie beaucoup, mais j'aimerais
avoir l'argent qui va avec pour les municipalités que je
représente.
M. Picotte: En tout cas, le 24 juin, une partie de vos
désirs sera comblée...
Mme Juneau: J'ai hâte de voir cela!
M. Picotte:... sinon la totalité, mais une partie du
moins.
Mme Juneau: Je' vous remercie, M. le ministre. Je vais attendre
patiemment.
M. Picotte: Ce bout est enregistré. Vous comprendrez que
mon attaché politique veut conserver son job et mes fonctionnaires ne
veulent pas être changés de place ou être mutés
ailleurs. Avis à tous les intéressés!
Mme Juneau: Est-ce une menace?
M. Picotte: Non, non, mais j'ai appris une petite phrase latine
au séminaire, c'est l'une des rares que j'ai retenue: Qui potest capere
capiat. Que celui qui peut comprendre, comprenne.
Mme Juneau: Mon Dieu! Ouais... Vous êtes ferré
sur...
M. Picotte: Vous ne pensiez pas que j'étais instruit comme
cela, vous?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Avec vous, il faut s'attendre à tout. Il faut
s'attendre à tout avec vous. Là, si on allait dans un autre
programme. On va laisser PADEL..
M. Picotte: Parfait!
Infrastructures de ski alpin
Mme Juneau:... puisque vous avez sorti votre phrase en latin.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: On va aller dans les infrastructures de ski alpin.
D'accord? Il y a une diminution de 85, 4 %. Vous lui avez donné la
claque.
M. Picotte: Pas un autre!
Mme Juneau: Une chance que vous ne parlez pas en latin à
tous les cinq minutes.
M. Picotte: Pas un autre! Mais c'est peut-être parce que
j'ai donné mes ordres en latin que personne n'a compris! Ha, ha, ha!
Non, en fait..
Mme Juneau: Pour le bénéfice de tout le monde,
continuez donc à parler français.
M. Picotte: Quand on parle du développement des
infrastructures de ski alpin, c'est le domaine suivant. Voici ce qui a
été convenu, par mes collègues du Conseil des ministres.
Dans le domaine du ski, il faut évaluer trois volets.
D'abord, dans le volet du PADEL, un certain montant est
réservé pour le ski depuis déjà quelques
années, le volet de ski qu'on appelle municipal; autrement dit, des
centres qui sont des municipalités, des centres de ski qui sont
municipalises et qui peuvent faire une demande au PADEL ou à des
organismes sans but lucratif. Cela est un volet où on ne fait pas, par
exemple, de gros investissements, comme pour des canons à neige et des
choses comme cela. On fait des investissements mineurs permettant d'être
plus opérants dans le domaine des centres de ski dits municipaux. C'est
un volet qui existe et qui va continuer d'exister. Il y avait le volet de
l'entente Québec-Canada - je vais passer tout de suite à l'autre
extrême - où des montagnes d'une certaine hauteur étaient
admissibles. Je ne me rappelle plus de la hauteur parce qu'on me mêle
souvent les mètres et les pieds. 350 mètres et plus.
Mme Juneau: Ce n'est pas en pieds, cela?
M. Picotte: Non, 350 mètres et plus, sauf que lorsqu'on
faisait un cours classique, on sortait toujours avec un titre de maître
quelque part. Ce volet était, à toutes fins utiles, admissible
à l'entente Québec-Canada et, à partir de ce
moment-là, à une entente qui a été signée
par M. Marcel Léger, l'ancien ministre du Tourisme il y a
déjà quelques années, qui durait cinq ans et qui, à
toutes fins utiles, devrait se terminer dans un an et demi, mais qui est
épuisée comme entente, c'est-à-dire que les montants
d'argent, à part quelques grenailles, ont tous été
utilisés. Donc, nous sommes en discussion avec le gouvernement
fédéral pour faire en sorte de renouveler l'entente, même
avant échéance, si possible. Il y a le volet intermédiaire
qui nous occupe davantage. On est rendu à celui-là, Mme la
députée. Dans ce volet intermédiaire, des sommes d'argent
sont dévolues au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche pour aider des stations de ski de type intermédiaire, donc
des montagnes en deçà de 350 mètres et non pas des
stations municipalisées. C'est dans le domaine privé.
Mme Juneau: Puis-vous demander... ? M. Picotte: Oui, tout
de suite.
Mme Juneau: Si on parle - je vous donne un exemple - du mont
Orford, chez nous...
M. Picotte: Oui, un beau mont.
Mme Juneau:... qui en est un que vous avez...
M. Picotte: De 350 mètres et plus, dans l'entente
Québec-Canada...
Mme Juneau: Oui, c'est cela. D'accord.
M. Picotte:... et qui est susceptible d'attirer une
clientèle de l'extérieur du Québec.
Mme Juneau: D'accord. C'en est un autre.
M. Picotte: II est donc admissible à l'entente.
Mme Juneau: D'accord.
M. Picotte: Mais le volet dont je vous parle et qui nous
préoccupe, c'est aussi le volet intermédiaire. À partir de
ce moment-là, on nous a demandé, en collaboration avec le
gouvernement fédéral, par l'entente, de faire une étude
pour savoir ce qu'on devrait faire dans le domaine du ski. Il faut bien se dire
une chose: Les gens ont de plus en plus déserté les arénas
pour s'adonner au ski alpin, pour toutes sortes de raisons. Par exemple, ils
veulent faire un sport de type familial et ils équipent la famille au
complet, donc ils passent leur temps de loisir en famille. Il y a eu une
augmentation. Je suis toujours resté très surpris par les
chiffres. Il y a eu une augmentation passant d'environ 300 000 skieurs en 1984
à 1 200 000 skieurs aujourd'hui, au Québec, d'après ce
qu'on me dit. Le nombre a triplé en quatre ans. Ce qui fait qu'il y a
des demandes de type intermédiaire de la part des stations. Les demandes
ont doublé et même triplé. Parce que tout le monde
considère que c'est un volet intéressant. Partout où on
voit une montagne, on se dit qu'il serait important de développer un
centre de ski. On a donc reçu des demandes à profusion en ce
sens.
Les gens ont dit: II ne faudrait pas se retrouver dans une situation
où, à un moment donné... Même des gens qui avaient
déjà des stations de ski nous disaient: Écoutez, on peut
bien faire des stations de ski partout où il y a des montagnes, sauf
qu'on va se retrouver devant un joyeux problème à un moment
donné. La même clientèle va se promener d'une place
à l'autre. On risque d'en avoir trop et de diluer les forces. Ils nous
ont demandé s'H n'y aurait pas moyen de regarder cela d'un peu plus
près avant d'aller plus loin.
Le Conseil des ministres était d'accord pour qu'on fasse une
étude en collaboration avec le gouvernement fédéral pour
dire: Est-ce qu'on ne pourrait pas faire maintenant le point sur ce qui a
été fait, sur ce qui existe et sur la façon avec laquelle
on devrait s'orienter à l'avenir? On a donc commandé une
étude de la firme CEGIR avec le gouvernement fédéral. Cela
ne fait pas longtemps que je l'ai en main. Je n'ai que le couvert parce qu'elle
vient d'entrer au ministère. C'est l'entente Canada-Québec sur le
développement touristique, le ski alpin au Québec; le bilan et
ses horizons. Cette étude a été faite par CEGIR. Elle a
été complétée en février 1988 et a
été présentée par la suite au gouvernement
fédéral, au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et au ministère du Tourisme.
Mes collègues, autant du fédéral, du
ministère du Tourisme que de mon ministère, nous sommes en train
de regarder les recommandations qui nous sont faites là-dedans. À
première vue, ce qui se dégage, c'est que les gens semblent nous
dire qu'il faut déjà consolider ce qu'on a avant de se lancer
dans d'autres développements un peu partout au Québec. Il faut
consolider ce qu'on a. Je pense que cela allait un peu dans le sens de ce que
tout le monde préconisait, sauf qu'on voulait que cela soit bien
évalué pour qu'on ne travaille pas sans avoir des données
spécifiques dans le but de procéder ou d'arrêter un
développement ou sans avoir la certitude qu'il est
préférable de l'arrêter, de le réduire ou d'en
changer l'orientation.
Donc, d'ici une quinzaine de jours au maximum, il devrait y avoir une
rencontre entre mon collègue, le ministre fédéral M.
Valcourt, le ministre du Tourisme du Québec, M. Gratton et
moi-même pour dire: Maintenant qu'on a pris connaissance de cette
étude et qu'on en connaît les recommandations, quelle serait la
meilleure façon de procéder pour nous? Comment allons-nous nous
orienter autant pour le volet de l'entente qui est à renouveler que pour
le volet intermédiaire que nous avons chez nous? Comment allons-nous
nous comporter? Quand on aura décidé cela, nous ferons une
proposition commune à nos deux paliers de gouvernement. J'imagine que M.
Valcourt fera des recommandations à son Conseil des ministres
fédéraux et M. Gratton et moi-même allons signer un
mémoire commun, qui sera présenté au Conseil des ministres
du Québec pour dire: Voici ce que nous vous suggérons. Et le
Conseil des ministres m'a dit: À partir de là on verra à
la lumière de cette étude si on doit remettre un budget, lequel
et comment doit-on l'utiliser.
Mme Juneau: Je voudrais vous poser une question. Quand vous
parlez du volet intermédiaire, est-ce qu'il concerne simplement le
Québec?
M. Picotte: Oui.
Mme Juneau: C'est seulement le gouvernement du Québec.
M. Picotte: Oui. Je pourrais vous donner dans la région de
Québec, comme exemples de centres intermédiaires, Le Relais,
entre autres et le Manoir Saint-Castin. Ce sont des stations de type
intermédiaire, c'est-à-dire dont la montagne n'est pas assez
haute pour faire partie de l'entente Québec-Canada, mais suffisamment
haute pour faire du ski intéressant.
Mme Juneau: Correct. Qu'arrive-t-il du développement
à Petite-Rivière-Saint-François?
M. Picotte: C'est un gros développement de station de type
international. Tout le monde a
fait ses devoirs. On a une proposition sur la table qui sera
étudiée au Conseil des ministres d'ici la fin de juin et si,
effectivement, c'est concluant, le Conseil des ministres devrait donner son
accord là-dessus. Sinon, s'il y a trop d'interventions monétaires
et que le Conseil des ministres en décide autrement... Cela sera
validé à la fin de juin, au maximum.
Mme Juneau: Mais il y avait des groupes intéressés.
Est-ce que ce sont des groupes du Québec?
M. Picotte: II y avait des groupes intéressés. On a
commencé à discuter avec certains groupes. On a modifié
notre approche là-dessus. Il y a eu des discussions et d'autres
échanges, de nombreuses rencontres au sein de mon ministère, avec
M. Bélanger, entre autres, qui était responsable de ce dossier,
avec mes sous-ministres, mon directeur de cabinet. On a amené les gens
qui étaient intéressés de plus en plus à
préciser exactement dans quel volet ils voulaient s'orienter.
J'ai toujours tenu à dire ceci et je vais répéter
la même chose: Jamais, on n'acceptera que cette montagne, si
intéressante, si grosse et si importante soit-elle, se développe
à un rythme ordinaire, venant chercher de la clientèle
déjà existante au mont Sainte-Anne, au mont Orford et un peu
partout au Québec. Il faut faire suffisamment d'investissements, dans
une première phase, pour que ce soit une station de type international
et que la clientèle vienne de l'extérieur du Québec. Je
pense, entre autres, à une clientèle d'une partie des
États-Unis, à qui cela peut s'adresser, et à une
clientèle européenne en particulier, qui serait
intéressée à venir chez nous. Si on ne le fait pas de
cette façon, je regrette, mais on ne pourra pas donner d'accord quant au
développement du massif de
Petite-Rivière-Saint-François.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Constatant maintenant que nous avons dépassé 22 h 15, j'aurais
besoin de directives pour pouvoir continuer nos travaux. Sans cela, je me
verrai dans l'obligation d'appeler l'adoption des programmes.
Mme Juneau: J'aurais bien d'autres questions à poser, mais
puisque nous avons pris un engagement ensemble au début de la
soirée, je vais être obligée de vous dire que nous allons
respecter nos engagements.
Adoption
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Mme la
députée de Johnson. Est-ce que le programme 1,
Développement du loisir, des sports et du plein air,
éléments 1, 2, 3, 4 et 5, est adopté?
Mme Juneau: Oui, M. le Président. M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que le
programme 4, Gestion interne et soutien, éléments 1, 2 et 3, est
adopté?
Mme Juneau: Oui, M. le Président. M. Picotte:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch) Adopté. Est-ce que le
programme 5, Régie de la sécurité dans les sports du
Québec, est adopté?
Mme Juneau: Adopté.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch) Adopté.
Est-ce que l'ensemble des crédits du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche sont adoptés?
M. Picotte: Adopté. Mme Juneau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Picotte: M. le Président, vous allez sans doute me
permettre, à la fin de nos travaux, de remercier tous les membres de
cette commission, nos collègues, de même que l'Opposition de
l'excellente collaboration que nous avons eue à la suite des discussions
et du climat plus que serein, intéressant et agréable. Je pense
que nous avons fait nos échanges dans le but de bonifier et de
perfectionner les différents programmes que nous avons avec des
suggestions fort intéressantes, qui nous ont été faites de
part et d'autre.
Je voudrais remercier mon collègue, le député de
Dubuc, qui était présent en début de journée, ma
collègue, la députée de Johnson, mes collègues du
gouvernement, de même que l'ensemble de mes fonctionnaires qui nous ont
bien assistés et bien aidés, mon personnel politique et
vous-même, M. le Président, qui avez très bien fait cela et
je voudrais remercier de leur gentillesse les gens du Journal des
débats, qui nous ont si bien écoutés et qui ont
même fermé le micro quand c'était le temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Cela, ce n'est pas régulier.
M. Picotte: De même que le personnel - non, mais ce n'est
pas cela, finalement, on sait très bien que tout a été
correct - qui assiste les membres de la commission: secrétaires,
etc. Merci au recherchiste de l'Opposition. Cela a été
très agréable de vous connaître, mon cher ami, et de
travailler en collaboration avec vous.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Johnson.
Mme Juneau: Étant donné que le ministre vient de
faire une tournée régionale, provinciale et nationale de tout le
monde, j'ajouterai merci à tout le monde pour l'ensemble des travaux que
nous avons faits ensemble. À l'année prochaine, j'imagine. Aux
prochains engagements.
Le Président (M. Saint-Roch): Aux prochains engagements
financiers.
Alors, la commission de l'aménagement et des équipements
ayant maintenant accompli son mandat, soit de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour l'année
financière 1988-1989, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 20)