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(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
des crédits budgétaires du ministère des Transports pour
l'année financière 1988-1989.
Est-ce que nous avons des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
secrétaire.
Sur ce, nous allons maintenant entreprendre nos travaux et je vais
reconnaître M. le ministre pour les remarques préliminaires. M. le
ministre.
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président. Merci à mes collègues de l'assemblée et
à M. le député de Lévis. J'en suis, quant à
moi, à ma troisième défense des crédits pour le
ministère des Transports et j'aimerais vous dire que c'est un
véritable plaisir de travailler dans un ministère aussi important
que le ministère des Transports qui a une implication régionale
comme à peu près aucun ministère. Représenté
dans des districts et dans des régions, le ministère des
Transports a eu, au cours des dernières années, à traiter
de dossiers d'une importance capitale pour les régions, qui font aussi
actuellement l'objet de nos préoccupations et que nous verrons tout
à l'heure.
Mon but n'est pas de faire l'une de ces grandes déclarations bien
écrites qui, de toute façon, n'est presque jamais reprise par
personne d'autre que les membres de cette commission. Il est davantage de
s'assurer qu'on puisse très rapidement faire un bilan - et ne pas
chiffrer, puisqu'on aura l'occasion de le faire au cours de nos discussions
élément par élément et programme par programme - et
la nomenclature de certains dossiers. Je dis bien "certains" parce que le
ministère des Transports reçoit tout près de 4000 lettres
par mois au cabinet avec la multitude des dossiers traités. On pourrait
prendre tout le temps alloué à la commission pour faire la
nomenclature de tout ce qui a été fait au cours de
l'année. Nous ferons la nomenclature de certains dossiers et, comme vous
le verrez, pas uniquement des dossiers qui pourraient être favorables au
ministère des Transports, mais, comme l'exercice se veut un exercice de
ques-tionnement sur l'administration du ministère et les
décisions politiques prises par le ministère des Transports,
à ce moment-là, nous ferons la nomenclature d'un certain nombre
de dossiers qui, au cours de l'année, ont été
réglés, tantôt à la satisfaction et tantôt,
bien sûr, en irritant certaines clientèles de par leur propre
conception de ce que cela devrait être, mais cette nomenclature et cette
projection de ce que pourrait être l'année 1988-1989 au chapitre
des principaux dossiers chauds pourraient facilement orienter, si tel est votre
désir, les discussions que nous entamons ce matin.
Avant de faire cela, j'aimerais remercier le député de
Lévis d'avoir accepté de reporter à l'ultime date
l'analyse des crédits, compte tenu de mon état, et l'assurer que
le disque qui a été éliminé était un 78 et
non pas un 76. Dans ce sens, je peux l'assurer que ma colonne tiendra la coup
et que je suis tout disposé à donner toutes les explications,
livre ouvert, comme cela a été le cas dans les autres
défenses des crédits, et de discuter d'à peu près
tous les dossiers.
Donc, l'année 1987-1988 a été marquée par un
dossier qui, d'après moi, aurait dû être réglé
bien avant, mais qui l'a été au cours de cette année et
qui, heureusement, l'est pour les cinq prochaines années. Ce dossier
fait référence à la subvention et au fonctionnement du
transport en commun pour tous les organismes qui s'en prévalent au
Québec. C'est une enveloppe qui est maintenant fermée pour cinq
ans. C'était le désir des sociétés de savoir, pour
une période bien déterminée de cinq ans, où elles
s'en allaient et ce sur quoi elles devaient compter comme apport financier du
gouvernement pour bien planifier leur gestion du transport en commun. Cela a
été salué par à peu près tout le monde.
C'est une bonne chose. Finalement, le ministère peut, quant à
lui, vaquer à d'autres occupations de telle sorte qu'une enveloppe
fermée, sur le plan administratif, pour le ministre des Transports,
c'est un plus, beaucoup moins de paperasserie et, finalement, beaucoup plus
d'efficacité. Je ne les ai pas mis par ordre d'importance. Comme vous le
voyez, je ne tiens pas du tout à éviter les débats.
Le deuxième dossier qui m'est venu à l'esprit était
la finalisation de la vente de Quebecair qui a, bien sûr, soulevé
à l'époque un peu et beaucoup de poussière, des
interrogations. Finalement, cette vente s'est terminée en septembre
1987. Au moment où tout le monde célébrait le Sommet de la
francophonie, au ministère, nous avons effectivement finalisé
cette entente. Nous avons aussi consolidé et terminé la phase
d'implantation du transport en commun pour les autres sociétés de
transport que la STCUM, celle de Montréal, des équipements qu'on
pouvait considérer comme minimaux ou des infrastructures minimales pour
être capables de donner un service décent et adéquat aux
popula-
tions à desservir. Cela a été le cas en particulier
de la Société de transport de la rive sud de Montréal
où nous avons approuvé des immobilisations substantielles pour
l'implantation d'un centre administratif, ce qu'elle n'avait pas, de même
que pour l'implantation d'un garage puisque, comme vous le savez, la
Société de transport de la rive sud de Montréal n'avait
pour toit pour ses autobus, jusqu'à notre acceptation, que les fameuses
tentes qui abritaient les autobus. Cela faisait en sorte que la
Société de transport de la rive sud de Montréal ne pouvait
optimaliser à la fois son entretien et son rendement. Nous avons
corrigé cette situation. Il en a été de même pour la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec
où nous avons reconnu des investissements assez substantiels quant aux
terminus pour les villes satellites autour de ce coeur qu'est la capitale, soit
les villes de Vanier, Beauport et Charlesbourg, de même qu'au Saguenay,
de telle sorte que, maintenant, au plan des immobilisations de base
nécessaires à une société de transport pour bien
remplir son rôle, tout le monde est rendu à peu près sur le
même pied. Finalement, en réglant notre problème de
subvention d'exploitation, de fonctionnement, on est dans une paix relative
quant à ces problèmes pour les cinq prochaines années.
Un dossier qui a retenu l'attention du ministère en cours
d'année a été, bien sûr, la
déréglementation dans le domaine du camionnage, en faisant
abstraction, bien sûr, du vrac. Cela a nécessité des
pièces législatives assez importantes dont nous avons eu
l'occasion de discuter. Cette déréglementation est maintenant,
sur le plan législatif, adoptée. On aura très certainement
l'occasion de faire le point sur où nous en sommes au cours des
discussions.
Un geste extrêmement important et humanitaire que le gouvernement
du Québec a posé, malgré le fait d'une situation
financière assez difficile, a été le remplacement du
Valentine-Lupien, au cours de l'année, par l'achat d'un Challenger qui a
coûté au gouvernement du Québec 25 000 000 $ et qui, au
moment où nous vous parlons, est en phase finale d'aménagement.
Il pourra desservir toutes les régions du Québec de
manière beaucoup plus convenable qu'on ne le faisait jusqu'à
maintenant avec le HS-125. Le 1er juillet devrait être la première
journée d'opération de l'avion-ambulance qui placera le
Québec en tête de liste d'à peu près toutes les
provinces ou des pays quant à la capacité de desservir toutes les
régions éloignées et de donner à ces gens un
service de qualité. Tout en vous disant que la capacité d'accueil
du Challenger sera de six civières, alors qu'actuellement, dans le cas
du HS-125, elle est difficilement d'une civière et que le travail est
très difficile à l'intérieur de l'appareil, Challenger
fournira tout ce qu'il y a d'à peu près plus moderne sur le plan
des équipements pour être capable de faire un travail
véritablement de sauvetage des malades. Le
Challenger a été testé et cet appareil pourra
atterrir à peu près sur toutes les pistes du Québec, de
telle sorte que, le Challenger étant en place, nous pourrons passer
à la deuxième phase, c'est-à-dire à l'extension du
service puisque, si ma mémoire est fidèle, 1988 a
été marquée par 669 vols du service aérien pour
ambulances. Même avec un Challenger, on peut augmenter un peu le nombre
de vols, compte tenu de la rapidité du Challenger, mais on ne peut
répondre aux besoins de tout le monde partout au Québec. Dans ce
sens, nous allons, au cours de l'année, progresser sur l'extension du
service ambulancier de concert avec l'entreprise privée, de sorte que,
dans les régions les plus isolées, il puisse y avoir un
raccordement entre la région isolée et un centre un peu plus
régional, de telle sorte que l'avion-ambulance puisse faire beaucoup
plus de travail. (10 h 30)
Au cours de l'année, nous avons aussi réglé pour
les trois prochaines années les subventions à l'achat d'autobus.
Bien sûr, c'est un dossier qui a soulevé quelques
poussières puisque, initialement, la subvention à l'achat
d'autobus était de 75 %. Nous l'avons ramenée, pour l'exercice
financier actuel, à 65 %, et pour l'année qui suivra à 60
%, de telle sorte que, maintenant, la norme de 60 % sera appliquée dans
les années futures quant au remplacement des autobus. Ce qu'il faut
comprendre, c'est qu'on est dans la phase de remplacement d'autobus et qu'on a
atteint, en ce qui concerne chacune des sociétés de transport,
approximativement la flotte dont on a besoin pour bien desservir les
concitoyens de chacune des sociétés de transport. Dans ce sens,
cela a été un dossier réglé en cours
d'année, malgré le fait que le monde municipal n'était
peut-être pas très heureux de voir une subvention passer de 75 %
à 60 %. Mais un objectif avait été très clair
à l'époque, c'est qu'il fallait nécessairement s'assurer
que ce n'était pas la subvention de 75 % qui permettait d'acheter des
autobus, mais que c'était davantage l'achat d'autobus pour combler les
besoins. Dans ce sens, la subvention de 60 % pour l'année 1989-1990 et
celle de 65 % pour l'année en cours ramènent à des
dimensions qui devraient répondre normalement aux besoins.
Au cours de l'année, il y a eu l'adoption du code canadien de la
sécurité routière. Nous nous sommes entendus dans tout le
Canada pour que le camionneur passant au Québec soit traité de la
même manière qu'en Ontario, qu'au Manitoba, qu'à Vancouver
ou qu'au Nouveau-Brunswick, de même qu'un camion venant de l'Ouest,
transitant au Québec, respecte chacune des conditions minimales du code
canadien de la sécurité. Avec cela, il y eu aussi la
réforme du Code de la sécurité routière, qui
devrait être bien campé pour plusieurs années, puisque
c'était la deuxième intervention majeure au niveau du code en
l'espace de trois ans, et on a voulu marquer ce changement de cap sur le plan
du respect du
Code de la sécurité routière avec tout ce que
comporte une application plus serrée de ce code.
En cours d'année, il y a eu aussi le transfert des
responsabilités de l'administration du taxi, tel que le milieu du taxi
le voulait, à la Communauté urbaine de Montréal, qui est
donc administré maintenant par eux; donc, une autorité qui est
beaucoup plus près de l'action. Tout cela s'est fait en
conformité et dans le respect des champs de compétence de chacun:
dans le respect de la communauté urbaine, dans le respect des pouvoirs
du ministère des Transports et, aussi, dans le respect des taxis
eux-mêmes, puisque tout cela s'est fait avec leur concours et que tous
ces gens étaient présents lors de la conférence de presse
de la première journée du bureau de taxi à
Montréal.
Une nouvelle qui pourrait être très intéressante,
c'est que nous avons décidé, au ministère, de créer
un poste de M. Taxi. Très prochainement, un fonctionnaire de haut niveau
sera affecté à cette tâche, un genre d'"ombudsman" pour le
taxi. Cet individu pourra être accessible en tout temps aux gens du taxi
qui ont des problèmes et il pourra régler toute une série
de problèmes qui pourraient se poser en cours de route.
Il y a eu aussi un premier règlement sur les véhicules
tout terrain. Nous sommes allés là où nous le pouvions. Le
milieu a réagi par un règlement prépublié.
Certaines modifications ont eu lieu, avant même que le règlement
ne soit appliqué sous toutes ses formes. Nous sommes intervenus
très vigoureusement auprès de M. Crosbie, qui était
ministre des Transports à l'époque, à la conférence
fédérale-provinciale de Toronto, pour que les "trois-roues"
soient éliminés du Québec, ce qui est maintenant chose
faite, et - on se comprend bien à ce moment-ci - éliminer les
points de vente et non pas éliminer... Parce que les individus qui en
ont actuellement peuvent toujours les utiliser. À ce sujet, au cours de
1988, il y aura aussi du travail à faire et à terminer puisqu'on
a promis, on s'est engagés à ce qu'il y ait une loi sur les
véhicules de loisirs.
Nous avons mis autour de la table les ministères
concernés, soit Loisir, Chasse et Pêche, le ministère des
Transports, la Régie de l'assurance automobile et d'autres
ministères pour qu'on puisse déposer à l'Assemblée
nationale, au cours de l'automne 1988, un projet de loi sur les
véhicules de loisirs pour bien encadrer, sur le plan sécuritaire,
la pratique de ces sports et faire en sorte qu'on puisse éviter le plus
possible des morts et des blessés graves, puisqu'il y a lacune à
ce point de vue.
Nous avons complété en cours d'année un projet qui,
sur le plan du développement régional, est extrêmement
intéressant, et qui a été financé par le
ministère des Transports: le port de Valleyfield. Cela a
nécessité, en pleine situation budgétaire difficile,
dès l'hiver 1986, des crédits de près de 10 000 000 $ pour
un coût de construction d'environ 14 000 000 $. L'implantation du port de
Valleyfield était un élément extrêmement important
pour cette région du sud-ouest de Montréal et le tout est
maintenant complété.
Un autre élément extrêmement important qu'on verra
se compléter en cours d'année est certainement le train de
banlieue Montréal-Rigaud. La dernière décision qu'a eu
à prendre le ministère des Transports a été celle
d'octroyer à la firme Bombardier, de La Pocatière, la
construction de 24 wagons au coût de 31 000 000 $. Cela fera en sorte que
les gens utilisant le train de banlieue Montréal-Rigaud seront de plus
en plus nombreux - 40 % d'augmentation de la fréquence au cours de la
dernière année - et que nous aurons du matériel neuf, et
cela pour longtemps, puisqu'il a une vie utile - si je ne dis pas de
bêtises - d'au moins 20 ans. Nous aurons donc réglé des
problèmes, respecté la clientèle et fait en sorte que le
transport en commun soit véritablement une priorité en mettant du
matériel de qualité, puisque c'est le matériel qui est
fourni aux États-Unis par la firme Bombardier et que nous avons pu
bénéficier de coûts très abordables pour permettre
de maintenir, également à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, des
emplois à ceux qui en avaient besoin. Dans ce sens, nous avons 24
voitures et nous sommes, à toutes fins utiles, jusqu'à
décembre, à compléter l'ensemble de la ligne
Montréal-Rigaud avec un service, dès le 1er janvier 1989,
utilisant de nouvelles locomotives. Ce sera un dossier classé et
terminé pour le ministère des Transports qui aura
nécessité des investissements globaux d'environ 101 000 000 $. Je
pense qu'on doit - on ne le dit pas assez souvent - remercier le gouvernement
fédéral, puisqu'il a participé au coût de ces
infrastructures et a fourni environ 4 000 000 $, et lui dire de se
préparer, parce qu'on en a un autre qui s'en vient.
Dans ce sens, d'autres dossiers, comme celui des dessertes maritimes, de
la Basse-Côte-Nord, par exemple, ont suscité des débats
assez houleux au cours de l'année 1987, avec un démarrage assez
difficile de Relais Nordik. Cela a effectivement eu des conséquences sur
la qualité de la desserte de la Basse-Côte-Nord, mais nous avions
un contrat très ferme qui a fait épargner au ministère des
Transports tout près de 900 000 $ par année, pour cinq ans. Les
nouveaux acquéreurs de Relais Nordik, qui ont commencé la
desserte cette année, le font dans des conditions optimales, avec une
très bonne qualité de service, toujours au même prix que
celui qui avait été soumissionné. C'est donc que le
ministère des Transports avait raison à ce moment-là. De
la même manière, la desserte maritime de
Îles-de-la-Madeleine, quant à elle, est payée en bonne
partie par le ministère des Transports, pour un contrat de dix ans, avec
des subventions qui dépassent les 2 000 000 $ par année, mais
encore là avec un problème actuel assez important, compte tenu de
la volonté de la
compagnie d'augmenter les tarifs de façon assez
appréciable, entente que nous devrons à nouveau négocier
au cours de l'année.
J'avais beaucoup hésité à en parler, mais, si
j'essaie de parler d'un autre thème que celui-là, on me
reprochera de vouloir cacher la vérité. J'ai mis comme
thème l'abolition de la gratuité sur les traversiers, qui fera
très certainement l'objet de discussions en cours de route. Cela fait
suite au rapport Hovington qui nous recommandait un certain nombre de choses
qui ont été mises en application cette année et qui feront
très certainement l'objet de discussions. Il ne sera pas difficile de
faire la démonstration qu'il ne s'agit pas d'une abolition totale de la
gratuité, bien sûr; encore bien des gens peuvent circuler sur des
bateaux sans payer.
L'année 1988 est l'Année de la sécurité
routière et beaucoup d'efforts ont été faits par le
gouvernement, par l'intermédiaire des différents intervenants,
pour éviter que les routes du Québec ne soient un
véritable charnier. Un colloque mondial sur la sécurité
routière se tiendra en juin, à Montréal, sous
l'égide de la Ligue de la sécurité du Québec. Ce
congrès fera converger vers Montréal des centaines et des
milliers de personnes qui viendront discuter de sécurité
routière et d'expériences vécues partout dans le monde.
C'est très heureux pour nous. L'automne prochain, le Congrès
canadien des gens de la sécurité routière se tiendra aussi
à Montréal. Le ministère des Transport et la Régie
de l'assurance automobile sont associés de manière tout à
fait particulière à ce congrès. De plus, toute une
série de manifestations auront lieu un peu partout au Québec au
cours de l'Année de la sécurité routière. La
semaine dernière, j'étais très heureux de voir la
Sûreté du Québec emboîter le pas et faire sa part
elle aussi. Le ministère des Transports aura des budgets de l'ordre de
tout près de 3 000 000 $ qui seront affectés à
l'Année de la sécurité routière et on pourra voir
leur ventilation en cours de route. Nous poursuivrons donc nos efforts quant
aux aéroports nordiques, à la construction routière et
à la conservation du réseau routier. Sans vouloir entrer dans les
détails, des budgets qui frisent les 850 000 000 $ seront
affectés à ces cas-là et à la poursuite du projet
Middlemiss, donc à la restauration du réseau routier à
travers tout le Québec.
En cours d'année, ce à quoi on peut s'attendre comme
dossier extrêmement important qui captera nos énergies et
possiblement votre attention, c'est, en particulier, le plan de transport en ce
qui concerne Montréal. Certains s'inquiètent du fait que nous
ayons parlé de mars. On a parlé d'avril. On est maintenant rendus
au mois de mai. Tout élément d'un dossier aussi important que
celui-là est toujours perfectible. J'ai mis sur pied un comité
d'experts du ministère qui a travaillé avec acharnement, depuis
la commission du mois d'août dernier, pour bien faire l'inventaire de
l'ensemble des dossiers qui devraient faire partie du plan de transport de la
grande région de Montréal. Pour bien se comprendre, la grande
région métropolitaine inclut Laval et une bonne partie de la
couronne des Laurentides et de Lanaudière. Elle inclut aussi la rive sud
de Montréal. Dans ce sens, c'est plus que la moitié de la
population du Québec qui est concernée par ce plan d'une
extrême importance et qui aura comme point d'ancrage, sur le plan de la
consultation, le mémoire que la communauté urbaine a
déposé à la commission parlementaire du mois d'août
1987. Ceci avait fait l'objet d'une consultation de la communauté
urbaine qui déposait un plan principalement quant au transport en commun
où Laval de même que la rive sud abordaient à la fois
transport en commun et problèmes autoroutiers.
En cours de route, nous avons aussi continué à travailler
chez nous pour avoir un plan intégré qui traitera de deux grands
sujets, transport en commun et transport autoroutier, donc de problèmes
autoroutiers, et qui répondra en trois volets à la fois dans le
transport en commun et dans le transport autoroutier. Nous allons
répondre, dans un premier temps, au maintien des acquis et, comme
l'exemple est toujours d'actualité quand on parle de maintien des
acquis, le boulevard Métropolitain a été construit fin des
années cinquante, début des années soixante. Il a donc
près de 30 ans maintenant. Sa vie utile étant... Comme on dit
dans certains métiers, il en a plus derrière lui qu'il en a
devant si on ne fait pas les réparations qui s'imposent. Nous devrons
donc, pour maintenir l'acquis d'une capacité de 100 000 véhicules
par jour qui est utilisé actuellement à 170 000, faire une
intervention majeure nécessaire pour redonner au boulevard
Métropolitain une vie utile pendant encore 20 ou 25 ans, en plus de lui
procurer certains éléments de. sécurité
indispensables à une meilleure fluidité du trafic. À titre
d'exemple, si vous circulez sur le boulevard Métropolitain et qu'une
voiture tombe en panne, c'est impossible de la sortir ou de la ranger puisqu'il
n'y a pas de plate-forme pouvant servir à mettre cette voiture au
rancart et permettre ainsi à la circulation de se poursuivre. Il y a
plusieurs vices de construction - et "vices" est fort comme terme - mais ce
sont des vices vus d'un spécialiste de 1988, et non pas vus de celui de
1960, puisqu'il a été construit selon les normes du temps sous
l'autorité, la gérance de la ville de Montréal. Dans ce
sens-là, nous sommes à mettre la touche finale à tout ce
que nous devrons faire pour avoir une meilleure fluidité et des
éléments de sécurité du boulevard
Métropolitain selon les normes modernes, et non pas selon les normes de
1960, et pour maintenir notre acquis de 100 000 véhicules par jour. On
nous demande très souvent: Est-ce que vous allez ajouter des voies? Non.
On ne peut pas ajouter de voies compte tenu du corridor actuel. Sur le plan de
la conception architecturale, c'est
déjà suffisamment monstrueux comme cela et, sur le plan
environnemental, suffisamment "décrucifiant" pour le décor, si
vous me permettez l'expression, qu'on ne peut ajouter à cela. Il faut
trouver un élément en place dont on maintient les acquis et
améliorer toute une série de mesures qui permettront, demain
matin, aux gens de circuler de façon beaucoup plus sécuritaire
et, aux corps policiers et aux remorqueurs, d'intervenir plus rapidement de
sorte qu'on ne bloque pas la circulation. Finalement, la capacité
d'accueil pourra ultimement être améliorée, mais non pas
rejoindre les besoins de 170 000 véhicules par jour. C'est un exemple du
maintien des acquis dans le cas du routier. J'aurais pu vous citer
l'échangeur Turcot ou l'échangeur Saint-Pierre qui sont dans un
état tout aussi déplorable que celui du boulevard
Métropolitain.
Lorsqu'on parle du maintien des acquis dans le cas du transport en
commun, on fait toujours allusion - et pourquoi pas continuer avec cet exemple
- aux MR-63, les wagons de métro qui ont été construits en
1963 pour l'ouverture du métro et qui n'ont pas, il faut bien le dire,
atteint leur vie utile, puisqu'à l'époque ils ont
été construits avec une garantie, ou presque, qu'ils auraient 40
ans de vie utile. Donc, on se serait retrouvés à l'aube des
années deux mille normalement sans trop de problèmes. Pour toutes
sortes de raisons, la carrosserie et le châssis de ces véhicules
ont besoin, à ce moment-ci, d'être retouchés de
manière significative et au-delà de 300 locomotives devront subir
un rajeunissement, un certain "lifting", pour prolonger leur vie utile. Quant
à nous, notre intention est, bien sûr, d'appuyer la
société de transport de la communauté urbaine par une
subvention pour l'aider à moderniser ses équipements, mais il ne
faut pas oublier qu'on paie encore aujourd'hui cette dette de 1963.
C'était un financement sur 40 ans. La volonté et le rôle du
gouvernement du Québec dans sa responsabilité face au transport
en commun, c'est de payer pour mettre en place, mais les revenus, quant
à eux, doivent généralement servir à l'utilisation
et au maintien en bonne condition de ces équipements. Dans le cas des
MR-63, je pense que c'est un problème tout à fait particulier
à ce moment-ci. Nous sommes disposés à fournir une
contribution gouvernementale qui ne sera certainement pas de 100 % dans l'ordre
de grandeur de ce qui a été fait depuis les dernières
années sur le métro, c'est clair, et je pense qu'il faut
l'éliminer, mais pas nécessairement non plus dans le cas de tous
les travaux souhaités par la STCUM à ces châssis ou
à ces wagons. Dans ce sens-là, c'est un autre exemple. (10 h
45)
On répondra donc, au plan du transport, dans un premier temps, au
maintien des acquis. Un deuxième volet extrêmement important sera
qu'on appelle l'optimalisation des réseaux. Il y a certainement moyen,
de mieux utiliser les corridors autoroutiers de la région de
Montréal, mais pas davantage. Davantage dans les cas de Décarie
et de Métropolitain, c'est impossible: 183 000 véhicules par jour
sur Décarie pour une capacité de 100 000, 170 000
véhicules par jour sur Métropolitain pour une capacité de
100 000. On peut difficilement les utiliser davantage, mais on peut les
utiliser mieux par une gestion du trafic des plus modernes. Dans ce sens, nous
avons mené une étude. Cette étude sera incluse dans le
plan de transport. On arrivera donc avec une deuxième qui viendra puiser
dans les goussets du gouvernement des gestes posés qui feront en sorte
qu'on utilisera beaucoup mieux l'ensemble de notre réseau avec de
l'information des plus modernes pour être capables de bien guider
l'individu qui entreprendra les corridors autoroutiers qui peuvent se situer
entre ce qui existe actuellement de la A25, soit le pont-tunnel jusqu'à
Métropolitain, Métropolitain, Décarie et le boulevard
Ville-Marie. C'est un exemple. Cela peut valoir à la fois dans le
transport en commun et dans l'utilisation du réseau autoroutier.
Troisièmement, nous répondrons à l'ajout de l'offre qui
tiendra compte de deux éléments, le premier étant certains
éléments d'ajout de l'offre qui ont un impact sur la
fluidité du trafic et sur le transport en commun et,
deuxièmement, l'ajout de l'offre à la fois dans les deux volets,
transport en commun et transport autoroutier, sur le prolongement de
réseaux, soit de réseaux métro-transport en commun, soit
de réseaux autoroutiers.
C'est donc là où nous en sommes. Actuellement, nous sommes
à finaliser dans les comités ministériels. Comme vous le
savez fort bien, les comités ministériels peuvent retrancher,
ajouter, corriger ces documents d'une extrême importance. Je peux vous
dire, à ce moment-ci, que c'est un dossier d'une importance capitale.
Jusqu'à maintenant, le travail qui a été fait est tout
à fait exceptionnel. Il est d'une qualité professionnelle jamais
vue au ministère des Transports. Le ministre des Transports n'aura pas
à rougir de la présentation publique d'un document comme
celui-là qui, pour une fois, tracera très bien les orientations
du développement tout en respectant certains critères
d'aménagement du territoire dans la région métropolitaine
et on réglera le problème une fois pour au moins les dix ou
quinze prochaines années.
Il y aura le règlement du dossier du règlement sur le vrac
qui a fait l'objet de consultations au cours de l'année, de
déclarations récentes dans les journaux dont j'ai pu prendre
connaissance lors du congrès de l'ANCAl et qui connaîtra son
aboutissement au cours des prochaines semaines.
Il y aura aussi, très prochainement, la conclusion du dossier
d'une entente de trois ans avec les commissions scolaires sur le transport
scolaire qui viendront chercher approximativement 1 000 000 000 $ dans les
coffres de l'État pour s'assurer que nous allons avoir une enveloppe
bien respectée par les commissions
scolaires - cela a été le cas au cours de la
dernière entente - de sorte qu'on règle le problème pour
les trois prochaines années.
Puisque nous ne nous reverrons pas avant avril 1989, il y aura aussi, le
1er janvier 1989, la mise en place du code canadien qui est extrêmement
important et qui va façonner toute une partie de la
sécurité routière au Québec. Il y aura aussi
l'adoption de la Loi sur l'affichage qui a fait l'objet d'une consultation dans
les régions par mon adjoint parlementaire et qui, finalement,
réglera de façon définitive l'ensemble de la politique sur
la signalisation, la verte étant la signalisation routière
habituelle, la bleue la signalisation touristique, la brune la signalisation de
certains équipements gouvernementaux à caractère
touristique et, quatrièmement, la signalisation ou l'affichage or,
entreprise gouvernementale, qui sera régie par le projet de loi qui a
fait l'objet de cette consultation.
J'espère aussi pouvoir déposer dans les plus brefs
délais la Loi modifiant la Loi sur l'assurance automobile puisqu'elle a
fait l'objet d'une commission parlementaire en cours d'année. Plusieurs
modifications ont été apportées au texte original. Reste
maintenant un problème crucial et très important à
régler. C'est une certaine uniformisation des barèmes entre la
CSST et la Régie de l'assurance automobile qui est le point
d'achoppement au moment où nous nous parlons.
Quant au contrôle routier, il a suscité beaucoup de
questions. Il fait appel au civisme et au respect de ce que des
générations ont payé, par leurs taxes, pour l'implantation
d'un réseau routier partout au Québec. Il a fait l'objet d'une
négligence assez appréciable au cours des dix dernières
années, de sorte qu'il est détérioré. C'est pour
cela que, dès l'an dernier, avec Middlemiss, nous avons commencé
à rattraper un peu le temps perdu. Cela n'est pas uniquement dû
aux sommes qui n'ont pas été injectées par le gouvernement
dans la conservation du réseau routier, mais cela fait appel aussi au
sens profond du respect et du civisme de ceux qui sillonnent les routes du
Québec et qui, au cours de ces années, ont surchargé
littéralement les routes du Québec quant à leur
capacité de sorte que les routes sont à peu près partout
défoncées. Effectivement, cela change les habitudes. Cela oblige
à réfléchir davantage. Donc, un contrôle routier qui
a été plus sévère en 1987, qui sera encore plus
sévère en 1988 et possiblement encore plus sévère
en 1989, de telle sorte qu'on puisse atteindre à un respect de ce
réseau et que les montants d'argent que nous injectons dans le
réseau routier voient la vie utile du réseau
complétée.
Finalement, un autre dossier retiendra notre attention et
assurément qu'une décision sera prise quant à la
modernisation des CL-215 du gouvernement du Québec qui fait l'objet de
nos réflexions actuellement. Très prochainement, un
mémoire sera expédié au Conseil des ministres pour
décision. C'est quand même une facture importante, qui friserait
les 100 000 000 $, mais qui, dans un certain cas, permettrait
éventuellement que le Québec puisse toujours être le leader
dans ce domaine de l'aviation puisque les CL-215 sont fabriqués à
Montréal. On pourrait donc maintenir notre avance sur le plan
international puisque les compagnies italiennes, allemandes et japonaises sont
sur le marché actuellement pour tenter d'accaparer la possibilité
de 400 ou 500 CL-215 turbopropulsés, comme on les appelle. C'est un
marché qui est donc assez intéressant. Il faut voir si le
gouvernement du Québec trouvera son gain ou son dû dans cette
expérience. Peu importe, nous aurons à prendre une
décision sur la remotorisation de nos CL-215 qui pourrait se faire au
cours des cinq prochaines années, de sorte qu'on ait toujours un
rendement optimal de nos appareils. Lorsqu'on sauve la forêt et qu'on le
fait rapidement, ce sont des années que nous ajoutons a la vie utile de
nos usines qui se servent de ce bois.
C'est un retour sur certains dossiers que j'ai voulu faire,
réglés en cours d'année budgétaire 1987-1988, et
aussi sur certains dossiers qui pourraient meubler nos jours et nos nuits de
l'année 1988-1989. M. le Président, je termine là-dessus
en vous réitérant ma disponibilité pour répondre
à toutes les questions qui seront posées.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, j'entendais le discours du
député de Charlesbourg, le ministre des Transports. Je me disais
qu'avec tous les discours qu'il a tenus au cours des dernières
années, principalement avant d'arriver au pouvoir, après avoir
fait le tour de son ministère, il va nous annoncer de grandes
orientations et les objectifs visés. J'ai eu le sentiment, au contraire,
qu'il faisait un petit tour de la situation, un peu par devoir. J'ai eu le
sentiment qu'il s'attend plutôt de changer de ministère. Certains
ont dit que ce pourrait être au ministère de la Santé et
des Services sociaux parce que celui-ci ne va nulle part. Même des
chroniqueurs journalistiques, comme ceux du Soleil, qui ne sont pas
renommés pour être des antilibéraux, disent qu'après
28 mois, quand Mme Lavoie-Roux quittera son ministère, elle n'aura pas
réalisé grand-chose. On sait qu'actuellement, dans les rumeurs,
le député de Charlesbourg est l'un des prospects. (11 heures)
Quand on regarde l'ensemble du dossier, il y a eu quelques petites
félicitations pour le gouvernement fédéral concernant des
trains de banlieue parce qu'il va y avoir un petit montant d'argent du
gouvernement fédéral, mais il va falloir faire le tour de la
question justement
dans le domaine des chemins de fer, dans le domaine maritime et dans le
domaine aérien où on a plutôt l'impression, au contraire,
que le Québec s'en va chez le diable, et principalement dans le domaine
du chemin de fer. Quand le ministre nous a parlé de la négligence
des dernières années dans le réseau routier, j'ai eu le
sentiment qu'il était obligé de faire faire le tour du
microsillon sur ce volet, mais que son budget n'annonçait pas du tout la
chanson pour la musique annoncée. C'est pour cela qu'on a vu un petit
boum à Quebecair, mais on ne sent pas que le souffle est là pour
Quebecair.
Alors, je vais recommencer tout simplement pour dire d'abord que,
au-delà des paroles et des mots, les piastres parlent. Autrefois, on
disait au Moyen Âge: La torture interroge et la douleur répond.
Dans le domaine des transports, on pourrait dire: Habituellement, les discours
interrogent, mais c'est le budget qui répond. Le budget n'augmente pas.
Je me serais attendu, cette année, à une augmentation importante
parce qu'avec le projet de loi qu'a adopté le ministre au point de vue
de l'assurance automobile, il est allé chercher 200 000 000 $ dans la
caisse de la Régie de l'assurance automobile, 100 000 000 $ par
année pendant deux ans qui devraient aller à son
ministère. Il n'y a même pas 100 000 000 $ d'augmentation pour le
budget de son ministère qui va à peine dépasser, en
1988-1989, le budget de 1985-1986. Si on regarde la progression du budget du
ministère, sans même tenir compte de l'inflation, uniquement les
chiffres bruts: pour 1984-1985, 1 666 406 000 $; pour 1985-1986, 1 715 778 000
$; en 1986-1987, 1 640 226 000 $ - donc, on retourne à avant 1984 - en
1987-1988, 1 719 652 000 $, le niveau de 1985-1986, et en 1988-1989, 1 776 444
000 $, c'est-à-dire à peine 3, 2 % de plus que l'an dernier. Cela
veut dire 3, 2 %, à toutes fins utiles, de plus que 1985-1986. Quatre
ans plus tard, cela ne fait pas 1 % d'augmentation par année quand on
tient compte de l'inflation qui a varié autour de 4 % pour chacune de
ces années. Au fond, le budget du ministère n'augmente pas, il
diminue d'année en année en valeur constante, en termes de
dollars en tenant compte du pouvoir d'achat. Ou bien il le croit, ou bien il ne
le croit pas, mais le ministre nous a dit pendant des années qu'il y
avait négligence sur le réseau routier et que les réseaux
routiers du Québec s'en allaient chez le diable depuis dix ans et que
cela n'avait pas de bon sens, sauf qu'il met de moins en moins d'argent dans le
réseau routier. En termes de budget, il n'y a même pas
l'équivalence du budget de 1985, si l'on tient compte de l'inflation
qu'il y a chaque année dans les montants d'argent; le budget est
beaucoup moins considérable que le budget de 1985-1986.
Donc, la musique n'annonce pas la chanson, ou la chanson n'annonce pas
la musique. Le budget, même si le ministre a laissé tomber 200 000
000 $, 100 000 000 $ par année, avec la Loi sur ('assurance
automobile... D'ailleurs, cela va se refléter dans les coûts
rapidement. On a vu que c'est commencé pour les motos. On disait que
cela n'aurait pas d'impact, sauf qu'on aura enlevé, sur trois ans,
l'équivalent de 400 000 000 $, 60 000 000 $ par année
indexés pour aller à l'assurance-maladie, deux coûts de 100
000 000 $ dont une partie doit retourner dans le budget du ministère des
Transports, mais pas en argent additionnel pour remplacer l'argent qui
était déjà là, à même le Fonds
consolidé du revenu. Ce qui veut dire, au fond, que la caisse de
l'assurance automobile est en train de se vider, mais sans qu'on retrouve le
pendant dans le budget du ministère des Transports. Ce qui veut dire
qu'on n'aura pas les montants d'argent sous forme de travaux, mais, en plus,
éventuellement, les gens devront subir des augmentations de tarifs parce
que la caisse aura été vidée de 400 000 000 $ sur une
période de trois ans.
Si on regarde, M. le Président, les questions importantes qui
sont en discussion actuellement, le ministre en a traité, mais sans
indiquer d'orientation. Par exemple, il a dit un mot sur le transport en commun
à Montréal, mais où va-t-il? Que va-t-il faire dans ce
domaine? Mystère et boule de gomme! Sur la question du boulevard
Métropolitain, tout est ouvert: le fermer, ne pas le fermer, le
réparer tout en l'utilisant, le réparer tout en le fermant.
Toutes les options sont ouvertes, mais personne ne sait exactement ce que va
faire le ministre dans cette affaire. Le boulevard Métropolitain
nécessite des réparations. On a dit, dans les journaux, qu'il
avait été mal conçu. Ce boulevard est utilisé
à sa plus grande capacité et il engendre un taux d'accidents qui
est plus élevé que n'importe lequel boulevard de cette
catégorie en Amérique du Nord. Le ministre ne nous a pas dit
vraiment dans quel sens il entend s'orienter au sujet du boulevard
Métropolitain à Montréal. C'est une question très
importante. Il n'a pas le choix, des décisions devront être prises
rapidement puisque tout le monde se rend compte actuellement que le boulevard
Métropolitain est en train de se détériorer, surtout
à cause d'une surutilisation, comme toutes les données
l'indiquent.
Concernant les questions... Non, j'ai dit un mot sur le réseau
routier. Le ministre dit qu'il faudrait faire davantage d'entretien, qu'il a
été négligé, mais les chiffres ne le
démontrent pas. Concernant le domaine de la responsabilité avec
le gouvernement fédéral, cela va plus mal que jamais. Je
cromprends qu'il y a une nouvelle stratégie de négociation
principalement incarnée dans l'affaire des frégates, la
stratégie du silence, la stratégie de la politesse, des mots
doux, mais on a vu que cela a donné zéro sur six dans le cas des
frégates. Dans le cas du pont de Québec, par exemple, on est
rendus à avoir l'insigne honneur que l'Université Laval veuille
organiser une campagne de financement pour son entretien. C'est quelque chose!
On dit que c'est une oeuvre de génie incroyable, l'une des
merveilles du monde! Une oeuvre du génie civil! Les gens vont
mettre une plaque de bronze pour dire que c'est une oeuvre de génie
incroyable, sauf que le rouille est tellement forte sur le pont de
Québec que l'Université Laval se propose même d'amasser de
l'argent pour enlever la rouille parce que, en 1992, ce sera le 75e
anniversaire du pont de Québec et on aura l'insigne honneur d'avoir une
merveille du monde toute rouillée qui tombera sans doute en
décrépitude plus vite que les pyramides d'Egypte. Ce qui veut
dire que le gouvernement fédéral ne fait pas son travail dans ce
cas. Ce gouvernement qui dit que c'est parce que le transport sur le pont de
Québec est de plus en plus routier, ce même gouvernement songe
à faire une jetée, un tunnel ou un pont vers
l'île-du-Prince-Édouard essen-tielllement routier, dont le
coût pourra s'élever autour de 1 000 000 000$ pour desservir 115
000 de population, alors que le gouvernement fédéral ne veut pas
mettre les sous nécessaires pour enlever la rouille. Au colloque,
à l'Université Laval, on a parlé de 20 000 000 $ qui
seraient nécessaires sur quatre ou cinq ans.
Dans les chemins de fer, c'est le déplacement de plus en plus
vers Toronto. Tous les services, semble-t-il, des chemins de fer du
Québec sont en train de se déplacer vers Toronto. La cour de
triage de Charny pour les wagonniers qui comptaient 125 personnes est rendue
à 25 personnes. On a déjà envoyé des mises à
pied depuis le nouveau gouvernement, en 1986, 1987 et 1988, à chacune
des années, pour réduire la cour de triage et, de plus en plus,
on parle des services de chemin de fer qui vont être
déplacés vers Toronto. En même temps, le premier ministre
dit qu'il a d'excellentes relations avec le premier ministre du Canada, mais il
semble que l'argent soit dépensé ailleurs. Au Québec, on
ferme les lignes, on ferme les services et on déplace tout cela vers
l'Ontario, alors que dans l'Ouest on a garanti de maintenir des lignes jusqu'en
l'an 2000, et même des lignes pas rentables. Toutes les lignes
secondaires de l'Ouest qui ne sont pas rentables - il s'agit de plusieurs
milliers de milles de chemins de fer - vont être maintenues et ont
été garanties jusqu'en l'an 2000, alors qu'au Québec on
est train de faire disparaître les chemins de fer un peu partout et
d'envoyer des services vers Toronto. On ne peut pas dire que, dans le domaine
des chemins de fer, le succès des rapports avec le gouvernement
fédéral soit extraordinaire, au contraire. On se serait attendu
qu'avec le nouveau gouvernement électrique, les chemins de fer seraient
allés vers l'électricité. Apparemment, c'est ce qui est
moderne en Europe, l'électricité dans le domaine des chemins de
fer. Ici, ce n'est même pas l'électricité. On fait
disparaître les lignes de chemin de fer et les services vont être
expédiés vers Toronto.
Dans le domaine aérien, on a vu que le nouveau gouvernement avait
fait disparaître les lignes que le Québec avait vers Toronto,
vers
New York ou vers Boston. Là, il semble que l'avenir serait dans
les lignes vers Moncton, Charlottetown et peut-être Saint-Jean de
Terre-Neuve éventuellement pour ceux qui ne voyagent pas en chaloupe.
Mais je n'ai pas le sentiment que, dans le domaine aérien, l'avenir pour
le Québec - pour la région de Québec, entre autres,
l'avenir est dans les centres de ski, dans le tourisme d'hiver - ce soit des
lignes aériennes vers Charlottetown, le gros Charlottetown, capitale
d'une île de 115 000 de population, et vers Moncton. Je trouve cela bien
sympathique. C'est mieux que rien, mais ce n'est pas là qu'on va
dépasser le mur du son dans le domaine aérien. On se rend compte
qu'actuellement tous les gens du domaine du tourisme disent que, dans la
région de Québec, ce dont on a besoin, ce sont des lignes rapides
avec les principaux centres afin d'accroître le tourisme
québécois d'hiver, des lignes aériennes reliées aux
vrais centres de l'est de l'Amérique du Nord.
Dans le domaine maritime, on ne sent pas grand-chose non plus. On ne
sent pas qu'on est là. On ne sent pas qu'on est présent. On a vu
que le ministre des Transports avait fusionné ses services
aériens et maritimes, qui avaient chacun leur direction, sous une seule
direction regroupant tout cela, du genre direction "varia", ce qui
démontre à quel point on s'oriente de plus en plus vers la voirie
et qu'on n'attache pas une grande importance au développement maritime
et au développement aérien qui sont pourtant des voies d'avenir
pour le Québec. Actuellement, le gouvernement fédéral
dépense plus d'argent dans le domaine maritime en Ontario, parce que
présentement, au Québec, on me semble avoir sacrifié le
secteur maritime, alors que le Québec est de loin la province au Canada
qui a le plus de milliers de milles de côtes. Les côtes maritimes,
elles sont au Québec. Elles ne sont pas en Ontario, elles ne sont pas en
Saskatchewan, le gros Saskatchewan, la grosse Alberta, le gros Manitoba. Je
comprends qu'il y a le grand lac Winnipeg pour ramasser surtout des
dorés et des oeufs de doré... des oeufs de corégone,
pardon. Mais ce n'est pas là qu'il y a un avenir maritime, tandis qu'on
se rend compte que... c'est vraiment au Québec qu'il y a un avenir sur
le plan maritime au Canada. (11 h 15)
La meilleure carte que j'aie vue, c'est une carte du groupe qui
travaillait sur le Saint-Laurent et les Grands Lacs, qui était à
l'entrée du bureau du premier ministre - je ne sais pas si elle est
encore là - qui montre le trafic au mois de décembre, entre
Noël et le Jour de l'an sur le Saint-Laurent, à partir du golfe
jusque dans les Grands Lacs. On se rend compte qu'à Terre-Neuve, en
Nouvelle-Écosse, à l'île-du-Prince-Édouard et au
Nouveau-Brunswick, ce sont des bateaux fédéraux essentiellement.
Je pense qu'il y a un pétrolier à Terre-Neuve. Le reste, ce sont
des bateaux de la garde côtière fédérale, des
bateaux fédéraux. L'endroit qui est plein de
bateaux, c'est sur le fleuve Saint-Laurent où sont principalement
localisés les bateaux qui font du trafic maritime. Pourtant, en termes
de retombées économiques, de développement sur le plan du
transport maritime, on ne sent pas la volonté de développer ce
secteur qui, au Québec, est un secteur de développement
très important, qui pourrait être beaucoup plus important si on
s'en occupait le moindrement. Dans les secteurs maritime et aérien, on
voit encore là que le ministre ne semble pas avoir beaucoup de
préoccupations. Concernant le chemin de fer rapide, on voit que le
gouvernement fédéral ne résiste pas encore à
essayer de créer des lignes vers l'Ouest, puisqu'on parle de chemin de
fer rapide vers Toronto. Je me rappelle qu'il y a quelques années, on
parlait plutôt d'un chemin de fer rapide vers New York où il y a
beaucoup plus de population et beaucoup plus de gens susceptibles de venir
faire du tourisme au Québec que des gens de Toronto.
Enfin, concernant le camionnage et beaucoup d'autres secteurs, le
ministre a suscité de l'inquiétude. La gratuité des
traversiers dont il a parlé tout à l'heure, qui n'est pas
complètement abandonnée... Par ailleurs, je pense qu'il y a eu
une erreur très importante à l'île aux Coudres, parce que
c'est un endroit qui, de plus en plus, réussissait à tirer son
épingle du jeu avec le tourisme. La gratuité des traversiers lui
permettait de bénéficier d'un certain nombre de personnes qui
arrêtaient en passant et qui allaient voir l'île aux Coudres, qui
se promettaient d'y revenir et qui y revenaient. Les gens de l'île aux
Coudres sont très inquiets, et avec raison, des conséquences de
l'abolition de la traversée pour ceux qui vont faire du tourisme
à I'île aux Coudres. Je connais assez bien ces milieux et je sais
qu'il y a beaucoup de gens qui, la première fois qu'ils vont à
l'île aux Coudres vont faire le tour pour voir ce qu'il y a; ils se
promettent d'y revenir et ils y reviennent. Sans doute que la gratuité
du traversier était l'effort de promotion du tourisme que faisait le
gouvernement du Québec vers l'île aux Coudres. Aujourd'hui, quand
les groupes de l'âge d'or voudront aller dîner à l'île
aux Coudres, ils devront payer le passage de l'autobus et le passage du
traversier; cela augmentera le passage de tant de dollars pour chaque passager.
Les gens décideront de ne pas y aller et de laisser tomber l'île
aux Coudres. Cette décision a beaucoup de conséquences pour les
gens de l'île aux Coudres, d'autant plus que le ministre n'ira pas
chercher beaucoup d'argent là. Il n'a pas voulu revenir sur ce qu'il
avait à trancher et je pense que la députée de Matane
était un peu en conflit d'intérêts dans l'affaire, se
disant: L'argent qu'on ira chercher là, on pourra peut-être
l'investir dans Matane. On a remarqué que le coût des traversiers
avait augmenté ailleurs et avait diminué à Matane, alors
qu'il est certain qu'il y aura des conséquences sur le plan touristique
pour l'île aux Coudres.
Dans d'autres domaines aussi, l'abolition de la gratuité avait
été établie comme des continuations de routes, en
même temps que les péages avaient été levés
sur les autoroutes autour de Montréal. On remarque que les
députés qui ont siégé au comité ont fait en
sorte qu'il y a maintenant des péages à différents
endroits au Québec où il n'y en avait pas auparavant et qu'ils
ont aboli, pas complètement mais partiellement, la gratuité sur
les traversiers, alors que les péages à Montréal resteront
gratuits et que ce sont ceux qui étaient déjà plus
pénalisés au point de vue du transport qui seront
pénalisés davantage. Ce ne sont pas de grosses sommes d'argent
pour le gouvernement, mais je suis convaincu qu'il y aura des
conséquences importantes pour ceux qui sont touchés par
l'abolition de la gratuité des traversiers, notamment à
l'île aux Coudres.
Quant à la région de Québec, tout le monde sait
qu'actuellement ce n'est pas le temps de pénaliser ceux qui prennent le
traversier d'autant plus que cela passe de moins en moins facilement sur les
ponts, non pas que les ponts... Je pense principalement que c'est parce que les
sotties de chaque côté des ponts ont été refaites au
cours des années. On a ajouté des routes, comme l'autoroute de la
Beauce, qui créent des goulots d'étranglement. J'ai le sentiment
que les ponts seraient beaucoup plus fonctionnels s'ils étaient mieux
organisés à chaque entrée ou à chaque sortie, parce
que, quand on sort du pont de Québec actuellement, on arrive directement
aux lumières du boulevard Laurier et je ne pense pas que cela
contribue... Je me rappelle qu'à Montréal, à la sortie du
pont Jacques-Cartier, c'était un peu comme cela dans le temps, on
débouchait sur des lumières à la sortie du pont
Jacques-Cartier. Depuis que la sortie du pont Jacques-Cartier a
été refaite, on remarque que cela sort beaucoup mieux, tandis
qu'à la sortie du pont de Québec on arrive à des
embranchements qui ne sont pas, à mon avis, la plus grande marque du
génie routier. J'ai plutôt l'impression que ceux qui les ont
conçus devraient passer à nouveau leurs examens comme
ingénieurs routiers. C'est extraordinaire tout le slalom qu'il faut
faire dans le trafic pour aller rejoindre des routes aux sorties du vieux pont
de Québec et du nouveau pont de Québec; tout cela a
été du rafistolage, des bouts qui ont été faits au
cours des années. Peut-être qu'à ce moment-là
c'était ce qu'il y avait de meilleur marché, parce que les gens
réajustaient. Mats, à ce moment-ci où le trafic est un peu
accru, je pense que les sorties de chaque côté des ponts
pourraient être améliorées et que le trafic sur les ponts
s'en ressentirait rapidement.
Je pense qu'il est important que le ministre regarde la question du
camionnage en vrac pour ne pas engendrer un climat d'inquiétude inutile
dans un milieu où ce ne sont pas les plus riches qui oeuvrent et qui
essaient de se donner des instruments, un peu comme d'autres s'en sont
donné pour essayer de travailler collectivement sur ce qui est
plus difficile à travailler individuellement. Si on regarde aujourd'hui
pourquoi nos épiciers comme Provigo ou Métro ont
résisté, c'est parce qu'il se sont regroupés pour se
donner un pouvoir d'achat et un pouvoir de négociation comme
épiciers. S'ils étaient restés épiciers
individuellement, ils seraient tous disparus, ou à 70 % comme dans le
reste de l'Amérique du Nord. Parce qu'ici ils ont su se regrouper,
aujourd'hui, au contraire, 70 % du commerce d'épicerie est fait par des
épiciers indépendants parce qu'ils sont capables d'agir
également comme grossistes et, parce qu'ils agissent comme grossistes,
d'avoir ainsi un pouvoir de négociation qu'ils n'auraient pas
individuellement. On remarque que les cultivateurs ont fait la même chose
parce que, lorsqu'ils négocient leurs marchandises avec les acheteurs,
qui sont peu nombreux, s'ils ne s'étaient pas donné le pouvoir
des plans conjoints, ils n'auraient pas été capables de faire
face à la musique et auraient subi des fluctuations de prix excessives
dues aux lois du marché.
Dans le domaine du camionnage, on remarque que les camionneurs en vrac
ont voulu se donner ces instruments de négociation collective,
d'affectation collective avec un système qui a ses
caractéristiques propres sur le plan régional et qui permet aux
plus petits de mieux tirer leur épingle du jeu que s'ils devaient faire
ce travail individuellement ou autrement. Je pense qu'il est important que le
ministre prenne une décision dans ce dossier pour leur donner une
meilleure chance, localement et régionalement, de desservir la
population en camionnage en vrac tout en permettant aux gens qui
possèdent un camion de mieux fonctionner. Le climat actuel d'incertitude
n'est pas bon et je pense que les gens de ce secteur souhaitent que cela
fonctionne d'une façon mieux structurée. Le ministre a dit qu'il
devait les rencontrer rapidement lors de leur congrès, après son
retour au travail. C'est une façon de parler; on sait qu'il était
en convalescence. On a essayé de ne pas lui rendre la tâche trop
difficile parce que cela fait partie des règles du jeu. Je pense bien
que quelqu'un qui subit une opération, ce n'est pas pour son plaisir et,
connaissant le ministre, je suis convaincu qu'étendu sur un grabat... On
m'a dit que cela n'a pas duré longtemps parce qu'il fallait qu'il
marche. Je m'informais de sa santé en faisant semblant de rien et on me
disait qu'il était obligé de prendre des marches le soir pour
garder ses muscles en forme. Je suis persuadé qu'il a trouvé la
retraite fermée un peu longue et, comme il a plutôt un
tempérament actif, il a dû trouver la période plus longue
qu'il ne l'aurait voulu. Mais nous sommes contents de le voir de retour et en
bonne santé. Même si on n'est pas dans le même parti, on ne
souhaite pas de malheur à ses adversaires politiques parce que, à
combattre sans péril, on triomphe sans gloire.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Lévis. M. le ministre.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, si
vous me le permettez, je pense qu'on a toujours eu une certaine tradition, tout
au moins lorsque j'avais à répondre en commission, d'une certaine
liberté dans nos interventions pour liquider le plus grand nombre de
sujets possible avant même d'aborder chacun des programmes pour
répondre à des questions plus spécifiques. Je remercie le
député de Lévis pour sa gentilhom-merie pendant mon
absence. Effectivement, il m'a transmis une partie de ses propos, rendus
publics tantôt, dans une lettre qui, tout à son honneur,
était remplie d'humour. Effectivement, je pense que je suis fait un peu
du même bois que lui, un gars qui aime travailler, qui ne compte pas les
heures et qui aime bien se bagarrer aussi, et c'est peut-être comme
ça qu'on réussit à se respecter, à respecter les
hommes et, dans des situations comme celle-là, à donner la chance
à celui qui est malade. C'est ce que j'ai bien compris et senti aussi,
et je remercie le député de Lévis.
Un certain nombre de points soulevés par le député
de Lévis m'obligent à revenir et à donner quelques
informations additionnelles. Comme je l'ai dit tantôt, il n'y a pas de
sujet que je ne veuille pas aborder; je veux les aborder tous, dans la mesure
du possible, pour tenter de vider les questions autant que possible. Mais je me
dois de prendre certaines d'entre elles et je voudrais commencer par la
première intervention du député de Lévis qui
parlait davantage du ministère de la Santé et des Services
sociaux que du ministère des Transports. Pour être très
clair, je n'ai pas demandé et je ne demanderai pas d'autres affectations
au plan ministériel pour différentes raisons, la première
étant que je ne suis pas de ceux qui pensent avoir tout
réglé dans leur ministère, parce que cela n'existe pas.
(11 h 30)
J'ai suffisamment d'expérience sur le plan politique pour savoir
qu'il y a toujours quelque chose à faire dans un ministère, que
ce soit sur le plan des orientations politiques, sur le plan administratif, sur
le plan des dossiers ponctuels ou spécifiques à régler. Je
ne suis pas de ceux-là. Je ne serai jamais de ceux-là.
Première raison.
Deuxième raison: A mon avis, le ministère des Transports
et les responsabilités que j'occupe dans le domaine du
développement régional sont des dossiers extrêmement
intéressants et peut-être même des plus intéressants
qu'on puisse traiter dans un gouvernement. Des ministères très
décentralisés qui répondent à des besoins
quotidiens de la population partout sur le territoire, même si on ne peut
pas régler tous les problèmes qui vont du domaine
aérien,
maritime, routier, du transport en commun à toutes (es facettes
de ta sécurité du public. Un ministère où vous
pouvez effectivement faire un certain nombre de choses, un ministère que
j'ai découvert à l'usage, à la pratique. Je n'aurais fait
que cela dans ma vie et je serais très heureux d'avoir passé au
ministère des Transports.
Quant à moi, je ne demanderai pas de changement. C'est
très clair. C'est une responsabilité qui, ajoutée à
celle du développement régional, fait une conjoncture assez
intéressante d'interventions qui permettent de faire beaucoup pour les
régions et d'orienter certaines décisions en faveur des
régions du Québec. Moi qui suis issu des régions, cela a
toujours été mon orientation et cela continuera de
l'être.
Je suis aussi un homme de parti. C'est déjà tout un
honneur que d'être choisi parmi les 28. Il y a d'autres de mes
collègues qui occupent des banquettes que j'ai occupées dans le
passé et qui auraient tout autant de mérite que moi ou quelqu'un
d'autre pour occuper des fonctions ministérielles. Il y a un homme qui
peut décider cela, c'est le premier ministre. Je suis d'abord un homme
de parti et un homme de gouvernement. Dans ce sens, je ne demanderai pas, mais
ce sera le premier ministre qui, en cours de route, décidera. Quant
à moi, je peux facilement être huit ans, douze ans au Transport et
au Développement régional, je suis pleinement convaincu qu'il y
aura toujours quelque chose à faire.
Il y a certains dossiers abordés par le député de
Lévis qui laissait présumer peut-être une certaine mollesse
ou un manque d'orientation de la part du ministère ou du ministre quant
aux chemins de fer. Je veux tout simplement lui rappeler qu'on n'a pas
ménagé la chèvre et le chou dans le cas du dossier
ferroviaire, en particulier avec le projet de loi C-18. Peut-être
était-ce un peu avant qu'il ne devienne critique en matière de
transport. Il y a eu des démarches auprès des
députés fédéraux, auprès des
sénateurs, auprès des ministres des autres provinces et, en
particulier, le 26 mars 1987 à Toronto lors d'une conférence
fédérale-provinciale où on a sonné la charge
concernant le projet de loi C-18 vis-à-vis du gouvernement
fédéral. On n'y est pas allé avec le dos de la
cuiller.
On est intervenu dans la lignée de ce qu'avait lui-même
fait le député de Lévis, alors ministre de l'Agriculture,
dans le cas du Nid de Corbeau. J'ai eu l'appui des députés de
l'Opposition dans le cas du projet de loi C-18.
Il y a eu certains adoucissements au projet de loi C-18 qui n'ont pas
nécessairement satisfait le Québec. Le parti au pouvoir à
Ottawa avait décidé, avec M. Crosbie en tête, d'aller dans
la lignée de M. Mazankowski, dans la lignée du rapport de celui
qui n'est plus là - comment s'appelle-t-il? Non, pas Crosbie - qui
était le rapport que les conservateurs avaient publié sur la
privatisation, un ensemble de délestage de services gouvernementaux. Son
nom me reviendra.
Au moment où on se parle, il n'est plus député.
Dans ce sens, on n'a pas ménagé la chèvre et le
chou. On a effectivement frappé très dur de concert aussi, il
faut le dire, avec le Canadien National quant aux répercussions
possibles de cette...
Des voix: Neilson.
M. Côté (Charlesbourg): Neilson. Parce que les
problèmes au niveau du chemin de fer provenaient en particulier du
rapport Neilson qui a été la Bible de M. Mazankowski et qui a
aussi été la Bible de M. Crosbie. Dans ce sens, on a
effectivement fait des actions et des protestations. Dans tous les cas
où nous pouvons, avec le ministère, nous opposer à
l'abandon de lignes, on le fait. On a fait des propositions au gouvernement
fédéral, mais qui n'ont malheureusement pas été
entendues.
Le contexte actuel, au ministère des Transports
fédéral, fait en sorte qu'on se retrouve avec un ministre
québécois, que vous connaissez bien d'ailleurs, puisque vous avez
fréquenté les mêmes tribunes au référendum de
1980 et c'est M. Benoît Bouchard; normalement, il a une meilleure
écoute des problèmes de transport du Québec et ayant
déjà eu la chance d'être ministre d'État aux
Transports dès son arrivée au gouvernement conservateur, les
premiers contacts avec lui nous laissent présager que le Québec
pourrait être à tout le moins mieux compris par le
ministère des Transports fédéral qui - il faut bien se le
dire - est avant tout, sur le plan des fonctionnaires, un ministère
dirigé par des fonctionnaires de Toronto. Par surcroît, au cours
des dernières années, il était sous la houlette, donc, la
responsabilité d'un ministre de Terre-Neuve et d'un ministre de l'Ouest.
C'est donc un certain retour à l'équilibre avec la
présence de M. Bouchard. Nul doute que, dans notre esprit, il y a
plusieurs dossiers du Québec qui devraient être mieux compris. Ce
sera eux, après avoir mieux compris les dossiers du Québec, ou
après en avoir donné une orientation politique puisqu'il en aura
l'autorité étant ministre senior, qui pourront faire plier
certaines décisions de fonctionnaires qui ont cette tendance du roseau
qui plie davantage vers Toronto. Dans ce sens-là, je pense qu'on a
effectivement des gains à prévoir pour l'avenir, souhaitant que
M. Bouchard puisse occuper ce poste pendant un certain temps.
On a parlé du maritime. Finalement, vous avez exprimé
ceci, vous avez dit: En faisant des "varia" au ministère, en mettant
aérien et maritime, on va l'aborder ensemble. À votre
arrivée, il faut bien se le dire, c'est vous qui aviez
créé la Direction aérienne. La Direction aérienne,
dans quel objectif a-t-elle été créée? À
l'époque, c'était, bien sûr, dans cette lancée - il
ne faut pas que ce soit pris comme un reproche, mais comme une mise en
situation - d'un Québec souverain où on aurait besoin,
effectivement,
d'une direction aérienne; elle a été
créée en fonction d'un Québec souverain et qui aurait un
rôle plus important à jouer, selon votre volonté de
l'époque, quant au transport aérien. À l'analyse du
ministère, puisque, finalement, un des éléments de votre
intervention dit, avec la présentation qui vous caractérise, que
c'est le budget qui fait foi des intentions. Ce qu'il faut comprendre, c'est
que depuis deux ans et demi il y a eu, à l'intérieur du
ministère des Transports, une rationalisation des activités et
des dépenses pour permettre de disposer de plus d'argent pour aller sur
le terrain. Dans ce sens-là, la Direction aérienne du
ministère, qui était chapeautée, quant à elle, par
un sous-ministre adjoint, en plus du service aérien gouvernemental qui
avait lui aussi, une vocation spécifique, cela faisait passablement de
monde pour s'occuper de ces dossiers.
C'est une décision que j'ai prise de regrouper, et qui
n'empêche pas le gouvernement du Québec d'indiquer sa
présence et ses orientations dans des champs de juridiction qui ne sont
pas toujours ceux du Québec. C'est clair. Dans ce sens-là, nous
avons des liens très harmonieux avec, à titre d'exemple,
l'Association des gens de l'air et l'AQTA, qui sont quand même assez
représentatives de ce qui se passe dans le monde aérien. Ils sont
très satisfaits, à tout le moins selon ce qu'ils nous ont dit,
des rapports et des liens qu'ils ont avec le ministère des Transports.
Dans ce sens-là, il est clair que, dans le maritime, nous avons toujours
eu - cela a été le cas sous votre gouvernement - l'obligation de
la desserte de la Basse et Moyenne-Côte-Nord, celle du Nord et celle des
Îles-de-la-Madeleine, plus la société des traversiers. Cela
a toujours été le rôle du maritime au ministère des
Transports, tout en surveillant ce qui se passait sur la scène
canadienne, dans le but de tirer le plus possible les marrons du feu. Dans ce
sens-là, il n'y a pas beaucoup de choses différentes d'avant,
sauf qu'il y a moins de personnes dans la structure pour permettre, et c'est
vrai à peu près partout, de dégager des sommes et qu'elles
soient appliquées là où elles le doivent.
Lorsqu'on parle de crédit, puisque vous l'avez soulevé,
vous dites: II faut regarder les budgets et, quand on compare le budget de
cette année, c'est un budget qui se compare à 1985-1986. Donc, il
n'y a pas d'augmentation. Cela ne veut pas dire qu'on n'en fait pas plus! Cela
ne veut pas dire qu'on ne travaille pas mieux, cela ne veut pas dire que, sur
le plan du ministère, il n'y a pas un questionnement à plusieurs
niveaux.
Quant aux orientations du ministère, je vous laisse très
libre. Interrogez les sous-ministres qui pourront vous répondre sur les
orientations données au ministère, quant à la
volonté d'atteindre un niveau de performance, dans tous les secteurs du
ministère, pas mal supérieur à ce qu'on a connu
jusqu'à maintenant. La mise en place d'une section, dont j'ai
reçu le rapport à peine un mois avant de quitter pour
l'hôpital, sur la qualité des programmes qu'on applique, donc, une
évaluation des programmes au ministère et aussi une équipe
qui va, dorénavant, s'occuper de la qualité du travail produit.
Dieu sait qu'on pourrait économiser beaucoup, demain matin, dans la
mesure où on réussit à l'appliquer. La qualité dans
la conception, la qualité dans le suivi de cette conception de plans et
devis.
Vous faisiez vous-même allusion tantôt au fait que cela ne
prenait pas la tête à Papineau pour avoir fait les plans à
la sortie du pont de Québec. C'est clair qu'à ce niveau on a
maintenant entre les mains les documents qu'il faut. Les autorisations
ministérielles ont été données pour surveiller la
qualité à tous les niveaux: la qualité dans la conception,
la qualité dans les appels d'offres, la qualité dans la
réalisation et la qualité dans le suivi de tout cela. Ceci
implique forcément, quant à nous, une qualité par rapport
aux entrepreneurs qui vont réaliser nos travaux. Donc, des entrepreneurs
peuvent s'attendre demain matin, ceux qui effectueront des travaux pour le
ministère des Transports, à une exigence beaucoup plus
serrée que ce que nous avons connu jusqu'à maintenant quant
à la qualité du matériel fourni, quant à la
qualité de la pose du matériel fourni et quant à la
qualité de l'ouvrage terminé. Dans ce sens, des économies
très appréciables au ministère vont être
réalisées et ainsi permettre certains profits au
ministère, qui pourront être utilisés effectivement dans
d'autres projets. En ce sens, c'est comme cela que nous avons travaillé
depuis deux ans et demi.
C'est clair qu'il y a des travaux qui sont un peu plus longs que
d'autres à mettre en place, ce sont des structures. Il y a tout de
même au-delà de 7500 fonctionnaires permanents au ministère
des Transports avec 6000 occasionnels-années. Ce ne sont pas des
machines qui se tournent de bord du jour au lendemain. Cette orientation a
été donnée au ministère, avec une collaboration
très étroite de tous les paliers de fonctionnaires
impliqués.
Voulez-vous d'autres exemples où on a réalisé des
économies? Je vous en donne quelques-uns. 12 000 000 $ de déficit
par année de Quebecair, c'était pris à même les
budgets du ministère. On n'a plus à le payer. Cette année
mettra un terme à ce que nous avons à payer de ce qui s'est
appelé Quebecair. Dans ce cas, le coût total de l'aventure de
Quebecair est de tout près de 96 000 000 $ pour le gouvernement du
Québec. C'est aussi beaucoup d'argent, pendant ces années, qui
aurait pu être affecté au système routier. Vous aviez fait
le choix à l'époque. C'est un choix qui était politique.
Je pense que cela allait dans votre logique de pensée et dans vos
orientations. 96 000 000 $ d'investis sur le réseau routier pendant
cette période auraient fait en sorte que cela ne nous en coûterait
peut-être pas 200 000 000 $ aujourd'hui pour réparer les 100 000
000 $ qui auraient été mis à ce moment. Dans ce sens,
c'est un exemple.
Je vous ai donné un autre exemple très rapidement en ce
qui concerne la desserte maritime de la Basse-Côte-Nord, où le
deuxième soumissionnaire coûtait 4 700 000 $ et où nous
sommes allés en appels d'offres. Nous épargnons annuellement pour
les cinq prochaines années 900 000 $. Je pourrais vous sortir une
série de dossiers qui, comme ceux-là, témoignent du
travail à l'intérieur, pour se dégager une marge de
manoeuvre sur le plan budgétaire, qui nous permettrait de travailler.
(11 h 45)
Quant à l'enveloppe globale, je ne blâme pas le
député de Lévis de porter un jugement sur ce qu'il a sous
les yeux dans les crédits déposés. C'est normal,
là, on se retrouve exactement dans la même situation que l'an
dernier, où j'avais mis en garde ceux qui, trop facilement, du
côté de l'Opposition, tiraient de ces chiffres des conclusions
hâtives. Puis-je revendiquer aujourd'hui de mon gouvernement ou du
Conseil du trésor d'ajouter des sommes à mon budget sur des
projets qui ne sont pas encore acceptés par le gouvernement? Le plan de
transport est dans le pipeline, sur le plan administratif. Bien sûr
qu'à partir même de notre budget et de nos interventions
régulières nous consacrons des sommes à la région
de Montréal, qui seront affectées au plan de transport. Mais il y
aura des décisions à prendre par le gouvernement et, dans la
mesure où le plan de transport est accepté, il y aura
nécessairement des ajouts de crédits au niveau du
ministère qui iront dans le sens des décisions que le
gouvernement aura prises concernant le plan de transport. Ce qui viendra
bonifier l'enveloppe du ministère et cela ne fait aucun doute dans mon
esprit qu'il y aura au cours des prochaines semaines une bonification de
l'enveloppe du ministère des Transports. Dans ce sens-là, la
comparaison d'aujourd'hui est vraie. Votre interprétation, quant aux
chiffres, point, à la ligne, c'est vrai, mais il faut tenir compte du
travail qui a été fait à l'intérieur pour
être capable de se dégager une marge de manoeuvre sur le plan
interne. Mais il faut tenir compte aussi que, lorsque je parle de 1988-1989 sur
le plan budgétaire et des décisions qui devront être prises
par le gouvernement, cela nécessitera assurément certains
ajustements budgétaires. Ce dont on aura certainement l'occasion de
discuter éventuellement.
Vous avez fait état aussi du siphonage - un terme
particulièrement cher au député de Lévis - de la
Régie de l'assurance automobile où, normalement, le budget du
ministère devrait avoir 100 000 000 $ de plus. On ne s'est pas compris!
Le projet annoncé l'an dernier dans le budget, après le
dépôt des crédits, était de 60 000 000 $, dans le
budget du ministère, pour Middlemiss; 70 000 000 $ pour l'année
courante et 70 000 000 $ pour l'an prochain. La seule chose qui a
été changée, c'est que la Régie de l'assurance
automobile le paiera sur deux ans. N'ayant pas déboursé un sou
l'an dernier, elle déboursera 100 000 000 $ cette année et 100
000 000 $ l'an prochain. Mais est-il besoin de rappeler au député
de Lévis que, quant à nous, ce siphonage, comme il l'appelle, de
la Régie de l'assurance automobile était une suggestion qui
venait du conseil d'administration de la Régie de l'assurance
automobile, dont la majorité des membres y siégeant ont
été nommés par votre administration. Il faisait une
équation entre l'investissement d'argent dans le réseau routier
et la perte de vies humaines et, aussi, sur le plan des gens qui subissent des
accidents. Dans ce sens, cela tranche très nettement avec l'attitude
qu'avait prise votre chef actuel, le ministre des Finances de l'époque,
M. Parizeau, qui, lui, avait décidé tout de go d'aller chercher
238 000 000 $, alors que Mme Sotiau était présidente de la
Régie de l'assurance automobile et qu'il n'a jamais reçu l'accord
ou l'assentiment du conseil d'administration de la Régie de l'assurance
automobile. Cela tranche un peu. Je sais que le député de
Lévis a quand même quelques réserves vis-à-vis de
son chef sur le plan des idées et je suis pleinement convaincu que ce
sont des problèmes qu'ils pourront régler entre eux. Quant
à nous, nous allons régler les nôtres. Dans ce
sens-là, il est clair que cela fait une différence assez
appréciable, mais je tenais quand même à rafraîchir
la mémoire du député de Lévis dans ce domaine.
Quant aux relations fédérales-provinciales...
M. Garon: Vous avez plus de réserve avec votre chef que
moi j'en ai.
M. Côté (Charlesbourg): À chacun nos
problèmes!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): À chacun nos
problèmes! Dans votre cas, c'est une question de libre-échange et
de social-démocratie avec votre chef; dans mon cas, c'est uniquement une
question de couleur au gouvernement fédéral. Chose certaine, les
relations fédérales-provinciales, dans le domaine des transports,
nous ont permis un certain déblocage avec la ministre d'État, Mme
Vézina, pendant qu'elle a été ministre d'État, des
négociations de certains dossiers. Nous sommes persuadés qu'il y
aura un déblocage assez important avec M. Bouchard. Quant à moi,
j'ai toujours dit que nous avions des droits au Québec. Il faut rappeler
que le gouvernement précédent a signé une entente sur le
développement des transports au niveau de l'EDER, qui consacrait des
sommes très importantes sur le plan du développement du
réseau routier des aéroports nordiques, que nous sommes
actuellement en négociation pour le renflouement de l'EDER-Transports et
d'autres EDER qui devrait faire en sorte que les coûts estimés
à l'époque, par exemple, dans le cas de la route 138, qui
étaient sous-évalués, pourront être
corrigés par l'ajout de sommes importantes. Nos relations
fédérales-provinciales continuent d'être ce qu'elles sont,
et nous négocions effectivement plusieurs dossiers. Nous espérons
que, très prochainement, cela pourra se traduire par des réponses
concrètes.
Le pont de Québec, qui est devenu un dossier cher au
député de Lévis qui s'occupe passablement des dossiers
fédéraux... J'ai même été tenté de
croire, à un certain moment, qu'il pourrait être candidat
fédéral NPD dans Lévis, étant donné que
plusieurs dossiers du gouvernement fédéral lui tenaient à
coeur, comme l'aménagement du Vieux-Québec et le pont de
Québec qui sont de responsabilité fédérale. Je le
verrais bien à Ottawa. Cela ferait très certainement un des bons
défenseurs des intérêts du Québec à Ottawa,
après avoir refusé d'être chef du Parti
québécois dans un congrès de leadership. J'avais
pensé que cet intérêt soudain pour des dossiers comme
ceux-là laissait présumer une candidature dans Lévis.
Mais, à tout le moins, le dossier du pont de Québec est un
dossier qui nous préoccupe également. On a toujours
été très clairs dans nos démarches. Je n'ai pas
cédé au chantage des gens du CN, au moment où ils ont
voulu transférer la responsabilité du pont de Québec. Il y
a tout de même des papiers qui ont été signés
où nous avons une entente avec le CN qui est valide jusqu'à l'an
2012, avec des responsabilités très bien définies.
Le Québec s'est acquitté de manière admirable de
ses responsabilités, à la fois sous votre temps et sous notre
temps également. Que ce soit l'an dernier en ce qui concerne la traverse
piétonnière où on a dépensé tout près
de 1 000 000 $ pour la refaire ou encore cette année où nous
dépenserons 700 000 $ pour refaire certaines poutrelles de support qui,
dans dix ans, pourraient être dangereuses, qui ne le sont pas
présentement, mais on ne court pas de risques. On va les remplacer et on
va même les peinturer pour prendre de l'avance, pour faire en sorte qu'il
n'y ait pas trop de rouille. C'est une intervention, en plus de la
chaussée, qui est notre responsabilité, où on a pris nos
responsabilités, vis-à-vis du pont de Québec. Il y a le CN
qui a sa part de responsabilités. Je pense qu'il était
très heureux de voir, à la conférence à laquelle a
assisté le député de Lévis, à ce qu'on me
dit, la création de cet organisme qui veut faire, dans le cas du pont de
Québec, ce qu'on a fait pour la Statue de la Liberté,
sensibiliser l'opinion publique au phénomène du pont, à
cette merveille, et faire en sorte qu'on puisse regrouper beaucoup de monde
autour de cet objectif et faire des travaux.
En ce qui me concerne, je n'ai jamais fermé... Et mon
sous-ministre, M. Michaud, était présent à cette
conférence et a livré les propos que le ministre aurait pu livrer
lui-même, dans le sens que le gouvernement du Québec n'est pas
fermé lui-même à une participation financière pour
faire en sorte qu'on puisse atteindre l'objectif de 1992 et sauvegarder tout ce
qui peut être sauvegardé. Mais il est clair, dans notre livre, que
le CN devra faire sa large part et que le gouvernement fédéral
pourrait également faire sa part à ce point de vue.
Finalement, deux derniers dossiers: la gratuité des traversiers
et le vrac. La gratuité des traversiers. En parlant de l'île aux
Coudres, j'ai rencontré les maires et le RUTIAC ensemble, à
plusieurs reprises, à mon bureau. J'ai rencontré les
préfets. Je leur ai fait part de la décision du gouvernement, qui
était claire et qui ne changera pas quant à la gratuité.
C'est un choix de gouvernement. On peut être pour ou contre. On peut le
combattre, mais c'est un choix. Je suis pleinement conscient qu'on aura
à vivre avec le choix qu'on a fait, mais, dans ce sens-là, je ne
suis pas de ceux qui prétendent que l'abolition de la gratuité
pour les touristes... Parce que la gratuité existe toujours pour les
résidents de l'île aux Coudres, non pas seulement les
résidents, les natifs de l'île aux Coudres, plus certains
ajustements quant aux matières premières qui devront être
acheminées à l'île. Dans ce sens-là, c'est une
ouverture que j'ai faite, étant donné certains besoins de
l'île. Mais il ne faut pas oublier que le coût annuel de la
traverse de l'île aux Coudres, si ma mémoire est fidèle,
quitte à corriger les chiffres ultérieurement lorsqu'on se
reparlera, devait s'élever à environ 4000 $ ou 4700 $ par
habitant de I'île aux Coudres par année. Ce qui est quand
même très important.
Ce qu'on a voulu, c'était de faire en sorte que les touristes qui
vont à l'Île-Verte... Parce que l'histoire de la continuité
du chemin ou du remplacement du chemin, si c'est vrai pour I'île aux
Coudres, cela va être vrai pour l'île aux Grues, cela va être
vrai pour l'Île-Verte et cela va être vrai pour bien des Des.
Pourquoi est-ce que ce ne serait pas vrai pour I'île d'Anticosti? Parce
que l'île d'Anticosti, sur le plan touristique, c'est
phénoménal. Les chasseurs et les pêcheurs, c'est un
phénomène assez important. Pourquoi ne serait-ce pas vrai pour
Port-Menier, où il y a tout de même au-delà de 200, 250
personnes qui y résident? Il faut que cela ait des limites. Dans ce
sens, la volonté du remplacement d'un pont est sur un circuit
autoroutier national. Sur la route 138, Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine, il
n'est pas question d'une tarification parce que, effectivement, c'est la
démonstration très évidente que le pont qui enjamberait le
Saguenay remplacerait le traversier. Comme il en coûte trop cher pour
construire un pont, c'est le traversier qui remplace le pont. Ce n'est pas le
cas pour l'île aux Coudres.
J'ai expliqué cela aux gens, mais cela a davantage
été, au bout de la ligne, une lutte symbolique de tenter de
comprendre. J'ai fait une ouverture, j'ai dit: Appliquons la décision
gouvernementale, je vais vous aider auprès des préfets et de
l'association touristique régionale, pour une étude qui tentera
de mesurer les
impacts sur le tourisme à l'île aux Coudres, et on verra
à l'automne, la saison terminée, l'analyse qu'on en fera, les
ajustements qu'on peut faire. Le but n'est pas de pénaliser les gens de
l'île aux Coudres, c'est faux. Si cela avait été le cas, on
aurait mis le paiement pour tout le monde; au moins, on aurait mis le
laissez-passer à 50 $ par année, comme on l'a fait ailleurs. Ce
n'est pas là l'objectif; l'objectif est de tenter d'en arriver à
un certain équilibre.
Malgré le fait que vous ayez dit tout à l'heure que la
députée de Matane serait en conflit d'intérêts dans
son rapport, à cause de la traverse Matane-Baie-Comeau; cette traverse
est la plus importante au Québec et c'est celle qui avait le niveau
d'autofinancement le plus élevé. On ne peut pas souhaiter, demain
matin, faire un pont entre Baie-Comeau et Matane. Je ne pense pas. À la
fois par nous à l'époque de Raymond Mailloux et confirmé
par votre administration, deux traverses essentielles au Québec:
Matane-Godbout et Rivière-du-Loup-Saint-Siméon. Si elles sont
essentielles, c'est qu'elles doivent remplacer quelque chose. Dans ce sens, il
était inadmissible qu'on puisse, au niveau de Québec, de
Berthier-Sorei, de l'île aux Coudres, de l'île aux Grues, avoir un
service de traversier pratiquement gratuit et imposer un autofinancement si
important aux gens de la Côte-Nord et aux gens de la Côte-Sud qui
ont du commerce interrives à faire et forcément, les familles de
la Côte-Nord ont des racines, des souches en Gaspésie et dans le
Bas-Saint-Laurent.
Effectivement, on a réduit de 5 % par année les
coûts de traverse, en augmentant la qualité de services. Ai-je
besoin de rappeler au député de Lévis que c'est encore
bien loin de ce que son copain Lucien Lessard avait promis à
l'époque, soit la gratuité totale de la traverse Matane-Godbout?
On est encore loin de cela, mais on tend vers cela. Dans ce sens,
c'était une question d'avoir un certain équilibre au niveau des
traverses et de reconnaître effectivement qu'une traverse, si elle est
essentielle, doit avoir un apport un peu plus important du gouvernement.
Finalement, je terminerai avec le vrac. C'est un problème qui est
assez important. Sous la responsabilité de Raymond Mailloux, à
l'époque, l'ANCAl avait une force assez importante. Le principe
était de permettre aux camionneurs en régions d'effectuer un
minimum de travail, de gagner leur vie et de contrer l'envahissement
d'entrepreneurs qui venaient des grands centres avec leur camion, avec leurs
hommes de l'extérieur. Ceci pour permettre d'avoir une main-d'uvre
spécialisée en régions, qui gagne sa vie et qui demeure en
régions. C'est un principe qui était bon et qui est toujours
bon.
Il y a eu un virage assez important, si ma mémoire est
fidèle, en 1977-1978, lorsque mon prédécesseur, M.
Lessard, était à la tête du ministère. À la
Saint-Jean-Baptiste, les camionneurs ont bloqué le devant du parlement
et ont fait quelques petits feux - cela rappellera des souvenirs au
député de Lévis - en immobilisant toute la circulation.
À ce moment-là, il y a eu des négociations très
intenses, puisque M. Jean-Marc Béliveau qui, à l'époque,
était l'avocat de l'ANCAl... C'est lui qui est à Canam
maintenant, avec à peu près les mêmes principes de
rémunération, évidemment. Donc, une négociation
avec le ministère des Transports. Il y a eu un changement assez
appréciable dans la procédure, ce qui a fait qu'effectivement
l'ANCAl a perdu des plumes dans les années qui ont suivi, puisqu'on a eu
affaire à des postes et sous-postes à l'époque. L'ANCAl a
perdu sa force d'antan. Peut-être avait-elle abusé - je l'ai dit
aux gens de l'ANCAl - de sa situation de force pour tenter de forcer un certain
nombre de choses. (12 heures)
C'est tout cela qu'on s'est dit, lorsqu'on s'est rencontrés,
à Saint-Hyacinthe, lorsque j'ai convié 250 représentants
de tout le Québec, pour être capable de discuter du
problème du vrac avec eux. Par la suite, ils ont désigné
22 personnes représentant toutes les régions du Québec,
les dix régions du Québec, pour discuter d'un changement à
la réglementation, en tenant compte du principe très important
que cette réglementation-là avait été
contestée devant les tribunaux, premièrement, et qu'il fallait
faire en sorte que la nouvelle réglementation réponde au jugement
des tribunaux. Et, deuxièmement, qu'il n'était pas l'intention du
gouvernement de légiférer pour garantir un droit
d'exclusivité dans le domaine du vrac. Il fallait donc trouver une
solution qui soit viable et qui fasse aussi en sorte qu'il y ait davantage
d'ouverture de la part, soit des postes ou des sous-postes et créer une
certaine émulation sur le terrain de façon à inciter
l'entreprise, qui n'a pas d'autre choix dans certains cas, aujourd'hui, que de
s'acheter des camions, à faire davantage affaire avec les camionneurs
artisans parce qu'il y a meilleure qualité de service. Et, ayant une
meilleure qualité de service, l'entrepreneur ne serait plus
intéressé à immobiliser et à payer des camions,
mais à faire affaire avec des entrepreneurs.
Et, ayant réglé tout cela de manière convenable,
ayant répondu au jugement de la cour avec un règlement qui
pourrait être adopté. très rapidement au lendemain de nos
rencontres de la semaine prochaine, on pourrait envisager de voir si on ne peut
pas en ajouter dans l'assiette, de concert avec l'ACRGTQ, donc, les patrons,
avec le ministre des Transports qui sera au milieu et avec les camionneurs
artisans de l'autre côté, lors de réunions où ces
gens-là ne se sont jamais parlé et où ils vont se parler
et se dire leurs quatre vérités. Et quelles sont les quatre
vérités dans ce domaine-là? C'est de dire à un
entrepreneur: Tu ne fais pas venir dix camions quand tu en as besoin de cinq,
parce que le gars perd son temps parce qu'il est payé au voyage. Et de
dire aux camionneurs: Je préfère prendre le gravier à la
place de l'asphal-
te parce que l'asphalte salit une boîte. C'est très terre
à terre, mais ce sont des problèmes vécus dont ces
gens-là ne se sont jamais parlé. Et, dans ce sens-là,
ayant résolu l'histoire du règlement, parce qu'on a
consulté les artisans et qu'on a aussi consulté les entrepreneurs
pour qu'on puisse mettre ce monde-là à la même table, on va
discuter des ajustements du règlement à avoir, de manière
finale. On va l'appliquer et on va l'imposer au bout de la ligne et tout le
monde aura à vivre avec. Je pense que ce sera aussi au plus grand
bénéfice des transporteurs de matières en vrac. On va
régler une fois pour toutes le domaine forestier et le transport de la
neige. Et on va tout régler. Dans ce sens-là, il y a eu une
ouverture d'esprit assez importante de la part des gens qui
représentaient les régions, et on a fait un bout de chemin
considérable qu'on ne pensait môme pas faire il y a un an. C'est
un dossier qui va se régler très prochainement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Discussion générale
M. Garon: J'aimerais poser un certain nombre de questions au lieu
de faire des grands discours sur plusieurs sujets, poser des questions,
individuellement, sur certains sujets.
Chemins de fer
Concernant les questions des relations
fédérales-provinciales, le ministre peut dire: On n'est pas
content de ceci, on n'est pas content de cela. Mais quand le premier ministre
dit qu'il est heureux comme un pinson et qu'il manifeste que les relations
fédérales n'ont jamais été si bonnes, alors qu'on
se fait "fourrer" de tout bord et de tout côté, je n'ai pas
l'impression que le pouvoir de négociation du Québec ou de chacun
de ses ministres s'est amélioré. On l'a vu dans l'affaire des
frégates, par exemple, une affaire de 3 500 000 000 $; 3 500 000 000 $,
c'est la moitié de la Baie James pour les dix prochaines années,
juste pour les frégates.
Je voudrais dire un mot sur les chemins de fer. Graduellement, les
chemins de fer s'en vont vers l'Ontario. Les services s'en vont vers l'Ontario
et les chemins de fer vont se fermer tranquillement au Québec, alors que
le gouvernement fédéral a dépensé des sommes
faramineuses dans l'Ouest, soit 20 000 000 000 $, 16 000 000 000 $ pour la
construction de chemins de fer, 4 000 000 000 $ pour l'équipement.
L'argent pleut dans l'Ouest à un tel point que même le
gouvernement fédéral paie des wagons à 100 % et que les
fermiers de l'Ouest s'en servent pour entreproser sur des voies de chemin de
fer non rentables, qui ont été garanties jusqu'à l'an
2000. Alors, c'est le jour et la nuit avec le comportement qu'il a au
Québec. Je trouve M. Bouchard bien sympathique, mais j'espère
qu'il va être meilleur là-dedans que dans l'histoire des Tamouls
parce que... Il n'a pas l'heur de... Ce n'est pas parce que quelqu'un a
été dans le camp du oui pour le référendum et
qu'après cela il passe son temps à s'en excuser que cela
m'impressionne très fort.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je juge habituellement un arbre à ses fruits.
Quand je vois qu'à chaque récolte il ne sort pas de fruit, je me
dis que l'arbre n'est pas fort. Alors, dans le domaine des transports, je vais
vous dire que j'aurais aimé Mazankowski qui était capable de
tirer. Lui, il tire. Avoir un ministre comme cela dans l'Ouest, c'est
payant.
À mon avis, il vaut tous les ministres et les
députés qu'on a à Ottawa à lui tout seul.
J'aimerais mieux Mazankowski; je donnerais tous les autres en échange
parce que je trouve que, lui, il tire pour son coin.
Une voix:...
M. Garon: Non, mais il tire fort. Il tire et il obtient des
résultats. Tandis que nous, on ne voit pas les résultats
actuellement dans le domaine des chemins de fer. Je pense que c'est important,
parce qu'il y a des orientations que prend le gouvernement
fédéral actuellement qui laissent entendre, au fond, que les
chemins de fer... On a développé les ports de l'Ouest, Prince
Rupert et Vancouver avec des liaisons par chemins de fer.
Le Canadien National a acheté des lignes aux États-Unis
qui l'amènent vers la Nouvelle-Orléans. On voit tranquillement,
pour faire des ouvertures sur le fleuve, disparaître les capacités
portuaires au Québec un peu partout. Par exemple, au Vieux-Port, alors
que le transport par croisière pourrait augmenter et être
développé, on voit que c'est en train de se développer
quasiment tout seul.
Il semble qu'il a trop rempli le fleuve et que, maintenant, il veut
bâtir des immeubles d'habitation sur le remplissage. Cela fait un
drôle de développement portuaire en termes de développement
économique. J'ai le sentiment qu'au point de vue des chemins de fer il
est très important que le Québec... C'est pour cela que je le
demande au ministre et, là-dessus, on va l'appuyer à 100 %, parce
que, nous, on paie des taxes pour les gens de l'Ouest là-dedans. Quels
sont les plans du gouvernement fédéral? Parce qu'on l'apprend
morceau par morceau. Je regarde Charny. C'est dans mon comté. Cela
pourrait être dans le comté d'un autre et on ne sait pas, avec la
nouvelle carte électorale, dans quel comté cela va
être.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va être
Lévis. M. Garon: Je ne le sais pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas cette
partie-là qui risque d'être touchée.
M. Garon: Comment ça?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan de la carte
électorale. Vous parlez de...
M. Garon: Oui, c'est la première proposition. En tout cas,
mais on ne le sait pas. Mais peu importe, c'est l'endroit...
M. Côté (Charlesbourg): Mais peut-être que le
député de Lévis veut nous dire qu'il irait plus dans le
nouveau comté?
M. Garon: Cela va être lequel, le nouveau comté? Je
ne le sais pas. Il n'y en aura peut-être pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Garon: II va peut-être y en avoir un et il n'y en aura
peut-être pas. Mais c'est qu'on voit qu'au fond la cour de Charny, comme
cour de réparation, c'est en train de fermer. Il ne reste plus
grand-chose à fermer; il ne reste que les services d'urgence,
maintenant. On voit également qu'on prend le prétexte pour dire
qu'à la suite de l'accident de Bernières faudrait faire la
régulation des chemins de fer à partir de Toronto. Alors que j'ai
plutôt compris que la régulation se faisait trop loin et que c'est
peut-être cela qui était le problème.
Là, on se rend compte que les services s'en vont vers Toronto,
les investissements mènent les chemins de fer vers l'Ouest et le
développement s'en va vers les États-Unis. En plus, on vient de
voir qu'en ce qui concerne la construction des locomotives on vient de donner
des contrats aux Américains.
Je ne trouve pas cela impressionnant comme résultat pour le
Québec. Je pense qu'il serait important pour le ministre des Transports
de faire le point avec le gouvernement fédéral qu'il lui dise
où il s'en va dans le domaine des chemins de fer. Est-ce qu'on est en
train de dire: Nous, on s'en va des chemins de fer, ou s'il y a un
développement?
On dit qu'il devrait y avoir du développement quant au transport
rapide par chemins de fer, chemins de fer qui sont de type électrique.
Ce serait un beau développement. Il y a des chemins de fer de type
électrique très rapides, en Europe. On voit dans les journaux
qu'il est question de faire quelque chose vers Toronto.
Alors, je pense qu'il serait important pour le ministre de faire le
point sur les intentions du gouvernement fédéral, d'autant plus
qu'il y a un nouveau ministre. Il me semble que ce serait important de faire le
point à ce moment-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le minis-tre.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai effectivement
sollicité une rencontre avec le nouveau ministre des Transports. Je
comprends que lui-même souhaitait avoir le temps de voir un certain
nombre de dossiers. Je pense que c'est tout à fait normal, lorsqu'on
change de responsabilités. J'ai eu l'occasion de lui écrire
encore, la semaine dernière, sur certains dossiers qui nous
préoccupent et si le député de Lévis le souhaite,
je pourrais lui déposer cet après-midi la correspondance que j'ai
eue avec M. Mazankowski, avec M. Crosbie, avec M. Bouchard et avec Mme
Vézina. On pourrait déposer cela cet après-midi, le temps
de récupérer au ministère toutes ces lettres et cela lui
donnerait une bonne idée des dossiers sur lesquels on est intervenu.
Dans mon livre il est très clair que je souhaite d'ici les deux
prochaines semaines tout au plus avoir une rencontre avec M. Bouchard pour
faire le tour des dossiers qui préoccupent le Québec. Il y aura
à l'intérieur de ces dossiers la situation des chemins de fer et
la nouvelle loi qui a été adoptée par le gouvernement
fédéral et qui fait en sorte que la mesure quant à
l'abandon des lignes de chemin de fer est beaucoup plus souple à
l'Office national des transports qui remplace la Commission canadienne des
transports. Dans ce sens-là c'est clair que je suis très heureux
de la position du député de Lévis. Je pourrai à ce
moment-là dire que c'est tout le Québec qui s'inquiète,
avec l'appui de l'Opposition. Ce n'est pas négligeable comme aide dans
une démarche comme celle-là.
M. Garon: Pourriez-vous nous faire sortir des chiffres? Vous
devez avoir cela au ministère. Combien le gouvernement
fédéral paie-t-il pour le Nid de Corbeau? C'est un montant
indexé. C'était 650 000 000 $ indexés. C'est rendu
à combien par année?
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrai vous
déposer le document intégral que j'avais expédié
à chacun des députés fédéraux de tous les
partis politiques et aux sénateurs à l'intérieur duquel on
fait état de ce que le gouvernement fédéral donnait en
particulier dans le cas du Nid de Corbeau. C'étaient des sommes assez
impressionnantes. Alors, cela fera partie du document qui sera
déposé.
M. Garon: Je parle des paiements du Nid de Corbeau; comment cela
fait-il depuis que la loi est votée?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Garon: Cela a été indexé chaque
année.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des montants pour
chaque année.
M. Garon: Deuxièmement, combien paie-t-il pour maintenir
en opération les lignes secon-
daires de chemins de fer qui sont non rentables dans l'Ouest?
M. Côté (Charlesbourg): C'est moins clair.
M. Garon: Et qu'on utilise actuellement avec des wagons
payés par le gouvernement fédéral à 100 % pour
faire l'entreposage des grains.
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas possible
d'arriver à cette distinction puisque c'est inclus dans l'accord du Nid
de Corbeau. Mon...
M. Garon: Les lignes de chemin de fer devaient être
coupées.
M. Côté (Charlesbourg):... nouveau directeur du
ferroviaire est un féru de ce domaine, un connaisseur extraordinaire. Je
suis très heureux qu'il assume ces fonctions et c'est lui qui en tout
temps...
M. Garon: Comment s'appelle-t-il?
M. Côté (Charlesbourg): M. Fournier.... me pistonne
et me pousse dans ces dossiers et dans ce cas-ci ce n'est pas trop fort de dire
pousser, parce que c'est une locomotive avec beaucoup de puissance. Soyez
sûrs que c'est de l'information de première main. Cet
après-midi, en déposant le dossier, s'il a besoin de questions
additionnelles, je n'ai pas de problème là-dessus, on me dit que
ces lignes ont été intégrées à l'accord du
Nid de Corbeau et donc que c'est un tout. C'est très habile de leur
part.
M. Garon: C'est épouvantable. C'est 10 000 ou 11 000
milles qui ne sont pas rentables. C'est un montant considérable de
milles de chemin de fer pas rentables dans l'Ouest.
M. Côté (Charlesbourg): 14 000 milles.
M. Garon: 14 000 milles de chemins de fer non rentables qui
devaient être enlevés. Non seulement on ne les a pas
enlevés, mais on leur fournit les wagons gratuitement payés
à 100 % par le gouvernement fédéral. Au lieu de se
bâtir des capacités d'entreposage, on se sert des wagons comme
entrepôts sur les chemins de fer, sur les lignes. Cela a des avantages
considérables.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont
protégés jusqu'à l'an 2000.
M. Garon: C'est cela. Jusqu'à l'an 2000.
Deuxièmement, est-ce qu'il y a moyen aussi de faire l'état
de la situation sur le pont de Québec, sur l'entente de 2012? Le
fédéral a l'intention de... Lors de la rencontre où
était votre sous-ministre, j'ai entendu parler des représentants
du gouvernement fédéral qui étaient là et ils n'ont
pas l'intention de payer. Il y a une entente jusqu'en l'an 2012, mais de la
manière qu'ils ont parlé, ils ne veulent pas payer. Ils disent
que c'est au gouvernement à payer, que ce n'est pas au chemin de
fer.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, si
vous vous souvenez de l'accrochage que j'avais eu avec le CN au moment
où on faisait un peu de chantage, on n'a pas chanté longtemps
parce que c'est très clair à ce sujet en termes de contrat qui
nous lie au CN. C'est très très clair. Le CN ne peut pas se
défiler de cette responsabilité. C'est très clair. Je n'ai
pas d'objection à vous donner finalement un état de la situation
de notre contrat qui nous lie avec le CN, de nos obligations et des obligations
du CN. (12 h 15)
M. Garon: C'est très intéressant ce que
l'Université Laval veut faire, soit la mise en valeur sur le plan
touristique. Cela peut être un sons et lumières, cela peut
être n'importe quoi qui mette en valeur le pont de Québec,
considéré comme une oeuvre de génie dans le monde. Je
pense que c'est heureux que les gens s'intéressent à cela, mais
ce n'est pas une raison pour faire des collectes publiques pour réparer
un pont qui, normalement, doit être réparé par le
gouvernement fédéral. Il en garroche assez dans l'Ouest et dans
les Maritimes que ce ne sont pas les quelques millions qu'il devrait
dépenser pour le pont de Québec qui devraient nous gêner.
Je n'ai pas l'impression qu'on agirait comme des mendiants, au contraire.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux donner une
information au député de Lévis, à savoir qu'on a
été presque obligés de sortir les bras pour être
capables de les convaincre. Il y avait le bateau Marie-Évangeline qui
appartenait au CN et qui a été loué en Europe où
nous avions des visées, quant à nous, pour l'utiliser. J'avais
d'abord parlé à M. Mazankowski à l'époque, qui
s'était montré très ouvert et par la suite à M.
Crosbie, qui s'est montré très fermé, et j'ai repris le
dossier avec Mme Vézina. Cela prend de la patience au ministère
des Transports depuis quelques années. C'est pourquoi on a beaucoup
d'espoir en M. Bouchard puisque le gouvernement fédéral, dans le
comté du premier ministre, n'assume plus sa part de subventions à
la desserte de la Moyenne et Basse-Côte-Nord. Nous n'avons pas
lâché sur le dossier. On a continué de travailler et de
revendiquer cette partie. Nous avions souhaité, dans un arrangement, que
le gouvernement fédéral puisse nous donner le bateau le
Marie-Évangeline puisque le Canada n'en avait pas besoin. On le louait
dans certains pays, soit en Finlande ou en Norvège. Alors, j'ai dit: On
va le rapatrier au Canada. Par la suite, en compensation pour ce que vous ne
nous donnez pas, parce que vous n'avez pas d'argent, vous allez au moins nous
donner des biens et nous allons pouvoir les affecter au réseau de
nos
traverses pour améliorer la qualité du service. Le
gouvernement du Canada l'a par la suite ramené parce qu'il était
question de le vendre en Europe. On a réussi à le rapatrier au
Canada et par la suite on a fait un transfert assez rapide à Marine
Atlantique et cela a été le combat. Et, comme on voulait l'avoir
pour l'été 1988 afin de l'ajouter au service des traversiers, en
particulier en ce qui concerne Matane, on voulait nous le louer le prix d'un
neuf. C'est aussi simple que cela.
C'est un dossier qui n'est pas encore réglé. C'est pour
vous prouver à quel point, dans ces dossiers, le niveau de
compréhension n'était pas très élevé. Ils
préféraient mettre à quai le
Marie-Évangéline pour un an dans les Maritimes, au lieu de nous
le prêter pour améliorer la qualité de notre service, par
exemple, celui de la traverse Matane-Godbout. Comme on le sait, on a un bateau,
le Camille-Marcoux, qui lui aussi, à l'occasion, a besoin de
réparations et d'être rafistolé. En période de
pointe, l'été, il ne suffit plus. Et, sur le plan touristique,
c'est quand même un attrait dont il faut profiter. Nous sommes à
compléter ce dossier et en temps et lieu chacun prendra son pot. Mais,
dans ce sens, il est clair qu'avec le fédéral sur le plan de la
négociation c'est difficile, même pour des dossiers de cette
nature.
En tout cas, je suis optimiste dans le cas de M. Bouchard. Il faut quand
même admettre que M. Bouchard est un ministre senior qui a monté
dans la hiérarchie politique fédérale et dans celle des
conservateurs. Qu'il prenne un peu ses distances vis-à-vis de
l'indépendance du Québec, j'en suis fort heureux; il a au moins
compris. Dans ce sens, on ne peut pas nier le fait que M. Bouchard soit un
homme qui s'est fort bien acquitté de sa tâche là où
il est passé. Ce n'est pas une question de Tamouls et de Turcs, on n'en
est pas rendu là. Je pense qu'il est davantage question d'un homme du
Québec qui est dans le peloton de tête des ministres
fédéraux et que c'est à nous d'en tirer le maximum, comme
Terre-Neuve a su tirer le maximum de John Crosbie et comme l'Ouest a su tirer
le maximum de Don Mazankowski. Don Mazankowski n'est pas devenu Don Mazankowski
du jour au lendemain. C'est un homme qui siège au Parlement d'Ottawa
depuis quinze, vingt ans, alors que M. Bouchard est un homme qui siège
au Parlement d'Ottawa depuis maintenant quatre ans. Le chemin parcouru est
assez impressionnant dans son cas.
Quant à moi, dans la mesure où il aura la volonté
politique de faire en sorte que l'aristocratie des fonctionnaires qui
mène le ministère des Transports à Ottawa et qui vient de
Toronto puisse être mise à sa place une fois pour toutes, avec un
plus grand respect du Québec, on va pouvoir faire progresser des
dossiers comme celui du chemin de fer, du monde maritime et d'ailleurs. Mme
Vézina a démontré beaucoup de bonne volonté dans
les négociations que nous avons eues avec elle, mais elle s'est toujours
heurtée à une bureaucratie qui, à Ottawa, on le sait bien,
en mène pas mal large. En ce sens, ce sera la détermination
politique de M. Bouchard qui, en fin de compte, fera la différence. Je
pense que, vous comme moi, après avoir joué notre rôle
politique, on n'a pas le droit de ne pas donner à M. Bouchard la chance
qui lui revient quant à la livraison de certains dossiers concernant le
Québec. Et ce ne sera pas compliqué de faire mieux que ceux qui
ont été là précédemment. Je suis convaincu
que ce sera mieux et beaucoup mieux.
M. Garon: Cela dépend. Je me suis habitué à
voir des gens comme Crosbie et Mazankowski se considérer comme des
représentants de leur coin à Ottawa. Nous, on a malheureusement
l'insigne honneur d'avoir, à Ottawa, des représentants qui se
considèrent des représentants d'Ottawa au Québec. Alors,
cela ne fait pas la même attitude, en termes de bataille. Je n'ai pas vu
beaucoup de gens, à Ottawa, qui se sont battus fortement pour nous.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Lévis me le permet, comme l'ouverture est très bonne,
lui-même étant un très bon bagarreur, je ne peux pas
éviter de lui passer un bon "jab". Il faut au moins donner aux
conservateurs le mérite d'être allés chercher plusieurs
éléments qui pensent comme vous sur le plan de
l'indépendance du Québec, avec Louise Beaudoin, Denis De
Belleval, Jean-Roch Boivin, Mme Ouellette et probablement toute une
série que j'oublie. Ils s'installent un peu partout dans l'appareil
gouvernemental et, normalement, ils devraient peut-être, eux aussi, s'ils
ne s'assimilent pas, faire en sorte que la volonté défendue par
le député de Lévis - puisqu'il a siégé avec
eux, il les connaît bien - puisse résister facilement à
l'assimilation et qu'ils soient davantage des représentants du
Québec que des représentants d'Ottawa.
M. Garon: Sauf que ce n'est pas eux qui décident. Pour
moi, l'affaire des frégates a été
révélatrice. C'est beau les affaires, c'est beau aussi de dire...
On ne peut pas parler de l'indépendance du Québec, sauf que, si
le Nouveau-Brunswick était indépendant, il n'aurait pas les
moyens de se payer une seule frégate. Ils vont en faire neuf sur douze.
Il n'aurait pas les moyens de s'en payer une seule, parce qu'il ne faut pas se
conter d'histoires, ce ne sont pas des contrats pour des pinottes. Cela a
donné quoi, concrètement? On l'a vu. Pourquoi? Parce que le
gouvernement du Québec, à mon avis, était trop mou face au
gouvernement fédéral. Tandis que l'autre négociation qui
avait eu lieu avant, ce n'était pas parfait parce que la maîtrise
d'oeuvre était allée au Nouveau-Brunswick. Mais il y avait trois
frégates sur six au Québec, plus quatre destroyers à
Lauzon, qui était un des soumission-
nalres. Le ministre de l'Industrie et du Commerce oublie souvent cela,
mais Lauzon était un des soumissionnaires, en association avec Pratt and
Whitney, en 1977-1978, dans ces années-là. Alors que là,
le résultat est de zéro sur six. Alors, c'est une décision
politique; il n'y a pas de soumissions dans ces contrats-là. Dans le
domaine des chemins de fer, il peut y avoir des gens qui viennent donner des
explications d'Ottawa, mais ce n'est pas cela que cela nous prend. Cela nous
prend des gens qui se battent à Ottawa. Mais il faut que le gouvernement
du Québec lui-même ne soit pas mou. Si le gouvernement du
Québec est mou dans ses négociations, il ne donne pas beaucoup de
points d'appui pour ceux qui voudraient se battre. Je ne suis pas très
naïf sur le plan de la capacité des Québécois de se
battre à Ottawa. Je ne suis pas naïf là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, on a tout lieu
d'espérer.
M. Garon: Les résultats sont encore à voir.
M. Côté (Charlesbourg): On a tout lieu
d'espérer, avec M. Bouchard, ministre senior aux
Transports, avec M. De Belleval qui est à Via Rail et...
M. Garon: II y en avait d'autres avant. M. Côté
(Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Avant, on avait le grand Lalonde. On avait le...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais attendez un
peu.
M. Garon:... député de Matane, M. De
Bané.
Il a été bien plus fort pour se négocier un poste
au Sénat que n'importe quoi d'autre pour le Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, je pense que, en
1976, il n'était pas loin de penser comme vous, au moment des
élections. Je peux vous en parler longuement de cela. Je trouve qu'il
est à la bonne place, au Sénat...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):... et dans ce sens-là
je pense qu'on a, quant à M. De Belleval qui est à Via et
à M. Jean-Roch Boivin qui est au conseil d'administration...
M. Garon: Mais ce ne sont pas eux qui décident.
M. Côté (Charlesbourg): Quoi? C'est une nomination
honorifique? C'est ce que vous voulez me dire?
M. Garon: Non. C'est de l'administration, mais les
décisions politiques ne sont pas prises là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Un instant! Je donne en
tout cas au conseil d'administration du CN et de Via un peu plus d'importance.
Et, dans cette voie de la rationalisation des chemins de fer à travers
tout le Canada, j'imagine que ces gens-là ont très certainement
une série de dossiers à mener.
Vous me direz que chez nous, sous ma responsabilité avec la
Régie de l'assurance automobile, ce sont des décisions politiques
qui se prennent et je vous dis non. Les décisions politiques se prennent
à la lumière de dossiers montés par la Régie de
l'assurance automobile et approuvés en premier lieu par le conseil
d'administration de la Régie de l'assurance automobile. Alors c'est
là, véritablement, que les débats doivent se faire et je
me dis: Ils ne peuvent pas tout faire tout seuls, mais ils peuvent certainement
donner une orientation au dossier, faire un questionnement au plan des conseils
d'administration. Et que le gouvernement conservateur prenne des ports un gars
comme M. De Belleval, qui a été responsable des ports, puis qu'il
le nomme au niveau de Via, bien, j'imagine qu'il a suffisamment confiance en
lui pour qu'il puisse orienter certaines décisions. Et, dans ce
sens-là, il ne faut pas oublier qu'il a toujours été
député du comté de Charlesbourg, même s'il est rendu
à Ottawa, et qu'il peut être une locomotive pour les
intérêts du Québec s'il n'oublie pas tout cela. Je
l'espère, en tout cas. Et il y a tout lieu de croire qu'il ne l'oublie
pas, compte tenu de certains gestes qu'il a posés récemment quant
à sa volonté de regrouper les intérêts qui
favoriseraient un lien de chemin de fer pour passagers,
Québec-Trois-Rivières-Montréal-Toronto.
Jean-Roch Boivin, dans votre temps, c'était un gars qui avait
autant de pouvoir que Mazankowski en a au fédéral, même
s'il n'était pas élu. J'imagine que, s'il n'a pas perdu de swing
dans le poignet, il peut changer un certain nombre de choses.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas là qu'est le pouvoir. Mais en tout
cas, je retiens que vous allez faire le point dans les quinze prochains jours
avec le nouveau ministre des Transports concernant les chemins de fer. Et,
quant aux services des chemins de fer qui sont en train d'être
déplacés vers Toronto, quelle en est l'intention? Liquider les
services au Québec? Liquider les voies de chemin de fer?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je
déposerai cet après-midi les documents de suppport et toute la
liste des lettres qui ont été expédiées aux
différents ministres des Transports à Ottawa. J'ai la
nomenclature ici, mais je n'ai
pas les pièces; alors, on ajoutera les pièces, plus les
lignes au Québec. Comment?
M. Garon: Plus le pont de Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le pont de
Québec aussi. Le pont de Québec, si je peux cet
après-midi... Je sais que, dans le cas des lettres qui sont
déjà écrites, il s'agit de les rassembler et de les
imprimer. Dans le cas du pont de Québec, cela nécessite
peut-être une certaine recherche. De toute façon, je prend
l'engagement en regard de la commission et on va livrer de la même
manière qu'on a toujours livré, que ce soit dans les engagements
financiers ou dans tous les cas pour déposer les documents le plus vite
possible. Si cela peut être demain, ce sera demain; si cela peut
être avant la fin de la commission, pas de problème.
M. Garon: Combien y avait-il de personnes à votre
ministère, au service maritime?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas combien il y
en avait, mais je sais que c'est le même nombre qu'il y a
aujourd'hui.
M. Garon: Cela se compte sur les doigts d'une main, je pense?
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être deux mains.
On va vous le dire, de toute façon.
M. Garon: Je pense que c'est un secteur où le gouvernement
du Québec a toujours été négligent. Je ne vous
blâme pas en particulier. J'ai le sentiment que dans le domaine maritime
c'est le Québec qui a le plus d'avenir, mais que ce secteur est
laissé en sous-développement, et...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas loin de
partager le constat du député de Lévis. Effectivement, le
maritime a toujours été un des parents pauvres, se limitant aux
traverses et se limitant finalement à quelques analyses de dossiers. Le
port de Valleyfield, c'est un dossier que j'ai réglé en arrivant
en mars, en février ou en avril 1986, mais c'est le résultat du
service maritime chez-nous, contre la volonté de Mont-, réal, qui
ne voulait pas voir un petit cousin de l'autre côté du fleuve. Il
était bien intéressé à y siphonner tout ce qu'il
pouvait y siphonner, mais peut-être pas à partager. Et, dans ce
sens-là, cela a été un élément assez
important. De la même manière on a fait certaines infrastructures
portuaires au niveau de l'île d'Anticosti, mais ce n'est quand même
pas très substantiel. Sous votre gouverne on avait mis sur pied la
SODES, qui est le regroupement de tous les Québécois qui font du
transport maritime, / et c'est un très bon regroupement de gens qui
pensent maritimes et qui veulent développer le maritime, mais pas par
les gouvernements, par le privé. Et vous ('avez mis au monde, mais sans
lui donner d'argent. Cette année, j'ai accordé des subventions de
soutien à la SODES pour les trois prochaines années pour lui
permettre d'avoir un secrétariat, de faire la recherche qu'il faut,
finalement pour soutenir son action. On les a intégrés aussi au
comité Dagenais qui étudie la vocation du Saint-Laurent et qui
doit tenir compte du développement industriel, de l'environnement et
aussi revendiquer auprès d'Ottawa une centaine de millions de dollars.
Dans ce sens, la SODES est un des rouages très importants du
secrétariat sur le Saint-Laurent. Je pense que c'est un premier pas en
avant. Alors, cela prendrait trois mains, mais ce sont quatorze personnes.
M. Garon: Travaillent-ils tous au maritime ou sont-ils
affectés ici et là?
M. Côté (Charlesbourg): Les quatorze travaillent au
maritime. Certains sont affectés au Secrétariat à la mise
en valeur du Saint-Laurent, mais avec vocation maritime.
M. Garon: Mais si vous enlevez le Secrétariat à la
mise en valeur du Saint-Laurent?
M.. Côté (Charlesbourg): Ah! Quatorze, à part
ceux du secrétariat.
M. Garon: Combien y a-t-il de personnes actuellement au
Secrétariat à la mise en valeur du Saint-Laurent?
M. Côté (Charlesbourg): On inclut M. Morissette?
Cela fait cinq et demie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Pas parce qu'il en vaut
juste une demie, mais parce qu'il en vaut une et demie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est un de ces personnages
qui ont une vision de l'avenir, c'est un promoteur acharné de la cause
du développement du Saint-Laurent et qui fonce à peu près
sur tout ce qui bouge.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il a des
qualités. Il a les défauts de ses qualités aussi, mais
c'est un homme qui croit au développement du Saint-Laurent et qui est le
père de la SODES. Il ne faut pas oublier cela. Finalement, la SODES est
peut-être un des plus beaux joyaux des dernières années au
Québec sur le plan du développement maritime. L'articulation de
la SODES se fait maintenant avec beaucoup de compréhension par le
ministère; il y a aussi des rencontres assez régulières
avec lui pour déter-
miner des cibles. Alors, ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris à
l'extérieur des gens qui font affaire dans le maritime. Quand CSL est
représenté là, quand Desgagnés est
représenté là, quand les caboteurs
québécois, même s'il n'y en a pas beaucoup, sont là,
quand CAST est représenté et d'autres, on a les principaux
utilisateurs du fleuve Saint-Laurent et de nos ports actuellement. Ce qu'on a
décidé, c'est d'avoir quatorze personnes plus le
secrétariat, mais aussi beaucoup de personnes dans le milieu qui vont
nous conseiller. Cela fonctionne très bien actuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
Il est maintenant dépassé 12 h 30; la commission va
suspendre ses travaux jusqu'après les affaires courantes.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
(Reprise à 15 h 34)
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude des
crédits budgétaires du ministère des Transports pour
l'année financière 1988-1989.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, une question quant à
l'organisation des travaux de la commission. J'aimerais savoir à quel
moment les membres de la commission aborderont la question du réseau
routier dans l'agglomération montréalaise, notamment le boulevard
Métropolitain et les voies de contournement, puisque Je souhaiterais
pouvoir participer à ce bout de l'étude des crédits.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Gouin, la réponse, à la suite de l'entente officieuse de ce
matin, repose entre les mains de M. le député de Lévis,
parce que je crois que nous aborderions normalement ces sujets aux programmes 3
et 4, Construction du réseau routier et Conservation du réseau
routier. Nous n'avons pas encore entamé le programme 1.
M. Rochefort: D'autre part, M. le Président, sauf erreur,
on me dit que le temps qui avait été prévu à
l'horaire pour les programmes 3 et 4 auxquels vous faites allusion, tout cela
est rebrassable. Il me semble que le secrétaire de la commission m'a dit
tantôt... Ce n'est pas mercredi ou jeudi qui avait été
prévu pour ces deux programmes? Semble-t-il que ce serait remis en
question?
M. Garon: Non. On a toujours l'intention de toucher aux
programmes 3 et 4 mercredi après- midi et jeudi matin.
M. Rochefort: Donc, c'est à ce moment-là que les
membres de la commission aborderont cette question, M. le Président?
M. Garon: Je sais qu'il y a des députés qui veulent
venir et on a prévu toucher à ces programmes. On a des remarques
générales, des points que l'on veut aborder ici et là.
Après, on verra les programmes 1, 2, 5, 6, 7 et 8 et on reviendra aux
programmes 3 et 4 mercredi après-midi et jeudi matin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, j'ai
compris depuis longtemps qu'en commission parlementaire sur les crédits,
ce n'était pas le ministre qui menait, alors je me soumets.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. J'en
conclus donc que cet après-midi et demain matin nous allons
étudier les programmes 1, 2 et 5 à 8. M. le député
de Gouin, après les affaires courantes, mercredi après-midi et
jeudi matin, nous entamerons les programmes 3 et 4.
M. Rochefort: M. le Président, est-ce qu'on peut
s'entendre? Je ne veux tirer la manche de personne, mais, étant
donné que c'est le sujet, vous comprendrez que la "garnotte", tout aussi
noble que ce soit, je ne pense pas que le ministre des Transports m'accorde
grand-chose dans l'année qui vient.
M. Côté (Charlesbourg): Vous en avez eu du temps de
votre gouvernement.
M. Rochefort: C'est cela. Vous comprendrez que la "garnotte" dans
le comté de Gouin, selon les couleurs politiques, qu'on soit rouge, bleu
ou incolore, il n'y a pas de "garnotte". Donc, je n'ai pas l'intention de
participer à toute l'étude des crédits des programmes 3 et
4. Alors, est-ce qu'on peut s'entendre pour demain vers 17 h 30 pour que l'on
puisse prendre notre demi-heure?
M. Garon: On peut parler de "garnotte" comme de n'importe quoi
d'autre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'il n'y a aucun
député qui voudrait aborder cela, parce qu'on pourrait faire des
discussions intéressantes à touts points de vue.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député.
M. Rochefort: Si, par exemple, je sollicitais vers 17 heures ou
17 h 15 demain, cela irait-il?
Le Président (M. Saint-Roch): Si c'est du consentement de
la commission, M. le député de Gouin, tout est possible lors de
l'étude des crédits. Est-ce que M. le député de
Lévis est d'accord?
M. Garon: On a l'intention de commencer l'étude des
programmes 3 et 4 demain après-midi.
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît! Demain après-midi, M. le député de
Lévis?
M. le député de Gouin, je crois que vous avez maintenant
votre réponse. Je vais maintenant reconnaître M. le
député de Lévis.
Encore des questions d'ordre général, M. le
député de Lévis? M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, tel
qu'entendu ce matin, je pourrais déposer le contrat - j'espère
que cela ne fera pas sursauter le député de Lévis, mais
cela a été signé en 1949 - sur le pont de Québec,
qui est en anglais, plus la décision du Conseil des ministres du 16
décembre 1970, signée par M. Julien Chouinard, qui concernait
aussi cette entente. On pourrait déposer cela dès maintenant et
en faire des copies.
Le Président (M. Saint-Roch): Les documents sont
maintenant déposés.
M. Côté (Charlesbourg): Et une copie du dossier, des
lettres... Ne bougez pas, j'arrive dans une seconde. Pour dépôt,
M. le Président, une série de lettres qui ont été
adressées, entre autres, soit à M. Lagacé du CN, tel
qu'entendu ce matin. Finalement, il y a un dossier sur les dossiers de ce
matin. Plus la liste des interventions auprès de Transports Canada
relativement au transport ferroviaire par le ministre des Transports, soit
concernant la Loi sur le transport du grain de l'Ouest et la loi nationale de
1987 sur les transports, une lettre du 3 juillet 1987 au sénateur du
comité de transport à Ottawa, toute une série de
démarches dont la description est ici. Dans la mesure où la
commission souhaiterait en avoir des copies, je les fournirai, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Les documents sont maintenant déposés. M. le
secrétaire se chargera de faire des copies et de les distribuer dans les
plus brefs délais aux membres de la commission. Sur ceci, je vais
maintenant reconnaître M. le député de Lévis.
Ports
M. Garon: M. le Président, je voudrais demander ceci au
ministre concernant la question maritime. Comme le gouvernement
fédéral veut se désengager par rapport aux ports dans les
différentes villes - on voit qu'il le fait un peu à Toronto et
à différents endroits - et qu'à Montréal, à
Québec et à différents endroits il voudrait faire assumer
la question des ports par les municipalités, par ceux qui voudront s'en
occuper...
M. Côté (Charlesbourg): Les aéroports. M.
Garon: Non, non, les ports.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est qu'actuellement
il y a un dossier qui est clair, le fédéral veut que la
gérance relève davantage du palier régional ou municipal
dans le domaine des aéroports. C'est le cas de Mirabel et de Dorval.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cas aussi de la
région de Québec. Là-dessus, on a eu des discussions avec
le fédéral; je peux vous donner certaines informations. Dans le
cas des ports, à ma connaissance, c'est moins évident, c'est
moins avancé, si tel est le cas.
On donne beaucoup plus d'autonomie aux ports. Dans le cas du port de
Québec, on a créé un conseil d'administration qui est
beaucoup plus autonome, mais qui ne fait pas appel aux autres pouvoirs, par
exemple, sur le plan des montants d'argent et, dans certains cas, c'est
salutaire. Dans le cas du port de Québec, il y a là un dynamisme
renouvelé qui est assez intéressant sur le plan de la
visibilité du port de Québec, alors que, dans le passé,
tout cela s'en allait en décrépitude, ou à peu
près. Il était encarcané et des morceaux du port de
Québec disparaissaient littéralement. À ma connaissance,
actuellement, il n'y a pas, pour ce qui est des ports, de mécanisme
d'enclenché autre que celui qu'on vit avec le port de Québec
où il y a un conseil d'administration plus autonome. Il en va de
même dans le cas du port de Montréal, où M. Ronald Corey
est président du conseil d'administration. Ils ont une certaine
latitude, mais ils vont quand même chercher des fonds à Ottawa
pour leurs besoins.
M. Garon: Je ne parle pas des engagements complets du
gouvernement fédéral, mais, à certains endroits, il a
remis aux municipalités certains ports de mer afin qu'ils soient
administrés au plan local.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'actuellement,
au Canada, à notre connaissance, le seul qui relèverait du
municipal, ce serait celui de Halifax. Il y a quelques tentatives de lapart du gouvernement fédéral de nous remettre certaines
infrastructures reliées, par exemple, aux traverses. On me signale que,
dans le cas de Baie-Sainte-Catherine et de Tadoussac, on a voulu nous en
transmettre la responsabilité. Cela allait de soi, parce que ce ne sont
pas néces-
sairement des ports, ce sont des quais qui servent à accueillir
nos traversiers; la traverse nous appartient. Dans le cas de Montmagny et de
Saint-Ignace-de-Loyola, ils ont tenté de nous les transférer et
on a dit non.
Alors, règle générale, dans ces cas-là, on
dit non et c'est non. Je ne sais pas si vous avez des exemples précis
à l'esprit pour ce qui est du Québec, mais... Je viens de jeter
un oeil à mes fonctionnaires et eux-mêmes sont incapables de m'en
identifier à ce moment-ci.
Aéroports
M. Garon: Dans le cas des aéroports, le gouvernement
fédéral...
M. Côté (Charlesbourg): Cela est fort
différent. Dans les rencontres que nous avons eues, à
l'époque, avec M. Bissonnette, qui était ministre d'État
aux transports avant de démissionner, il y a eu des discussions
très importantes en ce qui concerne Dorval et Mirabel sur le lien entre
les deux qui était l'autoroute 13, et aussi sur la volonté de
transférer à un pouvoir régional l'administration des
aéroports de telle sorte qu'il y ait une impression de plus de
dynamisme. Quant à nous, nous avons accepté de regarder de
près le dossier. À l'époque, c'était M. Ouellet,
chez nous, qui avait été mandaté pour siéger au
comité. Maintenant, M. Liguori Hinse, sous-ministre adjoint,
siège au comité. (15 h 45)
On a rencontré les membres de ce comité de Montréal
relativement aux aéroports et, pour une rare fois, il y a une certaine
unanimité dans la grande région de Montréal, à la
fois des autorités de Mirabel, de Dorval, de la ville de Montréal
et de la CUM, etc., pour qu'on puisse harmoniser cela le plus possible et
donner un deuxième souffle aux aéroports.
Ce qu'on a sollicité comme soutien du Québec, c'est une
subvention pour le comité qui analyse dans quelles conditions on devrait
prendre la gestion de ces aéroports, ce qu'il reste à faire ou
à ajouter aux équipements existants pour répondre aux
besoins de demain. Dans ce sens, j'ai déjà donné mon
assentiment pour qu'on puisse faire un bout de chemin à
l'intérieur de l'entente fédérale-provinciale sur le
transport aérien, la participation substantielle étant celle du
gouvernement fédéral. Il est très clair - le
fédéral le sait - que, dans la mesure où cela
nécessiterait des interventions additionnelles majeures pour des
infrastructures, ce serait la totale responsabilité du gouvernement
fédéral. À ce moment-ci, les comités sont en
activité à tout le moins pour Mirabel, et en gestation pour
Sainte-Foy. Quant à nous, on a limité notre possibilité de
soutien aux aéroports à caractère international ou
national.
M. Garon: J'ai manqué la dernière phrase.
M. Côté (Charlesbourg): Ou national. M. Garon:
Non, avant.
M. Côté (Charlesbourg): International. Nous avons
limité notre soutien aux aéroports à caractère
international et national. Sinon, on devra intervenir pour le transfert de la
responsabilité de l'aéroport de Sept-Îles, de celui de
Mont-Joli et on ne le peut pas. C'est la responsabilité exclusive du
gouvernement fédéral. Pour protéger et soutenir les gens
qui ont des préoccupations à ce niveau, le caractère
international de Montréal sur le plan des vols et celui de la
région de Québec, c'est clair qu'on a dit oui dans ces cas.
Embauche de personnes handicapées
M. Garon: Par rapport à l'ensemble du ministère et
des organismes dont vous avez la responsabilité, en 1984 a
été mis en place un plan d'embauche au gouvernement du
Québec pour les personnes handicapées. On a fait en sorte
d'inciter les ministères et les organismes qui ne comptent pas un
minimum de 2 % de personnes handicapées parmi leur effectif à
prendre les dispositions nécessaires pour atteindre cet objectif
minimal. En 1984, quel était le pourcentage de personnes
handicapées qui travaillaient au ministère des Transports par
rapport à l'ensemble du personnel et pour les organismes dont vous avez
la responsabilité?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas le nombre de
personnes, on va vous le sortir pour vous le donner éventuellement. Si
ce n'est pas cet après-midi, ce sera demain. Mais on me dit
qu'actuellement on respecte la norme gouvernementale.
M. Garon: Vous avez atteint 2 %? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Garon: Depuis quand?
M. Côté (Charlesbourg): M. Carrier vous fournira les
chiffres et les pourcentages au cours des prochains jours.
M. Garon: Pour 1984 et pour chaque année
subséquente?
M. Côté (Charlesbourg): II me dit que c'est possible
de l'avoir pour chacune des années à partir de 1984.
M. Garon: Si vous avez atteint 2 %, est-ce que vous avez
l'objectif de continuer un peu dans cette direction ou si vous
considérez que 2 %, c'est assez?
M. Côté (Charlesbourg): II s'agit d'avoir
vécu des expériences comme celle que vous avez
vécue la semaine dernière pour se rendre compte que 2 % doit
être un plancher et non pas un plafond. Finalement, ces personnes peuvent
fournir un rendement tout à fait exceptionnel, pour peu qu'on trouve des
postes qui correspondent à ce qu'ils sont capables de faire. Dans ce
sens, quant à moi, ce n'est certainement pas un plafond, c'est davantage
un plancher.
M. Michaud, mon sous-ministre suit l'actualité politique et il me
dit qu'à plusieurs endroits au ministère ce n'est pas comme
à l'hôtel de ville de Lévis, il y a une facilité
d'accès.
M. Garon: J'ai posé la question un peu dans tous les
ministères dont je suis le critique, parce que je sais à quel
point des personnes qui ont des enfants handicapés veulent qu'ils soient
le plus autonomes possible, c'est-à-dire qu'ils aient un emploi qui
corresponde à leurs capacités. Souvent, c'est beaucoup plus
facile d'engager quelqu'un sans se préoccuper de cela, alors qu'il y a
beaucoup de personnes handicapées qui peuvent travailler à
différentes fonctions, à condition qu'on leur donne une chance au
départ, et ce sont autant de personnes autonomes. J'ai eu l'occasion de
faire des expériences quand, il y a plusieurs années, les gens
commençaient à sortir des institutions. J'ai vu des gens qui
venaient de sortir et avec lesquels je n'étais pas capable de tenir une
conversation, parce qu'ils avaient un langage d'institution
incompréhensible et, quelques années après, revoir les
mêmes personnes et ne pas être capable de les reconnaître. Je
n'étais pas capable de faire de distinction avec les autres, elles
étaient capables de fonctionner comme tout le monde. Alors, je pense que
c'est une responsabilité... Le ministre a un grand mot à dire
là-dedans. Si le ministre dit vouloir atteindre telle chose et qu'il se
fait donner des rapports, cela marche plus que dans un ministère
où le ministre n'est pas intéressé et ne
s'intéresse pas à cela.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, quant à
moi, je vous l'ai dit tantôt, c'est un plancher et non un plafond. Je
pense que votre question tombe à point, parce que je n'ai pas
personnellement et je ne veux pas prendre le mérite de ce qui ne
m'appartient pas. Cela a été fait par l'appareil qui l'a
accepté de même et qui l'a fait. Alors, si le ministre, par son
intervention, peut faire en sorte qu'il y ait une tranche additionnelle de
franchie, je n'ai aucune espèce d'objection à passer le mot
d'ordre à ce sujet-là. Ce n'est finalement qu'une question
d'équité et de justice comme système. Je n'ai pas de
problème avec cela.
Accès à l'égalité pour les
femmes
M. Garon: Qu'en est-il au point de vue de l'accès à
l'égalité pour les femmes au ministère des Transports? Je
regarde cela et, à part Mme Aubé, qui est dans votre cabinet et
qui vous accompagne, j'ai l'impression qu'on pourrait revenir à
l'époque des crachoirs.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de... ?
M. Garon: II n'y a pas beaucoup de femmes qui vous accompagnent
du ministère.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'au
niveau du cabinet du ministre des Transports et responsable du
Développement régional, le sexe dit fort est en très large
minorité.
M. Garon: Où?
M. Côté (Charlesbourg): À mon cabinet.
M. Garon: J'ai vu cela.
M. Côté (Charlesbourg): On a
été...
M. Garon: Vous savez que les femmes sont plus méthodiques
dans le travail politique.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous remercie pour Mme
Aubé. Il y a même une photo du député de
Lévis avec Mme Aubé inaugurant des travaux à la traverse
de Lévis. Alors, c'est probablement là que vous avez connu
l'efficacité de Mme Aubé et vous avez raison de l'évoquer.
Finalement, il n'y a personne chez nous qui n'ait pas cette
efficacité-là et, dans ce sens-là, c'est très
glorieux pour les femmes. J'ai toujours eu beaucoup de plaisir, lors des
campagnes électorales, à travailler avec les femmes. On peut dire
que ce sont des abeilles. Le travail qu'elles font est tout à fait
exceptionnel. Peu importe le niveau de responsabilités, elles sont
capables d'en prendre autant que les hommes. Dans ce sens-là, au
ministère, je m'étais fait reprocher à un certain moment
d'avoir rendu public le fait que, pour la première fois, un chef de
district était une femme. Semble-t-il, que cela faisait davantage appel
au sens macho du ministre d'annoncer une telle situation, mais c'était
effectivement un renversement de situation par rapport au ministère.
M. Garon: Mais, la politique d'accès à
l'égalité...
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour terminer. Il y a
trois ans, il y avait une femme qui était cadre supérieur, on est
rendu maintenant à cinq. Alors, je pense que le temps fait son oeuvre.
En effet, la personne qui actuellement travaille le plus fort sur le plan du
transport pour la grande région de Montréal est une dame qui fait
un travail tout à fait exceptionnel. Dans ce sens-là, c'est clair
que c'est en progression au ministère. C'est un ministère
conservateur. Il faut bien admettre que la voirie est un domaine qui
était
réservé presque exclusivement aux hommes, mais, quand on
fait le tour du Québec, on se rend compte un peu partout... J'ai encore
frais à la mémoire Mlle Hélène Thibault,
ingénieure à Gaspé, qui est déménagée
à Rimouski et qui est maintenant retournée à Gaspé.
Dans le recrutement que nous avons fait dernièrement pour des postes de
chef de district, dans cette banque, des femmes ont postulé. Je ne sais
pas ce que cela a donné comme résultat, mais, dans la banque, il
y avait un certain nombre de postes pour lesquels on voulait donner la chance
à un certain nombre de femmes. C'est effectivement une volonté
qui perce au ministère avec l'appui du sous-ministre et des responsables
de l'administration. Cela progresse.
M. Garon: Cela progresse, mais il y a eu une politique de mise en
oeuvre à ce point de vue-là.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Gagnon-Tremblay?
M. Garon: Oui, je voulais voir où cela en était
rendu. Évidemment, cela ne fait pas un an, mais je voudrais voir
où en est rendu cette politique de donner...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de doute dans
notre esprit que, sur le plan professionnel, quant à nous, nous allons
atteindre les objectifs qui ont été fixés. Dans le cas des
ouvriers de voirie, c'est un petit peu plus difficile. Il y a des corps
d'emploi où cela devient un petit peu plus difficile, mais, globalement,
quant à l'objectif sur lequel nous nous étions entendus avec Mme
Gagnon-Tremblay, dans une perspective de trois ans, il n'y a aucun doute dans
mon esprit que le ministère va l'atteindre.
M. Garon: Quel est l'objectif du ministère des
Transports?
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait partie de ce qu'on
va vous déposer. Comme je n'ai pas les documents ici, je ne voudrais pas
citer des choses erronées. Cela fera partie des choses que je vous
donnerai au retour. Je vous déposerai les objectifs de Mme
Gagnon-Tremblay et où on en est rendu lors des prochaines
séances.
Transport en commun à Montréal
M. Garon: Concernant le transport en commun à
Montréal, vous deviez faire une concertation qui avait été
prévue lors des consultations à Montréal. C'était,
je pense, la principale conclusion; il y en avait d'autres, mais une des
principales, celle qui me semble la principale à moyen terme,
était la concertation que vous deviez faire pour que tout le monde soit
réuni à une table pour régler certains problèmes
que, selon les gens de la région de Montréal eux-mêmes,
vous étiez le mieux placé pour régler, étant
donné les montants d'argent que le gouvernement du Québec a
investis dans le transport en commun à Montréal. Est-ce que des
rencontres ont eu lieu?
M. Côté (Charlesbourg): Souvenez-vous qu'on avait
parlé d'une table de concertation pour la grande région
métropolitaine. Donc, cela impliquait des représentants de la
STRSM et des MRC de la rive sud de Montréal, de la STL de Laval et des
MRC des Basses-Laurentides et de Lanaudière, de même que de la
Communauté urbaine de Montréal et de la Société de
transport de la Communauté urbaine de Montréal.
Il y a eu une première rencontre. Puisque l'automne a
été réservé au règlement de la subvention au
fonctionnement pour les cinq prochaines années, on a donc entamé
le 5 février dernier la première rencontre avec la grande table
qui devait elle-même se diviser en deux tables. J'ai moi-même
présidé la première réunion du 5 février;
j'ai demandé à mon collègue, le député de
Laval-des-Rapides, de présider les deux tables du sud et du nord. (16
heures)
Ayant lui-même occupé des fonctions importantes sur la rive
sud de Montréal et occupant maintenant le siège de
député de Laval, il m'apparaissait l'homme tout
désigné pour présider, d'abord, cette concertation
nécessaire entre les MRC, parce que, si vous vous souvenez de la
commission parlementaire, il y avait des problèmes d'arrimage,
d'interface entre la STRSM et la STCUM, entre la STL et la STCUM, mais il y
avait aussi des problèmes d'interface entre les CIT et la STRSM, par
exemple, le CIT des Basses-Laurentides et la STL. Donc, il y a eu aussi des
réunions de tables régionales qui ont siégé pour
être capables de s'arrimer elles-mêmes avant de venir arrimer le
sud et le nord avec l'île de Montréal.
Il y avait une rencontre de prévue pour le 22 avril.
M. Garon: Quand vous parlez de votre collègue, parlez-vous
du ministre des Affaires municipales?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je parle de mon
collègue, Guy Bélanger, député de
Laval-des-Rapides.
Dans ce sens-là, des réunions ont eu lieu et chacun
chemine sur le plan du travail. La STCUM a déposé et
insisté pour que le premier dossier abordé soit celui des effets
de débordement, alors que toute une série d'autres dossiers ont
été mis sur la table de part et d'autre comme étant des
dossiers à régler le plus rapidement possible. C'est là
où nous en sommes. Nous devions avoir une réunion le 22 avril,
mais, comme ma convalescence s'est terminée uniquement en fin de
semaine, on a dû la reporter de
quelques semaines. Toutefois, elle aura lieu très
prochainement.
M. Garon: Concernant les questions de financement, la principale
question qui devait être touchée par ces réunions, par la
concertation, c'était la question d'en arriver à un
financement...
M. Côté (Charlesbourg): II y a plus que cela. Il y a
beaucoup plus que cela. Il ne faudrait surtout pas que cette table soit
noyée par le problème des effets de débordement. On a dit
que notre préoccupation doit davantage être celle de l'usager qui
doit sentir le moins possible de perturbations, ou de changements, ou
d'irritants quand il change de commission de transport, comme c'est le cas -
vous me reprocherez encore de citer des exemples de Paris, mais j'ai
été marqué par mon voyage - entre la SNCF et la RATP
à Paris où deux réseaux se confondent et l'usager, quant
à lui, n'en a jamais connaissance. On réussit finalement à
donner une qualité de service qui fait que les gens l'utilisent
davantage. L'objectif étant que les gens utilisent davantage nos
équipements de transport en commun et ayant déjà
payé les immobilisations, payant déjà des coûts
d'exploitation, dans la mesure où on réussit à augmenter
l'achalandage, cela crée moins de pressions sur les budgets
d'opération. C'est un peu cela. Les effets de débordement
représentent un dossier important que je ne veux pas négliger,
comme le souhaite la STCUM, mais il y a bien d'autres dossiers qu'il faut aussi
régler.
M. Garon: Les tables de concertation n'ont pas donné
grand-chose jusqu'à maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, écoutez, je
n'en suis pas sûr. J'imagine que j'ai lu comme vous ce matin sur la
réunion des gens du sud et du nord hier à Longueuil. Des gens ont
manifesté une certaine ouverture, mais à certaines conditions. Je
pense qu'on peut dire que la porte est entrouverte, mais à certaines
conditions. Le débat est ouvert, c'est cela qui est extrêmement
important. C'est un débat qui s'était toujours fait sous la
couverte. Maintenant, c'est un débat rendu à une table, c'est un
débat public où les gens devront s'exprimer, faire des
démonstrations quant aux voies de solution. Dans ce sens-là,
chacun devra montrer ses couleurs et bien les étayer, le
ministère étant au centre pour tenter de rapprocher tout le monde
et trouver des solutions aux problèmes vécus.
M. Garon: Quels sont les objectifs que vous attendez de la table
de concertation?
M. Côté (Charlesbourg): D'éliminer des
irritants et de faire en sorte que le citoyen qui part du sud ou du nord, que
ce soit avec un CIT ou avec une société de transport, puisse
aller là où il veut avec le moins d'irritants possible. Dans la
mesure où on augmente la qualité de ces rapports, on va
régler un certain nombre de problèmes. Je vais vous en nommer un
en particulier. Il faut régler les problèmes des quais au
terminus Henri-Bourassa. Par exemple, le CIT des Basses-Laurentides a
énormément de difficulté à avoir accès au
terminus de la STL sur Henri-Bourassa. Pourquoi? L'histoire nous dit que le CIT
des Basses-Laurentides avait comme transporteur la STL À un moment
donné, les élus ont décidé que c'était fini
avec la STL et qu'ils devaient prendre un transporteur qui était
représenté par l'ex-ministre des Transports, M. Tardif, soit la
compagnie Chartrand... Deshaies. M. Chartrand, mais de la compagnie Deshaies.
Je confonds toujours M. Deshaies et M. Chartrand. De toute façon, c'est
le même transporteur. Ils l'ont pris, engagé, mais, comme c'est la
STL qui a la gestion du terminus Henri-Bourassa, il n'y avait pas de
possibilité d'accueil des véhicules du CIT des
Basses-Laurentides.
Je trouve inacceptable qu'une infrastructure payée à 75 %
par le gouvernement du Québec ne puisse pas être accessible
à d'autres autobus que ceux de la STL. C'est un exemple d'irritant qu'on
va régler par ces tables et tout cela est à entrer dans l'ordre.
Cela va donner des résultats de ce côté-là
intéressants. Là où c'est un peu plus problématique
et où je ne sais pas où on en arrivera, c'est avec les effets de
débordement. Vous savez, je pense qu'il faut toujours tirer des
conclusions. Lorsqu'on demande, il faut être capable d'étayer la
demande et le faire selon certaines manières et dans les formes.
À ce niveau-là, il y a deux philosophies. Il y a la philosophie
du taux moyen et la philosophie du taux marginal. Tout cela est au coeur du
débat. Éventuellement, à notre prochaine rencontre, on
sera en mesure d'en faire un autre bout.
Finalement, cela va permettre de décrisper les rapports. Cela va
permettre des échanges un peu plus intéressants entre la STRSM,
la STL et la STCUM et aussi on aura déjà franchi un pas
extrêmement important. De là des résultats qui pourront
être intéressants. Cela ne veut pas dire que cela sera miraculeux.
Mais ce que j'ai compris maintenant, c'est qu'à la fois le sud et le
nord, de par les déclarations de M. Lefebvre hier, souhaitent cette
structure régionale où l'on puisse aborder les problèmes,
s'en parler et tenter de trouver des solutions. Avec l'expertise du
ministère aidant, qui en assure le secrétariat, il y a toute une
série de solutions qui vont être mises sur la table et cela pourra
donner des résultats fort intéressants.
L'autre élément qui va être abordé, dont on
avait fait un engagement lors de la commission parlementaire, c'est le
transport adapté. Déjà, il y a eu des rencontres à
ce niveau pour tenter de voir ce qu'on peut faire, comme on s'y était
engagé à l'époque. À partir de cela, il n'y a pas
de... Cela chemine. Je pense qu'il faut laisser aux gens le temps de
travailler, de monter des
dossiers, de les étayer, de bien les étoffer et, à
la lumière de cela, il y aura des décisions qui seront prises. Il
y en a déjà de prises. Déjà, il y a eu deux
rencontres de tenues pour chacune des tables sectorielles. La deuxième
rencontre de la grande table est pour très prochainement. Cela
chemine.
M. Garon: Dans votre esprit, est-ce que cette table de
concertation va devenir une table permanente ou est-ce une table qui a des
objectifs de réalisation à court terme et qui, après
cela...
M. Côté (Charlesbourg): Cela se peut. Dans mon
esprit, il n'y a pas d'objection à ce que la table soit permanente,
qu'elle siège dans la mesure où il y a des problèmes
à régler. En tout cas, pour le moment, à moins que le
municipal, qui est l'autorité organisatrice, qui a la
responsabilité de l'organisation du transport en commun, décide
quant à lui d'en faire une structure permanente, quant à nous,
elle est permanente, mais elle est aussi bénévole dans le sens
où il n'est pas question de mettre un sou là-dedans, mais de
rapprocher les parties. Dans ce sens, elle peut être permanente sur
appel.
M. Garon: Sur appel de qui?
M. Côté (Charlesbourg): Sur appel d'un des
éléments qui la composent et qui aurait un problème
à soumettre à la table, que ce soit quant aux effets de
débordement, que ce soit quant au transport adapté ou que ce soit
quant aux équipements régionaux. Dans ce sens, il n'y a pas de
limite à cela, l'objectif, étant pour tout le monde
d'améliorer la qualité du service. Finalement, peu importe qui
paie, que ce soit le municipal, que ce soit le gouvernement provincial ou que
ce soit l'argent de l'usager, c'est toujours l'usager qui paie au bout du
compte par ses taxes ou directement.
M. Garon: Dans les rencontres que vous avez eues jusqu'à
maintenant, est-ce que vous avez fixé un certain nombre de points
précis à régler ou, en tout cas, qui doivent faire l'objet
de discussions en vue d'en arriver à un règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y a une série
de points qui fait l'objet d'un certain consensus quant aux sujets à
être discutés éventuellement. La première
réunion a porté sur la composition de la table, sur sa
méthode de fonctionnement et sur les dossiers qui seront abordés.
On a commencé à aborder les effets de débordement, parce
que c'était le voeu de la STCUM en tout premier lieu. La STCUM a aussi,
par la suite, déposé un document sur sa compréhension et
son évaluation à elle des effets de débordement. Dans ce
sens-là, la réaction vient bien sûr du sud et du nord; ils
veulent, eux aussi, analyser les effets de débordement et voir s'il y en
a vraiment et si c'est si important que cela. Quant à eux, ce qu'ils
disent, c'est qu'il y a une relation un peu trop évidente à leur
goût quant à l'impasse financière de la STCUM et quant au
montant qu'on a déterminé des effets de débordement.
M. Garon: Quels sont les points sur lesquels vous avez convenu de
faire porter vos discussions en plus de celui sur les 15 000 000 $ à
trouver?
M. Côté (Charlesbourg): Je peux, si le
député de Lévis le souhaite, lui donner les objectifs. Je
déposerai, pour sa bonne compréhension, le document qu'on a
accepté à notre première réunion. Il n'y a pas de
cachette, je sais que le député de Lévis veut bien nous
suivre; il va avoir l'occasion de le faire encore pendant quelques
années et autant se donner les moyens de bien se comprendre encore
maintenant.
Très brièvement, je vais vous lire - c'est un petit texte
d'une page, je pense que cela va donner la bonne compréhension de ce
qu'on fait là-bas. Compte tenu des besoins exprimés, il est
important que la table de concertation mène rapidement à des
résultats concrets. Le ministère juge donc
préférable de se pencher sur des problèmes précis
d'intervention, d'interface et de coordination des opérations auxquels
peuvent être apportées des solutions concrètes à
court ou à moyen terme.
Les objectifs poursuivis devraient se concrétiser par,
premièrement, la formulation d'ententes sur l'utilisation conjointe
d'équipements: terminus, voies réservées, service
régional d'information aux voyageurs; deuxièmement,
l'identification des règles applicables à l'établissement
de parcours et d'arrêts d'un organisme sur le territoire d'un autre - ce
sont des problèmes quotidiens - troisièmement,
l'élaboration d'une solution aux problèmes actuels
découlant de l'absence d'admissibilité universelle au transport
adapté dans la région de Montréal et,
quatrièmement, l'évaluation des effets financiers réels
des déplacements interréseaux sur chacun des organismes et,
éventuellement, l'identification de mesures compensatoires.
Alors, les actions de la table de concertation régionale
s'inscrivent dans un contexte où les priorités d'intervention des
intervenants devront être, premièrement, le maintien en bon
état des équipements; deuxièmement, la modération
de la productivité des équipements existants et l'expansion des
réseaux. Après, c'est la composition de la table avec son
rôle. Je peux la déposer pour les bons offices de mes
collègues.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le document est
déposé.
M. Garon: Si on n'arrive pas à des con-
clusions à cette table concernant les débordements et les
montants d'argent impliqués, s'il n'y a pas de conclusion à la
table de concertation, qu'est-ce que vous avez l'intention de faire?
M. Côté (Charlesbourg): S'il n'y a pas de
conclusion, le ministre a très clairement dit à la table qu'il
n'écartait aucune espèce de possibilité. Il
n'écartait pas la possibilité de ne rien faire comme il
n'écartait pas la possibilité d'imposer la solution ou d'en
négocier une, sauf qu'en certaines occasions on est ou on n'est pas
responsable. Vous avez décidé, à l'époque, de
répondre à la volonté du milieu pour que la
responsabilité de l'organisation du transport en commun relève du
municipal. Dans ce sens-là, il y a eu des programmes de soutien. On a
dit: Avec le principe de la fiscalité municipale, c'est l'autonomie -
parce que cela a été négocié en même temps.
On veut organiser le transport en commun, c'est notre affaire. Arrivez avec des
programmes pour nous aider, mais on veut la liberté de gestion.
Jusqu'à récemment, il y avait la liberté de gestion. Ils
l'ont toujours. (16 h 15)
La seule différence, c'est qu'auparavant, chaque année, le
budget de fonctionnement devait être approuvé par le
ministère avec toutes les règles que cela suppose. Chaque
début d'automne, tu avais toujours le pistolet quelque part; si ce
n'était pas dans le cou, c'était ailleurs. Et on se disait: Si on
ne connaît pas le montant de nos subventions, on ne sait pas de combien
on va augmenter les tarifs. Avec tous les programmes qui avaient
été mis en place au cours des dernières années, il
y avait des problèmes d'équilibre et de plafonnement très
importants. C'était un système bien compliqué que pas
grand monde ne comprenait. Je n'ai pas peur de dire que je n'ai jamais rien
compris à tout cela, ou à peu près. Il y avait quelques
initiés au ministère qui étaient capables de bien se
démêler et de répondre à une question, comme cela,
sur tous les programmes du gouvernement. On est allé plus loin l'automne
dernier, on a dit: Parfait, enveloppe fermée. Si tu fais des profits, tu
les gardes; si tu as des trous, tu t'arranges avec. Cela, c'est aller encore un
peu plus loin sur le plan de la responsabilité de la gestion. Le
système ne favorisait pas auparavant une bonne gestion, puisque,
finalement, c'était une subvention au déficit d'exploitation - on
a déjà vu mieux! - de telle sorte que plus ton déficit
était important, plus tu avais de subventions. Alors, on a changé
de système, on a dit aux gens: II faut maintenant apprendre à
bien gérer. Dans ce sens-là, avec l'enveloppe fermée, si
on te donne cette année 160 000 000 $, et si cela te coûte 140 000
000 $, il te reste 20 000 000 $, mais, si cela te coûte 170 000 000 $
à cause de ta mauvaise administration, c'est toi qui vas "être
baisé" de 10 000 000 $ et tu vas t'arranger avec, tu ne viendras plus
pleurer au gouvernement.
Au nom de cette autonomie, je verrais très mal, mais je ne
l'écarte pas pour les besoins de la collectivité, que le ministre
des Transports vienne imposer des solutions de cette nature-là. On va
tout mettre en oeuvre pour tenter de négocier des solutions, parce que,
s'il y a ce niveau de responsabilité, s'il y a eu cette
décentralisation de l'administration et des responsabilités, il
me semble que ces gens-là sont suffisamment raisonnables. Il faut bien
comprendre que ces organismes de transport ne sont pas la
propriété d'une ville, ne sont pas la propriété
d'un individu qui en est le président, mais celle de tous les
contribuables. Si notre objectif et le leur, c'est de donner une qualité
de service accrue aux utilisateurs de façon qu'ils utilisent davantage
ces services, on placera le passager au-dessus de toute velléité
personnelle d'imposer une vision personnelle de parti, de ville ou de
région. Dans ce sens-là, on peut faire du chemin.
M. Garon: Est-ce que ce que vous dites signifie que, si la table
de concertation n'arrive pas à trancher, la STCUM se retrouvera avec 15
000 000 $ dont elle devra assumer elle-même le déficit?
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, une chose est
certaine. Si on se reporte à 1987, au moment de la crise où il y
avait soi-disant une impasse de 9 000 000 $ - au début, à peu
près à pareille date, c'était 15 000 000 $ et au moment
où on s'est rencontré pour tenter de régler le
problème 9 000 000 $ - le gouvernement du Québec a accepté
de donner 5 000 000 $ pour un an de façon que tout ce beau monde se
parle, pour être capable de voir les chiffres et où était
la vérité. Cependant, il y a eu une rencontre à laquelle
assistait mon sous-ministre adjoint, M. Hinse, avec mandat du ministre d'aller
voir ce qu'on pouvait faire pour aider la Société de transport de
la communauté urbaine de Montréal à voir clair dans un
certain nombre de choses. M. Hinse, étant l'un de ceux à avoir
administré une société de transport, connaissant
très bien les rouages administratifs de ces organismes, étant
maintenant chez nous au ministère des Transports et connaissant
très bien le fonctionnement du ministère, a rencontré
à ma demande Mme Louise Roy pour voir jusqu'où on pouvait les
aider dans la réduction du déficit appréhendé de 15
000 000 $. Ils ont fait un bout de chemin et, à un certain moment, les
livres ont été fermés, puisque Mme Roy n'avait pas le
mandat des autorités politiques, en particulier de M. Perreault et des
membres du conseil d'administration, d'aller plus loin. Cela s'est poursuivi
ultérieurement lors d'une rencontre à laquelle assistaient M.
Hamelin, président de la Communauté urbaine de Montréal,
M. Perreault, président du conseil d'administration de la
Société de transport de la communauté urbaine de
Montréal et le maire de la ville de Lasalle, le Dr Leduc, qui en est
aussi le vice-président, en
présence de mon directeur de cabinet et de moi-même. On a
eu une discussion pendant deux ou trois heures. J'ai demandé aux
autorités si elles étaient prêtes à ouvrir les
livres à nos fonctionnaires, pas au ministre parce qu'il pourrait
être partisan, mais à nos fonctionnaires pour voir jusqu'où
nous pourrions aller dans ce budget pour leur donner des conseils afin
d'épargner de l'argent. Cela a été non, au nom de la
sacro-sainte autonomie. J'ai été un petit peu
étonné et cela a été très clair. J'ai quand
même accepté, pour régler le problème, de donner les
5 000 000 $ pour l'année financière 1988, donc l'année
civile quant au pouvoir municipal. Après cela, cela devenait leur
problème.
On se retrouve, aujourd'hui, avec une crise de 15 000 000 $ de la
même manière et, comme par hasard, les effets de
débordement sont à peu près évalués à
la même chose. Quand on a la responsabilité d'administrer et qu'on
ne veut pas ouvrir les livres, eh bien, on administre et on se retrouve avec
des problèmes financiers. Je ne veux pas me substituer à la
responsabilité des élus de la Communauté urbaine de
Montréal. C'est leur responsabilité. Quant aux effets de
débordement, nous allons faire ce que nous pouvons en matière de
conciliation dans tout cela. Il est clair que ce ne sera pas le gouvernement du
Québec qui, demain, va payer en tout les effets de débordement.
Avec la nouvelle technique, la nouvelle procédure implantée, je
le redis, il est clair que, dans la mesure où on veut administrer,
où on veut serrer la gestion et où on épargne de l'argent,
la totalité de l'argent épargné reste maintenant à
la société de transport de la communauté urbaine, ce qui
n'était pas le cas avant les programmes implantés l'automne
dernier.
Boulevard Métropolitain
M. Garon: Maintenant, concernant la question du boulevard
Métropolitain, il y a eu une question cet après-midi et vous avez
laissé les avenues larges pas mal! Quel échéancier vous
êtes-vous fixé pour prendre une décision
là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): La décision quant
à la rénovation du boulevard Métropolitain est prise. On
va faire la rénovation du boulevard Métropolitain.
M. Garon: Quand?
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où on prend une décision qui est celle de le faire, la
deuxième question, c'est quand et comment. Le quand peut conditionner le
comment, comme le comment peut conditionner le quand. Une chose est certaine,
c'est que, lorsqu'on parle d'un plan global de transport et qu'on parle du
maintien des acquis, dans la grande région de Montréal, ce n'est
pas unique- ment le boulevard Métropolitain; c'est aussi
l'échangeur Turcot, l'échangeur Saint-Pierre, la 20, la 13,
à peu près tout ce qui n'a pas été fait depuis dix
ans et qui a atteint sa maturité. La liste est là. Maintenant, ma
responsabilité est de savoir où commencer. Il est clair que,
lorsqu'on parle d'un projet de réhabilitation sur cinq ans, il va y en
avoir la première, la deuxième, la troisième, la
quatrième et la cinquième année; autant que possible, on
essaie de le faire de manière uniforme de façon à
s'assurer de la qualité du travail accompli.
La décision d'intervention, quant à nous, pour le quand,
il y a deux possibilités. On en dit un petit peu plus au
député de Lévis. Il y a le boulevard Métropolitain,
quant à nous, qui est une priorité, mais est-ce que c'est plus
prioritaire que l'intervention au niveau de l'échangeur Turcot ou de
l'échangeur Saint-Pierre? À ce moment-ci, étant
donné le fait que j'ai tenu des réunions hier soir et que j'ai
demandé des compléments d'information, je ne pourrais pas me
prononcer, mais ce sont des travaux de nature aussi importante, l'un comme
l'autre. En mettant ensemble les échangeurs Saint-Pierre et Turcot, ce
sont des travaux aussi importants qu'uniquement ceux au boulevard
Métropolitain, sur le plan des sommes d'argent. Quant à moi, je
dois prendre une décision basée sur la sécurité des
individus qui doivent emprunter ces deux éléments. Le choix se
fera dans les prochaines semaines, tout au plus dans deux semaines, quant
à l'intervention du premier, étant déjà convaincu
qu'il y aura des travaux à l'automne, les premiers travaux à
l'automne, et que le gros des travaux se fera au printemps 1989, que ce soit
dans un cas ou dans l'autre.
Et là, comment? Le corridor que vous disiez tantôt
très large, il est toujours très large. Ce que nous tentons de
faire, c'est le maximum avec le minimum d'irritants. Bien sûr, il en a
été question dans les journaux, puisqu'on en a parlé.
À l'origine, lorsqu'on en a parlé, il y avait deux solutions qui
s'offraient à nous: celle de faire des travaux sur une période de
cinq ans, donc de maintenir un lien que les gens pourraient emprunter, mais de
faire des travaux sur une période de cinq ans; l'autre
possibilité étant de fermer pendant un an le boulevard
Métropolitain, de donner des contrats - à l'époque,
c'était cinq ou sept contrats - cinq contrats à cinq
entrepreneurs différents, avec un horaire extrêmement
sévère, extrêmement dur, et des pénalités
pour que cela puisse être livré. C'est clair que j'ai rendu cela
public, parce qu'il faut que cela soit un débat, des choses qui se
discutent et qui fassent l'objet de préoccupations. S'il y en a qui
pensent aujourd'hui qu'on peut faire ces travaux de réhabilitation du
réseau routier dans la grande région de Montréal pour 200
et quelque millions de dollars, sans déranger personne, c'est
impossible. C'est impossible. Ce dont il faut prendre conscience, c'est que
nous devons rattraper aujourd'hui ce qui n'a pas été fait au
cours des
dernières années. Comme l'état de ces
structures-là doit être restauré le plus rapidement
possible, eh bien, écoutez, quand on va intervenir à Turcot,
quand on va intervenir à l'échangeur Saint-Pierre, c'est clair
qu'on va déranger du monde demain matin. Il faut déjà que
les gens se préparent au fait qu'ils vont être
dérangés pendant cinq ans, pour l'ensemble des travaux qui vont
se faire.
Cependant, le ministère a appris en cours de route, on a
mené une expérience de réhabilitation de Décarie
qui a dérangé, mais où la fonction de communication a
été plus importante de la part du ministère et où
les exigences vis-à-vis des entrepreneurs ont été plus
fortes, de telle sorte qu'on dérange le moins possible. Alors, on se
sert de cette expérience-là pour être capable d'arriver, au
niveau de Métropolitain et des autres, avec des horaires très
serrés et des commandes de matériel en avance de façon
à avoir tout ce qu'il faut au moment où l'on commence les travaux
et à raccourcir le plus possible la période d'intervention. Dans
ce sens-là, au-delà de la solution qu'on avait de cinq ans,
au-delà de la solution de fermer pour un an, il apparaît
maintenant d'autres solutions, parce que tout le monde, la multitude de
spécialistes s'est éveillée dans tout le Québec
pour venir nous proposer des solutions. Prenant le bien dans une, ' le bien
dans l'autre et puisant à même les ressources du ministère
toute l'expérience et l'expertise qu'il y a là, il y aura une
solution qui ne sera pas celle de fermer pendant cinq ans et qui ne sera pas
celle de fermer pendant un an.
M. Garon: Mais vous vous êtes fixé quel
délai, parce que, si les travaux doivent commencer de façon
intensive au printemps 1989, cela prend des plans, cela prend des... Alors,
vous vous êtes fixé quoi? Selon que vous y allez de telle ou telle
façon, il est évident que cela modifie bien des choses. Alors,
comme, apparemment, il y a beaucoup de choses à corriger sur le
boulevard Métropolitain, d'après ce qu'on lit dans les
journaux... Moi, je ne suis pas un expert en circulation, mais je vois bien
qu'il y a beaucoup d'articles dans les journaux et vous semblez faire
vôtres un peu ces critiques-là, puisque vos allusions à
l'Assemblée nationale cet après-midi indiquent que...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, écoutez...
M. Garon:... vous partagez aussi cette opinion-là. (16 h
30)
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on ne se contera
pas de peurs. Cela a été construit dans les années
soixante avec les normes des années 1960 et l'on n'avait pas les
exigences d'aujourd'hui. Il est impensable aujourd'hui de persister à
maintenir un boulevard qui, comme celui-là, traverse l'île d'est
en ouest, étant le seul lien est-ouest de cette importance, de penser
qu'un gars dont le radiateur de la voiture saute peut bloquer et gêner 60
000 véhicules pendant une journée. Cela n'a pas de sens. Cela
prend une heure ou heure et demie avant qu'une remorque puisse intervenir,
prenne le véhicule et le sorte. Le seul moyen de le sortir, c'est de le
sortir dans les airs ou de le tirer vers une sortie.
M. Garon: Un hélicoptère avec un aimant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Finalement, il faut
utiliser ce qu'il y a de plus moderne pour informer de la façon
instantanée l'individu qui emprunte un corridor autoroutier aussi
important que celui-là. Effectivement, il y aura des ajouts. Comme je
l'ai dit ce matin, il n'y aura pas d'ajout de capacité de circulation,
on en est incapables. Il y aura des ajouts qui permettront, sur le plan
sécuritaire, d'éliminer une voiture en panne - donc, on parle
d'accident - et qui permettront une intervention rapide des compagnies de
remorquage...
M. Garon: On ne pourrait pas demander à Marcel
Béliveau de s'en occuper?
M. Côté (Charlesbourg): Surprise sur prise? M.
Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce ne serait peut-être
pas mauvais. Vous venez peut-être de lui donner un bon sujet de
surprise.
Quoiqu'il en soit, je pense que les autorités du ministère
sont bien au fait de tout ce qu'il y a à faire. Hier soir, j'avais entre
les mains un mémoire que j'ai demandé pendant ma convalescence.
Des fonctionnaires de différentes directions du ministère se sont
penchés sur le problème et ils m'ont donné un rapport que
j'ai révisé avec eux hier. J'ai demandé des choses
complémentaires pour éclairer la décision qui sera prise.
Dans ce sens, quand les autorités de la ville de Montréal disent
que la décision est prise, quant au choix, elle ne l'est pas. Je vous ai
dit tantôt que l'idée des cinq ans ou de l'année
était éliminée. Dans leur esprit, j'avais
décidé que cela se ferait en un an, peu importe ce qu'eux en
pensaient. Dans ce sens, une décision sera prise très
certainement quant à la méthode que nous allons employer et au
choix prioritaire d'intervention. Je vous le dis: On ne pourra pas faire en
même temps le boulevard Métropolitain, Turcot et Saint-Pierre. Ce
sera Turcot et Saint-Pierre ou Métropolitain, et non les deux. Dans ce
sens, la décision devra être prise d'ici quelques semaines et elle
sera annoncée dans le plan de transport. Elle sera prise dans le plus
grand secret, évidemment, et permettre d'enclencher la confection des
plans et devis, commander le matériel, préparer les appels
d'offres, et ainsi de suite.
M. Garon: Est-ce que vous étudiez cette question dans un
plan d'ensemble où il y a le boulevard Métropolitain, la
possibilité de prolonger l'autoroute 30 de Brossard à Valleyfield
et la voie de ceinture au nord? C'est une voie de ceinture dont le
député de Mille-Îles s'est fait le champion. Comment
voyez-vous cela? Est-ce que, vous regardez le boulevard Métropolitain en
soi, les différents travaux majeurs possibles ou impossibles à
faire ou à ne pas faire?
M. Côté (Charlesbourg): Comme je le disais
tantôt - je l'ai peut-être dit ce matin aussi dans la
déclaration préliminaire - il faut toujours se rappeler qu'on a
deux composantes importantes: le transport en commun et le système
autoroutier. Nous intervenons, dans un premier temps, pour le maintien des
acquis, donc Métropolitain, Saint-Pierre, la route 20, ce qui existe.
Est-ce que nous interviendrons dans une deuxième phase qui peut
être concurrente, en termes de réalisation, sur l'optimalisation
des réseaux et, troisièmement, sur le développement des
réseaux de transport en commun ou autoroutiers? Je vous ai dit ce matin
- je le répète de façon à être bien compris -
que nous n'écartons pas la possibilité de prendre des
décisions aussi rapides dans le cas de l'extension des réseaux,
que ce soit sur le plan du transport en commun ou du transport autoroutier, des
éléments qui pourraient à la fois servir et très
bien desservir l'accès à l'île de Montréal, que ce
soit du sud menant à I'île ou du nord menant à l'île,
pour plusieurs raisons. Une première serait guidée par des
éléments de sécurité publique parce qu'on peut bien
dire aujourd'hui qu'on ne veut pas d'intervention ou d'ajout d'infrastructures
parce qu'il y aurait étalement urbain et que l'étalement urbain
mettrait l'île de Montréal, dans une certaine difficulté.
Est-ce que la force - et c'est la question qu'il faudra se poser
éventuellement - de la région de Montréal c'est
l'île de Montréal? Est-ce que la force de Toronto, c'est le
centre-ville de Toronto ou si la région de Toronto ce n'est pas le coeur
de Toronto et ce qui l'entoure comme phénomène d'attraction?
Est-ce que le phénomène de Montréal, locomotive du
Québec, c'est uniquement l'île ou si la locomotive n'a pas des
éléments qui débordent, en termes de dynamisme, de la rive
sud et de Laval? Je pense que ce sont des questions qu'il faut se poser et qui
sont, de ce côté-là, fort intéressantes. Selon le
lieu où on se situe, bien sûr qu'on a des positions
différentes.
Alors, un des éléments extrêmement importants dans
les décisions qu'on aura à prendre, une des décisions
extrêmement importantes qu'on aura à prendre est assurément
la sécurité publique. Dans le cas de la route 20, dans le cas du
boulevard Métropolitain, c'est la seule voie qui traverse d'est en
ouest. Sur le plan de mes responsabilités quant à la
sécurité du public, si demain matin il arrivait un accident sur
le boulevard Métropolitain qui le rendrait inutilisa- ble pendant six
mois... Supposons qu'il y ait un effondrement, qu'est-ce qu'on fait? Est-ce
qu'on a bien servi les citoyens et la sécurité des citoyens
à partir du moment où on a un seul lien et qu'il vient de
s'effondrer? Je n'en suis pas sûr. La responsabilité est de donner
des alternatives et c'est dans ce sens que la voie de ceinture devient, quant
à moi, importante pour la sécurité du public. La voie de
ceinture n'est pas faite en fonction du développement des terres
agricoles de Laval, pour ceux qui s'inquiètent. C'est une autre affaire.
Il y a bien des moyens de prendre des décisions pour avoir cette
ceinture sans pour autant favoriser l'étalement. Il n'y a pas de pont
sur la route 25. Est-ce que pour autant cela a éliminé
l'étalement au cours des années soixante-dix? Je n'en suis pas
sûr. Il y a d'autres facteurs. Qu'est-ce qui fait qu'un individu, par
exemple, qui avait une entreprise à implanter au cours des
dernières années, a majoritairement préféré
s'installer sur la rive sud ou à Laval plutôt que sur l'île
de Montréal? C'est peut-être bien parce que cela prend bien du
temps à un camion pour franchir le boulevard Métropolitain et les
rues perpendiculaires au boulevard Métropolitain pour accéder au
centre-ville. Pendant que vous avez deux hommes dans un camion qui prennent
deux heures à atteindre leur point de destination, cela coûte cher
à un entrepreneur qui préfère être ailleurs. Il va y
avoir des gens qui vont devoir comprendre cela tout à l'heure. Dans ce
sens, il y a toute une série de mesures qui peuvent être
adoptées par le gouvernement en termes de support et qui pourraient
favoriser le développement de l'île. La semaine dernière
seulement, on a vu tout à coup des gens se réveiller et dire:
Cela nous prend maintenant un plan de transport pour développer l'est de
Montréal. Comme si le plan de transport voulu par le gouvernement du
Québec avait réveillé certains individus sur l'obligation,
pour bien développer l'est de Montréal, d'avoir des
infrastructures de transport. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas dans le
plan de transport pour l'est de Montréal. Il y en aura. Mais c'est un
éveil assez tardif pour l'inclure au plan de transport et, dans ce sens,
on n'a jamais été fermés à l'idée d'aider
l'est de Montréal dans son développement. On va certainement
l'aider, mais cela ne freinera pas le plan de transport qui sera adopté
et qui visera à desservir la grande région de Montréal qui
représente plus que la moitié des gens du Québec.
M. Garon: On m'a rapporté, M. le Président, que le
ministre avait déjà dit, concernant la rive sud de Québec,
à ceux qui se plaignaient que cela prenait du temps avant
d'accéder à la rive nord qu'il y avait un prix à payer
pour s'être établis sur la rive sud. Est-ce que les mêmes
principes valent pour le ministre pour la rive sud de Montréal, pour
l'île de Laval à Montréal, pour les gens qui ont
émigré de Montréal pour aller au sud ou au nord?
M. Côté (Charlesbourg): Assurément. Ce que
j'ai dit aux gens du sud de la région de Québec, je n'irais pas
dire autre chose aux gens de la région de Montréal. Je n'ai pas
l'habitude de tenir deux sortes de langage. Dans ce sens-là, il y a
effectivement un prix à payer à ce chapitre parce que c'est un
choix personnel; on décide d'aller s'implanter soit à Laval ou
sur la rive sud de Montréal, compte tenu du fait qu'on peut avoir
accès à des terrains plus grands, à une qualité de
vie et d'espace beaucoup plus convenable et supérieure à celle
que l'on trouve au centre-ville de Montréal, avec des taxes
peut-être moins élevées à l'époque où
on s'y est implanté. Dans ce sens-là, il est clair que c'est un
choix personnel, mais le choix fait en sorte qu'on a à payer chaque
matin par son transport qui, finalement, prendra une demi-heure ou une heure,
et jusqu'à une heure et demie pour les gens de Châteauguay. Mais
cela n'élimine pas non plus la responsabilité gouvernementale de
tisser un certain nombre de réseaux sur le plan autoroutier, qui,
d'ailleurs, n'a pas été inventé par le ministre des
Transports actuel. Le quadrillage des routes et autoroutes de la grande
région de Montréal, dans son plan, n'a pas changé depuis
1960. Ce dont on parle aujourd'hui, ce sont des plans de cette époque
qui, à votre arrivée au pouvoir - et c'est un choix de
gouvernement qui, à l'époque, je pense, était un bon choix
- a décidé qu'il y aurait une option préférentielle
d'aménagement, qu'on devrait mettre l'emphase sur le transport en
commun, ce qui a été fait. Vous aviez ce choix, de sorte qu'on a
pris tous les moyens pour freiner l'étalement urbain et ramener sur
l'île de Montréal un certain nombre de personnes. Cela a
été fait pendant dix ans et, dans ce sens-là, cela a
donné des résultats intéressants. Est-ce qu'au-delà
de ça - la question est posée et je ne vais pas tenter d'y
répondre maintenant - le gouvernement peut imposer encore à ces
gens, aux autres personnes du sud et du nord, dix autres années de
blocus à l'expansion du réseau pour dire qu'il n'y aura pas
d'étalement urbain? Je suis l'un de ceux qui se penchent
là-dessus et qui réfléchissent. J'ai mes idées. Mes
collègues du Conseil des ministres qui auront à prendre des
décisions et mes collègues du caucus qui auront à
participer à ce processus de décision ont peut-être des
idées différentes des miennes. Le gouvernement prendra une
décision à la fois quant à l'option
préférentielle d'aménagement, qui, comme je l'ai dit cet
après-midi, avait subi quelques hachures par le centre-ville de Laval et
le centre-ville de Longueuil. Je pense que c'était reconnaître que
la région métropolitaine, ce n'est pas uniquement I'île. La
Montérégie, c'est 1 200 000 personnes; cela commence à
faire pas mal de monde. Toute la partie de Laval et des Basses-Laurentides
représente au-delà de 500 000 ou 600 000 personnes. Les deux font
1 800 000 personnes, presque le tiers du Québec. Je pense qu'il y a une
considération à avoir pour ces gens-là et, aujourd'hui, ce
sur quoi on se penche, c'est sur la possibilité de compléter un
réseau qui a été planifié au début des
années soixante. Il a momentanément été
arrêté pour permettre à l'île de Montréal de
reprendre son souffle, de refaire ses forces et de repartir en croissance.
C'est l'objet du débat. Est-ce qu'on doit continuer de l'arrêter
pendant x années? Est-ce que, demain matin, par exemple, on ne pourrait
pas ajouter certains éléments de ce damier de sorte qu'on aille
rejoindre nos principes de sécurité publique tout en mettant un
certain frein au développement économique de certaines parties de
ces régions? C'est un beau débat. En principe, d'ici trois
semaines, nous devrions avoir franchi les étapes des comités
ministériels et être à la veille d'une décision
globale sur le plan du transport par le Conseil des ministres. (16 h 45)
M. Garon: Le député de Gouin posait des questions
cet après-midi. C'est évident que, dans le temps, la situation
évolue. Après la guerre, il y a eu un boum des naissances.
Après, il y a eu un boum de l'étalement urbain. On a plutôt
un boum du veillissement avec un nombre de naissances qui n'est pas très
considérable.
En termes d'aménagement du territoire dont les transports sont
une facette importante, je comprends qu'on ne peut pas planifier aujourd'hui
pour 50 ans à venir. Cela ne fonctionne pas ainsi. Le long terme est
beaucoup moins long qu'il ne l'était antérieurement. Quand on
vivait 100 ans, il ne se passait rien. C'était le même chemin du
roi. Mais, aujourd'hui, parmi les choix que vous ferez, vous avez
sûrement un certain nombre d'hypothèses de base en termes de
croissance de population, en termes de vieillissement de la population et en
termes d'anticipation de la population. Je me souviens que, dans la
région de Québec, il y a quelques années, on demandait
à chacune des municipalités quelle population elles
prévoyaient dans quinze ans. On additionnait la prévision de
chacune des municipalités individuellement. On arrivait à une
croissance dans la région de Québec de quelque 600 000, alors que
la plus optimiste était de 75 000 globalement.
Dans les hypothèses que vous faites, et je ne le dis pas comme
une attrape, je pense bien que les hypothèses sont beaucoup plus
évidentes à l'heure actuelle pour les quinze prochaines
années qu'elles ne l'étaient en 1950, en 1960 ou même en
1970, et que le vieillissement de la population amène des changements
dans l'habitation et le logement. Les gens âgés vont plus dans des
immeubles d'habitation que dans des maisons individuelles. Les couples qui ne
se marient pas ou qui n'ont pas d'enfant ne se logent pas de la même
façon que les couples qui ont des enfants.
En fonction des choix que vous ferez, j'aimerais savoir si vous avez
fait des études de base en termes de ce que sera la population
dans - je ne sais pas ce que vous avez envisagé, mais, quand vous
parlez d'autoroutes ou de systèmes de transport, comme les
investissements sont considérables, j'imagine que vous devez penser au
moins à une période de quinze ou vingt ans... J'aimerais savoir
ce que vous avez pensé sur ce plan, si vous avez des études qui
ont été faites dans ce sens et qu'est-ce qui est disponible que
vous jugez ou non d'intérêt public de faire connaître
à ce moment-ci.
M. Côté (Charlesbourg): En principe, comme je l'ai
toujours dit, je n'ai pas de cachette et je n'en aurai pas non plus.
Effectivement, tout ce qui est disponible le sera. Évidemment, il ne
faudrait pas aujourd'hui vider le plan de transport de son essence. Je
comprends l'habileté des questions du député de
Lévis. Je ferais de même si j'étais dans son fauteuil. Une
chose est certaine, c'est qu'on a tenu compte d'un certain
phénomène de vieillissement de la population qui a tendance
à stabiliser la population sur l'île de Montréal, puisque
les personnes âgées, pour plusieurs, après avoir
vécu en banlieue pendant certain nombre d'années, reviennent au
centre-ville. C'est plus sécuritaire pour elles, moins loin pour aller
faire les courses. C'est donc un mode de vie où les gens reviennent en
condominium. Ils reviennent plus facilement habiter le centre-ville.
Finalement, il y a une certaine stabilisation de la population de
l'île, ce qui est heureux par rapport aux situations antérieures.
Je pense qu'à ce moment, au moment où vous avez pris la
décision de l'option préférentielle, les effets
récoltés aujourd'hui ont eu les effets escomptés.
Cependant, le comportement des jeunes est fort différent puisque eux
favorisent l'étalement par leur déplacement et vont,
effectivement, dans les banlieues. C'est un phénomène qui va
continuer, qui n'arrêtera pas demain matin parce que c'est un choix qui
est personnel et les gens décident d'y aller.
Au-delà de tout cela, il y a le critère
sécurité. Il ne faut pas se faire d'illusions, dans le cas de
l'ajout du phénomène autoroutier, il n'y a pas tellement de
questions qui sont soulevées actuellement. Il y a la 25 menant
jusqu'à la 440 et il y a l'autoroute 30 à compléter. Il y
a des problèmes. Il ne faut pas les éliminer. Le but n'est pas de
construire des autoroutes qui vont amener au centre-ville. Demain matin,
même si on ajoutait deux voies au pont Mercier, dans l'hypothèse
où cela serait possible, ce qui réglerait les problèmes de
circulation sur le pont Mercier, cela ne règle pas notre problème
parce que, lorsqu'on arrive sur l'île de Montréal, à
Lasalle et tous ces coins-là, il n'y a pas possibilité d'ajouter
aux voies existantes. Cela ne donne rien d'arriver avec une solution pour
augmenter le débit sur les ponts et arriver dans un cul-de-sac ou un
entonnoir sur l'île. Il n'y a plus d'espace pour faire du réseau
sur l'île de Montréal dans les endroits où on en aurait
besoin.
Il n'est pas question d'exproprier des quartiers, comme cela a
été fait dans l'est de Montréal pour le boulevard
Ville-Marie. C'est impossible. Ce n'est pas pensable. Ce sont des choix de
société: on ne peut pas déranger les gens de cette
manière. C'est clair, mais on a à vivre avec un problème
qui est le nôtre et les gens doivent comprendre. Rappelons-nous les
chiffres. Décarie, 183 000 véhicules par jour pour une
capacité de 100 000 véhicules par jour. Il y a donc un
excédent de 83 000. Boulevard Métropolitain, 170 000
véhicules par jour pour une capacité de 100 000 véhicules
par jour. Il y a donc une utilisation du boulevard Métropolitain douze
heures par jour à pleine capacité, à 100 000
véhicules par jour. Auparavant, il y a quelques années, on allait
sur le boulevard Métropolitain, on passait à 14 heures ou 14 h 30
de l'après-midi, il n'y avait pas de problème. Passez donc
à 14 h 30 de l'après-midi pour voir si vous n'en aurez pas des
problèmes. C'est une constatation que chacun vit. Moi, il me semble de
m'adresser aux gens qui sont sur le boulevard Métropolitain et dire:
Écoutez, cela n'a pas de bon sens. Le gars, bien sûr, il le vit
tous les jours. Ce qu'il veut, c'est une solution à ses
problèmes. Il ne déménagera pas sa maison de Laval ou de
la rive sud à Montréal. Il n'en est pas question. Finalement,
dans ce sens, le gars comme d'autres dit: Je paie mes taxes, j'ai droit
à des services. Dans ce sens, c'est un problème qu'il nous faut
régler. On le règle comment? Une des premières
propositions était l'utilisation du transport en commun. Dieu sait que
vous en avez fait des efforts comme gouvernement, vous autres, pour
l'utilisation du transport en commun. Vous avez payé l'extension du
métro à 100 %.
Il y a eu des efforts surhumains sur le plan financier de la part du
gouvernement du Québec pour favoriser tout ce qu'il pouvait y avoir de
programmes de transport en commun. Peut-on dire aujourd'hui qu'il s'utilise
davantage ou en proportion aussi importante que les sommes d'argent
consacrées au fil des années où vous avez fait ce choix de
gouvernement? C'est une question qui se pose. Cela veut-il dire que, demain
matin, si on ajoute à l'offre de transport en commun, que ce soient des
autobus articulés, que ce soient de nouveaux circuits, que ce soient des
extensions de métro ou d'autres formes de transport en commun, cela
veut-il dire pour autant qu'il y aura 150 000 véhicules sur
Décatie, 140 000 sur Métropolitain? Non. Il ne faut pas
rêver. C'est une question de choix personnel de l'individu. Allez-y sur
Métropolitain et retrouvez-vous dans la situation où c'est
à pleine capacité. Faites le tour. Regardez en avant, regardez
à côté, des deux côtés et regardez en
arrière: une personne, très exceptionnellement, deux personnes
par auto. Alors, il va falloir... Quant à nous, ce qu'on veut, c'est
prendre un certain nombre de décisions et dire: Parfait, voici notre
vision des dix prochaines années, compte tenu de la
démographie, de la sécurité, compte tenu qu'il faut
aussi intervenir pour soulager certains accès. De sorte que ces
décisions étant prises et appliquées, l'individu qui
décidera de s'implanter à Laval, à
Sainte-Thérèse, à Brossard, à Laprai-rie ou
à Longueuil, si la file d'attente est encore d'une heure, devra prendre
son mal en patience tout le temps qu'il faudra pour être capable de
traverser, puisque nous aurons une qualité d'offre de transport en
commun, donc une alternative, et que nous aurons fait ce que nous avions
à faire comme gouvernement sur le réseau autoroutier. Mais le
problème se pose quand même et il va se poser... Loin de moi
l'idée de penser qu'avec le plan de transport on aura
réglé tous les problèmes de circulation dans la grande
région de Montréal. C'est illusoire de penser cela, personne ne
va réussir à régler tout cela. Il s'agit d'aller voir une
certaine autorité politique de la région de Montréal -
heureusement qu'il n'est qu'éche-vin - qui m'a reproché d'aller
voir du haut des airs la situation de la circulation à Montréal.
Certains d'entre eux auraient avantage à s'élever pour bien voir
ce qui se passe dans ce milieu. C'est ce que j'ai fait à plusieurs
reprises, j'ai consulté bien des gens. Dans l'état actuel du plan
de transport préparé par les officiers du ministère, avec
qui on a eu de nombreuses rencontres, je peux vous dire que je suis
extrêmement fier du travail fait jusqu'à maintenant et que je vais
me battre avec acharnement pour que le plan de transport proposé soit
accepté par le gouvernement. Dans la mesure où il sera
accepté, ce sera une contribution tout à fait exceptionnelle au
déblocage de la situation dans la grande région de
Montréal, et c'était nécessaire.
M. Garon: Lorsque la ville de Montréal dit que seulement
15 % de la circulation de l'autoroute métropolitaine est transurbaine,
c'est-à-dire passe sans s'arrêter, avez-vous les mêmes
données? Cela veut dire que, s'il y a seulement 15 % des automobiles qui
passent directement, les voies de contournement permettraient d'éviter
au maximum 15 % de la circulation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 15 % de 200 000, cela
fait 30 000 véhicules, dans la mesure où c'est une base
acceptable pour tout le monde, et 30 000 véhicules qui sont des camions
un lieu de voitures, cela commence à être passablement
embarrassant. Il faut trouver tous les moyens pour tenter de soulager... Je
veux bien écouter, je veux bien entendre tout ce que les gens ont
à nous dire à ce sujet, je pense que c'est extrêmement
important. Je veux bien comprendre aussi que chacun doit défendre son
coin de terre. Les autorités de la ville de Montréal ont à
défendre la ville de Montréal, et elles le font bien. Elles
veulent aussi défendre l'île de Montréal, c'est important.
Je veux bien comprendre aussi que les maires de Longueuil, de Brossard, de
Valleyfield, de Laprairie ont aussi à défendre leur coin de la
même manière que ceux de Laval, de
Sainte-Thérèse...
M. Garon: Êtes-vous d'accord avec ce que la ville de
Montréal dit au sujet des 15 %?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Les 15 % dont je parle, est-ce qu'il y a...
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des chiffres qui
sont partagés, règle générale, au sujet du
boulevard Métropolitain, dans toutes les études qui ont
été faites sur le plan des calculs. Il n'y a pas seulement cela,
il y a autre chose et on verra ce que cela donnera en cours de route. Mais 15 %
de véhicules de transit, au moment des derniers calculs, cela me
paraît un chiffre assez raisonnable.
M. Garon: M. le Président, je serais prêt à
aborder chacun des programmes individuellement.
Le Président (M. Saint-Roch): Si tel est votre
désir, M. le député de Lévis, je vais maintenant
appeler le programme 1, Systèmes de transports terrestres.
M. Garon: Est-ce qu'on peut ajourner, cinq minutes?
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va suspendre
ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 1)
(Reprise à 17 h 7)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Système de transports terrestres
J'appelle maintenant le programme 1, systèmes de transports
terrestres. M. le député de Lévis.
Recherche et développement
M. Garon: À l'élément 1, Recherche et
développement, II y a un programme d'aide à la recherche et au
développement en transport qui a maintenant trois ans. Est-ce que le
ministre estime que ce programme a atteint ces objectifs et est-il satisfait du
fonctionnement du programme?
M. Côté (Charlesbourg): À mon arrivée,
était le CRDT en place, le Conseil de la recherche et du
développement en transport. J'ai demandé, la première
année, qu'on puisse faire
une bonne évaluation de l'orientation de la recherche en ce qui
concerne le ministère et les axes de recherche. Je vous le dis de
mémoire, parce que cela fait quand même deux ans maintenant. Il y
avait des axes prioritaires sur le plan du développement et sur le plan
de la recherche qui étaient, dans un premier temps, le maintien des
acquis du réseau autoroutier. Il y avait un certain nombre d'autres axes
qui ont finalement été déposés et rendus publics en
Chambre, lors du dépôt des rapports du CRDT.
Donc, la première année, on a fait certaines
recommandations. L'année suivante, soit l'an dernier, j'ai
demandé à nouveau au CRDT de faire une évaluation du suivi
de leurs recommandations. À ce moment-là, le rapport qui
m'était parvenu faisait état, globalement, du respect par le
ministère des Transports de l'orientation qui avait été
donnée quant aux axes de recherche. À ce moment-ci, je peux dire
que cela ne donne pas toujours les résultats qu'on souhaite, parce que
la recherche, c'est la recherche. Si on le savait avant, on n'aurait pas besoin
de chercher. Mais globalement, jusqu'à maintenant, cela correspondait
passablement à ce que nous nous étions donné comme
objectif. Pour être bien sûr qu'on ne se trompait pas, moi qui ne
suis qu'un humble politicien, j'avais fait appel à la crème de la
recherche dans le domaine des transports par l'entremise du CRDT et on m'a
soumis deux rapports à cet effet. Si le député de
Lévis n'a pas la liste de ceux qui ont été
subventionnés par le ministère, je peux la lui remettre. Je ne
sais pas si cela avait été demandé dans le cadre de vos
demandes d'information sur les crédits. Il y en a pour 4 014 000
$...
M. Garon: Oui, j'aimerais cela.
M. Côté (Charlesbourg):... et je pourrais fournir la
liste. Il y a, par exemple, la phase 2 de la recherche Prévost Car et
Voyageur...
M. Garon: Les autobus articulés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, les autobus
articulés. Cette phase 2 va chercher 1 300 000 $ dans les
éléments importants. Il y a, deuxièmement, la caisse de
métro grand gabarit avec Bombardier, 450 000 $; le bogie-mécano
soudé de Bombardier, qui était de 429 000 $. Il y avait le
programme d'aide à la recherche, développement en transport,
gestion du programme décentralisé, 650 000 $. Ce sont les
éléments importants de recherche. Et une contribution du
Québec au programme stratégique de recherche routière au
Canada, à l'Association des routes et des transports du Canada. De toute
façon, je la dépose pour te bénéfice du
député de Lévis et des collègues de la
commission.
Comme vous le voyez, Bombardier et Prévost Car vont chercher la
part du lion, presque 50 % des subventions qui ont été
octroyées, compte tenu du rôle de Bombardier dans l'emploi chez
nous.
M. Garon: Dans le cas de la recherche sur les autobus
articulés, où le gouvernement du Québec doit verser 2 500
000 $...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon? Dans le?
M. Garon: Pour l'achat des 20 autocars, des autobus
articulés...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: C'est 20 autocars?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Garon: Avec 2 500 000 $ de subvention?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est sur trois ans,
avec une première phase de douze. Dans la mesure où cette
première phase de douze est concluante, il y aura l'achat de huit
autocars additionnels.
M. Garon: Pourquoi en avoir acheté 20, s'il s'agissait
d'un projet de seulement deux ou trois ans?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est un projet qui avait été inclus dans l'entente transport,
négociée par mon prédécesseur, M. Tardif. Il avait
déjà déterminé que ce serait 25 véhicules -
il me semble que c'est 25 - dont 20 en exclusivité à la compagnie
Voyageur, d'autres étant pour de petits transporteurs avec l'APAQ. Ce
que nous avons décidé, finalement, sur le plan gouvernemental...
Parce qu'il faut comprendre que, c'était inclus dans l'entente, mais que
ce n'était pas une décision. Pour chacune des décisions,
il fallait revenir devant le Trésor. On a donc passé la
première phase de l'expérience, qui était l'utilisation de
l'autobus articulé entre Québec et Montréal sur la 20,
mais avec des sacs de sable, l'autre étant la phase expérimentale
plus intensive avec des passagers, laquelle va débuter très
prochainement. Dans une première phase, on verra douze véhicules;
là-dedans, Voyageur en paie une partie aussi, le gouvernement
fédéral et nous. Dans ce sens-là, il fallait respecter la
capacité de Voyageur aussi, compte tenu des difficultés que cette
compagnie a connues. C'est pour cela qu'on l'a fait en deux phases: d'abord 12
et, par la suite, dans la mesure où c'est concluant, 8 véhicules
additionnels, pour le total de 20.
M. Garon: Dans le transport des personnes, est-ce que le ministre
a eu une demande de Transports 2000, à la suite d'un accident d'autobus
qui a eu lieu en Ontario où quelqu'un_avait perdu la vie concenant le
port de la ceinture de sécurité à bord des autobus? Est-ce
que le ministre a pris position ou étudie cette affaire?
A-t-on l'intention de donner suite à cette demande?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un problème qui
est discuté depuis fort longtemps que celui du port de la ceinture de
sécurité à bord des transports en commun. Il faut, dans ce
cas-là, parler du transport scolaire et du transport passagers liaison
davantage que du transport urbain. (17 h 15)
Dans le cas du transport scolaire, il y a des études,
actuellement, et je pense qu'on est obligé de se fier aux études
que nous avons, il y a des études qui démontrent que c'est
dangereux, sur le plan du transport scolaire, d'avoir la ceinture de
sécurité, compte tenu de la conception même des bancs avec
ces tubes qui contournent les bancs d'autobus scolaires sans
nécessairement que, dans sa partie arrière, cela soit
rembourré. De telle sorte que le jeune ayant une ceinture va être
projeté à l'avant, mais, par le front, il pourrait se heurter,
finalement, à ces éléments-là et créer plus
de dommage que le reste. D'autre part, il y a une question de comportement
aussi: il ne semblerait pas très facile de maintenir des enfants
attachés, pendant un certain temps, avec des ceintures à
l'intérieur d'un autobus.
De toute façon, sur le plan de l'autobus scolaire, à une
conférence fédérale-provinciale, nous avons eu l'occasion
de discuter du sujet, avec M. Fullerton qui est ministre des Transports de
l'Ontario, compte tenu du fait que la très grande majorité des
autobus scolaires est construite en Ontario. Il y avait des interventions
à faire auprès du gouvernement fédéral quant
à la conception même des véhicules ou des bancs, pour
tenter d'éliminer un certain nombre de choses.
Sur le plan du transport public de liaison,
Québec-Montréal par exemple, où l'on souhaite que la
ceinture de sécurité soit introduite à l'intérieur
des autobus, encore là, il n'y a pas beaucoup d'études
concluantes à ce moment-ci. Je pense qu'on l'a prouvé dans le cas
des véhicules automobiles, dans le cas du transport public, à ce
qu'on sait, à tout le moins, ce n'est pas très très
évident que cela serait sécuritaire. Alors, je pense qu'il y a
des courants d'idées un peu différents. Et la Régie de
l'assurance automobile, quant à elle, continue de surveiller de
très près tout ce qui se passe dans ce domaine-là et on
verra.
M. Garon: Concernant l'émission des vignettes, à la
suite de l'adoption de la loi, pour le transport des personnes
handicapées, est-ce que vous avez...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être un
élément d'information additionnel dans le cas du transport
scolaire. Il semble bien que, s'il y avait l'installation de ceintures de
sécurité, elle ne pourrait se faire que ventrale...
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg):... que ventrale, à la
ceinture, là, et non pas baudrier, de telle sorte que l'enfant qui
subirait un choc serait attaché à la ceinture, mais avec toute la
partie du haut du corps qui pourrait subir les contrecoups d'un choc et d'un
retour et c'est à ce moment-là qu'il y aurait des dommages assez
importants causés à l'enfant.
Dans le cas du transport interurbain, à notre connaissance
à ce moment-ci, il n'y a pas d'étude très exhaustive qui a
été menée sur le sujet. Je pense que c'est un sujet qui
est encore ouvert.
M. Garon: Concernant le transport des personnes
handicapées, l'émission des vignettes est commencée, les
gens aimeraient toujours mieux que ce soit la Régie de l'assurance
automobile, où en êtes-vous dans cette affaire-là?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, en tout cas, je pense
qu'on se souviendra très certainement du débat, des nombreuses
lettres et de la collaboration du député de Lévis à
trouver une solution qui était celle de l'Association des personnes
handicapées.
Il est un peu étonnant que l'on persiste à vouloir que ce
soit la régie au lieu de l'office qui les protège et, dans ce
sens-là, je pense qu'une bonne partie du dossier est entrée dans
l'ordre. Cela semble se dérouler de manière assez normale un peu
partout, en tout cas à tout le moins le courrier est beaucoup moins
volumineux qu'il ne l'était à une certaine époque et nous
avons fait les réajustements nécessaires sur le plan des
coûts puisqu'une bonne partie des coûts qui étaient
facturés, des 30 $, allait aux organismes émetteurs de ces
vignettes.
Je ne sais pas si le député de Lévis a reçu
des plaintes, quant à lui, depuis le nouveau système, mais chez
nous en tout cas, il y a eu quelques lettres de gens très
déçus qu'on change d'attitude et qu'on le donne à
l'association au lieu de la régie, mais pas plus que cela. Tout semble
maintenant aller assez normalement.
M. Garon: Je trouvais que 30 $... J'aurais aimé que
l'émission soit gratuite, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Le montant de 30 $ n'existe
plus.
M. Garon: Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non, à
l'époque, dans un premier temps, c'était 10 $ pour la vignette et
20 $ pour l'ouverture d'un dossier, et les 20 $ étaient
transférés à l'association qui était responsable
d'émettre les vignettes. Ce n'était pas 20 $ qui allaient
à la Régie de l'assurance automobile. À partir du moment
où ce
n'était plus ta Régie de l'assurance automobile, on a fait
le réajustement réglementaire nécessaire pour
éliminer le montant de 20 $ qui n'avait plus sa raison d'être.
M. Garon: Alors, c'est seulement 10 $.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 10 $. Il faut dire que
les 30 $, c'était pour deux ans, ce n'était pas par
année.
M. Garon: Le ministre a dit qu'il songeait à
réglementer l'usage des téléphones au volant.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre n'a pas dit
cela.
M. Garon: Ah, je ne sais pas...
M. Côté (Charlesbourg): À une question
posée: Est-ce que le ministre entend réglementer l'utilisation
des téléphones... D'abord, c'était: Est-ce que le ministre
trouve sécuritaire l'utilisation du téléphone cellulaire
au volant? Je l'ai apparenté, dans certains cas, au balladeur. On sait
que le balladeur est interdit pour quelqu'un qui conduit, c'est susceptible
d'une infraction puisque, effectivement, un conducteur de véhicule doit
être, en tout temps, assez alerte pour être pleinement conscient
qu'il se passe quelque chose autour de lui. Si on a par surcroît les
oreilles bien camouflées sous l'écoute d'un balladeur, on risque
d'avoir un certain nombre de problèmes. Je faisais une certaine
assocation avec quelqu'un qui est au téléphone; il reste tout de
même qu'il a au moins une oreille dégagée. J'ai dit
à l'époque qu'il s'agirait d'examiner pour voir ce que cela donne
dans le concret. Après certaines consultations auprès de la
Régie de l'assurance automobile, il ne semble pas que cela ait un effet
très significatif.
M. Garon: Vous n'avez pas l'intention de revenir
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: La régie a modifié sa politique de
rémunération des mandataires effectuant les transactions
d'immatriculation en son nom. En vertu de cette nouvelle politique, le
mandataire sera rémunéré en fonction des montants
perçus, plutôt que selon le nombre de transactions. Quel est le
but de cette nouvelle politique?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un dossier qui a
été entrepris par la Régie de l'assurance automobile. Cela
a fait sursauter quelques mandataires de la régie un peu partout au
Québec. Bien sûr, quand vous êtes habitué d'avoir un
taux pour faire une transaction et que, du jour au lendemain, vous en avez
moins, c'est clair que cela crie. Le principe est le suivant: La régie a
toujours souhaité en arriver le plus rapidement possible à un
prix qui s'apparente au coût. Documents à l'appui, la régie
a fait la démonstration que l'année 1987 avait vu une
augmentation assez importante de ses coûts, quitte à vous les
confirmer un peu plus tard - je vous les dis de mémoire - il me semble
que c'est 25 % d'augmentation. La régie, au début, a
été assez tolérante sur le plan de l'implantation pour
permettre au réseau de franchir l'étape de sa naissance et
d'avoir un réseau qui soit viable un peu partout au Québec. Cela
aurait fait en sorte qu'il y a eu 25 % d'augmentation l'an dernier, quitte
à confirmer le chiffre au député de Lévis, je vous
le dis de mémoire, compte tenu des lettres que j'ai signées. Cela
créait effectivement un peu de problèmes et cela faisait des
revenus beaucoup plus supérieurs pour les caisses ou les mandataires que
ce que cela aurait dû être. Certainement.
Et voici le point sur lequel cela discutait. À l'origine, le
travail était fait à la mitaine par les employés des
mandataires. L'an dernier la Régie de l'assurance automobile a
informatisé chacun des réseaux à ses frais, pas aux frais
du mandataire. C'est assez exceptionnel. Donc, elle les a mis en contact
quotidien et instantané, au moyen d'un réseau bien
informatisé, avec les ordinateurs de la Régie de l'assurance
automobile pour être capables d'aller plus rapidement, d'avoir
accès à l'information et qu'il y ait moins de manipulations et,
par conséquent, aussi moins d'erreurs. Le travail fait à la
mitaine provoquait un taux d'erreurs et de compréhension assez
important. Et, à ce niveau-là, cela a éliminé un
certain nombre d'erreurs qui, de toute façon, sur le plan des
coûts étaient assumées par le mandataire. Ce n'était
pas la régie qui était responsable des erreurs commises par les
mandataires.
Tout cela a fait en sorte que les coûts véritables
occasionnés aux mandataires pour l'année 1986 par rapport
à l'année 1987 où on s'est informatisés, sont
moindres. Et comme c'est la Régie de l'assurance automobile qui a
payé ces immobilisations, elle a souhaité faire un
réajustement. Quand vous en donnez, tout le monde vous félicite,
mais quand vous en enlevez tout le monde crie. On trouve toujours tous les
arguments possibles pour être capables de justifier qu'on devrait en
avoir encore davantage. Et, dans ce cas-là, il y a eu des
négociations assez serrées avec les représentants des
caisses. Il y a eu des contacts au préalable avec les caisses populaires
Desjardins sur ce qu'allait faire la Régie de l'assurance automobile. Un
petit imbroglio a fait en sorte que la régie a compris que les caisses
populaires acceptaient alors que c'est la haute autorité ou les hautes
autorités des caisses populaires qui acceptaient et c'étaient les
fédérations et les caisses populaires locales qui regimbaient.
Tout cela a provoqué des négociations encore plus intenses avec
les gens des caisses populaires, et la semaine dernière la Régie
de l'assurance automobile s'entendait avec la Fédération des
caisses populaires Desjardins de
Montréal sur une brochette de coûts pour faire en sorte que
tout le monde s'entende. Cette partie-là est réglée. Si je
ne m'abuse avec le club automobile aussi. C'étaient les informations
avant que je quitte pour ma maladie, mon opération. Il y avait aussi un
règlement.
Donc, c'est un peu cela. C'est un réajustement à ce
niveau-là et dans chacun des cas il y a des justifications malgré
le fait que certains crient. La politique est claire. Dans la mesure où
cela ne satisfait pas une caisse populaire, il y a une possibilité. Elle
se désengage et on va trouver quelqu'un d'autre qui va accepter de le
faire dans le même milieu, un organisme à but non lucratif qui va
en tirer profit et qui va l'opérer de la même manière. Cela
m'apparaît très clair. il faut bien se le dire maintenant,
à l'origine l'idée des caisses populaires n'était pas de
tirer un profit direct du fait qu'elles allaient faire des transactions, mais
bien davantage d'attirer chez elles des clients potentiels et de créer
une certaine activité économique. Et cela n'est pas disparu.
C'est toujours là. Et, dans ce sens-là, dans la mesure où
il y a des gens qui sont bien malheureux de cette situation-là, on fera
comme dans d'autres cas. On retournera demander des mandataires, et bien des
clubs privés, des chambres de commerce ou des clubs qui ont des
vocations communautaires utiliseraient l'usufruit à autre chose
qu'à engraisser la caisse, mais davantage pour des gens qui en ont
besoin dans le milieu. (17 h 30)
M. Garon: La compagnie Voyageur laissait entendre qu'elle
pourrait transférer les emplois administratifs de Montréal
à Ottawa. Depuis quelques mois, la compagnie Voyageur menace de
transférer des emplois des services administratifs des bureaux de
Montréal à Ottawa. Est-ce que le ministre a pris cette menace au
sérieux ou a-t-il eu des rencontres avec la compagnie à ce
sujet-là?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, on a eu des
rencontres avec la compagnie. Il y a maintenant un nouveau p. -d. g. à
la compagnie Voyageur et c'est sûr que cela a circulé. Cela
faisait partie des hypothèses. Ce dossier n'est pas complètement
réglé à ce moment-ci. Vous connaissez les problèmes
qu'a vécus Voyageur au cours des dernières années avec des
conventions collectives qui grevaient beaucoup sa marge de manoeuvre. Voyageur
compte beaucoup sur la relance avec l'autobus articulé interurbain pour
ramener une clientèle disparue au fil des ans. C'est aussi une question
de rentabilité pour Voyageur. Est-ce que, la clientèle
étant majoritairement du Québec, il serait de bon aloi pour
Voyageur, Une compagnie privée, d'implanter son siège social en
Ontario? Connaissant personnellement le propriétaire de Voyageur, j'ai
peine à croire qu'il saurait donner son aval à un projet aussi
peu respectueux des Québécois qu'il veut bien représenter
éventuellement à la Chambre des communes.
M. Garon: Pardon? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je n'ai pas compris. J'ai manqué le dernier
bout.
Une voix: Écoutez donc! M. Garon: Cela parle
trop.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit: Connaissant le
propriétaire de Voyageur, j'ai peine à croire qu'il
déménagerait en Ontario le "head office" de son organisation
compte tenu du fait qu'il veut très prochainement représenter les
intérêts du Québec à la Chambre des communes
à Ottawa.
M. Garon: Généralement, ce sont souvent les
pires.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu ce que j'ai
compris ce matin de votre interprétation de vos collègues qui
sont maintenant dans les organismes fédéraux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je parle toujours des vrais dirigeants, des gens qui
définissent les politiques, pas de ceux qui les appliquent.
M. Côté (Charlesbourg): Là-dessus, je vous
dirai que, si on convenait ensemble ce matin que le pouvoir du ministère
des Transports était entre les mains de fonctionnaires principalement
originaires de Toronto ou défendant les thèses de Toronto, il
pourrait en être de même des fonctionnaires qui, étant
originaires du Québec, occupent des fonctions aussi importantes à
l'intérieur des organismes paragouvernementaux du gouvernement
fédéral.
M. Garon: Concernant le pont du Canadien Pacifique à
Sainte-Anne-de-la-Pérade, est-ce que vous avez été
informé de l'échéancier du Canadien Pacifique quant au
pont qui doit être reconstruit? J'ai l'impression qu'il va l'être
un peu de force. C'est la Commission canadienne des transports qui oblige le
Canadien Pacifique à le reconstruire.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on ne cachera
pas que le gouvernement du Québec a été très
présent à ces auditions. On a manifesté notre position qui
était très claire quant à la reconstruction du pont et
c'est clair que c'est une décision imposée à la compagnie
de chemin de fer qui a un an pour le construire.
M. Garon: Vous n'avez pas été informés
davantage quand...
M. Côté (Charlesbourg): Dans des dossiers comme
ceux-là, quand on s'informe, la réponse vient très vite,
on va respecter la décision de la Commission des transports.
Pour l'ingénieur, vous savez, c'est une confrérie qui se
parle. On m'informe que, dès le lendemain, les ingénieurs
étaient déjà au travail d'élaboration des plans et
devis.
M. Garon: II va falloir qu'il soit construit durant
l'été pour respecter la décision de le construire en
dedans d'un an.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, avant les petits
poissons des cheneaux.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Avant les petits poissons
des cheneaux.
M. Garon: Pour qu'ils puissent faire le tour des piliers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Garon: II faudrait attacher le député de
Chauveau autour d'un pilier pour mesurer le niveau d'eau.
M. Poulin: Dans mon cas, je peux me rendre jusqu'au fond, mais
vous, vous allez flotter.
M. Garon: J'aime autant cela.
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce dont je
peux me rendre compte, il y en a qui ont davantage de chances de flotter compte
tenu du gabarit.
M. Garon: C'est parce que c'est le vieux principe du savon, dans
le temps: 100 % pur, il flotte.
M. Poulin: C'est lui qui a inventébogie le bain
tourbillons. C'est quand il est tombé à l'eau pour la
première fois.
Transport de voitures neuves
M. Garon: Concernant le transport de voitures neuves, on se
rappellera que l'automne dernier M. Réal Blanchette avait demandé
un permis pour le transport des voitures neuves. Ce marché est
dominé par l'Ontario. Plus de 400 000 voitures par année sont
transportées à 100 % par des entreprises de l'Ontario. On parle
d'un chiffre d'affaires de 160 000 000 $. Il semble que, même s'il a eu
son permis, M. Blanchette n'a pas transporté une seule voiture. Cela
semble être un marché assez fermé. Dans le temps, il y
avait un amendement à la loi que le ministre avait proposé
concernant la Loi sur le camionnage quant à l'obtention de permis de
transport. Comme il y avait une demande, il a satisfait à cette demande.
Mais il semble que cela ne donne pas grand résultat en termes de
transport par des transporteurs québécois des voitures dont le
transport est payé par les consommateurs québécois. C'est
toujours écrit "Livraison et transport en sus".
Est-ce que le ministre est satisfait de la situation? Je comprends que
cela ne dépend pas lui. Je l'ai appris à l'occasion de cette
commission parlementaire. Mais, maintenant qu'on sait qu'il y a un genre de
problème, il s'agit d'un chiffre d'affaires de 160 000 000 $ par
année, c'est un montant considérable, qu'est-ce que le ministre a
l'intention de faire?
M. Côté (Charlesbourg): Je me souviens fort bien du
cas de M. Blanchette. C'est quelqu'un qui prétendait pouvoir obtenir le
transport de véhicules dans la mesure où il obtiendrait un
permis. Ce que nous avons réussi à faire lors de cette commission
parlementaire, c'est de nous assurer qu'il ait toutes les chances d'obtenir un
permis, la discrétion étant bien sûr à la Commission
des transports. On se souviendra que la Commission des transports a un travail
beaucoup plus facile dans la mesure où il n'y a pas d'opposition et
qu'en cours de route les gens avaient accepté d'éliminer leur
opposition, ce qui a permis à la Commission des transports du
Québec, dans ses responsabilités, d'émettre un permis
à M. Blanchette. Cela devait être au mois de décembre 1987
environ. C'est donc assez récent, très récent.
C'était maintenant à M. Blanchette de faire le lobby pour le
transport des voitures. J'ai peine à croire qu'il ne réussisse
pas à percer le marché des fabricants québécois,
à tout le moins. Il peut bien dire que c'est un club très
fermé en Ontario, mais il m'apparaît très clair qu'au
Québec ce devrait être une autre "game".
Dans ce sens, j'étais informé qu'il avait réussi
à obtenir quelques petits contrats, rien de plus. Mais, quant à
nous, on est quand même limités dans nos possibilités. Je
ne sais pas si le député de Lévis, qui a une
expérience comme ministre, a des suggestions à me faire quant
à l'appui que je pourrais lui apporter pour le transport des voitures.
Je pense que, collectivement, si des marchands québécois qui
facturent à leurs acheteurs le coût du transport, 500 $, mettaient
de la pression sur ceux qui leur expédient des voitures, on serait
peut-être dans une meilleure situation pour être capables de
supporter les nôtres. Des gars qui comme M. Lagacé pourraient
très bien faire le service. Mais c'est un dossier qui dépasse les
limites des capacités du ministre. Je pense que vous l'avez bien dit
tantôt. On a fait le nécessaire pour que
monsieur puisse obtenir son permis. Dans ce sens, les lois du
marché s'exercent après.
M. Garon: Mais est-ce qu'il s'agit vraiment des lois du
marché? Ce n'est pas plutôt un genre de monopole ou d'oligopole,
si on veut, où les compagnies déterminent que cela va se faire
dans telle et telle condition? Même, j'entends parler de tarifs fixes;
quelle que soit la distance parcourue, on parle de montants fixes. Est-ce que
c'est vraiment la façon de fixer les prix dans ce domaine? C'est
évident qu'on a un système d'établissement de prix avec
toute une façon d'opérer avec des montants fixes. Moi, je ne vois
pas que ce soit bien avantageux pour le consommateur qui paie la livraison. Il
n'y a pas de concurrence, on parle d'un montant fixe et on me dit même
que le montant ne change pas, quelle que soit la distance parcourue. À
l'époque du libre-échange, à une époque où
on parle davantage de faire jouer les jeux de la concurrence, cela
m'apparaît que le système dans le transport des automobiles, ce
n'est pas un système qui a l'air de favoriser la concurrence, mais qui,
au contraire, favorise le monopole.
Le ministère est-il très familier avec ce marché,
sinon, n'y aurait-il pas lieu d'enquêter sur ce marché parce
que...
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
c'est que, dans ce cas-ci, c'est certainement David contre Goliath. C'est clair
que, lorsque vous vous attaquez à un quasi-monopole ou finalement
à un circuit très ferme de personnes qui font le transport des
voitures, vous devez avoir les reins passablement solides, beaucoup d'audace et
surtout beaucoup de patience pour être capable de le percer. Il y a
là-dedans une question, bien sûr, de marketing personnel de ta
compagnie que tu dois vendre aux compagnies qui fabriquent des automobiles,
parce qu'elles sont les distributeurs de travail. Aussi, il ne faut pas
négliger tout l'encadrement que doit avoir un transporteur comme
celui-là afin d'être capable de savoir où sont les
voitures. C'est bien beau de les prendre à l'usine, mais il faut au
moins savoir, en tout temps, où elles peuvent être rendues et
surtout ne pas se tromper dans les voitures qu'on livre.
J'imagine que cela prend un support sur le plan technique assez
appréciable. Moi, je n'aurais pas d'objection à ce que certaines
personnes du ministère puissent donner un certain encadrement, un
certain support à cette compagnie pour tenter de la faire percer. Il
n'est pas question pour le gouvernement du Québec d'investir des sommes
d'argent dans cette recherche ou dans ce support. Cependant, il est possible,
comme on le fait dans d'autres domaines, de supporter des organismes ou des
transporteurs qui ont besoin de conseils ou d'aide sur différents
sujets. Le ministère est là pour cela. (17 h 45)
M. Garon: La question que je me pose là- dedans, c'est le
consommateur, parce que c'est lui qui paie le prix, mais il n'a rien à
dire si c'est le manufacturier qui décide qui fait le transport, mais,
par ailleurs, c'est le consommateur qui doit l'assumer parce qu'on dit toujours
"Livraison et transport en sus". Alors, les règles de la concurrence ne
jouent pas vraiment là-dedans. Le consommateur québécois,
parce qu'on parle de plus de 400 000 automobiles par année, avec un taux
de transport moyen de 400 $ par automobile, est-il le mieux servi par le
système de nature monopolistique qui est mis en place? Je comprends que
la compagnie qui vend des automobiles veut que l'automobile arrive en bonne
condition au garage qui l'a achetée et qui va la revendre. Par ailleurs,
il y a aussi le fait que c'est le consommateur qui paie le transport. Il n'y a
pas une automobile qui est vendue et livrée au garage... On voit
toujours dans les annonces "Livraison et transport en sus". C'est pour cela que
je me demande si le ministère ou si la Commission des transports du
Québec a fouillé cette question pour voir si le consommateur
québécois est bien servi, s'il obtient les meilleurs prix d'une
concurrence normale dans ce secteur.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous l'avez dit
tantôt, peu importe la distance parcourue pour la livraison de
l'automobile, c'est un prix moyen. On me dit que c'est 400 $ en moyenne par
véhicule, peu importe si la livraison se fait de
Sainte-Thérèse à Montréal, à Gaspé ou
à Québec. En ce sens, je pense que cela dessert bien les gens de
Gaspé, parce qu'autrement ils auraient à payer beaucoup plus
cher. Cela a peut-être le désavantage de faire appel à des
compagnies qui, sur le plan du transport sont mieux structurées, plus
fortes et ne permettent pas l'accès à d'autres, ou du moins
à certains qui n'auraient pas les reins assez solides sur le plan
financier pour soutenir la concurrence. Chez nous, il n'y a pas eu
d'étude particulière à ce sujet. Est-ce qu'il y en aura?
Je réserve mon opinion là-dessus. Peut-être que cela
pourrait facilement faire l'objet d'un projet de recherche sur le plan du
transport. Je préférerais qu'on commandite une étude dans
le cadre de nos programmes de recherche plutôt que de le faire
directement par le ministère.
M. Garon: Est-ce que le ministre est au courant si les factures
de transport d'automobiles sont gardées bien longtemps dans les
dossiers? On me dit qu'elles ne font pas vieux os dans les dossiers.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai aucune idée.
Ce qui m'embête un peu dans les questions du député de
Lévis, c'est qu'on parle effectivement de protection du
consommateur...
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg):... et ce n'est pas tellement
ma responsabilité. C'est davantage celle de mon collègue qui
devrait trancher, à savoir si on brise la règle et qu'on en
arrive à dire que, demain matin, il faudrait peut-être payer 100 $
pour une voiture qui est livrée de Montréal à
Québec et qu'on en fait payer 1100 $ à celui de la
Gaspésie. Je ne suis pas sûr que cela serait très
équitable. On aurait changé bien des choses à ce
moment-là. Il y aurait beaucoup de personnes qui se garrocheraient pour
desservir des territoires de courte distance.
M. Garon: Je pense que vous avez une responsabilité
vis-à-vis de la protection du consommateur. Tout le système des
permis de transport repose aussi sur le fait que les consommateurs de transport
soient bien desservis, qu'ils obtiennent les meilleurs services au meilleur
coût possible. Qu'on se rappelle la loi du camionnage, il y avait
plusieurs critères qui étaient évalués du point de
vue des consommateurs de transport, des usagers. Je ne dis pas que c'est un
prix fixe pour toutes les régions du Québec. On me dit que le
prix ne tiendra pas toujours compte des distances. Je ne dis pas que cela vaut
par rapport à Gaspé, je ne le sais pas, mais il y aurait une
certaine moyenne effectuée dans certains cas pour faire un prix moyen,
de sorte que le consommateur qui paie pour le transport d'une automobile, dans
le fond, n'ait pas vraiment à payer pour le transport de son automobile,
mais...
M. Côté (Charlesbourg): Peu importe si on l'ajoute
au prix... Si on l'ajoute au prix en disant "plus le coût de transport",
si c'est l'entreprise, le vendeur ou l'expéditeur qui paie, il y a
quelqu'un quelque part qui va payer, c'est le consommateur, peu importe s'il
est sorti du prix, ajouté ou inclus; en fin de compte, je pense qu'on va
arriver à peu près au même prix.
M. Garon: Pas nécessairement si, dans le prix de
facturation, il n'entre pas dans le prix de l'expéditeur, mais il entre
dans un prix additionnel, un prix en sus. Alors, cela peut faire des
distorsions importantes. De toute façon, je pense qu'on pourra revenir
là-dessus demain matin, puisque le ministre voulait ajourner; il doit
avoir une conférence téléphonique, je ne veux pas qu'il
manque son appel téléphonique.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai été
informé que mon interlocuteur d'Ottawa était pris en Chambre
jusqu'à 18 h 30 et que c'était reporté à cette
heure-là.
M. Garon: Ah bon!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on peut
poursuivre.
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si le
député de Lévis me demande s'il y aurait
possibilité de fouiller un peu plus cette question, je pense bien que,
chez nous, il y a possibilité de faire une certaine recherche à
ce sujet. Il y a possibilité d'aller un peu plus loin. Il s'agirait de
voir le mécanisme qu'on pourra choisir quant à une analyse un peu
plus exhaustive de cette situation de fait et de voir ce qu'on peut faire.
M. Garon: Est-ce que la Commission des transports a des pouvoirs
d'enquête sur demande du ministre? Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Son président me dit
que ce n'est pas un oui très convaincant, mais c'est un oui qui pourrait
s'apparenter à un début de recherche.
M. Garon: C'est-à-dire que oui, proprio motu, sans doute,
fouiller une question, mais comme on voit que le président ne semble pas
très convaincu, est-ce qu'il peut y avoir un mandat donné par le
ministre à la Commission des transports pour fouiller une question comme
celle-là et voir dans quel système pour le transport
d'automobiles on se retrouve au Québec, actuellement? Est-ce qu'il
semble que seulement les transporteurs américains et ontariens peuvent
faire du transport d'automobiles neuves au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où la
nouvelle loi sur le camionnage serait totalement en application, comme c'est
une loi de nature économique, dans toutes les discussions qu'on a eues
au préalable, avant de la faire adopter, on se disait qu'effectivement
la Commission des transports devrait avoir un peu plus de "will", un peu plus
de latitude pour analyser, pas seulement analyser sur le plan juridique, mais
aussi faire certaines études autour de certaines demandes qui
pourraient, effectivement, correspondre à ce que vous dites,
actuellement. Dans l'intervalle, le ministère peut examiner la
question.
M. Garon: Est-ce que le ministre sait si ces compagnies - parce
qu'on parle d'un chiffre d'affaires de 160 000 000 $ - paient des impôts
au Québec ou si ce sont essentiellement des compagnies... Parce que,
pour ce transport, elles utilisent nos routes. On dit justement que l'entretien
des routes est nécessaire parce qu'il y a utilisation des routes par les
compagnies de transport; c'est un chiffre d'affaires important, 160 000 000 $.
Est-ce que ces entreprises de l'Ontario et des États-Unis, qui ont leur
permis de la Commission des transports, viennent seulement
écrémer le marché québécois en payant leurs
impôts en Ontario ou aux États-Unis ou si on s'assure qu'elles
paient des taxes au Québec, puisqu'il y a 160 000 000 $ de transport qui
sont
payés par des consommateurs québécois? Ce n'est pas
des pinottes.
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Lévis se rappellera que ceux qui s'opposaient au changement
législatif qu'on souhaitait apporter venaient nous faire la
démonstration que des compagnies comme McCallum employaient des
Québécois pour faire ce transport. Donc, ces
Québécois retiraient un salaire et ceux-ci payaient des taxes.
C'est une partie de l'argumentation de McCallum et de ses employés qui
nous ont contactés, dans ce cas-ci, et d'une autre compagnie de
transport dont j'ai oublié le nom. Ils nous faisaient part,
effectivement, que, dans la mesure où il y avait cette
possibilité que d'autres entrent sur le marché, eux pourraient
perdre leur travail.
Maintenant, est-ce que McCallum, son siège social est au
Québec? J'en douterais fort. Je pense que c'est davantage en Ontario.
À ce moment-là, sur le plan corporatif, McCallum, j'imagine, doit
payer des impôts, des taxes en Ontario, mais les travailleurs, quant
à eux, paient des impôts au Québec.
Et, pour répondre de manière plus spécifique
à la question précédente, je vous ai parlé de nos
discussions préliminaires à l'adoption du projet de loi.
L'article 127 de la loi que nous avons adoptée a un petit paragraphe qui
va dans le sens de ce que je vous ai dit et qui se lit comme suit: "Le ministre
pourra demander en cours d'année à la commission d'examiner une
question particulière et de fournir des renseignements indiqués
dans le rapport à remettre.
M. Garon: II me semble que cela serait un bon sujet
d'étude pour la Commission des transports, pour voir si les
intérêts québécois sur tous ces aspects, tous leurs
aspects, sont protégés.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que je suis
d'accord avec vous, et il y a justement un commissaire ou deux auxquels on
cherche de l'ouvrage. On va régler cela comme cela.
M. Garon: Vous avez une réponse un peu ni-chair,
ni-poisson. Mais pensez-vous que cette question-là devrait être
fouillée?
M. Côté (Charlesbourg): Bien écoutez!
Lorsqu'on parle d'un volume d'affaires aussi important, 160 000 000 $, je ne
connais pas un chrétien qui va dire que cela ne mérite pas
d'être étudié. Bon! On a fait une première
démarche qui était celle de donner la possibilité à
un Québécois d'avoir un permis et d'en transporter. Maintenant,
est-ce que, depuis ce temps, M. Blanchette a fait tous les efforts qu'il devait
faire pour être capable de percer le marché? C'est une question
à laquelle il peut, lui, répondre. Est-ce qu'il a l'encadrement
suffisant pour être capable de le percer? C'est une autre question. Il
m'apparaît très clair que les autres compagnies ne se laisseront
pas percer comme cela. Cela m'apparaît très évident alors
que la question soit fouillée... En tout cas, je pensais avoir
été clair même si le député de Lévis
pense que j'ai été ni-chair, ni-poisson. C'est l'équilibre
d'un bon régime alimentaire et, dans ce sens-là, ce que j'ai
voulu vous dire par ma réponse, c'était que oui, on affecterait
quelqu'un pour une recherche sur ce dossier-là.
M. Garon: Avec un mandat de combien de temps pour faire
rapport?
M. Côté (Charlesbourg): On verra. On verra,
dépendamment de la durée qui reste au mandat du commissaire qui
sera assigné à ce dossier-là.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous voulez dire que cela sera son chant du cygne?
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ou encore la
possibilité pour lui de découvrir une nouvelle
carrière.
Une voix: Ha! Là-dessus, nous allons aller diner, je
pense.
M. Garon: Deuxièmement. Une voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Hein?
Trains de banlieue
M. Garon: Concernant les trains de banlieue, vous avez pris une
décision concernant Montréal-Deux-Montagnes. Maintenant, il y a
Montréal-Saint-Hilaire. Ou le gouvernement? Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on n'a pas pris de
décision concernant Montréal-Deux-Montagnes.
M. Garon: Montréal-Rigaud.
M. Côté (Charlesbourg): On a livré
Montréal-Rigaud. Montréal-Deux-Montagnes comme
Montréal-Saint-Hilaire font partie du plan de transport, quant à
l'analyse. Quant à nous, on a déjà signifié que la
priorité d'intervention quant aux deux était
Montréal-Deux-Montagnes et que, si on se devait de ne choisir qu'un seul
train de banlieue où l'on devrait intervenir, cela serait
Montréal-Deux-Montagnes.
Dans le cas de Montréal-Saint-Hilaire...
M. Garon: L'entente doit finir au mois
d'août avec le CN? (18 heures)
M. Côté (Charlesbourg): L'entente va finir au mois
d'août et finalement cela fait longtemps que le CN nous presse à
ce niveau-là. La fréquentation, l'utilisation du train de
banlieue Montréal-Saint-Hilaire a décru d'année en
année et, à ce qu'on m'a dit, en dernier ressort,
c'étaient 250 personnes qui utilisaient le train de banlieue, dont
à peu près la moitié avaient un laissez-passer gratuit,
parce qu'ils étaient des employés du CN. Je pense que, quand une
population veut conserver un train de banlieue, elle doit d'abord l'utiliser.
Il faut admettre que, dans le cas de Montréal-Saint-Hilaire, il y a des
contraintes d'accès, de fréquence, et aussi sur le plan de la
qualité du service offert. On a donc confié à la table de
concertation de la rive sud, présidée par Guy Bélanger, le
député de Laval-des-Rapides, le soin d'analyser en toute
priorité la situation du train Montréal-Saint-Hilaire avec les
intervenants du milieu, soit les gens des MRC. Comme je l'ai dit aux gens qui
sont venus me voir, le temps est passé de penser qu'on peut
régler des problèmes uniquement par une résolution du
conseil municipal sans devoir s'impliquer sur le plan financier. Je peux bien
avoir 1500 résolutions de conseils municipaux disant qu'il ne faut pas
abandonner le train de Saint-Hilaire, la question qui vient
immédiatement après, c'est: Au-delà du coût du
papier, de celui qui écrit la lettre pour l'expédier et du
timbre, qu'est-ce que vous êtes prêt à mettre? L'appui
moral, cela ne fait pas de grandes victoires, les victoires morales non
plus.
Dans ce sens, il est clair qu'il faut assurément que les gens
sachent que c'est la dernière fois qu'il y a une étude sur le
train de banlieue de Saint-Hilaire. Une décision sera prise, il sera
maintenu ou il sera abandonné. Cela m'apparaît très clair.
Mais on n'est pas tout seuls dans le dossier. Ce n'est pas moi qui, demain
matin, déciderai d'abandonner le train de banlieue. C'est le CN qui
prend la décision. Je pense qu'il faut que les responsabilités
soient très claires. Même les députés
fédéraux ne le savaient pas. J'ai eu une lettre d'un
député conservateur, qui trouvait odieuse la décision que
le gouvernement du Québec avait prise d'abandonner le train de banlieue
Montréal-Saint-Hilaire. Je lui ai répondu que, jusqu'à
maintenant, la responsabilité du CN n'avait pas encore été
transférée au gouvernement du Québec, que, s'il y avait
des pressions à faire, il devait davantage les faire à la Chambre
des communes, auprès de son ministre des Transports, de telle sorte que
le CN ajuste son tir.
À partir de cela, je pense que les cartes sont claires. Des
décisions devront être prises. Je ne veux pas les prendre
maintenant, c'est clair. Il est très clair qu'il faudra que ce train
soit davantage utilisé qu'il ne l'a été et qu'il y ait une
volonté très ferme de soutien du monde municipal, et je ne suis
pas sûr qu'il y en ait une. Il peut y avoir une MRC qui est très
sympathique au train de banlieue, mais cela ne semble pas rallier de
manière très importante toute la rive sud de Montréal,
à tout le moins la partie est de la rive sud de Montréal. Il n'y
a pas de volonté de connecter les réseaux d'autobus sur les
trains de banlieue, ce qui ferait en sorte que l'achalandage des autobus, au
lieu de traverser les ponts, pourrait permettre aux gens débarquant de
l'autobus, de prendre le train pour aller au centre-ville. Il n'y a pas cette
complémentarité des réseaux de transport en commun. Il y a
un questionnement et il n'y a pas beaucoup de temps pour la réponse,
pour tenter de trouver une solution.
Dans ce sens, nous répondrons. Mais il est bien clair que,
à la fin août, le CN décidera qu'il abandonne, s'il n'y a
pas de décision d'orientation différente.
M. Garon: Si le CN abandonne au mois d'août, vous pourriez
décider de laisser porter...
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, les rails de chemin
de fer ne nous appartiennent pas. Les locomotives ne nous appartiennent pas.
Les wagons ne nous appartiennent pas. Les emprises ne nous appartiennent pas.
J'ai consenti à payer la moitié du déficit de
fonctionnement, au moment où on a pris la décision, à la
fin d'août, et cela coûte 300 000 $ au gouvernement du
Québec. Je pense que le gouvernement du Québec aura fait sa part,
à ce moment-là, pour donner toutes les chances possibles de faire
la démonstration que les gens le veulent, qu'il sera utilisé et
que, finalement, il va s'autofinancer.
M. Garon: Cela, c'est par rapport à Saint-Hilaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Et par rapport à Deux-Montagnes?
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport à
Deux-Montagnes, c'est une autre problématique. L'expérience du
train Montréal-Rigaud nous a démontré que les wagons
étant rénovés, ayant une qualité de service dans
les gares un peu plus importante, compte tenu des travaux qu'on a
effectués, il y a une augmentation d'achalandage d'à peu
près 40 %. Cela signifie qu'en augmentant la qualité de l'offre,
intégrée au réseau de transports de la
Société de transport de la Communauté urbaine de
Montréal, les gens y voient certains avantages et
préfèrent prendre le train plutôt que l'automobile. Dans ce
sens, je pense que c'est un plus. L'utilisation du train de banlieue
Deux-Montagnes actuellement est de 5000 personnes par jour. C'est plus que 250,
cela. Dans des conditions assez précaires, où la qualité
du service n'est pas ce qu'elle devrait être.
On prétend, quant à nous, dans la mesure
où il y aurait une augmentation de la qualité de l'offre
et qu'on serait dans une situation comparable à celle de
Montréal-Rigaud, que cela pourrait atteindre assez aisément 12
000, peut-être même 15 000 personnes par jour. Alors, ces 12 000
à 15 000 personnes par jour, c'est du monde de moins sur le
réseau routier.
C'est un peu tout cela, finalement, qu'est le plan de transport,
globalement, qui tient compte de plusieurs éléments,
métros, trains de banlieue, qui tient compte de routes, de ponts,
etc.
M. Garon: Avez-vous déjà remarqué au niveau
des gares qui ont été rénovées vers Deux-Montagnes
- il y a des gares qui font dur, mais il y en a qui ont été
rénovées - que l'achalandage augmente quand la gare est
rénovée et que le terrain de stationnement autour est
amélioré?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de
Deux-Montagnes, il n'y a aucune gare qui a été
rénovée, mais dans le cas de Montréal-Rigaud, nous sommes
à faire Dorval actuellement.
Assurément, dans la mesure où tout cela est
rénové, il y a un achalandage additionnel qui se traduit,
finalement, tout le long de la ligne à 40 % d'augmentation de
fréquentation.
M. Garon: Pour chaque gare rénovée?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
globalement 40 %. C'est un effet d'ensemble. Il est peut-être possible de
tirer comme conclusion que la moyenne est aussi près de 40 % dans
chacune des gares sauf que, vu d'où on est parti...
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Je vous remercie, M. le député de Lévis.
La commission ajourne maintenant ses travaux jusqu'à 10 heures
demain matin.
(Fin de la séance à 18 h 7)