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(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Transports pour l'année
financière 1988-1989. Est-ce que nous avons des remplacements ce matin,
M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. Marcil (Beauharnois) remplacera M.
Paradis (Matapédia).
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
secrétaire. Au moment de notre ajournement, nous en étions au
programme 1. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le programme 1, M. le
député de Lévis? M. le député de
Lévis.
Systèmes de transports terrestres
(suite)
M. Garon: Alors, hier, on avait parlé de
Montréal-Rigaud, on avait parlé de
Montréal-Deux-Montagnes, de Montréal-Saint-Hilaire, mais on
n'avait pas parlé de Montréal-Valleyfield. En ce qui concerne le
nouveau lien Montréal-Valleyfield, est-ce que le ministre a un
échéancier ou est-ce que l'étude en cours va être
déposée bientôt? Quels sont les coûts
envisagés pour cette ligne?
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez toujours des
trains de banlieue?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. C'est un des
éléments qui a fait l'objet d'une analyse assez poussée
des gens du ministère puisqu'il y a six mois nous avions confié
à une entreprise une étude des besoins de toute la région
couverte par Delson jusqu'au-delà de Châteauguay. Je pense que
c'est davantage de Châteauguay, finalement, qu'il faut parler, compte
tenu du fait que le pont Mercier est utilisé a surcapacité et
qu'il y a toujours ce goulot d'étranglement à l'arrivée
à Montréal. On a fait un certain travail sur le plan des
échangeurs et, à ce sujet-là, on a travaillé,
négocié beaucoup avec la communauté indienne de Kahnawake
pour acquérir des parcelles de terrain pour permettre que la voie
préférentielle d'autobus soit plus accessible, qu'elle aille le
plus loin possible vers Châteauguay, de façon que ce moyen de
transport-là soit utilisé davantage.
Il y a différentes possibilités, au moins deux
possibilités qui ont été analysées par le
ministère, non pas uniquement en fonction du transport en commun, mais
aussi en fonction du routier. Et on me signale que l'on a eu, il y a quelques
jours à peine, l'étude qui avait été confiée
à Alpha Beta Gamma, quant aux hypothèses que j'évoquais
tantôt, dont je devrai prendre connaissance dans les prochains jours pour
faire en sorte que, dans le plan de transport, il y ait une décision de
prise quant à l'offre, ce qu'on retiendra. Il est clair que les gens de
Châteauguay, au moment où l'on se parle, n'ont pratiquement pas
d'alternative. C'est le pont avec leur voiture ou c'est le service
dispensé par le CIT, dans ce milieu-là, avec une certaine voie
préférentielle d'autobus, mais avec plus ou moins de
succès, compte tenu de l'espace assez restreint qu'il y a sur le pont.
Alors, cela va faire l'objet d'une décision gouvernementale dans le plan
de transport.
M. Garon: Quand vous faites des études sur la circulation,
le trafic à Montréal, faites-vous des mandats particuliers ou
est-ce une étude d'ensemble avec... si vous déplacez tant de
pions, cela influence le reste ou...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
que...
M. Garon: Parce que vous être pris avec un problème
d'ensemble, au fond.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement.
D'ailleurs, c'est pour cela que...
M. Garon: Alors, comme vous dites, vous le dites bien: c'est le
pont Mercier ou c'est le transport en commun, c'est ceci ou c'est cela, avec
une alternative. Faites-vous des études, le boulevard
Métropolitain, la route de contournement, ou une route de Brassard
comparée à Valleyfield, ou encore les trains de banlieue, comme
dans un plan d'ensemble ou des études particulières que vous
raboutez ensemble?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, lorsqu'on a tenu,
à la demande des autorités de l'île de Montréal, la
commission parlementaire sur les infrastructures de transport en commun, au
mois d'août 1987, on l'a tenue à leur demande, mais je me suis
rendu compte lors de cette commission-là qu'on ne réglait pas les
problèmes de transport en réglant uniquement les problèmes
de transport en commun et que le réseau routier et autoroutier
était une composante tout aussi importante que celle du transport en
commun et qu'il fallait donc avoir une vision globale. D'abord, une vision
globale des modes de transport et pas une vision particulière de
l'île, une vision globale du sud ayant accès à l'île,
du nord ayant accès à l'île. Finalement, ce qu'il faut
comprendre, c'est que le développement économique
souhaité, voulu par les leaders politiques tant fédéraux,
provinciaux que municipaux du siècle, du XXe siècle, a toujours
fait en sorte qu'on a voulu développer le centre-ville de
Montréal, probablement inspiré par le développement
étoilé français. Et, dans ce sens-là, il faut
toujours créer un coeur très fort sur le plan économique
pour être capable d'attirer, mais en créant ainsi beaucoup
d'entreprises de services, beaucoup d'entreprises au centre-ville et
forçant le développement du transport en commun du réseau
routier à converger vers un centre.
Cela a été la volonté d'hommes politiques qui
avaient le mandat de leurs citoyens de les représenter:
fédéraux, provinciaux, municipaux et même régionaux.
Alors, il n'est pas surprenant que l'entreprise manufacturière ou de
services soit fortement concentrée au centre-ville de Montréal.
Cela a été la volonté des élus municipaux. Alors,
on n'a pas favorisé l'habitation, on a favorisé l'implantation de
commerces, de services. C'était une foi qui était
défendable à l'époque et qui l'est toujours, si on veut
donner un peu de force à la locomotive qu'est Montréal et la
grande région de Montréal. Mais, forcément, si on fait
cela et qu'on a cela comme objectif et qu'on réussit, cela favorise
l'étalement de l'habitation. Et l'étalement est allé
ailleurs. Dans ce sens-là, les gens maintenant convergent vers le centre
pour aller travailler.
Le phénomène qu'on a connu au cours, peut-être, de
la dernière décennie, c'est que, devant la congestion menant au
centre, il y a eu aussi un certain étalement de l'entreprise
manufacturière ou de l'entreprise dans l'ouest de Montréal,
à Laval, sur la rive sud. Cela a créé un peu de commotion
mais on se retrouve avec, nous, l'obligation d'avoir une vision transport.
Quelle doit être la vision transport? La vision transport c'est de
s'assurer qu'on puisse offrir aux citoyens, à la fois dans le transport
en commun, par le métro, par les autobus, par toutes sortes de
tentatives qui, au cours des dernières années, ont
été essayées, covoiturage ou autres choses, donc, fournir
l'offre de service à la population qui, elle, peut la prendre ou ne pas
la prendre.
Cela, c'est un volet, le deuxième étant le routier parce
que demain matin, là, on n'est pas à la veille de voir
disparaître les automobiles. Elles vont continuer d'exister, puis les
gens ont le choix de les prendre ou non. Donc, ie volet routier devient aussi
extrêmement important, le volet sécuritaire de la démarche.
Du point de départ de votre habitation vers votre lieu de travail ou du
lieu où vous allez effectuer vos achats, il faut au moins faciliter
l'accès de ces gens-là. Alors, la vision du ministère doit
être globale. Puis qu'est-ce qu'on fait, règle
générale, au ministère? On fait des comptages.
Une voix: Des quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Des comptages, afin de
savoir d'où vient la circulation, si la circulation a augmenté au
cours des ans et, dans le plan de transport, par exemple, lorsqu'on y arrivera,
dans l'analyse, vous serez en mesure de constater que pour chacun des ponts
menant à l'île, tant au sud qu'au nord, il y a eu des comptages,
au fil des ans, et qu'on peut voir l'augmentation de l'utilisation de ces
ponts-là versus la capacité du pont aussi.
Donc, à partir de ces comptages-là, on sait d'où
les gens viennent, on sait le mouvement que ces gens-là effectuent et
c'est ce qui alimente, finalement, la conception que le ministère peut
se faire d'un plan qui devrait normalement régler les problèmes
du pont Mercier. On ne les réglera pas tous. On l'a dit et je le
répète, le plan... Ce serait l'idéal si le plan pouvait
régler tous les problèmes de transport. On ne réussira pas
à régler tous les problèmes de transport. On va tenter
d'alléger le fardeau quotidien des individus et, dans ce sens-là,
c'est bien sûr une vision globale à partir de comptages, à
partir de gens qui font des enquêtes chez nous, origine-destination, des
systèmes bien compliqués sur le plan de l'informatique,
là, que je n'ai pas encore tout à fait compris moi non plus, mais
je me résigne à dire que mes fonctionnaires sont très
compétents et très qualifiés dans ce domaine et ils me
donnent de bonnes informations à partir d'outils qu'ils ont. C'est
très impressionnant de voir ce qu'on a comme outils au ministère,
en particulier à Montréal, quant au dépistage des origines
et des destinations. Il y a une bonne connaissance des mouvements. (10 h
30)
À partir de cela, il y a des choix à faire. Ces choix vont
être faits en fonction des cueillettes de données,
premièrement, en fonction de la sécurité,
deuxièmement, et en fonction de compléter un réseau qui a
été conçu à l'origine, qui a été
accepté par à peu près tout le monde et qui devra
être complété. Cela nécessite forcément,
à un certain moment donné, des choix politiques de la part du
gouvernement et cela, c'est à l'homme politique de les prendre à
partir du moment où il y aura un éventail de positions de prises
à la fois par mes collègues à l'Assemblée et par
les maires, qui ont été largement consultés à
différentes étapes du processus. Dans ce sens, il y aura des
décisions à prendre et on les prendra.
M. Garon: Concernant le métro, les 335 voitures de
métro achetées en 1966 semblent avoir un urgent besoin de
réfection. On parle de coûts évalués à 100
000 000 $. La sécurité des usagers serait même en jeu. On
me faisait part de deux incidents qui auraient pu avoir un dénouement
tragique dernièrement en raison de défectuosités aux
portes de ces voitures de métro. À la suite du deuxième
incident, la STCUM aurait inspecté les portes des voitures et 195 portes
seraient défectueuses. Le ministre est-il au courant du
problème?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: A-t-il l'intention de prendre un
engagement ferme? Est-ce qu'il reconnaît ou estime-t-il que les
wagons du métro de Montréal sont tous en bon état ou qu'il
y en a un certain nombre de dangereux pour le public actuellement? Est-il
conscient de l'urgence, de la nécessité de la modernisation de
plusieurs wagons? Et quels sont les moyens qu'il entend prendre pour que la
réfection de ces wagons débute le plus rapidement possible?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a deux
ordres de questions que le député de Lévis pose. D'abord,
un questionnement au sujet de l'état général des voitures
MR-63. La Société de transport de la communauté urbaine a
confié à la firme Bombardier deux wagons qui ont
été analysés par Bombardier à
Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Ils ont fait l'inventaire de ce qu'il y
aurait à faire comme travail à partir d'un devis fait par la
société de transport de la communauté urbaine qui vise,
premièrement, à corriger les lacunes ou les défaillances
dans la structure, puisqu'ils ont maintenant 25 ans ou une vingtaine
d'années, mais que leur vie utile est de 40 ans. Il ne faut pas oublier
que ce sont des wagons qui ont été construits et qui devaient
avoir une vie utile de 40 ans. Mais on se rend compte au bout de 20 ans que la
qualité des matériaux de l'époque n'était
peut-être pas ce qu'on avait souhaité, qu'il y a peut-être
des éléments qu'on avait, à l'époque, mal
analysés et qu'on connaît mieux maintenant à l'usage et
que, finalement, 40 ans, c'était peut-être très optimiste
quant à la vie utile de ces wagons sans faire des réparations
importantes.
M. Garon: 40 ans, cela devait être selon un certain
degré d'utilisation. Est-ce qu'au bout de 20 ans on a fait l'utilisation
qu'on pensait en faire pendant 40 ans?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il s'agit de 40 ans
d'utilisation à plein rendement. C'étaient les prévisions
de l'époque et on a voulu les construire à Montréal,
c'était une expérience de... Ce sont les défauts d'avoir
occupé un comté, d'avoir représenté un comté
à l'époque. On en reste marqué. Donc, ils étaient
conçus, à l'époque, construits et ils devaient durer 40
ans. La plus belle preuve, c'est qu'ils ont été financés
sur 40 ans. On va continuer de payer encore pendant à peu près 20
ans des wagons qui ont des problèmes d'usure
prématurée.
Deuxième série de mesures que voudrait apporter la STCUM,
des mesures qu'on peut appeler d'ordre technique, qu'on est à analyser
actuellement, quant à nous, parce que, dans la mesure où on aura
corrigé les éléments d'usure prématurée,
là pourrait s'arrêter la responsabilité gouvernementale. Si
on veut apporter des modifications à la conception même du wagon
de l'époque, on n'est pas sûr quant à nous - les
études vont nous le déterminer, je vous dirai ce qu'on a fait
jusqu'à maintenant - on n'est pas sûr pour le moment, compte tenu
des informations qu'on a, que cela ferait en sorte d'augmenter la
capacité d'accueil, d'augmenter le rendement et ces
choses-là.
Il y a donc deux sortes de travaux à faire et, compte tenu du
fait que le gouvernement du Québec a payé 60 % de ces
wagons-là, H y a déjà une très bonne contribution
du gouvernement du Québec. Donc, on n'est pas fermés, dans le cas
des MR-63, à une participation gouvernementale de manière
très ad hoc et très exceptionnelle, moyennant certaines
conditions: que ce soit effectivement une participation ad hoc.
M. Garon: Pas seulement ad hoc, si...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais on pourrait...
M. Garon:... s'il s'agit de les...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je vais vous
expliquer comme il faut mon ad hoc, pour être bien sûr qu'on se
comprend. Lorsque le métro a été construit, on n'a pas
fait en même temps, pour certains cas, des ateliers de réparations
majeures. Parce qu'à l'époque, étant flambant neuf, on
s'est dit qu'il n'y aurait pas de bris important avant plusieurs années,
donc, qu'on réglerait ce problème-là
ultérieurement. Le gouvernement du Québec a subventionné
à 100 % l'atelier des grandes révisions de la STCUM. On n'entend
pas souvent parler de cela. On entend parler d'effets de débordement et
on aimerait bien que le gouvernement paie la note.
M. Garon: L'atelier de réparations majeures.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on l'a payé
à 100 % comme gouvernement: Vous autres, qui avez pris la
décision à l'époque, et nous autres qui allons assumer la
facture. Dans ce sens-là, on a payé, mais peu importe, c'est une
décision gouvernementale. On a payé, donc, on se dit maintenant:
Avec les wagons de métro d'aujourd'hui qui auraient besoin de
réparations importantes, cela fait partie d'une gestion, d'une bonne
gestion, d'une administration que de prévoir, au fil des ans, que des
wagons puissent entrer dans l'atelier de réparations et qu'on fasse les
transformations et les vérifications d'usage, de telle sorte que la vie
utile de ces wagons-là soit atteinte, ce qui n'était pas le cas
pour les MR-63.
Donc, on se dit que sur le plan ad hoc, je pense, on a peut-être
une responsabilité à ce niveau-là et on est prêt
à en assumer une partie; pas n'importe quelle partie et pas de caprices
non plus. Alors, mon sous-ministre adjoint, M. Hinse, a rencontré Mme
Roy pour des discussions, on leur a transmis une proposition qui ferait en
sorte qu'on pourrait faire des analyses ensemble, payer à 50 % une
analyse de ren-
tabilité économique d'une intervention aussi importante
que celle-là qui, selon les estimations préliminaires, pourrait
se situer aux alentours du chiffre que vous avez invoqué. Dans ce
sens-là, est-ce que cela veut dire que nécessairement tous ces
coûts-là seraient admissibles à un support gouvernemental?
Je vous le dis tout de suite, non mais en disant qu'on est prêt à
y aller pour l'intervention de réhabilitation de l'usure du temps. C'est
la réponse à la partie fondamentale de votre question, la
deuxième, étant un peu plus accessoire ou un plus conjoncturelle
d'incidents par rapport à ces véhicules-là, est
reliée strictement a une question de caoutchouc. Le caoutchouc autour
des portes ayant subi l'usure du temps, il s'est produit un incident qui a
été évoqué par vous, et le remplacement des
caoutchoucs réglerait ce problème-là.
M. Garon: En termes de sécurité du métro,
s'il y a deux incidents touchant les portes - on dit que 195 portes seraient
défectueuses - vous, comme ministre des Transports
préoccupé par la sécurité, si la STCUM dit qu'elle
continue à fonctionner même si les portes sont
défectueuses, est-ce que vous laissez aller cela ou si vous estimez que,
comme grand responsable des transports au Québec, vous avez une
responsabilité d'intervention si les voitures n'offrent pas toute la
sécurité qu'elles devraient offrir? Considérez-vous...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui...
M. Garon:... que c'est votre rôle d'intervenir ou que ce
n'est pas votre rôle?
M. Côté (Charlesbourg): Vous abordez un sujet fort
intéressant qui en couvre pas mal plus large que vous ne pensez sur le
plan de la sécurité du métro. Régions la partie la
plus facile et nous discuterons, si le coeur vous en dit, de la partie la plus
large après.
Les 195 portes dont vous parlez, ce sont des portes qui ont exactement
le même problème: c'est une question de caoutchouc.
M. Garon: Cela est reconnu. Vous êtes d'accord avec
cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est une question
de caoutchouc; de toute façon, c'est sous le contrôle de la STCUM
puisque à la fois eux et nous considérons que c'est de
l'entretien régulier. L'usure du caoutchouc fait en sorte qu'un poignet
pourrait être pris entre deux portes et que la porte n'ouvrirait plus.
L'usure du caoutchouc fait qu'il y a moins de sensibilité.
M. Garon: C'est comme pour un ascenceur.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: On peut avoir le poignet pris et, si l'ascenceur
continue à monter, ce ne sera pas diable.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Dans ce
sens-là, c'est le problème. Mes fonctionnaires m'informent que
tout est sous contrôle, actuellement, par la STCUM; ils sont à
effectuer les réparations qu'il y a à faire pour ce qui concerne
la sécurité. C'est l'incident dont vous faisiez état
tantôt. Il est normal, si cela se produit pour une porte, que cela puisse
se produire pour plusieurs autres portes, compte tenu que les wagons sont du
même âge.
Le projet le plus large - nous sommes en consultation avec les
autorités de la Communauté urbaine de Montréal et de la
STCUM - c'est... Je me fais pousser dans le dos depuis déjà
quelque temps, par la locomotive dont je vous parlais hier et qui est M.
Fournier, le directeur du secteur ferroviaire chez nous, pour qu'on ait une loi
sur les chemins de fer guidés. Elle pourrait, éventuellement, au
moins donner au ministère des Transports la possibilité
d'enquêter en cas d'incident, puisque nous n'avons pas ces pouvoirs,
à l'heure actuelle.
M. Garon: La commission...
M. Côté (Charlesbourg): La commission?
M. Garon:... n'a pas cette responsabilité?
M. Côté (Charlesbourg): La Commission des
transports?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Alors, on ne l'a pas
actuellement et la sécurité est assurée en totalité
par la STCUM. On ne veut pas dire par cela que la STCUM ne fait pas tout ce
qu'elle peut; je suis pleinement convaincu qu'elle le fait afin d'assurer la
sécurité des passagers. Cependant, je pense qu'il serait sage,
dans les circonstances, qu'on puisse au moins donner le pouvoir d'enquête
dans des cas bien désignés.
M. Garon: N'avez-vous pas un pouvoir général de
responsabilité en ce qui a trait à la sécurité?
Prenons, par exemple, le transport scolaire, le transport en commun et
différentes formes de transport sur le territoire. Comme responsable des
transports, n'avez-vous pas un pouvoir général d'enquête et
de vérification de la sécurité pour tout le Québec?
Cela n'a quasiment pas de bon sens!
M. Côté (Charlesbourg): Dans tous les autres cas,
j'ai un pouvoir d'enquête, mais la loi sur la CUM les soustrait de la Loi
sur les chemins de fer. Alors, dans le cas du métro, à ce
moment-là, on... Pardon?
M. Garon: Elle les soustrait de la Loi sur
les chemins de fer.
M. Côté (Charlesbourg): De la Loi sur les chemins de
fer du Québec.
M. Garon: C'est curieux.
M. Côté (Charlesbourg): Les pouvoirs d'enquête
sont à l'intérieur de la Loi sur les chemins de fer du
Québec. La loi sur la CUM soustrait la CUM des pouvoirs d'enquête
conférés dans la Loi sur les chemins de fer. Ce que l'on veut
faire avec le projet de loi, c'est se donner, en amendant notre Loi sur les
chemins de fer, concernant les chemins de fer guidés, ce pouvoir
d'enquête.
M. Garon: Le pouvoir est entièrement
délégué; il n'y a aucun pouvoir de surveillance? (10 h
45)
M. Côté (Charlesbourg): II y aurait le ministre des
Affaires municipales parce que la loi de la communauté urbaine
dépend du ministre des Affaires municipales. Dans ce cas-ci, nos
consultations nous disent que les compagnies de chemin de fer acceptent le
principe qu'on puisse avoir ce pouvoir d'enquête. Nous sommes en
négociation avec la STCUM et la CUM quant à cet
élément.
M. Garon: Je suis un peu surpris de cela.
M. Côté (Charlesbourg): Quand M. Fournier m'en a
parlé, j'ai aussi été un peu surpris. Finalement, on devra
éventuellement prendre des décisions à ce niveau. Mais
notre projet de lof est prêt.
M. Garon: Votre projet de loi pour?
M. Côté (Charlesbourg): La loi sur le transport
guidé est prête. Il s'agit...
M. Garon: Transport guidé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le transport
guidé.
M. Garon: Guidé par qui?
M. Côté (Charlesbourg): Semble-t-il que les rails
ont des guides. Dans ce sens, cela réglerait une partie des
problèmes.
M. Garon: On va revenir à l'époque des
cordeaux.
M. Côté (Charlesbourg): II faut dire qu'à
l'époque des cordeaux, c'était bien mené.
M. Garon: Vous savez que, dans le domaine alimentaire, il y a eu
une révision parce qu'il y avait des pouvoirs séparés.
Pour maintenir un pouvoir d'inspection générale du Québec
qui délègue une partie du pouvoir de l'administration,
l'inspection alimentaire à Montréal, mais garde son pouvoir de
surveillance par-dessus tout cela parce qu'il a une responsabilité. Au
fond, sur le territoire québécois, il faut que quelqu'un ait une
responsabilité d'ensemble.
M. Côté (Charlesbourg): De la même
manière que l'aide sociale est administrée par la ville de
Montréal sur le territoire de la ville de Montréal. C'est un
pouvoir qui est délégué, mais le ministre garde quand
même un certain pouvoir. C'est ce qu'on veut, c'est exactement ce qu'on
recherche par le projet de loi qui sera éventuellement
déposé. J'attends un dernier rapport sur les rencontres de mes
fonctionnaires avec les autorités montréalaises. Dans ce sens, on
va éventuellement procéder.
M. Garon: Est-ce que vous avez l'intention de le déposer
ce printemps?
M. Côté (Charlesbourg): Je le déposerai
peut-être, mais pas nécessairement pour adoption d'ici à la
fin de juin. Peut-être davantage à l'automne.
M. Garon: C'est un pouvoir de surveillance de la
sécurité dans le domaine des transports au Québec.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un pouvoir
d'enquête au sens large, qui peut être d'inspection aussi.
M. Garon: C'est seulement un pouvoir d'enquête, un pouvoir
de surveillance de la sécurité...
M. Côté (Charlesbourg): Après des rencontres
récentes, on me dit qu'il y a encore beaucoup de réticences de la
STCUM parce que, semble-t-il, les seuls spécialistes dans ce domaine, ce
sont eux. On m'informe qu'il y aura de nouvelles rencontres au cours des deux
prochaines semaines. Je veux m'assurer qu'on comprenne bien. Il y a une
responsabilité qui doit transcender les autorités organisatrices,
de telle sorte qu'il y ait une responsabilité au-delà de
l'autorité qui dispense des services. Cela doit se distinguer, à
un moment donné. Il est question, dans les présentes discussions,
à la fois d'enquête et de surveillance.
M. Garon: Ce que je veux dire, au fond, c'est qu'une
enquête, c'est une affaire de surveillance, mais tout cela pouvait se
concrétiser dans des normes, j'imagine, de construction des voitures du
métro, des normes de construction des autobus pour assurer un minimum de
sécurité sur l'ensemble du territoire québécois.
Qu'une municipalité ait des standards plus élevés, je
pense que ce n'est pas impossible. Il doit y avoir un niveau de
sécurité minimale.
Un minimum, cela ne veut pas dire un plancher. Cela veut dire un certain
niveau de sécurité exigé par le responsable de la
surveillance des transports ou de la sécurité des transports au
Québec.
Il y a des règles de la circulation. Le ministre a fait des
amendements au code de la route et a changé la loi pour exiger certaines
conditions. Maintenant, il doit y avoir... C'est ce qu'on voit dans le
métro, quand on parle du caoutchouc. Au fond, cela veut dire que le
caoutchouc doit être en état de réagir si quelqu'un se
prend te poignet dans la porte. S'il se prend le poignet et que le wagon marche
comme s'il n'y avait rien entre les deux morceaux de caoutchouc, cela veut dire
que, dans le fond, la sécurité n'est pas là. Il me semble
que si des gens inspectent des wagons, inspectent des choses, il doit y avoir
des standards à respecter. C'est tout cela que je me demande. Je ne suis
pas un expert là-dedans. Je ne joue pas à l'expert non plus.
M. Côté (Charlesbourg): Moi non plus, mais je pense
qu'on essaie d'échanger des vues et c'est un propos qui est très
intéressant parce que nous sommes nous-mêmes en plein coeur du
débat. Notre volonté est d'aller le plus loin possible dans ce
qui nous incombe comme responsabilité. Mais il est bien sûr qu'on
frappe une résistance très importante des autorités
organisatrices à ce niveau-là. Et je me permettrais même de
poser une question au député de Lévis: Est-ce que, dans
son esprit, nous devrions effectivement surveiller non pas seulement... Je
comprends que le pouvoir d'enquête, c'est après le fait, mais
est-ce que nous devrions aller plus loin que cela et effectivement surveiller,
avoir un pouvoir de surveillance?
M. Garon: Je pense que, sur l'ensemble du territoire
québécois, il doit y avoir quelqu'un qui établisse des
standards. Il ne peut pas y avoir uniquement des standards municipaux. On parle
du métro. Il n'y a que celui de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: II peut s'agir du transport en commun, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va bien dans le reste.
Là où le problème est plus difficile, c'est par rapport au
métro. L'opinion du député de Lévis me laisserait
penser que, dans le cas du métro, compte tenu du fait que la STCUM est
celle qui dispense les services, donc donne les services, est-ce que cela
devrait être quelqu'un autre que la STCUM qui fasse cette
surveillance?
M. Garon: Ce n'est pas cela que je veux dire. Je veux dire qu'il
y a un pouvoir d'inspection quotidienne, normale, c'est une affaire. Mais un
pouvoir d'inspection au-delà de tout cela... Je donne comme exemple le
secteur alimentaire. La question a été tranchée, au fond.
Il y a une répartition des fonctions pour ne pas faire deux fois la
même inspection. Sauf que, par-delà tout cela, le ministre de
l'Agriculture a un pouvoir général de vérifier, parce que
c'est lui qui est responsable. Il est l'inspecteur en chef de toute
l'inspection alimentaire au Québec. Alors, même si
Montréal, par exemple, fait son inspection quotidienne, normale, tout
cela, il a un droit de vérification par-dessus tout cela...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Garon:... parce que c'est lui qui est le grand responsable du
standard de qualité. C'est dans le commerce local. Cela se ressemble
beaucoup, au fond, sauf que ce sont des normes différentes. Comme le
commerce local est une responsabilité du gouvernement du Québec,
est-ce que les standards seraient établis à
Trois-Rivières, Sherbrooke, Montréal? C'était cela avant.
Cela a été changé pour des standards
généraux minimaux où une ville pourrait être plus
exigeante sans que cela établisse des barrières non
tarifaires.
Dans le domaine de l'inspection pour la sécurité, à
mon avis, le transport en commun au Québec doit répondre à
certains critères de base. J'imagine que dans le domaine du métro
aussi il y a des normes de construction. Je ne sais pas ce que New York exige.
New York doit exiger quelque chose, Chicago, autre chose, Paris, autre chose.
Comment se situe-t-on dans nos exigences sur le plan de la
sécurité du métro? Il doit y avoir des normes de
construction parce que celui qui fait enquête et celui qui
vérifie, il faut qu'il vérifie quelque chose. Il ne va pas juste
voir si le métro roule. Il va voir si certaines normes de construction
sont respectées, non seulement les normes de construction mais,
après usage et usure, si les voitures sont toujours en condition. Quand
les gens sont allés voir, qu'est-ce qu'ils ont inspecté,
qu'est-ce qu'ils ont vérifié? Est-ce qu'ils ont juste
vérifié et dit: Quand il y a un poignet pris dans la porte, il ne
se passe rien. Il y a 195 portes pour lesquelles il ne se passe rien et les
autres réagissent, la voiture arrête. Je ne sais pas ce qu'ils ont
vérifié. Au fond, ils doivent vérifier si le comportement,
dans l'utilisation du métro, répond à certains
standards.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends très
bien la question du député de Lévis. Partout ailleurs,
quelle que soit la forme de transport, c'est sous l'empire de la Loi sur le
ministère des Transports ou de l'assurance automobile. Donc, on peut
garantir la sécurité et on a cette responsabilité. Ce que
nous évoquons ici, c'est le métro en particulier et, dans le cas
du métro, on ne l'a pas. Alors, c'est exclu. Cela apparaît,
à la fois pour vous et pour nous, un peu bizarre. C'est Justement la
question que se sont posée les gens chez nous. À cet
égard, les gens du mi-
nistère ont analysé tout cela, ont préparé
un projet de loi pour remplir ce vacuum. Comme on le fait dans à peu
près tous les cas, on a voulu consulter les autorités
organisatrices qui émettent actuellement une fin de non-recevoir quant
à la volonté d'assumer, quant à nous, ce que nous pensons
être de notre responsabilité dans le cas du métro comme
dans d'autres cas. L'argument vient du fait qu'ils sont soi-disant des gens qui
connaissent le métro alors que forcément, chez nous, il n'y en a
pas beaucoup qui connaissent cela.
C'est clair que tout ce qui a été au BTUM... au BTM... Il
y a tellement de "U" dans tous les sigles qu'on finit par arriver dans un
cul-de-sac. À ce moment, il y a eu des consultations.
Dans ce sens, on devra prendre une décision très
prochainement, mais il est clair que la responsabilité des Transports
est d'assurer la sécurité des utilisateurs de transports en
commun. En cela, on va s'inspirer très largement de ce qui se passe
ailleurs, dans l'État de New York actuellement, où il y a
certains pouvoirs qui sont dévolus à l'État sur le
métro de New York en particulier. Donc, la discussion que nous avons ce
matin est très à-propos. Je comprends du député de
Lévis qu'il croit que la responsabilité du ministère des
Transports devrait inclure celle du métro. C'est ce que je comprends.
Elle devrait inclure le métro.
M. Garon: C'est-à-dire que là-dedans, au fond, il y
a des normes de construction. Des normes de construction, cela se
reflète dans les coûts de construction. Normalement, si les normes
sont plus sévères, cela coûte plus cher. Et je comprends
que Montréal pourra dire: Les normes étant à tel niveau,
on vous demande une participation qui tienne compte de tout cela. Les normes de
construction sont une affaire. Ensuite, il y a les normes d'entretien. Ce dont
on vient de parler, ce sont les normes d'entretien. J'imagine que les normes
d'entretien, c'est dans le fonctionnement que Montréal doit dire: Si vos
normes d'entretien sont plus sévères... Est-ce qu'on peut jouer
avec la sécurité du public là-dedans? Qu'est-ce qu'on
offre comme sécurité? Au fond, c'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Quant à nous, c'est
notre prétention dans le débat actuellement. Quant aux normes de
construction, j'imagine que le gouvernement du Québec payant à
100 % la construction du métro, ils n'ont pas dû trop
lésiner sur les normes de construction, cela ne leur coûtait pas
cher. J'imagine.
M. Garon: Les entreprises doivent être
intéressées à cela. Elles vendent à New York,
à Chicago. S'il y a un niveau de standards, de normes de construction
qui amènent la standardisation des normes de sécurité, ce
n'est pas mauvais pour l'entreprise non plus.
(11 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est vrai, quoique le
problème fondamental actuellement ne soit pas dans les normes de
construction parce que, d'après nos informations, les normes de
construction sont quand même d'un standard très
élevé, elles sont même exportables. C'est davantage dans le
sens de l'entretien et du suivi de l'entretien, sous l'aspect
sécuritaire. Alors, je pense qu'on partage la même opinion.
M. Garon: En tout cas, vous dites qu'il y aurait un
dépôt de projet de loi possiblement avant le printemps?
M. Côté (Charlesbourg): On va tenter de le faire
avant le printemps, de façon que tout le monde puisse l'analyser
très objectivement durant les vacances et qu'on puisse le faire adopter
à l'automne.
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait des gens qui viendraient
réagir par rapport à ces... ?
M. Côté (Charlesbourg): S'il le faut, on le fera.
C'est quand même limité quant à ceux qui peuvent intervenir
dans ce domaine.
M. Garon: Non, mais il y a ceux qui construisent, ceux qui
utilisent et il y a des usagers. J'imagine...
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine aussi que le
Conseil du trésor serait très intéressé à
venir parader dans ce domaine parce que, quand on est obligés de payer
une deuxième fois des équipements qu'on a déjà
payés, cela ne réjouit pas nécessairement le Conseil du
trésor. Alors, lui aussi peut se poser des questions sur la
qualité de l'entretien et le suivi à ce chapitre.
M. Garon: II y a une question que je voudrais vous poser sur le
projet de loi 98 modifiant les conseils intermunicipaux de transport
dans la région de Montréal, les CIT. On me dit que certaines
municipalités remettent en cause leur participation aux CIT. Ce serait
le cas d'Iberville et du Chemin du Roy, et d'autres CIT sont menacés
d'éclatement, comme à Saint-Denis et à Mirabel. Est-ce que
le ministre peut nous dire un mot des problèmes que vivent certains
conseils intermunicipaux de transport dans la région de Montréal?
Son appréhension des questions... A-t-il été
sollicité pour intervenir ou est-il intervenu dans le cas des CIT en
difficulté? A-t-il l'intention de prendre des mesures afin
d'améliorer le fonctionnement des CIT?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai effectivement un
mémoire au Conseil des ministres pour changer un certain nombre de
choses, qui sera discuté au Conseil des ministres en fin
d'après-midi et qui a franchi l'étape des comités
ministériels.
Les CIT, ce sont quand même de très jeunes organisations
qui ont été mises sur pied, si je ne m'abuse, par M. Clair
à l'époque et qui, dans certains cas, fonctionnent bien et dans
d'autres cas, plus ou moins bien. Je pense que c'est un peu normal. Un certain
nombre de CIT se sont lancés dans l'organisation du transport en commun,
voulant bien desservir leurs concitoyens avec les règles de
l'époque. Les règles de l'époque faisaient en sorte que
certaines municipalités pouvaient adhérer à un CIT sans
jamais ne sortir un cent. Donc, il n'y avait pas de responsabilité
financière de rattacher un CIT à la participation d'une
municipalité. Il n'y avait que des avantages, dans le sens que lorsqu'on
avait à faire la grille ou les circuits on pouvait dire: Oui, on
adhère au CIT, mais dans la mesure où l'autobus passe le matin et
le soir dans le rang Croche de ma municipalité. Par la suite, bien
entendu, on faisait appel à un transporteur qui soumissionnait et qui
assurait le transport. Les usagers payaient avec la subvention gouvernementale.
Point, à la ligne. Et cela finissait là, sans que les
municipalités ne mettent jamais un cent.
Ce qu'on a fait, il y a deux ans, par un projet de loi, c'est qu'on a
obligé les municipalités à participer au financement,
parce que cela n'avait plus de bon sens. Donc, on a responsabilisé
l'action municipale dans ce domaine-là pour faire en sorte qu'on soit un
peu plus respectueux des transporteurs aussi. Il y a des limites! Les
transporteurs ne peuvent pas tout donner. Ils sont là pour faire de
l'argent. Je me souviens d'un CIT en particulier, où le transporteur
mangeait sa chemise et menaçait de tout laisser tomber, donc de
provoquer une crise, malgré le fait que le gouvernement du Québec
y mette de l'argent. Alors, on a fait ce changement. Je pense qu'il
s'inscrivait dans une étape extrêmement importante. Cela a fait un
peu de réajustement dans ce domaine et cela a rendu les demandeurs de
services un peu plus responsables.
On est à la veille de proposer d'autres ajustements sur le plan
législatif. Au COMPADR, nous en discutions ce matin encore et le
ministre des Affaires municipales, qui est quand même l'un des
éléments importants dans ce domaine, a fait valoir certains
points de vue que nous devrons analyser au cours des prochaines heures de
façon à statuer sur tout le désengagement ou l'engagement
au plan municipal des municipalités à l'intérieur des
CIT.
Les CIT, pour plusieurs, rendent de très bons services à
leur communauté, mais je pense qu'on est dans la phase d'une fin de
jeunesse sur le point d'atteindre la maturité au chapitre des CIT.
Certains risquent de disparaître, d'autres de se changer, en partie ou en
tout, mais on va atteindre un niveau de maturité avec les amendements
que nous allons proposer concernant les CIT.
M. Garon: Est-ce un dépôt que vous entendez faire
avant le 15 mai?
M. Côté (Charlesbourg): Avant le 15 mai pour
adoption d'ici à la fin juin.
M. Garon: D'ici?
M. Côté (Charlesbourg): À la fin de juin.
C'est pour bientôt.
M. Garon: Concernant les ponts de la région de
Québec.
Une voix: Lequel?
M. Garon: Vous avez annoncé en février la
réalisation d'une étude sur les problèmes de circulation
sur les ponts de Québec: le pont Pierre-Laporte et le pont de
Québec. Le consortium Roche-De Luc, chargé de sa
réalisation, devrait faire un rapport d'ici à six mois.
Pour-riez-vous nous dire le mandat précis de l'étude, si le
consultant doit émettre, discuter ou proposer des solutions au
problème de trafic aux heures de pointe? A-t-il le mandat
d'étudier toutes les solutions possibles ou s'agit-il d'un mandat
restreint? Est-ce que le ministère avait lui-même
déjà fait des études internes et, s'il a confié
cette étude à une firme, est-ce parce qu'il estimait qu'il
n'avait pas la compétence ou l'expertise suffisante? Qu'est-ce qui a
motivé le ministre à aller à l'extérieur pour
réaliser cette étude? Quels en sont les coûts?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministère des
Transports a une équipe très qualifiée dans presque tous
les domaines, pouvant mener n'importe quelle étude et en arriver
à des résultats aussi intéressants que le privé.
Lorsqu'on se retrouve, sur le plan environnemental, avec environ 55 personnes
au service du génie au ministère des Transports pour être
capable de bonifier notre présentation des projets afin de moins heurter
un monde que vous connaissez bien, le monde environnemental et agricole, ce
n'est pas peu dire. On se retrouve avec des urbanistes, avec des
archéologues et toute une série de spécialistes chez nous;
c'est une équipe multidisciplinaire extrêmement importante au sein
de laquelle, d'ailleurs, se retrouvent plusieurs éléments du sexe
féminin. J'ai eu l'occasion de les rencontrer un à un, à
un certain moment, et cela m'avait frappé. Non, ce n'est pas le fait
qu'on ne soit pas capable de le faire, c'est qu'il y a un surcroît de
travail, que les équipes travaillent à plein régime et
qu'il aurait probablement fallu au ministère une période de temps
un peu plus longue sur le plan interne pour produire le même rapport
compte tenu de l'affectation de chacune des personnes qui aurait pu travailler
à cette étude.
Nous l'avons confiée à une firme privée parce que
nous avons mis un délai de livraison.
Vous savez, une psychose, cela se crée, une psychose de
problèmes. C'est pour cela que j'ai dit, à un moment
donné, qu'attendre quinze minutes pour traverser le pont Pierre-Laporte,
dans mon esprit à moi, ce n'est pas un drame, en particulier lorsque
vous choisissez de le faire entre 7 heures et 8 h 30 le matin, par rapport
à ce qui est vécu ailleurs. Donc, on a confié l'analyse,
à la suite d'un comité de sélection formé des
spécialistes du ministère, à l'association Roche-De Luc,
De Luc étant la firme qui a fait l'étude, à
Montréal, des corridors autoroutiers Dorchester, 25, boulevard
Métropolitain et boulevard Ville-Marie.
On a fixé un délai. Cette étude coûtera 60
000 $ et on a même fourni à cette équipe toutes les
études que le ministère avait déjà pour
accélérer le processus. Ils devront nous fournir dans les six
mois le résultat de leur étude. Ils ont le mandat de
vérifier les approches parce qu'il y a des problèmes de
géométrie d'approche et cela, le ministère l'a reconnu
très facilement. Lorsque le pont Laporte a été construit,
il faut bien se rappeler qu'il n'y avait pas de problème de circulation
à ce moment. La capacité du pont Laporte était facile.
Effectivement, au ministère, on a fait à l'époque des
compromis quant aux aménagements d'accès à la fois au nord
et au sud, à la fois du pont Laporte et du pont de Québec, parce
que la circulation pouvait le permettre.
Maintenant, il faut apporter des correctifs pour tenter de soulager ce
trafic et aussi de mettre en marche un processus qui va amener des
interventions de telle sorte que ce ne sera pas dans dix ans qu'on va les
faire. Dans dix ans, le problème va s'être aggravé et je
pense qu'on aura le nez collé sur la vitre. L'étude qui est
confiée à Roche-De Luc touche uniquement le pont Laporte et le
pont de Québec avec les accès, toute la géométrie,
la circulation et aussi un ajout quant aux effets - à la STCUM on
appellerait cela des effets de débordement - sur le boulevard Laurier
parce que tout le monde convergeant vers le centre ville de Québec doit
emprunter, dans la plupart des cas, l'artère du boulevard Laurier qui
est dans le territoire de Sainte-Foy.
L'autre élément dont il a été question,
c'était un troisième pont. Cela fera l'objet d'une étude
faite par le ministère qui est une étude de plus longue haleine
et que le ministère mènera lui-même. Je ne sais pas si cela
répond aux préoccupations du député de
Lévis.
M. Garon: Quand le rapport Roche-De Luc doit-il être
prêt?
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait déjà
deux mois que le mandat a été donné. On avait donné
six mois, donc, finalement, c'est à la fin d'août, début de
septembre.
M. Garon: Avez-vous l'intention de le rendre public?
M. Côté (Charlesbourg): Les conclusions,
certainement.
M. Garon: Les gens pourront-ils émettre leur opinion sur
le rapport dans un cadre bien précis ou... J'imagine que cela va toucher
autant les gens de la rive nord que ceux de la rive sud. Cela va toucher les
municipalités qui...
M. Côté (Charlesbourg): Cela touchera davantage la
rive sud.
M. Garon: Sainte-Foy.
M. Côté (Charlesbourg): Davantage la rive sud parce
que les problèmes soulevés sont des problèmes de pointe le
matin. Dans l'analyse qui a déjà été faite par le
ministère, on se rendait compte que les problèmes de congestion
étaient plus importants le matin qu'en fin d'après-midi. Donc, en
termes clairs, le "chiâlage" atteint des fréquences sonores bien
plus importantes le matin qu'en fin d'après-midi. C'est un
phénomène avec lequel on doit vivre. C'est cela le
système.
Consultation publique, d'entrée de jeu, je ne suis pas prêt
à dire qu'il y aura une consultation publique. Quant à moi, s'il
y a des solutions là-dedans qui nous paraissent raisonnables, je ne
perdrai pas six mois pour faire une consultation publique. On va prendre des
décisions et on va enclencher les actions. C'est davantage à cela
que les gens s'attendent. C'est une des raisons pour lesquelles je suis
allé à l'extérieur, compte tenu du temps que cela aura
pris au ministère vu le travail déjà en cours. Les gens
avaient peur de se faire noyer dans une étude. C'était cela, la
crainte des gens: Tout le monde étudie et, finalement, sur le terrain on
ne voit pas grand-chose. J'ai dit: On va confier une étude au
privé. Il pourra nous la livrer dans un délai très court
pour qu'on puisse prendre des décisions pour aller sur le terrain le
plus rapidement possible. Mais le ministère n'est jamais fermé,
finalement, à des commentaires. Règle générale,
lorsqu'on a à intervenir sur le terrain, on avise les MRC, par exemple,
qu'on intervient, qu'on va intervenir sur le terrain, sur telle route, et cela
va toucher, dans ce cas, plusieurs routes.
M. Garon: Quels sont les coûts de l'étude? M.
Côté (Charlesbourg): C'est 60 000 $.
M. Garon: Est-ce que plusieurs personnes ont été
affectées à l'étude à la firme Roche-De Luc?
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'est pas mon
problème. C'est leur problème à eux. Je sais que, s'ils ne
livrent pas a (a date prescrite, eux vont avoir des problèmes.
M. Garon: Ils ont dû prévoir un certain nombre de
professionnels à tant l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Garon: Je veux dire tant d'heures de travail.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, ils ont
répondu à un devis d'appel d'offres du ministère. Ce que
je sais, c'est qu'eux-mêmes se sont déjà donné le
mandat d'aller consulter des villes comme Saint-Nicolas, des villes qui
pourraient être affectées par cela. (11 h 15)
M. Garon: D'accord.
J'aimerais passer au programme 2, mais si on s'entend, M. le
Président, je voudrais passer les programmes un par un sans les adopter,
au cas où on aurait à revenir, et en les adoptant tous à
la fin. Autrement, quand on les adopte et qu'on revient, ils sont
déjà adoptés et.... C'est aussi simple, je pense, de
passer...
Le Président (M. Saint-Roch): En respectant la condition
que tous les programmes soient adoptés à la fin, je n'ai aucune
objection, M. le député de Lévis.
M. Garon: Pas de problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons passer
maintenant au programme 2.
Commission des transports du Québec
M. Garon: Le programme 2. Or, les crédits de la Commission
des transports du Québec augmentent de 1 800 000 $, soit de 18 % par
rapport à l'an dernier. La hausse est attribuable, en partie, à
un transfert de crédits de 1 600 000 $ provenant du ministère des
Communications.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan de
l'informatique.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan de
l'informatique.
M. Garon: Je suppose que c'est comme dans les autres
ministères. On a voulu faire payer l'informatique par chacun des
ministères.
M. Côté (Charlesbourg): Le fonds de communications
général. C'est le même principe.
M. Garon: C'est le genre d'affaire qui change tous les trois,
quatre ou cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Selon la...
M. Garon: C'est mieux d'être centralisé pour mieux
coordonner et ensuite remettre cela aux ministères pour que chacun
contrôle mieux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: Parce qu'ils pensent que le contrôle sera
meilleur.
M. Côté (Charlesbourg): Selon la philosophie qui
anime certaines autres sommités du Trésor.
M. Garon: J'ai déjà eu ces discussions.
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'a pas bien
changé parce qu'il n'y a pas beaucoup de personnages qui ont
changé là non plus.
M. Garon: Concernant la loi 76, plusieurs parties de la loi ne
sont pas encore en vigueur, ce qui pourrait provoquer une pénurie de
transporteurs selon l'Association des manufacturiers canadiens, section de
Québec. Est-ce que le ministre a reçu des représentations
pour retarder la mise en application des articles 10, 14, 15, 51 et 63 de la
loi 76?
M. Côté (Charlesbourg):...
M. Garon: Est-ce que le ministre pense qu'il pourrait y avoir une
pénurie de transporteurs avant longtemps? Que fera le ministre si
l'Ontario retarde indéfiniment sa loi dans ce domaine? Est-ce que le
ministre partage encore les objectifs qui ont amené l'adoption de la loi
76?
M. Côté (Charlesbourg): Je partage toujours les
mêmes opinions que j'avais au moment où on a fait adopter la loi
76. J'avais expliqué, à l'époque, au député
de Lévis que nous étions embarqués dans un courant
où nous n'avions pas tellement le choix. Je n'ai jamais caché que
ce n'est pas avec le même enthousiasme que celui que j'ai, par exemple,
dans le plan de transport à Montréal. Dans le plan de transport
à Montréal, c'est avec enthousiasme, frénésie
même que je réfléchis et travaille quotidiennement à
la solution des problèmes de la grande région
métropolitaine sur le plan du transport en commun, sur le plan du
transport autoroutier. Cela fait l'objet de mon dîner, de ma soupe, de
mon repas principal et de mon dessert. Dans le cas de la loi 76, je me suis
posé beaucoup de questions avant d'y aller.
M. Garon: Bien...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon? M. Garon:
C'est le cure-dents. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je me suis posé
beaucoup de questions avant d'y aller. Ce qui nous a un peu et ce qui a fait,
dans mon cas, pencher la balance, c'est la possibilité qu'Ottawa
rapatrie le pouvoir dans le domaine des transports qui nous avait
été délégué depuis 1954 et qui faisait
l'objet de certaines insistances de la part de M. Crosbie à vouloir
adopter cette déréglementation économique, et dans le sens
aussi qu'elle était souhaitée par l'ensemble des manufacturiers.
Elle était aussi, dans une certaine mesure, voulue par tous les
gouvernements de Canada, donc des provinces qui, le 25 février 1985,
avaient signé un document à Vancouver par lequel tout le monde
s'engageait à aller vers cette déréglementation
économique. Ai-je besoin de vous rappeler que dans cette décision
du 25 février 1985, à laquelle M. Tardif a participé et
qu'il a signée au nom du gouvernement du Québec, la
volonté des provinces était que cela se fasse par les provinces,
avec un projet provincial? Mais les autorités fédérales se
sont virées de bord assez vite avec M. Mazankowski et avec M. Crosbie
qui a pris la relève. Ils ont décidé de présenter
un projet de loi fédéral et de l'adopter.
On a eu certaines concessions de la part des autorités
fédérales, mais c'est un peu cela qui nous a amenés
à le faire afin d'être capables de maintenir et de garder entre
les mains de ceux qui connaissent cela le transport des marchandises. Ce sont
les provinces qui connaissent cela. Le fédéral ne connaît
pas cela. Il a fait la démonstration qu'il ne connaissait pas cela. Ce
sont les fonctionnaires du Québec qui, à plusieurs reprises, ont
aiguillonné, conseillé et même éduqué
certains fonctionnaires du fédéral dans tout le processus de ces
lois et de la réglementation. Les membres du contentieux du
ministère des Transports, sous la houlette de Mme Bilodeau, du directeur
du service, chez nous, M. Boulet, du président de la Commission des
transports, M. Rémillard, et du vice-président à la
sécurité, M. Lalande, ont été ceux qui, finalement,
ont le plus conseillé le gouvernement fédéral dans son
action, après avoir développé des grands principes, et
dans les dédales de l'application, de tout ce que cela comportait.
Effectivement, je suis du même avis, avec le même niveau de
température, quant à l'opération, qu'à
l'époque et, en ce sens, il y a un gouvernement qui, actuellement, est
en retard. Quant à moi, il ne remplit pas les attentes qu'il a
lui-même créées, puisqu'il était de ceux qui
étaient farouchement en faveur de cette déréglementation
et qu'il a même poussé le Québec à accepter cette
déréglementation à deux conférences
fédérales-provinciales. Force nous est d'admettre aujourd'hui que
celui qui chantait le plus fort est celui qui livre le moins fort. J'ai
d'ailleurs manifesté à M. Fulton nos inquiétudes, notre
étonnement, voire même notre renversement devant l'attitude
d'Ottawa, lors de la conférence du mois de février, à
Toronto. Et on nous a toujours confirmé que la volonté de Toronto
était quand même d'adopter le projet de loi; que ce n'était
pas nécessairement la première priorité du gouvernement
Peterson, mais que cela devait éventuellement se faire d'ici à la
fin du printemps.
J'ai à nouveau écrit à M. Fulton, la semaine
dernière, pour le sensibiliser à la situation que nous vivons.
J'ai aussi sensibilisé le nouveau ministre, M. Benoit Bouchard, à
cette situation qui, pour nous, est un peu inconfortable et qui l'est davantage
pour la Commission des transports qui doit naviguer à travers la
situation qu'on vit actuellement.
Quant aux transporteurs du Québec, je pense qu'on pourra
peut-être avoir leur position définitive la semaine prochaine ou
dans deux semaines, puisqu'ils ont leur congrès annuel. De ce
côté aussi, il y a eu des pressions pour finalement appliquer le
reste de la loi et, la semaine dernière, elles ont été
changées pour ne pas bouger. Enfin, ils prendront une décision
finale à leur congrès. Et j'avais pris un engagement afin qu'on
puisse avoir une commission parlementaire pour entendre à nouveau
l'Association du camionnage du Québec, M. Miller et les
représentants des camionneurs et des propriétaires de remorques.
Ce sont les personnes qu'on s'était engagés à entendre en
commission parlementaire avant même de passer à la phase finale de
l'application de la loi.
Pour votre information, je peux vous dire qu'il y a 48 demandes qui ont
été déposées à la Commission des transports
en vertu de la loi fédérale, puisqu'elle est en application. Il y
en a plus que cela qui ont été déposées, mais il y
en a 48 d'entendues. On va peut-être laisser le président de la
commission, M. Rémillard, vous donner les chiffres, mais c'est assez
révélateur de ce qui se passe. La pénurie de
transporteurs, je n'ai pas l'impression que c'est pour demain.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Rémillard.
M. Rémillard (Louis): Si vous le désirez, j'ai les
chiffres arrêtés au 22 avril, c'est-à-dire vendredi
dernier, tant pour le bureau de Québec que pour le bureau de
Montréal. Ce sont des chiffres cumulatifs dans tous les domaines de
permis en vertu des lois sur le camionnage.
Dans l'extra, il y a eu au total, y compris les demandes sans
publication, 987 demandes de permis. De ce nombre, 747 ont été
faites par des transporteurs du Québec. Dans l'intra,
c'est-à-dire le camionnage fait par des entreprises extraprovinciales,
mais à l'intérieur de la province, vous avez jusqu'à
maintenant 418 demandes qui ont été faites en vertu de la loi
fédérale et de ces 418 demandes, 321 ont été fartes
par des transporteurs du Québec, alors que 75 l'ont été
par des camionneurs de l'extérieur du Québec.
Enfin, pour du transport local, à ce jour, nous avons reçu
298 demandes, dont 288 sont faites par des transporteurs du Québec et 10
par
des transporteurs hors Québec.
M. Garon: Pourquoi n'y a-t-il pas eu de publication des demandes
de permis jusqu'à maintenant cette année?
M. Rémillard (Louis): II y a eu de nombreuses demandes qui
ont été publiées. Toutes les demandes qui nous sont faites
en vertu de la loi fédérale sont systématiquement
publiées lorsque la loi l'exige et lorsque la loi ne l'exige pas les
demandes sont accordées immédiatement. À ce jour, nous
avons entendu au-dessus d'une centaine de causes contestées et nous
avons rendu jugement dans 44 cas au moment où on se parle. Mais il y a
un bon nombre de ces demandes qui n'ont provoqué aucune opposition et,
à l'expiration des délais, les permis ont été
délivrés, tel que le prévoit la loi.
M. Garon: Alors, vous appliquez toujours l'ancienne loi
actuellement?
M. Rémillard (Louis): Non, M. le député. Je
parle de la loi fédérale. Nous appliquons la nouvelle loi
fédérale en vertu de la loi provinciale. Les permis qui ne
requièrent pas publication font l'objet de décisions
immédiates par la commission. Nous avons retenu les publications
jusqu'à la semaine dernière pour ceux qui requéraient
publication, parce qu'on craignait évidemment que, puisque les articles
que vous avez mentionnés tout à l'heure n'étaient pas en
vigueur, cela suscite ou cela provoque une série d'oppositions, avec la
conséquence que la commission puisse être bloquée. Mais
j'ai eu l'assurance morale des avocats qu'il n'y aurait pas de blocage
systématique contre des demandes de permis pour du transport
particulier, à moins de cas particulier, c'est-à-dire pour les
anciens permis à contrat, lorsqu'on travaille pour le compte d'un
expéditeur nommé; qu'il n'y aurait pas, comme nous l'avons eu,
contre des demandes pour du transport général public en vertu de
la loi fédérale des oppositions systématiques, lesquelles
avaient été faites par un même groupe de transporteurs de
la même manière et ainsi de suite.
Dans le cas des permis demandés en vertu de la loi provinciale
pour du transport particulier, on nous a assurés qu'il n'y aurait pas de
blocage systématique. C'est ce qui m'a amené à faire
publier, la semaine dernière, quelque 150 demandes de permis pour du
transport particulier. Les demandes pour du transport général
public sont encore en suspens parce que l'on craint que leur publication
n'entraîne des oppositions systématiques, avec la
conséquence que toutes ces demandes devraient être entendues par
trois commissaires; ce qui aurait comme conséquence que les travaux de
la commission seraient bloqués.
Alors, jusqu'à ce que l'association du camionnage notamment fasse
part de son point de vue, on a cru préférable de ne pas publier
ces demandes.
M. Garon: Alors, si l'Ontario ne procède pas à
l'adoption d'une loi semblable, qu'est-ce que le ministre a l'intention de
faire? Est-ce qu'il a l'intention de mettre en vigueur les articles ou s'il a
l'intention d'attendre? (11 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez les deux
hypothèses et le ministre jongle avec les deux. Dans le sens que ce que
l'on doit toujours faire, c'est tenter de bien servir la collectivité,
la collectivité qui, elle, a besoin des camionneurs pour transporter ses
produits manufacturés. Deuxièmement, les transporteurs
eux-mêmes sont largement visés par cela. C'est pour cela que la
commission parlementaire que l'on tiendra après le congrès de
l'Association du camionnage du Québec sera déterminante dans la
décision que j'aurai à prendre. Cela sera véritablement
une consultation où on va tenter d'avoir un peu la lumière de
tout le monde et d'avoir des nouvelles de l'Ontario. Il est toujours possible
que le gouvernement fédéral, devant le retard de l'Ontario,
décide de rapatrier le pouvoir des transports de l'Ontario au
fédéral. Ce n'est pas impossible. J'imagine qu'ils doivent
même y penser. Ce ne serait donc pas impossible de l'appliquer.
Semble-t-il qu'à l'égard de l'Ontario, ce sont des informations
récentes puisque le directeur du service chez nous est entré hier
soir d'une visite à Toronto où il était allé
s'enquérir des dernières nouvelles. Le projet de loi, quant
à lui, chemine à l'intérieur de l'appareil, et il n'est
pas certain qu'ils puissent le faire adopter avant le 30 juin. Cela demeure
encore dans les possibilités. Ils ont toujours l'intention de passer
à travers. Ils se retrouvent aussi face à la contestation de
leurs pouvoirs devant les tribunaux de l'Ontario. Quand on fait affaire avec
les tribunaux - M. le président de la Commission des transports qui sera
juge à partir du 18 mai m'en excusera - il faut prendre le temps de
procéder...
M. Garon: Ils ne sont pas pressés.
M. Côté (Charlesbourg):... d'entendre des causes.
Dans ce sens, c'est un peu entre les mains des tribunaux de l'Ontario. On verra
ce que cela donnera. Mais il y a un mouvement d'opposition qui se manifeste
devant les tribunaux en Ontario. À partir de cela, les deux
hypothèses que vous avez évoquées sont toujours là.
On tentera de les regarder à la lumière de la commission
parlementaire. Je suis ouvert à toutes les suggestions que vous pourriez
nous faire pour servir les intérêts des utilisateurs et de ceux
qui offrent le service. Je le ferai avec la Commission des transports, avec les
gens de la Régie de l'assurance automobile et du ministère, pour
tenter de prendre la meilleure des décisions.
Dernière information qui peut peut-être
intéresser, puisqu'on a donné les statistiques
tantôt sur la quantité de demandes. M. Boulet me communique qu'il
y a de 70 à 80 Québécois qui ont fait la demande de permis
en Ontario. C'est une statistique d'hier. Ce qu'on nous dit, c'est que 7 ont
été publiées.
M. Garon: Cela fatigue les gens de l'Ontario?
M. Rémillard (Louis): Avec votre permission, M. le
député, les chiffres qu'on m'a donnés hier, quant à
l'origine des requérants de permis pour du transport intra et local:
d'abord, pour le public en général, il y aurait 103
requérants du Québec, il y en aurait un de l'Ontario et un du
Nouveau-Brunswick. Pour des demandes de permis, toujours pour du transport
intra et local, mais à titre de particuliers, c'est-à-dire pour
le compte d'expéditeurs nommés, il y aurait 149 requérants
du Québec, contre 4 de l'Ontario et 2 du Nouveau-Brunswick. La
très grande majorité des requérants sont des
requérants du Québec à l'heure où on se parle.
M. Garon: Devant la Commission des transports? Le ministre vient
de mentionner des chiffres de demandes de permis devant la Commission des
transports de l'Ontario.
M. Rémillard (Louis): C'est cela, par des
Québécois.
M. Garon: II n'y en a pas plus?
M. Rémillard (Louis): Manifestement oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, cela servirait les
intérêts des transporteurs québécois.
M. Garon: Est-ce que c'est parce qu'il y avait moins de transport
de Québécois en Ontario et l'Ontario était
déjà gavé de permis au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): À tout le moins, cela
indique que cette loi permettrait à plus de Québécois de
faire du transport en Ontario. S'il y a plus de demandes de
Québécois en Ontario qu'il n'y en a des Ontariens au
Québec, c'est déjà significatif quant à la
percée et à la bonne direction de ce projet de loi. Et cela,
c'est intéressant. Mais...
M. Garon: Je ne suis pas sûr. Des voix: Ha,ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas le nombre de permis, c'est le volume de
transport.
M. Côté (Charlesbourg): Mais...
M. Garon:... un permis peut faire beaucoup de transport.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est vrai, mais c'est
comme en politique: plus tu as d'individus qui votent pour toi, plus tu as de
chances de gagner. Il faut se donner la chance d'avoir plusieurs transporteurs.
S'il y en a 70, on a peut-être des chances d'avoir bien plus de
circulation que s'il n'y en a qu'un seul.
M. Garon: Pas nécessairement. Prenez, dans la
région de Québec. J'ai l'impression de prendre la parole aussi
souvent que les seize autres députés du Parti libéral.
Comprenez-vous qu'il n'y a qu'un député par rapport à
seize?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'ai remarqué
que vous parlez beaucoup, mais vous avez un problème parce que vous
abordez plusieurs dossiers qui concernent le gouvernement
fédérai, probablement parce que vous êtes très
satisfait de ce qu'ont fait les députés libéraux de la
région de Québec quant à l'avenir de la région et
quant aux dossiers à régler.
M. Garon: Bien, c'est parce que je ne vous trouve pas
revendicateur devant Ottawa, je suis obligé de prendre votre place un
peu.
M. Poulin: Vous n'avez jamais trouvé de solutions
jusqu'à maintenant. C'est facile de crier, mais trouver des solutions,
c'est une autre affaire.
M. Garon: Vous, ce qui fait votre force, ce sont les forêts
de Chauveau.
M. Poulin: On s'en occupe, à part cela.
M. Garon: Cela augmente votre chiffre de dépenses comme
député.
M. Poulin: Bien, moi, je n'ai pas de résidence à
Québec.
M. Garon: Moi non plus.
M. Poulin: Non? On pourrait s'en parler. On pourrait s'en parler,
par exemple.
M. Camden: M. le Président, le député de
Lévis doit savoir que 90 % du temps en commission parlementaire de
l'étude des crédits est dévolu à
l'Opposition...
M. Garon: Ah! Je ne parle pas...
M. Camden:... et, dans certaines commissions, je dois vous dire
que, lorsqu'on vient pour poser une question, on a de grands "holà!" en
face de nous et on s'inquiète du temps qu'on risque de prendre à
la commission. Alors, on s'inquiète beaucoup...
M. Garon:... je parlais de l'Assemblée nationale.
M. Camden:... des questions que l'aile ministérielle
risque de poser.
M. Garon: Je parlais de l'Assemblée nationale. Je parlais
de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Alors, M. le
député de Lotbinière, ces remarques étant faites,
nous en sommes maintenant au programme 2. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Maintenant, j'aimerais savoir du ministre quel est son
sentiment au sujet du degré d'unanimité au sein du conseil de
direction de l'Association du camionnage du Québec concernant la mise en
vigueur de ses articles.
M. Côté (Charlesbourg): Possiblement le même
que celui du député de Lévis, parce que j'ai l'impression
qu'on a les mêmes sources d'information. Et je n'ai pas à me
prononcer sur le niveau de crédibilité. J'ai toujours eu
d'excellents rapports avec l'Association du camionnage du Québec.
M. Garon: Ah! Ce n'est pas dans ce sens-là que je demande
cela.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. D'accord. Ils ont
toujours tenté d'offrir une collaboration et de représenter leurs
membres. Dans mes relations avec eux, c'est toujours ce que j'ai senti, sous la
houlette en particulier de M. Alarie qui est maintenant rendu au
fédéral et c'est très heureux pour nous; un
Québécois qui va occuper une fonction aussi importante au
ministère des Transports à Ottawa, pour nous, c'est très
intéressant. Et il y a toujours eu une bonne collaboration, une bonne
connaissance des dossiers. Mme Louise Pelletier, qui est la présidente,
a aussi travaillé très étroitement et a vécu chacun
des moments de cette opération-là.
Il est normal, à l'intérieur d'une association, qu'il y
ait des courants de pensée différents. Je pense qu'ils auront
l'occasion de refaire leur position. Ce que j'ai compris, c'est qu'ils ne sont
pas contre la déréglementation. Ce qu'ils veulent, c'est
éviter une situation où les transporteurs québécois
se verraient fermer les portes alors que le Québec ouvrirait les
siennes. Et je pense que c'est davantage là qu'ils doivent mesurer les
impacts et c'est à eux, finalement, de s'interroger et de prendre une
position qui devrait, à ce moment-là, être finale et nous
la faire connaître.
M. Garon: Concernant la loi 73, sur la sécurité
dans le camionnage, comment va l'application de la loi, notamment en ce qui
concerne le contrôle des heures de travail et l'inspection
mécanique?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, lorsqu'on
adopte une pièce législative aussi importante que
celle-là, je vous al toujours dit que 73, c'est un chiffre,
c'était la bonne année. Celle-là chemine mieux que la 76
qui était une année de moins bon cru. Il est clair qu'il en
découle toute une série de règlements qui vont
façonner l'application des principes législatifs contenus dans
les projets de loi. Le 1er juillet 1988, ce sera l'application de la
vérification mécanique, alors que le 1er janvier 1989, ce sera
l'application des heures de conduite. Je sais que les représentants des
remorques, lors de la commission parlementaire, veulent aller un peu plus loin
dans le cas du "logbook". Cela fait appel à toute une série
d'informations. On a eu un certain nombre de représentations
là-dessus et on continue à travailler, quant à nous, pour
tenter de rendre l'application la plus acceptable possible.
Dans ce sens, j'ai toujours dit qu'il y a une ouverture chez nous pour
en arriver au plus large consensus possible. C'est toujours perfectible, je
l'ai toujours dit. Je ne suis pas de ceux qui disent: Maintenant qu'on l'a
adopté, on était tellement bons qu'il n'y a rien à
changer. Tout humain est susceptible de commettre une erreur, peut-être
deux, peut-être trois. Dans ce sens, cela nécessite des
réajustements. S'il y a des réajustements à faire,
à la lumière des démonstrations qui nous seront faites,
c'est parfait. Dans ce sens, je dis: Parfait! on va la mettre en vigueur! On
est en pleine théorie et, dans ce sens, chacun peut faire
l'interprétation selon les intérêts qu'il défend.
Quant à moi, je suis de ceux qui disent: On va la mettre en vigueur;
à l'usage, s'il y a des irritants, s'il y a des éléments
qui paraissent ne pas atteindre les objectifs qu'on s'était fixés
ou atteindre ce qu'on s'était dit, il n'y a rien de plus facile que de
la changer. D'abord, cela prend la volonté politique de la changer, et
je vous dis que, dans la mesure où c'est possible, on la changera.
Je ne veux pas qu'on présume que c'est mauvais avant même
de l'avoir appliquée. On va l'appliquer et à l'usage, à la
fois d'eux et de nous, on pourra faire les modifications qui s'imposent pour la
rendre plus conforme à une application parfaite.
M. Garon: Quels sont les moyens que le ministre entend prendre
pour faire connaître la réglementation concernant l'inspection
mécanique?
M. Côté (Charlesbourg): Avant mon absence d'un mois,
j'ai réuni les autorités responsables du ministère, de la
Commission des transports et de la Régie de l'assurance automobile et je
leur ai demandé de me préparer un plan de communication qui fera
appel à toutes les facettes de ce que doivent savoir les transporteurs
dans le but de les rejoindre par leur association, de les rejoindre sur le plan
des individus, de faire part
à la collectivité québécoise et aux
étrangers, parce qu'ils seront soumis eux aussi à la loi 73, de
tous les impératifs des lois et règlements que nous avons
discutés. Il y aura donc une période de sensibilisation et
d'éducation très poussée, avec des équipes du
ministère des Transports qui vont commencer par former des policiers,
imaginez-vous donc. C'est d'ailleurs déjà commencé.
M. Garon: Les mécaniciens?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que les
mécaniciens réparent. Par contre, ceux qui auront à faire
l'inspection mécanique sont sous la responsabilité de la
Régie de l'assurance automobile. Souvenez-vous qu'on ne sera pas venus
au monde au 1er juillet 1988 parce que, l'an dernier, la Régie de
l'assurance automobile a fait le recrutement de mécaniciens qui ont fait
la vérification mécanique des autobus, des "minou-nes" et de tout
ce qui était sous l'empire du Code de la sécurité
routière. On va continuer dans cette veine à recruter des gens
qui sont des mécaniciens et qui sont capables de faire une
vérification mécanique à partir des principes de base de
la vérification mécanique. (11 h 45)
II faut bien se comprendre, il n'est pas nécessaire que notre
mécanicien soit un spécialiste des transmissions ou un
spécialiste des moteurs parce que, si le moteur ne marche pas, il n'y a
pas de danger, la voiture n'avance pas. Si la transmission ne fonctionne pas,
il n'y pas de danger qu'elle avance. Ce ne sont pas des éléments
sur lesquels on parle de sécurité. Les pneus, les freins sont des
éléments de sécurité de même que la
conduite.
M. Garon: Justement, par rapport aux freins, il va y avoir des
standards...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M.
Garon:... dans la réglementation. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Si les mécaniciens se retrouvent face à
un véhicule qui est en bas d'un standard, qu'est-ce qui va arriver?
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'arrêt
automatique. C'est l'agent de la paix qui est appelé sur les lieux et
qui donne une contravention ou un avis de 48 heures pour la
réparation.
M. Garon: Est-ce que la réglementation est terminée
là-dedans?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le domaine de la
vérification mécanique?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que c'est sur le
point d'être finalisé pour être prépublié
très, très prochainement.
M. Garon: Cela s'applique à partir du 1er juillet?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: Comme cela va-t-il s'appliquer à partir du 1er
juillet? Est-ce que le ministre a un plan d'action pour faire une inspection un
peu générale de l'ensemble des camions qui circulent au
Québec, par rapport aux normes de sécurité qui vont
être fixées par la réglementation? Est-ce que cela va
être fait au fur et à mesure qu'ils vont être pris ou est-ce
qu'il va y avoir une période prévue pour faire en sorte qu'on
vérifie tous les camions pour dire: Voici, à telle date on a
vérifié tous les camions qui circulent au Québec et ils
ont eu un certificat ou un...
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut bien
comprendre, c'est que le projet de loi 73 est arrivé en même temps
que le projet de loi 76, mais 73 aurait quand même existé si 76
n'avait pas été là. Alors, c'est graduellement, au fil des
ans, que nous avons implanté les éléments de
vérification mécanique, d'abord sur des voitures de transport
public, des taxis, des autobus scolaires, des ambulances et, finalement, on
allait un pas en avant en disant: Maintenant, ce sera sur les camions. Cela se
serait fait de toute manière. Donc, ce qu'on a fait, on a parlé
d'autovérification. Il est clair que demain matin la Régie de
l'assurance automobile n'a pas l'effectif, ne l'aura jamais non plus, pour
être capable de faire l'évaluation mécanique de tous les
véhicules circulant au Québec. Donc, on y va progressivement.
Cette année marquera le début de l'opération quant aux
camions. Cela ne veut pas dire qu'il ne s'en fait pas maintenant, il s'en fait
dans les postes de pesée où, par exemple, on peut faire la
vérification mécanique de la même manière qu'on va
la faire dans un garage.
Ce qu'on a fait, c'est qu'on a commencé - et c'est très
avancé - à accréditer des compagnies pour
l'autovérification. Prenons un exemple, cela pourrait être Cabano
Transport inc. qui a, je ne sais pas, 700, 800, 1000 camions. Si elle
était obligée de passer à la vérification
mécanique chez un mandataire de la régie qui a une porte ou deux
portes, ce n'est pas demain la veille qu'on réussirait à passer
au travers. Donc, ce qu'on a fait sur le plan de l'autovérification,
c'est qu'on a établi des normes minimales que doivent respecter les
entreprises sur le plan de l'équipement, sur le plan de la qualification
des mécaniciens qui auront à faire l'auto-évaluation, donc
des éléments de vérification mécanique.
La Régie de l'assurance automobile a des inspecteurs qui vont
circuler très régulièrement pour aller constater si,
effectivement, les
équipements sont toujours en place, si les hommes qui font cet
exercice ont toujours la même qualification, et nous allons faire aussi
nous-mêmes, au hasard, la vérification mécanique d'un
camion ayant déjà subi la vérification mécanique
par celui qui l'a autovérifié. Donc, à ce
moment-là, cela va en couvrir une bonne partie. Par la suite, d'autres
mandataires de la régie, dont le recrutement a déjà
commencé, pourront la faire pour ces véhicules.
M. Garon: Je vais passer au programme 7, quitte à revenir
cet après-midi aux programmes 3 et 4. Il y a des députés
qui vont venir poser des questions.
Transports maritime et aérien
M. Côté (Charlesbourg): Il n'y a aucun
problème avec cela. Est-ce que je comprends du député de
Lévis qu'on pourrait peut-être libérer le président
de la Commission des transports?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais le remercier et lui
souhaiter la meilleure des chances dans les fonctions qu'il occupera à
compter du 18 mal. Dans mon esprit, connaissant le jugement de Me
Rémillard, il ne fait aucun doute que ce sera un succès assez
retentissant.
M. Garon: Comment cela? À partir du 18 mai il va
être nommé juge?
M. Côté (Charlesbourg): II est effectivement
déjà nommé, mais c'est effectif à partir du 18
mai.
M. Garon: Vous devez être content qu'on ait gardé le
droit de vote aux juges, qu'on ait rétabli le droit de vote aux juges
qui n'avaient pas le droit de vote.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement
lui comme moi. Je veux aussi en profiter pour le remercier pour le travail
qu'il a accompli à !a Commission des transports dans des conditions pas
toujours faciles. Il a semé là toute une partie de la
réforme que devra subir la Commission des transports quant à son
devenir, compte tenu des lois qu'on a adoptées.
M. Garon: Cela veut dire que M. !e juge ne fera plus de travail
sur le plan politique.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine. Vous savez, M.
Rémillard a été un éminent personnage à ce
niveau. Il a toujours été reconnu comme étant un homme qui
assumait très bien les fonctions qui lui étaient confiées
et, effectivement, comme un juge ne fait pas de politique, j'imagine qu'avec
les pouvoirs qui lui ont été conférés, H fera -
avec beaucoup de plaisir et de satisfaction - sa croix le moment venu.
M. Garon: Je l'ai surtout connu comme capitaine dans Les
Voltigeurs de Québec, dans le temps où il faisait du service
militaire l'été, au cas où on aurait une guerre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez, je pense
que...
Une voix: Vous étiez avec lui? Vous étiez là
au moment où il y était?
M. Garon: J'étais dans l'artillerie à ce moment,
l'artillerie de campagne.
M. Côté (Charlesbourg): Cela m'étonne
beaucoup parce que je trouvais que le député de Lévis
avait davantage le gabarit d'un marin.
M. Garon: Non.
M. Poulin: Oui, comme bouée de sauvetage. Transport
maritime
M. Garon: J'aimais mieux la terre ferme. Mais passons au domaine
maritime justement. Concernant Relais Nordik, j'aimerais, si c'est possible,
avoir la liste des gens affectés au domaine maritime au ministère
des Transports, avec leur affectation. Qu'est-ce qu'ils font au juste? Il m'a
toujours semblé que la section maritime au ministère des
Transports était trop faible. C'est pour cela que j'aimerais savoir ce
qu'ils font exactement dans le domaine du transport maritime. Ma question
concerne Relais Nordik. Le groupe Desgagnés a acheté Relais
Nordik inc., qui a obtenu le contrat de la desserte de la
Basse-Côte-Nord. Relais Nordik avait eu plusieurs problèmes. La
population s'était plainte du service qu'elle obtenait avec le
transporteur.
Le livre des crédits indique que le ministère des
Transports du Québec a retenu 90 000 $ en 1987-1988, en raison d'un
arrêt d'une semaine au mois d'août 1987. Le ministre peut-il nous
dire s'il estime que le contrat signé par Relais Nordik a
été respecté? Comment explique-t-il que 24
commerçants de la Côte-Nord sur 25 soient très insatisfaits
du service de Relais Nordik en 1987 et comment explique-t-il que certains
commerçants de la Côte-Nord s'approvisionnent maintenant davantage
à Terre-Neuve? Est-il pleinement conscient que la mauvaise
qualité du service a nui à des manufacturiers ou à des
commerçants québécois en termes d'approvisionnements de la
Côte-Nord? La retenue de 90 000 $ s'applique-t-elle seulement à
l'arrêt du mois d'août? Dans la rétention de 90 000 $,
est-ce que ce montant s'applique dans le temps, à une partie du contrat
de transport ou est-ce que cela s'étend sur plus qu'une courte
période de temps puisqu'il semble que le service ait été
jugé
assez mauvais tout au long de l'année 1987?
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Lévis me le permet, je suis bien heureux que la question soit
abordée parce qu'elle a effectivement fait l'objet d'une série de
questions à l'Assemblée nationale. Il faut se rappeler que les
subventions de la desserte maritime de la Basse et de la
Moyenne-Côte-Nord faisaient appel à un cercle très
restreint de transporteurs au fil des ans. On n'avait pas nécessairement
la possibilité d'inclure dans ce club sélect de l'époque
d'autres personnes qui pouvaient faire du transport et, donc, créer une
véritable concurrence au chapitre des appels d'offres. On a donc
analysé la situation chez nous et créé une certaine
ouverture quant à la possibilité de soumissionner, de sorte qu'il
y a eu trois soumissionnaires au lieu de deux traditionnellement. La
conséquence de tout cela est un écart de 900 000 $ entre le
premier et le deuxième, par année, de sorte que le gouvernement
du Québec a finalement épargné tout près de 4 500
000 $.
À partir du devis, donc de la proposition des trois
soumissionnaires, les responsables de notre ministère ont analysé
de manière très serrée si le soumissionnaire Relais Nordik
répondait à l'appel d'offres. Cela a été une
analyse très serrée. J'ai moi-même assisté à
une couple de réunions pour me faire expliquer un certain nombre de
choses et la conclusion a été que, oui, il répondait
à tous les critères. Le contrat a donc été
signé avec Relais Nordik qui devait être approvisionné,
dans un premier temps, par un bateau loué à Secunda Marine
d'Halifax, un bateau d'une nouvelle génération qui servait
davantage de plate-forme en haute mer, qui a été
transformé et qui transformait aussi la mentalité traditionnelle
du transport sur la Moyenne et la Basse-Côte-Nord, et c'est
extrêmement important de se le dire ici.
Vous savez, durant tout ce débat, je pense qu'on a
critiqué le service, à certains égards, avec justesse,
donc qui manquait de qualité, tout en faisant abstraction de ce
qu'était le service auparavant. Personne ne réussira à me
faire la démonstration ici, compte tenu de l'information que je
possède, que le service fourni par Logistec Corporation auparavant
était de meilleure qualité que ce qu'a offert Relais Nordik,
Relais Nordik a proposé un service de conteneurs, donc de marchandises
à l'abri, qui pouvaient parvenir à leur lieu de destination
normalement en meilleur état et de meilleure qualité que ce qui
avait été produit et livré auparavant. Aussi, le
phénomène de conteneurs fait en sorte que les voleurs ont moins
accès aux marchandises qui risquent donc de se rendre plus facilement au
lieu d'être subtilisées en cours de route, au chapitre du
périssable. Une amélioration du service a été aussi
de livrer, dans certains villages, à la porte de l'individu. (12
heures)
Donc, on a beaucoup charrié sur la qualité du service. Je
m'explique. C'est-à-dire sur l'état de la marchandise rendue sur
place. Moi, je suis convaincu que la qualité de la marchandise rendue
sur place était nettement supérieure à ce qu'on a connu
avec Logistec. Il faut au moins se comparer. Là où cela s'est
gâté, c'est sur la fiabilité de la fréquence du
service, et c'était attribuabie à une chose. D'abord, un service
qui est parti en retard avec un bateau de substitution, puisque Secunda Marine
n'a pu livrer dans les délais prescrits au contrat le bateau à
Relais Nordik pour deux raisons. La première, c'est qu'entre-temps, lors
de la réparation du bateau, il y a eu l'incident, en Belgique, du
traversier qui a chaviré dans un des ports de Belgique et qui a fait en
sorte qu'on a mis en cause un certain matériau d'isolation du bateau
à base d'amiante. Les inspecteurs de Transports Canada, qui ont
été dans ce cas précis plus pointilleux que dans d'autres
cas compte tenu du lobby maritime de certains, ont exigé de nouveaux
matériaux qui venaient d'Angleterre pour isoler le bateau. Un.
Deux. Il y a eu des problèmes de conception, d'aménagement
et de surévaluation de la capacité de tonnage acceptable par le
bateau compte tenu du niveau de flottaison. Donc, c'est un bateau qui devait
recevoir sa canadianisation et qui, finalement, devait correspondre à
certaines normes et, à ce niveau, c'est le ministère des
Transports qui, par le fédéral, par ses inspecteurs devait donner
son autorisation aux travaux qui correspondaient aux normes canadiennes. Le
premier problème, c'est que le bateau est arrivé en retard. Donc
- on aura compris que le ministère des Transports dans ce cas, cela veut
dire la garde côtière - le bateau a été livré
en retard et on a connu certains problèmes d'ajustement. Tout le monde
espérait que, le bateau de Relais Nordik arrivant, on aurait
réglé une bonne partie de nos problèmes.
Il y a eu des problèmes de syndicat des débardeurs
à Rimouski, il y en a eu à Sept-îles, il y en a eu un peu
partout. Avec cette nouvelle technologie, cela nécessitait moins de
débardeurs. Donc, cela créait d'autres sortes de
problèmes. Lorsque le bateau est parti de Rimouski pour son premier
voyage, qu'il est arrivé à Sept-îles pour prendre une
cargaison à Port-Cartier - parce qu'à l'époque
c'était Port-Cartier - et qu'il a voulu prendre des passagers pour s'en
aller sur la Basse-Côte-Nord, on a dit: Si tu prends des passagers, tu ne
prends pas le cargo. Si tu veux prendre le cargo, tu ne prends pas de
passagers. C'est à cause de la sécurité, parce qu'on ne
reconnaît pas la possibilité de mettre - à l'époque,
si je me souviens - sur le dessus du bateau deux rangées de conteneurs
ou une rangée. Si tu as deux rangées, ton niveau de flottaison
n'est pas ce que la garde côtière a reconnu. D'où
l'empilement sur les quais d'un certain nombre de conteneurs qui se sont
accumulés. Aussi, l'autorisation de ne transporter que 12 ou 60
personnes alors que le contrat était
pour 200 personnes était un autre problème. Il s'est donc
accumulé de la marchandise sur les quais avec toutes sortes d'autres
problèmes.
C'est particulièrement quant à la fréquence du
service que Relais Nordik a eu des problèmes. À partir du moment
où nous avons eu plusieurs rencontres avec eux pour les sensibiliser
à la pression que recevait le ministère des Transports quant aux
plaintes des citoyens de la Basse-Côte-Nord qui, dans plusieurs cas,
étaient justifiées, il s'est ajouté un bateau du groupe
Desgagnés et, à partir du mois d'août, on n'a pratiquement
pas eu de plainte au ministère, quant à la qualité de la
desserte, sur le plan de la livraison du matériel à des moments
fixes et réguliers et aussi quant à la qualité du
matériel rendu là-bas.
On a donc été très injustes compte tenu des efforts
fournis par les nouveaux propriétaires de la desserte, en particulier
Relais Nordik. Si le député de Lévis me le permet, dans sa
question, H a dit: 24 des 25 marchands se sont déclarés
insatisfaits du service. Une étude a été menée par
l'Université du Québec à Rimouski qui porte le titre:
"Sondage sur l'appréciation de la desserte maritime de la Moyenne et de
la Basse-Côte-Nord". C'est donc fait par des gens très neutres et
c'est assez révélateur. Je pourrais peut-être vous donner
les principaux éléments du sondage. C'est la seule copie que
j'aie, on pourrait peut-être en faire faire une copie par la commission
et je pourrai récupérer mon original.
Les principaux points, c'est que les gens constataient que depuis
septembre 1987 le service s'est amélioré grâce à
l'ajout d'un deuxième bateau, ce que j'ai dit tantôt. I! y avait
une amélioration du respect des horaires et il y avait un respect de la
cédule. Mais pas un mot sur les critiques quant à la
qualité du matériel reçu. C'est très
significatif.
Au point de vue de la clientèle, non pas de la clientèle
qui reçoit, mais de celle qui expédie, dans l'appréciation
des achats effectués à Rimouski et à Sept-Îles, les
répondants sont en général très satisfaits de la
qualité des produits. Pardon, je me trompais, c'est effectivement sur la
qualité du produit reçu de Rimouski ou de Sept-îles. Sur
l'appréciation des installations portuaires, tous les répondants
sont unanimement satisfaits du travail de l'agent de quai. Je pense que c'est
quand même très appréciable. Il faut dire que Relais Nordik
avait engagé la presque totalité de ceux qui étaient
responsables pour Logistec.
Au point de vue des grossistes de la rive sud - c'est quand même
un élément assez important - ils sont satisfaits des services
offerts par Relais Nordik, satisfaits des horaires de Relais Nordik. 86 % des
répondants sont satisfaits de la capacité d'accueil du bateau. La
qualité du service s'est nettement améliorée depuis
septembre 1987. C'est clair. Finalement, on disait que 70 % des grossistes
interrogés croient que le service est au moins comparable à celui
de Logistec Corporation.
M. Garon: Ce ne sont pas les gens de Rimouski.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pour une partie, mais
à l'autre bout, ce sont des gens qui reçoivent.
L'autre question qui était posée par le
député de Lévis: Est-il vrai que, de plus en plus...
M. Garon:... les commerçants de la Côte-Nord.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, les
commerçants expéditeurs de Sept-îles font aussi partie de
l'analyse.
Le député de Lévis disait tantôt: II y a de
plus en plus d'achats qui se font à Terre-Neuve. Effectivement, il y a
des achats qui se font. Moi-même, lors d'un voyage que j'ai
effectué en février 1987, je suis allé voir ce qui se
passait sur place et j'ai été étonné du prix
faramineux que coûte une pinte de lait qui part de Québec, de
Rimouski ou de Sept-îles à Blanc-Sablon. Cela coûte bien
moins cher de la faire venir de Terre-Neuve. Peu importe le niveau de
subvention, peu importe la qualité du service, peu importe la
fréquence du service que pourrait offrir Relais Nordik, il n'en demeure
pas moins que la pinte de lait qui va venir de Terre-Neuve va coûter
moins cher que la pinte de lait qui vient de Sept-îles ou qui vient de
Rimouski, malgré le fart que la subvention gouvernementale soit assez
appréciable. Si c'est vrai pour la pinte de lait, cela peut être
vrai aussi pour d'autres matériaux.
De toute façon, quant à moi, le matin du 10 septembre,
j'ai eu une rencontre avec l'actionnaire majoritaire de Relais Nordik pour lui
signifier que, même s'il y avait un taux de satisfaction du
ministère des Transports quant au réajustement fait depuis
août sur la qualité du service, je n'étais pas prêt
à revivre en 1988 les expériences vécues en 1987. Il
était souhaitable qu'il se départisse de cette compagnie et qu'il
la vende à quelqu'un du secteur maritime, qui a d'autres navires qui
peuvent prendre la relève en tout temps, en termes de support et en
termes de prix.
Il a bien écouté mon message. Il a négocié
avec Logistec, il a négocié avec un groupe de la région de
Québec et il a négocié avec Desgagnés. J'imagine
que c'est vers la fin décembre, début janvier que la transaction
a été conclue, et c'est le groupe Desgagnés maintenant qui
effectue le service aux conditions établies au contrat. Ce dont je me
réjouis, c'est que lorsque je compare le prix qu'avait
soumissionné Desgagnés pour l'obtenir et le prix pour lequel il
le fait aujourd'hui, je trouve cela intéressant. Il y a un écart
assez appréciable. C'est signe qu'on avait peut-être raison
d'aller en soumissions publiques. On
est maintenant assuré d'une qualité du service qui ne se
dément pas avec Desgagnés, des bateaux de relève.
D'ailleurs, je ne sais pas si le député de Lévis a eu des
plaintes depuis le début mais chez nous, au ministère, on n'a pas
eu une seule plainte depuis le début du service.
M. Garon: C'est Desgagnés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais avec le même
bateau. Il faut bien se le dire, avec le même maudit bateau qui n'a pas
été transformé. C'est le même bateau. Il flotte de
la même manière, il embarque les mêmes conteneurs, il
embarque les mêmes passagers, mais il y a une chose: ils sont à
l'heure, ils sont à temps. Et ils ont des bateaux de relève au
cas où ils en auraient besoin.
Dans mon lit, la semaine dernière, j'essayais d'imaginer les
questions que pourrait me poser le député de Lévis. Je
voulais me préparer. J'ai eu une conversation téléphonique
avec le propriétaire de Desgagnés, M. Louis-Marie Beaulieu, pour
m'informer comment cela allait. Bien sûr, je n'étais pas pour lui
dire que j'appréhendais des questions. Depuis le début, ils ont
fait le service avec un seul bateau qui est de Relais Nordik. Il n'y a pas un
conteneur qui traîne sur quelque quai que ce soit et tout le monde est
satisfait.
La conclusion, c'est que, le groupe Desgagnés étant
composé de gens ayant déjà fait du cabotage, ils
connaissent cela. Dans le cas du groupe précédent, c'était
peut-être la faille dans le système, il faut bien se le dire, avec
toute une série de... Cela a été une course à
obstacles, pour ces gens qui n'étaient pas du domaine maritime, pour
être capables de passer à travers. Le monde maritime est une petit
monde qui se connaît très bien. La chance au coureur, les nouveaux
propriétaires de Relais Nordik ne l'ont pas eue, ni du maritime, ni de
la garde côtière, ni des utilisateurs de services, ni de ceux qui
reçoivent des biens de ces services. La seule place où ils l'ont
eue, c'est du ministère des Transports du Québec. C'était
normal de le faire, pour tenter de briser le cercle de soumissions qui se
faisaient à deux. Cela a été très clair.
Vous pourriez même aller plus avant en disant: Cette année,
est-ce que vous allez en appel d'offres sur la desserte du Grand-Nord? Je vous
dirai oui. Est-ce que vous allez retenter la même expérience? Oui,
soumissions publiques, mais en tirant profit... Pour être bien clair, je
ne vise pas M. Lacaille parce que c'est un homme qui a très bien
réussi dans le domaine du transport terrestre; il connaissait un peu
moins le domaine du transport maritime, mais il avait une bonne expertise dans
le transport. Alors, pour éviter de se faire avoir par des "coureux" de
dot et des aventuriers du monde maritime, les appels d'offres, les devis vont
être tellement spécifiques que cela va prendre des gens qui
connaissent cela, qui sont capables de livrer et qui ont des bateaux pour le
faire. Cela est clair.
Mais on a tiré profit de notre expérience.
M. Garon: On ne refait pas le passé mais, dans la
première demande de soumissions, si vous aviez à évaluer
les soumissions, vous ajouteriez sans doute un critère qui est
l'expérience maritime.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et aussi d'être
un peu plus vigilant quant au bateau de support, parce qu'un bateau de support
était prévu dans le contrat. Dans ce sens, il faut certainement
faire affaire avec des gens qui ont des bateaux et, je le redis, pas avec des
"coureux" de dot.
M. Garon: Maintenant, lors de l'achat de l'entreprise, est-ce que
le contrat a été transféré tel quel ou s'il y a eu
des modifications au contrat? Est-ce que le ministre est intervenu dans la
transaction qui a fait passer Relais Nordik aux mains de Desgagnés? (12
h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le seul moment
où je suis intervenu, cela a été pour signifier à
M. Lacaille et à ses autres actionnaires que mon souhait très
profond était que ce soit vendu à des gens du secteur maritime,
connaissant le maritime, et non pas à des gens qui ne connaissaient pas
cela, et que cela devrait être vendu à des intérêts
québécois.
Pourquoi à des intérêts québécois? Je
vais vous le dire très vite. Le fédérai ne payant plus,
cette desserte n'a plus une dimension canadienne. On paie avec l'argent du
Québec et ce seront des Québécois - il y en a des
Québécois dans le domaine du cabotage; ce seront des
Québécois qui assumeront cette desserte. Ce sont les seules
interventions que le ministre a faites pour bien signifier dans quel corridor
cela devait se faire.
Il y avait une autre condition: le contrat devait être
respecté. C'était très clair dans mon avis. Je parle du
contrat signé pour cinq ans par Relais Nordik. Dans la mesure où
tu deviens propriétaire de Relais Nordik, tu respectes le contrat. Il
n'y a eu aucun changement dans le contrat. Il y a uniquement une clause qui est
actuellement en discussion avec Relais Nordik en ce qui a trait au pourcentage
du trafic non pas des passagers, mais des marchandises. Il s'agit de 3, 82 % ou
6 % ou 7 %. La prétention juridique du groupe Desgagnés est qu'il
a droit à... Certaines analyses préliminaires du ministère
tendent à dire que non, on verra en bout de piste ce que cela donnera,
mais c'est le seul élément discutable à ce moment-ci.
M. Garon: Quand Desgagnés a dit qu'il investirait 1 500
000 $ dans la desserte, est-ce uniquement de l'argent du groupe
Desgagnés ou y a-t-il une participation gouvernementale?
M. Côté (Charlesbourg): Quoi?
M. Garon: Quand il parle d'investir
1 500 000 $ dans la desserte.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Écoutez, le seul
argent que le gouvernement du Québec va payer, c'est l'argent
mentionné au contrat. C'est 3 843 000 $ pour cette année, alors
que, l'an passé, c'était 3 695 000 $. Mais c'est un contrat avec
indexation. Il n'y a pas un cent de plus. C'est Desgagnés qui assume
toutes les responsabilités de Relais Nordik et qui va payer ce qu'il a
à payer.
M. Garon: Au point de vue des problèmes syndicaux que
posait le transfert, les marins du groupe Desgagnés voulaient assurer
les emplois étant donné qu'ils étaient déjà
dans le groupe Desgagnés. Est-ce que le ministre a eu à
intervenir ou cette question a-t-elle été réglée
uniquement au niveau de l'entreprise?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il y a eu beaucoup de
perturbations l'an passé. Les marins qui étaient de Logistec
avaient souhaité être embauchés par Relais Nordik à
l'époque, mais comme ce bateau exigeait moins de marins... Je pense que
c'est une question de relations patronales avec les employés et ils ont
respecté les règles normales d'application dans ce milieu. Je
n'ai pas eu à intervenir; la seule fois a été pour
recevoir des marins de la région de Rimouski qui s'inquiétaient
de leur sort. Je pense que certains marins ont effectivement été
engagés à l'époque par Relais Nordik.
Dans le cas de la négociation avec le groupe Desgagnés et
les débardeurs, c'est M. Beaulieu, que je sache, qui a tout
réglé. Le principe était le suivant: pour Sept-Îles;
on voulait avoir quinze débardeurs, alors qu'ils en prenaient six. Il ne
faut pas virer fou non plus. Si on a une nouvelle technologie et si,
finalement, cela en prend six, tu n'en engages pas quinze; tu en engages six.
En fin de compte, il y a un citoyen qui va payer. Desgagnés était
bien prêt à en engager quinze pour autant que le gouvernement paie
les autres. Dans ce sens-là, tu engages le monde qu'il te faut pour
faire le travail. La plus belle preuve, c'est qu'à six, cela se fait
très bien. Même, selon leur évaluation, à quatre,
ils en avaient assez. Alors, ils en ont pris six.
Le problème est réglé à Sept-îles; le
problème est réglé à Rimouski. À
Havre-Saint-Pierre, je ne sais pas encore si c'est réglé...
Une voix: C'est réglé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est réglé?
Alors, c'est réglé partout.
M. Garon: Le ministre disait tantôt que le
fédéral s'est dégagé et qu'il a arrêté
de subventionner la desserte maritime de la Basse-Côte-Nord. Est-ce qu'il
s'est également dégagé dans les provinces maritimes,
à Terre-Neuve ou...
M. Côté (Charlesbourg): Oh! non, monsieur!
D'ailleurs, si cela intéresse le député de Lévis,
je pourrais peut-être lui déposer copie de la lettre que j'ai
expédiée à M. Mulroney, le premier ministre du Canada et
député de la circonscription de Manicouagan, sur le niveau
d'exaspération du ministre des Transports du Québec quant au
niveau de compréhension obtenu de M. Crosbie, ministre des Transports,
député de Terre-Neuve et ministre senior des Maritimes. Au moment
où, un vendredi dont je ne me souviens plus la date, je recevais une
lettre de M. Crosbie fermant le dossier de la participation
fédérale à la desserte de la Moyenne-Côte-Nord et de
la Basse-Côte-Nord, le lundi matin, M. Crosbie annonçait
au-delà de 100 000 000 $ de subventions aux dessertes maritimes des
provinces maritimes. C'est le niveau de compréhension qu'on avait
à Ottawa. Je pourrais déposer la lettre...
M. Garon: La lettre et les montants que le gouvernement
fédéral verse en subventions aux dessertes maritimes...
M. Côté (Charlesbourg): On va tout simplement vous
déposer les communiqués de presse qui accompagnaient la charmante
note de M. Crosbie.
M. Garon: C'est un autre point sur lequel le premier ministre du
Québec n'a pas tellement lieu d'être satisfait des relations
fédérales-provinciales.
M. Côté (Charlesbourg): Globalement, oui, il a lieu
d'être satisfait. Je ne l'ai jamais caché, je continue de le dire,
il faut rendre à César ce qui appartient à César.
La route 138 entre Havre-Saint-Pierre et Natashquan, n'eussent
été M. Mulroney et M. Lévesque, n'aurait jamais
été un choix du gouvernement. Ce n'était pas un choix du
ministère des Transports, en tout cas, parce que dépenser 104 000
000 $ pour les gens qui sont entre Havre-Saint-Pierre et Natashquan, je ne suis
pas sûr que ce soit le meilleur placement que le ministère des
Transports ait fait. Quant à moi, j'ai toujours dit que c'était
la volonté politique de deux hommes qui occupaient des fonctions
très importantes dans des gouvernements respectifs et moi, comme
ministre des Transports, je n'ai de plus précieux que d'honorer la
signature de ceux qui nous ont précédés. Dans ce sens, je
respecte la signature de ceux qui nous ont précédés, mais
cela a fait très mal au budget du ministère des Transports,
puisqu'on sait que c'est de l'autofinancement par le ministère des
Transports. Actuellement, on a deux projets de construction en cours qui vont
totaliser à peu près 35 000 000 $, dont 50 % sont payés
par le gouvernement fédéral, versés au fonds
consolidé, mais pas au ministère des Transports.
Je pense que M. Mulroney a tout lieu d'espérer... J'ose
espérer, même si je suis un
rouge, que ces gens seront reconnaissants envers celui qui leur
amène cela, comme ils ont été reconnaissants envers le
gouvernement du Québec, pour certains, à la dernière
élection.
Dans le cas de la desserte de la Moyenne-Côte-Nord et de la Basse
Côte-Nord, c'est un peu moins reluisant. J'attends encore un
accusé réception de M. Mulroney.
M. Garon: Le fédéral n'injecte plus un sou pour la
Basse-Côte-Nord.
M. Côté (Charlesbourg): Malgré le fait que le
2 juin 1986, dans une rencontre de négociation sur plusieurs sujets avec
M. Mazankowski, la base de mon argumentation ait été la suivante:
Vous venez d'accepter de participer à 50 % à la construction
d'une route entre Havre-Saint-Pierre et Natashquan, il serait normal que vous
nous accompagniez sur le plan de la desserte maritime, le temps de mettre en
place cette route Havre-Saint-Pierre-Natashquan, puisque des ports,
situés sur ce territoire de route qui sera construite, sont desservis
par la desserte maritime. Que vous vous interrogiez sur ce qui arrivera
à partir du moment où la route sera livrée, c'est une
autre chose. Très clairement, je pense qu'à partir du moment
où nous aurons livré la route Havre-Saint-Pierre-Natashquan
l'importance de la desserte maritime ne sera pas ce qu'elle est maintenant. Il
aurait été normal de revoir cette chose. Sur cette base, M.
Mazankowski s'était montré attentif et même très
bien intentionné. Je lui ai dit, à l'époque: Je n'insiste
pas pour obtenir de vous le même pourcentage de participation que dans le
passé, mais on pourrait partager à 50-50.
Finalement, c'est un dossier qui, par la suite, a été
transféré à M. Crosbie. J'ai parlé à
beaucoup de monde en deux ans et demi: M. Crosbie, M. Bissonnette, Mme
Vézina et, maintenant, c'est M. Bouchard. Finalement, si vous calculez
cela, c'est un ministre aux six mois. Cela ne fait pas une grande
continuité. Pendant ce temps, les fonctionnaires au niveau
fédéral peuvent très bien s'installer et prendre les
décisions à la place des hommes politiques.
M. Garon: Sauf que M. Crosbie n'a pas oublié Terre-Neuve
pendant qu'il était en poste.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Pendant ses six mois. Est-ce que le gouvernement
fédéral participe dans les traversiers du Québec, par
exemple, pour les services assurés entre Baie-Sainte-Catherine ou
Tadoussac ou de Matane-Godbout et ensuite de
Saint-Siméon-Rivière-du-Loup? Au point de vue des traversiers,
est-ce que le fédéral participe à quelque chose?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Aucune.
M. Garon: Mais il participe à Terre-Neuve, à
l'Île-du-Prince-Édouard, à...
M. Côté (Charlesbourg): À Vancouver.
M. Garon: À Vancouver aussi? Et quand le gouvernement
fédéral prétend faire un tunnel ou un pont vers
l'île-du-Prince-Édouard, il s'agit de quel coût, pour une
population de 115 000, qui va sans doute être payé par nos
taxes?
M. Côté (Charlesbourg): Je le dis de mémoire,
pour ce que j'ai vu. Je pense que c'est un montant de 1 000 000 000 $. Sauf que
je suis d'accord avec le député de Lévis jusqu'à un
certain point. Il y a des points sur lesquels on peut être d'accord,
d'autres un peu moins, rendant justice au fédéral. C'est le
gouvernement fédéral qui assume en partie, je ne sais pas si
c'est en totalité, le service de traversiers qui coûte, si mon
souvenir est bon, 55 000 000 $ par année à
l'île-du-Prince-Édouard. Du moins, c'est ce que j'ai vu à
l'époque, quitte à vérifier les chiffres.
Le principe du gouvernement fédéral en construisant la
jetée, c'est qu'ils vont éliminer, sur une période de X
années, la subvention récurrente au service des traversiers.
Donc, le gouvernement fédéral financerait la construction d'une
jetée, d'un pont permanent ou d'un tunnel, peu importe le choix qui sera
fait. Par la suite, il y aura élimination de la subvention au service
maritime. Il y a une certaine logique dans tout cela, sauf qu'ils vont avoir de
la difficulté à faire la même chose sur la
Basse-Côte-Nord parce qu'ils ne mettent plus d'argent. À ce
moment, on...
M. Garon: Selon le même principe, il pourrait prendre le
pont de Québec et remplacer les matériaux par des
matériaux inoxydables. Il économiserait sur l'entretien
éventuel.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me rapporte, c'est
que la traverse de Vancouver est essentiellement provinciale; la traverse qui
relie l'île-du-Prince-Édouard à une autre province, elle,
peut avoir un caractère pancanadien. Dans le cas de Vancouver, c'est de
relier Vancouver à Victoria. Il donne une subvention de 16 000 000 $ par
année à la traverse.
M. Garon: Combien?
M. Côté (Charlesbourg): Un montant de 16 000 000
$.
M. Garon: À Vancouver.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: D'abord, ce ne sont pas les mêmes principes.
L'oecuménisme fédéral ne participe pas à des
principes bibliques d'alloca-
tion des ressources.
Maintenant, la récupération des coûts de la garde
côtière canadienne. Le gouvernement fédéral, par le
biais du projet de loi C-75, avait manifesté son intention de
récupérer les coûts de la garde côtière
canadienne en imposant des coûts aux usagers des infrastructures
maritimes. À la suite de la forte opposition des milieux maritimes, le
gouvernement fédéral a retiré son projet et il a
consulté les principaux intervenants. Est-ce que le Québec a
été inclus dans le processus de consultation? Quelle position le
Québec a-t-il défendue? Est-ce que le ministre a
été informé des résultats de cette consultation et
des intentions futures du gouvernement fédéral dans ce
dossier?
M. Côté (Charlesbourg): Si cela peut
intéresser le député de Lévis, je peux toujours lui
transmettre la littérature concernant mes discussions avec le
fédéral sur ce problème de récupération des
coûts de la garde côtière. Les premiers qui nous ont
alertés sur ces dangers ont été la SODES, avec les
officiers du ministère qui suivent cela de très près. On
s'est opposé très fortement et très rapidement à la
récupération de ces coûts puisque cela allait, quant
à nous, avoir davantage de conséquences pour le Québec que
pour les autres. Un branle-bas de combat et l'Opposition libérale
à Ottawa, avec le NPD, ont quand même réussi à faire
reculer avec un certain succès, du moins à retarder l'application
d'une telle mesure, ce qui a fait en sorte qu'ils ont accepté d'aller
consulter les milieux maritimes. (12 h 30)
Cette consultation est actuellement en cours. On a continué de
manifester notre opposition, bien sûr. On appuie actuellement la SODES
qui représente très bien le monde maritime à ce moment-ci,
dans son objection à ce qu'il y ait récupération des
coûts de la garde côtière de manière abusive. Dans ce
sens-là, la SODES continue de s'opposer. Ce dossier est, je pense,
à un point mort. Est-ce la promiscuité des élections
fédérales qui fait que c'est à un point mort?
Peut-être. Mais j'ai dit aux gens de la SODES, quand je les ai
rencontrés, qu'ils pouvaient à nouveau compter sur l'appui du
ministère et, dans les semaines et les mois qui viennent, c'est
peut-être le temps très propice de régler le dossier une
fois pour toutes, parce que le régler avant les élections sera
plus facile que le régler après.
M. Garon: Est-ce que la privatisation du service
d'hélicoptères est également au point mort ou si le groupe
de travail mis sur pied par Transports Canada, concernant la privatisation des
services d'hélicoptères de la garde côtière
canadienne, est toujours en action? L'idée de la privatisation des
services d'hélicoptères est-elle une recommandation du groupe
consultatif sur la récupération des coûts?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on va vous
donner une réponse qui ne vous surprendra pas. Je serais très
malvenu de critiquer une certaine privatisation d'un service aérien,
compte tenu du fait que j'ai moi-même privatisé Quebecair avec un
certain succès.
M. Garon: Dans le cas des hélicoptères, ce serait
une façon détournée de récupérer les
coûts de la garde côtière canadienne.
M. Côté (Charlesbourg): Le problème ne se
pose pas là. Le service d'hélicoptères de la garde
côtière, qu'il soit assumé par le gouvernement ou par
l'entreprise privée, l'important, c'est qu'il soit assuré, et
avec la même qualité des services. Alors, assuré par le
privé ou par le gouvernement, dans plusieurs domaines, la
démonstration a été très clairement faite que le
privé pouvait le faire avec une aussi bonne qualité à
moindre coût.
M. Garon: Dans votre esprit, la privatisation signifie que le
gouvernement fédéral continue de payer pour les services?
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair. C'est clair,
mais le fédéral a peut-être...
M. Garon: Quand il est question de privatisation, il est aussi
question de faire assumer des coûts par les utilisateurs.
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être une
partie. La position du gouvernement du Québec dans la
récupération des coûts de la garde côtière
s'inspirait d'une logique selon laquelle le Québec ne devait pas
être pénalisé par rapport aux autres. C'est la base.
Maintenant, l'idée qu'il y ait une certaine récupération
des coûts n'est peut-être pas complètement
insensée.
Ce qu'on a toujours maintenu comme position, c'est: Vous allez montrer
vos culottes tout de suite et vous allez nous dire exactement ce que vous allez
exiger et à qui vous allez le facturer, de façon que ce soit
très clair. S'il y a abus, on va vous le dire tout de suite. Quant
à un certain quantum de récupération, coudon, ce sont des
services donnés à des gens et dans les discussions que nous...
C'est un cas extrême qu'on peut mettre sur la table, c'est la garde
côtière qui a la responsabilité d'aller chercher un gars
qui s'est paqueté la fraise dans un canot automobile et qui est mal pris
sur le fleuve. Est-ce que tous les citoyens du Canada doivent payer pour
l'inconséquence de ce gars-là? Je n'en suis pas certain.
Dans ce sens-là, il y a de ces éléments et ce qu'il
faut voir dans cette situation, c'est que l'application de cette méthode
ne pénalise pas le Québec par rapport aux Maritimes. Je pense
que, là-dessus, c'est très clair. Quand on parle de la garde
côtière, dans le cas du fleuve Saint-Laurent, pour accompagner les
bateaux sur le
fleuve en période hivernale, à ce moment-là, si on
commence à dire qu'il faut payer les services des brise-glaces sur le
fleuve pour être capable d'accompagner les bateaux, je ne suis pas
sûr qu'il y ait autant de glace à Halifax qu'à
Québec, et dans les ports de Vancouver aussi. Pour accéder au
port d'Halifax, cela prend bien moins de temps que pour accéder au port
de Québec et au port de Sept-Îles. Tu as bien plus de chances
d'avoir de l'aide de la garde côtière si tu es dans le fleuve
Saint-Laurent. Cela voudrait dire qu'il voudrait récupérer cela!
Mon oeil! C'est pour la simple et bonne raison que c'est de
responsabilité fédérale et que, sur ce plan, on est
prêt à se battre et à aller loin, à part cela.
L'autre exemple extrême que je vous ai donné tantôt,
je pense qu'il parle par lui-même.
M. Garon: Si on passe aux questions concernant le transport
aérien...
Transport aérien
Le Président (M. Saint-Roch): Le programme 8?
M. Garon: Non, dans le même programme 7...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes toujours au
programme 7.
M. Garon: Oui. Je ne sais pas. Peut-être que le
député d'Abitibi parle des avions qu'on a vus récemment,
en Grèce, des gens qui font du bicycle dans les airs.
M. Baril: De quel comté parlez-vous? M. Garon: En
Grèce.
M. Baril: C'est Rouyn-Noranda-Témiscamin-gue, ce n'est pas
la même chose.
M. Garon: C'est de cela qu'il parle...
M. Côté (Charlesbourg): Pourtant, vous ne devriez
pas avoir de problème à identifier le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, à moins que vous n'ayez pas
très bien connu son prédécesseur, il avait le même
nom.
M. Garon: Mais pas le même âge. M.
Côté (Charlesbourg): Comment? Une voix: Le même nom.
M. Garon: Pas le même âge.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Il était un peu
plus disco!
Une voix: Oui.
M. Baril: À peine quelques années, à
peine.
M. Poulin: II était toujours sur la même note.
M. Garon: Pardon?
M. Poulin: II était toujours sur la même note,
l'ancien!
M. Garon: II était jeune.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que c'est sur le
programme aérien?
M. Garon: Concernant Quebecair, on dit que 50 % des
employés de Quebecair auraient quitté. Plusieurs
mécaniciens auraient été remplacés par des
apprentis mécaniciens. Le taux de roulement des employés
d'Inter-Canadian serait beaucoup plus élevé, parce que les
salaires sont moins élevés et que les conditions de travail
laissent à désirer. Est-ce qu'il y aurait un impact sur la
qualité et la compétence du personnel, et incidemment sur la
sécurité? Est-ce que vous avez des rapports à cet effet ou
si vous êtes au courant de cette situation?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, lorsqu'on
traverse une période aussi difficile que celle qu'on a traversée
dans le cas de la privatisation de Quebecair, la privatisation d'un symbole,
oui, je suis au courant. Pardon?
M. Garon: Pas plus symbole qu'Air Canada ou Air France ou...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas...
M. Garon: Tous les pays ont une compagnie d'aviation,
habituellement.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je comprends
qu'à l'intérieur de votre formation, à l'époque,
vous aviez peut-être des différences d'opinions. M. Landry voyait,
à l'époque, Quebecair avec la fleur de lis sur la queue qui
atterrissait à Paris avec le tapis rouge; pour lui, c'était un
symbole. Dans le cas de M. Parizeau qui savait faire la passe de la
nationalisation de Quebecair du temps où il était à Paris,
ce n'était pas un symbole. Il a approuvé la privatisation de
Quebecair. Il a toujours dit que cela avait été une erreur du
gouvernement du Québec que d'entrer là-dedans. Les chiffres le
démontrent. Cela a coûté... Hier, on avait dit 96 000 000
$, mais il y avait une petite erreur de calcul, c'est 91 609 721 $ que cette
petite aventure de Quebecair a coûté à la province.
En tout cas, cela est fait; maintenant, c'est privatisé. Si vous
me posez la question aujourd'hui, je vais dire: Oui, je suis fier de
l'avoir
fait. Je suis très heureux de l'avoir fait, malgré le fait
qu'il y ait eu des secousses et que cela ait pris un an avant qu'elle retombe
sur ses pieds. Cela n'a pas été facile pour les employés
de Quebecair, que je n'ai jamais refusé de rencontrer pendant toutes ces
périodes, jusqu'à accepter qu'on puisse... Mon directeur de
cabinet et moi étions des intermédiaires afin d'en arriver
à la signature d'une convention collective. Je peux vous dire que le
ministre des Transports a toujours été à l'écoute
des employés de Quebecair, malgré le fait qu'on puisse, sur le
fond de certains points, être en désaccord; c'est une
démarche qu'on a faite dans le plus grand respect de chacun.
Si on se demande, un an et demi ou presque deux ans après la
privatisation de Quebecair, quel en est le résultat, il est fantastique,
le résultat. Alors qu'à l'époque on craignait que
Quebecair International ne disparaisse et ne devienne un transporteur
régional, la compagnie Quebecair, qui fait partie du groupe
affilié Inter-Canadien, est rendue avec un réseau qui fait
branler Air Canada, qui fait "shaker" dans le manche Air Canada à un
point tel qu'ils ont été obligés de créer Air
Alliance. Quebecair est maintenant affiliée à un réseau
non pas seulement canadien, mais International. C'est à
l'intérieur de cela que commencent à monter des
éléments francophones qui gravissent les échelons, qui
sont tantôt pilotes tantôt copilotes et aussi, il ne faut pas
l'oublier, les propriétaires, c'est toujours Dutil, c'est toujours
Leblanc et c'est toujours Racicot.
Finalement, le nombre d'employés qu'il y avait à Quebecair
à l'époque, même le syndicat des employés au sol de
Quebecair m'avait avoué qu'il y avait au minimum 250 employés de
trop. Mais, quand c'est l'État qui paie, cela ne fait rien. Même,
dans leur proposition à eux, avec la proposition des pilotes, ils
coupaient des emplois sans même avoir identifié les emplois qu'ils
allaient couper.
Dans ce sens, on a fait, je pense, le meilleur des choix. Je ne dis pas
que cela ne s'est pas fait sans heurts et sans conséquences sur le plan
de la qualité de la desserte dans certaines régions. C'est clair
que, lorsque vous prenez un Boeing 737 et que vous dites au gars: Ce n'est plus
cela, c'est un Convair avec deux moteurs qui font du bruit, si on est assis en
avant, c'est plus bruyant que si on est assis dans la queue, cela
soulève de la poussière et cela crée des problèmes.
Mais tout cela est en train de se réajuster de manière
très importante. Le nombre de destinations avec départ quotidien
s'est accru peut-être d'au-delà de 50 % par rapport à ce
qu'offrait Quebecair auparavant. Bien sûr, non pas avec le même
type d'appareil.
Je lisais, cette semaine, que M. Leblanc avait annoncé qu'ils
étaient en phase d'acquérir des avions qui viseraient à
remplacer ce qui est l'élément peut-être le plus
critiquable de la flotte, les cigares, les "metro liners". Bon, ce qu'ils ont
fait, ils ont ajusté la flotte aux besoins. Prenons un exemple. Vous
avez parlé de Toronto hier. On aurait pu parler de Boston. Vous pensez
quoi d'un avion qui peut accueillir au-delà de 100 personnes et qui a 3
passagers à bord. Cela peut être à New York. Cela n'a pas
de bon sens! Ce n'est pas cela, la rationalisation. Il fallait donc repartir
d'un réseau de base qui desservirait très bien les régions
du Québec. La plus belle preuve qu'il les dessert bien, c'est qu'Air
Alliance est en train de s'aligner sur les mêmes points de service. Il va
y avoir une compétition sur le réseau et déjà, il y
a trois semaines, M. Leblanc annonçait une guerre des prix même en
région. Effectivement, les tarifs sont encore très
élevés en région pour accéder aux grands centres.
Dans ce sens, ils ont modelé la flotte aux besoins. Comme il y a
augmentation de la demande de service, ils vont à nouveau passer
à la deuxième phase de leur flotte. Ils ont acheté des
Fokker 100, donc des 100 places, et on revient finalement à
l'équivalent des réactés qui étaient ceux de
Quebecair à l'époque. On s'est débarrassé des
cancers. On a pris les cancers, les DC 8, qui sont chez Nationair - cela ne
marche plus - et on a pris des Boeing 737 qui n'étaient pas
adaptés aux besoins et qui faisaient pour 59 $ l'aller et le retour
Montréal-Toronto financé par les gens qui prenaient l'avion
à Mont-Joli qui eux, en payaient 400 $ et les gens d'Abitibi qui
payaient encore plus cher.
Il y a donc eu cette rationalisation des opérations. Il y a
passablement de gens qui travaillent maintenant à Conifair, Nationair,
le Quebecair d'aujourd'hui qui est Inter-Canadian. Finalement, on a
réussi à faire quelque chose qui a de l'allure. L'expansion se
prend.
Hier, vous disiez: Bien, on se relie aux Maritimes, au lieu de se relier
aux autres marchés. Ne perdez pas patience! L'entente commerciale qui a
été signée avec Inter-Canadian, j'y ai participé.
On a mis nos conditions dans la négociation. Ne perdez pas patience,
vous n'avez rien vu encore. Cela, c'est la première phase, les
Maritimes. (12 h 45)
M. Garon: En parlant des conditions, la part d'Inter-Canadian est
à quoi, actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste finir. C'est
la première phase. Toronto, c'est réglé, sauf qu'au lieu
d'avoir un comptoir à Toronto avec la fleur de lis, tu vas avoir un
comptoir Inter-Canadian avec des services en commun, mais le service va
être effectué par la "gang" de Québec. Et il y a d'autres
destinations en Ontario qui, éventuellement, vont faire partie des
préoccupations d'Inter-Canadian et, après cela, il y a l'Est des
États-Unis. Cela commence à faire un rayon assez
intéressant pour des Québécois, des francophones, qui
travaillent chez Inter-Canadian. Et je suis mauditement content que
des francophones comme Dutil, Racicot et Leblanc aient réussi
à passer à travers. C'est audacieux, mais ils ont réussi
à passer à travers, faisant en sorte que l'entreprise
privée au Québec - c'est son affaire à elle, l'aviation,
ce n'est pas l'affaire du gouvernement du Québec - ait réussi
à passer à travers et à faire "shaker" Air Canada, qui a
eu la chance de l'avoir, Quebecair, mais ils ont eu peur. À des
propositions, ils ont eu peur de ne pas être capables de faire la
rationalisation qui était nécessaire pour arriver à un
niveau de rentabilité. Et, ce qui est encore plus intéressant,
c'est que M. Leblanc annonçait il y a un mois qu'il y avait des profits
de 2 000 000 $ et qu'une des clauses de la vente, qui était la vente de
20 % des actions aux employés, allait s'enclencher, puisque
c'était une des conditions qu'on avait fixées, avec des
avantages.
Donc, les employés de Quebecair vont pouvoir maintenant devenir
des actionnaires de leur compagnie et profiter des bénéfices, ce
qui est intéressant, compte tenu des sacrifices qu'ils ont dû
faire et, effectivement, sur le plan salarial, ils ont été
obligés de faire des sacrifices, et ce n'était pas facile. Ce
n'était pas facile pour personne, ce n'était pas facile pour eux
non plus de passer six mois dans la rue pour être capables de
négocier une convention collective. Mais tout cela est maintenant
terminé, et on peut passer aux beaux jours de ce qu'on a connu a
Quebecair en termes d'expansion.
Quand vous me parlez de sécurité, moi aussi, à un
moment donné, cela m'a inquiété. Quand je voyais un
assistant pilote parler des "Kleenex" qui bouchaient les trous dans les portes
des Convairs ce n'était pas pour me rassurer non plus. Et j'étais
pleinement conscient que celui qui serait visé, ce n'était pas M.
Leblanc ou M. Racicot, celui qui serait visé serait le ministre
Côté parce que ce serait plus payant sur le plan politique. Dans
ce sens-là j'avais écrit, à l'époque, à ceux
qui ont assumé la responsabilité de la sécurité sur
le plan aérien, à Mme Vézina, afin de bien me garantir que
toutes les normes de sécurité avaient été
respectées. Je vais vous déposer la réponse que m'avait
fournie Mme Vézina à l'époque, qui me garantissait
qu'après inspection de Transports Canada toutes les normes
sécuritaires avaient été respectées.
Et, au-delà de cela, un élément Important dans
cette rationalisation, c'est un hangar en construction à Québec
qui ramène l'entretien des CL 215 à Québec, au lieu de les
faire voyager de Québec à Montréal, pour les faire
entretenir par Quebecair, de façon a être capable de mettre de
l'argent dans le compte de Quebecair pour le cacher pour que ce ne soit pas une
subvention directe et tout cela. Maintenant, le ménage a
été fait. C'est une opération très bien
réussie et d'un avenir très prometteur puisque, finalement, une
structure financière très importante les supporte,
propriété de Québécois, et fantastique,
fantastique. Très heureux, c'est une opération qui se solde par
du positif.
Quant à la qualité des personnes qui y travaillent,
j'imagine que c'est la responsabilité même de la compagnie de
s'assurer que ses mécaniciens sont de bons mécaniciens et qu'ils
font ce qu'ils ont à faire. En tout cas, à tout le moins, moi, je
n'ai pas entendu parler qu'une porte du train d'atterrissage tombée
encore, alors que cela a été le cas d'Air Canada, une compagnie
qui a toujours été reconnue pour avoir des standards de
sécurité très élevés. Je n'ai pas entendu
cela. J'ai entendu cela pour d'autres compagnies, mais je n'ai pas entendu cela
d'Inter-Canadian et du groupe qui nous concerne. Ils ne sont pas à
l'abri de tout cela, mais c'est donc que le travail qui est fait est un travail
méticuleux. Il se peut fort bien que les habitudes prises à
l'époque des vaches grasses par certains employés qui
travaillaient pour Quebecair ne puissent pas être supportables dans le
contexte d'une opération par l'entreprise privée, qui est
beaucoup plus exigeante. Et cela, c'est la liberté de chacun d'aller
ailleurs.
Dans ce sens-là, je peux vous le dire tout de suite, si vous
connaissez des mécaniciens compétents dans le domaine de
l'aviation, ce n'est pas nécessaire de les envoyer au bureau du premier
ministre, vous pouvez me les envoyer et on va les acheminer au bureau de
placement des gens de l'air, parce qu'ils se cherchent du monde. On a
supporté, nous du ministère des Transports, l'association des
gens de l'air, parce qu'ils ont un bureau de placement qui fonctionne
admirablement bien avec une petite subvention annuelle et, actuellement, ils
manquent de monde. Ils manquent de monde! C'est l'effervescence dans le domaine
du transport aérien au Québec parce que, effectivement, on a
supporté l'AQTA, parce que, effectivement, on a supporté les gens
de l'air, parce que, effectivement, on a dit qu'on avait suffisamment confiance
au transport aérien pour que ce soit l'affaire de l'entreprise
privée et non pas l'affaire du gouvernement.
Regardez cela pousser; cela pousse partout. Les régions sont de
plus en plus et de mieux en mieux desservies. La compétition va
s'installer tantôt, puis on va arriver avec des prix fort raisonnables.
C'est cela, c'est merveilleux.
M. Garon: Comme cela, vous affirmez...
M. Côté (Charlesbourg): Je suis prêt à
le prouver.
M. Garon:... que les dessertes aux régions sont
améliorées. Il n'y a pas de démonstration de cela
actuellement. En termes de liaisons régionales à ce moment-ci,
est-ce qu'il y a plus de liaisons qu'avant?
M. Côté (Charlesbourg): Absolument, tout près
de 50 % de plus de liaisons.
M. Garon: Avez-vous un tableau de cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je peux vous fournir
cela. On l'a rendu public à plusieurs reprises.
M. Garon: Les horaires sont-ils mieux respectés?
M. Côté (Charlesbourg): Mieux respectés? Les
horaires sont, en tout cas... Ce qui est assez drôle dans toute cette
affaire, c'est qu'il y a eu beaucoup de critiques et, à un moment
donné, j'ai fait sortir le pourcentage - ils ont des mesures dans le
domaine aérien pour vérifier cela - de fiabilité du
service. Puis comme, finalement, on accusait à peu près de tous
les maux le nouveau Quebecair, j'ai fait vérifier cela par rapport
à l'ancien. La performance du nouveau, au moment où je l'ai fait
vérifier, était supérieure à celle de l'ancien.
Mais dans l'ancien on étouffait cela. Les plaintes, on les cachait parce
que, bien sûr, à partir du moment où tu as investi 91 000
000 $ dans Quebecair, tu n'est pas intéressé à dire que
cela va mal. C'était aussi clair que cela à l'époque. Mais
il y avait autant de plaintes et même davantage de plaintes sur Quebecair
nationalisé qu'il y en a eu sur Quebecair privatisé dans les
pires moments.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais maintenant
reconnaître M. le député de Matapé-dia.
M. Paradis (Matapédia): Pour renchérir sur les
propos du ministre, en plus de les endosser, je voulais tout simplement dire au
député de Lévis qu'effectivement, moi, j'ai l'occasion de
prendre l'avion Inter-Canadian à partir de Mont-Joli toutes les semaines
et, depuis que c'est Inter-Canadian, on a effectivement augmenté le
nombre de vols, on l'a doublé. Sur la fin de Quebecair, même
pendant que Quebecair allait relativement bien et qu'il était soutenu
par le gouvernement du Québec, on avait deux vols par jour; maintenant,
c'est quatre. Quand on parle de la qualité du service, cela
m'apparaît important. Ce n'est pas nécessaire de se promener en
Cadillac quand on peut se promener dans une Chevrolet et aller à nos
affaires. C'est bien sûr que le Convair est peut-être un petit peu
plus bruyant, mais je considère qu'on a augmenté la
qualité du service parce qu'on a la possibilité ou le choix
d'aller à destination quatre fois par jour au lieu de deux fois
auparavant. Pour les hommes d'affaires, même pour nous, les politiciens,
c'est drôlement intéressant de pouvoir se déplacer
lorsqu'on en a besoin. La qualité du service, je la calcule comme
ça, en termes du nombre de vols et non pas de la qualité de
l'appareil.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: On me dit qu'en partance de Sept-îles, avant, on
transportait le poisson. Évidemment, le poisson se. conserve
peut-être moins bien que les personnes mais, aujourd'hui, on prend des
camions parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Pour terminer mon tour de
piste, si vous me le permettez, très très vite...
M. Garon: On prend des camions plutôt que de prendre des
avions maintenant pour sortir le poisson de Sept-îles.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y a un
élément important pour compléter le tour de piste. J'ai
donné des éléments qui vont très bien.
L'élément qui a été, peut-être, le moins bien
réussi, cela a été la desserte de la Moyenne et
Basse-Côte-Nord sur le plan aérien avec la desserte des
Îles-de-la-Madeleine. Je voudrais très simplement vous expliquer
le problème. À l'époque de Quebecair, c'était fait
par des avions HS 748 qu'on appelle combi. Donc, tu pouvais enlever trois
sièges et y mettre du poisson. Tu pouvais enlever un autre siège
pour mettre un quartier de boeuf avec les passagers mais, finalement,
l'évaluation qu'on a faite à l'époque, qu'on a mal faite
je pense, c'était que les gens connaissaient ce système. C'est un
système qui desservait bien ces régions alors que, dans la
proposition qui nous avait été faite, on remplaçait les HS
748. De toute façon, on peut bien se le dire entre nous autres,
c'était heureux qu'ils soient changés parce qu'on les a mis en
vente et on a ramassé 348 000 $ chacun et, là, on est poursuivis
parce qu'ils se sont fait fourrer, semble-t-il. Alors, c'est pour vous dire
jusqu'à quel point ces appareils étaient rendus dans un
état pitoyable, les avions que vous aviez achetés au Venezuela.
L'Ontario a acheté des appareils neufs et vous avez acheté la
"scrap" au même prix que l'Ontario a payé pour les neufs.
Là où je veux en venir, c'est simplement que c'était le
type d'appareil, le combi, qui desservait très bien... Cela aurait pu
être un combi d'un autre type d'avion, mais c'était le combi qui
desservait le mieux les intérêts des citoyens de la
Basse-Côte-Nord et des Îles-de-la-Madeleine. Dans ce
sens-là, lorsqu'il y a eu l'apparition du Convair, les gens ne
critiquaient pas la qualité du service aux passagers, mais ils
étaient en beau fusil après le service cargo qui, lui,
était fait par un Convair, mais exclusivement cargo, et qui ne
décollait que dans la mesure où il y avait un certain tonnage de
cargo. Alors, quand tu es habitué à recevoir ton courrier une ou
deux fois par jour et qu'à un moment donné, dans l'exercice, tu
le reçois seulement une fois par semaine, tu as raison d'avoir le feu au
derrière. Je pense que cela a été l'élément
le plus mal réussi de toute l'opération.
M. Garon: C'est la stratégie de Quebecair de faire du
transport moitié cargo, moitié passagers...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais un instant!
M. Garon:... dans le même avion. C'est cela leur
stratégie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui?
M. Garon: Oui, c'était cela. Et non seulement cela, mais
de développer le transport de la ressource maritime pour obtenir des
meilleurs prix sur les marchés frais.
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Lévis, qui a été responsable des pêches, à un
moment donné... Un article a été écrit dans un
journal au sujet de gens de la Basse-Côte-Nord qui se plaignaient que
quatre pétoncles géniteurs étaient morts à Chevery
parce que l'avion de Quebecair n'y était pas allé. Est-ce que ce
n'était pas le bout de la merde, cela, en termes de critique! Je pense
qu'il y a un niveau raisonnable qu'on doit au moins atteindre dans une
critique. Cela avait été tout un émoi. Cela a même
fait l'objet d'un article de la moitié d'une page d'un journaliste qui
poursuivait d'autres objectifs que de bien desservir les citoyens de la
Basse-Côte-Nord.
Là où le problème se pose avec une certaine
acuité - le problème est toujours réel -c'est pour les
gens des Îles-de-la-Madeleine qui ont à expédier le homard
dans une période très restreinte. C'est un problème
vécu dont j'ai discuté à plusieurs reprises avec les gens
de Quebecair. Ce n'est pas parce que c'est privatisé, que c'est tout
signé et que, finalement, ils peuvent faire ce qu'ils veulent qu'on ne
continue pas de pousser sur la machine un peu. Je dois vous dire qu'on a eu une
collaboration extraordinaire de ceux qui se sont portés
acquéreurs de Quebecair et qui ont voulu garder une marque de commerce
très importante et qui, à l'occasion, n'ont pas eu peur de
fouiller dans leurs poches pour donner un service additionnel afin de
répondre à un besoin ponctuel. On a eu une très bonne
collaboration de leur part. Tout cela leur a permis, finalement, de rajuster la
flotte. Les Fokker 100 s'en viennent et, de ce que j'ai compris, d'autres
appareils sont en voie d'être achetés pour remplacer les Convair,
mais en ayant toujours à l'esprit qu'on ne peut pas mettre un avion de
100 passagers là où il y a une clientèle de 20 ou 25.
Alors, on trouve un type d'appareil plus moderne qui va, autant que possible,
faire moins de bruit, mais qui correspond à tout cela.
Je pourrais bien vous parler de mes expériences de voyages.
Tantôt j'ai été étonné que le
député de Lévis nous parle de Paris parce qu'il m'avait
reproché d'en parler. Il a dit: Quand vous parlez du métro de
Paris et tout cela... Vous m'aviez déjà reproché d'en
avoir parlé déjà, à une occasion.
M. Garon: Non, non, en séance de consultation à
Montréal, c'était votre exemple favori.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. De toute
façon, Paris ne doit pas vous déplaire parce que vous y avez
trouvé une certaine écoute pendant une certaine période.
Mme Beaudoin, qui est maintenant une digne représentante du gouvernement
fédéral, que vous aviez nommée
déléguée du Québec à Paris, devait davantage
défendre les intérêts du Québec, j'imagine.
M. Garon: Oui, mais elle passait moins pour un deux de pique que
le représentant que vous avez actuellement, qui n'existe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Elle ne passait pas pour un deux de pique, à
Paris, tandis que j'ai l'impression que le représentant actuel est dans
la génération des chihuahuas diplomatiques.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): J'ai été un
peu plus délicat que vous, je n'ai pas attaqué la capacité
de Mme Beaudoin à représenter le Québec.
M. Garon: Bien, elle était reconnue... (13 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Non, j'ai seulement dit
qu'elle représentait vos intérêts, mais qu'elle ne
représentait pas forcément les intérêts de tous les
Québécois. Il y a une distinction entre cela et s'attaquer
à la personne du délégué du Québec à
Paris qui est M. Jean-Louis Roy que j'ai eu comme professeur au moment
où j'ai fréquenté l'université, un homme d'une
culture exceptionnelle, un gars qui connaît très bien ce qu'est le
Québec et qui peut très bien nous représenter dans son
ensemble davantage que ne l'a fait Mme Beaudoin à l'époque et
davantage que ne l'a fait M. Michaud. Je m'excuse, mais j'imagine qu'il devait
avoir quelques qualités pour représenter les
intérêts du Québec s'il est parvenu à la tête
d'un journal aussi respectueux que Le Devoir sur le plan des
idées.
M. Garon: Oui, on sait dans quel état il l'a
laissé.
M. Côté (Charlesbourg):... sur le plan des
idées.
M. Garon: II l'a laissé plus endetté qu'il ne l'a
jamais été.
M. Côté (Charlesbourg): Cela...
M. Garon: Tandis que...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais on demande...
M. Garon:... M. Michaud n'a laissé d'endettement nulle
part.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf les budgets du
Québec à la Délégation du Québec à
Paris. On se rappellera de sa cave à vins et de bien d'autres affaires,
son cuisinier spécial qu'il a amené du temps où vous
l'avez transféré au Palais des congrès à
Montréal avec toute une série... Si vous embarquez
là-dessus, on peut s'en parler bien longtemps. Mais une chose est
certaine...
M. Garon: Au Palais des congrès, un cuisinier, c'est assez
important.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'était un
cuisinier pour lui. Quand on parle des qualités d'administrateur de M.
Michaud, il n'a pas fait de miracle avec Le Jour, que je sache. C'est un
journal que vous avez bien connu.
M. Garon: Je l'ai considéré comme un homme
très efficace. J'ai eu affaire à lui comme
délégué général du Québec à
Paris et c'était quelqu'un de très efficace.
M. Côté (Charlesbourg): M. Michaud? À ce
moment-là, on ne demande pas au délégué
général au Québec d'être un administrateur, on
demande au délégué du Québec à Paris
d'être un digne représentant des intérêts du
Québec. Dans ce sens-là, il est clair que M. Roy a fait un
travail extraordinaire. Plaçons-le dans un cadre plus
général. Le travail de M. Roy à Paris a eu l'ombrage d'un
dénommé Lucien Bouchard qui a fait une bonne "job" pour le
Canada, une fois dans l'histoire du Canada. Curieusement, c'est un gars qui a
voté pour vous autres et qui était suffisamment fort pour vous
représenter dans les négociations avec les employés, un
bon gestionnaire. Aujourd'hui, il est rendu ministre au gouvernement
fédéral. Il défend le Canada après vous avoir
appuyés au référendum. En tout cas, il est un de ceux qui
ont compris.
Demain matin, si on avait à comparer le travail que fait M. Roy
par rapport au travail qu'a fait Mme Beaudoin, sans personnalité, on est
peut-être plus en mesure de faire voler les CL 215 qu'elle ne l'a fait
elle-même du temps où elle y était. En voulez-vous d'autres
dossiers? On peut vous en parler.
M. Garon: Je vais vous dire que je ne souhaiterais pas que le
Canada engage Mme Beaudoin comme ambassadeur du Canada à Paris parce que
le Québec serait encore dans l'ombre pendant un bon bout de temps.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais vous seriez
peut-être même bien étonné de savoir les noms que
j'ai sur la liste.
M. Garon: Je ne sais pas quels sont les noms.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, vous regarderez
dans votre "gang" parmi ceux qui sont partis.
M. Garon: Mais je sais que le délégué
général du Québec à Paris va arriver à Paris
sans être connu et qu'il va partir de Paris sans être connu
davantage.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez...
M. Garon: C'est très important d'être connu dans les
capitales.
M. Côté (Charlesbourg):... je ne veux pas m'immiscer
dans les affaires qui ne me concernent pas parce que, moi, c'est les
Transports. Mais je suis allé moi-même en mission à Paris
où j'ai eu une collaboration extraordinaire de la
délégation du Québec sous la responsabilité de M.
Roy au moment où ils étaient en période intense de
préparation du sommet des pays francophones et j'ai rencontré,
grâce à l'intermédiaire de M. Roy, toutes les personnes que
je voulais rencontrer sur le plan des transports, y compris des discussions sur
les CL 215, sur le financement du transport en commun. Dans tous les cas, cela
a été une rencontre exceptionnelle.
On a eu, de Paris, un appui exceptionnel lorsqu'on s'est rendu en
Belgique, même, pour tenter d'obtenir un congrès mondial au
Québec et bien davantage. Loin de moi l'idée de vouloir comparer
les époques, mais le but d'un délégué du
Québec à Paris, est-ce que c'est de flirter avec les chums de M.
Mitterrand pour se donner un certain courant de tendance de gauche qui
paraîtrait très bien et de se dire chum avec M. Rocard, chum avec
M. Mitterrand ou de pouvoir avoir accès à un dîner
d'État ici et là? Ce n'est pas cela. Vous n'avez pas compris. Je
pense que vous n'avez pas compris. Le virage est en train de se faire, les
délégations du Québec à l'étranger devront
davantage être des moteurs sur le plan du développement
économique et M. Roy est en train d'assumer un virage tout à fait
exceptionnel que Mme Beaudoin n'aurait su faire.
M. Garon: Ce n'est pas avec le salaire qu'il donne à son
attaché de presse qu'il fait le virage.
M. Côté (Charlesbourg): Ces salaires ne sont pas
différents de ceux que vous avez payés dans le passé et
vous calculerez le nombre de personnes qu'il y avait là-bas compte tenu
du rendement et le nombre de personnes qu'il y a là
aujourd'hui.
M. Garon: Non, j'ai eu affaire aux gens de la
délégation du Québec. Au contraire, cela prend des
contacts importants. Si les Floralies de Montréal, par exemple, ont
été les plus grandes floralies dans le monde...
M. Poulin: Des caves à vin de 100 000 $ et...
M. Garon: C'est un peu à cause des contacts de la
délégation générale. D'être capable de
téléphoner au bureau des gens importants parce qu'ils vous
connaissent, cela fait partie de la "job" du délégué
général.
M. Côté (Charlesbourg): Entre nous...
M. Garon: C'est mieux d'être connu des ministres ou du
président de la France que des portiers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais dites-moi donc
quels dossiers vous avez réglés et quel impact, sur le plan
financier, cela a eu sur le Québec. Pechiney? Le gouvernement du
Québec les ont achetés pour qu'ils viennent chez nous. 500 000
000 $ d'investissement pour 33 % des parts dans Pechiney, ne venez pas me dire
que c'est une réalisation avec la France!
M. Garon: II est question d'un agrandissement.
M. Côté (Charlesbourg): Comterm-Matra, est une des
réalisations de Mme Beaudoin ou de M. Michaud?
M. Garon: Je pense que Pechiney est un bon investissement.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: J'aime autant avoir des jobs ici que de vendre de
l'électricité aux États-Unis et avoir les jobs aux
États-Unis. C'est facile.
N'importe quel gnochon est capable de faire cela.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Dans le premier
élément de votre énoncé...
M. Garon: Mais, je vous dirai que...
M. Côté (Charlesbourg): Dans le premier
élément de votre énoncé, Pechiney... On ne dit pas
que Pechiney n'est pas bon pour le Québec. Ce qu'on vous dit, c'est que
vous avez mis 500 000 000 $ pour être des minoritaires. C'est aussi clair
que cela, pour ne pas mener. Alors, ce n'est pas... En connaissez vous bien des
gens qui ont mis 500 000 000 $ dans une entreprise pour ne pas mener, vous?
M. Garon: Vous allez mettre combien de milliards pour vendre de
l'électricité et développer les jobs aux
États-Unis?
M. Côté (Charlesbourg): Voyons donc! Voyons donc! On
peut faire un parallèle bien longtemps.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis, je m'excuse. MM. les membres de la commission, je requerrais
votre attention un instant, s'il vous plaît. Ce matin, il y a eu une
annonce que M. le député de Matapédia était
remplacé par M. le député de Beauharnois. Ceci
était une erreur. C'était une annonce prématurée
qui aura lieu seulement demain. Alors, j'avise les membres de la commission que
M. le député de Matapédia a tous ses droits pour la
journée.
Sur ce, la commission suspend ses travaux jusqu'après la
période des affaires courantes.
(Suspension de la séance à 13 h 7)
(Reprise à 16 h 31)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Transports pour l'année
financière 1988-1989.
Avec la permission des membres de la commission, pour ne pas prendre
plus de retard que les 24 minutes que nous avons d'accumulées, je
suggérerais que nous passions immédiatement aux programmes 3 et
4. M. le député de Dubuc a des questions sur ces volets et, lors
du retour de M. le député de Lévis, nous pourrons revenir
aux autres programmes. Alors, M. le député de Dubuc.
Construction et conservation du réseau
routier
M. Desbiens: M. le Président, sans que cela dérange
le fonctionnement des travaux sur l'étude de ces crédits,
j'aurais des questions qui ne sont pas très longues et qui ne demandent
pas non plus une grande précision. Je veux tout simplement faire des
vérifications auprès du ministre, concernant la petite voirie de
nos grands comtés. L'an passé, depuis deux ans en fait vous vous
souviendrez qu'à la suite du rapport du comité des
députés sur le sujet vous aviez mentionné la
nécessité d'augmenter les budgets. Je pense que c'étaient
80 000 000 $ par année. L'an passé, vous m'aviez donné
l'espoir qu'il y aurait une augmentation des budgets de cette nature dans les
crédits de 1988-1989. Est-
ce que cela se concrétise dans les faits?
M. Côté (Charlesbourg): On se rappellera que, l'an
dernier, il y avait eu 60 000 000 $ d'ajoutés au budget du
ministère. Cette année, c'est 70 000 000 $. On a
déjà la certitude, puisque c'était la volonté dans
le discours sur le budget, de 70 000 000 $ pour l'année
budgétaire 1989-1990 - ce n'est pas un plafond, quant à moi,
c'est un plancher - qui sont inclus actuellement à l'intérieur
des crédits. Cela ne veut pas dire que, très prochainement, il
n'y aura pas d'autres nouvelles intéressantes.
M. Desbiens: Je l'espère beaucoup. Évidemment, on
n'apprend pas grand chose au ministre, sauf que je dois dire qu'il y a
certaines routes - je parle de mon comté, bien sûr - qui sont
actuellement dans un état véritablement lamentable. Il y a des
manifestations qui sont en cours, ni plus ni moins, concernant
particulièrement une priorité que vous nous avez demandé
de fixer. Je prends la Côte Villeneuve, dans le canton Tremblay: ce
printemps, c'était vraiment catastrophique comme situation. Il y a une
circulation quand même assez importante sur cette route. C'est la
deuxième priorité.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est celle qui a
fait l'objet d'une pétition de la part des citoyens et que j'ai
reçue, avec la photo très éloquente?
M. Desbiens: En couleurs, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une photo très
éloquente.
M. Desbiens: C'est cela. Alors, si j'ai l'assurance quand
même qu'il y a augmentation des budgets du ministre, est-ce que
maintenant je peux demander tout simplement au ministre, en terminant, à
quel moment il espère pouvoir informer son personnel en région
que les travaux sont annoncés?
M. Côté (Charlesbourg): II y a une certaine partie
des autorisations qui ont déjà été données
pour certains travaux. Évidemment, je pense qu'il faut être
très prudents. Tant que les crédits ne sont pas adoptés,
je pense qu'il faut quand même faire attention à ce sujet.
Dès que les crédits seront adoptés ici et que le discours
sur le budget sera prononcé...
M. Desbiens: Après le discours sur le budget?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ce qui, d'après
moi, ne saurait tarder. À ce moment-là, je serai en mesure de
faire une distribution que je souhaite la plus équitable possible, en
tenant compte des priorités que les députés nous ont
données.
M. Desbiens: Je vous remercie. Je ne prendrai pas davantage de
temps, M. le Président, à mon collègue, le
député de Lévis.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Dubuc. M. le député de Lévis,
est-ce que nous poursuivons avec les programmes 1 à 8, à
l'exclusion de 3 et 4, ou est-ce que nous continuons aux programmes 3 et 4?
M. Garon: Non, non, on va continuer. Je ne sais pas si c'est dans
les programmes 3 et 4, la question que je voudrais poser au ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être qu'on
devrait répondre à des questions qu'on avait laissées en
suspens sur l'effectif féminin au ministère?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si cela vous
intéresse toujours.
M. Garon: Oui, oui, cela m'intéresse.
M. Côté (Charlesbourg): II y 775 femmes sur 1462
fonctionnaires, donc 53 %.
M. Garon: Au total?
M. Côté (Charlesbourg): 775 femmes sur 1462, ce qui
fait 53 %.
M. Garon: Au ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour les ouvriers, qui
est un corps de métiers plus difficiles, il y a 10 ouvrières sur
3184 ouvriers; c'est là qu'est notre faiblesse.
M. Garon: Vous baissez votre moyenne.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est quand
même pas facile. Pour les professionnels, le chiffre que je vous
dépose est du 31 mars. Le chiffre d'aujourd'hui est 68 professionnelles
sur 695, alors que le chiffre qui était là était 50, ce
qui fait approximativement 10 %. L'objectif qu'on s'est fixé pour les
trois prochaines années, en incluant cette année, c'est
d'atteindre le chiffre de 100. Je peux le déposer, avec les
communiqués de presse qui ont été émis à
l'époque.
M. Garon: Pour les professionnels, est-ce qu'il serait possible
d'avoir une ventilation, de savoir où se retrouvent les femmes, par
catégorie professionnelle? Est-ce que ce sont des ingénieurs? Je
sais que j'ai vu une professionnelle qui était spécialiste de
l'horticulture et qui avait fait un travail un peu exceptionnel aux chutes de
Charny. Elle a fait un très beau plan, j'avais été
impressionné par la qualité du travail
des gens du ministère des Transports. Ce que j'aimerais voir, au
fond, c'est dans l'ensemble des professionnels - mettons que vous avez tant
d'ingénieurs civils, tant de ci, tant de cela - où se retrouvent
les femmes?
M. Côté (Charlesbourg): On va s'en occuper et on le
fera parvenir à la commission pour que cela puisse vous parvenir. Je
peux vous donner aussi une copie du journal du ministère. C'est Mme
Verret qui est responsable de cela chez nous. Cela vous donne une bonne
idée de l'atmosphère qui règne au ministère des
Transports où les femmes commencent à sentir qu'elles occupent de
plus en plus de place et veulent en occuper encore davantage.
M. Garon: Avez-vous l'intention de nommer des femmes au poste de
sous-ministre des transports?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est plus de votre responsabilité. Ce ne sont
plus les concours de la fonction publique.
M. Côté (Charlesbourg): Cela serait peut-être
une évolution normale au bout de trois ans, effectivement.
M. Garon: Ce n'est pas que je veuille vous dire de remplacer les
gens qui sont là, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut paraître
logique de progresser. J'ai à la mémoire Mme Leehman qui a
accédé à une fonction supérieure sur le plan
environnemental pour la région de Québec, tout récemment.
C'est donc une progression dans la hiérarchie du ministère.
J'imagine que le pouvoir mâle du ministère, dans le haut des
structures, va commencer à "shaker" à la suite de votre
intervention. Il n'est pas impossible qu'éventuellement cela puisse se
faire. Je n'ai pas de barrière, quant à moi. Il faut que le
ministère produise aussi les éléments qui seraient
capables d'assumer ces fonctions. Avec le rythme pris maintenant où les
gens montent de plus en plus haut dans les structures du ministère, ce
n'est pas impossible. C'est même tout à fait probable, au cours de
notre prochain mandat.
M. Garon: Au ministère des Transports, appliquez-vous les
règles des non-fumeurs?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Dans une perspective de protection des gens qui ne
fument pas?
M. Côté (Charlesbourg): Dans plusieurs cas, on a
été l'un des premiers ministères à se joindre
à l'appel du ministre de l'Environnement et, au premier titre, mon
directeur de cabinet qui fume encore de temps en temps, à la cachette,
mais cela peut arriver. Il fume dans son bureau. Alors, il a diminué la
cadence passablement.
M. Garon: il ne fume pas à la maison, mais il fume au
bureau.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on pourra se
permettre d'expédier à son épouse une copie de la
transcription du Journal des débats.
M. Garon: Maintenant, dans la Loi sur la Régie de
l'assurance automobile du Québec, le ministre des Finances, apparemment
avec votre consentement et celui de la régie, d'après ce que vous
avez affirmé, est allé chercher 100 000 000 $ cette année
et ira chercher 100 000 000 $ l'an prochain. Vous aviez fait un genre de
ventilation l'an dernier, mais comme cela ne s'est pas appliqué dans le
budget de l'an dernier, puisque les 100 000 000 $ de la caisse de la
Régie de l'assurance automobile n'auraient pas subi la ponction en
1987-1988, mais en 1988-1989, est-ce que vous pourriez nous ventiler la partie
qui va être affectée au ministère des Transports dans le
budget? Est-ce toujours 60 000 000 $ qui vont être pris pour le
ministère des Transports et 40 000 000 $ au fonds consolidé?
Comment cela va-t-il se répartir pour l'année 1988-1989?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. La décision
de dépenses dans le discours sur le budget de l'an dernier, qui fait
suite au rapport Middlemiss, était de 60 000 000 $ l'an dernier, 70 000
000 $ cette année et 70 000 000 $ sur l'année budgétaire
subséquente. Le niveau de dépenses a été maintenu.
On a effectivement dépensé l'an dernier 60 000 000 $, à la
suite du rapport Middlemiss, parce qu'on avait l'autorisation de les
dépenser. On a l'autorisation pour 70 000 000 $ cette année. Bien
sûr, on a la ventilation de ce qu'on veut faire avec, de la même
manière qu'on l'avait l'an passé à l'intérieur du
ministère, toujours avec les mêmes objectifs poursuivis. Pour ce
qui est d'aller chercher l'argent, c'est une autre histoire.
Effectivement, dans les discours du ministre des Finances, l'intention
était de recevoir 60 000 000 $ l'an dernier, 70 000 000 $ et 70 000 000
$. Mais, en cours d'exercice budgétaire, le ministre des Finances m'a
signifié, quant à lui, qu'il préférait - et on a
déposé un projet de loi sur cela qu'on a adopté ensemble -
recevoir cela en deux tranches: 100 000 000 $ pour la deuxième
année du plan et 100 000 000 $ pour la troisième. C'est comme
cela que cela s'est passé. Il y a effectivement une ventilation de
l'utilisation des 70 000 000 $ qui est possible et que je pourrais même
déposer...
M. Garon: Je ne suis pas capable de com-
prendre. Cela se retrouverait normalement dans les programmes 3 et 4 et
je remarque que le programme 3, en 1987-1988, était de 354 673 000 $ et
qu'il diminue à 349 769 000 $, c'est-à-dire qu'il diminue de 5
000 000 $, et que le programme 4 augmente de 486 000 000 $ à 504 000 000
$, c'est-à-dire de 13 000 000 $. Dans le fond, je ne vois pas où
l'argent est allé si le budget augmente aux programmes 3 et 4 de 13 000
000 $, alors qu'on serait supposé retrouver au moins 70 000 000 $ de
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est faux. Les 60 000
000 $ de l'an passé se retrouvent déjà dans le budget
puisqu'ils sont intégrés. C'est donc la différence entre
les 60 000 000 $ et les 70 000 000 $. C'est donc 10 000 000 $.
M. Garon: Vous avez dit 60 000 000 $ la première
année, 70 000 000 $ la deuxième et 70 000 000 $ la
troisième. 60 000 000 $, c'était l'an passé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Cette année, cela va être 70 000 000
$.
M. Côté (Charlesbourg): Mais les 60 000 000 $ sont
dans le budget. Donc, quand vous comparez des chiffres de cette année
à ceux de l'an passé, les 60 000 000 $ sont inclus. La
différence devrait être de 10 000 000 $.
M. Garon: L'an passé, ils n'avaient pas augmenté de
60 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Le budget du
ministère?
M. Garon: Non, non, les programmes dont vous avez
parlé...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que les
60 000 000 $ étaient à la fois dans la construction et la
réhabilitation et dans...
M. Michaud (Pierre): Pour l'année 1986-1987, vous avez au
programme 3 333 000 000 $ et 439 000 000 $ à la conservation du
réseau, au programme 4. Pour l'année 1986-1987, aux
crédits du ministère...
M. Garon: Oui.
M. Michaud:... les budgets étaient, pour la construction
du réseau routier, de 333 000 000 $ et, pour la conservation du
réseau de 439 000 000 $, ce qui forme un total de 773 000 000 $. Pour
l'année 1988-1989, vous avez 349 800 000 $ plus 504 000 000 $, pour la
conservation du réseau, ce qui forme un total de 853 000 000 $, donc, 80
000 000 $ additionnels. Il y a même eu un déplacement de 10 000
000 $ additionnels pour la route, venant d'autres programmes qui ont
été diminués. (16 h 45)
M. Garon: Qui ont été...
M. Michaud: Donc, il y a 80 000 000 $ au lieu de 70 000 000 $,
comme le ministre vient d'en faire mention, qui sont additionnels au budget de
1986-1987.
M. Garon: Je comprends mal que le ministre vous demande de
l'argent en 1987-1988. Il n'en prend pas en 1987. Mais vous dites qu'il est en
1987.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre des
Finances?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
lui...
M. Garon: Avec votre projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Mon
problème à moi, c'était d'avoir de l'argent. Alors, le
ministre des Finances a accepté de l'ajouter aux crédits dans le
discours sur le budget. Donc, on l'a eu et le total, c'est 240 000 000 $
ventilés sur trois ans. Quant au siphonage dont vous pariez, qui est une
autre affaire, l'agent payeur qui est la Régie de l'assurance
automobile, va payer en deux termes de 100 000 000 $ sur deux ans
différents. D'accord?
M. Garon: Puis? Il faut dire que le budget du programme 3, pour
la construction du réseauroutier, était de 407 000 000 $
en 1984, 392 000 000 $ en 1985 et, en 1986, il était passé
à 333 000 000 $, c'est-à-dire 60 000 000 $ de moins. Il remonte
à 354 000 000 $ en 1987-1988 et il rebaisse à 349 000 000 $ en
1988-1989. C'est quand même 58 000 000 $ de moins qu'en 1984 et 43 000
000 $ de moins qu'en 1985.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne blâme pas le
député de Lévis de me refaire le coup qui m'a
été fait l'an passé. Je pense que, sur le plan politique,
c'est habile. Mais c'est exactement la salade que j'ai mangée l'an
passé à l'étude de mes crédits. Vos
collègues avaient été suffisamment habiles pour me
rappeler que les années précédentes, j'avais fait le
sacrifice du budget au ministère des Transports, parce que la
Santé et l'Éducation étaient devenus les priorités
du gouvernement et qu'on avait participé à cet effort de
redressement des finances du Québec.
Bien sûr qu'on s'est battu pour avoir de l'argent additionnel et
on en a eu. C'est clair que, demain matin - on ne fera pas de cachette - si le
ministre des Finances ou le président du Conseil du trésor
m'appelait pour me dire qu'il a 100 000 000 $ et qu'il ne sait pas quoi en
faire, en me disant: As-tu de la place où les mettre... Mon
argumentation est très simple. Je dis que, pendant que cela va bien,
s'il y a des activités qui ne sont pas récurrentes, c'est bien au
ministère des Transports. Aujourd'hui, on peut prendre 50 000 000 $ ou
100 000 000 $ pour les investir dans les routes du Québec, ce n'est pas
récurrent. Si la situation financière du Québec est plus
difficile ultérieurement, on peut toujours reculer; il n'y a pas de
honte à cela, sauf qu'on peut en faire plus. On est toujours pris
à en faire plus. C'est clair que, dans les cahiers du ministère,
il y a pour environ 2 000 000 000 $ de projets en cours sur un exercice
quinquennal. C'est déjà au-delà de ce qu'on a comme
budget.
D'ailleurs, le Vérificateur général me l'a dit.
Parfois, il ne se mêle pas toujours trop de ses affaires. Dans ce
sens-là, chez nous, quand il y a des possibilités d'avoir de
l'argent, il faut avoir des projets. Ce n'est pas comme chez le
vérificateur. Eux, ils vont chercher les projets et ils vont chercher
l'argent après. Alors, chez nous, on se prépare et, dans ce
sens-là, quand il est question de coûts, on est prêt
à faire face à la musique.
Je suis en attente de questions.
M. Garon: Ah bon! Je vais passer la parole à la
députée de Johnson.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais maintenant
reconnaître Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: On est dans les chemins régionaux? Je vous
remercie, M. le Président. Je ne pensais pas qu'on m'entendrait si
tôt.
Des voix:...
Mme Juneau: Merci, messieurs. Merci. M. le ministre, je suis
fortement déçue au sujet des chemins régionaux. Quand vous
êtes arrivé là, vous avez fait une belle intervention en
disant: Ce sont les députés qui vont être responsables, qui
vont prendre les décisions et, après cela, je vais accorder
l'argent nécessaire pour leurs besoins. Pour expliquer, grosso modo, ce
qui se passe chez nous: dans mon cas - il y en d'autres aussi, je connais le
député de Richmond qui vit la même situation que moi et le
député de Mégantic-Compton, qui ont de grands
comtés - je suis obligée de faire des pirouettes chaque
année pour insérer, avec les quatre districts de mon
comté, chacune des priorités des municipalités. Je peux
vous affirmer que je fais un travail de moine pour être capable d'avoir
toutes les priorités pour chacune des municipalités. Cette
année, j'ai 35 municipalités et j'avais donc au moins 35
priorités. Chez nous, on a encore des chemins de colons. Les programmes
pour cela n'existent plus, mais cela existe en réalité, par
exemple, des rangs où on ne peut pas passer au printemps.
M. le ministre, cette année, vous m'avez donné quatre
priorités dans le sous-programme 2, projets régionaux, volet 1,
l'amélioration du réseau routier. Le montant que vous m'avez
donné ne suffit même pas pour 1/35 ou 2/35 de ce que je vous ai
demandé. Cela n'a pas de bon sens, je trouve cela inacceptable pour les
municipalités dont je suis la représentante. Cela fait deux ou
trois fois qu'on se rencontre pour les chemins régionaux. Cela ne nous
donne rien de faire cet exercice car, en fin de compte, on n'a pas d'argent,
vous ne nous donnez pas les finances nécessaires pour être
capables de venir à bout ou, au moins, pour parer aux pires coups dans
nos comtés. Et je parle au nom de toutes les petites
municipalités qui ont besoin d'aide, M. le ministre. Je voudrais que
vous me répondiez là-dessus. Que se passe-t-il? Il y a eu, une
ponction il me semble, de 200 000 000 $ dans la Régie de l'assurance
automobile. Où cela a-t-il passé?
M. Côté (Charlesbourg): Si vous me laissez la
parole, je vais vous répondre sur le même ton que vous interrogez
et je vais vous traiter comme un député.
Mme Juneau: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous traiter comme
un député.
Mme Juneau: Je vous ai traité comment?
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes la
dernière de qui j'attendais une intervention de cette nature compte tenu
de ce que vous avez eu l'an dernier. Vous vous rappelez votre braillage
à l'Assemblée nationale, et je vous ai toujours dit qu'il
était, dans certains cas, justifié. Vous m'avez fourni, l'an
dernier, une série d'interventions pour des choses souhaitées qui
ont, en presque totalité, été accordées et
réalisées et, dans certains autres cas, non, parce que ce
n'était pas réalisable. Souvenez-vous de votre autobus pris dans
la vase.
Mme Juneau: Ah! cela, je m'en souviens très bien!
M. Côté (Charlesbourg): S'il était pris dans
la vase, c'est parce que vous n'avez rien fait avant. Et vous avez
été quand même députée de Johnson de 1981
à 1985, alors, arrêtez de charrier.
Mme Juneau: Je ne veux pas que vous me remettiez la vieille
cassette.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, arrêtez de
chiâler parce que vous en avez une vieille cassette, vous aussi! Je veux
bien être clair ià-dessus! Je veux bien me faire charrier, mais
vous ne me charrierez pas longtemps!
Alors, effectivement, on a fait un effort pour tenter de rationaliser
les interventions et d'établir des priorités. Ces
priorités sont établies et sont respectées aussi par le
ministère et par le ministre, quand elles sont établies par le
député.
Ne venez pas me demander où est allé l'argent, l'an
passé, du fonds Middlemiss. Vous êtes l'une des personnes à
en avoir le plus profité! Ne venez pas me demander cela! Je peux vous
Identifier les projets qui ont été faits, à part cela.
Quand vous venez nous dire aujourd'hui que l'argent est actuellement
distribué, ce n'est pas vrai! L'argent n'est pas distribué, il y
a quelques autorisations qui ont été données aux
fonctionnaires du ministère dans le but de hâter la
réalisation des travaux puisque une des recommandations de la
tournée des députés était de tenter de faire les
travaux de manière beaucoup plus hâtive pour qu'on ait une
meilleure qualité des travaux et qu'on ne soit pas pris à
l'automne pour périmer de l'argent parce que les travaux commencent trop
tard et que les entrepreneurs ne veulent pas les commencer. Alors, la situation
est celle-là.
Ce que je vous dis, c'est qu'il reste encore du travail de distribution
à faire chez nous. Je ne nie pas que le comté de Johnson, le
comté de Richmond et le comté de Mégantic-Compton soient
des comtés où il y a énormément de
problèmes, mais c'est historique, ce n'est pas parce que j'ai
été nommé ministre des Transports en 1985 que la
quantité de problèmes de ces comtés a augmenté. De
1976 à 1981, il y a eu deux députés; un premier qui
s'appelait Maurice Bellemare et un deuxième qui s'appelait Camille
Picard que vous avez défait en 1981 - de 1981 à 1985 - dans le
cas de Mégantic-Compton, cela a été M. Fabien
Bélanger, suivi de Mme Madeleine Bélanger et, dans le cas de
Richmond, cela a été M. Yvon Vallières. C'étaient
des députés libéraux.
Je vous mets au défi de comparer votre situation, sur le plan
budgétaire, spécialement l'an dernier, à celle de vos
collègues Madeleine Bélanger et Yvon Vallières. En ce
sens, je n'aurai pas à rougir de ce qui a été fait et de
tenter de traiter tout le monde sur le même pied. C'est la situation.
Mme Juneau: Est-ce que je peux parler? M. Côté
(Charlesbourg): Allez-y donc.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Premièrement, je vais relever trois ou quatre
choses que vous avez dites. Premièrement, le député
Bellemare a été député un an et demi. Il a
démissionné et, ensuite, il n'y avait personne pour
défendre les intérêts du comté de Johnson.
Deuxièmement, Camille Picard. Si vous voulez en parler, il a
été quatre mois député. Il n'a pas eu le temps de
se virer de bord. Il ne sait même pas comment cela marche.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
va régler...
Mme Juneau: C'est à mon tour. C'est moi qui parle.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre a la
possibilité, M. le Président, de corriger certains faits. Est-ce
que, pendant l'an et demi que Maurice Bellemare a été
député de Johnson et les six mois que Camille Picard l'a
été, il n'y avait plus de ministre des Transports? Est-ce que la
responsabilité du ministre des Transports ne doit pas transcender les
partis et régler les problèmes? Si cela totalise deux ans, donc,
il n'y aurait pas eu de ministre des Transports. C'est cela que vous voulez me
dire?
Mme Juneau: Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a eu personne
pour défendre les intérêts du comté de Johnson. Vous
comprenez très bien. Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin. Vous
êtes trop intelligent pour cela, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Attention aux
qualificatifs!
Mme Juneau: Trop intelligent pour dire que vous ne comprenez pas
ce que je veux dire. Qu'est-ce que cela nous donnerait de faire des
négociations avec vous pour obtenir des choses dans nos comtés si
vous dites que c'est le ministre qui décide tout? Qu'est-ce que cela
donne de négocier? Chaque année, vous nous emmenez à des
assemblées pour négocier. C'est parce que le député
a sa "job" à faire.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends. Le temps
où le ministre décidait tout, c'était durant ces deux
années où il n'y a pas eu de député. Maintenant,
c'est vous autres qui décidez des priorités. Bien sûr,
donnez-moi 100 000 000 $ de plus demain matin, cela me fera plaisir.
Mme Juneau: M. le ministre, vous comprendrez que, quand on
défend les intérêts de nos comtés, on défend
nos municipalités. Quand vous dites que nous sommes responsables des
dossiers, je n'en disconviens pas, je suis bien d'accord avec cela. Si,
finalement, vous ne nous donnez pas les montants nécessaires pour
financer les travaux que nos municipalités ont à faire, qui porte
le blâme?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je peux vous
poser une question? Vous m'avez parlé tantôt de 35
municipalités; un projet par municipalité. Avez-vous fait le
total de ce que cela coûte?
Mme Juneau: Je ne demanderai peut-être
pas d'avoir les 35, M. le ministre, mais 300 000 $ pour un comté
de 35 municipalités, cela n'a pas de maudit bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): Mme la députée
de Johnson, je vous ai dit tantôt que vous étiez partie sur des
bases qui sont fausses.
Mme Juneau: J'ai appelé au district et c'est ce qu'on m'a
dit.
M. Côté (Charlesbourg): SI le chef de district a dit
cela, il a menti. C'est aussi clair que cela.
Mme Juneau: J'en ai quatre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le dis très
honnêtement. L'an passé, vous m'avez fait la démonstration
qui m'apparaissait très évidente de quelqu'un qui connaît
son comté et ses priorités. J'ai fait tout ce que j'ai pu avec
les moyens que j'avais. J'ai tenté de vous aider. Vous aviez
semblé, l'an passé, satisfaite de ce que j'avais fait.
Dans ce cas, qu'on ne vienne pas me dire à ce moment-ci, à
deux mois de l'opération que nous avons menée l'an passé,
que tout est décidé et que tout est fini. Au contraire, j'ai
tenté de donner un certain nombre de priorités, une
première priorité par comté, de façon qu'on
l'enclenche immédiatement pour qu'elle puisse se réaliser plus
vite. C'est ce que j'ai fait. . Dans le reste, je ne peux tout de même
pas disposer des crédits qui ne sont même pas encore votés
par l'Assemblée nationale. Je ne peux pas présumer non plus de ce
que le ministre des Finances pourrait éventuellement me dire. Je ne veux
pas distribuer le patrimoine avant même de l'avoir en ma possession.
Mme Juneau: Les représentations que je vous fais
aujourd'hui sont drôlement importantes pour nos municipalités. Si,
éventuellement, on ne peut obtenir que des sommes minimes pour faire un
paquet de projets dont on a réellement besoin, je trouve inutile de se
rencontrer une fois par année pour discuter de nos problèmes
puisqu'on n'aura pas les finances nécessaires pour cela.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas mon objectif.
Ce sont des rencontres qui ont été jusqu'à maintenant
très utiles. Elles ont permis, finalement, de mettre des
priorités aux bonnes places et de faire un heureux mariage entre la
possibilité technique et la volonté politique, peu importe la
couleur.
Dans ce sens, il est sûr que dans mon esprit - pour l'année
en cours et peut-être les années ultérieures, qui sait -
les comtés de Mégantic-Compton, Richmond et Johnson demeurent des
comtés où il faudra faire une intervention de support et pour
d'autres comtés aussi.
C'est clair qu'on ne peut pas intervenir dans 70 comtés de cette
manière dans tout le Québec. On doit tenir compte du nombre de
municipalités, du rattrapage à faire et c'est ce que j'essaie de
faire, à partir des sommes qui sont à ma disposition. (17
heures)
Mme Juneau: Quand allons-nous être en mesure de
connaître les montants d'argent qui seront disponibles pour chacun de nos
comtés?
M. Côté (Charlesbourg): Au plus tard, dans trois
semaines, un mois tout devrait normalement être terminé, à
la fois ce qui se fera sur le plan des couches d'usure, de la voirie
régionale et aussi des subventions aux municipalités, qui sont
à la discrétion des députés.
Mme Juneau: Vous avez dit dans trois semaines, à peu
près
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Trois semaines, un mois
tout au plus.
M. Garon: Des petits montants? 75 000 $?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des petits montants
pour les comtés qui ont un petit nombre de municipalités. Je dois
vous dire que, cette année, les députés peuvent s'attendre
à des surprises. Actuellement, je tente de rassembler toute une
série d'informations qui me permettraient de faire en sorte qu'on ne
répète pas les erreurs historiques de distribution, à des
comtés qui ont très peu de municipalités, de sommes - ce
sont toujours des sommes qui, d'après moi, sont bien utilisées -
qui seraient davantage bienvenues dans un comté comme
Mégantic-Compton qui a une cinquantaine de municipalités, dans un
comté comme le vôtre qui en a 35, et dans Rouyn-Noranda qui, l'an
passé, a été oublié et qui en a aussi
passablement.
Je vous donne un exemple et je ne veux pas que ce soit mal compris. On
n'a pas toujours une connaissance à la fine pointe de la situation de
chacun des comtés. L'an passé, j'ai donné une subvention
au comté de Terrebonne - là, ce n'est pas une question de couleur
- et je me suis aperçu qu'il y avait très peu de
municipalités par rapport a d'autres qui en auraient eu davantage
besoin. M. le député de Lévis, je sais que c'était
125 000 $ l'an passé, dans le comté de Lévis.
M. Garon: 75 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): 75 000 $?
M. Garon: Ce n'était pas beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le comté de
Lévis. Il n'y a quand même pas beaucoup de
municipalités dans le comté de Lévis.
M. Garon: II y en a neuf.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y en a neuf, mais il
faut exclure les municipalités de plus de 10 000 de population qui ne
sont pas comprises à l'intérieur de ce programme.
M. Garon: II y en a plusieurs en bas de... M.
Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que...
M. Garon: II y en a seulement trois au-dessus de 10 000. Mais il
y a plusieurs contribuables.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Mme Juneau: M. le ministre, vous savez qu'on a une urgence. La
courbe de la route 116, c'est une urgence, c'est une priorité. Cela a
été demandé par tout le monde. Chaque année, il y a
des gens qui se tuent dans cette courbe. Autrefois, je sais qu'il y avait le
programme PATA.
M. Côté (Charlesbourg): PAIRA.
Mme Juneau: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): PATU.
Mme Juneau: PATU, c'est cela, entre le fédéral et
le provincial.
M. Côté (Charlesbourg): II n'existe plus, il ne paie
plus. C'était PAIRA, mais il n'existe plus, il ne paie plus.
Mme Juneau: Est-ce que vous prévoyez qu'il pourrait y
avoir une entente bientôt, parce que cela urge? D'après les
études et les rencontres qu'on a eues au ministère des Transports
division régionale, il semblerait qu'on n'a jamais été si
près de la réalité. Il ne manque que les sous.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis très heureux
de vous l'entendre dire. On l'a fait cheminer de manière très
importante. Effectivement, en ce qui a trait aux plans et devis, on a fait tout
le travail qu'on avait à faire et on a utilisé les moyens qu'on
pouvait, compte tenu du fait que PATU n'existe plus. M. Crosbie a
accepté de reconnaître trois ou quatre projets par année
dans tout le Canada, dans le cadre du programme PATU. Dans ce sens, j'ai eu
l'occasion d'écrire à Mme Vézina qui était ministre
d'État au fédéral, concernant ce projet,
puisqu'elle-même avait, dans son entourage politique, quelqu'un qui avait
été victime d'un accident dans cette courbe de la route 116.
Quant à nous, j'ai l'impression que cela ne tardera pas beaucoup avant
que les décisions soient finales.
Mme Juneau: Quand vous dites que cela ne tardera pas beaucoup,
est-ce que cela voudrait dire qu'on pourrait espérer avoir des nouvelles
de ce projet dès cet automne?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme Juneau:
Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être même
avant.
Mme Juneau: Positives, j'espère.
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, j'annonce à la fois les négatives et les
positives. Mais, dans ce cas, si on a pris la peine de faire des plans et devis
et d'aller aussi loin, ce n'est certainement pas pour vous annoncer qu'on ne le
fera pas.
Mme Juneau: Est-ce que le ministère de l'Environnement a
été obligé de fournir une étude d'impact?
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, c'est là
la beauté du travail des gens du ministère des Transports. Avec
le soutien de l'équipe environnementale, on a réussi à
éviter de passer dans leurs griffes, de telle sorte qu'on reste à
l'intérieur du corridor et des 35 mètres. Cela nous permettrait
éventuellement de passer à travers.
Mme Juneau: D'accord. Si je comprends bien, il reste seulement
l'entente fédérale-provinciale. Il ne reste que l'argent à
sortir, finalement. Le plan est prêt.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que, si on attend
une entente fédérale-provinciale, on risque d'attendre
longtemps.
Mme Juneau: Est-ce que ce n'est pas un projet de 3 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un projet de 3 000 000
$.
Mme Juneau: J'aimerais que vous m'expliquiez davantage. Le CN
appartient au fédéral.
M. Côté (Charlesbourg): Le CN appartient au
fédéral.
Mme Juneau: Est-ce que ce n'est pas une entente tripartite?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
faut bien se comprendre. Si vous souhaitez que le fédéral
participe et que le CN mette son argent, cela ne me dérange pas. Je ne
suis pas sûr que, même si vous aviez encore dix ans de
carrière politique à venir, vous pourriez voir
l'aboutissement de ce dossier. Pour faire un parallèle, vous vous
souviendrez que, peu de temps avant la campagne électorale de 1985, Mme
Blais-Grenier avec M. Tardif et M. Jean-François Bertrand avaient
signé en grande pompe, ici à côté, l'entente sur le
tunnel de Vanier, qui amenait la participation du fédéral, la
participation du CN. On a été obligé d'aller devant
l'Office national des transports pour obliger le CN à en payer une
infime partie, alors que le projet était lui-même inclus a
l'entente fédérale-provinciale. Cela fait trois ans et on attend
encore.
C'est un petit peu tout cela qu'il faut que je regarde. Quand je vous ai
dit tantôt qu'il faudra quelque temps pour prendre les décisions,
on peut toujours revendiquer. Je pourrais me cacher derrière l'histoire
qu'on va attendre l'argent du fédéral pour y aller. Je ne suis
pas sûr qu'on rendrait service, sur le plan sécuritaire, aux gens
qui l'utilisent. C'est tout cela que j'ai à soupeser et je me donne un
peu de temps pour le faire. Je vais tenter de prendre une décision le
plus rapidement possible. Vous m'avez parlé de l'automne; quant à
moi, je souhaite la prendre avant.
Mme Juneau: D'accord. Je vous remercie.
M. Côté (Charlesbourg): II faut bien se comprendre:
si, au mois de septembre ou au mois d'octobre, le fédéral n'a pas
dit oui, cela va être encore bien plus difficile après cela de
dire oui. Je pense qu'on se comprend bien.
Mme Juneau: Oui, je comprends très bien. Est-ce que vous
êtes en train de me dire que vous allez absorber tous les
coûts?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan de la
sécurité publique, à un moment donné, il y a des
responsabilités qu'il faut finir par prendre. Cela ne veut pas dire que
je ne ferai pas tout ce qu'il y a à faire pour tenter d'obtenir leur
support. La technique budgétaire du Québec - il est
peut-être bon que tout le monde le sache - ce n'est pas nous qui l'avons
inventée, ce n'est pas vous non plus. C'est une tradition depuis
plusieurs années qui fait en sorte que, si le gouvernement
fédéral met de l'argent, il est versé au fonds
consolidé du Québec. Après, ils se retournent et disent au
ministère sectoriel: Vous allez financer la totalité, vos 50 %,
plus les 50 % du montant que le fédéral nous a versé, et
vous vous organisez avec votre problème.
À titre d'exemple, sur la 138, entre Havre-Saint-Pierre et
Natashquan, c'est un projet qui a été signé par M.
Lévesque et M. Mulroney. Je l'ai toujours dit, ce n'est pas moi qui vais
renier les signatures des gouvernements antérieurs, je vais les
respecter. Cela va coûter à peu près 100 000 000 $. Ce qui
veut dire que c'est 50 000 000 $ par le Québec, 50 000 000 $ par le
fédéral. Or, dans la situation actuelle, je vais payer mes 50 %
à même mon budget, mais les 50 000 000 $ du fédéral
vont au fonds consolidé et je suis obligé d'autofinancer la
partie qui est payée par le gouvernement fédéral. Vous me
direz que ce n'est pas votre problème, que c'est le mien, que je n'ai
qu'à me défendre pour aller le chercher. C'est ce que je fais
actuellement.
Mme Juneau: Tel que je vous connais, il n'y aura pas de
problème pour aller le chercher.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Que le ministre des Finances
vous entende!
Mme Juneau: Je vous remercie, M. le ministre. Je suis très
heureuse, au nom de tous les utilisateurs de cette courbe dangeureuse... Il y a
même une personne du ministère des Transports de Saint-Hyacinthe
qui a été tuée au mois de mai, cette année, dans
cette courbe. Chaque année, c'est... C'est pour cela que je trouve
important que quelque chose bouge dans le dossier et je vous remercie
beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Johnson. Je vais maintenant reconnaître M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. Je remercie
mon collègue, le député de Lévis, de me
prêter quelques minutes de son précieux temps. J'ai quelques
questions qui concernent particulièrement la région 06 et qui
concernent aussi mon comté. Brièvement, est-ce que les petits
dossiers qui concernent Boucher-ville, sortie 132 sur Montarville, sont
réglés une fois pour toutes? Je sais qu'aucuns travaux n'ont
été faits, mais...
M. Côté (Charlesbourg): est-ce que le
député de Bertrand pourrait me préciser l'endroit, parce
qu'il y a aussi un projet d'élargissement de la 20 à la hauteur
de Montarville.
M. Parent (Bertrand): II ne s'agit pas de la 20. Il s'agit de la
132, qui s'en va vers Varennes. Là, il y a une sortie, qui s'appelle la
sortie Montarville, qui été mal faite. La ville a demandé
il y a deux ans, trois ans, quatre ans, d'avoir la permission... Il s'agit tout
simplement que le ministère des Transports - les sommes d'argent sont
très minimes - permette une sortie pour aller directement sur
Samuel-de-Champlain, sortie Montarville. En tout cas, si vous n'avez pas la
réponse, j'apprécierais l'avoir parce que cela bloque encore et
cela commence à être un sérieux problème
d'engorgement.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si c'est de
l'importance sur le plan financier dont vous faites état, cela
m'étonne que ce ne soit pas un dossier réglé, mais je
vérifie et je vous
donne l'information.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
Deuxièmement, il y avait eu des demandes de faites aussi pour la
sortie de Sainte-Julie pour aller sur la 20 vers Montréal. Est-ce que
cela a avancé, ce dossier-là?
M. Côté (Charlesbourg): Demain matin, réponse
demain matin.
M. Parent (Bertrand): Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'il y en a pour 2
000 000 000 $ dans la machine et je ne pourrais pas...
M. Parent (Bertrand): Cela sort un peu de la route, mais cela
concerne votre ministère. Il y avait une entente à intervenir par
un protocole spécial... Je vois ici, dans les programmes qu'il y a des
sommes pour les protocoles et les signatures de divers projets. La question du
mur de son, ou d'une formule quelconque sur la 132, vis-à-vis
Boucherville, est-ce que cela aussi...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où
c'est un protocole qui est signé... Il me semble qu'on l'avait
signé, le protocole. Si mon souvenir est bon, il me semble que c'est un
protocole signé. Oui, je me souviens très bien. Oui, je me
souviens de ce dossier-là, j'y ai travaillé. D'ailleurs, vous
étiez intervenu, je pense, dès votre arrivée,
peut-être un an plus tard, tout comme ceux des villes de Saint-Pierre et
d'Anjou, de même que du Mont-Royal. Alors, il faudra vérifier si,
effectivement, il est revenu de la ville et s'il a été
expédié, mais..
M. Parent (Bertrand): II y a environ 18 mois, vous m'aviez dit:
Pour autant que la ville, elle, soit prête à...
M. Côté (Charlesbourg): À payer 50 %.
M. Parent (Bertrand):... payer ses 50 %. On l'a fait accepter
à la ville et la balle était dans le camp du ministère,
mais on se promenait la balle d'un bord et de l'autre. Alors, en principe, cela
devrait aller. Est-ce qu'on pourrait faire des vérifications demain, si
vous en êtes capable?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, les trois.
M. Parent (Bertrand): Ou au cours de la prochaine semaine.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les trois cas.
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le ministre. Le dossier de la
continuité de l'autoroute 25, il est rendu où? Il y a
probablement d'autres députés qui ont posé cette question.
La sortie à la ville d'Anjou, pour aller débloquer... Cela a
été annoncé, il me semble, deux ou trois fois; j'ai
entendu des conférences de presse là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Pour? M. Parent
(Bertrand): La continuité...
M. Côté (Charlesbourg): Aller jusqu'à
Rivière-des-Prairies?
M. Parent (Bertrand): Pour même traverser et aller
rejoindre l'autoroute 440.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a eu aucune annonce.
Tout ce qui a été évoqué, c'est que c'était
une des possibilités qui étaient analysées dans le plan de
transport, pas plus que cela. Il n'y a pas de décision prise par le
gouvernement.
M. Parent (Bertrand): II n'y a aucune décision de...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
décision, non. Ce qu'il y a eu, c'est que des députés se
sont regroupés, de Laval, Lanaudière et certains
députés de Montréal, pour revendiquer, finalement, la
construction, mais de position officielle du gouvernement, il n'y en a pas
encore. Le seul élément qui est en cours actuellement, c'est un
protocole avec la ville d'Anjou...
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... sur les bretelles de
service, pour permettre l'accès à des terrains qui pourraient
servir de parc industriel éventuellement.
M. Parent (Bertrand): D'accord. L'échéancier, si
jamais une décision est rendue sur cette autoroute-là...
M. Côté (Charlesbourg): Le plan de transport est un
plan de dix ans, dans la mesure où ce serait retenu dans le plan de
transport. (17 h 15)
M. Parent (Bertrand): Donc, il n'y a rien de plus précis
et de plus avancé de ce côté-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y en a qui sont plus
avancés et plus précis, dans l'esprit du ministre qui
défend ses dossiers à l'intérieur des comités
ministériels et qui a à les faire approuver par les
autorités gouvernementales avant même de les annoncer.
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, à ce moment, est-ce
que pour vous, c'est une priorité, ce dossier de la continuation de la
25?
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait partie des
dossiers qui ont été analysés. Quant à moi, ce
n'est pas la priorité numéro un ou numéro deux.
La priorité actuellement pour le ministre des Transports, c'est
le maintien des acquis. À ce moment-là, cela veut dire le
boulevard Métropolitain, l'échangeur Turcot, l'échangeur
Saint-Pierre, la 20, des travaux qui ont de quoi nous occuper encore quelques
années.
Quant à cette extension dans le réseau autoroutier, c'est
une autre chose. C'est une question qui vient en troisième
priorité puisque la première est le maintien des acquis, la
deuxième l'amélioration de l'utilisation des corridors et la
troisième, cet ajout.
M. Parent (Bertrand): Je suis un peu déçu. Il
semble que les problèmes que vous connaissez sur le boulevard
Métropolitain... Quels sont les derniers chiffres? 160 000 voitures au
lieu de 100 000 ou quelque chose de cet ordre. Une des solutions pour diminuer
le trafic sur le boulevard Métropolitain, c'est de
décongestionner le coin de Décarie et de l'autoroute des
Laurentides. Avec tous les gens de la rive sud - et la rive sud est
probablement la région qui explose le plus sur le plan
démographique actuellement - ça fait qu'il y a un goulot
d'étranglement. Si tu veux te rendre à Laval ou dans les
Laurentides, tu es obligé de passer par un seul endroit.
Je comprends qu'il y a d'autres priorités, sauf que je me demande
si, justement, parce que vous êtes à prendre votre décision
quant au boulevard Métropolitain, on ne pourrait pas résoudre
tous les problèmes en même temps. Il me semble que cette voie de
décongestionnement, s'il y en a une qui doit être due... Les
études doivent le prouver. Si elle n'est pas dans les deux
premières priorités, elle doit certainement être la
troisième.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que cela a
fait l'objet de nombreuses réflexions au ministère. Je suis
très heureux d'apprendre que le député de Bertrand est
favorable à ce qu'on puisse faire cette continuité de la 25 pour
régler un certain nombre de problèmes.
M. Parent (Bertrand): Cela a un impact direct sur la rive sud, de
ce côté-là.
Quant à l'autoroute 30, c'est une nouvelle infrastructure. Cela a
été annoncé, je ne me trompe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire que
ce qui a été annoncé et accepté dans le cadre du
sommet de la Montérégie, c'est la construction de l'autoroute 30
dans le contournement de Kahnawake, qui est un projet auquel on travaille au
ministère depuis de nombreuses années. On est prêt à
aller en appel d'offres à l'automne, dans la mesure où on finit
par régler avec - il reste combien d'agriculteurs, un ou deux? - deux
agriculteurs avec lesquels on a des problèmes devant la CPTA.
Dans la mesure où nos problèmes seront
réglés, on serait capables d'aller en soumissions publiques
à l'automne ou, au plus tard, au début de l'année 1989,
pour réalisation. Finalement, ce qui a été annoncé
dans le cadre du sommet de la Montérégie, c'est, par la suite, de
reprendre la 10 à Brossard et de filer vers l'ouest, étant le
développement le plus intelligent de cheminement vers l'ouest - cela a
été annoncé, c'est public - pour aller rejoindre le
contournement de Châteauguay.
Quant à l'extension vers l'ouest, on s'est fait relancer à
l'occasion par les députés fédéraux, qui avaient
bien de l'argent et qui étaient prêts à payer une bonne
partie. Je trouvais cela fort intéressant. J'ai relevé le gant.
Compte tenu des difficultés des ponts qui traversent le canal, la voie
maritime, le fédéral a montré plus que de
l'intérêt à financer le pont qui enjamberait la voie
maritime - une structure qui pourrait coûter à peu près 75
000 000 $ - donc, à peu près la moitié du coût de la
construction de l'autoroute 30 menant vers l'ouest.
J'ai toujours dit aux intervenants du milieu que la 30 se construirait
ou se prolongerait dans la mesure où le fédéral en
paierait 50 %. Les discussions que j'ai eues avec les députés
fédéraux, M. Bissonnette du temps où il était
ministre d'État aux Transports, qui était un défenseur de
cette proposition, pris en relève par Mme Monique Vézina qui lui
a succédé comme ministre d'État aux Transports, ces
discussions étaient très avancées, très
sérieuses. Pas au point de conclure un accord, mais les discussions
étaient très avancées à ce niveau-là.
M. Parent (Bertrand): Dernier dossier, M. le ministre, qui n'est
pas dans la machine, je le sais, mais qui est très important pour le
comté: le déplacement de la voie ferrée à
Boucherville auquel je vous ai sensibilisé à quelques reprises.
À la CPTA, les ententes avec tous les intervenants semblent être
sur le point de se faire. Il y en a une partie de faite. Le dézonage, la
nouvelle voie que cela va prendre pour régler ce fameux dossier qui
traîne depuis... En tout cas, en 1978, quand je suis entré
à la mairie, on a commencé à le rebrasser de ses cendres
et on est rendu en 1988. Toutes les décisions sur les tracés et
tout cela devraient être arrêtées d'ici à un mois, au
ministère des Transports. Pour autant qu'on puisse aussi avoir le coup
de pouce du gouvernement fédéral est-ce que vous allez pouvoir
agir assez rapidement là-dessus pour ce qui est des "overpasses" sur la
route 20? C'est un cas assez spécial, un déplacement de voie
ferrée.
M. Côté (Charlesbourg): Si ma mémoire est
fidèle, je pense que c'est un projet qui devait coûter à
peu près 8 000 000 $ à l'origine. Je ne sais pas si mes souvenirs
sont exacts.
M. Parent (Bertrand): C'est plus que cela, M. le ministre. On
parlait plutôt de 15 000 000 $ à 17 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que la
partie sollicitée était de 8 000 000 $.
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est peut-être
plutôt cela. Je me souviens davantage de la partie sollicitée que
du coût global du projet.
M. Parent (Bertrand): Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): II est clair qu'il va
falloir que le gouvernement fédéral y aille de manière
très substantielle dans un dossier comme celui-là, parce que ce
n'est pas le Québec qui peut absorber les coûts de tout cela. Je
sais que la municipalité s'était montrée
intéressée à faire son bout de chemin et que, sur le plan
sécuritaire et sur le plan de la réutilisation de cet espace,
c'est un projet qui a du sens. Mais cela ne peut pas être fait uniquement
par le gouvernement du Québec. Cela prendra une implication
substantielle du gouvernement fédéral.
M. Parent (Bertrand): Dans la mesure où on pourrait
obtenir - et je vais y travailler très étroitement - du
gouvernement fédéral, avec un contexte politique possiblement
intéressant...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas où ils
vont prendre tout l'argent. Il vont avoir des problèmes
tantôt.
M. Parent (Bertrand): Mais, dans cet esprit-là, est-ce que
le gouvernement provincial va être capable de suivre assez rapidement
pour que cela ne traîne pas encore dix ans?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'est pas question
de faire traîner le dossier. Dans la mesure où un dossier comme
celui-là chemine et que le gouvernement fédéral s'implique
tel que vous l'espérez, je pense qu'il y aura lieu d'avoir des
rencontres à ce moment-là et de voir ce qu'on peut faire. Si je
peux vous être utile pour faire accélérer le dossier, c'est
avec plaisir que je le ferai.
M. Parent (Bertrand): Alors, je vous remercie beaucoup, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Demain matin, je vous ferai
parvenir les réponses aux trois questions.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Bertrand. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je pense bien que la voirie régionale
intéresse pas mal de députés. Je suis convaincu qu'il y en
a beaucoup d'autres qui voudraient être ici pour en discuter. Mais on va
en profiter d'abord, avec le ministre, pour regarder certains dossiers qui
existent depuis un certain nombre d'années dans la région. Je
pense qu'il n'y a pas que Jonquière, mais ce serait la région 02.
Quand j'examine la liste des principaux projets que vous nous avez soumise, je
constate que la région 02 a le plus petit budget d'investissement de
l'ensemble des régions. Comment s'établit cette liste de
priorités? Comment s'établissent les coûts affectés
aux différentes régions du Québec?
M. Côté (Charlesbourg): D'après mes
souvenirs, tout de go, c'est que la région 02 n'est quand même pas
une grosse région sur le plan routier, en termes de kilomètres de
routes. C'est une première chose. L'autre, cela peut
peut-être...
M. Dufour: On va jusqu'à Chibougamau et Chapais.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Mais, si vous
regardez, peut-être qu'il y a autant de routes dans les comtés de
Mégantic-Compton, Richmond et Johnson qu'il y en a dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, en termes de kilomètres. Il y a des
comtés qui sont littéralement sillonnés d'est en
ouest.
M. Dufour: La prochaine question, qu'on va vous poser vous allez
voir, on va vous demander à un moment donné combien il y a de
kilomètres de routes par région.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je vais tenter de
vous fournir cela. Deuxièmement - je serais tenté de jouer un peu
avec le député de Jonquière; je ne résiste pas
à la tentation - peut-être que vous en avez tellement fait du
temps où vous étiez là qu'il en reste moins à
faire. Cela peut être une deuxième hypothèse. Ha, ha,
ha!
M. Dufour: Je suis sûr de cela, mais continuez. C'est
intéressant.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! La
troisième, c'est que...
M. Dufour: Cela va être une bonne raison pour nous garder
là.
M. Côté (Charlesbourg): La troisième
hypothèse, c'est que c'est clair qu'il y a de grands travaux qui, bien
des fois, gonflent les budgets. On est rendu maintenant avec une nouvelle
région, la Côte-Nord, au ministère des Transports. Je suis
pleinement convaincu qu'avec la construction de la 138 entre Havre-Saint-Pierre
et Natashquan, si on affectait les budgets à des grands travaux, si on
le faisait, on se ramasserait certainement avec un budget très
très fort dans la région de la Côte-Nord par rapport aux
autres régions. Cela dépend un peu
des travaux, sur le plan des grands travaux, à réaliser et
qui peuvent défigurer un peu le portrait sur le plan financier.
Par exemple, si la 70 était en construction, il est clair
à ce moment-là que les budgets de la région
Saguenay-Lac-Saint-Jean seraient plus importants. Il y a des protocoles qui ont
été signés et qui sont à venir aussi pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean et qui vont nécessiter des investissements...
J'en ai un à l'esprit qui sera très prochainement signé et
qui va nécessiter des déboursés pour le ministère,
au fil des prochaines années, d'au-delà de 6 000 000 $. J'ai en
mémoire des protocoles signés avec Chicoutimi, des protocoles
signés avec Jonquière qui viennent aussi chercher des sommes
importantes. Alors, il y a différentes méthodes de travail.
Dans d'autres cas... On me donne un exemple ici. Je ne l'avais pas vu.
Si je prends la région 02, il y a 6 700 000 $. Quand je regarde la
région de la Côte-Nord, il y a quand même moins de
kilomètres. C'est 17 100 000 $. Finalement, c'est presque le triple,
mais il n'y a certainement pas le triple de routes sur la Côte-Nord qu'au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est cela. Il y a la 138, point. Mais ces
interventions nécessitent des sommes assez appréciables.
M. Dufour: On peut bien prendre, pour le moment bien sûr,
l'exemple de l'autoroute 70. Il y a eu une discussion; cela fait deux ans, je
pense. C'est la troisième année qu'on a l'occasion de discuter de
l'autoroute 70. Il faut se rappeler que je vous disais que jamais vous ne
dépenseriez les 25 000 000 $ qui étaient dans l'enveloppe de
l'entente fédérale-provinciale - je pense bien que le temps me
donne raison - dans le temps donné, et c'est l'avant-dernière
année. C'est l'an prochain...
M. Côté (Charlesbourg): On a jusqu'en 1991. Il y a
un an passé la période de l'entente pour réaliser les
travaux.
M. Dufour: À l'intérieur des cinq ans, cela ne
semble pas une grosse possibilité.
M. Côté (Charlesbourg): II faut se rappeler une
chose. Dans le cas de la 70, je vous dis et j'ai dit aux gens quand j'y suis
ailé: On aurait et on était capable de dépenser l'argent
dans la mesure où on aurait accepté ce qui était en cours
au ministère, en termes de préparation. C'était clair
qu'on pouvait dépenser cet argent lorsqu'on parlait de la route du parc
en allant vers Jonquière. À ce moment-là, il y avait
beaucoup de travaux de faits au ministère quant à la
préparation des plans et devis. Le milieu a souhaité qu'on fasse
davantage de Saint-Bruno à Jonquière. Cela a été un
choix du milieu. Ce n'est pas moi qui l'ai choisi. Je me souviens que vous
étiez là. Les maires l'ont souhaité et je pense que
c'était un voeu exprimé par la population et il faut respecter
cela.
Dans ce sens, j'avais quand même mis en garde qu'il fallait
commencer. Il fallait donc réhabiliter et redonner des mandats qui
avaient été abandonnés compte tenu du fait que le choix
premier de dépenser les 25 000 000 $ était davantage de
Jonquière vers le boulevard Talbot. À ce moment-là, je
peux vous déposer les dates parce qu'on s'est reviré de bord
très vite. On est allé en appel de propositions de
professionnels. Des firmes de professionnels ont été choisies. Ce
sont des firmes de professionnels, dans tous les cas, du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. On a divisé cela en tronçons, à
ma demande, pour que les firmes puissent produire le plus rapidement possible,
soit en cinq tronçons. À ce moment-là, il est clair qu'on
ne prévoit pas de problèmes majeurs parce que ce qu'on essaie de
faire, c'est de partir de l'emprise actuelle et d'agrandir alors que, si cela
avait été un nouveau tracé, on aurait probablement
beaucoup plus de problèmes avec l'environnement. (17 h 30)
Dans ce sens-là, j'ai relevé le gant, j'ai dit: Parfait!
C'est le voeu de la population, c'est ce qu'on va faire. Puis on a mis la
machine en marche. La machine fonctionne à plein régime. Et, en
tout cas, quant à moi, j'ai encore bon espoir d'être capable de
dépenser ces montants-là, malgré le changement de cap.
M. Dufour: Mais la difficulté, c'est qu'actuellement on ne
voit pas beaucoup, publiquement, de plans qui sortent. On voit qu'il y a eu du
piquetage de fait durant l'hiver, il y a certains éléments qui
sont faits. On voit aussi, au-dessus du boulevard Talbot, l'infrastructure qui
est en train de se faire, mais au point de vue local les gens ne peuvent pas
toucher du doigt, par exemple, ce qui a été fait
réellement. On n'a pas de plan, on n'a pas de tracé
définitif, on ne sait pas où il y aura des interventions
majeures...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
là où on peut le faire, là où on est capable
d'intervenir avec l'argent de l'entente, on le fait. Et on me donne la note ici
parce que les gens s'informent toujours, puis nous aussi.
Dès cette année, on commence les travaux sur trois
kilomètres sur la 175 vers La Baie, pour 5 900 000 $. Cela faisait
partie des documents auxquels on a travaillé et qui vont mener à
une réalisation, c'est clair. Quant au reste, on me dit qu'entre
Jonquière et Larouche l'étude d'impact sera déposée
au cours de la semaine prochaine. On pourrait commencer les travaux en 1989, si
on n'a pas de pépin. Donc, la machine, chez nous, ne peut pas produire
plus qu'elle ne produit là. Quant aux échéanciers de
production des études...
Une voix: Tout le cheminement...
M. Côté (Charlesbourg): En conférence de
presse, on avait annoncé le changement de cap. J'avais
déposé... On essaie de se donner des échéanciers
pour être capable de les suivre. Cela ne veut pas dire qu'on est capable
de les respecter en tout temps mais, au moins, cela nous donne des... Cela nous
force à livrer pour ces périodes-là. Et ce que les
officiers responsables de cela chez nous nous disent, c'est qu'on les respecte
dans tous les cas.
M. Dufour: II y avait aussi une discussion d'engagée avec
la municipalité de Jonquière ou la ville de Jonquière
entre l'entrée, parce que la voie de contournement n'est pas
prévue... Ce dossier-là, est-ce qu'il va se régler au
profit ou dans l'intérêt de l'ensemble? Je sais qu'ils ont
accepté, en tout cas, je trouve qu'il y a des gens qui...
M. Côté (Charlesbourg):... qui vous ont
succédé.
M. Dufour: Non. Je peux bien dire oui. Il y a une discussion qui
s'est faite mais, d'après la perception ou les connaissances que j'ai
par rapport à cela, il semble qu'on puisse peut-être accepter
telle chose comme un pis-aller, mais on veut continuer à
négocier. Est-ce que ces négociations-là sont
complétées?
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que l'on
négocie encore. On négocie encore. Il y a peut-être un
boulevard qui va vous rappeler un certain nombre de choses, le boulevard
Harvey, je pense?
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'il y a eu des
négociations...
M. Dufour: On a eu moins de misère que pour le boulevard
René-Lévesque.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Alors on me dit
que... C'est parce que, dans ce cas-là, on n'a pas enterré un
lord.
M. Dufour: Un quai?
M. Côté (Charlesbourg): Un lord. Ha, ha, ha!
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Dorchester.
M. Dufour: Dorchester.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que les
négociations continuent, qu'il y a des choses acceptables, qu'il y a des
choses inacceptables. Mais, au coeur du débat, II y a un quatre voies
jusqu'à...
Une voix: Jusqu'à l'entrée de...
M. Côté (Charlesbourg):... Jusqu'à
l'entrée de Jonquière.
M. Dufour: D'accord, c'est à peu près cela.
M. Côté: Je n'essaierai pas de faire une
leçon de route au député de Jonquière.
M. Dufour: Mais les 5 900 000 $ c'est entre les routes 175, 170,
autoroute 70, 1 500 000 $... Tout à l'heure, vous m'avez parlé de
5 900 000 $; cela s'additionne comment?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que, si on va en
appel d'offres à l'automne, on ne peut pas dépenser 5 900 000 $
d'un coup.
M. Dufour: Ah! Oui, bien là, ce n'est pas pour cette
année.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
C'est-à-dire non, non.
M. Dufour: Vous allez dépenser juste...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
C'est-à-dire qu'on va en dépenser cette année. D'accord.
On va en dépenser cette année, mais c'est un contrat... Bien oui
mais... On se dit: Les gens veulent des choses sur le terrain. À partir
du moment où l'entrepreneur est là avec sa cabane, puis le
"bull", ils vont commencer à travailler, ils commencent à croire
que cela va être vrai.
Alors, il est clair que, dans ce cas-là, le coût de 5 900
000 $ va être possiblement échelonné sur deux ans,
indépendamment de la longueur de la réalisation.
M. Dufour: Les modifications de l'intersection. Est-ce que
l'intersection du chemin des Étudiants et de la 170 est à
l'intérieur du demi-million? Parce que j'avais demandé qu'on
avance les travaux d'une année. Il y a des accidents assez nombreux dans
le coin. C'est dans la ville, c'est près de la polyvalente de
Jonquière. Il y a un viaduc élevé, on appelle cela le
boulevard des Étudiants, l'intersection de la 170. Il y a deux
polyvalentes dans le coin. Il y a pas mal de gens qui traversent là.
170, remarquez bien, je n'ai pas dit 70. C'est sous la responsabilité du
ministère, pour autant que je sache.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, on a des
problèmes à se comprendre. On est mêlé. Il y a
tellement de numéros de routes chez vous, 70, 170, tout cela. On va
vérifier sur le boulevard des Étudiants.
M. Dufour: Cela va à rencontre de ce que vous avez dit
tout à l'heure, qu'il n'y avait pas beaucoup de routes.
M. Côté (Charlesbourg): II peut y avoir bien des
numéros, mais pas beaucoup de routes. Finalement, vous le savez, vous
allez avoir la plus petite autoroute au monde, alors. C'est un des
éléments. Ce que je vais faire, boulevard des
Étudiants...
M. Dufour: Boulevard des Étudiants, 170. M.
Côté (Charlesbourg): 170, d'accord.
M. Dufour: C'est demandé depuis plus d'un an, cela fait
une couple d'années qu'i I y a eu des accidents assez importants dans
cette section.
M. Côté (Charlesbourg): Je vérifie et je
donnerai la réponse au député de Jonquière, en
Chambre demain.
M. Dufour: Deux autres petites questions pour ne pas prendre plus
de temps qu'il ne faut, parce qu'il y en a qui ont l'intention d'intervenir.
Les protocoles, vous écrivez "protocoles" au pluriel. Jonquière
et Chicoutimi, 2 600 000 $. Jonquière et Chicoutimi, ce n'est pas la
même ville, ce n'est pas le même comté non plus. Combien y
a-t-il de prévu pour Jonquière et combien y a-t-il de
prévu pour Chicoutimi dans ces protocoles?
M. Côté (Charlesbourg): On va les faire ventiler,
pas de problème.
M. Dufour: Les ventiler.
M. Côté (Charlesbourg): On peut même vous les
donner tout de suite. Dans le cas de la ville de Jonquière: intervention
majeure dans la conurbation du Haut-Saguenay: 1 000 000 $.
M. Dufour: Chicoutimi.
M. Côté (Charlesbourg): 1 600 000 $ pour Chicoutimi
pour la route 372 et le boulevard Saguenay.
M. Dufour: Cela va pour cette question.
Pour ce qui est de la route de la Baie James et de la route du parc des
Laurentides, est-ce qu'il y a des changements prévisibles ou des actions
positives dans ces dossiers-là? On pourrait peut-être les prendre
l'un après l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous confier
très humblement que je parcours très régulièrement,
dans les quelques moments de loisir que j'ai le dimanche matin, la revue de
presse des régions. Il est abondamment question... J'ai hâte de
pouvoir croiser en personne M. Carol Néron. Cela doit vous dire quelque
chose? On va avoir une bonne discussion avec lui parce que pour les quelques
conférences de presse que j'ai eu le plaisir de tenir au
Saguenay-Lac-Saint-Jean il était devenu l'homme invisible. Dans ce sens,
j'aurais beaucoup de plaisir à avoir une bonne discussion sur ce qui
risque de se produire dans l'avenir.
Il est clair que la route qui mène à Chicoutimi a
été améliorée au fil des ans par vous autres, par
nous aussi. Je pense qu'elle s'est améliorée sur le plan de
certains dépassements. Cela ne veut pas dire que c'est parfait. Non, ce
n'est pas cela que je veux dire, sauf que j'ai demandé aux gens du
ministère de nous préparer un plan d'intervention de cinq ans,
qui tiendrait compte d'une meilleure signalisation quant aux
possibilités de dépassement. Cela commence même à
être visible. Le long de la route il y a des panneaux qui annoncent la
possibilité de doubler dans deux, quatre ou cinq kilomètres. Ce
qu'on vise à faire, c'est ajouter des voies de dépassement,
à intervalles très réguliers, de façon à ne
pas demander aux conducteurs d'attendre trop longtemps, l'impatience provoquant
des dépassements qui occasionnent des accidents. C'est dans ce sens
qu'on va maintenant. C'est là qu'on se dirige.
M. Dufour: Est-ce que vous avez l'intention aussi de
procéder à des corrections de courbes?
M. Côté (Charlesbourg): II reste, là comme
ailleurs, des points...
M. Dufour: Même les enlever complètement. Il y a des
endroits où on pense qu'elles pourraient être enlevées
complètement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est tout cela qui fait
l'objet de l'analyse du ministère, avec des recommandations qui sont
faites par des spécialistes du ministère, comprenant des
éléments de sécurité. Et des courbes, on sait que
ce n'est pas trop sécuritaire. Alors, plus de sécurité et
permettre le dépassement avec une meilleure signalisation.
M. Dufour: Vers la Baie James, qu'est-ce que vous en pensez?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! bien, écoutez!
M. Dufour: Une promesse électorale.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un débat qui va
très certainement passionner les prochains débats et qui va faire
en sorte que les idées politiques vont se confronter sur le terrain de
l'élection dans Roberval.
M. Dufour: Cela fera deux fois. M. Côté
(Charlesbourg): Pardon? M. Dufour: Cela va faire deux fois.
M. Côté (Charlesbourg): Deux fois une
élection dans Roberval?
M. Dufour: Non. Deux fois que les idées sont
confrontées par rapport à la route vers la Baie James.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est
réconfortant dans une situation comme celle-là, c'est que s'il
n'y avait pas eu de Baie James il n'y aurait pas de possibilité de
parler de la route qui mène à la Baie James. C'est donc à
deux reprises que le premier ministre actuel a, d'abord avec la Baie James,
phase I, puis avec le deuxième élan donné à la Baie
James, deuxième phase... Prenez-le comme vous le voulez, cela fait de
l'argent quand même d'investi au Québec, travaillé par des
Québécois. Je trouve cela fantastique qu'il y ait une - j'allais
dire "collusion", mais ce n'est pas le bon terme - concertation des élus
de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui revendiquent cette route
d'accès vers le Nord pour pouvoir tirer profit des décisions
extrêmement importantes qu'a prises le premier ministre du Québec.
Même, lors de mon dernier voyage à Roberval - malheureusement, je
n'ai pu assister à la convention à laquelle ont voté 3100
personnes et assisté 4000 personnes, la convention du parti - je me suis
laissé dire que le ministre des Transports fédéral, M.
Benoît Bouchard, avait évoqué la possibilité que le
gouvernement fédéral puisse être partenaire dans la
construction de cette route menant vers la Baie James en remplacement de la
subvention à la construction d'un gazoduc. J'ai été,
d'abord, enchanté qu'on me rapporte la nouvelle et j'ai demandé
à M. Bouchard de le rencontrer très prochainement pour
m'enquérir de la véracité des propos rapportés par
un hebdomadaire local et une radio locale.
M. Dufour: II y a des petits dossiers de comté dont je ne
parlerai pas, je vais attendre pour voir comment vous allez nous
présenter cela. J'espère qu'ils vont continuer parce qu'il y a
encore des coins qui ont besoin d'améliorations. Il y a peut-être
un dossier, la corporation intermunicipale des transports. C'est entendu que je
vais sauter un peu de l'un à l'autre. Ils vous avaient demandé
une rencontre, que je sache, avec les maires parce qu'il y a des diminutions de
subvention qui étaient imprévisibles, en tout cas, au moment
où ils ont fait leur budget et qui se sont présentées au
cours de l'année. Cela représente, je pense, 150 000 $ en moins.
Moi, j'avais assisté à toute la commission parlementaire
concernant le transport en commun dans la région de Montréal.
J'étais demeuré sous l'impression, peut-être à tort,
qu'il n'y aurait pas de diminution d'enveloppe. Je me souviens, quand les gens
du Saguenay s'étaient présentés ou étaient venus,
il me semble que c'était à peu près cela qu'ils avaient
fait ressortir.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, ils m'ont
d'abord demandé une rencontre. J'ai insisté, même s'ils ne
le voulaient pas, pour qu'ils rencontrent avant tout mes fonctionnaires de
façon qu'on puisse, lors de la rencontre, régler des
problèmes. Ce qui arrive très souvent dans ces cas-là,
c'est que, dès le moment où on se rencontre, on échange
des dossiers qu'on fait par la suite analyser par nos fonctionnaires et,
après, on se revoit pour prendre des décisions. Alors, j'ai dit:
On va inverser le processus, vous allez rencontrer les fonctionnaires de mon
ministère pour analyser. Ils étaient réticents, ils ont
attendu et ils ont finalement accepté de les rencontrer. Je leur avais
donné rendez-vous, à une visite que j'ai faite à
Saint-Félicien parce que cela pressait. Je pense qu'ils ont eu des
contretemps ou qu'ils ne pouvaient pas.
M. Dufour: Ils trouvaient que c'était le
déplacement. Pour une entrevue d'une demi-heure, faire environ 75
milles, 150 milles aller-retour, c'était beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une entrevue, c'est
1000 $ le mille, à 150 000 $.
M. Dufour: S'ils avaient eu l'assurance que c'était oui,
sûrement qu'ils y seraient allés. Ils auraient même pris un
avion, pas Quebecair, mais un avion.
M. Côté (Charlesbourg): Tout ce que je veux dire au
député de Jonquière, c'est qu'on a eu à faire face
à un problème particulier en ce qui concerne la commission de
transport du Saguenay, en particulier en ce qui a trait aux autobus.
M. Dufour: L'achat? (17 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): L'achat d'autobus. Lorsqu'on
est parti de 75 % pour aller à 60 % l'an prochain, c'est sûr
qu'à certaines places cela faisait mal. Lorsque j'ai eu l'occasion de
discuter avec le président de l'époque, il m'a dit: Nous, on n'a
pas un véhicule cette année. Par contre, on en a l'an prochain.
Compte tenu que nous sommes une jeune commission de transport et qu'il y a un
équilibre financier assez difficile, est-ce que vous accepteriez
d'acheter cette année les véhicules qu'on voulait acheter l'an
prochain pour avoir 75 % de subventions au lieu de 65 %?
J'ai accepté en tenant compte du problème particulier.
Mais cela, je n'en ai pas entendu parler. J'ai davantage entendu parler que
j'étais méchant dans ma mesure parce que cela risquait de leur
coûter 150 000 $. J'ai dit: Faites-moi la démonstration de tout
cela, de la même manière que la STRSM de la rive-sud me l'a faite.
Je ne suis pas un borné. Je suis prêt à examiner cela. Je
suis bien conscient que le transport en commun est extrêmement
important.
Dans ce sens, je vais les rencontrer très prochainement, autant
que possible lors d'un prochain voyage au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je sais que
dans les prochains mois mon itinéraire m'amènera, plus souvent
qu'autrement, au Lac-Saint-Jean qu'au Saguenay. Parce que le Saguenay,
d'après ce que j'ai compris, était bien représenté
au fil des années. Il a su tirer son épingle du jeu de la partie
gouvernementale. On va aller regarder de très près ce qui se
passe dans le comté de Roberval.
Chose certaine, je serais prêt à les rencontrer. Je leur
assure un bon accueil, une ouverture de la même manière que j'en
ai eu dans le cas des autobus. La conclusion sera-t-elle la même? Ce sera
à eux de faire la démonstration pour qu'on en arrive à
cela.
M. Dufour: Vous êtes mieux de ne pas prendre votre
automobile pour traverser le parc actuellement. Avec l'opération que
vous avez eue...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas l'état
du parc qui m'empêcherait de prendre ma voiture, c'est uniquement ma
condition de colonne vertébrale qui aurait très certainement des
problèmes.
M. Dufour: Dernière petite question. J'examinais dans les
voyages du ministre et de son cabinet à l'étranger, il y a un
endroit où c'est marqué: Mme Claire Hovington,
députée, deux fonctionnaires, en Norvège, 11 et 12
septembre, 7545 $, mission sur la politique administrative et financière
sur le service de traversier et de cabotage. Après cela, je vais plus
loin dans vos fonctionnaires. On retrouve la même chose. C'est la page 5:
un député, deux fonctionnaires, Norvège, 11 et 19
septembre, 7545 $. C'est la même mission, vous l'avez fait paraître
deux fois.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que vous aviez
demandé... Député et cabinet. C'est pour cela qu'elle est
produite deux fois mais, c'est le même voyage.
M. Dufour: Une question pour mon information. Est-ce que c'est
coutume qu'une députée puisse représenter le
ministère? Est-ce que cela arrive souvent?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je souhaiterais que
cela se fasse de plus en plus. Je pense qu'il est de commune renommée
que nos fonctionnaires... Je pense que c'est bon d'aller chercher à
l'extérieur l'expérience qui s'y produit. Nos fonctionnaires vont
assez régulièrement chercher toute la science qu'il y a
là-bas, dans les différentes sphères.
Au mois de septembre, j'ai eu l'occasion d'aller moi-même en
voyage. Mon sous-ministre adjoint au génie était en voyage en
France et en
Belgique. Il a pu puiser là toute une série d'informations
fort intéressantes sur les technologies française et belge. Comme
il y avait le congrès mondial des routes en Belgique, toute une
série d'expertises se retrouvaient là en même temps et le
ministère pouvait en tirer profit. Quand j'extensionne je dis: Si cela
peut être profitable pour le gouvernement, cela peut l'être aussi
pour la députation.
Dans ce cas, il y avait un objectif bien précis avec un rapport
de voyage qui m'a été déposé par l'équipe de
fonctionnaires et par Mme Hovington qui avait présidé le
comité Hovington sur les traverses. Ils sont revenus avec un rapport
assez intéressant. Ce sont des choses qu'on ne peut pas... Je suis
prêt à multiplier ces expériences et à porter le
poids politique d'une telle décision.
M. Dufour: Je vous remercie. J'avais encore un paquet de
questions comme cela à poser mais je vais donner la chance...
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Je m'excuse...
M. Garon: Juste une question sur le voyage. Le nom du ministre
est marqué mais je n'ai pas l'impression que ses dépenses sont
là. Lui, il est couvert par le Conseil exécutif. Ce n'est pas le
ministère qui le rembourse? Ce doivent être uniquement les
dépenses des fonctionnaires, pas celles du ministre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que dans
certains cas, il y a certaines dépenses qui sont payées par le
ministère des Relations internationales, en voyage officiel.
M. Garon: Normalement, ils fournissent le billet. Après
cela, c'est un per diem.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: J'ai compris que c'étaient seulement les
dépenses des fonctionnaires. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): À l'intérieur
du voyage de Mme Hovington?
M. Garon: Bien non, il y a deux voyages ou c'est une mission que
vous avez dirigée. J'ai l'impression que vos dépenses ne sont pas
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Pour une partie,
ce sont les Affaires intergouvemementales qui paient et pour une autre partie,
c'est le ministère.
M. Garon: Per diem je suppose. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Le fait qu'il figure à deux endroits, vous ne
payez pas en double?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Dufour: Vous auriez pu couper en deux aussi. Cela fait moins
gros.
M. Côté (Charlesbourg): On a répondu à
la demande que vous aviez expédiée. C'est dans la même
liste, mais il fallait répondre aux deux questions. C'est pour cela que
ça apparaît deux fois. C'est le même voyage.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Je rappelle aux membres de la commission que nous avions une entente,
hier, avec M. le député de Gouin pour parler du boulevard
Métropolitain. Je vais maintenant reconnaître M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Merci, M. le Président. Du dossier du
boulevard Métropolitain et de son éventuelle voie de
contournement, pas seulement au boulevard Métropolitain mais pour
l'agglomération montréalaise. Dans un premier temps, je voudrais
essayer de compléter: boulevard Métropolitain, j'ai compris par
la lecture de journaux et par d'autres communications que j'ai eues, qu'il y
avait eu quelques éléments additionnels de réponse qui
étaient intervenus hier en fin d'après-midi malgré les
discussions qu'on a eues, mais il n'y a pas de problème, je ne me
formalise pas de cela. D'abord, est-ce qu'on peut faire le point sur
l'état du dossier boulevard Métropolitain par rapport à
tout ce qui a circulé il y a un mois et compte tenu des
éléments additionnels que vous avez ajoutés hier?
M. Côté (Charlesbourg): Pas de problème.
Hier, je répondais aux questions du député de
Lévis. Je suis prêt à recommencer, je n'y vois pas de
problème, compte tenu de l'intérêt du député
de Gouin.
Rappelons-nous que le boulevard Métropolitain a été
construit à la fin des années cinquante. Il l'a été
par la ville de Montréal à l'époque, et c'est M. Lesage en
1960 ou 1962, lors de son élection, qui avait pris l'engagement de
reprendre à sa charge et de payer à la ville de Montréal
la construction du boulevard Métropolitain. C'était donc un
gouvernement très libéral à cette époque-là
aussi.
Il faut aussi se rappeler que c'est une oeuvre qui a été
faite avec les normes du temps, donc une capacité de 100 000
véhicules avec un corridor et des espaces quand même très
restreints pour être capable de travailler, soit des descentes plus
allongées et des montées similaires conformes aux normes de
sécurité.
À l'époque, cela ne créait pas de problème,
parce qu'il n'y avait pas 100 000 véhicules. Au fil du temps on se
retrouve 28 ans plus tard avec des problèmes d'usure normale ce qui nous
laisse à peu près cinq ans pour qu'on puisse maintenir ces
acquis.
Effectivement, lorsqu'on a analysé le dossier, on s'est dit: Oui,
il faut intervenir; deuxièmement, quelle solution s'offre à nous?
Dans l'analyse qui avait été faite, il y avait deux
solutions.
M. Rochefort: Je veux juste être sûr qu'on se
comprend bien sur le problème avant les solutions possibles.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Rochefort: Corrigez-moi si je comprends mal, mais je comprends
qu'il y a des travaux qui doivent être réalisés parce que
ce boulevard accueille quotidiennement 170 000 véhicules alors qu'il a
été conçu pour 100 000 véhicules. Cela implique un
certain nombre d'hypothèses qui ont été
évoquées. Mais, d'autre part, il y a aussi la question de
l'état de la structure actuelle. J'aimerais que vous précisiez
sur les deux.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, la
première chose qui nous fait intervenir, c'est qu'effectivement sa vie
utile est finie dans cinq ans. C'est clair. Dans la mesure où on
n'interviendrait pas maintenant, c'est une structure qui serait devenue
inutilisable dans cinq ans. Donc, il nous faut intervenir de manière
très forte pour plusieurs joints de dilatation, dalles et toute une
série d'interventions. Finalement, sur le plan visuel, ce n'est pas
très joli. Le béton qui s'effrite, cela peut être
sécuritaire mais, sur le plan visuel, ce n'est pas très beau.
Donc, on a décidé, premièrement, d'intervenir et
deuxièmement, sur le plan sécuritaire, puisqu'on intervient,
faire le maximum que l'on peut pour rendre l'utilisation du boulevard
Métropolitain sécuritaire à la fois dans les
entrées et les sorties, et aussi lors d'incidents parmi lesquels il y a
des accidents afin que le remorquage puisse se faire de manière beaucoup
plus rapide ainsi que la mise dans une voie d'évitement ou dans un
accotement. Donc, des refuges pour automobiles en difficulté, ce qui
n'existe pas maintenant, plus une série d'interventions qui nous
permettraient d'avoir une meilleure gestion de la circulation. C'est un ouvrage
qui pourrait se terminer par des coûts d'à peu près 50 000
000 $, en termes d'intervention.
Puisqu'on passe maintenant à la phase de la réalisation,
les fonctionnaires du ministère se sont penchés sur
différentes possibilités. Il y en avait deux à
l'époque. Celle d'intervenir sur une période de cinq ans, donc,
de prendre le temps de le faire sur cinq ans, mais d'achaler les gens pendant
cinq ans. L'autre hypothèse était de le fermer pour un an, au
complet, et de faire tous les travaux pendant cette année, créant
bien sûr une congestion, un traumatisme et toute une série
de...
II est clair que le débat a été public. Je l'ai
lancé pour que les idées se brassent. Je pense que c'est à
ce niveau que cela devient très intéressant. Finalement, dans ma
convalescence, ayant eu le temps de lire les propositions de plusieurs
spécialistes - celles des gens du ministère, je les connaissais,
mais il y a bien des spécialistes en dehors du ministère et de
nombreuses recommandations de bien des individus qui voulaient aussi nous
prêter secours en nous donnant des solutions - j'ai demandé
à nouveau aux gens du ministère d'examiner cela de très
près. Je suis en mesure de dire à ce moment-ci que ni l'une ni
l'autre de ces hypothèses ne sera retenue.
Nous sommes à achever une autre possibilité
d'intervention. Comme je le disais hier, lundi dernier, j'ai eu une rencontre
de travail d'à peu près deux heures sur l'ensemble de
l'intervention, dans les moindres détails. J'ai demandé qu'on
aille encore plus loin à ce niveau afin d'être capable de
s'assurer que notre objectif est de faire ce qu'on a à faire, de le
faire de manière sécuritaire et qu'on puisse y arriver en
dérangeant le moins de gens possible.
J'ai aussi dit hier qu'il y a deux grandes priorités: il y a le
boulevard Métropolitain et il y a les échangeurs Turcot et
Saint-Pierre. Turcot et Saint-Pierre font l'objet de la même
réflexion qu'on a menée sur le boulevard Métropolitain.
C'est à ce moment-là que je prendrai la décision à
savoir si l'intervention, en ce qui concerne le boulevard Métropolitain,
doit primer sur celle de Turcot et Saint-Pierre. Il est clair qu'on ne peut pas
faire les deux opérations en même temps. Il faut en faire une,
Turcot et Saint-Pierre ou Métropolitain. L'autre se fera l'année
suivante. Ce sont ces décisions qu'il reste à prendre.
M. Rochefort: Corrigez-moi si je comprends mal, si je conclus
mal. Donc, la fermeture du Métropolitain n'est pas envisagée.
M. Côté (Charlesbourg): Disons qu'on se dirige vers
une autre solution mitoyenne.
M. Rochefort: J'ai le goût de vous dire que je comprends
qu'il y a peut-être des choses que vous ne voulez pas annoncer maintenant
et je respecte cela, mais vous comprendrez qu'il n'y a pas 10 000 choix entre
la fermeture et la non-fermeture. Je cherche ce qui est mitoyen. Ha, ha, ha!
Cela suscite un peu de curiosité de ma part.
M. Côté (Charlesbourg): Je connais personnellement
le député de Gouin pour avoir siégé à
différents comités électoraux avec lui. Il est un peu de
la même trempe que moi. Étant un organisateur et ayant fait ses
classes à ce niveau, il est clair que la curiosité est
l'élément principal et essentiel d'un bon organisateur. Dans ce
sens, je ne suis pas étonné de sa réaction. Moi aussi,
d'ailleurs, quotidiennement, ma curiosité est piquée au vif au
ministère compte tenu du fait qu'il n'y a pas d'endroit où le
génie pique plus la curiosité qu'au ministère des
Transports. (18 heures)
M. Rochefort: D'accord. Deuxièmement, si je comprends
bien, là aussi, il n'y a pas vraiment de travaux qui vont impliquer
l'accroissement de la capacité du boulevard Métropolitain dans ce
que vous me dites. Il n'est pas question d'ajouter des nouvelles voies. Je
comprends que ce qui va être fait d'abord, en ce qui concerne la
structure, va la rendre plus sécuritaire, d'une part, plus solide et
cela va lui permettre de faire, j'imagine, encore vingt ans. D'autre part il
faut accroître la sécurité des espaces, des voies
d'évitement, refaire certaines montées, certaines descentes, tout
cela, pour accroître la sécurité. Mais dans les faits,
est-ce que ces travaux visent ou permettront d'accroître - pas
d'accroître, parce qu'elle est déjà accrue, la
capacité d'accueil - ou de faciliter la capacité d'accueil?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous aviez le
bon terme à la fin de votre intervention. Qui dit facilité peut
dire une meilleure fluidité de la circulation.
M. Rochefort: Oui, c'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Et c'est davantage cela qui
est recherché, avec une qualité d'information et les
éléments techniques les plus modernes au plan de la communication
rapide et de la bonne communication aux utilisateurs du Métropolitain.
Alors, c'est vers cela que cela se dirige, et nul doute que l'ensemble de ces
interventions-là pourrait faire en sorte que la capacité soit un
petit peu plus importante que100 000 véhicules, mais on ne
peut pas la multiplier. Dans ce sens-là, les problèmes qu'on vit
actuellement, c'est que le Métropolitain est utilisé
au-delà de sa capacité maximale à peu près douze
heures par jour. C'est un peu cela.
M. Rochefort: Les Montréalais en sont bien conscients.
Finalement, sur le dossier du Métropolitain, y a-t-il des discussions
avec les partenaires, CUM, maires de banlieue, ville de Montréal? Et, si
oui, de quelle nature sont-elles, quels en sont les objectifs?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, une chose est
certaine, c'est que le ministère des Transports n'a jamais
été fermé à la consultation, aux rencontres, que ce
soit au niveau des fonctionnaires ou que ce soit au plan politique, et je ne
suis pas de ceux qui sont fermés. Je veux bien qu'on comprenne que celui
qui a à prendre des décisions, c'est le ministre des Transports
et ce n'est pas l'argent de la ville de Montréal, ce n'est pas l'argent
de la communauté urbaine qui sert à réparer le
Métropolitain, c'est l'argent du gouvernement du Québec et c'est
le ministre des Transports qui va prendre la décision. Il n'est
pas fermé à ce génie municipal, qui pourrait piquer
la curiosité du ministre quant à l'innovation de solutions
susceptibles de moins irriter le monde parce que, eux comme nous, ils font face
à l'électorat. Et il y a eu, je puis vous l'affirmer, et on ne
parle môme pas du transport en commun...
M. Rochefort: Non, non, on est sur le boulevard
Métropolitain. On va descendre du boulevard bientôt.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que je
parle du réseau autoroutier.
M. Rochefort: Mais ma question touche spécifiquement les
travaux qui devront être faits sur le Métropolitain et les
différentes hypothèses de fermeture, non-fermeture, etc; de ce
que cela va impliquer.
M. Côté (Charlesbourg): Non seulement y a-t-il eu
des communications sur le boulevard Métropolitain, mais il y en a eu sur
un ensemble d'autres artères de communication, sur les solutions
à être apportées.
M. Rochefort: D'accord. Cela se fait à quel niveau?
M. Côté (Charlesbourg): Cela se fait au niveau des
fonctionnaires. J'ai moi-même eu l'occasion de rencontrer M. Doré,
en présence de son directeur de cabinet et du mien, pour lui expliquer
toute la procédure, tout le processus menant aux décisions que
nous allions prendre. Je suis très heureux de vous dire que, durant ma
convalescence, j'ai confirmé à M. Doré, le maire de
Montréal, que c'est avec le plus grand plaisir que je pourrais prendre
un repas avec lui pour lui donner toutes les informations dont je pourrai
disposer au moment de la rencontre, et j'ose espérer qu'elle se fera
d'ici aux deux prochaines semaines.
M. Rochefort: D'accord. D'autre part, est-il vrai que la
municipalité de Mont-Royal comptait ériger un mur antibruit et
que, je ne sais trop par quel processus, on lui a demandé, on lui a
dicté, ou je ne sais trop quoi, de ne pas le faire parce que les travaux
envisagés seraient incompatibles avec la présence de ce mur
antibruit, là où il était projeté?
M. Côté (Charlesbourg): Ecoutez, il y a un protocole
d'entente qui a été signé, à tout le moins.
M. Rochefort: Quant au partage des coûts, j'imagine?
M. Côté (Charlesbourg): A tout le moins
expédié à la ville de Mont-Royal pour l'érection
d'un mur antibruit, mais il y a de cela au moins un an et demi, à tout
le moins. Il y a eu plusieurs interrogations de la part de la ville de
Mont-Royal, qui s'interrogeait sur la sorte de mur, par exemple. Quant à
nous, je sais que plusieurs viennent chercher de l'information au
ministère, des conseils sur le plan technique, sur la qualité des
équipements qui doivent être implantés et,
là-dessus, je n'ai pas été informé qu'il y avait
des heurts au niveau de...
M. Rochefort: Ce n'est pas ce que je prétends, non
plus.
M. Côté (Charlesbourg):... différentes
possibilités. Finalement, comme M. Demers me le confirme, il y a eu des
négociations avec la ville de Mont-Royal qui ont amené certains
aménagements au projet initial de Mont-Royal. Il n'est pas question que
le mur ne se construise pas, mais davantage qu'il s'intègre très
bien à ce que nous allons faire éventuellement.
M. Rochefort: C'est cela. Il y a donc eu une concertation.
Finalement, pour Mont-Royal, le maire de Dorval qui préside la
Commission de transport de la CUM, pas la STCUM - la distinction, il a fallu
que je la fasse - disait qu'il n'y avait pas eu de consultation. Il le
déplorait publiquement dans les médias d'information. Vous
comprendrez que le maire de Dorval et moi, on ne se parle pas tous les jours.
J'ai pris connaissance de sa déclaration par les médias
d'information, disant qu'il n'y avait pas eu consultation. Est-ce que du
côté de la CUM aussi, il y aura ou il y a eu depuis ce
temps...
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez. Je pense
qu'il va falloir se comprendre une de ces bonnes journées. Il me semble,
lorsque je parle au président de la Communauté urbaine de
Montréal... J'ai eu d'excellents contacts avec M. Hamelin, un homme qui
représente très bien, à mon avis, la communauté
urbaine et avec qui on a des discussions très ouvertes.
Sur d'autres dossiers, on a réussi de manière admirable
à transférer, par exemple, l'administration du taxi à la
Communauté urbaine de Montréal. Cela s'est très bien
passé. Sur l'aspect du plan de transport en commun déposé
par la CUM, il y a eu des communications aussi avec M. Hamelin. Pour ma part,
je n'ai pas à me plaindre du tout des relations que j'ai avec M.
Hamelin. Je l'ai d'ailleurs moi-même rencontré à mon
cabinet, à Québec, quelques jours avant la rencontre avec M.
Doré, pour faire exactement le même exercice, lui expliquer le
cheminement que je m'étais imposé quant au plan de transport dans
la grande région de Montréal.
Maintenant, si on souhaite que je rencontre à nouveau chacun des
présidents de commission de la communauté urbaine, je ne suis pas
fermé à cela. J'aimerais bien qu'on me donne la liste des
personnes qu'il faudra...
M. Rochefort: Une belle tournée gastronomique en
perspective.
M. Côté (Charlesbourg): J'aimerais bien qu'on me
donne la liste des personnes qu'il faut que je voie pour entrer dans le club de
ceux qui se sont suffisamment concertés pour être capable de
décider.
M. Rochefort: D'accord. Dernière question relative au
boulevard Métropolitain, M. le Président. Vous prévoyez
annoncer une décision et donc - vous faites une mimique que j'ai de la
difficulté...
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste m'informer
à quelle heure on termine parce que j'ai le Conseil des ministres
aussi.
M. Rochefort: Donc, sur le boulevard Métropolitain, quand
comptez-vous annoncer une décision, avec la présentation des
échéanciers et des formules retenues y compris celle qui piquent
notre curiosité?
M. Côté (Charlesbourg): II faut d'abord vous dire
qu'initialement j'avais souhaité déposer un plan de transport qui
retienne un certain nombre d'hypothèses, de choses à être
faites dans le maintien des acquis, dans l'amélioration de l'utilisation
des réseaux existants et dans l'extension du réseau.
En cours de route, il nous est apparu nécessaire d'aller plus
avant, à tout le moins dans le maintien des acquis, dans
l'amélioration de l'utilisation des réseaux existants de
même que dans certains volets de l'ajout de l'offre quant à des
décisions à être prises par les autorités
gouvernementales responsables de la prise de telles décisions de telle
sorte qu'on puisse, à partir du moment où on rendra public le
plan de transport, témoigner d'une manière non équivoque
aux concernés, soit les gens de la rive sud, soit les gens de la rive
nord, soit les gens de l'Île de Montréal, que le temps des
études est terminé. C'est maintenant le temps de l'action. Si on
veut rattraper le temps perdu, il faut le faire le plus rapidement possible.
C'est un plan d'action qu'on va proposer et non pas un plan d'étude.
Ajoutez à cela, le disque en moins qui m'a immobilisé pendant un
mois, mais qui m'a permis d'avoir un certain recul quant à l'ensemble de
ce dossier. Je me suis aussi aperçu qu'on pouvait lire couché.
Alors, je me suis tapé toute une série de lectures des grands
pays, pour savoir ce qui s'était passé en Europe ce qui, à
l'occasion, nous inspire et aussi l'ensemble du dossier, pour bien m'assurer
que les orientations que j'avais prises étaient les bonnes et qu'elles
contribueraient effectivement non pas à régler tous les
problèmes de la grande région de Montréal, mais au moins
à pallier certains irritants qui sont devenus insupportables.
M. Rochefort: J'imagine que vous avez oublié cela dans
votre développement, M. le ministre. Mais quand comptez-vous annoncer
une décision? Je ne vous demande pas un engagement, mais, on parle de
quelques semaines, de quelques mois ou d'une année et demie? J'ouvre les
portes larges.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela. D'ailleurs,
cela pique ma curiosité. Pourquoi un an et demi? Cela nous approcherait
de la veille des élections. Comme j'ai dit qu'on voulait davantage un
gouvernement d'action, lorsqu'on se présentera devant le peuple dans un
an et demi, vous serez à même de constater qu'il y aura autre
chose que des papiers qui auront été brassés, qu'il y aura
bien du béton et bien d'autres choses.
M. Rochefort: Alors donc?
M. Côté (Charlesbourg): Alors donc...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):... ce n'est pas au
député de Gouin, qui a été ministre trop
brièvement à son goût, j'imagine...
M. Rochefort: Sûrement. Et pour le Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je peux vous dire que
c'est le peuple qui décide, que je vais apprendre qu'il faut d'abord
passer par les comités ministériels, le COMPADR, qui est, comme
il me le rappelait hier, un ministère d'aménagement qui doit
tenir compte d'un certain nombre de choses, devant les différents
comités ministériels, COMPACS, CMPDE, le Conseil du trésor
et aussi, finalement, les décisions sur le plan gouvernemental. Tout
cela étant déjà commencé, j'ose espérer
l'achever dans le moins de temps possible.
M. Rochefort: C'est clair. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: M. le Président, si cela faisait le tour du
boulevard Métropolitain, je comprends. J'aurais apprécié
aborder l'autre volet de la question que j'ai soulevée hier et qui me
semble nécessiter tout autant de temps. J'ai l'impression que quelqu'un
qui a envie, et c'est bien son droit et sa responsabilité, d'aller au
Conseil des ministres... Demain matin, je serai à l'étude des
crédits de la Famille, mais ce n'est pas impossible que je passe faire
mon tour une demi-heure. Est-ce que cela sera encore pertinent demain matin, M.
le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Gouin, nous avions 24 minutes de retard et, tel qu'annoncé à
la Chambre, on a reçu l'ordre
de reprendre le retard de 24 minutes. Je réalise qu'on a environ
13 minutes de reprises. Alors, soit que l'on reprenne les 11 minutes ce soir ou
après la période de demain, à 12 h 30.
M. Côté (Charlesbourg): Je préférerais
demain, si c'était possible, parce que j'ai quand même...
M. Rochefort: Oui, il n'y a aucun problème en ce qui me
concerne.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux dire au
député de Gouin qu'il n'y a aucune espèce de restriction,
quant à moi, sur le plan de l'étude de mes crédits. Vous
venez quand vous voulez, vous abordez le sujet que vous voulez. Entendez-vous
avec l'Opposition. Vous n'êtes pas nombreux. Entendez-vous ensemble et
partagez-vous le temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Vous êtes bien bon pour nous. M. le
Président, j'indique immédiatement que je serais plutôt
disponible pour venir en fin d'avant-midi demain, vu que j'ai l'intention de
participer à l'étude des crédits de la Famille demain.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, ce sera une
expertise qui, très certainement, pourra nous éclairer quant
à l'ajout de l'offre.
M. Rochefort: Ah! M. le ministre, vous amorcez bien nos
discussions de demain, parce que, effectivement, c'est comme cela qu'il faut
amorcer cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un des
éléments.
M. Rochefort: Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il faut
qu'il y en ait plus pour qu'on en fasse plus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un des
éléments dont on doit tenir compte.
M. Rochefort: II faut qu'il y ait plus de monde pour pouvoir en
transporter plus. Je suis d'accord avec vous. C'est un principe de
départ parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Au-delà de cela,
souvenez-vous qu'il y a d'autres éléments.
M. Rochefort: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est la
réponse que je faisais au député de Beauharnois hier.
M. Rochefort: Oui, oui, j'ai compris cela.
Mais j'avoue qu'effectivement on va partir avec la famille. C'est un bon
point de départ. Alors, merci et rendez-vous demain.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris, c'est
que pour réaliser des projets il fallait d'abord les concevoir. C'est le
même principe pour la famille.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Je réalise que nous
avons maintenant récupéré quinze minutes de notre retard.
Alors, nous aurons neuf minutes à reprendre demain. Sur ceci, la
commission ajourne ses travaux à 10 heures, demain matin. J'aimerais
attirer l'attention des membres de la commission en leur demandant d'être
ponctuels.
(Fin de la séance à 18 h 15)