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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Transports pour l'année
financière 1988-1989. Au moment de notre suspension, nous en
étions aux programmes 3 et 4.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, il y a deux remplacements. M. Paradis
(Matapédia) est remplacé par M. Marcil (Beauharnois) et M.
Thérien (Rousseau) est remplacé par M. Vallières
(Richmond).
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
secrétaire.
Nous allons poursuivre les discussions sur les programmes 3 et 4. M. le
député de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Comme le veut la coutume,
j'ai dit hier que je déposerais la lettre que j'avais
expédiée à M. Mulroney concernant la desserte de la Basse
et de la Moyenne Côte-Nord et je pousse l'amabilité jusqu'à
vous inclure les communiqués de presse qu'avait émis M. Crosbie
et qui ont provoqué la lettre, - le contenu et le ton.
Le Président (M. Saint-Roch): Les documents sont
maintenant déposés. Je vous remercie, M. le ministre.
M. Garon: Le ton? Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Côté (Charlesbourg): On peut avoir un ton doux
comme j'ai avec le député de Lévis et on peut avoir...
M. Garon: Avec le député de Lévis, vous
n'avez pas de mérite, il est aimable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que mon
collègue Pagé m'avait dit.
M. Garon: Ce n'est pas pareil. Je ne suis pas à l'aise
avec les coqs "bandy".
M. Côté (Charlesbourg): Pourtant, vous êtes un
homme de l'agriculture.
M. Garon: Non, non, je n'ai jamais été un homme
d'agriculture, j'ai été temporairement dans l'agriculture.
Le Président (M. Saint-Roch): Dois-je en conclure que ces
remarques font partie des activités de soutien au programme 4?
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
Conservation du réseau routier Évolution
des crédits
M. Garon: Quand je regarde les chiffres du programme 4 et la
hausse des crédits, ce qui me frappe, c'est que ce n'est pas dans les
immobilisations que l'on voit la hausse des crédits. Si on regarde les
catégories, on se rend compte que les salaires du fonctionnement
augmentent de 6 000 000 $, les communications de 7 000 000 $; l'entretien,
c'est correct, de 12 000 000 $. Les loyers ont une augmentation de 5 000 000 $;
les transferts de 6 000 000 $. Ce qui veut dire au fond que, à
même des fonds qui viennent de la caisse de la Régie de
l'assurance automobile, on se trouve à payer le fonctionnement du
ministère des Transports en bonne partie, puisque c'est sous ses
rubriques qu'il y a principalement des augmentations. Les rubriques que je
viens de vous mentionner sont les suivantes. Les communications passent de 2
000 000 $ à 9 000 000 $. Les loyers passent de 55 900 000 $ à 60
400 000 $. Les salaires, les traitements et autres rémunérations,
145 900 000 $ à 151 800 000 $. De sorte qu'on peut dire que les
traitements et rémunérations augmentent de 6 000 000 $, les
communications de 7 000 000 $, les loyers de 5 000 000 $. On parle aussi de
transferts qui augmentent de 6 000 000 $, simplement de transferts, de 30 000
000 $ à 36 000 000 $. Je ne sais pas ce que c'est au juste. Alors que
l'entretien augmente tout simplement de 12 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
ne me prétends pas être spécialiste de l'administration. Si
j'avais voulu l'être, je serais devenu fonctionnaire. Comme je suis un
homme politique qui tente de faire le plus possible avec le moins, je vais
laisser à M. Michaud, mon sous-ministre, le soin de tenter de vous
donner quelques explications, compte tenu de certaines choses comptables.
À l'âge que j'ai, on ne me reformera pas, alors...
M. Garon: Vous n'êtes pas si vieux que cela.
M. Côté (Charlesbourg): 41 ans. De ce
temps-là, on vieillit deux ans par année. Je suis pas mal plus
vieux que je le suis en réalité. Je vais finir par prendre une
retraite à un moment donné. Il m'en reste moins à faire
que j'en ai de fait.
M. Garon: II faudrait que je demande à votre femme si elle
a renoncé à vous corriger.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous répondre
pour elle. Comme elle l'a dit à plusieurs reprises, c'est vrai. Elle a
effectivement renoncé à me corriger.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que nous lui ferons
parvenir une copie du Journal des débats, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Je serais honoré si
vous pouviez même venir le porter directement à la maison.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais maintenant
reconnaître M. Michaud.
M. Michaud (Pierre): L'ensemble du budget du programme 4 a une
hausse de l'ordre de 18 000 000 $. Les activités du ministère,
c'est évident, se font soit en régie, soit à contrat, soit
par protocole. À un moment donné, nous fonctionnons par
super-catégories.
Sur la catégorie des dépenses, il s'agit tout simplement
de donner une image des dépenses. Quand on dit qu'on fait des travaux
d'entretien, ce n'est pas la catégorie de dépenses qui
empêche que la dépense soit faite. Il faut que cela se fasse
très rapidement. Si on regarde les dépenses de fonctionnement
pour le personnel, c'est tout simplement gelé en ce qui regarde les
salaires, 151 000 000 $. Pour les autres dépenses, 251 000 000 $ au
niveau total du programme 4. Pour le capital, 64 000 000 $.
C'est évident que la plupart des dépenses capitales se
retrouvent dans le programme 3, Construction du réseau routier. On doit
regarder l'ensemble des crédits dans le programme 4 pour voir la hausse
des crédits que le ministère a obtenue par rapport à
1987-1988. Si on regarde justement par rapport à 1986-1987, c'est
là où on voit que les hausses du budget apparaissent. Je crois
que le budget 1986-1987 était de 439 000 000 $ au total du programme. Je
pense que d'autres ministères comme le ministère des Transports,
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, dans leur
programme de voirie et de travail pour les loisirs, disons, ont les mêmes
problèmes que nous. La catégorie de dépenses importe peu
dans les activités du ministère. C'est qu'on doit exécuter
des travaux. Ce sont les travaux qui importent. Je préférerais
que le budget soit ventilé selon les travaux dans le cas du
ministère des Transports, aux programmes 3 et 4, que par
catégorie de dépenses. Je pense que cela ne montre pas notre
production.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs,
là-dessus, une information qui peut être intéressante pour
les années à venir, c'est qu'on a mis sur pied un comité
qui est très avancé pour tenter d'avoir une gestion par projet au
niveau du ministère. Ce qui ferait que ce serait bien plus réel
quant aux efforts de bonne gestion du ministère et tout le
ministère concourrait à cette initiative. Cela nous permettrait
effectivement de faire un bon bout de chemin.
M. Garon: Je comprends ce qu'a dit le sous-ministre. Je pense que
c'est exact en partie. D'ailleurs, j'ai toujours défendu ce qu'il a dit,
contrairement au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, qui dit le contraire. Je ne suis pas convaincu qu'il comprenne
encore comment fonctionne la Loi sur l'administration financière. Par
ailleurs, je suis obligé de constater que vous avez des postes avec
lesquels votre marge de manoeuvre n'est pas grande. Par exemple, les
traitements sont pas mal bien visés par les prévisions
budgétaires. Quand on voit les immobilisations, par exemple, qui passent
de 55 000 000 $ à 37 000 000 $ dans le programme 4, ce sont 18 000 000 $
de moins. C'est beaucoup d'argent de moins dans les immobilisations de la
Conservation du réseau routier. Quand on dit que les communications
augmentent de 2 000 000 $ à 9 000 000 $ et qu'on sait que c'est parce
que le compte de dépenses, qui était payé par un autre
ministère, va être payé par le ministère des
Transports, cela doit être pas mal de 2 000 000 $ à 9 000 000 $.
Autrement, le Trésor ne vous aurait jamais passé 7 000 000 $ de
plus. Ce n'était pas pour des dépenses effectives de
communications. C'est pourquoi, quand on regarde le budget des immobilisations
qui passe de 55 000 000 $ à 37 000 000 $, je n'ai pas le sentiment que
votre marge de manoeuvre pour changer cela est considérable, en
regardant le programme 4.
Comme dans le programme 4, en vertu de la Loi sur l'administration
financière, vous ne pouvez pas prendre de l'argent de programme à
programme, mais seulement d'un élément de programme à un
élément de programme, dans les éléments de
programme, vous en avez pas mal là-dedans qui sont quasiment
figés dans le béton...
M. Côté (Charlesbourg): À moins d'une
autorisation obtenue du Trésor.
M. Garon: Pour?
M. Côté (Charlesbourg): Pour changer de
programme.
M. Garon: Non, non. Même pas. Non, on ne peut pas. La Loi
sur l'administration financière l'interdit. Même si le ministre le
veut, il ne le
peut pas. Cela prend un budget supplémentaire.
M. Michaud: C'est-à-dire que vous avez tous les deux
raison...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Michaud: Dans le sens qu'on peut changer d'un programme
à l'autre en procédant par le fonds de suppléance du
ministère des
Finances et en gelant un autre programme. C'est possible.
M. Garon: Oui, en gelant un autre programme.
M. Michaud: C'est cela. D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Disons que c'est
possible.
M. Garon: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): II me semblait aussi...
M. Garon: Ce n'est pas vraiment possible.
M. Côté (Charlesbourg): Cela me rappelle des
souvenirs d'il n'y a pas très longtemps.
M. Garon: Non, mais je vais vous dire pourquoi ce n'est pas
vraiment possible. C'est parce que ce n'est pas à même les
crédits périmés que vous allez pouvoir faire cela. En
gelant vraiment, en faisant des sacrifices dans les programmes avec le fonds de
suppléance...
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Lévis m'étonne. Qu'il deviennne un théoricien, cela
m'étonne parce que je l'ai toujours connu comme un praticien...
M. Garon: Bien non, je suis un praticien. J'ai pratiqué
avec le Conseil du trésor. On m'a même. dit que j'occupais 50 % du
temps du Conseil du trésor parce que je sais à quel point ils
sont "vlimeux".
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que vous
étiez têtu si vous occupiez 50 % du temps du Trésor. On a
eu quelques échos, nous aussi, des passages du député de
Lévis au Trésor. Bien des fois, ils comparent cela...
M. Garon: Donc, le Trésor vous anticipe des gels, pas des
gels, mais des périmés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le...
M. Garon: Si dans ses prévisions... Parce que le ministre
des Finances, vous l'avez remarqué, anticipe les périmés.
Quand il a 275 000 000 $ de périmés, là-dedans, il sait
qu'il y en à tant qui viennent de chez vous. Si vous lui faites des
"flignes-flagnes" pour ne pas périmer les crédits que vous pensez
qu'il pensait, qu'il estimait que vous alliez périmer...
Une voix: "Fligne-flagne".
M. Garon: Des "flignes-flagnes"...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon:... enfin une passe administrative, qui n'est pas
illégale. Donc, il n'aura pas ses crédits périmés
en fin de compte et les prévisions du ministre des Finances vont
être irréelles. Alors, il ne voudra pas faire cela.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je dois dire...
M. Garon: Seulement avec le fonds de suppléance, il y a
moyen...
M. Côté (Charlesbourg): Si les histoires de
relations du député de Lévis avec le Trésor m'ont
été...
M. Garon: Elles étaient bonnes...
M. Côté (Charlesbourg):... bien
racontées...
M. Garon:... excellentes.
M. Côté (Charlesbourg):... très souvent, je
vis les mêmes états d'esprit et les mêmes réussites
vis-à-vis du Trésor que le député de Lévis a
eus à l'époque comme ministre de l'Agriculture.
M. Garon: Oui! C'est-à-dire que j'avais comme principe que
le succès est le fruit du dernier essai.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Michaud: Donc, pour imager davantage, disons, qu'il n'y a
aucune contrainte pour le ministère dans le programme 4 pour ce qui est
de ses activités d'entretien du réseau routier, c'est parce qu'il
peut faire des virements entre les catégories de capital, de
fonctionnement et de salaires, d'autant plus que je pense que le programme 4 a
été distribué par activité. C'est là qu'on
voit ce que le ministère fait avec les montants d'argent qui sont dans
ce programme. Si on regarde les catégories de dépenses, je ne
pense pas, quand on dit qu'on a de la fourniture, que c'est cela qu'on... On
fait des couches d'usure, des réparations de conduites et de ponceaux,
du rechargement d'accotements, des glissières de sécurité.
Ce programme a été déposé dans le cahier des
députés, par activité. Donc, c'est beaucoup plus
imagé que des catégories de dépenses, dans le cas des
programmes 3 et 4, j'en conviens; dans le programme de construction
et le programme 4, les catégories de dépenses ne montrent
pas ce que le ministère produit.
M. Garon: Est-ce qu'il serait possible, pour les programmes 3 et
4, de voir ce qui était prévu en 1986-1987 et ce qui a
effectivement été réalisé, par
catégorie?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que oui. M.
Michaud: Cela a été déposé, je crois. M.
Garon: Quand cela a-t-il été déposé?
M. Côté (Charlesbourg): On va le déposer
là.
M. Garon: Je sais que c'est quelque part, mais je me demandais
où.
M. Michaud: Ce sont des comptes publics, en fait.
M. Garon: Oui, oui.
M. Michaud: Le comptable contrôle par catégorie de
dépenses.
M. Côté (Charlesbourg): On va regarder cela et si on
ne peut pas le déposer d'ici la fin de la commission, on
l'expédiera.
Sécurité routière
M. Garon: Merci. À la page 10 des crédits, on
retrouve des crédits de 1 200 000 $, activités
ministérielles en communications, pour le programme 4. L'an dernier, il
n'y avait rien sous cette rubrique. Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle
activité, d'un programme spécial du ministre ou...
M. Côté (Charlesbourg): Quel...
M. Garon: À la page 10 du cahier bleu, dans le cahier bleu
pâle, en bas, activités ministérielles en communications, 1
200 000 $.
M. Michaud:... en communications.
M. Garon: Bien, "minist. ", on peut présumer que c'est
ministériel parce que c'est une abréviation, mais
activités ministérielles en communications, est-ce que cela veut
dire du ministère, du ministre ou je ne sais pas? Je me demandais de
quoi il s'agissait avec 1 200 000 $, c'est nouveau... (10 h 30)
M. Michaud: Ce sont différentes activités,
principalement dans le programme de sécurité routière;
très prochainement, il y aura une campagne qui sera lancée au
Québec par le ministre, principalement sur la signalisation
routière. Vous allez voir qu'il y a plusieurs oranges maintenant sur la
route. Je vous donne un "scoop", d'accord. Nos panneaux sont orange. Donc, il y
aura une campagne de sensibilisation à la fois de tous les usagers, des
travailleurs et des entrepreneurs Elle va être lancée très
prochainement dans le cadre de la campagne de la sécurité
routière.
M. Garon: Vos panneaux sont orange?
M. Michaud: Oui, pour les panneaux qu'on voit, disons, sur les
panneaux de courte durée, les travaux de courte durée, les
panneaux sont orange, d'accord. Donc, le "scoop" que je vous donne, c'est de
vous dire que l'orange va peut-être être mis en
évidence.
M. Garon: Ils vont être plus rouges!
M. Michaud: Non. Attendez les nouvelles. Le ministre va...
M. Garon: Est-ce qu'il y a 1 200 000 $ pour une campagne sur les
panneaux orange?
M. Michaud: Non. Additionnés à cela, il y a le
contrôle routier et aussi le Code national de sécurité
routière.
M. Garon: Les 1 200 000 $ au complet restent à la
sécurité routière ou...
M. Côté (Charlesbourg): II y a même plus.
M. Garon: Je sais bien qu'on parlait hier de la Loi sur le
camionnage.
M. Côté (Charlesbourg): II y a même plus. En
ce qui a trait au budget du ministère, on a réservé 3 000
000 $ pour l'Année de la sécurité routière. On a
considéré que l'argent provenant de la Régie de
l'assurance automobile devait être affecté pour une partie
à la sécurité routière, puisque c'est l'objectif.
Il y a plus que cela, pour la sécurité routière;
l'élimination de points noirs, c'en est un aussi.
M. Garon: Oui, c'est important, cela!
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on dit, c'est qu'on a
réservé 3 000 000 $ de cette somme pour une série
d'activités reliées à l'Année de la
sécurité routière. M. Michaud, à titre d'exemple,
vous a parlé d'une signalisation un peu plus voyante et donc, plus
sécuritaire, pour des travaux de courte durée. C'est l'un des
éléments. Comme cela fait partie de l'aspect de la communication,
c'est pour cela qu'il apparaît 1 200 000 $ pour les
événements reliés à la communication. Alors, il y a
bien d'autres choses que le ministère va faire pour l'Année de la
sécurité routière avec tout le resserrement des mesures de
contrôle. Finalement, il y en aura pour environ 3 000 000 $.
M. Garon: Est-ce qu'il y a de l'argent là-dedans pour la
sécurité routière dans le domaine du camionnage, la loi
73?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, aussi. C'était
l'une des questions dont le député de Lévis avait
parlé à l'époque. Il avait dit: Coudon, c'est bien beau
avoir autant de contrôle que vous le dites, mais allez-vous avoir de
l'argent pour le faire? Effectivement, on est allés chercher de l'argent
dans cet élément pour défrayer une partie de ce
contrôle qui a été régionalisée chez nous. Il
y a eu une séance de travail avec tous les directeurs régionaux
de même qu'avec les chefs de district pour les sensibiliser à ce
phénomène et faire en sorte finalement qu'on puisse aller le plus
loin possible sur le plan de l'éducation, de l'information et du respect
du nouveau code.
M. Garon: Avez-vous déjà essayé,
peut-être que vous l'avez, je ne sais pas, de façon normale, de
faire une courbe, si vous avez des données quand vous faites une
campagne de sécurité routière dans le sens que la police
est plus active ou il y a plus de contrôle? Par exemple dans le domaine
du camionnage avec la nouvelle règle de sécurité
routière qui va être en application à partir du 1er juillet
1988, quels sont les coûts par rapport aux infractions accrues ou aux
pénalités accrues qui font entrer de l'argent dans les coffres du
gouvernement? Je ne dis pas cela comme une attrape. Je dis cela juste pour voir
ce que cela fait l'un par rapport à l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je ne prendrai pas
les transports. Je vais prendre l'expérience qu'on a menée au
printemps de 1987 de concert avec la Sûreté du Québec, la
Régie de l'assurance automobile et la Commission des transports du
Québec pour commencer à resserrer l'application du contrôle
de la sécurité routière au Québec. La croissance
des infractions pour avril et mai a été phénoménale
par rapport aux années antérieures, mais décroissait
à partir du moment où il y avait un certain relâchement
dans le nombre d'infractions, à partir du moment où il y avait un
relâchement de l'application. Avril étant très
élevé, mai un peu moins, juin un peu moins, cela se perdait au
fil de l'été. Donc, l'objectif n'est pas de donner des billets de
contravention. Il y a une chose qu'il faut bien comprendre...
J'imagine que vous devez avoir à peu près le même
comportement que moi ou que bien des citoyens qui utilisent les autoroutes au
Québec. Si vous ne voyez pas de police, il y a de bonne chance que vous
dépassiez la limite de vitesse. Alors, on réagit davantage
à la crainte d'avoir une infraction qu'à la crainte d'avoir un
accident à haute vitesse. C'est pour cela qu'on dit que la
présence est très importante à ce niveau, et le but d'une
présence additionnelle n'est pas de percevoir des billets de
contravention, mais c'est davantage de dire aux gens... Il n'y a pas beaucoup
de gens qui aiment donner des billets, on l'a vu par les agents, mais c'est
pour cela qu'avec la Régie de l'assurance automobile on a tenté
l'année dernière de bonifier le travail sur le plan
éducatif. Cela a fait rire quelques personnes, l'histoire de
créer un genre de concours où la personne qui était
arrêtée et qui n'avait pas d'infraction recevait un coupon qui la
rendait admissible à un concours avec le réseau Quatre-Saisons
qui faisait en sorte que les gens pouvaient gagner des prix.
Il y a au-delà, si mon souvenir est bon, de 240 000 personnes qui
ont expédié leur coupon pour le concours et qui ont donc
respecté les lois et règlements du Québec. Il faut tenter
de faire comprendre à la population que le billet de contravention est
une mesure punitive, bien sûr, mais qui vise à faire respecter les
lois et règlements. En ce sens, on met encore plus d'efforts cette
année. On va encore beaucoup plus loin avec la Sûreté du
Québec sans, bien sûr, affecter son autonomie, et avec les corps
policiers municipaux puisque mes représentants ainsi que ceux de la
Régie de l'assurance automobile ont rencontré la table
Québec-municipalités il y a deux semaines - ce devait être
moi, mais j'étais hospitalisé et des gens m'ont remplacé -
pour les sensibiliser à ce phénomène d'une concertation
municipalités et gouvernement du Québec dans l'application de
tout cela.
Au-delà de tout cela, il est clair que, lorsqu'il y a une
campagne de publicité - là prenons l'exemple du port de la
ceinture de sécurité - de concert avec les corps policiers
municipaux, il y a une augmentation considérable dans le port de la
ceinture de sécurité de telle sorte qu'au mois d'octobre 1987, si
je ne m'abuse, la province de Québec est devenue la première
province au Canada où se portait le plus la ceinture de
sécurité, avec un taux de port de 82 %. C'était dû
à une campagne publicitaire, qui influençait les gens, à
la présence policière qui vérifiait si, effectivement, les
gens la portaient. Mais on n'est pas dupes, à partir du moment où
la campagne publicitaire est arrêtée et qu'il y a moins de
surveillance des corps policiers, les gens détachent leur ceinture. Mais
plus les gens vont l'attacher et être conscients de ce qui se passe... Je
voyais le témoignage la semaine dernière de la jeune fille de la
Côte-Nord qui a eu un accident, qui est restée
paraplégique, mais c'est quand même la ceinture qui lui a
sauvé la vie. Ce sont des choses qui frappent l'imagination et qui font
penser aux gens que le port de la ceinture de sécurité est bien
plus bénéfique que bien des gens ne le pensent. Il y a un effet
direct sur le comportement des citoyens dans une campagne de publicité
avec une surveillance policière.
M. Garon: Avez-vous étudié par rapport à
l'Allemagne où il n'y a pas de limite de vitesse
sur les autoroutes? Qu'est-ce que cela donne en Allemagne?
M. Côté (Charlesbourg): II faut quand même
faire attention...
M. Garon: Je parle des autoroutes, je ne parle pas des...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il n'y a pas de limite
de vitesse en Allemagne. Il y a moins d'accidents en nombre, mais ils sont plus
meurtriers. Ils sont plus meurtriers au moment où il y en a. Et
d'information...
M. Garon: Mais il y en a moins au total.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il y
a moins d'accidents...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... mais les blessures sont
plus mortelles et les blessés sont plus gravement atteints.
M. Garon: Mais est-ce qu'il y en a moins... Là, vous
parlez par rapport au nombre d'accidents...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord.
M. Garon: Mais par rapport au total, le pourcentage est...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire... M.
Garon:... mais en chiffres absolus...
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'est plus
difficile. Finalement, on ne compare pas nécessairement les mêmes
autoroutes avec le même niveau d'utilisation. Pour être capable
d'avoir des chiffres qui se comparent très bien, il faudrait avoir la
même route, les mêmes conditions, le même niveau
d'utilisation et là, à des vitesses illimitées et à
des vitesses limitées. Je pense que, en ce sens, vous savez, il y a des
choses un peu incompréhensibles. Lorsque mon collègue, le
député de Trois-Rivières, avait parlé de hausser
les limites de vitesse sur les autoroutes, on avait un peu ridiculisé la
recommandation.
M. Garon:...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Finalement, je pense
que cette recommandation était loin d'être mauvaise, parce qu'elle
est le quotidien vécu sur les autoroutes. Allez suivre un cours de
sécurité demain matin... Je l'ai appris tout à fait par
hasard, parce qu'on a fait suivre un cours de sécurité
routière à nos gardes du corps et on leur signifie que la
conduite sécuritaire sur une autoroute, c'est 120 kilomètres
à l'heure, alors qu'un gars qui se fait "poigner" à 120
kilomètres à l'heure sur l'autoroute, il a une amende et il perd
des points.
À un moment donné, il va falloir départager tout
cela. On va y arriver à un moment donné pour savoir qui dit vrai
et s'il n'y a pas des décisions à prendre quant à des
réajustements. Je m'annonce pas des hausses de limites de vitesse, parce
que c'est trop facile pour ceux qui critiquent de faire le lien entre
l'augmentation des limites de vitesse sur les autoroutes et le nombre
d'accidents.
Mais comme on est en pleine campagne pour tenter de diminuer le nombre
d'accidents, les gens font le lien ou il n'y a pas de logique sur le plan
gouvernemental. En tout cas, c'est un peu cela quant à la situation.
M. Garon: II n'est pas certain que ceux qui vont quelque part et
qui y vont causent plus d'accidents que ceux qui ne vont nulle part et qui
"taponnent" dans le chemin.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: II n'est pas certain que ce sont ceux qui vont quelque
part et qui savent où ils vont qui causent des accidents par rapport
à ceux qui ne vont nulle part et qui "taponnent" sur la route.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est un peu
là qu'est le phénomène. C'est qu'il y a des gens qui
empruntent l'autouroute dont la limite minimale est de 60 kilomètres...
Forcément, si vous augmentez à 120 kilomètres, il faudrait
que les 60 kilomètres deviennent 80, parce que ce qui est dangereux sur
les autouroutes, c'est l'écart entre le minimum et le maximum.
Alors, s'il y a des gens sur les autoroutes qui conduisent à 60
kilomètres et qui ont de la difficulté, imaginez-vous ce que cela
va être à 80 kilomètres. C'est toujours cela, finalement...
Ce ne sont pas ceux qui conduisent à 120 kilomètres. Ceux qui
conduisent à 120 kilomètres sur les autoroutes, en règle
générale, ce sont des bons conducteurs qui sont capables de le
faire et de le maîtriser.
Effectivement, il y a bien des gens qui conduisent à la vitesse
minimum et qui provoquent des accidents. Alors, c'est un peu cela; c'est un
phénomène sur lequel il n'est pas facile de trancher, mais
lorsqu'on regarde le phénomène d'augmentation qu'il y a eu aux
États-Unis, ils sont venus nous rejoindre à peu près pour
ce qui est des limites de vitesse. En France, cela dépend du type de
route.
M. Garon: II est question, actuellement, d'augmenter les...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais cela dépend
du type de route. Cela se compare... Les limites de vitesse sur les autoroutes
comparables
au Québec sont plus élevées en France qu'ici. Mais
on conduit encore très vite. On se plaint de notre contrôle
routier au Québec, mais le contrôle routier en France, pour ceux
qui ont utilisé les autoroutes françaises, ce sont des vitesses
de l'Allemagne avec des limites de la France.
M. Garon: Mais quelqu'un qui veut aller à 60
kilomètres est mieux de prendre la route panoramique que de prendre
l'autoroute. L'autoroute, ce n'est pas pour la route panoramique. C'est la
route pour quelqu'un qui s'en va quelque part.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine, par cela, que
vous voulez encourager la circulation touristique dans le comté de
Lévis, sur la route 132.
M. Garon: La route 132? Non, cela va bien dans le domaine du
tourisme, parce qu'on vient voir les gens qui demeurent dans le comté.
Chez nous, notre principale attraction, c'est notre population.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Une voix: Dans quelle partie êtes-vous?
M. Garon: Pardon?
Une voix: Dans quelle partie?
M. Garon; Mais je vois que vous essayez d'attirer du monde dans
Charlesbourg.
M. Côté (Charlesbourg): On a une vue un peu plus
élevée de la région de Québec.
M. Garon: Mais cela ne vous permet pas de voir assez loin et de
voir Lévis, parce que vous êtes bloqués par
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, certainement. M.
Garon: Le cap.
M. Côté (Charlesbourg): Non, où je demeure,
j'ai une vue fantastique sur Lévis que je contemple chaque jour. Chaque
fois que je vois Lévis, il y a deux personnages qui me frappent. C'est
le maire de Lévis, M. Chagnon, qui a été
député du comté jusqu'en 1976 et son successeur qui est
l'actuel député de Lévis.
M. Garon: Vous avez remarqué, comme cela, que le matin,
quand vous vous levez, le soleil se lève chez nous. (10 h 45).
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Sûrement que le
soleil se lève de votre côté, mais je m'aperçois
qu'il y a beaucoup plus de journées où il est moins sympathique
que de journées où il est sympathique.
M. Garon: Le soleil?
Une voix: Pas vous, mais le soleil.
M. Garon: Au Québec, on a beaucoup d'heures
d'ensoleillement. J'avais constaté qu'on a deux fois plus d'heures
d'ensoleillement que dans un pays comme la Hollande, par exemple. Il y a des
régions de la France qui sont moins ensoleillées que le
Québec. L'Angleterre, c'est évident.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je me
réjouis toujours qu'effectivement le soleil puisse se lever de votre
côté et, dans ce cas-là, qu'il ne suive pas le climat
politique du comté de Lévis, sinon ce serait encore plus
morose.
M. Garon: Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Parce que le soleil a une
tendance à rougir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est habituellement quand il va se coucher.
M. Côté (Charlesbourg): Aux effets radieux du
soleil, les gens ont tendance à rougir, alors que, certains matins, je
m'aperçois que, du côté de Lévis, on a tendance
à prendre les bleus.
M. Garon: Nous autres, on est stables.
Le Président (M. Saint-Roch): Parlons de transport. Je
vais maintenant reconnaître M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: M. le ministre, est-ce que vous avez des statistiques
concernant les accidents sur le réseau autoroutier à des vitesses
de 60 kilomètres à l'heure, à des basses vitesses par
rapport à la vitesse moyenne et à des vitesses plus
élevées?
M. Côté (Charlesbourg): À la Régie de
l'assurance automobile du Québec, avec le nouveau Code de
sécurité routière, en conformité avec les corps de
police, on va introduire, et c'est sur le point de se faire, un nouveau
système de repérage des accidents. C'est ce qu'ils appellent le
système radar. Jusqu'à maintenant, tous les rapports que nous
obtenions nous situaient à un kilomètre près de
l'accident. On sait, pour ceux qui circulent, que, dans un
kilomètre, on a le temps d'avoir une couple de courbes et
quelques bonnes dénivellations. Dans ce sens, on ne pouvait pas voir
effectivement cette mesure. Avec le système radar qui va être
implanté, avec un nouveau rapport d'accident qui a été
discuté avec la Régie de l'assurance automobile du Québec,
le ministère des Transports, la Sûreté du Québec, on
va avoir encore plus de détails et on va être capables d'arriver
à des statistiques très précises dans les prochaines
années sur les endroits dangereux et les endroits où il y a plus
d'accidents. Dans la mesure où ce ne sera pas un défaut de
conception ou autre chose, ce sera le comportement des individus.
Mais, globalement, il y a actuellement moins d'accidents sur le
réseau routier à haute performance de vitesse que sur des
réseaux simples. Par exemple, il y a plus d'accidents sur une
chaussée à deux voies, sur les routes interrégionales
où les gens ont une limite de vitesse de 80 kilomètres à
l'heure. C'est clair. Sur les autoroutes, il y a des accidents, mais il y a
moins d'accidents sur les autoroutes qu'il y en a sur les routes
interrégionales de 80 ou de 90 kilomètres à l'heure comme
vitesse permise.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: Je dois vous dire que l'on m'indique également
des secteurs dans des municipalités, qui sont desservies en fonction de
certaines règles administratives, où i! y a certains chemins qui
sont identifiés comme des chemins de desserte ou enfin des voies
à caractère local avec une limite de vitesse plus importante pour
lesquelles les municipalités sollicitent de la part du ministère
des Transports une diminution de la limite faisant en sorte qu'on se
retrouve... J'ai même un cas particulier à Laurier-Station. On se
retrouve dans une zone où il y a une école et des écoliers
ont à traverser la rue à différents endroits. Ce qui fait
que la limite sur ces chemins est plus élevée qu'elle ne l'est
à d'autres endroits du village. Par contre, c'est une route qui est
très fréquentée et utilisée par des camions et,
évidemment, comme je l'ai déjà mentionné, par des
écoliers.
M. Côté (Charlesbourg): J'essayais de me
démêler un peu sur la manière dont cela fonctionne. Sur
notre réseau, c'est le ministère des Transports qui a cette
responsabilité et qui l'assume. Sur le réseau de
responsabilités municipales, c'est la municipalité, mais la loi
oblige, au-delà de 30 milles à l'heure, la municipalité
à avoir l'autorisation du ministre pour changer les limites de vitesse.
Dans ces cas, ce qui se produit, c'est que les équipes
spécialisées du ministère des Transports vont faire des
expertises là-bas et c'est la règle du 85 percentile...
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... qui s'applique.
C'est-à-dire que, lorsque le test est fait, s'il y a 85 % des gens qui
circulent à une vitesse, cela sert de barème pour
déterminer ce que devrait être la limite de vitesse.
M. Camden:... sur cette route. M. Côté
(Charlesbourg): Pardon?
M. Camden: Cela contribue probablement à augmenter la
vitesse et à maintenir une vitesse élevée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que... Là,
on se comprend bien.
M. Camden: C'est un quartier résidentiel...
M. Côté (Charlesbourg): Cela veut dire que, si l'on
met la limite de vitesse au 85 percentile, disons à 45 kilomètres
à l'heure, il va y avoir 15 % des gens qui vont être en
état d'infraction. Plus vous la baissez, plus il y a de gens en
infraction. Le problème, c'est le comportement des gens. Je veux bien
qu'on la baisse à 50, mais, en fin de compte, les gens vont la respecter
s'ils voient une auto de police de temps en temps pour leur donner des
"tickets" ou un radar. Alors, c'est un peu le phénomène. Autant
que possible, il faut se retrouver dans une situation où tu ne fais pas
cela... Les lois, il faut bien se comprendre, ce doit être l'exception.
C'est le civisme, c'est la conduite générale des gens qui doit
primer. En ce sens, le ministère n'est qu'un instrument de mesure et il
tente de l'appliquer du mieux qu'il peut. Chaque année, effectivement,
il y a je ne sais pas combien de demandes de changement de limite de vitesse.
Au nombre de lettres que je signe, cela doit être assez impressionnant,
sans nécessairement que je voie toutes les demandes. Les
municipalités interviennent dans plusieurs cas pour baisser les limites
de vitesse sur leurs territoires; elles demandent de baisser les limites de
vitesse. Il y a une règle qui est là et qu'on essaie d'appliquer
pour tout le monde; des gens la critiquent, mais, en tout cas, globalement,
c'est sûr que c'est la limite permise. Le phénomène
particulier d'une école avec des enfants, c'est un
phénomène assez important et dont il faut tenir compte.
Y a-t-il des mesures spéciales pour les écoles... Dans
votre cas, est-ce que l'école est sur la route?
M. Camden: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et la limite actuelle,
quelle est-t-elle?
M. Camden: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Quelle est la limite
actuelle de vitesse permise?
M. Camden: De mémoire, c'est quelque chose comme 45 milles
à l'heure; les gens voudraient la voir baisser...
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être 45
kilomètres.
M. Camden: Non, j'ai l'impression que c'est beaucoup plus
élevé que cela.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, ce cas
particulier, on peut le fouiller et tenter d'expliquer au député
de... D'ailleurs, il est un de mes favoris dans mes lectures, compte tenu du
volume de travail qu'il y a à faire au ministère des Transports
dans le comté de Lotbinière. Il y a de nombreuses
municipalités que je lis très souvent. Ce n'est pas un
blâme.
M. Camden: Non, non. Une voix: Chanceux.
M. Garon: C'est dangereux, ce que vous dites là.
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi?
M. Garon: S'il doit écrire aussi souvent que cela, c'est
que les problèmes ne se règlent pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
C'est-à-dire qu'il doit régler les problèmes que son
prédécesseur n'a pas réglés. C'est pour cela qu'il
est obligé de multiplier les efforts.
M. Camden: M. le député de Lévis, si
j'écris si souvent, c'est, pour une bonne part, comme vient de
l'expliquer le ministre, à cause de beaucoup de problèmes qui ont
été laissés en suspens au cours de ces années. Les
gens sont davantage motivés par la présence d'un
député qui est fort actif; il est préoccupé des
problèmes des gens et sensible aux représentations des
municipalités.
Peut-être une question, également, concernant
toujours...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député de Lotbinière.
M. Camden:... la sécurité. Il y a certaines
municipalités qui sont à proximité de l'autoroute 20 et
qui adressent des demandes. Quelle est la perception ou comment le
ministère apprécie peut-être les demandes de
municipalités qui sollicitent une bande piétonnière sur
l'accotement d'une route entre le centre du village et l'accès à
l'autoroute 20? On m'indique que plusieurs piétons déambulent sur
le bord pour faire une marche ou faire de la bicyclette. Â cet
égard, quelte est l'approche du ministère afin de...
M. Côté (Charlesbourg): À ce que je
comprends, c'est une routé qui est perpendiculaire à
l'autoroute?
M. Camden: C'est une route locale. On peut identifier cela
d'abord comme une route locale collectrice et qui est bordée de
résidences espacées. Les résidents tant du village que de
la route l'utilisent pour faire des marches et pour faire de la bicyclette.
Alors, c'est ce qui les amène donc à rouler d'une part sur
l'accotement ou carrément sur la partie pavée. Comment le
ministère percevrait-il l'approche d'avoir une bande
piétonnière pour permettre aux gens de dégager la voie,
compte tenu que la limite de vitesse peut être difficilement
baissée?
M. Côté (Charlesbourg): II y a toujours une question
de ressources. Sur le plan sécuritaire, cela crée des
problèmes. Je pense que les gens courent des risques assez importants.
Au cours des années, il y a eu le programme au ministère qui
mettait un peu plus d'argent dans les pistes cyclables. C'était un
programme assez intéressant, mais compte tenu des restrictions
budgétaires au cours des dernières années, ce n'est pas un
programme qui a été tellement activé. On était
aussi partis dans toutes sortes de voies, il faut bien se le dire, sans trop
nécessairement avoir une bonne pensée sur cela malgré les
volontés du ministère. On est actuellement en contact avec
Vélo-Québec qui se dit le spécialiste des pistes cyclables
au Québec. On tente d'aller chercher les montants au Conseil du
trésor pour confier une étude rapide à
Vélo-Québec de 50 000 $ à 60 000 $, qui nous donnerait le
portrait très clair à ce niveau et des orientations à
prendre éventuellement. Mais si on règle les pistes cyclables,
cela ne veut pas nécessairement dire qu'on va régler les pistes
piétonnières. J'ai l'impression que ce n'est pas demain matin la
veille qu'on va pouvoir les régler non plus, mais c'est un
phénomène qui est là. C'est un phénomène de
santé par la marche. Je trouve cela très dangereux. Chez nous
dans certaines municipalités, il y a des trottoirs, mais je comprends
que la municipalité n'a pas l'intention de faire des trottoirs, c'est un
trottoir de pieds, donc foulé par les pieds qui s'implante. En ce qui
concerne le ministère, ce n'est pas dans ses préoccupations. Du
moins, on n'en a pas pour le moment les moyens.
M. Camden: C'est une bande sur l'accotement qui a de multiples
usages, tant pour les piétons que les carrosses et les bicyclettes.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que l'accotement est
prévu pour les voitures qui ont à faire des manoeuvres
éventuellement et aussi pour protéger l'assiette principale de la
route. Je comprends que les gens empruntent ce qu'ils peuvent pour aller
marcher, mais il y a peut-être d'autres endroits pour aller marcher.
M. Camden: Enfin, on pourra toujours organiser une ballade, s'il
le faut.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Lotbinière. M. le ministre, j'aurais une
question pour faire exception à la règle. Lors de l'étude
du projet de loi 127, vous aviez mentionné que c'était votre
intention de laisser aux municipalités l'argent des contraventions qui
étaient données par les corps policiers et qu'autrefois on
retournait à la province, est-ce que ce processus est en marche
maintenant?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs,
suffisamment bien en marche pour que cela provoque certaines manifestations de
camionneurs dans le cas de l'Abitibi par exemple, qui ont connu un certain
nombre de problèmes parce que les corps policiers faisaient une certaine
razzia des camionneurs qui avaient une tendance à dépasser les
limites de charges permises, les amenaient à la pesée et
collectaient par la suite les... Je peux vous dire que dans le cas du
comté de Lévis en particulier, lorsque j'ai fait une
tournée dans Bellechasse, Lévis et Montmagny, des camionneurs se
plaignaient de la voracité de certains corps policiers municipaux, de
Saint-Romuald, de Lévis, si je ne m'abuse aussi quant aux contraventions
qu'ils voulaient donner. Même dans certains endroits, il y a quatre corps
de police qui se sont chicanés pour donner une contravention. Alors,
c'est clair que c'est en opération. C'est bénéfique parce
que, finalement, plus il y a de gens qui vont s'en occuper, plus il y a de gens
qui vont respecter ces règles. Mais cela fonctionne actuellement. (11
heures)
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): Mais tout en disant
cela...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... on s'est toujours
réservé le droit, pour les municipalités qui en feraient
un abus, d'éliminer ce droit pour certaines municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lévis.
Construction du réseau routier Diminution des
crédits
M. Garon: Si on regarde le programme 3, les crédits de
programme sont encore de 43 000 000 $ inférieurs à ceux de
1985-1986, soit 11 %. Si on tient compte de l'inflation depuis sept ans, il
s'agit d'un recul de plus de 20 %. Comment le ministre explique-t-il qu'il n'y
ait pas plus de rattrapage cette année, alors que la marge de manoeuvre
du gouvernement est bonne selon ce que dit le premier ministre, et que
l'économie s'annonce bien pour l'année qui vient? On serait
encore quand même à 43 000 000 $ de moins en 1988 par rapport
à 1985, et par rapport à 1984 on serait à 58 000 000 $ de
moins...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Si les chiffres...
M. Garon:... dans la construction du réseau routier.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je pense que de toute
façon, même si on essayait de passer à côté
des chiffres, je ne suis pas le genre pour passer à côté.
J'aurais souhaité, je l'ai dit, 50 000 000 $ ou 100 000 000 $ de plus.
Je peux même prendre 200 000 000 $ de plus demain matin, si le
gouvernement est prêt à me les donner. Il est clair que des choix
ont été faits, qu'il y a des choix à faire et que je
souhaiterais beaucoup plus d'argent. On a tenté, en tout cas dans nos
choix, quant à nous, sur le plan interne, de préserver davantage
la conservation du réseau. La prolongation du réseau est un peu
le parent pauvre du ministère, compte tenu de ce que le ministère
pourrait faire. Il est clair que, là-dedans, il n'y a pas de limite. Ce
qu'on a fait, on a quand même à l'intérieur de cela... Cela
ne veut pas dire qu'on en fait moins aujourd'hui sur le plan de ces programmes,
en termes de visibilité sur le terrain, qu'il s'en faisait avec l'argent
de 1985-1986.
On a tenté de rationaliser un certain nombre de choses sur le
plan du fonctionnement. À titre d'exemple, le rapport
préliminaire que j'ai obtenu au sujet des fonctionnaires sur la semaine
de quatre jours au lieu de la semaine de cinq jours nous laissait croire
à des économies assez appréciables. Selon les secteurs
d'activité, le fait d'avoir fait l'expérience de ramener la
semaine de travail à quatre jours au lieu de cinq a fait jusqu'à
15 % à 20 % d'économie au ministère. Ce qui signifie que
si on avait, dans certains postes, le même argent qu'en 1985-1986, on
pourrait en faire de 15 % à 20 % de plus, compte tenu de ce que nous
avons fait. Et cela s'explique facilement. Si vous avez à faire voyager
des individus sur quatre jours au lieu de cinq, vous en sauvez une partie, en
allongeant les heures de travail. Et quand le gars est rendu à
l'ouvrage, il a peut-être une chance de travailler plus et plus longtemps
que s'il passe la journée dans le véhicule, n'est-ce pas? Cette
expérience a été tentée au cours de 1987 et les
résultats nous en ont été révélés
lors de notre rencontre de février avec les administrateurs du
ministère et les gestionnaires du ministère en régions, et
elle se poursuit cette année. On devra, à ce niveau là,
prendre des décisions quant à la pos-
sibilité de rendre cet exercice permanent. M. Garon:
Concernant...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! peut-être
seulement une petite information que M. Michaud me donne, qui est très
intéressante et que je connaissais, mais que je vais lui laisser
expliquer parce qu'il est plus connaissant que moi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Michaud.
M. Michaud: Au fil des années, on doit aussi
déposer des plans et devis pour exproprier des terrains. En 1984-1985,
on devait avoir des crédits de l'ordre de 35 000 000 $ afin
d'acquérir les terrains. Maintenant, au fil des années, cela
baisse parce qu'on a acquis les terrains et qu'on passe à la phase de la
construction des travaux. Les besoins en expropriations sont passés de
35 000 000 $ à 23 000 000 $. Donc, même si les crédits sont
peut-être légèrement inférieurs, il y a
peut-être plus d'argent, au fond, pour faire réellement des
travaux.
Signalisation
M. Garon: Concernant la signalisation, cela fait plusieurs fois
que je reviens avec une affaire sur le plan régional. Quand on arrive au
pont de Québec de Montréal, si vous allez à Québec,
c'est bien indiqué. Mais si vous allez à Lévis ou si vous
voulez passer par Lévis pour aller à Saint-Georges, si vous allez
à différents endroits, là, c'est épouvantable.
Je vais vous dire que je connais le coin quand même bien et il y a
des fois où j'hésite encore, parce qu'on a une route où
c'est écrit Charny-Saint-Romuald, parce que cela va à Charny et
à Saint-Romuald. Mais si on va à Lévis, ce n'est
écrit nulle part laquelle prendre. Au fond, celui qui va à
Lévis devrait prendre la route Lévis-Rivière-du-Loup.
Celui qui va à Saint-Georges pourrait y aller par deux places. Il peut
passer l'autoroute qui va directement vers la Beauce, mais il pourrait
également passer par Lévis-Saint-Georges.
Plusieurs fois, j'ai parlé de cela et on semble s'obstiner
là-dessus, alors qu'il devrait être clair au niveau du pont de
Québec, avant d'arriver au pont, où on va pour aller à
Québec, où on va pour aller à Lévis, où on
va, si on va plus loin que Lévis et où on va si on passe par
Lévis pour aller à Saint-Georges.
Autrement, les gens hésitent et...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous comprends; je vous
comprends très bien, parce que je vis exactement la même situation
pour Charlesbourg où la ville de Charlesbourg revendique, depuis
plusieurs années, qu'on sache au moins, quand on s'en va à
Chicoutimi, qu'il y a peut-être une petite bourgade en cours de route
où il y a 70 000 habitants, qui peut s'appeler Charlesbourg.
Cela, tu ne l'as nulle part. Il faut que le gars sache, en allant
à Chicoutimi, s'il prend cette direction, qu'il y a peut-être un
village qui s'appelle Charlesbourg et où il va peut-être pouvoir
arrêter. C'est uniquement sur la route qui mène sur le boulevard
Laurentien, c'est une fois rendu sur le boulevard Laurentien, donc, en
direction de Chicoutimi, qu'on peut découvrir une petite pancarte
à quelque part qui te dis que c'est la 80e rue, direction Charlesbourg
et, après cela, Jean-Talon. C'est effectivement un problème.
Le principe de la signalisation veut qu'on se retrouve dans une
situation où c'est l'endroit le plus éloigné qui est
indiqué en présumant que l'individu qui emprunte ces routes sait
qu'en allant à Chicoutimi ou dans la direction de
Rivière-du-Loup, sur son parcours, il va trouver des... J'ai de la
misère à vivre avec cela. Je vous le dis. Le service de
signalisation n'est pas illimité, mais en tentant de régler le
problème de Charlesbourg, on va avoir une bonne pensée pour
Lévis.
M. Garon: Quand on va à Saint-Georges, on peut y aller de
deux façons différentes. Quand quelqu'un prend Henri IV et qu'il
veut y aller, il faut qu'il regarde Saint-Georges. Mais il dit: Je tourne
où? Il peut passer Charny-Saint-Georges ou, directement de l'autoroute,
passer par l'autoroute qui va à Saint-Georges. Mais il y a aussi la
route Lévis-Saint-Georges, Lévis-Jackman, celle qui était
la plus connue autrefois.
Il n'y a rien qui indique cela. Quand quelqu'un s'en va... et,
même, je pense que c'est dangereux, parce que si vous allez à
Charny, vous allez à Lévis, vous n'avez pas besoin de passer par
la route qui va à Charny, alors qu'elles sont parallèles, les
deux. Vous devriez dire que ce devrait être écrit
Lévis-Rivière-du-Loup, Lévis-Saint-Georges pour que
quelqu'un puisse clairement voir que, s'il va à Charny, il prend
celle-là et que, s'il va à Saint-Romuald, il prend
celle-là. Mais s'il va dans telle direction, c'est l'autre qu'il prend,
parce qu'il y en a deux de parallèles. Je n'ai pas d'objection qu'ils
écrivent Charlesbourg-Chicoutimi.
M. Côté (Charlesbourg): II me semblait que le cas du
député de Lévis me rappelait quelque chose.
M. Garon: J'ai écrit déjà là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: C'est pour cela que je parle des lettres nombreuses.
Quand les problèmes sont réglés, on n'écrit
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que cela faisait
l'objet de demandes depuis de nombreuses années...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... de la part des gens du
comté de Lévis. Il y a un an, on a trouvé un moyen pour
tenter de régler une partie du problème. On a posé sur
l'autoroute 20 un rappel des échangeurs qui mènent à
Lévis. On avise l'automobiliste que, dans X kilomètres, il va se
retrouver dans une situation où il sera à un carrefour et il
devra choisir Lévis. Il y a un rappel déjà. Je suis bien
heureux qu'on ait réalisé cela. Je ne m'en souvenais pas. Je suis
bien heureux qu'on ait réalisé cela. C'est une première
étape. C'est clair que...
M. Garon: Là, regardez bien. Quand vous arrivez de
Montréal, il y a trois voies que vous pouvez prendre: la voie de
Québec à gauche, la voie de
Lévis-Rivière-du-Loup...
M. Côté (Charlesbourg): Et la voie de la Beauce.
M. Garon:... et l'autre, la voie à côté qui
est la voie de Charny... Non, regardez bien. C'est Charny-Saint-Romuald. Si
vous voulez aller dans la Beauce, il y a une voie à prendre, mais si
vous voulez aller, disons, dans une municipalité qui est entre
Lévis et Saint-Georges et que vous ne voulez pas prendre l'autoroute, il
y a une autre route, qui est l'ancienne route Lévis-Jackman, et
là vous êtes coincé, vous ne savez pas quelle route
prendre. Vous y arrivez et vous vous dites: Quelle route je prends? Ce sont
deux routes parallèles. Je pense qu'il y a un certain nombre de
personnes qui ont un moment d'hésitation et qui ne sont pas sûres
quelle route elles doivent prendre. Elles créent un achalandage inutile
sur une route, Charny-Saint-Romuald, alors que celle qu'elles prennent, c'est
la route directe qui s'en va Lévis-Rivière-du-Loup ou
Lévis-Saint-Georges. J'ai l'impression que cela...
M. Côté (Charlesbourg): II y a cet
élément sécuritaire dont vous faites état.
M. Garon: Je vais vous dire une chose. Remarquez
Charlesbourg-Chicoutimi, je ne trouve pas cela bête non plus.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Pourquoi pas?
M. Côté (Charlesbourg): Le premier
élément soulevé, l'hésitation de l'individu peut
entraîner des conséquences sur le plan sécuritaire. Je
pense que c'est un élément dont il faut tenir compte. C'est un
élément important. Il y en a un autre dont il faut tenir compte
aussi. Selon tous les grands bonzes et les grands analystes des communications,
la capacité visuelle d'un individu au volant a ses limites. Elle a ses
limites, d'abord, pour le nombre d'inscriptions qu'il doit y avoir sur un
panneau, parce que vous allez retenir, finalement... S'il y en a plus de trois,
on commence à avoir des problèmes. Il y a aussi des limites au
nombre de panneaux qui peuvent être posés avec des inscriptions.
Cela fait partie d'un large concept de communications où il faut, bien
sûr, en mettre le plus possible sur les panneaux, mais le plus possible
compte tenu des concepts de communications et des possibilités de capter
le message. C'est un peu tout cela qui est...
M. Garon: Vous avez raison. Je regardais cela et j'ai
pensé à cela. C'est pour cela que j'ai simplement dit: Ce n'est
qu'ajouter Lévis-Rivière-du-Loup. Quand c'est écrit
Lévis-Rivière-du-Loup à la hauteur du pont de
Québec, ajouter Lévis-Rivière-du-Loup pour que les gens
sachent que c'est la voie Lévis-Rivière-du-Loup. Quand c'est
Saint-Georges, il y a Lévis-Saint-Georges. Quand c'est celle de
Lévis-Saint-Georges ou l'autre qui peut être Charny-Saint-Georges,
pour que les gens n'hésitent pas parce qu'il y a deux... Je vous le dis
comme quelqu'un qui le fait parfois. Quand on arrive là, on
hésite. Je me dis: celui qui n'est pas familier doit hésiter
encore bien plus. Occasionnellement, je me dis: Laquelle je prends?
M. Côté (Charlesbourg): II y a une certaine logique
dans ce que vous dites, mais si on pousse plus loin... Prenons l'autoroute de
la Beauce. Tantôt, on va être confrontés au fait où
on va dire: Parfait, vous allez écrire Sainte-Marie-Saint-Georges,
à partir de la même logique.
M. Garon: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible. C'est fort
possible. Je comprends le phénomène d'importance de Lévis
qui, sur le plan historique et sur le plan de la population, est là.
M. Garon: Sur le plan du transport...
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan du transport
aussi.
M. Garon:... Lévis, c'est un point charnière depuis
300 ans.
M. Côté (Charlesbourg): Mais pour d'autres raisons,
Sainte-Marie pourrait revendiquer demain matin d'être identifiée
sur le circuit Saint-Georges. Vous vous en allez là, c'est
Sainte-Marie-Saint-Georges. Peut-être qu'entre les deux tantôt,
compte tenu des velléités de Beauceville par rapport à
Saint-Georges, entre Sainte-Marie et Saint-Georges, on va être
obligés d'écrire Beauceville-Saint-Georges. Et des demandes de
signalisation routière qui passent chez nous, il y en a. Entre nous, en
règle générale, ce serait peut-être justifié
qu'on signale encore plus que maintenant. Mais comme on l'a dit, il y a des
contraintes de communication, il y a aussi des contraintes de
capacités sur le plan financier, pour le ministère. Ce n'est pas
une "peanut". On s'est rappelé aux crédits, l'an passé,
que l'Office de langue française nous avait obligés de changer un
panneau à Valleyfield pour écrire Salaberry de Valleyfield. Si
mon souvenir est bon, cela avait coûté 100 000 $... (11 h 15)
M. Garon: Comment cela?
M. Côté (Charlesbourg):... parce qu'il fallait
mettre le "de".
M. Garon: Pour un panneau.
M. Côté (Charlesbourg): Comme c'est une
signalisation qui est avancée, qui chemine, cela nous a obligés
à la changer sur d'autres panneaux aussi. Ce sont quand même des
coûts assez importants pour la signalisation. Je le dis très
honnêtement. Cela a aussi ses limites financièrement.
Il y a des dossiers qui sont un petit peu plus criants. Je suis
prêt à admettre que, dans le cas de Lévis, compte tenu de
son caractère sécuritaire sur le plan transport, il y a
peut-être lieu de faire un effort additionnel à ce qu'on a
déjà fait. Je serai très heureux d'avoir donné
davantage de visibilité dans la mesure où on le fera à
Lévis et d'avoir pu réaliser, moi comme ministre des Transports,
ce que le député de Lévis n'aura jamais réussi
à faire réaliser à l'un de ses collègues, qui
était le ministre des Transports.
M. Garon: Je vous laisse le défi, d'autant plus qu'il y
aurait une excellente raison, parce qu'il est fortement question actuellement
que Lauzon et Lévis fusionne. Cela fait quand même une
municipalité d'environ 35 000 habitants. Sur le plan des transports, sur
le plan des chemins de fer, sur le plan des traversiers, sur le plan des
jonctions avec les routes, Lévis est un point charnière.
Cela vous permettra d'ajouter Charlesbourg à différents
endroits. L'avantage qu'on a avec Lévis, c'est qu'il y a seulement cinq
lettres. À Charlesbourg, Chicoutimi, s'ils ajoutent Later-rière,
cela va faire des gros panneaux.
Je voudrais maintenant parler de deux questions, les autoroutes 13 et
50.
M. Côté (Charlesbourg): Je fais part au
député de Lévis que je viens de prendre une
décision. On va faire ajouter un addenda à l'étude qu'on a
donnée à Roche De Luc, étant donné que la
géométrie d'approche des ponts pourrait éventuellement
être changée, cela va nécessairement faire appel à
une signalisation nouvelle.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire par la
géométrie? Vous pourriez refaire les routes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, des accès. Quant
à nous, il y a déjà des choses très nettes,
très claires. Dans ce sens, on va inclure dans le mandat l'aspect de la
signalisation en tenant compte du phénomène particulier de...
Vous nous avez annoncé la nouvelle ville Lévis-Lauzon?
M. Garon: Je ne le sais pas, mais c'est en discussion. Cela a
l'air de bien aller. Lévis-Lauzon...
M. Côté (Charlesbourg): On va l'inclure et
finalement on va arriver avec une solution permanente dans ce cas, dès
l'automne.
Autoroute 13
M. Garon: Concernant les autoroutes 13 et 50. Parlons de la 13
d'abord. Quand le ministre s'attend-il à recevoir le feu vert des
municipalités? Est-ce qu'il y a des municipalités
récalcitrantes? On dit que le rapport préliminaire de
l'étude d'impact sera déposé en septembre 1988, que le
rapport du ministère de l'Environnement suivra en février 1989 et
que le certificat d'autorisation pourrait être obtenu en décembre
1989. Est-ce qu'il s'agit d'échéancier réalisable dans la
mesure où tout va bien ou est-ce qu'on s'attend à des
délais à la suite du dépôt des rapports d'impact?
Est-ce que des délais sont encore probables ou prévisibles?
Ensuite, les coûts des expropriations sont-ils inclus dans les chiffres
que nous donne le livre des crédits?
M. Côté (Charlesbourg): Là on parle de la
13?
M. Garon: La 13. On parlera de la 50 après.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de la 13, il y a
une bonne partie de l'autoroute qui est sur le territoire
fédéral, donc un terrain qui nous sera cédé par le
gouvernement fédéral. Alors, c'est 90 % du corridor. Dans l'autre
10 %, c'est nous qui allons le faire. Cela ne doit pas représenter des
sommes astronomiques. Je ne sais pas si le député de Lévis
a entre les mains le communiqué qu'on a émis lors de l'annonce.
Il est dans le cahier? S'il est dans le cahier, on me dit: S'il n'y a pas
d'audience publique, à ce moment-là, on respecte tous les
échéanciers.
M. Garon: Les échéanciers prévus, c'est au
cas où il n'y aurait pas d'audience publique.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: S'il y en a, cela pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): Retarder.
M. Garon: Dans les rapports que vous avez
actuellement concernant les municipalités, est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu des rencontres
avec les municipalités de Boisbriand en particulier, pour des
négociations. Il n'y a pas d'accrochage majeur. C'est une
négociation normale et c'est pour très bientôt,
semble-t-il. Finalement, il s'agissait de localiser les sorties, davantage en
fonction des besoins futurs de ces localités, et le principal
problème se situait à Boisbriand. J'ai moi-même
rencontré le maire de Boisbriand qui était le président du
Sommet des Laurentides, M. Gagné. Finalement, les gens du
ministère à Montréal de même que M. Plouffe, qui est
le directeur régional pour cette région, ont aussi
rencontré les autorités de la ville. Les rapports que j'en ai
à la fois de la ville et des autorités du ministère
n'indiquent pas de problème important à ce moment-ci.
M. Garon: Comment se fait-il que, pour le tronçon sud
où il y a des zones expropriées, les coûts au
kilomètre sont moins élevés que pour le tronçon
centre où le terrain est exproprié? On parle de 3 950 000 $ le
kilomètre contre 2 000 000 $ le kilomètre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le centre, il va y
avoir des échangeurs et cela nécessite d'aller en
dépression dans le cas de certains échangeurs, alors que
définitivement le tronçon le plus onéreux sera celui sous
des pistes.
M. Garon: Mais est-ce que le gouvernement fédéral
va le payer à 100 %?
M. Côté (Charlesbourg): Voici ce sur quoi on s'est
entendus. Les évaluations très serrées du ministère
faisaient en sorte qu'on évaluait globalement à 74 000 000 $. La
prévision dans l'entente était à 78 000 000 $, donc
50-50.
M. Garon: Là-dessus aussi? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Garon: Même sous les pistes?
M. Côté (Charlesbourg): 50-50 sous les pistes
globalement, parce que le gouvernement fédéral reconnaissait sa
responsabilité concernant les pistes dans son territoire. Finalement, 50
%, quant à nous, ou 39 000 000 $, c'était très
intéressant. On est allés les chercher. On s'est entendus sur
50-50.
M. Garon: Dans le temps, on avait demandé qu'ils payent
100 % le bout sous les pistes parce qu'en fonction de ses exigences il exigera
ce qu'il voudra.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui avait
été exigé à l'époque, c'était 60
%.
M. Garon: Sur l'ensemble?
M. Côté (Charlesbourg): Sous les pistes.
M. Garon: Pas le bout que j'ai négocié. J'ai
négocié un bout de temps dans Mirabel jusqu'à tant que M.
Lasalle me dise qu'il n'avait pas de mandat.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que le problème
que j'ai eu... M. Lasalle quoi?
M. Garon: Jusqu'à temps qu'il nous dise qu'il n'avait pas
de mandat. J'avais l'impression qu'il avait peur d'aller parler avec M.
Mazankowski.
M. Côté (Charlesbourg): Le seul problème
qu'on a frappé, c'est qu'ils ont pris exemple des ententes
signées dans l'EDER en matière de transport, où c'est
50-50.
M. Garon: Cela, c'est exact. Mais là comme c'est dans un
territoire fédéral, les pistes fédérales.
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
c'est qu'il y avait une limite d'argent qu'ils ne pouvaient pas dépasser
et que le Trésor fédéral n'acceptait pas de
dépasser. Quant à nous, on avait, d'abord dans un premier temps,
négocié avec M. Bissonnette et on avait une entente
préliminaire de signée où on incluait leur participation
sur l'autoroute 50 de Lachute à Mirabel à 50 %; on
l'intégrait avec la 13. C'était le début de la
négociation.
Lorsqu'ils se sont présentés un an plus tard, c'est Mme
Vézina qui a défendu le dossier au Conseil du trésor.
Celui-ci a limité à 39 000 000 $ l'engagement
fédéral et les 39 000 000 $ étaient mangés à
50/50 pour la 13. Ils n'étaient pas capables d'avoir plus, sinon il n'y
avait pas d'entente. Alors, on est allés chercher le maximum qu'on
pouvait dans ce cas. C'était 39 000 000 $.
M. Garon: Ce n'est pas très généreux. M.
Côté (Charlesbourg): Pardon? M. Garon: Ce n'est pas
très généreux.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas très
généreux. Cela aurait pu être plus généreux
que cela. Cependant, cela a permis, à tout le moins, d'ouvrir deux
dossiers de négociation très intéressants pour le
Québec: la 20 et la 30 de même que sur la table aussi, la 50,
où il pourrait y avoir participation du gouvernement
fédéral.
Autoroute 50
M. Garon: Dans le cas de la 50, on parle
d'une première chaussée d'autoroute. Qu'est-ce qu'on veut
dire par une première chaussée d'autoroute? Est-ce que les
chaussées sont considérées comme
séparées?
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, on a le corridor
et on a pris l'engagement de construire une autoroute à deux
chaussées. Mais dans un premier temps, compte tenu du volume de
circulation, on construit une chaussée, mais avec étagement. De
telle sorte que, lorsque le volume de circulation le permettra ou l'exigera, on
pourra construire la deuxième chaussée.
M. Garon: Mais qu'est-ce que vous appelez une
chaussée?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont deux voies. M.
Garon: Deux voies de direction opposée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Qui vont dans
des directions opposées.
M. Garon: Plutôt que d'avoir deux voies qui vont aller dans
une direction et deux voies qui vont dans l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Mais la
première chaussée, elle, va être dans les deux sens, une
vers l'est, une vers l'ouest.
M. Garon: Jusqu'à temps qu'il y en ait deux autres?
M. Côté (Charlesbourg): Jusqu'à temps que les
deux autres soient construites. À ce moment-là, cela devient
unidirectionnel. Les étagements vont être faits pour permettre aux
citoyens de traverser sans problème.
M. Garon: Qu'est-ce que vous appelez les étagements?
M. Côté (Charlesbourg): Les viaducs au-dessus.
M. Garon: Vous allez les faire en prévision de quatre
chaussées?
M. Côté (Charlesbourg): De deux chaussées,
quatre voies. D'ailleurs, les premiers contrats, dans la mesure où il
n'y a pas d'opposition aux audiences publiques, pourraient être
donnés dès cet automne, sur les étagements et respecter
ainsi l'échéancier qu'on s'était fixé au Sommet des
Laurentides.
M. Garon: Cet automne?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à la fin de
l'automne.
M. Garon: II n'y a pas un gros montant de prévu par
exemple. Cela veut dire qu'ils ne seront pas construits avant l'an prochain.
Vous pourriez donner des contrats à l'automne mais avec
construction...
M. Côté (Charlesbourg): Déjà du
travail pourrait s'effectuer à l'automne sur le terrain.
M. Garon: On parle d'acquisition des emprises auprès de la
Société immobilière du Canada. Où en est la
question des emprises? Est-ce qu'elle est réglée au complet
à l'heure actuelle? Et le tracé est-il définitif? Est-ce
qu'il reste des morceaux de terrain à acquérir, concernant le
tracé de l'autoroute? C'est presque entièrement en territoire de
Mirabel.
M. Côté (Charlesbourg): La procédure est en
Cour fédérale pour le transfert des terrains et le tracé
est définitif.
M. Garon: Le tracé est définitif depuis un bon bout
de temps.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un corridor qui
était là depuis 1976.
M. Garon: On l'avait revu, je pense, dans la négociation
de 1984, avec le fédéral.
M. Côté (Charlesbourg): Cela avait été
maintenu, j'imagine, a l'époque.
M. Garon: Mais c'est seulement une question de transfert des
emprises par le gouvernement fédéral?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: Mais il fallait le faire avant de revendre les terres
aux expropriés. Quelle partie n'était pas revendue pour les faire
enlever?
M. Côté (Charlesbourg): Les décisions
politiques sont prises. Ce sont des gestes administratifs qui sont à
être posés.
M. Garon: Pour le transfert des emprises. Est-ce que c'est
transféré par la Société immobilière du
Canada?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un décret
fédéral.
M. Garon: Cela prend un décret. Vous attendez avoir le
décret quand?
M. Côté (Charlesbourg): Dans deux semaines. Il y a
dissension entre M. Michaud et M. Harel. Semble-t-il que les deux semaines de
M. Michaud se transforment en les deux mois de M. Harel.
M. Michaud: On a parlé aux avocats. Il
semble qu'on aura cela d'ici deux semaines. (11 h 30)
M. Garon: Vous pourriez appeler Mme Ouellette. Apparemment...
M. Côté (Charlesbourg): Pourriez-vous me donner son
numéro?
M. Garon: Je ne l'ai pas.
M. Côté (Charlesbourg): Cela m'étonne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je pourrais le chercher. Il y a la
Société immobilière du Canada.
M. Côté (Charlesbourg): Le numéro peut
être public, mais le privé, j'imagine que vous auriez plus de
facilité à l'obtenir que moi.
M. Garon: Je ne le sais pas. Vous avez des caractères qui
se ressemblent sous certains aspects.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Ouellette et moi?
Probablement parce que, moi aussi, je suis de Charlesbourg.
M. Garon: Je ne la prends pas, celle-là. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je l'expliquerai au
député de Lévis en dehors de la table.
M. Garon: Reste-t-il des morceaux de terrain à
acquérir concernant le tracé de l'autoroute 50 ou si ce sont tout
simplement des transferts du gouvernement fédéral?
M. Côté (Charlesbourg): II faut bien se comprendre.
Dans ce cas-ci, on parle de Lachu-te-Mirabel. Cela va régler le dossier,
avec...
M. Garon: Toutes les emprises vont être acquises.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Délais dans la construction des routes
M. Garon: Faut-il s'attendre à des délais plus
longs lors du dépôt des rapports au ministère de
l'Environnement? Est-ce que les délais prévisibles sont
différents en cas d'audiences publiques?
M. Côté (Charlesbourg): Là-dessus, en tout
cas, dans notre cas, cela a été déposé. Mais, si je
comprends la question, cela s'adresse davantage au ministère de
l'Environnement. Est-ce que les délais seront plus longs au
ministère de l'Environnement?
M. Garon: Habituellement, les fonctionnaires se parlent. Ils
savent si cela accroche ou non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que cela
ouvre une question qui est peut-être un peu plus large. Au cours des deux
dernières années, on a fait beaucoup d'efforts pour mieux se
faire comprendre par les gens de l'Environnement. Je l'ai dit au début
de l'étude des crédits, il y a quand même une équipe
assez exceptionnelle chez nous. Il y a tout près de 55 personnes qui
travaillent à la partie environnementale, chez nous, une équipe
très compétente. On a fait beaucoup de rapprochements au niveau
supérieur des fonctionnaires pour que cela puisse descendre dans les
deux machines et éviter le plus d'irritants possible.
Je pense que l'un des plus beaux bijoux qu'on a réussi à
régler, c'est dans l'Outaouais en ce qui a trait à la A-5. Il y
avait une possibilité de contestation en audience publique. Nos gens se
sont vus, ils sont allés sur le terrain faire beaucoup
d'éducation, donner beaucoup d'éléments de renseignement,
ce qui a fait en sorte que le ministère de l'Environnement a
exigé de nous certaines modifications mineures qui étaient
acceptables par toutes les parties. On a évité six mois ou une
année d'audiences publiques et on a pu procéder sur le plan des
travaux. Il y a une harmonisation des rapports avec le ministère de
l'Environnement et celui des Transports sans que chacun perde ses
responsabilités. Cela va beaucoup mieux maintenant. Dans ce sens, je
pense qu'on le fait sur plusieurs projets et c'est bénéfique.
Au ministère de l'Environnement, il y a un niveau d'ouverture qui
nous permet de ne pas s'accrocher à des peccadilles comme dans le cas de
Saint-Majorique, à Gaspé. Vous savez, à Saint-Majorique,
en Gaspésie, il y a eu bien des petits problèmes, on pourrait
s'en parler assez longtemps. Cela a dû prendre à peu près
quinze études avant qu'on soit capables de passer à travers parce
que cela dépendait de la sorte d'oiseau qui pouvait aller là. On
n'étudiait jamais la bonne sorte d'oiseau. Il y en avait à l'eau
salée, il y en avait à l'eau douce, cela dépendait de la
hauteur du foin. Finalement, cela a coûté à peu près
le prix de la route, rien qu'en études, pour être capables de s'en
sortir. Dans ce sens, il y a un niveau de compréhension un peu plus
élevé maintenant.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un niveau de
compréhension un peu plus élevé maintenant, de part et
d'autre.
M. Garon: Où?
M. Côté (Charlesbourg): À l'Environnement et
au ministère des Transports.
M. Garon: Je ne sais pas comment c'était auparavant.
M. Côté (Charlesbourg): Le problème qu'on a,
c'est qu'on se retrouve chez nous avec un service de l'environnement qui
connaît le transport. L'équipe qui a été
montée chez nous visait à éviter ce qu'on a connu dans le
passé, quand on pouvait construire des routes a peu près partout
sans trop se préoccuper de l'environnement. Il y a eu une boîte de
montée au ministère des Transports, 'et je pense même que
c'est sous votre gouverne. C'est sous votre gouverne qu'il y a eu une
préoccupation plus importante de l'environnement. On a dit: Bon!
parfait, tentons de régler le plus de problèmes possible à
la conception même des projets, de façon à ne pas trop
heurter de gens concernés par l'environnement, d'abord, les gens du
milieu et les fonctionnaires du ministère de l'Environnement. Dans ce
sens, on a fait beaucoup de travail et il y a un autre organisme aussi devant
lequel on doit passer très souvent, que vous connaissez très
bien, la CPTA. Finalement, on fait le cheminement au niveau de l'environnement
puis il faut faire le cheminement au niveau de l'agriculture, de la CPTA.
M. Garon: Quoique au niveau de l'agriculture, il y a un organisme
pour discuter avant d'aller à la CPTA pour essayer de trouver le
meilleur tracé.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas facile. M.
Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas facile. M.
Garon: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous parlerais du cas de
contournement de Kahnawake où on a fait d'énormes concessions. On
a travaillé d'arrache-pied. On serait prêt à aller en
soumissions publiques à l'automne pour faire le contournement de
Kahnawake qui est demandé depuis des années. Beaucoup d'efforts
ont été faits. Je pense que c'est combien d'agriculteurs?
Une voix: Deux.
M. Côté (Charlesbourg): II reste deux agriculteurs
et on ne réussit pas à passer à travers. Ce sont des
situations assez déplorables mais cela nous oblige...
M. Garon: Vous avez travaillé avec la Direction de la
protection du territoire agricole au ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on a
travaillé avec à peu près tout le monde, nos
collègues députés de ce coin-là, en
particulier,
Mme Cardinal qui est visée par cela, le député de
Laprairie, le député de Beauharnois aussi. On tente de faire tout
ce qui peut être possible sur le plan de la conciliation pour être
capables de procéder, mais ce n'est pas facile. C'est pour vous dire les
étapes qu'on a à franchir. Avant d'être capables d'aller
sur le terrain, il y en a tout un paquet.
M. Garon: Oui, mais il y a beaucoup d'irritants dans ces
coins-là. Quand on parle d'irritants, il y a les abords du canal
Beauharnois où il y a un genre d'arbre qui a 6 ou 8 pieds de haut,
où des nuées d'oiseaux considérables se tiennent.
Finalement, il y a un grand nombre d'hectares de terres qui ne sont pas
utilisables, parce que Hydro-Québec n'entretient pas les abords du canal
Beauharnois. Il y aurait une solution, c'est de laisser chasser les Italiens
qui aiment apparemment manger ces oiseaux. Ils les mangeraient tous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais excepté que Hydro n'entretient pas les
abords. Souvent, cela cause des problèmes. Des fois, le problème
vient bien d'ailleurs d'où on...
M. Côté (Charlesbourg): C'est sûr. C'est
clair. Loin de moi l'idée de contester la CPTA, ses fonctions puis
l'Environnement. Je pense qu'ils ont chacun des domaines propres à
défendre, ils le font, mais je pense qu'à partir du moment
où on se parle les niveaux de compréhension sont plus
élevés, et cela nous permet de régler des problèmes
plus rapidement. Et c'est ce qu'on a tenté de faire depuis un certain
temps et j'ai demandé, quant à moi, une rencontre avec mes
collègues Lincoln et Pagé, avec chacun de nos hauts
fonctionnaires, pour tenter de voir s'il n'y a pas autre chose qu'on pourrait
faire encore pour améliorer ces situations. Je ne veux pas revivre, moi,
le dossier de la 241 à Bromont.
M. Garon: Où?
M. Côté (Charlesbourg): La 241 à Bromont.
M. Garon: À Bromont?
M. Côté (Charlesbourg): À Bromont,
Cowansville, où un dossier qui traînait depuis dix ans et il a
fallu faire la présentation à la CPTA de sept tracés avant
de réussir à en avoir un. Puis je vais vous en conter une petite
bonne et une petite vite, vous allez l'apprécier grandement, vous qui
êtes un homme reconnu comme un homme efficace.
M. Garon: Quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Qui êtes reconnu
comme un homme efficace, mais dur d'oreille, à ce que je
comprends.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Efficace, mais dur d'oreille.
M. Garon: Des fois j'entends, mais je ne comprends pas.
M. Côté (Charlesbourg): Le 7e tracé, celui
qui a été retenu, c'est le premier que le ministère avait
proposé, dix ans plus tôt. Pendant ce temps, c'est le
ministère des Transports qui se fait crucifier sur la place publique
parce qu'il ne prend pas ses responsabilités pour réparer les
routes qu'il a à réparer. C'est un peu cela dans la mesure
où chacun comprend le rôle du ministère des Transports puis
que le ministère des Transports comprend le rôle de
l'Environnement, le rôle de la CPTA. Il y a des choses qu'il faut faire
et on tente de les faire.
M. Garon: Souvent la meilleure façon, c'est. de travailler
avec le comité technique, la Direction de la protection du territoire
agricole au ministère pour trouver les meilleurs tracés avant
d'aller à la CPTA.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous après
me dire que ce serait peut-être préférable que la CPTA ne
soit plus là?
M. Garon: Non. C'est parce qu'il y a un comité technique.
La CPTA est un organisme qui dit oui ou non à une demande, qui ne
prépare pas les demandes, qui réagit à une demande. Les
dossiers ne sont pas toujours également faits. Alors, le comité
qui est au ministère est, justement, pour faciliter la démarche
vers le meilleur tracé.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, je pourrais vous
sortir un livre d'horreurs. La 295 à Matane, qui mène à
Amqui. Pas la 295, la 195. Cela fait combien d'années qu'on travaille
là-dessus?
Une voix: Douze ans.
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait douze ans.
Imaginez-vous! Cela remonte à la fin de mon mandat. Donc, c'est
moi qui avais dû demander qu'on le fasse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Et on n'a pas encore
décroché. On est peut-être sur le point de
décrocher, mais après combien d'argent dépensé en
études?
Une voix: Des centaines de millions.
M. Côté (Charlesbourg): De quoi faire la roue.
Finalement, il y a des limites. Je comprends, je suis un pêcheur de
saumon. J'aime bien cela, le saumon. Il y avait une fosse en particulier
où cela accrochait. Il a fallu faire une maquette à
l'échelle, toute une série, à modèle réduit,
tout ce que vous voudrez. À un moment donné, il y a des limites.
Il y a des limites à la patience du monde. Quand c'est le temps de
manifester dans le coin et dire: Qu'est-ce que vous faites? Vous ne
réalisez pas la route? Ce n'est pas nécessairement un
ministère sectoriel qui mange le plat. C'est le ministre des Transports
qui passe pour un irresponsable. En tout cas, il y a des ajustements à
faire à ce niveau et, dans la mesure où chacun se respectera, je
pense qu'on pourra en faire encore un peu plus un peu plus vite. Moins d'argent
dans les études et plus...
M. Garon: J'ai remarqué déjà dans mon
comté qu'une commission scolaire avait une grève à chaque
début d'année. À un moment donné, le , directeur
général est parti au gouvernement. Il n'y a plus eu de
grève depuis qu'il est parti.
M. Côté (Charlesbourg): Et comment cela va dans sa
nouvelle "job"?
M. Garon: Je ne le sais pas. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): II doit être au
Trésor, lui.
M. Garon: Vous brûlez.
Des voix: Ha, ha, ha!
Sortie 311 de Bernières
M. Garon: Souvent, c'est cela qui arrive. Ce sont des gens qui,
à un moment donné, sont "buckés". Quand le projet du
gazoduc a été déclenché, le tracé du gazoduc
- d'ailleurs, je pense que votre ministère a dû y être
mêlé - a été trouvé entre l'Ontario et
jusqu'à Québec, et la compagnie, au point de départ, avait
un tracé qui n'aurait jamais passé. Cela aurait été
une contestation par terre. Mais, à la fin, les gens se sont mis
ensemble de bonne foi, ont trouvé un tracé et c'est allé
rondement. Cela n'a pas pris des mois. Je ne dis pas à quel niveau, mais
il peut arriver que des gens, sur le plan des personnalités, ne
s'entendent pas, ou il y a des gens qui ne veulent pas. Cela peut être
aux Transports. Cela peut être à un autre ministère aussi
je ne sais pas.
Concernant Bernières, la sortie 311, pensez-vous que c'en est un
endroit à problèmes, pas à problèmes au niveau de
l'environnement, mais où la population s'est accrue, où le volume
de
transport s'est accru considérablement, parce que les
municipalités environnantes, Saint-Rédempteur et aussi dans
Beauce-Nord, le volume de trafic est beaucoup plus important...
M. Côté (Charlesbourg): J'arrête le
député de Lévis tout de suite. Il était
probablement trop affairé à préparer ses crédits.
Je ne sais pas s'il a pris connaissance de la lettre, parce que je me souviens,
le...
M. Garon: M'avez-vous écrit?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le 22 mars, en Chambre,
le député de Lévis est venu me souhaiter bonne chance pour
mon opération...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... et, de manière
très habile - on s'était parlé des échangeurs
à Bernières - a dit: As-tu des nouvelles?
M. Garon: La réponse à ma lettre du mois de
janvier.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Il a dit: As-tu
des nouvelles? Finalement, j'ai fait vérifier cela pendant que j'ai
été parti et, dès le moment où je suis revenu, j'ai
signé la lettre lui confirmant que 1988 en verrait un, la finalisation
des plans et devis pour l'autre en 1989.
M. Garon: En 1988, c'est la 311 sud.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est sud? C'est
cela.
M. Garon: Ce serait fait. Les plans seraient terminés pour
la 311...
M. Côté (Charlesbourg):... nord.
M. Garon:... nord, pour être effectués en 1989.
Une voix: Vous êtes gâté pas mal.
M. Garon: Hein?
Une voix: Vous êtes gâté pas mal.
M. Garon: Non, il y a du trafic.
Une voix: Pas mal gâté.
Une voix: II n'a pas été gâté par son
parti.
M. Côté (Charlesbourg); Mes collègues disent
que le député de Lévis est gâté. Non. Je
pense qu'il faut faire le rattrapage là aussi comme ailleurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): J'avais eu l'occasion, au
mois de mai de l'an dernier, de rencontrer toutes les autorités
municipales et les gens des différentes commissions industrielles de ce
secteur, où il y a un dynamisme assez important. Effectivement, les gens
voulaient poursuivre cette lancée. Cela m'apparaissait extrêmement
important de pouvoir leur donner des accès à une autoroute
majeure et leur permettre de se développer sur le plan industriel sur la
lancée qu'ils ont actuellement, puisque c'est une contrainte assez
importante. (11 h 45)
M. Garon: Pour le bénéfice du député
de Chauveau, le ministre se rappellera sûrement que, dès la
première rencontre qu'on a faite au point de vue des plans
régionaux, la sortie 311 sud de Bernières était
déjà dans le cahier pour 1986. Cela a été
retardé à 1987. Là, on dit 1988. Elle était
déjà dans le cahier.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne voudrais pas
être méchant vis-à-vis du député de
Lévis. Des fois, à l'approche électorale, on met bien des
choses dans le cahier, mais cela ne veut pas dire qu'on a l'argent pour les
faire.
M. Garon: Le cahier n'est pas sorti avant. C'était votre
cahier qui arrivait.
M. Côté (Charlesbourg): C'était le
nôtre. Cela veut dire qu'il n'était pas dans votre dernier
cahier?
M. Garon: II était en préparation. Sauf que
là, cela fait trois ans qu'il a la priorité numéro 1. Dans
les priorités des députés, cela fait trois ans qu'il a la
priorité numéro 1. Pas dans le numéro 2, le numéro
1.
M. Côté (Charlesbourg): Pour le
bénéfice de M. le député de Lévis, c'est
clair que c'était réalisable l'an dernier, mais c'est moi qui
avais choisi, sur le plan budgétaire, de ne pas le faire.
M. Garon: Je ne comprends pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est moi qui avais choisi
de ne pas le faire l'an passé.
M. Garon: Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Parce que je n'avais pas
d'argent. Ce n'est pas tellement compliqué.
Crédits périmés
M. Garon: Justement, j'arrive à cela, vous avez eu 17 500
000 $ de crédits périmés.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous voulez parler des
crédits périmés, on en parlera après.
Mais au moment où on enclenche un certain nombre de travaux, on
enclenche une enveloppe X qui, en règle générale, devrait
se réaliser. C'est un choix que j'ai fait l'an passé. Sauf que ma
visite sur les lieux... Parce qu'on peut bien se parler de routes un peu
partout au Québec. Je ne suis pas celui qui prétend que je
connais les 60 000 kilomètres du réseau routier du Québec.
Ce n'est pas vrai. J'ai une bonne connaissance, mais à partir du moment
où on va sur le terrain, c'est sûr que parfois cela éclaire
notre lanterne. Comme on est un gouvernement de développement sur le
plan économique, j'avais été très touché et
sensible aux interventions des intervenants du comté de Lévis,
sur le plan du développement industriel. On avait enclenché le
processus en me disant qu'on pouvait le faire.
Quant aux crédits périmés, effectivement, il y en a
eu chez nous comme les années passées. Il y en a eu moins cette
année que les années passées. Je peux vous annoncer une
nouvelle et je vous laisserai le plaisir de la transmettre au Conseil du
trésor. Il va y en avoir un maudit paquet de moins cette année
que l'année passée.
M. Garon: Cela va dépendre comment le ministre des
Finances a anticipé de crédits périmés dans son
budget.
M. Côté (Charlesbourg): Je me charge du ministre des
Finances qui est très sensible à ce que signifie un
ministère des Transports. Le niveau de sensibilité au niveau du
ministère des Transports est un peu plus important qu'au Trésor.
Dans ce sens, c'est rafraîchissant. Il n'y a pas de doute dans mon esprit
que les crédits périmés qui sont là sont des
crédits qui, finalement, n'ont pas pu être dépensés
par le ministère, étant donné que certains travaux n'ont
pas pu être exécutés.
Je vais vous donner quelques exemples. On va resserrer les mesures
encore cette année. L'an passé, on a été en appel
d'offres à la fin de l'été pour des projets d'une certaine
importance qui devaient débuter dès l'automne. Donc, il y avait
des prévisions budgétaires pour payer 1000 $, 1 000 000 $ ou 1
500 000 $ ou 500 000 $ de dépenses. L'entrepreneur ayant signé le
contrat, parce qu'il a pris le délai maximum de 45 jours, est
arrivé à une période au mois d'octobre ou de novembre en
disant: Cela ne vaut pas la peine de commencer cette année, je vais
commencer l'année prochaine. C'est arrivé en Abitibi où on
s'est fait littéralement "fourrés" par les entrepreneurs. Cela ne
me réjouissait pas, moi, parce que cela a pelleté sur
l'année actuelle des travaux qui, en partie, auraient dû
être payés sur l'année 1987-1988. Des entrepreneurs courent
à peu près tous les contrats et quand ils en ont trop à un
moment donné, ils en reportent l'année suivante. C'est ce qui est
arrivé dans quelques cas. Cela ne se produira pas cette année
parce qu'on va faire des petits changements.
M. Garon: Des dates?
M. Côté (Charlesbourg): Des dates de livraison et
des pénalités. On va en faire de plus en plus, de façon
à ce que les travaux qu'on enclenche se réalisent. Finalement,
cela pourrait éventuellement éliminer les constructeurs un peu
moins soucieux. On resserre de plus en plus la machine de ce côté.
On va, dans la plupart des cas, donner des autorisations de réalisation
pour à peu près 60 % de notre opération beaucoup plus
tôt que l'an dernier, de telle sorte que la réalisation pourrait
se faire avant.
M. Garon: Mais là, avec la nouvelle loi de
l'administration financière et les changements qui ont été
faits, vous avez jusqu'à la fin de juillet pour recevoir les factures
des engagements de l'année qui se termine le 31 mars. Avant, il
était impossible de payer quand on ne recevait pas la facture un mois
plus tard, le 30 avril. Maintenant, vous avez jusqu'à la fin de juillet.
Cela vous permet plus de marge de manoeuvre dans les paiements. La question que
je voulais vous poser...
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais juste clarifier
quelque chose, parce que ce n'est pas tout à fait... C'est comme
tantôt, vous avez à moitié raison. M. Michaud va vous
expliquer cela. Il semble que cela ne change pas grand-chose.
M. Garon:... soient faits.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: À condition que les travaux soient faits.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Michaud: On a jusqu'au 30 avril pour présenter les
factures à la comptabilité. On peut créer des comptes
à payer, pour autant qu'on soit certains que les services ont
été rendus. Pour le ministère des Transports, cela ne
change pas grand chose par rapport au journal intérieur parce qu'on
s'assurait de rentrer les factures avant le 30 avril. Donc, on n'aura pas
tellement de montant appréciable comme comptes à payer.
M. Garon: J'aimerais faire une entente avec le ministre. Je peux
vous donner un coup de main. Je sais à quel point les gens des Finances
et du Trésor peuvent être vicieux.
M. Côté (Charlesbourg):... votre collègue, il
a déjà été au Trésor, lui.
M. Garon: Non, il n'était pas le responsable,
c'était plutôt celui qui était là pour aider.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le connais
pas assez pour...
M. Garon: Je demande au ministre qui disait: Je ne veux pas avoir
de crédits périmés cette année: Est-ce qu'on
pourrait faire une entente? Quand le discours sur le budget va sortir, le
ministre des Finances va nous dire combien il anticipe de crédits
périmés. J'aimerais que le ministre des Transports puisse nous
dire, sur l'anticipation des crédits périmés pour
l'année 1988-1989,. mettons qu'il dise 250 000 000 $ ou 300 000 000 $,
combien il y en a... Lui, le ministre des Finances va nous renvoyer au ministre
des Transports, et le ministre des Transports, s'il dit: II n'y en a pas... En
fait, il va y avoir des crédits périmés anticipés
pour chacun des ministères.
M. Côté (Charlesbourg): Si le ministre des
Transports vous dit qu'il n'y en a pas, il va vous mentir. Dans les
prévisions, il est clair que cela se partage entre les différents
ministères. Alors, le ministre des Transports ne vous mentira pas.
M. Garon: C'est facile pour le Trésor, après cela,
de s'occuper que vous réalisiez vos crédits
périmés. Il peut même vous aider.
M. Côté (Charlesbourg): Vous demanderez cela aux
gens du Trésor si c'est si facile que cela.
M. Garon: II peut arriver même qu'ils les gèlent au
mois de septembre pour être bien sûrs que vous allez les
périmer. Il y a toutes sortes de techniques. Ces gens-là sont
terriblement vicieux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que cela
n'a pas bien changé, parce que c'est à peu près le
même monde qui est là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Beauharnois.
Autoroute 30
M. Marcil: Merci M. le Président. J'avais juste une petite
question au sujet de la question que M. le député de Lévis
a posée tantôt concernant les autoroutes, dans fa grande
région de Montréal. Vous savez à peu près où
je veux en venir. Étant donné que je suis un député
de...
M. Côté (Charlesbourg): Dans les limites permises
à 30 km à l'heure.
M. Marcil: Oui. Je suis exactement un député de
région, comme plusieurs de mes collègues. On sait que l'île
de Montréal représente un gros morceau pour le Québec,
sauf qu'il y a des régions qui sont aussi importantes que l'île de
Montréal et qui souffrent depuis des années d'un réseau
routier désuet et inapte, si vous voulez, je dirais même
inacceptable, surtout pour un gouvernement qui vise le développement des
régions de façon équitable.
On entend parler souvent du boulevard Métropolitain, du
problème causé par ce boulevard qui est désuet.
Maintenant, on parle de proposition, d'option, de la 440 sur la rive nord, de
la 30 sur la rive sud. On sait également que la 440 sur la rive nord,
quand même, c'est pour un bassin de population d'environ 300 000, tandis
que la 30 sur la rive sud qui englobe toute la Montérégie, touche
environ 1 150 000 habitants. Donc, étant donné également
qu'il y a un accord du libre-échange qui a été
signé et qui favorisera les échanges commerciaux du nord au sud,
la Montérégie est encore privilégiée
géographi-quement parlant, étant située à
proximité des lignes américaines et même de l'Ontario. Et
comme l'autoroute 30 permettra, selon le nouveau tracé, de dévier
toute la circulation venant de l'Ouest du Canada se dirigeant vers l'Est du
Canada sur ' la rive sud au lieu de la faire passer sur l'île de
Montréal, donc sur le boulevard Métropolitain qui cause
déjà un problème majeur, la question que j'aimerais vous
poser, M. le ministre, c'est: La Montérégie, englobe 1 100 000
personnes, c'est quand même la deuxième grande région du
Québec en population qui englobe probablement au-delà de 300
municipalités... 300, c'est peut-être trop, mais au moins 225, je
serais plus juste à ce moment-là. Ce sont des
municipalités de 1000 à 10 000, 30 000, 40 000, 50 000 habitants
et c'est plus difficile de faire de la concertation dans une région
où il y a plus de municipalités que sur une He où on se
retrouve avec une seule municipalité ou du moins une communauté
urbaine où la concertation est déjà bien
établie.
Je sais qu'il y a également des négociations avec le
gouvernement fédéral concernant l'autoroute 30. C'est un dossier
qui avait été privilégié au Sommet de la
Montérégie. Par rapport à la quantité de gens qui y
demeurent, la rive nord c'est surtout 300 000 personnes, plutôt des gens
qui vivent en banlieue ou qui travaillent à Montréal. Sur la rive
sud, l'autoroute n'a pas la même signification. Ce n'est pas dans le but
de régler uniquement un problème de circulation, mais ça
devient un outil de développement économique pour une
région de 1 100 000 d'habitants. Laquelle sera privilégiée
en premier?
M. Côté (Charlesbourg): Le plan de transport le
dira.
M. Marcil: Si vous aviez tous les moyens nécessaires de
réaliser tous ces chemins, je sais que, dans notre comté, nous
avons un problème majeur qu'on appelle chez nous la voie maritime. C'est
un maudit problème, excusez. Cela pose des problèmes à
presque tout le monde.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais répondre au
député qui est au coeur du débat depuis son arrivée
en politique et peut-être même avant. Je ne le connaissais pas.
J'ai eu l'occasion de faire avec lui le 4 avril 1986 une tournée en
hélicoptère qui a pour le moins éveillé les yeux du
ministre des Transports. Je répondais à l'invitation de la MRC
à l'époque et il y avait une présence remarquée
à cette réunion qui était le député
fédéral, M. Hudon, qui disait que le gouvernement
fédéral était disposé à participer
financièrement à la réalisation de l'autoroute 30. Il y
avait à l'époque aussi, M. Bissonnette, ministre d'État
aux Transports, qui faisait de la 30, pour la participation
fédérale, la priorité no 1 de tous les candidats
conservateurs de cette région.
Dans le document que nous avions signé, M. Bissonnette et moi,
l'entente préliminaire sur la 13, il était clair que la 30 devait
faire partie de la priorité de nos discussions avec le gouvernement
fédéral. On a continué de travailler. J'ai demandé
aux fonctionnaires du ministère, qui avaient un tracé
préférentiel autre que celui souhaité par la MRC à
l'époque, de regarder l'hypothèse avancée par la MRC, qui
m'apparais-sait, en tout cas vu du haut des airs, une hypothèse
très intéressante à fouiller, mais du haut des airs et
ensuite sur le plan technique, c'est autre chose. La proposition voulait
emprunter la rive sud du canal et par la suite traverser le canal avec un
nouveau pont, puisque les deux ponts existants avaient des problèmes,
pour aller par la suite rejoindre le pont Monseigneur-Leclerc et la 20 et par
la suite filer vers les États-Unis, contrairement au tracé
antérieur qui lui aboutissait dans le comté de Huntingdon, mais
qui mourait là.
Cela m'est apparu à sa face même une proposition fort
intéressante qui méritait qu'on l'analyse de très
près et c'est ce que les fonctionnaires du ministère ont fait
depuis ce temps et l'étude d'impact environnemental pour les deux
tracés devrait être terminée, à ce qu'on me dit, et
déposée à l'été, plutôt à la
fin de l'été; ce qui finalement marquerait une étape
extrêmement importante quant à l'enclenchement du processus quant
au choix du corridor. (12 heures)
Dans l'intervalle, puisque effectivement c'était une des
priorités du Sommet de la Montérégie que de voir
s'étendre à l'ouest l'autoroute 30, nous avons pris la
décision de faire l'autoroute 30 jusqu'à des engagements
d'environ 40 000 000 $ dans un premier tronçon de contournement de
Kahnawake et, par la suite, reprendre, de Brossard en allant vers l'ouest,
étant bien clairs, en termes de décision - et je n'ai pas
changé d'idée là-dessus - que, dans la mesure où il
n'y aurait pas de participation du gouvernement fédéral pour la
réalisation du reste, cela se terminerait là. La participation du
gouvernement fédéral est indispensable à la continuation
de tout cela.
Cet hiver, nous avons eu à nouveau des contacts avec le
gouvernement fédéral, en particulier avec Mme Vézina qui
avait elle-même eu des discussions avec le premier ministre du Canada
à la suite des discussions du député fédéral
auprès du premier ministre Mulroney, pour tenter de voir ce qu'il
était possible de faire. Nous devrons donc reprendre les
négociations avec un nouveau ministre au fédéral. À
tout le moins, à ce moment-ci, c'est un ministre qui est quand
même senior et qui devrait nous permettre d'avoir les sons de cloche les
plus véridiques le plus rapidement possible. Notre objectif a toujours
été de conclure une entente qui serait effective au
renouvellement de l'EDER actuelle. Effectivement, il restera une série
d'expropriations, la confection de plans et devis et toute une série de
travaux à mener sur le plan des expertises, pour être capables de
passer à la phase de réalisation. C'est là où en
est le dossier, toujours avec cette volonté qui a été
clairement exprimée au Sommet de la Montérégie, avec des
limites, mais qui va se concrétiser dès cet automne, dans la
mesure où on réussira à s'entendre avec les deux
agriculteurs.
M. Marcil: Deux petites questions, M. le ministre. Tantôt,
vous avez dit que, normalement, à la fin de l'été, on
devrait se fixer quant au corridor.
M. Côté (Charlesbourg): Quant à nous, les
études d'impact nécessaires pour déterminer le corridor,
à la fois dans le tracé original et dans le tracé retenu
et privilégié par les MRC, seront finales, déposées
et rendues publiques.
M. Marcil: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): À la suite de cela,
il y a des gens qui vont s'exprimer sur l'impact écologique et tout ce
que vous voudrez sur les tracés. À partir du moment où le
ministère de l'Environnement nous donnera son avis, il y aura une
décision quant à un choix final de tracé.
M. Marcil: Une deuxième question. M. le
député de Lévis, quand je parlais du canal de Beauharnois
tantôt, vous avez soulevé le problème sur le fait qu'on se
retrouvait avec des herbes. Justement, le tracé 2 proposé par la
MRC était de passer sur le bord du canal de Beauharnois. Les terrains
appartiennent déjà à HydroQuébec; donc, on
règle le problème de l'expropriation. La deuxième question
est la suivante. Le document qui avait été négocié
entre l'ex-ministre Bissonnette et vous, et que vous aviez même
accepté, à l'époque, si le gouvernement
fédéral l'acceptait intégralement, seriez-vous
disposé à l'appliquer, c'est-à-dire à l'accepter,
tel que rédigé de part et d'autre?
M. Côté (Charlesbourg): II est clair qu'à ce
moment-là la priorité de négociation quant à la
prochaine autoroute à être financée conjointement
par. le Québec et par Ottawa deviendrait la 30; cela me paraissait
très clair. Les autoroutes à être financées dans une
entente possible avec le gouvernement fédéral qui faisaient
l'objet de discussions et qui sont toujours en négociation
étaient, premièrement, la 30, deuxièmement, la 20, de
Cacouna à Mont-Joli, troisièmement, la 50, pour la partie de
Masson-Lachute et, quatrièmement, l'autoroute de Thetford reliant
Thetford à la 20, puisque M. Masse, à l'époque, sur le
plan public, avait proposé au gouvernement du Québec de
défrayer 60 % du coût de la construction de l'autoroute devant
relier Thetford à la 20. Compte tenu qu'il était le ministre
senior du Québec, j'avais accepté avec plaisir en lui disant que,
50 %, cela ferait notre affaire. Il reste maintenant à livrer...
M. Marcil: Cela va.
M. Côté (Charlesbourg):... pas pour nous, mais pour
lui.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Je
vais maintenant reconnaître M. le député de Laviolette.
Routes dans Laviolette
M. Jolivet: Merci, M. le Président, rapidement. D'abord,
je dois dire que je n'aurai pas besoin, cette année, de parler de ma
route La Tuque-Parent, puisque la promesse du ministre de l'année
passée se continue toujours. Donc, tant et aussi longtemps qu'il restera
ministre, je n'aurai pas besoin d'en parler une deuxième fois.
Dans la continuité de l'entente avec le fédérai, je
vais parier... Pardon?
M. Garon:... transports.
M. Jolivet: C'est cela. Je sais que chaque fois je suis
obligé de recommencer. L'autre partie, c'est la discussion qui doit se
continuer entre le fédéral et le ministère de Transports
pour la route de Manouane à Saint-Michel-des-Saints, et la route qui
doit relier un ou deux postes habités, Weymontachie et Sanmaur, vers la
route de La Tuque par, soit la route de Windigo, donc La Tuque-Parent, ou par
la nouvelle route de la CIP qui débouche à Beaumont. Est-ce qu'on
est avancé dans les discussions? Le fédéral, on s'en
souvient, demandait 75 % - 25 % pour la construction, mais après cela
demandait 75 % - 25 % sur la partie entretien, à l'inverse, le
fédéral ne versant que 25 %. Or la discussion était
à 50-50. Est-ce que je peux avoir des détails et savoir où
on est rendu dans cela?
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, il me fait
toujours plaisir de donner toute l'information que je possède au
député de Laviolette.. D'ailleurs, je prends connaissance assez
régulièrement des coupures de presse régionale et, tout
dernièrement, dans mon lit chez nous, je pouvais constater que le
député de Laviolette avait promis à son monde qu'il
continuerait d'insister auprès du ministre des Transports pour la
construction d'un pont sur la Matawin, étant donné que...
M. Jolivet: C'est la deuxième question.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais répondre
à la deuxième - je savais qu'elle allait venir, compte tenu de ce
qui était écrit dans les journaux - pour lui dire que le dossier
de Manouane est bien plus avancé que le pont de la Matawin parce qu'il
n'avancera pas, lui.
M. Jolivet: Vous parlez du ministre des Transports, je pourrais
vous parier du ministre responsable du Développement
régional.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement la
même chose, la même réponse, parce qu'ils sont tous les deux
sur la même longueur d'onde. Vous ne pourrez pas faire faire
indirectement au ministre des Transports ce que le ministre... Vous savez, je
vais vous expliquez une affaire. Je vais vous expliquer cela assez vite. Vous
êtes un bon père de famille, une famille nombreuse, donc les deux
pieds à terre, pleinement logique. Chaque fois, il faut calculer nos
piastres et cents avant de dépenser. Le ministre responsable du
Développement régional, avec la famille qu'il a, je suis bien
sûr qu'il a les pieds en l'air, à l'occasion. Dans le cas du
ministre responsable du Développement régional, c'est un ministre
qui, toutes les fois qu'il veut intervenir, doit demander un avis sectoriel.
Donc, dans le cas du pont sur la Matawin, il va falloir que le ministre
responsable du Développement régional demande un avis sectoriel
au ministre des Transports. Là où il est fourré - et il ne
peut pas faire le pont entre les deux - c'est que le ministre des Transports a
déjà donné son' avis que c'était non. Est-ce que
celui de l'OPDQ aura suffisamment d'arguments pour convaincre celui des
Transports?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: C'est là qu'on va espérer sur un
changement potentiel.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! si pour régler
vos problèmes, cela vous prend cela...
M. Jolivet: Non, non. Disons que, pour revenir au pont, il y
avait eu des discussions d'amorcées avec le ministre sectoriel, qui
était le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, et,
à cause des besoins de l'autre bord, le ministère de
l'Énergie et des Ressources. C'est pourquoi j'avais dit: Je comprends
très bien le ministre des Transports quand il dit non. Pour le ministre
des Transports, ce n'est pas nécessaire. Mais dans un désir
régional, demandé par la MRC
pour les besoins...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, 2 000 000 $ du
fédéral et cela en coûte 4 000 000 $... Si le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche le veut et
qu'ï est prêt à mettre 1 000 000 $ et si le ministère
de l'Énergie et des Ressources le veut et qu'il est prêt à
mettre 1 000 000 $, cela fait 2 000 000 $, nous, on va être "smart", on
peut être maître d'oeuvre.
M. Jolivet: Donc, il faut que je convainque les deux autres.
Alors, on verra cela, on prend cela en note. Mais, Manouane - Weymontachie...
Vous avez parlé de Manouane, M. le ministre; vous n'avez pas
répondu à ma question sur Weymontachie. La discussion
était aussi amorcée, c'est trois réserves: Manouane,
Obedjiwan et Weymontachie; Weymontachie était en discussion avec
Manouane, à l'époque, sur 50-50.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, à tout
le moins, dans les conversations que j'ai eues avec mes homologues
fédéraux des Transports - nous parlons, à ce moment-ci,
pour faire la distinction parce que je veux quand même être
honnête envers tout le monde - il n'a jamais été question
de cela.
M. Jolivet: Je vais vérifier parce qu'avec le
député fédéral de Champlain, il en est
question.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas! D'ailleurs,
c'est Michel Côté...
M. Jolivet: Champagne.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est Michel
Côté, il n'y a pas longtemps, qui disait que dans le cas des
députés fédéraux d'arrière-ban, ils avaient
moins de pouvoirs que les lobbyistes à Ottawa.
M. Jolivet: Je n'étais pas au courant ce cela.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai lu cela dans les
journaux.
M. Jolivet: Donc...
M. Côté (Charlesbourg): Probablement que...
M. Jolivet:... j'interviens de nouveau sur Weymontachie.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais je vais
finir...
M. Jolivet: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg):... parce que je veux quand
même donner une réponse complète. Si c'est oui, c'est oui;
s'ils m'en ont parlé, ils m'en ont parlé; s'ils ne m'en ont pas
parié, ils ne m'en ont pas parié. Dans le cas des Transports, ils
ne m'en ont pas parié. D'ailleurs, j'attendais parce que je n'ai pas
ouvert ta porte; on m'avait sifflé à l'oreille que
peut-être qu'un ministre au fédéral, celui des Transports,
pourrait me parier de, mais ils ne m'en ont pas parié. Le seul, au
fédéral, qui m'en a parié, c'est Robert de Cotret. Il m'en
a effectivement parié, dans la négociation de l'entente de
développement régional, puisque j'ai eu affaire à lui
très souvent dernièrement, depuis un mois et demi. Il m'a
effectivement transmis les dossiers d'évaluation des coûts et il
m'a signifié son désir de vouloir participer à 50 % dans
la réalisation de Manoua-ne-Saint-Michel-des-Saints.
M. Jolivet: C'est dans son comté.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, il a
été question de celui-là et pas des autres.
M. Jolivet: La troisième question concerne la route 155.
On sait que, cette année, on complète la section 180, mais la 160
ne semble pas avancer à un rythme assez intéressant pour penser,
de façon réaliste, à faire des actions bientôt. La
section 160 qui est d'environ 13 kilomètres...
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que, cette
année, il y a 4 000 000 $ d'affectés à cette...
M. Jolivet: C'est la section 180. Je ne parle pas de la section
180. Je parle de la section 160, de Grande-Anse, en allant vers La Tuque sur
13, 5 kilomètres.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, même si on
voulait dépenser de l'argent sur le terrain, cette année, ce ne
serait pas possible.
M. Jolivet: Ce n'est pas ce que je veux savoir. Je sais que vous
ne dépenserez pas d'argent là. Pour dépenser de l'argent
en 1989, il faut déjà commencer des...
M. Côté (Charlesbourg): J'y arrive. M. Jolivet:
D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous me laissez finir,
j'y arrive. À l'automne, l'étude d'impact sera
déposée. Donc, c'est le cheminement par lequel il faut passer.
L'étude d'impact est extrêmement importante dans des cas comme
celui-là.
M. Jolivet: L'étude d'impact ne devait-elle pas être
déposée l'automne passé?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Jolivet: Le ministère de l'Environnement ne l'a pas
entre les mains?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Jolivet: Pas pour la 155? Il y a quelque chose qui ne va pas,
certainement. Quand on est allés à La Tuque ensemble, M. le
ministre, c'était à l'automne 1987 qu'elle devait être
déposée. Si vous me dites cela, vous me découragez cet
après-midi.
M. Côté (Charlesbourg): Mon but n'est pas de vous
décourager. On me signale - évidemment, j'en vois tellement que
je peux en perdre des bouts - que, dans le cas précis de cette section,
après analyse au ministère, puisqu'on empiète sur la
rivière, il y avait obligation d'une étude hydraulique
additionnelle. C'est ce qui a été fait. Évidemment, quand
on intervient dans ces milieux, ce n'est pas facile.
M. Jolivet: Là, vous me donnez la partie négative
de ce que je pensais. Ce n'est plus 1989, cela va être 1991.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que cela peut
aller bien avant...
M. Jolivet: En tout cas, j'espère...
M. Côté (Charlesbourg):... ce que vous
espérez. Je peux prendre l'engagement d'écrire au
député de Laviolette et de lui tracer le portrait de ce qui s'est
passé depuis qu'on s'est parlé.
M. Jolivet: C'est cela. Le sixième mois s'en vient. Il y
aura une rencontre à La Tuque et il serait peut-être bon d'avoir
les réponses...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Jolivet:... comme j'avais dit à votre attaché
politique. D'accord. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député Laviolette. M. le député de
Lévis.
Sécurité sur le pont Champlain et
enquête du coroner
M. Garon: J'aimerais poser une question concernant l'engorgement
des ponts de l'île de Montréal, le lien
Montréal-Valleyfield et l'auto-route de ceinture envisagée par le
ministre concernant ce problème. Quant à la
sécurité sur le pont Champlain qui appartient au gouvernement
fédéral, le coroner Héroux devrait faire connaître
sa recommandation prochainement dans l'enquête qu'il a menée
à la suite d'un grave accident d'autobus survenu l'an dernier., Quand le
ministre s'attend-il de recevoir la recommandation du coroner Héroux?
A-t-il l'intention de prendre des mesures de sécurité avant la
publication du rapport Héroux ou s'il attend le rapport? A-t-il
examiné d'autres mesures pour le desengorgement de ces ponts? (12 h
15)
M. Côté (Charlesbourg): C'est un sujet beaucoup plus
large, beaucoup plus vaste qu'on ne pourrait le croire à sa face
même qu'aborde le député de Lévis. D'abord, un sujet
qui concerne le ministère des Transports et, deuxièmement, tout
l'aspect des coroners. On va essayer de traiter cela de deux manières
différentes.
D'abord, on va commencer par l'aspect sécuritaire de la voie
réservée du pont Champlain. Il n'y a quand même pas eu
beaucoup d'accidents sur la voie réservée du pont Champlain. Elle
est extrêmement utile, en particulier pour la STRSM. Il y a tout
près de 10 000 personnes par jour, pour chaque période de pointe
- c'est-à-dire le matin et le soir, ce qui veut dire à peu
près 20 000 personnes par jour - qui empruntent la voie
réservée, donc en autobus. S'il fallait que ce monde y aille en
voitures, on aurait de sérieux problèmes. C'est clair - tout le
monde l'a toujours reconnu - que ce n'est pas la plus sécuritaire des
voies réservées, mais les gens ont tenté de composer avec
les moyens du bord.
Dans le plan de transport, il y a eu une étude assez exhaustive
de cette situation. Il y aura, effectivement, une partie de nos
réflexions qui trouvera des solutions à cette voie
réservée dans ce que nous voulons faire. Je ne veux pas aller
plus loin. On s'en reparlera, éventuellement. Cela fait l'objet de nos
préoccupations et de nos analyses au ministère. C'est la
première partie, nos voies réservées et,
éventuellement, on aura des choses à dire là-dessus, des
décisions à annoncer, des décisions prises.
Deuxièmement, l'aspect sécuritaire. Dans la mesure
où un individu en automobile, pris dans une file d'attente, perd
patience et décide d'aller emprunter la voie réservée
à contresens, il court à sa perte, surtout quand on a un volume
de circulation comme celui-là. Alors, en fin de compte, on n'est pas
à l'abri d'un coroner qui pourrait prendre une décision et
décider de blâmer le ministère des Transports quand
même. Cela ne me surprendrait pas. Sur le plan sécuritaire, nous
avons fait tout ce qui était humainement possible de faire pour tenter
de rendre cette voie sécuritaire, mais on ne peut pas avoir un
fonctionnaire du ministère dans chacune des voitures pour bien s'assurer
qu'ils vont rester dans leur corridor. Il y a une série de mesures qui
ont été suggérées à l'époque: ligne
double, etc., toute une série de mesures qu'on est prêts à
examiner de très près et qui peut faire en sorte que cela puisse
rendre l'utilisation plus sécuritaire. On n'est pas fermés
à des suggestions, mais des suggestions réalistes,
réalisables, qui vont améliorer la situation sur le plan
sécuritaire et la situation de la fluidité du trafic.
Quant aux coroners, c'est une autre paire de manches. J'ai eu l'occasion
d'avoir une couple de rapports, jusqu'à maintenant, sur le transport
scolaire. M. Boulianne, si je me rappelle...
M. Garon: Lequel?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le connais pas
particulièrement.
M. Garon: Michel?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Michel Boulianne n'est
pas coroner. Michel Boulianne est un avocat de la région de
Québec et il n'est pas coroner. Je ne me souviens pas... Le coroner
Boulianne. À l'époque, il avait fait des recommandations sur le
transport scolaire et cela coûtait la modique somme de 25 000 000 $ au
gouvernement du Québec pour régler le problème. Des
coroners qui ont des solutions aussi faciles que cela aux problèmes du
Québec, moi, je n'en ai pas besoin; c'est aussi clair que cela. Je lui
avais signifié très nettement mon appréciation de ses
recommandations. Je l'ai encore dans les jambes; probablement qu'il veut se
reprendre. C'est lui qui a fait l'enquête sur les accidents survenus
à Rimouski, en particulier dans la côte de Petit-Miami et dans le
croisement de Saint-Anaclet ou quelque part dans ce coin.
Il vient de terminer les audiences et, sa première
préoccupation, avant même de rédiger son rapport et de
faire ses recommandations, c'est de passer une demi-heure avec Pierre Pascau
à Montréal et de charger à fond de train sur le
ministère des Transports. Si c'est cela, le rôle d'un coroner,
qu'on m'en débarrasse le plus vite possible; j'imagine qu'il doit y
avoir des gens un peu plus responsables que cela au Québec. Si,
véritablement, le but d'un coroner est d'analyser une situation, de voir
les défaillances et de proposer des solutions et de les proposer
à ceux qui ont la responsabilité de les corriger, quitte à
les rendre publiques, il n'y a pas de problème; mais que le coroner
fasse un show public à une émission de radio ou partout ailleurs
quant aux conclusions qu'il pense émettre au mois de juin, alors qu'il
les a faites il y a deux semaines, je commence à "avoir mon voyage" un
peu. J'imagine qu'ils doivent avoir un "boss", eux. Le "boss" va
peut-être les rappeler à l'ordre éventuellement.
Cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas des choses à
corriger ou des points noirs à ces niveaux. Dans ce sens, le
ministère collabore toujours par l'entremise des ses fonctionnaires
à toutes ces enquêtes pour donner le plus d'informations possible
sur le plan technique. Mais j'en mets quelques-uns en garde sur
l'interprétation abusive de certaines situations qui pourraient
être faites. Je me charge de pouvoir même les confronter au moment
où ils le jugeront, à l'endroit où ils le jugeront et
à l'heure qu'ils le voudront à part cela, sur le plan des
données. Je vous dis mon agacement effectivement; ce n'est pas parce
qu'ils pourraient mettre en péril le ministère des Transports,
mais on a des gens qui un peu partout sont responsables et qui ont fait des
recommandations au ministère et qui tentent de corriger les situations
du mieux qu'ils le peuvent. Je ne veux pas aller plus loin pour le moment. Je
pense que j'ai déjà dit assez ce que je pensais.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
Perte de registres à Quebecair
M. Garon: Concernant la perte des registres des
procès-verbaux de Quebecair, je voudrais savoir quand le ministre a
appris cette perte de procès-verbaux et comment il l'a appris. Par les
journaux ou par le conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Ni par les journaux ni par
le conseil d'administration qui était là quand on est
arrivés. On l'a appris lors des négociations où
effectivement nous, qui vendions, devions donc fournir un certain nombre
d'éléments et ceux qui se portaient acquéreurs voulaient
quand même se porter acquéreurs de quelque chose qui, sur le plan
juridique, était bien clair et bien net. À ce moment, M. Lalonde,
l'avocat qui négociait pour nous, tout comme moi d'ailleurs,
étions stupéfaits d'apprendre qu'il y avait des documents
complètement disparus pour une période de 17 ans. Disparus quand?
Fouillez-moi, mais disparus, ils n'existaient plus. Cela prenait une
pièce législative pour être capable de corriger cette
situation. Pendant la période où Quebecair a été
sous la responsabilité gouvernementale, si on avait eu des gens
respectueux d'une compagnie en ordre sur le plan de la gestion, est-ce qu'on
n'aurait pas pu régler ces problèmes? Je pense qu'on aurait pu
les régler définitivement. De la même manière que
cela aurait pu être probablement réglé avant, mais il y a
17 ans de livres qui manquent.
M. Garon: Là, c'est plus facile de dire à quel
moment ils ont été perdus ou ils ont été
détruits. Moi, je ne veux présumer de rien, je ne le sais pas.
Mais ce n'est pas très normal. Moi, je n'ai jamais entendu parler de
cela. Pour une compagnie inopérante pendant un certain nombre
d'années, il peut arriver qu'il n'y a plus personne en charge, mais
là, c'est autre chose, c'est une compagnie qui fonctionne. Est-ce qu'il
y a eu une enquête sur cela ou si simplement c'est la parole des
dirigeants de Quebecair? Est-ce qu'il y a eu une enquête quelconque
concernant cette disparition des registres des procès-verbaux?
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je sais que
chez nous, au cabinet et au contentieux du ministère, il y a eu des
recherches de faites pour tenter de trouver les raisons de tout cela.
Bien sûr, quand c'est arrivé dans les années
cinquante ou soixante, c'est bien difficile de tenter de retracer les raisons
à ce moment. C'est pour cela qu'on a été obligés de
déposer un projet de loi privé sous le nom de mon
collègue, le député de Mille-Îles, qui sera
éventuellement débattu à l'Assemblée nationale. Je
peux peut-être en profiter pour prendre un certain nombre de questions de
la part du député de Lévis pour tenter d'avoir le plus
d'informations possible quand arrivera le moment de la discussion du projet de
loi.
M. Garon: Je voudrais savoir si le, projet... Ce n'est pas
normal, cela. Est-ce qu'il y a eu une enquête? On a dû se passer
cela de secrétaire en secrétaire. Il y a dû y avoir le
fonctionnement normal d'une entreprise. Où étaient tenus ces
registres? Même un projet de loi privé, ce n'est pas très
normal, cela non plus. C'est trop facile comme cela de se dégager de sa
responsabilité! C'est pour cela que je demande s'il y a eu une
enquête sur cela. Deuxièmement, le registre existait-il en un seul
exemplaire? Souvent, les procès-verbaux sont mis sur cassettes pour
justement... J'imagine qu'une compagnie comme Quebecair, qui est une compagnie
assez importante, a dû tenir ses procès-verbaux à la
façon normale d'une entreprise. Les procès-verbaux d'une
compagnie comme cela, j'imagine que cela ne fait pas un roman X13 ou un petit
livre de la comtesse de Ségur. J'imagine que cela faisait volumineux un
peu et cela ne se perd pas comme cela, ce n'est pas comme quelqu'un qui perd
ses clés. Les registres ne s'envolent pas non plus normalement. Sans
être des immeubles, des registres, cela ne marche pas. C'est quand
même totalement anormal. Le gouvernement, avant la vente, devait
posséder une copie des registres ou est-ce qu'il y avait une copie?
Combien y avait-il de copies? Y a-t-il eu l'enregistrement des
procès-verbaux sur cassettes? Le gouvernement a-t-il transmis des
registres aux nouveaux propriétaires, lors de la réalisation de
la vente? Mais à quel moment précisément le ministre
a-t-il appris qu'il n'y avait plus de registres? On se sert des registres
régulièrement.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Le
député de Lévis, par ses nombreuses questions, vient un
peu d'éveiller mon esprit et, effectivement, toutes les questions
posées sont bonnes et pertinentes. Elles sont pertinentes aujourd'hui,
mais elles l'étaient aussi au moment de l'acquisition par le
gouvernement du Québec de Quebecair en 1982. Ces questions-là
auraient dû normalement être posées par le gouvernement qui
l'acquérait en 1982 puisqu'il a acquis une compagnie. On a pas eu le
souci de vérifier toutes ces choses au moment de son acquisition, alors
que la partie privée, elle, qui l'a acheté de nous, ne s'est pas
questionnée au moment de l'achat, mais s'est questionnée au
moment du "closing", puisque cela devait faire partie des
éléments du "closing" de la transaction.
Finalement, il faut se rappeler que le conseil d'administration de
Quebecair, sous la responsabilité de la Société
québécoise des transports, était, à
l'époque, dirigée par M. Jean Guy, qui était le
président de cette société et, à la fois aussi,
avocat de Quebecair. Donc, on était en situation de confiance au moment
où c'était à la fois un avocat de Quebecair et aussi le
président de la Société québécoise des
transports, donc un homme qui, sur le plan juridique, devait avoir connaissance
de ces choses. Par la suite, M. Guy a accepté de n'occuper qu'un seul
fauteuil, soit celui du conseil d'administration de la Société
québécoise des transports au lieu de la présidence et de
continuer d'oeuvrer comme avocat à Quebecair. Je dois vous dire que, par
la suite, on a eu passablement de difficultés à établir de
bons liens quant à l'administration de Quebecair même.
Je me souviens avoir eu, en décembre 1985, à mon bureau,
des rencontres avec le p. -d. g. de Quebecair à l'époque, M.
Léger, avec les gens de la Société
québécoise des transports pour tenter d'avoir de l'information
sur la situation financière de Quebecair. Dès janvier aussi,
février et mars, il y a eu plusieurs recontres et les contacts ont
toujours été, à cette époque, très
difficiles pour tenter d'avoir de la bonne information. Je n'ai pas besoin de
vous dire qu'à partir du moment où vous décidez de
privatiser Quebecair et qu'il y a deux groupes qui veulent s'en porter
acquéreurs, les employés et un groupe du privé, les
relations étaient un peu difficiles, et c'est au lendemain de la vente
qu'on s'est rendu compte de cette absence, de ce manque qu'il y avait de
certains papiers ou documents. Il y a eu effectivement certaines recherches.
Quitte à ce que je puisse donner des réponses ultérieures
au député de Lévis, il devrait fouiller un peu dans ces
souvenirs-là - enfin, beaucoup de travail a été fait par
les avocats du contentieux du ministère - et peut-être voir un
certain nombre de choses.
Je pourrais donner des dates au député et, comme les
questions sont enregistrées, tenter de répondre le plus possible
aux questions. (12 h 30)
M. Garon: Mais la grosse question, c'est le moment où le
ministre a appris la perte des registres.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je dois vous
dire que je ne l'ai pas appris en occupant le fauteuil comme ministre des
Transports. C'était le 13, l'assermentation? Je ne l'ai certainement pas
appris le 12 décembre 1985, au moment où il y a eu transfert des
pouvoirs, où j'ai été assermenté, non plus que le
13, la première journée où je me suis
présenté au ministère, parce que, quand je suis
arrivé au ministère, il n'y avait plus rien dans les tiroirs, il
n'y avait plus rien dans les classeurs, il n'y avait plus rien nulle part.
M. Garon: C'est toujours comme cela. M. Côté
(Charlesbourg): Comment?
M. Garon: C'était comme ça. Dans tous les
classeurs, quand je suis entré au ministère de l'Agriculture en
1976, il y avait une feuille de papier blanche.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas toujours
comme ça. Je vais vous donner des exemples. Tous les documents de M.
L'Allier, au transfert des pouvoirs en 1976, ont été
transférés à celui qui le remplaçait. Il y a...
M. Garon: Mais les registres de compagnies ne sont pas au bureau
du ministre; c'est dans l'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais j'aurais pu au
moins être informé de cette situation ou trouver quelque chose
quelque part.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas cela qui est important. Vous
avez dit que vous l'avez appris au moment du "closing", tantôt. La
compagnie a été passée à l'entreprise
privée. On ne s'est pas assuré, à ce moment... Me Fernand
Lalonde ne s'est pas assuré de garder une copie des
procès-verbaux?
M. Côté (Charlesbourg): II faut faire attention. Je
vous ai dit que... En tout cas, il faut retrouver le moment précis.
D'habitude, j'ai une bonne mémoire. Mais, là-dessus, il s'est
passé tellement d'affaires que je ne veux pas vous donner de fausses
informations. J'ai dit que c'était au moment de la vente ou du "closing"
que je l'avais moi-même appris.
M. Garon: Vous avez dit au moment du "closing" tantôt. Vous
avez dit qu'au moment de la vente on ne s'est aperçu de rien.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce que j'ai dit, c'est
que l'entreprise, au moment du "closing", a exigé que... Alors, à
quelle date exacte? J'ai été informé, c'est clair. J'ai
été informé. La date précise, je vous la dirai. Je
vais contacter ceux qui ont négocié pour nous et tenter de
trouver le moment précis où on m'a informé de cette
situation. Je vous le dirai.
M. Garon: II n'y a pas eu de demande d'enquête.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
n'y a pas eu de demande d'enquête formelle, mais il y a des gens au
contentieux du ministère des Transports, il y a des avocats qu'on avait
retenus à la Privatisation qui ont effectivement fait du travail de
recherche à ce sujet.
M. Garon: Mais ce n'est pas suffisant.
Quand il y a une demande d'enquête avec des pouvoirs
d'enquête, les gens sont obligés de répondre aux questions.
Je pense que c'est trop facile de dire qu'on perd des registres quand cela peut
faire l'affaire de certaines personnes de les avoir perdus. Mais faire une
enquête avec des pouvoirs d'enquête, cela veut dire que,
normalement, on suit au moins la filière pour dire: Où sont
rendus les registres?
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends l'esprit de la
question du député de Lévis. Il voudrait que je fasse
aujourd'hui ce qu'ils n'ont pas fait au moment de l'acquisition. C'est
cela?
M. Garon: Bien, vous ne le savez pas. Vous dites que les
registres ont été perdus. Un instant! Cela ne veut pas dire
qu'ils ont été perdus au moment de l'acquisition. Ils ont
peut-être été perdus ou détruits en 1986 ou en 1987.
On ne sait pas quand. Je ne le sais pas, moi. On dit qu'ils ont
été perdus. Alors, s'ils savent quand ils ont été
perdus, c'est facile de trouver le coupable.
Ou bien ils le savent ou bien ils ne le savent pas, sauf qu'on arrive
juste à ce moment-ci et on dit qu'il n'y a plus de registre au moment
où il y a des implications importantes là-dedans, des
implications financières importantes. Lors de la vente, par exemple, le
gouvernement possédait-il la totalité des actions de Quebecair?
Sinon, quelle était sa part et celle des autres
propriétaires?
Le gouvernement a-t-il transmis les registres aux nouveaux
propriétaires lors de la réalisation de vente, au moment
où ils ont pris possession des lieux de tout? Normalement, le transfert
des registres est au moment, où les nouveaux acquéreurs prennent
possession des lieux, et on finalise la vente longtemps après.
Normalement, j'imagine que, dans la transaction, on a dû s'interroger sur
ces affaires-là. Il semble que c'est arrivé beaucoup plus tard
où on a dit qu'on a perdu les registres.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais juste demander au
député de Lévis d'être patient. Je vais tenter
d'avoir l'information même avant la fin de la commission, même s'il
ne nous reste que cinq minutes. Mon but n'est pas de tenter d'esquiver la
question et je veux donner la réponse la plus exacte possible. Si je ne
l'ai pas avant la fin des crédits, je la donnerai ultérieurement
au député de Lévis, donc, de manière très
formelle, parce qu'on fait quand même appel à des souvenirs qui
datent d'il y a un an et demi, et il s'est passé bien des choses depuis
ce temps-là. Dieu sait si, dans le cas de Quebecair, cela a
été extrêmement compliqué, compte tenu de l'absence
de certaines pièces. Là-dessus, je suis prêt à
donner toute l'information que je possède au député de
Lévis, quitte à la récupérer.
M. Garon: Mais cela ne peut pas être simplement un petit
rapport interne...
M. Côté (Charlesbourg):... de...
M. Garon:... les conclusions de la perte ou les circonstances de
la perte ou de la destruction ou de quoi que ce soit. Je ne le sais pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Garon: Je vous dis bien franchement. Je vous pose des
questions, mais je n'en ai aucune idée. Sauf que je pense que cela peut
donner lieu à une enquête où les gens qui font
enquête ont les pouvoirs d'enquêteurs en vertu de la loi sur les
pouvoirs d'enquê: e et les gens auxquels on pose des questions ont
l'obligation de répondre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Mais,
finalement, je vais chercher les informations qu'il me faut. Celles que je
pourrai donner, je vais les donner, il n'y a aucun problème. Celles que
je n'ai pas, je vais tenter dé les obtenir. À partir de cela,
peut-être y aura-t-il des questions sans réponse. On jugera de ce
qu'il y a à faire à partir de là.
M. Garon: Sur le plan administratif, est-ce que le
ministère a eu ces documents au cours des années?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez un peu. On va
se dire des choses. D'abord, le ministère des Transports lui-même,
à part que de payer, a pratiquement toujours été
écarté du dossier. On ne cachera à personne que ce
n'était pas nécessairement la volonté de tout le monde,
l'acquisition de...
M. Garon: Cela ne fait rien.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Cela ne fait rien.
M. Côté (Charlesbourg): Non...
M. Garon: Habituellement, quand il y a des décisions
gouvernementales, les fonctionnaires...
M. Côté (Charlesbourg): Non, un instant! Attendez un
petit peu là.
M. Garon: il faut préparer des mémoires...
M. Côté (Charlesbourg): Oh oui! mais attendez un
petit peu. On va s'en parler un peu. Le canal par lequel communiquaient les
responsables de Quebecair n'était pas le ministère des
Transports, mais plutôt le bureau du premier ministre. C'est aussi clair
que cela. Écoutez, je peux vous en faire la démonstration assez
aisément. Le canal a été à nouveau branché
avec le ministère des Transports, à notre arrivée. C'est
très clair, ça. Malgré le fait qu'en 1982 c'est un
mémoire de M. Clair qui avait fait en sorte que le gouvernement
s'était porté acquéreur en l'absence de M. Parizeau, qui
était à l'extérieur du Québec à ce
moment-là, et avec la complicité de M. Landry qui était un
de ceux qui croyaient effectivement à la compagnie Quebecair
nationalisée. Il faut toujours se rappeler que cela s'est fait
après qu'il y ait eu des négocations très intenses pour
tenter de regrouper Nordair et Quebecair. Si Nordair et Quebecair, à
l'époque, avaient été regroupées, cela aurait fait
le rêve de tout le monde, soit un transporteur francophone de haut
niveau, de haut calibre. On n'aurait pas vécu la situation qu'on a
vécue.
Dans ce sens, la transaction qui a amené l'acquisition de
Quebecair était davantage pour contrer cette association de Nordair et
de Quebecair. C'est un peu le contexte dans lequel cela s'est passé. En
tout cas, à tout le moins à ma connaissance et compte tenu des
discussions que j'ai eues avec les gens du ministère, le canal
était bien plus important avec le bureau du premier ministre dans ce
cas-là - là, je ne dis pas que c'est le premier ministre
lui-même, il y a des distinctions à faire et vous êtes
capable de les faire - qu'avec le ministère des Transports
lui-même.
M. Garon: En tout cas, vous nous dites que vous nous donnerez des
informations là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Une dernière question. Elle concerne les
contrats de moins de 25 000 $. On nous dit qu'il y en a beaucoup plus qui sont
faits à l'extérieur du ministère qu'auparavant. On observe
des choses curieuses dans quelques cas. C'est que des contrats pour les
mêmes fins, le même jour, comme deux contrats de 20 000 $ par
exemple, au Laboratoire de construction de Québec, le 4 juin 1987, deux
fois 20 000 $...
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
m'accordait quelques secondes pour une information que je pourrais
peut-être transmettre...
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va. Ce sont donc deux
périodes de documents qui manquent. La période des
Brillant...
M. Garon: De quelle année à quelle
année?
M. Côté (Charlesbourg): Celle des Brillant? On me
dit que c'est au cours des années soixante où ils ont
été propriétaires. C'est cette partie qui manque. La
deuxième information que je peux vous donner à ce stade-ci, c'est
que, dans la
proposition du groupe LeBlanc, Racicot, Dutil, la demande des titres
clairs avait été faite. C'est donc au moment de la vente
où il en a été question. Ils voulaient faire cette demande
au gouvernement parce qu'ils étaient acquéreurs du gouvernement.
Je vais avoir un peu plus d'informations à transmettre
ultérieurement au député de Lévis.
Ce que je pourrais possiblement faire, dans la mesure où cela
devient public, c'est de faire un état de situation et la transmettre
à la commission de sorte que cela puisse devenir public.
Contrats à des professionnels
M. Garon: D'accord. L'autre question dont je voulais parler
concerne les travaux des contrats à des professionnels, le nombre qui
est octroyé à l'extérieur du ministère a
apparemment augmenté considérablement et je voudrais savoir
pourquoi. Est-ce parce qu'il y a moins de rendement des professionnels du
ministère ou parce qu'on décide comme politique de faire faire
les contrats à l'extérieur? Deuxièmement...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Une deuxième question, parce qu'on n'a plus
beaucoup de temps. Il y a au moins deux cas, à ce que je vois pour le
Laboratoire de construction de Québec, il y a deux contrats de 20 000 $
le même jour et pour les mêmes fins. Les 4 juin et 8 juin, le
Groupe-conseil Roche, deux contrats de 20 000 $ également, 331 et
333-86-40, encore là pour des relevés qui semblent être de
même nature. Mais les contrats semblent être divisés en deux
contrats de 20 000 $; ce qui fait 40 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement, comme
les effectifs du ministère ont diminué, cela nous oblige
nécessairement à aller un peu plus à l'extérieur
pour faire faire un certain nombre de contrats. Deuxièmement, il y en a
plus parce que, effectivement, on a mis un peu plus de pression sur la machine
pour préparer un plus grand nombre de choses, afin que l'excuse pour la
non-réalisation d'un projet ne soit pas l'argent ou que l'étude
n'est pas terminée. Je pense qu'il faut au moins avoir
l'honnêteté vis-à-vis de nos concitoyens de ne pas se
servir de ce genre d'argument pour dire qu'on ne fait pas telle chose. En tout
cas, je ne veux pas jouer à cela. Dans mon esprit, j'ai toujours
pensé que je gagnerais peut-être à la Loto. Si c'est vrai
sur le plan personnel, cela est peut-être vrai pour le ministère
des Transports. Demain matin, si un gars m'arrivait et me demandait: Es-tu
capable de dépenser 100 000 000 $ demain matin? Il faut être
capable de dire oui et vite. C'est dans cet esprit que j'ai fonctionné.
C'est être capable d'avoir l'honnêteté de dire à des
gens que la raison, ce n'est pas parce qu'on n'est pas prêts, mais c'est
parce qu'on n'a pas l'argent pour le faire. C'est faire comprendre aux citoyens
du Québec qu'on ne peut pas tout faire. On ne peut pas faire 2 000 000
000 $ de travaux dans un an parce qu'on n'a pas les budgets pour le faire. Cet
argent provient des taxes. C'est mon principe. C'est ce qui répond un
peu à l'augmentation du nombre de contrats à des professionnels
de l'extérieur.
Cela ne veut pas dire parce que ce sont des contrats de moins de 25 000
$, qu'ils ne sont pas des contrats qui respectent la règle et l'esprit
de l'administration financière. Dans tous les cas, c'est Rosalie...
M. Garon: Pourquoi sont-ils divisés en deux?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Ce que je veux dire, c'est que ce sont deux contrats de
20 000 $ au lieu d'un contrat de 40 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais dans tous les
cas de contrats de 5000 $ à 25 000 $, c'est Rosalie qui nous fournit les
noms. Nous faisons une demande à Rosalie. L'ordinateur tient compte de
toute une série de facteurs, dont le facteur régional. Il nous
dit: Moins de 20 000 $, le premier nom qui sort est celui-ci. Donc, vous n'avez
pas le choix, vous prenez celui-là, parce qu'il est enregistré au
fichier et qu'il répond à ce dont vous avez besoin. C'est le
même principe pour les contrats de 25 000 $ à 50 000 $;
l'ordinateur nous donne un nom. Mais dans ce cas-ci, c'est Rosalie qui nous a
fourni les noms. J'ai également des interrogations vis-à-vis de
Rosalie. Pourquoi, par exemple, arriver avec deux contrats, dans l'espace de
peu de temps, qui sont attribués à la même firme, alors que
le fichier central Rosalie est censé faire une répartition juste
et équitable? En voulez-vous? Il y en a. Si vous voulez d'autres
exemples, je vais vous en donner, où, effectivement deux contrats...
Vous allez avoir 58 et 59 et ils sont donnés à la même
firme dans la région; présumé-ment, il n'y en a pas
d'autre. C'est peut-être un système qui avait besoin d'être
retouché, effectivement. C'est un peu cela.
M. Garon: Est-ce que c'est le même contrat divisé en
deux? Pourquoi a-t-on fait deux contrats? Cela semble être le même
objet. Normalement, est-ce que cela aurait dû être un appel
d'offres pour un contrat au-dessus de 25 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ce qu'on me signale
ici, c'est que la date qui est là, en marge, c'est la date de signature
du contrat. Alors, c'est un peu différent de la date d'appel.
M. Garon: C'est la date de signature.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la date de signature
du contrat
M. Garon: Et à droite? Quand on dit: 331 et 333.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le numéro de la
réquisition, le numéro du contrat.
M. Garon: La réquisition, c'est le départ.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. Une voix:
Le contrat. M. Garon: Alors, il suivait quand même...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est le contrat,
ici.
M. Garon: C'est la réquisition...
M. Côté (Charlesbourg): Les numéros doivent
être les mêmes.
Une voix: Non.
M. Garon: C'est écrit: 331, 333-86-40; l'autre, c'est la
même chose: 332, 334.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même
description...
M. Michaud: Je peux expliquer... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Michaud: Ce sont des essais faits par les laboratoires pour
des sols prélevés sur les différents chantiers du
ministère. Donc, quand on va au fichier, c'est en fonction des
régions. Supposons qu'on a des essais à prendre sur des sols pour
différentes constructions, soit dans les régions du sud du
Québec ou du nord du Québec ou de Trois-Rivières... Le
problème qu'il y a, c'est que les tests doivent être faits
à Québec ou à Montréal. Notre laboratoire est
à Québec. C'est un soutien à notre laboratoire, en fait.
Donc, les firmes, quand on va au fichier, peuvent sortir de différentes
listes du fichier. C'est comme cela que le Laboratoire de construction de
Québec a eu deux mandats, mais pour des régions
différentes; ce n'est pas du tout...
Adoption des crédits
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Michaud. Ceci complète notre travail. Nous avons largement
dépassé notre horaire. Je vais maintenant appeler l'adoption des
programmes.
Est-ce que le programme 1, Systèmes de transports terrestres,
éléments 1, 2 et 3, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 2,
Commission des transports du Québec, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 3,
Construction du réseau routier, éléments 1, 2, 3 et 4, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 4,
Conservation du réseau routier, éléments 1, 2 et 3, est
adopté?
M. Garon: On trouve qu'il n'y a pas beaucoup d'argent, mais,
qu'est-ce que vous voulez, adoptons cela!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 5,
Gestion interne et soutien, éléments 1, 2, 3 et 4, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 6,
Transport scolaire, éléments 1 et 2, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 7,
Transports maritime et aérien, éléments 1 et 2, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le programme 8,
Transport aérien gouvernemental, éléments 1 et 2, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble des
crédits du ministère des Transports sont adoptés?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie. M. le
ministre, est-ce qu'il y a de brèves remarques de conclusion?
M. Côté (Charlesbourg): Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Merci, également.
Le Président (M. Saint-Roch): Je remercie tous les membres
de la commission pour leur soutien. Sur ce, la commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 49)