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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour procéder à l'étude détaillée du projet
de loi 101, Loi modifiant de nouveau la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune et la Loi sur les parcs et procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 15, Loi modifiant la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune concernant les
habitats fauniques.
Au moment de notre ajournement, nous en étions à l'article
6 et contrairement à ce que nous avions mentionné, la
cinquième ligne du premier alinéa et la sixième ligne du
premier alinéa des paragraphes 1° et 2° sont exactes lorsque
l'on regarde les statuts refondus.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 6?
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune
Terres domaniales (suite)
M. Desbiens: J'ai fait la même erreur que mon
collègue a faite hier à propos des 90 et 120 jours. Ce
n'était pas encore inclus dans les statuts refondus.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 6?
M. Desbiens: Sûrement. Peut-être que le ministre a
préparé un amendement, ce matin.
M. Picotte: M. le Président, on a donné des
explications hier. Je sais que Me Côté est disponible pour donner
d'autres explications.
M. Desbiens: Le cas, d'abord, d'un agrandissement qui est exclu
évidemment de procédures d'appels d'offres. Ce que j'avais
commencé à essayer de soulever hier, c'est qu'un agrandissement
peut être très restreint, ce peut être quelque chose de
limité qui permette d'ajuster un territoire, mais ce peut être
aussi un agrandissement de 100 %. Une demande d'agrandissement qu'une pouvoirie
peut faire, cela peut doubler, cela pourrait même tripler. Par exemple la
pourvoirie du lac Oscar inc. a doublé de superficie. Elle avait 32
kilomètres, on en a ajouté 33; Le Club de chasse et pêche
Archer a été agrandi de 56 %; le domaine Shannon inc. de 40 %. Il
y en a d'autres par ailleurs de 0, 5 % ou de quatre kilomètres. On voit
que cela peut être très variable. Si vous acceptez le texte tel
qu'il est lu et si je comprends bien, juridiquement, le ministre ne pourrait
même pas, même s'il le voulait, aller en appel d'offres.
Si le ministre se trouve pris avec un exemple, comme on le disait hier,
d'un pourvoyeur qui demande un agrandissement pour doubler son territoire et
qui est tout proche ou même contigu avec un autre pourvoyeur, le ministre
est pris pour devoir faire un choix lui-même à ce
moment-là, s'il n'y a rien dans la loi qui lui permette... Parce que
comme c'est écrit, nos juristes disent: Le ministre ne pourrait
même pas aller, même s'il le voulait, en appel d'offres pour un
agrandissement.
M. Picotte: II n'y a rien qui empêcherait le ministre de
vouloir aller en appel d'offres s'il considérait à un moment
donné que l'agrandissement est à un point tel que cela
deviendrait une nouvelle pourvoirie. Il n'y a rien qui pourrait empêcher
cela ou faire en sorte qu'il y ait un remembrement de deux ou trois individus
sur le territoire. Supposons qu'on a deux ou trois pourvoiries qui soient
contiguës et que nous décidions, par discussion avec l'Association
des pourvoyeurs et des intervenants de la faune, qu'une pourvoirie pour
être viable doit avoir entre 150 et 200 kilomètres de superficie
et qu'on exige un plan de gestion comme on va le faire. Compte tenu du plan de
gestion et des normes que nous établirons pour la viabilité d'une
pourvoirie, il peut se trouver le cas de trois pourvoiries qui seraient
contiguës et représenteraient un maximun de 200 ou 225
kilomètres carrés de territoire. Probablement que le ministre
déciderait, à ce moment-là, qu'il serait
préférable de refaire un remembrement, d'avoir une seule
pourvoirie, et possiblement d'aller en appel d'offres à cette occasion.
Mais il faut le juger au cas et c'est la raison pour laquelle cela ne nous
empêcherait pas, selon mon opinion, d'aller en appel d'offres pour un
agrandissement qui pourrait être déterminant ou classifié
comme majeur.
Cela ne nous empêcherait pas, à toutes fins utiles, je
pense, de pouvoir aller en appel d'offres si on voulait y aller. Sauf qu'en
général, quand il s'agit d'un agrandissement, cela devient
difficile d'aller en appel d'offres puisqu'il y a déjà quelqu'un
sur le territoire et on lui agrandit son territoire compte tenu des normes que
tout le monde se sera fixées, qu'on aura clairement établies.
À ce moment-là, on ne peut pas nécessairement aller en
appel d'offres parce qu'il s'agit d'un agrandissement de territoire et il y a
déjà quelqu'un qui est là. Cela deviendrait difficile
d'avoir deux propriétaires, deux concessionnaires ou deux personnes qui
auraient des baux sur un territoire contigu. On viendrait compliquer de
beaucoup la situation.
M. Desbiens: Je devrai faire une parenthèse avant de
revenir à mon affaire. Dans votre esprit, la norme de 150 ou 200, c'est
quelque
chose qui va être une norme tous azimuts. Toutes les pourvoiries
devront avoir cela. Est-ce que c'est bien cela que vous voulez dire? Parce
qu'une pourvoirie de 30 kilomètres peut très bien être
viable pour certaines circonstances. Cela dépend du territoire.
M. Picotte: M. le Président, c'est ce que je tente
d'expliquer au député de Dubuc. D'abord, il y aura sûrement
une fourchette, quand on va déterminer des normes. Il ne sera pas dit:
200 kilomètres, c'est viable; 195, ce ne l'est pas. La façon de
le dire sera sûrement: Entre 125 et 200 kilomètres cela peut
être une pourvoirie qui est viable. Maintenant, il peut se produire des
cas. Vous parliez d'une pourvoirie qui a 35 kilomètres carrés.
Elle peut être viable jusqu'au moment où on se rend compte qu'il y
a eu ou qu'il y aura une coupe de bois et à ce moment elle n'est plus
viable. Donc, H faut changer notre façon. Il faut regarder la
possibilité de la rendre viable. Bien sûr, on ne
déterminera pas d'avance, et on ne dira pas qu'une pourvoirie peut
être viable avec 200 kilomètres. Cela pourrait être 125
kilomètres, mais on va sûrement se donner une fourchette
d'intervention pour nous permettre de rendre cela au moins viable, et je suis
persuadé qu'une pourvoirie de 80 kilomètres, parfois, est plus
viable que n'importe quelle autre si effectivement on ne fait pas de coupe de
bois et si la faune est quand même en quantité importante sur le
territoire, etc. À ce moment-là, cela devient plus facile
à gérer. C'est pour cela qu'il va devenir difficile de mettre des
normes et de dire: C'est entre tel chiffre et tel chiffre. Il faudra
plutôt mettre une norme globale et regarder dans l'ensemble parce qu'on a
des moyens pour le faire avec les outils de gestion qu'on a aujourd'hui. On a
des moyens pour savoir que cela prend à peu près tant de
kilomètres pour que ce soit rentable.
M. Desbiens: C'est du cas par cas finalement.
M. Picotte: C'est du cas par cas. C'est évident. C'est ce
que je vous disais tantôt.
M. Desbiens: J'ai posé la question au ministre parce que
cela fait plusieurs fois qu'il mentionne ces chiffres autour de 200
kilomètres. Parce que si on prend...
M. Picotte: Nos chiffres jusqu'à maintenant... Si je vous
dis cela, M. le député, c'est parce que les premières
évaluations qu'on a dans tout ce qui se passe à peu près
dans des territoires normaux parlent généralement d'une
viabilité de pourvoirie entre 125 et 200 kilomètres, à peu
près, là où la faune est en quantité, non pas
additionnelle, mais en quantité suffisante. On parle
généralement de cela, d'après des études. C'est
bien sûr qu'il va falloir faire du cas par cas. C'est évident. On
ne peut pas ignorer cela parce que dans toute bonne étude, si excellente
soit-elle, on devra tenir compte de la ressource, du nombre de lacs et d'une
foule de facteurs parce qu'on est en terrain naturel. Il peut y avoir 200
kilomètres dans une pourvoirie, il peut y avoir seulement 25 lacs et
dans d'autres pourvoiries, il peut y avoir 80 kilomètres et 75 lacs. Il
ne faudrait pas les juger de la même façon. On aura des outils de
gestion nous permettant d'évaluer cette possibilité de
viabilité et c'est pour ça que je ne peux pas vous dire
aujourd'hui: Oui, c'est à peu près tant. On me dit que,
généralement, quand on parle de 125 et 200 kilomètres,
pour une pourvoirie, cela pourrait être, pour les cas un peu partout au
Québec, une superficie qui rende une pourvoirie viable. Alors, on en est
là-dessus, point final à la ligne.
M. Desbiens: Je préfère entendre cela du ministre.
Je prends l'exemple de pourvoiries qui ont demandé des agrandissements
qui ont été accordés. L'une avait 26 kilomètres, et
les deux autres 29. Elles ont demandé des agrandissements de deux
kilomètres. Par exemple la pourvoirie Club des trois-castors inc. avait
29, 8 kilomètres; elle a demandé 2, 2 kilomètres
d'agrandissement, c'est parce qu'elle jugeait que c'était
déjà rentable. Autrement, j'imagine qu'elle aurait demandé
un agrandissement pour aller à 100 kilomètres.
M. Picotte: C'est cela. Non seulement elle juge que c'est
rentable, mais on a dû juger, nous aussi, que le potentiel de cette
grandeur était suffisamment rentable. Donc, c'est bien certain qu'on n'a
pas offert trois, cinq ou dix fois plus qu'elle en avait besoin.
M. Desbiens: Alors, je comprends que le ministre se dirige
à l'étude de chaque cas à sa valeur.
M. Picotte: M. Arsenault pourrait vous donner un
complément de réponse là-dessus, concernant certains
agrandissements qu'on qualifie de mineurs.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Arsenault.
M. Arsenault (George): Souvent, dans des cas comme
celui-là, ce sont des ajustements qu'on appelle techniques dans les
petites pourvoiries. Parfois, c'est pour que les limites de la pourvoirie
collent mieux à une route existante ou quelque chose comme ça. Ce
sont souvent les cas qu'on retrouve dans les pourvoiries de cette taille.
Il y a aussi le cas des petites pourvoiries qui sont souvent plus vers
le sud et qui sont presque enclavées. Il n'y a aucune possibilité
d'expansion, même si on le voulait. Ce sont souvent des terres
privées à côté ou des terres publiques, mais
à d'autres vocations. Il y a toutes sortes de raisons...
M. Desbiens: Oui. D'accord.
M. Arsenault:... qui nous incitent...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: II reste que, si ces pourvoiries continuent leur
exploitation, j'imagine que c'est rentable. Je ne vois pas pourquoi elles
fermeraient cela autrement. Alors, elles peuvent être de toutes les
superficies.
M. Picotte: Probablement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Desbiens: Alors, je reviens...
M. Picotte: M. le Président, je voudrais ajouter quelque
chose à ce que vient de dire le député de Dubuc. C'est
probablement rentable au moment où l'on se parle, mais la journée
où on exigera un plan de gestion, et qu'on dira probablement à
ces gens-là: II faut laisser reposer au moins 25 %, 30 % ou 40 % de vos
lacs pour leur permettre de se régénérer, et qu'on leur
imposera certaines façons de procéder, on réalisera
peut-être que ce n'est pas rentable. Mais on le verra. Évidemment,
on ne peut pas le faire parce que jusqu'à maintenant il n'y a jamais eu
de plan de gestion d'exigé et il n'y a jamais eu de suivi.
Je ne veux pas blâmer tous mes prédécesseurs, de
quelque parti que ce soit. Cela ne se faisait pas ainsi. Cela ne se fait pas
comme ça; on ne braillera pas sur le passé, mais on veut,
à l'avenir, que des plans de gestion de faune soient faits. C'est
là qu'on va réaliser en disant à un pourvoyeur: Les 30 %
de tes lacs, il faut que tu les laisses reposer pour deux ou trois ans...
Là, cet individu va probablement venir nous dire: Vous voyez, je ne suis
plus capable d'arriver, je ne suis plus rentable.
Il est peut-être rentable maintenant parce qu'il l'exploite au
maximum et qu'on n'a pas de plan de gestion avec lui. Alors, c'est pour cela
qu'on va peut-être se retrouver dans des situations où on devra
dire: On peut vous donner du territoire additionnel pour faire un certain
remplacement. Dans des cas de pourvoiries plus au sud, comme l'a
souligné M. Arsenault tantôt, on va dire: Vous êtes
tellement enclavés de tous bords et de tous côtés qu'il n'y
a plus moyen de vous donner un pouce de territoire. Là, il faudra
peut-être même songer avec l'Association des pourvoyeurs - je l'ai
mentionné au sommet et je les ai préparés à penser
en fonction de ça - à dire: II y a trois pourvoiries
contiguës, il faudrait probablement penser en fonction d'un remembrement
de ces trois pourvoiries si on veut vraiment faire de la gestion de faune.
À ce moment-là, on verra, selon le plan de gestion, etc., comme
cela pourra se passer.
Probablement qu'aujourd'hui, comme personne ne se pose de questions, les
gens disent: II y a des lacs; tant que les gars vont tirer une ligne dedans et
qu'ils en sortiront un de temps en temps, il n'y a pas de problème.
Mais, une bonne journée, on va dire: II y a des problèmes, parce
que la gestion de la faune ne se fait pas comme ça. On va mettre un plan
qui va nous causer d'autres sortes de problèmes, mais il vaut mieux
avoir d'autres sortes de problèmes et discuter d'un possible
remembrement ou de certains agrandissements pour permettre la viabilité
que de laisser vider les lacs et finalement que rien ne se passe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Alors, je reviens à ma question. C'est
peut-être l'avis juridique que je demanderais parce que les juristes qui
nous aident nous le disent. C'est que de la façon dont c'est
présenté par le remplacement, en excluant un agrandissement de
territoire, par exemple, même si le ministre voulait aller en appel
d'offres, il n'aurait pas le droit d'y aller.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Dans le cas d'un
agrandissement, il ne serait pas tenu d'y aller. Si, par contre,
l'agrandissement qui est demandé est très important, et que le
ministère estime, que ce n'est pas un agrandissement, mais que le
territoire demandé est suffisamment grand pour être une autre
pourvoirie, il pourrait quand même aller en appel d'offres
là-dessus. Même si c'est le pourvoyeur adjacent qui fait la
proposition la plus avantageuse, il n'y a rien qui empêche une personne
d'avoir deux pourvoiries.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Côté (Gaétan): J'ajouterais...
M. Desbiens: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan):... que la notion
d'agrandissement existe déjà actuellement et fa raison qui
justifiait le papillon, la modification à cet égard, concernait
plus le problème des gens qui n'avaient que des droits de pêche,
par exemple, et à qui on voulait également accorder des droits de
chasse.
M. Desbiens: Oui. On dit: Tout bail de droits exclusifs de chasse
et de pêche autre qu'un bail visant un renouvellement, un transfert ou un
agrandissement, est donné, après appel d'offres public. " Vous
dites que juridiquement,
même si c'est écrit de cette façon, si le ministre
juge nécessaire d'aller en appel d'offres, il peut le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je pense que la
réponse a été donnée assez clairement. Je vais
ajouter à cela, pour fins de compréhension, que la journée
où je serais obligé, à cause d'un plan de gestion et d'une
bonne gestion de la faune, de dire: Cette pourvoirie, qui a trente
kilomètres, devrait passer à 150 kilomètres, je ne pense
pas qu'il n'y ait personne qui me dise que ce n'est pas un agrandissement, mais
plutôt une nouvelle pourvoirie parce qu'elle a triplé ou
quadruplé. Il n'y a rien qui empêcherait le ministre de dire: Je
fais un appel d'offres. À partir de ce moment, je pense bien que la loi
n'empêcherait pas le ministre de dire: Vous pouvez alter en appel
d'offres. Ce serait considéré comme un agrandissement dans notre
esprit parce qu'il y a déjà une pourvoirie existante, mais vu que
l'agrandissement est trois fois ou quatre fois plus gros que la pourvoirie
existante, le ministre peut très bien considérer cela comme une
nouvelle pourvoirie. Effectivement, moi, je serais tenté de penser que
c'est comme cela. À ce moment, je vais en appel d'offres.
M. Desbiens: Justement, le ministre dit: Moi, je serais
tenté de penser comme cela, mais celui qui va être après
lui, l'autre après et l'autre après vont lire la loi. Ils ne
liront pas la pensée du ministre.
M. Picotte: S'ils considèrent cela comme un
agrandissement, ce sera un agrandissement. Je ne vois pas la difficulté.
S'ils considèrent cela comme un agrandissement, il n'y a pas de
problème. Si quelqu'un prétend que ce serait
préférable d'aller en appel d'offres... Vous vous posez une
question et vous dites que, parce que cela pourrait être un
agrandissement, cela m'empêcherait d'aller en appel d'offres. Je vous dis
non, parce que je peux très bien considérer que c'est trois fois
ou quatre fois plus gros que la pourvoirie existante. Je peux considérer
cela comme une pourvoirie nouvelle. Je réponds uniquement à votre
question. Je ne parle pas du jugement de l'individu. Je réponds à
votre question, car vous dites que je ne pourrais pas y aller. Je vous dis oui.
Je vous réponds que je pourrais y aller dans un cas comme cela, si mon
jugement était à cet effet. Cela répond à votre
inquiétude.
M. Desbiens: Non, cela ne répond pas à mon
inquiétude. Au contraire, cela l'amplifie. Vous dites: Si moi je juge
que... Alors, vous, vous jugez, comme ministre actuel du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche. Celui qui va être après vous et l'autre
après vont avoir leur jugement à eux aussi. Si vous voulez
m'écouter encore une seconde. Ce que je dis, c'est que cela devient une
affaire de jugement au ministre. Alors, ce n'est pas...
M. Picotte: Et si c'était un agrandissement pur et
simple?
M. Desbiens: Si c'était clair dans la loi pour que le
ministre qui va venir après vous soit obligé d'avoir le
même jugement que vous, si c'est le bon jugement.
M. Picotte: Prenons l'inverse. Si c'était un
agrandissement, puisque cela en est un, même si c'est 100
kilomètres ou 125 kilomètres, la loi serait-elle claire pour
celui qui vous parle?
M. Desbiens: Pour celui qui vous parle, oui.
M. Picotte: Et pour n'importe quel de ses successeurs? La loi
serait claire, c'est un agrandissement. Alors, quelle difficulté y
a-t-il? Ce serait un agrandissement.
M. Desbiens: Hier, vous pariiez d'un agrandissement, pas mineur,
cela pourrait être n'importe quoi, mais si on double la superficie, vous
décidez quoi, à ce moment là?
M. Picotte: Si je veux décider d'aller en appel d'offres,
je peux y aller, mais si je considère que c'est un agrandissement, la
loi est là et je l'applique tout simplement. (10 h 30)
M. Desbiens: Si un pourvoyeur vous envoie une demande, qu'il a 50
kilomètres ou 100 et qu'il en demande 200 autres, vous allez dire: Je
vous le donne?
M. Picotte: Non, c'est faux. Vous n'avez rien compris. Si
quelqu'un me demande un agrandissement de 200 ou 300 kilomètres, ce
n'est pas vrai que je le lui donne parce que, là, je suis un
imbécile notoire.
M. Desbiens: Pas nécessairement.
M. Picotte: Ce n'est pas vrai que je le lui donne. À ce
moment-là, pourquoi quelqu'un ne me demande pas tout le territoire? Je
vais lui donner. Ce n'est pas de même que cela fonctionne. Je vous ai dit
qu'on fait un plan de gestion et qu'on regarde la viabilité. Alors, cela
ne peut pas tenir, ce que vous me dites. Dès qu'il y a un plan de
gestion et la viabilité, comprenez bien que je vais dire à
quelqu'un: Vous me demandez 200 kilomètres de plus, alors que nous, on
dit qu'avec 50 kilomètres de plus, vous seriez viable; de grâce,
c'est suffisant. C'est que je vais dire. Autrement, il n'y a pas de limite. Je
pourrais trouver trois ou quatre millionnaires qui pren-
draient l'ensemble du territoire du Québec, et il n'y aurait plus
de problème. Voyons donc!
M. Desbiens: D'accord.
M. Picotte: Ce n'est pas comme cela qu'on fonctionne.
M. Desbiens: Qu'est-ce qui, dans la loi, empêcherait le
ministre qui va venir après vous de l'accorder, lui?
M. Picotte: Ah bien! je ne répondrai pas pour les autres.
Je vais m'en tenir à la loi...
M. Desbiens: Ah bon! c'est cela.
M. Picotte:... et lui devrait s'en tenir à la loi.
M. Desbiens: Oui, il va s'en tenir à la loi, telle qu'elle
est écrite.
M. Picotte: Parfait.
M. Desbiens: S'il décide de tripler la superficie dans une
pourvoirie. C'est un agrandissement.
M. Picotte: Cela s'appelle des responsabilités et cela
s'appelle rendre des comptes, et je vous vois très bien comme critique
de l'Opposition avoir une jouissance spéciale à questionner un
ministre qui agirait comme cela.
M. Desbiens: Oui, mais cela n'empêcherait pas le fait de se
produire.
M. Picotte: Ah! bien oui!
M. Desbiens: On fait des lois. Je veux qu'on se comprenne. On
fait la loi, en tout cas, on essaie de l'améliorer le mieux
possible.
M. Picotte: II faut s'en tenir à la lettre et à
l'esprit de la loi, et c'est cela quand on vote une loi. Qu'est-ce que vous
voulez? On ne peut pas fonctionner à coups de si, parce que cela ne peut
pas fonctionner à coups de si.
M. Desbiens: Ce sont des situations qui peuvent se
présenter. Vous en avez déjà doublé une de
superficie.
M. Picotte: Parce que j'imagine qu'il y avait des raisons de le
faire. On ne l'a pas doublée pour le plaisir de la doubler.
M. Desbiens: Alors, cela peut donc se produire.
M. Picotte: On l'a doublée avec des raisons.
M. Desbiens: Ce sont des cas qui peuvent se produire.
M. Picotte: Cela se produit parce que c'est nécessaire
pour la faune. C'est cela, le problème. Le ministre responsable, peu
importe qui il est et de quel parti politique il est, doit être
responsable de la gestion de la faune. Même s'il ne l'a jamais
été jusqu'à présent, il faut que quelqu'un commence
à être responsable de la gestion de la faune. J'imagine que, s'il
agit en imbécile, il y a quelqu'un qui va le lui reprocher...
M. Desbiens: Non...
M. Picotte:... et qu'il va se faire un plaisir de le dire.
M. Desbiens: Non, non il est responsable de la gestion de la
faune par l'application de la loi. Il n'est pas responsable de faire n'importe
quoi.
M. Picotte: C'est bien sûr.
M. Desbiens: C'est bien sûr, mais si on laisse la porte
ouverte à faire n'importe quoi. Comprenez-vous le... ?
M. Picotte: M. le Président, nous considérons que
ce n'est pas une porte ouverte. À ce moment-là, je n'ai rien
d'autre à dire que ce que j'ai dit comme explication jusqu'à
présent. Cela se comprend très bien.
M. Desbiens: Le ministre... Une voix: Quant à moi,
c'est clair. Une voix: Quant à nous, c'est clair. Une voix:
Très clair.
Une voix: De notre côté, c'est clair. M. Picotte:
En terminant, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Ce ne sera jamais possible de quantifier d'avance la
notion d'agrandissement, n'en déplaise au député. Ce ne
sera jamais possible de quantifier cela d'avance. Il voudrait qu'on le
quantifie, mais ce n'est pas possible de quantifier d'avance une notion
d'agrandissement et de dire: Un agrandissement, ce devrait être tant. Ce
n'est pas vrai. C'est comme ajuster les têtes aux chapeaux au lieu
d'ajuster les chapeaux aux têtes. Je préfère ajuster les
chapeaux aux têtes parce que, si on ajuste les têtes aux chapeaux,
quand on en a une grosse comme la mienne, il faut l'équarrir et cela
fait mal et, une tête comme la vôtre, il faudrait la bourrer
probablement pour entrer dans le chapeau. Je préfère ajuster les
chapeaux aux têtes au lieu
d'ajuster les têtes aux chapeaux. Avec la notion d'agrandissement,
on ne viendra jamais dire: C'est trois kilomètres ou cinq
kilomètres, selon le cas, un lac ou trois lacs, la grandeur du lac, sa
superficie et son oxygène. Cela n'aurait pas de bon sens. On n'aurait
jamais assez de lois. Il n'y aurait jamais assez de papiers pour prévoir
tous les cas. Voyons donc! Je ne sais pas de quelle notion vous voulez parler
ce matin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Le mieux dans tout cela, c'est d'avoir la tête
bien faite.
M. Picotte: Effectivement. Montaigne a dit: Vaut mieux une
tête bien faite...
M. Desbiens: Qu'une tête bien pleine. M. Picotte:...
qu'une tête bien pleine.
M. Desbiens: C'est cela. Alors, la grandeur du chapeau n'a pas
d'importance.
Par exemple, l'agrandissement du Club de chasse et pêche Archer
inc., dont j'ai soulevé le cas l'autre jour. Il y a eu un agrandissement
de 56 %, 18 kilomètres, du Club de chasse et pêche Archer inc.
Vous m'avez dit tantôt: Je vais être assez intelligent; s'ils m'en
demandent plus qu'ils en ont besoin, je vais leur couper cela. Mais c'est 56 %
au Club de chasse et pêche Archer inc., et selon vos fonctionnaires et
l'étude qu'ils ont faite du territoire, ils n'utilisaient même pas
encore le potentiel des 33 kilomètres. Alors, vous voyez, quand je dis
qu'il faut qu'un agrandissement soit balisé, vous en avez un
exemple.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, j'imagine que le
député ne me fera pas grief de lui dire ceci - il le sait
très bien d'ailleurs, je lui ai fourni la documentation -: Mon
prédécesseur a dû lui aussi dans ce cas-là manquer
de jugement, bien sûr, en apportant un agrandissement semblable à
cela. Il y a des lettres d'intention, il y avait une entente de principe
à ce ministère avant que j'y arrive pour l'agrandissement du Club
de chasse et pêche Archer inc. Cela ne devait pas être pour des
raisons insipides et insignifiantes. Nous en sommes arrivés à la
même conclusion. Donc, si dans l'administration d'une loi, en plus de
cela, deux ministres qui se suivent de deux partis différents manquent
de jugement, j'imagine, à ce moment-là, qu'il faudrait attendre
le passage du député de Dubuc à ce ministère pour
avoir la sagesse complète. Que voulez-vous que je vous dise? On parle de
56 % d'agrandissement, M. le Président, mais il faut faire attention
quand on joue avec les chiffres, parce que 56 % de 18 kilomètres, cela
ne fait pas gros et 56 % de 200 kilomètres, cela fait plus. Alors, il
faut faire attention avec les chiffres.
M. Desbiens: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: C'est ce que j'essaie de vous faire comprendre.
M. Picotte: Oui, vous êtes mal parti.
M. Desbiens: Vous m'avez dit tantôt: Cela va être le
jugement du ministre. C'est cela? Le jugement du ministre, que ce soit le
ministre d'avant ou le ministre d'après, ce que je vous demande, c'est
qui va juger? Vous me dites que, si vous avez porté un mauvais jugement,
le ministre d'avant a porté un mauvais jugement, alors un autre pourra
aussi porter un mauvais jugement. Cela arrive, vous n'êtes pas
infaillibles, les ministres, même si vous vous croyez infaillibles, cela
n'est pas vrai.
M. Picotte: Ce que le député de Dubuc ne comprend
pas, M. le Président, c'est que dans la loi il y a une notion
d'agrandissement. Bien, là, si on est rendu à questionner le
ministre, pour savoir si cela doit être un agrandissement ou une
pourvoirie nouvelle, dans ces cas-là, que voulez-vous? La notion est
là et fixée. Elle est fixée. Alors, s'il considère
cela comme un agrandissement, il y a sûrement des gens négatifs
qui vont nous dire: II aurait dû considérer cela comme une
pourvoirie neuve. Puis s'il considère cela comme une pourvoirie
nouvelle, bien, les gens diront: Pourquoi ne l'a-t-il pas tenu comme
agrandissement? Écoutez, il y a toujours bien une limite, il ne faut pas
jouer au fou. On n'est pas payés pour être ici à jouer aux
fous.
M. Desbiens: On est ici, et c'est cela que le ministre nous a dit
au début en commençant l'étude de la loi, pour
améliorer la loi. On essaie d'améliorer la loi. Moi, je vous
soulève des cas qui peuvent se présenter, et qui, effectivement,
se sont déjà présentés dans des agrandissements que
vous avez apportés et qui se représenteront sûrement
à l'avenir. Si la loi est claire là-dessus, le ministre, vous et
les autres ministres après, vont lire la loi puis diront: C'est comme
cela qu'il faut que cela fonctionne.
M. Picotte: M. le Président, dans ce cas-là, pour
convaincre le député de Dubuc, je n'ai pas d'autres arguments, je
n'ai pas d'autres choses à ajouter. Je serai obligé, toutes les
fois qu'il va me poser une question dans ce domaine, de lui dire: Relisez ce
que je viens de dire. La notion d'agrandissement, on ne peut pas la quantifier,
c'est impensable dans une loi. Alors, c'est élémentaire à
comprendre. Si on ne comprend
pas cela, bien, on va écouter votre discours.
M. Desbiens: Oui. Cela peut se quantifier. Pourquoi? Cela peut
très bien se quantifier.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je vais faire une proposition, M. le
Président, une motion qui serait la suivante: À l'article 6. 1,
le projet de loi 101 est modifié par l'insertion après l'article
6 du suivant: 6. 1. Cette loi, modifiée par les chapitres 95 et 109 des
lois de 1986 et les chapitres 12 et 31 des lois de 1987, est de nouveau
modifiée par l'insertion après l'article 86, du suivaht: 86. 1.
1, Le ministre doit publier dans la Gazette officielle du Québec
et dans un journal distribué dans le territoire concerné un avis
de son intention de procéder à la conclusion d'un bail de droits
exclusifs de chasse...
Je m'excuse. Tout simplement, ceci: L'article 6 du projet de loi 101 est
modifié par le remplacement du paragraphe 2° par le suivant: 2°
par l'insertion, dans la sixième ligne du premier alinéa,
après les mots "ou un agrandissement" des mots "d'ordre mineur ou de
nature technique". C'est cela. Je m'excuse.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc, votre amendement étant recevable, je vous cède
maintenant la parole.
M. Desbiens: L'objectif, M. le Président, c'est d'essayer
d'obtenir que l'administration du territoire, dans l'attribution de ce
territoire à des pourvoiries, se fasse vraiment au mérite et que
personne ne puisse, d'une façon ou de l'autre, acquérir des baux
sur des territoires dont il n'a pas besoin en réalité. Ce qu'on
désire, c'est que les pourvoyeurs puissent avoir un territoire qui
corresponde à leurs besoins, qu'ils l'aient, d'accord, mais qu'ils aient
seulement ce qui est nécessaire pour leur rentabilisation. Pour les
raisons que j'ai dites tantôt, un agrandissement de cette nature ne peut
donc pas être laissé aussi vague, et on ne peut dire tout
simplement un agrandissement, parce qu'il se peut, je répète les
exemples que je donnais tantôt, qu'un pourvoyeur puisse demander un
agrandissement qui soit le double, le triple de ce qu'il a
déjà.
Dans certains cas, cela peut être justifié, mais il n'y a
rien qui l'empêchera, lors de l'appel d'offres, de faire sa proposition.
Autrement, l'administration de la loi à l'avenir, pour les années
qui viennent, risque de devenir une question arbitraire et c'est cela qu'on
veut éviter, que cela devienne une question arbitraire. Les lois ne sont
pas faites pour être interprétées d'une façon par un
ministre, puis d'une autre façon par un autre après, puis encore
d'une autre façon par un autre après. Autant que possible, on
fait des lois pour quelles soient appliquées uniformément et
équitablement pour toute la population qui y est assujettie. Si ce n'est
pas écrit en termes juridiques - ce dont on nous parle souvent - qui
font en sorte que cela ne se produise pas, bien, mon Dieu! on laisse tout
à l'arbitraire. Effaçons la loi, puis laissons le ministre
gérer cela lui-même à sa façon, au fur et à
mesure, au jour le jour, cas par cas.
Cela correspond d'ailleurs, je pense, à un agrandissement d'ordre
mineur. "D'ordre mineur", cela ne quantifie pas en pourcentage ou en limites
fixes, cela laisse quand même une marge de manoeuvre nécessaire,
je le comprends, pour juger des cas, ou "de nature technique". Comme l'exemple
que M. Arsenault donnait tantôt, cela peut être tout simplement
pour ajuster un territoire à une route. C'est là un aspect
technique de la question, c'est donc acceptable, bien sûr. Mais, en
dehors de cela, laisser cela aussi vague que c'est là, c'est arbitraire.
C'est évident, et ce n'est pas de cette façon, en tout cas, que
la population, je pense, attend qu'on légifère. C'est
d'éviter au fond à ce ministre, comme à d'autres, des
problèmes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je regrette de
décevoir le député de Dubuc. Je vais être
obligé de voter contre son amendement parce que, voyez-vous, on vient
compliquer davantage tout le processus. C'est facile à comprendre. Je
vous ai dit tantôt que l'espèce animale pourrait être
menacée puis qu'à ce moment-là il faudrait agrandir un
territoire pour rendre la pourvoirie viable. Je vous ai dit qu'il pourrait
arriver qu'il y ait des coupes de bois qui se fassent à
l'intérieur d'une pourvoirie. Il faudrait, parfois, si la moitié
du territoire de cette pourvoirie est coupée par les forestiers,
agrandir du double la pourvoirie. Voyez-vous dans quelle situation on serait?
C'est au ministre à juger si c'est mineur ou pas mineur. De quelle
façon cela doit être mineur? Est-ce que 50 % d'agrandissement
d'une pourvoirie qui aurait été coupée de la
moitié, ce serait un agrandissement mineur? Non, quelqu'un viendrait
dire: Ce n'est pas mineur, M. le ministre Mineur, c'est 2 %, 3 %, 4 % ou 5 %.
Ou quelqu'un pourrait nous dire: Bon, est-ce que c'est technique? Comment
définit-on la notion de technique? Je le regrette, ce n'est même
pas vivable une situation comme cela. Compte tenu du fait qu'une pourvoirie
pourrait avoir 50 kilomètres, 25 % de son territoire coupé par
les forestiers, il faudrait que je lui ajoute encore 25 kilomètres pour
tâcher de la rendre conforme à ce qu'elle était auparavant.
Cela devient 50 % d'agrandissement, ce n'est plus mineur. Donc, le ministre
serait paralysé, il ne pourrait pas agir. À partir de ce
moment-là, je ne peux nettement pas accepter l'amendement, si la
formulation, et je dois vous dire, M. le Président, que, pour ces
raisons, je voterai tout simplement contre
l'amendement. (10 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Je ne sais pas si le ministre est capable de faire
des efforts, mais tout ce qu'il vise, c'est de faire adopter sa loi telle
quelle. Il ne vise à l'améliorer d'aucune façon, et il ne
comprend pas du tout notre intention de vouloir essayer de faire des
suggestions qui tendent à l'améliorer. Quelque chose d'ordre
mineur, c'est d'ordre mineur et cela peut être variable. Dans certains
cas, s'il nous donne l'exemple qu'il y a la moitié de la pourvoirie sur
laquelle on a fait la coupe du bois... Il m'a dit que le règlement qui
fait suite au guide d'intervention en milieu forestier est à
l'étude et qu'il y participe. Donc, il va y avoir des choses qui se
régleront. Mais cela m'apparaît à ce moment-là de
nature technique. Ce qu'il fait déjà - il le dit lui-même -
il l'a dit aussi lors de l'étude des crédits - qu'il utilise
déjà des critères d'ordre technique. Il ne veut pas qu'ils
soient inclus dans la loi pour que tous les ministres qui se suivront à
l'administration de la lof sur la conservation portent des jugements qui soient
semblables et donc plus équitables pour tout le monde. Cette notion
d'ordre mineur, ce n'est pas nouveau, cela existe dans d'autres lois. Cette
notion a été puisée dans d'autres lois. Cela existe
déjà. Ce n'est pas du droit nouveau, en tout cas, à ce
qu'on me dit, d'après ce que nos juristes nous disent.
J'aimerais bien que le ministre change d'attitude et ne voit pas chaque
proposition que l'on fait comme une critique pour critiquer. Ce que l'on essaie
de faire, c'est améliorer la loi. C'est ce qu'il nous a demandé
au départ, de faire des suggestions qui viennent bonifier la loi, comme
il le dit. À chaque effort que l'on fait, le ministre se cantonne et
dit: Non, ce n'est pas bon, juste parce que cela vient de l'Opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je ne m'oppose pas juste pour
m'opposer. Je me balance de ce qui peut être présenté ici,
et lorsque c'est intéressant, je suis assez ouvert d'esprit pour
l'accepter. J'ai donné des raisons pour lesquelles ce n'était pas
applicable chez nous. On peut différer d'opinion, le
député de Dubuc et moi, mais en ce qui concerne cet amendement,
bien que je veuille louanger l'effort qu'ont pu faire certains juristes de
l'Opposition et le député de Dubuc pour l'apporter, je vous dis
que, chez nous, ce n'est pas applicable. La première chose que fait
l'éminent avocat à mes côtés, c'est d'aller
consulter le dictionnaire, parce que, bien sûr, lorsqu'on a une loi et
qu'on propose des mots, on va consulter le dictionnaire. On trouve tout de
suite une foule de raisons qui font que le mot "technique" n'aurait pas de bon
sens en ce qui nous concerne.
M. Desbiens: Que le ministre choisisse un autre terme, je n'ai
rien contre cela.
M. Picotte: C'est cela. Je vous dis que le meilleur terme est
celui que nous avons proposé et je ne peux pas accepter le vôtre
pour l'instant. Si vous en avez de meilleurs, vous nous en suggérerez,
mais je ne peux pas accepter l'amendement que vous nous apportez. Ce n'est pas
une question de m'opposer pour m'opposer, c'est parce qu'on ne le peut pas.
M. Desbiens: Pourquoi dites-vous que "technique" n'est pas
bon?
M. Picotte: Me Côté va essayer de vous
l'expliquer.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): D'après Le Petit
Robert, le premier sens du terme "technique" est: "qui appartient à
un domaine particulier, spécialisé de l'activité ou de la
connaissance. " Ce n'est pas vraiment applicable ici. Le deuxième sens:
"(opposé à esthétique), qui, dans le domaine de l'art,
concerne les procédés de travail et d'expression plus que
l'inspiration. " Ce n'est pas applicable. Le troisième sens: "qui
concerne les applications de la connaissance théorique dans le domaine
de la production et de l'économie". Ce n'est pas applicable non plus. Ce
sont les trois sens de cet adjectif.
M. Desbiens: Alors, qu'est-ce qu'on pourrait utiliser comme
terme, parce que c'est la réponse que le ministre m'a donnée
lorsqu'on a étudié les crédits? Il a dit: On utilise des
critères techniques. Alors, je prends le même terme. Je n'ai pas
fouillé plus que cela.
M. Picotte: M. le président, cela peut être
technique dans l'administration.
M. Desbiens: Qu'est-ce qu'il voulait dire à ce
moment-là?
M. Picotte: Ce qu'il faut que le député de Dubuc
comprenne, c'est que ce qui peut être technique chez nous en
administration n'a pas nécessairement la même signification que
lorsque c'est inscrit dans une loi. Des choses techniques, on en voit souvent
en administration, ce n'est pas nouveau. Il faut avoir administré
quelque chose un tant soit peu pour le savoir. Quand on a un petit peu
administré quelque chose, on se rend compte que, parfois, lorsqu'on
parle d'ordre mineur et technique dans certains domaines de l'administration,
cela ne veut pas dire la même chose que lorsqu'on l'insère dans
une loi. Quelqu'un peut se baser sur une définition pour nous
dire qu'on passe complètement à côté de ce
qu'on voulait faire finalement.
M. Desbiens: Alors, que le ministre...
M. Picotte: Dans le sens qu'on l'a employé, pour vous
donner une autre définition, c'est ce qui concerne les applications de
la connaissance théorique. Voilà ce que signifie technique, quand
je vous parlais aux crédits: appliquer la connaissance théorique.
Que voulez-vous? Je suis obligé de me référer à
ça. Ce n'est pas moi qui ai inventé cela.
M. Desbiens: "Appliquer la connaissance théorique": Vous
avez appliqué la connaissance théorique pour les agrandissements?
"La connaissance théorique": Je vais être obligé d'aller au
dictionnaire au mot "théorique".
M. Picotte: C'est ça. M. le Président, je vous ai
dit que, pour essayer de bonifier une loi comme celle-là, on peut passer
notre temps à jouer du dictionnaire et à perdre notre temps. On
peut le faire et faisons-le.
M. Desbiens: Non, non, non. Je ne pense pas perdre mon temps. Si
le ministre considère qu'il perd son temps, moi je ne considère
pas que je perds mon temps quand j'essaie d'améliorer une loi.
M. Picotte: C'est parfait. M. le Président...
M. Desbiens: Je fais le travail au nom de nombreux citoyens.
M. Picotte: Compte tenu, M. le Président, que nous
considérons que cela n'améliore pas la loi, nous sommes
obligés de voter contre cet amendement. Point final, à la ligne.
Je n'ai rien d'autre à dire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement proposé par M. le député de
Dubuc?
M. Desbiens: Et le ministre n'a rien d'autre à
suggérer que ça? Non. C'est cela.
M. Picotte: La formulation est excellente.
M. Desbiens: Nous autres, on est bons. Non. Bon! Je vais demander
un vote enregistré, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur l'amendement de M. le
député de Dubuc qui se lit comme suit: L'article 6 du projet de
loi 101 est modifié par le remplacement du paragraphe 2° par le
suivant: 2° par l'insertion, dans la sixième ligne du premier
alinéa, après les mots "ou un agrandissement" des mots "d'ordre
mineur ou de nature technique".
M. le secrétaire, voulez-vous procéder au vote?
Le Secrétaire: M. Picotte (Maskinongé)? M.
Picotte: Contre.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Middlemiss (Pontiac)?
M. Middlemiss: Contre.
Le Secrétaire: M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
M. Baril: Contre.
Le
Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour.
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire.
M. Desbiens: Je vois que l'on a bien lu les 500
mémoires.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse de la
technicité, M. le député de Dubuc. L'amendement est
maintenant rejeté et nous revenons à l'article 6.
M. Desbiens: M. le Président, je vais proposer un autre
amendement ou, au moins, essayer. Ce sera moins fort, à mon avis en tout
cas. Ce n'est pas le nombre qui change mon opinion évidemment sur la
valeur de ma proposition.
J'irai peut-être avec une suggestion qui a été aussi
transmise au ministre, je pense. Il m'a dit qu'il a eu des communications avec
la FQF. Il s'agirait d'ajouter un article 6. 1, qui se lirait ainsi...
Le Président (M. Saint-Roch): La parole est à M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: On ne fera pas de motion, M. le Président. On
va soumettre cela comme cela à votre attention, parce qu'on maintient,
de ce côté-ci, que la formulation actuelle de l'article ne vous
permet pas d'aller en appel d'offres public, même si vous le voulez. On
dit: Tout
bail de droits exclusifs de chasse et de pêche autre qu'un bail
visant un renouvellement, un transfert ou un agrandissement, est donné,
après un appel d'offres public. " Tout ce qui est autre est
donné. Ça, ce n'est pas donné; donc, vous ne pouvez pas le
faire. On me l'affirme. Vous ne pouvez pas aller en appel d'offres public.
M. Picotte: M. le Président, c'est sûr et certain,
j'ai dit cela au point de départ. Si c'est un agrandissement, c'est
clair dans la loi, on n'ira pas en appel d'offres. C'est clair, cela ne peut
pas être plus clair que cela. Je vous l'ai dit, on se
réfère à la loi. J'ai donné cette explication, il y
a à peu près 40 minutes, M. le Président. C'est clair que,
si c'est un agrandissement, on ne va pas en appel d'offres. C'est clair, net et
précis.
Maintenant, si le ministre, lui, juge que l'agrandissement est trois
fois plus haut, plus fort, plus gros, plus grand en termes de
kilométrage que la pourvoirie existante, il se peut qu'il décide
que c'est une nouvelle pourvoirie. À ce moment-là, il sera
obligé d'aller en appel d'offres. Ce ne peut pas être plus clair
que cela. Dès que le ministre dit que c'est un agrandissement, c'est
fini, coupé carré, on ne va pas en appel d'offres. C'est clair.
L'article est clair. Je ne sais pas ce qu'il y a de pas clair là-dedans.
Quand bien même que vos juristes viendraient nous dire cela, on le sait.
Dès que c'est un agrandissement, il n'y a pas d'appel d'offres. Cela, on
l'a dit, c'est clair. Il est là et il me comprend aussi, et je suis
sûr qu'il comprend cela bien plus facilement que n'importe qui.
Dès qu'il y a un agrandissement, il n'y a pas d'appel d'offres. Si le
ministre décide que ce n'est plus un agrandissement, que c'est une
nouvelle pourvoirie, il y a un appel d'offres. Je ne sais pas ce qui peut
être plus clair et moins clair que cela. À moins qu'on ne veuille
pas comprendre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: A la suite des propos du ministre, je vais en faire
une motion, M. le Président, parce qu'il me semble que cela va dans le
sens de ses préoccupations: L'article 6 du projet de loi 101 est
modifié par l'addition, après le paragraphe 2°, du suivant:
3° Par l'addition, après le deuxième alinéa, de
l'alinéa suivant: "Un bail de droits exclusifs de chasse et de
pêche visant un renouvellement, une extension de droits ou un
agrandissement de territoire, peut faire l'objet d'un appel d'offres public, si
le ministre estime qu'il est dans l'intérêt public de ce faire.
"
Le Président (M. Saint-Roch): Votre amendement est
recevable, M. le député de Dubuc. M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, de ce que j'ai compris des
propos du ministre, je pense que cela va dans ce sens: un agrandissement, pas
d'appel d'offres. Ce dont on veut s'assurer, pour tout ministre du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, c'est que la loi lui permette d'aller en appel
d'offres, s'il veut y aller.
M. Picotte: M. le Président.
M. Desbiens: D'après l'article, tel qu'écrit, on
juge qu'il ne lui permet pas d'aller en appel d'offres pour un agrandissement,
même s'il le voulait. On ne l'oblige pas, on dit "peut y aller", s'il le
veut, s'il en sent le besoin.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre. (11
heures)
M. Picotte: J'ai un peu de difficulté à saisir la
logique du député de Dubuc, à moins qu'on ne veuille faire
du papier pour du papier, et ce, pour une raison bien simple. Tantôt, on
disait: Oui, mais il ne faut pas se fier au jugement d'un ministre, pas plus de
celui-là que des autres qui pourront suivre, parce que c'est
discrétionnaire. Maintenant, on dit: II peut. On lui donne un net
pouvoir de discrétion. Il peut. S'il ne veut pas, il n'y va pas et s'il
le veut, il y va. Mais la difficulté d'application de cela! Voyez-vous
la logique? Maintenant, je vais essayer de vous expliquer la logique de la
faune. La logique des individus est une chose. Expliquons-nous maintenant la
logique de la faune. Supposons qu'un ministre, peu importe lequel, pour un
pourvoyeur qui a 40 ou 50 kilomètres de pourvoirie, décide,
après avoir examiné un plan de gestion de faune, de faire reposer
la moitié des lacs de la pourvoirie, pour faire en sorte que
l'espèce se renouvelle. Il dit: Cette pourvoirie, maintenant, ne devient
plus viable; il faudra procéder à un agrandissement. Voyez-vous
la logique du ministre qui dirait: Comme je peux aller en appel d'offres, je
vais tenter d'aller en appel d'offres sur un agrandissement de 25
kilomètres? S'il se trouve, comme par logique, que quelqu'un d'autre
vienne soumissionner là-dessus et qu'il ait la meilleure offre, je me
retrouve alors avec deux pourvoyeurs qui n'ont plus de viabilité
économique. Là, je suis obligé de recommencer à
penser à ce que je leur donnerais de plus pour les rendre viables.
Voyez-vous la logique? Au lieu de me retrouver avec un pourvoyeur dont on
essaie de régler la viabilité économique, je me
retrouverais avec deux pourvoyeurs. Vous allez dire: Oui, mais vous pouvez le
donner à l'un et ignorer l'autre. On va me dire alors: Vous êtes
allé en appel d'offres, M. le ministre; vous ne l'avez pas donné
au meilleur. Pour quelle raison? Comment un ministre va-t-il expliquer cela?
Écoutez! Je pense qu'il faut à la fois examiner la logique des
individus, effectivement, et fa logique de la faune. Je regrette, mais j'ai le
même
pouvoir de discrétion. Donc, à toutes fins utiles, je
pense qu'il s'agit d'ajouter quelque chose qui viendrait compliquer
drôlement la vie de tout le monde. Je ne peux pas accepter un amendement
comme celui-là, non pour le plaisir de ne pas l'accepter, mais parce que
cela n'aurait pas de bon sens au point de vue de la faune, dans certains
cas.
M. Desbiens: Je demanderais au ministre de relire l'amendement.
Il l'a dit lui-même tantôt. Si quelqu'un me demande 100 ou 200
kilomètres, et que c'est un territoire qui est proche d'un autre, c'est
bien évident, a-t-il dit, que je vais lui dire que c'est trop grand.
Autrement dit, je vais négocier avec lui. D'après tout ce qu'il y
a là, il n'est pas obligé d'aller en appel d'offres. Ce qu'on fui
donne, c'est la possibilité d'y aller, parce qu'on croit fermement qu'il
ne peut jamais, selon le libellé de l'article aller en appel d'offres.
Si le ministre juge, comme il le disait lui-même tantôt, que ce
territoire est assez grand justement pour faire une deuxième pourvoirie,
que si, à la suite de la demande du premier pourvoyeur, on estime que
c'est assez grand pour en faire une deuxième pourvoirie et que, dans son
jugement, ce serait donc bon d'en faire une deuxième, il ne peut pas
aller en appel d'offres.
M. Picotte: II a sa réponse.
M. Desbiens: La proposition qu'on lui fait, c'est qu'on lui donne
le pouvoir d'y aller...
M. Picotte: Non.
M. Desbiens:... mais il n'est pas obligé d'y aller, en
aucun cas. Selon l'article, il n'est pas obligé d'y aller.
M. Picotte: M. le député, vous m'avez donné
votre réponse il y a quelques secondes. S'il y a possibilité
d'une deuxième pouvoirie, c'est donc une nouvelle pourvoirie et je suis
obligé d'aller en appel d'offres. Vous avez votre réponse.
M. Desbiens: Non, vous n'êtes pas obligé. Vous
pouvez.
M. Picotte: Oui, pour une nouvelle.
M. Desbiens: Ah! si vous en faites une nouvelle. D'accord.
M. Picotte: Bien oui. Vous me dites: Si vous jugez que c'est une
nouvelle pourvoirie, je suis obligé d'aller en appel d'offres. Je ne
vois pas où est la difficulté. Si c'est une nouvelle pourvoirie,
je suis obligé d'aller en appel d'offres. Si ce n'est pas une nouvelle
pourvoirie, mais un agrandissement, ce n'est pas nécessaire d'y aller.
Je ne vois pas ce que "peut", "ne peut pas", "peut-on", "peut-il" et "peut
ça", viennent faire là-dedans. Je ne comprends pas cela, à
moins que je ne comprenne pas la faune et que je ne comprenne rien. En tout
cas, ça m'a l'air qu'on est bien du monde à ne pas comprendre
grand-chose.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je comprends qu'il y a le ministre qui comprend
tout. Si c'est un agrandissement substantiel et qu'il y a deux pourvoyeurs qui
veulent avoir le même agrandissement, qu'est-ce qu'il va faire?
M. Picotte: II ne peut pas y en avoir deux, M. le
Président, parce que s'il y a un agrandissement substantiel, cela
concerne un pourvoyeur. Cela ne concerne pas un deuxième pourvoyeur.
Quand il y a une pourvoirie et qu'on veut l'agrandir il n'y a pas deux
pourvoyeurs, on agrandit une pourvoirie. S'il y a deux pourvoiries devant
être agrandies, ce sont deux agrandissements. Ce ne sont pas deux
nouveaux pourvoyeurs.
M. Desbiens: Sur le même territoire?
M. Picotte: Voyons donc! Comme si on pouvait avoir deux
pourvoyeurs sur le même territoire!
M. Desbiens: Aïe! Sur le même territoire, avec une
demande d'agrandissement du territoire, contigu ou quelque chose de
semblable...
M. Picotte: Mais on fait avec l'outil de gestion de la
viabilité économique. Probablement qu'il y en aura un des deux
qui...
M. Desbiens: Oui, mais l'autre pourvoyeur aussi va l'avoir son
outil de gestion. Pourquoi voulez-vous vous priver d'un pouvoir...
M. Picotte: Parce que ce n'est pas logique.
M. Desbiens:... que la loi vous donnerait, d'éviter
d'avoir à arbitrer deux demandes sur un même territoire?
M. Picotte: Je vous ai donné la raison. C'est parce qu'on
ne trouve pas cela logique.
M. Desbiens: Je suis convaincu que le ministre va proposer un
amendement dans un an.
M. Picotte: M. le Président, on l'a dit et on va le
répéter, l'Association des pourvoyeurs est d'accord avec nous, on
en a parlé jusqu'à présent et on va en reparler. Dans des
cas comme celui-là, où il y a deux pourvoyeurs qui pourraient
être non viables, on va presque forcer un remembrement, parce qu'on n'a
pas le choix. Ils n'ont pas de territoire et ils ne peuvent
s'agrandir. Le plan de gestion ne pourra pas le permettre. On dira donc
probablement à un pourvoyeur: Achète l'autre. C'est légal
que l'un achète l'autre. On a déjà vu des ventes de
pourvoiries. Bon! alors, un pourvoyeur achète l'autre. À ce
moment-là, cela ne nous cause pas de problème. Mais, s'ils sont
tous les deux...
M. Desbiens:... qui veulent bien...
M. Picotte: Ah bien! Écoutez, deux choses peuvent se
produire, à moins qu'on ne comprenne pas le système. Il ne s'agit
pas du bon vouloir de la personne. Quand celle-ci réalise que son
territoire est amputé, que ses lacs sont fermés pour un souci de
gestion de faune - ce qu'on ne faisait pas avant, mais qu'on va faire
maintenant - elle n'a pas tellement le choix de penser à un
remembrement, parce qu'elle ne vit pas avec sa pourvoirie. Cela me fait penser
au député de Dubuc qui dirait: J'ai un dépanneur et je
vends pour 10 $ par semaine, mais je le garde quand même pour le plaisir
de le garder.
En tout cas, je ne pense pas qu'il y ait des mécènes
à ce point dans ce domaine et je ne pense pas qu'on accepte non plus que
de telles situations se produisent. Le gouvernement est quand même le
propriétaire du fonds de terrain et on tient à ce qu'ils ne
deviennent ni des clubs privés ni des endroits gardés pour une
seule personne. C'est cela, le problème. C'est ignorer
complètement cette situation que de penser que de telles choses vont se
produire et qu'on ne vivra pas sur terre, M. le Président. Si deux
pourvoyeurs voisins demandent le même agrandissement et qu'on le donne
à l'un ou à l'autre, il va y en avoir un qui va
disparaître. J'ai l'impression que, logiquement, il y en a qui vont
s'asseoir ensemble pour se remembrer et faire une seule pourvoirie, avec
plusieurs actionnaires, nous l'espérons, ce qui viendra rentabiliser le
territoire au complet. Mais on ne pourra pas jouer au principe de
déshabiller Ti-Pierre pour habiller Ti-Paul; il va toujours en avoir un
tout nu, voyons donc! C'est facile à comprendre.
Une voix:... Si Ti-Paul est toujours...
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Je préfère ma logique à celle
du ministre. C'est évident que le ministre veut se garder le
privilège de l'arbitraire. C'est très évident.
Je demande le vote.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons procéder
au vote sur l'amendement proposé par M. le député de
Dubuc, qui se lit comme suit: "L'article 6 du projet de loi 101 est
modifié par l'addition, après le paragraphe 2°, du suivant:
3° Par l'addition, après le deuxième alinéa, de
l'alinéa suivant: "Un bail de droits exclusifs de chasse et de
pêche visant un renouvellement, une extension de droits ou un
agrandissement de territoire, peut faire l'objet d'un appel d'offres public, si
le ministre estime qu'il est dans l'intérêt public de ce faire".
"
Nous allons procéder au vote. M. le secrétaire.
Le
Secrétaire: M. Picotte (Maskinongé)?
M. Picotte: Contre.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le
Secrétaire: M. Middlemiss (Pontiac)?
M. Middlemiss: Contre.
Le Secrétaire: M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
M. Baril: Contre.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Contre.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour.
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire.
M. Desbiens: On étudiera un amendement du ministre dans un
an.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est maintenant
rejeté.
Nous revenons à l'article 6. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 6?
M. Desbiens: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je vais revenir avec mon article 6. 1. Je vais le
lire: "Le projet de loi 101 est modifié par l'insertion, après
l'article 6, du suivant: 6. 1. Cette loi modifiée par les chapitres 95
et 109 des lois de 1986 et les chapitres 12 et 31 des lois de 1987 est de
nouveau modifiée par l'insertion, après l'article 86, du suivant:
"86. 1. 1 Le ministre doit publier dans la
Gazette officielle du Québec et dans un journal
distribué sur le territoire concerné, un avis de son intention de
procéder à la conclusion d'un bail de droits exclusifs de chasse
ou de pêche visant un agrandissement de territoire ou une extension de
ces droits. "Cet avis sollicite les commentaires de toute personne
intéressée et mentionne qu'une fois une période de 60
jours écoulée, à partir de la date de sa publication, le
ministre pourra procéder à la conclusion de ce bail. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc, dans un premier temps, votre amendement est recevable, mais c'est un
ajout à l'article 6 parce que nous arrivons à l'article 86. 1. 1.
Nous allons disposer de l'article 6 et nous reviendrons alors sur le fond de
votre addition à 86. 1. 1.
M. le député de Chauveau.
M. Poulin: Serait-il possible, en tant que députés
et membres de la commission, d'avoir aussi copies des amendements? Ils n'en ont
pas seulement quatre copies.
M. Desbiens: C'est à la commission à faire cela,
mais si on en a des copies, il n'y a pas de problème.
M. Poulin: II faudrait tenir pour acquis qu'on est neuf de notre
côté et un du vôtre. Cela fait dix.
M. Desbiens: M. le Président, il y a un secrétariat
qui est chargé de ça.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire
procédera à...
M. Desbiens: Pour autant qu'on en ait des copies, il nous fera
plaisir de les remettre. Mais c'est le secrétariat qui est
supposé faire ça.
M. Poulin: Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela nous fera plaisir, M.
le député de Chauveau, de faire faire des photocopies.
Alors, votre amendement, M. le député de
Dubuc, étant recevable, question de procédure, j'en
reviens à l'article 6. Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Desbiens: Non, non. On peut les faire tous les deux en
même temps, si vous le voulez, mais on peut bien disposer de l'article 6
avant, c'est le même... Le ministre, dans son article 6, propose qu'il y
ait exclusion aussi d'extension de droits. D'abord, j'aimerais avoir des
explications là-dessus avant d'intervenir.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): En fait, actuellement, la
loi parle seulement de la notion d'agrandissement. On s'est rendu compte,
à l'usage, que cela pouvait viser deux types de situation: la
première, dont on a parlé, où on agrandit un territoire
et, la deuxième, lorsqu'on agrandit les droits existants. Mais le
concept est davantage une extension de droits, par exemple, lorsqu'un
pourvoyeur a uniquement des droits de chasse et de piégeage et qu'il
nous demande également d'avoir des droits pour pêcher sur ce
même territoire. Comme il y a déjà un pourvoyeur sur un
territoire donné, il apparaît peu logique d'aller en appel
d'offres public pour demander à un autre pourvoyeur sur le même
territoire de s'occuper d'une autre de ces activités.
Évidemment, cela vise un pourvoyeur qui a déjà un
bail de droits exclusifs de pêche, de chasse ou de piégeage, et
à qui on veut donner d'autres droits, mais sur le même territoire.
Cela ne peut pas viser un permissionnaire qui n'a pas de bail de droits
exclusifs à qui on donnerait un bail de droits exclusifs. Cela vise
uniquement quelqu'un qui a déjà des droits exclusifs.
M. Desbiens: Vous dites que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens:... si un permissionnaire devient concessionnaire,
l'année d'après, il pourra demander la même chose.
M. Côté (Gaétan): Oui, mais si un
permissionnaire devient concessionnaire, à ce moment-là, ce sera
un premier bail que l'on donnera à ce permissionnaire et ce
bail-là sera assujetti à un appel d'offres public.
M. Desbiens: Oui, mais s'il l'obtient uniquement pour la
pêche, si l'appel d'offres est fait uniquement pour la pêche,
l'année suivante, il pourra demander une extension pour la chasse.
M. Côté (Gaétan): Si c'est un premier bail
que l'on donne, on devra aller en appel d'offres. On ne peut pas si..
M. Desbiens: Pour le premier bail, je comprends.
M. Côté (Gaétan): Oui.
M. Desbiens: II faut que vous alliez en appel d'offres pour le
territoire, pour un bail de pêche. Alors, le permissionnaire acquiert le
bail, celui qui a la meilleure offre. Compte tenu de toutes les implications et
les obligations que le ministre va imposer sur le plan de la gestion, etc.,
mais pour la pêche seulement. Et un ou deux ans après, ce
pourvoyeur veut obtenir un droit de chasse, ajouter le droit de chasse; il
va
y avoir une extension, il va pouvoir... M. Picotte: M. le
Président..
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte:... je pense que c'est pour régulariser des cas
qui existent et qui sont passés. Pour l'avenir, quand on donne des
droits à un pourvoyeur, on lui donne des droits de chasse et de
pêche.
M. Desbiens: II n'y aura plus seulement l'un ou seulement
l'autre.
M. Picotte: M. le Président, vous pourriez avoir sur des
territoires... Prenons le cas où on se retrouverait dans des
réserves à castors; pour la question de piégeage, il
pourrait y avoir certaines limitations lorsqu'on octroie un bail à un
pourvoyeur. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas, d'aucune façon,
sauf que nous souhaitons, pour tous les nouveaux cas, pouvoir leur donner les
droits de chasse et de pêche pour que ce soit viable.
M. Desbiens: Lorsqu'il y a transformation de permissionnaire en
concessionnaire, vous y allez par appel d'offres; mais vous y allez uniquement
pour la pêche, si c'est une pourvoirie permissionnaire où il y a
uniquement de la pêche, vous y allez uniquement pour la pêche -
c'est une supposition - pour que le pourvoyeur obtienne donc son bail de
concessionnaire pour la pêche. Après un ou deux ans il faut une
nouvelle demande pour une extension de droits de chasse. (11 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: II peut se produire deux choses, M. le
Président. Ou le ministère va décider qu'il donne
uniquement des droits de pêche pour des raisons de gestion ou pour des
raisons que le ministère juge logiques. Donc, s'il donne juste des
droits de pêche, à partir de ce moment-là, les gens devront
se conformer uniquement aux droits qu'ils ont d'exercer leur fonction de
pourvoyeur. Dans la majorité des cas, ce que nous voulons faire pour
rendre la pourvoirie viable, c'est leur donner les droits de chasse et de
pêche. Il nous semble plus logique de faire cela. Ou le gouvernement ou
le ministère décidera de ne pas accorder les deux pour des
raisons X et, à ce moment-là, ce sera bien défini ou bien
on offrira les deux possibilités.
Maintenant, la journée où l'on donne des droits uniquement
de pêche pour toutes sortes de raisons, on dit: On n'a pas la
possibilité de vous donner plus que des droits de pêche et on a
des raisons; si, trois ans ou quatre ans après, pour une question de
ressources ou quoi que ce soit, on décide qu'on peut maintenant donner
d'autres droits de chasse quand les gens en font la demande, c'est là
qu'intervient la logique. La logique dit qu'on ne pourra pas aller en appel
d'offres pour demander à un pourvoyeur: Pourrais-tu dans le temps de la
chasse venir donner des droits comme pourvoyeur de chasse et il va y avoir un
autre pourvoyeur qui, lui, va donner des droits de pêche? Ce ne serait
pas logique d'avoir deux pourvoyeurs sur le même territoire.
Alors, à partir de ce moment, si pour des raisons X on
décide d'acquiescer à la demande parce qu'on a refusé
trois, quatre ou cinq ans avant d'acquiescer à des demandes de chasse,
à partir de ce moment-là, j'imagine que ce sera justifié.
Ce qui ne serait pas justifié, ce serait d'aller en appel d'offres sur
le même territoire qu'un autre et qu'il bâtisse une deuxième
série de chalets ou une deuxième série de ci et de
ça et qu'il fasse de la chasse et l'autre de la pêche. Cela
manquerait de logique quelque part! C'est bien évident, M. le
Président, qu'il faut toujours tenir compte du plan de gestion aussi.
Cela ne serait pas logique, cela va de soi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 6?
M. Desbiens: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Si je comprends bien, dans la plupart des cas, le
ministre à l'avenir va aller en appel d'offres sur des territoires pour
les deux et dans les cas où ce n'est pas possible ou que le territoire
ne le permet pas, il va y aller pour l'un ou pour l'autre, mais ce sera un peu
l'exception. C'est ça?
M. Picotte: M. le Président, à toutes fins utiles,
je pense qu'il faut se le dire, il y a à peu près juste les
rivières à saumon où il y a des droits de pêche
uniquement. Dans le reste des endroits, nous souhaitons et nous allons essayer
de nous organiser pour que ces demandes soient faites à la fois pour la
chasse et la pêche parce qu'il y a là une meilleure
viabilité pour l'ensemble de la pourvoirie d'avoir les deux
possibilités. Sinon il faudrait peut-être donner des territoires
plus grands s'il y a uniquement de la pêche pour rendre la pourvoirie
viable, ce qui est un peu contre la façon de penser et ce que nous
voulons. On préfère donner - je parle comme cela parce que c'est
du cas par cas, on l'a si bien souligné - un territoire de 125
kilomètres avec des droits de chasse et de pêche quand c'est
possible de le faire selon les ressources et selon le plan de gestion que
d'être obligés de dire: On vous donne uniquement des droits de
pêche et on va être obligés pour vous rendre viable de vous
donner 300 kilomètres carrés. On préfère 125
kilomètres carrés si c'est
viable et qu'il y ait les deux possibilités. Maintenant, il faut
toujours que ce soit en fonction du plan de gestion à établir. On
aurait beau vouloir donner des droits de chasse à un pourvoyeur sur un
territoire, s'il n'y a pas de bibites - et ma première fonction
effectivement est de faire en sorte que l'espèce se
régénère - je pense que je serais obligé de dire:
Les droits de chasse, ce n'est pas pour l'instant. Acceptez cela parce que,
pour les raisons X, une question de gestion de faune...
M. Desbiens: M. le Président, ce qui veut dire que dans la
pratique, tout de même, en excluant cette possibilité d'aller en
appel d'offres public pour une extension de droits, les pourvoyeurs
permissionnaires - c'est le cas de la majorité présentement, il y
a 377 pourvoyeurs permissionnaires actuellement, 173 concessionnaires et, parmi
ces 375 permissionnaires, j'ignore quelle est la proportion et, de ceux qui ont
seulement le droit de chasse ou seulement celui de pêche, mais il y en a
sûrement - pourront demander à être transformés en
concessionnaires. Là, vous allez faire un appel d'offres.
M. Picotte: Mais je voudrais corriger quelque chose, d'abord,
parce que le député est parti sur une mauvaise prémisse,
M. le Président. S'il n'y a pas de droits exclusifs, donc ils n'ont pas
de droits d'extension.
M. Desbiens: Laissez-moi aller au bout. Une fois qu'ils vont
avoir leurs droits exclusifs et s'ils sont transformés de
permissionnaires en concessionnaires, comme c'est d'ailleurs, l'intention si
j'ai bien compris le ministre, à l'avenir d'avoir le plus de
concessionnaires possible...
M. Picotte: De toute façon, on n'aura pas le choix, M. le
Président. Il faudrait aller en appel d'offres.
M. Desbiens: Oui, pour les transformer de permissionnaires en
concessionnaires.
M. Picotte: On va aller en appel d'offres.
M. Desbiens: Mais cet appel d'offres, est-ce qu'il sera fait
toujours... Vous me dites: Pas nécessairement. Il ne sera pas toujours
fait pour les deux. Ce permissionnaire qui s'occupe de pêche peut
être transformé en concessionnaire qui va s'occuper aussi de
pêche. Cela peut être uniquement un bail pour la pêche.
M. Picotte: Avec la nouvelle politique, disons qu'il devrait se
faire dans la majorité des cas, sinon la totalité, pour les deux,
M. le Président. Je suis obligé de tenir compte du territoire et
de la ressource. Je ne peux pas m'en empêcher, jamais. C'est mon premier
devoir.
M. Desbiens: Le ministre continue à discuter à
partir de sa personne. Il faut discuter à partir de la loi. Cette loi va
être appliquée par deux, trois ou cinq ministres, et il faut
qu'elle soit appliquée de la même façon par tous les
ministres pour être équitable.
M. Picotte: M. le Président, je dois répéter
ce que j'ai dit. Le premier devoir d'un ministre, ce n'est pas d'être
ministre des pourvoyeurs, ce n'est pas d'être ministre des ZEC, ce n'est
pas d'être ministre de la Fédération
québécoise de la faune et ce n'est pas d'être pas
d'être ministre d'un groupe en particulier. Le premier devoir d'un
ministre, c'est... À l'article 2 du chapitre II, de l'administration, on
dit: Le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche veille à
la conservation et à "la gestion de la faune".
Quand bien même je serais ministre de tous les groupements
possibles et impossibles, le premier devoir que j'ai à faire, c'est de
veiller à la conservation et à la gestion de la faune. Alors,
quand même quelqu'un viendrait me dire: On aimerait avoir les droits de
chasse, si, pour moi, la question de la gestion de la faune fait en sorte qu'on
ne peut pas permettre des droits de chasse, je serais obligé de les
prohiber. C'est cela que je suis obligé de faire. C'est ma "job".
M. le Président, la loi, on aura beau la regarder sous toutes ses
formes, la Loi sur le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, la loi même du ministère dit ceci: "Les fonctions,
pouvoirs et devoirs du ministre sont: a) de favoriser le développement
du loisir, du sport, de la chasse et de la pêche; b) d'établir un
programme d'aide... " etc., et de favoriser l'établissement de parcs, de
surveiller et de gérer tout ce qui se rattache à la chasse et
à la pêche, à l'exception, évidemment, des
pêcheries maritimes... S'il y a un deuxième chapeau et, si c'est
le même, il doit veiller aux deux. Mais là, c'est ma "job"
à moi. Alors, j'aurais beau être... Même si l'association et
les pourvoyeurs relevaient de moi et si la Fédération des ZEC
relevait de moi, je serais obligé d'abord de gérer la faune.
Cela, c'est ce qui a été le plus négligé au
ministère. Pour une fois qu'on veut gérer la faune et qu'on veut
prendre cela en main, on va y tenir mordicus, comme à la prunelle de nos
yeux, de gérer la faune.
Les endroits où on ne pourra pas donner de droits de chasse ou de
pêche, selon le cas, on n'en donnera pas. On est, dans la majorité
des cas, pour que les gens aient les deux possibilités: des droits de
chasse et des droits de pêche. Mais dès que la ressource est en
danger, que ce soit du côté de la pêche ou du
côté de la chasse, le devoir du ministre, c'est de ne pas donner
des droits de chasse s'il n'y a pas de possibilité d'en donner selon la
ressource. Le ministre qui ne fait pas cela - c'est un des premiers devoirs,
après son serment d'office, qu'il doit exécuter - je ne sais pas
pourquoi il a été nommé là ou bien il ne fait pas
son devoir. À ce moment-là, s'il ne fait pas son devoir, il y a
assez de
gens qui vont le rappeler à l'ordre et qui vont se faire un
plaisir de lui dire qu'il ne fait pas sa "job", qu'il fait mal sa "job" et
qu'il ne fait pas son devoir. Je ne suis pas inquiet, la démocratie va
s'exercer.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Desbiens: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Ce que le ministre vient de me citer pour me
préciser ses devoirs et ses obligations, c'est justement écrit
dans une loi. Cela suppose qu'il va procéder à la conservation et
à la mise en valeur de la faune et gérer, etc., mais à
partir de lois.
M. Picotte: Bien oui, mais ce que le député ne
comprend pas, et c'est ce que j'essaie de vous faire comprendre, M. le
député - on va prendre deux minutes et je pense qu'on est
capables de saisir cela ensemble tous les deux - c'est que c'est
déjà écrit dans la loi. Vous voudriez qu'on
l'écrive de nouveau dans les amendements de la loi ou ailleurs. Parce
qu'un gars aime sa femme, est-ce qu'il est obligé d'écrire dans
sa cuisine "J'aime ma femme", dans sa chambre à coucher "J'aime ma
femme", dans la salle de bain "J'aime ma femme" et dans le sous-sol "J'aime ma
femme"? Il ne faut pas le répéter chaque fois. C'est le premier
devoir. Je ne peux pas ignorer cela. Dans tous les gestes que je vais poser, je
suis obligé... C'est là. Si je vous proposais de l'enlever ce
matin, vous auriez raison d'en faire un plat, parce que vous diriez qu'il y a
quelque chose qui ne marche pas. C'est là. C'est déjà
là. Mais si vous sentez le besoin de le répéter chaque
fois...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Le ministre ne se rend pas compte que c'est ce qu'il
demande, quand il dit cela.
M. Picotte: Bien, voyons donc!
M. Desbiens: II dit que c'est lui qui est là pour
gérer la loi. Ce n'est pas lui. C'est un ministre, à partir d'une
loi. Qu'il enlève toute la loi sur la conservation de la faune, s'il
veut gérer cela lui-même.
M. Picotte: M. le Président, je retire...
M. Desbiens: Je vous parle des lois qui doivent être
appliquées par tous les ministres.
Dans ce sens, un ministre n'est pas une personne.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Je retire cela, M. le Président. Ce n'est pas
moi, c'est le ministre.
M. Desbiens: Cela change bien des choses. M. Picotte: Cela
va? C'est parfait.
M. Desbiens: J'essaie de montrer au ministre qu'un ministre peut
très bien aller en appel d'offres public ou est obligé d'aller en
appel d'offres public pour transformer une pourvoirie permissionnaire en
pourvoirie concessionnaire. Il dit lui-même que ce ne sera pas
nécessairement toujours le cas. Cela va dépendre du jugement. Ce
ne seront pas nécessairement toujours les deux, chasse et pêche,
dès le départ. Il l'a dit lui-même. Il peut donc
transformer un permissionnaire qui a un bail de pêche en concessionnaire
avec bail de pêche. C'est bien ce qu'il dit. Ce nouveau concessionnaire,
par la suite, va pouvoir demander une extension de son droit et obtenir la
chasse. C'est ce que la loi va vouloir dire. Ce n'est pas ce que pense le
ministre ou qu'un ministre quelconque va penser. C'est ce que la loi va vouloir
dire. Ainsi on revient toujours au même point. C'est arbitraire de la
part d'un ministre, celui-là ou un autre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je vais expliquer pour la
dernière fois ce qui concerne cet argument. Celui qui est
déjà là, ce n'est pas de l'arbitraire, c'est le pouvoir du
ministre de donner un agrandissement. Donc, ce n'est pas de l'arbitraire. En ce
qui concerne l'autre partie, je vais répéter pour la nième
fois au député. Oui, on peut transformer, mais il faut aller en
appel d'offres. Donc, à partir de là, il n'y a pas de
difficulté à moins qu'on ne remette en question tout le
système des appels d'offres. Celui qui est déjà en
agrandissement, oui, le ministre peut le faire. C'est prévu et tout le
monde trouve que c'est logique. Quand on voudra le transformer, il faudra aller
en appel d'offres. Tout est bien balisé, M. le Président. Je ne
peux pas ajouter autre chose que cela. Que voulez-vous que je vous dise?
J'aimerais bien satisfaire le député de Dubuc, mais c'est
ça.
M. Desbiens: Ce n'est pas là le point de discussion. C'est
ce que je dis et c'est ce que nous disons tous les deux. Quand vous allez le
transformer, vous irez en appel d'offres, mais une fois qu'il aura obtenu son
bail de pêche, après un an ou deux, il sera concessionnaire et il
aura son territoire et son bail. Il va demander une extension de son droit de
pêche à celui de la chasse. Là, vous n'aurez plus à
aller en appel d'offres. Vous ne pourrez même pas aller en
appel d'offres, selon nous.
M. Picotte: Je comprends et je l'espère aussi. Ce serait
fou raide et bien plus fou que raide, M. le Président. J'espère
que c'est cela pour deux raisons. La première raison, c'est que la
journée où on aura accordé une seule activité, la
pêche, c'est parce que des moyens seront pris au ministère pour
protéger une espèce quelconque. Donc, d'une façon ou d'une
autre, on ne pourra pas lui donner les deux. C'est mon devoir et je vais
l'exercer envers et contre tous. Dès que j'aurai un soupçon qu'on
ne peut pas donner le droit de chasse, on ne le donnera pas. Si on en vient
à donner le droit de chasse un jour, la logique s'appliquera. Comment
voulez-vous qu'il y ait déjà un pourvoyeur qui exerce des
fonctions de bail pour fins de pêche? Selon la logique du
député de Dubuc, il faudrait dire: Maintenant, il va y avoir une
extension. Il est possible de lui en donner une, mais il faudrait aller en
appel d'offres. Bon! Très bien. On va aller en appel d'offres et on va
se retrouver avec un deuxième pourvoyeur qui, lui, va venir s'installer
sur le même territoire et qui va se construire des bâtiments; on va
exiger qu'il ait des bâtiments pour qu'il exerce des droits de chasse
durant la saison de chasse. (11 h 30)
Avez-vous imaginé cela deux minutes? La loi doit être la
loi, mais il doit y avoir un peu de logique aussi. Ce sont des situations
invivables. Si on a la possibilité de donner des droits de chasse,
à ce moment-là, cela ira de soit, M. le Président. Mais,
au point de départ, la logique veut ceci: C'est qu'on donne à la
fois des droits de chasse et des droits de pêche. Ce n'est
qu'exceptionnel que les gens n'aient pas les deux, quand la ressource sera en
danger. Quand la ressource sera en danger, ni vous, ni moi, ni personne ne
pourra y faire quoi que ce soit, parce que c'est là la "job" du ministre
de protéger la ressource. Alors, devant un non-choix, M. le
Président, j'aimerais bien qu'on trouve toutes les dialectiques
possibles et toutes les combinaisons possibles pour agencer tout cela. Mais si
je suis obligé de prohiber la chasse pour une question de ressources,
bien, je regrette, mais il n'y aura pas de combinaison possible, M. le
Président, je devrai la prohiber jusqu'à ce qu'on me
démontre qu'il y a possibilité de la donner. Mais comme je ne
suis pas devin, comme je ne tire pas aux cartes, je ne peux pas prévoir
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Picotte: D'ailleurs, je ne crois pas aux tireurs de
cartes.
M. Desbiens: Comment le ministre expli-que-t-il que l'Auberge des
Gouverneurs soit construit a côté du Hilton ou qu'il y ait dix
magasins de chaussures, l'un à côté de l'autre à
Place Québec? C'est la libre concurrence.
M. Picotte: M. le Président, pensez-vous que je peux
répondre à une telle question?
M. Desbiens: Le ministre pense-t-il qu'il y aura quelqu'un
d'assez bête pour faire des appels d'offres s'il n'a pas jugé
qu'il est capable de rentabiliser son commerce?
M. Picotte: Bon, alors, si les gens ne sont pas bêtes,
pourquoi mettre quelque chose qui va les rendre bêtes ou à cause
de quoi on pourra les taxer de bêtes s'ils le font? Si c'est
imbécile d'agir comme cela, M. le Président, n'allez pas mettre
un article dans la loi qui va rendre les gens imbéciles, voyons
donc!
M. Desbiens: Ce qui risque de se produire avec cette façon
de procéder, c'est exactement ceci: Le ministre va aller en appel
d'offres public; ce sera, selon son jugement, et la chasse et la pêche ou
seulement la chasse ou seulement la pêche. Et il va aller en appel
d'offres public là-dessus. Après cela, six mois, un an ou deux
ans après, le pourvoyeur qui a son bail de concessionnaire va lui
demander une extension de droit, le ministre va encore se servir de son
jugement. Donc, un ministre - je ne parle pas de lui en particulier - aura
encore à exercer son jugement, il aura à l'exercer
arbitrairement; c'est arbitraire d'un bout à l'autre. Ce n'est pas ce
que la loi du ministère et la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune donnent comme mandat au ministre, ce n'est pas vrai.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Pourrais-je vous dire qu'en ce qui concerne les
dernières phrases du député de Dubuc, je le regrette, mais
il est faux de prétendre que le ministre va exercer son jugement? Parce
que la journée où on décidera qu'il n'y a pas de droit de
chasse, ce ne sera pas parce que le ministre va se promener et qu'il va dire:
Moi, je pense qu'il serait mieux qu'il n'y ait pas de chasse. Je ne pense pas
que le gars se promène comme cela. Je ne pense pas qu'on ait des gens
aussi peu intelligents que cela, peu importe le ministre. Je ne penserais pas
qu'ils aient besoin de droit de chasse. La journée où je vais
prohiber le droit de chasse quelque part, ce sera parce qu'une foule de
spécialistes de mon ministère vont me remettre des études
entre les mains pour dire: M. le ministre, ne permettez pas la chasse à
l'orignal là parce que, regardez, ils sont en voie de disparition dans
ce secteur. Il faut que vous donniez au moins cinq ans pour que l'espèce
se régénère. Ce n'est pas le juge-
ment du ministre qui va décider cela, ce sont les études
qu'on va fournir au ministre dans son ministère et qui vont dire: Pas de
chasse, M. le ministre, c'est dangereux. Ce n'est que cela qui va guider le
ministre. Ce n'est pas d'autre chose que cela.
Trouvez-moi donc un ministre, vous, qui décide... et demain matin
je voudrais bien voir un ministre qui déciderait, selon son jugement: II
n'y aura pas de chasse cette année! Dans certaines régions, on a
des discussions avec les gens du milieu pour savoir comment on pourrait
contingenter la chasse parce que tout le monde dit: Oui, il y a un danger pour
la ressource, mais on ne voudrait pas que vous nous empêchiez d'aller
chasser. C'est ce que les gens disent. Alors, je ne pense pas qu'un ministre
fonctionne comme cela. Un ministre fonctionne avec les documents qu'il a entre
les mains et avec ses experts. Tout le monde peut contester les experts, mais
il faut que quelqu'un se fie à quelque chose:
Quand des experts nous ont dit que la ouananiche était en voie de
disparition dans votre propre région, s'il y avait eu un ministre qui
avait eu une colonne vertébrale, il aurait pris ce qu'il fallait comme
mesure pour qu'elle ne disparaisse pas. Mais comme celui qui m'a
précédé a manqué de colonne vertébrale, dans
sa propre région, aujourd'hui, on est obligé de bâtir une
pisciculture pour régénérer. Maintenant, tout le monde est
conscient de cela et tout le monde s'ameute. Même le député
était là quand on s'est rencontrés à une
réunion, à un moment donné, l'an passé au
Lac-Saint-Jean, où tout le monde disait au ministre: II faut faire
quelque chose, M. le ministre, la ouananiche est en voie de disparition chez
nous. Qu'est-ce que vous attendez pour faire quelque chose? Bien, justement, si
quelqu'un avait relu la loi, dans le passé, et ses devoirs de ministre,
je regrette de vous le dire, je n'aime pas faire des discussions comme cela
quand on regarde un projet de loi, si quelqu'un avait eu de la colonne
vertébrale, on ne serait pas tous alarmés là-dessus. Je ne
pense plus qu'on se permette au Québec de faire quoi que ce soit, ni
avec la ouananiche, ni avec le chevreuil, ni avec l'orignal, ni avec l'omble de
fontaine, ni avec aucune espèce au Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, ce n'est pas pertinent au
débat, mais cela fait deux ans et demi que le ministre est là. Au
sujet de ses rapports d'experts sur la ouananiche, tout simplement cette
remarqUe-ci. Ce n'est que depuis trois ans qu'il y a une baisse de la
ouananiche. Les documents de ses fonctionnaires, c'est lui qui les a
reçus. Mais je reviens à notre question. Le ministre dit: Je vais
me fier à mes documents, aux documents de mes experts et je vais y aller
selon ce que les experts me disent.
Les experts lui ont dit, dans le cas de la pourvoirie Archer, que cette
pourvoirie n'utilisait pas son territoire à plus de 39 %. Mais le
ministre est allé à l'encontre des documents de ses experts et il
a donné un agrandissement quand même. Alors, c'est cela,
l'arbitraire. Cela mène au patronage.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, encore une forte
méconnaissance...
M. Desbiens: Sans compter, M. le Président, un avis du
sous-ministre lui-même, une lettre du sous-ministre refusant le bail. Il
est allé contre son sous-ministre adjoint.
M. Picotte: M. le président, c'est une nette ignorance de
la part du député de Dubuc. Le moins qu'on puisse dire, le seul
mot qu'on puisse utiliser, c'est de l'ignorance. Les experts réunis
ensemble ont convenu avec les gens de la pourvoirie Archer, avant que le
gouvernement libéral ne prenne le pouvoir, qu'il fallait faire un
agrandissement. Ce sont les experts qui ont convenu de cela. En campagne
électorale, comme par hasard, un attaché politique a
décidé de mettre cela sur la glace, comme par hasard, en campagne
électorale. Supposons que c'est de la bonne gestion, on a mis cela sur
la glace et on a dit: On verra plus tard. M. le Président, les experts
avaient déjà convenu de cela avant mon arrivée. Alors, je
regrette s'il y a des gens... autant mon prédécesseur d'ailleurs
- et là-dessus je dois lui dire qu'il a sûrement suivi les experts
- autant mon prédécesseur que moi-même avons suivi ce que
les experts ont dit. Ils ont dit: II faudrait procéder à un
agrandissement. Il y a eu une entente de principe. Bon, je ne jugerai pas si,
en campagne électorale, il était pertinent de le faire ou de ne
pas le faire. Je peux comprendre cela comme politicien. Je vais aller bien plus
loin que cela. Je suis assez ouvert d'esprit pour vous dire ceci. Je peux
comprendre comme politicien que, parfois, durant une campagne
électorale, il y ait des choses qu'il faille mettre sur la glace, comme
vous l'avez fait. Je ne discuterai pas de cela. C'est le jugement de chacun des
individus et je présume qu'il a été bon dans ce cas, pour
les circonstances. Mais, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je suis
bien obligé de répondre sur ce qui existe et c'est ce qui
existait.
M. Desbiens: Et son sous-ministre, ce n'est pas un de ses
experts, un sous-ministre?
M. Picotte: Non, mon sous-ministre n'est pas un de mes experts.
Mon sous-ministre, lui...
M. Desbiens: Et lui prend ses décisions comme cela, sur la
gueule?
M. Picotte: Non, le sous-ministre, tout ce qu'il a fait, c'est
qu'il a écrit une lettre à ce moment-là sur une
façon de procéder. Maintenant...
M. Desbiens: II a écrit une lettre.
M. Picotte:... il y a eu une batterie d'experts avant lui qui
s'étaient prononcés favorablement. Alors, à partir de ce
moment-là...
M. Desbiens: II a écrit une lettre.
M. Picotte:... si vous n'êtes pas satisfait, allez
questionner M. Harvey, qui n'est d'ailleurs plus au ministère, et
demandez-lui pourquoi il a écrit une telle lettre.
M. Desbiens: C'est le ministre qui gère le
ministère. Il s'en vante depuis ce matin. Est-ce que ce sous-ministre,
quand il dit non, il n'y a pas de bail, parce que les citoyens et les
utilisateurs de la faune dans le coin n'en veulent pas de cet
agrandissement-là... C'est une lettre du sous-ministre. C'est un de ses
experts, qu'il le veuille ou non. Quand on est sous-ministre adjoint et qu'un
subalterne du sous-ministre s'en va après écrire une lettre, oui,
qu'est-ce qui se passe entre les deux? Il se passe de l'arbitraire. Il se passe
du patronage.
M. Picotte: Savez-vous ce qui se passe? Savez-vous ce qui se
passe, M. le Président? Non, ce n'est pas du patronage. Je vais vous
expliquer ce qui se passe parce que c'est peut-être trop fort pour
être compris par le député de Dubuc. Savez-vous ce qui
s'est passé? À la suite de toutes les pressions que le
sous-ministre a eues, il a mis cela sur la glace, lui aussi. La seule
différence, et il a bien donné la raison, c'est parce qu'il y
avait des utilisateurs. C'est curieux, nous, on a fait le contraire. On est
arrivés et on a parié avec les utilisateurs et avec le ministre
de l'Énergie et des Ressources pour conserver les droits de ces
utilisateurs sur le territoire. Alors, quand les utilisateurs pourront ne pas
être lésés dans leurs droits, c'est la seule raison qui
permet un refus, on reviendra au point de départ pour dire: L'entente de
principe est toujours valable; le problème que les utilisateurs ont, on
le règle à la satisfaction des utilisateurs. À partir de
ce moment-là, la phrase ne tient plus, voyons donc!
M. Desbiens: Si les utilisateurs sont satisfaits, comment se
fait-il qu'ils viennent dans nos bureaux pour demander justice parce que leur
permis d'occupation leur a été enlevé, alors que le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le Protecteur du
citoyen avaient obtenu un engagement du ministre à cet effet. Cela ne
compte plus dans le décor?
M. Picotte: Je le regrette, il n'y a jamais eu d'engagement du
ministre, M. le Président. De plus, c'est mon collègue, le
ministre de l'Énergie et des Ressources qui regarde la situation et il
est en train de prendre entente avec eux. Pour la collectivité,
même si parfois deux citoyens sont là, on essaie de ne pas les
léser, mais on n'empêchera pas de développer la
collectivité au complet pour rendre un territoire accessible au plus
grand nombre de personnes possible, parce qu'il y a deux individus. On est
prêts à faire les efforts nécessaires pour leur
réserver un certain droit sur le territoire. Mais on ne bloquera pas un
territoire comme cela. C'est notre philosophie, n'en déplaise au
député de Dubuc. Lui, il aura la philosophie qu'il voudra bien.
Le gouvernement actuel a la sienne. C'est pour cela qu'on a pris des
décisions. Voilà!
M. Desbiens: Philosophie du patronage! Le Protecteur du citoyen a
très bien écrit aux citoyens en question qui avaient obtenu - et
la lettre de votre fonctionnaire au Protecteur du citoyen l'indique aussi,
comme celle que vous nous avez déposée l'autre jour et celle du
Protecteur du citoyen aux propriétaires d'un bail de location - que
leurs droits étaients garantis et qu'ils pourraient occuper le camp en
toute légalité, redemander et obtenir à nouveau leur
permis d'occupation dans le cas de deux citoyens, sans compter
évidemment les autres pêcheurs et chasseurs qui allaient dans le
coin. Dans le cas de l'extension de droits comme dans celui de l'agrandissement
du territoire, le même phénomène se produit. Le ministre
l'a dit: C'est leur politique, le patronage! Mais on va voter contre. Je
demande le vote sur l'article 6 lui-même.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes maintenant au
vote pour l'adoption de l'article 6. M. le secrétaire.
M. Picotte: Tel que libellé?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, c'est l'article 6
tel...
M. Picotte:... tel qu'inclus...
Le Président (M. Saint-Roch):... tel qu'inclus dans le
projet de loi.
M. Picotte: Pour, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Picotte (Maskinongé). M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Oui, pour.
Le
Secrétaire: M. Paradis (Matapédia)?
M. Paradis (Matapédia): Pour.
Le Secrétaire: M. Middlemiss (Pontiac)?
M. Middlemiss: Pour.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de Dubuc?
M. Desbiens: Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention,
M. le secrétaire. L'article 6 étant maintenant
adopté sur division, nous en venons au nouvel article proposé par
M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: L'article 6. 1.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6. 1.
M. Desbiens: Je reprends justement le cas dont on vient de
discuter comme exemple pouvant le mieux illustrer ce que la
Fédération québécoise de la faune a proposé
au ministre. C'est une suggestion de la FQF finalement qu'on a écrite
pour l'article 6. 1, pour cette modification, pour qu'il y ait au moins un avis
public quelque part qui vienne indiquer aux citoyens qu'il y a des propositions
dans l'air pour changer le territoire d'une pourvoirie. S'il y avait eu cela
justement dans le cas dont on vient de discuter, cela aurait probablement
évité au ministre de prendre les décisions comme il les a
prises ou en tout cas, les gens auraient la connaissance de ce qui se passe et,
s'il y avait des oppositions majeures, ils seraient en mesure de pouvoir les
faire connaître. Cela m'apparaît donc très important qu'il y
ait au moins cet aspect. Si le ministre dit que ce n'est pas vrai, que ce n'est
pas du patronage et qu'il veut administrer en toute transparence, il me semble
qu'il pourrait au moins accepter cette partie. (11 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je serai malheureusement
encore obligé de voter contre cet amendement pour quelques raisons
évidentes. Lorsque le ministre va procéder à
l'agrandissement d'un kilomètre carré pour une raison X, pour une
raison technique comme on l'a invoqué, à partir de ce moment,
est-ce qu'on va enclencher tout ce processus, qui, à toutes fins utiles,
ne changera rien à la décision déjà prise de
procéder à l'agrandissement? Cela nous apparaît un
alourdissement, justement, de la formulation ou comme un alourdissement du
processus, puisque le ministre pourra toujours procéder à un
agrandissement tel que prévu selon la loi. Je me refuse à
compliquer ou à alourdir davantage le processus tout en vous disant bien
honnêtement que dans tous ces cas j'ai l'intention comme ministre
d'aviser la population de ce qui va se passer. C'est mon droit et c'est aussi
la possibilité que j'ai. Puisque je ne veux pas alourdir le processus
qui ne vient, à toutes fins utiles, rien changer en fin de compte, je
suis obligé de voter contre l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Desbiens: Il ne vient rien changer en fin de compte, si le
ministre le veut bien, et c'est justement un argument qui est utilisé
dans la correspondance. Quant aux démarches administratives, cela prend
déjà à peu près un an avant qu'il y ait un
ajustement qui se fasse. Il faut que je retrouve la lettre de M. Magny. En tout
cas, cela demande des mois avant qu'un ajustement, un agrandissement ou une
extension comme cela se produise. Donc, que le public soit averti pendant cette
période qu'il a un minimum de 60 jours, s'il en a envie. Si c'est juste
une affaire technique, personne ne va aller s'opposer à cela. Sauf que,
s'il y a un agrandissement ou une extension de droits qui apparaît
importante, il faut donner la possibilité au moins aux citoyens d'en
être avertis et, s'ils jugent que c'est nécessaire, qu'ils
puissent intervenir et qu'il y ait un processus dans la loi qui leur permette
d'intervenir. C'est bien le minimum qu'on peut accorder à la
population.
M. Picotte: M. le Président, je sais, pour avoir entendu
le député de Dubuc à maintes reprises, qu'il a horreur des
consultations bidons. Puisqu'il s'agirait d'une consultation bidon, à
toutes fins utiles, la décision d'agrandissement, en fin de compte, va
se prendre, et... C'est bien indiqué: "son intention de procéder
à la conclusion d'un bail". Donc, c'est même dit dans l'amendement
du député de Dubuc: "son intention de procéder à la
conclusion d'un bail. " Je me refuse évidemment, d'après le
principe que j'ai horreur, moi aussi, des consultations bidons, à faire
quelque consultation que ce soit, faisant perdre du temps à nos
concitoyens et à nos concitoyennes et aussi alourdissant le processus.
C'est la raison pour laquelle je vais voter contre l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: La consultation qui est proposée par
l'amendement va avoir lieu. L'avis que le ministre donnerait, à ce
moment-là, permettrait dans les cas où les citoyens le jugeraient
nécessaire, et ils ont leurs raisons à eux, le ministre se fie
aux experts, mais il n'a pas confiance au reste de la population pour donner un
avis... Il y a des choses qui se passent et que même les experts ne
savent pas, vous le savez très bien. Donc, il peut très bien
arriver
que des citoyens ou des groupes mis au courant d'une modification de
territoire, pour des raisons qu'ils auraient exprimées eux-mêmes
et s'ils le jugent nécessaire, interviennent et fassent connaître
au ministre les oppositions qu'ils peuvent avoir et les raisons pour lesquelles
ils s'opposent à tel agrandissement de territoire, ce qui viendrait
peut-être éclairer le ministre dans la plupart des cas. Il dit que
cela ne changerait rien à la conclusion de son dossier, mais
peut-être aussi que cela permettrait d'éviter que des choses se
produisent. Cela viendrait le protéger au fond d'une décision qui
n'aurait pas été prise avec tout l'éclairage
nécessaire. D'après ce que je comprends, le ministre ne veut
même pas écouter les citoyens. Il s'agit de voir la bataille que
deux citoyens ont été obligés de mener sur le Club de
chasse et pêche Archer inc. pour comprendre les raisons. Si le ministre
ne veut absolument rien faire et adopte ce projet de loi tel qu'il est, on va
quand même le surveiller et les citoyens jugeront.
Le Président (M. Saint-Roch): Ceci clôt les
interventions à l'article 6. 1. Est-ce que l'article 6. 1 tel que
proposé par M. le député de Dubuc est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
M. Picotte: Vote enregistré, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Picotte (Maskinongé)?
M. Picotte: Contre.
Le Secrétaire: M. Paradis (Matapédia)?
M. Paradis (Matapédia): Contre l'amendement.
Le Secrétaire: M. Middlemiss (Pontiac)?
M. Middlemiss: Contre.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Contre.
Le
Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour.
Le
Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire. L'amendement proposé par M. le député
de Dubuc étant rejeté, nous en venons maintenant à
l'article 7 du projet de loi.
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le ministre,
mais nous aurons un papillon à l'article 7.
M. Picotte: Oui. On va nous permettre de le passer aux membres de
la commission. Merci, M. le Président. D'abord, c'est un nouvel article
dans le projet de loi. L'article 7 dit: "Cette loi, modifiée par les
chapitres 95 et 109 des lois de 1986 et les chapitres 12 et 31 des lois de
1987, est de nouveau modifiée par l'insertion, après l'article
86. 1, du suivant: "86. 2. Dans le cas où une partie des terres
domaniales est visée par un permis de pourvoirie sans que le titulaire
soit détenteur d'un bail de droits exclusifs de chasse et de pêche
et qu'ultérieurement cette partie des terres domaniales est
désignée et délimitée conformément à
l'article 85, le ministre doit annuler ce permis de pourvoirie si son titulaire
ne se fait pas donner le bail de droits exclusifs. "Les dispositions de la
présente section portant sur l'acquisition de bâtiments ou de
constructions situés sur Je territoire identifié au bail
s'appliquent compte tenu des adaptations nécessaires. "
Le papillon se lit comme suit: "L'article 7 du projet de loi est
modifié par le remplacement des deux dernières lignes du premier
alinéa de l'article 86. 2 par ce qui suit: "À l'article 85, le
ministre doit: "1° annuler ce permis si un bail de droits exclusifs est
donné à une personne autre que ce titulaire; "2° modifier ce
permis si la désignation des terres domaniales ne comprend qu'une partie
du territoire visé par ce permis. "
Les commentaires à la fois sur cet article et sur l'amendement
sont les suivants. Cet amendement a pour objet de compléter le
régime applicable lors de l'octroi d'un bail de droits exclusifs par
appel d'offres public, dans le cas où un bail est octroyé
à un tiers sur un territoire où il y avait déjà un
pourvoyeur qui avait un permis. Ainsi, le ministre pourra annuler le permis du
pourvoyeur dont l'offre n'a pas été retenue. Le tiers, a qui l'on
octroiera un bail de droits exclusifs, devra alors racheter les immeubles de
celui dont le permis est annulé conformément à la
procédure déjà prévue à la loi pour des cas
semblables.
La modification amenée par le papillon a pour objet de mieux
préciser les pouvoirs du ministre à l'égard des permis des
permissionnaires pour prévoir: premièrement, le cas où
aucune personne ne ferait une demande pour un territoire après un appel
d'offres public; deuxièmement, le cas où la désignation
d'un territoire pour bails exclusifs n'amputerait qu'une partie du territoire
d'un permissionnaire.
Dans le premier cas, le ministre ne sera pas obligé d'annuler le
permis du permissionnaire puisqu'il n'y aura pas de conflit. La
rédaction actuelle de l'article ne donnait pas ouverture à
cette possibilité puisqu'elle obligeait à annuler le
permis du permissionnaire si celui-ci ne se faisait pas octroyer le bail de
droits exclusifs.
Dans le second cas, le ministre pourra modifier le permis du
permissionnaire en soustrayant du territoire la partie qui sera visée
par un baH de droits exclusifs. Cet amendement est un peu le pendant inverse de
ce qui est déjà prévu à l'article 89 de la loi. Cet
article permet en effet d'annuler un bail de droits exclusifs si un territoire
n'est plus désigné à cette fin. Pour sa part, l'article
86. 2 prévoit le cas inverse, à savoir qu'il permet d'annuler le
permis d'un permissionnaire lorsque le territoire est désigné
à des fins de droits exclusifs.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. Desbiens: Cela m'apparaft... Si j'ai...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes maintenant
aux discussions sur l'amendement.
M. Desbiens: Oh! l'amendement. On peut peut-être en
discuter globalement et on mettra tout cela ensemble, si vous voulez.
M. Picotte: C'est cela, oui, pour la compréhension.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Je n'ai pas tellement d'interventions
là-dessus. Je veux seulement souligner la question d'acquisition par le
nouveau détenteur de bail. Évidemment, cela se passe selon les
règles habituelles d'achat des immobilisations, c'est cela? Sauf que, si
je saisis bien, il pourrait y avoir modification du territoire du
permissionnaire, à partir d'une décision du ministre.
Évidemment, le ministre actuel a dit tantôt... Je veux bien
reconnaître qu'il va s'organiser pour donner des territoires viables,
sauf que, si lui ou n'importe lequel ministre enlève des parties comme
cela, cela reste à la discrétion du ministre, ces modifications
pour éliminer un pourvoyeur de cette façon-là. Je voulais
seulement souligner ce danger.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): En fait, c'est un cas qui
peut se présenter. Vous avez un permissionnaire qui a un territoire
assez grand et, lorsque le gouvernement désigne une partie des
territoires pour pouvoir donner un bail, il est possible, dans certains cas,
qu'on puisse amputer d'un mille, deux milles ou trois milles le territoire d'un
pourvoyeur et cela permet tout simplement de dire que le ministre va pouvoir
modifier le permis pour soustraire la partie de territoire qui est visée
par le...
Cela vient tout simplement compléter ce qui avait
été introduit lors de l'article 86. 1 l'année
dernière pour prévoir le cas de ce qui se passe avec les
permissionnaires qui sont déjà là. En fait,
administrativement, c'est un peu ce qu'on est obligé de faire, mais on
vient préciser cette chose, étant donné que la loi
prévoit tous les cas d'annulation ou de suspension de permis. On se sent
un peu obligés de venir préciser ces cas qui n'avaient pas
été prévus, lorsque cela avait été
adopté en 1986. Cela vient tout simplement compléter l'article
86. 1 pour le rendre plus viable.
M. Desbiens: Je comprends l'intention. En tout cas, étant
donné qu'à l'origine la détermination d'un territoire
à transformer reste une décision du ministre. La diminution du
territoire pourrait être telle que ce qui resterait du territoire ne
serait plus viable.
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'aucun des
ministres qui pourrait être à ce ministère ne va prendre
une décision... Quand on fait des efforts pour établir une
politique et des outils de gestion pour rendre une pourvoirie viable, je ne
pense pas que le ministre ignore de sa main gauche ce qu'il essaie de faire
avec sa main droite, c'est-à-dire rendre viable ou rentable des
unités ou des pourvoiries, et décide d'utiliser un pouvoir par la
gauche pour en rendre d'autres moins viables. A ce moment-là, ce serait
un peu le comble du ridicule et j'ai bien l'impression que le ministre devra
toujours avoir à l'esprit la viabilité de la formule des
pourvoiries. (12 heures)
M. Desbiens: Mais le ministre a assez d'expérience pour
savoir que des choses ridicules ont été faites par des ministres,
l'un après l'autre. Cela a existé et cela existera encore. En
tout cas, je voulais seulement souligner cela, pas plus que cela, pas
davantage.
M. Picotte: Parfait! Voilà!
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Dubuc. Est-ce que l'amendement à l'article 7 est
adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 tel
qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Picotte: M. le Président, à l'article 8,
l'amendement proposé est le suivant: "L'article 89 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la première ligne, du mot
"règlement" par le mot "décret". "
Cet amendement a pour objet de faire une concordance technique avec les
amendements introduits à l'automne 1986. En effet, la description de
territoire se fait maintenant par décret plutôt que par
règlement et il y a lieu de faire la concordance qui avait
été alors omise au moment de l'étude de notre projet de
loi en 1986.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 8? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: On ne refera pas la bataille de 1986, sauf que, je
vais rappeler quand même qu'un règlement est évidemment
plus contraignant pour un ministre, mais que cela donne beaucoup plus
d'assurance à la population dans l'exercice de l'application des lois.
On retrouve encore une fois la même chose. C'est toujours un rappel
à plus de discrétion de la part d'un ministre. C'est ce que j'ai
soulevé aux articles précédents. Je le soulève
encore. Je ne referai pas la bataille du remplacement de "règlement" par
"décret". On est absolument opposés à cela. À moins
qu'il n'y ait d'autres intervenants, je veux tout simplement dire que c'est
adopté sur division.
M. Picotte: Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 étant
adopté sur division, j'appelle maintenant l'article 9.
Pourvoirie
M. Picotte: M. le Président, il s'agit d'un amendement -
c'est nouveau - à notre projet de loi. L'article 9: "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 101, du suivant: "101.
1 Nul ne peut, pour désigner un immeuble, une entreprise ou un organisme
quelconque, utiliser l'expression pourvoyeur de chasse, pourvoyeur de
pêche, pourvoirie de chasse ou pourvoirie de pêche ou une autre
expression comprenant ces termes ou une expression donnant lieu de croire qu'il
s'agit d'un pourvoyeur ou d'une pourvoirie de chasse ou de pêche,
à moins d'être titulaire d'un permis de pourvoirie
délivré conformément à la présente loi ou
à la Loi sur les droits de chasse et de pêche dans les territoires
de la Baie James et du Nouveau-Québec ou d'être un organisme
regroupant uniquement des titulaires de tels permis de pourvoirie. "
Cet amendement a pour objet de réserver aux seuls
détenteurs de permis de pourvoirie le droit d'utiliser l'expression
"pourvoyeur" ou "pourvoirie" de chasse ou de pêche. Cela favorisera la
promotion de la pourvoirie en réservant l'utilisation de ce vocable au
véritable pourvoyeur. L'article 43 du projet de loi prévoit que
cette disposition n'entrera en vigueur que sur proclamation. Cela permettra
d'aviser les quelques entreprises qui ont déjà cette appellation
de faire les démarches nécessaires pour modifier leur
appellation. Notons que cette disposition n'a pas comme telle un effet
rétroactif puisqu'elle ne s'applique pas pour le passé.
Cependant, lors de sa mise en vigueur, la prohibition s'appliquera à
quiconque, même à ceux qui utilisent déjà cette
appellation sans être de véritables pourvoyeurs. En guise de note
complémentaire, M. le Président, d'après les informations
obtenues de l'Inspecteur général des institutions
financières, une douzaine de particuliers et une soixantaine
d'entreprises utiliseraient le mot "pourvoyeur", tandis que plus d'une
trentaine de particuliers et au delà d'une centaine d'entreprises
utiliseraient le mot "pourvoirie" dans leur dénomination sociale.
L'amendement proposé n'affectera pas ces personnes, puisque ce n'est
qu'exceptionnellement que les mots "pourvoyeur" ou "pourvoirie" sont
utilisés avec le complément de chasse et de pêche. Ainsi,
les pourvoyeurs détenteurs d'un permis du ministère pourront
modifier leur appellation et utiliser de façon uniforme l'appellation
contrôlée réservée à leur type
d'entreprise.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Qu'est-ce qui arrive alors pour ces cas, que le
ministre mentionne, qui ont déjà cette appellation, et ne sont
pas touchés par le présent article de loi? Ils vont être
illégaux sans être... Ils vont être tolérés,
c'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Ceux qui ont
déjà le mot "pourvoirie" - cela peut être pourvoirie sans
les mots "chasse" ou "pêche" - ne sont pas visés ici parce que ce
qu'on interdit, c'est "pourvoirie de chasse" et "pourvoirie de pêche". Il
y a quelques cas où des gens utilisent "pourvoirie de chasse" ou
"pourvoirie de pêche" sans être des détenteurs de permis de
pourvoirie. Dans d'autres cas où on a déjà
réservé des appellations comme cela, la pratique qui se fait en
collaboration avec l'Inspecteur général des institutions
financières, est d'aviser ces gens qu'il y a une loi qui a
été changée, comme quoi l'appellation est
réservée et on leur demande de faire un changement de nom.
D'où la raison pour laquelle on prévoit l'entrée en
vigueur sur proclamation pour laisser le temps à l'Inspecteur
général des institutions financières d'aviser les gens. En
fait, cela n'en vise que trois ou quatre, qui devront changer leur appel-
lation d'après le relevé qu'on avait fait l'automne
dernier.
M. Desbiens: Mais la loi ne les oblige pas à changer leur
appellation. S'ils le veulent, ils vont la changer, point. La loi n'est pas
rétroactive.
M. Côté (Gaétan): La loi n'est pas
rétroactive, mais, à partir du moment où la loi sera en
vigueur, elle va dire: Interdit d'avoir l'appellation "pourvoirie de chasse" ou
"de pêche", à moins d'être...
M. Desbiens: À l'avenir.
M. Côté (Gaétan): Pas seulement à
l'avenir, cela va être interdit à partir de ce moment-là
pour toute personne. Ceux qui ont déjà cette appellation devront
la changer, tout comme dans la mesure où on reconnaît une nouvelle
corporation professionnelle, les ergothérapeutes; par exemple, et si
quelqu'un s'appelle ergothérapeute dans son appellation sociale, mais
qu'il n'est pas reconnu par l'organisme professionnel, il devra, à
partir de l'entrée en vigueur de la corporation professionnelle, faire
les changements nécessaires.
M. Desbiens: J'ai toujours compris que les lois ne devaient pas
être interprétées, il me semble, comme ayant un effet
rétroactif. Jamais une loi ne doit être interprétée
comme cela, à moins que ce ne soit indiqué dans la loi. Ce qu'on
enlève à quelqu'un qui utilise déjà cela, c'est un
droit acquis.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Ce n'est pas
rétroactif, dans le sens où la personne n'aura pas
été en infraction pour s'être appelée ainsi
auparavant. Mais, à partir du moment où le législateur
dit: Cette appellation est réservée pour un tel, cela s'applique
à tous les gens qui ont cette appellation. En fait, le droit acquis est
un concept assez large. On n'enlève rien à la personne comme
droit acquis. La personne peut continuer à exercer son entreprise. Tout
ce qu'on lui dit, c'est qu'elle doit changer de nom pour ne pas prêter
à confusion avec d'autres.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Elle est obligée de changer de nom?
M. Côté (Gaétan): Elle devra changer de nom,
et cela se fera fort probablement par l'entremise de l'Inspecteur
général des institutions financières qui avisera ces
entreprises. En fait, ce sont trois ou quatre, à toutes fins utiles, qui
auront à faire une demande de changement de nom.
M. Desbiens: Mais le ministre en a mentionné tantôt
une trentaine qui utilisaient uniquement le mot "pourvoirie", sans les mots
"chasse" et "pêche". Eux, vous ne les obligez pas à changer?
M. Côté (Gaétan): C'est cela. Vous pouvez
avoir Le Pourvoyeur sportif ou vous pouvez avoir, par exemple... Il y a
beaucoup de pour-voiries qui ont seulement le mot "pourvoirie" et le nom
Pourvoirie Morin, Pourvoirie Saint-Gabriel, Pourvoirie Bernard, Pourvoirie
Brodeuse, etc.
M. Desbiens: Mais, dans l'esprit des gens, pourvoirie, c'est
automatique.
M. Côté (Gaétan): Oui, mais ce qu'on
réserve, c'est "pourvoirie de chasse" et "pourvoirie de pêche".
Vous pouvez avoir un pourvoyeur pour d'autres... Vous pouvez avoir une
pourvoirie Vacances-Famille, pourvoirie...
M. Desbiens: En tout cas, cela prêtera sûrement
à confusion, mais...
M. Côté (Gaétan): Comme on en a d'autres, par
exemple, qui peuvent avoir les mots "Cours professionnel de guide et pourvoirie
enregistrée", "C. Meilleur, pourvoyeur enregistré", qui,
finalement, n'ont pas les mots "chasse" ou "pêche". C'est la raison pour
laquelle on a réservé l'appellation "pourvoyeur de chasse" et
"pourvoyeur de pêche", pour ne pas affecter ces gens qui ont dans leur
appellation le mot "pourvoyeur", mais sans que cela ne prête à
confusion, puisqu'ils n'ont pas les mots "chasse" ou ''pêche".
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que
l'article...
M. Picotte: C'est beaucoup plus, M. le Président, une
mesure de protection pour les chasseurs et les pêcheurs.
M. Desbiens: Oui, oui. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 9 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 10.
Zone d'exploitation contrôlée
M. Picotte: Bon. À l'article 10, M. le Président,
l'amendement proposé est le suivant: "L'article 106 de cette loi est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
"Dans le cas où un protocole d'entente est révoqué, le
ministre peut continuer d'appliquer les règlements d'un organisme partie
au protocole d'entente pris conformément à l'article 110. 1 ou,
sans formalité, les modifier ou les remplacer. Il peut également
utiliser les droits perçus des
usagers pour circuler sur le territoire ou pour la pratique
d'activités afin de gérer la zone d'exploitation
contrôlée. "
L'article 106 de la loi permet au ministre de confier la gestion de ZEC
à des organismes. Cet amendement a pour objet de prévoir que, en
cas de révocation du mandat de gestion, le ministre pourra appliquer les
règlements de la ZEC ou les modifier. Il prévoit également
que les sommes perçues par le ministre sont alors utilisées pour
la gestion de ZEC. En pratique, cet amendement permettra au ministre de mettre
fin à un protocole d'entente en cas de mauvaise gestion ou de
non-respect des règles applicables, en lui permettant de respecter les
engagements pris par l'association envers les tiers dans le cadre de son
mandat. Ainsi, par exemple, le ministre pourra continuer de percevoir un droit
d'accès différent pour les membres de l'association ou respecter
les réservations régulièrement faites ou appliquer les
tarifs adoptés par l'association pour pratiquer une activité.
Il y a lieu de rappeler que les motifs de résiliation d'un
protocole d'entente sont prévus dans le protocole lui-même. Ces
motifs sont le défaut de respecter le protocole ou les dispositions de
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Quelques
protocoles mentionnent également cette possibilité dans le cas de
causes graves. Dans les travaux de révision actuellement en cours des
protocoles d'entente, il est prévu de restreindre la possibilité
de révoquer au seul motif de non-respect de la loi, des
règlements ou du protocole.
Soulignons, enfin, qu'il importe que le ministre puisse modifier ou
remplacer les règlements de l'organisme en tutelle. En effet, si la
tutelle devait perdurer, il importerait que le ministre puisse, à
l'instar de toute autre ZEC, ajuster la réglementation existante lors de
la mise en tutelle.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Cet amendement vient permettre ce que le ministre a
fait l'année passée avec la ZEC du Bas-Saint-Laurent.
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Ce que l'on comprend, c'est que le ministre avait
peut-être le droit de révoquer, mais il n'avait pas le droit de
l'administrer comme il l'a fait.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Le ministre avait le droit
de révoquer, mais la loi était muette sur ce que le ministre
pouvait faire. Par exemple, dans la mesure où c'est le ministre qui
administrait la ZEC, en vertu de la Loi sur l'administration financière,
c'est lui, à ce moment-là, qui per- cevait les droits
d'accès ou les droits d'activité. Normalement, c'est allé
au fonds consolidé du revenu. Il fallait, par ailleurs, aller rechercher
de l'argent dans le budget du ministère pour aller payer les
employés. Au même titre, c'étaient les règlements
qu'avait adoptés la ZEC pour la tarification des droits d'accès.
Le ministre, en ayant suspendu les pouvoirs de la ZEC à cet
égard, les règlements de la ZEC n'étaient plus
applicables. En pratique, on a continué d'appliquer les
règlements de la ZEC comme si le ministre prenait lieu et place de la
ZEC. C'est ce que vient préciser cette absence de disposition dans la
loi. Je pense que c'est la première fois que c'était
exercé en dix ans. On n'avait pas réalisé auparavant que
le texte de loi actuel laissait un vide juridique sur ce que pouvait faire le
ministre par la suite. Finalement, cela permet au ministre de prendre la
relève de la ZEC avec la réglementation qu'elle avait. Si la
tutelle devait durer un an ou deux ans, le ministre pourrait, au cours de la
deuxième année, modifier les tarifs exigibles,. un peu comme
aurait pu le faire une ZEC.
M. Desbiens: Si j'ai compris les explications du ministre, il a
dit qu'il pourrait y avoir des modifications au règlement, et que cela
permettrait des modifications au règlement voté dans cette ZEC.
Le règlement, qui sera selon la volonté exprimée et qu'on
va étudier dans les articles, porte là-dessus. L'autonomie des
ZEC va donner lieu à des règlements. Si j'ai bien compris
l'explication du ministre tantôt, le ministre pourra, quand il va mettre
une ZEC en tutelle, modifier le règlement de la ZEC. (12 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Les cas prévus par
exemple où on mettra une ZEC en tutelle, c'est lorsqu'elle ne respecte
pas la loi ou le protocole, il peut y avoir des cas où la ZEC,
contrairement à ce qui est prévu dans le règlement-cadre
du gouvernement, aurait adopté des tarifs supérieurs à
ceux prévus. Évidemment, lorsque le ministre prendra la tutelle,
l'un de ses premiers gestes sera de modifier le règlement de la ZEC pour
le rendre conforme au cadre réglementaire du gouvernement.
M. Desbiens: Quand le ministre aura fixé un cadre
réglementaire, les ZEC vont, à l'intérieur de cela,
déterminer une réglementation sur leur territoire et vont inclure
la tarification. Est-ce que, plus loin dans la loi, on ne dit pas que ce
règlement peut être refusé de la part du ministre et remis
en cause selon un article? On va voir cela plus tard.
M. Côté (Gaétan): Dans le cas où une
association aura un règlement et que le règlement sera conforme
au cadre gouvernemental, if y a tout lieu de croire qu'on ne mettra pas une
ZEC en tutelle. Il peut y avoir des cas où on peut modifier le
règlement de la ZEC pour le rendre conforme, mais que la ZEC ne
l'applique pas et continue quand même d'appliquer un tarif
supérieur. Les mises en tutelle finalement visent les cas où une
ZEC ne respecte pas la loi ou le protocole.
M. Picotte: Voici un exemple, M. le Président, qui
pourrait nous aider à comprendre cela. On sait qu'une ZEC doit, à
l'intérieur d'une fourchette donnée, exiger des droits de ses
membres. Supposons entre 50 $ et 200 $ pour donner des chiffres comme cela. Une
ZEC décide, elle, qu'elle facture 1000 $ indépendamment du
règlement et que cela devient, à ce moment, une espèce de
club privé. Alors, le ministre n'a pas d'autre choix à ce moment
que de mettre la ZEC en tutelle si elle résiste au ministre avec cette
tarification. En la mettant en tutelle, le ministre a aussi l'obligation de
modifier le règlement pour dire: Cela doit tenir compte de la fourchette
établie. Alors, il faut avoir cette possibilité de remodifier le
règlement ou de changer ce qu'il y a à changer pour le rendre
conforme aux normes et au cadre établi dans le protocole d'entente.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 10? Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Picotte: À l'article 11, M. le Président, je
pense qu'on va vous passer un papillon.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, sur le
papillon et l'article.
M. Picotte: M. le Président, voici d'abord l'article 11:
"Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 106, du
suivant: "106. 1. Les droits perçus des usagers par un organisme -
partie à un protocole d'entente pour circuler sur le territoire ou pour
pratiquer une activité lui sont dévolus et ils doivent être
utilisés pour la gestion de la zone d'exploitation
contrôlée. "
Je vais d'abord vous donner l'explication de cela et, ensuite, j'en
arriverai au papillon.
Cet amendement a pour objet de prévoir que les droits
perçus par une ZEC lui appartiennent pour la gestion de cette ZEC. Cette
modification vise à une "efficience" administrative en simplifiant la
comptabilité des fonds publics. En vertu de la Loi sur l'administration
financière, les montants perçus par une ZEC doivent être
versés au fonds consolidé du revenu, alors que le ministre
octroie des subventions aux ZEC à même les crédits qui lui
sont alloués pour gérer les territoires. Compte tenu qu'il est
souhaitable que les ZEC financent leur opération à même les
revenus qu'elles perçoivent, il est donc proposé que
l'association qui gère une ZEC puisse utiliser les fonds perçus
des usagers afin d'administrer le territoire qui lui est confié. Le
ministre pourra, par ailleurs, s'assurer que les sommes sont utilisées
dans le cadre des activités de la ZEC puisque l'organisme, partie au
protocole, doit fournir annuellement son rapport financier.
En ce qui concerne le papillon, l'article 11 du projet de loi 101 est
modifié: 1° par le remplacement, dans la phrase liminaire, des mots
"du suivant" par "des suivants"; 2° par l'addition, après l'article
106. 1, du suivant: "106. 2 Un organisme partie à un protocole d'entente
pour la gestion d'une zone d'exploitation contrôlée doit fixer un
montant forfaitaire annuel à titre de droits de circulation à
l'égard d'une personne: 1° qui est propriétaire d'un terrain
situé à l'intérieur du territoire ou de la zone
d'exploitation contrôlée; 2° qui ne fait que traverser le
territoire de la zone d'exploitation contrôlée pour se rendre
à un autre endroit. "Aux fins du premier alinéa, le forfait
convenu avec une personne vaut également pour son conjoint, leurs
ascendants directs, leurs enfants, les conjoints de leurs enfants et leurs
petits-enfants. "L'organisme partie à un protocole d'entente doit,
à l'égard d'un pourvoyeur ou d'un autre organisme partie à
un protocole d'entente pour la gestion d'une zone d'exploitation
contrôlée, fixer un montant forfaitaire annuel à titre de
droits de circulation pour les personnes qui doivent circuler sur le territoire
de la zone d'exploitation contrôlée pour se rendre sur le
territoire d'une pourvoirie ou d'une autre zone d'exploitation
contrôlée. "Le gouvernement peut, par règlement,
établir le maximum des montants forfaitaires, selon les
catégories de personnes ou le nombre de véhicules
utilisés, qu'un organisme partie à un protocole d'entente doit
fixer en vertu du présent article. "
L'amendement introduit par le papillon a pour objet d'obliger une ZEC
à fixer des tarifs forfaitaires pour certaines catégories de
personnes qui circulent sur le territoire de la ZEC, soit celles qui ont une
propriété sur la ZEC et celles qui ne font que traverser le
territoire. Ce montant forfaitaire sera applicable à la famille d'une
personne et pourra varier selon le nombre de véhicules utilisés,
puisque les droits de circulation visent à permettre le financement de
l'entretien des chemins. L'amendement permettrait également de fixer un
tarif forfaitaire pour les clients d'un pourvoyeur ou pour les personnes qui
traversent une ZEC pour se rendre dans une autre ZEC, etc.
Ce sont un peu les explications que j'ai
données tantôt. De même, une ZEC, dont l'accès
nécessite le passage à travers une autre ZEC, pourra aussi
faciliter l'accès de son territoire. Enfin, pour baliser le montant des
droits exigibles, le gouvernement pourra, par règlement, fixer les
montants minimaux exigibles.
En fait, il n'est pas rare de retrouver sur un même territoire
parfois deux ou trois ZEC, parfois une couple de ZEC. Quand je dis un
même territoire, c'est sur une longueur donnée. Quelqu'un peut
emprunter un chemin, quelqu'un peut traverser une ZEC pour aller à une
autre ZEC, quelqu'un peut traverser une ou deux ZEC pour aller à une
pourvoirie, quelqu'un peut même traverser deux ZEC et une pourvoirie pour
se rendre à son chalet. Or, la difficulté qui existe
présentement, c'est que quelqu'un peut exiger d'avoir une carte de ZEC
pour la première ZEC à traverser, une deuxième carte de
ZEC pour la deuxième ZEC, pour aller à son chalet où il a
eu un bail de villégiature ou, encore, pour aller à une
pourvoirie pour laquelle il a fait une réservation.
Quand arrive le temps de traverser, il peut se voir imposer des droits
excessifs. Alors, il s'agit de faire en sorte que tout cela puisse se faire. En
discussion avec les gens des ZEC, nous souhaitons qu'on établisse ou,
nous disons, quand il s'agit de personnes qui n'utilisent pas le territoire
pour autre chose que pour circuler sur un chemin: Oui, ils doivent compenser
pour l'entretien de ces chemins. Dans quelle mesure doivent-ils compenser? Je
pense qu'à ce moment-là il faut qu'il y ait du bon sens et que ce
soit logique dans l'application... Cet article nous donne le droit de
prévoir ces cas-là et de faire en sorte que tout le monde puisse
exiger des droits et des tarifs qui nous semblent raisonnables.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Évidemment, cela répond à des
problèmes qui se présentent sûrement, si l'article en est
arrivé là. Ensuite, sur le papillon: 2° par l'addition,
après l'article 106. 1, du suivant: "106. 2. Un organisme partie a un
protocole d'entente pour la gestion d'une zone d'exploitation
contrôlée doit fixer... "
Cela veut dire qu'une ZEC est obligée de fixer un montant.
Pourquoi l'obligez-vous à fixer un montant? Je ne sais pas si,
présentement, toutes les ZEC fixent des montants pour la
circulation.
M. Picotte: Nous voulons, comme principe, établir qu'elle
doit exiger, ne serait-ce que 1 $, mais elle doit l'exiger.
M. Desbiens: Elle doit l'exiger?
M. Picotte: Oui, parce que l'individu utilise le chemin et,
parfois, c'est cela qui cause le plus de problèmes. Comment faire, par
exemple, dans une agglomération où il y a 25 ou 30 chalets de
villégiature à l'autre bout d'une ZEC, où les gens
utilisent le chemin? Évidemment, à cause de l'état des
routes, etc., ils doivent défrayer une partie des coûts. Il
n'appartient pas uniquement aux chasseurs et aux pêcheurs qui vont dans
cette ZEC de payer les coûts de l'entretien des chemins. Je pense qu'il
faut conscientiser tout le monde, dans le sens que, s'ils utilisent le chemin,
au moins qu'ils en défraient une partie des coûts puisqu'on doit
l'entretenir pour eux. D'autant plus que ces gens nous font souvent des
plaintes. J'en ai reçues à mon bureau. Les gens nous disent
qu'ils voudraient faire réparer tel ponceau, qu'ils voudraient avoir un
chemin un petit peu plus large, plus carrossable. Enfin, ils ont des exigences,
mais ils oublient de défrayer une partie de leurs exigences. C'est
pourquoi on veut établir le principe qu'un montant doit être
imposé aux gens qui l'utilisent. Peu importe que ce soit 1 $, 10 $ ou
100 $, on veut que ce soit raisonnable, mais le principe doit être
établi.
M. Desbiens: Comment conciliez-vous cela avec la mesure
d'autonomie que vous voulez accorder aux ZEC sur un sujet de ce genre? S'il y a
une marge d'autonomie qu'on peut donner aux ZEC, c'est bien là-dessus,
entre autres.
M. Picotte: L'autonomie est bien respectée puisque ce sont
eux qui vont fixer le montant et ils devront le fixer...
M. Desbiens: Mais si des ZEC ne veulent pas imposer de montant?
Comme ils ont étudié leur territoire et qu'ils ne veulent pas
imposer de frais, il doit y avoir un jugement de leur part qui peut
s'établir. Pourquoi leur en créer une obligation?
M. Picotte: En ce qui me concerne, après avoir
assisté au congrès des ZEC, les gens nous ont demandé de
l'inclure parce que...
M. Desbiens: L'inclure, c'est correct, mais on peut laisser la
liberté de ne pas le faire à celles qui ne voudraient pas le
faire.
M. Picotte: Nous choisissons "doit", parce que nous croyons qu'il
s'agit là d'une obligation de tous les usagers.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
député...
M. Picotte: Si on utilise le mot "doit", c'est parce qu'on veut
établir un principe. Les gens ne disent pas, parce que cela s'est
produit: Nous ne vous facturons rien, mais nous ne vouions pas que vous
utilisiez notre chemin". On sait très bien que les gens ne peuvent pas
se rendre sans passer par ce chemin. Cela devient un problème
ramené à un autre palier. On se demande si
quelqu'un peut aller négocier pour leur faire comprendre quoi que
ce soit. En l'imposant, les gens auront le droit d'y circuler et de
défrayer un montant d'argent pour l'entretien.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Ce que je voudrais vous expliquer, M. le
Président, et peut-être pour le bénéfice du
député de Dubuc, c'est qu'on a une situation semblable dans
Montmagny-L'Islet, finalement. Il y a des gens qui traversent la ZEC Chapais.
Pendant plusieurs années, il y avait une entente entre la ZEC, les
résidents du Lac-de-l'Est et la commission des loisirs du Lac-de-l'Est,
pour son terrain de camping. Depuis une couple d'années, cette entente a
été modifiée. La nouvelle administration de la ZEC n'avait
pas le goût de renouveler l'entente qui avait prévalu depuis
plusieurs années. Cela pose des problèmes finalement. Cela a
coupé l'achalandage au terrain de camping d'au-delà de 60 %,
parce qu'ils ont commencé à demander le tarif régulier des
usagers de la ZEC, alors que les gens ne traversaient que sur une distance de
sept kilomètres. D'une ville, ils allaient à un endroit de
villégiature. Cela peut permettre à la ZEC de prévoir des
montants forfaitaires pour des groupes de citoyens et faciliter l'entretien du
tronçon ensemble.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: C'est justement ce que j'essaie de faire valoir au
ministre. Si j'ai bien saisi, c'est que la ZEC demande un montant trop
élevé aux passants. Non? Ce n'est pas cela?
M. Gauvin: Ils demandent le prix de la ZEC.
M. Desbiens: Justement, le ministre va obliger la ZEC à
demander un montant...
Une voix: Un montant raisonnable...
M. Desbiens: Oui, mais ce n'est pas sur le montant, mais sur
l'obligation que j'en suis.
J'imagine que ce sera prévu dans le cadre que vous allez
établir.
M. Gauvin: Je demanderais au ministre s'il est possible de
mentionner aussi "ou toute autre entente pouvant permettre de participer
à l'entretien du chemin". (12 h 30 )
M. Desbiens: Comme je le comprends, c'est que, si la ZEC accepte
de laisser circuler, sans droits, des villégiateurs, elle ne pourra plus
le faire parce qu'elle sera obligée de demander un montant.
Une voix: Elle sera illégale.
M. Desbiens: La ZEC sera illégale.
Une voix: La ZEC n'est pas financée.
M. Desbiens: Non, mais c'est à elle de décider
comment elle se finance, si on lui donne l'autonomie.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député...
M. Desbiens: Mais pourquoi l'obliger à le faire? On peut
dire "peut", au lieu de "doit", on pourrait marquer "peut".
Une voix:... elle doit les laisser passer.
M. Desbiens: Ah! bien cela, oui, c'est bien sûr. Mais ce
n'est pas de cela qu'il est question, c'est de tarification.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: C'est très facile. On ne peut pas mettre
"peut" parce que si on met "peut", les gens vont décider d'utiliser le
même principe qui existe déjà et dire: Je regrette, mais
nous vous demandons le tarif de la ZEC. À ce moment-là, on ne
sera pas plus avancés qu'on ne l'était.
Une voix: C'est cela.
M. Picotte: C'est le problème qu'on cherche à
corriger. Si on dit "peut", ils vont dire "peut"... On ne veut pas. Voyons
donc!
M. Desbiens: S'il y a un commandement, je comprends ce que le
ministre veut signifier. C'est pour empêcher que les gens demandent trop
dans certains cas. C'est cela? Que les ZEC...
M. Picotte: C'est pour empêcher deux choses: que les gens
demandent trop et qu'à ce moment-là cela n'ait pas de proportion,
cela n'ait pas de bons sens, d'autant plus que des gens n'utilisent pas les
services de la ZEC comme tels...
M. Desbiens: D'accord.
M. Picotte:... d'une part. La deuxième chose, c'est pour
empêcher une ZEC de dire: Tu ne passeras pas sur la route. Quelqu'un
pourrait dire: Tu as seulement une route pour te rendre à ton chalet de
villégiature, tu ne passeras pas là, à moins de me payer
une tarification qui équivaut à la ZEC. C'est pour cela; ce n'est
pas pour autre chose que cela.
M. Desbiens: Au dernier alinéa, M. le ministre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Oesbiens:... de votre papillon, vous établissez un
maximum des montants forfaitaires. Alors...
Une voix: II n'y a pas d'obligation là, son explication
n'est pas bonne.
M. Picotte: Pour le deuxième principe que j'ai
signifié au début...
M. Desbiens: Votre explication ne tient pas.
M. Picotte:... on veut que chaque utilisateur du chemin participe
à l'entretien du chemin, ne serait-ce que pour 1 $.
M. Desbiens: Vous voulez obliger la ZEC à faire participer
tous les citoyens qui passent là...
M. Picotte: C'est évident parce qu'ils l'utilisent.
M. Desbiens:... à l'entretien des routes. Donc, vous
enlevez de l'autonomie aux ZEC.
M. Picotte: Ha! Voyez-le comme cela si vous voulez, mais nous
voulons l'utiliser.
M. Desbiens: Écoutez! Comment peut-on le voir
autrement?
M. Picotte: L'autonomie des ZEC, c'est d'établir un
principe, une fourchette, mais ils ont cela...
M. Desbiens: Mais vous avez parlé d'un projet-cadre dans
lequel la réglementation des
ZEC va s'inscrire. Ce n'est pas là que cela devrait aller?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): En fait, il y a deux choses
qui sont un peu particulières et qui sont plus difficiles à
placer, au niveau du règlement. D'une part, au niveau du
règlement, pour ceux qui font des activités de chasse ou de
pêche, le droit d'accès est personnel. Tandis qu'ici, pour ces
gens-là, on vise un droit d'accès qui pourrait être de
nature familiale, pour ceux qui sont propriétaires ou ceux qui ne font
que traverser. D'une part, c'est l'élément nouveau. L'autre
élément nouveau, d'autre part, c'est de permettre à un
pourvoyeur, par exemple, dont le territoire est situé de l'autre
côté de la ZEC, que la ZEC fixe un tarif, par exemple, de 500 $,
et tous les clients qui iront chez le pourvoyeur ne seront pas obligés
de payer 7 $ ou 10 $ de plus pour passer à travers la ZEC pour se rendre
à sa pourvoirie. C'est la même chose dans le cas d'une ZEC qui est
en haut du chemin d'une première ZEC.
M. Desbiens: Je suis d'accord avec cette partie. C'est le "doit"
que je comprends mal parce que, en ce qui concerne la tarification de la ZEC,
ses sources de financement, elle a une marge d'autonomie d'ailleurs qu'on vise
à lui donner, qu'on veut lui donner et que le ministre veut lui donner.
Je ne comprends pas pourquoi le ministre veut l'obliger à se financer de
cette façon plus particulière.
M. Picotte: M. le Président, je l'ai dit pourquoi on veut
les obliger...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte:... c'est par principe, d'abord: l'utilisateur doit
défrayer une partie des coûts.
Une voix: C'est à la ZEC de décider cela.
M. Picotte: La deuxième chose, c'est aussi le principe
suivant. Le président des ZEC pourrait nous en parler abondamment. Il y
a des gens qui traversent un chemin de ZEC pour aller à leur chalet et
qui ont toutes sortes d'exigences envers la ZEC. Le chemin n'est pas assez
beau, les arbres ne sont pas assez coupés, il y a un ponceau qui devrait
être plus large et ils exigent que le chemin soit plus carrossable. Donc,
il faut qu'ils apprennent que, s'ils exigent des choses supplémentaires,
il y a des coûts qui s'y rattachent. Il n'appartient pas uniquement aux
seuls utilisateurs de la ZEC de chasse, aux chasseurs ou aux pêcheurs
à les défrayer, mais à l'ensemble des utilisateurs. C'est
un principe que nous voulons établir.
M. Desbiens: Les routes à péage, le ministre des
Transports les enlève; le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche remet des routes à péage.
M. Picotte: Si c'est comme cela que vous voyez cela, c'est comme
ça.
M. Desbiens: II oblige la ZEC à payer un montant,
même si la ZEC ne le veut pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Desbiens: C'est leur liberté qu'on veut leur laisser,
nous.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Chez nous, il y a
des territoires libres où, par exemple, pour une famille avec
trois enfants, la carte de ZEC coûte 165 $. Ils prennent le chemin pour
aller sur la ZEC, mais celle-ci veut exiger 165 $ par personne. Cela fait 825 $
pour emprunter un chemin de ZEC. Cela n'a pas d'allure. Qu'il y ait une
entente! Que le ministère exige de par la loi qu'une entente soit
conclue entre la ZEC et les propriétaires. On va régler le
problème, tout en fixant un montant raisonnable pour utiliser ces
chemins qui en fait ne sont pas du ressort du ministère des
Transports.
M. Desbiens: D'accord. Justement, il oblige la ZEC à
imposer un montant, même si celle-ci ne le veut pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député.
M. le ministre.
M. Picotte: Je comprends que les députés autour de
cette table ne peuvent pas connaître toute la réglementation, mais
la raison pour laquelle les ZEC ont accepté cela facilement, c'est qu'il
s'agit d'un principe qui est déjà dans les règlements.
C'est déjà inclus.
Le règlement dit ceci: "5. 1 Pour accéder à une
zone d'exploitation contrôlée, une personne doit payer des droits:
1° d'au plus 3 $ lorsqu'elle accède seule dans un véhicule;
2° d'au plus 5 $ lorsque deux personnes accèdent dans un
véhicule; 3° d'au plus 7 $ lorsque trois personnes accèdent
dans un véhicule; 4° d'au plus 3 $ supplémentaires par
véhicule qui accède ou sort de la zone d'exploitation
contrôlée entre 22 heures et 7 heures. "
C'est un principe qui est déjà établi. Cela ne
change rien, sauf qu'on veut le faire pour des groupes bien identifiés
et spécifiques, ou pour des pourvoyeurs qui disent: Les gens viennent et
doivent payer deux fois. Ils préfèrent avoir une entente directe
avec le pourvoyeur qui paie lui-même un montant forfaitaire. C'est la
possibilité qu'on offre. Au lieu de faire payer tout le monde, ils
concluront une entente et paieront...
M. Desbiens: Cela veut dire que, dans l'exemple du
député de Témiscouata, excusez, de Matapédia, la
ZEC qu'il mentionnait agissait illégalement, à rencontre du
règlement? Elle exigeait 165 $ pour le droit de circuler, finalement,
quand elle exigeait le prix de la carte annuelle comme cela.
M. Paradis (Matapédia): Elle voulait le faire.
M. Desbiens: Elle voulait le faire. Elle ne pouvait pas, de toute
façon. Le règlement le lui interdit; le règlement fixe des
montants.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Ce sont des droits journaliers?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: II y a aussi, M. le Président, des cas
présentement où des montants forfaitaires sont établis,
entre l'administration d'une ZEC et un pourvoyeur. On veut légaliser
cela aussi comme possibilité, au lieu d'exiger des droits individuels,
par personne, par automobile.
M. Desbiens: C'est cela. Il faut que ce soit annuel. Je suis
d'accord avec cela.
M. Picotte: Mais le même principe demeure. C'est "doit". On
devait payer et il va falloir continuer de devoir payer.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Une loi ne doit jamais dire des choses inutiles. Si
cela arrive là, ce ne doit pas être inutile. Vous dites que cela
existe déjà.
M. Picotte: Par règlement. Cela existe pour les individus
qui paient 3 $, 5 $, tant par auto. Cela n'existe pas en tant que montant
forfaitaire. On veut l'inclure comme montant forfaitaire parce qu'il peut y
avoir des endroits où une ZEC refuse un montant forfaitaire d'un
pourvoyeur et continue d'exiger 3 $ par membre. C'est ce qu'on veut
éviter. Prenons l'exemple de quelqu'un qui a réservé chez
un pourvoyeur, qui paie déjà chez lui son hébergement, ses
droits de pêche, son séjour et à qui on demande 3 $ en plus
à une barrière de ZEC ou, s'ils sont trois dans l'auto, 9 $ ou 7
$, plus tant pour le véhicule. On veut favoriser une entente entre les
gestionnaires de ZEC et le pourvoyeur qui pourra dire: Pour tous mes clients
qui passeront chez vous, êtes-vous d'accord pour que je vous donne 1000 $
par année pour l'utilisation d'une route. On régularise cela. On
continue de payer, sauf qu'on régularise une somme forfaitaire pour
laquelle une entente peut intervenir entre les gestionnaires d'une ZEC, un
pourvoyeur ou une association de villégiateurs ou quelque chose comme
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Ce sont des droits de passage. Ce
ne sont pas des droits journaliers, mais des droits de passage. Selon l'exemple
que je donnais tout à l'heure, si mon bonhomme y va 20 fois dans
l'été avec sa famille, cela commence à coûter cher.
Cela équivaut pratiquement au prix de la carte. Tandis que là il
va y avoir un montant forfaitaire; il va pouvoir y aller et amener des
amis.
Une voix: C'est sûr.
M. Picotte: Le même problème...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que ce sera toujours un montant forfaitaire
annuel, en toute circonstance, pour passer d'une ZEC à une autre, pour
aller chez un pourvoyeur, pour aller à un terrain libre, pour aller
à un territoire libre?
Une voix: Ce sont des choix qu'il faut faire.
M. Desbiens: Mais non, ce n'est plus un choix. Le "doit" demeure
pour la ZEC. C'est là mon point. Pour le reste, je suis d'accord. C'est
le "doit".
M. Picotte: Monsieur...
M. Desbiens: Si la ZEC ne veut pas faire payer, elle n'en a pas
le droit. Il faut qu'elle exige quelque chose.
M. Picotte: Elle n'a pas plus le droit présentement.
M. Desbiens: Mais non, elle n'est pas obligée.
M. Picotte: Elle exige un tarif. Oui, elle doit exiger un tarif
de passage. Elle le doit. Le règlement dit qu'elle le doit. Elle doit
exiger 3 $.
M. Desbiens: Aux membres?
M. Picotte: Pas aux membres, mais aux gens qui traversent pour
aller dans une autre...
M. Desbiens: Pour tous les gens qui traversent actuellement, elle
doit déjà le faire?
M. Picotte: Mais, oui, elle le doit. Le règlement l'y
oblige. Au lieu d'exiger 3 $ toutes les fois, on dit: Elle peut conclure une
entente sur un montant forfaitaire. C'est cela qu'on amende. Prenons l'exemple
de cas qu'on a eus dernièrement. Quelqu'un a un chalet de
villégiature. Il organise un souper et invite ses enfants, avec ses
invités. Il est gêné parce que les gens sont obligés
de payer 3 $ par personne. Il préfère peut-être conclure
une entente sur un montant forfaitaire et dire: On paye et mes invités
passent. Mais l'entente est intervenue entre les villégiateurs et un
pourvoyeur ou des personnes semblables.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, il y a beaucoup
d'interventions. Cela va? M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Ma question s'adresse au ministre, pour ma
compréhension. D'après la situation que je connais chez nous, si
un pourvoyeur peut négocier avec la ZEC un montant forfaitaire pour tous
les gens qui s'en vont chez lui, l'association des loisirs peut aussi aller
rencontrer la ZEC, ainsi que tous les gens qui se dirigent chez nous.
Êtes-vous d'accord? On négocie un forfait?
M. Picotte: On négocie un forfait pour quelqu'un qui doit
aller à l'extérieur de la ZEC, pour un groupe qui s'en va
à l'extérieur de la ZEC et qui doit traverser une ZEC.
M. Gauvin: Ils vont tous...
M. Picotte: Quelqu'un, prenons une association de loisirs, s'en
va à l'intérieur de la ZEC pour y faire du
récréatif, il n'y a pas de forfait.
M. Gauvin: M. le ministre, c'est toujours à
l'extérieur de la ZEC?
M. Picotte: Bien oui, forcément.
M. Gauvin: Je vous cite trois exemples de gens qui traversent une
ZEC et s'en vont complètement à l'extérieur de la ZEC,
dans un autre territoire. Je demande si c'est possible. Il y a un pourvoyeur.
Oui, c'est possible, c'est ce qu'on prévoit. L'association des loisirs
du Lac-de-l'Est le peut, elle aussi, parce qu'elle est à
l'extérieur de la ZEC.
M. Picotte: Les individus ou les groupes qui voudront
négocier avec la ZEC pourront avoir un forfait. Mais ils devront
négocier avec les gens de la ZEC.
M. Gauvin: L'association peut?
M. Picotte: C'est cela. Bien, elle le pourra si la ZEC l'accepte.
Elle le pourra.
M. Desbiens: Non, la ZEC doit. La ZEC va être
obligée de le faire. Elle va être obligée de signer une
entente forfaitaire annuelle avec le pourvoyeur ou avec l'association de
loisirs.
M. Picotte: Bien, oui. En fait, ce qu'il faut dire, c'est que les
résidents, individuellement, pourront le faire. J'imagine que si
quelqu'un, au nom de tous les résidents, décide d'aller voir la
ZEC et dit: Combien exigez-vous pour l'ensemble des résidents? On dit:
C'est 1500 $. Les gens se cotisent et il y en a un qui va porter 1500 $. Il y a
entente. Cela revient a la même chose que s'il s'agissait d'ndividus.
Comprenez-vous?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: La ZEC va être obligée.
M. Picotte: Elle y est obligée présentement et elle
l'exige.
M. Desbiens: Elle n'a même pas besoin de... L'association
n'a qu'à les rencontrer et la ZEC est obligée de fixer un montant
forfaitaire annuel.
M. Picotte: Elle y est obligée pour les individus. Alors,
c'est la même obligation. Elle est obligée d'exiger 3 $ par
individu.
M. Desbiens: Et elle va être obligée de fixer le
montant. Il n'y aura même pas de négociation sur le montant. Vous
allez fixer le montant par règlement?
M. Picotte: Non. Peut-être que la ZEC va dire: Pour ce
groupe qui vient chez nous, il se fait, disons 300 voyages. Nous pensons que
cela vaut 1500 $. Si les membres, individuellement, décident
effectivement de défrayer 1500 $ et d'aller porter ce montant, une
entente sera alors intervenue, au lieu d'exiger 3 $, 7 $ ou 5 $, selon le
nombre de personnes, etc. C'est seulement cela, le but...
M. Desbiens: Ils auront une passe annuelle.
M. Picotte:... c'est conclure des ententes forfaitaires.
M. Desbiens: Cela leur donne droit à une passe annuelle.
(12 h 45)
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Baril: Chez nous, dans ma nouvelle ZEC Le Kipawa, j'ai fait
exactement cela avec sept pourvoyeurs et la nouvelle ZEC, dans une cogestion.
On s'obstinait un soir, lors d'une négociation, et j'ai finalement eu
l'entente avec la ZEC que les pourvoyeurs vont payer un forfait par
année à la ZEC, pour leurs gens. On s'est entendus comme cela
dans un protocole.
M. Desbiens: Maintenant, la ZEC va être obligée.
Une voix: On l'a déjà fait.
M. Desbiens: Non, je parle de cette ZEC ou d'autres ZEC. Ce ne
sont pas toutes les ZEC qui sont obligées de faire cela.
M. Picotte: C'était illégal. Maintenant, ce sera
rendu légal.
M. Baril: Le protocole n'est pas encore signé parce que la
ZEC... L'entente est faite, cependant, et le protocole écrit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: M. le Président, pouvez-vous nous indiquer
depuis quelle année existe ce règlement...
M. Baril: Cela ne me fait rien, j'ai devancé le
ministre!
M. Camden:... quant aux droits quotidiens ou aux droits de
passage dont on nous a parlé tout à l'heure?
M. Picotte: Selon ce qu'on me dit, cela existerait depuis le
début, depuis le temps de M. Chevrette comme ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. Ce principe était déjà
agréé. C'est aux alentours de 1980.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: Je dois comprendre, M. le Président, que la
bataille du député de Dubuc aurait dû être
livrée au sein de sa formation et auprès de son ministre, il y a
déjà plusieurs années. Il a probablement peut-être
voté pour cela. J'ai un peu de difficulté à saisir la
cohérence de l'intervention.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Lotbinière. M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, je pense que le
député de Lotbinière serait mieux de veiller à sa
propre cohérence sur ce qu'il dit et sur ce qui a été dit
sur les mémoires et sur la politique du ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ceci, j'aimerais qu'on
en revienne, s'il vous plaît, à l'amendement de l'article 11.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'amendement de l'article
11?
M. Desbiens: Je voudrais des explications sur les paragraphes
106. 2, 1° et 2° et sur l'alinéa qui suit, le paragraphe: "Aux
fins du premier alinéa; le forfait convenu avec une personne vaut
également pour son conjoint... " etc. Le forfait convenu, c'est convenu
comment? Entre...
M. Côté (Gaétan): Je pense que vous avez
peut-être raison, M. le député, il serait peut-être
plus juste de parler de forfait payé par une personne.
M. Desbiens: Payé. Bon, vous savez aussi que cela veut
régler...
M. Picotte: II s'agit de remplacer le mot "convenu" par
"payé".
Le Président (M. Saint-Roch): "Convenu" serait
remplacé par le forfait "payé"...
M. Picotte: Payé. M. Desbiens: Payé.
Le Président (M. Saint-Roch):... par une personne.
M. Desbiens: Vous savez maintenant aussi que cela veut
régler la question des villégiateurs qui passent sur le terrain
d'une ZEC. Vous parlez de conjoints, ascendants directs, enfants, conjoints de
leurs enfants, leurs petits-enfants. On sait aussi qu'il y a beaucoup de
visiteurs... Est-ce que vous les laissez de côté? On a toujours de
la visite au chalet, les amis, etc.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Je pense que le mot
"famille" est un mot élargi. Cela vise la famille immédiate, mais
il faut arrêter quelque part. Les oncles et les tantes ne sont pas
inclus. Il faut arrêter quelque part dans la détermination de la
famille. Si jamais l'oncle y va souvent, il prendra le forfait.
M. Desbiens: La raison, c'est cela. Les autres paieront...
M. Picotte: Selon le règlement établi.
M. Desbiens: Si c'est 165 $, ils paieront 165 $, comme
l'exemple.
M. Picotte: C'est 3 $, comme on a vu dans le règlement
établi, etc. Je ne pense pas qu'ils soient obligés de prendre une
carte de ZEC nécessairement.
M. Desbiens: Ils ne sont pas obligés de prendre la carte
de ZEC.
M. Picotte: Ils vont payer les droits exigés par le
règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): D'une part, les gens ne
sont pas obligés d'être membres de la ZEC pour prendre le forfait
de circulation. D'autre part, actuellement, le règlement prévoit
que l'ensemble des forfaits, incluant les forfaits de chasse, de pêche et
de circulation, ne peuvent pas dépasser 200 $ au total. Cela fait que,
si une ZEC émet un forfait de circulation à 150 $, ses forfaits
de pêche devront être de 10 $ et ses forfaits de chasse devont
être de 20 $, pour ne pas dépasser 200 $.
En pratique, dans les ZEC, les forfaits de circulation sont de l'ordre
de 35 $ à 50 $ maximum.
M. Desbiens: C'est fixé par règlement. Pas encore,
mais ce sera...
M. Côté (Gaétan): C'est la ZEC qui
établit le montant du forfait, mais le règlement dit que cela ne
peut pas être plus qu'un maximum de 200 $ pour tous les forfaits.
M. Desbiens: Cela entrera dans le...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Alors, mes visiteurs entreraient dans le paragraphe
suivant. Est-ce que je comprends bien?
M. Côté (Gaétan): Les visiteurs
seraient...
M. Desbiens: Toutes les autres personnes, celles qui ne sont pas
prévues là, pour les personnes qui doivent circuler.
M. Côté (Gaétan): Celles qui ne sont pas
prévues seraient dans la règle générale.
M. Picotte: Pour celles qui ne sont pas prévues, c'est la
règle générale qui s'applique.
M. Desbiens: Mais c'est écrit dans l'autre paragraphe:
"Fixer un montant forfaitaire annuel à titre de droits de circulation
pour les personnes qui doivent circuler sur le territoire" de la zone ou d'une
pourvoirie.
M. Picotte: Cela fait appel à ceci: "à
l'égard d'un pourvoyeur et d'un autre organisme partie à un
protocole d'entente".
M. Desbiens: Sauf qu'on ne parle pas, comme vous le mentionnez
tantôt dans votre explication, du cas des villégiateurs. Vous
parlez uniquement de pourvoyeurs, pour aller sur le territoire d'une pourvoirie
ou pour aller sur une autre ZEC.
M. Picotte: Les villégiateurs sont compris dans le 1°
de l'article 106. 2: "qui est propriétaire d'un terrain situé
à l'intérieur du territoire de la zone d'exploitation
contrôlée".
M. Desbiens: Non, mais pour les catégories de personnes
qui peuvent avoir accès, dans le paragraphe "Aux fins du premier
alinéa", aux fins de cet alinéa, justement, vous dites: "Aux fins
du premier alinéa, le forfait payé avec... " Alors, c'est
payé par une personne?
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Cela vaut également pour son
conjoint, etc. J'ai soulevé le cas des visiteurs. Les visiteurs,
cela peut être n'importe quelle autre personne, si je comprends, comme
c'est dit dans te paragraphe suivant, sauf que, dans le paragraphe suivant, on
se limite à la pourvoirie et aux ZEC et non pas aux
villégiateurs.
M. Picotte: M. le Président, je pense que les gens qui
vont dans une pourvoirie n'y vont pas pour les mêmes buts et les
mêmes objectifs que celui qui s'en va avec sa famille dans son chalet
pour un séjour de villégiateur. Les gens qui s'en vont à
une pourvoirie défraient un montant d'argent et vont faire de la
pêche ou de la chasse selon l'activité. Donc, ce sont...
M. Desbiens: Donc, ce sont deux choses différentes.
M. Picotte: Deux choses différentes.
M. Desbiens: Ce paragraphe-là est différent.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Desbiens: En tout cas, je trouve... Si vous me permettez de
terminer. Il reste qu'il y a une catégorie, les visiteurs, qui sont
quand même assez nombreux dans les camps de villégiature et qui
rendent visite aux parents ou aux amis. Ils se trouvent à être mis
de côté.
M. Picotte: La régie habituelle s'applique. M.
Desbiens: En tout cas...
M. Picotte: La règle habituelle s'applique dans ce
cas-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, je vous pose une question.
On a changé le mot "convenu". On a mis "payé". J'ai l'impression
que c'est "convenu" qui est le mot qui devrait être là. Ce qui a
été convenu comme un forfait avec la ZEC, cela s'applique
à la personne et ses ascendants. Ils vont le payer plus tard, mais ils
ont convenu que c'était cela, le montant forfaitaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Côté.
M. Côté (Gaétan): Te! qu'est
rédigé le premier alinéa, la ZEC établira un
montant forfaitaire et les personnes visées, par exemple votre
villégiateur qui est de l'extérieur va pouvoir demander à
la ZEC: C'est 25 $ le tarif; je paie ce tarif-là; cela vaut pour moi et
la famille. Il n'y a pas de convention; il n'y a pas de négociation
entre le villégiateur et la ZEC. La ZEC va dire: C'est tant pour vous
qui êtes dans cette catégorie-là. Si vous prenez ce
forfait, cela vous donne le droit de circuler à l'année.
Évidemment, les personnes ne seront pas obligées... Si
quelqu'un ne prévoit y aller qu'une fois, même s'il a un chalet,
s'il prévoit y aller une fois dans l'année, il pourra tout
simplement payer le montant forfaitaire usuel de 3 $, un maximum de 3 $ s'il y
va seulement une fois.
M. Picotte: C'est à cause de l'article 106. 2 où on
dit: La zone d'exploitation contrôlée doit fixer un montant
forfaitaire. Donc, le montant est fixé. On dit au passant: Si vous venez
régulièrement, vous avez le droit de prendre un montant
forfaitaire qui est de 35 $ et on ne vous reparlera plus du reste de la saison.
Donc, prenez-vous le montant forfaitaire ou préférez-vous payer 3
$ chaque fois que vous passerez, tel que l'indique le règlement?
Peut-être que la personne va dire: J'ai de la maladie dans ma famille et
je ne prévois pas venir souvent cet été; je viendrai
peut-être trois fois seulement, je suis aussi bien de payer trois fois 3
$ et cela me coûtera moins cher que de prendre le montant forfaitaire de
35 $. Il faut donc utiliser les mots "forfait payé" puisqu'il sera
déterminé. Ce n'est pas une entente qu'il y aura avec M. Untel,
25 $ à l'un et 35 $ à l'autre. C'est un tarif forfaitaire qu'on
offre.
M. Middlemiss: II faut faire la distinction entre celui qui
accepte le forfait et celui qui va payer 3 $ chaque fois, par personne.
M. Picotte: Ah! là c'est une autre affaire.
C'est un montant forfaitaire qu'on offre à quelqu'un. Il le prend
ou il ne le prend pas. S'il ne le prend pas, H paie à
l'unité.
M. Middlemiss: D'accord. Cela me paraît clair.
M. Picotte: Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: Au dernier alinéa on dit: "Le gouvernement
peut, par règlement, établir le maximum des montants
forfaitaires, selon les catégories de personnes, le nombre de
véhicules... " Pourquoi le ministre oblige-t-il par le mot "doit" quand
ce sont les autres et, quand c'est lui, il utilise le mot "peut" tout
simplement? Pourquoi ne doit-il pas, lui aussi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Côté.
M. Côté (Gaétan): En fait, la ZEC pourra
exercer ce pouvoir par l'article 106. 2...
Une voix: Elle devra.
M. Côté (Gaétan): Elle devra exercer ce
pouvoir. Le ministre ne sera pas nécessairement obligé
d'avoir un règlement pour mettre le montant forfaitaire maximum. On peut
penser que, si les ZEC agissent d'une façon qu'on estime raisonnable, il
ne sera pas nécessaire d'avoir un règlement. Le règlement
du gouvernement va permettre de baliser ou d'éviter qu'il y ait des
abus, si on pense qu'il y a des abus.
M. Desbiens: Vous voulez justement éviter les situations
extrêmes comme celle que mentionnait le député de
Matapédia.
M. Picotte: On pourrait adopter un règlement à ce
moment-là. On ne veut pas s'obliger à le faire si les gens se
comportent comme ils doivent le faire. On veut justement protéger
l'autonomie des ZEC. Si les gens se comportent bien, avec discrétion et
avec discernement, si c'est déjà bien appliqué, pourquoi
le gouvernement adopterait-il un règlement? Mais s'il n'y a pas de
discernement, le ministre pourra faire un règlement.
M. Desbiens: Mais le ministre a déjà établi
un montant maximal ou des tarifs maximum pour...
M. Picotte: Quotidien. Enfin, chaque fois que les gens
passent.
M. Desbiens: Non, mais je pense à l'ensemble de la
tarification d'une ZEC. Cela existe déjà. Le ministre l'a
fait.
M. Côté (Gaétan): C'est peut-être aussi
par cohérence législative. Lorsqu'on regarde la Loi sur la
conservation de la faune ou d'autres lois, lorsqu'on y dit que le gouvernement
a le pouvoir d'établir et de faire des règlements, on dit
toujours "le gouvernement peut par règlement" faire ceci ou faire cela,
tout comme à l'article 110: Le gouvernement peut fixer le montant des
droits maximum. Il peut faire ceci ou cela. On ne retrouve jamais dans une loi
une obligation, ou, à moins d'exception, le cas où on dit que le
gouvernement "doit" par règlement faire cela. C'est le mot "peut" qui
lui donne la possibilité d'agir, le pouvoir de faire des
règlements sur tel sujet.
M. Desbiens: M. le Président, si vous le permettez, il est
déjà 13 heures. Cet amendement, qui est assez long, n'a pas
été examiné par notre légiste. Nous pourrons
l'adopter en revenant. Je voudrais au moins le faire examiner. J'ai
l'impression que ce sera correct, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): S'il y a consentement et
comme il est 12 h 59, nous suspendons nos travaux jusqu'à 15 h 30...
Une voix: Après les affaires courantes..
Le Président (M. Saint-Roch):... enfin, après les
affaires courantes.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 17 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend maintenant ses travaux pour poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 101, Loi modifiant de
nouveau la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et la Loi
sur les parcs. M. le ministre.
M. Picotte: Oui, M. le Président. J'ai eu l'occasion de
discuter, de réfléchir d'abord sur le papillon que je vous ai
introduit à cet article 11. J'ai eu l'occasion d'en discuter un peu,
brièvement et rapidement, avec le président de la
Fédération des ZEC. J'ai eu aussi l'occasion d'en glisser un mot
rapide ou député de Dubuc, à son arrivée, et il
croit important de retirer le papillon que je vous ai présenté
tantôt pour le remplacer par le suivant. Si vous le permettez, je vais
vous lire tout le nouvel article 11, comment il s'énonce ce qu'il
viendrait remplacer si, évidemment, il est adopté. Effectivement,
on retire le papillon. Alors, celui-là est retiré.
Voici le nouvel article 11 que j'aimerais vous présenter. Je
pense que les membres de la commission en ont eu une copie. L'article 11 du
projet de loi 101 est modifié: 1° Par le remplacement, dans la
phrase liminaire, des mots "du suivant" par "des suivants"; 2° par
l'addition, après l'article 106. 1, du suivant: "106. 2. Un organisme
partie à un protocole d'entente doit, à l'égard d'un
pourvoyeur ou d'un autre organisme partie à un protocole d'entente pour
la gestion d'une zone d'exploitation contrôlée, fixer un montant
forfaitaire annuel à titre de droits de circulation pour les personnes
qui doivent circuler sur le territoire de la zone d'exploitation
contrôlée pour se rendre sur le territoire d'une pourvoirie ou
d'une zone d'exploitation contrôlée. Le gouvernement peut, par
règlement, établir le maximum du montant forfaitaire visé
au présent article. "
M. le Président, c'est le nouvel article que je vous propose. Il
remplacerait ce qu'on a dit jusqu'à maintenant; ce serait le nouvel
article 11, qui me semble, M. le Président, faire l'accord de plusieurs
personnes, y compris celui de la Fédération
québécoise des gestionnaires de ZEC.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, cela m'ap-paraît
beaucoup moins compliqué que le papillon précédent. Cela
règle la situation que le ministre cherche vraiment à
régler. De cette façon, je
suis prêt à l'adopter immédiatement. M. Picotte:
Merci, M. le député.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions? M. le député de Chau-veau.
M. Poulin: Cela va bien. Pardon?
M. Picotte: Cela va bien.
M. Poulin: C'est correct, on vote pour.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie M. le
député de Chauveau. L'amendement tel que proposé à
l'article 11 est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 12.
M. Picotte: Merci, M. le Président. L'article 12
s'énonce comme suit: "L'article 108 de cette loi est modifié par
le remplacement du deuxième alinéa par le suivant: "Toutefois, il
doit se conformer à la valeur maximale des constructions ou
améliorations édictée en vertu du paragraphe 3° de
l'article 97. "
Les commentaires sont les suivants: II s'agit d'une modification de
concordance technique pour tenir compte des amendements introduits à
l'article 97 de la loi de l'automne 1986 par le projet de loi 153. Le
paragraphe 3° de l'article 97 avait alors été remplacé
par ce qui suit: Le gouvernement peut, par règlement, déterminer
"3° la valeur maximale des constructions ou améliorations que le
titulaire d'un bail de droits exclusifs de piégeage peut faire. "
L'amendement proposé tient donc compte de cette modification. Comme je
l'ai si bien mentionné, M. le Président, il s'agit là d'un
amendement de concordance.
Le Président (M. Saint-Roch): Ya-t-il des interventions
à l'article 12?
M. Desbiens: L'article 97 n'était pas...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: L'article 97 avait été modifié
par l'article 21 du projet de loi 153. Mais ce n'est pas encore en vigueur.
Est-ce que c'est en vigueur? Cela n'a jamais été mis en
vigueur?
M. Picotte: Pas encore.
M. Desbiens: II y avait la suppression de 1°, 2°, 4°
et 5°. Je vais demander au ministre de relire, parce qu'il manque une ligne
sur ma feuille.
M, Picotte: Sur les commentaires? M. Desbiens: Non, sur le
3°.
M. Picotte: Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer...
M. Desbiens: La valeur maximale.
M. Picotte: 3° la valeur maximale des constructions ou
améliorations que le titulaire d'un bail de droits exclusifs de
piégeage peut faire. L'amendement proposé tient donc compte de
cette modification.
M. Desbiens: C'est pour la concordance. Sauf que,
évidemment, cela a été décidé en 1986. Je
n'y reviendrai pas encore. Je veux le souligner quand même.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
M. Desbiens: Le ministre a fait disparaître les
règlements pour mettre cela dans des décisions
ministérielles. C'est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 est
adopté.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 13. J'aurais besoin d'une directive de la part des membres. C'est un
article qui est très long. Est-ce que je peux suggérer qu'on
aille paragraphe par paragraphe: 1°, 2°, 3° et 4°?
M. Picotte: Comment cela, c'est très long?
Le Président (M. Saint-Roch): Ou est-ce qu'on prend
l'ensemble de l'article 13?
M. Desbiens: Un instant.
M. Picotte: En fait, la note est rapide, parce qu'elle touche le
1° et le 4°. Je pourrais commencer par vous la lire.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous cède la
parole, M. le ministre.
M. Picotte: Merci, M. le Président.
"L'article 110 de cette loi est modifié: "1° par le
remplacement du paragraphe 4° du premier alinéa, par le suivant: "
4° déterminer les conditions d'utilisation de véhicules ou
d'accès d'aéronefs ou d'embarcations, motorisées ou non,
à des fins récréatives ou en prohiber l'utilisation ou
l'accès de certains types ou déterminer les conditions ou
modalités pour autoriser l'utilisation de véhicules ou
l'accès d'aéronefs ou d'embarcations, motorisées ou non
à des fins récréatives ou pour en prohiber l'utilisation
ou l'accès; ces conditions ou modalités peuvent varier selon le
type de véhicule, d'aéronef ou d'embarcation, selon la date ou
l'endroit où ils sont utilisés ou selon la date ou l'endroit
où leur accès est autorisé; ".
Voici les commentaires pour cette partie, M. le Président. Si on
prend l'article partie par partie, j'ai l'impression qu'on va y arriver. Cet
amendement reprend le contenu actuel du pouvoir réglementaire en y
ajoutant la possibilité pour le gouvernement de déterminer des
conditions ou modalités pour l'utilisation de véhicules,
d'embarcations ou d'aéronefs sur le territoire d'une ZEC. Il est
également prévu que ce pouvoir réglementaire pourra varier
en fonction des types de moyens de transport et en fonction de la date ou de
l'endroit où ils sont utilisés. Cet ajout permettra de
déléguer l'exercice de ce pouvoir à une ZEC et ainsi lui
donner plus d'autonomie pour la gestion du territoire qui lui est
confié.
Voilà pour cette première partie, M. le Président.
Je vous suggère qu'avant de passer à l'autre amendement
proposé on réagisse à celui-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a une intervention à cette première modification
au paragraphe 1°? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: II est bien question de transmettre ce pouvoir aux
gestionnaires de ZEC?
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: Cela va être prévu dans le plan de
gestion?
M. Picotte: Cela pourrait être transmis, par le
règlement du gouvernement, gestionnaires de ZEC.
On me dit que, dans la loi actuelle, à la page 9, au paragraphe
c, on retrouve cela. Cela dit à peu près ceci, pas à peu
près, mais, cela dit ceci...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: J'essayais de vous le dire par coeur, "c) de
déterminer les types de véhicules, d'embarcations ou
d'aéronefs dont l'utilisation ou l'accès à des fins
récréatives est autorisé ou prohibé, en respectant
les conditions ou modali- tés déterminées par
règlement du gouvernement. " Cela fait référence à
cette partie, à la lettre c de la page 9 du projet de loi 101.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chauveau.
M. Poulin: Avez-vous fini de me déranger, vous?
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse. Je pensais que
vous vouliez intervenir, M. le député de Chauveau. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce que le ministre va imposer cela ou
simplement, si une ZEC en demande l'autorisation, va lui permettre d'exercer ce
droit?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): C'est actuellement un
pouvoir, que le gouvernement a, de réglementer. On reprend ce pouvoir en
prévoyant la possibilité d'en déléguer l'exercice
à une zone d'exploitation contrôlée, dans le cadre des
normes qui pourront être prévues par règlement du
gouvernement.
Lorsqu'on regarde le paragraphe 6°c qui est introduit par le projet
de loi 101, qui permet à tout organisme partie à un protocole
d'entente d'exercer certains pouvoirs dans la mesure prévue par
règlement du gouvernement, on retrouve ce même pouvoir.
M. Desbiens: C'est un de ces pouvoirs...
M. Côté (Gaétan): C'est un des pouvoirs qui
pourra être délégué.
M. Desbiens:... dont il a été question à
l'article 6.
M. Côté (Gaétan): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cela va pour le
paragraphe 1°?
M. Desbiens: Le premier paragraphe m'apparaît correct, dans
ces conditions.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1° est
adopté. Nous allons au paragraphe 2°.
M. Picotte: Nous avons maintenant, M. le Président,
l'amendement proposé au paragraphe 2°: 2° par l'addition,
après le paragraphe 5° du premier alinéa, des suivants: "5. 1
diviser le territoire en secteurs à des fins de chasse, de pêche
ou de piégeage ou déterminer des conditions ou modalités
pour diviser un territoire en tels secteurs et établir les conditions ou
modalités pour autoriser ou prohiber une activité de chasse, de
pêche ou de
piégeage selon le secteur, selon l'espèce faunique
recherchée, selon son âge ou son sexe, selon le moyen
utilisé pour exercer une activité ou selon la date où une
activité est pratiquée; "5. 2° fixer le nombre maximum de
personnes qui peuvent chasser, pêcher ou piéger dans un secteur du
territoire ou établir le mode d'affectation des personnes à un
secteur ou déterminer les conditions ou modalités pour fixer le
nombre maximum de personnes qui peuvent chasser, pêcher ou piéger
dans un secteur du territoire ou pour établir le mode d'affectation des
personnes à un secteur; "5. 3° déterminer le montant maximum
des droits exigibles pour être membre d'un organisme partie à un
protocole d'entente. "
Je voudrais vous présenter, M. le Président, trois
papillons. Je vais laisser le temps à Me Côté de vous les
distribuer. Prenons le temps maintenant de tire les papillons.
Le paragraphe 5. 1° de l'article 110 introduit par le paragraphe
2° de l'article 13 du projet de loi est modifié par la suppression,
dans la cinquième ligne, des mots "de pêche". C'est le premier
papillon.
Une voix: A la cinquième ligne?
M. Picotte: Oui, à la cinquième ligne. Des mots "de
pêche".
M. Desbiens: II n'existe pas de cinquième ligne.
Quatrième ligne.
M. Picotte: II faut encore faire référence aux
Statuts refondus. C'est le même problème que nous avons eu ce
matin. L'autre papillon... On me dit que c'est effectivement une erreur. Ce
serait la quatrième ligne. Vous voyez pourquoi nous avons besoin
d'avocats.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons corriger la
cinquième ligne pour la quatrième ligne. Vous aviez raison, M. le
député de Dubuc. (17 h 15)
Une voix: Un à zéro, M. le député de
Québec.
Une voix: Deux à zéro. Il y en a eu une autre ce
matin.
M. Picotte: Ce matin c'était le cinquième.
Deuxième papillon. Le paragraphe 5. 3° de l'article 110 introduit
par le paragraphe 2° de l'article 13 du projet de loi est modifié
par le remplacement, dans la première ligne - j'espère qu'il y a
une première ligne - des mots "le montant maximum" par les mots "les
montants minimum et maximum".
Donc, c'était le "montant maximum" et on veut Introduire "les
montants minimum et maximum". C'est le deuxième papillon.
Le troisième, M. le Président: L'article 13 du projet de
loi est modifié par l'addition, après le paragraphe 5. 3°,
introduit par le paragraphe 2°, de ce qui suit: "5. 4°
déterminer, selon les catégories de personnes ou selon la
période de l'année, les conditions de port, de possession ou de
transport d'engins de chasse, de pêche ou de piégeage ou les
prohiber. "
Je vais tenter, M. le Président, de vous donner l'ensemble des
explications pour tout ce qu'on a entendu. Cet amendement au complet a pour
objet de permettre au gouvernement, par règlement, de diviser une ZEC en
secteurs et d'y contingenter la chasse, la pêche ou le piégeage ou
de fixer des conditions ou modalités pour l'exercice de ce pouvoir par -
je dis bien par - les associations qui gèrent les ZEC. Ce mode de
gestion est déjà utilisé dans le cas des ZEC-Saumon et de
la ZEC Sauvagine de Montmagny. Ces ajouts permettront d'accorder plus
d'autonomie aux ZEC dans la gestion de leur territoire, afin, plus
particulièrement, 1° d'augmenter la qualité de
l'expérience de la chasse tout en assurant une plus grande
sécurité aux chasseurs; 2° de contrôler le niveau de
prélèvement de la faune a priori; 3° de régulariser ia
situation dans certaines ZEC.
Par ailleurs, l'amendement proposé au paragraphe 5. 3°
permettra au gouvernement de fixer le montant maximum qui peut être
exigé pour être membre d'une ZEC, afin d'éviter les
abus.
Les modifications introduites par les papillons ont les effets suivants.
Dans le cas du paragraphe 5. 1°, c'est pour enlever la possibilité
d'établir des conditions pour autoriser ou prohiber une activité
de pêche, puisque ce pouvoir relève du gouvernement
fédéral en vertu de la Loi sur les pêcheries. C'est le
gouvernement fédéral qui doit procéder de cette
façon. C'est pour cela que nous avons retiré les mots "de
pêche". À titre de propriétaire du domaine public, le
Québec peut diviser son territoire en secteurs et y contingenter
l'accès, mais il ne peut réglementer la pratique de
l'activité elle-même.
Deuxièmement, dans le cas du paragraphe 5. 3°, c'est pour
permettre au gouvernement de fixer, non seulement le maximum des droits des.
cartes de membres, mais aussi le minimum qui doit être respecté.
C'est le papillon du minimum et du maximum au lieu du maximum tout seul.
Dans le troisième papillon, M. le Président, le cas du
nouveau paragraphe 5. 4° permet au gouvernement de réglementer le
port d'arme dans les ZEC, à l'instar de ce qui existe pour les
réserves fauniques ou pour les refuges fauniques. Ce pouvoir pourra
varier selon les catégories de personnes ou l'époque de
l'année et permettra, par exemple, de prohiber le port d'arme pour les
travailleurs forestiers pendant la saison de chasse.
Voilà, M. le Président, les explications globales sur
l'amendement et les autres explications que je vous ai fournies sur les trois
papillons, qui, j'espère, ne se sont pas envolés.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Dubuc, sur les papillons.
M. Desbiens: Je vais commencer par le dernier. Un travailleur
forestier qui dort passer la journée à faire son travail, mais
qui a un permis de chasse, ne serait pas touché par cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Évidemment, si le
travailleur forestier paie le tarif pour pouvoir pratiquer la chasse, il le
pourra. Ceux qu'on veut viser, ce sont les travailleurs forestiers qui peuvent
amener leur fusil. Ils sont peut-être en situation
privilégiée pour être, l'occasion faisant le larron,
tentés de braconner et de cacher l'animal sous la pile de bois.
M. Desbiens: Tout cela est toujours un pouvoir que le ministre se
donne, mais qui sera exécuté par les responsables des ZEC?
M. Côté (Gaétan): C'est cela.
M. Picotte: Pourra être exécuté.
C'est-à-dire que c'est un pouvoir et, à la demande des ZEC, on
pourra leur permettre de l'exécuter. Mais ce n'est pas le gouvernement
qui va l'exécuter.
M. Côté (Gaétan): Tous ces pouvoirs sont
à deux niveaux. Soit que le gouvernement l'exerce lui-même, soit
qu'il permette à la ZEC de l'exercer dans le cadre qui est fixé
par règlement du gouvernement.
M. Desbiens: Si une ZEC ne fonctionnait pas normalement -
j'imagine que les ZEC vont toutes se référer à une
réglementation, établir une réglementation par ces
pouvoirs-là - cela veut dire que, s'il y en avait une qui n'agissait pas
à la satisfaction du gouvernement, je ministre imposerait un
règlement? La ZEC n'est pas obligée de...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Non, la ZEC n'est pas obligée de l'exercer. Si
la ZEC ne demande pas de l'exercer, en nous envoyant les règlements qui
devraient être approuvés par nous, nous ne l'exercerons pas non
plus, normalement.
M. Desbiens: Qui devraient être approuvés
tacitement.
M. Picotte: Oui. Elle devrait nous les envoyer six mois
avant.
M. Desbiens: Six mois avant.
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: Si vous ne les avisez pas après une
période, le règlement s'applique. Est-ce que c'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): En fait, ce que cela veut
permettre, c'est que pour ces genres de sujets, comme par exemple la
circulation des véhicules, le droit d'avoir un moteur ou pas, le port
d'arme, etc., les conditions peuvent varier énormément d'une ZEC
à l'autre. C'est très difficile pour un pouvoir
réglementaire gouvernemental d'avoir une norme qui s'applique à
tout le monde. Dans bien des cas, on pourra dire à la ZEC: Vous pouvez
réglementer sur ce sujet-là, à condition que vous
respectiez telle et telle conditions. Ces règlements de la ZEC devront
être adoptés par l'assemblée générale. Une
fois que les règlements auront été adoptés, ils
devront être transmis au ministre, qui aura la possibilité de les
modifier si ces règlements ne respectent pas les normes qui auront
été prévues par règlement du gouvernement.
M. Picotte: L'exemple le plus fréquent qu'on donne
là-dessus, c'est une ZEC, par exemple, qui voudrait prohiber dans deux
ou trois lacs l'utilisation pour fins de pêche de moteurs à
essence sur des embarcations. Ils ne peuvent le faire présentement parce
qu'on n'a pas de cadre de règlement permettant de le faire. Si le
gouvernement disait: On adopte un règlement pour qu'on n'utilise pas des
moteurs à essence dans les ZEC, cela couvrirait l'ensemble de tous les
lacs et, à ce moment-là, on ne pourrait pas agir de cette
façon. Dans certains cas, ce serait même dangereux de ne pas
permettre l'utilisation de moteurs à essence. Alors, on fait un
règlement-cadre qui permet à la ZEC de pouvoir, en
assemblée générale, se voter un règlement sur
certains de ses lacs. Elle doit le soumettre au gouvernement et le gouvernement
vérifie si, effectivement, cela va dans le cadre que nous nous sommes
fixé et, à partir de ce moment-là, on donne ou non une
approbation.
M. Desbiens: Est-ce que ce n'est pas dans cette partie-là
qu'il y a eu une crainte d'exprimée concernant le tir à l'arc? Je
parle du transport d'engins de chasse? Est-ce que ce n'est pas à partir
de cet article-là qu'une ZEC peut, par sa réglementation,
vraiment interdire la chasse à l'arc, ni plus ni moins, de façon
pratique sur son territoire?
M. Picotte: Oui, de la même façon, je me suis
engagé au sommet à dire, lorsqu'on me présenterait des
règlements: II n'en est pas question. Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): En d'autres mots, on
pourrait, par exemple, dire à la ZEC: Vous pouvez contingenter au
maximum de 50 % de votre territoire pour la chasse à l'orignal pendant
un maximum de deux semaines de chasse, pourvu que cela se fasse par tirage au
sort pour les gens qui y ont droit et à condition que tous les engins de
chasse prévus par le règlement de chasse puissent être
utilisés. À ce moment-là, la ZEC aura la
possibilité de contingenter ou non, selon les caractéristiques
qu'il y a dans chacune des ZEC. Ou encore, on pourrait dire: Vous pouvez
déterminer des secteurs, mais vous ne pouvez pas contingenter. Un
individu, par exemple, arrive et dit: Je veux aller chasser dans le secteur no
4. On va lui dire: Tu peux aller dans le secteur no 4, mais sois avisé
qu'il y a déjà 50 chasseurs. Dans le secteur no 2, il y en a 20.
Tu peux aller dans celui que tu veux, mais si tu choisis le 4 tu vas être
obligé de passer ta journée dans le secteur no 4. Sans qu'il y
ait nécessairement de contingentement pour que le matin les gens ne se
ramassent pas que dans un endroit avec 75 chasseurs autour d'eux. Cela pourrait
être par exemple un autre type de division par secteur qui pourrait
être utilisé par la ZEC. Mais l'intention actuelle, ce n'est pas
de donner un pouvoir "at large" à la ZEC, de le contingenter ou de faire
des secteurs. Lorsque ce pouvoir sera donné par règlement du
gouvernement, ce sera pour des fins très spéciales. Actuellement,
dans les projets, c'est davantage prévu pour la chasse aux gros gibiers,
l'orignal et le chevreuil qui pose davantage de problèmes.
M. Picotte: Voilà!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Desbiens: Pourquoi la modification d'un minimum? Pourquoi
inscrire le minimum et le maximum?
M. Picotte: C'est pour donner une fourchette aux membres du
conseil d'administration leur permettant d'exiger un montant entre un minimum
et un maximum. Je ne suis pas certain, mais il me semble que cela a
été suggéré, à ce moment-là, à
un congrès.
M. Desbiens: Un minimum?
M. Picotte: M. le Président, on me dit qu'il faut qu'il y
ait un prix à payer ou qu'on exige quelque chose. On me dit aussi que
dans le règlement c'est fixé actuellement à 10 $. Ce qu'on
veut leur donner, c'est la possibilité d'une fourchette entre un maximum
et un minimum, mais on ne veut pas qu'ils ne demandent rien parce que
déjà aussi dans le règlement c'est 10 $. On ne veut pas
qu'une ZEC décide qu'on ne demande rien tout simplement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a des ZEC qui ne demandent rien?
M. Picotte: Non, parce que le règlement dit 10$, je pense.
De toute façon, on ne voudrait pas qu'il y ait des ZEC qui ne demandent
rien compte tenu qu'il y a déjà un montant de 10 $. On a surtout
des ZEC qui demandent plus.
M. Desbiens: J'imagine. Cela ne doit pas être le minimum
qui fait défaut. J'imagine que cela ne change pas grand-chose.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Desbiens: Maintenant, c'est un pouvoir qui sera
délégué. Même si c'est un pouvoir
délégué, le ministre conserve son droit de regard pour
s'assurer que le règlement qui est voté ici dans la loi soit
respecté.
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur les papillons?
M. Desbiens: Si vous voulez me laisser un peu de temps, c'est
assez long.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Pas vraiment.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je passe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: II m'a appelé Témiscouata, ce matin.
Cela va compenser.
M. Picotte: Le Président a des distractions.
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Dubuc.
M. Picotte: Vous ne voulez pas qu'on parle de vos
distractions?
Le Président (M. Saint-Roch): C'est la seule
autorité que j'ai, M. le ministre.
M. Picotte: Gardez-la!
M. Desbiens: Vous m'avez bien dit tantôt que, dans le cas
de la chasse à l'arc, il n'y aurait plus cette possibilité
à cause du contrôle que vous maintenez vous-même par la
loi... qu'une ZEC arrange le règlement de telle façon que...
M. Picotte: Je me suis engagé, vous vous en souviendrez,
au sommet, à ce qu'il y ait de la chasse à l'arc et qu'on ne
puisse pas faire en sorte qu'on ne puisse prohiber une chasse en particulier,
sauf pour des questions de protection d'espèces - à ce
moment-là, c'est une autre histoire - à partir de ce
moment-là, toute ZEC qui me fournira un règlement prohibant la
chasse à l'arc verra son règlement tout simplement refusé
par celui qui vous parle. (17 h 30)
M. Desbiens: II y a 67 ZEC. S'il y a 67 règlements
différents, les chasseurs peuvent se retrouver piégés en
arrivant à certaines ZEC, s'il y a une grande variété de
règlements. Cela veut dire qu'il est absolument important que, tout en
donnant ce pouvoir supplémentaire aux ZEC, avec lequel on est d'accord,
le ministre puisse quand même analyser ces règlements pour qu'il
n'y ait pas des diversités telles, des artifices dans certains cas, que
cela nuise à l'accessibilité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je pense que c'est un peu le
prix à payer pour l'autonomie qu'on veut donner aux ZEC et c'est
évident qu'il faudrait avoir du personnel suffisant. On va mettre tout
en marche pour faire en sorte de bien vérifier tous ces
règlements et voir que cela se coordonne.
M. Desbiens: Mais il faut être bien convaincu d'avance que
cela va se roder. Cela va prendre un certain nombre de saisons avant que cela
se rode. Je suis bien d'accord avec cela. Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 13, paragraphe 5. 1°, est adopté?
M. Desbiens: Vous commencez par l'article 5. 1°? Oui, cela
va. C'est cela.
M. Picotte: Cela veut dire que les papillons et le reste sont
adoptés, M. le Président?
M. Desbiens: Les papillons sont adoptés. Le
deuxième aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 13, paragraphe 5. 3°, est adopté?
M. Desbiens: Oui
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 13, paragraphe 5. 4°, est adopté?
M. Desbiens: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
paragraphe 2° tel qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous en
sommes maintenant au paragraphe 3°.
M. Picotte: Paragraphe 3°, M. le Président. J'ai un
amendement à proposer. "L'article 110 de cette loi est modifié:
"3° par le remplacement du paragraphe 6° du premier alinéa par
le suivant: "6° permettre à tout organisme partie à un
protocole d'entente: "a) de déterminer les cas où
l'enregistrement des personnes est requis; "b) d'établir le montant des
droits exigibles pour circuler sur le territoire ou pour la pratique de toute
activité, en respectant les montants maximums fixés par
règlement du gouvernement; "c) de déterminer les types de
véhicules et d'embarcations ou d'aéronefs dont l'utilisation ou
l'accès à des fins récréatives est autorisé
ou prohibé, en respectant les conditions ou modalités
déterminées par règlement du gouvernement; "d) de diviser
le territoire en secteurs et d'y autoriser ou prohiber une activité de
chasse, de pêche ou de piégeage, en respectant les conditions ou
modalités déterminées par règlement du
gouvernement; "e) de fixer le nombre maximum de personnes qui peuvent chasser,
piéger ou pêcher dans les secteurs qu'il a établis ou
d'établir le mode d'affectation des personnes à un secteur, en
respectant les conditions ou modalités déterminées par
règlement du gouvernement. "
Il y a je pense, M. le Président, deux papillons que je vais
demander de distribuer. Après cela, je ferai, comme tantôt, les
commentaires généraux.
Premier papillon: Le paragraphe 6c de l'article 110 introduit par le
paragraphe 3° de l'article 13 du projet de loi est modifié par
l'insertion dans la troisième ligne - j'espère que c'est bien en
troisième ligne - après le mot "prohibé" de ce qui suit:
"ou de déterminer les types de moteurs permis pour les embarcations ou
d'en prohiber certains types".
Deuxième papillon: Le paragraphe 6°d de l'article 110
introduit par le paragraphe 3° de l'article 13 du projet de loi est
modifié par le remplacement des deux premières lignes par ce qui
suit: "d) de diviser. le territoire en secteurs à des fins de chasse, de
pêche ou de piégeage et
d'y autoriser ou prohiber une activité de chasse ou de
piégeage, en respectant les... " Il y aura un autre papillon. On
constate qu'un autre papillon devrait s'insérer sur le port d'arme. Nous
allons vous le donner dans quelques instants. Vous me permettrez, avant
d'apporter ce papillon, de donner les commentaires généraux, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Certainement, M. le
ministre.
M. Picotte: Cela vous va?
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord.
M. Picotte: La loi permet actuellement au gouvernement de
déléguer à une ZEC, par règlement, le pouvoir de
déterminer les cas où l'enregistrement est requis et de fixer les
tarifs en respectant les maximums prévus par la loi ou le
règlement. L'amendement reprend ces deux points en y ajoutant la
possibilité de déléguer des pouvoirs sur la circulation
des véhicules, le contingentement des usagers et l'affectation des
usagers dans un secteur prévu, que cela soit fait à
l'intérieur du cadre fixé par le règlement du
gouvernement.
Cela vise à accorder plus d'autonomie aux ZEC en leur permettant
de gérer localement l'utilisation du territoire. La modification
insérée au paragraphe c, par le papillon, a pour objet d'ajouter
la possibilité de déléguer à la ZEC le pouvoir de
régir l'utilisation des types de moteurs sur les embarcations dans le
cadre des conditions que le gouvernement pourra déterminer par
règlement.
Les modifications insérées au paragraphe d, par le
papillon, sont de concordance. À l'instar de ce qui est prévu au
paragraphe 5. 1° de l'article 110, il est précisé,
premièrement, que le pouvoir de diviser le territoire en secteurs
pourrait être exercé à des fins de chasse, de pêche
ou de piégeage. Deuxièmement, que le pouvoir d'autoriser ou
d'interdire une activité ne vise pas les activités de pêche
puisque cette compétence, comme on l'a vu antérieurement,
relève du gouvernement fédéral. Il importe de souligner
que la délégation devra être restrictive dans le cas
où l'association se ferait octroyer le pouvoir d'interdire une
activité de chasse. Ainsi, par exemple, une association pourrait
interdire la chasse au petit gibier sur, au plus, la moitié de son
territoire pendant la moitié de la saison de chasse à l'orignal,
afin de favoriser ce type de chasse.
C'est, en gros, l'explication que nous donnons à la fois à
l'amendement de l'article 110 que je vous ai apporté, modifié au
paragraphe 3° et aux deux papillons que j'ai insérés. On me
dit qu'il ne serait pas nécessaire d'apporter un autre papillon.
Voilà! On sauve un papillon.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: On est toujours dans les ZEC. En tout cas, on
remplace le paragraphe 6° complètement, il faudrait peut-être
que je le relise. J'ai l'impression qu'on a oublié cette partie. On
parle de chasse, de pêche et de piégeage, mais il y a aussi la
circulation à l'intérieur des ZEC, comme il en est de plus en
plus question, pour des activités autres que le
prélèvement de faune. C'était le paragraphe 6°.
M. Côté (Gaétan): On le retrouve dans les
nouveaux paragraphes 6° a et 6° b qui reprennent exactement le contenu
de l'ancien paragraphe 5°. "D'établir le montant des droits
exigibles pour circuler sur le territoire... "
M. Desbiens: Ah! "pour la pratique de toute activité".
D'accord. C'est toujours dans la délégation aux gestionnaires des
ZEC qui vont établir les montants des droits exigibles à
l'intérieur de fourchettes qui vont être différentes pour
chaque catégorie. C'est seulement le maximum. N'avez-vous pas
d'études préparées là-dessus pour établir le
montant des droits exigibles uniquement pour circuler sur le territoire
à des activités qui ne sont pas celles du
prélèvement par exemple? Est-ce qu'il y a déjà des
montants qui ont été prévus ou pensés?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Voici ce qui se passe présentement. Supposons
que quelqu'un va dans une ZEC pour la cueillette de fruits, entre autres, qui
pourrait être une activité. Faisons référence aux
bleuets, par exemple, de la région du Lac-Saint-Jean. Le montant
exigible est le montant de circulation déterminé par
règlement que la ZEC exige. Pour ces types d'activités, on n'a
pas l'intention d'exiger de tarif autre que celui de circuler tel que
prévu par règlement.
M. Desbiens: En fait, c'est...
M. Picotte: En fait, les ZEC s'adonnent présentement
à des activités de chasse et de pêche. Mais vu qu'il y a eu
une demande croissante pour que les ZEC aient une ouverture sur toutes sortes
d'activités de plein air, il faut prévoir cela dans notre loi
pour avoir la possibilité que les gens l'utilisent, s'en servent et
qu'on puisse dispenser à ceux qui le désirent des
activités de plein air.
Une voix: Cela existe déjà.
M. Picotte: Cela existe déjà dans la loi actuelle,
à ce qu'on me dit.
M. Desbiens: Et évitant aussi que cela ne
devienne un empêchement pour les gens d'y aller...
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens:... à cause des coûts.
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Ce qui est demandé actuellement pour circuler
est comparable en coûts à une activité qui peut se faire
par une famille dans une réserve. Ce serait comparable?
M. Picotte: On me dit que c'est comparable
généralement.
M. Pelletier (Gabriel): Pour la cueillette des fruits, la plupart
des ZEC ne demandent rien. Elles trouvent que c'est une bonne façon de
garder la faveur populaire du milieu.
M. Picotte: Question d'officialiser la discussion, pour la
cueillette des fruits, la majorité des ZEC n'exige rien parce qu'elles
trouvent que c'est une bonne façon de garder la famille et les
activités populaires à l'intérieur des territoires de ZEC,
dixit M. Pelletier.
M. Desbiens: J'y reviens, parce qu'il m'ap-paraft important que
ce règlement soit fait et vérifié par le ministère
pour s'assurer que c'est conforme à la volonté exprimée
dans la loi mais aussi dans le temps, pour que...
M. Picotte: Je pense qu'on a un mois pour réagir, M. le
Président, mais il n'y a rien qui nous empêche, dès qu'on
trouve une anomalie quelque part, d'utiliser nos pouvoirs pour dire: On
regrette, mais ce n'est pas possible, vous ne pouvez pas faire cela.
Le Président (M; Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): Comme on le verra dans
l'article suivant, la ZEC devra faire ce règlement et le faire adopter
par l'assemblée générale. Ce règlement devra
être transmis au ministre et ne pourra entrer en vigueur avant un
délai de 30 jours de la date où il aura été
reçu. Mais le ministre aura la possibilité de le modifier en tout
temps; en pratique, on va essayer de le faire à l'intérieur de ce
délai de 30 jours, mais si on se rend compte au bout de six mois qu'il y
a quelque chose d'illégal, le ministre pourra toujours intervenir et
modifier le règlement de la ZEC qui ne respecte pas le cadre
réglementaire du gouvernement.
M. Desbiens: Si une ZEC adopte son règlement et qu'elle ne
l'envoie au ministre que la veille de l'ouverture de la pêche ou...
M. Côté (Gaétan): À ce
moment-là, la ZEC sera prise avec son ancien règlement pour les
30 premiers jours...
M. Desbiens:... son ancien règlement?
M. Côté (Gaétan):... celui de l'année
précédente.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions sur les papillons ou sur le paragraphe?
M. Desbiens: Évidemment, il y a aussi la question de la
surveillance de tout cela, la surveillance de l'exécution de cette
réglementation, telle que déterminée.
M. Picotte: M. le Président, c'est une question de mise en
application des règlements. Évidemment, des gens pourront
toujours essayer de passer à côté du règlement, mais
je pense qu'on trouvera, après discussion avec la
fédération et les ZEC, des façons de faire en sorte que
les règlements soient respectés. Il est bien sûr que c'est
un changement qui va un peu nous... Comme l'a dit si bien le
député de Dubuc tantôt, il faudra une période
d'ajustement. Nous comptons que nous pourrons ensemble faire ces ajustements
dans les meilleurs délais. (17 h 45)
M. Desbiens: II est évident que le ministère ne
peut pas prévoir tout ce qui va se produire. Si on est d'accord avec une
plus grande marge d'autonomie aux ZEC, il faut prendre des risques. Je suis
d'accord avec cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
introduit à l'article 13, au paragraphe 3°, sous-paragraphe 6°
c, est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 13 introduit au paragraphe 3°, sous-paragraphe 6° d,
est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
3° tel qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le paragraphe 4°.
M. Picotte: Oui, M. le Président. C'est toujours l'article
110 qui est modifié à 4°. On va vous passer un papillon en
attendant.
L'article 110 est modifié: "4°, par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: "Le montant maximum des droits
exigibles qui peut être déterminé en vertu du
présent article peut varier selon les catégories de
personnes, selon l'âge des personnes, selon l'activité
pratiquée, selon l'espèce faunique recherchée, selon la
durée du séjour ou selon l'endroit ou la date où
l'activité de chasse, de pêche, ou de piégeage est
pratiquée. "
Le papillon que nous venons de vous passer est le suivant:
Le deuxième alinéa de l'article 110 introduit par le
paragraphe 4° de l'article 13 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la quatrième ligne - j'espère que c'est la
bonne ligne - des mots "selon l'endroit" par les mots "selon le secteur". Donc,
on remplace "selon l'endroit" par "selon le secteur".
M. Desbiens:...
M. Picotte: Effectivement. Voici l'explication complète de
ce 4° de l'article 110. La loi prévoit actuellement la
possibilité de fixer, par règlement, des tarifs pour les usagers
de ta ZEC, en faisant des distinctions selon certains critères, soit tes
catégories de personnes, les activités pratiquées,
l'espèce faunique recherchée et l'endroit où
l'activité est pratiquée.
Le papillon est de nature technique. Il substitut le terme "secteur" au
terme "endroit" par concordance avec le vocabulaire utilisé
précédemment dans le premier alinéa de l'article.
L'amendement a pour objet de prévoir encore plus de souplesse
pour la fixation de tarifs, en permettant des distinctions en fonction de
l'âge des personnes, de la durée du séjour et de la date de
la pratique des activités. Cela fait référence entre
autres - on se souviendra, cela avait été demandé - aux
personnes du troisième âge, qui ont une carte du troisième
âge et qui pourront bénéficier de tarifs spéciaux,
aux familles et à un tarif dit de famille ou un tarif familial. Les
tarifs en début de saison pourront aussi être moins chers, selon
le bon vouloir évidemment, ou plus chers en début de saison, et
moins chers vers la mi-saison et vers la fin de saison.
Cet amendement s'inscrit encore une fois dans l'objectif d'accorder plus
d'autonomie aux ZEC, en prévoyant plus de marge de manoeuvre pour la
fixation des tarifs. Cela permettra de fixer des tarifs différents pour
des jeunes, pour des personnes âgées et de moduler les tarifs
selon la saison. Cette souplesse favorisera l'adoption de grilles tarifaires
mieux aménagées, ce qui devrait faciliter l'exploitation du
territoire et une plus grande ouverture à l'ensemble de nos concitoyens
et de nos concitoyennes sur ces territoires.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: C'est une question que je me pose. Cela fait des
distinctions selon l'âge. Tantôt, même selon le sexe dans un
article.
M. Picotte: Le sexe d'un animal.
M. Desbiens: Ah bon!
M. Picotte: On fait même cela chez nous.
M. Desbiens: De toute façon, selon les catégories
de personnes et selon l'âge des personnes. Est-ce que cela a
été vérifié en fonction de la charte, la loi
92?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): À l'égard de
la charte, c'est principalement la discrimination en raison de l'âge;
c'est la raison pour laquelle on vient de préciser ici et on n'a pas
besoin d'aller à rencontre de la charte, puisque c'est une justification
que la loi permet et qu'il est normal de faire. C'est la raison pour laquelle
on vient la préciser. Si on ne la précisait pas, on ne pourrait
pas la faire. Évidemment, le ministère de la Justice a
été informé de cela et on a son accord à cet
égard.
M. Desbiens: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 13 au paragraphe 4° est adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
4° tel qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le papillon est
adopté. L'article 4 tel qu'amendé est adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 13 tel qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: En fait, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 14.
M. Picotte: M. le Président, "cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 110, des suivants:
"110. 1. Les pouvoirs que peut exercer un organisme partie à un
protocole d'entente sur les sujets prévus au paragraphe 6° du
premier alinéa de l'article 110 et sur le montant des droits exigibles
pour être membre de l'organisme doivent l'être par règlement
qui doit être approuvé par l'assemblée
générale des membres
de l'organisme.
L'approbation de ce règlement est assujetti aux règles
suivantes: "1° un avis de convocation doit être transmis au ministre
et à chaque membre de l'organisme au moins trente jours avant la date de
la tenue de l'assemblée générale; "2° le
règlement doit accompagner l'avis de convocation; "3°
l'assemblée générale doit être tenue entre le 1 er
décembre et le 1 er mai; "4° le règlement doit être
approuvé, avec ou sans modification, par le vote d'au moins les deux
tiers des membres présents à l'assemblée. "Le
règlement ne peut entrer en vigueur avant un délai de trente
jours de la date où il est transmis au ministre. "
Il est rare, M. le Président... Ce sont trois papillons?
Le Président (M. Saint-Roch): II y a cinq papillons, M. le
ministre. Nous avons reçu un papillon aux articles 110. 1, 110. 2, 110.
3, 110. 4 et 110. 5.
M. Picotte: Je vais commencer par les trois que j'ai, ici, sur
ma...
Le Président (M. Saint-Roch): Je suggère la
même la même approche, M. le ministre, avec l'article 110. 1,
papillon et article, et nous allons procéder de cette
façon-là.
M. Picotte: L'article 110. 1... On va attendre là.
Premièrement, l'article 110. 1 édicté par l'article 14 du
projet de loi 101 est modifié, 1° par la suppression, dans les
quatrième et cinquième lignes du dernier alinéa, des mots
"qui doit être approuvé par l'assemblée
générale des membres de l'organisme"; 2° - on est toujours
à l'article 110. 1. C'est pour cela que j'en avais trois et il y en a
trois à l'article 110. 1 - par le remplacement de la première
ligne du deuxième alinéa par ce qui suit: "Tout règlement,
autre que celui adopté en vertu du sous-paragraphe b du paragraphe
6° de l'article 110, doit être approuvé par l'assemblée
générale des membres de l'organisme et est assujetti aux
règles suivantes". "3° - autre papillon - par le remplacement dans
la première ligne du troisième alinéa, des mots "Le
règlement", par les mots "Aucun règlement".
En ce qui concerne cet article et les trois papillons, je vais vous
donner mes commentaires. L'amendement proposé ici, de même que
ceux proposés aux articles 110. 2 et 110. 3, vise à encadrer
l'exercice des pouvoirs qui pourront être délégués
aux ZEC, afin de s'assurer que ces nouveaux pouvoirs seront exercés le
plus démocratiquement possible. Ainsi, il est prévu que ces
pouvoirs délégués devront être exercés par
règlement approuvé par l'assemblée générale
et que la ZEC devra respecter certaines formalités préalables
à cette approbation, tel l'envoi d'un avis de convocation
accompagné du règlement approuvé et son approbation par le
vote d'au moins les deux tiers des membres présents.
Afin de favoriser la participation des membres à
l'assemblée générale, il est également prévu
que celle-ci doit se tenir en dehors des saisons de chasse et de pêche,
soit entre le 1er décembre et le 1er mai. Enfin, il est prévu que
ce règlement ne peut entrer en vigueur avant un délai de trente
jours de la date de sa transmission au ministre, afin que celui-ci puisse
vérifier sa conformité aux pouvoirs délégués
et, éventuellement, le modifier.
La modification introduite par le papillon a pour objet de soustraire de
l'obligation de faire approuver par l'assemblée générale
le règlement sur la tarification. Ce règlement devra cependant
être transmis au ministre et il restera soumis au pouvoir du ministre
d'en vérifier la conformité par rapport aux balises fixées
par règlement du gouvernement. Cette modification donne suite aux
représentations des associations de gestionnaires de ZEC qui craignent
que les membres voudront généralement avoir les tarifs les plus
bas possible et qu'ainsi la ZEC pourrait difficilement s'autofinancer ou,
à tout le moins, qu'elle ne disposerait pas des ressources suffisantes
aux fins de conservation ou d'aménagement. Voilà pour les
explications d'usage concernant ce premier amendement de l'article 110. 1 et
les papillons que nous avons introduits.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Autrement dit, le reste du règlement, qui
sera présenté à l'assemblée générale
et adopté aux deux tiers des membres, ne touchera pas la
tarification?
M. Picotte: Non.
M. Desbiens: La tarification pourra être fixée
dès l'assemblée générale, mais on ne sera pas
obligé de la soumettre au ministre.
M. Picotte: Ce sera un règlement du conseil
d'administration soumis au ministre, à l'intérieur d'un cadre
bien défini.
M. Desbiens: Mais elle n'a pas besoin de suivre le même
processus que pour le reste...
M. Picotte: En ce qui concerne l'assemblée des membres,
c'est exact.
M. Desbiens: L'assemblée des membres, oui. Cela cause de
sérieux problèmes. Je ne sais pas mais, en tout cas, chez nous,
il y a deux ou trois conseils d'administration de ZEC qui ont eu des
problèmes avec leur tarification, cette année. Ils se sont fait
refuser par l'assemblée générale
la nouvelle tarification qu'ils voulaient proposer à leurs
membres pour l'année à venir. Il y a au moins un conseil
d'administration qui a démissionné là-dessus, je pense.
Est-ce que cette formule va garantir que te conseil d'administration pourra
prendre une décision sur la tarification pour l'année qui s'en
vient, selon tes budgets soumis, sans que cela passe par l'assemblée
générale ou que ce soit jugé à l'assemblée
générale après l'année écoutée?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Les cas auxquels fait référence le
député de Dubuc, sont, je pense, la ZEC Martin-Valin? et la ZEC
des Passes, entre autres...
M. Desbiens: Oui.
M. Picotte: Justement l'insertion de cet amendement vient
préciser que le conseil d'administration de la ZEC doit
déterminer, à l'intérieur d'un cadre prévu, le
montant à faire payer par les membres. Cela ne doit pas être
ratifié par l'assemblée générale afin que les cas,
comme celui que vous avez mentionné, ne se répètent
pas.
M. Desbiens: C'est ce que cela aura comme effet.
M. Picotte: C'est ce que cela aura comme effet.
M. Desbiens: Très bien. Le remplacement élimine
donc la tarification, et les paragraphes 1°, 2°, 3° et 4° vont
s'appliquer.
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: Aucun règlement ne peut entrer en vigueur
avant le délai de 30 jours. Cela veut bien dire qu'après ce
délai de 30 jours, si le ministre n'a pas réagi, le
règlement de la ZEC s'applique. C'est cela?
M. Picotte: II s'applique. Mais le ministre peut toujours, comme
on l'a dit, s'il s'aperçoit...
M. Desbiens: Même après 30 jours... M. Picotte:...
après 30 jours, le retirer.
M. Desbiens: Le retirer. Et la loi vous le permet?
M. Picotte: C'est cela. On me dit que l'article 110. 2, qu'on
verra par après, ne lui donne pas le délai pour le modifier. On
va voir cela à l'article suivant.
M. Desbiens: Ah oui!
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? M. Desbiens:
Cela va pour l'article 110. 1?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
proposé à l'article 110. 1 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 110. 1
tel qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 110. 2.
M. Picotte: L'article 110. 2: "Une copie d'un règlement
visé à l'article 110. 1 doit être transmise au ministre par
courrier recommandé ou certifié. "Le ministre peut modifier ou
remplacer ce règlement s'il estime qu'il ne respecte pas les conditions
déterminées par règlement du gouvernement - c'est
là que cela ne donne pas de temps au ministre. S'il s'en aperçoit
un petit peu plus tard, il peut rappeler le règlement à n'importe
quel moment. "Le ministre transmet le règlement modifié ou
remplacé à l'organisme partie au protocole d'entente par courrier
recommandé ou certifié; il entre en vigueur à la date
indiquée sur l'avis de réception ou de livraison. "
Voici le papillon qu'on introduit et je vous donnerai ensuite les
commentaires dont on pourra discuter... Une seconde. (18 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour que nous terminions l'article 110. 2?
M. Desbiens: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a consentement? M. le
député de Chauveau?
Une voix:...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons terminer
l'article 110. 2. M. le ministre.
Des voix:...
Le Président (M. Saint-Roch): J'aimerais attirer
l'attention des membres sur le fait que nous en sommes au projet de loi 101,
Loi modifiant de nouveau la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune.
Des voix:...
M. Picotte: Dieu merci, M. le Président, je suis un
pédagogue.
M. Desbiens: II est bien important que le ministre puisse agir
même après le délai de 30 jours. Cet article vous autorise
à agir après 30 jours?
M. Picotte: Oui. Quand Me Côté aura fini de se
pencher sur ces dossiers...
M. Desbiens: Quand Me Côté le dit, c'est vrai.
M. Picotte:... il pourra vous éclaircir ce point
particulier.
Une voix: Prenez votre temps...
M. Picotte: On a donné le consentement pour
dépasser le temps prévu, ne vous énervez pas.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 18 h 2)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend
maintenant ses travaux. M. le ministre.
M. Picotte: Un commentaire général suivant: Cet
amendement a pour objet de permettre au ministre d'exercer un contrôle
sur le contenu des règlements des ZEC sur les sujets qui font l'objet
d'une délégation. Ainsi le ministre pourra modifier ou remplacer
un tel règlement s'il est d'avis qu'il n'est pas conforme au cadre
fixé par règlement du gouvernement.
Comme le cadre réglementaire fixé par le gouvernement est
assujetti aux formalités de prépublication et de publication
prévues à la Loi sur les règlements, il sera
proposé que le gouvernement prenne un décret pour que les
règlements des ZEC modifiés ou remplacés par le ministre
ne soient pas assujettis à ces formalités.
M. Desbiens: Si vous décidez qu'une partie du
règlement qui a été acceptée par l'assemblée
générale d'une ZEC n'est pas conforme, cela veut dire que le
ministre peut, par décret, la modifier. C'est cela?
M. Picotte: Par décision et non pas par décret.
M. Desbiens: Par décision, pas par décret. Vous
avez mentionné décret.
Surtout la première année, j'imagine, avec 67 ZEC, c'est
sûr que cela va être difficile administrativement de réussir
à arrimer tout cela à l'intérieur de 30 jours, à
moins d'engager une équipe spécialisée de fonctionnaires,
et en nombre, pour vérifier tout cela.
M. Picotte: M. le Président, il faudra premièrement
songer même à ce que, dans chacune des régions, on ait le
personnel voulu pour être capable d'examiner cela et nous faire un
rapport par la suite au 150 Saint-Cyrille.
M. Desbiens: C'est là que...
M. Picotte: Cela va être une question d'ajustement au
début.
M. Desbiens: C'est pour cela que je tiens à être
informé si vous avez l'autorité d'agir au-delà des 30
jours.
M. Picotte: Évidemment, Me Côté pourrait vous
répondre immédiatement là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): L'article 110. 2 qui donne
le pouvoir au ministre d'intervenir ne l'oblige pas à intervenir dans
les 30 jours.
M. Desbiens: II n'y a pas de laps de temps, il n'y en pas de
fixé.
M. Côté (Gaétan): C'est cela. On peut lire
derrière les lignes: le ministre peut, en tout temps, modifier ou
remplacer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Picotte: Je m'excuse, M. le député de Dubuc et
mes collègues. Je voudrais vous lire le papillon, puisqu'on n'a pas
retrouvé la feuille. Je vais essayer de vous le lire...
M. Desbiens: II y a un papillon là-dessus. M. Picotte:
Oui.
M. Desbiens: Je l'ai, ce n'est pas cela? 110. 2. C'est un autre
papillon?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): C'est un papillon qui
remplace le papillon 110. 2. Il y a une autre petite erreur.
M. Desbiens: Le papillon qu'on a ici ne concerne pas cela.
M. Picotte: II y avait une petite erreur. Je vous le lis:
Remplacer l'alinéa 2 de l'article 110. 2 par le suivant: "Le ministre
peut modifier ou remplacer ce règlement s'il ne respecte pas les
conditions déterminées par règlement du gouvernement ou
les formalités prévues à l'article 110. 1. "
M. Desbiens: Cela change "un" par "ce"?
M. Côté (Gaétan): C'est cela. M. Desbiens:
"Un" devient "ce"?
M. Côté (Gaétan): C'est remplacer le
deuxième alinéa de l'article 110. 2. À toutes fins utiles,
si vous prenez l'article 110. 2, plutôt que de dire "s'il estime qu'il ne
respecte pas", on dit "s'il ne respecte pas", pour ne pas donner de pouvoir
discrétionnaire au ministre, il devra examiner si cela respecte ou non
le cadre réglementaire. Deuxièmement, on ajoute "s'il ne respecte
pas les...
M. Desbiens: C'est ce que vous m'avez donné tantôt.
Sauf que c'est "ce" au lieu de "un" règlement.
M. Côté (Gaétan): D'accord. Il était
là.
M. Picotte: C'est peut-être pour cela que vous ne l'avez
pas retrouvé. Il vous l'avait donné.
M. Côté (Gaétan): II est ici. C'est dans le
cahier qu'il n'est pas correct.
Le Président (M. Saint-Roch): Je dois conclure, M. le
ministre, que le papillon qui nous avait été déposé
est le bon.
M. Desbiens: C'est-à-dire, est-ce que vous maintenez que
c'est "ce" au lieu de "un"?
Le Président (M. Saint-Roch): Vous remplacez "un"
règlement ou "ce" règlement?
Une voix: C'est "un" règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): "Un" règlement?
M. Picotte: Gardons cela tel quel. Je vais le relire, M. le
Président, pour être bien sûr qu'on ne se méprenne
pas. C'est bien dit, n'est-ce pas?
L'article 110. 2 édicté par l'article 14 du projet de loi
101 est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par
le suivant: "Le ministre peut modifier ou remplacer un règlement s'il ne
respecte pas les conditions déterminées par règlement du
gouvernement ou les formalités prévues à l'article 110. 1.
"
Le commentaire est le suivant, maintenant: La modification introduite
par le papillon a pour objet de permettre au ministre de s'assurer
également que l'adoption des règlements de la ZEC s'est faite
conformément aux modalités prévues par la loi, soit
l'envoi d'un avis de convocation, la date de l'assemblée et l'adoption
du règlement par le vote aux deux tiers des membres.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'amendement? Est-ce que l'amendement à l'article
110. 2 est adopté?
M. Desbiens: Mon autre question pourra venir à l'article
110. 3. Cela va.
M. Picotte; Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 110. 2 tel qu'amendé est
adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Desbiens: Adopté.
Le Préskient (M. Saint-Roch): Sur ceci, la commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux à 10
heures demain matin. J'attire l'attention des membres que nous
procéderons dans la même salle, soit Hippolyte-Lafon-taine.
(Fin de la séance à 18 h 8)