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(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Baril): La commission de
l'aménagement et des équipements se réunit ce matin afin
d'entendre les intéressés et procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 203, Loi concernant la
ville de Sherbrooke. Après, nous verrons le projet de loi 224, Loi
concernant la cession de certains immeubles par la ville de Montréal
à l'Hôpital Royal Victoria.
Je remarque que le parrain de la première loi n'est pas ici.
Alors, M. le ministre... Excusez, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Saint-Roch
(Drummond) est remplacé par M. Chagnon (Saint-Louis).
Projet de loi 203
Le Président (M. Baril): Merci. M. le ministre.
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. D'abord, il me fait
plaisir de saluer les représentants de la ville de Sherbrooke qui
viennent nous exposer le projet de loi 203 qui vise à permettre à
la ville de Sherbrooke d'acquérir certains immeubles pour y construire
et y exploiter un centre de congrès. La ville demande également
certains pouvoirs d'ordre administratif relativement au maintien en inventaire
de matériaux de construction et à rémission du certificat
de crédit dans le cas d'une délégation de dépenses.
Le pouvoir relatif au centre de congrès nous semble répondre
à une situation particulière de la ville, alors que les autres
nous paraissent relever davantage de problèmes d'ordre
général qui seront traités, le cas échéant,
lors de la révision des lois municipales.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je veux aussi saluer d'une façon
particulière les gens de Sherbrooke. Évidemment, le projet de loi
que nous avons devant nous, en parlant du centre de congrès, semble
être l'ouverture, si cela passe ici à la Législature,
à d'autres projets de loi qui subséquemment pourraient nous
être présentés. On sait déjà qu'il y a
plusieurs municipalités au Québec qui caressent l'espoir de
créer ou de mettre sur pied des centres de congrès. Je voudrais
seulement citer comme exemple Rimouski. C'est vrai que cela ne serait pas un
entrepreneur privé, mais cela pourrait aussi toucher la
municipalité. Il y a aussi Drummondville où je suis conscient
qu'il y a beaucoup de problèmes. Je ne serais pas surpris qu'il y ait
des villes en Abitibi qui caressent aussi cet espoir. Ce qui veut dire que ce
projet de loi, s'il s'adresse à une municipalité, ce n'est pas
tellement complexe, mais il faut tenir pour acquis que cela peut s'adresser
aussi à d'autres municipalités et, de là, il ne faudrait
pas se surprendre qu'on puisse poser quelques questions afin de se renseigner
sur ce projet de loi.
Quant aux deux autres articles, si j'ai bien compris le ministre, il
semble bien qu'ils ne seront pas retenus puisqu'il vient de nous informer que
cela irait dans une loi générale. J'avais un certain nombre de
questions par rapport à ce sujet. Si le ministre nous informe qu'il n'y
aura pas de questionnement, je pense que l'Opposition est prête à
procéder.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Encore brièvement, M. le Président.
Vous excuserez le parrain du projet de loi, soit le député de
Sherbrooke, qui, pour des raisons en dehors de sa volonté, est
empêché de venir participer ce matin à la
présentation du projet de loi privé qu'il parrainait.
Les représentants de la ville de Sherbrooke, soit M. Huard, qui
est procureur de la ville, et M. Tanguay, conseiller municipal de la ville,
pourraient nous entretenir un peu plus spécifiquement sur ce que le
ministre et le critique de l'Opposition ont pu émettre comme
commentaires concernant la permission accordée ou à être
accordée à la ville de Sherbrooke pour l'éventuelle
construction d'un centre de congrès. Les partis m'ont annoncé
aussi qu'ils préféraient retirer les articles 2 et 3 du projet de
loi privé pour redéposer éventuellement devant
l'Assemblée nationale des projets de loi privés au cours de
l'automne ou du printemps prochain.
Le Président (M. Baril): Merci. Est-ce que vous avez des
remarques préliminaires? J'aimerais que vous vous présentiez pour
le$ besoins de l'enregistrement des débats, s'il vous plaît!
M. Tanguay (Bernard): Bonjour, comme vous l'avez
mentionné, mon nom est Bernard Tanguay. Je suis notaire et conseiller
municipal de Sherbrooke. Dans un premier temps, j'aimerais excuser l'absence du
maire Jean-Paul Pelletier qui, pour des raisons majeures, a été
dans l'impossibilité d'être parmi nous ce matin.
Je vais vous entretenir très brièvement de l'article 1 du
projet de loi qui concerne le centre des congrès comme tel. Vous le
savez tous, Sherbrooke est la capitale régionale d'une région qui
s'appelle les Cantons-de-l'Est. Finalement, c'est une région ce n'est
pas un secret de Polichinelle, qui constitue quand même un attrait
majeur pour l'ensemble des québécois et même pour
les gens de l'extérieur du Québec, parce que
géographiquement on est extrêmement bien situés, d'une
part, et, d'autre part, notre réseau routier est quand même
satisfaisant. Nous avons actuellement deux dossiers, deux projets
d'érection et de construction de centres de congrès. Ce qui a
été constaté, c'est que, si on nous demandait une
implication financière ou de gestion, actuellement, nous ne
possédons pas les pouvoirs nécessaires pour nous impliquer dans
un tel centre de congrès. C'est la raison pour laquelle nous demandons
une modification à notre charte par l'ajout de l'article 1 qui vous est
présenté ce matin.
On tient à remercier M. le ministre et les membres de
l'Opposition de leur accueil. On est bien heureux de l'accueil que vous faites,
en tout cas, suivant les premiers propos que nous avons entendus face à
notre projet.
Pour ce qui est des articles 2 et 3, je vais laisser Me Huard vous
exposer notre point de vue sur ce sujet.
M. Huard (Pierre): M. le Président, en ce qui concerne
l'article 2 et l'article 3, nous sommes d'accord pour les retirer. Cependant,
on aimerait vous faire part que, s'il faut attendre l'adoption du volet 4 de la
refonte pour régler le problème qui peut exister, cela peut
être long et on aimerait que le ministre et ses fonctionnaires se
penchent sur une possibilité d'éclaircir la situation et de
régler ce problème-là dans un projet de loi
générale dès cet automne.
En ce qui concerne l'article 2, le problème qui est...
M. Bourbeau: M. le Président, si le représentant de
la ville a l'intention de retirer l'article 2, je ne vois pas pourquoi on
plaiderait ou on expliquerait l'article 2. Ou bien vous ne le retirez pas, et
là vous faites votre plaidoirie, ou bien vous le retirez et, à ce
moment-là, on en parlera une autre fois. De toute façon, nous
sommes parfaitement au courant. Il y a eu de nombreuses discussions entre vos
fonctionnaires et les nôtres sur l'article 2 et l'article 3. Nous sommes
parfaitement informés du contenu de l'article 2, des raisons qui
justifient sa présentation et il me semble que le débat devient
inutile puisque vous ne maintenez pas l'article 2. Alors, pourquoi discuter
d'un article qui est retiré? Je dirais même que ia discussion est
ultra vires ou en dehors du sujet, non pertinente, puisque l'article est
retiré. Alors...
M. Huard: Nous prenons bonne note que vous êtes saisis du
problème et nous vous remercions.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
Étude détaillée
Alors, nous allons débuter par le préambule: "Attendu que
la ville de Sherbrooke... " M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a pas de commentaires
à faire sur le préambule. Je pense que le préambule parle
par lui-même et qu'il est évident que la ville de Sherbrooke a
intérêt à ce que les pouvoirs lui soient accordés;
sans quoi, je présume qu'elle ne serait par ici ce matin.
Le Président (M. Baril): Alors, je comprends que le
préambule est adopté? Adopté. L'article 1, M. le
ministre.
M. Bourbeau: Très bien, l'article 1, M. le
Président. Cet article vise à permettre à la ville de
Sherbrooke d'acquérir certains immeubles dans le but de construire et
d'exploiter un centre de congrès. La ville pourra assumer
elle-même l'administration du centre de congrès en confiant cette
administration à un tiers. Nous sommes favorables à l'adoption de
cet article et, comme le signalait tout à l'heure le
député de Jonquière et critique de l'Opposition, il s'agit
d'un virage de la part du gouvernement vers une plus grande ouverture à
l'endroit des municipalités en ce qui concerne le développement
économique et la possibilité pour les villes de s'impliquer
directement dans la promotion économique - dans ce cas-ci la promotion
touristique. On a beaucoup de demandes provenant des municipalités pour
s'impliquer dans d'autres formes de développement économique,
comme la création d'incubateurs d'entreprises, de motels industriels,
enfin... De façon générale, les municipalités
amorcent un virage de sorte qu'on les verra sûrement, au cours des
prochains mois et des prochaines années, s'impliquer d'avantage dans
l'économie des régions. Nous sommes favorables à ce
virage-là et je suis en train de négocier très
intensivement avec mon collègue, le ministre de l'Industrie et du
Commerce, pour permettre aux municipalités de s'impliquer dans les
motels industriels et les incubateurs d'entreprises. J'ai aussi l'intention de
déposer un projet de loi dans les meilleurs délais possible
à cet effet. Il reste à arrimer certains points avec les
différents ministères du gouvernement qui s'occupent de
développement économique pour que tout cela soit parfaitement
harmonisé et coordonné.
Dans le cas présent, ici, nous avons déjà quelques
demandes de municipalités et des indications que plusieurs
municipalités sont désireuses de s'impliquer directement dans fa
promotion de centres de congrès. Entre autres, on nous signale que
certaines villes ont déjà ces pouvoirs-là, telles Hull,
Québec et Salaberry-de-Valleyfield. Il y a d'autres
municipalités, comme Sherbrooke, qui s'intéressent aussi à
cela. Je sais
que la municipalité de Val-d'Or a également un projet
semblable et d'autres municipalités dont le député de
Jonquière parlait tout à l'heure. Bref, le monde change, les
municipalités changent. Tout est en évolution et on se doit
d'être à l'écoute de la société et des
municipalités qui désirent s'impliquer davantage. Nous faisons en
sorte de permettre dans ce cas-ci à la ville de Sherbrooke de
s'intéresser à l'établissement d'un centre de
congrès.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Merci, M. le Président. Depuis deux ans et
demi, à part Valleyfield qui avait une demande spécifique, c'est
le deuxième cas où on parle d'un centre de congrès.
J'avais déjà manifesté le désir de poser quelques
questions aux représentants de Sherbrooke concernant le centre des
congrès. En prévision surtout de ce qui viendra dans le futur,
c'est important de savoir, de la part des représentants de Sherbrooke,
s'il y a eu... Puisque la ville est autorisée à établir et
à exploiter un centre de congrès, cela veut dire que la ville
prévoit s'engager dans ce dossier. Il n'y a pas de limite au point de
vue pécuniaire dans la façon dont vous pourriez vous engager, si
ce n'est la limite que les contribuables pourraient vous imposer ainsi que la
capacité financière de la municipalité. Je pense que vous
devrez procéder... Surtout pour l'établissement parce que, pour
ce qui est de l'exploitation, je ne pense pas que vous soyez soumis au
processus référendaire de la municipalité.
Donc, il n'y a pas de montant et c'est surtout vers l'exploitation du
centre de congrès, parce que, si la municipalité s'engage dans ce
processus, cela laisse supposer que, s'il y avait des difficultés durant
le temps du fonctionnement, le gouvernement pourrait être appelé
à contribuer quelque part dans le temps. Cela peut être par le
biais de sa taxation les "en lieu" de taxes gouvernementales, l'effort fiscal
du contribuable. Je peux parler de choses minimes, mais cela peut, sur
l'ensemble du Québec, représenter des sommes un peu plus
importantes.
Ma première question: Actuellement, avez-vous des études
de rentabilité concernant l'implantation d'un centre de congrès
à Sherbrooke?
M. Huard: Présentement, il y a des études en cours
sur la rentabilité. On a un projet concret qui a été
déposé. On est en train d'étudier ce projet et il y a un
autre projet qui va nous être présenté d'ici quelques
semaines par d'autres promoteurs.
M. Dufour: Au point de vue de la population, est-ce que vous avez
fait un certain nombre de consultations? La consultation informelle qu'il y a
normalement dans Ses municipali- tés, c'est que les conseillers, le
maire, tout le monde se rencontre et parle à tout le monde, et cela nous
donne une idée à peu près comment cela fonctionne.
M. Tanguay: La construction d'un centre de congrès
à Sherbrooke, c'est un vieux rêve, et pas seulement des
politiciens qui ont été en place tout particulièrement au
cours de la dernière décennie. Mais cela a même
été une promesse électorale réitérée
d'une élection à l'autre depuis les années
soixante-dix-huit, du temps où M. O'Bready était maire, ainsi que
des administrations subséquentes.
M. Dufour: C'est très bien qu'il y ait un sens de la
continuité. Cela prouve que l'ex-maire avait de bonnes idées.
M. Tanguay: Tout cela pour vous dire que la population est
extrêmement favorable à un projet semblable. C'est bien
évident qu'au niveau strictement politique et administratif, les
élus sherbrookois feront en sorte d'investir le moins d'argent possible
des contribuables dans un projet semblable. Actuellement il y a deux projets
sur la table: l'un aurait une implication financière de la ville et
l'autre, semble-t-il, n'aurait pas d'implication financière. C'est bien
évident qu'en bon gestionnaires que nous sommes, nous ferons en sorte de
prendre la meilleure décision pour impliquer le moins d'argent possible
dans un projet semblable.
M. Dufour: Actuellement, avez-vous une idée, à
savoir dans quelle fourchette de prix pourrait se trouver l'implantation d'un
centre de congrès? Si c'est l'entreprise privée, j'imagine que
cela ne coûte rien, mais vous allez probablement être obligé
de vous impliquer dans l'opération. (10 h 30)
Le fait que vous l'ayez dans votre charte, cela ouvre des portes aux
promoteurs. Il ne faut pas se le cacher, le promoteur va essayer d'en faire le
meilleur usage et d'en tirer le meilleur parti. Si, dans votre chatte, vous
avez le point de vue de l'exploitation, il aura certainement l'idée de
demander une participation de la ville. Avez-vous un peu l'idée de ce
que cela pourrait...
M. Huard: II y a un projet qui est présenté
actuellement un peu sur la même allure que celui de la ville de
Jonquière: une participation conjointe avec la ville et les promoteurs
pour la location de... La ville louerait, pendant une période de vingt
ans, le centre des congrès qui serait construit par des promoteurs.
C'est le projet qui est sur la table présentement. Dans l'autre projet
qui devrait nous être déposé, la participation de la ville
serait l'engagement de ne pas participer à d'autres centres de
congrès que celui qui est là. Il n'y aurait pas d'investis-
sèment de la ville, d'aucune façon.
M. Dufour: L'emprunt vous le voyez sur vingt ans?
M. Huard: Oui.
M. Dufour: Comme à peu près...
M. Huard: Cela serait 300 000 $ sur une période de vingt
ans.
M. Dufour: L'étude de rentabilité, vous m'avez
informé qu'elle était en cours?
M. Huard: C'est cela.
M. Dufour: Sur le nombre de congrès possible, vous n'avez
pas non plus...
M. Tanguay: Oui, on a des statistiques. Le volume de
congrès qui a été accueilli chez nous en 1987, suivant les
statistiques du Bureau du tourisme et des congrès, on a eu 47
congrès, pour un nombre de congressistes de 14 135, soit 2,69 % et une
moyenne de 300 participants par congrès. M. Paul Lessard, qui est
directeur général du Bureau du tourisme et des congrès,
nous a mentionné lundi dernier, dans un rapport sur les activités
du Bureau du tourisme et des congrès qu'il a déposé au
conseil municipal, que ces chiffres n'étaient pas
révélateurs de la situation actuelle, que c'étaient
seulement ies congrès auxquels ils ont participé et avec lesquels
ils ont eu un lien étroit. Le véritable nombre de congrès
serait de l'ordre d'à peu près 94, sauf que les infrastructures
que nous avons sont insuffisantes pour accueillir des congrès d'une
dimension plus importante que ceux qu'on détient déjà.
Globalement, cela représente 1,2 % de l'ensemble des congrès qui
se déroulent au Québec. Avec un centre de congrès, on
estime que, vers le début de la décennie 1990, on pourrait
accueillir 3,5 % de l'ensemble des congrès, ce qui ferait augmenter
considérablement l'importance qu'on accorde à ce secteur.
M. Dufour: D'accord. Je m'adresserais maintenant au ministre des
Affaires municipales pour lui poser une couple de questions. Il faut comprendre
que l'établissement d'un centre de congrès à Sherbrooke
est dans l'axe Montréal-Québec. Le centre de congrès
pourrait se bâtir de la grosseur que la municipalité ou que les
citoyens pourront accepter, ce qui veut dire que cela peut devenir un
compétiteur important pour la région de Montréal comme
pour la région de Québec. Je veux seulement demander au ministre
s'il est conscient de cela. Du fait qu'il n'y ait pas de normes imposées
au départ, le centre de congrès pourrait bien être de
nature à attirer 2000 congressistes. Cela pourrait être cela. Je
ne dis pas que les gens de Sherbrooke ne sont pas des gens raisonnables. Je ne
fais qu'attirer l'attention du ministre sur ce qui pourrait se passer dans
l'avenir, à partir de maintenant. Est-ce que vous avez examiné
cet aspect, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, je ne crois pas qu'une
étude ait été faite sur l'impact que pourrait avoir, pour
d'autres centres de congrès, l'implantation d'un centre de
congrès à Sherbrooke. Si les demandes se multiplient,
sûrement qu'il faudra se poser la question. Cependant, je ne vois pas
pourquoi on pourrait priver une ville comme Sherbrooke du droit d'avoir sa part
de la clientèle touristique. Je pense que, si on a plusieurs centres de
congrès et que plusieurs foyers au Québec s'animent et s'occupent
d'attirer des touristes, tout cela ne peut avoir qu'un effet de synergie qui va
attirer de plus en plus de touristes au Québec. Que les touristes
viennent à Sherbrooke plutôt qu'à Québec ou à
Montréal, je pense que le Québec, en tant que tel, n'y perd pas.
Pourvu que les touristes viennent au Québec, le gouvernement n'a pas de
raison particulière de pénaliser une région par rapport
à une autre. Bien sûr, si cela avait un effet nuisible sur le
tourisme en général - et à l'avenir, si d'autres demandes
se présentent, on va tenter de vérifier s'il n'y aurait pas un
effet nuisible, mais je serais porté à penser que plus il y aura
de monde au Québec qui s'occupera de développement touristique,
plus cela pourra avoir un effet bénéfique sur l'ensemble des
contribuables québécois. C'est comme les industries, cela: le
fait d'avoir un parc industriel dans une municipalité peut
empêcher une industrie en particulier d'aller s'implanter dans une autre
municipalité, mais cela apporte au Québec des industries.
Parfois, l'appétit engendre l'appétit et le touriste engendre le
touriste, ou le tourisme engendre le tourisme. Mais les touristes qui viennent
quelque part au Québec retournent chez eux et, s'ils ont
été favorablement impressionnés, cela a un effet
d'entraînement chez les autres touristes.
Bref, pour l'instant, en tous les cas, je ne crois pas qu'il y ait lieu
de s'alarmer, mais, si le phénomène de l'implantation des centres
de congrès se reproduisait dans chaque municipalité ou à
plusieurs exemplaires, il faudrait probablement, à ce moment-là,
faire une étude.
M. Dufour: En fait, je comprends votre position par rapport aux
industries, parce que l'industrie peut engendrer d'autres industries. C'est un
phénomène assez connu. Il y a l'effet d'entraînement,
l'effet de domino, etc. Tandis que !e marché du congrès, que je
sache, a une certaine limite. Il y a un certain nombre de congrès
potentiels, susceptibles de... Il est évident que le Centre des
congrès de Montréal est subventionné et que le centre des
congrès de Québec ne l'est pas, mais il y a eu des montants
d'investis. Comme il y a des contribuables d'impliqués dans ces
dossiers-là, il n'y a pas de
politique, en fait, actuellement - et vous me l'avez confirmé -
il n'y a pas de politique des centres de congrès au Québec et je
pense que cela serait rapide de le faire, de se donner au moins un instrument
de mesure. Moi, j'ai dans l'idée que, si Drummondville venait demander
d'établir un centre de congrès... Je comprends que l'entreprise
privée peut le faire sans la municipalité; je pense qu'on ne peut
pas contrôler cela. On appelle cela la concurrence et je pense qu'H faut
laisser jouer les règles du jeu. Mais, quand les municipalité
s'impliquent, en supposant, par exemple, que, dans la région de
Sherbrooke ou de l'Estrie, Sherbrooke se dote d'un centre de congrès et
que, demain matin, Drummondville vient demander d'installer un centre de
congrès, quelle pourrait être notre position par rapport à
cela? Comme il n'y a pas de politique connue, comme administrateurs, qu'est-ce
qu'on pourrait faire dans un cas comme celui-là?
M. Bourbeau: M. le Président, évidemment, je pense
que la clientèle... Il est très évident que la
clientèle qui est recherchée par la ville de Sherbrooke ne peut
pas être la même que celle qui est recherchée par un palais
des congrès comme celui de Montréal qui n'a vraiment pas
intérêt à attirer de très petits congrès,
puisque les équipements sont faits pour accueillir des groupes
importants. Alors, je ne crois pas, en ce sens-là, qu'un centre des
congrès comme celui de Sherbrooke, avec sa population d'à peu
près 100 000 habitants puisse, vraiment venir en compétition avec
le centre des congrès de Montréal.
M. Dufour: II pourrait.
M. Bourbeau: Bien, il pourrait peut-être, mais d'une
façon très marginale puisque la clientèle visée
n'est certainement pas la même, en termes d'importance de congrès,
en tous les cas. Peut-être que les gens de Sherbrooke pourraient
élaborer là-dessus.
M. Tanguay: C'est évident, écoutez, on ne peut tout
de même pas... Vos propos sont tout à fait exacts quand vous dites
qu'on n'est quand même pas en compétition avec Montréal et
Québec pour certains types de congrès qui sont d'une dimension ou
qui sont hors de portée pour nous autres. Notre capacité
d'accueil, en termes de chambres d'hôtel, ne nous permet quand même
pas d'avoir 2000 ou 2500 congressistes. Je pense qu'il faut exclure cela
absolument.
Je rappellerais à M. Dufour - il connaît très bien
le milieu - que Sherbrooke est la capitale d'une région en
développement touristique majeur. On sait l'attrait considérable
que suscite dans la grande région de Montréal, et même un
petit peu plus loin, la région de l'Estrie comme telle. Que la
région de l'Estrie puisse bénéficier d'un centre des
congrès, cela serait un atout majeur supplémentaire pour le
développe- ment touristique de notre région.
M. Dufour: M. le Président, je ne voulais pas susciter les
côtés négatifs de la région de Sherbrooke.
M. Tanguay: Non, non. Cela va.
M. Dufour: En fait, je m'interroge, parce que, pour avoir
été impliqué dans la mise sur pied d'un centre des
congrès, je sais de quoi je parle. Il y a des implications non seulement
dans les investissements, mais il y a aussi des implications dans la promotion
du centre de congrès. L'industrie privée ne peut pas le faire
seule; si la municipalité s'implique, l'implication est beaucoup plus
grande. Ce que je crains, c'est qu'on ouvre une porte dans laquelle tout le
monde va embarquer. À ce moment-là, la compétition va
devenir tellement féroce que les municipalités auront fait de
mauvais placements.
Si, demain matin, au même titre - et là, Sherbrooke est en
premier - qu'on accorde à Sherbrooke le pouvoir de mettre sur pied un
centre des congrès, si, demain matin, la ville de Drummondville venait
devant nous et nous demandait aussi son centre de congrès... J'ai
parié de compétition entre Montréal, Québec et
Sherbrooke. Sherbrooke dit qu'elle n'a pas de prétention
vis-à-vis de Montréal, mais je mets cela en doute parce que,
quand on est dans un marché, on l'exploite au maximum et je trouverais
très sain que la ville de Sherbrooke ait enlevé deux
congrès à la ville de Montréal. Peut-être que
Montréal serait moins correcte, mais, comme administrateur, je vais me
mettre à la place du ministre des Affaires municipales ou du
gouvernement, quand il en rentre au Québec, tout le monde en profite.
Donc, par rapport à cela, pas trop de problèmes si vous me dites:
Cela va. Dans le temps, on a déjà demandé de faire une
politique pour reconnaître les centres de congrès. Ce n'est pas
quand le mal est fait ou quand tout est mis en place qu'on pense à faire
une politique. Actuellement, Montréal, Québec, Hull,
Jonquière et tantôt Sherbrooke, ont déjà des centres
de congrès et je sais que d'autres municipalités ont des centres
de congrès privés. Je veux bien qu'on ait des centres de
congrès, mais, comme il y a des montants d'argent qui sont investis par
les municipalités, il faudrait qu'on établisse au départ
un certain nombre de balises, un certain nombre de règles qui fassent
qu'on puisse maintenir un certain nombre de centres de congrès, mais pas
Popen bar", comme on dit, parce qu'il va y avoir des problèmes. Je veux
bien qu'on joue avec les forces du milieu, mais je ne veux pas qu'on joue avec
l'argent des contribuables, et ça pourrait être cela, dans le
fond.
Je ne m'oppose pas à ce qui se passe à Sherbrooke. Je dis:
À partir de maintenant, est-ce qu'on ne pourrait pas - et c'est cela le
point que je soulève - penser à établir une politique
globale qui mette un certain nombre de balises? Le fait qu'il n'y ait
pas de montant d'exigé, je ne sais pas, le centre des congrès de
Sherbrooke, est-ce que ce serait pour recevoir des congrès de 1500 ou
2000 délégués? Moi, je sais que si, par exemple, vous avez
une salle de congrès qui a 30 000 pieds carrés, cela peut
recevoir 2000 ou 2500 délégués; si c'est 15 000 pieds
carrés, c'est à peu près 1000
délégués. Ce qui veut dire qu'au fond c'est un
congrès de 500, parce qu'une salle, il faut que cela se divise en deux,
ce n'est jamais à 100 %. Si une salle a 30 000 pieds, probablement
qu'elle pourra recevoir des congrès de 1000 personnes. Bien, 1000
personnes, cela commence à être un marché
intéressant; 1000 personnes et leurs conjoints, cela fait 2000
personnes. Cela commence à drainer quelque part.
Deuxième des choses, est-ce que le centre des congrès de
Sherbrooke pourrait espérer avoir des subventions gouvernementales?
C'est aussi un point de vue qu'il faut examiner. Je pense que, par rapport au
centre des congrès, c'est important d'avoir une politique, d'abord, pour
savoir combien il pourrait y en avoir au Québec faits par des
municipalités. Ce ne sont pas toutes les municipalités qui
devraient avoir leur centre de congrès, je ne le pense pas, même
si elles pourraient toutes en avoir l'ambition. Saint-Glinglin ne devrait pas
avoir le droit d'avoir un centre de congrès, cela ne devrait pas
être correct.
S'il y avait des balises, on saurait quels sont ceux qui sont
susceptibles de recourir au gouvernement. Il faut bien penser que là
où il y a un centre de congrès, tantôt, il va y avoir une
association de centres de congrès. Ces gens-là vont faire des
demandes. Je pense que, comme législateurs, on ne peut pas donner une
bénédiction seulement lors de la naissance. Il faut aussi les
maintenir en vie jusqu'à leur mort ou aussi longtemps qu'ils ont le
goût de vivre. C'est dans ce sens-là que je posais mes
questions.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui, j'ai une question. Actuellement, il n'y a pas
de subvention du gouvernement du Québec dans l'établissement de
votre centre des congrès, que je sache?
M. Tanguay: Non.
M. Bourbeau: Non? M. le Président, en réponse aux
remarques du député de Jonquière, je dirai que,
premièrement, en ce qui concerne une politique des centres de
congrès pour le gouvernement, je sais que le ministre responsable, le
ministre du Tourisme, est présentement en profonde cogitation à
ce sujet et il ne m'appartient pas d'annoncer ou de faire état des
grandes orientations du gouvernement dans ce dossier. Ce que je pourrais dire,
c'est que, dans la mesure où le gouvernement du Québec ne
s'implique pas financièrement, il va être assez difficile
d'empêcher des municipalités qui veulent établir un centre
de congrès à leurs frais et selon leur bon jugement, après
avoir fait leur propre étude de marketing, il va être assez
difficile de leur prohiber ce droit-là, de leur refuser ce
droit-là quand on a accordé ce droit à d'autres
municipalités. À ce moment-là, ce serait substituer le
jugement de fonctionnaires du gouvernement du Québec qui viendraient
dire: Ce n'est pas bon pour Sherbrooke parce que cela va nuire à
quelqu'un d'autre, au jugement de fonctionnaires locaux, d'élus locaux
qui, eux, après avoir fait leurs propres études sur le plan local
et régional, en sont venus à la conclusion qu'un tel centre de
congrès pourrait être rentable. Je suis porté à
faire confiance au sens des affaires et à la bonne gestion des
élus locaux. Je pense que cela relève de l'autonomie locale de
décider ce qui est bon pour la population locale, d'autant plus que les
impôts qui vont servir à défrayer les coûts sont
perçus par les élus locaux eux-mêmes, à leurs
propres risques et périls, si je peux m'exprimer ainsi. (10 h 45)
Je crois que les représentants de la ville de Sherbrooke ont fait
tout à l'heure un brillant plaidoyer en faveur de leur ville, que je
connais bien d'ailleurs, puisque j'ai passé une partie de mon enfance
à Sherbrooke même, ayant fait mes études au
séminaire Saint-Charies-Borromée - je présume que cela
vous dit quelque chose, les gens de Sherbrooke? Bon. Cela existe toujours mais
sous forme de cégep. J'ai eu l'occasion de visiter cette merveilleuse
ville, la ville de Sherbrooke, qui a un passé historique avec ses deux
rivières qui se rejoignent à l'endroit dit les Grandes Fourches.
Peut-être que le député de Jonquière connaît
les Grandes Fourches, mais pour la postérité, M. le
Président, et peut-être également pour le plaisir des
rédacteurs du Journal des débats, il me fait plaisir de
dire à mes collègues que les Grandes Fourches, en langage
abénaquis, cela s'appelle Tinékétoléquoi-que Je ne
sais pas si les gens de Sherbrooke peuvent confirmer la prononciation? C'est le
bon accent, oui? Bon. Pour ce qui est de l'écriture au Journal des
débats, évidemment, il faudra aller consulter les
dictionnaires, c'est assez compliqué.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je pense bien que le ministre, pour une fois qu'il
veut défendre l'autonomie des municipalités, je serais mal venu
de lui dire: Défendez-la pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je pense que, de ce côté-là, il
faut être cohérent, mais je veux juste faire une certaine mise en
garde. Par expérience vécue, ce n'est pas une atteinte à
l'autonomie, mais surtout au début d'implantations nouvelles et de
phéno-
mènes nouveaux qui se produisent, c'est important, je pense, de
le faire, puis de le faire visière levée. Je veux juste rappeler
que, lorsqu'on a mis sur pied la possibilité de faire des parcs
industriels ou d'implanter des parcs industriels au Québec, toutes les
municipalités, ou à peu près, se sont senties une
vocation, puis cela ne portait pas atteinte à l'autonomie des
municipalités, cela faisait appel à l'entrepreneur-ship des
municipalités. Toutes les municipalités se sont vues
industrielles du jour au lendemain, ce qui fait qu'if y a eu un nombre de parcs
pratiquement incalculable qui se sont ouverts, puis il y a eu un nombre de
pieds carrés mis à la disposition des industriels qui, dans
beaucoup de cas, ne sont jamais venus. Donc, il y a eu de l'argent qui a
été investi dans des terrains et dans de l'infrastructure qui
n'ont jamais servi ou qui vont servir à d'autres fins. Donc, je pourrais
dire que c'est une espèce de fausse représentation,
jusqu'à un certain point, et cela, le ministre ne peut pas ne pas me
confirmer ce que je dis là. Il y a eu un certain nombre de parcs... Je
serais encore curieux de voir combien il y a de pieds carrés de parcs
industriels qui ne sont pas développés et qui ne seront
probablement jamais développés.
Donc, c'est dans ce sens-là que, moi, je dis: Oui, à
l'aube d'une nouvelle politique, c'est important de regarder ce qui se passe,
comment cela va fonctionner, quelle pourrait être l'attitude. C'est vrai,
dans ce cas-là, il n'y a pas d'appel aux fonds publics, tant mieux! Mais
vous savez, quand on part en voyage, cela ne coûte jamais tellement cher
parce qu'on ne ferait jamais le voyage. Ce n'est pas après qu'on
calcule, c'est avant. Il y a des députés dans le coin et, comme
ils s'adonnent à être du côté du gouvernement, ils
pourraient peut-être avoir des idées de dire: Bien, si le
gouvernement s'impliquait cela serait bien intéressant, cela pourrait
être plus facile. Un coup qu'il va y avoir suffisamment de centres de
congrès implantés au Québec, c'est évident et c'est
clair comme de l'eau de roche qu'il va y avoir une association de centres de
congrès. Et l'association des centres de congrès fera comme
l'association des SIDAC, elle fera comme l'association des hôteliers,
à un moment donné elle viendra cogner à la porte d'un
ministère, puis elle dira: Y aurait-il quelque chose pour nous autres?
Avez-vous prévu, pourrions-nous penser qu'il pourrait y avoir quelques
piastres mises à notre disposition pour faire telle et telle chose?
C'est dans ce sens-là qu'étaient mes interventions et
là-dessus, c'est évident et c'est clair qu'un centre de
congrès, c'est un instrument de développement. C'est excellent
pour l'économie d'une municipalité, à la condition que la
municipalité puisse recevoir ces équipements-là, puisse en
faire profiter la population et puisse s'engager dans une démarche qui
peut être un instrument de développement économique et de
promotion touristique. Donc, dans ce sens-là, c'est un moyen excellent.
Il sera excellent jusqu'à ce que, par exemple, II n'y ait pas
prolifération de ces équipements-là sur le territoire du
Québec. Même si je crois à la concurrence, même si je
crois que l'appétit vient en mangeant, je peux vous dire que, des fois,
quand on vient plutôt gros, on dégonfle, puis il ne faudrait pas
que cela se produise. Dans le cas des centres de congrès - puisqu'au
départ je viens de donner nos couleurs - dans ce domaine-là, il
faut y aller avec prudence et surtout l'examiner sous l'angle des contribuables
qui investissent des montants d'argent là-dedans. On se doit comme
législateurs de les protéger.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Chagnon... Pardon, M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, j'étais un peu surpris
d'entendre le député de Jonquière s'étonner de la
possibilité d'une compétition entre Montréal et
Sherbrooke. Il faudrait savoir que le Palais des congrès de
Montréal, qui est une des institutions de mon comté, n'est pas
exactement organisé comme le projet que la ville de Sherbrooke a en vue.
D'abord, il faut savoir, et les représentants de la ville de Sherbrooke
m'informaient qu'il y a 538 chambres; c'est la capacité d'accueil
régionale. N'allons pas nous imaginer que le palais des congrès
de Sherbrooke pourra recevoir un congrès comme celui qu'a reçu le
Palais des congrès de Montréal, la semaine dernière, avec
les psychiatres, 13 592 psychiatres à Montréal. Ils ont
utilisé tout ce qu'il y avait comme capacité d'accueil à
Montréal et dans la région des Laurentides. On ne construit pas
des hôtels à partir d'un palais des congrès. On
amène un palais des congrès comme institution pour appuyer le
mouvement hôtelier. Ce n'est pas l'inverse qui se fait.
Mais à titre de question ou de commentaire, il me semble que le
député de Jonquière aurait pu mettre en garde les gens de
Sherbrooke contre le modèle de financement possible évoqué
par eux, soit que la municipalité de Sherbrooke contracte avec
l'entreprise privée pour ériger le palais des congrès de
Sherbrooke. Dans un article du Devoir économique, Michel Gailloux
mentionnait le cas de Jonquière que le député doit
connaître. "À Jonquière, disait-il, la situation
diffère un peu. La chaîne Roussillon y a bâti un complexe
hôtelier jouxtant le centre des congres pour un coût total
d'environ 5 600 000 $. Récemment, le président Jean-Pierre
Prud'homme - que le député doit connaître - se
départissait du centre en le vendant à la ville. Par un contrat
bail-achat de 20 ans, la ville s'engage à lui verser 300 000 $ par
année." Et on dit ici, entre guillemets: "II est difficle de
dégager les opérations de l'hôtel de celles du centre,
commente M. Prud'homme, mais je peux vous dire que la ville devra
sûrement éponger un déficit."
C'est dans ce sens que la ville devra regar-
der si elle ne veut pas avoir à éponger un déficit
comme celui que la ville de Jonquière a eu à éponger en
rachetant par bail-achat le complexe du palais des congrès de
Jonquière. J'invite la ville de Sherbrooke à être plus
prudente que les édiles municipaux de Jonquière. Merci.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, je voudrais juste... Parce
qu'on me fait une ouverture sur le centre des congrès de
Jonquière. Je suis bien au courant, j'ai négocié de a
à z. C'est le modèle, mais ce que vous ne dites pas, c'est que la
municipalité donne 300 000 $ et qu'elle acquiert sur 20 ans un
équipement qui vaut au-dessus de 2 000 000 $, avec les stalles de
stationnement et le reste. S'il y a des ventes ou de l'expropriation, la ville
va chercher... C'est à elfe, elle est propriétaire, mais elle
loue en même temps. Dans cette opération, sans ces
investissements, il n'y aurait pas eu d'hôtel ni de centre de
congrès. Actuellement, l'hôtel paie plus de 300 000 $ de taxes. Je
pense que c'est une opération intéressante. Cela a des
retombées économiques entre 8 000 000 $ et 12 000 000 $ dans
l'économie locale.
Tout le sens de mon intervention n'était pas de dire: On va dire
non à Sherbrooke. Je fais juste demander si on devrait avoir une
politique ou pas. Ce ne serait pas le temps, au moment où on commence
des choses, de les voir avec prudence, de ne pas multiplier au départ.
Ce n'est pas comme les petits pains, cela. Ce n'est pas la multiplication des
pains. Il faut le faire en fonction d'un marché et faire l'ouverture.
Dieu sait si cela demande des efforts! Ce n'est pas juste construire un centre
de congrès qui est important, c'est surtout de le faire fonctionner.
Moi, je vous dis, avec mon expérience de maire, que j'ai
travaillé et que j'ai mis beaucoup de temps et d'efforts pour
développer la venue de congrès. Cela ne se fait pas tout seul. Il
y a des retombées intéressantes. Il y a 131 emplois directs. Il y
a peut-être 150 emplois autour. Cela veut dire à peu près
300 emplois. Je ne dirais pas que cela n'a pas de bon sens. On a
été un des premiers centres de congrès, sans apport
gouvernemental, qui s'est construit au Québec. De ce côté,
je pense qu'on a réussi quelque chose et cela a suscité
l'intérêt des gens de Sherbrooke, de La Tuque, d'un paquet...
Le Président (M. Baril): D'accord?
Une voix:...
M. Dufour: Ils ont garanti au promoteur un certain nombre
d'intérêts sur l'hôtel, mais pas sur le centre des
congrès. Le centre des congrès est la propriété de
la ville.
Le Président (M. Baril): Merci. Je comprends que...
M. Dufour: Peut-être une dernière question. C'est
écrit "un centre de congrès". Est-ce que la municipalité -
vous allez peut-être me dire que c'est une question plate, mais je la
pose quand même, quitte à avoir l'air pas correct - un centre de
congrès, est-ce que cela veut dire que la municipalité peut
s'impliquer seulement dans un ou si elle pourrait s'impliquer dans plus
d'un?
M. Bourbeau: Non, je ne crois pas qu'on puisse en conclure que la
ville pourrait s'intéresser ou s'impliquer dans plus d'un centre de
congrès, auquel cas il aurait fallu choisir une autre terminologie
qu'"un centre de congrès". Je pense qu'il faut interpréter cela
comme étant restrictif,
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Baril): Je comprends aussi que les
articles 2 et 3 sont retirés?
Une voix:...
Le Président (M. Baril): L'article 4 est
adopté?
M. Bourbeau: À l'article 4, il s'agit de l'article
d'entrée en vigueur de la loi, soit en l'espèce la date de sa
sanction, M. le Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Est-ce que la Loi
concernant...
M. Bourbeau: Je ferai une motion de...
Le Président (M. Baril): Oui, c'est vrai, il y a une
motion de... Je m'excuse.
M. Bourbeau:... renumérotation, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Adopté? Une voix:
Le titre.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le titre, Loi
concernant la ville de Sherbrooke, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi tel que modifié est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Baril): Merci beaucoup. Merci, messieurs.
Je vous souhaite un bon voyage de retour.
M. Tanguay: Merci beaucoup. Bonjour! Le Président (M. Baril):
Bonjour!
M. Bourbeau: Est-ce qu'on suspend les travaux cinq minutes?
Le Président (M. Baril): Oui, on suspend cinq minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 57)
(Reprisée 11 h 10)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux.
Projet de loi 224
Nous sommes rendus au projet de loi 224, Loi concernant la cession de
certains immeubles par la ville de Montréal à l'Hôpital
Royal Victoria. Je demanderais au parrain, s'il vous plaît, de
présenter son projet. M. le député de Saint-Louis.
Remarques préliminaires
M. Chagnon: M. le Président, je vous remercie, ainsi que
les membres de la commission, de bien vouloir entendre ce matin le projet de
loi privé 224 concernant la cession de certains immeubles et, lorsqu'on
parle de ces immeubles, on parle particulièrement de terrains par la
ville de Montréal à l'hôpital Royal Victoria.
Il s'agit, M. le Président, en grande partie de
régulariser une situation qui perdure depuis 101 ans cette année,
c'est-à-dire qu'il y a au delà de 100 ans la ville de
Montréal louait des terrains pour 1 $ par année à une
corporation hospitalière qui était l'hôpital Royal
Victoria, qui a utilisé ces terrains pour faire des constructions qui
demeurent encore et qui sont encore en utilisation aujourd'hui. Il s'agit
aujourd'hui d'assurer, d'une part, que la corporation de l'hôpital puisse
devenir propriétaire de ces terrains loués et devenir
propriétaire des terrains appartenant à la ville de
Montréal sur lesquels la corporation de l'hôpital, avec le temps,
au début des années 1900, avait bâti. Il s'agit de
régulariser cette situation un peu particulière, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le projet de loi que nous
avons devant nous permettra à la ville de Montréal de vendre pour
la somme de 1 $ à l'hôpital Royal Victoria certains immeubles
faisant partie du parc Mont-Royal. La ville de Montréal, quant à
elle, ne s'oppose pas à ce que l'hôpital devienne
propriétaire absolu de l'emplacement. Il est cependant nécessaire
que la ville soit expressément autorisée à aliéner
les terrains occupés par l'hôpital Royal Victoria en raison du
dernier alinéa de l'article 563 de la Charte de la ville de
Montréal. Cet article, en effet, prohibe formellement toute
aliénation de terrain faisant partie du parc Mont-Royal, sauf selon les
termes mêmes de la charte, dans la mesure où une loi
spéciale déroge expressément à l'article 563.
Pour comprendre davantage la chronologie des événements,
il serait peut-être intéressant de rappeler certaines dates
importantes dans ce dossier. L'hôpital Royal Victoria a été
incorporé en vertu des lois fédérales, chapitre 125 des
Statuts du Canada en date du 23 juin 1887. À cette
époque-là, une somme de 1 000 000 $ avait été
octroyée à l'hôpital par voie de donations et une fondation
avait été constituée. C'est le 17 septembre 1887
qu'était signé un bail à perpétuité avec la
ville de Montréal où on prévoyait la construction d'un
hôpital, mais à deux conditions: premièrement, que les
terrains servent à des fins d'hôpital et que le tout soit
ratifié par une loi privée. À la suite de cela, le 12
juillet 1888 - je signale aux députés et membres de la commission
qu'à cette époque-là on siégeait le 12 juillet, au
milieu de l'été, donc cela fera 100 ans dans quelques semaines,
M. le Président, alors que la plupart d'entre nous se seront pas ici -
on a passé un bill privé.
M. Dufour:...
M. Bourbeau: Peut-être que le député de
Jonquière était là, lui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: II est un peu plus âgé que nous. Le
bill privé chapitre 112, disait que la construction de l'hôpital
était permise à condition qu'aucun effet négatif ne soit
causé sur l'aqueduc de la ville de Montréal. S'il y avait des
effets nuisibles sur l'aqueduc de la ville de Montréal, qui est
situé un peu au sud ou au sud-est du terrain, la ville était
autorisée à fournir un autre terrain à l'hôpital. Le
15 octobre 1888 avait lieu une convention entre la ville de Montréal et
les fondateurs de l'hôpital au sujet de la propriété d'un
lot contigu, afin de con-
firmer par bail et de permettre la construction de l'hôpital, mais
seulement à des fins récréatives, de convalescence et
d'administration et ce, sur le terrain loué adjacent. Le 23 mars 1891
avait lieu le don des lots contigus, c'est-à-dire le lot 1816. C'est le
bon numéro?
Une voix: Oui.
M. Bourbeau: Le lot originaire 1816. Par la suite, bien
sûr, avait lieu la construction de l'hôpital et sur le terrain en
question sont maintenant érigés le pavillon Hersey et le pavillon
Ross, je crois.
M. le Président, les besoins actuels de l'hôpital Royal
Victoria requièrent qu'il utilise l'emplacement loué à
toutes les fins requises aux activités hospitalières et non
seulement aux fins auxquelles il avait été restreint en vertu des
conventions précédentes, y compris, bien sûr, pour le
traitement des malades. La ville de Montréal, quant à elle, ne
s'oppose pas à ce que l'hôpital devienne propriétaire
absolu de l'emplacement. Pour toutes ces raisons, nous sommes favorables
à l'adoption du projet de loi 224 que nous avons devant nous.
Le Président (M. Baril): Merci. M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je n'ai pas de remarque particulière. Grosso
modo, il y a peut-être certaines questions que je pourrai poser au cours
de l'analyse du projet de loi. Il est évident que je souhaite la
bienvenue aux gens qui représentent la corporation.
Le Président (M. Baril): Messieurs, si vous voulez vous
présenter, s'il vous plaît, et si vous avez des remarques...
M. Stock (Richard): Quelques-unes. Mon nom est Richard Stock, de
l'hôpital Royal Victoria. Je suis directeur général adjoint
de l'hôpital et je suis à l'étude de ce projet depuis
quelque temps. Pour ajouter quelques points sur l'utilisation des terrains
maintenant, il y a sûrement les deux pavillons mentionnés, le
pavillon Hersey qui est consacré surtout aux laboratoires de recherche,
et le pavillon Ross qui accommode présentement environ 150
bénéficiaires de l'hôpital. Il y a également quatre
autres édifices qui empiètent, de façon mineure, sur le
même terrain et ceci, depuis plus de trente ans. Il y a notre pavillon
médical, un assez gros pavillon de onze étages, et notre pavillon
chirurgical, avec toutes les disciplines chirurgicales. Alors, ils
empiètent et, en effet, accommodent un assez grand volume de
soins-patients et ceci, comme je le dis, depuis plus de trente ans. Il y a plus
de 425 000 patients qui visitent l'hôpital, chaque année, pour des
soins ambulatoires, des soins cliniques, et environ 23 000 admissions par
année à l'hôpital. Alors, un assez grand volume.
Nous cherchons à régulariser la situation de
propriétaire à des fins de plans d'aménagement et de plans
directeurs en collaboration avec la ville de Montréal.
Peut-être que je pourrais laisser la parole à Me Dubois
pour qu'il explique la deuxième annexe du projet de Loi qui n'a
peut-être pas été mentionnée encore.
M. Dubois (Yves): D'accord. Alors, mon nom est Yves Dubois. Je
suis de l'étude McMaster Meighen, qui sont les conseillers juridiques de
l'hôpital Royal Victoria.
Le projet de loi concerne, en fait, deux emplacements. Le premier
emplacement, qui est décrit à l'annexe A, est finalement une
petite parcelle qui avait été expropriée par la ville en
1866 afin de prolonger la rue Université. Ce prolongement n'a jamais
servi à cette fin parce qu'il y a quand même des problèmes
physiques pour construire une rue sur cette parcelle. Malheureusement,
l'hôpital a construit, en 1924, ce qu'on appelle le pavillon des femmes
et ce pavillon empiète sur le terrain de la municipalité. La
dimension du terrain est de 190 pieds sur 60 pieds.
Le deuxième emplacement, comme M. le ministre et M. Chagnon l'ont
expliqué, avait été loué à ses tout
débuts par bail à perpétuité par la ville de
Montréal à l'hôpital Royal Victoria, et on cherche à
régulariser le titre relativement à cela.
Étude détaillée
Le Président (M. Baril): Merci. Alors, je suis prêt
à appeler l'article 1, M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article permet à
la ville de Montréal de vendre les immeubles décrits aux annexes
A et B, situés dans le territoire du parc Mont-Royal, immeubles qui font
l'objet d'une prohibition d'aliénation aux termes de l'article 563 de la
charte de la ville.
Nous sommes favorables à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: L'article 1?
Le Président (M. Baril): L'article 1.
M. Dufour: Le terrain B, vous étiez en location. Quel
était le prix de location?
M. Dubois: C'était 1 $ par année à
perpétuité.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: On a tout l'historique des lots, mais de quelle
façon la municipalité avait-elle acquis ces lots-là?
M. Dubois: Les deux lots en question, les deux emplacements ont
été acquis par expropriation.
M. Dufour: Cela veut dire qu'il y avait des coûts inclus,
j'imagine. La municipalité ou
Montréal avait acquis ces terrains-là à des fins
d'aqueduc?
M. Dubois: Non...
M. Dufour: Pour le patrimoine ou...
M. Dubois: II avait acquis ces terrains-là à des
fins municipales; cela ne paraît pas trop clairement dans les documents
que j'ai examinés.
M. Bourbeau: Comment? Vous n'avez pas fait l'examen des titres?
1888, cela n'est pas très vieux, il me semble.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: Moi, quand j'étais notaire, je remontais au
moins au système seigneurial, autour de... g.
M. Dufour: Au déluge.
M. Dubois: Oui, c'était pour l'expansion de la ville et
pour le parc Mont-Royal aussi.
M. Bourbeau: Est-ce que M. de Maisonneuve a été
propriétaire indivis des terrains, vous ne le savez pas?
M. Dubois: Non, je ne le sais pas, malheureusement.
Une voix: Cela devait être son épouse.
Le Président (M. Baril): Je pense que c'était son
beau-frère.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Dans les constructions potentielles - il semble que ce
soit aussi pour régulariser ses titres, mais en même temps
à des fins d'expansion - est-ce que sur ces terrains-là,
actuellement, il existe des boisés ou des choses à
préserver?
M. Stock: II en existe à préserver. L'hôpital
les préserve depuis plus de 100 ans. Ils sont plutôt très
à pic dans le flanc de la montagne et l'hôpital a une entente avec
la ville pour les préserver à perpétuité, cela ne
changera pas. Le plan de développement de l'hôpital n'est pas du
tout sur ces lots-là. Il a été entériné par
un arrêté en conseil cette année. Vous avez
feuilleté le petit dépliant tout à l'heure et il n'est pas
du tout sur ces lots-là, il est dans les bâtiments existants
plutôt. Alors, il n'y a aucun plan pour développement
ailleurs.
M. Chagnon: Je pense qu'il y aurait lieu d'ajouter, pour le
bénéfice du député de Jonquière, que,
lorsque le projet de loi privé a été déposé,
il y a un groupe de pression connu à Montréal, qui s'appelle "Les
amis de la montagne", qui avait posé une objection au tout début,
au cas où, qui a levé son objection et qui nous a envoyé
une lettre nous disant qu'il levait son objection à l'adoption du projet
de loi privé. Je tiens à le souligner pour corriger ou amoindrir
une appréhension du député de Jonquière quant
à l'avenir.
Une voix: Offrez-lui une copie.
M. Chagnon: Oui, en voulez-vous une copie?
M. Dufour: Oui.
M. Chagnon: Je dépose copie de ma copie.
M. Dufour: Merci.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 2, M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article permet à l'hôpital Royal
Victoria d'acquérir ces immeubles, M. le Président.
Le Président (M. Baril): L'article 2 est-il adopté?
L'article 3, M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 3 prévoit que, dans le cas
où la ville redevient propriétaire de ces immeubles en tout ou en
partie, la prohibition d'aliéner prévue à l'article 563 de
la charte s'applique de nouveau.
M. Dufour: M. le ministre, il est question... J'imagine que c'est
dans le contrat avec la municipalité, que vous ne pouvez pas disposer de
ces terrains autrement que par aliénation envers la ville?
M. Dubois: C'est cela. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 3 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 4, M. le ministre.
M. Bourbeau: il s'agit, M. le Président, de l'article
d'entrée en vigueur de la loi, soit en l'espèce la date de sa
sanction.
Le Président (M. Baril): L'article 4 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'annexe "A", M. le ministre.
M. Bourbeau: L'annexe "A" est adoptée, M. le
Président, quant à nous.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. L'annexe "B". Nous
avons un amendement? Oui. Un instant!
M. Chagnon: Oui. J'aurais une modification, à moins que le
ministre ne veuille l'apporter; je ne sais pas s'il l'a, moi j'en ai une.
Le Président (M. Baril): Vous parlez de l'article "B"?
M. Chagnon: Oui. Une voix: L'annexe "B".
Le Président (M. Baril): L'annexe "B", je m'excuse.
M. Bourbeau: On a une modification à apporter à
l'annexe "B". Est-ce que l'Opposition a une copie de la modification?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Oui? Bon. L'annexe "B" serait modifiée comme
ceci, M. le Président: "L'annexe "B" du projet de loi est
modifiée par le remplacement, à la septième ligne du
deuxième alinéa du paragraphe ii du nombre "39" par le nombre
"38".
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Alors, cela se lirait 38°O9'14" plutôt que
39°09' 14".
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'amendement est-il
adopté? Est-ce que l'annexe "B" telle qu'amendée est
adoptée?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Lé Président (M. Baril): Alors, nous en sommes au
préambule. M. le ministre.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président. J'ai une
modification à apporter au titre du projet de loi.
Le Président (M. Baril): Oui, cela sera le suivant. Est-ce
que le préambule est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le titre est
adopté?
M. Bourbeau: M. le Président, dans le titre, j'aimerais
apporter une modification pour remplacer le mot "Vitoria" par le mot
"Victoria". Ajouter un "c" à "Victoria".
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Très subtil. C'est adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Est-ce que le
titre tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 224 tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des remarques
finales? M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je voudrais tout simplement remercier les membres de
la commission d'avoir bien voulu corriger une situation qui était un peu
bizarre et créée par nos ancêtres il y a 100 ans. Alors, je
vous remercie de la célérité des travaux de la commission.
Merci.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Je n'ai pas de remarques. Longue vie à
l'hôpital et surtout qu'il y ait le moins de malades possible.
Le Président (M. Baril): Messieurs, si vous avez des
remarques....
M. Dubois: Juste pour remercier la commission.
Le Président (M. Baril): Merci beaucoup. On vous souhaite
un bon voyage de retour.
Alors, la commission ayant rempli son mandat ajourne ses travaux sine
die.
(Suspension de la séance à 11 h 28)
(Reprise à 17 h 10)
Projet de loi 15
Le Président (M. Baril): Alors, la commission reprend ses
travaux pour poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
15, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
concernant les habitats fauniques. À la dernière rencontre, nous
étions rendus à la page 7, à l'article 128.15.
M. le ministre.
Activités dans un habitat faunique
(suite)
M. Picotte: Oui, M. le Président. "128.15. Le ministre
peut rendre une ordonnance s'il constate qu'une activité..."
Une voix: 138.16?
Le Président (M. Baril): Non, 128.15, en haut de la page
7.
Une voix: C'est le secrétaire qui sait cela, où on
est rendu.
Le Président (M. Baril): C'est ce qu'on me dit, à
moi, c'est 128.15.
M. Picotte: Qu'on était rendu à 128.15? Le
Président (M. Baril): Oui.
M. Picotte: 128.15, M. le Président: "Le ministre peut
rendre une ordonnance s'il constate qu'une activité susceptible
d'entraîner des dommages sérieux ou irréparables à
un habitat faunique: "1° a débuté ou est sur le point de
débuter, sans avoir été autorisée; "2° ne
respecte pas les conditions fixées dans l'autorisation; "3° n'est
pas faite conformément aux normes ou conditions d'intervention
déterminées par règlement. "L'ordonnance enjoint au
contrevenant de suspendre la réalisation de l'activité
jusqu'à ce qu'il ait obtenu l'autorisation requise ou, selon le cas, de
se soumettre aux conditions de l'autorisation ou aux normes ou conditions
d'intervention prévues par règlement. "Cette ordonnance doit
être motivée et prend effet à la date de sa signification.
"Dans le cas où une personne visée par une ordonnance refuse ou
néglige d'y donner suite, le ministre peut, en outre de tout autre
recours, s'adresser à la Cour supérieure pour obtenir une
injonction ordonnant à la personne de se conformer à
l'ordonnance."
Cet article a pour objet de permettre au ministre d'émettre une
ordonnance à rencontre d'une personne qui ne respecte pas les
dispositions touchant la protection des habitats fauniques. Ainsi, une
ordonnance pourra être émise si une personne fait une
activité sans avoir été autorisée, si elle ne
respecte pas les conditions d'exécution fixées dans une
autorisation ou si, n'ayant pas besoin d'une autorisation, elle ne respecte pas
les conditions d'intervention déterminées par règlement du
gouvernement.
L'ordonnance enjoindra au contrevenant de respecter la loi. Elle devra
être motivée et prendra effet dès sa signification à
l'intéressé. Si le contrevenant ne respecte pas l'ordonnance, le
ministre pourra s'adresser à la Cour supérieure pour obtenir une
injonction.
Ce pouvoir d'émettre une ordonnance et le mécanisme de
mise en oeuvre prévu au présent article s'inspirent du
modèle retenu dans la Loi sur la qualité de l'environnement et
dans la Loi sur les pesticides. Il permet d'intervenir rapidement en cas de
non-respect de la loi qui pourrait entraîner des conséquences
irréversibles. La protection des habitats fauniques est de nature
similaire à la protection de l'environnement. Il importe donc que le
ministre ait un pouvoir d'intervention rapide et efficace, pour empêcher
la destruction d'habitats fauniques protégés.
En plus de ce pouvoir d'ordonnance, d'autres recours sont prévus.
Ainsi, il sera possible d'intenter une poursuite pour infraction à la
loi pour non-respect de l'ordonnance, tel que prévu à l'article
171.2 introduit par l'article 7 du présent projet.
En outre, le ministre pourra, si une personne a été
déclarée coupable, prendre des mesures nécessaires pour
restaurer l'habitat faunique détruit aux frais de l'intervenant, tel que
prévu à l'article 171.5 introduit par l'article 7 du
présent projet qui sera examiné ultérieurement.
M. Desbiens: M. le Président, est-ce que cela prend...
Le Président (M. Baril): M. le député.
M. Desbiens: ...une inscription dans la loi elle-même pour
pouvoir s'adresser à la cour afin d'obtenir une injonction? Il faut que
cela soit inscrit dans la loi?
M. Picotte: On dit que, dans le droit de cette nature-là,
il est préférable qu'il soit indiqué, pour faciliter les
choses.
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 128.15 est
adopté.
Alors, la Section III, Administration, l'article 128.16. M. le
ministre.
Administration
M. Picotte: Section III, Administration. "128.16 Le ministre
peut, par protocole d'entente, aux conditions et pour les activités ou
les habitats fauniques qu'il détermine, confier à la
Communauté urbaine de Montréal, à la Communauté
urbaine de Québec, à la Communauté régionale de
l'Outaouais ou à une municipalité, qu'elle soit constituée
en vertu d'une loi générale ou spéciale, y compris une
municipalité de comté et une municipalité régionale
de comté, l'exercice sur son territoire des pouvoirs prévus aux
articles 128.7,128.10 à 128.14 et 171.5. "Le protocole peut en outre
prévoir les conditions de subdélégation aux
employés de l'organisme municipal des pouvoirs qui lui sont
confiés. "Le ministre publie le protocole d'entente à la
Gazette officielle du Québec avec avis qu'il entrera en vigueur
le quinzième jour qui suit la date de sa publication ou à toute
date ultérieure qu'indique l'avis. "À compter de cette date,
l'organisme municipal partie au protocole d'entente possède les pouvoirs
nécessaires à l'exercice de la délégation
prévue par le présent article."
Ici, M. le Président, je voudrais introduire un papillon qui a
été déposé il y a quelques instants et qui se lit
comme suit: "L'article 128.16 introduit par l'article 15 de ce projet est
modifié par le remplacement du troisième alinéa par le
suivant: "Le ministre publie à la Gazette officielle du Québec
un avis indiquant qu'un protocole d'entente est intervenu avec un organisme
municipal et sa date d'entrée en vigueur"."
Le Président (M. Baril): S'il vous plaît, j'ai de la
misère à entendre le ministre.
Une voix: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Vous pouvez continuer, M. le
ministre.
Une voix: On va revenir aux anciens présidents.
M. Picotte: Cet article a pour objet de permettre au ministre de
déléguer à des organismes municipaux
intéressés des pouvoirs qui lui sont dévolus par la loi
pour protéger les habitats fauniques, sauf le pouvoir d'émettre
des ordonnances qui ne pourrait être exercé que par le ministre.
Donc, des ordonnances pourront être émises par le ministre. C'est
bien sûr que c'est sur une base volontaire, M. le Président, qu'on
ie fait et qu'on l'offre aux municipalités. On sait très bien que
cela a été discuté. Cette délégation se fera
dans le cadre d'un protocole d'entente agréé par les parties. Un
organisme municipal, que ce soit une municipalité, une communauté
urbaine ou régionale, une municipalité régionale de
comté, aura, par la délégation, les pouvoirs
nécessaires pour exercer cette fonction. À cet égard, le
protocole d'entente prévoira les conditions que l'organisme municipal
devra respecter pour déléguer ses pouvoirs à ses
employés, conditions qui pourront varier selon l'organisme municipal en
cause. Il importe de souligner que cette délégation sera
encadrée pour assurer une protection la plus uniforme possible d'un
endroit à l'autre. Ainsi, les protocoles seront accompagnés d'un
ordre technique que la municipalité devra appliquer.
La modification introduite par le papillon a pour objet de remplacer la
publication du protocole d'entente par un avis plus sommaire indiquant
l'existence d'un protocole et sa date d'entrée en vigueur. L'objet de
cette disposition est d'informer officiellement la population qu'une
municipalité donnée s'est vu déléguer des pouvoirs
en matière de protection des habitats fauniques. La publication du
protocole lui-même, de même que les annexes qui pourraient
l'accompagner pour encadrer l'exercice des pouvoirs par la municipalité
apparaît inutilement lourde, surtout si l'on considère que le
texte actuel de ce troisième alinéa impliquerait une publication
dans la Gazette officielle du Québec chaque fois qu'un protocole
serait modifié ou ajusté au fur et à mesure que les normes
de gestion des habitats se raffineraient. Voilà, M. le Président,
l'explication.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le papillon est
adopté?
M. Desbiens: M. le Président, j'ai compris que
c'était une question d'ajustement, mais pourquoi ne pas publier, quand
même, le protocole à part de...
M. Picotte: Me Côté.
Le Président (M. Baril): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): D'une part, il y a lieu de
souligner que d'autres protocoles d'entente conclus en vertu de la Loi sur la
conservation de la faune avec les associations gestionnaires de ZEC, qui sont
un peu de même nature et où on leur demande de gérer le
territoire pour nous, ne sont assujettis à aucune publication dans la
Gazette officielle du Québec. D'autre part, on craint que publier
tout le protocole, surtout que celui-ci pourra être assez
détaillé - lorsqu'on fera de la délégation, on
pourra dire: Vous pouvez autoriser tel genre d'activités dans tel genre
d'habitat à condition que vous respectiez
telle et telle norme - ne fasse des documents assez volumineux. On pense
également que, chaque fois qu'on modifierait le protocole pour ajouter
des normes ou pour les diminuer on serait obligé de faire encore une
publication à la Gazette officielle du Québec et cela
serait de l'administration inutilement lourde. Pour le citoyen, que ce soit une
entité ou une autre qui applique la loi, la loi est la même. La
réglementation va être adoptée par le gouvernement.
L'informer, tout simplement, que la municipalité est autorisée
à l'appliquer nous apparaît suffisant dans les circonstances.
M. Picotte: M. le Président, il est bien important de
souligner que, ici, on voulait ajouter une information additionnelle pour le
citoyen, pour qu'il sache un peu où il doit s'adresser, comment. On
voulait, au moins, l'informer. Dans tout ce qu'on a fait à ce jour et
dans tout ce que d'autres font, on ne va jamais aussi loin que cela, mais nous
tenions, à dire: II faut informer le citoyen. La façon de
l'informer, c'est de lui dire: II est intervenu un protocole d'entente entre
telle municipalité et nous pour cela, et les gens peuvent aller se
renseigner là plutôt que s'adresser chez nous, puis qu'on leur
dise: Allez donc à la municipalité régionale de
comté, à la municipalité X ou à la
communauté urbaine et qu'on promène le citoyen un peu partout
comme cela. C'est une façon de l'informer davantage et c'est cela que
cela représente. Si on publiait l'ensemble du protocole d'entente et si,
chaque fois qu'on modifiait, pour des raisons x, un protocole, on publiait
toujours cela, c'est vrai que cela alourdirait passablement la procédure
et compliquerait la vie du citoyen. C'est ce que nous avons pensé, M. le
Président, face à cet article-là.
M. Desbiens: Pas au point de bloquer la Gazette officielle, je ne
le pense pas, quand même. De toute façon, il y a des règles
précises concernant la Gazette officielle. Quand vous êtes
trop long, ils vous disent: Arrêtez-vous. Je pense qu'il y a des
limites.
M. Picotte: Le problème, c'est qu'on a pensé que
cela ne changeait rien pour le citoyen de produire ce protocole d'entente. La
journée où on aura dans le Québec 75 protocoles d'entente
avec des municipalités, vous voyez un peu ce que cela pourrait
représenter. Chaque fois qu'on modifierait quoi que ce soit, il faudrait
retourner dans la Gazette officielle. Pour le citoyen, à toutes
fins utiles, cela ne change rien puisque c'est à titre d'information
pour savoir où il doit s'adresser surtout. Pour le protocole comme tel
cela ne vient rien changer le fait qu'il se retrouve dans la Gazette
officielle.
M. Desbiens: C'est le fait de la connaissance. Pour le citoyen
connaissant le protocole, s'il y a quelque chose à l'intérieur
qui ne lui va pas, par exemple, cela ne donne pas de recours. Ce
protocole-là, il est décidé, strictement, passé,
voté, en vertu de la loi, par le ministre et une municipalité
quelconque.
M. Picotte: Tout ce qu'on fait, c'est qu'à
l'intérieur d'une loi existante on peut permettre à une
municipalité d'appliquer certains points de la loi ou la loi comme
telle. Mais cela ne vient pas ajouter quoi que ce soit, c'est
déjà une loi existante. Alors, c'est dans ce sens-là qu'on
mentionne que cela n'ajouterait rien pour le citoyen.
M. Desbiens: II est averti. Il peut, à ce
moment-là, aller à sa municipalité, puis obtenir copie du
protocole en payant comme pour les autres documents. Cela devient un
document.
M. Picotte: Cela devient un document public, M. le
Président, et il est accessible à tout citoyen.
M. Desbiens: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'amendement est
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 128.16, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Desbiens: Pas tout de suite. D'abord, municipalité de
comté, ça, c'est l'ancien conseil de comté? C'est quoi,
une municipalité de comté? Les anciens conseils de comté
cela existe-t-il encore?
M. Picotte: "Y compris une municipalité de
comté."
M. Desbiens: Non, conseils de comté. Il me semble que
c'est ce qu'on appelait anciennement les conseils de comté.
M. Picotte: Les conseils de comté. Moi non plus, je ne
sais pas pourquoi cela se retrouve là. Je ne sais pas si quelqu'un peut
me donner une explication, à moins qu'il n'en existe encore.
M. Desbiens: Ils ont peut-être une existence légale
encore, même s'ils ne font rien, non?
Une voix: Non.
M. Picotte: On me dit que cette formulation est prise à
l'intérieur d'une loi qui origine des affaires municipales, du
ministère des Affaires municipales.
M. Desbiens: Elle pourrait être rafraîchie.
M. Picotte: Cela a été fait à la
suggestion
du ministère des Affaires municipales.
M. Desbiens: Mais, il doit y avoir une raison à cela.
Écoutez, on ne passera pas une demi-heure là-dessus, vous pourrez
peut-être le vérifier.
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: Et s'il y a lieu, en troisième lecture,
à la présentation du rapport.
M. Picotte: Faire la correction en troisième lecture.
M. Desbiens: ...il faudrait peut-être y apporter des
modifications.
M. Picotte: M. le Président, on l'adopte en disant que,
s'il y a une correction qui doit être faite après la
vérification au ministère des Affaires municipales, avant la
troisième lecture, on aura la possibilité d'apporter cet
amendement.
Le Président (M. Baril): Et vous ferez rapport à la
commission?
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Baril): Merci. Alors, je comprends que
l'article 128.16, tel qu'amendé, est adopté?
M. Desbiens: Ah, non.
Le Président (M. Baril): Non? Avez-vous d'autre chose?
M. Desbiens: Ah, excusez-moi. Continuez.
Le Président (M. Baril): On arrive au coeur.
M. Desbiens: C'est toute la question de la
délégation. Quel est l'avantage? Est-ce que c'est une
manifestation d'un désir des municipalités, d'une volonté
des municipalités ou si c'est le ministre ou le ministère qui
voit des avantages à cela?
M. Picotte: C'est beaucoup plus le ministère qui voudrait
associer les municipalités à cela. Mais, on ne veut pas le faire
obligatoirement. On veut le faire de façon volontaire avec ces
municipalités. Certaines municipalités seraient
intéressées à le faire, d'autres pas. C'est pour cela
qu'on en parle sur une base volontaire. C'est aussi dans le but de faire une
guichet unique un peu pour cela. C'est-à-dire que pour le citoyen qui
veut vérifier si effectivement il y a un habitat faunique ou quoi que ce
soit, c'est toujours plus facile de s'adresser à sa municipalité,
à sa MRC, que de s'adresser au gouvernement. Alors, c'est dans ce
but-là. Mais, il n'est pas question qu'on l'impose d'aucune
façon. C'est pour cela que c'est beaucoup plus, on doit vous le dire, le
ministère qui pense permettre aux municipalités d'exercer ces
pouvoirs que les municipalités qui nous le demandent. Par exemple, quand
quelqu'un veut un permis de construction, bien, encore là, c'est
à la municipalité qu'il s'adresse. Probablement qu'à ce
moment-là on peut l'informer qu'il ne peut pas faire telle chose
à cause de cela. Cela nous apparaît un guichet unique et cela nous
apparaît un endroit plus près du citoyen. Mais, encore là,
il n'est pas question de l'imposer à qui que ce soit. C'est plutôt
sur une base volontaire, si, effectivement, les municipalités veulent le
faire sur une base volontaire. \ M. Desbiens: Si les
municipalités acceptent, elles ne sont pas obligées. En tout cas,
pour le citoyen, plus c'est proche, mieux c'est. Mais, dans le deuxième
alinéa, il y a, en plus, "subdélégation aux
employés". Vous ne craignez pas qu'il n'y ait une espèce -
comment dit-on cela - d'éparpillement? Finalement, plus il y a de gens
qui interprètent et appliquent la loi, plus il y a de danger qu'elle
soit appliquée de façon désordonnée un peu,
différente.
M. Picotte: C'est pour cela qu'on parle d'un protocole qui va
être très précis là-dessus. C'est un protocole
à intervenir.
M. Desbiens: Oui.
M. Picotte: En fait, quand quelqu'un veut obtenir un permis de
construction, la municipalité dit: Vous vous adressez à M. Untel
qui, lui, fait appliquer les règlements et les normes de la
municipalité. Si on n'avait pas prévu cela dans la loi, cela
supposerait toujours que la municipalité ne peut pas
déléguer à quelqu'un de responsable, par exemple, le
pouvoir d'émettre certains permis si, effectivement, elle a à
émettre des permis de par le protocole d'entente en ce qui concerne le
travail à être effectué à l'intérieur d'un
habitat. Il faudrait toujours que le citoyen s'adresse à l'ensemble de
la municipalité, que parfois on soit obligé de passer cela en
séance du conseil ou des choses semblables. Alors, si on n'indique pas
dans la loi qu'elle peut le déléguer à l'employé,
à partir de ce moment-là, cela devra faire l'objet d'une
étude à la table du conseil et cela va, évidemment,
alourdir de beaucoup le processus.
M. Desbiens: Oui, mais c'est encore bien plus dangereux si la
municipalité n'a même pas à se prononcer.
Écoutez...
M. Picotte: C'est la municipalité qui va pouvoir le
déléguer à son directeur si elle le désire.
M. Desbiens: Oui, oui. Mais, son directeur,
après cela, va faire ce qu'il veut. Je veux dire qu'il va
l'appliquer selon le protocole. (17 h 30)
M. Picotte: Moi, dernièrement, j'ai demandé un
permis de construction à ma municipalité. Je ne suis pas
allé à la table du conseil. Je me suis adressé à
l'inspecteur municipal en bâtiments et je lui ai dit ce que je voulais
faire. Il a dit: Avant que j'émette un permis de construction pour toi,
tu dois respecter telle et telle chose. Une fois que je lui eus donné ce
que j'avais à lui donner, il a émis un permis pour moi. Alors,
c'est évident que j'avais besoin de ça pour 48 heures ou 72
heures après. Comme le conseil se réunit deux fois par mois chez
nous, parce que c'est une municipalité de type rural, j'aurais
été obligé d'attendre au premier lundi du mois de juin
avant d'avoir mon permis, si cela avait été acheminé
à la table du conseil. L'inspecteur a fait les volontés du
conseil, ni plus ni moins. Il doit faire appliquer une réglementation et
des normes qui sont bien précises.
M. Desbiens: M. le Président, le ministre conviendra que
ce sont des critères très objectifs, mathématiques ou
presque dans le cas qu'il nous donne en exemple. Mais, dans le cas de
l'application du protocole d'entente sur les habitats fauniques - il faudrait
que vous regardiez cela sérieusement - au premier alinéa, on dit:
"y compris une municipalité régionale de comté." Le
ministre peut lui confier "l'exercice sur son territoire des pouvoirs
prévus à l'article 128.7" et, donc, ce pouvoir qui pourrait
être exercé par la municipalité pourrait l'être par
un individu. À l'article 128.7, regardez bien - je ne sais pas si vous
avez fait le rapprochement - "le ministre peut autoriser la réalisation
d'une activité qui modifie un habitat faunique." Donc, un
subdélégué, fonctionnaire d'une municipalité,
pourrait autoriser la réalisation d'activités qui modifieraient
un habitat faunique, si je comprends bien, et en imposer les conditions.
Même les municipalités et les subdélégués
aussi «pourraient le faire.
M. Picotte: Me Côté.
M. Côté (Gaétan): En fait, on doit
considérer que le deuxième alinéa précise que le
protocole d'entente va déterminer les conditions de
subdélégation. Si on prend, par exemple, l'article 128.7, on peut
penser que le protocole dira: Vous pouvez autoriser une activité qui
modifie, pourvu que ce soit tel type d'activité qui modifie, mais qui ne
met pas en danger, ou encore qui modifie, mais qui peut aider davantage
l'habitat. C'est un peu l'exemple qui a été donné
avant-hier du dragage. On pourra permettre du dragage, mais à la
condition qu'il soit fait pendant telle période où il n'y a pas
de frais et que les débris constituent un autre habitat ou qu'il y art
des habitats de remplacement.
M. Picotte: L'autre point qu'on me mentionne et qui est bien
important, c'est qu'on n'est pas obligé, loin de là, de tout
déléguer à la même municipalité. Ce pouvoir
donné par protocole d'entente pourra ne pas être
délégué à la municipalité comme telle.
Qu'est-ce qui nous empêchera - et c'est ce que cela nous donne comme
responsabilité - de dire, en ce qui concerne une modification à
être apportée à un habitat faunique, que le plan devrait
être approuvé par le ministre?
M. Desbiens: Alors, aussi bien enlever l'article 128.7.
M. Picotte: Pas nécessairement. Cela nous prend l'article
128.7. On pourra enlever par protocole d'entente le fait qu'ils administrent
l'article 128.7, mais il faut que je garde l'article 128.7.
M. Desbiens: Pourquoi?
Le Président (M. Baril): Me Côté.
M. Côté (Gaétan): L'article 128.7 concerne
les modifications. On peut penser à beaucoup de modifications
très techniques. Malgré l'interdiction de faire une
activité si cela modifie, il pourrait y avoir des activités qui
modifient très très peu un habitat. Par exemple, il peut y avoir
un habitat de chevreuils et les travaux projetés ne touchent qu'au
centième de cet habitat. Cela pourrait être de faire un sentier de
motoneige ou des choses qui sont, finalement, très mineures. Ne pas
avoir cette possibilité empêcherait la flexibilité que l'on
veut avoir pour la délégation.
M. Desbiens: Alors qu'on est rendu avec 1600 municipalités
au Québec, subdéléguer à 1600 individus, vous
pensez qu'en pratique vous ne perdrez pas le contrôle?
Qui va juger pour l'application de la loi sur les habitats fauniques?
Même si c'est un employé municipal, ce ne seront pas tous des
écologistes qui vont être là. Pour eux, donner un coup de
pelle de tracteur dans un habitat peut-être que ce ne sera pas modifier
bien bien un habitat.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Je pense que c'est
peut-être parce que chez nous, nous fonctionnons beaucoup par protocoles
d'entente. On n'a qu'à penser aux 60 et quelques ZEC.
Généralement, ce sont des créatures qui exécutent
très bien. Il y a des choses qu'on ne permet pas et il y a des choses
qu'on permet. Par exemple, la gestion de la faune, on va leur permettre cela.
La protection de la ressource, même si par protocole d'entente le
ministre pourrait donner à quelqu'un la possibilité de
protéger la ressource, si celui-ci préfère que ce soit le
ministre qui protège la ressource et réponde directement de cela,
alors, en tenant compte que c'est par protocole d'entente, c'est
bien évident que cela devient une entente qui est suffisamment
serrée pour nous permettre de contrôler.
Mais je dois vous dire qu'on est bien loin de là, parce que je ne
pense pas qu'il y ait beaucoup de municipalités qui vont accepter, en
tout cas, au point de départ, de faire un protocole d'entente. Il y aura
sans doute aussi par la suite, à force de fonctionner, des choses qui
devront être ajustées et peut-être des modifications
à apporter.
Hier, quand je parlais des protocoles, je disais: Bon, de toute
façon, s'il devait y avoir abus, le protocole comportera des clauses de
résiliation qui pourront être utilisées, le cas
échéant, de même que des clauses relatives à
l'évaluation et au contrôle du mandat donné au
délégataire.
M. Desbiens: C'est le ministère qui va contrôler ces
abus-là? J'essaie de faire voir au ministre que cela paraît
difficile, justement, d'établir un contrôle sur autant de monde
rendu aussi loin, surtout à cause de 128. 7. Cet individu-là,
donc, qui va avoir la subdélégation, va pouvoir, lui, "autoriser
la réalisation d'une activité qui modifie un habitat faunique" et
imposer les conditions qu'il va déterminer lui-même.
M. Picotte: Oui, mais je pense qu'il faut se dire une chose. Au
départ, je serais un peu d'accord avec vous, si, par exemple, le
fonctionnaire municipal avait à déterminer s'il y a habitat ou
pas habitat. Une chose est certaine, c'est que, nous, quand nous allons
arriver, nous allons dire: II y a là, et c'est cartographie, et bien
délimité un habitat qu'il faut protéger. Bon, il va y
avoir des limites précises. À partir de ce moment-là, la
personne en question ou la municipalité n'aura pas à se
prononcer: Y a-t-il un habitat ou bien s'il n'y en a pas?
M. Desbiens: D'accord.
M. Picotte: II y en a un, habitat. Quel genre d'habitat est-ce?
Ce sera cartographie et déterminé. À partir de ce
moment-là, on va pouvoir prévoir ce qui peut être
effectué à l'intérieur d'une activité. Il y a des
activités qu'on appelle des activités types et d'autres qui ne le
sont pas. Alors, ce sera, quand même, assez précis et il y aura
des choses bien balisées au point de départ. La personne qui aura
à administrer ou à être déléguée par
nous pour administrer ladite loi, ce ne sera pas discrétionnaire. Il
faudra qu'elle se...
M. Desbiens: Elle va, quand même, avoir la même
autorité que le ministre selon 128. 7, si vous lui
subdéléguez votre responsabilité. Évidemment, vous
allez imposer certaines conditions à l'intérieur. En tout cas,
moi, cela me laisse réticent. Quand même, l'objectif de la loi,
c'est de protéger les habitats fauniques.
M. Picotte: Je pense qu'il faut être prudent, M. le
Président. Moi, je dis, sur ce que nous dit le député de
Dubuc qu'il faut effectivement être très prudent dans nos
protocoles d'entente et j'imagine que nous devrons nous ajuster au fur et
à mesure des premiers protocoles qui seront conclus.
Pour l'instant, je dis qu'il faut au moins essayer de vérifier ce
que cela peut donner, tout en disant qu'il faut que les protocoles d'entente
soient rigides. Cela est hors de question. Autrement, si on faisait une loi
pour la protection des habitats fauniques et qu'on n'allait pas bien les
protéger pour toutes sortes de raisons, eh bien, cela ne nous donnerait
rien d'avoir une loi sur la protection des habitats fauniques.
M. Desbiens: Si, M. le ministre, vous procédiez à
l'inverse, parce que, s'il se produit des choses, à cause de cette
subdélégation-là, le mal sera fait. L'habitat sera
détruit ou, en tout cas, endommagé sérieusement,
possiblement.
Si vous n'aviez pas, si vous enleviez 128. 7... À un moment
donné, vous allez avoir de la part d'une municipalité, par
exemple, une demande disant: Bien oui, mais on ne peut même pas faire
cela. Ce ne serait pas plus prudent d'agir de cette façon-là,
d'attendre que des demandes viennent d'en bas pour des modifications possibles?
Et là, vous pourriez ajouter un pouvoir de ce genre-là.
M. Picotte: Je vais vous donner un exemple que je trouve assez
intéressant. Il dit qu'il peut y avoir un outil à
l'intérieur d'un coffre d'outils qui pourrait être un peu
dangereux. Évidemment, à partir du moment où on en a
besoin, même s'il peut être dangereux, il ne faut pas se
défaire du coffre d'outils non plus. Il faut plutôt prévoir
128. 7, parce que, nous, nous en avons besoin pour fonctionner. Il faut
plutôt se dire que 128. 7 ne sera pas délégué, par
protocole d'entente, à une municipalité. Elles pourront faire
autre chose, mais 128. 7 n'apparaîtra pas dans un protocole d'entente,
s'il est dangereux. Pour nous, il est évident qu'il faut garder 128. 7
parce que nous en avons besoin.
M. Desbiens: D'accord. Dans la délégation, vous en
avez besoin. Je n'ai pas d'arguments supplémentaires à
apporter.
M. Picotte: Moi, je veux quand même garder bien à
l'esprit - je pense que c'est bien indiqué puisqu'on parle souvent de la
loi comme telle et de son esprit - je veux garder bien à l'esprit qu'il
faudrait être très prudent là-dedans. Je pense qu'on l'a
souligné et que c'est important. Il faut garder cela à l'esprit
et y aller par expérimentation au point de départ pour nous
permettre de ne pas altérer ou de ne pas venir détruire ce que
nous voulons protéger par la loi.
M. Desbiens: Comme le ministre semble décidé de le
garder et qu'il a le pouvoir de le faire, je pourrais au moins lui
suggérer de faire l'expérience avec une
municipalité...
M. Picotte: Oui.
M. Desbiens: ...ou quelques municipalités...
M. Picotte: Pas bête.
M. Desbiens: ...pour commencer, pour s'assurer comment
l'application se fait et tout cela.
M. Picotte: Je pense que cela sera beaucoup plus sage de notre
part de commencer par faire certains protocoles d'entente avec une ou quelques
municipalités pour bien vérifier, tester ce qu'on appelle une
expérience pilote, quitte à nous guider là-dessus et
à revenir après pour modifier la loi, s'il faut la modifier, pour
être bien certains que nous...
M. Desbiens: Vous n'êtes pas obligé non plus de
donner dans un protocole 128....
M. Picotte: On n'y est pas obligé, effectivement. Moi, je
peux vous dire que je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de monde qui attende
à la porte, demain matin...
M. Desbiens: J'en doute.
M. Picotte: ...pour vouloir administrer cela.
M. Desbiens: En tout cas.
Le Président (M. Baril): Alors, l'article 128.16 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 128.17.
M. Picotte: 128.17, M. le Président: "Le ministre peut
accorder une aide financière à toute personne qui exerce une
activité sur une propriété privée où est
situé un habitat faunique si le refus d'autoriser une activité,
si une condition prévue dans une autorisation ou si une norme ou
condition d'intervention prévue par règlement lui cause un
préjudice."
Cet amendement permet au ministre d'accorder une aide financière
à une personne si la désignation d'un habitat faunique sur une
propriété privée empêche une personne d'exercer une
activité ou si cet empêchement lui cause un préjudice
réel. L'octroi d'une compensation financière n'est pas
automatique parce que, très souvent, la désignation d'un habitat
faunique ne causera pas de préjudice. Au surplus, le système
d'autorisation prévu par la loi permettra souvent au ministre
d'autoriser une personne à faire l'activité projetée, mais
en respectant des modalités qui préserveront l'habitat faunique.
Prévoir une indemnisation dans tous les cas serait inapproprié.
Outre les cas où la désignation d'un habitat ne crée aucun
préjudice économique, certains pourraient être
tentés de projeter de faire une activité dans un habitat faunique
afin d'être indemnisés.
Alors, je pense, M. le Président, que... (17 h 45)
M. Desbiens: Est-ce sur demande?
M. Picotte: Non. Tout simplement, lorsqu'il y aura une demande
pour faire des modifications ou quoi que ce soit, on pourra juger de la
pertinence d'indemniser quelqu'un si, effectivement, on lui cause un
réel préjudice.
M. Desbiens: Vous l'avez souligné vous-même: J'ai un
habitat faunique sur mon terrain, je vais m'organiser un petit revenu avec
cela.
M. Picotte: Allez-y donc, M. Arsenault. Le Président
(M. Baril): M. Arsenault.
M. Arsenault (George): Je peux vous donner l'exemple d'un ravage
de cerfs de Virginie. Si on veut qu'un ravage garde sa valeur, on va
l'identifier comme un habitat Important et essentiel qui doit être
maintenu, mais, pour lui garder son importance faunique, il faut d'abord
intervenir pour garder la végétation à une certaine
strate, à une certaine qualité, et garder une certaine
variété d'arbres. Alors, il faut intervenir, mais il ne faut pas
tout couper non plus. Et le fait qu'on ne puisse pas tout couper peut
occasionner une perte pour le propriétaire, puisqu'il ne peut pas
exploiter cela comme il le veut. S'il y a perte - avec l'entente-cadre qu'on a
présentement sur les habitats fauniques, on fait des plans pour toutes
les réserves de plus de cinq kilomètres - s'il y a perte ou si on
impose au propriétaire de ne pas couper ou de couper d'une certaine
façon et qu'il y a perte, on peut le compenser. On le peut par entente
avec lui pour compenser ses pertes de revenu parce que c'est un ravage. C'est
là un exemple où on peut le faire.
M. Desbiens: Les critères ne sont pas faciles à
déterminer, les critères pour le paiement, pour déterminer
l'aide financière. Il n'y a pas de jurisprudence?
M. Picotte: Ce serait en fonction, M. le Président, du
dommage réel qu'on pourrait évaluer.
M. Desbiens: En fait, cela ne donne rien au citoyen. Il peut
toujours faire une demande et le ministre peut accorder, il n'y est pas
obligé.
M. Picotte: C'est cela.
M. Desbiens: C'est absolument discrétion-
naire.
Une voix: li faudrait qu'il y ait une évaluation du
terrain.
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'on va comprendre
cela, li s'agit de se référer un peu à la Loi sur la
protection du territoire agricole. S'il avait fallu indemniser tous ceux qui
étaient lésés, je vous prie de me croire que cela aurait
coûté cher au Québec et qu'on aurait manqué de
piastres. Dès qu'on identifie un habitat, il va sûrement y avoir
quelqu'un qui va être tenté de projeter de faire quelque chose
là pour avoir des piastres. Je regrette, mais ce n'est pas cela le but.
Il faut dire que la protection de l'habitat, c'est un peu le désir d'une
collectivité et le sacrifice que doit faire une collectivité.
Autant on a protégé le sol, autant il faut le faire pour
l'habitat.
Maintenant, il se peut - c'est cela qu'on veut garder comme porte
ouverte - que, dans certains cas, il y ait des gens qui soient très
lésés par une situation comme cela. On pourra l'évaluer et
regarder, entre autres, avec la Fondation de la faune s'il n'y a pas lieu
d'indemniser, pas nécessairement en totalité, mais
peut-être en partie pour certaines choses. On veut avoir le pouvoir de
l'évaluer tout simplement.
M. Desbiens: Mais est-ce qu'un article de cette nature existe
dans certaines lois? Est-ce qu'on retrouve cela quelque part?
M. Picotte: On me dit que non. La protection d'un habitat
faunique n'est pas considérée comme une expropriation; parfois,
cela peut même donner une certaine valeur à une
propriété.
M. Desbiens: Oui.
M. Picotte: C'est pour cela que, ne considérant pas que
c'est une expropriation, on veut prévoir la possibilité de le
faire, s'il y a vraiment de réels dommages de causés.
M. Desbiens: Le cadre général, c'est le dommage
réel que vous allez évaluer, vous, au ministère.
M. Picotte: Oui, dommages ou perte...
M. Desbiens: S'il y avait une perte de revenu...
M. Picotte: ...de revenu.
M. Desbiens: ...c'est plus facile...
M. Picotte: Dommages ou perte de revenu, c'est surtout cela.
M. Desbiens: ...à évaluer.
M. Picotte: Chaque type d'habitat va avoir ses
critères.
M. Desbiens: Vous allez établir des critères?
M. Picotte: En principe, j'étais d'avis qu'il ne devait y
avoir aucune indemnisation. C'était mon opinion et cela reste encore
assez mon opinion. Il ne devrait pas y avoir d'indemnisation. C'est un choix de
société, celui de protéger les habitats fauniques.
Parfois, c'est intéressant d'avoir un habitat faunique sur son terrain
ou dans la rivière en arrière de chez soi.
Vous avez, d'ailleurs, entendu le langage que nous a tenu PUPA lors du
sommet de la faune qui disait que cela peut causer un certain préjudice
à certains agriculteurs. Pas de la même ampleur, pas du même
genre, mais cela pourrait causer dans des boisés privés un manque
à gagner en ce qui concerne les revenus. Nous disons: Acceptons au moins
d'évaluer cela et, s'il y a des gens qui sont vraiment
lésés, le ministère ou la Fondation de la faune pourra
intervenir, mais nous allons l'évaluer.
Cela devrait normalement être un choix collectif et il me semble
que si, pas loin de chez moi, il y avait un habitat faunique, je me sentirais
même obligé d'accepter de le protéger comme citoyen
responsable.
M. Desbiens: En tout cas, cela reste... Je sais que ce n'est pas
facile, mais c'est compréhensible que cela puisse nuire. Donc, il y a
à établir une compensation juste et équitable. Ce sont les
critères objectifs qui sont difficiles à déterminer. Je ne
sais pas comment vous allez procéder.
M. Picotte: Évidemment, on va essayer de faire un peu
comme le MER fait. Le ministère de l'Énergie et des Ressources
parfois, un peu comme ce qu'on a fait... Je pense qu'on a réussi
à faire une certaine évaluation quand on a protégé
le ravage Armstrong. On a réussi à faire une certaine
évaluation. On s'est assis avec la compagnie et on a dit: Qu'est-ce
qu'il faudrait faire pour compenser? C'est bien sûr qu'au début la
compagnie pouvait nous demander de remplacer X territoires de bois non
disponibles ou inutilisables par une coupe beaucoup plus grande ailleurs. Cela,
c'était peut-être l'intention de la compagnie au point de
départ, mais on a réussi à s'asseoir et à dire:
Écoutez, on reconnaît qu'il y a un réel préjudice.
Maintenant, qu'est-ce qu'on devrait faire pour corriger ce
préjudice-là, tout en tenant compte que vous devez agir en bons
citoyens qui doivent protéger l'habitat faunique? À partir de ce
moment-là, on s'est entendu sur certains dédommagements qui
étaient fort peu dispendieux, d'ailleurs. Je n'ai pas en tête ce
que cela pouvait représenter, mais on pourra toujours demander à
quelqu'un de vous fournir ces
détails-là.
M. Desbiens: Je pense que cela ne m'inquiète pas. Quand
c'est un gros ravage ou un site assez étendu pour être connu
publiquement, tout le monde peut surveiller le dossier. Cet article va
s'adresser par ailleurs, à une foule d'individus. Encore une fois, le
ministre actuel a une façon de vouloir l'appliquer, de façon
générale, mais le prochain ou les suivants pourront avoir des
idées différentes. Si l'arbitraire était toujours
là-dedans... C'est le discrétionnaire qui me chatouille.
M. Picotte: Mais vous savez, M. le député, qu'il y
a deux possibilités. Ou on dit qu'on ne paie pas du tout...
M. Desbiens: Oui.
M. Picotte: ...c'est fini coupé carré, ou on se
laisse la possibilité d'évaluer les dommages et la
possibilité de les défrayer. Il y a ces deux possibilités.
Je vous dis que je ne veux pas être celui qui va juger de ce que cela
peut être et de ce que cela peut coûter. Mais ou on dit: pas
d'indemnité, en aucune façon, c'est un choix de
société, ou il y a la possibilité d'indemniser lorsque les
gens sont vraiment lésés.
Étant donné l'ensemble des représentations qui nous
ont été faites, nous avons dit: Laissons-nous au moins la porte
ouverte pour indemniser, le cas échéant, s'il y a vraiment des
gens qui sont lésés au maximum et que c'est évident. Mais
mon intention - je vous le dis d'avance - c'est de faire en sorte de convaincre
le citoyen qu'il a également une responsabilité du
côté de la protection des habitats fauniques, sinon, si la
Fondation de la faune se mettait à complètement indemniser tous
ceux-là, il n'y aurait pas assez d'argent pour les indemniser. Les gens
vont toujours avoir de bons projets. Dès qu'on va les identifier, vous
allez voir que (es gens avaient des gros projets vis-à-vis de cela, sauf
de les restaurer et de les protéger.
Je veux leur dire que leurs projets devraient être d'abord de
protéger ces habitats-là et qu'ifs devront les protéger.
Je vous avoue que c'est...
M. Desbiens: Dans la Loi sur la protection civile, il devait y
avoir de bonnes garanties, parce qu'ils ne paient pas cher, d'après ce
qu'on voit à Montréal. Il doit y avoir des barrières
quelque part.
M. Picotte: En fait, on me dit que l'idée
générale de cela, c'est que le gouvernement n'est jamais
obligé de protéger les citoyens contre ce qu'on appelle les "Acts
of God", les "actes de Dieu", un tremblement de terre, une inondation ou quoi
que ce soit. Ce n'est que par décret qu'il décide de dire qu'une
zone est sinistrée et qu'il va intervenir de telle façon. Mais
rien ne l'oblige, parce que le gouvernement pourrait très bien dire:
C'est un "acte de Dieu", reportez-vous-en au Seigneur Jésus.
M. Desbiens: C'est cela. Mais là, évidemment, il
n'y a pas d'"acte de Dieu", mais il y a l'acte d'une personne...
M. Picotte: Un acte de protection, en tout cas.
M. Desbiens: ...d'un individu. Il reste qu'il doit quand
même y avoir des critères. Une fois que le ministre ou le
gouvernement - je ne sais pas dans le cas de la loi sur la protection qui
décide du ministre ou du gouvernement, mais en tout cas - une fois que
cela a été décrété zone sinistrée,
à partir de là, le ministre peut payer. Mais selon quels
critères? N'y aurait-il pas lieu de s'inspirer de cela? Vous n'avez pas
vérifié ce genre de choses?
M. Picotte: On me dit qu'on pourrait s'inspirer, parce qu'on y a
déjà fait un peu allusion dans nos discussions, du
ministère de l'Énergie et des Ressources qui utilise
déjà une normalisation, par exemple, pour les
propriétaires de forêt privée. C'est tant de dollars
l'hectare pour tel ou tel type de travaux dans tel ou tel genre de
boisé. C'est tant de dollars quand les travaux sont faits l'hiver. Il y
a déjà des choses semblables qui existent et on veut s'inspirer
de celles-là comme critères pour être en mesure
d'évaluer les dommages, mais nous n'avons pas encore bien prévu
des critères bien précis et bien formels.
Avant de passer à d'autres questions, s'il n'y a pas d'autres
questions, on me dit qu'il faudrait peut-être inscrire un papillon qu'on
n'avait pas prévu, personne, dans le but de s'ajuster à un
article qui viendra plus tard. Je vais vous le lire. Je pense qu'il n'y aura
pas de problème. C'est anodin. L'article 128.17, introduit par l'article
5 de ce projet, est modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne, des mots "une propriété privée" par les mots "un
terrain privé". C'est parce qu'on va utiliser à l'article 171.3,
le mot "terrain privé". Pour ne pas avoir deux expressions
différentes dans deux articles différents, il faudrait apporter
ici un papillon.
M. Desbiens: On dirait terrain au lieu de
propriété.
M. Picotte: Oui. On remplace "une propriété
privée" par les mots "un terrain privé".
M. Desbiens: Évidemment, on n'a pas d'habitat faunique
dans une maison, mais vous parliez l'autre jour de nids d'oiseaux dans une
maison.
M. Picotte: Oui, mais, dans le langage, depuis le début de
l'étude du projet de loi, on
parle toujours de terrain privé. On drî qu'il faudrait donc
utiliser le mot 'terrain privé".
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Baril): Le papillon est adopté.
Est-ce que l'article 128.17 tel qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 128.18?
M. Picotte: Mais, après 18 heures, ceia prendrait le
consentement. En avez-vous pour longtemps?
Le Président (M. Baril): Avant d'aborder l'article 128.18,
je vous dirais que nous devrions avoir le consentement pour dépasser 18
heures.
Une voix: Cela va.
M. Desbiens: On peut bien continuer.
M. Picotte: Consentement.
Le Président (M. Baril): Consentement.
M. Desbiens: On va terminer cela. Consentement. (18 heures)
Le Président (M. Baril): L'article 128.18?
Règlements
M. Picotte: Oui, M. le Président. "Le gouvernement peut,
par règlement - là, on est à la section IV,
Règlements: "1° déterminer les caractéristiques ou les
conditions servant à identifier les habitats fauniques visés par
la présent chapitre, à l'égard d'animaux ou de poissons,
selon leur sexe, leur âge, leur nombre, leur densité, leur
localisation, la période de l'année ou les
caractéristiques du milieu et, selon le cas, déterminer les
habitats fauniques qui sont identifiés par un plan dressé par le
ministre; "2° déterminer les activités susceptibles de
modifier un élément biologique, chimique ou physique d'un habitat
faunique qui ne requièrent aucune autorisation et, selon le cas, fixer
les normes ou conditions d'intervention applicables qui peuvent varier selon le
type d'activité, selon la catégorie d'habitat faunique ou sa
localisation, selon la période de l'année ou selon les
caractéristiques du milieu; "3° exiger d'une personne, comme
condition préalable à la délivrance d'une autorisation et
dans les cas qu'il peut déterminer, qu'elle fournisse une garantie pour
permettre au ministre de prendre ou de faire prendre les mesures requises en
application des articles 128.13 ou 171.5, et fixer îa nature et le
montant de la garantie selon la catégorie de personne ou d'habitat
faunique ou selon le type d'activité."
Cet article énonce les pouvoirs réglementaires du
gouvernement à l'égard de la gestion des habitats fauniques. Le
paragraphe 1° permet tout d'abord de déterminer les critères
pour identifier les habitats fauniques, lesquels sont très souples afin
de tenir compte de la diversité existante dans ce domaine. Ainsi, une
désignation d'habitat pourrait être faite en fonction de la
catégorie d'animal, de son sexe, de son âge ou encore en fonction
d'une région, d'une période de l'année ou des
caractéristiques du milieu.
Le paragraphe 2°, M. le Président, précise le pouvoir
de fixer les activités qui ne requièrent aucune autorisation et
de fixer les normes ou conditions d'intervention qui doivent être
respectées pour qu'une personne puisse exercer une activité sans
y être préalablement autorisée. Comme pour la
désignation d'habitat, le pouvoir de fixer les conditions se veut
très souple pour permettre de fixer des conditions différentes
selon le type d'activité, le type d'habitat, la localisation de
l'habitat, la période de l'année ou les caractéristiques
du milieu. Ainsi, par exemple, les activités autorisées dans un
ravage de cerfs de Virginie varieront selon que c'est l'été,
alors que le cerf est mobile, ou l'hiver, alors que le cerf est confiné
dans son ravage. De même, II pourrait être possible de faire des
activités dans une héronnière l'hiver, mais non
l'été.
Enfin, le troisième paragraphe permettra de déterminer les
cas où une personne devrait fournir une garantie avant d'effectuer des
travaux dans un habitat faunique. Ici encore ce pouvoir est très souple
et le montant exigé pourra varier selon les catégories de
personne ou d'habitat ou selon les types d'activité. Comme tous les
autres règlements, ces règlements seront assujettis à la
Loi sur les règlements et ils feront donc l'objet d'une
prépublication qui permettra aux personnes intéressées de
faire valoir leur point de vue avant que le règlement n'entre en
vigueur. Voilà les explications, M. le Président.
M. Desbiens: M. le Président, au deuxième
paragraphe: "déterminer les activités susceptibles de modifier un
élément biologique, chimique ou physique d'un habitat faunique
qui ne requièrent aucune autorisation et, selon le cas, fixer les normes
ou conditions d'intervention applicables" est-ce relié à la
première partie, à la première proposition du paragraphe?
Vous dites dans la première proposition: "déterminer les
activités susceptibles de modifier un élément biologique,
chimique ou physique d'un habitat faunique qui ne requièrent aucune
autorisation". Si cela ne requiert aucune autorisation, pourquoi fixez-vous des
normes ou conditions d'intervention?
M. Picotte: Me Côté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Me
Côté.
M. Côté (Gaétan): On pourrait, par exemple,
autoriser quelque chose qui modifie à condition que ce soit fait de
telle manière. On pourrait ne pas exiger une autorisation, pourvu qu'une
activité soit faite de telle et telle manière.
M. Desbiens: Vous dites que ce sont des activités qui ne
requièrent aucune autorisation.
M. Côté (Gaétan): C'est cela, mais on
pourrait dire que telle activité ne requiert aucune autorisation
à condition qu'elle soit effectuée de telle manière ou
à condition qu'elle soit effectuée en hiver. Vous pouvez tracer
un sentier dans un habitat de chevreuils à condition que ce ne soit pas
pendant la période où les chevreuils sont dans leur ravage, par
exemple.
M. Desbiens: Cela ne devrait-il pas être à
l'affirmative? On dirait: déterminer les activités susceptibles
de modifier un élément biologique, physique ou chimique d'un
habitat faunique qui requièrent une autorisation et, selon le cas, fixer
les nonnes.
M. Côté (Gaétan): Ce paragraphe fait un
renvoi à ce qui est prévu à l'article 128.6, en ce sens
que l'interdiction ne s'applique pas à une activité exclue par
règlement ou à une activité faite conformément aux
normes ou aux conditions d'intervention déterminées par
règlement. Ce seront les activités ou les manières de
faire des activités qui seront prévues par règlement qui
seront les mêmes pour tous. Cela ne vise pas les cas où le
ministre pourra donner une autorisation ad hoc.
M. Desbiens: Si cela ne requiert aucune autorisation, comment
cela se fait-il que vous fixiez des normes et des conditions? S'il n'y a pas
besoin d'autorisation, cela fait que les gens vont agir comme ils le
veulent.
M. Côté (Gaétan): On pourra dire que cela ne
requiert aucune autorisation pourvu que ce soit fait à telle
époque ou pourvu que ce soit fait de telle manière.
M. Desbiens: Par contre, si vous posez des conditions, cela veut
dire que cela prend une autorisation.
M. Côté (Gaétan): Si on reprend l'exemple du
ravage, on pourra dire: Vous pouvez aller dans un ravage. Vous pouvez aller
ramasser des bleuets dans un ravage. En fait, l'hiver, cela ne marche pas. Je
reprends mon exemple: Vous pouvez tracer un sentier dans un ravage pendant
l'été.
M. Desbiens: Donc, cela prend une autorisation.
M. Côté (Gaétan): Non, on dit que, si vous
allez dans un ravage et que vous y tracez un sentier et que c'est pendant
l'été, vous n'avez pas besoin d'autorisation.
M. Desbiens: Vous dites: "selon le cas, fixer les normes ou
conditions d'intervention".
M. Picotte: D'après ce que je comprends, M. le
Président, c'est une question de souplesse uniquement.
M. Desbiens: Moi, je pense que c'est une question de
français et même de logique. Il y a quelque chose que je ne
comprends pas.
M. Picotte: Moi, voici ce que je saisis. En tenant compte du fait
que, par exemple, en période d'été les gens pourront y
aller sans autorisation, cela ne leur donnera pas la possibilité
à l'hiver de dire: On y va, parce qu'on peut y aller durant
l'été. L'hiver, on pourra le prohiber à cause du genre de
ravage ou du genre d'habitat. Comprenez bien que ce n'est pas moi qui
écrit ces lois!
M. Desbiens: Oui. Ce serait peut-être mieux. M. Picotte:
J'ai déjà assez de les appliquer.
M. Desbiens: En tout cas, moi, j'ai l'impression que c'est
ambigu.
M. Côté (Gaétan): Si on prend un exemple pour
déterminer une activité qui modifie un habitat, mais qui ne
requiert aucune autorisation, il y a le fait de couper des arbres sur moins de
5 % de la superficie. On pourrait dire: Si vous en coupez sur moins de 5 % de
la superficie, cela ne requiert aucune autorisation à la condition que
ce soit fait, selon la période de l'année, pendant telle
période de l'année.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: À l'application, vous verrez bien aussi
comment cela...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Adopté. Une voix: Sur division.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 5 tel qu'amendé est adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'ensemble de l'article 5, de 128.1 à 128.18?
M. Desbiens: Adopté. Sur division, parce qu'on
s'était...
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté sur division. J'appelle l'article 6.
M. Picotte: M. le Président, l'article 6: "Cette loi est
modifiée par la suppression du paragraphe 11° de l'article 162.
"
Cet article supprime un pouvoir réglementaire qui permettait de
déterminer les conditions auxquelles une personne est autorisée
à déranger, détruire ou endommager les oeufs ou la
tanière d'un animal. Cet amendement en est un de concordance technique,
puisque le remplacement de l'article 26 de la loi tel qu'adopté lors de
l'étude de l'article 2 du présent projet rend ce pouvoir
réglementaire inutile. En effet, comme il a été
expliqué précédemment, l'ancien article 26 de la loi
était difficilement applicable de par son approche réglementaire
exhaustive et n'était pas toujours en vigueur. Le nouveau texte
proposé à l'article 26 de la loi écarte cette
difficulté en éliminant la nécessité de
procéder par règlement.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. J'appelle l'article 7.
Infractions
M. Picotte: Merci, M. le Président. "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 171. 1, des suivants:
"171. 2 Quiconque contrevient à l'article 128. 6 ou à une
ordonnance rendue en vertu de l'article 128. 15 ou ne respecte pas une
condition d'une autorisation délivrée en vertu de l'article 128.
7, 128. 8 ou 128. 9 ou une norme ou condition d'intervention dans un habitat
faunique prévue par règlement, commet une infraction et est
passible, en outre du paiement des frais: "1° dans le cas d'une personne
physique, d'une amende d'au moins 500 $ et d'au plus 20 000 $; "2° dans les
autres cas, d'une amende d'au moins 1000 $ et d'au plus 40 000 $. "
Le ministre peut, en la manière de toute dette due au
gouvernement, réclamer du contrevenant les frais entraînés
par ces mesures. "
Cet article édicté une infraction pour le non-respect des
dispositions introduites par le présent projet. Il prévoit les
amendes que j'ai mentionnées tantôt. Il importe de prévoir
des amendes maximales assez élevées pour qu'un juge puisse tenir
compte de l'impact relatif d'une infraction donnée. Le montant de ces
amendes s'inspire des dispositions que l'on retrouve dans la Loi sur la
qualité de l'environnement et dans la Loi sur les pesticides qui visent
à contrer les infractions de même nature que celles visées
par le présent projet.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. M. le ministre, à l'article 171. 3.
M. Picotte: M. le Président, ici, je pense qu'il y a un
amendement. On va le distribuer immédiatement.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
à l'article 7, 171. 3.
M. Picotte: L'amendement, ce n'est pas de ramener les mots
"propriété privée".
Le Président (M. Paradis, Matapédia): II y a un
papillon.
M. Picotte: II y a un papillon. Je vais d'abord commencer par
l'article 171. 3, M. le Président. C'est cela que vous voulez?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui,
allez-y.
M. Picotte: "Le propriétaire d'un terrain privé
où est situé un habitat faunique identifié par un plan
dressé par le ministre ne peut être déclaré coupable
d'une infraction à l'article 128. 6 ou à une norme ou condition
d'Intervention dans un habitat faunique prévue par règlement,
à moins d'avoir été préalablement avisé de
l'existence de cet habitat. " Autrement dit, il faut aviser le
propriétaire qu'il y a un habitat.
Le papillon maintenant. L'article 171. 3 introduit par l'article 7 du
projet de loi est modifié par l'addition, à la fin, de ce qui
suit: "Le ministre peut enregistrer sur un terrain privé, suivant les
prescriptions de l'article 2168 du Code civil du Bas-Canada, une
déclaration à l'effet qu'un habitat faunique y est situé.
Cet enregistrement est fait par dépôt au bureau d'enregistrement
de la division d'enregistrement où est situé le terrain et il
tient lieu d'avis de l'existence d'un habitat faunique sur ce terrain à
l'égard de toute personne qui en devient propriétaire
après l'enregistrement". Voilà, M. le Président. S'il y a
des commentaires ou des questions, je vais laisser Me Côté
répondre à ces questions, lequel s'est exercé
tantôt.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Sur
l'amendement, M. le député de Dubuc?
M. Desbiens: Oui, c'est cela. "Cet enregistrement est fait par
dépôt au bureau d'enregistrement de la division d'enregistrement
où est
situé le terrain et il tient lieu d'avis de l'existence d'un
habitat faunique", mais le propriétaire comment est-il averti?
M. Côté (Gaétan): Le propriétaire
actuel, on l'avisera. C'est le premier alinéa qui prévoit qu'on
ne peut pas poursuivre à moins que la personne n'ait été
avisée. En pratique, on avisera soit par l'envoi d'un avis par poste
recommandée ou certifiée, soit par nos agents de conservation qui
iront aviser la personne. Le papillon ne vise que les acquéreurs
futurs.
M. Desbiens: Oui.
M. Côté (Gaétan): La nécessité
de l'indiquer ici, c'est que le bureau d'enregistrement n'enregistre pas un tel
genre de charge sur un immeuble s'il n'y a pas une loi qui dit qu'on peut le
faire. (18 h 15)
M. Desbiens: D'accord, mais aviser par un agent de la faune,
qu'est-ce que c'est? C'est un avis officiel, un papier ou quoi? Comment
est-ce?
M. Côté (Gaétan): Pour éviter les
problèmes de preuve, probablement qu'on donnerait un avis au
propriétaire et qu'on lui demanderait de signer comme quoi il a
reçu un avis pour que, lorsqu'on aura avisé le
propriétaire actuel et qu'on aura enregistré cela au bureau
d'enregistrement, on soit certain que, pour cet habitat, l'avis requis par la
loi aura été donné.
M. Desbiens: "Le ministre peut enregistrer", selon l'amendement,
le papillon. N'est-ce pas: doit enregistrer?
M. Côté (Gaétan): C'est qu'on ne veut pas
être tenu obligatoirement d'enregistrer automatiquement tous les
immeubles. Enfin, on va le faire d'une façon graduelle, par exemple,
pour les habitats plus prioritaires ou les habitats qui sont les plus
exposés, parce qu'ils sont situés près des villes ou
villages. Mais, lorsqu'il y aura d'autres habitats - on pense aux oiseaux
aquatiques, c'est toute la vallée du Saint-Laurent, j'imagine qu'on fera
cela peut-être dans quatre ou cinq ans entre Baie-Comeau et
Sept-îles - on ne veut pas être obligé de le faire
systématiquement pour tout le monde. De toute façon, le
propriétaire est protégé puisque, si on ne l'a pas
avisé, il ne commet pas d'infraction.
M. Desbiens: Non, mais le dépôt de
l'enregistrement?
M. Côté (Gaétan): Pour le dépôt
de l'enregistrement aussi, on pourra aviser quelqu'un et, si on ne l'a pas
avisé, on ne pourra pas le poursuivre. Mais l'idée, c'est qu'on
ne veut pas être tenu, dès le dépôt d'un
règlement établissant des habitats fauniques, de faire un blitz
pour aviser en même temps les dizaines de milliers de
propriétaires affectés.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Avant que ce soit déclaré habitat
faunique, y a-t-il quelque chose dans la loi? Je ne me souviens pas d'avoir vu
cela. Y a-t-il un avis quelconque de prévu disant que tel territoire ou
tel terrain sera... Non?
M. Côté (Gaétan): Non, ce sera en fait dans
le règlement du gouvernement qui sera prépublié et qui
dira que les terrains qui ont telle et telle caractérique ou qui
ont...
M. Desbiens:... qu'il aurait l'intention de... ou si le
ministère décrète?
M. Côté (Gaétan): Si c'est un habitat, le
ministre va déposer un plan comme quoi...
M. Desbiens: II va déposer le plan; en déposant le
plan, c'est décidé, c'est considéré comme un
avis.
M. Côté (Gaétan): C'est cela.
M. Desbiens: C'est considéré comme un avis?
M. Côté (Gaétan): C'est-à-dire non,
par le dépôt du plan, le propriétaire ne sera pas
considéré comme avisé.
M. Desbiens: II ne sera pas considéré comme
avisé.
M. Côté (Gaétan): On devra l'aviser
personnellement, d'où le pourquoi de l'article 171. 3 qui vient
préciser qu'un propriétaire ne pourra pas être poursuivi
à moins d'avoir été avisé.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc, l'amendement est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 171. 3 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 171. 4, M. le ministre.
M. Picotte: "Quiconque refuse ou néglige de fournir un
renseignement requis en vertu de l'article 128. 12 commet une infraction et est
passible, en outre du paiement des frais, d'une amende d'au moins 200 $ et d'au
plus 600 $. "
Je pense que les explications d'usage sont claires. On me dit qu'on est
allé aux amendes minimales de la loi pour des infractions sembla-
blés à celle-là.
M. Desbiens: Quand on parle d'une activité, est-ce que
cela peut être une activité même commerciale?
M. Picotte: C'est quelqu'un qui néglige de fournir un
renseignement requis...
M. Desbiens: C'est relatif à la réalisation d'une
activité.
M. Picotte: Oui, à l'article 128.12.
M. Desbiens: C'est cela: 'Tout renseignement relatif à la
réalisation d'une activité".
M. Picotte: ...qui veut construire ou qui veut modifier un
habitat faunique.
M. Desbiens: Si c'est pour lui rapporter 2000 $, il
négligera bien une amende de 600 $.
M. Picotte: II pourra aussi avoir deux infractions. S'il refuse
de nous fournir cela, d'abord, c'est une infraction prévue et s'il cause
des dégâts à l'habitat faunique, là, il aura une
amende.
M. Desbiens: II y a une amende à l'article.
M. Picotte: II y a une amende, oui c'est cela.
M. Desbiens: ...infraction à l'article 171.2.
M. Picotte: On pourra même l'obliger à
restaurer.
M. Desbiens: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 171.4 est adopté.
M. Picotte: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle l'article 171.5.
M. Picotte: C'est un article nouveau, M. le Président.
"171.5 Dans le cas où un contrevenant a été
déclaré coupable d'une infraction visée à l'article
171.2, le ministre peut, aux frais du contrevenant, notamment en confisquant la
garantie fournie par le titulaire d'une autorisation, prendre les mesures
nécessaires pour remettre un habitat faunique dans l'état
où il était avant que la cause de l'infraction ne se
produise."
Cet article a pour objet de permettre au ministre, dans le cas où
une personne a été déclarée coupable d'une
infraction à l'égard d'un habitat faunique, d'effectuer les
travaux requis pour remettre l'habitat faunique dans l'état où il
était avant la perpétration de l'infraction. Il pourra
réclamer les frais encourus du contrevenant et notamment confisquer la
garantie qui aurait pu être fournie. Encore une fois, cette disposition
s'inspire de la Loi sur la qualité de l'environnement et de la Loi sur
les pesticides.
M. Desbiens: Adopté,
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 171.5 est adopté. Est-ce que l'ensemble de l'article 7
est adopté tel qu'amendé?
M. Desbiens: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle l'article 8.
M. Picotte: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 178, du suivant: "178.1 Un organisme municipal partie
à un protocole d'entente conformément à l'article 128.16
peut, pour les activités prévues à ce protocole, intenter
une poursuite pour une infraction à l'article 171.2 ou 171.4 et le
montant de l'amende lui est alors versé." Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Vous leur donnez le goût de faire leur
job.
M. Picotte: C'est un incitatif. M. Desbiens:
Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 8 est adopté. J'appelle l'article 9.
Article en suspens
M. Picotte: M. le Président, avant d'arriver à
l'article 9, je pense qu'il serait essentiel de revenir à un article que
nous avons suspendu.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): On pourrait y
revenir après mais enfin, allez-y!
M. Picotte: En tout cas, on peut le faire tout de suite.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 4 avait été laissé en suspens.
M. Picotte: Pourquoi faire plus tard ce qu'on peut faire
immédiatement?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Vous avez un
papillon, M. le ministre.
M. Picotte: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Nous vous
écoutons.
M. Picotte: L'article 4 de ce projet de loi est modifié
par l'addition, à la fin, de ce qui suit: "Et dans les troisième
et quatrième lignes des mots", lorsqu'il s'agit d'un animal
déterminé par règlement"."
M. Côté (Gaétan): C'est conformément
à votre suggestion, d'après ce que vous souligniez. On vient
enlever le pouvoir réglementaire à cet égard. L'article 4
se lira comme suit: "L'article 68 de cette loi est modifié par la
suppression, dans la première ligne, des mots le paragraphe 1° de"
et dans les troisième et quatrième lignes des mots, "lorsqu'il
s'agit d'un animal déterminé par règlement"."
M. Desbiens: Ah! Ce n'est pas la suggestion que j'ai faite.
J'avais suggéré d'enlever "déterminé par
règlement".
M. Côté (Gaétan): C'est ce qu'on fait. C'est
de venir enlever ces mots-là, le début de la phrase de l'article
4.
M. Picotte: Cela a pris quelques minutes. On a apporté
votre suggestion au comité de législation, M. le
député de Dubuc, et. cela a pris quelques minutes pour comprendre
qu'on l'enlevait vraiment.
M. Oesbiens: Vous l'enlevez au complet, comme ça.
M. Côté (Gaétan): On enlève le membre
de phrase qui est indiqué.
M. Picotte: C'est à la suggestion de Me Desbiens.
M. Desbiens: Je ne comprends pas.
Le Préskient (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Dubuc, est-ce que vous adoptez l'amendement que vous
avez suggéré?
M. Desbiens: C'est votre article, ça.
M. Picotte: Je devrais dire à notre collègue,
évidemment...
M. Desbiens: ...encore à vouloir mon bac.
M. Picotte: ...que Me Côté a dû faire la
même chose avec des gens qui avaient beaucoup d'expérience en
droit.
M. Desbiens: Oui? Ah bon! Cela me console.
M. Picotte: Alors, il a compris probablement beaucoup plus
rapidement que certains avocats.
M. Desbiens: D'accord.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'amendement est-il adopté?
M. Desbiens: Peut-être bien qu'il s'est exercé avec
eux pour l'expliquer. Oui, cela va, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 4 tel
qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: L'article 4, on n'a pas à le revoir.
C'était juste cela. Oui, il est adopté.
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle l'article 9.
M. Picotte: M. le Président, l'article 9 dit ceci: "La
présente loi entre en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement." Et voilà.
M. Desbiens: Pourquoi écrivez-vous "à la date ou
aux dates fixées"?
M. Côté (Gaétan): C'est un peu usuel dans le
sens de se donner une marge de manoeuvre pour ce qui est de l'implantation des
dispositions. Par exemple, on pourrait peut-être, dès la semaine
prochaine, proclamer le nouvel article 26 qui ne va pas avec les habitats
fauniques, tandis que les autres articles sur les habitats, cela va
peut-être nécessiter quelque temps, le temps que la
réglementation afférente soit préparée.
M. Desbiens: Mais, habituellement, dans ces conditions, on voit:
sauf tel article...
M. Picotte: II veut être sûr qu'on est
mêlé jusqu'à la fin. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 9 est adopté?
M. Desbiens: Vous n'avez pas d'article visé d'une
façon particulière? Cela vous permet de moduler la mise en
vigueur au gré des besoins ou des possibilités. Bon,
adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 9 est adopté. Est-ce que les intitulés des
chapitres et sections sont adoptés?
M. Desbiens: Adopté. On n'avait pas changé quelque
chose, non?
M. Picotte: Là, je pense qu'il faut revenir au titre, M.
le Président.
M. Desbiens: Au titre de la loi.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Le titre,
c'est le prochain article, M. le ministre.
M. Oesbiens: Lés intitulés, cela va.
Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Picotte: Étant donné qu'on a adopté la
loi 101, on me dit qu'il faut maintenant ajouter le mot "de nouveau". Alors, le
titre pourrait être le suivant, M. le Président: "Loi modifiant de
nouveau la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune concernant
les habitats fauniques."
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, le
titre tel qu'amendé est-il adopté?
M. Picotte: Adopté.
M. Desbiens: Maintenant, j'ai une question concernant la loi
originale elle-même. Est-ce qu'elfe ne change pas, elfe, la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune ou reste-t-elle telle quelle? On
ne met pas: et son habitat? Cela inclut son habitat?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Me
Côté.
M. Côté (Gaétan): À l'article 2 qui
vient un peu préciser le champ d'application de la loi, on a
précisé que cela veille à la conservation, à la
gestion de la faune et de son habitat.
M. Desbiens: L'article 1? D'accord, l'article 2 de la loi.
M. Côté (Gaétan): Je veux dire que l'article
2 de la loi vient préciser que cela touche également à son
habitat. D'ailleurs, la loi, actuellement, protégeait aussi...
M. Desbiens: ...et à la gestion de la faune et de son
habitat. Si on l'ajoute dans les devoirs du ministre, on n'a pas besoin de
l'ajouter dans le titre.
M. Côté (Gaétan): C'est que cela allongerait
peut-être indûment le titre. Soulignons que la loi
protégeait déjà un peu les habitats, puisqu'on a
actuellement le pouvoir, par exemple, de faire des refuges fauniques. On avait
également la fondation qui était chargée de la
conservation de la faune et de son habitat. On ne croit pas que ce soit
nécessaire de modifier le titre de la loi comme tel.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'ensemble du projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté? Merci, M. le député de Dubuc. Les remarques
de conclusion.
Conclusion
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais d'abord remercier
l'ensemble des membres de la commission, de même que vous-même,
ainsi que le personnel de la commission pour ce projet de loi et dire que je
suis particulièrement fier de notre travail commun, autant du travail de
l'Opposition que du travail du gouvernement face à l'adoption de ce
projet de loi.
J'ai eu l'occasion de recevoir une lettre dernièrement de M.
Dennis Sherratt, le président d'Habitats fauniques Canada qui me disait
à peu près ceci, à l'intérieur de sa lettre: Ayant
eu l'occasion de voir ce qui se passe ailleurs au Canada, je peux vous assurer
que cette loi sera de loin la plus complète qui soit dans ce
domaine.
Je pense qu'on a concouru, tout le monde ensemble, les parlementaires de
cette commission, à faire adopter une loi qui va sans doute faire notre
orgueil et qui va mériter d'être perfectionnée, il va de
soi, et d'être appliquée avec beaucoup de discernement.
On me dit qu'aujourd'hui on couronne l'effort d'un groupe de travail
qui, depuis huit ans, travaillait à la rédaction de cette loi. Si
cela a pris huit ans, M. le Président, ce n'est pas pour rien. Je pense
qu'il y avait beaucoup de choses à considérer. Je suis
particulièrement orgueilleux et l'ensemble de la deputation et de la
commission, nous sommes orgueilleux de ce travail particulièrement
important.
Je voudrais remercier nos fonctionnaires et les gens qui ont
travaillé là-dessus depuis de nombreuses années,
l'ensemble des membres de la commission, le personnel, le député
de Dubuc aussi et son recherchiste. On a réussi à faire un
travail qui sera sans doute dans les annales et qui fera l'orgueil de
l'ensemble des membres de la commission.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Merci, M. le
ministre. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Je suis d'accord avec les propos du ministre. Sans
doute que les efforts qui ont été mis depuis huit ans - cela fait
longtemps - ont fait en sorte qu'on ait une meilleure loi. Une fois de plus, on
donne l'exemple au reste du Canada.
Je remercie le ministre, le savant légiste et
tous les membres de la commission de leur collaboration.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Merci, M. le
député de Dubuc. La commission de l'aménagement et des
équipements suspend ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 32)