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(Douze heures neuf minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Chauveau.
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi 7, Loi sur l'organisation territoriale municipale. Au moment
de l'ajournement, hier soir, nous en étions aux discussions sur
le...
M. le secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Oui. M. Paradis (Matapédia) est
remplacé par M. Polak (Sainte-Anne) et Mme Trépanier (Dorion) est
remplacée par M. Parent (Sauvé).
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, nous souhaitons la
bienvenue aux travaux de cette commission à M. le député
de Sauvé.
M. le secrétaire.
Le Secrétaire: II y aurait un autre remplacement. M.
Claveau (Ungava) remplacerait M. Charbonneau (Verchères).
Projet de loi 7 Redressement des limites territoriales
(suite)
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
secrétaire. Au moment de notre ajournement hier soir, nous en
étions aux discussions sur l'article 179. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le ministre.
M. Bourbeau: À la suite de certaines discussions que j'ai
eues avec le porte-parole de l'Opposition, j'aimerais demander qu'on suspende
l'adoption de l'article 177. Est-ce que l'article 178 a été
adopté?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 177 avait
été adopté sur division. L'article 178 avait
été adopté.
M. Bourbeau: Alors, à partir de l'article 179, il
faudrait...
Le Président (M. Saint-Roch): À ce
moment-là, pour la procédure, M. le ministre...
M. Bourbeau: Là, je suis un peu embêté, parce
que si...
Le Président (M. Saint-Roch): On va vous éclairer,
M. le ministre, si vous nous le permettez. Pour ce qui est des articles 177 et
178, à n'importe quel moment, avec le consentement, nous pouvons les
rouvrir et faire les modifica- tions pertinentes.
Réduction des limites territoriales
situées dans l'eau
M. Bourbeau: On suspendrait les articles 179 à 196, parce
qu'il pourrait y avoir des papillons qui viendraient atterrir dans le
décor au cours des prochaines heures. On pourrait peut-être les
reprendre un peu plus tard et passer immédiatement à l'article
197 par exemple.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il consentement pour
suspendre les articles 179 à 196 inclusivement? Alors j'appelle
maintenant l'article 197. L'article 197 étant adopté, j'appelle
l'article 198.
M. Dufour: Au lieu de donner un peu l'explication... Vous l'avez
sûrement donnée, il me semble que vous l'avez donnée...
Est-ce que vous pourriez nous la répéter pour notre
bénéfice?
M. Bourbeau: Oui. L'article 198, M. le Président,
prévoit la première étape du processus de la demande de
réduction des limites territoriales situées dans l'eau:
l'adoption d'un règlement par le conseil d'une municipalité
locale afin de demander au ministre des Affaires municipales qu'il leur donne
cette réduction. Il s'agit d'un article de droit nouveau. Il s'agit de
cas où des municipalités ont des limites territoriales qui se
situent parfois jusqu'au milieu d'un cours d'eau, d'un fleuve. Par exemple,
dans le Code municipal, on stipule que les limites territoriales d'une
municipalité vont jusqu'à la moitié du cours d'eau alors
que, dans la Loi sur les cités et villes, la loi dit que les limites
d'une municipalité vont jusqu'à un kilomètre de la rive.
Ce sont deux situations différentes.
Certaines municipalités ne souhaitent pas avoir de limites
territoriales qui vont aussi loin dans l'eau et demandent au ministre de les
réduire. Elles le font par une demande formelle. L'article 198 et les
suivants permettraient au ministre d'y donner suite.
M. Dufour: Qu'est-ce qui arrive aux municipalités qui ont
des limites dans l'eau ou dans les cours d'eau? À qui appartient le lit?
Est-ce de juridiction fédérale ou provinciale?
M. Bourbeau: Vous parlez du lit de la rivière. Si je me
souviens de mes notions de droit civil, quand c'est une rivière
navigable et flottable, c'est le gouvernement fédéral qui est
propriétaire.
M. le Président, je voudrais apporter quelques précisions.
Si on parle de la compétence sur le cours d'eau, c'est le
fédéral quand c'est
une rivière navigable et flottable. Quand c'est non navigable et
non flottable, c'est le Québec. Pour ce qui est du fond de la
rivière, si on enlevait l'eau, c'est le Québec. La
propriété peut être provinciale ou privée,
même, si le cours d'eau est situé à l'intérieur d'un
terrain privé.
M. Dufour: Chez nous, il y a une partie du lit de la
rivière aux Sables qui appartient à la municipalité. Cela
appartenait à une compagnie avant 1884. Quand il y a une limite dans
l'eau - c'est seulement pour mon information - si la limite est dans l'eau,
quels sont ses droits par rapport à cela? Est-ce que la
municipalité a un droit ou si c'est une limite fictive, dans le temps?
Aurait-elle pu réglementer, par exemple, sur ce kilomètre, qui
lui appartenait?
M. Bourbeau: II s'agit de la juridiction de la
municipalité sur ce territoire. Pour ce qui est du droit de
propriété, cela dépend.
M. Dufour: Elle aurait pu réglementer, par exemple, la
vitesse des bateaux.
M. Bourbeau: La question de la réglementation des
embarcations à moteur, c'est autre chose. Il y a des
municipalités... Le législateur avait voulu donner la
responsabilité ou plutôt la juridiction aux municipalités
là-dessus, il y a quelques années, enfin, il y a un certain
nombre d'années. Récemment, des jugements de cour ont
affirmé que les municipalités n'avaient pas juridiction pour
réglementer les bateaux à moteur sur les plans d'eau, que
c'était de juridiction fédérale exclusive.
Évidemment, depuis ce temps, les municipalités ne peuvent pas
réglementer les embarcations à moteur sur les plans d'eau.
Certainement pas en vertu des lois provinciales, puisque c'est une juridiction
fédérale.
M. Dufour: Dans le fond, qu'il y ait une limite dans l'eau ne
leur donne absolument aucun droit supplémentaire, sauf que pour
exploiter une plage sur les bords, on n'a pas besoin d'avoir un
kilomètre dans l'eau.
M. Bourbeau: Cela peut permettre quand même sur le littoral
de contrôler les quais flottants, les bateaux qui se promènent,
peut-être pas les bateaux comme tels, mais les ouvrages en tout cas.
M. Dufour:... mal faits.
M. Bourbeau: Oui, c'est cela. C'est le gouvernement du
Québec.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 198 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 199.
M. Dufour: Cela va. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 199 étant
adopté, j'appelle l'article 200.
M. Bourbeau: Le greffier ou le secrétaire-trésorier
de la municipalité demanderesse transmet une copie certifiée
conforme du règlement et d'un plan fait par un
arpenteur-géomètre à la MRC dont le territoire comprend
celui de la municipalité demanderesse.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 200 étant
adopté, j'appelle l'article 201.
M. Bourbeau: L'article prévoit un délai de trois
mois pendant lequel la MRC doit faire connaître à la
municipalité locale son avis sur la demande de réduction de ses
limites territoriales situées dans l'eau. De même il
prévoit l'éventualité où le greffier ou le
secrétaire-trésorier de la municipalité dresse un
certificat attestant le défaut de la MRC de faire connaître son
avis.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 201 étant
adopté, j'appelle l'article 202 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: L'article 202 prévoit la transmission par le
greffier ou le secrétaire-trésorier de la municipalité du
dossier de la demande de réduction au ministre des Affaires municipales.
Il indique en outre le contenu obligatoire du dossier à transmettre au
ministre, ce dernier pouvant alors constater que toutes les étapes de la
procédure ont été respectées.
L'amendement, quant à lui, vise à remplacer le premier
paragraphe par le suivant: "1° l'original de la description du territoire
proposé de la municipalité et du plan faits par un
arpenteur-géomètre;"; il vise également à remplacer
dans la deuxième ligne du paragraphe 4°, les mots
"secrétaire-trérorier" par les mots
"secrétaire-trésorier". L'amendement proposé à
l'article 202 a pour effet, en premier lieu, d'exiger que soit transmis au
ministre l'original de la description du territoire proposé de la
municipalité et du plan fait par un arpenteur-géomètre de
la même façon que le fait l'amendement proposé à
l'article 138. L'amendement proposé en second lieu constitue la
correction d'une erreur d'impression.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. L'article 202 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 203.
M. Dufour: L'article 203 touche un peu ce qui est suspendu ou en
discussion actuellement, je pense.
M. Bourbeau: Non. Ce n'est pas un redressement d'une...
M. Dufour: Réduire, cela peut être un redressement.
Oui ou non?
M. Bourbeau: On parlait alors de valider des limites qui
étaient en suspens. Cela pouvait vouloir dire les agrandir. La plupart
du temps, cela peut être pour les agrandir autant que pour les redresser.
Là, on parle d'une réduction des limites situées dans
l'eau. Il n'y a pas de citoyens qui ont des droits situés dans
l'eau.
M. Dufour: D'accord. Cela confirme un peu ce qu'on disait
à savoir que, lorsqu'on fait des redressements de limites, cela devrait
se faire par arrêté en conseil. Là, vous le faites.
M. Bourbeau: C'est parce qu'il y a aussi la notion... Si j'ai
bien compris le point de vue du député, ce qui le fatiguait
surtout, c'était la notion de validation d'acte posé par la
municipalité à l'égard d'un territoire. Comme on est dans
l'eau, il n'y a pas de comptes de taxes qui ont été payés,
il n'y a pas d'actes qui ont été posés.
M. Dufour: Non, mais il faut faire confiance à
l'imagination des avocats. Il y en a qui pourraient trouver des choses.
M. Bourbeau: Tant qu'il y aura des avocats, il y aura des
procès.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? L'article 203
étant adopté, j'appelle l'article 204.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 204 étant
adopté, j'appelle l'article 205.
M. Dufour: Quand on parle de la publication de l'avis, c'est
toujours à la Gazette officielle du Québec. Comme tout le
monde n'a pas accès à la Gazette officielle du Québec,
pourquoi ne pourrait-on pas faire une publication locale quelque part?
M. Bourbeau: Si le député veut regarder l'article
suivant, if va avoir réponse à sa ques- tion.
M. Dufour: Cela finit par revenir aux discussions qu'on a eues
depuis le début; cela pourrait se faire dans tous les cas. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 205 est
adopté. J'appelle l'article 206.
M. Dufour: Cela va.
Refonte des limites territoriales
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 206 étant
adopté, j'appelle l'article 207.
M. Bourbeau: L'article 207, s'inspirant des chartes des villes de
Montréal et de Québec, prévoit que le conseil d'une
municipalité locale peut, par règlement, refondre la description
de ses limites territoriales afin de tenir compte des annexions, regroupements
et redressements survenus. Il précise enfin que cette nouvelle
description des limites territoriales de la municipalité est celle
rédigée par le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
M. Dufour: Mais comme c'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui est responsable des descriptions - je
n'emploierai pas le mot "techniques" parce qu'on l'a enlevé en disant
que c'est implicite - des territoires des municipalités, pourquoi le
pouvoir est-il accordé aussi au conseil? Est-ce juste une question de
concordance ou si cela apporte quelque chose de nouveau?
M. Bourbeau: Le conseil prend la décision de refondre sa
description. Cela prend une décision politique pour faire faire une
nouvelle description. Ensuite, c'est le ministère de l'Énergie et
des Ressources qui l'exécute.
M. Dufour: Est-ce qu'il va y avoir des coûts de
rattachés à cela pour la municipalité?
M. Bourbeau: On me dit qu'en général, le
ministère n'exige pas de frais pour faire des descriptions
semblables.
M. Dufour: Cela va.
Dispositions diverses, transitoires et finales
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 207 étant
adopté, j'appelle l'article 208.
M. Bourbeau: L'article 208 énonce une règle devenue
classique depuis que la tendance du droit est d'accorder plus d'importance au
principe qu'au formalisme, c'est-à-dire que l'inobservation d'une
formalité n'invalide pas l'acte à moins que cette
inobservation ne cause un préjudice
sérieux. Comme exemple de l'inobservation d'une formalité
qui causerait un préjudice sérieux, on peut citer le
défaut de donner l'avis public contenant le texte de la demande de
regroupement, ce qui aurait pour effet de priver les citoyens de leur droit de
faire connaître au ministre des Affaires municipales leur opposition
à la demande. L'article 208 reprend une règle qui existe dans nos
lois municipales actuelles sous diverses formes.
M. Dufour: C'est le cas de Métabetchouan.
M. Bourbeau: On me dit que, dans ce cas-là, cela avait
effectivement empêché des gens d'aller voter, ce que je viens de
dire, d'ailleurs... On peut citer un cas de défaut. Ce serait le cas
où le défaut d'avis, de donner l'avis, aurait
empêché des citoyens d'exercer leur droit, de faire
connaître leur opposition au ministre. Dans le cas dont parle le
député, on me dit que c'est un des arguments qu'a invoqués
la cour pour annuler le règlement. Les gens, n'ayant pas
été avisés suffisamment longtemps à l'avance, n'ont
pas exercé leur droit.
M. Dufour: Dans tout le projet de loi, il y a des places
où on ne les avise pas du tout.
M. Bourbeau: Je trouve qu'on avise pas mal. M. Dufour:
Cela va.
Le Préaident (M. Saint-Roch): L'article 208 étant
adopté, j'appelle l'article 209.
M. Bourbeau: Cela respecte les lois actuelles.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 209 étant
adopté, j'appelle l'article 210.
M. Dufour: Cela va. M. Bourbeau: Cela va?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 210 étant
adopté, j'appelle l'article 211.
M. Bourbeau: L'article 211 indique que le territoire de la
municipalité de la paroisse de Notre-Dame-des-Anges fait partie de celui
de la Communauté urbaine de Québec pour l'application du projet
de loi car l'article 1 ne mentionne pas ce cas dans son
énumération des territoires qui sont situés hors de ceux
des organismes régionaux.
M. Dufour: Notre-Dame-des-Anges, est-ce que c'est là
qu'est l'hôpital? C'est cela?
M. Bourbeau: C'est une municipalité qui est
composée...
M. Dufour: C'est un asile.
M. Bourbeau:... exclusivement de l'Hôpital
général de Québec. C'est l'Hôpital
général de Québec qui est formé en
municipalité.
M. Dufour: Ce n'est pas un cas unique, il y en a d'autres au
Québec comme cela.
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: Saint-Benoît-du-Lac, je pense, et il y a un
autre endroit à Sainte-Thérèse-de-Blainville.
M. Bourbeau: Saint-Louis-de-Gonzague-du-Cap-Tourmente.
M. Dufour: C'est beau.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 211 étant
adopté, j'appelle l'article 212.
Modifications législatives
M. Bourbeau: M. le Président, nous abordons maintenant
l'étude des différentes modifications rendues nécessaires
aux lois actuelles afin de les harmoniser avec les nouvelles dispositions
législatives introduites par le présent projet de loi. Il en sera
ainsi de l'article 212 à l'article 267. L'article 212 reprend la
définition du mot "municipalité" contenue à l'article 1 de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme afin de la faire concorder avec
la nouvelle notion générale de municipalité locale
contenue aux articles 3 et 13 du présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 212 étant
adopté, j'appelle l'article 213.
M. Bourbeau: L'article 213 a pour effet de remplacer le premier
paragraphe de l'article 1. 1 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
pour y substituer la notion de territoire non organisé introduite par
l'article 7 du présent projet de loi à celle de "territoire
visé à l'article 36 du Code municipal", cet article 36
étant par ailleurs abrogé. Il modifie en outre le
troisième alinéa pour y supprimer la première phrase
puisque la règle de prise de décision pour une
municipalité régionale de comté à l'égard
d'un territoire non organisé se retrouve maintenant à l'article 8
du présent projet de loi lorsqu'il s'agit de matières autres que
celles contenues dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
M. Dufour: II s'agit des membres du conseil - je n'ai pas la loi
ici - qui sont habilités à participer aux
délibérations et à voter. C'est
dans les compétences générales. Je comprends que
cela c'est dans la question des municipalités régionales de
comté mais il y a encore des pouvoirs ou des compétences qui sont
propres aux municipalités rurales. Cela n'a pas changé. (12 h
30)
M. Bourbeau: Non, non. Tous les articles qu'on voit maintenant
sont des articles d'harmonisation. Ils ne changent rien aux lois. On ne fait
qu'harmoniser ces lois avec la nouvelle loi.
M. Dufour: À la suite de l'adoption de la loi 88?
M. Bourbeau: En adoptant la loi 7, on doit l'harmoniser avec les
lois existantes. Ce sont simplement des mesures d'harmonisation. On ne va pas
changer le fond des choses.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 213 étant
adopté, j'appelle l'article 214.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 214 étant
adopté, j'appelle l'article 215.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 215 étant
adopté, j'appelle l'article 216.
M. Dufour: Cela a l'air d'être beau.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 216 étant
adopté, j'appelle l'article 217.
M. Dufour: D'accord.
M. Bourbeau: II s'agit d'une modification de concordance
semblable à celle apportée par les deux articles
précédents.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 217 étant
adopté, j'appelle l'article 218.
M. Bourbeau: Cet article reformule la deuxième phrase de
l'article 170 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, puisque
l'article 241 du présent projet de loi supprime la définition du
mot "municipalité" dans le Code municipal.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 218 étant
adopté, j'appelle l'article 219.
M. Bourbeau: L'article apporte une modification de concordance
à l'article 171 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme en
supprimant une énumération devenue superflue de différents
types de municipalités locales. La notion de municipalité locale
introduite par le présent projet de loi couvre toutes les
hypothèses. Cette modification est en outre rendue nécessaire
considérant le renvoi fait à l'article 36 du Code municipal
abrogé par le présent projet de loi ainsi que la Loi sur
l'organisation municipale de certains territoires également
abrogée.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 219 étant
adopté, j'appelle l'article 220.
M. Bourbeau: Encore ici, cet article supprime le deuxième
alinéa de l'article 186 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme qui renvoie à des articles du Code municipal qui sont
abrogés par le présent projet de loi.
M. Dufour: C'est le partage des actifs et des passifs. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 220 étant
adopté, j'appelle l'article 221.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 221 étant
adopté, j'appelle l'article 222.
M. Bourbeau: L'article 222 introduit une nouvelle disposition
dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme permettant au gouvernement,
sur demande d'une municipalité régionale de comté
concernée, de modifier les lettres-patentes afin de prévoir un
partage d'actifs ou de passifs. La modification des lettres-patentes ne se
produira que s'il y a modification des limites d'une municipalité
régionale de comté à la suite d'un changement de limites
de municipalités locales, de la constitution d'une municipalité
ou après que les municipalités locales aient changé de
municipalité régionale de comté.
M. Dufour: En fait, actuellement vous n'aviez pas le pouvoir de
le faire. Quand vous retracez actuellement toutes les questions de
lettres-patentes de municipalités régionales de comté qui
sont rouvertes, certaines peuvent parler de limites, d'autres de
représentativité. La municipalité régionale
d'Acton...
M. Bourbeau: De toute façon, avec la loi 88, le
gouvernement va émettre de nouvelles lettres patentes à compter
du 1er juin. Mais pour répondre plus précisément à
la question, que le député regarde l'article 186 de la loi
actuelle sur l'aménagement et l'urbanisme dont on a traité, tout
à l'heure, à l'article 220 et qui modifiait l'article 186. Au
deuxième paragraphe qu'on a supprimé, on se
référait aux articles 64 à 76 du Code municipal et
c'était à l'aide de ces articles qu'on pouvait
procéder.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 222 étant
adopté, j'appelle l'article 223.
M. Bourbeau: Cet article fond en une seule disposition les
paragraphes 3 et 4 du premier alinéa de l'article 204.1 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Cette modification est nécessaire
à la suite de l'abrogation de la Loi sur l'organisation municipale de
certains territoires par l'article 255 du présent projet de loi ainsi
que de la modification apportée à l'article 1.1 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. La modification tient également
compte d'une nouvelle réalité, soit l'administration par la
municipalité régionale de comté d'un territoire non
organisé, jusqu'à ce qu'il y ait constitution d'une
municipalité ou qu'une majorité de membres du conseil d'une telle
municipalité ait prêté serment.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 223 étant
adopté, j'appelle l'article 224.
M. Bourbeau: Cet article supprime une référence
devenue inutile dans le premier alinéa de l'article 242 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Les règles d'établissement
de la population et des municipalités sont maintenant comprises dans le
présent projet de loi. Il apporte également une modification au
deuxième alinéa puisque l'article 36 du Code municipal est
abrogé par le présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 224 étant
adopté, j'appelle l'article 225.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 225 étant
adopté, j'appelle l'article 226.
M. Dufour: Est-ce qu'on couvre tous les cas par cet article?
Est-ce que tous les territoires deviennent obligatoirement des
municipalités locales?
M. Bourbeau: Tout ce qui n'est pas municipalité
régionale de comté ou communauté urbaine est une
municipalité locale.
M. Dufour: Cela fait juste donner le même pouvoir qui
existe déjà ailleurs.
M. Bourbeau: Cela s'applique à toutes les
municipalités.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 226 étant
adopté, j'appelle l'article 227.
M. Bourbeau: Cet article modifie le champ d'application de la Loi
sur les cités et villes pour tenir compte du fait que, lorsque le
gouvernement constituera une municipalité, celle-ci pourra être
régie par la Loi sur les cités et villes. Il prévoit
également que toute municipalité régie par le Code
municipal qui obtient les lettres patentes la constituant en
municipalité de ville, sera régie par la Loi sur les cités
et villes jusqu'à ce que l'article 232 du présent projet de loi
devienne en vigueur sur décision du gouvernement.
Après cette date, toutes les municipalités du
Québec seront régies par une loi unique qu'il est commun de
désigner comme étant le Code des municipalités du
Québec. Ce nouveau code remplacera notamment le Code municipal du
Québec ainsi que la Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 227 étant
adopté, j'appelle l'article 228.
M. Bourbeau: Cet article supprime le premier alinéa de
l'article 2 de la Loi sur les cités et villes qui rend applicable
à toutes les municipalités de cités et villes, y compris
les villes de Québec et de Montréal, les dispositions de la Loi
sur les cités et villes concernant l'annexion de nouveaux territoires.
Ces matières sont incluses dans le présent projet de loi et
s'appliquent à l'ensemble des municipalités du Québec,
à l'exception des villages nordique, cri et naskapi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 228 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 229.
M. Bourbeau: Cet article abroge les dispositions de la Loi sur
les cités et villes concernant la procédure de changement de nom
d'une municipalité et la procédure de rectification de son
orthographe. Il s'agit d'une matière couverte par le présent
projet de loi.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 229 étant
adopté, j'appelle l'article 230.
M. Bourbeau: L'article abroge l'article 4 de la Loi sur les
cités et villes qui précise les conséquences juridiques
d'un changement de nom. Il s'agit d'un corollaire à l'abrogation de la
procédure de changement de nom effectuée par l'article
précédent.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 230 étant
adopté, j'appelle l'article 231.
M. Bourbeau: Cet article supprime l'article de la Loi sur les
cités et villes qui permet au gouvernement d'établir la
population des municipalités. Il est nécessaire d'abroger cet
article puisque l'établissement de la population officielle des
municipalités se fera en vertu du présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 231 étant
adopté, j'appelle l'article 232.
M. Bourbeau: Cet article abroge les sections de la Loi sur les
cités et villes permettant de transformer les municipalités
régies par le Code municipal en municipalités régies par
la Loi sur les cités et villes. Toutefois, il importe de mentionner que
cette abrogation n'entrera en vigueur que sur décision du gouvernement,
soit en vertu de l'article 287. Une telle décision devrait survenir
lorsque l'ensemble des travaux de révision des lois municipales sera
complété. Le Code municipal du Québec et la Loi sur les
cités et villes ne seront plus alors qu'un souvenir.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 232 étant
adopté, j'appelle l'article 233.
M. Bourbeau: L'article donne un titre plus approprié
à cette sous-section de la Loi sur les cités et villes qui,
à la suite de l'abrogation effectuée par l'article suivant,
traitera essentiellement des pouvoirs généraux de la
municipalité.
M. Dufour: C'est bien l'article 233? Le Président (M.
Saint-Roch): Oui. M. Bourbeau: Oui. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 233 étant
adopté, j'appelle l'article 234.
M. Bourbeau: L'article abroge l'article 27 de la Loi sur les
cités et villes qui traite de la personnalité juridique d'une
corporation municipale. Cette notion est reprise par l'article 13 du
présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 234 étant
adopté, j'appelle l'article 235.
M. Bourbeau: II abroge une sous-section complète de la Loi
sur les cités et villes traitant des limites territoriales de la
municipalité et de sa juridiction. Ces notions sont reprises par le
présent projet de loi avec certaines mesures transitoires concernant les
limites territoriales d'une municipalité bornée par une
étendue d'eau qui seront explicitées lors de l'étude de
l'article 281.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 235 étant
adopté, j'appelle l'article 236.
M. Bourbeau: L'article abroge toute la section de la Loi sur les
cités et villes qui concerne un sujet couvert par la présente
loi, soit l'annexion des territoires.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 236 étant
adopté, j'appelle l'article 237.
M. Bourbeau: II modifie la phraséologie de l'article qui
décrit le champ d'application du Code municipal du Québec. La
modification apportée a pour objet de tenir compte du fait que,
désormais, il pourrait être constitué en vertu du
présent projet de loi des municipalités régies par la Loi
sur les cités et villes qui ne porteront pas nécessairement le
nom de ville.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 237 étant
adopté, j'appelle l'article 238.
M. Bourbeau: Cet article propose une modification de pure
concordance à l'article 3 du Code municipal compte tenu de l'abrogation
de la Loi sur l'organisation municipale de certains territoires par le
présent projet de loi. Il tient compte également du fait que la
création de municipalités régies par la Loi sur les
cités et villes ne pourra s'effectuer en vertu de la présente
loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 238 étant
adopté, j'appelle l'article 239.
M. Bourbeau: II modifie l'article 4 du Code municipal afin de
tenir compte du fait que, désormais, il pourra être
constitué des municipalités en vertu du présent projet de
loi qui seront régies par la Loi sur les cités et villes sans
nécessairement porter le nom de ville.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 239 étant
adopté, j'appelle l'article 240.
M. Dufour: Vous pouvez peut-être donner un peu
d'explications, cela va nous empêcher de...
M. Bourbeau: D'aller trop vite. M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: À l'instar de l'article 234 du présent
projet de loi, l'article 240 modifie l'article du Code municipal qui
confère la personnalité juridique à une corporation
municipale tant locale que de comté. Cette notion de personnalité
juridique d'une municipalité locale est reprise par l'article 13 du
présent projet de loi. L'article 5 reformulé du Code municipal
conserve la personnalité juridique des corporations de comté
devenues les municipalités régionales de comté. (12 h
45)
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 240 étant
adopté, j'appelle l'article 241.
M. Bourbeau: Cet article abroge, dans un premier temps, la
définition du mot "municipalité" puisque cette notion
désignera désormais, non plus le territoire, mais la personne
morale de droit public. Quant à la fiction juridique étendant les
limites d'une municipalité dont le territoire est borné par une
rivière navigable ou flottable, certaines dispositions transitoires sont
prévues à l'article 281 du présent projet de loi.
L'article 241 abroge également la distinction entre municipalité
rurale et municipalité de campagne, puisque le présent projet de
loi ne retient pas ces concepts.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 241 étant
adopté, j'appelle l'article 242.
M. Bourbeau: Tout comme l'article 231 l'a fait pour la Loi sur
les cités et villes, l'article 242 abroge la disposition du Code
municipal qui prévoit rétablissement de la population d'une
municipalité. La façon d'établir cette population est
prévue dans le présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 242 étant
adopté, j'appelle l'article 243.
M. Bourbeau: Cet article abroge dans le Code municipal les
chapitres concernant des matières déjà couvertes par le
présent projet de loi sur la constitution des municipalités et
l'annexion du territoire ainsi que les effets d'un changement de limites. Quant
à la division d'un territoire municipal déjà existant,
cette procédure rarissime n'est pas reprise dans le présent
projet de loi.
M. Dufour: Qu'est-ce qui n'est pas repris? Pourriez-vous
répéter ce qui n'est pas repris? Juste la fin de la phrase.
M. Bourbeau: La division d'un territoire municipal
déjà existant. Cette procédure qui est rarissime n'est pas
reprise dans le présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 243 étant
adopté, j'appelle l'article 244.
M. Bourbeau: Cet article abroge l'article 119 du Code municipal
qui fait double emploi avec la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
L'abrogation est également justifiée par le fait que l'article
143 du Code municipal est abrogé par l'article suivant du présent
projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 244 étant
adopté, j'appelle l'article 245.
M. Bourbeau: Cet article abroge l'article 143 du Code municipal
qui énonce certaines règles devant régir la
première session du conseil d'une municipalité nouvellement
créée. Pour les municipalités locales, ces règles
sont énoncées dans le présent projet de loi. Quant aux
municipalités de comté, ces règles sont déjà
prévues dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 245 étant
adopté, j'appelle l'article 246.
M. Bourbeau: L'article 246. M. le Président, l'article 143
du Code municipal étant abrogé, comme vous le savez si bien,
l'article 246 effectue une modification de concordance à l'article 145
du Code municipal qui renvoie à l'article 143. Désormais,
l'endroit choisi pour la première séance du conseil d'une
nouvelle municipalité locale est précisé dans le
décret de constitution pris en vertu du présent projet de
loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 246 étant
adopté, j'appelle l'article 247.
M. Bourbeau: Cet article supprime le deuxième
alinéa de l'article 179 du Code municipal qui énonce une
règle de nomination du premier secrétaire-trésorier d'une
municipalité nouvellement constituée. Il s'agit d'une
matière couverte par le présent projet de loi.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 247 étant
adopté, j'appelle l'article 248.
M. Bourbeau: Cet article réécrit le premier
alinéa de l'article 490 du Code municipal en ignorant le sous-paragraphe
2, soit le pouvoir d'un conseil municipal d'amender, de remplacer ou d'abroger
des règlements ou ordonnances à l'égard d'un territoire
qui est devenu le sien à la suite d'un changement de limites
territoriales et qui est repris par le présent projet de loi.
M. Dufour: Pourquoi dit-on "toute corporation locale peut faire
modifier"? Pourquoi est-ce que ce n'est pas "peut modifier ou abroger"?
Pourquoi le mot "faire" là? Toute corporation locale peut faire modifier
ou abroger" pourquoi ne peut-elle pas le faire elle-même?
M. Bourbeau: Si le député voulait relire sa
phrase...
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: ...cela pourrait se lire "toute corporation locale
peut faire, virgule, modifier ou abroger les règlements pour assurer la
paix, l'ordre, le bon gouvernement". Faire des règlements, bien oui.
M. Dufour: Oui, mais est-ce que cela changerait quelque chose
s'il n'y avait pas le mot "faire"? Je ne sais pas. Je comprends ce que cela
veut dire. "Peut faire" c'est dans le sens de pouvoir.
M. Bourbeau: Si on enlevait le mot "faire" cela voudrait dire que
la corporation ne pourrait que modifier ou abroger des règlements. Or,
elle peut également les faire ou les adopter. Le député va
noter qu'on a repris textuellement ce qui existe à l'article 490 du Code
municipal qui emploie également l'expression "faire, amender ou abroger
des règlements". Maintenant, un peu plus tard, dans le cadre de la
révision des lois municipales, on reverra ces notions et on modernisera
la rédaction à l'aide d'expressions plus conformes à la
réalité juridique d'aujourd'hui.
Le Président (M. Saint-Roch): "Édicter" aurait
été un meilleur terme.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est parce que...
M. Dufour: Cela ressemble à du vieux français.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
M. Dufour: C'est assez pour nous faire trébucher. Je
comprends que si on le lit comme il faut, vous avez raison dans vos
explications.
M. Bourbeau: C'est parce qu'on a un vieux code et un vieux
ministre.
M. Dufour: II va devenir vieux vite si ça continue.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, ce dernier
commentaire peut susciter un débat. J'aimerais qu'on revienne à
l'article 248.
M. Dufour: II va devenir vieux vite s'il continue comme cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 248 est
adopté.
M. Dufour: Je salue la présence du sous-ministre des
Affaires municipales. Cela vaut bien 30 secondes pour le lui dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, votre remarque...
M. Dufour: II est attiré par la chaleur des
discussions.
Le Président (M. Saint-Roch): Vos commentaires
étant maintenant inscrits, j'appelle l'article 249.
M. Bourbeau: Celui-ci abroge un article du Code municipal devenu
désuet à la suite du remplacement par le présent projet de
loi des règles de constitution de municipalités. Ces nouvelles
règles ne prévoient aucune disposition particulière
lorsqu'il y a réunion de cantons pour former une
municipalité.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 249 étant
adopté, j'appelle l'article 250.
M. Bourbeau: Cet article modifie l'article 262 de la Loi sur la
Communauté régionale de l'Outaouais pour refléter
l'abrogation effectuée par le présent projet de loi des
dispositions de la Loi sur les cités et villes et du Code municipal
concernant la population des municipalités. Cette notion est maintenant
incluse dans le présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 250 étant
adopté, j'appelle l'article 251.
M. Bourbeau: C'est au même effet que l'article 250, mais
concerne plutôt la CUM.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 251 étant
adopté, j'appelle l'article 252.
M. Bourbeau: II est au même effet que l'article 250, mais
concerne cette fois-ci la CUQ.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 252 étant
adopté, j'appelle l'article 253.
M. Bourbeau: II modifie l'article 8 de la Loi sur la
fiscalité municipale pour tenir compte de l'abrogation de l'article 36
du Code municipal par le présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 253 étant
adopté, j'appelle l'article 254.
M. Bourbeau: II reprend la définition du mot
"municipalité" contenu dans la Loi autorisant les municipalités
à percevoir un droit sur les mutations immobilières pour
refléter le nouveau concept général des
municipalités locales introduit par le présent projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 254 étant
adopté, j'appelle l'article 255.
M. Dufour: Est-ce que cela reprend la notion que tous les
territoires sont couverts par ce nouveau projet de loi?
M. Bourbeau: L'article 255 abroge la Loi sur l'organisation
municipale de certains territoires qui permet notamment au gouvernement de
transformer un territoire non organisé en territoire de
municipalité administré par la MRC. Cette procédure n'est
pas reprise par le présent projet de loi. Tout territoire non
organisé est administré par la MRC jusqu'à ce qu'il soit
érigé en municipalité à part entière.
Toutefois, la possibilité de créer un comité consultatif
de citoyens dans un tel territoire non organisé a été
reprise par l'article 10 du présent projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 255 étant
adopté, j'appelle l'article 256.
M. Bourbeau: Cet article supprime la deuxième phrase du
premier alinéa de l'article 64 de la Loi sur la police pour
refléter l'abrogation effectuée par le projet de loi des
dispositions du Code municipal et de la Loi sur les cités et villes
concernant la population des municipalités. Cette notion de population
est maintenant couverte par le présent projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 256 étant
adopté, j'appelle l'article 257.
M. Bourbeau: L'article 257 abroge la Loi favorisant le
regroupement des municipalités puisque désormais la
procédure de regroupement volontaire de municipalités est incluse
dans le présent projet de loi. Essentiellement, le présent projet
de loi reproduit la majorité des dispositions de cette Loi sur le
regroupement tout en abandonnant le régime des fusions forcées
qui y était prévu.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 257 étant
adopté, j'appelle l'article 258.
M. Bourbeau: II abroge la Loi sur les villages miniers qui
prévoit une procédure particulière de constitution en
municipalité d'un village minier. Il n'y aura désormais qu'une
seule procédure générale de constitution en
municipalité, soit celle prévue par le présent projet de
loi.
M. Dufour: Cela prend une loi pour donner la vie aux villages
miniers et une loi pour les faire mourir. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 258 est
adopté. J'appelle l'article 259.
M. Bourbeau: Cet article abroge la Loi sur les villes
minières. Les commentaires faits précédemment à
l'égard des villages miniers s'appliquent ici à nouveau, mutatis
mutandis, sauf, bien sûr, les commentaires du député de
Jonquière.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 259 est
adopté. J'appelle l'article 260.
M. Bourbeau: Cet article abroge une loi désuète que
l'on retrouve dans les lois refondues de 1925, mais qui n'a jamais
été reprise par les refontes subséquentes. Tout comme pour
les deux articles précédents, il importe de rappeler qu'il y aura
désormais une seule procédure générale de
constitution de municipalités locales.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce sont des territoires des
comtés d'Abitibi et de Témiscamingue.
M. Dufour: Eh, voilà! Cela me surprend que le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue n'ait rien à
dire là-dessus.
M. Baril: J'ai lu l'article... Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue.
Est-ce que l'article 260 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 260 est
adopté. J'appelle l'article 261.
M. Bourbeau: L'article 261 modifie l'article 43.0.1 de la Loi de
tempérance récemment ajouté par l'article 825 de la Loi
sur les élections et les référendums dans les
municipalités. À l'instar de plusieurs autres modifications
apportées par le présent projet de loi, il s'agit de
refléter l'abrogation de l'article 36 du Code municipal.
M. Dufour: En fait, tout ce qui concerne cette loi n'est qu'une
question d'adaptation. On continue ou vous l'abrogez ou la modifiez. La loi
demeure.
M. Bourbeau: Oui, la loi demeure, mais on modifie les mots...
Une voix: Excusez-moi, il faudrait que vous fassiez verbalement
une demande d'amendement... et faire mettre "organisé" au singulier.
M. Bourbeau: M. le Président, on ne change pas le fond de
la loi, on fait seulement une harmonisation avec la présente loi, dans
ce cas-ci par le remplacement, à l'article 36 du Code municipal, du mot
"visé" par les mots "non organisés" puisque l'article 36 du Code
municipal a été aboli. J'en profiterais, M. le Président,
pour faire une proposition de modification, un papillon pour enlever la lettre
"s" à la fin du dernier mot, de façon que le mot
"organisés" soit au singulier.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cet amendement
est adopté?
M. Dufour: On n'a pas besoin de l'écrire?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire va
se charger d'écrire l'amendement, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais bien que ce soit fait dans les formes.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors nous allons attendre
que M. le secrétaire ait rédigé l'amendement.
M. Bourbeau: On pourrait peut-être en profiter pour
ajouter...
M. Dufour: Est-ce qu'on va recommencer au début de la
séance cet après-midi avec les amendements que vous avez
l'intention de présenter?
M. Bourbeau: On devrait être en mesure de les
présenter en début de séance ou on pourrait terminer le
projet de loi et les déposer à la fin. Je n'ai pas de...
M. Dufour: Vous comprendrez que, pour moi, la bonne foi doit
être transmise dans des actes et dans des écrits.
M. Bourbeau: Ah! La confiance ne règne pas.
M. le Président, je fais confiance au député de
Jonquière pour faire un discours de trois heures sur l'adoption du titre
du projet de loi ou sur la motion de renumérotation. Je suis convaincu
que le député de Jonquière peut parler très
longtemps là-dessus.
M. Dufour: Non, je ne l'ai pas encore fait. Ce serait
peut-être un bon exercice, par exemple.
M. Bourbeau: On pourra les présenter en début de
séance.
M. Dufour: Si vous me le suggérez, je vais essayer de
pratiquer devant mon miroir.
M. Bourbeau: M. le Président, on pourrait essayer de les
présenter en début de séance s'ils sont prêts, et
ils devraient l'être.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement se lit comme
ceci: "L'article 261 est modifié par le remplacement, dans la
dernière ligne, du mot "organisés" par le mot "organisé".
L'amendement est-il adopté? Est-ce que l'article 261 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ceci...
M. Dufour: Je pense que le ministre aurait quelque chose à
ajouter.
M. Bourbeau: Je voulais dire au député que cela ne
sera pas possible de déposer les amendements en début de
séance. J'ai expliqué au député qu'il fallait
passer au Comité de législation. Il faudra que la commission se
réunisse la semaine prochaine pour entériner les articles
où il y aura des papillons et qui devront passer au Comité de
législation lundi.
Le Président (M. Saint-Roch): Comme il est maintenant 13
heures, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 38)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 7, Loi
sur l'organisation territoriale municipale. Au moment de notre suspension, nous
en étions à l'article 262. M. le ministre
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
M. Dufour: C'est toujours concernant Schefferville. C'est
évident qu'Hs ont eu l'occasion de se faire entendre. Je ne sais pas si
tout le monde a compris, mais, actuellement, est-ce qu'il y a eu une
volonté d'exprimée pour mettre fin à l'existence de la
municipalité après le 1 er ou le 30 mai?
M. Bourbeau: Est-ce que c'est pertinent au projet de loi qu'on a
devant nous, M. le Président?
M. Dufour: Bien, on parle de la loi.
M. Bourbeau: La fermeture de la ville n'a rien à voir.
M. Dufour: Bien, oui, on fixe une date.
M. Bourbeau: C'est une mesure d'harmonisation avec la loi
actuelle. La loi 67 dit que la municipalité de Schefferville, la ville
de Schefferville. Le gouvernement met fin à l'existence juridique de la
ville de Schefferville à une date qu'il détermine.
M. Dufour: Ce n'est pas encore déterminé? Est-ce
qu'il y aurait eu des...
M. Bourbeau: Non. On n'a même pas encore, sauf erreur, mis
fin à l'existence juridique de la ville de Gagnon. Si on ne l'a pas
fait, c'est sur le point de se... On ne l'a pas fait encore.
M. Dufour: Si je regarde ce qui se passe actuellement sur le
territoire de Schefferville, j'ai l'impression que cela va prendre du temps
avant de la déclarer morte.
M. Bourbeau: Écoutez, la ville de Gagnon est rasée
depuis deux ans, trois ans même, et on n'a pas encore mis fin à
son existence juridique. Il y a des dossiers qui traînent encore, des
dossiers juridiques, des poursuites, des trucs comme cela. Alors, cela peut
retarder.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 263.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 264.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 265.
M. Bourbeau: L'article 265 abroge la totalité de l'article
654 de la Loi sur les élections et les référendums dans
les municipalités, puisque les règles d'établissement de
la population des municipalités sont maintenant incluses dans le
présent projet de loi.
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 266.
M. Bourbeau: L'article 266 supprime le deuxième
alinéa de l'article 5 de la charte de la ville de Québec. Cette
procédure, qui permet à la ville de refondre les descriptions de
territoires la concernant, est maintenant à la disposition de toutes les
municipalités locales du Québec en vertu de l'article 207 du
présent projet de loi.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 267.
M. Bourbeau: Même chose, en ce qui concerne la ville de
Montréal.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 268.
M. Bourbeau: L'article 268 a pour effet de faire le lien entre
les lois actuelles et le projet de loi concernant les distinctions
établies par celui-ci quant à la notion de municipalité,
c'est-à-dire la personne morale de droit public et celle du territoire
d'une municipalité. Ainsi par exemple, lorsqu'on indique à
l'article 115 du Code municipal que le maire est d'office juge de paix pendant
l'exercice de sa charge dans les limites de sa municipalité, il faudrait
lire "dans les limites du territoire de la municipalité".
L'article 268 préserve toutefois des distinctions de statut
prévues par les lois actuelles, c'est-à-dire les
municipalités rurales, de campagne ou de villages alors qu'elles ne sont
pas reprises dans le projet de loi et que rien dans le Code municipal ne
justifie de telles distinctions. L'article 268 assure donc le statu quo quant
à l'état du droit contenu dans d'autres lois, bien qu'elles
utilisent des expressions non reprises par le projet de loi, tout cela en
attendant d'éliminer
expressément celles-ci de ces autres lois.
M. Dufour: Mais est-ce que les expressions municipalité de
canton et de cantons unis continuent d'être consacrées? C'est
l'usage. Dans les lois, elles continuent... Il n'y a pas d'abolition purement
et simplement.
M. Bourbeau: Elles seront maintenues en vertu du statu quo qu'on
instaure pour le passé. À l'avenir, toute municipalité qui
sera formée ou qui recevra un nouveau nom devra se conformer à ce
qui est prévu dans la présente loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 268 étant
adopté, j'appelle l'article 269.
M. Bourbeau: L'article 269 fait primer le projet de loi sur toute
disposition inconciliable d'une loi ou d'un acte de législation
déléguée antérieur à son entrée en
vigueur. Cela s'explique par le fait que le projet de loi constitue le
deuxième volet de la révision des lois municipales et qu'il dort
écarter tout ce qui existe en droit municipal relativement à
l'organisation municipale.
M. Dufour: Comme on parle du 31 décembre, cela suppose que
la loi qu'on a devant nous sera en vigueur le 1er janvier 1989, c'est
ça?
M. Bourbeau: C'est cela. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 270.
M. Bourbeau: L'article 270 est un article très technique
qui vise à faire en sorte que des dispositions de chartes de villes,
inopérantes depuis 1968 ne reprennent pas effet du seul fait que le
projet de loi supprime les dispositions de la Loi sur les cités et
villes qui les a rendues inopérantes. Cela s'explique par la
volonté de repartir à neuf avec les dispositions contenues dans
le projet de loi.
M. Dufour: Je trouve qu'il y a de la redondance. Je saisis ce que
vous voulez dire mais on dit deux fois la même chose.
M. Bourbeau: Comme je le disais à mon adjoint, c'est une
deuxième paire de bretelles par-dessus la ceinture. Mais trop fort casse
pas.
M. Dufour: C'est évident. Si cela avait été
à notre demande, je suis convaincu que vous ne vous seriez pas rendus
à notre argumentation.
M. Bourbeau: Ce n'est pas évident.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 270 étant
adopté, j'appelle l'article 271.
M. Bourbeau: L'article 271 a pour effet d'assurer la transition
entre le projet de loi et les dispositions qu'il remplace ou abroge quant au
renvoi à ces dispositions qu'on peut retrouver dans un article de loi
non expressément modifié par le projet de loi. Ainsi, par
exemple, si dans une loi non refondue, on parle d'un territoire visé
à l'article 36 du Code municipal, il faudrait lire "un territoire
visé à l'article 7 de la Loi sur l'organisation territoriale
municipale."
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 271 étant
adopté, j'appelle l'article 272.
M. Bourbeau: L'article 272 prévoit que les
municipalités existant lors de l'entrée en vigueur du projet de
loi continuent d'exister sous le même nom et avec le même
territoire, comme si elles avaient été constituées en
vertu de ce projet de loi. L'article 272 écarte la règle voulant
que toutes les municipalités constituées en vertu de dispositions
législatives cessent d'exister lorsque ces dispositions sont
abrogées. Toutefois, l'article 272 pose ensuite l'exception,
c'est-à-dire la cessation de l'existence de toute municipalité
constituée en vertu de la Loi sur l'organisation municipale de certains
territoires et ce dès l'abrogation de celle-ci, conformément
à l'article 255 du projet de loi.
En fait, il n'y a que deux municipalités qui soient visées
et elles s'apparentent davantage à un territoire non organisé
qu'à une municipalité viable et autonome. D'ailleurs, elles sont
administrées par la municipalité régionale de
comté. Il s'agit des sept cantons unis du Saguenay et du canton
Letellier.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 272 étant
adopté, j'appelle l'article 273.
M. Dufour: Concordance entre les deux codes. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 273
étant adopté, j'appelle l'article 274.
M. Dufour: Pourquoi sommes-nous obligés de ramener
l'article 274? N'est-ce pas une répétition de l'article 273
où on dit: Toute municipalité locale qui est, le 31
décembre 1988 - cela se ressemble - régie par le Code
municipal..." Là, on dit tout de suite à l'alinéa: "Le
premier alinéa s'applique sous réserve des articles 15 à
26 de la Loi sur les cités et villes." Ici, on est obligé de
revenir pour répéter: Toute municipalité locale
qui est, le 31... régie par la Loi des cités et villes
demeure régie par cette loi." Ne trouvez-vous pas que...
M. Bourbeau: C'est-à-dire que l'article 273 s'applique aux
municipalités régies par le Code municipal et l'article 274 aux
municipalités régies par la Loi sur les cités et villes.
Le deuxième paragraphe de l'article 273, c'est pour prévoir le
cas où les municipalités passent du Code municipal à la
Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 274 étant
adopté, j'appelle l'article 275.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 275 étant
adopté, j'appelle l'article 276.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 276 introduit une
règle voulant que le ministre des Affaires municipales puisse, "à
la demande de toute municipalité locale dont le territoire est
borné par de l'eau", étendre ces limites territoriales dans
l'eau. Il s'agit d'une procédure transitoire qui permet à la
municipalité locale soit de conserver, d'étendre ou de
restreindre sa compétence spéciale sur l'eau qui la borne et dont
nous parlerons à l'article 281.
Pour comprendre cet article, il faut lire, évidemment, l'article
281.
M. Dufour: C'est le corollaire de ce qu'on a discuté ce
matin, à savoir qu'on pouvait modifier les limites dans l'eau; lorsqu'on
peut les restreindre, on peut les rallonger. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 276 étant
adopté, j'appelle l'article 277.
M. Bourbeau: L'article 277 prévoit que le greffier ou le
secrétaire-trésorier de la municipalité doit transmettre
au ministre des Affaires municipales, avant le 1er janvier 1991, une copie
certifiée conforme de la résolution demandant le prolongement du
territoire dans l'eau, l'original de la description des limites territoriales
aquatiques proposées et un plan fait par un
arpenteur-géomètre.
M. Dufour: C'est difficile de mettre des bornes dans l'eau, par
exemple.
M. Bourbeau: Des bornes flottantes.
M. Dufour: Savez-vous comment ils s'y prennent?
M. Bourbeau: En utilisant les méthodes de
référence spatiale, maintenant; c'est fait selon des
degrés, des angles et des minutes.
M. Dufour: II ne faut pas qu'ils choisissent un moment où
il y a de la vague sur l'eau.
M. Bourbeau: Cela ne change rien, strictement rien.
M. Dufour: Cela fait des lignes brisées.
M. Bourbeau: Cela ne change strictement rien.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 277 étant
adopté, j'appelle l'article 278.
M. Bourbeau: Cet article prévoit la publicité
devant être accordée à la décision du ministre des
Affaires municipales d'étendre dans l'eau les limites territoriales
d'une municipalité locale.
M. Dufour: Là-dedans, il y a peut-être un
problème d'inconscience un peu. Les articles 278 et 279... Je comprends
que vous publiez à la Gazette officielle quand les limites sont
faites, quand vous l'avez décidé. Cela entre en vigueur
immédiatement. La municipalité, après que c'est fait, est
obligée... "Le plus tôt possible après l'entrée en
vigueur de la décision, le greffier ou
secrétaire-trésorier de la municipalité donne un avis
publié de cette décision." Mais personne ne peut s'opposer
entre-temps, à l'exception de la municipalité qui est au courant
de ce qui se passe. Si les citoyens ne sont pas au courant de ce qui se passe,
ils ne peuvent pas s'opposer. Il n'y a aucun recours. Est-ce que c'est une
décision ou un positionnement irréversible?
M. Bourbeau: M. le Président, vous comprendrez qu'on
prévoirait une opposition des citoyens s'il y en avait qui demeuraient
dans l'eau. Mais...
M. Dufour: Un propriétaire inondable, c'est bien
nommé.
M. Bourbeau: Comme il s'agit d'agrandir le territoire de la
municipalité jusqu'au centre de la rivière, il n'y a pas
grand-monde qui peut être lésé par cette décision de
la municipalité. On pense que le pouvoir général des
municipalités de décider certaines choses comprend certainement
ce pouvoir, sans avoir besoin de se référer aux citoyens.
Évidemment, il n'y a rien qui empêcherait non plus la
municipalité, qui n'est pas obligée de le faire, de consulter ses
citoyens soit lors d'une assemblée du conseil municipal, soit par des
réunions informelles.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 278 étant
adopté, j'appelle l'article 279.
M. Dufour: "Ou à toute date ultérieure qui y est
indiquée." C'est dans l'avis? C'est cela que ça veut dire?
M. Bourbeau: Répétez la question.
M. Dufour: La date ultérieure, c'est la date de la
publication de l'avis ou toute autre date ultérieure qui est
indiquée dans l'avis. C'est ce que cela veut dire?
M. Bourbeau: C'est cela la démarche. M. Dufour:
D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 279 étant
adopté, j'appelle l'article 280.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 280 étant
adopté, j'appelle l'article 281.
M. Bourbeau: Cet article prévoit la situation transitoire
concernant la compétence de la municipalité locale sur l'eau, en
attendant soit la décision du ministre sur la demande de la
municipalité d'étendre dans l'eau ses limites territoriales, soit
le 1er janvier 1991 dans le cas où la municipalité ne fait pas
une telle demande dans les délais prescrits. Dans l'intervalle, la
compétence de la municipalité sur l'eau est censée
être celle prévue au paragraphe 1° de l'article 25 du Code
municipal à l'article 32 de la Loi sur les cités et villes et ce,
malgré la suppression et l'abrogation respective de ces dispositions par
le projet de loi.
En fait, le paragraphe 1° de l'article 25 du Code municipal
prévoit une extension fictive du territoire de la municipalité,
donc, de la compétence de celle-ci, jusqu'au milieu de l'eau. Pour sa
part, l'article 32 de la Loi sur les cités et villes accorde une
extension de la compétence de la municipalité d'au plus 1,5
kilomètre dans l'eau pour fins de police seulement. Par
conséquent, dès le 1er janvier 1991 ou à la date de
l'entrée en vigueur de la décision du ministre des Affaires
municipales concernant les limites aquatiques, le territoire de la
municipalité sera celui décrit dans son acte constitutif et la
compétence de celle-ci se limitera, sauf exception, à ce
territoire.
M. Dufour: Pourquoi dit-on qu'elle garde ses compétences
jusqu'au 31 décembre 1990? Pourquoi le 31 décembre 1990? Est-ce
qu'on ne pourrait pas ne pas avoir de date? En fait, je veux dire que si elle
a, sur le territoire aquatique visé, la compétence prévue
par une de ces dispositions elle la conserve jusqu'à la date de
l'entrée en vigueur de la décision du ministre prise en vertu de
l'article 276 de la loi ou, selon le cas, jusqu'au 31 décembre 1990.
Pourquoi le 31 décembre 1990?
M. Bourbeau: M. le Président, pour la
postérité, est-ce que le député me permettrait de
laisser répondre Me Dennis Pakenham, directeur du projet de la refonte
des lois municipales.
M. Dufour: Je regarderai si la face lui change.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Pakenham.
M. Pakenham (Dennis): Vous demandez pourquoi le 31
décembre 1990?
M. Dufour: Oui.
M. Pakenham: En fait, on donne deux ans aux municipalités
pour faire le ménage dans leurs descriptions techniques. Toutes les
municipalités qui sont situées sur le bord de l'eau, que ce soit
ville ou campagne, bénéficient actuellement d'une fiction
juridique pour étendre leur territoire. On a vu, à la campagne -
quand je dis campagne c'est le Code municipal - qu'ils vont jusqu'au milieu de
l'eau; en ville, c'est, pour la police, jusqu'à un maximum de 1,5
kilomètre sans que cela soit écrit dans leur description
technique. On veut, deux ans après l'entrée en vigueur de la loi,
qu'il n'y ait plus de fiction juridique, que les municipalités aient une
seule description technique et que ce soit la description technique qu'aura
préparée leur arpenteur. Cette description dira: On va
jusqu'à un mille, deux milles - on parle plutôt de
kilomètres - dans l'eau, suivant ce qu'elles voudront avoir. Le
ménage se fera sur une période de deux ans.
M. Dufour: Le ménage va se faire, mais pas
nécessairement d'une façon uniforme. Autrement dit, des
municipalités pourraient demander d'agrandir, d'autres qui pourraient de
rapetisser.
M. Pakenham: Avec l'autre pouvoir de tantôt, oui. Cela
pourrait se faire cas par cas.
Ce sera utilisé, pardon, ce sera apprécié au
mérite.
M. Dufour: Au bout de deux ans, si le ménage n'est pas
fait?
M. Pakenham: La municipalité qui n'aura pas fait de
demande pour cette question de juridiction sur le bord de l'eau va perdre la
fiction juridique dont elle bénéficiait quand on a abrogé
le paragraphe 1e de l'article 25 du code et l'article 32 de la Loi
sur les cités et villes. C'est pour cela qu'on a reporté de deux
ans dans le temps l'entrée en vigueur de l'abrogation de ces deux
articles.
M. Dufour: Ce qui suppose que cette partie de la loi va
être nécessairement et obligatoirement publicisée.
M. Pakenham: Absolument. Le ministère, avec les services
de M. Gélinas, va entreprendre une vaste campagne auprès de
toutes les municipalités pour leur dire: Bon, là vous avez deux
ans pour vous brancher. Gardez-vous l'eau ou ne la gardez-vous pas ou la
gardez-vous en partie?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 281
étant adopté, j'appelle l'article 282.
M. Bourbeau: II prévoit que la corporation scolaire et la
municipalité scolaire constituées conformément à
l'article 15 de la Loi sur les villes minières sont sensées avoir
été constituées respectivement par la Loi sur
l'instruction publique et en vertu de celle-ci. L'article 282 écarte la
règle voulant que la municipalité scolaire et la corporation
scolaire constituées en vertu d'une disposition législative ou
par celle-ci cessent d'exister lorsque cette disposition est
abrogée.
M. Dufour: Quand on parle de la corporation scolaire, est-ce en
général? Ce n'est pas à une commission scolaire
particulière à laquelle on fait allusion? C'est la corporation
scolaire qui existe dans tout l'ensemble du Québec?
M. Bourbeau: Non. M. Dufour: Non?
M. Bourbeau: C'est celles qui sont créées en vertu
de la Loi sur les villes minières qui prévoyait qu'on pouvait
créer des corporations scolaires minières.
M. Dufour: Seulement dans les cas, des villes minières.
Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 282 étant
adopté, j'appelle l'article 283.
M. Bourbeau: D'ailleurs, on me dit que...
M. Dufour: On pourrait peut-être demander un petit
ajournement de cinq minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 59)
(Reprise à 16 h 26)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend
maintenant ses travaux. Au moment de notre suspension, nous en étions
à l'article 283.
M. Bourbeau: Cet article permet qu'une procédure
commencée sous une ancienne loi soit continuée selon les
règles de celle-ci plutôt que selon celles du projet de loi,
même après son entrée en vigueur, s'il est impossible de la
continuer selon les nouvelles règles. Il faut donc favoriser, si cela
est possible, l'application immédiate des procédures
prévues dans le projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 283 étant
adopté, j'appelle l'article 284 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: L'article 284 protège les actes de
législation déléguée qui sont en vigueur au moment
de l'entrée en vigueur du projet de loi. Ils continuent de s'appliquer
jusqu'à leur expiration déjà prévue, jusqu'à
ce que leur objet soit accompli ou jusqu'à ce qu'ils soient
abrogés ou remplacés conformément au projet de loi, comme
s'ils avaient été adoptés en vertu de celui-ci. Il
écarte ainsi la règle voulant que tout acte accompli en vertu
d'une disposition législative cesse d'avoir effet lorsque la disposition
est abrogée.
Quant à la modification, M. le Président, elle vise
à remplacer, dans la troisième ligne, le mot "dispositons" par le
mot "dispositions". L'amendement, comme vous l'avez bien remarqué avec
votre perspicacité habituelle, vise à corriger une erreur
d'impression.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 284 tel
qu'amendé étant maintenant adopté, j'appelle l'article
285.
M. Bourbeau: L'article 285 protège les actes autres que
les actes de législation déléguée qui ont
été accomplis avant l'entrée en vigueur du projet de loi
et qui ont encore des effets utiles après ce moment. Cet acte est
censé avoir été accompli en vertu du projet de loi.
L'article 285 écarte ainsi la règle voulant que tout acte
accompli en vertu d'une disposition législative cesse d'avoir effet
lorsque la disposition est abrogée.
Pour les unités de regroupement, cependant, l'article 285 laisse
jouer cette règle puisque le principe des unités de regroupement
est contraire à l'esprit du projet de loi. En effet, le regroupement de
territoires de municipalités ne pourra dorénavant survenir
qu'à la demande expresse de celle-ci. Le deuxième alinéa
de l'article 285 vise donc à éliminer les unités de
regroupement et, par conséquent, les regroupements forcés. Ainsi,
il ne sera plus possible désormais d'obliger les
municipalités comprises dans une unité à
procéder à une étude en vue de leur regroupement. Il ne
sera plus possible également que la demande de regroupement soit
présentée par une majorité seulement de ces
municipalités.
M. Dufour: Quelle est la raison fondamentale pour laquelle on ne
peut pas appliquer le premier alinéa aux unités de regroupement?
Est-ce que dans le futur il pourra y avoir encore des regroupements?
M. Bourbeau: Oui.
M. Dufour: II peut y en avoir encore. Pourquoi ne pourrait-on pas
appliquer la question des actes accomplis avant sur le territoire?
M. Bourbeau: Dans la loi favorisant le regroupement des
municipalités, il y avait au Québec des unités de
regroupement qui avaient été identifiées. À
l'intérieur de ces unités de regroupement, on pouvait forcer des
fusions, les obliger à faire des études sur la fusion, sans le
consentement d'une municipalité. Également, si une
majorité de municipalités demandaient la fusion, elles pouvaient
embarquer de force dans l'unité de regroupement une ou des
municipalités qui n'étaient pas d'accord. On ne veut plus
procéder de cette façon parce que cela avait pour effet d'obliger
parfois des municipalités à fusionner malgré elles.
Dorénavant, s'il y a des fusions, elles seront faites volontairement,
avec le consentement de toutes les municipalités impliquées.
M. Dufour: Pour une fusion, cela prenait une loi sauf que la loi
sur le regroupement faisait que la majorité des conseils
représentant la majorité des populations...
M. Bourbeau: ...pouvait obliger un conseil municipal...
M. Dufour: C'est ce qui a servi à la municipalité
de Jonquière, à la municipalité et à la paroisse de
Kénogami pour embarquer Arvida.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: C'est ainsi que cela s'est fait.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 285 est
adopté?
M. Dufour: Oui, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 286.
M. Dufour: Je ne sais pas si on va lui donner
celui-là.
M. Bourbeau: Voulez-vous faire un papillon pour dire que le
critique de l'Opposition officielle...
M. Dufour: Je ne sais pas si on va lui donner
celui-là?
Le Président (M. Saint-Roch): Surdivision? M. Dufour:
Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 287.
M. Bourbeau: II s'agit de permettre pendant un certain temps
à toute municipalité locale régie par le Code municipal de
devenir régie par la Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: Cela va.
Articles en suspens
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 42 qui avait été laissé en suspens.
M. Bourbeau: Est-ce que l'article 288 a aussi été
adopté, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, nous y reviendrons
à la fin, M. le ministre.
M. Dufour: Là, on ne pourrait pas...
Le Président (M. Saint-Roch): Connaissant la pertinence de
M. le député de Jonquière, j'ai réservé
l'article 288 comme dernier article.
M. Bourbeau: Pas la pertinence, la méfiance, vous voulez
dire.
M. Dufour: Cela dépend avec qui je travaille.
M. Bourbeau: Je dois avouer que le député de
Jonquière me déçoit beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'article 42, nous
avons un papillon.
M. Dufour: Je m'excuse. Ah! Vous avez un papillon. Je pensais
qu'il avait été adopté sur division. D'accord.
M. Bourbeau: II y a un amendement à l'article 42, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: J'ai un amendement à l'article 42 qui se
lirait comme suit: "L'article 42 du projet de loi 7 est modifié par le
remplacement, dans la troisième ligne du premier alinéa, des
mots "les signataires de la demande constituent" par les mots "le nombre
de signataires de la demande constitue".
M. Dufour: Je pense que cela répond en grande partie aux
considérants que nous avons eu l'occasion d'exprimer lors de
l'étude de cet article. C'est pourquoi il avait été
suspendu d'ailleurs. Cela me semble plus raisonnable, au fond. Le greffier ou
le secrétaire-trésorier n'aura pas à attester de choses
qu'il n'a pas vues. Il attestera seulement que le nombre de signatures est
là. Par conséquent, c'est une question de comptage et non de
validation de signatures. Cela me semble satisfaisant.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 42 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelle maintenant
l'article 45. Nous avons un amendement.
M. Bourbeau: Nous avons adopté l'amendement et l'article,
n'est-ce pas, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, M. le ministre.
M. Bourbeau: J'aimerais apporter un amendement à l'article
45. Il se lirait comme suit: "L'article 45 du projet de loi 7 est amendé
par le remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe 2°, des
mots "la demande a été signée par" par les mots "le nombre
de signataires de la demande constitue".
M. Dufour: Encore là, on va adopter l'amendement puisqu'il
répond en grande partie à ce qu'on a demandé.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 45 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 45 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle à nouveau
l'article 51. Je rappelle aux membres de la commission que l'article 51 avait
été amendé et suspendu.
M. Dufour: On est à l'article 52?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 51, M. le
député de Jonquière. L'article 51 a été
amendé; l'amendement a été accepté à
l'article 51 qui avait été laissé en suspens.
M. Bourbeau: C'était une faute de français. Le mot
"signent" au pluriel a été corrigé par le mot "signe" au
singulier, "la majorité de ces personnes signe..." au singulier.
M. Dufour: Oui, mais on avait accepté l'amendement...
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: ...si je ne me trompe pas...
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: ...et on l'avait laissé en suspens parce que la
proposition de modification...
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: On n'avait pas la garantie.
M. Bourbeau: C'est cela; on l'a maintenant.
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord. L'article 52.
M. Bourbeau: Maintenant, on l'a. On peut maintenant adopter
l'article 51 entièrement.
M. Dufour: Attendez un peu. Je voudrais bien qu'on regarde
l'article 51. Vous me dites qu'on a la garantie, mais à l'article 49
"doivent se prononcer sur la proposition de modification..." Où on avait
bloqué, c'est... Attendez un peu. Y avait-il une façon pour que
les gens donnent leur point de vue et leur signature? À ce
moment-là, je pense que c'est un peu là qu'il y avait eu un
accrochage, à savoir qu'il n'y a pas de méthode sûre ou
certaine. Là, ça devient une consultation.
M. Bourbeau: M. le Président, on avait indiqué que,
dans le cas de ces requêtes ou de ces pétitions, les signatures
sont apposées sur un document. J'ai signalé au
député que, généralement, les fonctionnaires du
ministère, dans ces cas-là, fournissent des avis ou des conseils
aux citoyens. Il n'y a pas de formulaires de requête sacro-saints. C'est
signé sur du papier ordinaire, comme toutes les pétitions qu'on
reçoit.
M. Dufour: Mais c'est ce que j'avais prétendu, à ce
moment-là. Pourquoi n'aurait-on pas une façon de procéder
qui soit connue, qu'on ait un registre, par exemple, dans un endroit où
les gens pourraient se prononcer? C'est un peu cela qu'on demande.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne sais pas si le
député de Jonquière a un trou de mémoire, mais il
me semble qu'on a discuté de cela précédemment. Il avait
été convenu que les formalités consisteraient en ce que le
secrétaire-trésorier ou le greffier certifierait le nombre de
signatures puisque, justement, ce n'étaient pas des documents, des
registres officiels et que les signatures n'étaient pas
authentifiées une à une.
M. Dufour: II y a tout de même des modifications qui sont
proposées et, à ce moment-là, je n'ai pas la garantie hors
de tout doute que les gens ont vu la proposition. Il est inscrit: "Lorsque le
ministre le requiert dans un avis transmis au représentant, les
personnes intéressées du territoire doivent se prononcer sur la
proposition de modification". Donc, ce sont toutes les personnes qui passent
par le représentant. "La personne intéressée inscrit sur
un document contenant..." Il n'y a aucune façon de certifier. Je
comprends que tout à l'heure... On parle de calligraphie, d'acccord. On
a enlevé au greffier la responsabilité de dire si vraiment les
signataires et les signatures correspondent. Cela est assez important, puisque
le ministre requiert une consultation pour savoir si la requête qu'il
présente est bien reçue des citoyens et s'ils se sont
prononcés. À l'article 51, je ne vois nulle part, à moins
que vous ne me prouviez le contraire, qu'il y a une façon réelle
de voir ce qui se passe.
M. Bourbeau: De la façon dont c'est rédigé,
on dit: "La proposition de modification est réputée
approuvée par les personnes intéressées lorsque la
majorité de ces personnes signe le document prévu à
l'article 50..."
À l'article 50 on dit: "Pour approuver la proposition, la
personne intéressée inscrit sur un document contenant la
proposition de modification - il faut qu'elle soit sur le document - ses nom,
adresse et qualité et appose sa signature..." C'est une pétition
ou une requête. Quand même l'article de loi est assez
spécifique sans imposer une formule sacro-sainte imprimée
d'avance chez l'imprimeur de la reine. On y dit que le document doit contenir
la proposition de modification et après cela, les nom, adresse et
qualité et la signature de la personne intéressée.
Subséquem-ment, le greffier de la municipalité ou le
secrétaire-trésorier devra certifier le nombre de signataires
pour s'assurer qu'on a la proportion. Il me semble que c'est tout de même
suffisant, sans tomber dans la réglementation à outrance. C'est
d'ailleurs la procédure qui a été suivie de temps
immémorial au ministère. Cela n'a jamais, jusqu'à ce jour,
causé de problèmes quelconques, on me dit qu'on n'a jamais eu de
problèmes avec cela.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 51 tel
qu'amendé est maintenant adopté sur division. J'appelle
maintenant l'article 52. Nous avons un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 52 est
modifié par le remplacement, dans la troisième et la
quatrième lignes du deuxième alinéa, des mots "la
majorité des personnes intéressées a approuvé la
proposition" par les mots "le nombre de signataires du document constitue la
majorité des personnes intéressées". Cet amendement fait
suite à la discussion qu'on a eue avec le député de
Jonquière.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 52 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 61.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a un amendement
à l'article 61 qui vise à ajouter l'alinéa suivant: "Le
conciliateur peut également faire une telle demande." C'est un papillon
qui est apporté à la demande du député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopte?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 61 tel
qu'amendé est maintenant adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelle maintenant
l'article 63. L'article 63 était resté en suspens parce que les
articles 46 à 58 n'avaient pas été adoptés. M. le
député de Jonquière, à cause des articles 51 et
52.
M. Dufour: On va regarder cela. Après cela... Il y avait
46 à 58, 46, 47... Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 63 étant
maintenant adopté, je rappelle l'article 64 pour les mêmes
raisons. Il avait été amendé et
laissé en suspens.
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 64 tel
qu'amendé est maintenant adopté. Je rappelle l'article 66
laissé en suspens à des fins de concordance parce qu'on avait
suspendu l'article 51.
M. Bourbeau: L'article 65 est-il adopté?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 64 est
adopté tel qu'amendé. L'article 65 avait été
adopté.
M. Bourbeau: L'article 66 maintenant?
Le Président (M. Saint-Roch): Maintenant, nous en sommes
à l'article 66 qui avait été laissé en suspens
à cause de l'article 51.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 66 est maintenant
adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 73.
M. Bourbeau: M. le Président, il y aurait un amendement
à l'article 73 qui se lirait comme suit: "L'article 73 du projet de loi
7 est amendé par l'insertion, dans la troisième ligne et
après le mot "droit", du mot "municipal". Cet amendement est
apporté afin de clarifier cet article dans le sens souhaité par
l'Opposition. (16 h 45)
M. Dufour: En fait, cela répond à l'une des
demandes sur lesquelles on a beaucoup insisté lors de la deuxième
lecture, à l'Assemblée nationale. On avait argumenté en ce
sens. Ces articles ou l'un de ces articles... Tous les articles
prévoyant la création de cette règle de droit
étaient trop généraux, à notre point de vue.
C'était de nature à créer des problèmes. À
ce moment-ci, il faut se rappeler que le ministre nous avait dit qu'il n'y
avait pas de problème, il se sera rendu à la valeur de nos
arguments, cela montre qu'on peut évoluer. En tout cas, ce n'est pas un
point négatif. Mais, pour nous, c'est certainement un bon point et on
peut accepter cet amendement.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne veux pas du tout
enlever de mérite au député de Jonquière ni
l'empêcher de pavoiser. Je voudrais simplement lui signaler que, pour
nous, le mot "municipal" qu'on vient d'ajouter était implicite dans la
phrase et qu'on est bien d'accord pour l'ajouter. Quant à moi,
c'était déjà inclus dans le sens de l'article. On ne fait
que préciser maintenant ce qui était évident pour nous,
mais qui, manifestement, ne le semblait pas pour l'Opposition.
M. Dufour: On a trop vu, dans le passé, de choses qui
étaient dans la tête des ministres, mais qui n'étaient pas
écrites dans les lois, ce qui a créé des problèmes.
Je me souviens d'une loi - celle sur la fiscalité municipale - où
l'on a beaucoup discuté. On peut chercher dans toutes les discussions,
ce n'est pas tout à fait ce qui s'est passé dans la
réalité. Pour être clair et précis, il faut que ce
soit écrit; sans cela, le législateur parle pour ne rien dire.
Cela répond peut-être à une de vos attentes, mais si cette
attente est écrite - au moment où on se parle, on est en train de
l'écrire - pour moi, cela me semble important.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement
semble...
M. Dufour: Cela n'enlève pas que vous pouvez l'avoir dans
la tête...
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement semblant
satisfaire autant M. le ministre que M. le critique officiel de l'Opposition,
le député de Jonquière, est-ce que l'amendement à
l'article 73 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 73, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté. M. le Président, question de
règlement, de directive. Est-ce que c'est le critique officiel de
l'Opposition ou le critique de l'Opposition officielle?
M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais régler la
question en simplifiant le tout, c'est le porte-parole. Maintenant, j'appelle
l'article 90 qui avait été suspendu et je crois que nous avons un
amendement introduisant l'article 90.1.
M. Bourbeau: En effet, M. le Président, vous avez bien
deviné. Le projet de loi 7...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le ministre.
Cela veut dire que l'article 90 serait adopté tel quel et que nous
aurions un nouvel article 90.1 à ajouter.
M. Bourbeau: C'est exact.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
90 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Attendez un peu, là. Les articles 90 et 90.1...
Moi, je suis un petit peu perdu dans mes papiers, là... Est-ce qu'il y a
un papillon?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. Bourbeau:
Oui, à 90.1.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a un papillon.
M. Dufour: C'est bien.
M. Bourbeau: M. le Président, c'est une demande qui
provenait de l'Opposition...
Une voix: D'accord.
M. Bourbeau: ...et, plutôt que d'amender l'article 90 pour
y insérer l'amendement, on a préféré en faire un
nouvel article qui serait l'article 90.1.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
90 est adopté?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le nouvel article
90.1 est adopté?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant, je
rappelle maintenant l'article 111.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais apporter un
amendement à l'article 111 qui se lirait comme suit: "L'article 111 du
projet de loi 7 est amendé par l'insertion, dans la troisième
ligne et après le mot "droit", du mot "municipal". Il s'agit exactement,
M. le Président, de la même modification que j'ai proposée
tout à l'heure à l'article 73.
M. Dufour: Cela va. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Bourbeau: II a dit: Cela va. C'est donc adopté.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement étant
adopté, est-ce que l'article 111 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Oui, oui. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je rappelle
maintenant l'article 133.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il avait été laissé
en suspens, M. le Président?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Adopté, M. le Président.
M. Dufour: Un instant, là.
M. Bourbeau: C'est un article qui avait été
laissé en suspens jusqu'à ce qu'on règle les autres
articles qui créaient des problèmes.
M. Dufour: C'est à notre demande que l'article avait
été suspendu.
M. Bourbeau: En attendant qu'on règle la question des
signatures.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 133 est
adopté. Je rappelle l'article 135. Nous avons un papillon.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Je proposerais que
l'article 135 soit modifié par le remplacement, dans les
troisième et quatrième lignes du premier alinéa, des mots
"les signataires de la demande constituent" par les mots "le nombre de
signataires de la demande constitue".
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 135 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Dois-je
conclure que nous avons le consentement pour rouvrir l'article 138 qui avait
été amendé et adopté sur division pour y ajouter un
papillon, M. le ministre?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous rouvrons l'article 138,
qui avait été amendé, pour l'ajout d'un papillon. M. le
ministre.
M. Bourbeau: Oui. Je propose que l'article 138 soit
modifié par le remplacement, dans la troisième ligne du
paragraphe 9, des mots "les signataires de la demande constituent" par les mots
"le nombre de signataires de la demande constitue".
M. Dufour: En fait, je pense que l'amendement...
M. Bourbeau: C'est toujours la même chose.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous étions en train
de clarifier un point de droit...
M. Bourbeau: Un point de droit...
Le Président (M. Saint-Roch): ...d'ouverture ou de
fermeture...
M. Dufour: En fait, l'amendement au paragraphe 9 nous donne
satisfaction. Il y avait aussi la question de la façon dont cela se
passait... C'était la copie de l'avis... J'en avais deux. Si vous voulez
me donner une minute pour regarder cela. Comment pourra-t-on donner "une copie
de l'avis attestant que toutes les personnes habiles à voter ayant le
droit d'être inscrites sur la liste référendaire ont
renoncé à la tenue du scrutin référendaire"?
Comment pourra-t-on déceler clairement ce qui se passe dans les faits
par rapport à cela?
M. Bourbeau: À quel...?
M. Dufour: Au paragraphe 6°: "Une copie de l'avis attestant
que toutes les personnes habiles à voter ayant le droit d'être
inscrites sur la liste référendaire ont renoncé à
la tenue du scrutin référendaire, le cas échéant."
Comment cela se passera-t-il dans les faits?
M. Bourbeau: Je voudrais référer le
député de Jonquière à l'article 532 de la Loi sur
les élections et les référendums dans les
municipalités.
M. Dufour: Pourriez-vous le lire, s'il vous plaît, s'il
n'est pas trop long.
M. Bourbeau: Oui. On y prévoit que "lorsque toutes les
personnes habiles à voter ayant le droit d'être inscrites sur la
liste référendaire de la municipalité ou, selon le cas, du
secteur concerné renoncent à la tenue d'un scrutin
référendaire en transmettant au greffier ou au
secrétaire-trésorier un avis en ce sens signé par elles
avant le premier jour d'accessibilité au registre..."
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 138
ouvert et amendé de nouveau est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté. Le président est
précis.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 149 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: Oui. Insérer dans la première ligne et
après le mot "annexante" les mots "et la municipalité dont le
territoire est visé par l'annexion".
M. Dufour: C'est le même amendement... Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 149 tel qu'amendé est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 155 et il y a un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais proposer un
amendement à l'article 155 qui serait libellé comme suit:
"L'article 155 est amendé par l'addition de l'alinéa suivant: "Le
conciliateur peut également faire une telle demande."
M. Dufour: D'accord, cela répond à l'un de nos
desiderata. C'est bien.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 155 tel qu'amendé est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je rappelle
maintenant l'article 166.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais faire un
amendement à l'article 166 qui se lirait comme suit: "L'article 166 du
projet de loi 7 est amendé par l'insertion, dans la quatrième
ligne et après le mot "droit", du mot "municipal". Il s'agit
d'un amendement qui est de concordance avec d'autres amendements
semblables que j'ai proposés précédemment et qui
émane d'une suggestion venant de l'Opposition officielle.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 166 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Bourbeau: Adopté.
Redressement des limites territoriales (suite)
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Maintenant,
j'aurais besoin d'un consentement pour rouvrir l'article 177. Y a-t-il
consentement?
M. Bourbeau: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement
sur division pour rouvrir l'article 177 et il y a un amendement.
M. Bourbeau: M. le Président, maintenant que l'article est
rouvert, j'aimerais présenter un amendement qui dit: "L'article 177 du
projet de loi 7 est modifié par le remplacement, dans la première
ligne, des mots "ministre des Affaires municipales peut, sur demande ou de sa
propre initiative", par "gouvernement peut, par décret".
Il s'agit encore là d'un geste par lequel le ministre des
Affaires municipales accepte de se rendre à l'une des demandes de
l'Opposition officielle.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est tout à votre honneur d'avoir
succombé aux suggestions que nous vous avons faites d'une façon
très forte. C'est évident que c'est un pouvoir très fort
qu'on accorde au gouvernement parce qu'on enlève une prérogative
qui a toujours appartenu à l'Assemblée nationale jusqu'à
maintenant. Mais il n'est pas dans notre intérêt d'adopter tous
les articles sur division. Cela répond en grande partie à l'un
des voeux qu'on a exprimés depuis le début. Je pense qu'on a
recherché suffisamment de consensus pour bonifier la loi. De ce
côté-là, on doit se rendre à l'évidence, ce
n'est pas l'idéal mais cela améliore.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 167
rouvert et amendé est adopté?
M. Dufour: L'article 177, non pas 167. Le Président (M.
Saint-Roch): L'article 177. M. Dufour: Adopté. M.
Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais maintenant besoin
d'un consentement pour rouvrir l'article 178. Y a-t-il consentement?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avons maintenant un
papillon à l'article 178.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 178 sera
amendé et modifié "par l'insertion, dans la première ligne
du premier alinéa et après le mot "de", des mots "recommander au
gouvernement de".
Cela se lirait: "Avant de recommander au gouvernement de redresser les
limites, le ministre transmet par écrit... "
M. Dufour: Cela va, c'est de concordance. On est d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 178 rouvert et amendé est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 179.
M. Bourbeau: C'est un article qui avait été mis en
suspens?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, on l'avait mis en
suspens à cause, je crois, des modifications à apporter aux
articles 177 à 196 inclusivement. Cela avait été
laissé en suspens.
M. Bourbeau: Moi, je serais d'accord pour adopter en bloc tous
ces articles 179 à 196 puisque... Il y a des amendements?
Le Président (M. Saint-Roch): II y aura des amendements,
M. le ministre, à plusieurs de ces articles.
M. Bourbeau: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je suggère que nous
procédions article par article.
M. Bourbeau: Adopté, pour l'article 179.
M. Dufour: M. le Président, ce n'est pas adopté en
bloc? (17 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): Non, article par article, M.
le député de Jonquière. J'appelle maintenant l'article
179.
M. Dufour: II reste encore un peu de temps. Je pense qu'on aurait
encore une bonne heure.
M. Bourbeau: M. le Président, il reste encore deux
lois.
M. Dufour: C'est cela. Je pense que pour l'article 179, cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 179
étant adopté, j'appelle l'article 180.
M. Dufour: À l'article 180, cela blesse peut-être un
peu, parce que l'obligation de publier l'avis vient après que le
ministre l'ait requis. J'ai l'impression que dans tous les cas, s'il y a eu un
redressement, il y aurait obligation de publier ou de suivre ce qui est
prévu aux paragraphes 1, 2, 3 et 4. Il est évident que s'il y a
eu un redressement, cela serait bien que les gens le sachent. Même si
c'est un amendement mineur, ce sera un amendement mineur. Je pense que c'est
une façon de bien mettre les gens au courant de ce qui se passe sur leur
territoire. Donc, je pourrais lire: "Le plus tôt possible, le greffier ou
secrétaire-trésorier de la municipalité locale publie,
dans un journal diffusé sur le territoire de celle-ci, un avis qui
contient: la nouvelle description des limites territoriales..." En somme, doit
faire connaître par avis... Si vous ne le requérez pas, les gens
ne seront pas au courant de ce qui se passe. Il semble que c'est une faiblesse
dans la loi. C'est cela que j'appelle avoir du goût.
M. Bourbeau: M. le Président. J'ai l'impression que c'est
comme si on faisait entendre de part et d'autre des cassettes usées. On
a tenu ces discussions tout au cours de la journée et de la nuit d'hier.
Sur tous les autres volets du projet de loi, sur les annexions, les fusions,
c'est la même procédure qui revient. Le député de
Jonquière a fait le même plaidoyer, j'ai fait la même
défense. M. le Président, je comprends très bien la
problématique que défend le député de
Jonquière. J'ai expliqué amplement Hes raisons qui nous
justifient, de ne pas exiger la publication dans tous les cas. Puisque la
commission a accepté ce point de vue pour des sujets plus importants que
des redressements de limite - par exemple, dans les cas d'annexions, de fusions
ou même de regroupements - je ne vois pas pourquoi rendu aux
redressements, tout à coup, on reviendrait en arrière et
permettrait que, dans tous les cas, il y ait des publications.
M. Dufour: Comment se fait-il que dans les cas de fusions,
d'annexions, cela se soit discuté puis qu'on se soit rendu à
l'évidence qu'il y avait eu des discussions au préalable, durant,
pendant, etc.? Comme il est possible que le gouvernement puisse, par
décret, redresser les limites territoriales des municipalités, il
peut donc le faire de sa propre initiative ou à la demande des
municipalités. S'il y a des correctifs à apporter en cours de
route, il serait juste et raisonnable que les gens soient au courant de ce qui
se passe. On n'a aucune obligation de le faire, cela se passe entre le
gouvernement et les municipalités mais il y a aussi des contribuables
qui peuvent être touchés par cela. Ce n'est pas une grosse
affaire. Au fond, ce qui vous embarrasse, c'est la mention du droit de toute
personne de faire connaître par écrit au ministre son opposition
à la proposition de redressement, mais vous prévoyez qu'il peut
avoir une opposition de redressement.
Je ne dis pas que vous devez donner suite à l'opposition, je dis
que vous devriez au moins avoir la décence d'écouter ce que les
gens ont à vous dire même si ce n'est pas correct. Je pense que
c'est cela la démocratie, c'est le droit de dire ce sur quoi on n'est
pas d'accord. Cela ne change probablement pas la décision finale, mais
au moins le citoyen est informé de ce qui se passe. Moi, je ne vois pas
de quelle façon, en vertu de quel mérite ou de quel principe, on
peut les écarter d'un changement qui se passe et qu'ils vont apprendre
par un accident de parcours. Ils devraient le savoir immédiatement, au
moment où cela se passe. C'est dans ce sens-là que la cassette
est loin d'être usée, qu'elle va toujours être
d'actualité. Parler de démocratie, du droit à des gens
à l'information, même le ministre des Affaires municipales en fait
son credo jusqu'à un certain point.
Si je regarde les publications, le journal du ministère qui
s'appelle Les Municipalités, ses écrits, les demandes
répétées qu'il fait aux municipalités de bien
informer les contribuables, de mieux les informer, d'avoir des périodes
de questions, il les oblige à tout cela. C'est vraiment parce que le
ministère comprend que le contribuable est une partie importante,
prenante de la municipalité. Mais par rapport à des actions de
fond qui sont posées, le ministre oublie malheureusement. Ce sera
probablement toujours le problème de la démocratie que
d'apprendre les uns les autres que tous sont égaux devant la loi. Mais,
ici, ce n'est pas vrai. Il y a une égalité pour les conseils
municipaux et pour le ministère mais les gens ne sont pas là. Les
gens sont la raison d'être des municipalités. Ce sont les
citoyens. Les conseils municipaux, c'est par . accident. Le ministre des
Affaires municipales, c'est par accident. S'il n'y avait pas de monde, on
n'aurait pas besoin des municipalités, on n'aurait pas de
décrets. On n'aurait rien. Elles n'existeraient plus.
Une voix: II ne vous écoute pas...
M. Dufour: Non, je le sais quand il m'écoute. Enfin, M. le
ministre, je pense que j'ai fait la démonstration. Si vous ne voulez pas
vous rendre à l'évidence, je vais être malheureux. Je
trouve que ce n'est pas correct. J'aurais presque le goût de prolonger le
débat, d'en discuter, de faire des amendements, mais comme vous le
dites, vous l'avez entendu à satiété. On vous a
martelé suffisamment. Je pense que vous êtes assez grand
garçon pour comprendre. Enfin, vous avez prouvé jusqu'à un
certain point, de temps en temps, que vous pouviez vous rendre à
l'évidence ou au bien-fondé de notre argumentation. Dans ce cas,
je suis fondamentalement convaincu que mon argumentation est correcte. Je fais
appel à votre jugement et surtout à votre sens des
responsabilités envers non seulement les conseils municipaux mais aussi
les citoyens. Vous êtes leur représentant. Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Bourbeau: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 180 est-il
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle l'article 181.
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: 'Toute personne peut, dans les 60 jours de la
publication de l'avis..." Cela va être encore une cassette que je vous ai
donnée, mais je veux être certain que vous comprenez bien ce que
je veux dire ou que vous l'avez entendu même si vous ne l'avez pas
compris. Comme on n'est pas toujours certain que l'avis est publié dans
le journal ou que tout le monde l'a vu, il n'est pas sûr que les 60 jours
de publication donnent grand-chose. Les gens ne seront pas informés,
même s'il y a une publication de 60 ou de 120 jours, dans le cas du
redressement des limites d'une municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. L'occasion est trop
belle, M. le ministre, pour ne pas vous poser une petite question. Quand on a
étudié la Loi sur le cadastre avec le ministre de
l'Énergie et des Ressources, il a justement été question
de cette histoire de publication. Le ministre nous disait alors, à la
suite d'une question que je lui posais, qu'il vous avait consulté, qu'il
avait consulté les experts du ministère des Affaires municipales
pour connaître précisément les modalités de
publication. Est-ce que vous pouvez nous confirmer cela?
M. Bourbeau: Est-ce que vous pourriez expliciter davantage les
modalités dont vous parlez? J'ai de fa difficulté à saisir
le sens de votre question.
M. Claveau: C'est une question à peu près semblable
à celle que l'on retrouve dans l'article de votre projet de loi. Dans la
Loi sur le cadastre, il est prévu, quand on refait le cadastre dans un
secteur donné, que l'on doit aviser l'ensemble des propriétaires
de ce secteur que leur secteur va faire l'objet d'une révision du
cadastre. Dans la Loi sur le cadastre, le ministre, justement, a refusé
de se plier à nos recommandations de spécifier de quelle
façon on allait publier, on allait avertir les électeurs ou les
propriétaires.
M. Bourbeau: M. le Président, je peux confirmer au
député que le ministère des Affaires municipales a
été consulté par le ministère de l'Énergie
et des Ressources quant à l'adoption de cette loi.
M. Claveau: Est-ce que vous ne trouvez pas normal que le
ministère doive - et moi, je maintiens cette position...
M. Bourbeau: Quel ministère...?
M. Claveau: Le ministère des Affaires municipales. De
toute façon, dans l'affaire du cadastre, cela touche directement les
territoires municipaux. Ne trouveriez-vous pas normal que le ministre doive,
dans sa loi, préciser au maximum les modalités d'information de
la population? Entre autres, on devrait préciser quand il faut que ce
soit publié dans un journal ou quand il faut qu'une lettre soit
adressée à chacun des citoyens, par courrier recommandé ou
autrement, pour s'assurer que tout le monde l'ait eu, que tout le monde ait eu
l'information.
M. Bourbeau: M. le Président, le député fait
allusion à l'article 181, à la publication de l'avis? Est-ce que
c'est exact?
M. Claveau: C'est l'article 180.
Une voix: L'article 181 : "Une personne..."
M. Bourbeau: M. le Président, on est à l'article
181.
M. Claveau: On parle de la publication de l'avis à
l'article 181, oui. "Faire connaître par écrit..." C'est cela.
L'article 180 précise la...
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 181, on
fait référence à l'avis qui a été
adopté à
l'article 180.
M. Claveau: Oui.
M. Bourbeau: C'est un avis dans un journal.
M. Claveau: D'accord, à ce moment-là... C'est cela.
À l'article 180, on précise que l'avis doit être
donné...
M. Bourbeau: ...dans un journal diffusé sur le territoire
de la municipalité.
M. Claveau: Oui. Vous, vous l'inscrivez dans votre loi. Dans le
Loi sur le cadastre, le ministre de l'Énergie et des Ressources nous
disait que, après vous avoir consulté, que le ministre des
Affaires municipales estimait que ce n'était pas nécessaire, que
c'était une mesure qui ne valait pas la peine. À ce
moment-là, il nous a même dit que c'était quelque chose qui
était plus ou moins passé de mode au ministère des
Affaires municipales et qu'il ne voyait pas la nécessité
d'inclure la publication dans le journal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava, vous me voyez pris présentement dans un dilemme. Nous en
sommes à l'étude du projet de loi 7, alors je ne crois pas que la
commission...
M. Claveau: J'ai dit que l'occasion était bonne.
Le Président (M. Saint-Roch): ...soit habilitée
à aller rétrospectivement...
M. Bourbeau: Tout ce que je pourrais dire, M. le
Président, si vous me permettez, c'est que...
M. Claveau: C'est parce que je vois là une contradiction
entre ce qui se fait dans une loi et ce qui se fait dans l'autre et, comme le
ministre devait être consulté là-dessus, c'est une belle
occasion pour lui en parler.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: C'est le cas de l'homme qui a vu l'homme qui a vu
l'ours. Le député nous dit que, dans une autre loi, un autre
ministre aurait déclaré telle chose. M. le Président, on
est très loin de ce qu'on est à faire présentement. Ici,
nous spécifions dans la loi qui est devant nous que c'est un avis dans
un journal de la municipalité. Pour ce que le ministre a
déclaré lui avoir été dit au ministère des
Affaires municipales, je prends la parole du député parce qu'on
ne peut pas faire autrement.
M. Claveau: Je vous montrerai les galées de la commission,
M. le ministre, cela me fera plaisir.
M. Bourbeau: Si le député veut me montrer la
transcription, on pourra en discuter et consulter mon collègue, le
ministre de l'Énergie et des Ressources. Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Nous revenons maintenant à l'article 181. Y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Dufour: À l'article 181...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...on parle toujours...
M. Claveau: C'est vrai, il m'a dit que c'était
dépassé, que cela ne se faisait même plus dans les lois
municipales et qu'il ne voyait pas pourquoi il l'inscrirait dans sa loi. Ce
n'est pas un très bel effort, mais c'est ce qu'on m'a dit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava, je pense qu'il y a un consensus entre vous et M. le ministre pour
poursuivre le dialogue après. J'aimerais qu'on en revienne à
écouter M. le député de Jonquière sur l'article
181.
M. Dufour: J'ai toujours peur, quand on fait des demandes de
publication etc., d'allonger le temps, mais qu'on regarde ce qui est
écrit à l'article 181: 'Toute personne peut, dans les 60 jours de
la publication de l'avis, faire connaître par écrit au ministre
son opposition à la proposition de redressement." Ce n'est pas... C'est
limité dans le temps, elle a 60 jours. Je me rends compte, cependant
qu'à l'article 179, quand on regarde ce qui se passe, la
municipalité est déjà au courant et qu'elle a trois
mois... Si on disait: "Au moment où la municipalité a l'avis,
elle le publie..." On dit: "...peut faire connaître par écrit au
ministre son opposition à la proposition de redressement." Si la demande
du ministre de redresser était connue, la municipalité serait
obligée de faire connaître qu'il y a une telle demande et,
à ce moment-là, il y aurait une consultation. Tout cela pourrait
se faire en même temps.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 180 dit: "Le plus
tôt après que le ministre l'ait requis..." Encore faut-il que le
ministre l'ait requis.
M. Dufour: Oui, mais c'est cela toute la dynamique de la
discussion. Un redressement qui se fait peut se faire à votre propre
demande, comme vous pouvez le faire à la demande d'une
municipalité, mais pourquoi tenez-vous tant à ce que cela se
fasse sans que les gens le sachent? Cela me passe un peu par-dessus la
tête. Pour ne
pas empêcher ou ne pas allonger les délais, on n'aurait pas
d'objection, au départ, si les gens étaient avertis de cela. Les
60 jours pourraient courir à partir du moment où cela commence.
(17 h 15)
M. Bourbeau: Outre le fait que nous avons fait cette discussion
à peu près quatre fois au cours de l'étude du projet de
loi avec les mêmes arguments de part et d'autres, le député
le sait fort bien, je répète pour la nième fois, que cela
dépend de l'importance des redressements. Si on est en train de
redresser d'à peu près un pied et demi une limite dans le fond de
la terre no 232, c'est d'une importance tellement mineure que cela ne justifie
probablement pas d'obliger la municipalité à publier dans des
journaux, à faire préparer des avis avec les frais que cela
représente et les délais additionnels que cela occasionne. Le
député le sait fort bien. Si le redressement est important,
à ce moment-là, il y aura publication et tout le mécanisme
d'information jouera. C'est une question de nuance et de jugement. On a fait
cette discussion à plusieurs reprises. Je reconnais que l'Opposition
n'est pas d'accord avec le ministre mais le député peut tout de
même reconnaître que le ministre a le droit de ne pas toujours
être du même avis que l'Opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: J'aimerais savoir quelle est la limite légale
entre un redressement mineur et un redressement majeur? Où est la
démarcation légale?
M. Bourbeau: II n'y a rien de légal là-dedans, M.
le Président, c'est une question de jugement. Le député
d'Ungava sait ce que c'est le jugement.
M. Claveau: Alors, cela veut dire que si moi, par exemple ou mon
conseil municipal, en admettant que ce soit le cas, jugeons qu'un redressement
de 58 lots en plein centre-ville de Jonquière ce n'est pas majeur, notre
jugement nous permet de dire: C'est quelque chose de mineur et nous n'avons
aucune raison de le publier parce que nous l'avons jugé comme tel.
M. Bourbeau: Heureusement, M. le Président, que ce n'est
pas le jugement du député d'Ungava ni celui de son conseil
municipal qui va prévaloir, c'est le jugement du ministre parce que
l'article 180 dit que c'est le ministre qui requiert la publication. Donc, je
fais confiance au jugement du ministre, d'une part...
M. Claveau: II peut être conditionné, le jugement du
ministre.
M. Bourbeau: ...d'autre part, s'il y avait abus, si dans des cas
manifestes il y avait abus de droit, les tribunaux sont toujours là pour
les redresser et le député le sait fort bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 181?
M. Dufour: On va être obligé de l'adopter sur
division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 181 est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 182.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 182 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 183.
M. Dufour: On peut relier l'article 183 à l'article 192
qu'on n'a pas adopté encore, à ce que je sache. Est-ce qu'on
pourrait suspendre les articles 183 et 192 et les prendre ensemble?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 183 étant
maintenant suspendu j'appelle l'article 184.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 184 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 185.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 185 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 186. Il y a un amendement.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. L'article 186
prévoit la publicité devant être accordée à
la décision du ministre des Affaires municipales de redresser les
limites territoriales des municipalités. J'aimerais apporter une
modification qui se lirait comme suit: "L'article 186 du projet de loi 7 est
amendé: "1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant: "186: Le décret redressant les limites territoriales des
municipalités entre en vigueur à la date de sa publication
à la Gazette officielle du Québec ou à toute date
ultérieure qui y est indiquée. "2° par le remplacement, dans
la première ligne du deuxième alinéa, des mots "L'avis"
par les mots "Le décret".
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 186 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 187 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 187 prévoit
que le redressement peut avoir un effet rétroactif. Cela signifie la
correction des descriptions applicables à différentes
époques du passé afin de tenir compte des annexions et des
regroupements survenus. L'article 187 indique que l'avis publié à
la Gazette officielle du Québec contient, dans un tel cas, toute
description de limites territoriales applicable depuis la date
rétroactive de l'entrée en vigueur de la décision du
ministre des Affaires municipales et la mention de la période pendant
laquelle cette description est censée s'être appliquée.
J'aimerais apporter un amendement qui viserait à modifier
l'article 187 par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: "Le décret contient alors toute description de limites
territoriales applicable depuis sa prise d'effet et la mention de la
période pendant laquelle cette description est censée
s'être appliquée".
M. Dufour: C'est un article de concordance.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 187 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 188.
M. Bourbeau: Cet article prévoit, en premier lieu, que le
redressement n'a aucune incidence sur une cause qui est pendante le jour de la
réception par la municipalité locale de l'avis du ministre des
Affaires municipales contenant la proposition de redressement. L'article 188
indique, ensuite, que dans le cas où plusieurs municipalités
locales reçoivent à des dates différentes l'avis du
ministre, la date que l'on considère pour établir qu'une cause
est pendante est la première. L'article qui est de droit nouveau
protège les droits des parties.
M. Dufour: Je pense qu'on essaie ainsi d'éliminer le plus
de problèmes possible, mais on se rend compte que cet avis peut brimer
les droits des citoyens. On dit qu'une cause est pendante jusqu'à
l'avis, ce qui veut dire que s'il y avait des causes qui pouvaient... Il
faudrait que vous écriviez cela bien comme il faut, parce qu'à
l'article 192, on va faire un débat là-dessus, j'en suis certain.
À partir de l'avis... Quelqu'un a soulevé tout à l'heure,
dans les discussions qu'on a eues, qu'il pourrait y avoir des causes de
soulevées après que l'avis ait été donné et
qu'il pourrait se retrouver les culottes à terre. Je pense que ce n'est
pas vrai, parce que si c'est vrai pour le redressement, cela devrait
l'être pour la validation d'actes.
Donc, au moment où la municipalité reçoit l'avis...
On parle de redressement, mais, tout à l'heure, on va parler de la
validation des actes. Donc, au moment où l'avis devient public...
Même pas, parce qu'au jour de la réception - ce n'est pas
nécessairement public - par la municipalité locale de l'avis
prévu, il ne pourra plus y avoir de causes pendantes. Donc, ce n'est pas
vrai qu'on montre notre jeu comme cela. À ce moment-là, c'est
important.
Une voix: Les recours...
M. Dufour: C'est cela. Il n'y en aura pas. Je comprends bien que
les gens qui n'ont pas de recours n'en auront pas. Ce que je dis devrait
être retenu, pour qu'on puisse s'y référer lorsqu'on va
faire la discussion à propos de l'article 192.
M. Bourbeau: M. le Président, on verra dans le temps comme
dans le temps. Pour l'instant, on est à l'article 188.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 188 est
adopté?
M. Dufour: Cela va, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 189 et nous avons un papillon. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: II faudrait qu'il le lise.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 189 est
abrogé.
M. Bourbeau: M. le Président, je propose l'abrogation de
l'article 189.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 189 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 190 et nous avons un amendement. ...amendé et retiré.
À l'article 190, nous avons un amendement.
M. Bourbeau: C'est le retrait qui est adopté. M. le
Président, l'article 190 oblige le greffier ou le
secrétaire-trésorier de la municipalité dont les limites
territoriales sont redressées à donner un avis public du
redressement sur le territoire de celle-ci. J'aimerais apporter un amendement
qui
viserait à modifier l'article par le remplacement, dans la
première et la deuxième lignes, des mots "de l'avis prévu
à l'article 186" par les mots "du décret".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Cela répond à une de nos demandes. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement étant
adopté, est-ce que l'article 190 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le nouvel article 190.1.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais présenter
un article qui porte le numéro 190.1 et qui vise à amender le
projet de loi 7 par l'insertion, après l'intitulé du chapitre VII
du titre II, de ce qui suit: "Section I. Application. 190.1: Pour l'application
du présent chapitre, une communauté urbaine ou régionale
et l'Administration régionale Kativik et leur secrétaire sont
assimilés respectivement à une municipalité
régionale de comté et à son
secrétaire-trésorier. "Section II. Validation."
L'amendement proposé au chapitre VII, intitulé article
190.1, a pour objet d'y introduire un article de champ d'application et de le
diviser en deux sections. Le nouvel article proposé vise à
permettre la validation d'actes posés par une municipalité
à l'égard d'un territoire qui n'est pas le sien, alors que ce
dernier est compris dans le territoire d'une communauté urbaine ou
régionale ou dans celui de l'Administration régionale
Kativik.
M. Dufour: Est-ce que vous nous l'aviez donné, cet
amendement-là?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, dans la première
série, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: J'ai l'article 190... Je ne l'ai pas. C'est une
concordance. On a eu cela dans toutes les têtes de chapitres.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que le nouvel
article 190.1...
M. Dufour: L'article 190.1.
Le Président (M. Saint-Roch): ...est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 191. Nous avons un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 191 introduit une
règle voulant que le ministre des Affaires municipales puisse valider
les actes qu'une municipalité locale a accomplis sans droit à
l'égard d'un territoire qui n'est pas le sien. Il prévoit
également que le ministre puisse déterminer, s'il y a lieu, les
conditions de la cessation de l'administration des affaires du territoire par
la municipalité.
L'article 191 énonce alors que les conditions
déterminées par le ministre peuvent, "pour une période
d'au plus cinq ans, créer une règle de droit ou déroger
à toute disposition d'une loi dont l'application relève du
ministre des Affaires municipales, à toute loi spéciale
régissant une municipalité locale ou à tout acte pris en
vertu d'une telle loi."
J'aimerais apporter deux amendements, M. le Président, à
l'article 191. Le premier amendement se lirait comme suit: L'article 191 du
projet de loi 7 est modifié par le remplacement, dans la première
ligne du premier alinéa, des mots "ministre peut" par "gouvernement
peut, par décret".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: On va le relire pour savoir si c'est bien cela. Vous
n'avez pas donné les deux amendements en même temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, j'en suis seulement
à l'adoption du premier amendement, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela va pour le premier amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier amendement
étant maintenant adopté, nous en sommes au deuxième
amendement. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais amender l'article
191 de nouveau par l'insertion, dans la quatrième ligne du
deuxième alinéa et après le mot "droit" du mot
"municipal".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
deuxième amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce qu'il
y a des interventions à l'article 191 tel qu'amendé? Est-ce que
l'article 191, tel qu'amendé est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 192 et nous avons un papillon.
M. Bourbeau: M. le Président, l'article 192 prévoit
la première étape du processus de validation des actes accomplis
par la municipalité, c'est-à-dire la transmission, par le
ministre des Affaires municipales, d'un avis contenant la proposition de
validation et, s'il y a lieu, de cessation d'administration à la
municipalité locale et à la municipalité régionale
de comté. Celles-ci peuvent lui faire connaître leur opinion
à l'égard de cette proposition. Signalons que le ministre peut
proposer la validation des actes accomplis par la municipalité à
l'occasion du redressement de ses limites territoriales. Cela signifie alors
que l'avis transmis à la municipalité par le ministre en vertu de
l'article 178 comprend, outre la proposition de redressement, celle de la
validation des actes et, s'il y a lieu, la proposition de faire cesser
l'administration des affaires du territoire qui n'est pas le sien. Dans un tel
cas, les articles 179 à 190 s'appliquent à la procédure de
validation d'actes. J'aimerais proposer, M. le Président, à
l'article 192, les modifications suivantes: "1° l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa et après le mot
"ministre", des mots "des Affaires municipales"; "2° l'insertion, dans la
première ligne du troisième alinéa et après le mot
"de" des mots "recommander au gouvernement de".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: On peut l'adopter.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement étant
maintenant adopté, nous en revenons à l'article 192 tel
qu'amendé. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Bon. Pour l'article 192, je demanderais
peut-être qu'on suspende la commission pour qu'on puisse avoir une
discussion informelle.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va suspendre
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 32)
(Reprisée 17 h 44)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons laisser l'article 192 tel qu'amendé en suspens et
nous allons poursuivre avec l'article 193.
M. Dufour: L'article 193, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 193 étant
maintenant adopté, j'appelle à nouveau l'article 194.
M. Dufour: On se réfère à l'article 192 qui
est aussi... On va l'adopter sous réserve des amendements qu'on va
apporter à l'article 192.
Le Président (M. Saint-Roch): Je pense qu'avec la
coopération qui a toujours existé ici, on pourrait l'adopter.
M. Dufour: Le suspendre, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Et s'il y a quelque chose,
on pourrait toujours le rouvrir, M. le député de
Jonquière, dans un climat de confiance mutuelle.
M. Dufour: Je vous prends à témoin.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 194 est
adopté?
M. Bourbeau: Le ministre fait plus confiance à
l'Opposition que l'Opposition au ministre, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 194 étant
adopté, j'appelle l'article 195.
M. Bourbeau: J'aimerais apporter un amendement...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avons un papillon, vous
avez raison, M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article 195 du projet de loi est amendé...
D'abord, l'article 195 prévoit la publicité devant être
accordée à la décision du ministre des Affaires
municipales de valider les actes accomplis par la municipalité à
l'égard d'un territoire qui n'est pas le sien et, s'il y a lieu, de
faire cesser l'administration des affaires du territoire par celle-ci.
L'amendement vise à remplacer l'article 195 du projet de loi par le
suivant: "195. Le décret validant les actes accomplis par la
municipalité et, le cas échéant, faisant cesser
l'administration des affaires du territoire par la municipalité entre en
vigueur à la date de sa publication à la Gazette officielle du
Québec ou à toute date ultérieure qui y est
indiquée."
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 195 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 196.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 196 étant
adopté, j'appelle maintenant le nouvel article 196. 1.
M. Bourbeau: M. le Président, j'aimerais amender le projet
de loi par l'insertion, après l'article 196, du suivant: "196. 1. Tous
les actes accomplis par la municipalité à l'égard d'un
territoire qui n'est pas le sien conservent leurs effets sur ce territoire
s'ils y sont encore utiles, sauf dans la mesure où ils sont
inconciliables avec les conditions de la cessation de l'administration des
affaires de celui-ci. "Ils sont réputés être des actes de
la municipalité qui a compétence à l'égard du
territoire. " Le nouvel article proposé, vous l'aurez saisi, M. le
Président, vise à protéger les actes autres que ceux de
législation déléguée accomplis par la
municipalité à l'égard d'un territoire qui n'est pas le
sien. L'amendement concorde d'ailleurs avec l'esprit des articles 76, 115 et
168 du projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 196. 1
étant maintenant adopté, j'appelle de nouveau l'article 192
amendé.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): II ne nous reste que trois
articles: 192 tel qu'amendé, 183 qui avait été
laissé en suspens jusqu'à l'adoption de l'article 192 et
l'article 288.
M. Dufour: II doit y avoir un amendement de préparé
à l'article 192.
M. Bourbeau: J'aimerais proposer un amendement à l'article
192 qui se lirait comme suit: "L'article 192 du projet de loi 7 est
amendé par l'insertion, dans la troisième ligne du
troisième alinéa et après le nombre "178", de "et, le cas
échéant, à l'article 180".
M. Dufour: En fait, j'aimerais peut-être avoir une
confirmation que cela a vraiment des relations avec l'article 183 dont on a
discuté tout à l'heure et qui est suspendu actuellement. En
introduisant l'article 180,...
M. Bourbeau: M. le Président, il ne semble pas y avoir de
rapport avec l'article 183. L'article 183 traite de la tenue d'audiences
publiques à la Commission municipale.
M. Dufour: C'est peut-être un imbroglio-
Deux secondes...
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on suspend les travaux ou l'article?
Le Président (M. Saint-Roch): Les travaux. (Suspension de
la séance à 17 h 49)
(Reprise à 17 h 50)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Dufour:... tout à l'heure, je disais par rapport
à l'article 192 qu'en insérant cet amendement ou ce
deuxième amendement: "et, le cas échéant, à
l'article 180" cela génère automatiquement l'article 183, selon
les informations que je possède. Est-ce qu'on peut confirmer? À
l'article 193. 1...
Une voix: Qui s'en vient.
M. Dufour:... qui s'en vient. D'accord. Si c'est correct... Donc,
l'article 192, d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'article 192,
est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: L'amendement à l'article 192 est
accepté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 192
amendé de nouveau est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelle maintenant
l'article 183.
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 183 est
adopté. Avant d'appeler l'article 288, est-ce qu'il y a d'autres
modifications, M. le ministre?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. J'aimerais proposer un
nouvel article qui porterait le numéro 193. 1 et qui se lirait comme
suit: "Le projet de loi 7...
M. Dufour:... on va l'écouter comme il faut.
M. Bourbeau:... est amendé par l'insertion, après
l'article 193, du suivant: "193. 1 Les articles 180 à 184 s'appliquent,
compte tenu des adapta-
tions nécessaires, à la proposition de validation qui
n'est pas faite à l'occasion d'une demande de redressement de limites
territoriales. Pour l'application du paragraphe 1° de l'article 180, il
surfit que l'avis mentionne généralement que l'objet de la
proposition est de valider tous les actes posés sans compétence
territoriale par la municipalité."
M. Dufour: Je pense que cela répond sûrement
à des attentes et des points de vue qu'on a exprimés concernant
la validation d'actes qui touchent et des individus et des
municipalités. J'ai l'impression que cela confirme, sans que cela ne
donne des droits de plus aux individus, au moins celui de faire des
représentations. On en fera ce qu'on voudra. D'accord. Par rapport
à cela, on va accepter l'amendement tel que proposé, qu'on n'a
pas entre les mains, mais qui nous sera...
Le Président (M. Saint-Roch): Le nouvel article 193.1 est
adopté.
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 288.
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Attendez un peu! Vous allez trop vite.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
les intitulés des titres, chapitres, sections et sous-sections du projet
de loi 7 sont adoptés?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 7, Loi sur l'organisation territoriale municipale, est
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'aurais
besoin à ce moment-ci d'une motion de renumérotation.
M. Bourbeau: Je la fais avec plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 7, Loi sur l'organisation
territoriale municipale, tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Ceci met fin à l'étude du projet de loi 7. Est-ce qu'il y
a des brèves remarques en conclusion, M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, il me reste à
remercier sincèrement tous les membres de la commission de leur
extrême patience et de leur grande tolérance à l'occasion
des délais qui ont été assez longs. J'aimerais redire,
faire remarquer à l'Opposition que le ministre des Affaires municipales
est toujours très réceptif à tout amendement ou toute
proposition constructive qui vise à améliorer le projet de loi.
Le député de Jonquière, M. le Président, à
certains moments, avait des doutes. Sa foi a vacillé quant à
l'assurance que je lui ai donnée à plusieurs reprises dans le
passé à savoir qu'à chaque fois que l'Opposition
apporterait des amendements de nature à améliorer un projet de
loi, je n'hésiterais pas à les accepter. La preuve a
été faite et j'espère que le député va se
souvenir, cette fois-ci - sa mémoire a tendance à être
très courte à ce sujet-là - que le ministre a
accepté plusieurs amendements au projet de loi qui est devant nous. Je
n'essaierai pas de dire combien, mais une dizaine, peut-être, venaient de
l'Opposition. Cela prouve la grande ouverture d'esprit du gouvernement quand
l'Opposition propose des amendements qui sont de nature à
améliorer un projet de loi.
Je me réjouis qu'ensemble nous ayons pu adopter ce projet de loi
et le bonifier dans la mesure du possible. Et le voeu que je peux formuler, M.
le Président, c'est que le même esprit de collaboration
préside à nos travaux lorsque, ce soir, nous recommencerons
à 20 h 45, si j'ai bien compris, l'étude du projet de loi 28.
Encore une fois, je remercie les membres de la commission et l'Opposition ainsi
que vous, M. le Président, pour la façon tout à fait
expéditive avec laquelle vous avez présidé nos travaux.
J'aimerais également remercier les gens qui m'accompagnent, les
fonctionnaires ainsi que les gens de mon cabinet et, en particulier, M. le
Président, Mme Suzanne Roy qui est à ma droite, ici. C'est une
jeune légiste qui en est à son premier projet de loi et qui a
vraiment, au cours non seulement des derniers mois mais je dirais des
dernières années, travaillé d'une façon très
intense à la rédaction de ce projet de loi là. Je pense
qu'aujourd'hui elle est très fière que son projet soit maintenant
devenu une loi. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux me faire l'interprète de ma formation
pour remercier de leur collabora-
tion nos recherchistes qui sont peu nombreux mais compétents et
efficaces. Je pense qu'on doit se réjouir de cela. Pour M. Dolbec c'est
aussi le premier projet de loi qu'il subit avec celui qui vous parle, mais je
pense que nous sommes déjà une équipe. Et nous avons eu le
secours d'autres recherchistes, bien sûr. Un autre recherchiste bien
aguerri, M. Grenier, est venu apporter son support à ce projet de loi,
surtout dans les derniers moments où c'était important.
C'est vrai que, pour une fois, le ministre a semblé un peu plus
ouvert. Cela démontre que lorsqu'on est tenace et que l'on croit avoir
raison, on a tout avantage à insister et à défendre son
point de vue. Ce projet de loi donne la preuve, hors de tout doute, que le
ministre est un peu plus réceptif aux propositions de l'Opposition parce
qu'il a compris, à force de marteler sur des choses, que
l'expérience qu'on lui apportait était de nature à
l'améliorer comme ministre. On va finir par en faire un ministre
peut-être potable avec le temps - je pense qu'il faut lui donner cela -
à force de bûcher. Moi, en tout cas, je suis habitué de
faire l'école un peu et je vais continuer. Je pense que c'est la bonne
méthode pour avoir de bonnes lois. J'ai toujours compris qu'au-dessus de
la politique, ce qu'on faisait était au profit des municipalités.
C'est drôlement important. Après nous, les municipalités
continuent et dureront longtemps. C'est une institution que j'ai appris
à respecter et surtout à aimer beaucoup. Ce qu'on fait, c'est
vraiment pour améliorer le sort des élus mais surtout celui des
citqyens de nos municipalités. Si on a pu réussir à le
faire ensemble, pour une fois, félicitons-nous mutuellement.
Je veux vous remercier ainsi que les membres du cabinet qui vous
accompagnent et qui, eux aussi, ont été d'un secours
précieux. Je pense qu'on fait la preuve... Assez
régulièrement, souvent on a peur - en tout cas j'ai peur - que ce
soient des lois de fonctionnaires. Mais dans ce projet de loi, on a
apporté un peu d'humain, un peu de politique. Il ne faut pas perdre le
sens politique, parce qu'on travaille aussi pour des gens qui vivent à
l'intérieur des politiques. Donc, je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Bourbeau: On a oublié de féliciter le
secrétaire de la commission, M. le Président. Je tiens à
le souligner.
Le Président (M. Saint-Roch): Je remercie tous les membres
ministériels et ceux de l'Opposition pour leur collaboration habituelle.
Sur ce, la commission va suspendre ses travaux jusqu'à 20 h 45 alors que
nous entreprendrons l'étude des projets de loi 28 et 24.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 21 h 8)
Projet de loi 28
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements entreprend maintenant ses
travaux pour procéder à l'étude du projet de loi 28, Loi
modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de Québec et d'autres
dispositions législatives en matière de promotion et de
développement industriels.
M. le député de Jonquière, je crois qu'on a un
consensus pour admettre M. le député de La Peltrie comme membre
de la commission pour la durée de l'étude du projet de loi
28.
M. Dufour: Cela me fait plaisir.
Le Président (M. Saint-Roch): Consentement?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Sur ceci, est-ce qu'il y a des
remarques préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: M. le Président, ce projet de loi a pour
objet de transférer aux municipalités du territoire de la
Communauté urbaine de Québec le pouvoir de celle-ci
d'établir de nouveaux parcs industriels. Quant aux parcs de la
communauté qui existent déjà à
Saint-Augustin-de-Desmaures et à Beauport, le projet de loi maintient
provisoirement les dispositions législatives actuelles qui concernent
leur exploitation. Il prévoit que, dans les six mois de sa sanction, la
communauté et chacune des deux municipalités doivent conclure une
entente sur les conditions et les modalités du transfert des immeubles
et de la compétence de la communauté à l'égard de
chaque parc. À défaut d'entente, le ministre des Affaires
municipales pourrait demander à la Commission municipale du
Québec de faire enquête et de lui donner son avis sur les
conditions et les modalités du transfert. Le gouvernement pourrait alors
les décréter. Par ailleurs, ce projet supprime la
compétence de la Communauté urbaine de Québec en
matière de promotion industrielle, ce qui a pour effet de permettre aux
municipalités de son territoire d'exercer la compétence en cette
matière que toute autre loi peut leur accorder.
Voilà, M. le Président, l'essentiel de ce que comporte le
projet de loi 28.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Dufour: Oui, quelques remarques seulement pour rappeler que ce
projet de loi, même
s'il n'a pas tellement d'articles, comporte un changement majeur dans le
vécu de la Communauté urbaine de Québec qui avait comme
fonction la promotion du développement industriel, mais qui administrait
aussi les parcs à caractère régional. Par ce projet de
loi, on transfère à des municipalités le droit ou le choix
de pouvoir se créer des parcs industriels. C'est presque un constat,
jusqu'à un certain point, ou un désaveu de ce qui s'est fait
depuis le début. Les municipalités, par leurs prises de position
et par les problèmes qui ont été causés à
l'intérieur de leur vécu concernant la promotion et
l'implantation d'industries, ont reconnu que cette action devrait leur
appartenir. Pour ce faire, on constate que le projet de loi qu'on a devant nous
démantibule, jusqu'à un certain point, ou démantèle
la communauté urbaine quant à la promotion et l'implantation
d'industries.
J'ai rappelé que, même si c'est à la demande des
municipalités, c'est peut-être la solution la plus facile qu'on a
trouvée. C'est évident, si dans le mariage il y a des
problèmes, que la solution la plus facile, c'est d'accepter le divorce.
Est-ce qu'il y aurait eu moyen de faire de la consultation, de trouver des
formules plus souples, d'amener les gens à travailler ou à
collaborer tout en trouvant, en même temps, une solution mitoyenne,
à savoir de permettre aux municipalités d'avoir leur parc? Le
fait d'accepter ça veut dire, dans le même souffle, qu'on accepte
aussi, en même temps, que chaque municipalité ait son propre
commissariat industriel. Donc, il y aura des coûts certains dans la mise
sur pied de commissariats industriels autonomes. Cela nous laisse supposer que
les recherches seront multipliées, on l'a répété,
en autant d'exemplaires qu'il y aura de commissariats industriels.
Il y a des facettes là-dedans. D'abord, il y aura un coût
à payer pour les municipalités. Les municipalités sont
prêtes à le payer, mais le payeur individuel a-t-il
été consulté? Je ne le pense pas. Cela n'a pas
été jusque-là. Donc, il y aura un coût quelque part.
Il y aura sûrement une perte d'efforts dans le travail de ces dossiers.
Il y aura aussi toute la promotion externe, la promotion chez les investisseurs
potentiels qui se fera à répétition. Donc, il y aura
encore des coûts par rapport à cela. Tout cela amènera
chacune des municipalités à avoir ses propres instruments de
promotion, non seulement les individus, mais tous les instruments qui vont avec
cela, instruments écrits, publicité, service de relations avec
les différents intervenants. Ce sont des corollaires qui s'approchent ou
qui vont de pair avec le projet de loi qu'on a à étudier. De
là, je pense, notre rôle de souligner tout ce qui va se passer
à partir de maintenant. C'est donc un constat d'échec,
jusqu'à un certain point, de tout ce qui s'est fait dans le
passé.
Il y a dans ce projet de loi d'autres éléments - on aura
à intervenir sur des articles précis - et il devra y avoir des
échanges en temps et lieu. Cela ne devrait pas poser de problèmes
insurmontables de la part de l'Opposition. Je pense aussi qu'il faut respecter
jusqu'à un certain point la volonté des municipalités.
Ceci dit, conscient qu'il y aura des coûts certains pour les gens de
Québec, il y aura peut-être certains avantages. Pour moi, à
première vue, il y a suffisamment d'éléments qui me
permettent de croire que la compétition qui existait entre les
municipalités, et qui était moins apparente à
l'intérieur de la communauté urbaine, va devenir beaucoup plus
forte, beaucoup plus difficile et beaucoup plus complexe par le fait qu'on
permette la mise en place de différents intervenants à
l'intérieur de la communauté urbaine. On prend un problème
dans un endroit et on crée plusieurs petites solutions qui peuvent
facilement devenir de nouveaux problèmes. On aura à surveiller
évidemment ce qui se passera. On verra avec le temps ce que cela pourra
donner, mais, au départ, on voit certains germes de problèmes
à l'horizon. Cela complète mes remarques
préliminaires.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais simplement dire
un mot pour souligner que le projet de loi que nous avons devant nous est le
résultat d'un intense travail effectué au cours des derniers mois
par certains députés dont, entre autres, le député
de La Peltrie. Il faut bien savoir que, dans la région de Québec,
jusqu'à aujourd'hui, il y avait une grande confusion des
responsabilités entre les différents intervenants du milieu. Un
peu tout le monde faisait de la promotion, la propriété des parcs
était entre les mains de la CUQ et les responsabilités de la CUQ,
des municipalités, de la ville de Québec ou de la
Société Inter-Port étaient un peu entremêlées
de sorte que, finalement, lorsque les investisseurs étrangers
s'intéressaient à la région de Québec, ils ne
savaient pas où donner de la tête, ils étaient
sollicités de partout.
Le grand mérite de ce projet de loi et du projet de loi 27 - Loi
sur la Société de promotion économique du Québec
métropolitain - qui est devant l'Assemblée nationale et qui
modifie également la Loi sur la Société Inter-Port du
Québec, est d'amener beaucoup plus de clarté dans ce portrait et
de mieux répartir les responsabilités entre la promotion
économique et la propriété des parcs industriels. Le
projet de loi 28 que nous avons devant nous fait actuellement l'objet d'un
consensus de toutes les municipalités de la région de
Québec et des dirigeants de la communauté urbaine. J'ai
été témoin de ce consensus dont le grand responsable est
le député de La Peltrie. Je vous demanderais de reconnaître
le député de La Peltrie qui a certainement des remarques
préliminaires à faire sur ce dossier.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Merci, M. le Président. J'ai relevé dans
les propos du député de Jonquière quelques bribes
d'information qui me paraissent très pertinentes compte tenu, bien
sûr, de l'expérience du député qui, comme on le
sait, a oeuvré dans le domaine municipal durant de nombreuses
années. J'ai eu l'occasion, au moment de l'adoption du principe du
projet de loi, de lui rendre ce témoignage.
Par contre, je tiens à l'en assurer, les propos qu'il tient quant
à la portée du projet de loi ne sont pas tout à fait
exacts. Il a fait, au tout début, un constat assez intéressant
lorsqu'il a parlé des avantages et des inconvénients de ce projet
de loi et, puisant un peu dans son expérience, il en est arrivé
à dire qu'effectivement il y avait eu un constat d'échec dans le
passé, ici dans la région de Québec. Il
s'inquiétait à savoir si, au cours des années à
venir, cela pourrait avoir des répercussions. Il a aussi soulevé
la question du démantèlement d'un outil de travail que la
Communauté urbaine de Québec avait à sa disposition depuis
plusieurs années. Une autre de ses préoccupations était
les coûts supplémentaires, disait-il, qui pourraient être
engendrés par cette société.
Je tiens à lui dire, simplement en regard de la question du
démantèlement, qu'au contraire, depuis quelques années
maintenant, entre la Société Inter-Port et le service de
promotion de la Communauté urbaine de Québec, il y avait une
espèce de protocole d'entente qui permettait aux officiers de la
Société Inter-Port et aussi à ceux qui s'affairaient
à la promotion de la Communauté urbaine de Québe de
jumeler leurs efforts. Malheureusement, cette entente, d'une part, n'avait
jamais été entérinée, et, d'autre part,
n'était pas suffisamment globalisante ou entière. Cela ne prenait
pas en considération les efforts de promotion faits sur la rive sud de
sorte qu'on s'est ramassés un beau matin avec cinq ou six organismes,
ici, dans la région de Québec qui étaient effectivement
voués à la promotion. Dans le milieu, on l'a très
fortement resssenti, le ministre l'a indiqué. Il a demandé aux
députés de la région et au caucus de s'occuper de faire la
consultation. Il en ressort que la majorité des intervenants voulaient
véritablement une seule table de concertation où on pouvait tous
ensemble discuter de leurs préoccupations.
En regard des coûts, je lui dirai simplement que, l'an
passé, la Communauté urbaine de Québec, avait
affecté tout près de 800 000 $ au service de promotion, la
Société Inter-Port, un autre 900 000 $, les deux MRC,
respectivement 155 000 $ et 175 000 $, ce qui faisait tout de même une
enveloppe globale, disons de 2 000 000 $. Nous proposons au contraire, pour
alléger le fardeau des contribuables, non seulement de reconduire un
montant qui se retrouve à l'intérieur des budgets de la
Société Inter-Port mais surtout d'économiser parce que le
budget préliminaire qui a été déposé et sur
lequel les gens se sont entendus c'est un budget de fonctionnement d'à
peu près 1 200 000 $. Donc, véritablement, il y a des
économies d'échelles qui pourraient se réaliser et cela,
notamment, à cause d'une volonté de tout le monde de vouloir
dire: Oui, on va s'asseoir ensemble et on va essayer de chercher des
entreprises. Il faut faire la promotion de nos services et de nos biens
à l'étranger. On va se concerter pour qu'ensemble on ne puisse
pas rater les occasions qui se présentent quand vient le temps de faire
la promotion de la région. Ce sont les quelques commentaires que j'avais
à faire, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de La Peltrie. Ces remarques préliminaires
conclues, j'appelle maintenant l'article 1.
M. Bourbeau: L'article 1 supprime dans
l'énumération générale des sujets sur lesquels la
Communauté urbaine de Québec a compétence, ceux de
l'établissement de fonds industriels et de la promotion industrielle en
concordance avec les articles 2 et 4.
Ce faisant, l'article 1 redonne aux municipalités du territoire
de la Communauté urbaine de Québec le pouvoir d'exercer la
compétence que toute autre loi peut leur accorder en matière
d'immeubles industriels municipaux et de promotion industrielle.
En effet, l'article 94 de la Loi constitutive de la communauté
prévoit que les municipalités perdent leur compétence sur
un sujet lorsque la communauté exerce la sienne sur le même sujet.
La communauté perdant sa compétence en matière
d'acquisition d'immeubles industriels et de promotion industrielle, les
municipalités de son territoire recouvrent donc la leur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cet article, qui abolit fa promotion et
l'établissement de fonds industriels, abolit, bien sûr, dans une
phrase, ce qui existe actuellement, mais il y a aussi à
l'intérieur de ces structures des gens qui travaillent. Est-ce qu'il y a
des prévisions? Est-ce qu'on a étudié les impacts? Je
connais des personnes qui travaillent actuellement à la corporation,
qu'est-ce qu'il advient de ce monde-là?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je peux rassurer le député de
Jonquière, il n'y aura aucune perte d'emploi à la suite de
l'adoption de ce projet de loi. Les individus de ces services qui oeuvrent
à la
Communauté urbaine de Québec seront, soit maintenus
à la Communauté urbaine de Québec, soit mutés
à l'un des deux autres organismes qui s'occupent de promotion
industrielle ou de gestion de parcs industriels, soit la nouvelle
Société de promotion économique du Québec
métropolitain ou, encore, la Société Inter-Port de
Québec.
M. Dufour: Cela me satisfait quant au personnel, mais au point de
vue des engagements pris quant au siège social ou aux endroits où
ils sont logés, qu'advient-il? Est-ce que cela met fin au bail? Qui va
prendre la relève?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Le siège social de la Société
Inter-Port, de la nouvelle Société Inter-Port, actuellement est
ciblé pour Lauzon. Donc, elle n'a pas de siège social au moment
où on se parle. L'ancien local de la Société Inter-Port -
je ne peux pas vous dire combien de mois il reste à courir sur ce bail -
peut toujours servir, pour l'instant, les besoins de la nouvelle
société de promotion. Finalement, pour ce qui est du service de
promotion de la communauté urbaine, les locaux seront, bien sûr,
récupérés ou utilisés à d'autres fins que
pour les fins dont on discute. C'est la bâtisse qui se trouve, ici, dans
la basse-ville de Québec. Les autorités de la communauté
urbaine vont récupérer les espaces de cette bâtisse qui
leur appartient.
M. Dufour: Alors, au point de vue de la disposition des biens, il
n'y aura pas tellement de problèmes majeurs. Cette commission avait-elle
des ententes... D'après ce que j'ai cru comprendre et d'après ce
que vous avez dit, il y avait une entente avec la Société
Inter-Port, cette entente était-elle seulement bona fide ou par
résolution? Y avait-il des coûts de participation?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Conjointement, toutes les deux avaient convenu de dire
à la Communauté urbaine de Québec: Même si, selon
les dispositions de la loi, vous avez le droit de faire de la promotion sur le
plan international, voulez-vous nous céder ce droit? Nous, à la
Société Inter-Port, nous allons faire la promotion internationale
et vous vous limitez au national. On évitait, par le fait même, un
dédoublement et un chevauchement dans les structures. Malheureusement,
cette entente, bien que verbale, n'a jamais été ratifiée,
elle n'a jamais été signée. À titre d'exemple, le
président de la Communauté urbaine de Québec, M. Rivard,
siégeait sur le conseil d'administration d'Inter-Port de sorte que
l'interface nécessaire à la bonne compréhension se
faisait. Donc, juridi- quement, il n'y avait pas de texte, mais de facto, de
fait, cela pouvait se faire.
Ml. Dufour: Est-ce qu'on a des garanties actuellement? Je sais
que c'est une question importante dans la région de Québec. Il
semble que la Société Inter-Port sera convertie. Actuellement,
elles étudient le projet de loi mettant sur pied ce nouvel organisme,
mais aura-t-il une obligation, quelque part, pour les municipalités qui
formeraient un commissariat industriel ou pour l'ensemble de toutes les
municipalités, pour que ces relations qui existaient auparavant puissent
continuer? Est-ce que ce sera sur une base volontaire ou obligatoire?
M. Cannon: Oui, c'est...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: C'est vraiment le projet de loi du ministre, ici. Mais
simplement pour vous dire, M. le député...
M. Dufour: Oui, mais c'est parce que je veux dire...
M. Cannon: D'accord.
M. Dufour: Je peux peut-être rassurer le
député de La Peltrie. En fait, ce que je dis... Si on met fin...
Je veux bien voir... J'essaie de creuser pour savoir ce qui se passait avant
pour voir ce qui va se passer après.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: La nouvelle société dont il est question
dans l'autre projet de loi, le projet de loi 27, crée un conseil
d'administration de seize membres dont dix sont des membres votants et les six
autres, des observateurs. Parmi les dix membres votants, six viennent de la
Communauté urbaine de Québec, deux viennent de la MRC des
Chutes-de-la-Chaudière et les deux autres, de l'autre...
Une voix: Desjardins.
M. Cannon: ...Desjardins, c'est cela, merci, M. le ministre. Des
six autres membres observateurs, il y en a un de la ville de Québec qui
représentera les intérêts de l'OMDÈQ, l'Organisme
municipal de développement économique de la ville de
Québec. Il y a un représentant du parc technologique, de la
Corporation du parc technologique qui a vu le jour il n'y a pas longtemps. Un
autre représentant viendra de la Société Inter-Port 1988,
si vous voulez, qui elle, sera vouée à l'exploitation de la
Pointe de la Martinière. Deux autres représentants - un du
gouvernement fédéral et un du gouvernement
québécois - siégeront sur ce comité. Alors,
vous voyez que les intervenants du milieu se retrouvent effectivement
représentés au conseil d'administration de cette nouvelle
société. À cela se greffe, bien sûr, une table ou
quatre sous-tables de concertation où, par exemple, le GATIQ, Groupe
d'action pour l'avenir technologique et industriel de la région de
Québec, est très bien représenté. Il y a d'autres
intervenants dont la Chambre de commerce. Alors, tous ces gens-là
délèguent à ces tables. C'est une volonté qui avait
été exprimée lors du sommet économique de la
région en 1983 et qui fut reprise par la commission Lapointe et par les
gens de la Faculté des sciences de l'administration lors d'un colloque,
l'an dernier. Ce que l'on fait, c'est qu'on traduit dans un texte de loi une
volonté qui avait été exprimée par tout le monde.
Je pense l'avoir oublié aucun intervenant, tout au moins parmi ceux de
la grande consultation qu'on a menée depuis un an. Tous sont satisfaits
de ce projet de loi et sont bien représentés à
l'intérieur de l'organisme. (21 h 30)
M. Dufour: Est-ce que ces gens qui sont représentés
à l'intérieur du nouvel organisme ont des quotes-parts à
payer ou si ce sont des représentants seulement qui sont...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: ...parce que l'argent, il faut qu'il provienne... S'il
y a des représentants municipaux, il faut que quelqu'un paie à
quelque part.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à ce qu'on parle du projet de loi 27, mais, quand même, on a le
projet de loi 28 à discuter ce soir. On a également le projet de
loi 24, après. Là, le député veut connaître
la répartition des quotes-parts à l'intérieur de
l'organisme de promotion... C'est la loi 27. Je pense que,
peut-être...
M. Dufour: Je veux connaître les liens qui continuent
à exister, parce que si... Des organismes qui sont...
M. Bourbeau: Entre la loi 27 et la loi 28?
M. Dufour: On abolit actuellement... Si la communauté
urbaine, puisqu'elle était maître-d'oeuvre, pouvait donner une
quote-part... Je ne sais pas si elle en donnait une à la
Société Inter-Port, mais s'il y a des coûts... On
dépensera 1 000 000 $, il faut bien prendre l'argent quelque part. Je
trouve que déléguer des gens à des tables quand ils ne
paient pas, c'est difficile de leur donner des pouvoirs. Comment fait-on de la
promotion et comment fait-on cette coordination à travers ces
groupes-là?
M. Bourbeau: M. le Président, le nouvel organisme, qui ne
fait pas l'objet du projet de loi ici, s'appelle la Société de
promotion économique du Québec métropolitain. Cet
organisme dont l'objet sera de faire la promotion industrielle sur les plans
national et international pour toute la région va recevoir, à
toutes fins utiles, les fonds que la CUQ affectait, jusqu'à maintenant,
à ses parcs industriels et à la promotion de ses parcs
industriels. Donc, c'est l'organisme de promotion.
Pour ce qui est de la gestion des parcs, on verra que ce sont les
municipalités qui vont reprendre la gestion de leurs propres parcs et
qui en feront la gestion sur le plan local, régional et national, si je
peux dire.
M. Dufour: Donc, la CUQ va encore garder une partie des pouvoirs
pour faire de la promotion internationale. C'est cela que vous me dites?
Non?
M. Bourbeau: Non, pas du tout. J'ai dit le contraire. J'ai dit
que la CUQ ne fera plus rien du tout. La CUQ ne sera plus propriétaire
de parcs et ne fera plus de promotion industrielle. La CUQ sort
complètement du portrait.
M. Dufour: Je comprends cela, mais la promotion
internationale?
M. Bourbeau: Ce sera le nouvel organisme - la
Société de promotion économique du Québec
métropolitain - qui va être formé en vertu du projet de loi
27.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Ce n'est pas le nôtre, ici. Cet organisme,
cette société de promotion va faire la promotion industrielle
nationale et internationale et recevra des fonds de la CUQ, la
Communauté urbaine de Québec. La Communauté urbaine de
Québec, comme telle, n'en fera pas. Elle va fournir des fonds
seulement.
M. Dufour: Mais, c'est là que ça m'embête un
peu. Cela veut dire que, par le nouveau projet de loi qu'on est en train
d'adopter, on donne encore à la Communauté urbaine de
Québec le pouvoir de travailler à la promotion, bien qu'elle le
fasse par personnes interposées. Si elle peut investir des fonds servant
à la promotion, j'en déduis honnêtement que la
Communauté urbaine de Québec va continuer à faire de la
promotion industrielle.
M. Bourbeau: Mais non, la Communauté urbaine de
Québec ne fera pas de promotion. Elle va verser de l'argent à la
Société de promotion économique de Québec, c'est
comme un mandat qu'elle va lui donner de faire de la promotion en son nom.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député
de La Peltrie.
M. Cannon: Simplement, M. le député, pour bien
camper le dossier en matière de financement. Votre préoccupation
semble être: Le gouvernement se retire, qui va payer? Si j'analyse un
peu...
M. Dufour: C'est un peu cela.
M. Cannon: Actuellement, comme je vous l'ai mentionné, les
villes de la Communauté urbaine de Québec, les treize villes, par
leur quote-part, consacrent à peu près 800 000 $ par année
aux services de promotion.
M. Dufour: D'accord, cela va.
M. Cannon: Ces sommes d'argent seront maintenant, avec la
volonté des membres de la Communauté urbaine de Québec,
canalisées à l'intérieur de la nouvelle
société de promotion. La même mécanique va
s'appliquer et sera employée pour les membres participants de la rive
sud, c'est-à-dire les seize autres municipalités qui se
retrouvent là. C'est la même formule. Finalement, la
dernière partie, c'est que 1 000 000 $... Quant à ce qui reste
à l'intérieur de la Société Inter-Port, cette somme
est divisée en montants à peu près égaux, 1 000 000
$ pour la nouvelle Société Inter-Port 1988 et 1 000 000 $ qui,
eux, seront consacrés à la société de
promotion.
Il y aura un désengagement progressif au cours des cinq
prochaines années qui fera que ce financement viendra compléter
le montant nécessaire pour financer les activités courantes de la
Société de promotion nationale et internationale de la
région de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 1?
M. Dufour: D'accord. Je pense que...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: II y a quelque chose que je ne comprends pas, mais
ça a l'air que ce n'est pas important. En parlant de ce projet de loi,
je ne fais que mettre en doute que la communauté urbaine aura de la
difficulté à investir de l'argent pour faire de la promotion si
elle n'a plus la compétence là-dessus. Je comprends que des
municipalités vont pouvoir la faire individuellement, mais pas par la
communauté urbaine. En abolissant l'article, je ne pense pas qu'elles
puissent la faire collectivement. Elles la feront individuellement, mais non
à l'intérieur de la communauté urbaine. Disons que ce
n'est pas mon problème. Ce que je voulais faire ressortir par cela,
c'est que si elle n'a plus le droit de faire de la promotion, il est important
pour moi de savoir ce qu'on fait avec les employés, ce qui se passe avec
les bâtisses, les droits acquis, etc. Ceci étant
réglé, cela va quant à moi.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Bourbeau: L'article 2 supprime l'intitulé de la
sous-section de la Loi sur la Communauté urbaine de Québec qui
traite d'immeubles et de promotion industrielle de même que les articles
de cette loi prévoyant que la communauté peut se prévaloir
de la Loi sur les immeubles industriels et municipaux et que les
municipalités de son territoire ne peuvent s'en prévaloir. Il
faut noter, cependant, que les articles 3, 8 et 10 ont pour effet de permettre
provisoirement à la communauté de se prévaloir de
certaines dispositions de la Loi sur les immeubles industriels et municipaux,
comme nous le verrons plus loin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que la Communauté urbaine de
Québec était propriétaire de certaines bâtisses
à l'intérieur du parc industriel?
M. Bourbeau: Non.
M. Dufour: II n'y avait pas de bâtisses. D'accord. Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Bourbeau: L'article 3 abroge la disposition qui donne deux
pouvoirs particuliers à la Communauté urbaine de Québec
lorsqu'elle se prévaut de la Loi sur les immeubles industriels et
municipaux, soit celui de faire vendre par le comité exécutif
plutôt que par le conseil un terrain de 10 000 mètres
carrés ou moins et celui d'exiger de l'acquéreur d'un terrain le
paiement des travaux d'améliorations locales qui ont été
faits à sa demande.
M. Dufour: C'était en fonction de la vente de terrains,
mais est-ce que la Communauté urbaine de Québec avait des
règlements d'emprunt concernant certaines propriétés du
parc industriel, par exemple, ou sur l'ensemble des terrains du parc
industriel? Il n'y a pas qu'un seul endroit, si j'ai bien compris. Donc, est-ce
qu'il y avait des emprunts?
M. Bourbeau: La question du partage éventuel du passif et
de l'actif entre la communauté et les deux municipalités, on va
le voir tout à l'heure, va faire l'objet de certains articles. Dans ce
partage, il y aura non seulement les actifs, mais également les dettes,
les emprunts. On le verra plus loin.
M. Dufour: On est déjà rendus à l'article 4?
Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4.
M. Bourbeau: L'article 4 supprime les pouvoirs de la
communauté en matière de promotion industrielle, soit celui de
conclure une entente sur ce sujet, celui de créer un service de
promotion et celui de constituer une commission industrielle.
M. Dufour: Je pense qu'on a discuté un peu de tous ces
aspects. Les membres de la commission industrielle, ipso facto, par le fait de
sa dissolution et des jetons de présence qui font que ce n'est pas un
travail à temps plein, seront nommés sur d'autres commissions,
etc. Je pense que c'est correct. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Bourbeau: L'article 5 abroge les dispositions qui traitent de
la fourniture de services, de la réglementation dans les parcs
industriels de la communauté et du financement des services qui y sont
fournis. Cependant, pour les raisons mentionnées à l'égard
de l'article 3, cette abrogation ne prendrait fin qu'à la date
fixée par le gouvernement, selon l'article 10. Ainsi, les dispositions
actuelles continueront de s'appliquer tant que la communauté exploitera
ces parcs.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 6.
M. Bourbeau: L'article 6 modifie l'article 1 de la Loi sur les
immeubles industriels municipaux pour tenir compte du fait que celle-ci
s'applique désormais à la ville de Québec comme aux autres
municipalités du territoire de la communauté. Comme cette ville
n'est pas assujettie à l'obligation de tenir un référendum
sur ses règlements d'emprunt, l'article 6 la dispense de faire approuver
par les personnes habiles à voter le règlement par lequel elle
décide de consacrer des sommes à l'acquisition d'immeubles
industriels.
Par ailleurs, l'article 6 revoit la forme de la disposition actuelle
afin de tenir compte de certaines lois récentes comme la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités
qui a uniformisé la notion de personnes habiles à voter, comme le
chapitre 63 des Lois de 1982 qui a précisé que le seul fait de
dire qu'un règlement doit être soumis à une approbation
empêche qu'il soit publié et mis en vigueur tant qu'il n'a pas
reçu l'approbation.
M. Dufour: Mais même la ville de Québec est
obligée de soumettre son règlement au ministre de l'Industrie et
du Commerce et au ministre des Affaires municipales.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président, aux deux.
M. Dufour: Quand c'est adressé aux deux ministères,
j'imagine que vous devez donner une approbation ou en prenez-vous simplement
connaissance?
M. Bourbeau: En général, le règlement est
acheminé au ministre de l'Industrie et du Commerce qui l'approuve et le
fait parvenir à son collègue en lui disant qu'il l'a
approuvé. Le ministre des Affaires municipales, lui, le fait examiner
par les services juridiques de son ministère et, si tout est conforme,
il signifie également son approbation.
M. Dufour: Cela veut dire que vous avez aussi un pouvoir de
désavoeu.
M. Bourbeau: Chacun des deux ministres peut refuser d'approuver
le règlement.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 étant
adopté, j'appelle l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7 apporte à la charte de la ville
de Québec une modification qui concorde avec les articles 1 et 4.
Actuellement, la charte accorde à la ville une compétence
exceptionnelle en matière d'établissements de zones industrielles
et de promotion commerciale et industrielle. Pour ce faire, la charte doit
prévoir que ses pouvoirs s'appliquent malgré la règle
contenue dans la Loi sur la Communauté urbaine de Québec selon
laquelle la compétence de la communauté en matière de
promotion industrielle écarte celle des municipalités de son
territoire sur le même sujet. Comme les articles 1 et 4 suppriment cette
compétence de la Communauté urbaine de Québec, la clause
"nonobstant" contenue dans la charte de la ville de Québec devient
inutile. C'est pourquoi l'article 7 la fait disparaître.
M. Dufour: Je ne vous cache pas que j'en ai perdu un bout. Quand
on parle tout le temps, quand on entend toujours du bruit, c'est difficile de
se concentrer sur des textes ou des explications.
M. Bourbeau: En fait, voici ce que j'ai dit. J'ai expliqué
plus tôt que, lorsque la Communauté urbaine de Québec a
compétence en matière industrielle, ça écarte
automatiquement d'après la loi la compétence des
municipalités. On a vu plus tôt qu'en enlevant à la
communauté la compétence, cela fait revivre la compétence
des
municipalités locales.
En ce qui concerne la ville de Québec, elle a, par sa charte, des
pouvoirs en matière industrielle. Dans la charte de la ville de
Québec, présentement, il est dit que, malgré les
dispositions de la Loi sur la Communauté urbaine de Québec qui,
normalement, écarteraient les compétences de la ville de
Québec, comme elles en écartent les autres municipalités,
la ville de Québec a tout de même des pouvoirs en matière
industrielle. Comme, maintenant, la Communauté urbaine de Québec
perd ses pouvoirs et que les pouvoirs reviennent aux municipalités, on
fait sauter la clause: "nonobstant les dispositions", puisque cela devient
inutile.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 est maintenant
adopté. J'appelle maintenant l'article 8.
M. Bourbeau: Compte tenu du fait que le transfert des parcs
industriels actuels de la Communauté urbaine de Québec doit faire
l'objet d'une entente, comme nous le verrons à l'article 9, l'article 8
prévoit qu'une partie de la Loi sur les immeubles industriels municipaux
s'applique à la communauté afin qu'elle puisse exploiter ses
parcs jusqu'à la date fixée par le gouvernement pour le
transfert. La partie de la loi qui s'applique est celle qui traite
essentiellement de l'aliénation, de la location et de l'utilisation des
immeubles. La partie qui ne s'applique pas est celle qui traite essentiellement
de l'acquisition des immeubles à des fins industrielles. C'est donc dire
que la communauté ne pourra pas agrandir ses parcs industriels actuels
ni en créer de nouveaux. (21 h 45)
M. Dufour: Est-ce que cet article corrige ou va permettre
à la ville de Québec de corriger certains vices de titres?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: L'article en question vise à permettre
à la Communauté urbaine de Québec de continuer à
administrer les parcs industriels qui, éventuellement, vont être
transférés à la ville de Beauport et à
Saint-Augustin-de-Desmaures. En vertu de l'article 8 qui est devant nous, la
communauté conserve le droit d'administrer ces parcs pendant un certain
temps jusqu'à ce que - on le verra à l'article 9 - les terrains,
les parcs soient transférés aux municipalités. Cet article
ne parle pas de titres de propriété.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 9.
M. Bourbeau: L'article 9 donne six mois à la
Communauté urbaine de Québec et aux municipalités de
Saint-Augustin-de-Desmaures et de Beauport pour conclure une entente sur les
conditions et les modalités du transfert de chaque parc industriel de la
communauté à la municipalité concernée. Par
transfert du parc, on entend non seulement la cession des immeubles appartenant
à la communauté, mais aussi le transfert de la compétence
de cette dernière sur le parc, notamment de ses pouvoirs d'y fournir des
services et d'y faire appliquer des règlements.
Si l'entente n'est pas conclue dans le délai de six mois, le
gouvernement peut imposer les conditions et les modalités du transfert
du parc. Avant cette décision du gouvernement, la Commission municipale
du Québec peut avoir été requise par le ministre des
Affaires municipales de lui donner son avis sur ce que devraient être ces
conditions et ces modalités.
M. Dufour: Votre idée des six mois, cela les met
pratiquement au 31 décembre. C'est le but des six mois. Est-ce que vous
avez l'intention de promulguer la mise en place de la loi le 30 juin pour que
cela fasse six mois au 31 décembre? Si vous promulguez la loi
immédiatement, cela veut dire qu'il y aura quinze jours où ce
sera transféré. J'essaie de comprendre au point de vue
budgétaire. Pour l'organisation, le règlement des ententes, c'est
peut-être mieux à partir d'une certaine date donnée, fixe,
qu'on connaît et qui est la mise en place d'un nouveau budget municipal.
C'est le premier élément que je soulève.
Un deuxième élément par rapport à cela. Vous
devez déjà avoir des éléments de réponse. La
municipalité de Saint-Augustin-de-Desmaures... Supposons -
peut-être que vous allez me donner une réponse, il n'y a pas de
problème, c'est peut-être celle-là que je veux entendre -
que la municipalité dise: Ce parc industriel que vous me donnez, c'est
quelque chose de trop gros. Je ne suis pas intéressée à
l'avoir. Je ne suis pas capable d'administrer tout cela. J'ai trop de
territoire. Coupez-m'en un morceau. Emmenez cela ailleurs. Il peut y avoir
plusieurs éléments qui entrent en ligne de compte.
Peut-être que les députés qui ont travaillé sur la
question peuvent me donner des réponses...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On m'indique que les deux municipalités de
Beauport et de Saint-Augustin-de-Desmaures ont un grand intérêt
à recevoir le transfert de ces parcs industriels. Ces parcs seront
rentables pour les municipalités. Je signale au député
qu'en 1987 les parcs ont généré pour les
municipalités des revenus nets. Saint-Augustin-de-Desmaures a
perçu 638 343 $ des contribuables du parc, tout en y dépensant
571 325 $. Il y a donc eu un profit, là, d'à peu
près 60 000 $, 67 018 $ en fait. Quant à Beau-port, ses
revenus ont été de 766 917 $ et ses dépenses de 422 083 $,
donnant un surplus de 344 834 $.
Maintenant, cela va fonctionner comme ceci: dès que la
présente loi va être sanctionnée, le délai de six
mois, pendant lesquels les municipalités doivent s'entendre avec la
Communauté urbaine de Québec sur les modalités de
transfert, va commencer à courir. Si, au bout de six mois, elles ne se
sont pas entendues, le gouvernement prendra une décision après
avoir, si c'est jugé souhaitable, demandé l'avis de la Commission
municipale.
M. Dufour: En fait, il peut y avoir une discussion. L'entente
peut prévoir la mise en place après le six mois. Vous pourriez
permettre une négociation et elles pourraient en venir à une
entente et dire: A l'intérieur de six mois - parce que cela finit le 15
décembre - on s'entend. C'est ce que vous cherchez, une entente. Et, du
15 au 31 décembre, à l'intérieur de l'entente, elles
pourraient dire: Bien, là, cette entente s'appliquera à partir du
1er janvier 1989.
M. Bourbeau: Sûrement, sûrement.
M. Dufour: Concernant le parc de Saint-Augustin-de-Desmaures,
moi, je comprends que le parc est rentable, sauf que... Est-ce que, pour une
municipalité - parce que là, ce sera une municipalité qui
va administrer le parc et qui va avoir à le développer... Est-ce
que vous... D'abord, les services sont-ils partout dans le parc? Là, je
fais preuve d'ignorance quelque peu...
M. Cannon: Ils seront viabilisés
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Ils seront viabilisés, M. le
député.
M. Dufour: Ils sont déjà... Tous les services sont
déjà...
M. Cannon: Pas les terrains vagues. Tous les services sont
là.
Une voix: Ils sont partout.
M. Bourbeau: Tous les services ne sont pas viabilisés.
Tous les terrains ne sont pas viabilisés.
M. Cannon: Non, il y a des terrains vagues, il y a des terrains
vagues. Mais, les terrains qui sont...
M. Bourbeau: ...construits sont viabilisés, bien
sûr.
M. Cannon: Oui, oui, oui.
M. Bourbeau: Les services municipaux sont rendus, autrement
dit,...
M. Dufour: Oui, oui.
M. Bourbeau: ...les immeubles qui sont construits en ont...
M. Dufour: II s'agirait de les prolonger.
M. Bourbeau: ...et, c'est cela, on peut les prolonger à
volonté.
M. Poulin: lis sont prêts à recevoir les
services.
M. Dufour: Mais, est-ce que - je m'adresse peut-être aux
députés de la région - vous croyez qu'une
municipalité seule doit faire de la promotion en concurrence avec
d'autres? Je comprends que la concurrence va augmenter, que l'étendue ou
la superficie du parc de Saint-Augustin-de-Desmaures est pour plusieurs
années à venir.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Cela dépend. Bien sûr, c'est toujours une
question hypothétique. Cela dépend du nombre d'années
qu'il reste, puis du rythme d'investissement et d'implantation des usines. Dans
le cas de Beauport, le parc est plein.
M. Dufour: Je suis moins inquiet pour Beauport c'est assez gros,
cela peut se défendre différemment.
M. Cannon: Voyez-vous, à Charlesbourg, on songe
déjà à se doter d'un parc industriel pour accueillir les
entreprises. Je dirais que la volonté politique des autorités de
Saint-Augustin est là. Lundi soir dernier, à la séance
régulière du conseil du mois de juin, elles ont
procédé à l'embauche ou plutôt à l'adoption
d'un projet de règlement pour l'embauche d'un commissaire, d'une
personne préposée au développement du parc.
Déjà, là, elles se préparent en fonction de cela.
Il y a notamment - et c'est de notoriété publique - un
investissement majeur qui se dirige vers le parc, dépendamment,
évidemment, d'un certain nombre d'intervenants mais c'est un
investissement de 150 000 000 $. Je rajouterais, peut-être, un dernier
élément. Saint-Augustin a été la première
municipalité dans la région de Québec, l'an passé,
a adopter un projet de règlement qui permet un moratoire de trois ans
sur la taxation pour les améliorations locatives apportées aux
industries et pour les nouvelles implantations.
Elle veut faire du développement économi-
que et elle est intéressée d'après ce que j'ai
comme information. Le maire Côté est pleinement favorable à
cela.
M. Dufour: Est-ce que vous croyez que six mois suffiront pour
parapher l'entente?
M. Cannon: La préoccupation... M. Dufour: Est-ce
que c'est logique? M. Cannon: Oui.
M. Dufour: Sans bousculer tout le monde, là.
M. Cannon: Quand on a rencontré les autorités de la
Communauté urbaine de Québec, on avait parlé d'une
période de neuf mois et ce sont elles qui nous ont dit: Écoutez,
est-ce qu'il y a moyen d'écourter cela à six mois afin que, dans
la préparation de nos budgets de l'année prochaine, on ne soit
pas obligé de tenir compte des dépenses inhérentes au
fonctionnement des deux parcs sur le budget de la communauté urbaine.
Les deux maires en question étaient présents à cette
réunion et nous ont dit: Quant à nous, une période de six
mois nous convient pour pouvoir en arriver à des arrangements.
M. Dufour: En fait de système de taxation,
Saint-Augustin-de-Desmaures, dans l'état actuel, a un taux de taxation
comparable à ce qui se fait dans les municipalités. Il y a le
taux de base et la taxe d'affaires. Toute cette taxe était perçue
par Saint-Augustin-de-Oesmaures. Cela va? Est-ce que la communauté
urbaine recevait des redevances de la part de Saint-Augustin-de-Desmaures juste
pour payer les emprunts?
M. Bourbeau: Elle recevait sa quote-part comme toutes les
municipalités de la Communauté urbaine de Québec.
M. Dufour: C'est-à-dire que de ce taux de taxation que
Saint-Augustin avait, une quote-part de ce montant allait à la
Communauté urbaine de Québec?
M. Bourbeau: C'est-à-dire que c'est la quote-part normale
que paient toutes les municipalités à la Communauté
urbaine de Québec en vertu de l'article 120.1 de la Loi sur la CUQ qui
dit que "La communauté peut exiger d'une municipalité dans
laquelle est situé un de ses parcs industriels le versement d'une somme
suffisante pour assurer le paiement, en tout ou en partie, des emprunts et des
dépenses effectués pour organiser et fournir les services aux
immeubles situés dans ce parc. "Cette somme s'ajoute à la
quote-part exigée de la municipalité en vertu de l'article 251 et
y est assimilée".
Donc, toutes les municipalités qui ont un parc industriel dans la
communauté ont, en vertu de la loi, une quote-part qui est
afférente aux parcs industriels et qui s'ajoute à la quote-part
normale.
M. Dufour: Ce que j'essaie de comprendre, c'est que, tout
à l'heure, vous avez parlé de profits de 100 000 $ ou plus, je ne
sais pas trop.
Une voix: D'un excédent des gains sur les
dépenses.
M. Dufour: D'un excédent des revenus sur les
dépenses... Cela veut dire, d'autre part, que les dettes sont
payées. Donc, s'il y a un transfert, en prenant cela sur une base
mathématique ou théorique, par exemple, les revenus
supplémentaires de la municipalité pourraient se quantifier
à 120 000 $ ou 130 000 $ après comme avant, si tout se fait dans
la normalité des choses. Le député de La Peltrie m'informe
que les autorités municipales ont décidé d'engager un
commissaire industriel, qu'elles sont pfêtes à faire de la
promotion, mais je vous dis d'avance que 130 000 $ c'est peu pour faire de la
promotion. Si quelqu'un connaît cela...
M. Cannon: II faut aussi se rapppeler, M. le
député, que, dans le contexte, cette personne n'est pas
vouée à faire la promotion sur le plan national et international.
Donc, il y a une diminution de coût.
M. Dufour: Et même là.
M. Cannon: Pour ce qui est de l'hypothèse que vous avancez
en ce qui concerne les techniques de négociation, je sais que vous
êtes une personne habituée à ce genre de choses, je ne veux
pas me prononcer quant aux stratégies que les autorités de
Saint-Augustin vont employer vis-à-vis de la communauté urbaine.
Je pense que la corporation municipale est très bien placée pour
connaître ses coûts. D'ailleurs, je suis résident de cette
municipalité et c'est le plus bas taux de taxation dans la région
de Québec. Alors, cela me fait grandement plaisir d'y habiter.
M. Dufour: Vous êtes déjà pratiquement en
conflit d'intérêts.
M. Cannon: Non pas vraiment parce que je ne reste pas dans le
parc.
M. Dufour: Non, mais comme résident, vous jouissez des
avantages que ces transactions pourraient vous apporter. Il est entendu que
tout le monde peut avoir, comme résident, un intérêt, d'une
façon ou d'une autre, à peu près dans n'importe quoi.
M. Cannon: Disons que j'ai un intérêt pour que ce
parc puisse croître, pour que cela puisse prendre de l'expansion non
seulement, là, mais
aussi pour générer des retombées économiques
intéressantes dans la grande région de Québec.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est dans le comté de La
Peltrie?
M. Cannon: Oui.
M. Dufour: Oui, c'est ce qu'il disait. C'est pour cela que je
disais qu'il pouvait être en conflit d'intérêts, mais c'est
évident que nous qui sommes résidents de Québec, si les
taxes baissent, nous sommes intéressés, aussi. Si vous m'assurez
que six mois c'est suffisant, je suis prêt à prendre votre parole.
C'était une question que je me posais concernant les tractations. Le
seul point qu'il me reste et avec lequel vous et la municipalité devrez
vivre, ce sont les revenus générés qui sont
intéressants actuellement. Je suis pratiquement convaincu que cela va
changer un peu les règles du jeu. La municipalité ne doit pas se
faire d'illusions. Pour quelques années, cela ne sera peut-être
pas aussi payant que cela pourrait être, mais je ne pense pas qu'elle
puisse se permettre de laisser le parc à l'abandon pour ces
raisons-là. Il faut qu'elle en tire son profit même si,
quelquefois, c'est la taxe... La création d'emplois, même si ce
n'est pas une responsabilité directe des villes, on comprend qu'il y a
des municipalités qui, de plus en plus, s'engagent là-dedans
parce que je pense que le chômage est devenu la préoccupation de
l'ensemble des intervenants au Québec. Il n'y a pas grand monde qui ne
peut pas admettre cela aujourd'hui. (22 heures)
M. Cannon: Je pense que vous avez raison là-dessus. C'est
certainement grâce aux efforts des intervenants tant du milieu politique
où je m'inclus qu'avec les gens de la communauté urbaine et ceux
des deux MRC, qu'en 1987 la région de Québec a connu le plus bas
taux de chômage - 8,7 % - alors que, dans l'ensemble du Québec, il
était de 10,3 %. C'est certainement à cause de gens qui, comme
ces personnes-là, ont pu travailler pour développer la
région et leur municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, vous avez quelque chose à
ajouter?
M. Baril: Je ne voudrais pas discuter les chiffres du
député de La Peltrie, mais à
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, on se maintient à 6,3 %.
M. Dufour: Grâce en grande partie à des politiques
implantées par l'ex-gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): Tous étant heureux,
est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix: Ha, ha, ha! M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 10.
M. Baril: Je pourrais ajouter que c'est le climat de confiance du
présent gouvernement, par exemple, que les gens achètent.
M. Bourbeau: Voulez-vous rappelez à l'ordre... L'article
10 prévoit que le projet de loi entre en vigueur le jour de sa sanction
à l'exception des articles qui suppriment les pouvoirs de la
communauté relatifs à l'exploitation de ses parcs industriels.
Ces articles entreront en vigueur à la date fixée par le
gouvernement. Celui-ci déterminera cette date une fois que les
conditions et les modalités du transfert de ces parcs auront
été établies par entente ou par décret.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 28, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec et d'autres dispositions législatives en matière de
promotion et de développement industriels est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 28 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
remarques de conclusion M. le ministre?
M. Bourbeau: M. le Président, il me reste à
remercier les membres de la commission, à les féliciter pour le
sérieux avec lequel ils ont adopté le projet de loi 28, pour la
célérité avec laquelle ils l'ont fait aussi, et remercier
plus particulièrement le député de La Peltrie qui a fait
adopter le projet de loi 28 bien qu'il n'en soit pas officiellement le parrain.
Disons, s'il n'en est pas le parrain, qu'il en est le "godfather".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: Je pense qu'il a atteint un des objectifs qu'il
recherchait depuis quelques mois, c'est-à-dire régler d'une
façon définitive la question de la propriété de la
promotion des parcs industriels de la région de Québec. Alors, je
tiens à lui rendre hommage et à le féliciter pour ce bon
travail. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Les remarques finales concernant ce projet de loi.
C'est peut-être, je pense que je ne trompe pas, le premier projet de loi
présenté par le ministre des Affaires municipales qui ne subit
pas de charcuterie ou des ajouts. Cela pourrait aller dans le Livre des records
Guinness. C'est le premier, j'espère que ce ne sera pas le dernier.
Probablement qu'il a été préparé,
réfléchi. Comme Opposition, on était conscient que ce
projet de loi faisait l'unanimité de l'ensemble des municipalités
concernées. Je pense aussi que notre rôle se limitait à
savoir si tous les intervenants en tiraient leur profit. Je peux affirmer que
oui, en grande partie, seulement il reste toujours les remarques que j'ai
faites au début. Il y a des éléments de crainte tout de
même qui demeurent, il y a des points d'interrogation qu'on a
soulevés et qui n'ont pas de réponse. Seul le temps pourra nous
dire si l'Opposition, dans ses remarques, a pu avoir raison ou a raison
purement et simplement. Je peux juste affirmer que nous suivrons avec
intérêt, comme on l'a toujours fait d'ailleurs dans la
région de Québec, tous les développements qui se
produiront à partir de maintenant. Le développement
économique du Québec ne nous laisse pas indifférents et je
pense que, dans le passé, on y a mis beaucoup de temps. Je
répète que le Québec doit prendre les bouchées
doubles. Il y a quelques années, on avait du retard par rapport à
l'Ontario. On a besoin encore d'aller plus rapidement pour développer
nos industries parce que cela répond à des critères de
justice et d'équité envers l'ensemble des citoyens du
Québec. Le chômage ne dépend pas juste d'un groupe
d'intervenants. Si les municipalités de la Communauté urbaine de
Québec trouvent par ce moyen une meilleure façon de
développer leur territoire et un meilleur engagement économique
et social envers leur milieu, à ce moment-là, on pourra s'en
féliciter tous ensemble. Quant à moi, ce seraient les seules
remarques que j'aurais à ajouter, tout en souhaitant que ces
municipalités aient du succès. Je ne voudrais pas être un
oiseau de malheur. Je vois des problèmes se soulever - si cela
réussit et si les problèmes soulevés ne se
réalisent pas, je ne pense pas en faire un drame, au contraire.
J'ajouterai cela à mon bagage d'expérience en disant que la
région de Québec n'est peut-être pas tout à fait
semblable à d'autres régions que je connais.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie.
M. Dufour: Là-dessus, je vous remercie, je voudrais
remercier les intervenants qui ont participé à ce
projet-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. M. le député de La
Peltrie, une autre conclusion? M. Cannon: Non, j'ai... Une voix:
II est comblé...
Le Président (M. Saint-Roch): Vous êtes
comblé. M. le député de Chauveau.
M. Poulin: Juste quelques mots pour vous dire..., un peu pour
rappeler les paroles du député de Jonquière. Si on a eu un
projet de loi qui a aussi bien passé, on ne peut que féliciter le
ministre qui, avec son ouverture d'esprit, a laissé aller les
députés de la région de Québec. À titre de
président de caucus de la région de Québec, j'ai vu le
député de La Peltrie et le député de Taschereau
travailler à ce projet de loi, le prendre à coeur et même,
de temps en temps, indirectement ou directement, consulter le
député de Jonquière, jaser, le regarder aller dans
certains dossiers. Je pense que cela a été une histoire
d'équipe et l'ouverture d'esprit du ministre des Affaires municipales a
fait que les députés d'une région ont pris au
sérieux encore plus un projet qui nous tenait à coeur. Je pense
que les milieux politiques, les intervenants politiques de la région de
Québec, les intervenants sociaux et même économiques, ont
fait, dans ce projet de loi-là, un certain consensus. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Chauveau. Sur ce, nous allons maintenant
procéder à l'étude du projet de loi 24. Alors, la
commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 7)
(Reprise à 22 h 12)
Projet de loi 24
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements reprend maintenant ses travaux pour entamer l'étude
du projet de loi 24, Loi sur le traitement des élus municipaux. Est-ce
qu'il y a des remarques préliminaires M. le ministre?
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: M. le Président, ce projet de loi-là
en est un qui a fait l'objet de pas mal de discussions avec les élus
municipaux depuis quelques années, spécialement au cours des
derniers mois. J'ai eu l'occasion d'en discuter plus précisément
avec les dirigeants des deux grandes unions municipales et, récemment,
elle me faisaient parvenir des résolutions de leurs conseils
d'administration indiquant leur intérêt
pour ce projet de loi et leur grand désir de le voir adopter. Je
ne doute pas, connaissant la collaboration du député de
Jonquière, qu'il va souscrire aux objectifs du projet de loi et que nous
pourrons, de la sorte, présenter aux élus municipaux à la
fin de la session une législation qui visera à améliorer
d'une certaine façon leur traitement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci M. le ministre. M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Dufour: Quelques remarques seulement. Je sais que depuis
quelques années, déjà, les élus municipaux
demandent une nouvelle réglementation concernant leur
rémunération. D'ailleurs, dans quelques commissions
parlementaires depuis deux ans ou deux ans et demi, on avait juste à
examiner les demandes de certaines municipalités pour constater que le
monde municipal avait commencé à vouloir améliorer le sort
de ses élus municipaux par des augmentations de salaire
différentes ou améliorées.
Il y a aussi la question du régime de retraite. Il ne fait pas
l'objet de ce projet de loi mais je sais pertinemment qu'il viendra
subsé-quemment devant la Législature. Si ce n'est ce printemps,
ce sera possiblement à l'automne. Au cours des remarques que j'ai eu
l'occasion de faire lors de l'adoption en première lecture, j'ai
soulevé un certain nombre d'éléments qui avaient fait
l'objet de réflexions de ma part concernant, par exemple, certains
changements apportés et qui semblent mineurs à première
vue, par exemple, la rémunération non imposable ou de
dépenses est enlevée du salaire de base. Avant, on avait le
salaire de base et on avait un tiers, comme les députés
d'ailleurs. On se rapproche des députés. Quand quelqu'un a un
salaire de base, il ne donne pas nécessairement sa participation. Par
exemple, si on demande à un député: C'est quoi votre
salaire? Il ne dira pas que c'est 52 000 $, plus 9215 $ non imposables. Il ne
dira pas 62 000 $ ou 61 000 $. Il va dire: Mon salaire est de 52 000 $ ou 53
000 $. En tout cas, c'est seulement pour fin d'explication. Si on dit aux gens,
à l'avenir que c'est un changement un peu majeur, il faut comprendre
que, jusqu'à 18 000 $, le conseiller municipal ou le maire va jouir
d'une augmentation parce qu'il va payer moins d'impôt, il aura 50 % non
imposables au lieu du tiers. Il va y avoir un changement d'apporté.
À 27 000 $, par exemple, il va jouer à peu près sur la
même ligne, il va contiuer comme avant. Il y a des droits acquis qui sont
protégés. Je comprends qu'il y a des gens qui ont le tiers non
imposable. Je ne pense pas qu'on doive toucher ces gens-là. Ces
avantages sont attachés aux personnes, donc ils vont continuer à
s'appliquer. Cela devrait être correct.
Les objections que j'avais concernent les participations et ne
concernent pas la Communauté urbaine de Québec ou celle de
Montréal.
Les rémuérations de base peuvent être fixées
par règlement, mais les rémunérations du conseiller par
rapport au maire sont fixées dans la loi. On sait déjà
qu'un conseiller qui exerce une autre fonction que celle de conseiller peut
jouir de deux fois ou de deux fois et demie son salaire de conseiller, mais
jamais il ne peut dépasser ni égaler la
rémunération du maire. Dans le projet de loi, je comprends que,
par règlement, il est possible qu'on étende cette
particularité aux élus municipaux. Mais je pense qu'on devrait,
au départ, traiter autant que possible... On fait cela... Dans un projet
de loi, on essaie de faire les choses les plus semblables possible. On devrait
être capables de trouver dans ce projet de loi que ce soit fixe, au lieu
ce le soit par règlement, pour qu'il n'y ait pas de classes
différentes. J'ai soulevé des hypothèses. Tel que
rédigé actuellement, un conseiller pourrait avoir plus que le
salaire du maire s'il occupe plusieurs fonctions et si le conseil décide
de le faire.
Un autre point majeur qui m'a frappé dans le projet de loi, c'est
que les maires qui exercent leur fonction à temps plein avaient
demandé une prime de séparation, au même titre que les
députés. Pour les maires à temps plein, je pense qu'il y a
une évidence. Pour les maires qui ne sont pas à temps plein,
c'est déjà un peu différent. Je ne dis pas qu'on doive le
donner ou pas, je constate simplement qu'au lieu d'un an, c'est huit mois. La
lacune que j'y trouve, c'est qu'on donne au conseil municipal le pouvoir de le
faire. Je vous le dis carrément: que la législation leur donne ou
qu'elle ne le leur donne pas, on ne doit pas permettre que tout le monde puisse
jouer là-dedans. Si c'est une mesure importante, si on pense qu'on doit
l'intégrer dans la loi - et vous avez déjà reconnu qu'elle
était importante, vous l'avez mise dans la loi - je trouve que ce serait
difficilement acceptable. J'ai eu l'occasion d'en parler avec quelques maires
et je leur ai posé la question carrément. Ma question
adressée aux maires: Est-ce que vous êtes intéressés
à ce qu'il y ait une prime de séparation et qu'elle soit
fixée par règlement de votre conseil municipal? La réponse
a été unanime. Il y a des bonnes raisons. Est-ce que vous savez
ce qui va se passer dans les faits? Il va se faire des tractations. Le conseil
municipal pourra la donner ou pas. Ce sera sa volonté. Sachant ce qui se
passe à l'intérieur des conseils municipaux... Ce sont des hommes
élus et si c'est laissé à la bonne volonté... Le
maire pourrait... C'est un homme, c'est une femme, c'est un individu qui, comme
les autres, est extrêmement honnête mais qui, en voyant ce qui se
passe, pourrait être tenté de négocier ces
choses-là. Pour la population, on a trouvé bon de mettre des
salaires de base. On a trouvé des mécanismes pour que cela ne
fasse pas l'objet de tractations, de discussions infinies sur la place
publique. Je pense que la méthode ou la recherche que ces gens-là
ont faite les ont convaincus que c'est comme cela que ce devrait se passer et
non pas tel que prévu dans le projet
de loi. Je pense que, de ce côté-là, on aurait
intérêt à enlever ces pouvoirs aux élus et
décider, une fois pour toutes, par législation, qu'on leur donne
cette prime de séparation ou pas.
Il y a un point qui, à mes yeux, est complètement
oublié. On est conscients de cela. Moi, je suis au courant, en tout cas
et je pense que le ministre doit également l'être. Il y a des
conseillers municipaux qui exercent leurs fonctions à temps plein. Il y
a des conseillers municipaux dans des communautés urbaines qui exercent
la fonction de conseillers à temps plein. Pour ces gens-là,
qu'est-ce qui arrive lorsqu'ils seront battus ou qu'ils se seront
retirés? Est-ce qu'ils n'auront pas le droit?
Je comprends que le ministre me dise qu'il faut être correct, mais
jusqu'à maintenant, j'ai l'impression que, dans nos remarques, on n'a
jamais pris la période de vingt minutes. Je n'ai pas l'intention de
prendre vingt minutes, mais il ne faudrait pas que le ministre me provoque,
parce que je pourrais le faire.
M. Bourbeau: Si vous permettez, je dis au
député-Une voix: Écoutez comme il faut... M.
Dufour: Je ne sais pas pourquoi...
M. Bourbeau: ...que ces questions que pose le
député, on pourrait y répondre au fur et à mesure
qu'on arrivera aux articles en question.
M. Dufour: Je voulais le faire dans mes remarques
préliminaires pour vous donner mes couleurs et, en même temps,
pour vous permettre de réfléchir, pour vous permettre de vous
faire une idée de ce sur quoi on va avoir comme embûches lors de
l'étude du projet de loi. Si vous voulez accélérer et si
vous voulez que cela aille bien, déjà, je vous dis quel domaine
je vais toucher. C'est dans cet esprit que je voulais vous faire mes remarques
et vous dire ce sur quoi je trouvais des faiblesses dans le projet de loi.
Je suis conscient, comme vous, que les unions des municipalités
le veulent, mais je suis également conscient, comme vous devriez
l'être ou comme vous l'êtes, que ce projet de loi touche les
contribuables de l'ensemble du Québec. C'est de ce
côté-là qu'on doit s'orienter pour en faire le meilleur
projet de loi possible.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y d'autres interventions
dans les remarques préliminaires? Non? Alors, j'appelle l'article 1.
Étude détaillée
Rémunération fixée par la municipalité M.
Bourbeau: L'article 1 établit le champ d'application du projet de
loi. Il s'applique à toutes les municipalités locales du
Québec, à l'exception des villages nordiques, cris et nes-kapis
et des municipalités administrées par des personnes non
élues.
Le régime de traitement applicable dans les municipalités
régionales de comté n'est pas visé par ce projet de loi,
pas plus que celui qui s'applique dans les autres organismes supramuni-cipaux.
Il devrait être revu dans le troisième volet de la révision
des lois municipales.
M. Dufour: Quand vous dites qu'une autorité municipale
n'est pas formée de personnes élues par ses citoyens, pensez-vous
à des territoires non organisés où des groupes de citoyens
sont nommés par le conseil et qui n'ont pas de pouvoir de
décision ou si ce sont d'autres personnes?
M. Bourbeau: II y a des municipalités comme celle de la
Baie James...
M. Dufour: D'accord, ce sont celles-là.
M. Bourbeau: ...ou la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Bourbeau: L'article 2 pose la règle
générale en matière de rémunération des
élus municipaux, c'est-à-dire que chaque municipalité a le
pouvoir de fixer elle-même le salaire de son maire et de ses conseillers.
Cette règle existe déjà dans les lois municipales.
L'article 2 y apporte cependant deux améliorations importantes.
Premièrement, le règlement municipal pourra désormais
prévoir, outre la rémunération de base, une
rémunération additionnelle pour toute fonction
particulière exercée par un membre du conseil.
Cette fonction peut en être une qui est exercée au sein de
la municipalité elle-même, comme celle de maire suppléant,
de président du conseil ou de membre d'une commission interne. Elle peut
également être une fonction exercée au sein d'un organisme
mandataire de la municipalité ou d'un organisme supramunicipal pourvu
qu'un tel organisme ne rémunère pas déjà
lui-même ses membres.
Les expressions "organisme mandataire" et "organisme supramunicipal"
sont définies de la même façon que dans les lois actuelles.
Ainsi, la municipalité pourrait accorder une rémunération
additionnelle aux membres de son conseil qui
siègent au sein de l'Office municipal d'habitation ou d'une
régie intermunicipale, par exemple. Pour tenir compte de cette
nouveauté qu'est la rémunération additionnelle, l'article
2 apporte une modification de concordance à la règle actuelle
selon laquelle la rémunération d'un conseiller, fixée par
règlement municipal, ne peut jamais dépasser le tiers de celle du
maire. Désormais, cette limite ne s'applique qu'à la
rémunération de base du conseiller.
La seconde amélioration importante apportée par l'article
2 concerne la prise d'effet du règlement municipal. Pour valider une
pratique assez répandue dans les municipalités du Québec,
l'article permet qu'un tel règlement puisse rétroagir au 1er
janvier de l'année au cours de laquelle il entre en vigueur. Ainsi, la
rémunération fixée par règlement pourra couvrir un
excercice financier municipal entier, comme c'est déjà le cas
lorsqu'elle est fixée par la loi, pour une municipalité qui s'en
tient à la rémunération minimale.
Même si cela ne transparaît pas vraiment de l'article 2, il
importe de souligner dès maintenant que le mot
"rémunération" qui est utilisé signifie la
rémunération au sens strict. Il ne s'agit pas de la
rémunération comme on l'entend dans les lois actuelles,
c'est-à-dire une combinaison du salaire proprement dit et d'une
allocation de dépenses. Dans le présent projet de loi, cette
allocation de dépenses est traitée distinctement.
M. Dufour: À première vue, pour entrer dans le vif
du sujet, je pense que cela devrait être étudié paragraphe
par paragraphe. Si on touche à cet article globalement... Il y a des
morceaux qu'on ne peut pas discuter tous ensemble, parce qu'il y a plusieurs
éléments à l'intérieur de ce projet de loi. Donc,
le conseil de la municipalité peut, par règlement, fixer la
rémunération de son maire et de ses conseillers. Je pense que
c'est exactement ce qui se passait avant. Il n'y a pas de problème de ce
côté-là. Mais si on prend l'autre partie, on va essayer de
connaître là-dessus les réponses aux questions. Je ne sais
pas si on procède comme il faut ou si vous voulez qu'on mêle tout
cela ensemble, mais c'est un article qui est assez long. Il y a des
éléments à chaque paragraphe. C'est le coeur du projet de
loi, finalement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, si tel est votre désir - c'est le droit de chacun
des parlementaires de discuter paragraphe par paragraphe - nous allons
procéder paragraphe par paragraphe.
M. Dufour: Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Mais nous adopterons
l'article dans sa globalité par la suite.
M. Dufour: Oh! Oui. La rémunération peut comprendre
toute la rémunération de base, donc une
rémunération globale. Elle ne s'applique qu'aux conseillers, si
j'ai bien compris. Je ne pense pas que le maire puisse aller chercher des
rémunérations supplémentaires. Est-ce qu'il peut ou
non?
M. Bourbeau: Oui, le maire pourrait, comme, par exemple, les
membres du comité exécutif, avoir une rémunération
additionnelle.
M. Dufour: S'il y avait une rémunération
additionnelle, les exécutifs...
M. Bourbeau: Pardon?
M. Dufour: Là où il y a des exécutifs, il y
a des chartes spéciales. Il n'y a pas de municipalité ayant un
exécutif qui n'a pas une charte spéciale. Cela n'abolit pas les
chartes spéciales, que je sache.
M. Bourbeau: En vertu de la Loi sur les cités et villes,
il y a des comités exécutifs, et, par conséquent, ces
conseillers ont droit à des salaires additionnels.
M. Dufour: Bon. Quant à la fonction de base "que
précise le conseil et qu'exerce un de ses membres au sein de la
municipalité...", vous me dites que le maire pourrait être couvert
pour cela. De ce montant ou ce salaire, le tiers accordé aux
conseillers, c'est vraiment ce qui est contenu dans le règlement
initial, dans le premier règlement, qui dit que pour exercer la fonction
de maire, c'est soit la loi générale qui dit tant par tête,
tant per capita ou le règlement particulier qui dit que le maire va
gagner tel montant. Quand on parle du salaire de base du conseiller, est-ce que
cela comprend toutes les rémunérations que le maire peut avoir ou
si c'est seulement la rémunération fixée dans le premier
règlement? J'essaie de m'expliquer.
M. Bourbeau: Cela fonctionne comme ceci. Le conseil adopte un
règlement où on fixe la rémunération de base du
maire et la rémunération de base des conseillers. La
rémunération de base des conseillers ne peut pas excéder
le tiers de celle du maire mais elle peut être inférieure. Par
exemple, un maire pourrait avoir un salaire de 30 000 $ et un conseiller, un
salaire de 5000 $. À partir de là, on peut prévoir dans le
règlement une rémunération additionnelle soit pour le
maire ou soit pour des conseillers. Cette rémunération
additionnelle, si elle est pour un conseiller par exemple, peut excéder,
peut faire que le salaire du conseiller, peut faire, enfin, que la
rémunération du conseiller excède le tiers de la
rémunération du maire. (22 h 30)
M. Dufour: Le problème que je soulève - et vous
pouvez peut-être me répondre immédiate-
ment parce que je sais qu'on va le rencontrer dans d'autres articles...
Ce tiers-là, est-ce que - si mon appréhension s'avère
juste - s'il exerce plusieurs fonctions, il pourrait aller chercher plusieurs
rémunérations additionnelles? La rémunération
additionnelle pour une fonction n'est pas déterminée et, il
pourrait avoir plusieurs fonctions.
M. Bourbeau: Oui, un conseiller municipal pourrait, par exemple,
être président du conseil, présider les séances du
conseil et avoir une rémunération pour cela; il pourrait
être président de la commission d'urbanisme et avoir une
rémunération pour cela. Il pourrait être
représentant...
M. Dufour: ...membre, pas seulement président.
M. Bourbeau: ...représentant au sein de la
municipalité dans une instance intermunicipale et avoir une
rémunération pour cela. Enfin, la loi est vaste, elle permet au
conseil municipal de décider par règlement, de la
rémunération de ses élus. Ce règlement peut
permettre à un conseiller d'avoir plus que le tiers de la
rémunération du maire pourvu que l'excédent du tiers soit
pour des fonctions particulières.
M. Dufour: Mais le danger que je soulève... Est-ce que
vous trouveriez juste et raisonnable... Quelles que soient les fonctions qu'un
conseiller exerce, il pourrait avoir plus que le maire.
M. Bourbeau: Si le conseil municipal estime, par exemple, qu'un
conseiller peut gagner plus que le maire... Supposons que le maire d'une
municipalité, par exemple, ne puisse pas consacrer beaucoup de temps
à la fonction, il ne peut pas faire plus alors il a le salaire du maire.
Par contre, un conseiller, lui, est à temps plein et il décide
d'être président du comité exécutif, il travaille
comme représentant de la municipalité à la
Communauté urbaine de Québec ou à la Commission de
transport de la communauté; il est représentant de la
municipalité à une régie intermunicipale; il siège
a l'Office municipal d'habitation; forcément, si on cumule tous ces
montants, il n'est pas impossible qu'il ait plus, mais cela semble peu
probable. Mais si le maire ne fait rien d'autre qu'être maire et n'a pas
d'autres activités et qu'un conseiller, lui, est à temps plein et
s'occupe de cinq ou six organismes et reçoit des émoluments, il
n'est pas impossible que, théoriquement, un conseiller finalement puisse
gagner plus que le maire, mais ce serait la volonté du conseil.
M. Dufour: Mais dans la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec ou de Montréal, il n'y a pas un conseiller qui puisse
avoir le salaire du maire. Vous avez beau regarder, je vous mets au
défi, il peut avoir deux fois et demie le salaire de base d'un
conseiller, mais il n'a jamais le salaire du maire. Cela est fixé dans
la loi. Je ne vois pas un conseiller avoir... Pardon? Oui, il y a une fois le
salaire du conseiller, deux fois et deux fois et demie.
M. Bourbeau: Ce sont des rémunérations
additionnelles automatiques en vertu de la loi générale et non
pas par règlement municipal.
M. Dufour: C'est cela.
M. Bourbeau: Si le conseil municipal adopte un règlement
par lequel on écarte les échelles de base, le conseil municipal
peut décider des rémunérations qu'il veut dans la mesure
où on respecte les critères de la loi.
M. Dufour: Mais il ne faut pas se le cacher; moi, cela
m'intrigue... Je trouvais qu'au point de vue... Quelqu'un qui se
présente à la mairie est responsable pour l'ensemble de la
municipalité, et je trouverais curieux qu'un conseiller puisse exercer
suffisamment de fonctions pour avoir plus que le salaire du maire. Je trouve,
au départ, que c'est une anomalie, certainement une
méconnaissance du monde municipal et aussi de l'imprtance que les
électeurs attachent à leur vote. Quelqu'un qui se présente
pour gérer une municipalité, qui est élu par l'ensemble de
la municipalité... Si demain matin, un conseiller, quel que soit le
jugement du conseil - ce n'est pas le jugement de la population - allait
chercher un salaire plus élevé que celui du maire, je ne
trouverais pas cela correct, d'autant plus qu'on pourrait se servir de cela
pour régler des comptes. Il ne faut pas se le cacher. Il y a des clans
dans les municipalités, il se fait de la politique aussi. Il y a des
conseils municipaux qui sont politisés et ils pourraient, pour certaines
raisons, décider de mettre le maire à la diète et soigner
comme il faut un conseiller. Bien sûr, vous pouvez me répondre
à partir de cela que le problème que cela va soulever n'est pas
tellement grave et que les gens vont juger. Pendant trois ou quatre ans, c'est
le monde à l'envers. Je pourrais vous donner des exemples dans la
région de Québec où il y a des maires qui sont en
minorité, le conseil pourrait jouer facilement là-dedans et il
pourrait s'en payer quelques-uns très fortement. On devrait
réfléchir là-dessus. Il faudrait penser établir des
barèmes rapidement.
Un deuxième élément que je veux apporter pour les
fins de la discussion. Vous soulevez que quelqu'un qui serait membre de
l'Office municipal d'habitation pourrait être
rémunéré. Il ne faut pas oublier que la personne est
conseiller ou conseillère municipal. Pour l'être, elle choisit
d'une part de faire un peu de bénévolat, d'autre part, de faire
son travail. Dans sa fonction de conseiller ou de conseillère, elle peut
exercer des fonctions supplémentaires. En permettant que le conseil
municipal accorde des rémunérations, on est en train d'instaurer
une dynamique complète-
ment différente.
Je vous prédis la réaction des bénévoles
à l'extérieur du conseil municipal qui, eux, vont aller
travailler pour les mêmes corporations et qui savent que le conseiller
municipal a une rémunération supplémentaire parce qu'il va
siéger sur l'Office municipal d'habitation, qui est un prolongement de
sa fonction. Quelle sera la réaction des bénévoles qui
siègent à cette corporation et qui ne sont pas payés? Que
va-t-il arriver pour les commissions d'urbanisme? Les gens vont dire: II y a un
conseiller, je l'ai élu pour me représenter, il vient
siéger aux mêmes commissions que moi et il vient chercher encore
une rémunération supplémentaire. Mon oeil! lis vont dire
à la municipalité: Vous allez aussi nous payer une
rémunération. Donc, on vient d'ouvrir la porte à des
jetons de présence.
Dans le fond, on est en train de leurrer ou de soulever une trappe et on
ne sait pas où on va aller. Je voudrais bien qu'on donne des
rémunérations mais à l'intérieur des fonctions du
conseil. Un conseiller actif a tellement de possibilités d'aller
chercher des primes supplémentaires. Quand il y a des primes ils vont
aller les chercher. Il y a les SIDAC, c'est nouveau. Les conseillers municipaux
peuvent vouloir y siéger. On va les voir partout. Une corporation, ils
vont embarquer. Et les bénévoles qui sont là, comment
vont-ils réagir?
C'est important qu'on réfléchisse là-dessus. Je ne
dis pas que les conseillers ne doivent pas être payés, mais
à cause de leur fonction précise de conseiller municipal, pas
quand cela en dépasse le cadre. Sinon, il n'y a plus de bout. C'est
à l'infini. Cela m'inquiète. Si vous me dites qu'un conseiller
municipal est président de la commission des loisirs internes du conseil
municipal, qu'il travaille et qu'il a un comité spécial, je peux
comprendre qu'il y ait une majoration de 10 % ou 20 % de sa
rémunération. Cela ne me fatiguerait pas. Mais à la minute
où il va travailler avec des bénévoles je me dis qu'on va
créer le problème avec eux. Ils vont se rendre compte facilement
que des choses ne tournent pas rond, que des éléments leur
échappent. Il y a des points qu'ils ne pourront pas accepter. Ils vont
exiger.
Je ne sais pas si le ministre a une réaction aux
éléments que je soulève mais j'aimerais
l'écouter.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne suis pas sourd aux
propos du député de Jonquière. L'objectif du projet de
loi, celui que nous recherchons, c'est de tenter de responsabiliser davantage
le conseil municipal. On verra plus loin que la contrepartie de cette plus
grande liberté qu'a le conseil municipal de déterminer le salaire
de ses élus, est l'obligation additionnelle faite au maire et aux
conseillers municipaux de divulguer dorénavant leur salaire et leur
rémunération.
Chaque année, dans le discours sur le budget du maire, on devra
rendre public - ce qu'on ne faisait pas avant avec autant d'éclat - le
total de la rémunération des élus municipaux, tant aux
niveaux local que supra-municipal. Donc, ce sera en définitive le
citoyen qui pourra porter un jugement sur l'aspect de raisonnabilité, si
je puis dire, du traitement des élus municipaux.
Dans ce qu'a dit le député de Jonquière tout
à l'heure, il y a un point qui me semble intéressant, c'est la
question du traitement des élus municipaux qui siégeraient au
conseil d'administration de l'Office municipal d'habitation. Je dois dire, en
effet, qu'il y a peut-être là un danger de contaminer le
bénévolat des autres membres de l'Office municipal d'habitation.
Ils pourraient se sentir un peu lésés si leurs collègues,
élus municipaux, avaient un traitement payé par la
municipalité, bien sûr, alors qu'eux n'en auraient pas,
étant donné le lien très étroit qui existe entre
l'office municipal et la municipalité. C'est un point sur lequel je vais
réfléchir au cours des prochaines minutes. Il est possible qu'on
tente d'introduire un papillon qui pourrait exclure cette possibilité de
rémunération là.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais soulever aussi d'autres points?
Peut-être que... pour que... définitivement, pour les Offices
municipaux d'habitation... Je pense, par exemple, à d'autres organismes
comme les SIDAC. Les SIDAC sont des organismes... Ah! peut-être que vous
avez déjà des réponses mais moi, je vais soulever des
hypothèses un peu... La commission d'urbanisme où il y a eu
même des... C'est clair qu'auparavant, il n'était pas question de
payer qui que ce soit dans les commissions d'urbanisme, cela aurait pris des
chartes spéciales et cela a été enlevé. Tout ce qui
est municipal ou corporation... Moi, je pensais à une façon de
baliser les fonctions directes où il y a seulement des élus, par
exemple, une corporation de loisirs qui siège dans la
municipalité. Je sais où il y en a. Ils travaillent plus fort,
c'est vrai; les conseillers y donnent beaucoup plus de temps. C'est une
commission qui est active, qui a des relations avec les citoyens. Cela veut
dire plus d'heures; c'est une commission qui est importante. Mais, chaque fois
que cela va à l'extérieur... À moins que vous ne puissiez
me répondre à ce sujet, j'examine ce qui est écrit: "Un
organisme mandataire de celle-ci ou d'un organisme supra-municipal." L'office
municipal, je pense qu'on peut dire qu'il est mandataire, mais l'urbanisme I
est aussi, il y a des bénévoles qui sont à
l'intérieur des commissions d'urbanisme.
Dans toutes les commissions du conseil, il peut y avoir des
bénévoles. Donc, c'est un organisme mandataire. Mais, une
corporation économique, par exemple, une corporation de
développement économique - je veux essayer de circonscrire,
aussi, pour ma compréhension; si je ne suis pas correct, vous me le
direz - est-ce que vous la considéreriez comme...? Cela peut être
un organisme mandataire, parce que la plus
grosse partie du budget vient de la municipalité. Donc, une
corporation de développement économique - et on en forme une ici
à Québec, on va en former plusieurs - serait-elle admissible
à des paiements supplémentaires?
M. Bourbeau: Bien là, écoutez. Il y a quand
même une définition dans l'article 2. "Un organisme mandataire de
la municipalité", c'est "tout organisme que la loi déclare
mandataire ou agent de la municipalité et tout organisme dont le conseil
d'administration est composé majoritairement de membres du conseil de la
municipalité et dont le budget est adopté par celui-ci".
M. le Président, dans le cas d'un office municipal, je pourrais
me rallier à la demande du député de Jonquière.
Dans le cas d'autres organismes dont l'objectif et les objets sont plutôt
économiques, comme une corporation de développement
économique, je suis un peu moins porté à soustraire ces
organismes, à la portée de l'article 2, parce que là, les
objectifs sont plutôt économiques. Ce sont des objectifs de
développement économique et l'aspect monétaire est moins
odieux, si je puis dire. Je présume que les gens qui siègent
là-dessus sont des gens d'affaires qui ont à coeur, qui ont
toujours un certain intérêt direct ou indirect à ce que
l'organisme ait du succès. L'Office municipal d'habitation, c'est un peu
différent. Là, on parle de bénévolat tout à
fait désintéressé, les gens y siègent pour venir en
aide à des personnes âgées ou des familles à faible
revenu et, à ce moment-là, il y a peut-être un plus grand
danger de démotivation de la part des autres membres du conseil qui ne
seraient pas rémunérés. (22 h 45)
Je suis prêt à regarder d'autres suggestions. C'est la
même chose pour la SIDAC. Les membres de la SIDAC sont des gens qui ont
un intérêt personnel à ce que l'organisme ait du
succès, puis que le commerce soit florissant dans la
municipalité. En général, ce sont des commerçants
de l'endroit qui y siègent. Eux, on ne les démotivera pas, si je
peux dire ainsi, parce que le conseiller municipal qui n'a pas les mêmes
intérêts économiques, y va quand même pour faire un
effort au nom de la municipalité. À ce moment-là, je
serais moins porté à avoir peur de démotiver les autres,
dans le cas de la SIDAC.
M. Dufour: Les organismes de loisirs qui appartiennent au
conseil, par exemple, où - ce n'est pas partout pareil, parce que ce
n'est pas un modèle uniforme - les conseillers siégeraient avec
des bénévoles: une corporation culturelle, par exemple, un
organisme de bibliothèque municipale. Il y a souvent des organismes dont
l'argent et les budgets sont votés par la municipalité. Il y a
des gens qui y siègent; ils sont tous bénévoles. Je n'en
connais pas qui siègent au point de vue culturel. Ce sont des gens aussi
qui sont bénévoles. Ils pourraient siéger au comité
de la bibliothèque. Le conseiller municipal pourrait dire: Je veux avoir
quelque chose, parce que je remplis cette fonction-là.
Dans les organismes de développement économique, je sais
qu'il y a des conseillers qui ne travaillent pas plus fort que des
bénévoles. Souvent ce sont des gens d'affaires, mais ils ne sont
pas fous, ils investissent du temps et de l'argent et souvent ils perdent de
l'argent. Cela peut aussi être des professionnels. Eux, ils ne seront pas
payés. Ils vont avoir des conseillers, parce que quand c'est bien
structuré, un commissariat industriel, ce n'est pas
nécessairement un membre du conseil d'administration qui fait l'ouvrage,
ce sont souvent les professionnels de la corporation. Donc, en vertu de quel
principe peut-on accepter que l'un ait des montants et que l'autre n'en ait
pas? C'est un peu la problématique. La corporation industrielle qui
siège, si elle est bien structurée et qu'il y a des
fonctionnaires... Il y en a qui ont un budget de 500 000 $ ou de 1 000 000 $.
Les membres, ce sont bien plus des conseillers, ce sont des gens qui voient
à ce que les budgets accordés soient bien respectés et qui
font faire le travail par d'autres. Il ne faut pas se le cacher, le maire ne
travaille pas dans les égouts, mais il y a des gens qui vont travailler
dans les égouts. Ils ont des problèmes. Il ne faut pas qu'il
aille travailler dans les égouts, il perd son temps, parce qu'il a
d'autres jobs à faire.
Je vois mal l'industriel qui serait dans un commissariat et qui
commencerait à faire le travail. Il va se faire tasser par le
commissaire industriel. Il va dire: Fais ton job. C'est vraiment un article
important et il faut l'organiser, le brasser.
L'autre danger qu'on pourrait avoir, c'est que parmi les conseillers il
pourrait y avoir des luttes de pouvoir. Mais je ne dis pas qu'on ne doit pas
les payer, parce que je n'ai pas la solution. Je soulève les objections
et ce que je peux voir à travers c'est cette dynamique et je ne veux pas
que cela devienne de la dynamite.
M. Bourbeau: M. le Président, on pourrait peut-être
suspendre l'article 2. J'aimerais réfléchir un peu sur la
portée de l'application de la loi. Le député de
Jonquière semble insister pour qu'on tente de circonscrire un peu
davantage la portée de cet article 2. On va tenter de voir s'il n'y a
pas moyen de le circonscrire dans les prochaines minutes. Peut-être qu'on
pourrait arriver avec un rédaction un peu plus serrée. Est-ce que
le député a d'autres commentaires sur l'article, qui seraient
différents de ceux-là?
M. Dufour: Je pense qu'en gros j'ai soulevé suffisamment
d'éléments pour permettre une réflexion et je vous fais
confiance aussi, vous pouvez avoir d'autres éléments à
ajouter. Je pense que ce que je fais, à ce moment-ci, c'est qu'on ouvre
une boîte puis qu'il ne faudrait pas que cela nous explose dans la face,
parce qu'il faut bien penser qu'en dehors des élus, il y a
des gens qui vont juger les actes qu'on pose. J'avais vu un certain
nombre d'éléments qui pouvaient porter à conflits puis je
pense que ce n'est pas notre intérêt de soulever ces
conflits-là. Votre décision de suspendre pour le moment me semble
sage.
M. Bourbeau: Très bien.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article 2 est
suspendu.
M. Bourbeau: Oui M. le Président suppléant. M.
Dufour: Oui.
Le Président (M. Baril): L'article 3 s'il vous
plaît.
M. Bourbeau: L'article 3, M. le Président, introduit une
mesure de souplesse quant à la base sur laquelle peut être
fixée la rémunération dans un règlement municipal.
Cette base pourrait être annuelle, mensuelle, hebdomadaire ou à la
séance. Théoriquement, les lois actuelles ne permettent de fixer
que des rémunérations annuelles.
M. Dufour: Est-ce que les éléments qu'on a
apportés ou la suspension de l'article 2 par rapport à l'article
3 - parce qu'on touche un organisme mandataire, un organisme supramunici-pal,
séance du conseil - ces éléments-là, est-ce que
cela ne pourrait pas être remis en question par rapport à la... je
ne dirais pas à la circoncision - ha, ha, ha! - mais à la
façon dont on va écrire ou décrire les
éléments nouveaux qu'on pourrait introduire dans l'article 2?
Est-ce que c'est rattaché ensemble?
M. Bourbeau: On ne prendra pas de risque, on va le suspendre
celui-là aussi, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Suspendu. L'article 4, M. le
ministre.
M. Bourbeau: L'article 4 pose d'abord une règle qui
correspond à celle des lois actuelles, c'est-à-dire que toute
rémunération fixée par une municipalité(
doit être au moins égale au minimum applicable à celle-ci
et ne peut excéder le ' maximum qui s'applique à elle. Nous
verrons, aux articles 12 à 16 et 21, quels sont ces minimums et ces
maximums. Ensuite, l'article 4 crée une exception nouvelle en faveur des
municipalités de moins de 500 habitants. Certaines d'entre elles ont un
budget si petit que toute hausse brusque des dépenses consacrées
à la rémunération de leurs élus risque de provoquer
des hausses de taxes intolérables. En conséquence, une telle
municipalité pourra déroger au minimum qui lui est applicable
car, comme nous le verrons à l'article 56, ce minimum connaîtra,
en 1989, une augmentation de plus de 36 % par rapport à 1988. Cependant,
la rémunération ainsi fixée ne pourra pas être
inférieure à 1470 $ pour le maire et 490 $ pour un conseiller.
Ces montants représentent le minimum de rémunération
applicable en 1988. Ce minimum est donc transformé en un seuil permanent
auquel on ne peut déroger. À noter que ces montants de 1470 $ et
de 490 $ respectivement équivalent à peu près aux deux
tiers des montants de 2210 $ et de 740 $ qui sont les minimums applicables en
1988 et qui comprennent un tiers d'allocation de dépenses.
M. Dufour: Cela ne comprend pas l'indexation à laquelle il
aurait eu droit cette année ou est-ce qu'elle est incluse? Elle est
incluse.
M. Bourbeau: C'est inclus. Ce sont les montants de 1988.
M. Dufour: Le montant de 1470 $, est-ce que cela comprend la
portion de dépenses à travers cela?
M. Bourbeau: Non.
M. Dufour: Cela veut dire qu'en principe, si je lis bien, pour
bien visualiser, à partir de l'adoption de la loi, le minimum que le
maire pourrait obtenir, s'il y a moins de 500 habitants, ce serait 1470 $ plus
50 %, est-ce que je dis bien, 50 % de dépenses?
M. Bourbeau: Plus 735 $.
M. Dufour: II y a 5, 10, de 1200 $, 5 $. Il n'y a pas
nécessairement un gros changement par rapport à ce qu'il avait et
vu qu'il a 490 $, il faut lui ajouter 245 $.
M. Bourbeau: II n'y a aucun changement par rapport à la
situation actuelle.
M. Dufour: Non, mais ce que j'essaie de regarder, c'est si, par
rapport au système de taxation ou d'imposition, il y a un avantage.
C'est peut-être correct ou incorrect quand je dis cela, je n'ai pas fait
de chiffres, je n'ai pas joué là-dedans bien longtemps. Au rythme
auquel le travail se fait et auquel on a des dossiers, on ne joue pas trop
longtemps. Cela n'aurait peut-être pas duré longtemps, mais il
faut prendre le temps de le faire. Est-ce que le conseiller, à partir de
ce règlement, pourrait se voter 1000 $? Les 500 $ qui ne sont pas
imposés, le maire va être obligé de les déclarer
aussi dans sa déclaration annuelle, dans les portions aussi? Est-ce que
le montant qui est considéré comme des dépenses peut
être un avantage par rapport au tiers d'avant non imposable?
M. Bourbeau: Non. C'est la même chose. Les deux sont des
montants non imposables qui ne sont pas sujets à des T4, par
exemple.
M. Dufour: Oui, à l'exception que s'il se vote un
règlement de 1000 $ - par exemple, avant, il avait 333 $ non imposables
- à partir de maintenant.
M. Bourbeau: Non, c'est-à-dire que les 1000 $ vont
être automatiques. Non, ce n'est pas 1000 $, c'est 3000 $. La
règle générale, dorénavant, pour le maire, c'est
2000 $ de salaire imposable et 1000 $ d'allocation de dépenses non
imposable. C'est le salaire de base qui existe de plein droit sans que le
conseil municipal ait à faire quelque règlement que ce soit. Si
le conseil municipal est dans une municipalité de...
M. Dufour: Quand vous avez eu des discussions avec les conseils
municipaux, ils ne devaient pas voir un grand avantage dans la nouvelle
formulation de cet article? Est-ce que vous avez eu des tractations par rapport
à cela?
M. Bourbeau: Non. Il n'a jamais été question
d'augmenter les échelles de base des élus municipaux, sauf pour
le minimum absolu dont on parle. On a augmenté le plancher minimum. Le
fait de jouer comme on le fait ou de modifier comme on le fait la façon
de le présenter, cela n'a pas été une demande non plus des
élus municipaux. C'est au ministère des Affaires municipales
qu'on a décidé de procéder comme cela, pour faire en
sorte, une fois pour toutes, de clarifier ce qu'est la
rémunération et ce qu'est l'allocation de dépenses, un peu
d'ailleurs comme les députés le font. C'est que, chez les
élus municipaux, c'était tout mêlé et cela portait
à confusion. Les députés, c'est clairement établi,
ont leur rémunération qui est connue et l'allocation de
dépenses est en plus. Alors, on a fait en sorte d'aligner le
système des élus municipaux sur celui des députés.
Il y aura dorénavant une rémunération. C'est connu. On
saura que l'allocation de dépenses est de 50 % de cela, jusqu'à
un maximum d'un peu plus 9000 $, qui est le montant pour un
député.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 4 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 5?
M. Bourbeau: L'article 5, comme dans la loi actuelle,
prévoit que la municipalité qui fixe la
rémunération de ses élus par règlement peut
décréter que celle-ci sera indexée chaque année
selon la hausse de l'indice des prix à la consommation jusqu'à
concurrence de 6 %. Tous les éléments des dispositions
législatives actuelles relatives à l'indexation sont repris,
c'est-à-dire l'indexation au 1er janvier, la comparaison des indices de
prix d'un mois de décembre à l'autre, l'arrondissement des
résultats au plus proche multiple de 10, l'annonce annuelle par le
ministre du pourcentage d'indexation à la Gazette officielle du
Québec.
M. Dufour: Le seul point sur lequel je veux intervenir est la
question des 6 %. S'il est accepté dans le règlement qui devient
automatique, s'il n'est pas dans le règlement, j'imagine qu'il
s'applique aussi. Quelqu'un qui a un salaire de base, j'imagine qu'à
chaque année ces 6 % vont bouger, c'est-à-dire que l'indice du
coût de la vie va faire bouger la rémunération de base. Ce
qui est fixé à 1470 $, si c'est 6 %, six fois quatre, 24, 90 $ ou
100 $ de plus. C'est ce que ça veut dire? (23 heures)
M. Bourbeau: Là, je voudrais signaler au
député qu'il ne faut pas mélanger la
rémunération de base et celle établie par
règlement. Là, on parle d'une rémunération
établie par règlement. Les rémunérations de base
qui sont dans les échelles et dont on a parlé tantôt, sont
indexées automatiquement chaque année, selon une formule...
M. Dufour: Jusqu'à concurrence de 6 %.
M. Bourbeau: ...prévue dans la loi et c'est le ministre
qui annonce, à chaque année... C'est publié dans la
Gazette officielle. D'ailleurs, c'est annoncé et le maximum ne
peut pas être plus de 6 %. Mais ce n'est pas automatiquement 6 %.
M. Dufour: Cela peut être 2 %, 3 %... C'est vrai.
M. Bourbeau: Quand un règlement municipal est voté,
là, on parle d'une rémunération différente, plus
élevée. Là, il n'y a pas d'augmentation automatique.
C'est-à-dire qu'au départ, si le conseil municipal ne fait rien,
c'est la même rémunération, année après
année, sans augmentation. Il faut donc que le conseil municipal
prévoie, dans le règlement, une augmentation. Cette augmentation,
si elle est prévue, doit être celle qui suit l'indice des prix
à la consommation pour le Canada tel qu'établi par Statistique
Canada et elle ne peut, dans aucun cas, excéder 6 %. Mais elle ne peut
pas être de 6 % au départ. Il faut que ce soit l'indice des prix
à la consommation avec un maximum de 6 %.
M. Dufour: Est-ce qu'elle pourrait aller... On n'a pas
établi les primes, c'est en suspens, mais est-ce que cette augmentation,
qui était incluse ou non incluse dans le règlement, pour les
rémunérations additionnelles, est-ce que ce montant ou cette
Indexation va jouer?
M. Bourbeau: Non, c'est la même chose...
M. Dufour: Elle pourrait être incluse dans le
règlement et elle pourrait jouer automatiquement. L'indexation, telle
que prévue dans cet article par rapport à l'élu de
l'Assemblée nationale ou au député, est-ce qu'il y a une
commune mesure? Est-ce qu'il y a une ligne qui ressemble à cela?
M. Bourbeau: Pour ce qui est de l'allocation de dépenses,
on colle exactement au système qui prévaut pour les
députés, étant donné d'ailleurs que le montant
maximum est le même, c'est-à-dire que l'allocation
d'épargne suivra l'indice des prix à la consommation sans maximum
de 6 %, puisque pour les députés, il n'y a pas de maximum de 6 %
en ce qui concerne l'allocation de dépenses. Alors, cela va être
la même chose pour les élus municipaux.
À ce titre, pour l'allocation de dépenses, il n'y aura pas
de maximum de 6 % et il n'y aura pas non plus d'arrondissement des chiffres au
plus proche multiple de 10.
M. Dufour: Donc, on comprend que les 6 % pour le
député, ce n'est pas automatique. Je veux seulement vous
répéter, pour fins d'information, que voilà trois ans, les
élus de l'Assemblée nationale avaient eu 3,5 % - cela a
été corrigé, mais cela ne veut pas dire que c'est possible
- et les élus municipaux avaient eu 4,3 %.
M. Bourbeau: Oui, c'est parce que l'Assemblée nationale
avait volontairement réduit par une loi la rémunération
des élus à 3,5 %. Si cela n'avait pas été fait, ils
auraient eu 4,2 %. Je signale au député que, pour les
députés, il n'y a pas de maximum de 6 % de la
rémunération non plus, alors que pour les élus municipaux,
il y a le maximum de 6 %.
M. Dufour: J'imagine que si c'était proposé
à l'Assemblée nationale, les députés
l'accepteraient.
M. Bourbeau: De plafonner à 6 % leur
rémunération, c'est possible. Si le député veut en
parler à ses collègues et qu'ils veulent faire une proposition
semblable, je ne suis pas sûr que cela va être un enthousiame
délirant, mais on peut toujours voir.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Bourbeau: L'article 6 introduit un nouveau pouvoir permettant,
à la municipalité qui le désire, d'accorder une juste
rémunération au maire suppléant qui se voit dans
l'obligation de remplacer le maire pendant une période plus ou moins
longue. La municipalité pourra, dans son règlement,
prévoir qu'à partir d'un certain nombre de jours de remplacement,
le maire suppléant a le droit de recevoir l'équivalent de la
rémunération locale du maire pour le reste de la période
de remplacement.
M. Dufour: II y avait eu une discussion... Oui.
M. Bourbeau: Ce pouvoir sera particulièrement utile dans
le cas où une élection partielle à la mairie doit
être tenue, ce qui oblige le maire suppléant à remplacer le
maire pendant une période qui peut atteindre quatre ou cinq mois.
M. Dufour: II y avait eu une discussion lors de l'étude du
projet de loi 100, ou un autre projet de loi - je me souviens de la discussion
mais je ne me souviens pas de l'endroit ni du jour exact - où je
prétendais, et je continue de prétendre - que l'acceptation de
jouer le rôle de maire suppléant pendant quatre mois, selon la
loi, aurait pu permettre - je pense qu'on pourrait le circonscrire assez vite -
une rémunération additionnelle. Si le maire n'est pas là,
la rémunération pourrait être ajustée dans ces
cas-là. Je sais que cela s'est fait dans certains cas. Mais, à
mes yeux, on peut justifier une rémunération
supplémentaire au maire suppléant, parce que sans cela, et je
vais vous donner des exemples, le maire qui est à temps plein et qui,
pour une raison ou pour une autre, doit s'absenter, bien qu'il ne soit pas
nécessairement mort ou disparu de la carte, mais n'est pas là
pendant un certain temps, la personne - je vous le dis, j'ai vécu le cas
- qui est maire suppléant est obligée de faire un nombre de
fonctions qu'elle n'a pas prévues et qui sont nombreuses. Dans ces cas,
le titre de maire suppléant n'est pas honorifique. La personne travaille
fort. Elle est obligée de faire des représentations. Elle est
obligée de faire des rencontres, etc. Mais c'est en cas de... "Atteint
le nombre de jours qu'il précise..." Il faut qu'il remplace. "Le
règlement peut prévoir que lorsque la durée du
remplacement du maire par le maire suppléant atteint le nombre de jours
qu'il précise, la municipalité verse à ce dernier une
rémunération additionnelle suffisante qu'il reçoit
à partir de ce moment et jusqu'à ce que cesse le
remplacement..."
M. Bourbeau: L'article 2 - j'interromps le député -
pourra permettre au conseil...
M. Dufour: Sur les fonctions additionnelles. Vous trouvez que
c'était...
M. Bourbeau: Oui. C'était un des objets prévus au
conseiller qui sera maire suppléant ou qui sera président du
conseil municipal...
M. Dufour: Ah! Comme ça, c'est correct. Cela va.
M. Bourbeau: ...c'est le genre de fonctions que le conseil pourra
décider de rémunérer.
M. Dufour: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 est-il
adopté?
M. Dufour: C'est un des éléments qui m'ont
échappé. J'en avais circonscrit un certain nombre mais je ne les
ai pas tous appris.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 est-il
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Bourbeau: L'article 7 crée une nouvelle obligation
procédurale quant au règlement de rémunération. Il
doit être adopté lors d'une séance régulière.
Cela lui donnera une visibilité accrue puisque les citoyens et les
médias sont plus habitués aux séances
régulières qu'aux séances spéciales. Par ailleurs,
l'article 7 reprend les obligations procédurales prévues par les
lois actuelles, c'est-à-dire que l'adoption du règlement doit
être précédée de la présentation d'un projet
et de la publication d'un avis public.
Les deux articles suivants explicitent ces formalités.
M. Dufour: Je pense qu'on peut acheter cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Bourbeau: L'article 8 précise l'obligation de
présenter un projet de règlement de rémunération.
Comme les lois actuelles, il prévoit que cette présentation doit
être faite lors d'une séance du conseil, par le membre qui donne
l'avis de motion ou, dans le cas des villes où le comité
exécutif a une compétence exclusive en matière de
présentation des projets de règlement, par ce comité.
Le projet doit contenir un certain nombre de mentions, afin de bien
renseigner les citoyens. Les mentions déjà exigées par les
lois actuelles et reprises par l'article 8 sont celles de la
rémunération proposée et, le cas échéant,
celle de l'indexation. L'article 8 ne reprend pas l'exigence actuelle de la
mention de la rémunération minimale qui s'appliquerait aux
élus de la municipalité, s'il n'y avait pas de règlement
municipal. À la place, il exige que le projet de règlement
indique la rémunération actuelle des membres du conseil.
Ainsi, si cette rémunération est déjà
fixée par un règlement, les citoyens et les médias
pourront mieux voir le pourcentage d'augmentation réel que veulent
s'accorder les élus plutôt que de procéder à une
comparaison théorique avec la rémunération minimale qui se
serait appliquée en l'absence d'un règlement.
Par ailleurs, l'article 8 rend obligatoires diverses mentions nouvelles.
Premièrement, comme le mot "rémunération" doit maintenant
être pris dans son sens strict, une mention distincte de l'allocation de
dépenses qui s'y ajoute doit être faite dans le projet de
règlement. Deuxièmement, si la municipalité entend se
prévaloir de son pouvoir de donner un effet rétroactif au
règlement, le projet doit contenir une mention en ce sens.
Troisièmement, si la municipalité entend accorder au maire
suppléant l'équivalent de la rémunération du maire,
le projet doit en faire mention et préciser après combien de
jours de remplacement le maire suppléant y a droit.
Quatrièmement, dans le cas où la municipalité entend
accorder une rémunération additionnelle, le projet doit fixer
celle-ci et indiquer pour quelles fonctions particulières elle sera
versée.
M. Dufour: Le seul petit problème que je vois
là-dedans, c'est la personne qui a le tiers du salaire et qui a des
droits acquis. Comment cela pourrait-il être perçu par la
population? Le tiers n'est pas... Ce sont des droits acquis.
M. Bourbeau: Les droits acquis des anciens... M. Dufour:
Oui, et eux autres vont...
M. Bourbeau: ...maires qui étaient là avant
1980?
M. Dufour: C'est cela. Oui, mais il vont être
obligés de... Ils vont le publier. Je ne sais comment cela pourrait
être perçu par rapport à... Les gens vont dire: II y a
moins cher et plus cher. Si c'est sa version, est-ce que cela sera
considéré comme ses dépenses ou si...
M. Bourbeau: II faut que le député réalise
que le montant d'argent demeure le même.
M. Dufour: Oui, c'est cela.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que si, par exemple, un maire a
droit à 36 000 $, cela peut être divisé en deux parties: 24
000 $ et 12 000 $. Si c'est un maire qui était avant 1980...
M. Dufour: ...avant...
M. Bourbeau: ...il connaît ses droits acquis. Ou cela peut
être un maire qui gagne 9000 $ non imposables pour ses dépenses et
27 000 $ de
salaire, si c'est un maire qui a été élu
après 1980 et qu'il n'a pas droit à plus de 9000 $ à titre
d'allocation de dépenses. Donc, la somme d'argent est la même: 36
000 $, c'est la répartition qui change. Dans la répartition, je
pense qu'on n'a même pas besoin d'expliquer ce qui se passe, c'est la loi
qui prévoit qu'ils ont droit à cela.
M. Dufour: II ne doit pas en rester beaucoup.
M. Bourbeau: Si un citoyen demande des explications, ils pourront
expliquer.
M. Dufour: De mémoire, j'en connais peut-être trois
ou quatre; il n'y en a peut-être pas dix dans la...
M. Bourbeau: Des dinosaures.
M. Dufour: Pardon? Il y a certainement le maire de
Montréal-Nord, M. Yves Ryan.
M. Bourbeau:...
M. Dufour: M. Jean Corbeil.
M. Bourbeau: II faut dire qu'en 1980, ces maires-là
gagnaient...
M. Dufour:... et M. Laberge.
M. Bourbeau:... déjà 27 000 $. Il faut dire que
Jonquière est une ville qui payait son maire particulièrement
cher dans le temps.
M. Dufour: Mais il le valait, je peux vous le dire. Je n'ai pas
eu beaucoup de représentations pour dire que cela n'avait pas de bon
sens.
M. Bourbeau: Un valet ou un roi?
M. Dufour: Cela a été adopté unanimement et
publiquement lors d'une assemblée normale et
régulière.
M. Bourbeau: Oui, il n'y a aucune crainte.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que ceci signifie que
l'article 8 est adopté?
M. Dufour: Je pense que le ministre doit savoir que quand je fais
un travail, je le fais jusqu'au bout et je le prends à coeur. Les gens
avaient compris cela.
M. Bourbeau: J'ai appris cela. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9.
M. Bourbeau: Comme les lois actuelles, l'article 9 prévoit
qu'un avis public est donné au moins 21 jours avant la séance
où est prévue l'adoption du règlement sur la
rémunération. Cet avis contient les mentions
insérées dans le projet de règlement et indique la date,
l'heure et le lieu de la séance où le règlement doit
être adopté.
M. Dufour: II n'y a pas de changement majeur avec ce qui existait
avant, au moins pour la question de l'avis. 21 jours, c'est...
M. Bourbeau: II n'y a pas de modification. M. Dufour:...
une répétition. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 étant
adopté, j'appelle l'article 10.
M. Bourbeau: Comme les lois actuelles, l'article 10
prévoit qu'un manquement aux règles de procédure relatives
au règlement de rémunération entraîne la
nullité de celui-ci. Cet article est essentiel, car l'information des
citoyens procurée par ces règles ne peut être
négligée. L'information, rappelons-le, est le mécanisme
démocratique que le législateur a mis en place, en 1980,
lorsqu'il a aboli le référendum en matière de
rémunération des élus municipaux.
M. Dufour: Cela, en fait, est plus fort qu'une clause... Il n'y a
pas de clause de validation, à la minute qu'il n'a pas suivi la
procédure, ipso facto, c'est fini. (23 h 15)
M. Bourbeau: C'est-à-dire qu'il faut quand même que
la nullité soit prononcée par un tribunal. Il faut que
quelqu'un...
M. Dufour: Oui, oui, mais c'est à la face même que
c'est facile de voir si les mesures ont été bien suivies, s'il
n'y a pas eu d'avis dans le temps, si cela n'a pas été fait lors
d'une assemblée régulière. C'est pour cela que je dis
à la face même. C'est plus facile de faire prononcer un jugement
par rapport à cela. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 étant
adopté, j'appelle l'article 11.
M. Bourbeau: L'article 11 introduit une nouvelle mesure de
publicité dans le cas d'une municipalité qui ne se contente pas
de verser la rémunération minimale à ses élus.
Le maire d'une telle municipalité doit, à l'occasion de
son discours automnal sur la situation financière de celle-ci faire
état de toutes les rémunérations et allocations de
dépenses reçues par chaque membre du conseil, qu'il s'agisse de
sommes versées par la municipalité, par un organisme mandataire
ou par un organisme supramunicipal. Le cas échéant, la
distinction doit être faite entre la rémunération
et l'allocation de base et toute rémunération ou
allocation additionnelle pour une fonction particulière que le maire
précise. Comme le maire de Montréal n'est pas tenu de faire un
tel discours, l'article 11 prévoit que les Montréalais ont droit,
le cas échéant, à une information équivalente.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a seulement la ville de Montréal
qui n'est pas obligée de communiquer aux citoyens? Québec et les
autres communautés?
M. Bourbeau: II n'y a que la ville de Montréal.
M. Dufour: Peut-être que le mot "comparable" veut dire
vraiment "similaire" ou est-ce qu'il pourrait y avoir des
différences?
M. Bourbeau: II pourrait y avoir des différences parce que
ce serait identique. C'est quelque chose qui ressemble à, qui est
comparable. Je n'ai pas le dictionnaire Robert avec moi, mais c'est quelque
chose qui se compare.
M. Dufour: II y a Robert Middlemiss, mais ce n'est pas un
dictionnaire.
M. Bourbeau: Disons que c'est quelque chose qui peut se comparer,
qui est comparable.
M. Dufour: Mais en pratique, quelqu'un qui pourrait donner une
information cela pourrait arriver...
M. Bourbeau: Je ne sais pas, le maire, lors d'une séance
du conseil, même s'il ne fait pas de discours officiel selon les
obligations de la loi, pourrait faire une déclaration lors d'une
séance publique du conseil pour dire: Voici, je rends public le salaire
des élus municipaux. Il pourrait faire un communiqué de presse,
publier le tableau là dans un journal.
M. Dufour: Mais qui pourrait juger que c'est comparable au point
de vue des renseignements?
M. Bourbeau: Écoutez une fois que c'est fait, si un
citoyen s'estime lésé, il pourrait toujours aller devant un
tribunal et tenter de dire que cela ne respecte pas la loi. Cela va être
l'interprétation des tribunaux.
M. Dufour: Celle-là, par exemple, je l'achète moins
que l'autre. Tantôt, à l'autre vous me disiez, oui c'est correct,
on pouvait décider ipso facto, à la vue ou à la face
même que ce n'était pas correct. Mais par rapport à cela,
je comprends que c'est un effort. Si cela n'a jamais été fait,
c'est mieux que c'était, mais je ne suis pas sûr que ce n'est pas
un voeu pieux. Ce n'est pas garanti que l'information va se donner de la
même façon.
M. Bourbeau: Ce ne sera pas de la même façon, c'est
impossible, parce que le maire de Montréal n'est pas tenu de faire un
discours.
M. Dufour: Le mot "comparable" pourrait jouer suffisamment pour
dire... En tout cas, ce serait difficile pour un contribuable d'aller devant la
cour et dire: L'information que j'ai n'est pas comparable à ce qui se
donne à peu près ailleurs.
M. Bourbeau: Effectivement, il serait difficile mais, par contre,
il y a une question de bonne foi dans cela. S'il est évident que le
maire de Montréal a tenté de cacher la rémunération
des élus, n'a fait aucune publicité, ne l'a pas
déclarée ou a déclaré des chiffres qui ne sont pas
exacts, à ce moment-là, un contribuable aurait certainement plus
de chance de faire valoir son point de vue.
Le Président (M. Saint-Roch): II serait sanctionné
par le grand tribunal, le tribunal du peuple!
M. Dufour: Mais si le mot "comparable" n'existait pas,
pensez-vous que ce serait une amélioration?
M. Bourbeau: Pardon?
M. Dufour: S'il n'y avait pas le mot "comparable" à
l'intérieur, est-ce que vous trouveriez qu'il y aurait une
amélioration dans l'article? Comparable à celle, une information
qui permette des mesures de publicité.
M. Bourbeau: Si on enlève le mot "comparable" cela va
être une diminution parce que cela ne sera pas en français.
M. Dufour: Je veux dire, je vous fais confiance. Une information
qui permet les mesures de publicité prévues aux articles 474-1
à 474-3 de la Loi sur les cités et villes. Est-ce que cela serait
une amélioration?
M. Bourbeau: Non, je ne crois pas.
M. Dufour: Comment pourrait-on, de bonne foi, prendre l'article
et atteindre les buts visés? Je suis convaincu que le
législateur, qui ne parle pas pour rien dire, voulait que le maire de
Montréal soit astreint. Je ne lui prête pas d'intention; ce serait
pareil pour le maire de Bégin. Autour de la table, on sait ce que cela
veut dire. Quelqu'un qui voudrait jouer avec cela pourrait donner une
information tellement floue, tellement diluée, que l'information ne
serait pas là. Cela prendrait quelqu'un de pas mal renseigné et
avec beaucoup de volonté pour aller chercher le pendant de cela.
M. Bourbeau: M. le Président, ce n'est pas seulement le
maire de Montréal qui pourrait être flou. N'importe quel maire du
Québec qui décide d'être flou dans son discours sur le
budget pourrait aussi tenter de passer à côté de la loi. Le
législateur dit ce que le maire doit faire et ce sera aux cours de
justice d'apprécier si le maire a respecté la loi, quelque maire
que ce soit, celui de Montréal ou celui d'une autre municipalité,
y compris la municipalité de Bégin.
M. Dufour: Je suis obligé de vous dire que je regarde le
libellé de l'article 11 au début: "Le maire d'une
municipalité dont le règlement est en vigueur doit inclure dans
son rapport annuel sur la situation financière de la municipalité
une mention, des rémunérations et des allocations de
dépenses que chaque membre - ce n'est pas global - du conseil
reçoit de la municipalité, d'un organisme mandataire, de celle-ci
ou d'un organisme supramunicipal. "Le cas échéant - donc c'est un
règlement - il distingue la rémunération de base et la
rémunération additionnelle - ce n'est pas flou, c'est très
précis - ainsi que l'allocation de dépenses qui s'ajoute à
chacune..." Donc on vient de déterminer clairement ce qui se fait.
Oui?
M. Bourbeau: M. le Président, je pense qu'il y a un
quiproquo. Je comprends ce que le député de Jonquière dit.
C'est que le maire de Montréal est tenu de donner les mêmes
renseignements. Il ne peut pas jouer sur les renseignements, il donne les
mêmes mais c'est dans la façon de les rendre publics que cela
diffère. Il n'est pas obligé de le faire dans un discours sur le
budget parce qu'il n'est pas obligé d'en faire un. Mais il ne pourrait
pas se permettre de donner seulement une partie des renseignements.
Là-dessus il est obligé de donner exactement les mêmes
renseignements qu'un autre maire, sauf que dans la méthode de
publicité, il doit prendre une méthode comparable à celle
des autres maires.
M. Dufour: Quelqu'un me suggère que cela aurait pu
être libellé de cette façon-là et ce serait
peut-être une amélioration. Dans le cas où la ville de
Montréal est visée au premier alinéa, les renseignements
doivent être communiqués aux citoyens d'une façon
comparable à celle que permettent les mesures de publicité
prévues aux articles 474.1, 471 ou 474.3. Est-ce que c'est plus
clair?
M. Bourbeau: Ce que nous propose le député de
Jonquière est un peu plus serré que ce qu'il y a actuellement
dans le projet de loi. Ce qu'il y a actuellement laisse une certaine
discrétion et ce qui est souhaité c'est qu'en fin de compte, les
contribuables reçoivent une information comparable à celle que
reçoivent les autres citoyens.
La proposition qu'a faite le député de Jonquière
vise à obliger le maire de Montréal à utiliser une
méthode comparable à celle utilisée par les autres maires
et non pas... Alors c'est une obligation de moyen alors que nous avons une
obligation de résultat dans le projet de loi. Maintenant, on pourrait
modifier l'article. Personnellement, je n'en fais pas un plat. Disons que cela
restreint un peu plus les possibilités qu'aurait le maire de
Montréal. Il serait obligé de choisir des moyens qui seraient
assez semblables alors qu'on lui avait donné comme obligation d'obtenir
le même résultat par le moyen qu'il choisirait.
M. Dufour: Je pense qu'il a bien compris. Il a saisi exactement
le point de vue. Vous avez parlé de résultat, nous autres, on
visait le résultat puis, là, c'est le moyen. Et le comparable
pouvait, à nos yeux, s'appliquer au moyen plutôt qu'au
résultat. Nous, on attachait plus d'importance au résultat qu'au
moyen. C'est cela.
M. Bourbeau: Je n'aurais pas d'objection à modifier le
projet pour aller d'une obligation de résultat à une obligation
de moyen, sauf que... est-ce que les contribuables vont être mieux
informés si le maire de Montréal décide de faire un
discours quelque part un soir ou est-ce qu'il n'y aurait pas d'autres
méthodes qui pourraient être utilisées qui informeraient
mieux les citoyens, par exemple, si le maire décidait de faire un
communiqué de presse, de publier dans les journaux le salaire du maire
et des conseillers?
M. Dufour: Je vais vous dire ce que j'en pense.
M. Bourbeau: À Montréal, ce n'est pas
évident que tout le monde est à l'écoute du discours du
maire, je l'admets.
M. Dufour: Non, mais il y a un certain nombre de moyens de
communication, qu'on connaît, visuels, c'est la presse
électronique écrite et parlée qui est présente.
Moi, je pense que, déjà, c'est une façon de rendre compte
de ce qui se passe et il faut se rappeler que les communiqués de presse,
on n'est pas toujours sûrs que ces mêmes moyens de communication
vont l'employer. C'est que la question du suspense ou ce qui se passe... Et
Dieu sait si les journalistes sont intéressés à savoir,
à amener des éléments nouveaux, puis ils aiment à
préparer leurs communiqués à leur façon, à
leur manière. Ils n'aiment pas nécessairement qu'on leur
mâche tout ensemble. Je prétends qu'à la ville de
Montréal, il doit y avoir... Je n'ai pas assisté à leurs
assemblées mais j'imagine que si c'est une assemblée
régulière et si c'est une assemblée où l'on parle
de budget, il y a des gens qui vont assister; c'est évident que les gens
vont assister. Je pense que c'est un moyen qu'on a à prendre. C'est
qu'on laisse moins de latitude et on peut porter un jugement plus facilement.
C'est que si
on met une règle un peu plus serrée, les gens vont
être capables de porter un jugement beaucoup plus facile. On pourrait, en
tout cas, en discuter longuement mais, à mes yeux, on aurait une
réponse.
M. Bourbeau: M. le Président, si le député
de Jonquière y tient, on peut suspendre l'article 11 et on va trouver
une façon de rédiger le paragraphe qui va resserrer un peu le
maire de Montréal.
Rémunération minimale et
supplétive
Le Président (M. Saint-Roch): Alors sur ces resserrements,
l'article 11 est suspendu. J'appelle maintenant l'article 12 et nous avons un
papillon.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. L'article 12 fixe le
minimum de la rémunération annuelle du maire basée sur la
population de la municipalité. Comme dans les lois actuelles, elle
prévoit qu'un montant est attribué pour chaque habitant compris
dans une tranche donnée de la population, que ce montant est
indexé chaque année selon la hausse de l'indice des prix à
la consommation jusqu'à concurrence de 6 %, que le résultat de
l'indexation ne tient compte que des trois premières décimales et
qu'il est annoncé chaque année à la Gazette officielle
du Québec par le ministre.
Les deux différences avec les lois actuelles sont les suivantes:
d'une part, il s'agit du minimum applicable à la
rémunération proprement dite et non à la combinaison de la
rémunération et de l'allocation de dépenses. D'autre part,
pour éviter toute confusion au lecteur, aucun montant n'est inscrit
à l'article 12, puisque le chiffre deviendra désuet dès le
début de la première année qui suivra l'entrée en
vigueur du projet de loi. Ne voyant aucun chiffre dans l'article, le lecteur
saura qu'il doit trouver les montants applicables en consultant la Gazette
officielle du Québec. Pour ce qui est des chiffres qui serviront
à l'indexation prévue pour le 1er janvier 1989, ils sont contenus
à l'article 54.
M. le Président, j'aimerais amener...
M. Dufour: Un papillon.
M. Bourbeau: ...une modification qui se lirait comme suit:
"L'article 12 du projet de loi 24 est amendé par le remplacement dans le
paragraphe 6 du premier alinéa du nombre "300 000" par le nombre "301
000".
M. Dufour: 300 001.
(23 h 30)
M. Bourbeau: 300 001. Je corrige M. le Président, le
remplacement du nombre "300 000" par le nombre "300 001". Vous comprendrez, M.
le Président, que l'amendement proposé corrige une erreur de
calcul.
M. Dufour: Peu importe.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement étant
adopté, nous revenons à l'article 12.
M. Dufour: Je voudrais parler... Vous avez soulevé un
point qui ne m'avait pas frappé, lors de l'étude
préliminaire; vous dites que l'article 54, même s'il n'est plus
bon, c'est entendu qu'il n'y a pas une loi qui va marquer à chaque fois
le montant prévisible avec les augmentations qui sont inconnues. Les
pourcentages d'indice du coût de la vie ne peuvent pas être connus
pour cinq ans, dix ans ou vingt ans d'avance. Je pense que c'est normal. Mais,
les chiffres qui sont contenus dans cet article ne font pas de
différence par rapport à ce qui existait dans les autres lois
antérieurement. Il y avait des montants de base, mais à chaque
année ces montants de base n'étaient pas corrigés. Il
fallait que quelqu'un parte avec des bases connues, comme on le fait
actuellement. Ce n'est pas un changement.
M. Bourbeau: Non.
M. Dufour: C'est une base et cette base va continuer.
M. Bourbeau: C'est cela. M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 12, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Bourbeau: L'article 13 reprend une règle de calcul
contenue dans les lois actuelles qui vise à tenir compte de la
population saisonnière d'une municipalité. Lorsqu'on calcule la
rémunération minimale du maire en fonction du nombre d'habitants
de la municipalité, le chiffre officiel de la population est
majoré de 1,25 habitant par maison de villégiature occupée
à des fins récréatives de façon non continue.
Comme, en vertu des lois actuelles, ce mode de calcul ne peut permettre une
majoration illimitée de la rémunération minimale du maire,
un maximum de majoration est fixé et est indexé chaque
année selon les règles habituelles. Les différences avec
les lois actuelles sont les mêmes qu'à l'article 12,
c'est-à-dire qu'on ne parle ici que de rémunéra-
tion proprement dite et aucun chiffre n'est inséré dans
l'article. Le chiffre qui servira à l'indexation prévue pour le
1er janvier 1989 est mentionné à l'article 55.
M. Dufour: Pour fin de compréhension, le 1, 25 est comme
s'il y avait 1, 25 habitant de plus à chaque maison de
villégiature. C'est cela que ça veut dire? S'il y a dix maisons
de villégiature, cela voudrait dire 12 personnes et demie, le plus
près du multiple de 10, cela ferait 13. C'est cela? Il ne faudrait pas
avoir des moitiés de personne.
M. Bourbeau: On arrondit uniquement à la fin de tout et
non pas à chaque fois. S'il y a des douze et demi et des treize et demi,
on les additionne ensemble et, à la fin, on arrondit le dernier
chiffre.
M. Dufour: Oui, oui. Mais, je dis que s'il y avait, dans la
municipalité, dix maisons de villégiature, là c'est
à la fin. Cela fait douze personnes et demie. Qu'est-ce qui arriverait?
C'est treize, non?
M. Bourbeau: Alors, M. le Président, on me dit qu'on garde
la demi-personne dans les calculs et qu'on multiplie par le taux qui est
fixé pour la rémunération par habitant. Quand on a
trouvé le montant du salaire, là on arrondit.
M. Dufour: Le montant.
M. Bourbeau: On prend les trois premières
décimales.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Bourbeau: L'article 14 annonce dans la section pertinente
traitant de la rémunération minimale du maire le résultat
d'une règle que nous verrons à l'article 20, dans la section
portant sur l'allocation de dépenses. En deux mots, cette règle
s'exprime ainsi: Lorsqu'une allocation de dépenses dépasse le
maximum permis, l'excédent perd sa qualité d'allocation et est
versé à titre de rémunération. Comme il sera
expliqué à l'article 20, cette règle existe
déjà dans les lois actuelles, quoique la façon de
l'exprimer soit entièrement nouvelle. Cela veut dire par exemple que si,
en faisant le calcul, un maire avait 20 000 $ de rémunération et
10 000 $ d'allocation de dépenses, comme les 10 000 $ excèdent le
montant permis de 9000 $, l'excédent de 9000 $ des 10 000 $
devient...
M. Dufour: Devient imposable.
M. Bourbeau:... du salaire imposable ou de la
rémunération.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 étant
adopté, j'appelle l'article 15.
M. Bourbeau: L'article 15, comme les lois actuelles,
prévoit que la rémunération annuelle minimale d'un
conseiller est le tiers de celle du maire, qui a été
calculée en fonction de la population, conformément aux articles
12 et 13.
M. Dufour: C'est beau.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 étant
adopté, j'appelle l'article 16.
M. Bourbeau: L'article 16 établit pour le maire et les
conseillers des plus petites municipalités un minimum de
rémunération annuelle plus généreux que ne le
serait le minimum basé sur leur faible population. Il s'agit d'un
montant indexé chaque année selon les règles habituelles.
Contrairement aux lois actuelles, l'article 16 ne mentionne aucun chiffre.
C'est dans le dernier avis ministériel publié à la
Gazette officielle du Québec qu'on trouvera les chiffres
pertinents. Évidemment, encore ici on parle de
rémunération au sens strict, et non, comme le font les lois
actuelles, de la combinaison rémunération-allocation. En 1988 le
minimum absolu de rémunération est d'environ 1470 $ pour le maire
et d'environ 490 $ pour un conseiller. Ce sont d'ailleurs les chiffres
mentionnés à l'article 4, au-dessous desquels une
municipalité de moins de 500 habitants ne pourra jamais aller,
même si elle décrète une rémunération
inférieure au minimum qui lui est applicable à l'avenir. En 1988,
toute municipalité de moins de 2144 habitants est assujettie quant
à son maire, à ce minimum plutôt qu'à celui qui
serait calculé en fonction de sa population. Exceptionnellement, en
1989, le montant du minimum ne sera pas le résultat de l'indexation
habituelle, puisque l'article 56 prévoit pour cet exercice des montants
précis.
M. Dufour: Mais ces montants-là incluent
déjà l'indexation.
M. Bourbeau: C'est-à-dire qu'en 1989 on part avec un
chiffre qui sera de 3000 $, donc il n'est pas indexé, c'est plus
qu'indexé, parce que indexé de 36% par rapport à
l'année 1988.
M. Dufour: On traversera la rivière quand on sera rendus.
Cela va.
M. Bourbeau: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 16
étant adopté, j'appelle l'article 17.
M. Bourbeau: L'article 17 exprime clairement une règle
déjà contenue implicitement dans les lois actuelles.
C'est-à-dire que la rémunéra-
tion minimale qui est aussi la rémunération de base
supplétive. Cela signifie que si la municipalité ne fixe pas la
rémunération par règlement, les membres de son conseil
n'agissent pas gratuitement. Ils ont automatiquement droit à la
rémunération minimale.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 17 étant
adopté, j'appelle l'article 18.
M. Bourbeau: L'article 18 traite des rémunérations
additionnelles automatiques, c'est-à-dire des
rémunérations supplémentaires qui sont accordées
pour l'exercice de certaines fonctions, lorsque aucun règlement ne le
prévoit. L'article reprend d'une part les lois actuelles en
prévoyant qu'un membre du comité exécutif a droit à
un salaire de base de conseiller, qu'un président de comité
exécutif autre que le maire a droit au double d'un tel salaire, et que
le vice-président ou président intérimaire des
comités exécutifs de Montréal, de Québec et de
Laval a droit à une fois et demie un tel salaire. D'autre part,
l'article 18 apporte quelques nuances par rapport aux lois actuelles. D'abord
il traite de rémunération proprement dite. Ensuite, il tient
compte du fait que, maintenant, une municipalité peut, par
règlement, fixer d'autres rémunérations additionnelles.
Enfin il annonce à l'endroit pertinent le résultat de la
règle prévue à l'article 20 voulant que le montant de
l'allocation de dépenses qui excède le maximum d'allocation soit
versé à titre de rémunération.
M. Dufour: En fait, c'est une règle qu'on est en train de
fixer. Probablement qu'elle existe déjà quelque part. Le membre
du comité exécutif a droit à une
rémunération additionnelle égale à la
rémunération de base d'un conseiller. Donc, la
rémunération additionnelle, quand on lit cette chose-là,
ce serait qu'il aurait deux fois le salaire d'un conseiller municipal.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: Autrement dit, mettons des chiffres avec des
hypothèses: 5000 $, lui, il aurait 10 000 $.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Dufour: Le conseiller qui préside le comité
exécutif a droit à une rémunération additionnelle
égale au double de la rémunération de base. On prend une
nouvelle formulation, mais il aurait droit à 10 000 $ si c'est toujours
le même conseiller, de la façon que c'est libellé.
M. Bourbeau: Mais non, la loi... M. Dufour: II aurait 15
000 $?
M. Bourbeau: Mais non, 5000 $. Le même salaire que le
maire.
M. Dufour: II aurait le même salaire que le maire.
M. Bourbeau: C'est dans les lois actuelles. Bien oui.
M. Dufour: Non, j'ai l'impression que non, cela n'est pas... Cela
existe?
M. Bourbeau: Bien oui, certainement.
M. Dufour: II y a des endroits actuellement où des
conseillers ont le même salaire que leur maire?
M. Bourbeau: Si le maire est membre du comité
exécutif, il a droit à un salaire additionnel de conseiller.
M. Dufour: Je ne pense pas que dans le Québec,
actuellement, il y ait un conseiller qui ait le salaire du maire.
M. Bourbeau: Je peux vous dire qu'à la ville de
Québec, il y a un conseiller qui, étant membre du comité
exécutif à temps plein et vice-président du comité
exécutif, gagne certainement autant que le maire. Même que je ne
suis pas sûr qu'il ne gagne pas plus. Je ne peux pas fournir les
détails maintenant, mais certainement autant, c'est sûr.
M. Dufour: En tout cas, on va regarder.
M. Bourbeau: Un instant, entendons-nous. Le maire, qui
siège à l'exécutif de la CUQ, a des émoluments
additionnels supramunicipaux. Mais je parle strictement au plan municipal.
M. Dufour: Je comprends ce que vous voulez dire. Mais, à
toutes fins utiles, au point de vue du résultat, quand on regarde...
M. Bourbeau: En pratique, souvent le maire a des
rémunérations additionnelles supramunicipa-les.
M. Dufour: C'est pour cela qu'il n'y a pas de problème. Le
jour où les maires vont sentir que les conseillers ont le même
salaire qu'eux, je ne suis pas sûr qu'ils vont accepter cela facilement.
Ils vont dire autre chose.
D'accord. "Le membre du conseil qui est vice-président ou
président intérimaire du comité exécutif de la
ville de Montréal, de Québec ou de Laval a droit à une
rémunération additionnelle égale à une fois et
demie..." Cela veut dire qu'il aurait deux fois et demie son salaire de
base.
M. Bourbeau: C'est cela. Un peu moins que le maire.
M. Dufour: II est juste intérimaire. Cela démontre
qu'il y a des règles assez précises. Malgré cela, il
pourrait déroger à cela par 2° et 3°. Il peut prendre
l'un ou l'autre, c'est ce que cela veut dire? Quand il est membre du conseil et
du comité, il a droit à une rémunération
additionnelle égale à la rémunération de base d'un
conseiller. C'est la loi générale. Vous établissez
d'autres règles qui sont contenues dans 2° et 3°. Est-ce que
j'ai compris? Non?
M. Bourbeau: C'est la règle générale qui
s'applique s'il n'y a pas un règlement municipal qui
édicté autre chose.
M. Dufour: Cela va.
Allocation de dépenses
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 18 étant
adopté, j'appelle l'article 19.
M. Bourbeau: L'article 19 concrétise la distinction faite
par le projet de loi entre la rémunération proprement dite et
l'allocation de dépenses. Il prévoit qu'à chaque
rémunération fixée par règlement municipal ou
prévue à titre supplétif par la loi, s'ajoute une
allocation de dépenses d'un montant égal à la
moitié de celui de la rémunération.
Mathématiquement, cela équivaut à ce que
prévoient les lois actuelles qui disent que la
rémunération au sens large comprend pour les deux tiers, la
rémunération proprement dite et pour l'autre tiers, l'allocation
de dépenses. Le montant de l'allocation est donc déjà
actuellement égal à la moitié de celui de la
rémunération proprement dite; un tiers d'un montant donné
est égal à la moitié des deux tiers du même
montant.
Comme les lois actuelles, l'article 19 prévoit que la
règle de calcul ci-haut mentionnée n'est pas absolue. En effet,
l'allocation de dépenses est limitée à un maximum dont
nous parlerons à l'article 22. De même, comme la
législation actuelle, il précise que l'allocation est
versée à titre de dédommagement d'une partie des
dépenses inhérentes à sa présente fonction.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 19 est
adopté. La commission va suspendre ses travaux pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 23 h 44)
(Reprise à 23 h 46)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 47)