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(Onze heures quarante-trois minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour poursuivre, dans l'ordre suivant,
l'étude du projet de loi 24, Loi sur le traitement des élus
municipaux, jusqu'à 13 heures; de 13 heures jusqu'à 15 heures et
de 18 heures jusqu'à 24 heures, si nécessaire, le projet de loi
1, Loi sur la publicité le long des autoroutes, et le projet de loi 16,
Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant le transport
par autobus.
Alors, sur ceci, est-ce que nous avons des remplaçants, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Camden
(Lotbinière) est remplacé par M. Cusano (Viau); M. Charbonneau
(Verchères), par M. Claveau (Ungava); M. Middlemiss (Pontiac), par M.
Farrah (Îles-de-la-Madeleine); M. Paradis (Matapédia), par M.
Forget (Prévost) et Mme T répanier (Dorion), par M. Cannon (La
Peltrie).
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
secrétaire. Alors, sur ceci, lors de notre ajournement, nous en
étions à l'article 20. Alors, j'appelle l'article 20.
Projet de loi 24 Allocation de dépenses
(suite)
M. Bourbeau: L'article 20 prévoit ce qui arrive lorsqu'en
appliquant à la lettre la règle voulant qu'une allocation soit
égale à la moitié du montant de la
rémunération on arrive à un montant d'allocation qui
dépasse le maximum fixé. Dans un tel cas, l'excédent est
versé à titre de rémunération plutôt que
d'allocation de dépenses.
Pour éviter qu'un maire ayant droit à une
rémunération additionnelle ne profite d'un dédoublement
artificiel du calcul de l'excédent, l'article 20 distingue son cas de
celui du maire qui n'a pas droit à une telle rémunération
additionnelle. La règle est de ne calculer le montant de
l'excédent qu'une fois après avoir pris en compte toutes les
rémunérations auxquelles a droit l'élu de la part de la
municipalité. L'article 20 ne concerne que le cas où la
rémunération est prévue par la loi elle-même,
c'est-à-dire dans le cas de la rémunération minimale. En
effet, lorsque la rémunération est fixée par
règlement municipal, celui-ci doit respecter l'article 19 et ne pas
accorder d'allocation plus élevée que le maximum. Il n'est alors
pas question d'excédent.
Même s'il comporte peu de ressemblances avec les dispositions
équivalentes des lois actuelles, l'article 20 n'introduit rien de
nouveau. Déjà, la législation en vigueur prévoit la
même opération mathématique. Elle est simplement
exprimée d'une autre façon, parce que, actuellement, les lois
traitent de la rémunération au sens large, comprenant le salaire
et l'allocation de dépenses. Ces lois disent ceci. La
rémunération au sens large comprend, pour les deux tiers, le
salaire et, pour l'autre tiers, l'allocation. Cependant, si le montant
représentant le tiers dépasse le maximum d'allocation,
l'excédent est versé comme salaire. L'article 20 exprime la
même opération mathématique mais d'une façon
différente, parce que le projet de loi sépare désormais la
rémunération proprement dite et l'allocation de
dépenses.
M. Dufour: J'ai juste une question, pour mon information: Si le
conseiller ou le maire a des rémunérations additionnelles,
comment seront-elles traitées? Par exemple, je suppose que le conseiller
ou le maire exerce une fonction au point de vue régional. Supposons les
MRC; il y a une rémunération - ils n'ont pas besoin de
règlement, ils l'ont déjà - de 100 $ par séance.
D'après l'ancienne loi, les 100 $ que la personne avait, il avait le
tiers non taxable, au même titre que sa rémunération
à sa municipalité et toutes les rémunérations qui
pouvaient s'accumuler dans sa fonction comme conseiller ou comme maire
étaient traitées de la même façon,
c'est-à-dire qu'il avait le tiers non taxable. Est-ce qu'avec ce projet
de loi cela va continuer?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: II est évident que, quel que soit le nombre
d'organismes qui versent des rémunérations ou des allocations de
dépenses à des élus municipaux, le total des montants que
reçoit un élu municipal au titre de l'allocation des
dépenses ne peut pas excéder, dans la présente loi, le
montant que reçoit un député à ce même titre
et, dans la nouvelle loi, le montant qui sera indiqué dans la loi.
Pour s'assurer que les deux organismes se parlent et conjuguent leur
action pour ne pas individuellement poser des gestes qui feraient
excéder le maximum, il sera prévu dans la loi que c'est
l'organisme supérieur qui doit s'ajuster en fonction des sommes d'argent
payées par l'organisme inférieur, de sorte que, si un maire
reçoit du niveau local le plein montant auquel il a droit à titre
d'allocation de dépenses, l'organisme supérieur ne pourra pas lui
verser un seul sou à titre d'allocation de dépenses et toute la
rémunération devra être traitée comme de la
rémunération proprement dite et taxable à 100 %.
M. Dufour: La personne qui actuellement est à la MRC - je
pense que c'est dans la loi - a 10 $ par séance. C'est un jeton de
présence qui lui est accordé, et c'est 150 $ pour le
préfet. Ces montants ne sont pas divisés comme le tiers pas
taxable. C'est dit nulle part. Avec la nouvelle loi, le principe que l'on
introduit c'est un salaire et ce qui est non taxable est inscrit
différemment. Est-ce que cela veut dire que pour avoir cette partie non
taxable on va être obligé d'amender les jetons de présence,
par exemple? Je veux savoir si c'est couvert.
M. Bourbeau: Oui, c'est couvert, M. le Président. La Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme prévoit déjà que
le tiers de la rémunération des préfets, enfin de ceux qui
siègent à la MRC, donne droit à la déduction pour
l'allocation de dépenses, mais tout cela sera sujet au maximum total que
peut recevoir un élu au titre de l'allocation de dépenses, qui ne
pourra pas excéder le montant mentionné dans la loi.
M. Dufour: Mais là ce sera la loi générale.
Elle va prévoir que c'est 50 % de dépenses jusqu'à
concurrence de... Donc, dans l'autre loi on parle du tiers. En tout cas, je
soulève le point, parce que ce que j'essaie de trouver si c'est une
règle qui s'appliquera uniformément.
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a aucun
problème. À l'article 22, on verra tout à l'heure qu'il y
a une clause résiduelle qui couvre toutes les situations et qui traite,
justement, des allocations de dépenses ou des
rémunérations qui sont perçues d'un organisme
supramunicipal. On dit même: "qu'elle soit désignée sous ce
nom ou sous tout autre nom". Tout cela est couvert dans la loi.
M. Dufour: C'est bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21.
Rémunération et allocation de
dépenses maximales
M. Bourbeau: L'article 21 prévoit que le maximum de la
rémunération que peut recevoir un élu, de toute source
municipale, paramunici-pale et supramunicipale, est prévu dans un
règlement gouvernemental. Nous verrons, à l'article 31, le
pouvoir qui habilite le gouvernement à prendre un tel règlement.
Nous verrons également à l'article 57 quel est le maximum
applicable en attendant l'entrée en vigueur du premier règlement.
L'article 21 comporte 2...
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
M. Bourbeau: L'article 22 prévoit qu'il y a un maximum
à l'allocation de dépenses que peut recevoir un élu de
toute source municipale, paramunicipale et supramunicipale. Ce maximum est un
montant indexé chaque année selon la hausse de l'indice des prix
à la consommation et annoncé par le ministre dans la Gazette
officielle du Québec. Contrairement aux règles habituelles
d'indexation, il n'y a pas de limite de 6 %. Il n'y a ni arrondissement du
résultat au plus proche multiple de 10 ni conservation des trois
premières décimales.
Selon les lois actuelles, le maximum d'allocation de dépenses des
élus municipaux est égal au montant de l'allocation de
dépenses versée aux députés de l'Assemblée
nationale. Cette origine de l'article 22 explique les différences par
rapport aux règles habituelles d'indexation. Sans renvoyer directement
à l'allocation des députés, cet article permet
néanmoins de conserver un certain parallélisme entre les deux
régimes. L'article 58 prévoit que le maximum de l'allocation est
de 9215 $ en 1988.
M. Dufour: Le libellé de l'article dit au début, ou
en tout cas depuis ce qu'on a étudié, que le montant de
dépenses accordé à un conseiller ou à un maire, un
élu municipal, est semblable à celui accordé à un
élu de l'Assemblée nationale. Cela va, on peut aller
jusque-là. Dans l'avenir, si j'ai bien compris, cela pourrait ne plus
s'appliquer.
M. Bourbeau: C'est-à-dire que dans la loi actuelle on
réfère spécifiquement, quand on parle d'allocation de
dépenses,...
M. Dufour: A ce qui se fait.
M. Bourbeau: ...à l'allocation de dépenses qui est
versée aux députés. Dans la nouvelle loi, on ne fera plus
cette référence, sauf que ce que la nouvelle loi va faire, c'est
qu'elle va spécifier un montant. Ce montant, comme par hasard, sera le
même montant que les députés reçoivent et sera
indexé de la même façon.
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 22 étant
adopté, j'appelle l'article 23.
M. Bourbeau: L'article 23 prévoit comment donner effet au
maximum de rémunération et d'allocation de dépenses
lorsque la somme globale que l'élu serait censé recevoir de la
municipalité et d'un organisme paramunicipal ou supramunicipal
dépasse ce maximum. La façon de respecter le maximum est de
couper dans la rémunération ou l'allocation payable par
l'organisme. Si plus d'un organisme est concerné, la coupure est
proportionnelle au montant de rémunération ou d'allocation que
chacun devrait normalement verser.
L'article 23 constitue une simplification des lois actuelles. Celles-ci
prévoient que les coupures sont appliquées non seulement à
ce qui est payable par l'organisme paramunicipal ou supra-municipal, mais aussi
à ce qui est payable par la municipalité. De plus, contrairement
a ces lois, mais en conformité avec le reste du projet de loi, l'article
23 applique la même règle distinctement au dépassement du
maximum de rémunération et à celui du maximum
d'allocation.
M. Dufour: Qui a la responsabilité, M. le ministre, de
savoir si la personne est pour dépasser ou pas? Est-ce que le
trésorier ou l'officier qui est chargé de faire cela est celui
qui doit en faire la compilation ou si c'est l'élu?
M. Bourbeau: M. le Président, il y a un principe qui dit
que nul n'est censé ignorer la loi. Au départ, les élus
municipaux sont responsables de surveiller leur allocation et de s'assurer
qu'elle ne dépasse pas le maximum prévu dans la loi. Bien
sûr, je tiens pour acquis que les élus vont demander à ceux
qui les conseillent, le directeur des finances ou le trésorier, de
s'assurer qu'ils sont payés selon les critères de la loi.
Maintenant, l'élément additionnel, en vertu du projet de
loi que nous avons devant nous, obligation est faite au maire à chaque
automne de divulguer, dans le discours sur le budget que prononce le maire, le
montant total des - c'est l'article 11 du projet de loi, on l'a vu tout
à l'heure - rémunérations et des allocations de
dépenses que chaque membre du conseil reçoit de la
municipalité, d'un organisme mandataire de celle-ci ou d'un organisme
supramunicipal. Donc, cela veut dire que celui qui rédige le discours du
maire devra communiquer avec tous les organismes supramunicipal et
paramunicipal et obtenir ces renseignements-là, les additionner. Ce sera
vérifié. Si on n'en profite pas pour vérifier la loi
à ce moment-là, bien, on aura couru après les
difficultés parce que, là, il y a un geste qui doit être
posé par le maire et qui va rappeler à tout le monde l'obligation
de ne pas dépasser la loi.
M. Dufour: Je pense que ce serait difficile d'aller plus loin que
cela. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 23 étant
adopté, j'appelle l'article 24.
M. Bourbeau: L'article 24 prévoit que le conseil de la
municipalité décide par résolution des modalités de
versement de la rémunération et de l'allocation de
dépenses; exemple, versement hebdomadaire ou bimensuel. Le conseil peut
déléguer cette tâche au comité exécutif.
Seule la délégation au comité exécutif est nouvelle
par rapport aux lois actuelles. Cette délégation convient bien
à la nature purement administrative du pouvoir.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 24 étant
adopté, j'appelle l'article 25.
Remboursement de dépenses
M. Bourbeau: L'article 25 établit dans un premier temps la
règle générale quant à la possibilité pour
un élu municipal d'effectuer une dépense pour le compte de la
municipalité. Cette règle est la suivante: Avant de poser l'acte
entraînant la dépense, l'élu doit recevoir du conseil une
autorisation portant d'abord sur l'acte lui-même et ensuite sur le
montant maximum de la dépense. Dans un second temps, l'article 25
introduit une exception à cette règle. Le maire n'est pas tenu
d'obtenir cette autorisation préalable si l'acte fait partie de ses
fonctions. Cette exception s'étend aux conseillers que le maire
désigne, en cas d'urgence, pour le remplacer comme représentant
de la municipalité.
La règle générale correspond à ce que
prévoient les lois actuelles. L'exception est de droit nouveau. Elle se
justifie par le fait qu'en tant que chef exécutif et principal
représentant de la municipalité le maire doit habituellement
poser divers actes que le conseil n'est pas en mesure de prévoir et
d'autoriser à la pièce. Je pense qu'il n'y a probablement pas un
maire au Québec qui, au cours de son mandat, n'a pas eu à se
poser de sérieuses questions sur le fait qu'il a respecté ou non
la loi étant donné que, très souvent, le maire ne peut pas
réunir le conseil municipal à chaque fois qu'il doit poser un
geste ou engager parfois des dépenses qui deviennent urgentes.
M. Gauvin: Le Code municipal prévoyait ces
pouvoirs-là, il me semble.
M. Bourbeau: Enfin, disons qu'en faisant cela on se trouve
à régulariser une situation de fait parce qu'effectivement...
M. Dufour: Ce n'était pas possible, je suis d'accord avec
vous.
M. Bourbeau: ...les maires, dans la pratique, engagent parfois
des frais, des dépenses dont ils se font rembourser et,
évidemment, en vertu de la loi qui fait que tant qu'un préjudice
n'est pas causé... On va tenter de régulariser une situation qui
prévaut présentement.
M. Dufour: II y a peut-être l'élément qu'on
ajoute, par exemple, qu'à l'avenir le maire peut désigner le
conseiller pour des cas d'urgence. Avant, ce n'était pas... C'est un
nouveau pouvoir effectivement.
M. Bourbeau: Absolument.
M. Dufour: Le maire suppléant est désigné
d'office comme toujours. Quand il agit, même si ce n'est pas en cas
d'urgence, cela suppose que le maire suppléant jouit des
prérogatives du maire quand il n'est pas là.
M. Bourbeau: Le maire suppléant a le même pouvoir
que le maire si...
M. Dufour: En cas d'absence.
M. Bourbeau: En cas d'absence. Si, un moment donné, ni
l'un ni l'autre ne sont disponibles, le maire peut désigner un
conseiller pour faire la dépense, enfin pour poser les gestes et, le cas
échéant, effectuer la dépense. Maintenant, je signale
quand même au député de Jonquière que tout cela
n'empêche pas le maire ou celui qui fait la dépense de devoir
faire ratifier ces comptes-là par la municipalité
régulièrement. (12 heures)
M. Dufour: Ah! Bien oui, même après, a posteriori.
Je pense que c'est clair qu'il pourrait y avoir une ou deux personnes;
même si le maire est présent dans la municipalité, il
pourrait y avoir une ou deux personnes que le maire a désignées
pour le remplacer. Par exemple, le maire pourrait désigner un conseiller
municipal en disant: Tu devras aller à 50 kilomètres de la
municipalité. Il y a des dépenses de repas, il y a certaines
choses. Donc, il est remplacé en cas d'urgence. Le maire ne peut pas
être à deux ou trois endroits en même temps. En même
temps il pourrait avoir une autre activité. Dans les faits, cela permet
de légaliser ce qui se faisait de toute façon. Il n'y a pas de
mystère là-dedans. Le premier ministre ne peut pas faire tous les
travaux, donc il y a des ministres et, à côté des
ministres, il peut y avoir d'autres personnes. C'est raisonnable d'accepter cet
article.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 25 est
adopté. J'appelle l'article 26.
M. Bourbeau: Cet article pose la règle
générale en matière de remboursement des dépenses
effectuées par l'élu municipal pour le compte de la
municipalité et le droit au remboursement du montant réel de la
dépense sur présentation d'un état appuyé de toute
pièce justificative. Cela correspond à la règle
générale prévue par les lois actuelles.
M. Dufour: Avant, il y avait une particularité dans la loi
- je ne sais pas si on peut la retrouver - qui disait: une pièce
justificative que la municipalité trouve raisonnable. Ce n'était
pas nécessairement toutes les pièces justificatives.
Peut-être que M. Carrier peut me dire si c'est maintenu.
M. Bourbeau: Je pense qu'on va pouvoir répondre à
cela à l'article suivant, M. le Pré- sident.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 26 est
adopté. J'appelle maintenant l'amendement à l'article 26 à
la version anglaise.
M. Bourbeau: M. le Président, je propose que la version
anglaise de l'article 26 du projet de loi 24 soit amendée par la
suppression, dans la troisième ligne, des mots "prescribed in the
by-law". L'amendement proposé à l'article 26 corrige la version
anglaise pour la rendre conforme à la version française. Cette
dernière ne prévoit pas que les pièces justificatives
servant à prouver le montant réel d'une dépense d'un
élu municipal doivent être prescrites par un règlement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à la version anglaise est adopté?
M. Dufour: Cela a l'air bien beau.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement de la version
anglaise étant adoptée, j'appelle l'article 27.
M. Bourbeau: Est-ce que le député voudrait que je
lui traduise en français les mots...
L'article 27 permet à une municipalité d'établir
une exception aux règles prévues aux articles 25 et 26 en
instaurant un tarif applicable aux divers cas familiers de dépenses de
représentation. Par exemple, un tel tarif peut établir qu'une
dépense de transport par automobile sera compensée par une somme
basée sur le kilométrage parcouru, qu'une dépense de repas
sera compensée par une somme variant selon qu'il s'agit d'un petit
déjeuner, d'un déjeuner, ou d'un dîner, etc. Le tarif doit
prévoir quelle est la pièce justificative acceptée pour
prouver que l'acte a été posé. Il faut noter que le tarif
ne peut viser un acte posé hors du Québec, ni un acte posé
au Québec, mais dont le but est un déplacement hors de la
province. L'établissement d'un tel tarif permet de déroger
partiellement à la règle prévue à l'article 25 et,
pour poser l'acte visé au tarif, le conseiller doit recevoir
l'autorisation du conseil, mais celle-ci ne mentionne pas le montant maximal de
la dépense permise. Il permet de déroger également
à la règle prévue à l'article 26. Ce qui est
remboursé c'est le montant prévu au tarif sur présentation
de la pièce prouvant que l'acte a été posé et non
pas le montant réel de la dépense attestée par une
pièce justificative. L'article 27 correspond à ce que
prévoient les lois actuelles.
M. Dufour: En fait, actuellement, ce qu'on connaît dans les
municipalités c'est qu'ils adoptent des règlements qui fixent des
tarifs applicables pour voyages d'affaires, voyages de
congrès. Il y a une enumeration: tant le kilomètre;
à partir de tel endroit en dehors de la municipalité ils peuvent
payer le kilométrage. Cela ne change pas, à ce que je sache. Ce
qui ne change pas non plus, ce qui a toujours été
approuvé, c'est que l'élu qui allait quelque part disait: Je vais
au congrès... La plupart des élus ont au moins
expérimenté cela. Ils vont au congrès, il y a des frais.
On dit qu'on a droit à 100 $ ou 125 $ par jour, cela comprend le
coucher, à condition d'avoir été à
l'extérieur de la municipalité 24 heures ou 18 heures. Pour vous
faire rembourser vos frais, vous devez apporter une preuve d'hôtel, par
exemple - car la personne pourrait aller coucher chez son cousin ou sa cousine,
donc elle ne dépense pas - cela pourrait être celle-là qui
soit adoptée, cela pourrait être une preuve d'essence ou une
preuve de restaurant. En faisant cela, il a droit au tarif prévu. On ne
pourrait pas se servir de cela en disant que ce n'est pas le tarif
prévu. Ce n'est pas cela. Si je comprends bien, cela veut dire qu'il a
droit au tarif prévu dans le règlement. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 27
étant adopté, j'appelle l'article 28.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 28 étant
adopté, j'appelle l'article 29.
M. Bourbeau: L'article 29 permet à une municipalité
de créer une autre exception à la règle prévue
à l'article 25. Il s'agit pour le conseil de prévoir dans le
budget des crédits suffisants pour assurer le remboursement des
dépenses des élus faites pour le compte de la
municipalité. Dans un tel cas, l'autorisation préalable
prévue à l'article 25 ne porte que sur le droit du conseiller de
poser l'acte. Elle n'a pas à mentionner de montant. Automatiquement, le
conseiller est autorisé à dépenser jusqu'à
concurrence du solde des crédits prévus pour la catégorie
de dépenses concernée. Si les crédits sont
épuisés, l'affectation de sommes sur le fonds
général de la municipalité peut jouer le même
rôle. L'article 29 correspond à ce que prévoient les lois
actuelles, à une nuance près. La Loi sur les cités et
villes et le Code municipal du Québec ne mentionnent pas la
possibilité de prévoir des crédits au budget, se
contentant de dire que la municipalité doit utiliser à ces fins
le fonds général. Le modèle, quant aux crédits
budgétaires, se trouve dans les lois des communautés urbaines. Il
est beaucoup plus normal de permettre aux municipalités de
prévoir des crédits au budget si elles savent qu'elles devront
consacrer des sommes au cours de l'exercice à venir au remboursement des
dépenses de représentation de leurs élus.
M. Dufour: Comme il n'y a pas d'autorisa- tion préalable,
cela veut dire que la personne va poser l'acte et elle va se faire rembourser
après. Est-ce que c'est automatique qu'il a le droit au remboursement,
si vraiment il a posé l'acte et qu'il a des preuves justificatives?
M. Bourbeau: II faut toujours qu'il ait une autorisation
préalable, sauf pour le maire, bien sûr, que lui, on l'a vu tout
à l'heure, a le droit de poser des gestes sans être
préalablement autorisé. Dans le cas présent, ici, la
différence avec précédemment, c'est qu'il peut ne pas y
avoir de limite du montant dépensé pourvu que ce soit
dépensé conformément à l'autorisation qui a
été donnée. La limite, évidemment, est dans le
budget.
M. Dufour: Moi, je vais vous conter un fait. Je ne l'ai pas
vécu, je l'ai entendu conter, mais cela ne fait rien, c'est un fait
réel. Cela s'est passé dans une municipalité que je
connais bien où il y avait des autorisations, comme celle-là, de
dépenses sans limite nécessairement. L'individu était
allé dans un congrès et, à un moment donné, il a
décidé de payer une tournée à tout le monde. Ce
dont je parle, cela fait au moins 50 ans. Cela avait coûté 600 $
ou 700 $ pour la tournée. C'est une affaire qui aurait peut-être
coûté 7000 $ à 8000 $ aujourd'hui, si on fait la
comparaison. Donc, le conseiller était autorisé; cela
n'était sûrement pas permis, mais le conseiller avait
engagé la dépense. Le conseil était pris devant un fait
accompli. Après cela, ils ont dit: On va baliser cela un petit peu. Il
ne peut plus arriver des affaires comme celle-là, parce que cela ne se
peut pas que quelqu'un ait pu se mettre la main dans cela. On avait
autorisé des dépenses. Le gars a pensé qu'au nom de la
municipalité cela prenait ça pour faire de la publicité
pour la municipalité, je ne sais pas trop. Peut-être qu'il avait
d'autres raisons. Peut-être aussi que son taux de 0,8 % était
dépassé. Je ne peux pas dire ce qui s'est passé et
pourquoi c'est arrivé comme cela. Là, on parle d'une autorisation
préalable, le conseiller ou le maire, c'est-à-dire c'est le
conseiller, le maire est autorisé. Le conseiller sort et il engage une
dépense. il a eu l'autorisation au préalable, mais il
dépasse les limites permises. Est-ce qu'il pourrait, en vertu de cet
article-là, dire: Écoutez un peu, moi, j'étais
autorisé, je suis sorti, j'avais une autorisation préalable, j'ai
engagé des dépenses, là, je reviens et je dis: Bien, vous
n'avez qu'à payer? Est-ce qu'il va y avoir une ratification de la part
du conseil? Est-ce que le droit de surveillance du conseil est toujours
à l'intérieur de cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: On pourrait prévoir un cas, par exemple,
où le conseil municipal, en fabriquant son budget, décide de
déléguer un con-
seiller au congrès international, disons, de la Water Management
Association à Dallas au Texas au cours de l'année. Supposons
qu'il y a un congrès et qu'on décide d'envoyer un conseiller
municipal pour assister à cela. Alors, on vote au budget, disons, 1500 $
pour ce congrès-là. A ce moment-là, quand le conseiller
part pour le congrès, il n'a pas besoin d'avoir une autorisation
spécifique de dépenser puisque déjà - c'est le cas
qu'on prévoit ici...
M. Dufour: Dans ce cas, c'est en dehors du Québec.
M. Bourbeau: ...dans le poste budgétaire, il y a un
montant de prévu. À ce moment-là il pourrait, avec
l'autorisation préalable du conseil, bien sûr, aller au
congrès, dépenser les sommes qu'if faut pour se rendre la, sauf
qu'il doit toujours, évidemment, produire des pièces
justificatives et, deuxièmement, ne peut pas excéder le poste
budgétaire.
M. Dufour: II ne peut pas excéder le poste
budgétaire, mais je serais surpris que dans le poste budgétaire
tous les buts pour lesquels ces montants d'argent sont prévus seraient
toujours prévus et détaillés. Cela veut dire que,
globalement, le budget du conseil pourrait indiquer: Frais de
représentation, en gros, tant de milliers de dollars, mais il pourrait
ne pas aller... L'exemple que vous avez donné tout à l'heure, je
pense bien qu'un conseil qui délègue en dehors du Québec,
cela prend une autorisation préalable, et cela prend une
résolution spécifique pour le faire. C'est du Québec qu'il
faut parler. C'est dans le sens que le conseiller dit: Bien, il y a de l'argent
dans la... C'est vrai, il y a de l'argent, il n'a pas tout
dépensé. Et chaque poste n'est pas nécessairement
identifié comme tel. Donc, le conseiller irait à quelque part, il
a une autorisation préalable ou il a une permission du maire d'aller
à cet endroit-là, et s'il dépassait les normes permises,
même s'il y a de l'argent, est-ce que le conseil est obligé de
procéder?
M. Bourbeau: Cela dépend comment le budget a
été préparé. Si la municipalité a mis dans
son budget 25 000 $ pour congrès ou pour frais de représentation
et rien d'autre, à ce moment-là, quand le conseiller ou le maire
va partir pour son congrès, il est probable qu'on va l'autoriser, lui
voter une somme maximale. Si le conseiller revient en disant: Bien, il y avait
25 000 $ dans le budget, moi je vais à mon congrès en
début d'année et il n'y a pas d'argent encore d'engagé,
j'ai dépensé 25 000 $... Je doute que le conseil accepte de
ratifier la dépense. On va dire: Apportez vos pièces
justificatives. À moins qu'H n'ait loué des chambres à
5000 $ par soir, il va avoir de la difficulté à justifier ses
dépenses. Évidemment, le conseil municipal n'est pas
obligé de payer si la dépense est injustifiée. C'est
comme...
M. Dufour: Ce n'est pas clair dans ça.....
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Bourbeau: Posez des questions.
M. Claveau: M. le Président, ce que le ministre est en
train de nous expliquer là, on peut le vérifier par le biais du
per diem. On l'a déjà instauré, le principe du per diem,
à l'article 27. À ce moment-là, il y a un montant
limité pour une dépense spécifique autorisée; il y
a un montant et on doit s'y conformer.
Ce n'est pas cela que dit l'article 29. La deuxième phrase du
deuxième paragraphe de l'article 29 est très claire: "Ce montant
maximal est alors réputé être le solde des crédits
prévus pour cette catégorie d'actes, soustraction faite des
remboursements antérieurs". Donc il s'agit, en pratique, d'une
allocation annuelle. Au moment de préparer le budget, le maire et les
conseillers décident, déterminent, disent: Nous autres, les
conseillers, c'est 5000 $ par année chacun auxquels nous avons droit
cette année. Nous avons un crédit de 5000 $. Le maire dit: Moi,
j'ai un crédit de 20 000 $. Pour autant qu'on a des dépenses, des
voyages autorisés, on peut aller jusqu'à concurrence de cela sans
avoir à fournir quelque pièce que ce soit. C'est cela que dit
l'article 29. Et puis le solde; dans chacune de ces autorisations nouvelles de
dépenser, il peut aller jusqu'au solde qui reste, donc à la
différence, soustraction faite des remboursements antérieurs. Il
peut aller jusque-là chaque fois, sans qu'il ait a présenter
quelque pièce que ce soit. Le plus bel exemple, et cela se passe
beaucoup dans les petites municipalités dans le cas des congrès,
vous savez, quand on va à un congrès, il y a des
municipalités un peu plus huppées, un peu plus en moyens, qui ont
des suites et qui invitent. Ce qui fait que les petites municipalités
à l'occasion, pour se faire valoir un peu et pour montrer qu'elles non
plus ne sont pas des quêteuses, le maire va décider, par exemple,
de prendre une suite au Hilton, et cela sera bar ouvert pendant deux jours pour
tout le monde qui va venir. Quand il reviendra pour faire justifier cela par sa
municipalité, il va dire: Écoutez, c'est bien clair, nous avons
des gros dossiers, il fallait inviter le ministre, il a fallu essayer de parler
avec les ingénieurs, et il faut faire de la publicité. Et
là c'est la chicane au conseil de ville à chaque fois qu'H veut
faire approuver une dépense semblable. Alors, ce qui va se passer
maintenant, grâce à l'article 29, le maire va dire: Moi, je n'ai
rien à justifier, j'ai droit à 20 000 $ dans mon année,
vous me l'avez donné au moment de voter le budget au mois de janvier.
J'ai droit à 20 000 $, il m'en a coûté 15 000 $ pour le
congrès, nous avons eu un bar ouvert toute la fin de semaine et je n'ai
rien à justifier. C'est ce qui va se passer en pratique.
M. Bourbeau: M. le Président, là vous avez la
version démagogique du député d'Ungava.
M. Claveau: Non, non, c'est la pratique. (12 h 15)
M. Bourbeau: Tout ce que je vais dire au député
d'Ungava, c'est qu'il n'y a pas un iota de changé dans la loi que je
propose par rapport à la loi actuelle. C'est une reconduction exacte de
ce qui existe présentement. Or, si le député d'Ungava veut
aller expliquer aux élus municipaux que, dorénavant, on diminue
leurs droits, je n'ai pas d'objection à ce qu'il aille le faire. Je dis
ceci: Actuellement, les élus municipaux sont responsables de leurs
dépenses. Ils votent un budget à chaque année. Le budget
peut prévoir une somme globale, on peut le prévoir en
détail...
M. Claveau: Oui, mais pas des crédits.
M. . Bourbeau: On peut le prévoir d'une façon
détaillée, on peut le prévoir d'une façon globale.
Si le conseil, en préparant le budget, dit: On va aller en
congrès tout le monde, on va être sept et cela va peut-être
coûter 500 $ ou 700 $ par conseiller, cela fait une somme de 3500 $,
chaque conseiller peut dire: Si on est sept et qu'il y a 3500 $, j'ai 500 $.
C'est possible qu'un conseiller dise: J'ai droit à 500 $ parce que dans
le budget on a calculé sept fois 500 $. D'ailleurs, le
député d'Ungava a été maire. Il sait fort bien que
lorsqu'on fabrique un budget on a des documents de base sur lesquels on
travaille. Donc, on dit: Cela va coûter tant par personne,
multiplié par tant. Cela n'autorise pas le conseiller ou le maire
à avoir un "open bar" toute la fin de semaine. Le maire est un individu
qui est responsable de ses dépenses envers les citoyens. Maintenant,
s'il a fait voter trop dans le budget en début d'année, ce n'est
pas le ministre qui va lui dire qu'il n'a pas le droit de mettre 20 000 $ dans
le compte ou de mettre 10 000 $. C'est le maire qui est responsable et le
conseil. Maintenant, si le maire vient à Québec pour son
congrès et décide de dépenser plus que ce qui est
raisonnable et que le conseil municipal décide de l'approuver, le
gouvernement n'est quand même pas pour adopter des lois pour interdire au
maire de louer une chambre plus grande que 12 X 12 et de mettre trois
bouteilles de scotch plutôt que d'en mettre quatre. Il ne faut quand
même pas devenir des... On n'est pas la Gendarmerie royale ici. Je dis au
député que le conseil municipal dans la loi actuelle a le droit
de voter des montants d'argent et le conseil doit autoriser les
dépenses, doit les ratifier après coup et, s'il se fait des abus,
je compte sur le député d'Ungava pour venir me les signaler; il
se lèvera en Chambre, il donnera le nom des maires et on les
poursuivra.
M. Claveau: Je reprends l'argumentation du ministre presque point
par point et je suis capable de la défaire n'importe quand, parce que ce
n'est pas de cela qu'on parle. Que l'on se vote des budgets et que l'on
prévoie des postes budgétaires, il y a des numéros qui
sont prévus pour cela pour les postes budgétaires pour les
dépenses du conseil et tout ce que vous voulez. C'est une chose.
D'accord? En vertu des articles 25, 26, 27, etc., on peut dépenser en
présentant des pièces justificatives et selon certains
critères par le biais d'un per diem déterminé par
règlement, etc. C'est une chose. C'est à l'intérieur du
budget voté pour les dépenses qu'on appelle frais de
représentation aux élus municipaux ou frais de voyage aux
élus municipaux au conseil. C'est une chose. Ce que l'article 29 dit, ce
n'est pas cela. C'est bien dommage, M. le ministre, mais ce n'est pas cela.
L'article 29 permet d'allouer un crédit permanent probablement sur la
base d'un budget annuel. On va dire: M. le conseiller X, cette année, tu
as le droit de dépenser 5000 $ et l'autorisation de les dépenser
concernant un acte fait partie d'une catégorie dans laquelle les
crédits sont prévus au budget et se limite à
l'autorisation de poser l'acte sans mention du montant maximal de la
dépense permise. Cela veut dire que, pour chaque acte à
l'intérieur des 5000 $, 10 000 $ ou 15 000 $ que l'on a donnés
comme crédit qui peut être utilisé, il n'y a aucune
justification a faire. Vous pouvez être certain, M. le ministre, qu'en
bout de piste, en fin d'année, tout le monde va aller chercher le
maximum de ce à quoi il avait droit si on lui donne ces crédits.
Vous l'avez dit tout à l'heure: II s'agit de quelque chose qui se
faisait jusqu'à maintenant dans les communautés urbaines, mais
cela n'apparaît pas dans la Loi sur les cités et villes
actuellement. C'est pour cela que cela revient ici. Donc, ce n'est pas
reconduire ce qui se fait actuellement. C'est extrapoler ce qui se fait dans
certaines catégories d'administration locale, si vous voulez, à
l'ensemble des municipalités. Ce n'est pas tout à fait la
même chose. Cela, qu'on le veuille ou non, vous ouvrez des portes
à l'exagération et vous ouvrez des portes à la
création de nouveaux problèmes. Je ne parle pas des
municipalités qui ont des budgets de 100 000 000 $ ou de 150 000 000 $
avec des comptes de dépenses du maire de 100 000 $ et vas-y, il n'y a
pas de problème, mais on parle des municipalités qui sont un peu
plus serrées et peut-être un peu plus petites et où les
maires n'ont pas beaucoup de marge de manoeuvre. Ici, vous leur permettez de
rouler carosse doré sans avoir à répondre à qui que
ce soit parce qu'en début d'année on va avoir
déterminé un crédit dans lequel ils vont avoir le droit de
fonctionner sans avoir à justifier d'aucune façon le montant de
la dépense parce que l'autorisation ne concerne que l'acte sans mention
du montant maximal des dépenses permises.
M. Bourbeau: M. le Président, je vais dire au
député d'Ungava, s'il veut bien écouter, que je ne sais
pas ce que font les maires dans
chaque municipalité - je ne les suis pas pas à pas - mais
je sais ce que la loi dit, cependant. Il est possible que dans la loi actuelle
des maires abusent des conseils municipaux. J'ai dit au député
que ce que nous proposons présentement est exactement ce qui existe dans
les lois actuelles. Nous ne changeons rien, sauf que nous améliorons un
peu le système en le restreignant un peu, c'est-à-dire que dans
les lois actuelles on spécifie qu'on va toujours au fonds
général, alors que là on dit qu'il y aura un fonds
spécial.
M. Claveau: Devant son assemblée.
M. Bourbeau: Je comprends, mais, quand c'est noyé dans le
fonds général en début d'année dans le budget,
c'est moins évident. Là il va y avoir...
M. Claveau: II n'y a rien qui empêche d'y retourner quand
il a épuisé ses crédits au troisième
paragraphe.
M. Bourbeau: Le conseil peut prévoir dans le budget des
crédits suffisants. Donc, on dit que le conseil peut avoir des
crédits spécifiques dans le budget plutôt que de noyer cela
dans le budget général. C'est donc une amélioration. Pour
ce qui est du reste, je dis au député d'Ungava de bien
réaliser une chose, c'est que, si ces crédits sont prévus
dans le budget, il faut quand même qu'avant que la dépense soit
effectuée il y ait une autorisation. Le député ne parle
pas de cela, le député parle d'une somme d'argent comme si le
conseiller pouvait mettre un chèque dans ses poches en
début...
M. Claveau: ...sans mention du montant maximal des
dépenses permises.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je peux terminer
mon...
Le Président (M. Saint-Roch): Continuez, M. le
ministre.
M. Claveau: II ne faut pas se faire charrier non plus.
M. Bourbeau: Le député d'Ungava tente de faire
accroire qu'en début d'année le directeur général
de la municipalité fait un chèque à chaque conseiller pour
5000 $, et allez dépenser cela dans le champ, c'est fini, vous avez
droit à cela. Ce n'est absolument pas cela. C'est que le conseiller ou
le maire qui veut faire la dépense doit être autorisé
chaque fois pour faire la dépense, et il doit soumettre des
pièces justificatives chaque fois.
M. Claveau: Ce n'est pas ce que cela dit, M. le Président,
c'est bien de valeur.
Le Président (M. Saint-Roch): L'autorisation
préalable à l'article 25.
M. Bourbeau: M. le Président, je peux demander à Me
Carrier, qui peut-être va trouver des mots différents.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Claveau: Pour mon compte de dépenses je n'ai
qu'à présenter une "tankée de gaz" comme quoi j'ai fait le
voyage et c'est fait.
M. Bourbeau: M. le Président, si ce n'est pas comme j'ai
dit dans la loi, je suis prêt à l'amender.
M. Claveau: Pardon?
M. Bourbeau: Si ce que je viens de dire n'est pas exact, je suis
prêt à amender le projet de loi pour faire en sorte que ce soit
comme je viens de le dire.
M. Claveau: Oui mais, en vertu des articles 26 et 27, je n'ai
qu'à présenter une pièce comme quoi je suis allé
"tanker" à Québec pour un congrès puis j'ai une
pièce justificative comme quoi j'ai fait le voyage, point final.
M. Bourbeau: Cela vous prend une autorisation préalable et
des pièces justificatives.
M. Claveau: L'autorisation sans mention du montant maximal de
dépenses.
M. Bourbeau: Je ne dis pas le contraire. Il y a un montant dans
le budget et cela prend une autorisation pour poser l'acte et cela prend des
pièces justificatives. Il ne faut pas que cela excède le montant
dans le budget. C'est exactement comme cela le cas actuel dans la loi.
M. Claveau: Dans la loi il faut passer par un per diem chaque
fois pour justifier tes dépenses, ou bien tu déposes des
pièces' au montant total de la dépense.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on peut référer à la
loi actuelle?
M. Claveau: Je continue à croire qu'il y a une
possibilité d'exagération.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava, je remarque un consensus entre le porte-parole et M. le ministre.
M. Claveau: On va remettre cela au porte-parole.
M. Bourbeau: M. le Président, II est possible que dans les
réglons éloignées II y ait un code municipal
différent. Je ne sais pas s'il y a le code de l'Ungava qui existe...
M. Claveau: C'est la Loi sur les cités et villes qui
s'applique.
M. Bourbeau: ...qui est plus restrictif pour l'Ungava que pour
les autres.
M. Dufour: M. Carrier était prêt à donner un
certain nombre d'explications.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Bourbeau: Je veux simplement que l'on s'entende sur le fait
qu'actuellement on n'est pas en train d'innover, qu'on n'a fait que reconduire
ce qui existe. Si l'Opposition veut absolument faire une guerre et modifier ce
qui existe, je suis très ouvert. D'ailleurs, je l'ai
démontré au député de Jonquière...
M. Dufour:...
M. Bourbeau: Je concède souvent des amendements quand cela
améliore le projet de loi. Si l'Opposition pense que cela
améliore le projet de loi de restreindre le droit de dépenser des
conseillers davantage, on peut suspendre l'article 29 puis on va restreindre
par rapport à la situation actuelle, mais...
M. Claveau: J'ai fait part de mes commentaires là-dessus.
Maintenant, c'est au porte-parole de prendre la relève.
M. Bourbeau: On pourrait peut-être suspendre cinq minutes
pour permettre à l'Opposition d'harmoniser ses vues.
M. Claveau: Non, il n'y a rien à harmoniser
là-dedans. On va de l'avant. J'ai fart part de mes réflexions
là-dessus. De toute façon, je pense que c'est sûr que les
élus municipaux ont des responsabilités puis qu'il ne s'agit pas
de les encadrer et de leur empêcher toute marge de manoeuvre; au
contraire, il leur en faut. Par contre, il faut aussi qu'il y ait dans la loi
des mesures qui font en sorte d'éviter des exagérations. Quand on
légifère, ce n'est pas pour l'ensemble de la population, qui n'a
pas besoin de loi. On légifère toujours pour les cas d'exception
qui pourraient exagérer, et cela il y en a tout le temps dans n'importe
quelle loi, dans n'importa quel système.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Saint-Roch): Me Carrier.
M. Bourbeau: ...il y a une divergence fondamentale de philosophie
entre le député d'Ungava et les rédacteurs du projet de
loi. Je ne pense pas que l'on puisse dire qu'on légifère pour les
cas d'exception. Je n'engagerai pas le député d'Ungava comme
légiste à mon ministère parce que cela va créer de
sérieux problèmes.
M. Claveau: Cela n'irait peut-être pas si mal que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 29?
M. Dufour: Ce que j'essayais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je regardais si la limite de dépenses... Il est
autorisé, il peut dépenser et je pense que ce n'est pas en
fonction d'un règlement qui fixe les barèmes purement et
simplement. C'est dans des cas d'urgence ou dans des cas où c'est
imprévisible. Quelqu'un va rencontrer d'autres personnes, il est
obligé de coucher, par exemple, il est obligé d'exercer un
certain nombre d'actions qu'il n'a pas prévu, ce n'est pas
décidé que faire telle chose va coûter tel montant. Ce dont
je voulais m'assurer, c'est: Est-ce que le conseil, même s'il y a de
l'argent de prévu... Vis-à-vis de la personne qui engage la
dépense, vis-à-vis du conseiller... Pourrait-il se justifier en
disant: Écoutez un peu, les dépenses que j'ai faites, je les ai
faites en fonction du fait que j'étais autorisé à les
faire, vous m'avez donné la permission. Mais le conseil, en -retour,
est-ce qu'il garde toujours son droit de regard vis-à-vis de la
dépense qui a été engagée en disant au conseiller:
Non, non, tu as exagéré, tu étais à 25 milles de la
ville, tu as décidé de coucher et de prendre une chambre
d'hôtel de 150 $ ou de 200 $, tu as fait un "party" de deux jours, cela
n'a pas de bon sens? J'imagine que des choses comme cela peuvent arriver. C'est
problématique, mais cela peut arriver. À ce moment-là, le
conseil pourrait dire: On ne te paye pas. Mais le conseiller, par rapport au
libellé de l'article, est-ce qu'il pourrait dire au conseil: Hé!
un instant. J'ai peut-être exagéré un peu, mais j'ai fait
mon travail selon ce qui a été prévu dans la loi? Je yeux
simplement rappeler la question de Sept-îles. À un moment
donné, il y a eu des dépenses dans des congrès, cela
coûtait 7000 $ ou 8000 $. En tout cas, cela semblait
exagéré de loin. Je ne l'ai pas étudié en
détail. C'est à des questions comme cela que je voudrais qu'on
puisse répondre. Si vous me dites: Oui, c'est bien fermé, c'est
bien attaché, à ce moment-là cela ne me pose pas plus de
problèmes que cela.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a un auteur
français qui a écrit une pièce qui disait qu'une porte ne
peut être à la fois fermée et ouverte. Ou bien on ferme la
porte...
M. Dufour: C'est celui qui a écrit Aida!
M. Bourbeau: ...et c'est encadré totalement et les
élus municipaux vivront avec un per diem et c'est tout. Ou bien on
laisse une certaine marge de manoeuvre pour permettre de s'adapter à la
conjoncture. On ne peut pas faire les deux en même temps. Alors, ici, le
système actuel prévolt une certaine marge de manoeuvre, faisant
confiance au bon jugement et à la responsabilité des élus
municipaux. Mais je ne pourrai jamais, quelle que soit la loi, empêcher
un conseil municipal de partir en congrès et de dépenser 50 000
$, de revenir et de voter les fonds. Maintenant, je peux peut-être crier
au scandale, mais, si c'est voté et approuvé par le conseil et
s'il prend cela dans le fonds générai et l'argent est là
et le secrétaire-trésorier certifie qu'il y a des crédits
disponibles au budget, je ne sais pas ce que je peux faire.
M. Dufour: C'est bien. Où il y a un règlement qui
prévoit un per diem pour ces dépenses-là, cela ne cause
pas de problème dans mon esprit. Le problème, c'est où il
n'y a pas de per diem, où il y a un bout où on ne sait pas trop
ce qui peut se passer. Quels sont les... Par exemple, je peux vous donner des
cas où des gens peuvent dire: C'est une dépense aussi. La
personne prend son automobile, fait 15 ou 20 kilomètres, la police lui
donne une contravention pour haute vitesse. Il dit à la
municipalité: Écoutez un peu, si je n'étais pas
allé là, je n'aurais pas à payer ce billet-là. Je
sais qu'il y a des gens qui l'ont essayé. Je ne dis pas qu'ils ont
payé. Je dis que cela a été essayé. Mais le seul
point sur lequel je reviens à la charge, ce n'est pas où il y a
des per diem d'assurés, je l'ai vécu ce système et je
trouve que c'est encore le meilleur. Pour des comptes de dépenses
réels, quand on va dans des restaurants, j'ai toujours
déploré, quand on demande un reçu, qu'ils disent: Combien?
Le reçu, c'est pour ce qu'on a payé, ce n'est pas plus que cela.
C'est tellement facile, vous allez à un poste d'essence, vous voulez
avoir une preuve d'achat, on le vit régulièrement, même
comme député: Combien? Bien, ce qui est marqué sur
le...
M. Bourbeau: Le député est honnête et je lui
en sais gré.
M. Dufour: Bien, oui, marquez ce qui est là, ce n'est pas
plus grave que cela, c'est fini. C'est dans ce sens-là que je demande:
Est-ce que le conseil va garder son droit de regard? Je pense que oui il garde
son droit de regard de payer ou de ne pas payer. Mais est-ce que, en retour, le
conseiller, s'appuyant sur le libellé de l'article, pourrait exiger que
le conseil le paie en disant: Vous savez, ce n'est pas marqué le total
que je pouvais dépenser, j'ai des preuves et payez-moi?
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le minis- tre.
(12 h 30)
M. Bourbeau: C'est bien sûr que si un conseiller municipal
arrivait et disait: J'ai été autorisé à me rendre
à tel endroit, j'ai dépensé telle somme, ce sont des
sommes importantes, mais j'estime que je les ai dépensées et que
c'était essentiel... Là, c'est une question de jugement. Si le
conseil estime que non, les sommes n'étaient pas autorisées ou
encore que ces sommes d'argent sont trop importantes et qu'elles ne sont pas
justifiées, éventuellement, cela pourrait être les
tribunaux qui décideraient. On ne peut pas légiférer le
jugement.
M. Dufour: II n'y a pas de réponse à ma question,
dans cet article-là.
M. Bourbeau: Non, comme je le dis au député, on ne
peut pas légiférer le jugement' non plus.
M. Dufour: Non, non.
M. Bourbeau: Si on disait que le conseiller doit se servir de son
jugement, on aurait peut-être 50 000 interprétations
différentes.
M. Claveau: C'est ce que je vous dis quand je dis...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: ...que, dans une loi, il faut être capable de
prévoir des cas d'exception, justement. Il faut être capable de
baliser les choses pour empêcher qu'il y ait vraiment des
exagérations flagrantes; sinon, on n'aurait pas à
légiférer. S'il faut aller se ramasser en cour chaque fois qu'il
y a des problèmes d'interprétation sur un article, parce qu'il
est trop flou, il n'y a pas une municipalité qui va s'en sortir. Moi, je
pense qu'il y a moyen de baliser les choses pour faire en sorte que l'on
enlève les exagérations flagrantes qui sont possibles grâce
au libellé de cet article-là...
M. Bourbeau: M. le Président, si vraiment...
M. Claveau: ...qui peuvent être rendues possibles
grâce au libellé de l'article.
M. Bourbeau: Si l'Opposition y tient beaucoup, on peut
peut-être suspendre l'article 29 et étudier comment on pourrait
tenter, dans les prochaines minutes - là, on peut peut-être le
faire - de restreindre un peu le sens de cet article-là. Mol, je n'ai
pas d'objection; si c'est le voeu de l'Opposition, on pourrait peut-être
introduire une phrase - j'en discutais avec le légiste, ici, là -
pour refermer un peu le robinet. Moi, je n'ai pas d'objection à ce qu'on
suspende et qu'on regarde cela.
M. Gauvin: Question d'aller voir ce que cela pourrait
donner...
M. Dufour: Quelqu'un va dire: J'ai été
obligé de prendre une bouteille de vin. Il y en a un qui va dire: J'ai
pris un pichet, puis cela me semble raisonnable. L'autre va dire: Cela me prend
une Nuits Saint-Georges. Écoutez, 45 $ puis 50 $ la bouteille, ce n'est
pas du tout pareil!
M. Bourbeau: Un Château-Lafite Rothschild, c'est encore
mieux.
M. Dufour: Bon, voilà! Mais, moi, je vous ai conté
un cas tout à l'heure, c'est une anecdote mais c'est vrai; cela n'avait
pas d'allure et cela s'est fait. Cela va, on va le suspendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 29
étant maintenant suspendu, j'appelle l'article 30.
Allocation de transition
M. Bourbeau: Cet article permet à une municipalité
d'accorder une allocation de transition à la personne qui quitte le
poste de maire après l'avoir occupé pendant au moins les 24 mois
précédents. Le montant de cette allocation représente deux
mois de rémunération, telle qu'elle existe au moment du
départ de la personne, pour chaque année complète
d'exercice des fonctions de maire, avec un ajustement pour toute partie
d'année supplémentaire. Le maximum de l'allocation correspond
à huit mois de rémunération. Le règlement
créant l'obligation de verser l'allocation est adopté comme le
règlement fixant la rémunération. Les modalités de
versement, elles, peuvent être fixées par le comité
exécutif, si le conseil lui délègue cette tâche.
L'article 30 est nouveau en droit municipal et s'inspire très largement
de l'allocation de transition qui existe en faveur des députés de
l'Assemblée nationale.
M. Dufour: Si je comprends bien le. sens de l'article, j'ai fait
une représentation, hier, auprès du ministre, en disant que je ne
suis pas contre la rémunération, mais je pensais que la nuit
pourrait lui apporter suffisamment de réflexion pour examiner les points
de vue que j'avais exprimés au cours de la séance d'hier. Moi, je
dis: Ou bien l'Assemblée nationale l'accorde, ou bien elle ne l'accorde
pas. Moi, je vois mal qu'on laisse au bon vouloir du conseil de décider
s'il y a une prime de séparation ou pas. Je trouve que le maire est pris
en otage et qu'il va trouver... Ce n'est pas correct parce que tantôt on
va en donner et tantôt on n'en donnera pas. Selon quel principe va-t-on
le donner? Selon la couleur du maire - je ne parle pas de la couleur politique,
là - couleur des yeux, il est fin, il n'est pas fin, les conseillers ont
fait un règlement, on peut défaire le règlement. Je pense
qu'il y a des règles majeures qui doivent s'appliquer. Si le
législateur reconnaît - et il le reconnaît, effectivement -
que les élus municipaux, que les maires qui exercent des fonctions
pourraient avoir droit à des montants de transition auxquels on a
enlevé les montants de dépenses, il me semblerait juste et
raisonnable qu'on le fasse, mais qu'on le fasse clairement et simplement.
Cela ouvre aussi des portes à des discussions infinies parmi la
population. Puis, à chaque fois, toujours la même chose: Pourquoi
avez-vous fait cela? Pourquoi le maire Untel lui, a une prime de transition et
que l'autre n'en a pas? Pourquoi fait-on telle affaire? Bon! Puis: Lui
était plus fin et l'autre moins fin. Moi, je pense que cela doit
être attaché aux avantages qu'un maire qui exerce une fonction
a...
Une voix: Si un maire est minoritaire...
M. Dufour: Cela, c'était le premier point. Le
deuxième point que j'ai soulevé, c'est les conseillers municipaux
qui exercent leurs fonctions à temps plein. Là, il me semble
qu'on les oublie quelque peu. C'est probablement seulement pour les cas des
communautés urbaines, mais, si c'est exact qu'il y a des conseillers
municipaux qui exercent leurs fonctions à temps plein, qu'est-ce qu'on
fait dans ces cas-là? Les questions sont posées.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, il est sûr que ce
serait intéressant de pouvoir dire à tous les maires du
Québec: Vous avez droit à une allocation de transition. Ce que je
dis au député, c'est que Rome ne s'est pas bâtie en un
jour. Ce que nous proposons aujourd'hui est une amélioration par rapport
à ce qui existait préalablement, où il n'y avait rien du
tout. Ce n'est peut-être pas autant qu'on le souhaiterait dans certains
milieux, mais c'est quand même une amélioration. Pour l'instant,
on permet au conseil municipal de voter une allocation de transition. Je
souligne au député que l'allocation de transition ne peut pas
être enlevée à un maire qui s'est fait battre à une
élection et qui l'avait avant l'élection. Dans certains milieux,
on pense, on croit qu'un maire nouvellement élu pourrait faire adopter
un règlement la semaine ou le mois suivant son élection et
annuler l'allocation de transition qu'avait son adversaire battu aux
élections. Cela ne fonctionne pas comme cela. Je ne le dis pas pour le
député de Jonquière qui, lui, comprend' très bien
les lois, mais pour d'autres de ses collègues qui ont
évoqué cette possibilité. Le règlement étant
voté pendant le mandat d'un maire, le droit à la transition est
acquis à partir du jour où il est voté. On ne peut pas
subsé-quemment, après une élection, quand un nouveau
conseil entre en fonction, annuler rétroactivement l'allocation
de transition d'un ancien maire. Je concède cependant que, comme le
règlement sur le salaire lui-même, il n'est pas toujours
très plaisant pour un élu municipal d'introduire un
règlement de salaire, de rémunération, qui comprend ou qui
ne comprend pas une allocation de transition. Mais, quand un conseil municipal
décide de faire face à la musique et d'exposer à ses
citoyens la question de la rémunération dans sa globalité,
ce n'est pas le fait qu'il y ait ou non une allocation de transition qui va
changer grand-chose. Le conseil décide d'expliquer à la
population et de se voter un règlement de rémunération
dans lequel il y aurait certains articles dont l'un prévoirait
l'allocation de transition. C'est bien évident que, si le maire est en
minorité - c'est un autre argument qu'on emploie - et que son
opposition, qui est la majorité, ne veut pas voter une allocation de
transition au maire, je ne peux rien y faire. Je traite avec des conseils
municipaux. Je ne traite pas avec des individus. Si la population a jugé
bon d'élire un conseil municipal où le maire est seul, où
tous les conseillers sont de l'opposition, je ne peux pas faire autrement que
d'en tenir compte. Tout ce que je peux souhaiter au maire, c'est qu'un jour le
conseil municipal, nonobstant le fait qu'il soit en minorité, lui vote
une allocation de transition, peut-être pour l'inciter à ne pas se
présenter à la prochaine élection.
M. Dufour: Cela fait deux ou trois fois que le ministre me
souligne qu'il travaille avec des conseils municipaux et non avec des
individus. Je suis obligé de vous dire que c'est partiellement vrai, ce
que vous affirmez. Quand il y a eu les assises
Québec-municipalités, c'était avec les maires. Vous n'avez
pas invité les conseils municipaux, vous avez invité un certain
nombre de maires à venir travailler aux assises
Québec-municipalités. Donc, l'affirmation que vous faites n'est
pas aussi générale ou globale que vous la faites. Je comprends
que le conseil municipal qui a établi un règlement
établissant une prime de séparation ou de transition l'a fait et
que, quand elle est appliquée, on ne peut pas la changer. Je suis
d'accord. C'est clair dans mon esprit. Par contre, le conseil municipal
pourrait, au début d'un mandat, voter une prime de transition, mais
à la fin du mandat, parce qu'un règlement s'annule par un
règlement, le conseil pourrait voter un règlement pour annuler ce
règlement. Je ne vois pas de quelle façon on pourrait
l'empêcher de le faire. Le maire aurait pu dire: Je veux avoir une prime
de transition quand je vais partir. Des fois, c'est une bonne façon.
Cela peut inciter à partir quelqu'un qui est fatigué. Il dit: Au
moins, pendant sept ou huit mois, cela me donne quelque chose. Il est
fatigué, il a peut-être d'autres raisons. S'il a exercé son
travail à temps plein, c'est évident que cette personne va avoir
des problèmes pour se replacer quelque part. Ils n'ont pas tous des
congés sans solde. Je connais des maires qui ont failli dans leur
entreprise parce qu'ils avaient exercé la fonction de maire. Quand ils
s'occupent des affaires des autres, ils ne s'occupent pas des leurs. C'est pour
cela qu'un élu doit être dégagé de ce
côté-là. Donc, cette prime de transition, si on lui
enlève ou on le menace... Le maire, pour une raison ou une autre, un an
ou deux ans avant les élections, décide d'avoir une certaine
discussion parce qu'il y a des mesures de contrôle que le maire exerce;
les conseillers sont de mauvaise humeur, ça arrive cela, et puis... Bon,
c'est correct, on va l'organiser le maire. Donc, il se fait des petites
rencontres puis ils décident d'abolir le règlement. Mais c'est
cela la vie de tous les jours, ils abolissent le règlement puis,
là, ils tiennent le maire avec le couteau sur la gorge. Je dis pourquoi
qu'on a... On en prend des décisions. Vous avez accepté - c'est
une décision qui est plus grande à mon sens - de donner des
rémunérations ou on va accepter de donner des
rémunérations additionnelles, et l'Opposition est d'accord avec
le ministre de ce côté-là, tout en balisant cette
question-là. La question de la prime de rémunération, il y
a des gradations. Dans la loi qu'on a devant nous, on l'accorderait à
tous les maires, ce serait possible à tous les maires. Je pense que ce
qu'on voulait protéger au départ c'était surtout les
maires qui exerçaient des fonctions à temps plein, la prime de
transition. Mais vous avez décidé de l'établir,
d'étendre la possibilité à tout le monde, je ne ferai pas
de bataille là-dessus, c'est vivable dans mon esprit, le maire gagne
4000 $, ce ne sont pas des montants faramineux. Celui qui a plus, il aura plus.
C'est logique.
Mais pourquoi, comme législateur, on n'admet pas carrément
que, oui, on le donne sans discrimination, puis qu'on ne jouera pas dans cette
"game"-là? Je pense que ce qu'on devrait se dire entre nous, si on est
capable de prendre la responsabilité de l'accorder, accordons-le comme
il le faut. Je vous dis, vous allez être apprécié pour
cela. Si vous ne voulez pas le faire... Oui, vous allez être
apprécié, ils vont dire: Le ministre, il a compris que les
élus municipaux on ne les laisse pas jouer là-dedans. Moi, je le
sais. Vous savez, dans un conseil municipal il y a autant de maires en
puissance qu'il y a de conseillers municipaux; ce n'est pas un sophisme que je
fais là, ce n'est pas une accusation, c'est normal. Les conseillers se
sentent quelquefois lésés. Là, il va y avoir des
rémunérations attachées à tout le monde, je vous
passe un papier que vous allez voir que cela va jouer du coude à des
places. C'est normal, c'est peut-être les bonnes règles du jeu.
Mais, en plus, n'ajoutons pas la cerise sur le gâteau en tenant le maire
en otage pour toutes sortes de raisons; espérons que cela n'arrivera
jamais, mais je vous prédis que cela ne peut pas se faire autrement. Je
trouve que ce serait une preuve de bon sens de dire: II a le droit. Vous l'avez
appliqué pour huit mois. Les maires, moi, il y en a qui m'ont
fait des représentations puis ils ont dit: Pourquoi pas un an?
Ils ont dit: Huit mois, en tout cas, on peut vivre avec cela. On vient de
sauter une barrière. Mais accordons-leur donc cette
rémunération, surtout qu'elle est basée sur le montant qui
n'est pas compte de dépenses; c'est sur le montant réel.
Donc, si on le fait, faisons-le et arrêtons de mettre les maires
en opposition avec leur conseil, puis donner de la prise. C'est cela que je ne
veux pas donner. Je ne veux pas qu'on donne de la prise aux... Qu'ils aient le
moins de chicane possible. On en a assez d'opposition dans un Parlement. On est
toujours en opposition. Ce n'est pas nécessaire qu'on transmette nos
défauts, nos bêtises et nos problèmes aux conseils
municipaux. Je ne pense pas qu'ils aient besoin de cela.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va suspendre
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 44)
(Reprise à 12 h 49)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. Nous en étions à
l'article 30. M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, à l'article 30, je
pense que les deux parties ont bien campé leur point de vue.
Manifestement, pour une rare fois l'Opposition et le parti gouvernemental ne
sont pas exactement à 100 % de la même opinion! L'allocation de
transition est une notion nouvelle qui est introduite pour la première
fois dans la législation municipale. C'est un pas en avant, quoique
c'est peut-être un petit pas. Comme quelqu'un disait: C'est un petit pas
pour l'homme, mais c'est un grand pas pour l'humanité. Peut-être
que dans un deuxième temps on pourra ouvrir davantage la porte;
étant donné que le ministre est le député de
Laporte, évidemment il comprend très bien ce que cela veut dire.
Pour l'instant nous maintenons l'article 30, tel qu'il est
rédigé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais seulement rajouter que la
représentation que je faisais c'était que cela devrait être
accordé ou non. Il est évident qu'il est mieux de l'accorder de
cette façon que pas du tout. C'est une amélioration par rapport
à ce qui existe. Mais on aurait pu avoir un compromis quelque part. Le
ministre dit que ce n'est probablement pas possible. Je tiens, pour les fins
d'écriture et pour exprimer notre position très claire, à
dire qu'on aurait pu trouver une formule où les maires qui exercent la
fonction à temps plein auraient automatiquement droit à des
primes de séparation; dans un deuxième temps, les conseillers qui
excercent leur fonction à temps plein - et on peut déterminer ce
qu'est l'exercice de la fonction à temps plein. Cela aurait pu sembler
plus acceptable pour l'Opposition. Malheureusement, il ne semble pas que le
ministre veuille retenir notre recommandation. Donc, on aura le
déplaisir d'adopter cet article sur division, non pas pour ce qu'il
contient, mais pour ce qu'il ne contient pas.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 30 étant
maintenant adopté sur division, j'appelle l'article 31.
M. Bourbeau: M. le Président, l'histoire retiendra que
l'Opposition a voté contre l'allocation de transition. Article 31.
M. Dufour: Mais avec les explications que j'ai
données.
Une voix: ...explications avec l'histoire.
M. Bourbeau: L'article 31 donne au gouvernement le pouvoir de
décréter par règlement le maximum de la
rémunération qu'un élu municipal peut recevoir de toute
source municipale, para-municipale ou supramunicipale. Le règlement peut
créer des catégories de municipalités, d'organismes ou de
postes et fixer un maximum différent pour chacune. Il peut
rétroagir au 1er janvier précédent. Il faut noter que la
Loi sur les règlements s'applique à ce règlement. Cela
signifie notamment que les personnes intéressées seront
consultées pendant au moins 45 jours sur la base d'un projet avant que
le règlement ne soit adopté.
L'article 31 reprend ce que prévoient les lois actuelles, avec
deux changements. D'une part, le maximum fixé par le gouvernement ne
vise que la rémunération proprement dite et non la combinaison de
la rémunération et de l'allocation de dépenses. D'autre
part, l'acte par lequel le gouvernement agit est un règlement
plutôt qu'un simple décret, à cause de la portée de
la Loi sur les règlements. Celle-ci définit comme
règlement tout acte normatif de caractère général
et impersonnel édicté en vertu d'une loi et qui, lorsqu'il est en
vigueur, a force de loi.
M. Dufour: Une seule question: Est-ce que cela couvre bien
l'amendement qu'on n'a pas adopté encore à l'article 2? Est-ce
bien couvert par rapport à cela?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. M. Dufour: Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 31
étant adopté, j'appelle l'article 32.
Modifications législatives
M. Bourbeau: L'article 32 abroge certains articles de la Loi sur
les cités et villes qui traitent de sujets qui seront désormais
régis par la nouvelle loi, c'est-à-dire la
rémunération des élus.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 32 étant
adopté, j'appelle l'article 33.
M. Bourbeau: C'est la même chose à l'égard du
Code municipal.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 34.
M. Bourbeau: L'article 34 remplace certains articles de la Loi
sur la Communauté urbaine de Montréal, en concordance avec les
articles 31 et 32.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 35.
M. Bourbeau: Cet article rend le président du
comité exécutif de la CUM admissible à une allocation de
transition, de la même façon qu'un maire l'est en vertu de
l'article 30. Cela s'explique par le fait que le président a
été forcé par la loi d'abandonner son poste d'élu
municipal pour accéder à son poste actuel qui l'occupe autant que
celui du maire d'une grande ville.
M. Dufour: C'est pour l'allocation de transition?
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Bourbeau: Cet article corrige un renvoi...
M. Dufour: Excusez-moi. On vient de l'adopter, mais on dit: "Le
président du comité exécutif ne peut recevoir de la
communauté et de la société de transport..." Est-ce que ce
sont les deux communautés urbaines de Québec et de
Montréal? La société d'aménagement, est-ce que
c'est cela? Mais là on parle de la société de transport.
Est-ce qu'elle est comprise là-dedans? La société de
l'Outaouais, le président du comité...
M. Bourbeau: Le président du comité régional
de l'Outaouais... C'est bien le comité régional de l'Outaouais
que vous voulez avoir?
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: D'abord, c'est un élu municipal et non pas un
non-élu.
M. Dufour: Cela a changé, d'accord. Le Président
(M. Saint-Roch): Cela va?
M. Dufour: Cela va. C'est vrai pour les deux présidents
des communautés urbaines de Québec et de Montréal.
M. Bourbeau: II n'y a pas de comité exécutif.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, j'appelle maintenant
l'article 36.
M. Bourbeau: Cet article corrige un renvoi à une
série d'articles qui s'est allongée par l'effet de la Loi sur les
élections et les référendums dans les
municipalités.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 37.
M. Bourbeau: Cet article a la même portée que
l'article 34, mais concerne le président du comité
exécutif de la Communauté urbaine de Québec.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 38.
M. Bourbeau: Même portée que l'article 35, mais
concerne le président du comité exécutif de la
Communauté urbaine de Québec.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 39.
M. Bourbeau: L'article 39 remanie l'article 17a de la charte de
la ville de Québec pour en retirer ce qui concerne la
rémunération et l'allocation additionnelle accordée au
vice-président ou à un autre membre du comité
exécutif, à l'exception du maire, lorsqu'il exerce ses fonctions
à temps plein. Ne sont conservées dans cet article que les
conditions et modalités permettant de déterminer qui exerce ces
fonctions à temps plein. En vertu de l'article 2 du projet de loi, la
ville de Québec pourra, par règlement, décréter la
rémunération et l'allocation additionnelle qu'elle veut accorder
aux personnes visées à l'article 17a actuel. L'utHisa-tion du
règlement est plus souple que celle d'un article de la charte. En
attendant que la ville se prévale de son pouvoir réglementaire,
les personnes qui reçoivent une rémunération et une
allocation additionnelle en vertu de l'article 17a actuel voient leurs
droits acquis protégés par l'article 63 du projet de loi.
M. Dufour: Le président de la Communauté urbaine de
Québec, ce n'est pas un élu. Après qu'il a
été engagé, le président du comité
exécutif n'est pas un élu. C'est vrai aussi pour la
Communauté urbaine de Montréal. M. Hamelin n'est pas...
M. Bourbeau: Ce sont d'anciens élus.
M. Dufour: Des anciens élus. Comme ils ont exercé
leur fonction à temps plein et là vraiment à temps plein,
bien clairement, pourquoi ne leur accorde-t-on pas une période de
transition d'un an au lieu de huit mois? Non, mais je pose la question...
M. Bourbeau: Non, non, je réponds au député
tout de suite.
M. Dufour: Oui.
M. Bourbeau: Même les maires qui sont à temps plein
présentement, le maire de Montréal...
M. Dufour: Je comprends.
M. Bourbeau: ...ont une allocation de transition de huit
mois.
M. Dufour: Non, c'est parce que dans la loi vous ouvrez une porte
pour régler les cas bien visibles de deux personnes que la loi oblige
à démissionner pour occuper la fonction. Ce n'est pas tout
à fait comme le maire.
M. Bourbeau: Je dirais au député de
Jonquière ceci: Le gouvernement n'est pas disposé à
accorder plus que huit mois de transition à un élu municipal.
M. Dufour: Oui, mais là, ce n'est pas un élu.
M. Bourbeau: Un élu municipal ou un président de
comité exécutif. C'est une décision gouvernementale. On
peut en discuter jusqu'à trois heures du matin, mais... Sur cela, on ne
peut pas bouger.
M. Dufour: Non, moi, je pense que c'est bon de le soulever, je
vous dis. Ce sont des gens qui sont à temps plein et non pas des
élus.
M. Bourbeau: Huit mois, c'est mieux que rien du tout.
M. Dufour: Non, parce que vous savez qu'ils sont élus par
leurs pairs, ils ne sont pas nommés par le gouvernement. Donc, ils
pourraient perdre leur fonction rapidement au bout de leur temps.
Ce n'est pas comme un vote. Le vote peut faire revirer et... Cela va,
avec une restriction mentale, bien sûr.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 39 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 40.
M. Bourbeau: Cet article abroge l'article 17c de la charte de la
ville de Québec qui accorde une rémunération et une
allocation additionnelle au président du conseil de la ville.
M. Dufour: Vous abolissez, j'espère, tous les articles qui
pourraient venir en contradiction avec ce qu'on vient de voter. C'est cela
à l'article 40?
M. Bourbeau: On fait le ménage dans les chartes quant aux
aspects de la rémunération additionnelle.
M. Dufour: D'accord. Non, je vous fais confiance. L'article 40,
cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 40, cela va?
L'article 41?
M. Bourbeau: II supprime le cinquième alinéa de
l'article 76 de la charte de la ville de Montréal qui accorde une
rémunération et une allocation additionnelle au maire
suppléant de la ville.
M. Dufour: II y aurait intérêt aussi à faire
du ménage dans cette charte-là. J'espère que cela peut se
refondre, des chartes. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 41
étant adopté, j'appelle l'article 42.
M. Bourbeau: L'article 42 abroge l'article 79b de la charte de la
ville de Montréal qui accorde une rémunération
additionnelle aux conseillers associés au comité exécutif
de la ville.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 43.
M. Bourbeau: 11 abroge l'article 122a de la charte de la ville de
Montréal qui accorde une rémunération additionnelle au
président du conseil de la ville lorsqu'il n'est pas membre du
comité exécutif.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 44.
M. Bourbeau: II abroge l'article 179b de la charte de la ville de
Montréal qui accorde une rémunération additionnelle au
président et au vice-président des commissions permanentes de la
ville.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Or,
étant maintenant arrivés à treize heures, la commission
suspend ses travaux...
M. Bourbeau: Jusqu'à quelle heure?
Le Président (M. Saint-Roch): ...jusqu'à quinze
heures pour procéder à l'étude des projets de loi du
ministère des Transports, soit le projet de loi 1, Loi sur la
publicité le long des routes, et le projet de loi 16.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 12)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour entamer l'étude du projet de loi 1, Loi sur la publicité le
long des routes.
À ce moment-ci, j'aurais besoin d'un consentement pour permettre
à Mme Blackburn (Chicoutimi) de remplacer M. Desbiens. Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Garon: Consentement pour nous.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y a une
explication? Alors, consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement.
Ceci étant dit, j'appelle maintenant l'étude du projet de
loi...
M. Garon: C'est Francis Dufour qui est dans cette commission-ci,
n'est-ce pas?
Une voix: Oui.
M. Garon: Parce que je ne pense pas qu'elle vienne.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est parce qu'on a
siégé ce matin, M. le député de Lévis, et
notre règlement et notre procédure disent que les
remplaçants devraient être annoncés au début de la
première séance.
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, mes
gens avaient eu l'occasion de remettre à M. Brochu un cahier article par
article pour voir les références, et j'ai maintenant celui avec
les commentaires, comme d'habitude. Ce n'est pas une tradition, mais disons que
c'est une bonne attitude ministérielle que de donner le même
cahier à l'Opposition, de façon qu'on putsser procéder
avec célérité et avec connaissance et le faire de
manière bien éclairée.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
Or, sur ceci nous en sommes maintenant aux remarques
préliminaires.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, la
deuxième lecture a été adoptée et nous sommes
prêts à passer à l'étude article par article.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Le cahier qu'il y avait devant, est-ce que c'est le
même?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même chose,
sauf que les commentaires sont ajoutés; les commentaires que j'ai ici,
pour chacun des articles, vous ne les avez pas dans le premier cahier qui vous
a été expédié.
M. Garon: J'ai les commentaires, mol. M. Côté
(Charlesbourg): Vous les avez?
M. Garon: Je ne sais pas qui l'a mis là. Je suis
arrivé et il y avait un cahier vert.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! d'accord, il
était là; c'est correct, parfait, cela va.
M. Garon: II y avait un cahier vert.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela, vous aviez
raison, donc, M. le secrétaire. Je m'excuse.
Le Secrétaire: Ce sont les mêmes.
Projet de loi 1
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a des
remarques préliminaires, M. le député de Lévis?
M. Garon: Bien, les remarques préliminaires... Je veux
dire que, depuis que le projet de loi a été déposé,
on a eu certaines observations, mais je pense bien que cela ne me donnera rien
d'en parler au point de départ, je vais plutôt faire des
commentaires au fur et à mesure qu'on va arriver aux articles.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Lévis.
Alors, j'appelle maintenant l'article 1.
Dispositions préliminaires
M. Côté (Charlesbourg): "La présente loi
s'applique à la publicité le long des routes entretenues par le
ministère des Transports en application de la Loi sur la voirie...,
ainsi que dans les limites et aux abords des haltes routières et
belvédères qui les bordent, sauf:..." Après cela, on va
pouvoir passer paragraphe par paragraphe. Ce sont les exceptions.
Le Président (M. Saint-Roch): Aucun commentaire à
la première partie, M. le député de Lévis?
M. Garon: Attendez un peu, j'essaye de placer mes papiers de
sorte que cela aille rondement par la suite.
M. Côté (Charlesbourg): À moins que le
député de Lévis ne veuille que j'en fasse la lecture au
complet.
M. Garon: Non. Cela ne sera pas long, c'est juste pour disposer
mes papiers.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 15)
(Reprise à 15 h 19)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. Nous en étions
à l'article 1.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Oh! Les micros sont ouverts. On a fini l'adoption du
projet de loi 6 ce matin, sur l'impôt. C'étaient 83 pages. Ceux-ci
sont des petits projets en comparaison. Mais on ne sait pas si le
député de Rousseau a bien conseillé le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez l'interroger et,
comme vous l'avez dit dans Roberval, quand cela fait son affaire, ce n'est pas
long que le ministre donne le score.
M. Garon: Non, j'ai dit: Quand il sait, quand il est d'accord ou
que son idée est faite...
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne traîne
pas.
M. Garon: ...il ne laponne" pas.
M. Côté (Charlesbourg): II ne laponne" pas.
M. Garon: Mais, quand il n'a pas l'air sûr de lui, c'est
parce que c'est long.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais aller
répondre demain.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais aller
répondre demain.
M. Garon: Ah oui! Mais le premier ministre n'a pas promis de
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): II s'est passablement
affiché.
Une voix: C'est l'article 1.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II s'en vient puissant.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est en application avec la
Loi sur la voirie.
M. Garon: II n'y a rien de plus beau que-Alors, je pense que le
mieux, c'est de procéder à l'article 1 alinéa par
alinéa, si le ministre est d'accord. Je pense que c'est ce que le
ministre a suggéré, M. le Président, de procéder
alinéa par alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, l'alinéa
1°: "à la signalisation ainsi qu'à tout autre message
destiné au public placés en application du Code de la
sécurité routière... ou placés par le gouvernement
du Canada ou du Québec, une municipalité ou une commission
scolaire".
M. Garon: La première question que j'aimerais poser: Dans
votre esprit, est-ce à dire que le fédéral pourrait placer
de la publicité s'il le veut?
M. Côté (Charlesbourg): Dans notre esprit, c'est
oui. Je pense que, sur le plan constitutionnel, on ne peut pas faire autrement,
à ce que j'ai compris.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): C'est oui.
M. Garon: Sur le plan constitutionnel.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que Me
Vigneault peut nous dire ce qui en est.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneault.
M. Vigneault (Pierre-Paul): C'est présentement la
situation selon l'actuelle Loi sur les
panneaux-réclame et affiches. Cela ne s'applique pas à la
publicité gouvernementale, ni à celle des municipalités ou
des commissions scolaires. C'est la raison pour laquelle on a conservé
l'article.
M. Garon: Cela ne s'applique pas pour aucune
municipalité?
M. Vigneault: Cela ne s'applique pas. N'importe quelle
municipalité pourrait placer une publicité chez elle.
M. Garon: Une commission scolaire, c'est rare...
M. Vigneault: Une municipalité, cela arrive.
M. Garon: Oui. Alors, la municipalité n'est pas
assujettie.
M. Vigneault: À l'application de la loi, non. M. Garon:
Pour elle-même?
M. Vigneault: Pour la publicité qu'elle place...
M. Garon: ...elle-même en tant que municipalité.
M. Vigneault: ...en tant que municipalité.
M. Garon: Et, dans le cas du Canada, en vertu de quoi? Du
fédéral.
M. Vigneault: Je pense que c'est la même règle. La
publicité gouvernementale en général était exclue
de l'application de la loi. C'était cette règle qui faisait qu'on
n'avait pas jugé à propos en 1935 de couvrir la publicité
gouvernementale par la loi.
M. Garon: Mais aujourd'hui, en 1988? M. Vigneault: II n'y
a pas non plus d'abus.
M. Garon: II n'y a pas beaucoup de publicité le long des
routes par le gouvernement fédéral?
M. Vigneault: Pas tellement, je pense. M. Côté
(Charlesbourg): Très peu.
Une voix: Sauf pour des projets exceptionnels.
M. Côté (Charlesbourg): ...au
référendum. Tous les gouvernements étaient très
présents au référendum.
M. Garon: Mais les dépenses du gouvernement
fédéral ne comptaient pas. Et le cas de Bell
Canada? Ce serait à 2°.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que cela va pour
l'alinéa 1?
M. Garon: Attendez un peu. ...le gouvernement
fédéral peut placer de la publicité sur le territoire dont
il est le propriétaire autant que sur les territoires dont il n'est pas
le propriétaire?
M. Vigneault: S'il obtient l'autorisation du propriétaire
de placer la publicité, oui.
M. Garon: Les municipalités?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: M. le Président, supposons qu'une
municipalité veut s'annoncer en dehors de son propre territoire, est-ce
qu'elle le pourrait? Est-ce que c'est la municipalité qui s'annonce sur
son territoire ou c'est une municipalité qui ferait des annonces
à l'extérieur de son territoire? Par exemple, Charlesbourg qui
voudrait marquer tout le long de la 20, "Charlesbourg, ville de l'avenir", ou
dans le territoire de Joly, est-ce que ce serait permis?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II faut bien se comprendre.
Si Charlesbourg allait placer son thème "Charlesbourg en
évolution" dans les limites de la ville de Lévis, sur un terrain
appartenant à la ville de Lévis, à ce moment-là il
pourrait y avoir une entente avec la municipalité ou une permission
donnée par une municipalité. Mais si cela se retrouve sur un
terrain qui appartient à un individu, cela prendra l'autorisation de
l'individu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Si on se comprend bien,
c'est une autorité publique. Donc, l'interprétation qui en est
tirée à ce moment-ci serait une interprétation que la
municipalité puisse afficher à l'intérieur du territoire
qui lui est propre et que c'est limité au territoire sous sa
juridiction. À tout le moins, c'est ce que les gens me disent ici.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneault.
M. Vigneault: Comme corporation municipale, la
municipalité n'a de pouvoir que sur le territoire où elle
fonctionne comme corporation municipale. En vertu du cadre municipal, une
municipalité n'a de pouvoir que sur son territoire.
M. Garon: Cela veut dire que la municipalité pourrait
faire des panneaux et dire: Je loue les espaces le long de la 20, et elle place
des panneaux - prenons un autre nom - disant: Telle ville, ville de l'avenir,
elle met 50 panneaux, puis paie les panneaux, paie les gens pour les laisser
chez eux. On va se retrouver avec une publicité d'une
municipalité qui fera sa promotion, mais il s'agit qu'une ait une
idée pour que d'autres aient l'idée ensuite. Alors, cette
loi-là, au fond, donne un pouvoir à la municipalité
qu'elle n'a pas actuellement. On dit: "La présente loi s'applique
à la publicité le long des routes entretenues par le
ministère des Transports en application de la Loi sur la voirie... ainsi
que dans les limites et aux abords des haltes routières et
belvédères qui les bordent, sauf: 1° à la
signalisation ainsi qu'à tout autre message destiné au public
placés en application du Code de la sécurité
routière ou placés par le gouvernement du Canada ou du
Québec, une municipalité ou une commission scolaire." Alors, cela
veut dire que... (15 h 30)
M. Thérien: La municipalité...
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rousseau.
M. Thérien: Dans le chapitre V de la voirie où sont
les autorités d'affichage, la municipalité l'avait à
l'époque. On a simplement... La municipalité l'avait dans
le...
M. Garon: Si vous trouvez que la loi de 1935 est correcte,
laissons-là comme cela.
M. Thérien: Non, elle n'est pas correcte. M. Garon:
Dans ce temps, en 1935...
M. Thérien: Vous dites que c'est un pouvoir nouveau.
M. Garon: ...les gens se promenaient en voiture à
cheval.
M. Thérien: Oui, mais vous disiez que c'était un
pouvoir nouveau qu'on lui donnait. C'est un pouvoir qu'elle avait
déjà.
M. Garon: Je voudrais proposer un amendement, M. le
Président. Est-ce que je peux le lire?
Le Président (M. Saint-Roch): Avec plaisir, M. le
député de Lévis.
M. Garon: L'article 1 du projet de loi est modifié par le
remplacement du premier paragra- phe par le suivant: "1° à la
signalisation ainsi qu'à tout autre message destiné au public
placés en application du Code de la sécurité
routière (1986, chapitre 91) ou placés, pour leur propre compte,
par le gouvernement du Québec et une municipalité ou une
commission scolaire, sur leur territoire."
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez éliminer
le gouvernement du Canada. C'est ce que vous voulez?
M. Garon: II n'a pas de droit particulier dans l'ensemble du
territoire de mettre des... Vous pouvez faire un sous-amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, on va le battre et
cela va...
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): On va battre l'amendement et
cela va régler le problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Dans un premier temps,
l'amendement est recevable. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement
de M. le député de Lévis?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président...
M. Garon: Là, je voudrais en parler un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. le ministre, je vais
reconnaître dans un premier temps M. le député de
Lévis et vous aurez le droit de réplique.
M. Garon: C'est parce qu'on ne peut pas...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: ...donner au gouvernement du Canada, non plus, un droit
d'affichage total en vertu d'une loi du Québec. Si on dit qu'il l'a en
vertu du droit constitutionnel, cela ne donne rien de le répéter.
Si les avocats disent qu'il l'a déjà en vertu de la constitution,
alors, laissons la constitution faire son oeuvre. Pourquoi dans une loi
québécoise donner un pouvoir d'affichage au gouvernement
fédéral dans tout le territoire québécois sans
aucun contrôle? D'ailleurs, pourquoi donner aux municipalités et
aux commissions scolaires un pouvoir d'afficher n'importe où ailleurs
que sur leurs propres territoires pour leurs fins? Je pense
qu'évidemment il ne semble pas y avoir eu d'abus, mais là, on
fait une loi qu'on dit dépassée, désuète et qui
date de 1935. Alors, pourquoi ne pas la faire correctement et faire en sorte
que le gouvernement du Québec ait le droit dans le cadre et les limites
imposés par la loi de faire des messages destinés au public? Que
les municipalités et les commissions
scolaires sur leurs propres territoires puissent le faire, M n'y a rien
qui s'y oppose. Maintenant, si on dit que le gouvernement fédéral
a des droits en vertu de la constitution, pourquoi lui donner des droits qu'on
dit qu'il a déjà? Il les a ou il ne les a pas. S'il ne les a pas,
cela ne donne rien de les lui donner. Les routes ne sont pas un catalogue.
Alors, deuxièmement, s'il les a, cela ne donne rien de
répéter des choses qu'il a déjà. On a dit que, sur
le plan juridique, le gouvernement fédéral l'avait
déjà. Alors, cela ne donne absolument rien de faire une
tautologie et de répéter des choses qui sont déjà
faites, qui existent déjà. Et, quant aux municipalités et
aux commissions scolaires, comme on connaît, par exemple, la baisse du
nombre d'enfants actuellement, ce ne serait pas bon qu'on essaie de faire de la
promotion d'une commission scolaire le long des routes en dehors de son
territoire. De la même façon, il ne serait pas souhaitable qu'une
municipalité fasse de la publicité en dehors de son territoire,
ou de la promotion. Alors, que la municipalité puisse faire ces choses
à l'intérieur de sa municipalité, il n'y a rien qui
s'oppose à cela, qu'une commission scolaire puisse annoncer ses
écoles et mettre des panneaux dans des routes pour dire: Là,
c'est telle école pour les gens, ce n'est pas mauvais non plus, que la
municipalité ait des droits sur son territoire, ce n'est pas anormal. Le
gouvernement du Québec établit son cadre, mais, pour le
gouvernement du Canada, si on dit qu'il l'a déjà, alors, cela ne
donne rien d'ajouter cela ici dans la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lévis.
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
comprends très bien le député de Lévis. Il a une
certaine logique. Mais, si la logique est vraie pour le gouvernement du Canada
qui est la couronne, elle est aussi vraie pour la couronne du Québec.
Alors, dans ce sens, je serais d'accord qu'on ajoute le gouvernement du
Québec. On se limiterait ainsi, au niveau des articles, aux
municipalités et aux commissions scolaires. Si c'est vrai pour l'un,
c'est vrai pour l'autre. Dans ces conditions-là...
M. Thérien: C'est un catalogue pour le Canada et pour le
Québec aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Hein?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rousseau.
M. Thérien: Si vous disiez que c'est un catalogue, on
risque d'avoir un catalogue avec le gouvernement du Québec aussi.
M. Garon: Le gouvernement du Québec, j'imagine qu'il se
limite lui-même. On a vu des campagnes de publicité qui peuvent
être faites le long des routes. Alors, quant au gouvernement du
Québec, cela dépendra de lui-même. Mais, en vertu de la
propriété, le paragraphe 13 de l'article 92, la
propriété du sol, au Québec, dépend du gouvernement
du Québec. C'est lui qui est maître des dispositions en ce qui
concerne la propriété au Québec. Alors, je ne vois pas
pourquoi le gouvernement du Québec se limiterait lui-même, puisque
c'est sa responsabilité. C'est lui qui a la responsabilité des
transports, c'est lui qui...
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Garon:
...sur...
M. Côté (Charlesbourg): Le transport est un pouvoir
délégué.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Le transport est un pouvoir
délégué.
M. Garon: Les routes?
M. Côté (Charlesbourg): Le transport est un pouvoir
délégué par le gouvernement fédéral depuis
1954 au gouvernement du Québec.
M. Garon: Transport. Quel transport, le transport terrestre?
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Garon: Le transport local, à l'intérieur des
limites du Québec, ou le système routier, c'est une
responsabilité du gouvernement du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): La sécurité
routière.
M. Garon: Les routes. Les routes sont une responsabilité
du gouvernement du Québec. D'ailleurs, c'est en vertu de ce
principe-là qu'ils ne veulent pas payer sur le pont. Ils ne veulent pas
payer parce qu'ils disent: Maintenant, ce ne sont plus les chemins de fer, ce
sont des ponts pour les voitures.
M. Côté (Charlesbourg): On a un sous-amendement, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On a un sous-amendement:
Remplacer le paragraphe 1° de l'article 1 par le suivant: "1° à
la signalisation ainsi qu'à tout autre message destiné au public
placés en application du Code de la sécurité
routière (1986, chapitre 91) ou placés par une
municipalité sur son territoire ou par une commission scolaire."
M. Garon: Le sous-amendement aurait dû rayer la partie de
l'amendement, plutôt que de le remplacer. Qu'il raye la partie qu'il
change dans l'amendement, plutôt que de le remplacer.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, ce que nous pouvons
faire, c'est que nous pouvons disposer de l'amendement de M. le
député de Lévis. Ceci devient un nouvel amendement
à l'article 1 et nous pourrons en disposer.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, M. le
Président, l'idée étant que je ne veux pas m'enfarger dans
la procédurite, là...
M. Garon: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): ...parce que, tout
simplement, je veux tenter de trouver ce qui est acceptable pour tout le
monde.
Le Président (M. Saint-Roch): Ou je peux accepter que vous
retiriez votre amendement, M. le député de Lévis, pour
avoir seulement un amendement.
M. Garon: On peut voter sur le mien et après on votera sur
celui du ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Parfait, allez.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que
l'amendement proposé par M. le député de Lévis
à l'article...
M. Garon: On ne retire pas un amendement qui est bon.
Le Président (M. Saint-Roch): ...1...
M. Garon: Mais, idéalement, ce qu'il aurait dû
rayer, le bout qu'il voulait rayer, c'est: ou par le gouvernement du Canada ou
du Québec. Il voulait plutôt rayer "ou du Québec".
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, nous en revenons
à votre amendement, monsieur. Est-ce que l'amendement proposé par
M. le député de Lévis... Je pense que vous me dispensez de
la lecture de l'amendement?
M. Garon: Non, je ne veux pas vous dispenser de faire votre
devoir.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors: L'article 1 du projet
de loi 1 est modifié par le remplacement du premier paragraphe, par le
suivant: "1° "à la signalisation ainsi qu'à tout autre
message destiné au public placés en application du Code de la
sécurité routière (1986, chapitre 91) ou placés,
pour leur propre compte, par le gouvernement du Québec, une
municipalité ou une commission scolaire, sur leur territoire". Est-ce
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Contre. M.
Thérien: Contre. M. Garon: Pour.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
rejeté sur division? Ou je peux appeler le vote.
M. Garon: Appelez le vote.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, M. le
secrétaire, vote nominal.
M. Garon: Là, cela a l'air drôle, on ne fait que
dire "pour" ou "contre".
Le Président (M. Saint-Roch): M. Farrah. M. le
député des Îles-de-la-Madeleine, si vous voulez prendre
place, s'il vous plaît, pour le vote.
Le Secrétaire: M. Côté (Charlesbourg)? M.
Côté (Charlesbourg): Contre. Le Secrétaire: M.
Thérien (Rousseau)? M. Thérien: Contre.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: M. Cannon (La Peltrie)?
M. Cannon: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Pour.
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, je m'excuse, il
reste...
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Abstention, M. le
secrétaire.
Nous en revenons maintenant à l'amendement proposé par M.
le ministre, qui se lit comme ceci: Remplacer le paragraphe 1° de l'article
1 par le suivant: "1° à la signalisation ainsi qu'à tout
autre message destiné au public placés en application du Code de
la sécurité routière (1986, chapitre 91) ou placés
par une municipalité sur son territoire ou par une commission scolaire".
Est-ce que l'amendement proposé par M. le ministre est
adopté?
M. Garon: Un instant! Il aurait fallu marquer: par une
municipalité ou une commission scolaire sur leur territoire. Parce que,
pour la commission scolaire, on n'a plus la notion de territoire,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Le seul problème
qu'il y a, remarquez, avec le territoire de sa municipalité, c'est que,
dans le cas de la commission scolaire, c'est un peu plus difficile.
M. Garon: Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est un territoire
beaucoup plus vaste que celui de la municipalité où c'est plus
limité.
M. Dufour: En fait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: ...la commission scolaire comme telle, c'est tout le
territoire de la commission scolaire. En fait, elle n'a pas de lieu physique,
si ce n'est l'endroit où est située l'école, son
siège social. Donc, ce que vous permettez par cet article-là,
c'est qu'elle ne serait pas astreinte, même aux règlements
municipaux?
Une voix:...
M. Dufour: Oui. Il faudrait qu'elle demande la permission. Puis,
au point de vue régional, il faudrait qu'elle... Alors, cela va?
M. Côté (Charlesbourg): On ne parle pas d'instance
régionale, mais d'instance locale, municipale.
M. Dufour: D'accord. Mais, si elle va en dehors de la
municipalité où il n'y a pas...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, elle est dans une
autre municipalité.
M. Thérien: Elle suit les règlements de l'autre
municipalité.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
l'application pourrait être différente pour deux
municipalités.
M. Dufour: Oui, mais, avec ce principe-là, tout le
territoire du Québec est municipalise.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf qu'il y en a qui
sont soumis au... C'est le code?
M. Dufour: Dans les commissions scolaires régionales.
M. Thérien: ...je pourrais avoir des élèves?
Je veux dire...
M. Dufour: Je ne sais pas. Favoriser les naissances.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'amendement du paragraphe 1°? Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Est-ce que cela a pour effet de restreindre le pouvoir
du gouvernement du Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: J'aimerais savoir si, de la manière que
l'amendement est proposé par le ministre ou par ses conseillers
juridiques, cela a pour effet de limiter le gouvernement du Québec
dans...
M. Côté (Charlesbourg): Non, la couronne...
M. Garon: ...l'affichage qu'il pourrait faire le long des
routes.
M. Côté (Charlesbourg): Non, la couronne n'est pas
soumise.
M. Garon: Vous pensez que la couronne n'est pas soumise?
M. Vigneault: Non, on le précise dans les lois lorsque la
couronne est soumise.
M. Garon: C'est pour cela qu'ils disent que la couronne
fédérale n'est pas soumise non plus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, oui. (15 h
45)
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement
au paragraphe 1° étant adopté, nous en venons
maintenant au paragraphe 2°.
M. Côté (Charlesbourg): "à la signalisation
placée par une entreprise d'utilité publique pour annoncer ses
services ou un danger." M. le Président, comme commentaires très
brefs, là, c'est que le projet de loi conserve l'exception faite
à la signalisation des entreprises d'utilité publique. Il s'agit
généralement d'une signalisation de danger qui échappe
également à l'application de la loi dans d'autres provinces.
M. Garon: Sauf que ce n'est pas dit. On dit qu'habituellement
c'est cela, mais tel que libellé actuellement, l'entreprise
d'utilité publique pourrait faire n'importe quoi parce qu'elle n'est pas
limitée, d'aucune façon, par le projet de loi. Alors, elle est
uniquement exemptée au lieu d'être restreinte. Cela donne un
pouvoir total et le pouvoir d'une entreprise d'utilité publique... Par
exemple, on peut imaginer Bell Canada. On peut dire: La canalisation pour la
télévision, Vidéotron - pas la canalisation - le
système, maintenant, qu'on a avec le gaz, avec les systèmes de
canaux de télévision, c'est une forme d'utilité publique,
là, tout le monde pourrait s'annoncer à tour de bras.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il faut bien voir
que, là, ce n'est pas de l'affichage, c'est de la signalisation. Il y a
une différence entre affichage et signalisation.
M. Garon: Mais on peut mélanger les deux.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est pour cela que la
distinction est faite entre les deux. Ici, spécifiquement, c'est de la
signalisation. On dit: "à la signalisation placée par une
entreprise d'utilité publique pour annoncer ses services ou un danger".
Ce n'est pas de l'affichage. Il ne s'agit pas de mettre le logo de
Vidéotron sur le poteau de téléphone. Par exemple, entre
Saint-Césaire et Montréal, on a mis, sur la route 10, 30
téléphones pour permettre aux gens d'avoir un accès en cas
de besoin. Ce sont des téléphones qui appartiennent à une
compagnie.
M. Garon: Sauf que le mot utilisé ici c'est "pour
annoncer". Annoncer, cela veut dire quoi? C'est de l'annonce.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Je pense qu'on n'aurait pas dû employer le mot
"annoncer" qui est une annonce, faire de l'annonce. Faire de la
publicité, c'est faire de l'annonce. Alors, signaliser pour annoncer, il
y a un esprit, une idée de promotion là-dedans. Je voudrais
proposer un amendement, M. le Président.
M. Thérien: Cela vient du mot annonce, mais cela ne veut
pas dire nécessairement que c'est une annonce.
M. Garon: Attendez un peu. J'aurais un amendement à
proposer: L'article 1 du projet de loi 1 est modifié par le remplacement
du paragraphe 2° par le suivant: "2° à la signalisation
placée par une entreprise d'utilité publique pour annoncer un
danger ou indiquer ses services".
M. Thérien: Vous reprenez le mot "annoncer".
M. Garon: Annoncer un danger; ils annonceront des dangers, ils ne
feront pas la promotion des dangers: "annoncer un danger ou indiquer ses
services."
M. Côté (Charlesbourg): Accepté, M. le
Président. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement proposé
par M. le député de Lévis étant adopté,
est-ce que le paragraphe 2° tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le paragraphe 3°.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai que c'est plus
précis. Alors: "3° à une inscription placée sur
l'emplacement d'un édifice du culte ou dans un cimetière."
M. Garon: II n'y a pas d'amendement là-dedans non
plus.
Une voix: Non.
M. Garon: II n'y est plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On n'est pas dans un projet de loi
idéologique.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y a pas de dogme;
du moins, on ne s'affiche pas comme tel.
M. Garon: Puis, il n'y a plus de problème là?
Là, vous allez dans les vrais dangers.
Une voix: Cela va bien, il peut s'en aller.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interrogations au paragraphe 3e?
M. Garon: Attendez un peu, on va lire l'explication.
M. Côté (Charlesbourg): Ce projet de loi
s'adresse à la publicité plutôt qu'aux
panneaux-réclame ou aux affiches, ces derniers termes étant
impropres à décrire complètement le concept de la
publicité le long des routes. Le projet de loi précise que tout
message destiné au public est assimilé à de la
publicité de manière à indiquer qu'il faut donner à
ce terme une signification très large et ne point le restreindre
à la réclamation commerciale. Contrairement à la situation
sous la Loi sur les panneaux-réclame et affiches, la loi
réglementera la publicité concernant une élection ou un
événement religieux ou patriotique, de manière à
obliger, comme nous le verrons plus loin, l'enlèvement de la
publicité après l'événement qui en a fait
l'objet.
Le Président (M. Salnt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, le cimetière, tel qu'entendu,
est-ce que c'est le lieu où sont entreposés les corps,
entouré par une clôture, ou la propriété, le
cimetière, en parlant de la propriété? De la façon
que c'est libellé, on pourrait bien dire: Un cimetière, quelle en
est la définition? C'est l'endroit qui normalement est prévu pour
mettre des corps, mais je ne pense pas que l'intention c'est de mettre juste
dans le cimetière comme tel. Cela pourrait être aussi à
l'extérieur de la clôture et, à ce moment-là, par
rapport à ce qui est écrit là... Moi, peut-être que
je ne suis par correct, vous me direz si c'est correct ou pas: dans un
cimetière ou sur la propriété.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me dit, c'est qu'on
va aller chercher la loi sur les cimetières. On va essayer de trouver
où elle est ensevelie et on va revenir avec.
M. Dufour: Parce que, comme c'est libellé là, un
drôle pourrait arriver et dire: Si ce n'est pas à
l'intérieur, cela ne marche pas.
M. Garon: ...la loi, avec l'édifice de Laurent Gagnon, sur
Grande-Allée, parce qu'il y avait des corps de personnes qu'ils avaient
enterrés il y a une couple de cents ans, pour des raisons
d'épidémie, apparemment, et c'était en dehors de la ville
à ce moment-là. Il y a des lois sur les cimetières qui
sont...
As-tu des problèmes avec cela, Francis? As-tu posé la
question?
M. Dufour: Oui, j'ai posé une question, si le
cimetière c'est le lieu délimité où on met les
corps; la propriété du cimetière peut être plus
grande que l'endroit où l'on met des corps. Ce pourrait être pour
une extension future ou ce pourrait être sur le long de la route et la
propriété leur appartient.
M. Garon: II y a rarement de la publicité le long des
cimetières, n'est-ce pas?
M. Dufour: On le prévoit.
M. Garon: Y a-t-il quelque chose que tu verrais?
M. Dufour: Bien non, c'est juste pour prévenir les
problèmes. Parce qu'à un moment donné quelqu'un arrive et
dise: Aïe... C'est pour prévenir les problèmes aux
corporations. Je n'ai pas d'objection qu'on le suspende pour continuer. En
fait, c'est bien plus pour aider la compréhension de la loi.
M. Garon: Cimetière, cela veut dire quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Lieu où on enterre
les morts.
M. Garon: C'est cela qui est marqué? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dufour: Mais l'annonce dont on parle, l'inscription est-ce
qu'elle pourrait être placée à l'extérieur de
l'endroit où on enterre les morts? Par exemple, une
propriété c'est rare qu'on mette la ligne juste sur le
côté.
M. Garon: C'est marqué: dans un cimetière. M.
Dufour: C'est le "dans" qui me dérange.
M. Thérien: Au conseil municipal, sur la matrice
graphique, sur l'évaluation, c'est le terrain qui est
considéré comme cimetière au niveau de
l'évaluation?
M. Dufour: Oui, mais là vous n'avez pas... C'est: "sur
l'emplacement d'un édifice du culte ou dans un cimetière". Si
vous aviez marqué la même phraséologie "sur l'emplacement
du cimetière", pour moi cela aurait rempli le programme parce qu'il
pourrait y avoir une extension future. Il n'y aurait plus d'annonce à
côté.
M. Thérien: Dans un cimetière, vous savez que c'est
dans le terrain qui est considéré comme un cimetière parce
qu'il est évalué comme cimetière. Tu le sais,
l'évaluation se fait par terrain. Cela ne se fait pas par le lieu
où on...
M. Dufour: Je n'ai pas de position de fond, c'est juste une
question d'éclaircir.
M. Thérien: D'un cimetière. On enlève le
"dans" et on met "d'un".
M. Côté (Charlesbourg): D'un cimetière.
M. Dufour: D'accord. Parce qu'on pourrait dire que le
cimetière comprend tout le...
M. Thérien: Bien oui, parce que, si...
Le Président (M. Saint-Roch): Puis-je suggérer
pendant que nous préparons l'amendement de passer à l'article
2?
M. Garon: II y a un amendement qui est en préparation?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour remplacer le
"dans" par un "d'un".
M. Garon: "Dans", je trouvais cela bon. Est-ce qu'il peut le
mettre à l'extérieur du cimetière?
M. Dufour: On pense que c'est un peu plus large.
M. Thérien: C'est le terrain qui est
considéré comme cimetière.
M. Côté (Charlesbourg): Quant à moi, le
"d'un" est dans le "dans" et le "dans" est dans le "d'un". Alors, prenez ce que
vous voulez.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Sur l'emplacement du cimetière. D'accord, ce
sera précis. Je n'avais pas compris.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre la
rédaction de l'article 1. J'appelle maintenant l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): "La présente loi ne
s'applique pas..."
M. Garon: C'est l'autre, le dernier en bas: "Pour l'application
de la présente loi, est assimilé à de la publicité
tout message destiné au public." C'est un paragraphe à part.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Vous ne trouvez pas un peu vague la définition
où on dit "est assimilé à de la publicité tout
message destiné au public"? On ne distingue d'aucune façon entre
le commercial et le non-commercial. Si on regardait cela sur le plan juridique,
on se poserait la question. Donnons un exemple de publicité commerciale
ou non commerciale. Je pense à un silo qu'on voit souvent, quand on
passe près de la ferme de Jacques Baril, par exemple, à
Princeville. Il a donné un nom à sa ferme, c'est écrit sur
un gros panneau: Le Monopole. Je ne sais pas pourquoi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'il avait le
monopole de la vérité quand il était
député?
M. Garon: II a donné ce nom, je ne sais pas pourquoi.
C'est peut-être son père qui avait donné ce nom dans le
temps. La plupart des fermes sont en dedans de 1000 pieds ou 300 mètres.
Est-ce que c'est de la publicité commerciale ou non commerciale?
Tantôt, on va parler des produits agricoles. Les gens qui ont une belle
ferme en sont fiers et ils écrivent un nom sur le silo: Ferme...,
Famille...
M. Côté (Charlesbourg): Villeneuve.
M. Garon: N'importe quoi, le nom qu'ils donnent à leur
ferme. Ici, on dit: "est assimilé à de la publicité tout
message destiné au public." Est-ce vraiment un message destiné au
public quand on parle d'une ferme laitière où on ne vend pas de
lait au public? Celui qui ramasse le lait le fait pour la laiterie, par rapport
à un autre qui est un producteur de fruits et légumes. Je donne
un exemple concret. Ce qui m'a frappé à l'étude du projet
de loi, c'est qu'on ne voyait pas de distinction dans la publicité entre
le commercial et le non-commercial. Est-ce que cela a été
envisagé?
M. Côté (Charlesbourg): À ce qu'on me dit,
c'est que, dans la loi, il y a une section commerciale et une section non
commerciale.
M. Garon: C'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il y a la distinction
que vous souhaitez. On peut peut-être relire le commentaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre. (16
heures)
M. Côté (Charlesbourg): Ce projet de loi s'adresse
à la publicité plutôt qu'aux panneaux-réclame ou aux
affiches, ces derniers termes étant impropres à décrire
complètement le concept de la publicité le long des routes. Le
projet de loi précise que tout message destiné au public est
assimilé à de la publicité de manière à
indiquer qu'il faut donner à ce terme une signification très
large et ne point le restreindre à la réclame commerciale.
Contrairement à la situation sous la Loi sur les panneaux-réclame
et affiches, la loi réglementera la publicité concernant une
élection ou un événement religieux ou patriotique, de
manière à obliger, comme nous le verrons plus loin,
l'enlèvement de la publicité après
l'événement qui en a fait l'objet.
M. Thérien: Cela touche votre interrogation. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le dernier paragraphe
étant maintenant adopté, nous allons suspendre l'article 1 pour
l'amendement qui est en train d'être préparé au paragraphe
3° et
j'appelle maintenant l'article 2.
M. Garon: II n'est pas encore fait? Ce n'est pas bien long.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement au paragraphe
3° se lit comme ceci: Remplacer dans la deuxième ligne du paragraphe
3° de l'article 1, les mots "dans un" par le mot "d'un". Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): "La présente loi ne
s'applique pas dans le territoire d'une communauté urbaine ou
régionale, d'une municipalité régie par la Loi sur les
cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19) ou d'une réserve
indienne." Compte tenu de la réglementation sur l'affichage dans les
cités et villes, il ne convient pas de proposer l'application en milieu
urbain d'une législation provinciale conçue principalement pour
les routes de grande communication. L'exception a été
étendue aux territoires des communautés urbaines par souci
d'uniformité des règlements dans les grands centres.
Peut-être qu'on pourrait, à ce moment-ci, profiter de cette
occasion pour que le député de Rousseau nous fasse rapport sur
ses rencontres avec l'UMQ mercredi matin, puisqu'il en avait été
question lors du débat de deuxième lecture.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rousseau.
M. Thérien: En fait, c'était une rencontre avec
l'UMQ et l'UMRCQ pour connaître l'opinion face au projet de loi. L'UMQ,
bien entendu, nous a répondu qu'elle souhaiterait voir enlever l'article
34 qu'on va voir plus loin. Mais, concernant les pouvoirs que vous avez
mentionnés dans votre réplique, M. le député de
Lévis, on a laissé les pouvoirs tels qu'ils étaient. Cela
veut dire qu'on ne voulait pas enlever un pouvoir aux cités et villes
qu'elles avaient de réglementer sur leurs territoires. Donc, les
prohibitions vont être demandées aux MRC, mais les cités et
villes ne sont pas régies.
À titre d'exemple, vous avez semblé ne pas croire ce qu'on
vous disait pour ce qui est de l'affichage de telle route à telle route.
Je prends seulement l'autoroute des Cantons de l'Est. Je pourrai
peut-être déposer cela après, je n'en ai pas de copie. Il y
a 104,5 kilomètres régis par le Code municipal. Il y a 33,2
kilomètres régis par les cités et villes qui,
elles-mêmes, ont leurs règlements d'affichage, pour la plupart.
Seulement à titre d'exemple, à Sherbrooke, Bromont et Granby, il
y a un règlement d'affichage. Donc, il n'y a pas lieu de
s'inquiéter.
L'esprit du projet de loi, c'est surtout d'avoir un outil efficace et
rapide, parce qu'on a au-delà de 7000 affiches sur lesquelles il faut
intervenir, parce que l'ancienne loi faisait en sorte qu'il y en avait une
prolifération et qu'on n'avait pas d'outils pour remplacer cela. C'est
sûr que cela crée deux classes, mais on n'enlève pas de
pouvoirs que les gens avaient. Donc, on a commencé à parler de ce
que l'union pensait et ainsi de suite. Votre expert, du côté de
l'Opposition, je lui en ai parlé ce matin ou hier. On s'en est
parlé ce matin, M. le député de Jonquière et
moi.
M. Garon:...
M. Thérien: Pardon?
M. Garon: Un expert en municipalités, vous voulez
dire?
M. Thérien: Un expert en municipalités. Non?
M. Garon: Je suis content. Je suis content de vous l'entendre
dire.
M. Thérien: De votre côté. Pour nous, ce ne
serait pas un expert. Mais, de votre côté, c'est sûrement un
expert valable. Ha, ha, ha! C'est évident que, si on avait
commencé à discuter pour enlever des pouvoirs à l'Union
des municipalités, aux villes, ce n'est pas aujourd'hui qu'on serait ici
pour se donner un outil, sauf que les discussions ne sont pas fermées,
s'il y avait vraiment une prolifération, comme vous l'avez
mentionné, s'il y a des trous partout. Mais on a fait l'examen de toutes
nos routes et on s'aperçoit qu'il n'y a pas de trous parce que les
villes ont justement un règlement d'affichage qui donne une certaine
image.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Rousseau. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
à l'article 2?
M. Garon: À l'article 2, il y a quelque chose que je
comprends mal. Je ne connais pas toute la législation qu'il y avait
avant sur les autoroutes, mais prenons Québec-Montréal. Je me
rappelle, quand j'étais au ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, qu'on avait des problèmes avec le
zonage agricole parce que des entreprises voulaient se localiser le long des
routes juste à cause des panneaux parce qu'elles disaient que cela
faisait une publicité pour elles que d'avoir un gros panneau, parce
qu'il y avait tant d'automobiles qui passaient sur la route. Je ne vois pas
pourquoi le
principe, le long d'une autoroute, par exemple...
M. Thérien: II faut dire qu'avant il y avait la
Régie des autoroutes. Cela n'existe plus, M. le député de
Lévis. Elle a été transférée.
M. Garon: Oui, je comprends, mais je veux parler de la
sécurité routière. Quand les entreprises se placent le
long de la route, disons à Saint-Hyacinthe - quand on passe là,
II y a un paquet de panneaux - pour bénéficier de la
publicité sur la route, je ne vois pas pourquoi ce n'est pas
réglementé autant que pour le reste de la route, parce que cela
fait un long millage. On enlèverait sans doute un incitatif de se placer
le long des routes. Cela ne donne rien d'avoir un incitatif de se placer le
long d'une autoroute. Mais le droit de pouvoir afficher des grosses enseignes
le long des routes pour des entreprises, c'est un incitatif, surtout quand il
s'agit d'entreprises qui sont moins connues ou dont les produits sont moins
connus.
M. Thérien: Le danger, M. le député de
Lévis, ne nous a pas paru très grand parce que l'exemple dont
vous parlez sur la route 20 d'entreprises qui n'étaient pas
régies et qui avaient le droit d'afficher à l'époque, cela
nous donnait la possibilité, avec les accidents géographiques,
avec les règlements des différentes villes, d'afficher 16 fois de
Montréal à Rimouski.
M. Garon: Non, mais là vous enlevez les villes.
M. Thérien: Oui, mais les villes ont leur
règlement. Il faut se fier au règlement qu'elles ont
déjà. On ne peut pas passer par-dessus le règlement. On
est assujetti. En prenant les règlements des villes et les accidents
géographiques...
M. Garon: Mais cela ne règle rien par rapport à la
sécurité routière.
M. Thérien: Non, mais...
M. Garon: Un panneau dans une ville ou dans une campagne, c'est
la même chose.
M. Thérien: Oui, mais la ville a des règlements qui
font que la sécurité routière n'est pas menacée.
Surtout si on prend...
M. Garon: Je ne suis pas sûr de cela. Quand vous arrivez de
Montréal et que vous descendez vers Québec, il y a un panneau qui
est tout illuminé...
Une voix: C'est peut-être illégal, aussi.
M. Garon: ...et, si vous arrivez le soir, vous vous demandez si
la route ne va pas dans une autre direction parce que cela fait trois ou quatre
lumières qui sont braquées sur vous.
M. Thérien: C'est peut-être illégal, M. le
député de Lévis. Il y en a 7000 qui sont illégaux,
là. Celui-là, il faudrait le prendre en note pour voir si
vraiment...
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement, dans le
Code de la sécurité routière, je me souviens quand on l'a
adopté, on disait qu'il y avait des lumières qui pouvaient
aveugler ou mettre en péril la sécurité
routière.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): lis ont donc
été interdits. Cette disposition est reproduite à
l'intérieur de la loi actuelle. C'est l'article 19.
Une voix: Plus loin, on régit cela.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y a
sûrement... Je pense que ce que vise le député de
Lévis est davantage à l'article 5.
M. Garon: Mais l'article 19 ne s'applique pas parce qu'on dit que
la présente loi ne s'applique pas aux villes. Ce que je veux dire, c'est
que l'affichage le long d'une route... Enfin, je ne parle pas des rues dans la
ville. Mais, quand une autoroute traverse une ville, par exemple quand on s'en
va de Québec à Montréal, on traverse Drummondville. C'est
une ville, ça. Le territoire est long. On traverse Saint-Hyacinthe. Par
la suite, on traverse plusieurs petites villes jusqu'à Montréal.
J'imagine qu'entre Saint-Hyacinthe et Montréal elles sont à peu
près toutes exclues, à toutes fins utiles. À
Drummondville, c'est exclu également et il y a de l'affichage le long de
l'autoroute qui, à mon avis, est aussi dangereux que dans les
campagnes.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends le sens de
l'intervention du député de Lévis et de son
questionnement. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les
municipalités du Québec ne sont pas responsables à ce
chapitre. Je pense que c'est un pouvoir qui appartient déjà aux
municipalités. On est en négociation avec elles. On en parle avec
elles. On verra ce qu'on peut faire. Mais ce qu'on dit, c'est qu'aujourd'hui on
peut faire ce qu'il y a dans la loi. Au-delà de cela, s'il y a
possibilité d'aller plus loin, de concert et en accord avec l'UMQ et
l'UMRCQ, on ira, mais on veut d'abord respecter le pouvoir dévolu aux
municipalités. Et, dans ce sens-là, votre collègue de
Jonquière doit certainement être en faveur de ce principe.
M. Thérien: M. le député de
Lévis...
M. Garon: La municipalité peut dire qu'elle
réglemente pour les fins de l'esthétique dans sa
municipalité. C'est une affaire. Qui est respon-
sable de la sécurité routière? C'est le ministre
des Transports. Les municipalités ne sont pas responsables de la
sécurité routière sur les autoroutes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il peut à
tout le moins, je pense, y avoir certaines situations où le Code de la
sécurité routière va primer.
M. Garon: Oui, mais vous l'excluez. Ah! Vous voulez dire ailleurs
dans le code.
Une voix: Oui, c'est cela.
M. Thérien: Si vous avez lu le rapport...
M. Garon: On ne voit pas à quel point la localisation le
long d'une autoroute, seulement le fait d'afficher, est un incitatif à
se localiser là. Je l'ai vécu fortement. Je ne savais pas cela
avant d'administrer la Loi sur la protection du territoire agricole. On avait
des pressions fortes. J'ai remarqué qu'il y avait deux raisons pour
lesquelles on faisait de la localisation d'entreprises en dehors des raisons
ordinaires. D'abord, se placer dans une campagne pour être tout seul,
pour ne pas être dans un parc industriel où il y a des syndicats.
Cela m'a surpris. Mais, un moment donné, j'ai dit: Qu'est-ce que c'est,
le facteur de localisation? Qui veut aller se placer là? Cela n'a pas de
bon sens! le gars s'était mis là et il disait: Je veux aller
là parce que je suis certain qu'il n'y aura pas d'autres usines. Je ne
veux pas avoir l'influence des syndicats des autres usines. C'était un
facteur de localisation. J'ai été surpris et on l'a vu à
plusieurs reprises. Ils ne voulaient pas être dans un parc industriel
parce qu'ils ne voulaient pas subir les influences des parcs industriels. Le
deuxième facteur de localisation qui m'a frappé, c'était
justement le pouvoir d'afficher le long de l'autoroute. On disait: S'il y a
tant de millions de véhicules qui passent par jour, c'est aussi valable
en termes de publicité que de placer de l'argent à la
télévision ou dans des revues pour qu'on voie mon nom. Ce qui se
défend, à mon avis. Alors que, pour des fins de
sécurité routière... C'est pour cela que je dis: le long
d'une autoroute, je ne pas ici le long d'une route ordinaire, mais le long
d'une autoroute où cela circule et cela roule, les gens doivent regarder
la route et ne pas commencer à regarder un catalogue d'annonces le long
de la route. À ce moment-là, je pense que, pour des fins de
sécurité, ce n'est pas bon. C'est dans ce sens-là.
À mon avis, le ministre laisse des grandes parties de territoire qui ne
sont pas touchées et pour lesquelles la sécurité
routière sera autant affectée.
M. Thérien: J'aurais une question à poser au
député de Jonquière. Le député de
Jonquière serait-il en faveur qu'on enlève le pouvoir aux villes
de s'afficher et de réglementer?
M. Garon: Ce n'est pas cela, la question. M. Thérien:
Non, non, mais...
M. Garon: Ce n'est pas une question de faire de la politique, ce
n'est pas cela.
M. Thérien: Non, ce n'est pas une question de
politique.
M. Garon: On parle de la sécurité routière
ou non. La question, ce n'est pas si on veut le donner aux villes ou non, c'est
qu'il y a une seule personne responsable de la sécurité
routière, c'est le ministre des Transports du Québec. Il n'y en a
pas d'autre au Québec. C'est lui, le responsable.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, par contre, il y a
d'autres dispositions. Je pars du principe que les cités et villes sont
des gens responsables et veulent aussi la sécurité publique.
À partir de ce moment-là - c'est un premier principe - ceux et
celles qui pourront en abuser éventuellement... On verra, mais,
entre-temps, sur le plan de la sécurité publique, la
sécurité routière, c'est la responsabilité du
ministre des Transports qui, lui, va continuer d'exercer sa fonction, à
partir des éléments de sécurité, donc, du Code de
la sécurité routière, qui vont nous permettre
d'intervenir. Si on a senti le besoin d'introduire l'article 19 avec un pouvoir
un peu plus général que ce qu'il y a dans le code, c'est pour
parer à toute éventualité dans le cas où il y
aurait des abus du type dont le député de Lévis nous
parle. (16 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 2? M. le député de
Lévis.
M. Garon: En Ontario, il y a une loi qui interdit de se
construire le long d'une route. Pourquoi? Parce qu'au Québec, ce qu'on
fait, au fond, on laisse les gens se construire le long de la route et
après on dit: Cela n'a plus de bon sens, c'est devenu une rue. Alors, on
fait une voie de contournement. On n'interdit pas plus de bâtir le long
de la route. Le monde bâtit tranquillement et on fait une deuxième
voie de contournement. En Ontario, on dit: Une route et une rue, c'est
différent. Une route, c'est pour lier deux points, ce n'est pas une rue.
Comme ici on n'a pas... C'est évident qu'on va dire: Ailleurs, ce n'est
pas réglementé de la même façon, mais c'est parce
qu'en Ontario on interdit la construction le long des routes. On dit: Quand le
gouvernement fait une route et déclare que c'est une route, on n'a pas
le droit de bâtir le long de la route parce que la route va devenir une
rue.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse, au
Québec, on le permet. À moins qu'on ne change
les lois, la loi sur la voirie... Mais on ne les changera pas tout de
suite parce que vous m'avez dit de ne pas trop légiférer et je
vais suivre vos conseils.
M. Garon: Vous vous demandez des fois pourquoi on a un plus haut
taux d'accidents qu'ailleurs. C'est évident que, si on a une route qui
est devenue une rue parce que tout le monde a bâti le long de celle-ci et
qu'on s'en va en automobile sur une route qui est devenue une rue, qui n'est
plus une route, le risque d'accident est bien plus grand. Les automobiles
sortent, les enfants sortent avec les bicyclettes, etc. C'est plus dangereux
parce qu'on...
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
c'est qu'il y a deux lois avec lesquelles le ministère des Transports a
beaucoup de difficultés au moment où l'on se parle: celle qu'on
veut tenter de régler parce que celle qu'on a actuellement est à
peu près inopérante et les officiers du ministère n'ont
pas ce qu'il faut pour la faire appliquer - donc, on se donne un peu plus de
temps pour être capables de faire un bout de chemin et tenter de la faire
appliquer - la deuxième étant les entrées, les
accès à des propriétés. Vous avez dû vivre
cela comme député à peu près comme tout le monde,
tout le monde veut ouvrir des accès sur la route. Ah! C'est effrayant,
vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de demandes qu'il y a. Je suis
allé visiter la fameuse route 116 entre Plessis-ville et Princeville qui
a fait l'objet de tant de débats, et ce n'est pas encore fini, l'un des
problèmes très importants, c'est que les gens ont
empiété sur l'emprise, ils ont prolongé les accès,
ils se sont fait effectivement des garages ou toutes sortes de commerces
où la sécurité publique est en danger sauf que cela
achève, ils vont être défaits. On n'aura pas le choix, on
est en train de faire appliquer la Loi sur la voirie qui permet les
accès, mais tant donner de tolérance, cela ne peut pas se
régler aussi vite que cela.
M. Garon: Je vais vous poser une question: La
sécurité routière au fond, pour toute partie du territoire
qui n'est pas couverte, cela veut dire que les normes de sécurité
varient d'une municipalité à l'autre?
Une voix: Pas vraiment.
M. Garon: Je regardais chez nous, exactement où j'ai mon
bureau, il y avait au coin de la lumière deux sorties. Quand la
bâtisse a été vendue, je suis allé voir le nouveau
propriétaire et je lui ai dit: Vous devriez faire fermer ces
sorties-là, c'est dangereux et cela ne sera même pas bon pour
votre commerce. Les gens vont rentrer à un endroit dangereux et ils vont
sortir à un endroit dangereux et, en plus, cela vous enlève du
stationnement où vous mettez deux sorties collées sur une
lumière. Il a dit: Dans le fond, cela a du bon sens. Il a fait fermer
les deux sorties de sorte qu'on entre et on sort beaucoup plus loin que la
lumière, ce n'est pas dangereux et cela lui donne bien plus de
stationnement. Alors, pourquoi? Ce n'était pas de mauvaise foi sauf que,
trop souvent, cela est fait à la bonne franquette sans que personne ne
soit spécialiste de la sécurité routière et je
pense que, à un moment donné, il se fait des erreurs et là
on voit qu'il arrive des accidents parce qu'une chose a été mal
faite, tout simplement. Moi, je pense que le spécialiste de la
sécurité routière au Québec, c'est le ministre des
Transports. De la même façon dans le domaine alimentaire où
on a dit: Ce n'est pas tout le monde qui va commencer à
réglementer. Il y avait des règlements... Cela a
été une petite bataille, au fond. Les normes alimentaires un peu
partout, on a dit non. Il va y avoir une norme alimentaire. Le responsable de
la sécurité alimentaire au Québec, c'est le ministre de
l'Agriculture. Alors, moi, je pense qu'il faut reconnaître que le
responsable de la sécurité routière au Québec,
c'est le ministre des Transports.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, effectivement, la loi
que nous avons devant nous était une loi... Celle qui existe
actuellement est pratiquement inapplicable. Ce que nous avons fait, c'est
d'abord travailler avec les officiers du ministère qui ont conçu
un projet de loi qui, de par leur expérience et la rédaction
qu'on en a fait, était, quant à nous, plus applicable, plus
facilement applicable. Deuxièmement, une consultation publique a
été faite pour arriver où l'on arrive. Ce
principe-là fait en sorte que cela va limiter le nombre d'endroits
possibles pour pouvoir signaler le long de la route. Je me souviens des
discussions qu'on a eues sur la distance de la route et les sorties, les
bretelles, mettez tout ce que vous voulez, toujours dans le but de
protéger la sécurité du public.
Alors, écoutez, j'ai des gens qui m'entourent qui sont au
ministère des spécialistes de la chose et qui ont tenté de
voir l'application de tout cela. Ce qu'on m'a donné jusqu'à
maintenant, c'est suffisamment d'assurance pour qu'on fasse un pas dans la
bonne direction. Ce n'est pas parfait. C'est clair que ce n'est pas parfait. On
est obligé de vivre avec un certain nombre de lois; la Loi sur la
voirie, il y a de la poussière dessus pas mal, mais on est obligé
de vivre avec. Et, s'il y a d'autres choses à faire au moment où
on amendera la Loi sur la voirie, on la dépoussiérera, on le
fera. Mais le Code de la sécurité routière, lui, a
été amendé trois fois dans l'espace de deux ans et demi.
Si ce n'est pas suffisant, bien, une quatrième fois, cela ne
m'énerve pas. Ce n'est pas parce que j'aime la législation, j'ai
beaucoup d'autres choses à faire que de passer des heures et des heures
en commission parlementaire, mais je pense que c'est un exercice
démocratique qu'il faut faire
et, effectivement, cela nous permet à l'occasion de bonifier
certaines portées d'un article de loi. C'est un exercice qui est utile,
très utile.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 2?
M. Garon: Pas pour le moment.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 29)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je demanderais si on peut suspendre l'article 2 pour le
vote seulement, pas pour une discussion, et on y reviendra à la fin.
M. Côté (Charlesbourg): On prendra le vote à
la fin, M. le Président.
M. Garon: II y a différentes choses qu'on va voir dans les
articles qui suivent et on verra à quel point c'est couvert.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 2
étant maintenant suspendu pour le vote, j'appelle l'article 3.
M. Côté (Charlesbourg): "Dans la présente
loi, le terme "chaussée" désigne la partie d'une route
normalement utilisée pour la circulation des véhicules et le
terme "emprise", la surface d'une route et de ses bordures jusqu'à la
ligne de séparation du terrain contigu."
M. Garon: Bon.
Une voix: M. le député de Lévis, cela
remplace...
M. Garon: Non, c'est correct. Je veux simplement le relire comme
il faut. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 3
étant adopté, j'appelle l'article 4.
M. Côté (Charlesbourg): "Sauf indications
contraires, la distance entre une publicité et une route, une halte
routière ou un belvédère est mesurée à
partir, selon le cas, du bord de la chaussée ou de la limite de la halte
routière ou du belvédère."
En retenant le bord de la chaussée comme point de
référence pour mesurer la distance plutôt que le bord de
l'emprise des routes comme le fait la loi actuelle, nous visons à
uniformiser les distances d'affichage pour l'usager de la route qui utilise la
chaussée. La ligne d'emprise des routes, qui est actuellement retenue
comme point de référence, varie d'une route à l'autre pour
des considérations qui sont tout à fait étrangères
à l'affichage le long des routes. Ainsi, les vieilles routes avaient 66
pieds d'emprise alors que les nouvelles en ont 108. Souvent, on doit
acquérir une surlargeur d'emprise à cause d'une
dénivellation importante du terrain ou simplement parce que le
morcellement du lot est trop important. Par contre, le bord de la
chaussée contribuera à créer une certaine
uniformité dans l'emplacement de la publicité par rapport
à la route que ne peut réaliser le bord de l'emprise. Finalement,
c'est une question de sécurité et d'uniformité. Si on le
fait, on le fait comme il le faut.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 4?
M. Garon: Alors, on dit, au fond, qu'on part du bord de la
chaussée comme point de référence tout le temps, du bord
de l'asphalte, quelle que soit la largeur.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: On ne s'occupe pas s'H y a une emprise qui est large ou
qui n'est pas large, on part de la chaussée où circulent les
automobilistes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: Cela a bien du bon sens. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 4
étant adopté, j'appelle l'article 5.
Publicité commerciale Champ
d'application
M. Côté (Charlesbourg): "Le présent chapitre
ne s'applique pas à la publicité placée sur les lieux
où s'exerce une entreprise, une profession ou un art et qui ne contient
que des informations sur le nom ou la raison sociale de l'occupant, ses
activités, ses produits ou services ou ses installations physiques.
"Toutefois, il s'applique à la publicité concernant la cueillette
ou la vente de produits agricoles placée sur les lieux de cueillette de
ces produits."
L'explication: cet article vise à soustraire de l'application de
la loi la publicité placée sur les lieux du commerce. La loi
actuelle ne réglemente pas cette publicité et il n'apparaît
pas opportun de proposer une réglementation par-
ticulière régissant la publicité des
commerçants qui exploitent leurs commerces aux abords des routes que le
ministère des Transports entretient et qui n'ont jamais
été réglementés par la loi concernant la
publicité sur les lieux de commerce. Dans le cas de la publicité
concernant la cueillette ou la vente de produits agricoles, le projet de loi
vise à réglementer cette publicité pour éviter la
prolifération de ce type de publicité en bordure des routes,
comme nous le verrons à l'article 14 du projet de loi.
Alors, finalement, si on se comprend bien, vous nous aviez donné,
en deuxième lecture, l'exemple d'un centre commercial qui pouvait
s'implanter le long d'une route et qui aurait pu être signalé ou
affiché. Ce dont on parle ici, c'est d'un affichage qui est sur
l'édifice ou le commerce; donc, la raison sociale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mais quand on entre par Stone-ham, il y a le centre
commercial; on est encore sur l'autoroute, que je sache. Il n'y a pas de
distance très grande et l'affichage qui est là n'est pas sur la
bâtisse. Ah, c'est à l'intérieur de la municipalité,
c'est autre chose.
M. Garon: II y aura une discrimination entre une entreprise en
général et une entreprise agricole, parce qu'on dit: "il
s'applique à la municipalité concernant la cueillette ou la
vente."
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le député
de Lévis, lorsqu'on parle des produits agricoles, en termes de
possibilité d'affichage, prenons le blé d'Inde de Neuville
à titre d'exemple, c'est pour une période x. On se donne donc un
pouvoir large de le reconnaître et de le permettre, mais pour autant que
cela finisse par disparaître. Quand j'arrive au coin de la route
Bourg-Royal et des Érables à Charlesbourg - je m'excuse de
prendre cet exemple - il y a une pancarte sur le poteau pour du bois de
chauffage à vendre à l'année. Je ne suis pas sûr
qu'elle devrait éventuellement rester là, si une affiche comme
celle-là était le long d'une route appartenant au
gouvernement.
M. Garon: Oui, mais en quoi une entreprise qui est dans le
domaine du bois ou des produits agricoles est-elle différente d'une
autre entreprise? Par exemple, si on va à Beaumont, je pense à
une entreprise qui vend pas mal de bois de chauffage qui est annoncé sur
le bord de la route. On voit le bois; il y a une annonce "Bois de chauffage
à vendre" et son bois est là. En quoi cette entreprise est-elle
pire que quelqu'un qui aurait ce qu'on appelle une "machine shop" à
côté ou un garage, ou encore que quelqu'un qui aurait des serres,
à Saint-Vallier, pas loin, sur la route 132?
M. Côté (Charlesbourg): Les roses de
Drummondville.
M. Garon: Un peu plus loin, par exemple, vous allez voir...
Le Président (M. Saint-Roch): Ils ne vous laisseront pas
afficher, M. le ministre.
M. Garon: ...pas loin de la côte, à Beau-mont, donc
en territoire rural, une pépinière qui fait des produits de
pépinière. Pourquoi être plus restrictif pour quelqu'un qui
fait des produits de pépinière ou des produits de serre que pour
quelqu'un qui produirait des champignons, par exemple, dans une bâtisse,
à la noirceur? Il faut qu'il vende ses champignons; alors, il faut bien
qu'il les annonce, ses champignons. Pourquoi être plus restrictif pour
ces produits-là que pour d'autres produits? Les champignons, c'est
à l'année; c'est produit à la noirceur dans une
bâtisse qui est fermée.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vigneault.
M. Vigneault: On n'est pas plus restrictif pour les produits
agricoles que pour les autres produits de commerce. Le deuxième
alinéa ne vise que les produits qui sont placés sur les lieux de
cueillette ou de vente. Si vous ouvrez un kiosque pour vendre des produits
agricoles le long de la route, le kiosque va être traité comme
n'importe quel lieu de commerce, c'est-à-dire qu'il ne sera pas
régi par le deuxième alinéa, il va être régi
par le premier. Ce qu'on voulait éviter, c'est la prolifération
des petites pancartes indiquant dans le champ qu'on pouvait cueillir le
produit. C'est cela qu'on voulait éviter, en réduisant par champ
à deux la quantité de ces pancartes-là.
Si vous ouvrez un kiosque de vente, qu'il soit ouvert par un
agriculteur, un pêcheur ou un autre commerçant, il est
traité sous le premier alinéa de l'article 5, comme n'importe
quel commerce.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
5 est adopté?
M. Garon: II y a des gens qui m'appellent au bureau, qui disent
Qu'est-ce qui arrive avec le projet de loi 1? Ils sont inquiets.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, lesquels? Dites-nous
cela.
M. Vigneault: Quelles inquiétudes ont-ils?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que vous pouvez les
identifier pour le bénéfice des membres de la commission?
M. Garon: II y en a un qui appelle pour savoir s'il va y avoir
des auditions pour que le public vienne nous parler là-dessus. Un avocat
de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, bien, c'est le
même qui a appelé chez nous et, il était tout
mêlé.
M. Garon: Je ne sais pas si c'est le même, je ne sais pas
qui a appelé chez vous.
M. Côté (Charlesbourg): M. Faviot, ou Tavlot?
M. Garon: Non, ce n'est pas Taviot.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ce doit être
son associé, parce que, comme par hasard, c'est un projet de loi qui a
été déposé au mois de juin 1987 et il n'en avait
pas entendu parler encore. Il venait d'en entendre parler cette semaine.
M. Garon: Ah, bon!
M. Côté (Charlesbourg): II y a bien des avocats qui
se cherchent des causes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à apporter à l'article 5?
M. Garon: Quand on regarde le deuxième paragraphe -
Francis, tu avais posé une question pendant que je suis intervenu; je
fais finir cela parce que j'avais commencé là-dessus et tu
reviendras avec ta question - "Toutefois, il s'applique à la
publicité concernant la cueillette ou la vente de produits agricoles
placée sur les lieux de cueillette de ces produits. " C'est
drôlement dit. C'est la publicité qui est placée sur les
lieux de cueillette, "la publicité concernant la cueillette ou la vente
de produits agricoles placée sur les lieux de cueillette de ces
produits", que le cultivateur les cueille lui-même ou qu'il les fasse
cueillir par d'autres. Quand il veut annoncer des fraises, par exemple, il
n'annonce pas cela à plusieurs places. Il annonce que les fraises, vous
pouvez venir les cueillir vous-mêmes ou vous pouvez les acheter
cueillies. Il y a un kiosque sur le bord du chemin. On ne peut pas mettre le
kiosque dans le champ, les gens ne le verront pas. Pourquoi ne pourrait-il pas
vendre ses fraises? Cela n'a l'air de rien, mais cela vaut à peu
près 7500 $ l'acre.
M. Côté (Charlesbourg): II peut les vendre. M.
Garon: II ne peut pas mettre d'affiche.
M. Vigneault: Oui, il peut en mettre au kiosque. Cela s'applique
à la publicité qu'il va placer dans le champ, pour en
réduire le nombre. Sur le kiosque, il est régi par le premier
alinéa, comme n'importe quel commerçant.
M. Garon: Quelqu'un met une affiche pour dire "Fraises à
vendre, vous les cueillez vous-mêmes".
M. Thérien: Dans le champ?
M. Garon: Sur le bord de la route pour que les gens la voient en
passant, il ne met pas cela dans le champ, habituellement.
M. Thérien: Sur le bord de la route, c'est dans le champ
quand même. Habituellement, son kiosque est dans le champ de fraises, sur
le bord de la route.
M. Garon: Oui.
M. Thérien: Donc, il est dans le champ.
M. Garon: II n'est pas dans l'emprise.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il ne peut pas
être dans l'emprise.
M. Garon: Non, il est sur son terrain.
M. Côté (Charlesbourg): Cela, c'est de la
publicité.
M. Thérien: C'est cela, il est dans son champ.
M. Garon: II a le droit à deux.
M. Thérien: II a le droit à deux par lieu de
cueillette.
M. Vigneault: II y en a beaucoup à proximité des
maisons, des postes de vente.
M. Garon: En vertu de quel article a-t-il droit à deux par
lieu de cueillette?
M. Vigneault: C'est l'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 14 dit: "1° la
cueillette ou la vente de produits agricoles, pourvu qu'elle soit placée
pendant la période de cueillette à au moins un mètre de
l'emprise de la route... " C'est encore mieux que ce qu'on permet aux autres.
Les autres, c'est à partir de la bordure de la route et c'est 30
mètres. On peut se retrouver avec d'autres panneaux plus loin.
M. Garon: Cela leur prendra un permis.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont encore même
favorisés. Ils n'ont pas besoin de permis, les cultivateurs. Comme vous
voyez, on savait qui était critique de l'Opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que
l'article 14 est adopté? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Quand vous dites: "Le présent chapitre ne
s'applique pas à la publicité placée sur les lieux
où s'exerce une entreprise, une profession ou un art et qui ne contient
que des..." cela a l'air restrictif, mais c'est gros, pour moi. Si quelqu'un
décidait qu'il écrit des informations sur le nom, la raison
sociale, ses activités, ses produits ou services ou ses installations
physiques, il pourrait y en avoir de la publicité. Comme ce sont souvent
des centres commerciaux - même à l'intérieur des
municipalités, cela couvre ce contrôle - cela ferait tellement de
publicité. Trouvez-vous que c'est trop large?
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'état actuel
des choses, comme je l'ai dit tantôt, c'est une tentative de le rendre
applicable. On a cela derrière la tête sur le plan de la loi. Je
me dis que les gens chez nous, qui ont travaillé là-dessus et qui
ont vécu les atrocités de la guerre au cours des dernières
années pour tenter de faire appliquer tout cela, car ce qu'on a
actuellement, ce n'était pas applicable, ont tenté de faire un
texte qui soit applicable. On me dit: Avec cela, on est capables de vivre, et
cela devrait normalement bien aller.
M. Thérien: De toute façon, le député
de Lévis a souvent passé dans des rangs - moi, je viens d'une
région de fraises - où on voit "Venez cueillir vos fraises" sur
tous les poteaux, avec des fautes en plus.
M. Dufour: Le Festival des fraises.
M. Thérien: Le festival, c'est prévu. Mais, pour la
cueillette, c'était écrit "fraises" avec des flèches, deux
kilomètres, trois kilomètres, cinq kilomètres. Vous
êtes déjà venu chez nous, d'ailleurs, au Festival des
fraises.
M. Côté (Charlesbourg): Comme ministre? M.
Thérien: Comme ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'était du temps
où vous étiez dans le même parti.
M. Thérien: il...
Le Président (M. Saint-Roch): Le dernier bout est
enlevé du Journal des débats.
M. Garon: Pourquoi? Vous voulez enlever le droit
démocratique du député de s'exprimer comme il veut. On
peut ne pas être d'accord, mais on ne peut pas lui interdire de
s'exprimer.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons à
l'article 5, M. le député de Lévis.
(16 h 45)
M. Dufour: Dans le fond, ce que j'ai compris par rapport à
ma question, c'est qu'au lieu d'essayer de circonscrire vous avez mis cela
aussi large pour couvrir le tout. C'est un peu cela.
M. Thérien: Oui, sauf que "sur les lieux de la
cueillette", cela limite.
M. Dufour: Non, je ne parlais pas de la cueillette, je parle de
l'entreprise.
M. Thérien: D'accord. L'entreprise, c'est parfait.
M. Dufour: Vous avez tellement mis de possibilités que
vous êtes convaincu que vous couvrez tout le sujet, autrement dit. Cela
me semblait très large au point de vue des permissions.
M. Thérien: Comme on dit, il y a peut-être lieu
aussi dans une autre loi, parce que cela n'a jamais été
régi, de régir cela à ce moment-là. Mais,
là, il n'y en a jamais eu, comme M. le ministre le disait tout à
l'heure. Il n'y a pas présentement de règles, mais
peut-être qu'éventuellement il y en aura sur le lieu.
M. Dufour: Je pense bien que je n'apprendrai pas au
député de Rousseau, qui a agi comme maire pendant un certain
nombre d'années, qu'enlever des lois, c'est difficile. Vous avez couvert
pratiquement toute la panoplie des possibilités qui pourraient concerner
une entreprise ou un commerce. À ce moment-là, on ne pourra plus
jamais revenir et reculer.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf qu'il faut comprendre
une chose. On se retrouve sur un territoire ou un terrain qui appartient
à un individu. Tu essaieras de venir m'empêcher chez moi de
signaler quelque chose que je voudrais signaler sur mon terrain. Il y a des
droits individuels aussi qu'il faut respecter. Le gars qui est
propriétaire d'un terrain ou d'une entreprise commerciale, j'imagine
qu'il doit avoir certains droits.
M. Dufour: On peut lui donner un droit, sauf que c'est
réglementé à l'intérieur des villes facilement,
parlons des municipalités c'est plus juste. On dit: Vous avez le droit
de vous afficher sur votre bâtisse avec une grandeur X, mais vous ne
pouvez pas marquer n'importe quoi. Cela ne peut pas être le catalogue
comme cela ne peut pas être la vitrine. Il y a des normes très
précises. On dit: Vous avez droit, pour telle surface, à telle
grandeur.
M. Thérien: Cela justifie ce que l'on disait. On parlait
tantôt de l'autonomie et de ne pas retirer des pouvoirs aux villes. C'est
à la ville
de décider un peu de l'image qu'elle veut donner de ses commerces
et de son vécu.
M. Dufour Ce n'est pas juste à l'intérieur des
villes.
M. Thérien: Non, non. Je vais employer, le mot
"municipalité".
M. Garon: Je vais vous dire une affaire. On dit qu'on n'a pas de
statistiques, mais, quand on voit des endroits où, pour l'affichage,
c'est le "free for all" total, où on a l'impression qu'il n'y a aucune
règle sur le zonage, rien, c'est cela qui est le plus dangereux pour la
sécurité routière. J'en suis convaincu. Puis, si on
faisait une corrélation avec le nombre d'accidents à ces endroits
- je pense à un endroit en particulier où on me dit qu'il
faudrait changer la route pour telle raison - je suis convaincu que le
système d'affichage qui est là est la cause d'accidents. À
un moment donné, comment veux-tu te retrouver dans tout le bataclan
d'annonces qu'il y a là? Cela n'a pas de bon sens.
Je regardais des places. Il y a quelques années, je suis
allé à l'île-du-Prince-Édouard et ce qui m'avait
frappé, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'hôtels, mais, ils ont
beaucoup de "bed and breakfast". Sauf qu'ils ont mis une signalisation
uniforme. Si tu ne cherches pas cela, à la fin, tu n'as pas besoin de
regarder ces annonces parce que - je ne me rappelle plus la couleur, il me
semble que c'est brun - tu sais que c'est une annonce touristique et elles ont
toutes le même...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce qui est
touristique, c'est...
M. Garon: Alors, c'est bien moins dangereux parce que, si vous ne
cherchez pas un hôtel, vous n'avez pas besoin de regarder cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce qui est
touristique, c'est réglé chez nous. C'est la signalisation bleue.
La signalisation des équipements gouvernementaux c'est la signalisation
brune. La signalisation de destinations, c'est la verte. Il ne faut pas oublier
que là on est hors emprise. Finalement, on est couvert partout à
l'intérieur de l'emprise avec nos différentes signalisations.
Là, on parle d'une signalisation hors emprise, justement, où on
arrive avec des normes pour tenter d'avoir une certaine uniformité sur
le plan de cet affichage. C'est un peu vers cela qu'on tend.
M. Garon: Oui, mais on tend.
M. Thérien: On tend beaucoup parce que...
M. Garon: II y a quelques années, j'avais quelqu'un dans
mon automobile qui m'a posé la question: Est-ce qu'il y a du zonage au
Québec?
Je lui dis: Comment cela? Il y a du zonage, certain. Ah! Il me demande:
Comment appliquez-vous cela? Je lui dis: Pourquoi? Il me dit: Moi, je connais
le zonage ailleurs, mais ici, j'ai l'impression qu'il n'y en a pas. Pourquoi?
Parce que c'est le "free for all".
Prenons la ville de Québec, juste le bout du parlement au
Château Frontenac. Il y a quelques années, avant qu'il y ait une
réglementation, c'était épouvantable, c'était laid,
c'était affreux. Aujourd'hui, il y a une réglementation. Il y a
un bel affichage. Je ne sais pas qui a fait la réglementation ni comment
elle a été faite. C'est beau, ce n'est pas agressif. Au
contraire, je pense que cela annonce mieux qu'avant.
Mais, à beaucoup d'endroits, il n'y en a pas. Alors, c'est le
"free for all" là-dedans. Cela a l'air d'une ville qui commence dans des
films du Far West. C'est affreux. Cela ne peut pas être bon pour la
sécurité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
c'est qu'il y en a actuellement 7000 à travers le Québec, le long
des routes, qu'on a de la difficulté à éliminer. Avec la
loi que nous vous proposons, on prétend qu'on sera capables de les
éliminer, qu'on va uniformiser et mieux situer les endroits où on
peut faire cet affichage, de telle sorte que la sécurité,
certainement au bout de la ligne, sera meilleure que celle que nous avons
aujourd'hui. C'est un pas en avant. Ce n'est pas parfait. Au contraire, si
j'étais en train de vous dire que c'est parfait, je pense que je
tenterais de vous induire en erreur. C'est un pas très important en
avant.
En ce sens, c'est cela, la réalité; il faut être
capable d'y aller petit à petit. Même le fait d'arriver avec la
loi et de l'appliquer demain matin, je ne suis pas sûr que vous n'aurez
pas d'appels disant que les officiers du ministère des Transports sont
une "gang" d'écurants parce qu'ils sont allés enlever la
pancarte qui a coûté 100 $ ou 150 $ à monter et à
mettre en place. Je ne suis pas sûr que vous n'aurez pas de ces appels,
parce qu'on va tenter de faire ce qu'on n'a jamais réussi à faire
jusqu'à maintenant, parce que la loi ne nous le permet pas. Là,
la loi va nous permettre une action plus grande, justement sur le principe de
la sécurité routière. Si cela ne fait pas, il y a un Code
de la sécurité routière qui vise la sécurité
routière. On prendra les mesures qui s'imposent.
M. Thérien: II y en a 7000 de même.
M. Garon: Mon impression est qu'à 7000, vous ne les avez
pas toutes comptées.
M. Côté (Charlesbourg): On n'a pas compté les
blanches et bleues du gouvernement du Québec.
M. Garon: Les quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Les blanches et bleues du
gouvernement du Québec.
M. Thérien: Qui parlaient des eaux usées, avec tant
de subvention à venir. Dans le passé, on a vu cela dans
les...
M. Côté (Charlesbourg): ReviCentre.
M. Garon: ReviCentre, c'est dans les villes. Vous ne touchez pas
à cela?
M. Thérien: Non, il y en avait dans les campagnes.
M. Garon: Bien non, ReviCentre, ce sont les centres-villes.
M. Thérien: Pas ReviCentre, pour les eaux usées. On
avait cela partout. Même, je ne suis pas convaincu que cela respectait la
sécurité routière parce qu'il y en avait presque dans la
rue pour montrer le nombre de millions, il fut un temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 5?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est
adopté sur division. J'appelle l'article 6.
Interdictions
M. Côté (Charlesbourg): Toute publicité
commerciale visible de la route est interdite à moins de 300
mètres de la route: "1° dans une zone scolaire, dans une zone de
passage pour écoliers, dans une zone de passage pour piétons,
dans une zone de passage pour enfants près d'un terrain de jeux ou dans
une zone de passage étroit annoncée par une signalisation
routière placée en application du Code de la
sécurité routière; "2° dans une courbe où la
signalisation routière indique une vitesse réduite."
Il apparaît raisonnable, M. le Président, d'interdire la
publicité aux endroits où la sécurité commande
l'attention soutenue des conducteurs à la conduite de leur
véhicule, comme le recommande une signalisation de danger. D'ailleurs,
lorsqu'une réduction de vitesse est prévue, la vitesse
indiquée a été fixée en tenant pour acquis que le
conducteur n'était pas distrait de la conduite de l'automobile.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Garon: On va procéder paragraphe par paragraphe. Au
premier paragraphe, on a 300 mètres. Pourquoi 300 mètres? C'est
1000 pieds, au fond. Est-ce parce qu'on calcule qu'au-delà de 1000 pieds
ils n'en mettront pas parce que c'est trop loin?
M. Thérien: C'est cela. Tu n'as plus de visibilité,
tu n'as plus d'intérêt à t'annon-cer.
M. Côté (Charlesbourg): Les normes de communication
font que...
M. Garon: Oui? Les gens n'ont pas le goût de mettre une
affiche tellement grosse...
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait tellement gros que
cela ne correspondrait plus aux normes.
M. Garon: Pardon?
M. Thérien: Le coût et l'effet à ce prix,
selon les statistiques du ministère, feraient en sorte qu'il n'y a pas
d'intérêt. Il n'y a pas de demande.
M. Garon: Alors, le premier paragraphe, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier alinéa est
adopté. J'appelle le paragraphe 1°.
M. Garon: Mais, dans votre esprit, il n'y a pas d'autre endroit
stratégique dangereux qui devrait être l'objet d'une interdiction,
puisque vous avez limité cela à ce qui est mentionné ici:
"dans une zone scolaire, dans une zone de passage pour écoliers, dans
une zone de passage pour piétons, dans une zone de passage pour enfants
près d'un terrain de jeux ou dans une zone de passage étroit
annoncée par une signalisation routière placée en
application du Code de la sécurité routière".
M. Dufour: II y a les traverses.
M. Côté (Charlesbourg): Elles sont signalées.
Elles sont déjà signalées.
M. Dufour: Oui, mais s'il y a de la publicité commerciale,
il y à un conflit potentiel.
M. Thérien: Oui, mais elles sont signalées sur le
bord de la route, les traverses de bicyclettes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le
député
de Jonquière.
M. Dufour: Je parle des zones où... Par exemple, on parle
beaucoup de pistes cyclables - il faut bien qu'on traverse quelque part - et
des traverses de motoneiges. S'il y a de la publicité commerciale pas
loin, il y a un danger.
M. Thérien: Justement, il y a une nouvelle signalisation
que M. le ministre a annoncée la semaine passée pour les pistes
cyclables. Les affiches sont au bord de la chaussée, très bien
identifiées avec les couleurs et ainsi de suite. S'il y a de la
publicité commerciale, elle est plus loin, parce qu'il y a les limites
de la route. Donc, cela ne cachera pas la signalisation sur les abords des
routes, parce que la signalisation va être dans l'emprise. Donc, il n'y a
pas de danger qu'elle soit cachée. En fait, qu'elle soit masquée
par la publicité commerciale, comme tu le prévoyais, ce n'est pas
le cas.
M. Dufour: Oui, mais pourquoi le prévoit-on pour des zones
de passage de piétons? L'argumentation pourrait être aussi valable
de dire que c'est près de la route que la publicité pour le
piéton est annoncée. Tu ne te sauves pas comme tu veux
là-dedans. Cela circule vite. Je ne pense pas que dans la région
de Québec cela se pose, mais pensez à des municipalités un
peu à l'extérieure. Il y a des routes qui appartiennent au
ministère et il y a des gens qui nous demandent d'avoir des endroits
pour passer. On voit cela régulièrement. Ils attendent; ils font
attention.
M. Thérien: Comme M. Trudeau nous le dit, c'est
déjà indiqué dans le cadre de la signalisation où
cela représente des dangers particuliers. Les motoneiges, pour
l'instant, cela ne représente pas un danger particulier
identifié. Il y a sûrement une attention particulière
à y apporter, mais, quand même, pour les pistes cyclables, la
semaine passée, on a présenté la nouvelle signalisation.
Elle est très bien identifiée sur les bords. Elle ne peut pas
être masquée par une signalisation commerciale.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions au paragraphe 1°?
M. Dufour: Moi, je soulevais le point des zones où il y a
des pistes cyclables, où il y a des motoneiges. Vous nous dites que
c'est bien signalé. Je veux juste insister un peu plus pour dire que
c'est peut-être bien signalé, mais, comme ce sont des
embûches pour porter à des accidents, c'était un point
spécial. Mais on peut peut-être vivre avec ce qui est là.
C'est-à-dire que, s'il y a de la publicité commerciale, il y a
une espèce de conflit potentiel qui va se soulever. Les
municipalités peuvent prévoir...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que la
signalisation du ministère a préséance.
M. Thérien: La signalisation commerciale est plus loin. Il
y a des distances.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour se placer dans la
situation que vous expliquez...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... la signalisation du
ministère serait à l'intérieur de l'emprise, donc, elle
aurait préséance sur le plan visuel sur une signalisation qui
serait hors emprise, comme celle que vous nous décrivez. Adopté,
M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 2°. Est-ce que le paragraphe 2° est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Garon: "Une vitesse réduite", cela veut dire quoi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est indiqué. Si
vous allez sur l'autoroute où la vitesse permise est de 100
kilomètres à l'heure et que vous arrivez à une courbe
où la vitesse est réduite à 60 kilomètres à
l'heure...
M. Thérien: C'est le panneau jaune qui l'indique. (17
heures)
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. J'ai un endroit
à l'esprit. À environ dix kilomètres à l'est de
Trois-Rivières, il y a une courbe très prononcée...
M. Garon: Non, mais quand on sort de Trois-Pistoles - j'ai fait
cela il n'y a pas longtemps - enfin, après Rivière-du-Loup...
M. Côté (Charlesbourg): L'Isle-Verte.
M. Garon:... à l'Isle-Verte, oui, il y a un grand bout
où il y a deux lignes. On ne peut dépasser nulle part. Je ne sais
pas si la vitesse est réduite ou non, mais elle doit l'être un
peu. Ce sont des kilomètres et des kilomètres et si tu frappes
quelqu'un qui n'avance pas en avant ouun camion qui "garroche" des
roches, si tu meurs
au bout de ça, tu t'en vas directement au purgatoire, au
moins.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Assurément. Parce
qu'il n'y a pas de rémission sans confession.
M. Garon: Tu n'as pas le temps de te confesser. Je veux vous
demander si la signalisation indique une vitesse réduite dans ces
endroits.
M. Côté (Charlesbourg): Dans chacun des cas,
l'analyse du ministère est faite en fonction des capacités de la
route et de la sécurité des gens. Effectivement, les limites de
vitesse correspondent à des normes que le ministère a
établies.
M. Garon: Mais "réduite", cela veut dire quoi, finalement?
Si la limite est de 100 sur une autoroute; à un moment donné on
voit 90, puis 80... Non, pas sur une autoroute, mais, si je m'en vais sur le
boulevard Champlain, par exemple, où c'est marqué 70... Enfin, 80
ou 70, je ne m'en souviens pas. Je pense qu'il y a un bout à 80 et un
autre à 70. Mais qu'est-ce que cela veut dire, "réduite"?
M. Côté (Charlesbourg): C'est "dans une courbe
où la signalisation routière indique une vitesse réduite".
Ce n'est pas sur un bout droit; c'est dans une courbe. C'est bien dit
là: "dans une courbe où la signalisation routière indique
une vitesse réduite."
Je vais vous donner un exemple qui a été
d'actualité, il n'y a pas tellement longtemps: Saint-François de
l'île d'Orléans, quand le jeune homme est entré dans
l'église et que le feu a pris. Dans la courbe, on indiquait au
préalable "Réduction de limite de vitesse a 25 kilomètres
à l'heure". C'en est une: on arrive dans une courbe où la vitesse
est réduite à 25 kilomètres à l'heure, alors que la
vitesse moyenne autour de IHe d'Orléans est de 70 kilomètres
à l'heure. Il faut que vous soyez dans une courbe où il y a une
réduction de la limite de vitesse.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 6 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 7.
Permis
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut placer ou faire
placer une publicité commerciale à moins de 300 mètres
d'une route, d'une halte routière ou d'un belvédère,
visible de ces endroits, sans avoir obtenu un permis délivré par
le ministre des Transports, sauf si elle concerne la cueillette ou la vente de
produits agricoles, la vente ou la location de tout ou partie d'un immeuble.
"Si une publicité a été placée sans que le permis
prescrit ait été délivré, les personnes suivantes
doivent, pour la maintenir en place, obtenir un permis délivré
par le ministre des Transports: "1° le propriétaire, le locataire ou
l'occupant du terrain sur lequel la publicité est placée; "2°
la personne dont les biens ou services font l'objet de la publicité;
"3° le propriétaire du support de la publicité. "Pour
l'application du présent article, un permis distinct doit être
obtenu pour chaque publicité commerciale placée au dos d'une
autre publicité ou formant un V avec elle."
Comme commentaire, on dit: Cet article de droit nouveau a pour objet de
résoudre une des principales difficultés rencontrées lors
de l'application de la loi actuelle, soit l'identification des personnes qui
sont responsables d'une publicité qui paraît avoir
été placée en contravention avec la loi. En obligeant
celui qui place une publicité à obtenir au préalable un
permis et, au cas de défaut de sa part de respecter cette obligation, en
rendant les personnes généralement impliquées dans la
décision également responsables de l'obligation d'obtenir un
permis, nous croyons pouvoir empêcher l'installation de publicités
qui ne pourraient pas être placées en conformité avec la
loi, avant que les intéressés aient assumé des coûts
d'installation qui sont parfois très élevés. Nous verrons
à l'article 13 qu'il est interdit de placer une publicité
à moins de 300 mètres d'une autre, de 600 mètres le long
d'une autoroute. Le permis assurera alors l'identification de la
publicité qui a été placée en premier lieu et qui a
priorité sur l'autre qui devra être enlevée.
À cause de la situation temporaire de la publicité pour la
cueillette de produits agricoles ou de celle concernant la vente ou la location
d'immeubles, le projet de loi prévoit à leur égard une
exception quant à l'obligation de détenir un permis. Dans le cas
où une publicité a été placée sans permis,
le projet de loi s'inspire de l'article 9 de la loi actuelle pour tenir
responsable le propriétaire des lieux et aussi rendre identifiable le
propriétaire de la publicité.
Dans le cas d'un panneau en V ou d'une publicité placée au
dos d'une autre, le projet de loi exige un permis distinct pour être en
mesure d'exiger l'enlèvement de cette publicité lorsque celle qui
est placée du côté droit du conducteur
a été enlevée. Une telle situation
représente un danger, bien sûr, pour les conducteurs.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions à l'article 7? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: En fait, on la permet, "sauf si elle concerne la
cueillette ou la vente de produits agricoles - cela, je trouve que ça va
bien - la vente ou la location de tout ou partie d'un immeuble." Comme il y a
des organismes qui se spécialisent à vendre des immeubles ou
à faire de la location...
M. Côté (Charlesbourg): Médiacom, par
exemple.
M. Dufour: Bon... est-ce qu'ils vont avoir le droit d'annoncer
à l'année, par rapport à cela?
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui.
M. Dufour: Près d'une halte routière, près
d'un belvédère?
M. Côté (Charlesbourg): II faut qu'ils suivent
absolument les règles.
M. Dufour: Oui, mais vous enlevez tous ceux ou celles qui
pourraient s'annoncer dans ces endroits. Pourquoi "la vente ou la location de
tout ou partie d'un Immeuble" pourrait-elle être permise quand tous les
autres ne sont plus là? Il leur faut des permis spéciaux et, vous
allez faire un contrôle. Là, il n'y aura pas besoin d'avoir un
permis. Pourquoi accepte-t-on cela? "La cueillette ou la vente de produits
agricoles", je trouve que c'est correct. Vous ajoutez: "la vente ou la location
de tout ou partie d'un immeuble." Pourquoi le permettez-vous pour la vente
d'immeubles? Il y en qui sont à location à longueur
d'année, II y en a qui sont en vente à longueur
d'année.
Le Président (M. Salnt-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que vous
pouvez préciser la portée de...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau (Réjean): En fait, si une personne veut vendre
son terrain et donne cela à contrat, à un trust ou à
n'importe qui, c'est pour pouvoir identifier que ce terrain-là est
à vendre. C'est tout simplement cela, ce n'est pas autre chose. Si vous
avez un Immeuble à louer ou une construction, c'est pour identifier que
vous avez des espaces à louer sur ce même immeuble, tout
simplement.
M. Dufour: Mais vous ne pouvez pas me dire que c'est pour le
terrain concerné. Cela pourrait être une annonce pour un terrain
situé ailleurs.
M. Trudeau: Absolument pas.
M. Dufour: Non? Bien, je ne sais pas. On va le lire ensemble,
voulez-vous? "Sauf si elle concerne la cueillette ou la vente de produits
agricoles - on l'a déterminé tout à l'heure - la vente ou
la location de tout ou partie d'un immeuble." Je peux vendre un immeuble et
faire une annonce à 1000 pieds ou à cinq milles de l'endroit
où est situé mon immeuble. Je ne sais pas, mais, si vous pouvez
vous appuyer sur un article pour me le confirmer, dites-le-moi.
M. Thérîen: Habituellement, des gens annoncent pour
vendre une maison sur le site ou le terrain de la maison.
M. Garon: Quand vous dites: "la vente ou la location de tout ou
partie d'un immeuble," c'est cela que vous voulez dire?
M. Thérien: Une partie, cela dépend.
M. Garon: Oui, un condo.
M. Thérien: Un condo, c'est cela.
M. Dufour: Cela peut se faire sur les lieux mêmes, mais
cela peut se faire ailleurs aussi.
M. Thérien: Oui, mais il faut, quand même, se fier
au vécu qui se passe. La plupart du temps les gens s'annoncent sur les
lieux.
M. Dufour: Par exemple: Vous cherchez un terrain?
Téléphonez à tel endroit. Il vend un immeuble, c'est un
immeuble à vendre. De la façon dont c'est libellé, vous
avez...
M. Côté (Charlesbourg): II faut faire attention
là. Actuellement, on est dans le chapitre qui traite de permis,
d'accord?
M. Dufour: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Pour être capable
de comprendre la portée de tout cela, on va à l'article 14
où on parle de construction, installation et entretien. L'article 14 se
lit comme suit: "Les distances minimales prescrites par l'article 13 ne
s'appliquent pas à la publicité concernant: 2° la vente ou la
location de tout ou partie d'un immeuble, pourvu qu'elle soit placée sur
cet immeuble."
Une voix: C'est sur le lieu.
M. Garon: Je vais vous poser une question. Monsieur, est-ce que
j'ai bien compris en disant qu'à l'article 7, un, deux, trois, c'est
chacun qui
doit avoir un permis?
M. Trudeau: Un ou l'autre.
M. Garon: Où voyez-vous cela? C'est marqué: "Si une
publicité a été placée sans que le permis prescrit
ait été délivré, les personnes suivantes doivent
pour la maintenir en place obtenir un permis". Je comprends qu'elles doivent
toutes avoir un permis, ce n'est pas l'une ou l'autre.
M. Vigneauit: Toutes ces personnes pourront être
poursuivies pour ne pas avoir obtenu de permis avant que la publicité
ait été placée, toutes et chacune d'entre elles, selon la
preuve qu'on va être en mesure de faire au dossier. C'est parce qu'on ne
connaît pas la personne qui a placé la publicité s'il n'y a
pas eu de permis de délivré. À ce moment-là, il
faut prendre les preuves que l'on a et prendre une poursuite contre la personne
qui est la plus responsable de la publicité. Ce pourrait être le
propriétaire ou celle dont la publicité a été
placée, si on la connaît, ('auteur du panneau, le
propriétaire du panneau, si on le connaît, qui va être
poursuivi selon la preuve que l'on va avoir au dossier.
Si l'on mettait l'une ou l'autre, là, celle qui serait poursuivie
pourrait invoquer qu'on aurait dû poursuivre l'autre. C'est pour
éviter un moyen de défense facile.
M. Garon: Vous n'aviez pas pensé que cela aurait
été mieux l'un à défaut de l'autre.
M. Vigneauit: Oui, cela dépend des circonstances. On
pourrait croire que le propriétaire du terrain, en droit civil, est
propriétaire de la pancarte et qu'il devrait être le premier
visé dans une poursuite concernant la publicité. Alors, si c'est
une publicité qui a été faite sans permis, il peut
très bien arriver qu'elle ait été faite à son insu;
qu'en plus d'avoir placé la publicité illégalement, on
l'ait placée à rencontre du droit du propriétaire du
champ.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II faut partir des
problèmes vécus pour être capable de savoir ce qu'il faut
tenter de faire. Actuellement, on ne peut poursuivre personne parce que le gars
plante l'affiche sur le terrain, puis il sacre son camp; on ne sait pas qui
c'est. Donc, en introduisant la notion d'un permis pour afficher, cela va
prendre quelqu'un qui va devoir se présenter pour nous le demander. On
va donc avoir une personne responsable à qui on va pouvoir parler. S'il
n'y a pas de permis, ce n'est pas compliqué, elle va disparaître
assez vite. Donc, cela devient, à ce moment-là, quelque chose qui
est applicable, contrairement à aujourd'hui où cela ne l'est pas
du tout.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 7?
M. Garon: J'aurais un amendement à l'article 7. C'est une
question de conception des choses. Alors, je vais vous le passer.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 du projet de loi
1 est modifié par le remplacement des paragraphes 1°, 2° et
3° par les suivants: "1° le propriétaire du support de la
publicité; 2° à défaut du propriétaire du
support de la publicité d'obtenir un permis, le propriétaire, le
locataire ou l'occupant du terrain sur lequel la publicité est
placée; 3° à défaut du propriétaire, du
locataire ou de l'occupant du terrain sur lequel la publicité est
placée d'obtenir un permis, la personne dont les biens ou services font
l'objet de la publicité et ses mandataires en matière de
publicité".
La commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 14)
(Reprise à 17 h 24)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. Vigneauit.
M. Vigneauit: L'amendement, de la façon qu'il est
rédigé, rendrait le propriétaire du support responsable en
premier lieu de l'obligation d'obtenir le permis et, s'il ne l'a pas obtenu, il
rendrait d'autres personnes responsables à sa place. Alors, il s'agit
d'une situation où aucun permis n'a été obtenu, où
aucune des personnes énumérées dans la liste n'a obtenu de
permis. Ils sont tous en infraction. On s'est inspiré de l'article 9 de
la loi actuelle et on n'a pas changé l'ordre.
M. Garon: Oui, mais c'est la technique. Je connais cela, ces
affaires-là. Moi, j'ai vu assez des maudites techniques de
rédaction juridique comme cela. L'obligation est une affaire et la
pénalité est une autre affaire. Là, vous mettez des
affaires dans l'obligation pour pouvoir appliquer vos
pénalités.
M. Vigneauit: Non.
M. Garon: J'ai déjà vu cela. En tout cas, je pense
qu'il faut mettre l'obligation à une place et la pénalité
ailleurs. Mais là, pour pouvoir appliquer vos pénalités,
vous mettez l'obligation.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Lévis nous permettait de revenir à l'article au lieu de
l'amendement, simplement pour donner une explication et tenter de...
M. Garon: Oui, oui. Sur l'amendement, vous pouvez parler
de...
M. Côté (Charlesbourg): Mme Bilodeau.
Le Président (M. Saint-Roch): Mme Bilo-deau.
Mme Bilodeau (Anne-Marie): Au deuxième alinéa, on
dit: "Si une publicité a été placée sans que le
permis prescrit ait été délivré... " Donc, on est
dans une situation de contravention, d'accord?
M. Garon: Oui, je suis d'accord avec vous.
Mme Bilodeau: II n'y a pas eu de permis délivré
pour autoriser à placer une publicité dans ce cas-là.
M. Garon: D'accord.
Mme Bilodeau: Ce que la loi vient dire, c'est que les personnes
qui suivent, les suivantes, doivent, pour la maintenir en place, obtenir un
permis. Donc, ce sont ces personnes qui, sur le plan de la
responsabilité, sont visées par la loi.
M. Garon: Oui.
Mme Bilodeau: Donc, c'est une responsabilité qu'on va
chercher. Alors, autant le propriétaire, le locataire ou l'occupant, la
personne dont les biens ou services font l'objet de la publicité,
c'est-à-dire le bénéficiaire, que le propriétaire
du support de la publicité peuvent être tenus responsables d'avoir
placé une publicité sans qu'un permis ait été
délivré. Autrement dit, dans la situation actuelle, celle qu'on
vit dans les faits, d'après ce qu'on me dit au ministère des
Transports, on a énormément de difficulté à
poursuivre et à trouver qui a placé cette publicité.
Est-ce que c'est le propriétaire? On va voir le propriétaire et
il dit: Non, ce n'est pas mol. Généralement, me dit-on, c'est le
bénéficiaire à qui on va s'adresser en premier lieu.
M. Garon: Mais là, vous, c'est pour la maintenir,
dites-vous.
Mme Bllodeau: Oui.
M. Garon: C'est parce que vous voulez pouvoir l'arracher.
Mme Bilodeau: Non. C'est une personne qui a placé une
publicité sans permis. D'accord?
M. Garon: Oui, oui, je suis d'accord.
Mme Bilodeau: Pour la maintenir en place, cela va lui prendre un
permis.
M. Garon: Oui, je comprends cela. Mais, dans le fond, vous voulez
les poursuivre tous les trois. Vous avez dit cela tantôt.
Mme Bilodeau: Au moins une personne.
M. Côté (Charlesbourg): Au moins une personne. Au
moins une.
M. Garon: Vous dites: "... les personnes suivantes doivent pour
la maintenir en place obtenir un permis... " Là, vous voulez n'en
poursuivre qu'une?
M. Côté (Charlesbourg): II va y en avoir au moins
une.
Mme Bilodeau: Au moins une.
M. Vigneault: Celle qu'on va pouvoir identifier le plus
commodément. Habituellement, c'est le bénéficiaire d'une
publicité, il annonce son service.
M. Garon: Oui.
M. Vigneault: Alors, on l'identifie plus facilement. C'est lui
qu'on poursuit. Si on n'est pas capable de le poursuivre avec la
publicité qu'il a faite, si on connaît le propriétaire de
la pancarte, c'est le propriétaire qu'on va poursuivre. Si on ne
connaît ni l'un ni l'autre, on va poursuivre le propriétaire des
lieux en faisant toutes les preuves qu'on a besoin de faire dans ces
cas-là.
M. Garon: Souvent, ce dont on entend parler, c'est de quelqu'un
qui a accepté 20 $, 25 $ ou 50 $ pour mettre la pancarte, il ne savait
pas qu'il y avait des règles là-dessus et il n'est plus
responsable de rien. Dans le fond, il a souvent reçu un montant pour
mettre les panneaux sur son terrain.
M. Vigneault: On peut difficilement en faire la preuve.
M. Garon: Alors, votons.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, nous en sommes
à l'amendement proposé par M. le député de
Lévis. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
L'amendement?
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! non, on vote contre, M.
le Président.
M. Garon: Le vote. Il faut voter.
M. Côté (Charlesbourg): Appelez le vote. Le
Secrétaire: M. Côté (Charlesbourg)? M.
Côté (Charlesbourg): Contre. Le Secrétaire: M.
Thérien (Rousseau)? M. Thérien: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Pour.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Contre. Alors, l'amendement
étant rejeté, nous revenons à l'article 7. Est-ce que
l'article 7 est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle l'article 8.
M. Côté (Charlesbourg): "Celui qui veut obtenir ou
renouveler un permis doit: "1° établir que la publicité
projetée sera conforme à la loi et, le cas échéant,
fournir la preuve de toute autorisation exigée par celle-ci; "2°
remplir les conditions et formalités prévues par règlement
et payer les droits qui y sont fixés. "Le permis est
délivré ou renouvelé pour une période d'un, de
trois ou de cinq ans, au choix du demandeur. Il contient les renseignements
prescrits par règlement et est accompagné d'une plaque
d'identification. "
Ce qu'on dit dans la note explicative, c'est que les conditions
imposées pour l'obtention du renouvellement des permis vise à
empêcher l'implantation de publicités qui ne seraient pas
conformes à la loi et aux règlements. Le respect des distances
prescrites par la loi et des grandeurs de panneaux prescrites par
règlement sera assuré à l'émission du permis. Nous
exigerons la preuve que les permis municipaux ont été obtenus
dans les municipalités où un tel permis est requis par respect
des compétences municipa- les dans cette matière. Les
renseignements qui seront exigés permettront d'établir une
relation étroite entre le titulaire d'un permis et une publicité
donnée. (17 h 30)
Quant à la durée du permis, elle est laissée
à la discrétion du demandeur qui, selon ses besoins particuliers,
pourra obtenir le permis pour un, trois ou cinq ans.
M. Garon: Lorsqu'on avait fait le discours sur le principe du
projet de loi, on avait demandé à un moment donné au
ministre s'il nous passerait les règlements. Il avait laissé
entendre que oui, mais on ne les a pas encore vus ces règlements.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense que j'avais dit qu'on les aurait probablement au moment où on
arriverait en commission parlementaire, mais des gens du contentieux me disent
qu'ils ne sont pas prêts au moment où on se parle. Il y a tout de
même une certaine sécurité maintenant avec la Loi sur les
règlements puisqu'ils sont prépubliés et qu'il y a des
possibilités d'intervention pendant 45 jours. Dans ce sens, il y a une
certaine sécurité. Dès qu'ils seront prêts, je me
ferai fort de les expédier au député de Lévis.
M. Garon: Dans vos notes explicatives, vous faites de
drôles de commentaires, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Allez, dites-moi cela!
M. Garon: Attendez un peu! Les renseignements qui seront
exigés permettront d'établir une relation étroite entre le
titulaire d'un permis et une publicité donnée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Garon: C'est
quoi l'affaire? M. Vigneault: Pour l'identification.
M. Garon: Mais, s'il a son permis, pourquoi une relation
étroite entre le titulaire d'un permis et une publicité
donnée?
M. Vigneault: II faut savoir où est placée la
publicité, qui l'a placée là. C'est ce type de
renseignements qu'on va demander.
M. Garon: Mais vous ne pourrez pas faire cela sans le
règlement.
M. Vigneault: Oui, effectivement, cela va prendre un
règlement exigeant les conditions pour obtenir le permis.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qu'on vise, c'est
le règlement qui va déterminer la manière
dont on va le faire.
M. Garon: Mais comment peut-on réglementer la relation
étroite entre le titulaire d'un permis et une publicité
donnée?
M. Vigneault: Son nom, son adresse et la localisation où
la publicité va être placée pourraient nous permettre
d'établir la relation entre la publicité et celui qui a le
permis, avec le numéro, la plaque d'identification qui va attester du
permis et qui va devoir être placée sous la publicité, le
cas échéant. Ce n'est pas beaucoup de règlements. Ce sont
des règlements qui vont identifier une pancarte sur un emplacement
donné, avec l'auteur du permis, et qui vont nous permettre de retracer
cette personne si quelque chose n'est pas correct.
M. Garon: Je comprends, là. On va pouvoir passer
paragraphe par paragraphe. "Celui qui veut obtenir ou renouveler un permis
doit...
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1°,
oui.
M. Garon: "...1° établir que la publicité
projetée sera conforme à la loi et, le cas échéant,
fournir la preuve de toute autorisation exigée par celle-ci."- Est-ce
qu'il y a des autorisations exigées par la loi?
M. Vigneault: En vertu de la Loi sur les cités et villes
et du Code municipal, il y a des permis municipaux, oui.
M. Garon: La Loi sur les cités et villes, vous ne touchez
pas à cela. Comment pouvez-vous après cela dire... Vous l'avez
écartée, la Loi sur les cités et villes ne s'applique
pas.
M. Vigneault: Non, le Code municipal. Il y a des
municipalités qui exigent des permis pour l'affichage le long des routes
et on va vérifier si effectivement le demandeur a respecté ses
obligations et s'il a le permis. S'il ne l'a pas, on ne lui donnera pas de
permis.
M. Côté (Charlesbourg): Allez-y donc, M.
Trudeau.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Les exigences du permis, par exemple, l'autorisation
de la protection du territoire agricole, cela va prendre une autorisation avant
qu'on émette un permis.
M. Garon: Écoutez bien: Celui qui veut obtenir ou
renouveler un permis doit, premièrement, établir que la
publicité projetée sera conforme à la loi et, le cas
échéant, faire la preuve de toute autorisation exigée par
la loi. Quelle autorisation la loi exige-t-elle? À quel article?
M. Vigneault: C'est la loi au sens large. Ce n'est pas une autre
autorisation que celle prévue dans cette loi-ci. C'est la loi au sens
large. La Loi sur la protection du territoire agricole pourrait
éventuellement exiger l'autorisation ou la permission d'implanter une
construction pour soutenir une publicité le long de la route. Dans ce
cas, on vérifiera si l'autorisation a été
donnée.
M. Garon: Adopté. Deuxièmement, "remplir les
conditions et les formalités prévues par règlement et
payer les droits qui y sont fixés".
On n'a aucune idée de quoi il s'agit.
M. Vigneault: Au ministère, on est en train de faire un
programme informatique pour réglementer la signalisation touristique. On
voudrait se servir du même programme comme support pour contrôler
l'émission des permis. Lorsque le programme sera terminé, on va
exiger les renseignements que le programme va supporter: le nom, l'adresse, la
localisation de la publicité à être placée.
M. Garon: Mais les droits, cela va être quoi?
M. Côté (Charlesbourg): II y a quelques chiffres qui
ont commencé à être examinés.
M. Garon: Combien estimez-vous que cela va rapporter,
l'application de cette loi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau
M. Trudeau: Cela va s'autofinancer tout simplement. Autofinancer
le coût de l'émission des permis et de la surveillance.
M. Garon: Pour présenter le mémoire au
Conseil des ministres, vous avez dû faire une analyse. On faisait
cela dans le temps. Je ne sais pas si cela se fait encore.
M. Côté (Charlesbourg): Cela se fait encore, mais
aujourd'hui la règle c'est: Autofinancez-vous.
M. Garon: Mais autofinancer, cela veut dire quoi? Cela peut
être la police. Qu'est-ce que ce sera? Ce sont les fonctionnaires qui
l'administrent la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le dis de
mémoire, parce que j'ai vu cela il y a quand même un certain
temps. Il me semble que c'était 75 $ pour deux ans.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): 75 $ pour deux ans.
Je vous le dis de mémoire.
M. Thérien: II y a des permis d'un an, deux ans, cinq
ans.
M. Côté (Charlesbourg): Un an, deux ans, cinq
ans.
M. Garon: Vous n'avez aucun brouillon sur les... C'est: "remplir
les conditions et formalités prévues par règlement et
payer les droits qui y sont fixés." Au fond, l'article de la loi ne veut
rien dire. Tout est dans le règlement, à 100 %.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez bien, pour
moi, ce n'est pas tellement compliqué. Je l'ai déjà fait
et je n'hésiterai pas à le refaire. Si vous voulez qu'on se
retrouve autour de la même table avec les règlements quand ils
seront prêts, je n'ai aucun problème avec cela. Mon attitude a
toujours été très ouverte. Tant mieux si on peut bonifier
les choses au moment où on se présente à cette table. Je
n'aurais pas d'objection à ce qu'on puisse prendre une séance de
la commission éventuellement, dans la mesure où c'est la
volonté de l'Opposition et de la Chambre, pour être capables de
revoir les règlements que je pourrai vous expédier avant
même qu'on ne s'asseoie à la table.
Pour ce qui est des coûts, je viens de retrouver les chiffres. Ce
qui est évalué au ministère en termes d'émissions
de permis, c'est 150 000 $ par année. On vise à recouvrer nos
coûts.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Au fond, il n'y a rien là. Cela dépend de
ce qu'il y aura dans le règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends. Ce n'est pas
au député de Lévis que je vais apprendre que les
règlements sont importants, compte tenu de sa vaste expérience
comme ministre à l'époque et de son habilité
légendaire à légiférer et à
réglementer. Je ne suis pas sûr qu'il ait eu la même
ouverture d'esprit pour revenir devant les commissions parlementaires avec les
règlements que je l'ai.
M. Garon: Je vais vous dire une chose: J'avais l'habitude, quand
j'avais à faire des lois difficiles, pour ne pas être
obligé de revenir, de ne rien mettre dans le règlement et
à peu près tout dans la loi. Vous regarderez la Commission de
protection du territoire agricole pour le "fun", pour le plaisir de la chose.
Faites-vous venir la réglementation. Vous allez voir que tout est dans
la loi, il n'y a rien dans le règlement, sauf, je pense, le tarif des
photocopies pour quelqu'un qui veut avoir des documents de là
commission. Tout est dans loi, il n'y a rien dans les règlements,
à toutes fins utiles.
M. Côté (Charlesbourg): Le problème, c'est
qu'à un moment donné, dans des lois qui visent... Effectivement,
je ne dis pas que sur le plan technique et législatif il n'y a pas du
monde intéressé à cacher dans des règlements des
choses qu'ils ne veulent pas mettre dans la loi, mais, dans ce cas-ci, ce sont
des questions très techniques. Arriver avec les mesures et les
dimensions à l'intérieur d'un projet de loi, je vous dis qu'on
n'est pas sorti de l'auberge. C'est pour cela qu'ils sont beaucoup mieux dans
un règlement. L'ouverture d'esprit que je vous démontre pour
revenir, si tel est votre désir, avec les règlements pour les
examiner ensemble en commission, règlements qui pourront vous être
expédiés au préalable...
M. Garon: Alors, pour ne pas être pris dans la situation
comme l'autre jour, quand le ministre des Finances m'a reproché d'avoir
voté un article alors que je ne savais pas comment il pourrait
l'appliquer après, on va dire: sur division.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'ensemble de
l'article 8 étant adopté sur division, j'appelle l'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'il délivre un
permis, le ministre peut fixer le délai dans lequel..."
M. Garon: II faut le voter dans l'ensemble. Le
Président (M. Saint-Roch): Oui. M. Garon: Deuxième
paragraphe.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est ce que j'ai bien
spécifié, M. le député de Lévis. J'ai bien
dit que l'ensemble de l'article 8 était adopté sur division.
M. Garon: Non, non, non. On était au deuxième
paragraphe.
Le Président (M. Saint-Roch): Ah! seulement le
deuxième?
M. Garon: Oui, c'est celui-là sur division. C'est ce qu'on
a dit. Le premier, on a voté pour; le deuxième sur division, et
le troisième?
Le Président (M. Saint-Roch): Je croyais que vous
étiez à l'ensemble.
M. Garon: Non, non. On a fait le paragraphe 1° d'abord...
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le dernier
alinéa, M. le député.
M. Garon: On a fait le paragraphe 1° et on l'a adopté,
et le deuxième sur division. On était rendu au troisième
alinéa.
Le Président (M. Seint-Roch): Est-ce que vous avez des
commentaires au troisième alinéa?
M. Garon: Quand vous dites "accompagné d'une plaque
d'Identification", qu'est-ce que cela veut dire? On dit: Le permis contient les
renseignements prescrits par règlement et est accompagné d'une
plaque d'identification.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être comme
une plaque sur la licence. Une plaque que tu colles, un autocollant prouvant
que cela a été renouvelé.
M. Garon: Pour mettre?
M. Trudeau: Identifier le panneau qui aura eu son permis.
M. Thérien: Ils font cela avec les machines de poker.
M. Garon: Avec les machines de quoi?
M. Thérien: Les machines de poker dans les
établissements pour valider, dans les restaurants, des affaires comme
cela.
M. Garon: Je ne joue pas au poker. Je ne fréquente pas ces
lieux-là.
M. Thérien: Vous ne fréquentez pas les
restaurants?
M. Garon: Non, les machines de poker, je ne connais pas cela.
M. Thérien: Dans les restaurants où on met 0,25
$.
M. Garon: 0,25 $ pour faire quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Pour avoir des cartes.
M. Thérien: Des cartes.
M. Côté (Charlesbourg): Des cartes
électroniques. C'est sur un écran et vous...
M. Thérien: Vous n'êtes pas à point, vous ne
connaissez pas un peu...
M. Garon: Ce ne sont pas les amusements que je
préfère.
M. Thérien: Ce sont les motos qui l'intéres-
sent.
M. Trudeau: La plaque d'identification n'a qu'un seul but, c'est
de permettre à l'inspecteur ou au vérificateur passant sur la
route de pouvoir identifier si le panneau a eu son permis ou non. Si on ne
prend pas de carte d'identification, cela oblige à faire une
étude ou une enquête chaque fois sur la localisation tout
simplement.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le dernier
alinéa étant adopté, est-ce que l'ensemble de l'article 8
est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'ensemble de
l'article 8 est adopté sur division. Nous en revenons maintenant
à l'article 9.
M. Garon: On ne donne pas d'explication et je ne sais pas ce qui
est derrière tout cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 9.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'il délivre un
permis, le ministre peut fixer le délai dans lequel la publicité
doit être placée."
M. Garon: Pourquoi? Parce que quelqu'un aurait son permis pour
placer de la publicité et qu'il ne la place pas? Quelqu'un qui a un
permis pour le faire, il faut qu'il le fasse?
M. Trudeau: Exactement. Il va y avoir un délai
d'émis. C'est tout simplement pour éviter que des entreprises ou
des compagnies ne réservent par permis un paquet de terrains où
elles n'affichent pas et qu'elles gardent pour les cinq prochaines
années au cas où elles afficheraient, enlevant ainsi le droit aux
autres d'afficher. Alors, sur l'émission du permis, il y a un
délai. Si elle n'est pas placée dans la limite de temps, le
permis est révoqué.
M. Garon: Cela ne serait pas mal, au fond.
M. Trudeau: Pardon?
M. Garon: Cela ne serait pas mal.
M. Trudeau: C'est pour cela qu'on a mis l'article.
M. Garon: Cela enlèverait de la publicité. Dans le
fond, vous voulez avoir le moins de publicité possible le long des
routes. Cela vous rapporterait de l'argent et il n'y en aurait pas.
M. Trudeau: On ne veut pas qu'il se crée de monopole.
C'est surtout cela.
(17 h 45)
M. Garon: C'est un monople, dans le fond, par l'absence. Si
quelqu'un applique les droits...
M. Trudeau: L'absence pour les premières années,
mais, après cela, ça pourrait être vraiment un monopole,
par exemple.
M. Garon: Non, si le permis ne peut pas être
transféré.
M. Trudeau: Non, mais une personne... Moi, si je suis
propriétaire d'une compagnie de publicité et que j'achète
les endroits vraiment critiques au Québec, 2000 terrains, je prends des
permis et je réserve mes droits jusqu'à temps que ce soit
rentable. Au moment où c'est rentable, je pose de la
publicité.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 étant
adopté sur division, j'appelle l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut,
après avoir donné au titulaire l'occasion de se faire entendre,
révoquer le permis: "1° si la publicité n'a pas
été placée dans le délai fixé ou si elle a
été enlevée ou détruite; "2° si, dans le cas
d'une publicité placée au dos d'une autre ou formant un "V" avec
une autre, celle visible du côté droit du conducteur a
été enlevée ou détruite; "3° si la
publicité n'est pas conforme à la présente loi ou à
ses règlements ou si le titulaire n'a pas fourni la preuve des
autorisations requises par celle-ci. "La révocation a effet à
compter de la date de son envoi, par courrier recommandé ou
certifié, au titulaire du permis. "La personne dont le permis a
été révoqué doit, dans les 15 jours de la
révocation, enlever la publicité, le support et le bâti qui
sont en place ou remplacer cette publicité par une publicité non
commerciale conforme à la présente loi et aux
règlements."
M. Garon: Si on veut, M. le Président, on va regarder
l'article alinéa par alinéa.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
premier alinéa: "Le ministre peut, après avoir donné au
titulaire l'occasion de se faire entendre, révoquer le permis."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, le premier
paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): "...si la publicité
n'a pas été placée dans le délai fixé ou si
elle a été enlevée ou détruite". Je pense que c'est
normal, il n'y a pas de permis, alors on révoque le permis.
M. Garon: Si elle est enlevée ou détruite, on
révoque le permis.
M. Côté (Charlesbourg): On révoque le
permis.
M. Garon: Le permis tombe.
M. Côté (Charlesbourg): II est
révoqué.
M. Dufour: Même s'il a payé.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui. Pour obtenir le
permis, tu paies.
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où tu
décides de ne pas poser ta publicité ou qu'elle est
détruite... Si elle est détruite, tu ne t'en occupes pas. Cela
veut dire que le permis est révoqué, il faut être capable
de faire le ménage à un moment donné.
M. Garon: Oui, mais il n'y a plus rien, il n'y a pas de permis.
Moi, j'ai une automobile. Je paie ma licence, je ne suis pas obligé de
me promener en automobile. Je peux laisser l'automobile dans le garage chez
nous et ne jamais m'en servir.
M. Dufour: Oui, c'est cela.
M. Garon: Là, il y a un permis que je suis obligé
d'utiliser. Je ne comprends pas trop l'affaire.
M. Dufour: Quelqu'un de spécial: il aurait un panneau
permanent. Il vous demande un permis de publicité...
M. Garon: Un permis, oui.
M. Dufour: ...et il ne l'affiche pas. Le gars a
décidé de se payer un luxe et de ne rien avoir.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est peut-être pas
cela non plus.
M. Dufour: Ce n'est pas cela? M. Garon: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il y
a cela, mais il y a peut-être autre chose aussi. C'est que le gars va
acheter les meilleurs "spots"; il va avoir des autorisations pour le meilleur
"spot" et il va les revendre plus cher. C'est peut-être cela aussi.
M. Garon: Non, si le permis n'est pas
cessible... La façon d'enlever la spéculation sur les
permis, c'est qu'ils ne soient cessibles en aucune façon et que ce
soient des permis qui appartiennent vraiment au ministère. Si le gars ne
s'en sert pas, il ne peut pas le transférer à quelqu'un d'autre.
Il revient au ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Comment va-t-on faire pour
le savoir?
M. Garon: S'il n'est pas utilisé, il ne nuit à
personne. Là, cela devient quasiment des "spots" avec des... Cela va
établir qu'il y a des places à permis. SI la place à
permis n'est pas utilisée, cela ne marche pas, il faut qu'elle soit
utilisée. Je ne comprends pas trop la logique derrière tout cela.
Je pense, au contraire, que si le but, c'est de la sécurité
routière et qu'il y a le moins de permis possible, là, je ne
comprends pas pourquoi...
M. Dufour: ...détruite ou
détériorée...
M. Garon: Oui, mais si elle est détruite ou
enlevée... Par exemple, si j'ai un permis et que je change mes annonces
tous les trois mois ou parce que je veux changer le type de produit... Par
exemple, McDonald's peut dire: Moi, pendant trois mois, j'annonce mes
hamburgers; après, j'annonce mes McCroquettes pendant trois autres mois;
après, j'annonce une autre affaire. Comment cela va-t-il fonctionner?
Ils vont avoir un permis pour annoncer des hamburgers? Cela va être une
moyenne affaire. Cela me fait penser au registre des entreprises.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Lévis me permet, il y a peut-être deux choses. Je comprends
lorsqu'il évoque le fait qu'à des fins de sécurité
routière il est peut-être mieux de ne pas en avoir. C'est un
principe qui est défendable. Par contre, avec le projet de loi actuel
que nous nous apprêtons à adopter, cela va quand même
être un nombre très limité d'espaces où on pourra
faire de l'affichage. C'est donc sur ce plan qu'il peut y avoir un accès
limité. Dans ce sens, permettons au moins, dans la mesure où on
le fait, à quelqu'un d'autre que celui qui a obtenu un permis et qui ne
l'utilise pas de pouvoir éventuellement l'utiliser. Parce que les
dessins qui vont apparaître bientôt le long des autoroutes et des
routes, il n'y en aura pas beaucoup. On peut se dire cela. Il n'y en aura pas
une pléiade.
M. Garon: Au fond, est-ce que j'ai raison de dire que vous avez
voulu, enfin, c'est un moyen que vous avez utilisé, empêcher une
compagnie de publicité d'avoir un permis permanent sur lequel elle
changerait les annonceurs. Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Parce qu'il arrive qu'on voie de beaux endroits...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Prenons Médiacom
qui installe un panneau permanent...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...et qui change les
triangles, ce qui fait qu'il y a trois annonces. Elle les change. Mais,
à un moment donné, quand le gars a payé une
publicité pendant six mois ou un an, II dit: C'est assez. Il
disparaît de là et il laisse la place à un autre. Ce n'est
pas l'objectif.
M. Garon: Non, ce n'est pas ce que je veux dire. On me comprend
mal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: J'ai compris que vous ne souhaitiez pas que la
publicité soit achetée par une compagnie de publicité qui
change ses annonceurs. Le permis appartient à la compagnie de
publicité, mais celui qui annonce n'est pas la compagnie de
publicité. C'est une annonce qui est faite pour quelqu'un d'autre.
Est-ce bien cela? Parce que vous arriverez au même résultat. Si
une compagnie de publicité... Je ne comprends pas trop parce qu'à
ce moment-là elle se réserve les meilleurs "spots". C'est la
compagnie de publicité qui va faire la spéculation sur les
"spots" pour les permis. Là, vous me dites autre chose: C'est une
compagnie qui paie les meilleurs "spots" pour qu'il n'y ait pas de
publicité. Je ne comprends pas trop la logique.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, non. Dans ce
cas-ci, on va se retrouver dans la situation où il y aura quand
même un nombre restreint d'espaces où les gens pourront faire de
l'affichage. On se comprend?
M. Garon: Je ne suis pas sûr de cela.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est clair.
M. Garon: Je sais que c'est surtout le député de
Rousseau qui a dit cela et que vous le reprenez à votre compte.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! là-dessus...
M. Garon: Mais je ne suis pas sûr de cela.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, ce sont des
gens d'expérience de chez nous qui ont fait le projet de loi. Ils ont eu
assez de problèmes qu'ils ont tenté de le faire pour que ce soit
cela.
M. Garon: C'est parce que chez vous les gens ont moins l'habitude
de cela. Les gens de
l'impôt savent à quel point trouver des trous dans les
lois, il n'y a pas de problème à cela.
M. Côté (Charlesbourg): Des vicieux, il y en a
partout et il y en aura toujours. Peu importent toutes les balises que vous
voudrez mettre dans une loi ou dans un règlement, il y aura toujours
quelqu'un qui va les contourner. Dans ce sens, on veut éliminer - nous
disons qu'il y en a 7000 et vous dites qu'il y en a probablement plus que cela,
et il y en a probablement plus de 7000 - les panneaux le long des routes et
toutes sortes de cochonneries. On arrive donc avec un projet de loi où
on veut encadrer cela au minimum, mais au moins encadrer, et faire en sorte
qu'il n'y ait pas le maximum d'affiches le long des routes, mais le minimum, en
tentant de faire respecter certains critères de sécurité
et certaines balises. C'est un peu ce qu'on vise.
On se dit que, si on arrive au moins à un minimum, permettons
à tout le moins à ceux qui voudraient afficher d'afficher,
d'avoir un permis. Si vous émettez un permis et que le gars ne l'utilise
pas, ou qu'il y a là une affiche détruite, donnons la chance
à quelqu'un d'autre de prendre la relève, si jamais il veut la
prendre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je comprends pour l'affiche enlevée ou
détruite qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Mais la question
d'obliger quelqu'un à placer une publicité même s'il ne le
veut pas... Je vais vous donner un exemple dans mes mots pour essayer
d'expliquer cela. Dans des municipalités, et même dans des centres
commerciaux, il y a des terrains vacants. La municipalité ne peut pas
passer de règlement ni de loi pour obliger la personne à remplir
le trou, même si cela faisait l'affaire de tout le monde autour. C'est un
droit individuel.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Dufour: On donne le droit à quelqu'un de prendre un
permis pour afficher, mais il décide de ne pas afficher. Il a
payé le permis. Il a satisfait, à mes yeux, à l'obligation
de payer. Il a payé l'endroit, mais il dit: Je ne fais rien là.
De quel droit peut-on dire: Parce que c'est restrictif, on t'oblige à
annoncer? Le gars va dire: Moi, j'ai payé mes droits. J'ai changé
d'idée en cours de route et je me paie le luxe de ne pas avoir
d'annonce. C'est seulement dans ce sens-là. Mais c'est entendu que, s'il
y a quelque chose de sale, de brisé et tout cela, c'est vraiment une
attaque.
M. Trudeau: Sauf que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: ...à l'article 7 - quand on revient à
l'article 7 - le permis est délivré pour placer une
publicité commerciale. Alors, si tu prends un permis, tu dois placer
quelque chose. C'est simplement cela que l'article dit. On n'émet pas de
permis à une personne qui veut simplement prendre un permis.
M. Dufour: Écoutez un peu. Quelqu'un qui va à la
municipalité pour demander un permis et dit: J'ai l'intention de faire
des réparations pour 20 000 $, la municipalité va lui demander ce
qu'il fait. On lui demande un plan et il le fait. Il demande: Combien
coûte le permis? Si cela coûte 20 000 $, cela va lui coûter
75 $; c'est 5 $ les 1000 $, des affaires de même. Le gars paie et il ne
fait pas les travaux. Le permis a été délivré et le
gars a décidé de ne pas faire les travaux. Cela fait quoi? La
ville met 75 $ dans sa poche et "good bye". Le gars a demandé un
permis.
M. Trudeau: J'aimerais connaître le pourcentage de gens qui
font cela.
M. Dufour: II y en a, c'est surprenant.
M. Trudeau: Bien, j'aimerais connaître le pourcentage.
M. Dufour: Quelquefois, il y a des gens qui changent
d'idée en chemin parce qu'en examinant un peu plus
profondément... Cela peut arriver. Cela n'arrivera peut-être pas,
mais je dis: Au point de vue juridique, au point de vue du jugement, quelqu'un
a le droit de faire une chose et il a le droit de ne pas la faire. Selon quel
principe pourrait-on l'y obliger? Quand allez-vous juger de lui enlever le
permis? Le gars va dire: Je ne l'ai pas fait là, mais je serais
peut-être prêt dans un mois ou deux. En tout cas, je soumets cela
à votre considération.
M. Trudeau: Oui, mais on donne aussi un délai pour placer
l'affiche; cela peut être six mois. C'est dans le règlement. Il va
y avoir un délai pour placer l'affiche. Ce ne sera pas 48 heures
après.
M. Dufour: II pourrait y avoir de jeunes écologistes qui
décident à un moment donné de prendre un tas... Sur une
route, on prend 50 milles et on ne veut pas qu'il y ait une annonce.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 est
adopté sur division.
M. Garon: Pas l'article 10, le paragraphe 1°.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Passons à 2.
M. Dufour: Peut-être que le ministre était
tenté de...
M. Garon: C'est parce que...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, je suis plus
vite que vous, M. le député de Lévis. Adopté sur
division.
M. Garon: Moi, je ne comprends pas la logique derrière
tout cela, mais je vois que le député de Jonquière non
plus. On peut bien jaser, mais, comme ce n'est pas une question philosophique,
je ne vois pas comment ce sera administrante. Je trouve que cela ne sera pas
administrable. Si le ministre veut avoir cela...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
que...
M. Garon:... je ne peux pas l'empêcher de le faire.
L'objetif visé par la loi n'est pas mauvais, sauf que je pense que, sur
le plan des moyens, ce n'est pas bon. Je ne veux pas l'empêcher de le
réaliser. Le gouvernement a été élu pour
gouverner.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis entièrement
d'accord avec le député de Lévis. Je pense qu'on a un
objectif. Peut-être que, sur les moyens, on peut diverger d'opinions.
Comme ministre, je me dis: II y a des gens chez nous qui ont
l'expérience, qui ont vécu un calvaire depuis plusieurs
années dans la tentative d'appliquer cette loi-là; elle
n'était pas applicable. Ils me font des propositions à la
lumière des expériences qu'ils ont vécues avec le
contentieux. Je dis que je suis prêt à prendre la chance, M. le
Président, de l'appliquer comme ils le souhaitent. Cela ne veut pas dire
qu'il n'y a pas de trous dedans, cela ne veut pas dire qu'elle est parfaite; au
contraire, je n'ai jamais dit cela. Je leur fais confiance. On va voir au bout
du compte si elle est plus applicable. En tout cas, je suis pleinement
convaincu qu'elle sera plus applicable que celle qu'on a aujourd'hui. Cela ne
veut pas dire qu'elle n'a pas de défaut. Je pense que c'est un peu
là-dessus qu'on échange. On peut échanger à ce
niveau et voir ce qu'on peut continuer de faire. Alors, sur division, M. le
Président. Selon ce que j'ai compris, c'était adopté sur
division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle maintenant le deuxième paragraphe. Y a-t-il des
interventions?
M. Garon: Le deuxième paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le même
principe. C'est un principe qu'on a déjà adopté dans
d'autres articles, avec la publicité en "V". C'est le même
principe qui revient, alors...
M. Garon: Vous n'avez plus de raison de permettre la
publicité du côté gauche. Quand vous dites "V", c'est comme
cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est en "V".
M. Garon: C'est pour qu'on voie quand on s'en vient et qu'on voie
quand on s'en vient comme cela?
M. Trudeau: Exactement.
M. Garon: C'est parce qu'il y a un morceau qui sert... Celui de
droite ne sert plus, mais il sert encore pour ceux qui s'en viennent de l'autre
bord. (18 heures)
M. Trudeau: C'est le principe de la sécurité.
Considérant que l'affiche en "V" est acceptée ou autorisée
sur les routes, à l'exception des autoroutes, c'est pour éviter
qu'une personne ne prenne un permis pour une affiche en "V", place un permis,
place ses affiches et, immédiatement après, ôte son affiche
du côté du conducteur pour la faire voir en sens inverse, ce qui
est vraiment dangereux. On ne peut pas voir d'affiches en sens inverse, sauf
les affiches en "V". Pour évoquer l'affiche en "V", si tout le monde
prend deux permis et, après cela, ôte celle du côté
du conducteur, l'autre est vue du côté contraire du conducteur et
on juge que cela peut être dangereux.
M. Garon: Mais quel intérêt y aurait-il à
faire cela?
M. Trudeau: S'il n'y a pas d'espace pour se placer du
côté droit, il peut y avoir un espace du côté gauche
et le faire. C'est un intérêt très précis.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous le voyez, ils
connaissent cela.
M. Garon: Mais, s'il a eu le permis, c'est parce qu'il avait
l'espace.
M. Trudeau: II peut avoir un espace du côté droit
sans en avoir du côté gauche.
M. Garon: Si vous lui avez donné le permis, c'est parce
qu'il y avait l'espace.
M. Trudeau: II a un espace, il a le droit à un panneau en
"V".
M. Cannon: Une question de règlement, M. le
Président. Est-ce qu'on a consentement pour aller au-delà de 18
heures?
Le Président (M. Saint-Roch): II est maintenant 18 heures.
Est-ce que j'ai le consentement?
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
adopter l'article.
Le Président (M. Saint-Roch): On finit cet article? Alors,
j'ai le consentement pour finir l'article 10.
M. Garon: Je ne comprends pas trop.
M. Trudeau: Les affiches en "V", actuellement, il y en a, et il y
en a beaucoup. Pour ne pas les rendre en infraction en vertu de cette loi, on a
considéré que les affiches en "V" étaient
acceptées. Sauf qu'on n'a pas le droit de placer des affiches du
côté gauche du conducteur actuellement. Si une personne, pour
avoir le droit de placer une affiche du côté gauche, prend un
permis d'affiche en "V" et la place du côté droit du conducteur,
il y a une affiche en "V", une affiche du côté droit et il va y
avoir une affiche du côté gauche, ce qui est accepté
actuellement. Mais pour déjouer la loi, il enlève l'affiche du
côté droit et il reste une affiche du côté gauche, ce
qui est refusé ou ce qui n'est pas permis actuellement en vertu de la
loi.
M. Dufour: ...visualisé. Le gars s'en vient comme cela, il
voit. Il faut qu'il enlève...
M. Garon: Pourquoi ferait-il cela?
M. Dufour: Quand le gars regarde du côté gauche,
c'est plus dangereux, c'est officiel.
M. Trudeau: Dans un cas où un particulier ne pourrait pas
afficher de l'autre côté, il va prendre un permis d'affiche en V
et il va la placer d'un côté. Là, il va avoir ses deux
affiches.
M. Garon: Mais, s'il a un permis d'affiche en "V", il est bien
mieux si elle est vue des deux côtés. Je ne comprends pas
que...
M. Trudeau: Mais si elle ne peut pas être placée de
l'autre côté. On dit bien au dos ou en "V", cela n'a pas
d'importance.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
deuxième paragraphe est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
troisième paragraphe.
M. Côté (Charlesbourg): "...si la publicité
n'est pas conforme à la présente loi ou à ses
règlements ou si le titulaire n'a pas fourni la preuve des autorisations
requises par celle-ci." Je pense que c'est...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'article?
M. Garon: II reste l'autre après. Là, il n'aura pas
reçu la révocation. On dit: à compter de la date de son
envoi.
M. Vigneault: II doit enlever dans les quinze jours. Il a quinze
jours.
M. Garon: Ah! vous l'envoyez par la malle et vous lui donnez un
délai de quinze jours?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, quinze jours
pour l'enlever.
M. Garon: Adopté. Puis l'autre? Quand vous dites: le
support et le bâti, quelle différence y a-t-il entre les deux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Le bâti, c'est l'ensemble de la
publicité; le support, cela peut être juste le cadre qui tient une
publicité qui est placé sur un bâti. Il y a des
publicités encadrées. On ne voit plus cela maintenant dans les
compagnies, mais pour les particuliers... En fait, c'est une carte publicitaire
encadrée; c'est un cadre et sa publicité placés sur un
bâti construit pour soutenir cette publicité.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le dernier
alinéa est adopté?
M. Garon: Pourquoi dites-vous qu'il doit remplacer cela par une
publicité non commerciale?
M. Trudeau: II pourrait remplacer cela par une publicité
non commerciale qui n'exige pas un permis. Il pourrait, mais ce n'est pas
obligatoire.
M. Garon: Vous dites: doit enlever ou remplacer cette
publicité.
M. Trudeau: C'est cela, il doit l'enlever. S'il ne
l'enlève pas, pour garder son bâti, il doit la remplacer par une
publicité non commerciale.
Le Président (M. Saint-Roch): II peinture des arbres
dessus, des sapins.
M. Garon: Oui. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 10 est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
Sur ceci...
M. Cannon: Est-ce que l'ensemble du projet de loi est
adopté?
M. Garon: C'est cela qu'on vient de faire, là.
Le Président (M. Saint-Roch): ...la commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 5)
(Reprise à 20 h 9)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 1, Loi
sur la publicité le long des routes. Au moment de notre suspension, nous
en étions à l'article 11. Alors, j'appelle maintenant l'article
11. M. le ministre.
Construction, installation et entretien
M. Bourbeau: "Le support de toute publicité commerciale,
ainsi que la plaque d'identification délivrée avec le permis,
doivent être solidement fixés sur un bâti
érigé à cette fin."
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu! Je suis en train de sortir mes
papiers.
Le Président (M. Saint-Roch): Parce qu'on est
habitué de voyager sur l'autoroute 20, M. le député.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): On est habitué de
voyager sur l'autoroute 20, on est rapide.
M. Garon: La capitale de Croc.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est nous.
M. Côté (Charlesbourg): S'il vous plaît! Pas
d'accroc à notre loi.
M. Garon: C'est drôlement dit cela aussi: "Le support de
toute publicité commerciale, ainsi que la plaque d'identification
délivrée avec le permis, doivent être solidement
fixés sur un bâti érigé à cette fin." Un
bâti... Quand on voit des panneaux, c'est seulement posé sur deux
poteaux, deux piquets. Ce n'est pas toujours posé sur un bâti.
Vous m'avez dit cet après-midi, quand je vous ai demandé ce
qu'était un bâti, que c'était le mur d'une
bâtisse.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Demandez
à M. Trudeau, il va vous le répéter.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: En fait, quand j'ai parié de bâti, c'est
la structure qui va tenir le cadre et la publicité. Ce n'est pas une
bâtisse, au contraire. Et, on le verra plus loin, on a des normes. On va
avoir des normes pour les bâtis.
M. Garon: Pardon?
M. Trudeau: On va avoir des normes pour les bâtis, si on va
un peu plus loin, à l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, si on veut que ce soit
potable, que ce soit regardable et qu'il n'y ait pas de pollution sur le plan
visuel. Moi, j'ai compris... Vous connaissez un peu mon sens de l'organisation,
M. le député de Lévis?
M. Garon: Bien, je ne l'ai pas vécu de
l'intérieur.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas de
l'intérieur? D'ailleurs, si vous l'aviez vécu, vous auriez
peut-être gardé le pouvoir.
M. Garon: Mais il faut des fois le perdre pour mieux le
reprendre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qui m'est
arrivé.
M. Garon: Sauf qu'on aurait peut-être été
mieux de le perdre en 1981.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ce qui m'est
arrivé en 1976.
M. Garon: Je ne pensais pas à cela. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je ne pensais pas à cela.
M. Côté (Charlesbourg): On a eu le soin, sur le plan
des campagnes électorales, de préparer des choses qui se tenaient
bien. Il a fallu faire de beaux petits dessins et dire: Voici les normes selon
lesquelles la publicité que vous allez poser un peu partout va tenir
debout, quelque chose de bien structuré et cela m'ap-paraît
important. Ce ne peut pas être n'importe quelle amanchure de broche
à foin qui va tenir
cela. Quand tu regardes la publicité de Média-com...
M. Cannon: C'est vrai, cela. Dans mon comté, les pancartes
ont tenu, celles de Pauline ont tombé.
M. Garon: Vous viendrez voir dans Lévis. Celles de 1981
sont encore là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est parce que vous
aviez de la bonne colle. Cela collait après les poteaux.
Des voix: Ha, ha, hal
M. Garon: C'est mieux des élections l'été
que l'hiver.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... M. Garon:
La colle ne fige pas. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Cela a l'air de rien, cela ne repose pas sur
grand-chose des fois.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous allez un peu partout
à travers les municipalités, prenons l'exemple, pour ne faire de
publicité à personne, de Médiacom. Vous vous retrouvez
avec des choses qui sont toujours bien encadrées, avec une bonne
structure, un bon châssis et une bonne base. Cela n'a pas l'air
quétaine, cela a l'air de ce que cela a l'air. Cela a l'air d'une bonne
publicité et cela a l'air de quelque chose qui est potable à
regarder. Sans exiger que ce soient des choses de Médiacom et les
mêmes structures, je pense qu'on peut au moins exiger un minimum pour que
cela se tienne. Un camion sur quatre roues, comme vous en avez vu des photos
cet après-midi, des camions de quatre roues mis sur des blocs, ce n'est
pas cela qu'on souhaite.
M. Garon: Mais quelqu'un qui va vouloir faire cela sur un camion
et déplacer le camion...
M. Trudeau: On va le voir plus loin, c'est prohibé.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Prohibé.
M. Trudeau: C'est prohibé. On va le voir plus loin.
M. Garon: Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'a pas de bon
sens.
M. Garon: Vous êtes rendus "réglementeux" comme le
diable.
M. Côté (Charlesbourg): On n'est pas
"réglementeux", c'est une question de qualité de vie, c'est une
question de...
M. Garon: Êtes-vous passés par le comité
Scowen?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Le comité Scowen, avec les millionnaires
bénévoles.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas passé
par Londres.
M. Garon: Pardon? Ils ne l'auraient pas accepté.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas passé
par Londres.
M. Garon: C'est bien pire que le comité de surveillance
des étalons.
M. Poulin: Ne parlez pas d'étalons ici.
M. Côté (Charlesbourg): Les unités de mesure,
je ne connais pas cela.
M. Garon: Tantôt, vous avez dit que cela coûterait
150 000 $ pour administrer toute cette loi-là. Avez-vous une
étude sérieuse là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
l'administration des permis à donner, mais il reste que, dans chacun des
districts du Québec, on a une personne qui est affectée à
l'application de la loi actuelle.
M. Garon: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais y venir. C'est 150
000 $ additionnels pour l'émission des permis, ce qu'on ne fait pas
maintenant. Alors, la personne qui est encore au district de
Sainte-Anne-des-Monts, elle va rester là et elle va avoir au moins une
loi applicable.
M. Garon: Combien y a-t-il de milles de routes entretenues par le
ministère des Transports?
M. Côté (Charlesbourg): II y a 60 000
kilomètres de routes à travers le Québec.
M. Garon: Pas plus que cela? 60 000 kilomètres. Cela
voudrait dire qu'il n'y aurait qu'une pancarte à peu près tous
les neuf milles - on dit 7000 pancartes - tous les neuf kilomètres. (20
h 15)
M. Trudeau: II faut faire exception des cités et villes.
Il faut enlever les cités et villes. Sur 60 000, il en reste
combien?
M. Garon: Je pensais qu'il y en avait plusieurs dizaines au
kilomètre.
M. Trudeau: Actuellement, oui. Comme on le disait tantôt,
j'ai exactement 7234 infractions au bureau, à part celles qui n'ont pas
été relevées dernièrement.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): "La construction,
l'installation et l'entretien d'une publicité, notamment de son support
et de son bâti, doivent respecter, outre les normes prescrites par la
présente section, celles établies par règlement."
M. Garon: La construction, l'installation et l'entretien. Vous
n'avez pas les règlements? Les règlements sont-ils
rédigés?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est dans le
même cas. Cela vaut pour à peu près tous les
règlements dont on va se parler tantôt.
M. Garon: C'est drôle parce que votre projet de loi est
déposé depuis combien de temps?
M. Côté (Charlesbourg): Depuis... M. Garon:
Depuis 1987.
M. Côté (Charlesbourg): ...si je me souviens bien,
juin 1987, mais il a quand même été soumis à une
consultation après les fêtes. On est retourné au Conseil
des ministres pour faire les modifications dont on avait besoin.
M. Garon: Est-ce que les normes que vous allez exiger des
citoyens vont être les mêmes que celles que le ministère des
Transports doit respecter pour sa propre signalisation?
M. Côté (Charlesbourg): Non, cela ne peut pas
être les mêmes normes, parce que, sinon, personne n'aurait les
moyens de se payer ces choses. C'est davantage sur le plan de la
solidité pour éviter ce genre de choses. C'est pour éviter
cela, c'est tout.
M. Garon: Quelqu'un a inscrit "camping" en gros sur le toit de sa
grange...
Une voix: Oui, c'est à Saint-Augustin, c'est le
camping...
M. Garon: Je ne sais pas où c'est, mais il y en a
plusieurs comme cela, il n'y en a pas juste un. Cela va être
interdit?
M. Trudeau: Oui. Ce n'est pas un support conçu à
cette fin.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Garon: Cela prend un bâti érigé à
cette fin.
Une voix: C'est cela.
M. Garon: Mais en quoi l'inscription "camping" sur un toit...
Cela ne me paraît pas quelque chose... C'est quoi, l'affaire?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Actuellement, sur les lieux mêmes du commerce,
surtout à la campagne où c'est moins peuplé, tout le
commerce ou à peu près est placardé d'inscriptions "Coke",
"Pepsl", et ainsi de suite. Au lieu de mettre du papier-brique ou de la brique,
c'est recouvert de panneaux. Si on laisse toutes les granges ou toutes les
bâtisses de la province placer des panneaux, je doute que cela soit
esthétique; j'en doute.
M. Garon: Comme le ministre de l'Agriculture a adopté un
amendement à sa loi en 1986 pour que toute bâtisse sur un
territoire agricole ait maintenant un droit acquis perpétuel et
éternel, il y a une certaine certitude de la
pérennité.
M. Trudeau: Je m'excuse. Dans l'ancienne loi, c'était
prohibé aussi.
M. Garon: Pardon?
M. Trudeau: C'était prohibé dans l'ancienne
loi.
M. Garon: Quoi?
M. Trudeau: L'affichage sur les bâtisses, sur une grange ou
sur quoi que ce soit.
M. Garon: La loi...
M. Trudeau: Dans la loi actuelle, au chapitre P-5, c'est
prohibé. On parle de bâti construit à cette fin aussi.
M. Garon: Ah! dans la loi actuelle...
M. Trudeau: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas
applicable, parce que la pénalité peut être de 5 $ ou de 20
$. Alors, l'individu paie l'amende et c'est tout. S'il a la chance d'être
visité une fois par année, cela va lui coûter 20 $ par
année. C'est pour cela que la loi est inapplicable.
M. Garon: Elle peut être appliquée,
c'est-à-dire que...
M. Cannon: Cela fait penser un peu à la politique
canadienne du lait, quand vous aviez incité les cultivateurs à
écrire sur le bord des granges pour dénoncer cela. Vous
rappelez-vous? Vous étiez ministre de l'Agriculture à
l'époque.
M. Garon: Non, parce que cela s'est passé avant que je
sois ministre de l'Agriculture. Cela s'est passé en 1974. En 1974, on
n'était pas au gouvernement, on était dans l'Opposition. Je
n'étais même pas député à ce
moment-là.
M. Cannon: Vous étiez professeur, théoricien
à l'université.
M. Garon: Ha, ha, ha! J'aurais toujours souhaité
l'être davantage.
Le Président (M. Salnt-Roch): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 étant
adopté sur division, j'appelle l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): Toute publicité
commerciale visible d'une route, d'une halte routière ou d'un
belvédère, doit être placée à une distance
minimum: "1° de 30 mètres de ces endroits sous réserve du
paragraphe 2°; "2° de 75 mètres d'une autoroute..."
Les distances minimales prescrites entre la publicité et la route
n'ont pas été modifiées, même si le point de
référence a été remplacé, autorisant un
certain rapprochement de la publicité. Dans le cas de la
publicité le long des autoroutes, elle était interdite le long
des anciennes autoroutes à péage ou traitées comme des
routes ordinaires pour les autres. Le projet de loi prescrit une distance
uniforme de 75 mètres pour toutes les autoroutes en tenant compte de la
différence de vitesse sur les autoroutes pour assurer que la
publicité soit suffisamment éloignée de la
clôtura
M. Garon: Les distances sont les mêmes que dans l'ancienne
loi. Est-ce qu'on a fait une réévaluation des distances par
rapport à aujourd'hui, puisque l'ancienne loi datait de 1965, de ce
point de vue?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Les consultations publiques qu'on a eues nous ont
confirmé ou, du moins, nous ont suggéré de garder le
minimum de distance, de garder ces distances-là au minimum, de ne pas
les rapprocher.
M. Garon: Ceux qui ont des affiches pour lesquelles... Sur le
plan juridique, concernant les affiches qui sont déjà
construites, qui sont déjà en place, est-ce qu'il y a des droits
acquis ou non?
M. Vigneault: On a prévu une disposition, à la fin
du projet de loi, pour leur donner trois ans. Ceux qui auraient une affiche
légale actuellement ont un délai de trois ans à compter de
l'adoption du projet de loi pour la déplacer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Pour ajouter à ce que Me Vigneault vient de
dire, on va créer très peu d'infractions. Les distances actuelles
sont les mêmes que les distances du passé, sauf qu'on mesure du
bord du pavage au lieu de mesurer du bord de l'emprise; alors, on rapproche
peut-être de trois, quatre ou cinq mètres. Ces affiches-là
vont automatiquement être légales. Celles qui étaient
légales en vertu de l'ancienne loi demeurent légales en vertu de
ce projet de loi. Les seules qu'on va rendre en infraction, et très peu,
c'est celles le long des autoroutes où, dans le passé, il
était permis d'avoir une affiche à 30 mètres, alors que,
maintenant, c'est à 75 mètres. Les autoroutes où on
pouvait afficher, c'étaient la 40 et la 55; les autres étaient
déjà prohibées par la loi, au chapitre P-5. Alors, au
maximum, on aurait peut-être entre 30 et 50 infractions.
M. Garon: De 30 à 50 personnes en infraction dans tout le
Québec?
M. Trudeau: Au Québec. C'est-à-dire un bout de la
40 seulement et la 55; ce sont les deux seules routes où on va
créer des infractions. Ils vont avoir trois ans pour se relocaliser.
M. Côté (Charlesbourg): Ils vont avoir trois ans
pour s'ajuster.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article...
M. Garon: Un instant! Il y a cinq pages d'explications. On est
aussi bien de les passer une par une, parce que quand bien même on
prendrait cela tout ensemble...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté?
M. Garon: Je vais regarder l'explication. Quand vous dites: 30
mètres de ces endroits, quels sont ces endroits?
M. Côté (Charlesbourg): Les belvédères
et les haltes routières.
M. Garon: Une route, c'est un endroit aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Non. La publicité
commerciale visible d'une route - oui - d'une halte routière ou d'un
belvédère.
M. Trudeau: C'est 30 mètres. Le premier corridor, c'est 30
mètres.
M. Garon: C'est général. Une voix: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce adopté?
M. Garon: Attendez un peu) Vous allez trop vite. Est-ce que vous
avez constaté qu'à certains endroits c'est complètement
"bousillé", qu'il y a beaucoup d'affiches partout? Ils ne semblent pas
dire cela.
M. Trudeau: Actuellement?
M. Garon: J'ai eu des appels et tous les gens me disent qu'ils
sont surpris que, dans le projet de loi, on ne se réfère pas, par
exemple, à la protection du patrimoine ou à la beauté des
lieux. Comme on voit parfois des films...
M. Trudeau: Je m'excuse, c'est prévu dans la loi.
M. Garon: Pardon?
M. Trudeau: C'est prévu dans cette loi.
M. Garon: Oui?
M. Trudeau: Oui. A l'article 17, si je ne me trompe pas. Article
17,1°, 2°, 3°, 4°.
M. Vigneault: Ce serait au paragraphe 1° de l'article 17
où on pourrait désigner des territoires à
protéger.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est l'avocat
qui vous a parié de cela.
M. Garon: Comment cela?
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'il nous a fait les
mêmes remarques.
M. Garon: A qui a-t-il parié chez vous? M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: À qui a-t-il parlé chez vous? À
vous?
M. Côté (Charlesbourg): II a parié à
M. Castonguay.
M. Garon: Qui est M. Castonguay?
M. Côté (Charlesbourg): M. Castonguay, qui est mon
deuxième voisin de droite.
M. Garon: Luc?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Un résident de
IHe aux Coudres.
M. Garon: Arrêtez donc!
M. Côté (Charlesbourg): Donc, détenteur d'une
passe. Très bon conseiller dans l'affaire de l'île aux Coudres et,
par surcroît, un homme de bon jugement.
M. Garon: Est-ce qu'il est natif?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un natif.
M. Garon: Né natif.
M. Cannon: Allez-vous le reconnaître plus tard?
M. Garon: Pardon?
M. Cannon: Allez-vous le reconnaître plus tard?
M. Garon: Pourquoi?
M. Cannon: C'est une question que je vous pose.
M. Garon: Pourquoi demandez-vous cela?
M. Cannon: Parce que de temps en temps vous avez même de la
misère à reconnaître les députés de ce
côté-ci.
M. Garon: II y a des députés que je ne connais pas.
Il y en a quelques-uns que je ne connais pas parce qu'il n'y a pas raison de
les connaître. Je n'ai jamais entendu nommer ces gens-là. Je ne
leur ai jamais parié. Qu'est-ce que vous voulez? Je connais ceux qui
parlent. Je ne connais pas ceux qui ne parlent pas. Quoi? C'est vrai.
M. Cannon: Même ceux qui veulent parler, vous les
interrompez.
M. Garon: Mais hier j'ai salué le député de
Saint-Maurice dans le passage. Je lui ai dit: Bonjour, M. Lemire! Là, je
sais qui c'est, mais je ne le savais pas avant hier. C'est
vrai.
Le Président (M. Saint-Roch): Étant donné
que c'est une question de distance et de mètres, M. le
député de Lévis, est-ce que l'alinéa est
adopté? Le premier paragraphe?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le
deuxième: "de 75 mètres d'une autoroute"?
M. Garon: Est-ce que c'est la même distance de l'autoroute
qu'avant?
M. Trudeau: Avant, on avait des affiches à 30
mètres et à 60 mètres.
M. Garon: Sur les autoroutes?
M. Trudeau: Sur les autoroutes, 30 mètres et 60
mètres dans le passé, sauf les autoroutes à péage,
bien entendu. Dans ce projet de loi, c'est 75 mètres du bord du pavage
qui équivaut à 60 mètres de l'emprise.
M. Garon: Bon, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Troisième paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): "...de 180 mètres de
l'intersection de la route avec une autre route, avec une entrée ou une
sortie d'autoroute ou avec un chemin de fer." Le projet de loi conserve la
distance de 180 mètres prescrite par la loi actuelle pour un motif de
sécurité routière aux intersections. La signalisation
avancée est installée à 150 mètres de
l'intersection. La distance de 180 mètres vise à empêcher
le conducteur d'être distrait par la publicité lorsqu'il arrive
à la signalisation avancée jusqu'à l'intersection.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu là! J'essaie d'imaginer la
situation un peu. Bon, cela n'a pas changé la loi actuelle.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Adopté. M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
quatrième paragraphe.
M. Côté (Charlesbourg): "...de 300 mètres
d'une autre publicité placée du même côté de
la route et assujettie aux mêmes normes dimension-nelies. S'il s'agit
d'une autoroute, cette distance est portée au double - soit 600." Le
projet de loi conserve la distance prescrite par la loi actuelle entre les
affiches. Cette distance est portée à 600 mètres sur les
autoroutes pour éviter l'implantation d'un trop grand nombre de
publicités sur les autoroutes où elles deviendraient permises
alors qu'elles sont présentement interdites.
M. Garon: Est-ce que ceux qui ont fait les commentaires sont les
mêmes que ceux qui ont rédigé la loi?
M. Vigneault: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
quatrième paragraphe est adopté? (20 h 30)
M. Garon: C'est le mot publicité: "...placée du
même côté de la route..." C'est nouveau, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas
nouveau.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: ...la loi actuelle.
M. Vigneault: C'était à 300 mètres.
M. Trudeau: La même chose.
M. Vigneault: Ce qui est nouveau, c'est d'avoir doublé sur
les autoroutes. Ce n'était pas autorisé sur les autoroutes
à péage.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le quatrième
paragraphe étant adopté, j'appelle le paragraphe 5°.
M. Côté (Charlesbourg): "...de 600 mètres
d'une entrée ou d'une sortie d'autoroute. Cette distance est
mesurée à partir de la pointe du musoir de l'entrée ou de
la sortie."
M. Garon: Le musoir. Savez-vous la définition de
musoir?
M. Trudeau: C'est le terme actuel qu'on utilise à
l'entrée ou à la sortie d'une autoroute. C'est la pointe de
ciment où il y a l'indication de danger ou le fléché, la
signalisation.
M. Côté (Charlesbourg): II va falloir avoir un bon
nez pour l'appliquer.
M. Garon: Hein? Il ne faut jamais que vous oubliiez comme
ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: II ne faut jamais que vous oubliiez comme ministre que,
quand on fait la loi, on a souvent tendance à imaginer comment
elle va s'administrer, sauf que, quand la loi est votée et que
"la job" du ministre est terminée - pas complètement parce qu'il
reste l'application de la loi - là, il n'a plus de maîtrise sur
l'application de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des gens raisonnables
au ministère des Transports.
M. Cannon: Vous, dans votre cas, vous avez fait adopter à
peu près 61 projets de loi, je pense.
M. Garon: Une soixantaine. Je ne sais pas si c'est 59 ou 61, mais
une soixantaine.
M. Cannon: Oui. Il n'y a jamais eu de problème
d'application?
M. Garon: L'application, ce n'est pas la même chose que la
rédaction.
M. Cannon: Oui.
M. Garon: Quand on rédige une loi, on a quelque chose
à l'esprit, mais ceux qui l'appliquent ne la lisent pas
nécessairement de la même façon. J'ai un article devant
mol. Une interprétation me vient à l'esprit et quelqu'un d'autre
qui travaille avec moi peut avoir une autre interprétation. Quand le
ministre donne son explication, il dit ce qu'il a à l'esprit quand il
rédige l'article. Sauf que celui qui va l'interpréter
éventuellement, ce ne sera aucune de ces personnes-là et il
pourra y avoir une autre façon de voir les choses, une autre
façon d'interpréter l'article.
M. Côté (Charlesbourg): II y a de fortes chances que
ceux qui intentent les poursuites soient du même contentieux que ceux qui
ont rédigé la loi.
M. Garon: Est-ce que c'est le contentieux du ministère des
Transports lui-même qui intente les poursuites quand il y a des plaintes?
Tout le temps? Est-ce que cela n'est pas acheminé à la
Justice?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Mme Bilodeau: ...Procureur général.
M. Garon: Cela ne fait rien.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Bilodeau.
Mme Bilodeau: Le contentieux du ministère des Transports
relève du ministère de la Justice.
M. Garon: Oui.
Mme Bilodeau: Alors, on agit au nom du Procureur
général. Tous les rapports d'enquête sont acheminés
au service juridique qui, lui, entame les poursuites au nom du Procureur
général. Donc, quand on élabore un projet de loi comme on
vient de le faire, c'est sûr que ceux qui sont chargés de
l'appliquer sont consultés.
M. Garon: Mais cela dure juste un temps, ça.
Mme Bilodeau: Je ne suis pas certaine. Je pense qu'on est en
mesure d'assurer une certaine cohérence dans
l'interprétation.
M. Côté (Charlesbourg): Une continuité. Une
bonne continuité.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
5° est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Garon: Un instant! Il ne faut pas aller trop vite parce qu'on
peut faire des erreurs de fond.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Ça n'a pas de bon sens!
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce qu'on
a besoin d'adopter les deuxième et troisième alinéas?
M. Garon: Oui, les deux autres. Il en reste deux. L'autre
alinéa est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous en
sommes au dernier alinéa.
M. Garon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 13 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): "Les distances minimales
prescrites par l'article 13 ne s'appliquent pas à la publicité
concernant:
T la cueillette ou la vente de produits agricoles, pourvu qu'elle soit
placée pendant la période de cueillette à au moins un
mètre de l'emprise de la route, de la halte routière ou du
belvédère et qu'il y ait au plus deux publicités sur un
même lieu de cueillette; "2° la vente ou la location de tout ou
partie d'un immeuble, pourvu qu'elle soit placée sur cet
immeuble."
M. le Président, on a eu l'occasion d'en discuter un peu plus
tôt, compte tenu des appréhensions qu'avait le
député de Lévis concernant un article
précédent. C'est dans le but de permettre l'affichage pour des
gestes sporadi-ques...
M. Garon: Avec ou sans permis?
M. Côté (Charlesbourg): Sans permis.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'on a besoin d'y
aller paragraphe par paragraphe, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Comment pouvez-vous... À quelle place est-ce
déterminé qu'il n'y a pas de permis?
M. Vigneauft: À l'article 7: sauf si elle concerne la
cueillette ou la vente de produits agricoles, la vente ou la location de tout
ou partie d'un immeuble, au premier alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): C'est assez étonnant,
vous vous êtes abstenu de voter sur celui-là, vous avez
voté contre.
M. Garon: Ce n'était pas pour cela, c'était pour le
deuxième alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Je suis tout
mêlé.
M. Garon: Vous savez, c'est tout enregistré.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Garon: Cela ne sera pas long, je vais lire...
M. Cannon: M. le ministre, j'ai une question: Dans le cas, par
exemple...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: Je veux bien comprendre, par exemple, que celui qui
veut vendre du blé d'Inde ou quelque chose comme cela est en mesure de
placer son affiche sans qu'il y ait demande de permis, etc., et que les
distances ne sont pas respectées. Dans le cas d'une personne qui fait
une vente de garage, par exemple - cela se voit de plus en plus - ou d'un
antiquaire qui décide de faire une espèce d'encan d'anciens
meubles, est-ce qu'il y a des dispositions qui permettent cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre. M.
Trudeau.
M. Trudeau: Pour répondre à la question du
député, pour une vente de garage, la personne a le droit
d'afficher sur les lieux mêmes de la vente, mais elle n'aura pas droit
à la présignalisation.
M. Garon: Elle n'aura droit à aucune
présignalisation? Quelqu'un qui a un hôtel, par exemple, et qui
veut annoncer que son hôtel est à cinq ou dix milles plus
loin...
M. Trudeau: C'est de l'affichage commercial. S'il utilise
l'affichage commercial, il va pouvoir afficher. Rien ne l'empêche
d'afficher.
M. Côté (Charlesbourg): L'affichage touristique.
M. Trudeau: Rien ne l'empêche de faire de l'affichage
commercial et touristique.
M. Vigneault: Le nouveau programme en vigueur.
M. Trudeau: S'il respecte les normes de grandeur et de distance,
il peut s'annoncer à dix milles; c'est de la publicité à
ce moment-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: J'aurais une autre question. L'été,
c'est la période idéale pour les tournois de balle molle. Cela
arrive souvent que des équipes arrivent dans une municipalité, je
ne sais pas, à l'île d'Orléans ou un peu partout. Est-ce
qu'ils ont droit à un préaffichage, à la sortie du pont de
l'île d'Orléans, pour dire: Tournez à gauche pour telle
activité et dans cinq milles, quatre milles, trois milles, vous
arriverez sur les lieux? Est-ce que c'est permis?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le texte actuel, de ce
que je comprends, cela ne serait pas permis, sauf qu'on serait peut-être
ouvert à un petit amendement qui nous permettrait, dans le
socio-culturel, de penser que le sport peut être inscrit.
M. Garon: Le commerce va pouvoir s'annoncer d'avance?
M. Trudeau: En utilisant la publicité commerciale, il n'y
a aucun problème.
M. Côté (Charlesbourg): Commerciale.
M. Vigneault: Avec un permis et en respectant les distances.
M. Garon: Le cultivateur ne pourra pas?
M. Vigneault: S'il voulait également, avec un permis, il
pourrait...
M. Trudeau: Avec un permis, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf qu'il en a plus, le
cultivateur, parce qu'il peut s'annoncer sans permis, mais au moment de la
récolte du blé d'Inde, du navet, des carottes, des pommes de
terre, du sirop d'érable, parce que c'est apparenté à la
cueillette.
M. Garon: Oui, mais la cueillette, sacrifice!
M. Côté (Charlesbourg): Les fraises, les framboises,
les bleuets.
M. Garon: Ce n'est pas cela. Pourquoi, parce que c'est
apparenté à la cueillette, est-ce différent?
M. Vigneault: C'est parce qu'on peut donner plus de
publicité au cultivateur, en lui permettant de la rapprocher de la route
et d'en mettre deux par champ de cueillette, que s'il s'en tient à la
publicité commerciale.
M. Garon: Si le gars s'en vient à 60 milles à
l'heure et qu'il voit la pancarte quand il a le nez dessus, il n'arrêtera
pas, il va continuer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que, si vous
décidez d'aller cueillir des framboises, vous avez probablement une
bonne idée. Ce n'est probablement pas le gars de Toronto qui va venir
cueillir des framboises. Vous avez une bonne idée où vous allez.
Si vous voulez aller acheter du blé d'Inde, vous avez une bonne
idée où vous voulez aller. En tout cas, si je veux acheter du
blé d'Inde, je vais à Neuville ou sur des Érables,
à Charlesbourg; ce n'est pas loin de chez nous et c'est du bon
blé d'Inde. Je sais où je vais en partant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Prévost.
M. Forget: Vous parlez de sirop de blé d'Inde... de sirop
d'érable, pardon, vous avez une bonne pancarte sur le bord de la
route...
M. Côté (Charlesbourg): Du sirop de blé
d'Inde, c'est une nouvelle sorte.
M. Garon: II y en a, du sirop de maïs.
M. Forget: Est-ce qu'on va avoir le droit ou si cela va prendre
un permis pour afficher, par exemple, qu'on vend du sirop de blé d'Inde?
Je suis porté à dire cela, mais c'est le sirop d'érable.
On met une affiche, par exemple. Est-ce que cela va prendre un permis?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Si vous le vendez sur les lieux mêmes, c'est
une affiche d'identification. Vous êtes sur les lieux, c'est prévu
dans la loi et c'est exempt de permis.
M. Forget: D'accord. Maintenant, une autre question. J'ai le
droit de poser une autre question, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez le droit à
une question, M. le député de Prévost.
M. Garon: Vingt minutes de questions, si vous voulez.
M. Forget: Pour ce qui est des expositions agricoles, parce qu'on
affiche à un moment donné, est-ce qu'on va avoir le droit
également ou si cela va nous prendre un permis?
M. Garon: C'est bon!
M. Trudeau: Le reste à être
interprété. Je dirais que oui à la suite de l'article
concernant la publicité non commerciale: lorsqu'elle concerne une
fête populaire ou un événement culturel, religieux ou
patriotique.
M. Forget: On va considérer cela comme cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Forget: Est-ce que j'ai le droit de poser une autre
question?
Le Président (M. Saint-Roch): Une autre question, M. le
député de Prévost.
M. Forget: Je suis parti, là! Les banderoles qu'on met
pour indiquer telle et telle chose, est-ce qu'on va avoir le droit à cet
affichage?
M. Trudeau: Au-dessus de la route? M. Forget: Au-dessus de
la route. M. Trudeau: Défendu.
M. Forget: Complètement défendu. Dans les villes,
c'est la même chose?
M. Trudeau: Sur les routes qu'on entretient seulement.
M. Côté (Charlesbourg): Sur les routes du
ministère.
M. Forget: D'accord. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le...
M. Garon: Mais un candidat aux élections, est-ce qu'il va
pouvoir marquer son nom, bord en bord de la route, avec une banderole?
M. Côté (Charlesbourg): C'est prévu.
M. Trudeau: Les banderoles...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: ...au-dessus de la route, il n'en est pas question
pour le côté sécuritaire et de par la loi de la voirie
c'est illégal.
M. Garon: Dans les villes, on va pouvoir.
M. Trudeau: Où on n'entretient pas les routes, ce n'est
pas de notre ressort.
M. Côté (Charlesbourg): ...publicité
électorale.
M. Trudeau: La publicité électorale est
prévue.
M. Garon: Sur les poteaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Une voix: L'article 16.2°.
M. Côté (Charlesbourg): La publicité...
M. Forget: Si on s'arrête, il y a quand même
plusieurs municipalités qui installaient des banderoles, soit pour
annoncer une activité quelconque ou un festival et même, à
certains endroits, une exposition agricole sur les routes provinciales.
M. Trudeau: Dans le cas des routes qu'on entretient...
M. Forget: Oui.
M. Trudeau: ...même si on le permettait, c'est
illégal en vertu d'autres lois.
M. Forget: D'accord.
M. Trudeau: II n'est pas question d'avoir...
M. Garon: Quelqu'un qui fait un encan d'animaux...
M. Trudeau: Sur les lieux de l'encan, il va s'afficher.
M. Côté (Charlesbourg): C'est permis sur les lieux
de l'encan.
M. Garon: À quel article?
M. Trudeau: Les lieux du commerce, quand on parle
d'affiches...
M. Vigneault: L'article 5.
M. Garon: Dans quoi entrez-vous cela?
M. Trudeau: Ses activités.
M. Vigneault: Ses services. Un encan, c'est un service
d'encanteur.
M. Garon: Oui, mais est-ce qu'on peut appeler cela une
profession, un encan? Ce n'est pas une profession, ce n'est pas un art, ce
n'est pas une entreprise.
M. Vigneault: C'est une entreprise.
M. Garon: Faire encan?
Une voix: C'est une entreprise.
M. Garon: "...où s'exerce une entreprise..."
Une voix:...
I M. Vigneault: Oui.
M. Garon: Non.
M. Forget: Un encan, cela devient une entreprise.
Une voix: C'est une entreprise.
M. Forget: C'est une entreprise, le gars se trouve à
liquider son entreprise. Écoutez, cela fait partie de l'entreprise
agricole, ou bien ce serait un encan de marché aux puces.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 14?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Garon: Un instant! Je n'ai pas l'impression: "...ne s'applique
pas à la publicité placée sur les lieux où s'exerce
une entreprise..."
M. Poulin: Ils paient des taxes d'affaires, voyons donc! C'est
une entreprise, ils paient des taxes d'affaires.
M. Garon: Pas un gars qui fait encan toutes les semaines,
j'entends, mais quelqu'un qui va faire un encan sur une ferme.
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui! Justement, il en a
le droit puisque c'est sur les lieux.
M. Forget: Ceux qui font des encans...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Prévost.
M. Forget:... de ménages ou de choses comme cela, des
objets, est-ce que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: On peut vous assurer que c'est prévu...
M. Garon: Où?
(20 h 45)
M. Trudeau:... pour celui qui va faire un encan, en partant des
affiches placées sur un lieu de commerce. Pour annoncer les produits,
les services, les installations physiques.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 est-il
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle l'article 15.
M. Côté (Charlesbourg): "La hauteur d'une
publicité ne doit pas excéder: "1° 4 mètres, si la
publicité est placée à moins de 60 mètres d'une
route, d'une halte routière ou d'un belvédère; "2° 6
mètres, si elle est placée à 60 mètres ou plus mais
à moins de 90 mètres; "3° 8 mètres, si elle est
placée à 90 mètres ou plus. "
La hauteur maximum de 1, 5 mètre prescrite par la loi actuelle
est nettement insuffisante dans le cas des publicités
éloignées de la route. D'ailleurs, cette mesure n'est pas
respectée, semble-t-il. Le projet de loi établit la hauteur
maximum de la publicité en retenant une mesure
généralement acceptée comme raisonnable par les
spécialistes de la publicité le long des routes.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Garon: Pourquoi a-t-on retenu simplement la hauteur sans
prévoir la largeur?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vigneault.
M. Vigneault: La largeur va être établie par
règlement. Les dimensions de la publicité vont être
prévues par règlement en fonction de la distance de la
publicité par rapport à la route.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau. M. Garon:
Les deux vont un peu ensemble.
M. Trudeau: La raison est simple. Il y a trois corridors
d'affichage, plus l'affichage non commercial. Pour chacun des corridors, il y a
un minimum et un maximum de grandeur pour chacune des affiches: à 4
mètres, à 6 mètres, à 8 mètres, pour chacun
des corridors. Cela aurait fait un texte de deux ou trois pages de chiffres
seulement. Simplement cela. Les grandeurs sont prévues et ce sont les
mêmes grandeurs qu'il y avait dans le passé, à un pied
près. C'est la même chose que dans le passé.
M. Garon: Pourquoi prévoyez-vous la hauteur dans la loi et
la largeur dans les règlements? Je ne comprends pas l'astuce.
M. Trudeau: C'est à cause du nombre de chiffres à
marquer. Tout simplement cela.
M. Vigneault: C'est parce qu'on aurait eu un article avec
plusieurs minimums et maximums dans des conditions d'affichage selon le
corridor. Cela faisait un peu lourd.
M. Garon: Quand vous dites la hauteur d'une publicité,
ça fait drôle. D'une publicité. C'est français? Je
comprends qu'on fait de la publicité, mais "une" publicité. C'est
un mot français?
M. Vigneault: Les linguistes du ministère de la Justice
nous ont conseillé ce mot comme étant le mot le plus
approprié pour désigner les messages qu'on voit le long des
routes.
M. Garon: Avez-vous un dictionnaire pour qu'on
vérifie?
Le Président (M. Saint-Roch): Si nous étions en
France, M. le député de Lévis, cela aurait
été une pub.
M. Garon: Non, non. La pub, c'est correct, c'est la
publicité, mais "une" publicité fait référence
à quoi? Je n'ai jamais vu cela employé de cette façon. On
parle d'une annonce. On va laisser le secrétaire en tant qu'homme
neutre... Comme il y en avait une couple qui faisait partie du Parti
libéral, on ne sait plus si ces secrétaires sont neutres. Il y en
a une couple qui nous a lâchés.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous dire une
affaire. Il faudrait regarder en 1976 la gang qui a traversé pour aller
vous rejoindre et des salles de rédaction de journaux se vider pour
aller vous retrouver. Je vous dis que la neutralité en avait pris pour
son rhume là. Les attachés de presse d'une dizaine de ministres,
ils n'étaient pas loin derrière les salles de rédaction de
presse.
M. Garon: Je n'en connais pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non?
Le Président (M. Saint-Roch): Monsieur...
Une voix: Récemment, Mme Thellier est partie du Devoir
pour aller travailler pour votre chef.
M. Garon: Dans l'Opposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Dans la définition,
il y a affiche.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): Affiche, texte, etc.,
à caractère publicitaire.
M. Garon: Affiche.
Le Président (M. Saint-Roch): Affiche, virgule, texte,
etc., à caractère publicitaire.
M. Garon: C'est justement à cela que je me
référais. Quand on dit la hauteur d'une publicité, fait-on
référence à l'affiche ou au texte? Non, non, mais
c'était justement ce que je pensais quand je voyais le mot. La hauteur
d'une publicité, à mon avis, ce n'est pas précis.
M. Vigneault: On fait référence à la partie
du support la plus élevée.
M. Garon: Pardon?
M. Vigneault: On fait référence à la partie
du support de cette publicité la plus élevée.
M. Garon: C'est marqué où?
M. Vigneault: C'est un tout. La publicité, c'est un tout.
C'est le message et c'est également son support. Dans le cas d'une
affiche, ce serait la bordure de l'affiche, la bordure supérieure. Si
c'est un panneau-réclame, cela va être la bordure
supérieure du panneau-réclame, et si c'est le poteau...
M. Garon: Vous dites que... M. Vigneault: L'ensemble.
M. Garon: C'est encore différent. À ce moment,
c'est la hauteur supérieure du panneau.
M. Vigneault: La hauteur supérieure.
M. Garon: Si elle est placée sur deux bâtons,
clouée sur deux bâtons, la hauteur des bâtons compte dans la
hauteur de l'affiche.
M. Vigneault: La hauteur de son support compte dans la hauteur de
la publicité, la hauteur maximum.
M. Garon: Cela veut dire que quelqu'un qui veut cela à
quatre mètres, il ne faudrait pas qu'il ait les bâtons trop
longs.
M. Côté (Charlesbourg): Quatre mètres, c'est
douze pieds.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Quatre mètres, c'est
quoi? Treize pieds...
M. Trudeau: Quelle utilité y aurait-il à avoir des
bâtons qui dépasseraient le panneau?
M. Garon: C'est à cause des distances. Les distances sont
longues. Quand la distance est éloignée, le bâton qui n'est
pas trop haut, je peux vous dire que cela va avoir l'air...
M. Vigneault: Plus le panneau s'éloigne de la route, plus
la hauteur...
M. Garon: Oui, oui. J'ai vu cela. M. Vigneauit: ...plus
visible.
M. Garon: Le maximum, la hauteur de l'affiche.
M. Vigneault: C'est cela.
M. Garon: "La hauteur d'une publicité ne doit pas
excéder: 4 mètres, si la publicité est placée
à moins de 60 mètres d'une route, d'une halte routière ou
d'un belvédère; 6 mètres, si elle est
placée..."
M. Vigneault: À 60 mètres ou plus.
M. Garon: "...8 mètres, si elle est placée à
90 mètres ou plus."
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 est-il
adopté?
M. Garon: Un instant! Avez-vous fait une étude
là-dessus ou si...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Ce sont les hauteurs standards actuelles, si on parle
des publicités placées à 6 mètres et 8
mètres.
M. Garon: Standards où?
M. Trudeau: Les publicités commerciales actuellement qui
ont été vérifiées - c'est l'ensemble des
publicités - c'était pour 60 mètres 6 mètres et
pour 90 mètres 8 mètres, sauf que pour les 4 mètres du
début, dans le passé, on
disait 1, 5 mètre. On plaçait les affiches au printemps
et, rendu à l'automne, l'herbe avait dépassé les panneaux
ou le blé d'Inde, ou quoi que ce soit, et on ne les voyait plus. C'est
la raison pour laquelle on dit 4 mètres.
M. Garon: Je pensais plutôt à la neige l'hiver: 4
mètres, 6 pieds. Il y a 3 ou 4 pieds de neige dans le champ. Le panneau
qui est là permet lui aussi l'accumulation de la neige. Pour moi, on va
avoir des affiches pas mal enneigées.
M. Trudeau: Le panneau a 4 mètres; cela veut dire qu'il
est à peu près à 8 pieds du sol. S'il y a 8 pieds de neige
vis-à-vis du panneau, là, iI faudrait peut-être prendre les
dispositions nécessaires.
M. Garon: C'est 12 pieds au total. Il va y avoir un bout de patte
là-dessus.
M. Trudeau: Si vous parlez de 4 mètres, c'est le panneau
qui est à 30 mètres du bord du pavage. Le panneau à 30
mètres du bord du pavage, sa grandeur devrait être d'environ 8 sur
10 à peu près. Il peut avoir 6 sur 10. S'il est de 6 sur 10, il
est à 6 pieds du sol, pour un panneau de 30 mètres, là.
Par contre, si vous allez à 60 mètres, il est encore plus
haut.
M. Garon: L'herbe n'est pas si haute que cela. La neige...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une question
d'herbe, c'est une question de vision.
M. Trudeau: Ce que j'ai mentionné tantôt pour
l'herbe, c'est qu'on disait 1, 5 mètre; on ne parlait pas de 4, 6 et 8
mètres.
M. Garon: Ah! C'était 1, 5 avant?
M. Trudeau: Dans le passé, c'était 1, 5
mètre.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 est-il
adopté?
M. Garon: À 1, 5 mètre, cela comprenait le
panneau?
M. Trudeau: Oui.
M. Garon: C'est 4 pieds et demi.
M. Vigneaut: Cela n'a pas de bon sens.
M. Garon: Cela a été fait en quelle
année?
M. Côté (Charlesbourg): En 1935.
M. Garon: Le monde était plus petit dans ce
temps-là.
M. Vigneaut: II devait y avoir plus d'affiches que de panneaux-
réclame.
M. Garon: Pardon?
M. Vigneault: II devait y avoir plus d'affiches que de
panneaux-réclame.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 est-il
adopté?
M. Garon: Les gens se promenaient à cheval, ils avaient le
temps de regarder les panneaux. En 1935, on avait des Ford à
pédales. Elles étaient plus souvent en panne qu'en marche.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté? M. Garon:
Adopté.
Publicité non commerciale
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 16 et
nous avons un papillon.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est vrai quand même, en 1935.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
pourrait peut-être juste... Est-ce qu'on n'adopte pas l'article d'abord
avant d'ajouter ce qui va à la fin?
Le Président (M. Saint-Roch): On peut le prendre dans son
ensemble, adopter l'amendement et, ensuite, nous adopterons l'article, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, M. le
Président. Ajouter, à la fin de l'article 16, l'alinéa
suivant: "Toute autre publicité non commerciale est assimilée
à la publicité commerciale et est régie par le chapitre
II. "
L'amendement a pour but de donner à la publicité non
commerciale résiduelle une équité de traitement avec la
publicité commerciale. L'article 16 pouvait, en l'absence de cet
amendement, avoir pour effet d'appliquer un traitement plus
sévère à cette publicité résiduelle, alors
que l'objectif recherché par cet article est de favoriser cette
publicité dans le cas prévu pour qu'elle ne soit pas
pénalisée par l'application de normes conçues par la
publicité commerciale.
M. Garon: Est-ce qu'on a l'amendement? Ah! c'est celui qui est
marqué Ici?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que cela a
affaire avec la publicité de la charte.
M. Garon: De?
M. Côté (Charlesbourg): De la charte. M. Garon:
Quelle charte? M. Côté (Charlesbourg): Celle d'Ottawa.
M. Garon: La charte du lac Meech? M. Côté
(Charlesbourg): Me Bilodeau.
Mme Bilodeau: On a reçu un avis récemment du
ministère de la Justice, des spécialistes des chartes des droits
et libertés de la personne, qui nous a signalé qu'il pouvait
théoriquement y avoir des cas qui n'étaient pas prévus par
l'article 16, c'est-à-dire des cas de publicité non commerciale
qui pouvaient ne pas être visés par l'article 16, auxquel cas ce
serait une interdiction; il y aurait une interdiction d'afficher et de faire de
la publicité. Le ministre de la Justice, dans son avis, nous a fait
valoir que ce genre d'interdiction, si ces cas résiduels pouvaient se
présenter, pouvait être contraire à la Charte des droits et
libertés.
La façon de résoudre le problème, c'est par un
amendement visant à assimiler ces cas-là à la
publicité commerciale, ce qui veut dire qu'à ce moment-là
les cas seraient réglementés par la loi. Ils seraient permis,
mais selon les conditions prévues par la loi, et auquel cas ils seraient
assujettis à un permis. C'est une mesure de précaution au cas
où il pourrait se présenter un cas qui ne serait pas visé
par l'article 16.
Une voix: Cela a bien du bon sens.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Attendez un peu que je regarde ça. C'est une
grosse affaire, la Charte des droits et libertés. N'oubliez pas que la
liberté d'afficher, que c'est un moyen d'expression, l'affiche.
Mme Bilodeau: Justement.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Bilodeau.
Mme Bilodeau: À partir du moment où il pouvait se
présenter un cas qui n'est pas prévu, cela devenait une
interdiction. Ce qui n'est pas prévu dans la loi serait interdit et cela
pourrait aller à rencontre de la liberté d'expression. Les
tribunaux pourraient en arriver à cette conclusion et, à ce
moment-là, la loi pourrait aller à rencontre de la liberté
d'expression. C'est une mesure de précaution visant à
prévoir ces cas résiduels.
M. Garon: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté? M. Garon:
L'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement, oui. Nous en
sommes à l'amendement.
M. Garon: On voit l'article, paragraphe par paragraphe.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
Le Président (M. Saint-Roch): Certainement, M. le
député de Lévis. L'amendement est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons maintenant
à l'article 16. (21 heures)
M. Côté (Charlesbourg): "La publicité non
commerciale, visible d'une route, d'une halte routière ou d'un
belvédère, n'est permise à moins de 300 mètres de
ces endroits que dans les cas et aux conditions qui suivent: "1°
lorsqu'elle concerne une fête populaire ou un événement
culturel, religieux ou patriotique. Cette publicité doit être
enlevée dans les 15 jours qui suivent l'événement. En
outre, dans le territoire d'une municipalité, au plus deux
publicités concernant un même événement
mentionné ci-dessus peuvent être placées le long d'une
même route. "
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1° est-il
adopté?
M. Garon: Une église qui annonce ses messes, c'est un
événement...
M. Côté (Charlesbourg): Religieux.
M. Garon: Oui, mais on dit: "Cette publicité doit
être enlevée dans les 15 jours qui suivent
l'événement. "
Une voix: Les messes, les heures des messes, ces
choses-là, ce sont des événements religieux.
M. Garon: Oui mais il y a des événements religieux
qui arrivent une fois de temps en temps. Il y a des événements
religieux qui sont répétitifs, par exemple, la messe le
dimanche.
M. Vigneault: II y en a à tous les dimanches. On n'aura
pas à l'enlever.
M. Côté (Charlesbourg): Ils ont réponse
à tout. Cela fait assez longtemps qu'ils la veulent, cette
loi-là, qu'ils ont réponse à tout. On dit: Quinze jours
après l'événement. Comme il y a une messe à chaque
semaine...
Une voix:... l'événement ne se termine pas. Il n'y
a pas de fin à l'événement. Si on dit: Quinze jours
après l'événement et qu'il y a une messe à toutes
les semaines, alors l'événement se perpétue.
M. Garon: S'ils annoncent la messe de Noël en même
temps, il faudrait qu'ils enlèvent la messe de Noël parce qu'il n'y
en aura pas d'autre avant un an.
Une voix: Ils vont la mettre quinze jours et, après cela
ils vont l'enlever.
M. Côté (Charlesbourg): La messe de Noël, c'est
une messe comme une autre.
Une voix: À part cela Noël, c'est toujours le 25
décembre.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, s'ils veulent faire
une annonce spécifique pour la messe de Noël, ils la font. Ils
l'enlèvent quinze jours plus tard. Pendant ce temps-là, il y a eu
deux messes qui ont été affichées.
Une voix: Bon, cela va. M. Garon: Attendez un peu.
M. Côté (Charlesbourg): Pour moi, vous commencez
à vous chercher une autre vocation, vous.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: II y a déjà d'anciens ministres qui sont
entrés chez les moines.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: II y a des anciens ministres qui se sont fait
moines.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur. Ils en
avaient beaucoup à se faire pardonner.
M. Garon: L'ancien ministre des Pêches, M. Pouliot...
M. Côté (Charlesbourg): M. Pouliot.
M. Garon:... était entré dans la
congrégation entre Sherbrooke et Lennoxville.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a même qui ont
quitté cela pour venir en politique.
M. Garon: Ah, oui?
M. Côté (Charlesbourg): M. Jacques Couture.
M. Garon: Ils n'ont pas quitté.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Bien, ils ont
laissé temporairement le sacerdoce.
M. Garon: Non, non, ils n'ont pas laissé le sacerdoce.
Une voix: Oui.
M. Garon: Non, non. Couture était...
M. Côté (Charlesbourg): À tout le moins, on
sait qu'il y est retourné et il est à Madagascar de ce temps-ci.
Il fait "une bonne job". Je pense qu'il est retourné dans son vrai
millieu.
Une voix: L'avez-vous vu? M. Garon: Le Moignan aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le premier
paragraphe est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Est-ce qu'on est aux trois
premières lignes de l'article 16 ou bien au paragraphe 1°?
M. Côté (Charlesbourg): Au paragraphe 1°. Une
voix: On est à la page 7.
M. Garon: II faut que je demande au président comment il
marche.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Au premier paragraphe,
parce que je présume que les trois première lignes...
M. Garon: Alors...
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le premier paragraphe
est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, j'ai un amendement. Il y a des
événements qui ont été oubliés.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le sport qui a
été oublié. C'est cela que vous voulez ajouter.
M. Garon: C'est cela, j'ai un amendement pour le sport. L'article
16 du projet de loi 1 est modifié par le remplacement du premier
paragraphe par le suivant: "1° lorsqu'elle concerne une fête
populaire ou un événement sportif... " Attendez un peu,
là! Vous avez mis le sport avant la religion.
M. Cannon: "Un événement culturel", virgule,
"religieux", virgule, "sportif ou patriotique".
M. Garon: Lorsqu'elle concerne un événement
sportif, culturel, religieux ou patriotique.
M. Cannon: C'est cela. C'est ce que j'ai dit tantôt.
M. Garon: "Cette publicité doit être enlevée
dans les quinze jours qui suivent l'événement."
M. Cannon: C'est ce que j'ai dit tantôt.
Une voix: Un tournoi de balle-molle à
Sainte-Pétronilie.
M. Cannon: Ou au stade Georges-Maranda.
M. Garon: On a dit: L'article 16 est modifié par le
remplacement; ça ne marche pas, là. C'est par l'insertion.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est juste ajouté
à, pas remplacé.
M. Garon: J'en ai un autre. Il va être mieux. L'article 16
du projet de loi...
Le Président (M. Saint-Roch): Ah! Vous retirez
l'autre.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Ah, bon! Il est
retiré et on prend le deuxième. C'est bien.
M. Garon: On le remplace. Il est modifié par l'insertion,
dans la première ligne du premier alinéa, après le mot
"événement", du mot "sportif1.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour culturel, cela va?
M. Garon: Non, non. Après le mot
"événement", on rajoute le mot "sportif, virgule". Cela va
être sportif, culturel. Cela, c'est bon.
M. Cannon: Donc, vous voulez ajouter "sportif.
M. Garon: Bien, les événements sportifs.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement
proposé par M. le député de Lévis se lit comme
ceci: L'article 16 du projet de loi 1 est modifié par l'insertion, dans
la première ligne du premier alinéa, après le mot
"événement" du mot "sportif.
M. Cannon: M. le Président, est-ce que l'amendement est
admissible?
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
recevable.
M. Cannon: L'amendement est recevable, pardon.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Une voix:
Bien.
Mme Bilodeau: Simplement pour préciser, cela se lirait:
Dans la première ligne du premier paragraphe du premier
alinéa.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. le
député de Lévis, j'ai ajouté premier paragraphe,
pour préciser.
M. Garon: Oui, oui. C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1°, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Non. Attendez un peu. Sur l'article principal, j'avais
deux amendements. Je vais dire un peu pourquoi au ministre. Je n'ai pas
apporté l'autre...
M. Cannon: M. le député, pourriez-vous nous les
lire, s'il vous plaît, pour qu'on puisse...
M. Garon: Non, non. J'en ai fait un parce qu'on trouvait qu'il
manquait le mot "sportif. C'est pour que les gens connaissent
l'événement, surtout s'il ne se répète pas. Il y a
toutes sortes d'activités sportives ou à caractère
sportif. Mais on dit: "Dans le territoire d'une municipalité, au plus
deux publicités concernant un même événement
mentionné ci-dessus peuvent être placées le long d'une
même route."
M. Côté (Charlesbourg): On ajoute "sportif. Je
prends sur moi de dire oui et de l'accepter, mais le ministère n'est pas
très heureux parce que, lorsque vous multipliez le nombre de pancartes
par le nombre d'événements par le nombre de sports, la
balle-molle, le fastball, le baseball, le hockey, le soccer, la natation...
Une voix: Pour chacune des catégories.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour chacune des
catégories, cela commence à faire du monde à la messe.
M. Garon: Oui, mais vous ne réglementez pas les villes.
Cela ne touche pas les villes. Dans les villages, comprenez-vous...
M. Côté (Charlesbourg): II y en a des villages.
C'est peut-être encore bien plus dans
les villages que s'organisent les bons tournois.
M. Garon: Considérez-vous que la "tire" de chevaux, comme
un événement sportif ou culturel? Sportif pour le cheval.
M. Côté (Charlesbourg): C'est probablement culturel
pour le ministre de l'Agriculture et ça doit être sportif pour le
reste du monde.
M. Garon: C'est sportif pour le cheval, mais ce n'est
peut-être pas sportif pour les autres. Mais pour la "tire" de chevaux,
par exemple, qu'est-ce qui arrive? C'en est un exemple; dans les campagnes,
dans les villages, il y a beaucoup de "tires" de chevaux. Des "tires" de
tracteurs, c'est quelle sorte d'événement?
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, avec
"sportif qu'on a mis, il est couvert.
M. Garon: Non. On ne peut pas dire qu'une "tire" de tracteurs,
c'est un événement sportif.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est quoi? C'est
culturel? Ce n'est certainement pas religieux.
M. Garon: Non. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est
patriotique?
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Bon.
M. Garon: C'est un événement.
Une voix: En principe, c'est toujours à l'intérieur
d'un festival.
M. Garon: Un événement sportif, c'est une partie de
quelque chose. Faire tirer des tracteurs, Je ne suis pas convaincu...
M. Trudeau: Non. Le Festival du faisan à Rimouski, c'est
sportif.
M. Garon: Oui.
M. Trudeau: C'est de la chasse, de la chasse sportive. Là,
sportif, c'est soit de l'équitation, soit la "tire" de chevaux ou...
M. Garon: Le festival de l'équitation ou un
événement d'équitation, c'est sportif.
M. Trudeau: Et la "tire" de tracteurs?
M. Poulin: C'est sportif, la "tire" de tracteurs?
Une voix: Je comprends.
M. Poulin: Bien oui. Au même titre que les "skidoo". C'est
sportif.
M. Trudeau: Dans mon optique, on le considérerait comme
sportif.
M. Garon: Hein?
M. Poulin: Là, vous pesez sur les mots. C'est sportif
autant qu'une course de "skidoo". Voyons donc!
Une voix: C'est sportif. M. Poulin: Voyons!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions au premier paragraphe?
M. Garon: Une course de chiens?
M. Poulin: Une course de tracteurs et une course de "skidoo",
c'est sportif. Voyons donc!
Une voix: C'est de la compétition. M. Poulin: C'est
de la compétition, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le premier
paragraphe, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Bof!
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 2°.
M. Côté (Charlesbourg): "2° lorsqu'elle concerne
une élection, un référendum ou tout
événement spécial désigné par le
gouvernement. Cette publicité doit être enlevée dans les 15
jours qui suivent l'événement."
M. Garon: Bof!
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez être
obligé de changer de sorte de colle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Oui, c'est à cela que je pensais.
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous conviendrez avec
moi...
M. Garon: J'ai un droit acquis aux affiches sur le
référendum.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela. Vous avez
trois ans pour les enlever et vous ne serez plus là après
ça.
M. Garon: Hein? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Dans trois ans, on changera l'article.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez convenir avec moi
qu'il faut permettre l'affichage en période électorale. Je pense
que cela fait partie de nos moeurs et c'est un bon moyen d'expression. Mais
tout candidat devrait avoir au moins assez le sens de la propreté et de
la qualité de son environnement pour enlever ses affiches et, quinze
jours après, s'il ne les a pas enlevés, il ne les enlèvera
jamais.
M. Garon: Mais cela dépend ce qu'on entend par affiche. Au
fond, pour moi, cela ne présente pas de problème parce que vous
ne réglementez pas les villes. Alors, ce n'est pas cela qui est vraiment
le problème, sauf que, quand on regarde les affiches, il y a des
coûts à tout cela. Le fait de parler de placards avec tout le kit,
au fond, c'est faire en sorte qu'il n'y ait plus vraiment d'affiches pour des
fins comme celles-là. Il peut y avoir des gros panneaux, mais les gros
panneaux, c'est limité par le coût. Durant les campagnes
électorales, les affiches sont collées. C'est beaucoup moins cher
que des affiches installées.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il faut se
comprendre.
M. Garon: Par exemple, en Europe on voit des affiches qui sont
collées sur des murs ou des choses comme celles-là. Là, ce
n'est plus cela. S'il faut décoller les affiches, cela n'a pas de bon
sens. (21 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il faut comprendre que
vous n'aurez pas les mêmes exigences pour une affiche qui doit être
dans le champ à l'année que pour une affiche qui va être
là pour un mois, parce que c'est durant une période
électorale. C'est bien sûr, c'est bien évident.
M. Garon: Bien, ce n'est pas écrit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de La Peltrie.
M. Cannon: J'ai une question, M. le ministre. Quand on fait des
placements médias, comme cela, pour des panneaux terrestres
peut-être trois ou quatre mois à l'avance, on a peut-être
une idée que la précampagne électorale disons, surtout
l'élection va se dérouler au mois de juin.
On n'a pas d'idée si elle se déroule le 4 ou le 20 juin,
mais, en tout cas, on a réservé le panneau pour tout le mois de
juin. L'élection se déroule le 4 juin. Donc, le 4 juin, à
minuit, l'élection est terminée. Il reste quinze jours et le
contrat qu'a la personne comme candidate se termine le 30 juin. Il y a, quand
même, cette contrainte de quinze jours. On fait quoi?
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, vous faites affaire avec une firme commerciale, à des
fins commerciales, qui aura un permis pour une plus longue durée, alors
que ce dont on parle ici, c'est de l'affichage, d'un panneau, quatre par huit,
que vous allez placer à un endroit x sur la route et, quinze jours
après, vous l'enlevez.
M. Garon: Ce n'est pas nécessairement cela. Cela
peut-être des affiches collées, par exemple, sur un...
M. Côté (Charlesbourg): Sur un viaduc. M. Garon:
...viaduc ou un mur de grange.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais le viaduc, il y a
des bonnes chances qu'il soit dans l'emprise, non?
Une voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Cela, c'est de la
publicité hors emprise.
M. Garon: Mais, là, vous parlez de viaducs en campagne. Ce
sont plutôt des viaducs de ville quand on parle de viaducs. Dans les
campagnes, il y en a moins. C'est plutôt des passages à niveau.
Mais ce n'est pas à cela que je me référais. Vous ne
réglementez pas les villes. Il faut se placer à la campagne, au
fond. Alors, je pense aux affiches, par exemple, sur les granges. Tout ce que
cela prend, c'est un mur ou quelque chose où vous pouvez coller une
affiche ou en brocher une. C'est cela, au fond, surtout à la campagne.
Une affiche... On ne parle pas de bâti et de support. Aie, je pense
à cela, là!
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair. Prenons
l'exemple que donne le député de Lévis: une affiche ou un
"poster" que vous allez mettre...
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): ...sur une grange. Quinze
jours après, il faut qu'elle disparaisse. C'est normal.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela prend de la moins bonne
colle.
M. Côté (Charlesbourg): Pollution visuelle.
M. Garon: Oui, mais quelqu'un, par exemple, qui va aller
peinturer... Cela va loin, là. Prenons le cas de Mirabel où les
cultivateurs, qui n'avaient pas une fortune, ont dû se battre contre un
gouvernement qui avait employé tous les moyens, même invoque la
sécurité nationale, pour ne pas être obligé
d'admettre qu'il avait fait cela sans droit. Ils ont mis une affiche et cela
faisait comme un gars avec une mitrailleuse. Je ne sais pas si vous avez vu
l'affiche déjà. Dans votre bout, vous avez dû voir cela.
Ils ont mis cela sur leurs granges pour montrer qu'ils protestaient contre
l'expropriation de Mirabel. Ils n'auraient pas le droit?
M. Trudeau: lis ont droit à toute publicité non
commerciale non prévue ici et assimilée à la
publicité commerciale, selon l'amendement qu'on a fait tantôt. Ils
auraient le droit.
M. Garon: Cela n'a pas de bon sens. Cela brime pas mal la
liberté d'expression.
M. Trudeau: Bien non, ils ont le droit.
M. Côté (Charlesbourg): II vient de dire qu'ils ont
le droit.
M. Garon: Oui, mais avec un cadre de publicité
commerciale.
M. Trudeau: Oui, mais les cadres qui vont être
exigés à trente mètres.
M. Garon: II ne faut pas demander à des gens qui expriment
leurs Idées et qui se sont déjà fait voler à
Mirabel de payer 1000 $ par affiche. Cela n'a pas de bon sens. Cela brime la
liberté d'expression. Si on met des normes telles que cela devient trop
cher, c'est comme si on n'avait pas l'amendement. Je révise mon vote sur
division. Je vais voter l'article au complet sur division pour rattraper cela.
Aie, cela n'a pas de bon sens! Cela brime vraiment la liberté
d'expression.
Les cultivateurs, par exemple, quand il y a eu l'affaire du lait en
1974, avaient écrit des slogans sur leurs granges pour montrer qu'ils
protestaient contre une politique qui avait été
épouvantable, de faire des coupures de 20 % dans leurs quotas. Leur
moyen de s'exprimer a été d'écrire quelque chose sur leurs
granges à la chaux, un moyen qui ne coûtait pas trop cher. Si cela
devient assimilé à une publicité commerciale, à ce
moment-là, c'est le panneau, c'est le bâti, c'est le support et
c'est tout.
M. Beaudin: Quand même cela a l'air malpropre et il y ades gars qui n'ont même pas le courage de l'enlever après. Je
trouve cela dommage, en tout cas. Il y en avait qui avaient des belles granges
et, avec ces affiches, cela avait l'air malpropre, épouvantable.
Après ça, les gars avaient du chagrin d'avoir fait cela. Ils
auraient été aussi bien de ne pas le faire.
M. Côté (Charlesbourg): Mais là, on est pas
mal sortis de notre publicité électorale. Paragraphe 2°:
"lorsqu'elle concerne une élection, un référendum ou tout
événement spécial désigné par le
gouvernement. Cette publicité doit être enlevée dans les 15
jours qui suivent l'événement. "
M. Beaudin: Cet article-là ne touche pas les
agriculteurs.
M. Garon: Non, mais tout est barré et il reste
l'amendement qui a été apporté pour amender l'article au
début. Tout est circonscrit de telle façon que les gens sont...
Voyez-vous, on dit: "tout événement spécial
désigné par le gouvernement. " Alors, si vous voulez protester
contre l'expropriation de Mirabel, il faut en faire un "événement
spécial désigné par le gouvernement"; autrement, c'est de
la publicité commerciale.
M. Côté (Charlesbourg): Bien non. Bien non. Il n'est
pas question de cela.
M. Cannon: Non, ce n'est pas cela. Je pense que, si on regarde
ici, quinze jours après une élection, c'est suffisant. Parce que,
franchement, si ça traîne quinze jours, cela va traîner six
mois. À un moment donné, il faut avoir une politique pour en
finir.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions au paragraphe 2°?
M. Garon: Ceux qui écrivaient, par exemple, je me
rappelle...
Une voix: "J'ai le goût du Québec"?
M. Garon: Non. "Le Crédit social s'en vient!" sur les
roches dans la Beauce, ce serait interdit?
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans l'emprise.
M. Garon: Non, c'était dans les roches, pas dans
l'emprise.
M. Vigneault: Ce serait interdit sauf qu'il faudrait pincer le
coupable.
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va être dur un
peu.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 2° est
adopté sur division. J'appelle le paragraphe 3°.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'elle ne contient: a)
que l'emblème, le sigle ou la dénomination sociale de
l'église, de l'association religieuse ou charitable, du club social ou
de la chambre de commerce qui l'a placée; b) qu'une interdiction ou un
avertissement relatif a l'exercice d'une activité sur les lieux
où elfe est placée; c) que le nom du résident du lieu
où elle est placée ou une inscription sur une boîte aux
lettres ou à journaux."
Ce paragraphe permet certaines publicités que l'on retrouve
habituellement le long des routes. Il régularise une situation en
soumettant ces publicités à des normes différentes de
celles prévues pour la publicité commerciale, car aucune de ces
publicités ne peut respecter les normes de dimension exigées pour
la publicité commerciale ni les distances prescrites. Elles sont
généralement placées à proximité de la route
sur des panneaux d'un mètre par un mètre.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
3° est adopté?
M. Garon: Si vous voulez, on va prendre les paragraphes un par
un, parce qu'ils ne sont pas tous de même nature.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce sont des
sous-paragraphes. Alors, paragraphe 3°, sous-paragraphe a)?
Une voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
sous-paragraphe a) est adopté?
M. Garon: C'est pour permettre, n'est-ce pas?
Le Président (M. Saint-Roch): Exact, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, nous, on est d'accord pour permettre
ceux-là. Alors, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Sous-paragraphe a),
adopté. Sous-paragraphe b)?
M. Garon: b)?
M. Côté (Charlesbourg): "Qu'une interdiction ou un
avertissement relatif à l'exercice d'une activité sur les lieux
où elle est placée."
M. Garon: Quel exemple d'interdiction avez-vous en
tête?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: "Gare au chien". Je ne sais pas. "Danger, lac
profond" ou des choses comme cela. 'Terrain privé", etc. Ce sont des
avertissements.
Une voix: Woof!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
sous-paragraphe b) est adopté?
M. Garon: Est-ce le nouveau ministre, M. Rivard, qui vous a
demandé de mettre cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Le sous-paragraphe b) est-il
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le sous-paragraphe b)
étant adopté sur division, j'appelle le sous-paragraphe c).
M. Garon: Le sous-paragraphe c)? Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le paragraphe
3° est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle le paragraphe
4°.
M. Garon: Nous sommes à 4, n'est-ce pas?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, nous sommes au
paragraphe 4°, commençant par "lorsqu'elle".
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'elle annonce soit
une construction future soit un développement résidentiel,
commercial ou industriel, soit le nom, la raison sociale ou le numéro de
téléphone de l'entrepreneur, des sous-traitants ou d'autres
personnes qui y travaillent, pourvu que cette publicité soit
placée sur les lieux de la construction ou du développement. Au
plus deux publicités mentionnées ci-dessus peuvent être
placées sur les mêmes lieux."
M. Garon: Comment se fait-il que vous appeliez cela du
non-commercial?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneault.
M. Vigneault: C'est parce que la plupart des publicités
qui étaient placées comme cela autrefois, on invoquait que
c'était pour l'information du public, l'information des livreurs plus
que pour la réclame commerciale. Cela rencontre effectivement les deux
objets, mais il faut reconnaître que cela informe les fournisseurs de
matériaux, les livreurs, les sous-traitants; cela
donne les informations qui sont nécessaires pour le
fonctionnement d'un chantier. C'est la raison pour laquelle on l'a placé
là.
M. Garon: Quand on dit, ici - juste un commentaire - que cela
donne les numéros de téléphone des entrepreneurs, moi,
j'ai rarement vu des numéros de téléphone là. C'est
beaucoup plus la publicité de la firme. Alors, on fait un gros placard
pour indiquer toutes les firmes qui sont parties au contrat:
l'électricité, la plomberie, la ventilation, le chauffage, etc.
C'est de la publicité commerciale cela; ce n'est pas de la
publicité non commerciale. Il me semble que cela aurait dû
être dans le résiduel ou encore dans le commercial.
M. Côté (Charlesbourg): Quant à moi,
l'argumentation du député de Lévis me touche
profondément et je serais même prêt, M. le Président,
si tel est le désir du député de Lévis, à
l'éliminer pour l'assimiler à la publicité
commerciale.
M. Garon: Un autre exemple. Quand les gens font des
développements, il y a toutes sortes d'affiches. C'est dans les villes
habituellement. Quand quelqu'un fait un développement
résidentiel, vous avez des placards partout pour dire où aller
pour le développement résidentiel. Qu'est-ce que c'est, cela? Il
est vrai que, la plupart du temps, c'est dans les villes; ce n'est pas dans les
villages.
M. Côté (Charlesbourg): II pourrait y en avoir le
long des routes, dans les boisés un peu plus loin, qui indiquent
qu'effectivement c'est cela.
M. Garon: Alors, cela...
M. Côté (Charlesbourg): On demanderait un permis
pour le commercial, cela réglerait le problème. M. le
Président, je suis prêt à retirer le paragraphe 4°.
L'assimiler au commercial, je pense que c'est...
Le Président (M. Saint-Roch): Peut-on passer au paragraphe
5° pendant qu'on prépare l'amendement? Le paragraphe 5°. (21 h
30)
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'elle concerne la
protection de l'environnement, des forêts et des faunes terrestre et
aquatique."
Ce type de publicité non commerciale était
généralement placée le long des routes par les
gouvernements et échappait à l'application de la loi. Depuis
quelque temps, le gouvernement confie cette responsabilité à des
associations qui ne bénéficient pas de la même
liberté quant à la publicité le long des routes. Il
s'agit, par ailleurs, d'un type de publicité très bien
acceptée le long des routes, qu'il convient d'autoriser, qu'elle soit
placée par les gouvernements ou les organismes privés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
5° est adopté?
M. Garon: Là, on avait pensé à un amendement
et je vais vous dire pourquoi, c'est parce qu'il y a pas mal de groupes
militants dans cela qui pourraient dire: On peut, on se met des affiches. Par
exemple, il y en a vis-à-vis de la forêt...
M. Côté (Charlesbourg): Chacun des domaines qui sont
énumérés: les forêts et les faunes terrestre et
aquatique.
M. Garon: Mais, il y en a plus vis-à-vis de la
forêt. On est habitué à voir beaucoup d'affichages sur
cela. On se demande s'il ne serait pas préférable de rajouter
"lorsqu'elles comportent un message d'utilité publique". Je ne sais pas
si c'est assez circonscrit. Si c'est juste, par exemple, du...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Cela amène un
élément de jugement. Il y a quelqu'un qui devra exercer un
jugement tantôt pour dire quand c'est d'utilité publique et quand
ce ne l'est pas.
M. Garon: Je pense à un groupe, prenons juste un cas un
peu théorique.
M. Côté (Charlesbourg): Greenpeace.
M. Garon: Je ne nommerai pas de groupe. Supposons un groupe
américain par rapport à l'amiante. Quand il y avait la campagne
américaine contre l'amiante, je l'ai vue, cette campagne, aux
États-Unis et je vous dis que c'était quelque chose,
c'était à toutes les heures. J'étais aux
États-Unis, je n'en suis pas revenu. Je me suis dit: Qu'est-ce qui se
passe dans l'amiante, sacrifice? C'était une publicité
féroce. Il n'y a pas un produit qui était annoncé comme
ça. Je ne sais pas s'il y avait un concurrent qui avait de l'argent qui
avait intérêt à faire disparaître l'amiante, mais
c'était une publicité comme je n'en avais jamais vu.
J'étais aux États-Unis durant les fêtes et j'ai vu cela
quand cela a commencé. Prenons le cas, par exemple, de quelqu'un qui
pour une raison ou une autre, commence...
M. Côté (Charlesbourg): Brigitte Bardot pour les
phoques!
M. Garon: Mais là, ce serait un peu plus
compliqué.
Une voix: Parce qu'elle est plus belle?
M. Garon: Là, cela ne pourrait pas nous affecter beaucoup
ici, je pense bien. On ne sait jamais. Ce serait un cas comme ça, un
groupe militant ou encore, moi, je pensais à l'amiante. C'est une
ouverture qui est large à ce moment. On dirait: Si c'est pour des fins
utiles. Je comprends que le ministre dise qu'il faut exercer un jugement, mais,
sans cela, c'est une ouverture à se servir de la publicité le
long des routes pour faire n'importe quelle campagne. Il faudrait être
très limitatif. Si on le fait pour des fins idéologiques,
l'environnement, c'est sympathique de ce temps-ci parce que les gens sont plus
conscients qu'il faut être plus sensible à l'environnement, mais
cela pourrait être d'autres choses. Ici, on dit: Les forêts, les
faunes terrestre et aquatique. On a pensé dans un esprit
environnemental. On aurait pu parler d'un genre de slogan dans le domaine
agricole, pour utiliser nos produits.
Je n'essaie pas de faire un amendement et de trouver la formulation,
mais je pense que c'est une bonne idée que vous allez entendre: mettre
un "notamment", notamment la protection de l'environnement, mais pour une fin
qui a une certaine utilité. Si c'est juste une campagne
idéologique le long des routes, est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on pourrait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...le suspendre, M. le
Président, inviter nos conseillers légistes respectifs à
se faire un petit caucus et à regarder si c'est possible. Si oui, on
revient, sinon, on...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
l'étude du paragraphe 5°. Mais, avant de passer au paragraphe
6°, j'ai l'amendement rédige au paragraphe 4°, qui se lirait
comme ceci: Le paragraphe 4° du premier alinéa de l'article 16 est
supprimé. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le paragraphe 6°.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsque, placée
à l'intersection d'une route et d'un chemin privé, elle annonce
une entreprise ou une résidence éloignée de la route et
accessible par ce chemin."
M. Garon: On voit cela souvent sur la route 132, des annonces
pour montrer le nom des gens qui ont des chalets le long du fleuve et qu'on ne
voit pas. Ou des numéros d'entrées qui mènent à des
chalets le long du fleuve, on voit souvent cela au nord de la route 132.
M. Trudeau: C'était pour prévoir ce genre
d'affichage.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 7°.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'elle concerne
l'exercice d'une profession contrôlé par une corporation
professionnelle assujettie au Code des professions."
Ce paragraphe a pour objet d'autoriser l'installation d'une
publicité non commerciale par les professionnels dans les cas où
leur publicité a davantage l'aspect d'une information au public que
celui d'une reclame commerciale.
M. Garon: Vous avez dit au début...
M. Côté (Charlesbourg): C'est à la demande du
Barreau.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
7° est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Pardon? Je ne le sais pas. Une
profession, c'est une entreprise. "Le présent chapitre - celui de la
publicité commerciale - ne s'applique pas à la publicité
placée sur les lieux où s'exerce une entreprise." J'avais
l'impression que vous aviez... En tout cas, je ne sais pas comment cela
fonctionne. Je trouve que c'est un bien drôle de projet. "Lorsqu'elle
concerne l'exercice..." On calcule que c'est non commercial, à ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que c'est à
la demande du Barreau que nous avons inclus cela dans le projet de loi. Comme
le Barreau trouve d'ardents défenseurs parmi nos principaux
conseillers...
M. Garon: Cela dépend.
Une voix: Non, ce n'est pas vrai?
M. Garon: Quand il fait des recommandations sur des choses avec
lesquelles il est à distance...
M. Vigneault: On voulait éviter une controverse avec le
Barreau qui prétend que, lorsqu'un avocat s'annonce, il peut s'annoncer
sans être autorisé à faire de la publicité
commerciale. On ne voulait pas entrer dans ce genre de controverse qui ferait
que la publicité de l'avocat le long de la route serait assimilée
à de la publicité commerciale pour être autorisée le
long de la route. C'est là l'intérêt du paragraphe
pour l'avocat et également pour le médecin, s'il
considérait que sa publicité...
M. Garon: Oui, mais le Code des professions, aujourd'hui c'est
plus que l'avocat, le médecin et le notaire.
M. Vigneault: Mais, dans tous les cas, c'est un message.
M. Garon: Parce que les avocats, je sais qu'ils ne peuvent pas
faire beaucoup de publicité. C'est très réglementé.
Mais ce n'est pas vrai pour tous les professionnels, cela. Il est
déjà interdit aux avocats de mettre des panneaux. Un avocat
n'aurait pas le droit, en vertu des règlements du Barreau, de mettre un
panneau pour s'annoncer.
M. Vigneault: Mais il peut s'annoncer lorsqu'il pratique. Il peut
s'annoncer, l'avocat.
M. Garon: II ne s'annonce pas le long des routes.
M. Vigneault: Oui, le long des routes.
M. Garon: Marois qui a été poursuivi, je ne pense
pas qu'il ait gagné sa cause. Ils mettent des annonces dans les
journaux, des cartes d'affaires. C'est très réglementé au
niveau du Barreau. Il y en a combien de professions? Quarante, trente?
Est-ce qu'on pourrait demander au secrétaire de regarder? Il doit
y avoir, dans le placard, un livre où il y a, le Code des professions et
la liste des professions. On va se rendre compte que les professions,
là...
Une voix: Dans le Code des professions?
M. Garon: Le Code des professions, il doit y avoir la liste des
professions là-dedans. Parce qu'il y en a qui n'ont pas un
caractère très commercial, mais il y en a d'autres qui sont pas
mal plus commerciales. Le Barreau, quand il a demandé cela, a dû
le demander en pensant à lui-même.
Une voix: Ce ne sont pas les ingénieurs. M. Garon:
Je ne comprends pas.
Une voix: Les architectes, les ingénieurs et les
médecins ne doivent pas s'annoncer.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le paragraphe 7°? M. le député de
Lévis.
M. Garon: Bien, moi, je vais vous dire mon opinion. Je ne
présenterai pas d'amendement, mais au fond, je ne pense pas que cela
devrait être là. Je trouve qu'on va réglementer les gens
qui n'ont pas de gros revenus; on va leur interdire de s'afficher et, quant
à ceux qui ont des professions qui sont pas mal plus lucratives, eux,
ils vont avoir le droit de s'afficher. Cela m'apparaît...
M. Côté (Charlesbourg): Je crois comprendre que le
député de Lévis est prêt à faire un
amendement pour enlever cela, on va appuyer cela.
M. Garon: Non! Moi, je n'ai pas besoin de faire d'amendement,
j'ai juste à voter contre.
Une voix: Ha, ha!
M. Garon: Je n'ai pas besoin de faire d'amendement. Je trouve
qu'on va permettre à des gens plus fortunés de s'afficher
moins...
M. Côté (Charlesbourg): Appelez donc le vote, M. le
Président.
M. Garon: ...que des gens qui ont de petites entreprises.
M. Côté (Charlesbourg): Appelez donc le vote, M. le
Président.
M. Garon: Alors, ils ont de petites affaires. Vous savez, un
artiste, cela va lui prendre...
Une voix: Appelez le vote.
M. Côté (Charlesbourg): Appelez le vote, M. le
Président.
M. Garon: Pas un gars qui fait de la peinture, pas un peintre
Sico, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que le
paragraphe 7 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Vote.
Le Président (M. Saint-Roch): Vote?
Une voix: On demande le vote.
Le Secrétaire: M. Côté (Charlesbourg)?
M. Côté (Charlesbourg): Contre.
Le Secrétaire: M. Poulin (Chauveau)?
M. Poulin: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Une voix: M. Cannon.
Le Secrétaire: M. Cannon (La Peltrie)?
M. Cannon: Ah, bien, je vais suivre l'exemple de M. Garon,
contre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Secrétaire: M. Saint-Roch (Drummond)?
Le Président (M. Saint-Roch): Avec tout ce que j'ai
entendu, M. le secrétaire, je m'abstiens.
Le paragraphe 7° est donc retiré. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur les deux derniers alinéas?
Une voix: Vous n'aviez jamais vu cela en dix ans de politique,
vous autres.
M. Garon: Je fais des choses à peu près du
même genre, quand je trouve que cela n'a pas de bon sens. Je comprends le
Barreau quand il dit cela. Lui, c'est très réglementé. Il
n'a pas le droit de faire de la publicité, à toutes fins utiles.
Donc, même si la disposition est là, c'est très... Mais ce
n'est pas vrai pour toutes les professions.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions aux deux derniers alinéas?
M. Garon: Attendez un peu. Il y a un gros débat ici.
Pourquoi avez-vous fait une distinction entre la publicité commerciale
et non commerciale au point de vue de la réglementation de la
publicité? On dit: 'Toutefois, les publicités visées aux
paragraphes 1°, 3°, 4°, 5° et 7° - mais il n'y a plus de 7
- sont interdites à moins de 300 mètres des routes
identifiées comme autoroutes par le ministre au moyen d'une
signalisation appropriée." Ce n'est que pour les autoroutes? Par rapport
à l'article 6, est-ce qu'on pourrait mettre de la publicité non
commerciale dans un endroit dangereux?
Une voix: Non.
M. Garon: Là, on pourrait. C'est la publicité qu'on
réglemente. Comment va-t-on interdire la publicité non
commerciale dans un endroit dangereux? On l'interdit pour la publicité
commerciale, mais on se demande comment on va interdire la publicité non
commerciale dans un endroit dangereux avec le projet de loi qui est là.
J'imagine que c'est la sécurité qui doit être
réglementée. Que la publicité soit commerciale ou non .
commerciale, dans les endroits dangereux, c'est la même affaire, c'est
aussi dangereux. À l'article 6, on voit qu'on réglemente les
endroits où il y aura de la publicité commerciale. Il y a des
interdictions de publicité commerciale à certains endroits. Par
ailleurs, on ne voit pas de quelle façon on va interdire la
publicité non commerciale dans des endroits dangereux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
est-ce que je peux vous proposer de suspendre cinq minutes?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. Nous allons suspendre
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 49)
(Reprise à 21 h 56)
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons reprendre nos
travaux. J'aurais un amendement à... Je crois que les discussions sont
terminées pour les deux derniers alinéas, M. le
député de Lévis?
M. Garon: L'avant-dernier, oui. On parlait de l'avant-dernier, on
n'a pas encore touché au dernier alinéa.
Le Président (M. Saint-Roch): Avant de passer au dernier
alinéa, M. le député de Lévis, j'ai un amendement
à l'avant-dernier alinéa qui se lit comme ceci: Remplacer dans
les premières et deuxième lignes du deuxième alinéa
de l'article 16 les mot et chiffres "4°, 5° et 7°" par le mot et le
chiffre "et 4°". En votant contre l'article 7, nous avons besoin
d'éliminer le septième paragraphe au deuxième
alinéa. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté. C'est juste pour enlever l'article
7.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, oui. M. Garon:
D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes maintenant au
dernier alinéa.
M. Garon: II n'y a rien d'autre concernant celui-là?
Avez-vous quelque chose pour interdire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on arrive. C'est parce
qu'on s'est entendu sur un amendement qui arriverait.
M. Garon: Ah oui? Il y a un amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, pendant qu'on
prépare l'alinéa, j'aurais un autre amendement, M. le
député de Lévis, aux paragraphes 5° et 6° du
premier alinéa de l'article 16 qui sont renumérotés 4°
et 5° pour tenir compte du paragraphe 7° qui a été
éliminé et du para-
graphe 4°. Est-ce que l'amendement est adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Pendant qu'on prépare
l'amendement du dernier alinéa, est-ce que je peux appeler de nouveau le
paragraphe 5°?
M. Garon: Quoi?
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 5° que
nous avions laissé en suspens. Je crois qu'il y a eu consultation...
M. Garon: Quel paragraphe 5°? Ah oui!
Le Président (M. Saint-Roch): II devient le paragraphe
4° à la suite de l'amendement que nous avons adopté.
M. Garon: Est-ce qu'il y a un amendement là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Le seul amendement qu'on a
eu, c'est pour appeler le paragraphe 5°, paragraphe 4°.
M. Côté (Charlesbourg): On va vivre avec.
M. Garon: Moi, je dis simplement qu'on va voter contre cet
article, non pas parce que le fait d'avoir mentionné ces
choses-là - "lorsqu'elle concerne la protection de l'environnement, des
forêts et des faunes terrestre et aquatique - c'est mauvais, mais parce
que cela élimine toutes les autres protections qui ne sont pas
indiquées. Par ailleurs, cela donne un pouvoir très
général plutôt qu'une fin d'utilité et cela peut
provoquer un surplus d'affichage non commercial le long des routes pour des
fins de promotion idéologique particulière. Alors, le paragraphe
5° est adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 5° est
adopté sur division.
Au dernier alinéa, j'ai un amendement qui se lit comme suit:
Ajouter à la deuxième ligne du troisième alinéa de
l'article 16, après le mot "route," les mots "ailleurs que dans un
endroit visé par l'article 6;".
M. Garon: J'aimerais le voir, je n'ai pas trop compris de quoi il
s'agissait.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement au
dernier alinéa est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que le
dernier alinéa est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Garon: C'est: "La construction, l'installation et l'entretien
de leur support doivent respecter les normes établies par
règlement." Il n'y a pas de règlement là-dessus non
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Garon: Surdivision.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
Est-ce que l'ensemble de l'article 16 est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, n'allez pas trop vite parce que J'en
ai plein mon casque. Bon, sur division, l'ensemble de l'article 16.
Interdictions particulières
Le Président (M. Saint-Roch): L'ensemble de l'article 16
étant adopté sur division, j'appelle l'article 17.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): "Toute publicité,
commerciale ou non commerciale, est interdite: 1° à moins de 300
mètres d'une route, d'une halte routière ou d'un
belvédère dans un site ou territoire désigné par le
gouvernement pour des motifs de sécurité routière ou de
protection du paysage, du patrimoine historique ou architectural".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le premier
paragraphe est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, n'allez pas trop vite.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
compliqué.
M. Garon: Ah! Le premier paragraphe. Le Président (M.
Saint-Roch): Oui. M. Garon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour bien s'entendre, c'est
celui qui commence par "à moins de 300 mètres".
M. Garon: Oui. Ceux qui, par exemple, actuellement, auraient de
l'affichage en contravention...
M. Côté (Charlesbourg): Ils ont trois ans.
M. Garon: ...du premier paragraphe de l'article 17, c'est trois
ans, comme on l'a dit. Ils ont trois ans pour l'enlever.
Lui, il va falloir qu'il l'avise là.
Une voix: Non, il n'y a pas d'avis. M. Garon: II n'y a pas
d'avis.
Une voix: Non, pas de la manière dont la loi est
faite.
M. Garon: Qu'est-ce qui va arriver? On dit, regardez bien...
M. Côté (Charlesbourg): "Toute publicité,
commerciale ou non commerciale, est interdite."
M. Garon: "À moins de 300 mètres d'une route, d'une
halte routière - cela marche - ou d'un belvédère - c'est
facile à identifier - dans un site ou territoire désigné
par le gouvernement..."
M. Côté (Charlesbourg): ..."pour des motifs de
sécurité routière..."
M. Garon: "...ou de protection du paysage, du patrimoine
historique ou architectural". Est-ce que cela va vouloir dire que cela va
prendre une désignation du gouvernement?
M. Côté (Charlesbourg): Un décret.
M. Garon: Chaque fois qu'on veut protéger un paysage, cela
va prendre un décret.
M. Trudeau: C'est-à-dire qu'il va y avoir une liste de
paysages ou de sites à préserver qui va être soumise au
ministre puis il décidera s'il devra l'inclure dans un
décret.
M. Côté (Charlesbourg): La seule place, c'est sur la
sécurité routière où, aux trois ans, on a l'air
de...
M. Garon: Les trois ans, c'est où? Je ne me le rappelle
pas.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai peut-être induit
le député de Lévis en erreur. Dans le cas des trois ans,
c'est pour se conformer, alors que, pour l'enlever, il n'y a pas de trois ans.
On devra donc prévoir à l'article 33 un paragraphe qui
précisera le temps et, à ce moment-là, on pourra
déterminer un temps plus court. Alors, au moment de l'article 33, nous
aurons un amendement pour prévoir spécifiquement la durée
qu'on pourrait permettre dans ces cas-là. Effectivement, trois ans dans
le cas de la sécurité routière c'est inacceptable.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté? M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
2°?
M. Côté (Charlesbourg): "2° dans les limites
d'une halte routière ou d'un belvédère, sauf autorisation
de la personne responsable de son entretien. Celle-ci peut, sans avis, faire
enlever la publicité placée en contravention à la
présente disposition."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, là: "...est interdite: 2°
dans les limites d'une halte routière..." L'autorisation de la personne
responsable de son entretien, dans la plupart des haltes, est-ce que ce sera le
responsable de la cantine mobile?
M. Côté (Charlesbourg): Cela marche bien, cela?
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Cela marche bien?
M. Garon: Oui, oui. Mais ce sera qui, le seul responsable de
l'entretien?
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend. Pas
nécessairement. Il y a des haltes routières qui sont encore
à l'entretien du ministère. Il y a des haltes routières
à l'entretien des municipalités, aussi.
M. Garon: Le responsable de l'entretien, cela peut être
celui qui coupe le gazon ou celui qui fait le ménage dans la
bâtisse. Cela fait drôle un peu comme autorisation pour les
pancartes. Je ne le sais pas, M. le Président, je pose la question au
ministre, au fond, parce qu'on dit que la personne responsable de l'entretien
de la halte routière ou d'un belvédère va autoriser
l'affichage, puis elle peut sans avis faire enlever la publicité ou
l'autoriser, surtout s'il n'y a pas de norme. Est-ce qu'il va y avoir des
normes? Cela prendrait quelqu'un d'autorisé par le ministre. Là,
c'est autorisé par la loi, mais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, la
responsabilité de l'entretien du ministère, du district incombe
à un chef de district qui est l'autorité. Dans ce cas-ci, ce
serait le chef de district.
M. Garon: N'auriez-vous pas préféré
écrire
"le chef du district"?
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que l'appellation
qui est là est le même type qu'il y a dans la Loi sur la voirie et
au Code de la sécurité routière aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle le paragraphe 3°.
M. Garon: Cela peut être interprété de
n'importe quelle façon.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est toujours une
personne responsable du ministère. Alors, dans le cas de... "3° sur
un objet maintenu en suspension dans l'air et relié au sol dans une zone
de 300 mètres d'une route, d'une halte routière ou d'un
belvédère".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
3° est adopté?
M. Garon: Ce sont des ballons?
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela.
M. Garon: Est-ce que vous allez... C'est parce qu'on a le
festival des montgolfières à...
M. Côté (Charlesbourg): Saint-Jean-Chrysostome.
M. Garon: Saint-Jean-Chrysostome.
M. Trudeau: On mentionne "relié au sol". Les
montgolfières ne sont plus reliées.
M. Garon: Elles sont reliées au sol, parce que les gens
les tiennent là. Elles sont reliées au sol quand elles ne volent
pas; quand elles partent, elles cessent d'être reliées au sol.
M. Trudeau: À ce moment-là, ce ne sera pas
prévu.
M. Garon: Parce qu'on y fait de la publicité commerciale,
d'ailleurs. Tous ces ballons sont commandités, ils sont attachés
et, quand ils partent, ils se détachent temporairement de la route.
Est-ce que cela voudrait dire qu'avec Saint-Jean-Chrysostome il y aurait des
problèmes, parce qu'ils sont à moins de 1000 pieds d'une
route?
M. Trudeau: Sauf que j'ai l'impression que le festival de
Saint-Jean-Chrysostome, c'est une semaine ou à peu près.
M. Garon: Une semaine, même pas une semaine, une fin de
semaine.
M. Trudeau: Oui, au moment où les ballons sont
gonflés, reliés et prêts à partir dans les airs,
c'est souvent en dehors des heures normales des fonctionnaires et il n'y aura
personne pour aller voir une infraction là. Habituellement, c'est le
soir. Cela peut entrer dans un cadre de festival. Mais cet article-là,
c'était pour prévoir ce qu'on a eu dans le passé, un
ballon relié au soi au pont Mercier et tout le monde le regardait et il
y avait eu un paquet d'accidents, ce qui n'était pas prévu dans
l'autre loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
3° est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, ce ne sera pas bien long... on va
changer les commissions. Il est toujours rendu de l'autre bord.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté? M. Garon:
Adopté, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4°.
M. Côté (Charlesbourg): "4° au dos d'une
autre...
M. Garon: Non, là, vous n'avez pas fait l'ensemble.
Le Président (M. Saint-Roch): Bien... M. Garon: Ah,
le paragraphe 4°, d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Bien, à moins que
vous ne me disiez que le paragraphe 4° est adopté?
M. Garon: Non. Je comprends, là.
M. Côté (Charlesbourg): "au dos d'une autre
publicité ou formant un "V" avec une autre publicité
placée à moins de 300 mètres d'une route identifiée
comme autoroute par le ministre au moyen d'une signalisation appropriée.
"
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
4° est adopté?
M. Garon: Oui, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 17 est adopté?
M. Garon: Une minute! Je voulais vous poser une question. Un
commerçant qui se fait refuser une signalisation en vertu de la
politique de signalisation touristique pourrait-il s'afficher
quand même en vertu de ce projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): II ne faut pas oublier que,
sur le pian touristique, c'est à l'intérieur de l'emprise, alors
que, là, on parle de l'extérieur de l'emprise. Un marchand qui se
serait signalé sur le plan touristique à l'intérieur de
l'emprise pourrait quand même se faire signaler à
l'extérieur de l'emprise s'il paie les permis nécessaires.
M. Trudeau: On ne choisit pas ce genre d'affiche.
M. Garon: Comment se signaler à l'intérieur de
l'emprise?
M. Côté (Charlesbourg): La signalisation touristique
est à l'intérieur de l'emprise; d'accord?
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Alors que celle dont on
parle est à l'extérieur de l'emprise. Donc, effectivement, le
gars qui n'a pas été retenu pour la signalisation touristique
à l'intérieur de l'emprise pourrait se signaler à
l'extérieur, de la même manière que, s'il est retenu pour
la signalisation touristique, il pourrait quand même se signaler sur le
plan commercial à l'extérieur.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 17 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
On avait signé des affaires.
Le Président (M. Saint-Roch): On a adopté les
quatre paragraphes, M. le député de Lévis.
M. Garon: Oui?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, il nous reste seulement
l'ensemble.
M. Garon: D'accord, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'ensemble de l'article 17
étant adopté, j'appelle l'article 18.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
"Lorsqu'un véhicule routier est arrêté sur un terrain vague
ou dans un champ à moins de 300 mètres d'une route, d'une halte
routière ou d'un belvédère, la publicité dont il
est le support doit être dissimulée à moins qu'il ne soit
immobilisé pour prendre ou livrer un bien. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18 est
adopté? (22 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela. De
toute façon, il ne passerait pas à la vérification
mécanique. D'ailleurs, c'est l'exemple de la publicité dans votre
municipalité. C'est à Lévis, ça.
M. Garon: C'est Singer. Mais si c'était, par exemple,
quelqu'un qui choisit cette façon d'annoncer...
M. Côté (Charlesbourg): II ne le peut pas. C'est
interdit. Cela n'a pas de bon sens. Si on parle d'améliorer le paysage,
la qualité de vie, on ne peut pas permettre ce genre de choses. C'est
déjà un désastre que de les voir le long des autoroutes.
Cela va être uniforme.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Côté (Charlesbourg): "Est interdit tout
éclairage d'une publicité qui nuit à la vision des usagers
de la route ou compromet autrement leur sécurité, notamment tout
éclairage intermittent ou rotatif. " Cela répond exactement
à ce que vous évoquiez en début d'après-midi. C'est
en conformité avec le Code de la sécurité
routière.
M. Garon: Oui. Je suis d'accord à 100 % avec cela. On en
voit.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Côté (Charlesbourg): "Une personne que le
ministre autorise par écrit peut, à toute heure raisonnable,
pénétrer sur une propriété privée pour y
inspecter une publicité, notamment son support, son bâti et son
éclairage. Elle peut se faire accompagner d'un arpenteur. "Elle doit sur
demande s'identifier et exhiber un certificat attestant sa qualité.
"
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Côté (Charlesbourg): "II est interdit de nuire au
travail d'un inspecteur ou de l'arpenteur qui l'accompagne dans l'exercice de
leurs fonctions. " C'est régulier. C'est le genre de choses qu'on
retrouve pour appuyer le travail.
M. Garon: Si vous avez un inspecteur et un
arpenteur qui voyagent ensemble, cela va coûter plus de 150 000 $
pour administrer la loi.
M. Trudeau: C'est dans le cas où il y aurait une
infraction et qu'on serait obligé de faire la preuve de la localisation.
À ce moment-là, cela prend une équipe d'arpentage pour
faire un plan de localisation.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Réglementation
J'appelle l'article 22.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut par
règlement: 1° établir des normes de construction,
d'installation et d'entretien des publicités, notamment de leur support
et de leur bâti".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté?
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une idée, un
peu, de ce que vous avez à l'esprit concernant les "normes de
construction, d'installation et d'entretien des publicités"?
M. Trudeau: C'est un minimum de sécurité, de
solidité...
M. Garon: Cela agresse l'oeil. On pariait de qualité de
vie tantôt. Le rouge agresse l'oeil.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est une couleur chaude, M.
le député de Lévis.
M. Garon: Le bleu pas trop foncé...
M. Cannon: C'est vrai. C'est pourquoi Pierre Marc Johnson se
promenait avec un foulard rouge pendant la dernière campagne
électorale.
M. Garon: Je n'ai pas vu ça.
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'avez pas fait
campagne ensemble.
M. Garon: On a fait une couple de places ensemble.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, c'est au plan de
la solidité. C'est davantage cela qui est recherché.
M. Trudeau: En fait, c'est pour éviter cela. On n'exigera
pas des structures d'acier et ces choses-là qui sont bien
répandues. Dans le cas des panneaux placés à 30
mètres, il faut un minimum de solidité; à 60
mètres, un minimum aussi.
M. Garon: À l'île-aux-Coudres, la pancarte que vous
m'avez montrée est croche. Le ministre parlait tantôt de son
conseiller qui venait de l'île-aux-Coudres. Mais, en entrant à
l'île-aux-Coudres, pas loin, il y a une maison qui a les fenêtres
toutes croches.
M. Trudeau: Ce n'est pas de la publicité au sens de la
loi.
M. Garon: Mais là, on n'ira pas la voir aussi souvent
parce qu'il va falloir payer sur le traversier, comme touristes.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une
très bonne affaire.
M. Garon: Comment ça?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez les moyens de
payer.
M. Garon: J'ai dit "on". Ce n'était pas un "on" papal.
Quand je parle de moi, je n'emploie pas le "on" ou le "nous".
M. Côté (Charlesbourg): Quand vous parlez de vous,
vous ne parlez pas de "on", vous parlez de "rond".
M. Garon: Non plus, parce que je le suis de moins en moins.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1° est-il
adopté?
M. Garon: Adopté. Mais là, on fait confiance au
ministre, à savoir qu'il n'abusera pas, parce qu'on n'a pas les
règlements, c'est...
Une voix: Ce n'est pas le ministre qui abuse.
M. Garon: Mais cela prend un acte de foi terrible parce qu'on ne
sait pas ce qu'il y a là, ce sont des principes généraux,
on est obligé de l'adopter sur division parce qu'on ne voit pas, on ne
sait pas ce qu'il y a dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis prêt à
vivre avec la décision que prend le député de Lévis
et il sait lui-même que j'ai été un homme qui a
travaillé à livre ouvert, même sur le plan de la
réglementation, dans chacun des projets de loi que j'ai
adoptés.
M. Garon: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai pris l'engagement de
lui faire parvenir, avant même leur publication, les
règlements.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
paragraphe 2°.
M. Côté (Charlesbourg): "prescrire, aux endroits
qu'il détermine, des normes particulières concernant l'aspect
architectural et le design des publicités."
M. Garon: "les normes particulières concernant l'aspect
architectural - eh "fuse"! cela va être des moyens monuments! - et le
design des publicités." Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 3°.
M. Côté (Charlesbourg): "prescrire les conditions et
formalités pour l'obtention et le renouvellement d'un permis et fixer
les droits annuels exigibles de son titulaire."
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le paragraphe
3° est-il adopté?
M. Garon: Le prix est toujours de 75 $ le panneau.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. M. Garon:
Pour deux ans ou par année? M. Côté (Charlesbourg):
Par année.
Une voix: Le calcul est fait sur une base de deux ans.
M. Côté (Charlesbourg): Deux ans; alors, le calcul
est fait sur une base de deux ans.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 3°
étant adopté sur division, j'appelle le paragraphe 4°.
M. Côté (Charlesbourg): "établir la forme et
la teneur du permis et de la plaque d'identification à apposer sur un
bâti."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 5°.
M. Côté (Charlesbourg): "établir, selon la
distance entre une publicité et une route, une halte routière ou
un belvédère, les dimensions maximum des publicités."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragaphe 6°.
M. Côté (Charlesbourg): "déterminer, parmi
les dispositions des règlements pris en vertu du présent article,
celles dont la contravention est punissable en vertu de la présente
loi."
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Garon: Tout cela sera dans le règlement?
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'ensemble de
l'article 22 est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Sur division. Le Président (M. Saint-Roch): Surdivision.
Infractions
J'appelle l'article 23.
M. Côté (Charlesbourg): "Commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 300 $ à 600 $, 1°
quiconque contrevient à l'article 7; 2° tout titulaire dont le
permis est révoqué qui contrevient au troisième
alinéa de l'article 10." Cette disposition prévoit, M. le
Président, une infraction à l'article 7, soit placer une
publicité commerciale sans permis ou au 3e alinéa de l'article
10, maintenir en place une publicité commerciale après les
révocations du permis. Donc, une amende de 300 $ à 600 $.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 23 est-il
adopté?
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 23 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté. L'article 23,1°? M.
Côté (Charlesbourg): Oui, 1°.
M. Garon: À1° c'était l'article 7.
M. Côté (Charlesbourg): C'était placer une
publicité commerciale sans permis.
Le Président (M. Saint-Roch): Je croyais que
c'était l'ensemble. Le paragraphe 1° est-il adopté?
M. Garon: Bien non. Le paragraphe 1°, sur division, parce
qu'on avait voté contre le 7 à cause des...
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1° est
adopté sur division. J'appelle maintenant le paragraphe 2°.
Adopté?
M. Garon: Attendez un peu! Le troisième alinéa de
l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg): Maintenir en place une
publicité commerciale après la révocation du permis.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 23 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté sur division,
compte tenu que le premier alinéa...
M. Garon: Sur division, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle maintenant l'article 24.
M. Côté (Charlesbourg): "Quiconque place ou fait
placer une publicité en contravention à l'une des dispositions
suivantes commet une infraction et est passible, en outre des frais, d'une
amende de: 1° 300 $ à 600 $ pour une infraction à l'article 6
ou au paragraphe 3° de l'article 17."
L'article 6, c'est placer une publicité en zone interdite, dans
une zone scolaire, un passage pour piétons, écoliers, enfants ou
dans une courbe. Alors que, dans le cas du paragraphe 3° de l'article 17,
c'est placer une publicité sur un ballon à proximité de la
route.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté?
M. Garon: Est-ce cumulatif ou est-ce l'un ou l'autre?
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le paragraphe 2°.
M. Côté (Charlesbourg): "200 $ à 500 $ pour
une infraction à l'un des articles 11, 13 ou 15 ou à l'un des
paragraphes 1° ou 4° de l'article 17."
À l'article 11, c'est l'installation sur un bâti non
conforme. À l'article 13, c'est l'installation à
l'intérieur des distances prescrites. À l'article 15, c'est la
hauteur excédant la norme. Au paragraphe 1° de l'article 17 c'est
dans une zone interdite par le gouvernement et au paragraphe 4° de
l'article 17 c'est placer une publicité au dos d'une autre ou en V le
long d'une autoroute.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle le paragraphe
3°.
M. Côté (Charlesbourg): "100 $ à 200 $ pour
une infraction à l'article 16, au paragraphe 2* de l'article 17 ou
à l'article 21."
À l'article 16, c'est concernant la publicité non
commerciale. Au paragraphe 2° de l'article 17, c'est placer une
publicité dans les limites d'une halte routière. À
l'article 21, c'est nuire au travail d'un inspecteur.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4°.
M. Côté (Charlesbourg): "50 $ à 100 $ pour
une infraction aux dispositions réglementaires déterminées
en vertu du paragraphe 6° de l'article 22."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 24 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 25.
M. Côté (Charlesbourg): "Quiconque place ou fait
placer un éclairage en contravention à l'article 19 commet une
infraction et est passible, en outre des frais, d'une amende de 300 $ à
600 $."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire d'un
véhicule routier qui omet de dissimuler une publicité en
contravention à l'article 18 commet une Infraction et est passible, en
outre des frais, d'une amende de 200 $ à 500 $." Cette disposition
prévoit un montant d'amende équivalant à celui qui a
été prévu dans le cas des publicités qui ne sont
pas placées sur un bâti spécialement conçu à
cet effet.
M. Garon: Quelqu'un qui vendrait des automobiles et ferait une
publicité comme cela?
M. Trudeau: Je n'ai pas compris la question.
M. Garon: Quelqu'un qui vendrait une automobile ou encore, ce que
j'ai vu par exemple, quelqu'un qui voulait montrer qu'il vendait des
automobiles et qui avait monté sur
un poteau une automobile et c'était écrit sur
l'automobile.
M. Trudeau: Si c'est sur les lieux d'opération du
commerce, il n'y a aucun problème.
M. Garon: Au fond, c'est comme n'importe quoi. C'est une question
d'appréciation de l'application de la loi. Il y a déjà des
gens qui se sont arrêtés sur le bord de la route parce qu'ils
avaient un besoin soudain et ils se sont fait arrêter pour
exhibitionnisme. L'administration de la loi, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Cela a été
probablement par un policier qui n'avait pas vu cela souvent.
M. Garon: Ce n'est pas ce que je dis.
M. Cannon: Grosse annonce, petit magasin!
M. Garon: Je ne le sais pas, je n'étais pas là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): J'appelle l'article 27. (22
h 30)
M. Côté (Charlesbourg): "Commet une infraction et
est passible, en outre des frais, d'une amende de 50 $ à 100 $
quiconque: 1° place ou fait placer plus de deux publicités
concernant la même fête ou le même événement en
contravention aux paragraphes 1° ou 4° de l'article 16; 2° ayant
placé ou fait placer une publicité, ta laisse en place
après l'expiration des délais prévus aux paragraphes
1° ou 2° de l'article 16."
M. Garon: II y a une numérotation qui est à faire
ici.
M. Côté (Charlesbourg): 4° est parti.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, 4° est parti.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela, parce que 4°
est parti.
Le Président (M. Saint-Roch): Pendant que nous
préparons l'amendement, est-ce que nous pouvons passer au paragraphe
2°?
M. Garon: Au paragraphe 2° de quoi?
Le Président (M. Saint-Roch): De l'article 27.
M. Côté (Charlesbourg): Ne lâche pas la
patate.
M. Garon: II y a un amendement?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, pour éliminer le
quatrième qui était disparu lors d'un amendement à
l'article 16. Paragraphe 2°.
M. Garon: Le paragraphe 2° n'a pas de bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): Tu cours après le
candidat.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Tu cours après le
candidat. Cela n'a aucun maudit bon sens.
M. Garon: Quoi?
M. Côté (Charlesbourg): On voit encore des affaires
de Jean Garon. Cela va lui coûter cher le prochain coup. Il va
certainement changer de colle.
M. Garon: Bien là, on va faire un gros débat
là-dessus. Le paragraphe 2° n'a pas de bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): On est logique avec ce qu'on
a adopté au préalable. On a dit: La publicité sur le plan
électoral, on la permet parce que tout le monde a toujours eu bien des
problèmes avec cela. Eiie est permise, mais tu vas l'enlever quinze
jours après.
M. Garon: Non, mais c'était permis avant. Il n'y avait
rien qui interdisait cela auparavant.
M. Côté (Charlesbourg): Eh "boy"! M. Garon:
Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépendait des
villes. Ce n'étaient pas toutes les villes qui le permettaient. Ce
n'étaient pas toutes les villes qui le permettaient. Ce que les
candidats faisaient, c'est qu'ils les posaient quand même. Il y a des
villes qui sont devenues un peu plus tolérantes avec un engagement
formel et avec un dépôt s'engageant à les éliminer
ou à les enlever par la suite. J'ai connu cela dans Charlesbourg.
M. Garon: Et puis?
M. Côté (Charlesbourg): Je les ai enlevées
après, dans la semaine suivante. Cela me permettait de remercier le
monde qui avait voté pour nous en même temps. Avec mon petit
couteau et mon manche à balai, on allait les enlever. Je pense que c'est
une question de qualité de vie,
une question de respect de notre milieu. Si on a suffisamment de monde
pour aller les poser, on devrait avoir suffisamment de monde pour les
enlever.
Une voix: C'est plus dur de placarder. M. Côté
(Charlesbourg): Pardon?
Une voix: C'est toujours plus dur de placarder.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai connu cela en 1976.
M. Garon: Vous étiez à ce moment-là à
Matane.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: À Matane, le monde fait pas mal sa
publicité sur les roches.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Garon: II y a beaucoup de roches le long de la route.
M. Côté (Charlesbourg): Cela fait longtemps que vous
n'êtes pas passé par là. Il y a une place qui s'appelle
Grosses-Roches et c'est la seule. Sur les roches, vous allez...
M. Garon: II y a des grosses roches ailleurs qu'à
Grosses-Roches.
M. Côté (Charlesbourg): Après cela, la
publicité faite sur les roches, c'est dans le comté de
Gaspé avec Mont-Louis, Mont-Saint-Pierre, Gros-Morne et ainsi de
suite.
M. Garon: II y a des caps un peu partout. M. Côté
(Charlesbourg): C'est cela. M. Garon: Les gens écrivent sur
les caps.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement cela.
Règle générale, ce ne sont pas les gens du milieu qui
écrivent sur les caps. Ce sont les gens de la ville.
M. Garon: Non, les gens de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont les gens de la ville
parce qu'ils n'en ont pas vu de pareilles chez eux.
M. Garon: Encore chanceux qu'on les laisse là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Garon: Non, attendez un peu. C'est parce que vous ne pouvez
pas appliquer cela pour le passé. Là, théoriquement, vous
pourriez l'appliquer pour le passé; vous allez l'appliquer pour
l'avenir, pas pour le passé.
Une voix: Non, mais on disait trois ans. Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Elles sont bonnes pour une
autre élection.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ils vont passer à la
prochaine élection, cela n'a pas de bon sens.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Trois ans.
M. Garon: Trois ans, c'est trop court.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que le
paragraphe 2° est adopté?
M. Garon: Ah! non, non, non.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division?
M. Garon: Je regarde, j'essaie de comprendre le but de ce
paragraphe.
Une voix: Bien, écoutez. M. Cannon:
Adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne touche pas le
député de Lévis, non? Cela ne toucherait pas le
député de Lévis. Prenons ce cas.
M. Garon: De quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Parce que toutes vos
affaires bleues, là...
M. Garon: Quelles affaires bleues?
M. Côté (Charlesbourg): ...collées sont
à l'intérieur de l'emprise. Donc, cette loi-là ne touche
pas à l'intérieur de l'emprise. Cela touche ce qui est à
l'extérieur de l'emprise.
M. Garon: Ah! moi, cela ne me touche pas. Ce n'est pas un cas
personnel, cela ne me touche pas du tout.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Mais je
prends l'exemple parce que...
M. Garon: Parce que vous...
M. Cannon: Est-ce que cela veut dire qu'il va pouvoir continuer
à coller sur les emprises?
M. Garon: Cela ne s'applique pas dans les villes, cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! un instant,
là.
Une voix: Bien, oui, justement, cela s'applique dans les
villes.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on prend la 20,
là, il y en a quelques-unes encore, il en reste encore...
M. Garon: Mais cela ne s'applique pas dans les villes. La 20
passe à... C'est pour cela que cela ne s'applique pas à mol,
là.
M. Trudeau: Elle ne s'applique pas à l'extérieur de
l'emprise, mais, dans l'emprise, elle s'applique, c'est nous qui l'entretenons.
À l'extérieur, non.
M. Côté (Charlesbourg): Autrement dit, on pourrait
vous poursuivre, demain matin, avec la Loi sur la voirie, pour avoir
laissé traîner vos cochonneries à l'intérieur de
l'emprise.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): On ne l'a pas fait parce que
vous êtes un spécimen assez rare et qu'on veut en conserver
quelques-unes.
M. Garon: C'est parce que vous n'avez jamais
vérifié sur l'autoroute, au poste touristique, combien de gens
venaient de la région de Québec pour voir le comté du
député de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): Cela aurait pris le
député de Charlesbourg pour être capable de faire un poste
d'accueil qui a de l'allure.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que le
paragraphe 2°...
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): ...est adopté?
M. Garon: Vous dites que - cela, c'est une chose nouvelle pour
moi, là - vous voulez dire, au fond, que l'article 2...
M. Côté (Charlesbourg): Le paragraphe 2° de
l'article 27?
M. Garon: Non, l'article 2 du projet de loi dit: "La
présente loi ne s'applique pas dans le territoire d'une
communauté urbaine ou régionale, d'une municipalité
régie par la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19)
ou d'une réserve indienne." Vous ne pouvez pas poursuivre dans une ville
en vertu de l'article 27.
M. Trudeau: Absolument pas.
M. Garon: Hein?
M. Trudeau: Non, on n'a jamais dit qu'on...
M. Garon: Dans l'emprise ou non.
M. Trudeau: Dans l'emprise, on entretient le chemin en vertu de
la Loi sur la voirie; ce n'est pas en vertu de cela. Pour un
empiétement, c'est en vertu de la Loi sur la voirie. À
l'extérieur de l'emprise, c'est en vertu du projet de loi,
c'est-à-dire en vertu du chapitre P-5, actuellement.
M. Garon: Est-ce qu'il y a une conséquence - c'est ce que
j'aimerais savoir - au fait que, par 16.2, qui concerne des élections,
des référendums, un événement spécial
désigné par le gouvernement, on se trouve à créer
deux régimes, au fond: un régime rural et un régime
urbain? Je me demande s'il y a des conséquences ou s'il n'y en a pas,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Avant aujourd'hui et les
années antérieures, les gens affichaient, mais ils n'avaient pas
le droit. C'était toléré. Aujourd'hui, ce sera permis,
mais on va améliorer la qualité de la vie, ou on se donne les
moyens d'améliorer la qualité de la vie. Les gens seront
obligés de ramasser leurs cochonneries après.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 2°
étant adopté sur division, nous en revenons maintenant au
paragraphe 1° et l'amendement se lit comme ceci: Remplacer, dans le
paragraphe 1° de l'article 27, les mots et les chiffres "aux paragraphes
1° ou 4° de l'article 16" par les mots et le chiffre "au paragraphe
1° de l'article 16". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Je vais vous poser une question. Supposons qu'une
municipalité contrevient, que deux publicités... Je parle de 16,
1° ou 4°. Au lieu de mettre deux affiches, j'en mets 50. Ce sera de 50
$ à 100 $ par affiche ou de 50 à 100 $ pour avoir contrevenu au
fait d'en avoir mis plus de deux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau: Une municipalité ne peut contrevenir
premièrement à la loi.
M. Garon: Pardon?
M. Trudeau: Une municipalité ne peut contrevenir à
la loi. Elle est exemptée de la loi.
M. Garon: Non, non, je parle dans la municipalité.
M. Trudeau: C'est par Infraction.
M. Garon: Le festival?
M. Trudeau: Par Infraction.
M. Garon: Pardon?
M. Trudeau: C'est par infraction.
M. Cannon: C'est par événement, ce n'est pas par
pancarte.
M. Garon: Est-ce que c'est le contentieux qui va décider
s'il poursuit ou si c'est le ministre?
Le Président (M. Saint-Roch): Le Procureur
général.
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où c'est voté en troisième lecture, le ministre n'a plus
rien à faire dans les poursuites.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis, est-ce que l'amendement est adopté? L'amendement
soustrait le 4°.
M. Garon: Ce n'est pas dur à appliquer, au contraire, mais
on fait des moyens sauts. Je me rappelle un cas où, à un moment
donné, on avait trouvé 2000 infractions. J'ai dit:
Procédez, que voulez-vous? La loi est là, on ne peut pas dire de
ne pas appliquer la loi puis d'empêcher les choses, mais le ministre fait
des moyens sauts. Il dit: Comment se fait-il qu'on ne soit pas aperçu de
cela avant? Comment se fait-il qu'on n'ait pas avisé les gens avant?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1°, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 27 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Tel qu'amendé?
M. Garon: Qu'est-ce qui est amendé?
Le Président (M. Saint-Roch): L'ensemble de l'article 27,
tel qu'amendé, est-U adopté?
M. Garon: On l'a amendé?
Le Président (M. Saint-Roch): On a amendé le
paragraphe 1°, M. le député de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): Pour éliminer 4°.
Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 27 est
adopté sur division.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Quoi?
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 28.
M. Côté (Charlesbourg): C'est logique. Vous vous
étiez abstenu sur le deuxième paragraphe. C'était sur
division.
M. Garon: Ce n'est pas rien que cela, c'est qu'après cela,
s'il y a une absurdité dans l'administration, le ministre va me dire:
Vous aviez voté pour. Je me rappelle l'autre jour le ministre des
Finances qui, même en Chambre, a donné un article - et tout le
monde a compris cela à la télévision - pour dire: Oui,
mais le député de Lévis, c'est lui-même qui a
apporté l'amendement, sauf qu'en commission parlementaire le contentieux
ne se référait même pas à cet article concernant
justement le budget et les montants.
M. Côté (Charlesbourg): Le Vérificateur
général.
M. Garon: L'absence de crédits pour faire des paiements
d'avance sur 849 000 000 $. Cela n'avait rien à voir avec la loi qu'on
avait votée, sauf que cela a été l'explication du ministre
des Finances disant: Oui, vous avez voté pour.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela que vous
êtes up peu plus...
M. Garon: C'était uniquement une... alors que l'opinion
juridique qu'il a donnée à la commission le lendemain ne se
référait pas à cela du tout.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 28? (22 h 45)
M. Garon: II faut être prudent parce qu'à un moment
donné, je vais vous dire une chose, la loi choisit un cadre et Je pense
que c'est un
cadre qui va être difficilement opérationnel. Je n'aurais
pas procédé comme cela, mais le ministre laisse procéder
comme cela et j'ai l'impression que, sur le plan administratif, cela va
représenter des problèmes majeurs. Je ne suis pas contre tel ou
tel article, c'est l'ensemble de la loi telle que conçue. Je ne suis pas
convaincu que cela va être administrable et, finalement, je ne le sais
pas, est-ce que le ministre va dire: On l'applique, on ne l'applique pas? C'est
une autre affaire cela.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre va dire qu'on
l'applique puis, dans la mesure où elle est beaucoup plus applicable que
celle que nous avons maintenant, nous aurons fait un pas en avant. Elle a
été conçue par des gens qui vivent ces
problèmes-là depuis de nombreuses années au
ministère.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un cadre qui, selon
moi, est applicable. Il est perfectible, mais il est applicable parce que les
gestionnaires du ministère ont été intimement
mêlés à l'élaboration de ce projet de loi-là.
Il n'y a pas 75 cadres possibles. Alors, il y en a un qui est là -
imparfait, bien sûr - il va être appliqué et on verra au
bout de la ligne. S'il faut faire d'autres changements éventuellement,
on en fera.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
L'article 28.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'une publicité
commerciale ou son éclairage est placé en contravention à
l'une des dispositions de la présente loi ou des règlements, le
titulaire du permis qui les laisse en place sans les rendre conformes à
cette disposition commet une infraction et est passible, en outre des frais, de
la même peine que celle prévue pour la contravention commise par
celui qui les a placés qu'il ait été poursuivi ou non.
"Lorsqu'une publicité non commerciale ou son éclairage est
placé en contravention à l'une des dispositions de la
présente loi ou des règlements, chacune des personnes suivantes
qui, sciemment, laisse en place cette publicité ou son éclairage
sans les rendre conformes à cette disposition de la présente loi
ou des règlements, commet une infraction et est passible, en outre des
frais, de la même peine que celle prévue pour la contravention
commise par celui qui les a placés qu'il ait été poursuivi
ou non: "1° le propriétaire, le locataire ou l'occupant du terrain
sur lequel la publicité est placée; "2° le
propriétaire du support de la publicité.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 28 est
adopté? M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 29.
M. Côté (Charlesbourg): Toute personne
déclarée coupable d'une infraction aux dispositions de la
présente loi ou des règlements doit, dans les 15 jours de la
signification du jugement, rendre conforme à ces dispositions la
publicité ou l'éclairage visé par la poursuite ou
l'enlever s'il ne peut être rendu conforme ou si un permis ne peut
être obtenu. "Le contrevenant qui en contravention au premier
alinéa, ne rend pas conforme ou n'enlève pas une publicité
ou un éclairage commet une infraction et est passible, en outre des
frais, d'une amende de 1000 $ à 3000 $ dans le cas d'une personne
physique ou de 3000 $ à 6000 $, dans le cas d'une personne morale."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 29 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 30.
M. Côté (Charlesbourg): "Le juge qui prononce une
déclaration de culpabilité à la suite d'une infraction
à l'une des dispositions de la présente loi ou des
règlements peut autoriser le ministre des Transports à
pénétrer, à l'expiration du délai prévu par
l'article 29, sur une propriété privée et à enlever
aux frais du contrevenant la publicité ou l'éclairage visé
par la poursuite."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Garon: Quels sont vos commentaires là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Cela m'apparaît
logique que, dans la mesure où il n'y a pas de suite au jugement de
culpabilité, c'est le ministère qui puisse aller le faire et aux
frais du contrevenant. On est toujours dans un domaine qui a été
très clairement critiqué par nous tantôt où les gens
mettent la sécurité du public en danger.
M. Garon: Ce n'est pas cela que vous dites là. Vous dites:
"Le juge qui prononce une déclaration de culpabilité à la
suite d'une infraction à l'une des dispositions de la présente
loi ou des règlements..." N'importe laquelle. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 31.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsque l'infraction
visée au deuxième alinéa de l'article 29 se poursuit
durant plus d'un jour, elle est réputée constituer une infraction
distincte pour chaque jour ou fraction de jour durant lequel elle se poursuit.
"Malgré le paragraphe 2° de l'article 12 de la Loi sur les
poursuites sommaires, ces infractions distinctes peuvent être
décrites dans un seul chef d'accusation."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Garon: Cela veut dire qu'un gars va quasiment être moins
puni de voler une banque que de poser une affiche pas correcte. Est-ce que le
ministre a l'intention d'appliquer cela?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Est-ce que vous avez l'Intention de l'appliquer
après?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneault.
M. Vigneault: Je crois que ce serait dans des situations
extrêmes où des infractions continues feraient l'objet d'un chef
d'accusation. Actuellement, c'est la situation, c'est le cas, ce sont des
infractions continues par essence, mais je ne crois pas qu'on les poursuive
quand les infractions continuent chaque jour constituant une infraction
distincte.
M. Garon: C'est parce que vous avez déjà à
l'article 30 le pouvoir d'aller l'enlever, l'affiche. Il n'y aura plus
d'infraction continue si vous allez l'enlever.
M. Vigneault: Pour l'enlever, il faut obtenir une ordonnance du
tribunal.
M. Garon: Oui, mais vous préférez l'enlever ou la
laisser là et poursuivre pour 1000 $ par jour?
M. Vigneault: Je crois qu'on va préférer aller
l'enlever, demander une ordonnance du tribunal de l'enlever.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 31 étant
adopté sur division, j'appelle l'article 32 et nous avons un
papillon.
M. Garon: L'article 32.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 32 par
le suivant: Toute poursuite peut être intentée par le Procureur
général ou par toute personne qu'il autorise
généralement ou spécialement à cette fin."
M. Garon: Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
Le Président (M. Saint-Roch): Elle est là, M. le
député, à votre gauche.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu de concordance
par rapport à un amendement qu'on va avoir à l'article 34 tout
à l'heure, pour se rendre au voeu de l'UMQ.
M. Garon: Ils sont partis. Ils étaient là cet
après-midi, mais ils sont partis.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont en confiance. On a
donné notre parole.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 32 est adopté? Il est adopté?
M. Garon: Adopté.
Dispositions diverses et transitoires
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 33 et nous avons un papillon.
M. Garon: On va avoir des chenilles au printemps!
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter à l'article
33 l'alinéa suivant: "Dans un site ou territoire visé au
paragraphe 1° de l'article 17, la publicité doit être
enlevée dans le délai prévu par le gouvernement."
M. Garon: Avez-vous l'amendement?
Le Président (M. Saint-Roch): Vous l'avez à votre
gauche.
M. Côté (Charlesbourg): Cela, c'est pour
répondre à ce qu'on évoquait tout à l'heure. Au
lieu des trois ans, ce qui n'avait pas de bon sens, on va le prévoir par
décret.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous revenons
maintenant à l'article 33. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Garon: On va le relire.
M. Côté (Charlesbourg): Toute publicité qui,
placée originairement en conformité avec la
présente loi et ses règlements, devient non conforme en
raison de la construction d'une nouvelle route, du changement de l'emplacement
d'une route ou de l'identification d'une autoroute en vertu de l'article 297 du
Code de la sécurité routière, doit être rendue
conforme à la présente loi et aux règlements dans les
trois ans suivant la date à laquelle elle est devenue non conforme."
On ajoute le paragraphe suivant: "Dans un site ou territoire visé
au paragraphe 1° de l'article 17, la publicité doit être
enlevée dans le délai prévu par le gouvernement."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 33 tel
qu'amendé est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 34 et nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): II s'agit de supprimer
l'article 34.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 35.
M. Côté (Charlesbourg): "Sont abrogés:
"1° la Loi sur les panneaux-réclame et affiches; "2° les
articles 17 à 17.4 de la Loi sur la voirie; "3° la Loi de la
publicité le long des routes."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Côté (Charlesbourg): "Les articles 18 et 18.1 de
la Loi sur la voirie sont remplacés par le suivant: "18. Une poursuite
intentée pour une infraction aux articles 15, 15.1 ou 16 est prise
suivant la Loi sur les poursuites sommaires par le Procureur
général ou par une personne qu'il autorise
généralement ou spécialement à cette fin."
M. Garon: Vous dites les articles 15. 15.1 ou 16? Est-ce qu'il y
a plusieurs infractions là-dedans?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la Loi sur les
poursuites sommaires.
M. Vigneauit: C'est une modification de concordance à
l'article 18 actuel. L'article 18 actuel se lit ainsi: "Une poursuite
intentée pour une infraction aux articles 15. 15.1, 16, 17 ou 17.1 est
prise..." Alors, on abroge les articles 17 à 17.4 de la Loi sur la
voirie en vertu de l'article 35, paragraphe 2°. Il faut donc faire une
modification de concordance à l'article 18 pour tenir compte de
l'abrogation.
M. Garon: C'est tout?
M. Vigneault: C'est tout. Maintenant, l'article 18.1
prévoit que le règlement entre en vigueur le jour de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à
toute date ultérieure. C'est une disposition qui n'est plus compatible
avec la Loi sur les règlements. On la fait disparaître.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 37.
M. Côté (Charlesbourg): 'Toute publicité qui,
placée conformément à la Loi sur les
panneaux-réclame et affiches ou à la Loi sur la voirie, n'est pas
conforme à la présente loi doit l'être dans les trois ans
suivant le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur du présent
article). "Si cette publicité est commerciale, la demande de permis doit
être faite dans les dix-huit mois suivant le (indiquer ici la date
d'entrée en vigueur du présent article)."
M. Garon: Mais pour le panneau, on ne fait pas la demande de
permis. Est-ce que les trois ans sont consécutifs aux dix-huit mois?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneauit. (23
heures)
M. Vigneauit: Non, c'est trois ans à compter de
l'entrée en vigueur de la présente loi. Il a toujours trois ans.
L'article devient inopérant. Si le permis est accordé, il est
autorisé à maintenir sa publicité en place.
Une voix:...
M. Vigneauit: Ah! si le permis est accordé...
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneauit.
M. Vigneauit: Le permis ne pourra pas être accordé
si la publicité n'est pas conforme à la présente loi.
C'est l'une des exigences pour la délivrance du permis.
M. Garon: ...de permis et il ne le demande pas. S'il le
demande... Personne ne va demander de permis, on va attendre les dix-huit mois;
cela ne donne rien de demander un permis avant dix-
huit mois.
M. Vigneault: II a un intérêt parce que les demandes
de permis seront traitées dans l'ordre dans lequel elles seront
reçues.
M. Garon: Justement.
M. Vigneault: Et les premiers arrivés seront les premiers
servis.
M. Garon: Oui, sauf que personne ne peut me blâmer de ne
pas avoir eu mon permis si je l'ai demandé à temps. Vous dites:
"Si cette publicité est commerciale, la demande de permis doit
être faite dans les dix-huit mois... " Si tout le monde vous le demande
au bout de dix-huit mois et qu'il vous faut deux ans pour traiter cela, vous ne
pourrez pas m'accuser de cela, j'ai fait ma demande à l'intérieur
des dix-huit mois. Qu'est-ce qui arrive là?
M. Vigneault: L'intérêt de faire une demande
rapidement, c'est au cas où une autre publicité serait
installée dans le périmètre interdit. C'est
l'intérêt. Celui qui n'a pas d'intérêt peut attendre
dix-huit mois pour faire sa demande de permis.
M. Garon: Je n'ai pas l'impression que c'est un incitatif bien
fort.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 37 est-il
adopté?
M. Garon: Au fond, après l'adoption de la loi, il n'arrive
rien pendant dix-huit mois.
M. Côté (Charlesbourg): II pourrait ne rien arriver
pendant dix-huit mois. Cela ne veut pas dire qu'il n'arrivera rien.
M. Garon: Je regarde autre chose dont les conséquences
étaient plus fortes, les gens attendaient à la limite du
délai.
M. Côté (Charlesbourg): L'immatriculation. Les gens
attendent toujours à la limite. Le député de Lévis
aurait-il préféré qu'on ne mette pas les dix-huit mois
ou...
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ce que je veux dire. C'est un
changement. S'il a l'intention de l'appliquer, on met un délai. C'est
seulement pour savoir comment cela va marcher.
Une voix:...
M. Garon: C'est un bon cas. Ce qu'on cherchait, on y arrive, je
pense. Il y a - et c'est là que ça irait peut-être avec son
incitatif, je ne le sais pas - quelqu'un qui n'est pas conforme a trois ans
pour se conformer. Par ailleurs, quelqu'un qui, lui, veut prendre sa place. Il
vient demander son permis dans les six mois; lui, il vient tout de suite pour
être conforme. Qu'est-ce qui arrive?
M. Vigneault: Le premier qui va faire la demande sera
vraisemblablement le premier servi.
M. Garon: Mais là, il a son permis pour se placer...
M. Vigneault: Et il...
M. Garon:... et l'autre est encore là.
M. Vigneault:... occupe le zonage. Il va être là
pendant trois ans, mais, après, il va devoir... Il va occuper le
zonage.
M. Garon: C'est conflictuel, là.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Les questions sont
bonnes parce que cela permet quand même d'éclairer... On a dit
tout à l'heure qu'il y avait peut-être une trentaine ou une
quarantaine de cas en particulier sur la 40 et la 55 qui pouvaient devenir
illégaux avec la loi actuelle, alors qu'ils étaient légaux
sous... C'est-à-dire qu'ils sont légaux sous la loi actuelle,
mais qu'ils deviendraient illégaux avec notre nouvelle loi. Les trois
ans, c'est dans ces cas uniquement, et celui qui est illégal en vertu de
la loi actuelle devra faire une demande pour s'installer. Finalement, je pense
que la situation comme cela est plus claire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 37 est
adopté? M. le député de La Peltrie.
M. Cannon: Par exemple, le cas Ulric Juneau dont on parle, le
camping.
M. Garon: C'est 7000 panneaux, les illégaux?
M. Cannon: Excusez, M. le député!
Le Président (M. Saint-Roch): J'avais reconnu M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: C'est juste la question dont on a parlé tout
à l'heure, le camping à Saint-Augustin. Actuellement, est-il dans
une situation d'illégalité en vertu des dispositions de la loi
actuelle?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Trudeau.
M. Trudeau:... une couverture de grange?
M. Cannon: Oui.
M. Trudeau: Oui, il est illégal à l'heure
actuelle.
M. Cannon: Alors, lui a effectivement trois ans pour se
conformer.
M. Trudeau: II n'a pas de droits acquis, il va falloir qu'il
l'enlève; de toute façon, ce n'est pas légal en vertu du
projet de loi.
M. Côté (M. Charlesbourg): II n'a pas de
délai.
M. Garon: Vous allez faire quoi?
M. Trudeau: II n'a pas de délais. Il y a une
procédure qu'on va établir; après la
réglementation, c'est six mois d'information. On va mettre en
application la loi. Les gens vont avoir six mois. Ils vont être
informés, ils vont avoir six mois pour se relocaliser ou se
légaliser après cela.
M. Cannon: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de La Peltrie. M. le député de
Lévis.
M. Garon: II est peut-être un peu tard pour vous le
demander, mais vous n'avez pas présenté vos collaborateurs.
Habituellement, vous le faites toujours.
M. Côté (Charlesbourg): Je pensais que vous
étiez tellement habitué de voir... Il y a M. Trudeau qui n'a pas
été présenté.
M. Garon: Son prénom? M. Trudeau:
Réjean.
M. Garon: Réjean Trudeau. Vous êtes en charge de
l'affichage au ministère?
M. Trudeau: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs...
M. Garon: Quel est votre titre? Votre service, comment
s'appelle-t-il?
M. Trudeau: Division des permis et règlements.
M. Côté (Charlesbourg): M. Trudeau est un
fonctionnaire qui prendra sa retraite dans onze mois. Il ne croyait pas pouvoir
faire adopter une loi sur l'affichage avant de partir, mais je vais vous dire
une chose...
M. Garon: Je me méfierais d'un fonctionnaire qui fait
adopter la loi et qui s'en va dans onze mois!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me méfie pas
parce que c'est un citoyen de Charlesbourg.
M. Garon: Ah oui?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Garon: II y a combien d'illégaux à peu
près actuellement?
M. Trudeau: Actuellement, j'ai 7234 infractions plus celles qui
ont été placés dernièrement ou dans les...
M. Garon: Vous en avez combien dans le comté de
Charlesbourg?
M. Trudeau: Je n'en ai aucune idée, je ne les ai pas par
comté. Je pourrais vous les donner par district ou par
région.
M. Cannon: Je sais qu'il y en a au moins un dans le comté
de La Peltrie.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Garon: Votre collaborateur de gauche?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un habitué de
nos commissions parlementaires dans le domaine du transport. C'est un
spécialiste dont vous allez probablement réentendre parler
éventuellement dans le domaine du vrac. M. Vigneault, qui est au
contentieux.
M. Garon: Migneault?
Une voix: Vigneault.
M. Côté (Charlesbourg): Vigneault.
M. Garon: Vigneault. Votre premier nom?
M. Côté (Charlesbourg): Vigneault.
M. Vigneault: Pierre-Paul.
M. Garon: Pierre-Paul Vigneault. Vous êtes orignaire de la
Côte-Nord ou des Îles-de-la-Madeleine?
M. Vigneault: De la Côte-Nord.
M. Cannon: Je vous présente Jean Garon,
député de Lévis.
M. Vigneault: Merci. Havre-Saint-Pierre. M. Garon:
Havre-Saint-Pierre.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ceci, M. le
député de Lévis, est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 38.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre des Transports
est chargé de l'application de la présente loi."
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. M. Garon:
Êtes-vous d'accord? M. Côté (Charlesbourg):
Comment? M. Garon: Êtes-vous d'accord?
M. Côté (Charlesbourg): Maintenant que le point 7 de
l'article je ne sais pas trop quoi est...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 38 est
adopté?
M. Garon: Pensez-vous que cela devrait être le ministre des
Transports ou le nouveau ministre délégué à la
voirie?
M. Côté (Charlesbourg): Le nouveau ministre
délégué à la voirie?
Une voix: On va gagner. On gagne l'élection, c'est
vrai.
■M. Côté (Charlesbourg): Vous avez très
peu confiance en votre candidat dans Roberval?
M. Garon: Je vais anticiper!
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! C'est cela. Vous
êtes un homme réaliste, vous êtes allé faire un tour,
vous savez maintenant quel sera le résultat.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 38 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 39.
M. Côté (Charlesbourg): "Les dispositions de la
présente loi entreront en vigueur à la date "et" aux dates
fixées par le gouvernement."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 39 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): À la date "ou" aux
dates fixées par le gouvernement.
M. Garon: Vous ne prenez pas de chances. M. Côté
(Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Vous êtes plus prudent là! Vous ne la
mettrez peut-être jamais en vigueur cette loi-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 39 est
adopté?
M. Garon: C'est parce que cela va coûter plus cher si vous
fartes cela à des dates différentes, vous faites de la
publicité...
M. Côté (Charlesbourg): On va y aller par
étapes, selon une logique. Maintenant qu'il est adopté et qu'il
remplace un projet de loi de 1935, on a tout intérêt à le
mettre en application le plus rapidement possible. Ce sont un peu les gens du
ministère qui vont nous indiquer le rythme auquel on devra y aller.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 39 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle de nouveau
l'article 2 qui avait été laissé en suspens pour le
vote.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. Est-ce que les
intitulés des titres, chapitres et sections du projet de loi 1 sont
adoptés?
Une voix: Adopté, M. le Président. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 1, Loi sur la publicité le long des routes, est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. M. le
député de Lévis, le titre du projet de loi?
M. Garon: Le titre? Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de renumérotation.
M. Côté (Charlesbourg): Vous en avez une, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est très bien.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 1, Loi sur la publicité le long
des routes, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis, est-ce que l'ensemble du projet de loi 1, Loi sur la
publicité le long des routes, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Or, nous en
sommes maintenant aux brèves remarques de conclusion.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
veux remercier en particulier M. Trudeau, un citoyen originaire de la
Gaspésie, résident de Charlesbourg, un employé
fidèle et un très bon serviteur du ministère des
Transports qui a eu la pénible tâche de tenter d'appliquer une loi
de 1935 qui n'était respectée par à peu près
personne. Je pense que nous venons de faire un travail de bonne collaboration
avec l'Opposition. Il peut subsister certains doutes ou certaines
inquiétudes encore malgré le fait que nous ayons tenté
ensemble de bonifier le projet de loi. Je pense qu'on doit rendre hommage et
dire merci à M. Trudeau, à M. Vigneault aussi, qui est un
habitué des projets de loi pas faciles au ministère, de
même qu'à Mme Bilodeau qui est la directrice du contentieux.
Au-delà de cela, je pense que je manquerais à mon devoir si je ne
remerciais pas non plus mon collègue et adjoint parlementaire,
député de Rousseau, qui s'est payé avec un attaché
politique chez nous, M. Caston-guay, une tournée provinciale pour tenter
de savoir si, effectivement, cela avait des chances de répondre aux
attentes des gens. Mardi dernier, j'étais dans les Laurentides et je
peux vous dire que c'est un projet de loi qui, dans les Laurentides, est
attendu depuis déjà un certain temps puisqu'il permettra à
tout le moins de commencer à faire le ménage le long des routes
du Québec. C'était attendu depuis longtemps. À ceux qui
auront à l'appliquer, bonne chancel Je pense que nous en aurons besoin.
Quand on tente de mettre un peu d'ordre, ce n'est pas facile. Aux chefs de
districts et à ceux qui auront à l'appliquer dans chacun des
districts du Québec, je pense qu'il faudra le faire avec discernement et
en insistant sur l'éducation à faire avant de passer à la
période de réprobation. Dans ce sens, cela donnera des chances
d'être appliqué équi-tablement partout au
Québec.
Enfin, je veux remercier M. le député de Lévis avec
ses conseillers juridiques qui ont l'expérience du pouvoir et, aussi,
qui trouvent des vertus dans l'Opposition comme nous en trouvions dans
l'Opposition à l'époque. Je veux les remercier pour leur
collaboration franche et honnête, dans ce cas comme dans d'autres cas
auxquels j'ai eu à travailler. Ce que je souhaite ardemment, c'est qu'on
puisse renouveler cette expérience encore au moins une bonne
année et demie à tout le moins pour le plus grand
bénéfice de ceux qui auront à vivre et peut-être
même à subir ces projets de loi. Merci bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
M. le député de Lévis, une brève remarque de
conclusion.
M. Garon: M. le Président, je voudrais également
remercier tous les gens qui ont passé la soirée ici. Je pense
bien que ce n'est pas par manque d'imagination qu'on a passé la
soirée jusqu'à cette heure pour vérifier un projet de loi.
Je pense que c'est par souci de faire notre travail. Je l'ai fait avec d'autant
plus de sincérité que je sais qu'à chaque fois qu'on fait
des projets de loi comme ceux-là il y a toujours des risques
considérables. L'intention est louable, l'objectif visé est
louable, mais, dans l'application concrète et la réalisation
concrète des moyens utilisés, ce n'est pas toujours facile. Il y
a des milliers de personnes qui sont touchées. Dans ce cas, je serais
curieux de savoir... Je suis certain qu'il y a des dizaines de milliers de
personnes qui sont touchées par ce projet de loi. Cela prend beaucoup de
doigté et c'est difficile de prévoir toutes les hypothèses
qu'on peut imaginer. C'est pourquoi on a voulu sans prétention essayer
avec l'équipe qui est avec nous de proposer les changements qui
pourraient être bénéfiques dans l'administration de la loi.
Là-dessus, je dois vous dire que le député de
Charlesbourg, ministre des Transports, est le ministre le plus ouvert que j'ai
connu jusqu'à maintenant au gouvernement.
Il n'est pas trop "bocqué" sur ce plan. Je ne veux pas dire qu'il
ne tient pas à ses idées. Je souhaite que l'administration de la
loi soit la plus facile possible parce que je suis convaincu que, si la loi
fonctionne bien, c'est l'ensemble des citoyens qui vont avoir un milieu de vie
plus agréable.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lévis. Nous en sommes maintenant au projet de
loi 16. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous bien
sérieux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre, par ma
tâche de président de commission, je me dois de suivre... À
moins qu'il n'y ait un consentement des membres de la commission.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
à l'occasion, on peut considérer d'avancer l'horloge et de penser
qu'il pourrait peut-être être minuit.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il consentement? Sur
ceci, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 18)