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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Parent, Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements commence ses travaux ce matin.
Est-ce qu'on pourrait fermer les portes, s'il vous plaît? Merci. Le
mandat de la commission aujourd'hui est de vérifier les engagements
financiers du ministère des Affaires municipales et du ministre
responsable de l'Habitation pour les mois de janvier 1988 à juin 1988.
M. le secrétaire, est-ce qu'on a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue) est remplacé par M. Audet
(Beauce-Nord); M. Charbonneau (Ver-chères) est remplacé par M.
Paré (Shefford); M. Paradis (Matapédia) est remplacé par
M. Cannon (La Peltrie) et M. Therrien (Rousseau) est remplacé par Mme
Bélanger (Mégantic-Compton).
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie. Je
vous rappelle les ententes conclues par le comité directeur concernant
les travaux de cette commission, à la suite de consultations avec les
porte-parole concernés. Avec ceux du ministre, il a été
convenu d'accorder trois heures pour la vérification des engagements
financiers des Affaires municipales et deux heures pour ceux concernant
l'Habitation, pour le premier semestre 1988, c'est-à-dire de janvier
à juin 1988.
Il a également été entendu que les engagements qui
ne seront pas appelés à l'intérieur de ce bloc de cinq
heures devront être considérés comme ayant
été vérifiés. De plus, l'horaire des travaux
aujourd'hui, de façon exceptionnelle, sera de dix heures à treize
heures ce matin, avec les Affaires municipales, et reprise à quatorze
heures - et non quinze heures - jusqu'à seize heures pour ce qui est de
l'Habitation. Cela prend un consentement pour commencer à quatorze
heures cet après-midi. Est-ce que cela va pour tout le monde? Oui?
M. Poulin: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous remercie de
votre appui, M. le député de Chau-veau. La question des
réponses restées en suspens sur les séances de travail des
engagements financiers du 19 novembre 1987 et du 19 février 1988 ne me
sont pas encore parvenues. Le nouveau ministre des Affaires municipales... On
n'a pas eu de réponse, je crois. Est-ce cela, M. le Secrétaire?
Est-ce qu'il y a des réponses qui doivent venir incessamment, M. le
ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique qu'on a reçu
la liste des questions hier. Malgré toute la
célérité qu'on y a mise, nous ne sommes pas en mesure d'y
répondre complètement aujourd'hui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Votre
prédécesseur ne vous a sûrement pas transmis des choses.
Cela avait été transmis le 22 février 1988,
m'indique-t-on, et il y a eu un rappel le 22 mars 1988. Il serait quand
même important d'acheminer les réponses dans les plus brefs
délais afin que les gens de la commission et, particulièrement,
les critiques officiels puissent savoir... Parce que ce sont des choses qui
traînent depuis au moins six mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. Est-ce qu'on pourrait
avoir une entente sur un délai de quinze jours? Si on a quinze jours, on
va produire les réponses aux questions.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
Cela va, M. le député de Jonquière? Cela va. Avant que
j'appelle les premiers engagements de janvier 1988, y a-t-il des remarques
préliminaires de la part du ministre?
Affaires municipales
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, M.
le Président, je remercie les membres de la commission de m'accueillir.
Je les préviens immédiatement que les questions qui me seront
adressées portent sur des engagements financiers qui ont
été effectués sous le règne de mon
prédécesseur jusqu'à juin dernier, que j'ai demandé
au sous-ministre et aux autres personnes qui m'accompagnent de m'assister de
façon à présenter à cette commission les
réponses les plus complètes possible. C'est dans cet esprit que
j'entreprends les travaux de ce matin, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie, M.
le ministre. M. le député de Jonquière et critique en
matière des affaires municipales.
M. Dufour: M. le Président, il faut prendre en
considération actuellement qu'on commence nos travaux avec un nouveau
ministre. J'ai bien l'impression qu'il y aura des périodes sinon
d'hésitation peut-être au point de vue de se connaître un
peu mieux par rapport à la façon de travailler, mais comme le
monde municipal a mis beaucoup d'espoir dans la venue du nouveau ministre, je
veux dire que c'est à forger qu'on reconnaît les forgerons. Donc,
on verra à l'intérieur de son travail de quelle façon il
pourra se comporter. Je souhaite que les relations soient meilleures qu'avec
l'ex-titulaire. C'est le moins que je puisse demander.
Une voix: J'espère.
M. Dufour: Cela dépend peut-être des deux parties.
Mais cela dépend aussi de la partie qui est au pouvoir parce que c'est
elle qui a les questions et c'est elle aussi qui a les réponses. Cela
est bien important à mon point de vue.
Je voudrais saluer le nouveau sous-ministre. On est sûrs que M.
O'Bready est parti, il est devenu président de la Commission
d'accès à l'information. J'avais d'excellentes relations avec
lui. Je pense que cela ne sera pas tellement différent avec M. Florent
Gagné, que le connais aussi depuis de nombreuses années. À
ce moment-là, cela devrait être de nature à faire avancer
les choses, pas dans la région, mais d'une façon ou de l'autre,
on s'est connus au ministère. Cela complétera...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bon! Je vais prendre une
note.
M. Dufour: ...mes remarques préliminaires concernant le
début des travaux. Sur les dépôts de documents qui nous ont
été présentés à la suite de la
dernière commission permanente lors de l'étude des
crédits, on a eu des réponses fournies par le ministère en
ce qui a trait à M. Edmond Desjacques. Si je me réfère
à la commission parlementaire du 12 avril 1988, il faut se rappeler que
M. Edmond Desjacques avait fait un voyage dans le Nord, au nord du 50
parallèle et qu'il semblait un accompagnateur... À
première vue et selon les dires du ministre, c'était une
personne-ressource. On avait donc demandé ses adresses. Une
réponse nous a été fournie; c'est une adresse qui est
située en Suisse. Il y avait aussi une adresse au Québec
puisqu'il semble qu'il ait une double nationalité. M. Bourbeau avait
répondu à ma question qui était: Est-ce que vous pourriez
nous fournir son adresse au Québec, tout comme celle en Suisse? Il
m'avait répondu: Je ne la connais pas par coeur mais... J'étais
revenu à la charge et j'avais dit: Pour-riez-vous le faire? Est-ce qu'il
demeure rue Queen, à Saint-Lambert? Oui, effectivement, M. le
Président, c'était possible qu'il demeure sur la rue où
vous demeurez. Là, il y a eu tout un échange. Il a fini par me
dire que c'est un individu qu'il connaît très bien. C'est un
individu qui participe actuellement à un projet d'exporter en Europe des
maisons fabriquées au Québec, des produits et des
matériaux fabriqués au Québec. Là, il a dit que le
projet en question comportera environ 400 à 500 unités de maisons
qui seront construites totalement à partir de matériaux
québécois et de main-d'oeuvre québécoise. Pour
donner suite à cette partie avant le début des travaux, ma
question est: Quelle est l'adresse au Québec de ce monsieur et, en
même temps, puisque le ministre des Affaires municipales avait
joué au promoteur industriel, j'aimerais bien savoir où est rendu
ce projet de 400 à 500 unités de maisons? Sans cela, je vais
être obligé de conclure moi-même que c'est un voyage aux
frais de la princesse. Je serai obligé de conclure - je ne conclus pas
encore - Si cela ne va pas plus loin, j'ai comme l'impression que ce M. Edmond
Desjacques a fait un beau voyage aux frais de la princesse. Je pense que c'est
difficilement acceptable de notre part non pas parce que ce sont des montants
faramineux, mais ce sont des questions de principe. Je pense aussi que si c'est
bon de faire des voyages et que cela forme la jeunesse; cela peut aussi la
déformer en ces cas. Cela compléterait juste pour ces choses.
J'adresse cette question au ministre en toute amitié parce que je pense
bien qu'il n'était pas là, mais comme il a pris la suite,
j'aimerais qu'on ait un suivi par rapport à cette question.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Un commentaire
là-dessus, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est avec empressement que j'ai
répondu à la première demande du député de
Jonquière parce qu'il s'agissait d'éléments qui, de toute
apparence, relevaient des engagements financiers. On me dit, sous toutes
réserves, que la question que m'adresse maintenant le
député de Jonquière relève de l'étude des
crédits comme telle et ne tombe pas sous le même empire, en
fonction du règlement de l'Assemblée nationale. Je ne dis pas
cela parce que je n'ai pas l'intention de répondre. Je peux
suggérer au député de Jonquière de m'adresser une
demande de détails par écrit, de l'inscrire au feuilleton. Je
suis prêt à répondre dans le cadre du forum
approprié. Je ne connais pas le monsieur en question, je ne peux pas
dire si les voyages forment la jeunesse, je ne connais même pas son
âge. Si vous m'adressez ces demandes par écrit, il me fera plaisir
de faire toute la lumière, dans la mesure où je pourrai lui
répondre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que cela va, M.
le député de Jonquière? On va appeler les
différents crédits...
M. Dufour: On est prêts à commencer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Moi aussi, au nom de
la commission et à titre de président, j'aimerais souhaiter la
bienvenue au nouveau ministre des Affaires municipales, de même qu'au
nouveau sous-ministre, puisqu'il s'agit d'une nouvelle personne. Soyez
assurés que les travaux de la commission de l'aménagement et des
équipements, normalement, se passent dans l'harmonie. Ma façon de
présider est d'utiliser le livre le moins possible parce que quand on
commence à s'enfarger dans tous ces articles, on ne fait pas avancer le
débat pour autant. Je suis persuadé qu'avec la collaboration des
deux côtés, cela va très bien aller.
Ceci étant dit, j'appelle les engagements
financiers de janvier 1988, l'engagement 8 qui touche les affaires
municipales. M. le député de Jonquière.
Janvier
M. Dufour: Concernant ces engagements précis qui sont
donnés aux municipalités... Au départ, on va faire la
discussion. C'est un contrat, probablement, pour une bonne partie des
discussions qu'on pourra avoir concernant les "en lieu" de taxes. Il faut se
rappeler qu'au début de l'année, lors du dépôt du
budget, il y a eu certaines discussions concernant ces "en lieu" de taxes
payés aux municipalités. À ce moment-là, si je me
réfère au budget 1988-1989, la question qu'on avait
soulevée à l'époque, c'est qu'il n'y avait pas
d'augmentation de la part du gouvernement vis-à-vis des
municipalités. Dans les faits, ce sont 2 000 000 sur 231 000 000. Ce
n'est même pas 1 % parce qu'il y a surtout des travaux qui sont
payés à travers cela, ce qui fait qu'il y a une augmentation de
budget. Je pense que cela veut dire absolument pas d'augmentation. Au
contraire, c'est une émission à mon point de vue puisque les
augmentations de budget, d'évaluation, pas juste sur des maisons neuves
mais sur l'ensemble du réseau bâti des municipalités. Par
rapport aux propriétés gouvernementales, on constate que cela a
tendance à diminuer.
Ma question est: actuellement, est-ce qu'il y a beaucoup de contestation
du gouvernement concernant ces réseaux-là? Je sais que cela
existe, mais est-ce qu'il y en a beaucoup parce qu'il y a un aspect sur les
réseaux des Affaires sociales et des Affaires municipales? Vous payez
sur vos propriétés, vous transférez des sommes d'argent
aux municipalités. Il n'y a pas d'augmentation par rapport à
cela. Il y a des contestations, donc c'est quoi, qu'est-ce qui se passe
actuellement dans ce dossier? On a des échos à
l'extérieur. Bien sûr, il y a des contestations de la part du
gouvernement et il y a des problèmes qui se posent. Cela a pour effet
d'affecter les budgets municipaux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être vous
répondre par analogie dans un autre dossier, peut-être celui de
l'habitation qu'on aura l'occasion de voir cet après-midi. Le
ministère n'accepte pas comme tel les évaluations qui sont faites
là où il est en droit et a même l'obligation de se poser
des questions sur la justesse desdites évaluations. Je ne peux pas vous
répondre spécifiquement, ni quant au réseau des Affaires
sociales ni quant au réseau scolaire sur les résultats des
contestations entreprises par le gouvernement sur ces immeubles. Mais du
côté des HLM, je sais que cette année, tout comme au cours
des années précédentes, le ministère a
été un peu plus vigilant et s'est assuré que les
évaluations étaient le plus justes possible, ce qui a fait en
sorte qu'il y a eu plusieurs révisions à la baisse. Maintenant,
le vrai problème et là où le bât blesse se situe au
niveau de l'acceptation par le gouvernement du Québec de sa
responsabilité comme payeur de taxes.
Je ne vous apprendrai pas que pour ce qui est des écoles
primaires et secondaires, c'est 50 % du compte de taxes que l'on assume, pour
les cégeps et les universités, 80 %, de même que pour les
immeubles du réseau des Affaires sociales. Lorsque le gouvernement
précédent a entrepris la réforme de la fiscalité,
que le gouvernement du Québec se devait de devenir un citoyen à
part entière et d'acquitter complètement son compte de taxes.
C'est un dossier auquel je me suis attaqué depuis que le premier
ministre m'a donné de nouvelles responsabilités.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, est-ce que cela va?
M. Dufour: Je pense qu'il y a des parties là-dedans qu'on
peut relever effectivement. Il y a des montants qui sont payés aux
municipalités à 50 % par le ministère, par le
gouvernement, et même ces 50 % subissent des constestations. Je comprends
qu'on peut être chatouilleux et dire: Nous, les principes, il faut les
appliquer au bout, à 100 %, mais cela ne représente pas... et
même ces diminutions... je serais surpris qu'ils baisseraient à 50
% au point de vue de leur valeur. Cela veut dire que, d'une façon ou de
l'autre, les municipalités n'ont pas les montants auxquels elles
auraient le droit de s'attendre. Il faut bien penser cela. C'est un
phénomène que je retiens ou que j'amène sur le terrain et
qui est de nature à perturber les évaluations,
c'est-à-dire non pas les évaluations comme l'administration
municipale.
Ce problème existe partout au Québec. J'aurais aimé
savoir, par exemple, combien il y a de contestations, quels sont les endroits
qui sont contestés, la valeur des contestations et comment cela se
répercute actuellement au point de vue de baisse sur l'ensemble ou sur
des municipalités du Québec. (10 h 30)
Un autre problème qui, à mes yeux, est important et
difficile à accepter, c'est que le Bureau de révision de
l'évaluation foncière a des gens qui sont nommés par le
gouvernement du Québec. Donc, le facteur ou l'apparence
d'impartialité est difficile à voir. La transparence n'est pas
aussi visible que je le voudrais. Les municipalités aussi commencent
à s'interroger par rapport à l'impartialité de ces gens.
En justice, on dit souvent qu'il ne faut pas avoir seulement la justice comme
telle, mais il faut aussi qu'il y ait l'apparence que la justice est
exercée. Le fait que les officiers du bureau de révision aient
été nommés, le fait aussi que ces gens se parlent beaucoup
entre eux et que rarement des décisions vont à rencontre l'une de
l'autre... au contraire, et cela va en se renforçant. Si un commissaire
donne une sentence, ils renforcent la
sentence au lieu de la contester. Je trouve cela difficilement
acceptable pour les municipalités et même pour les citoyens
ordinaires.
Il y a deux points là-dedans. Le gouvernement n'est pas encore un
contribuable à part entière. Il y a, à travers ce bureau,
une apparence de partialité. Une des parties de la question est: Combien
y en a-t-il de ces contestations? Est-ce rendu partout, "coast to coast",
mur-à-mur, comme on dit souvent? Il ne faut pas se le cacher, on
commence toujours à contester dans les petites municipalités qui,
elles, sont démunies. Le système est mauditement - excusez
l'expression - bien enclenché. Il y a une façon de faire
irréversible. C'est presque implacable. On commence par contester dans
les petites municipalités qui n'ont pas beaucoup de moyens, où
cela ne représente pas beaucoup d'argent et qui ont de grosses chances
de perdre leur cause. Après cela, on va en grossissant. Quand on arrive
dans des grosses municipalités, tout le système est établi
et ils ne peuvent plus rien faire. C'est tellement fermé un peu partout
que les grosses municipalités n'ont plus qu'à se laisser tondre.
Le système est bien organisé. Ce n'est pas comme cela qu'on
devrait appliquer les normes, les résultats, selon la vision qu'on a du
domaine municipal.
Il y a des nominations qui se font rapidement. On a vécu dans le
passé, au Bureau de révision de l'évaluation
foncière, des nominations un peu spéciales, avec des mandats de
six mois au lieu d'une permanence.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'engagement financier no 8?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le député de
Jonquière soulève essentiellement trois points. Pour ce qui est
de la question de l'évaluation, les règles du jeu sont connues du
monde municipal et elles sont dénoncées par le monde municipal.
Celui-ci souhaite que le gouvernement du Québec mène à
terme sa réforme sur la fiscalité municipale et qu'il devienne un
citoyen à part entière, qu'il donne l'exemple comme contribuable.
Je ne pense pas que le député de Jonquière suggère
à l'actuel ministre des Affaires municipales qu'en attendant ces
importantes décisions gouvernementales, il triche ou que son opinion des
gens du ministère est que, lorsqu'une bâtisse est
surévaluée, on ferme les yeux parce qu'on n'a pas eu le courage
politique de régler le problème. Je ne pense pas que ce soit
là le sens des propos du député de Jonquière. Je ne
les interprète pas en ce sens.
Le deuxième élément soulevé par le
député de Jonquière touche globalement, ce que je pourrais
appeler, l'indépendance du BREF. C'est une question fort
délicate. Vous n'êtes pas sans savoir, M. le député
de Jonquière, que le BREF est un organisme qui a des
responsabilités et des pouvoirs d'ordre quasi judiciaires. Lorsqu'on
attaque cette indépendance, il n'y a qu'une seule façon de le
faire, c'est par voie de recours devant les tribunaux de droit commun - si ma
mémoire est fidèle, selon les articles 33 et 846 du Code de
procédure civile - en alléguant justement cette
partialité. À titre d'exemple, on pourrait parler de ce qui s'est
produit avec les cours municipales du Québec. C'est peut-être
l'exemple le plus récent, le plus d'actualité.
Pour autant que je suis concerné comme ministre, je ne me sens
pas d'autorité ni autorisé à émettre quelque
commentaire que ce soit quant à ce caractère
d'impartialité du BREF. J'aurais l'impression de m'immiscer dans un
champ de juridiction qui est étanche. Vous savez que ni
l'exécutif, ni le législatif n'a le droit de porter ombrage
à ce pouvoir qui est aussi important pour la garantie de nos droits
fondamentaux dans la société que les deux autres que j'ai
mentionnés. La réponse s'applique autant aux courants
jurisprudentiels dont vous avez fait état, et je vous inviterais
à vérifier ces courants jurisprudentiels vis-à-vis des
autres tribunaux de droit commun, qu'il s'agisse de la Cour supérieure
du Québec, de la Cour d'appel ou de la Cour suprême du Canada
ainsi que pour les nominations.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a d'autres...?
M. Dufour: Je voudrais seulement rappeler que le rapport Ouellet
parle de nominations temporaires concernant les tribunaux administratifs. Par
le simple gros bon sens, si le ministre ne veut pas parler des individus comme
tels, on peut toujours dire qu'un tribunal où les nominations sont
faites par le gouvernement, qui a à juger les gouvernements, cela fait
drôle, cela fait curieux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne veux pas vous donner un
cours de droit...
M. Dufour: Non, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...mais les juges de la Cour
suprême du Canada sont nommés par le gouvernement et, souvent, le
gouvernement, par le biais du Procureur général est une partie
devant la Cour suprême du Canada, plus souvent qu'autrement, ce sont des
causes où il est lui-même partie, et jamais personne n'a
osé remettre en cause l'impartialité des juges de la Cour
suprême du Canada. Je pense que c'est une évidence pour tous ceux
et toutes celles qui ont eu l'occasion de pratiquer devant ces instances
judiciaires.
M. Dufour: Mais ils sont nommés à vie, n'est-ce
pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, et c'est une
différence, une distinction que vous avez
raison de souligner, M. le député.
M. Dufour: Quant à la question de ne pas tricher
concernant les évaluations, je suis bien d'accord avec vous
jusqu'à un certain point, mais il y a une affaire, il y a des
éléments sur lesquels, on ne peut pas se fermer les yeux.
L'évaluation ou la réforme de la fiscalité municipale a
été faite en collaboration avec le gouvernement et les
municipalités. Il y a eu un certain nombre de principes qui ont
été mis sur pied concernant les évaluations et les
municipalités et cela se détériore en cours de route. Le
même gouvernement qui a mis en place la réforme sur la
fiscalité est en train de la "sacrer" à terre dans le sens que...
Bien oui, les critères ne sont pas si clairs que cela.
On peut faire une discussion un peu plus globale parce qu'on pourrait
englober aussi le réseau que vous avez évoqué au point de
vue des HLM. Il n'y a pas de valeur là-dessus, c'est clair. Il n'y a pas
beaucoup de HLM qui sont vendus en moins d'un an; il ne s'en vend pas beaucoup.
Donc, on parle de la valeur économique, voyons! Les taxes sont
payées... On sait comment les HLM fonctionnent, on ne se donnera pas un
cours là-dessus, mais quand vient le temps de les évaluer,
comment fait-on? Ce n'est même pas la valeur de remplacement. Je suis
conscient que des contrats se donnent régulièrement pour de la
construction, mais ce n'est même pas évalué à la
valeur de la construction. Comment fait-on pour s'en sortir? Selon moi, de ce
côté-là, le gouvernement donne un mauvais exemple quant au
fait de savoir comment se comporter avec les évaluations.
Il n'est pas surprenant de voir dans les journaux que, de plus en plus,
les citoyens contestent. Ils ont raison. Les industries l'ont fait, le
gouvernement le fait. Pourquoi ces gros ensembles auraient-ils plus de droits
que les citoyens? Les citoyens disent: Si c'est bon pour eux, cela doit
être bon pour nous. Je ne suis pas convaincu que ce soit là la
bonne méthode.
Si je regarde l'évaluation foncière concernant le
réseau social ou le réseau des HLM, à ce moment-là,
je trouve que... Les municipalités acceptent, bien sûr, de se
conformer parce qu'il y a tellement eu de cas, il y a eu des causes... Cela est
un cas qui a été devant le BREF, qui est difficile à
contester ou à changer. En tout cas, cela me semble très apparent
que, lorsque le Bureau de révision a donné son point de vue, tous
les autres sont embarqués dans le même moule. Les
municipalités, à ce moment-là, se disent: Va-t-on
dépenser des fortunes pour se défendre? Mais ce n'est pas
basé sur la valeur... C'est basé sur la valeur économique.
Pour moi, ce n'était pas cela le principe de l'évaluation. Au
départ, c'était basé sur la valeur du marché. Mais
là où il n'y a pas de marché, il faut bien trouver
d'autres normes, sauf qu'on ne les a pas trouvées. Je ne comprends pas
qu'après neuf ans, on ne soit pas rendus plus loin que cela dans ce
dossier-là. J'accepte qu'il y ait des études qui se fassent, mais
en attendant, moi, je n'ai pas de réponse et les municipalités
non plus. Quand je vois les municipalités qui se font raser des
revenus... C'est le citoyen, ne parlons pas de la réforme fiscale.
Actuellement, le seul citoyen qui est taxé d'une façon correcte
d'après la réforme fiscale, c'est le citoyen ordinaire, celui qui
a une petite propriété. Tous les autres ont trouvé des
échappatoires et ils sont entrés dans les trous béants, et
ce, avec la bénédiction de quelqu'un! Moi, je ne peux pas
croire... Depuis trois ans que je participe à la discussion
là-dessus, il n'y a personne qui a dit: Cela va prendre encore trois ans
pour trouver une réponse. Je trouve que trop c'est trop. Il y a des
solutions qui seraient probablement plus faciles que cela. Il doit y en avoir
des solutions, mais il ne faut pas laisser cela sur la place publique. Certains
maires trouvent des solutions farfelues à mes yeux. Ce n'est pas cela la
bonne réponse. La bonne réponse c'est que là où il
n'y a pas de marché, il doit y avoir d'autres façons
d'évaluer quelque part. Je ne peux pas croire qu'une compagnie, par
exemple, qui vend ses actifs 650 000 000 $ à la Bourse, alors que c'est
évalué à 30 000 000 $ ou 32 000 000 $... il y a quelque
chose de cause à effet qui ne marche pas. Si on prenait la valeur
économique, ce serait plaisant pour la municipalité; là,
elle pourrait aller chercher un bon revenu. Mais ce n'est pas cela. On dit: Ce
sont les valeurs qui sont là, présentes sur le terrain, en
enlevant toute la machinerie. Puis, comme il y a des vides et comme il n'y a
pas de ventes sur le marché, directement, à ce moment-là,
les compagnies et les entreprises ont beau jeu. Pour moi, cela fausse et cela
veut dire qu'il y a plusieurs transferts fiscaux qui se font dans les
municipalités et, à cause de ces phénomènes, je
peux dire qu'actuellement le citoyen ordinaire est surtaxé par rapport
à l'assiette fiscale, dans sa municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y aura pas de chicane ici. Je
pense que le député a complètement raison. Je vais lui
dire que, lorsque le gouvernement ne paie que 50 % de ses taxes sur les
écoles ou 80 % de ses taxes dans le réseau de la santé,
bien, il y a quelqu'un d'autre qui paie à la place du gouvernement et le
quelqu'un d'autre qui paie à la place du gouvernement c'est le citoyen!
On n'aura pas de difficultés à s'entendre là-dessus. C'est
la raison pour laquelle j'ai immédiatement indiqué au
député que le gouvernement, dans le but de mener à terme
la réforme de la fiscalité municipale, se doit de
considérer de façon urgente cet aspect du dossier.
M. Dufour: M. le Président, est-ce qu'on pourrait savoir -
vous n'aurez peut-être pas la réponse - combien de causes,
actuellement, le gouvernement ou le ministère conteste?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne l'ai pas ce matin avec moi,
mais cela me fera plaisir de vous communiquer cela parce que c'est une des
premières questions que j'ai posées en arrivant au
ministère en ce qui a trait au BREF, parce que c'est important que la
justice soit rendue dans un délai qui soit tout de même
raisonnable pour le justiciable. Il y a une maxime anglaise qui dit: Justice
delayed is justice denied. Lorsque les délais sont trop longs, il n'y a
plus de justice finalement. Je ne l'ai pas avec moi ce matin, mais il me fera
plaisir de vous communiquer ce renseignement.
M. Dufour: J'imagine que cela va de soi que les montants
évalués et les montants contestés devraient venir avec la
même réponse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous voulez le détail au
complet, moi, je n'ai aucune objection, sauf que plus la question est
détaillée, plus les recherches sont longues. C'est une question
d'appréciation. Je pourrais vous trouver rapidement le nombre de causes
en suspens par catégorie. Maintenant, si vous voulez
rénumération, j'imagine qu'il existe ce qu'on appelle un plumitif
au BREF et je peux vous transmettre toutes les données contenues au
plumitif, mais, là, il s'agit d'une recherche qui est un peu plus
longue, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que cela va, M.
le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 8 est
donc vérifié.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'engagement
9. Est-ce qu'il y a des questions, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Est-ce que vous avez l'intention de recommander, un
jour prochain, que le gouvernement pale ses taxes à 100 %? Est-ce votre
intention, parce qu'on a eu beaucoup de discussions...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai l'intention de recommander
que le gouvernement paie ses taxes.
M. Dufour: Est-ce que cela veut dire à 100 %?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand vous recevez votre compte de
taxes, vous le payez comment vous?
M. Dufour: Moi, je paie les taxes qu'on m'envoie et je sais que
je suis taxé à 100 %.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai compris qu'il s'agissait
là d'un des éléments de base de la réforme de la
fiscalité municipale, mais vous comprendrez également que tes
enjeux financiers sont importants, M. le député de
Jonquière. On m'indique, à la suite d'une première
recherche, qu'il s'agit, sur une base annuelle, d'un montant, de quelque 125
000 000 $, si on l'appliquait en 1988, d'où l'ampleur du
problème. (10 h 45)
M. Dufour: II y a cela, bien sûr, mais quand on regarde ce
qui se passe dans le domaine municipal, il y a quelques problèmes qu'on
peut soulever. Vous n'êtes pas sans ignorer - d'ailleurs, vous en
entendrez parler assez rapidement, et vous en avez déjà entendu
parler, j'en suis convaincu - tout le phénomène qui se passe
à Montréal. La région de Québec a tendance à
prendre de l'ampleur. Il y a des choses, il y a même aussi... Cela aussi,
c'est dans votre mandat. Est-ce que vous avez l'intention d'engager des
négociations avec le gouvernement fédéral pour qu'il paie
ses taxes de la même façon que le Québec? Cela aussi
pourrait être de nature à aider nos municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous savez, M. le
député, vous avez soulevé l'exemple de mauvais
contribuables sur le plan municipal depuis le début de nos travaux, ce
matin. Vous m'avez parlé tantôt de certaines industries ou de
certains commerces, vous m'avez parlé du gouvernement provincial et
maintenant vous me parlez du gouvernement fédéral. Comme ministre
des Affaires municipales, je vous dirai que je me sens un peu mal à
l'aise. Je me sentirais beaucoup plus à l'aise d'aller exiger que le
fédéral devienne un parfait contribuable comme vous l'êtes,
vous me l'avez indiqué si je l'étais moi-même, comme
ministre des Affaires municipales. Je pense que, dans la vie, on a beau
prêcher, mais une des meilleures façons de prêcher, c'est
par l'exemple, et de me faire répondre par le fédéral que
le gouvernement du Québec est peut-être un meilleur contribuable
que le gouvernement fédéral, mais de me faire dire par les
municipalités que les deux gouvernements ne sont pas de bons
contribuables, ni les industries, ni les commerces je pense qu'il y a quelque
chose qui ne fonctionne pas sur le plan équité.
Vous avez raison de souligner que lorsque le gouvernement
fédéral ne paie pas, lorsque les industries et les commerces ne
paient pas leur part et lorsque le gouvernement provincial ne paie pas sa part,
c'est le citoyen ordinaire qui reçoit son compte de taxes qui paie pour
eux.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, cela va?
M. Dufour: Cela va, très bien.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'enga-
gement 9 est donc considéré vérifié. Je suis
très heureux d'apprendre de la part du ministre que dorénavant le
gouvernement a i'intention, avec le ministre des Affaires municipales, de se
comporter en bon citoyen. Cela a été la volonté de
plusieurs ministres des Affaires municipales avant vous, aussi loin que je peux
remonter. Ils avaient cette volonté, mais toujours avec cette
barrière de la facture à payer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous remercie de le souligner,
M. le Président. Je vous dirai même que lorsque j'ai
mentionné le dossier avec les représentants des unions
municipales, celles-ci m'ont fait le même type de remarque: que c'est un
long combat et qu'elles en étaient presque découragées.
Ces représentants ne l'avaient même pas mis à l'agenda des
choses dont ils voulaient me parler parce qu'ils disaient: Tous vos
prédécesseurs, etc.; ils ont fait un peu le résumé.
Tant que cette question ne sera pas réglée par celui qui vous
parle ou par un de ses successeurs, je ne pense pas qu'on puisse
prétendre vraiment, face au monde municipal, traiter ces gens
d'égal à égal, comme des gouvernements, aussi élus
que nous le sommes comme députés, et qu'il s'agit d'une question
fondamentale à régler. Les unions municipales m'ont offert leur
collaboration dans ce combat et j'ai besoin de la collaboration de l'Opposition
officielle, je le souligne, j'ai besoin de la collaboration des
députés du Parti libéral, j'ai besoin de la collaboration
de cette commission parlementaire, de la fonction publique de façon que
l'on progresse dans ce dossier. On a mentionné la hauteur du mur
à franchir: 125 000 000 $ sur une base annuelle. Je pense qu'il faut
être franc, il faut mettre les chiffres sur la table et il faut en
arriver à un règlement satisfaisant pour les parties. Quand il
s'agit de payer un compte de taxes, le seul règlement satisfaisant,
c'est que le compte de taxes soit acquitté.
Février
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie. On
passe donc aux engagements de février 1988, et j'appelle l'engagement
1.
M. Dufour: Une simple question à savoir si cet
équipement est destiné au ministère, et pourquoi c'est un
contrat négocié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit qu'il s'agit d'un
contrat négocié parce qu'on soulève une question de
compatibilité. On n'avait pas le choix si on voulait avoir des
instruments compatibles. Si c'est pour le ministère, la réponse
est affirmative.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va? L'engagement
1 est vérifié. J'appelle l'engagement 2.
M. Dufour: À l'engagement 2, ce sont les questions
concernant les programmes PAIRA. Il me semble que c'est pour les fins du
programme PAIRA. Les derniers montants ont été accordés
l'an dernier, si je ne me trompe pas. Est-ce que c'est le premier montant, les
30 850 $? Parce qu'en bas de 50 000 $ ou 100 000 $, c'était payé
complètement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En bas de 100 000 $.
M. Dufour: En bas de 100 000 $, c'était payé d'un
coup et les 30 850 $, c'est un premier un deuxième ou un
troisième paiement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le premier et le dernier
dans ce cas-là, parce que c'est en bas de 100 000 $; donc, il s'agit
d'un seul versement.
M. Dufour: Parce que si on multiplie par dix, cela pourrait
être 308 500 $ et comme ce n'est pas indiqué que c'est global,
c'est difficile pour nous de le deviner. Cela m'amène à vous
demander s'il reste de l'argent dans le programme PAIRA. Est-ce que tous les
montants ont été distribués ou s'il y a eu de l'argent
périmé à travers cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit qu'il n'en reste pas qui
ne soit pas engagé.
M. Dufour: Deuxième question. Cette année, il y a
eu un nouveau programme qui est appelé à avoir beaucoup de
succès, mais je ne sais pas jusqu'à quel point il va faire des
gens heureux; c'est le programme AIDA. Je ne sais pas si c'est de Verdi, mais
il semble que c'est de Bourbeau. Je ne savais pas qu'il composait de la
musique! Donc, le programme AIDA, est-ce qu'il y a déjà des
formulaires qui ont été produits? Est-ce qu'il y a des gens qui
ont fait des demandes? Est-ce qu'il y a des montants qui ont été
accordés?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Dufour:
Actuellement, il est juste lancé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II a fait l'objet d'une annonce
par l'honorable ministre des Finances à l'occasion du dernier budget de
la province de Québec et à la suite de cette annonce, les
fonctionnaires du ministère, avec les fonctionnaires du Conseil du
trésor, avec les fonctionnaires du ministère des Finances - tout
l'appareil gouvernemental - en sont à compléter la mise sur pied
et la mise en marche d'un tel programme qui, dès qu'il sera fonctionnel,
sera annoncé aux municipalités concernées et à
l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale du
Québec.
M. Dufour: Dans le fond, devant votre
franchise, je suis un peu mal à l'aise, puisqu'il y a cinq mois
que ce programme est lancé et il n'y a rien qui s'est fait. On sent bien
qu'il y a un débat engagé sur la place publique. Tout le monde
s'attend... Je connais un endroit où il y a un projet de 4 000 000 $. On
s'attend à ce que le ministère leur donne cela par grosses
bouchées. Il faut leur dire: Attention, il y a 7 000 000 $. Vous allez
voir, j'ai l'esprit beaucoup plus large que ma simple bonté. Non plus,
c'est dans un comté d'un de vos collègues de la région qui
s'appelle - c'est pire encore, n'est-ce pas? - c'est Normandin, si je ne me
trompe pas. Il y a un projet de 4 000 000 $ et il y a un débat
engagé sur la place publique à l'effet qu'il y a de l'argent qui
serait susceptible d'être donné quelque part; mais il y a 7 500
000 $ dans le programme pour cette année, ou à peu
près.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un programme, si vous vous
référez aux notes du budget du ministre des Finances, qui
prévoit 50 000 000 $ sur cinq ans. Maintenant, je tiens à assurer
le député que le fait que le programme ne soit pas encore en
vigueur ne prive pas les municipalités de ces sommes d'argent. Dans le
processus gouvernemental, lorsqu'un programme ou un projet est annoncé
dans le discours sur le budget - et je pense que cela relève de tout ce
qui doit entourer le secret du discours sur le budget - les ministères
sectoriels qui sont chargés de l'administration et de l'exécution
ne sont pas prévenus avant l'annonce qui en est faite par le ministre
des Finances, et vous comprenez aisément pourquoi. Donc, dès que
le ministère des Affaires municipales a été
prévenu, il s'est mis au travail et cela ne devrait pas tarder sur le
plan des annonces officielles.
M. Dufour: C'est évident que les sommes ne sont pas
perdues. Il serait difficile pour les municipalités de s'engager
à faire des travaux, c'est bien sûr. De plus, l'hiver, ce n'est
pas nécessairement moins coûteux, en règle
générale.
Cela fait deux programmes que je connais actuellement qui font
problème; ils ont été annoncés au dernier budget.
On dépasse un peu le cadre des engagements des Affaires municipales,
mais vous êtes aussi le ministre à porter au moins deux chapeaux.
Il y a le programme pour les maisons qui a suscité beaucoup de demandes.
D'ailleurs, je vais peut-être essayer d'aller faire un tour cet
après-midi pour vous faire part des problèmes que cela
soulève. C'est un programme qui est fait pour les gens qui ont de
l'argent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous êtes le bienvenu.
M. Dufour: Ah oui! Je fais partie de la commission, donc, j'ai ma
place. Je fais partie de beaucoup de commissions!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II me fera plaisir de
répondre à toutes vos questions.
M. Dufour: Tout cela pour dire que ce programme, AIDA, je ne sais
pas... D'abord, je trouvais que c'étaient des montants qui ne sont pas
comparables à ce qui se faisait dans le passé, et je pense que
vous avez créé beaucoup d'attentes. Il y aura beaucoup
d'appelés mais peu d'élus ou peu qui seront contents par rapport
à cela si vous voulez en satisfaire un grand nombre et je ne sais pas si
c'est votre opinion. L'ex-titulaire m'avait dit qu'il voulait en donner le plus
possible, ce qui veut dire pour moi que c'étaient des montants de 100
000 $ ou de 200 000 $, et on distribuait cela un peu partout.
M. Desbiens: Une espèce de...
M. Dufour: Oui, du sel. C'est du saupoudrage dans l'ensemble du
territoire du Québec. Je trouve que votre programme n'est pas
élevé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Encore une fois...
M. Dufour: J'espère encore que vous ne vous arrêtez
pas en disant: II y a eu une annonce de 50 000 000 $. Je pense que vous devriez
vous engager immédiatement à pousser pour aller un peu plus
loin...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Encore une fois...
M. Dufour: ...parce que, en ce qui concerne la tournée du
Québec, je vous dis qu'il y a beaucoup de monde qui demande cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Encore une fois, je vous donne
complètement raison et je vous indiquerai que les ressources
financières combinées des municipalités
québécoises et du gouvernement du Québec n'arriveront pas
à faire en sorte que le système des infrastructures d'aqueduc et
d'égout au Québec soit remis en état. C'est pourquoi,
à l'occasion de la dernière conférence interprovinciale,
les ministres des Affaires municipales, dans une demande unanime des provinces
et des territoires, se sont adressés au gouvernement
fédéral pour qu'il prenne une partie de ces
responsabilités et vienne partager, avec les gouvernements provinciaux
et avec les gouvernements municipaux, les frais de remise en état et de
construction des infrastructures dont nous avons besoin. Je pense que vous
comprendrez aisément qu'il s'agit là d'un dossier qui est
étroitement relié à la conservation de notre environnement
de même qu'à la santé publique de notre population.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le député de Dubuc, est-ce que vous aviez une question?
M. Desbiens: C'est pour vérifier si j'ai bien saisi la
réponse du ministre tantôt, lorsque vous avez répondu
à mon collègue de Jonquière que l'étude du
programme AIDA a commencé à se faire après le discours sur
le budget. Non, ce n'est pas cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que j'ai répondu
à votre collègue, c'est que le ministère des Affaires
municipales n'avait pas été prévenu de l'annonce d'un tel
programme dans le discours sur le budget et votre expérience
parlementaire, même de citoyen, vous aidera à comprendre pourquoi
le budget, c'est quelque chose de secret. Si le ministère des Affaires
municipales avait été prévenu avant, s'était mis au
travail avant, je pense que l'Opposition officielle aurait été la
première, et à bon droit, à dénoncer ce fait et le
fait que le secret n'aurait pas été gardé par le ministre
des Finances.
M. Desbiens: Le projet du programme AIDA n'a pas
été préparé avant le budget, n'a pas
été étudié. Il n'y a pas eu d'études de
programme ou d'aide aux municipalités AIDA.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis obligé de vous
faire un...
M. Desbiens: Cela prend un dessin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pensais que c'était moi
qui allais en apprendre sur le plan de l'histoire ce matin. Je vais être
obligé de renverser les rôles. Vous parlez des études sur
l'état des infrastructures municipales; il en existe à tous les
niveaux de gouvernement. Depuis de nombreuses années, à la suite
de la disparition du programme fédéral-provincial d'aide aux
équipements municipaux, la Fédération canadienne des
municipalités a effectué des études d'envergure. Le
ministère des Finances possède ces chiffres, ces besoins. Tout le
monde au Québec les a. Peut-être que vous ne les avez pas, mais je
soupçonne que votre critique les a.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres questions, M. le député de Dubuc?
M. Desbiens: Ça ne répond pas à ma question,
je regrette. Je comprends vite, mais il faut m'expliquer longtemps!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous pensez...
M. Desbiens: Le programme AIDA - aida, aida pas, PAIRA, comme
paiera, paiera pas; cela va aider encore moins que cela paiera - ce
n'était pas sur les planches à dessin au ministère avant
le dépôt du budget.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministère des Affaires
municipales possède beaucoup de planches à dessin avec beaucoup
de projets. Je pense que nous avons en attente des demandes pour plusieurs
centaines de millions de dollars en ce qui concerne les infrastructures -
aqueduc et égout - des municipalités. (11 heures)
Je vous dirai que sur le plan des crédits du ministère des
Affaires municipales cette année, vous ne retrouverez pas cela. Les 50
000 000 $ ont été annoncés dans le discours sur le budget
par le ministre des Finances. Je pourrais également vous expliquer
à quoi sert le discours sur le budget du ministre des Finances, de
quelle façon il vient ajouter à des crédits qui sont
déjà là afin de répondre à des besoins plus
criants et qui démontrent la priorité que le gouvernement accorde
à certains programmes ad hoc qui n'ont pas, dans le processus de
négociation annuel des budgets, reçu l'aval du Conseil du
trésor et des autres autorités gouvernementales. Il s'agit
là de la prérogative du ministre des Finances qui l'utilise avec
tellement de sagesse depuis 1985 que chacun de ses budgets a été
louangé par l'ensemble de la population du Québec. Dans certains
cas, certains péquistes à l'esprit ouvert ont même
louangé l'actuel ministre des Finances.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a moyen d'avoir une réponse sur
le programme AIDA? Le ministre des Finances ne s'est pas couché la
veille du budget, a rêvé à cela et le lendemain matin, il a
dit: Ce matin, j'annonce 50 000 000 $ pour un programme d'aide aux
municipalités. Il a dû y avoir quelqu'un à votre
ministère ou quelques personnes qui ont travaillé, soumis des
possibilités ou fait des demandes à votre
prédécesseur. C'est assez impensable qu'il n'y ait pas eu
déjà des préparatifs en prévision d'un programme de
ce type, si le ministre des Finances annonce cela un bon matin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pensais que cela
s'agençait à ce que je vous avais expliqué, mais je suis
prêt à le reprendre. Je vous ai indiqué qu'à chaque
année, dans la préparation des crédits des
différents ministères, il y a des demandes et des
négociations. Il y a généralement plus de demandes que de
choses acceptées. Je ne vous dis pas que mon prédécesseur
n'avait pas demandé des budgets en termes de mise sur pied d'un
programme de continuité de PAIRA ou de création d'AIDA ou d'autre
chose dans l'appareil gouvernemental. Je ne vous dis pas que le ministre des
Finances ne s'en est pas inspiré. Je suis heureux de constater que
siège maintenant à votre gauche celui qui a été
critique financier à l'époque du ministre des Finances. Le
ministre des Finances, dans le but de garder le secret du budget, n'a pas
prévenu à l'avance ni le ministre concerné, ni les
fonctionnaires concernés. Si tel avait été le cas, celui
qui siège à votre gauche aurait certainement
critiqué l'honorable ministre des Finances de ne pas avoir
gardé le secret du budget.
M. Desbiens: Donc, il y avait quelque chose en
préparation. Qu'on soit rendu cinq mois après le budget et que
les municipalités n'aient pas encore accès aux formulaires, cela
m'apparaît long. On reçoit les appels téléphoniques
des municipalités à nos bureaux. Elles ont des demandes. Le
budget, cela fait cinq mois. Le programme, cela fait peut-être un an
qu'on y travaillait dans votre ministère.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas le programme tel
qu'annoncé par le ministre des Finances.
M. Desbiens: Tel qu'annoncé en tous points, probablement
pas. Vous pouvez toujours répondre cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous réponds cela parce
que c'est la vérité.
Une voix: C'est l'évidence. M. Desbiens: C'est
long.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Juste une correction. Le ministre était
sûrement distrait. Ce budget d'il y a cinq mois, ce n'est pas celui qui
est à gauche du député de Dubuc qui l'a critiqué.
C'est vous-même, M. le Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était dans la
continuité des critiques, n'en déplaise au président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Disons que le ministre
en a perdu un bout. Est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'engagement no 2?
M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Juste une remarque pour conclure cette partie de notre
étude. C'est qu'on a tellement entendu dans le passé que le
gouvernement précédent lançait des programmes et que rien
n'apparaissait à l'horizon. C'était difficile. Je vous passe un
papier que depuis trois ans, on en subit des solides par rapport à des
concrétisations. On annonce des programmes, mais il n'y a rien
d'amélioré sur le temps. Le temps continue à courir. C'est
fin aussi. Vous dites que vous administrez avec beaucoup de sagesse. Mais
disons-nous que vous êtes surtout habiles. Vous faites de la haute
voltige avec les citoyens. Vous leur donnez l'impression qu'il y a beaucoup de
choses qui se passent quand il ne se passe rien. J'ai l'impression que cela
achève. Je ne fais que vous le dire en passant. Les gens vont finir par
constater qu'entre la parole et l'acte, il y a des distances trop longues.
D'abord, on n'innove pas; on fait un programme qui s'adresse aux
municipalités, qui s'adresse aux travaux d'aqueduc et d'égout. Ce
sont des programmes qui ont déjà été mis en place.
Je ne vois pas qu'il y ait des différences énormes, sinon que les
montants sont tellement petits qu'on est obligés de multiplier par dix
pour dire: Regardez si on a un beau programme, 50 000 000 $. Mais dans le fond,
ce n'est pas grand-chose, ce sont des pinottes pour les 1500
municipalités du Québec. Cela s'adresse à environ 1100 ou
1200 municipalités de 7500 habitants et moins, si ce n'est pas 1300.
Donc, pour moi, il n'y avait rien pour se gonfler et dire: On va faire de
belles choses. Il me semble qu'on aurait pu trouver rapidement, étant
donné que vous me dites qu'il y a des demandes pour des centaines de
millions sur les tables qui vous sont parvenues. De plus, il n'y a pas
d'excuses. Depuis trois ans qu'on savait que PAIRA - ce n'était pas
PAIRA 1986, mais PAIRA 1985 - c'était les résidus d'un programme
qui avait été engagé auparavant. Il a fallu trois ans pour
accoucher d'une souris, et rien pour nourrir la souris, parce qu'il n'y a pas
d'argent et il n'y a rien de préparé, quand on sait que cela
existait dans le passé. Je pense que d'établir des
critères et de dire à qui ils s'appliqueraient... Le ministre des
Finances avait dit: 7500 habitants et moins. Il a dit: 50 000 000 $ sur cinq
ans. Il me semble qu'il ne faut pas un CA - il faudrait peut-être un
comptable agréable plutôt qu'un comptable agréé -
pour administer cela. Des bebelles! En tout cas, M. le ministre, je vous dis:
Vous ne devriez pas être fier de ce qui s'est fait avant. Vous devriez
dire: On va aller plus vite que cela.
M. Garon: C'est administré par un vendeur de chars
usagés.
M. Dufour: Voilà. Espérons que cela va aller un peu
plus vite à l'avenir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il d'autres
questions?
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Seulement pour corriger le
dossier, il vend également des voitures neuves, M. le
Président.
M. Garon: C'est pour montrer qu'il en a.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Étant
donné...
M. Dufour: Mais il manque des morceaux peut-être
après quelques-unes.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, je pense que vos voeux vont
être exaucés; puisque le ministre est habitué
de galoper, alors il devrait aller plus vite dans ses dossiers.
M. Dufour: Ah! J'ai comme l'impression...
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 2 est
donc vérifié.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'engagement
3.
M. Dufour: Actuellement, y a-t-il beaucoup de projets de
regroupement dans l'air dans votre ministère, qui sont actifs? Je ne
parle pas de ce dont vous entendez parler à travers les branches, mais
est-ce qu'il y en a beaucoup?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y en a pas beaucoup, mais il
y en a un certain nombre.
M. Dufour: C'est une réponse de sphinx cela. Un certain
nombre, est-ce plus de 50 ou moins de 50?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moins de 50.
M. Dufour: Moins de 50. Est-ce moins de 25?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous brûlez. M. Dufour:
Oui? Environ 25.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je réponds tout simplement
de cette façon parce que lorsqu'on précise un nombre, certaines
choses sont bien connues, les gens recherchent ailleurs et ces choses-là
aboutissent toujours dans la transparence, la limpidité et la
clarté mais naissent quelquefois dans l'obscurité.
M. Dufour: Avez-vous l'intention de mettre en place une nouvelle
mesure pour favoriser les regroupements?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour le moment, les mesures en
place touchent essentiellement l'aspect financier...
M. Dufour: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui produisent des
résultats qui évoluent dans la bonne direction. Je pense ne rien
vous annoncer en vous disant qu'au cours de la fin de semaine, il y a eu un
référendum qui allait dans l'autre direction, dans une certaine
municipalité du Québec.
M. Dufour: Cantley. Des groupements de Cantley, c'est à
cela que vous faites allusion?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour la séparation; ils ont
voté oui.
Une voix: Un référendum sur la
séparation.
M. Dufour: Je ne sais pas quelle est votre opinion par rapport au
nombre de municipalités au Québec. Chose certaine, depuis
quelques années, on a procédé à la refonte de
certaines lois municipales qui pourraient favoriser le regroupement, etc., mais
on s'en est tenu seulement aux mesures fiscales, ce qui, à mes yeux,
n'est pas suffisant si on veut vraiment inciter les municipalités - je
ne dis pas les forcer - à se regrouper. Celles qu'on voit actuellement
sont vraiment des cas de force majeure, celles qui se regroupent. Ce n'est pas
à cause de l'incitation fiscale ou financière qu'elles vont se
regrouper. En tout cas, je comprendrais mal cela. Il y a d'autres coûts.
Je ne me suis jamais fait d'illusion et je connais cela des regroupements, j'en
ai vus. À moins qu'un village ou une municipalité peut-être
où il y a peu de coûts supplémentaires mais, dans les
municipalités plus importantes où chacune a son autonomie
réelle et effective, à ce moment-là, avec le regroupement,
il y a des coûts qui sont importants. C'est dans ce sens qu'était
ma question. Est-ce que vous avez l'intention de reprendre ce dossier, de le
réexaminer et de regarder s'il y a moyen de faire des choses?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas d'ici les fêtes.
M. Dufour: Pas d'ici les fêtes, à court terme. Mais
à long terme, est-ce un dossier qui vous semble préoccupant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous savez, la politique à
long terme, vous êtes un des seuls à en faire au
Québec!
M. Dufour: En dehors de cela, je pense qu'on est toujours
citoyens du Québec jusqu'à maintenant, de notre naissance
à notre mort. C'est cela qu'il faut retenir surtout. Je pense aussi
qu'il y a des politiques à long terme d'une façon ou de l'autre
qu'on ne peut... La politique de regroupement, ce n'est pas d'hier que c'est
commencé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous comprenez qu'elle fonctionne
à un niveau qui permet des regroupements qui sont plus voulus
qu'autrement. Vous connaissez les dangers des regroupements qui sont moins
souhaités. La glace est mince dans ce domaine. Il y a tout le respect de
l'autonomie de la municipalité sur laquelle on pourrait prononcer de
longs discours dans un sens ou dans un autre, lorsque l'on traite de cette
question. Nous croyons que les incitatifs de nature strictement fiscale qui
sont maintenant en place nous permettent de traiter un nombre de
dossiers qui perpétuent le processus souhaité.
M. Dufour: Je vais juste parler dans la continuité. Il y a
eu plusieurs discours bien sûr, en ce sens que 1500 municipalités
et plus au Québec, c'étaient plusieurs municipalités qui
avaient peut-être intérêt à faire du regroupement
dans certains endroits. J'ai l'impression que le ministère pourrait
aller un peu plus loin pour favoriser et inciter les gens à le faire
sans bousculer tout le monde. L'incitation fiscale en est une, mais il pourrait
y avoir d'autres façons de pouvoir arriver aux mêmes attentes ou
aux mêmes résultats. Je vais prendre votre parole.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 3 est
donc vérifié.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'engagement
4. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Dufour: Non, il n'y a pas de questions.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vérifié.
J'appelle l'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vérifié.
Cela complète le mois de février 1988. J'appelle le mois de mars
1988, l'engagement...
M. Dufour: Un instant!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: II y a un engagement concernant la ville de
Schefferville.
Le Président (M. Parent, Bertrand): De quel engagement
s'agit-il?
M. Dufour: C'est dans l'engagement 5.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 5.
M. Dufour: Le code 9801, il y a la ville de Schefferville; il y a
un montant de 34 607 $ en 1987. À qui est donné le montant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De façon à ce que je
réponde à la question posée, est-ce que vous pourriez
répéter la référence?
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement financier
5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, de
février 1988 et le dernier à la page 1 de l'annexe.
M. Dufour: C'est l'engagement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le code 9801.
M. Dufour: C'est dans le bas de la page complètement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est le code pour le
transfert de Schefferville. Le montant, 34 607 $. Votre question, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: II y a une loi qui fermait ce village en principe et
en pratique, on avait dit qu'il ne se fermerait pas - il semble qu'on va avoir
raison sur toute la ligne, peut-être pas pour avoir raison, mais cela a
l'air qu'on a raison assez souvent dans ces dossiers donc, à
Schefferville en 1987, il n'y en avait plus de conseil à ce que je
sache. C'était administré par la Commission municipale?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Il faut payer nos taxes quand
même.
M. Dufour: Quand il y a des montants comme cela qui sont
donnés, c'est la Commission municipale qui est l'intervenante? (11 h
15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme fiduciaire au nom de la
municipalité, oui. On paie nos taxes quand même, comme les autres
citoyens. Vous pouvez prendre l'équivalence d'une tutelle sur une
municipalité. Je pense qu'on en a une, présentement, dans le cas
de Malartic.
M. Dufour: Oui. Chibougamau aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chibougamau. On paie nos taxes de
la même façon, comme s'il n'y avait pas de tutelle.
M. Dufour: Mais la loi sur la fermeture a été
adoptée en 1986. Est-ce que ce village va agoniser aussi longtemps?
Est-ce que vous prévoyez des choses qui vont arriver, un de ces jours?
Il ne faut pas oublier qu'il y a eu un certain nombre de mesures; il y a eu des
gens de déplacés. On a fait pas mal de discours là-dessus,
mais comme il n'y avait pas beaucoup de monde, il n'y a pas eu beaucoup de
succès. Cantley a l'air d'avoir eu beaucoup plus de succès que
les gens de Schefferville. Il y avait des montants qui restaient encore
à négocier avec des gens. Il y a encore des gens qui demeurent
à Schefferville. Est-ce qu'effectivement, un jour, vous prévoyez
que la municipalité va fermer? C'était censé devenir un
TNO, mais il n'y a rien là, pour le moment.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour le moment, nous accordons la
priorité au resserrement du tissu urbain.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors l'engagement
5...
M. Dufour: Donc, la loi qui a été adoptée
décrétant la fermeture a causé beaucoup de
problèmes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je tiens à assurer le
député que le ministère n'entend pas poser de gestes
allant à rencontre de la législation.
M. Dufour: Non, parce que la fermeture va se faire... Il faut
s'habituer, ce n'est plus à un notaire que j'ai affaire, c'est à
un avocat, c'est un peu plus juridique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse d'être un peu
plus vague.
M. Dufour: Je suis obligé de surveiller ce que vous dites
par rapport aux termes. Je comprends que vous n'irez pas à rencontre de
la loi, puisque vous avez le pouvoir de la fermer selon votre bon vouloir,
selon ce que vous déciderez, avec la recommandation du Conseil des
ministres. Je suis bien conscient que vous avez ce pouvoir et que vous n'irez
pas à rencontre. Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. L'engagement 5 de février 1988
est donc vérifié. J'appelle mars 1988, l'engagement 1. Est-ce
qu'il y a des questions?
Mars
M. Dufour: L'achat d'équipement. Est-ce qu'on pourrait
savoir à qui il est destiné et pourquoi c'est un contrat
négocié? J'ai l'impression qu'on va toujours avoir les
mêmes réponses ou à peu près.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais peut-être vous
offrir la même chose. J'ai procédé à l'acquisition
de beaucoup d'équipements pour le ministère de la Main-d'Oeuvre
et de la Sécurité du revenu et, à juste titre, les
députés à la commission parlementaire posaient une foule
de questions. J'avais à ce moment-là offert à la
commission de faire intervenir l'expert du ministère en matière
d'acquisition d'équipements. Je pense que cela a duré une
journée au complet; le cours a profité à l'ensemble des
intervenants et, par la suite, cela a évité toute une
série de questions, parce que lorsqu'on tombe dans ces techniques, on me
répond que c'est par compatibilité au niveau du ministère.
Je ne suis pas un expert en la matière; je prends la parole des gens et
lorsque je signe la réquisition comme ministre - puisque je dois signer
- j'écris toujours la formule suivante au-dessus de ma signature: "Sur
recommandation de l'autorité compétente". Je ne suis pas en
mesure d'évaluer achat par achat les pièces d'équipement
et lorsqu'on me dit que c'est par mesure de compatibilité qu'on
achète de tel fournisseur, je dois prendre la parole de ces grands
experts.
M. Dufour: Je suis d'accord avec vous, je ne me sens pas non plus
un expert, mais je sais, par exemple, qu'il y a des façons d'aller voir,
de temps en temps, si c'est correct ou si ce n'est pas correct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On voit cela de temps à
autre. C'est pour cela que je l'offre également à la
commission.
M. Dufour: Pour le moment, on va décliner l'offre. Cela
va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 1 est
donc vérifié. J'appelle l'engagement 2 de mars 1988. Est-ce qu'il
y a des questions?
M. Dufour: Non, l'engagement 2, cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 2 est
donc vérifié. J'appelle l'engagement 3.
M. Dufour: Je voudrais savoir, concernant cette subvention, si
elle a été accordée dans le cadre d'un programme
régulier. En vertu de quel programme cela a-t-il été
accordé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que c'est accordé
en vertu du programme PAIRA, mais à la suite du CT 15972 du Conseil du
trésor.
M. Dufour: Mais si c'est un CT qui est en vertu du programme
PAIRA, il n'est pas identifié comme programme PAIRA
là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le Conseil du trésor donne
les explications suivantes: La municipalité de
Saint-Léonard-de-Portneuf a procédé à des travaux
d'alimentation en eau potable dans le secteur Arlon Mills. Étant
donné qu'une partie des travaux initialement prévus ne seront pas
réalisés et que les honoraires professionnels d'ingénieurs
et d'hydrogéologie représentent plus de 50 % des dépenses
totales effectuées, le ministère des Affaires Municipales demande
au Conseil du trésor l'autorisation de verser à la
municipalité de Saint-Léonard-de-Portneuf une aide
financière maximale de 30 000 $ pour défrayer des honoraires
professionnels d'ingénieurs et d'hydrogéologues, celle-ci sera
payable en 1987-88 sur production par la municipalité de pièces
justificatives pertinentes.
Le montant requis pour le versement de la subvention sera puisé
à même les crédits disponibles pour l'exercice 1987-88 de
l'activité projets spéciaux d'aqueduc et
d'égoût.
M. Dufour: Probablement la question est la suivante: Même
s'il y a eu une certaine quantité de travaux, cela me semble des travaux
qui ont été beaucoup sur papier, ce n'est pas
nécessairement sur le terrain comme tel. Alors, qui a accordé le
contrat, est-ce la municipalité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Mais depuis quand le programme PA1RA est-il
prévu pour payer des honoraires à des gens pour des travaux qui
ne s'accomplissent pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est pour cela qu'il a fallu
aller au Conseil du trésor faire approuver un CT. Normalement, on n'en
aurait pas eu besoin.
M. Dufour: Sous quels critères la municipalité de
Saint-Léonard-de-Portneuf, peut-elle faire une demande? Il y a beaucoup
de travaux qui se font dans les municipalités, il y a des frais
d'ingénierie, il n'y a pas des bureaux internes dans toutes les
municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que le fait qu'un
programme passe au Conseil du trésor cela indique qu'il est hors
norme.
M. Dufour: Oui, mais qu'est-ce qui justifie une subvention pour
payer des frais d'ingénierie? Si c'est là la nouvelle politique,
on va lancer un programme d'appel. Je vous assure que vous allez avoir beaucoup
de demandes parce que vous savez qu'il y a beaucoup de pain. Vous l'avez dit
tout à l'heure, même dans votre ministère, il y a des
travaux sur la planche qui ne se réalisent pas tout le temps mais vous
demeurez à l'intérieur de votre budget et je trouve que c'est
correct. Mais dans des municipalités, on se lance dans des études
et lorsqu'on ne peut pas réaliser les travaux, on se retourne vers le
ministère et on lui demande de payer cela. Que doit-on recommander?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous conseillerais d'être
très prudent avant de recommander de telles actions aux
municipalités du Québec. On m'indique qu'il s'agit quand
même d'objectifs qui sont conformes au programme PAIRA mais que dans ces
cas-là, il faut aller au Conseil du trésor parce que ces
objectifs ne rencontrent pas toutes les normes. C'est pourquoi ces demandes
sont référées au Conseil du trésor pour
approbation.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a plusieurs de ces demandes qui ont
été adressées au ministère et qui n'ont pas
reçu de réponse?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non
M. Dufour: Etes-vous sûr qu'il pourrait y avoir beaucoup de
municipalités dans le même cas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, lorsque ce document passe au
Conseil du trésor, je tiens pour acquis que celui-ci pose ces questions
parce que comme ministre, quand j'ai eu à aller au Conseil du
trésor pour demander ces types d'autorisation, ils m'ont toujours
posé ces types de question.
M. Dufour: Vous admettrez que pour nous, on a un doute
raisonnable par rapport à cette municipalité qui obtient des
montants d'argent dans le cadre de travaux qui n'ont pas été
accomplis. Je pense qu'il y a autre chose. Je ne vois pas, avec le peu
d'expérience que j'ai, de quelle façon on a pu arriver ou qu'il a
pu être recommandé au Conseil du trésor que ce montant soit
payé. Est-ce que Saint-Léonard-de-Portneuf est une
municipalité en tutelle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous me demandez, si au cours
des dernières années il y a eu des demandes au Conseil du
trésor pour procéder par CT lorsque ce n'était pas
complet, je peux peut-être vous sortir la liste de ce qui a
été fait. Vous seriez peut-être impressionné.
M. Dufour: A quelle date cela a été
recommandé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je la ferais à partir du
début du programme quant à se donner le mal.
M. Dufour: Cela ne me dérange pas Cela fait trois ans que
vous administrez ce programme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'étais pas là,
ni avant ni après.
M. Dufour: Non, mais cette subvention, à quelle date
a-t-el!e été recommandée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon dossier indique février
1988.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut avoir une copie du CT.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Certainement.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut savoir aussi quelle est l'entreprise
qui a exécuté les travaux? Parce que j'imagine qu'à
Saint-Léonard-de-Portneuf, il n'y a pas beaucoup...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on possède le nom, mais
j'imagine que si vous adressez ta demande à la municipalité, elle
se fera un plaisir de vous répondre.
M. Dufour: Vous ne l'avez pas au ministère?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je ne l'ai pas.
M. Dufour: Autrement dit, vous avez payé sans avoir rien
dans les mains. Le ministère a payé ou a recommandé sans
rien avoir dans les mains.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministère a payé
à partir d'une demande de paiement du bureau du contrôleur des
finances.
M. Dufour: Oui, mais, vous savez, moi, je suis perdu
là-dedans. Je regarde. Il y a des montants d'argent qui sont
demandés. C'est un montant relativement important, 30 000 $. Il y a des
travaux qui sont faits. Il faut nécessairement, avant qu'il y ait un
montant de recommandé au Conseil du trésor, il y ait au moins la
preuve que les travaux ont été faits. De quelle façon? Il
faut bien qu'il y ait un suivi quelque part et qu'il y ait des échanges.
Il doit avoir un bureau d'impliqué là-dedans. C'est quoi, le nom?
Quels sont les travaux qui ont été faits? Il me semble qu'avec
toutes ces questions, si on les laisse en suspens comme cela, je suis
obligé de trouver des choses qui ne sont pas correctes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme député, vous
avez droit à cette information et à mesure qu'elle est disponible
au ministère, je vais vous la communiquer. Si je ne l'ai pas au
ministère, je peux la demander à la municipalité et elle a
l'obligation de fournir ces renseignements. Maintenant, si c'est disponible au
ministère, je vais vous communiquer tout cela.
M. Dufour: Autrement dit, l'actionnaire est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Précisez vos questions. On
les note au procès-verbal et on vous communique l'information.
M. Dufour: Bon. Qui a exécuté les travaux? Les
questions sur les actionnaires, on les posera après, parce que ce ne
sera pas là-dedans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avec des curriculums vitae.
M. Dufour: Les problèmes de la municipalité de
Portneuf... Il doit y avoir des raisons pourquoi cela a été fait,
en me donnent le nom des cadres, copie du CT et tout le mémoire
d'accompagnement. Je suis sûr que, d'abord, c'est le ministère,
que c'est le ministre qui a fait la demande. Donc, il doit y avoir un
mémoire pour demander ces montants-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce que je vous ai lu
tantôt.
M. Dufour: II n'y a pas de mémoire plus fort que cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Plus fort que cela. Je ne sais pas
ce que vous appelez plus fort, mais ce que signe...
M. Dufour: Plus fort, je ne sais pas. Vous m'avez dit tout
à l'heure que vous administrez avec sagesse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Votre collègue de
Lévis qui vous accompagne a déjà été
ministre. Il a déjà signé des CT pour le Conseil du
trésor avec succès, dans certains cas. Il vous dira que la
feuille que le ministre signe comprend généralement
l'identification du ministère ou de l'organisme, l'unité
administrative, le titre du programme, l'objet de la demande, la
synthèse des explications, la signature du sous-ministre ou du dirigeant
de l'organisme la signature du ministre, ainsi que la date de sa signature, les
engagements budgétaires, les imputations sur le plan des programmes des
éléments et des supercatégories, l'année
financière au cours de laquelle les sommes d'argent vont être
imputées et il y a un certificat d'imputation et de disponibilité
budgétaire qui est signé par le directeur de la
comptabilité. Pour renseignement, vous pouvez vous adresser à
Alphé Poiré à 691-2007.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Lévis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour 30 000 $, il y a pas mal de
papier!
M. Dufour: On pourrait parler de réglementation, mais ce
n'est pas là-dessus qu'est notre discussion présentement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que, tantôt, vous
allez nous reprocher de faire trop de papier pour 30 000 $, alors, j'essaie
seulement de prévenir tout de suite cette critique.
M. Dufour: Non, mais il faut être bien conscient tout de
même qu'il y a un montant de 30 000 $. Je veux seulement obtenir des
renseignements sur Saint-Léonard-de-Portneuf qui a engagé des
sommes importantes pour faire une demande au programme PAIR A. Cela s'est
probablement fait à de multiples exemplaires au Québec. Il y a
beaucoup de gens que je connais qui ont été refusés dans
ces programmes. Donc, il y a des montants d'argent qui ont été
refilés à l'ensemble des citoyens de la municipalité.
Aujourd'hui, je constate qu'il y a une muncipalité au
Québec... Il y en a peut-être d'autres, mais il y a celle qui nous
concerne, Saint-Léonard-de-Portneuf. Je voudrais savoir par quel tour de
passe-passe elle a réussi ce que les autres n'ont même pas
pensé probablement et n'ont même pas eu le front de le demander,
parce qu'il faut avoir du front pour faire cela ou il y avait quelqu'un dans le
comté qui veillait. Il y avait Dieu le père qui disait: Petit
garçon, on va vous arranger cela.
Il y a quelque chose qui s'est passé. Je pense que c'est cela
qu'il faut essayer de regarder, parce que si c'est vrai, il faut
répandre la bonne nouvelle et il faut le dire à tout le monde, si
on veut dépenser des montants d'argent dans le cadre du programme PAIRA.
Faites une demande au ministère et il y a quelqu'un qui va prendre soin
de vous. On veille sur vous; on veut votre bien et on va le prendre. Mais,
là, on veut votre bien et on va vous le donner.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis certain que l'avancement
du débat commande la production des pièces exigées.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Lévis, aviez-vous une question sur l'engagement
3? (11 h 30)
M. Garon: J'ai cru comprendre que le ministre a dit qu'il y avait
eu une demande de paiement du Contrôleur des finances. Est-ce que j'ai
bien compris?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai indiqué que j'ai
à mon dossier une pièce, gouvernement du Québec,
ministère des Finances, bureau du Contrôleur des finances, demande
de paiement, compte à payer 245. Je peux produire la pièce
à la commission ici, je ne vois pas de difficulté à la
produire.
M. Garon: Une demande de paiement, je ne comprends pas.
Habituellement, le Contrôleur des finances donne un numéro pour
montrer que le paiement est conforme à l'autorisation qui a
été donnée. Vous avez dit que, dans ce cas, il y avait eu
une demande de paiement du Contrôleur des finances.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La formule de demande de paiement
que je vous indique comprend le numéro d'engagement suivant:
02-166945-01.
M. Garon: Pourquoi y a-t-il une demande de paiement du
Contrôleur des finances?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'elle est faite au
Contrôleur des finances.
M. Garon: Non, vous avez dit: Demande du Contrôleur des
finances.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au Contrôleur des
finances.
M. Garon: Ah bon!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez dit "par", moi j'ai dit
"au", et on dit "du".
M. Garon: Demande de paiement au Contrôleur des finances.
Par qui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par le ministère des
Affaires municipales, par un fonctionnaire autorisé qui a une signature
illisible. On pourrait le retracer.
M. Garon: Les représentants du Contrôleur des
finances au ministère des Affaires municipales, c'est Michel
Poiré? Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce n'est pas M.
Poiré.
M. Garon: Au fond, le Contrôleur des finances n'a pas
dû vouloir payer parce que ce n'était pas conforme au programme,
mais il y a eu une demande ad hoc au Conseil du trésor pour avoir une
autorisation de paiement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique qu'il s'agit d'une
procédure standard à partir du moment où le CT est
émis.
M. Garon: Je comprends cela, mais c'est parce que ce
n'était pas conforme au programme; il fallait donc avoir une subvention
ad hoc.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsque le CT est émis,
tout devient conforme.
M. Garon: II y a deux sortes de CT. Il y a des CT, même,
au-dessus de 25 000 $, même s'il y a un programme. C'est un CT pro forma,
mais c'est un CT quand même. Là, ce n'est pas un CT pro forma
parce que ce n'est pas conforme au programme. Il fallait avoir une
dérogation pour être autorisé à faire un paiement en
dehors du programme, si je comprends bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le CT est un
CT tel qu'en émet régulièrement le Conseil du
trésor à différents ministères dans le cas de
demandes analogues.
M. Garon: Ce n'est pas ce que je dis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et ce n'est qu'après
l'émission du CT que la demande de paiement est adressée au
bureau du Contrôleur des finances.
M. Garon: oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit d'une procédure
normale.
M. Garon: Non. C'est-à-dire que ce n'est pas un CT pro
forma. Quand il y a un programme, même au-dessus de 25 000 $, II y a
toujours des CT.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais il n'est pas pour la
forme, celui-là.
M. Garon: Pour la forme ou pour les fins administratives.
Là, il s'agit d'un paiement dérogatoire au programme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La première chose que nous
avons dite, c'est que la demande ne se conformait pas à toutes les
exigences du programme PAIRA. C'est un premier élément qu'on
établit au dossier.
M. Garon: À quelle exigence n'était-il pas
conforme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait le souligner. C'est
complexe, il y a plusieurs critères. Si vous inscrivez votre question,
je pourrais inscrire la liste des critères du programme PAIRA et cocher
les critères auxquels cette demande répondait et mettre un X
à côté des critères auxquels la demande ne
répondait pas.
M. Garon: Voulez-vous dire que c'est aussi dérogatoire que
cela prendrait une analyse pour montrer tous les points qui étaient
dérogatoires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On est sérieux dans
l'application de nos programmes.
M. Garon: C'était complètement
dérogatoire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous dis qu'on est
sérieux dans l'application de nos programmes.
M. Garon: Oui, mais le but des commissions parlementaires, c'est
pour répondre à ces questions. En quoi le paiement
était-il dérogatoire au programme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Garon: À quel élément était-il
dérogatoire? Là, vous ne répondez pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez-moi, M. le
député de Lévis, je viens de vous offrir une
réponse. Je comprends que vous êtes arrivé en retard ce
matin, vous aviez d'autres occupations...
M. Garon: Non, je suis arrivé à temps pour cette
affaire-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, vous étiez en retard
ce matin, au début de la commission...
M. Garon: Là-dessus, je suis arrivé, j'ai vu tout
le programme de février et le programme de mars. Alors, je
n'étais pas en retard.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez-moi, M. le
député de Lévis, j'ai la parole.
Le Président (M. Parent, Bertrand): La question a
été posée; c'est clair, si le ministre n'a pas la
réponse, il doit la fournir à la commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je tiens
à indiquer, pour le bénéfice du député de
Lévis, que j'ai souligné ce matin, avant votre arrivée -
je sais que vous n'étiez pas en retard, disons qu'on a commencé
avant le temps - que les engagements financiers sur lesquels je
répondais comme ministre arrêtent au mois de juin 1988. Ils ont
été faits sous l'autorité d'un autre ministre. Je
m'engageais envers les membres de la commission à répondre
spontanément, avec le plus de transparence possible à l'ensemble
des questions. Sur les questions de détails, je n'étais pas
capable de répondre parce que je n'avais pas eu l'administration desdits
dossiers. Je m'engageais à aller chercher les réponses.
L'ensemble des autres membres de la commission se sont satisfaits de cette
ouverture d'esprit jusqu'à maintenant.
M. Garon: La question que je veux vous poser est la suivante: Les
municipalités qui sont dans les mêmes dérogations au
programme régulier, auront-elles droit au paiement aussi? Ou s'agit-il
d'avoir de l'influence politique pour avoir les dérogations
autorisées?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Présentement, il y a une
municipalité - entre autres du comté de Joliette, pour citer
celui-là - qui m'a fait une demande de dérogation
présentée par son député dans le cadre du
programme. On l'évalue au mérite.
M. Garon: Je ne vous demande pas un cas. Je dis: Quand les
municipalités seront dérogatoires, serez-vous aussi favorable aux
dérogations dans les cas des autres municipalités que vous
l'êtes dans le cas de Saint-Léonard? Ou si Saint-Léonard
est un cas d'exception?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous indiquerai que comme
ministre, ma politique est de mettre en oeuvre les programmes. Comme homme
politique, ma politique n'est pas de m'obstiner lorsque l'application aveugle
d'un programme créerait des injustices.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Concer-
nant l'engagement financier no 3, il y a des questions qui
étaient posées. Je pense, M. le ministre, que les réponses
seront fournies ultérieurement. La question du député de
Lévis, à savoir en quoi l'engagement no 3 était
dérogatoire, vous allez formuler une réponse
ultérieurement. Les autres questions posées par le
député de Lévis, si j'ai bien compris, feront partie de
réponses ultérieures. Est-ce que de la part des autres membres de
la commission cela va pour l'engagement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, on s'entend pour
les questions. Je m'excuse, M. le député de Jonquière,
cela comprend toutes les questions que vous posez.
Une voix: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'engagement no 3 est donc vérifié?
Une voix: Vérifié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je pourrais adresser
une demande à la commission? Je viens d'être informé que
j'ai un dossier qui procède au Conseil des ministres. J'en aurais pour
vingt minutes à peu près. Il s'agit d'un dossier en
matière d'habitation, je le dis immédiatement. Si le dossier ne
procède pas aujourd'hui, il y a des clientèles qui vont
être retardées dans l'application. Avec la permission des membres
de la commission, je vous avais prévenu M. le Président au tout
début de la commission, je prendrais 20 minutes. Je n'enlèverai
pas le temps, par exemple, aux membres de la commission pour pouvoir poser les
questions.
M. Dufour: On peut accorder le consentement. On a commencé
à 10 h 15. On n'étirera pas la commission pour le plaisir.
J'espère qu'on va avoir le temps de passer à travers les
dossiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je souhaite, c'est que
l'enveloppe négociée entre les formations politiques soit
respectée.
Le Président (M.
Parent, Bertrand): À
l'intérieur de l'enveloppe, on s'organisera pour que le bloc de trois
heures concernant les
Affaires municipales soit respecté. Si je comprends bien...
Pardon?
M. Garon: Le ministre laissait entendre tantôt qu'on avait
commencé avant le temps. Comment se fait-Il qu'on ait commencé
à 10 h 15? On n'a pas la même montre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On va tout simplement
suspendre les travaux de la commission pour les reprendre dès le retour
de M. le ministre.
Une voix: On vous attendait. (Suspension de la séance
à 11 h 38)
(Reprise à 12 h 5)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend
maintenant ses travaux. Au moment de notre suspension, nous en étions
à mars 1988 à l'élément 4. Est-ce qu'il y a
d'autres questions, M. le député de Jonquière?
M, Dufour: L'élément 3 avait été
accepté. Je remarque que dans la question des boisés, c'est
plafonné depuis quelques années. Je trouve qu'il y a un
plafonnement qui se fait concernant les fermes. Je ne sais pas si les fermes
diminuent de valeur, si elles disparaissent, mais on remarque que le montant de
14 000 000 $ qu'on accorde pour la compensation de l'effet de plafonnement des
terres agricoles, il est plafonné depuis quelques années. Cette
année, il est encore à 14 000 000 $. Est-ce qu'il y a des choses
qui nous semblent anormales ou si c'est comme cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit d'une formule
mathématique lorsque le chiffre qui est prévu aux crédits
est suffisant, il est suffisant, lorsqu'il est insuffisant, il y a des
crédits périmés et lorsqu'il en manque, on se retrouve en
situation de crédits additionnels.
M. Dufour: Depuis combien d'années la formule est-elle
appliquée comme cela avec les mêmes normes et mêmes
barèmes parce que ce n'est pas en fonction de l'effort fiscal des
contribuables, si je comprends bien, c'est mathématique, c'est tant de
l'acre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Depuis 1980.
M. Dufour: Après 8 ans, il n'y a pas moyen de regarder
quelque chose parce qu'il y a quelque chose qui ne marche pas
là-dedans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez complètement
raison. Nous sommes en train de regarder cet aspect du dossier.
M. Dufour: En tous les cas, je leur demanderai cela un petit peu
plus tard. J'ai d'autres questions concernant ces choses-là mais j'y
reviendrai plus tard. Cela va pour le moment.
Le Président (M. Saint-Roch): L'élément 4
est vérifié.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'élément 5.
M. Dufour: Ce sont les mêmes discussions que nous avons
faites sur 5. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors,
l'élément 5 est vérifié. J'appelle
l'élément 6.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors
l'élément 6 est vérifié. J'appelle
l'élément 7.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors
l'élément 7 est vérifié. J'appelle
l'élément 8.
M. Dufour: II y a juste une remarque que je veux faire pour les
engagements financiers concernant les programmes PAIRA. On peut se demander si
c'est une coïncidence, comme par hasard ce sont toutes des
municipalités dans des comtés ministériels.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a plusieurs.
M. Dufour: Oui, comme par hasard dans ces six mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a peut-être deux
explications, M. le député. Je n'étais pas là
à l'époque mais peut-être deux réflexions
plutôt que des explications. Il y en a plusieurs qui se trouvent dans des
comtés libéraux et également peut-être que les
autres avaient eu leur part avant, je ne sais pas.
M. Dufour: C'est très difficile de faire la preuve.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas dit que c'était
documenté, c'est une réflexion.
M. Dufour: Cela serait difficile. En tous les cas, on reviendra
sur la discussion là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): L'élément 8
est vérifié. J'appelle l'élément 9.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va.
L'élément 9 étant adopté, ceci complète les
engagements du mois de mars. J'appelle maintenant le mois d'avril,
élément 1.
Avril M. Dufour: Ce sont les subventions pour les corporations
des fêtes du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Valleyfield. C'est sur deux
ans. Est-ce qu'il y a d'autres subventions qui ont été
accordées à la corporation du 150e? Je vois que les deux
subventions ont été accordées à la Corporation du
150e anniversaire du Sague-nay-Lac-Sàint-Jean et aux Régates
internationales de Valleyfield.
Les montants viennent de toutes sortes de sources, mais il n'y a pas
d'uniformité. Je regarde, par exemple, les régates
internationales. L'OPDQ peut en donner, mais il ne peut pas en donner - il
semblerait, en tout cas - pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Quelles sont les
normes de cela? Cela ressemble à des tours de passe-passe.
J'imagine que ce sont des programmes hors normes, mais quand cela vient
de l'OPDQ, il faut que cela vienne dans des choses qui s'expliquent. Le MLCP,
les 5000 $. Est-ce que ce sont des subventions discrétionnaires? C'est
compliqué.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne peux pas répondre des
autres ministères mais seulement de celui dont j'ai la
responsabilité de répondre ici, aujourd'hui. Je vous dirai qu'en
ce qui concerne le ministère des Affaires municipales, il y a une
contribution de 10 000 $ à la Corporation du 150e anniversaire du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et il n'y a pas de contribution à la Corporation
des régates internationales de Valleyfield. Est-ce qu'on a investi
à la bonne place?
M. Dufour: C'est parce que c'est compliqué. Vous admettrez
avec moi que je n'irai pas à toutes les commissions pour savoir pourquoi
l'Industrie et le Commerce, le MLCP... Cela ne finira plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne le sais pas non plus.
M. Dufour: Mais il y a une idée qui a
présidé à l'octroi de ces subventions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... l'importance des
événements.
M. Dufour: Est-ce que vous connaissez le fil conducteur - de
cela, comment cela a fonctionné?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, on me dit que,
traditionnellement, c'est un peu comme le carnaval de Québec: Le
carnaval de Québec reçoit une subvention qui vient d'un peu
partout dans l'appareil gouvernemental. Les retombées
économiques... Il s'agit d'événements régionaux
d'importance. Je pense que vous êtes à même de constater,
même à distance, que les Régates internationales de
Valleyfield apportent, sur le plan économique et sur le plan de la
réputation du Québec, des retombées enviables qui
dépassent
largement le cadre local ou régional et qu'il en va de même
du 150e anniversaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je peux vous donner quelques
chiffres sur le plan des retombées économiques, question de
meubler le dossier, sinon le temps.
Les retombées économiques du 150e anniversaire du
Saguenay-Lac-Saint-Jean liées au tourisme sont évaluées
à 22 414 400 $ et celles liées aux activités culturelles
à 2 850 000 $, pour un total de 25 264 400 $. Ces retombées
apporteraient environ 3 500 000 $ de revenus en taxes aux différents
paliers de gouvernement dont environ 2 600 000 $ au gouvernement du
Québec.
M. Dufour: C'est un bon placement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, surtout qu'il y a une
participation intensive et massive du milieu.
M. Dufour: Est-ce que c'étaient les seules subventions qui
ont été accordées? Pour votre ministère, il semble
que oui. C'est la seule subvention qui vient du ministère des Affaires
municipales.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est tout ce que j'ai comme
information.
M. Dufour: Le fait qu'il y ait eu plusieurs subventions venant de
plusieurs sources différentes... Quelle est la meilleure source pour
avoir tous les renseignements concernant cela? Ce serait probablement la
corporation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): A l'époque, lorsque
j'étais dans votre position, entre 1980 et 1985, j'avais l'avantage
d'avoir une commission des engagements financiers qui avait une vue horizontale
de l'ensemble des engagements. C'était le président du Conseil du
trésor qui répondait des engagements financiers de tous les
ministères. La réforme de la réglementation de nos travaux
a fait en sorte que c'est maintenant de façon sectorielle,
ministère par ministère. J'avais plaidé à
l'époque que cela causerait certains inconvénients. Vous venez de
mettre le doigt sur un.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement financier
1 est donc vérifié. À l'engagement financier 2, est-ce
qu'il y a des questions?
M. Dufour: Pour tout ce qui concerne les villages nordiques, on
ne peut pas tellement avoir de questions, parce que les seuls contacts qu'on
peut avoir avec ces gens-là sont par le biais du ministère. Il y
a peut-être le problème de langue. Je ne sais pas si c'est cela.
C'en était possiblement un. Mais il ne semble pas qu'ils aient trop,
trop de problèmes. De ce côté, on va se fier à ce
que le ministère nous dit. Ce doit être correct.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si j'ai bien compris,
l'engagement 2 est donc vérifié?
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'engagement
3, avez-vous des questions? La municipalité de Saint-Paulin.
M. Dufour: J'ai posé plusieurs questions concernant les
regroupements. Il ne semble pas qu'il y ait de politique à venir par
rapport à cela. Ça va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 3 est
vérifié. L'engagement 4, municipalité de la ville de
Témiscamingue?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vérifié.
L'engagement 5? (12 h 15)
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vérifié.
L'engagement 6?
M. Dufour: Le 6?
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est bien cela.
M. Dufour: On a eu une discussion, tout à l'heure, sur les
tribunaux administratifs. J'aimerais, avec votre permission, déposer ce
qui pourrait être susceptible d'intéresser le ministre concernant
cette discussion. C'est extrait du rapport du groupe de travail sur les
tribunaux administratifs. M. Ouellet en a été l'auteur. Je
pourrais peut-être déposer cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis d'accord, M. le
Président. Je ne sais pas si les dépôts sont permis, mais
il serait intéressant que les membres de la commission en prennent
connaissance. Pour l'information du député de Jonquière,
je lui indiquerais qu'une des principales recommandations a trait à la
durée de nomination des commissaires des différentes commissions
et régies gouvernementales. Lorsque l'Assemblée nationale a
approuvé le projet de loi 30 créant la Commission des relations
du travail, c'était la première fois que l'on retrouvait dans la
pratique une mise en application de cette importante recommandation du rapport
Ouellet, sur la question de la durée des mandats.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
va pour l'engagement 6, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Cela va?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ça va?
J'appelle donc l'engagement 7.
M. Dufour: C'est correct. C'est vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vérifié.
L'engagement 8?
M. Dufour: Concernant les subventions de fonctionnement pour les
MRC, est-ce qu'il y a des critères d'attribution de ces subventions et
est-ce que ce serait possible de les avoir?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Le montant de l'aide
financière est établi pour chaque MRC en fonction de sa
population totale obtenue par l'addition des populations de ses
municipalités et, s'il y a lieu, de ses territoires non
organisés. La population totale de chaque MRC ainsi calculée
détermine le choix de la formule appropriée soit A ou B aux fins
d'établir le montant de l'aide financière que chacune d'elles
peut recevoir. Exemple A: population totale, 157 500 personnes et moins,
montant de l'aide financière, 70 000 $; exemple B: 157 501 personnes et
plus, 70 000 $ de base plus dix cents par personne au-delà de 157 500
personnes. La population des MRC et celle des territoires non organisés
d'une MRC sont celles spécifiées dans le décret du
gouvernement du Québec concernant la population des municipalités
qui prend effet le 1 er janvier de chaque année.
M. Dufour: Je pense qu'on va regarder plutôt en
détail pour voir comment cela s'applique, parce que ça s'est lu
vite. Je comprends qu'il y a des critères, j'en prends note.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des transcriptions, quand
même, de nos travaux.
M. Dufour: Oui, mais si vous l'avez écrit, ce serait
peut-être plus simple de déposer le document, si c'est
possible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous l'envoyer, M. le
député.
M. Dufour: S'il vous plaît, je l'apprécierais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va éviter du travail
à votre recherchiste, il pourra s'occuper à autre chose.
M. Dufour: C'est parce qu'à lire vite comme cela, c'est
difficile pour nous de se faire une idée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux le lire plus
tranquillement, si vous le souhaitez.
M. Dufour: Non, non, ça va.
Concernant les subventions, est-ce que vous avez des commentaires
actuellement pour savoir si elles sont raisonnables, suffisantes? Est-ce que
les MRC reviennent à la charge par rapport à cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les gens du monde municipal sont
des gens qui reviennent constamment à la charge. Maintenant, le niveau
de subventions qui apparaît dans le cas de cet engagement financier, sans
les satisfaire complètement, les rassure sur les intentions
gouvernementales.
M. Dufour: Les MRC sont en fonction depuis un certain temps.
Actuellement, il y a des négociations avec les ministères
concernant leur schéma; je sais qu'il y en a plusieurs qui sont en
attente. Il y a des discussions d'engagées entre votre ministère
et le ministère de l'Agriculture? Non, pas encore? Cela viendra
sûrement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a.
M. Dufour: II y en a. C'est quoi l'état de la situation
par rapport à cela? Parce que les municipalités sont un peu dans
l'attente. J'aimerais avoir votre point de vue par rapport à cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne sais pas si c'est l'endroit
où adresser la question, mais elle est tellement pertinente...
M. Dufour: Bien, on parle des MRC...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qu'elle mérite une
réponse. Vous avez un peu plus de la moitié des
municipalités régionales de comté qui ont vu leur
schéma d'aménagement approuvé. Donc, il y en a un peu
moins de la moitié qui sont en attente et d'ici à ce que , les
schémas d'aménagement soient approuvés, il y a
reconduction d'étape en étape, de période en
période. Je peux vous dire que le processus accuse un tel retard que
hier, dans certains cas, j'en étais à mon septième ou
sixième, es qualités de ministre des Affaires municipales, je ne
les ai pas tous faits, report dans le temps de l'approbation des schémas
d'aménagement. Des discussions accélérées se
poursuivent avec d'autres ministères concernés, qu'il s'agisse
des ministères de l'Agriculture, de l'Environnement, de l'Énergie
et des Ressources, surtout l'aspect terres et forêts, et je suis
conscient qu'on accuse, comme gouvernement, comme société, un
certain retard dans l'approbation de ces schémas
d'aménagement.
J'ai eu, au cours des dernières semaines, des rencontres pour le
moins hebdomadaires avec mon collègue et excellent ami, le ministre de
l'Agriculture. J'ai eu l'occasion d'en discuter également il y a
quelques jours, juste avant son départ pour l'Europe, avec mon
collègue, le ministre de l'Environnement. Je me suis fixé
comme objectif, et je le dis avec les risques politiques que cela
comporte, de viser l'entrée en application, si possible, de l'ensemble
des schémas d'aménagement d'ici le début de l'année
prochaine, ce qui promet un automne fort actif.
M. Dufour: Dans les endroits où il y a des discussions, ou
s'il y en a qui ont décidé de réviser leur charte
jusqu'à un certain point, parce qu'il y a des changements qui
s'apportent, cela aussi, c'est une autre discussion, mais je comprends que cela
se fait avec les MRC directement, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et vous comprendrez qu'il y a
également un équilibre nécessaire à maintenir dans
le dossier. Certaines MRC, parce qu'elles ont obtenu, parce que moins de
problèmes se posaient, des autorisations sur l'application de leur
schéma d'aménagement, devancent dans le terme de leur cheminement
d'autres MRC qui n'en sont même pas à l'approbation de leur
schéma d'aménagement. Je pense que comme ministère, il est
important de conserver un certain équilibre entre la plus avancée
et la plus retardée des MRC et c'est pourquoi nous mettons
présentement, au ministère, l'accent sur ces municipalités
qui n'ont pas encore l'élément de base qui est l'approbation de
leur schéma d'aménagement.
M. Dufour: Oui. Mais celles qui sont à l'étape de
fonctionnement et qui ont à réviser, parce qu'il y en a qui
depuis quelques années, tout de même, sont en marche, est-ce qu'il
y a des... Comment cela va-t-il se passer dans le temps? Est-ce qu'il y a des
montants d'argent, par exemple, qui pourraient être engagés par la
municipalité régionale de comté qui seraient susceptibles
d'être subventionnés ou si, pour les subventions, il n'est pas
possible d'avoir quelque chose, c'est coupé dans le temps, ou si c'est
juste le fonctionnement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Je pense que les
gouvernements qui se sont succédé de même que les ministres
qui se sont succédé ont toujours indiqué clairement aux
municipalités régionales de comté qu'à partir du
moment où elles avaient pris leur envol, elles étaient devenues
de grandes instances paramunicipales capables de subvenir à leurs
besoins.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, cela va, M. le
député de Jonquière? Est-ce que vous avez d'autres
questions sur l'engagement financier 8?
M. Dufour: Est-ce que vous avez le nombre de municipalités
régionales de comté qui ont demandé de réviser leur
statut et de celles où c'est réalisé? Le nombre, c'est 94,
mais combien y en a-t-il qui ont demandé de réviser leur statut?
Combien y en a-t-il où c'est terminé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a reçu 68 demandes de
révision. 41 de ces demandes ont été ou sont sur le point
d'être déférées à la Commission municipale du
Québec pour avis. On me dit qu'elles ont été
déférées à la Commission municipale du
Québec pour avis, qui a jusqu'à la fin de la présente
année pour faire ses recommandations au ministre.
M. Dufour: Est-ce que vous calculez que les questions
soulevées vont être réglées d'ici au 31
décembre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'attendrai de prendre
connaissance du rapport de la Commission municipale du Québec avant de
le commenter.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'engagement 8
est donc considéré comme vérifié.
M. Dufour: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'engagement
9, vous avez des questions?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 9 est
donc vérifié. On passe à l'engagement 11, puisque le 10
appartient à l'habitation. À l'engagement 11, est-ce que vous
avez des questions, M. le député?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est
vérifié. C'est ce qui termine le mois d'avril 1988. J'appelle,
pour mai, l'engagement 1. Est-ce qu'on a des questions?
M. Dufour: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière.
Mai
M. Dufour: Cela concerne le contrat de services pour agir
à titre d'experts dans le cadre de l'enquête de la Commission
municipale du
Québec sur l'organisation et le fonctionnement du service
d'évaluation de la Communauté urbaine de Montréal. Est-ce
qu'on pourrait avoir copie de ce contrat?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais le demander à la
Commision municipale du Québec.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir où en est
l'étude au moment où on se parle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je vais le demander à
la Commission municipale du Québec.
M. Dufour: Aussi. Donc, vous n'avez pas les conclusions, cela va
de soi, sur les projets?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si elles existent, je n'en ai pas
pris connaissance.
M. Dufour: Lorsque vous allez avoir le résultat en main,
est-ce que vous avez l'intention de légiférer concernant cette
question ou si cela reste encore...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je souhaiterais pouvoir vous
répondre. Je vais prendre connaissance du rapport avant de le
commenter.
M. Dufour: Depuis le peu de temps que vous êtes à la
tête du ministère, est-ce que vous arrivez aux mêmes
constatations que vos prédécesseurs concernant le service
d'évaluation de la ville de Montréal?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le service d'évaluation de
la ville de Montréal fait présentement l'objet d'une
enquête par la Commission municipale du Québec et par respect pour
les parties impliquées, de même que pour les pouvoirs quasi
judiciaires qui sont exercés par cette Commission municipale, vous
comprendrez aisément que je m'abstiendrai de tout commentaire.
M. Dufour: Est-ce que dans le mandat qui a été
accordé, vous pensez que l'équilibre des rôles est une
question importante et est-ce que cela a été compris dans le
mandat, de regarder cela? Parce que ce qu'on va faire, je vais vous le
dire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le mandat est adressé par
le ministre des Affaires municipales au président de la Commission
municipale du Québec en date du 2 février 1988. La lettre au
complet se lit comme suit: "M. le juge Richard Beaulieu, président,
Commission municipale du Québec, édifice Cook-Chauveau, 20 avenue
Chauveau, Québec. M. le président, je vous demande,
conformément à l'article 22 de la Loi sur la Commission
municipale, de faire une enquête sur l'organisation et le fonctionnement
du service de l'évaluation de la Communauté urbaine de
Montréal. Veuillez agréer, M. le président, l'expression
de mes meilleurs sentiments. Le ministre, André Bourbeau."
M. Dufour: D'accord. Il y a actuellement, parallèlement
à cette enquête, un comité technique qui a
été mis sur pied par le ministère et les unions
municipales. Je pense que les entreprises en font partie, les grandes
entreprises. En tout cas, je pense que le premier projet en ce qui me concerne,
le plus important, c'est le comité technique qui existe entre les
municipalités et le ministère tel qu'il a été fait
au début, concernant l'évaluation municipale dans son ensemble.
En 1979 ou 1978, on avait ce mandat, on l'a fait. Je pense que les
municipalités sont aussi préoccupées et il doit se faire.
Actuellement, ce comité fonctionne-t-il?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, il fonctionne.
M. Dufour: Est-ce que vous vous dirigez vers certaines
conclusions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut, sans
révéler de secret de polichinelle, vous annoncer qu'il s'agira
d'un des sujets les plus importants à l'ordre du jour de la prochaine
table Québec-municipalités.
M. Dufour: Est-ce que vous recherchez, dans la démarche
qui est en cours, obligatoirement le consensus entre les différents
intervenants?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je recherche la solution qui sera
la plus satisfaisante et la plus équitable, autant pour les organismes
municipaux concernés que pour le contribuable.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a un échéancier pour ce
comité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous n'êtes pas sans savoir
qu'il s'agit d'un problème aigu, spécialement pour la
Communauté urbaine de Montréal et les villes qui la composent.
Vous n'êtes pas sans savoir que la semaine dernière, la
Communauté urbaine de Montréal a déposé son
rôle d'évaluation et que la pression de la population, pour ne pas
dire la pression politique, est suffisamment forte pour inciter le ministre
à agir le plus rapidement possible. Et, idéalement, cette action
ministérielle pourrait se traduire par un dépôt de projet
de loi dès cet automne à l'Assemblée nationale du
Québec.
M. Dufour: Dans la démarche du comité, est-ce que
vous avez comme mandat ou est-ce que dans les discussions on parle
d'équilibrer le rôle d'évaluation? (12 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'au moment où
nous avons ces échanges de propos, il n'y a aucune solution pratique ou
applicable qui ait été éliminée.
M. Dufour: Je voudrais, M. le ministre, par rapport à cela
justement soulever un problème qui, à mes yeux, en est un
réel. Je pense qu'il faut en profiter au moment où on a des
discussions. Ce n'est peut-être pas la table ou la place, mais cela ne me
dérange pas, je trouve qu'il faut que le monde municipal trouve des
solutions et cela me préoccupe en dehors de la politique
partisane aussi. Je trouve que pour équilibrer les rôles
d'évaluation dans les municipalités, il y a eu des ouvertures de
faites à savoir que, pour aller jusqu'à 60 % cela ne cause pas
trop de problèmes. Je veux attirer votre attention sur le fait que pour
moi il y a des problèmes avant cela. J'ai l'impression que pour un
rôle qui devient en bas de 80 % de sa valeur, il devrait y avoir des
mesures de prises. Cela fait des distorsions importantes et ceux qui en
subissent les contrecoups ne s'en rendent peut-être pas compte. Je ne dis
pas qu'ils n'ont pas les yeux ouverts, mais ils ne s'en rendent pas
nécessairement compte si on n'attire pas l'attention là-dessus.
Les premiers qui vont se faire planter là-dessus, ce sont les conseils
municipaux et les évaluateurs, mais ceux-ci agissent sûrement
là. Donc, si le conseil municipal ne se préoccupe pas trop
d'équilibrer le rôle, s'il y a des gens qui sont vraiment en
dehors des barèmes, lorsqu'ils viennent pour équilibrer le
rôle, c'est là que cela explose. Je le dis par rapport à
cela, et je veux attirer votre attention là-dessus. Je pense que vous
auriez intérêt ou qu'on aurait tous intérêt ensemble
à ce que ce côté soit examiné de très
près pour éviter que les rôles deviennent vraiment en
dehors de toute commune mesure. Cela est de nature, à mes yeux, à
protéger les contribuables et les conseils municipaux. Mais il va
falloir protéger de temps en temps les conseils municipaux un peu.
Peut-être qu'on pourrait dire: On va les laisser faire, mais je pense que
ce sont des administrateurs des biens publics, et on doit les protéger
quelquefois, même contre eux, et on doit même les forcer à
le faire.
Si on regarde ce qui s'est passé dans la région de
Gatineau il n'y a pas tellement longtemps, et ce qui s'est passé a
Montréal, cela va se passer partout au Québec. Des gens pensent
épargner de l'argent en disant: On ne fera pas faire cela. Il y a un
coût chaque fois qu'on pose un geste, mais comme c'est la mesure presque
unique de pouvoir juger au point de vue municipal l'administration, c'est
important que ce qui est la base même de la municipalité, au point
de vue des ressources financières, soit protégé. De ce
côté j'espère ne pas faire mon plaidoyer plus
longtemps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne vous en veux pas de vous
étendre sur le problème. Il s'agit d'un problème
sérieux qui commande de la part des instances gouvernementales des
prises de décision quand même assez rapides. Tout
l'éclairage qui nous est soumis ces temps-ci n'est pas rejeté, au
contraire, nous l'analysons soigneusement de façon que la solution que
nous proposerons fasse en sorte d'amoindrir les problèmes qu'on a connus
dans le passé et, idéalement, de les éliminer. Il ne faut
quand même pas rêver en couleur non plus, mais si on réussit
à les amoindrir substantiellement, nous aurons cheminé dans la
bonne direction.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 1 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'engagement 2.
M. Dufour: Cela va, vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 2 étant
vérifié, ceci termine le mois de mai. J'appelle maintenant
l'engagement 1 du mois de juin.
Juin
M. Dufour: Saint-Nicéphore. Je connais bien la
municipalité, c'est beau, beau.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié? M.
Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié
J'appelle l'engagement 3.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié.
J'appelle l'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié.
J'appelle l'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'engagement
6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'engagement
7.
M. Dufour: Sur cela, j'aurai peut-être des petites
questions." La Société d'aménagement de l'Outaouais est
une société qui doit sa vie ou son vécu à la
volonté gouvernementale. Chaque année, on étudie
exactement ce qui doit se passer et il y a eu des engagements de pris par votre
prédécesseur concernant le vécu de cette
société. Je sais qu'il y a beaucoup de problèmes
ou qu'il y a eu des problèmes potentiels, je ne sais pas s'ils
sont tous réglés mais il y avait eu un engagement de la part du
ministre des Affaires municipales, de l'ex-titulaire, à savoir que la
Société d'aménagement de l'Outaouais devait en tout cas,
par rapport aux discussions que nous avons eues en 1986, finir d'exister
pratiquement cette année parce qu'on réduisait le budget
jusqu'à zéro. Je remarque qu'il n'est pas à zéro.
Il est encore à 2 550 000 $. Est-ce que vous pensez que dans ce dossier
il y a des éléments nouveaux qui ont l'air de se pointer? Je
comprends qu'on peut diminuer actuellement parce qu'on fait des ventes. Y
a-t-il encore des immeubles qui sont en vente? Comment est-ce que c'est rendu
ce dossier? Il y avait un certain nombre de ventes prévisibles et on
avait ouvert les livres au complet. Je comprends que le député de
Pontiac est souriant. Je ne sais pas s'il sourit de contentement ou s'il sourit
parce qu'il veut poser des questions aussi. Qu'est-ce qui arrive dans le
dossier de la SAO?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Premièrement, le sourire du
député de Pontiac correspond à peu près au taux de
satisfaction de l'ensemble de la population de l'Outaouais et surtout des gens
du comté de Pontiac pour les excellents services qu'il rend à sa
population.
Maintenant en ce qui concerne précisément la
Société d'aménagement de l'Outaouais, dans la semaine qui
a suivi mon assermentation comme ministre des Affaires municipales j'ai
rencontré le président de la Société
d'aménagement de l'Outaouais. Nous avons refait ensemble un peu
l'historique que vous venez de nous tracer avec quelques corrections et des
détails supplémentaires pour en arriver à la conclusion
que dans l'état actuel des choses les directives qui avaient
été passées par mon prédécesseur en ce qui
concerne tout l'aspect de la gestion des équipements de la
Société d'aménagement de l'Outaouais devaient cheminer
dans la même direction. L'équipement important qui demeure c'est
la question de l'aéroport. Quant à la question du
développement économique, autant la Société
d'aménagement de l'Outaouais que les gens du milieu souhaitent pouvoir
compter sur un mandat clair quant à la réalisation de certains
objectifs dans l'Outaouais. C'est avec la collaboration de la
société et également de tous les députés de
l'Outaouais que nous entendons clarifier ce mandat de la Société
d'aménagement de l'Outaouais.
M. Dufour: Le montant de 2 550 000 $ n'est pas juste pour
l'aéroport que je sache? Il y a des montants supplémentaires par
rapport à cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
Approximativement 700 000 $ pour arrondir les chiffres, sont consacrés
à l'élément aéroport et le reste de la subvention
concerne le fonctionnement général de la Société
d'aménagement de l'Outaouais.
M. Dufour: Est-ce que la vente des actifs de la
société continue?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le mandat va dans le même
sens. Donc, les actifs restants sont disponibles sauf qu'on m'indique que le
défi est de trouver des acheteurs. Donc, si vous en connaissez, vous
aideriez le gouvernement.
M. Dufour: Ou les acheteurs n'ont pas d'argent! Cela peut
être un phénomène qu'on reconnaît; des gens qui sont
acheteurs, mais qui n'ont pas d'argent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne voulais pas discuter de cas
personnels ici.
M. Dufour: Non, non, je ne les connais pas, ce n'est pas
nécessairement personnel ni impersonnel. Je pense qu'en règle
générale dans des équipements lourds, puisque ce sont des
équipements lourds qui appartiennent à la collectivité, il
y a sûrement des investissements différents de ceux de
l'entreprise privée, donc, qui répondent aussi à de plus
grands besoins comme à une plus grande population. À ce
moment-là, à l'égard de la reprise de ces actifs par un
individu qui veut en faire une organisation à but lucratif, il faut
comprendre l'hésitation aussi qu'ils ont. Mais actuellement, dans
l'état de votre réflexion ou des communications que vous avez
avec la société, est-ce que la disposition des actifs est globale
et totale? Est-ce que le total des actifs est encore dans la
préoccupation du ministère?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour:
Complètement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De façon à centrer
sur le mandat de développement économique.
M. Dufour: Et tant que ces actifs n'auront pas trouvé
preneur cela demeure l'obligation de la Société
d'aménagement de l'Outaouais?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Dufour: Si, tantôt, la Société
d'aménagement de l'Outaouais n'a plus d'actif, cela veut-il dire qu'elle
est appelée à une disparition purement et simplement ou si elle
va conserver le développement économique qui ne se résume
pratiquement qu'à l'aéroport? Est-ce que l'aéroport est
une préoccupation qui pourrait être l'apanage d'un autre
ministère? Cela a été suggéré quelque part,
à certains endroits?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de possibilité
qu'on se refuse à examiner quant à
cet outil de développement régional que constitue un
aéroport tel que celui de Gatineau. Maintenant, dans l'état
actuel du dossier, après discussions, entre autres, avec le
président de la Société d'aménagement de
l'Outaouais, une fois qu'on aura terminé cette phase de délestage
de la mission gestionnaire d'équipement, il apparaît essentiel
à la société d'aménagement que le gouvernement,
quel qu'il soit, redéfinisse le rôle, le mandat et la place de la
Société d'aménagement de l'Outaouais dans cette
région du Québec.
M. Dufour: Concernant l'affirmation que vous faisiez tout
à l'heure, est-ce que c'était sérieux que l'ensemble des
intervenants comme l'ensemble de la population étaient heureux de toute
l'action gouvernementale qui a été suivie auprès de la
Société d'aménagement de l'Outaouais?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je parlais de la satisfaction de
l'ensemble de la population de l'Outaouais, particulièrement celle de la
population du comté de Pontiac à l'égard de leur
député.
M. Dufour: Ah!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Si je peux ajouter un commentaire, oui, les
comtés de Papineau, Chapleau, Hull, Gatineau et Pontiac parce que dans
chacun des comtés il y avait de l'équipement de plein air, des
parcs touristiques qui appartenaient à la SAO et qui sont maintenant
gérés par la SEPAQ. Dans les centres municipaux de Aylmer,
Gatineau et Hull, ainsi que le lac Lemay, le lac Beauchamp et la marina
d'Aylmer, c'est entretenu par les municipalités. Tout le monde est bien
heureux de voir que ces investissements du gouvernement demeurent encore au
gouvernement, soit municipal ou provincial, par le truchement de la SEPAQ, et
que c'est encore à la disposition de la population. Ils sont très
heureux de cela. L'aéroport continue à nous aider dans notre
développement industriel et notre développement
économique. Cela donne une chance à la SAO de réellement
accomplir son rôle de développement économique pour la
région de l'Outaouais. Il faut réaliser qu'on est une
région qui n'est pas comme les autres. Si on a créé
déjà la SAO, c'est qu'en plus de faire compétition
à toutes les régions du Québec, de l'autre
côté de la rivière, il y a l'Ontario et beaucoup de
compétition vient de ce côté-là. Les gens qui ont
jugé en 1969, ce n'était pas votre gouvernement, ce
n'était pas notre gouvernement, c'est le gouvernement de l'Union
Nationale qui a jugé bon de créer la Société
d'aménagement de l'Outaouais. Je pense que cela commence à donner
des résultats très positifs aujourd'hui.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Pontiac. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est évident que des actions ont
été posées. Il faut tous accepter de vivre avec les
décisions passées, comme on est obligés de vivre avec les
décisions qui se prennent régulièrement, au jour le jour.
Concernant la Société d'aménagement de l'Outaouais, je
dois vous dire que ça me surprend d'entendre différents
intervenants dire. Oui, les gens sont bien contents de cela. Quand le
gouvernement a passé de 9 000 000 $ en 1985 à 6 800 000 S pour la
société, aujourd'hui on voit 2 550 000 $. il y a donc une
diminution de plus de 4 000 000 $, et on aurait un degré de contentement
plus grand? À moins qu'il y ait des transferts d'argent faits par
d'autres ministères, que je ne connais pas et qu'on connaît sur le
territoire. Mais dans les faits, la région de l'Outaouais avait un
avantage que personne n'a au Québec. On en a discuté et vous
êtes conscient de cela. Là, on diminue de 4 000 000 $ et cela
semble se résorber.
Je sais qu'il y a eu des problèmes l'an passé et il y a
deux ans; cette année, je n'ai pas entendu parler des problèmes
de cette région concernant la SAO. (12 h 45)
M. Middlemiss: Si je peux répondre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Le problème, c'est que, oui, on
dépensait 6 000 000 $, mais comme vous le savez, on a été
élus pour être de bons gestionnaires. Si on peut donner aux gens,
on peut bien les servir avec 2 000 000 $ au lieu de 6 000 000 $. Le
problème, cela coûtait 6 000 000 $ pour les équipements de
plein air qu'on avait, au parc Lac de l'Argile, Lac Simon et tout cela est
déficitaire. On gérait des entreprises de camping et on disait:
Regarde, ce n'est pas le rôle de la SAO de faire cela. Donc, en se
débarrassant de tout cela, c'est certainement qu'on dépensait
là 2 000 000 $, 3 000 000 $ ou 4 000 000 $, et peut-être mal
dépensés. Aujourd'hui, il est certain qu'on ne se plaindrait pas
si on nous en offrait plus, M. le député. On en acceptera
toujours plus, sauf qu'on va tenter de gérer cela de façon...
M. Dufour: Ce n'est pas à moi.
M. Middlemiss: Non, mais c'est vous qui semblez être
peiné...
M. Dufour: Non, non.
M. Middlemiss: Vous semblez peiné pour nous. Vous
êtes peiné pour nous, mais on va le dire au ministre aussi. On a
l'occasion de le lui dire. C'est une nouvelle gestion, je pense que c'est une
nouvelle approche: on gère mieux ce
qu'on a et on a remis ces terrains à des gens dont la vocation
est de gérer des terrains de camping. Les municipalités, elles,
vont gérer les équipements qu'on a dans les trois
municipalités et la SAO va remplir le rôle pour lequel elle a
été initialement créée.
M. Dufour: Mais il y a eu un transfert de montants. Si les
municipalités administrent, il y a eu un transfert de
responsabilités aux municipalités et, possiblement, qu'il peut
être plus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Se retrouvant plus près de
la population dans des dossiers aussi particuliers, peut-être que les
municipalités gèrent avec davantage d'efficacité qu'on
pouvait le faire à partir de la grande capitale.
M. Dufour: Je n'ai pas...
M. Garon: Je suppose que c'est pour cela qu'on déplace les
fonctionnaires à Montréal, pour qu'ils partent d'une plus grande
capitale encore, une grande métropole, pour gérer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'il enfreint le
règlement, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est un dossier qu'on va suivre avec beaucoup
d'intérêt. Je ne vous cache pas que cela me préoccupe.
M. Garon: ...mais c'est le ministre qui est le principal
responsable de cela, n'est-ce pas?
M. Dufour: ...ce dossier-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse,
M. le député de Lévis, la parole est à M. le
député de Jonquière. Sur l'engagement 7, M. le
député de Lévis?
M. Garon: On a appris ce matin, puisque c'est le ministre qui a
ouvert la porte, que c'est le ministre du Travail, justement le
député de
Brome-Missisquoi, qui a fait en sorte que Québec a
été dépouillé de l'organisme qui avait l'habitude
de siéger ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un bref commentaire, et
peut-être que ce commentaire va faire plaisir au député de
Lévis. J'ai pris le ministère dans l'état où M.
Pierre-Marc Johnson l'avait laissé quant à la "mont
réalisât ion" du dossier.
M. Garon: Les chiffres ont été donnés ce
matin par le Soleil entre 1985 et 1988, alors c'est sous le
député actuel.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
député de Lévis. J'ai énormément de
difficulté, avec tout le libéralisme que je peux appliquer,
à faire le pont avec l'engagement 7. M. le député de
Jonquière.
M. Garon: On aura l'occasion d'y revenir. Qu'est-ce que cela
donne...
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres questions
sur l'engagement 7, monsieur?
M. Garon: ...à la région de Québec d'avoir
16 députés libéraux?
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Nous en sommes à
l'engagement 7. M. le député de
Jonquière, y, a-t-il d'autres interventions sur l'engagement
7?
M. Dufour: Concernant la Société
d'aménagement de l'Outaouais, je vais seulement conclure que c'est un
dossier qui me préoccupe et dont je vais suivre le cheminement par
rapport à ce qui doit se passer. Je ne vous cache pas qu'on a eu de
bonnes discussions par rapport à cela. Je n'ai pas l'habitude de
lâcher si vite que cela. Je prends note aussi que vous êtes un
nouvel arrivant; il faut donc bien accepter qu'on n'aille pas dans tous les
petits détails de tout ce dossier. Je pense qu'en gros, cela vous
préoccupe et cela vous donne juste l'état de notre
préoccupation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai de la misère à
entendre le député de Jonquière, le député
de Lévis murmure...
M. Dufour: Ah! Vous me relirez, il n'y a pas de
problème.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Pour une fois, je vais en avoir un qui sera
intéressé à ce que je dis. Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 7 est
vérifié. J'appelle l'engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): Vérifié.
J'appelle l'engagement 9.
M. Dufour: On sait bien que cela est
toujours dans le cadre... Les Inuit, c'est toujours dans le cadre de la
convention... Est-ce que c'est dans la Convention de la Baie James ou de la
cité...? Les villages inuit, est-ce en vertu d'une convention que cela
se passe?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La Convention de la Baie
James.
M. Dufour: La Convention de la Baie James. J'étais correct
quand j'ai dit cela. Mais une démarche a été entreprise
avec les Inuit en espérant que ces gens-là deviennent
complètement responsables, avec pouvoir de taxation. Est-ce que je suis
dans l'erreur quand je dis cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un dossier qui est toujours
d'actualité et qui chemine en ce qui a trait au ministre responsable des
autochtones.
M. Dufour: Je ne vous apprendrai rien en disant que, pour des
élus, c'est pas mal compliqué de pouvoir suivre ce dossier. On le
suit peut-être avec intérêt, mais avec la compétence.
Dans le fond, c'est dans le Nord; on ne les voit pas, mais ce sont nos
citoyens. Je trouve qu'il y a une complexité dans cela. Je ne vous cache
pas que, comme porte-parole de ma formation, j'ai de la difficulté
à rejoindre cela dans mes préoccupations. Je trouve que ce n'est
pas correct comme administrateur public ou comme élu. On n'a pas
beaucoup d'information concernant ce qui se passe dans ces coins. Je ne vous
dis pas comment on pourrait faire pour améliorer cela, mais je vous dis
honnêtement que je trouve cela compliqué. Je n'ai aucune
idée de ce que c'est. Je sais bien qu'il y a des grandes
étendues.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison et je ne
prétendrai pas non plus qu'il s'agit d'un dossier simple. Mais de
façon à avoir un survol un peu global, parce qu'on est
arrivés au ministère des Affaires municipales. Je me souviens
que, comme ministre de la Main-d'Oeu-vre et de la Sécurité du
revenu, j'administrais ou j'étais responsable de l'Office de la
sécurité du revenu des chasseurs et des piégeurs cris.
Chaque ministère peut intervenir en ce qui a trait à la
Santé et aux Services sociaux et aussi par rapport à
l'Éducation. Je pense que pour avoir un portrait un peu plus global de
manière à faciliter notre compréhension, c'est en
s'adres-sant au Secrétariat aux affaires autochtones qui relève
du Conseil exécutif que l'on pourrait retrouver de façon la plus
centralisée l'ensemble des interventions gouvernementales en fonction de
ces communautés.
M. Dufour: Pour avoir un meilleur suivi, je vous dis que c'est
très flou. D'ailleurs, je ne pose pas de question sur cela; j'aurais
l'impression de ne pas être correct. Sur cela, c'est
vérifié.
Le Président (M. Saint-Roch): L'engagement 9 étant
vérifié, ceci complète maintenant le mois de juin. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Sinon, M. le ministre, de brèves
remarques de conclusion.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Très brièvement, comme remarques de conclusion, je remercie les
membres de la commission d'avoir suivi attentivement nos travaux, d'y avoir
contribué d'une façon positive, d'avoir dialogué
même, d'un côté comme de l'autre de la table, et cela dans
le but d'accomplir un peu mieux le premier rôle que l'on a en cette
enceinte de l'Assemblée nationale, notre rôle de parlementaires.
Cette commission, lorsqu'elle vérifie les engagements financiers du
ministère des Affaires municipales, se veut le chien de garde d'une
saine gestion des fonds publics. Tant que les travaux de !a commission iront
dans cette direction, j'assure la commission de ma pleine collaboration et
cette pleine collaboration, vous amènera à prendre connaissance
dans les meilleurs délais des éléments de réponse
que nous n'avons pu vous fournir ce matin, soit parce que trop
détaillées ou pour d'autres motifs, mais j'entends vous les
acheminer dans les meilleurs délais. Merci de votre collaboration.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, on attend que les paroles que
vient de dire le ministre se traduisent dans des actes concrets en ce sens que
oui, la commission est là pour aider, pour agir comme chien de garde et
aussi pour aiguillonner et orienter certains dossiers dans le meilleur pour
mieux faire progresser les municipalités, mais aussi pour s'assurer que
les dossiers qui sont en suspens ou en attente trouvent les conclusions les
plus rapides. Certains éléments qu'on a soulevés
concernent la fiscalité municipale qui, à mes yeux, revêt
une importance capitale. Il y aura toujours des questions à se poser par
rapport à cela. Ce ne sera jamais final, ce sera toujours un dossier sur
lequel on portera beaucoup d'attention et où les élus municipaux,
comme le disait tout à l'heure le ministre, seront toujours en demande.
De cela, je crois être conscient. Mais je souhaite le jour, pour avoir
été l'un de ceux ou l'un parmi de nombreux autres à avoir
travaillé au début de la réforme de la fiscalité
municipale, où l'on trouvera au moins un certain nombre
d'éléments ou de solutions qui permettront autant aux
municipalités qu'aux élus de respirer un peu plus librement, et
que les effets escomptés de ce grand travail qu'on a fait en
collaboration les uns et les autres pourront se concrétiser d'une
façon réelle où les élus ou l'ensemble des
municipalités pourront y trouver leur compte. Quant aux autres dossiers,
je pense qu'on attend avec intérêt les
réponses aux questions qu'on a posées, et souhaitons qu'on
puisse continuer à faire progresser tout ce monde-là
ensemble.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Sur ceci, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 14 heures pour entreprendre les engagements financiers
de l'habitation.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 14 h 3)
Habitation
Le Président (M. Parent, Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend donc ses travaux. Il n'y
a pas quorum, mais étant donné que le ministre et le critique
sont là, nous allons démarrer pour donner des leçons
à ceux qui sont en retard, voilà. Une commission se doit
d'être à l'heure, et j'apprécie que nous puissions
respecter les gens qui sont ici présentement. Alors dans ce sens, nous
reprenons les travaux de la commission. Un bloc de deux heures, de 14 à
16 heures, est prévu pour ce qui est du volet de l'Habitation avec M. le
ministre des Affaires municipales, pour les crédits de janvier 1988
à juin I988. Nous avons à étudier plus
particulièrement des crédits des mois de janvier et avril.
Les remarques préliminaires concernant ces engagements
financiers, et non ces crédits, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, de
façon à accélérer nos travaux et à donner le
maximum de temps aux parlementaires pour adresser des questions, je
souhaiterais que mes remarques préliminaires de ce matin soient
transférées mutatis mutandis.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Amen. M. le
député de Shefford.
M. Paré: Bien, je vais souhaiter la bienvenue dans son
nouveau secteur au ministre des Affaires municipales, responsable de
l'Habitation. Il me fera plaisir de dialoguer avec lui. Moi aussi, au lieu que
ce soient des notes préliminaires, je préfère que nous y
allions tout de suite. Nous discuterons plutôt dossier par dossier au
moment où nous arriverons aux engagements financiers qui nous
permettront de le faire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie de
votre collaboration de part et d'autre. Sans autre préambule, j'appelle
donc pour janvier 1988 l'engagement 1. M. le député de
Shefford.
Janvier
M. Paré: Comme ici il s'agit tout simplement d'un contrat
de services pour la production de matrices pour répondre aux besoins du
Bureau de la statistique du Québec, je n'ai pas de question à ce
sujet.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pas de question.
L'engagement financier 1 est donc vérifié. J'appelle l'engagement
2.
M. Paré: À l'engagement 2, on parle de 500 000
dépliants "Entente Canada-Québec" en français, et 100 000
en anglais. Est-ce que je peux savoir, simplement une question d'information,
comment cela a été distribué?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le député, quand
j'ai vu cela, j'ai posé la même question que vous, donc j'ai la
réponse.
M. Paré: Bon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Clientèles cibles: les
propriétaires occupants, les propriétaires bailleurs, les
locataires, les municipalités urbaines, les municipalités
régionales de comté, les communautés urbaines et/ou
régionales, les institutions financières, les entrepreneurs en
construction, en plus de toutes les expositions où la
société était présente.
M. Paré: Dans les premiers que vous avez nommés,
vous avez mentionné les propriétaires bailleurs, les locataires,
je...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les propriétaires
occupants, les propriétaires bailleurs, les locataires et, là, je
le pourrais continuer.
Une voix: C'est tout le monde.
M. Paré: Mais tous n'ont certainement pas pu en avoir
parce que, si vous me dites les propriétaires et les locataires, on
rejoint bien au-delà de 600 000 citoyens. Comment ont-ils
été choisis? Cela ne peut pas avoir été tous les
locataires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique que c'est par
l'intermédiaire des associations de la construction.
M. Paré: Cela veut donc dire qu'ils ont des listes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une bonne ligne de question.
Quand on fait imprimer du matériel, il s'agit de s'assurer qu'il s'en va
à la bonne place.
M. Paré: Ils auraient des listes particulières en
fonction de gens qui ont peut-être eu à se
référer à la Régie du logement, ou quelque
chose comme cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que cela a
été distribué à partir des bureaux - ces
associations ont des permanences - de ces associations.
M. Paré: Donc, pour les locataires, ce serait parti du
FRAPRU, du regroupement des locataires du Québec métropolitain,
ou toutes les associations de locataires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact. M. Paré:
Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est
vérifié. L'engagement 2 est vérifié. J'appelle
l'engagement 3. Est-ce qu'on a des questions, M. le député de
Shefford?
M. Paré: Oui. Ici, c'est un contrat pour la fourniture de
services d'un programmeur pour les besoins du centre d'information de la
Société d'habitation du Québec, pour une période
d'une année. Dans le personnel régulier, n'a-t-on pas
suffisamment de personnel ou de personnel avec les qualifications
nécessaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le personnel régulier,
on n'a pas de gens capables de répondre à ce besoin. On est
forcés d'aller à l'extérieur.
M. Paré: On dit "pour une période d'un an". Est-ce
un an commençant en janvier 1988, ou à être embauché
à partir du 1er avril 1988?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le contrat entre en vigueur le 6
juillet 1987 et se terminera le 30 juin 1988.
M. Paré: Pourquoi cela passe-il dans les dépenses
de janvier 1988 si cela a commencé en 1987?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce sont des dossiers qui avaient
été égarés en cours de route et qui ont
été retrouvés en janvier, me dit-on.
M. Paré: Je comparais au niveau du contrat, de
l'engagement financier comme tel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela aurait dû passer
avant.
M. Paré: Cela aurait dû passer avant. Mais ce sont
38 000 $ pour l'année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II était question de me
garder un peu d'ouvrage.
M. Paré: II était temps qu'ils changent de
ministre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député de Shefford.
M. Paré: Comme c'est du 1er juillet 1987 à la fin
juin 1988, cela veut dire que c'est terminé. Est-ce qu'effectivement on
a dû... ? Est-ce qu'il avait fini de remplir le mandat ou s'il y a eu un
prolongation d'embauche?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les parties auraient, semble-t-il,
rempli les obligations contenues au contrat. Maintenant, je peux
peut-être vous fournir une copie du contrat.
M. Paré: Non. Est-ce qu'on peut seulement avoir le nom de
la personne embauchée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le nom de la personne? Le contrat
est entre la Société d'habitation du Québec et Gestion
Normand Joly inc. La personne comme telle, son nom de baptême est M.
Patrick Sabourin.
M. Paré: Quand on dit que le dossier s'est
égaré, cela veut dire quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qu'on ne le retrouvait plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paré: J'ai pensé que c'était cela, mais
en d'autres termes plus administratifs, comment peut-on égarer un
dossier? Ce n'est pas parce que c'est 38 000 $, mais dans les engagements, il
doit y avoir une vérification mensuelle ou quelque chose à la
Société d'habitation du Québec pour les contrats et les
dépenses?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai deux lettres qui peuvent
peut-être nous faire cheminer dans ce labyrinthe. L'une, datée du
13 novembre 1987, signée par Raymond Baillargeon, de la Direction
générale du financement et de l'administration à la
Société d'habitation du Québec et adressée à
M. Rémi Morneau, au Conseil du trésor, et qui se lit comme suit:
"Cher collègue, "Suite à notre conversation
téléphonique, tu trouveras ci-inclus les formules d'engagement
financier reliées à des contrats qui ont été
accordés par d'autres ministères ou organismes à
même les fonds de la Société d'habitation du Québec,
engagements numéros 14, 15, 16, 17, 18, 19, 21 et 26. Je joins
également les engagements pour les contrats octroyés par la
société au cours des derniers mois, engagements 10, 11, 12, 13 et
25, ainsi que les engagements reliés à notre paiement pour le
loyer de la société à la SIQ, engagements 23 et 24.
"Espérant le tout à ton entière satisfaction, je te prie
d'accepter mes plus sincères saluta-
tions."
J'en ai une autre de la même personne, soit de M. Baillargeon,
à M. Richard Genest, du Conseil du trésor, et qui se lit comme
suit: "Cher collègue, "Suite à notre conversation
téléphonique, il appert que les documents reliés aux
engagements financiers de la société transmis le 13 novembre 1987
à M. Rémi Morneau ne se soient pas rendus au Conseil du
trésor. Ainsi, comme convenu, tu trouveras avec la présente,
copie de ces documents avec copie de la lettre qui les accompagnait.
"Espérant le tout à ton entière satisfaction, je te prie
d'agréer mes plus sincères salutations. "Le directeur
général."
Si cela a été acheminé par la poste, on peut
blâmer le fédéral. Si c'est par courrier interne, on a
peut-être un examen de conscience à faire.
M. Paré: Je ne pense pas que ce soit par la poste,
nécessairement, à l'intérieur de la SHQ. Mais si on ne
peut pas savoir exactement comment on l'a perdue, peut-on savoir comment on l'a
retrouvée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a retrouvé les
photocopies, on n'a jamais retrouvé les originaux. C'est peut-être
dans les bureaux de l'Opposition.
M. Paré: Ah non! Je peux vous assurer qu'il n'y a pas de
danger là-dessus. Je ne savais même pas que c'était M.
Sabourin qui était impliqué et je ne le connais pas. Mais, c'est
un peu spécial. On va le voir probablement par les autres. Quand on a
parlé d'un dossier perdu et qu'on discute en disant: Celui qu'on a
perdu, c'est pour des contrats et d'autres. Les autres n'étaient pas des
contrats perdus aussi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je me souviens qu'il y avait eu
des problèmes d'acheminement de certaines dépenses à un
moment donné au Conseil du trésor et que cela avait
été rectifié. C'était sous l'administration
précédente de même que sous l'actuel gouvernement que
certaines dépenses n'étaient pas acheminées au Conseil du
trésor. Je pense qu'il est important que toutes les dépenses qui
ont à être acheminées soient acheminées, de
façon que les parlementaires soient saisis du portrait le plus complet
possible. Quand un engagement financier arrive avec autant de retard, cela ne
nous permet pas d'avoir une évaluation aussi juste et aussi
appropriée. Pour cette perte de dossiers, je suis prêt à
vous présenter les excuses de la Société d'habitation du
Québec ou du Conseil du trésor, parce que je ne sais pas
où adresser le blâme.
M. Paré: Mais pour répondre clairement à ma
question, cela veut dire que quand vous avez énuméré
tantôt des contrats, celui-ci était égaré. Donc, on
a une photocopie. Vous avez dit que cela contient aussi - j'y vais de
mémoire - des contrats 10, 12, 13 et vous en avez
énuméré d'autres qui sont des contrats passés
aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Paré: Si je comprends bien, cela veut dire que ce sont
des contrats égarés de la même façon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'imagine que vous avez raison,
parce que la lettre de transmission du 13 novembre 1987 faisait état des
engagements qu'on a énumérés: 14, 15, 16, 17, 18, 19, 21
et 26 et d'autres engagements. J'ai l'impression que quand tu égares le
tout, c'est le tout qui est égaré.
M. Paré: Donc, normalement ce sont des engagements
financiers qu'on aurait dû étudier avant, à d'autres
mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et je vous en aurais su
gré.
M. Paré: Cela me fait plaisir de discuter avec vous
là-dessus. J'espère que je vais avoir de meilleures
réponses qu'avant. Je n'en doute pas d'ailleurs. Cela a bien
commencé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était très bien
tout à l'heure. (14 h 15)
M. Paré: Sauf que je n'ai pas encore tout à fait
les éclaircissements nécessaires. Là, c'est vraiment au
niveau administratif. Je comprends cela, sauf qu'on en a perdu plusieurs qu'on
aurait dû étudier avant, qui auraient dû apparaître
quelque part. On les a égarés, on ne les a pas retrouvés
et on a des photocopies. On les étudie en septembre 1988 comme des
dépenses de janvier 1988, mais pour des choses dépensées
et qui auraient dû passer au cours de l'année 1987. Comment est-il
possible que cela ait pris, dans ce cas-ci - les autres je ne le sais pas, on
va le savoir probablement; on va les prendre un par un, j'ai l'impression que
cela va être les mêmes qu'on va retrouver - de juillet à
novembre avant qu'on s'en aperçoive? Ce sont des dépenses quand
même importantes - 38 000 $ - qui n'apparaissent nulle part pendant toute
cette période-là!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut peut-être
résumer votre interrogation en se demandant quelle est la causa causans
de cette perte. Je n'ai pas d'objection à demander aux autorités
de la Société d'habitation du Québec de clarifier ces
interrogations légitimes des parlementaires: Pourquoi ces dossiers se
sont-ils égarés? Quelles mesures ont été prises de
façon à éviter à l'avenir les égarements de
cette
nature? Et d'acheminer les réponses aux membres de la
commission.
M. Paré: Oui, j'aimerais que vous en fassiez une demande
officielle et qu'on ait cela, non seulement pour s'éclairer
là-dedans mais pour s'assurer que toutes les mesures ont
été prises effectivement pour qu'à l'avenir on
étudie au moment opportun les dépenses, mais surtout pour qu'on
n'égare pas les documents.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et de façon à
pouvoir obtenir une réponse qui soit satisfaisante, vous devriez
peut-être parler à votre collègue qui est critique en ce
qui concerne le Conseil du trésor, pour que les mêmes recherches
s'effectuent, pour qu'on n'arrive pas face à un vide.
M. Paré: Disons que je préfère vous parler
et parler au président de la Société d'habitation du
Québec.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Votre collègue est parlable
aussi.
M. Paré: Je sais qu'il est parlable mais maintenant que le
message est passé et que la Société d'habitation du
Québec est responsable, je pense qu'en lui demandant ici et en ne
passant pas par une autre... J'aime autant qu'il y ait juste un responsable et
une seule demande, pour avoir une réponse le plus rapidement
possible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le député de
Shefford, je n'admets pas, au moment où nous nous parlons, la
responsabilité de la Société d'habitation du
Québec. Je veux qu'on soit clair. On va à la recherche, et si
c'est la société qui est responsable, cela va ressortir de la
recherche que l'on effectue. Mais il est possible que l'erreur soit survenue au
Conseil du trésor. Je ne peux pas...
M. Paré: Moi aussi, de la même façon, je ne
veux pas déjà décider; je ne le sais pas, je pose la
question. Mais le mandat, je préfère le donner directement ici et
non pas laisser entendre qu'on pourrait le donner ailleurs. Finalement, quand
il y a deux personnes qui sont responsables d'une réponse, il risque de
n'y avoir personne vraiment responsable.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il est chez nous, vous allez
avoir la réponse, je peux vous assurer de cela.
M. Paré: D'accord. Cela va pour cet engagement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'autres questions sur
l'engagement 3?
Est-ce que je pourrais savoir, M. le minis- tre, sur l'engagement 3, la
firme ETI inc., pour quel montant a-t-elle soumissionné? Parce qu'on n'a
pas le montant. Habituellement on l'a sur le deuxième, mais on n'a pas
le montant dans ce cas-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La proposition de la firme ETI
inc. a été rejetée puis-qu'aucun des trois candidats
proposés ne répondait aux exigences de base de l'appel d'offres.
Elle n'aurait donc pas soumis de prix.
Le Président (M. Parent, Bertrand): En tout cas, vous me
permettez, c'est quand même assez curieux. Il y avait dix propositions
qui ont été demandées; deux ont été
reçues et sur les deux, il y en a une seule qui satisfaisait aux
besoins. Ce que je me demande, c'est: Est-ce que les spécifications
étaient tellement précises que dans le fond on voulait avoir
telle personne? C'est un point d'interrogation dans ce sens-là, parce
que je ne vois pas de problèmes à fournir les services d'un
programmeur dans le cadre de ce qu'on avait besoin. Au nombre de firmes de
programmeurs qu'il y a, j'imagine que cela devait être relativement
facile. C'est un petit peu curieux qu'il n'y ait pas plus qu'une personne
finalement, d'autant plus qu'on dit que la firme Normand Joly inc. a
été choisie par un comité de sélection. Il ne
devait pas y avoir une longue discussion au comité de sélection
à partir des réponses que vous me donnez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je partage
votre avis sur certains de vos propos, mais vous me permettrez bien humblement
de ne pas les partager quant à la difficulté de soumettre une
proposition. Il y a quand même eu une dizaine de propositions qui ont
été demandées. Il n'y a que deux propositions qui ont
été reçues. Il y a donc huit propositions ou proposeurs
qui n'étaient même pas intéressés. Il doit donc y
avoir un certain degré de difficulté. Je pense que c'est
là où l'élimination la plus prononcée s'est
effectuée, parce que les gens apparemment auraient choisi de ne pas
répondre à l'appel de proposition. Je ne sais pas pourquoi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je me permettrais de
dire que dans ces cas-là, la question qu'il faut peut-être se
poser est la suivante Est-ce que les spécifications demandées
étaient tellement serrées que cela faisait une élimination
automatique?
Cela me va. M. le député de Shefford.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous voulez que l'on
fournisse les spécifications qui étaient exigées? Je n'ai
pas d'objection; peut-être que cela va tous nous éclairer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si c'était
possible, je pense que ce serait bon pour
le bénéfice des membres de la commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va être fait, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'engagement 3 est vérifié? Cela va. J'appelle l'engagement
4.
M. Paré: L'engagement 4, c'est encore une fourniture de
services d'une personne-ressource. Est-ce que dans ce cas, c'est un emploi
à temps plein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le présent contrat entrera
en vigueur le 13 juillet 1987 et se terminera le 30 juin 1988.
M. Paré: Effectivement la personne n'est plus à
l'emploi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est terminé. Le nom
de la personne: Bertrand Guay.
M. Paré: Tantôt, à l'engagement
précédent, on disait que cela prenait un programmeur.
D'après ce que je peux voir, les qualifications étaient
drôlement spécifiques et difficiles à satisfaire. Sur dix,
un seul se qualifiait ou était intéressé. Comme vous avez
dit tantôt, probablement que c'était tellement exigeant,
même s'il y a plusieurs firmes...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous m'autorisez, j'ai les
exigences et je peux peut-être les communiquer immédiatement
à la commission. Cela va peut-être vous aider à
répondre à cette question. Sur l'engagement antérieur, les
exigences étaient les suivantes: Deux ans d'expérience totale en
informatique, trois mois d'expérience en programmation EXTRACTO, neuf
mois d'expérience technique en micro-informatique, dont trois mois
d'expérience en programmation, langage C, et trois mois
d'expérience en base de données sur ordinateur central. Je ne
sais s'il y a beaucoup de députés qui se qualifient. Sauf vous,
M. le Président.
M. Paré: On avait des exigences, je comprends,
c'était un programmeur. Maintenant, c'est un chef de projet, afin de
prendre en charge le système "Subvention aux Offices municipaux
d'habitation". Je ne pense pas qu'on ait révolutionné le monde au
cours de l'année 1987-1988 là-dessus. Les subventions aux Offices
municipaux d'habitation, c'est quelque chose qui existe déjà
depuis un certain nombre d'années. J'aimerais savoir ce qui peut
justifier qu'on doive aller chercher quelqu'un à l'extérieur - je
sais qu'il y a à la Société d'habitation des gens
compétents, avec beaucoup d'expérience, qui sont là - et
qu'on se permette de faire une dépense de 54 512.50 $ pour une personne
pendant un an - c'est plus que notre salaire, M. le minis- tre - un an de
temps, pour un projet, lorsqu'à la société, ils ont les
compétences nécessaires pour le faire. Surtout que ce n'est pas
un programmeur, ce n'est pas un programme spécial, ce n'est pas
l'implantation d'un nouveau programme; c'est de prendre en charge le
système "Subven- . tion aux Offices municipaux d'habitation". Je dois
dire que je ne comprends pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais peut-être
répondre en vous référant à l'article 1 du contrat
qui est intervenu entre la Société d'habitation et l'Info-conseil
consultation inc., la nature de la convention. La firme s'engage pour le compte
de la société, dans le cadre de la réalisation de son plan
de développement, à fournir les services d'un chef de projet afin
de prendre en charge le système "Subvention aux OMH",
conformément au document contractuel. Elle s'engage aussi à
exécuter tout autre travail qui bien que non spécifiquement
mentionné pourrait être requis suivant les règles de l'art
et l'esprit des documents précités. Les exigences du
présent mandat sont décrites au cahier des charges. Si on a eu
recours à l'extérieur, à l'époque, j'imagine que
c'est parce qu'on n'avait pas les ressources à l'interne.
M. Paré: Est-ce que vous seriez prêt à faire
comme tantôt, à nous déposer le contrat?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui.
M. Paré: Quand vous dites qu'on n'avait pas les ressources
et que c'est quelque chose qui existe déjà... Les subventions aux
Offices municipaux d'habitation, il n'y a rien de nouveau là-dedans,
cela existait déjà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais les systèmes
évoluent. Je ne crois pas qu'on fonctionne avec le même
système en 1988 qu'à une autre époque.
M. Paré: Prenons l'époque autre qui ne nous
pénalisera pas, vous et moi: 1987. En 1987, il y avait
déjà des gens en place, je suppose, étant donné que
les subventions se sont rendues aux offices. Pourquoi est-ce que ce ne sont pas
eux qui ont continué la même procédure, la même
façon d'agir? À moins qu'on ait transformé le
système de façon radicale; si c'est le cas, pourquoi a-t-on
changé le système et qu'est-ce qu'on a changé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a effectivement
transformé le système et il y a maintenant des données
additionnelles qu'il faut entrer dans le système. Vous avez
répondu un peu à votre question, s'il n'y avait pas eu
transformation du système, s'il n'y avait pas des données
additionnelles à entrer, on aurait pu continuer à fonctionner
comme on fonctionnait auparavant.
M. Paré: Les gens qui étaient déjà en
charge de ce système en 1986-1987 n'avaient ni le temps, ni la
compétence pour être capables d'améliorer, alors que ce
sont eux ou elles - avec un "s" ou pas de "s" - ces ou cette personne n'avait
ni le temps, ni les compétences pour modifier quelque chose alors que
c'est elle qui devait connaître les lacunes et qui devait probablement
être en mesure de suggérer à M. Guay les modifications
à apporter.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Votre raisonnement pourrait bien
s'encadrer ou se situer si ce sytème avait été
développé à l'interne. Mais le nouveau système a
seulement été développé à l'externe. Donc,
cela s'est toujours fait par contrat. On a ajouté un complément
à des contrats qui avaient toujours été donnés
à l'externe.
M. Paré: Donc, cela veut dire qu'au moment où on se
parle, étant donné que le contrat de M. Guay est terminé
depuis fin juin 1988, le nouveau système est là. Maintenant, cela
veut dire que la personne qui était là avant M. Guay, et qui a
probablement toujours été là pour gérer l'ancien
système et qui gère le nouveau système, c'est celle qui
est en place?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique que sur le plan de
l'informatique à la Société d'habitation du Québec,
nous n'avons jamais eu le personnel régulier qui nous aurait permis de
faire face au développement et aux nouvelles exigences, et nous sommes
continuellement en embauche d'occasionnels, de contractuels, etc.
M. Paré: Cela veut dire qu'on en avait un à 57 000
$ l'an passé, comme on n'en a pas et qu'il faut toujours engager un
contractuel, est-ce qu'à 54 512,50 $ par année, on ne serait pas
mieux d'offrir un emploi permanent au prix du personnel en place
régulier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait discuter sur le
montant de l'engagement. Est-ce que les soumissionnaires ont
soumissionné trop haut? Est-ce qu'un permanent coûterait moins
cher à la Société d'habitation du Québec? Je pense
que vous vous êtes joints aux félicitations qu'avait
adressées mon prédécesseur à la
Société d'habitation du Québec pour sa saine gestion des
fonds publics. Vous savez que la cote de crédit de la
Société d'habitation du Québec a été
bonifiée, et c'est toujours dans ce souci d'une saine gestion que vous
avez des choix à effectuer. Si vous engagez un employé permanent
pour votre informatique et son développement, est-ce que vous deve2
avoir recours à un occasionnel, est-ce que vous devez avoir recours
à un contractuel? Je pense qu'il est important de juger la gestion de la
Société d'habitation du Québec, peut-être avec des
yeux très indépendants. Y a-t-il des yeux plus
indépendants que ceux qui accordent les cotes de crédit?
M. Paré: Vous avez dit dans vos remarques, il y a quelques
minutes, qu'il n'y a pas de personne en poste qui soit responsable du
système. On y va par occasionnels régulièrement. Qui
planifie ces besoins?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous ai indiqué qu'il y
avait une équipe en place, mais que les besoins de développement,
de modernisation, de modification, d'ajout au système font en sorte
qu'il faut continuellement, depuis un certain nombre d'années, ajouter
des ressources techniques, humaines à ces gens en place. (14 h 30)
M. Paré: Cela va changer quoi, le système qu'on
vient d'implanter? Parce que c'est seulement un système, à moins
que je n'aie pas compris le titre du projet, afin de prendre en charge le
système de subventions aux offices municipaux d'habitation. C'est quoi
le système? Qu'est-ce que cela va améliorer? Cela va changer
quoi, le système qu'on vient d'implanter?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que je vais vous faire la
même offre que j'ai eu l'occasion de faire à votre collègue
ce matin. Quand on parle d'informatique, quand on parle d'évaluation
d'un système informatique, lorsqu'on parle d'ajouts à des
systèmes informatiques, cela suscite de la part des parlementaires -
à juste titre - de nombreuses questions.
Il s'agit d'un domaine où nous ne sommes pas tous des
spécialistes. En tout cas, celui qui vous parle se défend d'en
être un. J'avais vécu l'expérience au ministère de
la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. J'avais offert aux
parlementaires de la commission des engagements financiers - parce qu'on
était en achat d'équipement massif à ce moment-là -
la possibilité de faire venir l'expert du ministère, le permanent
que nous avions à l'intérieur du ministère, de
façon qu'il vous explique le fonctionnement et révolution des
systèmes informatiques.
Cela a porté fruit, parce que, par la suite, cela a
apporté aux membres de la commission une meilleure compréhension
du système en place, de son évolution, de son fonctionnement et
cela a répondu à plusieurs questions, attentes, demandes et
exigences légitimes des parlementaires. Je suis prêt à vous
faire la même offre si, à la prochaine séance, vous voulez
entendre l'expert de la Société d'habitation du Québec.
Vous serez à même de juger d'où le système est
parti, où il est rendu et où on s'en va.
De cette façon-là, vos questions seront mieux
formulées et les réponses plus articulées que celles que
je peux vous donner sur le plan technique. Chaque fois qu'on me demande comme
ministre l'achat d'une nouvelle pièce d'équipement, etc., je pose
une foule de questions, mais de façon à m'assurer que je ne
prends pas les mauvaises décisions et j'exige toujours une
garantie additionnelle. Je demande et j'insiste que, au-dessus de ma
signature apparaisse "sur la recommandation de tel spécialiste", parce
que j'e n'ai pas la prétention d'avoir une formation très
poussée en informatique.
M. Paré: Je ne décline pas l'offre. Loin de
là. Mais ma question est plus sur les besoins et non pas le
fonctionnement du système comme tel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela fait partie de l'offre.
M. Paré: Oui, mais avec d'autres personnes ici, on a eu
à travailler sur l'implantation de l'informatique à
l'Assemblée nationale sur le plan de la sécurité et le
Journal des débats et dans les bureaux de comté. On a vu
des machines; on en a lu des briques et je dois vous dire bien humblement que
je n'ai pas tout compris non plus, sauf...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous me rassurez!
M. Paré: ...on sait à quels besoins cela
répondait et de quelle façon on est capables de l'utiliser. Donc,
de ce côté-là, j'ai déjà vu des rapports de
spécialistes sans tous les comprendre. Mais, au moins, on savait
où on s'en allait. Là-dessus, je sais un peu ce que c'est. Aller
voir, je ne dis pas que je ne suis pas intéressé, mais cela va me
montrer le fonctionnement. Moi, c'est sur l'objectif. Pourquoi a-t-il fallu un
projet semblable pour cette raison? C'est cela que je demande. Qu'est-ce qui
l'a justifié et quelles sont les améliorations que cela va
apporter d'avoir dépensé, d'avoir eu un projet, d'avoir
embauché un chef de projet à 54 000 $ pour regarder le
système de subventions aux offices municipaux d'habitation quand c'est
déjà connu? Il y a 500 ou 600 offices municipaux d'habitation au
Québec.
Là, on ne parle pas en termes de programme global comme PAAPR,
quoique ce soit la propriété ou d'autres auxquels on pourrait
revenir plus tard où, là, c'est ouvert à des millions de
citoyens qui peuvent faire une demande et que chaque cas est particulier en
fonction de la valeur de la bâtisse. Là, c'est un programme norme,
établi et les municipalités fonctionnent là-dedans depuis
des années.
Moi, je n'avais pas entendu parler de problèmes. Je sais qu'on
dialogue régulièrement - il le faut - avec l'Association des
offices municipaux d'habitation du Québec et qui demandent des
modifications, mais plus sur le plan de la subvention aux HLM, je ne comprends
pas que cela ait justifié de revoir le système de fond en
comble.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'offre que je vous ai faite et
que vous avez acceptée, à savoir de vous communiquer le contenu
du contrat va vous éclairer, parce que vous vous rappellerez qu'à
la lecture, il y avait ce qui était spécifiquement
mentionné et il y avait d'autres éléments.
Vous comprendrez qu'avec un budget de 175 000 000 $ de subventions
annuelles, qu'avec 650 offices et 53 000 logements, vous pouvez raffiner votre
système quasiment ad infinitum. Maintenant, la Société
canadienne d'hypothèques et de logement exige des renseignements qu'elle
n'exigeait pas dans le passé sur le plan du contrôle des
dépenses, etc. et nous avons ajouté des éléments
comme l'économie de l'énergie, une banque d'immeubles. Ce sont
des éléments qui n'existaient pas au programme.
Si vous me dites: Est-ce qu'une dépense de 54 512,50 $ n'est pas
justifiée dans un tel cas, je vais vous dire que je
préfère pour le moment prendre la parole des experts du
ministère bien que le règlement m'oblige à prendre la
parole du député de Shefford. Maintenant, je pense qu'il y aurait
possibilité de concilier les opinions en informatique du
député de Shefford et la nécessité d'investir avec
les experts du ministère, si vous releviez l'offre que je vous ai faite
dans le but d'amener un éclairage plus complet parce que j'ai bien
compris le parallèle que vous avez fait avec l'équipement
informatique à la disposition des membres de l'Assemblée
nationale, mais quand même des experts sont venus nous l'expliquer.
M. Paré: Je retiens votre offre. Une dernière
petite question là-dessus. Quand on regarde... Ou cela n'aurait pas
dû être là, c'est par accident ou je ne comprends pas, quand
on dit: soumission reçue: 1 et cela a été choisi par un
comité de sélection. Je ne pense pas qu'il y avait besoin d'un
choix bien élaboré là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Propositions demandées: 10;
propositions reçues: 2; soumissions demandées: 2; soumission
reçue: 1. C'est un processus d'élimination qui est tout à
fait naturel. Vous demandez une dizaine de propositions, vous en recevez 2.
À partir des deux propositions que vous recevez, vous demandez deux
soumissions et il y en a un seul qui répond.
M. Paré: Donc, cela devient automatique et non pas choisi
par un comité de sélection.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le fameux astérique, ce
sont les contraintes de l'informatique. 1° choisi par un comité de
sélection, je vous avoue que le choix n'a pas dû être
difficile et que la réunion a dû être brève, j'ose le
croire.
M. Paré: Moi aussi. Pas d'autres questions
là-dessus.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement financier
4 est donc vérifié. J'appelle
l'engagement 5.
M. Paré: Comme il s'agit tout simplement de services
d'entretien, je n'ai pas de questions là-dessus.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est donc
vérifié. J'appelle l'engagement 6.
M. Paré: C'est encore de la fourniture de services d'un
analyste programmeur. Quelle a été la durée du contrat
dans ce cas-ci?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le contrat est entré en
vigueur le 15 juillet 1987 pour se terminer le 30 juin 1988.
M. Paré: À monsieur ou madame qui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est à Mme Maryse
Fiset.
M. Paré: Effectivement, depuis le 30 juin, la personne
n'est plus à l'emploi de la société.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Son contrat est
terminé.
M. Paré: Je regarde, c'est encore 46 000 $, si on fait
l'addition de tout cela, est-ce qu'on ne serait pas en mesure d'aller se
chercher ou d'ouvrir un poste permanent à la société pour
un programmeur ou un analyste ou quelqu'un de ce secteur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ne font pas tous la même
chose, ni sur le même type d'équipements. Si vous avez
remarqué, cela prendrait un spécialiste généraliste
ou un généraliste spécialiste.
M. Paré: Je sais qu'on reviendra ultérieurement sur
les gens qui travaillent présentement dans des engagements probablement,
mais au moment où on parle, y a-t-il d'autres analystes, programmeurs ou
d'autres gens qui sont embauchés occasionnellement pour une année
comme cela, à la société?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas quant à l'engagement
financier 6. Il ne couvrait qu'une seule personne.
M. Paré: Je n'aurais pas d'autres questions sur
l'engagement 6.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 6 est
donc vérifié. J'appelle l'engagement 7.
M. Paré: Celui-là est un contrat de services pour
la préparation d'un cadre normatif de développement de
systèmes requis par la Direction de l'informatique de la
société. Donc, c'est un cadre normatif de développement du
système comme tel. C'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...compliqué.
M. Paré: Oui, c'est un peu compliqué. Vous allez
m'expliquer ce que vous avez jugé utile là-dedans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai rien jugé parce que
je n'étais pas là à l'époque, j'étais
suffisamment occupé ailleurs.
M. Paré: Les gens qui vous accompagnent vont justifier
cela et nous dire comment il faut, maintenant, regarder tout cela, ce plan de
développement-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que c'est
essentiellement pour s'assurer que le développement du système de
la Société d'habitation du Québec soit en accord avec
celui du Bureau central de l'informatique.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre,
j'aurais une question. Le total de l'engagement 7 est-il de 44 500 $, parce
qu'on parle d'une imputation budgétaire de l'ordre de 55 625 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le montant de l'engagement est de
44 500 $. Maintenant, en 1987-1988, il s'agit bien de ce montant. Pour
1988-1989, il y aurait un deuxième versement de 11 125 $, ce qui fait en
sorte que le total serait l'addition des deux chiffres.
Le Président (M. Parent, Bertrand): À ce moment, si
on approuve ou si on vérifie, il faudrait s'assurer que le montant soit
réellement de 55 625 $ et non de 44 500 $. Je me demande si ce n'est pas
l'imputation budgétaire de 1987-1988 qui est erronée. Est-ce
qu'il y a moyen d'avoir cette vérification? Habituellement, le montant
total de l'engagement correspond à l'imputation budgétaire des
deux années.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous indiquer - et je
pense que cela peut répondre à la question - que le contrat est
pour un prix de 44 500 $ et que le contrat couvre la période qui se
termine le 1er juillet 1988. Donc, il n'y aurait pas besoin d'engagement pour
l'année 1988-1989. Ce qu'on devrait demander à la commission
d'approuver c'est l'engagement de 44 500 $ et s'il y avait des besoins
additionnels nous devrions revenir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, l'engagement
total est de 44 500 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est exact. Est-ce
que ça va, M. le député de Shef-ford? C'est
vérifié?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'engagement
10.
M. le député de Shefford, est-ce que vous avez des
questions sur l'engagement 10?
M. Paré: Oui. C'est un avocat de Montréal. Ce sont
des honoraires d'avocats pour la révision de l'évaluation
foncière. Qui est l'avocat qui a été embauché?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pardon?
M. Paré: Qui est l'avocat dont on a retenu les
services?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On retient
généralement les services d'une firme. Habituellement, on
procède par le ministère de la Justice, dans les autres
ministères que j'ai occupés... On retient les services d'une
firme, sauf pour des cas bien spécifiques, mais la firme peut en faire
faire une partie par un avocat de plus de dix ans d'expérience, de moins
de cinq ans et ce sont les tarifs du Conseil du trésor qui s'appliquent
à ce moment.
M. Paré: Vous devez savoir au moment où on se
parle, puisque c'est commencé étant donné que l'engagement
est de janvier 1988, s'il y a plus d'un avocat qui a été mis sur
la cause et, qu'il y en ait eu plus qu'un ou seulement un, est-ce qu'on peut
savoir qui a été mandaté, quelle personne?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La seule façon de vous
répondre complètement pourrait être, si on l'a, de vous
produire la facturation du bureau d'avocats. Parce qu'on peut confier le mandat
à un avocat senior, mais il peut se faire assister par un stagiaire ou
un avocat junior dans le bureau. La seule façon certaine de savoir qui a
facturé quoi c'est de regarder l'état de compte qui est
adressé au ministère de la Justice, contrôlé par la
Justice. On a le détail du compte d'avocats.
M. Paré: Sauf que même si c'est un avocat ou une
avocate, une personne comme telle, elle a eu affaire directement aussi avec les
gens de la société, c'est évident.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le président-directeur
général m'indique qu'habituellement, à l'intérieur
de ce bureau, c'est Me Robert Nantais qui fait office de procureur responsable.
Maintenant, moi, je ne pourrais pas vous dire qu'il est le seul à avoir
touché au dossier à l'intérieur du bureau. Il faut aller
voir.
M. Paré: Mais est-ce que vous seriez prêt à
déposer la facture?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne l'ai pas, elle est
acheminée au ministère de la Justice.
M. Paré: En ce qui concerne la société, on
ne serait pas en mesure de nous dire quel avocat, précisément,
était sur ce dossier? (14 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On vient de vous l'Indiquer...
M. Paré: Oui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...c'est Robert Nantais.
M. Paré: Donc, c'est vraiment lui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est vraiment lui. Mais si vous
me demandez s'il s'est fait aider dans le bureau, etc., je ne le sais pas.
M. Paré: D'accord. Étant donné qu'on est sur
l'évaluation foncière de certains immeubles appartenant à
la Société d'habitation du Québec, est-ce qu'on peut
savoir combien il y a de litiges ou de contestations en fonction de
l'évaluation de nos édifices?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour les années 1982
à 1987, il y avait approximativement 400 dossiers qui faisaient l'objet
de litiges. On m'indique qu'ils sont tous réglés, sauf trois ou
quatre dossiers qui seraient soit devant le BREF, soit devant les tribunaux de
droit commun.
M. Paré: Donc, il ne resterait que quelques
édifices.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Trois ou quatre dossiers.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous avez d'autres
questions concernant l'engagement 10, M. le député de
Shefford?
M. Paré: Non, cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. Alors,
l'engagement 10 est donc vérifié. J'appelle l'engagement 11.
M. Paré: C'est exactement la même chose, sauf qu'au
lieu d'être à Montréal, ici, maintenant, on est à
Québec. Qui était l'avocat, pour ce cas-ci?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique qu'à
l'intérieur de la firme Marquis, Huot &
associés, l'avocat responsable était Me Richard
Lafiamme.
M. Paré: Tantôt, quand vous m'avez dit qu'il y avait
trois ou quatre immeubles ou dossiers qui portaient litige sur
l'évaluation, est-ce qu'on se référait à la
région de Montréal ou à l'ensemble du Québec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'ensemble du
Québec.
M. Paré: L'ensemble du Québec. Donc, cela veut dire
que chacun, un à Montréal et l'autre à
Québec, avait seulement un ou deux dossiers, finalement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Paré: Non. C'était pour régler les autres
dossiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le bloc de départ incluait
400 dossiers.
M. Paré: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'engagement 11
est donc vérifié. J'appelle l'engagement 12.
M. Paré: Aucun problème.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 12 est
donc vérifié. J'appelle l'engagement 13.
M. Paré: Pas de problème.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 13 est
vérifié. J'appelle l'engagement 14.
M. Paré: Dans ce cas-ci, un peu comme dans les deux
autres, les engagements 10 et 11, est-ce qu'on peut avoir le nom de l'avocat
qui a procédé dans le dossier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Me José Dorais à
l'intérieur de la firme Leduc, LeBel.
M. Paré: Je n'ai pas d'autre question concernant
l'engagement 14.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 14 est
donc vérifié, ce qui complète les engagements financiers
pour janvier 1988. En février et mars, pour l'Habitation, il n'y en
avait pas. En avril, l'engagement 10. J'appelle donc l'engagement 10 d'avril
1988, M. le député de Shefford.
Avril M. Paré: Oui. Comme il s'agit d'une subven- tion
à la Société d'habitation du Québec, tout
simplement pour fins d'équilibre budgétaire, c'est-à-dire
pour lui fournir l'argent qui lui permet de fonctionner comme
société et qui lui permet de faire, finalement, les travaux qui
lui incombent selon la loi qui lui a donné les pouvoirs qu'elle
possède présentement, tels que la mise en place des programmes,
etc. J'aurais des questions sur l'utilisation de ces 203 287 000 $ par rapport
à une foule de choses, parce que cela doit être utilisé
à toutes les fins et à toutes les sauces puisque cela concerne
l'ensemble de l'habitation au Québec.
Ma première question va toucher un secteur d'actualité, un
dossier bien précis, qui est l'accès à la
propriété ou, comme on l'appelle aussi, le programme d'aide
à la mise de fonds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, juste sur
le plan du fonctionnement des travaux de la commission, il s'agit de la
subvention annuelle de fonctionnement. Chacune des dépenses est reprise.
Cela ne me fait rien de procéder immédiatement, aujourd'hui,
à chacune des dépenses autorisées, à condition que
je sois dispensé de venir répondre, par la suite, à chacun
des éléments. On ne peut pas poser deux fois des questions sur
les mêmes sujets; je pense que ce serait faire perdre leur temps aux
membres de cette commission. Donc, si on répond immédiatement, de
façon détaillée, à chacune des composantes des 203
287 000 $, on n'aura plus à répondre sur chacun des
éléments, mois par mois, par la suite. Est-ce que cela va?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que vous
êtes en train de nous dire que vous ne voulez répondre qu'une
seule fois?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, je ne veux pas...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ce n'est pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Autrement dit, je ne sais pas si
votre interprétation est que l'engagement donne ouverture à
toutes les questions sur toutes les dépenses qui sont engendrées
par ces 203 000 000 $. Si c'est le cas, on aura réglé toute
l'année, on n'aura plus besoin de faire d'engagements financiers; si ce
n'est pas le cas, on peut dire pourquoi il s'agit de 203 000 000 $,
globalement. C'est seulement pour ne pas répéter le processus
deux fois; je sais que votre temps est précieux, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, M. le
député de Shefford, vous pourriez peut-être préciser
votre question.
M. Paré: Oui. Effectivement, et simplement pour aller dans
le sens de ce qui se passe depuis
des années aussi. Ce que je demande n'est rien d'exceptionnel ou
de nouveau. C'est l'occasion d'être capable de juger des dépenses
qui sont effectuées, et c'est aux engagements financiers que nous devons
le faire. Quand vous dites: Si je réponds maintenant je vais avoir
répondu pour l'année, vous allez avoir répondu pour
l'engagement 10, parce que ce sont 203 000 000 $ qui sont dépenses.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et c'est sur cela que je veux que
nous nous entendions. Je n'aurai plus de question de l'année dans les
engagements finnaciers, ailleurs cela va, aux débats, à
l'Assemblée nationale, mais aux engagements financiers sur ce 203 000
000 $.
M. Paré: Vous n'en aurez probablement plus sur le 203 000
000 $, mais si, en cours d'année - et c'est ce qui risque d'arriver - il
y a un autre engagement financier qui donne de l'argent à la
société pour mettre en branle les programmes, pour donner de
l'argent aux bénéficiaires, nous y reviendrons, à moins
que vous ne donniez plus d'argent à la société au cours de
l'année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, c'est à peu
près ce qui devrait se produire et c'est là que je vais tenter de
vous expliquer dans quel cadre... Si vous prenez les crédits, pour cette
année, de la Société d'habitation du Québec, vous
aviez, en ce qui concerne le budget, 374 894 500 $. C'était le chiffre
que vous aviez. Aujourd'hui, nous vous demandons, ou nous demandons à la
commission d'approuver une dépense ou une allocation de 203 287 000 $,
parce que nous pensons recevoir de la Société canadienne
d'hypothèques et de logement, la différence de 171 607 500 $.
C'est pour cela que nous vous demandons ce montant, autrement nous devrions
vous demander aujourd'hui 374 000 000 $ et que l'argent que nous recevons de la
Société canadienne s'en aille au fonds consolidé. Tout ce
que cet engagement financier vise à faire, c'est d'adopter cette
nouvelle procédure administrative.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Mais seulement pour
les fins d'une bonne compréhension, que ce soit pour cet engagement
financier ou n'importe quel autre engagement financier, à compter du
moment où il est appelé, les questions sont posées et
lorsqu'il est vérifié, que ce soit pour 203 000 000 $ ou pour 36
000 $, il est vérifié, et je pense que nous nous entendons
là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va, M. le
député de Shefford?
M. Paré: Vous allez certainement accepter, M. le ministre,
que nous posions plusieurs questions sur plusieurs dossiers, étant
donné que c'est quand même sur - et vous l'avez dit
vous-même - au-delà de 374 000 000 $ de dépenses de la
société, dont 203 000 000 $ de dépenses que nous
approuvons aujourd'hui. Si nous acceptons - je vais prendre seulement les
exemples qui ont été mentionnés tantôt, dans les
engagements financiers - de traiter le cas d'un avocat ou d'une personne qui a
été embauchée pour une période d'une année,
cas par cas, vous allez accepter que sur les 203 000 000 $ nous allions
à fond sur l'utilisation que la société va en faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai aucune objection, je
voulais seulement que dans le processus nous nous entendions bien, et que ce
soit enregistré dans le Journal des débats, que nous
épuisions toutes les questions et vidions les 203 000 000 $.
M. Paré: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous n'y revenons plus.
M. Paré: Si vous nous fournissez d'autres occasions, nous
y reviendrons aussi, mais, pour le moment, sur l'engagement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais pas aux engagements
financiers.
M. Paré: Non exactement, pas sur l'engagement de 203 000
000 $ parce que nous l'aurons étudié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah c'est juste. Il faut
établir les règles du jeu.
M. Paré: Sur les 203 000 000 $, il devrait y avoir un
montant qui va être utilisé, entre autres, pour le nouveau
programme d'aide à la mise de fonds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Paré: Vous me dites que non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Paré: Donc, cela veut dire que pour cette année,
même si le programme est annoncé et mis en place, nous pensons
qu'il ne nous coûtera rien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien non, ce n'est absolument pas
cela. C'est un programme qui a été annoncé dans le budget
du ministère des Finances et qui ne pouvait donc pas être dans les
crédits du ministère.
M. Paré: D'accord. Mais sur le programme, quand
même, la société va devoir le mettre en place - c'est
déjà parti d'ailleurs - et permettre
aux bénéficiaires d'en profiter.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais pas dans le cadre du
montant de 203 000 000 $ qui est devant nous.
M. Paré: Dans le cadre des responsabilités de la
Société d'habitation du Québec.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais pas sur cet engagement
financier.
M. Paré: À mon avis oui, parce que, quand vous
dites...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse de diverger d'avis,
mais ce n'est pas le cas. Il s'agit de sommes d'argent qui ont
été annoncées par le ministre des Finances dans le
discours sur le budget, qui ne font pas partie des crédits qui
apparaissent au livre des crédits sous la forme des 374 000 000 $ et qui
ne font aucunement partie des 203 000 000 $ que nous avons devant nous
aujourd'hui.
M. Paré: Dans les 203 000 000 $ que nous sommes à
étudier aujourd'hui, c'est, par la loi 137, la Société
d'habitation du Québec qui doit livrer les programmes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous donner
l'énumération des programmes qui sont couverts par...
M. Paré: Non, mais vous allez me laisser finir ma
question. J'aimerais mieux qu'au lieu d'avoir une enumeration des programmes,
on ait une discussion sur les programmes et sur celui-ci. J'espère que
vous allez accepter de me répondre sur ce programme parce que cela
pourrait être utile, et non seulement cela pourrait être utile
mais, à mon avis, c'est essentiel qu'il y ait des choses qui soient
éclaircies.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous invite à passer
à mon bureau, M. le député, mais dans le cadre des travaux
de cette commission, j'ai un engagement de 203 000 000 $. Je viens de vous
indiquer - et je pense que vous avez l'obligation, en vertu du
règlement, de prendre ma parole - que le programme dont vous parlez ne
fait pas partie de cet engagement financier. Donc, M. le Président, je
m'excuse d'insister, mais si M. le député a des suggestions, des
recommandations à me faire en dehors des travaux de la commission, il
est le bienvenu à mon bureau.
M. Paré: La Société d'habitation du
Québec est reconnue comme mandataire du gouvernement pour l'application
des programmes d'habitation et, dans les 203 000 000 $, il y a une partie qui
va quand même être utilisée au niveau de l'administration de
la Société d'habitation du Québec parce que c'est elle qui
a à voir à ce que les programmes soient rendus aux citoyens. Vous
me dites que non. Je vais vous dire juste une remarque là-dessus. Je
suis pas mal déçu, et je vais vous le dire, contrairement aux
premières paroles que j'utilisais lors de mon arrivée
tantôt à cette commission, parce que je me disais qu'on n'avait
pas beaucoup de réponses des anciens ministres, mais au moins eux, ils
acceptaient de discuter des programmes. Là, vous êtes en train de
me dire que vous ne voulez pas parler de tout ce qui concerne l'habitation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je m'excuse, M. le
député de Shefford. Je ne veux pas entrer dans un débat
avec vous. Je vais demander au Président de se prononcer
immédiatement. Est-ce qu'on a le droit de poser des questions, en ce qui
concerne l'engagement qui est devant nous, sur des éléments que
le ministre dit ne pas être contenus dans l'engagement? Cela, c'est oui
ou c'est non. Maintenant, pour toutes les questions qui sont contenues
là, M. le député, on a réglé cela: vous
pouvez les poser et je vais tenter d'y répondre dans la mesure du
possible. Je pense que les règlements ont été
adoptés pour que nos travaux procèdent de façon
ordonnée et je sais ce qui arrive lorsqu'on procède de
façon désordonnée: on n'aboutit à rien. Je vous
invite à poser strictement des questions sur cet
élément-là et je m'engage à répondre
à ces questions dans la mesure du possible.
Maintenant, si vous voulez en poser en dehors de
l'élément, vous demandez une permission spéciale au
Président et un acquiescement unanime de la commission pour parler
d'autre chose que des engagements financiers qui sont devant nous aujourd'hui.
Cela se peut qu'on s'entende.
M. Paré: Là-dessus, M. le Président, je vais
vous demander si on peut effectivement, comme on l'a toujours fait dans le
passé, profiter du moment où on donne à la
Société d'habitation du Québec les moyens de fonctionner,
les moyens de rendre à la population les programmes qui sont
élaborés, de rendre aux bénéficiaires les sommes
auxquelles ils ont droit grâce à ces programmes... Les 203 000 000
$ sont l'ensemble de l'argent utilisé par la Société
d'habitation du Québec pour s'administrer, pour rendre les services et
donner aux bénéficiaires les sommes qui leur sont dues. Est-ce
qu'on peut poser des questions sur les 203 000 000 $ qui sont l'ensemble de
l'aide à l'habitation au Québec administrée par la
Société d'habitation du Québec? Est-ce que je peux poser
des questions sur ce fameux programme alors qu'on retrouve le programme d'aide
à la mise de fonds...
Le programme d'aide à la mise de fonds est un programme du
gouvernement du Québec administré par la Société
d'habitation du Québec.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Écoutez, je
pense que le ministre, à loisir, peut en tout temps répondre ou
ne pas répondre à ces questions et l'Opposition ou le
député qui pose des questions sera à même de juger.
Cependant, dans le cadre qui nous préoccupe plus
particulièrement, effectivement, les questions qui sont posées
ont trait directement et indirectement aux sommes qui sont
dépensées par la Société d'habitation du
Québec. Il me semble très clair que le débat peut
être plus large d'autant plus que c'est l'occasion, lors des engagements
financiers, d'avoir ce genre de discussion. Cela aurait pu, tout aussi bien, se
situer dans te cadre des remarques préliminaires. Je pense que, de part
et d'autre, tout le monde a été très bref. Il y a deux
heures qui sont consacrées à l'habitation - et cela vaut pour
n'importe lequel des dossiers - et, dans ce cadre-là, il ne reste qu'un
engagement financier à vérifier.
Je pense que le ministre pourrait certes se prêter à
répondre aux questions. Maintenant, s'il y a des questions auxquelles
vous n'êtes pas prêt à répondre ou si vous ne voulez
pas vous embarquer dans ce débat, vous n'aurez qu'à le situer et
le député ou quelque autre député, à mon
point de vue, prendra d'autres moyens pour obtenir les réponses. Mais je
pense que c'est d'us et coutumes que, s'il y a des questions... Je ne dis pas
que si on arrivait à l'engagement 10 et qu'on voulait parler de tout
autre programme qui ne touche pas la Société d'habitation du
Québec... Mais lorsqu'on parle d'un engagement financier qui donne le
cadre très large de 203 000 000 $ des sommes dépensées par
la Société d'habitation du Québec, cela me semble tout
à fait acceptable. Il n'y a pas lieu d'avoir de longs débats
là-dessus, mais, de part et d'autre, les questions qui doivent
être posées au cours de la prochaine heure ou des 55 minutes qui
restent... (15 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, j'ai
offert d'autres façons de procéder au député de
Shefford. Je vais me soumettre à votre décision, mais je vous
demanderais, vu qu'elle va constituer une jurisprudence, un
précédent non seulement pour cette commission, mais pour
l'ensemble des commissions qui étudient les engagements financiers... Je
vous ai dit de mon siège que la question que m'adressait le
député de Shefford ne relevait pas de l'engagement 10,
n'était pas incluse dans les 203 287 000 $, mais tirait sa source du
discours sur le budget, qu'elle reviendra devant cette commission lorsqu'elle
sera dépensée et qu'elle n'est d'aucune façon
reliée à ces 203 000 000 $. Si on me dit qu'on peut poser des
questions à l'extérieur des 203 000 000 $ de
l'élément 10, je suis prêt à répondre et
à me soumettre à votre décision, M. le
Président.
C'est quand même une décision qui va faire jurisprudence.
Je vous inviterais, étant donné l'importance de la
décision, à vérifier avec le
Secrétariat des commissions parlementaires ou possiblement avec
le Président. On pourra interpréter la décision que vous
rendez comme une possibilité pour les parlementaires de poser des
questions en dehors des sommes d'argent affectées. Il s'agit d'une
décision importante. S'il y a un consentement unanime - je peux
l'offrir, si cela peut libérer du précédent - de la
commission afin qu'on puisse poser des questions, en dehors de cet engagement
financier, sur un programme annoncé par le ministre des Finances, je
suis bien à l'aise d'en discuter et de répondre aux questions du
député de Shefford.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pour bien clarifier
l'esprit de la décision que j'ai rendue tantôt et que je
maintiens, c'est qu'on n'a pas toutes les questions qui vont être
posées par le député de Shefford pour savoir si elles sont
recevables ou pas. Sauf qu'à l'intérieur des programmes qui
regardent la Société d'habitation du Québec, vous
conviendrez, M. le ministre, que lorsqu'on analyse l'engagement financier qui
correspond aux sommes d'argent, pour l'année en cours, qui vont à
la Société d'habitation du Québec, il semble que ces
programmes soient reliés directement et indirectement. Il ne s'agit pas
pour le député de Shefford et critique de l'Opposition de
s'embarquer dans le discours sur le budget. C'est en ce sens que les
discussions sont très larges. Pour ne pas avoir nécessairement
l'expérience parlementaire que vous avez, j'ai constaté que,
durant les trois années, dans les commissions, cela a été
traité assez largement pour autant qu'on ne s'évade pas en dehors
de cela. On se situe à l'intérieur du budget de la
Société d'habitation du Québec. Cela ne me semble
pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux bien que vous compreniez,
M. le Président, que le budget ou les crédits sur lesquels
m'interroge présentement le député de Shefford ne font
aucunement partie des 203 287 000 $ contenus à l'élément
10 des engagements financiers. Si vous maintenez votre décision dans ces
circonstances, je vous indique que vous commettez un précédent.
Je vous recommande la prudence et des vérifications auprès du
secrétariat parce que votre décision peut être transposable
dans d'autres commissions parlementaires.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Shefford.
M. Paré: Toujours sur le même sujet. Ce que j'ai en
main est un dépliant distribué par la Société
d'habitation du Québec, donc de l'argent utilisé par la
Société d'habitation du Québec pour la promotion du
programme. On retrouve, dans les 203 000 000 $, une partie de l'argent qui est
utilisée pour mettre en place un programme qui va coûter un
certain montant à la Société d'habitation du
Québec. Je ne veux pas parler
du montant qu'à coûté la couleur qu'il y a sur le
dépliant. Mais comme une des fonctions importantes de la
Société d'habitation du Québec est la mise en place des
programmes et qu'on lui donne de l'argent pour être capable de mettre les
programmes en branle... Il ne s'agit pas des dépenses que cela
génère. On a le droit de parler, à mon avis, de ce que la
Société d'habitation du Québec est en train de faire de ce
programme. C'est là-dessus que je veux aller. Je ne vous demanderai pas
le budget, etc. du programme, même si cela pourrait être
très intéressant. Vous n'êtes pas obligé de me
répondre là-dessus. Mais sur le programme comme tel, la
publicité qui est faite, les explications qui sont rendues, etc....
C'est le rôle de la Société d'habitation du Québec
de rendre le programme profitable aux citoyens, finalement. Elle essaie de le
faire par la publicité. C'est correct. J'ai toujours dit que
j'étais favorable à cela parce que, comme gouvernement, le
meilleur service qu'on peut rendre à un citoyen, c'est d'abord
l'information. L'information, il faut la passer d'une certaine façon, et
elle est passée par la Société d'habitation du
Québec qui est responsable de la mise en place du programme.
Ma question n'est pas compliquée. Là-dedans, on apprend -
et vous l'aviez dit -qu'effectivement, c'est un programme de mise de fonds.
C'est ce qu'on retrouve dans la documentation de la Société
d'habitation du Québec et c'est de cette façon qu'elle va
appliquer le programme et qu'elle va reconnaître, quand les formulaires
seront remplis, si les gens sont admissibles ou pas. Sauf qu'il faut qu'on soit
clairs pour que les gens puissent en profiter.
Je veux vous donner aujourd'hui l'occasion de compléter, vous et
les gens qui sont à la table, l'information, importante pour la
population, sur leur possibilité de participer à ce programme. On
retrouve là-dedans que les gens peuvent avoir une garantie de prêt
de 10 %, jusqu'à un maximum de 7000 $ sur l'emprunt. Dans Habitabec,
tout dernièrement, le 9 septembre 1988, on demande d'amener des
précisions. Vous l'avez certainement lu, donc vous serez en mesure de me
répondre: "L'accès à la propriété demande
d'être précisé". Vous avez certainement eu, sinon vous, les
gens de la société, des interrogations ou des
inquiétudes... Je vais essayer d'être clair, la question ne sera
pas compliquée et j'espère que la réponse ne le sera pas
non plus et qu'elle répondra à ce que les gens veulent
savoir.
On dit d'abord que c'est un programme d'aide à la mise de fonds.
C'est censé être une mise de fonds pour pouvoir devenir
propriétaire de son logement, de sa bâtisse, de son immeuble. Par
contre, je vous pose la question: Est-ce que c'est vrai que certaines banques
refusent cette garantie comme mise de fonds? Je vais vous donner un exemple: Si
quelqu'un s'achète une maison de 70 000 $, normalement, dans la
tête de beaucoup de personnes dont celles de ceux qui sont venus me voir
chez nous et certainement dans d'autres bureaux de comté aussi... Les
gens viennent, veulent avoir leur maison qui coûte 70 000 $ et
considèrent que les 10 % exigés par une institution
financière sont les 10 % garantis par le gouvernement. C'est comme cela
que c'est dit, finalement, puisque c'est l'aide à la mise de fonds.
Donc, pour les gens, une maison de 70 000 $, c'est un emprunt de 70 000 $ donc
une garantie de 7000 $ par le gouvernement, qui est la mise de fonds. Les
banques refuseraient que les 7000 $ garantis soient la mise de fonds. En termes
très clairs, cela veut dire qu'il faut que l'individu arrive avec ses
7000 $, emprunte 63 000 $ et le gouvernement lui offre une garantie sur
l'emprunt hypothécaire, c'est-à-dire sur 63 000 $, de 6300 $.
Quelle est la bonne interprétation? Est-ce que, sur 70 000 $, l'individu
qui veut s'acheter une propriété doit arriver avec sa mise de
fonds, comme les banques l'exigent, de 7000 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La bonne interprétation, je
devrais dire la seule interprétation, est celle qui permet aux personnes
d'avoir accès au programme.
M. Paré: Est-ce qu'une personne qui veut s'acheter une
maison de 70 000 $ doit avoir en sa possession, pour aller emprunter à
une banque, 7000 $ dans ses poches?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La façon pratique de vous
répondre, encore une fois, est la suivante. Des institutions
hypothécaires reconnaissaient et d'autres ne reconnaissaient pas le
programme comme tel. Vous avez une institution qui oeuvre dans le secteur
privé, qu'on appelle MICC, et vous avez une autre institution qui
s'appelle la Société canadienne d'hypothèques et de
logement. Le président de la Société d'habitation du
Québec a eu des contacts avec MICC qui nous permettent de vous dire,
sous réserve d'une entente écrite, que le problème est
réglé avec MICC et que, le problème étant
réglé avec MICC, le secteur public qui est
représenté par la Société canadienne
d'hypothèques et de logement devrait suivre.
M. Paré: Donc, l'intention du gouvernement, du
ministère, la façon dont nous voulons l'appliquer et que nous
voulons que les citoyens en bénéficient, c'est-à-dire que
quelqu'un qui veut s'acheter une maison de 70 000 $ peut aller emprunter 70 000
$ dont 7000 $ seront garantis... Je n'ai pas bien compris. Bien, il va falloir
qu'on recommence, parce que c'est ce que les gens nous posent comme question.
C'est ce que Habitabec demande d'éclaircir. Je reçois des appels
téléphoniques de toutes les régions du Québec
où on nous dit: Les caisses populaires auraient accepté - en tout
cas, certaines caisses populaires - auraient accepté de prêter
les
70 000 $ sur 70 000 $ de la valeur d'une maison et il y a 10 000 $
là-dessus garantis par le gouvernement, mais les banques ou quelques
banques auraient refusé et cela prendrait - selon des informations ou
des questions que j'ai de certains individus - cela prendrait un amendement
à la loi fédérale et qu'il y aurait des
négociations en cours. Je veux seulement savoir si c'est vrai. Est-ce
que cela prend un amendement? Si cela n'en prend pas, tant mieux.
Vous semblez me dire que les négociations sont terminées.
Si elles sont terminées, cela veut dire que ça devrait être
en application bientôt. Qu'est-ce qui va être en application
bientôt? Parce que quand je vous ai dit que pour une maison de 70 000 $,
on peut en emprunter 70 000 $. Si ce n'est pas cela, dites-le moi clairement.
Pas pour moi, pour que les citoyens qui veulent en bénéficier
sachent exactement dans quoi on s'embarque.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas une vaste
expérience du marché immobilier comme pouvait avoir mon
prédécesseur qui était notaire de profession, mais pour
avoir transigé personnellement dans le marché immobilier, je peux
vous dire que les exigences des institutions financières en ce qui
concerne les résidences varient suivant une foule de critères. Il
y a un exemple typique qui me revient à la mémoire. Si vous
achetez une maison en milieu rural, non desservie par aqueducs et
égouts, la caisse populaire de votre quartier ne vous prêtera pas
le même pourcentage d'argent que si vous achetez une maison identique en
centre urbain desservie par aqueducs et égouts.
Donc, il n'est pas question pour le gouvernement du Québec de
changer les pratiques bancaires des institutions financières. C'est une
aide à la mise de fonds et les règles de base de la joute
immobilière demeurent en place. La caisse populaire peut exiger dans le
cas d'une certaine résidence, parce qu'elle est située à
certains endroits, parce que c'est dans un certain district, parce que c'est
cela, la politique de la caisse populaire régionale ou de la caisse
populaire locale. Elle peut exiger 100 %, 90 %, 85 %, etc. et c'est la
même chose qui s'applique aux autres institutions financières.
En ce qui concerne le deuxième volet de votre question, ce que
nous avons réglé avec MICC ne nécessiterait pas, sur le
plan du règlement avec la Société canadienne
d'hypothèques et de logement, une modification à la loi
fédérale. Il s'agit strictement d'une politique interne.
M. Paré: D'accord. Je vais essayer de résumer; je
veux que ce soit bien clair. Cela ne demande pas une modification à la
loi fédérale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsque nous avons
négocié avec MICC, c'était le secteur privé. Sur le
plan du gouvernement fédéral, pour obtenir la même chose,
il s'agit strictement que la Société canadienne
d'hypothèques et de logement modifie une règle interne.
M. Paré: D'accord. Donc, tout ce qui concerne la
Société centrale d'hypothèques et de logement, c'est une
règle interne; cela ne prend pas un changement législatif.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'aura pas besoin de demander
au premier ministre Mulroney de prolonger la session pour adopter ce projet de
loi en toute urgence.
M. Paré: Bon. J'ai au moins cela de très clair. Je
suis bien content. Cela ne prend pas un amendement législatif; c'est de
régie interne pour la Société centrale
d'hypothèques et de logement pour être capable de se conformer
à l'esprit, si c'est l'esprit. Je ne suis pas sûr. On va
maintenant revenir là-dessus. Si on a réglé cela, on dit:
On laisse...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on a réglé
le pourcentage également? Parce qu'il s'agit d'une question importante
pour l'usager. Quand vous m'avez posé la question: Est-ce que c'est 100
%? Dans certains cas, cela dépend de l'institution financière et
cela dépend de beaucoup de facteurs.
M. Paré: Bon bien, c'est cela. C'est exactement ce que je
veux clarifier de façon à - je ne veux pas faire de la politique
- passer l'information, afin de me permettre de donner une bonne information et
permettre à tous mes collègues de donner une bonne information et
à la Société d'habitation du Québec à
l'aider à faire son boulot et de passer de l'information claire de
façon qu'on n'ait pas autant de questions ou qu'on puisse donner les
bonnes réponses. (15 h 15)
Vous me dites que le programme comme tel, c'est un programme d'aide
à l'accès des propriétés résidentielles et
c'est une aide à la mise de fonds. Donc, cela ne remplace pas la mise de
fonds. C'est une aide à la mise de fonds. Là, je serai
très clair et précis, je dois vous dire que vous m'avez quand
même donné une bonne explication, voyez je l'ai comprise. Sauf que
je ne suis pas sûr que cela avait été perçu comme
cela. Je suis sûr que cela n'avait pas été perçu
comme cela par tout le monde, par exemple, par les questions que j'ai eues d'un
peu partout au Québec de gens qui disent: Nous pensions que
c'était un programme qui remplaçait la mise de fonds,
c'était perçu comme cela. C'est aussi ce qu'Habitabec demandait
de venir éclaircir, que les gens soient bien éclairés.
Oui, c'est un programme d'aide à la mise de fonds, mais un tel programme
aurait pu être la mise de fonds et c'est ce qu'on voulait savoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela aurait
été un programme de mise de fonds.
M. Paré: Bon. C'est ce que je vous demandais, c'est la
possibilité de l'éclaircir et je pense qu'à partir de
maintenant, ce sera clair pour tout le monde. Cela veut dire dans mon exemple
de tantôt que si on va dans une institution financière qui exige,
parce qu'on ne modifie par le rôle et la façon de procéder
des institutions, c'est leur façon de procéder et elle a besoin
de garantie... Elle sait très bien que l'aide est sur sept ans et
qu'ensuite l'individu devra absorber le capital et les intérêts,
il n'y a pas de risque à prendre, elle exige les 10 %. Elle peut...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas obligatoirement.
M. Paré: Pardon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas obligatoirement non plus.
M. Paré: Pas obligatoirement, sauf que, d'après ce
que j'entends, ce que j'ai et que la Société d'habitation du
Québec doit avoir aussi comme plainte et, à preuve, c'est que
vous négociez avec la Société canadienne
d'hypothèques et de logement pour essayer que ce ne soit peut-être
pas cela ou moins, mais l'institution va certainement exiger un certain capital
de départ, une mise de fonds et nous apportons une aide à la mise
de fonds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas obligatoirement. Il y a des
institutions qui, même avant l'existence du programme, acceptaient une
hypothèque à 100 % à condition que la personne ait des
revenus, des avoirs autres qu'une hypothèque. Cela varie de cas à
cas, de situation en situation et d'institution financière en
institution financière. Ce que le programme apporte à tous ceux
et à toutes celles qui y sont admissibles, c'est une aide
additionnelle.
M. Paré: Vous allez reconnaître avec moi, par
contre, que, lorsque vous dites: La banque peut très bien, la caisse et
l'institution financière peuvent très bien accepter un
financement à 100 % à condition que l'individu ait un tas de
garanties à côté. Vous allez admettre avec moi que ce
n'était pas du tout le discours du ministre des Finances ou de
l'ex-ministre responsable de l'Habitation dans le sens du programme d'aide
à l'accès à la propriété. Ce n'était
pas pour aider les gens qui sont capables de garantir la pleine valeur de leur
maison, c'était pour le coup de pouce qui manquait pour permettre aux
gens d'avoir une mise de fonds pour devenir propriétaire de leur
bâtisse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous avez compris, l'exemple
que je vous ai donné est un exemple qu'on donne lorsqu'on se retrouve
généralement dans l'Opposition - on appelle cela caricatural - si
la personne est très fortunée, qu'elle remplit tous les autres
critères: deux enfants, etc. normalement, elle a déjà eu
sa maison ou... Il s'agit d'un programme qui s'applique à la
première propriété.
M. Paré: Oui. Comme ici, avec tous les critères
qu'on a dénoncés nous, en partie, en les trouvant trop
restrictifs et l'aide pas suffisamment généreuse, vous pourrez
contester cela...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quels critères trouvez-vous
trop restrictifs?
M. Paré: Premièrement, qu'il faut deux enfants. Il
y avait la valeur de la maison qui a été modifiée
heureusement, peut-être pas suffisamment...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...contre les deux enfants.
M. Paré: ...pas de façon régionale. Non pas
contre les deux enfants; au contraire, nous donnions même 4000 $ pour le
deuxième dans l'ancien programme d'aide à l'accession à la
propriété. Ce que je dis, c'est: oui, on est d'accord avec un
programme d'aide; ce qu'on essaie de faire maintenant, c'est de le clarifier et
montrer que - non pas pour le descendre, pour le clarifier - effectivement ce
n'est pas un programme de mise de fonds, c'est un programme d'aide à la
mise de fonds et là, ce sera très clair à partir de
maintenant, c'est l'institution financière qui, selon ses
critères et ses barèmes, va décider si elle exige de
l'individu un montant de dépôt, un montant sur le paiement de la
maison. Donc, cela veut dire que les gens qui arrivent déjà au
bout de la cenne et qui n'ont pas d'argent de côté, cela ne leur
permet pas d'accéder à la propriété...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...selon la réaction de son
institution financière.
M. Paré: Oui, selon... D'accord, si vous voulez, à
100 %, mais quelqu'un qui n'a pas de garantie et qui arrive déjà
à peine... Je me rappelle une commission parlementaire où il y
avait certains de mes collègues ici, où on étudiait la
conversion en copropriété et on disait: Ce qui manque pour
permettre à certaines personnes d'accéder à la
propriété, c'est toujours la mise de fonds. Donc, il faut un
programme d'aide pour leur permettre de l'avoir. Là, ce n'est pas vrai
que cela va répondre à tout ce monde-là. Cela va
dépendre en grande partie des institutions financières.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je tiens à rassurer le
député, le programme avec les budgets qui ont été
annoncés ne visent pas à répondre à tous les
individus qui ne sont pas
encore propriétaires au Québec, au contraire, le programme
a été ciblé. Les critères qui ont été
ajoutés au programme font en sorte que la clientèle est
sélective, que ce sont les familles qui ont déjà deux
enfants entre zéro et 18 ans qui sont privilégiées, que ce
sont des types de maisons dont la valeur est inférieure à 95 000
$. On ne vise pas les châteaux non plus. On ne prétend pas que ce
programme d'aide à la mise de fonds va faire en sorte que tous les
Québécois et toutes les Québécoises vont se
retrouver en mesure de devenir des propriétaires demain matin. Je ne
pense pas que ni le ministre des Finances du Québec, ni mon
prédécesseur, ni les députés libéraux de
l'Assemblée nationale, ni la publicité qui en a été
faite par la Société d'habitation du Québec, aient eu
cette prétention. Au contraire, le programme a été
clairement intitulé: Aide à la mise de fonds. Les critères
ont été soigneusement analysés et étudiés de
façon à rejoindre les familles québécoises qui ont
besoin de ce coup de pouce additionnel comme aide à leur mise de fonds.
Et c'est cette clientèle qui est visée.
M. Paré: Effectivement, c'est une clientèle
ciblée, cela veut dire une clientèle qui n'est certainement pas
la clientèle la plus démunie. Je comprends cela, c'est pour
accéder à la propriété. Tout ce que je fais, je
réfléchis tout haut. Ce n'est pas la plus démunie et ce
n'est pas non plus la clientèle à revenus moyens parce que pour
être capables d'acheter une maison, de faire leur dépôt, de
faire face à leur paiement avec les montants d'aide qui sont là,
le maximum de 7000 $ cela peut être plus ou moins. Avec les calculs que
nous avons faits chez nous à partir de gens qui sont venus nous voir,
cela voudrait dire des gens qui sont capables et qui font au-dessus de 40 000 $
ou 45 000 $ par année pour pouvoir accéder à la
propriété. Donc, cela ne vient pas, je vais y revenir
tantôt, au sujet d'un autre programme, aider ceux qui gagnent 13 500 $
qui sont démunis et on ne dépasse pas cela dans des programmes
d'aide et dans tous les autres programmes d'aide qui existent. Mais on arrive
toujours avec une catégorie qu'on dit qu'à partir de maintenant
dans l'entente fédérale-provinciale, on aide les plus
démunis, donc, les travailleurs de 13 500 $ et moins et les autres cela
va en diminuant, on les aide moins. Et on s'en va maintenant aux 45 000 $.
Donc, ce qu'on appelle l'expression populaire, le "payeur de taxes" qui n'a
jamais de possibilités, lui, d'en épargner, entre les 13 500 $ et
les 45 000 $, lui, on ne lui donne pas de possibilités d'accès
à la propriété par ce programme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas, sauf erreur,
qu'il y ait jamais quelqu'un sauf peut-être le député de
Shefford qui a prétendu qu'il s'agissait d'un programme qui s'applique
aux plus démunis. C'est un programme d'aide à la mise de fonds
pour l'accès à la propriété. Moi, j'ai
été ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité
du revenu et j'étais en charge du programme pour les plus démunis
au Québec, le programme de l'aide sociale. Je ne pense
sérieusement pas que les assistés sociaux aient la mise de fonds
nécessaire et que le coup de pouce qu'on leur donne va faire d'eux des
propriétaires demain matin. Si c'était le cas, je pense que Mme
Harel m'a raconté des choses lorsqu'on établissait ensemble les
besoins des gens qui étaient des assistés sociaux, je pense que
le ministère, la Société d'habitation du Québec
continuent des programmes pour les plus démunis. Il y a encore de la
construction de HLM, il y a encore de la location dans le milieu privé,
il y a encore les organismes coopératifs et il y a encore tous ces gens
pour les programmes des plus démunis. Ce n'est pas un programme qui vise
les plus démunis de la province de Québec. S'il fallait que ce
programme rejoigne les plus démunis, moi, je questionnerais les
architectes et les ingénieurs qui ont mis sur pied ce programme. Si vous
voulez que l'on règle cela tout de suite, ne me demandez pas si
l'intention gouvernementale est de rejoindre les plus démunis, ce n'est
pas l'intention ni du ministre des Finances, ni du ministre qui m'a
précédé, ni de la Société d'habitation du
Québec, ni de celui qui vous parle, de rejoindre par ce programme
très spécifique les plus démunis de la
société. Les gens qui peuvent devenir propriétaires
finalement dans la société et qui ont déjà deux
enfants sont des gens qui, suivant l'évaluation du gouvernement ont
besoin d'un coup de pouce. On tente de donner modestement un coup de pouce
à ces gens-là! Moi, si vous nous reprochez d'aider les gens trop
riches, bien, ils ne sont pas assez riches pour avoir fait la mise de fonds et
pour avoir acquis leur première propriété ces
gens-là, ou, ils avaient des priorités ailleurs. Ce qu'on tente
de faire de ces gens, ce sont des propriétaires au Québec. Je
pense qu'en ce faisant et en insistant sur le fait qu'ils doivent avoir deux
enfants, que c'est leur première propriété, etc., on vise
à continuer les autres éléments de la politique familiale
qui était contenue dans le budget. Il faut lire le budget du
gouvernement du Québec dans son ensemble. Tout le monde a applaudi ce
budget sauf quelques députés péquis-tes dans la province
de Québec.
M. Paré: Vous pouvez toujours prendre des bouts de phrases
et faire une dissertation dessus, je n'ai jamais dit, loin de là, que
c'est un programme qui permettrait aux plus démunis de devenir
propriétaire, il faut tout de même être réalistes, et
pour les démunis, j'espère que les autres programmes vont
être améliorés et j'espère que nous aurons le temps
de les élaborer un peu.
Ce que je dis, c'est que finalement le contribuable moyen ne deviendra
pas plus propriétaire, et vous avez raison de dire que c'est une
clientèle ciblée par ce programme, c'est
clair et net. Ce ne sont pas les plus démunis et c'est tout
à fait normal que ce ne soit pas cela, j'espère qu'il leur sera
permis, par exemple, un peu plus de HLM que la diminution que nous connaissons
depuis certaines années, et autre chose. Mais, ce n'est pas cette
clientèle, ce que je dis et vous le confirmez à mesure que vous
parlez, ce n'est pas non plus le contribuable moyen, parce que pour devenir
propriétaire... Non, et je vais juste le dire et ce sera clair. Nous ne
créerons pas d'illusions non plus. Pour être capable de payer une
maison d'environ 50 000 $, II faut payer environ 500 $ par mois, plus les
taxes, les rénovations, l'entretien et le "kit" au complet, et cela pour
une famille avec deux enfants, selon le calcul. Connaissant le coût de la
vie actuel, effectivement, pour bénéficier de ce
programme-là, ceux qui ne gagnent pas - parce qu'il faut qu'ils aient
deux enfants, il faut qu'ils les nourrissent - entre 40 000 $ et 50 000 $ et
plus par année, à moins de commencer à manger du beurre
d'arachides, il sont mieux de ne pas penser que ce programme est pour eux.
Sachant en plus que ce n'est pas la mise de fonds, mais une aide
à la mise de fonds, l'APCHQ avait raison de dire que cela ne nous permet
pas de réviser à la hausse, mais absolument pas, le niveau de
construction résidentielle au Québec. Cela n'aura aucun effet, et
ceux qui s'inquiétaient, non, je sais que ce n'est pas le but, mais je
veux seulement vous rappeler que finalement l'accès à la
propriété sera très limité par cela, et je vais
vous poser une question là-dessus pour clore ce sujet, vous dites que
c'est une clientèle ciblée qui est limitée, selon vos
espoirs ou vos calculs, pensez-vous qu'au cours de l'année à
venir cela pourrait permettre, en termes de quantité de citoyens,
d'accéder à la propriété par ce programme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on se retrouve ici l'an
prochain, il me fera plaisir de vous faire un bilan de ce qui s'est produit
pendant l'année. Ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt
que semble porter l'ensemble des intervenants du domaine de l'habitation
à ce programme et je me rends même compte qu'il y a plus de gens
qui s'y intéressent qu'il y en a qui vont être admissibles
finalement, parce qu'ils ne répondront pas à tel ou tel
critère.
Mais ce que je peux vous dire, c'est que - et j'insiste
là-dessus, sur le plan de l'intérêt du programme - nous
avons déjà reçu quelque 50 000 demandes de renseignements
sur le dit programme. S'il y a des gens qui changent leurs priorités
dans la vie, qui retardent l'achat d'une automobile, d'une
télécouleur, d'autres retardent même des vacances pour
devenir propriétaires au Québec, ce programme aura
été l'élément déclencheur et ils sont
maintenant comme pères ou mères de famille propriétaires
de leur unité de logement plutôt que des locataires. Alors ce
programme aura aidé X personnes, et chaque personne de plus c'est un pas
dans la bonne direction. J'incite le député de Shefford à
nous aider dans ces pas dans la bonne direction. Non pas en prétendant
envers les groupes les plus démunis que c'est un programme qui s'adrese
à eux. Non, ce n'est pas un programme qui d'adresse à ces gens.
Non pas en prétendant que cela s'adresse aux gens qui n'ont pas d'enfant
dans l'espoir qu'ils en aient un, ce n'est pas le cas non plus. Les
critères sont bien définis, nous pensons venir en aide à
ces familles. Maintenant, combien de ces familles choisiront de donner
priorité à cet élément et de devenir
propriétaires? Il y a une partie de la réponse qui appartient aux
familles et je serai en mesure, dans un an, de vous faire le bilan du nombre de
gens qui ont choisi de se prévaloir du programme. Grâce entre
autres à ce programme qui permet aux familles du Québec de
devenir propriétaires, celles-ci ne s'en porteront que mieux.
M. Paré: Quand on implante un programme semblable, on sait
que souvent, pour la plupart des citoyens, devenir propriétaires d'une
maison c'est le plus gros achat de leur vie et c'est pour plusieurs
années et que, pour des institutions financières, c'est la
majeure partie de leurs prêts, finalement ou sans vouloir
généraliser en tout cas... (15 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Paré: Les prêts personnels. Dans le domaine
hypothécaire, il y a une institution financière qui est
très importante pour les prêts qu'elle fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les caisses populaires.
M. Paré: Les caisses populaires, pour ne pas les nommer.
Sachant cela et sachant pour elles spécialement - elles sont partout sur
le territoire québécois - mais pour les autres institutions
financières, ce sont aussi des montants importants qui sont consentis.
Quand on implante un programme semblable, c'est sûr qu'on discute avec
ces gens. On n'implante pas cela du jour au lendemain. Est-ce que dans les
discussions que vous avez...? Vous avez eu des négociations avec la SCHL
et d'autres institutions. Mais dans les échanges que vous avez eus avec
les autres, vous ne les forcerez pas, vous ne pouvez pas les forcer. La
façon d'agir de ces gens ne sera pas modifiée. Est-ce que vous
favorisez qu'ils soient moins exigeants pour la mise de fonds?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'avais l'occasion de discuter
d'un programme annoncé de façon identique ce matin. Il s'agit
d'un programme annoncé par le biais d'un discours sur le budget. Vous
comprendrez qu'un programme annoncé par le biais d'un discours sur le
budget
ne fait pas l'objet de discussions, ni avec îes institutions
financières, ni avec les membres de l'Assemblée nationale.
J'ajouterai ni même avec les fonctionnaires de la Société
d'habitation du Québec. C'est un programme qui se doit - et c'est
là sa première caractéristique, étant donné
qu'il est annoncé dans le discours sur le budget - d'être tenu
secret jusqu'à son annonce. M. le Président de la commission sera
d'accord avec cet énoncé.
À partir du moment où il est connu, il est public. Il est
du devoir des gens qui ont la responsabilité ou qui se voient confier -
par les termes mêmes du discours sur le budget - la mise en application
d'un tel programme, de s'assurer que dans son application quotidienne, le
programme soit le plus simple et le plus souple possible. C'est la tâche
à laquelle a été conviée la Société
d'habitation du Québec. La société n'a
ménagé aucun effort dans le but de rendre ce programme à
la fois souple et simple, mais toujours en visant les objectifs qui avaient
été prédéterminés dans le discours sur le
budget du ministre des Finances. À cet effet, des contacts ont
été établis avec les différents intervenants.
M. Paré: Dans ces contacts avec les institutions, est-ce
que vous favorisiez qu'elles soient moins exigeantes? On ne peut pas l'exiger.
Je parle bien de favoriser.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a recherché, tout au
long des communications avec les différentes parties impliquées
dans ce processus - parce que ce n'est pas la société qui
prête - une meilleure compréhension. On a incité
verbalement les gens à faire preuve de flexibilité. Mais vous
comprendrez quand même que - je vais prendre l'exemple de votre
comté - quelqu'un qui va tenter de se prévaloir du programme en
plein centre-ville de Granby, risque de se voir accepter - mettons-les dans des
situations financières identiques - à un pourcentage
inférieur à celui qui se situerait en périphérie,
dans le canton de Granby. Parce que traditionnellement, les institutions
financières, les banques, etc., ont toujours exigé davantage,
lorsque ce n'était pas desservi par l'aqueduc ou l'égout. Ces
différences vont demeurer dans l'application de chaque dossier.
M. Paré: Je suis content d'en avoir parlé. On a
clarifié des choses. Si on a pu aider des citoyens et la
Société d'habitation du Québec dans leur boulot, à
répondre aux citoyens, à cette question fondamentale, je vais
être bien content. Vous avez dit - j'ai déjà hâte
d'être rendu à l'année prochaine pour avoir les
résultats - que vous avez eu 50 demandes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 50 000.
M. Paré: 50 000. J'ai hâte de savoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des appels
téléphoniques, excusez des demandes de renseignements.
M. Paré: Cela se traduira par combien d'acceptations? Ce
sera une autre affaire. En fonction des critères et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je vous dis, c'est que
l'important... C'est que les objectifs du gouvernement d'aider ces familles
à devenir propriétaires soient atteints. Nous ne sommes pas le
seul intervenant. Pour terminer, il ne s'agit pas non plus, pour vous rassurer,
d'un programme de construction domiciliaire, d'aucune façon. Cela
s'applique aux maisons neuves, mais cela s'applique également à
des logements usagés et même à des maisons mobiles.
M. Paré: D'accord. Sur un autre sujet, maintenant.
Le Président
(M. Parent, Bertrand): Si vous
permettez, M. le député, la parole avait été
demandée. Est-ce sur le même sujet, avant de transmettre...?
M. Paré: Oui, c'est un peu...
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Beauce-Nord.
M. Audet: Merci, M. le Président. C'est seulement pour
ajouter un commentaire à ce que le député de Shefford
vient de dire. Dans mon comté, c'est un programme qui fait l'affaire des
gens que j'ai eu l'occasion de rencontrer. Mais je voudrais mettre en garde le
député sur certaines choses. On se rappelle le programme, en
1982, sous l'ancienne administration en ce qui concerne l'accession à la
propriété, qui avait connu quand même un succès
assez intéressant. Je pense que vous êtes d'accord avec cela. Si
on regarde ce qu'il en coûtait pour acquérir une
propriété à cette époque-là, parce qu'on
était en crise économique, les taux hypothécaires
étaient à 16, 17 et 18 %. Quand on regarde aujourd'hui le
programme... avec l'argent que le gouvernement investit, avec le niveau des
taux hypothécaires, s'ils ne continuent pas à monter, l'argent
qui est donné aujourd'hui est encore beaucoup plus substantiel que ce
que l'ancien gouvernement donnait. Alors, je ne comprends pas pourquoi le
député a des doutes ou des appréhensions sur les
succès que ce programme peut remporter, quand on regarde ce qu'il va
apporter au couple. Et je terminerais en disant que c'est sûr, M. le
ministre l'a mentionné et vous l'avez mentionné aussi, que cela
ne vise pas les gens les plus démunis, c'est vrai, mais cela vise
peut-être des couples, des gens qui en ont le plus besoin. Les jeunes
couples, entre autres, qui ne disposent pas du capital nécessaire pour
acquérir une propriété. Alors, je pense qu'avec les
objectifs que ce
programme vise, je ne serais pas étonné que l'an prochain,
même s'il y a eu déjà 50 000 appels, on n'aura
peut-être pas comblé 100 000 demandes. Ce sont juste les propos
que je voulais ajouter, M. le Président. Merci.
M. Paré: Je ne suis pas inquiet, on ne verra pas 100 000
demandes de toute façon, ce n'est pas ce qu'on retrouve dans le discours
sur le budget. Il y a juste deux petits points. Oui c'est vrai, il faut tenir
compte de la conjoncture. Mais quand on tient compte de la conjoncture, il ne
faut pas oublier que ce sont des chiffres sortis cette semaine, lesquels sont
disponibles pour tout le monde. Puis là je ne parlerai pas seulement du
Québec, mais ce n'est certainement pas mieux, de 1978 à 1988 avec
ce qu'on a connu comme crise économique et tout cela, le revenu des
Canadiens a baissé de 11 %. Par contre, le revenu en fonction des
dépenses, gains-dépenses, faites le calcul et malheureusement, je
n'ai pas l'article avec moi, le revenu disponible est de 11 % inférieur
quand même. Cela veut dire que les coûts ont augmenté plus
vite que les revenus des citoyens et l'augmentation du prix des maisons aussi.
Vous avez connu la spéculation, vous êtes au courant de cela tout
le monde, cela a tellement augmenté que l'aide devrait être
augmentée aussi et ce n'est pas le cas. Donc, il faut regarder oui, ce
que vous dites comme facette fait partie des calculs qu'on doit regarder. Il
faut regarder aussi les autres calculs. C'est plus coûteux de s'acheter
une maison aujourd'hui à cause de la spéculation, pas juste
à cause de l'augmentation et de l'inflation, alors que le revenu
disponible a diminué.
Quand on disait tantôt, oui c'est beau dans une politique
familiale, puis oui je suis pour les enfants sauf que, lorsqu'on exige qu'il y
ait deux enfants au lieu d'un au départ, cela veut dire que cela
coûte plus cher parce que nourrir deux bouches c'est beaucoup plus
coûteux qu'une seule. Donc, les critères font en sorte que ce sont
des familles qui ont plus de responsabilités: cela prend plus de revenus
pour avoir accès à l'accès à la
propriété. J'espère, moi aussi, que cela va profiter
à des gens. On verra l'an prochain, sauf que 50 000 demandes, c'est
évident que ce ne seront pas 50 000 dossiers, ce ne seront pas 100 000
non plus, mais vous avez fini avec ce chiffre. Ce n'est pas cela qui est
prévu dans le budget non plus.
Juste une petite question sur ce qui n'est pas en soi calculable mais la
Société d'habitation du Québec doit certainement avoir le
mandat d'étudier et de consulter là-dessus, parce que cela fait
longtemps que c'est en branle: Est-ce qu'il y a une politique sur l'habitation
qui s'en vient et qui doit être déposée bientôt?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez. Au plan de la
politique sur l'habitation comme tel, vous avez en marche toute une
série de programmes. Il faut soustraire là où cela ne
répond plus aux besoins, ajouter où il y a des besoins nouveaux
qui apparaissent, il s'agit de cibler des clientèles. Je vous dirai que
la société évolue continuellement dans cette
direction.
M. Paré: Mais, est-ce votre intention, parce que votre
prédécesseur l'avait annoncé à plusieurs reprises,
de déposer une politique globale sur l'habitation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous faire parvenir
dès aujourd'hui l'ensemble des programmes que nous administrons et vous
serez à même de qualifier s'il s'agit, à partir de
l'ensemble des programmes, d'une politique. Notre prétention est que ce
qui existe aujourd'hui mérite d'être révisé,
bonifié et mieux ciblé et c'est ce à quoi nous nous
attaquons.
M. Paré: Donc, tout au cours des deux dernières
années, on s'attendait toujours à un dépôt d'une
politique globale et encore dans La Tribune de Sherbrooke, le 22 avril dernier,
le ministre disait qu'il rendrait publics bientôt ses objectifs en
habitation par une politique globale. Vous êtes en train de me dire qu'on
a fait des améliorations, des nouveaux programmes, qu'on a
amélioré, modifié des choses et que c'est cela, en fait,
la mise en place progressive de la politique. Si j'interprète ce que
vous avez dit, il n'est pas de votre intention de déposer une politique
globale sur l'habitation. Vous êtes prêt à déposer
les programmes qui existent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous n'avez pas
complètement saisi le sens de ce que je vous ai dit. À titre
d'exemple - parfois on comprend plus aisément par l'exemple - mon
prédécesseur avait mis sur pied un programme expérimental
de location dans le secteur privé.
M. Paré: Supplément au loyer privé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Supplément au loyer
privé. Le programme a fait l'objet d'évaluations partielles. Les
évaluations dudit programme se poursuivent. Les spécialistes nous
indiquent que le programme pourrait avoir des résultats
intéressants en période de surabondance de logements, comme c'est
présentement le cas dans certains endroits au Québec; qu'il faut
quand même être prudents, conserver d'autres programmes au cas
où ce taux d'inoccupation baisserait dangereusement, de façon
à avoir la flexibilité nécessaire pour agir.
Certaines personnes vous mentionneront le fait que le programme
Logirente a également connu des effets bénéfiques.
S'agit-il de l'étendre? Y a-t-il des possibilités de l'incorporer
à l'entente fédérale-provinciale sur le logement? Ce que
je vous dis, c'est qu'il faut agir prudemment, en conservant suffisamment de
flexibilité pour être capables de répondre à des
besoins changeants, dans un marché changeant. Toute politi-
que qui s'éloignerait de cette flexibilité pourrait mettre
de l'avant des programmes qui seraient rapidement déphasés. Donc,
si vous voulez l'appeler la politique de la Société d'habitation
du Québec, c'est de faire preuve en toute circonstance de cette
flexibilité afin de permettre à la population de
bénéficier de logements adéquats en toutes
circonstances.
Si vous nous demandez si nous avons l'intention de cibler certaines
clientèles, j'aurais envie de vous répondre oui.
M. Paré: Donc, il ne faut pas s'attendre à un
dépôt de documents ou de politique globale, mais plutôt
à une flexibilité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous voulez des documents, je
peux vous en envoyer.
M. Paré: Sur les programmes, cela répond à
ma question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous voulez des documents, on
peut vous en envoyer. En ce qui concerne un document qui serait... Vous
pourriez l'appeler une politique sur l'habitation qui résumerait...
M. Paré: Les programmes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'état des programmes
appliqués ainsi que ceux que nous comptons appliquer. Nous pensons
être capables de vous communiquer ces informations.
M. Paré: Je dois vous dire que je les ai pas mal
ramassés, d'une façon disparate, peut-être. Je les connais
pas mal, les programmes. Sauf que ce n'était pas cela que votre
prédécesseur s'était engagé a faire. C'était
le dépôt d'une nouvelle politique et non pas des programmes.
Vous parlez de flexibilité. On ne peut pas être contre en
soi, sauf que ce que vous avez dit après m'inquiète un peu, quand
vous avez parlé du programme de supplément au loyer privé.
Vous avez dit: Cela prend de la flexibilité dans ce programme de
supplément au loyer privé parce qu'il faut tenir compte du taux
de vacance.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un des critères.
M. Paré: Donc, le supplément au loyer privé
a été amené pour aider le plus de gens possible dans le
besoin, disait-on. Là, vous dites: Ce programme est important dans la
flexibilité, ce que des groupes avaient dénoncé en disant:
II n'est pas fait pour répondre aux besoins, il est fait en fonction du
taux de vacance. C'est ce que vous venez de confirmer.
Une voix:...
M. Paré: C'est ce que vous avez dit, vous vous relirez.
Vous avez dit: Cela prend de la flexibilité. Notre politique porte sur
la flexibilité. La flexibilité, dans le programme de
supplément au loyer, et je prenais des notes en fonction de ce que vous
disiez, doit tenir compte du taux de vacance. Donc, en fonction de l'aide aux
propriétaires et non pas des besoins des plus démunis. Si
c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon prédécesseur
m'avait prévenu, M. le Président.
M. Paré: Si cela reflète le fond de votre
pensée, c'est inquiétant. Seriez-vous prêt à prendre
l'engagement que vous aviez pris quand vous étiez à la place du
collègue qui vous a remplacé? (15 h 45)
Pour les plus démunis, vous connaissez le danger - en tout cas,
c'est ce qu'on retrouve dans une autre loi - de contribuer au loyer des
bénéficiaires de l'aide sociale dans les HLM et les
coopératives d'habitation. Ce sont vraiment les plus démunis. Il
faut être très pauvre pour aller dans les HLM. Dans les
coopératives, cela varie. Mais c'est un mode d'accès à la
propriété choisi par des gens. Il était question, et on
avait même commencé à informer, que dans une
coopérative surtout, la contribution du sociétaire était
considérée comme un gain, donc une diminution de l'aide sociale.
À ce moment, vous étiez ministre responsable de l'aide sociale.
Lors d'un débat du vendredi, je vous avais posé la question:
Est-ce que vous allez dénoncer cela et faire en sorte que cela ne
s'applique pas? Vous aviez dit - j'ai gardé les galées - qu'il
n'était pas question que cela soit considéré comme un
revenu ni qu'on coupe les prestations d'aide sociale à ces gens. Est-ce
que, maintenant que vous êtes ministre responsable de l'Habitation, vous
allez vous battre dans le même sens et faire en sorte que ces avantages
de participation des sociétaires dans une coopérative, ou des
démunis dans les HLM, ne soient pas pénalisés parce qu'ils
sont des assistés sociaux et demeurent dans des endroits
déjà subventionnés en partie?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, mon
prédécesseur m'avait prévenu qu'il avait tenté,
pendant qu'il avait été ministre responsable de l'Habitation, de
faire comprendre au moins l'A B C de l'habitation à son critique.
Oui, j'ai dit qu'en ce qui concerne le programme de supplément au
loyer privé, on tenait compte du taux d'occupation. Je vais vous
expliquer pourquoi. S'il n'y a pas de disponibilité, on ne peut pas
louer. Si les disponibilités sont moindres, on loue plus cher. À
un moment donné, il faut faire le rapport
coûts-bénéfices dans le programme. Il s'agit d'un
élément important du programme. En faire abstraction, comme vous
le suggérez, serait quelque chose d'ahurissant, pour ne pas dire
pire.
En ce qui concerne votre deuxième question, vous vous êtes
référé à des galées. Vous aviez posé
des questions et obtenu des réponses. Vous sembliez satisfait des
réponses obtenues. Je vous retrouve aussi satisfait que dans le
passé.
M. Paré: Donc, je considère que vous n'avez pas
changé d'idée. Vous allez défendre la même chose.
Vous allez être contre toute coupure d'aide sociale aux gens qui
participent à des travaux pour une économie de leur loyer dans
les coopératives d'habitation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous réfère aux
galées. Nous avons eu un échange de propos enrichissant à
l'occasion de cette interpellation du vendredi matin. Vous sembliez satisfait
des réponses données à l'époque. Est-ce que vous
avez changé d'avis?
M. Paré: Moi non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bon! Donc, je vous
réfère aux galées.
M. Paré: Si vous dites que vous non plus, je vais
être satisfait. Malheureusement, on achève. Je voudrais qu'on ait
le temps de parler au moins quelques minutes des coopératives
d'habitation.
Quand on a parlé tantôt du programme d'accès
à la propriété, de l'aide à la mise de fonds pour
accéder à la propriété, on a dit, et on l'avait
bien reconnu, que c'était pour aider une certaine clientèle de
gens en fonction des revenus qui sont au-dessus de 40 000 $. Il y a des
programmes d'aide pour les plus démunis, 13 500 $ et moins. Les
coopératives ont justement cette qualité de permettre
l'accès à la propriété collective pour des gens
entre les deux. C'est de plus en plus populaire. Cela devrait, à mon
avis, être favorisé. Ce n'est pas le cas depuis trois ans parce
qu'on a coupé l'aide aux GRT. On a coupé le budget de Logipop.
Logipop II n'a plus un sou, il n'y a rien dedans. Le nombre d'unités
mises en chantier diminue alors que cela devrait être le contraire.
Pour répondre à ces contribuables qui ne peuvent pas
être propriétaires de leur maison individuellement, la
coopérative est plus qu'un mode d'habitation. C'est une prise en charge,
une responsabilisation des gens. Ceux que je connais sont fiers de vivre
là-dedans. Il y a plusieurs projets. Il y en a chez nous, il y en a chez
vous aussi. J'en ai encore parlé cette semaine. C'est important, les
coopératives. On pourrait les favoriser.
Je sais que la Confédération des coopératives du
Québec devait, et vous a effectivement remis, une proposition de
façon à relancer le volet II de Logipop pour favoriser le
développement des coopératives au Québec. À la
réception de cette proposition de programmes venant de l'ensemble
finalement des Fédérations des coopératives
régionales, des caisses populaires, des groupes de GRT, donc tous ceux
qui sont impliqués dans le mouvement coopératif,
spécialement en habitation, vous avait fait une proposition de
programme. Ils avaient fait unanimité pour la présentation d'un
programme à être approuvé et discuté par la
Société d'habitation du Québec pour être mis sur
pied à un certain moment donné et dans mon cas, j'espère
le plus vite possible. Où en est rendue l'étude de cette
proposition et est-ce qu'on peut s'attendre à des développements
en ce qui concerne l'habitation coopérative?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit, M. le Président,
comme le souligne le député de Shefford, d'une orientation que
l'on se doit de privilégier. La formule comme telle et tel que l'a
décrite le député de Shefford a beaucoup de mérite
sauf que, là comme ailleurs, il s'agit pour un gouvernement, pour des
élus, d'effectuer des choix en fonction des disponibilités
financières et des priorités gouvernementales. Depuis 1986,
à travers le pays et à partir de l'entente
fédérale-provinciale sur l'habitation, le gouvernement
fédéral et les gouvernements de quelque couleur qu'ils soient
dans les autres juridictions, dans les autres provinces au Québec, ont
choisi d'orienter l'aide en tenant compte des critères, du
critère de base suivant: l'aide aux plus démunis. Tant que ce
critère va demeurer, je n'ai pas l'impression que la marge de manoeuvre
dont nous pouvons disposer soit très importante. M. le
député va peut-être me dire: Mais qu'en est-il de
votre programme d'aide à la mise de fonds? Je pense qu'il aura compris
tantôt que c'est à peu près le seul programme, pas à
peu près, que c'est le seul programme qui ne s'adresse pas aux plus
démunis et que c'est un programme de politique familiale finalement.
En ce qui concerne les programmes d'habitation comme tels, le choix
gouvernemental est de rejoindre, par l'entremise de ces nombreux programmes,
as/ec le maximum de souplesse, avec le maximum de simplicité, ceux et
celles qui dans notre société sont les plus démunis. Et
toute somme d'argent que nous utilisons à d'autres fins, si louables
soient-elles, prive ces démunis de cet argent. Donc à chaque fois
qu'un projet nous est soumis, c'est dans ce cadre qu'il est analysé.
Oui, je pense que la formule coopérative avec le temps va pouvoir
s'ajuster à ce cadre de référence de clientèle des
plus démunis.
M. Paré: Mais je vais revenir aux coopératives.
Oui, on a des choix à faire, des choix de société. J'y
crois et je pense que c'est essentiel qu'on investisse davantage dans les
coopératives parce que ce n'est pas ce qui coûte le plus cher au
gouvernement, mais c'est ce qui aide cette catégorie de citoyens qui
sont des salariés, qui n'ont jamais aucune sorte de remises fiscales,
qui sont obligés de payer des impôts élevés et des
taxes, des travailleurs moyens. Donc, ceux qui
ont 40 000 $ de revenus par année, ceux qui ne peuvent pas
profiter du programme de mise de fonds, qui ne sont pas admissibles aux
programmes aux plus démunis, ne font toujours que payer ou presque.
Puis, il y a une façon pour eux, non seulement de se prendre en main
puis de se garantir en plus la stabilité dans leur logement, mais
d'obtenir de meilleures conditions de vie. Vous en avez certainement
visité, sinon, allez en visiter des coopératives d'habitation.
Quand on veut une politique sur l'habitation, le meilleur exemple prouvant
qu'on est capables de favoriser la famille, c'est d'abord dans les
coopératives d'habitation parce qu'on se donne collectivement un milieu
de vie. C'est là qu'on retrouve très souvent de très
grands logements, de très grands espaces autour des maisons, des
services en commun, un partage de gardiennage. C'est extraordinaire la vie
qu'on est en train de se donner dans les coopératives pour une politique
familiale, sociale, et pour une responsabilisation des gens.
Vous avez dit tantôt: Oui, mais on remarque qu'à
l'intérieur des autres gouvernements, on fait des choix et il y a des
choses qui diminuent ou augmentent. Cela laissait entendre que cela diminuait
peut-être partout, mais on se compare souvent à l'Ontario. Je me
dis qu'il ne faut pas toujours imiter l'Ontario, mais quand on veut comparer,
il faut prendre des choses qui nous favorisent. Au moment où on se
parle, il y a à peu près 1000 unités en Ontario sur le
programme fédéral, 1000 sur le programme partagé. Au
Québec, c'est moins que cela, mais disons à peu près la
même chose. Ce qu'ils se sont donné eh Ontario et qu'on devrait se
donner probablement, c'est un programme de 10 000 logements coopératifs
en trois ans. Cela a comme effet de rentabiliser davantage le groupe de
ressources techniques, de les faire travailler, de permettre à des gens
qui sont sur des listes d'attente dans les coopératives d'avoir un
logement.
N'oublions pas qu'avec la crise économique et le boum de la
construction par la suite, depuis les dernières années, les
coopératives ont diminué en termes d'unités construites
alors qu'il y a eu jusqu'à 74 000 logements de construits en une
année, 1987. Cela veut dire beaucoup plus de construction, mais moins
dans le système coopératif. L'apport du système
coopératif dans le domaine de l'habitation a diminué
considérablement. Cette possibilité de logements sous forme
coopérative a perdu du terrain. En termes d'unités de logement,
on représente moins en pourcentage. C'est évident puisqu'on a
moins bâti et qu'en termes de construction privée, il s'en est
construit davantage. C'est évident que le pourcentage de l'un par
rapport à l'autre a diminué. Cela doit être à peu
près 0,5 % sur l'ensemble du territoire québécois,
même si dans certaines régions, c'est un peu plus fort. Sur
l'ensemble du territoire, ce n'est vraiment pas beaucoup.
Mais cela permet à une clientèle d'accéder à
la propriété d'une façon collective, d'être
responsable. Dans le projet qui vous a été soumis... J'ai
assisté au colloque de l'Université Concordia et je peux vous
dire, après les discussions entendues, que c'était
drôlement intéressant comme proposition et que cela ne coûte
pas très cher à l'État. Cela permet, un peu dans le sens
du programme que vous avez fait - d'aider la mise de fonds par une garantie sur
un montant et sur les intérêts pour un certain nombre
d'années. Est-ce qu'on ne pourrait pas le faire pour plusieurs en
même temps sous forme de coopérative? Ce serait ma question
finalement. Ne pourriez-vous pas envisager d'avoir un programme dans Logipop
volet II, qui pourrait même inclure un volet I, si on le jugeait utile et
si ça simplifiait les choses, où nous pourrions imiter un peu
l'Ontario et avoir un programme de 10 000 logements en trois ans? Cela
permettrait de rattraper un peu le pourcentage qu'on a déjà eu et
à bien des gens d'accéder à la propriété. 10
000 logements sous forme coopérative, ce n'est pas énorme quand
on calcule l'espoir que vous avez individuellement avec le programme d'aide
à la mise de fonds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
j'indiquerai rapidement au député de Shefford que comparer la
problématique de l'habitation de l'Ontario avec celle du Québec,
au moment où nous nous parions, ce n'est pas nécessairement
comparer des produits identiques. Je pense qu'il en conviendra. Pour en avoir
discuté longuement avec la ministre responsable de l'Habitation à
l'occasion de la conférence fédérale-provinciale qui s'est
tenue cet été à Halifax, il y a une différence
incroyable entre les grands centres urbains que sont Toronto et Montréal
entre autres, quant à cette problématique de base qui concerne
l'habitation. J'inviterais le député de Shefford à
remettre ses dossiers à jour quant à ses comparaisons.
Pour l'aide aux plus démunis, j'indiquerai que sous le
deuxième mandat du gouvernement péquiste, vous avez rejoint, en
termes d'unités de logement, approximativement 3550 unités par
année pour les plus démunis. Depuis les deux années et
demie ou les trois ans que le gouvernement libéral occupe le fauteuil
gouvernemental, c'est tout près de 5000 par année qui ont
été rejoints. Donc, une augmentation annuelle moyenne de quelque
1500 par année.
La formule coopérative et les OSBL méritent et ont toute
leur place lorsqu'ils s'orientent aussi vers ces plus démunis. Au cours
des trois dernières années, ce sont 3127 unités de
logement à travers le système coopératif et celui des
OSBL. On peut utiliser le système coopératif pour les plus
démunis, pour les bas salariés, pour les gens à revenus
moyens, pour les gens à revenus supérieurs. On peut même
l'utiliser pour des gens à revenus très supérieurs. Le
choix gouvernemental pour le moment, et compte tenu des disponibilités
budgétaires, est de favoriser le
système coopératif, mais là où il
répond au critère d'offrir du logement à ceux et celles
qui dans notre société en ont davantage besoin,
c'est-à-dire les plus démunis.
Je peux concevoir qu'un député de l'Opposition ait une
autre option, etc. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé par le
passé et j'Invite privé-ment comme publiquement les
coopératives à faire rayonner leur système parce que c'est
un bon système, cela responsabilise les gens. Je reprends tous les
propos que vous avez mentionnés sauf que ma première
priorité n'est pas de l'appliquer à la clientèle que vous
avez mentionnée, mais de l'appliquer à la clientèle des
plus démunis. Oui, lorsque nous aurons répondu à la
demande de ces plus démunis, nous pourrons l'étendre. Pour le
moment, sur le plan des priorités, je vous dirai qu'avec le
système coopératif comme avec les autres sytèmes, je me
sens beaucoup plus à l'aise comme député, comme
parlementaire et comme ministre responsable lorsque nous orientons les fonds
publics vers ceux et celles qui, dans la société, en ont
davantage besoin.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, je me
permettrai, étant donné l'heure, peut-être de conclure
très rapidement puisque notre bloc de deux heures a été
utilisé.
M. Paré: Je suis aussi d'accord pour qu'on aide les plus
démunis. J'ai hâte qu'on soit à l'étude des
crédits pour aller sur les chiffres réels, parce que je suis
d'accord, qu'on aide les plus démunis, mais quand on regarde les propres
chiffres de la Société d'habitation du Québec, qu'on voit
que le nombre de HLM a diminué de moitié de 1985 à 1987,
que le nombre de coopératives a diminué de plus que de
moitié en termes d'unités, je dois dire, au-delà du
discours, qu'il faut qu'il y ait des choses concrètes de
réalisées.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je
suggère...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être une brève
réponse parce que je peux continuer deux à trois minutes avec le
député de Shefford. Oui, il y a eu diminution dans certains
programmes parce qu'il y a eu diversification et justement, je regardais les
chiffres ce matin du supplément au loyer dans le privé
comparativement au coût mensuel dans le HLM. Le coût mensuel de
subventions, dans le HLM, est de quelque 570 $ par unité par mois alors
que pour le locatif privé, on le retrouve aux alentours de 222 $, 223 $
par mois. On peut donc rejoindre plus de gens dans le besoin avec ce
programme-là dans le contexte actuel. À ce moment-là, ce
qui m'importe, c'est combien d'individus nous avons rejoints dans la
société et qui sont ces individus. Lorsque je regarde le bilan,
je ne dis pas que c'est parfait, mais je dis que lorsqu'on vise les plus
démunis, au meilleur coût possible, on en rejoint davantage, on
est là dans la voie gouvernementale privilégiée par le
gouvernement de M. Bourassa.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, sur ces propos,
est-ce que l'engagement 10 est vérifié, M. le
député de Shefford?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'engagement 10
d'avril 1988 est vérifié. Les engagements en ce qui concerne
l'Habitation pour la période de janvier à juin 1988 sont donc
vérifiés. Je tiens à remercier le ministre de même
que ceux qui l'accompagnent, tous les parlementaires, le critique et les
membres de l'Opposition. Les travaux de la commission de l'aménagement
et des équipements sont donc ajournés sine die.
(Fin de la séance à 16 h 3)