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(Quinze heures cinquante-quatre minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): S'il vous plaît! La
commission de l'aménagement et des équipements entreprend
maintenant ses travaux pour procéder à l'étude du projet
de loi 40, Loi sur la sécurité du transport terrestre
guidé. Est-ce qu'il y a des remplaçants, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M le
secrétaire. Alors, à ce stade-ci, je demanderais à
M. le ministre s'il y a des remarques préliminaires.
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le Président,
sauf que, pour faire comme d'habitude, je peux peut-être offrir au
député de Lévis mon petit cahier. Étant
donné que c'est un petit projet de loi, comme il l'a dit en
deuxième lecture, on ne devrait pas avoir de difficulté à
s'entendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M le ministre. M. le
député de Lévis, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Garon: Je n'ai pas de remarques préliminaires.
Le Président (M. Saint-Roch): S'il n'y a aucune remarque
préliminaire, il n'y a pas de motion préliminaire non plus, je
présume?
M. Garon: Des motions préliminaires?
Le Président (M. Saint-Roch): Aucune motion non plus?
M. Garon: Voulez-vous qu'on en fasse?
Le Président (M. Saint-Roch): Non, je suis obligé
de vous le demander. Je n'y tiens pas particulièrement, M. le
député de Lévis.
J'appelle maintenant l'article 1 du projet de loi. À l'ordre,
s'il vous plaît! J'appelle maintenant l'article 1.
Interprétation et application
M. Côté (Charlesbourg): M le Président,
l'article 1 se lit comme suit: "Pour l'application de la présente loi:
1° l'expression "ouvrage de transport terrestre guidé" comprend
notamment les passages à niveau, les voies ferrées, y compris une
voie de métro ou un monorail, et toute autre voie de guidage ainsi que
ses infrastructures, structures et ouvrages d'art;" Alors, II est clair, comme
on en est dans les définitions, qu'il faut bien définir ce qu'on
vise par "ouvrage".
M. Garon: Quel est le but de cette définition?
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrais peut-être
vous lire mon petit commentaire qui est là. On va le lire ensemble, j'ai
l'impression. On va peut-être en comprendre des bouts ensemble
Allons-y!
Alors, cette définition a pour objet de bien circonscrire les
ouvrages auxquels le projet de loi s'applique. Il s'agit essentiellement
d'ouvrages ferroviaires et d'ouvrages issus de la technologie ferroviaire tels
que le métro et le monorail. Le projet de loi utilise l'expression
"transport terrestre guidé" de préférence à celle
de "transport ferroviaire" pour bien indiquer l'intention de ne point
restreindre son application au transport par chemin de fer. Cette expression,
qui est davantage connue en Europe puisqu'elle apparaît au g'ossaire des
nouvelles techniques de transport' de la Commission des communautés
européennes et au lexique général des termes ferroviaires
de l'Union internationale des chemins de fer, englobe le transport par chemin
de fer, celui par métro sur pneumatique, comme celui de Montréal,
et même la version moderne des tramways que l'on construit
présentement à Vancouver. Au Canada, cette expression est connue
du Canadien National qui utilise le lexique de l'Union internationale des
chemins de fer, quoique la version anglaise de cette expression soit plus
courante.
M. Garon: Y a-t-il beaucoup de monorails au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a beaucoup de
monorails au Québec?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Il y en a un à
Terre des hommes, je pense, mais je ne suis pas sûr qu'il en existe
d'autres.
On me dit que Bombardier en développe un à Montréal
pour Disney.
M. Garon: Je me demandais si. vous aviez des projets de monorails
entre Québec et Lévis, c'est pour cela que je vous posais la
question. Cela a déjà été mentionné
comme...
M. Côté (Charlesbourg): Si vous voulez mon opinion,
ce serait peut-être plus utile que de le faire de Charlesbourg à
Québec.
M. Garon: Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Parce que la
Commission de transport de la communauté urbaine proppose un
métro de surface pour la grande région de Québec au
coût de 500 000 000 $. Je vous dis que ce serait proba-blement mieux
placé dans l'ajout d'une autre desserte sur la rive sud.
M. Garon: J'ai pensé que, s'il y avait un métro de
surface pour la grande région de
Québec, il pourrait peut-être y avoir une partie
souterraine pour traverser le fleuve et...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas...
M. Garon:... j'ai pensé que cela pourrait être une
idée à discuter.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait peut être
mieux investi dans un autre lien. On verra ce que les études vont nous
donner.
M. Garon: Le gouvernement fédéral veut payer un
pont ou un tunnel pour l'île-du-Prince-Édouard. Il y a moins de
monde sur l'île-du-Prince-Édouard que sur la rive sud
immédiate du Québec. Et ils veulent mettre 1 000 000 000 $
là-dedans. Le ministre des Transports a sûrement autant d'ambition
pour la rive sud de Québec que le gouvernement fédéral
pour la petite île-du-Prince-Édouard.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! J'ai seulement vu les
déclarations de M. Mulroney concernant M. Jos Ghiz, premier ministre de
l'île-du-Prince-Édouard, et cela ne m'a pas inspiré qu'il
se passerait grand-chose là au cours des prochaines années si M.
Mulroney était élu.
M. Garon: Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Les frégates ne sont pas encore obligées
de passer en dessous des ponts. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 2
M. Garon: Non, non, c'est le paragraphe 1°.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 1, paragraphe
1°, M. le Président.
M. Garon: Paragraphe 1°, on est dans l'article des
définitions.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'enthousiasme.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse si j'ai
accéléré, M. le député de Lévis. Le
paragraphe 1° est adopté. Le paragraphe 2°?
M. Garon: Vous vouliez sauter par-dessus le passage à
niveau.
M. Côté (Charlesbourg): "2° l'expression
"passage à niveau" désigne le croisement d'une voie ferrée
et d'un chemin public ou d'un chemin privé ouvert à circulation
publique des véhicules routiers au sens du Code de la
sécurité routière (1986, chapitre 91): " Je pense que
c'est assez clair, "passage à niveau. "
M. Garon: Je vais vous poser une question. C'est un cas que j'ai
vu dans mon comté, parce qu'il y a une voie ferrée qui y passe.
Il y a une voie ferrée fédérale qui se trouve à
passer pardessus une voie privée ou publique, mais qui va, par exemple,
à des cours de manufactures ou à des...
M. Côté (Charlesbourg): Des embranchements.
M. Garon:... et que le fédéral tente de fermer en
disant que ce n'est peut-être pas assez sécuritaire, mais qui sont
en service depuis plusieurs années. Alors, s'il ferme ces passages,
ça va créer des embêtements aux gens qui sont situés
de l'autre côté de la voie ferrée. Avez-vous un mot
à dire là-dessus, parce que la voie qui va là est
privée, au fond, en partie privée, en partie publique?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on n'a effectivement
rien à dire parce que c'est un embranchement qui vise à desservir
une manufacture, un commerce privé, et j'imagine que la plupart doivent
être la propriété du CN dans le cas du comté de
Lévis.
M. Fournier (Paul-André): Si on parle de la voie
ferrée, c'est la propriété du CN, c'est de juridiction
fédérale. Si on parle de la route d'accès à des
gens qui sont de l'autre côté, il faut s'entendre avec le CN dans
ce cas-là. On n'a pas un mot à dire quand c'est un chemin
privé.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Fournier. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Garon: Dans les passages à niveau, quand vous faites
une route et qu'il y a un passage à niveau, pour l'élargissement
d'une route, par exemple, est-ce qu'il y a une entente ou est-ce à
négocier chaque fois pour savoir qui paie quoi?
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu le programme PATU
qui a existé un moment donné, où il y avait un partage des
coûts entre le fédéral et le provincial. C'est un programme
où il n'y avait plus d'argent au moment où on est
arrivé et qui a vu reconnaître au Canada au cours des
dernières années, en particulier par M. Crosbie, tout au plus une
dizaine et à l'occasion quatre ou cinq projets d'élimination de
passages à niveau. C'est dans ce cadre que s'est inscrit celui de Vanier
qui sera réalisé bientôt. Mais c'est une négociation
cas par cas maintenant avec le gouvernement fédéral.
M. Garon: II n'y a plus de programme?
M. Côté (Charlesbourg): Non. On parle toujours du
vieux PATU, mais c'est une négoca-tion ad hoc dans chacun des cas, comme
c'est le cas de Saint-Jean-Chrysostome, actuellement, qui est en
négociation.
M. Garon: Je sais qu'il y en a un à Saint-Jean-Chrysostome
et qu'il y en a un qui avait été fait à Saint-Romuald.
M. Côté (Charlesbourg): On en a obtenu trois cette
année. On a réglé Chambord dans le comté de
Roberval, la route 116 dans le comté de Johnson à Hope Town et
nous sommes en négociations pour Saint-Jean-Chysostome et
Vaudreuil-Soulanges.
M. Garon: Quand il y a des négocations comme cela, avant
que la réalisation complète se fasse quel délai cela
prend-il habituellement?
M. Côté (Charlesbourg): II faut d'abord avoir des
ententes préalables avec le CN, quand c'est le CN, sur les
aménagements à faire. Donc, il doit y avoir une entente sur le
plan de la géométrie, au complet, avant même de
présenter la demande au fédéral. C'est l'Office national
des transports qui va déterminer le niveau de participation du CN ou de
la compagnie de chemin de fer. À ce moment-là, dans certains cas,
le fédéral peut y aller lui-même directement d'une certaine
somme, comme cela a été le cas de Vanier, le provincial
complétant la participation. Dans le cas de Vanier, on a exigé
une participation municipale, ce qui a été fait. C'est la
municipalité qui a été maître d'oeuvre, donc il y a
eu une rapidité d'exécution plus grande que si cela avait
été nous ou le CN.
M. Garon: Dans le cas d'une voie ferrée, je pense par
exemple, je ne sais pas si cela va se passer, il y a Charny et Richmond...
M. Côté (Charlesbourg): L'élimination.
M. Garon: Je sais qu'il y a un groupe qui serait
intéressé à la mettre en service de façon
peut-être privée. À ce moment-là, est-ce que cela
tombera sous la juridiction du ministère des Transports? Je sais qu'il
n'y a pas beaucoup d'exemples de cela au Québec, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Les gens auraient le choix
à ce moment-là, soit une charte fédérale, soit une
charte provinciale. Ce qu'on me dit, c'est qu'il est plus facile d'obtenir une
charte fédérale dans ces domaines qu'une charte provinciale. Le
processus est plus rapide au fédéral qu'au Québec. On n'a
pas une très grande, passez-moi l'expression, culture dans ce domaine
par rapport au fédéral. C'était d'ailleurs l'une des
revendications que nous avions faites et une des propositions, soit la
création de chemins de fer locaux appartenant à des
intérêts privés qui pourraient les administrer à
moindre coût que le CN et ne pas priver des régions d'un service
qui, dans certains cas, n'est peut-être pas rentable, mais qui est
indispensable.
M. Garon: Mais...
M. Côté (Charlesbourg): Le principe a
déjà été expérimenté aux
États-Unis. Les États-Unis ont vécu exactement le
même phénomène qu'on vit actuellement.
M. Garon: Mais, dans le cas de Charny et de Richmond, apparemment
la voie est rentable. Le fédéral veut s'en débarrasser,
mais les témoignages qu'il y a eu ont montré les impacts que cela
aurait. À différents endroits, les gens ont montré qu'ils
tenaient à cette voie. Je sais qu'éventuellement, si le
fédéral l'abandonnait... La décision n'est pas rendue
là-dedans?
M. Côté (Charlesbourg): Non, la décision
n'est pas rendue, mais je suis un peu plus réservé quant au
niveau de rentabilité. Selon nos analyses, chez nous, il n'est pas
sûr qu'elle soit si rentable, dans le contexte actuel.
M. Garon: Oui, c'est dans le contexte actuel, mais...
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où cela deviendrait...
M. Garon: Les chemins de fer se sont apparemment organisés
pour la rendre moins rentable au cours des dernières années. Ils
aiment autant l'abandonner.
M. Côté (Charlesbourg): II est clair que les
compagnies de chemin de fer ont fait du délestage et se sont
organisées pour être capables de prouver qu'un certain nombre de
lignes n'étaient pas rentables. Cela, c'est clair.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce que le
deuxième paragraphe est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 3°.
M. Côté (Charlesbourg): "3° l'expression
"transport terrestre guidé" comprend le transport à
propulsion électrique, hydraulique, mécanique,
électromécanique ou autre, à sustension mécanique,
électrodynamique, électromagnétique ou par pression
pneumatique, relié ou non à un réseau et exploité
sur rail ou autre voie de guidage. "
M. Garon: Est-ce que c'est "sustension" ou sustentation? Vous
avez dit "sustension. "
M. Côté (Charlesbourg): Sustentation. Vous avez
raison, c'est sustentation. Je ne me suis pas entendu, alors vous faites bien
de me le rappeler.
M. Garon: Qu'est-ce qu'on entend par "sustentation
mécanique"?
M. Fournier: Des roues. M. Garon: Pardon?
M. Fournier: Des roues de métal directement sur des rails
de métal.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
3° est adopté?
M. Garon: Un instant.
M. Côté (Charlesbourg): À ce que je vois,
vous êtes en train de sustenter chacun des éléments.
M. Garon: Je suis en train de regarder cela. Là, j'imagine
que, comme on le dit dans le commentaire, on veut couvrir l'ensemble des
systèmes de transport terrestre. Pourquoi dit-on "sur voie de guidage"
quand on parle des chemins de fer, maintenant? Une voie de guidage, cela
veut-il dire que c'est une voie où ce sont les rails de fer qui
décident où le train va aller et non celui qui conduit?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: Si on a pris l'expression "voie de guidage", c'est
qu'on voulait couvrir les chemins de fer classiques et aussi le métro,
par exemple, qui roule sur une piste de béton, mais qui est guidé
par deux plaques de guidage sur les côtés, ainsi que d'autres
systèmes.
M. Garon: À quoi sert le guidage?
M. Fournier: Essentiellement à s'assurer que le
véhicule demeure sur la voie. Techniquement, cela augmente la
capacité: quand on peut guider le véhicule, on peut augmenter de
beaucoup la capacité d'un système.
M. Garon: En tout cas, ce n'est pas évident, quand on lit
cela, de voir ce que cela vise. Mais ce sont des termes techniques du
domaine?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Qui viennent d'où? Français ou...
M. Côté (Charlesbourg): On le disait tantôt
C'est un peu un langage international très connu en Europe aussi.
M. Garon: À Vancouver, ils ne doivent pas dire cela.
M. Côté (Charlesbourg): En français, cela
doit être un petit peu difficile à Vancouver.
M. Garon: On dit: La version moderne des tramways que l'on
construit présentement à Vancouver, mais, même si on les
construit là-bas, je pense que les termes ne viennent pas de
là.
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Garon: Les
termes...
M. Côté (Charlesbourg): Tantôt, un petit peu,
je ne sais pas...
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le paragraphe 3°
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 1 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): "Pour l'application de la
présente loi, sont assimilés à des travaux de construction
les travaux de fondation, d'érection, de modification ou de
démolition. " Il s'agit d'une disposition semblable à celle qu'on
retrouve dans d'autres lois où ces travaux sont assimilés aux
travaux de construction. Elle a pour but de s'assurer que les mesures de
sécurité prévues pour les travaux de construction
s'appliquent à ces travaux.
M. Garon: Avez-vous une remarque? Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Côté (Charlesbourg): "La présente loi lie
le gouvernement, ses ministères et les organismes qui en sont
mandataires. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 4.
Ouvrages de transport terrestre guidé Travaux
de construction
M. Côté (Charlesbourg): "La présente section
ne s'applique pas aux travaux de construction concernant le métro
exploité en vertu de la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal. Elle ne s'applique pas non plus aux travaux de construction
d'un ouvrage de transport terrestre guidé ne comportant aucun passage ou
croisement à niveau qui s'étend sur une distance de moins d'un
kilomètre." Comme nous le verrons dans les articles qui suivent, cette
section du projet de loi permet au ministre des Transports de contrôler
la sécurité des travaux de construction, premièrement,
lorsque le promoteur veut déroger aux normes d'ingénierie et,
deuxièmement, lorsque le gouvernement a prévu que les travaux
devraient être préalablement annoncés et qu'il a
été fait opposition au projet dans les délais
prévus.
Compte tenu de l'implication du ministère des transports à
toutes les étapes de la construction des lignes de métro à
Montréal, il est apparu inopportun d'assujettir la Société
de transport de la Communauté urbaine de Montréal à la
procédure d'approbation de travaux prévues par le présent
projet. Le premier alinéa de la disposition a pour objet de soustraire
le métro de Montréal à cette procédure
d'approbation de travaux. Le deuxième alinéa a pour objet
d'étendre l'exception à une voie de guidage qui ne comporte aucun
passage ni croisement à niveau et qui s'étend sur une distance de
moins d'un kilomètre. Il est apparu inopportun de soumettre à un
processus de consultation les travaux mineurs de construction.
M. Garon: Est-ce que votre contentieux vous a donné une
opinion au sujet des conséquences, sur le plan de la
responsabilité, d'avoir des obligations statutaires plutôt que des
obligations... Le ministère verse des subventions et on est alors
obligé de construire de telle façon. Il me semble que, pour la
sécurité des gens, ce serait mieux qu'il y ait une obligation
statutaire dans la loi, parce que cela leur permet des recours, qu'une entente,
au fond, qui lie seulement deux parties.
M. Côté (Charlesbourg): On est dans une situation
où le ministère doit, dans tous les cas, autoriser les travaux de
construction du métro. Donc, cela doit être examiné sur le
plan de toutes les normes qui régissent la construction et, à ce
moment-là, non seulement en ce qui concerne la construction, mais aussi
la sécurité des usagers.
Alors, il nous apparaissait, à tout le moins - je vais
vérifier auprès du contentieux si cet aspect-là a
été examiné - qu'on avait les balises qui nous
garantissaient une bonne qualité d'ouvrage à ce
chapitre-là. Ce n'est pas du tout cela qui est remis en question
jusqu'à maintenant, dans le cas du métro de Montréal.
M. Garon: Je comprends! Le métro ne se plaindra pas, il ne
dira pas un mot.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Garon: Le citoyen qui ne sait pas qu'il va avoir un accident
dans tant d'années, il ne se plaindra pas non plus. Il me semble que,
lorsqu'il y a des obligations statutaires dans la loi, cela donne des recours
aux citoyens par rapport à des obligations qui auraient pu ne pas
être respectées et qui auraient touché la
sécurité des passagers et des citoyens. Là, ils ne peuvent
pas plaider une entente de subvention entre le ministère et le
métro. C'est dans ce sens-là, parce que ça
m'apparaît être préjudiciable aux futurs passagers de ces
organismes qui sont exclus. C'est dans ce sens-là. Je n'essaie pas de
mettre le blâme ici et là car, en fin de compte, je ne le sais
même pas, je vais vous le dire bien franchement, mais, comme le programme
du Parti libéral c'est de maîtriser l'avenir, j'imagine que ce
n'est pas de gérer le passé...
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair et net: c'est de
maîtriser l'avenir.
M. Garon: Dans Le Devoir du 13 octobre 1988, on titrait:
Transport en commun, les portes papillons contre l'effet piston." Vous voyez la
face du gars, il a l'air de forcer en sacrifice pour sortir de là-dedans
et, comme ça passe vite, il peut y avoir un certain danger. Si pour
ouvrir les portes il vous faut une force de tant de chevaux vapeur et que vous
ne l'avez pas, vous pouvez rester coincé dans les portes. (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Vous prenez un bon exemple,
sauf qu'il faut faire attention, il faut bien distinguer ce que l'on fait
là par rapport à ce qui se passe là. On parle de
construction. J'aurais des maudits problèmes à expliquer cela aux
gens, si ça arrivait dès la première journée
où on le met en opération, alors qu'il vient d'être
construit. Cela dépend si c'est un MR-63 ou un MR-73. si c'est un MR-63,
il se trouve à avoir 25 ans, alors que, si c'est un MR-73, il a quinze
ans. Cela fait directement référence à l'entretien. On
sait que dans le cas du métro de Montréal, il y a des
problèmes. Ces wagons ont été vendus et financés
sur 40 ans. Ils devraient donc avoir une vie utile de 40 ans, dans la mesure
où un entretien régulier est fait. Personne ne nous a fait la
démonstration qu'il n'y a pas eu d'entretien régulier, mais il y
a eu un certain nombre de problèmes.
À ce point de vue, Bombardier se penche
tout de même là-dessus et fait des analyses pour être
capable de découvrir tout ça Mais à moins de
méconnaître la portée de la loi La portée de la loi
ne vise pas à régler ce problème.
M. Vigneautt (Pierre-Paul): Non. Cela ne vise que les travaux de
construction.
M. Garon: Oui, mais, je vous donne un exemple...
M. Vigneautt Oui, mais, en ce qui concerne l'entretien de la voie
et l'entretien de l'équipement, le métro pourra être
assujetti à l'application de la loi. Il s'agit purement des travaux de
construction, des infrastructures, des structures...
M. Garon: Oui, mais les travaux de construction... Pourquoi,
à ce moment, exclure le métro et...
M. Vigneautt: Essentiellement parce qu'il...
M. Garon: ...les travaux de construction d'un ouvrage de
transport terrestre guidé ne comportant aucun passage ou croisement
à niveau qui s'étend sur une distance de moins d'un
kilomètre? C'est parce qu'il peut y avoir des erreurs de
construction.
M. Vigneautt: Oui, mais il s'agit de travaux mineurs, dans le
deuxième cas, qui n'impliquent pas la sécurité à un
croisement, dans le cas du moins d'un kilomètre. Dans le cas du
métro, c'est que les processus de contrôle qui sont faits au
moment où on décide des travaux apparaissaient suffisants pour ne
pas exiger l'application d'un système que l'on a conçu à
partir du projet de loi fédéral et qui doit essentiellement
s'appliquer aux chemins de fer fédéraux. C'est un nouveau
système que le gouvernement fédéral met en place pour
s'assurer de la sécurité dans la construction des travaux de
chemin de fer, et, si cela fait appel à des oppositions de regroupements
de citoyens, éventuellement, en ce qui concerne la localisation de la
voie, ces oppositions pourront se manifester à Montréal à
plusieurs niveaux d'intervention avant que les travaux commencent.
Quant à la conformité de l'ouvrage avec les normes
d'ingénierie, il serait fort étonnant que les gouvernements
laissent la STCUM construire à leurs frais des ouvrages qui ne seraient
pas conformes aux normes d'ingénierie.
M. Garon: Je ne connais pas les normes de construction d'un
chemin de fer, mais je regarde la sortie du pont de Québec et je vais
vous dire une chose, je suis persuadé qu'un étudiant qui
passerait un examen et qui ferait une sortie comme celle-là ne
réussirait pas son examen, cela n'a pas de sens. C'est totalement fou,
toutes les sorties qu'il y a. À la sortie du pont de Québec,
quand vous venez par le vieux pont, ou par le pont neuf, vous coupez tout le
monde; cela n'a aucun sens, il n'y a pas de sécurité. Pourtant,
ce doit être des ingénieurs avec des diplômes...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Garon: ...sur les murs qui ont fait cela et ils doivent
charger le même prix que les autres.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il faut faire
attention. Moi aussi cela m'a inquiété, parce que nous en avons
discuté à plusieurs reprises, et il y a justement une
étude en cours qui est sur le point d'être terminée, qui va
nous dire ce qui doit être fait pour rendre la géométrie
plus sécuritaire et avoir une meilleure fluidité. Mais, à
ce que l'on me dit - et heureusement vous n'étiez pas là, ce
n'était pas sous votre régime ni sous le mien non plus - c'est
qu'on a fait des choix, à l'époque, compte tenu des moyens
financiers qu'on avait. L'ingénierie avait proposé des choses qui
étaient plus selon les règles de l'art, mais ce n'était
pas à la portée financière du gouvernement, à
l'époque, bien que cela répondait très largement à
la circulation de l'époque. Maintenant, il y a plus de circulation, donc
les problèmes de circulation sont plus évidents. Mais,
finalement, l'étude qui va nous proposer des solutions va finir par
corriger tout ça. Alors, il ne faudrait pas jeter le blâme sur les
ingénieurs de l'époque, sur le plan de la conception, parce que
la conception pouvait être parfaite.
M. Garon: Ah! ce n'est pas possible.
M. Côté (Charlesbourg): À l'époque,
elle pouvait... Non, non
M. Garon: Moi, je le prends tous les jours, le pont Laporte.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Mais, on se
comprend?
M. Garon: Le pont de Québec, ça n'a pas de bon
sens, c'est dangereux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui D'ailleurs, il est
dangereux parce qu'il y a beaucoup de trafic.
M. Garon: Non, c'est mal fait. Quand vous sortez, par exemple, du
boulevard Champlain et que vous prenez le pont Laporte, là, il ne faut
pas que vous manquiez quelqu'un, parce que vous allez vous faire rentrer
dedans. C'est droit comme ça; vous sortez et pouf! Vous sortez d'une
voie et il faut que vous traversiez une autre voie, c'est dangereux.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne dis pas le
contraire. C'est clair et je suis convaincu que l'étude va
démontrer ça. Mais c'était moins problématique dans
le temps où il y avait moins de circulation. Le volume de circulation
augmentant, ça crée plus de problèmes.
M. Garon: Je crois ça aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, à
l'époque ils ont décidé que le pont était
important. Ils ont construit le pont, mais ils ont fait des sacrifices sur le
plan des aménagements géométriques, tant du
côté sud que du côté nord. Là, on est à
l'époque où il faut apporter des correctifs. Mais ce n'est pas
une erreur de conception; on a donné une enveloppe budgétaire
à des professionnels et on leur a dit: C'est à l'intérieur
de ça que vous devez entrer, car c'est à ces seules conditions
que le projet peut se faire. Alors, Ils ont fait des sacrifices et c'est au
niveau de cette géométrie qu'on a coupé. Donc, en
principe, le génie peut faire des choses extraordinaires s'il n'a pas de
limite d'argent, c'est clair. Mais, à partir du moment où on lui
impose une limite d'argent, il doit faire des choix. Alors, dans le cas
présent, moi, je n'ai pas d'inquiétude quant à la
construction du métro et aux choix qui seront faits: l'expertise est
là et il y a des firmes qui ne demandent pas mieux que de travailler.
Alors, il y aura des propositions qui, de toute façon, devront
être approuvées et soumises à une consultation publique.
L'idée est que, la consultation publique se faisant, à ce
moment-là, tout le monde a la possibilité de s'exprimer et, d'un
côté comme de l'autre, la STCUM ou la CUM ne peut pas
procéder à la réalisation d'un métro si elle n'a
pas eu l'approbation du ministère des Transports. Cela nous paraissait
assez fort pour être capables de passer à travers.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 4 est
adopté sur division. J'appelle l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): "Nui ne peut | entreprendre
des travaux de construction d'un i ouvrage de transport terrestre guidé
qui, selon 1 un règlement, doivent être annoncés avant
qu'ils ne le raient conformément à la présente section.
"Nul ne peut entreprendre des travaux de construction d'un ouvrage de transport
terrestre guidé qui dérogent aux normes d'ingénierie :
reconnues sans avoir obtenu au préalable l'approbation du
ministre-Peut-être que le commentaire peut nous i éclairer un peu:
Cette disposition de droit I nouveau rendra obligatoire l'annonce de certains I
projets de construction pour permettre à toute personne d'exiger du
promoteur qu'il obtienne l'autorisation préalable du ministre des Trans-
; ports, lorsqu'il estime que la réalisation de l'ouvrage constituerait
une menace à sa sécurité ou à celle de ses biens.
Devront également être approuvées par le ministre des
Transports les dérogations aux normes d'ingénierie qui pourraient
être souhaitées, notamment à des fins
expérimentales. La mise en oeuvre de ces mécanismes de
contrôle nécessite l'adoption d'un règlement qui indiquera
quels sont les travaux qui devront être annoncés. Dans une
première étape, nous prévoyons soumettre à ce
processus uniquement les travaux en ce qui concerne la construction de passages
et de croisements à niveau. Dans une deuxième étape, nous
pourrons appliquer aux entreprises québécoises une
réglementation semblable à celle qui sera appliquée aux
entreprises fédérales par le gouvernement du Canada. Le
système de contrôle prévu par cette section s'inspire de
celui adopté par le Parlement canadien dans la Loi sur la
sécurité ferroviaire et nous permettra de tirer profit des
expertises du gouvernement fédéral en cette matière.
Le Président (Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 5?
M. Garon: Pourquoi vouloir faire seulement des passages à
niveau dans un premier temps plutôt que couvrir le champ?
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi prendre l'approche
du fédéral?
M. Garon: Bien, comme vous le dites dans le paragraphe 2 de vos
commentaires: "Dans une première étape, nous prévoyons
soumettre à ce processus uniquement les travaux en ce qui concerne la
construction de passages et de croisements à niveau. Dans une
deuxième étape, nous pourrons appliquer aux entreprises
québécoises une réglementation semblable à celle
qui sera appliquée aux entreprises fédérales par le
gouvernement du Canada."
Le Président (Saint-Roch): M. Fournier?
M. Fournier: Alors, les problèmes réels qu'on vit,
ce sont d'abord des problèmes de passages à niveau, ce sont des
problèmes courants. Des constructions ferroviaires, il ne s'en fait pas
souvent et pas beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): II s'en défait.
M. Fournier: Oui. Il s'en défait plus qu'il ne s'en
fait.
M. Garon: Non, mais la démolition est comprise. Dans la
définition, la démolition, selon es règles de l'art, est
comprise: la fondation, 'érection, la modification ou la
démolition.
M. Fournier: Mais ce qui se défait, c'est surtout ce qui
est de juridiction fédérale.
M. Garon: Parce que vous n'avez pas.. Je vous écoute
parler et c'est comme si vous disiez: Le champ qu'on couvre n'augmentera pas au
cours des prochaines années. Moi, j'ai l'impression qu'il peut augmenter
parce que, le fédéral se retirant de voies principales, il
pourrait y avoir des gens, comme aux États-Unis, qui vont exploiter de
façon privée des voies secondaires, 50 milles, 100 milles, 25
milles. Comme les gens qui ont des petits traversies sur le fleuve.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je dois vous
dire que M. Fournier est celui qui m'a convaincu que l'approche de l'entreprise
locale pouvait être une alternative valable pour les gens du
Québec. Il est parti tout seul...
M. Garon: Hein?
M. Côté (Charlesbourg): II est parti tout seul. Il
était le seul, au ministère, à croire qu'il fallait mener
une bataille sur les chemins de fer, et on a réussi à convaincre
du monde. Alors, c'est pour cela que M. Fournier est celui qui, au
ministère, a une très bonne vision de l'avenir quant aux chemins
de fer. Et, effectivement, nous croyons que cela va finir par déboucher
sur des compagnies de chemin de fer locales. Nous souhaitons qu'elles soient
davantage sous la responsabilité du fédéral, parce que
c'est leur responsabilité première; quand ils
démantèlent, ils doivent combler les manques à gagner,
surtout à la suite du projet de loi C-18 où il y a des sommes
d'argent prévues dans la conversion des entreprises pour transporter les
marchandises. Et on voulait faire reconnaître les compagnies de chemin de
fer d'intérêt local au même titre que les compagnies de
transport par camion qui transporteraient les copeaux qui, traditionnellement,
étaient transportés par chemin de fer.
Le Président (Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 5?
M. Garon: Vos commentaires vont plus loin que le texte, parce que
le texte ne dit pas que vous allez vous contenter des passages à niveau.
Le texte de l'article.
M. Vigneault: Effectivement, le pouvoir est beaucoup plus
étendu que.. Oui. Le pouvoir d'adopter le règlement n'est pas
restreint. C'est simplement une indication de ce qu'on entend faire
présentement avec les règlements à venir.
M. Garon: Adopté.
Le Président (Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): "L'annonce de travaux de
construction est faite par un avis publié de la manière prescrite
par règlement. Cet avis indique la nature et la localisation des travaux
projetés, le nom et l'adresse du promoteur de l'ouvrage de transport
terrestre guidé, l'endroit où les plans, profils, dessins et
devis, conformes aux règlements, peuvent être consultés et
la période fixée conformément au règlement pendant
laquelle il peut être fait opposition aux travaux. " C'est donc de rendre
disponibles, pour consultation, les plans et devis et finalement la
période d'opposition. Donc, c'est sur le plan réglementaire qu'on
pourra finaliser ces choses-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre des Transports
peut prolonger la durée de la période où il peut
être fait opposition aux travaux. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 8?
M. Côté (Charlesbourg): Toute personne
intéressée peut s'opposer à la réalisation totale
ou partielle des travaux qui ont été annoncés si elle
estime que la réalisation de l'ouvrage constitue une menace à sa
sécurité ou à celle de ses biens. " C'est tout à
fait normal parce que, dans la mesure où on ne permettrait pas à
quelqu'un de s'opposer, ça ne donne rien de consulter.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): "L'opposition doit
être formulée par écrit, préciser
l'intérêt de l'opposant et contenir tous les motifs pour lesquels
elle est faite. Elle doit être signifiée conformément au
Code de procédure civile au promoteur de l'ouvrage avant la date
d'expiration de la période d'opposition et être transmise au
ministre avec une preuve de signification. Le désistement de l'opposant
doit aussi être formulé par écrit et être transmis au
promoteur de l'ouvrage et au ministre "
M. Garon: L'opposition faite au promoteur lui-même... Vous
n'avez pas l'impression que ça devrait être un organisme qui joue
un rôle d'arbitre? Si c'est transmis au promoteur de l'ouvrage...
M. Fournier: C'est parce que ça empêche le promoteur
de commencer l'exécution des travaux avant d'avoir obtenu l'autorisation
du ministre. Quand une opposition lui est signifiée, ça retarde
son calendrier de construction. C'est sûr que c'est le ministre qui aura
à assurer l'application de la disposition qui empêche le
commencement des travaux, mais le promoteur ne pourra pas invoquer qu'il n'en
connaissait pas l'opposition. (16 h 30)
M. Garon: Je ne suis pas sûr de cela quand on lit l'article
6 et l'article précédent 8 et si vous les interprétez les
uns par les autres. Remarquez bien que même votre commentaire est un peu
conditionnel. Vous dites: Cette ouverture devrait permettre un contrôle a
priori. Il n'est évident nulle part.
M. Fournier: Regardez. C'est à l'article 11, qu'on va voir
un peu plus tard. Au début, on doit annoncer les travaux de façon
obligatoire. Lorsqu'on les a annoncés, on va voir à l'article 11
qu'on ne peut pas commencer les travaux avant la fin de la période
d'opposition ou avant d'avoir obtenu la permission du ministre s'il y a une
opposition qui demeure au dossier.
M. Garon: Mais, le ministre, c'est théorique. Ce n'est pas
le ministre, ça doit être un fonctionnaire et on pense vraiment
que c'est mieux comme cela que sous un genre de corps administratif, une
instance quasi judiciaire parce qu'un fonctionnaire peut avoir toutes sortes de
pressions sur le dos tandis qu'un organisme quasi judiciaire est moins soumis
aux pressions étant un genre de tribunal, avec les pouvoirs que cela
donne et avec aussi des conséquences pour ceux qui essaient d'influencer
le tribunal. On ne peut pas influencer un tribunal comme on veut. André
Ouellet s'est aperçu de cela. Il ne l'avait même pas
influencé. Il avait appelé le juge après pour l'engueuler,
apparemment, si je me le rappelle bien, dans l'affaire du sucre, justement.
Mais, il me semble que ce serait mieux un organisme plus indépendant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr que ce projet
de loi est inspiré de ce qui s'est passé un peu au
fédéral. Au fédéral, avant, le pouvoir était
entre les mains du la Commission canadienne des transports. Le système
était tellement sclérosé qu'ils ont décidé
de mettre cela dans des mains plus dynamiques, de mettre cela entre les mains
du ministre. C'est exactement ce qui s'est passé avec l'Office national
des transports. Avec la loi C-18, ils ont confié cela au ministre compte
tenu de l'expérience vécue. C'est un peu de cela qu'on s'Inspire,
se disant qu'on est bien meilleurs qu'au fédéral, mais
peut-être est-on pareils a l'occasion aussi. Dans ce sens, on souhaite
que ce soit ce qui est là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vigneault.
M. Vigneault: On a aussi au ministère des Transports une
expertise d'ingénierie dans les infrastructures routières qu'on a
développée qui pourrait peut-être être
utilisée alors qu'à la commission l'expertise qui a
été développée est une expertise purement
économique jusqu'à présent. Or, au lieu de demander
à la Commission des transports de développer une expertise
particulière pour décider des aspects techniques des travaux de
construction dans le domaine ferroviaire, on a préféré
laisser cela au ministre comme le gouvernement fédéral le
fait.
M. Garon: Si on regarde le cas du pont de Québec
présentement, je dois vous dire qu'ils se renvoient la balle l'un
à l'autre. Il est en train de tout rouiller. Il y a un peu de travaux
qui se font, mais on parle de 10 000 000 $ qu'il faudrait mettre sur le pont
pour qu'il soit correct. Je comprends que celui qui passe ne peut pas
évaluer cela, mais quand il voit le pont rouillé comme
cela...
M. Côté (Charlesbourg): C'est inquiétant
visuellement, mais cela ne l'est pas structurelle-ment. C'est clair que c'est
choquant pour la vue.
M. Garon: Mais, cela doit raccourcir la vie du pont, quand
même.
M. Côté (Charlesbourg): Celui qui va tenter
d'affirmer que cela la rallonge, il va avoir des problèmes. Cela ne la
rallonge certainement pas parce que, en fin de compte, on n'aurait pas eu
besoin de mettre de la peinture. Alors, dans ce sens-là, chez nous,
à tout le moins, le département des structures surveille cela de
très près depuis déjà un bon moment. Toutes les
analyses qui nous parviennent nous confirment qu'il n'y a pas de
problème de sécurité du pont pour plusieurs années,
malgré le fait qu'il pourrait ne pas y avoir d'entretien. Je sais que
l'action entreprise par un groupe d'universitaires et d'hommes d'affaires, dans
la région de Québec, va certainement finir par porter fruit.
Quant aux responsabilités du ministre des Transports concernant le pont
de Québec, elles ont toutes été assumées et prises.
On a dépensé des sommes assez importantes au cours des
dernières années.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y àd'autres interventions à l'article 9?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 est
adopté sur division. J'appelle l'article 10.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, à
a demande du promoteur de l'ouvrage de transport terrestre guidé,
rejeter une opposition
lorsqu'il estime que l'opposant n'a manifestement pas
d'Intérêt ou que l'opposition est dilatoire. "Copie de la
décision du ministre est transmise à l'opposant et au promoteur
de l'ouvrage dans les quinze jours de la décision. "
M. Garon: Si elle est uniquement dilatoire je pense que c'est
justifié. Mais si "l'opposant n'a manifestement pas
d'intérêt", qu'est-ce que cela veut dire? Au fond, si quelqu'un
s'oppose parce qu'un travail n'est pas sécuritaire, qui n'aurait pas
d'intérêt, à ce moment-là? Tout passager futur ou
utilisateur éventuel pourrait avoir un intérêt, ou
l'intérêt public.
M. Côté (Charlesbourg): Pour toutes sortes de
raisons, effectivement, on peut avoir quelqu'un qui décide de faire de
l'opposition.
M. Garon: Non, cela je le comprends, la partie où
l'opposition est dilatoire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Mais, c'est l'autre où "l'opposant n'a
manifestement pas d'intérêt". C'est une question de
sécurité que je ne comprends pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense qu'on a adopté un article précédemment qui disait:
pour la sécurité d'une personne ou des biens d'une personne.
Prenons un gars de Matapédia qui voudrait se plaindre ou empêcher
des travaux sur le chemin de fer à La Romaine; il n'est pas
évident que sa sécurité soit en danger, ni celle de ses
biens. Il y a des bonnes chances que ses biens soient à
Matapédia.
M. Garon: Cela peut être un pêcheur de saumon. Il va
prendre le train.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, s'il prend le
train pour aller pêcher le saumon, on va le faire suivre par les
gardes-chasse.
M. Garon: Avec le permis. M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Pour aller à la
pêche au saumon, cela va mieux en canot.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 10?
M. Garon: C'est parce qu'on dit toujours que c'est le ministre.
Le ministre fait cela comme s'il était un tribunal. Cela fait
drôle. Si c'était un tribunal, bon, je dirais: Le tribunal, c'est
sa tâche de voir cela. Mais là, c'est le ministre,
c'est-à-dire que c'est un fonctionnaire de son ministère qui va
faire cela, ce n'est pas lui-même, normalement. Si c'était le
ministre de l'Éducation, je ne dis pas.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'était le
ministre de l'Éducation?
M. Garon: Oui. Apparemment, il signe tout. Apparemment, quand il
part avec des valises la fin de semaine, s'il ne revient pas le lundi ou le
mardi, le ministère est bloqué parce qu'il est parti avec les
documents.
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas tout seul
à faire cela. J'en connais un en face de moi qui avait cette
réputation dans les ministères où il a passé.
M. Garon: Oui, mais c'était de la petite bière
apparemment comparé au ministre de l'Éducation. Ha, ha, ha! Ce
n'était pas dans la même ligue. Ce n'est pas cela, dans le fond.
Ce n'est pas le ministre, c'est un fonctionnaire. Ce n'est pas la même
chose qu'une forme de tribunal.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce ne serait quand
même pas n'importe quelle délégation. Il y a, quand
même, des gens raisonnables dans la fonction publique et on ne confie pas
des responsabilités comme celles-là à des gens qui
seraient déraisonnables. C'est un élastique. Cela s'enlève
aussi vite que cela s'est donné, un pouvoir comme celui-là, un
pouvoir de signature. Dans ce sens-là, il y a un certain degré
aussi.
M. Garon: Tantôt, vous avez dit qu'il n'y avait pas
d'expertise technique au ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas ce que
j'ai dit. J'ai dit qu'on s'était basé en bonne partie sur
l'expertise fédérale. Eux, ils ont, quand même, une plus
longue tradition sur le plan de...
M. Garon: J'admets cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela qu'on a dit
qu'on s'inspirait de ce qui se passait au fédéral. Je n'ai pas
dit qu'il n'y avait pas d'expertise au ministère. Il y a M. Fournier qui
est là au ministère et qui a travaillé et oeuvré
chez nous. Écoutez, on se comprend bien. Ce sont cinq chemins de fer? On
a cinq chemins de fer sous notre juridiction. S'il avait fallu avoir une
équipe d'experts et de techniciens, je pense que cela aurait
été un peu scandaleux. Au fur et à mesure que les besoins
viendront, bien sûr que l'équipe pourra être
augmentée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 10?
M. Garon: Bien, moi, c'est le fait que c'est
un fonctionnaire - point - qui va faire cela. Sur division et pour la
même raison.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle l'article 11.
M. Côté (Charlesbourg): "Le promoteur de l'ouvrage
ne peut commencer les travaux de construction pendant la période
où il peut être fait opposition aux travaux ni, s'il y a
opposition, sans avoir obtenu l'approbation du ministre. " C'est tout à
fait normal parce que certains promoteurs pourraient en profiter pour avancer
les travaux de façon telle qu'ils ne puissent plus être
arrêtés.
M. Garon: Pour ce bout-là, il n'y a pas de
problème. La seule affaire, c'est encore "sans avoir obtenu
l'approbation du ministre", c'est à-dire du fonctionnaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est le ministre
qui en est toujours responsable. Je comprends que, demain matin, s'il y a une
bourde qui est commise par le fonctionnaire, c'est le ministre qui est au
"cash". C'est dans ce sens-là. La responsabilité
ministérielle demeure toujours. La délégation de signature
est là. C'est celui qui l'a déléguée qui en a la
responsabilité.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 12.
M. Côté (Charlesbourg): "La demande d'approbation
doit être accompagnée de la réponse du promoteur de
l'ouvrage de transport terrestre guidé à tous les motifs
d'opposition et de son opinion motivée concernant la
compatibilité des travaux avec la sécurité des personnes
et des biens. " Oui.
M. Garon: Juste un mot. Indiquez l'article 11 sur division pour
la même raison. D'accord? Je m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): Pas de problème.
"Lorsque la réalisation des travaux comporte une dérogation aux
normes d'ingénierie reconnues, la demande d'approbation doit être
accompagnée d'une déclaration du promoteur de l'ouvrage de
transport terrestre guidé indiquant la nature et les motifs de la
dérogation. "
M. Garon: Pour la même raison. C'est encore un
fonctionnaire qui va faire cela tout seul. Je ne suis pas convaincu de cette
formulation-là pour cette raison-là, pas pour le reste du
contenu. Alors, sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 12 est
adopté sur division. J'appelle l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut demander
à une personne ou à un organisme une expertise sur la
sécurité des travaux projetés ou de la dérogation
aux normes d'ingénierie reconnues pour les personnes et les biens. Il en
informe par écrit sans délai le promoteur de l'ouvrage et tout
opposant. " Je pense que c'est une question de sécurité de
pouvoir aller vérifier à l'extérieur si,
effectivement...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut exiger,
avant de rendre sa décision, que le promoteur de l'ouvrage lui fournisse
des informations additionnelles dans un délai Imparti. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 14?
M. Garon: Adopté. (16 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre, peut s'il
estime que la réalisation de l'ouvrage ou la dérogation aux
normes d'ingénierie reconnues est compatible avec la
sécurité des personnes et des biens, approuver la
réalisation totale ou partielle des travaux ou la dérogation,
selon le cas. Il peut refuser de donner son approbation ou la subordonner aux
conditions qu'il détermine. "
M. Garon: Je lis ce que vous dites ici: II pourrait ainsi exiger
qu'un passage à niveau soit muni d'un système de signalisation
électronique contruit en même temps que le passage à
niveau, qu'une barrière protégeant contre l'écoulement de
produits toxiques figure aux plans et soit réalisée en même
temps que la voie de guidage.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des exemples de
travaux qui pourraient être exigés. Autrement dit, c'est oui,
à telle condition.
M. Garon: Mais comment cela va-t-il se passer
concrètement? La demande se fera à un fonctionnaire. On dit: "Le
ministre peut, s'il estime que la réalisation de l'ouvrage". Ou bien le
ministre tranche, car il peut arriver des cas où cela ira jusqu'à
son bureau.
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment ci, c'est
le ministre. C'est lui qui va, de par les règles administratives,
décider ce qui doit lui être soumis et ce qui peut aller au
fonctionnaire qui aura la délégation de signature. À cinq
chemins de fer sous notre responsabilité, je pense que ça peut
passer par les mains du
ministre.
M. Garon: C'est-à-dire que oui et non, parce que vous avez
mis à part les travaux des métros. Cela fait beaucoup plus que
cinq chemins de fer, au fond. Vous dites On le fait par nos contrats, par nos
subventions, parce qu'on paie tout ça.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, dans
le cas des métros, cela se fait déjà, quant aux
constructions des ouvrages qui sont acceptées et approuvées par
le ministère.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 est
adopté sur division. J'appelle l'article 16.
M. Côté (Charlesbourg): Toute décision du
ministre doit être écrite et motivée. Elle est transmise au
promoteur de l'ouvrage et à tout opposant dans les 60 jours qui suivent
la date de la réception de la demande d'approbation par le ministre.
"N'est pas comptée dans ce délai la période comprise entre
la date où le ministre a demandé des informations additionnelles
jusqu'à celle où les informations lui sont transmises et la
période comprise entre la date de la demande d'expertise et le
dépôt du rapport de l'expert ou la période d'enquête
à compter de la date où elle est annoncée par le ministre.
"
Finalement, il s'agit de faire connaître par écrit la
décision et les délais qui doivent courir quant au processus de
prise de décision.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 17.
M. Côté (Charlesbourg): "Le promoteur de l'ouvrage
doit, à la fin des travaux de construction et avant la mise en service
de l'ouvrage, transmettre au ministre un affidavit de l'ingénieur
responsable des travaux attestant qu'ils ont été
réalisés en conformité avec les normes d'ingénierie
reconnues, les conditions d'approbation du ministre ou les normes de
construction prescrites par règlement lorsqu'aucune approbation n'est
requise. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Côté (Charlesbourg): Il y a deux places
visées dans ce cas-ci: d'abord, moins d'un kilomètre...
M. Garon: C'est ce que je pensais.
M. Côté (Charlesbourg): et, deuxièmement,
dans la mesure où il y a une publication des travaux et qu'il n'y a pas
d'opposition. Ce sont les deux cas.
M. Garon: Même s'il n'y a pas d'opposition, la
conformité avec les normes est vérifiée
également.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est le
ministère qui ferait cela aussi.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 18.
Signalisation et passage è niveau
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire
d'une vole de guidage doit installer et entretenir à chaque passage
à niveau un panneau de signalisation conformément aux normes
prescrites par règlement. " Cette disposition reprend dans une
formulation nouvelle l'obligation prévue par l'article 118 de la Loi sur
les chemins de fer de signaler les passages à niveau. Ce panneau de
signalisation, tout comme ceux régis par le Code de la
sécurité routière, devra être placé et
entretenu conformément aux normes prescrites par règlement.
M. Garon: Est-ce que cela change quelque chose par rapport au
système actuel?
M. Côté (Charlesbourg): On reprend, finalement, ce
qui se passe actuellement, essentiellement.
M. Garon: Cela ne vise pas à changer quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Et c'est le propriétaire lui-même qui
met...
M. Côté (Charlesbourg): La signalisation.
M. Garon: Cela me fait penser à un cas qui est
arrivé il n'y a pas longtemps. Un homme, après avoir pris un coup
de trop, a circulé sur la voie ferrée et, quand les policiers
l'ont arrêté après avoir fait un kilomètre ou deux -
cela s'est passé iI n'y a pas longtemps, il y un an à peu
près - il a dit: Je trouvais cela drôle aussi, on n'indiquait pas
les rues où tourner. Apparemment il ne s'était jamais rendu
compte qu'ii était sur la voie ferrée.
M. Côté (Charlesbourg): J'espère qu'ils lui
ont fait passer un test.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 19.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, pour
régir la circulation des véhicules sur une voie de guidage ou
celle des véhicules routiers aux abords d'un passage ou d'un croisement
à niveau, exiger du propriétaire d'une voie de guidage
l'installation, dans le délai qu'il détermine, du système
de signalisation qu'il prescrit le long de la voie de guidage ou à
l'intérieur des véhicules de transport terrestre guidé.
"Le ministre peut également exiger que des barrières soient
installées, dans le délai qu'il détermine, aux abords d'un
passage à niveau muni d'un système de signalisation." Finalement,
on reprend l'esprit de l'article 201.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions là-dessus?
M. Garon: Avez-vous un médecin qui vous suit?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, de manière
régulière.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Est-ce qu'il y a un changement par rapport au
régime existant?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: Cela va plus loin que l'article 201 de la vieille
Loi sur les chemins de fer, chapitre C-14. À ce moment-là, on
n'avait pas de système de signalisation comme tel, on parlait de
barrières. Mais cela reprend la pratique courante.
M. Garon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire
d'une voie de guidage doit, dans le délai prescrit par le ministre,
installer les systèmes de signalisation et de barrières prescrits
par le ministre."
M. Garon: Sous quelle forme est-ce prescrit?
M. Côté (Charlesbourg): Par règlement. M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'un système de
signalisation d'un passage à niveau est défectueux, le
propriétaire de la voie de guidage doit poster, de chaque
côté d'un passage à niveau, un signaleur au passage des
véhicules de transport terrestre guidé jusqu'à ce que la
réparation soit complétée."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, de sa
propre initiative ou à la demande d'une municipalité ou du
propriétaire d'un chemin privé ouvert à la circulation
publique des véhicules routiers, exiger du propriétaire d'une
voie de guidage qu'il effectue les travaux de construction qu'il
détermine à un passage à niveau ou qu'il en effectue le
déplacement ou l'étagement. "Le propriétaire de la voie de
guidage doit effectuer ces travaux dans le délai que le ministre
prescrit."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 22?
M. Garon: Encore là, le ministre se trouve à jouer
un rôle d'arbitre, au fond.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est
sécuritaire.
M. Garon: Mais là, la sécurité est dans le
fonctionnement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
pourrait arriver qu'une municipalité ait un chemin qui croise un chemin
de fer, que ce soit non sécuritaire et que la municipalité
demande qu'il y ait des travaux pour le rendre plus sécuritaire.
À ce moment-là, le ministre peut exiger que ces travaux soient
faits. Évidemment, ce qui nous guWe là-dedans, c'est toujours une
question de sécurité du public.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 23.
Protection de la voie de guidage
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire
d'une voie de guidage doit l'entretenir conformément aux normes
prescrites au code de sécurité adopté par règlement
et, s'il est l'exploitant de cette voie, aux règles de
sécurité approuvées ou imposées par le
ministre."
M. Garon: Quelle différence faites-vous entre les
règles de sécurité approuvées ou imposées
par le ministre?
M. Vigneautt: On va le voir plus loin, les
exploitants peuvent proposer au ministre des règles de
sécurité, les soumettre à son approbation. À ce
moment-là, il n'y a pas de différence: les règles de
sécurité approuvées ont la même valeur que celles
qui sont imposées. C'est dans un cas où la règle
proposée par l'exploitant n'est pas satisfaisante ou dans les cas
où l'exploitant ne propose pas de règles de
sécurité que le ministre peut en imposer lui-même. Il n'y a
pas de différence quant au caractère obligatoire de la
règle; dans les deux cas, ce sont des règles obligatoires.
M. Garon: Les règles de sécurité sont
indiquées dans le pouvoir réglementaire?
M. Vigneault: Oui. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 24 et nous avons un papillon.
M. Garon: Ah! Pourtant, il fait un peu froid pour les papillons.
Ils sont dans les cocons.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, ce sont uniquement des
papillons de forme. On en a quelques-uns, mais vous allez voir.
M. Garon: J'ai remarqué que vous aviez trois projets de
loi inscrits au feuilleton...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon:... qui ne sont pas encore déposés?
M. Côté (Charlesbourg): Mardi.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Mardi.
M. Garon: Est-ce qu'il s'agit de projets de loi volumineux ou
non?
M. Côté (Charlesbourg): II y en a un qui est d'un
peu plus d'importance. Il y en un autre qui va s'inscrire au feuilleton, celui
sur la voirie, dont je souhaiterais voir le principe adopté, mais
l'étude article par article serait après les fêtes, en
prenant le temps.
M. Garon: Celui qui est long?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il est un peu plus
volumineux, environ 80 à 90 articles. Celui qui sera le plus long pour
cet automne, c'est celui sur la Régie de l'assurance automobile, qui
fait suite à notre commission parlementaire et que le Comité de
législation est en train de finaliser. Je voudrais vous proposer, la
semaine prochaine, d'avoir les mêmes séances d'informa- tion, si
cela vous sourit. Ce sera le plus gros des projets de loi de cet automne.
M. Garon: Puis l'autre?
M. Côté (Charlesbourg): II y en a un qui concerne la
STCUM quant aux trains; c'est un petit projet de loi de trois articles. Il
restera le vrac et un projet de loi sur le Code de la sécurité
routière. Le vrac, c'est le règlement de tout le dossier des
artisans.
M. Garon: Combien? (17 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Douze articles. Ce ne sont
pas des projets de loi très..
M. Garon: Cela fait quatre au total?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. La voirie, c'est juste
la deuxième lecture, ce n'est pas l'article. Incluant celui-là,
il y en a cinq.
M. Garon: Incluant celui-là. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Une petite soirée
d'ouvrage. Est-ce qu'il y a des interventions à l'amendement
proposé à l'article 24?
M. Côté (Charlesbourg): On va le lire d'abord, M. le
Président, je pense.
Le Président (M. Saint-Roch): M le minis tre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, dans la
première ligne de l'article 24 du projet de loi, le mot "écrite"
par le mot "expresse".
M. Garon: Une chance qu'il a. Ce n'est pas nécessairement
écrit?
M. Vigneault: Dans les opérations du métro, cela
peut être transmis par système électronique.
M. Garon: Par système électronique vous entendez
quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Un bélino.
M. Garon: C'est écrit cela.
M. Côté (Charlesbourg): Ou un FAXCOM.
M. Garon: Un bélino, c'est écrit?
M. Vigneault: Bélino, c'est écrit, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: Cela peut aller plus loin que cela quand on parle de
régulation électronique de
la circulation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: Tout ce que cela vise, c'est que, dans le cas de la
circulation d'un véhicule sur une voie de guidage, le régulateur
qui contrôle la circulation doit être au courant, il doit autoriser
le mouvement, mais il peut le faire d'une façon électronique et
pas nécessairement d'une façon écrite.
M. Garon: C'est parce que c'est écrit: "entreprendre des
travaux". "Nul ne peut sans l'autorisation écrite du propriétaire
d'une voie de guidage entreprendre des travaux de construction ou d'entretien
d'un ouvrage... "
M. Fournier: D'accord, de la même façon. Pour
entreprendre des travaux, il faut nécessairement aller sur la voie et,
pour aller sur la voie, on a besoin d'une autorisation. On ne peut pas se
promener là-dessus comme on veut. L'autorisation est là et cela
peut être une autorisation expresse et pas nécessairement
écrite.
M. Garon: Comment allez-vous en faire la preuve, si vous avez
besoin d'en faire la preuve éventuellement?
M. Fournier: Généralement, ces systèmes
électroniques ont des enregistrements qui permettent de tout voir. Par
exemple, les permis d'occupation de voie, les permis de circulation sur la
voie, tout cela fait l'objet d'un enregistrement qu'on peut retrouver aussi
après.
M. Garon: C'est écrit qu'il n'y avait pas de disposition
comme cela auparavant, mais cette disposition-là est, selon la coutume,
dans le cas des chemins de fer ou si c'est une disposition
différente?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier
M. Fournier: Dans le cas des chemins de fer, la pratique
actuelle, ce sont des autorisations écrites; dans le cas du
métro, ce n'est pas nécessairement écrit, c'est le
contrôle du régulateur, mais c'est un contrôle
électronique. La tendance quant aux chemins de fer, c'est vers le
contrôle électronique de la circulation. On s'en va vraiment vers
cette époque-là.
M. Garon: Expresse, cela ne veut rien dire. L'autorisation
écrite, c'est une autorisation écrite, mais l'autorisation... Nul
ne peut sans l'autorisation du propriétaire. Expresse veut dire quoi
là? Que vient ajouter à autorisation le mot "expresse"? Quand on
dit: autorisation écrite, cela doit être par écrit. Mais
expresse, je ne vois pas.
M. Côté (Charlesbourg): L'explication que donnait M.
Fournier tantôt, je pense que ce serait compliqué un peu si
quelqu'un avait des travaux à faire sur une voie du métro
à Montréal et qu'il fallait que le gars aille lui porter une
autorisation écrite avant de commencer les travaux. Il va y avoir des
problèmes tantôt, par exemple. Alors que, de toute manière,
l'autorisation qu'on peut qualifier d'expresse à ce moment-ci, elle est
écrite parce que sur le... Comment appelle-tu ça? Le "backup".
Moi qui ne parle pas anglais...
M. Fournier: Sur l'enregistrement.
M. Côté (Charlesbourg): Sur l'enregistrement des
conversations.
M. Garon: Pourquoi n'emploie-t-on pas un mot qui dit cela
plutôt que de dire une autorisation? Cela pourrait se dire, à
toutes fins pratiques, de façon verbale, au fond.
M. Vigneault: C'est par opposition à l'autorisation.
M. Garon: Ou un signe de la main. Qu'est-ce que ça veut
dire, l'autorisation expresse? Je n'ai jamais vu ça.
M. Vigneault: Par opposition à l'autorisation implicite.
Une autorisation expresse par opposition à une autorisation implicite.
Il faut qu'il ait l'autorisation et qu'il soit capable d'en faire la preuve.
Quant à la...
M. Garon: Mais pourquoi ne le dites-vous pas? Écrite ou
d'une autre manière dont il pourra faire la preuve. Pourquoi ne le
dites-vous pas? Avez-vous la définition du mot expresse dans le
dictionnaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y a des amateurs de
hockey ou de baseball qui me rappellent que très souvent on entend
à la télévision: Aucune reproduction ne peut être
faite sans l'autorisation expresse de Molson ou O'Keefe. C'est vrai que c'est
une expression qui est employée dans ce milieu: sans l'autorisation
expresse.
M. Garon: Oui, cela s'oppose à implicite, à ce
moment-là, mais ça ne veut pas dire dont on veut faire la
preuve.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, les avocats,
parlez-vous et je vais vous écouter. "Expressez-vous. "
Le Président (M. Saint-Roch): Me Bilodeau.
Mme Bilodeau (Anne-Marie): En fait, je lis la définition
du Petit Robert qui, en droit, dit: "Qui exprime formellement la
pensée, la volonté
de quelqu'un. Voir Explicite, formel, " ce qui veut dire qu'on est
capable de la prouver. Si vous menez autorisation tout court, ça peut
être oral, ça peut être sur tout mode tandis qu'expresse...
Vous allez voir ça dans plusieurs lois; c'est la façon de mettre
en preuve une autorisation, c'est-à-dire qu'elle est formellement
indiquée; elle est explicite par opposition à implicite.
M. Garon: Oui, mais elle peut être explicite sans qu'on
puisse en faire la preuve.
Mme Bilodeau: Généralement, quand une autorisation
est explicite, ça facilite la preuve.
M. Garon: Par exemple, je vous parle au téléphone.
Je n'autorise pas de façon implicite, j'ai fait quelque chose.
Implicite, on pourrait dire: Je l'ai vu et je n'ai pas dit un mot alors c'est
implicite.
Mme Bilodeau: Sauf que je vais avoir plus de difficulté
à le prouver.
M. Garon: Si je fais juste vous parler au
téléphone, c'est une autorisation explicite. J'ai vu ça
des téléphones qui sont niés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
adopté sur division. Est-ce que l'article 24, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. J'appelle
l'article 25.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire
d'une voie de guidage doit, dans les six mois d'une demande écrite du
propriétaire d'un terrain contigu: "1° installer des clôtures
de chaque côté de la voie de guidage; "2° munir ces
clôtures de barrières; "3° construire des passages de ferme
sur tes terres que traverse la voie de guidage. "II exécute ces travaux
et entretient les clôtures et les barrières à ses frais.
"
M. Garon: C'est une disposition au même effet que
l'ancienne disposition. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire
d'une voie de guidage ou toute personne qu'il désigne peut
pénétrer, à toute heure raisonnable, sur tout terrain
contigu à la voie de guidage pour y établir, à des fins de
sécurité, des paraneiges et les entretenir. Il peut
également, à toute heure raisonnable, y pénétrer
pour émon-der, à des fins de sécurité, les arbres
pouvant nuire à l'exploitation de la voie de guidage. Il doit, sur
demande, s'identifier. "Il enlève ces paraneiges au plus tard le premier
avril de chaque année. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 27.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut entreprendre la
construction aux abords, au-dessus ou au-dessous d'une voie de guidage d'un
ouvrage ou d'un réservoir de carburant qui est interdit par
règlement ou qui n'est pas conforme aux normes prescrites par
règlement. "
M. Garon: Par exemple, vous ne pourriez pas être à
côté d'un entrepôt de BCP, c'est-à-dire de BPC?
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, les
deux sont bons. Les deux servent à faire de la publicité.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Que ce soit BPC ou BCP, les
deux font de la publicité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est une compagnie de publicité, BPC?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Par rapport aux lignes électriques, je suppose
que c'est la même chose?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: C'est la possibilité d'adopter un
règlement sur la distance minimum entre les fils électriques, la
voie de guidage ou les fils électriques et les fils qui servent à
contrôler la signalisation.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 28.
Partage des responsabilités
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire
d'une voie de guidage est responsable des dommages causés par
l'émondage des arbres ou par la mise en place ou l'enlèvement des
clôtures établies sur les terrains contigus à la voie
de
guidage dans le but d'empêcher l'accumulation de la neige."
S'il y a des dommages, il est normal qu'il soit responsable.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 29.
M. Côté (Charlesbourg): "Le propriétaire
d'une voie de guidage doit s'assurer: "1° de l'installation et de
l'entretien, conformément au règlement, d'un système de
signalisation à un passage à niveau; "2° de la construction
du passage à niveau, conformément au règlement; "3° de
la pose et de l'entretien, conformément au règlement, du
platelage - qu'est-ce que c'est ça? - entre les rails du passage
à niveau..."
M. Garon: Platelage?
M. Côté (Charlesbourg): Oui C'est plate, là.
Le propriétaire doit s'assurer: "4° de l'exécution,
conformément au règlement, des travaux de construction faits sur
un ouvrage d'art qui porte la voie de guidage au-dessus de la route ainsi que
de son entretien."
M. Garon: Le platelage, c'est poser des "plates". C'est cela?
C'est un mot français?
Une voix: Oui. M. Garon: Plate.
M. Fournier: Platelage, c'est la structure qui sert à
soutenir le passage à niveau entre les rails sur laquelle on met le
pavage.
Le Président (M. Saint-Roch): Me vïgneault. Non?
Est-ce que l'article 29 est adopté?
M. Garon: Ce ne sera pas long. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 30.
M. Côté (Charlesbourg): "La personne responsable de
l'entretien d'un chemin public ainsi que le propriétaire d'un chemin
privé ouvert à la circulation publique des véhicules
routiers sont chargés de l'entretien et du déneigement du
revêtement de la surface de croisement d'un passage à niveau
incluant l'enlèvement d'accumulation de neige en travers de la voie de
guidage."
C'est une question de commodité des usagers sur le plan du
passage, une question d'entretien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 31.
M. Côté (Charlesbourg): "À défaut
d'entente, les coûts de construction et d'entretien des travaux à
un passage à niveau construit après le - donc, il faudra y
inscrire la date d'entrée en vigueur du présent article - sont
à la charge du propriétaire de la voie de guidage si elle a
été construite après le chemin public ou du responsable de
l'entretien du chemin public s'il a été construit après la
voie de guidage.
Toutefois, les coûts découlant du déplacement ou de
l'élargissement du chemin public au-delà de la largeur de
l'emprise de ce chemin public à l'époque de la construction de la
voie de guidage sont à la charge du responsable de l'entretien du chemin
public."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 32. (17 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): "À défaut
d'entente, les coûts de construction d'un étagement qui porte la
voie de guidage au-dessus du chemin public et les coûts d'entretien de
l'infrastructure et de la structure de cet étagement sont à la
charge du propriétaire de la voie de guidage. Les coûts de
construction et d'entretien d'un étagement qui porte le chemin public
au-dessus de la voie de guidage sont à la charge du responsable de
l'entretien du chemin public."
M. Garon: Est-ce établi selon la coutume?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Où a été établie la
coutume?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, il y a une coutume au
fédéral dans le sens que...
M. Garon: C'est cela. Vous êtes satisfaits de cette
coutume-là.
M. Côté (Charlesbourg): On est prêts à
vivre avec cela.
M. Garon: Ha, ha, ha! Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 33.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsque le ministre
prescrit l'amélioration, le déplacement ou l'étage-ment
d'un passage à niveau, le propriétaire de la voie de guidage doit
assumer 5 % des coûts de construction de l'ouvrage jusqu'à
concurrence d'un montant maximum établi par règlement. Tous les
autres coûts de construction de l'ouvrage
sont à la charge du responsable de l'entretien du chemin
public."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 34.
M. Garon: Vous voulez en passer une ou quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Je me faisais
donner des explications au cas où il y aurait une question.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Je me faisais donner de
l'information additionnelle au cas où il y aurait une question pour
être capable de vous répondre.
M. Garon: Je pense que c'est un peu la coutume.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est cela.
M. Garon: II y a déjà eu des déplacements
dans mon coin et cela m'apparaissait être autour de cela.
M. Fournier: C'est dans une des ordonnan-ces de la Commission
canadienne des transports.
M. Garon: Ah bon!
M. Côté (Charlesbourg): "Les coûts
d'installation de la signalisation prescrite par le ministre à un
passage à niveau sont à la charge du responsable de l'entretien
du chemin public ou du propriétaire du chemin privé ouvert
à la circulation publique des véhicules routiers Les coûts
d'entretien de la signalisation à un passage à niveau sont
à la charge du propriétaire de la voie de guidage."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 35.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, aux
conditions qu'il détermine, accorder une subvention à une
municipalité jusqu'à concurrence de 80 % du coût des
travaux qu'elle doit payer en application de la présente loi."
M. Garon: 80 %, sur quoi est-ce basé? M.
Côté (Charlesbourg): Sur la pratique
M. Garon: C'est cela qui est... Qui paie les autres 20 %?
M. Côté (Charlesbourg): 5 % par le chemin de fer,
comme on l'a déterminé tantôt, et 15 % par la
municipalité.
M. Garon: Adopté.
Fonctionnement d'un système de transport
terrestre guidé
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 36.
M. Côté (Charlesbourg): "L'exploitant d'un
système de transport terrestre guidé doit se conformer aux normes
relatives aux véhicules et équipements prévues au code de
sécurité adopté par règlement, le cas
échéant, aux règles de sécurité
approuvées ou imposées par le ministre et dans tout autre
règlement adopté en vertu de l'article 54 "
M. Garon: Adopté
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 37. Nous avons un papillon.
Règles de circulation
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, dans l'article 37
du projet de loi, les mots "l'autorisation écrite du
propriétaire" par les mots "l'autorisation expresse de
l'exploitant".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
Interventions sur l'amendement?
M. Garon: Cela va être les mêmes raisons que
tantôt. Je trouve que... Attendez un peu. Pourquoi avez mis
"écrite" avant et changez-vous encore cela pour "expresse"?
M. Côté (Charlesbourg): Probablement pour les
mêmes raisons que tantôt, mais je ne les connais pas. On pourrait
peut-être les demander.
M. Garon: Oui, mais, si vous avez mis "écrite" avant, vous
n'avez pas pensé que cela causerait des problèmes?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneault.
M. Vigneault: On avait mis "écrite" parce que c'est ce qui
se faisait dans le domaine ferroviaire sur lequel on a l'expertise. Lorsqu'on a
consulté les gens du métro, on s'est aperçu que, chez eux,
l'autorisation était toujours expresse, mais pas toujours écrite.
C'est pour cela qu'on a modifié.
M. Garon: Si, dans le domaine du chemin de fer, on a senti le
besoin d'avoir une autorisation écrite, pourquoi ne pas établir
un régime différent pour le chemin de fer et le métro?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Garon: Je ne suis pas un spécialiste de ces
questions-là, mais si tout le régime des chemins de fer au Canada
fonctionne avec une autorisation écrite... Le métro, je
comprends, que c'est une autre patente.
M. Fournier: On fait face à deux systèmes
basés sur la même technologie, mais deux systèmes
différents de contrôle. Le système du métro est
beaucoup plus évolué. Le système de contrôle de la
circulation du métro est beaucoup plus évolué. Chez eux,
la régulation se fait de façon électronique. Dans les
chemins de fer, il y en a certains qui ont adopté la régulation
électronique, mais ils ont toujours conservé un écrit des
autorisations de circuler. Comme je le disais plus tôt, la tendance
maintenant va vers une régulation électronique pure, mais il n'y
en a pas encore qui ont adopté ce système-là, bien qu'il y
ait des expériences actuellement là-dessus. Il faut dire que la
technologie ferroviaire évolue beaucoup plus lentement que ce qu'on a pu
voir, par exemple, en ce qui concerne le métro.
M. Garon: Quand il arrive des accidents ferroviaires, j'ai vu
l'accident de Bernières. À un moment donné, quand arrive
un gros accident, on veut déterminer comment cela s'est passé. Il
y a des fautes commises ou il n'y a pas de fautes commises. L'autorisation
expresse, est-ce que c'est suffisant? Je comprends que, pour le métro,
c'est une autre affaire. Ce n'est pas la même affaire que le chemin de
fer même si cela se ressemble un peu.
M. Côté (Charlesbourg): Si la preuve qu'on recherche
peut se faire de manière expresse dans le métro, elle peut se
faire de la même manière, expresse, j'imagine, dans le chemin de
fer.
M. Garon: Oui, mais je me demande si dans le métro le
contrôle n'est pas plus poussé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est sûr. C'est
clair, oui.
M. Garon: Je suis déjà allé voir l'endroit
à Montréal où on suit justement... Envoyer des
écrits dans des conditions comme celles-là, ce n'est pas
possible. Je ne le pense pas. Mais dans le domaine des trains...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas. on ne l'a pas
au Québec. J'ai eu la chance, moi, d'être allé dans la
locomotive avec le conducteur du TGV entre Paris et Lyon à 270
kilomètres à l'heure. C'était relié à une
centrale qui commandait. Je peux vous dire une affaire: II n'arrivait pas grand
papier là à autoriser.
M. Garon: Je comprends cela. Nous autres, dans les trains, on est
encore quasiment dans les "pouf pouf.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On n'est pas dans les 290 milles à l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce qu'on
disait que, dans le cas des trains, cela n'existait pas. C'est l'exemple que je
me rappelle parce qu'ils sont même contrôlés par un pouvoir
central qui peut prendre des commandes dans la mesure où II n'y a pas de
réaction sur ce plan. C'est assez impressionnant comme système.
Sur le plan électronique, sur le plan de la... Écoutez, on
n'était quand même pas proches. C'était à 250 milles
de Paris. À un moment donné, la commande venait et on a
même fait exprès de nous faire la démonstration qu'en
dépassant la limite de vitesse autorisée, il y avait
automatiquement un freinage qui était commandé au central pour
ralentir le train. Là, il n'y a pas de papier qui arrivait.
Je suis convaincu que, dans le central où je ne suis pas
allé voir, il y avait cette relation-là écrite ou inscrite
sur une bande qui pouvait permettre de faire ta démonstration
éventuelle que quelqu'un n'avait pas répondu aux ordres ou aux
commandes de... C'est donc une technologie qui existe. On disait que cette loi
datait de 1869 et qu'elle n'a jamais été amendée; cela
fait donc quelques années. Cela peut prendre quelques années
mais, d'ici ce temps-là, le rêve de M. Drapeau va peut-être
arriver: le TGV Montréal-Toronto, on ne sait jamais. C'est M. de
Belleval qui a pris la relève.
M. Garon: Je sais qu'il croit à cela. Je vous pose une
question parce que, si je le savais, je ne la poserais pas.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, je
vous dis que j'en apprends moi aussi.
M. Garon: En aviation, quand il arrive un accident d'avion, on
parle toujours de la boîte noire. J'imagine qu'on enregistre les paroles
de ceux qui travaillent entre eux quand ils pilotent l'avion. Quant au chemin
de fer, j'essaie de comprendre comment cela se passe: le chemin de fer est
là C'est guidé à partir de Montréal et, à
Bernières, on décide à un moment donné de
changer... Comment appelle-ton ça?
M. Côté (Charlesbourg): L'aiguillage.
M. Garon: II y a des messages qui passent, puis...
M. Côté (Charlesbourg): Les messages ne sont pas
écrits.
M. Garon: Cela se passe comment?
M. Côté (Charlesbourg): Cela se passe par radio.
M. Garon: Pour qu'on puisse faire la preuve
éventuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Cela se passe par radio.
M. Garon: Est-ce que c'est enregistré?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est
enregistré.
M. Fournier: Toutes les commandes données par les
régulateurs à partir de Montréal sont inscrites sur un
enregistrement sur papier continu. Alors, cela laisse des traces, chaque fois
qu'on commande un aiguillage, cela laisse une trace sur la feuille de papier.
Les conversations radio sont généralement enregistrées
aussi. Les permis de circulation qu'on donne sont aussi enregistrés dans
un livre.
M. Garon: Pourquoi à ce moment-là ne mettez-vous
pas, au lieu de "écrite" ou enregistrées, "selon ce qui est
prescrit par le règlement"?
M. Côté (Charlesbourg): On va être
obligés de le prescrire quand même.
M. Garon: Oui, mais "expresse", en tout cas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais la
définition du dictionnaire le Petit Robert, je la trouvais
intelligente.
M. Garon: Elle dit juste explicite, au fond. Elle ne dit pas
vraiment... Par exemple, à une voie de circulation, si un policier vous
fait signe, c'est une autorisation expresse de passer, mais on se reverra
après l'accident et, si on ne dit pas la même chose, les preuves
seront difficiles à faire.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous rentrez dans le
policier, peut-être qu'il ne dira pas la même chose.
M. Garon: C'est ce que je veux dire: si on a quelque chose qui
l'indique, je pense beaucoup plus dans ce sens-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier
M. Fournier: Dans le système de régulation des
chemins de fer, il n'y a jamais personne qui partira sur un signe du bras comme
ça Le régulateur donnera une autorisation de circuler; le
régulateur, lui, a une trace de cette autorisation. Actuellement, c'est
écrit dans un livre. Dans les systèmes qui s'en viennent, ces
autori- sations seront dans la mémoire de l'ordinateur et mises sous
forme magnétique, j'imagine, pour être conservées pendant
une certaine période, durant la période de validité du
permis. S'il y a un incident, ces enregistrements sont conservés pour la
durée de l'enquête. Mais personne ne peut décider de
lui-même de se mettre à circuler sur une voie sans avoir vraiment
une autorisation formelle, si vous voulez, de le faire. (17 h 30)
M. Garon: Je pense que le mot "expresse" n'en dit pas assez pour
les questions de preuves. Alors, je vous dis encore sur division, ici.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
adopté sur division?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 37, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. J'appelle
l'article 38, et nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, dans l'article 38
du projet de loi, les mots "l'autorisation écrite du
propriétaire" par les mots "l'auto risation expresse de
l'exploitant".
C'est un peu le même principe, M. le Président, qu'à
l'article précédent.
M. Garon: Mais qui peut passer sur une voie de guidage à
part... Qu'est-ce que cela vise, concrètement? Parce qu'on dit "ailleurs
qu'à un passage à niveau".
M. Côté (Charlesbourg): Deux choses: d'abord, cela
vise à exclure et cela vise à permettre. D'abord, exclure les
VÎT ou peut-être votre gars ivre dont vous nous avez parlé
tantôt.
M. Garon: Je ne pense pas qu'il voulait aller là.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y était. Et,
deuxièmement, a permettre à ceux qui ont des réparations
à faire sur les voies et qui ont des véhicules adaptés
pour emprunter ces voies-là de le faire.
M. Garon: Là encore, il y a le mot "écrite" et vous
l'enlevez.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est le
même principe. On suit la même logique
M. Garon: On n'est pas dans les métros, on est dans les
chemins de fer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Garon: Cela ne pourra pas être dans le métro.
Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
adopté sur division. Est-ce que l'article 38 est adopté, tel
qu'amendé, sur division?
M. Garon: Oui, pour les mêmes raisons.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 39.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut gêner ou
interrompre, par quelque moyen que ce soit, l'usage d'un ouvrage de transport
terrestre guidé ou celui d'un véhicule ou d'un équipement
utilisé dans un système de transport terrestre guidé."
C'est la reproduction de l'actuel article 242.
M. Garon: Oui
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 39 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 40.
M. Côté (Charlesbourg): "Nul ne peut engager un
véhicule de transport terrestre guidé sur un pont mobile ou sur
un croisement à niveau avec une autre voie de guidage avant d'avoir
reçu l'autorisation de passer par un signaleur ou par un système
de signalisation."
M. Garon: Sur un pont mobile...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 40?
M. Garon: Non, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 41. Nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le
troisième alinéa de l'article 41 par le suivant: "II ne
s'applique pas non plus aux endroits où la voie de guidage est
protégée par des clôtures conformes aux normes prescrites
par règlement, dans les tunnels ni sur les voies de guidage
aériennes."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 41, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 42.
M. Côté (Charlesbourg): "Avant de traverser un
passage à niveau, le conducteur d'un véhicule de transport
terrestre guidé doit actionner l'avertisseur sonore à une
distance d'au moins 460 mètres du passage à niveau et le
maintenir en opération jusqu'à ce que le premier véhicule
y soit engagé.
Toutefois, lorsqu'un passage à niveau est muni d'un
système de signalisation, le ministre peut, sur demande d'une
municipalité, dispenser le conducteur de cette obligation. "Le premier
alinéa ne s'applique pas aux systèmes de transport terrestre
guidé spécifiquement conçus pour le transport des
personnes dans les rues d'une agglomération."
M. Garon: Pourquoi le ministre peut-il, à la demande d'une
municipalité, dispenser le conducteur de cette obligation? D'où
vient cette disposition? Parce qu'il n'y avait pas de chose comme ça,
antérieurement.
M. Côté (Charlesbourg): M. Fournier.
M. Fournier: C'est que, au moment où la loi C-14 a
été adoptée, en 1869, il n'y avait pas de système
de signalisation actif. Le principe est que maintenant, quand le passage
à niveau est protégé par un système de
signalisation actif, c'est-à-dire barrière ou feu, on peut
dispenser le conducteur de locomotive de crier et, généralement,
ce sont les gens qui sont aux alentours qui apprécient cette mesure.
Cela existe au niveau fédéral, notamment dans Montmagny où
il y a plusieurs exemptions là-dessus.
M. Garon: Ah oui! C'est parce que le feu pourrait être plus
ou moins vu, il pourrait être défectueux; il pourrait arriver
n'importe quoi. Le train n'est pas obligé de crier sans arrêt,
mais il me semble que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est pour
ça que c'est "peut".
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
c'est "peut", ce n'est pas "doit", c'est "peut". Donc, il y a une...
M. Garon: Oui, mais c'est silencieux, un train. Supposons que les
feux sont défectueux, pour une raison ou pour une autre, ou bien qu'il y
a une tempête et qu'ils sont moins visibles, quelle est
l'utilité...? Parce qu'un train, ça ne fait pas beaucoup de
bruit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: D'accord Les systèmes de signalisation
ferroviaire sont basés sur un principe - je ne sais pas comment on
l'appelle en français - qu'on appelle "fall-safe" en anglais: s'il y a
un problème quelconque dans les circuits de contrôle, dans
l'alimentation électrique de ces signaux, les signaux fonctionnent de
façon continuelle à partir d'accumulateurs qui sont bons pour des
périodes de douze à quinze heures facilement. Donc, en cas de
défaut, le signal va donner son aspect le plus restrictif, il va
fonctionner. Et comme les signaux sont toujours en double, même si vous
avez une ampoule de brûlée, vous en avez une autre qui va
fonctionner.
M. Garon: Mais je dois vous dire que je connais des places
où, quand vous arrivez en haut de la côte et que vous vous
apprêtez à descendre, je vous dis que vous le voyez à la
dernière minute, le feu, vous ne le voyez pas trop longtemps
d'avance.
M. Fournier: C'est pour ça...
M. Garon: Mais, si vous entendez la cloche, vous savez qu'il y a
un train, vous savez qu'il y a une voie ferrée. Rien que le fait de ne
pas avoir de cloche... Moi, je peux être un gars de la place qui sait que
le train passe à cinq heures, mais quand je prends... Nos gens ont trop
tendance, au ministère des Transports, à marcher comme si on
était tous des gars de la place.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Garon: J'ai vu ça souvent, aussi. La signalisation est
faite comme ça, comme si on vivait dans le rang à longueur
d'année. Je suis passé dans le bout de la Gaspésie cet
été. il n'y avait pas moyen de savoir à quelle place on
reprenait le chemin, il fallait l'essayer. Pourquoi? Parce qu'ils signalaient
ça comme si j'étais un gars du rang, même pas de la place,
du rang. Alors, sacrifice, si vous passez, qu'il y a un train et qu'il n'y a
pas de cloche... Moi, |e ne passe jamais là, mais cela adonne que je
passe là ce jour-là et que ce n'est pas trop visible, que, pour
une raison ou pour une autre, je n'entends pas de cloche, je ne suis pas
prémuni par rapport à un train. C'est dangereux! Un train, c'est
silencieux.
Une voix: Les trains modernes, c'est silencieux.
M. Garon: Habituellement, quand il y a des cloches, ceux qui
restent sur le bord d'une voie ferrée, ils aiment cela, ils savent
quelle heure il est quand le train passe. Cela ne les dérange pas
beaucoup.
Vous savez qu'à part cela, au point de vue du sifflet - j'ai
justement eu quelque chose dans mon comté là-dessus - il y a
différents degrés d'intensité de la cloche. La cloche peut
être très forte, moyennement forte et moins forte. C'est vrai,
cela. J'ai su cela cet été.
M. Côté (Charlesbourg): Cela doit dépendre du
poignet de celui qui la...
M. Garon: On m'a informé, à un moment donné,
que des gens s'étaient plaints que la cloche était trop forte et
j'ai su qu'il y en avait qui avaient demandé que la cloche soit plus
forte pour qu'on sache qu'on était dans un centre ferroviaire. Les
voisins n'avaient pas apprécié parce qu'ils n'avaient pas
été mis au courant de cela, le niveau de la cloche,
l'intensité. Apparemment, iI y a des niveaux d'intensité dans la
cloche.
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend du
poignet du gars qui tire dessus.
M. Garon: Non. Apparemment, le niveau d'intensité n'est
pas le même.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je comprends, mais
pour...
M. Garon: J'ai appris cela, je vais vous le dire bien
franchement, il y a quelques mois, parce qu'une question s'est posée
dans mon comté, justement.
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien se comprendre, on
est dans une situation où il y a des feux.
M. Garon: Des feux?
M. Côté (Charlesbourg): Ou il y a une cloche, ou il
peut y avoir une barrière, mais ce n'est pas dans tous les cas qu'il y a
une barrière.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, dans ce cas-ci, si je
comprends bien, c'est que, dans la mesure où il y a des feux, on peut,
à l'occasion, permettre d'éliminer la cloche.
Une voix: Non, le sifflet.
M. Côté (Charlesbourg): Le sifflet oui.
Une voix: La cloche sonne toujours.
M. Côté (Charlesbourg): La cloche, c'est le signal.
D'accord. C'est le sifflet du train qu'on peut éliminer. La cloche
demeure là. Alors, vous avez l'action de la lumière, la cloche
qui demeure et c'est le sifflet qu'on pourrait, à ce moment-ci,
autoriser d'éliminer, mais... C'est cela.
M. Garon: Ce n'est pas dit dans l'article.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si ce n'est pas
dit dans l'article, c'est ce qu'on me dit.
M. Garon: C'est ce qu'on dit? Voyez-vous, c'est écrit dans
vos commentaires: il est encore opportun d'exiger le fonctionnement d'un
avertisseur sonore à l'approche d'un passage à niveau non
protégé par un système de signalisation pour
prévenir le conducteur routier de l'approche du train. La signalisation,
qu'est-ce qu'on veut dire par là? J'ai compris que c'étaient les
feux. Est-ce que c'est la cloche en plus, ou bien si on veut garder la cloche
et éliminer le sifflet? Cela, ce n'est pas évident à la
lecture de l'article.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On va passer la parole au
gars qui siffle.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: Le système de signalisation comporte deux
feux clignotants et une cloche sur le même mât. En plus de cela, le
train a un sifflet et une cloche aussi. Cet article-là oblige le
conducteur du train à actionner son sifflet et sa cloche. Par contre, si
le passage à niveau est muni d'un système avec avertisseur
lumineux et sonore et possiblement une barrière aussi, à ce
moment-là on peut éliminer l'obligation d'utiliser le sifflet et
la cloche sur la locomotive, mais le système de signalisation, lui, est
là pour protéger les utilisateurs de la route.
M. Garon: Vous enlèveriez tous les bruits?
M. Côté (Charlesbourg): La cloche de la
lumière demeure.
M. Fournier: Oui. M. Garon: Ah bon!
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela que j'ai
fait faire des précisions tantôt parce que ce que je pensais que
vous évoquiez, c'était que là où il n'y avait pas
de système de lumière ni de cloche, en plus on éliminait
le sifflet de la locomotive; cela n'a pas de bon sens. Mais on est toujours
dans une situation, et c'est cela que M. Fournier vous disait tantôt,
où le système de lumière, s'il devient défectueux,
va fonctionner durant douze à quinze heures continuellement, donc le
temps d'avertir quelqu'un qui va venir le réparer. Donc, on est en
pleine sécurité.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 43.
M. Côté (Charlesbourg): "Gueling, guelang, guelang,
guelang!"
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): C'est juste la politique
familiale qui va en souffrir.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conducteur d'un
véhicule de transport terrestre guidé doit maintenir
allumé le phare avant du véhicule lorsqu'il est en marche. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 44.
M. Côté (Charlesbourg): "L'exploitant d'un
système de transport terrestre guidé doit, sauf dans les cas
où il en est dispensé par règlement, aviser le ministre et
lui faire parvenir sans délai un rapport circonstancié et
conforme au règlement de tout accident qui entraîne des blessures
ou le décès d'une personne ou cause des dommages à la voie
de guidage, aux ouvrages d'art ou à l'équipement. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 45.
Sécurité d'exploitation
M. Côté (Charlesbourg): "L'exploitant d'un
système de transport terrestre guidé doit assurer l'application,
dans son entreprise, des règlements concernant le transport des
matières dangereuses. (17 h 45) "II doit aussi assurer l'application
dans son entreprise des normes relatives à la circulation, à la
prévention et à la protection contre les incendies et les
accidents prévues au code de sécurité adopté par
règlement et, le cas échéant, aux règles de
sécurité approuvées ou imposées par le ministre.
"
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 46.
M. Côté (Charlesbourg): Tout employé d'un
système de transport terrestre guidé doit se conformer aux normes
visées à l'article 45. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 47.
M. Côté (Charlesbourg): "L'exploitant d'un
système de transport terrestre guidé doit assurer l'application
dans son entreprise des normes relatives à l'exercice d'un emploi
prévues au code de sécurité adopté par
règlement et, le cas échéant, aux règles de
sécurité approuvées ou imposées par le ministre.
"
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 48.
M. Côté (Charlesbourg): "L'exploitant d'un
système de transport terrestre guidé ne peut abandonner de
façon permanente l'exploitation de tout ou partie d'une voie de guidage,
sans avoir fourni au ministre un préavis de trois mois. "Le ministre
peut prescrire des mesures pour assurer la sécurité des lieux. Le
propriétaire de la voie de guidage applique ces mesures de
sécurité dans le délai indiqué par le ministre.
"
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 49.
Rapport
M. Côté (Charlesbourg): "L'exploitant doit, dans les
cas déterminés par règlement, transmettre au ministre un
rapport selon la fréquence, la forme et la teneur
déterminées par règlement. "
Le commentaire est assez explicatif.
M. Garon: C'est un rapport...
M. Côté (Charlesbourg): On dit dans notre
commentaire: Pour apprécier la performance d'une entreprise en
matière de sécurité, iI faut pouvoir mettre le nombre
d'accidents répertoriés en relation avec une mesure de trafic.
Cette disposition de droit pénal rendra obligatoire la production de
rapports qui permettra d'apprécier cette performance.
M. Garon: Ça ne dit pas grand-chose. "L'exploitant doit,
dans les cas déterminés par règlement, transmettre au
ministre un rapport selon la fréquence, la forme et la teneur
déter- minées par règlement. " Vous visez des rapports sur
quoi? Je pense que...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un rapport de trafic.
Si on veut faire une relation entre le trafic et les accidents, il faut avoir
le trafic; pas seulement le rapport d'accidents, mais aussi le rapport du
trafic.
M. Garon: Ce n'est pas dit. On ne sait pas sur quoi est ce
rapport.
M. Côté (Charlesbourg): On dit, dans la note...
M. Garon: Oui, je comprends le commentaire. Si on ne lit pas la
note, on n'a aucune idée de quoi il s'agit. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'on
vous l'a donnée, pour vous donner l'esprit dans lequel on
légifère.
M. Garon: Je comprends, mais pour ce qui est de l'obligation, il
serait bon que dans le projet de loi, ça soit un peu plus précis,
un rapport sur le trafic.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le règlement.
Le règlement va le préciser.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Le règlement va le
préciser.
M. Garon: Oui, mais c'est général en
péché! Pour un gouvernement qui ne veut pas faire d'affaires
comme ça, de règlements comme ça, vous mettez un pouvoir
général de faire faire n'importe quel rapport... "L'exploitant
doit, dans les cas... " Méfiez-vous, des fois, on pourrait prendre le
gouvernement et lui dire qu'on fait trop de règlements. Avec un article
comme ça, on pourrait en faire autant qu'on en veut.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça ne veut pas
dire qu'on le fait.
M. Garon: "L'exploitant doit, dans les cas
déterminés par règlement, transmettre au ministre un
rapport selon la fréquence, la forme et la teneur
déterminées par règlement. " Ça devient un pouvoir
réglementaire d'exiger n'importe quel rapport sur n'importe quoi, au
fond. C'est vague en péché! Il me semble que...
M. Côté (Charlesbourg): Si on incluait "trafic" dans
le libellé?
M. Garon: C'est cela que vous voulez mettre, de toute
façon?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: II faut mettre le nombre d'accidents
répertoriés en relation avec une mesure du trafic.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on peut faire, M. le
Président, on peut le suspendre...
Le Président (M. Saint-Roch): Suspendre.
M. Côté (Charlesbourg):... et on va l'examiner dans
le sens que...
M. Garon: Parfait.
Réglementation
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord, l'article 49
étant maintenant suspendu, j'appelle l'article 50. Vu que nous avons des
papillons en cours de route, est-ce qu'on pourrait procéder paragraphe
par paragraphe?
Code de sécurité
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "Le gouvernement peut,
par règlement, adopter un code de sécurité applicable aux
systèmes de transport terrestre guidé. "
C'est le premier alinéa. Adopter un code de
sécurité applicable aux systèmes de transport terrestre
guidé, il n'y a rien de bien méchant là.
M. Garon: Non. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): "Ce code peut contenir des
normes de sécurité concernant les matières suivantes.
"1° la prévention et la protection contre les incendies et les
accidents; ".
M. Garon: Est-ce que cela toucherait des normes concernant les
incendies dans le métro, par exemple?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Garon:
Pardon? M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
2°?
M. Côté (Charlesbourg): "Les matériaux,
appareils ou équipements obligatoires ou interdits dans un
système de transport terrestre guidé; ".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous avons
maintenant un nouvel article à 2. 1.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
le paragraphe 2° de l'article 50 du projet de loi, le paragraphe suivant:
"2. 1° les normes de construction et d'installation d'un système de
signalisation; ".
M. Garon: C'est là que vous mettriez les lumières
et la cloche?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non, ils y sont
déjà.
M. Garon: Qu'est-ce que ce serait? Qu'est-ce que vous visez par
cet article?
M. Côté (Charlesbourg): On a parlé
tantôt de signaler dans certains autres cas, à la fois sur le
territoire municipal et sur l'emprise.
M. Fournier: Dans ce cas-là, on vise les systèmes
de signalisation qui régissent la circulation des trains ou du
métro sur la voie de guidage, par opposition à des
systèmes de signalisation à des passages à niveau qui sont
destinés aux véhicules routiers.
M. Garon: Vous ne le dites pas, "sur la voie de guidage".
M. Fournier: C'est...
M. Garon: Ah oui! Je comprends. Tous les trains?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Fournier: Oui.
M. Garon: Par rapport à...
M. Fournier: Par opposition à l'autre.
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): 2. 1° est adopté.
J'appelle le paragraphe 3°.
M. Côté (Charlesbourg):... "l'entretien d'une voie
de guidage, des véhicules et équipements de transport terrestre
guidé et des systèmes de signalisation; ".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4°.
M. Côté (Charlesbourg):... "les appareils
d'attelage, les mécanismes de freinage et les dispositifs de
sécurité dont un véhicule de transport terrestre
guidé doit être muni; ".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 5°.
M. Côté (Charlesbourg):... "les règles de
circulation sur une voie de guidage, y compris la limitation de la
vitesse et les indicateurs sur cette voie; ".
M. Garon: Comment est surveillée la vitesse des trains
quand il y a des limitations de vitesse? Sur la route, vous avez une police de
la route, mais sur les trains?
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: II y a plusieurs façons au
fédéral. Chez nous, on ne l'a pas encore contrôlé de
cette façon, c'est-à-dire par l'utilisation du radar; on
vérifie le temps que les trains prennent pour faire un circuit complet
sur des lignes, parce qu'on a affaire à des lignes qui sont
limitées dans l'espace. C'est facile de contrôler de cette
façon-là, à partir des indicateurs de service, par
exemple.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
6°?
M. Côté (Charlesbourg): "la disposition des
véhicules de transport terrestre guidé dans un train, un convoi
ou une rame; ".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
7°?
M. Côté (Charlesbourg): "l'usage de signaux sonores
et les systèmes de communication requis dans un système de
transport terrestre guidé; ".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Au paragraphe
8°, nous avons un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, dans la
deuxième ligne du paragraphe 8° de l'article 50 du projet de loi,
après le mot "emploi", les mots "essentiel à la
sécurité d'exploitation".
M. Garon: Qu'est-ce que cela veut dire, un emploi essentiel
à la sécurité d'exploitation? Cela fait drôle.
M. Fournier: C'est un employé qui opère le train,
la locomotive ou le métro, ou l'employé qui exécute ou qui
est responsable de l'exécution des réparations sur la voie de
guidage, ou le superviseur de ces niveaux d'emploi. Ce sont des emplois dont
dépend directement la sécurité d'exploitation. Ces
gens-là doivent se conformer à des normes minimales, par exemple,
connaître les règlements d'exploitation.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que le paragraphe 8°, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le paragraphe 9°. Nous avons un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le paragraphe
9° de l'article 50 du projet de loi par le suivant: "l'examen concernant
les connaissances administratives et techniques relatives à la
sécurité d'exploitation dans un système de transport
terrestre guidé ainsi que les conditions d'admission et d'exemption
à cet examen pour accéder à un emploi essentiel à
la sécurité d'exploitation dans un système de transport
terrestre guidé ou pour exercer un tel emploi. "
M. Garon: Vous voulez le limiter? Au lieu de dire "notamment",
vous dites "concernant". Vous voulez que ce soit spécifique à
cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Cela aurait fait un peu drôle, aussi.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que le paragraphe 9°, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 10°.
M. Côté (Charlesbourg): "Les maladies, les
déficiences et les situations où se trouve une personne, qui sont
considérées comme étant absolument ou relativement
incompatibles avec l'occupation de certaines fonctions identifiées dans
un système de transport terrestre guidé; ".
M. Garon: Là, on parle de normes visuelles et auditives.
Est-ce que cela irait plus loin que cela?
M. Fournier: Pour l'instant, non, cela n'ira pas plus loin que
cela. Dans une version antérieure, il était question de limiter
aussi l'usage d'alcool ou de drogues. Maintenant, dans sa Loi sur la
sécurité ferroviaire, le gouvernement fédéral en a
fait une offense criminelle, c'est-à-dire que l'utilisation d'alcool ou
de drogues est devenue une offense criminelle pour les conducteurs de
locomotive. Donc...
M. Garon: Mais je pense que ça va plus loin que
l'acuité visuelle ou auditive. Quelqu'un qui souffre de la malaria, par
exemple, pourrait-il occuper une fonction comme celle-là?
M. Fournier: Ha, ha, ha! C'est une bonne question. Pour
l'Instant...
M. Garon: J'ai déjà embarqué quelqu'un dans
mon automobile, qui a fait une crise de malaria; j'ai fait un moyen saut!
C'était par hasard, sur un bateau. Quand c'est arrivé, il m'a
prévenu, il a dit: Là, je vais faire une... Il fait plus froid.
Il avait attrapé la malaria dans un pays d'Afrique. Il m'a dit: Ne dites
rien, laissez-moi faire. Mais j'ai fait un, saut. C'est certain que, pendant
qu'une personne fait une crise comme celle-là, elle ne peut pas conduire
un train.
C'est pour ça que, quand vous parlez des normes relatives
à l'acuité visuelle ou auditive, je pense que ça doit
aller plus loin que ça. C'est pour ça que vous dites "les
maladies". Je pense que ça va plus loin que ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais la portée
de l'article est plus large; c'est le commentaire, dans les exemples, qui est
plus restrictif.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce que le paragraphe
10° est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
paragraphe 11°.
M. Côté (Charlesbourg): "Les périodes de
temps de travail qui sont survies de périodes de repos obligatoires.
"
M. Garon: C'est un code de sécurité?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, c'est un
code de sécurité ferroviaire, de la même manière
qu'on en a un pour la route.
M. Garon: Est-ce qu'il y a une façon de vérifier
s'il est suivi? Il y a un employé, j'imagine, qui n'y tiendra pas, mais
il peut arriver que celui qui s'occupe de la gérance voudrait
peut-être... Supposons qu'ils sont mal pris, qu'ils doivent forcer
quelqu'un à le faire...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Fournier.
M. Fournier: Oui. On peut le contrôler parce que, notamment
au plan ferroviaire, les heures de service des employés sont
enregistrées à partir du moment où ils sont
appelés. Tout le temps qu'ils sont sur la ligne, bien sûr, on peut
contrôler facilement le temps où ils sont en devoir. Ce n'est pas
comme...
M. Garon: Ah bon! Alors, il doit y avoir l'obligation de tenue de
livres qui indique ça, je suppose?
M. Fournier: Tant que le train est sur la ligne, tant que le
train est entre deux terminus, les employés à bord sont en
devoir. Tous les trains en circulation laissent des traces. On peut facilement
retrouver ça.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 50 est adopté tel qu'amendé?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
n'y a pas un petit alinéa à la fin?
M. Garon: II y a une autre chose.
Le Président (M. Saint-Roch): Ah! le petit alinéa
de la fin. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut
déterminer, parmi les dispositions du code de sécurité,
celles dont la violation constitue une infraction. "
M. Garon: Est-ce qu'il y en a qui pourraient ne pas constituer
une infraction?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Vigneault.
M. Vjgneault: C'est une disposition nouvelle dans nos lois. On la
retrouve dans toutes les lois qui donnent des pouvoirs réglementaires
afin d'indiquer les infractions qui sont "poursuivables" en matière
pénale. Ou il pourrait y avoir des dispositions qui n'appellent que des
sanctions administratives; ça peut exister.
M. Garon: Mais où vont être prévues les
pénalités?
M. Côté (Charlesbourg): On va les avoir plus
tard.
M. Garon: Pas dans le règlement, dans le...
M. Vigneault: Non, non, dans la loi. Les peines sont toujours
prévues dans la loi.
M. Garon: Parfait.
Le Président (M. Saint-Roch): Le dernier alinéa
est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 50, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté À moins
d'un consentement unanime, je me verrai dans l'obligation d'ajourner nos
travaux sine die.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dommage. M. le
Président, ça allait bien!
Le Président (M. Saint-Roch): Bonne soirée et bon
appétit à chacun!
(Fin de la séance à 18 h 5)