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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Saini-Roch): À l'ordre, s'il vous
piaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 14, Loi sur la réorganisation
municipale du territoire de la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, et, dans un deuxième temps, du
projet de loi 53, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec concernant la paroisse de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport.
Est-ce que nous avons des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Charbonneau
(Verchères) est remplacé par M. Perron (Duplessis).
M. Dufour: Je pensais que c'était la Côte-Nord.
Le Président (M. Saint-Roch): On commence. M. le
député de Duplessis, nous allons débuter par le projet de
loi 14 suivi du projet de loi 53.
M. Perron: D'accord.
Projet de loi 14
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
remarques préliminaires sur le projet de loi 14, M. le ministre?
Remarques préiiminaires
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, M.
le Président. Nous avons eu l'occasion de nous exprimer de part et
d'autre au moment de l'adoption du principe, principe qui a été
adopté à l'unanimité. Dans le but de faciliter le
déroulement de nos travaux, je préviens immédiatement les
membres de la commission que j'ai l'intention de déposer quatre
amendements, un à l'article 2, un à l'article 5, un à
l'article 10 ainsi qu'un à l'article 11. Je les communique
immédiatement aux membres de la commission de façon que personne
ne soit surpris. C'était là l'essentiel de mes remarques
préliminaires, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière, est-ce que vous avez
des remarques préliminaires?
M. Dufour: Nous nous étions prononcés d'accord sur
le principe, mais nous avions posé aussi un certain nombre de questions
concernant la mise en place de ces municipalités. En règle
générale, à ce que je sache, il n'y a jamais eu dans les
lois des montants qui sont reconnus comme aidant à l'impiantation d'une
municipalité. Dans ce cas-là, ma question est assez importante:
Est-ce qu'on a prévu un mécanisme qui va permettre à ces
municipalités de prendre vie, légalement et juridiquement, et
comment peut-on faire pour les aider pour qu'au point de vue administratif
elles aient des conditions un peu spéciales? Parce que non seulement,
elles vont vivre d'une façon légale après un bon nombre
d'années, mais ii faut aussi qu'au point de vue administratif... On sait
que le gouvernement a toujours été très près de ces
municipalités par l'administrateur nommé par ce même
gouvernement. Donc, à ce moment-ià, il y avait une attention
spéciale qui était apportée sur le vécu et sur le
cheminement de ces municipalités. À partir du moment où
des municipalités se détachent et décident de former des
municipalités, je suis convaincu que cela va avoir des impacts assez
importants sur la taxation municipale. Cela soulève des attentes
très importantes, d'après moi, vis-à-vis des citoyens,
parce que lorsqu'on forme une municipalité, ii y a de bonnes raisons: on
va s'organiser un peu mieux, ça devrait nous apporter... Je vis le
problème dans mon propre comté. On sent que, quand il y a une
organisation municipale qui est mise en place, les citoyens sont beaucoup plus
actifs ou plus près du conseil municipal et plus exigeants, tandis que
l'administrateur est un peu plus loin. Donc, ça faisait une
espèce d'attente, peut-être normale au sein d'une administration,
mais là, ils n'auront plus le choix. Le jour où ces
municipalités seront formées juridiquement, je suis pratiquement
convaincu que, à ce moment-ià, il y aura des demandes un peu plus
grandes, et ce sera de nature à augmenter les coûts, ne serait-ce
que le montant qui sera versé aux administrateurs de ta
municipalité ou aux élus municipaux. Ce ne seront pas de gros
montants, mais comme ce ne seront pas de gros budgets, c'est toujours relatif.
Une municipalité qui aura un budget de 300 000 $, si elle consacre 5000
$ ou 6000 $ à ses élus municipaux, on comprend que c'est vraiment
dans le surplus possible qui, en fait, est nécessaire dans des cas; pas
parce que les gens ne mériteront pas ça, mais parce que,
justement, on ira chercher dans ces montants le nécessaire qui pourrait
servir à autre chose.
Ma question était bien claire: Est-ce que le gouvernement a
trouvé des mécanismes, ou est-ce qu'il peut nous donner une
certaine assurance que ces municipalités, une fois qu'elles seront mises
en place, pourront obtenir de l'aide et une attention très
spéciale? Peut-être qu'on pourrait trouver aussi une aide, mais
une aide ponctuelle et réelle plutôt qu'être toujours
obligés d'aller quémander. En fait, c'est comme une dot; en
réalité, c'est un peu ça. Pour se mettre en
ménage, pour former des municipalités, ce serait
peut-être une bonne chose qu'on puisse prévoir que ces gens auront
droit à des montants qui leur permettraient de mieux gérer et de
mieux stabiliser leur administration. Je pense bien que, là comme
ailleurs, il y aura un certain nombre d'hésitations ou un certain nombre
d'erreurs; on reconnaît que c'est normal dans le vécu de toute
municipalité, surtout au départ. C'est dans ce sens que va mon
intervention, et on y reviendra au cours de l'étude article par article,
à moins que le ministre soit déjà prêt à nous
donner un certain nombre de réponses.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas d'objection à
ce qu'on procède de façon un peu informelle au début et
à répondre immédiatement à cette question, qui
avait effectivement été posée au moment de l'adoption du
principe du projet de loi et que l'on répète ce matin. Plus
précisément, il y aura une ressource du ministère des
Affaires municipales qui va assister les nouvelles municipalités pendant
une période de deux ans. Là, il s'agit de garder ce
délicat équilibre entre cette assistance du ministère et
cette autonomie municipale que l'on souhaite tous. Les expériences
antérieures nous indiquent que c'est possible de prêter de
l'assistance tout en laissant les gens du milieu s'autogouverner. (10 h 15)
II y a également une subvention de départ qui accompagnera
la création d'une nouvelle municipalité. Elle est de l'ordre de
4999 $. On prêtera aussi assistance à la municipalité pour
la confection du rôle d'évaluation: cette assistance du
ministère des Affaires municipales est de quelque 65 000 $.
Maintenant, beaucoup plus importante, coûteuse, cruciale et
urgente, toute la question des infrastructures municipales dans cette
région du Québec. Il y a quelques semaines, se tenait à
Baie-Comeau un colloque de la Côte-Nord où votre collègue
était présent, et je pense que, là encore, le gouvernement
du Québec a tenu compte des propos échangés de part et
d'autre en deuxième lecture. Est-ce que les programmes réguliers
vont s'appliquer à cette municipalité, qui a des
particularités qui ne s'apparentent pas nécessairement à
des municipalités situées à proximité de la grande
région montréalaise ou de la grande région
québécoise, une région comme la vôtre du
Saguenay-Lac-Saint-Jean où il y a déjà une infrastructure
et où les territoires, même s'ils sont vastes, sont quand
même beaucoup plus restreints, si on les compare?
À cet effet et à l'occasion de ce sommet de la
Côte-Nord, le ministre responsable, accompagné du ministre de
l'Environnement et de celui qui vous parle, ont fait une offre aux gens de
cette région - si ma mémoire est fidèle, et je ne voudrais
pas me tromper de chiffres - de quelque 13 000 000 $, conditionnelle à
ce que le gouvernement fédéral lui aussi débourse 13 000
000 $, ce qui ferait en sorte qu'on pourrait régler à
brève échéance les problèmes en approvisionnement
d'eau et sur le plan environnemental de cette région du Québec
sans puiser dans les programmes normaux qui s'appliquent ailleurs au
Québec. C'est un programme spécial qui est mis à leur
disposition, et on s'attend à ce que les autorités
fédérales, également conscientes de cette
problématique et de leurs responsabilités envers ces populations,
fassent preuve d'une aussi bonne volonté que le gouvernement provincial
qui, lui n'est pas en campagne électorale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Oui, M. le Président. Comme je le mentionnais
lors du débat sur le principe, je disais à ce moment-là,
et je cite textuellement à partir du Journal des débats du
25 octobre dernier: "Je demande au ministre des Affaires municipales de tenir
compte du rapport, c'est-à-dire du plan de développement
municipal dans le cadre de la restructuration municipale en
Basse-Côte-Nord, dont j'ai eu l'occasion de prendre connaissance en 1985,
puisque ce rapport a été déposé le 16 août"
(1985). Est-ce que le ministre a pris connaissance de ce rapport,
premièrement? Deuxièmement, est-ce que le rapport a
été amendé par la suite, pour tenir compte des dollars de
1988 par rapport aux dollars de 1985?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre a pris connaissance du
rapport, mais les rapports ne sont jamais amendés. Je pense que le
député a suffisamment d'expérience...
M. Perron: Vous n'avez pas modifié le rapport?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y a pas eu de
modification audit rapport. Ce que nous avons fait, c'est que nous avons quand
même actualisé le dossier dans le sens des propos que je viens de
tenir.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: D'accord. Lorsqu'on regarde le rapport de 1985 par
rapport à 1988 et à la suite de l'application qui ne se fera
sûrement pas en 1988, elle se fera probablement au cours des quatre ou
cinq prochaines années...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'échéancier que
nous avons donné au moment du sommet et conditionnel à la
réponse du fédéral était de trois ans, si ma
mémoire est fidèle.
M. Perron: Le ministre a parlé, tout à
l'heure, d'un fonds de démarrage de 4999 $ pour les
municipalités. Lorsqu'on parle du fonds de démarrage, dans le
rapport en question, celui que je viens de mentionner, soit celui du 16
août 1985, le montant global pour le fonds de démarrage pour
l'ensemble des municipalités est de l'ordre de 45 000 $, mais ça,
c'est en dollars de 1985. Là, si je comprends bien, pour les neuf
municipalités en question, qui seraient restructurées, cela donne
45 000 $, mais le ministre est ouvert à des coûts additionnels si
jamais cela arrive sur sa table?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans être ouvert, le
ministre n'est pas fermé à des considérations
particulières. Ce que je vous indique, c'est que j'hésiterais
à l'actualiser en dollars de 1988, sachant très bien que, sur le
plan de la matérialisation ou de la réalisation concrète,
on pourrait se retrouver en 1989 ou en 1990. Là, on pourrait nous
reprocher d'avoir actualisé à une date qui ne correspond pas
à la date de matérialisation ou à la date de l'application
comme telle d'un projet de loi. La loi n'est pas encore adoptée par
l'Assemblée nationale du Québec. Ce serait présomptueux
d'actualiser.
M. Perron: Maintenant, j'aimerais poser une autre question au
ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Toujours dans le cadre générai,
lorsqu'on sait qu'aucune des neuf municipalités qui seront
créées ne possède d'équipement de bureau
nécessaire au fonctionnement administratif, c'est de cela qu'on parle
lorsqu'on parle de subvention de démarrage, est-ce que des
représentations ont été faites? On parle de neuf
municipalités qui vont regrouper certaines localités. Pour le
bénéfice des gens de la commission, sept municipalités de
la Basse-Côte-Nord et du golfe du Saint-Laurent regroupent quinze
localités, douze anglophones et trois francophones. Ces localités
sont sous la tutelle d'un administrateur. D'accord, on part de là. Dans
la tournée qui a été effectuée au cours de
1984-1985 par des personnes attitrées à cet effet, on a recueilli
les voeux de la population, du milieu, ce qui a donné lieu au rapport du
16 août 1985. Est-ce que le ministre pourrait me dire si, par la suite,
il y a eu des représentations quant à la modification du
regroupement des localités? Je m'explique. Lourdes-de-Blanc-Sablon,
Blanc-Sablon et Baie de Brador, dans le temps, en 1985, étaient
regroupées pour former une municipalité. Tout à l'heure,
on va parler de l'amendement que le ministre va apporter à l'article 5,
parce que cela m'inquiète quelque peu de le faire par décret.
Cela m'inquiète quelque peu. Mais, est-ce qu'il y a eu des
revendications de la part des gens du milieu pour que ce territoire change en
cours de route?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Si vous me demandez: Est-ce
que le dossier a évolué? Je vous dirai: Oui, le dossier a
évolué. Est-ce que le dossier va continuer d'évoluer? Je
ne suis pas en mesure de vous le dire. Peut-être que les gens, lorsque la
loi sera en vigueur, choisiront d'appliquer la loi telle qu'elle est
rédigée si elle est adoptée avec leurs aspirations
d'aujourd'hui. Mais, peut-être que les aspirations d'aujourd'hui vont
également subir des modifications dans les 12, 15 ou 18 prochains mois.
Je ne pense pas que l'on puisse cristalliser une réponse dans
l'immédiat. S'il y avait des changements au mois de mars prochain, que
la loi soit adoptée et que les gens disent: Bon, ce ne sont plus ces
communautés-ci, il s'agit de ces communautés-là. Je pense
qu'au ministère des Affaires municipales on gardera l'oreille ouverte et
on fera preuve de souplesse.
M. Perron: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Je remercie le ministre de sa réponse parce
qu'il démontre une ouverture tenant compte des besoins et des gens du
milieu. On a beau avoir un rapport qui remonte à 1985, cela ne veut pas
dire que, en 1988, en 1989 ou lors de la passation des décrets ou de la
préparation des décrets, on ne devrait pas tenir compte de ce que
veulent les gens du milieu. Par exemple, actuellement, dans le plan de la
municipalisation, il existe un regroupement de La Tabatière et de
Baie-des-Moutons. Il est possible qu'il y ait des revendications du milieu,
parce qu'il y a 8 milles entre les deux localités. Il est possible que
Baie-des-Moutons ne veuille pas s'intégrer à La Tabatière
malgré qu'il y ait une route entre les deux. Pour Saint-Augustin, par
exemple, il n'est pas question actuellement que Saint-Augustin, qui est le plus
gros village de ce secteur, de cette municipalité de la
Basse-Côte-Nord et du golfe du Saint-Laurent, s'en aille soit avec La
Tabatière ou encore avec Vieux-Fort. Dans ce cas-là, il n'y a
aucun lien routier entre les deux. Le seul lien qui existe est un lien
maritime, ii n'y a même pas de lien aérien entre ce village et les
deux villages de chaque côté, soit celui à l'est et celui
à l'ouest. Alors, j'apprécie l'attitude du ministre, son
ouverture là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais même ajouter, en
donner plus que le client en demande, pour utiliser une expression
consacrée. Si je suis encore là au moment où cela se fait,
je m'engage à ne pas prendre de décision finale sans consulter le
député qui représente cette partie de la population. Les
échéances aidant, il y aura peut-être eu des
élections, il y aura peut-être un député
libéral.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Perron: M.le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron:... je regrette que mon collègue de Saguenay ne
soit pas ici mais je vais le dire quand même: S'il y avait une personne
comme le député de Saguenay qui remplaçait le
député de Duplessis, celui qui est là actuellement, je
peux vous assurer d'une chose, c'est que si je tiens compte des
résultats de la Conférence socio-économique où le
député de Saguenay n'est pas intervenu plus qu'il ne le faut, je
vous en passe un papier que les gens du comté de Duplessis auraient des
problèmes à obtenir des choses du gouvernement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je ne peux
pas laisser passer une telle remarque sans répliquer.
M. Perron: C'est le ministre qui a ouvert la porte, ce n'est pas
moi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai été
présent à l'occasion d'une partie du sommet. Je vous dirai qu'en
ce qui concerne la partie qui a touché le monde municipal, les
interventions du député de Saguenay que l'on connaît bien,
comme à d'habitude, ont été vigoureuses, ont
été nombreuses et, surtout, ont donné des
résultats, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur cela, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, je ne peux pas laisser passer
ce que vient de dire le ministre non plus. Je peux vous dire qu'en l'espace de
deux jours, le député de Saguenay est intervenu à deux
reprises: une fois pour remercier un maire et une autre fois pour leur faire
mettre les deux pieds dans les plats.
Le Président (M. Saint-Roch): MM. les membres de la
commission, je pense qu'à ce moment-ci...
M. Perron: Une autre question au ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Comme remarques
préliminaires sur le projet de loi 14?
M, Perron: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Je ne me rappelle pas quel article, on va arriver
dessus tout à l'heure lorsqu'on va étudier article par article,
lorsqu'on parle de décret, est-ce que le ministre peut me confirmer si,
avant l'adoption d'un décret... D'abord le décret de
municipalisation va être déposé par son ministère et
étudié pour approbation au Conseil des ministres. Est-ce
qu'antérieurement à l'adoption du décret au Conseil des
ministres ou dans le décret lui-même, il a l'intention de
déposer, soit dans le décret ou en annexe au décret, le
plan qui va toucher différents secteurs de chacune de ces
municipalisations-là? Je m'explique. Lorsqu'on parle, par exemple, du
fonds de démarrage, de la protection contre l'incendie, de la gestion
des déchets, de la formation des élus, etc., est-ce que le
ministre va avoir un plan pour chacune des localités? Parce que c'est
différent d'une localité à l'autre, il ne faut pas oublier
cela. Les coûts sont différents, les dossiers sont très
différents. Il y a des endroits où, comme par exemple dans le cas
de l'approvisionnement en eau potable, il y a des réseaux d'aqueduc qui
existent mais qui doivent être modifiés, qui doivent être
mieux organisés et, dans d'autres, cela n'existe pas du tout. Alors i!
faudrait qu'on ait la certitude que, lorsque ces décrets-là
seront passés, il y ait au moins un laps de temps où le
gouvernement s'implique entièrement pour éviter que les gens du
milieu se ramassent avec la facture. Il ne faut pas oublier qu'à peu
près 95 % des gens de ce milieu sont des pêcheurs ou encore des
personnes qui sont sur l'aide sociale. Lorsqu'on parle de pêcheurs, c'est
la pêche à partir d'avril jusqu'au mois de novembre et,
après cela, c'est l'assurance-chômage. Il ne faudrait pas les
surcharger par des coûts financiers qui vont être extrêmement
rigides pour eux et qui vont être énormes à cause des
revenus annuels de ces gens-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends le sens de la
question du député mais je tiens également à
être le plus honnête possible. De façon à ce que vous
traduisiez bien l'intention auprès de vos électeurs de la
législation, oui, il y a des avantages mais il y a également des
Inconvénients. L'exemple le plus récent que je peux vous citer,
c'est probablement cette visite de Mme Thatcher en Pologne où elle avait
à se
prononcer sur le syndicat Solidarité dans un contexte où
on connaît ses relations avec le monde syndical en Angleterre et, d'un
autre côté, également dans le contexte où elle se
porte défenderesse également des droits et libertés
fondamentales. Elle a clairement exprimé, et je ne voudrais pas
déformer ses paroles, que lorsque vous réclamez plus de droits,
plus d'autonomie, plus de reconnaissance, cela inclut également plus de
responsabilités à tous les points de vue. Et c'est ce juste
équilibre qu'il faudra maintenir dans ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: D'accord, mais la façon dont le ministre vient
d'intervenir là, ce peut être ce que moi j'appelle une hache
à deux taillants. Il frappe sur un bord et, lorsque la hache revient, il
frappe sur l'autre bord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Perron: J'aimerais bien qu'il soit clair là-dessus pour
éviter que les gens du milieu se ramassent avec des factures
exorbitantes à payer lorsqu'ils n'ont pas les capacités de payer
par les taxes municipales. Il ne faut pas que le ministre... (10 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que le sens de ma
réponse... Cela ne me fait rien de la clarifier. Ce que je vous dis,
c'est: Lorsque vous réclamez dans la vie davantage de droits, davantage
d'autonomie, il y a des responsabilités qui vont avec. Maintenant,
est-ce que le gouvernement du Québec est conscient de la
spécificité de ce territoire, etc. ? Considérant les
mesures d'assistance que j'ai énumérées au tout
début, et l'attitude du gouvernement dans des programmes aussi
importants sur le plan des besoins de cette population-là que sur le
plan des coûts pour répondre à ces besoins, une offre de
financement à 100 % dans des réseaux d'aqueduc et d'égout
- je n'en ai pas fait depuis que je suis ministre des Affaires municipales et
je ne compte pas en faire beaucoup - je ne pense pas qu'on crée un
précédent en l'offrant dans cette région-là, parce
qu'il y a suffisamment de caractéristiques... Mais il est certain qu'une
population qui se prend en main choisit également son niveau
d'autonomie. Elle peut dire au gouvernement du Québec, à un
moment donné: Je préfère le faire à ma
façon. Cela fait partie des responsabilités qui vont avec
l'autonomie municipale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: En terminant, M. le Président, sur cette
question d'ordre général, si j'ai bien compris, dans l'ensemble
des décrets qui seront passés par le gouvernement, en rapport
avec la municipalisation de certains secteurs de la Basse-Côte-Nord du
golfe Saint-Laurent, le ministre est toujours prêt, dans l'ensemble,
à discuter avec le député de Dupiessis pour qu'on s'assure
que tous les fils sont attachés pour que les choses se fassent d'une
façon correcte envers ces gens-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne dirai pas que l'on tombera
toujours d'accord, M. le député de Dupiessis; maintenant que je
serai là et que vous serez là, je pense qu'on va au moins s'en
parler.
M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Toujours en remarques préliminaires, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, toujours.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Tout à l'heure, le ministre vous a bien dit
qu'il donnerait une aide technique. Je pense que ce n'est pas un gros
engagement, comme tel, parce que j'ai l'impression que dans son idée,
l'administrateur de la municipalité pourrait être l'aide technique
qui sera donnée aux municipalités pour les aider. Donc, il n'y a
pas de coûts supplémentaires de la part du gouvernement. Il y a
aussi l'aide financière. On a parlé de 4900 $, ce sont des
pinottes. On ne parle pas de ça, vous ne ferez même pas d'emprunt
pour ça; on appelle ça des "giddy".
Y a-t-il autre chose que ça qui sera donné? Je pensais,
par exemple, quand il y a des fusions de municipalités, il y a des
montants qui sont donnés, qui sont tant par tête, tant par
année, je pense que c'est 5 $ ou 3 $ par tête pendant cinq ans.
Cela aurait pu être une facette... En tout cas, c'est une façon
qui aurait pu être apportée pour aider, parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le maire de Gatineau m'a
adressé une demande identique dans le cas de Cantley.
M. Dufour: Bon, on en parlera peut-être au nom de Cantiey, au
moment, mais... Non, moi, je n'ai pas discuté avec le maire de Gatineau,
honnêtement, par rapport à ça. Ce que je veux dire,
effectivement, c'est que ce sont des municipalités qui vont prendre
naissance. Cela demeure que c'est toujours une forme de fusion ou d'annexion.
Bon, si elles reviennent ensemble - elles n'ont jamais vécu ensemble -
et
décident d'organiser leur affaire, elles sont un peu... Je ne
sais pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan de la pure
mathématique, on partira avec un nombre X de municipalités pour
se retrouver avec un nombre X plus. Là, j'ai de la difficulté
à assimiler cette algèbre avec des notions littéraires de
fusion.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, on pourrait assimiler ça...
C'était un territoire qui était - c'était à nous,
dans le fond - administré par quelqu'un qui fait partie du milieu, mais
qui venait de Québec, mettons, en principe. On décide de refaire,
dans ce milieu-là, certaines entités. Donc, il y a des actions
qui sont posées, d'une à l'autre, pour se rapprocher. Il y a une
équité qui va s'exercer entre les municipalités. Je ne
pense pas qu'il y ait deux sortes de taux de taxation, par exemple, qui seront
appliqués d'une place à l'autre. Il y aura peut-être une
taxe spéciale pour certains besoins mais, en règle
générale, au point de vue équité, il y aura une
taxe qui sera établie pour le secteur qui s'appellera la
municipalité X. Donc, il y a des coûts qui seront attachés
à ça. J'imagine qu'elles auront besoin d'un bureau, au moins
peut-être un greffier à quart de temps ou à demi-temps ou
à temps partiel. Il y a un certain nombre de mécanismes II y a de
la papeterie. Tout le cheminement un peu normal par rapport à ça.
Peut-être aussi de l'achat de fourniture, parce qu'elles seront
fusionnées.
À ce moment-là, je me disais que lorsqu'elles auront
décidé de vivre ensemble - pour ne pas parler du mot "fusionner"
- est-ce qu'on ne peut pas, à partir de ça, dire qu'elles ont
besoin d'un fonds de démarrage? Tout à l'heure, vous avez
parlé de 4500 $...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 4999 $. Je vous expliquerai
pourquoi.
M. Dufour: Bon, 4999 $ pour chaque municipalité. Ce n'est
pas beaucoup quand on sait aujourd'hui. Vous vous engagez au moins pour ce
petit montant là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Mais ce que je veux, c'est surtout éveiller
votre attention, c'est par rapport à ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les coûts qui nous
apparaissent importants en commençant, ce sont les coûts du
rôle d'évaluation. Nous nous impliquons là
également. Je vous ai mentionné que les évaluations...
M. Dufour: Et vous allez appliquer les normes qui ont
déjà été appliquées pour les premiers
rôles, j'imagine.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, 65 000 $. C'est à peu
près ça pour les premiers rôles.
M. Dufour: Ce sont à peu près les normes qui ont
déjà été appliquées quand on a mis les
rôles nouvelle génération sur pied. Cela me semble un
minimum. Vous avez parlé, lors du sommet socio-économique de la
Côte-Nord, qu'il y a un montant de 13 000 000 $ pour lequel le
Québec est prêt à s'engager à la condition que le
fédéral s'engage pour un même montant. Pour avoir
vécu des sommets économiques, on peut vous dire qu'entre la
parole et l'action, même quand il y a juste une volonté d'une ou
deux parties qui s'appellent, en règle générale, les
municipalités ou les partenaires du milieu avec le gouvernement du
Québec, ça ne va pas vite. En tout cas, je vis des
expériences qui ne sont pas rapides dans notre coin. Alors, je me dis,
les 13 000 000 $, vous vous engagez conditionnellement à ce que le
fédéral embarque pour un objet précis. Si j'ai compris,
c'est pour l'eau.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais, si le
député de Duplessis ne l'a pas déjà fait à
votre égard, vous transmettre les documents du sommet qui
détaillent les projets et les coûts et nomment la
municipalité explicitement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mais pour des montants aussi importants, ça
veut dire qu'il y a une reconnaissance. À moins que ce soit purement et
simplement politique, et je ne vous prêterais pas ces
intentions-là, loin de moi. Vu que ce sont des montants importants, cela
veut donc dire que vous reconnaissez qu'il y a un besoin immédiat, qu'il
y a un besoin réel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a même des besoins dans
le cas de certaines places. Je vais n'en mentionner qu'une parce qu'elle est
publique et qu'elle a été mentionnée publiquement: La
Tabatière, ce sont des besoins plus qu'urgents.
M. Dufour: Bon. Ces 13 000 000 $ que vous êtes prêt
à investir si le fédéral n'y va pas, ça fait quoi?
Urgent? Même en étant très optimiste, je ne pense pas,
à la vitesse que les négociations vont avec Ottawa depuis les
trois dernières
années, qu'on ait des réponses avant deux ans. Le petit
gars de Baie-Comeau n'est plus là, il est peut-être un petit peu
plus loin. Peut-être que cela n'arrivera pas comme on le veut. On ne le
sait pas. En tout cas, il y a un certain nombre d'inconnues dans cette
démarche. Je me dis que si vous allez en bas de deux ans, on va vous
trouver bien bon, et là vous me parlez d'urgence. Pourquoi le
gouvernement du Québec ne s'engage-t-il pas, si c'est aussi urgent que
cela, pour au moins mettre ses 13 000 000 ? Ce serait ça de fait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais vous faire une
réponse très longue, mais je vais tenter d'être le plus
bref possible. Vous connaissez bien le monde municipal. Vous connaissez la
position de l'ensemble des municipalités du Québec. Vous
connaissez sans doute la position de l'ensemble des municipalités du
Canada sur toute la question des infrastructures municipales. Vous connaissez
le dossier dans son contexte historique. Vous avez sans doute pris connaissance
du procès-verbal de la dernière conférence des ministres
des Affaires municipales et des territoires qui a été rendu
public, des engagements électoraux de certaines formations politiques au
cours de la présente campagne électorale et du rôle et de
la responsabilité que doit assumer chacun des paliers de gouvernement.
Essentiellement, ce que l'on propose habituellement, c'est une participation
à un tiers, un tiers, un tiers: un tiers le monde municipal, un tiers le
monde provincial et un tiers le fédéral. Compte tenu des
particularités du secteur concerné, nous avons pensé
procéder par dérogation. Nous avons pensé à un
financement à 100 % par les gouvernements supérieurs et nous
avons pensé qu'il relevait de la responsabilité de chaque
gouvernement d'assumer a 50 % cette facture qui est importante. Si vous la
prenez dans le contexte de l'ensemble de la province de Québec, vous la
comparez à un nouveau programme qui a été mis sur pied
dans le cadre du dernier budget, le programme AIDA: 50 000 000 S sur cinq ans.
On parle ici d'investissements de près de 30 000 000 $ sur trois
ans.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Dans le cas de la municipalisation de la
Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent par secteurs, dans une
première étape, on parle de municipalisation, mais j'aimerais
bien que le gouvernement tienne compte que, éventuellement, de grandes
modifications seront apportées dans le cadre scolaire. Je m'explique.
Actuellement, tout comme ça se fait pour la municipalité de la
Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent qui est administrée par un
admi- nistrateur, c'est la même chose pour le domaine scolaire. Cela
aussi, c'est appelé éventuellement à des changements, il
peut y avoir une commission scolaire regroupant trois secteurs; trois secteurs
dans une commission scolaire sans administrateur, comme c'est en train de se
faire.
Puisqu'on parle des administrateurs, je voudrais poser une question au
ministre. Dans l'éventualité où le gouvernement
décidait d'adopter un décret au Conseil des ministres pour former
la municipalité de Blanc-Sablon incluant Brador, Blanc-Sablon et
Lourdes-de-Blanc-Sablon, quels seraient les pouvoirs de l'administrateur par la
suite? Est-ce qu'il aurait seulement un pouvoir de transition ou si ce serait
la municipalité elle-même qui irait de l'avant à la suite
du décret? Dans le décret, je présume qu'il y aura des
dates précises où on va procéder à des
élections municipales.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La date du...
M. Perron: Que va faire l'administrateur dans ça, selon
les vues du ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La date du scrutin pour la tenue
de la première élection générale et l'année
civile où sera tenue la deuxième élection
générale seront stipulées dans le décret.
L'administrateur se voit confier l'administration jusqu'à ce qu'il soit
remplacé par un gouvernement élu.
M. Perron: Remplacé par un gouvernement autonome, un
gouvernement local élu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela clôt les
remarques préliminaires?
M. Perron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Duplessis. Aucune autre remarque? J'appelle maintenant
l'article 1 du projet de loi 14. M. le ministre.
Constitution d'une nouvelle
municipalité
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'article 1: "Le gouvernement peut, par décret, constituer en une
municipalité locale les habitants et les contribuables de tout ou partie
du territoire décrit à l'article 1 de la Loi concernant la
municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent. " Cet article
prévoit que le gouvernement peut, par décret, constituer une ou
plusieurs municipalités locales à partir du
territoire actuel de plus de 375 kilomètres de littoral connu
sous le nom de la municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe
Saint-Laurent. Cette disposition législative permet, par exception, la
constitution d'une municipalité locale à partir d'une partie d'un
territoire déjà organisé au plan municipal. Cette formule
de création d'une nouvelle municipalité ne pourrait se faire en
vertu de la Loi sur l'organisation territoriale municipale adoptée en
juin 1988 puisque cette loi ne permet la constitution en municipalité
nouvelle qu'à partir d'un territoire non organisé.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 1? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour:... population, j'ai bien l'impression que même
si vous ne pouvez pas le faire par décret, vous êtes bien
obligé de tenir compte de la loi générale qui dit qu'une
municipalité, en principe, ne peut pas être constituée
à moins d'avoir un certain nombre d'habitants. Je pense que le minimum,
c'est 300.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est 300.
M. Dufour: C'est 300. Donc, supposons qu'une municipalité
ait été constituée alors qu'elle est en bas d'un nombre
minimum de viabilité, est-ce que vous avez l'intention d'en tenir
compte? Si vous pouvez le faire par décret, ça veut dire que vous
pouvez tenir compte de la volonté des gens, vous pourriez même
passer par-dessus. Dans la loi, c'est ce que ça veut dire. Si vous
pouvez le faire par décret, ça veut dire que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La règle est de 300, mais
on m'indique qu'il y a l'article 39 du Code des municipalités qui
établissait ce seuil minimal à 100 habitants pour le territoire
situé sur la Côte-Nord du golfe Saint-Laurent, entre Betsiamites
et Blanc-Sablon, avant l'entrée en vigueur de la Loi sur l'organisation
territoriale en 1988.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessls.
M. Perron: On va prendre une localité où il y a
moins de 300 habitants. J'aurais deux questions à poser au ministre.
Lorsqu'on parle d'habitants, est-ce que ce sont seulement les électeurs
et les électrices ou si c'est l'ensemble de la population, incluant les
enfants, etc. ?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'ensemble de la population.
M. Perron: L'ensemble de la population?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'ensemble de la population. (10 h
45)
M. Perron: Maintenant je reviens, par exemple, à
Baie-des-Moutons où iI y a à peu près 55 familles, ce qui
représente à peu près 220 à 225 personnes. Donc, la
règle des 300 ne s'appliquerait pas mais le ministre vient de dire qu'il
peut le faire quand même à cause du Code municipal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. Le ministre est
également optimiste avec toutes les mesures qui favorisent la famille
qui étaient contenues dans le dernier budget du ministre des
Finances...
M. Perron: Cela, on peut en parler longtemps, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aimerais à ce
moment-ci qu'on s'en tienne, s'il vous plaît, au projet de loi 14.
M. Perron: C'est encore le ministre des Affaires municipales qui
commence à "swinger" sur autre chose, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur l'article 1, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Durant la formation, j'imagine que le ministère
ne restera pas insensible, en disant: Allez et ne péchez plus. Ce n'est
pas tout à fait comme cela. Vous allez, j'imagine, vous tenir au courant
de ce qui se passe sur le territoire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministère est au courant
présentement de tout ce qui se passe sur le territoire.
M. Dufour: Vis-à-vis de ces demandes qui pourraient... Il
faut qu'il y ait un mininum pour une viabilité de municipalité.
Moi, en tout cas, ma perception, c'est qu'on est mieux de ne pas faire de
municipalité si on se rend compte que les problèmes vont
être plus grands que les bénéfices qu'on retire, et c'est
possible. Une municipalité, par exemple, qui n'a pas suffisamment de
ressources autant humaines que financières aura des difficultés
terribles et impensables. C'est invivable à part cela. En plus, cela met
les gens à la tête de ces municipalités dans des positions
impensables et incroyables. Donc, par rapport à cela, vous avez une
responsabilité. On sait qu'il y a des politiques qui favorisent les
fusions. On les appelle comme cela. Moi, favoriser la fusion... Cela n'a
jamais existé dans le fond. Il serait censé y avoir des lois. En
tout cas, moi, personnellement, je serais porté à croire qu'on
devrait un jour penser qu'on pourrait mettre sur pied de vraies lois pour
permettre des fusions volontaires, non pas obligatoires mais avec des
incitations. Tout cela pour dire que les problèmes qui pourraient
être soulevés, on ne peut pas demeurer insensibles à cela.
On sait bien qu'au départ, les gens peuvent dire: Bien, nous autres, on
est certains que cela va fonctionner entre nous autres et il n'y aura pas de
problème. Mais pour ceux et celles qui ont de l'expérience par
rapport au vécu des municipalités, j'ai l'impression que vous
allez ou vous devriez... En tout cas, moi, j'aimerais avoir cette assurance que
vous allez vous pencher et regarder ces cas-là d'une façon
très... si je dis sérieuse, vous connaissant, vous allez me dire
que c'est toujours sérieux, mais très attentive pour permettre
justement de créer les municipalités selon la volonté des
gens mais qu'on crée des municipalités qui ont une chance de
vivre. Si on fait cela, c'est évident que c'est pour amener les
municipalités à mieux se gérer, à mieux
s'administrer et à mieux se développer. Il ne faudrait pas leur
donner des problèmes ou, en tout cas, essayer d'amoindrir ces
problèmes-là même au début.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ma responsabilité ici ce
matin, mon rôle, n'est pas facile, M. le Président. Je tente de
concilier les arguments du député de Jonquière qui,
à partir d'expériences connues sur l'ensemble du territoire
québécois, m'adresse des mises en garde, des remarques, etc.,
c'est fait de bonne foi, et les propos du député de Duplessis qui
disent ou qui m'incitent à me méfier de ce qui se passe ailleurs
et à tenir compte des particularités. Je constate que, tout au
long de cette commission, ce sera peut-être là l'essentiel de mes
interventions, réconcilier les propos du député de
Jonquière avec les propos du député de Duplessis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je ne pense pas que ce soit si difficile que cela.
M. Perron: C'est ce qu'on appelle mettre non pas du sable mais
des cailloux dans l'engrenage.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je ne pense pas qu'on rencontre des difficultés
entre le député de Duplessis et le député de
Jonquière. On a travaillé ensemble sur le dossier de
Schefferville. On est arrivés aux mêmes conclusions, à la
même argumentation. Je suis conscient qu'il y a des entités
spéciales qui peuvent se créer dans ce coin-là. Il y a
peut-être des façons de pallier. Je pourrais en discuter avec mon
collègue. Je pourrais en discuter avec vous en dehors de la commission.
Moi, je suis convaincu qu'il y a moyen de concilier tout cela. La seule chose
que je dis, c'est: Au moment où le ministre accepte de répondre
à un voeu du milieu, il faut qu'il le fasse avec la visière
levée, dans le sens que, si ce n'est pas viable, qu'il s'attende - c'est
son engagement de le faire - que cette municipalité ait tout le temps
des difficultés, qu'elle demande tout le temps une attention
spéciale. Je ne dis pas de ne pas en faire, mais il y a toujours des
exceptions aux règles. Ce n'est jamais aussi clair que quand il fait
clair. Je suis convaincu de cela. C'est seulement dans ce sens. Je comprends la
portée de l'article, mais en constituant cette municipalité, vous
pouvez passer à côté de la loi générale. Je
pense que c'est important qu'on le mentionne au moment précis où
cela se passe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous vous rapprochez du
député de Duplessis avec vos derniers propos.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'ai toujours été proche. C'est parce
que vous n'avez pas porté attention à tous mes propos depuis le
début.
Le Président (M. Saint-Roch): Avec ce rapprochement, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Oui, M. te Président. Est-ce que le ministre
pourrait déposer l'ébauche - je ne demande pas le décret -
d'un décret éventuel concernant la municipalisation d'un secteur,
s'il en a une?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai devant moi des esquisses qui
évoluent. Je ne voudrais pas déposer ou rendre publiques
présentement ces ébauches, parce qu'il ne s'agit pas
d'ébauches sur lesquelles nous avons arrêté des
décisions finales. Cela pourrait causer plus de tort que de bien,
finalement, de les déposer. Si j'avais arrêté l'idée
du ministre, et si le ministère avait arrêté son
idée, oui, je vous les déposerais. Mais, on est dans un processus
qui évolue. Le fait qu'une localité, quelque part, choisisse un
tel regroupement, affecte nécessairement la localité d'à
côté, etc. C'est un jeu de dominos, un peu comme la division des
territoires des MRC. Je ne crois pas qu'il soit souhaitable, ni dans
l'intérêt des gens
du milieu, ni dans l'intérêt public, au moment où on
se parle, de rendre public un document sur lequel on n'a pas pris de
décision, sur lequel on n'a pas effectué une consultation
préalable avec le député de Duplessis.
M. Perron: J'aime bien entendre le ministre dire cela, M. le
Président, parce que je peux vous assurer que je vais me comporter d'une
façon très amicale avec le ministre des Affaires municipales,
c'est-à-dire l'actuel ministre, contrairement à ce que j'ai fait
avec l'ancien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Perron: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas trop.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne faut pas m'enlever tout mon
plaisir à faire de la politique, M. le député.
M. Perron: À moi non plus, M. le Président. En
cours de route, il nous vient des questions d'ordre général,
alors est-ce que le ministre aurait une objection à ce qu'on puisse les
lui poser au fur et à mesure qu'on y pense?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, quand c'est pour faire
progresser le dossier et que c'est dans l'intérêt public...
M. Perron: Dans le cadre des rôles d'évaluation,
actuellement, à moins que je ne me trompe, il n'y a pas de rôle
d'évaluation vraiment correct en ce qui concerne la
Basse-Côte-Nord, chacune des localités de la Basse-Côte-Nord
du golfe Saint-Laurent. Est-ce que le ministre pourrait dire aux membres de
cette commission quelles sont les localités dont le rôle
d'évaluation a été préparé ou si c'est un
rôle global qui est en train d'être préparé?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a un rôle global, au
moment où nous nous parlons, mais l'absence de cadastre fait en sorte
que la base même du rôle est...
M. Perron: Est faussée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... "question-nable".
M. Perron: Quant au cadastre lui-même? Qu'est-ce qui
arrive?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur les quinze localités,
présentement, il y a onze localités où c'est fait. Il en
reste quatre à faire. Je pense qu'au sommet, on a discuté de
procéder en priorité dans ces quatre localités.
M. Perron: Dans le but de préparer des rôles
d'évaluation convenables?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. M. Perron:
D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Dans le projet de loi, on ne parle jamais... Est-ce
que ce sont des employés permanents qui travaillent ou c'est l'ensemble
des municipalités... Quand on fait des fusions, des annexions, dans les
lois, on ne parle jamais des employés, si ce n'est pour dire qu'ils
gardent leurs avantages, etc. Dans ces cas-là, quand vous allez faire le
décret, est-ce que vous allez tenir compte des employés qui sont
dans ces municipalités, ou est-ce que ce sont les normes du travail qui
vont s'appliquer, ou... J'imagine qu'il n'y a pas de syndicat.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a toujours, dans ces
cas-là, des discussions avec le ministère du Travail. On
m'indique que, présentement, nous avons des discussions concernant ces
employés avec le ministère du Travail.
M. Dufour: Ce ne sont pas des employés
syndiqués?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique qu'ils sont
syndiqués.
M. Dufour: À ce moment-là, vous allez être
obligés de tenir compte...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce sont des obligations qui
découlent et de la convention collective et du Code du travail.
M. Dufour: On peut en reparler dans l'autre article, mais je
pense que cela va aller plus vite dès qu'on aura vraiment tout cela.
Dans la question du partage, est-ce que ces municipalités, actuellement,
ont des dettes? Est-ce qu'elles ont des passifs?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour autant qu'on le sache, il n'y
a pas de dettes importantes. S'il y en avait... Il a pu y avoir l'achat
d'un camion hier avec des paiements échelonnés sur cinq
ans; c'est le type de dettes qu'on pourrait retrouver, mais avec les actifs
suffisants pour compenser.
M. Dufour: Autrement dit, lorsqu'il y aura un décret, il
n'y a pas de difficultés qui pourraient se présenter par rapport
au partage du passif. L'actif, je pense qu'à cause des distances, cela
ne doit pas être bien compliqué.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il y a un petit passif que l'on
tente de réconcilier le plus possible avec un actif qui est au moins
aussi important.
M. Dufour: Je pense que ce n'est pas tout à fait ce que je
voulais avoir comme réponse. Je voulais savoir si ces
municipalités, lorsqu'elles vont être créées - je
pense aussi que c'est une bonne façon de le faire - le gouvernement,
comme il a fait à Schefferville, pourrait prendre l'ensemble du passif
et l'amener, s'il n'y en a pas beaucoup surtout; on n'en parle pas. On
commence, on les met sur un pied normal en partant et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais, selon les actifs qui
correspondent au passif, je pense que l'exemple du camion que je vous ai
donné tantôt s'applique très bien. En dernier état
de cause, c'est prévu que le ministre peut imposer un partage entre
l'actif et le passif, mais on évite toujours ces impositions. On tente
de convaincre les gens que l'actif qu'ils prennent vaut bien le passif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je comprends cela, un passif, dans le sens que... Vous
me donnez l'exemple le plus facile; avec une automobile, un camion, cela va
bien parce qu'on ne peut pas emprunter à long terme là-dessus. Ma
question était plus...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un réseau d'aqueduc?
M. Dufour: Je suppose qu'il y a des emprunts pour un
réseau routier. Quelles sortes d'emprunts aurait-on pu avoir, s'il y en
a? Si j'ai juste des roulants, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que, sous réserve
de correction par le député du coin, ce type de route est
généralement tout fait aux frais du gouvernement.
M. Dufour: En fait, il n'y a pas de passif...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, en moyenne, dans l'ensemble
des localités, c'est sous la tutelle de l'administration municipale de
la municipalité de la Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent. Il y
a un montant approximatif, qui peut jouer d'une municipalité à
l'autre, d'à peu près 6000 $ à 7000 $ qui est pris
à même les fonds de l'administration pour la correction de
certaines routes municipales au cours de l'été, mais, dans
l'ensemble, il n'y a aucune dette municipale se rapportant au réseau
routier; il n'y a aucune dette municipale - je parle de la municipalité
de la Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent - se rapportant au
réseau d'aqueduc existant, parce que chacune des localités est
imposée de l'ordre d'environ 150 $ par année à cause de
leur incapacité financière d'en payer plus que cela. Si le
ministre regarde en arrière, il verra qu'à un moment donné
l'OPDQ s'est impliqué pour effacer une partie de la dette sur une
période de trois ans ou cinq ans, suivant le dossier, parce que la dette
était trop élevée, dans le cas de Saint-Augustin par
exemple. En ce moment, il n'y a aucune dette municipale, à ce que je
sache, qui existe, sinon en ce qui concerne l'administration
générale; possiblement là-dessus, mais c'est tout. Chaque
année, l'administrateur négocie avec le gouvernement la
participation gouvernementale et la participation de chacune des
localités, parce que dans certaines localités ou dans la
majorité, on paie des taxes foncières, mais avec un rôle
d'évaluation pas très au point, c'est à peu près
sur le bras. Je pense que là-dessus... C'est en ce qui concerne le
passif.
Lorsqu'on parle de l'actif, je voudrais que le ministre regarde bien
cela. On sait qu'actuellement la municipalité de la
Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent est administrée à
partir de Chevery où il y a un bureau municipal, mais on ne peut pas
transporter le quart du bureau là-bas; cela va rester là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jusqu'à tant que la
municipalité...
M. Perron: Comme il y a une dette pour le bureau municipal de
Chevery, où il y a des dépendances dans certaines
localités, à ce moment, je ne voudrais pas que la dette de ce
bureau administratif qui a été fait par l'ensemble de la
Basse-Côte-Nord soit répartie dans l'ensemble des
localités. Le ministre est peut-être prêt à regarder
une possibilité d'effacer cela et de recommencer à zéro.
(11 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, vous avez raison, le bureau
restera là où iI est. On n'a pas l'intention de le
déménager. Et chaque fois qu'une municipalité sera
formée, il y aura partage des responsabilités.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Est-ce qu'on pourrait m'informer de combien est la
dette sur le bureau municipal qui a été reconstruit à
Chevery actuellement? Éventuellement. Peut-être que !a lettre
pourrait venir plus tard.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va aller chercher l'information
et on va vous la fournir.
M. Perron: D'accord. Cela va pour l'article 1, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 2. Nous avons un papillon. M. le ministre, sur le
papillon.
Application de certaines dispositions
de la Loi sur l'organisation
territoriale municipale
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le papillon. "L'article 2 du
projet de loi 14 est amendé par le remplacement, dans les
cinquième, sixième et septième lignes de ce qui
précède le paragraphe 1°, de "208 à 210 de la Loi sur
l'organisation territoriale municipale (1988, chapitre... Indiquer ici le
numéro de chapitre de cette loi dans le recueil des lois du
Québec de 1988)" par "211 à 213 de la Loi sur l'organisation
territoriale municipale (1988, chapitre 19)"...
Cet amendement à l'article 2 du projet de loi 14 a pour objet
d'établir la concordance avec la version sanctionnée de la Loi
sur l'organisation territoriale municipale à laquelle renvoie l'article
2.
Si vous voulez que l'on procède en même temps à
l'étude de l'article 2 pour que la compréhension de l'amendement
soit plus complète, je demanderais la permission de la commission et je
procéderais ainsi.
M. Perron: Pas de problème, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): On a consentement. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 2 comme tel, on
dit: "Les dispositions du chapitre III du titre II, à l'exception des
articles 32, 36 et 37, du paragraphe 7° du deuxième alinéa de
l'article 38, de l'article 44, du paragraphe 4° de l'article 45, des
articles 54 et 55 du paragraphe 7° de l'article 67 et de l'article 79, et
les articles 208 à 210 de la Loi sur l'organisation territoriale
municipale, (1988, chapitre... indiquer ici le numéro de chapitre de
cette loi dans le recueil des lois du Québec de 1988) s'appliquent
à la constitution d'une municipalité en vertu de la
présente loi, avec les adaptations suivantes: "1° la
municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent est
assimilée à une municipalité régionale de
comté et l'administrateur est assimilé au conseil et au
secrétaire-trésorier d'une municipalité...
M. Dufour: M. le Président, on pourrait peut-être
prendre la première et après on pourra discuter morceau par
morceau, plutôt que de toute la lire d'avance. On va la reprendre. J'ai
l'amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne veux pas en oublier.
M. Dufour: En fait, je pense qu'on va accepter l'amendement. Cela
remplacerait les articles 208 à 210, parce que la façon dont vous
l'avez relu, vous l'avez lu comme il était.
M. Perron: Concordance.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans tenir compte de
l'amendement.
M. Dufour: Sans l'amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que l'amendement n'est pas
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: C'est-à-dire qu'on accepte...
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement, s'il vous
plaît!
M. Dufour: Mais avec une question. On dit: un renseignement
personnel devant être inscrit sur un document prévu. Quels sont
les renseignements personnels que vous prévoyez? Est-ce seulement pour
se prémunir contre toutes sortes de choses? Les renseignements
personnels devant être inscrits sur un document prévu par la
présente loi. Quels sortes de renseignements personnels pourrait-on
inscrire à une loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas d'objection à
rouvrir le débat, mais on me dit que toute cette discussion a eu lieu au
moment où la Loi sur l'organisation..,
M. Dufour: Je voulais voir si on pouvait se rafraîchir la
mémoire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux...
M. Dufour: Je sais qu'il y a votre sous-ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... même si c'est...
M. Dufour: C'est différent. Normalement, quand on parle de
la Loi sur l'organisation territoriale, on parle de façon globale, et
des territoires organisés comme on en voit là, c'est nouveau. Si
je pouvais avoir des renseignements beaucoup plus grands et beaucoup plus
larges par rapport à cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique qu'il s'agit
essentiellement de renseignements de type nominatif: Le nom de la personne, sur
le plan de son statut, savoir si elle est locataire, sous-locataire, etc.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 2 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous revenons
maintenant au premier alinéa. Est-ce que l'alinéa est
adopté ou si vous voulez procéder paragraphe par paragraphe? M.
le député de Jonquière.
M. Perron: Paragraphe par paragraphe.
M. Dufour: Oui. Premièrement, la municipalité de la
Côte-Nord est assimilée à une municipalité
régionale de comté et l'administrateur à ce
moment-là est assimilé au conseil et au
secrétaire-trésorier d'une municipalité régionale
de comté. En fait, c'est le statut actuel de l'administrateur qui
devient un employé de la municipalité régionale de
comté. S'il est assimilé, il devient un employé, c'est
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): il est assimilé à
deux éléments.
M. Dufour: Au conseil...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et au conseil et au
secrétaire-trésorier d'une municipalité.
M. Dufour: Donc, c'est vraiment un statut particulier qu'a cette
personne. Cela n'existe nulle part ailleurs, ce statut.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas au Québec.
M. Dufour: Autrement dit, cette personne se rapporte au conseil,
devient un employé du conseil puis est redevable au
secrétaire-trésorier de la municipalité régionale
de comté. C'est ça que ça veut dire, à moins que je
ne comprenne pas bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que vous avez raison,
mais pour qu'on soit clair, je vais vous donner l'explication de ce paragraphe,
il rend applicables à une constitution faite en vertu de l'article... du
projet de loi 14 les règles énoncées en matière de
constitution d'une municipalité nouvelle dans la Loi sur l'organisation
territoriale municipale. Ces règles portent, entre autres, sur les
points suivants: La présentation d'une demande en constitution d'un
territoire en municipalité locale par la majorité des personnes
intéressées, les critères de qualification d'une personne
intéressée qui signe la demande, les procédures de
consultation et de transmission de la demande en constitution, les pouvoirs et
leurs modalités d'exercice du ministre des Affaires municipales de
suggérer des modifications à la demande, la
nécessité de disposer par accord entre les parties municipales
des droits et obligations qui découlent du changement juridique que fera
naître ta constitution d'une nouvelle municipalité et le contenu
et les effets du décret par lequei le gouvernement fait droit à
la demande en constitution.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va?
M. Dufour: Je pense que j'avais bien compris, mais je reviens
avec ma question de l'administrateur qui actuellement est payé par le
ministère des Affaires municipales. Qui va payer les émoluments,
les frais, les bénéfices, le transport et le reste, au moment
où il sera assimilé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il continue d'être
payé par le gouvernement.
M. Dufour: Qui nous donne cette garantie? Vous pouvez me la
donner verbalement, mais je...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La garantie, c'est qu'il ne
travaillera pas s'il n'est pas payé! Tant qu'une municipalité
n'est pas formée ou que la MRC n'est pas formée, il n'y aura
personne pour le payer, sauf le gouvernement du Québec qui veut qu'il
fasse la job.
M. Dufour: Oui, mais il faut bien regarder
ce qui est écrit. Toute la municipalité de la
Côte-Nord est assimilée à une municipalité
régionale de comté et l'administrateur est assimilé au
conseil et au secrétaire-trésorier d'une municipalité.
Donc, il fait partie de la municipalité régionale de
comté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Bon! À ce moment-là, il est redevable au
conseil, dont vous changez la tête. Avant, il était redevable
à vous. Là, il devient redevable à une municipalité
régionale de comté et aussi au secrétaire. Ce n'est pas si
clair que ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il continue à être
l'administrateur de la municipalité comme telle et aux fins de la loi,
on l'assimile au conseil ou au secrétaire-trésorier d'une
municipalité régionale de comté.
M. Dufour: Si, demain matin, le gouvernement décidait
qu'il n'y avait plus d'administrateur, parce qu'il a été
nommé par la volonté gouvernementale, donc, le gouvernement, en
l'occurrence le ministre des Affaires municipales pourrait décider qu'il
y a cinq municipalités de faites, on n'a plus besoin d'un
administrateur. Il y aurait un transfert de responsabilités à
partir de là, parce que si c'est assimilé à une
municipalité régionale de comté, cela veut dire que c'est
assimilé à un TNO. Le reste est un TNO, ce qui veut dire que
ça pourrait être administré, en fin de compte, par la
municipalité régionale de comté si vous enlevez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Une fois le processus
terminé et que la municipalité, comme telle est...
M. Dufour: Même pas, même pas terminé.
Écoutez ce que je vais vous dire. Vous formez cinq municipalités
et tout le monde n'est pas inclus dans une municipalité. Donc, il reste
des parties qui ne sont pas considérées comme des
municipalités. Donc, la loi 125 dit bien que les municipalités
qui restent pourraient être assimilées à un TNO, vous
pourriez enlever l'administrateur et la MRC deviendrait l'administrateur du
TNO. Celles qui sont représentées par des conseils municipaux ou
des élus seraient redevables par rapport à ça.
Alors, pour moi, il y a une zone grise par rapport au projet de loi.
Est-ce que vous garantissez, je ne sais pas, mais qu'il y aura un
administrateur tant qu'il y aura un territoire qui ne sera pas
érigé en municipalité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas moi qui le garantis,
c'est un petit peu la loi qui vous le garantit...
M. Dufour: Hum! Pas sûr.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... dans son préambule. Si
vous lisez à partir de la deuxième demie de l'article 2, avant le
paragraphe 1: "... la Loi sur l'organisation territoriale municipale
s'appliquent à la constitution d'une municipalité en vertu de la
présente loi avec les adaptations suivantes:... " Donc, la loi vous dit
qu'elle continue de s'appliquer avec les adaptations suivantes. Ce n'est pas la
réponse du ministre, c'est la réponse du législateur, si
le législateur donne suite à l'adoption de l'article.
M, Dufour: Mais l'administrateur n'a pas été
nommé par une loi spéciale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II est nommé par la loi sur
la constitution de la municipalité.
M. Dufour: Par décret?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il est nommé... La loi
autorise le décret.
M. Dufour: Oui, mais tu peux changer un décret par un
décret.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Un décret, cela se
change par un décret et une loi se change par une loi aussi.
M. Dufour: Aussi. Mais il est plus difficile de changer une loi
que faire un nouveau décret.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela dépend des lois et
cela dépend des décrets.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Oui, en principe. Supposons en principe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En principe, vous avez raison.
M. Perron: Si je comprends bien, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Si je comprends bien M. le Président, le
premier alinéa veut dire ceci: La municipalité de la
Basse-Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, telle qu'elle est
constituée actuellement, devient MRC.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle continue d'exister, mais elle
est assimilée à une MRC.
M. Perron: Elle est assimilée...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Voilà, et un
secrétaire-trésorier, les deux positions.
M. Perron: À ce moment-là, l'administrateur est
aussi assimilé au conseil et au secrétaire-trésorier d'une
municipalité régionale de comté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Perron: En fait, cela se ressemble, mais ce ne sera pas cela
dans le cadre de la loi. Ce ne sera pas une MRC, telle qu'on la voit au sens de
la loi 125. Est-ce que les intentions du ministre sont qu'éventuellement
il y ait une MRC sur ce territoire?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est la volonté du
milieu.
M. Perron: Si c'est la volonté du milieu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est la volonté du
milieu, je n'aurais pas... Procédons étape par étape.
Commençons par avoir ce qu'on appelle les entités municipales et,
ensuite, si les gens, à la suite d'expériences vécues dans
d'autres municipalités régionales de comté, croient qu'il
s'agit d'une solution à plusieurs de leurs problèmes, moi, je
laisserai mon successeur et votre successeur y donner suite, selon leur
conscience.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Perron: J'espère que votre successeur...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: J'espère que votre successeur ne sera pas
l'ancien qui était là antérieurement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il est possible que l'on
décide d'améliorer et de ramener le
prédécesseur.
Une voix: 643-5321, tu demandes Robert. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Y a-t-il d'autres interventions au paragraphe 1?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1 est-il
adopté?
M. Perron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
2.
M. Dufour: Pas de remarques particulières.
La Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 2 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
3.
M. Dufour: Un instant! Il y a peut-être le...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... 3, deuxième alinéa où on dit:
l'administrateur n'est pas tenu de prendre une ordonnance pour proposer la
négociation d'un accord, - cela va - pour demander un délai
additionnel en vue de sa conclusion" - cela va aussi - mais là où
cela ne va pas, dans mon esprit, c'est "pour le conclure". "Pour le conclure",
cela devient un acte plus important. Je comprends que, lorsque quelqu'un est en
train de négocier et qu'il regarde l'accord, cela va bien, mais, quand
vient le temps de le conclure, c'est un acte qui est beaucoup plus important,
qui a plus de conséquence aussi, et pourquoi... Moi, c'est seulement sur
"pour le conclure" que je trouve qu'on va trop loin. On se comprend bien. C'est
inscrit à l'article 6 de la loi concernant la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous êtes après 3,
d'accord?
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "L'administrateur n'est pas tenu
de prendre une ordonnance pour proposer la négociation d'un accord...
"
M. Dufour: Cela, moi, ça...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "... pour demander un délai
additionnel en vue de sa conclusion, pour le... n'est pas tenu de prendre une
ordonnance. " (11 h 15)
M. Dufour: C'est ceia.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous êtes contre cela? Vous
pensez qu'il devrait prendre une ordonnance?
M. Dufour: Pour le conclure.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'est pas tenu de le faire.
M. Dufour: Oui, mais pour le conclure, il me semble que
l'accord...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous pensez qu'il devrait rendre
une ordonnance?
M. Dufour: D'abord, s'il est dedans, est-ce nouveau? Il faut
penser que vous donnez un pouvoir supplémentaire à
l'administrateur. Comment cela se passait-il avant? L'administrateur avait-il
le pouvoir? Je comprends qu'au point de vue de l'administration il est
obligé de faire un certain nombre de démarches, mais pour cela il
ne faudrait pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était par ordonnance.
M. Dufour: Tout était par ordonnance.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux vous indiquer que,
même s'il n'est pas obligé de rendre une ordonnance, il doit quand
même le faire par écrit.
M. Dufour: Oui, mais ce n'est pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela n'a pas le sens
étymologique, mais un écrit qu'il signe tient alors lieu
d'ordonnance en vigueur. L'ordonnance est plus formelle.
M. Dufour: En fait, quand...
Le Président (M. Saint-Roch): M. !e député
de Jonquière.
M. Dufour:... on regarde ce qui se passe, avec une ordonnance,
c'est certain qu'il y a un délai qu'il faut observer. Vous dites: Un
écrit qu'il signe tient alors lieu d'ordonnance en vigueur. Quand il
signe, cela veut dire que tout le monde n'est pas nécessairement au
courant. Quand il y a une ordonnance, elle est inscrite quelque part. C'est
dans ce sens-là. Cela devient comme un règlement et une
résolution. À mon avis, quand il y a une résolution, cela
veut dire que c'est dans le cours normal des choses; on peut faire des accords,
faire des négociations, on s'entend, on se comprend. Quand vient le
temps de la ratifier publiquement, à moins que vous ne me disiez que
cela cause des problèmes énormes, il y aurait des chances... Il y
a des avis de publication, il y a tout cela. Cela veut dire que cet accord est
devenu important. Il faut le formaliser et que ce soit fait au vu et au su de
l'ensemble des gens concernés. J'ai des doutes que cela puisse se faire
ainsi. Cela me semble être un pouvoir excessif dans les mains d'un
fonctionnaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on m'indique, c'est qu'il ne
s'agit pas d'un acte réglementaire, qu'il s'agit strictement d'un acte
administratif. L'exemple que je peux vous donner, c'est un peu comme le maire
qui est habilité à signer un contrat par son conseil municipal;
on ne le contraint pas à des délais, etc. Si la nature de l'acte,
et je pense que c'est la base de votre raisonnement, est réglementaire,
à ce moment-là, prenons les procédures de publication, de
connaissance. On m'indique que cela ne touche que des actes administratifs.
S'il s'agit d'actes administratifs, cela n'a pas la même portée
qu'un acte réglementaire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, à ce moment-là,
ne pourrait-on pas le mettre dans le paragraphe en question: acte
administratif, pour nous assurer que les choses soient faites correctement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il "n'est pas tenu de prendre une
ordonnance pour proposer la négociation d'un accord. " Un accord en soi,
c'est un acte administratif. Un accord ne peut pas être un acte
réglementaire.
M. Dufour: C'est trop large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est sur le mot "accord" qu'on
pourrait... Il est rare qu'on puisse assimiler sur le plan de
l'étymologie un règlement à un accord.
M. Dufour: En fait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... ma restriction là-dessus, c'est justement,
vous venez de faire l'échange entre vous deux, le député
de Duplessis et le ministre. C'est vraiment cela. C'est qu'on ne sait jamais
lorsque c'est vraiment important ou lorsque ce ne l'est pas. Tu n'as pas le
choix. Tu as un choix en quelque sorte de décider d'une façon ou
de l'autre, mais jamais tu ne peux prendre les deux. On ne peut pas laisser
cela flou comme cela. Le problème que j'avais, c'est qu'on ne peut pas
imaginer tous les cas d'accord possible. Disons-nous pour le moment que le fait
qu'il va y avoir des municipalités mises en place, cela veut dire que
beaucoup de négociations vont se faire. Je ne veux pas les embarrasser
avec cela. Le seul point, c'est quand vient le temps de la conclusion et que
c'est l'administrateur... Parce qu'il n'y a pas de municipalités en
place, il n'y a pas de conseil au moment où on se parle. C'est toujours
l'administrateur qui fait cela. Il pourrait peut-être faire des ententes
avec des conseils municipaux s'ils ne se mettent pas tous en place
en même temps, il pourrait. Au moment où cela devient des
accords formels, où il y a une entente formelle, à ce
moment-là, c'est la conclusion et c'est là-dessus que je dis -
parce qu'il faut bien penser qu'autrefois on avait toujours des ordonnances -
une seule chose, c'est qu'on épargne beaucoup de temps, c'est seulement
lorsque vient la conclusion qu'on devrait en tenir compte. On devrait, à
ce moment-là, avoir une ordonnance pour être bien sûr que
tout le monde est au courant de ce qui se passe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le but de mieux
définir la terminologie ou le terme "accord", on le retrouve à
l'article 59 de la Loi sur l'organisation territoriale municipale, à la
section VI, Négociation d'un accord: "Le ministre transmet par
écrit au représentant et à la municipalité
régionale de comté un avis mentionnant le délai qui leur
est imparti pour la présentation d'une proposition de négociation
d'un accord sur le partage de l'actif et du passif relatif au territoire de la
municipalité. " Donc, l'accord qu'on tentait de définir, qu'on
tentait d'assimiler à un règlement...
M. Dufour: Mais là, vous êtes trop restrictif, il ne
faut pas lire seulement un article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, vous pouvez continuer, je ne
suis pas pressé.
M. Dufour: Négociation d'un accord, vous avez l'article 59
où vous dites comment cela se passe. Regardez les articles 60, 61 et 62.
Là, il y a des possibilités de conciliateurs, le ministre fait
une proposition...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis d'accord avec vous, mais
ce qui se passe c'est que le sujet sur lequel cela porte n'est pas agrandi
parce que le processus est plus ou moins long.
M. Dufour: Non, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le sujet qu'on tentait de
définir, je suis en train de vous venir en aide tout simplement.
M. Dufour: Oui. Et l'accord lie la municipalité et la
municipalité régionale de comté. Donc, à ce
moment-là, il y a des entités légales qui deviennent des
parties de cela. Dans le fond, on travaille un peu dans quelque chose qui n'est
pas connu et vécu. Ce qu'on fait ce matin n'est pas usuel. On permet
à une volonté locale et gouvernementale de mettre sur pied ou de
créer des municipalités. Ces municipalités naissent par
une volonté déjà exprimée, qui sont des
collectivités qui vivent avec un administrateur. Pourquoi
crée-t-on des municipalités? C'est pour responsabiliser les gens.
Comment peut-on responsabiliser ces gens si on les tient en dehors? Dans le
fond, l'administrateur a tout sur le dos. Il va tout décider seul, il va
se parler. On parle d'un accord important. Si cela ne marche pas: narine
gauche, narine droite, et il va décider seul. C'est comme dans un
conseil municipal: Quand il y a une action importante qui se passe dans un
conseil municipal, la loi prévoit un certain nombre de mécanismes
qui font que la population est informée. Pour informer des gens, il faut
une action précise et importante lorsque vient la conclusion. À
ce moment-là, il me semble que c'est élémentaire. On
devrait, en tout cas je pense qu'on ne peut pas passer à
côté, il faut que ce soit une ordonnance pour s'assurer que tout
soit correct.
M. Perron: M. le Présidant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: M. le Président en attendant la réponse
du ministre, parce que j'ai l'intention de revenir sur la question que vient de
soulever mon collègue, le député de Jonquière,
est-ce que le ministre pourrait nous expliquer, pour avoir une bonne
compréhension du 3e paragraphe de l'article 2, ce qu'il entend par
prendre une ordonnance, pour bien se comprendre par la suite, et
négociation d'un accord? Quel type d'accord est-ce? Pourrait-il nous
expliquer quel type d'accord il pourrait y avoir, en donnant des exemples?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais recommencer. Je ne peux
pas vous expliquer autre chose que ce qui est balisé dans la loi. Je
l'ai indiqué tantôt, c'est à l'article 59. Le type d'accord
est défini à la section VI de la Loi sur l'organisation
territoriale municipale. L'article 59 définit le type d'accord: "Le
ministre transmet par écrit au représentant et à la
municipalité régionale de comté un avis mentionnant le
délai qu'il leur est imparti pour la présentation d'une
proposition de négociation d'un accord sur le partage de l'actif et du
passif relatif au territoire de la municipalité. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Maintenant, sur la question de fond, M. le
Président. Lorsqu'on regarde l'article 6 du chapitre 97,
c'est-à-dire la Loi concernant la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, ça veut dire que ce paragraphe
fait sauter complètement l'article 6 et que l'administrateur n'est pas
tenu... Bien oui, si on dit: "Malgré l'article 6 de la Loi... c'est que
l'administrateur n'est pas tenu de s'en tenir à l'article 6 de la
loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai sursauté
strictement sur le point suivant: Lorsque vous avez dit totalement.
Ça, c'est le premièrement. Deuxièmement, si vous
étiez allé plus loin, j'aurais sursauté sur le
deuxième élément que le député de
Jonquière vient de mentionner, il demeure avec la possibilité
de.
M. Perron: Dans le cas d'une ordonnance ou dans le cas d'un
écrit, pourquoi ne pas donner une obligation à l'administrateur
pour qu'il puisse rendre les choses publiques pour éviter que ça
arrive à un moment donné et que ça frappe les gens en
pleine face alors qu'ils s'y attendent le moins? N'y aurait-il pas moyen de
mettre ça dans...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous écoute et j'essaie
de saisir la quintessence de votre intervention. Vous n'avez pas d'objection
à ce que pour la négociation d'un accord, le délai
additionnel, mais la conclusion d'un accord, vous voulez que la
procédure d'ordonnance s'applique dans le cas de la conclusion?
M. Perron: Comme c'est inscrit à l'article 6, 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est votre volonté, je
vous suggérerais de proposer à la commission un amendement qui
fera en sorte qu'on retire les trois mots suivants: "pour le conclure". Je
pense que vous auriez atteint votre objectif et on pourra discuter de
l'amendement, si vous le présentez.
M. Dufour: Cela me satisfait lorsque vient la conclusion.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que je peux
suggérer que nous allons garder l'article 2 ouvert?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Maintenant, de façon
à s'assurer qu'il n'y ait pas de complications parce que lorsqu'on
introduit des papillons, il faut toujours avoir la prudence -surtout lorsqu'ils
sont proposés par l'Opposition - de vérifier si ça ne
crée pas, sur le plan des autres articles, de la concordance ou, sur le
plan administratif...
M. Dufour: Suspendons-le parce que je vois bien qu'il y a 'Un
écrit qu'il signe... " alors que vous proposez qu'on enlève juste
trois choses. Et il y en a "Un écrit qu'il signe tient alors lieu
d'ordonnance... " qu'il faudrait enlever aussi. Cela ne permet pas... En tout
cas, il faut le regarder. D'accord.
Le Président (M. Salnt-Roch): L'article 2 étant
maintenant suspendu, j'appelle l'article 3.
Division en districts électoraux
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
3: "Le territoire d'une municipalité comprenant au moins deux
localités formées en vertu de l'article 7 de la Loi concernant la
municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent est
divisé en districts électoraux aux fins des deux premières
élections générales et de toute élection partielle
ou cooptation antérieure à la troisième élection
générale. "Le territoire de chaque localité constitue un
district électoral distinct. "
Cet article, M. le Président, édicte une règle
particulière qui sera applicable en matière électorale
dans une nouvelle municipalité constituée en vertu du projet de
loi 14. Cette régie prévoit, aux fins des premières
élections générales et de toute élection partielle
ou cooptation antérieure à la troisième élection
générale, que le territoire d'une nouvelle municipalité
constituée à partir d'au moins deux localités actuelles
formées en vertu de la Loi concernant la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent sera divisée en districts
électoraux et que chaque localité constituera alors un district
électoral. Cette règle a pour but de permettre que les
intérêts de chaque localité soient
représentés également au sein du conseil municipal au
cours des deux premiers mandats. Cette représentation
Indépendante du poids respectif de la population de chaque
localité constitue une garantie en faveur des localités moins
populeuses afin de les inciter à s'associer aux localités plus
populeuses en vue de municipaliser leur territoire. À partir de la
troisième élection générale, le régime
général prévu à la Loi sur tes élections et
les référendums dans les municipalités va s'appliquer
à ces nouvelles municipalités en matière de division du
territoire aux fins électorales.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Duplessis.
M. Perron: Juste une question, M. le Président. Est-ce que
le ministre pourrait m'expliquer ce que veut dire une "cooptation
antérieure" dans les termes, une explication juridique de "cooptation
antérieure"? Essayer de transformer ça en langage ordinaire. (11
h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand ils s'élisent entre
eux.
M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Perron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 4. Article 4, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez-moi. Je n'avais pas
traduit exactement ce que... Le sens était là, M. le
député. "Lorsque le territoire d'une municipalité
mentionnée à l'article 3 comprend également une partie du
territoire mentionné à l'article 1 de la Loi concernant la
municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent qui ne forme
pas une localité, le décret pris en vertu de l'article 1 doit
indiquer le district électoral qui comprend cette partie ou la
répartir entre plusieurs districts. " Cet article, M. le
Président, édicte que le décret de constitution d'une
nouvelle municipalité peut établir un district électoral
à partir d'une partie du territoire actuel de la municipalité de
la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent qui n'est pas une localité et
qui sera jointe aux localités qui se regrouperont pour former une
nouvelle municipalité. Le décret pourra également joindre
cette partie de territoire à une localité pour former un district
électoral ou répartir cette partie de territoire entre plusieurs
districts électoraux. L'article 4, qui s'avère un
complément de l'article 3, connaît les mêmes réserves
transitoires que ce dernier, en ce sens qu'il ne servira que jusqu'à la
troisième élection générale exclusivement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Peut-être une question que j'avais
oubliée au départ, mais ce n'est pas plus grave que ça, on
peut en parler à cet article. Lorsqu'on forme des municipalités,
il y a un décret, mais il y a aussi une description du territoire qui va
être fournie, etc. Est-ce que c'est compris dans l'aide technique que le
ministère va fournir?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, et c'est conformément,
je pense, à l'article 27?
M. Dufour: On sait que, normalement, c'est la municipalité
concernée qui paie. Cela peut être des citoyens qui paient. Cela
dépend. Si c'est une élection, la description du territoire est
payée par des gens. Cela peut être différent. Dans ces
cas-là, c'est le ministère, bien sûr, qui va leur
fournir...
Une voix: Dans le décret.
M. Dufour:... dans le décret, tous ces papiers. Il n'y
aura pas de coûts facturés à la municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que cela ne vient pas
nécessairement et exclusivement du ministère des Affaires
municipales. Le ministère de l'Énergie et des Ressources s'est
associé et...
M. Dufour: Cela peut être Énergie et Ressources,
oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une autre forme d'aide qui
est apportée.
M. Dufour: Je veux seulement m'assurer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministère de
l'Énergie et des Ressources ne facture pas les gens du milieu.
M. Dufour: Non, mais si vous demandez, dans les lois... On vient
d'adopter une loi, cela ne fait pas longtemps à part cela, pour
permettre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cadre de ce projet de loi,
mais c'est toujours limitatif.
M. Dufour: Non, mais on sait, par exemple, que dans le cadre
normal des fusions, annexions, ou de séparation, il y a des coûts
qui sont chargés, soit aux municipalités, soit à des
contribuables individuels ou autre. Dans ces cas-là, cela va pour
moi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Perron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 5 et nous avons un papillon.
Composition du conseil
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
papillon se lit comme suit: L'article 5 du projet de loi 14 est amendé
par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots "de deux
conseillers" par les mots "d'un nombre égal de conseillers que fixe le
gouvernement dans le décret de constitution". Cet amendement a pour
objet de laisser le décret de constitution déterminer le nombre
de conseillers qui représenteront chacun des districts électoraux
de façon à mieux adapter le conseil municipal aux besoins. Ainsi,
si une municipalité est constituée de six localités
actuelles, on ne retrouvera pas automatiquement un conseil de treize membres,
ce qui pourrait être exagéré, vous en conviendrez.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Je comprends que cet amende-
ment que le ministre vient d'apporter constitue, en fait, une correction
d'une problématique qui pourrait lui arriver par la suite. Bien qu'on
sache très bien actuellement que, selon les vues du milieu, iI n'y aura
pas six localités, mais normalement un maximum de trois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'exemple est
théorique.
M. Perron: Mais l'exemple qu'il donne peut très bien
arriver. Comme il y a six localités entre Vieux-Fort et Blanc-Sablon,
ces gens peuvent décider, avant ou au moment du dépôt du
décret, de dire: On regarde tout cela, ce que cela peut coûter, on
va se regrouper et on va en former juste une. À ce moment-là, le
ministre se garde une porte ouverte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Perron: Mais le critère général dans le
décret du ministre, cela sera deux conseillers pour chacune des
localités, s'il y en a trois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que c'est un point de
référence auquel celui qui vous parle et son successeur pourront
se rapporter.
M. Perron: Bon. Cela, M. le Président, est
extrêmement important. Je vais donner des exemples que je vis depuis de
nombreuses années et que le gouvernement, peu importe lequel, vit depuis
ce temps-là. Lorsqu'il y a eu la municipa-Iisation de certaines
localités en Moyenne-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent... On va
prendre, par exemple, Sheldrake et Rivière-au-Tonnerre: II y a deux
localités qui forment une municipalité selon la loi et,
là, on se ramasse avec un conseil municipal où personne de
Sheldrake n'est représenté. Encore, je vais prendre
Rivière-Saint-Jean-Magpie, il n'y a aucun critère qui dise qu'il
devrait y en avoir trois dans une place et trois dans l'autre. Au moment
où on se parle, il n'y a aucun conseiller, aucune conseillère
municipale de Magpie qui fasse partie de Rivière-Saint-Jean. Il y a
pourtant quatorze milles entre les deux localités. Là-dessus,
j'aimerais bien qu'on puisse discuter, M. le ministre, éventuellement
sur ce problème qu'on vit depuis de nombreuses années concernant
ces localités. On va s'en tenir là. Je pense que l'ouverture qui
a été faite par le ministre, je la comprends très
bien.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'ouverture est là et je
pense que vous soulevez le point à raison. Quand vous n'êtes pas
représenté quelque part, vous n'aimez pas que quelqu'un
décide à votre place et cela cause des problèmes dans le
quotidien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 5 est adopté?
M. Dufour: Si c'était resté écrit comme
cela, ça aurait pu causer des problèmes parce qu'il y avait une
question de maire aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a voulu éviter les
questions sur l'article. Donc, on a procédé par amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 6.
Établissement de la population
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'article 6, M. le
Président. "La population d'une municipalité constituée en
vertu de la présente loi et, le cas échéant, celle du
reste du territoire visé à l'article 1 est établie par le
ministre des Affaires municipales. Le ministre communique la population qu'il a
établie à la nouvelle municipalité et, le cas
échéant, à l'administrateur de la municipalité de
la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent. Le ministre publie à la
Gazette officielle du Québec un avis indiquant la population
établie conformément au présent article. La population
établie conformément au présent article vaut
jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par la population
établie conformément à l'article 29 de la Loi sur
l'organisation territoriale municipale sur la base d'un dénombrement
tenant compte de la constitution. '' Cet article, M. le Président, a
pour objet d'habiliter le ministre des Affaires municipales à
établir de façon provisoire la population d'une nouvelle
municipalité constituée en vertu du projet de loi 14 et celle de
la partie restante de la municipalité de la
Côte-Nord-du-Goife-Saint-Laurent. Le chiffre de cette population ne
vaudra que jusqu'à ce que la population soit déterminée
suivant le décret gouvernemental de population pris en vertu de
l'article 29 de la Loi sur i'organisation territoriale municipale. Le chiffre
provisoire de population établi par le ministre des Affaires municipales
sera publié à la Gazette officielle du Québec. Pour
fins de compréhension et de référence, l'article 29 de la
Loi sur l'organisation territoriale municipale stipule, M. le Président,
que la population d'une municipalité locale et le nombre des habitants
de son territoire qui est indiqué au dernier dénombrement fait
pour l'ensemble du territoire du Québec ou pour le territoire de la
municipalité reconnue
valide par un décret gouvernemental. Le décret entre en
vigueur à la date de sa publication dans !a Gazette officielle du
Québec ou à toute date ultérieure qui y est
indiquée.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 6?
M. Dufour: Adopté. M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
Délibération et vote par
téléphone
ou autre moyen de communication
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 7, M. le
Président. "Si ies circonstances le justifient, un membre du conseil
peut prendre part, délibérer et voter à une séance
du conseil par téléphone ou autre moyen de communication. "Un
membre du conseil ne peut se prévaloir de ce droit que si chacune des
conditions suivantes est réalisée: 1° le
secrétaire-trésorier de la municipalité est physiquement
présent au lieu de la séance; 2° celui qui préside la
séance y est physiquement présent; 3° le
téléphone ou autre moyen de communication utilisé permet
à toutes les personnes participant ou assistant à la
séance de s'entendre l'une l'autre. "Le procès-verbal de la
séance doit faire mention du membre du conseil qui s'est prévalu
de ce droit. Il doit être ratifié par le conseil lors de la
séance ordinaire suivante. "Un membre du conseil qui prend part,
délibère et vote à une séance par
téléphone ou autre moyen de communication conformément au
présent article est réputé être présent
à cette séance. " Je pense que cela se passe d'explication.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 7? M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Oui, M. le Président. On peut admettre que
c'est assez rare que ça se passe comme ça dans les règles
municipales générales. Cela peut arriver, mais c'est assez rare
que ça se passe. Peut-être dans Kativik. "Un membre du conseil ne
peut se prévaloir de ce droit que si chacune des trois conditions
suivantes est réalisée... "
M. Dufour: II faut que le secrétaire-trésorier soit
là.
M. Perron: D'accord.
M. Dufour: Que celui qui préside la séance soit
là et que les autres entendent ce qui se dit dans la conversation.
Autrement dit, cela prend un moniteur ou une radio.
M. Perron: Moi, cela me va, M. le Président.
Le Présidant (M. Saint-Roch): Cela va? Est-ce que
l'article...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux remercier le
député de Jonquière d'avoir répondu à la
question du député de Duplessis.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'article...
M. Perron: La question que je n'ai pas posée, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Dufour: Il faut bien comprendre qu'on travaille ensemble
et...
M. Perron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
Durée de la fonction de
l'administrateur
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 8, M. le
Président, se lit comme suit: "L'administrateur administre,
conformément à l'article 6 de la Loi concernant la
municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, les affaires
d'une municipalité jusqu'à l'entrée en fonction de la
majorité des membres du conseil élus lors de la première
élection. "Le premier alinéa s'applique sous réserve de la
compétence du secrétaire-trésorier de la
municipalité. "
M. le Président, cet article prévoit que l'administrateur
de la municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent demeure
administrateur intérimaire d'une nouvelle municipalité
jusqu'à ce que le premier conseil municipal soit formé. Il est
à noter toutefois que, durant cet intérim, l'administrateur
n'accomplit pas les fonctions du secrétaire-trésorier de la
nouvelle municipalité si celui-ci est en fonction.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand on dit: "... jusqu'à l'entrée en
fonction de la majorité des membres du conseil", cela veut dire qu'il
pourrait y avoir des élections par morceaux, on n'élira pas
l'ensemble du conseil la première fois qu'on va le mettre en place.
J'imagine que si on parle de la majorité, cela veut dire qu'ils seraient
élus tous
ensemble, la manière dont c'est écrit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est comme les
députés: tant qu'on n'a pas prêté serment, on n'est
pas en fonction, bien qu'on sort élus en même temps.
M. Dufour: Pourquoi parlez-vous de majorité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des distances dans ce
coin-là. S'ils sont assermentés à 48 heures, 72 heures
d'intervalle, etc.
M. Dufour: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: C'est parce que l'entrée en fonction est due
à l'assermentation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. Elle est
conditionnelle à l'assermentation.
M. Dufour: Cela veut dire aussi qu'il faut que la
municipalité ait le temps de s'engager. Ils pourraient être
élus, mais il y a une deuxième condition: Il faut aussi que la
municipalité puisse engager son secrétaire-trésorier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Hum!
M. Dufour: J'imagine que quand il va y avoir une élection,
un certain nombre de conditions sont prévues. Quelqu'un qui va
être responsable, cela va être un président
d'élection, cela pourrait être l'administrateur de
l'administration, mais cela va être un président nommé par
le président...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il y a déjà un
secrétaire-trésorier qui est en fonction...
M. Dufour: II n'est plus là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... l'administrateur n'accomplit
pas les tâches du secrétaire-trésorier.
M. Dufour: C'est vrai mais quand elle va se mettre en place, il
n'y a jamais eu de secrétairetrésorier en fonction, il faut bien
comprendre cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui mais iI est
désigné dans le décret en vertu de l'article 67 de la loi
et iI est ratifié par le conseil.
M. Dufour: Vous nous avez sur la loi générale. Et
il devient...
M. Perron: Donc, c'est le gouvernement qui va le
désigner?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II le désigne dans le
décret, sauf qu'il doit être ratifié par le conseil.
M. Dufour: Ou non ratifié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou non ratifié.
M. Dufour: Comme quand il y a une fusion.
M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Perron: Adopté. M.Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Démarcation du territoire
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Article 9, M. le Président:
"Le territoire d'une municipalité constituée en vertu de la
présente loi ne fait plus partie du territoire de la municipalité
de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent à compter de
l'entrée en vigueur d'un décret pris en vertu de l'article 1. "
Cet article, M. le Président, constitue une modification implicite
à la Loi concernant la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent en stipulant que...
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article 9
est adopté. J'appelle l'article 10, et nous avons un papillon.
M. Perron: Cela va bien. Le ministre a l'air satisfait, M. le
Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre est inquiet quand
ça va bien.
M. Perron: II n'y a pas de piège à ours.
Inclusion de certains territoires
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'amendement à l'article 10
se lit comme suit, M. le Président: Le deuxième alinéa de
l'article 1 de la Loi sur l'organisation territoriale municipale qui dicte
l'article 10 du projet de loi 14 en remplacement du texte actuel est
remplacé par le suivant: "ll comprend également des territoires
qui sont situés hors de ceux des organismes
régionaux mentionnés au premier alinéa: ceux des
municipalités de villages cris, celui de la municipalité de la
Baie James, ceux des municipalités qui sont enclavées dans ce
dernier, celui de la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent et ceux des municipalités
constituées en vertu de la Loi sur la réorganisation municipale
du territoire de la municipalité de la Côte-Nord-d u-Golf
e-Saint-Laurent. "
Cet amendement, M. le Président, à l'article 10 du projet
de loi 14 vise à faire en sorte que le deuxième alinéa de
l'article 1 de la Loi sur l'organisation territoriale municipale vise
également toute municipalité constituée en vertu du projet
de loi 14 qui ne serait pas enclavée dans le territoire de la
municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Perron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 10 est adopté. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 10, tel qu'amendé?
M. Perron: Adopté.
Cessation de l'existence de Sa municipalité par lettres
patentes
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 tel qu'amendé
étant adopté, j'appelle i'article 11 et nous avons un papillon.
(11 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 11 papillonné, M.
le Président, se lit comme suit: L'article 11 du projet de loi 14 est
remplacé par le suivant: L'article 9 de la Loi concernant la
municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent est
remplacé par le suivant: "9. Le gouvernement peut, par lettres patentes
délivrées conformément à la section I du chapitre I
du titre II de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, faire cesser
l'existence de la municipalité créée en vertu de la
présente loi et rattacher son territoire à celui d'une
municipalité régionale de comté comme territoire non
organisé assujetti au chapitre II du titre I de la Loi sur
l'organisation territoriale municipale. "
Cet article 11, M. le Président, du projet de loi 14 introduit
dans la Loi concernant la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent une disposition habilitant le
gouvernement à faire cesser l'existence de la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent et faire de son territoire un territoire
non organisé se rattachant, le cas échéant, à celui
d'une municipalité régionale de comté qui l'administrerait
conformément à la Loi sur l'organisation territoriale
municipale.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
questions sur l'amendement? M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand on parle de la possibilité de rattacher
à une municipalité régionale de comté... Tout
à l'heure, on a semblé dire quelque part dans la discussion que
cela pourrait être une municipalité régionale de
comté. Cet article ne dit pas la même chose, il dit clairement que
ce qui reste pourrait être rattaché. Cela m'amène à
parler de l'administrateur. Je comprends que le territoire est globalement sous
la responsabilité d'un administrateur actuellement. Je reviens à
la question de tout à l'heure. Le fait qu'on peut rattacher à une
municipalité régionale de comté et c'est possible que cela
se fasse, cela pourrait être la municipalité régionale de
comté de Sept-Îles. Est-ce que c'est comme cela... Des
Sept-Rivières. On pourrait rattacher... Ce n'est peut-être pas
cela. Cela pourrait être une autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si le député est
retiré, on peut lui donner le nom du député. Ha, ha,
ha!
M. Dufour: Mais cela pourrait être rattaché à
une municipalité régionale existante. Donc, cela m'oblige
à poser cette question que si c'est rattaché à une
municipalité régionale existante, on entrevoit la
possibilité, à ce moment-ci, que le territoire, globalement, ne
pourrait pas être constitué en municipalité locale. Cela
pourrait être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II pourrait rester des parties de
territoire.
M. Dufour: À ce moment-là, ce n'est pas
problématique. Supposons qu'il y ait cinq municipalités locales,
il y a une bonne partie du territoire qui n'est pas rattachée. À
ce moment-là, si c'est rattaché à une muncipalité
régionale de comté, cela veut dire que l'administrateur peut
continuer, mais TNO. C'est attaché à des TNO. L'administrateur ne
pourrait plus être là et cela fonctionnerait quand même.
C'est la municipalité régionale de comté qui deviendrait
l'administrateur des territoires non organisés qui demeureraient.
À ce moment-là, cela amène la question à savoir
qu'il n'y a pas de garantie que l'administrateur va toujours représenter
ce milieu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Non. Tout à l'heure, la question était
bien claire. Qui va payer cette personne? Vous m'avez dit: C'est le
ministère. S'il n'y est pas, il ne travaillera pas et on ne le paiera
pas. Mais si la moitié du territoire demeurait et que
ce soit rattaché à une municipalité
régionale de comté... La municipalité régionale de
comté ne fait pas de miracle. Quand elle administre un territoire, elle
charge les coûts au prorata à celles qui restent. Comme il n'y a
pas d'administrateur, il y aurait des coûts potentiellement importants.
Bien oui, à cause des distances. On ne peut pas administrer la
Côte-Nord dans un bureau de Québec. La preuve, c'est
qu'actuellement il y a un administrateur de nommé dans ce coin-là
pour faire le travail. Il y a sûrement des coûts de transport, de
rencontres, etc. Cela pourrait tomber sur la municipalité
régionale de comté. Je ne sais pas si vous avez des
réponses par rapport à cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai la même réponse
qui s'applique ailleurs au Québec lorsqu'on se retrouve face à
des territoires non organisés.
M. Dufour: Sauf que les municipalités régionales de
comté ont été faites dans l'ensemble du Québec par
consultation, par volonté des élus locaux et du gouvernement.
Oui, il y a eu des ententes, des négociations, des ratifications, des
décrets, etc. Donc, il y a eu une volonté...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): N'oubliez jamais le dernier
mot.
M. Dufour: Oui, cela s'est fait dans notre camp. On est bien
placés pour le faire. On ne peut pas dire que tout est parfait, iI y a
encore des choses à améliorer et à sanctifier, comme on
dit. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oh!
M. Dufour: Dans ces cas-là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut les béatifier avant
de les sanctifier.
M. Dufour: Bien oui parce qu'on parle des... Je n'oublie jamais
le nom de la personne à qui je parle. Ha, ha, ha! Il faut le
sanctifier...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'ils veulent y arriver un
jour.
M. Dufour:... et la béatifier.
Une voix: Ce sont les heures d'ouverture qui font...
Le Président (M. Sairrt-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Par rapport à cela... Ha, ha, ha!
M. Paradis (Matapédia): Est-ce que c'est saint
Pierre...
M. Dufour: II est proche de la porte.
M. Paradis (Matapédia):... qui détient les
clés de la porte du paradis?
M. Dufour: Cela doit être ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez le choix entre deux
paradis.
M. Dufour: La question est claire. Oui, on peut le faire enlever.
Mais, qu'est-ce qui arriverait dans un cas comme cela? Qu'est-ce qui arriverait
à l'administrateur par rapport à cela? Je ne m'inquiète
pas nécessairement du sort de l'administrateur, là on parle des
municipalités. Mais, qu'est-ce qui arriverait? Cela ne se fera pas en un
an. Cela pourrait prendre quelques années avant que cela n'arrive.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais si c'est la dernière
étape, finalement, s'il reste du territoire... La question peut
même être hypothétique. Si tout le territoire a
été municipalisé, la question ne se pose pas.
M. Dufour: Elle ne se pose pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si le territoire n'a pas
été complètement municipalisé, à partir de
ce moment-là, il se passe la même chose que ce qui se passe dans
les territoires non organisés ailleurs au Québec. Il n'y a pas de
disposition spéciale.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, pour la bonne
compréhension de l'amendement que vient d'apporter le ministre à
l'article 11, dans l'hypothèse, en cours de route, d'une localité
qui, mettons, s'appellerait Kégashka, qui est à 32 milles
à l'est de Pointe-Parent, donc à peu près 40 milles
à l'est de Natashquan. La population de Kégashka ne veut rien
savoir de la municipalisa-tion. Il y a à peu près 175 personnes
qui y demeurent. Là, parce qu'elle serait autonome et seule, cette
localité deviendrait municipalisée, avec ses quelque 175
personnes, elle refuserait. À ce moment-là, est-ce que le
ministre forcerait une municipalisation de Kégashka ou si cela irait
dans les TNO?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La question n'est pas claire. Si
les gens se sont municipalisés...
M. Perron: Non, non. Kégashka fait actuellement partie de
la municipalité de la Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent. En
cours de
route, lors de la municipalisation de certains territoires en
municipalité, Kégashka...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette partie-là n'est pas
municipalisée.
M. Perron:... refuse catégoriquement de se municipaliser
parce qu'elle considère que les coûts seraient trop
énormes, ou quoi que ce soit. À ce moment-là, le ministre
peut procéder et dire: Maintenant, à Kégashka, vous allez
être administrés par la MRC.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À partir de ce
moment-là, je pense qu'il a été convenu avec les gens du
milieu, au moins depuis 1985, que les secteurs qui ne voudront pas se
municipaliser demeureront des TNO.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le seul problème que je vois dans tout cela,
remarquez bien que ce n'est pas incompatible, c'est à cause...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il y en a juste un, c'est
correct.
M. Dufour: Non, c'est cela, c'est bien clair. Je ne vous en
souhaite pas plus non plus, mais on a essayé de vous aider à
régler ces problèmes-là. La seule chose qui va demeurer,
c'est que la municipalité régionale de comté qui aura
à administrer ce territoire va certainement avoir des exigences par
rapport à ce territoire. Il y a sûrement des coûts de
transport et de mise en place. Espérons que cela n'arrivera pas, parce
que ce serait une enclave qui ne serait pas correcte à mes yeux. Cela ne
devrait pas arriver comme cela. Mais, il y a le danger que... C'est une
possibilité qu'on soulève.
M. Perron: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Pour ajouter à ce que vient de dire le
député de Jonquière, je connais assez bien, même
très bien, les gens du milieu et je sais que dans
l'éventualité où une localité comme Kégashka
ne voudrait pas être municipalisée et qu'elle deviendrait, par la
bande, TNO administré par la MRC, Blanc-Sablon ou Saint-Augustin
n'adorerait pas payer pour l'administration de cette petite localité.
Ils s'objecteraient à tour de bras pour empêcher que cela se
fasse, pour empêcher que les autres localités paient la note par
le biais de la MRC. Cela, je le sais, pourrait venir. Alors, je mets le
ministre en garde sur cela, sur cette question.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le minis- tre.
M. Perron: Je doute que ça arrive, remarquez bien. Je vous
donne l'exemple de Kégashka, mais il y a deux hypothèses pour
celle-ci: soit de se joindre éventuellement à Natashquan et
Pointe-Parent ou encore de devenir autonome. Mais je crois que, pour le moment,
ils vont surtout prêcher pour l'autonomie. Ce n'est pas une
certitude.
M. Paradis Brome-Missisquoi): II est certain que demander
à une municipalité de payer pour une autre, c'est quelque chose
qui ne peut se faire facilement.
M. Dufour: Ce n'est pas normal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne blâmerais pas la
municipalité de refuser.
M. Perron: En tout cas, le ministre a été mis en
garde sur les hypothèses qui pourraient lui arriver en pleine face
à ce moment-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Effectivement, c'est la question de l'administrateur
qui est actuellement payé à 100 % par le ministère. Ces
montants-là, en fait, ont été consentis pour une meilleure
organisation territoriale. Il n'y a aucune garantie dans le projet de loi,
à ce que je sache, qui nous permette de penser que cet argent qui, dans
le temps, sera économisé, bien sûr, l'administrateur ne
sera pas là indéfiniment, mais il y aura des économies
gouvernementales. Est-ce qu'il y aura des coûts en retour? C'est bien
possible. Le fait qu'il soit en municipalité, ça va
peut-être amener d'autres coûts.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument. Nous avons
mentionné quelques-uns des coûts au cours de l'étude
article par article; on en a certainement oublié, mais à chaque
fois que nous les avons mentionnés, je pense que si l'on compare la
situation de ce coin du Québec avec d'autres coins, le gouvernement a
tenu compte des particularités. À chaque fois que vous avez
posé une question, c'est ce que l'on a tenté de faire. C'est
équitablement possible.
M. Dufour: C'est toujours le principe que lorsqu'on agit ainsi,
c'est pour les améliorer. Il y a une augmentation de coûts, on est
conscients de cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II est supposé y avoir une
amélioration de services, une démocratie.
M. Dufour: II y a des plus et des moins.
Les gens vont faire la part des choses et je ne peux pas me substituer
non plus à leur volonté. Je pense qu'ils l'ont manifestée
clairement. Le député de Duplessis est ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense, il est clair, qu'ils ne
veulent pas perturber la situation actuelle.
M. Perron: C'est clair.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ceci, est-ce que
l'amendement à l'article 11 est adopté?
M. Dufour: C'est dans ce sens que nous avons accepté de
collaborer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si le gouvernement
antérieur ne s'était pas traîné les pieds, on aurait
pu collaborer avec eux.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Perron: Je n'accepte pas cela. On n'a pas le droit - je n'ai
pas fini - on n'a pas le droit de soulever une question de privilège. Je
voudrais bien informer le ministre.
M. Dufour: Tout ce qu'il a fait là, c'est grâce
à ce qu'on avait déjà fait.
M. Perron: Justement. C'est qu'en 1979 il y a eu d'abord et avant
tout le parcours de certaines personnes en Basse-Côte-Nord du golfe
Saint-Laurent pour préparer des recommandations en fonction des voeux de
la population. Deuxièmement, la population avait demandé de ne
pas municipaliser, tant et aussi longtemps que certains problèmes ne
seraient pas réglés. Comme on ne pouvait pas tous les
régler dans la même journée, cela a pris plusieurs
années et encore aujourd'hui, le ministre a des problèmes avec
ça, avec certains dossiers qui n'ont toujours pas été
réglés.
Je voudrais bien que le ministre tienne compte que l'ancien
gouvernement, de 1980 à 1985, a investi un montant de plus de 60 000 000
$ dans différentes sphères d'activités en
Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent dans le cadre des projets
communautaires, ce qu'on appelle les salles communautaires dans le cadre de
routes municipales. Je voudrais bien qu'il parle à son collègue,
le ministre des Transports et ministre responsable du Développement
régional. Il comprendra beaucoup plus la situation et il n'aurait
peut-être pas dit ce qu'il a dit aujourd'hui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que le
député de Duplessis va être le premier, en toute
honnêteté et en toute transparence, à reconnaître que
l'actuel ministre responsable du Développement régional a
toujours accordé une attention toute particulière à cette
région du Québec, sans tenir compte de !a couleur, de la
représentation électorale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Si je comprends bien, les deux gouvernements ont assez
bien agi dans ce secteur d'activité, M. le Président. Mais qu'il
ne dise pas que l'ancien gouvernement n'a rien fait parce que j'en faisais
partie à ce moment. Il ne faut pas dire cela. Il y a des choses qui ont
été faites.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dupiessis, avec toute la iargeur d'esprit qu'on me connaît comme
président, j'ai énormément de difficulté à
relier le tout à l'amendement de l'article.
M. Perron: M. le Président, vous auriez dû dire cela
au ministre lorsqu'il est intervenu la première fois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, pour
faciliter les choses, je retire mes propos.
M. Perron: Ce qui est dit est dit.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 11 est adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 11 tel
qu'amendé est adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 12.
Entrée en vigueur de la loi
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La présente loi entre en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi). La
loi entrera en vigueur le jour de sa sanction.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Compte tenu que la population de la
Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent est unanime actuellement - je le
suis et d'autres personnes le sont aussi - est-ce que le ministre pourrait nous
dire la date approximative de l'entrée en vigueur de la loi? Je ne parle
pas des décrets parce que les décrets vont suivre la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sous réserve de
l'approbation par l'Assemblée nationale du
Québec - c'est toujours la réserve qu'il faut poser - les
lois qui seront adoptées au cours de la présente session sont
normalement sanctionnées dans les heures qui suivent par le
lieutenant-gouverneur. On connaîtra les procédures vers la fin de
la présente session. Lorsqu'il s'agit de sanctions au milieu d'une
session, parfois cela peut retarder de quelques jours, mais il n'y a pas de
délai indu habituellement quant à la sanction royale.
M. Perron: Donc, si je comprends bien le ministre, d'ici le 31
décembre, tout devrait être conclu, à moins que le
lieutenant-gouverneur ne tombe malade.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne peut pas présumer de
l'approbation et des votes à l'Assemblée nationale et des
priorités du leader du gouvernement. Il y a tellement
d'impondérables dans ce monde politique, M. le député. Je
tiens à vous assurer que, conscient des retards et des besoins, je vais
agir avec le maximum de célérité, de façon que ce
coin du Québec soit municipalisé le plus rapidement possible et
que la vie démocratique sur le plan municipal puisse enfin naître.
(12 heures)
M. Perron: Sur cette question, si le ministre veut parler
à son leader du gouvernement, en ce qui nous concerne, nous n'avons pas
d'objection à ce que d'ici la fin de semaine prochaine, tout soit
adopté. Sur cette question, je ne parle pas des autres lois. Je parle de
cette loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ne pourrait-on pas s'entendre sur
l'ensemble et profiter d'un congé de Noël plus étendu?
M. Perron: À ce moment-là, vous parlerez aux deux
leaders.
M. Dufour: Cela serait le plus mauvais service à vous
rendre. Vous savez bien que les lois que vous déposez ne sont jamais
parfaites.
La preuve, ce matin, on a encore au moins quelques papillons.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on revient sur l'article
2?
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que l'article 12 est adopté?
M. Perron: Adopté.
M. Dufour: Oui, mais il faut revenir à...
Le Président (M. Saint-Roch): Je rappelle maintenant
l'article 2 laissé en suspension au paragraphe 3. Nous étions
sensés avoir un papillon.
M. le ministre.
Application de certaines dispositions de la
Loi sur l'organisation territoriale
municipale (suite)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Faisant preuve de l'ouverture d'esprit qui caractérise l'actuel
gouvernement, nous acceptons une suggestion qui nous est proposée par
l'Opposition et nous soumettrions, ou on leur laisse la liberté de le
faire s'ils le veulent sur le plan de la procédure, l'amendement
suivant, à l'article 2, qui se lit comme suit: "L'article 2 du projet de
loi 14 est amendé par la suppression, dans la quatrième ligne du
deuxième alinéa, des mots ", pour le conclure". "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
proposé est adopté?
M. Perron: Oui, M. le Président. J'en prendrai même
la responsabilité.
Le Président (M. Saint-Roch): Proposé par M. le
député de Duplessis. Est-ce que l'amendement proposé par
M. le député de Duplessis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je sais qu'il n'a pas de secondeur
et je vois que le député de Jonquière hésite
à seconder, mais aux fins de l'enregistrement au Journal des
débats, je seconde.
Le Président (M. Saint-Roch): Secondé par M. le
ministre. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: Oui, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Voyez! J'avais raison, il a des
réserves.
M. Dufour:... parce que je n'ai pas terminé. Il y a autre
chose.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II est écrit à la dernière ligne
du deuxième alinéa: "Un écrit qu'il signe tient alors lieu
d'ordonnance en vigueur. " Qu'on ait retiré "pour le conclure"... Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu d'exprimer clairement que lorsqu'il y a conclusion
d'un accord, une négociation d'un accord, que cela soit fait par
ordonnance? Ce qu'on vient d'enlever n'est pas cohérent avec la
dernière ligne, d'après moi. On peut adopter, mais le fait qu'on
exclut "pour le conclure"... On dit à la fin: "Un écrit qu'il
signe tient alors lieu
d'ordonnance en vigueur. " Il n'y a pas de problè-me?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il n'y a pas de problème,
parce que si vous prenez l'article dans son ensemble, vous avez l'article 6 de
la loi constitutive qui est la règle de base et qui prévoit que
c'est fait par ordonnance. Maintenant, vous avez l'exception qui est contenue
à l'article 2 et qui dit: Malgré l'article 6 de la Loi concernant
la municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent,
l'administrateur n'est pas tenu de prendre une ordonnance pour proposer la
négociation d'un accord, pour demander un délai additionnel en
vue de sa conclusion ou pour donner un avis sur une proposition de modification
à l'accord. Un écrit qu'il signe tient alors lieu d'ordonnance en
vigueur pour ces gestes. Pour ce que l'on a enlevé de la conclusion d'un
accord, on doit obligatoirement se référer à l'article 6
de la loi. Cela procède obligatoirement par ordonnance.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Donc, à ce moment-là, pour la bonne
compréhension, un écrit ne peut pas tenir lieu de conclusion?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas. Je pense que c'est
clair.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe 3
tel qu'amendé est adopté7
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
i'article 2 tel qu'amendé est adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 14, Loi sur la réorganisation municipale du territoire de
la municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 14 tel qu'amendé est adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Sur ceci,
J'appelle maintenant le projet de loi 53.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On suspend deux minutes.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 5)
(Reprise à 12 h 8)
Projet de loi 53
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre s'il vous
plaît.
La commission reprend maintenant ses travaux pour entamer l'étude
du projet de loi 53, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec concernant la paroisse de Saint-Dunstan-du- Lac-Beauport.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires? M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, M. le Président, les
remarques préliminaires ont été exposées de part et
d'autre au moment de l'adoption du principe du projet de loi, et comme je n'ai
pas d'amendement à proposer à ce stade-ci, la loi étant
quasi parfaite, M. le Président, je proposerais qu'on procède
immédiatement.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je vais être obligé de prendre la parole
du ministre dans ce cas-là. C'est une loi parfaite, c'est la
première fois que j'en vois une dans trois ans.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai dit quasi parfaite.
Le Président (M. Saint-Roch): Quasi parfaite. Alors sur
ceci, j'appelle l'article 1.
Articles de concordance
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je vais
tenter de donner, si l'Opposition le permet, les explications qui valent pour
les articles 1 à 8. Finalement, il s'agit d'articles de concordance, en
ce qui concerne les articles 1 à 8. Je serais prêt à
répondre à toutes les questions de l'Opposition. On pourrait
prendre le temps de tout lire, mais on m'indique qu'il s'agit strictement
d'articles de concordance. On peut les passer un à un par mesure de
prudence. Cela va? L'article 12.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 1, est-ce
qu'il y a des interventions? Non? Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article
2?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article
3?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article
4?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article
5?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article
7?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article
8?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour expliquer les sept
autres.
M. Dufour: Bien c'est cela, parce que j'allais vous poser des
questions. Allez-y.
Exclusion du territoire en matière
d'assainissement des eaux
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais prendre le temps, M. le
Président. L'article 8, qui se lit comme suit: "L'article D de cette loi
est abrogé". L'article 8 abroge donc l'article D de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec. Ce faisant, il exclut le territoire
de la paroisse de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport du territoire de la
communauté aux fins de la compétence de cette dernière en
matière d'assainissement des eaux. En effet, la mention de cette
paroisse constitue la seule différence entre les annexes A et D de la
loi. Si on se contentait de retirer cette mention pour réaliser
l'objectif du présent projet de loi, c'est-à-dire le retrait de
Saint-Dunstan, on se retrouverait inutilement avec deux annexes identiques.
C'est pourquoi il y a lieu d'abroger l'article D. Ainsi, il n'y a plus de
territoire spécial aux fins de l'assainissement des eaux. La
Communauté urbaine de Québec n'a qu'un territoire à toutes
fins et c'est celui décrit à l'annexe A.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Article
9.
Contrat relatif à la réception des
eaux
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 9, M. le
Président, constitue la contrepartie de l'article 8. Le territoire de la
paroisse de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport n'étant plus assujetti
à la compétence de la Communauté urbaine de Québec
en matière d'assainissement des eaux, il faut transformer en relation
contractuelle ce qui est annuellement une situation imposée par la loi,
c'est-à-dire la réception par la Communauté urbaine,
moyennant paiement, des eaux usées de Saint-Dunstan.
L'article 9 ordonne donc aux deux organismes de conclure un contrat sur
ce point, conformément à l'article 137 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec. Cet article permet à la
communauté et à une municipalité qui n'en fait pas partie
de conclure un contrat par lequel la première s'engage à
recevoir, en vue de leur traitement, les eaux usées de la seconde.
Comme les usines d'épuration des eaux de la Communauté
urbaine de Québec ne sont pas encore construites, le contrat pourra
prévoir que le traitement des eaux est différé et que
pendant un certain temps, la seule obligation de la communauté sera de
recevoir, sans les traiter, les eaux usées de la paroisse.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, dans cet endroit, ils sont
déjà raccordés avec la Communauté urbaine. Donc, le
traitement des eaux se fait. Les investissements qui ont été
faits dans la municipalité, l'ont-ils été
dernièrement ou il y a plusieurs années? Est-ce qu'il y a des
coûts...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au début des années
soixante.
M. Dufour: Au début?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chauveau.
M. Poulin: Les travaux ont été faits au cours des
années soixante à soixante-cinq.
M. Dufour: Vous voulez dire qu'en principe, au point de vue des
immobilisations, il n'y aurait pas de dette?
M. Poulin: Non.
M. Dufour: Cela serait à payer, en fait, leur
partie...
Une voix: C'est ce que je cherche.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II restera des pécadilles
à régler.
M. Dufour: Actuellement, la négociation est
enclenchée?
M. Poulin: Oui, depuis 1986.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ils se sont même entendus.
Ils se sont déjà entendus.
M. Dufour: Ils se sont déjà entendus.
M. Poulin: Ils se sont entendus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chauveau?
M. Dufour: Si je comprends bien, il y aurait la partie de
l'opération sur laquelle il faudrait s'entendre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Quant aux limites, à quel endroit est-ce que la
participation de la CUQ fonctionne par rapport à l'autre? Vous me dites
que tout est correct, que tout est arrangé. J'espère que la
Commission municipale, comme je l'ai dit, n'aura pas à s'immiscer dans
cela - à bon droit, si elle le fait - mais espérons qu'elle ne le
fera pas et que les municipalités s'entendront là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
9 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article
10.
Ininterruption de la réception des eaux
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 10 fait en sorte qu'il
n'y ait pas d'interruption de service de réception des eaux usées
de Saint-Dunstan en cours de période intermédiaire entre
l'entrée en vigueur du projet de loi et la conclusion du contrat ou la
prise de décision de la Commission municipale du Québec.
M. Dufour: Est-ce qu'il serait possible d'ajouter...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière?
M. Dufour: Dans la municipalité, si j'ai bien compris les
explications lors de l'adoption ou de la prise en considération en
première lecture, il y avait seulement le sixième de la
municipalité qui était...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela, desservi.
M. Dufour: Des gens. C'était la population.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le sixième de la
population.
M. Dufour: Est-ce qu'il serait possible que l'ensemble du
territoire sort rattaché ou si cela devrait faire partie d'un autre
service.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela devra faire partie d'un autre
service à cause de la topographie, etc... On m'indique que pour passer
les conduites à cet endroit - pour qu'on se comprenne bien - cela serait
plus facile d'avoir un autre concept que de le relier au concept existant.
M. Dufour: Mais il pourrait y avoir plus de monde dans le
territoire concerné. Il pourrait s'y ajouter des
propriétés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chauveau.
M. Poulin: Dans le sixième du territoire qu'ils vont
desservir, il peut y avoir des propriétés, mais le
problème majeur...
M. Dufour: Il pourrait y avoir des propriétés
supplémentaires, ajoutées.
M. Poulin: C'est cela. Le problème majeur...
M. Dufour: Donc, cela pourrait faire partie de l'entente. Cela va
faire partie de l'entente.
M. Poulin: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va faire
partie de l'entente et on me dit que les possibilités d'expansion
ne sont pas importantes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 11.
Entrée en vigueur de la loi
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 11 prévoit que le
projet de loi entrera en vigueur le 1er janvier 1989 afin que le changement de
régime concernant la réception des eaux usées de
Saint-Dustan-du-Lac-Beauport coïncide avec le début d'un nouvel
exercice financier.
M. Dufour: Le Jour de l'an. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi 53, Loi modifiant la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec concernant la paroisse de
Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 53 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce qu'il
y a des remarques de conclusion? M. le ministre?
M. Poulin: Quant à Chauveau, c'est clair.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je pense
qu'il s'agit d'un projet de loi qui répond, au moins sur le plan des
principes, aux voeux exprimés par deux parties qui étaient
régies par une loi pour faire affaire ensemble. Ces deux parties, sur le
plan contractuel, pourront s'ajuster plus facilement encore et je souhaite,
comme l'a souhaité l'Opposition, qu'elles le fassent sans l'intervention
de la Commission municipale de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Si la Communauté urbaine de Québec
fonctionnait tout le temps de cette façon, on en serait bien
heureux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II se vendrait moins de journaux
aux kiosques touristiques de Québec.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Cela doit être la faute de
quelqu'un, ça.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ceci, la commission
ayant maintenant accompli son mandat, soit de procéder à
l'étude des projets de loi 14 et 53, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 18)