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(Dix heures huit minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 99, Loi modifiant la Loi sur la
qualité de l'environnement et d'autres dispositions
législatives.
Est-ce que nous avons des remplacements ce matin, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
La Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
secrétaire. Nous en sommes maintenant aux remarques
préliminaires. M. le ministre, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Lincoln: Non, M. le Président. Je pense qu'on a fait le
débat en Chambre déjà. Je vais m'astreindre à
travailler à l'étude article par article, à moins que le
député de Verchères n'ait des questions spécifiques
avant qu'on commence. Je n'ai pas de commentaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Verchères, aucune remarque
préliminaire?
M. Charbonneau: Je n'ai pas de remarques
préliminaires.
Loi sur la qualité de l'environnement
Le Président (M. Saint-Roch): J'en conclus que nous sommes
prêts à procéder à l'étude du projet de loi.
J'appelle l'article 1. M. le ministre.
Définitions
M. Lincoln: À l'article 1, il y a un changement. On ajoute
dans l'article 1 les mots "pneus hors d'usage" dans la définition de
"déchet", parce que, dans la présente loi, la définition
de "déchet" n'inclut pas les pneus hors d'usage. Ceci permettra au
gouvernement, par le biais de la réglementation, d'assurer la gestion
d'amoncellements de pneus hors d'usage. En fait, c'est un dossier dont les deux
côtés de la Chambre sont tout à fait au courant. Il faut
à tout prix avoir une réglementation pour couvrir les
amoncellements de pneus et les mesures de sécurité qui doivent
être prises. C'est pourquoi c'est essentiel d'ajouter cela ici.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions, M. le député de Verchères?
M. Charbonneau: Je n'ai pas d'objection, au contraire, sauf que
je voudrais bien comprendre. En incluant ces mots dans la définition de
"déchet", cela va vous permettre de faire une
réglementation...
M. Lincoln: Oui.
M. Charbonneau:... ce que vous ne pouvez pas faire
actuellement.
M. Lincoln: Ce qu'on ne peut pas faire actuellement parce que la
définition de "déchet" n'inclut pas cela. Cela Inclut toutes
sortes de choses: détritus, ordures ménagères, cadavres
d'animaux, carcasse de véhicule automobile. Malheureusement, cela
n'inclut pas "pneus hors d'usage". On n'a aucun pouvoir dans la loi de
réglementer les pneus hors d'usage. On peut faire des actions
spécifiques, mais chaque fois il faut aller au Conseil des ministres
parce qu'on ne peut pas avoir de réglementation si on n'a pas un pouvoir
habilitant.
M. Charbonneau: Mais, actuellement, les dépotoirs de pneus
ou les dépôts de pneus comme Saint-Amable ou les autres qui
existent...
M. Lincoln: Ils ne sont pas régis par une
réglementation. Ils sont régis par des politiques, des
directives, mais il n'y a pas de réglementation comme telle.
M. Charbonneau: Donc, qu'est-ce qu'ils ont? Des permis
municipaux?
M. Lincoln: Ce qui arrive, c'est que les municipalités
donnent des permis. Nous avons des normes qui s'appliquent à cela.
Alors, on les régit à travers cela. Mais on veut aller beaucoup
plus loin. On veut avoir une réglementation, mais on ne peut pas tant
qu'on n'inclut pas les pneus hors d'usage dans l'article.
M. Charbonneau: Quelle est la différence entre les normes
actuelles et celles qui viendraient d'une réglementation
spécifique? Quand vous dites: Actuellement, on a des normes. Quelles
sont-elles si elles ne sont pas appuyées sur une
réglementation?
M. Lincoln: C'est le problème.
M. Charbonneau: En fait, c'est que vous n'avez pas de normes.
M. Bissonnet (Robert): On peut avoir des espèces de
directives et un cadre dans lequel on demande aux gens d'agir, mais ce n'est
pas...
M. Lincoln: Sans quoi, on ne donne pas
l'autorisation. Là où on a notre bâton, nous, c'est
qu'on ne donne pas d'autorisation tant qu'ils ne se conforment pas à
certains critères.
M. Charbonneau: Quelle autorisation avez-vous à donner si
ce n'est pas dans la définition?
M. Lincoln: On est obligé de donner une autorisation en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, à l'article
22. Par exemple, une municipalité arrive et dit: On a envie de...
À Franklin, ils ont un site de 358... Des gens demandent un permis de la
municipalité et demandent aussi l'autorisation du ministère de
l'Environnement. Alors, là, on leur dit: Bon, si vous acceptez certains
critères, comme la hauteur du tas, etc., c'est acceptable. Mais ce n'est
pas systématique, tandis que, dans une réglementation, on peut
mettre tous ces critères-là. Une réglementation a force de
loi.
M. Charbonneau: Et les dépôts qui existent
actuellement?
M. Uncoln: Les dépôts existants, les
dépôts sauvages, on est obligés de les contrôler
maintenant. On a fait ajouter...
M. Charbonneau: Autrement dit, il n'y a pas eu de normes. Ils
n'ont pas respecté les normes ou il n'y a même pas eu de
normes.
M. Lincoln: II n'y en a jamais eu au Québec. Les seules
qu'on avait, c'étaient des normes un peu négatives, si vous
voulez, où on disait aux gens: Vous n'avez pas le droit d'enfouir des
pneus qui ne sont pas déchiquetés. Mais c'est cela, le
problème. Si on ne les enfouit pas, qu'est-ce qu'on fait avec? Alors
là, les gens les ont déposés un peu partout. Chaque fois
qu'il faut agir, on est obligé d'aller au Conseil des ministres, dans la
loi qui a changé, dans le règlement qui a changé. Au
règlement sur les déchets dangereux, on a fait ajouter une
section pour permettre de contrôler les accumulations de pneus,
c'est-à-dire de prévoir des inspections. Pour tous les tas qui
sont en première instance d'inspection, ce sont 25 000 pneus et
après cela on va y aller à 10 000 pneus.
M. Charbonneau: Quand cela s'est-il fait?
M. Lincoln: Cela s'est fait en septembre. M. Charbonneau:
Après Saint-Basile?
M. Uncoln: Après Saint-Basile. Mais une
réglementation systématique régulière pour
contrôler les pneus, il n'y en a pas. Alors, il faut en avoir à
tout prix. Si on ne met pas les pneus hors d'usage dedans, il n'y a aucune
définition maintenant qui est assez spécifique pour nous donner
ce pouvoir.
M. Charbonneau: Si on ajoute cela dans la loi et que la loi est
sanctionnée avant Noël, est-ce qu'il y a déjà une
réglementation en préparation?
M. Lincoln: Je ne sais pas quel est l'échéancier
pour les pneus hors d'usage. Il y a toutes sortes de travaux qui sont en train
d'être faits pour avoir une politique qui couvre les pneus hors d'usage,
incluant une consigne. On est en train de suivre le Wisconsin, le seul
État qui a fait quelque chose d'assez poussé. On est en train
d'étudier cela pour le mettre dans la réglementation. Mais quand
pourra-t-on le faire exactement? Le plus tôt possible, mais je ne sais
pas quand.
M. Charbonneau: Autrement dit, il n'y a pas de règlement
en rédaction?
M. Lincoln: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): II y a actuellement des gens qui
travaillent là-dessus, mais ce n'est pas, je veux dire...
M. Lincoln: Au stade d'être prêt.
M. Bissonnet (Robert): C'est cela. C'est au stade où on
est en train de le préparer. Ce n'est pas encore...
M. Charbonneau: II n'y a pas de travail d'écriture
législative ou réglementaire actuellement?
M. Bissonnet (Robert): On n'est pas encore rendu à ce
niveau-là. Il faut s'assurer des normes qu'on veut mettre dedans, que ce
soit bien correct. Vous parliez tantôt des directives. Je sais
qu'à Franklin iI y a un entrepreneur qui s'est soumis volontairement
à des normes qu'on lui a édictées pour, en tout cas, les
distances entre les tas de pneus et tout cela. On tend vers cela au niveau
réglementaire. Cela va bien quand ce sont des nouveaux, mais quand ce
sont des anciens...
La Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: En tout cas, si le ministre me le permet
encore.
M. Lincoln: Mais oui.
M. Charbonneau: Quand il y a eu le truc sur les déchets,
la consultation sur les déchets l'an dernier...
M. Lincoln: Oui, les pneus sont inclus dedans.
M. Charbonneau: Les pneus étaient inclus dedans et on
devait avoir, à la fin du printemps, une politique de gestion des
déchets.
M. Lincoln: Oui.
M. Charbonneau: On apprend aujourd'hui que, finalement, on n'est
pas très avancé sur les pneus. (10 h 15)
M. Lincoln: Non, ce n'est pas exact du tout. Ce qui arrive, c'est
que, pour la politique, on sait exactement où on s'est dirigé,
mais il y a une grande différence entre une politique et une
réglementation. On a des Idées pour une politique de pneus,
où on va aller, par exemple, mais, c'est un travail immense, plus on
fouille dedans. On a d'abord été étudier tout ce qui s'est
fait ailleurs, et l'endroit où les gens sont allés le plus loin
possible, c'est le Wisconsin où on a publié une politique l'an
dernier ou cette année.
Ce qui arrive, c'est qu'il faut contrôler tous les
concessionnaires d'automobiles. Tout cela demande une vaste organisation. On
peut très bien avoir une politique sur les pneus; avant cela, il faut
mettre en place un système où chaque nouvelle automobile qui
arrive, parce que les pneus sont déjà dessus... Auparavant, on
avait eu des idées de différentes juridictions qui disaient: Tout
ce que vous faites, vous contrôlez les compagnies de pneus, mais ce n'est
presque rien parce que toutes les automobiles arrivent équipées
de pneus. Il faut que vous touchiez tous les concessionnaires d'automobiles au
Québec. C'est un vaste réseau. Prenez votre propre ville, ou
Montréal, il y en a des centaines et des centaines. Il faut avoir un
système de collection au moment où chaque automobile arrive, un
système de frais de consigne, sans doute 4 $ par pneu ou quelque chose
comme ça, pour pouvoir gérer les déchets ensuite, le
recyclage ou autre.
Tout cela est en train d'être mis en place au ministère,
avec la version finale de la gestion intégrée des déchets.
Mais, de toute façon, la politique ne voudra pas dire grand-chose si on
n'a pas une réglementation pour l'appuyer. La réglementation sera
surtout pour le contrôle des déchets.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Charbonneau: Je voudrais juste signaler au ministre que, dans
la définition actuelle des déchets, on parle, par exemple, des
rebuts pathologiques et là encore, finalement... Là, on ajoute,
pour pouvoir se donner une réglementation, dans le cas des rebuts
pathologiques, il est déjà là et on n'en a pas encore, de
réglementa- tion. J'espère juste qu'on va se retrouver dans un
délai plus court que plus lointain avec une réglementation parce
que, finalement, ça ne voudra pas dire grand-chose que, aujourd'hui, on
ajoute un terme dans la loi qui donne une poignée au ministre pour
intervenir si, finalement, il n'intervient pas.
M. Lincoln: Écoutez, tout ce qu'on fait, c'est qu'on
essaie de travailler aux priorités. Faire une réglementation,
vous semblez dire... C'est un travail Immense, immense, on a travaillé
aux règlements sur l'agriculture, il y en a un qui est maintenant en
deuxième publication et l'autre s'en vient. Une réglementation
comme ça, ça prend je ne sais pas combien de légistes.
C'est un gros travail. On a des priorités pour essayer de le faire le
plus vite possible.
M. Charbonneau: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Lincoln: A l'article 2, ce qui est arrivé, c'est que
nous n'avions pas de pouvoir, dans la Loi sur la qualité de
l'environnement, de conclure des accords avec des organismes internationaux en
matière de protection de l'environnement. En l'incluant... Je vais vous
donner un exemple: on vient de conclure un accord avec la Hollande et on
n'avait aucun pouvoir de le faire dans la loi. Cela a été tout un
exercice qui a duré au moins deux ans. Nous voulons nous donner des
balises pour nous donner ces pouvoirs, surtout dans le domaine industriel, on
va aller chercher des échanges technologiques, etc., avec d'autres
organismes ailleurs. Cela nous donne des pouvoirs de le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Je ne comprends pas que vous ne les ayez pas...
Je n'ai pas d'objection, au contraire, mais je ne comprends pas que, dans le
texte actuel, ce n'était pas déjà inclus: "conclure, avec
l'autorisation du gouvernement, tout accord avec tout gouvernement ou organisme
gouvernemental, conformément aux intérêts et aux droits du
Québec, afin de faciliter l'exécution de la présente
loi*.
M. Lincoln: Là, on a ajouté "ou international"
parce que...
M. Charbonneau: Organisme gouvernemental ou International.
M. Lincoln: Ou international. Cela peut être un organisme
non gouvernemental, ça peut être, par exemple, une agence des
Nations unies ou autre. Pardon?
M. Charbonneau:...
M. Lincoln: Cela peut être un gouvernement, mais ça
peut être aussi un organisme, un ONG ou une organisation internationale
des Nations unies avec lesquels on veut conclure une entente quelconque.
M. Charbonneau: Oui, un ONG. M. Lincoln: La commission
mixte. M. Charbonneau: Cela va.
La Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Charbonneau: Attendez. L'article 2, c'était le premier
paragraphe. Le deuxième: "par l'addition, après le paragraphe i
du troisième alinéa, du suivant: "j) élaborer et mettre en
oeuvre un programme visant à réduire... " Autrement dit, c'est
l'attestation, le programme d'attestation, en fait, le programme de rejets
industriels. Autrement dit, vous avez fait...
M. Bissonnet (Robert): De réduction des rejets.
M. Charbonneau: Oui, de réduction des rejets. Vous l'avez
fait sans avoir les pouvoirs. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Ah! on ne l'a pas mis en oeuvre, la politique vous le
dira. Nous ne pouvons pas la mettre en oeuvre si on n'a pas ça.
M. Charbonneau: Bon. Sauf que vous l'avez élaborée,
vous.
M. Lincoln: Oui, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Très bien. Le
paragraphe...
M. Charbonneau: Vous n'avez pas attendu d'avoir votre loi,
quoi!
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 2 est
adopté?
M. Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Salrrt-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 2 est adopté?
M. Charbonneau: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Le droit à la qualité de l'environnement
et à la sauvegarde des espèces vivantes
J'appelle l'article 3. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Charbonneau: Bien...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Une chose qui m'inquiète dans ceci, c'est
que, finalement, on accorde une espèce d'immunité. À
partir du moment où une entreprise est inscrite dans la dynamique du
programme, on ne peut plus rien faire. C'est comme si, finalement, une fois que
quelqu'un est inscrit au programme ou a une certaine autorisation, qu'il est
embarqué dans le processus, il avait l'immunité. Après
ça, il peut bien dire au ministre et au gouvernement: Écoutez,
vous m'avez donné le O. K., vous me sacrez patience.
M. Lincoln: Seulement s'il est conforme.
M. Bissonnet (Robert): En fait, la différence...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet, oui.
M. Bissonnet (Robert):... avec l'article actuel, c'est qu'il
existe déjà dans la réglementation et qu'on l'ajoute pour
le programme et l'attestation d'assainissement, parce qu'il existe
déjà à 197.
M. Charbonneau: II me semble que ce n'est pas... Moi, ce que je
crains, c'est qu'à un moment donné, même s'il y a eu
attestation d'assainissement, il pourrait y avoir une situation d'urgence qui
nécessite une intervention de ta cour, une injonction demandée,
et que la cour ne puisse pas intervenir parce qu'il y aurait eu une
attestation. Autrement dit, quand on émet l'attestation, il y a une
période de réalisation et, avant que ça soit
complété, ça peut prendre un certain temps, il pourrait
arriver une urgence qui nécessiterait une demande d'injonction et
là, tout à coup, le tribunal ne pourrait pas être saisi de
la demande d'injonction parce qu'on dirait qu'on a une attestation...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): En fait, c'est que ça n'a pas
nécessairement pour effet d'enlever ce que j'appellerais l'Injonction de
droit commun, cela demeure quand même.
M. Charbonneau: Bien, regardez, vous dites: "Un juge de la Cour
supérieure peut accorder une injonction pour empêcher tout acte ou
toute opération... ", ce qui est un peu général,
finalement. Puis, après ça, vous dites que l'article 19. 2 ne
s'applique pas s'il y a eu, par exemple, une attestation d'assainissement de
délivrée.
M. Bissonnet (Robert): Oui.
M. Charbonneau: Cette attestation ne veut pas
nécessairement dire que tout ce qui doit être fait a
été fait.
M. Bissonnet (Robert): En principe.
M. Charbonneau: II y a eu une négociation qui s'est
déroulée. Il y a eu une discussion qui a été... On
va l'exclure des rangs, lui. À jeun le matin, ce n'est pas...
Finalement, on se retrouve avec le risque qu'on ne puisse pas avoir
d'injonction. Parce que l'attestation, cela ne veut pas dire qu'on a
terminé le travail. Cela veut dire qu'on s'est entendu pour faire un
certain type de choses. Le gouvernement a proposé, l'entreprise
également et, finalement, ça va, on s'entend. Il y a une
attestation d'assainissement qui est émise.
M. Bissonnet (Robert): Oui.
M. Charbonneau: Cela ne veut pas dire que ce qu'il y a à
faire est complété.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet?
M. Bissonnet (Robert): C'est ça. Remarquez que je suis au
ministère seulement depuis le mois de mai, mais je pense que l'inclusion
de cet article, c'était, dans certains cas, pour éviter que des
industries ou des personnes subissent des recours alors qu'elles respectaient
toute une réglementation. Mais, à mon sens, depuis que je suis
là, on n'a pas eu à s'en servir. Du moins, il n'y a pas eu de
problème avec ça.
M. Charbonneau: Je sais bien que... Remarquez que votre
ancienneté, comme vous dites, n'est pas nécessairement garante de
ce qui s'est...
M. Bissonnet (Robert): Je suis vieux au gouvernement, mais...
M. Charbonneau: Oui, je comprends, mais au ministère,
non.
M. Bissonnet (Robert): Oui.
M. Charbonneau: La loi, elle, va durer longtemps.
M. Bissonnet (Robert): Oui.
M. Charbonneau: Généralement plus longtemps que
vous et moi; du moins, on peut l'espérer.
Donc, le danger que je vois, c'est qu'on empêche une injonction
qui serait justifiée pour éviter des recours abusifs. Autrement
dit, on ne veut pas que tout le monde puisse prendre une injonction s'il y a un
processus qui est entamé et qui est correct.
À l'inverse, il pourrait arriver des situations qu'on n'anticipe
pas actuellement qui nécessiteraient, malgré le fait qu'il y a un
processus d'enclenché sur lequel tout le monde s'est entendu, une
intervention de la cour. Là, on ne pourrait pas l'obtenir. Ce qui veut
dire qu'il faudrait, encore là, seulement fonctionner avec la bonne foi
des partenaires.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): Mais ce qu'il ne faut quand même pas
oublier, c'est que les articles 19. 1 à 19. 7 créent une
espèce de droit à un environnement qui est correct et que,
lorsque, par exemple, des gens vont prendre des Injonctions, s'ils visent
effectivement quelque chose qui ne serait pas conforme, qui ne serait pas en
contravention avec ce qui a déjà été
autorisé, tout le temps, les injonctions sont libellées à
partir de l'article 19. 1 qui permet de le faire. Mais il y a quand même
toujours la possibilité, à mon avis, d'y aller plus
généralement par le recours général qui pourrait
faire allusion à ça, mais qui ne serait pas nécessairement
basé là-dessus.
M. Lincoln: M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln:... j'aurais voulu, peut-être, poursuivre avec
quelque chose. Je ne sais pas si vous avez la loi existante.
Des voix: Oui.
M. Lincoln: Vous regardez 116. 2. C'était ça, le
gros problème. À 116. 2, c'était ça le gros
problème qui est arrivé. Ce n'était pas ici.
M. Charbonneau: Oui. Je l'avais vu. Aucune poursuite ne peut
être Intentée pour une Infraction à l'article 20
relativement a l'émission, au dépôt...
M. Lincoln: On va biffer cela, n'est-ce pas?
M. Bissonnet (Robert): Je pense qu'il y a une modification
à 116. 2.
M. Uncoln: On a modifié...
M. Bissonnet (Robert): On a quelque chose
de prévu là-dessus.
M. Lincoln: II y a une modification.
M. Charbonneau: Oui, c'est ça, mais vous avez... En
passant, avez-vous des amendements?
M. Lincoln: Oui, il va y avoir des amendements. On va vous les
donner presque tout de suite.
M. Charbonneau: Parce que 116. 2, vous le remplacez par un autre
qui ne porte pas du tout sur ça.
M. Lincoln: 116. 2.
M. Charbonneau: 116. 2, vous le remplacez à l'article 24
par un article qui dit: "Le responsable d'une source de contamination qui ne
provient pas de l'exploitation d'un établissement industriel visé
à l'article 31. 10 peut soumettre au ministère un programme
d'assainissement pour approbation. " Cela n'a aucun rapport avec les
poursuites.
Vous dites que vous enlevez 116. 2.
M. Lincoln: Non, mais on enlève la notion
d'indemnité ou de poursuite à 116. 2.
M. Bissonnet (Robert): L'article 24 du projet...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert):... est remplacé. Dans le projet 99,
l'article 1 16. 2 est remplacé.
Une voix: L'immunité qu'il y avait là
disparaît.
M. Bissonnet (Robert): C'est ça. Il n'y a plus
d'immunité.
M. Lincoln: Vous voyez, c'était là qu'était
le problème.
M. Charbonneau: "... dans le cas où celui-ci a soumis un
programme d'assainissement qui a été approuvé par... "
Je comprends que vous enlevez ça. (10 h 30)
M. Lincoln: À ce moment-là, ce qui arrive, c'est
que, demain matin, il faut aussi que quelqu'un puisse signer un programme
d'assainissement dans les balises, etc., et sente que, pendant qu'il l'a
signé de bonne foi et qu'il respecte toutes les... S'il est non
conforme, on peut prendre des procédures contre lui. Mais, en même
temps on ne le laissera pas ouvert à toutes sortes d'injonctions,
peut-être des rapports du public, quand lui a accepté, de bonne
foi, de se soumettre à un programme d'assainissement avec des normes et
des balises. Dans l'article 116. 2, cela ouvrait complètement la porte
tandis que là on regarde la notion de non-conformité. C'est
purement par rapport aux demandes d'injonction. Cela n'a rien à faire
avec les poursuites, etc. L'autre était un article qui ouvrait, vous ne
pouviez jamais toucher les compagnies.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article...
M. Lincoln: Excusez, un instant! À l'article 31. 26, il a
tout le pouvoir d'intervenir là-dessus.
M. Charbonneau: "Le ministre peut, de sa propre initiative,
modifier une attestation d'assainissement... "
M. Lincoln: On peut la suspendre, la changer.
M. Charbonneau: Sauf qu'il faut que vous le fassiez avec vos
partenaires.
M. Uncoln: Oui, d'accord.
La Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 3?
M. Charbonneau: Je présume que, lorsqu'il y a eu un cas de
révocation d'attestation, cela ne tient plus. Donc, à ce
moment-là, il pourrait y avoir Injonction.
M. Lincoln: Oui, tout à fait.
M. Charbonneau: Ou une suspension, même.
M. Bissonnet (Robert): Oui, parce qu'il n'a pas été
conforme.
M. Charbonneau: Ou, même s'il n'y a pas de suspension, si
c'est prouvé que ce n'est pas conforme.
M. Lincoln: S'il n'est pas conforme, à ce
moment-là, le pouvoir d'injonction reste.
M. Charbonneau: C'est-à-dire que, devant le tribunal, il
faudrait invoquer la non-conformité et, à la limite, on pourrait
accepter une injonction interlocutoire avant d'obtenir une injonction
permanente.
M. Lincoln: Prouver que la démonstration est non conforme,
autrement, cela rendrait le système presque impossible à
gérer pour servir.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
3 est adopté?
M. Charbonneau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
La protection de l'environnement
J'appelle l'article 4.
M. Lincoln: M. le Président. Si vous me le permettez,
à l'article "four"...
M. Charbonneau: C'est fort!
M. Lincoln: Ha, ha, ha! Nous pourrons discuter de l'alinéa
qui est dans le présent article 4 et l'expliquer. Nous voulons proposer
deux ajouts à l'article 4 et je vais expliquer à M. le
député de Verchères ce qui en est. Lorsqu'on a
présenté notre projet de loi au comité législatif,
pour la deuxième fois d'affilée, parce que cela avait
été fait pendant la Loi sur les pesticides aussi, le
comité législatif nous a rappelé que le ministère
de l'Environnement est le seul où tous les pouvoirs qui étaient
inscrits dans la loi étaient des pouvoirs reliés au sous-ministre
et non au ministre. Le comité législatif a dit qu'on ne pouvait
pas être différent de tous les autres ministères, il
fallait que le ministre soit lui-même responsable. Je pense que vous avez
dû voir partout que c'est le sous-ministre. Ce qui est arrivé,
c'est qu'il y a une drôle de situation dans notre loi où c'est le
sous-ministre qui a les pouvoirs qui normalement vont au ministre.
M. Charbonneau: Vous n'acceptez plus d'être en tutelle.
M. Lincoln: Le comité législatif nous l'a dit, il
faut trouver une formule. Malheureusement, ce n'est pas aussi simple que cela
parce que cela touche toutes nos lois et tous nos règlements. Parce que
tout se bâtit de cette façon-là au ministère de
l'Environnement. Alors, demain, il faut qu'on aille au Conseil des ministres
avec un mémoire qui dit que toutes les lois et tous les
règlements, etc., et petit à petit, on va les changer.
On va ajouter, dans l'article 4, que là où le mot
"sous-ministre" apparaît, il faut que cela soit "ministre" et on a le
premier et le troisième alinéas qui disent cela. Mais le
problème, c'est que cela n'a pas été sanctionné par
le Conseil des ministres, donc, on peut le discuter sous réserve ou le
laisser en suspens et discuter seulement...
M. Charbonneau: Vous aviez: L'article 3G de cette loi
modifié par le remplacement du mot "sous-ministre" par le mot "ministre"
partout où il se trouve dans la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): En fait, cela, ç'a
été à la demande des gens du Comité de
législation, c'est la clause qu'ils nous ont dit de mettre dans !a
première version du projet pour indiquer notre volonté de faire
le changement. Mais il y avait un mandat, le comité nous a dit de
regarder chaque article de la loi pour voir si, effectivement, cela pouvait
être aussi automatique que cela.
Ce qui arrive, dans des articles, on abroge des articles, il y a des
fusions qu'on fait, il y en a qu'on modifie, il y en a qu'on ne change pas et,
aussi, il fallait regarder certaines situations. Il en demeure une où,
finalement, on laisse le sous-ministre là et cela sera dans le cas
où le ministre demande au sous-ministre de tenir une enquête.
Alors, celui-là, c'était évident qu'on ne pouvait pas
l'enlever.
Mais il a fallu revoir toute la loi de façon que le texte soit
cohérent. Parce que juste changer le mot "ministre" par "sous-ministre"
partout, cela nous menait souvent à des absurdités.
Deuxièmement, il a fallu également qu'on fasse sortir, par
l'informatique, toutes les dispositions de nos règlements qui incluaient
le mot "sous-ministre" pour voir si, effectivement, on pouvait, par le biais
d'une clause omnibus qui va être spécifique à la
réglementation, au texte d'application, aux directives et même
à d'autres législations qui relèvent de notre implication
ou sur lesquelles on a un certain droit d'être consulté... Il a
fallu faire tout cela alors, c'est ce que le Conseil des ministres approuve en
principe demain.
Parce que le Comité de législation a sorti cela de
lui-même, mais il faut avoir une approbation. On a tout
préparé en conséquence, mais on ne peut pas le discuter
tant qu'il ne l'a pas approuvé.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que je peux
suggérer de...
M. Lincoln: Ce que je voudrais montrer au député de
Verchères, voici ce que c'est. Les deux paragraphes qu'on ajoute, les
deux alinéas qu'on ajoute et qui sont soulignés, comme je vous le
dis, il faut qu'ils aient la sanction du Conseil des ministres. Alors, si on
peut l'accepter sous réserve, il n'y a aucun...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que je peux
suggérer qu'on garde l'article 4 en suspension, à ce
moment-là, quitte à revenir lorsque les autorisations...
M. Lincoln: Peut-être qu'on pourrait faire celui qui est
à l'alinéa existant, le paragraphe qui n'est pas changé,
ce paragraphe...
M. Charbonneau: Mais avec cela, l'article 30 va tomber...
Une voix: Oui, 30...
M. Charbonneau: Et on va avoir une série
d'amendements...
M. Bissonnet (Robert): Exactement.
M. Charbonneau: Une pile.
M. Bissonnet (Robert): Une pile.
M. Charbonneau: Je vous dirai qu'on n'est pas
équipés comme vous pour vérifier.
M. Bissonnet (Robert): Aussitôt que le conseil des
ministres va le dire, on va vous les donner. Ce sont des papillons.
M. Charbonneau: Mon recherchiste m'a dit qu'H va m'arranger
cela.
M. Uncoln: C'est purement une affaire de concordance pour
être cohérents. Autrement-Peut-être qu'on pourrait regarder
l'alinéa existant.
M. Charbonneau: Dans ce contexte, i'alinéa qui est
proposé... Vous dites: "Cependant, quiconque... doit
préalablement obtenir du ministre..."
M. Uncoln: Administrer un fardeau de la preuve, c'est cela qui
arrive.
M. Charbonneau: C'est cela: "...doit préalablement obtenir
du ministre un certificat..." Je voudrais proposer un amendement, s'il n'y a
pas d'objection. Dans le premier alinéa, où on doit aussi obtenir
du sous-ministre, en fart, cela sera du ministre, un certificat d'autorisation.
On devrait aussi faire en sorte que cela soit préalable. Parce que, si
on doit obtenir au préalable la certification d'autorisation du ministre
pour certaines choses et qu'on le spécifie dans l'article que vous
introduisez, en concordance, on devrait aussi faire en sorte que !e certificat
d'autorisation pour d'autres choses qui étaient
précédemment mentionnées dans le premier alinéa,
soit aussi soumis au contrôle préalable du ministre.
Ce n'est pas uniquement... Parce que, si on ne met pas
"préalablement", il pourrait très bien arriver que les gens
fassent les choses et, après ceia, aillent chercher l'autorisation du
ministre.
M. Uncoln: Oui, cela, c'est la cause.
M. Bissonnet (Robert): Je pense que c'est acceptable. En fait, il
faut dire que, lorsqu'on a fait le projet, on avait surtout à envisager
tout le problème du milieu hydrique, sur lequel !e contrôle est
beaucoup plus difficile. Mais je pense que cela serait...
M. Uncoln: Oui, mais c'est logique. M. Bissonnet (Robert):
C'est logique.
M. Charbonneau: Parce que, dans le fond, s'H est susceptible d'en
résulter une émission...
M. Lincoln: Est-ce que vous avez un mot à mot qui...
M. Charbonneau: Oui, bien, disons que Pierre va le
rédiger.
M. Lincoln: En tout cas, on l'accepte en principe et
peut-être qu'on pourrait revenir dessus tout à l'heure.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'on peut, dans
cette éventualité, laisser l'article 4 en suspens?
M. Charbonneau: Cela, c'est un amendement. On pourrait,
néanmoins, continuer la discussion sur l'article 4, parce que, dans le
fond, nous, on propose un amendement qui est un ajout à l'article 4.
Dans le fond, on pourrait approuver celui-là.
M. Uncoln: Oui.
M. Charbonneau: Approuver te deuxième.
M. Uncoln: Oui, d'accord.
M. Charbonneau: Et, après ça, le troisième,
on le suspendra.
M. Uncoln: L'idée de cette disposition nouvelle, c'est
pour mieux protéger les cours d'eau. Ce qui arrive aujourd'hui, cette
disposition, ça restreint le fardeau de la preuve par rapport au
poursuivant. Pour tout ouvrage qui est effectué dans un cours d'eau, ce
qui arrive maintenant, le poursuivant n'aura plus le fardeau de la preuve,
d'avoir à prouver qu'un contaminant a été émis.
Alors, là, automatiquement, avec ce mot à mot, on pourra
maintenant... Un exemple: la construction d'un remblais d'un cours d'eau. La
preuve qu'H y a contamination ou une modification à la qualité de
l'environnement, c'est très difficile à faire, ce genre de
preuve. C'est très difficile à faire parce qu'H faut avoir des
échéanciers, il faut savoir exactement, avoir presque pris la
personne en défaut, etc., tandis que, !à, cela va être
beaucoup plus automatique.
M. Charbonneau: Prenons le cas dont on avait déjà
parié, je pense que c'était à l'étude des
crédits, des municipalités riveraines au fleuve Saint-Laurent
dans la région de Montréal qui voulaient faire des constructions
de condos ou de centres commerciaux sur le bord du fleuve. Est-ce que ça
va vous permettre d'empêcher cela? Est-ce qu'ils vont être
maintenant obligés d'obtenir l'autorisation du ministre de
l'Environnement avant de pouvoir faire ce type de construction?
M. Lincoln: Non, je ne pense pas que cela va aller aussi loin que
ça parce que toute cette chose est contrôlée par la loi 125
du zonage municipal. Tout ce qu'on pourra renforcer, c'est ce qui est dans les
schémas d'aménagement et les règlements municipaux, qui
s'accorde aux politiques déjà existantes, c'est-à-dire la
politique des rives; on ne pourra pas bâtir dans les premiers dix ou
quinze mètres dépendants, on ne pourra pas bâtir dans les
plaines inondables. Mais, lorsqu'il s'agit de bâtir des condos comme
tels, malheureusement, si c'est zoné résidentiel et qu'ils ont la
permission par la municipalité, nous, on n'a pas le droit de
l'empêcher.
M. Charbonneau: Dans ce cas, c'est quoi, la... "Cependant,
quiconque érige ou modifie une construction, exécute des travaux
ou des ouvrages, entreprend l'exploitation d'une industrie quelconque... dans
un cours d'eau à débit régulier ou intermittent, dans un
lac, un étang, un marais, une prairie humide, un marécage ou une
tourbière... "
M. Lincoln: Cela, c'est aussitôt qu'il touche...
M. Charbonneau: Une prairie humide, c'est quoi pour vous?
M. Lincoln: C'est quoi? Ce sont les plaines inondables. Ce sont
les habitats, ce sont les choses. C'est sûr qu'on peut le
défendre. Mais, s'ils étaient, par exemple, sur la terre ferme,
disons, à Lava!, ou sur la rive sud, qu'ils respectaient la politique
des rives, etc., et que ce n'était pas dans une plaine inondable, une
tourbière ou un marécage, ils pourraient le bâtir.
M. Charbonneau: Quand on parle de prairie humide, de
marécage, de tourbière, ce ne sont pas nécessairement
toutes les rives, tous les types de rives.
M. Lincoln: Non, ce ne sont pas tous les types de rives.
M. Charbonneau: Cela veut dire que, quand vous avez donné
le permis pour l'usine de
Sanivan à Senneterre dans une zone de marais, vous avez tenu
compte de ça?
M. Lincoln: Je n'ai donné aucun permis pour l'usine de
Sanivan.
M. Charbonneau: Oui, pour l'entrepôt.
M. Lincoln: L'entrepôt n'est pas dans un marais.
M. Charbonneau: Oui. Cela n'a jamais été contredit,
ça, dans une zone de marais, selon les citoyens de la
région...
M. Lincoln: Oui, mais les citoyens de la région...
Écoutez, on ne fera pas de débat là-dessus.
M. Charbonneau: Vous ne savez jamais...
M. Lincoln: Oui, justement, les citoyens de la région
disent beaucoup de choses en ce qui concerne cette affaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Charbonneau: Sur ça, ça va, M. le
Président.
M. Lincoln: On reviendra sur... On accepte cet alinéa. On
l'accepte.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
aiinéa est adopté.
M. Lincoln: Adopté. Il y aura à adopter le premier
et le troisième et un amendement de l'Opposition. On peut revenir. On
peut continuer à l'article 5.
M. Charbonneau: À l'article 5? Bon.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 est maintenant
suspendu. J'appelle l'article 5.
M. Lincoln: On a accepté le deuxième
aiinéa?
Le Président (M. Saint-Roch): Ouf. L'article 5?
M. Lincoln: II y a un papillon?
Une voix: Non.
M. Lincoln: Là aussi, c'est la...
M. Charbonneau: Cela veut dire que le certificat
d'autorisation... Quelqu'un décède, automatiquement il faut qu'on
fasse... Les héritiers doivent faire une demande...
M. Lincoln: C'est la même chose encore,
malheureusement.
M. Charbonneau: Ah oui, d'accord. (10 h 45)
M. Lincoln: Si peut-être on le pouvait, je vous
suggère qu'on suive le texte qui est dans la loi. Là où il
y aura "sous-ministre" et "ministre", on pourra revenir sur tout cela et
l'adopter en bloc. Ce seront toujours des concordances où "ministre"
devient "sous-ministre".
M. Charbonneau: Ce qu'on pourrait faire, c'est qu'on pourrait
accepter les amendements sous réserve de l'approbation du Conseil
des
ministres demain.
M. Lincoln: D'accord, c'est encore mieux. Oui, pas de
problème, c'est d'accord.
M. Charbonneau: Sous réserve. M. Lincoln: Sous
réserve.
M. Charbonneau: Cela veut dire que, dans le fond, ce n'est pas
adopté si le Conseil des ministres dit non. S'il dit oui, on n'aura pas
besoin de faire le travail trois fois.
M. Lincoln: On va revenir à la deuxième session
pour ratifier.
M. Charbonneau: Là, on lit le texte. On voit si les mots
ont le sens qu'ils veulent avoir.
M. Lincoln: M. le Président, je suggère qu'à
la prochaine session de la commission on ratifie cela. Si on l'adopte sous
réserve, on ne va pas refaire le débat encore une fois.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que je peux
suggérer, pour nous faciliter la tâche aussi, qu'on discute
l'article et, à ce moment, on le laisse en suspens...
M. Lincoln: Oui, d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch):... quitte à revenir
après pour l'amendement ou est-ce qu'on adoptera l'article après
avoir constaté l'amendement proposé?
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Mais la discussion serait
faite à ce moment sur chacun des articles.
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour les "écritures"
de la commission, cela nous faciliterait la tâche. On fait le
débat sur l'article, on le laisse en suspens. On revient après,
lorsque les amendements seront adoptés et on discutera l'amendement tel
que proposé.
M. Lincoln: C'est d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Si cela vous convient.
M. Lincoln: Pendant ce temps, vous pourrez avoir le temps de
regarder là où iI y a des changements.
À l'article 5, cette disposition vise à établir un
moyen de contrôler l'identité de la personne qui acquiert une
entreprise pour laquelle un certificat d'autorisation avait déjà
été délivré.
C'est une mesure de contrôle sur l'identité de la personne
lors de la vente, de l'achat d'une entreprise ou de la
réincorporation.
M. Charbonneau: Je n'ai pas d'objection, mais je présume
qu'il va y avoir une procédure administrative qui va faire en sorte que,
quand on va émettre une autorisation, on va également
spécifier qu'il n'y a pas de cession. Donc...
M. Lincoln: C'est incessible.
M. Charbonneau: Quand quelqu'un va acheter une entreprise, ce
sera clair dans le contrat qu'il faudra qu'il aille chercher une
autorisation.
Le Président M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): Il faut peut-être faire une petite
nuance au niveau du certificat d'autorisation. Le certificat d'autorisation
n'équivaut pas nécessairement à un permis d'exploitation.
Je veux bien faire la distinction entre les deux. Le but effectif de cet
article est que, si une personne vient au ministère, obtient un
certificat d'autorisation pour implanter un certain type d'industrie et
qu'après un peu de temps elle décide de céder cela
à un autre, elle ne peut pas le faire sans qu'on soit avisé. Le
plus bel exemple qu'on a de cela, c'est à Saint-Basile, quand il y a eu,
à un moment donné, une transaction faite entre deux compagnies.
Le certificat d'autorisation était là. La personne qui l'a
acheté ou qui s'est introduite dans le processus a pris les mêmes
obligations. À l'époque, si on avait su ce qui se passait, on
aurait peut-être dit: Wo! C'est un pouvoir relativement
discrétionnaire pour tenter d'empêcher certains types d'individus
d'une compagnie indésirable de venir s'immiscer dans le processus. C'est
véritablement une intention.
M. Charbonneau: Ja suis d'accord avec cela, sauf que ce que je
dis, c'est qu'il faut que cela soit effectif. Cela veut dire que quelqu'un ne
peut pas céder, en fait, il peut toujours vendre sa compagnie, mais
l'autre ne pourra pas exploiter - même si vous dites que ce n'est pas un
permis d'exploitation - sans son certificat d'autorisation, il n'a pas
automatiquement le certificat d'autorisation parce qu'il a acheté.
M. Uncoln: I! y a deux choses. Il y a le certificat
d'autorisation au départ et il y a l'attestation d'assainissement. Pour
l'attestation d'assainissement, le règlement va prévoir qu'il
faut qu'il y ait un mécanisme pour empêcher que... C'est à
l'article 31. 24: "L'attestation d'assainissement ne peut être
cédée que suivant les modalités prévues par
règlement. " On va contrôler cela dans le règlement pour
dire que personne ne peut céder automatiquement un certificat
d'assainissement. Cela ne se transfère
pas d'une entreprise à l'autre.
M. Charbonneau: Dans les cas autres que les attestations, quand
il y a des certificats d'autorisation...
M. Lincoln: L'autorisation, ce n'est pas cessible, donc, cela ne
peut pas être cédé.
M. Charbonneau: C'est ça. Donc...
M. Bissonnet (Robert): C'est ça. Il faudra qu'ils viennent
nous voir.
M. Charbonneau: C'est ça. Donc, il ne peut pas y avoir
poursuite des activités, d'une certaine façon, sans...
M. Lincoln: Bien oui. Si c'est, par exemple, un cas de
construction, etc., à Norsk Hydro, ils seront obligés de stopper
les travaux
M. Charbonneau: II faut que ce soit clair. C'est ça;
autrement dit, il faut que ce soit clair que vous avez un pouvoir additionnel,
avec ça, de contrôler.
M. Lincoln: C'est exactement cela.
M. Charbonneau: Cela veut dire que quelqu'un qui va acheter, il
va être mieux de prendre ses précautions et de marquer dans le
contrat: À condition que... Un peu comme le zonage agricole, tu
achètes conditionnellement à ce que la commission dise oui.
M. Lincoln: Ah oui.
M. Bissonnet (Robert): Je pense qu'une chose que vous mentionnez,
M. Charbonneau, une chose importante, c'est, lorsque le certificat sera
émis dorénavant par le ministère, que ce soit dans le
certificat que cette clause-là apparaisse, de façon que ce soit
très clair.
M. Charbonneau: Oui, parce que, si ce n'est pas clair, ce sera un
peu...
M. Bissonnet (Robert): Oui, mais comme toute disposition de droit
nouveau, on ne sait pas trop où le débat judiciaire, souvent,
peut nous mener. Alors, je pense qu'il fallait poser un geste pour
éviter des transactions sur lesquelles on aurait pu avoir un mot
à dire, mais à cause de la loi on ne le pouvait pas.
M. Charbonneau: Non, non, je n'ai pas d'objection sur
ça.
M. Lincoln: Alors là, ce qu'on fait, on iaisse le reste de
l'article 5 pour être adopté après?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, c'est ça.
Alors, ce qui était là, l'amendement...
M. Charbonneau: En fait, le reste étant le
changement...
M. Lincoln: De ministre et sous-ministre.
M. Charbonneau: Donc, on n'a pas d'objection; alors, on n'aura
pas besoin de...
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 5 est
maintenant suspendu. J'appelle l'article 6.
M. Charbonneau: Avant, on va revenir à l'article 4, M. le
Président, notre amendement était le suivant...
Le Président (M. Saint-Roch): Nous rouvrons l'article 4
qui était...
M. Lincoln: C'est ça, oui; il y a cela aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous revenons à
"article 4 qui était suspendu. M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Je vais mettre mes articles... En fait, on me
suggère de mettre un 3. 1, M. le Président, qui se lirait comme
suit, dans le fond: Le premier alinéa de l'article 22 de cette loi est
modifié par l'insertion, à la septième ligne, entre les
mots "d'obtenir" et les mots "du sous-ministre" - pour le texte actuel - du mot
"préalablement".
M. Bissonnet (Robert): C'est une question de concordance, encore.
À moins d'obtenir...
M. Charbonneau: Préalablement.
M. Bissonnet (Robert):... préalablement du ministre un
certificat.
M. Charbonneau: En fait, ce serait du ministre, mais là,
c'est du sous-ministre, pour le moment.
M. Bissonnet (Robert): En fait, on peut dire que c'est l'article
4, parce que c'est un ajout à l'article 4, qui traite du même
article; ça fait que ce n'est pas un article 3. 1.
M. Charbonneau: Écoutez, moi, ça ne me
dérange pas que ce soit l'un ou l'autre. L'idée, c'est que la
formulation...
M. Bissonnet (Robert): D'accord. Donc, c'est pour avoir la
même formulation que le nouvel alinéa qu'on a modifié.
M. Charbonneau: Oui, oui. Et c'est pour
être certain que, finalement, à moins d'obtenir du ministre
un certificat d'autorisation, il faut que ce soit clair que c'est avant...
M. Bissonnet (Robert): D'accord. C'est un changement important,
à mon sens, qui est très logique.
M. Lincoln: Avez-vous le mot à mot, M. le
Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. Alors, y a-t-il des
interventions?
M. Lincoln: Avez-vous votre copie? Une voix: Non, je ne
l'ai pas encore.
M. Charbonneau: Parce que, dans le fond, cela voudra dire que:
"Nui ne peut ériger ou modifier une construction, entreprendre
l'exploitation d'une industrie quelconque, l'exercice d'une activité ou
l'utilisation d'un procédé industriel ni augmenter la production
d'un bien ou d'un service s'il est susceptible d'en résulter une
émission, un dépôt, un dégagement ou un rejet de
contaminants dans l'environnement ou une modification de la qualité de
l'environnement, à moins d'obtenir préalablement..." Ce sera pas
mal plus fort.
Une voix: II faudrait que la loi soit respectée,
aussi.
M. Charbonneau: Là, il ne resterait qu'à faire
respecter là loi.
M. Bissonnet (Robert): C'est ça, ce sont des questions...
Est-ce que ça va... Ce qu'on ne sait pas, c'est, administrativement, ce
que ça implique en termes de toute l'action que les gens ont à
poser...
M. Charbonneau: Cela implique qu'il faut que le gouvernement soit
sérieux quant au virage écologique.
M. Bissonnet (Robert): Non, je pense que c'est bienvenu.
M. Charbonneau: On donnera un coup de main au ministre pour aller
chercher des crédits additionnels.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement proposé par M. le député de
Verchères?
M. le député de Verchères, est-ce qu'on peut biffer
le 3.1? Parce que M. le secrétaire me dit qu'en ajoutant seulement le
premier alinéa de l'article 22 on n'a pas besoin de 3.1.
M. Charbonneau: Cela va. Mon recherchiste sera très
frustré, mais que voulez-vous!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
propose par M. le député de Verchères à l'article 4
est adopté?
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous
suspendons de nouveau l'article 4. J'appelle maintenant l'article 6.
M. Lincoln: Ce qu'on veut faire par l'article 6, alinéa r,
c'est d'étendre le pouvoir réglementaire pour permettre que les
droits et honoraires puissent être exigés pour !a modification ou
le renouvellement d'un des documents qui est listé et de permettre par
règlement que ces droits et honoraires puissent varier selon le
coût du projet pour lequel ces documents ont été
demandés, modifiés ou renouvelés. C'est ce qui a trait aux
certificats d'autorisation.
M. Charbonneau: Le premièrement, ça va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le paragraphe 1°
est adopté. Le paragraphe 2°?
M. Charbonneau: Par l'insertion, après le paragraphe h,
des suivants: "déterminer les méthodes de
prélèvement, d'analyse et de calcul..."
M. Lincoln: C'est pour étendre le pouvoir
réglementaire pour nous permettre de prescrire par règlement les
différentes méthodes de prélèvement, d'analyse
d'échantillons.
M. Charbonneau: En fait, vous couvrez l'ensemble du champ
d'intervention de l'attestation.
M. Lincoln: La caractérisation.
M. Charbonneau: Est-ce seulement pour l'attestation ou si c'est
plus?
M. Bissonnet (Robert): Non, c'est plus.
M. Lincoln: C'est beaucoup plus, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): Oui, excusez-moi, M. le Président,
on intervient trop vite. Ceia a pour effet de nous amener aussi à faire
en sorte que les industries traitent avec des laboratoires qu'on
accrédite. C'est véritablement le...
M, Lincoln: L'appareil de contrôle.
M. Charbonneau: Combien y a-t-il de laboratoires
accrédités?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: II y en a 75 maintenant qui font des analyses
biologiques, etc., mais pour l'industrie on va en accréditer - c'est en
marche - 25, je pense.
M. Charbonneau: II n'y en a pas un actuellement.
M. Lincoln: Il n'y en a pas, non, pas pour cela. Mais il est
très possible que plusieurs des laboratoires existants étendent
leur champ d'action pour aller dans le domaine industriel, parce qu'il y en a
beaucoup qui ont des équipements, etc. C'est presque certain.
M. Charbonneau: Mais est-ce que les laboratoires qui vont
être accrédités vont être des laboratoires
indépendants ou des laboratoires pas nécessairement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier?
M. Perrier (Raymond): Ce sont en majorité des laboratoires
privés, qui devront cependant entrer dans le processus
d'accréditation du ministère pour pouvoir effectuer ce genre
d'analyses, pour que les analyses soient acceptées par le
ministère ensuite. Ce sont des laboratoires privés.
M. Charbonneau: D'accord, mais ce que je voulais dire par...
M. Perrier: Indépendants?
M. Charbonneau: Indépendants. C'est différent.
Privé, je n'ai pas d'objection, mais indépendant, est-ce que la
même entreprise va analyser ses affaires? Vous comprenez?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: II est possible que la même entreprise fasse
une demande et si elle se soumet au système rigoureux
d'accréditation du ministère, là où on fait des
tests dans trois laboratoires différents pour bien démontrer que
ce qui ressort de ce laboratoire est correct - il y a des tests et
vérifications systématiques qui sont faits - un laboratoire
privé d'une entreprise pourrait donc être accrédité.
Le procédé est très rigoureux, mais en principe ce seront
surtout des laboratoires indépendants.
M. Lincoln: II y a des laboratoires indépendants,
municipaux et gouvernementaux qui sont accrédités. Et le
système d'accréditation - et là je vous fais un compliment
parce que c'est arrivé sous votre gouvernement - est reconnu par le
gouvernement fédéral et l'Ontario comme l'un des meilleurs
systèmes d'accréditation. Alors, c'est sûr que vous
pourriez avoir une entreprise... Je comprends que ce sera l'exception
plutôt que la règle, mais si une entreprise avait un laboratoire,
qu'elle érigeait selon tous les critères, etc., je pense qu'on ne
pourrait pas le refuser; non?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: On ne pourrait pas le refuser, non.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Ce que je craindrais surtout, ce n'est pas que,
quand ils demandent leur permis ou leur accréditation, ils soient
conformes. Ce qu'on craint dans des situations, c'est peut-être de la
fiction ou des romans, mais on pourrait très bien par la suite avoir des
influences indues sur les chercheurs, les dirigeants du laboratoire, une
expertise ou une analyse à faire, et il y aurait de la manipulation.
Vous auriez des laboratoires accrédités qui frauderaient, d'une
certaine façon, parce qu'ils seraient placés dans une situation
de conflit d'intérêts où ils ont à être juge
et partie. Ce n'est pas parce qu'ils vont être accrédités
que cela leur donnera l'impartialité. Ce que je crains, c'est
qu'à un moment donné ce soit une grosse tentation pour des gens
pour régler certains problèmes; parfois, ce sont des
problèmes qui coûtent très cher, de manipuler, d'acheter
des chercheurs ou des dirigeants de laboratoire. Cela se fait, on voit cela.
(11 heures)
M. Perrier: Rien n'est impossible, mais des résultats
frauduleux sont également couverts plus loin, comme vous allez le voir,
et la personne ou l'entreprise qui fournirait des renseignements frauduleux ou
falsifiés en laboratoire est susceptible de perdre son attestation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Je crois que cela va être l'exception, mais
c'est compliqué parce qu'on a regardé cela et M. Bissonnet nous
disait: Demain matin, vous pouvez avoir une entreprise dans le système
actuel qui peut établir un système ou contrôler un
laboratoire quelconque. Les laboratoires actuels, on ne sait pas, en fait...
Vous avez Éco-Rechercnes, etc. ils travaillent indépendamment,
mais qui les contrôle? Peut-être que c'est Power Corporation. On ne
sait jamais dans ces affaires-là parce que, surtout si c'est une
compagnie publique, cela peut être contrôlé par CP ou quoi.
Un moment donné, même si on les disait indépendants, il
faudrait dire qu'indépendant veut dire ne pas avoir aucune connexion
d'actions, cela doit être très difficile. On pense que la plupart
sont indépendants, mais il y a de
gros laboratoires et on ne sait même pas qui les
contrôle.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Le laboratoire Éco-Recherches dont vous
parlez, c'est un laboratoire qui, à l'origine en tout cas, a
été mis sur pied par CIL
M. Lincoln: CIL, oui.
M. Perrier: C'est un excellent laboratoire parce qu'il a une
clientèle qui n'est pas uniquement CIL, mais qui est tout le public et
il doit maintenir sa crédibilité en donnant des renseignements
qui sont parfaits.
M. Lincoln: L'accréditation, du reste, c'est
renouvelable.
M. Perrier: L'accréditation est renouvelable.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 3°.
M. Charbonneau: Oui, cela va de soi.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 3° est
adopté. J'appelle le paragraphe 4°. Est-ce que le paragraphe 4°
est adopté?
M. Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'en déduis qu'avec
les amendements possibles l'article 6 dans son ensemble est maintenant
suspendu.
M. Charbonneau: Oui.
Attestation d'assainissement
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 7.
À l'article 31. 10...
Une voix: Un long article.
Établissements industriels
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous me le permettez, on
va le prendre sous-article par sous-article. Alors, 31. 10.
M. Charbonneau: Dans le fond, c'est le décret qui
détermine, disons, l'étape, la tranche d'entreprise, la cible que
vous avez déterminée.
M. Lincoln: Ce qui est arrivé, c'est que le Conseil des
ministres a insisté pour qu'on le fasse par décret pour avoir
quelque chose de beaucoup plus formel afin que, demain matin, le
ministère de l'Environnement ne décide pas que c'est telle
industrie, etc. À ce moment-là, cela a un poids beaucoup plus
formel, plus important et je crois que c'est une bonne idée parce que,
lorsque c'est dans le décret, il n'y a pas de badinage, si on met une
industrie on ajoutera une industrie et cela aura un poids beaucoup plus lourd
si c'est un document gouvernemental qui l'appuie.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 31. 10 est
adopté. J'appelle l'article 31. 11.
M. Lincoln: Concernant le deuxième alinéa, je dois
dire que c'est une exception prévue pour la CUM qui a une
délégation de pouvoir du ministère de l'Environnement pour
s'occuper de ses propres rejets. Elle a ses propres règlements, c'est
pourquoi il y a ce deuxième alinéa.
M. Charbonneau: C'est un permis de pollution
contrôlée.
M. Lincoln: Non, là, ce qu'on dit...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Charbonneau: "... ne peut émettre, déposer,
dégager ou rejeter ni permettre l'émission... "
M. Lincoln: Oui. "... si le ministre a refusé de lui
délivrer une attestation d'assainissement". Au contraire, c'est
réellement pour contrôler s'il n'a pas de certificat
d'assainissement.
M. Charbonneau: Remarquez qu'on me signalait la façon dont
c'est rédigé: "ne peut émettre, déposer,
dégager", sauf que je ne voyais pas tellement comment on pouvait
l'écrire autrement. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. Alors, l'article
31. 11 est adopté. J'appelle l'article 31. 12.
M. Lincoln: Je ne pense pas qu'il y ait des commentaires
spéciaux; cela se lit par soi-même.
M. Charbonneau: Moi, je me demande simplement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Peut-être que ce n'est pas possible, mais
on a l'impression ici qu'on multiplie les normes. Est-ce qu'il y aura quelque
chose qui va ramasser ça pour que les gens sachent quelles sont les
normes? Parce qu'on dit:
"L'attestation doit contenir les éléments suivants... " On
me faisait la remarque, par exemple, que la détermination de chaque
contaminant est virtuellement impossible à effectuer. C'est l'Union des
municipalités du Québec qui a fait une note, disant que la
détermination de chaque contaminant est virtuellement impossible
à effectuer, car on en compte plusieurs dizaines de milliers, ce qui est
vrai.
M. Lincoln: Ce qui arrive, c'est qu'on aura des comités
techniques...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln:... comprenant - c'était une recommandation du
comité Dagenais - le ministère de l'Environnement du
Québec, Environnement Canada, les municipalités, les groupements
environnementaux, les sites industriels concernés, qui vont
réellement se pencher sur toute la question des contaminants et des
normes à appliquer. On connaît la plupart des principaux
contaminants qu'on veut toucher de toutes les façons. Âvez-vous
quelque chose à ajouter, M. Perrier?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: C'est qu'il y a une liste de contaminants, de
produits toxiques prioritaire qui va être établie. C'est sûr
que les 436 produits qu'on retrouve dans les Grands Lacs et les 60 000 produits
toxiques plus ou moins utilisés au Canada ne sont pas visés. On
vise des toxiques prioritaires qui risquent de causer des dommages à
l'environnement et ces listes, comme le disait M. Lincoln, vont être
établies par des comités techniques, un comité technique
pour chacun des secteurs industrialisés, avec toutes les personnes du
milieu, donc, les associations industrielles, le gouvernement, les associations
environnementales, les municipalités, les universités et les
consultants. Tous ces intervenants vont se mettre ensemble pour établir
une liste prioritaire de toxiques à vérifier et, en
réponse à votre remarque venant des municipalités, qui est
tout à fait juste, ce ne sont pas tous les contaminants.
M. Charbonneau: D'accord, sauf que, dans le texte, on a
l'impression que ce sont tous les contaminants: "Sa nature, la quantité,
la qualité et la concentration de chaque contaminant émis,
déposé, dégagé ou rejeté dans
l'environnement et provenant de l'exploitation d'un établissement
industriel*. Je veux dire que, là, ce n'est pas limitatif, c'est
l'ensemble.
M. Lincoln: Je vois ce que vous voulez dire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: C'est ça. C'est général, bien
sûr. C'est le portrait global des contaminants rejetés par
rétablissement. On est bien conscient que ce ne sont pas tous les petits
contaminants qui échappent encore - qui n'échapperont
peut-être pas dans vingt ans - à l'analyse de laboratoire,
même si elle est très poussée. Mais je pense qu'il fallait
le mettre pour que tous ces contaminants puissent être visés un
jour ou l'autre s'ils deviennent dangereux.
M. Lincoln: Par exemple, il y a cinq ou six ans, on ne parlait
jamais de dioxines dans les usines de pâtes et papiers. Maintenant, avec
la sophistication des appareils, on peut découvrir ça. Alors, on
les ajoute, les furannes et tout. Mais je suis sûr que, dans cinq ou dix
ans, on va avoir découvert d'autre chose qu'il faudra ajouter.
M. Charbonneau: Donc, ce sont les contaminants connus,
émis et déposés.
M. Lincoln: Mais si on dit ça, on donne aussi une chance
à l'industrie de s'échapper.
M. Perrier: On leur laisse une large porte ouverte pour
s'échapper.
M. Lincoln: Ils vont trouver toutes sortes de choses. Si vous
voyiez certains des mémoires - vous avez dû peut-être les
lire - eux ils veulent se servir du milieu récepteur sur une base de
"non lethal impact". C'est-à-dire que tant que cela ne tue pas, c'est O.
K. Alors, ils vont trouver une façon de dire: Ce contaminant n'est pas
assez connu. Il faudrait l'étudier encore avant de l'ajouter.
M. Charbonneau: Parce qu'il faudrait définir ce qui est
connu, ce qu'est le mot "connu".
M. Lincoln: Oui, c'est ça, l'affaire. Cela varie
d'année en année. Le but, c'était de le rendre le moins
restrictif possible. Strictement parlant, c'est sûr qu'une
municipalité a raison de s'interroger s'il y a 4000 contaminants. Je
pense qu'on va leur expliquer ça. Nos équipes techniques vont les
rencontrer. M. Perrier, je pense que vous avez été en contact
avec eux.
M. Perrier: Avec tes municipalités? M. Lincoln:
Avec les municipalités. M. Perrier: Avec la CUM surtout.
M. Charbonneau: Plus avec la CUM qu'avec les autres?
M. Lincoln: Non, mais l'UMQ, je sais qu'avec le
sous-ministre...
M. Perrier: Avec le sous-ministre récemment.
M. Lincoln: Nous, on préférait avoir ça
large plutôt que restreint, parce que cela va nous poser toutes sortes de
problèmes avec les industries.
M. Charbonneau: Moi, ce que je me demande, c'est que, si on
approuve l'article et s'il y a une consultation qui doit être faite... On
m'a dit que la table Québec-municipalités doit se réunir
dans les prochains jours.
M. Lincoln: Oui.
M. Charbonneau: Alors, s'ils arrivaient à vous convaincre
- je ne sais pas comment - que telle rédaction n'est pas correcte,
est-ce qu'on ne fait pas tout ça pour rien?
M. Lincoln: Je vois ce que vous voulez dire. Je ne croyais pas
que c'était un élément majeur pour eux. Mais, enfin, si
vous voulez, on peut laisser ça de côté.
M. Perrier: Je n'ai pas entendu cette remarque, remarquez bien,
de la part des gens de la CUM ou de l'UMQ.
M. Lincoln: M. Rouillard, le président, m'a parlé
plusieurs fois. Il y avait deux choses qui accrochaient pour lui:
c'étaient les amendes et les sanctions contre les administrateurs
municipaux.
M. Charbonneau: C'est ça, parce que j'ai une note
confidentielle qu'on nous a fait parvenir, qui est un avis qui a
été donné au président de l'UMQ.
M. Lincoln: Ah, bon.
M. Charbonneau: Alors, j'imagine qu'ils vont utiliser l'avis lors
de votre rencontre.
M. Perrier: Pour bien séparer les choses, l'attestation
d'assainissement qui s'applique aux ouvrages municipaux, on la trouve plus loin
à l'article 31.34. Ici, c'est uniquement les industries, d'un autre
côté.
M. Charbonneau: Oui, mais est-ce qu'on répète
tout?
M. Perrier: Pratiquement, oui, à l'article 31.34, la
nature, la quantité, la qualité...
M. Charbonneau: L'article 31.12 s'applique-t-il aux
municipalités?
Une voix: Oui.
M. Charbonneau: Oui.
M. Perrier: L'article 31.12 s'applique aux industries. Toute la
section IV.2.1 concerne les établissements Industriels. Mais vous allez
voir qu'à l'article 31.34 on répète à peu
près la même chose pour les municipalités.
M. Charbonneau: Disons que, pour les entreprises, ça peut
aller.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 31.12 est...
M. Charbonneau: Attendez, je vais juste...
M. Uncoln: Oui, à l'article 31.12, vous voyez que
l'attestation d'assainissement, c'est pour les établissements
industriels seulement.
M. Perrier: Les paragraphes 5° et 6° seulement de
l'article 31.12 s'appliquent par référence à l'article
31.34.
M. Lincoln: Ah oui, vous avez raison.
M. Charbonneau: Vous l'avez rencontré quand, la table
Québec-municipalités?
M. Uncoln: Je pense que c'est jeudi.
M. Perrier: C'était le 9. (11 h 15)
M. Lincoln: On les rencontre le 2 décembre, vendredi.
M. Charbonneau: J'imagine que vous n'aviez pas l'intention de
faire adopter le projet de loi avant.
M. Uncoln: Non. Je ne voulais pas le faire adopter avant, parce
que cela n'aurait pas été correct avec eux.
M. Charbonneau: C'est cela. Dans ce cas-là, si le ministre
est d'accord, on peut étudier les articles, mais ceux qui ont une
incidence sur les questions municipales, on pourrait les supendre.
M. Lincoln: D'accord.
M. Charbonneau: On reviendra en commission au début de la
semaine prochaine.
M. Uncoln: Oui. Si on peut regarder tout l'impact de la chose, en
accord avec eux...
M. Charbonneau: Non, je suis d'accord avec cela. On ne fera pas
50 discussions, mais on pourrait peut-être suspendre.
M. Uncoln: M. Perrier me fait remarquer que la section
Industrielle est la clé de tout ce projet de loi. Si on pouvait accepter
la section industrielle et que vous regardiez l'impact sur l'industrie,
apparemment tout changement qui aurait lieu pour les ouvrages municipaux,
disons s'il y avait des changements, pourrait être
apporté à l'article 31. 34 très facilement par un
alinéa. On dit: "Les éléments mentionnés aux
paragraphes 5° et 6° de l'article 31. 12"; alors, on peut changer cela
comme on veut.
M. Charbonneau: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 31. 12
est adopté?
M. Charbonneau: Attendez, on va finir. M. Lincoln:
Comprenez-vous? M. Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Ici, on s'adresse aux établissements
industriels, d'une part. D'autre part, le ministre nous a déposé
ce matin la synthèse des mémoires. Le problème, c'est
qu'on n'a pas pris connaissance de la synthèse; on l'a vue ce matin. En
se fiant au ministre et en prenant une chance, y a-t-il des opinions ou des
avis qui ont été émis qui ont mené à des
modifications à l'égard de l'attestation pour le secteur
industriel?
M. Lincoln: M. Perrier, qu'est-ce que l'on a retiré?
Le Président (Ml. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Lorsque l'industrie s'opposait à l'attestation
d'assainissement, on n'en a pas tenu compte, comprenez bien cela. Mais, dans la
plupart des cas, ils étaient d'accord avec le principe et c'est ce que
vous allez retrouver dans les mémoires.
M. Lincoln: C'est sûr que, lorsqu'on regardait les
mémoires de l'industrie des pâtes et papiers, on aurait presque
"scrapé" le projet de loi. C'est complètement réfractaire.
Alors, on n'a pas tenu compte de cela. J'ai de bonnes informations qu'il y aura
une espèce de "backlash". Cela se prépare. On a eu des signaux
qu'ils allaient commencer à essayer de faire du blocage.
M. Charbonneau: Ah bon!
M. Lincoln: C'est sûr que cela dépend des secteurs.
En ce qui concerne le secteur chimique, cela va bien, parce que là on a
pris une attitude beaucoup plus progressive par rapport à
l'environnement. Le plus dur, c'était les pâtes et papiers.
M. Perrier: Exactement.
M. Lincoln: Vous allez voir cela. Attendez.
M. Perrier: L'Association des manufacturiers canadiens est assez
réticente.
M. Lincoln: Très négative. Elle aussi, elle est le
fer de iance un peu.
M. Charbonneau: C'est elle qui avait traité le projet de
loi de légaliste et bureaucratique, etc.
M. Lincoln: C'est cela. Elle dit: II y a une
réglementation déjà. Appliquez-la avant d'aller chercher
autre chose. Alors, elle ne veut rien savoir d'autre. Pour elle, il n'y aurait
même pas besoin d'attestation d'assainissement.
M. Charbonneau: Bon, dépêchons-nous à adopter
cela. Ha, ha, ha! Donc, il n'y a rien dans le contenu des attestations
d'assainissement qui a été assoupli compte tenu des
remarques.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Pas dans le contenu, non. Rien n'a été
assoupli en termes de contenu obligatoire. C'est cela que vous avez sous les
yeux.
M. Charbonneau: Pour les attestations, oui.
M. Perrier: Dans le contenu obligatoire, non. On a maintenu des
choses comme le niveau de production. Certaines entreprises n'étaient
pas du tout contentes de cette incursion dans des choses qu'elles appellent
plus ou moins secrètes, des données économiques
confidentielles plus ou moins. Le niveau de production, on l'a maintenu, vous
l'avez, c'est le 31. 12. 2° "la nature et la quantité des biens ou
des services produits par un établissement. " Il y avait une
réticence; ce n'est pas tout le monde encore une fois, mais certaines
entreprises avaient une réticence là-dessus.
M. Charbonneau: Vous nous signalez l'article 31. 12. 2°. Y
a-t-il d'autres éléments importants - parce que c'est vous
l'expert - à l'article 31. 12? Est-ce qu'il y a d'autres alinéas
qui sont plus stratégiquement importants ou qui ont soulevé plus
deréticence?
M. Perrier: Oui, l'article 31. 12, paragraphe 5° et 6°:
les normes relatives à l'installation et à l'opération des
appareils" et "les méthodes de prélèvement". Alors, les
normes donnent une souplesse d'opération qui est nécessaire si
l'on veut particulariser une attestation pour chacune des industries, pour
qu'on ne soit pas injuste pour certaines industries et trop laxiste pour
d'autres. Cela permet de particulariser. Ces normes-là, pour nous, sont
très importantes, si on veut être capables de faire un travail
taillé sur mesure.
M. Charbonneau: Quand vous parlez d'industries, vous partez
d'entreprises, n'est-ce pas?
M. Perrier: D'entreprises, oui. Ce sont les normes d'installation
et d'opération qui doivent afficher une certaine souplesse.
M. Charbonneau: Oui.
M. Perrier: Donc, cela demande un peu de
discrétionnaire.
M. Charbonneau: Et "les méthodes de
prélèvement, d'analyse et de calcul de toute
émission".
M. Perrier: C'est la même chose. Si on ne veut pas obliger,
par exemple, une entreprise à faire de la surveillance ou de la
caractérisation sur 143 produits toxiques supposément ou
présu-mément présents, alors que tous les techniciens et
les gens du métier savent qu'ils ne sont pas là, qu'il y en a
peut-être juste 25, cela nous demande, là aussi, une certaine
souplesse dans le choix des méthodes de prélèvement et des
substances qu'on veut "prioriser" en termes de rejet et de surveillance des
rejets.
M. Charbonneau: Donc, je présume qu'il peut y avoir un
modèle type pour tel type d'Industrie...
M. Perrier: Oui.
M. Charbonneau:... et, pour chacune des entreprises de cette
industrie-là, il y aura des spécifications...
M. Perrier: II y a des particularismes. M. Charbonneau:...
des particularismes.
M. Perrier:... qui s'appliquent. L'un des reproches qui ont
été faits à la méthode onta-rienne et que nous
avions constaté, nous aussi, reproche fait par l'industrie, mais qu'on
constate, c'est cette obligation, par exemple, dans l'industrie
pétrolière en Ontario de caractériser, il me semble, 157
substances toxiques prioritaires. Tout le monde est obligé de faire
cela. C'est des coûts très élevés. L'industrie a
dit: Chez nous, vous savez très bien qu'avec notre particularité
dans telle raffinerie de pétrole nous ne produisons pas au moins une
cinquantaine de ces produits. Mais, en Ontario, c'est rigide, c'est 157
produits prioritaires qui doivent être caractérisés partout
tout le temps, ad vitam aeternam, et c'est beaucoup.
On a voulu, nous, avoir quelque chose d'un peu plus souple et de plus
taillé sur mesure pour chaque Industrie, pour éviter ces
coûts-là qui ne sont pas nécessaires.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 31. 12? L'article 31. 12 est-il
adopté?
M. Charbonneau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 31. 13.
M. Charbonneau: Une affaire qui me saute aux yeux à
l'article 31. 13, c'est les mots "le cas échéant". C'est
agaçant un peu, cela. "L'attestation d'assainissement contient, le cas
échéant... " Je comprends que vous voulez avoir les moyens de
particulariser les choses. Par exemple, vous avez: "... contient, le cas
échéant, l'obligation pour le titulaire de l'attestation
d'effectuer des études relatives à la provenance des
contaminants... "
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier. M. Perrier:
Pour chacun des cas...
M. Charbonneau: Au fait, M. Perrier, si j'ai bien compris, c'est
vous qui êtes responsable du programme.
M. Perrier: Oui.
M. Lincoln: Oui, M. Perrier est responsable du programme.
M. Charbonneau: On ne l'avait pas présenté.
M. Lincoln: Ah! excusez. C'est le coordon- nateur du programme.
M. Perrier a été détaché pour ce programme il y a
environ quinze mois maintenant. C'est lui qui a tout mis en place.
M. Charbonneau: II avait été détaché
de quoi?
M. Lincoln: II était avant à la direction des
substances dangereuses. M. Perrier était directeur
général.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Pour chacun des points que vous voyez, on peut
imaginer un exemple qui permettrait de comprendre cela. Si on prend l'article
31. 13. 1°: "les normes relatives au rejet de contaminants établies
par le ministre en vertu de l'article 31. 15", ce sont des normes
additionnelles dans le cas d'un milieu récepteur fragile. C'est bien
évident que cela ne s'applique pas partout et c'est pourquoi c'est
facultatif. C'est le cas échéant. Si vous êtes sur le bord
du petit ruisseau du Cheval Blanc, vous n'êtes pas sur le bord du
Saint-Laurent et les normes réglementaires existantes peuvent être
insuffisantes le long de ce ruisseau-là. Donc, il faut avoir la
possibilité, le pouvoir discrétionnaire voulu
d'ajouter des normes plus contraignantes. L'article 31. 13. 2°, un
programme correcteur, vous en aurez un dans l'attestation si l'usine n'est pas
conforme. Si elle est conforme, il n'y aura pas de programme correcteur.
M. Charbonneau: Donc, c'est le cas échéant
aussi.
M. Perrier: C'est le cas échéant là aussi.
L'article 31. 13. 3°, les mesures nécessaires pour prévenir
la présence accidentelle d'un contaminant, c'est particulier à
chaque établissement au cas où un accident pourrait se
produire.
M. Charbonneau: Dans ce cas-là, par exemple, "les mesures
nécessaires pour prévenir la présence accidentelle d'un
contaminant dans l'environnement", je présume que, si vous mettez le cas
échéant, c'est parce que cela dépend...
M. Perrier: II va y en avoir partout. Oui.
M. Charbonneau:... des types de contaminants.
M. Perrier: Et de l'établissement, il y a des
mesuras...
M. Charbonneau: Est-ce qu'on a la garantie? Là, c'est le
cas échéant. Est-ce qu'on va avoir les mesures nécessaires
pour prévenir la présence accidentelle, non pas d'une
façon sporadique ou le cas échéant mais que toujours on va
avoir... Je comprends vos deux premiers exemples, mais celui-là
déjà?
M. Perrier: Normalement, il y a un plan d'urgence. Quand cela
s'est produit, c'est après. Mais, avant, il y a certaines mesures pour
prévenir les accidents. Dans d'autres cas, iI n'y en a pas. Il n'y a pas
de dispositif particulier pour prévenir les accidents qu'on peut
imaginer. Donc, il n'y en aurait pas dans l'attestation d'assainissement de
façon obligatoire.
M. Charbonneau: Le cas échéant, cela veut dire que
là où il y a des possibilités de prévention...
M. Perrier: Oui.
M. Charbonneau:... on va pouvoir les imposer.
M. Perrier: On va pouvoir les imposer. C'est pouvoir ouvrir la
porte à des choses particulières qui ne s'appliquent pas partout
et qui ne seront pas nécessairement identifiables partout comme
étant des mesures préventives contre certains accidents bien
identifiables. Les mesures d'urgence, c'est un peu la même chose, quoique
là chaque usine a son programme d'urgence, il peut y avoir des mesures
d'évacuation qui ne soient pas prévues partout, qui ne soient pas
nécessaires partout. C'est pourquoi cela intervient aussi dans la
section qui est facultative.
Une voix: Pour certaines industries, comme une petite industrie
dans le plastique, il n'y en a pas de cela.
M. Perrier: Oui, je pense que c'est un bon exemple. Une usine que
vous avez ici à Frampton qui taille du plastique, qui a des rebuts
dangereux, mais où les mesures d'urgence ou d'évacuation sont
impossibles à imaginer pour moi, il n'y a pas vraiment d'accident ni de
déversement de contaminants dans l'environnement qui peuvent survenir.
Ce sont des matières solides. Ce sont des rebuts de plastique qui
peuvent être dangereux, mais qu'on peut très bien... il n'y a pas
d'accident possible. On ne peut pas imaginer des mesures d'urgence ou
d'évacuation dans ces cas comme ceux-là.
M. Charbonneau: L'obligation, pour le titulaire de l'attestation,
d'effectuer des études relatives à la provenance des
contaminants, à la réduction de leur rejet et aux impacts de leur
rejet sur la qualité de l'environnement, la faune, la
végétation et les biens ainsi que sur la vie, la santé...
", cela encore, autrement dit, c'est juste facultatif. (11 h 30)
M. Perrier: Dans le cas où cela se produirait, c'est
facultatif. À un moment donné, on identifie dans le cours d'eau
en avai de l'usine des poissons morts. On fait une analyse et on
s'aperçoit qu'effectivement il est sorti de telle usine pendant une
période de deux ou trois jours tel contaminant qu'on n'avait jamais
imaginé auparavant. Le ministre a donc le pouvoir discrétionnaire
particulier pour cet établissement de lui imposer des études
spéciales, des études relatives à la provenance de ce
nouveau contaminant qui apparaît tout d'un coup, qui vient de nulle part
ou, en tout cas, qu'on n'avait pas pu imaginer.
M. Charbonneau: Avec cela, on a le pouvoir de l'Imposer.
M. Perrier: II y a un pouvoir discrétionnaire d'imposer
des études particulières. On peut dire: Pendant ies six prochains
mois, vous allez faire tels genres d'analyse, systématiquement, tous les
jours, pour pouvoir identifier ce que c'est, d'où ceia vient et quelles
mesures ii faut prendre pour corriger la situation.
M. Charbonneau: Je présume qu'il a dû y avoir des
entreprises qui vous ont dit que cela ne leur plaisait pas tellement, le
spectre de se voir obliger d'effectuer des études et de les payer en
plus.
M. Perrier: Je pense qu'il n'y a personne
dans l'industrie ou ailleurs qui aime beaucoup certains pouvoirs
discrétionnaires comme ceux-là. Mon collègue, M.
Bissonnet, pourrait vous parler longuement des débats avec ses
collègues avocats sur le pouvoir discrétionnaire.
M. Uncoln: Cela a été toute une affaire pour en
arriver là.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): C'est le résultat de nombreuses
discussions.
M. Charbonneau: C'est ce qui est intéressant. C'est la
petite histoire qui explique la grande et qui est la plus
intéressante.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cnarbonneau: C'est celle-là que vous devriez nous
raconter. Ha, ha, ha!
M. Bissonnet (Robert): C'est plus au comité de
législation qu'il y a eu des discussions, vous vous en doutez un
peu.
M. Cnarbonneau: Oui, je m'en doute un peu.
Le Président (M. Salnt-Roch): Est-ce qu'H y a d'autres
interventions?
M. Cnarbonneau: II faut de la résistance pour passer
à travers le comité de législation. Heureusement, qu'il
n'y a pas seulement cela dans le gouvernement parce qu'on n'irait pas loin
parfois. Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): L'article 31.13 étant
adopté, j'appelle l'article 31.14.
M. Cnarbonneau: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Sairrt-Roch): L'article 31.14
étant adopté, j'appelle l'article 31.15.
M. Charbonneau: "Lorsque les normes relatives au rejet de
contaminants sont insuffisantes pour assurer..." L'ajout de pouvoirs
discrétionnaires, ils n'ont pas dû aimer cela du tout.
Une voix: Celui-là est le plus gros, c'est le plus
fort.
M. Uncoln: Oui, c'est le fort. M. Charbonneau:
Adopté. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Sairrt-Roch): L'article 31.15
étant adopté, j'appelle l'article 31.16.
M. Charbonneau: Tout cela étant, bien entendu...
L'efficacité de cet article va dépendre de l'efficacité du
titulaire du poste de...
M. Uncoln: Oui.
M. Charbonneau: Je ne mets pas en cause le ministre, mais...
D'accord pour l'article 31.16. Je présume que le règlement va
établir des modalités, des délais différents selon
les catégories.
M. Uncoln: Non, cela devrait...
M. Charbonneau: Cela va être assez uniforme?
M. Perrier: Cela devrait être assez uniforme.
M. Uncoln: Assez uniforme.
M. Perrier: C'est le délai pour soumettre sa demande
d'attestation et aussi les modalités.
M. Charbonneau: Pendant qu'on est à cette
question-là, une fois la loi adoptée, il y a la
réglementation à écrire.
M. Perrier: Ou).
M. Charbonneau: L'entrée en vigueur de la loi, une fois
sanctionnée par...
M. Uncoln: La loi nous donne le pouvoir habilitant. La
réglementation sera finie quand, dites-vous?
Une voix: Au printemps.
M. Uncoln: Au printemps?
Une voix: Ou dans le mois de mai.
M. Charbonneau: Adopté.
M. Perrier: En vigueur au mois de juillet.
M. Charbonneau: La réglementation pourrait être en
vigueur au mois de juillet.
M. Perrier: En vigueu-, oui.
M. Charbonneau: Donc, cela veut dire qu'au début de
l'automne on devrait être en mesure de commencer à passer des
commandes, c'est-à-dire de dire aux entreprises X, Y ou Z...
M. Uncoln: Oui, c'est ce qu'on pense.
M. Perrier: Vous avez tel délai, vous devez remplir telle
formule, ce sont les modalités, et nous envoyer votre demande pour une
attestation d'assainissement.
Une voix:...
M. Charbonneau: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Les premières pourraient être
délivrées par la suite, dès le début de
l'année 1990.
M. Charbonneau: Selon la procédure d'approbation
réglementaire, le règlement est publié à la Gazette
officielle. Combien ont-ils de jours?
M. Bissonnet (Robert): 45 jours. M. Charbonneau: 45 jours.
M. Bissonnet (Robert): Une prépublication de 45 jours.
M. Lincoln: Une prépublication de 45 jours et ensuite la
publication.
M. Bissonnet (Robert): C'est 45 jours et ensuite, c'est le
décret. Il y a une période de prépublication et ensuite on
adopte la version définitive. Mais on peut calculer que par
expérience c'est un bon...
Une voix: Deux ou trois mois.
M. Lincoln: C'est trois mois, tout le processus.
M. Charbonneau: Si vous êtes prêts en mai, vous ne
serez jamais prêts en juillet.
M. Perrier: Ah oui!
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Ce que nous voulions, c'était présenter
fin février ou mars un premier projet. Le Conseil des ministres se
prononce là-dessus, la prépublication arrive tout de suite
après - cela peut arriver dans des délais raisonnables, fin mars
- la période de 45 jours et ensuite l'adoption fin juin.
M. Lincoln: Parce que beaucoup de choses qu'on va faire sont
déjà dans le programme de toute façon.
Une voix: Oui.
M. Charbonneau: En espérant que tout cela ne sera pas
bousillé par un échéancier électoral qui ferait que
le gouvernement serait trop craintif pour approuver sa réglementation et
préférerait attendre plus tard.
M. Lincoln: À ce moment-là, vous pourrez nous
tomber dessus.
M. Charbonneau: Je le ferai avec grand plaisir.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à Particle 31. 16?
M. Charbonneau: Non, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 31. 16 est
adopté. J'appelle l'article 31. 17. M. Perrier.
M. Perrier: C'est un peu la même chose à l'article
31. 17. Au lieu d'être les formules, les formalités, les
délais, c'est le contenu proprement dit de la demande qui doit lui aussi
être déterminé par règlement.
M. Charbonneau: Ce qui veut dire qu'en tout temps le ministre
peut en ajouter.
M. Perrier: Il peut en ajouter quand ce n'est pas clair.
M. Charbonneau: Ils vont aimer cela aussi.
M. Perrier: II y a un petit pouvoir discrétionnaire que
l'industrie n'aimera pas.
M. Charbonneau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 31. 18. M. le député de Ver-chères.
M. Charbonneau: Je trouve que si on veut vraiment prendre le
virage environnemental, il faut le prendre. Le problème, c'est qu'il y a
la loi et il y a celui qui la fait appliquer. Il y a vous et il y a le fait que
vous ne serez pas éternel.
M. Lincoln: Oui, ça, c'est vrai.
M. Charbonneau: Et je ne gagerais pas ma chemise sur un certain
nombre de vos collègues qui vous remplaceraient.
L'article 31. 18. Donc, une fois qu'il y a eu une demande, si on
comprend le processus, et que l'entreprise a fourni tous les renseignements
pertinents, c'est le ministère qui prépare le projet
d'attestation disant: Vous devez vous conformer à ça, ça
incluant bien des choses.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier. M. Perrier:
Donc, l'ensemble des...
M. Lincoln: Des normes, des conditions, des
échéanciers.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Mais la première cible, c'est...
M. Lincoln: 196: la métallurgie, les produits chimiques,
les pâtes et papiers...
M. Charbonneau: Mais il n'y a pas de problème là.
On est dans les échéanciers et, à l'automne, vous serez
opérationnels. Pour vraiment vous occuper des 196, combien avez-vous de
personnes?
M. Perrier: Actuellement, nous avons très peu de
personnel. C'est évident que cela prendra du personnel additionnel et
qu'il y a un mémoire de développement qui vient tout de suite
après.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Le principe est reconnu déjà par le
Conseil du trésor; il nous a donné 2 600 000 $ jusqu'à
présent. Il nous a dit de revenir en 1989-1990 parce qu'à ce
moment-là on ne pouvait pas évaluer parce que tout cela est en
préparation. Nous ne voulions pas nous mettre dans une boîte et
dire: On a besoin de cinq ou dix personnes quand peut-être on en aura
besoin de quinze. Là, on revient et on sait exactement quels vont
être nos besoins. M. Perrier, vous avez déjà fait une
demande?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier. M. Perrier:
La demande n'est pas encore...
M. Lincoln: Dans le processus du projet de
développement.
M. Perrier: Oui. Nous sommes en train de terminer ce
mémoire de développement qui devrait être chez vous dans
une quinzaine de jours et déposé à vos collègues du
Conseil des ministres tout de suite après.
M. Lincoln: Combien de personnes pensez-vous avoir besoin?
M. Perrier: En tout 80 ou une centaine. Il y a encore des
évaluations de dernière heure.
M. Charbonneau: J'apprécie que le ministre ait posé
la question comme cela. Sa franchise ou, en tout cas...
M. Lincoln: Non, non. C'est parce qu'on a véhiculé
différents chiffres. C'est difficile d'évaluer cela. Au
départ, si on était allé au Conseil du trésor et
qu'on avait demandé trois ans, je crois qu'on se serait fait mettre en
boîte parce qu'on n'avait pas réalisé l'ampleur de ce que
cela allait demander. Alors, c'est bien mieux.
M. Charbonneau: Daniel est mieux de faire attention, s'il ne vous
donne pas les 80. Donc, 80, cela comprend le personnel, les cadres, etc., ou
même pas?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Charbonneau: C'est votre personnel pour la première
catégorie, les...
M. Perrier: C'est pour la mise en place immédiate.
M. Charbonneau: Immédiate.
M. Perrier: Pour les quatre secteurs industriels les plus gros
où vous trouvez les plus grosses industries.
M. Lincoln: Oui, c'est cela le gros morceau. Les autres sont plus
nombreux parce que vous parlez de revêtement de surface, ce sont beaucoup
plus de petites industries.
M. Charbonneau: Le personnel pourrait à la fois
préparer les attestations d'assainissement, les analyser et faire les
contrôles aussi.
M. Perrier: Faire les contrôles pour les 196
premières.
M. Charbonneau: Les inspecteurs qui vont faire les
contrôles et le suivi, est-ce qu'ils sont dans votre équipe ou
s'ils sont dans l'autre direction?
M. Lincoln: Non, ce sera dans la direction de l'inspection,
puisqu'il y aura des inspecteurs aussi chez vous.
M. Perrier: II y aura des inspecteurs ici qui vont faire un suivi
uniquement technique, mais toute l'équipe de la direction
générale des enquêteurs va pousser beaucoup plus loin pour
les cas-problèmes, les cas litigieux. Il y aura un suivi - je pense
qu'on a un mot plus doux - le suivi technique des opérations, des
relevés de tous les rejets qui seront...
M. Lincoln: La caractérisation...
M. Perrier:... tous les jours enregistrés.
M. Charbonneau: Très bien. Si jamais le ministre veut
faire une exception et qu'il veut que j'aille plaider avec lui au Conseil du
trésor... D'accord, cela va, M. le Président.
Le Président (M. Middlemiss): J'appelle l'article 31.
19.
M. Charbonneau: Vous, vous êtes en conflit
d'intérêts, par exemple, n'est-ce pas?
Le Président (M. Middlemiss): Non, non.
M. Charbonneau: Président et adjoint parlementaire,
franchement!
Le Président (M. Middlemiss): Vous venez d'offrir vos
services au ministre, donc vous l'êtes aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Charbonneau: L'article 31. 18 ou 31. 19?
Le Président (M. Middlemiss): L'article 31. 19. On a fait
31. 18.
M. Charbonneau: Te demandeur peut, dans les 30 jours suivant la
date... " Cela, je pense que c'est un peu normal.
Le Président (M. Middlemiss): L'article 31. 19 est
adopté. L'article 31. 20?
M. Charbonneau: Ici, on voudrait suggérer un amendement
qui indiquerait où cela doit être publié. Dans la Loi sur
les pesticides, je pense qu'on indique clairement que c'est dans un quotidien
ou un hebdomadaire concerné. C'est cela, n'est-ce pas?
M. Lincoln: Dans un quotidien distribué dans la
région où se trouve la source de la contamination.
M. Charbonneau: Où est-ce?
M. Perrier: Dans le premier paragraphe, à la fin.
M. Charbonneau: Ah oui! Dans un quotidien distribué dans
la région où se trouve... Le problème, c'est qu'il y a des
régions où il y a des quotidiens, mais il y en a d'autres
où ce sont des hebdos, n'est-ce pas? La pénétration,
généralement, des hebdos est bien plus forte que celles des
quotidiens. Dans la Loi sur les pesticides, vous l'avez, n'est-ce pas?
M. Lincoln: Oui.
M. Charbonneau: Vous avez un quotidien et un hebdo.
M. Lincoln: II y a un groupement environnemental qui a
demandé qu'on situe aussi Québec et Montréal. Le gros de
la population ne le saura pas, si cela se passe, par exemple, en région,
en Gaspésie ou quoi. Une grosse usine ne saurait même pas ce qui
se passe.
M. Charbonneau: Si vous êtes d'accord, on pourrait faire un
amendement.
M. Lincoln: Ah oui! Je suis d'accord. (11 h 45)
M. Charbonneau: Dans un quotidien et un hebdomadaire. Par
exemple, il y a bien des régions qui sont couvertes par de grands
quotidiens et, an plus de cela, elles sont couvertes aussi par... D'ailleurs,
la Loi sur les pesticides, c'est exactement la disposition que vous avez, c'est
votre loi. Alors, on peut faire l'amendement ou...
M. Lincoln: Si vous attendez une minute, il y a une formulation
aussi pour le Bureau d'audiences publiques qui va encore plus loin que cela, et
je pense que cela vaudrait la peine de l'inclure. Pour le Bureau d'audiences
publiques, cela dit: à deux reprises un avis dans un quotidien et un
hebdomadaire distribués dans la région, où le projet est
susceptible d'être réalisé, ainsi que dans un quotidien de
Montréal et un quotidien de Québec. Moi, je crois que, si on suit
cette formulation, vous ne manquez personne et le gros de la population est
informé de toute façon.
M. Charbonneau: Adopté. C'est une bonne formulation.
Ls Président (M. Saint-Roch): Alors, nous allons suspendre
l'article 31. 20 pendant qu'on fait l'écriture?
M. Lincoln: Non, non. M. le député de
Verchères, voulez-vous suggérer cela? C'est votre
idée.
M. Charbonneau: Oui.
M. Lincoln: Ce qu'on veut, c'est une proposition du
député de Verchères.
M. Charbonneau: On va prendre la formulation.
M. Lincoln: On prend cette formulation et on remplace "dans un
quotidien distribué dans la région" par cela.
Une voix: C'est "à deux reprises".
M. Lincoln: On dit déjà "à deux reprises".
Il ne faudrait pas remettre "à deux reprises".
Le Président (M. Saint-Roch): Nous sommes en train de
rédiger le texte. Est-ce que je peux suggérer que nous passions
à l'article 31. 21? Aussitôt que M. le secrétaire aura
terminé l'article 31. 20, nous pourrons revenir sur l'amendement.
M. Lincoln: D'accord.
M. Charbonneau: Dans l'article 31.21, M. le Président, on
dit: "Le ministre doit, après la publication de l'un des avis
visés à l'article 31.20, rendre disponible le dossier de la
demande pour consultation par le public pendant la période de
consultation prévue par le règlement." Est-ce qu'on ne devrait
pas utiliser la formulation du BAPE? Je pense que le BAPE prévoit dans
sa loi 45 jours.
M. Uncoln: 45 jours. Ici...
M. Charbonneau: Plutôt que de laisser par règlement,
on pourrait déjà prévoir... On pourrait avoir un minimum
dans la loi. Si, par règlement, le ministère veut aller plus loin
ou veut, dans certains cas, se donner les moyens d'étendre, tant mieux.
Il pourrait y avoir un minimum, pour ne pas se retrouver avec une
période prévue par règlement trop courte.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): Le seul petit problème que cela
peut causer, c'est que, lorsqu'on indique un seuil en ce qui concerne le
délai, si on veut tenter de réglementer autre chose au-dessus de
cela, cela nous amène à considérer toutes sortes d'autres
normes. Cela peut nous amener à considérer quasiment chaque sorte
d'industrie, chaque sorte de chose. Cela devient très difficile à
réglementer. C'est pour cela qu'on avait choisi l'approche du
règlement.
M. Charbonneau: Le problème, c'est que, dans le fond, vous
avez, quelles que soient les entreprises concernées, de toute
façon, une période de consultation. Or, la période de
consultation est standard. Pourquoi, dans le fond, par règlement dire
que, pour certains types d'entreprise, la consultation va être de quinze
jours, pour d'autres trois semaines, d'autres 40 jours, d'autres trois mois et
demi?
M. Lincoln: J'ai prévu 90 jours, quelque chose comme cela,
non?
Une voix: Entre 30 et 60.
M. Charbonneau: La période qui était prévue
dans la loi.
M. Uncoln: Au BAPE, c'est 45 jours.
M. Charbonneau: Pour qu'il y ait en même temps une
espèce de cohérence. Le BAPE, c'est le Bureau d'audiences
publiques. Dans le fond, quand...
M. Lincoln: Mol, cela ne me fait pas mal. Je n'ai aucune
objection. Il n'y a aucun problème à cela. M. Perrier, le
député de Verchères suggérait, au lieu de dire:
"par le public pendant la période de consultation prévue par
règlement", qu'on dise: pour une période de consultation d'un
minimum de 45 jours. Moi, je n'ai pas de... Je ne sais pas si vous pouvez vivre
avec cela, M. Bissonnet?
M. Bissonnet (Robert): On va trouver le moyen de vivre avec.
M. Uncoln: Le BAPE le fait.
M. Bissonnet (Robert): C'est juste une question de bien le
formuler.
M. Charbonneau: On va essayer de refaire une formulation, M. le
Président.
M. Uncoln: Peut-être qu'on pourrait mettre un minimum de 45
jours ou toute autre période prévue par règlement.
M. Charbonneau: Je suis d'accord. Autrement dit: Plus, tant
mieux, mais trop fort ne casse pas, comme on dit.
M. Uncoln: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons garder l'article
31.21 en suspens jusqu'à ce que l'amendement soit prêt à
lire. Est-ce que nous passons à l'article 31.22?
M. Charbonneau: Est-ce que l'article 31.20 est prêt, M. le
Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Cela s'en vient.
M. Charbonneau: On est aussi bien d'attendre.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement proposé,
j'imagine, par M. le député de Ver-chères se lirait comme
ceci: L'article 31.20 introduit par l'article 7 est modifié par le
remplacement, dans les cinquième et sixième lignes du premier
alinéa, des mots "distribué dans la région où se
trouve la source de contamination" par les mots "et un hebdomadaire
distribué dans la région où le projet est susceptible
d'être réalisé, ainsi que dans un quotidien de
Montréal et un quotidien de Québec".
M. Charbonneau: Oui, mais au lieu de: "une attestation
d'assainissement dans un quotidien distribué dans la région", je
pense qu'on devrait garder l'idée: "où se trouve la source de
contamination".
M. Bissonnet (Robert): Ce n'est pas nécessairement un
projet.
M. Charbonneau: C'est cela. C'est-à-dire que cela fait: un
quotidien, un hebdo et deux quotidiens nationaux. Un quotidien régional,
s'il
y en a un; par exemple, à Granby, il y a un quotidien
régional et il y a nécessairement un hedbo.
M. Bissonnet (Robert): Plus un quotidien de Montréal et un
quotidien de Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): À la suite des
discussions, M. le député de Verchères, ce serait.
Remplacer par les mots "et un hebdomadaire distribué dans la
région où se trouve la source de contamination, ainsi que dans un
quotidien de Montréal et un quotidien de Québec".
M. Charbonneau: Reprenez donc juste le début pour qu'on
soit sûrs.
Le Président (M. Saint-Roch): On ajouterait après
"dans un quotidien" les mots "et un hebdomadaire distribué dans la
région où se trouve la source de contamination, ainsi que dans un
quotidien de Montréal et un quotidien de Québec."
M. Charbonneau: Très bien.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce que cet amendement
est adopté?
M. Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 31.20
tel qu'amendé est adopté?
M. Charbonneau: Adopté. À l'article 31.21, M. le
Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, l'article 31.21.
M. Lincoln: M. Perrier, si vous voulez écouter cela, il
faudra vivre avec.
M. Charbonneau: L'article 31.21 introduit par l'article 7: Ce
projet de loi est modifié par le remplacement, aux troisième et
quatrième lignes du premier alinéa, des mots "la période
de consultation prévue par règlement" par les mots "une
période minimum de 45 jours": Donc, "la demande pour consultation par le
public pendant une période minimum de 45 jours". En fait, "prévue
par règlement", cela part, mais on voulait laisser l'idée
de...
M. Lincoln: Ou une période minimum de 45 jours ou toute
autre période prévue par règlement.
M. Bissonnet (Robert): Une période minimale de 45
jours.
M. Charbonneau: C'est cela: par une période d'un minimum
de 45 jours ou minimale de 45 jours, je n'ai pas d'objection. En tout cas, le
meilleur linguiste...
M. Lincoln: Ou toute autre période prévue par
règlement.
M. Charbonneau: Ou toute autre période prévue par
règlement.
M. Lincoln: S'il a besoin de l'étendre. Plus c'est...
M. Charbonneau: Non, cela ne peut pas être moins de 45.
M. Bissonnet (Robert): Toute autre période plus
longue?
M. Charbonneau: Oui. Une voix: C'est implicite.
M. Lincoln: Si c'est un minimum, il faut que cela soit plus
long.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, on rappelle qu'on
remplace "de consultation prévue par règlement" par les mots "une
période minimum de 45 jours ou toute autre période prévue
par règlement".
M. Lincoln: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
proposé par M. le député de Ver-chères est
adopté?
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions à l'article 31.21?
M. Charbonneau: "Toute personne ou municipalité peut,
pendant la période de consultation du dossier, transmettre ses
commentaires au ministre."
M. Lincoln: On a mis ça, parce que c'est la même
formulation que celle adoptée par le Bureau d'audiences publiques. Cela
semble un peu redondant, mais c'est ce qu'on retrouve dans la loi du BAPE.
M. Charbonneau: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 31.21,
tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, M. le
député de Verchères?
M. Charbonneau: Attendez une minute!
M. Lincoln: On parle de 31. 22.
M. Charbonneau: Est-ce que, dans le cas de: "il rend publique
l'annonce de la délivrance de l'attestation", on ne devrait pas
prévoir comment...
M. Lincoln: Est-ce qu'on a adopté 31. 21? M.
Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, il est adopté
tel qu'amendé. Nous en sommes à l'article 31. 22.
M. Charbonneau: À l'article 31. 22, au premier
alinéa, je crois que, si on veut être logique, on devrait
prévoir comment vous rendez publique la délivrance de
l'attestation. Autrement dit, si vous avez été amené
à publier un avis résumant le contenu d'attestation dans un
quotidien régional et un hebdomadaire régional, plus deux
quotidiens nationaux, si vous délivrez une attestation, la rendre
publique, ça peut être bien des choses; ça peut être
par voie de communiqué, de dépôt à un greffe
quelconque. Il faudrait avoir un processus...
M. Lincoln: Nous, nous avions pensé que ce serait par
communiqué de presse, parce que, s'il fallait faire toutes ces
publications chaque fois, cela compliquerait l'affaire.
M. Charbonneau: Bien, écoutez, on pourrait au moins
s'organiser pour que les gens du milieu concerné ou de la région
où se trouve l'entreprise soient avisés. On n'est peut-être
pas obligé d'avertir le monde de Québec et de Montréal
chaque fois, mais il me semble que, si on veut que ça soit effectif,
rendre publique l'annonce de délivrance de l'attestation, on pourrait
s'assurer de...
M. Lincoln: Faire paraître dans un quotidien ou un
hebdomadaire de la région la source de contamination?
M. Charbonneau: Oui, oui.
M. Bissonnet (Robert): En fait, vous voudriez mettre la
même...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): réserve ou le même type
d'amendement que vous avez fait à 31. 21°.
M. Lincoln: Non, non. Il dit qu'on n'a pas besoin d'aller
jusqu'à Montréal et Québec.
M. Bissonnet (Robert): D'accord.
M. Charbonneau: Comme on a, d'une certaine façon,
avisé les gens de la région, il faut qu'ils émettent des
commentaires. Une fois les commentaires émis et pris en
considération, si le ministre décide de délivrer
l'attestation, il faut que les gens le sachent aussi. Le ministre pourrait le
faire de deux façons: il peut le faire par communiqué et il peut
le faire...
M. Lincoln: Oui, c'était une fois, il ne faudrait pas que
ce soit deux fois.
M. Charbonneau: Non, non, une fois pourrait suffire. A-t-on une
formulation? Bon: et, dans ce cas, il rend publique l'annonce de la
délivrance de l'attestation par une publication dans un quotidien ou un
hebdomadaire de la région. L'annonce de la délivrance par la
publication d'un avis, il n'est pas nécessaire que ce soit un avis de
trois pages.
M. Bissonnet (Robert): C'est que tantôt on disait un
quotidien et un hebdomadaire, tandis que là vous dites un quotidien ou
un hebdomadaire.
M. Charbonneau: Cela pourrait être "et". M. Lincoln:
"Et". Cela peut être "et".
M. Charbonneau: Oui, parce que, dans certains cas, il n'y a pas
de quotidien. La majorité des régions n'ont pas de quotidien.
M. Bissonnet (Robert): Mais on laisse faire le quotidien de
Montréal ou de Québec.
M. Charbonneau: Oui. Est-ce que cela va? Le Président
(M. Saint-Roch): Allez-vous... M. Lincoln: On va vous donner
ça.
Le Président (M. Saint-Roch): À la fin du premier
paragraphe.
M. Bissonnet (Robert): À la fin, ici: "il rend publique
l'annonce de la délivrance de l'attestation". (12 heures)
M. Lincoln: Par...
M. Charbonneau: par la publication d'un avis.
Le Président (M. Saint-Roch): A la fin du premier
paragraphe.
M. Perrier: "II rend publique l'annonce de la délivrance
de l'attestation. "
M. Charbonneau: Par la publication d'un avis.
M. Perrier: D'accord.
M. Charbonneau: Par la publication d'un avis. Cela va. En
attendant, le deuxième alinéa...
Le Président (M. Saint-Roch): D'accord Pendant qu'on
rédige l'amendement, allons au paragraphe 2°.
M. Charbonneau: "Le ministre doit, soit refuser de
délivrer au demandeur une attestation d'assainissement et, dans ce cas,
il lui transmet un avis l'informant des motifs justifiant le refus. "
Qu'arrive-t-il après le refus?
M. Lincoln: II ne peut pas fonctionner. Une voix: II ne
peut pas fonctionner.
M. Perrier: Un refus est assez rare avec un établissement
existant, qui est déjà là, surtout pour la première
attestation. Mais cela peut être possible, surtout dans les cas de
modifications, d'agrandissement, de nouvelle entreprise aussi.
M. Lincoln: S'il y a un changement complet de processus ou de
façon de procéder...
M. Perrier: Oui.
M. Lincoln:... dans une nouvelle usine. Lors du renouvellement
aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Est-ce qu'il y a moyen de me donner cette
explication?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Une attestation devient caduque après cinq
ans. Elle doit être renouvelée. Dans certains cas, ce sera une
formalité, mais, dans bien des cas, il va y avoir des modifications et
l'entreprise qui ne voudrait pas certaines modifications à son
certificat qui vient d'échoir pourrait se voir refuser un nouveau
certificat ou une nouvelle attestation, si vous voulez.
M. Charbonneau: D'accord. Une parenthèse pendant que vous
nous dites cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Avez-vous une disposition qui ferait en sorte
qu'il n'y ait pas de flottement, que l'attestation continue de s'appliquer
après le délai de cinq ans, qu'elle continue jusqu'à ce
que la négociation soit terminée et que l'autro attestation ait
été émise ou refusée?
M. Perrier: Exact. Il y a une disposition.
M. Charbonneau: Autrement dit, il ne peut pas partir d'une
obligation à 60 % et tomber à zéro entre-temps parce que,
pendant trois mois ou un an, il y a du taponnage.
M. Perrier: S'il y avait des délais, aussi longtemps que
les délais durent, l'ancienne attestation est en vigueur.
M. Charbonneau: Est-ce qu'on le dit quelque part?
M. Perrier: Oui.
M. Charbonneau: À quel numéro?
M. Perrier: C'est 31... Pas très loin.
M. Charbonneau: D'accord. Si on le dit, on le verra à ce
moment-là.
Une voix: Vous allez tomber dessus.
M. Lincoln: C'est l'article 31. 27 au troisième
alinéa. Non?
M. Perrier: C'est cela.
Une voix: II est encore plus vite que nous.
M. Charbonneau: "II lui transmet un avis l'informant des motifs
justifiant le refus. " Sauf que si c'était la première
négociation?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: Cela ne se passerait pas comme cela dans une
première négociation. La discussion va durer tant et aussi
longtemps qu'on ne s'entendra pas. Mais, à un moment donné, le
ministère et le ministre ont le pouvoir d'imposer une attestation. S'il
la refuse, il n'a plus la possibilité de fonctionner.
M. Charbonneau: D'accord.
M. Lincoln: Norsk Hydro n'avait pas d'attestation, mais on a
imposé des affaires et elle ne pouvait plus fonctionner.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Perrier.
M. Perrier: C'est le ministère qui a le dernier mot dans
la délivrance de l'attestation.
M. Lincoln: À Norsk Hydro, c'est cela qui est
arrivé. On a fixé des normes. Elle ne voulait pas. On a dit: O.
K., choisissez. Elle n'avait pas de certificat d'attestation, mais, dans son
premier certificat, c'est ce qui arrivera. En fait, ils n'ont pas le choix.
M. Charbonneau: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
paragraphe est adopté. Nous revenons à l'amendement au
premier paragraphe qui se lirait comme ceci: "Par la publication d'un avis dans
un quotidien et un hebdomadaire dans la région où se trouve la
source de pollution. "
M. Lincoln: De pollution, non. M. Perrier: De
contamination.
Le Président (M. Saint-Roch): De contamination.
M. Charbonneau: Est ce que le ministre accepterait une
brève suspension?
Le Président (M. Saint-Roch): Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 5)
(Reprise à 12 h 7)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, c'est juste pour aviser
les membres de la commission et peut-être même le ministre qu'on
vient de recevoir une copie d'une lettre qui a été envoyée
aujourd'hui même par l'Union des municipalités régionales
de comté au ministre concernant le projet de loi. Je ne sais pas si le
ministre en a pris connaissance.
M. Lincoln: Je n'ai pas eu la lettre de l'UMRCQ.
M. Charbonneau: C'est cela que je pensais, vu que vous
étiez ici. II y a des copies conformes au ministre des Affaires
municipales et au chef de l'Opposition. Je pense que c'est comme cela qu'on
vient de l'avoir. Il y a un certain nombre de commentaires qui, dans le fond,
concernent d'abord l'article 7, la partie municipale. Je veux juste être
bien certain que ce sur quoi on s'était entendu tantôt,
c'était que, pour la partie municipale, on peut faire deux choses On
peut l'étudier et attendre pour l'adopter quo vous ayez eu votre
rencontre à l'occasion de la table Québec-municipalités ou
encore carrément, pour ne pas faire un travail inutile, attendre que
vous ayez eu la rencontre. Si vous avez des amendements, par la suite, on
travaillerait à partir des amendements que vous apporteriez plutôt
que de travailler à un moment donné et de se rendre compte
que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Lincoln: Je voulais vous proposer quelque chose. Moi, je suis
d'accord qu'il ne faut rien faire avant d'avoir donné à l'UMCRQ
et à l'UMQ toute la latitude d'apporter les amendements qu'elles
veulent. J'ai eu plusieurs discussions avec elles et nos conseillers juridiques
ont discuté avec leurs conseillers juridiques, etc. Toutes ces choses
vont être aplanies. En fait, il y a beaucoup de gens qui, par exemple, au
sujet des contaminants, etc., voulaient juste avoir une assurance quant au
fonctionnement du système. Je ne peux pas vous parler pour M. Nicolet,
mais je vous parle pour M. Rouillard, de l'UMQ, pour sûr. Lui, ce qu'il
veut, c'est que tout soit nettoyé avant la table
Québec-municipalités afin qu'il n'y ait pas de discussions
formelles tant que toutes les choses n'auront pas été
attachées avec les fonctionnaires, etc.
Ils savent que nous avons un problème: on a des heures qui sont
mises de côté pour nous jeudi et, vendredi matin, on rencontre la
table Québec-municipalités. Ils sont au courant de cela. Ce
matin, après qu'on a discuté cela, cela a été
confirmé au téléphone que, d'ici demain matin, nos hauts
fonctionnaires, le sous-ministre, les conseillers juridiques des deux
côtés vont avoir tout aplani d'une façon ou d'une autre,
soit qu'ils auront accepté des changements ou bien qu'ils vont
être satisfaits de ce qu'il y a là.
Voici la suggestion que je voudrais vous faire: qu'on travaille dessus
lorsqu'on se rencontrera encore - pas qu'on le fasse maintenant, mais jeudi
après-midi - quand la commission sera convoquée et, s'il y avait
des amendements à la suite de la table
Québec-municipalités qui arrivaient en dernier lieu, on vous
donne l'engagement formel que ces amendements seraient apportés à
la prise en considération du rapport et en troisième lecture.
C'est ce qu'on a discuté avec les gens des municipalités.
Autrement, on va manquer le jeudi. Les places sont déjà
prévues en commission parlementaire. On a déjà de la
place. J'ai bien peur que, si on retarde encore d'une semaine, parce qu'il y a
toutes sortes de projets de loi qui s'acheminent, on n'aura pas de place en
commission parlementaire. À ce moment-là, il faudrait laisser
passer jeudi et attendre la semaine prochaine. Je n'ai pas envie de perdre le
temps qu'on a jeudi.
M. Charbonneau: Quand siégeons-nous? M. Lincoln: On
siège jusqu'à 12 h 30 M. Charbonneau: Et cet
après-midi?
M. Lincoln: Cet après-midi, non. C'est cela,
l'affaire.
M. Charbonneau: Ce soir, non plus?
Le Président (M. Saint-Roch): On revient jeudi. Sur le
projet de loi 99, les informations que nous détenons à ce
moment-ci, c'est qu'on siège jusqu'à 12 h 30 et qu'on reviendrait
jeudi
seulement.
M. Charbonneau: De toute façon, on n'aura pas le temps
d'aborder les questions municipales. Jeudi matin, vous allez déjà
avoir eu...
M. Lincoln: Jeudi matin, on aura eu le Comité de
législation qui aura nettoyé la chose, d'abord. On aura eu toutes
les ententes avec les unions de municipalités. Le député
de Jonquière et vous pourrez vérifier cela avec les unions
municipales, bien avant la commission parlementaire, comme vous voulez. Ils
vont vous parler, etc. Vous pourrez vérifier vous-mêmes. Mais on
s'engagerait aussi, de plus, après jeudi, à étudier la
chose. Si, demain matin, à la table Québec municipalités,
un maire ou quoi proposait quoique chose d'autre, on l'apportera à la
prise en considération du rapport et en troisième lecture. Je
prends l'engagement formel de faire cela ici, pour ne pas retarder...
M. Charbonneau: II y a un commentaire sur l'article 4 qu'on
pourrait regarder peut-être maintenant, parce qu'on a fait l'article
4.
Le Président (M. Saint-Roch): II est suspendu.
M. Charbonneau: L'article 4 est suspendu?
M. Lincoln: Oui, l'article 4 est suspendu à cause de
cela.
M. Charbonneau: Ah bon!
M. Lincoln: II faut que j'aille au Conseil du trésor pour
la question de Saint-Amable qui passe tout de suite. C'est le dernier point.
Est-ce que vous pourriez m'excusez et M. Middlemiss va continuer pour moi?
M. Charbonneau: II reste quinze minutes. On peut peut-être
suspendre.
M. Lincoln: D'accord.
M. Charbonneau: On reprendra jeudi. À quinze minutes
près, ce n'est pas cela qui va perturber le programme du leader du
gouvernement. S'il y a un engorgement de fin de session pour quinze minutes,
c'est parce que le loader a mal planifié ses travaux.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères, est-ce que je peux me permettre?
Pour nettoyer l'article 31. 22, on avait l'amendement qui restait
à adopter...
M. Charbonneau: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 31. 22, tel, qu'amendé, est
adopté?
M. Charbonneau: Oui, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Sur ce, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 13)