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(Onze heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'aménagement et des
équipements reprend maintenant ses travaux pour poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 99, Loi modifiant la
Loi sur la qualité de l'environnement et d'autres dispositions
législatives. Au moment de notre ajournement, nous avions
complété la plupart des articles et nous en avions plusieurs en
suspens. Je rappelle donc l'article 4, qui était suspendu. Et nous avons
un amendement à l'article 4.
Articles en suspens
M. Lincoln: Nous avons rencontré la table
Québec-municipalités. Je vais mettre les cartes sur la table et
vous dire exactement ce qui est arrivé. À la table
Québec-municipalités, surtout du côté de l'UMRCQ,
ils étaient d'accord avec le principe de la chose, sauf qu'ils
trouvaient que les définitions ne pouvaient être soutenues dans
certains cas.
Ils parlaient, par exemple, de prairie humide, de marécage, etc.
Ils disaient que les définitions ne sont pas claires. Pour faire suite
à la rencontre avec eux, ils ont demandé qu'on fasse un petit
comité de travail et il y a eu Me Bissonnet, M. Perrier, pardon, Me
Bisaillon et deux personnes de leur côté qui se sont
rencontrés.
Eux, ils nous ont demandé d'omettre, dans cet article 4, les mots
"marais", "prairie humide", "marécage" et "tourbière", d'accord?
Et de laisser "lac", "étang" et "cours d'eau". D'accord. Pour faire
suite à cela, nous avons eu une rencontre avec notre spécialiste
en lois sur le milieu hydrique, M. Pierre Renault, et une rencontre avec M.
Leopold Gaudreau, de la direction du patrimoine écologique au
ministère.
Ils nous ont démontré que "marais", "marécage" et
"tourbière" sont très bien définis et que ce sont des
milieux très fragiles. On nous recommande fortement de les laisser
dedans mais de... lis sont d'accord avec le monde municipal que les mots
"prairie humide" ne sont pas assez bien définis et qu'on pourrait les
omettre.
Notre proposition, c'est d'omettre les mots "prairie humide" et de
laisser les autres définitions. Nos conseillers nous disent que ce sont
des milieux tellement fragiles qu'il ne faudrait pas les laisser en suspens.
Alors, c'est la situation.
M. Charbonneau: Ce que vous suggérez, c'est d'enlever les
mots "prairie humide" parce que c'est trop vague, ce n'est pas assez clair.
M. Lincoln: Oui, c'est beaucoup trop vague, c'est cela. Alors, je
voulais mettre ça bien clair, sur la table, exactement comme cela s'est
passé. Ce serait ma proposition.
M. Charbonneau: Initialement, quand vous avez introduit
l'expression "prairie humide" par rapport aux autres situations, aux autres
réalités que sont les étangs, les marais, les
marécages ou les tourbières, quelle était l'intention,
quelle était la nuance? Quelle est la différence entre une
prairie humide, un marais, un étang, un marécage et une
tourbière?
M. Lincoln: Cela a été mis là justement
à la requête de notre direction des réserves
écologiques qui voulait vraiment boucler la boucle à 100 %.
M. Charbonneau: Mais eux, quand ils vous suggéraient cette
expression, qu'est-ce qu'ils entendaient par là?
M. Lincoln: Une prairie humide, cela peut se traduire en anglais
comme un "wet land", qui est un terme très global qui veut dire que
chaque fois que vous avez une terre où il y a une humidité
quelconque ou une humidification, cela devrait être
protégé. Alors, cela devient très vaste pour
l'application. Les municipalités ont dit: Comment peut-on définir
cela? Ils ont même dit: La définition du dictionnaire, par
exemple, donne quelque chose de très flou. Ils ont cité cela
comme exemple des choses qui pourraient très difficilement s'appliquer
dans la loi. Alors, c'est sur cela en fait qu'ils ont fait leur argumentation,
sauf que lorsque le comité s'est réuni - M. Perrier pourrait
peut-être vous le confirmer - ils ont demandé d'aller plus loin
que cela et dire: Les tourbières, les marais et les marécages ne
devraient pas être inclus.
M. Perrier (Raymond): Ce que nous pouvions couvrir, en fait, dans
"prairie humide", c'est le prolongement d'un marais et d'un marécage
où vous avez une partie de la prairie qui est humide un certain nombre
de jours ou un certain nombre de semaines dans l'année, mais qui n'est
pas le marécage ou le marais même. Effectivement, c'est...
M. Charbonneau: Une espèce de rive.
M. Perrier: C'est très flou.
M. Charbonneau: La zone...
M. Perrier: La zone grise, si vous voulez...
M. Charbonneau: Oui, c'est cela.
M. Perrier: ...entre la terre ferme qui n'est pas humide et le
marécage qui est toujours humide, qui est toujours mouillé.
M. Lincoln: II y a aussi une autre distinction qu'ils avaient
apportée. Il faut que je mette les cartes sur table. Je vous dis
exactement ce qu'ils ont dit. Ils pensaient qu'une des raisons pour lesquelles
les marais leur posaient des problèmes était que si demain matin,
vous avez une construction... Si le maire de Laval disait: J'ai la construction
d'une route qui passe, cela crée un marais qui n'était pas
là avant. Est-ce que cela devient un marais artificiel? Alors, ils
disaient: Cela amène toutes sortes de questions. Est-ce que
c'était là? Est-ce qu'i! faut le protéger à jamais?
Alors, c'était un peu cela la...
M. Charbonneau: Sauf qu'on peut remonter loin.
M. Lincoln: Oui, c'est cela. C'est exactement cela.
M. Charbonneau: Sauf que ce qui m'agace un peu, c'est à
partir de l'explication que vous venez de donner, M. Perrier. Si on ne
protège pas les prairies humides, on va protéger, dans le fond,
les surfaces d'eau... Je cherche l'expression, les...
M. Lincoln: Le milieu hydrique.
M. Charbonneau: Oui, mais en tout cas. On sait ce qu'on veut
dire: étang, marais et marécage. Tourbière, c'est
différent. Mais dans les trois cas, on sait qu'on parle d'une
délimitation d'un pan d'eau.
M. Perrier: Un plan d'eau.
M. Charbonneau: Ah! Plan d'eau. C'est ça. Je cherchais
l'expression. Plan d'eau, alors que la prairie humide, dans le fond, c'est
après le plan d'eau où vous avez une espèce de zone
tampon. Si on ne protège pas la zone tampon, qu'est-ce qui arrive?
Est-ce qu'il ne pourrait pas se produire, à un moment donné, des
détériorations des plans d'eau spécifiques par la
non-protection des zones tampons.
M. Lincoln: Non, elle est quand même protégée
de toutes sortes de façons: zonage municipal, etc. Ce qu'on veut, c'est
ajouter le fardeau de la preuve et qu'ils obtiennent le certificat
d'autorisation. Cela va plus loin que tout ce qui est en place maintenant. Par
exemple, la politique des rives, les plaines inondables, c'est
déjà là. Mais, là, on met un fardeau de preuve
d'obtenir un certificat d'autorisation dans tous ces cas précis. Cela va
beaucoup plus loin, en fait.
M. Charbonneau: Est-ce que la définition du marais, de
l'étang ou du marécage est suffisamment large pour qu'à un
moment donné, dans l'autorisation qu'émettront le
ministère et le ministre, on prenne en considération la prairie
humide?
M. Lincoln: Notre direction des réserves
écologiques nous dit qu'elle est d'accord que "prairie humide" est trop
flou, qu'on ne peut travailler là-dessus, quoiqu'on sache ce que c'est,
mais que ce serait très difficile juridiquement. Elle nous a
recommandé très fortement qu'on laisse les autres termes.
M. Charbonneau: Écoutez...
M. Lincoln: J'ai bien envie de mettre tout ça au clair du
point de vue des municipalités... qu'on a consultées et ce qu'on
a discuté. À un moment donné, il faut qu'on en arrive
à une décision. Après les avis que nous avons reçus
du ministère, je pense qu'il est important de garder "marais,
marécage ou tourbière".
M. Charbonneau: Je suis d'accord avec vous à ce sujet. Je
serais plus porté à garder aussi "prairie humide", mais disons
que je vais me ranger derrière l'argumentation des experts, quoique je
me méfie maintenant des conseils que le ministre reçoit. Si je
regarde les conseils qu'il m'a donnés dans le cas de Saint-Amable, il y
a deux ans, et ceux qu'il reçoit maintenant de l'ingénieur
Turgeon, on se rend compte qu'il faut se méfier des conseils des
experts.
Cela étant dit, avant que le ministre se regonfle à bloc,
ce qui ne m'énerve pas du tout d'ailleurs...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si j'ai bien compris,
M. le député de Verchères, vous laissez tomber "prairie
humide".
M. Charbonneau:...
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est ça.
Alors, l'amendement à l'article 4 serait adopté avec cette
modification. Cela va?
M. Charbonneau: Oui, ce qui fait qu'on adopterait l'article
4.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 4 est donc
adopté, tel qu'amendé. J'appelle l'article 6. Un amendement a
été déposé.
M. Lincoln: L'article 6 avait été suspendu parce
que, lorsque c'est passé au bureau législatif, comme il
était rédigé, il donnait des pouvoirs tellement immenses
qu'aucun bâtiment ne pouvait être transféré et les
critères n'étaient pas déterminés. Il était
beaucoup trop large d'application. Nous avons rédigé l'article 6
à nouveau et on y a ajouté les alinéas, sous le 8°, o,
p, q et r, afin de déterminer exactement ce qu'on entend par les
activités susceptibles de contaminer le sol, d'établir les
critères qui permettent de déterminer le degré de
contamina-
tion, d'établir, pour toute catégorie de sols, divers
niveaux de décontamination à atteindre pour fins de
réemploi des terrains et prescrire, pour toute catégorie de sols
qu'il détermine, divers modes d'intervention, de décontamination
et de restauration. On pourra à ce moment-là préciser quel
genre de localisation on veut transférer pour le recyclage afin que ce
ne soit pas un système embrassant complètement tout ce qu'il y a
dans le bâtiment, mais un certain type d'utilisation, à l'heure
actuelle, qui fait qu'il y a un degré de contamination. Il faut donc
établir des critères afin que, pour le rezonage, on puisse
délimiter très clairement dans quels cas un bâtiment peut
être décontaminé et réutilisé pour une fin
supérieure, en zonage, qu'elle ne l'était jusqu'à
présent. (11 h 30)
M. Charbonneau: En fait, les avis que vous avez eus,
c'était plus sur la rédaction de l'article 31 que sur l'article 6
que vous aviez proposé.
M. Lincoln: Nous, nous avions ajouté, par l'article 6,
toute la question du contrôle des sols contaminés et de leur
réutilisation.
M. Charbonneau: À quel article?
M. Lincoln: Vous avez raison, Me Bissonnet va vous expliquer
ça.
M. Bissonnet (Robert): Au départ, ce qu'on avait fait,
c'est qu'on avait mis un article qui était relativement
général et qui donnait un certain pouvoir au ministre. Lorsqu'il
y avait eu un terrain qui avait été utilisé à des
fins industrielles, on donnait au ministre le pouvoir, si le terrain venait
à changer de vocation, de donner la permission de faire ce changement de
vocation. Normalement, cela aurait dû être dans la version
déposée du projet de loi 99, mais au comité de
législation, ils ont trouvé l'article beaucoup trop large parce
qu'on n'avait pas spécifié de quel type d'activité
industrielle il s'agissait. À ce moment-là, ils ont dit:
Écoutez, ça vous prend quand même des balises, autrement
ça n'a pas de bon sens parce que cela peut englober toutes les
transactions immobilières au Québec. Mais, on savait que ce
n'était pas ça qu'on voulait.
Ils nous ont dit de ne rien mettre dans le projet de loi qu'on avait
déposé, mais d'arriver, à la troisième lecture,
avec une autre solution. On leur a donc proposé une solution de
même nature, en restreignant la portée aux terrains où il y
avait eu des activités de production ou de traitement de matières
ou de déchets dangereux.
Il y a eu une discussion autour de toute la question de
l'acquéreur subséquent de bonne foi, qui ne sait pas. Il y avait
des notaires au comité de législation et ce qui posait des
problèmes, c'est la façon d'indiquer ça. Il y a eu toutes
sortes de discussions, je dirais, très techniques et, finalement, le
comité a décidé que la meil- leure façon d'essayer
de bien cadrer ça, c'était de se donner un pouvoir
réglementaire.
Ce qu'on essaie de faire là-dedans, ce n'est pas
nécessairement quelque chose de très facile, c'est de prendre la
politique de réhabilitation des terrains contaminés et de lui
donner un pouvoir réglementaire qui va nous permettre de la transcrire
en règlement pour qu'elle ait une force légale, alors que,
actuellement, elle a une force plus persuasive que d'autre chose. C'est
pourquoi, lorsqu'on rencontre des promoteurs ou des industries qui ne veulent
pas trop collaborer, on a certains problèmes lorsque vient le temps de
négocier. C'est pour ça que vous ne le retrouvez pas dans la
version déposée. Il était dans la décision du
Conseil des ministres, mais on nous avait dit de préciser ce qu'on
voulait avant de le faire adopter.
M. Charbonneau: Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
répond à vos questions, M. le député de
Verchères, concernant l'amendement de l'article 6?
M. Charbonneau: Cela va aller, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'amendement
à l'article 6 est donc adopté. Est-ce que l'article 6, tel
qu'amendé, est adopté? M. le ministre, cela va?
M. Charbonneau: Adopté.
Attestation d'assainissement
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 7.
Il nous restait à voir les articles 31. 32 à 32. 40 qui avaient
été laissés en suspens.
M. Lincoln: M. le Président, je voudrais aviser le
député de Verchères que, là-dessus, il y a eu une
longue discussion, en fait, une discussion très constructive avec les
élus municipaux et la table Québec-municipalités. On a
répondu aux questions qu'ils se posaient là-dessus et ils n'ont
aucune objection quant aux articles 31. 32 à 31. 39. Alors, on peut
regarder ça article par article, mais cela ne pose aucun problème
de leur point de vue.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vais donc appeler
l'article 31. 32, c'est-à-dire le paragraphe 31. 32, à
l'intérieur de l'article 7, on se comprend?
M. Charbonneau: Oui, cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, cela va? Est-ce
que c'est adopté?
M. Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle le
paragraphe 31.33.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle le paragraphe 31.34.
M. Charbonneau: Cela va,
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle le paragraphe 31.35.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 31.35
est donc adopté. J'appelle le paragraphe 31.36.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'accord, le
paragraphe 31.36 est donc adopté. J'appelle le paragraphe 31.37.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 31.37
est donc adopté. J'appelle le paragraphe 31.38.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle le paragraphe 31.39.
M. Lincoln: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
ministre.
M. Lincoln: Je ne sais pas si, en concordance, parce que je me
souviens que, lorsqu'on a discuté des autres articles, on avait mis un
temps pour les avis de modification, etc.
M. Charbonneau: Le temps.
M. Lincoln: Peut-être que vous voudriez suggérer la
même chose ici.
M. Charbonneau: Oui, c'est cela. M. Lincoln: Je pourrais
accepter cela.
M. Charbonneau: C'est ce que j'allais dire, mais le ministre m'a
devancé. En effet, comme on lui a déjà donné
l'occasion de faire valoir son point de vue, je pense qu'on pourrait utiliser
la même formule qu'on a...
M. Lincoln: Oui.
M. Charbonneau: Sans doute que vos éminents juristes
pourraient vous écrire un...
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...amendement
concordant.
M. Charbonneau: ...amendement concordant, au paragraphe 31.39,
à la fin, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'accord, alors on va
travailler là-dessus. On va donc le laisser en suspens. Cela va, M. le
ministre? M. le député de Verchères?
M. Lincoln: Oui, d'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle le
paragraphe 31.40.
M. Charbonneau: II n'y a pas de problème.
M. Lincoln: Non, il n'y a pas de problème avec cela.
M. Charbonneau: Vous avez dit jusqu'à 31.39 tantôt,
mais est-ce que cela comprenait aussi le paragraphe 31.40?
M. Lincoln: Oui, le paragraphe 31.40 aussi, toute cette
section-là. En fait, monsieur, pour le paragraphe 31.40 aussi il n'y a
pas de problème, n'est-ce pas?
M. Perrier: Pour le paragraphe 31.40 aussi, il n'y avait pas de
problème. Il s'agit bien d'une période de 5 ans et le
renouvellement...
M. Lincoln: Oui.
M. Perrier: ...c'est nous qui le faisons; la municipalité
n'a pas à revenir. C'est donc le ministère qui le fait. C'est une
distinction avec les industries puisque l'industrie doit revenir
d'elle-même.
M. Charbonneau: D'accord. Vous faites automatiquement le
renouvellement.
M. Perrier: On fait automatiquement le renouvellement, mais avec
les modifications qui s'imposent...
M. Charbonneau: D'accord.
M. Perrier: ...selon les circonstances.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le paragraphe 31.40
est donc adopté. À l'intérieur de l'article 7, pour
l'adoption, il ne reste que le paragraphe 31.39 pour lequel on va
soumettre un amendement dans quelques minutes. On pourrait peut-être,
avant de terminer l'article 7, passer à l'article 10 où il y
avait un amendement à 5°.
J'appelle l'article 10.
Pouvoirs réglementaires
M. Lincoln: Là, c'est d'abord pour rendre le premier
alinéa concordant avec l'article 4, en biffant "prairie humide";
ensuite, il s'agit de l'addition, après le paragraphe s du premier
alinéa, du suivant: 1) déterminer les qualifications des
personnes physiques affectées à l'opération des
équipements municipaux d'assainissement des eaux usées."
M. Charbonneau: Mais c'était déjà là,
n'est-ce pas?
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est le 5°, je
pense, qui a été...
M. Lincoln: Non, mais c'était...
M. Charbonneau: C'était en suspens parce que...
M. Lincoln: C'était en suspens, c'était en
suspens.
M. Charbonneau: ...parce que cela affectait la...
M. Lincoln: Oui.
M. Charbonneau: Quelle a été la conlusion de la
discussion qu'il y a eu autour de cela?
M. Lincoln: Je pense qu'ils se sont mis d'accord sur le fait
qu'il fallait un système provincial. C'est sûr qu'on a
expliqué que, dans le cas de la CUM, de la CUQ, etc., ça ne
s'applique pas. Mais dans le cas d'une petite municipalité, on a
parlé des programmes du ministère de l'Éducation, etc.,
pour essayer de rendre beaucoup plus disponibles les services
d'éducation dans d'autres régions que celle de Vaudreuil et ce
fut accepté.
M. Charbonneau: Cela va. De toute façon, on était
plus pour le maintien nous aussi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 10 est donc adopté.
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Verchères, est-ce que l'article 10, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Charbonneau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. On passe
à l'article 21, je crois, où il y a un amendement. Je rappelle
que l'article 21 avait été adopté. Cependant, on a
redéposé un amen- dement. Alors, cela va prendre le consentement
de l'Opposition, M. le député de Verchères.
M. Lincoln: Ce sont des amendements qui découlent d'une
discussion avec les municipalités où il est clair que... Pour
bien comprendre ça, il faut prendre le premier alinéa de
l'article 109.1.1 de la loi actuelle, et le mettre à la place de
l'article 109.1.2, maintenant, parce qu'on a inversé les deux. D'accord?
Si on commence par ça, ce sera plus facile à comprendre.
M. Charbonneau: Vous parlez du projet de loi.
M. Lincoln: Non.
M. Charbonneau: De la loi.
M. Lincoln: Oui, le premier alinéna du projet de loi vient
imposer une amende...
M. Charbonneau: Additionnelle d'un montant équivalent.
M. Lincoln: Oui, d'accord. Il faudrait maintenant voir ça
dans l'amendement à l'article 109.1.2. La raison pour laquelle on a eu
à faire cela, c'est qu'à l'article 109.1.1, on disait: "Le
tribunal qui déclare une personne ou une municipalité coupable
d'une infraction peut... imposer une amende additionnelle d'un montant
équivalent au montant... que la personne ou la municipalité a
acquis ou qui lui est revenu à la suite de la perpétration de
l'infraction." Donc, cela n'avait aucun sens parce que les municipalités
ne sont pas des corporations qui font des profits...
M. Charbonneau: À but lucratif.
M. Lincoln: ...ou à but lucratif. C'est pourquoi on a eu
à faire ça. Alors, à ce moment-là, on a aussi eu
à inverser les deux, pour fins de rédaction de la loi. Ce qui
fait que, maintenant, on a un alinéa qui s'applique aux
municipalités et un autre qui ne s'applique pas aux
municipalités.
M. Charbonneau: Et le premier se lirait ainsi: "...ordonner, aux
frais du contrevenant...". C est ça?
M. Lincoln: Oui, c'est ça.
M. Charbonneau: "...que celui-ci prenne toutes les mesures
nécessaires afin de remettre les choses dans l'état où
elles étaient avant que la..."
M. Lincoln: Ce sont des mesures de mitigation. Donc, dans le cas
d'une municipalité qui a endommagé un écosystème,
on a le droit de demander des mesures de mitigation.
M. Charbonneau: C'est ça.
M. Lincoln: Mais on ne peut pas imposer à une
municipalité une pénalité équivalant au montant du
bénéfice pécuniaire qui lui est revenu parce qu'elle n'en
a pas.
M. Charbonneau: Donc, dans le 1° qui devient 2°,
c'est-à-dire "imposer une amende additionnelle d'un montant
équivalant au montant du bénéfice pécuniaire que la
personne a acquis", vous enlevez...
M. Lincoln: Oui, c'est ça: "ou la
municipalité".
M. Charbonneau:... "ou la municipalité".
M. Lincoln: C'est parce qu'au début, l'article
était rédigé ainsi dans la loi: "Le tribunal qui
déclare une personne ou une municipalité coupable". C'est
pourquoi on a eu à le changer, enfin à le séparer en
deux.
M. Charbonneau: Comment cela se lirait-il?
M. Lincoln: On dit: "Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 109. 1, des suivants... "
M. Charbonneau: D'accord. Une voix: On a fait deux
articles.
M. Lincoln: On a fait deux articles au lieu d'un.
M. Charbonneau: D'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que cet
amendement est...
M. Charbonneau: Oui, ça va aller.
Le Président (M. Parent, Bertrand):... adopté?
Alors, l'amendement à l'article 21 est adopté et l'article 21,
tel qu'amendé, est donc adopté.
M. Lincoln: Oui. (11 h 45)
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je reviens
immédiatement à l'article 7 pour qu'on puisse le libérer.
À l'article 7, on avait gardé en suspens le 31. 39 pour lequel il
y avait un amendement. L'amendement se lirait donc comme suit, à la
suite de votre demande, M. le député de Verchères:
"Ajouter, à la fin du troisième alinéa de l'article 31.
39, introduit par l'article 7 du projet de loi, les mots "dans un délai
de 30 jours à partir de la réception de l'avis de modification".
" Est-ce que ça va?
M. Charbonneau: Ça va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
31. 39 de l'article 7 est adopté.
M. Lincoln: Excusez-moi, M. le Président. À partir
de la réception...
Le Président (M. Parent, Bertrand): De la réception
de l'avis de la modification.
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, avant de passer
à l'adoption de l'article 7 en entier, je dois faire adopter les
intitulés de la section et des sous-sections. Est-ce que ça
va?
M. Lincoln: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Les intitulés
de la section et des sous-sections qui sont introduites à l'article 7
sont donc adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 7, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. Cela
libère l'article 7. On doit maintenant rouvrir, avec l'autorisation de
l'Opposition, l'article 22.
M. Lincoln: Oui. Je demande le consentement du
député de Verchères pour rouvrir l'article 22, parce que
cela a aussi été le sujet d'une longue discussion à la
table Québec-municipalités. En fait, c'était
peut-être la chose qui accrochait le plus avec eux.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre va nous
donner des explications sur l'article 22.
M. Lincoln: D'abord, je voudrais dire au député de
Verchères que ce que les municipalités nous ont demandé
dans ce cas, c'est parce qu'elles étaient très
préoccupées du fait que, puisqu'une corporation inclut une
municipalité, elles puissent se trouver dans la situation où il
leur serait difficile de faire élire des conseillers, etc. Il y a aussi
le fait qu'elles se sentiraient comme responsabilisées chaque fois qu'un
contaminant serait déversé dans l'environnement. En fait, elles
disaient qu'elles auraient une trop grande responsabilité avec cette
loi. Elles voulaient donc qu'on inscrive la notion de mauvaise foi, afin que
ça s'applique à elles seulement si leur mauvaise foi était
prouvée.
Elles nous ont ainsi demandé de vérifier avec le service
juridique du ministère de la Justice si, dans les lois actuelles...
M. Bissonnet (Robert): Ce que nous avons vérifié
c'est si l'article, tel qu'il était libellé, permettait la
défense de diligence raisonnable. En ce qui concerne le ministère
de la Justice, aux Affaires pénales, ils nous ont dit oui. Cette
défense, dans un article où on impose une telle sorte
d'obligation, est toujours présentable. On n'est pas obligés de
l'écrire parce que c'est reconnu par la jurisprudence. Donc, leur
crainte à ce sujet de ne pas pouvoir l'invoquer, à mon sens et au
sens du ministère de la Justice, n'est pas fondée, de sorte qu'on
n'est pas obligés de commencer à parler de mauvaise foi dans
l'article qui est une notion, en plus, extrêmement difficile à
définir, surtout s'il faut la prouver.
M. Charbonneau: Donc, finalement, on laisserait cela comme
cela?
M. Lincoln: Oui, finalement, le ministère de la Justice
dit qu'on n'a pas besoin de baliser parce qu'ils ont déjà toutes
les défenses dans la loi. Le fardeau de la preuve c'est sur nous, en
fait.
M. Bissonnet (Robert): Oui, oui, exactement.
M. Charbonneau: Dans le fond, un administrateur qui amène
une corporation par un ordre, une autorisation, un conseil ou un encouragement
à émettre... il faut que vous fassiez la preuve de ça.
M. Bissonnet (Robert): Certainement.
M. Lincoln: II faut aussi qu'on fasse la preuve, en plus du fait
lui-même, de l'acte délibéré, du manque de diligence
ou d'une négligence grossière.
M. Bissonnet (Robert): C'est cela. M. Charbonneau: Oui, du
caractère...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement...
M. Lincoln: II y a un amendement supplémentaire et c'est
le bureau de la législation qui nous a demandé de l'apporter,
parce que, si on disait seulement "un contaminant dans l'environnement" sans
faire référence aux lois, aux dispositions des lois et aux
règlements adoptés en vertu de la loi, cela pourrait vouloir dire
presque n'importe quoi. Il n'y aurait aucune balise. Alors, c'est pourquoi ils
ont demandé qu'on mette: "contrairement aux dispositions de la
présente loi ou des règlements adoptés en vertu de
celle-ci." C'est afin qu'il y ait un cas de référence.
M. Charbonneau: Vous ajoutez, après "un contaminant dans
l'environnement", "contrairement..." C'est cela?
M. Lincoln: Oui. "Contrairement aux dispositions de la
présente loi ou des règlements adoptés en vertu de
ceile-ci."
M. Charbonneau: "Commet une infraction..." Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 22 est donc adopté et l'article 22, tel qu'amendé, est
adopté. J'appelle l'article 25. Là aussi, je pense, il y a de
nouveaux amendements. Donc, cela prend votre approbation pour rouvrir l'article
25. M. le ministre? On ajoute le mot "tout" devant "le dossier".
M. Bissonnet (Robert): En fait, c'est un amendement technique
à la demande, encore, du bureau de législation. Le paragraphe
introductif finit par un "de". Alors, lorsqu'on ajoutait
l'énumération telle qu'on l'avait écrite à
l'article 118.5 cela pouvait donner quelque chose comme: "Le ministre tient un
registre de le dossier". Donc, il a fallu apporter une correction pour que la
phrase soit cohérente. Ce qui fait que, si vous regardez "k" et "I", au
lieu de dire "le dossier" et "les états" on dit "tout le dossier" et
"tous les états".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, cela va pour
l'amendement 25. L'article 25, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Charbonneau: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 26
était resté en suspens.
M. Charbonneau: M. le Président, j'aurais une consultation
à faire à l'article 26. Si le ministre pouvait m'accorder
quelques minutes...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
va, M. le député de Verchères?
M. Charbonneau: Oui. Juste une petite seconde encore.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député de Verchères. On va reprendre.
M. Charbonneau: J'ai la proposition d'amendement du ministre.
M. Lincoln: De quoi parle-t-on?
Le Président (M. Parent, Bertrand): De l'amendement
à l'article 26 qui a été déposé et qui est
sur la table.
M. Lincoln: Ah oui!
Le Président (M. Parent, Bertrand): S'il vous
plaît!
Une voix:...
M. Charbonneau: Ça pourrait arriver.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Ce qu'on voudrait proposer au ministre, ce sont
des modifications visant à préciser ce qu'on veut faire avec les
amendements à l'égard de la Commission d'accès à
l'information.
Votre proposition se lit comme suit: "Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 118.5, des suivants", et là, vous
avez le premier paragraphe.
Au deuxième paragraphe, vous dites: 'Toutefois, le
ministère de l'Environnement ne peut communiquer à qui que ce
soit un renseignement relatif à un secret industriel d'une personne qui
demande au ministre, par écrit, de traiter ce renseignement de
façon confidentielle." (12 heures)
Ce qu'on proposerait c'est d'ajouter: "Toutefois, le ministère de
l'Environnement ne peut communiquer à qui que ce soit un renseignement
relatif à un secret industriel contenu aux paragraphes h à I
inclusivement de l'article 118.5. Vous avez à l'article 25 du projet de
loi des additions à l'article 118.5 et, dans le fond, c'est de h
à I qu'il peut être question du secret industriel.
M. Lincoln: Mais il faudrait voir les articles 118.5.5 et
118.5.6. "Aucun renseignement disponible au ministère de l'Environnement
concernant la quantité, la qualité et la concentration d'un
contaminant émis, dégagé, rejeté ou
déposé par une source de contamination ne peut faire l'objet
d'une demande de traitement confidentiel."
M. Charbonneau: C'est ça. À 6, on avait une
proposition corollaire qui se lirait comme suit: "Aucun renseignement
disponible au ministère de l'Environnement concernant la
quantité, la qualité et la concentration d'un contaminant
émis, dégagé, rejeté ou déposé par
une source de contamination et aucun renseignement contenu au registre en vertu
des paragraphes a à g de l'article 118.5 ne peut faire l'objet d'une
demande de traitement confidentiel".
Dans le fond, c'est pour assurer que ce qui était
déjà là, à l'article 118.5 et qui n'avait pas de
restriction auparavant, n'en ait pas encore. Les secrets industriels ou ce dont
on parle et l'action de la Commission d'accès à l'information,
c'est en fonction de h à I. Tout ce qui concerne, dans le fond, le
registre est de a à g.
M. Lincoln: Oui.
M. Bissonnet (Robert): II peut y avoir des secrets industriels
à a aussi. Au moment du dépôt d'une demande de certificat
d'autorisation, la possibilité qu'il y ait secret industriel n'est pas
seulement limitée à l'attestation d'assainissement, elle peut
l'être aussi pour d'autres types de documents.
M. Lincoln: Ce qui est arrivé jusqu'à aujourd'hui
dans le vécu de tous les jours, c'est que cette question était
très floue auparavant et tout ça été
géré plutôt de façon pratico-pratique. Alors, la
question n'a pas été soumise à un test légal, etc.
Mais il est très clair aujourd'hui, pour les certificats d'autorisation
et pour tous les permis, si vous prenez les nouvelles industries, que c'est
encore plus là que, s'il y avait des secrets industriels, il y en
aurait. Ce n'est pas dans les choses régulières, dans les usines
qui sont là depuis 50 ans, mais dans les nouvelles industries.
Ce qui arrive, c'est que tout ce qui a trait à un contaminant, et
c'est très vaste, c'est-à-dire à tout ce qui est autre que
les technologies, ne peut faire partie d'un secret industriel.
M. Charbonneau: Le problème, M. le ministre, c'est
qu'auparavant, il n'y avait pas de restrictions. On le disait très
clairement: Ce registre peut être consulté par toute personne.
Là, d'une certaine façon, on restreint ça. On est bien
prêt à le restreindre dans les balises proposées pour de h
à I, mais pas pour de a à g où il n'y a jamais eu de
restrictions.
M. Bissonnet (Robert): Ce qu'on a ici, c'est un problème
un peu de cohérence de texte. Comme M. le ministre l'a mentionné,
la façon actuelle dont est géré ce type de renseignements
est... Je cherche le mot, mais c'est confus, ce n'est pas clair. Ce qu'on veut
se donner, c'est pour les documents qui ont véritablement la même
nature, qu'ils soient pour une attestation ou pour une demande de certificat
d'autorisation. On veut traiter le secret industriel de la même
façon. On ne peut pas faire deux poids, deux mesures pour la notion de
secret industriel selon le document dans lequel il peut être.
M. Lincoln: La seule façon de traiter ces choses-là
maintenant, c'est de ne pas les inclure au registre qui n'est pas légal
de toutes les façons. Aujourd'hui, on n'a aucune balise pour
contrôler la question du secret industriel. Le fait est que, de toutes
les juridictions, pas une seule ne tient compte du secret industriel. S'il faut
le faire, il faut le faire de façon à être cohérents
avec nous-mêmes et justes, tout en mettant des balises très
très strictes, comme, je crois, les balises qu'on s'est données.
D'abord, la loi sur l'accès à l'information, aux articles 23, 24
et 25, nous n'avons pas voulu l'accepter parce que ça donne trop
d'ouverture: ce n'est pas seulement pour le secret industriel, ce sont tous les
documents, financiers, etc. Alors, c'est pour-
quoi je peux vous dire qu'on a été trois ou quatre fois
devant le comité législatif avant d'en arriver à cela. Il
y a eu des consultations avec le ministre de la Justice, avec le bureau de la
législation, la Commission d'accès à l'information, le
ministère des Communications qui est responsable de la loi sur
l'accès à l'information afin de pouvoir obtenir ces
choses-là.
Voici ce qu'on a fait: on a fait suspendre les articles 23, 24 et 25
afin qu'il n'y ait pas de façons où la loi sur l'accès
s'applique à nous. C'est qu'il arriverait, s'il y avait un vide
juridique dans notre loi, sans la baliser, un industriel - c'était une
des préoccupations des juristes du ministère de la Justice, etc.
- si on ne définissait pas le secret industriel, qui pourrait dire: La
loi sur l'accès à l'information est très claire
là-dessus et dans toutes les autres lois, celle du fédéral
par exemple, sur la qualité de l'environnement, c'est bien
précisé. Comment se fait-il qu'ici il n'y ait aucune balise?
À ce moment-là, on pourrait se trouver dans le cas de nous voir
soumettre, pour les secrets industriels, à la loi sur l'accès
à l'information alors que c'est plus large que ce qu'on veut. Alors,
à un moment donné, il faut baliser la chose et on l'a
balisée d'une façon qui est la plus serrée possible.
M. Charbonneau: Est-ce que la...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: ...Commission d'accès à
l'information a émis un avis ou une opinion?
M. Lincoln: Je vais laisser Me Bissonnet nous en parler.
M. Bissonnet (Robert): La commission d'accès avait
émis un avis sur le projet tel que déposé. Maintenant,
hier, ce qui s'est produit, c'est qu'il y a eu une discussion à quatre,
même à cinq. Il y a eu des représentants du comité
de législation, du ministre de la Justice, un représentant de la
Commission d'accès à l'information, un autre représentant
du bureau de M. French responsable de la loi sur l'accès à
l'information, plus nous, toujours pour tenter d'en arriver à la
meilleure façon de protéger le secret industriel tout en
maintenant le plus large niveau d'accès aux autres documents. C'est le
résultat de cette journée de discussions.
M. Charbonneau: La commission, elle?
M. Lincoln: La commission, elle, c'est sûr,
préfère sa loi, mais, nous, nous préférons notre
loi. Alors, il a fallu, à un moment donné, faire l'article
118.5.1 qui soustrait ces trois articles de la loi sur l'accès à
l'information, mais cela n'a pas été facile. On voulait faire une
juxtaposition et prouver que notre article 118.5 était plus large.
M. Bissonnet (Robert): Exactement. La loi s'appliquant et 23, 24
et 25 s'appliquant, on aurait eu un problème: cela aurait
été plus large que ce qu'on voulait. Cela visait autre chose que
le secret industriel, cela visait le renseignement syndical, le renseignement
financier, alors que le mandat qu'on avait du Conseil des ministres
était strictement de limiter cela au secret industriel. Ce qui fait que
pour éviter, justement, d'être pris dans une situation où
on aurait été obligé de traiter d'une manière
confidentielle en demandant la permission à peu près à
tout le monde vu la nature de tous les renseignements qui sont à
l'article 23, il a été convenu que, par rapport au secret
industriel dans notre loi, ces trois articles-là ne s'appliquent pas. Ce
qui nous permet de réduire la portée du type d'information qui,
normalement, est protégé uniquement au secret industriel. C'est
cela, le résultat. Cela a été long et
compliqué.
M. Charbonneau: Ce que vous dites, si je comprends bien, c'est
que la loi sur l'accès à l'information prévoit la
confidentialité d'une série...
M. Bissonnet (Robert): Oui.
M. Charbonneau: ...d'informations.
M. Bissonnet (Robert): II faut demander la permission à
celui qui nous a envoyé le renseignement et, s'il nous dit non...
M. Charbonneau: Ce que vous dites, c'est qu'avec cela,
finalement, il y a moins d'informations qui restent confidentielles.
M. Bissonnet (Robert): Définitivement, c'est sûr. On
n'est pas du tout obligé de suivre la démarche prévue dans
ces articles-là. La démarche normale nous oblige à
consulter celui qui a envoyé le renseignement et elle s'applique non
seulement à un secret industriel, mais à tout renseignement
syndical ou financier qu'une compagnie est habituée de traiter
confidentiellement. Donc, en soustrayant ces articles-là, il fallait
quand même, nous, que nous prévoyions quelque chose parce que nous
tombions dans le trou. Il y avait un vide.
M. Lincoln: C'est cela, le problème.
M. Bissonnet (Robert): Donc, comment le colmater?
M. Lincoln: On avait un vide et c'était la
préoccupation de tous les juristes, etc. Moi, j'ai eu deux
séances avec eux et je suis convaincu que c'est clair pour eux que, si
on laissait un vide complet, un industriel, qui a un droit qui est reconnu par
la loi sur l'accès à l'information,
qui est reconnu par la loi sur l'environnement fédérale et
toutes les juridictions, a droit à la protection du secret industriel
comme tel. Si on ne le mettait pas, notre loi pourrait être vicieuse
à cause de cela et, à ce moment-là, cet industriel aurait
le droit de passer par la loi sur l'accès à l'information qui est
beaucoup plus large. Il fallait qu'on comble ce vide, qu'on dise ce qu'on peut
faire pour le secret industriel. Je pense que c'est la procédure la plus
dure, la plus contraignante qu'on puisse avoir.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Quelle est l'expertise du ministère de
l'Environnement pour établir que certains renseignements sont du type du
secret industriel?
M. Lincoln: On va se baser sur tout ce qu'il y a de
précédents dans toutes les juridictions. Il y a
déjà des procédures. Par exemple, nous avons, comme vous
le savez, un accord avec le Wisconsin, un accord avec l'État de New York
et un accord avec l'Ontario. Il y a des procédures qui sont
établies dans toutes ces juridictions et on va se baser sur tout ce
qu'il y a comme précédents. Il est sûr qu'avant
d'accéder à une demande, on va prendre la position la plus
restrictive possible. Alors, le fait d'avoir ajouté l'article 118.5.6,
cela nous libère d'une quantité de contraintes, parce que cela
veut dire purement les technologies et les équipements et cela ne veut
rien dire de ce qui n'est pas ou technologie ou équipement.
M. Bissonnet (Robert): De plus, on reprend véritablement,
à l'article 118.5.6, un peu le libellé de l'article 118.4 pour
bien s'assurer que cette mécanique-là ne s'applique pas en ce qui
concerne les rejets: déposé et rejeté. Cela a quand
même une portée. Même le secret industriel se trouve
à avoir une portée limitée par cela à tout ce qui
n'est pas couvert en fait. L'article 118.4 est protégé. En fait,
on le renforce presque en le répétant. Donc, cela devient
très réduit comme choses qui pourraient ne pas être
dévoilées, à la suite de la mécanique qui est
enclenchée.
M. Lincoln: Excusez, M. le Président, si je peux ajouter
quelque chose. S'il y avait eu un vide dans notre loi, demain matin, un
industriel tombait sous la loi sur l'accès à l'information. On
dit "le secret industriel d'un tiers". À l'article 23, on dit: "Un
organisme public ne peut communiquer le secret industriel d'un tiers ou un
renseignement industriel, financier, commercial, scientifique, technique ou
syndical de nature confidentielle fourni par un tiers et habituellement
traité par un tiers de façon confidentielle, sans son
consentement." (12 h 15)
C'est beaucoup plus large. C'est pourquoi on ne voulait pas laisser la
moindre chance que ça s'applique. En fait, ce qui est
suggéré ici, c'est ce à quoi vous vous étiez
référé dans votre allocution. Vous disiez qu'il faudrait
avoir un droit d'appel à la Commission d'accès à
l'information qui soit inclus. Mais on a été plus loin que
ça en donnant une discrétion au ministre et en disant que, dans
60 jours, il pourra se prononcer. Alors, il y a deux contraintes que le
demandeur est obligé de surmonter. D'abord, il doit passer
l'étape du ministre et, ensuite, il y aura l'étape de
l'appel.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Est-ce qu'on ne pourrait pas réduire le
nombre de jours à l'intérieur duquel les réponses doivent
être données, en particulier celle du ministre, pour que ça
se rapproche plus des délais qui sont normaux à la Commission
d'accès à l'information?
M. Lincoln: Vous savez que ce sont des affaires très
complexes. Prenons l'exemple de Norsk Hydro. Je sais que les gens du service
technique m'ont dit... Combien y avait-il de livres techniques? Ce sont des
piles et des piles. Chacun est gros comme ça. Etudier ça est un
travail immense. Il faudrait qu'on se donne assez de temps pour que les
ingénieurs du ministère, les techniciens, etc., puissent
déterminer vraiment ce qu'est un secret industriel. Ce sont des
procédés très compliqués. Si on parle du
procédé Dow, ça nous a pris des semaines pour
déterminer son efficacité et ce que c'était.
M. Charbonneau: Si on se comprend bien...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: ...pour être sûr qu'on a la
même compréhension, la non-application de 23, 24 et 25 de la loi
sur l'accès a l'information vise à restreindre le type de
renseignements qui seraient confidentiels.
M. Bissonnet (Robert): C'est ça.
M. Charbonneau: Le principe de base, c'est que ce n'est pas
confidentiel.
M. Lincoln: Oui.
M. Charbonneau: Sauf demande.
M. Lincoln: Sauf demande pour un secret industriel.
M. Charbonneau: Et le ministre statue ici...
M. Lincoln: Si oui ou non c'est un secret
industriel.
M. Charbonneau: C'est ça. J'imagine que vous allez
établir au ministère une jurisprudence sur la nature du secret
industriel. Cette jurisprudence va être confirmée ou
infirmée par les décisions de la commission d'accès.
M. Lincoln: De la commission d'appel. C'est exactement
ça.
M. Charbonneau: Éventuellement, vous allez ajuster votre
pratique à la jurisprudence de la commission.
M. Lincoln: Aux décisions. En plus de quoi, le public
garde tous ses droits d'appel à la Commission d'accès à
l'information. Il peut en appeler de toute décision. Est-ce qu'on peut
passer ça au député de Verchères?
M. Charbonneau: II y a une chose que j'aimerais savoir. Si une
compagnie fait une demande de secret industriel, si le ministre dit oui et que
cette compagnie ne conteste pas votre décision, est-ce vous qui avez le
dernier mot ou la commission d'accès?
M. Lincoln: S'il a dit quoi?
M. Charbonneau: Si votre décision n'est pas
contestée par la compagnie...
M. Lincoln: Si, par exemple, une compagnie me demande de
protéger un secret industriel...
M. Charbonneau: Un secret industriel et vous dites oui.
M. Lincoln: ...et je dis oui, je vais le protéger et,
à ce moment-là, le public qui n'est pas d'accord avec ça
fait appel à la commission d'accès qui juge si oui ou non c'est
le cas.
M. Charbonneau: Votre décision n'est pas finale.
M. Lincoln: Ma décision n'est pas finale, aucunement.
M. Bissonnet (Robert): Ce point-là...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): ...on en a discuté hier aussi et,
pour le public ou une personne intéressée, la loi sur
l'accès s'applique quant à elle tout le temps. La personne doit
faire la demande au responsable. On n'est pas obligé de l'introduire
là-dedans, mais son droit est toujours garanti par la loi sur
l'accès. Elle peut aussi, si on le lui refuse et on n'empêche pas
la loi d'accès de s'appliquer du tout comme ça.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: II n'y a pas de révision automatique de la
commission.
M. Bissonnet (Robert): Non.
M. Charbonneau: De la décision du ministre.
Autrement, il n'y aurait pas besoin de décision du ministre.
C'est aussi bien de faire décider par la commission.
M. Lincoln: Non. Il n'y a pas besoin de décision
automatique. C'est toujours la même chose pour chaque appel. Dans tous
les cas, il faut qu'il y ait une demande à la commission
d'accès.
On se comprend, mais juste pour que tout le monde soit sur la même
longueur d'onde, votre conseiller et le mien autant que nous deux. La
procédure, c'est qu'une entreprise veut obtenir que tel
élément soit considéré comme secret industriel.
Elle vous demande l'autorisation. Vous dites oui. Des gens ne sont pas
d'accord. Ils vont à la commission d'accès. La commission
renverse votre décision et, en fonction de la décision de la
commission, pour ce qui sera confidentiel ou pas confidentiel c'est la
commission qui statue.
M. Bissonnet (Robert): En fait...
M. Charbonneau: Si par ailleurs l'entreprise n'est pas d'accord
avec votre décision...
M. Lincoln: Elle va à la commission.
M. Charbonneau: ...elle peut aller comme les citoyens à la
commission d'accès. Autrement dit, la commission révise,
potentiellement sur demande, toutes les décisions du ministre.
M. Bissonnet (Robert): C'est ça. La différence,
c'est que la compagnie va passer par des dispositions spécifiques
incluses dans notre loi. Le public, lui, suit la voie normale de la loi sur
l'accès: il y a une personne qui va le demander, va s'y adresser et,
à ce moment-là comme nous aurons décidé que cela
est confidentiel, elle aura son droit d'appel à la commission
d'accès. En tout cas, c'est l'explication que nous ont donnée les
gens du ministère de la Justice là-dessus. Cela ne leur
créait pas de doutes.
M. Charbonneau: En vertu de quoi dans l'article de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels la commission peut-elle renverser la décision
du ministre?
M. Bissonnet (Robert): Non. Le citoyen, lui, suit la voie normale
qu'il suit déjà quand il vient chez nous. Il va demander au
responsable de l'accès au ministère d'avoir X document.
Là, nous
allons répondre: Non, on ne le donne pas parce que c'est un
secret...
M. Charbonneau: C'est un secret industriel.
M. Bissonnet (Robert): II n'est pas content et il a son recours,
lui, en vertu de la Loi sur l'accès. Il l'a déjà. Ce qu'on
crée, c'est uniquement pour...
M. Charbonneau: Et la commission a le mot final?
M. Bissonnet (Robert): Ah oui, c'est évident!
M. Charbonneau: À l'article 118. 5. 4: "À
l'exception des articles 135 et 136", c'est quoi cela?
M. Bissonnet (Robert): Ce sont des articles qui ne peuvent pas
s'appliquer.
M. Charbonneau: Nous avons le texte ici.
M. Bissonnet (Robert): Selon la discussion qu'on a eue encore,
à partir du texte tel qu'on l'avait déposé, c'est tout
simplement que ces articles ne peuvent s'adapter à la situation qu'on
crée dans la loi. Il y a aussi le deuxième alinéa de
l'article 141, mais tout le reste s'applique. Celui qui va faire appel en vertu
de notre loi, les articles 135 et 136 ne vont pas avec cela. On applique toute
la procédure, sauf que ces deux articles-là, qui disent comment
l'appel s'introduit, etc., c'est notre loi qui va le prévoir pour
l'industriel concerné.
M. Charbonneau: C'est pour l'industriel, ce n'est pas pour le
citoyen.
M. Bissonnet (Robert): Non, ce n'est pas pour le citoyen. C'est
uniquement pour notre loi. C'est pour une demande en vertu de l'article 118. 5.
1 que cela ne s'applique pas. Donc, c'est carrément à la demande
du gars qui nous demande de tenir ça secret, mais le reste de la loi
s'applique dans les autres circonstances.
M. Charbonneau: D'accord, est-ce qu'on ne ferait pas mieux de
dire à l'article 118. 5. 2: Le ministre doit, dans les 30 jours qui
suivent la date de réception de "cette demande" plutôt que de "la
demande"?
M. Bissonnet (Robert): C'est peut-être juste une question
d'une meilleure...
M. Charbonneau: C'est la demande spécifique en vertu de
l'article 118. 5.
M. Bissonnet (Robert): Je pense que vous avez peut-être
raison sur cela. Nous allons vérifier.
M. Lincoln: Voyez-vous comment cela s'applique au public, si vous
avez "à l'exception des articles 135 et 136 et du deuxième
alinéa de l'article 141"? Aux articles 135 et 136, c'est là qu'on
donne au public le droit d'appel, le droit de demander et de faire n'importe
quelle demande. Le public fait sa demande selon l'article 135.
M. Bissonnet (Robert): C'est cela, il fait sa demande. On dit non
et lui a droit à l'article 135, parce que c'est le public.
M. Charbonneau: Le citoyen? (12 h 30)
M. Bissonnet (Robert): Oui, son droit est maintenu. Les articles
135 et 136 ne jouent pas pour la demande qui est faite en vertu de l'article
118. 5. 1. Là, ce n'est pas la demande du public, c'est la demande de
l'industriel. Le droit du citoyen existe, mais sa porte d'entrée c'est
cette loi-là.
M. Lincoln: Le fait est qu'on dit même: "À
l'exception des articles 135 et 136 et du deuxième alinéa de
l'article 141, le chapitre V de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
s'applique à cette demande de révision. "
M. Bissonnet (Robert): Alors, c'est cela. Ce que cela dit, c'est
que sa demande de révision est traitée par cela pour ce qui est
des délais et de l'introduction de la demande. Pour cela, on exclut 135
et 136 pour lui, mais les articles 135 et 136 demeurent pour quiconque essuie
un refus du ministère.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 118? M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Est-ce qu'on dit à l'article 118. 5. 2
"cette demande"? Êtes-vous d'accord pour qu'on dise "cette demande"?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): Je pense qu'on va mettre "cette demande"
à l'article 118. 5. 2.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, s'il y a
consentement, nous allons seulement faire la correction ici dans le texte qui a
été soumis.
M. Charbonneau: Parfait. Il y a un autre amendement à
l'article 118. 5. 5: L'interdiction prévue au deuxième
alinéa de l'article 118. 5. 1 est levée lorsqu'une
décision finale - on va spécifier - de la Commission
d'accès à l'information...
M. Bissonnet (Robert): M. Charbonneau, il faut faire attention
parce que la Commission
d'accès à l'information vise la décision, mais tant
le public que l'industriel ont un droit d'appel à la Cour provinciale
aussi. Il faut qu'ils fassent une demande pour permission d'appeler. C'est
sûr que, dans la plupart des cas, c'est souvent la décision de la
Commission d'accès à l'information qui est la dernière,
mais, étant donné qu'on applique le chapitre V, le droit d'appel
est garanti a tout le monde.
M. Charbonneau: C'est cela.
M. Bissonnet (Robert): Ils peuvent aller à la
Cour provinciale. Il faut qu'ils demandent la permission à la
Cour provinciale d'entendre l'appel.
M. Charbonneau: La Cour provinciale, peut-elle statuer sur le
fond ou juste sur la forme?
M. Bissonnet (Robert):Non, elle statue sur le fond. En tout cas,
il me semble. Je vais vérifier.
M. Charbonneau: On me dit que ce serait juste sur la forme.
M. Bissonnet (Robert): Sur la forme? Ce serait drôle de
donner un pouvoir d'appel juste sur la forme. D'accord. La question de fait est
finale et est sans appel. Maintenant la question...
M. Charbonneau: Donc, les faits, c'est le contenant.
M. Bissonnet (Robert): Une décision de la commission sur
une question de fait, sa compétence est finale. Sur une question de fait
de sa compétence et on applique directement les articles.
M. Lincoln: Mais cela dit aussi qu'une personne directement
intéressée peut interjeter appel d'une décision de la
commission devant trois juges de la Cour provinciale sur toute question de
droit et de compétence.
M. Bissonnet (Robert): C'est cela, droit et compétence:
s'ils ont excédé leur juridiction.
M. Charbonneau: Je suis d'accord, sauf qu'ici quand on dit: "est
levée lorsqu'une décision finale portant sur la demande de
traitement", est-ce qu'on ne parle pas dans le fond ici d'une question de
fait?
M. Lincoln: On ne peut pas empêcher par cela quelque chose
sur une question de droit et de compétence. Il faut respecter cela.
M. Bissonnet (Robert): C'est cela.
M. Lincoln: Comme vous le savez, il faut à cet
article-là qu'il ait l'accord d'un juge de la
Cour provinciale pour pouvoir faire appel. On ne peut pas interdire le
droit d'appel qui est donné au citoyen comme à n'importe qui.
M. Bissonnet (Robert): C'est cela, on a appliqué le
chapitre V.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: J'aimerais clarifier la chose. Je ne suis pas
avocat, mais l'interdiction prévue au deuxième alinéa est
levée lorqu'une décision finale portant sur la demande de
traitement, c'est clair que c'est la commission d'accès qui a la
juridiction de se prononcer sur le contenu, sur les faits. Sauf s'il y a appel
devant la Cour provinciale, l'interdiction demeure. Même si ce n'est pas
la cour qui va se prononcer sur le contenu ou l'objet même de
l'interdiction, la cour va avoir à statuer sur la juridiction de la
commission. Est-ce cela?
M. Lincoln: Oui, sur la juridiction ou sur un vice de droit.
Disons, si dans la décision de la commission il y a un vice de droit, il
faut qu'à tout prix le citoyen puisse se prévaloir de la section
de la loi qui s'applique à tout le monde. Et l'industriel lui aussi.
M. Charbonneau: D'accord. Cela va pour moi.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 26?
M. Charbonneau: Non. L'article 7, cela va. C'est
déjà introduit, oui?
Une voix: Faut-il l'écrire?
M. Charbonneau: Non. On a le consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 a
déjà été inclus dans l'amendement que nous
possédons ici. C'est de consentement.
M. Charbonneau: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 26 est adopté? Est-ce que l'article 26 tel
qu'amendé est adopté?
M. Charbonneau: Oui.
Une voix: Cela va vous en faire deux.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Alors,
j'appelle maintenant l'article 27 à 120.4 qui était suspendu.
M. Lincoln: M. le Président, je vais commencer par
l'article 120.4. J'ai eu l'occasion de
parler à Me Piette qui a été un des auteurs de la
Loi sur la qualité de l'environnement et des amendements apportés
en 1978 à cette loi. Un des exemples frappants qu'il m'a donné,
en fait une des raisons pour lesquelles ils ont mis cet article, c'est que le
ministère de l'Environnement s'occupe de toutes sortes de
matières. Il m'a donné l'exemple des eaux embouteillées.
On a une réglementation couvrant les eaux embouteillées. Il me
disait qu'à un moment donné ils ont inclus cela, parce qu'il y
avait eu des problèmes avec les eaux embouteillées. Le
ministère a le droit de faire une saisie pour vérifier si oui ou
non ces eaux sont conformes aux normes et au contrôle des normes. Si oui,
à ce moment-là, le ministère pourrait donner
l'autorisation de les vendre ou de les utiliser, afin qu'on ne garde pas ces
eaux embouteillées saisies ou aliénées trop longtemps. Il
m'a donné cet exemple. C'était une des raisons pour lesquelles
ils avaient demandé cet article. Cet article a été inclus
ici par rapport au projet industriel, parce que c'est déjà dans
la loi.
Pour ce qui est de l'autre article, 120.6, c'est par correspondance pour
dire que si, pour une chose saisie, aucune accusation n'a été
portée ou qu'aucune vente n'a été faite pour des raisons
évidentes, à ce moment-là, il faut que la chose soit
remise à son propriétaire après 180 jours.
M. Bissonnet (Robert): On a vraiment vérifié avec
le comité de législation...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): ...et avec le ministère de la
Justice. C'est vraiment standard, c'est aligné sur le code qui s'en
vient.
M. Lincoln: Le second, l'article 126, c'est standard.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
Verchères.
M. Charbonneau: Le crainte que j'avais quand on m'en a
parlé, c'était que, finalement, le ministre perde la
responsabilité de pouvoir disposer, à un moment donné,
pour des raisons d'intérêt public.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bissonnet.
M. Bissonnet (Robert): Je pense qu'on pourrait quand même,
avec les pouvoirs que la loi nous donne, juger de l'intérêt public
là-dedans et prendre les gestes qui peuvent être posés dans
les circonstances, sauf que cela devient très difficile d'essayer de
faire une espèce de principe là-dessus. Cela pourrait nous amener
à des situations quelquefois même embêtantes pour le
ministère. On pourrait rester pris avec un paquet d'affaires et se
mettre à ouvrir des entrepôts. C'est pour cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 120.4
est adopté?
M. Charbonneau: Cela va. De toute façon, je n'en avais pas
fait une question.
M. Bissonnet (Robert): Non, on l'a vérifié.
M. Charbonneau: Je voulais que cette
vérification-là soit faite.
M. Bissonnet (Robert): En effet.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 120.4 est
adopté. Est-ce que l'article 120.6 est adopté?
M. Charbonneau: Oui. M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 27, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Charbonneau: Oui, M. le Président. M. Lincoln:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous avons
maintenant l'introduction d'un nouvel article à 32.0.1.
M. Lincoln: La raison de l'article 32.0.1 est d'apporter une
modification de concordance avec la loi sur l'accès à
l'information de façon que la Commission d'accès à
l'information puisse régir les demandes qui sont faites en vertu de
l'article 118.5.3 qu'on vient de lire. On vient de discuter de cette chose.
À l'article 118.5.3: "Une personne qui a reçu avis de la
décision du ministre peut demander dans les 30 jours qui suivent la date
de la décision une révision de cette décision à la
Commission d'accès à l'information." Cela, c'est pour donner
pouvoir à la Commission d'accès à l'information d'entendre
appel des décisions prises sous la Loi sur la qualité de
l'environnement.
M. Charbonneau: Avez-vous le texte de l'amendement?
M. Bissonnet (Robert): Juste une explication, peut-être. On
l'a fait en regardant les lois constitutives des autres tribunaux
administratifs. Lorsqu'on crée une nouvelle juridiction, par exemple
à la Commission des affaires sociales ou à la CAI, on modifie
toujours la loi qui régit l'organisme pour être sûrs qu'il a
la juridiction.
M. Charbonneau: Qu'ils l'ont, la juridiction. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Le nouvel article 32.0.1
est-il adopté? Adopté. Nous en
sommes maintenant à l'adoption du titre du projet de lof. Est-ce
que le titre du projet de loi 99, Loi modifiant la Loi sur la qualité de
l'environnement et d'autres dispositions législatives, est
adopté?
M. Charbonneau: Adopté. M. Lincoln:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'aurais
besoin, à ce moment-ci, d'une motion de renumérotation.
M. Lincoln: Oui, je fais la motion. Est-ce que tous les titres de
toutes les sections ont été adoptés?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, M. le ministre. Est-ce
que l'ensemble du projet de loi 99, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Charbonneau: Adopté. M. Lincoln:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Ceci
complète l'étude du projet de loi 99. Est-ce qu'il y a des
remarques de conclusion, M. le ministre?
Remarques finales
M. Lincoln: Très brièvement, M. le
Président. Je pense qu'il faut donner le crédit là
où il est. Je voudrais très sincèrement remercier le
député de Verchères pour sa position très
constructive par rapport à ce projet de loi. Il a apporté
plusieurs suggestions qui ont été exprimées dans des
amendements que je pense très valables et qui ont bonifié ce
projet de loi qu'il est essentiel pour nous au Québec d'avoir. Je pense
que sa contribution mérite d'être reconnue. C'est pourquoi nous
avons pris toutes ses suggestions avec le plus grand sérieux, nous y
avons travaillé et beaucoup de ses suggestions se sont
reflétées dans des amendements au projet de loi. Je voudrais donc
que ceci soit de notoriété et souligner que je suis très
heureux de la façon constructive dont on a travaillé à
bonifier ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, on peut être,
à l'Assemblée nationale, pour une loi et décider de faire
obstruction parce qu'on a des raisons tactiques de le faire. On n'en avait pas.
On peut être contre une loi et prendre tous les moyens, parce qu'on est
contre la loi à l'égard des principes. On n'en avait pas non
plus. On était d'accord avec la loi et on ne voulait pas non plus faire
de cette loi un objet d'obstruction ou de tactique parlementaire quant à
d'autres projets loi. On considérait que le sujet méritait un
appui franc et correct et qu'on n'utilise pas la loi pour des tactiques qui
sont légitimes dans le système parlementaire et quelquefois
inévitables. Comme on n'était pas obligé de le faire, je
vais vous dire honnêtement, j'ai préféré travailler
dans cet esprit constructs avec lequel on a légiféré.
On n'a pas souvent l'impression de légiférer à
l'Assemblée nationale. On a souvent l'impression d'être des
numéros. Dans la mesure où on peut introduire un certain nombre
de modifications, de bonifications, on peut avoir l'impression qu'on fait un
certain travail en connaissance de cause, tant mieux. J'espérerais que
ies remarques gentilles du ministre se reflètent à la
période de question de temps à autre, mais je sais que c'est
beaucoup demander au ministre. Il a son caractère et ses habitudes
tactiques à l'Assemblée nationale, mais j'essaierai de faire
sortir le Journal des débats pour, de temps à autre, soit
l'utiliser à l'Assemblée nationale ou un jour peut-être
l'utiliser dans mon curriculum vitae en disant que j'ai été
reconnu comme ayant contribué à l'avancement du Québec.
Cela a été reconnu par nul autre que le ministre de
l'Environnement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Verchères. M. le ministre.
NI. Lincoln: Je vais suggérer au député de
Verchères, s'il me pose une question demain sur l'assainissement
industriel, que je serai très heureux de reconnaître toute sa
contribution.
Le Président (M. Saint-Roch): Ceci met fin aux travaux. La
commission de l'aménagement et des équipements ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 45)