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(Onze heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder, dans l'ordre, à
l'étude détaillée des projets de loi suivants: le projet
de loi 83, Loi constituant la municipalité de Cantley, et le projet de
loi 90, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les
finances des municipalités et des organismes intermunicipaux.
Projet de loi 83
Nous allons procéder tel que l'ordre nous le décrit par le
projet de loi 83. Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires, M. le
ministre?
Remarques préliminaires
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Essentiellement, M. le
Président, les remarques préliminaires que nous avons
exprimées au moment de l'adoption en deuxième lecture du projet
de loi valent encore. J'aimerais Immédiatement indiquer au porte-parole
de l'Opposition officielle que nous avons des amendements à proposer au
nombre de neuf - je ne sais pas si on vous a déjà remis lesdlts
amendements - et que nous sommes prêts à procéder à
l'étude article par article. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Dufour: Des remarques? Je vais peut-être saluer, pas un
ex-collègue, mais certainement un compagnon de travail, en la personne
de M. Jérémie Giles, commissaire à la Commission
municipale, que j'ai eu l'occasion de rencontrer et avec qui j'ai aussi
travaillé à l'Union des municipalités du Québec.
Donc, c'est agréable de pouvoir se saluer de cette façon.
Espérons qu'on pourra se rencontrer à d'autres moments.
Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas.
Quant au projet de Cantley, c'est évident qu'on a eu à se
prononcer ou à parler de ce projet de loi à quelques reprises
surtout lors du dépôt du projet de loi, mais aussi avec des
contacts constants que je sais que l'Opposition a eus avec les habitants de ce
secteur ou de cette partie du Québec. Je pourrais rappeler juste en
quelques mots tout ce qui a précédé ce projet de loi qui
répond sûrement à des objectifs précis et à
des désirs à maintes et maintes reprises exprimés
tantôt d'une façon agressive, tantôt par des actes ou par
des démarches accomplis par les citoyens de ce milieu. Donc, pour nous,
ce n'est certainement pas coutume de procéder à des
dégroupements pour donner naissance à de nouvelles
municipalités. La tendance depuis 1960 est certainement au regroupement
d'entités pour en faire des municipalités plus viables. C'est
clair qu'il y a des engagements, probablement électoraux, qui ont fait
qu'on a continué dans cette démarche, qu'on a pu accorder et
qu'on doit procéder ce matin à ce dégroupement.
Comme Opposition, il est évident que ce n'est pas dans notre
intention de faire de l'opposition systématique à ce projet de
loi, si ce n'est que de s'assurer que ça se fasse dans des normes
précises, normales et qui rendent justice à l'ensemble des
municipalités concernées, parce que Gatineau était partie
prenante à cette action-là. Comme je le dis, on va essayer de le
faire avec le plus de vision, en se servant de notre expérience et de
celle des autres - je pense que c'est ce qui est important - pour en tirer le
meilleur parti. Le voeu que je manifeste, c'est que ce projet, ce
positionnement ou ce travail que nous entreprenons ce matin n'ait pas d'effet
d'entraînement sur d'autres parties du Québec. C'est dans ce
positionnement qu'est toute la raison du travail qu'on fait. Je ne nommerai
pas, pour ne pas susciter déjà d'appétit, certains
endroits qui pourraient avoir les mêmes affinités. On pourra nous
dire: Ce n'est pas pareil, Cantley. C'est clair que ce n'est pas pareil et
c'est aussi clair qu'il n'y a pas un endroit au Québec qui soit
pareil.
Les raisons qu'on a trouvées pour le faire peuvent nous sembler
Justifiées, mais ce serait exprimer un manque de confiance envers les
citoyens que de prétendre qu'il n'y a pas d'autre Cantley possible dans
le Québec. Parce que l'imagination étant ce qu'elle est et les
appétits étant ceux qu'on connaît, il pourrait arriver que
d'autres municipalités ou d'autres groupes de citoyens aient cette
même tendance. Donc, souhaitons que ce ne soit pas le cas, que ce soit un
cas vraiment particulier. C'est vraiment une loi spéciale, et c'est de
cette façon que j'entreprends le travail, parce que, si ce qui se passe
ici ce matin avait pour effet de s'étendre dans tout le Québec,
je ne vous le cache pas, je ne serais pas heureux du travail qu'on va faire.
Là-dessus, ça complète mes remarques préliminaires,
et nous sommes prêts à procéder.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière.
Étude détaillée
J'appelle maintenant l'article 1. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'article 1 prévoit la constitution, le 1er janvier 1989, de la nouvelle
municipalité de
Cantley dans un libellé qui est à la fois simple, concis
et facilement compréhensible.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais savoir...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... de la part du ministre l'historique? Pourquoi
Cantley? Pourquoi cela n'a pas été un autre nom? Quand je regarde
un peu l'histoire de cette municipalité ou des quartiers, on parlait de
Touralne, on parle d'autres noms, et Cantley arrive dans le paysage. Remarquez
bien que je n'ai pas l'intention de m'opposer au nom. Ils doivent l'avoir
choisi. Les noms peuvent avoir une consonnance autre que française. Cela
ne me dérange pas nécessairement, mais il faut s'appuyer sur
quelque chose de fondamental si on est pour accepter ce nom-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le nom de Cantley proviendrait du
colonel du même nom qui, en récompense de services rendus au
colonel By lors de la construction du canal Rideau, hérita de vastes
terres dans la partie est du canton de Hull.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, c'est évident que les gens ont choisi.
Je ne parlerai pas trop longtemps sur le nom. On peut s'entendre qu'un nom est
historique ou un nom est choisi en fonction de certaines actions qui ont
été entreprises. Je pensais qu'il était plus
rattaché ou qu'il y avait plus d'actions que cela qui auraient fait
qu'on avait retenu ce nom-là
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de...
M. Dufour: Est-ce qu'il y a eu d'autres suggestions?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Je pense que je peux répondre. C'est que le
nom de Cantley existe depuis longtemps. Avant le regroupement de 1975, Cantley
existait comme une entité. Avec le regroupement de la ville de Gatineau,
il y a eu le secteur Cantley. Donc, les gens ont décidé qu'ils
n'étaient pas heureux dans Gatineau, et c'était le nom qu'il y
avait dans ce coin à ce moment-là.
M. Dufour: Enfin, c'est plutôt une question d'habitude. Ils
sont habitués au nom qui... Est-ce qu'il y a d'autres explications?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être que l'Opposition
aurait d'autres suggestions pour le nom?
M. Dufour: Non, je ne pense pas que... Cela serait tentant d'en
suggérer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ne nous mettez pas au défi. Mais là,
j'ai l'impression que cela décevrait les gens parce qu'ils sont
habitués au nom. Je voulais savoir exactement ce qui faisait ou qui nous
amenait à choisir ce nom plutôt qu'un autre. Quand on donne
naissance à une municipalité, c'est important que le nom soit
bien choisi et qu'il réponde aux attentes des citoyens. Donc, il n'y a
pas eu d'autre nom de prévu depuis l'étude de ce projet
d'après ce que je vols. Cela va pour..
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 2 et
nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
papillon dont nous avons remis copie à l'Opposition vise essentiellement
à préciser la date de la deuxième élection
générale L'article, tel que déposé,
précisait la date de la première élection. Nous ajoutons
un papillon pour préciser la date de la deuxième
élection.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: D'ailleurs, je pense que j'avais fait mention dans mon
petit discours que, oui, j'étais convaincu, mais je pense que cela
apporte un éclaircissement supplémentaire concernant
l'élection. Mais, comme on sait que c'est en 1989 et qu'on dit le
troisième dimanche de mars, on aurait pu avoir une date fixée au
lieu de dire le troisième dimanche de mars ou si on est obligé de
parler de dimanche au point de vue de loi? La date aurait pu être
fixée plutôt qu'un troisième dimanche,
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... ceux qui fument, je pense, des
Player's ou des Export ont
ce petit calendrier au dos de leur paquet de cigarettes. On pourrait, si
vous voulez faire un amendement, je n'ai pas d'objection.
M. Dufour: Cela aurait pu être différent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. On aurait pu mettre la
date.
M. Dufour: C'est une question, j'imagine, de similitude ou de
pratique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De pratique
législative...
M. Dufour: On parle toujours des dimanches au lieu de parler de
dates.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les élections
provinciales, on parle du lundi. Rappelez-vous-en.
M. Dufour: "Aux fins de la première élection - et
je ne crois pas que cela existait dans le projet puisqu'on l'apporte comme
amendement - le président numérote le poste de chaque conseiller.
" Le fait de numéroter le poste de chaque conseiller n'oblige pas...
Est-ce que vous pourriez nous donner quelques éclaircissements
concernant la tenue de l'élection et comment elle va se passer? Il y a
toutes sortes de façons de faire des élections. Si on
numérote, est-ce que cela veut dire qu'on va créer des quartiers
ou si c'est seulement pour identifier le conseiller? Il dit: Je me
présente au siège numéro 1. Les deux alternatives sont
possibles, que je sache?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... adopté le slogan de
l'Opposition officielle, nous avons dit: Pas de quartiers. (11 h 30)
M. Dufour: Ha, ha, ha! Pas de quartiers, donc cela veut dire que
c'est l'ensemble des citoyens. Et là, j'aurais pu vous répondre:
Ora pro nobis. C'est probablement notre faute.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ce que vous voulez nous dire, c'est que l'ensemble des
citoyens auront à exercer leur droit sept fois le jour de
l'élection.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un bulletin de vote par
siège de conseiller.
M. Dufour: Donc, il y a six conseillers,
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et un bulletin de vote...
M. Dufour: Pour le maire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Est-ce que cette action que vous posez est
définitive pour le futur, parce que la loi permet aussi que les
échevins ou le conseil municipal pourraient déterminer
qu'à l'avenir, non seulement les quartiers soient
numérotés, mais que des quartiers soient faits dans la ville, et
cela pourrait changer. Le problème quand on fait une élection
générale comme celle-là, c'est lorsqu'il y a une
démission. Cela justifie un vote pour l'ensemble de la population. Donc,
c'est un peu plus coûteux, il y a des coûts supplémentaires
qui s'exercent.
Mais il me semble que le conseil municipal a la latitude de choisir un
autre mode de scrutin après l'élection générale,
d'ici à l'élection de 1992. C'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la procédure
prévue aux articles 13 et suivants de la loi sur les élections et
les référendums qui s'applique.
M. Dufour: Et l'élection pour l'ensemble des conseillers,
elle est générale, et c'est conforme à la loi sur les
élections.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Dufour: Non, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 2 est adopté?
M. Dufour: Oui. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 3, et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'amendement se lit comme suit:
L'article 3 du projet de loi est modifié par le remplacement, aux deux
premières lignes du premier alinéa, des mots: "L'article 74, les
deux premiers alinéas de l'article 75 et les articles 76 et 77" par ce
qui suit. "Les articles 74 à 77". "
La modification proposée, en termes plus compréhensibles,
a pour but de rendre applicable le troisième alinéa de l'article
75 de la Loi sur l'organisation territoriale municipale. La consé-
quence de cette modification sera qu'aucun règlement d'emprunt de
la ville de Gatineau, sauf ceux mentionnés à l'article 7 du
projet de loi, ne s'appliquera au territoire de la municipalité de
Cantley. Ainsi les règlements d'emprunt de l'ancienne ville de Touraine,
dont faisait partie le territoire de Cantley, regroupé en 1975 avec
d'autres municipalités pour former la ville de Gatineau, ne
s'appliqueront plus à l'avenir sur le territoire de Cantley. La ville de
Gatineau et les représentants du secteur Cantley ont
déterminé, lors de la signature du protocole d'entente le 30 mai
1988, les règlements d'emprunt applicables au territoire de la nouvelle
municipalité. Ces règlements sont ceux mentionnés à
l'article 7 du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si la version originale prévoyait cela,
pourquoi cela n'avait-il pas été inclus immédiatement dans
le projet?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit qu'on ne l'avait pas
inclus parce qu'on l'avait oublié.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors est-ce que
l'amendement à l'article 3 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, est une adaptation de l'article 78 de la Loi sur
l'organisation territoriale municipale. Il prévoit l'application de la
Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités à la première élection
générale, à l'exception de ses dispositions qui exigent
que l'élection générale se tienne tous les quatre ans, et
que la date du scrutin de cette élection soit le premier dimanche de
novembre. L'article indique par ailleurs certaines adaptations de la loi
générale pour tenir compte du fait que cette élection se
tient à une date autre que le premier dimanche de novembre.
Le deuxième alinéa vise à ne pas empêcher une
personne du territoire de la municipalité de Cantley d'être un
électeur ou un candidat à cette première élection
du seul fait de la constitution de la municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: La personne qui va être mandatée pour
administrer le territoire de Cantley jusqu'à l'élection
générale va être investie de tous les pouvoirs d'un conseil
municipal?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Dufour: À ce moment-là, cela veut dire qu'elle
va pouvoir se chercher un président d'élection, faire des
recensements, toutes les applications de la loi.
Les articles 2 et 3, est-ce que vous...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Juste une précision, M. le
député de Jonquière, quant au président
d'élection, ça demeure de l'autorité du ministre de le
désigner. On le verra tantôt lorsqu'on arrivera à l'article
22 du projet de loi.
M. Dufour: Cela fait qu'effectivement, la façon dont
ça va se dérouler c'est que pour le territoire - on va essayer de
vulgariser un peu le paragraphe qu'on a devant nous - qui est
détaché, toute personne qui y demeure conserve les
qualités d'électeur comme si cette municipalité-là
avait toujours existé, aux fins de cet article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. Pour que la constitution de
la municipalité n'affecte pas sa qualité d'électeur.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 5, et
nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'amendement proposé à l'article 5 se lit comme suit: L'article 5
du projet de loi est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Durant cette période, la commission ou la
personne qu'elle désigne à cette fin peut exercer les fonctions
du maire. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi le mot "peut" au lieu de "exerce"? Dans le
fond, ce que vous nous dites, c'est que la municipalité est
constituée et que, durant cette période, la commission ou la
personne qu'elle désigne à cette fin... Donc c'est la
Commission municipale qui va avoir la main haute là-dessus. Vous dites
"peut exercer les fonctions du maire". Effectivement, je comprends que la
personne qui est là exerce la fonction de maire, elle ne peut pas, elle
ne sera pas libre de le faire ou de ne pas le faire, comme il n'y a pas de
conseil.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis d'accord avec vous, pas de
problème.
M. Dufour: Mais le "peut"...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le "peut" est permissif, le
"exerce"... Si vous avez un amendement, je n'ai pas d'objection.
M. Dufour: Quand on dit que la commission...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On parle de la commission ou de la personne qu'elle
désigne. Donc, la commission pourrait désigner une personne qui
est complètement en dehors du système. Je vais vous donner un
exemple: M. Charbonneau, qui est conseiller municipal à la... Bon, il
est conseiller municipal, il représente ce secteur au conseil de
Gatineau. D'après ce qui est écrit là, il pourrait
être nommé par la Commission municipale pour exercer la
fonction?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: II ne sera probablement pas nommé, mais il
pourrait être nommé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Son voisin aussi,
probablement, s'il est dans le territoire.
M. Dufour: Est-ce qu'on rencontre ça, c'est
fréquent ça, qu'on ait une liberté de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est assez fréquent qu'aux
Affaires municipales, on se fie au bon jugement de la Commission municipale,
oui.
M. Dufour: Oui, mais est-ce que c'est déjà
arrivé? Avez-vous des exemples où la Commission municipale a
nommé quelqu'un en dehors de la commission? Cela me surprendrait. Quand
il y a une municipalité en tutelle, règle générale,
à ma connaissance, il y a toujours eu des commissaires qui ont
été nommés à la tête de la
municipalité. Là, on se garde une latitude, et je ne sais pas
pourquoi on se garde une latitude.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on m'indique c'est qu'on a
toujours donné cette latitude à la commission dans d'autres lois,
mais que, en pratique, la jurisprudence nous indique que la commission a
toujours nommé quelqu'un en provenance de la commission. Les gens ont eu
tendance à faire confiance à la commission et celle-ci s'est
montrée digne de cette confiance.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, je peux peut-être concourir à ce
que le ministre dit ou l'approuver. La Commission municipale a toujours eu,
jusqu'à maintenant, la confiance des élus municipaux. Mais si
c'est cela, il y a l'amendement que vous nous proposez. D'une part, on dit que
c'est la Commission municipale qui administre les affaires de la
municipalité et, tout de suite, on introduit l'alinéa où
il y a: "Durant cette période, la commission ou la personne qu'elle
désigne à cette fin... " Donc, ça devient que ce n'est
plus la commission. Ou la commission exerce ou elle n'exerce pas, pas par
personne interposée. Je suis convaincu que vous avez déjà
des réponses. L'amendement ajoute quoi par rapport à ce qui
était écrit avant? Parce que la Commission municipale du
Québec administre les affaires de la municipalité jusqu'à
l'entrée en fonction de la majorité des membres du conseil.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous donner un exemple
pratique que vous allez facilement comprendre, si vous le permettez. Une des
fonctions du maire peut être d'aller siéger à un organisme
supra-municipal, la CRO, dans le cas qui nous Intéresse. La commission
n'ira pas siéger à la CRO, ça va être quelqu'un
désigné par la commission qui va aller siéger à la
CRO pendant cette période, à la place du maire.
M. Dufour: Quand on a étudié la municipalité
de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, c'est un administrateur
nommé par le gouvernement qui était dans cette
municipalité. Il était administrateur, donc pas un élu. Il
siégeait au sein des organismes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si le député de
Duplessis était ici, il vous ferait une longue série de
distinctions entre la situation de la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent et le cas de Cantley, et je veux laisser
ça aux questions internes que vous aurez l'occasion de discuter lors de
votre prochain caucus.
M. Dufour: Comme il y a une période de trois mois
seulement, je pense que si vous nommez une autre personne que la personne que
vous désignez pour administrer, il me semble qu'on entre dans des
problèmes de fonctionnement réel. Selon quel principe pourrait-on
désigner quelqu'un en dehors de l'administration pour aller
siéger? Il va aller faire quoi? C'est la Commission municipale qui
administre les affaires
de la municipalité. Selon quel principe prendrait-on quelqu'un de
l'extérieur pour dire qu'il va aller siéger? Est-ce que c'est
juste un poteau qui va aller voir ce qui se passe et qui n'a rien à
dire. S'il a quelque chose à dire, iI n'a pas de mandat de personne. II
n'a pas été élu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que
l'interprétation que vous donnez n'est pas complètement
erronée. Je ne vous dis pas qu'elle est erronée, elle est
possible. Mais la commission a l'habitude de choisir un membre de la commission
pour effectuer cela, ce qui est une autre interprétation. Ce qu'on fait
en vous proposant ce libellé, c'est de donner à la Commission
municipale du Québec le maximum de latitude et de se fier à son
bon jugement. Maintenant, si vous avez des doutes, vous pouvez resserrer Je
n'ai pas d'objection.
M. Dufour: Je pense que la commission ou la personne qu'elle
désigne à cette fin, au lieu de "peut exercer", c'est "exerce" la
fonction du maire. Quand on dit qu'on pourrait essayer de nuancer tout
ça, je pense que lorsqu'on dit qu'il exerce la fonction du maire, c'est
qu'il est passible des sanctions qui l'accompagnent même s'il est
nommé. S'il fait des gestes qui ne sont pas corrects, il aura à
rendre compte de ces actions-là. C'est ça un maire. Ce n'est pas
le point que je voulais soulever. (11 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On essaie de voir toutes les
hypothèses pour voir si cela causerait des problèmes.
Jusqu'à présent, on n'a pas de problème majeur ni dans un
sens ni dans un autre. Alors, on vous laisse libre de le proposer.
M. Dufour: C'est parce que, en disant qu'il peut exercer les
fonctions du maire, cela veut dire qu'il pourrait. Si on ne le met pas, il
pourrait exercer juste cela et pas d'autre chose. Le fait qu'on le dit pourrait
prêter à confusion. Il faudrait qu'on dise tout ce que la personne
va faire. Le fait qu'on identifie qu'elle pourrait faire cela, cela veut dire
qu'elle pourrait ne pas le faire aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un maire, à un moment
donné, il peut aller siéger comme il peut décider de ne
pas aller siéger. La même chose dans la vie. Vous avez
été maire. Vous savez que vous pouvez faire des affaires et vous
pouvez vous abstenir de faire des affaires. Vous le pouvez comme vous ne le
pouvez pas. Maintenant, si l'Opposition veut changer le mot, il n'y aura pas de
résistance du côté ministériel. C'est toujours la
plus grande souplesse gouvernementale.
M. Dufour: Si vous voulez, on va suspendre l'article pendant
qu'on va écrire l'amendement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le secrétaire est
en train de compléter l'écriture ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La commission travaille pour
l'Opposition?
Une voix: Non. C'est pour l'efficacité de la
commission.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement se
lirait comme suit: L'amendement est modifié par le remplacement des mots
"peut exercer" par le mot "exerce" les fonctions du maire.
M. Dufour: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
sous-amendement proposé par M. le député de
Jonquière est adopté? Alors, c'est adopté?
Une voix: Pas d'objection.
M. Dufour: Vous avez déjà, j'imagine, quelqu'un en
vue pour exercer cette fonction?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas moi, mais peut-être la
commission.
M. Dufour: Je serais surpris que vous ne parliez pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Je n'ai pas de..
Une voix: Vous n'avez pas de ligne.
M. Dufour: Correct. Il arrive des fois que, même dans les
lois, on met des noms, on place des noms.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avez-vous quelqu'un à nous
suggérer?
M. Dufour: Ah! je ne sais pas. Je ne le ferais pas
ouvertement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et vous me le demandez
ouvertement. C'est bien.
M. Dufour: Je ne veux pas faire le travail du gouvernement,
voyons.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que le
sous-amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que
l'amendement à l'article 5 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce que l'article 5 tel
qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
nouvel article 5. 1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 5 1, M. le
Président, se lirait comme suit. On ajoute après l'article 5 le
suivant: "5. 1 pour l'exercice financier de 1989, la partie du rôle
d'évaluation foncière préparée pour la ville de
Gatineau correspondant au territoire de la municipalité constitue le
rôle de cette dernière. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le rôle d'évaluation foncière que
la ville de Gatineau fait même si c'est la Communauté
régionale de l'Outaouais, ce rôle est-il fait pour la
communauté régionale?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par la CRO.
M. Dufour: Par la CRO. Donc, c'est juste une mécanique.
C'est une mécanique aux fins de l'existence ou du rôle
d'évaluation et de taxation pour la première année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. C'est pour éviter
qu'il y ait un vide juridique pendant cette période et s'assurer que
cela ne prête à aucune interprétation ni à aucune
ambiguïté.
M. Dufour: Est-ce qu'il pourrait y avoir des frais
supplémentaires occasionnés par ce détachement qui
pourraient être chargés par la Communauté régionale
de l'Outaouais? Est-ce que c'est prévu quelque part? Normalement, quand
les municipalités font des rôles d'évaluation, cela
n'appartient pas à l'évaluateur comme tel. Il y a sûrement
un transfert de dossiers qui devra être fait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. Giles a vérifié.
Il n'y a pas de frais supplémentaires.
M. Dufour: II n'y a pas de frais supplémentaires.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 5. 1?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 5. 1
étant adopté, j'appelle le nouvel article 5. 2?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, le
projet de loi est modifié par l'insertion, après l'article 5. 1,
de l'article 5. 2: "La Communauté régionale de l'Outaouais
expédie, pour l'exercice financier de 1989, un compte provisoire pour la
taxe foncière générale de la municipalité. "Ce
compte est expédié avant le 1er février 1989 à
toute personne au nom de laquelle un immeuble imposable est inscrit au
rôle d'évaluation foncière. "Le montant exigé au
moyen du compte provisoire ne peut excéder 50 % de celui exigé
à l'égard du même immeuble au cours de l'exercice financier
de 1988 pour la même taxe. Ce montant peut être perçu et
recouvré comme toute taxe foncière légalement
imposée, conformément au Code municipal du Québec. "Aux
fins de l'expédition du compte provisoire, un rôle de perception
provisoire peut être dressé même si le budget de la
municipalité n'est pas en vigueur. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On dit: Le montant exigé au moyen du compte
provisoire ne peut excéder 50 % de celui de l'exercice financier de
1988. Cela veut dire que si le compte de 1988 représentait 800 $ de
taxes municipales, il pourrait, selon le libellé de cet article, aller
jusqu'à 1200 $. C'est cela si on augmente de 50 %?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez-moi, si...
M. Dufour: Sur la municipalité de Gatineau l'an
passé, supposons qu'une municipalité devait ou avait un montant
de taxes à payer de 800 $, cela veut dire que, par le libellé de
cet article, le compte provisoire pourrait exiger jusqu'à 1200 $, 50 %
de plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non.
M. Dufour: Le montant exigé au moyen du compte provisoire
ne peut excéder 50 % de celui exigé à l'égard du
même immeuble au cours de l'exercice financier de 1988...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 400 $.
M. Dufour:... pour la même taxe. Donc, pour
la même taxe de 1986, on pourra avoir une augmentation de 50 %
pour 1989, à moins que je ne comprenne pas, c'est clair.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que vous lisez le texte
législatif qui vous est soumis en ajoutant, de façon
théorique, le mot "de" avant 50 %. Tel que libellé, si je
reprends l'exemple que vous nous avez soumis, le maximum du compte de taxe
pourrait être, dans l'exemple que vous nous avez soumis, de 400 $. C'est
pour éviter que la municipalité aille se financer par emprunt
dans cet intervalle. On peut le relire attentivement ensemble.
M. Dufour: En tout cas, oui, je comprends qu'on puisse le lire
comme cela, mais on peut le lire comme je le disais aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, si vous ajoutez un "de".
M. Dufour: Ouais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais on a eu la prudence de ne pas
inscrire le "de". Est-ce que vous voulez l'ajouter?
M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 5. 2?
M. Dufour: Attendez un peu. Comment vont-ils fonctionner au
départ pour fixer le... Quelqu'un me dit que "excéder" pourrait
être un mot différent, que cela pourrait être
"représenter" plutôt que "excéder", c'est-à-dire ne
peut "excéder", si on fait un synonyme, cela pourrait dire
"dépasser". Je l'avais interprété comme cela. En tout cas,
il y a quelque chose. Moi, je suis habitué et je suis familier avec
cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut...
M. Dufour: Le libellé ressemble à cela un peu. Le
rôle d'un budget... Actuellement, le budget avec lequel on va travailler
pour la municipalité, pour envoyer le compte de taxes, c'est un budget
provisoire, j'imagine, qui a été confectionné il y a un
certain temps, durant l'étude du dégroupement ou si c'est un
nouveau budget qui a été fait à partir des
éléments qu'on possède actuellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. Giles m'indique que le budget
de l'an un est l'élément auquel vous faites
référence, en ce qui concerne celui de Cantley, sans faire
d'historique politique provinciale. Donc, ce budget de l'an un ne sera pas, ni
comme l'autre, appliqué en aucune façon. On attendra
l'élection d'un conseil municipal qui adoptera un budget pour la
première année. En attendant, vous comprendrez qu'il faut assumer
quand même les dépenses administratives et de services
courantes.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 5. 2? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: De là découle la nécessité
d'une deuxième taxe qui sera envoyée au cours de l'année
à ces gens-la.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un rajustement du compte de
taxes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5. 2
est adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 6. Nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le papillon à l'article 6
se lit comme suit. L'article 6 du projet de loi est modifié par
l'insertion, dans la quatrième ligne du deuxième alinéa et
après le mot "taxes", du mot "définitif". Il s'agit, M. le
Président, vous l'aurez rapidement constaté, d'une modification
de concordance avec celle que nous avons faite à l'article 5. 2.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le seul point qui me tracasse par rapport à
cela, c'est le mot "définitif.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le seul point que cela
touche.
M. Dufour: Quand vous dites que cela va être le compte de
taxes défintif. Je vais vous dire pourquoi. Dans la loi, actuellement,
on peut envoyer plus de deux comptes de taxes. Dans le fond, ce n'est jamais
définitif, le compte de taxes qu'on envoie au contribuable. Là,
vous l'employez. Disons qu'on adopte le budget en cours d'année, on
envoie notre compte de taxes. Si la municipalité se rend compte qu'il y
a des dépassements, elle pourrait, à n'importe quel moment dans
l'année, envoyer un autre compte de taxes pour couvrir les
dépenses qui seront dépassées. Elle pourrait aussi,
à la fin de l'année... Elle pourrait faire cela en principe, cinq
fois, dix fois par année. Cela ne se fera pas, logiquement. Mais je
crains que le mot "définif" permette que les administrateurs se dirigent
vers un déficit énorme, et ils n'ont plus le droit... Cela va?
Vous semblez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique que cela
n'empêche pas, dans le cas d'une dépense particulière -
l'exemple que vous soulevez - d'envoyer un compte de taxes spécial,
de façon à équilibrer le budget.
M. Dufour: Je pense que le fait qu'on qualifie ou qu'on veuille
trop le définir, cela fait une contrainte supplémentaire. Le
premier, on a dit que c'est un compte provisoire, donc il serait normal que le
deuxième complète. En voulant trop préciser, on peut
s'amener d'autres complications. Si j'habitais dans cette communauté,
que je voyais l'article de la loi, et que, par hasard, il y avait un autre
compte de taxes, j'aurais quelque chose à dire. Le législateur
n'est pas supposé parler pour ne rien dire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas supposé.
M. Dufour: Des fois, cela arrive qu'on parle pareil. Je pense
qu'on comprend cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous écoute
là-dessus.
M. Dufour: II faut parler, mais, dans ce cas-là, je vous
le dis, J'essaie de ne pas employer plus de mots qu'il ne faut. Je vais garder
mes énergies pour ailleurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je veux vous
recommander...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique qu'il s'agit d'une
loi spéciale, d'un cas exceptionnel. Il va y avoir un compte de taxes
provisoire. Ce qui n'est pas habituellement le cas dans les autres
municipalités. Et l'utilisation du mot "définir vise à
sécuriser le contribuable. que, pour la première année,
c'est le compte de taxes définitif. Si l'Opposition ne partage pas ce
besoin de sécurité que peut ressentir le contribuable, nous
pouvons encore une fois faire preuve de souplesse.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière. (12 heures)
M. Dufour: Vos explications peuvent être raisonnables par
rapport à ce qu'on a proposé, mais il faut toujours regarder en
concordance avec ce qu'on vient d'adopter. Tout à l'heure, à
l'article 5. 2, on a parlé d'un compte provisoire. Forcément, si
on voit un autre compte, dans l'esprit de tout le monde, c'est un rajustement.
Et si vous dites: On veut les rassurer en disant "définitif", je ne
pense pas que cela rassure de quelque façon que ce soit, parce que cela
pourrait déséquilibrer beaucoup plus les membres du conseil
municipal. Je vous dis, par rapport à cela, pour le "définitif",
je pense que c'est clair que s'il y a un compte provisoire, il faut bien qu'il
en suive un autre qui aurait probablement le caractère régulier.
Mais il n'est pas définitif dans le sens qu'il n'y en aura plus d'autre.
Il ne peut pas y avoir possibilité d'en avoir d'autres. Il pourrait y
avoir d'autres comptes pour d'autres raisons, il pourrait arriver quelque chose
qui fasse que...
Parce que les municipalités sont tenues d'avoir un budget
équilibré, à la fin de l'année, et si elles ont un
déficit trop grand... Parce que c'est la première année
qu'ils vont être en fonction et je pense que les gens de Cantley doivent
accepter cela. Quand ils ont décidé de se constituer en
municipalité, ils acceptent tous les risques. Et j'imagine qu'ils vont
élire leur conseil municipal, donc, c'est à eux de choisir les
gens qui seront les plus raisonnables, les plus fiables et les meilleurs. C'est
pour toutes ces raisons que je vous dis que l'amendement, je
l'enlèverais.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique, pour ceux et celles
qui ont eu l'avantage de suivre cela de plus près depuis plus longtemps
que celui qui vous parle, que, dans la loi de 1979, on avait ce pendant de
compte provisoire et de compte définitif, ce qui n'a pas
empêché ou qui n'a pas attaché, si je peux utiliser
l'expression, les conseils municipaux lorsqu'il y avait des circonstances
spéciales. Mais il s'agit de la même terminologie qui avait
été utilisée à l'époque et dont l'ensemble
autant des élus que des citoyens se sont déjà
déclarés satisfaits après avoir vécu
l'expérience. Est-ce que l'on veut innover et créer du droit
nouveau? C'est la question qu'on se pose maintenant.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est ce qu'il y a
d'autres interventions?
M. Dufour: Maintenant, si vous me donnez... Je n'ai pas en main
le projet de loi qu'on a adopté en 1979...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut suspendre pour vous
permettre de le vérifier.
M. Dufour: J'aimerais que vous me donniez la raison...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous donner l'article, si
vous voulez le vérifier rapidement. Il s'agit de l'article 545 de la Loi
sur la fiscalité municipale, au chapitre 72. L'article 545 se lit comme
suit: "Le compte définitif est expédié à toute
personne au nom de laquelle est inscrite au rôle d'évaluation
foncière ou au rôle de la valeur locative une unité
d'évaluation, une place d'affaires ou un local... "
Ce qui n'a pas empêché les municipalités, lorsqu'il
y avait des circonstances exceptionnelles, d'envoyer un autre compte. Et le
compte provisoire, vous le retrouvez à l'article 538.
Donc, si vous menez en parallèle les articles 538 et 545, vous
retrouvez exactement le même parallèle dans la loi actuelle.
M. Dufour: II faut croire que les législateurs
étaient moins chatouilleux que nous. Les changements qu'on a
apportés...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le législateur de
1978, hein?
M. Dufour: Oui, oui. Mais vous étiez aussi l'Opposition en
1978, n'oubliez pas cela. Moi, je me sens bien à l'aise
là-dessus, je suis complètement nouveau par rapport à
cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a d'autres
interventions? Alors, est-ce que l'amendement à l'article 6 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 7. Nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 7 est modifié,
premièrement, par la supressilon, aux septième et huitième
lignes du premier alinéa, de la phrase: "À défaut
d'entente, la Commission municipale du Québec détermine ce
pourcentage" Deuxièmement, par le remplacement, aux quatrième et
cinquième lignes du deuxième alinéa, des mots: "de
l'emprunt effectué en vertu du règlement numéro 494-88 de
la ville de Gatineau" par les suivants "de la partie de l'emprunt
effectué en vertu du règlement numéro 494-88 de la ville
de Gatineau, correspondant aux travaux de réfection du chemin
Taché. " Troisièmement, par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "À défaut d'entente, la Commission
municipale du Québec détermine les sommes que la
municipalité doit verser à la ville de Gatineau en vertu du
présent article. "
Cette modification vise à limiter la participation
financière de la municipalité de Cantley relativement au
remboursement d'une partie de l'emprunt effectué par la ville de
Gatineau en vertu de son règlement 494-88 aux seuls travaux de
réfection du chemin Taché, tel que cela est prévu au
protocole d'entente signé le 30 mal 1988. Elle vise également
à prévoir l'intervention possible de la Commission municipale du
Québec aux fins de déterminer la partie de l'emprunt
effectué en vertu de ce règlement, correspondant aux travaux sur
le chemin Taché.
M. Dufour: Pour la première partie...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... le premier amendement, premièrement, si vous
tenez pour acquis que, comme ces montants sont basés sur des
règlements dont les chiffres sont connus, cela veut dire que la
Commission municipale n'a pas à intervenir. S'il y avait un
problème dans la détermination de montants, ce seraient les
procédures normales.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Non? Qui pourraient être des mesures
légales? Ou si on inscrit dans la loi que ce sont des pourcentages qui
sont connus, qui demeurent les mêmes jusqu'à la fin. Cela me
semble gros pour enlever... Si on parle d'entente, il y a quelqu'un qui a
pensé à ça, celui qui a écrit ça. Comme ce
sont des règlements d'emprunt que les gens ont à payer, c'est un
pourcentage que la nouvelle municipalité va payer à la ville de
Gatineau.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit, si vous regardez votre
article 7, de déplacer l'alinéa pour qu'il s'applique aux deux
éléments qui pourraient causer problème, soit le
pourcentage, soit le solde.
M. Dufour: Avant, on parlait de pourcentage et, actuellement, on
parle de sommes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Dufour: Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a deux
éléments..
M. Dufour: Avant, c'était "détermine ce
pourcentage".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Actuellement, la Commission municipale...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle va conserver son pouvoir.
M. Dufour: Parce qu'on le fait enlever, on l'enlève
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On l'enlève, mais en le
replaçant à la fin, elle conserve ce pouvoir...
M. Dufour: Oui, mais à défaut d'entente...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... quant aux
pourcentages.
M. Dufour: ...Sa Commission municipale du Québec
détermine tes sommes que la municipalité doit verser à la
viiie de Gatineau. On ne parle plus de pourcentage. Est-ce qu'il y a une
différence entre ies sommes et le pourcentage ou si ça veut dire
la même chose?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le pourcentage, en fin de compte,
donne une somme.
M. Dufour: Oui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y aura pas de...
M. Dufour: ...à l'exception...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À un moment donné,
le troc, c'est fini. On ne s'échange pas un cheval pour un lapin, on
échange des billets d'argent...
M. Dufour: Non, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...une somme d'argent.
M. Dufour: Y a-t-ii un élément qui nous dit qu'on
doit indiquer les sommes plutôt que le pourcentage? Est-ce que ça
peut changer le pourcentage, au fur et à mesure de l'action? Il y a
juste pour ça qu'on met ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si le pourcentage est
modifié, Ses sommes sont affectées. Si vous avez juridiction sur
les sommes, vous avez automatiquement juridiction sur les
éléments qui amènent une détermination desdites
sommes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: En fait, j'insiste un peu là-dessus.
Actuellement, si on parle de sommes, cela veut dire que les sommes peuvent
varier d'une année à l'autre; par pourcentages, elles varieraient
aussi, mais cela n'arrive pas à la même chose. Je parle des
règlements qui sont connus. Un instant! On parle des règlements
qui sont connus.
Dans les règlements, il y a des participations qui, je suis
convaincu, ont été négociées au moment où on
se parle. Donc, ça correspond à un pourcentage pour fixer des
sommes. Si on enlève le pourcentage, cela veut dire qu'on pourrait
arriver avec d'autres critères ou d'autres barèmes qui feraient
que les sommes pourraient être différentes. Si vous enlevez
l'élément de pourcentage, cela veut dire qu'en cours de route,
les pourcentages pourraient changer, ce qui ferait que les sommes seraient
différentes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'exemple ou la réponse la
plus appropriée, si vous conservez le libellé original et que !a
commission peut se prononcer sur le pourcentage, vous conviendrez que le
pourcentage va affecter la somme.
M. Dufour: Oui, c'est ça que j'ai dit. Ce que je veux
savoir, c'est quelle est la nuance entre avant, où on pariait de
pourcentage...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avant, ce n'était
limité qu'au pourcentage, le niveau d'intervention; maintenant, on tient
compte de l'autre élément qui est la somme d'argent.
M. Dufour: La raison?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Viser les deux
éléments.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous remarquez
également, le texte de loi originalement présenté
déterminait déjà le pourcentage à 50 %.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand on parle de protocole d'entente actuellement, ce
protocole d'entente a été négocié avant le projet
de loi, c'est évident. Est-ce qu'il lie juste Gatineau et la nouvelle
municipalité? La Communauté régionale de l'Outaouais n'est
pas intervenue...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: ...à quelque moment que ce soit à
l'intérieur de ce protocole. Est-ce que les articles qu'on a ou qu'on
introduit n'ont pas pour effet de diminuer les montants de Cantley par rapport
à Gatineau? Est-ce que cela n'a pas un effet? À l'article 2,
quand on dit, par exemple, "correspondant aux travaux de réfection du
chemin Taché", et non pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le chemin Taché, c'est dans
Gatineau. On m'assure que vos inquiétudes sont pour le moment sans
fondement.
M. Dufour: On pourrait peut-être poser la question: Du fait
que le protocole était connu au moment de la rédaction du projet
de loi, pourquoi est-on obligé d'apporter ces nuances ou ces
amendements? La façon dont il était rédigé ne
correspondait pas.
La Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme tout protocole d'entente
dûment signé entre deux parties consentantes et
éclairées, même après avoir fait le travail
d'analyse, etc., il demeure des clauses qui sont sujettes à
interprétation.
M. Dufour: On peut dire également que ce que vous apportez
comme amendement a été soumis aux deux parties qui ont subi ou
qui ont accepté le protocole d'entente.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est à la suite des
réunions qui ont été tenues après le
dépôt du projet de loi que les gens se sont rendu compte qu'Us ne
partageaient peut-être pas nécessairement la même
interprétation de certaines clauses déjà
négociées, que ces parties nous ont demandé d'ajouter
cette modification au projet de loi, les parties ayant l'intention de
régler entre elles les problèmes qu'il reste à
régler quant aux Interprétations. Et, dans le cas où elles
ne pourraient en arriver à un règlement, la Commission municipale
du Québec interviendrait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si je comprends, c'est que, par le libellé de
ces articles-là, vous essayez de donner satisfaction par rapport
à certaines assemblées de consultation qui ont eu lieu
après que le projet de loi a été déposé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu deux
assemblées.
M. Dufour: Mais on ne peut pas dire, au moment où on en
discute ce matin, que les parties en ont pris connaissance, qu'elles sont
complètement d'accord. Il pourrait arriver, par exemple, que ce projet
de loi soit accepté. Est-ce que vous pourriez vous engager, au moment
où on se parle, à soumettre - je ne sais pas à qui, mais
au moins à la ville de Qatineau, et il doit y avoir un groupe - que les
amendements qui sont proposés... Vous pourriez nous dire dans votre
discours de troisième lecture d'acceptation, que tout le monde est
d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'assure que le libellé
législatif traduit les demandes des deux parties.
M. Dufour: Donc, vous pourriez nous dire, dans votre discours de
troisième lecture, que les amendements qui ont été
proposés reçoivent l'adhésion de toutes les parties.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je peux vous dire, c'est
que les amendements qui ont été déposés l'ont
été à la suite d'assemblées de consultation tenues
après le dépôt du projet de loi et que le libellé
que vous avez devant vous traduit, suivant !e contentieux du ministère
des Affaires municipales, les demandes des parties.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? (12 h 15)
M. Dufour: D'accord. Nous autres, on va faire un acte de foi en
la parole du ministre, en disant que, oui, c'est correct.
Le Président (M. Saint-Roch): J'en conclus que
l'amendement est adopté, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Ce que je veux dire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'espère que votre acte de
foi ne vous amènera pas à un acte de contrition.
M. Dufour: Non, non, parce que je sais qu'il y en a qui le
font.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Non, la seule chose qu'on peut dire, c'est que, nous,
on n'a pas l'assurance, et je ne pense pas que j'aille jusque-là,
d'aller jusqu'à Gatineau pour voir s'ils adhèrent à
ça à 100 %. Ce que je demandais tout à l'heure,
c'était juste si le ministre peut me donner la garantie, ou pourrait me
la donner, qu'au moment où on adopterait le projet de loi, les
amendements qui ont été proposés, qui ont
été acceptés, ont été soumis aux groupes
concernés et que ceux-ci donnent leur adhésion, que cela n'a pas
pour effet de changer le protocole, l'unanimité ou le consensus qui
s'est dégagé au cours des séances de consultation. C'est
juste ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous pourriez vérifier avec
le député le plus près, votre député le plus
près. Vous n'en avez pas, excusez-moi.
M. Dufour: On demande des consultations particulières avec
le député de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...Gatineau.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je sais que vous en faites
officieusement.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. L'article 7 est-il adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 8: "La ville de Gatineau
verse à la municipalité, avant le 1er mai 1989, une somme
correspondant à 4, 779 % de ses fonds de réserve et de son
surplus budgétaire au 31 décembre 1988. " Il s'agit d'un
élément contenu dans le protocole d'entente du 30 mai 1988.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir de quelle façon on
est arrivé à ces 4, 779 %? Je suis sûr que ce sont des
négociations. C'est basé sur la population,
l'évaluation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'évaluation
foncière du secteur par rapport à l'évaluation
foncière de Gatineau.
M. Dufour. C'était le seul élément. Comme le
surplus budgétaire n'est pas connu au moment où on adopte la loi,
parce qu'on parle du surplus budgétaire au 31 décembre 1988,
est-ce qu'il y a des mécanismes ou des suggestions prévus au cas
où il y aurait des différences parce que cela arrive, on
connaît ça des budgets? Il pourrait y avoir des
différences. Il pourrait y avoir des changements apportés.
Là, on ne parle pas de sommes, on parle de pourcentage.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les parties ont signé cette
entente sur une fourchette d'hypothèses qui leur semblent plausibles. On
n'a pas de raison de douter que ça va être à
l'intérieur de cette fourchette que ça va s'effectuer.
Le Préskient (M. Saint-Roch): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Quand on parle des deux parties, l'entente qui a
été négociée, est-ce que c'est une entente
signée parce qu'il faut dire que d'une partie, c'est une association par
rapport à un conseil municipal?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'entente est effectivement
signée par Mme le maire de l'époque et le greffier de la
municipalité pour la partie dite Gatineau et, pour la partie dite
Cantley, elle est signée par deux représentants de la
population de ce secteur, dont le conseiller qui représente ce secteur
au conseil de ville de Gatineau, et, comme témoin, vous avez la
signature du médiateur.
M. Dufour: Au cours de cette négociation, parce que
l'entente est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cas de Gatineau par une
résolution du conseil municipal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Dans ce processus à un certain moment,
quelqu'un a-t-il soulevé des objections par rapport à la
représentativité des gens du secteur?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que,
théoriquement, quelqu'un pourrait. Pratiquement, personne ne l'a
fait.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 9. Cet article
résulte également du protocole d'entente, il prévoit le
versement par la municipalité de Cantley de tout le montant qu'elle
recevra du gouvernement fédéral à titre de subventions
tenant lieu de taxes relatives à l'antenne du satellite de
télédétection SPOT I. Cette obligation cessera dès
que la ville de Gatineau aura complété le remboursement de
l'emprunt requis jusqu'à concurrence d'un montant de 391 825 $ pour
financer les travaux effectués en vertu du règlement
numéro 343-85 de la ville de Gatineau. Il s'agit de travaux de
construction d'une route d'accès au site de cette antenne
réceptrice.
Ce montant est prévu dans le protocole, il correspond au montant
des déboursés effectués par la ville de Gatineau en date
du 30 mai 1988 relatifs à ces travaux.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que le montant prévu représente
la totalité ou si c'est une subvention qui se divise?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le minis-
tre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. C'est pourquoi vous avez un
deuxième alinéa. SI vous aviez la totalité qui
était versée, vous n'auriez pas besoin d'un deuxième
alinéa qui vous donne un plafonnement.
M. Dufour: Ça suivait ma première question.
C'était: pourquoi le verse-t-on à Gatineau et ensuite à
l'autre? La ville de Gatineau a financé ce projet à même un
règlement d'emprunt. Donc, quand on dit que la municipalité verse
à la vi!!e de Gatineau, ça veut dire que les montants qui sont
reçus, c'est reconnu qu'elle les doit dans le fond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exactement ça.
M. Dufour: Elle les doit. Cette antenne ne rapporte-t-elle pas de
taxes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'équivalent d'"en
lieu" de taxes.
M. Dufour: D'"en lieu" de taxes. Mais, quand ça va
être fini, le montant va aller à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À Cantley. M. Dufour:
À Cantley.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que l'antenne est à
Cantley.
M. Dufour: Pas pour les prix "SPOT", j'imagine.
Le Président M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Dufour: Pour la bonne compréhension de là
commission, qu'est-ce que ça veut dire "SPOT"?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que c'est pour
contrôler l'Immigration de la tordeuse des bourgeons de
l'épinette.
M. Dufour: Ah bien! C'est une bonne chose. Là, par
exemple, vous m'avez par mon point sensible. Mais y a-t-i! du bacillus
thuringiensis à travers ces éléments?
Le Président (M. Saint-Roch): Cela en augmente l'usage, M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Si vous aviez appliqué ça, on serait
corrects, n'est-ce pas?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Dufour: Oui, il est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'article reproduit encore
une fois un engagement compris dans l'entente du 30 mai 1988. Il précise
que la municipalité doit rembourser à la ville de Gatineau les
frais encourus par celle-ci de juin à septembre 1988 dans un but
d'information et de consultation sur la constitution de la nouvelle
municipalité de Cantley. Il est prévu que la Commission
municipale du Québec peut, à défaut d'entente,
établir ces coûts.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela veut dire que tous les coûts
inhérents à cette période de consultation par la
municipalité, parce que ça ne s'appliquait pas seulement aux gens
de Cantley. L'information, toute la campagne, il y avait aussi les gens de
Gatineau qui étaient impliqués... J'aimerais peut-être
avoir un peu plus d'explications.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que l'on se fie à
cette négociation entre les deux parties et que la Commission municipale
du Québec pourrait être appelés à intervenir s'il
n'y avait pas entente quant aux coûts. On m'indique cependant que la
partie la plus importante de ces coûts se rapporte aux coûts de la
tenue du référendum, mais que c'est seulement la population de
Cantley qui a participé à ce référendum. Ce qui
n'exclut pas qu'il y ait eu, sur le p!an de l'information, d'autres coûts
pour les citoyens de Gatineau, mais que ces coûts, comparativement
à ceux qui ont servi pour la tenue du référendum,
pourraient apparaître minimes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
ds Jonquière.
M. Dufour: Si je comprends bien, toutes les dépenses dont
on parle actuellement et qu'on peut identifier sont les dépensas
engagées par la municipalité ou par la ville de Gatineau.
D'accord? Aucune somme d'argent n'a été prévue, soit pour
de la propagande... Parce qu'il y a certainement eu des choses qui se sont
passées, des circulaires par exemple. On peut parler de l'information et
de propagande. On ne se trompe pas. Parce que si on regarde ce qui est
marqué, c'est le "but d'information" ce n'est pas juste marqué
"consultation". Donc, pour informer, quelqu'un peut bien dire: Vous avez fait
de la propagande, des circulaires, etc. Le ministre a l'air à vouloir se
surprendre. Mais le connaissant, je sais que c'est juste pour... En tout cas,
ce
n'est pas enregistré.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est le mot "propagande".
Parce que votre formation politique n'étant pas impliquée
directement dans ce référendum, c'était de l'information
qui était véhiculée.
M. Dufour: Cela peut...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'ai dit que j'allais étudier
sérieusement le projet de loi. Je ne fais pas de politique avec
ça. Je vous dis, tout simplement qu'il y avait certainement des gens qui
étaient favorables et d'autres défavorables. Donc, dans
l'information qui a été véhiculée, est-ce qu'on
avait les deux côtés de la médaille ou si c'était
juste une information selon laquelle les gens ont telle date, tel endroit et
telle chose? Il a certainement circulé... J'ai vu toutes sortes de
choses dans les journaux, etc. Il y avait même des caricatures dans le
temps qui étaient un peu surprenantes, qu'on a vues. Il y a eu des
panneaux-réclame qui ont été faits. J'appelle ça un
peu plus propagande ou en fait de l'information. Eiîe n'est pas toujours
payée. Mais il y en a qui ont des coûts à travers
ça. Ma question était: Est-ce qu'à travers cette
démarche-là, le fait qu'on parle d'information, il y aurait des
coûts qui pourraient ou qui sont susceptibles d'être imputés
à la population de Cantley, mais qui, dans le fond, avaient pour effet
d'informer les gens de tout le secteur de Gatineau? Parce que quand on se
détache... Au moment où ça s'est présenté,
c'était une ville. Donc, on ne peut pas la diviser comme telle. Et quand
l'information se donnait, elle devait circuler dans toute la ville. Donc,
est-ce qu'on va imputer tous les coûts par rapport au
référendum? Je comprends que ça s'adresse à des
gens en particulier. Mais est-ce qu'on a l'assurance jusqu'à un certain
point, en tout cas, que cette information-là n'est qu'une
information...
Une vote: Publique.
M. Dufour:... publique de nature à amener la
démarche comme telle sans qu'il y ait d'exagération?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article pose des balises qui
sont quand même assez précises. "La municipalité verse
à la ville de Gatineau, avant le 1er mai 1989, un montant correspondant
au coût réel pour la ville - donc, il ne s'agit que des gestes qui
ont été posés par la ville de Gatineau - des
dépenses faites de juin à septembre 1988 dans un but
d'information et de consultation sur la constitution de la municipalité.
" Je ne crois pas que les caricatures fassent partie du matériel
didactique.
M. Dufour: Non, non, je faisais juste ajouter qu'il y avait
certainement un peu de passion comme il y a eu un peu de choses qui se sont
passées.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Normal.
M. Dufour: Je pense que c'est un peu normal que ça se
passe comme ça. On pourrait bien sûr faire une bonne discussion
sur l'infor-mation. (12 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et c'est pourquoi, s'il y avait
défaut d'entente entre les deux parties, la Commission municipale du
Québec, encore une fois, dans sa grande sagesse, aura à trancher.
Mais au ministère des Affaires municipales, on demeure convaincu que la
sagesse et la maturité des parties en cause ou leurs nombreuses et
longues fréquentations au cours des années sont promesse d'une
union fructueuse.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'ii y a
d'autres...
M. Dufour: Cela fait qu'on donne beaucoup de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... ou d'une désunion, dans
le cas qui nous préoccupe. Ha, ha, ha !
M. Dufour: C'est plutôt un divorce à l'amiable. Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 11. Nous
avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le
papillon se lit comme suit: L'article 11 du projet de loi est modifié
par le remplacement, à la deuxième ligne du premier
alinéa, des mots "les services de police et" par les mots "le service";
deuxièmement, par la suppression, aux troisième et
quatrième lignes du premier alinéa, des mots "à
l'égard de chacun de ces services".
Cette modification vise à limiter au seul service de protection
contre l'incendie le service que doit continuer de fournir à la
municipalité de Cantley la ville de Gatineau après le 1er janvier
1989. Cette modification reflète le voeu de la population de Cantley. Le
service de police sera alors assumé par les effectifs de la
Sûreté du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Un instant!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être ajouter
pour l'information de l'Opposition officielle qu'à la page A17 de
L'ARGUS officiel d'aujourd'hui, dans un article tiré du Droit
d'Ottawa au sujet de la Sûreté du Québec, on fait
mention que "le capitaine Royal Gauthier, commandant du détachement de
Hull, dît que, le cas échéant - l'adoption du projet de loi
- il dispose des effectifs et patrouilles pour assumer sur-le-champ le mandat
de la protection de la future municipalité".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela veut dire que la Sûreté du
Québec n'a pas assez de travail. C'est un bon message...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas marqué dans
l'article.
M. Dufour:... à donner aux municipalités. Non, non,
mais avec les mêmes effectifs, on peut en faire plus. C'est 85
kilomètres carrés, je pense, la nouvelle municipalité.
C'est un bon territoire à couvrir sans personnel supplémentaire.
En tout cas, je me poserais des questions sur l'efficacité du service ou
sur le nombre de policiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous organiser une
entrevue avec le caporal, si vous le souhaitez.
M. Dufour: Vous comprenez que prendre un territoire aussi grand
sans aucun effectif supplémentaire, cela veut dire qu'il y a de
l'espace, de la marge de manoeuvre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, moi, je ne
conteste pas l'analyse du dossier que fait le capitaine...
M. Dufour: Ce n'est pas dans L'ARGUS d'aujourd'hui,
ça. C'est une répétition. Je l'avais déjà lu
à un autre endroit. Je n'ai pas lu L'ARGUS aujourd'hui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bon! Vous l'aviez lu dans Le
Droit d'Ottawa du samedi 3 décembre 1988. C'est la première
fois que cet article a paru.
M. Dufour: C'est pour cela. Probablement que si vous lisiez
toutes vos revues... Je suis convaincu que l'ai Su cet article quelque
part.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Dufour: Ce n'est pas la première fois que cela
paraît. Il y a d'autres façons d'avoir de l'information. Le
Droit d'Ottawa peut entrer différemment dans la
bâtisse.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: La municipalité de Cantiey va compter moins de
500C habitants?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Est-ce qu'elle est près de 5000 habitants ou
si...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Environ 4200.
M. Dufour: Vous remplacez "les services de police"... Il y a deux
services, en fait, le service de police et celui de la protection contre
l'incendie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: "Jusqu'à la date fixée par le ministre.
" Vous me lisez un article sur la Sûreté du Québec. Cela
veut dire que vous seriez tenté, à la suite de cet article,
d'éliminer le service de police. Si on relit l'article que vous m'avez
cité: "La ville de Gatineau doit continuer de fournir sur le territoire
de la municipalité les services de police et de protection contre
l'incendie jusqu'à la date fixée par le ministre. " Donc, la date
fixée par le ministre n'est pas déteminée dans le projet
de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La situation actuelle est que
Gatineau manque d'effectifs policiers pour bien assurer le service à
Cantley et Cantley ne veut pas de la poiice de Gatineau sur son territoire.
C'est la situation de fait actuelle.
M. Dufour: Mais, comme vous n'avez pas fixé la date, cela
veut dire que la ville de Gatineau sera obligée de maintenir ces deux
services sur le territoire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas celui de police. On
enlève le service de police dans...
M. Dufour: "La ville de Gatineau doit continuer. " Ce n'est pas
une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Seulement pour le service
d'incendie, à partir du moment où on abolit la notion de service
de police dans le premier alinéa...
M. Dufour: Ah! Vous l'enlevez. D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... le deuxième ne peut se
référer qu'au seul élément qui demeure.
M. Dufour: C'est le problème qu'on a. On fait la
discussion, on écoute ce que vous dites en même temps qu'on arrive
avec des amendements. Comme on ne prend pas trop de temps pour les analyser, on
peut poser des questions qui pourraient être en dehors de la
réalité ou de ce qui se passe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah! Moi, j'ai tout mon temps.
M. Dufour: Si je lis ça, c'est "La ville de Gatineau doit
continuer de fournir sur le territoire de la municipalité le service de
protection contre l'incendie jusqu'à la date fixée par le
ministre. "
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Cela va. Est-ce qu'il y a des endroits où c'est
prévu. Par exemple, j'imagine que depuis ce mariage peut-être
à l'étroit ou malheureux, indésiré, ils ont
sûrement acheté des équipements pour l'incendie. Est-ce
qu'il y a une prévision quelque part selon laquelle Gatineau aurait des
dettes envers la nouvelle municipalité? Ils partent à
zéro.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils partent à zéro.
Aucune mention et aucune dette.
M. Dufour: Juste une question d'information. Le service de police
est actuellement assuré par Gatineau. Une nouvelle municipalité
est à se former. D'ici le 1er janvier, est-ce qu'il y a obligation au
service de police de Gatineau de donner le service ou est-ce que vous avez
déjà une entente signée avec la Sûreté du
Québec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. D'ici à ce que la
nouvelle municipalité soit formée, la population du territoire de
Cantley est sur le territoire municipal de Gatineau et elle a droit aux
mêmes services que n'importe quel résident du territoire de la
municipalité. Pour le moment, ce ne sont pas des Cantléens, ce
sont des Gatinois.
M. Dufour: S'il y avait des difficultés au moment
où... Parce que là on sait qu'il y a une fusion...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'amendement?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 11 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 11 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article reproduit encore une fois un engagement contenu dans le protocole
d'entente. Il précise que la municipalité de Cantley devra
percevoir les taxes non encore payées à la ville le 31
décembre 1988; ce montant de taxes impayées est alors soustrait
du montant que doit verser la ville à la municipalité en vertu de
l'article 6. Ce dernier montant correspond à un pourcentage que le
député de l'Opposition va reconnaître, 4, 779 % du fonds de
réserve et du surplus budgétaire de la ville au 31
décembre 1988.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Comme la municipalité de Cantley va percevoir
les taxes, il n'y a aucuns frais retenus par la municipalité de
Cantley?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Le fait qu'elle perçoive les taxes pour
l'autre. Assez souvent, c'est ce qui se fait, il s'est déjà fait
des ententes par des municipalités, suivant lesquelles, si on
perçoit les taxes pour les autres, il y a des coûts. Parce qu'ils
vont être obligés de suivre la procédure, par exemple,
d'envoyer des lettres, de faire des pressions.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la suite d'une fouille
minutieuse au sujet des comptes de taxes impayés du secteur...
M. Dufour: II n'y en a pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... on en aurait possiblement
recensé un. On en est à vérifier s'il a été
acquitté ou non.
M. Dufour: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): il s'agit, encore une fois, M. le
Président, d'un article qui reproduit l'un des éléments du
protocole d'entente du 30 mai 1988. Cet article prévoit que les deux
municipalités s'entendent sur la somme que doit verser la
municipalité de Cantley à la ville pour payer les coûts de
déneigement de son territoire pour l'hiver 1988-1989. La Commission
municipale du Québec pourra, s'il n'y a pas d'entente à ce sujet,
établir cette somme.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'imagine que la façon dont la ville de
Gatineau procède, c'est par contrat, par la municipalité comme
telle ou les deux?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que, de façon
pratique, on souhaite le maintien de cet article, mais que la
négociation est à ce point avancée entre les deux
intervenants que l'on pourrait, si l'on voulait utiliser un vocabulaire
emprunté à un autre domaine de juridiction du gouvernement du
Québec, pratiquement parler d'un protocole d'entente au moment où
nous en discutons. Donc, la commission pense qu'elle n'aura pas à
intervenir.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, cet
article prévoit que les sommes que la municipalité de Cantley
doit verser à la ville de Gatineau en vertu de la présente loi et
inversement celles que doit verser la ville à la municipalité
portent intérêt, à compter de leur échéance,
au taux fixé par la ville de Gatineau en vertu de l'article 481 de la
Loi sur les cités et villes. Ce dernier article est celui qui permet au
conseil de déterminer le taux d'intérêt applicable au
compte de taxes municipales. Dans le cas de la ville de Gatineau, ce taux est
actuellement de 14 % l'an.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Autrement dit, c'est 14 %. On n'a pas parlé
nulle part s'il y avait des intérêts à payer, et cet
article couvrirait tous les montants qui sont en cause quelque part, que ce
soient les quotes-parts, les 4, 77 %, tout ce qu'on doit, il y a un taux mais
après 30 jours par exemple. Je regardais tout à l'heure...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, pas après 30 jours. Il
n'y a pas de 30 jours, c'est à compter de leur échéance.
Il n'y a pas de 30 jours de grâce.
M. Dufour: On n'a pas grand marge de manoeuvre. Ils vont avoir
presque le même compte de banque.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est pour inciter les gens
à payer à temps. Et, étant donné que le taux est
réciproque, il se fait des comptes à comptes habituellement et,
avec le même taux d'intérêt, c'est encore plus facile de
faire le compte à compte.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article 15 que vous venez d'appeler prévoit que le gouvernement
détermine les règles qui permettront l'intégration de la
municipalité à la Communauté régionale de
l'Outaouais et son maintien dans le territoire sur lequel la
Société d'aménagement de l'Outaouais et la Commission de
transport de la Communauté régionale de l'Outaouais ont
compétence.
Ce décret peut créer, pour une période d'au plus
trois ans, une régie de droit municipal dans les matières
visées par la Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais ou déroger à toute disposition de cette loi. Cette
dernière disposition s'inspire des règles similaires contenues
dans la Loi sur l'organisation territoriale municipale qui entrera en vigueur
dès le 1er janvier 1989. Le décret entrera en vigueur à la
date de sa publication à la Gazette officielle du Québec
ou à toute date ultérieure qui y est indiquée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Juste une remarque concernant cet article. C'est la
question de créer des règles de droit. Je me souviens qu'on a eu
des discussions épiques...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 112 de...
M. Dufour: Par rapport à cela bien sûr, parce que,
pour nous, c'était difficilement acceptable qu'on puisse déroger
à des lois et créer des règles différentes. On
trouvait que cela ajoutait ou donnait des... C'était spécial, en
tout cas, par rapport à ce qu'on est habitué de vivre
dans ce monde-là. Je comprends que c'est un peu plus
balisé. Cela nous semble un peu plus acceptable, mais cela demeure qu'on
a toujours de la réticence à donner notre accord à ce
qu'un projet de loi crée une régie, ou que le décret
crée une règle de droit. Cela nous semble toujours un peu
dangereux. Cela étant dit, je n'ajoute pas autre chose. On va voter
pour.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article établit le nouveau territoire de la ville de Gatineau. (12 h
45)
M. Dufour: Là, par exemple, je suis obligé de vous
faire confiance. C'est adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et, moi, je fais confiance aux
cartographes.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, cet
article permet au ministre des Affaires municipales d'établir la
nouvelle population de la ville de Gatineau et de la municipalité de
Cantley en conséquence de la constitution de cette dernière.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 18. Cet article modifie l'article 6 de Sa Loi sur la
Communauté régionale de l'Outaouais qui est relatif à la
composition du conseil de la communauté régionale. Ainsi le
nombre de membres du conseil est porté de 18 à 19, le maire de la
municipalité de Cantley devenant le dix-neuvième membre.
M. Dufour: C'est la...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Cela fait 19 membres, donc, vous en enlevez un
à...
Une voix: Non.
M. Dufour: Non, vous n'en enlevez pas, vous en ajoutez.
Expliquez-moi donc ça.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vu qu'il y a une nouvelle
municipalité, on ajoute un membre.
M. Dufour: Gatineau continue d'avoir la même
représentation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien oui!
C'est-à-dire...
M. Dufour: Est-ce que les membres de la Communauté
régionale de l'Outaouais sont rémunérés?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le député,
ils sont rémunérés.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière?
M. Dufour: Est-ce que cela a fait l'objet de beaucoup de
tractations?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À partir, je pense, du
moment où ils se trouvent enclavés dans le territoire de la CRO,
où ils font partie de ce territoire, où le rôle
d'évaluation est effectué par la CRO, je crois qu'il
apparaît tout à fait normal qu'ils ne soient pas absents de la
CRO.
M. Dufour: Est-ce que la composition de la Communauté
régionale de l'Outaouais a changé depuis sa mise en place?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cela a changé.
M. Dufour: Ont-ils ajouté des membres? J'imagine que Hull
ou Gatineau...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: II me semble qu'il y a peut-être Masson,
après le dégroupement de Buckingham. Il y a déjà eu
un dégroupement dans l'Outaouais aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je me souviens.
M. Middlemiss: Buckingham-Masson. À ce moment-là,
Masson aussi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De la même façon
qu'on le fait aujourd'hui. C'est le précédent qui...
M. Middlemiss: Sauf que depuis...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: ...les changements, la ville de Gatineau a eu une
augmentation, lors du dernier changement dans la loi de la CRO, d'environ 28 ou
quelque chose comme ça, on a ajouté... C'était à
cause de la population de Gatineau. Gatineau a une population de 80 000 par
rapport à Hull qui a 65 000. À ce moment-là, Gatineau se
sentait un peu en désavantage en ayant moins de membres au...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Malgré que, là, je sens qu'on veut
envoyer quelqu'un de Cantley siéger à la CRO, dans l'état
actuel des choses, où il y a beaucoup de discussion autour de la
Communauté régionale de l'Outaouais, pensez-vous qu'on nomme des
gens !à pour longtemps ou non?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne vois pas ce que ce genre de
question vient faire dans le débat sur l'article 18 que vous avez
appelé, M. le Président.
M. Dufour: Non, mais c'est parce que... Bien oui, c'est
ça, si on décide d'ajouter quelqu'un ou de mettre du monde
là-dedans, c'est parce que vous trouvez une certaine viabilité,
j'imagine, à cet organisme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous ne prêtons aucune
interprétation aux gestes que nous posons, sauf de nous assurer qu'une
municipalité située sur le territoire, qui a des services d'un
organisme supramunicipal, puisse avoir voix au chapitre au sein de cet
organisme. Là s'arrête, pour Se moment, les réflexions
quant à cet article du projet de ioi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Les traitements qui sont réservés pour
les élus qui siègent à ce conseil régional de
l'Outaouais, est-ce qu'ils proviennent de la CRO ou de chacune des
municipalités? Par exemple, 9 va y avoir des gens qui siégeront
et la personne qui siégera sera payée par sa
municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela vient de la CRO.
M. Dufour: Oui, elle vit quelque part de subventions
gouvernementales.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des municipalités...
M. Dufour: Et aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui forment la CRO.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que i'articie 18 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article opère une modification de concordance à l'article 10 de
la Loi sur la Communauté régionale de l'Outaouais qui
établit une règle d'alternance entre les municipalités
rurales et les villes de la communauté, relativement à la
présidence et à Sa vice-présidence au sein du conseil.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article est un article de concordance. Il modifie l'annexe A de la Loi sur !a
Communauté régionale de l'Outaouais pour tenir compte de la
constitution de la nouvelle municipalité.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): il s'agit, encore une fois, M. !e
Président, d'une modification de concordance à la Loi sur la
Communauté régionale de l'Outaouais. Son annexe B est
modifiée en conséquence.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article donne le pouvoir au ministre des Affaires municipales de nommer !a
personne devant agir à titre de président d'élection,
comme nous l'avons mentionné tantôt, pour la première
élection générale, ainsi que le
secrétaire-trésorier intérimaire. Le ministre
dé-
termina en outre la date, l'heure et le lieu de la tenue de la
première séance du conseil.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Donc, c'est vous qui déterminez la date et
l'heure. C'est vous qui faites cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans que ce surcroît de
travail affecte directement ou indirectement ma rémunération.
M. Dufour: C'est une bonne idée. Cela va, cela me semble
être des phrases connues.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l"article 22 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article impose l'obligation au greffier de la ville de Gatineau de transmettre
sans frais au secrétaire-trésorier de la nouvelle
municipalité, le plus tôt possible après sa constitution,
les documents concernant le territoire de la municipalité de Cantley.
Une disposition de cette nature existe dans la Loi sur l'organisation
territoriale municipale, lorsque est constituée une nouvelle
municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
à l'article 23?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 24 où nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le papillon vole dans cette
direction: l'article 24 du projet de loi est modifié par le
remplacement, à la deuxième ligne, des mots "de l'article 22" par
les mots "des articles 15 et 22". Cette modification permettra l'adoption du
décret visé à l'article 15 du projet de loi dès la
sanction de la loi. Il est en effet préférable de
déterminer avant le 1er janvier 1989 les règles
particulières relatives à l'intégration de la
municipalité de Cantley, à la Communauté régionale
de l'Outaouais, ainsi qu'à la Société d'aménagement
de l'Outaouais et à la Commission de transport de la Communauté
régionale de l'Outaouais.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 24 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'annexe i. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'annexe? Je suis
obligé de faire adopter les annexes, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il n'y a pas d'amendement aux
annexes.
Le Président (M. Saint-Roch): L'annexe I est
adoptée. Est-ce que l'annexe II est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi 83, Loi constituant la municipalité de Cantley,
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 83, Loi constituant la municipalité de Cantley, tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a de
brèves remarques de conclusion, M. le ministre?
M. Dufour: À l'heure qu'il est là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, je
tiens à remercier tous les intervenants à cette commission
parlementaire pour l'attention, les questions posées, pour la
façon sérieuse dont chacun s'est acquitté de ses
obligations de parlementaire. Je crois que les quelques modifications qui ont
été apportées l'ont été avec le consentement
unanime de cette commission et qu'elles ont pour effet de bonifier un projet de
loi qui était déjà bon. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: J'ose juste espérer et recon-
naître, en tout cas, que ce qu'on a dit au début de la
commission, soit qu'on collaborerait à l'adoption du projet de loi,
s'est concrétisé en fait au cours de la période qu'on
vient de passer. Je suis encore d'avis que lorsqu'il est possible de collaborer
ou de bonifier, c'est notre attitude qu'on maintiendra pour le moment et pour
l'avenir.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Sur ceci, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 15 h 14)
Le Président (M. Parent, Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements est maintenant ouverte.
Projet de loi 90
Je vous rappelle le mandat de la commission. Il s'agit de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 90 qui est la Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les finances des municipalités et des organismes
intermunicipaux.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements.
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'inviterais
maintenant M. le ministre et, par la suite, !e porte-parole de l'Opposition, le
député de Jonquière, à nous faire des remarques
préliminaires. M. le ministre des Affaires municipales.
Remarques préliminaires
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
propos que j'ai eu l'occasion de prononcer au salon bleu de l'Assemblée
nationale devraient s'appliquer mutatis mutandis.
J'en profite pour ajouter, cependant, que j'accorde une attention toute
particulière à l'exercice que nous entreprenons. Lorsque nous
touchons à la fiscalité municipale, il y a toujours en jeu, et
pour les contribuables et pour les municipalités, d'énormes
sommes d'argent. Le déplacement d'une virgule, le changement d'un mot,
le déplacement de paragraphes peuvent être
interprétés de façon différente par ceux qui auront
à les interpréter. Je sais que je pourrai compter - parce qu'il
me l'a indiqué au début de la commission - sur la collaboration
du porte-parole de l'Opposition pour que nous procédions de façon
minutieuse, pour que nous procédions de façon attentive, pour que
nous nous acquittions de nos devoirs de parlementaire avec tout le
sérieux dont nous en sommes capables, et c'est dans cet esprit que je
suis prêt à entreprendre l'étude article par article du
projet de loi 90.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur ces belles
paroles, M. le ministre, je vous remercie. J'invite le député de
Jonquière à en faire autant.
M. Dufour: Merci, M. le Président. Je voudrais, au
début de cette commission, rappeler des événements qui se
sont passés l'an dernier, lorsque nous avons accepté la loi
82.
Rappelons-nous que je m'étais opposé fortement à
cette loi, mais que, devant l'évidence, il fallait bien l'accepter,
puisque ça touchait un secteur très important de la population du
Québec qui s'appelait la région de Montréal. Je
prétendais, à ce moment-là, que la loi de
l'étalement de la fiscalité sur trois ans n'était pas une
bonne mesure. C'était effectivement, à mes yeux, un cataplasme
sur une jambe de bois.
Je pense que le temps m'a donné raison, puisque cela n'a
arrêté ni les contestations ni les actions de personne par rapport
aux municipalités et que cela s'est appliqué dans un espace
très restreint du Québec. Donc, à ce moment-là,
c'est évident qu'il faut revenir à la charge et essayer de
regarder ce qui va ou ce qui ne va pas par rapport à cette loi. La
façon d'y voir clair, c'est de présenter un projet de loi qui
s'attaque à d'autres principes d'une façon différente, qui
est un peu plus large d'approche aussi. Il faut se dire que l'autre
était une situation presque de cataclysme tandis que cette proposition,
même si j'ai déjà la perception qu'il y a des gens, dont
nous sommes, qui ne l'acceptent pas facilement, veulent la regarder ou la
regarderons avec beaucoup de minutie et d'attention. Quand on examine d'une
façon globable l'approche qui est donnée dans ce projet de loi
excessivement technique, ça touche clairement l'évaluation
foncière. La loi est muette sur beaucoup de phénomènes
qu'on a identifiés qui sont, par exemple, l'article 65. 1, qui s'appelle
l'évaluation industrielle. Elle est muette sur d'autres mesures dans le
sens que le gouvernement ne se considère pas encore à part
entière comme un bon contribuable, le gouvernement du Québec, le
gouvernement fédéral, ainsi que des organismes, qui devraient
payer 100 % de taxes.
Il y a aussi un élément important dont on ne tient pas
compte, c'est l'enquête qui a été
décrétée par la Commission municipale sur
l'évaluation foncière qui se passe aussi dans la région de
Montréal. Mais il y a beaucoup d'éléments auxquels la loi
ne fait pas écho, comme on n'a pas non plus des résultats de
l'enquête de la Commission municipale concernant la façon dont les
rôles d'évaluation se passent à Montréal.
Il faut comprendre que les grands problèmes qu'on a vécus
en fiscalité municipale depuis quelques années se
déroulent presque toujours à la même place. Et c'est
identifié, c'est à Mont-
réal effectivement. Cela s'étend un peu à la
grandeur du territoire, mais c'est ponctuel, ce n'est pas régulier. Je
peux affirmer hors de tout doute que Montréal est la région
cible. J'ai toujours eu peur, et vous le comprendrez aussi étant un
régional ou un régionaliste, qu'on "montréalise" le
Québec. On l'a fait dans certains cas qu'on appelle la police. Le
service de la police est devenu "montréalisé" dans tout le
Québec, et on sait ce que cela a donné et ce que cela donne, il y
a coûts importants qui ont été occasionnés par
ça. Le transport en commun, qui, actuellernent, s'applique à une
bonne partie de la population au Québec, a été
amené aussi par des problèmes ponctuels qu'on a connus. De
là l'approche bien pragmatique par rapport à ce projet de loi
concernant la fiscalité municipale. Il faut penser aussi que cette
réforme a été amenée et travaillée en 1979
après de larges consensus et de larges consultations avec tous les
intervenants. D'abord, par des rencontres ou des colloques répartis sur
deux à trois jours, avec le ministère des Affaires municipales,
et aussi avec de nombreuses rencontres - je pense que la table
Québec-municipalités a commencé à peu près
à ce moment-là - pour mieux s'apprivoiser les uns les autres,
travailler là-dessus. On a eu, grâce à cette
expérience, des discussions épiques, j'ai l'impression, à
ce moment-là. Je me rappelle toujours certaines circonstances où
le maire Drapeau, la Communauté urbaine de Québec, l'Union des
municipalités régionales de comté, qui dans le temps ne
portait pas le même nom, dont M. Joan-Marie Moreau, de regrettée
mémoire, était président et qui défendait sa cause,
effectivement, comme un excellent défenseur du monde municipal. On
pouvait être d'accord ou non avec M. Moreau, mais, chose certaine, il
était dévoué à 100 % au groupe qu'il servait, et
bien je pense.
C'est évident que la commission que nous avons actuellement, qui
parle des rôles triennaux a une approche très différente de
ce qu'on est habitué à vivre. Je connais déjà une
bonne partie des arguments du ministre qui disait qu'avant, même avec
l'obligation de faire des rôles chaque année, il n'y a pas
beaucoup de municipalités qui en faisaient dans l'ensemble du
Québec. On pourrait peut-être savoir un jour jusqu'à quel
point cette déclaration est proche de la vérité ou
s'approche de la réalité. La vérité non, je ne
mettrai pas en doute la parole du ministre, je dis cela juste pour savoir ce
qui se passe dans les faits.
Il y a des éléments, bien sûr, pour lesquels on
arrive avec un rôle triennal. Est-ce qu'on a vraiment exploré
toutes les avenues? il y a des problèmes majeurs qu'on peut identifier
dans la fiscalité municipale. Ce sont les hausses brusques de taxes. On
sait que la fiscalité est collée au rôle
d'évaluation, mais basée sur la valeur du marché. C'est un
point majeur dans l'approche de la fiscalité, et la valeur du
marché fait que, depuis quelques années, comme les marchés
sont très actifs, il y a donc une très large spéculation
dans tout le Québec, mais surtout dans la région de
Montréal où le prix des habitations a augmenté très
rapidement et varie d'une année à l'autre. Cela a une influence
certaine sur le compte de taxes, parce que l'évaluation est l'instrument
de mesure des taxes que le contribuable a à payer.
Il y a aussi de déplacement fiscal qui se passe dans tout cela.
Et le déplacement fiscal de la charge, c'est que, effectivement, s'il y
a un marché qu'on connaît bien, qui est celui de l'habitation, qui
bouge beaucoup, les autres sections du commerce, de l'industrie, ne bougeant
pas beaucoup, cela veut dire que ces évaluations sont gelées ou
demeurent stables, et que toutes les hausses de taxes sont
transférées sur les municipalités. Et on accentue,
à mon point de vue, le déplacement des charges fiscales, parce
qu'il y a une mécanique qui a été introduite, soit la
contestation des comptes de taxes, où la loi a permis à des
compagnies de profiter de ces trous dans la loi. Et ça, c'est l'article
65. 1, où les industries ne paient pas nécessairement beaucoup
plus de taxes qu'elles n'en payaient avant que la réforme fiscale se
fasse. Donc, si elles ne paient pas, il n'y a pas beaucoup de marché non
plus par rapport à l'industrie. Cela veut dire que l'évaluation
industrielle est gelée.
Il y a un autre phénomène aussi. C'est un
phénomène qui, à mes yeux, a commencé depuis
quelques années. C'est que le gouvernement lui-même profite de
certains trous dans la loi pour la contester. On sait que, basé sur la
valeur du marché, tout le système ou le réseau social
d'habitation, où il n'y a pas de marché, permet de faire des
évaluations différentes. Il permet à la
Société d'habitation du Québec, qui fait partie du
réseau, de contester son évaluation. On pourrait dire: Bien, oui,
mais il n'y a pas de commune mesure, il n'y a pas de transfert. Mais on
gèle, non seulement l'évaluation, mais on la fait baisser parce
qu'il n'y a pas de marché. Aussi parce que la valeur économique
des logements sociaux est à la baisse. C'est évident que ces
marchés ne rapportent pas de profits. Donc, il y a une contestation qui
s'est faite et cela permet à la Société d'habitation du
Québec, pour plusieurs faits très précis, de baisser ses
coûts ou son compte de taxes. Et c'est encore le petit contribuable qui
est pris avec cela. Aussi, même le réseau des affaires sociales
continue à contester dans certains endroits.
Encore là, ils ont reçu réponse à leur
demande de diminution d'évaluation, ce qui veut dire une diminution du
compte de taxes. Cela se fait régulièrement et allègrement
au Québec. Cela se fait presque d'une façon imperceptible. Cela
ne ressort pas sur la place publique. Mais ce sont des décisions tout de
même qui, à la longue, finissent par gruger l'assiette fiscale des
municipalités. Si le gouvernement payait ses "en lieu" de taxes à
100%, cela serait probablement moins pognant ou cela serait moins grave.
Mais, quand on paie 50 % ou 80 % de ses taxes et qu'on les conteste,
bien, on donne l'exemple et les petits contribuables continuent à
contester. Dans la région de Montréal, je sais que c'est par
mHllers que les contribuables contestent les rôles d'évaluation.
Parce qu'ils disent. Ce qui est bon pour un est bon aussi pour nous. SI tout le
monde dit la même chose, cela engorge le Bureau de révision de
l'évaluation foncière et cela cause ces
problèmes-là.
Dans le projet de loi, II y a aussi d'autres éléments dont
je n'ai pas parlé jusqu'à maintenant. On aura sûrement
l'occasion d'en discuter en cours de route. Mais il est certainement question
de tarification, ce qui est un élément important qu'on introduit
dans la loi, qui existait et dont les municipalités se servaient, mais
qui, dans cette loi-là, change certaines règles du jeu par
rapport à ce qu'on est habitué à vivre. Donc, il y a un
ensemble d'éléments importants auxquels on touche. On touche
l'ensemble du Québec, puisqu'on parle de l'ensemble des
municipalités. Comme c'est un gouvernement très près de la
population, il faut s'attendre aussi que cette loi va peut-être faire des
heureux, mais peut-être pas partout non plus. Donc, pour nous, c'est
évident que l'exercice qu'on entreprend nous permet d'approfondir nos
connaissances, mais va nous permettre aussi d'aller toucher du doigt
sûrement ce qui se passe à certains endroits dans tout ça.
Déjà, je sens qu'il y aura un certain nombre de mesures ou de
correctifs qui seront apportés. Je sais qu'il y a des amendements
prévus. Je sais aussi qu'il y a eu des rencontres avec le monde
municipal. Je ne suis pas actuellement convaincu que ces rencontres ont pu
donner tous les effets escomptés. D'une part, vous avez des
municipalités qui pourraient être pour la loi. D'autre part, il y
en d'autres qui pourraient être contre la loi. Cela m'amène
à penser qu'il y a des changements où il y a des discussions qui
n'ont pas eu lieu. En tout cas, nous, nous avons été
complètement à l'extérieur de ces discussions. (15 h
30)
Demande de consultations particulières
Cela me permettrait à ce moment-ci, M. le Président, de
proposer, en vertu de l'article 244 de nos règles de procédure,
que la commission de l'aménagement et des équipements tienne,
avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi
90, des consultations particulières quant à tous les articles
dudit projet de loi et qu'à cette fin, elle entende l'Union des
municipalités du Québec et l'Union des municipalités
régionales de comté du Québec. On n'en a pas 25 comme
cela. On va faire le débat.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, votre motion est recevable.
M. Dufour: Sauf si le ministre est prêt à dire oui,
on est prêt à les écouter ou... Je ferai mon exposé
si...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si !e ministre
agrée, vous voulez dire que vous n'aurez pas besoin de parler.
M. Dufour: Oui, c'est cela, si le ministre me dit oui. J'ai mon
droit de parole, mais je ne parlerai pas juste pour parler.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je demande à être
convaincu.
M. Dufour: Oui, ha, ha, ha! Actuellement, bien sûr...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, allez-y.
M. Dufour: ...vous êtes bien bon, M. le ministre. J'avais
déjà commencé à faire mon exposé.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous avez droit
à 30 minutes pour convaincre le ministre.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Je vous remercie, M. le Président. Je vais
essayer d'en user sans en abuser...
Une voix: Oh!
M. Dufour: ...tout en me référant d'abord à
des articles de presse dans lesquels le maire de Montréal se disait
satisfait et nous déclarait qu'il trouvait correct !e rôle
triennal, mais qu'après avoir procédé à certaines
analyses, i! voyait certaines choses ou certains aspects du projet de loi qui
ne réglaient pas les problèmes de hausse brusque
d'évaluation ni de transfert du fardeau fiscal entre catégories
d'occupants, ni les problèmes reliés au financement des
centres-villes, ni les problèmes de la taxation montréalaise.
Certains accommodements doivent être prévus pour que le rôle
triennal profite véritablement aux citoyens de Montréal. Il y a
tellement de points qu'il soulève qui sont pertinents au projet de loi
ou aux problèmes relevant de la fiscalité municipale que je me
demande pourquoi il est satisfait et sur quoi il va se baser. Je sais aussi que
le transfert d'un régime à l'autre, parce que, l'an passé,
on a accepté que les hausses de taxes soient plafonnées et
étalées, peut amener au moment du changement de régime
certains problèmes majeurs à la fiscalité. Cela veut dire
que ces problèmes seraient causés à la ville de
Montréal comme aussi aux citoyens et aux contribuables. Cela
m'amène à dire que, oui, je n'ai pas l'assurance, au moment
où je parle, que tous ces problèmes vont être
réglés par le
projet de loi.
Il y a l'Union des municipalités régionales de
comté qui, que je sache, a fait beaucoup de représentations
auprès du ministre des Affaires municipaies et auprès d'autres
instances gouvernementales pour demander carrément une consultation de
leur union ou un retrait purement et simplement du projet de loi. Je pense,
qu'en gros, c'est ce que l'Union des municipalités régionales de
comté nous donne. D'abord, il y a des discussions très fortes
selon lesquelles, d'une part, on prétend que la loi 90 qu'on
s'apprête à étudier va amener certaines économies
d'échelle et, d'autre part, on a les prétentions contraires.
Quelle façon est la meilleure? C'est possiblement d'entendre les
intervenants qui viendraient nous donner leur point de vue concernant ces
actions. Je pense aussi qu'au début de la commission, Se ministre, comme
moi, admet que, sur des problèmes techniques, on a souvent besoin de
spécialistes qui nous démontrent un peu ou qui nous font valoir
leur point de vue concernant un projet de loi aussi important. Il n'est pas
important par le nombre d'articles malgré qu'on en ait adoptés
des plus petits que cela. Je ne cache pas qu'on a déjà eu des
projets de loi beaucoup plus petits que cela. Mais par le nombre d'articles
qu'il y a dedans, cela peut nous amener à poser des gestes qui
revêtent une certaine importance. Alors, je pense qu'il faut prendre le
temps d'examiner ce que la loi contient. On a des gens qui s'offrent, qui sont
des spécialistes, en fin de compte.
Si je regarde les deux unions municipales, elles se font toujours
appuyer ou éclairer par des spécialistes. Normalement, ces
gens-là nous donnent un éclairage différent, mais
très près de ce qui se passe en réalité. Par
exemple, si on regarde le projet de loi, je sais déjà que des
représentations sont faites dans ce sens-là, lorsqu'on dit que
les rôles d'évaluation peuvent s'appliquer d'une façon
obligatoire dans certains cas, mais que, dans d'autres cas, on laisse cela un
peu flou, cela pourrait amener des différences notables dans la
façon de payer les quotes-parts, par exemple, il ne faut pas se le
cacher, il y a des points là-dedans qui nous disent que, si on ne
s'occupe pas de la médiane chaque année, cela a pour effet de
geler un peu ou temporairement les rôles d'évaluation. Comme les
quotes-parts sont mises là-dessus, sur la ligne médiane, sur le
rôle d'évaluation proprement dit ou sur la part fiscale du
contribuable, cela pourrait amener des municipalités à payer pour
d'autres, comme cela pourrait amener aussi les quotes-parts que les
municipalités reçoivent à être plus
élevées ou moins élevées, selon leur indice de
richesse. Si, pendant trois ans, le rôle est pratiquement gelé et
que tout le monde n'est pas traité sur le même pied, cela pourrait
causer des problèmes.
Est-ce qu'on doit tout chambarder et dire oui, tout le monde
obligatoirement? Peut-être que les gens pourraient venir nous le dire,
eux, ce qu'ils pensent de cette mesure, si elle doit être
appliquée ou non. Je pense que c'est important qu'ils viennent nous le
dire correctement. Cela a beaucoup d'effet sur toute l'administration
municipale. On parle de péréquation, du calcul des quotes-parts,
des réseaux de gaz. Tout cela mis ensemble pourrait représenter
quelques millions. Pas nécessairement que cela coûterait plus cher
au gouvernement, mais ce sont les déplacements de l'un à l'autre.
Que je sache, selon les informations que je possède, ce
problème-là n'est pas réglé au moment où on
se parle. J'imagine que le ministre peut nous apporter des
éléments de réponse au cours de la discussion article par
article, mais ce n'est pas rassurant, nécessairement, pour les
municipalités. On aurait pu demander à plusieurs intervenants de
venir nous parler.
Remarquez bien que je me suis contenté de dire que les
intervenants les plus pognés ou les plus près de ce
projet-là s'appellent les unions municipales. Elles l'ont exigé a
maintes reprises. En tout cas, que je sache, au moins une union a
insisté, depuis quelque temps, depuis au moins quelques jours si ce
n'est quelques semaines ou quelques mois, pour être entendue, pour venir
donner son point de vue concernant ce projet de ioi, malgré les
rencontres à la table Québec-municipalités. Cela veut dire
que des pans de ce projet de loi ne rencontrent pas l'approbation de l'ensemble
des municipalités. Dieu sait que, quand on touche les
municipalités, c'est important d'amener un débat où le
plus d'intervenants vont faire consensus. Je pense qu'on a intérêt
à le faire. Le ministre, qui a dit quelque part - j'ai vu cela - qu'il
était l'ombudsman des municipalités, aurait tout
intérêt à défendre ces municipalités. Parce
que le rôle d'un ombudsman, c'est d'abord de bien écouter les
intervenants et d'essayer de ies rapprocher le plus possible. Je pense que ce
serait bon pour le monde municipal aussi que les deux unions en viennent
à peu près à la même conclusion. Je comprends que
l'Union des municipalités du Québec semble favorable au projet de
loi, mais avec des restrictions. Il y a quelques restrictions, d'après
ce que j'ai vu, d'après ce que j'ai cru entendre. Je sais aussi que les
grosses municipalités semblent plus favorables que les petites. Ah oui!
même à l'intérieur des municipalités. Je sais par
expérience que quand les grosses sont touchées, elle se
défendent différemment. C'est évident qu'ils ont des
haut-parleurs un peu plus grands. Je parle des municipalités, même
petites, à l'intérieur de l'Union des municipalités du
Québec, qui pourraient avoir certaines réticences par rapport au
projet de loi. En tout cas, ce sont un peu les éléments qu'on a
devant nous. On n'exagère pas au point de vue de nos demandes, et on
n'en a pas l'intention non plus. Je pense que c'est un projet de loi important.
Il y a des éléments là-dedans qui pourraient être
acceptables. Peut-être pas dans son ensemble, mais il y a certains
éléments qu'il est bon d'intégrer. Et l'Opposition est
très raisonnable dans sa demande d'entendre les deux unions. Je
crois que le ministre aurait intérêt à donner suite
à cette demande qui est de nature à nous éclairer, qui est
de nature éclairante, il ne faudrait pas non plus que, chaque fois qu'on
touche a la fiscalité, on soit a recommencer éternellement. Il
faut bien qu'on s'assure que tous ces principes qu'on a mis qui s'appellent les
principes de la simplicité, de la transparence, de
l'équité fiscale et de la neutralité fiscale...
Et, je comprends que l'actuel ministre des Affaires municipales n'a pas
participé à ces tables de négociation ni à la mise
en place - il l'a fait indirectement par son action dans l'Opposition, mais il
ne l'a pas fait directement - de cette grande réforme de la
fiscalité municipale. Je suis conscient qu'actuellement, il y a des
principes de la réforme qui vont être difficilement concordants
avec ce qu'on a mis. Par exemple, quand on parle de neutralité, ce n'est
pas aussi neutre qu'elle l'était. Je vais vous dire pourquoi. Quand on
parle de l'augmentation de l'évaluation, le fait qu'on ne la fasse pas
fluctuer chaque année, chaque fois, c'est que cela déplace un peu
les montants. Ce qui veut dire que la neutralité est moins vraie
qu'avant. Si, chaque année, le rôle d'évaluation variait
selon les justes proportions - on pourrait prendre fictivement un rôle
d'évaluation qui est bien maintenu - on n'aurait pas besoin d'arriver
à des plans triennaux. Moi, je parle des principes. Les principes, c'est
évident que l'évaluation à laquelle on arriverait, ce
serait neutre parce que chacun paierait sa juste quote-part, ce qu'il doit. Si
on vient avec des mesures de gel sur un certain nombre d'années, cela
suppose dans les faits qu'il y a des évaluations qui bougent moins vite
et qu'on est obligé d'étaler les montants d'augmentation de taxes
d'une façon différente, basés sur le rôle qu'on a en
main. Je ne dis pas que cela ne peut pas se faire, mais ce n'est pas aussi
clair que si tous les rôles étaient acceptés et
révisés chaque année à 100 % avec toutes les normes
voulues. Je suis convaincu que, de ce côté, elle est moins neutre
qu'elle ne l'était.
Du point de vue de l'équité fiscale, le même
phénomène se produit. L'équité fiscale c'est que
chacun paie sa juste part, donc, en étant moins neutre,
l'équité, on passe un peu à côté. Il n'y a
peut-être pas moyen de faire autrement, mais c'est bon qu'on sache de la
part des intervenants et même leur expliquer... Moi, je me souviens, par
exemple, qu'on avait adopté un projet de loi privé ici où
le ministre des Affaires municipales avait décidé de passer le
projet de loi et l'Opposition aussi était d'accord. D'ailleurs, M. le
Président, doit s'en rappeler. C'était un exercice
intéressant. On s'était dit tous les deux comme anciens maires:
Cela n'a pas de bon sans! Là, tout le monde va partir fâché
bien noir. Ce n'est pas le rôle normalement dans des projets de loi
privés, il faut être plus calme et plus sage. On a dit: Il
faudrait trouver un moyen pour raccorder tout ce monde-là. Le
député de
Bertrand et moi-même on a réussi à tempérer
un peu les positionnements, et nos intervenants sont partis de bonne humeur. Je
pense que tout le monde s'est félicité de cela. C'était
correct. Ce qui prouve qu'on a intérêt des fois à
négocier comme à discuter avec les intervenants pour les amener
à réfléchir et à comprendre mieux les actions et
les décisions qui se prennent ici à la table. Actuellement, on ne
les a pas avec nous. Donc, la neutralité de la taxe comme
l'équité. (15 h 45)
Il y a un aussi un troisième élément dont je
voudrais parler, c'est la transparence. Ce n'était pas le vrai mot qu'on
avait, mais cela revient à cela. La simplicité administrative,
c'était cela que je voulais dire. Pour les gens, le système qu'on
avait mis en place, c'était le plus simple qu'on pouvait trouver. On
sait que, dans la fiscalité, il n'y a presque pas de choses simples,
c'est presque toujours compliqué. Disons-nous-le. Il n'y a
peut-être que nous qui pouvons nous entendre, nous écouter parler,
et parler sur un tel sujet. Règle générale, cela n'attire
pas les foules. Je n'ai pas encore vu de best-seller qui parle de la
fiscalité municipale. Je ne sais pas si il y en aura un jour. Je ne les
connais pas. Cela veut dire que c'est hautement technique. Il y avait un point
dont on parlait, c'est qu'il fallait la simplifier le plus possible pour que
les contribuables comprennent de mieux en mieux ce qu'était ce compte de
taxes.
Comment le comprenaient-ils? Parce que, chaque année, ils avaient
le droit de faire des interventions, comme ils avaient le droit de se
présenter au Bureau de révision de l'évaluation
foncière et ils avaient le droit de le contester. On disait: Le compte
est clair, parce que les gens le comprennent. Ils comprennent que cela les
affecte. À ce moment-là, ils faisaient une démarche pour
contester leur évaluation. Je pense que oui, on avait atteint un but,
d'abord de sensibiliser les gens à ce que cela coûtait - c'est
important de le faire - aussi de savoir que c'était relié
vraiment à l'évaluation. Le fait que le compte ne bougera pas
beaucoup sur trois ans, au bout de trois ans, il va peut-être bouger
assez vite, dans les faits. J'aimerais que des intervenants viennent nous le
dire, mais j'ai l'impression qu'au bout de trois ans, si on ne l'a pas suivi
très près, on va avoir nos variations quand même. Cela
n'arrêtera pas, à l'exception qu'on fera encore sur trois ans. On
n'aura jamais la juste mesure avec les effets recherchés. La
transparence donc, ou la simplicité de l'administration, comme la
simplicité au point de vue du contribuable, j'ai l'impression qu'on
vient d'en perdre un gros morceau. On va en perdre un gros morceau, à
moins de contestations. Je pense que le législateur, jusqu'à
maintenant, n'avait pas fait la loi pour ne pas avoir de contestations.
D'ailleurs, si c'est vrai, pourquoi le gouvernement du Québec et
ses organismes contestent les rôles d'évaluation? Ils pourraient
faire reposer le BREF, ils pourraient empêcher le
problème. Mais, même le gouvernement a trouvé que
c'était bon. Il contestait lui aussi, il trouvait que c'était
payant. Il donnait le mauvais exemple aux contribuables. À ce
moment-là, je sens bien qu'il y a trois principes sur quatre qui sont
touchés. Est-ce que l'économie municipale est touchée par
rapport à cela? Je pense qu'il va falloir être prudent à ce
sujet. Juste sur la question de la tarification, selon les
bénéfices reçus, je le sens dans ces articles-là,
puisqu'on parle quelquefois. Je pense que l'autonomie municipale, oui, il faut
qu'elle existe, mais à l'intérieur de barèmes et de
balises très précis. Ce n'est pas une autonomie complète.
Comme le gouvernement du Québec n'a pas une autonomie complète
dans le régime où on fonctionne, où il y a deux ordres de
gouvernement, un majeur et un mineur. Les municipalités reçoivent
leur raison d'être, leur existence - d'ailleurs on l'a fait ce matin avec
Cantley - de la volonté du gouvernement du Québec. De ce
côté-là, les municipalités pourront toujours
prétendre à leur autonomie, mais je ne pense pas qu'elles
pourront prétendre à une autonomie complète. Une autonomie
balisée à l'intérieur de barèmes très
précis. De côté-là, il faut montrer une certaine
prudence. Comme je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec ces gens-là
directement, aussi souvent ou de façon aussi suivie que le ministre des
Affaires municipales, je pense que ces gens en venant à la commission
parlementaire nous donner leur point de vue pourraient nous éclairer un
peu plus sur ces décisions. Je suis convaincu qu'ils peuvent nous
apporter des éléments importants, même si ce ne serait que
de les écouter, donner la chance à l'Opposition de savoir ce qui
se passe dans ce dossier-là. On l'a admis au début de la
commission, que ce soit l'Opposition ou le gouvernement en place, on a
intérêt à ce que ce qui se passe dans le milieu municipal
soit bien fait. C'est presque apolitique ce qui se passe dans le domaine
municipal. C'est politique dans le sens qu'ils veulent des choses, mais
apolitique dans le sens que le gouvernement, quel qu'il soit, a toujours
affaire à un autre niveau administratif important qui reçoit
aussi un mandat de la population et qu'on ne pourra jamais satisfaire à
100 %. Je pense bien qu'il faut comprendre cela. Il faut le tenter et on le
tentera toujours, mais je ne pense pas qu'on puisse avoir une solution
idéale. L'idéal qu'on peut avoir, c'est d'abord qu'on s'assure
que les actions ou les décisions qu'on s'apprête à prendre
rendent le plus grand service.
Donc, il y a plusieurs éléments que j'apporte concernant
les principes de base de la fiscalité qui, par ce projet de loi, vont
être touchés. On ne peut pas indéfiniment avoir
travaillé de nombreuses heures lors de nombreuses rencontres à
mettre sur pied une réforme... Pour celui qui vous parle, c'est
effectivement vrai. J'ai participé à toutes les phases de cette
réforme comme j'ai vécu tous les changements qui ont pu se
produire à un endroit ou à un autre, mais, chaque fois, j'ai
toujours été excessivement prudent et j'ai toujours
été aussi très à l'écoute de ce qui se
passait dans ce milieu. On a trop mis d'efforts. À mes yeux, c'est cela.
Ce n'est pas l'Opposition qui vous parle. Je parle actuellement un peu comme un
élu municipal. On a trop mis d'efforts dans cette réforme pour la
laisser aller comme ça. C'est important qu'on écoute les
intervenants, ce qu'ils viennent nous dire, et d'essayer de voir dans ce qu'ils
nous diront ce qui fait problème et ce qui devrait être là.
Est-ce qu'on devrait, par exemple, assujettir l'ensemble des
municipalités à l'obligation d'avoir des rôles triennaux?
C'est possible qu'on soit obligé d'en venir là. Mais au moment
où on se parle, on ne le voit pas. Ce n'est pas dedans.
Quand on va parler de tarification, c'est important aussi que les
intervenants puissent nous donner leur point de vue par rapport à cela,
par rapport à ce qui existe et ce qui est dit dans la loi. C'est
évident qu'au lieu de chambarder cette réforme parce que... Si on
disait: Là, on va faire une réforme où on va toucher
à la réforme fiscale et on n'y retouchera pas pendant un certain
temps parce qu'on est certain que tout le monde va avoir joué son
rôle correct et il faut vivre avec cela, mais on n'a pas fait... Depuis
un an, depuis qu'on a adopté la loi 82, on s'apprête à
changer des choses un an après. C'est toujours à la fin de la
session, en bousculade, où on a beaucoup de pression, où tous les
intervenants veulent avoir des choses. Je trouve aussi que de changer la
fiscalité à la fin de l'année, ce n'est pas le meilleur
temps non plus.
Je comprends que, peut-être, ils vont nous dire que cela a bien du
bon sens qu'on le fasse dans ce temps-là, mais vous savez qu'appliquer
des mesures, ça prend parfois des cours. Il faudrait donner des cours
aux personnes qui vont recevoir la brique ou la loi par la tête pour
savoir comment l'appliquer. Montréal semble bien près de tout
cela. En réalité, ce qu'il faut penser à travers cette
démarche qu'on est en train d'entreprendre, et je pense que c'est
toujours de mise, c'est qu'une loi qui est importante et qui a marqué le
monde municipal d'une façon aussi intense, aussi forte, demande beaucoup
plus que... Cela ne demande pas seulement de la transformation, mais je pense
qu'il faut surtout la consolider. Il faut s'assurer que les principes... Je ne
sais pas si on a eu le temps de le faire, de prendre tous les principes qui
étaient à l'origine de cette loi pour s'assurer qu'au cours des
étapes... Je n'ai pas vu d'analyse encore depuis neuf ans, à part
le rapport Parizeau, mais il faut s'assurer que tout ce qu'on a mis en place a
bien joué son rôle. Il y a eu toute l'étude faite par la
commission d'étude Parizeau qui proposait un certain nombre
d'éléments par rapport à la réforme fiscale.
Malheureusement, on n'a pas eu de suite de cela. J'aurais aimé cela
qu'on essaie. C'est rare qu'on s'en aille sur des transforma-
tions assez profondes dans une loi sans qu'elle ait été
appliquée à 100 % dans son intégrité. J'aurais
aimé cela un jour qu'on trouve des réponses au point de vue des
industries. J'aurai peut-être l'occasion à d'autres moments de
faire parler le ministre là-dessus, mais je ne connais pas sa
philosophie ou son approche par rapport à l'industrie. Je sais que c'est
un sujet contentieux où il y a beaucoup de discussions.
Ce projet de loi qu'on a devant nous, et je vais probablement conclure
là-dessus, est important. En résumé, cela touche les
principes de base. De plus, la loi n'a jamais joué pleinement, elle n'a
jamais été appliquée à 100 % dans toutes ses
conséquences. Cela me semble être des éléments
iImportants. Dans le passé, on a, sinon fait des erreurs, posé
des gestes qui, à mes yeux, étaient des gestes beaucoup plus de
désespoir que d'espoir. Je prends à témoin la loi 82. Je
ne pense pas que c'était la trouvaille du siècle. Cela a vraiment
été une loi en catastrophe.
Puisque je discute avec la table Québec-municipalités, il
y a un certain nombre d'intervenants qui se rencontrent
régulièrement, il y a des études complexes qui se sont
poursuivies toute l'année. Il y a au moins une enquête qui a
été mise sur pied par le ministre et faite par la Commission
municipale sur le système d'évaluation. Cela ne fait pas
tellement d'années non plus qu'on a le rôle nouvelle
génération. Il ne faut pas se le cacher, cela aussi c'est un
élément important, mais j'allais oublier que, depuis deux ou
trois ans seulement, le rôle nouvelle génération, qui
aurait dû s'appliquer depuis 1984, si ma mémoire est exacte, vient
juste d'être appliqué, et là, on sent les problèmes.
Si on peut faire une comparaison, les municipalités qui ont
appliqué le rôle nouvelle génération à temps
n'ont pas subi les mêmes fluctuations. Est-ce que cela aurait pu
être vrai pour les grands ensembles? Je ne le sais pas. On ne peut pas
nier que les concours de circonstances font que le fait d'avoir retardé
des choses, cela nous amène un phénomène qu'on a de la
misère à saisir. Si on règle des problèmes juste en
fonction des problèmes ponctuels qu'on a, cela me semble être des
solutions qui sont peut-être obligatoires, mais qui auraient pu
être envisagées autrement.
Donc, si les principes de la fiscalité sont mis de
côté, si on n'a pas été au fond des choses, si,
actuellement, il y a des intervenants qui demandent à être
entendus, et je pense que oui, il y a des demandes pressantes de la part d'au
moins une union qui voudrait se faire entendre, qui voudrait venir nous
expliquer... Je vois le ministre qui semble me dire non, mais, moi, je dis oui.
Il y a une demande pressante d'une union, mais aussi peut-être de
municipalités pour appuyer cette demande. On aurait intérêt
comme parlementaires d'écouter et d'entendre au moins celles qui veulent
être entendues. J'en ai proposé deux. Peut-être qu'il y en a
une qui ne veut pas et qui ne serait peut-être pas
intéressée à venir, mais j'en connais une dont le
siège social n'est pas tellement loin, et je suis certain qu'elle serait
heureuse de se faire entendre. Là-dessus on peut vous assurer de notre
collaboration. On pourrait regarder ce qu'elles ont à dire.
Dans le fond, je ne crois pas qu'on ait aucun intérêt
à légiférer pour nous autres, on légifère
pour les autres. De ce côté-là, les plus concernés,
les gouvernements les plus près du peuple, on dit souvent que ce sont
les municipalités. Alors, on a le gouvernement le plus près du
peuple, ce sont les municipalités. On pourrait les entendre au moins sur
un projet de loi auquel elles sont intéressées et qu'elles n'ont
pas nécessairement demandé ou qu'elles ne s'attendaient pas
nécessairement à ce qui était écrit dans le projet
de loi. Autrement dit, ce qui est proposé dans le projet de loi ne
répondais nécessairement pas à leurs attentes à 100
% Elles sont peut-être aussi surprises que nous de recevoir ce
point-là. Je comprends qu'il y a des avantages pour certaines
municipalités, surtout pour les plus grosses.
C'est évident que s'il y a moins de contestation du rôle
d'évaluation ou seulement qu'une fois par trois ans, cela va
désengorger le Bureau de révision de l'évaluation
foncière, mais ce n'est peut-être pas cela que l'on cherchait au
départ. Je ne répéterai pas les principes de base que j'ai
soulignés tout à l'heure, mais je pense qu'il y a suffisamment
d'éléments et j'espère que le ministre y donnera suite. De
ce côté-là, j'essaie de faire la représentation la
plus sérieuse ou la plus valable possible, parce que je crois qu'on
aurait tout intérêt, et c'est ma conclusion, à
écouter les deux ou une des deux unions ou ceux qui sont
intéressés à travers les deux unions à venir nous
dire en commission parlementaire ce qu'ils pensent de ce projet de loi.
Voilà. Merci, M. le Président. (16 heures)
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. Vous avez utilisé votre temps
pour convaincre le ministre. Alors, la parole est maintenant au ministre qui a
30 minutes pour vous...
M. Dufour:...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous avez pris 29
minutes et demie.
M. Dufour: Je pensais que cela faisait juste 25 minutes. Coudon,
c'est une bonne pratique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous voulez utiliser
les 30 secondes qu'il vous reste?
M. Dufour: Ha, ha, ha! Je pensais que j'avais parlé juste
20 minutes, 25 minutes.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, vous
avez 30 minutes pour répondre.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, tel que
vous l'avez constaté, dès le dépôt de cette motion
par l'Opposition officielle, j'étais enclin à acquiescer à
la demande que m'adressait l'Opposition officielle, mais j'ai quand même
demandé au député de Jonquière de prendre le temps
nécessaire de faire valoir ses arguments. Si je peux résumer les
arguments du député de Jonquière, M. le Président,
il est d'accord avec nous qu'il s'agit d'une loi très technique. Il est
d'avis et d'accord avec nous qu'on a besoin de tout l'éclairage des
techniciens et des fiscalistes de façon à éviter des
erreurs, afin, si possible, de se convaincre que le projet de loi est bon et
même de le bonifier là où il y aurait matière
à bonification. J'écoutais les propos du député de
Jonquière, avec toute son expérience dans le monde municipal, me
valoriser cette institution qu'est devenue au Québec la table
Québec-municipalités. J'avais déjà une autre
opinion de ce forum que constitue la table, Québec-municipalités,
mais le député de Jonquière m'amène à
hausser cette haute opinion de la table Québec-municipalités. Il
m'a même parlé des techniciens qui étaient à la
disposition des unions municipales, et je crois que, sans le mentionner
expressément, il faisait allusion au comité technique sur la
fiscalité municipale qui est au service de la table
Québec-municipalités. Il m'a convaincu qu'il s'agissait là
d'un des meilleurs comités techniques dans le domaine. Il m'a convaincu
qu'il s'agissait là d'un des meilleurs forums dans le domaine. Je lui
indiquerai - je pense qu'il le savait déjà, il a peut-être
négligé de le mentionner - que et le comité technique sur
la fiscalité de la table Québec-municipalités et la table
Québec-municipalités ont effectué des travaux pendant de
nombreuses années sur la fiscalité municipale. Plus
spécifiquement, quant au projet de loi qui se retrouve devant nous, la
table Québec-municipalités en a été saisie
officiellement, à ma connaissance parce que j'étais
présent, à deux reprises. Et, à l'occasion de la prochaine
table Québec-municipa-iités, qui se tiendra vendredi de cette
semaine ici même à Québec, il y aura possibilité de
discuter encore une fois de cet important sujet.
Mais ce qui m'a surtout frappé dans l'argumentaire du
député de Jonquière et ce qui m'a convaincu, M. le
Président, cela a été toute cette connaissance du dossier.
Il m'a démontré que, sur le plan technique, il avait
été averti, alerté, avisé. Il m'a également
convaincu qu'il tenait aux principes de base de la réforme de la
fiscalité municipale qui date quasiment d'une décennie. Il m'a
parlé du principe de neutralité, du principe
d'équité, du principe de transparence ou de simplicité. Je
vous dirai qu'à la table Québec-municipalités, ces
principes ont été évoqués, qu'un des membres de
cette table est intervenu en mentionnant même qu'il fallait que les plus
jeunes qui interviennent dans la fiscalité municipale s'en tiennent
rigoureusement à ces principes. Je pense que je peux le nommer, il ne
m'en tiendrait pas rigueur, il m'a rappelé qu'il était
présent lors des discussions qui ont amené la révision de
la fiscalité municipale dans les années 1979-1980 et qu'il se
devait, étant donné qu'il était le seul encore là,
de se porter garant de ces principes. Il s'agissait du maire de Québec,
je pense que je peux le dire, votre ami Jean Pelletier qui, chaque fois, est
intervenu dans le sens de se porter garant de ces principes.
Donc, je vous dirai, M. le Président, que le député
de Jonquière m'a convaincu que, sur le plan technique, la table
Québec-municipalités avait la meilleure des expertises, qu'il
s'agissait du meilleur des forums. Je vous dirai que le député de
Jonquière m'a convaincu que, sur le plan des principes de la
fiscalité, cette table possédait également une expertise,
et qu'il était important de coller à ces principes. Le
député de Jonquière m'a également convaincu qu'H
était essentiel de maintenir, de poursuivre ce lien tellement
étroit avec la table Québec-municipalités, avec ses
diverses composantes. De notre côté de la table, cela a
été fait, ça continue d'être fait et ça
continuera d'être fait. Je vous ai annoncé qu'encore vendredi de
cette semaine, il y aura une rencontre.
Si vous sentez le besoin d'un rapprochement ou d'une communication avec
la table Québec-municipalités, une de ses composantes ou le
comité technique, vu que ça se passe à Québec,
dès vendredi, dès que la table aura fini de siéger, je
peux vous faciliter la prise de contact avec ces gens de sorte que, s'il vous
manque à ce moment-là un élément technique que vous
voulez approfondir, les spécialistes soient à votre disposition.
Je suis également accompagné d'un spécialiste en
fiscalité, comme vous l'êtes sans doute vous aussi. Si vous sentez
le besoin d'un éclairage particulier, je vous l'offre publiquement, je
vous l'offre privément, parce que je suis tout aussi conscient que vous
qu'il faut éviter, dans le domaine de la fiscalité municipale, de
s'éloigner des principes de base qui ont prévalu et qu'il faut
recourir à tout l'éclairage nécessaire de façon
à ne pas commettre d'impair.
Je vous dirai finalement, M. le député de
Jonquière, que votre allocution m'a convaincu qu'il fallait pour le
moment procéder à l'étude article par article du projet de
loi et entamer immédiatement l'article 1. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
Alors, est-ce que la motion du député de Jonquière est
adoptée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Malheureusement non, M. le
Président.
M. Dufour: Je voudrais juste ajouter que le ministre m'a presque
convaincu que l'Opposition
devrait avoir sa place à la table
Québec-municipalités. À ce moment-là, Je pourrais
m'assurer du bien-fondé de tout ce dont il parle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des
procès-verbaux.
M. Dufour: Oui, oui, mais on ne les a pas. Disons que je ne les
ai pas demandés non plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas qu'ils vous soient
inaccessibles.
M. Dufour: Non, mais je ne peux pas vous cacher que ma
façon de travailler n'est pas comme ça. J'essaie de garder les
choses bien "clean", claires et précises. Je regrette beaucoup, bien
sûr, que vous n'ayez pas donné suite à notre demande.
Cependant, je ne sais pas jusqu'à quel point notre projet de loi sera
avancé d'ici à vendredi, si nous aurons passé à
travers tout le projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, la
motion...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le député, je
tiens à vous dire que si ça vous inquiète, d'ici à
vendredi, etc., je vous signale dès immédiatement que s'il
fallait, entre l'étude article par article - je vous l'indique bien
candidement -et la sanction par d'autres mécanismes prévus au
moment du dépôt du rapport, etc., que l'on découvre qu'il y
ait des failles, d'un côté comme de l'autre, sur le plan de la
fiscalité, c'est toujours possible, ça m'est arrivé dans
le passé dans d'autres projets de loi d'accepter d'apporter des
amendements à ces étapes, et c'est une ouverture que je tiens
à établir immédiatement.
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie, M.
le ministre. Étant donné qu'il n'y a pas d'autres interventions
sur la motion et que la motion n'est pas adoptée, je vais donc appeler
l'article 1. M. le député de Jonquière et porte-parole de
l'Opposition, l'article 1 est appelé. M. le ministre, est-ce que vous
voulez d'abord le présenter?
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Très sommairement, M.
le Président, l'article 1 modifie la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme pour tenir compte de l'instauration du régime des
rôles triennaux. Il apporte une précision quant à la notion
de l'évaluation uniformisée des immeubles imposables, lorsqu'elle
est utilisée comme critère de répartition des
dépenses d'une municipalité régionale de comté. Il
faut noter ici qu'il s'agit de la répartition des dépenses que la
MRC fait à un autre titre que celui de succes- seur d'un conseil de
comté.
Essentiellement, le but de l'article 1 est de faire en sorte que, dans
le cas d'une municipalité dotée d'un rôle triennal, son
évaluation uniformisés des immeubles imposables connaisse une
progression sans soubresaut, plutôt que de connaître une forte
hausse lors de la première année d'application du rôle et
de demeurer quasi immobile pendant les deux années suivantes. En fait,
il s'agit de reproduire en matière de partage des dépenses
intermunicipales, l'effet stabilisateur que provoque le rôle triennal
assorti d'un étalement de variation de valeurs imposables au chapitre du
financement des dépenses locales, comme nous le verrons à
l'article 77.
Cet effet stabilisateur au palier intermu-nicipal se traduit de la
façon suivante. Pour les deux premiers exercices auxquels s'appliqua le
rôle triennal, on utilise, dans le calcul de l'évaluation
uniformisée des immeubles imposables, des valeurs ajustées
plutôt que des valeurs inscrites au rôle. En gros, les valeurs
ajustées utilisées pour le premier exercice sont les valeurs
inscrites au rôle précédent, tel qu'il existait la veille
du dépôt du rôle triennal, majorées ou
diminuées du tiers de la hausse ou de la baisse de la valeur
constatée lors du dépôt du rôle triennal.
Pour trouver les valeurs ajustées applicables au deuxième
exercice, on fait le même calcul, mais en utilisant la fraction des deux
tiers, plutôt que celle du tiers.
Pour le troisième exercice, on utilise les valeurs inscrites au
rôle triennal lors de son dépôt.
Au palier intermunicipal, il y a donc étalement par tiers, sur
trois ans, de la variation des valeurs constatées lors du
dépôt du rôle triennal, et ce, sans égard à la
décision que peut prendre la municipalité quant à
l'étalement au palier local. Dès le dépôt de son
rôle triennal, la municipalité sait à combien se chiffrera,
pour chacune des trois prochaines années, son évaluation
uniformisée des immeubles imposables aux fins du calcul de sa quote-part
des dépenses de la MRC.
M. Dufour: C'est évident que le premier article touche au
coeur de la loi qu'on a, parce qu'on parle des évaluations triennales.
Donc immédiatement, le facteur de jeu, ou de répartition, ou
d'équité fiscale, tel que j'en ai parlé tout à
l'heure, entre en ligne de compte.
Est-ce que dans ces rôles-là, parce que, s'il est
présenté une fois, j'imagine que c'est le rôle qu'on a
à travailler, auquel on a à faire face, même si les hausses
brusques, à l'intérieur d'une municipalité peuvent se
comprendre un peu plus facilement, quand ça vient sur une table beaucoup
plus grande, parce qu'on parle aussi des MRC, à travers ça. On ne
parlera pas des communautés régionales et urbaines, je pense que
vous allez le traiter peut-être différemment, je ne sais pas
comment on va le traiter. Il y a
beaucoup d'inconnues pour nous autres, dans ce projet de loi. Est-ce
qu'il y a des amendements? Est-ce que vous nous avez dit qu'il y avait des
amendements qui allaient être présentés? J'imagine qu'il va
y avoir des amendements qui vont être déposés au cours de
l'étude.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. J'en aurais que je pourrais
vous présenter tout de suite, mais je suis en train de faire les
dernières vérifications, et je ne crois pas qu'on arrive, d'ici
13 heures, à un article qui serait affecté par des amendements.
On va les revérifier complètement entre 18 heures et 20 heures,
et à 20 heures, nous vous déposerons, en liasse, les amendements
que nous nous proposons d'apporter.
M. Dufour: Est-ce qu'on s'assure, à travers ces
plans-là ou à travers ces rôles-là, que, chaque
année, la médiane va jouer comme ajustement? C'est ce dont j'ai
peur, là-dedans. C'est facile à comprendre, c'est que... Facile
à comprendre, en tout cas, je vais essayer de vous l'expliquer, si c'est
pas trop facile.
Le rôle triennal qui devra être déposé, parce
que, là, on n'a pas assujetti tout le monde obligatoirement, et je ne
sais pas si c'est dans votre intention de les assujettir obligatoirement
à des rôles triennaux... Bon, si on n'a pas l'obligation, c'est
différent. Je suppose, par exemple, que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'obligation est là, je
tiens à qualifier ma réponse au niveau de la CUM.
M. Dufour: La CUM, oui. Mais ça, dans ma tête,
c'était correct; je la traitais différemment,
déjà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Dufour: Si ce n'est pas obligatoire, est-ce que c'est
possible, par exemple, qu'à l'intérieur d'une MRC, il y ait des
municipalités qui s'assujettissent au rôle triennal, et qu'il y
ait d'autres municipalités qui ne le soient pas? Quand vient le temps de
répartir les quotes-parts, comment cela pourra-t-il s'ajuster?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La réponse formulée
facilement est par l'application de la médiane, et c'est ce que vise cet
article.
M. Dufour: La médiane divisée par un tiers, pour
que cela ne monte pas trop vite.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un tiers, deux tiers ou le prix
total.
M. Dufour: Mais est-ce que vous avez fait des simulations qui
pourraient nous donner quels seraient les impacts, par rapport à
ça? Par exemple, j'essaie de comprendre qu'une municipalité ou
deux qui seraient impliquées avec un rôle triennal sur trois ans,
les autres ne le seraient pas. Comme ils répartissent leur hausse sur le
tiers, comment la médiane va jouer à travers ça? (16 h
15)
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous permettez, M.
Bélanger.
M. Bélanger (Jean): Une précision. Si une
municipalité est sur un rôle triennal et que l'ensemble des autres
dans la MRC ne le sont pas, à ce moment-là, à la
municipalité qui sera en rôle triennal, chaque année, on
appliquera une médiane administrative annuelle. Donc, elle sera quand
même toujours sur 100 %. Il n'y aura pas encore d'étalement pour
cette municipalité. Donc, les mesures ne s'appliqueront que lorsque tout
le monde, au plus tard en 1992, sera sur un rôle triennal. D'ici ce
temps, si dans une MRC, les municipalités ne sont pas toutes sur un
rôle triennal, à ce moment-là, pour celles qui seraient sur
un rôle triennal, on applique une médiane annuelle
administrative.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Les redevances gouvernementales, la
péréquation, comment allez-vous appliquer ça?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique que, d'ici 1991, le
problème ne se pose pas et que, pour 1991, dès l'an prochain, on
réexamine l'ensemble de la situation.
M. Dufour: Comme vous n'avez pas actuellement de mesures pour
dire qu'on peut y aller comme ça, j'imagine que vous avez suffisamment
d'éléments pour vous permettre de croire que ça peut se
faire sans trop, pas de dollars, mais de douleur, que ça ne causera pas
de problème et que ça ne perturbera pas? À ce
moment-là, vous allez être obligé de prendre des mesures
pour empêcher aussi des changements brusques?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y aura des impacts
lorsque ça sera réexaminé à compter de 1991 et cela
se fait par réglementation. Mais il n'y a pas d'impact prévisible
d'ici 1991, mais, lorsque vous réexaminez le système, vous pouvez
créer des impacts en le réexaminant suivant les
conclusions auxquelles vous arrivez lors du réexamen. Mais il n'y
a pas d'intention gouvernementale d'économie...
M. Dufour: Je ne vous en prête pas non plus.
M. Paradis (Broma-Misslsquol): Non, mais je voulais vous
rassurer...
M. Dufour: Non, de ce côté-là, je n'ai pas...
C'est plutôt par rapport à la municipalité. Voyez-vous,
j'étais sur l'autre bord en disant que, s'il y a des changements qui
sont majeurs, les gens qui ont administré parce qu'eux aussi ont affaire
à des élections... Et, quand on est pris, cela m'est
déjà arrivé d'ailleurs, d'avoir des impacts causés
par des lois gouvernementales, je sais ce que ça fait. C'est très
difficile de dire que c'est la faute des autres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La veille des
élections.
M. Dufour: On peut bien dire que c'est la faute de Jos, de
Tl-Pierre. À un moment donné, quelqu'un te dit: Cela ne pourrait
pas être de ta faute? C'est vrai que ce n'est pas sa faute. Il est
pogné. Je ne voudrais pas que, dans deux ou trois ans, on arrive avec
une mesure qui fasse mal à une municipalité et qui l'oblige
à compenser d'autres façons. À ce moment-là, c'est
l'administrateur municipal qui pourrait être taxé de ne pas
être bon, de ne pas faire sa job.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le ministre.
M. Paradis: Moi, je peux me porter garant de ce qu'il y a dans le
projet de loi présentement, et, dans l'article qu'on est en train
d'étudier, il n'y a rien qui fait mal. Maintenant, si les lois sont
modifiées dans deux ou trois ans, j'espère qu'ils feront les
sages analyses auxquelles on s'adonne.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: La médiane dont on parle, ta médiane
administrative va être faite chaque année? Il faut qu'elle soit
suivie. Mais s'il y a des distorsions qui se font d'une année à
l'autre, comment cela va... Le problème qu'on a, en fait, pour
l'Opposition, c'est que je n'ai pas de tableau pour jouer avec ça. On
n'a rien qui nous permet de voir clair à travers ça. Par exemple,
une médiane va se poser d'une telle façon. On va appliquer les
critères, une année, et la médiane, l'année
suivante, va changer en plus ou en moins, et il y a une distorsion qui va se
faire quelque part.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le minis- tre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux voir ou anticiper,
à la suite de la démonstration que vous me faites, une distorsion
qui pourrait subvenir, entre autres, à la suite d'ajouts. J'imagine que
c'est ce que vous avez...
M. Dufour: Des ajouts, une hausse brusque. Des ajouts aussi dans
le rôle, bien sûr, cela peut être des différences.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le pian de
l'évaluation, cela ne bougera pas de façon brusque pendant les
trois ans, mais il peut y avoir des ajouts qui deviennent importants.
M. Dufour: Des ajouts en plus ou en moins.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des soustractions.
M. Dufour: Des soustractions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ajouts et soustractions. Je ne
suis pas en mesure de vous répondre immédiatement, mais je le
note de façon à être capable de vous apporter la
réponse ce soir sur les ajouts et les soustractions par rapport à
l'effet de la médiane pour le partage des quotes-parts dans la MRC.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur les ajouts, on m'indique qu'il
y aurait possibilité de correction, mais sur les soustractions, vous me
permettrez d'effectuer une vérification auprès de certains...
M. Dufour: Un peu comme il y a eu à Cabano.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, on est dans les
quotes-parts et dans les soustractions. On va vérifier auprès de
vous savez qui.
M. Dufour: Ah oui! bien sûr, ce n'est pas...
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, par cet article, est-ce qu'on touche aux
municipalités qui ont profité ou qui ont appliqué
l'étalement de l'évaluation dans le temps? Est-ce que cela touche
ces municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela touche à certaines de
ces municipalités, oui.
M. Dufour: Parce que ces gens-là ont été
avertis que leur rôle de taxes pour les trois prochaines
années a augmenté de cette façon, et là on en prend
avec un autre. Puis comment vont se faire ces changements? Je vais y faire
allusion tout de suite même si je sais que ce n'est pas dans cet article
qu'on va le rencontrer, par exemple, la ville de Montréal l'a
appliqué au bout de trois ans, puis elle applique l'autre rôle le
1er janvier 1989.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne me fait rien de
répondre tout de suite pour qu'il y ait une meilleure
compréhension du projet de loi. Nous aurons...
M. Dufour: Cela ne me fait rien de prendre du temps
là-dessus, parce que c'est le coeur du...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour qu'on comprenne ce qui va se
produire, comme vous l'avez constaté probablement si vous avez
analysé attentivement le budget tel que déposé par la
ville de Montréal, la ville de Montréal a conservé pour
deux ans encore les mesures d'étalement. C'est à la suite de
discussions qui avaient eu lieu avec le monde municipal que nous proposerons un
amendement pour que les 16 municipalités, si j'ai bonne
mémoire...
M. Dufour: Les 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les 14 ou 16 municipalités,
en tout cas celles qui se sont prévalues de l'étalement puissent
conserver ce plafonnement pour les deux années qui restent pour cette
mesure, en combinant le tout avec les autres mesures. La base du raisonnement
est le suivant et c'était le cas pour Montréal. À
Montréal, si vous n'appliquiez pas ces mesures, vous vous retrouviez
face aux simulations qui ont été faites dans chacun des cas de
chacun des comptes de taxes avec quelque 11 900 contribuables qui auraient
été pénalisés par le retrait de cette mesure. Comme
les citoyens et les municipalités se sont prévalus de bonne foi
de ladite mesure, nous n'avons pas voulu pénaliser des gens qui avaient
agi en toute bonne foi, mais il est bien entendu avec le monde municipal qu'il
s'agit d'une mesure temporaire, intérimaire, et qu'au bout de deux ans,
elle ne sera pas renouvelée et que le monde municipal ne demandera pas
son renouvellement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Cela veut dire que ies mesures qui étaient
contenues dans la loi 82 vont disparaître complètement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'ici deux ans, tout en continuant
de s'appliquer dans les municipalités qui le désirent et qui s'en
sont prévalues l'an passé. Donc, il n'y aura pas d'ajout, cette
année, de nouvelles municipalités, etc.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela confirme les... J'inviterais le ministre à
relire mes critiques par rapport à ce projet de loi concernant ces
mesures-là qui avaient été adoptées.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand j'aurai le temps.
M. Dufour: Vous avez du temps des fois, si vous voulez vous
amuser.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pendant mes vacances de
Noël.
M. Dufour:... je vous invite à regarder comment je l'avais
traité parce que, pour moi, ce n'était pas la solution, mais cela
répondait à un problème local.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut s'entendre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas la solution mais
c'est une partie de la solution, parce que, si c'était absolument hors
solution, je ne crois pas que le monde municipal nous demanderait de la
conserver pour les deux prochaines années.
M. Dufour: Bien non, mais ils sont pris avec. Vous comprendrez
également qu'eux aussi ont affaire à des élections et
qu'ils ne veulent pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Il faut s'entendre.
M. Dufour: Je sais que ceux qui l'ont appliqué
étaient d'accord avec la mesure. C'est pour cela que j'avais
votée favorablement. C'est juste à cause de ces
municipalités-là. Pour l'ensemble du monde municipal, la
réponse, pour moi, était non. Je disais que c'était
inapplicable. Donc, l'appliquer d'une façon très partielle...
Celles qui l'ont appliquée sont prises avec encore pour les deux
prochaines années.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et vous comprenez que, pour les
citoyens qui en ont bénéficié, nous considérons
qu'il est juste et équitable qu'ils continuent d'en
bénéficier pour la
période de temps qu'on leur a présentée.
M. Dufour: Juste pour celles qui en ont profité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Mais pour les citoyens qui paient la part que les
autres ne paient pas à cause de l'étalement, c'est moins juste un
peu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: Je ne ferai pas de grande démonstration. Je
pense que vous l'avez admis tout à l'heure. J'ai été clair
là-dessus. Quand on étale des comptes dans le temps, cela veut
dire que celui qui paie plus paie un peu moins. Mais celui qui paie moins paie
un peu plus, parce que l'équation, c'est qu'à la fin,
globalement, il faut avoir le montant dont on a besoin pour administrer. Donc,
si la ville de Montréal avait besoin de tant de millions pour
administrer, par son processus d'évaluation, parce que
l'évaluation est en relation directe avec le compte de taxes, si celui
qui monte plus haut monte moins vite, la partie qui n'est pas là est
payée par l'autre. Cela est très clair dans mon esprit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais dans le sens de
préserver cette équité qui était une des pierres de
base ou une des pierres angulaires de la réforme de 1979-1980, les
observateurs s'entendent pour contaster qu'il y a eu une certaine distorsion du
fardeau fiscal du monde industriel et commercial sur les épaules du
monde résidentiel, que le rôle de 1989 va en sens inverse, et
qu'en le gelant pour trois ans, nous provoquons les distorsions que vous
mentionnez. Mais, distorsions pour distorsions, on m'indique qu'on en revient
à l'équité de 1979-1980. Donc, nous travaillons ià
dans le sens de la réforme de 1979-1980.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le raisonnement, ce serait que la somme des injustices
égaie la Justice.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Égale la justice.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 1? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je veux peut-être regarder l'article 1 à
2°: Pour la répartition des dépenses du troisième
exercice auquel s'applique le rôle triennal de la municipalité, on
utilise son évaluation uniformisée des immeubles imposables
établie pour le premier exercice, à la date du dépôt
du rôle, et non ajustée. " Pourrait-on avoir une explication par
rapport à cela? C'est le deuxième paragraphe du 2° de
l'article 1. "Pour la répartition des dépenses du
troisième exercice... " cela veut dire qu'on avait un rôle qui a
été déposé et qu'on a ajusté avec la
médiane en cours de route, "... auquel s'applique le rôle triennal
de la municipalité, on utilise son évaluation uniformisée
des immeubles imposables établie pour le premier exercice... " Cela veut
dire qu'on fait un retour en arrière? Je comprends difficilement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La question fort compliquée
amène une réponse fort simple.
Il s'agit du troisième exercice. Donc, il ne s'agit plus de
valeur ajustée lorsqu'on est au troisième exercice, mais il
s'agit de la valeur totale. Vous commencez un tiers, deux tiers...
M. Dufour: Cela redevient l'an un.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. Cela devient la valeur
totale du rôle triennai.
M. Dufour: Une autre facette du problème. Si on prend
l'évaluation qui va se faire, par exemple, dans une MRC, assez souvent
c'est le même évaluateur qui procède, même dans une
municipalité aussi. Il y a des chances que cela se passe comme
ça, remarquez bien, dans les faits. Ils vont dire: On a trois ans pour
déposer un rôle à partir de maintenant. La première
année, il serait surprenant qu'ils feraient toute l'évaluation,
ou ce serait surprenant qu'ils attendent à la troisième
année pour faire toute l'évaluation. Règle
générale, l'évaluateur, comme n'importe quel
administrateur, dit: J'ai trois ans pour le faire. Probablement ce qui va se
faire, c'est qu'il va étudier le tiers de son rôle
d'évaluation, en pratique, iI va faire son évaluation pour un
tiers de la municipalité ou des municipalités qu'il aura à
faire, un tiers, deux tiers et trois tiers. Ce qui veut dire que les seuls qui
auront vraiment un rôle à la valeur réelle, sans
médiane, ce sera ceux qui seront évalués la
troisième année. D'accord? (16 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour cette année là,
mais il ne l'aura pas pour l'année d'avant ni pour l'autre année
d'avant ou... Allez-y de façon prospective par l'avant.
M. Dufour: Actuellement, ce qu'il vont faire, ils ont un
rôle qui est déposé. Donc ils vont travailler avec ce
rôle pour les trois années à venir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a qui
peuvent...
M. Dufour: Bien, ii pourrait être plus long que cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Plus long? Non, parce que
l'obligation est en 1992.
M. Dufour: Là, ils vont travailler pour les années,
par exemple, 1989, 1990, 1991 avec le rôle qui est déposé
cette année. Ce rôle va subir un ajustement, pas cette
année parce qu'il serait censé être à jour. En 1990,
il va y avoir une médiane; en 1991, la médiane sera
ajustée. Ils vont travailler sur le même rôle qui a
été déposé en 1989 ou en 1988 pour 1989, parce
qu'on marche toujours un an en retard.
Pour les années futures, parce que les évaluateurs sont
encore en fonction et travaillent avec l'ancien rôle pour les
années qui viennent. Il faut qu'ils préparent le rôle pour
1991. Donc, ils disent qu'ils ont une certaine somme de travail à
produire, et ils vont commencer à étudier le tiers du rôle,
en principe, à moins qu'ils ne travaillent... Comme tout cela arrive la
même année ou à peu près à cause de la loi,
il faut qu'ils présentent tous les rôles en même temps. Cela
veut dire que les rôles vont être uniformisés. À part
ceux de la ville de Montréal, ils devraient être corrects partout
dans la province.
Donc les évaluateurs vont se promener dans le paysage en
même temps qu'ils vont faire la médiane, parce qu'ils vont faire
leur évaluation. Pour l'année 1990, ils vont faire un tiers de la
municipalité qui sera bien évaluée ou d'ensembles de
municipalités. Je pense qu'on se comprend bien là-desssus. La
deuxième année, ils feront l'autre tiers, et la troisième
année l'autre tiers. Ce qui veut dire qu'au moment où on va
déposer le nouveau rôie triennal, le seul qui va refléter
vraiment la valeur réelle, ce sera le troisième tiers. Les deux
premiers seront des valeurs ajustées. Est-ce que ce sera toujours comme
cela tous les trois ans? Parce que le problème qu'on a, s'il n'y a pas
d'obligation pour les évaluateurs, c'est qu'il pourrait arriver que la
même section soit toujours excessivement bien évaluée dans
le temps, et qu'il y en ait qui soient deux ans à jouer avec la
médiane.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Présentement, l'obligation
est là sur une base annuelle. Idéalement, si tout le monde le
faisait, on n'aurait pas de distorsion, ce serait un peu la pureté dont
vous parliez...
M. Dufour: C'est l'idéal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... dans vos remarques
préliminaires.
M. Dufour: Que vous n'avez pas retenues.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, celles-là je les ai
retenues, c'étaient les remarques préliminaires. Les autres
aussi, je les ai retenues, mais elles m'ont amené à une
conclusion différente. Mais elles ont toutes été
retenues.
L'exemple que vous apportez serait exact dans ce qu'on appelle, et
j'utilise peut-être des mots qui ont été utilisés
dans les corridors, les "lobbies" ou les officines de la table
Québec-municipalités, le triennal "tiercisé", si vous me
permettez l'expression. Nous ne l'avons pas prévu dans le texte de loi
tel qu'il est déposé, mais nous sommes ouverts à des
discussions sur le sujet. Il y a même des intervenants qui nous ont
suggéré d'aller plus loin que le triennal "tier-cisé",
c'est-à-dire le triennal individualisé, permettre aux
municipalités de choisir, à l'intérieur de la
période de trois ans dans une même MRC, sur une base totalement
individuelle ou encore avec les autres, que cette année il va y en avoir
7-7-7, supposons qu'il y a 21 municipalités dans la MRC, ou diviser cela
autrement. Le tiercisé donnerait un 7-7-7, mais individualisé
pourrait donner 10-10-1.
Je n'ai pas renoncé à vous entendre.
M. Dufour: Non, mais avez-vous un...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... mon idée n'est pas
cimentée.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Vis-à-vis, par exemple, des évaluateurs,
est-ce qu'ils ont donné un point de vue par rapport à
ça?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai reçu des
évaluateurs, de façon informelle, des points de vue. Je pense que
j'ai un déjeuner demain matin, à 8 heures, avec le
président de l'association des évaluateurs, etc., de façon
à scruter et à fouiller un peu plus. C'est pour ça que je
vous indique que je ne suis pas cimenté dans l'obligation de produire
pour tout le monde, tous les trois ans, de "tierciser" ou même
d'individualiser. Je pense que l'opinion des évaluateurs va être
une opinion que nous considérerons dans cette prise de décision
finale.
M. Dufour: Parce que je pense bien que, dans ça, c'est la
recherche de l'équité pour l'ensemble et aussi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De l'efficacité.
M. Dufour: C'est cela, l'efficacité, de
l'équité. Cela touche encore des points très précis
dans mon intervention, dans le fond. On pourrait supposer que le fait qu'on
fait le tiers-tiers-tiers, ce serait toujours les mêmes qui seraient les
seuls, si on ne change pas, parce qu'il faut qu'il y ait une rotation, en tout
cas, par rapport à ça.
J'imagine que les évaluateurs doivent avoir une approche bien
précise par rapport à cette proposition. En tout cas, je suis
prêt à leur faire confiance, probablement, par rapport à
ça, parce qu'ils n'ont pas intérêt à ce qu'à
un endroit, ce soit correct, puis qu'aux autres, ce ne le soit pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous le dis et je vous l'offre.
Moi, je les rencontre demain matin, si au cours de la journée de
demain... Peut-être que demain midi, ils seront encore ici. Moi, je n'ai
pas... Au contraire, je vais leur souligner qu'on a discuté, que je les
ai avertis, et si vous sentez le besoin, demain, à l'heure...
M. Dufour: Le problème, c'est que j'ai plusieurs dossiers
et que ce n'est pas moi qui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être que votre
personnel pourrait... Mais moi, je vais vous confier ce qu'on s'est
raconté, bien naïvement, je n'ai pas...
M. Dufour: J'en ai un bon personnel, mais je n'en ai pas
beaucoup. Vous devez comprendre ça que, moi, je trouve que ça
pourrait être intéressant, parce que c' est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je pense que...
M. Dufour: Cela a toujours été préoccupant.
Dans le fond, mon expérience passée m'a amené à
passer beaucoup de temps, par rapport à ça. Et encore là,
ce n'est pas tout le temps à notre demande ou à ma demande. On
était pris avec ces questions d'évaluation, ces variations qu'il
pouvait y avoir d'une place à l'autra. Il y a eu toutes sortes
d'éléments qui arrivaient en ligne de compte. En fait, je pense
que, dans tout ce que j'ai pu faire, ça a été ça
qui m'a préoccupé le plus, parce que j'étais pris avec
ça. J'ai vécu avec ça, avec des contraintes tout le temps,
puis ce n'est pas nous autres qui tenons les cartes, dans ça. C'est
vraiment pour l'administrateur, ou comme l'élu municipal, qui travaille
avec ce qu'il a en place; il ne peut pas jouer avec. Vous savez, il faut
s'assurer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il y en a qui jouent avec
l'élastique un petit peu.
M. Dufour: Non, mais il faut admettre qu'il y en a
peut-être qu'ils l'ont essayé. Ce n'est pas correct pour les
contribuables, mais ce que je pense, c'est que les évaluateurs sont tout
de même des personnes responsables, s'ils font leur travail comme il
faut.
Moi, j'aurais mal accepté - en tout cas avec mon caractère
- que quelqu'un aille accepter de se faire manipuler ou faire des changements
pour amener un rôle qui n'est pas acceptable pour la population.
Peut-être qu'il y a du monde qui pourrait faire ça, mais moi, un
évaluateur comme ça, j'ai comme l'impression qu'il n'aurait pas
été longtemps au service de la municipalité, parce qu'il
faut avoir confiance à du monde. S'ils sont qualifiés, ils font
bien leur job, ils font bien leur travail.
Donc, à ce moment-là, c'est pour ça que je dis que
c'est la base, c'est probablement le coeur des articles qu'on a où on
peut, non pas philosopher, mais entrer dans le cur du projet ou du
sujet.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je retiens deux
éléments, jusqu'à maintenant, de nos discussions, sur
lesqueis il faut pousser la réflexion: la question des ajouts et
soustractions que vous avez amenée tantôt, et celle que vous
amenez présentement, la question des triennaux. Est-ce qu'on les
"tiercise", est-ce qu'on les individualise ou est-ce qu'on les place tous la
même année?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, je n'aurais pas d'éléments
à apporter; je serais tenté de dire oui et je serais tenté
de dire non.
Peut-être que j'aurais une suggestion, vous jugerez si elle est
acceptable ou pas. Je vous ai dit qu'au départ, je n'étais pas
borné au fait qu'on est contre ce projet de loi à tout prix.
Est-ce que cela serait acceptable qu'on le laisse en suspens? Parce que vous me
dites: J'ai des discussions que je n'ai pas complétées. Moi, je
dois réfléchir, aussi, par rapport à ça. Vous allez
nous donner d'autres éléments. Est-ce qu'il y aurait un
inconvénient à le laisser en suspens pour le moment, quitte
à y revenir à la fin quand on aura tout passé? On
reconnait, je pense...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans qu'on y revienne à la
fin, lorsqu'on aura...
M. Dufour: Des réponses ou qu'on en aura suffisamment.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... les réponses à
ces deux questions. Si on s'entend pour baliser le débat, à moins
qu'il n'y ait une surprise, aux deux questions de fond qui ont
été soulevées, lorsqu'on sera prêts, on reviendra,
ou à la fin, selon la marche de nos travaux.
M. Dufour: D'accord. Vous accepteriez cela? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement
pour suspendre l'article 1?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 étant
maintenant suspendu, j'appelle l'article 2.
Loi sur Ses cités et villes
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 2 supprime la
restriction selon laquelle l'inspecteur agraire d'une ville n'a de pouvoir
qu'à l'égard des fermes au sens de la Loi sur la fiscalité
municipale et des terrains contigus à ces fermes. La ville a
déjà le pouvoir de définir le territoire sur lequel son
inspecteur a compétence, il n'est pas normal de lier cette
compétence à une notion de ferme édictée à
des fins fiscales. Cette compétence doit pouvoir être
exercée dans tout le territoire rural de la ville délimité
par le conseil.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'inspecteur agraire a encore les mêmes
fonctions. C'était la question des mauvaises herbes. C'est cela? Est-ce
que je suis correct quand je dis cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne change rien à ses
fonctions. Le présent projet de loi ne change rien à ses
fonctions, sauf qu'il élargit le champ d'application des mêmes
fonctions. Avant cela, il était limité aux fermes au sens de la
Loi sur la fiscalité municipale. Maintenant, il est limité aux
pouvoirs que fixe la municipalité par règlement ou, à
défaut d'un règlement de la municipalité, ses pouvoirs
s'appliquent sur tout le territoire de la municipalité.
M. Dufour: Cela, par rapport à l'environnement, parce que
c'est un peu l'environnement, l'inspecteur agraire, lui... Je crois qu'il y a
un ancien maire de secteur rural... Moi aussi, je connais un peu les
inspecteurs agraires. J'en avais dans la municipalité de
Jonquière parce qu'on avait un grand secteur rural dans la
municipalité. Est-ce que c'est efficace au point de vue du travail?
Est-ce que ces personnes... En tout cas, je vous dis qu'on en a nommé
un, mais est-ce désuet ou non? Est-ce que l'Environnement pourrait avoir
cette responsabilité-là?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rousseau.
M. Thérien: C'est efficace. Cela dépend de
l'inspecteur, mais, chez nous, il était efficace. C'était
l'inspecteur des mauvaises herbes, en fait c'est un peu cela l'esprit. Chez
nous, on l'utilisait de la même façon qu'un inspecteur en
bâtiments. Les gens se plaignaient qu'il y avait une prolifération
de mauvaises herbes parce qu'y y avait un manque d'entretien des fossés
ou autre, et chez nous, il y allait et on intervenait. Mais, vous avez
été maire, cela dépend toujours de l'insistance qu'on
donne à l'employé pour qu'il exécute le travail. Mais,
cela avait de l'efficacité chez nous.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'imagine qu'à Jonquière tout le monde
était correct...
M. Thérien: Oui, oui, mais...
M. Dufour: ...parce qu'on n'avait pas la peine de se rendre
jusqu'à moi; cela devait se régler correctement.
M. Thérien: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Rousseau.
M. Thérien: Dans des territoires agricoles, surtout en bordure
des routes où il y a des projets, des fossés ou ces
choses-là, chez nous, c'était comme un inspecteur en
bâtiments. Il se servait de cet article-ià, justement, où
on adoptait une résolution chaque année parce que c'était
durant la période de l'été. L'hiver, l'inspecteur agraire
travaillait moins.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mettons que l'inspecteur agraire, tel que je
l'entends, pourrait même... Je sais que c'est surtout le Code municipal
qui est touché par cela, mais dans les villes je sais, par exemple,
qu'il y a des gens qui n'entretiennent pas leur pelouse ou autrement et que
certains pouvoirs sont donnés aux cités et villes. C'est un peu
le pendant de cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les municipalités
souhaitent que son territoire soit agrandi, donc les municipalités sont
d'avis que son oeuvre est utile.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, par son
paragraphe 1°, l'article 3 corrige un renvoi à un article
abrogé; par son paragraphe 2°, il retarde d'un mois
l'échéance de la transmission au ministre des Transports et au
ministre des Affaires municipales du programme triennal d'immobilisations d'une
régie intermunicipale de transport en commun ou de transport de
personnes handicapées. Dorénavant, en effet, toutes les
transmissions aux ministres des programmes triennaux d'Immobilisation devront
se faire au plus tard le 31 octobre précédant le début de
l'application du programme que nous verrons à plusieurs articles du
présent projet de loi. (16 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Oui, il y a des commissions de transport, qui ont des
répartitions basées sur l'évaluation aussi. En fait, tout
ce qu'on a discuté dans l'article 1, pourrait aussi être
touché par... Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, absolument pas.
M. Dufour: C'est seulement la transmission, ce n'est pas pour
l'approbation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit strictement de la
transmission des programmes triennaux d'immobilisations.
M. Dufour: D'accord, la répartition des coûts n'est
pas là. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté? J'appelle l'article 4.
Code municipal du Québec
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 4 a exactement le
même effet que l'article 3.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 5 a la même
portée que l'article 1. Il prévoit la stabilisation du
critère de répartition des dépenses intermunicipales dans
le cas d'une municipalité dotée d'un rôle triennal. Dans ce
cas-ci, le critère s'appelle l'évaluation uniformisée des
biens-fonds imposables et les dépenses qu'il sert à
répartir sont celles qu'une municipalité régionale de
comté fait pour la construction ou l'entretien d'un édifice
abritant le bureau d'enregistrement ou la Cour du Québec.
Évidemment, de telles dépenses sont maintenant marginales, sinon
désuètes. Toutefois, la modification apportée à
l'article 681 du Code municipal est importante parce que plusieurs dispositions
législatives renvoient à cet article, notamment l'article 973 de
ce code. C'est ainsi que l'évaluation uniformisée des biens-fonds
imposables est le critère principal de répartition des
dépenses qu'une MRC fait à titre ce successeur d'un conseil de
comté.
M. Dufour: Comme l'article que vous venez de nous lire est
rattaché complètement au premier article, je suggérerais
qu'on le suspende.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'aurais pas d'objection en
soi, mais je vous dirais qu'étant donné son caractère qui
touche strictement les bureaux d'enregistrement et les cours du Québec,
on pourra revenir à l'article 1, modifier l'article 1, sans qu'il y ait
d'effets sur l'article 5. Sa portée est limitée au bureau
d'enregistrement et la Cour du Québec.
M. Dufour: Mais on parle des contributions basées sur les
exercices premier, deuxième, et cela touche aussi l'évaluation.
On dit: "... l'évaluation uniformisée des biens-fonds imposables
et que les rôles d'évaluation de toutes les corporations devant
contribuer au paiement de ces dépenses sont triennaux, on utilise, dans
le cas des dépenses de chacun des premier et deuxième exercices
financiers auxquels s'applique le rôle de la corporation, son
évaluation uniformisée des bien-fonds imposables établis
pour le premier exercice et ajusté. " On continue avec: "... cette
évaluation ajustée en utilisant, au lieu de leurs valeurs
inscrites, les valeurs ajustées qui s'appliqueraient à certaines
unités d'évaluation, aux fins de l'imposition des taxes
foncières... " C'est un peu le même exercice que la
première fois. Si on parle de rôle ou de valeurs ajustées,
cela veut dire qu'ils entrent les éléments autres que
l'évaluation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par prudence, M. le
député, nous allons le suspendre au même titre que
l'article 1. On le relie à l'article 1 dans ce sens-là.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a consentement pour
suspendre l'article 5, qui est maintenant suspendu. J'appelle l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
6 donne à une municipalité régionale de comté, en
tant que successeur d'un conseil de comté, le pouvoir d'utiliser la
tarification au sens large pour répartir ses dépenses entre les
municipalités rurales soumises à sa
compétence. Le but visé est de faire payer chaque
municipalité en fonction du bénéfice qu'elle reçoit
de la MRC plutôt qu'en fonction de sa richesse foncière
relative.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand on dit que la municipalité
régionale de comté peut par règlement. Les
règlements, dans ces cas-là - parce que cela touche les finances
municipales - doivent être adoptés. Est-ce qu'il y a des
proportions à respecter pour l'adoption? Ce n'est pas un vote simple qui
permettrait d'appliquer ce règlement, il doit y avoir des
éléments qui jouent là-dedans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même vote que pour le
budget. C'est prévu au statut de la MRC.
M. Dufour: On a beaucoup discuté là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la même règle
que le budget. On va vérifier quelle est la proportion.
M. Dufour: Quand vous dites "selon le critère qu'il
détermine", est-ce que "le" veut dire "les" aussi?
Voulez-vous, on va relire, la troisième ligne: "... ou partie de
ses dépenses sont réparties entre les municipalités
locales soumises à sa compétence selon le critère qu'il
détermine et qui n'est pas lié... " Donc, cela pourrait, dans ce
règlement, attacher seulement à un critère. Cela ne
pourrait pas être plusieurs éléments qui pourraient, par
exemple, être basés sur l'évaluation. Il pourrait y avoir
plusieurs éléments de la façon dont c'est
libellé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le deuxième alinéa
semble répondre à votre question. "Il peut établir des
catégories de dépenses et prévoir que le critère
s'applique à l'une et non à l'autre ou prévoir des
critères différents pour chacune. "
M. Dufour: Oui, mais là vous confirmez peut-être ce
que je dis. C'est que, pour une dépense particulière, il y a un
critère seulement qui s'applique dans ce cas, c'est écrit. Et
quand on regarde et qu'on continue l'article "ou prévoir des
critères différents pour chacune", donc des critères
différents qui s'appliqueraient, qui sont le critère
différent pour chacune des fonctions ou des dépenses
prévues.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. Vous suggérez que
si c'était...
M. Dufour: Non, je veux juste demander si vous avez
regardé cet aspect. Je ne sais pas, je n'ai pas réponse à
tout, je veux dire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous soulevez la question: Est-ce
que si on incluait plus d'un critère on donnerait plus de souplesse?
Est-ce que ce serait plus avantageux?
M. Dufour: Je me dis, par rapport aux demandes et aux besoins des
municipalités que je ne connais pas, dans le temps. Vous avez l'occasion
de les voir et de discuter avec elles. Comme on ne les a pas et qu'on n'a pas
accepté de les rencontrer, on aurait pu leur poser cette question un
moment donné, pensez-vous que c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est même pas longue
distance...
M. Dufour: Oui, mais je vous dis, par exemple, que quand on a
établi... Par exemple, on avait fait une corporation de
développement industriel. On avait accepté, au lieu de jouer avec
un critère, d'en avoir trois pour la dépense. L'enfouissement
sanitaire, on avait des critères différents, plusieurs
critères, par exemple on parlait de la population. Le budget de la
municipalité était un critère. On prenait tous les budgets
de la municipalité, et cela comptait pour une partie de la
dépense. Parce que la municipalité qui a un gros budget, qu'elle
dépense beaucoup, cela veut dire en principe, qu'elle a plus les moyens
qu'une autre qui ne dépense pas beaucoup. En principe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En principe.
M. Dufour: On avait accepté cela comme critères. Et
savez-vous que les trois critères qu'on avait déterminés
faisaient qu'on avait des répartitions assez acceptables. Toutes les
municipalités avaient accepté cela d'un commun accord. Alors, le
point que je soulevais c'était: Est-ce que le fait qu'on dit un
critère, c'est correct?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je retiens la question. Est-ce
qu'on conserve "critère" au singulier et si oui pourquoi? Ou est-ce
qu'on anticipe une modification, "critères" au pluriel, et toujours
pourquoi? Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand on dit, peut-être une deuxième
question, "dans la mesure où le gouvernement le permet", "le permet"
est-ce que c'est un décret ou une permission avec une lettre en disant
vous pouvez le faire ou non? Comment peut-on faire cela? Le problème
qu'on a, c'est que, si on ne met pas ces choses-là très
clairement, les gens vont finir qu'ils ne sauront pas pourquoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous seriez satisfaits
si on le faisait par règle-
ment? Si le gouvernement...
M. Dufour: Ce serait certainement plus visible. Comme
clarification...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela implique la
prépublication, tout cela, sur le plan réglementaire.
M. Dufour: C'est parce que c'est plus visible pour les gens. On
vient qu'on va com-plexifier tellement les choses que les gens ne verront plus
dans le temps comment cela s'est passé, pourquoi cela s'est fait comme
cela, ils ne comprendront plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vu que le but est de simplifier,
on est ouvert à cela..
M. Dufour: Cela donne un peu plus de problèmes de le faire
mais un coup que c'est fait, c'est plus...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est mieux fait.
M. Dufour: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 6?
M. Dufour: Cela va pour ça. Vu qu'il y a des points qui
sont à éclalrcir, qu'est-ce qu'on...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais j'aimerais qu'on
s'assure qu'en ce qui concerne l'article 6, on se pose les bonnes questions et
l'ensemble de questions sur l'article 973...
M. Dufour: D'accord. Résumez-les?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que j'ai comme questions au
moment où on se parle, j'ai la question dans le premier alinéa de
"par règlement". De quelle façon le gouvernement agit?
M. Dufour: Voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et j'ai la question de
"critère", est-ce qu'on l'a au singulier ou au pluriel? J'ai ces deux
questions.
M. Dufour: D'accord. C'est pour le premier article, 973. 1.
L'article 973. 2, on n'en a pas parlé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et voilà, c'est ce que je
tenais à préciser avec vous.
M. Dufour: Oui, parce que là on touche, je pense, à
un fondement Important. On va écouter vos explications.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 973. 1 est
maintenant suspendu. J'appelle maintenant l'article 973. 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article impose une condition
générale pour que l'utilisation de la tarification par la MRC
soit légale, c'est-à-dire que le critère doit être
équitable, compte tenu du bénéfice reçu pour chaque
municipalité. L'article précise qu'il n'y a pas
d'inéquité du seul fait que les recettes provenant de la
tarification dépassent les dépenses du bien, du service ou de
l'activité ainsi financés, pourvu que l'excédent soit
raisonnable et justifié par des motifs de saine administration.
M. Dufour: En fait,...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... les questions que je me pose au sujet de cet
article tournent toujours autour de la question d'excédent. Nous avons
été habitués, depuis toujours...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez, question de... ?
M. Dufour: L'excédent, si l'excédent est
raisonnable, justifié par des motifs de saine administration. Je vais
faire ma démonstration et essayer d'encadrer cet élément.
Nous avons été habitués, jusqu'ici - et je pense que c'est
un principe important, accepté par les municipalités et
appliqué dans les faits - à ce que, normalement, lorsqu'une
municipalité imposait une tarification, elle ne pouvait pas imposer de
tarification qui représentait des coûts plus grands que la
dépense. En règle générale, les
municipalités qui ont tarifé s'en sont tenues à cette
action. Je comprends, par exemple, que certaines municipalités au cours
des dernières années ont eu tendance à poser des gestes
que, malheureusement, nous avons été obligés d'accepter
par voie législative, des gestes par lesquels elles se sont donné
des permissions. Le but de l'article est clair, c'est de permettre de plus en
plus aux municipalités de tarifer ou de légaliser des formes de
tarification. Que la tarification soit faite selon le bénéfice
reçu, je pense qu'il serait exagéré de dire que ce
principe est inacceptable, malgré que, moi, je peux voir...
Une voix:...
M. Dufour: C'est ça. C'est assez rare que les
municipalités aient tarifé, jusqu'à maintenant, d'une
façon plus élevée. Elles ont peut-être pu le faire
dans certains cas. Je pense, par exemple à une ville comme Valleyfield
qui avait des taxes pour les locataires, où il y avait des distorsions,
ou je pense à Granby, qui, je crois - je ne sais pas si elle l'a
imposée, mais elle avait envie de
le faire - avait aussi d'autres tarifications pour l'eau ou les
égouts. En tout cas, j'essaie de faire marcher mon ordinateur pour
essayer d'expliquer ça dans mes mots. Donc, on parle de tarification
selon le service reçu.
De ta façon dont l'article est libellé, pour moi, cela
ouvre la porte très grande. Cela ouvre la porte très grande
à ce qu'un service qui ne serait pas dispendieux... Un service qui
serait dispendieux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je peux vous
interrompre tout de suite.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne voudrais pas qu'on traite de
l'article 973. 2 de manière à l'isoler de 973. 1, parce que ce
n'est pas n'importe quoi que l'on peut tarifer. Je veux juste que vous ayez
ça à l'esprit dans la continuité de vos arguments. C'est
dans la mesure où le gouvernement le permet, si on ajoute "par
règlement", mais on ne peut pas, une municipalité ne peut pas
tarifer n'importe quoi. Cela va dépendre du règlement.
M. Dufour: Non, mais... D'accord, cela va. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): D'accord?
M. Dufour: Mais est-ce que le gouvernement, chaque fois qu'une
tarification sera imposée, va prendre la peine de faire lui-même
l'étude, de l'avoir en main, et est-ce qu'il y aura
régulièrement un suivi? Moi, je pense qu'avant que l'accord soit
donné, il y aura une étude exhaustive, mais, une fois le principe
accepté, ce ne sera pas gelé dans le béton. Voilà,
c'est de là que je partais avec ma démonstration. On se suit,
là?
Les administrateurs municipaux qui, en règle
générale, sont responsables, font un travail correct, etc.,
pourraient profiter des ouvertures qui sont dans la loi pour tarifer à
un prix plus élevé. Voici comment. Parce qu'on dit: "... au
service ou à l'activité, si l'excédent est raisonnable et
justifié pour des motifs de saine administration comme la
nécessité de normaliser la demande - je comprends que là,
si le service n'est pas... - de tenir compte de la concurrence... " Je ne sais
pas avec qui ou quoi, là. Quant à ça, je pense que,
même en ne le marquant pas, supposons que c'est une salle de quilles,
j'imagine que la...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... entreprise privée.
M. Dufour:... les municipalités vont se concurrencer,
elles le savent déjà. "... préparer l'éventuel
remplacement des biens... " Là, on va plus loin, on est rendu à
faire le remplacement. "... ou, dans le cas où le critère est un
prix exigé de façon ponctuelle lors de l'utilisation d'un bien ou
d'un service... " (17 heures)
Je comprends qu'on ne peut pas tout prévoir. S'ils vont faire une
tarification et on dit que ça va être fréquenté par
1000 personnes qui vont l'utiliser et que, pour une raison ou une autre, il y
en a 2000, il va rentrer plus de profits ou plus d'argent dans les coffres de
la municipalité. Supposons qu'une municipalité décide
qu'elle va se servir de la tarification et qu'elle va considérer l'usure
et le remplacement de l'équipement. Au cours de l'année où
cela va se passer, qu'est-ce qui va se produire avec l'argent ramassé
s'ils ont plus? Il n'y a pas de compte spécial pour dire que le surplus
va aller à l'équipement et qu'il va servir pour l'investissement.
Donc, cela va entrer dans les coffres et ça devient une taxation
complètement indirecte qui va toucher... À part cela, le danger
qu'il y a, je ne vous le cache pas, c'est qu'actuellement, on a une politique
selon laquelle on préconise, et j'espère que vous avez les
mêmes approches, peut-être a des degrés différents,
mais je pense, l'un comme l'autre, qu'on dit qu'on est favorable à la
famille... C'est un principe de base. Tout le monde peut le dire, mais on peut
l'être à des degrés différents. Il y en a qui vont
plus loin que d'autres. Et je prétends que, lorsqu'on tarifie,
pratiquement tout le temps, ce sont les utilisateurs qui paient plus. Il y a 99
% des chances que les familles les plus nombreuses utilisent plus souvent les
services. Donc, il y a une gradation.
Comment on va vers la tarification? Le troisième enfant ne paiera
pas, et le quatrième, le cinquième. Je ne sais pas comment on
peut arriver à ça? Il y a des éléments
là-dedans. En plus, la tarification, règle
générale, empêche ou permet à des compagnies, comme
au gouvernement, de sauver de l'argent, parce qu'elles ne les utilisent pas. Ce
ne sont pas des utilisateurs des pentes de ski, des centres de quilles. C'est
pour ça que ies administrateurs municipaux, d'après moi, sont
très prudents dans la tarification parce que, lorsqu'ils tarifient, ils
vont vraiment toucher au coeur de l'utilisateur. Et ils n'y vont pas trop
rapidement.
Ce que je soulève par rapport à ça, c'est que, dans
cet article-là, à mon point de vue, il y a une
élasticité qui permet des intrusions de coûts ou qui permet
à l'administrateur municipal d'aller beaucoup plus loin que ce qu'on
recherche au fond. Cela permet de tarifer, mais, en permettant de tarifer, on
se permet d'aller plus loin, et ça pourrait être une taxe... Et
cela va contre le principe de la fiscalité qui dit qu'y faut qu'une taxe
soit neutre, qu'elle soit aussi visible, transparente, simple, pour autant
qu'on peut l'identifier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on peut retenir, M. le
député, c'est que les exemples que vous donnez peuvent être
vrais, mais qu'on peut avoir des exemples dans le sens contraire. J'ai eu des
maires qui m'ont fait des représentations selon lesquelles une
tarification, entre autres dans le domaine du loisir, si on n'oblige pas la
municipalité sur le plan de sa tarification à charger le prix qui
couvre son ensemble de dépenses, etc., c'est qu'on peut encourager la
famille, pour reprendre votre exemple. Patinoires, arénas. Si on charge
50 % de ce que ça coûte sur le plan de la tarification, à
ce moment-là, on encourage la famille. Ce que vous recherchez, c'est
peut-être l'équilibre dans cet article, qu'on y inscrive qu'il
puisse y avoir surtarification mais également sous-tarification, et de
laisser le tout au bon jugement des élus municipaux ou de
l'autorité municipale.
M. Dufour: Je vais vous donner, par exemple, mon point de vue. La
sous-tarification m'inquiète moins, et il y a une raison à cela.
Je vous l'ai donnée tout à l'heure. Je ne sais pas si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle est en sens contraire de
l'argument.
M. Dufour:... vous avez écouté mon exposé.
Quand on tarifie, en fait, ce sont les utilisateurs. Il y a des services
existants qu'on a intérêt à ce qu'ils soient
utilisés. La municipalité a décidé qu'elle
permettait aux gens, parce qu'il y a des municipalités que si elles
n'avaient pas d'aréna... Je devrais dire, en tout cas, en affirmation,
que si les municipalités n'avalent pas d'aréna, à 90 % ou
95 %, le Québec n'aurait pas d'arénas parce qu'en règle
générale, ce n'est pas rentable. Les courts de tennis, c'est
à peu près pareil. Il y a un certain nombre
d'éléments qu'on pourrait identifier. Les piscines. Les
hôtels qui en ont ne font pas d'argent avec leur piscine. C'est clair
comme de l'eau de roche. Ceux qui vont se baigner ne font pas vivre
l'hôtel. C'est un élément supplémentaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela peut attirer le premier
ministre.
M. Dufour: Oui, mais il boit juste du lait. Ha, ha, ha! Cela dit,
il y une raison pour laquelle les municipalités ne chargent pas 100 %,
c'est parce qu'il y a des industries qui profitent, mais qui n'utilisent pas.
Elles profitent du fait qu'il y a une piscine, une aréna, des parcs, des
tennis dans la municipalité, mais elles ne les utilisent jamais, elles
les utilisent par le biais de leurs employés. Donc la façon dont
elles payent, c'est par la taxe foncière ou la taxe d'affaires, mais on
ne pourrait pas tarifier, je ne vois pas de quelle façon on pourrait y
arriver. Je pense que les administrateurs municipaux sont prudents à cet
égard. Mais s'ils ne le sont pas, il ne faut pas les inciter à ne
pas l'être et à ouvrir plus grand, parce qu'il y aurait là
un coût suffisamment important qui pourrait déranger des gens.
Et l'administrateur municipal pourrrait dire: Écoutez un peu,
nous ne chargeons pas cher de taxes, on tarifie tout. Dans le fond, cela ferait
des milieux de vie un peu spéciaux, et, à ce moment-là la
famille n'est plus là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez, je vous le
répète, la balise de tantôt: autorisé par
règlement du gouvernement.
M. Dufour: Mais un coup qu'elle est établie, par exemple,
ce serait difficilement acceptable si demain matin quelqu'un venait vous voir
et disait: Je veux tarifier. Je pense que l'eau est acceptée dans la
loi, je pense qu'ils peuvent le faire légalement. C'est pour permettre
certaines tarifications supplémentaires en fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Seuls les coûts
d'opération en ce qui concerne l'eau, pas les coûts
d'immobilisations.
M. Dufour: Bon, voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et ce peut être assez cher,
des coûts d'immobilisations.
M. Dufour: Voyez-vous, on admet tout de même qu'il y a des
effets directs et indirects. Moi, je suis en faveur de la tarification, mais on
ne peut jamais tarifier 100 %. Je vais vous donner... Nous avions un centre de
ski, si on avait cherché le coût des immobilisations... D'ailleurs
le gouvernement l'admet lui-même, ce n'est pas seulement ce
gouvernement-ci, les centres de ski ont des subventions
régulièrement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avalent. M. Dufour:
Gouvernementalement parlant... M. Paradis (Brome-Missisquoi):
Avaient.
M. Dufour:... par l'office de planification, etc. Oui, cela se
fait régulièrement, les centres de ski que vous avez des
régions ou autres, ont eu, la plupart...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ont eu.
M. Dufour: Je pense que le mont Sutton n'est pas bien loin de
chez vous. J'ai comme l'impression qu'ils ont eu de l'argent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ont eu.
M. Dufour: Mais s'ils n'en avaient pas eu, comment auraient-ils
pu développer, parce que dans le fond...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils n'auraient
pas pu.
M. Dufour: Son voilà, vous donnez la réponse. Nous
avons les mêmes critères au fond. Je pense qu'il y a des
éléments ou des organisations auxquels on ne peut demander, et ce
serait faux et difficilement acceptable qu'on puisse tarifier à 100 %,
je comprends cela. Surtout qu'on n'a pas de fonds non plus. Si on le faisait,
il faudrait qu'il y ait un élément supplémentaire, que
tout ce qui est prévu pour les immobilisations soit dans un compte
à part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je retiens de l'argumentation que
je vais tenter de trouver l'équilibre dans un sens et dans l'autre. Nous
avons prévu la surtarification, il faudra prévoir la
sous-tarification, de façon à inclure l'élément
famille, si je puis utiliser l'expression. Maintenant il y a également
quelques mots, qui m'incitent personnellement, peut-être est-ce ma
déformation juridique, mais, lorsqu'on parle de critères
équitables, d'excédents raisonnables et justifiés, de
saine administration, on ouvre à procès. Donc en fonction d'une
neutralité et de ne pas donner ouverture à procès.
M. Dufour: C'est cela, je pense qu'il faut resserrer l'article un
peu plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, j'en déduis
donc que l'article 973. 2 est maintenant suspendu. J'appelle l'article 973.
3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 973. 3. Cet articie
permet à la MRC de combiner la tarification et le critère de
répartition prévu par une disposition actuelle. Par exemple elle
pourrait dire que la moitié des dépenses d'entretien du bureau
d'enregistrement est répartie en fonction de l'évaluation
uniformisée des biens-fonds imposables, et l'autre moitié en
fonction du nombre d'actes enregistrés l'année
précédente en l'égard d'immeubles situés sur le
territoire de chaque municipalité locale.
C'est une "mix" de tarification et de...
M. Dufour: Mais, "selon les proportions qu'il détermine",
c'est toujours en fonction des pouvoirs qui leur sont donnés dans la
MRC, qui sont aussi des deux tiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: La disposition... On n'est pas obligé de le
marquer, je ne pense pas, "selon les proportions qu'il détermine", non,
celui-là on pourrait...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 973. 3
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 973. 4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet articie permet à la MRC
de prévoir l'utilisation d'instruments de mesure pour établir la
quote-part de chaque municipalité. Par exemple, si elle exploite un
système de gestion des déchets et que la contribution de chaque
municipalité est établie en fonction du volume des déchets
qu'elle produit, la MRC pourra prévoir comment ce volume est
mesuré.
Une voix: Instrument de mesure?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une balance.
M. Dufour: "... les conséquences d'un manquement... "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si c'est une balance, cela n'a pas besoin d'être
prévu par les MRC. Quelqu'un qui fausserait la balance, je pense qu'H y
a des règlements ou des lois qui sont très précises
là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, sur les poids et mesures. La
Loi sur les poids et mesures.
M. Dufour: C'est cela. Est-ce que cela ajoute quelque chose ou si
c'est juste pour un éclairage supplémentaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela permet à la MRC
d'utiliser des instruments de mesure pour permettre le calcul. C'est un pouvoir
habilitant, comme on appelle, qu'on accorde à la MRC.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être votre question,
soit les conséquences d'un manquement à ces règles...
M. Dufour: Oui, c'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cela ajouterait
définitivement. Si vous êtes en infraction à la Loi sur les
poids et mesures, il y a des sanctions qui sont prévues à cette
loi. Maintenant, s'il y avait manquement à des règles
édictées par la MRC, les sanctions seraient également
prévues, les conséquences d'un manquement seraient prévues
par la MRC.
M. Dufour: "... notamment quant à l'établis-
sement d'un montant payable par une municipalité locale pour
laquelle les instruments ne peuvent remplir leurs fonction. " Si les
instruments ne peuvent pas remplir leur fonction, c'est ce que ça veut
dire, on établit "un montant payable par une municipalité locale
pour laquelle... " Cela voudrait dire qu'on pourrait avoir des critères
différents. En tout cas, de la façon dont c'est libellé,
cela voudrait dire que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas de misère avec
la compréhension de cela. "Le règlement peut prévoir
l'utilisation d'Instruments de mesure pour permettre le calcul du montant
à payer et prévoir les règles relatives...
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... à l'installation,
à l'entretien et à la consultation de ces instruments et les
conséquences d'un manquement à ces règles, notamment quant
à l'établissement d'un montant payable par la municipalité
locale pour laquelle les instruments ne peuvent remplir leur fonction. " Il n'y
a pas assez de volume dans une municipalité pour que cela vaille la
peine de le mesurer.
M. Dufour: Ce serait une autre mesure...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne le mesure pas. On
établit cela en début d'année. C'est de la souplesse. I!
n'y a pas de...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 973. 4
est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 973.
5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit que le
nouveau pouvoir relatif à la tarification prime toute disposition
législative inconciliable. Ainsi, par exemple, la MRC pourra utiliser un
critère non lié à la valeur foncière même si
une disposition comme l'article 681 du Code municipal dit que ses
dépenses doivent être réparties en fonction de
l'évaluation uniformisée des biens-fonds imposables.
M. Dufour: Les articles 973. 1 et 973. 2 sont en suspens?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour Ce serait difficilement acceptable...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par concordance, on peut les
mettre en suspens, sauf que, lorsqu'on les aura adoptés, on peut
déjà discuter si on souhaite qu'il prime ou qu'il ne prime
pas.
Cela va. C'est accessoire à ces deux-là. Il y
réfère. On peut suspendre si cela vous pose des
difficultés.
M. Dufour: Actuellement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... par cet article, je pense qu'i! faut le mettre en
suspens parce que cela va venir à en découler rapidement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le but est de nous protéger
sur le plan législatif d'avoir...
M. Dufour: Voilà!
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... à modifier toute autre
lof, etc.
M. Dufour: Quand on dit "... malgré toute disposition
inconciliable d'une loi générale ou spéciale", cela veut
dire que les lois qu'on adopte là primeraient n'importe quelle loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire que les
articles 973. 1 et 973. 4 s'appliquent malgré toutes les dispositions
inconciliables d'une loi générale et spéciale. L'exemple
que l'on donne, c'est que, généralement, on fonctionne en
fonction d'évaluation uniformisée des biens-fonds imposables et
non pas en fonction de tarification. Il pourrait y avoir contradiction entre
deux lois. S'il y a contradiction entre deux lois, c'est celle qui s'applique
ou l'article qui s'applique, malgré qu'il y ait une autre loi ou un
article d'une autre loi qui soit contraire.
M. Dufour: Est-ce que cela suppose qu'actuellement, il y a des
municipalités qui pourraient déjà profiter de ces
dispositions qui ne sont pas légales, qui ne sont pas acceptées?
Cela pourrait arriver.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... des municipalités qui
font de la tarification au moment où nous nous parlons sans que la base
légale...
M. Dufour: Est-ce que cela veut dire que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... en vertu de la tarification qui
soutiendrait cette tarification soit existante.
M. Dufour: Cela veut dire que cette loi aurait pour effet de les
légaliser. (17 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'exemple typique qu'on m'a
donné comme ministre: Combien avez-vous de municipalités qui
tarifient leurs heures de glace? C'est la majorité des
municipalités dans les arénas? Aucun pouvoir pour faire cela. On
va leur permettre de légaliser
des situations de fait. Mais on peut le suspendre, si vous souhaitez
qu'on y revienne, parce que cela va être automatique avec les deux
autres.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Je veux faire remarquer, actuellement, que, quand on
parle de dispositions inconciliables d'une loi générale et
spéciale, on pourrait penser, par exemple, que, dans les articles qu'on
adopte, il pourrait y avoir une discrimination quelque part. Cela pourrait
être possible, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Discrimination?
M. Dufour: Oui, il pourrait y avoir de la discrimination dans la
façon de tarifier ou autrement, même si tout le monde est
tarifié. Quelqu'un pourrait dire: Cela ne marche pas. Mais comme on leur
donne le pouvoir et qu'on leur dit que cela s'applique malgré toute
disposition inconciliable, on se demande si, par rapport à la charte des
libertés, si on ne brime pas un droit. On a tendance à
généraliser.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan des chartes, il n'y a
pas de difficulté parce que les chartes prévalent sur toutes les
lois postérieures à leur adoption, à moins qu'il n'y ait
une disposition spécifique qui exclue spécifiquement
l'application de la charte, mais ce n'est pas notre cas.
M. Dufour: Voulez-vous qu'on suspende deux secondes? Parce que
moi, je ne suis pas un spécialiste.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 18)
(Reprise à 17 h 22)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend maintenant ses travaux.
M. Dufour: Alors, on va le suspendre à cause des articles
973. 1 et 973. 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, et on retient
également la suspension à cause d'un autre élément
qui a été discuté dans l'intermis-sion pour que l'on
tente, du côté ministériel, de baliser quelque chose qui
est très large au moment où l'on se parle. On regarde sur le plan
de la technique législative s'il n'y a pas moyen de resserrer.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 6... M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mais si on se comprend bien, c'est la disposition
inconciliable de toute loi générale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'une loi générale
ou spéciale. On ne voudrait pas viser l'ensemble de la
législation québécoise, on voudrait viser les lois dans te
monde municipal, qui touchent ou qui pourraient venir à l'encontre de la
tarification.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 6 est
maintenant en suspens. J'appelle l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
7 supprime une disposition inutile, c'est-à-dire celle qui donne
à une municipalité régionale de comté le pouvoir de
n'imposer une taxe que dans une partie de son territoire non organisé.
La Loi sur l'organisation territoriale municipale, sanctionnée en juin
dernier, prévoit d'une façon générale qu'une MRC
peut agir de façon distincte à l'égard des
différentes parties de son territoire non organisé.
M. Dufour: Adopté!
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 8, M. le
Président, a exactement le même effet que l'article 7.
M. Dufour: Adopté!
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Loi sur Sa Communauté régionale de
l'Outaouais
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 9, M. le
Président, assouplit les règles relatives aux programmes
triennaux d'immobilisations de la Communauté régionale de
l'Outaouais et de sa commission de transport. Le paragraphe 1° recule d'un
mois l'échéance de transmission de ces programmes aux ministres
intéressés. Au lieu d'expirer le 30 septembre
précédant le début de l'application du programme, le
délai de transmission expire le 31 octobre.
Le deuxième paragraphe supprime la nécessité de
l'approbation des programmes par le gouvernement. En pratique, cette
approbation ne peut jamais, actuellement, être donnée en temps
utile, c'est-à-dire avant le début du premier exercice auquel il
s'applique, et il en résulte des illégalités.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut les prendre un peu par...
Le Président (M. Sairrt-Roch): Paragraphe par
paragraphe?
M. Dufour: Paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, alors, paragraphe
1°. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: En fait, c'est aussi pour ma meilleure
compréhension. L'environnement, c'est parce que c'est l'usine
d'épuration?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: II y a des principes que... Les municipalités
ne seraient pas toutes obligées d'obtenir l'approbation du ministre de
l'Environnement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour une usine d'épuration,
oui. En vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, vous ne
pouvez vous aventurer dans la construction d'une usine d'épuration sans
que vos plans et devis aient été auparavant approuvés,
soit par le ministre, soit par la SQAE.
M. Dufour: Oui mais là, si je comprends bien, c'est plus
que pour la construction, c'est pour l'entretien, pour l'opération. Ou
pour de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour la construction?
M. Dufour: ...petits investissements qui pourraient être
possibles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour la construction, mais
là on parle encore une fois de programmes d'immobilisations.
M. Dufour: Mais les municipalités ne soumettent pas leur
programme triennal d'investissements au ministre de l'Environnement, que je
sache. C'est propre à la Communauté régionale de
l'Outaouais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Quand la municipalité a de l'environnement,
elle touche le transport, on comprend que oui, c'est dans les lois qui ont mis
sur pied les commissions de transport. Il faut le soumettre au ministre des
Affaires municipales, puis, en même temps, au ministre des
Transports.
En ce qui concerne l'opération générale de la
ville, 1 n'y a pas d'obligation stricte, parce que je comprends qu'avant de
procéder aux travaux pour l'environnement, là, Ils vont le
soumettre au ministère de l'Environnement. Tous les travaux qui ont
trait par exemple aux égouts, à l'usine de filtration,
l'environnement a son mot à dire au moment où on pose l'acte, pas
au moment où on adopte notre plan triennal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Dufour: II y a cette exigence de la communauté, mais il
doit y avoir une particularité qui m'échappe. Vous l'avez
peut-être. Pourquoi la Communauté régionale de l'Outaouais
est-elle obligée de se soumettre à l'Environnement? Cela
me...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article que nous
considérons ne s'applique qu'à la Communauté
régionale de l'Outaouais. Nous ne cherchons pas d'application
générale. Tout ce que fait le premier paragraphe, c'est qu'on
change la date, où le rapport doit être transmis au ministre
intéressé, du 30 septembre au 31 octobre. C'est le seul
effet.
M. Dufour: Mais vous admettrez que pour moi, c'est un peu
surprenant de voir qu'un pian triennal est soumis au ministère de
l'Environnement, parce que tantôt les municipalités vont...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je partage cette surprise.
M. Dufour: Si cette exigence est là, elfe pourrait
s'appliquer à d'autres à un moment donné.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais il faudrait la retrouver dans
des lois d'application générale.
M. Dufour: Oui, mais on le fait par la bande.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne traite que de l'article 144
de la Loi sur la Communauté régionale de l'Outaouais.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions au paragraphe 1°?
M. Dufour: J'aurais aimé savoir pourquoi elle était
soumise à l'environnement. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut me dire
cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le programme subventionné
dans le cadre de l'assainissement.
M. Dufour: Et les autres municipalités aussi ont cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cas des autres
communautés, l'obligation est la même.
M. Dufour: Mais les municipalités qui ont
des subventions pour faire leur programme d'immobilisations, elles n'ont
pas besoin de le soumettre au ministre de l'Environnement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison, cela existe
simplement dans le cas des trois communautés urbaines et les neuf
organismes de transport. Dans les autres cas, il n'y a pas d'obligation.
M. Dufour: Je ne vous cache pas que c'est surtout le ministre de
l'Environnement. Le transport, je suis au courant. Mais pourquoi ont-ils
exigé cela? C'était probablement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela doit être le
gouvernement précédent qui a fait cela.
M. Dufour: J'ai l'impression que cela remonte avant cela. La
confiance règne. Si c'est le gouvernement précédent, vous
pouvez me donner cela, je vais accepter cela les yeux fermés.
La Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe 1° est
adopté?
M. Dufour: Je suis convaincu que cela doit être à
cause des montants impliqués. Ils sont tellement importants et ils
peuvent mettre en cause d'autre chose. C'est la municipalité locale. Je
le sais pour y avoir été...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les montants impliqués sont
relativement moins importants.
M. Dufour: Mais il y a quelques millions quand même, mais
c'est entendu que si vous regardez Montréal, c'est à coup de
milliards, et la région de Québec c'est la même chose. La
région de l'Outaouais, c'est certainement dans les 300 000 000 $. C'est
beaucoup plus qu'une municipalité, c'est clair. Cela va pour ce
morceau-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1° est
adopté. J'appelle le paragraphe 2°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le paragraphe 2° ne fait que
supprimer la nécessité de l'approbation des programmes par le
gouvernement, parce que, en pratique, cette approbation ne peut jamais
être donnée en temps utile, c'est-à-dire avant le premier
exercice financier auquel s'applique le programme triennal. Donc, il en
résulte de façon pratique Illégalité sur
illégalité.
M. Dufour: Ce qu'on aurait pu suggérer, c'est de
s'organiser pour que le programme arrive à temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais de façon
pratique, il y a tellement de modifications, c'est tellement volumineux. Comme
ministre des Affaires municipales, dans certains cas, à en ratifier. La
première question que j'ai posée lorsque c'est arrivé sur
mon bureau, je m'apercevais que cela faisait six mois que la première
année du programme triennal était commencée: Est-ce que
cela vaut vraiment la peine que je "rubber-stamp" ce qui est déjà
en application? (17 h 30)
M. Dufour: Cela va pour ce paragraphe-là.
Le Président (M. Saint-Roch); Le paragraphe 2° est
adopté, j'appelle maintenant le paragraphe 3°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En contrepartie de l'aboiition de
l'approbation gouvernementale qui permet actuellement aux ministres des
Transports et de l'Environnement de se prononcer sur les projets
d'immobilisations qui pourraient entraîner de leur part le versement de
subventions, le paragraphe troisième prévoit que le
contrôle de ces ministres s'exercera désormais au moment où
l'immobilisation n'est plus un vague projet, mais un dossier concret,
c'est-à-dire au moment où l'organisme se propose d'en
décréter l'exécution. Ainsi, tout règlement
d'emprunt décrété à une immobilisation devra,
lorsqu'il est transmis au ministre des Affaires municipales en vue de son
approbation, être accompagné d'un écrit du ministre de
l'Environ-nement ou des Transports autorisant l'immobilisation, selon qu'elle
concerne l'assainissement des eaux ou le transport en commun. Avec ce
système, le programme triennal d'immobilisations redevient ce qu'il
était à l'origine, une simple prévision non contraignante.
Pour cette raison, le paragraphe troisième supprime la règle
selon laquelle tout emprunt ou engagement de crédit relatif à
l'immobilisation doit forcément être conforme au programme en
vigueur. C'est cette règle qui, combinée à l'approbation
tardive du programme par le gouvernement, provoque actuellement soit des
retards coûteux dans les travaux d'immobilisations, soit des
illégalités si les travaux commencent avant l'obtention de toutes
les approbations requises pour le programme et l'emprunt.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi obligez-vous la communauté ou la
commission de transports d'acquérir l'écrit... L'écrit,
c'est une approbation. En fait, une approbation... Non, c'est un écrit
du ministre de l'Environnement ou des Transports, autorisant ces
immobilisations. Le ministre des Affaires municipales pourrait, dans sa
procédure à lui, dire: Quand on a un projet d'emprunt concernant
des immobilisations, que ce soit pour les Transports ou pour l'Environnement,
de
s'assurer que tout est fait dans l'ordre. Mais là, vous pouvez le
faire sans qu'il y ait d'écrit quelque part, au point de vue
fonctionnement? Il y a des directives, par exemple, du Conseil du
trésor, ce n'est pas écrit dans une loi. Il y a des choses qui,
avant de passer... Je n'ai jamais fait partie de cela mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela n'a pas la même
force.
M. Dufour: Cela n'a pas la même force?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oh non! Une directive peut
toujours être modifiée facilement, contestée. On peut
passer outre. Lorsque c'est incorporé à une loi, l'obligation
ministérielle est d'appliquer la loi.
M. Dufour: S'il n'y a pas de... Excusez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut oublier une directive,
mais on ne peut pas oublier la loi.
M. Dufour: Ce n'est pas drôle en tout cas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela veut dire que, par cet article qui existait
avant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qui était beaucoup plus
large.
M. Dufour: Qui était plus large?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, parce que, avant,
c'était le plan triennal qu'il fallait approuver. Donc, on approuvait
les immobilisations que la municipalité ne faisait pas dans certains
cas.
M. Dufour: D'ailleurs, je vais vous donner mon opinion sur les
plans triennaux. C'est juste pour le "fun", entre vous et moi. Je vais vous
donner ma perception bien claire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En avez-vous déjà
fait?
M. Dufour: C'est vrai pour un an. C'est vrai, j'en a! fait. Je
suis convaincu que vous allez penser la même chose. Même au point
de vue gouvernemental, c'est vrai pour l'année qui vient. On pose des
gestes biens précis. Les éléments qui arrivent dans
l'année peuvent être jugés différemment
l'année suivante. Il faut qu'il y ait une latitude. C'est une indication
un peu où on va aller.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand vous préparez, comme
député maintenant, vos pians quinquennaux en matière de
voirie, le seul vrai élément - vous avez raison de le dire -
c'est !a première année. C'est l'année qui s'en vient.
M. Dufour: On ne le sait même pas. C'est vrai qu'on... Ce
n'est même pas cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que c'est plus proche de la
vérité que la deuxième, la troisième, la
quatrième ou la cinquième. La présence d'indices en
troisième, quatrième ou cinquième année vous permet
d'entreprendre des travaux de dézonage, de permission de
l'environnement, de libération de l'emprise.
M. Dufour: Cela permet d'avoir du rêve sur papier au moment
où on le propose. Mais c'est loin de se concrétiser dans les
faits. D'accord. Moi, je n'ai pas de plainte. Je n'ai rien qui me justifie de
ne pas accepter cet amendement, ni par son expérience ni par des
plaintes que j'aurais pu avoir. On va être d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 3° est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 9 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 10.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 10: "L'article 193 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans les seizième... "
Il s'agit d'un article de concordance avec les autres articles du
présent projet de loi qui accorde aux MRC le pouvoir d'utiliser la
tarification sans contrôle gouvernemental ni ministériel.
L'article 10 supprime la nécessité de l'approbation par le
gouvernement du critère que peut choisir la Commission de transport de
la communauté régionale de l'Outaouais pour la répartition
de son déficit. En effet, la commission bénéficie
déjà du droit d'utiliser la tarification. La Loi sur la
Communauté régionale de l'Outaouais fui suggère quatre
critères de répartition de ses déficits: le
kilométrage, la durée de service, la population et le potentiel
fiscal. Elle lui permet également de retenir tout autre critère,
de combiner plusieurs critères et de traiter différemment le
financement du déficit de ses divers services. Cela enlève
l'approbation du gouvernement.
M. Dufour: Pour une raison spéciale, cela
causait des problèmes ou si c'est parce que cela retardait la
décision ou...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Question d'autonomie.
M. Dufour: Même pas pour la première fois?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez, j'ai manqué la
question.
M. Dufour: Non, non, c'est correct. Moi, je trouve cela, qu'on
doit donner de l'autonomie municipale. Je vous l'ai dit, d'abord qu'on les
balise, je n'ai pas d'objection. Je trouve qu'on est vraiment, exactement, dans
la même ligne de pensée. Je pense que, oui, on ne peut pas les
traîner par la main tout le temps. Il faut qu'ils aient des
responsabilités et qu'ils puissent les jouer comme il faut. Mais
l'approbation du gouvernement qu'on enlève, est-ce que cela causait des
problèmes dans le fonctionnement des commissions de transport?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions à l'article 10?
M. Dufour: Je voulais demander seulement s'il y avait des
problèmes qui étaient causés par l'approbation du
gouvernement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De façon pratique, les
approbations viennent. Il n'y a pas de situation d'illégalité qui
sont causées ou portées à ma connaissance. Sauf qu'il
s'agit, comme je l'ai dit, d'une question d'harmonisation avec ce qui se passe
ailleurs, et d'autonomie.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
10 est adopté?
M. Dufour: Oui, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 11 concerne la
stabilisation de la quote-part d'une municipalité dotée d'un
rôle triennal, lorsque le critère de répartition des
dépenses intermunicipales est lié à la valeur
foncière ou locative. Dans ce cas-ci. II s'agit des dépenses de
la Communauté régionale de l'Outaouais et de sa commission de
transport, qui sont réparties en fonction du potentiel fiscal de chaque
municipalité.
M. Dufour: En fait, l'article 11, c'est exactement
apparenté aux autres qu'on a mis en suspens jusqu'à maintenant,
hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est parent avec les articles 1
et 5.
M. Dufour: Oui. C'est avec les MRC, par exemple. Au lieu de MRC,
c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cousins de deuxième ou
troisième génération.
M. Dufour: Ce sont les mêmes éléments qui
entrent en ligne de compte. On peut rencontrer... Non, eux, ils n'auront pas
cela. On peut rencontrer le fait que les grosses municipalités peuvent
s'astreindre assez rapidement à l'obligation des programmes ou des
évaluations triennales, et je pense bien qu'elles vont le faire, elles
ont le pouvoir de le faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qu'il y a une différence
fondamentale sur le plan de l'application à la CRO et aux MRC. Si la CRO
décide qu'il y a application du rôle triennal, cela s'applique
à tout le monde. Donc...
M. Dufour: C'est différent de la CUQ et de la CUM?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour les communautés
urbaines. Non, la CUQ, la CRO et la CUM. Lorsque la communauté urbaine
embarque, les municipalités embarquent. Donc, la problématique
soulevée tantôt, pour laquelle on avait mis en suspens ies
articles 1 et 5, ne s'applique pas au niveau...
M. Dufour: Oui, mais elles ne peuvent pas l'appliquer s'ils ne
sont pas d'accord. Autrement dit, que ce soit Gatineau... Si Gatineau y
trouvait son compte, et Hull...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord, cela va.
M. Dufour:... Aylmer a moins de grosseur, en fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le député est
parti!
M. Dufour: C'est astreint, et j'ai l'impression que c'est le
même phénomène qui pourrait s'appliquer à
Montréal et à Québec si... À Montréal, ce
sera obligatoire.
C'est parce qu'il ne faudrait pas s'arranger pour avoir... Cela aurait
été intéressant d'entendre parler les municipalités
régionales de comté là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne s'applique pas aux
municipalités régionales de comté.
M. Dufour: Non, non, mais c'est parce que si on applique un
régime... Non, je comprends...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elles auraient pu en parler
pareil.
M. Dufour: Mais disons-nous, par exemple, que la
Communauté régionale de l'Outaouais est aussi basée sur un
ensemble de municipalités dont...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme la CUQ.
M. Dufour:... les municipalités urbaines et à
caractère rural. La CUQ...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous préférez,
j'aime autant qu'on parle des communautés urbaines comme des
communautés urbaines, et des MRC comme des MRC. On a 95 MRC, trois
communautés urbaines.
M. Dufour: D'accord. Faisons la comparaison avec la CUQ,
d'abord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Cela ressemble un peu, au point de vue de... Bon.
J'ai lu hier ou aujourd'hui que la ville de Québec ne voulait pas
être traitée ou avoir à prendre des décisions
attachées à l'ensemble des autres municipalités. C'est une
question d'autonomie, comme on a dit tout à l'heure. Les arguments se
revirent vite!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous
suggéreriez...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... que vous êtes en accord
avec le fond de l'article que vous avez lu?
M. Dufour: Non, ce que je suggère, c'est surtout genre
interrogation. C'est comment, par rapport à cet article-là...
Parce que je sais qu'actuellement, la Communauté régionale de
l'Outaouais a certaines difficultés. Ils ont des ordres de grandeur de
difficultés de vivre ensemble, pour le moment? Je n'en sais pas plus que
ça, je ne suis pas plus au courant, je n'ai pas essayé non plus
d'avoir plus de détails ni d'informations, mais Je pense qu'il pourrait
y avoir de bonnes discussions par rapport à ça, que ce ne soit
pas nécessairement...
Je prends juste comme supposition que Hull, pour une raison ou pour une
autre, ou Gatineau décide qu'ils voudraient avoir des évaluations
triennales, que les autres ne veulent pas, ils n'ont pas nécessairement
la majorité, cela ne marche pas, qu'est-ce qui se passe?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: Cela pourrait faire un drôle de "party"!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La prudence pourrait nous
indiquer, pour le moment, d'adopter la suspension de !'artic!e, parce que nous
avons eu, et je vais être très candide, des pourparlers
également avec la CRO, depuis le début de la semaine? Avec la
CUQ, vous le comprendrez aisément aussi. Peut-être qu'avec la CUM,
cela est plus réglé. Mais ces pourparlers que nous avons eus
pourraient nous inciter à ajuster.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Malgré que, pour la CUM et la CUQ, c'est
imposé à l'ensemble.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au niveau de la CUM, c'est
imposé à l'ensemble, oui...
M. Dufour: Parce que c'est le même, le fait que les
autres...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... mais pas la CUQ, au moment
où on se parle.
M. Dufour: Non, c'est parce que le problème, je vais vous
dire comment je le voyais - cela peut peut-être vous aider à
trouver la solution, peut-être que vous l'avez déjà - c'est
qu'à la CRO, l'évaluation est obligatoire par la CRO. Cela fait
que si on permet d'avoir des régimes différents, on comprend tout
de suite la difficulté.
À la CUQ, c'est aussi un service d'évaluation globale. Je
ne vois pas comment on peut avoir un régime différent.
Pour la CUM, vous l'appliquez, parce que vous dites c'est global, ce
n'est pas partiel. Cela va. On va suspendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement
pour suspendre l'article 11?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je demande à mes assistants
de noter l'heure à laquelle vous ave2 prononcé ces propos, de
façon qu'on puisse s'en inspirer.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
L'article 11 est maintenant suspendu. J'appelle l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 12.
Le Président (M. Saint-Roch): Puis-je suggérer
qu'on procède paragraphe par paragraphe?
M. Dufour: Je pense que le fait qu'on l'a... Je vais essayer de
vous donner ma vision, parce qu'on en a discuté pas mal de
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, mêmes paragraphes.
M. Dufour: C'est que ce sont les mêmes
éléments. On dit "le critère", c'est ce qui restera en
suspens. Et il y avait l'autre élément soulevé dans
l'autre article...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'équilibre. M. Dufour:...
l'équilibre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Surtarification, sous-tarification
et les critères de...
M. Dufour: Si on trouve une réponse à un, on trouve
la réponse aux autres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'ensemble. Donc...
M. Dufour: On suspend. (17 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... il est suspendu.
Autrement dit, si on s'entend à un des endroits, on les applique
automatiquement à l'ensemble des articles.
M. Dufour: Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12, dans son
ensemble, est suspendu?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Suspendu.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, j'appelle l'article
13.
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 13 apporte une
modification similaire à celle qu'apporte l'article 11 quant au sens
à donner aux mots "potentiel fiscal" dans le cas d'une
municipalité dont le rôle est triennal. Ici, il s'agit des
municipalités membres de la Communauté urbaine de
Montréal.
Si vous me permettez...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... je pourrais peut-être
vous alerter sur un point. Toute la question que vous avez soulevée
à l'article 1 concernant les ajouts à l'occasion de l'application
du rôle triennal n'est pas incluse ici non plus. S'il fallait en venir
à la conclusion, à l'article 1, que l'on ajoute les ajouts ou les
soustractions, il faudrait faire l'équivalence en matière
d'équité pour que les ajouts et les soustractions se retrouvent
sur le plan des municipalités membres de la CUM. Je vous le signale pour
ne pas...
M. Dufour: C'est tout l'article 13. C'est cela que cela...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est tout l'article 13 qui
pourrait être affecté. C'est l'élément de similitude
que je retrouve avec l'article 1. Le problème de la médiane ne se
retrouve pas là, parce que tout le monde est sur le rôle triennal.
Mais le problème d'ajouts ou soustractions que vous avez soulevé
à l'article 1 se retrouve dans cet article.
M. Dufour: Alors, on le suspend.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement
pour suspendre l'article 13? J'appelle maintenant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que, en toute
équité, si on en arrive...
M. Dufour: Oui, oui, oui. Je pense que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... à une conclusion qu'on
traite ajouts et soustractions à l'article 1, il faudra les traiter ici
aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
J'appelle maintenant l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 14 accorde à la
Communauté urbaine de Montréal ce que l'article 12 accorde
à la Communauté régionale de l'Outaouais, soit le pouvoir
de répartir ses dépenses au moyen d'un mode de tarification.
M. Dufour: Même chose.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement
pour suspendre l'article 14. J'appelle maintenant l'article 15.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 15, quant au programme
triennal d'immobilisations de la Communauté urbaine de Montréal,
apporte les mêmes changements que ceux effectués par l'article 9
au sujet des programmes de la Communauté régionale de l'Outaouais
et de sa commission de transport. Il faut noter toutefois que, dans le cas de
la Communauté urbaine de Montréal, l'échéance de
transmission des programmes aux ministres intéressés n'a pas
besoin
d'être changée, elle est déjà fixée au
31 octobre précédant le début de l'application du
programme.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 16. Dans l'esprit de la
tarification, l'article 16 étend à la Société de
transport de la Communauté urbaine de Montréal toutes les
possibilités qu'a actuellement la Commission de transport de la
Communauté régionale de l'Outaouais. Quant à la
façon de répartir ses déficits, ces possibilités
ont été mentionnées lors de l'étude de l'article
10.
M. Dufour: Actuellement, la Commission de transport,
répartit les dépenses juste avec un critère ou avec
plusieurs critères?
Le Préskient (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Strictement sur la base du
potentiel fiscal de la CUM.
M. Dufour: C'est un changement majeur, par rapport à ce
qu'on introduit. Parce que "kilomètres" cela veut dire que cela pourrait
changer curieusement les coûts. Les "kilomètres parcourus" cela
pourrait s'appliquer aussi même au métro, ces
choses-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Quand on part de Longueuil, par exemple, avec le
métro - je pose la question - c'est dans un autre territoire. Je ne
connais pas cela, je pose des questions pour essayer de m'informer. On part de
Longueuil avec le métro qui appartient à la Société
de transport de Montréal. En principe, il y a un kilométrage
lorsqu'il circule chez le voisin?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Cela pourrait permettre à la
société de faire payer un montant pour cette raison. Cela
pourrait dire: II y a tant d'heures, il y a de la population.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que le pouvoir
octroyé par l'article 16 n'est pas balisé dans le sens
d'interdire ce que vous évoquez.
M. Dufour: Je ne dois pas soulever quelque chose que vous n'avez
pas vu, jamais je croirai. Je n'ai pas découvert la Lune, ni
l'Amérique. Est-ce que cette façon de procéder a
été discutée à fa table
Québec-municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Est-ce qu'il y avait des représentants de
Longueuil à la table?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Est-ce que votre collègue des Transports est au
courant de cet article?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II siège au Conseil des
ministres.
M. Dufour: Oui, mais cela a-t-il passé vite ou pas
vite?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela a pris le temps
nécessaire, sans commettre d'abus.
M. Dufour: Cela veut dire quand même que vis-à-vis
de l'ensemble des municipalités - on parle de Longueuil, j'ai
particularisé mon intervention - iI est possible que la
société de transport pourrait aller plus loin. Par exemple, on
parle des trains. Il va y avoir une société. Ils vont circuler
d'une place à l'autre. On pourrait, en élargissant cet article,
penser que celui ou celle qui utilise pendant un certain temps, dans un
territoire donné, pourrait être appelé à contribuer.
J'ai l'impression que cela pourrait avoir beaucoup d'impact dans l'application
réelle des faits.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut le suspendre pour le
moment.
M. Dufour: Je ne vous dis pas de le faire ou de ne pas le faire.
Dans ce cas-là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous avouerai que nous avons eu
des représentations assez vives de la part de certains intervenants,
quant au libellé de cet article...
M. Dufour: Je vais vous avouer honnêtement que je m'en suis
rendu compte, en discutant avec vous...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas de cachette à
vous faire. Je vous dirai que je veux donner le temps à l'Opposition
également de vérifier les applications. Mais les applications que
vous avez évoquées ne sont pas nécessairement contraires
au libellé...
M. Dufour: Pas farfelu, comme on dirait, comme diraient nos
collègues: Ce n'est pas farfelu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...du texte de loi. Étant
donné que nous avons suspendu d'autres articles, dans les circonstances,
on pourrait...
Le Président (M. Sainf-Roch): II y a consentement pour
suspendre l'article 16. J'appelle l'article 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 17. M. le
Président, comme l'article 15 l'a fait dans le cas du programme triennal
d'immobilisations de la Communauté urbaine de Montréal, l'article
17 supprime la nécessité de l'approbation par le gouvernement du
programme de la Société de transport de la Communauté
urbaine de Montréal.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 17 étant
adopté, j'appelle l'article 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux être certain que je
suis au bon endroit.
M. Dufour: Vous n'avez pas besoin de donner d'explication. Si
vous suspendez ou si vous complétez la séance avec cet article,
je vais vous donner mon accord. Vu l'heure, on pourrait suspendre
jusqu'à 20 heures.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux être certain que je
donne le mien aussi. Le député...
M. Dufour: Oui, oui, jamais je croirai qu'il ne sera pas d'accord
avec votre propre loi. Voyons!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez vu, à certains
endroits, on apporte des modifications.
M. Dufour: Oui, mais à l'article 18, c'est: "Lorsqu'il est
transmis au ministre des Affaires municipales, tout règlement d'emprunt
de la société relatif à des immobilisations en
matière de transport en commun doit, pour être approuvé,
être accompagné d'un écrit du ministre..."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. M. Dufour: Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 18 est
adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu de l'entente,
on...
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, sur ceci, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise à 20 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi
90, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les
finances des municipalités et des organismes inîermunicipaux. Au
moment de notre suspension, nous en étions à l'article 19. M. le
ministre.
Loi sur la Communauté urbaine de
Québec
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, vous me
permettrez avant d'aborder l'article 19 d'indiquer à l'Opposition que
nous nous étions engages à déposer une liste d'amendements
dès 20 heures. Nous obtiendrons les photocopies d'ici une dizaine de
minutes. Aussitôt que les photocopies seront disponibles, nous vous en
ferons part, tout en vous indiquant cependant que les amendements ne touchent
pas les articles qu'on a déjà vus, qui ont été
suspendus, etc., parce que vous aurez compris qu'entre 18 et 20 heures, le
travail n'a pu être effectué sur ces dits articles.
Quant à l'article 19, M. le Président, il fait pour les
municipalités membres de la Communauté urbaine de Québec
dotées d'un rôle triennal ce que les articles 11 et 13 ont fait
pour les municipalités faisant partie des deux autres communautés
concernant la notion de potentiel fiscal, il y a la question, je
préviens immédiatement l'Opposition...
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...des avis et des retraits, que
si on adopte pour les autres, cela devrait être inclus à cet
article. Dans ies circonstances, il y a ce point-là. S'il y a d'autres
points, je suis disponible pour en discuter immédiatement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'ai l'impression que c'est pratiquement une copie conforme
peut-être avec des renvois qui pourraient ne pas être les
mêmes articles, mais cela tourne exactement au même titre que les
autres articles qu'on a mis en suspens. Par exemple, en ce qui concerne la
question du rôle triennal, la répartition des dépenses, et
je pense aussi qu'il y a l'autre élément qu'on va voir en cours
de route pour savoir si la communauté urbaine, tel que le
demandait la ville de Québec, va avoir préséance
concernant le rôle triennal ou non à son assujettissement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et voilà!
M. Dufour: C'était un point important, je pense.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
M. Dufour: On pourrait peut-être le suspendre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: En attendant qu'on puisse aller...
Le Président (M. Saint-Roch): Vu qui! y a consentement,
l'article 19 est maintenant suspendu. J'appelle l'article 20.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 20 est exactement au
même effet que l'article 9 quant aux programmes triennaux
d'immobilisations de la Communauté urbaine de Québec et de sa
commission de transport: prolongation de délai de transmission,
abolition de l'approbation gouvernementale, intervention des ministres de
l'Environnement et des Transports à l'étape du règlement
d'emprunt.
M. Dufour: Juste dans l'article où on dit: "Sur preuve
suffisante que la communauté est dans l'impossibilité en fait
d'adopter et de transmettre...", que je sache, il y a toujours eu preuve
suffisante. C'est vraiment des mots qui n'ajoutent rien. C'est une
précaution, mais dans les faits... Je pense aussi, vous comprenez...
C'est dans la cinquième ligne.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, au milieu du paragraphe.
M. Dufour: "Sur preuve suffisante que la communauté est
dans l'impossibilité en fait d'adopter et de transmettre un
programme...", de mémoire, je n'ai jamais eu connaissance qu'il n'y
avait pas de preuve suffisante pour retarder le dépôt.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme vous l'indiquez, c'est parce
qu'il y avait preuve suffisante que les ministres qui se sont
succédé ont toujours accordé les délais. Mais
j'imagine que, si un ministre était confronté à un dossier
où il n'y avait pas preuve suffisante, il n'accorderait pas de
délai.
M. Dufour: Je ne vois pas. Je verrais mal, je trouverais curieux
que le ministre puisse se positionner vis-à-vis d'un organisme comme la
Communauté urbaine de Québec, et dire: Vous
n'êtes pas correct, vous les déclarez en dehors des
délais. Cela me semblerait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre a l'obligation de
vérifier s'i! y a preuve suffisante.
M. Dufour: Mais, comme par hasard, le ministre trouve toujours
qu'il y a preuve suffisante.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est sans doute parce que les
communautés ont Ses preuves suffisantes.
M. Dufour: D'accord. Pour le premier paragraphe, cela va. Le
deuxième...
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le premier paragraphe
est adopté. Le deuxième?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le
troisième?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 20 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
21, tout comme l'article 16 l'a fait dans le cas de la STCUM, donne à la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec toutes
les possibilités qu'a actuellement la CTCRO en matière de
répartition des déficits, compte tenu de l'article 10 qui a
supprimé la nécessité de l'approbation gouvernementale,
lorsque la commission choisit un critère de répartition non
énuméré dans la loi.
M. Dufour: C'est très clair. Ce sont seulement les
municipalités faisant partie de la commission de transport qui sont
incluses dans cet article. Quand on dit que le déficit est
réparti entre Ses municipalités mentionnées à
l'annexe B, en fonction du nombre de kilomètres parcourus, les
municipalités mentionnées à l'annexe B sont seulement
celles couvertes par Sa commission et qui sont partie prenante de la commission
de transport. Est-ce que c'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux vérifier s'il n'y a
pas de municipalités extérieures.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La réponse est positive
avec explications. Il s'agit des mêmes municipalités, à
l'exception de deux. Plutôt que d'en ajouter, il y en a deux
supplémentaires, qui sont membres de la communauté et qui ne sont
pas visées à l'annexe B. Il s'agit des municipalités de
Val-Bélair et de Saint-Augustin-de-Desmaures.
M. Dufour: C'est ça. Autrement dit, la commission de
transport ne couvre pas nécessairement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'ensemble.
M. Dufour:... l'ensemble du territoire de la Communauté
urbaine de Québec.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Elle le couvre ou elle ne le couvre pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle ne le couvre pas.
M. Dufour: Donc, il y a deux municipalités qui sont
exclues et qui ne sont pas astreintes à cet article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Dufour: Pouvez-vous me dire si l'ensemble des
municipalités sont d'accord sur cette approche? Est-ce que c'est
à la demande des municipalités ou si c'est juste une question de
concordance ou...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II semble que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... la réponse à
votre question soit négative.
M. Dufour: Donc, les municipalités ne se sont pas
entendues entre elles pour faire cette demande?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Encore une fois, je crois que ma
perception est bonne si je vous disais que les comités techniques
avaient dégagé des ententes mais, lorsque les rapports des
comités techniques ont gradué jusqu'au monde politique, il n'y
avait pas d'entente.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Donc, vous m'Informez qu'il n'y a pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous voulez prendre le temps de
vérifier quel est l'état du consensus, je suis prêt
à suspendre.
M. Dufour: Non, je pense que vous avez l'air de le
posséder mieux que moi. Au moment où je pose la question, est-ce
qu'il y a plusieurs municipalités qui sont en désaccord avec
cette approche?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il y en a au moins une
importante.
M. Dufour: Comme j'ai l'impression qu'on ne pourra pas passer
à travers, même avec la meilleure volonté du monde,
ça ne se fera pas ce soir. On pourrait peut-être le laisser en
suspens quitte à prendre certaines informations concernant cette
éventualité ou cette probabilité. J'admets, par exemple,
que c'est plus circonscrit que dans l'autre cas tout à l'heure qu'on a
suspendu pour la région de Montréal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est plus limitatif parce qu'on
se réfère à une annexe où il y a des descriptions,
des noms de municipalités, etc.
M. Dufour: Et, de plus, les critères sont plus
circonscrits. Si on fait la comparaison, c'est que l'autre avait plus que
ça. Il y avait la population, le potentiel fiscal, le nombre de
kilomètres, le nombre d'heures et, de plus, on ajoutait tous les autres
critères possibles et imaginables.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme on vous l'indique, le
consensus n'est pas complet.
M. Dufour: Mais vous étiez prêt à passer
au-dessus du consensus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'étais prêt à
en discuter.
M. Dufour: Vu qu'il est dans la loi, supposons que je ne pose pas
de questions et que je dis adopté, qu'est-ce que vous faites?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On dit qu'on a eu le concours de
l'Opposition. Quand vous l'offrez, il faut le mentionner.
M. Dufour: On va continuer.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 21 est
suspendu?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 21
étant suspendu, j'appelle maintenant l'article 22?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Cet
article donne à la Communauté urbaine de Québec ce que les
articles 12 et 14 ont déjà donné aux deux autres
communautés, soit le pouvoir d'utiliser un mode de tarification pour
répartir tout ou partie de ses dépenses entre les
municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si je me souviens bien, pour la répartition des
dépenses à la Communauté urbaine de Québec, il y a
des majorités qui ne sont pas nécessairement les mêmes que
pour les municipalités régionales de comté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
M. Dufour: Est-ce que vous avez eu des représentations sur
cette mesure que vous proposez actuellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, selon lesquelles, lorsqu'on
donne à une communauté urbaine des pouvoirs de tarification, on
attaque de façon assez directe le principe de l'autonomie municipale en
matière de fiscalité municipale.
M. Dufour: Nonobstant ce qui est contenu dans ce projet de loi,
vous êtes prêt à procéder tout de même de cette
façon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il y avait unanimité chez
les parlementaires, nous considérerions de procéder. S'il n'y
avait pas unanimité, nous considérerions de
reconsidérer.
M. Dufour: Normalement, quand on a des amendements ou des
propositions où il n'y a pas unanimité, je ne vous cache pas que
c'est difficile de se faire une idée pour l'Opposition.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous le dis, on a, avec les
municipalités, testé le terrain, si je peux utiliser
l'expression, et nous faisons un peu la même chose. Vous testez le
gouvernement, nous testons l'Opposition.
M. Dufour: C'est ça. C'est parce qu'on avait tout à
l'heure, au début de la commission, proposé qu'on entende des
intervenants. Je me rends compte, par rapport à certains articles, que
cela aurait été intéressant de savoir leur point de
vue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous le donne
spécifiquement. Le point de vue d'une des parties et la plus importante
qui n'était pas d'accord est un point de vue basé sur le principe
de l'autonomie municipale. L'argumentation était très simple.
Lorsque vous donnez à des gouvernements supramunicipaux, où les
gens ne siègent pas directement élus, des pouvoirs en
matière de tarification, leur argumentation est qu'à ce
moment-là, vous portez atteinte à l'autonomie municipale en
matière de fiscalité municipale. (20 h 30)
M. Dufour: Je pense que ça va plus loin que ça.
C'est ça le problème. Je me souviens, par exemple, quand les
municipalités régionales de comté ont été
mises en place, il y avait des balises qu'on n'avait pas, ils sont en train de
se corriger un peu, la question de la représentativité et le
reste. Je me souviens qu'un des arguments, c'est évident qu'à ce
moment-là, j'étais plutôt comme maire que comme
député, où je prétendais qu'un jour il serait
possible que les communautés pourraient finir par décider qui
serait maire d'une municipalité, juste par des décisions qui
pourraient se prendre par l'ensemble où la municipalité ne serait
pas partie prenante.
Cela pourrait avoir de l'influence. Peut-être que j'ai
exagéré en disant qu'ils vont choisir, mais ils pourraient
influencer de façon assez forte les résultats, et c'est pour cela
que vis-à-vis de cet article, comme c'est un organisme régional
qui a des pouvoirs tout de même limités... Mais on a vécu
depuis trois ans un certain nombre de phénomènes dans la
région de Québec, qui, à mes yeux, semblaient surprenants,
dans le sens que Québec, capitale nationale, c'est un point important
dans mon esprit. Deuxièmement, et il faut faire attention à cela,
si on affaiblit la partie centrale, on ne renforce pas nécessairement
les parties autour. C'est le jeu d'équilibre. Je ne vous cache pas que,
dans certaines décisions, j'étais un peu beaucoup pris par ces
choses, dans le sens qu'il faut essayer que tout le monde en tire son
bénéfice dans toutes les décisions qu'on prend. C'est
important de le faire. Mais on n'a pas le droit, par des jeux politiques, dans
mon esprit, c'est là que je dépasse la politique avec un petit
"p", on ne peut permettre que les règles du jeu se défassent en
cours de route. Parce que c'est une région importante, la région
de Québec.
D'ailleurs on a fait des démonstrations assez importantes, je ne
dis pas qu'on a eu des échos très forts au point de vue de la
population, mais je pense que le discours qu'on tenait, à ce
moment-là, basé sur de l'expérience comme du jugement ou
du gros bon sens, voulait que, oui, à Québec il y a un
élément central qui s'appelle la capitale nationale. Et sans lui
donner tous les pouvoirs, c'est bien clair. Mais est-ce qu'on peut permettre,
comme législateurs, qu'on fasse atteinte régulièrement
à ses pouvoirs? Parce qu'elle a un rôle assez grand à
jouer. On a peut-être accepté en partie que des montants soient
donnés par le gouvernement, indexés chaque année, mais ce
n'est pas tout. On ne peut par acheter tous les problèmes avec de
l'argent. Je pense qu'il y a bien d'autres phénomènes qu'on peut
examiner dans un milieu qui se produit qu'en dehors des montants disponibles.
Il
y a la question des pouvoirs, de l'autorité, des relations que
Québec est obligé de tenir avec les autres, le rôle central
qu'on veut lui faire jouer. Ceia prend une volonté gouvernementale pour
le maintenir.
Dans cette question, je vous dis, je suis un peu prudent par rapport
à ça. La décision est peut-être bonne, mais comme je
n'ai entendu aucun intervenant par rapport à cela... J'en ai entendu sur
des questions bien précises. Je ne vous cache pas que je n'ai pas eu le
temps d'alier chercher - et vous comprenez pourquoi - toute l'information sur
chaque point.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai l'impression que vous avez
entendu au moins un intervenant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: II serait peut-être surprenant de vous dire que,
même si je n'entends pas d'intervenants, je ne suis pas ici pour
prétendre que je suis plus que ce que je suis, mais j'ai eu l'occasion
de travailler pas mai à des choses de ce genre. Il faut toujours bien
admettre que mes 22 ans dans le domaine municipal ne me laissent pas
étranger à tout de qui se passe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais vous êtes certain que
vous n'avez pas parlé à un des intervenants, parce que les
arguments...
M. Dufour: II y un point sur lequel j'ai parlé avec un
intervenant où quelqu'un ne voulait pas être assujetti au pouvoir
des autres, mais pas nécessairement dans cet article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut le suspendre, parce que je
trouve que i'argument que vous nous présentez, joint à l'argument
qu'un membre important du territoire m'a également
présenté, m'indique de faire une autre vérification avant
d'aller de l'avant.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement
pour suspendre l'article 22?
M. Dufour: L'article 22, 252. 1, 252. 2. Et 252. 3, c'est une
autre affaire. J'imagine que cela va se recouper.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a la question, je ne l'ai pas
soulevée, je pense que la même question s'applique quant à
l'application d'une loi, malgré toute disposition d'une loi
générale ou spéciale, j'imagine que vous avez les
même remarques que vous aviez.
M. Dufour: Mêmes remarques. On suspend.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 252. 2 est
suspendu. L'article 252. 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a toute la question du
singulier. Je pense, encore une fois, qu'il s'agit de suspendre en fonction de
la même façon dont on l'avait fait tantôt. Ce sont les
mêmes...
M. Dufour: Ce n'est pas la même phraséologie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais le critère est
encore au singulier.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 252. 3 est
suspendu?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 252. 4.
M. Dufour: C'est Sa permission que, si les instruments, qui sont
établis pour fixer des tarifs ou des taux, ne peuvent pas remplir leur
fonction, on peut établir par règlement des coûts qui
pourraient être payés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. Tantôt, nous
avions réglé pour celui-là.
M. Dufour: Et on le règle encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bon.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 252. 4 est
adopté. L'article 252. 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était la question de la
loi générale et spéciale.
M. Dufour: Toujours en suspens par rapport au reste.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 252. 5
étant suspendu, l'article 22 est maintenant suspendu pour le
résiduel. J'appelle l'article 23.
Loi sur les corporations municipales et
intermunicipaies de transport
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
de la Loi sur les corporations municipales et intermunicipales de transport.
À l'article 23, le paragraphe 1° fait pour une corporation
intermunicipale de transport ce que l'article 10 a déjà fait pour
la CTCRO. Il supprime donc l'obligation pour l'organisme d'obtenir
l'approbation du gouvernement lorsqu'il choisit un critère de
répartition de son déficit qui n'est pas déjà
énuméré dans la loi. Le paragraphe 2°, quant à
lui, concorde avec l'article 5. Déjà, la
Loi sur les corporations municipales et intermunicipales de transport
renvoie à la notion d'évaluation uniformisée des
biens-fonds Imposables contenue au Code municipal. Le paragraphe 2° de
l'article 3 fait en sorte que ce renvoi couvre également le sens
spécial qu'a cette notion dans le cas où la municipalité a
un rôle triennal.
M. Dufour: Le point que je voudrais soulever, M. le
Président, c'est que, dans les corporations de transport, le nombre de
vote n'est pas nécessairement réparti également. Ce n'est
pas une municipalité, un vote. Et c'est rare qu'une municipalité
possède la majorité. Le fait d'enlever l'approbation
gouvernementale, cela peut amener des discussions assez importantes entre les
intervenants. Par exemple, quand on vient pour payer les paiements des
déficits, on répartit sur certains critères. Il pourrait y
avoir un, deux ou trois intervenants, selon la société de
transport, qui pourraient s'entendre et choisir un critère qui les
avantagerait. Et du fait que le gouvernement ne serait pas partie prenante, on
pourrait se faire organiser. Je peux vous donner des exemples qu'on a
vécus. Par exemple, une société de transport où il
y a deux, quatre ou cinq votes, deux municipalités s'entendent, passent
les critères qu'elles veulent, et, à ce moment-là, j'ai
l'impression que, si on n'a pas l'approbation gouvernementale, ce serait de
nature à changer les règles du jeu trop fortement et cela
pourrait amener des problèmes plus grands que la règle
d'autonomie qu'on veut bien se donner dans ce cas-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aurais tendance
immédiatement à vous dire que vous avez raison, mais je vais vous
demander de le suspendre parce qu'on veut vérifier s'il n'y a pas des
articles de concordance qui sont affectés sur le plan de...
M. Dufour: Voyez vous, je n'ai pas écouté
personne...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: ...parce que j'ai justement l'expérience de
cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan de la pratique, cela
dénote une expérience qui...
M. Dufour: C'est bien clair.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...vaut la peine d'être
scrutée.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 23 est
maintenant suspendu. J'appelle l'article 24.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on avait fini les
remarques sur l'article 23, par exemple? Je veux m'assurer qu'on vérifie
l'ensemble des remarques. Cela va?
M. Dufour: Oui. C'est vraiment ce que j'ai soulevé tout
à l'heure.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 23 est suspendu,
j'appelle l'article 24.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
24. Le paragraphe 1° de cet article harmonise le processus d'approbation du
programme triennal d'immobilisations d'une corporation intermunicipale de
transport et la procédure d'approbation du budget d'une telle
corporation. Comme !e budget, le programme devra dorénavant être
approuvé par les deux tiers des municipalités, membres de la
corporation, plutôt que par l'ensemble de celles-ci. Outre une
modification de concordance avec le paragraphe 1°, les paragraphes 2°
à 4° de l'article 24 apportent quant au programme triennal
d'immobilisations d'une corporation intermunicipale de transport des
modifications équivalentes à celles déjà
apportées par d'autres articles du présent projet de loi:
prolongation du délai de transmission du programme, abolition de
l'approbation gouvernementale, intervention du ministre des Transports à
l'étape du règlement d'emprunt.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que vous avez fait des simulations concernant
les deux tiers des municipalités? Qu'est-ce que ça
représente au point de vue pratique? Parce que si on parle des deux
tiers des municipalités, est-ce que ça veut dire les
municipalités représentées par des votes au lieu de...
Pour les municipalités, il y a deux sortes de représentations.
Les compagnies de transport, non les corporations de transport, c'est mieux que
compagnies, qui sont représentées par des municipalités
qui, elles, possèdent un certain nombre de votes. C'est en proportion de
la municipalité, mais pas en proportion de l'entité comme telle.
Je suppose, par exemple, trois municipalités faisant partie d'une
corporation. Je fais allusion justement à la CITS, la Corporation
intermunicipale de transport du Saguenay. Si on prend les deux tiers des
municipalités, c'est deux municipalités sur trois. Mais si on
prend les deux tiers des votes, cela ne marche pas. Cela prend plus de deux
municipalités sur trois. Sur la municipalité de La Baie, ils
peuvent avoir une majorité.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le minis-
tre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il y a deux points que je vous
soulèverais. Présentement, vous pouvez, avec les deux tiers des
municipalités, approuver le budget. La règle de
l'unanimité pourrait permettre de bloquer ce qu'on appelle le plan
triennal d'immobilisations, et, tantôt, je ne veux pas vous rappeler
certains propos que vous avez tenus quant aux plans triennaux
d'immobilisations, mais à part de la première année, vous
avez insisté que les autres années étaient là
à titre indicatif, si je peux remémorer ce que vous avez dit.
Donc, si on peut approuver un budget avec les deux tiers des
municipalités, je pense que ce serait souhaitable que, sur un plan
triennal d'immobilisations qui est beaucoup moins engageant qu'un budget, on
applique une règle qui ne soit pas plus exigeante et qui soit un peu
similaire.
M. Dufour: Parce que si on parle des deux tiers des
municipalités, il y a des municipalités qui sont
représentées par des votes. Par exemple, je vais juste vous
parler de la Communauté régionale de l'Outaouais où il y a
19 municipalités, donc 19 votes. On pourrait dire que les deux tiers des
municipalités, ce sont les deux tiers des 19, mais si on regarde au
point de vue représentation, c'est que les villes de Gatineau et Hull
ont chacune quatre représentants. Si on parle des deux tiers des
municipalités, est-ce que c'est aussi les deux tiers des votes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. La loi est claire. La loi
exige deux tiers des municipalités pour approuver le budget. Et je pense
que l'élément le plus important, le plus crucial, c'est le
budget. Je verrais mal qu'on soit plus exigeant pour l'approbation d'un plan
triennal d'immobilisations qu'on ne l'est pour le budget finalement. C'est un
peu un non-sens. Je ne serais pas prêt à rouvrir et à
discuter à savoir si on devrait s'en aller sur deux tiers de la
population, etc., mais ce n'est pas là le sens...
M. Dufour: C'est parce que je voulais m'assurer que les deux
tiers des municipalités voulaient bien dire ça. Il arrive parfois
qu'on puisse dire, oui, pour les deux tiers des municipalités, mais il y
a une extension en disant que c'est vrai, mais ça peut être les
deux tiers des votes aussi, et cela aurait pu être un
élément. Cela dépend de ce que vous vouliez avoir et ce
que vous aviez dans l'idée de mettre dans l'article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voulais simplifier et
harmoniser.
M. Dufour: Et quand vous avez simulé, est-ce qu'il y a
beaucoup de problèmes majeurs en application?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ni problème majeur en
application ni réaction négative du milieu.
M. Dufour: Cela va pour ce morceau-là. Le 3°,
ça va. 4°...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le paragraphe
1° est adopté? Paragraphe 2°?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
3°?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Paragraphe
4°?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Alors, est-ce
que l'ensemble de l'article 24 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 25. (20 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président. L'article
25 concorde avec le premier paragraphe de l'article 24 que nous venons
d'adopter. Toute modification au programme triennal d'immobilisations original
d'une corporation intermunicipale de transport doit être approuvée
par ies deux tiers des municipalités membres de la corporation et non
par toutes celles-ci.
M. Dufour: Ça va. Adopté!
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 26 harmonise la
procédure d'approbation des emprunts d'une corporation intermunicipale
de transport et celle qui s'applique au budget et au programme triennal
d'immobilisations d'une telle corporation, il suffit que les deux tiers des
municipalités approuvent l'emprunt plutôt que toutes celles-ci.
L'article 26 supprime par ailleurs la notion fautive d'un emprunt relatif
à une dépense non prévue au budget ou au budget
supplémentaire car un tel emprunt représenterait une
consolidation de dette, ce qui est illégal. De plus, cet article
supprime un renvoi à six alinéas qui n'existent plus.
M. Dufour: Dans l'article 20 sur la Corn-
munauté urbaine de Québec, cet article de loi...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... Il n'y a aucun droit de veto qui peut s'exercer
à travers cela. Parce que, là, l'emprunt, par règlement
par le conseil des deux tiers des municipalités. Toutes les
municipalités... il y a des changements. Est-ce que ce sont des
changements qui sont apportés par rapport à ce qu'il y avait
avant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le premier alinéa de
l'article 94 demeure le même. Il se lisait et il se lit toujours comme
suit: "La corporation peut, avec l'approbation du ministre des Affaires
municipales, décréter par règlement un emprunt par
billets, obligations ou autres titres et le contractor aux conditions
approuvées par lui. Le terme de cet emprunt ne peut excéder 50
ans. " Cela, ça reste et ça demeure. Le paragraphe 2°, qui se
lisait comme suit, va être remplacé par ce que je vous lirai
après avoir lu ce que je lis présentement.
Tout emprunt relatif à une dépense non prévue au
budget ou au budget supplémentaire de la corporation doit être
adopté, par règlement, par le conseil de chaque
municipalité dont le territoire est soumis à sa juridiction. Les
troisième, quatrième, cinquième, sixième,
septième et huitième alinéas de l'article 89 s'appliquent,
mutatis mutandis, à cet emprunt. " On oublie ce paragraphe et on le
remplace par ce qui suit: "Tout emprunt doit être approuvé, par
règlement, par le conseil des deux tiers des municipalités dont
le territoire est soumis à la compétence de la corporation. " En
ce qui concerne les troisième, quatrième, cinquième,
sixième, septième et huitième alinéas, vous aurez
compris qu'on supprime des renvois à des alinéas qui n'existent
plus. Donc, je ne pense pas qu'on puisse s'opposer à une telle
suppression. Quant au reste, c'est !a règle de l'unanimité qui
est modifiée par la règle des deux tiers.
M. Dufour: C'est un changement assez majeur. Vous en avez
discuté, j'imagine, avec les intervenants?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le projet de loi a
été soumis aux intervenants, et nous n'avons pas eu d'écho
négatif sur cet article, ni de la communauté, ni des membres de
la communauté. On m'indique que, si on ne modifie pas l'article, cela
leur permet d'emprunter pour des dépenses courantes.
M. Dufour: D'accord. Je comprends qu'on pourrait, c'est encore
là. Cela prend l'approbation du ministre pour emprunter par billets,
obligations. Cela, ce n'est pas changé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, cela, ça demeure.
M. Dufour: "... décréter par règlement un
emprunt par billets, obligations ou autres titres et le contracter aux
conditions approuvées par lui". Cela, ça pourrait être pour
des affaires courantes quand c'est une dépense non prévue au
budget, etc. Le règlement qu'on approuve actuellement peut couvrir tout
cela, tout emprunt. Donc, cela peut être des emprunts pour
dépenses courantes, dépenses de nature capitale, ces
dépenses pour des déficits, pour couvrir des déficits.
C'est tout emprunt, cela couvre toutes ces possibilités. "... doit
être approuvé, par règlement, par le conseil des deux tiers
des municipalités... "
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut que ce soit prévu
au budget, avec la modification que nous apportons. Tandis que le
libellé antécédent permettait des emprunts pour des
dépenses non prévues au budget. On enlève, on retire cet
aspect.
M. Dufour: Comme on revient à la règle des deux
tiers au lieu de 100 %, il doit y avoir une raison. Il y a eu certainement,
dans le passé, des problèmes insolubles par rapport à
cette question? Est-ce que, dans vos analyses que vous avez, cela a
bloqué ou cela a arrêté des décisions excessivement
importantes pour le bien de la communauté?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit qu'effectivement, dans
certains cas, cela a complètement paralysé le fonctionnement.
M. Dufour: J'ai toujours entendu un maire de la communauté
urbaine qui disait que, dans des questions importantes où on ne
s'entendait pas, parfois, on était mieux de ne pas prendre de
décision plutôt qu'en prendre une qui va à rencontre...
Cela veut dire que cette philosophie, d'après ce que vous me dites,
serait complètement changée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne vous dis pas que sa
philosophie est complètement changée. Je vous dirai que le projet
de loi, le texte, a été soumis à l'ensemble des
intervenants et que, cet article, lorsque nous l'avons révisé
avec les intervenants - autant je vous le dis lorsqu'il y a eu des remarques
défavorables et je ne vous demande pas de me croire, si vous voulez
prendre le temps d'aller vérifier, vous pouvez le faire aussi - je n'ai
pas eu d'aucuns des intervenants des remarques défavorables. Autrement
dit, ils semblaient satisfaits du libellé
de l'article.
M. Dufour: Dans les MRC, c'est les deux tiers aussi ou 90 %? Il y
a deux raisons, je pense, dans les MRC. Quand vient le temps d'approuver des
emprunts, il n'y a pas double possibilité?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les MRC, il s'agit de la
règle générale d'une majorité simple, sauf si les
lettres patentes prévoient une autre façon de
procéder.
M. Dufour: Mais il y a des endroits où on parle de 90
%.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui! Parce que les lettres
patentes prévoient 90 %.
M. Dufour: Pas dans la loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce n'est pas dans la loi. Je
peux revérifier.
M. Dufour: Ce n'est pas trop sûr. Je ne suis pas trop
sûr de ce que vous avancez. Il me semble que ma mémoire ne me
jouera pas de tour là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le contentieux le
revérifie, mais il ne semble pas ébranlé.
M. Dufour: Je pense que c'est la loi 88. Le Président (M.
Saint-Roch): 88. M. Dufour: De douce mémoire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que c'est le rapport
Parizeau qui parle de 90 %.
M. Dufour: Peut-être mais je me souviens, par exemple,
qu'on a amplement discuté de la loi 88 qui était arrivée
prématurée, elle avait seulement 13 articles. On l'a
accouchée à 54 articles. Cela veut dire qu'on l'a bonifiée
quelque part en cours de route.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'important, c'est
l'accouchement.
M. Dufour: C'est cela. Mais le médecin n'a pas pu mettre
son nom sur l'accouchement. Le père n'a pas pu mettre son nom.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On baptise rarement l'enfant du
nom du docteur qui a accouché.
M. Dufour: J'aurais pu être le père, père et
maire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Plus souvent du nom du
père.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Voulez-vous qu'on le suspende pour le moment? Je vais
regarder si cela correspond. Ce n'est pas un gros problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La suspension, je veux
vérifier. Sous réserve des vérifications que j'effectue
pour les MRC ou sous réserve de quoi? Qu'on s'entende.
M. Dufour: Bien moi, ce serait sous réserve, bien
sûr, qu'actuellement, on pourrait le suspendre complètement sous
réserve de certaines vérifications que je pourrais faire d'ici la
prochaine...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 26 est
suspendu. J'appelle l'article 27.
Loi sur la fiscalité municipale
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 27 touche la Loi sur la
fiscalité municipale. Le paragraphe 1° de cet article supprime des
mots qui laissent entendre qu'une municipalité peut faire partie
à la fois d'une municipalité régionale de comté et
d'une communauté urbaine ou régionale. Cette situation n'est plus
possible depuis le 22 décembre 1983, jour où les
communautés ont pris la succession des anciens conseils de comté
ayant compétence à l'égard des municipalités
rurales membres des communautés.
Le paragraphe 2° de l'article 27 concorde avec des modifications
législatives qui ont pris effet le 1er janvier dernier. Depuis cette
date, c'est en vertu du Code municipal et non plus en vertu de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qu'une municipalité régionale
de comté peut se donner compétence en matière
d'évaluation, notamment à l'égard des villes dont le
territoire est compris dans le sien.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, il n'y a rien, à part "sous
réserve de l'article 4". Pour tout ce qui concerne l'évaluation,
on ne leur donne aucun pouvoir supplémentaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: C'est exactement le même
pouvoir qu'elles avaient avant d'avoir compétence sur le
rôle d'évaluation de leur entité propre ou des
municipalités qui leur appartiennent selon le Code municipal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Dufour: Dans les communautés qui existent, avant on
disait "sous réserve de l'article 4", c'est parce qu'on
prétendait que les municipalités de comté n'avaient pas de
juridiction sur l'ensemble de l'évaluation. On va essayer de se
retrouver. Une corporation de comté a compétence en
matière d'évaluation foncière. L'article 4 disait: "Une
communauté a compétence en matière d'évaluation
foncière à l'égard d'une corporation municipale qui fait
partie de la communauté. " C'est ce que l'article 4 dit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Quand on enlève cela, c'est parce qu'on accepte
ou on dit: Ce qui existe, en fait, on le disait, mais il n'y a jamais eu
compétence en réalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En tout cas, ce n'est plus
possible depuis 1983.
M. Dufour: II n'y a pas d'exemple contraire. La Communauté
régionale de l'Outaouais, c'est une de ses compétences. La
Communauté urbaine de Québec, c'est sa compétence. La
Communauté urbaine de Montréal, c'est sa compétence. Donc,
c'est un article qui n'a jamais été opérant, en fait. Il
ne pouvait pas être opérant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un article qui vise à
remédier présentement à une situation qui ne pouvait pas
exister. On dit la même chose dans...
M. Dufour: D'accord, ça va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... un dialecte
différent.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 28.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 28, M. le
Président, prévoit qu'une communauté ou une
municipalité régionale de comté peut, par
règlement, décider du critère de répartition de ses
dépenses en matière d'évaluation foncière,
plutôt qu'être obligée de s'entendre sur ce critère
avec toutes les municipalités locales soumises à sa
compétence. Ainsi, les dépenses en matière
d'évaluation foncière seront traitées sur le même
pied que les autres dépenses de la communauté ou de la MRC. Les
règles de prise de décision au sein de cet organisme
s'appliqueront normalement lors du choix du critère de
répartition de n'importe quelle dépense.
M. Dufour: Cela ne touche que les compétences en
matière d'évaluation foncière. Ce qu'on dit est plus fort
que ce qui est là, c'est que cela se fait par règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. Bien, c'est plus fort?
C'est différent.
M. Dufour: C'est plus fort par règlement. Un
règlement de municipalité, cela se change par un autre
règlement. Il y a des temps...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord, cela va. Il y a des
temps, des régies d'approbation...
M. Dufour: Tandis que, quand cela se fait par
résolution...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un peu plus facile.
M. Dufour:... on peut changer à n'importe quel temps.
C'est aussi moins visible. Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme un programme de parti
politique.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 28 est
adopté. J'appelle l'article 29.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 29 concorde avec
l'article 28. Ce n'est plus à défaut d'accord unanime sur un
autre critère que le potentiel fiscal s'appliquera pour répartir
les dépenses d'évaluation foncière, mais plutôt
à défaut d'un autre critère choisi par la
communauté ou la municipalité régionale de
comté.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quelle est la raison fondamentale pour apporter ce
changement? Cela ne nous frappe pas à première vue, le changement
qui est proposé, là: "... à défaut... "
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que c'est à la
demande du monde municipal. C'est pour éviter qu'une municipalité
bloque tout. C'est à la demande de l'UMRCQ. C'est la seule
dépense où cela prendrait l'unanimité.
M. Dufour: En fait, ils peuvent être d'accord sur la
dépense, mais pas d'accord sur le critère. S'il n'y a pas
d'entente sur le critère, à ce moment-là, on prend le
potentiel fiscal. Cela n'empêche pas de poser une action.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. On peut quand
même passer à l'action et on passe à l'action strictement
sur le potential fiscal qui est la règle de base. On ne peut pas changer
de...
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 29 est adopté? M.
le ministre? (21 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Strictement, M. le
Président, si vous me permettez avant d'appeler l'autre article, pour
répondre à la question que vous avez adressée tantôt
concernant le 90 % ou les deux tiers, pour les règlements d'emprunt des
MRC. Vous retrouvez la réponse à l'article 201 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qui se lit comme suit: "Sauf disposition
contraire et sous réserve des lettres patentes, les décisions du
conseil de la municipalité régionale de comté sont prises
à la majorité des voix des membres présents. " En ce qui
concerne les emprunts, ils tombent sous cette disposition. Donc, sauf
disposition contraire, il n'y en a pas. Sous réserve des lettres
patentes, c'est comme on l'a indiqué: s'il y a des règles
différentes dans les lettres patentes. On croit que vous faisiez
référence à l'adoption du budget où la règle
est beaucoup plus sévère que sur un règlement d'emprunt.
Donc, le contentieux avait raison de ne pas être
ébranlé.
M. Dufour: II était proche.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 30.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, à
l'article 30, l'article 14 de la loi crée l'obligation pour un organisme
municipal compétent en matière d'évaluation, qui est
assujetti au régime des rôles triennaux, de faire confectionner
par son évaluateur un rôle foncier triennal pour chaque
municipalité locale sous sa compétence. Les articles 94 et 95 du
projet de loi prévoient à compter de quand un organisme est
assujetti au régime des rôles triennaux. Rappelons
également que le régime des rôles triennaux est
instauré afin d'éviter que la base d'imposition principale des
taxes municipales ne soit à la merci des fluctuations annuelles du
marché immobilier, etc. Autrement dit, c'est facile à comprendre.
L'article 14 actuel se lit comme suit: "La municipalité fait
confectionner par son évaluateur pour chaque exercice financier
municipal le rôle de chaque corporation municipale à
l'égard de laquelle elle a compétence en vertu du chapitre II. "
Dans le nouvel article 14, on ajouterait cet alinéa: Toutefois, une
municipalité assujettie au régime des rôles triennaux fait
confectionner le rôle tous les trois ans pour trois exercices financiers
municipaux consécutifs. " On change la règle annuelle pour une
règle triennale. En somme, c'est trois fois moins compliqué,
trois fois moins d'ouvrage et trois fois plus simple.
M. Dufour: Tout le monde ne partage pas ça. Ce n'est pas
la règle de l'unanimité là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais vous pouvez le lire.
M. Dufour: Ce que je veux dire par rapport à ça,
c'est que toutes les parties prenantes à ce projet ne sont pas
nécessairement d'accord sur les économies potentielles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je les comprends. Est-ce que je
vous ai communiqué la liste des municipalités qui ne le font pas.
Quant au nombre, je ne vous ai pas remis un tableau?
M. Dufour: Le nombre, vous m'avez parlé de 35.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 35 municipalités le font
annuellement.
M. Dufour: Je n'ai pas le nom. La chose que vous avez dite:
Montréal, Québec sont dans des municipalités qui le font
chaque année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je vais faire, je vais vous
communiquer le tableau annuel: tous les deux ans, tous les trois ans, tous les
quatre ans, tous les cinq, tous les six ans, tous les sept ans et ceux de plus
de sept ans, en vous communiquant la liste des municipalités parce
qu'elles sont peu nombreuses qui le font de façon annuelle, les 35
municipalités dont je peux vous communiquer le nom.
M. Dufour: Mais comment vous expliquez, si c'est le cas, et que
vous savez, l'état de la situation, c'est important de le savoir, que
vous n'ayez pris aucune mesure par rapport à ça? Si en fait,
c'était ça le but de la loi, c'était que les rôles
d'évaluation devaient être faits sur une base annuelle. Il y avait
l'équilibration des rôles qui était sur des périodes
un peu plus grandes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était la règle 7
et 5. On s'entend.
M. Dufour: II y avait trois points desquels je considère
qu'on ne pouvait se désengager par rapport à la loi.
C'était des rôles chaque année, triennaux, et
l'équilibrage du rôle qui était laissé avec une
certaine latitude aux municipalités. Je comprends que vous me disiez que
c'est vrai, elles ne l'avouent pas nécessairement, vous l'avez
constaté. Selon les informations que je possède, ce n'est pas
unanime non plus de dire qu'on ne le faisait pas. Je pensais que, par la teneur
de la loi, la municipalité pouvait déposer un rôle sans le
refaire au complet.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Elle pouvait le faire, c'était une copie
conforme avec des ajustements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À condition que...
M. Dufour: Mais c'était considéré comme un
rôle annuel, à ce moment-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était
considéré comme un rôle annuel, mais il fallait combiner,
si j'avais ma loi, je vous le combinerais avec l'autre article qui obligeait
l'évaluateur à porter un jugement sur la qualité du
rôle.
M. Dufour: Oui, ça, c'est en faisant les
équilibrations.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas strictement
redéposer sans porter de...
M. Dufour: Mais c'est cela que vous dites, que cette partie
n'était pas faite.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y avait plus que cela. Dans la
majorité de cas, dans 95 % des cas, ce n'était pas fait, vous
avez raison, sur une base annuelle. Vous aviez les 35 municipalités qui
le faisaient et les autres municipalités au Québec qui ne le
faisaient pas.
M. Dufour: Par contre, dans les 35 municipalités, il y
avait peut-être plus de problèmes causés par d'autre
phénomènes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ou, si vous avez une
augmentation, je vais vous donner un exemple, cette année, je pense que
les augmentations d'évaluation foncière les plus importantes au
Québec ont lieu dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu,
à cause de la présence d'Oerlikon, etc. Si la municipalité
de Saint-Jean se contentait de redéposer son rôle d'avant la venue
d'Oerlikon sans se demander si le rôle correspond encore à la
réalité, peut-être qu'ils s'éviteraient des
problèmes dans un certain sens, peut-être qu'en vertu des
programmes de péréquation, Us pourraient retirer plutôt que
payer. Mais peut-être et certainement qu'ils ne seraient pas conformes
à la loi.
M. Dufour: Mais c'est Impressionnant tout de même, je ne
mets pas en doute ce que vous me dites, que les municipalités, d'une
façon volontaire ou aveugle jusqu'à un certain point, aient
laissé se dégrader une partie importante de l'économie de
la lof, qui disait... Des rôles ce n'est pas compliqué partout,
les municipalités n'ont pas toutes 1 000 000 d'habitants.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon cabinet a eu une conversation
avec un préfet de MRC au cours de la semaine dernière, un
préfet et maire d'une municipalité de peut-être 8000
à 9000 de population. Le préfet, tout simplement, dans le cours
de la conversation, c'est venu sur le sujet, a admis qu'il y avait sept ans
chez lui que cela n'avait pas été
rééquilibré, que peut-être d'ici à deux ou
trois ans, ils se proposaient de rééquilibrer.
M. Dufour: Quelle garantie avons-nous que le nouveau
régime qu'on propose sera mieux observé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons une garantie
statistique en partant, parce que, lorsque vous déplacez l'obligation
d'un an à trois ans, automatiquement, vous incluez les gens qui le
faisaient aux deux ans, et ceux qui le faisaient aux trois ans, donc,
statistiquement, vous diminuez les gens qui, théoriquement, se
retrouvent dans une situation de non-conformité avec la loi.
Deuxièmement, je crois sincèrement que, pour les petites
municipalités, l'obligation annuelle est trop sévère, et
que, l'obligation triennale étant plus raisonnable, elle est plus
applicable.
Si vous commandez une obligation annuelle aux petites
municipalités, je pense sérieusement que l'obligation que vous
leur imposez devient à ce point sévère qu'elles
préfèrent l'ignorer. Tandis que l'obligation triennale est
atteignabie, réaliste, et, à ce moment-là, il est plus
facile de s'y conformer.
M. Dufour: Mais, au départ, ce n'est pas une mesure qui
est bien reçue par l'Union des municipalités régionales de
comté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui et non. Je ne veux rien vous
dévoiler, et je laisse l'Union des municipalités
régionales de comté complètement libre de faire les
déclarations publiques qu'elle voudra bien faire. Cependant, je vous
dirai qu'à la première présentation du projet de loi
à la table Québec-municipalités, les premières
réactions, bien que n'étant pas chaudes, n'étalent pas non
plus négatives, et je vous dirai que, face à cette attitude, j'ai
quand même pris la peine - parce que je représente une
circonscription électorale qui compte 34 municipalités...
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... vous comprendrez que les
grosses sont rares - de vérifier avec des maires de petites
municipalités quelles étaient leurs appréhensions, leur
état d'âme, de vérifier si c'était applicable sur le
plan triennal chez eux, etc. Et les réponses que j'ai reçues sur
une base individuelle des maires de très petites municipalités
que j'ai consultés et
qui sont actuellement complètement en défaut, disent que,
triennal, iis pourraient vivre avec ceia.
M. Dufour: Mais, pour i'union, avez-vous eu des rapports dans les
dix ou huit dernières heures?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De la correspondance, mais pas
verbale. Les derniers rapports verbaux que j'ai eus personnellement avec
i'union datent de vendredi dernier, à la table
Québec-municipalités. Les prochains sont prévus - bien que
le téléphone sonne et, lorsque le téléphone sonne,
habituellement, le ministre répond - les prochains officieux ou
officiels sont prévus pour la table de vendredi. Moi, je suis encore
à l'écoute. Je recherche encore, dans les arguments qui peuvent
être amenés soit par l'Union des municipalités
régionales ou d'autres intervenants, des éléments qui
feraient en sorte qu'on compliquerait le système, etc. Je suis à
l'écoute da cela, mais je ne veux pas compliquer la vie des gens, je ne
veux pas compliquer la vie des 34 maires de mon comté ni des 1400
quelques autres de la province de Québec. Chaque fois qu'un intervenant
nous amène une argumentation, nous l'analysons, nous l'évaluons,
nous tentons d'effectuer des simulations et, notre attitude, c'est que, si ce
que nous proposons est plus complexe que ce qui existe, nous maintenons ce qui
existe plutôt que de compliquer la vie des gens. Jusqu'à
présent, c'est dans cet esprit d'ouverture que nous avons analysé
chacun des arguments qui nous ont été amenés par chacun
des intervenants.
M. Dufour: Par rapport à l'obligation plutôt
qu'à la liberté d'adhérer aux rôles triennaux,
actuellement, je pense que, dans la loi, cela va devenir une obligation
à partir de 1991 pour l'ensemble des municipalités. Est-ce que
vous avez l'intention de maintenir l'obligation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas ce qui est
visé à cet article-là. Cet article ne vise que
l'assujettissement. Quand même, pour répondre à votre
question, à moins que l'on ne puisse nous démontrer d'ici
l'adoption du projet de loi qu'il y a une municipalité au Québec
pour qui ce serait impossible, invivable, Insoutenable, pénalisant,
compliqué, péjoratif, nous avons l'intention de le maintenir
obligatoire à compter de 1992.
M. Dufour: Un des arguments de fond que je soulevais cet
après-midi, c'est que vous maintenez qu'on ne touche pas du tout au
principe de base de qui a présidé à la mise sur pied de la
réforme de la fiscalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je maintiens que les participants
qui étaient là à l'époque - il en reste très
peu - se sont prononcés pour dire que les principes de la réforme
de 1979-1980 n'étaient pas attaqués par le principe de
l'introduction d'un rôle triennal. On peut donner des noms. Si vous
voulez en discuter, je peux vous dire qui était là.
M. Dufour: Non, j'aimerais que vous me...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des gens que vous connaissez
bien.
M. Dufour: Oui, en dehors des gens que je connais. C'est
après neuf ans qu'on arrive avec la formule d'un rôle triennal qui
va répondre à la plupart des problèmes qui ont
été soulevés à venir jusqu'à maintenant pour
les hausses brusques de taxes et les transferts fiscaux. Cela me semble une
solution quelque peu simpliste dans le sens que pourquoi n'y a-î-on pas
pensé avant? Si on mettais cela sur cinq ans, ce serait encore bien
moins pire parce que c'est plus étendu dans le temps. Qu'est-ce qu'on
recherche vraiment par rapport à ceia? Je ne vous cache pas que, moi, en
tout cas, à première vue, j'ai de la misère à me
convaincre que cela va donner des réponses à presque tout ce qui
s'est passé, tout ce qui a surgi depuis quelques années. (21 h
15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne prétendrai pas,
personnellement, être un spécialiste en fiscalité
municipale, mais je prétendrai en avoir consulté, je
prétendrai avoir soumis le principe aux observateurs les plus
compétents de la scène municipale. Je vous dirai que, pour autant
que je suis concerné, l'ensemble des réactions, je ne dirai
même pas à quelques exceptions, mais à une exception
près, est favorable. Je vous dirai même que la réaction du
groupe qui, sur le plan de la métropole, a été le plus
présent dans les médias au cours des dernières
années, je ne dirai pas qu'ils sont satisfaits de tout, ils sont
d'accord avec le principe triennal, ils souhaiteraient, je me
réfère au groupe Taxe-Action, qu'on retienne le rôle
d'évaluation 1986. L'ensemble des intervenants, sur le principe du
rôle triennal s'est prononcé en faveur. Vous me demandez pourquoi
vous n'y avez pas pensé avant, peut-être que le fait que les
problèmes n'étaient pas présents avec autant
d'acuité, pendant une aussi longue période, qu'on a voulu
expérimenter d'autres méthodes, explique le pourquoi. Ce que je
vous dirai, c'est que, présentement, les observateurs,
spécialistes, connaisseurs, expérimentés et
compétents, me donnent un son de cloche qui est positif.
M. Dufour: Comme il va y avoir moins d'acuité
d'après ce que je vois dans les problèmes de la fiscalité
municipale, est-ce que cela veut dire qu'on va être obligé
d'arrêter les études concernant d'autres phénomènes
qui se sont produits et qui vont continuer à se produire, je suis
convaincu, à travers cette fiscalité. Il
y a des problèmes qui ne sont pas résolus à venir
jusqu'à maintenant. Je pense aussi que le maire Doré l'a bien
évalué - il l'a dit, d'autres auraient pu le dire aussi - ce qui
est là ne résout pas tous les problèmes des hausses
brusques. Je ne sais pas lesquels resteront, peut-être que pour
l'ensemble...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II restait dans son cas, je peux
vous le dire, et c'est une des raisons pour lesquelles nous avons
décidé de maintenir le plafonnement, environ 12 000 cas. Je vous
dirai que !a ville de Montréal, à ma connaissance, a
procédé à des simulations sur chacun de ses comptes de
taxes avant de donner son accord.
M. Dufour: Est-ce que le transfert de fardeau fiscal
répond à cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous ai indiqué
tantôt qu'il y avait, entre autres sur le territoire de la
communauté urbaine, à cause du rôle d'évaluation
1989 que l'on gèle pour trois ans, pour la première fois depuis
au moins la réforme de la fiscalité municipale, un transfert qui
était favorable au secteur résidentiel. Maintenant, si on
l'appliquait tout d'un coup cette année, il serait encore plus favorable
que si on l'étalait sur trois ans. Sauf qu'on touche alors au principe
d'équité qui a été mis en place et qui sous-tendait
la réforme de 1979-1980.
M. Dufour: Qui vous donne la garantie que le rôle de 1989
sera correct dans la région de Montréal cette année?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, je n'ai pas de
garantie que le rôle 1989 est correct. Les contribuables conservent la
possibilité de contester ledit rôle devant le Bureau de
révision de l'évaluation foncière. On n'a pas eu, à
ma connaissance, depuis de dépôt du rôle une augmentation en
pourcentage du nombre de plaintes, au contraire. Mais je n'ai pas de garanties
supérieures sur le rôle de 1989 que j'en ai sur le rôle de
1988. C'est le même service d'évaluation qui a
procédé à la confection du rôle.
M. Dufour: À l'exception de l'enquête qui a
été déclenchée par la Commission municipale ou
à la demande du ministre concernant le service d'évaluation. Que
je sache, les conclusions ne sont pas publiques, est-ce que c'est
complété ou non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est ni
complété, les conclusions ne sont pas publiques, et
l'enquête ne porte pas sur des changements législatifs.
L'enquête porte sur la conformité de l'exécution des
tâches par les évaluateurs à une loi existante. La
Commission municipale ne fera pas de recommandations, parce aue ce n'est pas
là le mandat qui lui a été confié, de dire: Si vous
changiez la loi en préconisant tel système, cela pourrait mieux
fonctionner. La Commission municipale va dire: On a étudié,
évalué, entendu, dans le cadre de l'application de la loi, voici
les félicitations ou les reproches qu'on a à adresser auxgens qui ont effectué leur travail et voici les motifs pour lesquels
on les adresse.
M. Dufour: Mais en supposant qu'ils trouvent des
énormités...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... dans les actions d'évaluation. II pourrait
arriver que des choses se seraient produites à l'insu des
intéressés mêmes, qui ne se sont pas occupés de
cela, pour une raison ou une autre, les règles d'évaluer
n'auraient pas été appliquées correctement. Comment
va-t-on pouvoir corriger cela? Est-ce que vous gardez, à travers le
rôle triennal de 1989, parce qu'il va être déposé
cette année, est-ce que le caractère des corrections
amenées par l'évaluateur et les plaintes...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est totalement
indépendant, si je peux utiliser l'expression, de la loi qui est devant
nous aujourd'hui, sauf dans le sens où, si le rôle est d'une
qualité supérieure, il dure plus longtemps, et, s'il est d'une
qualité inférieure, il dure également plus longtemps.
M. Dufour: Le fait que des gens nous disent que cela va
occasionner des distorsions plus grandes, le fait qu'on dépose les
rôles pour trois ans, les ajustements vont se faire, en fait, en
principe, réellement, parce que c'est cela le problème.
Même quand on a un rôle qui se dépose annuellement, il y a
des distorsions qui se font chaque année. Il y a des augmentations
brusques qui se faisaient. Alors là, on ne les a pas dans
l'immédiat puisque l'évaluateur ne sera tenu qu'à un
rôle tous les trois ans, un grand rôle qu'on pourrait appeler. Des
ajustements en cours de route. S'il y a des augmentations assez importantes,
comme des transferts assez importants, le fait qu'on présente cela tous
les trois ans, cela va peut-être avoir l'effet d'atténuer, mais
cela va être vrai pour l'ensemble du Québec, mais est-ce que cela
va corriger?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous autres, on a observé
un peu ce qui s'est passé ailleurs. On ne prétend pas inventer le
bouton à quatre trous. On me dit que le Québec est le seul
endroit, au moins au Canada...
Une voix: En Amérique du Nord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... en Amérique du Nord
à avoir un rôle annuel. On est une société
distincte, mais est-ce que, sur le plan de
l'évaluation foncière, on est si distinct? On a
évalué les systèmes qui ont cours dans d'autres
États américains, dans d'autres provinces canadiennes, en Europe.
On en a trouvé qui fonctionnaient mieux que d'autres, et ceux qui
fonctionnaient mieux que les autres, avec le moins de distorsions, le plus de
satisfaction sur le pian municipal et de la clientèle, étaient
les systèmes triennaux. On ne Ses a pas adoptés tels quels, on a
effectué quelques modifications qui s'imposaient, on a tenté de
les bonifier, on l'a fait en collaboration avec la table
Québec-municipalités, le comité de la fiscalité,
les meilleurs fiscalistes au Québec, et on le propose aux
municipalités et à fa population. On a des réactions qui,
dans l'ensemble, sont généralement favorables.
M. Dufour: La Corporation des évaluateurs municipaux,
est-ce qu'elle s'est prononcée favorablement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ni favorablement ni
défavorablement à ma connaissance.
M. Dufour: II n'y a pas eu de rencontre de demandée ou
d'accordée par rapport à cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je vous ai indiqué
que, demain matin, je déjeune avec le président de la Corporation
des évaluateurs. Et je vous indiquerai que j'ai eu l'occasion de le
rencontrer à l'occasion de l'annonce publique du projet de loi à
partir de mes bureaux à Montréal, il était présent
dans la salle, c'est un dénommé Chevalier, si ma mémoire
est fidèle et j'ai eu quelques échanges de propos avec M.
Chevalier à ce moment-là. C'est à partir de ce
moment-là que j'ai dit: On devrait peut-être se rencontrer,
etc.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 30? M. le député.
M. Dufour: La seule réserve que j'ai, c'est la demande
provenant de l'Union des municipalités régionales de
comté, qui se prononçait contre cette mesure à cause de
son caractère obligatoire ou obligataire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À cause de son
caractère obligatoire?
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Dufour: Eux autres disaient cela. Ils se prononçaient
contre à cause de cela. Moi, je ne peux pas dire que je suis en accord
ni en désaccord avec leur demande, je fais juste constater. Je pense que
même si on se prononçait contre, vous devez avoir votre opinion.
Par rapport à cela, vous avez fait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être vous
aider.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on en arrivait à la
conclusion que ce n'est pas obligatoire, le rôle triennal, je peux vous
assurer que nous prendrions les dispositions pour que le rôle annuel le
soit. Mais là, je pense que la réaction sera peut-être plus
vive, parce qu'on a le choix entre le rôle annuel et le rôle
triennal à moins de modifier la loi existante.
M. Dufour: En fait, ils ont le choix entre le paradis et
l'enfer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
nouvel article 30.1?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président. Il s'agit
d'une modification. Est-ce que la distribution des amendements a
été faite? Le nouvel article 30.1 proposé supprime la
disposition qui prévoit dans quel cas on peut tenir compte, dans le
rôle d'évaluation, de travaux effectués sur un
bâtiment déjà existant. Depuis quelque temps, la
jurisprudence a donné à cette disposition une
interprétation très désavantageuse pour les
municipalités. Cette interprétation veut, d'une part, qu'on ne
puisse tenir compte de la plus-value apportée par les travaux
qu'à la condition d'avoir sorti le bâtiment du rôle pendant
la durée des travaux, autrement dit, de n'avoir gardé que la
valeur du terrain au rôle. D'autre part, selon cette
Interprétation, seuls les travaux suffisamment majeurs pour provoquer
l'arrêt de l'utilisation du bâtiment sont de nature à
entraîner une plus-value devant être reflétée dans le
rôle. Donc, selon la jurisprudence, la municipalité est perdante
d'une façon ou d'une autre. Ou bien les travaux sont suffisamment
importants, et, alors, le contribuable bénéficie d'un
congé fiscal à l'égard de son bâtiment exclu du
rôle pendant les travaux, ou bien les travaux ne sont pas suffisamment
importants, et, alors, la plus-value qu'ils apportent au bâtiment ne peut
être reflétée par une modification au rôle actuel. Il
faut alors attendre le dépôt du rôle suivant pour que la
valeur tienne compte des travaux effectués. Dans un nouveau contexte
où le dépôt d'un nouveau rôle peut ne venir que trois
ans plus tard, il y a lieu de supprimer cette disposition. C'est ce que fait le
nouvel article 30.1. L'amendement à l'article 57 prévoit comment
tenir compte des travaux effectués sur un bâtiment existant.
M. Dufour:... à la Cour provinciale, à la Cour du
Québec... sur la jurisprudence, ça va en Cour d'appel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La Jurisprudence, je peux
vérifier à quel niveau. Cour du Québec, Cour
provinciale.
M. Dufour: Le but de ça quand vous parlez de
bâtiment transformé, c'est que ce bâtiment, à
l'avenir, qui va faire l'objet d'une modification et d'une transformation, va
être traité dans la loi d'une façon générale.
Ou si cela a pour effet... Je comprends que le présent article
s'applique aussi à ce qu'on avait avant. Si un bâtiment fait
l'objet d'une modification ou de transformation, cela veut dire que, durant la
transformation ou la modification, s'il n'était pas substantiellement
occupé, il pouvait avoir un traitement favorable d'une exemption de
taxes jusqu'à un certain point.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf pour le terrain.
M. Dufour: Sauf pour le terrain. En enlevant cet alinéa,
qu'est-ce que ça veut dire, en pratique?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Que l'on va pouvoir, soit
considérer la valeur et du terrain et de la structure
dépouillée, si je peux utiliser l'expression, donc baisse de
valeur, ou, si la rénovation est complétée, qu'on n'aura
pas besoin d'attendre le nouveau rôle qui sera seulement dans trois ans
de façon à l'inscrire au rôle d'évaluation avec sa
valeur ajoutée.
M. Dufour: Comme on touche l'article 32, pourquoi disait-on que
le bâtiment devait être substantiellement terminé ou
occupé ou lorsque deux ans se sont écoulés depuis le
début des travaux, cependant - et c'est ce bout-là dont je veux
parler - ce délai cesse de courir dans un cas de force majeure? Quels
étaient les cas de force majeure qui pouvaient empêcher
d'appliquer?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un exemple que je pourrais vous
citer et qui me vient à l'esprit. Prenez, entre 1976 et 1985, une longue
grève dans le secteur de la construction.
M. Dufour: Oui, mais cela n'empêchait pas la bâtisse
d'exister.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais ça
empêchait les travaux d'être effectués. Ils n'étaient
pas finis.
M. Dufour: II n'y a pas de grève de deux ou trois ans. Je
comprends qu'il y a des moyennes grèves et des grosses grèves,
mais ce n'est pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la grève débute
après un an et demi de travaux, cela empêche le respect du
délai de deux ans, c'est un cas de force majeure, qui a
déjà été Invoqué. (21 h 30)
M. Dufour: Qui a déjà été
invoqué?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour: Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30. 1
est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 31.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 31 devance de six mois
la date à laquelle on doit considérer les conditions du
marché lorsqu'on établit la valeur réelle des immeubles
inscrits au rôle d'évaluation. Actuellement, cette date est le 1er
janvier de l'excercice précédent celui pour lequel le rôle
est fait, par exemple le 1er janvier 1988 pour le rôle de 1989.
Dorénavant, cette date sera le 1er juillet du deuxième exercice
précédent, par exemple le 1er juillet 1987 pour le rôle
annuel 1989 ou le rôle triennal de 1989-1990-1991. Comme le marché
à une date donnée s'établit en pratique par l'examen des
ventes six mois avant et six mois après cette date, cela signifie que,
dorénavant, on considérera les ventes survenues au cours de la
deuxième année civile précédant celle de
l'entrée en vigueur du rôle.
Les statistiques en matière immobilière sont en
général compilées selon les années civiles. Cette
modification à la date d'évaluation, selon l'article 100,
commencera à s'appliquer à l'égard du rôle triennal
de 1989-1990-1991, dans le cas d'une municipalité de la
Communauté urbaine de Montréal. Ailleurs, elle commencera
à s'appliquer à l'égard du rôle annuel de 1990 ou du
rôle triennal de 1990-1991-1992 selon le cas.
Quant au premier rôle auquel elle s'applique, la modification a
pour effet d'atténuer la hausse des valeurs qui aurait autrement
été reflétée par ce rôle. Cela s'explique par
le fait que les ventes survenues au cours des six premiers mois de
l'année civile servant de période de référence ont
déjà été prises en considération lors de la
confection du rôle précédent. La hausse de marché
reflétée dans le nouveau rôle est dont uniquement celle
constatée au cours des six derniers mois de cette
année.
En pratique, quand cela s'applique pour la première fois, cela
diminue de moitié l'augmentation sur le pian théorique des
valeurs.
M. Dufour: Mais c'est aux fins d'établir fa
médiane? Parce qu'on regarde la valeur du marché. Avant, vous
commenciez au 1er janvier, actuellement vous dites au mois de juillet. Pour la
première fois, cela va changer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela aide.
M. Dufour: ...mais un coup que vous avez établi... c'est
seulement la première fois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour la première fois, il y
a cet aspect bénéfique que vous mentionnez. Pour les fois
suivantes, vous avez une harmonisation entre l'évaluation et le budget
de la viile, vous avez une meilleure période où le marché
est plus actif comme période de référence. Vous conservez
des bonifications. Mais, quant à la première bonification que
vous mentionnez, elle ne s'applique que la première fois.
Ce n'est pas fait dans un but électoral, car, la première
fois, c'est loin de l'élection.
M. Dufour: C'est nous prêter des intentions qu'on n'a
même pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez déjà
été maire.
M. Dufour: Je pense que je vais prendre des leçons de
politique en même temps. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 31 est
adopté. J'appelle l'article 32.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 32 tient compte de
l'instauration des rôles triennaux, en ce qui concerne l'époque
où le rôle doit normalement être déposé. Cette
période se situe actuellement entre le 15 août et le 15 septembre
de chaque année, en précisant que, dorénavant, cette
période est celle qui précède l'entrée en vigueur
du rôle, l'article 32 fait en sorte qu'elle revienne chaque année
dans le cas d'un rôle annuel et tous les trois ans dans le cas du
rôle triennal.
La question de l'entrée en vigueur du rôle va venir
à l'article 39, il s'agit de concordance.
M. Dufour: Oui, mais, comme chaque année, même s'il
n'y a pas un nouveau rôle déposé, même si c'est un
rôle triennal, il y a une médiane qui va se faire chaque
année. À ce moment-là, l'évaluateur sera tenu aussi
de déposer aussi au bureau du greffier. C'est cette ligne-là,
non?
M. Parodia (Brome-Missisquoi): C'est une médiane
strictement administrative, il n'y a plus d'appréciation de
l'évaiuateur, parce que, si on conservait l'appréciation de
i'évaluateur, on reviendrait au rôle annuel.
M. Dufour: D'accord, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 32 étant
adopté, j'appelle l'article 33.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 33,
M. le Président, va dans le même sens que l'article 32. il
précise la disposition actuelle qui prévoit qu'une extension de
délai peut être accordée lorsque le dépôt du
rôle ne peut être fait dans la période du 15 août au
15 septembre.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 33 étant
adopté, j'appelle i'articie 34.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 34 a la même
portée que les deux articles précédents. Cette fois, on
précise les dispositions actuelles qui prévoient ce qui arrive
lorsque le nouveau rôle n'a toujours pas été
déposé le 1er novembre. Dans un tel cas, le rôle
déjà en vigueur continue à s'appliquer pour un exercice
financier supplémentaire.
M. Dufour: Pourquoi prévoit-on qu'il pourrait ne pas
être déposé? Ce n'est pas une invitation aux gens de ne pas
faire leur rôle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On reconduit les dispositions
existantes en faisant les...
M. Dufour: Avec l'expérience, avec le vécu et avec
les cas que vous nous citez, est-ce qu'il y a des raisons probables ou
potentielles qui pourraient nous permettre de croire que les
municipalités avec un projet de loi comme on fait là pourraient
penser de ne pas déposer en temps? L'assouplissement que vous montrez ce
n'est pas du relâchement, j'espère. Il faudrait que ça
fonctionne.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Normalement pas, mais vous
comprendrez qu'il est mieux de prévoir, en toutes circonstances, lors de
la modification des plans d'un tel édifice, des sorties d'urgence.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 34 étant
adopté, j'appelle l'article 35.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 35 explique ce qui se
passe lorsqu'un rôle triennal n'est pas déposé et que le
rôle précédent est prolongé d'un an. L'idée
de base est que le cycle de trois ans, originellement prévu, n'est
pas
affecté afin d'éviter l'affaiblissement du régime
des rôles triennaux. C'est pourquoi, après !a prolongation d'un an
du rôle précédent, le prochain rôle
déposé s'applique uniquement aux deux derniers exercices
financiers du cycle triennal. Ce rôle est assimilé à un
rôle triennal et les deux exercices auxquels il s'applique sont
traités comme s'ils étaient respectivement le premier et le
dernier exercice d'application d'un rôle triennal. De la même
façon, si le rôle prolongé d'un an est un rôle
triennal, l'exercice de prolongation est assimilé à son
troisième exercice d'application. Ces assimilations sont
particulièrement utiles en matière d'étalement des
variations de valeurs imposables comme nous le verrons plus tard à
l'article 77. Plusieurs règles relatives à l'étalement
varient selon que l'on considère le premier, le deuxième ou le
troisième exercice d'application d'un rôle triennal.
M. Dufour: M. le ministre, je pense que vous avez réussi
à nous convaincre, d'une façon allègre, à votre
argumentation qu'il devait se faire des choses. Mais par cet article-là,
vous nous réintroduisez une mesure à caractère
relâché...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dérogatoire.
M. Dufour: ...dérogatoire. Je pense que trop c'est trop.
Trop fort ne casse pas, mais, pour moi, ça casse. Je ne suis plus
capable de suivre le raisonnement. On prend une prudence de Sioux depuis le
début pour dire que le dépôt de rôles triennaux
répond à des critères censés,
réfléchis, et répond à peut-être 95 % des
problèmes soulevés. Lorsque vous nous laissez croire ça,
mol, Je pense qu'il pourrait peut-être arriver que cela prenne plus de
trois ans. Et je pense que cela doit se faire au vu et au su de tout le monde,
parce que la loi leur permet, les invite et les incite à rallonger leur
rôle d'autant plus qu'ils ne ménagent rien. Je ne vois pas de
quelle façon la municipalité va arriver à dire... Avant je
comprends et je pense que tout le monde peut accepter cela, on disait que
c'était annuel et il y en a qui étiraient parce qu'ils pensaient
qu'il y avait une économie à faire cela, selon le raisonnement
que vous m'avez tenu depuis le début.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, ils n'étiraient pas
plus...
M. Dufour: Là, si c'est tous les trois ans, je vous ai
posé la question tout à l'heure: C'est quoi vos garanties? Vous
avez dit il y a un Instant: Oui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Statistiquement.
M. Dufour: ...statistiquement, on est capable de maintenir une
norme précise. Jusque-là c'est cohérent. Et là,
après avoir accepté cela, vous dites: Oui, mais, malgré
cela, on pourrait avoir quatre ans. Il n'y a aucune économie pour une
municipalité parce que le nouveau rôle qu'elle va déposer
va durer seulement deux ans au lieu de trois ans. À ce moment-là,
on devrait être ferme et dire: On fait une mesure ou on ne la fait
pas.
Je pense que, si c'est vrai ce qu'on a dit depuis le début, cette
mesurera est de trop. S'il y a quelque chose qui arrive et cela peut arriver,
on ne peut jamais présumer de rien, Je me dis, à ce
moment-là, que le Tilnistre soit informé, que la
municipalité vienne s'expliquer, mais qu'il y ait des mesures
précises pour dire: Pourquoi avez-vous fait cela? Ils ont un compte
à rendre. Tandis que, là, si je regarde: "Lorsqu'un rôie
triennal n'est pas déposé..."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si je n'ai pas de mesure,
justement, ils vont me le faire.
M. Dufour: II n'y a pas d'obligation ferme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous suis dans la
fermeté, dans l'applicabilité, dans tout ça. Je n'ai pas
de difficulté avec votre argumentation. Sauf que, si je n'ai pas de
mesure et que je sais qu'inévitablement un jour, un ministre sera pris
avec ces situations où un conseil municipal ne se conformera pas pour
une raison ou pour une autre, quelles sont les règles qui s'appliqueront
et, s'il n'y a pas de règles de prévues, la municipalité
va bénéficier de sa délinquance, si je peux utiliser le
terme, alors que si l'on prévoit ce mode d'application, la
municipalité ne pourra pas bénéficier de sa
délinquance. Mais, si je n'ai pas de mesure, je vais un peu me retrouver
devant une municipalité qui a été délinquante et
qui recommencera à neuf avec un rôle triennal comme si elle avait
été une municipalité qui avait suivi les prescriptions de
la loi.
M. Dufour: Admettons que vous essayez de trouver une raison ou
une porte de sortie par rapport à ce qui peut se produire. Mais si la
loi est bonne... On dit: On part d'un an et on va à trois ans. Donc, il
y a une période qu'on a donnée. Si on ne veut pas que cela se
multiplie, parce que les municipalités vont lire cela et dire: Ce n'est
pas grave, si on ne le fait pas, on le fera dans quatre ans, ce n'est pas
grave, on fera cela à cinq ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je peux vous
rassurer?
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Normalement, c'est la règle
qui va s'appliquer sur le rôie d'évaluation pour ne pas les
encourager à le faire parce qu'ils savent qu'elles ne
bénéficieront pas de le faire sur le plan du rôle
d'évaluation...
M. Dufour: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... mais que le ministère a
également des mesures administratives qu'il peut appliquer. Je ne
comprends pas, lorsqu'on a des lois qui ne sont pas suivies, qu'elles sont
applicables, qu'elles sont équilibrées et justes, que c'est
possible de les suivre, pourquoi on continue d'appliquer l'ensemble des
programmes gouvernementaux.
M. Dufour: Comme il y a déjà la valeur de ce
rôle-là, on ne peut pas en aucune façon... Je pense que
c'est inacceptable en aucune façon si on accepte le principe des trois
ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne suis pas pour prévoir
la peine de mort.
M. Dufour: Non. Il faut les forcer à le faire. Il faut
qu'ils le fassent. Ils n'auront pas le choix, quant à moi, parce que,
sans cela, la règle de trois n'est plus bonne.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison, il faut les
forcer à le faire et c'est un des motifs qui sous-tendent cet article.
Si cet article-là n'est pas là, je peux prendre mes sanctions
administratives, oui, je peux prendre des sanctions sur les autres programmes,
mais ce que je fais sur le plan du rôle d'évaluation, c'est que je
permets à cette municipalité qui au lieu de faire trois ans, fait
quatre ans...
M. Dufour: Ou cinq ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... ou cinq ans, en tout cas,
quatre ou cinq ans, de revenir avec un rôle triennal comme si elle
n'avait jamais été délinquante.
M. Dufour: Quelles sont les pénalités que vous
pouvez appliquer dans un cas comme celui-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan administratif, je
crois qu'il serait assez facile de prévoir que les programmes
gouvernementaux ne s'appliquent pas aux municipalités qui sont en
défaut.
M. Dufour: Je vais vous donner une hypothèse qui peut
sembler farfelue, comme dirait l'autre. Je suppose que quelqu'un décide
que, le rôle triennal, il le fait sur une base de cinq ans. Comme son
rôle est bon juste pour un an, en partant de la même
hypothèse, savez-vous qu'il va sauver un rôle? La
municipalité qui a fait un rôle de trois ans qui a duré
cinq ans, elle a joué toujours avec la médiane et fait des
ajustements en cours de route. Donc, elle a fait cela sur cinq ans. Comme la
municipalité, au lieu de déposer son rôle au bout de trois
ans, elle le dépose au bout de cinq ans, qui est proche du nouveau
rôle de trois ans, elle peut sauver un rôle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au contraire, c'est justement ce
que...
M. Dufour: Elle va le sauver.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce que prévoit cet
article c'est qu'elle fait un rôle qui s'applique pour une année
et elle retombe dans l'obligation d'en faire un autre. Elle ne débarque
pas du rôle triennal. (21 h 45)
M. Dufour: Vous savez bien qu'au point de vue des coûts
vis-à-vis de l'évaluateur... En prenant le même
évaluateur ou le même bureau ou en ayant son même bureau, on
pourrait... Elle sait que les chiffres sont corrects. L'évaluateur,
même sous serment, ça ne change pas comme ça des
rôles. Je ne pense pas que ça arrive à Montréal,
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que l'on prétend, et je
pense qu'on le prétend avec raison, c'est que si vous n'aviez pas un te!
article sur le plan de l'évaluation, vous n'auriez pas de
pénalité, si je peux utiliser l'expression. Ce serait même
quasiment une incitation à ne pas suivre strictement sur ce
plan-là le rôle triennal. Avec cet article, si la personne le fait
une année en retard, il ne s'applique que pour deux ans et il n'est pas
récompensé.
Maintenant, il y a l'ensemble des autres mesures administratives qui,
d'après moi, sont beaucoup plus convaincantes. Mais cet
article-là va dans le sens d'une application plus stricte de la loi.
S'il allait dans le sens d'inviter au laxisme, d'inviter à ne pas suivre
la loi, je serais le premier à vous dire: Article retiré.
M. Dufour: Mais est-ce qu'on n'aurait pas pu imaginer une autre
façon de libeller l'article qui aurait pu obliger à des
démarches beaucoup plus précises? Parce que si on regarde
l'article tel qu'il est là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On vise le même
objectif.
M. Dufour: Non, mais je regarde l'article, tel que
libellé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: La municipalité qui est en faute n'a pas trop
à se casser la tête. Elle dit: Si je n'ai pas déposé
mon rôle au bout de trois ans, mon nouveau rôle est assimilé
à un rôle triennal et elle sait que ça va passer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): il va s'appliquer pour deux
ans...
M. Dufour: Oui, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...seulement.
M. Dufour: Oui, à l'exception qu'il y a des
municipalités qui ont besoin de passer par le ministère pour bien
des choses et il y en a d'autres... Les 1500 ne passent pas tous les Jours,
hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Vous savez qu'il y a des municipalités qui
n'ont pas trop de programmes et ne se cassent pas la tête par rapport
à ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les municipalités qui n'ont
pas de péréquation, d'"en lieu" de taxes ou de recours aux
ministères du gouvernement sont assez rares dans la province de
Québec.
M. Dufour: Non, mais on pourrait toujours arguer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je signe
régulièrement du courrier strictement sur la
péréquation et je vous dirai qu'il m'apparaît assez
volumineux.
M. Dufour: Oui, on les regarde dans les études des
crédits.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je les signe une par une et j'ai
l'impression qu'il y en a plusieurs qui s'en prévalent.
M. Dufour: il me semblait que quand le ministre se gardait une
porte pour une déviation de la loi, qu'on avait des formules qui
disaient... Par exemple, quelqu'un n'est pas capable de présenter son
plan triennal à telle date ou son budget ou il n'est pas capable
d'envoyer ses taxes. Il a une demande officielle qui suit. Tout le monde est au
courant qu'il se passe quelque chose. Cette exigence fait que c'est plus
coerci-tif. Dans le fond, ce qu'on était habitué de voir, c'est
qu'il y avait une certaine coercition. Par exemple, si quelqu'un n'est pas
capable de subvenir ou d'arriver à présenter son budget selon des
règles précises, on aurait pu dire dans le projet de loi que, si
on ne peut pas le faire, qu'on accepte automatiquement qu'on ne le fait pas,
parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un peu la situation qui
était vécue. Est-ce qu'on s'entend? La situation de fait au
moment où on se parle...
M. Dufour: Oui. Mais on change quelque chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Ce n'est pas pour rien que j'ai discuté une
partie de la veillée là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais je ne sais pas si vous
voulez le repenser avec votre adjoint. Mais je prétends et je continue
de prétendre que cet article est incitatif à se conformer au
rôle triennal et à déposer dans les délais
prévus, parce qu'il prévoit ce qui arrive lorsque ce n'est pas
déposé et que le retrait de cet article place la
municipalité dans une situation où elle fait quatre ans
plutôt que trois ans, dans une situation de retomber sur un rôle
triennal normal.
M. Dufour: Non, mais il y a des démarches dans des lois
que le ministre est plus obligé ce suivre. La preuve, c'est que, pour le
dépôt du budget, il le demande chaque fois. Ce n'est pas
automatique. Il est obligé de passer par le ministère pour
demander une permission. Dans la question du rôle triennal, il peut
sauter une année, sans obligation de sa part. Le ministre n'est pas
nécessairement au courant de toute la démarche. Le seul point que
je pose, c'est que vous ayez une formule qui ne les rende pas illégaux,
qui ne les mette pas dans l'illégalité, j'accepte cela, mais ce
que j'aurais aimé de plus, c'est qu'il y ait une démarche
vis-à-vis de la municipalité, comme de la municipalité
vis-à-vis du ministère. Si c'est vrai...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, cela va.
M. Dufour: Cela va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que c'est raisonnable
comme demande additionnelle. On pourrait prévoir, dans le
libellé, cette démarche additionnelle, qui serait une balise
additionnelle, qui ajouterait à ce qu'on a déjà.
M. Dufour: C'est cela. C'est que, non seulement on sait
qu'actuellement, c'est incitatif, cela devrait être correct que cela se
passe de même, mais prévoyons que, si ii y a une démarche
et qu'il y a quelque chose qui ne marche pas, on ait une démarche qui ne
soit pas automatique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. M. Dufour: Cela
va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le suspend, et,
là-dessus, on ajoute un critère additionnel qui est
l'autorisation du ministre ou du ministère...
M. Dufour: Quelque chose comme cela, c'est à peu
près cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 35
étant suspendu, j'appelle l'article 36.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II m'a eu à l'usure, M. le
Président. Article 36.
Le Président (M. Saint-Roch): Sortie d'urgence, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 36 concorde avec
l'article 47. Comme nous le verrons à cet article, le délai
général de plainte à l'égard d'un rôle
triennal prendra fin le 1er mal du permier exercice auquel il s'applique.
L'article 36 traite de l'avis public donné pour annoncer à la
fois le dépôt du rôle et le droit de plainte
générale à son égard. Cet avis précisera que
le 1er mai dont il parle est celui qui suit sa publication.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Comme le rôle est déposé une fois
tous les trois ans, cela veut dire que le contribuable peut déposer une
plainte juste la première année du dépôt du
rôle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: À moins, je pense que c'est important de le
souligner, qu'il n'y ait des changements qui se produisent...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... dans son évaluation, par exemple qu'une
partie de la bâtisse est soit améliorée, soit
diminuée dans sa substance.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. M. Dufour: Une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un rôle, une plainte?
M. Dufour: C'est cela. Ce sont des changements majeurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous conviendrez que, normalement,
sur le pian du désengorgement du BREF, une fois une jurisprudence mieux
établie, cela devrait théoriquement désengorger des deux
tiers.
M. Dufour: Oui, mais le BREF, je pense, est engorgé, mais
pas partout. En dehors de Montréal, je pense bien que c'est moins
pire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'augmentation, je me rappelle, je
révise des statistiques qu'on m'avait remises dernièrement, vous
avez raison, les principales augmentations sont dues à Montréal,
mais il y a des augmentations importantes à l'extérieur de
Montréal.
M. Dufour: II y a aussi, il faut le dire, le fait que les
rôles triennaux, on va obliger dans la province qu'ils soient
déposés tous en même temps. Oui, les rôles triennaux
vont être déposés tous la même année. Par
exemple, si cela commence en 1989, toutes les autres municipalités qui
vont être astreintes, d'après la loi qu'on a, vont être
attachées à partir de 1991, ce qui veut dire qu'à partir
de maintenant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elles ne le seront pas toutes en
même temps.
M. Dufour: Oui, comme ce sont des rôles triennaux, en 1991,
ils vont tous être déposés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, pas celui qui aura
commencé en 1990. En 1990, pour trois ans, ii ne sera pas là en
1991. Donc, il y a un roulement.
M. Dufour: Vous n'avez pas regardé s'il y aurait eu un
avantage à les mettre tous ensemble à la même date?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. D'ailleurs, on a
laissé tantôt ouvert, en suspens, à la suite d'une de vos
initiatives, la question de savoir si les rôles triennaux devraient
obligatoirement être tous la même année, question que vous
soulevez de nouveau, s'ils devraient être "tiercisés",
c'est-à-dire au niveau d'une MRC diviser un tiers, un tiers, un tiers,
ou ils devraient être individualisés, c'est-à-dire laisser
les municipalités décider quelle année elles embarquent.
Elles peuvent se parler entre elles au sein d'une même MRC. On n'a pas
arrêté cette décision-là encore, mais je n'ai rien
contre la souplesse.
M. Dufour: II n'y a pas de problème. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 36 étant
adopté, j'appelle l'article 37.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 37, M. le
Président, nous avons un amendement. Il y a peut-être des
problèmes de photocopie. Si vous ne l'avez pas, on va vous en remettre
une copie. On va vous prêter le mien, M. le Président. On
travaille avec le même. Ou on suspend deux minutes, le temps de faire la
photocopie, de se délier les jambes, ça va?
M. Dufour: On va suspendre deux minutes, ça va faire du
bien.
Le Président (M. Saint-Roch): La commis-
sion suspend ses travaux pour quelques Instants. (Suspension de la
séance à 21 h 56)
(Reprise à 22 h 5)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. Nous avons un papillon
à l'article 37.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président.
L'amendement proposé à l'article 37 concorde avec celui qui est
proposé à l'article 50. Ce dernier fait en sorte que la plainte
sur l'inaction de l'évaluateur ne puisse être
déposée qu'au cours soit de l'exercice pendant lequel survient
l'événement qui aurait dû faire agir l'évaluateur,
soit de l'exercice suivant. L'amendement proposé à l'article 37
prévoit que l'avis public annonçant le droit à la plainte
sur l'inaction doit mentionner cette limite quant à la période au
cours de laquelle la plainte peut être déposée.
M. Dufour: Cet amendement est fait à la demande de vos
Juristes, ou d'un groupe particulier ou de municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est fait à la demande des
évaluateurs municipaux. Il faut faire attention lorsqu'on parle
d'évaluateurs. J'ai bien dit "évaluateurs municipaux".
M. Dufour: Je comprends bien la nuance. C'est très clair
par rapport à ça. Cela permet d'apporter des changements au
rôle. Cela lui donne toute l'année pour apporter des
changements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Avant, il avait trois mois, il avait jusqu'au temps de
la plainte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il avait droit jusqu'au 1er mai
parce qu'on était sur la base zéro annuelle.
M. Dufour: À cause de la plainte. Là, on ajoute...
Est-ce que ce n'est pas de nature à alourdir le système?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans un certain sens, c'est plus
équitable pour le contribuable. En étant plus équitable
pour le contribuable, il y a une certaine charge additionnelle au
système.
M. Dufour: Je vais me faire l'avocat de la municipalité.
Pour la municipalité qui pourrait avoir des plaintes majeures, ça
donne une extension et ça garde une épée un peu plus
longtemps sur la tête de la municipalité. Autrement dit, si la
municipalité, auparavant, le 1er mal, pouvait faire une
évaluation des plaintes parce qu'elles étaient
déposées. Elle connaissait son état financier au 1er mai,
tandis qu'avec ça, on lui donne... Je n'aurais peut-être pas
objection de lui donner six mois mais je trouve ça long un an...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Barguineux.
M. Dufour: J'ai compris ce que vous avez dit, mais, pour moi, ce
n'est pas ça. C'est que, l'année, cela me semble très long
pour la municipalité. Il faut bien penser qu'elle va préparer un
autre rôle de taxation et qu'elle pourrait avoir une avalanche de
contestations au mois de décembre ou au mois de novembre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que ça ne peut
pas être important pour la municipalité dont vous vous faites
l'avocat présentement, ça ne porte que sur le cas où
l'évaluateur aurait dû agir pendant cette année-là
et qu'il n'a pas agi. Le cas typique est si votre résidence est
incendiée, passe au feu, il y a une diminution de valeur.
L'évaluateur aurait dû agir, il n'a pas agi. Dans une
municipalité, c'est toujours marginal. Cela ne peut pas mettre en
péril les équilibres financiers de la municipalité.
M. Dufour: J'ai vu des cas où des évaluateurs ont
oublié des écoles sur le rôle d'évaluation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui mais au pourcentage qu'on
paie, ce n'est pas important.
M. Dufour: Oui, mais, pour deux ans, trois ans, il y a des
montants importants. S'il avait eu à l'enlever...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on m'indique
également, c'est qu'on permet à l'évaluateur des ajouts au
rôle. D'un autre côté, il faut, en matière
d'équité, prévoir qu'on puisse soustraire des choses du
rôle. C'est la contrepartie.
M. Dufour: Aussi. Mais des ajouts au rôle...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mettez-vous dans les souliers d'un
citoyen. Je vais vous remplacer ça étant convaincu que ça
ne peut affecter, de façon importante, le budget d'une
municipalité. Mettez-vous dans les souliers d'un citoyen chez qui
l'évaluateur refuse d'agir.
M. Dufour: J'ai l'impression qu'il faut que cela émane
d'une démarche que quelqu'un va faire. Il n'y a pas juste...
L'évaluateur va agir parce qu'il y a une plainte qui a été
faite par quelqu'un. Ce n'est pas de son propre chef, règle
générale, qu'il va le faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, sur une demande.
M. Dufour: Sur une demande?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Il refuse, il néglige.
Il faut que le citoyen conserve un recours qui soit quand même...
M. Dufour: C'était le temps qui pouvait le faire parce
qu'à un moment donné, il faut bien que cela arrête quelque
part dans le temps. On lui donnait trois mois et, là, on lui donne
l'année. Le budget va être dépensé durant
l'année. On a vécu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aimerais qu'on compare la
situation actuelle avec ce que l'on propose.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bélanger.
M. Bélanger (Jean): Actuellement, la fin se termine au 1er
mai, sauf que si l'évaluateur n'a pas agi, lors du dépôt du
rôle au mois de septembre, évidemment, le contribuable reprend son
droit de plainte. Donc, s'il y a une faute, c'est juste quatre ou cinq mois.
Mais, sur un rôle triennal, le contribuable est pendant deux ans et demi
à vivre cette situation parce que c'est un rôle triennal. À
ce moment-là, il faut qu'il attende le dépôt du prochain
rôle qui, lui, ne survient que deux ans et demi plus tard. Finalement, on
permet à I'évaluateur d'amener des changements de valeur à
la suite de changements physiques à l'immeuble. Si, évidemment,
il ne fait que les changements à la hausse et par omission ou quoi que
ce soit et des changements à la baisse qu'il ne fixe pas, c'est juste la
contrepartie de permettre aux contribuables de demander à
I'évaluateur, à ce moment-là, devant le bureau de diminuer
la valeur pour un changement physique à l'immeuble. Comme on permet
à l'évaluateur d'intervenir dans le rôle pendant tout le
rôle, il faudrait aussi penser de permettre au contribuable de pouvoir
également se plaindre sur une omission de l'évaiuateur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Au cours de l'exercice, en fait, qu'il se produise
quoi que ce soit, l'exercice ce n'est pas trois ans, il faut que cela se fasse
année par année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan des ajouts, des...
M. Dufour: Quand on dit...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... doit être déposée au cours de
l'exercice pendant lequel survient l'événement...
L'événement survient, on suppose...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Deuxième année.
M. Dufour:... cette année. Il a le droit pour cette
année, mais, l'année d'ensuite, il ne recommencera pas. Il faut
que l'événement pour lequel on pose un acte...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Soit dans l'année.
M. Dufour:... soit dans l'année courante. Tellement que
l'exercice par rapport à ce qu'on entend, ça pourrait être
sur la fin de l'année, par exemple.
M. Bélanger (Jean): On permet juste une année. Par
exemple, si le contribuable attend la troisième année et porte
plainte depuis le début, on permet juste de rétroagir un exercice
auparavant, une année auparavant, et non pas deux ans.
M. Dufour: Avant on avait le pouvoir sur trois ans?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était un rôle
annuel avant.
M. Dufour: On imposait le rôle annuel mais seulement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La rétroaction était
sur trois ans.
M. Dufour: La municipalité pouvait rétroagir sur
trois ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. M. Dufour:
Est-ce que cela est enlevé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Il peut rétroagir un
an. C'était deux ans avant, et, maintenant on tombe à un an sur
la rétroaction, ce qui fait que la municipalité gagne de ce
côté-là. Trois ans, c'était avant, dans le temps de
la Loi sur l'évaluation foncière: trois ans, deux ans, un an.
M. Dufour: On a fait un triennal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'envers.
M. Dufour: À l'envers. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 37 est adopté. Est-ce que l'article 37 tel qu'amendé
est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 38.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 38, M. le
Président, concorde avec l'article 37. Il prévoit que, comme
l'avis relatif au dépôt du rôle et au droit de plainte
général, l'avis relatif au droit de plainte sur l'inaction de
l'évaluateur est affiché au bureau du greffier municipal et
publié dans un journal. Il s'agit strictement d'un article de
concordance.
M. Dufour: C'est selon l'article qu'on vient d'adopter.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. M. Dufour: Qui est
amendé. C'est correct.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 38 étant
adopté, j'appelle l'article 39.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 39, M. le
Président, apporte, à la disposition relative à
l'entrée en vigueur du rôle, les ajustements nécessaires
pour qu'elle vise non seulement les rôles annuels mais aussi les
rôles triennaux. Ainsi un tel rôle entre en vigueur au début
du premier exercice pour lequel il est fait et reste en vigueur pendant les
trois exercices visés. (22 h 15)
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est strictement un article de
concordance.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 39 étant
adopté, j'appelle l'article 40.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 40, M. le
Président, est du même genre que le précédent, donc
de concordance. Il modifie, pour tenir compte des rôles triennaux, la
disposition permettant l'utilisation du rôle avant son entrée en
vigueur, la façon de viser à la fois le cas d'un rôle
annuel et celui d'un rôle triennal et de dire que le rôle peut
être utilisé par anticipation aux fins de l'exercice au cours
duquel il entre en vigueur, par exemple pour élaborer le budget de cet
exercice.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 40 est
adopté. J'appelle l'article 41.
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, quant
à l'article 41, il change la façon d'établir la
démarcation entre les plaintes majeures et les plaintes mineures dans la
disposition prévoyant qu'une plainte mineure peut être entendue
par une division formée d'un seul membre du Bureau de révision de
l'évaluation foncière du Québec. Actuellement, les
chiffres servant de démarcation sont inscrits dans la loi. Est majeure
une plainte portant sur une unité d'évaluation dont la valeur
inscrite au rôle foncier est de 250 000 $ ou plus bu sur une place
d'affaires ou un local dont la valeur inscrite au rôle locatif est de 25
000 $ ou plus. Ces montants n'ont pas été haussés depuis
1982. L'article 41 prévoit que les montants seront dorénavant
fixés par règlement ministériel, ce qui permettra des
ajustements plus faciles. Le pouvoir habilitant le ministre des Affaires
municipales à prendre un tel règlement est introduit à
l'article 79 en vertu de l'article 104. Jusqu'à la prise d'effet du
premier règlement, les montants sont maintenant de 500 000 $ et 50 000 $
respectivement. L'article 101 veille à ce que les transferts entre les
catégories de plaintes découlant de cette hausse n'affectent pas
les auditions déjà commencées par le BREF.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: II y a quelques points que nous allons discuter par
rapport à cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Avant, on disait: "Une division peut être
formée d'un seul membre pour décider des autre plaintes... " Cela
veut dire que toutes les décisions qui vont être en bas de 500 000
$ à l'avenir sur des unités d'évaluation vont pouvoir
être décidées avec un membre seulement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce sont exactement les mêmes
règles qu'avant qui s'appliquent...
M. Dufour: À l'exception, oui, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... excepté que la ligne de
démarcation entre les plaintes mineures et majeures, qui n'avait pas
été revue depuis 1982, passe du simple au double en ce qui
concerne et la valeur de la propriété et l'inscription au
rôle locatif.
M. Dufour: Mais, à l'avenir, vous vous réservez
dans ce projet de pouvoir fixer d'autres valeurs dans le temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, parce que ce qui se produit,
c'est que l'on gèle pour des périodes qui sont trop longues, on
oblige le législateur à intervenir pour ces montants, alors que,
normalement, on devrait, sur une base annuelle ou tous les deux ans, se servir
à peu près des critères qui sont relatifs à
l'inflation pour effectuer ces ajustements sans alerter l'Assemblée
nationale nécessairement.
M. Dufour: Même si, en principe, Je pourrais être
rappelé à i'ordre, comment pouviez-vous accepter que, dans la loi
sociale pour les gens sur la sécurité du revenu, quelqu'un qui
possédait une propriété évaluée à
plus de 50 000 $ était pénalisé? Je veux dire que, par ce
projet de loi, vous admettez un principe...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par règlement.
C'était strictement par règlement. C'était la même
chose, c'était modifié...
M. Dufour: Cela ne varie pas à tous les ans même si
c'était par règlement. C'est encore à 50 000 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais si vous voulez traiter
du sujet, j'avais un cas sur mon bureau qui, sur le plan de ma conscience, me
posait des problèmes.
M. Dufour: Cela n'a pas été corrigé
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais je veux vous dire le cas
que j'avais. Vu que vous êtes hors du sujet, je vais me permettre de
l'être aussi.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'avais un cas sur mon bureau, et
je ne veux pas induire la commission en erreur, de quelqu'un qui était
propriétaire d'une résidence dont l'évaluation municipale
était supérieure à 85 000 $ valeur nette de la maison,
cela veut dire moins l'hypothèque, et qui recevait en toute
légalité des prestations d'aide sociale, et je dis bien en toute
légalité. Alors, je n'avais pas trop de difficulté quant
à l'élasticité de ma conscience sur les montants.
M. Dufour: Mais la pénalité par exemple, pour
quelqu'un qui avait une évaluation plus élevée que 50 000
$, c'est qu'il pouvait être coupé de l'aide sociale de 2 %.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De 2 % de l'excédent.
M. Dufour: C'est cela. C'est là-dessus que, moi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai vérifié
auprès du bureau du sous-ministre et du bureau du cabinet pour
m'enquérir du nombre de personnes qui possédaient une maison dont
la valeur nette, c'est-à-dire après hypothèque,
était supérieure à 85 000 $ à l'époque au
ministère, et les candidatures étaient très rares.
M. Dufour: Est-ce que vous appliquez le montant de 50 000 $ sur
85 000 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela veut dire que, sur le montant
de 50 000 $, vous calculez 2 % sur la différence entre 50 000 $ et 85
000 $, donc sur 35 000 $.
M. Dufour: 35 000 $, donc 1700 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je dis 85 000 $, mais
c'était au minimum 85 000 $, je pense que c'était 87 000 $ et
quelque chose.
M. Dufour: II avait une grosse famille.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela dénote que le
système n'était pas nécessairement inéquitable,
qu'on pouvait même le qualifier dans certains cas de
généreux.
M. Dufour: Il faudrait que je le voie pour pouvoir le croire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II a fallu que je le voie pour le
croire aussi. Je ne vous blâme pas et, je vous le dis, en toute
légalité, parce qu'on l'a fait vérifier. On ne digresse
plus pour une petite secousse?
M. Dufour: Pardon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On revient à l'ordre.
M. Dufour: Oui. On va fermer la parenthèse. Je ne me sens
pas malheureux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ni moi. M. Dufour: Je ne me sens
pas mal à l'aise.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais je trouvais cela difficile
quand même.
M. Dufour: Je suis encore convaincu qu'actuellement, qu'on
accepte que quelqu'un qui a une propriété évaluée
à 50 000 $ soit pénalisé, quand on sait qu'il doit se
loger quelque part...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Valeur nette.
M. Dufour: Ce ne sont pas de gros montants.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, dans un programme
d'accès à la propriété, je trouverais cela tout
à fait normal. Dans un programme de dernier recours, je vais vous donner
une opinion personnelle, je trouve cela pour le moins pas
sévère.
M. Dufour: On aura l'occasion d'en reparler.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Probablement, lors de motions de
clôture ou des choses
du genre.
M. Dufour: À d'autres tables ou d'autres endroits.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: I! y aurait peut-être la question de ces
règlements-là. Je ne sais pas si on doit accepter ça comme
cela, il y a peut-être neuf ans qu'on n'a pas fait varier ces valeurs,
est-ce qu'il n'est pas bon qu'on laisse cette alternative au législateur
de se prononcer par rapport à ça? J'ai peur qu'à un moment
donné, le ministre ait pratiquement trop d'autorité. Des fois, il
faut donner la référence, d'autres fois, il faut regarder un
petit peu plus loin. Encore là, c'est une question de balancement. On
dit que ça fait neuf ans, mais, que je sache, il n'y a pas eu de
tollé de la part des municipalités. Oui? En tout cas, tous les
trois ans, on peut se donner une chance, il y aura moins de plaintes. Le fait
qu'il y aura des évaluations triennales déposées
élimine un certain nombre de plaintes. Sur les plaintes de 250 000 $,
vous m'avez dit que, oui, il y a eu de grosses représentations, mais
ça a pris neuf ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire qu'elles se
sont accentuées avec le temps.
M. Dufour: Accentuées les dernières fois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout ce qui est recherché,
c'est de la souplesse sur le plan des interventions. Je prétends que le
processus législatif est un processus qui est beaucoup plus lourd que le
processus réglementaire.
M. Dufour: Sans aucun doute.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je prétends
également que le processus réglementaire est dans un cadre de
prépublication, que les parties intéressées peuvent se
faire entendre, que, si le ministre fait des abus, il en est responsable devant
l'éiectorat. Ce que je vous dis, c'est que, quel que soit le montant
d'argent que vous fixez dans la loi, je ne discute pas si c'est 500 000 $ ou
400 000 $, lorsque vous fixez un montant dans la loi, vous obligez à
rouvrir la législation. Lorsque vous obligez à rouvrir une
législation quelquefois strictement pour changer un montant dans une
loi, généralement, la brèche étant ouverte, on
ouvre sur plusieurs chapitres qu'on ne souhaiterait peut-être pas ouvrir,
etc.
Je vous dis que, pour l'année où je vais être
ministre des Affaires municipales, présumément jusqu'aux
prochaines élections provinciales au Québec, je peux très
bien vivre avec les montants qui sont là. Je n'aurai probablement pas
à la rouvrir personnellement. Je pense strictement au fonctionnement du
ministère et de la clientèle pour les années à
venir. C'est complètement désintéressé.
M. Dufour: Oui, mais le fait que c'est une attribution d'une
compétence, en principe, cela a une certaine importance.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, et le fait de le faire par
règlement implique quand même une prépublication, etc. Cela
ne passe pas inaperçu, les gens ne le font habituellement pas par
règlement lorsqu'il n'y a pas de demande. Personne ne fait ça
parce qu'il a rêvé à ça pendant la nuit. Je vous dis
que, comme parlementaire, je me sens très à l'aise, même si
j'avais à siéger ou si j'étais du côté de
l'Opposition, de dire que le gouvernement conserve une latitude sur des
montants comme ceux-là, où il y a quand même des
paramètres. On sait qu'en 1982, c'était 250 000 $, on saura qu'en
1989, c'était 500 000 $, et que, toute proportion gardée, c'est
une augmentation qui tient compte des augmentations du coût de la vie.
Celui qui s'éloignera de cette démarcation se le fera reprocher
par ses pairs... et par sa mère si elle est affectée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des compétences judiciaires
qui sont confiées par règlement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je ne pense pas qu'on puisse
parler des petites créances. Je suis d'opinion que les petites
créances sont dans la loi. Non, généralement, les montants
d'attribution des tribunaux sont dans la loi, mais ils fonctionnent par
maximums. Il ne s'agit pas de divisions de la même cour. Il s'agit de
savoir si on va devant telle ou telle cour. Si vous allez en appel d'une
division, je vais vous donner un exemple des causes que j'ai déjà
plaidées à l'époque. Pour la Régie des assurances
agricoles du Québec, jusqu'à concurrence de 30 000 $, vous allez
à la Cour provinciale ou à la Cour du Québec. Il y a des
montants qui sont des montants plafonds. Si vous voulez mettre un plafond, par
exemple, de 1 000 000 $, on est probablement bon pour ne pas rouvrir la loi
pour une dizaine d'années à cause de ce
prétexte-là, et le ministre pourra jouer en bas. Je ne veux pas
faire de cela une question de dogme. Je vous dis tout simplement que je pense
honnêtement qu'il s'agit d'une question qui peut être
décidée par règlement sans qu'il y ait personne qui puisse
s'en plaindre. Maintenant, si l'Opposition pense que cela doit rester dans la
loi, comme je vous dis, le prochain ministre se débrouillera avec
cela.
M. Dufour: Est-ce que le comité de législation est
d'accord là-dessus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Sur celui-là.
M. Dufour: Est-ce que vous avez eu des représentations
concernant le Bureau de révision de l'évaluation foncière?
Il faut que j'aille faire mon "speech".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va accepter une suspension de
30 minutes à condition de ne pas être obligé d'aller vous
écouter.
M. Dufour: Ce serait peut-être une bonne chose, remarquez
bien! Vous allez manquer quelque chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le bureau de législation
n'a pas soulevé la question. Quant au BREF, lorsqu'on leur a
proposé l'article, il n'y avait pas de réaction
négative.
M. Dufour: Sur le Bureau de révision de
l'évaluation foncière, j'avais soulevé un certain nombre
d'hypothèses que l'Union des municipalités avait reprises
à un moment donné, en disant que le Bureau de révision
pouvait être des fois en conflit d'intérêts parce que
c'était un tribunal administratif qui a à porter des jugements
sur des causes impliquant le gouvernement et les municipalités. Il y
avait une théorie là-dessus. J'avais donné un certain
nombre d'arguments qui me semblent encore d'actualité et qui me semblent
vrais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous voulez les faire entendre par
qui ces causes-là?
M. Dufour: Cela aurait pu être par des juges.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par la Cour du Québec?
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela se défend et c'est une
argumentation surtout avec l'évolution jurisprudentielle quant aux juges
municipaux. J'ai l'impression que si quelqu'un soulevait aujourd'hui les
arguments auxquels vous faites allusion, il pourrait s'inspirer des jugements
de la Cour supérieure quant aux juges municipaux qui étaient
employés, rémunérés, par les municipalités,
etc. Il y a peut-être des similitudes. Je vais laisser aux plaideurs le
soin de s'organiser avec cela dans la pratique privée et de
récolter les émoluments qui accompagnent...
M. Dufour: L'Intérêt pour aller contester est
peut-être différent par rapport à la Cour municipale. Moi,
je me dis, par analogie, je fais juste éveiller votre attention par
rapport à cela et dire pourriez-vous...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a justice et apparence de
justice.
M. Dufour: Voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan de l'apparence de
justice, je me poserais des questions si j'étais un citoyen, et j'en
suis un, donc, je me pose des questions.
M. Dufour: C'est cela. On parlait aussi dans cela que le rapport
Ouellette disait: On ne peut pas nommer des gens. Là, on pourrait
prendre d'autres personnes qui ne sont pas des Juges à temps plein.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article-là n'affecte
pas, c'est de façon accessoire que vous traitez du sujet.
M. Dufour: C'est cela, je vais juste le traiter parce qu'on se
trouve à toucher par rapport à l'ensemble du projet de loi. On
parle du Bureau de révision. Donc...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Laissez-nous en un.
M. Dufour: Il en reste. Voulez-vous, on reprendra avec
l'ouverture de cet article après une demi-heure d'arrêt?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne le ferme pas avant de
partir?
M. Dufour: Non, pas avant de partir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pourrai pas dormir.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour une quinzaine de minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 31)
(Reprise à 23 h 11)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend maintenant ses travaux. Au moment de notre
suspension, nous en étions à l'article 41. Est-ce que les
discussions sont terminées?
M. Dufour: Non, je voudrais...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... reprendre cet article en disant que "fixée
par règlement du ministre" - ce serait surtout sous forme de question -
est-ce que "par règlement du ministre" c'est publié à la
Gazette
officielle du Québec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, sauf s'il y a une
procédure d'exception, si le ministre invoque l'urgence de la situation.
Dans un tel cas, ce serait assez difficile.
M. Dufour: Ahl
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On m'informe actuellement, au sujet de toutes ces
clauses qui disent "par règlement du ministre", qu'au gouvernement, il y
a 50 % des décisions faites par règlement qui n'ont pas
été publiées, depuis que la loi est passée, que le
règlement du ministre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne peux pas parler pour les
autres, je ne suis pas en mesure de commenter la statistique, mais je vous
dirai que dans le cas de celui qui vous parle, c'est certainement en bas de 10
%, parce que, quand les gens me placent dans une situation d'urgence, je leur
demande pourquoi ils me placent dans une situation d'urgence.
M. Dufour: À 26 ou 27 ministres qui en ont cinq ou dix,
cela fait 280, 300 ou 150. "Par règlement du gouvernement", auriez-vous
objection à ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette année, en
fiscalité, il y a eu six règlements et ils ont tous
été prépubliés. C'est la mentalité des
Affaires municipales: la transparence, l'ouverture.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que ça fait une différence si le
règlement passe aussi par le Conseil des ministres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Le cheminement d'un
règlement: il est proposé par le ministre, >\ transite au
comité interministériel affecté, au Conseil du
trésor, au Conseil des ministres, il est prépublié
à la Gazette officielle du Québec, if retransite et il est
finalement adopté.
M. Dufour: Pourquoi dit-on des fois "par règlement du
gouvernement" et d'autres fois "par règlement du ministre"? Est-ce qu'il
y a une différence notable?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour:
Notoire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, parce que "par
règlement du ministre", c'est le ministre qui approuve le
règlement, et "par règlement du gouvernement", c'est le Conseil
des ministres.
M. Dufour: En principe, le règlement du ministre pourrait
être approuvé très rapidement en passant presque...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est plus rapide, c'est
moins...
M. Dufour: C'est plus rapide et ça n'attire pas
nécessairement l'attention de tout le monde, tandis que, quand c'est le
Conseil des ministres qui prévoient le règlement, il y a plus de
personnes d'impliquées à la confection et dans !a décision
du départ.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est vrai. On pourrait avoir
une situation de compromis où l'on remplacerait le mot "ministre" par le
mot "gouvernement", cela me paraîtrait acceptable.
M. Dufour: Vous aimeriez ça. J'aimerais bien ça,
moi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: On pourrait prendre cette suggestion, on pourrait la
soulever: "...par règlement du gouvernement."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, on remplace... Est-ce qu'il
y a quelqu'un qui rédige? On pourrait le faire tout de suite
celui-là, parce qu'il est d'une simplicité
rédactionnelle... On le suspend, on fait l'article 42 et on y reviendra
dans quelques minutes, question de...
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 41 est suspendu.
J'appelle maintenant l'article 42.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Il va
dans le même sens que l'article 41. Il s'agit ici de la disposition
obligeant le BREF à étendre en région les plaintes
mineures.
M. Dufour: C'est peut-être le point "fixée par
règlement". On dit: "fixée par règlement du ministre."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela, on fait l'amendement
de concordance: "par règlement du gouvernement."
L'article 43, c'est "le même ministre" ou "le même
gouvernement".
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 42 est
suspendu, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour remplacer
"règlement du ministre" par "règlement du gouvernement"?
M. Dufour: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 43?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et l'article 44 est au même
effet. On va en faire plusieurs, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Les articles 43 et 44.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 45 est au même
effet.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 45 est suspendu
aussi?
M. Dufour: Oui, mais il n'y a pas juste "règlement du
ministre", par exemple. "Sauf si la plainte porte sur une unité
d'évaluation..." 110 à 43.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 46 aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous êtes à
l'article 43, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 43.
M. Dufour: "Lorsque la plainte porte sur une unité
d'évaluation ou sur une place d'affaires ou un local dont la valeur
foncière ou locative, respectivement, qui est inscrite au rôle est
égale ou supérieure à la valeur fixée par
règlement du ministre, le secrétaire de la section ou la personne
qu'il autorise à cette fin dresse et signe le procès-verbal de
chaque audience et le verse au dossier de l'affaire qui en fait l'objet."
Le procès-verbal n'est pas la transcription de la cause. Ce n'est
pas du mot à mot.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce que le mot à
mot, on appelle cela l'enregistrement, les notes sténographiques.
M. Dufour: Est-ce que la possibilité de faire
l'enregistrement continue d'exister?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, suivant les mêmes
règles obligatoires dans les causes majeures, et, pour l'enregistrement
des causes mineures, la transcription si on choisit d'aller en appel. Mais le
procès-verbal est celui où on dresse les principaux
éléments de la cause, mais il ne s'agit absolument pas de notes
sténographi- ques ou de transcription.
M. Dufour: Mais comme il y a juste une personne qui entend la
plainte, le secrétaire de la section ou la personne qu'ii autorise, donc
un ou l'autre, ne fait pas partie du bureau. Cette personne-là, le
secrétaire de la section, qui assiste le commissaire, ne compte pas
comme faisant partie de l'audition de la plainte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'est pas ce que l'on
appelle dans le jargon du métier, sur le banc.
M. Dufour: Qui paie cette personne-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le BREF. Si je peux donner
l'équivalence, comme le greffier à la Cour du Québec,
payé par le ministère de la Justice.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 43 est-il
suspendu?
M. Dufour: Suspendu pour...
Le Président (M. Saint-Roch): Suspendu...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Suspendu pour le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): ...pour préparer le
papillon remplaçant "par règlement du ministre" par "par
règlement du gouvernement". J'appelle maintenant l'article 44.
M. Dufour: I! y aurait encore "gouvernement". Là, par
exemple, on a "sont sténographiées, sténotypées ou
enregistrées".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Quand on parle de la renonciation au droit d'appel,
est-ce que cela arrive souvent que cela se produit? C'est un peu une
procédure spéciale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que c'est quand
même assez fréquent qu'on utilise la procédure de
renonciation, lorsqu'on veut éviter de payer les frais exorbitants de la
sténographie, parce qu'à partir du moment où on renonce au
droit d'appel, on n'a plus besoin de sténographie.
M. Dufour: II n'y a pas eu de contestation de cette renonciation
au droit d'appel? Par exemple, quelqu'un peut avoir renoncé à ce
qu'il a eu...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et contesté sa
renonciation par la suite. Je comprends le
sens de la question. Les juristes n'en connaissent pas.
M. Dufour: D'accord. Cela va, excepté qu'il y a toujours
suspension pour la même...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On suspend le ministre.
M. Dufour: Oui. Repens-toi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 44 est maintenant
suspendu. J'appelle l'article 45.
M. Dufour: C'est encore "règlement du ministre".
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ce qu'on peut peut-être donner aux fins du
procès-verbal de notre étude, c'est qu'actuellement, il y a
beaucoup d'éléments qui vont être fixés par
règlement, ce qui n'existait pas avant. Avant, les valeurs
étaient inscrites purement et simplement. Là, on s'en va sur une
législation où les règlements, même si ce sont les
règlements du gouvernement, vont être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse.
M. Dufour: Avant, on marquait les montants.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui! mais c'est toujours la
même donnée. Ce sont toujours les mêmes montants auxquels on
se réfère. Donc, à partir du moment où on l'a
adopté, ils s'appliquent dans les autres articles.
M. Dufour: II y en a plusieurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais à partir du
moment où le règlement a fixé une valeur qui est 500 000
$, c'est 500 000 $ qui s'applique partout. C'est toujours le même
règlement qui s'applique partout, il n'y a qu'un règlement, il
n'y a pas une multitude de règlements. Il n'y a pas un règlement
différent pour cet article précédent ou le suivant.
M. Dufour: Non, mais il faut admettre aussi que, règlement
ou pas règlement, où on avait fixé dans la loi des
montants de 25 000 $, de 250 000 $, etc. C'était des valeurs arbitraires
jusqu'à un certain point. Je ne pense pas qu'il y avait eu
d'étude exhaustive. En tout cas, pour moi qui ai assisté,
après une discussion, on dit que ça aurait de l'allure, parce
que, dans les municipalités, des bâtisses de 250 000 $, on
commence à parler de bâtisses importantes.
Actuellement, on fixe à 500 000 $, à partir des 250 000 $
qu'on avait fixés en 1979. Est-ce qu'il y a eu une courbe ou une
étude selon laquelle les 250 000 $ étaient devenus 500 000 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu 74 % d'augmentation dans
l'évaluation.
M. Dufour: Donc, si on prend ça, ça veut dire qu'on
s'est donné une marge de manoeuvre un peu... C'est un peu plus que
prévu, oui. Ce serait 100 %...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, on s'est donné une
petite marge de manoeuvre. Ce serait 100 %. Et c'est à compter de 1982,
les 74 %. Les discussions auxquelles vous faites référence
remontent à 1979 ou 1980.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, en 1979 et 1980, je
n'hésiterais pas à dire que c'est 100 %.
M. Dufour: C'est 1978-1979. C'est plutôt 1978 qu'on
discutait, parce que la loi a été adoptée en 1979.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les 74 % que je vous donne
démarre en 1982. Donc, si on le recule à 1978 ou à 1979,
on atteint 100 %. On ne s'est pas gardé de marge de manoeuvre. À
condition que vous ayez été correct à l'époque. Je
n'étais pas là pour juger.
M. Dufour: Je vous le dis. C'était une valeur de
fixée dans le temps après discussion, par les expériences
des uns par rapport aux autres, en disant qu'une bâtisse de 250 000 $, on
commence à parler de bâtisses importantes. On sait bien
qu'aujourd'hui, une bâtisse de 250 000 $, ce n'est pas plus qu'une
maison.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour la période de 1980
à 1988, l'augmentation est de 113 %.
M. Dufour: En tout cas, on a balisé, jusqu'à un
certain point, par règlement du gouvernement. Donc, c'est
peut-être une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La procédure est moins
lourde que celle prévue dans la loi, mais plus exigeante que celle que
nous avions suggérée.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 45?
M. Dufour: Quand on parle de frais qui
peuvent être chargés, on parle juste des frais de
sténographie, sténotypie ou enregistrement des
dépositions, aux frais de transcription. Est-ce qu'il pourrait y avoir
d'autres montants qui pourraient être impliqués, par exemple, par
rapport à des...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Subpoenas.
M. Dufour:... témoins? Celui qui entend la plainte est
obligé de juger la preuve qui lui est apportée par rapport
à ce qu'il obtient, autrement dit, s'il y a des témoins, ce n'est
jamais lui qui les appelle. C'est toujours aux frais des parties. Les
municipalités qui défendent leur cause paient les frais de leurs
témoins?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, l'article est clair: "Sauf si
la plainte porte sur une unité d'évaluation ou sur une place
d'affaires ou un local dont la valeur foncière ou locative,
respectivement, qui est inscrite au rôle d'évaluation est
égale ou supérieure à la valeur fixée par
règlement du gouvernement, les seuls frais auxquels le plaignant peut
être condamné en vertu de l'article 115 sont les frais de
sténographie, de sténotypie ou d'enregistrement des
dépositions et les frais de transcription de celles-ci, le cas
échéant. " Donc, s'il y a appel. On ne peut pas charger les frais
d'assignation de témoin ou les autres frais que l'on peut retrouver
devant les tribunaux.
M. Dufour: Celui qui porte la plainte et celui qui la
défend sont astreints à payer chacun leur part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. M. Dufour: D'accord.
En suspens avec...
Le Président (M. Saint-Roch): Les discussions sont
terminées à l'article 45, mais nous suspendons l'article pour le
papillon qui remplacera "règlement du ministre" par "règlement du
gouvernement". J'appelle maintenant l'article 46. A l'article 46, est-ce qu'il
y a des interventions?
M. Dufour: II y a toujours "règlement du ministre".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le met en suspens pour ce
motif-là, et, demain, lorsqu'on sera rappelés, on commencera par
ceux-là. Cela va?
M. Dufour: Quand on dit que "la décision du bureau doit
être motivée soit par écrit, soit verbalement séance
tenante, et être consignée au procès-verbal", ces
décisions qui sont faites par écrit ou verbalement, est-ce
qu'elles doivent comporter un certain nombre d'éléments ou dire:
Devant la preuve - je me mets à la place du président du Bureau
de révision - selon les éléments de preuve que j'ai
entendus, je décide que telle chose est faite comme cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'on retrouve ce que
vous recherchez dans le mot "motivée". La décision du bureau doit
être motivée. À partir du moment où on a l'exigence
dans le texte de loi qu'elle doit être motivée, tout en laissant
une latitude au bureau, on l'empêche de rendre une décision qui
est simplement concluante, soit de condamner, d'acquitter, etc. Il doit dire
pourquoi il le fait, il doit motiver sa décision.
M. Dufour: Cela va. Bien, sous réserve.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, sous la réserve du
ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, les discussions
étant closes, nous suspendons l'article pour le remplacement de
"règlement du ministre" par "règlement du gouvernement".
J'appelle maintenant l'article 47.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
47 précise que le 1er mai dont on parle dans la disposition relative au
délai générai accordé pour porter plainte à
l'égard du rôle déposé est le 1er mai qui suit
l'entrée en vigueur du rôle. Cette précision a pour effet,
dans le cas d'un rôle triennal, de limiter la période ordinaire de
plainte aux sept mois environ qui suivent son dépôt. Cela signifie
que le droit général de plainte ne renaît pas avant le 1er
mai de chacun des deux derniers exercices auxquels s'applique le rôle.
Autrement dit, les plaignants potentiels ont le même délai pour
examiner le rôle après son dépôt et décider
s'ils ont des motifs de plainte, peu importe que le rôle soit annuel ou
triennal, il n'y a en effet aucune raison pour qu'il soit plus long de
déceler une injustice dans un rôle triennal que dans un rôle
annuel. Évidemment, cette mesure est de nature à diminuer le
nombre de nouvelles plaintes déposée chaque année devant
le BREF, ce qui devrait diminuer au moins les risques d'engorgement. (23 h
30)
M. Dufour: C'est toujours le problème du rôle
d'évaluation triennal qu'on dépose, c'est qu'il a une fois pour
se plaindre. S'il ne se plaint pas là-dedans et si une erreur s'est
glissée quelque part dans le temps, il va vivre avec pendant deux ans.
Il pourrait vivre avec pendant deux ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui mais présentement, il s'agit
d'un rôle annuel. S'il ne se plaint pas, théoriquement, il vit
avec pendant un an et, si la municipalité ne suit pas la loi, il vit
avec pendant quatre, cinq, six ou sept ans. Lorsqu'il y a des erreurs
manifestes, on verra tantôt à l'article 174 qu'en cas d'erreurs,
il y a
une porte ouverte quand même.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est évident que si quelqu'un pour une raison
ou une autre pense qu'il peut y avoir négligence, à ce
moment-là, il n'y a pas trop de problèmes, iI vivra avec ses
problèmes. Est-ce qu'il ne pourrait pas arriver qu'une personne ou le
contribuable, pour certaines raisons, ne puisse pas faire sa plainte au moment
précis? Comme il a trois ans... Avant on disait: C'est chaque
année. Donc, il avait potentialité de faire sa plainte chaque
année. S'il faisait une erreur un an, il vivait avec pendant un an de
temps. Et là, par rapport à cela, c'est qu'il pourrait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 57 dans les amendements
que nous avons produits prévoit le genre de situations auxquelles vous
faites référence. On parle de corriger les erreurs
d'écriture, de calcul ou les autres erreurs matérielles.
Maintenant, on pense qu'il s'agit là d'une porte de sortie en cas
d'erreur, mais cela n'augmente pas le délai qu'a le citoyen pour se
plaindre s'il s'aperçoit que son évaluation, suivant son opinion,
est manifestement erronée, etc., ça va. Mais s'il y avait eu des
erreurs dans les écritures, des erreurs de calcul ou des erreurs
matérielles, à ce moment-là, il y a une porte de
sortie.
M. Dufour: D'accord s'il y a des erreurs, mais si, par exemple,
quelqu'un s'aperçoit qu'il y a une erreur manifeste, mais que
l'évaluateur ne s'en est pas rendu compte, qu'il n'y a pas mauvaise foi
de l'évaluateur, on n'est pas capable de le prouver, est-ce que
l'évaluateur pourrait, de son propre chef, en écoutant les
arguments du contribuable, apporter une correction au rôle? Je pense que
ce serait dangereux si on dit oui, mais je fais juste l'hypothèse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a possibilité de le
faire. Si l'évaluateur ne le fait pas, le citoyen peut porter plainte
sur l'inaction de l'évaluateur comme on l'a vu tantôt.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'était pas suffisant.
Dans la Loi sur la fiscalité municipale, à l'article 156, la
municipalité peut demander à son évaluateur de faire un
rapport sur une erreur. L'article 156 se lit comme suit: "À la demande
de la corporation municipale, le président de la section peut, entre la
date du dépôt du rôle et la fin de l'exercice financier pour
lequel il est fait, demander à l'évaluateur de soumettre au
bureau un rapport motivé concernant l'exactitude, la présence ou
l'absence d'une inscription au rôle. L'évaluateur transmet ce
rapport au secrétaire de la section... "
M. Dufour: Je voudrais juste évoquer une
possibilité, je ne dis pas que cela arrive. Mettons que quelqu'un serait
à l'extérieur du pays pour une raison ou une autre, les gens
voyagent beaucoup aujourd'hui. Une personne serait prise pour un certain nombre
de mois et pour une raison ou une autre ne pourrait pas déposer la
plainte dans les délais prévus, est-ce que la personne, de retour
- parce qu'il y a quelqu'un, un locataire, etc. - pourrait faire la preuve
qu'elle était dans l'impossibilité de faire la plainte au moment
où le rôle lui a été fourni? À ce
moment-là, comment pourrait-on répondre à cette
possibilité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique qu'il y a une
disposition dans la loi qui prévoit les cas de force majeure. On va vous
citer l'article. C'est l'article 134.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 47 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 48?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
48 va exactement dans le même sens que l'article 47. Il traite du
délai spécial de plainte lorsque l'avis d'évaluation est
expédié après le dernier jour de février. On
précise que l'avis d'évaluation et le mois de février dont
il s'agit sont ceux qui concernent l'exercice au cours duquel le rôle
entre en vigueur, donc uniquement le premier exercice dans le cas d'un
rôle triennal. Rappelons que, dans un tel cas, le délai
spécial de plainte expire 60 jours après l'expédition
tardive de l'avis d'évaluation.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 48?
M. Dufour: La demande de compensation, c'est auprès du
gouvernement? Dans le cas d'un rôle triennal, les dates
mentionnées au premier alinéa sont celles comprises dans le
premier exercice auquel le rôle s'applique et l'avis de
l'évaluation et la demande de compensation visés à cet
alinéa...
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse M. le
député de Jonquière. Vous êtes plus rapide que moi.
Nous en sommes à l'article 48.
M. Dufour: II me semble qu'on l'a passé. J'ai
marqué "O. K. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que
l'article 48 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Marquez "O. K. ", M. le
Président, vous aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 49?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
49 est analogue à l'article 48. Dans ce cas-ci, il s'agit du
délai spécial de plainte accordé au ministre des Affaires
municipales lorsqu'il reçoit, après le dernier jour de
février, la demande de paiement d'une compensation tenant lieu de taxes
à l'égard d'un immeuble et l'avis d'évaluation relatif
à cet immeuble. Le ministre peut alors se plaindre dans les 60 jours de
la réception de la demande. Il faut être équitable envers
le ministre.
M. Dufour: Je serais bien plus tenté d'être
équitable s'il payait ses "en lieu" de taxes à 100 %.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
M. Dufour: Ce n'est pas suffisant pour moi d'avoir raison. Il
faut qu'il y ait de la suite à ça. Je comprends que 60
jours...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Autant vous êtes en mesure
d'affirmer qu'il n'y a pas de modification à apporter quant à cet
élément dans l'actuel projet de loi, autant je suis en mesure de
vous dire que, sur le plan du processus gouvernemental, le dossier a
évolué dans la bonne direction, iI est en action au moment
où l'on se parle et le monde municipal a été
informé de cette évolution.
M. Dufour: C'est vrai qu'on s'en va vers des
élections.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous pouvez faire les
interprétations que vous souhaitez.
M. Dufour: Non, mais vous nous avez annoncé tout
ça. Je fais le recoupement. Vous avez dit que vous êtes ministre
pour un an, donc vous avez été nommé au mois de juin. Cela
veut dire qu'il y a un an, c'était le mois de juin 1989. Vous me dites
que ce dossier-là a avancé dans une bonne direction. Donc,
ça va. J'en prends note.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 49?
M. Dufour: Je pense que 60 jours pour le ministère qui
veut faire une plainte, c'est raisonnable. Il n'a pas seulement un rôle
à avoir soin.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 49 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 50 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président. Un
amendement à l'article 50 assouplit la règle relative au
délai de plainte sur l'inaction de l'évaluateur. Deux conditions
disparaissent, soit celle qui exige que la plainte soit déposée
avant le 1er mai et celle qui exige que l'événement justifiant la
modification du rôle omise par l'évaluateur soit survenu
après l'expiration du délai de plainte de l'année
précédente. Ces conditions pénalisaient le contribuable
qui conteste l'évaluateur ou pour qui l'événement est
survenu avant l'expiration du délai de plainte de l'année
précédente, mais trop tard pour qu'il puisse réagir
à temps. En contrepartie, l'amendement propose une nouvelle limite plus
souple, mais qui est de nature à empêcher les abus. Le citoyen
devra porter sa plainte soit au cours de l'exercice pendant lequel survient
l'événement qui aurait dû faire agir l'évaluateur,
soit au cours de l'exercice suivant. Cette règle de l'exercice courant
plus un se retrouve souvent dans la Loi sur la fiscalité municipale en
matière de modification rétroactive d'un rôle.
M. Dufour: Tout à l'heure, vous nous avez dit que la
plainte pouvait porter sur un an. De la façon dont je regarde l'article,
c'est qu'effectivement, on pourrait être pris sur deux ans. Je suppose
que la plainte est posée vers la fin de l'année. C'est sur
l'exercice courant. Ils n'ont pas le temps de la juger, elle s'en va sur
l'exercice suivant. Donc, cela vient sur deux ans.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au maximum. Mais c'est concordant
avec ce qu'on avait à l'article 37 tantôt.
M. Dufour: Je ne le nie pas. Cela veut dire que par rapport
à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans un délai maximum, vous
approchez des deux ans, vous approchez des 24 mois.
M. Dufour: Par rapport à ce qu'on avait discuté,
c'est un peu différent. Je comprends qu'il faut que cela se fasse comme
cela, sinon il faudrait éliminer complètement la plainte. Ou il
faudrait, comme j'avais suggéré à un certain moment,
couper dans le temps. Au lieu de trois mois, ce serait six mois, au lieu de
prendre tout l'exercice. De là ma sagesse, je pense, par rapport
à cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'irais pas
jusque-là.
M. Dufour: C'était cela. C'était de la sagesse que
je vous avais donnée. C'était un bon conseil, en tout cas. Je
sens bien que, là, on aurait respecté notre année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais là, on la respecte sur
le plan théorique. On est dans le concept d'un an plus un.
M. Dufour: C'est ça, théorique. C'est en pratique,
moi, que je vous dis.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 50 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous introduisons maintenant
trois nouveaux articles 50. 1, 50. 2 et 50. 3. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le nouvel
article 50. 1 proposé étend de 12 à 24 mois le
délai qu'a le Bureau de révision de l'évaluation
foncière du Québec pour décider d'une plainte lorsque
celle-ci porte sur un rôle triennal. Cela permettra au BREF de concentrer
ses efforts au cours de la première année sur les plaintes qui
doivent connaître leur dénouement avant le dépôt d'un
nouveau rôle, quelques mois après le dépôt des
plaintes. Est-ce qu'on peut procéder un par un, l'article 50. 1, 50.
2?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, 50. 1? M. Dufour:
Oui, oui, absolument.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le BREF avait auparavant
l'obligation de se prononcer dans l'année qui suivait. Maintenant,
étant donné qu'on a un rôle triennal...
M. Dufour: Si par hasard, il n'est pas capable de décider
de la plainte dans le temps qui lui est alloué, qu'est-ce qui arrive?
Est-ce qu'il y a une sanction contre le bureau?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Recours en évocation
à la Cour du Québec.
M. Dufour: Donc, on change de procédure. Cela n'aide pas,
cela ne va pas plus vite.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas une obligation pour
le citoyen de s'en prévaloir, mais il peut le faire.
M. Dufour: Mais s'il s'en prévalait par rapport à
cela, quel serait l'avantage?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est une plainte dans laquelle
le gouvernement est impliqué, cela répond à vos arguments
sur l'apparence de justice.
M. Dufour: Bon. Mais au point de vue de la vitesse, cela n'irait
pas plus vite.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Que je sache, la cour n'est pas plus rapide que le
bureau de révision.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 50. 1
est adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 50. 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
nouvel article 50. 2 proposé comporte deux éléments. D'une
part, de la même façon qu'il peut demander un rapport à
l'évalua-teur sur le bien-fondé de son évaluation, le
président d'une section du BREF pourra demander un rapport au plaignant
explicitant les motifs de sa contestation. Ceia permettra de rendre les
débats plus clairs et, éventuellement, de provoquer des
règlements à l'amiable. D'autre part, le délai de 60 jours
pour transmettre le rapport sera remplacé par le délai que fixe
le président. Ce délai ne pourra être moindre que 60 jours,
sauf si la personne à qui on demande de faire rapport y consent. C'est
un peu le principe de médiation qui prévaut dans les
matières matrimoniales.
M. Dufour: Ce sont des amendements assez substantiels, au moins
dans les écrits.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Je ne sais pas si ce sont des changements. Si vous me
permettez, je vais essayer de le lire. Cela va me mettre dans le fil de
çà. (23 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Peut-être dans la...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Dans l'addition du 2° et des
alinéas suivants, "le président peut demander au plaignant
de transmettre un rapport explicitant les motifs de sa contestation au
secrétaire de la section, à l'évaluateur ou aux autres
parties". En vertu de quel principe le président, je comprends que c'est
le bureau, peut-il demander de transmettre un rapport? Un rapport, cela suppose
qu'il est écrit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un rapport qu'il peut exiger
de l'évaluateur sur le bien-fondé de sa position. Il l'exige
à l'autre partie. Il fait de la conciliation, à ce
moment-là. C'est pour encourager les règlements hors cour. Si
cette procédure n'aboutit pas, chaque partie conserve ses droits de
contester. On retrouve de plus en plus ce type de procédure devant les
tribunaux administratifs.
M. Dufour: Oui, mais du fait que le président peut
demander... Supposons que le plaignant ne se conforme pas à cette
demande, cela peut vouloir dire que déjà, vis-à-vis du
président du bureau, il serait handicapé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un peu comme la partie
à une cause, qui est convoquée à une conférence
préparatoire et qui, au moment de cette conférence, adopte une
attitude un peu réfractaire. À ce moment-là, le juge n'est
pas supposé en tenir compte lorsqu'il entend la cause au fond. Il est
supposé de s'élever au-dessus de ces "hommeries".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: A-t-il le pouvoir d'imposer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous êtes sceptique.
M. Dufour: Un avocat peut raisonner comme cela. J'ai
déjà vu un avocat qui était juge municipal...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne vous ai pas crié de
bêtises, moi là!
M. Dufour:... qui défendait des gens contre la Cour
municipale. Il n'était pas en conflit d'intérêts, lui. Il
trouvait cela normal de pouvoir faire cela. Maintenant, il a été
nommé juge, j'espère qu'il se tient au-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez des avocats qui sortent
du tribunal et disent souvent à leur client: Je pense qu'on a
gagné notre cause, le juge était bien aimable à notre
égard. Je me suis toujours méfié de cela, moi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'ai de la misère à comprendre que le
juge n'ait pas un peu d'"hommerie" en lui.
Sinon, ce serait les prendre comme des émanations de
l'esprit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous accuseriez la justice
d'être inhumaine, à ce moment-là.
M. Dufour: Voilà. De ce côté-là, cela
va. Donc, le président peut demander, mais ne peut pas exiger.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Le président, il peut demander au plaignant. Le
plaignant est celui qui dit qu'il n'est pas d'accord, que la plainte ne marche
pas. Alors, le juge lui dit: Fais-moi donc une présentation. Il peut
demander ou suggérer, cela revient au même. Le "peut" et le "doit"
se ressemblent beaucoup. Il n'y a rien, en tout cas, qui peut dire que c'est un
outrage.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une procédure de
conciliation qui tente d'éviter d'amener la cause au fond. Si cela
fonctionne, cela fonctionne. Si cela ne fonctionne pas, on procède.
M. Dufour: À l'exception que la personne qui ne se
rendrait pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... aux demandes.
M. Dufour:... à cette demande... En tout cas, je ne
voudrais pas être cette personne. C'est la même personne. Si vous
me disiez que, si le plaignant ne veut pas donner suite à cela, il
changerait de personne pour être jugé, j'accepterais que ce ne
soit pas tenu comme élément. Mais j'ai de la misère
à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous savez, moi, j'ai
déjà vu un juge, en pratique, convoquer les parties dans son
bureau au milieu d'un procès et dire: Je vous préviens, vous
pouvez continuer tant que vous voudrez, mais voici dans quelle direction mon
jugement va aller.
M. Dufour: Oui, j'accepte que cela se fasse, mais c'est fait
devant les deux parties.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En présence des deux
parties.
M. Dufour: Tandis que là, ce n'est pas ce qu'on dit. Le
président peut demander au plaignant de transmettre un rapport.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme il peut demander à
l'évaluateur de faire la même chose.
M. Dufour: Oui, mais l'évaluateur il est payé tant
du mot.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II est mieux
équipé.
M. Dufour: II est mieux équipé, voilà. La
personne peut être loin...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais je maintiens, M. le
député, que, s'il y avait ce qu'on appelle une attitude
biaisée, qui apporte des comportements déraisonnables, les droits
d'évocation demeurent présents.
M. Dufour: Si je rapprochais cela de l'article 96, les pouvoirs
d'enquête dans la Loi sur la fiscalité municipale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: "Dans l'exercice de leurs fonctions, les membres du
bureau ont les pouvoirs et l'immunité prévus par les article, 9,
10, 11, 12 et 16 de la Loi sur les commissions d'enquête. " À ce
moment-là, est-ce qu'ils pourraient même déclarer
quelqu'un....
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un faux rapprochement.
M. Dufour: C'est un faux rapprochement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, il faut voir l'article 50. 2
comme un article qui prévoit une étape additionnelle qui est une
étape de médiation, qui est là dans le but de favoriser le
règlement hors cour des causes, et qui n'enlève rien au
système actuel, mais qui y ajoute une étape qui peut aider
à désengorger le rôle. Il n'est pas question
d'enquête, d'immunité des commissaires enquêteurs. Il est
question, à la face même d'un rapport succinct, de voir s'il n'y a
pas moyen d'en venir à une entente entre les parties avant que cela
procède.
M. Dufour: On dit souvent, et j'ai fait la discussion à
plusieurs reprises, concernant par exemple le "peut" et le "doit"...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le quoi? M. Dufour: Le
"peut" et le "doit".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. C'est bien
différent.
M. Dufour: C'est arrivé régulièrement qu'on
disait pourquoi ne pas écrire "doit" au lieu de "peut". On m'expliquait
souvent...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a une grosse
différence.
M. Dufour:... que "peut" voulait dire "doit". Si on relevait les
commissions parlementaires, quand j'étais président de l'Union
des municipalités, je suis venu à des commissions parlementaires,
je défendais certains points de vue, on me disait: Écoutez un
peu, M. le président à ce moment-là, ce qu'on dit
là le "peut", au point de vue légal, ça pourrait vouloir
dire "doit".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas dans le contexte où il
est utilisé ici.
M. Dufour: J'ai toujours eu... Il n'y a rien qui nous dit que
"peut"...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous êtes contre la
procédure de médiation et de conciliation, je suis prêt
à vous entendre.
M. Dufour: C'est-à-dire que, quand on dit "transmettre un
rapport", on suppose au départ que ce n'est pas une demande de
comparution. Quand on parle de rapport, tout de suite, ce qui me...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tu donnes les motifs de ta
contestation. Tu dis: Je conteste parce qu'il m'a évalué à
150 000 $, et mon voisin a une maison semblable à la mienne, et il est
évalué à 140 000 $.
M. Dufour: Je vais vous dire où est ma réticence.
La personne peut faire une plainte, elle n'est pas nécessairement
instruite, et n'a pas nécessairement les moyens de se payer quoi que ce
soit. De la façon dont c'est écrit, un rapport pourrait
être un écrit ou un dossier démontrant les motifs de sa
contestation. Si le président avait demandé au plaignant des
explications concernant les motifs de sa contestation, à ce
moment-là il y a une latitude. Le seul point que j'ai de la
difficulté à concilier, c'est le mot "rapport". Un rapport,
règle générale, c'est un écrit, mais ce pourrait
être une comparution, bona fide, de bonne foi, où le
président, qui est un juge en fait, pourrait dire: Que pensez-vous de
cela?
Et il donnerait ses explications verbalement. Ce ne sont pas tous les
gens qui sont prêts à faire un rapport.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pardon?
M. Dufour: Ce n'est pas tous les gens qui sont capables de faire
un rapport.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, ils sont capables de faire un
rapport dont la qualité...
M. Dufour: Pas tout le monde.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, la personne est
capable de le faire faire si elle est
analphabète. Je vais vous donner une exemple. La personne est
analphabète...
M. Dufour: Je ne parle même pas de cela. Je parle des gens
qui peuvent expliquer des choses, mais qui ne peuvent pas l'écrire. Ils
peuvent le donner verbalement, ils peuvent verbaliser.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À partir du moment
où la personne peut le verbaliser et qu'elle connaît quelqu'un qui
peut écrire, on vient de régler le problème. Il faudrait
que la personne ne puisse pas être capable d'écrire et qu'elle ne
connaisse personne capable de traduire sa pensée par l'écriture.
Ce n'est pas obligé d'être un rapport de sa main.
M. Dufour: Le président peut demander, et là, il
demande que ce soit donné au secrétaire de la section, à
l'évaluateur et aux autres parties.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien oui. M. Dufour: Ils
vont s'échanger des papiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on veut arriver à un
processus de conciliation, ils ne sont pas pour les garder chacun chez eux,
autrement, ils font plaider au fond tout de suite. Si vous cherchez des places
où apparenter une telle procédure, le droit du travail est une
excellente source d'inspiration et également révolution des
tendances en matière matrimoniale où on fait de plus en plus de
rapprochements, on demande aux parties de faire ces efforts-là. Et cela
a partout des effets bénéfiques. Maintenant qu'on l'étende
au domaine de l'évaluation et de la contestation, moi, je ne peux pas
imaginer les effets négatifs que cela pourrait avoir.
M. Dufour: C'est évident, on donne un pouvoir au
président...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De médiation...
M. Dufour: ...de médiation. La demande du président
peut être transmise au secrétaire de la section, donc, elle ne lui
parvient pas à lui, c'est par personnes interposées. Il demande
des rapports écrits. Cela suppose une démarche qui peut
être coûteuse. Il peut y avoir des coûts aussi, li va se
préparer pour sa plaidoirie, etc.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela peut varier de zéro
à...
M. Dufour: C'est cela. Vous me parlez de certains exemples, mais
il n'y a jamais d'exemples parfaits. Je comprends qu'au point de vue du
Tribunal du travail ou dans les questions de divorce, etc., à aller
jusqu'à il n'y a pas très longtemps, il y a toujours eu des
avocats mêlés à tout cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des conférences
préparatoires devant les tribunaux aboutissent souvent à des
conférences de médiation où le juge dit aux parties:
Voyons, vous n'êtes pas si foin que cela. Entendez-vous donc! Mais il y a
des gens qui préfèrent la judiciarisa-tion dans les rapports.
M. Dufour: Non, c'est le contraire. Ce que j'essaie de faire,
c'est d'amener des gens à une conciliation, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...sans formalisme.
M. Dufour: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. Je comprends
là.
M. Dufour: Beaucoup plus. Il n'y a pas d'exigences. C'est surtout
cela qui était mon objection. Ce qu'on veut chercher à travers
tout cela aussi, on a voulu alléger, et je me souviens quand on a
travaillé sur l'évaluation, ce qu'on essayait, c'était de
diminuer les coûts autant que possible. On n'a jamais cherché
à donner du travail à quelqu'un. On essayait de mettre la formule
souple parce que le Bureau de révision pour les petites plaintes, on
accepte que ce soit une personne qui porte un jugement parce que c'était
de nature à alléger. On a mis un peu de balises quand on a vu
qu'il y avait une espèce d'extravagance, mais, quand vous avez
parlé de règlements tantôt, on disait: Quelqu'un qui veut
faire une plainte, il faut qu'il dépose 20 $ je crois, à la
petite cour? Est-ce encore le prix?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que oui.
M. Dufour: Cela fait plusieurs années que cela n'a pas
été révisé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, c'était 10 $ dans
mon temps.
M. Dufour: Vous êtes bien vieux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne doit pas faire si
longtemps que cela!
M. Dufour: Ce n'est pas un prix exagéré,
très fort. Le but de cela, c'était pour mettre comme un ticket
modérateur. Les municipalités avaient demandé cela, je me
souviens de cela. C'est un peu cela. Ce qu'on dit: S'il y a une
procédure, II faut qu'elle soit souple et qu'elle n'occasionne pas de
paiements ou de coûts supplémentaires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De frais
exorbitants. Les arguments que vous énoncez, je les partage, sauf
qu'à partir d'un rapport écrit, tu peux te faire une idée.
S'il y avait des exigences de rapports qui seraient trop compliqués, on
s'éloignerait du but recherché. De toute façon, le citoyen
n'est pas capable de produire un rapport plus compliqué que celui qu'il
est capable de produire.
M. Dufour: S'il ne veut pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'en produit pas. Les
procédures de sanction pour outrage ne s'appliquent pas.
M. Dufour: Le citoyen comment va-t-il se sentir quand il va aller
faire entendre sa cause par le président? Je ne sais pas. Mettons-nous
dans sa peau pour deux minutes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II va être obligé
d'en faire un rapport à ce moment-là. Il va être
obligé de dire: Voici ma cause, voici mes motifs...
M. Dufour: II va le faire, mais il peut le faire à ce
moment-là verbalement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II dira au président du
tribunal: Moi, je me sentais mal à l'aise de vous mettre cela par
écrit. Si le président du tribunal n'est pas capable de
comprendre ça, il n'aura pas été député
à l'Assemblée nationale, (minuit)
M. Dufour: À part les initiés, l'appareil
judiciaire cause toujours un certain traumatisme ou une certaine tension
à l'individu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: C'est pourquoi quelqu'un dit: Je me fais accompagner
d'un avocat, d'une personne. C'est pour le sécuriser. Là, il sent
que c'est un appareil judiciaire ou quasi judiciaire, même si c'est un
tribunal administratif. La personne dit: Moi, je vais avoir à
comparaître devant un gars que je ne connais pas, la personne X - qui
pourrait être aussi une femme, incidemment. Elle a à
comparaître devant ce tribunal. Entre-temps, le président ou la
présidente décide de demander un rapport en disant: J'aimerais
ça que vous présentiez un rapport au secrétaire de la
commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la Régie du
logement, ils font ça, cela fonctionne à merveille
maintenant.
M. Dufour: D'accord, mais on sait que les causes sont très
restreintes. En tout cas, dans les cas du logement, il y a d'autres raisons. Je
n'irais pas là-dessus, je ne ferais pas la comparaison. Il y a
peut-être des gens qui sont plus habitués à ce
système-là. Je vais essayer de compléter ça. Si la
personne se présente et dit:
Moi, je ne voulais pas faire de rapport, je n'étais pas d'accord.
Cela pourrait même être un motif suffisant pour que le plaignant
décide de dire: Moi, je ne vais pas devant cette cour, ma cause est
déjà entendue et jugée. Il y a un danger.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est vrai, il y a toujours les
pouvoirs d'évocation, tout le temps. À partir du moment où
il y a un biais dans les attitudes, etc.
M. Dufour: Oui, mais vous savez bien que, si quelqu'un a
reviré avant la décision, il ne continuera pas. Si quelqu'un
était mal à l'aise au départ, il va continuer à
être mal à l'aise.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais les tribunaux
administratifs sont là pour rendre une justice plus humaine, plus
expéditive, moins complexe, mais il faut quand même rendre la
justice. Moi, j'ai assisté à des endroits où ce
n'était absolument pas intimidant, mais où les deux parties en
rassortaient en disant: On a eu de l'injustice ici.
M. Dufour: Mais est-ce que c'est une nouvelle procédure
qu'on introduit actuellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Du côté du plaignant,
oui. On pouvait exiger le rapport de l'évaluateur avant, maintenant, ce
qu'on ajoute, c'est le rapport du citoyen.
M. Dufour: Oui, on reprendra ça demain. On ouvrira avec
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour: Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, comme on est
maintenant arrivés à minuit, la commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 0 h 3)