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(Onze heures cinquante-six minutes)
Le Président (M. Salnt-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi 90, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les finances des municipalités et des organismes
Intermunicipaux.
À la suite de discussions préliminaires à nos
travaux, il y a consentement pour que nous recommencions et que nous appelions
de nouveau l'article 1. Sur ceci, je vais rappeler l'article 1 en attirant
l'attention des membres de la commission sur le fait que nous avons un
papillon. M. le ministre.
Nouveaux amendements
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
peut-être avant de commencer l'article 1, j'aimerais qu'on se replace un
peu au moment où nous avions terminé nos travaux la semaine
dernière. Depuis, il y a eu une séance de la table
Québec-Municipalités et j'ai également eu l'occasion de
m'entretenir avec les directeurs généraux et les
représentants des deux unions municipales, ce qui fait que dans le but
de bonifier le projet de loi, nous proposons, ce matin, quelque huit mesures
dont j'ai informé le porte-parole de l'Opposition avant l'ouverture de
la présente séance. La première de ces mesures touche les
rôles triennaux qui seront Individualisés, sauf à la
Communauté urbaine de Montréal. La deuxième des mesures
vise le calcul d'une médiane annuelle ou administrative pour un
rôle triennal en matière de quote-parts, sauf à la
Communauté urbaine de Montréal où le potentiel fiscal est
étalé; la troisième mesure, une mise à jour
annuelle pour fins de quotes-parts; la quatrième mesure, un rôle
scolaire triennal, après vérification auprès du
ministère de l'Éducation. Comme cinquième mesure, on
inclut dans la Loi sur la fiscalité municipale les règles
suivantes: équilibration obligatoire à tous les trois ans pour
les municipalités de 5000 habitants et plus et pour les
municipalités des communautés, équilibration obligatoire
à tous les six ans pour les municipalités de 5000 habitants et
moins, réfection de l'inventaire du milieu à tous les neuf ans.
Le sixième point propose le retrait des dispositions touchant la
tarification au sein de la Communauté urbaine de Montréal, de la
Communauté urbaine de Québec et de la Communauté
régionale de l'Outaouais. Septième point: abolition de la
possibilité pour la Commission municipale du Québec de
délivrer des permis d'évaluation. Et II y a possiblement un point
qui a fait l'objet de quelques discussions la semaine passée et que nous
souhaiterions discuter à nou- veau - et nous espérons que c'est
un sentiment qui est partagé par l'Opposition officielle - la
pénalité de 5 % par année pour les arriérés
de taxes.
Maintenant, M. le Président, pour donner suite à ces
orientations, nous avons communiqué à l'Opposition officielle
ainsi qu'à la commission les amendements requis pour donner effet aux
bonifications du projet de loi. Dans ce sens, sauf si l'Opposition a des
remarques préliminaires, nous serions prêts à reprendre
l'article 1.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Bon. Il y a peut-être... Bien sûr, nous
n'avons pas participé aux discussions qui ont été faites
concernant les changements qui sont apportés. Je vais prendre la parole
du ministre qui me dit qu'il a rencontré les intervenants. Il semble
qu'ils soient d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était ce matin.
M. Dufour: II semble qu'ils soient d'accord. Il me dit avoir
rencontré les directeurs généraux et des
représentants des unions. Ce sont des représentants élus,
j'imagine.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai parlé aux deux
présidents.
M. Dufour: Aux deux présidents. Et leurs
représentations à ce que vous avez proposé, il y a un
consensus par rapport à cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai toujours l'habitude de faire
preuve d'une prudence de Sioux, si vous me permettez l'expression, lorsqu'on
parle de consensus. Il m'est apparu des points soulevés par les deux
unions que la majorité de leurs demandes sont satisfaites par les
amendements que nous proposons ce matin. Je n'oserais toutefois pas
prétendre qu'il s'agit d'un endossement à 125 %.
M. Dufour: Le seul point qui reste en suspens concerne le retrait
de la tarification à la CUM, la CUQ et la Communauté
régionale de l'Outaouais. Elles ne veulent pas être astreintes au
désir de la table en ce qui concerne les quotes-parts.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf que, en ce qui concerne la
CRO, la tarification qui existe déjà demeure en place, on
n'ajoute pas d'éléments nouveaux.
M. Dufour: C'est déjà très bien
identifié. Le seul point que je me pose, c'est comparativement
à d'autres municipalités ou MRC, les municipalités
régionales de comté, où il y a de grosses
municipalités d'Incluses. Je pense, par exemple, à la
région de Trois-Rivières où cela représente 50 %,
50-50. J'imagine, vu qu'elles sont près de la majorité et
qu'elles ont un droit de veto, que cela pourrait leur permettre de passer au
travers, mais si je regarde d'autres municipalités qui pourraient
être astreintes à ce phénomène, Je pense, par
exemple, à la municipalité du Fjord du Saguenay où il y a
125 000 contribuables de ville comparativement à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout ce qui est régional,
je l'inclus. Je m'excuse, c'est par erreur que je l'ai oublié. Tout ce
qui est régional au chapitre de la tarification conserve le statu quo,
ce qui inclut les MRC.
M. Dufour: Ah! c'est ça qui était...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez soulevé la bonne
question politique.
M. Dufour: Ceci étant dit, il n'y a pas d'autres remarques
à faire, si ce n'est pour dire que le projet de loi ne ressemblera plus
à celui du début.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'important, c'est que...
M. Dufour: Nous aurons gardé certains principes, mais nous
l'aurons réécrit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On démontre encore
là, M. le député, le rôle actif que peut jouer une
commission parlementaire dans l'élaboration de nos lois et, à
partir de données techniques, que ce que les élus peuvent
décider est finalement ce qui l'emporte et je pense que c'est sain pour
la démocratie.
M. Dufour: Oui, à l'exception...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On a moins de temps pour réagir face à
ce qui se passe; en même temps qu'on l'étudié, on est
obligé de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui mais, encore une fois, je
l'Indique, M. s'agit d'un projet de loi que je ne souhaite pas, comme ministre,
voir traverser les étapes en bousculant qui que ce soit sur le plan
technique ou sur le plan politique. S'iI y a quelques articles sur lesquels
vous souhaitez faire des vérifications, celui qui vous parle prendra les
dispositions nécessaires pour parier a son leader" de façon que
vous puissiez les faire. Il s'agit d'un projet de loi qui va toucher l'ensemble
des municipalités du Québec. Normalement, c'est un projet de loi
qui, s'il est bien fait, devrait durer au moins une décennie.
Espérons qu'il est bien fait.
M. Dufour: Cela va. Là-dessus, nous sommes prêts
à procéder...
Le Président (M. Saint-Roc h): Alors...
M. Dufour:... pour autant que vous nous donniez les informations
au fur et à mesure que des amendements sont apportés.
Articles en suspens
Le Président (M. Salnt-Roch): Merci. M. le
député de Jonquière. Alors, j'appelle de nouveau l'article
1 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président,
à l'article 1, le papillon stipule ce qui suit: "L'article 1 est
retiré. " Ainsi, la notion actuelle de l'évaluation
uniformisée des Immeubles imposables demeure inchangée aux fins
des préparations de dépenses effectuées par une
municipalité régionale de comté. Cela signifie notamment
que, dans le cas d'un rôle triennal, les valeurs inscrites seront
uniformisées au moyen du facteur établi chaque année. Vous
aurez compris là, M. le Président, qu'il s'agissait d'une des
demandes très précises de l'Union des municipalités
régionales de comté qui voulait avoir le maximum de souplesse;
c'est une demande à laquelle nous avons donné suite.
M. Dufour: Bon, tout l'article 1 est biffé.
Le Président (M. Salnt-Roch): Est-ce qu'il y a des
Interventions?
M. Dufour: Non, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement proposé
à l'article 1 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): Adopté.
L'article 1 est maintenant retiré. J'appelle de nouveau l'article
5 pour lequel nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. le Président,
effectivement l'article 5 avait été suspendu pour les mômes
motifs que l'article 1. En conséquence, à la suite du retrait de
l'article 1, nous retirons l'article 5 pour les mêmes motifs.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): L'amendement étant
adopté à l'article 5 et l'article 5 étant retiré,
je rappelle l'article 6. Nous avons trois sous-articles en suspens: 373. 1,
373. 2 et 373. 5...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): SI vous me le permettez, M. le
Président, et, avec le consentement de l'Opposition, je demanderais pour
le moment de suspendre l'article 6, quitte a y revenir, parce que je n'ai pas
donné de réponse contradictoire au début de nos
discussions au député de Jonquière sans qu'il y ait
anguille sous roche. Je suis en train de vérifier la dernière
réponse que je vous ai donnée quant aux pouvoirs de tarification
des municipalités régionales de comté, et Je veux
m'assurer que le texte législatif va dans le sens des derniers
échanges que nous avons eus.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il consentement pour
garder l'article 6 en suspens?
M. Dufour: Oui.
Articles retirés
Le Président (M. Saint-Roch): À ce moment-ci,
j'aurais besoin d'un consentement pour rouvrir l'article 10 et introduire un
papillon.
Est-ce qu'il y a consentement?
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'article 10 avait été
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, l'article 10avait
été adopté.
M. Dufour: Là, on demande de le retirer. Comme je n'ai pas
mon recherchiste à mes côtés...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous donner l'information.
C'est à la demande de la CRO que nous vous demandons le consentement
pour rouvrir l'article 10, de façon à le retirer pour qu'il n'y
ait pas de changement à ses pouvoirs actuels de tarification. Le retrait
de l'article 10 aura comme conséquence pratique que la CRO va conserver
les pouvoirs de tarification qu'elle possède actuellement. L'actuel
projet de loi n'ajoutera pas à ses pouvoirs de tarification. Et c'est
à la demande le la CRO que nous demandons cette réouverture
d'article.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour rouvrir l'article 10? il y a consentement. J'appelle
l'article 10.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
10, comme je viens de l'indiquer, est retiré parce que la CRO ne
désire pas de changement aux pouvoirs actuels de tarification de la
CTCRO.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 11 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
très brièvement, l'article 11 est retiré pour les
mômes raisons que les articles 1 et 5, sauf qu'ici, il s'agit de
conserver la notion actuelle de potentiel fiscal, non pas dans une MRC, mais
plutôt à la CRO.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 11 étant maintenant adopté, l'article 11 étant
retiré, je rappelle l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président,
très sommairement, l'article 12 est retiré parce que la
Communauté régionale de l'Outaouais ne désire pas obtenir
le pouvoir de tarrfier pour répartir ses dépenses en tout ou en
partie.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 12 étant adopté, j'appelle l'article 13, et nous avons
un papillon. Est-ce la même chose que l'autre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce n'est pas la même
chose que l'article 6?
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. L'amendement proposé
à l'article 13 apporte diverses modifications techniques dans la
façon d'établir le potentiel fiscal étalé de la
Communauté urbaine de Montréal. D'abord, il apporte des
concordances avec l'amendement proposé à l'article 77 concernant
l'étalement des variations de la valeur imposable au palier local. La
plus importante de ces concordances s'explique de la façon suivante.
L'amendement à l'article 77 propose que la comparaison entre le
rôle triennal et le rôle précédent se fasse au moment
de l'entrée en vigueur du nouveau rôle, plutôt qu'au moment
de la confection du compte de taxe de l'an un. L'amendement proposé
à l'article 13
mentionne donc que c'est la date de l'entrée en vigueur du
nouveau rôle qui est désormais remplacée, lorsqu'on calcule
le potentiel fiscal étalé, par la date de référence
traditionnelle à la Communauté urbaine de Montréal, soit
le 15 octobre, ou la date qui suit d'un mois le dépôt tardif du
rôle. L'amendement ajoute qu'au lieu de cette date traditionnelle, la
Communauté urbaine de Montréal pourra décréter une
autre date de référence entre celle du dépôt et
celle de l'entrée en vigueur.
Ensuite l'amendement apporte un changement qui a pour but d'augmenter
l'équité du potentiel fiscal étalé. Il mentionne
que lorsqu'on calcule ce potentiel pour l'an deux, on tient compte des
modifications apportées au rôle dans les douze mois de la date de
référence. On tient compte de ces modifications de façon
globale soit en ajoutant l'augmentation nette des valeurs au potentiel fiscal
étalé calculées originalement pour l'an 2 à la date
de référence, soit en soustrayant de ce potentiel la diminution
nette des valeurs.
Pour la répartition des dépenses de la communauté
urbaine pour l'an 3, au lieu d'utiliser le potentiel fiscal brut de l'an 1, tel
que calculé à la date de référence, on utilisera
désormais le potentiel fiscal brut de l'an 3, en tenant compte de toutes
les modifications apportées au rôle, avant le deuxième
anniversaire de la date de référence.
Enfin, l'amendement supprime des dispositions qui vont très loin
dans le détail quant aux obligations de l'évaluateur en
matière d'établissement du potentiel fiscal; il s'agit là
de questions purement administratives dont le législateur n'a pas
à traiter, comme nous l'avons vu dans l'amendement proposé
à l'article 77.
M. Dufour: L'article 13 qu'on a devant nous remplace
complètement ce qu'on a Ici concernant la Loi sur la Communauté
urbaine de Montréal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui
M. Dufour: À part du titre, tout le reste est
remplacé par ce que vous apportez comme amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le bonifie pour tenir compte de
la mise à jour annuelle, un élément que vous aviez
déjà souligné au cours des travaux de cette
commission.
M. Dufour: Vous y allez paragraphe par paragraphe?
Le Président (M. Saint-Roch): C'est votre choix, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'article 13,
j'appelle maintenant le paragraphe 1.
M. Dufour: Les mots "établi selon les règles
prévues aux troisième, quatrième et cinquième
alinéas" de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Par l'Insertion, dans la
quatrième ligne du deuxième alinéa et après le mot
"respectif, des mots "établi selon les règles prévues aux
troisième, quatrième et cinquième alinéas"."
M. Dufour: Je vous fais confiance; cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier paragraphe
étant adopté, j'appelle le paragraphe 2, premier
alinéa.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le paragraphe 2, M. le
Président: Par l'insertion, après le troisième
alinéa, des alinéas suivants: "Pour la répartition des
dépenses de chacun des premier et deuxième exercices auxquels
s'applique le rôle d'une municipalité, on utilise son potentiel
fiscal établi pour le premier exercice et ajusté. On
détermine ce potentiel ajusté en utilisant, au lieu de leurs
valeurs inscrites au rôle, les valeurs ajustées qui
s'appliqueraient à certaines unités d'évaluation ou places
d'affaires, aux fins de l'Imposition des taxes foncières ou d'affaires
et des compensations qui en tiennent lieu pour ce premier ou deuxième
exercice, selon le cas, si les articles 253.28 à 253.30, 25333 et 253.34
de la Loi sur la fiscalité municipale s'appliquaient avec les
adaptations suivantes: "1° toute mention, dans ces articles, de
l'entrée en vigueur du rôle visé signifie la date du 15
octobre précédant cette entrée en vigueur ou, si le
rôle est déposé après le 15 octobre, celle du
trentième jour suivant le dépôt, à moins que la
communauté ne fixe une autre date postérieure au
dépôt et antérieure à l'entrée en vigueur;
"2° à l'article 253.28, la mention de la valeur inscrite au
rôle visé ou au rôle précédent signifie le
produit de la multiplication de cette valeur par le facteur du rôle
établi pour le premier exercice ou pour le précédent,
selon le cas; "3° le quatrième alinéa de l'article 253.28 ne
s'applique pas. "Pour le calcul du potentiel ajusté applicable au
deuxième exercice, on ajoute à la somme des valeurs
ajustées de cet exercice établies conformément au
quatrième alinéa, ou on en soustrait, l'augmentation ou la
diminution nette uniformisée des valeurs qui est due aux modifications
au rôle apportées dans les douze mois de la date applicable en
vertu du paragraphe 1° du quatrième alinéa; l'uniformisation
est faite au moyen du facteur établi pour le premier exercice. Pour la
répartition des dépenses du troisième exercice, on utilise
le potentiel fiscal établi pour cet exercice et non ajusté,
compte tenu des modifications au rôle apportées avant le
deuxième anniversaire de la date applicable en vertu du
paragraphe 1° du quatrième alinéa. Le facteur utilisé
est celui qui a été établi pour le premier exercice. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, là-dedans, on tient compte des valeurs
qui pourraient être en plus ou en moins; c'est ce que ça veut
dire, exactement. C'était une des questions que J'avais posées,
à savoir si on en tenait compte...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'étaient des questions sur
lesquelles vous étiez revenu à plusieurs reprises.
M. Dufour: Oui, c'est le troisièmement, je vois que...
Cela a l'air bien beau.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
paragraphe 2 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes maintenant au
deuxième paragraphe de l'article 13.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les paragraphes 5°, 6° et
7° de l'article 13 du projet de loi 90 sont complètement
remplacés. Donc, on oublie ces paragraphes et on les remplace par le
suivant: "5° par le remplacement des seizième, dix-septième,
dix-huitième et dix-neuvième alinéas par les suivants: (12
h 15) "Aux fins du présent article, on entend par "évaluation
uniformisée" le produit obtenu par la multiplication des valeurs
Inscrites au rôle par le facteur établi, en vertu de la Loi sur la
fiscalité municipale, pour le premier exercice auquel s'applique le
rôle. "Tout renvoi au potentiel fiscal d'une municipalité, au sens
de la présente loi, vise son potentiel ajusté ou non, selon le
cas, établi conformément au troisième, quatrième et
cinquième alinéa. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pratiquement, on s'assure que la
médiane est gelée, qu'il n'y a qu'une seule médiane pour
trois ans.
M. Dufour: Au bout de trois ans, est-ce qu'il pourrait y avoir de
grandes distorsions par rapport à la première?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas si vous tenez compte des
ajouts et du fait qu'il y a étalement. Par définition,
l'étalement diminue les possibles distorsions, les amoindrit.
M. Dufour: L'ajout qu'on aura fait, on le fera à la valeur
qu'on inscrit au rôle pour l'année qui suit. Autrement dit,
lorsqu'on fait le dépôt du rôle, ce sont les valeurs au
moment où on les fait, la première année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Pour ces valeurs, la médiane va s'appliquer
pour les trois ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Quand on ajoute... Est-ce que vous allez enlever?
Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On retourne à l'an un pour
que fa médiane s'applique de la même façon.
M. Dufour: Autrement dit, au lieu de déposer une valeur de
100 %, cela pourrait être une valeur de 90 % pour tenir compte de la
première année?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. Pour éviter les
distorsions. Pour que tout le monde soit sur la même base.
M. Dufour: Du travail pour les évaluateurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils en ont en plus, ils en ont en
moins.
M. Dufour: Tout cela pour dire qu'ils seront obligés de
voir à leur affaire. SI, dans des rôles qu'on exigeait chaque
année, il y avait autant d'erreurs... On va leur souhaiter bonne chance
pour qu'il y en ait le moins possible. Même le projet de loi... Le projet
de loi est complexe. Quelqu'un qui est nouveau là-dedans va être
obligé d'en tenir compte; cela va l'obliger à faire pas mal de
gymnastique. Cela va aller.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux facilement comprendre la
position de quelqu'un qui est nouveau là-dedans, M. le
député.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble du
deuxième paragraphe est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 13, tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Articles retiré* (suite)
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Je rappelle
l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président,
encore une fois, très simplement et très brièvement,
l'article 14 est retiré parce que la Communauté urbaine de
Montréal ne désire pas obtenir le pouvoir de tarifer pour
répartir ses dépenses.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 16 étant
adopté...
Une voix: 14
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14. Je suis trop
rapide ce matin, M. le ministre. L'article 14 étant adopté, je
rappelle l'article 16;
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président,
l'article 16 est retiré parce que la Société de transport
de la Communauté urbaine de Montréal ne désire pas obtenir
le pouvoir de tarifer la répartition de ses dépenses.
M. Dufour: C'est la CUM.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La STCUM.
M. Dufour: La STCUM. C'était la question que j'avais
posée quelque part. On parlait de Longueuil là-dedans. Il est
retiré? Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exactement là, M. le
député.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 16 retirant l'article étant adopté, je rappelle
l'article 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
19 est retiré pour les mêmes raisons que les articles 1, 5 et 11.
Il s'agit du potentiel fiscal des municipalités de la Communauté
urbaine de Québec.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 19 étant adopté, j'appelle l'article 21.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
21 est retiré parce que la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec ne désire pas obtenir le
pouvoir de tarifer la répartition de ses dépenses.
M. Dufour: C'est la société de transport?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. La STCUQ.
Une voix: La CTCUQ.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La CTCUQ, excusez.
M. Dufour: La CTCUQ. C'est pas pire, il est
réveillé. Cela va bien. Ha, ha, ha! Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement proposé
à l'article 21 étant adopté, je rappelle l'article 22 et
les articles 252. 1, 252. 2, 252. 3 et 252. 5 étaient en suspens. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
22 est retiré parce que la Communauté urbaine de Québec ne
désire pas obtenir le pouvoir de tarifer la répartition de ses
dépenses.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 22 étant adopté, je rappelle l'article 23.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
23 est retiré en concordance avec le retrait des articles 10,
tarification et 5, potentiel fiscal.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 23 tel
qu'amendé étant adopté, je rappelle l'article 26.
M. Dufour: Je ne l'ai pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne l'ai pas non plus. On est
dans la même situation.
Articles en suspens (suite)
Le Président (M. Saint-Roch): II n'y a pas d'amendement,
mais l'article était en suspens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que nous avions mis cet
article en suspens à votre demande. Vous avez eu l'occasion d'effectuer
certaines vérifications auprès des membres du contentieux et on
vous a donné, à ce qu'on m'a dit, une réponse que vous
avez trouvé satisfaisante sur le plan de l'information.
M. Dufour: Je vous dis honnêtement que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était la question des 90
%. Vous aviez mentionné... L'article 26 se lit comme suit: Tout emprunt
doit être approuvé, par règlement, par le conseil des deux
tiers des municipalités dont le territoire
est soumis à la compétence de la corporation. " Vous aviez
soulevé la règle du 90 % et la réponse qu'on vous avait
donnée précisait que, sur le plan technique, votre règle
s'appliquait pour les budgets et non pas pour les règlements d'emprunt,
si ma mémoire est fidèle.
M. Dufour: Mais les règlements d'emprunt étaient
plus qu'à 50 %? Non? Les deux tiers?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était la règle
générale qui s'appliquait dans le cas des règlements
d'emprunt, la règle du 50 % ou, s'il y avait des choses prévues
aux lettres patentes, par l'élément prévu aux lettres
patentes.
M. Dufour: Vous comprendrez tout de même que cela engage
les municipalités... Si c'est seulement à 50 %, cela engage les
municipalités dans une démarche d'engagements financiers
au-dessus du conseil municipal. Je pense que si on garde la règle du 50
%, cela me semble onéreux. Il faut bien comprendre que l'histoire des
sociétés de transport au Québec a été
imposée. Cela n'a pas été fait volontairement par toutes
les municipalités. Les municipalités ne se sont pas
garrochées en disant: On veut avoir des sociétés de
transport. Je me souviens qu'il y avait eu de larges discussions par rapport
à certaines commissions de transport qui fonctionnent à la
grandeur du territoire du Québec. Je ne parle pas, bien sûr, des
commissions de transport où il n'y a pas eu de problèmes - on
vient de les éliminer en parlant de la CRO, la CUQ et de la CUM - mais
des autres commissions de transport, celles de Sherbrooke ou de la rive sud,
cela pourrait être celle de la ville de Laval ou la CITS au Saguenay. Je
ne sais pas jusqu'à quel point la règle du 50 % plus un pourrait
être acceptée par l'ensemble des municipalités du
Québec si on leur disait, par exemple, qu'actuellement, on est en train
d'adopter des règlements. Anciennement, quelle était la
règle pour une commission de transport intermunicipale? Est-ce que vous
avez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Anciennement? C'est l'article 94
de la loi actuelle, deuxième alinéa, je peux vous le lire: "Tout
emprunt relatif à une dépense non prévue au budget ou au
budget supplémentaire de la corporation doit être adopté,
par règlement, par le conseil de chaque municipalité dont le
territoire est soumis à sa juridiction. Les troisième,
quatrième, cinquième, sixième, septième et
huitième alinéas de l'article 89 s'appliquent, mutatis mutandis,
à cet emprunt. " Donc, par le conseil de chacune des
municipalités.
M. Dufour: Là, on mentionne que tout emprunt doit
être approuvé; c'est la règle de l'unanimité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Dufour: Mais quand on parle des deux tiers des
municipalités, c'est là qu'est mon problème ou ma
difficulté. Les municipalités et les votes, ce n'est pas
nécessairement pareil. Bon. Et il faut comprendre qu'il y a des
municipalités qui ont... La corporation de transport du Saguenay, par
exemple. Trois municipalités y sont impliquées. Avec la
règle des deux tiers, deux municipalités disent oui et c'est
réglé; elles forcent la troisième. Si on parle de vote, ce
n'est plus cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on parle d'autonomie
municipale, vous avez...
M. Dufour: C'est cela. C'est le seul élément que je
trouve différent. Autrement dit, la municipalité de La Baie, qui
n'a pas autant... Je pense que les votes, c'est un par mille de population. Il
me semble... C'est que... Chicoutimi aurait 62 votes ou environ, 58 votes pour
Jonquière et La Baie, 23 votes. Si on additionne, cela ne fait pas les
deux tiers. Si on additionne par le nombre de votes... Si on additionne les
municipalités, à ce moment-là, elles peuvent faire
n'importe quoi. Je ne sais pas si on ne devrait pas approfondir un peu plus...
J'aurais aimé savoir quelle est la règle dans chaque corporation
de transport, celle de Trois-Rivières ou de Sherbrooke, par exemple.
Pour ce qui est de Sherbrooke, je n'ai pas de difficulté, elle est
seule, je pense. Elle a juridiction sur l'ensemble des municipalités
autour, si ma mémoire est bonne. C'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au moment où on se parle,
c'est partout la même règle, M. le député. C'est la
règle stipulée au deuxième alinéa de l'article 94;
c'est la règle de l'unanimité qui s'exprime par une
résolution de chacun des conseils municipaux.
M. Dufour: Avez-vous rencontré des difficultés
importantes avec ce qui se faisait dans le passé, j'aurais aimé
cela savoir cela. Je n'en ai pas connu jusqu'à maintenant, mais... Si
vous apportez un changement, il doit y avoir une raison?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'informe que c'est pour
accorder plus de souplesse bien que les antécédents n'aient fait
état d'aucun problème pratique insoluble.
M. Dufour: SI vous me convainquez, m'informez que les
municipalités ou les corporations vous ont demandé cela, et ce,
avec l'approbation de leurs conseil municipaux, je serais peut-être
favorable à apporter des changements, mais si je n'ai pas cette
assurance, pourquoi changer une formule gagnante? On dit souvent, s'il n'y a
pas de problème et si, jusqu'à maintenant, les
municipalités ont fini par s'entendre sur des projets d'investissement,
bravo, laissons-les comme cela, cela ne cause pas de problème. Mais si
vous me parlez des deux tiers, je vous dis que je vais avoir des
problèmes quelque part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On nous dit que sur le plan
technique, l'information de base nous a été transmise et que
c'est à la demande du ministère des Transports que vous retrouvez
là cet amendement. On me dit que, dans le passé, il y a eu des
accrochages significatifs à cause de la règle de
l'unanimité et que le temps seul a réussi à les
dénouer.
M. Dufour: Moi, en tout cas, je vous le dis. j'ai un petit peu
d'appréhension à accepter une formule comme celle-là. Je
vous passe un papier que je vais retourner dans mon coin, dans ma région
et, bien que Je n'aie pas discuté, bien sûr. avec les
administrateurs municipaux, je suis persuadé qu'au moment où Ils
vont se rendre compte de cela. Ils ne seront pas très heureux de
l'attitude ou du changement qui a été apporté sans qu'ils
aient eu à le demander. Normalement, quand on légifère,
c'est qu'il y a un problème. Donnez-nous une situation. On le fait
régulièrement par des 'bills" privés. Aujourd'hui, cela
semble bien aller. Pourquoi changerait-on cette formule? (12 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour que cela aille mieux.
M. Dufour: Non. Vous ne m'en avez pas fait ta
démonstration. Vous me dites qu'actuellement les municipalités ne
semblent pas malheureuses de ce qui se passe. Si c'est juste un caprice... Je
serais surpris que cela vienne du ministre ou des fonctionnaires du
ministère des Transports car ce serait plus souple. Moi, cela ne me
convient pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous donniez votre accord, on
pourrait suspendre. Dans les quinze ou vingt prochaines minutes, en
communiquant avec le ministère des Transports, on pourrait, s'il y a
lieu, vous donner les cas. si cas il y a.
M. Dufour: Oui, c'est cela. C'est ce qui m'intéresserait.
D'accord, on va le garder en suspens. Je suis d'accord là-dessus.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 26 demeure en
suspens. J'aurais besoin maintenant d'un consentement pour rouvrir l'article
30.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, de
façon à ce que le consentement sort éclairé,
l'amendement que nous souhaiterions proposer à l'article 30, s'il
était rouvert, concorde avec celui qui est proposé à
l'article 95 que nous verrons plus tard. Ce dernier prévoit qu'un
organisme municipal, responsable de l'évaluation, pourra devenir
assujetti au régime des rôles triennaux à l'égard
d'une municipalité soumise à sa compétence sans le devenir
à l'égard d'une autre. En conséquence, dans la disposition
de la Loi sur la fiscalité qui oblige cet organisme à faire un
rôle triennal, il faut préciser que cette obligation ne s'applique
que pour le rôle d'une municipalité à l'égard de
laquelle il est assujetti au régime des rôles triennaux. C'est
cette précision qu'apporterait l'amendement à l'article 30 dans
le cas d'une réouverture de l'article.
M. Dufour: On dit qu'une corporation municipale "fait
confectionner le rôle de celle-ci tous les trois ans pour trois exercices
financiers municipaux consécutifs". Les exercices financiers municipaux
consécutifs, aux fins de l'article, ce serait trois ans? Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non Triennal.
M. Dufour: Oui, mais l'exercice financier...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un rôle pour trois
exercices.
M. Dufour: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'approche que nous avons
soulignée au début afin d'Individualiser...
M. Dufour: Cela veut dire que cet article-là amène
la notion de neuf ans?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Dufour: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. La notion de neuf ans, on la
retrouvera plus loin. Elle découle d'une approche
"tiercisée".
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, il y a consentement
pour rouvrir l'article 30?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Consentement pour l'ouvrir.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres discussions sur l'amendement proposé à l'article 30?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'en remets aux propos que je
viens de tenir, M. le Président.
M. Dufour: Vous voulez dire que les articles 30 et 30. 1...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne leur touche pas.
M. Dufour: Est-ce qu'on a adopté un article 30. 1?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais à l'article 30.
1, on aura un amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 30. 1 se lisait
comme ceci:...
M. Dufour: Est-ce que vous en avez un autre aussi?
Le Président (M. Saint-Roch): "L'article 32 de cette loi
est modifié par la suppression du deuxième alinéa. "
M. Dufour: Ah oui, d'accord. On en avait déjà
accepté un, c'est cela?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. Dufour: Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement à
l'article 30 est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30 tel
qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant un nouvel article 30. 1. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
nouvel article 30. 1 propose de mettre fin au système par lequel la
Commission municipale du Québec peut délivrer à une
personne un permis l'autorisant à agir comme évaluateur aux fins
de la Loi sur la fiscalité municipale. Ainsi, dorénavant, pour
agir comme évaluateur municipal, un Individu devra soit être
membre de la Corporation professionnelle des évaluateurs
agréés du Québec depuis le 2 janvier 1976, soit être
titulaire d'un permis de la Commission municipale du Québec
délivré avant l'entrée en vigueur du présent projet
de loi.
M. Dufour: Si vous introduisez cela dans l'article, cela veut
dire qu'on ne pourra plus nommer un non-évaluateur au BREF? Les
ministère des Affaires municipales ne pourra plus faire cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne peux vous répondre
précisément quant à...
M. Dufour: Ce n'était pas sous votre règne, comme
on dit, mais votre prédécesseur avait nommé quelqu'un au
Bureau de révision de l'évaluation foncière qui
n'était pas évaluateur encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Dufour: II était en attente. Il suivait des cours.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'époque, cela
s'est fait en toute légalité.
M. Dufour: Ah, je n'en doute pas. Je trouvais cela curieux.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je trouvais curieux qu'on ait plus d'exigences pour
quelqu'un qui fait le travail que pour celui qui le juge.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être qu'il avait plus
d'expérience. Vous savez, les exigences dans la vie, c'est varié.
Ce peut être sur le plan académique, sur le plan...
M. Dufour: Je ne pense pas que vous pourriez avoir des
indulgences en faisant des choses semblables. En tout cas, qu'on exige que ces
gens-là aient des compétences, soient qualifiés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez compris que c'est
l'objectif visé par l'introduction de cet article.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 30. 01
étant maintenant adopté, j'appelle le nouvel article 30. 2? M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président. Le nouvel
article 30. 2 rapatrie dans la Loi sur la fiscalité municipale
l'obligation actuellement contenue dans la réglementation de
vérifier périodiquement l'exactitude des dossiers
d'évaluation. La périodicité est ramenée de dix
à neuf ans. Ce que nous visons, M. le Président, c'est de
renforcer ces dispositions et, en leur donnant un caractère de
cristallisation législatif, nous croyons attirer l'attention du monde
municipal sur cette nécessité de refaire complètement, par
visite, le rôle aux neuf ans.
M. Dufour: Avant, c'était à tous les dix ans.
Actuellement, ce sera à tous les neuf ans.
Avez-vous l'accord du monde municipal là-dessus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous dirai que la situation
est un peu plus confuse que vous la présentez. J'ai
rencontré des gens qui, en vertu du système actuel, croyaient
honnêtement et sincèrement que la loi les obligeait à
équilibrer leur rôle à tous les ans. principalement ceux
des communautés urbaines. J'ai rencontré des élus
municipaux qui croyaient, de bonne foi, que la réglementation actuelle
les obligeait à rééquilibrer leur rôle à tous
les cinq ans. J'ai rencontré des élus municipaux qui, avec la
même bonne foi, prétendaient qu'ils avaient l'obligation
légale ou réglementaire de rééquilibrer leur
rôle à tous les dix ans. J'en al retiré un sentiment... Et
je ne mets pas en doute la bonne foi de quelque intervenant élu que ce
soit. J'en ai retiré, comme conclusion, que le système avait
besoin d'une certaine clarification pour ne pas dire d'une clarification
certaine et qu'il était, dans les circonstances, impérieux de
ramener les obligations dans le texte législatif pour que les
élus puissent s'y retrouver plus facilement plutôt que de
rechercher dans la réglementation à gauche et à droite ce
qu'on ne réussit pas à trouver. Lorsqu'on trouve les dix ans, on
est satisfait, on ne cherche pas les cinq ans. Lorsqu'on trouve les cinq ans,
on ne cherche pas les dix ans et on en ressort avec des gens qui agissent en
toute bonne foi mais de façon complètement disparate et
différente.
Est-ce que vous avez changé de conseiller en
fiscalité?
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions?
M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Cela veut dire, à ce moment-là,
qu'à tous les trois ans... Au départ, ce n'était pas si
clair que ça. Au départ, à tous les trois ans, elles
devaient faire ce qu'on appelle un grand rôle. C'est un peu ça la
mécanique dont on avait discuté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Présentement, la
mécanique demeure la même pour les municipalités dont la
population est supérieure de 5000 et plus. C'est le rôle triennal
qui devra s'appliquer. Les petites municipalités qui ont une population
inférieure à 5000 - et c'est à la demande de l'Union des
municipalités régionales de comté - auront le choix de
prendre leur rôle triennal aux trois ans ou de sauter un tour et de le
prendre aux six ans, mais toutes les municipalités auront l'obligation
de refaire leur rôle par visite, aux neuf ans.
M. Dufour: Y compris les grosses municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les petites, les grosses, tout le
monde.
M. Dufour: Tout le monde aux neuf ans. On pourrait avoir de
belles surprises dans les grosses municipalités si elles ne le font
qu'à tous les neuf ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Présentement, en vertu de
la réglementation, on m'indique que l'obligation qu'elles ont est de le
faire aux dix ans.
M. Dufour: Mais au point de vue pratique, elles n'attendaient pas
dix ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais c'est une obligation qui
se doit quand même d'être inscrite dans la loi. Il n'y a rien qui
empêche les gens d'être plus vertueux que la loi les y invite, mais
il y a un minimum de vertu dont on doit s'assurer comme
législateurs.
M. Dufour: Neuf ans pour les grosses municipalités, cela
fait plus que deux élections. Cela pourrait amener de drôles de
complications. En tout cas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La règle actuelle est dix
ans, M. le député.
M. Dufour: Oui, mais je sais, par exemple, qu'elles ne le
faisaient pas à tous les dix ans. Le dernier cas que |e connaisse, de
mémoire, c'est celui de Gatineau où il y a eu un certain
problème et Ils n'avaient pas attendu dix ans. Je pense que
c'était un rôle de quelques années, ils se sont
ramassés avec de durs lendemains. Souhaitons-nous que cela n'arrive pas
avec ce qu'on propose là, parce que ce ne sera pas une question de
choix.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le texte législatif est
peut-être en mesure de vous rassurer. Article 36. 1: "L'évaluateur
doit, pour chaque unité d'évaluation, s'assurer au moins tous les
neuf ans - au moins tous les neuf ans - de l'exactitude des données en
sa possession qui la concernent. " Donc, c'est un minimum, comme je vous
l'indiquais.
M. Dufour: En tout cas, même un évaluateur ne pourra
pas en faire trop longtemps si c'est Juste une fois par neuf ans. Il va prendre
sa retraite. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30. 2
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le nouvel article 31 1. M. le ministre.
M. Dufour: Attendez un peu... article 31...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le nouvel
article 31. 1 que vous venez d'appeler rapatrie dans la Loi sur la
fiscalité municipale l'obligation d'équilibrer
périodiquement le rôle qui se trouve actuellement dans la
réglementation. La périodicité de l'équilibration,
actuellement obligatoire à tous les six rôles annuels,
c'est-à-dire après cinq rôles non issus d'une
équilibration, sera ' désormais liée au dépôt
de chaque rôle triennal dans le cas d'une municipalité de 5000
habitants ou plus et au dépôt de chaque deuxième rôle
triennal dans le cas d'une municipalité plus petite.
C'est ce que j'ai expliqué, M. le Président, lorsqu'on a
discuté de la règle des neuf ans à l'autre article. Vous
auriez dû me rappeler à l'ordre, j'étais hors d'ordre
à l'époque, mais les explications s'appliquent, mutatis mutandis,
à cet article.
Le Président (M. Saint-Roch): Quelque fois, M. le
ministre, dans le but d'éclairer et d'élargir le débat
pour la compréhension du projet de loi, la présidence se veut
tolérante.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bon, je vous en sais
gré.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour: Même pour la présidence.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'article 31 demeure. L'article 31 comme tel, on avait
l'article dans le projet de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Oui. Celui-là, on l'avait accepté.
Est-ce que cela va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, il demeure, cela va.
M. Dufour: Et on ajoute l'article 31. 1 et 31 point... Il va y en
avoir d'autres tantôt. Non. L'article 31. 1, on va l'étudier
paragraphe par paragraphe pour s'assurer que tout est sous contrôle, M.
le Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'article 31. 1 en
l'étudiant paragraphe par paragraphe. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 46, du suivant: "46. 1: L'évaluateur
doit procéder à une équilibration, dans le processus de
confection du prochain rôle triennal d'une corporation municipale dont la
population est inférieure à 5000 habitants, lorsque le rôle
triennal en vigueur n'a pas été le résultat d'une
équilibration ou lorsque ni le rôle annuel en vigueur ni aucun des
quatre rôles qui l'ont précédé n'ont
été le résultat d'une équilibration. "Dans le cas
d'une autre corporation, l'évaluateur doit procéder à une
équilibration dans le processus de confection de chaque rôle
triennal entrant en vigueur après le 1er janvier 1989. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Autrement dit, l'équilibration, en fait, s'il
ne la fait pas, évidemment, il va s'en apercevoir. Il pourrait avoir un
problème. Je parlais avant-hier avec quelqu'un d'une municipalité
et il me disait que son rôle augmentait de 37 %. Donc il y a eu un
phénomène de marché - c'est une petite municipalité
- important. Comme ces municipalités-là sont groupées dans
des MRC où elles se servent de l'effort fiscal des contribuables comme
elles se servent de l'évaluation comme telle, s'il n'y a pas
d'équilibration, s'il se passe des choses, comment pourront-elles? Cela
voudrait dire que la municipalité semble s'appauvrir quand, dans le
fond, elle s'enrichit. Par rapport aux quotes-parts et ces choses-là,
comment cela va-t-il se gérer? Vous n'avez pas de mécanisme pour
vous assurer de cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le mécanisme que l'on '
a... Si on part de la situation actuelle, alors que la grande majorité
des municipalités ne le fait pas à l'intérieur d'une
période de trois ans, nous vous indiquons que nous bonifions la
situation actuelle en posant une exigence légale de trois ans et en la
publicisant également.
M. Dufour: Bof, c'est peut-être vrai pour les
municipalités de 5000 habitants et moins, moins vrai pour les plus
grosses municipalités, mais... (12 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des municipalités de 5000
et plus que...
M. Dufour: II y avait un montant. Il y avait une
équilibration. Par exemple, il était obligé de s'assurer
de la valeur du rôle. L'évaluateur était obligé
de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour autant qu'on n'ait pas...
M. Dufour: En tout cas, il nous donnait un chiffre. Il donnait
une médiane par exemple. II disait qu'on était rendus
à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour autant qu'on ne
procédait pas strictement au dépôt du rôle de
l'année précédente.
M. Dufour: II disait: On est à 89 % ou à
79 % et à certains moments... En bas de 60 %, iI était
obligé de... En principe, il devait refaire un nouveau rôle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais déjà en bas de
60 % on a un écart qui est Important.
M. Dufour: C'est trop. J'ai toujours pensé qu'on devrait
équilibrer le rôle régulièrement. Un rôle,
d'après moi, qui a 20 % en bas devrait être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le maximum.
M. Dufour: C'est un gros maximum à mes yeux et on a
toléré jusqu'à 80 %. C'est cela qui amène des
problèmes majeurs au point de vue de l'application. Le problème
pour les petites municipalités, remarquez bien que... Elles ne voient
pas le problème actuellement. Je me souviens... En tout cas, elles
pourront vivre avec cela, c'est évident, mais je me souviens, quand on
parlait de l'évaluation comme telle, qu'on pensait à une valeur
qui était gelée dans le béton. Depuis dix ans, en tout
cas, l'évaluation a toujours été en augmentant,
régulièrement; c'est une valeur qui s'est appréciée
avec le temps mais, en 1979... J'ai comme l'impression que les petites
municipalités peuvent vivre aussi ce phénomène. Elles vont
peut-être commencer à le vivre plus qu'elles ne l'ont vécu
à venir jusqu'à maintenant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que les petites
municipalités nous ont manifesté, par la voix de leurs
représentants, une certaine inquiétude à se voir Imposer
un rôle triennal d'un coup sec. Elles nous ont demandé de
reconsidérer la situation de fait et nous avons tenté, tout en
conservant la règle du rôle triennal, d'accommoder ou de tenir
compte des particularités de ces petites municipalités. Je peux
vous indiquer qu'il m'est apparu que la réaction de leur porte-parole a
été - je la qualifie subjectivement - positive, lorsque je leur
ai communiqué cette nouvelle intention gouvernementale
bonifiée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions aux premier et deuxième alinéas?
M. Dufour: Non, mais il y a un, deux et même trois
alinéas, à l'article 46. 1?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui
M. Dufour: Je vais aller voir le troisième en même
temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'équilibration?
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 'L'équilibration consiste,
dans le processus de confection d'un nouveau rôle, à modifier tout
ou partie des valeurs inscrites au rôle en vigueur dans le but
d'éliminer le plus possible les écarts entre les proportions de
la valeur réelle que représentent les valeurs inscrites au
rôle. '
M. Dufour: Quand il fait l'équilibration en fait, il se
sert de la médiane et la médiane est proportionnelle par rapport
à cela. Le danger c'est qu'il y a des parties dans la
municipalité qui s'apprécient plus vite que d'autres. C'est cela
en fait. Il y a juste une médiane pour l'ensemble du rôle. Il n'y
aura pas une médiane pour la valeur Industrielle, la valeur commerciale,
la valeur résidentielle ou la valeur des multifamllia-les. Donc, c'est
là qu'est le...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le jeu de l'équilibration.
C'est pour cela qu'il faut l'équilibrer si on veut que la médiane
ait une signification.
M. Dufour: Oui, mais je ne vous cacherai pas ma première
réaction par rapport à cela. Sur trois ans. il pourrait y avoir
des distorsions qui pourraient devenir assez importantes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous savez, le plus partait des
systèmes exigerait des compromis ailleurs qui commanderaient des
compromis quant aux hausses brusques, qui commanderaient des compromis etc. Ce
que nous tentons d'apporter, comme législateurs, c'est le compromis des
compromis qui fasse que, tout en évitant les hausses brusques et
soudaines, la qualité du rôle soit quand même suffisante et
nous nous Inspirons d'expériences qui ont été
vécues ailleurs.
M. Dufour: Le seul point que je vois, et on peut difficilement
l'introduire dans une loi, c'est de s'assurer que l'information circule bien
entre les municipalités et le ministère pour leur dire: On ne
peut pas tout prévoir, tout écrire dans un projet de loi mais on
vous dit que ce sont des dangers qui vous guettent au cours des trois ans. On
fait des choses qui sont de nature à apprécier ou à
améliorer les mécanismes - c'est ce qui se passe - mais dans la
réalité comme telle, vous pourriez ou l'évaluateur
pourrait se rendre compte que... J'espère qu'il pourra, au moins, faire
des recommandations ou ouvrir des portes, pas juste se contenter d'être
un évalua-teur servile et serviable. Il faut qu'il soit plus que
ça. Il faut qu'il soit aussi à l'avant-garde. Peut-être que
cela peut s'introduire au moment où les gens suivent des cours
d'évaluation. On pourrait dire, à ce moment-là, à
la nouvelle génération d'évaluateurs: Môme si vous
avez la loi, ne vous assoyez pas juste sur la loi, servez-
vous beaucoup de votre compréhension et aussi de votre vision des
choses, pour que les administrateurs municipaux ne se ramassent ou ne se
réveillent pas à quelque part... Les administrateurs municipaux,
dans tout cela, dans le fond, c'est eux qui sont les... je ne dirais pas les
victimes, mais... Oui, ils pourraient devenir des victimes. Souvent, ce n'est
pas nécessairement de la mauvaise volonté, mais si personne ne
les éveille à cela, ils pourraient se ramasser avec un rôle
rempli de toutes sortes de bosses, de distorsions involontaires et ils seraient
obligés de vivre avec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous remarquerez que le
libellé de l'article contient quand même... ou fait
référence à cette marge de discrétion minimum
à laquelle vous faites référence vous-même.
M. Dufour: Cela va pour le 31.1.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 31.1 étant
adopté, je rappelle maintenant l'article 35.
M. Dufour: L'article 35 avait été amendé et
suspendu, si je ne me trompe pas.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 35 n'avait pas
été amendé, M. le député de
Jonquière, il était seulement suspendu.
M. Dufour: II y avait eu une tentative d'amendement, j'ai bien
l'impression. Est-ce qu'il y a des choses nouvelles par rapport à
l'article 35?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le point que vous aviez
soulevé - on vient de me rafraîchir la mémoire à cet
effet - était la situation possible suivante: qu'arrive-t-il si
quelqu'un, à la fin de son rôle triennal, saute une année,
pour quelque motif que ce soit. La réponse qu'on a à vous
apporter là-dessus, c'est que nous nous assurons, de façon
à éviter qu'il puisse profiter, de quelque façon que ce
soit, d'une telle dérogation à la loi que le rôle refait
devienne un rôle biennal à partir de ce moment-là, pour le
replacer dans le circuit du rôle triennal.
M. Dufour: Mais on n'a pas de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les distorsions, ils n'ont pas
trois ans pour les corriger, ils ont deux ans, à ce
moment-là.
M. Dufour: Mais à ce moment-ci, on n'a rien introduit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Dufour: Est-ce que vous aviez introduit un amendement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non. Ce que je vous
donne, ce sont des explications pour répondre aux questions que vous
aviez posées.
M. Dufour: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article avait
été mis en suspens dans le but que nous puissions apporter des
réponses à ces questions, mais il n'y avait pas eu, ni d'un
côté de la table ni de l'autre, au moment où nous avions
discuté - sauf à être corrigé par la
présidence ou le secrétariat - d'amendement d'apporté.
M. Dufour: D'accord. En fait, il ne peut pas faire ça pour
sauver de l'argent, mais il n'y a pas de sanction d'appliquée, il n'y a
aucune sanction. Il peut dire oui, on le fait pour deux ans, mais... Il ne
sauve pas d'argent, mais s'il décide de sauter une année, il
pourrait bien en sauter une deuxième. Non?
Vous allez me dire qu'on va l'assujettir à un rôle qui va
durer juste un an et vous allez recommencer, mais ce n'est pas... Est-ce qu'on
ne pourrait pas attacher cette obligation à quelque chose de plus...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je suis en train de le
vérifier. On m'indique que, possiblement, les pouvoirs
réglementaires déjà contenus au projet de loi pourraient
permettre au ministère des Affaires municipales d'appliquer des
sanctions administratives, mais je suis en train de vérifier s'il est
suffisamment habilitant.
M. Dufour: C'est peut-être l'évaluateur qui doit
être forcé en lui disant: Si vous ne le faites pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais il faut aussi respecter cette
autonomie de la municipalité qui fait en sorte que l'évaluateur
est au service de la municipalité. Et nous préférons
transiger avec les municipalités plutôt qu'avec les
évaluateurs.
M. Dufour: Pour autant que c'est suffisamment incitatif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Juste pour préciser
à l'Opposition officielle que dans le cas où la loi
prévoyait des rôles annuels, il n'y avait pas de pouvoir de
sanction non plus. Mais votre argumentation fait que j'aimerais qu'on revienne
sur ce point pour s'assurer qu'on a un
petit peu plus d'Incitatif et que nos pouvoirs réglementaires
sont bien en place pour nous permettre d'exiger du monde municipal.
Étant donné que les règles que nous mettons de l'avant
sont des règles souples auxquelles il peut se conformer assez
facilement, il faut avoir des mécanismes administratifs qui permettent
d'effectuer la pression nécessaire pour s'assurer que la loi est
appliquée.
M. Dufour: On peut le garder en suspens et passer à autre
chose. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 35 est maintenant
suspendu. J'appelle l'article 41.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
l'amendement proposé à l'article 41 concorde avec ceux qui seront
déposés aux articles 78 et 79 et qui transfèrent du
ministère des Affaires municipales au gouvernement le pouvoir de faire
un règlement départageant tes plaintes majeures et les plaintes
mineures devant le Bureau de révision de l'évaluation
foncière du Québec. Il s'agissait-là encore une fois d'une
intervention de l'Opposition qui souhaitait que le processus soit un peu moins
souple.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 41 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): J'appelle de nouveau
maintenant l'article 42.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
l'amendement suggéré à l'article 42 a le même effet
que celui proposé à l'article 41.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): L'amendement étant
adopté, est-ce que l'article 42 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Salnt-Roch): Adopté. J'appelle de
nouveau l'article 43.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président,
l'amendement proposé à l'article 43 a la même portée
que ceux proposés aux articles 41 et 42.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 43 étant
adopté, est-ce que l'article 43 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle de nouveau
l'article 44.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président,
l'amendement à l'article 44 va dans le même sens que ceux qui
concernent les articles 41 à 43 et fait que l'Opposition a plus
confiance au gouvernement qu'au ministre.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 44 tel qu'amendé...
M. Dufour: C'est parce que les gouvernements durent plus
longtemps que les ministres.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 44 tel
qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle de
nouveau l'article 45.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toujours dans la même
perspective, M. le Président. L'Opposition s'entête à
suggérer des amendements qui vont dans le même sens, de 41
à 44...
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 45, tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle de
nouveau l'article 46.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président.
L'Opposition ne lâche pas facilement prise. Elle suggère
également un amendement à cet article 46 qui va dans le
même sens que les amendements aux articles 41 à 45.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 46 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
M. Dufour: Bon, 63... Il y en a peut-être d'autres.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'un
consentement maintenant pour rouvrir l'article 63.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Consentement, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, consentement. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'amendement proposé à l'article 63 concorde avec celui qui sera
proposé à l'article 95. Ce dernier aura pour effet de permettre
qu'un organisme municipal responsable de l'évaluation soit assujetti au
régime des rôles triennaux à l'égard d'une
municipalité soumise à sa compétence, sans l'être
à l'égard d'une autre. Il faut donc que la disposition de la Loi
sur la fiscalité municipale qui traite de l'obligation de l'organisme de
confectionner un rôle triennal de valeur locative soit
précisée pour ne viser que le rôle d'une
municipalité à l'égard de laquelle l'organisme est
assujetti au régime des rôles triennaux. C'est cette
précision qu'apporte l'amendement à l'article 63.
Nous individualisons également pour le locatif.
M. Dufour: Mais le rôle de valeur locative - je ne sais pas
si mes informations sont bonnes ou pas, mais je vous pose la question - une
petite municipalité, même une petite municipalité n'est pas
obligée de le faire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Présentement, l'obligation
quant au rôle locatif est également la même que celle quant
au rôle foncier. C'est-à-dire que si la municipalité se
reconnaissait une obligation légale annuelle, elle le faisait
également annuellement: si elle la percevait, suivant le
règlement, aux cinq ans, elle le faisait aux cinq ans et si elle
percevait ou avait compris l'autre disposition réglementaire aux dix
ans, elle le faisait aux dix ans.
M. Dufour: Donc, if n'y a rien de changé, sauf les
questions de temps qu'on adapte pour le faire. Mais il y a encore des
municipalités qui n'auront pas de rôle de la valeur locative, ni
actuellement, ni dans le futur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Dufour: C'est un choix de leur part. Au point de vue potentiel
fiscal, est-ce que cela change des choses Importantes? Supposons une
municipalité qui aurait un... qui ne veut pas faire son rôle de la
valeur locative... Je sais que les petites municipalités sont un peu
allergiques à cela. C'est leur droit, à part cela, je ne le
conteste pas. Mais cela peut être de nature à diminuer les
montants à percevoir, parce qu'il y a des choses fixes dans les
permis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De toute façon, on agit au
niveau des gouvernements supra-municipaux qui doivent en tenir compte. Ou bien,
pour les municipalités qui n'en ont pas, on simule un rôle de la
valeur locative, ou bien on fait abstraction de leur existence pour tout le
monde, de façon que tout le monde soit traité sur un pied
d'égalité, de façon équitable.
M. Dufour: On pourrait aller jusqu'à simuler?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. On me dit que la
Communauté urbaine de Québec est l'endroit ou l'exemple que je
peux vous citer comme cas de simulation.
M. Dufour: Elle le fait. Elle est pas mal
mécanisées et bien organisée. SI vous me dites qu'elle le
fait ici, ce pourrait être étendu à la grandeur du
Québec.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là où il y a un
besoin. J'ai dit qu'il y avait deux possibilités. Elles peuvent le faire
par simulation, lorsqu'elles sont équipées pour le faire -
j'imagine que c'est un des considérants de la décision qui est
prise - ou elles font abstraction de son existence, ce qui demande un moins
gros équipement.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement à
l'article 63 est adopté. Est-ce que l'article 63 tel qu'amendé
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Réalisant maintenant
qu'il est 13 heures, à moins d'un consentement mutuel...
M. Dufour: On fait bien notre possible, mais on ne peut pas aller
plus vite que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Je remercie les membres de
la commission. Sur ce, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 3)