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(Douze heures treize minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour étudier le projet de loi 255, Loi
modifiant la charte de la ville de Montréal; le projet de loi 207, Loi
concernant la Régie intermunicipale de gestion des déchets sur
iHe de Montréal et, finalement, le projet de loi 256, Loi sur la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec.
Est-ce que nous avons des remplacements ce matin, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Poulin
(Chauveau) est remplacé par M. Laporte (Sainte-Marie).
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! À ce moment-ci de nos travaux, j'aurais besoin d'une motion
pour la création d'une sous-commission pour étudier le projet de
foi 77. M. le député de Matapédia.
Mandat confié à la
sous-commission
M. Paradis (Matapédia): M. le Président, je fais
motion afin de former une sous-commission de l'aménagement et des
équipements qui aura pour mandat de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 77, Loi modifiant le
Code de la sécurité routière. Cette sous-commission sera
formée de cinq membres: trois du parti ministériel, dont le
ministre des Transports, et deux de l'Opposition officielle, et sera
présidée par un président de séance. J'ajoute aussi
que cette sous-commission se réunira aussitôt que l'étude
détaillée du projet de loi 70 sera terminée.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Matapédia. Est-ce qu'il y a un secondeur? M. le
député de Jonquière, est-ce que la motion proposée
par M. le député de Matapédia est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Projet de loi 255
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, je vous
remercie. Sur ceci, j'appelle maintenant l'étude du projet de loi 255,
Loi modifiant la charte de la ville de Montréal. Je remarque que les
représentants de la ville de Montréal ont pris place.
Permettez-moi, M. le maire, de vous souhaiter la bienvenue au nom des membres
de la commission. Je vais reconnaître Mme la députée de
Dorion.
Remarques préliminaires
Mme Trépanier: Merci, M. le Président. En premier
lieu, je voudrais souhaiter la bienvenue aux gens de la ville de
Montréal et à M. Doré. Je voudrais vous les
présenter. À partir de la gauche, M. Jean-Robert Choquette,
directeur de cabinet; M. Neuville Lacroix, conseiller juridique au module
affaires civiles à la ville de Montréal; M. le maire; à sa
gauche, Mme Line Charest, chargée de mission au service de planification
et qui est bien connue ici, elle a travaillé pour le ministère
des Affaires municipales, il y a quelques mois.
Je voudrais vous dire que je suis heureuse, malgré les
perturbations des travaux de la semaine dernière en cette Chambre, qu'on
puisse procéder à l'étude du projet de loi privé de
la ville de Montréal et vous dire également M. le ministre, que
la ville de Montréal n'est pas très chanceuse pour la
planification des horaires. Je me souviens qu'il y a deux ans, lorsque M. le
maire a été élu, a sa première visite ici, nous
l'avions reçu à trots heures du matin et, ce matin, c'est la
veille de Noël ou à peu près. Nous nous en excusons, mais
c'est la vie; en session intensive, cela arrive fréquemment, on s'en
excuse. On voudra peut-être compenser cet horaire difficile par la
célérité et par la sérénité de nos
travaux. M. le maire et vos compagnons, bienvenue!
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, Mme la
députée de Dorion. Pour des remarques préliminaires, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: II y a le principe de l'alternance. Mais j'aurais pu,
par déférence pour le nouveau ministre, lui donner la chance de
souhaiter la bienvenue maintenant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais fonctionner en vertu de la
règle de l'alternance et ajouter aux propos sans doute assez complets
que vous allez énoncer, M. le critique.
M. Dufour: Je vous remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Même dans l'adversité, on peut trouver
des terrains d'entente. Là-dessus, je voudrais, moi aussi, me faire le
porte-parole de ma formation pour souhaiter la plus cordiale bienvenue à
M. le maire et aux gens qui représentent la grande ville de
Montréal, la métropole du Québec et, j'espère, du
Québec francophone le plus longtemps possible.
Dans mes remarques de bienvenue, c'est
évident que cette ville nous présente
régulièrement des amendements à sa charte municipale. On
est habitués, deux fois par année, à la session du
printemps et à celle d'automne, de recevoir ses représentants qui
nous apportent des amendements a leur charte. Je ne sais pas jusqu'à
quel point, à ce rythme, on pourra continuer à leur donner
satisfaction, dans le meilleur intérêt de l'ensemble des
intervenants. J'accepte qu'on puisse le faire, mais c'est toujours à la
fin de la session où c'est difficile de pouvoir bien ramasser ses
idées et d'approfondir les questions qui nous sont
présentées. Il faut avoir une large dose de confiance pour passer
à travers. Cela amène les députés à
travailler sous de grandes pressions, pressions mentales comme pressions
physiques parce que les heures sont longues et les sujets débattus,
importants.
Il faut aussi constater que, quand on accepte des choses pour
Montréal, même si c'est à plus petite échelle, cela
a tendance régulièrement à aller à d'autres petites
villes. Toutes proportions gardées, on doit le faire. Il faut accepter
que Montréal ait des besoins précis. Dans les demandes qui nous
sont adressées cette année, il y a des éléments
très précis qui sont réellement, pour le moment en tout
cas, à ma connaissance, des préoccupations montréalaises.
A ce moment, c'est important qu'on le fasse pour un meilleur fonctionnement et
une meilleure administration.
J'avais l'occasion de dire dans mon discours hier soir - que pas
beaucoup de monde a entendu, c'est certain - que ce qu'il est important de
retenir, c'est qu'on représente et qu'on travaille pour les
contribuables d'un milieu donné; parfois, c'est le milieu du
Québec et, dans les circonstances, c'est le milieu de Montréal.
C'est ça qui est important, pas nécessairement ce que nous
décidons, mais que les actions qu'on accomplit soient pour une meilleure
administration et au profit des citoyens, donc des contribuables de la
municipalité.
C'est dans ce sens qu'on va entreprendre l'étude de ce projet de
loi qui, j'en suis sûr, devrait avoir des échos favorables. Je ne
sais pas si ce seront des échos favorables jusqu'au bout, mais pour
l'ensemble du projet, j'espère qu'on ne décevra pas les gens de
Montréal.
C'est évident aussi que, pour les gens des municipalités,
si on procède à la dernière minute, eux aussi, ont des
choses à faire dans le temps des fêtes et ce n'est pas
nécessairement un pèlerinage annuel pour venir nous voir. On peut
excuser le ministre, ça ne fait pas longtemps qu'il est ministre des
Affaires municipales. Il ne faudrait pas qu'il prenne le travers de ses
prédécesseurs. Je pense que plus ça change, plus c'est
pareil. Le travers de ses prédécesseurs, c'est de siéger
très tard, à la dernière minute, avec tout le fardeau de
la preuve sur l'Opposition parce que, dans le fond, pour le ministre, il y a
des tables d'écoute différentes, il peut se permettre d'aller
plus en profondeur, il a beaucoup plus de fonctionnaires, ça lui permet
d'approfondir et, quand il arrive avec ses dossiers, il est
préparé.
Pour l'Opposition, qui est un peu plus démunie, pas en
qualité, mais en quantité, étudier plus en profondeur ce
qui nous est présenté, ça nous oblige à prendre le
fardeau de la preuve parce que, si ça ne passe pas, ça
dépendra de l'Opposition. Les derniers jours, c'est nous qui
contrôlons et je pense que le ministre est conscient de ça. Quand
on arrive à la dernière minute, c'est l'Opposition qui a le
contrôle. Je ne sais pas si c'est un bon contrôle ou pas, mais il y
a des gens qui nous disent carrément: Si vous n'allez pas dans ce sens,
vous aurez le fardeau de la preuve, car on dira que ça dépend de
vous si ça ne fonctionne pas.
Je ne pense pas que ça a été fait d'une
façon délibérée. Il faut le dire, Jusqu'à
maintenant, 1e ministre a écouté très attentivement ce que
l'Opposition avait à dire et on peut dire qu'on a trouvé des
terrains d'entente. Espérons que ça va continuer. Pour ma part,
c'est avec beaucoup d'ouverture que j'entreprends l'étude de ce projet
de loi qui, je l'espère, donnera satisfaction aux uns et aux autres.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans un premier temps, je veux
remercier Mme la députée de Dorion d'avoir accepté de
parrainer ou de "marrainer" ce projet de loi, remercier les membres de la
commission, remercier le porte-parole de l'Opposition et remercier
également le député indépendant parce que,
là aussi, on se retrouve au pouvoir dans les derniers jours de la
session. Puis, je veux saluer le maire de Montréal et son équipe.
Je vous dira! que, comme nouveau ministre des Affaires municipales, j'ai
l'intention, sans doute comme certains de mes prédécesseurs l'ont
fait, de tenter d'améliorer le climat dans lequel on adopte des projets
de Soi, même des projets de loi privés. Je vous indiquerai que,
bien que je sois nouveau, j'ai eu l'occasion d'apprécier la contribution
positive du maire de Montréal à la table
Québec-municipalités. À quelques reprises, il a su
composer avec les grandes municipalités, mais aussi avec les plus
petites municipalités du Québec, et ce de façon
très positive. Je tenais à le souligner au début des
travaux de la commission parlementaire.
Maintenant, Je sais que, même si nous sommes en toute fin de
session et que les députés sont un peu plus fatigués, le
député de Jonquière possède quand même cette
capacité de bien réagir aux projets de loi dans le monde
municipal. Sa vaste expérience, le fait qu'il a été maire
pendant longtemps, président de l'Union des municipalités du
Québec, sous certains
aspects, peuvent même le placer, sur le plan pratique, un pas en
avant du ministre, mais je tenterai de ne pas trop me laisser dépasser
au cours de l'étude article par article.
Le projet de loi qui nous est soumis comporte des demandes qui, quant
à plusieurs de leurs aspects, sont justifiées, des demandes qui
sont absolument nécessaires pour la ville de Montréal. Dans
d'autres cas, bien que les demandes soient justifiées, nous tenterons de
suggérer certaines modifications qui, je l'espère, sauront
rallier les différents intervenants. Dans d'autres cas - je pense, au
moment où nous nous parions, que ce sont des cas très
limités - pour des raisons gouvernementales que nous tenterons
d'expliquer le mieux possible, nous devrons possiblement dire non, à
moins que l'excellent plaideur qu'est le maire de Montréal ne
réussisse à nous convaincre séance tenante et que nous
puissions obtenir des collègues impliqués les approbations
nécessaires dans les délais impartis. Sur ce, M. le
Président, je pense que nous sommes prêts à entreprendre
nos travaux.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
maire.
M. Doré (Jean): M. le Président, je voudrais,
d'abord, remercier Mme la députée de Dorion d'avoir, encore une
fois, accepté de présenter ce projet de loi de la ville de
Montréal, remercier le ministre et le critique de l'Opposition pour les
bons mots qu'ils ont eus à l'endroit de la délégation de
Montréal. Je veux tout simplement assurer les membres de la commission
que le projet de loi comporte effectivement un certain nombre de demandes plus
importantes, mais que, même s'il paraît volumineux, beaucoup
d'articles ont aussi un caractère, je dirais, cosmétique; il
s'agit de mises à jour dans bien des cas. Je suis dans la même
situation que d'autres: on arrive en fin de saison et je vais tenter
d'être le plus succinct possible pour que cela puisse
accélérer les travaux de la commission.
Cela dit, face à la remarque préliminaire de Mme la
députée, je trouve que d'année en année les choses
s'améliorent en ce qui me concerne. Déjà siéger de
jour, c'est une très grande amélioration.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire. Y a-t-il d'autres interventions des membres de la commission? Non.
Alors, sur ce, j'appelle l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée Plan de la
ville
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Il
s'agit de l'abrogation d'un article précisant les règles
applicables aux terrains vagues traversés par une ligne
homologuée, puisque cette dernière notion n'existe plus
depuis l'adoption de la Loi sur l'expropriation en 1973. Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
de l'abrogation d'un deuxième article rendue nécessaire par
l'abandon de la notion de ligne homologuée dans la Loi sur
l'expropriation.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
Une voix: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même chose, M. le
Président. Il s'agit encore une fois de l'abrogation d'un article rendu
désuet par l'abandon de la notion de ligne homologuée dans la Loi
sur l'expropriation.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit strictement d'un article
de concordance qui est rendu nécessaire à la suite de l'adoption
de l'article 3.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 étant
adopté, j'appelle l'article 5.
Comité exécutif
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cette
modification vise à porter de 25 000 $ à 50 000 $ le montant des
contrats que le comité exécutif peut octroyer sans avoir à
obtenir l'approbation du conseil.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 étant
adopté, l'appelle l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quant au premier paragraphe de
l'article 6, M. le Président, il vise à supprimer le premier
alinéa de l'article 99, car il est en quelque sorte redondant avec
l'article 98 modifié par l'article 5 concernant le montant limite des
contrats que peut octroyer le comité exécutif sans l'autorisation
du conseil. Quant au paragraphe 2°, il contient une modification au
deuxième alinéa de l'article 99 rendue nécessaire par la
suppression du premier alinéa.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 étant
adopté, J'appelle l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article abroge une disposition précisant que c'est le comité
exécutif qui veille à la préparation des plans et devis et
à la demande de soumissions.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 étant
adopté, j'appelle l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article vise à donner à la ville de Montréal le pouvoir
d'aliéner, à titre gratuit, des biens mobiliers à des
organismes à but non lucratif.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je ne connais pas la position du ministre par rapport
à cet article. Effectivement, on a dans le passé octroyé
aux municipalités un pouvoir d'aliéner, de vendre des biens. Je
parle en générai. Peut-être qu'à Montréal,
c'est autre chose. On le fait, mais conditionnellement à ce qu'il
y ait une parution dans un journal expliquant ou Informant les gens de ce
qui s'est passé. Je n'ai pas d'objection fondamentale pour
Montréal, parce que Je comprends qu'elle doit avoir beaucoup de biens
à donner, dont des biens qui n'ont pas une grande valeur comme telle.
Mais le pouvoir d'aliéner des biens, même si c'est en faveur de
corporations ou d'organismes sans but lucratif, il serait peut-être bon
de le baliser quelque peu si ce sont des montants importants. Peut-être
que M. le maire peut nous en donner, mais supposons qu'on aliène des
biens qui représentent une valeur très forte, 2000 $, 5000 $, 10
000 $, je pense qu'il peut y avoir un danger si on accorde ipso facto le
pouvoir de le faire.
C'est un pouvoir assez grand que l'on demande là et un pouvoir
nouveau. On aliène un bien et ce bien-là veut un montant. C'est
là qu'il faut regarder de quelle façon on doit le faire Mais je
ne pense pas que l'on doive l'interdire à la ville de Montréal
pour tous les petits biens qu'elle veut aliéner et qui
représentent des sommes minimes, dépendant des fois de la
désuétude des choses qui ne servent plus, pour un nombre de
raisons qu'on pourrait énumérer, mais il n'est pas bon de le
faire, ni en principe ni en pratique. Il faudrait peut-être qu'il y ait
une balise quelque part disant que, quand on aliène un bien d'une valeur
importante, cela pourrait se faire différemment. Je ne sais pas, je le
donne comme explication. (12 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, peut-être qu'on
pourrait obtenir la réaction de la ville de Montréal sur votre
proposition.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Je veux seulement Informer les membres de cette
commission qu'on retrouve déjà intégralement cet article
dans la charte de la ville de Québec et M. ne comporte pas de balises.
J'Imagine que, dans l'esprit du législateur, lorsque cela a
été adopté à l'époque, on en avait conclu
qu'on se fiait au sens des responsabilités des élus locaux pour
ne pas dilapider les biens publics. Mais quand même, plutôt que
d'être obligé de procéder par encan, dans certains cas il
peut être utile de pouvoir se départir, qui sait, de machines
à écrire devenues vétustes parce qu'on installe des
micro-ordinateurs, mais qui feraient très bien l'affaire d'un club de
l'âge d'or ou d'un cercle de loisirs. Dans d'autres cas, cela peut
être une camionnette encore en état relativement bon pour des
charges moins lourdes et qu'on pourrait vouloir donner à un organisme
qui fait la collecte d'aliments pour des fins de charité. Cela peut
être de divers types, c'est de cela qu'on parle très
honnêtement. On parle d'équipement de bureau, on parle de chaises
qui peuvent éventuellement servir à meubler un local d'un
organisme sans but lucratif.
Pour ce qui est de la mesure de publicité, je veux juste rassurer
les membres de cette commission. Il va sûrement, dans tous les cas,
être fait mention, à tout le moins dans les journaux locaux, que
la ville a fait donation de x ou y bien à x ou y organisme. Les
citoyennes et les citoyens vont savoir que la ville a disposé, à
titre gratuit, de biens pour de tels organismes. La publicité se fera
inévitablement. Je ne pense pas que l'encart dans un journal pour faire
la liste de ce qu'on aurait pu donner...
De toute façon, c'est plutôt exceptionnel. Actuellement, on
ne peut pas le faire. Ce serait normal, dans une grande ville comme
Montréal, quand on a des surplus qui ne servent
plus, dans certains cas, d'en faire bénéficier la
collectivité et les organismes communautaires du milieu.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Doré: Je vous ferai remarquer que la résolution
est publique.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Doré: Évidemment, la résolution qui va
consacrer la donation est publique. Tout cela est très public. Cela ne
peut pas être fait en catimini, à l'insu des contribuables.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: La mesure à laquelle M. le maire fait
référence concernant la ville de Québec, est-ce que cela
fait plusieurs années qu'elle l'a à l'intérieur de sa
charte?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Doré: On m'a informé que la ville de
Québec avait cela dans sa charte. Je ne sais pas depuis combien
d'années. Je ne pense pas que ce soit très vieux comme
disposition. Je sais qu'elle n'a pas de limite du genre: pas plus de 1000 $,
5000 $ ou 10 000 $. Dans l'esprit des rédacteurs, c'est à ces
montants qu'on pouvait penser. On ne pense pas de donner pour 200 000 $ de
biens par année.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique, pour fins
d'information, que les pouvoirs détenus par Québec vont
même plus loin que ceux demandés par la ville de Montréal.
En 1984, le législateur a accordé à la ville de
Québec le même pouvoir, en y incluant les immeubles.
M. Doré: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que vous avez une copie de cet article?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'article 4, paragraphe
4°, de la charte de la ville de Québec.
M. Dufour: En 1984?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Vous ne pouvez pas me blâmer de ne pas savoir
par coeur tout ce qui s'est fait. Mais il ne faut pas oublier une chose, pour
une raison ou pour une autre, le législateur peut être allé
plus loin. Cela arrive parce qu'on passe notre temps à corriger des lois
et à les améliorer.
Je ne voudrais pas, par exemple, que le mot "dilapidation" soit retenu.
Je comprends que le maire de Montréal a employé ce mot. Je n'ai
pas pensé comme cela. Dans mon esprit, je n'allais pas si loin. Ce n'est
pas dans ce sens que j'apportais l'argumentation ou le point de vue.
C'était plutôt dans le sens que c'est un pouvoir qui - et
là, on parle de la ville de Montréal, on peut parler de la ville
de Québec - permettrait, jusqu'à un certain point, d'aller plus
loin.
Sans dilapider, cela pourrait permettre de se donner une
visibilité plus grande. Pour un parti au pouvoir, regardons le jeu qui
se passe. Nous ne sommes pas des anges. Ce n'est pas de l'angélisme
qu'il faut faire. Au point de vue politique, il y a peut-être le ministre
qui peut se penser au paradis, mais nous ne sommes pas des anges.
L'argumentation que j'apportais était dans le sens qu'il devrait y avoir
une balise quelque part pour le faire. Mais si vous me dites que Québec
l'a eu, il faudra peut-être le regarder dans une autre disposition un de
ces jours juste comme indication. S'il y en a deux, il y en aura probablement
un troisième et un quatrième et cela augmentera dans ce
sens-là.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'article 8 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 9 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
papillon à l'article 9 se lit comme suit: Le paragraphe 2 de l'article
107 de cette charte, dont le remplacement est proposé par l'article 9,
est de nouveau modifié par le remplacement des mots "forfaitaires" et
"unitaires" par les mots "forfaitaire" et "unitaire". C'est le singulier
à la place du pluriel. L'amendement vise à faire en sorte que la
ville ne soit pas obligée de demander plusieurs prix forfaitaires ou
unitaires, selon le cas, dans ses demandes de soumissions pour l'octroi de ses
contrats.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Dufour: En fait, c'est un pouvoir que la ville de
Montréal avait déjà. Il y a peut-être des montants
qui sont ajoutés.
M. Doré: C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Doré: C'est une concordance avec l'article 98 de
tantôt, M. le Président. On a donc fait passer de 25 000 $
à 50 000 $, un peu comme c'est maintenant la norme, les contrats qui
peuvent être approuvés par le comité exécutif sans
passer par le conseil et cet article vient finalement, à toutes fins
utiles, faire la concordance.
M. Dufour: Et les 15 000 $ sont corrigés en proportion.
C'était quoi avant? Était-ce 5000 $ ou 10 000 $ que vous aviez?
Le paragraphe a) 'par voie d'Invitations auprès d'au moins deux
entrepreneurs ou deux fournisseurs, selon le cas, s'il comporte une
dépense de plus de 15 000 $ mais d'au plus 50 000 $. " Les 15 000 $
devaient être plus bas, j'imagine.
M. Doré: De mémoire, c'était 5000 $. M.
Dufour: 5000 $. M. Doré: C'est cela. M. Dufour: Cela
va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que
l'amendement proposé à l'article 9 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'article 9, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 10.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, 1 s'agit
de l'abrogation de l'article qui établissait les règles
applicables dans les cas où il fallait procéder par voie
d'invitation. Cette abrogation est rendue nécessaire par les
modifications apportées à l'article 107 traité à
l'article 9.
M. Dufour: J'avais la réponse à ma question
à l'article suivant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela va.
LePrésident (M. Saint-Roch): L'article 10 étant
adopté, j'appelle l'article 11. Nous avons un papillon.
Pouvoirs de réglementation
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le papillon à l'article 11,
M. le Président, se lit comme suit: L'article 11 est remplacé par
le suivant: "11. L'article 520 de cette charte, modifié par l'article 26
du chapitre 97 des Lois de 1960-1961, par l'article 8 du chapitre 71 des Lois
de 1964, par l'article 21 du chapitre 84 des Lois de 1965 (1re session), par
l'article 5 du chapitre 90 des Lois de 1968, par l'article 4 du chapitre 91 des
Lois de 1969, par l'article 205 du chapitre 19 des Lois de 1971, par l'article
20 du chapitre 96 des Lois de 1971, par l'article 57 du chapitre 77 des Lois de
1973, par les articles 145 et 183 du chapitre 77 des Lois de 1977, par
l'article 23 du chapitre 64 des Lois de 1982, par l'article 1 du chapitre 59
des Lois de 1983, par l'article 45 du chapitre 27 des Lois de 1986 et par
l'article 26 du chapitre III des Lois de 1987, est de nouveau modifié
par le remplacement du paragraphe 66° par le suivant: "66°
réglementer les collectes publiques dans le territoire de la ville et,
à cette fin, prescrire les conditions et modalités des permis
requis. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Dufour: En fait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... pour m'en assurer, dans le projet de loi qui nous a
été présenté, le 66a°, qui comprend les
alinéas a) et b), c'est enlevé. Alors, c'est un texte
proposé, mais que vous n'avez pas retenu donc, vous arrivez avec votre
propre modification qui dit à peu près la volonté qui a
été exprimée dans un cahier de la ville de
Montréal.
M. Doré: C'est exact.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Dufour: Mais vous n'avez pas retenu plus loin que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: La formulation proposée par le papillon,
M. le Président, m'apparaît tout à fait atteindre
l'objectif que l'on souhaitait. Je vous ferai remarquer que le paragraphe 66 de
l'article 520 datait de 1916. C'est un texte qui faisait
référence aux collectes publiques en termes de "tag-days'.
Évidemment, depuis le temps, ta notion de collecte publique a
évolué, les moyens utilisés également. Alors, ce
qu'on veut, c'est simplement se garantir de ça. On avait un
pouvoir de prohiber qu'on n'utilisait pas. On avait plutôt
réglementé. Il s'agit de le remettre à jour pour nous
conserver ce pouvoir et ne pas créer d'équivoque avec
l'expression "tag-days". Je pense que la formulation présentée
est tout à fait conforme à l'objectif qu'on poursuivait.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'amendement proposé
à l'article 11 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 11, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cette
modification à l'article 12 vise à faire en sorte que ce ne soit
plus le comité exécutif qui soit chargé de l'approbation
des modifications aux plans de cadastre.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions? Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit de corriger une erreur
identique à celle que nous venons de voir à l'article 12 qui
s'est glissée dans la version anglaise de l'article 3 du projet de loi
200 sanctionné le 17 juin 1988.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
de supprimer, dans deux paragraphes distincts, les mentions relatives à
la possibilité d'emprunter pour effectuer des expropriations, puisque
cette situation est couverte par les modifications apportées à
l'article 741 par l'article 35, que nous verrons plus tard, et qui
prévoit que la ville possède un pouvoir général
d'emprunt.
M. Dufour: Mais le changement qui est apporté,
c'est...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'est parce que la ville de Montréal avait
déjà un pouvoir par rapport à ça que le projet de
loi amène une modification.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Le pouvoir, on le reverra
tantôt à l'article 35, il sera redonné plus loin et de
façon générale.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: À l'article 13. 1° - je pense que c'est
ça, le mot - au lieu de "vendre" du gaz et des sous-produits,
l'amendement qui est apporté, effectivement, c'est "exploiter le gaz et
les sous-produits du gaz ainsi que l'énergie thermique provenant de ses
sites d'élimination des déchets". Pour les fins du paragraphe,
c'est le mot "exploiter" qui remplace le mot "vendre". Je pense que c'est
ça, le point qui est apporté à travers le nouvel
article.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On supprime deux paragraphes
distincts parce que, tantôt, à l'article 35, on va redonner le
pouvoir de façon globale.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 15.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification à l'article
15 vise à étendre au pouvoir réglementaire prévu
par le paragraphe 13. 1e de l'article 528 la possibilité de
l'exercer par simple résolution, qui existe déjà pour
toute une série de pouvoirs.
M. Dufour: L'article 13. 1°, on vient de l'approuver. C'est
"exploiter le gaz et les sous-produits du gaz".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: II y a peut-être une question. "Le conseil peut
exercer par résolution", je pense que c'est une répétition
de l'article 528b). Mais par les correctifs qu'on apporte, est-ce que ce
pouvoir, on l'agrandit beaucoup?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: On fait seulement ajouter dans
l'énumération ce qui était déjà à
l'article 13. 1°, qui est "exploiter le gaz et les sous-produits du gaz".
On ne pense pas qu'on devrait y aller par un règlement.
Éventuellement, ce serait plus conforme d'y aller par
résolution. Alors, on
ajoute, dans un article où il y a déjà une
énumération d'articles qui nous permettent d'y aller par
résolution, l'article 13 1° qu'on vient d'adopter à l'article
14 du projet de loi, au paragraphe précédent.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Dufour Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 étant
adopté, j'appelle l'article 16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article porte également sur l'exploitation du gaz provenant des sites
d'élimination des déchets. Il vise à préciser que
la ville, en plus de pouvoir acquérir du capital-actions d'une
corporation uniquement consacrée à cette fonction, pourrait
également prêter de l'argent à une telle corporation
moyennant intérêt et garantie. (12 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Avez-vous une opinion, M. le ministre, par rapport
à cet article?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas d'objection.
M. Dufour: Y a-t-il une limite quelque part par rapport à:
"acquérir du capital-actions dans toute corporation"? Il y a un pouvoir
qui est défini. Comment va-t-on pouvoir exercer l'acquisition du
capital-actions? D'où vont provenir les fonds? Est-ce que ce sera un
règlement que la municipalité va adopter? Est-ce que ce sera une
résolution?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Dufour: Je pense qu'on va avoir ta réponse plus vite
là.
M. Doré: M. le Président, pour éclairer
l'article, on avait déjà la possibilité d'acquérir
du capital-actions dans une corporation dont les activités seraient
l'exploitation du gaz ou du biogaz. Ce que l'article vise à faire, c'est
de nous donner plus de flexibilité et, entre autres, de nous permettre
d'y aller par le biais de prêts garantis. On n'est pas obligé d'y
aller par cas; on pourrait très bien décider, plutôt que de
souscrire du capital-actions dans une nouvelle corporation, d'y aller par le
biais du prêt garanti et c'est ce que l'article prévolt, de nous
ajouter cette flexibilité dans l'exploitation que l'on devra faire du
gaz qui se dégage du site d'enfouissement de la carrière
Miron.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour J'aimerais peut-être continuer à poser des
questions au maire de la ville de Montréal, avec votre permission, bien
sûr. Les montants qu'on pourrait entrevoir, Je n'ai aucune idée de
ce que cela pourrait vouloir dire au départ. Je peux lire les mots, mais
"acquérir du capital-actions dans toute corporation dont les
activités ne comportent que la réalisation d'un projet relatif
à l'exploitation du gaz ou des sous-produits du gaz ainsi que de
l'énergie thermique*, est-ce que cela peut représenter des sommes
très Importantes ou si c'est une collaboration avec l'entreprise
privée? Pensez-vous que cela pourrait augmenter d'une façon
incontrôlable? Je pense aussi qu'il ne faut pas examiner le projet de loi
qu'on étudie en fonction des individus. J'essaie d'élargir la
vision de ce qui pourrait se passer sur le terrain. Est-ce que vous avez
déjà dans votre esprit, par exemple, ce qui pourrait se passer en
réalité et s'il y a des coûts?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Je serai très clair, M. le
Président. Ce qu'on demande, c'est moins que ce qu'on a obtenu. Le
prêt garanti, d'une certaine façon, exige moins à la limite
de la municipalité que souscrire du capital-actions que vous nous avez
déjà accordé. Je vous ferai remarquer cela en termes de
résultat net. L'autre élément, c'est qu'il y a du gaz qui
s'échappe d'un site d'enfouissement qui est le plus vaste au
Québec. Alors, on a deux solutions: ou on le brûle en pure perte,
ce que l'on fait actuellement ou on fait une démarche qui est celle
qu'on a entreprise, soit de demander à un certain nombre d'entreprises
d'ingénierie de Montréal d'examiner la possibilité d'en
faire une exploitation de façon qu'on puisse, en le
désulfurisant, en le déshydratant, le vendre comme du
méthane, par exemple à Gaz Métro. C'est une source de
revenus, qui va générer des revenus, bien sûr, mais qui va
nécessiter aussi des investissements. Au total, on pense qu'on aura un
peu plus de revenus que de pertes, mais, de toute façon, actuellement,
il faut s'équiper pour le brûler. Il faut le capter, d'abord, en
quantités beaucoup plus Importantes. Miron captait à peine 30 %
à 40 % de ce gaz; on veut en capter 98 % parce qu'on a l'intention, une
fois le site terminé, d'y aménager un parc urbain. Donc, on a un
avantage. Pour justifier un captage maximal, on pense qu'il serait
Intéressant d'aller chercher, avec l'entreprise privée, un projet
d'exploitation.
Nos gens nous ont dit: Gardons-nous des options ouvertes. Le prêt
garanti, on ne l'avait pas mis, on avait seulement songé à la
formule de capital-actions qui est une formule incitative pour l'entreprise. Il
y a des risques dans l'opéra-
tion pour le secteur privé. Nous pensons que c'est un risque
qu'on doit partager; peut-être qu'on va partager ce risque par le biais
d'un prêt garanti. L'importance de l'investissement auquel on peut
penser, ce serait peut-être un peu prématuré, mais comme
évaluation de départ - on va le voir, le calcul se fait - on
parle globalement d'investissements qui peuvent varier entre 10 000000$ et
20000000$ pour la création d'une usine de captage moderne avec les
techniques de désulfurisation et de déshydratation qui sont
indispensables pour qu'on puisse être capable d'en faire une
commercialisation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mais est-ce que, dans cette entreprise-là, vous
entrevoyez que Montréal devrait être le bailleur principal? Dans
une question de garantie, par exemple, croyez-vous que vous devriez être
à plus de 50 %?
M. Doré: Cela se pourrait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Je n'exclus pas que Montréal puisse
être actionnaire majoritaire. On travaille plutôt sur une
hypothèse d'actionnaire minoritaire. On pense qu'il serait
intéressant d'inciter une entreprise à investir avec nous,
l'objectif étant pour l'entreprise qui investit avec nous non seulement
de partager des risques, mais de développer une expertise qu'elle
pourrait éventuellement exporter. Il n'y a pas beaucoup de sites
d'enfouissement qui ont été exploités commercialement en
Amérique du Nord; il y en a trois en fait, à ma connaissance. On
pense qu'on peut développer là avec une nouvelle technologie qui
a été développée depuis une année à
peine - et c'est peut-être celle qu'on utiliserait - quelque chose
d'assez pointu du point de vue du recyclage et de l'environnement qui
éventuellement pourrait être exporté peut-être
ailleurs au Québec, mais surtout ailleurs au Canada, en Amérique
du Nord ou dans le monde.
Si la ville le fait à ses frais... De toute façon la ville
a l'obligation de s'assurer que le site soit exploité de façon
sécuritaire et on a, de toute façon, l'obligation d'en disposer.
On pense que c'est plus intelligent de l'exploiter parce que non seulement cela
nous permet de développer de l'expertise qui est exportable, d'une part,
mais, d'autre part, en nous associant avec le privé, on est sûr
que le privé va être intéressé davantage, je dirais,
que des fonctionnaires à récupérer sa mise de fond et il
va être plus agressif dans le marketing international et, de ce point de
vue, tout le monde est gagnant. C'est un peu l'optique. La dernière
chose qu'il restait à régler, c'est l'importance - cela se
discute - les techniques et la manière dont cela doit se faire. Les gens
sont en train d'examiner cela. Il y a de nouveaux sondages qui sont faits
techniquement pour déterminer l'optimalisation de tout cela.
Le dernier élément que je peux dire, c'est que la
proportion dans laquelle on va le faire n'est pas encore
déterminée parce que la finalisation des investissements
nécessaires n'est pas complètement arrêtée, mais
l'ordre de grandeur est entre 10 000 000 $ et 20 000 000 $.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, si je comprends bien, cela pourrait
être une entreprise qui va exploiter le site; donc, cela pourrait
être la propriété de la ville, j'imagine, ou s'il y a du
gaz méthane, il faut que cela soit sur le site d'enfouissement
sanitaire. Vous allez capter ces gaz. Donc, si c'est exploité sur la
propriété de la ville, l'entreprise qui pourrait le faire, c'est
par négociation. Je pense bien que ce serait difficile d'aller en
soumissions.
M. Doré: On est allés en soumissions.
M. Dufour: Vous êtes allés en soumissions?
M. Doré: On est allés en appels de propositions. On
a reçu trois propositions. Il y a une firme qui a soumis une proposition
plus intéressante. C'est avec elle qu'on travaille actuellement, mais on
a d'abord demandé des propositions. On n'a pas choisi une firme au
départ. On a demandé à un certain nombre d'entreprises de
nous faire des propositions sur cela et on travaille avec une en particulier
qui a soumis une proposition qui semble, à l'analyse, plus
intéressante que les autres.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Là, il y a un paquet de tractations. Autrement
dit, ce n'est pas une soumission ferme dans le sens qu'on a un devis et un
plan, et que vous vous basez sur cela. C'est un devis ou si c'est une
proposition qui contient beaucoup d'inconnues: d'abord, la technique à
retenir, le cheminement, les montants à investir, ce qui va être
retenu? C'est tout cela qui fait la proposition. En tout cas, je soulève
ces questions, je n'ai pas nécessairement de réponse.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans attaquer le mérite des
questions comme telles, il faut comprendre que le pouvoir qui est ici
demandé est de moindre importance, si je peux utiliser cette expression,
que le pouvoir qui était déjà accordé. Cela permet
à la vHle d'agir avec plus
de flexibilité plutôt que d'avoir comme solution uniquement
celle de se porter acquéreur de capital-actions. Maintenant, elle pourra
appuyer le projet financièrement sous forme de prêt.
il Présidant (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: II ne faut pas se refuser, M. le ministre, à
réexaminer même les pouvoirs qui ont été
accordés du fait qu'ils reviennent devant nous. On ne peut pas se
refuser l'exploration d'avenues...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Dufour... et aussi de soulever les points qui pourraient nous
sembler intéressants. En fait, il faut bien accepter que c'est
différent de ce que l'on voit dans la normalité des choses.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis complètement
d'accord avec vous. L'ensemble des pouvoirs qui ont été
accordés entre 1976 et 1985 méritent sans doute une
révision ponctuelle.
Ls Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je ne suis pas convaincu que cela a été
accordé avant 1985. Je ne suis pas sûr que cela a
été accordé avant 1985.
Ls Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Pour la gouverne des députés de
cette Chambre, je rappelle que vous nous avez accordé ce pouvoir
l'année dernière. Alors, il ne date pas de tellement longtemps.
Vous étiez tous à peu près là.
M. Dufour: J'ai une bonne mémoire.
M. Doré: Dans ce cas-là. La deuxième chose
que je veux dire, c'est que le critique de l'Opposition dit: Bon, c'est un peu
particulier. Oui, c'est un peu particulier, mais Montréal est une ville
un peu particulière. C'est la seule ville de 1 000 000 d'habitants au
Canada. C'est la seule ville au Canada qui dispose d'un site d'enfouissement
avec la capacité de génération de biogaz, qui est le site
Miron. Il n'y a pas d'autres sites d'aussi grande importance qui pourraient
faire l'objet d'une exploitation, disons, commerciale, entre guillemets,
plutôt que de brûler le gaz en pure perte. C'est cela qu'on essaie
prudemment de mettre au point actuellement et on s'associe avec une entreprise
qu'on pense très compétente pour nous permettre de le faire.
L'objectif de l'article, c'est de nous permettre de ne pas juste
souscrire du capital-actions, mais de dire... Dans le fond, la
rentabilité va déterminer le mode. Si c'est vraiment pas mal
rentable, ça se peut que l'entreprise dise: Garantissez-nous le
prêt de démarrage et on va prendre le risque presque totalement,
et on va vous verser des dividendes. Si le risque est à partager. Ils
vont dire: On préférerait s'associer à 40-60, prenez 40 %
du capital-actions, et si on a des pertes... On en aurait de toute
façon; si on le brûlait, il faudrait Investir 4 000 000 $ ou 5 000
000 $ en pure perte. Au moins, si on investit du capital-actions, on aura
peut-être la possibilité d'avoir un rendement. C'est le risque
qu'on court si on joue nos cartes correctement.
Ls Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'intérêt que j'avais à soulever
cette question, c'est que les sites d'enfouissement sanitaire, jusqu'à
maintenant, sont situés à des endroits très précis
et ça s'accumule avec le temps. On ne rattrapera pas et on ne
dépassera pas Montréal, mais à la longue on peut se
retrouver avec des amoncellements, des quantités de déchets qui
pourraient devenir exploitables...
M. Doré: Alors, on aura développé
l'expertise pour permettre...
M. Dufour:... surtout si vous développez votre technique.
Vous m'avez enlevé les mots de la bouche.
M. Doré: Voilà.
M. Dufour: Surtout si votre technique se révèle
excellente, à ce moment-là, ça pourra donner l'idée
à d'autres de le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 17.
Rues et places publiques
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article concerne le cas de la vente d'une ruelle par la ville aux
propriétaires riverains. Il vise à faire en sorte que la
description du terrain affecté aux utilités publiques soit faite
dans le règlement décrétant la fermeture de la ruelle. Il
s'agit d'un article de concordance avec les articles 18 et 19 relatifs à
la servitude pour les utilités publiques placées dans une telle
ruelle.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 17 étant
adopté, j'appelle l'article 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification apportée
à cet article vise à faire en sorte que la servitude
créée en faveur de la ville concernant les utilités
publiques à la suite de la vente d'une ruelle porte sur le terrain
décrit au règlement de fermeture de la ruelle.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Non, la seule chose, j'espère que vous n'en
avez pas oublié des utilités publiques. C'est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 18 étant
adopté, j'appelle l'article 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, la
suppression de cet alinéa fait en sorte que la servitude
créée en faveur de la ville concernant les utilités
publiques à la suite de la vente d'une ruelle n'est plus sujette
à la limitation de deux mètres de largeur de chaque
côté de la nouvelle ligne de division des terrains. Cette limite
était difficilement applicable dans les faits. Il s'agit d'un article de
concordance avec l'article précédent.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 20. M. le maire Doré.
M. Doré: M. le Président, dans le cas de l'article
20, eu égard au fait que la loi 90, à l'article 72, pourvoit
à ce que l'on voulait résoudre par cet article, je proposerais
aux membres de la commission que la ville retire cet article, tout simplement.
Il devient caduc par l'adoption de la loi 90.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions?
L'article 20 étant retiré, j'appelle maintenant l'article 21.
Budget
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
21 modifie les règles existantes pour déterminer la façon
de calculer le revenu probable de l'exercice suivant pour la préparation
du budget. Il permet notamment de tenir compte des recettes estimatives
découlant des modifications faites après le dépôt du
budget au rôle d'évaluation ou à d'autres rôles et de
déduire une provision pour les pertes résultant de la
contestation des rôles.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 21 étant
adopté, j'appelle l'article 22.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'abrogation de cet article est
rendue nécessaire à la suite de l'établissement de
nouvelles règles servant à déterminer le revenu probable
de l'exercice suivant en vertu de l'article précédent.
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 22 étant
adopté, j'appelle l'article 23.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
23, paragraphe 1°. Cette première modification a pour effet d'exiger
que le certificat du directeur des finances mentionne les contributions au
fonds d'amortissement en ce qui concerne la dette de la ville. Quant au
paragraphe 2°, la modification fait en sorte que le certificat du directeur
des finances n'a plus à tenir compte des taxes scolaires, puisqu'il
s'agit là d'argent qui ne constitue pas réellement une
dépense pour la ville.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 23?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 23 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 24.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
24, à son premier paragraphe est une modification qui vise à
remplacer la mention d'un montant fixe, 4 000 000 $, par une dévaluation
basée sur l'expérience des trois dernières années
pour déterminer les coûts de l'enlèvement de la neige qui
doivent apparaître au budget.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 24 est
adopté. Je remarque qu'il est 13 heures. La commission va donc suspendre
ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 16 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi
255, Loi
modifiant la charte de ta vile de Montréal. Au moment de notre
suspension, nous en étions à l'article 25. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, la
modification à l'article 25 vise à ne pas tenir compte du revenu
des taxes scolaires dans la détermination du crédit pour
dépenses contingentes.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour. "Une somme égale à 1, 5 % du revenu
probable, à l'exclusion de tout surplus y ajouté, est
votée pour ces fins. " Ce n'est pas 150 %. C'est 1, 5 %.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est 1, 5 %.
M. Dufour: Sur une année cela fait quoi? Je ne comprends
pas trop trop. Voulez-vous me donner un peu plus d'explications. En avez-vous
ou si vous n'en avez pas? Je vais le lire moi-même. Je vais le prendre
ici.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On remplace le deuxième
alinéa de l'article 664 par le texte suivant. "Une somme égale
à 1, 5 % du revenu probable, à l'exclusion de tout surplus y
ajouté, est votée pour ces fins. " Cette modification vise
à ne pas tenir compte du revenu des taxes scolaires dans la
détermination du crédit pour dépenses contingentes. Cela
va?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 25 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 26.
M. Doré: À retirer, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 26 est
à retirer. J'appelle l'article 27 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
papillon à l'article 27 se lit comme suit: Le premier alinéa de
l'article 675a de cette charte, dont le remplacement est proposé par
l'article 27, est remplacé par le suivant: "675a. Le budget doit
être transmis au ministre des Affaires municipales au cours du mois qui
suit son adoption ou, dans le cas de l'article 675, son entrée en
vigueur. " Il s'agit, finalement, d'ajuster les règles relatives au
délai de transmission du budget dans le cas d'une année
d'élections.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. L'article 27, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 28.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 28 Dans son premier
paragraphe, cette modification précise que c'est le comité
exécutif qui dresse le programme triennal d'Immobilisations, lequel
comprend l'objet, le montant et le mode de financement des dépenses en
immobilisations.
Quant au paragraphe 2°, il prévoit l'addition d'une
disposition venant spécifier que, "dans une année
d'élections, le programme triennal d'immobilisations peut être
adopté dans les trois mois suivant la date des élections. " Ce
paragraphe en est un de concordance avec l'article 27 relatif à
l'adoption du budget lors d'une année d'élections.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 28 est maintenant
adopté. J'appelle l'article 29 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Effectivement, M. le
Président. Le papillon à l'article 29 se lit comme suit: Le
paragraphe 4° de l'article 707a, dont le remplacement est proposé
par l'article 29, est remplacé par le suivant. "4° Un prêt
consenti à même ce fonds de roulement doit comporter un terme d'au
plus un an et être effectué pour l'une ou l'autre des fins
auxquelles la ville est autorisée à emprunter temporairement.
"
M. Dufour: Au lieu de "le fonds", c'est "ce fonds. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Normalement, avec un fonds de roulement, il y a des
possibilités de prêter pour une période plus courte ou plus
longue qu'un an. Pourquoi dans ces cas est-on obligé de le faire pour un
an? C'est la ville qui se met cette obligation. Y a-t-il un avantage par
rapport à cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la ville qui l'a
proposé.
M. Dufour Y a-t-il une explication? Pourquoi juste un an? La loi
aurait pu vous permettre facilement trois ans à moins que vous me disiez
que c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est jamais facile.
Le Président (M. Saint-Roch): Monsieur?
M. Lacroix (Neuville): Comme il s'agit ici essentiellement du
fonds de roulement, c'est-à-dire des opérations quotidiennes dans
le fonds. D'ailleurs, la disposition dans la charte était
déjà là pour un an.
Une voix: C'est vrai, oui, oui.
M. Lacroix: Ce n'est qu'un aménagement un peu technique de
la disposition en supprimant certaines dispositions qui apparaissent à
l'heure actuelle. Mais c'est le même processus, c'est le fonds de
roulement qui existe pour les dépenses courantes de la ville. Alors, les
emprunts ou les prêts à même ce genre de fonds, c'est normal
dans la pratique municipale que ça n'excède pas un an.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mais quand on parte du fonds de roulement des
municipalités, ce sont des fonds de roulement pour des achats de
machinerie ou des choses du genre. Normalement, c'est sur trois ans, cinq ans
même. Avez-vous un fonds de roulement sur cinq ans ou si c'est juste sur
un an?
M. Lacroix: C'est...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Dufour: Je comprends que ça ne doit pas être
pareil.
M. Lacroix: Non, non, non, c'est...
M. Doré: Nous agissons à l'intérieur des
pouvoirs qui sont prévus à l'article 707, quatrième
paragraphe. Et ce qui est proposé là, c'est une reformulation qui
vise à éliminer des dispositions qui sont redondantes, à
notre point de vue, par rapport à l'article 741 qu'on va voir plus loin.
Deuxième élément, c'est qu'on va éliminer aussi la
référence à l'article 746 qu'on va abroger plus loin.
Quand on va arriver à l'article 741, on va voir qu'on va reconsolider
dans un même article toute une série de dispositions à
caractère financier qui vont avoir pour effet d'abroger toute une
série d'autres articles qui les concernent.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Lacroix: La disposition est générale quant aux
fins qui sont visées pour les emprunts du fonds de roulement, tandis
qu'à l'heure actuelle ils étaient limités à
certaines fins particulières. Mais comme on reformule les dispositions
sur les pouvoirs d'emprunt de la vMe de façon à donner un pouvoir
général, c'est une concordance avec les autres dispositions qui
vont suivre.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va. Est-ce que
l'amendement proposé à l'article 29 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 29, tel
qu'amende, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 30.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. La
modification apportée par cet article vise à permettre au conseil
de désigner par règlement tout fonctionnaire pour autoriser des
virements de crédits à l'intérieur des fonctions du
budget. Cette nouvelle possibilité de désignation s'ajoute
à celle déjà existante concernant le président du
comité exécutif et le secrétaire
général.
M. Dufour: II y a un règlement, bien sûr, qui
contrôle, mais combien pourrait-il y avoir de fonctionnaires susceptibles
d'être désignés à cette fin? Pourriez-vous en
déterminer plusieurs?
M. Doré: Disons que, de prime abord... Le
Président (M. Saint-Roch): M. Doré.
M. Doré: ...ce qui est visé, ce serait probablement
le directeur du service des finances, selon toute vraisemblance. Mais ce n'est
pas limitatif. Actuellement, le secrétaire général a les
pouvoirs. Ce qui arrive, c'est qu'actuellement on n'a pas voulu
déléguer des pouvoirs du comité exécutif au
secrétaire général et les arrêter là. On veut
que dans certains cas les pouvoirs du secrétaire général
puissent être délégués dans le sens de la
responsabilisation des douze directeurs de services. Le premier visé,
bien sûr, est le directeur du service des finances, mais d'autres
pourraient être effectivement visés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 30?
M. Doré: C'est à cause de la bureaucratie.
M. Dufour: Le ministre a le dernier mot là-dessus. C'est
sûr qui doit l'avoir examiné.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 'Tout fonctionnaire", comme le
maire vient de l'indiquer, ça donne une latitude à la
municipalité de désigner n'importe quel fonctionnaire,
pratiquement parlant. Mais on sait que, sur le plan des crédits, les
villes désignent habituellement des fonctionnaires qui...
M. Dufour: Pas toutes les villes. Là, c'est
vraiment...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas toutes les villes. La ville de
Montréal.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour Je ne sais pas si Québec a les mêmes
pouvoirs, mais il n'y a pas beaucoup de municipalités qui ont ce
pouvoir-là de déléguer à un fonctionnaire ce
pouvoir. Le conseil le fait.
M. Doré: Mais il n'y a pas beaucoup de
municipalités qui ont un budget...
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le maire
Doré.
M. Doré:... de 1 570 000 000 $... M. Dufour: Non,
non. M. le maire... M. Doré:... dans le quotidien.
M. Dufour:... je ne fais pas ça pour essayer de vous
diminuer.
M. Doré: D'accord.
M. Dufour: Je veux juste vous dire qu'on travaille dans des
conditions où, je pense, on doit poser des questions pour être
bien sûrs de ce sur quoi on se prononce, sur quoi on vote. Mais ce ne
sont pas des reproches. Je comprends qu'iI y ait des dispositions
spéciales parce qu'il n'y aurait pas de charte si vous n'étiez
pas spécial. Je ne fais pas ça pour vous causer des
problèmes. Au contraire, je dis qu'il faut essayer de le faire le plus
correctement, le mieux possible et, en même temps, que ce qui se passe
soit bien clair dans notre esprit. Cela va.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 31.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article a pour effet de réintroduire des dispositions concernant les
virements de crédits à l'intérieur du budget, dispositions
qui ont été supprimées vraisemblablement par erreur en
1967. De fait, en raison de l'existence d'une disposition transitoire
adoptée en 1987, ces dispositions étaient temporairement
maintenues en vigueur. La ville voudrait donc rendre cette situation
permanente.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Quand on dit que, pour les "crédits pour
dépenses générales d'administration mis à la
disposition du comité exécutif, il doit en faire rapport au
conseil" - c'est le comité exécutif qui fait cela - est-ce que le
conseil, à part être Informé, a des possibilités de
faire quoi que ce soit ou si c'est juste un rapport, point? Il y a un virement
de crédits qui se fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Le comité exécutif lui donne la
permission. On dit: "N doit en faire rapport au conseil à la
première assemblée qui suit. " Est-ce que le conseil a une
certaine responsabilité ou la possibilité de faire quelque chose
par rapport à cela ou si c'est juste un rapport qui est
donné?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Premièrement, dans le
pouvoir habilitant, le premier alinéa vous indique que "le comité
exécutif ne peut virer les crédits votés sous une fonction
du budget à une autre qu'avec l'approbation du conseil. " Donc, il y a
cette nécessaire approbation du conseil. Vous faites
référence au dernier alinéa. 'Lorsque le... "
M. Dufour: Continuez. 'Cependant, le comité
exécutif... "
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Cependant, le comité
exécutif peut virer, en totalité ou en partie, à tout
autre chapitre du budget, les crédits pour "dépenses
Imprévues d'administration' du chapitre "Crédits pour
dépenses contingentes" et les crédits du chapitre "Crédits
pour dépenses générales d'administration mis à la
disposition du comité exécutif. " 'Lorsque le comité
exécutif exerce les pouvoirs prévus à l'alinéa
précédent - celui qu'on vient de lire - relativement au virement
de crédits du chapitre 'Crédits pour dépenses
générales d'administration mis à la disposition du
comité exécutif, il doit en faire rapport au conseil à la
première assemblée qui suit. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Le conseil n'a pas de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'a pas le pouvoir de
dénoncer...
M. Dufour: il n'a pas de pouvoir de décision ni de changer
quoi que ce soit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut qu'il l'autorise
auparavant.
M. Dufour: Cela va. Cela reste un pouvoir...
M. Doré: M. le Président, il faut...
Excusez-moi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Les crédits pour dépenses
générales d'administration mis a la disposition du comité
exécutif ont d'abord fait l'objet d'un vote du conseil dans le budget.
Le conseil a confié au comité exécutif des crédits
qui sont à sa disposition. Lorsque le comité exécutif les
utilise pour des fins spécifiques, il doit effectivement en faire
rapport au conseil. Il dit: Sur la somme de 10 000 000 $ mise à notre
disposition, nous avons décidé d'affecter 150 000 $ pour telle
dépense non prévue et on fait rapport au conseil. Effectivement,
au moment où on fait rapport, la dépense a été
faite. Mais on fait rapport à partir d'un pouvoir qui nous avait
été délégué par le conseil, qui était
de nous confier une somme générale qu'on pouvait affecter au fur
et à mesure pour les dépenses imprévues en cours
d'année et qui sont les dépenses générales
d'administration ou les dépenses imprévues d'administration.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 32.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification prévue
à l'article 32 vise à permettre à la ville de créer
tout fonds aux fins de l'une ou l'autre de ses activités. Il s'agit
d'une demande d'extension très large par rapport au pouvoir actuel qui
se limite à la création de fonds pour des fins précises
comme les services publics et rentables comme l'aqueduc, le terrain de golf et
certaines unités administratives.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Au point de vue de l'administration, ce sont des fonds
séparés, donc des fonds qui seront administrés
séparément. S'iI y a des déficits, ils sont comblés
par les activités générales. Ces fonds se financent de
quelle façon? Qu'on ouvre un peu cela...
Le Président: (M. Saint-Roch): M. le maire
Doré.
M. Doré: M. le Président, si vous me le permettez,
Je vais essayer d'expliquer aux membres de la commission de quoi il retourne
exactement. Je vais prendre mes notes. Pour bien comprendre la nature de cette
demande il faut faire un petit recul. Je pense que cela va éclairer la
nature de la demande. (16 h 15)
Comme d'autres municipalités du Québec et du Canada, la
ville de Montréal a un sérieux problème de
réfection de ses infrastructures municipales; je pense que le ministre
des Affaires municipales en est parfaitement conscient. À tel point que
le ministre, porte-parole de ses collègues à la dernière
réunion des ministres des Affaires municipales des provinces, a fait
valoir qu'il fallait un programme national de réfection des
Infrastructures municipales auquel le gouvernement fédéral
participerait avec les provinces et les municipalités. On sait que
ça fait un bout de temps que la Fédération canadienne des
municipalités, dont Montréal est membre maintenant,
négocie pour l'obtention d'un programme national de réfection des
infrastructures municipales. On évalue à 15 000 000 000 $ au
Canada les sommes qu'il faudrait investir dans un horizon de cinq à dix
ans. À Montréal, l'évaluation faite par notre service des
travaux publics indique que la ville de Montréal devrait investir 1 800
000 000 $ au cours des dix prochaines années dans les infrastructures
municipales pour les remettre en ordre: ponts, tunnels, chaussées,
trottoirs, aqueducs, les conduits souterrains et, évidemment, les usines
de pompage et de traitement.
Quand on a travaillé à l'élaboration de notre
budget triennal d'immobilisations pour l'année 1989, donc en septembre
ou en août dernier, on s'est dit: Cela n'a pas de sens que notre budget
soit grevé, qu'on grève la marge d'emprunt de la ville de
Montréal par au moins trois catégories de sujets qui nous
empêchent d'investir davantage. Une de celles-là, ce sont tous les
achats et les reventes de terrains que la ville effectue sur une base annuelle.
Deuxièmement, il y a ce qu'on appelle la Commission des services
électriques. La Commission des services électriques chez nous,
c'est une commission qui enfouit les fils souterrains et qui, après
coup, réclame des utilités publiques la part relative qu'elles
doivent payer. La ville ne paie en tout et pour tout que 16 % ou 17 % de ce que
ça coûte. Troisièmement, le centre de tri des
déchets qui aussi émargeait à notre budget triennal. Si on
pouvait créer trois fonds distincts
pour la gestion et en particulier pour l'achat et la revente de terrains
à des fins industrielles et à des fins résidentielles, on
libérerait le budget triennal d'immobilisations d'une somme de 75 000
000 $ au total. Enfin, on pourrait augmenter les dépenses
d'immobilisations pour les fins de réfection des infrastructures de 57
%.
On a fait un certain nombre de vérifications auprès du
ministère en septembre. Les gens nous ont dit: C'est tout à fait
logique; cependant, en vertu des pouvoirs qui sont prévus à
l'article 716, ce n'est pas tout à fait clair; on pense que vous avez
besoin d'un article plus clair pour le faire. C'est le sens de la demande qui
est présentée actuellement avec le nouvel article 716. Le
premier, celui qui apparaît dans le texte actuel, date de la mise en
tutelle de la ville de Montréal après la crise des années
trente. On pense que c'est un texte qui, effectivement, peut comporter
certaines limitations pour les fins pour lesquelles on veut les
créer.
Je vais prendre un exemple, le fonds de réaménagement
urbain. Quand on s'est mis à regarder ce que d'autres villes faisaient
dans une situation analogue à la nôtre, au Canada en particulier,
on s'est rendu compte que beaucoup de villes, Edmonton notamment et d'autres,
ont chacune un fonds distinct pour les interventions dans le domaine Immobilier
et à juste titre. Ce que ça permet de faire, c'est que,
plutôt que de "caller la shot" trois ans d'avance en disant qu'on veut
acheter du terrain, plutôt que de procéder selon les modes
habituels et assez lourds d'intervention de notre service d'approvisionnement
et immeubles et de se retrouver dans la situation où l'on se retrouve
très fréquemment où à peu près tout le monde
nous voit venir avec nos gros sabots, où il s'est fait, sur la plupart
de ces terrains-là, quatre, cinq, six flips" d'achat-revente rapides de
sorte que les terrains industriels qu'on pouvait acheter pour 2 $, on les
retrouve au coût de 6, 50 $...
Au demeurant, tout cela s'autofinance. Ce qu'on achète d'une
main, on finit par le remettre sur le marché de l'autre. Dans le
résidentiel, on le revend à des développeurs privés
dans le cadre de l'opération qui, à l'époque, s'appelait
"20 000 logements". Dans certains cas, on les cède à des
coopératives ou, dans d'autres cas, on les revend pour des projets
Industriels dans les parcs industriels. On a besoin d'un fonds de
démarrage, mais on achète d'une main pour revendre de l'autre
avec un terme qui, dans certains cas, fait que le terrain, on peut l'avoir en
banque pendant un, deux ou trois ans, mais, au maximum au bout de trois ans, il
est remis sur le marché. Pourquoi cette somme de 35 000 000 $
viendrait-elle diminuer notre marge de manoeuvre sur le plan de notre budget
d'emprunt à long terme pour des fins d'immobilisations? D'où la
création du fonds.
Cela a d'immenses avantages. Le premier avantage, ça nous permet
d'agir beaucoup plus efficacement sur le marché immobilier. Quand
l'occasion se présente, ça ne prend pas une résolution
pour donner le mandat au service. Ce n'est pas dans le budget triennal qu'on va
acheter pour 15 000 000 $ de terrains industriels. À Montréal, ce
n'est pas compliqué, quand on décide qu'on met 15 000 000 $ dans
le budget pour des achats de terrains Industriels, le signal qu'on envoie,
c'est: regardez du côté de Rivière-des-Prairies et de
Pointe-aux-Trembles. C'est à peu près la seule place où on
peut en acheter. Ce n'est pas vraiment au centre-ville qu'on va en acheter.
Donc, tous les gens là-bas savent qu'on s'en vient avec nos gros sabots,
ce qui fait qu'on paie les terrains deux ou trois fois le prix. Du point de vue
des fonds publics, c'est fou parce qu'à notre point de vue ça
coûte plus cher que ça ne devrait, c'est inefficace.
En même temps, du point de vue de la transparence, ce n'est pas
clair, non plus. Je vous défie actuellement, à la ville de
Montréal, de pouvoir savoir exactement, à travers ce que fait
notre service d'approvisionnement et immeubles... Il n'y a pas juste lui qui
achète; la SODIM, notre société paramunicipale dans
l'industriel, a aussi le droit d'acheter. À l'autre bout, la
Société d'habitation et de développement de
Montréal a aussi le droit d'acheter du terrain. Avec tous les bras qui
interviennent sur l'immobilier, ce n'est même pas clair actuellement,
dans l'ensemble de notre budget, quel est l'actif immobilier de la ville.
Alors, à la fois pour des raisons de transparence,
d'efficacité, afin de bien servir l'intérêt public en
utilisant les deniers publics à meilleur escient pour faire des achats
beaucoup plus rapidement, surtout pour dégager de notre budget triennal
d'immobilisations des sommes qui actuellement peuvent être mieux
utilisées si investies là où elles doivent l'être,
c'est-à-dire dans du long terme, dans du 20 ans pour la réfection
des chaussées, trottoirs, ponts, tunnels et l'ensemble des travaux qu'il
nous faut faire au cours des dix prochaines années, ça justifie
la création d'un fonds distinct.
Je vais vous donner un autre exemple. Parce que c'est écrit
fonds", les gens ont dit: À la limite, pourquoi n'écrivez-vous
pas un fonds de réaménagement urbain? C'est parce qu'on ne veut
pas en créer juste un. Je vais vous donner un autre exemple. On a
annoncé qu'on va Investir 1 000 000 $ dans la réfection des
oeuvres d'art sur le territoire de la ville de Montréal. Quand on parle
d'oeuvres d'art, de quoi parle-t-on? On parle des statues mangées par
les pluies acides et qui menacent de s'écrouler, on parle de fontaines
publiques qui, dans certains cas, ne sont plus actives et qu'il nous faut
retaper.
Mais, en même temps, ce qu'on veut faire, c'est Investir pour en
ajouter d'autres. On veut en ajouter et embellir la ville dans les quartiers
comme au centre-ville. Un des moyens de le faire, c'est d'aller chercher, du
côté de l'entre-
prise privée, des fonds qui nous permettraient d'y
arriver. Beaucoup d'entreprises sont Intéressées à
investir dans un fonds qui permettrait de doter Montréal d'un certain
nombre d'oeuvres d'art. Aucune entreprise ne va investir dans le fonds
consolidé de la ville. Mais si on crée un fonds pour dire
acquisition et embellissement de la ville en termes d'oeuvres d'art, oui, il y
a des entreprises qui sont prêtes à investir de l'argent si, en
fin de compte, c'est identifié comme étant leur contribution pour
embellir tel quartier ou telle place du centre-ville. C'est autour de ça
qu'est venue cette Idée de créer des fonds.
Cela dit, je vous ferai remarquer qu'on avait le pouvoir
d'en faire. Ce pouvoir date de 1930. Mais, tel que libellé, on dit,
évidemment pour tout autre service, mais on dit tel que aqueduc,
conduits souterrains, marchés, salles municipales, terrains de golf et
bains municipaux. C'est, évidemment, un article qui pourrait être
interprété restrictivement compte tenu du fait qu'il comporte une
énumération, compte tenu du fait que les besoins de 1988 ne sont
pas ceux de 1930. On pense qu'il s'agirait de réactualiser les articles.
Ce qu'on propose là c'est de réactualiser les articles.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Le ministre doit avoir une idée.
En fin de compte, je pose des questions, je soulève les
problèmes. C'est évident que je regarde l'article 716 avant.
C'est écrit "autres services" et, tout de suite après, on
détermine ce que sont les divers services de la ville, tels que
"l'atelier de confection, le service technique, le laboratoire, les ateliers
municipaux, le garage central et autres unités. " C'est certain que, sur
la question des terrains, il y a un certain nombre d'éléments que
vous avez soulevés qui pourraient faire problème, mais ce sont
des services qui existent à la ville et qui n'existaient peut-être
pas au moment du libellé de l'article. Je ne dis pas que c'est possible
ou impossible que ça se fasse comme ça. Je ne sais pas si le
ministre a l'intention de faire quoi que ce soit par rapport à
ça. Comme Opposition, nous n'avons pas à décider. Ce sera
la volonté du ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. La commission va suspendre ses
travaux pour... Non? M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le maire, je vais tenter de
répondre à vos arguments les plus percutants le plus rapidement
possible. Au ministère, il y a une objection de fond sine qua non
à l'article comme tel. La suggestion du ministère est de retirer
ledit article.
Maintenant, je vous dirai que votre plaidoyer, surtout
quant à la possibilité de "flip-flop" en ce qui concerne les
achats de terrains, mérite qu'on s'y attarde un peu plus longtemps. Au
ministère, on m'assure qu'on peut accorder à la ville de
Montréal un service de 24 heures dans le cas de l'adoption d'une
résolution, de façon à éviter le genre de
"flip-flop" auquel vous avez fait référence. Quelles sont vos
réactions à cette offre de service diligent de la part du
ministère?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Doré: C'est parce qu'on ne se comprend pas, M. le
Président. Ce n'est pas juste un fonds. On n'écoutait pas
tellement tantôt, mais quand je dis: Fonds pour la conservation et
l'amélioration des oeuvres d'art, on parle d'un autre fonds qui n'est
pas prévu dans les articles. C'est un fonds pour lequel on peut aller
chercher des fonds privés, ce qui va nous empêcher d'y mettre
l'argent du public. Même, ça va aider le privé à
investir dans ces secteurs, ce qui nous dégage une marge de manoeuvre
pour en mettre dans des choses pour lesquelles il est difficile de demander au
secteur privé de mettre de l'argent. Refaire les trottoirs, refaire les
égouts, refaire les rues, refaire des viaducs, refaire des tunnels,
c'est bien difficile de demander à des entreprises privées
d'investir là-dedans; d'ailleurs, on le finance sur 20 ans. Mais mettre
de l'argent dans un fonds pour ces fins, c'est possible si on est capable de le
distinguer.
On vient de lancer la création d'une fondation pour
le financement éventuel de la réfection et de l'extension du
Mont-Royal; cela pourrait constituer éventuellement un autre fonds, pour
ces fins. Les entreprises ne financeront pas la ville pour que
généralement on mette de l'argent dans nos parcs. Le Mont-Royal
est un symbole et c'est possible, un peu comme on l'a fait pour Central Park
à New York, avec le Conservancy Plan, qu'éventuellement on fasse
la même chose pour le Mont-Royal, c'est-à-dire aller chercher, sur
dix ans, une somme de 50 000 000 $ qui va bénéficier à
l'ensemble des Montréalais, qui va nous dégager d'y investir et
nous permettre d'embellir ce parc.
Dans le cas du réaménagement urbain,
franchement, on parle de quelque chose qui existe ailleurs. Cela n'existe
peut-être pas au Québec, mais ailleurs au Canada, dans les grandes
villes, cela existe. On doit intervenir quotidiennement. Quand une occasion se
présente, on a toutes les misères du monde à être
capable de trouver du terrain pour remplir les commandes de HLM, dans certains
quartiers centraux. Quand il se produit une occasion, il faut être
capable de la saisir rapidement. Si, pour nous retourner de bord, il faut
procéder selon le système actuel, avec les réquisitions,
les résolutions, les approbations préalables, la
propriété a eu la possibilité d'être vendue trois
fois entre-temps. On a raté l'occasion ou encore elle s'est vendue trois
fois et ils nous attendent au détour: le dernier
vendeur est prêt, éventuellement, à acheter.
J'avoue que je ne comprends pas l'objection du ministère dans ce
contexte. On a déjà ce pouvoir. Ce qu'on demande, c'est de
l'actualiser sur des choses qui sont essentielles en 1988. On a reproché
à la ville, historiquement, d'avoir trop capitalisé sur son
assiette foncière. On essaie justement de s'en dégager un peu, de
mieux l'utiliser et c'est ce que ces fonds vont permettre, soit de distinguer
les activités, de créer plus de visibilité, entre autres
sur le plan immobilier, plus d'efficacité, une meilleure utilisation des
fonds publics et, en fin de compte, de moins capitaliser sur notre assiette
foncière.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le maire, en plus d'une
objection assez formelle du ministère qui remet sur la table son offre
de service de 24 heures, j'ai une objection formelle également du
secrétaire général, et j'en ai une parce que ce secteur
était clairement identifié comme une des possibilités du
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie. J'écoute avec
attention les possibilités que vous ouvrez en ce qui concerne les
oeuvres d'art, le parc du Mont-Royal, etc., et cela me semble des projets ou
des avenues qui sont Intéressantes. Maintenant, je vous dirai qu'en ce
qui concerne les oeuvres d'art comme telles je n'ai pas soumis le cas au
ministère des Affaires culturelles; alors, je n'ai donc pas de
réaction de ce ministère. Il est possible qu'elle soit positive,
mais je l'ignore au moment où nous nous parlons. En ce qui concerne la
création de parcs, c'est la même chose; je sais que le
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie craint que ce
ne soit utilisé à des fins commerciales. J'ai une lettre, Ici,
signée par mon collègue, M. Mac-Donald, qui me dit: 'J'ai pris
connaissance du projet de loi privé présenté par la ville
de Montréal ayant pour effet de permettre à la ville de
créer des fonds aux fins de ses activités. Il s'agit-là
d'une demande qui accorderait des pouvoirs très larges à la ville
sans qu'aucun critère ne soit établi pour baliser l'usage de ces
fonds. Il me semble que cette proposition pourrait donner lieu à des
opérations non conformes aux politiques gouvernementales, etc. "
M. Doré: Qui parle là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. Mac-Donald.
M. Doré: Mais on ne parle pas de la même chose. On
parle de l'article 51 qui est à venir. On ne parle pas de celui-ci.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, on parle strictement de cet
article. Plus tard, j'aurai l'occasion de vous lire un autre paragraphe de sa
lettre, qui concerne l'article 51. (16 h 30)
Donc, il me semble que, tel que libellé, il serait pour le moins
prématuré de donner notre aval à l'article. Si on pariait
d'un fonds de réaménagement urbain, je serais d'accord pour en
parier si on pouvait me démontrer que le service de 24 heures qui est
offert par le ministère des Affaires municipales ne permet pas
d'éviter les flips-flops'. Autrement dit, je veux régler un
problème s'il y en a un.
M. Doré: L'approbation par le ministère, je ne
cromprends pas. Expliquez-moi. Ce dont on a besoin, c'est de souplesse en ce
qui concerne l'intervention dans l'immobilier. On a besoin d'être capable
d'agir rapidement. On a besoin d'être capable de faire un emprunt
à court terme de 35 000 000 $ pour démarrer un fonds, puis, une
fois démarré, on achète et on revend, et cela
s'équilibre en fin de compte. On le gère distinctement, ce qui
fait que les transactions immobilières et les actifs immobiliers sont
gérés dans un fonds distinct, coordonné par l'ensemble des
services qui interviennent dans ce champ. Ce que vous me proposez, c'est que,
pour chacune des transactions, le ministère fasse une approbation
accélérée? Que l'on procède par résolution
publique et donc, conséquemment, que l'on ait un peu le même
problème qu'on a tout le temps: "caller la shot' d'avance quand on veut
intervenir dans l'immoblier, et annoncer au départ, nos couleurs?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Je pense que l'on partage
là, M. le maire, un objectif que l'on tend a vouloir régler.
M. Doré: Je ne comprends pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on me dit sur le plan
technique au ministère c'est qu'en ce qui concerne la possibilité
d'un règlement d'emprunt de 35 000 000 $, le règlement d'emprunt
peut être approuvé comme tel par le ministère des Affaires
municipales, que le règlement d'emprunt n'a pas à identifier les
endroits ou les immeubles où vous souhaitez intervenir; que, dans le cas
où vous prenez la décision de vous porter acquéreur d'un
immeuble désigné et précis et que vous le faites par
résolution du conseil municipal, dans une période de 24 heures,
le ministère est capable de donner son accord, ce qui, de l'avis du
ministère, peut éviter, dans la quasi-totalité des cas,
les exemples de "flips-flops' que vous donnez. C'est ce que l'on me soumet sur
le plan technique. Je vous le soumets bien respectueusement.
On me dit que, pour fins de réassurance, il y a
présentement un dossier avec la vile de Laval qui fonctionne exactement
de cette façon-là, que cela fonctionne bien et que cela
évite les effets néfastes que vous avez décrits. Je
tiens,
comme vous, à les éviter.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Lacroix: M. le ministre, à l'égard de la
façon de procéder de Laval, j'ai beaucoup de difficulté
à voir que, chaque fois qu'une municipalité d'une certaine
ampleur a besoin d'acheter des terrains, elle est obligée d'avoir
l'autorisation finale du ministre pour le faire. On a un service d'immeubles
à la ville de Montréal, avec un vérificateur, un
comité exécutif et un conseil. S'il n'y a pas assez de balises,
je ne sais pas ce qu'il faut de plus à ce niveau-là. En plus, que
l'on aille ajouter de la paperasserie pour dire que c'est le ministre qui
autorise l'achat du terrain nécessaire, c'est un élément,
mais quant à l'élément que vous avez apporté en ce
qui concerne le ministre de l'Industrie et du Commerce, l'article 964h de la
charte prévoit spécifiquement qu'on ne peut pas procéder
à l'acquisition de gré à gré ou à
l'expropriation d'immeubles pour fins industrielles sans avoir l'autorisation
du ministre de l'Industrie et du Commerce.
La question des fonds, c'est une notion pratiquement comptable. Dans (a
charte à l'heure actuelle, quand vous lisez attentivement cet article,
quand vous le décortiquez le moindrement, vous vous apercevez bien que
c'est une notion purement comptable ou une façon de dire comment on
placera les terrains ou comment, finalement, dans l'ensemble de la ville, les
achats et les ventes de terrains pourront être comptabilisés
quelque part d'une façon centralisée.
Regardez également les pouvoirs généraux de la
ville. On semble les oublier de temps en temps, mais la raison pour laquelle on
vous le demande, c'est que les représentants du ministère des
Affaires municipales n'étaient pas d'accord avec notre opinion, à
savoir qu'on avait des pouvoirs suffisamment larges pour créer ce genre
de fonds qui allaient un peu plus loin que ce qui était indiqué
à l'article 716. On est à la période mérovingienne
quand on regarde l'article 716. Il ne faut tout de même pas se leurrer
à cet égard-là. Ce sont des dispositions adoptées
relativement à l'imposition de la tutelle de Montréal concernant
le règlement 1735. Tout ce que l'on veut dire, c'est: Élargissons
cela comme on élargit le pouvoir d'emprunt. Pas besoin de
spécifier chaque fois pour quelles fins on va emprunter. Pour quelle
raison une ville va-t-elle emprunter? C'est pour ses propres fins. Elle
n'empruntera pas pour une fin autre que municipale. C'est la même chose
dans le cadre des fonds. On a des objectifs précis: il y a des notions
culturelles, il y a des notions d'oeuvres d'art, il y a des notions d'achat de
terrains. L'approbation du ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie ne disparaîtra pas à cause de ça.
M. Doré: D'ailleurs, c'était la première
fois...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si je lis attentivement l'article
716, au moment où nous nous parlons, il dit: "Aussitôt qu'il sera
opportun de le faire, des fonds ou des comptes distincts seront
créés par résolution du conseil, sur rapport du
comité exécutif, pour: "a) les activités de la ville qui
représentent des services publics et rentables, en totalité ou en
partie, telles que l'aqueduc, les conduits souterrains, les marchés, les
pesées, les salles municipales, le terrain de golf municipal, les bains
municipaux et autres services. "
Si je comprends bien, vous vouiez vous départir d'une notion
spécifique pour en arriver à une notion qui est plus
générale ou plus englobante.
M. Lacroix: Exactement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je peux vous proposer comme
solution, c'est peut-être de nous Indiquer très clairement quelles
sont les fins qui ne sont pas clairement énumérées ici et
dans lesquelles vous souhaitez vous impliquer. Peut-être pourrons-nous,
pour le moment, vous donner satisfaction sur ces fins spécifiques, si
elles s'avèrent nécessaires pour la municipalité, et
revenir plus tard pour le général.
Mais, au moment où l'on se parle, je pense qu'il y a une
différence d'interprétation entre votre contentieux et notre
contentieux, à savoir si "autres services" inclut le fonds de
réaménagement urbain ou non.
M. Lacroix: II y a eu ça.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Lacroix: C'est qu'à la suite de l'intention qu'on avait
de créer ce fonds et de faire un règlement d'emprunt on nous a
dit: On ne pourra pas approuver votre règlement d'emprunt, parce que
votre pouvoir n'est pas assez général. Il est trop
spécifique à l'article 716. Évidemment, je n'étais
pas d'accord avec cette notion, surtout si on regarde les articles 516, 517 et
518 de la charte qui confèrent à la ville des pouvoirs
très vastes dans tous les domaines. La charte ne doit pas être
Interprétée de façon à limiter les pouvoirs de la
ville.
Alors, si on dit, au ministère, que l'article 716 est trop
limitatif, nous, ce qu'on vous dit, c'est: Si tel est le cas et qu'on ne peut
pas agir, donnez-nous un pouvoir général.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le but
de clarifier nos divergences quant à l'Interprétation des
mots "autres services", je vais vous faire une offre. On va inclure, de
façon spécifique, votre fonds de réaménagement
urbain, ce qui va clarifier nos différences. Quant au reste, je pense
que j'ai besoin de temps pour vérifier, avec d'autres collègues,
qu'on ne peut le faire à ce moment-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Lacroix: Le danger de ça, M. le ministre, c'est que, si
vous ajoutez uniquement fonds de réaménagement urbain",
là, vous allez faire en sorte qu'on ait une interprétation qui va
peut-être être encore plus restrictive que ce qu'on pense à
l'heure actuelle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, je peux retirer mon offre;
c'est facile!
M. Lacroix: Non, mais c'est parce qu'il y a aussi le fonds pour
les fins culturelles.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais vous comprendrez qu'en
ce qui concerne le fonds pour les fins culturelles je me dois d'effectuer les
vérifications qui sont de rigueur avec ma collègue, la ministre
des Affaires culturelles.
M. Doré: Je ne comprends pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Je me permets, en toute déférence
pour le ministre, de dire ceci: Ce dont on parle, c'est du domaine public qui
appartient à la ville de Montréal, de squares publics qui
appartiennent à la ville, de statues qui appartiennent à la
ville. Ce qu'on veut, c'est, plutôt de mettre juste des fonds publics,
être capables d'aller chercher des fonds privés qui vont nous
aider à les retaper et en mettre d'autres sur le domaine public qui nous
appartient. Très honnêtement, je me demande quelle est
l'utilité, dans ce cas, de demander l'avis de la ministre des Affaires
culturelles pour une question qui concerne la municipalité, pour des
biens qui appartiennent à la municipalité et,
éventuellement, pour des oeuvres d'art qui seraient données
à la municipalité pour l'embellissement de la ville et
l'amélioration de la qualité de vie de ses citoyens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais ce qu'on me dit, M. le maire,
c'est que sous cet article... Moi, en tout cas, c'est la première fois
que, personnellement...
M. Doré: Je dis que ce serait possible de faire ça,
si l'article était adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais je dis que c'est la
première fois que j'en suis saisi. Mes fonctionnaires m'indiquent
également qu'ils n'en ont pas été saisis. Vous avez
peut-être raison de dire que la ministre des Affaires culturelles
n'aurait aucune objection, mais, par prudence, 1 faut que le ministre des
Affaires municipales effectue ces vérifications. Vous comprendrez
aisément que, si jamais i s'avérait que ma collègue, la
ministre des Affaires culturelles, vice-première ministre et,
maintenant, ministre de l'Environnement, airt des objections fondamentales et
que je vous dise oui, cet après-midi, parce qu'on s'entend bien, demain
matin, je pourrais avoir des difficultés avec un autre
collègue.
M. Doré: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire. M.
Doré: Une seconde de consultation.
Le Président (M. Saint-Roch): La commission va suspendre
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 41)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission reprend ses
travaux et les suspend à nouveau pour une vingtaine de minutes, à
la demande de M. le député de Jonquière.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 17 h 30)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour poursuivre l'étude détaillée du projet de loi 255,
Loi modifiant la charte de la ville de Montréal. Au moment de notre
suspension, nous en étions à l'article 32.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Il y
aurait un amendement à l'article 32 qui se lirait comme suit: L'article
32 est remplacé par le suivant: "32. L'article 716 de cette charte est
modifié par l'insertion, à la dernière ligne du paragraphe
a) du premier alinéa, après le mot "municipaux", de ce qui suit
", le réaménagement urbain".
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions sur l'amendement? M. le maire Doré.
M. Doré: M. le Président, je voudrais simplement
remercier le ministre de nous permettre de pouvoir gérer plus
efficacement les fonds publics qui sont mis à notre disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Y a-t-il
d'autres interventions, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, j'aurais souhaité
obtenir des remerciements plus larges, mais je comprends que les remerciements
se restreignent au libellé de l'article.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doré: Cela viendra à la fin. Il y en aura de
plus longs.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement proposé
à l'article 32 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 32, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 33.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
33 vise à faire disparaître des dispositions devenues
désuètes en ce qui concerne les engagements
budgétaires.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 33 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 34. Nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le
papillon à l'article 34 se lit comme suit: L'article 34 est
remplacé par le suivant: "34. L'article 721 de cette charte,
modifié par l'article 85 du chapitre 77 des Lois de 1977, par l'article
52 du chapitre 71 des Lois de 1982 et par l'article 214 du chapitre 38 des Lois
de 1984, est de nouveau modifié par l'insertion, après les mots
"trois ans", des mots "ou, s'il s'agit d'un bail, cinq ans".
Cette modification fait en sorte que les contrats de bail de cinq ans et
moins ne requerront plus l'approbation du ministre des Affaires municipales,
alors que cette limite demeure à trois ans pour tous les autres
contrats.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. L'article 34, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 35 et nous avons un papillon.
Emprunts
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
papillon à l'article 35 se lit comme suit: L'article 741, dont le
remplacement est proposé par l'article 35, est modifié par le
remplacement du troisième alinéa par le suivant: "Le
comité exécutif peut autoriser le directeur des finances à
effectuer, aux conditions que ce dernier détermine, les emprunts
mentionnes au quatrième alinéa de l'article 749. "
M. Dufour: En fait, c'est une meilleure...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... phraséologie, je pense, n'est-ce pas? C'est
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Oui, d'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article 35,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Il
s'agit strictement de l'abrogation d'un article rendue nécessaire par
l'octroi du pouvoir général d'emprunt prévu à
l'article 741, à la suite des modifications apportées par
l'article 35.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 37 étant
adopté, j'appelle l'article 37.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit d'une abrogation de
concordance en raison du nouveau pouvoir général d'emprunt
accordé par l'article 35.
M. Dufour: Adopté.
il Président (M. Saint-Roch): L'article 36 étant
adopté, j'appelle l'article 38.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même chose, M. le
Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 39.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette disposition relative au
pouvoir d'emprunt temporaire n'est plus requise en vertu des nouvelles
règles dans ce domaine prévues par les articles 35 et 41.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 40.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit également, M. le
Président, de l'abrogation d'un article traitant des emprunts
temporaires en concordance avec les dispositions prévues à ce
sujet dans les articles 35 et 41.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 41 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Le papillon à
l'article 41 se lit comme...
M. Dufour: On ne l'a pas encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II vient d'atterrir sur mon
pupitre.
M. Dufour: On va attendre, j'aimerais cela qu'on l'ait en main.
D'accord?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le papillon se lit comme suit: Le
quatrième alinéa de l'article 749, dont le remplacement est
proposé par le paragraphe 2° de l'article 41, est remplacé
par le suivant: "Sauf le cas d'un emprunt pour fins de financement des
opérations budgétaires dans l'attente de la perception des
recettes ou d'un emprunt temporaire pour le paiement total ou partiel des
dépenses effectuées en vertu d'un règlement d'emprunt, les
emprunts doivent être approuvés par le ministre des Affaires
municipales. "
Cette modification a pour but de préciser deux types d'emprunts
essentiellement temporaires qui ne requièrent pas l'approbation du
ministre des Affaires municipales.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Au lieu d'être le "secrétaire
administratif", ce serait le "secrétaire général". C'est
cela? Parce qu'on parle, du secrétaire au paragraphe 1° "par le
remplacement, au deuxième alinéa, du mot "administratif par le
mot "général".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, la modification au premier
alinéa remplace une référence désuète au
secrétaire administratif - poste aboli - par une référence
au secrétaire général.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 41, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 42.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
l'abrogation à l'article 42 en est une de concordance en raison du
nouveau pouvoir général d'emprunt accordé à
l'article 35.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 42 est
adopté. J'appelle l'article 43.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
d'abroger les dispositions relatives au rachat des obligations, dispositions
que l'on retrouve dorénavant à l'article 741 tel que
modifié par l'article 35.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 43
étant adopté, j'appelle l'article 44 et nous avons un
papillon.
Régime fiscal
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, est-ce que
vous autoriseriez une suspension de cinq minutes, s'N vous plaît?
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, la commission va
maintenant suspendre ses travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 37)
(Reprise à 17 h 42)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux. Au moment de notre
suspension, nous en étions à l'amendement à l'article 44.
M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président,
à l'article 44, comme vous l'avez souligné, il y a un papillon
qui se lit comme suit: Le paragraphe a de l'article 787i de cette charte dont
l'addition est proposée par l'article 44, est remplacé par le
suivant: "a) stipuler que le changement de la destination ou du mode
d'occupation de cet immeuble, dans un délai qu'il fixe, d'au plus neuf
ans, entraîne la remise à la ville, dans une proportion qu'il
détermine en fonction de la période écoulée, de la
subvention versée par elle à l'égard de cet immeuble, ou
que tout permis qui peut être requis en vue d'un changement de
destination ou d'occupation peut être refusé tant que cette remise
n'est pas effectuée. "
Cette modification vient préciser les pouvoirs de la ville
d'empêcher le changement de destination ou de mode d'occupation de
l'immeuble visé par une subvention pendant le délai prévu
au règlement. Cet article donne aussi la possibilité, en cas de
défaut, d'exiger la remise à la ville de la subvention, dans une
proportion déterminée en fonction de la période
écoulée.
M. Dufour: Je n'ai rien à dire. C'est une meilleure
phraséologie, avec plus de précision. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement étant
adopté, est-ce que l'article 44, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 45.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification faite par cet
article consiste à remplacer un renvoi à des articles
abrogés concernant la taxe d'affaires, 794 et 795, par l'expression
"taxe d'affaires".
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 45 étant
adopté, j'appelle l'article 46.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette modification de l'article 46
a pour but d'enlever une expression superflue et équivoque et de
remplacer un renvoi à des articles abrogés concernant la taxe
d'affaires par l'expression "taxe d'affaires".
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Lorsqu'on parle de taxes spéciales, c'est pour
des services déterminés? Est-ce que cela concerne les 0, 10 $?
Pourriez-vous me donner un peu d'explications pour que je comprenne au moins ce
que je vais adopter?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Lacroix: Quand on parle de taxes spéciales à
l'article 803, il n'y a pas de particularités à cet
égard-là. Le conseil peut décider d'imposer une taxe
spéciale sur des commerces, des industries ou des licences. Il y a une
certaine nomenclature dans la charte à l'égard de certaines
activités qui peuvent être soumises à une taxe
spéciale. Il y en a d'autres qui sont plus générales.
Celles qui ne sont pas nommées, on peut les exclure.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cas de commerces, comme
vous l'avez indiqué, de terrains de stationnement...
M. Lacroix: C'est cela. Les commerces, les restaurants, toutes
les industries... En somme, c'est l'équivalent des permis qui sont
imposés pour les commerces qui exercent à Montréal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Lacroix: Les choses permises, si vous voulez.
M. Dufour: Autrement dit, il y la taxe foncière qui
existe sur les commerces. Il y a la taxe d'affaires. Il y a une surtaxe sur les
200 000 $ et plus.
M. Doré: C'est du foncier cela.
M. Dufour: C'est du foncier, cela. D'accord, vous avez raison. La
taxe spéciale, on est habitué d'associer cela avec des services
spécifiques comme les égouts qu'on construit et l'aqueduc. On
appelle cela la taxe spéciale, mais vous allez plus loin que cela. C'est
comme un permis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Lacroix: Je m'excuse. C'est une taxe qui est autre, qui est
l'équivalent des permis qui sont imposés aux commerces. Quelqu'un
qui veut occuper, par exemple, un restaurant, il va au
service concerné pour demander son permis. La taxe qui est
imposée, c'est la taxe spéciale que l'on mentionne aux articles
801, 802, 803, 804, 805 et 806. C'est relié à toutes les
activités à caractère commercial ou Industriel.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qui y a d'autres
Interventions?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 46 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 47.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 47, les
modifications qui sont apportées visent à remplacer un renvoi
à des articles abrogés concernant la taxe d'affaires par
l'expression "taxe d'affaires* et à reporter à un autre article
la possibilité de faire varier les droits ou taxes selon les
catégories. Il s'agit à peu près des mêmes
modifications qu'à l'article précédent.
M. Dufour: C'est ce que je constate. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 47 étant
adopté, l'appelle l'article 48.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce nouvel article vise à
étendre la possibilité de faire varier les droits ou taxes
prévus aux articles 801, 802, 803 et 805, selon le cas et les
catégories, un pouvoir qui n'existait jusqu'ici qu'à
l'égard de l'article 805. Une décision de la Cour suprême
dans la cause Montréal contre CMc Parking Ltd avait limité cette
possibilité au seul article 805. On l'étend aux articles 801. 802
et 803.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mais à l'intérieur d'une même
catégorie, ce sont les mêmes principes qui jouent? Par exemple,
quelqu'un qui a un permis - je ne veux pas m'avancer plus loin que ce que je
peux - qui exerce une profession, par exemple. À l'intérieur de
ces professions, l'application de cet article-là ne vous permet pas de
jouer avec le montant. Il y a aussi le critère d'équité
qui s'exerce. La ville pourrait-elle faire varier le montant?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lacroix.
M. Lacroix: Elle peut le faire varier dans certaines
catégories, par exemple, dans le cas des terrains de stationnement.
C'est un exemple.
Dans le cas où vous avez des terrains de stationnement dans le
centre-ville par rapport à d'autres secteurs où la valeur des
terrains est moins élevée, le montant de la taxe sera en fonction
de la valeur des terrains. Il sera plus élevé dans le
centre-ville que dans l'est de la ville ou dans le nord ou dans le sud, selon
le cas. C'est pour nous permettre une certaine flexibilité à
l'égard de certaines activités qui pourraient présenter un
caractère plus nocif dans certains cas, de faire varier, de créer
des catégories à l'intérieur d'industries et de
commerces.
M. Dufour: Ces montant que vous déterminez, est-ce par
règlement ou par résolution du conseil?
M. Lacroix: Oui, c'est par règlement.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 48 étant
adopté, j'appelle l'article 49.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un article qui est
retiré, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 49 est
retiré.
M. Doré: On ne retire pas ta prétention qui le
soutient, mais l'article lui-même.
Le Président (M. Saint-Roch): J'ai bien compris que
l'article 49 est...
M. Dufour: II me semble qu'on avait fait une bonne bataille sur
cela? Cela prend du temps à fonctionner.
Le Président (M. Saint-Roch):... retiré. J'appelle
l'article 50.
M. Dufour: L'article 49 est retiré.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 50, M. le
Président. Cet article vise à rendre Imposable le Village
olympique. Le ministère des Affaires municipales, vous le comprendrez
aisément, est favorable à une telle approche. Cependant, le
nouveau ministre des Approvisionnements et Services formule les mêmes
objections que l'ancien ministre des Approvisionnements et Services.
Le Président (M. Saint-Roch): M. te député
de Jonquière.
M. Dufour Est-ce qu'on pourrait connaître la nature de
l'opposition? Il me semble que ça pourrait être
intéressant. Je comprends que te maire de Montréal doit
déjà être au courant, à moins qu'i ne l'apprenne.
Hier, à la suite d'une
conversation que nous avons eue, J'aurais pensé qu'il y aurait
une ouverture plus large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a ouverture de la part du
ministre des Affaires municipales, mais il y a fermeture de la part du ministre
des Approvisionnements et Services, qui se traduit dans la lettre suivante:
"Cher collègue, en prenant connaissance du projet de loi ci-haut
mentionné présenté par la ville de Montréal, je
note qu'encore une fois la ville, par l'article 50 du projet de loi, cherche
à pouvoir assujettir au paiement des taxes municipales les immeubles,
propriétés de la Régie des installations olympiques et
utilisés à d'autres fins que celles de l'exploitation du stade,
du vélodrome, des piscines et de leurs services accessoires. Si ce
projet était adopté, le Village olympique deviendrait dès
lors immédiatement assujetti au paiement des taxes municipales que lui
imposerait la ville de Montréal. "En tant que ministre responsable de la
Régie des installations olympiques, je désire vous informer que
je m'objecte formellement à ce que ce pouvoir soit accordé
à la ville. En effet, il faut se rappeler que l'exemption fiscale, dont
jouit la Régie des installations olympiques pour tous les immeubles dont
elle est propriétaire, repose essentiellement sur son statut particulier
et exceptionnel par lequel elle assume, pour le bénéfice de la
ville de Montréal, la dette substantielle engendrée par cette
dernière lors de la construction des installations. Ces installations,
dont la régie n'est propriétaire que d'une façon
temporaire, reviendront à la ville lorsque la dette aura
été entièrement payée. "Le fait d'exploiter les
installations olympiques à des fins commerciales, et principalement le
fait d'exploiter le Village olympique ou de modifier éventuellement
l'usage fait du vélodrome et des piscines dans le but d'en augmenter la
rentabilité, ne modifient aucunement ce statut particulier et
exceptionnel de la régie ainsi que son rôle de simple fiduciaire
qu'elle assume à l'égard de ces installations. Il est
évident que le fait d'assujettir au paiement des taxes municipales les
immeubles dont est propriétaire la régie, et principalement le
Village olympique, ne fera qu'augmenter le déficit d'exploitation de la
régie, dont les coûts sont assumés par le gouvernement, qui
devrait nécessairement hausser sa subvention d'équilibre
budgétaire, ce qui n'est pas acceptable. "Conséquemment, je
compte sur votre appui pour qu'il ne soit pas donné suite à cette
demande de la ville de Montréal, laquelle revient inlassablement avec
cette requête à chaque année. "Veuillez accepter, cher
collègue, l'expression de mes sentiments les plus distingués.
André Vallerand. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: M. le Président, la ville va revenir
inlassablement sur cette question parce qu'on considère qu'il s'agit
là d'une Injustice fondamentale. Quand on nous dit qu'on ne veut pas
soustraire le village de l'ensemble des installations eu égard au fait
que les installations sont déficitaires et qu'on continue à les
payer, ce que je réponds, c'est que le village est déjà
payé. Il y a 1200 unités d'habitation, plus de 150 bureaux et
commerces qui, de façon inéquitable, ne paient aucune taxe. Cela,
c'est tout à fait contraire à la réforme de la
fiscalité municipale de 1979. Déjà, les gouvernements
successifs n'ont pas encore été à la hauteur des
engagements pris à l'époque et les municipalités ont
troqué une taxe de vente indexée sur l'activité
économique contre l'engagement de payer à 100 % des taxes
municipales. On ne les paie qu'à 80 % dans le réseau scolaire et
dans le réseau des affaires sociales et à 50 % pour le primaire
et le secondaire. Je vous ferai remarquer que, pour la ville de
Montréal, le manque à gagner est à peu près de 30
000 000 $ par année. Ce ne sont pas des "pinottes". Dans le cas du
Village olympique, 1 000 000 $ devraient être versés à la
ville.
Cela ne résulte pas en des loyers plus bas pour le gouvernement,
pour les commerces ou pour les gens qui l'habitent. Ce sont des loyers tout
à fait comparables au marché. Ce qu'on fait, c'est qu'on ne verse
pas à la ville des sommes d'argent pour les services qu'on lui fournit.
Le village consomme des services, des espaces de rue et, forcément, un
réseau d'aqueduc et d'égout, comme tout le monde. Il n'y a aucune
raison pour qu'il ne paie pas.
Dans le cas du stade, je pourrais comprendre. Voilà un
équipement collectif, nationalisé en quelque sorte, que l'on paie
tous. Le ministre fait référence au fait que le gouvernement
l'assume. En fait, le gouvernement l'assume par le biais d'une surtaxe sur les
cigarettes liée au remboursement de la dette. Les Montréalais
l'assument par 40 000 000 $ par année qui sont dans notre budget et qui
s'en vont au remboursement de là dette olympique. Ce sont 40 000 000 $
qu'on n'a pas, encore une fois, comme marge de manoeuvre. Je fais juste
l'addition de ces deux sommes.. Ce sont des sommes importantes.
Je suis d'accord pour dire qu'on assume les dettes, les actifs et le
passif des administrations qui nous ont précédés. Mais on
n'est pas obligé d'assumer des situations inéquitables. Dans le
cas du village, c'en est une. Le ministre peut être sympathique à
la demande. Je lui souligne qu'il devrait plaider très fortement
auprès de son collègue et du Conseil des ministres pour
régler ce problème qui, à mon point de vue, crée
une injustice fondamentale par rapport au principe d'équité
fiscale qui était au centre de la réforme de 1979-1980 et qu'on
fait perdurer, à mon point de vue, en ne le réglant pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. le maire, je n'ai pas de
problème philosophique quant à l'obligation gouvernementale de
donner l'exemple en étant un citoyen qui paie complètement ses
taxes. Si on n'arrive pas immédiatement à le faire pour
l'ensemble des immeubles, dans le cas du Village olympique peut être une
indication de la volonté gouvernementale daller dans cette direction.
Maintenant, de quelle façon répondez-vous à
l'argumentation de mon collègue des Approvisionnements et Services qui
soutient qu'il est un simple fiduciaire et que, finalement, la ville de
Montréal va redevenir propriétaire de ces immeubles?
M. Doré: Le gouvernement a-t-il sérieusement
l'intention de redonner à la ville de Montréal le Village
olympique? Pour le stade, j'ai compris que oui, avec le déficit
d'exploitation. C'était dans les intentions gouvernementales. Je n'ai
jamais entendu dire qu'on voulait nous céder le Village olympique avec
les revenus qu'il générerait une fois payé. Or, il est
payé. Il a été financé par la taxe volontaire,
à l'époque, du maire Drapeau, construit comme tel. Il est
payé et vous en empochez les revenus et vous ne payez pas de taxes
dessus. Je ne pense pas que ça fait partie du 'deal*. Je n'ai jamais
compris que le village reviendrait à la ville.
Pour ce qui est du stade, du vélodrome et du reste, on aura
l'occasion d'en discuter avec les gens de la RIO en temps et lieu. C'est pour
1994. On a peut-être des projets intéressants, d'ailleurs,
à soumettre là-dessus. Mais, pour le village, c'est la
première fois que j'entends dire que le gouvernement serait prêt
à le rétrocéder à la ville. On est preneur.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, vous seriez d'accord avec
une proposition qui ferait en sorte que le gouvernement ne soit pas un simple
fiduciaire, comme le prétend mon collègue, mais que le
gouvernement soit un propriétaire qui paie ses taxes sur le plan du
Village olympique?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Doré: À mon point de vue, le gouverne. ment se
comporte comme un propriétaire dans le cas du village. Je pense que,
normalement, le gouvernement devrait payer ses taxes. Si on prétend
qu'il est fiduciaire, comme le village est payé - il a été
remboursé pour l'ensemble des dettes - qu'on nous le donne. Si vous en
êtes fiduciaires, qu'on nous retourne le village, on le prend tout de
suite. Le reste, on va finir par le payer par notre taxe olympique. On paie le
tiers.
Vous payez les deux tiers. Les cigarettes paient les deux tiers. Les
Montréalais et les Montréalaises, par la taxe olympique, paient
un tiers de la dette. On en a encore jusqu'en 1994, m'a-t-on dit, pour
terminer, à peu près à la fin de 1993, début 1994,
pour payer le reste du stade. Le village est payé, lui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Étant donné qu'il
s'agit d'un immeuble qui a une double vocation, soit résidentielle
et commerciale, est-ce que la ville de Montréal aurait objection
à entrevoir la privatisation possible d'un tel immeuble?
M. Doré: La privatisation possible d'un tel immeuble?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Doré: Beaucoup d'hypothèses peuvent être
examinées, y Inclus celle-là, M. le Président. On est
ouvert. Nous, ce qu'on voudrait, actuellement, c'est qu'on paie des taxes, quel
que soit le propriétaire. Pour le moment, c'est la régie. On
pense que la régie devrait payer. Si jamais c'est privé, ils
paieront et, si jamais c'est la ville qui est propriétaire, elle paiera
de toute façon, parce que ce serait normalement géré par
l'une de nos sociétés qui doit nous payer des taxes, tout comme
l'OMH nous paie des taxes. Enfin, on ne réglera pas cela
aujourd'hui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Je tiens à indiquer
à la ville de Montréal que le ministre des Affaires municipales
est sensible à votre argumentation. Bien que je doive tenir compte pour
le moment de celle du ministre des Approvisionnements et Services, je pense que
ce dossier devrait faire l'objet, au cours des prochains mois, de rencontres et
d'une solution pratique quant au village. Je suis conscient, quant au stade et
aux autres installations, qu'il s'agit d'un statut particulier. Mais il n'est
pas normal qu'un Immeuble qui sert à des fins résidentielles et
commerciales, qu'il soit la propriété de qui que ce soit,
n'assume pas sa part comme contribuable sur le plan municipal.
M. Doré: M. le Président, je suis content
d'entendre le ministre dire qu'il est sensible à une demande
souventefois réitérée, c'est vrai, mais je pense
très légitime de la ville. Cela étant dit, à
compter du moment où le ministre responsable nous dit non, je pense que
le ministre des Affaires municipales ne peut guère faire autrement que
nous transmettre le "non".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les circonstances, est-ce
qu'on retire l'article?
M. Dufour: Je pense bien qu'on...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... n'aura pas le choix. Mais, avant de le retirer,
j'aurais aimé ajouter deux ou trois mots au moins par rapport à
cette demande de la ville de Montréal dont on a à discuter deux
fois par année. À ce que je sache, depuis les trois
dernières années, le ministre s'en tire élégamment
en disant: Vous savez, moi, je suis pour. Mon collègue ne veut pas. Mais
il y a d'autres possibilités dans la loi qui font que le ministre
pourrait faire autrement. Si le ministre Vallerand est fiduciaire, ça
pourrait être considéré comme une propriété
gouvernementale. Du fait que c'est une propriété gouvernementale,
il y a des possibilités de payer des "en lieu" à la
municipalité. À ce moment-là, le ministre des Affaires
municipales n'a pas besoin d'avoir son approbation ou sa désapprobation.
Je comprends que le ministre des Approvisionnements et Services lui dit
probablement: Là, je ne peux pas parce que je suis administrateur au nom
d'autres. Mais si le ministre des Affaires municipales acceptait de
l'intégrer dans ses "en lieu", il pourrait le faire. Pourquoi pas?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: M. le Président...
M. Dufour: II n'a pas besoin de demander de permission à
son collègue. Il dit: On l'intègre. Le ministère des
Approvisionnements et Services veut rendre ça rentable.
M. Doré:... c'est une suggestion qui est faite au
ministre, bien sûr...
M. Dufour: Bien oui.
M. Doré:... soit celle de l'inclure dans les "en lieu" de
taxes. Le ministre dit: II faut régler la question au cours des
prochains mois. Je le souhaite beaucoup...
M. Dufour: II y a des élections cette année.
M. Doré:... parce que nous, nous trouvons cette situation
difficile. Je l'ai dit tantôt, sur le plan des principes, elle est
difficilement tolérable. On pourrait toujours, éventuellement,
recourir à la Loi sur la fiscalité municipale, à l'article
208, et envoyer le compte directement aux locataires. C'est possible de faire
cela. Cela créerait un méchant problème, je vous le
souligne tout de suite. Les relations loc-loc entre la RIO et ses locataires
seraient problématiques pour une couple d'années, parce que les
gens trouveraient qu'avant de leur imposer une augmentation de loyer il
faudrait leur permettre d'absorber éventuellement le coût des
taxes qu'on leur facturerait. Mais je ne l'exclus pas. Cela pourrait se faire.
On n'a pas voulu se résoudre à le faire jusqu'à maintenant
en pensant qu'on pouvait régler le problème entre le
propriétaire de l'immeuble qu'est la RIO et la ville, mais, à
défaut de le faire, éventuellement, on ira tasser les locataires
directement et cela aura le même effet en pratique. En pratique, le
gouvernement va devoir renoncer pour l'avenir à des augmentations de
loyer pour permettre aux locataires d'absorber cette taxe. Je ne souhaite pas y
arriver, mais je dis que ce n'est pas exclu non plus dans nos arsenaux. C'est
pour ça que je pense qu'on devrait régler l'affaire dans les
prochains mois, cela a assez duré. D'accord?
M. Dufour: Je suis sûr qu'entre Noël et le Jour de
l'an le ministre va penser à cela sérieusement.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. Ceci dispose-t-il de l'article
50?
M. Dufour: Oui. On en dispose.
Le Président (M. Saint-Roch): Les discussions sont-elles
terminées? Dois-je conclure, M. le maire, que l'article 50 est
retiré?
M. Doré: Oui. Sur la foi qu'on va amorcer les discussions
sérieuses là-dessus en début d'année, je suis
d'accord pour retirer l'article 50 pour cette demande-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 50 étant
maintenant retiré, comme on a légèrement
dépassé 18 heures, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 4)
(Reprise à 20 h 43)
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux pour poursuivre l'étude du projet de loi 255, Loi modifiant
la charte de la ville de Montréal. Au moment de la suspension, nous en
étions à l'article 51. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Acquisition d'immeubles
M. Dufour: À l'article 51...
Une voix: Adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! Bonne idée, mais
j'aimerais entendre les explications du ministre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification que propose la
ville vise a lui permettre de demander la création de corporations sans
but lucratif destinées à participer, à titre
d'actionnaires ou autrement, à des fonds d'investissement de capital de
risque dans le but de favoriser le développement économique des
quartiers de la ville. Cela va.
M. Dufour Vous avez déjà terminé vos
explications?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'en ai d'autres, mais pour plus
tard.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour J'aimerais vous entendre parler un peu du
bien-fondé de l'article. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que c'est à la
demande de la ville de Montréal. Peut-être M. le maire pourrait-il
nous parler du bien-fondé de l'article.
il Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: En fait, les trois premiers alinéas, a),
b) et c), sont une réécriture de l'actuel article 964c. Le
paragraphe d) vise à ajouter quelque chose. Je pense que l'article parle
un peu de lui-même. Ce que cela vise essentiellement, c'est la
possibilité pour la ville de Montréal de créer un fonds
d'investissement de capital de risque avec deux autres partenaires qui
pourraient être, à titre illustratif, premièrement, le
mouvement Desjardins et, deuxièmement, le Fonds de solidarité de
la FTQ, chaque partie investissant un capital d'environ 500 000 $ pour
constituer un fonds de 1 500 000 $.
Quand on parle des quartiers de Montréal, 1 y a une donnée
qu'il ne faut pas oublier. Quand on regarde les statistiques sur le
chômage, on arrive à 9, 8 % environ pour la région de
Montréal, mais le taux de chômage dans la ville de Montréal
dépasse 12, 5 %. Quand on examine sa répartition, dans certains
quartiers il atteint 30 % et, d'après une dernière étude,
pour le sud-ouest, c'est 32 %.
L'objectif de ce fonds est de pouvoir fournir du capital de risque pour
le démarrage de petites entreprises, de petits commerces, dans le sens
de la prise en charge par les gens de leur propre situation afin de se
créer des emplois avec l'appui de corporations de développement
économique locales. C'est pour des gens qui ne peuvent pas avoir recours
au réseau traditionnel. Dans bien des cas, ou bien 1s n'ont pas
suffisamment de garanties collatérales ou bien les entreprises normales,
telles les banques et les caisses populaires, compte tenu de leur faible
expérience, ne sont pas intéressées à leur
prêter. Ce fonds viendrait suppléer à un manque de capital
de démarrage. Ce ne sont pas des subventions, ce sont des prêts
consentis à des jeunes entrepreneurs qui démarrent,
comptabilisés comme tels dans leur entreprise et qui doivent être
remboursés.
Ce que l'on demande Ici, c'est la possibilité pour la ville de
souscrire, finalement, à quelque chose d'assez minime. Quand on parle de
500 000 $, en pratique, c'est assez peu de chose sur un budget de 1 575 000 000
$. Mais c'est en même temps un instrument absolument indispensable parce
qu'actuellement beaucoup de jeunes entreprises ne peuvent pas démarrer
parce qu'elles ne trouvent pas les capitaux nécessaires et on ne veut
pas se résoudre à le faire par des subventions. Les subventions
sont, à notre point de vue, une façon erronée d'envisager
le problème. D'abord, c'est replacer les gens dans une situation de
dépendance, ensuite, ça fausse le jeu normal économique de
l'entreprise et, conséquemment, on pense que c'est une mauvaise solution
que de subventionner des entreprises qui veulent démarrer. Si elles
veulent démarrer, si l'étude de marché faite avec la
corporation de développement économique locale démontre
qu'il y a un marché pour tel type de produit ou tel type de commerce et
qu'effectivement 1 y a un créneau à remplir, il faut que les gens
assument une partie du risque; l'autre bout, c'est le prêt qu'on peut
leur faire pour démarrer, mais ils doivent le rembourser. C'est dans la
logique d'une entreprise et de gens qui se responsabilisent qu'on veut le faire
et non pas dans la logique de la dépendance. C'est ce à quoi
vient suppléer cette demande de création d'un fonds.
Je dois souligner que, lorsque j'en ai discuté avec votre
collègue, le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie,
sa préoccupation, à l'époque, était: Est-ce que ce
fonds vise à créer des incubateurs industriels? Ma
réponse, c'est non. De toute façon, à Montréal, il
y a trois corporations de développement économique locales, dont
une bonne partie des fonds, pour ne pas dire l'essentiel, vient de l'OPDQ; la
ville a contribué à certains travaux de recherche pour ces
corporations. C'est un peu ces corporations et le comité qui serait
autour du fonds qui créeraient l'encadrement, je dirais, pour permettre
à ces jeunes entrepreneurs de se manifester.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le maire, je vous avais
prévenu de la réaction possible du ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie. La lettre que j'ai reçue de mon collègue, M.
MacDonald, est assez catégorique quant au paragraphe d). On me dit
qu'également le sous-ministre et le ministre des Finances ont fait
parvenir à nos bureaux une lettre au même effet.
Je vous l'offre compte tenu de votre plaidoyer et de l'utilité de
la participation que vous visez et peut-être aussi à cause de mon
expérience comme ministre de la Sécurité du revenu. Je
sais que cela ne sera pas facile à expliquer aux deux collègues,
mais, les connaissant bien, je crois qu'ils pourront acquiescer si nous
limitons la demande de la ville de Montréal, relativement au paragraphe
d), aux quartiers défavorisés.
M. Doré: Oui, cela ne me pose pas de problèmes. En
pratique, c'est d'abord dans le sud-ouest, dans Hochelaga-Maisonneuve et dans
le centre-sud de Montréal qu'on veut travailler. D'abord, ce sont ces
quartiers qui sont visés, ce sont les quartiers où le taux de
chômage chez les jeunes dépasse 22 %. Il faut parler de quartiers
défavorisés, bien sûr; on ne veut pas nommer les quartiers,
mais le terme "quartiers défavorisés"...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui empêcherait la ville
de Montréal d'agir dans des quartiers où les taux de
chômage, d'aide sociale, etc., sont inférieurs à la moyenne
de ce que vous retrouvez dans la ville de Montréal.
M. Doré: Oui. Alors, II s'agirait de trouver un terme. Le
mot "défavorisés", je pense, rend un peu l'idée; on peut
s'entendre. Je ne sais pas si c'est un terme...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous nous fions au bon jugement
des élus municipaux.
M. Doré: Oui, oui, c'est tout à fait notre
intention.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme je vous l'indique, il s'agit
d'un amendement qui ne rencontre pas, au moment où nous nous parlons,
l'assentiment du ministre des Finances et du ministre de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie. Connaissant bien ces deux collègues, je
pense que, si nous le balisons et si nous nous entendons sur le fait que la
ville de Montréal se confinera aux quartiers défavorisés,
il s'agit d'un geste qui va dans la bonne direction.
J'aurais donc un amendement à déposer qui se lirait comme
suit, M. le Président: Modification à l'article 51: "L'article
964c de la charte, dont le remplacement est proposé par l'article 51,
est modifié par l'insertion au paragraphe d), après le mot
"quartiers" du mot "défavorisés. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Je veux simplement dire que nous sommes
très contents de la suggestion du ministre. Elle atteint tout à
fait l'objectif que l'on poursuit. Elle ne limite pas du tout ce qu'on voulait.
C'est précisément à ces fins-là qu'on veut
être capable d'utiliser le paragraphe d). Je pense que la proposition du
ministre est tout à fait bienvenue dans le contexte et on en est
très heureux.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On se comprend, entre nous. Quand on dit
"défavorisés", ça veut dire telle chose. Mais est-ce que
c'est "défavorisés" au point de vue du chômage... On a dit
que c'était l'emploi, le chômage, bien sûr, mais ça
pourrait être "défavorisés" parce que le quartier est
désuet. Il pourrait y avoir du travail et le quartier pourrait
être désuet au point de vue de la qualité des services.
Cela pourrait être la qualité des bâtiments. C'est parce que
je pense que la notion de "défavorisés" peut embrasser beaucoup
de choses. J'ai compris, des explications de M. le maire, qu'il y a du
chômage. Je comprends alors que c'est défavorisé. Mais si
vous me parlez de "défavorisés", "défavorisés"
pourquoi? Cela pourrait être "défavorisés" parce que
l'éducation est moindre. Et je pense qu'il faut bien se l'expliquer
entre nous. S'il y avait une notion qui était contestée à
un moment donné, vous allez comprendre qu'on n'interprétera pas
l'idée du législateur. On interprétera ce qui est
écrit. Il pourrait y avoir des analphabètes dans le coin et on
pourrait dire: Ils sont défavorisés, ils sont
analphabètes. Mais il y beaucoup de quartiers comme ça. Il y a
même des quartiers huppés où les gens pourraient être
analphabètes. Ils seraient défavorisés. Cela se
pourrait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela se pourrait, M. le
député, mais je vous dirai bien humblement...
M. Dufour: Cela arriverait moins, mais ça pourrait
être la maladie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... que le sens usuel du mot
"défavorisé", que j'ai eu l'occasion de définir à
de nombreuses reprises avec votre collègue, Mme la députée
de Maisonneuve, inclut généralement à peu près tout
ce que vous avez mentionné. C'est-à-dire qu'à partir du
moment où les gens sont analphabètes le taux de chômage est
plus haut, le taux d'aide sociale est plus haut, le quartier est
généralement plus défavorisé sur le plan de ses
infrastructures. C'est un ensemble qui fait en sorte que ce coin de la ville
est plus défavorisé qu'un autre. Et ça se reflète
à tous les niveaux.
M. Dufour: Mais quelqu'un pourrait utiliser
le mot "défavorisés" avec un élément et non
pas nécessairement avec l'addition de tous les
éléments.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la limite, 1 pourrait
être tenté de le faire.
M. Dufour: Par exemple, je pourrais dire: Le quartier est
défavorisé parce qu'il manque de verdure. Cela peut s'expliquer
comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas qu'on pourrait
donner une Interprétation aussi large au paragraphe d) 'à
participer, à titre d'actionnaire ou autrement, à tout fonds
d'Investissement de capital de risque dont la mission principale est de
favoriser le développement économique des quartiers
défavorisés de la ville. " Je ne pense pas qu'on pourrait dire
"défavorisés sur le plan de la verdure*.
M. Dufour: Mais quand on parle de "défavorisés",
ça pourrait être ça. Il pourrait y avoir ça et N
pourrait y avoir autres choses.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'ensemble.
M. Dufour: Pas d'écoles dans le coin. Les gens sont
obligés d'aller à l'extérieur. Il y a toutes sortes
d'éléments que je peux apporter là-dedans. Est-ce que
c'est l'addition? Est-ce qu'on se limite à une notion ou si c'est
l'ensemble des notions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'ensemble.
M. Dufour: Je vous dis seulement que cette question pourrait
être drôlement susceptible d'intéresser bien du monde. Je
pense que vous êtes conscient de cela. On s'entend là-dessus. S'il
y a d'autres personnes qui viennent, je vous dis que je vais être leur
ardent défenseur par rapport à ça. Si on prend l'ensemble
des municipalités, il y en a qui ont un taux de chômage assez
élevé. Si elles viennent et nous posent les mêmes
questions, je pense que si on peut passer... Je vous ai offert la semaine
passée de jouer un tour à vos collègues. Vous n'avez pas
voulu. Vous auriez dû Inviter le maire de Montréal. On a introduit
la notion, M. le maire, que la taxe d'affaires pourrait être plus
élevée...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ne mettez pas le trouble,
vous.
M. Dufour:... mais N faut qu'il y ait une permission du
gouvernement. Je veux vous annoncer ça en primeur. On a introduit cette
notion. J'ai dit à ce moment-là: Comme vous introduisez la
notion, on devrait jouer un tour à votre collègue; on devrait
marquer un chiffre plus élevé. Il n'a pas voulu. Là, je le
vois, ce n'est pas possible. Enfin, je le vois venir. Donc, moi je dis:
D'accord, si cette notion-là vous donne satisfaction, il faudra
peut-être penser, à cause, Justement, de besoins très
précis et particuliers dans des endroits... Le taux de chômage, il
y en a à Montréal et ailleurs aussi. Je pense, par exemple,
à notre région; il y a des endroits où on serait
tenté par des incubateurs, des malsons industrielles. Non, mais c'est
une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas ça et je ne
crois pas que vous ayez...
M. Dufour: Non, je peux vous en parler, de ça. Il y en a
toute une panoplie. On ne peut pas penser qu'on va régler le
chômage par une mesure ni régler le problème de l'emploi
par une mesure. Il y en a plusieurs. Cela en fait partie, d'après moi;
c'est une des mesures. De ce côté-là, on pourrait
peut-être engager un bon débat parce que j'ai l'impression que
j'ai eu quelques-unes de ces choses-là et je suis très
préoccupé aussi par l'emploi et les quartiers
défavorisés. D'ailleurs, ce dont il parle, II y a des choses
intéressantes à Montréal et que notre parti a
accepté même d'inclure dans le programme parce qu'il y a des
expériences qui se font à Montréal qui sont
extrêmement intéressantes. Je ne peux pas réaliser tout ce
qui se passe dans ce coin-là, mais II y a des choses qui sont
intéressantes et qui sont exportables ailleurs. C'est un bon incubateur,
dans le fond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va leur laisser faire leurs
expériences et on s'en servira ailleurs.
M. Dufour: C'est un très gros incubateur, Montréal,
il y a beaucoup de choses qui se passent là-bas.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 51 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 51, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 52.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les modifications apportées
par l'article 52 ont principalement pour effet de permettre à la ville
de verser des contributions à ses sociétés paramunicipales
non seulement pour combler leurs déficits, mais également pour
financer leurs activités. De plus, elles précisent que la ville
peut emprun-
ter les sommes requises à ces fins, de même que pour garnir
le fonds de roulement de ces sociétés. Les sociétés
visées par cet article concernent l'acquisition d'immeubles
d'habitation, la rénovation ou restauration d'immeubles, le
développement résidentiel, commercial et touristique de
l'arrondissement historique du Vieux-Montréal et les centres de services
touristiques.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'élément qu'on rajoute, c'est emprunter
des sommes qui seraient versées au fonds de roulement. C'est l'article
c), si je ne me trompe pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: II y a deux choses qui sont ajoutées. Au
paragraphe a), on ajoute autoriser le versement de contributions afin de
combler ou de financer les activités de ces sociétés. Et
forcément, le paragraphe c) vient dire qu'on peut emprunter des sommes
qui peuvent être versées au fonds de roulement et qui sont
nécessaires aux fins du paragraphe a). En pratique, ce que ça
peut viser aussi, c'est que la ville peut imposer à des
sociétés paramunicipales des projets qui peuvent les amener
à faire des déficits. On dit que, quand le déficit est
créé par une décision de la ville de demander à une
société paramunicipale de poser tel geste, il est tout à
fait normal qu'au plan comptable la ville puisse éventuellement combler
le déficit de la société paramunicipale qui est la
résultante d'activités que la ville a elle-même
exigé qu'elle accomplisse dans certains cas.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Dans cet article-là, est-ce que vous pourriez
me donner un ou deux exemples où ça fonctionne?
M. Doré: Je vais vous donner un exemple. M. Dufour:
S'il vous plaît!
M. Doré: Le problème des coopératives
d'habitation. Les coops d'habitation ne peuvent pas démarrer leurs
projets s) elles n'ont pas un terrain et le gros problème des coops
d'habitation dans une ville comme Montréal, c'est de trouver du terrain.
Une des possibilités que l'on aurait, c'est de confier à une de
nos sociétés paramunicipales le soin de venir en aide à ce
qu'on appelle, dans le jargon, des sociétés acheteuses. Dans bien
des cas, ça suppose qu'on achète des terrains et on les
récupère au moment où on les rétrocède aux
coops. Mais il peut arriver que, dans l'opération, la
société les rétrocède à un prix pas
nécessairement égal au prix de vente, parce qu'il y a des prix
maximaux au-delà desquels la coop ne peut pas aller, sans quoi le
coût unitaire par logement va dépasser le financement possible par
la SCHL ou la SHQ. Dans ces cas-là, si un déficit
résultait de transactions autour des sociétés acheteuses,
c'est normal que la ville le comble parce que les sociétés
paramunicipales n'ont pas pour mandat de faire de déficit. C'est parce
qu'on leur demanderait de combler ce besoin, qui est un besoin urgent
actuellement, qu'elles font beaucoup de projets de coopératives ou
d'organismes sans but lucratif dans le domaine de l'habitation qui ne
démarrent pas faute de terrains. C'est un exemple pour lequel on peut
l'utiliser.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que ça pourrait aller plus loin que des
sociétés d'habitation, le libellé de l'article tel que je
l'examine? Est-ce que ça pourrait aller à d'autres endroits que
l'habitation, à d'autres corporations que l'habitation? (21 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'on peut vous donner la
liste des cas qui pourraient être visés. Vous avez l'acquisition
d'immeubles d'habitation que vous retrouvez à 964b, quatrième
alinéa, la rénovation ou restauration d'immeubles à
l'article 964c, le développement résidentiel, commercial et
touristique de l'arrondissement historique du Vieux-Montréal à
l'article 964d et les centres de services touristiques à l'article
964dd.
M. Dufour: Cet article ne pourrait pas permettre de faire une
corporation comme Anjou 1980? Non. D'accord. Je pense que c'est assez clair.
C'est parce que je n'ai pas la charte de la ville de Montréal et je me
demandais où ça pouvait aller. Donc, c'est vraiment pour
l'habitation.
M. Doré: C'est pour chacune de nos sociétés
paramunicipales, M. le Président, qui sont la Société
d'habitation et de développement de Montréal, Carim-lnfotourisme
et les autres où on prévoit maintenant ce pouvoir
général pour chacune des sociétés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'N y a d'autres
interventions à l'article 52? Est-ce que l'article 52 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 53.
M. Paradis (Brome-Missisaquoi): Cette modification, faisant en
sorte que c'est le directeur du service pertinent qui certifie la valeur d'un
immeuble exproprié, est nécessaire en raison de la
réorganisation administrative de la ville de Montréal.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qui y a des
interventions? Est-ce que l'article 53 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 54.
Rôle de répartition
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification apportée
par l'article 54 a pour effet d'enlever l'obligation d'indiquer, en marge du
rôle primitif, toute modification faite au rôle de
répartition des taxes afin, notamment, de tenir compte des
différents supports informatiques utilisés
généralement dans ce domaine.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'article 54 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Préaident (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 55 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 55, M. le
Président. La modification fait en sorte que ce n'est plus le directeur
du service désigné par le comité exécutif qui signe
le rôle de répartition des taxes, mais le directeur du service
compétent ou le fonctionnaire qu'il désigne à cette
fin.
M. Dufour: Je regarde le libellé parce que vous ne le
lisez pas et je suis obligé de faire la lecture du libellé pour
voir ce que vous avez introduit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous le lire. L'article 55
est remplacé par le suivant: "L'article 1048 de cette charte,
modifié par l'article 159 du chapitre 77 des Lois de 1977, par l'article
59 du chapitre 22 des Lois de 1979 et par l'article 33 du chapitre 41 des Lois
de 1980, est de nouveau modifié par le remplacement, au premier et au
quatrième alinéas, de l'expression "Le directeur du service
désigné par le comité exécutif" par l'expression
"Le directeur du service compétent ou le fonctionnaire qu'il
désigne à cette fin". C'est le papillon. C'est l'amendement
à l'article.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement
étant adopté, est-ce que l'article 55, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 56.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, vise à conserver l'existence des
sociétés paramunicipales créées en vertu de
l'article 964c, lequel est remplacé par l'article 51 de l'actuel projet
de loi. Cette disposition en est une de concordance avec l'article 51 que nous
venons d'adopter.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Alors, est-ce que l'article 56 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 57.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 57 vise à
prolonger de deux années un pouvoir particulier d'acquisition
d'immeubles pour favoriser le reaménagement urbain accordé en
1986 et qui devait se terminer le 1er janvier 1989.
M. Dufour: Est-ce que cela a des relations avec les rôles
d'évaluation triennaux?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Le pouvoir d'acquisition
d'immeubles.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 57 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 58.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit, M. le Président,
de l'abrogation d'un article qui établissait des règles
particulières d'urbanisme pour trois secteurs de la ville dans le cadre
de l'élaboration du plan d'urbanisme. Cet article d'une très
grande portée et qui devait cesser de s'appliquer le 1er janvier 1989
est, dans les faits, remplacé par l'article 59.
M. Dufour: Mais il faut commencer par l'abroger avant
d'introduire l'article 59.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 58 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 59.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article, dont l'application est limitée territorialement et dans le
temps - il cesse de s'appliquer le 31 décembre 1990 - vise à
permettre à la ville d'approuver, sans tenir compte des exigences de
superficie prévues à l'article 612a de la charte, les projets de
construction ou d'occupation particuliers.
M. Dufour: Ce qu'on vient d'abolir serait
complété...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... par cela.
M. Dufour: Et c'est un autre territoire qu'on nous
présente ou est-ce le même? Nous n'avons pas de plan.
M. Doré: C'est le territoire qui est restreint
légèrement par rapport à ce qui était à
l'ancien article 15 qu'on vient d'abroger, mais qui maintient la mesure
intérimaire pendant l'élaboration du plan d'urbanisme pour
l'arrondissement centre de Montréal, jusqu'à l'adoption des
règles de zonage, d'architecture et de design qui découleront de
la version définitive. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a utilisé la
mesure connue qui s'appelle le "down zoning", on a ramené tous les
immeubles du centre-ville à quatre étages et on procède
par plans d'ensemble pour les fins de construction. C'est pour cela qu'on dit:
"Les exigences de superficie prévues à l'article 612a. " Les
plans d'ensemble n'étaient possibles que pour des superficies d'au moins
8000 mètres carrés pour un projet industriel, de 4000
mètres carrés pour des projets de type commercial, mixte ou
d'habitation et de 2000 mètres carrés pour des projets
d'habitation. La mesure intérimaire prévue à l'article 59
vise à pouvoir procéder par plans d'ensemble pour des plans
couvrant des superficies beaucoup plus petites jusqu'à ce que les
règles soient adoptées; auquel cas, ce sera justement
complété normalement au mois de... La version définitive
du plan d'urbanisme sera adoptée à l'automne 1989 et les
règles conséquentes seront adoptées dans le cours de
l'année 1990 pour en arriver, vers la fin de l'année 1990,
à supprimer cet article pour revenir à des règles plus
normales.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 59 étant
adopté, j'appelle l'article 60 et nous avons un papillon.
350e anniversaire de la fondation de
Montréal
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le
papillon à l'article 60 se lit comme suit: L'article 60 est
remplacé par le suivant: "60. 1. La ville peut, pour la
commémoration du 350e anniversaire de la fondation de Montréal,
autoriser, organiser ou coordonner diverses activités,
déléguer tout ou partie de ces tâches à une
corporation sans but lucratif et, à cette fin, subventionner cette
corporation. "L'article 964f s'applique à cette corporation. "2.
L'article 10 de cette charte s'applique également aux expressions
"fournisseur officiel" ou "commanditaire officiel" ou à des mots ou
expressions analogues employés avec les expressions "Vivre
Montréal 1992", "Montréal 1992", "350e anniversaire de
Montréal", "350e anniversaire de la fondation de Montréal",
"Montréal, les fêtes de 1992", "Les fêtes du 350e
anniversaire de Montréal" ou avec des expressions analogues lorsque
l'emploi de ces expressions en relation avec une activité est de nature
à inciter le public à croire que la personne qui exerce cette
activité est un fournisseur officiel ou un commanditaire officiel des
fêtes organisées en commémoration du 350e anniversaire de
Montréal, alors que ce n'est pas le cas. "Il en est de même de
l'adjectif "officiel"' employé avec les expressions "Vivre
Montréal 1992", "Montréal 1992", "350e anniversaire de
Montréal", "350e anniversaire de la fondation de Montréal",
"Montréal, les fêtes de 1992", "Les fêtes du 350e
anniversaire de Montréal" ou avec des expressions analogues lorsque
l'emploi combiné de cet adjectif et d'une telle expression en relation
avec un bien ou un service est de nature à inciter le public à
croire que ce bien ou ce service bénéficie de l'approbation de la
ville ou de la corporation visée au paragraphe 1, alors que ce n'est pas
le cas. "3. L'enregistrement fait en vertu de la Loi sur les
déclarations des compagnies, d'une déclaration dans laquelle une
personne ou une société prend, sans en avoir l'autorisation
expresse et écrite du comité exécutif, un nom, un titre ou
une raison sociale comportant l'une des expressions suivantes: "Vivre
Montréal 1992", "Montréal 1992", "350e anniversaire de
Montréal", "350e anniversaire de la fondation de Montréal",
"Montréal, les fêtes de 1992", "Les fêtes du 350e
anniversaire de Montréal" ou une expression analogue peut être
annulé conformément à l'article 15 de cette loi si
l'utilisation de ce nom, titre ou raison sociale est de nature à inciter
le public à croire faussement que cette personne ou
société a des responsabilités importantes dans
l'organisation de ces fêtes ou en est un fournisseur ou un commanditaire
officiel. "4. Le présent article a effet depuis le 1er septembre 1988.
"
Je pense qu'à la suite de la lecture de cet article on ne pourra
pas oublier qu'en 1992 ce sera le 350e anniversaire de Montréal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: II y a un certains nombre d'expressions et j'imagine
que c'est pour couvrir le plus largement possible les noms et les mots qui
pourraient être associés pour en profiter. Mais c'est écrit
"Vivre Montréal 1992". Je serais un commanditaire et j'emploierais "Vive
Montréal 1992". Ne trouvez-vous pas que je pourrais jouer sur la
façon d'utiliser le terme?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais on couvre, au paragraphe
2, les expressions analogues.
M. Dufour: Vous parlez d'analogies.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On couvre les expressions
analogues, à ce moment-là, vous seriez couvert.
M. Dufour: Je trouve que cela se rapproche, mais en tout cas,
espérons que... Il saute aux yeux, celui-là. Parce que quand vous
le dites ou qu'on l'entend lire, on entend vive au lieu de vivre; c'est plus
difficile à prononcer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le leader de l'Opposition dirait
certainement vivre!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopte?
M. Dufour: Si cela satisfait tout le monde, pas de
problème.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 60, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 61. M. le maire Doré.
M. Doré: M. le Président, l'article 61 est
retiré du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 61 étant
maintenant retiré, j'appelle 62 et nous avons un papillon.
Exemption de la taxe de l'eau at de services
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. le Président. Le
papillon dit: L'article 62 est modifié par l'addition de l'alinéa
suivant: "La conclusion d'un bai postérieurement à
l'entrée en vigueur du règlement mentionné au premier
alinéa n'empêche pas le locataire d'obtenir le réajustement
du loyer, à moins que le locateur ne prouve qu'il a été
tenu compte de cette exemption de la taxe de l'eau et de services dans
rétablissement du loyer. "
Cette modification fait en sorte que l'article 62 relatif au pouvoir
d'exemption de la taxe d'eau et de services prévoit les mêmes
dispositions pour les exercices financiers 1990 et 1991 que celles
accordées en 1987 pour les exercices financiers 1988 et 1989.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: En fait, cette exemption, on la traîne dans le
décor depuis plusieurs années, depuis au moins trois ans, je ne
voudrais pas exagérer. Là, on met encore des années; c'est
parce que vous avez l'intention, un de ces jours, que cela disparaisse. Je
pense que votre volonté c'est d'essayer de trouver... Je rapproche cela
un peu de la tarification. Il y a une forme de tarification à travers
ça. On vient d'adopter la loi 90 qui parle de tarification, qui
introduit des éléments nouveaux et, je pense, assez
spéciaux. Je pense aussi que le maire de la ville de Montréal a
travaillé peut-être pas à la table
Québec-municipalités, mais au comité technique, par
plusieurs fonctionnaires ou autrement. Je suis convaincu, en tout cas, que sa
participation à l'Union des municipalités fart qu'il est
sûrement au courant du projet de loi 90 qu'on a adopté.
Est-ce que le fait qu'on met des années amènera la ville
de Montréal, à un moment donné, à trouver une autre
formule pour la question de l'eau? Je me souviens, par exemple, que
l'ex-ministre des Affaires municipales, à ce sujet, était
réticent. Parce qu'en fait il y a une espèce de... Oui, s'il faut
le marquer dans la loi, donc, cela veut dire qu'on accepte qu'il y ait une
espèce d'inéquité qui se fasse. Le mot n'est
peut-être pas bien trouvé, mais on dit que la taxation doit
être neutre, équitable, juste, raisonnable, etc. Cela change les
choses, puisqu'on est obligé de l'introduire dans un projet de loi
privé.
Est-ce que c'est l'intention de la ville de Montréal de trouver
une formule qui ferait qu'on pourrait se passer de ça ou utiliser la
formule directe? Parce qu'il faudra, un jour, qu'on s'arrête quelque part
et qu'on l'introduise pour tout de bon ou qu'on l'enlève pour tout de
bon. Moi, en tout cas, j'ai un peu cette impression-là, Parce que,
chaque fois qu'on touche à la loi, on en parle. Mais ce n'est pas
mauvais, je ne me
plains pas de cela. Mais si c'est une mesure qui devient permanente,
bien, qu'on ait au moins le courage, comme législateurs, de l'introduire
pour de vrai. Si ce n'est pas final et qu'on trouve d'autres formules, je n'ai
aucune espèce d'objection, non plus, mais il faudrait qu'un jour on
puisse voir quelque chose de plus clair.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: M. le Président, je peux répondre
là-dessus, en fait, j'ai un certain nombre d'éléments de
réponse. Premièrement, on a ici l'abolition de la taxe d'eau et,
à l'article qui suivra, d'ailleurs, on aura le maintien de la surtaxe de
0, 10 $ les 100 $ d'évaluation pour les immeubles industriels et
commerciaux de 200 000 $. Ces deux mesures combinées, dont l'une avait
été maintenue, dans le cas de la surtaxe, puisqu'elle existe
depuis les années quatre-vingt, et l'autre, dans le cas de l'abolition
de la taxe d'eau, avait été introduite en 1986, applicable au
budget de 1987, ont eu pour effet de stopper un transfert fiscal de plus en
plus évident qui se produisait entre les divers secteurs ou
catégories d'immeubles sur notre territoire. (21 h 15)
Ce qu'on demande au ministre à travers ces modifications,
à partir du moment où on introduit un rôle triennal
étalé pour les trois prochaines années et qu'il est
prévu dans la loi 90 une mesure qui nous permet de faire une transition
entre le plafonnement de l'année dernière et ce rôle
triennal étalé, c'est le maintien des deux dispositions dans la
charte pour les années 1989, 1990 et 1991, donc pour les trois
prochaines années et, parallèlement, de faire deux choses.
Premièrement, bien sûr, il y a un pouvoir de tarification; on va
l'examiner et, conséquemment, on peut, à travers cela, voir dans
quelle mesure il est possible, souhaitable ou non de faire une tarification
différente de celle qui existait relativement à l'eau.
Deuxièmement - et là-dessus je pense que le ministère et
le ministre seront d'accord - on pense qu'il serait souhaitable qu'on examine
aussi de façon plus globale le problème particulier de la
fiscalité de la ville de Montréal, ville centrale, ville ayant
une base fiscale très différente d'autres villes au Québec
et qui comporte des
Conséquemment, au ternie de ces études, on pourrait
arriver à diverses conclusions. On peut arriver à la conclusion
que la taxe d'eau, enfin telle qu'elle existait, est aparticularités.
bolie de façon permanente et là, cela réglerait votre
problème de revenir tous les deux ans; qu'elle peut être
remplacée par une autre forme de tarification, si on trouve un moyen
efficace et équitable de le faire ou trouver d'autres mesures
d'accommodement qui permettraient peut-être de réintroduire la
taxe d'eau sous une forme différente. En fait, les options qui s'offrent
à nous sont multiples. Il n'y a pas de choix de fait. On n'a pas
vraiment amorcé le travail là-dessus.
Mais, pour le moment et au moins pour les trois prochaines
années, on souhaitait le maintien de la disposition sur la taxe d'eau et
de celle sur la surtaxe de façon à stabiliser le plus possible la
situation fiscale de Montréal, effet que la combinaison des deux mesures
a eu jusqu'à maintenant en particulier en ce qui concerne la question du
transfert du fardeau fiscal entre les catégories d'immeubles, en fait du
secteur industriel et commercial, à l'époque, vers le secteur
résidentiel. Cette année, il faut dire que le secteur Industriel
a crû plus rapidement que la moyenne à cause de la hausse de
valeur des terrains industriels. La répartition sur trois ans aura aussi
un effet de ralentissement.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: La taxe d'eau dont les contribuables profitent
actuellement s'adresse surtout à des locataires...
M. Doré: Elle s'adresse à tout...
M. Dufour:... et après à des
propriétaires.
M. Doré:... le secteur résidentiel. À
Montréal, cela veut dire 25 % de propriétaires et 75 % de
locataires.
M. Dufour: Qu'est-ce que cela veut dire comme montant?
M. Doré: C'était 25 000 000 $ de revenu pour la
ville. C'était 60 $ par unité d'imposition, par logement, quelle
que soit la taille du logement. C'était 25 000 000 $ de revenu pour la
ville, mais, pour l'administration de cette taxe, il en coûtait 4000000
à 4500000$ qu'on a épargnés sur deux ans en ne la
percevant pas.
M. Dufour: Je posais cette question parce que je pensais que les
taxes sur le Village olympique auraient pu en remplacer une partie.
M. Doré: Non, c'est 1 000 000 $, le Village olympique.
M. Dufour: J'essayais de me casser la tête pour vous aider.
Ha, ha, ha!
M. Doré: Le paiement à 100 % des taxes par le
gouvernement va remplacer largement...
M. Dufour: Par exemple, je vous passe un papier que...
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Je trouve que vous ouvrez une belle porte qu'on a
déjà ouverte. Je sais que
j'étais dans la même foulée que vos collègues
et vous-même concernant cette particularité. D'ailleurs, on a eu
des échanges, non fructueux, mais très intéressants, avec
le ministre des Affaires municipales qui a admis que le Québec
était effectivement un mauvais contribuable. Il l'a admis, je le lui al
fait admettre. Et il a dit qu'il fallait travailler à une
amélioration, alors, il s'y est engagé. Je pense que vous allez
peut-être avoir de bonnes nouvelles d'ici le printemps. On ne sait
jamais, au printemps, c'est l'éclosion, les élections, il peut y
avoir toutes sortes de choses. En tout cas, je ne vous promets rien en son nom,
mais je vous dis...
Dm voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour:... qu'il s'est compromis. Il s'est compromis
fortement. Je souhaite bien que le gouvernement devienne un bon contribuable.
Ensuite, 1 pourra aller faire des démarches avec Ottawa. Et
après, 1 devrait régler l'article 965. 1, le secteur industriel.
Après cela, plus de problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux rassurer le
député de Jonquière en lui disant que nos discussions sur
ce sujet, bien que n'ayant pas encore produit les fruits escomptés,
progressent dans la bonne direction et qu'il y a à peu près trois
semaines le Conseil des ministres a mis sur pied un comité
interministériel, formé du ministère des Affaires
municipales naturellement, du ministère des Finances, du
ministère de l'Éducation, du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science, ainsi que du ministère de la
Santé et des Services sociaux, dans le but d'en arriver à ce que
le gouvernement du Québec devienne un contribuable aussi
discipliné que le sont les citoyens ordinaires.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: Tout ce que j'ajouterais, M. le Président,
c'est qu'il est vrai que les deux gouvernements qui se sont
succédé depuis la réforme n'ont pas été
à la limite de l'engagement qu'ils avaient pris au moment de la
réforme, mais, à votre décharge, on doit dire que
Québec est un meilleur contribuable que le fédéral.
M. Dufour: Mais pour...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... dire et remettre les choses dans leur juste
perspective...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour:... pour celui qui a suM cette réforme depuis le
début, disons-nous clairement qu'en 1980, 1982 et 1983 il y a eu des
circonstances atténuantes, sinon spéciales. Je comprends que vous
n'êtes pas nécessairement très vieux; vous ne devez pas
souffrir de maladies de la mémoire aussi rapidement que ça,
à votre âge. La crise économique, c'était mondial,
ce n'était pas local. Les deux ou trois ans... Mais je pense aussi
qu'après huit ou neuf ans, le fruit est peut-être un peu plus
mûr. Vous pouvez penser que vous cueillez de temps en temps les fruits
des autres. J'écoutais votre premier ministre avant-hier matin -
ça, c'est une petite digression - qui disait: C'est vous autres qui avez
taxé pour des milliards. Mais je ne l'ai pas vu remettre des milliards
aux contribuables. Si c'est vrai que ce n'était pas correct qu'on l'ait
fait, il aurait dû se dépêcher d'aller reporter l'argent aux
gens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous...
M. Dufour: Mais il ne l'a pas fait. Voilà!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, je suis sûr et certain que, si mon collègue,
le député de Lévis...
M. Dufour: Mais c'est une bonne ouverture.
Le Président (M. Saint-Roch):.. était ici. il me
reprocherait d'être trop généreux et nous devrions, en tant
que membres de la commission, observer le règlement d'une façon
plus stricte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
très rapidement, est-ce que je peux résumer en disant que vous
suggérez au comité Interministériel de prévoir
qu'en cas de crise le gouvernement ne paie plus ses taxes aux
municipalités?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Cela peut être bon pour la galerie, mais
seulement je pense qu'on va revenir à des choses vraiment... C'est vous
autres qui êtes au pouvoir. Alors, il faut que vous livriez la
marchandise. Et on a payé nos taxes même dans ce
temps-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, sur ce, je crois qu'il serait préférable de
revenir à l'amendement à l'article 62. Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Dufour: Oui, ça va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 62 étant adopté, est-ce que l'article 62, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 63.
Surtaxe sur les immeubles de 200 000 $ et plus
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, prolonge, pour les exercices financiers 1990 et 1991, le
régime particulier d'imposition d'une surtaxe sur les immeubles
imposables excédant une certaine valeur, régime qui a cours
depuis 1983. En vertu de la présente demande de la ville, le taux
demeure à 0, 10 $ par 100 $ d'évaluation sur les immeubles
imposables d'une valeur supérieure à 200 000 $, soit la
même situation que celle qui prévalait pour les exercices
financiers 1987, 1988 et 1989.
M. Dufour: Et cette mesure dure...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... depuis quelle année? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): 1983.
M. Dufour: Et cela a toujours été 200 000 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Depuis 1987, on m'assure que
c'est 0, 10 $ et 200 000 $. Maintenant, avant 1987 - et là, je vois que
vous faites référence à certains ajustements que nous
avons faits dans une autre loi que nous avons étudiée - cela
devait être inférieur à 200 000 $.
M. Dufour: Je voulais juste vous faire prendre conscience que, si
vos collègues perdent la mémoire, j'en ai encore une bonne. Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: C'était 0, 10 $ et 100 000 $. Avant
ça, c'était 0, 15 $ et 100 000 $. Avant ça, c'était
0, 20 $ et 100 000 $ et elle a déjà été à 0,
25 $. La taxe a donc diminué. Elle est partie de 0, 30 $ pour passer
à 0, 25 $ jusqu'à 0, 10 $ et l'évaluation est
passée de 100 000 $ à 200 000 $.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 63?
M. Dufour: Et cette surtaxe-là, si j'ai compris
correctement tout à l'heure, pour être bien sûr, vous
envisagez aussi que, dans le temps, elle pourrait disparaître si,
surtout, vous aviez une amélioration dans les taxes sur la valeur
locative. Cela pourrait être pensable.
M. Doré: Si les études qu'on fera au cours des deux
prochaines années confirment une tendance qui semble se dessiner d'une
stabilisation dans les assiettes et dans la répartition du fardeau entre
les différents contribuables.
M. Dufour: Je voulais m'assurer que vous aviez bien compris quand
je vous ai dit que les taxes sur la valeur locative, ça pourrait
être un bel élément à aller voir. C'est
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 63 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 64 et nous avons un papillon.
Article de concordance avec la loi 90
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
64 du projet de loi 255 est remplacé par le suivant: "64. Ne peuvent
être annulés parce qu'ils ont été adoptés
avant l'entrée en vigueur de la Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les finances des municipalités et des
organismes intermunicipaux (1988, chapitre, indiquer ici le numéro du
chapitre du projet de loi 90 dans le recueil des Lois de 1988): "1° la
résolution du conseil portant le numéro 88-05371 et
prévoyant l'étalement de la variation des valeurs imposables et
de certaines valeurs non imposables découlant de l'entrée en
vigueur du rôle triennal; "2° deuxièmement, le
règlement portant le no 7982 et prévoyant un
dégrèvement sélectif de taxes foncières; "3°
toute disposition du règlement sur l'imposition des taxes
foncières qui prévoit une pénalité ajoutée
au montant des taxes qui demeure impayé à l'expiration du
délai fixé dans la demande de paiement. "
Vous aurez compris qu'N s'agit d'un article de concordance avec la loi
90.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Si la loi 90 avait été bloquée,
qu'elle n'avait pas été acceptée, qu'est-ce qui serait
arrivé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y aurait pas eu cet article
de concordance.
M. Doré: II n'y aurait pas eu de budget, non plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doré: On aurait recommencé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cela nous ramène peut-être, avant
d'accepter le règlement, à la case 0 ou à la case
départ. Je vous le dis honnêtement; La ratification d'articles
rétroactifs, je n'aime pas ça plus qu'il ne faut. En tout
cas, je vais faire le message au ministre, parce que c'est lui qui est
responsable, comme au gouvernement: autant que possible, quand on a des lois
qui ont des actions directes sur un budget en cours, on n'a pas le droit de
laisser les municipalités dans l'inconnu. Cela nous amène des
problèmes comme on en a présentement. Je pense que ce n'est pas
bon pour un législateur, règle générale, d'agir
rétroactivement. Il doit le faire le moins possible en tout cas. Je
pense que ce message-là, on devrait le comprendre comme
législateurs: s'il y a des lois qui sont pour affecter des budgets
futurs, il faut les adopter suffisamment à l'avance pour qu'on n'ait pas
besoin de légiférer de cette façon-là. D'abord,
ça met un peu tout le monde sur des épines. J'étais au
courant lorsqu'on a étudié le projet de loi 90 et rappelez-vous
que j'ai voté contre même en première lecture.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais vous vous êtes
ravisé par la suite.
M. Dufour: Oui, mais c'est pour vous dire qu'il y avait des
bonifications à faire, qu'il y avait des choses à changer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je l'ai souligné en
troisième lecture.
M. Dufour: On ne savait pas quel était votre
positionnement par rapport à la loi 90. À première vue, il
y avait des choses que je ne pouvais pas accepter. On l'a étudiée
ensemble et on en est arrivé à un cheminement qui a
été intéressant. Mais disons-nous qu'on joue
peut-être avec les nerfs de pas mal de monde. La ville de
Montréal, qui est une ville importante, ne fait pas un budget en deux
jours. Cela prend du temps. La loi 90 - je l'ai dit et je peux le
répéter ici ce soir - d'après moi, c'est une des lois les
plus Importantes sur la fiscalité après la loi-cadre qu'on a
adoptée en 1980. Donc, c'est une loi extrêmement Importante qui
apporte des changements majeurs. Ce n'est pas une loi mineure.
Le discours que je n'ai pas fait de l'autre côté, j'aurais
presque envie de le faire ici en vous disant presque, qu'effectivement la
tarification, qui est un élément important, il y a des inconnues
dans ça et je suis convaincu que tous les gens qui sont ici autour de la
table ne peuvent pas nécessairement voir les effets que ça va
avoir. L'évaluation triennale qu'on dépose pour l'avenir avec des
mesures d'étalement, etc., ça aura aussi des Impacts. On peut
essayer de les prévoir, mais je serais surpris qu'on puisse
prévoir tous les effets de ces mesures. On aurait pu, en discutant,
arriver à des accrochages ou à des changements majeurs qu'on
aurait pu découvrir lors de l'étude parce qu'on a appris les uns
et les autres par rapport à l'étude qui y avait des choses
à changer. Alors, on aurait pu arriver à la conclusion que
ça n'avait pas de bon sens quelque part, pour une raison ou une
autre.
On peut toujours l'excuser; je l'ai dit, c'est un jeune ministre des
Affaires municipales. Il va prendre son expérience. Il va
peut-être finir par ne pas prendre les travers des autres. Il va
peut-être nous forcer à légiférer plus tôt au
cours de ta session. Au lieu d'être un mois et demi à ne rien
faire ou à peu près, il pourrait peut-être nous amener ses
projets de loi pour qu'on puisse les travailler, les améliorer, les
bonifier et rendre le monde plus heureux. (21 h 30)
De ce côté-là, je le dis, je vais accepter les
amendements qui sont proposés. On n'a pas grand choix. Je ne pense pas
que le Parlement devrait être ou devrait se mettre lui-même
à la merci - c'est ça, notre problème - quand il s'agit de
faire des lois, de légiférer, je ne dirais pas de notre incurie,
mais peut-être de notre manque de rapidité, de notre manque de
planification. C'est dans ce sens-là que je dis carrément: Je
regrette beaucoup, je vais le faire, sauf que je trouve qu'on aurait pu faire
autrement. Du point de vue du respect des Institutions aussi, ce n'est pas
comme ça qu'on doit le faire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je partage votre point de vue, M.
le député de Jonquière. J'ajouterai que les lois qui
touchent à la fiscalité municipale devraient idéalement
être adoptées à la session du printemps plutôt
qu'à la session de l'automne de façon à permettre au monde
municipal d'avoir le temps de s'ajuster auxdites lois.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement proposé
à l'article 64 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 64 tel,
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le nouvel article 64. 1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le projet
de loi 255 est modifié par l'Insertion, après l'article 64, du
suivant: '64. 1. L'article 57 du chapitre III des Lois de 1967 est
abrogé'
II s'agit d'une abrogation de concordance avec l'article 31.
M. Dufour: Attendez un peu. Je vais essayer de mettre la main
là-dessus. C'est 64. 1?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est 64. 1. Il s'agit d'un
papillon.
M. Dufour: C'est parce que je ne l'avais pas ou si je l'ai il
était... D'accord, je l'avais. Merci. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 64. 1 étant
maintenant adopté, j'appelle le nouvel article 64. 2.
Traitement des élus municipaux
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le nouvel article 64. 2, M. le
Président. Le projet de loi 255 est modifié par l'insertion,
après l'article 64. 1, du suivant: "64. 2. Un règlement
adopté par le conseil avant le 31 mars 1989, en vertu de l'article 2 de
la Loi sur le traitement des élus municipaux, peut rétroagir au
1er janvier 1988. "
Cette disposition a pour effet de permettre à la ville de
terminer la consultation qu'elle a menée sur la question de la
rémunération de ses élus et de pouvoir adopter au cours de
l'année 1989 un règlement pouvant rétroagir au 1er janvier
1988 alors que les règles prévues au cinquième
alinéa de l'article 2 de la loi citée à cet article
limiteraient la rétroactivité de ce règlement au 1er
janvier 1989.
M. Dufour: Là-dessus, juste pour les fins du Journal
des débats...
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... j'ai eu l'occasion d'échanger quelques
propos avec le maire de Montréal, mais pas suffisamment. Je pense que
j'aimerais l'entendre jaser sur cet article même s'il est tard. Je trouve
qu'ils ont fait un travail important. Il est peut-être bon aussi de bien
saisir pourquoi on a cet article qu'on va accepter définitivement, c'est
clair.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Doré.
M. Doré: M. le Président, à la suite de
l'adoption par l'Assemblée nationale de la Loi sur le traitement des
élus municipaux, le comité exécutif de la ville de
Montréal a confié un mandat bénévole - je tiens
à insister sur le mot bénévole - à trois personnes
qui ont accepté ce mandat. Une de ces personnes est Serge Saucier, le
chef de la direction et président de Raymond, Chabot, Martin,
Paré; une autre est Mme Hélène Wavroch, qui est
vice-présidente de l'Institut de la rémunération et le
troisième était M. Jean-Guy Frenette, conseiller
économique de la FTQ. On leur a confié le mandat d'examiner la
situation, de faire une étude comparative et de nous faire une
proposition sur ce que devrait être une réglementation sur la
rémunération des élus à Montréal.
Malheureusement, le travail ambitieux qu'on leur a demandé de
faire, bénévolement encore une fois, a été beaucoup
plus long que prévu non seulement du point de vue de l'enquête,
mais concernant la compréhension de la loi, de son application parce
qu'elle est assez complexe et de ses impacts. Conséquemment, on aura en
main, à toutes fins utiles, la version définitive de ce rapport
au tout début de janvier. D'ailleurs, dès qu'elle sera rendue
publique, dès que le groupe de travail va rendre publiques ses
recommandations - parce que je pense qu'il s'agit d'un travail, enfin, ce que
j'en ai eu jusqu'à maintenant, qui me semble assez remarquable du point
de vue de la rigueur - on en enverra une copie à la fois au ministre et
au critique de l'Opposition.
Donc, cela nous empêchait d'adopter une réglementation qui
était conséquente, je dirais, à cette étude pour
l'année 1988. Beaucoup d'élus chez nous sont sous-payés.
Je pense, en particulier, à des collègues du comité
exécutif qui n'ont jamais été réajustés
depuis notre élection et qui sont à temps plein. On trouvait un
peu Injuste que, finalement, la rigueur qu'on s'est Imposée dans la
démarche, y compris le recours à des bénévoles de
l'extérieur, nous empêche de terminer l'opération pour le
31 décembre. Notre objectif serait de la terminer au tout début
de 1989 en respectant aussi la prescription de 21 jours francs d'affichage
public du projet de règlement avant qu'il ne soit discuté et
ainsi de suite.
Ce qu'on demande simplement, c'est ceci. La loi prévoyait
déjà qu'un projet de règlement qui a été
adopté dans l'année 1988 pouvait rétroagir au 1er janvier.
Comme il sera adopté dans les deux premiers mois, idéalement fin
février 1989, on demande simplement de nous donner la possibilité
de bénéficier des avantages de l'article 2 comme si on l'avait
adopté au mois de décembre, à toutes fins utiles, et de ne
pas pénaliser les élus de Montréal à cause de la
rigueur de la démarche qu'on s'est imposée.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire. Y a-t-il
d'autres interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 64. 2 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 65.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
de l'article qui fixe l'entrée en vigueur de la loi qui, en
l'espèce, est fixée à la date de la sanction de ladite
loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que
l'article 65 est adopté?
M. Dufour: II y a une chance que tu l'aies demain.
Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Probablement.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi 255, Loi modifiant la charte de la
ville de Montréal, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'aurais
besoin, à ce moment-ci, M. le ministre, d'une motion de
renumérotation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais motion pour que nous
renumérotions le projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 255, Loi modifiant la charte de la ville
de Montréal, tel qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Pour de brèves
remarques de conclusion, Mme la députée de Dorion.
Conclusions
Mme Trépanier: Très brèves, M. le
Président, pour ne pas ajouter au supplice des intervenants qui suivent.
Je veux vous remercier, ainsi que votre équipe d'être ici
aujourd'hui. Je pense que vous retournez dans "notre* ville avec la
majorité des amendements souhaités adoptés. Un dernier
petit mot pour vous dire bon retour, vous souhaiter de joyeuses fêtes et
peut-être vous donner rendez-vous pour le mois de juin prochain, si notre
premier ministre ne nous convie pas à un autre exercice qui consiste en
du porte-à-porte. J'ai dit "si".
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, Mme la
députée de Dorion. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je pense aussi que cet exercice, qu'on fait tous
les six mois, semble nous permettre de voir à la santé de la
région de Montréal, de la ville, de son maire et de ses
fonctionnaires ou de ses cadres, et que cela fonctionne d'une façon
assez intéressante, à notre point de vue. Je constate aussi que
la session est pratiquement celle de Montréal au point de vue municipal.
Je regarde ta loi 90 et la ville de Montréal est certainement un des
grands instigateurs de cette réforme. À ce que je sache, ce sont
les premiers qui ont poussé très fortement, bien sûr parce
qu'ils avaient des problèmes particuliers, mais, j'espère que la
loi qu'on a adoptée va donner effectivement de bons
résultats.
Il y a aussi la loi sur la réforme de l'organisation
policière, qui était attendue des gens de Montréal. Le
ministre de la Sécurité publique, M. Marx, a fait un excellent
travail, en ce sens qu'il a accepté de dialoguer avec l'Opposition et
qu'il a aussi accepté beaucoup de remarques qu'on lui a faites. Je pense
qu'on lui doit au moins cet hommage, de l'avoir fait correctement. Souhaitons
que cette loi, qui aurait pu être meilleure, mais qui a été
adoptée, va aussi rendre les services pour lesquels on l'a
adoptée. C'est une deuxième élément important.
Quant à la fiscalité municipale, vous aurez compris, M. le
maire, que les portes sont ouvertes. On a essayé de les ouvrir, mais
c'était évident que, si l'Opposition n'a pas l'appui des gens...
Je dis souvent que l'Opposition est le haut-parleur des gens qui sont ailleurs
qu'au Parlement et les haut-parleurs ne peuvent pas faire plus de bruit que les
gens pour qui on parle. Dans le fond, on émet ce qu'on entend et. si le
monde municipal, bien sûr, veut que les lois s'améliorent, il faut
qu'il force et travaille très fortement et aide l'Opposition à
améliorer le gouvernement. Parce qu'un gouvernement, lorsqu'il prend le
pouvoir, est toujours parfait, mais le pouvoir empêche parfois d'entendre
les bruits qui sont autour. On est là pour être ses oreilles et sa
conscience. Mais si vous sensibilisez mieux tes élus du Québec
à vos besoins et à vos problèmes, il y a des chances qu'on
le fasse. Cela pourrait même donner suffisamment de courage au
gouvernement pour aller frapper à Ottawa pour dire: Soyez donc aussi de
bons contribuables. Peut-être qu'on pourrait trouver des méthodes
pour renforcer ou améliorer l'infrastructure des municipalités,
pourquoi pas? Il n'y a rien de trop beau. Je pense qu'on est à la
période ta plus agréable. Je pense, en disant cela, que j'ai
à peu près fait le tour. Je pourrais parler du Village olympique,
etc., mais on n'étirera pas le temps. Je voulais simplement vous dire
qu'il y a des perspectives qui sont ouvertes. Souhaitons qu'elles aient des
résultats et que le printemps apporte des récoltes, je n'ai
aucune objection.
J'espère que le ministre a bien pris note du message que je lui
al donné concernant l'adoption d'articles rétroactifs sur des
décisions. Et aussi, pour la meilleure santé des
municipalités, il serait plus agréable que les lois soient
adoptées plus tôt, pour qu'elles puissent savoir à quoi
s'attendre d'une année à l'autre.
M. le maire, je veux encore vous dire tout le plaisir qu'on a de vous
rencontrer à une période peut-être trop agitée,
parce que la fin de
session, c'est toujours la même chose. En tout cas, ça nous
permet de constater, encore une fois, que Montréal est une ville
extrêmement importante au Québec, vous l'avez dit. C'est encore le
bastion de la langue française au Québec. Je souhaite que vous
soyez en meilleure santé possible et que ça soit aussi un exemple
au Québec pour faire marcher les choses. De ce
côté-là je vous fais confiance. J'espèra que vous et
votre équipe allez passer de joyeuses fêtes avec tous vos
concitoyens.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, je
voudrais remercier Mme la députée de Dorion pour avoir
parrainé ou "marraine" le projet de loi et pour l'assistance qu'elle m'a
apportée tout au long de son cheminement. J'aimerais remercier les
membres de la commission parlementaire, ains que l'Opposition officielle. Pour
reprendre rapidement un des propos du député de Jonquière,
c'est vrai que nos tâches administratives font en sorte que, quelquefois,
on s'isole un peu dans nos bureaux. Mais j'ai l'avantage de pouvoir compter,
comme vous avez pu le constater, sur un critique qui, comme il l'a dit,
continue de transmettre les voeux de la population. C'est d'autant plus
important dans mon cas et je suis d'autant plus gâté que je peux
compter sur celui qui, il y a deux ans, s'est vu décerner le prix
d'excellence de l'opération grandes oreilles de l'Opposition officielle,
si ma mémoire est fidèle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Et ce n'est pas péjoratif!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, les messages doivent me
parvenir de façon très claire, très nette. M. le maire,
à votre équipe et à vous, mes meilleurs voeux pour la
saison des fêtes et pour l'année qui débute. Et, à
travers vous, je veux également transmettre mes meilleurs voeux à
la population que vous représentez.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
maire Doré.
M. Doré: M. le Président, je voudrais, moi aussi,
très rapidement, d'abord remercier Mme la députée de
Dorion pour avoir, encore une fois, aimablement prêté son concours
à la présentation de ce projet de loi. Je remercie aussi M. le
ministre et ses collaborateurs pour l'attention, je dirais, diligente et
soutenue qu'ils ont apportée à l'étude de ce projet de loi
préalablement à cette session, M. le ministre en particulier pour
les amendements appropriés qu'il a apportés à deux - en ce
qui me concerne - éléments clés de la présentation
d'aujourd'hui qui me réjouissent grandement. Je remercie aussi M. le
critique de l'Opposition qui a prêté son aimable concours à
cette opération et que j'ai tenté de sensibiliser ce matin. Je
retiens la suggestion de le faire davantage pour l'avenir. Enfin, M. le
Président, je remercie l'ensemble des membres de la commission pour
avoir été présents et avoir fait un effort soutenu. Je
souhaite à chacune et à chacun - à compter de demain dans
votre cas - de pouvoir être capable de se reposer. Cela a
été une longue session, une dure session, je dois dire une
session, quand même, qui, du point de vue municipal - et le critique le
soulignait - est abondante et, quant à moi, de grand cru. Merci.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le maire
Doré. Sur ce, la commission suspend ses travaux pour quelques brefs
instants.
(Suspension de la séance à 21 h 40)
(Reprise à 21 h 47)
L« Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il
vous plaît! J'aimerais faire part aux membres de la commission du
changement à l'horaire suivant qui a été donné
à 22 h 52 à la Chambre et qui se lit comme ceci: La commission de
l'aménagement et des équipements procédera à
l'étude détaillée du projet de loi 109, Loi sur le
régime de retraite des élus municipaux, et ce, dès que
ladite commission aura terminé l'étude détaillée
des projets de loi d'intérêt privé, 255 et 207. Ce sont les
changements à notre horaire. Sur ce, je vais maintenant
reconnaître M. le député de Rousseau.
Rapport de la sous-commission sur l'étude
détaillée du projet de loi 77
M. Thérien: M. le Président, je vous soumets le
rapport de la sous-commission de l'aménagement et des équipements
qui a siégé le 22 décembre 1988 afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 77, Loi
modifiant le Code de la sécurité routière. Le projet de
loi a été adopté avec des amendements.
Le Président (M. Saint-Roch): Je prends donc acte du
dépôt du rapport de la sous-commission de l'aménagement et
des équipements qui a étudié le projet de loi 77. Est-ce
qu'il y a des interventions de la part des membres de la commission?
M. Thérien: Le député de Lévis
était là. Cela a été voté avec des
amendements. On fait rapport, c'est une question de procédure.
M. Dufour: II n'y a pas de divisions?
M. Thérien: II y a eu des divisions sur certains articles,
mais pas sur le projet comme
tel.
M. Dufour: Pas sur le projet de loi comme tel. Est-ce
écrit sur division?
M. Thérien: Non, cela a été adopté
avec des amendements.
M. Dufour: D'accord, c'est adopté avec des amendements,
pas sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, le projet de loi 77, Loi modifiant le Code de la
sécurité routière est-il adopté, tel
qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ce, la commission en
recommandera donc le dépôt à l'Assemblée
nationale.
Projet de loi 207
Je vais maintenant appeler le projet de loi 207, Loi concernant la
Régie intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal. M. le député de Marquette, pour de brèves
remarques préliminaires.
Remarques préliminaires
M. Dauphin: Oui, brièvement, M. le Président, deux
ou trois minutes. Premièrement, Je veux vous présenter nos
invités, la délégation qui représente ladite
régie. À notre extrême gauche, M. Guy Racine,
ingénieur et directeur de la gestion des déchets pour le groupe
SNC; Me Armand Poupart, conseiller juridique de ladite régie; le
président de la régie, M. Sam Elkas, également maire de
Kirkland et vice-président du comité exécutif de la
Communauté urbaine de Montréal et, finalement, M. Michel
Desbiens, Ingénieur et directeur général de ville de
Saint-Laurent, et, en ce qui concerne, ce soir, président du
comité technique de la régie.
Alors, brièvement, c'est avec empressement que j'ai
accepté de parrainer le projet de loi 207, qui est extrêmement
Important pour les municipalités de l'île de Montréal.
D'ailleurs, adhèrent à ladite régie 26 des 28
municipalités de l'île. Nous sommes tous sensibilisés aux
problèmes de l'environnement, notamment en matière de gestion des
déchets domestiques. D'ailleurs, le député de Neiligan a
contribué grandement à la mise au rôle dudit projet de loi
207. Je souligne la présence de son adjoint parlementaire, le
député de Pontiac, qui suit de très près le projet
de loi 207.
J'aimerais, en tout dernier lieu, remercier le ministère de
l'Environnement, le ministère des Affaires municipales, le bureau du
leader, le ministre lui-même, ainsi que son personnel politique, qui nous
ont permis, aujourd'hui en cette fin de session, à la toute fin, en
pleine perturbation parlementaire d'étudier le projet de loi 207. Aussi,
je remercie, évidemment, le député de Jonquière
pour son consentement. M. le Président, je vous remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Marquette. M. le député de
Jonquière, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Dufour: Oui, juste quelques mots pour souhaiter la bienvenue
à ces intervenants; J'en connais quelques-uns depuis quelques
années Je veux souhaiter une bienvenue spéciale à un de
mes bons amis, le maire de la ville de Kirkland, que j'ai eu le plaisir de
côtoyer pendant de nombreuses années comme membre de l'Union des
municipalités, comme vice-président de l'Union des
municipalités, comme président de l'Union des
municipalités. Je le considérais comme un élément
très précieux pour l'Union des municipalités du
Québec et surtout comme quelqu'un de très dévoué
envers sa municipalité. Je voudrais le saluer d'une façon
spéciale. Quant à M. Poupart, j'ai eu aussi l'occasion de le
rencontrer à quelques reprises sur des régies. Je pense qu'il est
devenu spécialiste. Les autres Je les connais moins bien, mais, en tout
cas, je connais au moins le milieu d'où Ils viennent. Ce sont aussi des
gens très intéressés à l'environnement et aussi au
développement de leur milieu. Je comprends que ce n'est pas
nécessairement vrai que l'économique ne peut rejoindre
l'environnemental. Il faut essayer de marier les deux parce qu'on peut penser
que l'environnement, c'est juste un coût, mais il peut y avoir des
bénéfices aussi. Il faut essayer de concilier les deux.
De ce côté-là, sans connaître la loi à
100 %, je serais heureux, bien sûr, qu'on nous fasse un peu son
historique avant de commencer à faire le débat. Je pense que
c'est important de savoir - à qui l'on s'adresse, cela, on le sait -
pourquoi nous sommes ici, et ce que nous allons étudier. Encore une
fois, je voudrais vous dire tout le plaisir que j'ai de vous rencontrer et
j'espère que votre projet de loi rencontrera notre assentiment avec les
explications que vous pourrez nous donner.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, M.
le Président, je souhaiterais, dans un premier temps, indiquer le
rôle de bougie d'allumage qu'a joué le député de
Marquette, le rôle quasi Indispensable du député de
Neiligan, exministre de l'Environnement, qui dans une lettre du 6
décembre dernier insistait sur l'importance capitale de l'adoption du
présent projet de loi du point de vue de l'environnement, le rôle
également de son adjoint parlementaire et de l'Opposition officielle qui
a accepté que cette commis-
sion se saisisse, le 22 décembre, à la veille du 23
décembre, de cet important projet de loi. Je veux également vous
remercier de la patience dont vous avez fait preuve tout au cours de la
journée. Vous avez eu à subir le chaos des fins de session. Nous
nous en excusons et nous osons espérer que le projet de loi, tel
qu'adopté, comblera l'essentiel de vos besoins immédiats parce
que vous nous avez déjà prévenus que vous serez de retour
devant nous à brève échéance de façon que
nous puissions compléter avec un peu plus de temps le travail qui
s'impose pour que la régie puisse fonctionner avec le plus d'harmonie
possible. Sur ce, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. M. le ministre. De
brèves remarques, M. Elkas?
M. Elkas (Sam): M. le Président, M. le ministre, mesdames
et messieurs les députés, j'aimerais, d'abord, remercier le
député de Marquette d'avoir parrainé ce dossier, un
dossier très important. Je dois lui décerner
énormément d'éloges aussi du fait qu'il a appris pas mal
dans la période; il a présumé que ce serait une petite
tâche de peut-être une journée, mais on nous dit que
ça a duré un peu plus longtemps que ça.
On s'excuse d'être venus ici à la dernière minute,
mais vous allez comprendre l'urgence de ce dossier. C'est vrai que le
Québec, surtout l'île de Montréal, fait face à une
vraie crise sur la question de la gestion des déchets. C'est basé
sur le fait que nous avons deux sites d'enfouissement sanitaire sur l'île
de Montréal; d'abord, Miron, qui englobe la grande partie de
Montréal et les environs, et Meloche, qui se trouve dans ma ville, dans
le West Island où on fait pour 250 000 tonnes d'enfouissement par
année. Ce site doit fermer d'ici un an. Le volume de 250 000 tonnes sera
transféré à la carrière de Miron, ce qui fait que
la vie de Miron est raccourcie. On aura complété ce site en
1993.
Alors, cela nous prend d'autres portes de sortie. Nos entrepreneurs qui
font la cueillette nous ont bien avertis qu'ils n'ont pas d'autre endroit.
Évidemment, il y a une grande pression de toutes les
municipalités à l'extérieur de l'île et même
à l'intérieur de l'île, à savoir qu'on ne veut pas
les déchets des autres. Alors, nous sommes en marche pour trouver
d'autres moyens de faire une saine gestion de nos déchets.
C'est pour cela que nous sommes ici devant vous: on cherche des pouvoirs
additionnels. Comme vous le savez, nous avons eu des petits pouvoirs, c'est pas
mal général, lorsqu'on a eu le décret en 1985, mais,
là, on est vraiment dans le "homestretch* et 1989, c'est une
année de décisions pour nous où on va en soumissions et
pour des montants d'argent très importants.
On vous remercie de nous avoir reçus.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Elkas. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Question: Le député de Marquette a dit
qu'il y avait deux municipalités qui n'adhéraient pas à la
régie intermunicipale; est-ce que vous pourriez nous les nommer? Il
serait plus facile de nommer les deux qui n'y sont pas que les 26 qui y
sont.
M. Dauphin: Montréal et Montréal-Nord, les
deux.
M. Dufour: Est-ce que ça fait une enclave quelque part par
rapport à votre corporation?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Elkas.
M. Elkas: La ville de Montréal a décidé
qu'elle-même pouvait gérer ses propres déchets. Vous savez
qu'elle a son propre incinérateur et s'il y a un site d'enfouissement
dans l'est de l'île, un site qui est, d'ailleurs, réservé
pour les cendres de cet incinérateur.
À Montréal-Nord, M. Ryan n'aime pas la formule dont on se
sert pour partager les coûts, mais il nous garantit qu'il se joindra
à nous une fois qu'une décision sera prise; il n'aura pas d'autre
choix que de le faire. Mais vous allez aussi comprendre que, lorsqu'on a
commencé, il n'y avait pas beaucoup de municipalités ni de
maires, même élus, qui étaient vraiment concernés
par les problèmes qu'on avait. Alors, on a commencé avec six
membres et, vu l'importance du problème et les menaces qui venaient de
partout, on s'est assez vite retrouvés avec 26 municipalités.
M. Dufour: Les 26 municipalités regroupent combien de
personnes, à peu près?
M. Elkas: II y a 800 000 de population. M. Dufour: C'est
presque la moitié, 40 %.
M. Elkas: Et 600 000 tonnes de déchets par
année.
M. Dufour: Cela étant dit, je suis prêt à
procéder.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela met maintenant fin aux
remarques préliminaires. J'appelle l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article est retiré, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Elkas, vous retirez
l'article 1?
M. Elkas: C'est bien cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 1 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Également retiré, M.
le Président.
M. Elkas: Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Elkas retire l'article 2.
J'appelle l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré également, M.
le Président.
M. Elkas: Retiré.
M. Dufour Va-t-il. rester quelque chose?
M. Elkas: On va revenir à la charge.
M. Dufour: Le député de Marquette n'a pas fait son
travail comme V faut!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! L'article 3 étant maintenant retiré, j'appelle
l'article 4 et nous avons un papillon. M. le ministre.
Acquisition d'immeubles
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. le Président, le
papillon à l'article 4 se lit comme suit: L'article 4 du projet de loi
207 est remplacé par le suivant: "4. La régie peut, dans la
poursuite de ses buts, acquérir de gré à gré ou par
expropriation des Immeubles à l'extérieur du territoire sur
lequel elle a juridiction et en disposer de la manière prévue au
paragraphe 2. 1° de l'article 468. 32 de la Loi sur les cités et
villes. "
Cette modification a pour effet de retrancher la limite de 200
kilomètres pour les acquisitions d'immeubles hors territoire par la
régie. Elle prévoit aussi le mode de disposition de ces immeubles
lorsque la régie n'en a plus besoin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour L'ensemble de l'article 4 est remplacé par cet
article que vous introduisez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: La façon d'en disposer pour une
municipalité, ça peut être par appels d'offres; c'est ce
que vous nous dites?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De gré à gré.
(22 heures)
M. Dufour: De gré à gré. Non, pour en
disposer? Pour l'acheter, j'ai bien compris. "Et en disposer de la
manière prévue au paragraphe 2. 1° de l'article... ' Comme je
ne l'ai pas par coeur, c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par appels d'offres, soumissions
ou de gré à gré avec avis public.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 4, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): L'artide 5 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 6 étant
maintenant retiré, j'apelle l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 7 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 8 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 9.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 9 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 10.
M. Paradia (Brome-Missisquoi): Retiré. Une voix:
Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez-moi. Cela va.
M. Dufour: Ce qui est dit est dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tous les déchets des
municipalités de la régie appartiennent à la régie,
à l'exception des matières reconnues recyclables, qui demeurent
ta propriété de la municipalité. "
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... de la façon dont c'est écrit, que
chaque municipalité va avoir une cueillette sélective?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Elkas. M. Elkas:
Probablement, oui.
M. Dufour: Probablement, oui. Avec le pouvoir qui est
écrit ici, est-ce que la régie ne sera pas prise avec...
Supposons, par exemple, que la régie, pour une raison ou une autre,
parce que je ne sais pas comment ils vont distribuer leurs prix, combien
ça va coûter... Est-ce qu'il se pourrait que, par
règlement, par entente ou par résolution, les matières
reconnues recyclables soient remises parce que... Le problème que je
vois, c'est que, même si ce sont des rebuts et que c'est recyclable, la
municipalité ne peut pas en disposer comme elle le veut.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Dufour: On a dit qu'il faut qu'elle les vende, qu'elle fasse
quelque chose. Ne pensez-vous pas que cet article pourrait être la cause
d'un problème par rapport à ce que j'explique? Si la
municipalité voulait disposer de ses matières recyclables en
disant à la régie: Occupez-vous donc de tout; vous faites la
ceuillette complète, vous pouvez faire la cueillette sélective
pour recycler; prenez tout ça, vous distribuez et nous payons d'une
autre façon. Je ne suis pas sûr que l'article, tel qu'il est
écrit, correspond à ce que je vous dis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Je pense que ça peut
répondre à la question que vous soulevez dans le sens suivant.
Les matières reconnues recyclables sont la propriété de la
municipalité, mais la municipalité peut en disposer au niveau de
la régie.
M. Dufour: Mais pas de n'importe quelle façon.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ce serait difficilement acceptable que la
municipalité dise: Je vais vous les vendre, je vais vous les donner.
Quelqu'un pourrait dire: Écoutez, M. y a des choses recyclables, on va
vous obliger à procéder par appels d'offres, parce que ce n'est
pas comme ça qu'on dispose des biens d'une municipalité. Il faut
toujours s'entendre que c'est en vertu de la Loi sur les cités et
villes. Je soulève un point qui, d'après moi, pourrait être
la cause d'un problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Poupart.
M. Poupart (Armand): M. le Président, le but principal de
cet article, c'est de permettre à la régie de faire une entente
avec un proposant. La régie a déjà demandé des
propositions et vous verrez un peu plus loin qu'on demande un projet clé
en main pour permettre au proposant de pouvoir signer un contrat avec la
régie parce que la régie doit lui garantir un tonnage de vidanges
fixe par année. Cela va probablement être un contrat de 20 ans.
Actuellement, ce tonnage s'élève à 600 000 tonnes par
année. Pour garantir 600 000 tonnes, il faut que la régie soit
propriétaire des 600 000 tonnes. Là, il y a un imbroglio
juridique. Les déchets, à qui appartiennent-Ils, à quel
moment cela devient-il des déchets et à quel moment cela devient
la propriété de la régie? Par un acte législatif,
pour éviter d'avoir des problèmes avec les proposants, on veut
faire décréter que ces déchets sont la
propriété de la régie. À ce moment, elle pourra
s'engager pour un contrat de 20 ans et garantir un tonnage pendant 20 ans.
C'est la première partie de votre question.
La deuxième partie de votre question concerne les matières
reconnues recyclables. Actuellement, il y a plusieurs municipalités qui
font la cueillette sélective sur l'île de Montréal, et
ça commence dans d'autres municipalités. Ce qui est reconnu
recyclable demeure la propriété de la municipalité, mais
ça n'empêchera quand même pas la municipalité de
passer par la régie pour se débarrasser de ses matières
recyclables et en retirer un certain profit. Cette partie-là, on voulait
la laisser optionnelle aux municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: C'était cela ma question. Je comprends ce que
vous me dites, vos explications, cela va. Ce que je pense, c'est que la
municipalité ne peut pas disposer de ses biens comme elle veut, de
gré à gré. Il y a une régie et elle a pour
fonction, au départ, de disposer des déchets. Comme il y a de la
matière recyclable, c'est une matière qui a un coût, cela
vaut quelque chose. Les municipalités peuvent bien faire des ententes
avec la régie, mais, comme citoyen de la grande région de
Montréal, je pourrais dire: Écoutez, même si vous
êtes une régie, il y a des chances que vous soyez... Je vais dire
à la municipalité: Vous avez des matières recyclables;
pourquoi ne vendez-vous pas cela par soumissions? Donc, la régie peut
s'enlever une certaine source de revenus pour fonctionner.
Remarquez bien que vous pouvez le laisser comme cela. Mon rôle -
je vous l'ai dit depuis le début de la journée et depuis que je
suis député - c'est d'essayer de regarder s'il y a des
problèmes qui pourraient être soulevés et d'es-
sayer de les éviter avant qu'ils arrivent. Je suis convaincu que
la municipalité qui voudrait disposer de ses matières recyclables
à la régie, quel que soit le propriétaire, pourrait exiger
que vous procédiez par soumissions. Supposons qu'il arrive un autre
Intervenant et qu'il enlève une source de revenus à la
régie, forcément, Indirectement, vous allez en payer le
coût. Par rapport à cela, est-ce que la régie ne devrait
pas être protégée? Est-ce qu'elle ne devrait pas avoir un
choix préférentiel? Remarquez bien, je ne suis ni ministre ni
avocat.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Elkas.
M. Elkas: C'est un peu relié au marché. Je ne crois
pas qu'une municipalité aurait avantage à y aller toute seule. Il
me semble qu'ensemble on irait chercher beaucoup plus d'argent si on avait le
marché, et ici on parle de volume.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou une préférence
à la régie.
M. Dufour: Ce que j'essaie de faire, c'est aider.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
Una voix: On comprend bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aurais dû retirer cet
article-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Au point de vue technique, les avocats doivent
comprendre cela, mieux que moi. Je parle à l'avocat. Je ne suis pas
quelqu'un qui va écrire la technique.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): il! y a une balance des
inconvénients. Si vous voulez que vos municipalités
adhèrent à votre régie, vous devez leur conserver une
certaine liberté, une certaine autonomie.
Tout ce que l'article dit, c'est qu'il décrète le droit de
propriété pour qu'il n'y ait pas de zone grise quant au droit de
propriété des déchets. On dit que les déchets des
municipalités "appartiennent à la régie" - cela couvre
l'ensemble des déchets - à l'exception des déchets que la
régie déclare être des matières reconnues
recyclables. Si elle en veut plus à un moment donné elle en
reconnaît moins de recyclables et elle a une petite façon de jouer
un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ce n'est pas la régie qui reconnaît des
matières reconnues recyclables.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
M. Dufour: En fait, je vous dis ce qui pourrait arriver dans cinq
ou six ans, avec mes successeurs et les successeurs du ministre actuel. Vous
viendrez peut-être en commission parlementaire et, au moins, on aura eu
le mérite...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si cela dure cinq ou six ans,
c'est bon.
M. Dufour:... de vous avoir éveillé à ce
problème potentiel qui arrivera quelque part dans le temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Poupart.
M. Poupart: Avec votre permission, M. le Président, je
vois bien votre point. Vous dites qu'il y a une partie des déchets qui
va s'apprécier; ce sera la partie des déchets recyclables. Cette
partie des déchets appartiendra à la municipalité. Pour
s'en défaire, elle est obligée de suivre une des trois
méthodes reconnues au paragraphe 2. 1° de l'article 468. 32 de la
Loi sur les cités et villes. Vous avez absolument raison, cette
partie-là n'a pas été pensée quand on a
rédigé cet article-là. Étant donné qu'on va
revenir au printemps prochain, on pourrait adopter cet article tel quel ce soir
et, quand on reviendra au printemps prochain, on pourra l'améliorer dans
ce sens-là. C'est une suggestion que je fais.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 11. Nous avons un papillon.
Contrat clé en main
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
11 du projet de loi 207 est remplacé par le suivant: "La Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal est autorisée à conclure, avec l'autorisation
préalable du ministre des Affaires municipales et du ministre de
l'Environnement, un contrat du type connu sous le nom de 'contrat clé en
main", dans l'exercice de sa compétence en matière de gestion et
d'élimination des déchets sans être tenue de demander des
soumissions, malgré les articles 573 et 573. 1 de la Loi sur tes
cités et villes. "
Cette modification permet à la régie de conclure le
contrat clé en main dans l'exercice de sa compétence en
matière de gestion et d'élimination des déchets.
L'autorisation du ministre des Affaires municipales et du ministre de
l'Environnement n'est pas requise pour négocier un tel contrat, mais
elle l'est pour la conclusion du contrat.
En outre, cette modification permet à la régie de conclure
le contrat, sans être tenue de demander des soumissions publiques. Sur ce
point, l'article 11 ne fait que rendre applicable la dispense de soumissions,
telle qu'elle existe actuellement dans la Loi sur les cités et villes,
en matière d'assainissement des eaux.
Cette modification correspond également à la demande de la
régie formulée à l'article 13 du présent projet de
loi.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: II y a juste une question que je poserai concernant la
gestion des déchets. Je comprends que le ministre de l'Environnement,
jusqu'à maintenant, était très réticent à
s'impliquer là-dedans, dans le sens qu'il donnait un permis pour
opérer, mais M. ne s'est jamais prononcé sur une grande
ouverture. En tout cas, je sais que, dans ma région, on a un
problème quant au choix d'un site. Ce n'est pas le choix, le choix
serait fait, mais, comme il y a des intervenants qui ne marchent pas, cela
cause un moyen problème. Â la suite de cette demande, est-ce que
le ministre de l'Environnement a dit oui?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous lire le texte de sa
lettre du 6 décembre 1988, au troisième paragraphe. "Comme vous
le savez, l'ouverture de nouveaux lieux d'élimination ainsi que la mise
en place de nouveaux systèmes de traitement de déchets font
l'objet d'un long processus compliqué par l'émotivité du
sujet pour le public. L'adoption de ce projet de loi ce mois-ci permettra
à la régie d'aller de l'avant avec ses projets et ainsi de
respecter un échéancier qui est déjà bien
serré. "Comptant sur votre habituelle collaboration, je vous prie
d'agréer, cher collègue, etc. "
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 11 étant maintenant adopté, est-ce que l'article 11,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 12. Nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le
papillon se lit comme suit: L'article 12 du projet de loi 207 est
remplacé par le suivant: "12. Un contrat clé en main mentionne
les objectifs visés par la régie et, le cas
échéant, les limites de coût et les autres conditions
générales que doit respecter l'ouvrage d'élimination des
déchets ainsi que celles qui doivent s'appliquer à la gestion de
celui-ci. Le contrat confie au cocontractant la responsabilité de
concevoir un ouvrage d'élimination des déchets et la gestion de
celui-ci qui rencontre ces objectifs et respecte ces limites et conditions, de
le construire et de l'exploiter pendant une période fixée au
contrat qui ne peut être inférieure à cinq ans. Le contrat
peut également confier au cocontractant la responsabilité
d'assurer le financement à long terme de l'ouvrage. "
Cette modification en est une de concordance avec le nouvel article 11.
Elle précise l'objet, les conditions et modalités du contrat
clé en main et prévoit, entre autres, une durée minimale
de cinq ans pour un contrat de cette nature et la possibilité de confier
au cocontractant le financement de l'ouvrage.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire que le contrat
confié au cocontractant peut être inférieur à cinq
ans? Supposons, par exemple, que la régie décide de faire un
contrat de 20 ans, comme il n'y a pas de limite de temps, ça pourrait
être 20 ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne peut pas être moins
de cinq ans.
M. Dufour: Cela peut être renouvelable.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, parce que ce sont des
contrats qui requièrent généralement un financement qui
est assez important. Donc, une période de 20 ans n'est pas une
période déraisonnable dans ce type de financement.
M. Dufour: Ce qu'on propose ici, cela devient une nouvelle
façon de procéder pour la régie. De la façon dont
on veut le faire, cela couvre beaucoup de monde. Les deux ministères
vont se prononcer sur le contrat, sur la façon de le faire, sur la
qualité des ouvrages. Est-ce que vous pensez qu'un contrat clé en
main de cinq ans, qui lierait seulement le cocontractant pour cinq ans, c'est
suffisant? Il y a une question d'investissement, le coût de la recherche,
le coût de la mise en marche.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un minimum que l'on Indique.
SI le projet était d'une dimension très réduite, on
pourrait penser que c'est suffisant, mais...
Une voix: Ils ne le sont Jamais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... je pense qu'à la
régie Ils pourraient peut-être s'exprimer là-dessus - Ns
songent à 20 ans.
M. Dufour: C'est ça, Je me tournais vers eux pour savoir
s'ils pensaient que c'était raisonnable, parce que je trouve que cinq
ans, c'est tellement un mini minimum que ça n'a pas d'allure. Il n'y a
personne...
M. Racine (Guy): C'est un contrat, compte tenu...
Ls Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse. Est-ce que vous
auriez l'amabilité de vous identifier, s'il vous plaît, pour le
bénéfice du Journal des débats?
M. Racine: Excusez-moi. Je suis Guy Racine. Le
Président (M. Saint-Roch): M. Racine.
M. Racine: M. le ministre a raison lorsqu'il mentionne
qu'étant donné les investissements requis le financement qui va
venir des proposants va devoir s'étaler sur une période
supérieure à cinq ans et qui, en fait, va être de 20 ans.
La coutume est clairement établie dans ce genre de chose que c'est du
financement à long terme et que ça doit s'étaler sur une
période de 20 ans. M. le ministre mentionne qu'Ici, cinq ans est un
minimum. Il n'y a rien qui empêche, à ce que je vois, d'avoir une
période plus longue. Effectivement, on va sûrement aller à
20 arts.
Ls Président (M. Saint-Roch): Merci, M. Racine. Est-ce
qu'il y a d'autres Interventions? (22 h 15)
M. Dufour: Cela peut être un élément de
négociation.
il Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Cinq ans, je ne sais pas... Cela va.
Ls Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 12 est-l adopté?
M. Dufour: Adopté. Uns voix: Adopté.
il Président (M. Saint-Roch): L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour Adopté. Uns voix. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'artide 13.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré par concordance avec
l'article 11 du projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 étant
retiré, j'appelle maintenant l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même retrait pour la
même concordance.
Ls Président (M. Saint-Roch): L'article 14 étant
maintenant retiré, j'appelle l'article 15.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit que la
Loi sur les travaux municipaux ne s'applique pas dans le cadre de travaux
effectués en vertu d'un contrat clé en main".
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 15 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 16 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un papillon qui se lit comme suit,
M. le Président: L'article 16 du projet de loi est remplacé par
le suivant: "L'entente intermunicipale prévoyant la constitution de la
Régie intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal et signée le 3 décembre 1984 est modifiée
au premier alinéa de l'article 8, par le remplacement de "5" par
"25".
Cette modification a pour effet de modifier la durée de l'entente
constituant la régie intermunicipale. Cette modification est
nécessaire puisque la régie désire éventuellement
conclure un contrat d'une durée de 20 ans. La durée de la vie de
la régie actuellement prévue dans l'entente est de cinq ans.
Comme l'entente est en vigueur depuis le mois de mai 1985 et que l'on doit
laisser un délai à la régie pour signer un contrat,
l'article 16 prolonge la durée à 25 ans. Ainsi, si un contrat
était signé en 1990 pour une durée de 20 ans, le contrat
se terminerait en l'année 2110 et l'entente prendrait fin en 2110. Et
vous seriez à votre retraite.
Des voix: Ha, ha, ha!
Ls Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Dufour: J'ai bien peur de manger les plantes par les
racines.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions à l'article 16?
M. Dufour: Attendez un peu. Ah, non! C'est correct. Je viendrai
voir ça; je viendrai voir comment cela fonctionne. D'accord. C'est juste
pour...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... donner vie à cette entente créant la
régie. Elle était constituée au départ pour cinq
ans; là, on lui donne vie pour 20 années
supplémentaires...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... additionnelles.
M. Dufour: 20 ans?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Au bout de 20 ans, qu'est-ce qui arrive?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nos successeurs y verront.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est une "mosus" de bonne réponse, mais
ça ne me satisfait pas.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Poupart.
M. Poupart: Merci, M. le Président. Au bout de 20 ou 25
ans, quand l'entente prend fin, c'est prévu dans la Loi sur les
citées et villes et dans le décret également, qu'à
ce moment-là les parties peuvent la renouveler pour une autre
période additionnelle.
M. Dufour: Additionnelle, correspondant à la
première.
M. Poupart: Exact.
M. Dufour: 20 ans automatique.
M. Poupart: C'est la même chose pour toutes les
régies.
M. Dufour: J'aime mieux cette réponse parce que je vois
bien que l'âge du ministre a de l'influence sur ses réponses.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Parce que 20 ans, quand on est jeune, cela
paraît loin, mais, quand on est plus âgé, c'est court. J'ai
déjà signé des ententes. J'ai été maire
pendant 18 ans et, si j'étais demeuré maire, cela ferait 21 ans,
alors les 20 ans ont passé vite. Vous pourriez dire que les gens
étaient bien patients, mais je pourrais ajouter...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Voyez-vous, c'est votre successeur
qui va régler ça!
M. Dufour:... que 20 ans, c'est court dans une vie municipale ou
dans une vie de groupe.
Peut-être que la régie, ce sera une ville dans ce
temps-là, au moment où on se parle, on ne sait jamais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II aurait fallu en traiter avec le
maire de Montréal qui vient de nous quitter.
M. Dufour: Je pense qu'il aurait aimé ça; cela
aurait été comme une musique pour lui. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 16 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article 16,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avez-vous adopté l'article
16, M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cela va. Il s'agit de
l'article concernant l'entrée en vigueur de la loi. Il indique que
l'entrée en vigueur est à la date de la sanction de la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: L'article 16 disait: "Les articles 12, 13, 14, 15 et
16 ont effet depuis le 1er septembre 1988. " Y a-t-il eu des plaintes ou a-ton
trouvé des choses pas correctes dans ça, quand on les a mis en
vigueur?
Une voix: II y a eu un papillon.
M. Dufour: il y a eu un papillon, d'accord, mais il n'y a rien
d'anormal qui s'est passé? C'est ça?
Une voix: Cela n'existe plus.
M. Dufour: Cela va. D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 17
est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
préambule et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, le préambule du projet
de loi est modifié par le remplacement, à la troisième
ligne, du mot "dans" par le mot "à".
M. Dufour: Pardon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On remplace "dans" par "à".
Au lieu de dire: "publié dans la Gazette officielle du
Québec", là, on dit: "publié à la Gazette
officielle du Québec". Cette modification effectue une correction
afin de rendre le texte conforme aux usages respectés dans les lois du
Québec.
M. Dufour: C'est beau.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le
préambule du projet de loi 207, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 207, Loi concernant la Régie intermuniclpale de gestion
des déchets sur l'île de Montréal, est adopté?
M. Dufour: Adopté. Une voix: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faudrait le
renuméroter.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de renumérotation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je fais
une motion dans le sens que vous indiquez.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 207, Loi concernant la Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal, tel qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Conclusions
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: Deux mots, M. le Président. D'abord, moi
aussi, au nom, je pense, de tout le monde, je veux vous remercier pour votre
extrême patience. Nos invités sont ici depuis 10 heures ce matin.
Deuxièmement, au printemps prochain, si vous avez un autre projet de loi
privé, cela me fera plaisir de le parrainer. Pour satisfaire notre
collègue de Jonquière, ayez beaucoup d'articles et je suis
persuadé qu'on saura en disposer. Je suis fier de voir que les
municipalités de I'île de Montréal se soient
regroupées pour faire face à la gestion des déchets parce
qu'on est 300 ans en arrière en matière d'environnement, comme le
disait fort bien notre collègue, le député de Nelligan, M.
Clifford Lincoln. Merci beaucoup et bon retour chez vous.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Marquette. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Le député de Marquette dit: Ayez
beaucoup d'articles pour faire plaisir au député de
Jonquière, mais ce n'est pas tout à fait, ça. C'est
plutôt pour faire plaisir au ministre afin qu'il puisse les enlever. N'en
ayez pas trop mais ayez-en de bons surtout parce que, même si je n'ai
aucune animosité contre" la profession d'avocat, il ne faut pas en faire
trop écrire parce qu'il y a un coût par rapport à
ça. Ayez surtout les bons amendements et les bons articles afin qu'on
puisse les adopter.
En terminant, bien sûr, moi aussi, je voudrais vous remercier de
votre patience, mais je n'étais pas le maître du jeu
là-dedans. Il faut bien que vous admettiez que, s'il y en a qui ont des
excuses à vous faire, c'est eux autres; moi, je ne peux pas vous en
faire, j'ai fait mon possible. Au moment où on a entrepris
l'étude du projet de loi, nous étions disponibles, mais cela a
été appelé dans ce temps-ci. Trêve de plaisanterie,
je voudrais vous dire encore une fois que je suis content de vous avoir vus.
J'espère que la régie qui est mise sur pied va donner de bons
résultats. C'est important. Encore là, cela pourra profiter
à d'autres. Votre exemple est bon et il pourrait être suivi par
d'autres. Là-dessus, je vais vous souhaiter le meilleur succès et
de très bonnes fêtesl
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, au député de
Marquette qui a parrainé le projet de loi, qui l'a parrainé
jusqu'à harceler quotidiennement le ministre responsable, au critique de
l'Opposition, à vous les responsables de cette
régie, je voudrais dire que je pense que nous pouvons
considérer l'actuel projet de loi comme un cadeau des fêtes que
nous faisons à celui qui a été l'un des plus grands
ministres de l'Environnement du Québec et qui représente la
circonscription de Nelligan. Il serait fier, ce soir, de l'adoption de ce
projet de loi. En son nom, au nom du député de Marquette et au
nom de l'Opposition officielle, je vous remercie de l'initiative que vous avez
prise.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M.
Elkas.
M. Elkas: J'aimerais vous remercier énormément. Je
dois vous dire que douze heures, cela en valait bien la peine parce qu'on a
investi trois ans dans ce dossier. Je veux vous remercier, surtout le
député de Marquette, et vous souhaiter, par ailleurs, de joyeuses
fêtes et une bonne année, pleine de belles choses. Je vous
remercie.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. Elkas.
Au nom des membres de la commission, je vous souhaite un bon voyage de retour
et de joyeuses fêtes, à vous et à vos collaborateurs. Sur
ce, la commission va suspendre ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 24)
(Reprise à 22 h 31)
Projet de loi 223
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux. Je dois en conclure qu'à la suite d'une entente
entre l'Opposition et le côté ministériel il y a
consentement pour procéder à l'étude du projet de loi 223,
Loi concernant la ville de Saint-Basile-le-Grand. Sur ceci, je vais maintenant
reconnaître M. le député de Chambly.
Remarques préliminaires
M. Latulippe: Je voudrais d'abord vous présenter M.
Bernard Gagnon, qui est le maire de la ville de Saint-Basile-le-Grand, ainsi
que Me Moreau, qui est le procureur de la ville de Saint-Basile-le-Grand. Je
voudrais en profiter pour remercier M. le ministre d'avoir permis que le projet
de loi soit étudié ce soir. J'étais personnellement
convaincu qu'il ne le serait pas. C'est grâce à lui et, je pense,
à l'Opposition qui a donné son accord. En cette fin de session
-vous savez comment elle a été - cela tient presque du miracle.
Merci.
Il s'agit d'un projet de loi relatif à certaines dispositions qui
ont une incidence finan- cière importante sur la municipalité, en
ce qui concerne, d'abord, certains travaux de drainage effectués sur
certaines terres. L'objectif est de valider le pouvoir d'imposition, par
règlement, sur les immeubles des personnes qui exploitent les terres
visées par ces règlements. Le deuxième objectif du projet
de loi, c'est de donner ou d'accorder à la municipalité un
pouvoir d'emprunt pour rembourser au ministre certains "en lieu" de taxes
à la suite de la cassation du rôle et, troisièmement, c'est
aussi pour permettre à la municipalité de payer, à
même un fonds, certaines dépenses qu'elle a effectuées
à la suite de l'incendie, que l'on connaît, de l'entrepôt de
BPC de Saint-Basile-le-Grand.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Chambly. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'ai eu l'occasion d'être sensibilisé,
bien sûr, au problème que vit la ville de Saint-Basile-le-Grand.
Je pense bien aussi que ce qui est entré en ligne de compte, c'est
justement que c'est une ville qui a eu des épreuves assez importantes
durant l'année. Je pense bien que, si on peut faciliter leur
fonctionnement... Je pense v que, c'est un peu dans ce
sens-là qu'on a accepté de les recevoir. Je suis convaincu qu'il
y en a d'autres qui auraient besoin qu'on travaille à leur projet de loi
mais, à mes yeux, méritent certainement de la
considération pour avoir subi des épreuves qu'ils n'ont ni
recherchées ni voulues. Si c'est de nature à améliorer un
peu le sort des élus, et aussi des citoyens, pourquoi pas?
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans un premier temps, vous me
permettrez de remercier le député de Chambly qui a accepté
de parrainer le projet de loi, qui y a cru jusqu'à la toute
dernière minute, même aujourd'hui dans le tumulte de la fin de
session. J'aimerais également souligner la ténacité
exemplaire du maire et de son procureur. Ils ont arpenté les corridors,
rencontré presque toutes les parties gouvernementales impliquées
et sont devenus des experts, à la suite de cette expérience, de
la façon de provoquer l'adoption d'un projet de loi privé en fin
de session. J'aimerais également remercier l'Opposition officielle qui,
compte tenu des circonstances exceptionnelles, a donné son
acquiescement, afin que nous puissions étudier ce projet de loi, ce
qu'on pourrait commencer immédiatement, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. Le
maire, M. Gagnon, pour quelques remarques.
M. Gagnon (Bernard): Tout simplement pour indiquer que j'aurais
aimé, M. le ministre, être
accompagné et assisté de tous les membres de mon conseil
pour faire le corridor toute la journée. Ils auraient tous aimé
être présents, mais, malheureusement, pour des raisons
évidentes, cela s'est révélé impossible à la
toute fin. On a tout simplement pu obtenir cette
possibilité-là.
Dans l'ensemble, Je pense que les différents articles ont
été bien résumés par le député de
Chambly. Il s'agit d'éléments Importants, de pouvoirs
additionnels fondamentaux pour la municipalité, d'ordre financier,
importants pour la bonne et saine gestion de la municipalité.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire. Sur ce, je vais maintenant appeler l'article 1.
Étude détaillée
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, afin
d'accélérer nos procédures, avec l'accord de l'Opposition
et celui de M. le maire, les articles 1 à 10 seraient
retirés.
M. Gagnon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Gagnon: Effectivement...
Le Président (M. Saint-Roch): Vous êtes
d'accord?
M. Gagnon: Oui, oui, je suis d'accord. Si vous me permettez, M.
le Président, j'aimerais faire un commentaire. Ce sont des articles qui
concernent ce qu'on appelle communément le remembrement des terres
agricoles. À la suite d'une discussion que j'ai eue avec le ministre
concernant cette question du remembrement où il m'a fait part de la
possibilité de présenter dans un cadre législatif plus
grand des dispositions couvrant le remembrement de plus d'une
municipalité... C'est peut-être plus aigu chez nous qu'ailleurs,
mais le problème doit quand même se manifester ailleurs. Alors,
dans ce contexte d'engagement ou de la présentation éventuelle de
dispositions visant au remembrement, je n'ai pas d'objection à retirer
les articles 1 à 10.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'analyse ou la perception de Mme
la députée de Vachon n'a d'égale que celle du
député de Chambly quant à l'importance d'agir face
à ce problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors les articles 1
à 10 inclusivement étant maintenant retirés, j'appelle
l'article 11. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
but de cette disposition est de légaliser une taxe imposée par la
ville pour le paiement de travaux de drainage. Plutôt que d'être
imposée sur les terrains ayant bénéficié de travaux
de drainage, cette taxe l'a été sur les immeubles appartenant aux
personnes qui exploitent ces terrains. Vu la situation particulière des
terres agricoles à Saint-Basile-le-Grand, il est opportun d'accorder
cette dérogation aux principes de la loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 étant
adopté, j'appelle l'article 12.
M. Dufour: Oui, mais il n'y a pas de cause pendante.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Peut-être pour fins de... Après le 25
novembre 1987 - je ne pense pas, mais je veux m'en assurer auprès des
intervenants - est-ce qu'il pourrait y avoir des causes pendantes?
Le Président (M. Saint-Roch): Me Moreau.
M. Moreau (Pierre): M. le député, il n'y a aucune
cause pendante postérieurement au 25 novembre 1987 qui est la date
correspondant à un jugement rendu par la Cour supérieure à
l'égard de ces règlements.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M.
Moreau.
J'appelle maintenant l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 12, M. le
Président. À la suite d'une décision du Bureau de
révision de l'évaluation foncière du Québec, la
valeur de plusieurs fermes situées à Saint-Basile-le-Grand a
connu une baisse importante entraînant le paiement en trop, à la
ville, d'une somme considérable, par le gouvernement, à titre de
compensation. Afin d'éviter de coûteux litiges judiciaires qui
aboutiraient de toute façon à la condamnation de la ville
à rembourser le montant au gouvernement, il y a lieu de permettre
à celle-ci d'effectuer dès maintenant un emprunt à cette
fin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Vous dites, bien sûr, qu'on en a donné
trop. Mais, là où vous en donnez moins, vous ne faites rien, et
là où vous en donnez trop, vous allez percevoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas moi qui ai couru
après eux.
M. Dufour: Non, non, mais est-ce qu'il y a plusieurs
années en cause? Quels sont les montants?
Parce que je ne vous cache pas que certaines municipalités
étaient beaucoup plus riches. En ce qui concerne les contestations, par
exemple, sur les immeubles industriels, c'était assez important. Il y a
des montants d'évaluation qui ont débarqué des rôles
d'évaluation, ce qui a certainement eu pour effet de diminuer les
revenus. Mais il n'y a jamais eu de remboursement de la part du
ministère à ces municipalités-là. Là, je me
rends compte que... C'est parce que je tiens toujours pour acquis que cette
municipalité éprouve actuellement des difficultés. C'est
clair que ses revenus diminuent. Elle a subi un choc assez difficile et elle
n'est pas certaine non plus que tout sera payé. Alors, je me demande si
cela représente des montants importants ou non.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela représente des
montants que l'on estime aux environs de 1 000 000 $. Maintenant, j'aimerais
peut-être que le procureur vous donne des détails.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M.
Moreau.
M. Moreau: Essentiellement, les années couvertes par le
litige sont de 1983 à aujourd'hui. Or, les "en lieu" de taxes qui ont
été versés par le gouvernement s'étendent donc sur
toute cette période de 1983 à 1988. Finalement, les montants que
la ville pourrait être appelée à rembourser sont la
différence des "en lieu" de taxes versés sur des terrains qui
étaient évalués à 0, 53 $ le pied carré et
dont l'évaluation à la suite d'une décision du Bureau de
révision de l'évaluation foncière du Québec, a
été ramenée à 0, 02 $ le pied carré. Donc,
le montant en cause est de 1 000 000 $ et les intérêts sur ce
montant sont des intérêts au même taux... Le taux des
intérêts est le même que celui que portent les comptes de
taxes de la municipalité. Donc, il varie, pour 1983 à 1988, de 18
% à 15 %, selon les années.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que, M. le ministre, vous avez... Là, il
y a eu une cause, elle a été jugée; cela a baissé
à 0, 09 $. Est-ce que vous - c'est entendu que je vous demande presque
un avis par rapport au bref... Il y a des us et coutumes qui existent dans des
régions. Le montant de 0, 53 $, la raison pour laquelle il a
été évalué à 0, 02 $, je ne connais pas les
fondements de la cause, mais il y a sûrement des raisons importantes; je
ne pense pas que la municipalité ait décidé que
c'étaient 0, 53 $ comme ça, il y a des évalua-teurs... M.
le maire pourrait peut-être me donner les sommes, il n'était
peut-être pas maire quand...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être que le procureur a
été mêlé à la cause.
Le Président (M. Saint-Roch): Me Moreau.
M. Moreau: Oui. M. le Président, le problème de la
dévaluation... Le territoire de la ville de Saint-Basile-le-Grand a fait
l'objet de transactions spéculatives antérieurement à
l'entrée en vigueur de la Loi sur la protection du territoire agricole.
Les terrains faisant l'objet de spéculation, à la suite de
l'entrée en vigueur de la Loi sur la protection du territoire agricole,
se sont retrouvés, par l'effet du décret, dans la zone agricole
permanente. Or, ces terrains qui étaient donc, à des fins
spéculatives, évalués à 0, 53 $ le pied
carré ont vu leur valeur réduite à 0, 02 $ le pied
carré parce que l'évaluation à 0, 53 $ avait
été maintenue en zone agricole malgré l'entrée en
vigueur du décret. Pour des fins bien particulières, certains
terrains avaient été cédés à la ville aux
fins de rues publiques et, vu la possibilité de faire valoir les droits
acquis, l'évaluateur a estimé, à tort ou à raison -
le bureau de révision a décidé que c'était à
tort -que la valeur spéculative pouvait être maintenue sur ces
immeubles.
M. Dufour: Qui était le contestataire de cette cause?
M. Moreau: Les plaintes ont été
déposées par le ministère des Affaires municipales
à l'égard de la valeur.
M. Dufour: Ah bon! Bon! Bon!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des gens qui veulent avoir la
véritable valeur!
M. Dufour: M. le ministre...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... vous ne pouvez pas prétendre, en tout cas
à mes yeux, que vous ne connaissez pas le problème;
effectivement, il y a certainement des circonstances atténuantes. Pour
avoir vécu des problèmes de contestation, je vous passe un papier
que je ne suis jamais intervenu à quelque niveau que ce soit pour dire
aux évalua-teurs: Évaluez-les plus élevés, et ce
n'est pas correct. Le conseil municipal est un peu victime,
jusqu'à un certain point, des rôles qui se font. Quand vous
contestez, il peut y avoir des ententes ou non et il y a des jugements.
Pardessus le marché, Ils ont subi certains préjudices cette
année à cause d'une situation qu'ils n'ont pas recherchée
et qui aura probablement un effet sur le rôle d'évaluation. En
tout cas, en considération de ça, est-ce que le ministre des
Affaires municipales... C'est un pouvoir, il ne faut pas se le cacher, il a un
pouvoir certain en tout cas, il a même le pouvoir de nous
présenter des lois à la dernière minute. Je ne pense
pas... Je n'ai pas demandé leur avis par rapport à ça. Je
sais qu'ils vont honorer leurs obligations, mais Ils auraient peut-être
pu... Vous auriez peut-être pu, dans votre mansuétude, examiner ce
problème d'une façon un peu plus, je ne dirais pas charitable,
mais plus ouverte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Dufour: Plus conciliante. (22 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous me connaissez, M. le
député de l'Opposition, c'est ce que j'ai tenté de faire,
mais compte tenu des dispositions légales qui sont en vigueur, je vous
assure que je n'avais, sur le plan administratif, aucune marge de
manoeuvre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au maire si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et le procureur de la ville l'a
vérifié.
M. Dufour: Cela met-il votre situation financière dans une
position précaire?
M. Gagnon: Oui, certainement...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gagnon.
M. Gagnon:... parce que c'est une situation qui nous fait passer
d'un état financier qui pourrait être positif à un
état financier qui va être éminemment négatif et
d'une somme très substantielle, bien qu'on puisse enregistrer
régulièrement des surplus normaux d'un ordre qui sont d'environ 4
%. Il n'en reste pas moins que les montants impliqués vont faire
basculer la balance dans l'année 1988 à un déficit d'un
ordre un peu supérieur à ça, c'est-à-dire
d'environ...
M. Dufour: Supérieur au montant que avez à
rembourser au ministère.
M. Gagnon: Oui, on a un déficit qui va probablement
être d'environ 500 000 $ au minimum certainement pour l'année
1988, si on ne compte pas les intérêts.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Par rapport à ça, M. le ministre,
j'aurais presque le goût de faire une suggestion qui, il me semble,
pourrait être acceptable. Je me souviens que des municipalités,
lorsqu'on a enlevé la loi publique... Comment appelait-on ça? La
loi de charité publique. Avant, les municipalités étaient
taxées au point de vue... Après ça, quand on a eu la loi
des services sociaux, etc., cela a enlevé ça. Les
municipalités payaient une proportion par rapport à leur
évaluation au gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La loi sur le secours direct.
M. Dufour: Cela ne s'appelait pas comme ça. Je sais qu'il
y a quelque chose de public là-dedans. En tout cas, pour les fins de la
discussion, je vais juste vous illustrer mon propos, parce que je pense que
c'est un cas spécial par rapport à ça. Je voudrais
peut-être faire une suggestion pour que vous puissiez, entre Noël et
le Jour de l'an ou même avant Noël, réfléchir
là-dessus et avoir une bonne pensée. Je pense que ça
pourrait se faire.
Il y avait des municipalités qui ne remboursaient pas... Vous ne
pouvez pas dire que je parle pour un de nos comtés; c'est le
comté du député de Chambly. Ce qu'on faisait
là-dedans... Il y avait eu des municipalités qui n'avaient pas
payé, qui avaient des résidus. La loi avait disparu, mais on a
dit: II faut que vous payiez. Les municipalités ne voulaient pas payer.
Cela n'a pas de bon sens. Le gouvernement a pris une entente avec les
municipalités. Il a dit: On va vous faire payer sur un certain nombre
d'années, sans intérêt.
Je pense que vous avez un principe que vous avez mis en cause, parce que
c'est vous qui avez contesté, dans le fond. À tort ou à
raison, la cour vous a donné raison et ils ne sont pas dans une
situation, non plus, pour contester plus loin que ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est à cause de votre
zonage agricole.
M. Dufour: Non. Mais la municipalité n'est pas dans un
état pour aller plus loin avec le règlement, et la loi vous
permettrait, à part ça, de même... Je ne pense pas que ce
serait... Je pense qu'au point de vue d'une municipalité qui a subi tout
ça... Je vais faire une suggestion. Il me semble que vous devriez penser
à ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Dans le fond, c'est vous qui avez contesté...
La cour vous a donné raison. C'est une cour de première instance,
le bref, et ce n'est pas la cour finale. Je suis convaincu qu'Ns ne sont pas
allés plus loin que ça...
M. Moreau: Ah oui! La cause est en appel.
M. Dufour: La cause est en appel actuellement?
M. Moreau: Oui.
M. Dufour: Bon. Mais par rapport à ça... Ne
trouvez-vous pas que vous pourriez avoir un bon mouvement, à un moment
donné?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que le meilleur mouvement
que je pourrais avoir, compte tenu des circonstances, parce que c'est
délicat d'intervenir là où il y a, sur le plan des
dévaluations, des jugements qui ont été rendus et des
causes en appel... substituer le jugement du ministre, même une certaine
annonce de remise de dettes, etc., cela pourrait être
Interprété par les tribunaux comme des jugements
déraisonnables. Je ne pense pas que j'oserais m'aventurer dans une telle
avenue. Mais, compte tenu des événements qu'on a connus
dernièrement, je pense que je peux assurer la municipalité que
j'interviendrai personnellement auprès du nouveau ministre de la
Sécurité publique, de façon que la municipalité
soit traitée avec un maximum d'équité quant aux
dépenses qui ont été encourues, etc.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions? Est-ce que l'article 12 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le nouvel article 12.1. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cette
modification qui fait suite à l'incendie de l'entrepôt de BPC
survenu à Saint-Basile-ie-Grand poursuit deux objectifs. Le premier
objectif: légaliser certaines dépenses rendues nécessaires
par les circonstances et qui ne constituent pas des fins municipales au sens de
la loi; deuxièmement, éviter des impacts négatifs sur
l'administration financière de la ville, notamment quant à un
déficit pour des dépenses qui, en fin de compte, étaient
hors du contrôle de là volonté de la ville.
M. Dufour: Je ne sais pas si j'ai tout le... Vous donnez les
explications ou si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je donne les explications.
M. Dufour: Ah. D'accord, ce n'est pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, je ne vous ai pas fait
la lecture de l'article 12.1, je vous ai donné les notes explicatives
à l'article 12.1. Je peux vous faire lecture de l'article, si vous le
souhaitez.
M. Dufour: Non, non, continuez vos explications. C'est parce que
je pensais que... Assez souvent, on lit l'article et on donne les
explications.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je souhaiterais pouvoir continuer,
mais j'ai terminé.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 12.1?
M. Dufour: Les dépenses effectuées, c'est
évident que... Quand vous Intervenez auprès du ministre de la
Sécurité publique par rapport à ça... Encore
là, il y a une partie des dépenses qui ne sont pas payées.
Que va-t-il se passer? Il faut qu'il passe par le Conseil des ministres pour
avoir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par le
Conseil du trésor et le Conseil des ministres.
M. Dufour: D'accord, je pense que la protection civile, c'est un
peu ça, les fonds d'indemnisation, il faut que ce soit adopté par
le Conseil des ministres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Cela aurait pu être le ministre des Affaires
municipales qui soit l'intercesseur, parce qu'un ombudsman, ça
défend et ça protège. Vous auriez pu être le porteur
du dossier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas que je
puisse...
M. Dufour: La protection civile...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que le ministre de la
Sécurité publique, de par la définition, les attributions
et la législation dont il est responsable, est celui qui, en vertu des
attributions décidées par le premier ministre, est le porteur
mais, comme tout porteur de ballon, lorsqu'il a de bons Moqueurs, il peut faire
plus de chemin.
M. Dufour: Mais, actuellement, est-ce que le dossier
avance un peu par rapport à ces gens?
Le député de Chambly a peut-être beaucoup
travaillé à ce dossier; il n'y a rien comme un
intéressé pour faire des choses.
il Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chambly.
M. Latulippe: De fait, le décret a été
passé et les dépenses de la municipalité sont couvertes.
Il y a même une clause dite panier pour les dépenses qui ne
seraient pas spécifiquement prévues dans le décret. Je
pense que cette disposition est beaucoup plus un moyen préventif.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le maire Gagnon.
M. Gagnon: Oui, si vous me le permettez, M. le Président,
effectivement, une déclaration a déjà été
déposée relativement à cette demande d'une somme assez
substantielle. D'ores et déjà, pour en avoir discuté avec
la personne responsable d'analyser la demande en vertu du décret qui a
été adopté, on sait qu'il y a probablement des postes pour
lesquels une demande est faite qui, de prime abord, sont examinés comme
ne pouvant pas faire partie ou n'ayant pas un lien direct avec cet
élément.
Donc, cet article 12 traite de ces questions qui sont encore là
et auxquelles on a déjà un peu une réponse, sans l'avoir
d'une façon officielle. Qu'on pense, par exemple, à la relance
économique que la municipalité devra faire, qu'on pense au
transfert ou au déménagement du garage municipal, ce sont
là des choses faites, directement reliées à cet
événement, mais en vertu du libellé du décret et de
l'interprétation qu'on en fait, ce ne sera pas nécessairement
couvert. M. le député de Chambly a raison de dire qu'il y a
certainement certains aspects de la demande qui semblent, à
première vue, ne pas être couverts. Cela couvrirait ces
aspects.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Merci M. le
député de Jonquière.
M. Dufour Est-ce que ça pourrait être des montants
importants?
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le maire. M. Gagnon:
700 000 $.
M. Dufour: 1 000 000 $ plus 700 000 $,
Saint-Basile, je ne sais pas, c'est beaucoup d'argent. Cela ne vous
inquiète pas, M. le député?
M. Latulippe: Non, ça ne m'inquiète pas parce que,
si on parle du garage municipal, on pourrait en parler longtemps. Le
décret, effectivement, vise les dépenses directement liées
à l'incendie; le déménagement du garage municipal, ce
n'est pas nécessairement directement lié au
déplacement...
M. Gagnon: Oui, ce n'est peut-être pas le forum...
M. Latulippe: II y a une autre chose que je voulais dire, c'est
qu'en ce qui concerne le plan de relance, actuellement, le ministre de
l'Industrie et du Commerce s'est engagé, une fois l'entrepôt de
BPC déplacé, une fois les barils déplacés... Il
existe à ce moment-ci un engagement que le ministre nous a donné,
en réunion avec les maires et les chambres de commerce, de faire un plan
de relance pour les municipalités qui ont été
visées, à savoir Saint-Basile-le-Grand, Saint-Bruno et
Sainte-Julie. Mais cela ne donne rien de faire un plan de relance tant et aussi
longtemps que les barils ne sont pas déplacés.
M. Dufour: Est-ce que c'est écrit, M. le
député?
M. Latulippe: Nous autres, on n'a pas besoin que ce soit
écrit, M. le député de Jonquière. On y travaille. A
l'époque, il y avait aussi le ministre de la Sécurité
publique, ministre qui était responsable de la protection civile...
M. Dufour: Mais les deux sont partis, vous savez ça? Les
ministres...
M. Latulippe: Non. M. MacDonald n'est pas parti.
M. Dufour: Non, mais les ministres passent des fois et les
écrits restent. Moi, je vous dis...
M. Latulippe: Je vais vous dire Juste une chose.
Le Président (M. Sairrt-Roch): M. le député
de Chambly.
M. Messier: Nous autres, quand c'est écrit, on ne
déchire pas les contrats. Vous autres, vous les déchirez. Nous
autres, on n'a pas besoin que ce soit écrit.
M. Dufour: Non, mais des fois, vous seriez mieux de ne pas en
passer. On serait peut-être mieux de ne pas en passer, c'est
arrivé une fois mais... En tout cas, Je ne voudrais pas être
méchant...
M. Latulippe: Une grosse fois.
M. Dufour: Je vous le dirai en dehors, ce que je pense
là-dessus. Je n'étais pas là. Je suis partie prenante,
bien sûr, parce que même quand on est des successeurs, il faut
croire qu'il y en a et je ne voudrais pas ouvrir des plaies. Je ne voudrais
surtout pas en créer de nouvelles. Ce n'est pas le bon temps, dans le
temps des fêtes,
d'entrer sur ta politique. Celle-là est plus "rough" un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ce...
M. Dufour: Là-dessus, M. le député, je
voudrais vous dire une chose. J'admire votre confiance, mais je vous dis et je
vous rappelle que je serai là, M. le maire. Je vous assure que, si vous
avez besoin d'un témoin pour confirmer ou corroborer les paroles de
votre député, et surtout sa crédibilité, on ne peut
pas lui reprocher d'être crédible au moment où M. parle,
mais on sera là pour lui rappeler si ça n'arrive pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Chambly.
M. Latulippe: Vous n'avez pas besoin de me le rappeler, M. le
député de Jonquière; au moment où cet engagement a
été pris, il y avait aussi M. le député de
Bertrand, et il y avait aussi M. le député de
Verchères.
M. Dufour: On sera plusieurs pour le rappeler.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 12. 1 ?
M. Dufour: Ce que je pense aussi par rapport à
ça...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour:... et ce seront mes dernières paroles avant
d'accepter l'article... Ce que je voudrais faire ressortir, c'est que le
gouvernement est partie prenante dans le dossier. On ne peut pas dire, parce
qu'on fait des articles de loi, qu'on va légaliser des choses et qu'on
ne s'en occupe pas. Par rapport à ça - j'en parle sans coup
politique particulier, je parle du point de vue général, du point
de vue du principe de base - le ministre des Affaires municipales est conscient
du problème. Il y a un tort qui est causé. Il y a aussi des
éléments qui ont été partie prenante sans que ce
soit nécessairement leur volonté. La population a eu à
subir des préjudices. Les circonstances ont fait que tout ça se
ramasse en même temps. On sait d'avance, par un article, que ces gens
vont être obligés d'emprunter plus que 1 000 000 $. Ils ont 600
000 $ à 700 000 $ et ils ne savent pas trop comment ça va
fonctionner. On peut bien attendre le Messie, mais il faut le provoquer de
temps en temps. Il ne faut pas que ça devienne des avortements; il faut
forcer de temps en temps pour le faire arriver correctement.
Ce que j'ai essayé de faire, c'est de vous sensibiliser à
nouveau. Pour les fins du débat, c'est évident que ce qu'on dit
par rapport à ça est là. J'espère que le
gouvernement, qui est supposé gérer en bon père de
famille, non pas juste en administrateur des fonds publics, mais aussi en bon
père de famille, va porter une attention spéciale aux besoins de
Saint-Basile. Donc, pour moi, l'article est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12. 1 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 13.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II aurait été
retiré.
M. Gagnon: L'article 13 a été retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire.
M. Gagnon: Si vous me permettez, s'il vous plaît, M. le
Président, un commentaire bien court sur l'article 13. C'est un article
qui était demandé tout simplement parce qu'il y a eu en 1982 et
en 1984, dans la municipalité, des ventes de taxes qui ont
été faites par un personnel administratif et politique qui n'est
plus présent actuellement. Tout ce personnel est politique et
administratif. Ceci a donné lieu à des enquêtes et on
voulait tout simplement s'assurer d'avoir une enquête un peu plus large,
d'où l'objet de la demande qui déborderait le cadre judiciaire
pour aller dans une enquête un peu plus large. A la suite des discussions
que j'ai eues avec le ministre des Affaires municipales, il est clair que ces
enquêtes continuent, je pense bien, leur cours et il n'y a pas
nécessité immédiatement d'insister sur ce point.
Donc, je suis d'accord pour qu'on retire tout simplement l'article 13.
Je voulais indiquer qu'on voulait avoir une enquête plus large pour
déborder les cadres parce qu'il y a eu plusieurs propriétaires
terriens, fonciers, qui ont été frustrés à ce
moment. C'était ce besoin qui était ressenti.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 est maintenant
retiré. J'appelle l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 14 stipule que la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction. Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 14 étant
adopté, j'appelle maintenant l'annexe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'annexe et le
préambule.
Le Président (M. Saint-Roch): L'annexe dans un premier
temps, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: On a toute la sécurité possible
concernant l'annexe. On vous fait confiance.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'annexe étant
maintenant adoptée, j'appelle le préambule du projet de loi 223.
Est-ce que le préambule est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi 223, Loi concernant la ville de Saint-Basile-le-Grand,
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'aurais
besoin d'une motion de renumérotation. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je propose la motion que vous avez
mentionnée.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Est-ce que l'ensemble du projet de loi 223, Loi concernant la ville
de Saint-Basile-le-Grand, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Sur ceci, M.
le député de Chambly.
Conclusions
M. Latulippe: Je veux remercier M. le maire de
Saint-Basile-le-Grand et son procureur. Vous conviendrez tous que c'est
très rare qu'un maire d'une municipalité fasse autant de
pressions pour venir passer un projet de loi dans le but de payer le
ministre.
M. Dufour: C'est vrai!
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Chambly.
M. Dufour: II veut que le ministre devienne gonflé
d'argent.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour Je voudrais, bien sûr, dire à
M. le maire de Saint-Basile-le-Grand, ainsi qu'à toute sa population que
tous les événements vécus durant l'été 1988
ont fait l'objet de beaucoup de reportages, mais aussi ont sensibilisé
beaucoup de monde aux dangers que représentent les BPC au Québec
et beaucoup de matières dangereuses.
Je peux vous dire qu'en quelques circonstances, dans quelques discours,
j'ai eu l'occasion de faire allusion à ça, mais à d'autres
dangers latents qui existent dans tout le Québec. Donc, cela a
été un événement malheureux, mais cet
événement permet de mieux traiter ou de mieux gérer notre
environnement, pour que ces situations ne se répètent plus. On
peut dire que, de ce côté-là, cela aura été
une oeuvre utile. Malheureusement, vous aurez été les
victimes.
J'aurais beaucoup aimé que le ministre se soit engagé plus
fortement à vous venir en aide. Je comprends qu'avec des promesses, oui,
on va donner ça, ce n'est jamais un acquis sûr et certain. En
politique, des fois, des paroles passent, mais des écrits restent. Quand
on dit des choses ici, ça peut revenir. Je le sais, quand on dit des
choses dans ces petits micros, elles sont écrites et quelqu'un peut nous
les rappeler. J'ai toujours été porté vers les
municipalités, parce que c'est un niveau de gouvernement près du
peuple. Ce sont des gens qui vivent avec leur monde tout le temps. De temps en
temps, à Québec ou à l'Assemblée nationale, on vit
un peu en dehors de la réalité. On a tendance à
s'éloigner. Je regardais, dans des débats où des gens ne
sont pas partie prenante du débat, quand vient le temps des
élections, ils sont partie prenante, lis sont non seulement les acteurs,
mais aussi les gens qui subissent ces conséquences-là.
Donc, Saint-Basile-le-Grand, pour nous, a été un nom qui
malheureusement passe à l'histoire de tout le Québec, non pas
parce qu'ils ont fait des mauvaises choses, mais parce qu'ils ont
été des victimes involontaires d'un événement
malheureux mais qui, dans le fond, servira peut-être, comme je l'ai dit
tout à l'heure, à améliorer ou mieux gérer notre
environnement.
M. le maire, vous avez toute mon amitié, bien sûr, et aussi
tout le respect que je dois à cette population qui s'est bien
tirée d'affaires. Je pense aussi que vous avez été des
instigateurs de la reprise en main de ces événements qui m'ont
rappelé des événements qu'on a vécus à
Saint-Jean-Vianney. Je sais ce que veulent dire ces événements.
Je sais aussi que ça veut dire des nuits sans dormir, comme des
inquiétudes que vous avez à porter. Vous avez été
un acteur présent durant tout ce débat. Vous continuez à
être un témoin et, en même temps, celui qui dirigera sa
population vers des jours meilleurs. C'est certain que c'est ce que vous avez
fait et je veux vous remercier pour ces actions que vous avez accomplies. Les
héros ne sont pas toujours écrits au firmament; ils sont souvent
près de nous. Vous avez été une partie de ces
héros, comme un acteur, intéressant. Je vous dis que votre
"bill", j'ai écouté et j'ai suivi avec intérêt son
étude, et je souhaite que vous ayez une oreille attentive de la part des
représentants du gouvernement par rapport aux misères et aux
problèmes que vous avez vécus.
Là-dessus, je veux vous souhaiter une meilleure année qui
s'en vient. Bonne année et,
surtout, de joyeuses fêtes! Dec voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Merci au parrain du projet de
loi, le député de Chambly, d'avoir accepté de parrainer
cet important projet de loi, aux membres de la commission, à
l'Opposition officielle pour avoir collaboré à l'adoption du
projet de loi. À vous, M. le maire, à votre procureur, à
la population que vous représentez, au nom du ministère des
Affaires municipales, au nom du gouvernement du Québec, de joyeuses
fêtes et que l'année qui s'en vient soit l'année où,
sur le plan des discussions que nous avons eues, vous puissiez récolter
les fruits que vous attendez.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Merci, M. le ministre. M.
le maire Gagnon.
M. Gagnon: Oui, tout simplement, M. le Président, pour
remercier le parrain du projet du loi, M. le député de Chambly,
de même que M. le ministre, M. le député de
Jonquière ainsi que tous les membres de la commission,
particulièrement également les membres du cabinet et tous les
fonctionnaires qui ont eu à m'endurer pendant toute cette
journée-là. Croyez-moi, cela a été très
agréable pour moi, pas long du tout. Je trouve même qu'il est de
bonne heure. Mon procureur veut que je m'en aille, mais je suis prêt
à rester encore quelques minutes. Je souhaite à tout le monde un
joyeux Noël, une bonne et heureuse année! Effectivement, 1989
devrait être une bonne année pour moi parce que j'ai des
échéanciers électoraux, alors je ne sais pas si c'est un
peu la même chose pour vous. Je pense que ça va bien fonctionner
pour tout le monde. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
maire. Je vous remercie, M. le procureur. De joyeuses fêtes et un bon
voyage de retour en toute sécurité! Sur ce, la commission suspend
ses travaux pour dix...
Une voix: Dix à quinze minutes.
Le Président (M. Saint-Roch):... à quinze
minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 6)
(Reprise à 23 h 30)
Projet de loi 109
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend maintenant ses travaux pour entamer l'étude du projet de loi
109, Loi sur le régime de retraite des élus municipaux. Est-ce
qu'il y a des remarques préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je
souhaiterais que le discours en deuxième lecture que J'ai
prononcé à l'Assemblée nationale serve mutatis mutandis de
notes préliminaires à l'étude article par article.
Le Président (M, Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Shef-ford. M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'aurais aimé d'abord souhaiter la plus
cordiale bienvenue à mes ex-collègues du monde municipal. Ce sont
des gens avec qui j'ai oeuvré plusieurs années, dont le
président actuel, M. Camille Rouillard, le maire de la ville de
Valcourt, le maire de la ville de Québec, le maire de la ville de
Cap-de-la-Madeleine. J'en ai vu tout à l'heure, mais je les salue tout
de même comme s'ils étaient ici, le maire Mercier de Charlesbourg
et le directeur de l'UMQ, M. Raymond L'Italien. Je pourrais même saluer
le conseiller spécial du ministre des Affaires municipales, qui a
été l'un de nos employés à l'Union des
municipalités du Québec. C'est un excellent employé,
d'ailleurs. Je pense que, de ce coté, cela a été une
grande perte pour l'Union des municipalités, mais il y a de la
relève à l'Union des municipalités. Je me rends bien
compte que, moi qui ai été président, qu'il y a eu des
successeurs à la hauteur et d'excellents prédécesseurs
aussi. Je pense que c'est en toute amitié que je leur souhaite la
bienvenue et je tiens à leur dire le plaisir que j'éprouve
toujours à les revoir, parce que cela nous rappelle beaucoup de bons
moments qu'on a passés ensemble, des combats épiques et des
résultats intéressants aussi et un certain nombre de
difficultés. Ce qui est curieux, c'est que le monde municipal
évolue et donc les problèmes qu'on a vécus, on les
traîne avec nous. Ils ne sont jamais réglés dans le fond,
parce que c'est un monde en mouvement et c'est Intéressant.
Tout en vous souhaitant la bienvenue, je veux vous informer que,
régie générale, je suis le porte-parole officiel de
l'Opposition au point de vue municipal. Dans la question qui nous
préoccupe ce soir, le régime de retraite des élus
municipaux, je pourrais, à tout le moins, donner apparence de conflit
d'intérêts, puisque je suis membre de ce régime de retraite
que vous allez toucher ce soir. Je ne suis pas sûr que je serai
touché dans l'avenir, mais de crainte qu'il n'y ait des gens qui
pourraient laisser supposer que cela pourrait donner l'apparence de conflit
d'intérêts j'ai cru bon, pour cette importante question, de passer
le flambeau à mon collègue, le député de
Stafford, qui est un excellent député. Il est très
près du monde municipal. Je l'ai vu travailler. Il m'a
déjà remplacé - remplacé, oui - dans un dossier qui
était difficile, celui de la fiscalité municipale, l'an
passé, alors que j'étais à l'extérieur pour des
raisons d'affaires gouvernementales. À ce moment-là, j'ai
constaté qu'il avait fait un travail extraordinaire. C'est en toute
confiance qu'il peut prendre le flambeau et, surtout, je crois que le monde
municipal sera bien servi par sa compétence et sa force de
caractère en ce qui concerne la prise de décisions. Il sera aussi
bien appuyé du côté technique, mais je pense que,
même sans cela, vous allez constater - et le monde municipal ie
comprendra aussi rapidement - que dans notre formation il y a des gens qui sont
prêts à prendre la relève au pied levé. C'est comme
cela qu'on a été habitués. Nous ne sommes pas nombreux,
mais la qualité du petit nombre supplée la quantité.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie.
M. Dufour: Sur cela, je voudrais dire, tout en m'excusant
auprès de mes collègues, bien sûr, du fait que je ne serai
pas parmi eux pour étudier le projet au complet, que je ne voterai pas
non plus, à aucun moment, à l'Assemblée nationale. Vu que
ce ne sont pas des votes enregistrés, j'aime mieux le dire ici, pour
l'information de tout le monde. Que tout le monde soit bien tranquille, mon
collègue a plein pouvoir pour prendre les décisions qu'il
estimera bonnes et selon sa conscience. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, avant que
le député de Jonquière ne quitte, j'aimerais souligner
que, comme ministre des Affaires municipales, j'apprécie son geste; non
pas parce que je suis d'opinion qu'il est en conflit d'intérêts,
mais parce que, dans le monde politique, il faut même se méfier
des apparences de conflit d'intérêts et que, tant que les hommes
et les femmes politiques poseront des gestes dans ce sens-là, c'est la
crédibilité de l'ensemble des membres de l'Assemblée
nationale qui s'en trouve rehaussée.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires?
M. Paré: Oui, M. le Président, très
rapidement. Je ne reprendrai pas non plus ce qu'on a dit en deuxième
lecture. Bon, c'est dit, c'est enregistré. Le message est passé.
Ce qu'il y avait à dire a été dit, sauf qu'à ce
moment-là vous allez convenir qu'on a aussi dit des choses qui
étaient des engagements, de part et d'autre. Je vais juste rappeler
l'engagement que nous avons pris. Si on avait la confirmation du ministre
qu'une commission parlementaire sera tenue lors du dépôt des
règlements, cela nous permettrait d'aller plus à fond,
d'être moins fatigués et bousculés, comme on l'est à
la fin d'une session, à deux jours de Noël et de ne pas bloquer le
projet de loi. On n'a pas l'intention de le bloquer, on a l'intention de le
donner. Comme il a été dit tantôt, effectivement, ça
fait cinq ans que les gens attendent cela.
Moi aussi, je souhaite la bienvenue à M. Rouillard,
président de l'union, et aux maires qui l'accompagnent, malgré
l'heure tardive. Maintenant qu'on a l'engagement, on a décidé de
le donner. Nous allons maintenant procéder. Je n'ai pas l'intention de
prolonger. Si c'était un "filibuster", ce serait facile sur un projet
aussi technique, je dois le dire, mais c'est loin d'être ça. Ce
qui compte, c'est d'arriver avec des résultats qui feront en sorte qu'on
aura fait notre boulot correctement, du mieux possible, pour l'heure qu'il est.
Je pense qu'on pourra être tranquilles. J'ai juste l'intention de
procéder correctement.
Je pourrais peut-être poser une ou deux questions au ministre, ce
qui nous permettra de procéder plus rapidement à l'étude
article par article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous me permettez,
avant que vous posiez votre question, de souligner que les
députés de Rousseau et de Montmagny-L'Islet se sont
retirés de la table parce qu'ils ont déjà occupé
des fonctions de maire et qu'il pourrait, dans ces cas aussi, y avoir des
apparences de conflit d'intérêts, bien que je ne le pense pas. Par
mesure de prudence, Ils ont posé le même geste que M. le
député de Jonquière.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre.
M. Paré: C'est une bonne décision. Cela nous
permettra d'en discuter avec peut-être moins de connaissances au
début, mais d'une façon détachée. Parce qu'on
l'amène à la fin de la session, parce qu'on l'amène
à cette heure tardive, je veux juste dire que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous préviens qu'on a le
curriculum vitae de tous les membres, et que vous ne pouvez pas vous
déclarez ex-maire sans qu'on le vérifie.
M. Paré: Ne vous en faites pas, ce ne sont que les
ex-professions, ce ne sont pas les péchés qu'on va rechercher
à cette heure-ci. Comme je l'ai dit, on n'est pas très heureux de
la façon dont c'est amené. On vous le dit, M. le ministre,
à cause du fait que ça arrive tard dans le temps
et tard dans la journée, vous devrez prendre les
responsabilités de ce qui pourra en découler, si jamais il y
avait des choses qui passaient de façon tout à fait involontaire
- je ne mets pas ça en doute - de part et d'autre.
Par contre, je sais - c'est pourquoi je suis prêt à ce
qu'on procède d'une façon quand même assez rapide, tout en
étant correcte - pour avoir rencontré des gens qui tiennent
à ce projet de loi, qu'il est globalement correct, même s'il y a
des choses dans lesquelles on ne va pas aussi loin. J'ai deux questions
à vous poser. Je les pose tout de suite, elles sont très courtes.
Peut-être qu'on n'aura pas besoin d'y revenir quand on fera
l'étude article par article. La première: Vous ne répondez
pas totalement à ce qui était demandé par les gens du
milieu. Quelles sont les raisons qui font qu'on ne va pas aussi loin que ce
à quoi les gens s'attendaient et est-ce qu'on est en mesure, ce soir, de
dire que si on l'amène maintenant on en a évalué les
coûts ou si on le saura juste lorsque les calculatrices seront en
fonction après l'adoption de la loi?
Par coûts, j'entends le rachat permis pour beaucoup de personnes,
pour des personnes en place et pour des personnes qui ne le sont plus mais qui
l'ont déjà été, aux frais des municipalités,
dans une bonne proportion. Est-ce qu'on les a évalués? On
légifère en fonction d'élus municipaux, mais on sait qu'en
fin de compte, ce sont des électeurs et des électrices qui auront
à payer une bonne partie de cela. Nous sommes obligés d'en tenir
compte. Est-ce que les coûts ont été
évalués?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La première question que
vous me posez concerne l'ensemble des demandes du monde municipal. Il y a eu
des modifications. Je pense que la plus importante et la toute dernière,
sur laquelle on n'a pas réussi à avoir une entente, concernait
l'inclusion de l'allocation de dépenses dans les sommes admissibles pour
le régime de retraite. Je vous dirai que, dans le plan du Comité
interministériel du développement régional ainsi qu'au
Conseil du trésor et au ministère des Finances, on souhaitait
qu'aucun des éléments contenus dans le régime de retraite
des élus municipaux ne soit plus généreux que ceux
contenus dans le régime des élus provinciaux, bien que
l'argumentation des municipalités eût été
différente. On ne peut comparer l'élément dépenses
des élus provinciaux avec l'élément dépenses des
élus municipaux, mais, quand même, je pense que sur le plan
même de l'apparence de générosité du programme on a
insisté pour que les dépenses ne soient pas contenues.
Maintenant, quant aux coûts possibles, on a des simulations pour
les plus importantes municipalités du Québec. Je pense que dans
ma circonscription électorale,, pour donner un exemple, sur les 34
municipalités, il y a peut-être le maire de la ville de
Cowansviile qui pourrait avoir un intérêt financier. Les autres,
à partir du président de l'Union des municipalités
régionales de comté et maire d'Austin, ça devient moins
intéressant. Nous avons des simulations sur le plan des coûts pour
les villes de Longueuil, Verdun, Saint-Laurent, Laval, Granby - par accident -
Hull, Drummondville, Gatlneau, Charlesbourg, Québec, Sainte-Foy,
Chicoutimi, Sherbrooke et Trois-Rivières. Nous avons effectué des
simulations, mais il faut bien se dire que ça dépend de la
volonté municipale de rétroagir et même d'y adhérer
dans l'avenir. Donc, nous ne pouvons pas présumer des choix que ces
municipalités vont effectuer, mais dans le cas de la ville de Granby,
entre autres, s'il y avait rétroaction, la conversion des années
de participation depuis 1975, pourrait coûter aux contribuables de Granby
- et c'était là le sens de votre question - un maximum de 16 422
$. Dans le cas de Longueuil, pour vous donner une comparaison, il s'agit de 54
885 $.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford?
M. Paré: Donc, ce qu'on peut en conclure, selon toute
vraisemblance, c'est qu'on va se ramasser avec des montants acceptables. On ne
risque pas d'avoir de mauvaise surprise avec des montants astronomiques,
à la fin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas qu'on puisse avoir
de mauvaise surprise sur le plan des montants astronomiques.
Deuxièmement, il faut bien comprendre que les élus municipaux qui
prennent ces décisions sont également responsables devant la
population qui les élit, au même titre que les
députés.
M. Paré: Oui. C'est vrai ce que vous dites, on a une
responsabilité face aux électeurs aussi, mais ce n'est pas parce
qu'on est en train de travailler ici ce soir, à minuit moins le quart,
que nos électeurs sont bien conscients de cela. Ils ne seraient pas non
plus conscients si on se votait, au Bureau de l'Assemblée nationale, des
augmentations de dépenses. Vous en êtes bien conscient aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'en suis très conscient et
je suis également conscient qu'il nous faudra, si on nous interroge
à l'avenir - et je pense qu'on le fera - autant au chapitre de
l'approbation des règlements qu'au niveau de la population, être
capables d'apporter des réponses aux questions que le contribuable peut
légitimement poser, parce que la municipalité ne pourrait le
faire si le gouvernement du Québec ne lui avait donné le pouvoir
de le faire. Il y a donc un double niveau de responsabilités et vous
faites bien de le souligner. Nous devons en accepter un qui est Important.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Shefford?
M. Paré: Je ne veux pas savoir lequel des deux pouvoirs
est le plus important, sauf que c'est nous qui donnons le pouvoir à
l'autre. Donc, si la porte s'ouvre, c'est parce qu'on donne la clé, et
ce soir, c'est nous. Je ne dis pas que je suis contré. La discussion
qu'on fait et par tout l'éclairage qu'on est capable de donner, cela
voudrait dire que je ne reviendra pas là-dessus lors de l'étude
article par article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De façon à vous
donner la mesure provinciale, si tout le monde s'en prévalait en termes
de pourcentage, cela représenterait 0,2 %, comme ordre de grandeur.
M. Paré: C'est 0,2 % de l'ensemble des revenus
municipaux?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De l'ensemble des budgets
municipaux.
M. Paré: Cela va. Je pense qu'on pourra édaircir le
reste au fur et à mesure à partir des articles qu'on
étudiera.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Shefford. Je vais maintenant appeler l'article 1. (23 h
45)
Étude détaillée Constitution du
régime
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Cet article établit le
cadre constitutionnel du régime de retraite des élus municipaux
et confie à la CARRA la responsabilité d'administrer ce nouveau
régime auquel auront la possibilité de participer les élus
des municipalités du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Paré: Non. En fait, c'est la reconnaissance d'un
véritable régime.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Paré: Et on ne peut pas être contre, si on dit
qu'on veut reconnaître aux élus de l'autre niveau ce qu'on se
donne à soi-même, si on juge que c'est équitable.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. L'article 1
étant adopté, j'appelle l'article 2.
Adhésion et participation
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, consacre la règle, sous réserve des exceptions
que nous verrons plus loin, que l'adhésion d'une municipalité au
régime de retraite se fait par un acte volontaire du conseil. La
municipalité n'entre pas de façon coercitive dans le nouveau
régime de retraite. Le règlement d'adhésion peut prendre
effet le 1er janvier de l'année au cours de laquelle il entre en
vigueur. Bien que l'adhésion d'une municipalité au régime
demeure facultative, la municipalité qui y aura adhéré ne
pourra plus s'en soustraire.
Cette règle, qui veut que l'engagement initiai soit
irrévocable, est rendue nécessaire pour deux raisons. D'abord,
elle assure, comme le fait le régime de retraite des élus
municipaux mis en vigueur en 1975, une protection aux participants qui ne
craindront pas de perdre leur droit à une rente de retraite à la
seule discrétion du conseil; d'autre part, la permanence de
l'adhésion de la municipalité au régime demeure la
principale garantie de survie du régime proposé.
Dans ce type de régime, dont la stabilité réside
dans la justesse des hypothèses actuarielles, il serait imprudent de
permettre à une municipalité de pouvoir se désengager. En
effet, les coûts, dont une municipalité participante est
conjointement responsable avec les autres municipalités participantes,
ne sont pas connus avec exactitude au départ; ils s'établissent
au fur et à mesure que se distribuent les pensions et se
réalisent les hypothèses. Dans ces circonstances, les avoirs en
caisse du régime pourront être suffisants ou insuffisants. Dans le
cas où il y aurait en déficit d'envisagé, il serait
à craindre qu'une municipalité, si elle en avait le droit, ne
choisisse de se retirer du régime plutôt que de participer
à son remplacement. On ne peut laisser un pareil choix à
quelqu'un responsable conjointement d'une dette.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Shefford.
M. Paré: Une question d'éclaircissement. En tout
cas, je la pose. Le premier paragraphe dit: "Ce règlement peut
rétroagir, à l'égard des personnes qui sont membres du
conseil lors de son adoption, au 1er janvier de l'année au cours de
laquelle il entre en vigueur." Les élections municipales ont lieu en
novembre. Il y a une élection en novembre; quelqu'un est élu, et
ce serait adopté en décembre. Cela veut dire qu'on recule au 1er
janvier. On le verra plus foin, l'admissibilité de participation au
régime est de deux ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Minimum.
M. Paré: La personne est élue en novembre; on
adopte le règlement en décembre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela compte pour un an.
M. Paré: On recule d'une année, pour sa
contribution. Cela veut dire qu'en fait, en treize mois, la personne
deviendrait admissible comme si elle avait ses deux ans. Est-ce que c'est cela?
Suis-je correct quand je dis ça? Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Lefebvre, maire de
Laval?
M. Lefebvre (Claude): Non, quant au montant admissible...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez!
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse! Est-ce qu'il a
consentement pour qu'on puisse entendre M. le maire Lefebvre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est avec consentement.
M. Paré: Oui, oui, avec consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le maire Lefebvre?
M. Lefebvre (Claude): Bon, le montant est de 3,5 % du revenu
admissible. Le revenu admissible est le revenu que vous avez gagné
durant l'année. Mieux que ça, si vous fartes une partie
d'année, c'est compté jour par jour. Donc, il s'agit du temps
où vous êtes membre du conseil, et non pas d'une
rétroaction, parce qu'il n'y a pas de salaire. Donc, vous ne pouvez pas
accumuler 3,5 % de zéro; cela donnera toujours zéro. On se
comprend?
Le régime est là, il part du 1er janvier, mais c'est 3,5 %
de 0,00 $, puisqu'il n'y a pas eu de salaire.
M. Paré: Donc, si je comprends bien, c'est plus
rattaché au régime...
M. Lefebvre (Claude): C'est rattaché au salaire que
l'élu a gagné. Le salaire admissible. C'est défini plus
loin.
M. Paré: D'accord; cela répond à ma
question.
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va? M. Paré:
Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article fait du nouveau régime le seul auquel une municipalité
pourra adhérer. Après la mise en vigueur du présent projet
de loi, il ne pourra plus y avoir d'adhésion au régime
générai de 1975, à compter de cette date. On remplace
l'ancien régime par le nouveau.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, assure la transition automatique entre le régime
général de 1975 et le nouveau régime à
l'égard d'une municipalité qui avait adhéré au
régime général de 1975. Dans ce cas, la
municipalité n'a pas à adopter un règlement pour
adhérer au nouveau régime de retraite en faveur des membres de ce
conseil, car, à compter de l'entrée en vigueur du présent
projet de loi, elle sera présumée y avoir adhéré.
Toutefois, afin de respecter le caractère facultatif de
l'adhésion d'une municipalité au nouveau régime, cet
article permet à une municipalité à qui s'applique la
présomption d'adhésion, de s'en retirer dans les six mois de
l'entrée en vigueur de la loi, en adoptant un règlement à
cet effet. La municipalité pourrait ainsi n'y adhérer que pour le
maire seulement, si elle est une municipalité dont la population est
inférieure à 20 000 habitants. Il est à noter que nous
verrons un peu plus loin les règles particulières
d'adhésion qui ont trait aux municipalités dont la population est
inférieure à 20 000 habitants.
Le deuxième alinéa de cet article précise que le
règlement adopté par la municipalité pour se retirer du
régime totalement ou partiellement, selon le cas, a effet depuis la date
du début du régime. Le deuxième alinéa permet
également aux membres du conseil à l'égard de qui se fait
le désistement d'adhésion par la municipalité et à
la municipalité d'être remboursés avec intérêt
des sommes versées au régime entre la date de son entrée
en vigueur et celle du désistement d'adhésion.
Le dernier alinéa de cet article accorde à la
municipalité qui se retire du régime le droit d'y adhérer
ultérieurement.
On renverse, finalement, pour les municipalités le fardeau au
plan de l'adhésion, laquelle demeure facultative. Mais de façon
à continuer les régimes, la municipalité a six mois pour
manifester son désir de se retirer, si tel est son désir.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Shefford?
M. Paré: Est-ce qu'au moment où l'on se parle vous
pouvez me dire s'il y a un déficit
actuariel dans l'ancien régime?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne peut y avoir de
déficit actuariel dans l'actuel régime; donc, la réponse
est négative.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Paré: Non, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Cet
article permet, par exception à la règle de la participation
universelle au régime proposé, à une municipalité
qui avait établi un régime de retraite particulier avant
l'entrée en vigueur de la présente loi de maintenir ce
régime et d'adhérer au nouveau régime. Par régime
particulier, on entend un régime prévu à l'article 66 de
la Loi sur les cités et villes, ou un régime institué dans
la municipalité par charte spéciale; il ne s'agit pas du
régime général de retraite de 1975. On doit remarquer que
le régime particulier n'est maintenu qu'en faveur des membres du conseil
qui y participent lors de l'entrée en vigueur de la présente loi;
donc, il n'y aura pas possibilité de créer d'autres nouveaux
régimes spéciaux. La loi devient générale à
compter de son entrée en vigueur. Elle assimile l'ancien régime
général depuis 1975, mais maintient les régimes
particuliers qui existaient par charte ou qui avaient été
créés en vertu de la Loi sur les cités et villes.
M. Paré: Donc, ce sont deux régimes pour certaines
personnes qui ont déjà...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact, s'il y avait un
régime particulier.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, atténue la règle suivant laquelle
l'adhésion de la municipalité au nouveau régime
entraîne la participation à ce régime de tous les membres
de son conseil. On permet par cet article aux municipalités de moins de
20 000 habitants qui adhèrent au régime d'y faire participer tous
les membres du conseil ou le maire seulement. La municipalité, qui
n'adhérait pas au régime général de 1975, exerce ce
choix au moment où elle adopte son règlement d'ad- hésion.
La municipalité qui adhérait au régime de 1975 doit faire
ce choix dans les six mois de l'entrée en vigueur de la loi,
c'est-à-dire la date à laquelle elle est présumée
avoir adhéré au régime nouveau, comme le précise
l'article 4. La municipalité qui aura choisi de ne pas adhérer au
régime ou de n'y adhérer que pour le maire pourra
ultérieurement y adhérer pour tous les membres du conseil. Pour
un maximum de flexibilité, on tient compte des plus petites
municipalités. Le but du régime est d'abord et avant tout de
viser les élus municipaux à plein temps. Maintenant, on ne
voulait pas exclure les autres élus municipaux, mais permettre d'agir
avec plus de souplesse en ce qui concerne les petites municipalités.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Oui, en termes de temps, on dit que
l'entrée en vigueur est avant le 1er juillet 1989, et on ne
connaît pas encore les règlements de la CARRA. Est-ce que cela ne
risque pas de limiter le temps ou de créer certains problèmes
à certaines municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je crois que le fait que la
municipalité doive faire le choix dans les six mois de l'entrée
en vigueur de la loi donne une période déterminée.
Maintenant, les règlements de la CARRA touchent des
éléments qui n'ont pas une influence déterminante sur le
choix qu'a à effectuer la municipalité sur le plan financier.
M. Paré: Donc, ce n'est pas un critère majeur,
d'après vous.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas un critère
majeur qui pourrait amener une municipalité à décider
d'adhérer ou de ne pas adhérer, ou à décider
d'adhérer pour le maire seulement ou pour les conseillers seulement.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Quand on lit tout ce chapitre, on dit qu'il peut
adhérer par règlement, et ensuite on n'en parle plus. Cela peut
être juste le maire. Ce peuvent être les conseillers et aussi les
participants, selon les articles qui suivent. Les conseillers et
conseillères peuvent décider de ne pas y adhérer ou de se
retirer. Le règlement pour adhérer, quel est-il? Est-ce que c'est
une majorité au conseil municipal?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'adop-
tion d'un règlement suivant les règles prévues pour
l'adoption d'un règlement au conseil municipal.
M. Paré: Si le règlement est adopté comme on
adopte les autres règlements, avec une majorité au conseil
municipal, il pourrait être adopté avec moins de 50 % des gens qui
y participent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais ceux qui ne participent
pas ne sont pas obligés d'y adhérer.
M. Paré: C'est cela. Mais on pourrait voter le
règlement pour permettre à ceux qui le veulent d'en faire
partie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Effectivement, oui.
M. Paré: D'accord. À l'article 6, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article permet à une
municipalité de moins de 20 000 habitants, qui a choisi d'adhérer
au régime pour le maire seulement, de maintenir cette adhésion
restreinte, même si sa population vient à atteindre le seuil de 20
000 habitants. Cette mesure a pour objet de reconnaître la
préséance du caractère facultatif de l'adhésion sur
la norme qui rend la participation des membres universelle dans les
municipalités de 20 000 habitants et plus. Cette municipalité
pourra toujours ultérieurement adhérer au régime pour tous
les membres de son conseil en modifiant son règlement
d'adhésion.
D'autre part, le deuxième alinéa de cet article rappelle
la règle de la permanence de l'adhésion en stipulant que le
passage de la population en bas du seuil de 20 000 habitants ne permet pas
à une municipalité de sortir du régime.
Cet article tient compte des fluctuations possibles de population, en
haut de 20 000 ou en bas de 20 000 habitants.
M. Paré: Pas de problème.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Paré:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article exige que la décision du conseil par laquelle la
municipalité adhère au régime uniquement pour le maire
comporte le vote favorable du maire. Cette mesure vise à protéger
le maire en poste qu'on verrait mal adhérer seul au régime
malgré sa volonté. Cette protection, qui reconnaît en
quelque sorte un droit de veto au maire d'une municipalité de moins de
20 000 habitants, sur la décision du conseil, ne vaut évidemment
que pour le maire en fonction lors de l'adoption du règlement. La
règle ne saurait être invoquée par les futurs maires d'une
municipalité qui a déjà adhéré au
régime, puisque cette règle ne s'applique qu'à
l'étape de l'adoption du règlement d'adhésion.
Je pense que cela se comprend facilement. C'est pour ne pas qu'un
conseil force le maire à adhérer si le maire ne le veut pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Forcément, j'embarque avec vous. Comment
pourrait-on forcer un maire à adhérer? Quel en serait le but?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si le règlement qui vise
à permettre l'adhésion du maire seulement est adopté par
la municipalité alors que le maire ne veut pas y adhérer, c'est
un règlement qui devient inutile.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford, en conformité avec nos règlements, est-ce qu'il y a
consentement pour que nous puissions poursuivre nos travaux?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour siéger
aujourd'hui?
Le Président (M. Saint-Roch): Pour continuer après
minuit.
M. Paré: II manque...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a fini de siéger
hier.
M. Paré: ...quinze secondes pour siéger demain.
Oui, il y a consentement.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a consentement?
M. Paré: Oui, et ce n'est pas un "Nlbus-
ter*. On va tenir avec plaisir la parole qu'on a donnée.
il Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Shefford. Donc, il y a consentement. J'appelle
l'article 9. (minuit)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
9 établit la règle que le membre du conseil d'une
municipalité qui adhère au régime doit y participer
jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge de 71 ans. Cette règle
de participation obligatoire souffre de quelques exceptions, dont deux sont
d'application temporaire. La première exception qui vaut à toute
époque est celle dont il a été fait état à
l'article 6. Elle découle du droit d'une municipalité de moins de
20 000 habitants de n'adhérer au nouveau régime que pour le
maire. Cette exception ne traduit pas un choix de l'individu mais du
conseil.
Deux autres exceptions, dont nous traiterons aux articles 12 et 13,
permettent au membre du conseil en poste au 31 décembre 1988 de ne pas
participer au nouveau régime malgré que la municipalité y
ait adhéré pour tous les membres de son conseil. L'individu
visé par ces deux exceptions est celui qui participe à un
régime particulier de retraite de la municipalité à cette
date ou celui qui n'adhérait pas au régime général
de retraite de 1975.
M. Paré: D'accord. Pas de problème.
La Président (M. Saint-Roch): L'article 9 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 10.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article prescrit que le régime de 1975 ne peut plus, à compter de
l'entrée en vigueur du présent projet de loi, recevoir de
cotisation de participants ni, par conséquent, de contribution de la
municipalité. Le nouveau régime devient, à compter du 1er
janvier 1989, le seul régime général auquel pourront
participer les membres du conseil d'une municipalité.
M. Paré: À moins de n'y participer
déjà.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le seul régime
général qui peut exister à compter du 1er janvier 1989 est
le nouveau régime mis en vigueur par l'actuelle loi.
M. Paré: D'accord. Pour les nouveaux régimes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10 étant
adopté, j'appelle l'article 11.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Cet article, M. le
Président, qui se veut un corollaire de l'article 10, fait du
régime constitué par la présente loi le seul auquel
pourra participer une personne qui deviendra membre du conseil d'une
municipalité après le 1er janvier 1989.
Ainsi, une personne qui deviendrait membre du conseil d'une
municipalité qui adhère au présent régime et qui
maintient, conformément à l'article 5, un régime
particulier ne pourrait que participer au nouveau régime. Cette
règle reprend d'ailleurs celle que formulait le régime de 1975
qui rendait le régime de cette époque le seul offert aux futurs
membres. On tient compte des régimes particuliers qui existeraient dans
certaines municipalités.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 11 étant
adopté, j'appelle l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui Cet article, M. le
Président, permet à un élu municipal qui participe
à un régime particulier au 31 décembre 1988 de choisir de
maintenir sa participation à ce régime plutôt que
d'adhérer au nouveau régime général. Cette
décision, comme le précise le deuxième alinéa, doit
être prise par l'élu municipal dans les trois mois
d'adhésion de la municipalité à l'égard de
celui-ci. Ces trois mois se comptabilisent à compter de l'entrée
en vigueur d'un règlement d'adhésion ou, selon le cas, à
compter de l'expiration du délai que la municipalité se voit
impartir pour se désister de l'adhésion présumée
lorsqu'elle adhérait au régime de 1975.
M. Paré: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 12 étant
adopté, j'appelle l'article 13.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article accorde au membre du
conseil en poste le 31 décembre 1988 le droit de ne pas participer au
nouveau régime s'il ne participait pas au régime de 1975. Ce
droit de désistement doit s'exercer également dans les trois mois
de l'adhésion de la municipalité à son égard, comme
le précise le deuxième alinéa.
M. Paré: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 13 étant
adopté, j'appelle l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article a pour objet de
déterminer que la participation d'un élu municipal visé
à l'article 12 ou à l'article 13 qui n'a pas donné l'avis
de maintien de son régime particulier ou, selon le cas, l'avis
de son désistement du nouveau régime, commence à la
date où devient effective l'adhésion de la municipalité au
présent régime. Cet élu municipal est réputé
alors avoir cessé sa participation à son régime de
retraite particulier depuis cette date où l'adhésion de la
municipalité à son égard au nouveau régime devient
effective.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article constitue une règle qui a pour objet de replacer l'élu
municipal dans ses droits lorsqu'il se prévaut de l'article 12 ou de
l'article 13 pour mettre fin à sa participation automatique au nouveau
régime à laquelle l'assujettit le projet de loi.
Cette disposition permettra à l'élu municipal de se faire
rembourser les cotisations versées depuis l'adhésion de la
municipalité au régime. Il lui sera alors payé un
intérêt au taux déterminé par règlement du
gouvernement et calculé à compter de la date de l'adhésion
de la municipalité. De même, la municipalité sera
remboursée, avec intérêt, des contributions qu'elle aura
fournies.
Le deuxième alinéa de cet article permet au membre du
conseil qui, dans l'exercice du droit que lui confère l'article 12 ou
l'article 13, choisit de ne pas participer immédiatement au nouveau
régime mais de participer ultérieurement à ce
régime. Pour ce faire, il doit donner un avis de participation à
la municipalité et à la commission. Cette participation prendra
effet à compter du premier jour du mois qui suit la réception de
l'avis de participation par la commission.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 16.
Détermination du traitement admissible et des
années de service
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Cet
article constitue une disposition précisant le type même du
nouveau régime offert aux élus municipaux. Il indique en effet
que ce régime, dit à prestation déterminée,
implique une participation de l'élu municipal basée sur le
traitement admissible qu'il reçoit au cours de ses années de
participation. Comme nous le verrons plus loin au cours de l'étude du
projet de loi, le traitement admissible servira non seulement à
déterminer la participation respective de l'élu et de la
municipalité au coût global du régime, mais deviendra l'un
des facteurs importants de la détermination de la pension annuelle
à laquelle aura droit le participant lorsqu'il deviendra admissible
à la pension.
D'autre part, les années de service permettront de
reconnaître les droits du participant à une pension et serviront
également comme facteur d'accroissement du pourcentage d'accumulation
des crédits de pension.
M. Paré: Cela va pour la disposition
générale. On pourra revenir, dans l'autre article, sur le
traitement admissible.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article définit ce que
comprend le traitement admissible d'un participant. Ce traitement admissible
est composé de la rémunération versée à
l'élu municipal annuellement pour l'exercice de ses fonctions, tant au
conseil de la municipalité que dans un organisme mandataire de cette
municipalité ou dans un organisme supramunicipal dont les membres
seraient élus à titre de représentants de cette
municipalité.
Le deuxième alinéa de cet article précise que le
traitement admissible servant de base au régime exclut l'allocation des
dépenses reçue par l'élu municipal pour ses fonctions au
sein de sa municipalité, d'un organisme mandataire de celle-ci ou d'un
organisme supramunicipal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Ce qu'on essaie de faire ici, quand on disait
qu'on voulait implanter un régime à l'image de celui que nous
avons, c'est de tenir compte seulement du traitement. On enlève tout ce
qui est argent reçu à titre d'allocation de dépenses.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exactement.
M. Paré: Cela risque d'amener des problèmes. On
sait, à l'heure actuelle, que les élus cotisent à partir
de leur salaire de base et des frais d'allocation. Donc, il y aura là
comme un problème. Si les élus veulent participer sur une
même base pour en mettre davantage en vue de la pension, qu'est-ce qui va
arriver? C'est plus ou moins favorable. Cela veut dire que, s'ils acceptent
cela, ils contribuent moins ou ce qu'ils peuvent faire, c'est d'augmenter les
salaires. C'est une des possibilités. Augmenter les salaires, je ne sais
pas si cela peut amener des augmentations de dépenses pour la
municipalité. Si c'est le cas, les chiffres que vous m'avez
donnés au début, quand je vous demandais si vous aviez
calculé les effets possibles de l'application de la nouvelle loi...
Est-ce que ces augmentations de salaires sont comprises dans le 0,2 %?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les chiffres que je vous ai
donnés au début s'appliquaient au rachat jusqu'en 1975, si toutes
les municipalités,
y compris tous les individus, y adhéraient. Je n'ai pas
donné de chiffres parce que c'était impossible de prévoir
combien de municipalités vont s'en prévaloir sur le plan
provincial.
Pour le passé, on peut dire qu'il y a 600 élus qui y
participent dans tel nombre de municipalités, pour arriver à
faire des chiffres qui sont crédibles. Sur le plan de l'avenir, il faut
prendre la rémunération de l'élu municipal, compte tenu du
régime actuel; s'il n'y a pas de fluctuation des salaires, la partie
admissible va diminuer, mais dans un régime plus
généreux.
Je pense que vous conviendrez que le régime de retraite fait
partie des éléments de rémunération, autant d'un
député que d'un élu municipal, si la présente loi
est adoptée. Compte tenu que le régime est bonifié, par le
fait même, la rémunération globale d'un élu
municipal s'en trouve bonifiée.
M. Paré: C'est évident. On améliore
globalement, dans son ensemble, une des facettes des conditions des élus
municipaux. Sauf sur ce point précis, s'il n'y a pas d'augmentation de
salaire, ce n'est pas une bonification.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est, malgré ça,
une bonification...
M. Paré: Pour le reste, mais pas nécessairement...
On va prendre la cotisation sur un salaire moindre, sur un montant moindre,
parce que c'est seulement le salaire et non plus, quand on parle du traitement
admissible, le salaire et les allocations de dépenses. Je vous le
demandais tantôt et je savais que vous n'aviez pas répondu
à toutes les demandes des gens du milieu, mais une des demandes
était de pouvoir inclure... Vous me dites non à cause du
parallèle qu'on veut faire avec ce que nous avons. Est-ce que vous aviez
envisagé d'autres possibilités que l'augmentation de salaire?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Actuellement, le coût du
régime tel qu'il est, incluant les dépenses qui sont admissibles,
donne un total de 20,5 % alors que le coût du régime
proposé excluant les dépenses donne un total de 27,6 %. Vous avez
donc une augmentation de 7,1 %. Quand vous globaliser l'ensemble, le
régime proposé, même s'il ne tient pas compte des
dépenses, est meilleur. Là-dessus, je vous dirai que les
objections du ministère des Finances, du Conseil du trésor ainsi
que du Comité interministériel du développement
régional sont fermes. Je vous invite à tenter l'expérience
auprès de votre caucus et expliquer aux députés membres de
votre formation politique que, bien que leurs dépenses, on ne puisse pas
les inclure dans le régime de retraite, vous l'accordez aux élus
municipaux. Tentez l'expérience et vous m'en donnerez des nouvelles.
M. Paré: C'est un autre débat qui serait à
l'interne, qui serait à huis clos.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Demain matin.
Une voix: Ce matin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce matin.
M. Paré: Ce matin. C'est quand marne un point important.
Je comprends qu'on y va en comparaison avec ce que nous faisons. On pourrait
aussi y aller en comparaison entre les conditions des élus municipaux et
celles de leurs fonctionnaires municipaux qui, très souvent, en plus de
la sécurité, comme chez nos fonctionnaires, ont peut-être
des gains qui sont encore meilleurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'exemple typique est le cas de
Jean Drapeau.
M. Paré: Aussi. Exactement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II est bien connu.
M. Paré: Oui, d'accord. Je comprends bien. Vous êtes
conscient, vous savez que c'est une demande qu'on refuse, que ça risque
d'amener des augmentations de salaire avec tout ce que ça veut dire au
niveau municipal, mais vous n'êtes pas prêt à changer cet
article pour changer le calcul actuel qu'on retrouve dans les
municipalités concernant la contribution sur le traitement
admissible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas, comme ministre des
Affaires municipales, cette marge de manoeuvre à la suite des
décisions qui ont été rendues par le Conseil des
ministres.
M. Paré: Le traitement admissible d'un participant est la
rémunération qui lui est versée au cours de chacune de ses
années de service pour l'exercice de toute fonction à titre de
membre du conseil municipal - donc, son salaire - d'un organisme mandataire de
celle-ci ou d'un organisme supramunicipal. Est-ce que supramunicipal, ça
inclut les gains venant de gens qui participent à une communauté
urbaine?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact. La même chose
qu'un député qui a des fonctions additionnelles à titre de
whip, de leader, d'adjoint parlementaire ou de ministre.
M. Paré: D'accord. Je ne voudrais pas qu'on entreprenne un
débat sur nos propres fonds de retraite ou sur les gains salariaux de
ceux qui sont présidents de commission ou... Oui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Toute votre
rémunération. Vous vérifierez, M. le député.
Je sais que vous n'êtes pas à l'âge de vérifier
ça quotidiennement.
M. Paré: Non, ce n'est pas une préoccupation pour
le moment, mais il faut y penser à un moment donné. D'accord.
Cela veut dire que le traitement admissible pour les conseillers municipaux,
c'est la même chose que la loi actuelle. Chacune des
responsabilités qu'ils ont comme membre d'un comité quelconque
à condition que ça ne dépasse pas 90 % du revenu du
maire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Paré: C'est ça. Je n'ai pas d'autres questions.
C'est clair. Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 17 étant
adopté sur division, j'appelle l'article 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Cet
article définit les notions d'organisme mandataire de la
municipalité et d'organisme supramunicipal. Comme l'indique le premier
paragraphe de cet article, un organisme est mandataire de la
municipalité lorsque la loi le déclare tel ou lorsqu'elle en fait
un agent de la municipalité. C'est également un organisme
mandataire si son conseil d'administration est formé en majorité
de membres du conseil de la municipalité et dont le budget est
adopté par le conseil de la municipalité. (Oh 15)
Le deuxième paragraphe de cet article établit une liste
d'organismes supramunicipaux. On y retrouve une communauté urbaine ou
régionale, une municipalité régionale de comté, une
régie intermunicipaie, une corporation intermunicipale de transport, un
conseil intermunicipal de transport et l'Administration régionale
Kativik. De plus, entre dans cette catégorie un organisme public dont le
conseil d'administration est formé en majorité d'élus
municipaux.
C'est pour répondre de façon plus précise à
la question que vous avez posée à l'article
précédent.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse, M. le
député de Shefford. M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: M. le Président, le ministre peut-il nous
indiquer si l'allocation que particulièrement les maires des
municipalités rurales qui sont membres d'une MRC reçoivent comme
préfet ou comme participant à une assemblée de MRC est
incluse dans les revenus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est inclus.
M. Camden: C'est inclus.
Le Président (M. Saint-Roch): Ça va, M. le
député de Lotbinière?
M. Camden: Cela répond à ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci. Y a-t-il
d'autres interventions à l'article 18?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous ferez le message à
votre préfet.
M. Camden: À mes quatre préfets.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À vos quatre
préfets. Vous ferez quatre messages.
M. Camden: Quatre messages.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 18 est-il
adopté?
M. Paré: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 19, M. le
Président, donne au gouvernement le pouvoir de désigner par
décret comme organisme supramunicipal aux fins de l'application de la
présente loi une commission ou un conseil créé par la loi
et dont la majorité des membres en font partie à titre de chef du
conseil ou de conseiller d'une municipalité ou d'une municipalité
régionale de comté. Un décret du gouvernement ainsi
adopté entre en vigueur le jour de sa publication à la Gazette
officielle du Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: ...pour éclairer davantage. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Paré: On dit: "...par décret, désigner
comme organisme supramunicipal pour l'application de la présente loi une
commission ou un conseil créé par la loi et dont la
majorité des membres en font partie à titre de chef du conseil ou
de conseiller d'une municipalité ou d'une municipalité
régionale de comté."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Chef du conseil, maire ou
conseiller d'une municipalité ou d'une municipalité
régionale de comté. C'est pour prévoir plus de souplesse
si d'autres organismes étaient créés. Par décret du
gouvernement, on pourrait désigner ces organismes comme organismes
supramunicipaux aux fins de l'application de
la présente loi pour que la rémunération qui est
accordée au maire ou aux conseillers qui y siègent puisse
être comptabilisée pour les fins de leur régime de
retraite.
M. Paré: D'accord. C'est pour leur garantir la
majorité qu'on met ça ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. M.
Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 19 est
adopté. J'appelle l'article 20.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article a pour objet de rendre un organisme supramunlcipal responsable, au
même titre qu'une municipalité locale, des obligations que la
présente loi impose à une municipalité à
l'égard du traitement admissible d'un participant. Naturellement, cette
obligation à laquelle est assujetti l'organisme supramunicipal ne se
limite qu'à la partie du traitement admissible versée par
l'organisme.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article définit une année de service comme étant une
année civile au cours de laquelle un participant au régime a
été membre du conseil de la municipalité et a versé
les cotisations exigées. Le deuxième alinéa de cet article
précise que, dans le cas d'une partie d'année de service, le
service est crédité en proportion du nombre de jours que cette
partie représente sur 365. Cela va dans le sens de la réponse du
maire de Laval tantôt. Il importe enfin de remarquer que cet article
précise qu'une année de service n'est pas créditée
si les cotisations relatives à celle-ci ont été
remboursées.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article a pour objet de
préciser qu'une personne ne cesse pas d'être conseiller d'une
municipalité, aux fins du régime, à l'expiration de son
mandat lorsqu'elle est réélue lors de l'élection pendant
laquelle survient cette expiration et qu'elle a fait, dans le délai
prévu, après sa réélection, le serment requis par
la loi. Le but de cette disposition est d'assurer une continuité dans la
participation au régime au cours d'une année d'élection.
Le maire n'est pas visé par cette disposition, car, dans son cas, il n'y
a aucune discontinuité de fonction puisque son mandat prend fin lors de
l'assermentation du nouveau maire.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 23.
Cotisations et contributions
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
23 détermine le montant de la cotisation qu'une municipalité doit
retenir sur le versement de traitement d'un membre du conseil qui participe au
présent régime.
Cette retenue, calculée sur une base annuelle, comprend trois
échelons. Le premier échelon que décrit le paragraphe
1° du deuxième alinéa de cet article établit cette
retenue à 10 % de la partie du traitement admissible qui correspond
à l'exemption personnelle au sens de la Loi sur le Régime de
rentes du Québec. En 1988, cette exemption était de 2650 $.
Le second échelon que l'on retrouve au paragraphe 2° fixe la
cotisation du participant à 8,2 % de la partie de son traitement
admissible qui se situe entre l'exemption personnelle et le maximum des gains
admissibles. En 1988, ce MGA est fixé, en vertu de la Loi sur le
Régime de rentes du Québec, à 26 500 $.
Le troisième échelon dont fait état le
troisième paragraphe de cet article fixe la cotisation du participant
à 10 % sur la partie de son traitement admissible qui excède le
MGA. La cotisation que doit retenir la municipalité sur la paie de
chaque employé et remettre à la commission le 15 de chaque mois
est ainsi coordonnée avec les cotisations qu'un participant verse au
Régime de rentes du Québec.
Le dernier alinéa de cet article prévoit, par exception,
que la cotisation à laquelle est assujetti le participant, quant
à la partie de son traitement admissible qui lui est versée par
un organisme supramunicipal, est de 10 %. Dans ce cas, afin d'éviter des
difficultés majeures d'administration tant à l'organisme
supramunicipal qu'à la CARRA, il est inévitable de ne pas
coordonner cette partie de la cotisation avec le Régime de rentes du
Québec. En effet, il deviendra, en pratique, presque impossible de
répartir entre ces deux sources de traitement les échelons de
calcul dont nous avons fait état ci-haut.
La règle générale est de 10 %; 8,2 %, c'est de la
coordination avec le Régime de rentes.
M. Paré: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 23 est
adopté. J'appelle l'article 24.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, prévoit que la cotisation versée par un
participant au régime de retraite est incessible et insaisissable. Cela
signifie que le
participant ne peut transférer volontairement ses cotisations
à un cessionnaire, ni se les faire saisir judiciairement. Cette double
mesure de protection vise à garantir au participant
l'intégrité de cette source future de revenus et à
protéger la stabilité du régime contre les sorties
inattendues d'argent.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 25.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, établit la règle que chaque municipalité
qui adhère au régime est conjointement responsable, avec les
autres municipalités adhérentes, ce qu'il est nécessaire,
en plus des cotisations des participants et des intérêts
accumulés, pour pourvoir au paiement des pensions et des autres
avantages consentis en vertu de la présente loi. En somme, les
municipalités qui adhèrent au régime sont responsables
conjointement du solde du coût du régime.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, indique que chaque municipalité doit verser à
la commission, en même temps qu'elle fait remise des cotisations du
participant, une contribution provisionnelle. Cette contribution doit
être d'un montant égal au produit obtenu en multipliant à
l'égard de chacun des participants la cotisation par un facteur
déterminé par règlement du gouvernement. Nous verrons
à l'article 102 que cette contribution provisionnelle est établie
transitoirement à 2,14 fois le montant de la cotisation du participant.
La contribution provisionnelle ne constitue pas pour une municipalité un
paiement libératoire de ses obligations envers le régime, mais
une modalité de constitution et de fonctionnement de cette caisse de
retraite.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 27.
Prestations
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 27, M. le
Président, fixe à 60 ans l'âge d'admissibilité
à la pension pour le participant qui cesse d'être membre du
conseil d'une municipalité après avoir été
crédité de deux années de service. Comme nous le verrons
plus loin, le membre du conseil âgé de 60 ans qui ne quitte pas sa
fonction doit maintenir sa participation jusqu'à l'âge de 71
ans.
Le deuxième alinéa de cet article permet au participant
âgé d'au moins 55 ans de choisir de recevoir une pension
dès qu'il cesse d'être membre du conseil de la
municipalité. Cette pension est cependant réduite pendant toute
sa durée d'un pourcentage de 0,5 % par mois compris durant cette
période qui se situe entre le début de cette pension
réduite et la date où il atteint son soixantième
anniversaire de naissance. Il s'agit de la même diminution qui est
prévue au régime de retraite des députés.
M. Paré: Vous dites que c'est ce qu'on retrouve à
la Régie des rentes. Est-ce une similitude, ce qu'on retrouve, avec le
fonds de retraite des députés? Ici, juste pour
vérification, c'est une amélioration par rapport à ce que
l'on retrouve, à la situation actuelle dans le cas des élus
municipaux. Est-ce huit ans présentement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Paré: On
ramène cela à deux ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le ramène à deux
ans qui est une exigence plus sévère que le cas du régime
des députés, parce que le cas du régime des
députés n'a aucune exigence de base. J'avais l'impression, au
début, que cela prenait deux élections, puis 60 mois; je n'avais
pas vérifié cela depuis un certain temps. Le comité de 125
est rendu à 123.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 28.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
28 consacre la règle que l'âge limite de participation au
régime de retraite est fixé à 71 ans. Ainsi, le
participant cesse, à compter de cet âge, de cotiser au
présent régime et reçoit une pension de retraite tout en
continuant de recevoir une rémunération du conseil s'il en
demeure membre.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 29.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous abordons le calcul de la
pension, M. le Président. Cet article a pour objet de fixer la valeur
annuelle du crédit de pension accordé au participant à
l'égard de chaque année de service. Ce crédit de pension
est déterminé à 3,5 % du traitement admissible du
participant.
Le deuxième alinéa précise que le crédit de
pension est accordé le 31 décembre de chaque année.
Le troisième alinéa de l'article a pour objet
d'établir la coordination de la rente de retraite
versée en vertu du présent régime et de la rente
que verse à ce pensionné la Régie des rentes du
Québec en vertu de la Loi sur le Régime de rentes du
Québec. Cette coordination exige que chaque crédit de pension
acquis annuellement soit réduit de 0, 7 % de la partie du traitement
admissible versée au participant et qui est inférieure, au cours
de cette année de référence, au maximum des gains
admissibles que détermine le Régime de rentes du
Québec.
Comme nous le disions précédemment, pour l'année
1988, ce MGA est établi à 26 500 $. C'est donc dire que le
crédit de pension obtenu au cours de 1988 serait de 2, 8 % pour la
partie du traitement inférieure à ces 26 500 $.
M. Paré: Je ne contesterai pas vos chiffres.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 29 est
adopté. J'appelle l'article 30.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article accorde au participant l'indexation annuelle de ses crédits de
pension. Ainsi, chaque 1er janvier suivant l'acquisition d'un crédit de
pension, celui-ci est indexé jusqu'au 1er janvier qui
précède la date où la pension devient payable. Le taux
suivant lequel est indexé ce crédit de pension correspond au taux
d'augmentation de l'indice des rentes déterminé en vertu de la
Loi sur le Régime de rentes du Québec.
Il est à noter que l'article 119. 1 de la Loi sur le
Régime de rentes du Québec prévoit que la régie
publie, avant le 1er janvier de chaque année, à la Gazette
officielle du Québec, l'indice des rentes et le taux d'ajustement
des prestations.
M. Paré: Y a-t-il un pourcentage ou si c'est juste lorsque
l'inflation est supérieure à un tel montant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le verra plus loin. Dans le cas
de la pension, c'est moins 3 %, si ma mémoire est fidèle.
M. Paré: C'est 3 % Cela veut dire que si c'est 5 %
d'inflation, c'est 2 %, parce qu'il y a toujours les 3 %.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Paré: Est-ce ce que l'on retrouve dans les autres
régimes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, et on le retrouvera plus
loin. Je ne peux pas vous dire à quel article, mais je suis certain que
cela fait partie de l'actuel projet de loi.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 31.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prescrit que la
pension annuelle payable au participant admissible à la retraite
correspond au total des crédits de pension annuelle tels qu'ils ont
été, jusqu'à la retraite, coordonnés avec le
Régime de rentes du Québec et indexés annuellement.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 32.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article a pour objet
d'établir le maximum de la pension qui peut être versée en
vertu du présent régime. Ce plafond correspond à 70 % du
traitement admissible moyen reçu par le participant au cours des trois
années de service où ce traitement fut le plus
élevé pendant son dernier mandat et au cours de tous ses mandats
pourvu qu'ils aient été successifs.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit que, si
le participant compte deux années de participation au régime, on
établira alors le traitement admissible moyen en se basant sur ces
seules années.
Le troisième alinéa précise que le traitement
admissible d'une année est présumé avoir été
reçu de façon uniforme durant toute la période de service
comptée pour cette année. Ainsi, des ajustements de salaire
reçus au cours d'une année seront présumés avoir
été distribués de façon uniforme durant toute cette
période.
L'élément principal et essentiel de l'article est le
plafonnement à 70 %. (Oh 30)
Le Président (M. Saint-Roch): Cela va?
M. Paré: Oui, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 32 étant
adopté, j'appelle l'article 33.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article a pour objet de garantir que le participant ne peut être
appelé à verser des cotisations pour la partie du total de ses
crédits de pension qui se situe au-delà du maximum de 70 %. Le
cas échéant, ce participant est remboursé de la partie de
ses cotisations qui correspond aux crédits de pension
excédentaires.
Le deuxième alinéa poursuit l'énoncé de
cette règle du remboursement de l'excédentaire en
prévoyant que les crédits de pension réduits ou
annulés par l'effet du remboursement des cotisations sont ceux
accordés au cours de l'année de service la plus récente
d'abord et, ensuite, ceux accordés au cours de chaque année qui
la précède.
M. Paré: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 33 est
adopté. J'appelle l'article 34.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, prévoit que le remboursement des cotisations qui
correspond aux crédits de pension excédentaires comporte la
remise des intérêts qui s'y rapportent.
Le deuxième alinéa prévoit le mode de fixation de
ces intérêts. Ils sont fixés annuellement par le
gouvernement en fonction du taux de rendement de la caisse de retraite.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 35.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 35 a pour objet de
décréter l'indexation annuelle de la pension payable en vertu du
présent régime. Cette indexation annuelle de la pension
correspond au taux d'augmentation de l'indice des rentes du Québec moins
3 %. Ce type d'indexation d'une rente ou d'une pension est maintenant reconnu
à l'égard de tous les régimes publics du
Québec.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le paiement de la pension, M. le
Président. L'article 36 établit qu'une pension est payable
à la personne qui y a droit à compter du jour où elle en
fait la demande à la commission. Comme nous l'avons vu
précédemment, ce droit naît à l'égard d'une
personne dès qu'elle cesse d'être membre du conseil et que son
âge est d'au moins 55 ans. Si la demande est faite à une
époque postérieure au jour où la personne a atteint
l'âge de 60 ans après avoir cessé d'être membre du
conseil d'une municipalité ou postérieure au jour à
compter duquel cette personne atteint l'âge de 71 ans, la pension est
alors versée rétroactivement depuis la date où elle a
acquis cette admissibilité à la pension.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 36 étant
adopté, j'appelle l'article 37.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article établit que la
pension accordée en vertu du présent régime est
payée de façon périodique et à la même
époque que celle prévue en vertu de la Loi sur le Régime
de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics
jusqu'au jour où le pensionné cesse d'y avoir droit. La date de
cessation du paiement de cette rente est généralement celle du
décès du pensionné puisque cette rente de retraite est
viagère, mais elle peut aussi être la date à laquelle le
pensionné retourne membre du conseil d'une municipalité qui
participe au régime alors qu'il est âgé de moins de
71 ans.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 38.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article a pour objet de permettre à la commission de se libérer
du paiement d'une pension de peu d'importance en payant comptant la valeur
actuarielle de cette pension. Ce paiement comptant ne peut être fait par
la commission qu'à la demande du bénéficiaire et à
la condition que le montant total des prestations n'excède pas 811 $
annuellement.
Il est à noter que ce montant de 811 $ établi en 1986 est
indexé annuellement suivant le taux d'augmentation de l'indice des
rentes du Québec.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 39.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit que le
paiement d'une pension cesse lorsque l'employé retourne au conseil d'une
municipalité qui adhère au présent régime à
son égard.
Le second alinéa de cet article indique que, dans ce cas, le
membre du conseil cotise à nouveau au régime jusqu'à ce
qu'il cesse d'être membre du conseil ou jusqu'à ce qu'il ait
atteint l'âge de 71 ans. Les nouvelles années de service
accumulées au cours de cette nouvelle participation s'ajoutent à
celles déjà créditées aux fins du calcul de la
pension.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Je ne sais pas si je suis au bon endroit, mais je
vous le demande maintenant. Je suis obligé de lui trouver un trou
quelque part parce que c'est quelque chose qu'on ne retrouve pas dans le projet
de loi: c'est une demande qui venait des gens du milieu. Une demande vous a
été adressée pour tenir compte d'une modification à
la loi sur la Régie des rentes du Québec relativement à
des gens qui sont soit des professionnels ou des gens qui travaillent n'importe
où et qui ont un revenu assez élevé, mais qui, à un
moment donné, deviennent maire à temps plein, donc gagnent un
revenu diminué. Ils paient leurs cotisations à la Régie
des rentes du Québec en fonction de leur revenu, mais un revenu
diminué.
Donc, parce que des gens consacrent des années à se
dévouer à leurs concitoyens, ils sont payés moins cher et
cotisent moins. Quand vient le temps de percevoir un montant de la Régie
des rentes du Québec, comme c'est basé sur le salaire des
dernières années, ces gens-là sont pénalisés
pour avoir contribué moins, mais ils ont quand même
travaillé pour leurs concitoyens. C'est une demande que des maires vous
ont faite, mais qu'on ne retrouve pas dans le projet de loi. Avez-vous
regardé la possibilité de l'inclure et, si oui, pour quelle
raison ne l'avez-vous pas retenue?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que cela relève de
l'autorité de l'ancien ministre des Affaires municipales. Cela relevait
de mon autorité lorsque j'étais ministre de la Main-d'Oeuvre et
de la Sécurité du revenu et responsable de la Régie des
rentes du Québec. J'en ai discuté avec l'actuel titulaire du
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
qui, comme je vous l'ai indiqué, est l'ancien ministre des Affaires
municipales. Il est sensible à la problématique soulevée
et il désire la régler non pas pour le cas spécifique des
élus municipaux, mais pour l'ensemble des retraités. Ses
intentions législatives sont pour le printemps prochain.
M. Paré: Si on lui passait ça vite vite demain en
disant: un, deux, trois, il n'est pas prêt?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paré: Vous ne direz pas qu'on n'est pas ouverts.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je trouve que vous faites preuve
d'une flexibilité exemplaire mais, compte tenu des discussions que j'ai
eues avec le ministre responsable de la Régie des rentes et de la
réaction de la Régie des rentes et du ministre titulaire, je
préfère que ce soit réglé dans une loi d'ensemble.
Compte tenu des antécédents du ministre de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu, je sais qu'il n'oubliera pas les
élus municipaux.
M. Paré: Je vais vous dire que je ne sais plus de qui vous
parlez, vous en avez trop nommés: l'ancien et le nouveau.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Son seul problème pourrait
être de se retrouver en apparence de conflit d'intérêts.
Une voix: Son prédécesseur et son successeur.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Paré: L'article 39 est adopté et la modification
sera adoptée au printemps.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 39 étant
adopté, j'appelle l'article 40.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, qui est un corollaire du précédent,
prévoit que le participant a le choix, au moment où il cesse
à nouveau d'être membre du conseil ou atteint l'âge de 71
ans, de recevoir la pension recalculée ou la pension à laquelle
il aurait droit à ce moment si le paiement n'avait pas cessé
conformément à l'article précédent.
Le deuxième alinéa prévoit une formule
d'indexation, au cours de la période où la pension a
été accordée, des crédits de pension
accumulés avant la retraite.
Le troisième alinéa reconnaît à ce
pensionné le droit d'être remboursé des cotisations
versées au cours de sa nouvelle participation si la pension
recalculée ne constitue pas le plus élevé des montants
qu'il peut recevoir à titre de pension. Le remboursement de ces
cotisations se fait avec l'intérêt calculé
conformément à la formule déjà
énoncée et applicable aux autres remboursements des cotisations
versées au présent régime.
M. Paré: C'est un beau modèle pour le printemps, de
modification, dans ce sens-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Possiblement. M. Paré:
En tout cas, celui-là est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 41.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article a pour objet de
prévoir que le paiement de la pension se continue en cas de
décès du pensionné jusqu'au premier jour du mois suivant
ce décès. Il s'agit de la pension intégrale que recevait
le pensionné.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 42.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, rend incessibles et insaisissables les pensions payables en
vertu du présent régime et les cotisations remboursées en
vertu du présent chapitre.
Le deuxième alinéa ajoute toutefois que ces montants sont
saisissables, jusqu'à concurrence de 50 %, pour payer une dette
alimentaire.
Le Président (M. Sairrt-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 42?
M. Paré: On se pose une question: Est-ce que les 50 %
tiennent compte de toutes les nouvelles modifications apportées aux
autres lois par le ministère de la Justice, par exemple, tout ce qui
touche aux pensions alimentaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que l'article subit
l'épreuve du comité de législation auquel siège le
ministre de la Justice.
M. Paré: Que justice soit faite! Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous sommes
maintenant à l'article 43.
Prestations en cas de décès
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Nous
avons un papillon à l'article 43. Compte tenu que nous sommes à
vérifier si toutes les concordances ont été faites au
papillon, je demanderais une suspension de nos travaux de dix minutes.
M. Paré: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut vérifier avec les
autres articles. Cela va nous permettre...
Le Président (M. Saint-Roch): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 0 h 43)
(Reprise à 0 h 57)
Le Président (M. Saint-Roch): Le commission reprend ses
travaux. Nous avons un papillon à l'article 43.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
l'amendement à l'article 43 se lit comme suit: Le premier alinéa
de l'article 43 du projet de loi 109 est remplacé par le suivant:
"À compter du jour où cesse pour cause de décès le
paiement de la pension du pensionné ou à compter du jour du
décès d'une personne âgée d'au moins 55 ans, le
conjoint a droit de recevoir à titre de pension 60 % de la pension que
le pensionné recevait ou de celle que la personne âgée d'au
moins 55 ans aurait eu le droit de recevoir compte tenu, le cas
échéant, de la réduction prévue à l'article
27. "
Cet amendement vise à clarifier le libellé du premier
alinéa de l'article 43 pour éviter des paiements en double.
L'objectif est le même; le libellé est plus précis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: M. le Président, est-ce qu'on veut nous
indiquer, par cet article, que le conjoint survivant pourrait, par le fait
même, racheter pour bénéficier des 60 %?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II pourrait
bénéficier, oui, de l'équivalent de la pension, mais dans
une proportion de 60 %.
M. Camden: II pourrait racheter, en l'occurrence.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la personne retire
déjà ses 60 %, elle ne peut pas racheter. M. Lefebvre?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lefebvre?
M. Lefebvre (Claude): En fait, la portée de cet article
est de présumer qu'un de cujus a pris sa retraite la veille. C'est juste
cela que ça veut dire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'amendement à l'article 43 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, pour être un de cujus,
il faut qu'il soit déjà mort.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 43 tel
qu'amendé est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 44.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, a pour objet de définir juridiquement, aux fins de la
présente loi, la notion de conjoint. Ainsi, le conjoint est la personne
mariée à un participant ou à un pensionné ou la
personne non mariée au moment du décès qui vit
maritalement avec ce participant ou ce pensionné et est publiquement
représentée comme son conjoint. Cette vie commune du conjoint de
fait avec le participant admissible à une pension ou le
pensionné, selon le cas, doit avoir duré au moins un an si un
enfant est né ou est à naître de cette union. En dehors de
ce cas, cette vie commune doit avoir duré au moins trois ans.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: C'est plus généreux que ce qu'on
retrouve dans une loi de votre collègue du ministère des
Transports concernant la Régie de l'assurance automobile.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Possiblement.
II n'y a pas encore cette harmonisation parfaite entre les
différentes lois de différents ministères du gouvernement
quant à l'établissement de la durée de vie commune et
à la présomption de vie maritale. J'ai déjà eu
l'occasion de discuter de cet aspect de la question avec votre collègue,
Mme la députée de Maisonneuve, quant à un projet de loi
dont j'oublie le titre ou le numéro.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 44? M. le député de
Shefford.
M. Paré: Juste une petite pour faire rire le ministre,
parce qu'il est de bonne heure. Est-ce que cela ressemble un peu à ce
qu'on retrouve dans la Loi sur l'aide sociale?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas suivi les
dernières modifications apportées par mon successeur.
M. Paré: Cela avait l'air d'une boutade comme cela, mais,
farce à part, j'ai hâte que le gouvernement, comme c'est
demandé par bien des groupes, finisse par avoir, peu importent les
programmes et les projets, une définition commune de conjoint.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans la Loi sur l'aide sociale, la
durée est d'un an, si ma mémoire est fidèle, tandis
qu'ici, c'est trois ans.
M. Paré: Je n'ai pas le détail, mais je sais qu'on
l'a encore baissée davantage, sauf que, lorsque vient le temps de donner
ou de recevoir, on n'a pas la même définition de conjoint. Ce
n'est pas correct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'imagine que, là aussi,
cela a dû être fait avec le consentement de l'Opposition.
M. Paré: Non, non. Je dois vous dire que, dans la loi 37,
ça signifie quasiment, s'ils se font prendre un soir à sortir
ensemble, qu'ils sont conjoints. Il faut faire attention. Il ne faudrait pas
que cela aille jusque-là. Comme ici c'est, disons, plus acceptable
qu'ailleurs, en espérant que cela va être suivi, on va adopter
tout de suite l'article 44, en vitesse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous autres, on présume que
les maires et mairesses ont des relations assez stables.
Une voix: Comme les députés.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 44 est-il
adopté?
M. Paré: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au même titre que les
députés. C'est un peu le parallèle avec...
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 45.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article précise, comme
nous en avons fait état précédemment, que la pension
accordée au conjoint est viagère.
Elle court, comme l'indique le deuxième alinéa, "jusqu'au
premier jour du mois suivant le décès du conjoint."
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 46.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article ne constitue qu'une
disposition administrative qui a pour objet de préciser que la pension
au conjoint survivant n'est accordée que sur demande à la
commission.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: "La pension au conjoint survivant n'est
accordée que sur demande à la commission." Est-ce que cela veut
dire que c'est rétroactif au moment du décès ou si, comme
on le retrouve dans d'autres régimes, c'est au moment de la demande?
Est-ce sur demande ou au moment de la demande?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle n'est accordée que sur
demande à la commission et c'est rétroactif au moment où
vous y avez droit.
M. Paré: C'est sûr, sûr? On va enregistrer
cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais effectuer une
vérification additionnelle avant de vous dire: Sûr, sûr. M.
Lefebvre.
M. Lefebvre (Claude): En fait, à partir du moment
où il y a décès, la pension cesse...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lefebvre (Claude):... à moins qu'on ne fasse une
demande es qualités de conjoint. Là, la commission peut juger.
Vous avez, d'ailleurs prévu, plus loin une commission pour juger des cas
d'admissibilité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La question précise du
député de Shefford, c'était: Est-ce que cela prend une
demande précise? Si la demande est acceptée, est-ce que la
pension ou le montant rétroagit à la date où le droit
naît?
M. Lefebvre (Claude): II m'apparaît que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la réponse
exacte.
M. Lefebvre (Claude): ...ce devrait être cela, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: Est-ce que, M. le Président, on pourrait nous
indiquer pour quelles raisons vous n'avez pas fart en sorte que ce soit
automatique considérant, après vérification, qu'il s'agit
bien du conjoint qui est reconnu et décrit à l'article
précédent ou à l'article 44?
M. Lefebvre (Claude): La réponse, c'est que la commission
qui verse doit s'assurer que la personne qui reçoit y a droit. Autrement
dit, si vous avez le cas d'une épouse où il n'y a pas eu de
divorce et que vous avez une conjointe, il s'agit d'établir à qui
va la pension. Ce sont des cas qui sont tranchés dans tous les fonds de
retraite, polices d'assurance ou autres. Il faut faire la preuve de son droit
et ça rétroagit au moment de la naissance de son droit.
M. Camden: Pourvu que la demande ait été faite.
M. Lefebvre (Claude): Cela permet, à l'occasion, au moins
à la commission d'examiner la légitimité de la
demande.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: On ne peut pas vérifier la
légitimité de la demande qu'on octroie de façon
automatique, après vérification, sans qu'il n'y ait
nécessairement eu...
M. Lefebvre (Claude): C'est la commission qui verse et non pas la
municipalité. C'est la commission qui est dépositaire des sommes
qu'elle a l'obligation de payer. Elle doit donc s'assurer qu'elle a une
demande. De la même façon, si la commission n'est pas
avisée du décès, elle va continuer à payer et vous
allez être obligé de faire un réajustement à un
moment donné.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Paré: L'article 46 est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 46 étant
adopté, j'appelle l'article 47.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le chapitre des
remboursements aux ayants droit, cet article a pour objet de prévoir que
les cotisations payées par un participant deviennent, avec
l'intérêt accumulé depuis le début de cette
participation, le minimum des droits que reconnaît le présent
régime. Ainsi, si le total des sommes versées à titre de
pension au pensionné ou, le cas échéant, à son
conjoint, n'atteint pas le total des cotisations accumulées avec
intérêt, la différence est payée aux ayants droit du
pensionné en un seul versement dès que cesse le versement de la
pension à la dernière personne qui y avait droit.
Le deuxième alinéa de cet article précise que
l'intérêt qui s'ajoute aux cotisations n'est pas calculé
pour la période où une pension est versée.
M. Paré: Cela va, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 48.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article a pour objet de préciser que les cotisations d'un participant
qui décède avant d'être admissible à la pension et
sans avoir été crédité de deux années de
service sont remboursées à ses ayants droit avec
l'intérêt calculé conformément à la formule
prévue à l'article 34. Il est à noter que, dans le
cas de cet article, le conjoint est considéré comme un ayant
droit.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 49.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit que, si
le participant décède avant d'être admissible à une
pension, mais après deux années de participation au
régime, ses ayants droit ont le droit de recevoir la valeur actuarielle
acquise à l'égard de ses crédits de pension. Pour calculer
cette valeur actuarielle, on considère alors l'hypothèse
où ces crédits de pension auraient assuré une rente
payable au participant décédé à compter de 60
ans.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 50.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article constitue une
disposition administrative qui indique qu'un remboursement prévu en cas
de décès n'est accordé que sur demande à la
commission.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 51.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, nous en
sommes aux pensions différées et aux remboursements. L'article 51
prévoit une pension différée obligatoire au participant
qui cesse d'être membre du conseil d'une municipalité après
avoir accumulé huit années de service créditées.
Par conséquent, ce n'est que lorsque cette personne aura atteint
l'âge d'admissibilité à la retraite qu'elle pourra toucher
une rente de retraite en vertu du présent régime. SI la demande
est faite à 60 ans, la pension sera entière et une pension
réduite sera accordée au pensionné qui choisira de
recevoir une rente dont le paiement commencera entre 55 et 60 ans.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 52.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, a pour objet de rendre la pension différée
optionnelle lorsque le nombre des années de participation est
supérieur à deux et inférieur à huit. La personne
qui, au lieu de choisir une pension différée, choisit dans ces
circonstances le remboursement de ses cotisations recevra également un
montant représentant l'intérêt de ses cotisations
calculé conformément à l'article 34.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 53.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, prévoit que la personne qui cesse d'être membre
du conseil sans avoir accumulé deux années de participation au
présent régime n'a droit qu'au remboursement de ses cotisations
avec intérêt.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 54.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article constitue, M. le
Président, une disposition de renvoi qui a pour objet de rendre la
pension différée assujettie aux mêmes règles qu'une
pension normale. Les calculs et les droits qui s'y rattachent sont les
mêmes que ceux prévus par la présente loi à
l'égard d'une pension non différée.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 55.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit du chapitre VI qui
touche les rachats et les transferts, M. le Président. Cet article
autorise une municipalité qui adhère au présent
régime à adopter un règlement dont l'effet sera de
permettre aux membres de son conseil d'obtenir des crédits de pension
conformes à ceux que reconnaît la présente loi à
l'égard des années de participation au présent
régime. Je demanderais de suspendre la section rachat et transfert, les
papillons sont actuellement à la photocopieuse.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Donc, nous allons maintenant
à l'article 64.
Évaluation actuarielle
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Évaluation actuarielle.
C'est exact, M. le Président. L'article 64 a pour objet d'exiger que la
Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances fasse
préparer au moins une fois tous les 3 ans une évaluation
actuarielle du nouveau régime par les actuaires qu'elle désigne.
C'est un peu l'application du rôle triennal. Le deuxième
alinéa de cet article indique que le gouvernement nomme un
actuaire-conseil qui doit faire rapport au ministre, dans un délai de 30
jours à compter de sa nomination, sur la pertinence des
hypothèses utilisées pour l'évaluation actuarielle du
régime par l'actuaire désigné par la commission. Dans les
90 jours de la réception du rapport de l'actuaire-conseil, le ministre
le transmet à la CARRA.
M. Paré: Quand vous pariez de la commission, vous pariez
de la CARRA
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Paré: Est-ce qu'il y a un endroit où c'est
spécifié dans le projet de loi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lefebvre.
M. Lefebvre (Claude): Article 1: 'administré par..."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va pour l'article 64.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 64 est
adopté. J'appelle l'article 65?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article. M. le
Président, accorde au gouvernement le pouvoir de réviser, par
règlement, le taux de cotisation du participant au présent
régime à la suite d'une évaluation actuarielle de ce
régime. Le deuxième alinéa de cet article précise
que le nouveau taux de cotisation prend effet le 1er janvier suivant la date de
réception par le ministre du rapport de l'actuaire-conseil.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 66.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, est-ce que
les papillons ont été distribués? Non, pas encore. Il en
manque deux autres.
Le Président (M. Saint-Roch): Article 66?
Regroupement et annexion
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le chapitre "Regroupement et
annexion", cet article constitue une mesure de protection du participant au
présent régime contre certains effets que pourrait avoir sur sa
participation un regroupement de municipalités ou une annexion d'une
partie d'un territoire d'une municipalité par une autre
municipalité. Ce participant, même si par suite du changement de
structures municipales il devient membre du conseil d'une municipalité
qui ne participe pas au régime, conserve sa participation à ce
régime. La nouvelle municipalité devient à son endroit une
municipalité qui adhère au régime.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 67.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit, M. le
Président, que le participant qui cesse d'être membre du conseil
d'une municipalité par suite du regroupement ou de l'annexion du
territoire de la municipalité dont il est membre peut continuer de
participer au présent régime jusqu'à la date du scrutin de
la prochaine élection régulière à son poste. Dans
ce cas, la municipalité résultant du regroupement ou la
municipalité annexante, selon le cas, devra s'acquitter des obligations
qui découlent du régime jusqu'à la date de cessation de la
participation de cet ex-membre du conseil. (1 h 15)
Le deuxième alinéa de cet article prescrit que le
traitement admissible qu'il faut considérer aux fins de cette
participation maintenue temporairement est celui que le membre du conseil
recevait la veille de l'entrée en vigueur du regroupement ou de
l'annexion.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 68.
Fonds du régime
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, touche le fonds du régime et constitue une disposition
administrative qui prévoit que la commission verse à la Caisse de
dépôt et placement du Québec les sommes qui lui sont
versées en vertu de la présente loi. La commission peut,
toutefois, retenir sur les sommes qu'elle reçoit la partie dont elle
prévoit avoir un besoin immédiat pour effectuer les paiements en
vertu de la présente loi.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 69.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette disposition,
également à caractère administratif, permet à la
CARRA d'édicter, à l'égard des fonds qu'elle confie
à la Caisse de dépôt et placement du Québec, des
normes générales concernant la distribution des placements dont
la caisse doit tenir compte.
M. Paré: Les autres fonds qui vont à la Caisse de
dépôt et placement ont-ils ce pouvoir?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Paré: Oui?
D'accord, Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 70.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit que la
caisse doit soumettre à la commission un rapport annuel sur
l'état des fonds du présent régime. La commission transmet
une copie de ce rapport aux municipalités qui ont adhéré
au régime.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 71.
Réexamen et appel
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le chapitre X, réexamen et
appel. L'article 71 accorde à un membre du conseil d'une
municipalité, à un bénéficiaire ou à une
personne qui prétend être bénéficiaire le droit de
faire réexaminer une décision rendue par la commission. Les
décisions sujettes à ce réexamen sont les suivantes:
celles qui portent sur l'admissibilité au régime, le nombre des
années de service calculées, le traitement admissible, le montant
des cotisations versées ou à verser, le montant de la pension
accordée ou celles qui portent sur tout bénéfice, avantage
ou remboursement prévu par le régime. Cette demande de
réexamen doit être faite à la commission dans
l'année qui suit la date de la mise à la poste de la
décision.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 72.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, prévoit la constitution d'un comité
chargé de réexaminer les décisions de la commission
assujetties à cette procédure. Comme le mentionne le
deuxième alinéa de cet article, le comité de
réexamen se compose de quatre membres nommés par le gouvernement.
Il importe qu'un de ces membres soit nommé après consultation de
l'Union des municipalités du Québec et un autre après
consultation de l'Union des municipalités régionales de
comté et des municipalités locales du Québec inc. Suivant
le troisième alinéa de cet article, tous les membres de ce
comité doivent participer à la décision qui doit
être prise à la majorité des membres. S'il y a partage des
voix, la décision de la commission est réputée
confirmée.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: La CARRA, comme telle, n'a-t-elle pas
déjà un moyen, une façon ou un comité de
réexamen ou d'appel?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a un dans chacun des fonds
qu'elle administre, le RREGOP en a un et celui-ci en aura un.
M. Paré: Et celui qu'on propose n'est-il pas mal à
l'image de ce qu'on retrouve dans d'autres fonds?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit qu'habituellement, dans
les autres également, les caractéristiques du milieu sont
respectées.
M. Paré: Adopté
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 73 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Il
s'agit strictement d'un papillon de réécriture, de façon
à améliorer la syntaxe. L'article 73 du projet de loi est
remplacé par le suivant: "Le comité de réexamen doit
disposer de la demande de réexamen sans retard et notifier par
écrit au requérant sa décision ou le fait que les opinions
se sont partagées également et que la décision de la
commission se trouve donc réputée avoir été
confirmée.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 73, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 74 et nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, l'amendement à
l'article 74 vise à permettre à la personne qui prétend
être bénéficiaire de faire appel devant la Commission des
affaires sociales. Il s'agit d'une concordance de texte avec l'article 71 et
l'amendement se lit comme suit: L'article 74 du projet de loi 109 est
amendé par le remplacement, dans la première ligne, des mots "ou
le bénéficiaire" par ", le bénéficiaire ou la
personne qui prétend être bénéficiaire", de
façon à ne pas exclure le prétendant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Cela ne touche pas nécessairement
l'article 74, mais plutôt l'article 72. On est toujours dans le
même chapitre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Paré: Quelle est la rémunération des
membres du comité? En fonction de quoi est-elle définie?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la politique
générale de la CARRA qui s'applique. Le comité a
été formé et le nombre de membres choisi suivant les
recommandations de la CARRA. La CARRA tient à s'assurer, de façon
à ne pas rendre de décision complètement aberrante, que le
milieu soit représenté. S'il y a rémunération - on
le verra plus loin - l'ensemble des dépenses de ce fonds sont
assumées par le monde municipal. Donc, cela fait partie de ce qu'on
appelle le coût du système et c'est défrayé par le
monde municipal. Il n'y a pas de participation gouvernementale. Même les
dépenses d'administration de la CARRA sont assumées par le monde
municipal.
M. Paré: Mais vous dites que leur
rémunération se retrouve plus loin dans la loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. J'indique que c'est la
rémunération habituelle - je n'ai pas le chiffre en tête,
je m'en excuse - prévue pour les membres d'un comité. Mais
j'indique que cette disposition est rédigée à la demande
de la CARRA, donc, conformément au voeu de la CARRA. Je tiens pour
acquis que, si c'est rédigé à la demande de la CARRA, cela
tient compte des us et coutumes et des déboursés habituels.
M. Paré: Mon interrogation était la suivante:
Toujours selon le système voulu et implanté selon les normes de
la CARRA, si on juge utile de traiter de la composition, pourquoi ne juge-ton
pas utile de traiter du mode de rémunération?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'imagine que le mode de
rémunération est fixé par règlement interne
à la CARRA.
M. Paré: D'accord, cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopte?
M. Paré: À l'article 74, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 74, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paré: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, avant
d'aller au chapitre XI visant les règlements, je suggérerais que
nous revenions à l'article 55 et aux suivants que nous avions suspendus
tantôt.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant de
nouveau l'article 55. M. le ministre.
Rachat et transfert
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
laissez-moi retourner à l'article 55. Il s'agit du chapitre VI "Rachat
et transfert". L'amendement à l'article 55 se lit comme suit: L'article
55 du projet de loi 109 est amendé par la suppression du
troisième alinéa. Cette modification est de concordance avec
celle apportée à l'article 60 du projet de loi. Il s'agit
strictement d'un amendement de concordance.
Pour les deux alinéas qui demeurent, l'explication est la
suivante. Cet article autorise une municipalité qui adhère au
présent régime à adopter un règlement dont l'effet
sera de permettre aux membres de son conseil d'obtenir des crédits de
pension conformes à ceux que reconnaît la présente loi
à l'égard des années de participation au présent
régime. Les années pour lesquelles la présente loi
reconnaît ce rachat se situent entre le 31 décembre 1974 et le 1er
janvier 1989.
Le deuxième alinéa de cet article précise que le
règlement de la municipalité peut ne permettre ce rachat
qu'à l'égard des années antérieures que ce
règlement détermine. Donc, cela peut être total ou partiel.
Je peux répéter la note explicative pour faciliter la
compréhension.
M. Paré: Vous êtes toujours à l'article
55?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toujours à l'article
55.
M. Paré: Pour ce qui est de l'amendement à
l'article 55, je dois dire qu'il n'y a pas de problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. M. Paré:
C'est clair.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement
à l'article 55 est adopté?
M. Paré: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II reste maintenant deux
alinéas à cet article 55.
M. Paré: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le premier alinéa autorise
une municipalité qui adhère au présent régime
à adopter un règlement dont l'effet sera de permettre aux membres
de son conseil d'obtenir des crédits de pension conformes à ceux
que reconnaît la présente loi à l'égard des
années de participation au présent régime. Les
années pour lesquelles la présente loi reconnaît ce rachat
- donc, rachat rétroactif - se situent entre le 31 décembre 1974
et le 1er janvier 1989.
Le deuxième alinéa de cet article précise que le
règlement de la municipalité peut ne permettre ce rachat
qu'à l'égard des années antérieures que ce
règlement détermine. Donc, la municipalité n'a pas
l'obligation d'agir sur la totalité de la rétroactivité,
elle peut agir sur une partie.
M. Paré: Pour ce qui est de l'article 55 amendé,
cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 55
étant maintenant adopté tel qu'amendé, j'appelle l'article
56.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 56 a pour objet de
permettre à une municipalité d'accorder le droit de rachat
à l'égard des années antérieures non seulement aux
membres actuels du conseil, mais également aux anciens membres qui ne
reçoivent aucune prestation de retraite en vertu d'un régime
auquel contribue la municipalité à l'égard des membres de
son conseil.
Le deuxième alinéa de cet article accorde à la
municipalité le droit d'accorder cette extension du droit de rachat
à certains anciens élus municipaux seulement. Toutefois, lorsque
l'extension aux anciens élus municipaux est restreinte, il importe que
les premiers élus municipaux, parmi les anciens qui peuvent se
prévaloir de ce droit, soient ceux qui ont été en fonction
au cours des années les plus récentes. Il est à noter que
cet article ne permettrait pas d'accorder le droit de rachat aux anciens
élus sans l'accorder
aux membres actuels du conseil. Cela empêche de sauter un
gouvernement - si on se comprend - sur le plan des allégeances
politiques.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? Adopté?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 56 étant
adopté, j'appelle l'article 57. Nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le papillon à l'article 57
se lit comme suit: L'article 57 du projet de loi 109 est remplacé par le
suivant: "57. Toute personne qui ne participait pas à un régime
de retraite au cours de la période pour laquelle des crédits de
pension sont accordés en vertu du présent chapitre peut se faire
créditer, en totalité ou en partie, ses années de service
conformément au règlement adopté à cette fin par
une municipalité si elle en donne avis écrit à la
municipalité et à la commission avant le 1er janvier 1990. Elle
doit alors verser une cotisation égale à celle qui aurait
été retenue si elle avait participé au régime
général de retraite visé à l'article 4 pendant les
années pour lesquelles des années de service sont
créditées en vertu du présent chapitre. Cette cotisation
doit comprendre les intérêts qui auraient été
accumulés à l'égard de cette cotisation dans le
régime visé à l'article 4. "La municipalité doit
verser à la commission la différence entre le montant requis pour
pourvoir au paiement de la pension attribuable aux années de service
créditées à une personne en vertu du présent
chapitre et le montant déterminé au premier alinéa." (1 h
30)
M. le Président, comme vous l'aurez sans doute compris, cet
article prévoit que la personne qui rachète des années de
service doit payer un coût correspondant aux cotisations qu'elle aurait
dû verser pour participer au régime de 1975 à
l'égard des années rachetées. La municipalité paie
la différence entre cette part de la personne qui fut rachetée et
le coût du rachat de ces années de service. En pratique, la
personne paie comme si elle avait participé au régime de 1975 et
la municipalité assume la différence.
M. Paré: Quelle est la différence entre
l'amendement et l'ancien article 57?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon conseiller technique, M.
Bélanger.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bélanger.
M. Bélanger (Jean): Un des problèmes avec la
disposition qu'il y avait dans le projet de loi initialement, c'est que
ça permettait d'avoir deux régimes de retraite. On voulait
corriger cela pour éviter qu'on ne puisse bénéficier d'un
double régime, en ce sens que les crédits qu'on avait pu
accumuler puissent être conservés et, en plus, rachetés
selon le nouveau régime. L'idée était de pouvoir
éviter une double pension, avec l'article 57.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le rachat, finalement, est
changé par la modification apportée; II passe du nouveau
régime à l'ancien régime. Dans l'article original, on
prévoyait la formule de rachat suivant le nouveau régime. Ce
qu'on fait avec la modification, c'est qu'on prévoit la formule de
rachat en vertu des règles de l'ancien régime.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Juste un éclaircissement. Est-ce que c'est
équitable pour ceux qui n'avaient pas de régime et par rapport
à ceux qui en avaient un?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Je pense que je peux
répondre affirmativement. En retenant la formule de rachat basée
sur l'ancien régime, on place sur un pied d'égalité, sur
le plan financier, si je peux utiliser cette expression, la personne qui a
participé depuis 1975, sur le plan de ses coûts et de ses
déboursés, et la personne qui effectue un rachat.
M. Paré: Par la modification telle que libellée de
l'article 57, est-ce qu'on ne transfère pas une partie des coûts
de rachat à la municipalité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui; seulement la partie
bonification du régime est transférée à la
municipalité.
M. Paré: Cela veut dire que la totalité de la
bonification est à la charge de la municipalité s'il y avait un
régime, alors que, s'il n'y en avait pas, l'individu pait tout.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. C'est la même
situation. Si la personne participait au régime, la totalité de
la bonification est assumée par la municipalité. Si la personne
n'y participait pas, elle paie la même chose que la personne qui y a
participé. Quant à la bonification, le fardeau est assumé
par la municipalité elle-même. Autrement dit, 8 y a
équité sur le plan de l'individu et il y a équité
sur le plan de la municipalité, que la personne ait adhéré
dans le passé ou qu'elle rachète à compter de
l'entrée en vigueur de la loi. La partie bonification, nous la
verrons
à l'article 59.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les experts me confirment que la
réponse que je vous ai donnée est exacte.
M. Paré: Donc, l'équité pour les individus
dans des situations différentes, avec ou sans régime.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Paré: Exact. Et l'un n'est pas favorisé quant au
montant pris en charge par la municipalité par rapport à
l'autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. M. Paré:
D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Celui qui rachète n'est pas
favorisé par rapport à celui qui était dans le
régime et vice versa.
M. Paré: D'accord. Maintenant, si l'on conserve
l'équité par rapport aux deux Individus qui y adhèrent,
est-ce que le nouvel article 57, par rapport à l'ancien article 57,
amène une charge supplémentaire aux municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit qu'à l'article 57
il n'y a pas de coût supplémentaire, mais que nous verrons le
coût supplémentaire à l'article 59. L'article 57 ne traite
que du rachat, tandis que l'article 59 traite de la conversion.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Paré: Juste un instant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux suggérer, pour
faciliter la compréhension, d'aborder les articles 57 et 59
simultanément et on pourrait, à ce moment-là, donner des
exemples. M. Bélanger, l'exemple dont vous m'avez parlé,
pourrait-il être cité?
Oui, cela va. On va discuter de l'article 59 en même temps. On
procédera à l'adoption en bloc, s'il y a consentement.
M. Paré: D'accord, on va le faire globalement,
celui-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Globalement, cela va.
M. Paré: On regarde l'équité par rapport aux
deux types d'individus touchés par l'article 57. Vous me dites qu'il y a
équité, II n'y a pas de problème. Quant au coût
supplémentaire pour la municipalité, on va le retrouver à
l'article 59, on va y venir. Est-ce qu'il y a équité à
l'article 57 par rapport à l'article 55?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Pas de problème par
rapport à l'article 55. L'article 55 traite des élus en poste et
l'article 56 traite des anciens élus.
M. Paré: C'est cela, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les deux cas,
l'équité est respectée.
M. Paré: ...à l'article 55, on ne spécifie
pas que la bonification est prise en charge par la municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est à l'article 59.
M. Paré: C'est à l'article 59. Donc, il faut aller
à l'article 59 pour répondre à tout cela. À
l'article 59, il y a un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 55, on traite
du pouvoir général de permettre le rachat et les articles 57 et
59 traitent des modalités.
M. Paré: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Juste une clarification par rapport à ce
que vous m'avez dit tantôt, soit qu'aux articles 55 et 57 il y a
équité et que l'on retrouve à l'article 59, finalement,
pour les deux la réponse à ma question de tantôt. Il reste
qu'à l'article 59 on dit: "La personne qui, au cours de la
période pour laquelle les crédits de pension sont accordés
en vertu du présent chapitre - l'article 55 ne dit pas "a
participé" - a participé à un régime auquel la
municipalité participait à l'égard des membres de son
conseil."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 55 vise les élus
en poste.
M. Paré: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et on le lit avec l'article
57.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lefebvre.
M. Lefebvre (Claude): L'article 55 donne pour les élus en
poste une possibilité de conversion ou de rachat.
L'article 56 donne un pouvoir de rachat aux anciens élus qui ne
sont plus membres du conseil.
Dans le papillon que l'on ajoute, on dit que
ceux qui n'ont pas contribué, parce qu'ils avaient opté
pour ne pas faire partie du régime R-16, le régime des maires et
des conseillers municipaux, peuvent se reprendre pour ces années
antérieures - il n'y a pas de question pour l'avenir parce qu'ils optent
- à une condition: qu'ils paient le même montant que ceux qui
avaient participé, avec intérêt sur leurs cotisations.
La municipalité dans ce cas-là paie, pour ceux qui ont
participé comme pour ceux qui y participent en retard avec
intérêt, le montant nécessaire pour la conversion. Au
moment de la conversion, c'est l'article 59 qui vient dire que, lorsque la
municipalité la fait, la municipalité paie. Et dans le cas de
ceux qui n'avaient pas contribué à un régime, ils doivent
contribuer tout comme s'ils avaient décidé d'être partie au
régime à compter du moment où ils ont été
élus en vertu du régime des maires et des conseillers municipaux
datant de 1975. Ce n'est pas plus clair?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: C'est plus clair, mais vous voyez
l'équité là-dedans pour tous?
M. Lefebvre (Claude): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lefebvre.
M. Lefebvre (Claude): Autrement, s'il n'était pas
appelé, celui qui ne participait pas à un régime, II
aurait droit au même bénéfice d'une pension sans avoir
payé dans l'ancien régime, alors que là il est tenu de
payer ce que les autres avaient à payer - actuellement, je pense que
c'est 5,5 %, de mémoire, et 8 % ou 8,5 % par la municipalité -
5,5 % pour chacune de ces années-là, plus les
intérêts, puisque celui qui a payé n'a pas
bénéficié des intérêts. Autrement dit, c'est
rachat ou conversion dans un cas, mais rendu équitable pour tous, avec
obligation pour la municipalité de payer sa partie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que l'on peut dire que le
rachat n'est pas à la charge de la municipalité, mais que la
bonification l'est?
M. Lefebvre (Claude): Oui. Autrement dit, c'est le statu quo. On
donne à quelqu'un le droit de se replacer dans le temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le passé.
M. Lefebvre (Claude): Exact. Aux mêmes conditions que ceux
qui en bénéficient.
M. Paré: La bonification est entièrement à
la charge...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la charge de la
municipalité, pour le cas de la personne qui avait participé,
comme pour le cas de la personne qui décide de racheter.
M. Paré: Je comprends...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford. (1 h 45)
M. Paré: ...l'explication qu'on donne aux articles 55, 56,
57 par rapport aux catégories de gens, et à l'article 59 par
rapport aux paiements et à la prise en charge de la bonification par la
ville. Où, dans l'article 59, retrouve-t-on que la municipalité
assume la bonification pour ceux qui ne participaient pas au régime
général?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas dans l'article 59;
c'est à l'article 57 que vous trouverez la réponse dans le cas de
ceux qui ne participaient pas au régime. J'aimerais vous donner un
exemple concret.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bélanger.
M. Bélanger (Jean): M. le député, si on
reprend les articles 55, 57 et 59, à l'article 55, il y a deux
possibilités: un élu qui avait adhéré et l'autre
qui n'avait pas adhéré. À l'article 57, s'il n'y avait pas
adhéré, on le ramène sous R-16, sous le même
régime que celui qui avait adhéré. Là, on calcule
le coût du' participant pendant X années et on dit, à ce
moment-là: Si tu avais participé, ça te coûterait
tant. Donc, le nouveau participant qui rachète, avec l'article 57, on le
ramène sur la même base que l'autre. À l'article 57,
jusqu'à maintenant, on n'a rien fait. On a juste repris R-16, les deux
ensemble. Donc, celui qui avait participé et celui qui n'avait pas
participé et qui rachète. On les met à
égalité. La municipalité paie pour celui qui
rachète la part qu'elle aurait payée ou qu'elle a payée
pour celui qui a déjà adhéré. Là, on arrive
à l'article 59.
Une voix: On bonifie.
M. Bélanger (Jean): C'est le nouveau régime. On le
transpose sur le régime proposé et c'est là qu'il y a un
coût de conversion et on dit alors que le coût de conversion est
payé par la municipalité dans les deux cas. Évidemment,
celui qui a déjà adhéré n'est pas visé par
l'article 57, parce qu'il y a déjà des sommes d'argent dans son
compte. Dans le cas de celui qui a racheté, ce sont les sommes qu'on a
vues à l'article 57.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Shefford.
M. Paré: Le nouvel article 59, l'amendement à
l'article 59, amène une charge supplémentaire aux
municipalités par rapport à l'ancien article 59.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par rapport à l'ancien
article 59?
M. Paré: Par rapport à l'article 59 du projet de
loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Avant, on permettait... On me
dit qu'il n'y a aucun lien...
Une voix: C'est une reprise des articles, une reformulation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'il ne faut pas lire
les anciens articles et tenter de les juxtaposer aux nouveaux. C'est là
que vous allez avoir une distorsion quant à la compréhension.
Mais si vous ne lisez que les nouveaux articles... Une erreur a
été détectée par un actuaire ce soir.
D'après ce qu'on me dit, on a rédigé à nouveau
cette section. Si vous la lisez avec le droit nouveau, vous la comprenez. Si
vous tentez de l'expliquer en fonction de la première rédaction,
vous ne la comprenez plus.
L'article 55, les élus actuels. L'article 56, les anciens
élus. L'article 57, vous les placez sur un pied d'égalité
en fonction de l'ancien régime. L'article 59, vous les placez sur un
pied d'égalité en bonifiant en fonction du nouveau
régime.
M. Paré: Cela, . c'est clair. De toute façon, c'est
une discussion facile à deux heures du matin!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais...
M. Paré: C'est correct. C'est clair maintenant.
Globalement, est-ce que l'ensemble des modifications que vous m'apportez par
rapport à ce qu'on retrouve dans le projet de loi actuel apporte une
charge plus importante financièrement pour les municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. Bélanger.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Bélanger.
M. Bélanger (Jean): Dans les anciennes dispositions, on
disait: La municipalité peut permettre de convertir ou non. Si elle
permet la conversion, la municipalité pouvait prévoir qu'elle
payait sa partie à elle et le participant payait sa partie à lui.
Maintenant, on change et on dit: La municipalité peut encore permettre
de convertir ou non et, si elle permet la conversion, elle prend tout à
sa charge. Il n'y a plus de parties. Elle prend tout. Toute la bonification du
régime revient à la municipalité, alors qu'auparavant on
disait: Elle peut prendre une partie ou le tout. Alors, on disait: Une
municipalité peut choisir de dire: Si le montant de la conversion est
trop important, je ne permets pas la conversion.
M. Paré: Elle choisira, par son règlement, si elle
y va ou pas. Par rapport à ça, si eUe y allait, est-ce que cela
change de beaucoup tes chiffres donnés au début qui concernaient
le rachat?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce qu'elle peut choisir le
nombre d'années, comme on l'indique, et elle pouvait choisir de tout
payer aussi. Alors, cela ne change pas de façon significative les
chiffres dont on a parlé au début.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 57?
M. Paré: Non, cela va. L'article 55, c'était
fait.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 57 est adopté. Est-ce que l'article 57, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Paré: Attendez un peu que je retrouve les bons.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 57, tel
qu'amendé?
M. Paré: L'article 57, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 58, et il y a un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le papillon à l'article 58
se lit comme suit: "L'article 58 est amendé par le remplacement de "des
articles 55 et 57" par "du présent chapitre".
M. Paré: L'amendement est de concordance. Il n'y a pas de
problème; c'est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 58, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paré: Juste une minute!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article précise que le
traitement admissible aux fins du rachat est celui versé au 1er janvier
de l'année pour laquelle les crédits de pension sont
accordés en vertu du présent régime. Il reconnaît,
à cet égard, l'obligation de la municipalité de fournir,
sur demande, à la commission les renseignements relatifs à ce
traitement admissible.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 58,
tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 59, et il y
a un papillon. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. C'est
ce qu'on vient d'expliquer sur le plan de la concordance entre les articles 55,
56, 57 et 59. On vient de disposer de l'article 58. Il s'agit de l'aspect de la
bonification.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Paré: Cela va pour l'amendement.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 59 est adopté. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 59, tel qu'amendé?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 59, tel
qu'amendé, étant maintenant adopté, j'appelle l'article
60, et il y a un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
"L'article 60 du projet de loi 109 est remplacé par le suivant: "Les
obligations faites à une municipalité en vertu du présent
chapitre s'appliquent à un organisme supramunicipal à
l'égard des crédits de pension basés sur la partie du
traitement admissible qui provient de cet organisme." Cette modification rend
l'organisme supramunicipal responsable des coûts de rachat ou de
conversion, au même titre qu'une municipalité, à
l'égard de la partie du traitement admissible qu'elle verse au
participant.
Il s'agit de répartir les responsabilités.
M. Paré: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 60 est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Paré:
D'accord, cela va pour l'article 60.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement à
l'article 60 étant adopté, est-ce que l'article 60, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paré: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle l'article 61.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le premier alinéa de cet
article prévoit que la personne qui rachète peut étaler
sur cinq ans le paiement de la part du coût de rachat qui lui incombe. Le
deuxième alinéa de cet article prévoit que le gouvernement
détermine les conditions et les modalités selon lesquelles sont
effectués les versements et les intérêts relatifs à
cet étalement. Vous comprendrez que tous les élus municipaux ne
disposeront pas nécessairement du comptant. C'est une mesure
d'étalement qui peut se rapprocher de ce que nous permettons dans le
rôle triennal. Là, c'est sur un rôle quinquennal.
M. Paré: Vous avez ramolli par rapport à
Saint-Basile.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, on traite les élus
municipaux mieux que les grandes municipalités, mais un peu moins bien
que les petites municipalités.
M. Paré: On va adopter celui-là.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 61 étant
adopté, j'appelle l'article 62.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, prévoit que la personne qui se fait créditer
des années de service conformément aux articles 55 à 61
est réputée être un participant au régime à
l'égard des années ainsi créditées.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 63.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, prévoit que la commission peut, avec l'autorisation du
gouvernement, conclure une entente de transfert avec un gouvernement du Canada
ou tout autre organisme ayant un régime de retraite, de même
qu'avec l'organisme qui administre le régime, pour faire
créditer, à l'égard d'un participant au présent
régime, tout ou partie des années de service comptées dans
le régime de retraite auquel cette personne participait. Si une entente
de transfert conclue en vertu du présent article prévoit que les
années comptées dans un autre régime ne sont reconnues
qu'aux fins d'admissibilité à une pension en vertu du
présent régime, le membre du conseil qui verse un montant
déterminé par l'entente pour faire créditer ses
années doit verser ce montant selon la manière prévue au
deuxième alinéa de l'article 115.8 de la Loi sur le régime
de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics.
L'article 115.8 de cette loi prévolt que le montant peut être
payé comptant ou peut être étalé sur la
période que détermine la commission avec intérêts
composés annuellement, dont le taux est celui en vigueur à la
date de réception de la demande de transfert.
Le deuxième alinéa de cet article permet à la
commission de prévoir dans l'entente le cas d'un participant au
présent régime qui passe au
service d'un gouvernement du Canada ou d'un autre service ayant un
régime de retraite.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Paré: La commission a déjà ce
pouvoir-là de toute façon.
M, Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. On le prévoit dans le
cas spécifique de ce régime.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 75 et nous avons un papillon.
Règlements
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, nous
sommes au chapitre XI, Règlements. Le papillon se lit comme suit:
"L'article 75 du projet de loi 109 est amendé par l'addition, à
la fin de l'article, de l'alinéa suivant: "Un règlement
visé au paragraphe 1° ou au paragraphe 3° du premier
alinéa peut, s'il l'indique, avoir effet depuis le 1 er janvier
1989."
Cet amendement vise, de façon exceptionnelle, à permettre
au règlement déterminant les intérêts computables
depuis le 1er janvier 1989 et les conditions et modalités des
cotisations reliées au rachat d'avoir effet rétroactivement
à cette date, pour tenir compte de l'adoption future des
règlements et de l'entrée en vigueur de la loi qui est le 1 er
janvier.
M. Paré: Un cadeau de Noël au Jour de l'an.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas encore fait.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Paré: On préfère le 1er janvier au 1er
juillet. Alors, on va l'adopter.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
discussions sur l'article 75, tel qu'amendé?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 75, tel
qu'amendé, étant adopté, j'appelle l'article 76.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article établit le formalisme du pouvoir réglementaire de la
municipalité en matière de régime de retraite en vertu de
la présente loi. Il précise que le règlement municipal ne
requiert aucune approbation et que la municipalité doit en transmettre
une copie à la CARRA et au ministre des Affaires municipales.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 77.
Dispositions résiduelles
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chapitre XII, Dispositions
diverses, transitoires et finales, section il, Dispositions résiduelles.
L'article 77 prévoit que le président du comité
exécutif de la Communauté urbaine de Montréal ou celui de
la Communauté urbaine de Québec qui participait au régime
de 1975 le 31 décembre 1988 participe automatiquement au nouveau
régime. Aux fins de cette participation, la communauté est
réputée être une municipalité et le président
du comité exécutif est réputé membre de cette
municipalité.
Le troisième alinéa de cet article prévoit que le
président du comité exécutif est réputé
membre du conseil de la municipalité, dont il a
démissionné lors de son entrée en fonction comme
président du comité exécutif, aux fins du rachat des
années de service accomplies dans cette municipalité. Les deux
présidents ne sont pas des élus, c'est-à-dire que ce sont
des élus qui ont démissionné. (2 heures)
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 78.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, accorde au membre du conseil d'une municipalité qui,
le 31 décembre 1988, participait au régime général
de 1975 le droit de retirer les sommes accumulées à son
crédit, dans ce régime, s'il ne se prévaut pas du
rachat.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 79.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article accorde, M. le
Président, à la personne qui participait, le 31 décembre
1988, au régime général de 1975 le droit acquis aux
contributions de la municipalité dans ce régime même si
elle a moins de huit années de participation. Il s'agit d'une clause
transitoire d'un régime à l'autre.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
J'appelle l'article 80.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, permet au bénéficiaire d'une pension du
régime général de retraite de 1975 de continuer à
recevoir sa pension, lorsqu'il retourne au conseil après le 1er janvier
1989. C'est transitoire. Il est déjà pensionné. Il n'a pas
le droit de racheter ou de convertir. Donc, il touche déjà sa
pension. C'est déjà une personne pensionnée.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 80?
M. Paré: Je sais bien que ce n'est pas un projet de loi
privé et qu'on n'est pas censés questionner les gens de la table,
mais vous n'avez pas d'objection?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ça va. De
consentement, je pense qu'on fait...
M. Paré: SI vous n'avez pas d'objection, j'aimerais
ça savoir si, à l'article 80, les gens auraient quelque chose de
spécial à nous demander ou si ça ne touche pas assez de
monde pour qu'on modifie quoi que ce soit. C'est une question de justice et
d'équité en fonction de l'âge.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Lefebvre.
M. Lefebvre (Claude): D'abord, il n'y a pas beaucoup de monde
là-dedans. Il faut s'entendre. À partir du moment où vous
touchez déjà une retraite, il y a un vieux principe qui dit que
vous ne changez plus. Vous avez opté pour ça. Vous retrouvez
d'ailleurs, pas mal ça dans tous les fonds de retraite. C'est bien
sûr qu'en revenant au conseil il continue à toucher sa pension.
Par contre, il se qualifie à nouveau pour les autres, mais il n'a pas le
droit de retourner comme dans les clauses 55, 56, 58 et 59. Il retire sa
pension à la place.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'a ni le droit de racheter ni
celui de bonifier.
M. Paré: Cela va aller.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que l'article
80 est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 81.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 81 établit une
règle selon laquelle les municipalités qui adhèrent au
présent régime de retraite doivent verser, à même
les contributions provisionnelles, leur part des montants nécessaires
pour couvrir les dépenses que la CARRA doit faire au cours d'une
année pour administrer ce régime. Ces dépenses sont
considérées comme partie intégrante du coût du
régime, dont le solde est à la charge des municipalités.
Le solde est constitué par la partie qui excède les cotisations
versées par les participants et les intérêts que produisent
ces montants.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 82.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 82 prévoit que le
ministre des Affaires municipales est responsable de l'application de la
présente loi.
M. Paré: Peut-on en nommer un autre? Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si le critique de l'Opposition
veut être nommé à ma place, je n'ai pas...
Des voix: Ha, ha, ha! M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 83.
Dispositions abrogatives et modificatives
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit de la section II,
Dispositions abrogatives et modificatives, Loi sur les cités et villes.
L'article 83 apporte une modification de concordance à l'article 14. 1
de la Loi sur les cités et villes, en précisant que la
définition de l'expression "organisme supramunicipal" contenue dans cet
article est celle donnée maintenant dans la Loi sur le régime de
retraite des élus municipaux.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 84.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, rend l'article 66 de la Loi sur les cités et villes,
qui permettait depuis 1968 à une municipalité d'au moins 50 000
habitants d'instaurer un plan de retraite des membres de son conseil,
inapplicable depuis le 12 décembre 1974 pour instaurer un tel
régime. La date du 12 décembre 1974 était d'ailleurs celle
à laquelle la loi constitutive du régime général de
retraite de 1975 avait rendue cette disposition législative
inopérante.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 85.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le Code municipal du
Québec, M. le Président Cet article modifie l'article 19 du Code
municipal du Québec par concordance avec la nouvelle Loi sur le
régime de retraite des élus municipaux qui définit
maintenant les mots "organisme supramu-nicipal". Auparavant, on rencontrait
cette définition dans la Loi sur les régimes de retraite des
maires et des conseillers des municipalités. C'est la même chose
que l'article 83.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 86.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Loi sur la
Commission des affaires sociales. Cet article modifie l'article 21 de la
Loi sur la Commission des affaires sociales par concordance avec l'article 74
du projet de loi qui permet un appel à la Commission des affaires
sociales. Il rajoute, dans l'article 21 de cette Loi sur la Commission des
affaires sociales, un nouveau domaine de compétence à cette
commission qui lui permettra d'entendre les appels qui lui sont
acheminés en vertu de l'article 74 de la présente loi. Il s'agit
de donner une nouvelle Juridiction à la Commission des affaires
sociales. Le juge Poirier va nous en être gré.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 87.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, touche la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal et modifie son article 19 en y apportant la concordance
nécessaire due au remplacement du régime de retraite de 1975 par
le nouveau régime de retraite que constitue la présente loi.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 88.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, remplace les actuels articles 21.1 et 21.2 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal par deux nouvelles dispositions
qui assurent la concordance de texte entre ces articles, 21.1 et 21.2, et
l'instauration du nouveau régime.
M. Pcré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 89.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Loi sur la
Communauté urbaine de Québec. Cet article remplace les
articles 6.7 et 6.8 de la Loi sur la Communauté urbaine de Québec
par deux nouvelles dispositions qui adaptent le contenu de ces deux articles au
fait que la Loi sur les régimes de retraite des maires et des
conseillers des municipalités de 1975 est remplacée par la loi
actuelle.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 90.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, constitue également une disposition de concordance qui
a pour objet d'adapter l'article 11 de la Loi sur la Communauté urbaine
de Québec au remplacement de la Loi sur les régimes de retraite
des maires et des conseillers des municipalités par la Loi sur le
régime de retraite des élus municipaux.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 91.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article constitue
également une disposition visant à assurer une concordance de
texte dans l'article 183 de la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec, pour tenir compte du remplacement de la loi de 1975 par la
présente loi.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 92.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Loi sur les régimes de
retraite des maires et des conseillers des municipalités. Les articles
92 à 97 de ce projet de loi constituent des dispositions - si vous
permettez qu'on les considère ensemble - qui modifient l'actuelle Loi
sur les régimes de retraite des maires et des conseillers des
municipalités, de manière à assurer le remplacement du
régime de retraite de 1975 par le régime que constitue la
présente loi. L'article 92 a pour objet d'abroger, dans le régime
de 1975, les dispositions d'adhésion et de participation à ces
régimes de retraite. La raison de cette modification législative
réside dans le fait, comme nous en avons déjà parlé
antérieurement, qu'à compter du 1er janvier 1989 il ne sera plus
possible pour une municipalité d'adhérer au régime de
1975, ni à un membre du conseil de participer à ce
régime.
M. Paré: Les articles 92 à 97 sont
adoptés.
Le Président (M. Saint-Roch): Les articles 92, 93, 94, 95,
96 et 97 étant adoptés, j'appelle l'article 98.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Loi sur les règlements. Cet
article apporte, à l'article 3 de ladite loi, une modification de
concordance pour tenir compte du remplacement de la loi de 1975 par la
présente loi.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 99.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Loi sur la vente des services
publics municipaux. Cet article modifie l'article 2 de cette loi, pour fins de
concordance découlant du remplacement de la loi de 1975 par la
présente loi.
M. Paré: Concordance adoptée.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 100.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Loi sur le traitement des
élus municipaux. Cet article modifie l'article 2 de cette loi en y
apportant les concordances nécessaires en ce qui concerne la
définition des mots "organisme supramunicipal".
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 101.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article abroge l'article 63 de
la Loi sur le traitement des élus municipaux, pour fins de concordance
avec la définition que retient la nouvelle loi au niveau du traitement
admissible. L'article 63 de la Loi sur le traitement des élus municipaux
constituait, lors de son adoption, une disposition à caractère
interprétatif visant à garantir que, compte tenu des
modifications apportées par le chapitre XXX des lois de 1988 à la
structure salariale, le traitement admissible, aux fins du régime de
retraite des maires et des conseillers des municipalités de 1975,
continue à comprendre l'allocation des dépenses dans la
détermination du traitement admissible.
M. Paré: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 101 étant
adopté, j'appelle le nouvel article 101. 1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
nouvel article 101. 1 se lit comme suit: "Le projet de loi 109 est
amendé par l'insertion, après l'article 101, de ce que suit: "Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant les finances des
municipalités et des organismes intermunicipaux". "101. 1 L'article 98
de la Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les
finances des municipalités et des organismes intermunicipaux... est
modifé par le remplacement, dans le premier alinéa, de "de la
section VIll. l de la Loi sur les régimes de retraite des maires et
conseillers des municipalités... " par "des articles 18 et 19 de la Loi
sur le régime de retraite des élus municipaux... "
Cet amendement ne vise qu'à faire concorder l'article 98 du
projet de loi 90 de 1988 avec la présente loi.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 102.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article constitue une
disposition transitoire qui a pour objet de fixer, pour l'entrée en
vigueur du nouveau régime, la contribution provisionnelle que doit
verser une municipalité en vertu de l'article 26. Cette contribution
provisionnelle sera de 2, 14 fois le montant de la cotisation du participant.
Advenant que cette contribution soit insuffisante ou trop élevée,
le gouvernement pourra, par règlement, en fixer une nouvelle.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 103.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit, M. le
Président, que la présente loi entre en vigueur le 1er janvier
1988.
M. Paré: Bonne et heureuse année. Le paradis
à la fin de vos jours! Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
les intitulés des chapitres, sections et sous-sections du projet de loi
sont adoptés?
M. Paré: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le titre du
projet de loi 109, Loi sur le régime de retraite des élus
municipaux, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Paré:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'aurais besoin d'une motion
de renumérotation, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais une motion dans le sens de
ce que vous venez de mentionner, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Est-ce que l'ensemble du projet de loi 109, Loi sur le régime
de retraite des élus municipaux, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté, M. le
député de Shefford?
M. Paré: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au plaisir de se revoir
tantôt.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a de
brèves remarques en conclusion, M. le ministre?
Conclusions
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. le Président, vous
me permettrez de remercier tout spécialement les membres de la
commission pour le travail qu'Us ont accompli dans des conditions qui
n'étaient pas des plus faciles, ainsi que pour leur assiduité,
leur attention et leur participation aux travaux. Je voudrais remercier
également le porte-parole officiel de l'Opposition qui, au pied
levé ou à main levée, a remplacé le critique de
l'Opposition officielle en la matière, de même que ses
conseillers, qui, parfois, ont contribué à lui éclaircir
les idées, d'autres fois, à aller en sens contraire. J'aimerais
également vous remercier, M. le Président, ainsi que votre
personnel et celui qui m'accompagne, et surtout le monde municipal. C'est une
loi qui a été promise au monde municipal par plusieurs ministres,
de plusieurs gouvernements. Je pense que tout le monde y est allé de sa
bonne volonté, et a tenté de livrer la marchandise. Je crois que,
si nous pouvons aujourd'hui prétendre livrer la marchandise, c'est parce
que, des deux côtés de la chambre, il y a eu cette souplesse
nécessaire et que, de votre côté, vous avez fait preuve de
la persistance nécessaire. De toute façon c'était, en fin
de compte, rendre justice aux élus municipaux que de procéder aux
étapes d'adoption de ce projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford.
M. Paré: Oui, très rapidement aussi, j'aimerais
remercier tous ceux qui sont ici, qui ont contribué à nous
éclairer, tels les conseillers du côté du ministre qui
l'ont éclairé et qui m'ont éclairé sans
m'embrouiller aussi, parce que je dois vous dire que ce n'est pas un sujet
facile, mais important. Je trouve que cela s'est très bien
déroulé, parce que j'ai parfois vu traiter, à des heures
aussi tardives, des sujets plus faciles mais moins profondément. Je
trouve cela très intéressant et je félicite les
élus municipaux, non seulement pour le travail qu'ils ont accompli
chaque jour dans leur milieu, finalement, parce qu'il sont encore plus
près que nous des électeurs, mais également pour le
résultat qu'on a ce soir, parce que cela a été fait
à la suite d'études auxquelles vous avez très largement
contribué en collaboration avec le ministère au cours des cinq
dernières années. Ce qu'on a ce soir c'est l'aboutissement. On
peut dire que cela tombe bien, comme cadeau de Noël, mais ce n'est pas un
cadeau de Noël. C'est effectivement l'aboutissement logique de plusieurs
années de travail et aussi de quelque chose de tout à fait
logique et acceptable. On en a parlé pour nous et, si c'était bon
pour nous qui avons un rôle pas mal semblable à jouer mais
à un niveau différent, je pense qu'il faut reconnaître que
c'était aussi utile pour vous. Alors, merci de vous être
déplacés, merci de votre persévérance, parce qu'il
est 2 h 15 du matin, et, à tous sans exception, un joyeux Noël,
parce que nous ne sommes même plus à 48 heures du
réveillon.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, exceptionnellement
dans le cas de l'étude d'un projet de loi public, et sans créer
de précédent, je vais maintenant céder la parole à
M. le président de l'UMQ.
M. Rouillard (Camille): Très brièvement, M. le
Président, je vous remercie d'abord de m'accorder la parole. M. le
ministre, M. le critique officiel de l'Opposition et également les
membres de l'Assemblée nationale, je veux, au nom des élus
municipaux du Québec, vous remercier de la grande collaboration que vous
nous avez apportée dans ce projet de loi, en tenant compte des
impératifs qu'on a demandés en fin de compte. Soyez convaincus
que nous vous en sommes reconnaissants et que nous aurons aussi l'occasion de
le dire à tout le monde. Les gens y ont travaillé, ont
préparé le document et l'ont fait de bonne foi, avec
sincérité et honnêteté. Lorsqu'on passe au travers
d'un document semblable en deux heures, on se rend compte du travail
énorme qui a été fait. Considérant que des
élus municipaux en sont bénéficiaires aujourd'hui et
surtout que d'autres en seront bénéficiaires dans l'avenir, cela
nous permettra probablement d'acquérir, pour le monde municipal, des
gens plus compétents, puisqu'ils auront quand même, pour les
services rendus, une récompense qui souvent, à toutes fins
utiles, est à peu près la seule qu'on a. Il faut également
penser aux familles qui sont souvent pénalisées, en ce sens que
l'élu municipal, tout aussi bien que l'élu de l'Assemblée
nationale, a à dépenser énormément
de temps, d'énergie et d'argent, souvent de sa poche, en tenant
compte des impératifs qu'on doit vivre, aujourd'hui, et le temps qu'on
doit y consacrer quand on veut remplir sa fonction d'une façon vraiment
juste et équitable. Je pense que ce que vous venez de nous donner
là, c'est la preuve d'une maturité pour les élus
municipaux. Ceux qui suivront dans les années à venir en seront
vraiment reconnaissants aux membres de l'Assemblée nationale. Je vous
remercie infiniment, messieurs.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
président. Sur ceci, je vais vous souhaiter, au nom des membres de la
commission, de joyeuses fêtes, un bon voyage de retour en toute
sécurité et, sur ceci, la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 2 h 15)