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(Onze heures cinquante et une minutes)
Le Président (M. Richard): Si vous permettez, mesdames,
messieurs, je déclare ouverte la séance de la commission de
l'aménagement et des équipements. Je vous rappelle que le mandat
de notre commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 258, Loi modifiant la charte de la
ville de Québec.
M. le secrétaire, nous avons des remplacements à la
commission?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Middlemiss
(Pontiac) est remplacé par M. Cannon (La Peltrie); M. Paradis
(Matapédia) est remplacé par M. Lemieux (Vanier); M. Saint-Roch
(Drummond) est remplacé par M. Richard (Nicolet) et M. Thérien
(Rousseau) est remplacé par M. Després (Limoilou).
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
secrétaire.
M. Leclerc: Mme Trépanier (Dorion) est remplacée
par votre humble serviteur.
Le Président (M. Richard): Voici, vous êtes
proposeur, M. le député de Taschereau, M. Leclerc, vous
êtes proposeur, donc, vous devenez ipso facto membre de la
commission.
M. Leclerc: C'est parce qu'elle m'avait demandé de la
remplacer.
Le Président (M. Richard): Ah bon! Alors, on peut
considérer que M. Leclerc participera à l'entier
déroulement de notre étude, et avec une double
sécurité, tout en remplaçant notre collègue, Mme
Trépanier, députée de Dorion.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans double droit de parole.
Le Président (M. Richard): Sans nécessairement
avoir un double droit de parole, vous avec raison, M. le ministre. Un suffira
sûrement.
Maintenant, au sujet des questions de procédure. Si vous me le
permettez, je vais proposer aux parties le scénario suivant. La ville de
Québec - M. le maire Pelletier, possiblement - vous aurez dix minutes
pour présenter ou argumenter, dans un premier temps, le fait que nous
sommes ici ce matin pour le projet de loi 258. Les autres intervenants, qui
sont, entre autres, le Comité de sauvegarde de la côte d'Abraham,
le Rassemblement populaire et le Comité de pastorale sociale et
ouvrière de la paroisse Saint-Roch, auront aussi, chacun, avec un seul
intervenant, la possibilité de faire un type d'introduction de dix
minutes maximum. Je dois dire aux quatre groupes représentés que
vous n'êtes pas obligés de prendre dix minutes. Ne vous forcez pas
pour prendre dix minutes, mais vous y avez droit, c'est entre zéro et
dix minutes, évidemment.
Par la suite, nous allons procéder à l'étude
article par article. À cet égard, je me permettrai de souligner,
autant à la partie ministérielle qu'à l'Opposition, que
j'aurai la tâche de vous limiter, si, à un moment donné,
ça bifurque un peu trop vers la gauche ou vers la droite. Je devrai vous
ramener à l'article, plus précisément. Alors il ne
faudrait pas vous offusquer si on applique les freins. Je ne dis pas que
j'aurai à le faire, j'espère que non, sauf que, connaissant le
milieu des commissions parlementaires, ça nous arrive fréquemment
d'avoir à le faire.
Or, sur ce, je demanderais au parrain du projet de loi, M. le
député de Tachereau, M. Leclerc, à le présenter.
Vous avez la parole, M. le député.
Remarques préliminaires M. Jean Leclerc
M. Leclerc: Merci. M. le Président. Je suis heureux
d'être le parrain du projet de loi 258, Loi modifiant la charte de la
ville de Québec.
Vous me permettrez, bien sûr, de souhaiter la bienvenue d'abord
aux représentants de la ville de Québec, M. le maire, M.
Perreault, le directeur général, le personnel du Contentieux, de
saluer également ceux et celles qui auront ou qui veulent intervenir sur
cedit projet de loi. Je souhaite la bienvenue au Rassemblement populaire,
représenté par Mme Frohn et M. L'Allier; au Comité de
sauvegarde de la Côte d'Abraham, M. Lemoine et M. Maheux et au
Comité de pastorale sociale et ouvrière de la paroisse
Saint-Roch, M. le curé Pierre-André Fournier et Mme Gauvin. Je
leur souhaite la bienvenue à l'Assemblée nationale et
j'espère qu'ils seront à même de contribuer à nos
travaux.
Le projet de loi de la ville de Québec contient certaines
demandes de nouveaux pouvoirs. Il est évident que les problèmes
auxquels doit faire face la ville de Québec évoluent, les
situations changent d'année en année et il est normal, je crois,
que la ville de Québec, de façon ponctuelle, demande au
législateur de nouveaux pouvoirs pour rencontrer ces nouvelles
exigences. Il y a dans le projet de loi 258 un certain nombre de demandes
novatrices et je fais appel, à cet égard, à l'ouverture
d'esprit bien connue du ministre des Affaires municipales. Même si
certaines demandes de la ville de Québec sont en quelque sorte des
précédents, parce qu'elles n'ont jamais été
accordées à d'autres municipalités du Québec,
j'espère que
nous pourrons compter sur son ouverture d'esprit de même que sur
celle du critique de l'Opposition, le député de
Jonquière.
Il y a un aspect du projet de loi sur lequel je voudrais insister
davantage, c'est la possibilité, pour la ville de Québec,
d'intervenir plus directement en matière de commerces érotiques.
On se souviendra que bon nombre de citoyens ont fait depuis quelques mois,
sinon quelques années, des représentations à ce sujet. M.
le Président, loin de nous l'intention de brimer la liberté
d'expression de qui que ce soit, mais vous comprendrez que personne ne veut
avoir ce genre de commerce dans sa cour. Je comprends les citoyens de mon
comté qui en ont assez de côtoyer et de voisiner ce genre de
commerce à longueur d'année, que ce soit à
côté de leurs écoles, de leur église ou des
bibliothèques. Bref, je considère normal que la ville de
Québec demande au législateur provincial de lui donner le pouvoir
d'intervenir dans ce secteur, puisque la majorité de la population en a
assez et a bien hâte que la ville de Québec puisse régler
le problème. Vous comprendrez qu'elle a besoin de nouveaux pouvoirs pour
le faire. C'est ce que j'avais à dire sur le projet de loi 258. Je vous
remercie.
Le Président (M. Richard): Merci beaucoup, M. le
député de Taschereau. J'inviterais maintenant M. le maire de
Québec, M. Pelletier... Excusez-moi, vous avez des remarques
préliminaires, M. le représentant de l'Opposition? Excusez-moi,
M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: J'ai remarqué que vous êtes
habitué d'être un président de séance. Là,
vous êtes juste un président de séance, vous n'êtes
plus le président de la commission de l'agriculture, des pêcheries
et de l'alimentation. C'est différent. On peut se permettre de vous
rappeler un peu à l'ordre. Il ne faut pas oublier que, nous aussi, nous
avons des souhaits de bienvenue très spéciaux à faire
à nos intervenants d'aujourd'hui, même si, je le déplore
pour la nième fois, je considère que ce sont de mauvaises
circonstances pour étudier des projet de loi privés qui touchent
des municipalités importantes du Québec et qui contiennent des
articles aussi importants que nécessaires. En pleine période des
fêtes, pour moi, ce n'est pas le meilleur temps; c'est une période
où les gens sont plus fatigués, où ils ont l'esprit
ailleurs. Mais je comprends aussi que le projet de loi qu'on a devant nous
intéresse plusieurs personnes. Je voudrais saluer d'une façon
spéciale le Comité de sauvegarde de la Côte d'Abraham, le
Comité de pastorale, le Rassemblement populaire et, bien sûr, le
maire de Québec et ceux qui l'accompagnent. C'est un projet de loi qui
intéresse beaucoup d'intervenants. C'est à Québec, on peut
peut-être se permettre cela, c'est dans la capitale, c'est probablement
un peu normal que les intervenants puissent se déplacer plus facilement,
mais il demeure que ce n'est pas le meilleur temps pour faire cette
étude, surtout à la sauvette, presque à la vapeur.
Ce sont les derniers instants d'une session qui a été
fertile en rebondissements. On avait prédit au premier ministre que la
session serait sûrement plus intéressante et je ne m'étais
pas trompé. Je pense que les événements m'ont donné
raison. Par contre, je peux vous dire que je suis disponible - je n'ai pas
l'habitude de compter mon temps - pour qu'on puisse faire une étude
sérieuse du projet de loi qu'on a devant nous. Je vous dis à
l'avance que je suis très ouvert et que je vais écouter
très attentivement les représentations qui nous seront faites de
quelque façon que ce soit, pour qu'on puisse en arriver à un
meilleur équilibre ou à un meilleur consensus face à ce
projet de loi. Je crois toujours que la commission parlementaire qui est ici..
Je ne veux pas prendre la place du ministre, mais je suppose qu'il a la
même ouverture et qu'il veut trouver la meilleure façon de
légiférer au profit, non seulement des élus municipaux,
mais de l'ensemble des citoyens de la ville, de ceux qui habitent cette
capitale. Je pense que de ce côté-là, on devrait trouver
des échos et je vais, en vous réitérant la bienvenue, vous
assurer de mon entière collaboration pour l'étude de ce projet de
loi. (12 heures)
Le Président (M. Richard): Merci M. Dufour. M. le
ministre, avez-vous quelques remarques préliminaires?
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, très
brièvement, M. le Président. D'abord je voudrais remercier le
député de Taschereau d'avoir accepté de parrainer ce
projet de loi. Je voudrais également le remercier du harcèlement
quotidien dont il a fait preuve à l'égard de celui qui vous
parle, de façon à s'assurer que ce projet de loi soit
présenté devant les élus à l'occasion de l'actuelle
session. Je voudrais saluer les parlementaires de la région de
Québec plus particulièrement le président du caucus
régional, le député de Chauveau, l'Opposition officielle,
les représentants de la ville de Québec, l'opposition à
l'hôtel de Ville, le Rassemblement populaire ainsi que le Comité
de pastorale.
Vous avez dans votre projet de loi, comme l'a indiqué son
parrain, des éléments qui sont inédits, qui sont nouveaux.
Les décisions ne seront pas faciles à prendre. Je crois que les
plaidoyers que vous allez nous adresser seront les dernières influences
qui nous amèneront à prendre des décisions qui, nous le
souhaitons, seront, comme l'a indiqué le porte-parole de l'Opposition
officielle, dans le sens de l'intérêt public. Je pense que ce qui
doit nous guider au cours de cette séance est cet intérêt
supérieur
de la population que nous tentons tous de servir le mieux possible. Je
vous indique que nous siégeons le 23 décembre, que cela comporte
certains inconvénients, mais que cela comporte également certains
avantages. Sur le plan des inconvénients, il y a peut-être un
petit cumul de fatigue. La commission a siégé tard dans la nuit,
ce matin. Maintenant, je retrouve les membres en pleine forme. Le maire
était avec nous jusqu'à deux heures trente la nuit passée,
il a l'air en pleine forme ce matin. L'avantage que nous pouvons y retrouver
est que c'est la seule commission qui siège présentement et que
toute l'attention de l'Assemblée nationale est tournée vers nos
travaux. Les membres de l'Assemblée nationale de l'autre
côté ne pourront pas quitter tant qu'ils n'auront pas
disposé du présent projet de loi, d'où l'attention
particulière qu'ils y porteront. Sur ce, M. le Président, nous
sommes disposés à entendre les participants.
Le Président (M. Richard): Merci. M. le ministre, de vos
commentaires très justes. Avant de céder la parole à M. le
maire de Québec, je vais vous mentionner l'ordre dans lequel les gens
pourront intervenir. La ville de Québec, le Rassemblement populaire, le
Comité de sauvegarde de la Côte d'Abraham et le Comité de
pastorale sociale et ouvrière de la paroisse Saint-Roch avec une
enveloppe de temps de dix minutes maximum. Sur ce, M. le maire, cette fois-ci,
vous avez effectivement la parole.
M. Jean Pelletier
M. Pelletier: Je vous remercie, M. le Président. Je
voudrais, bien sûr, vous saluer d'abord, saluer M. le ministre et,
à la fois, M. le député de Jonquière, M. le
député de Taschereau et les autres membres de la commission. Je
dois vous dire que je viens d'écouter avec ravissement le ministre des
Affaires municipales. C'est peut-être la seule fois dans l'année
où on a peut-être un peu l'impression que la capitale a
l'Assemblée nationale en otage, mais je veux vous rassurer tout de
suite, nous n'entendons pas en abuser. Je suis très sensible, et je le
dis très sincèrement, au fait qu'en bout de session, comme
ça, vous ayez accepté quand même de délibérer
sur nos demandes législatives. J'ai eu quelques frissons, hier, mais
beaucoup de satisfaction à vous voir réunis aujourd'hui.
Dans ce projet de loi, M. le ministre y a fait allusion, il y a à
la fois des choses que le quotidien de l'activité municipale commande,
il y a aussi certaines innovations. Elles sont guidées par notre
désir d'une amélioration de la qualité de vie et, si nous
les avons inscrites dans nos demandes, c'est dans l'intention de faire face
à des problèmes réels de façon responsable et de
façon aussi raisonnable. Il se pourrait même qu'à certains
égards, à la suite de conversations utiles que nous avons eues
avec l'appareil gouvernemental et administratif, nous ayons quelques
suggestions d'amendements sur le libellé de certains articles. Il ne
faudra pas s'en surprendre. Je pense que c'est un travail utile qui a
été fait et dont nous voulons bénéficier. Je
souligne, par ailleurs, que nous avons certains articles qui sont un peu
innovateurs et là-dessus, j'en appelle à l'ouverture d'esprit des
membres de la commission. Je pense que le monde municipal est en
évolution constante. Il y a de nouveaux problèmes qui surgissent.
Il faut voir la façon de les traiter avec un oeil nouveau. Des outils
nouveaux nous sont nécessaires, des perspectives nous sont
nécessaires et c'est dans ce but, par exemple, que nous allons vous
proposer tout à l'heure, par un papillon, d'autoriser la ville de
Québec à conclure une entente avec l'ombudsman pour une
expérience pilote en milieu municipal. Nous croyons que le temps est
venu de voir si le citoyen ne devrait pas avoir à sa disposition une
façon de bien s'assurer qu'il est traité avec
équité par les pouvoirs publics municipaux. Le gouvernement et
l'Assemblée nationale ont déjà montré la voie au
plan provincial sur cette question. Quant à nous, nous pensons que,
éventuellement, il faudra que le palier municipal suive. Une bonne
expérience pilote pourrait être utile à tout le monde. Nous
sommes désireux d'être innovateurs et faire en sorte que cette
expérience se passe chez nous.
D'autre part, vous verrez aussi que, par papillon, M. le
Président, nous allons proposer de traiter le chef de l'opposition au
conseil municipal sur le même pied qu'un membre du comité
exécutif de la ville. Ce n'est pas la première fois, M. le
Président, que cette demande est faite par la ville. On nous avait,
jusqu'à maintenant, indiqué que ce serait considéré
lors d'un projet de loi général. L'Assemblée en a
adopté un en juin dernier. Le cas du chef de l'opposition, pour des
raisons non directement concernées par cette question
particulière, n'a pas trouvé de solution, nous revenons à
la charge.
Il y a peut-être là, M. le Président, un
précédent, mais je souligne que l'Assemblée nationale a,
un jour, décidé d'intervenir, par le biais du financement des
partis politiques municipaux, dans la vie politique municipale même.
À la minute où le financement permet des partis, on est dans un
contexte qui fait qu'il y a des partis et il faut que la loi, à notre
avis, suive l'intention pour permettre à ceux qui, très noblement
d'ailleurs, s'en occupent, ou à temps partiel ou à temps plein,
puissent être rémunérés convenablement pour faire le
travail que la loi s'attend qu'ils fassent dans des structures maintenant
officielles. Là-dessus, nous avons simplement, M. le Président,
pris en parallèle le chef de l'Opposition qui, ici, à
l'Assemblée nationale, est traité exactement sur le même
pied qu'un ministre. Eh bien, chez nous, il sera traité, si vous le
voulez bien, de la même façon qu'est traité un membre du
comité exécutif, ou à temps partiel avec une
rémunération ajustée à du temps partiel, ou
à temps plein avec une rémunération
ajustée au temps plein.
Je souligne ces innovations en passant, M. le Président. Ces
deux-là vous viendront par papillon. Je ne voudrais pas avoir l'air de
les passer à la sauvette sans que personne ne s'en aperçoive.
Nous croyons que ce sont simplement des choses qui, avec le temps, sont
commandées dans l'évolution normale de notre vie
démocratique municipale.
Je me permettrai de conclure ici, M. le Président. Notre
directeur du contentieux, M. Denis Boutin, mènera, si vous le voulez
bien, pour notre compte, l'examen article par article. Vous me permettrez
peut-être d'intervenir ici et là si l'aspect politique des choses
est impliqué mais, à l'avance, je veux vous remercier de votre
accueil particulièrement sympathique en cette dernière
journée d'une session qui, comme le député de
Jonquière l'a dit, n'a pas manqué, surtout à sa fin, de
rebondir assez spectaculairement. Je vous remercie.
Auditions
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
représentant de la ville de Québec, M. le maire. Je donne
maintenant la parole au Rassemblement populaire par la voix, je pense, de M.
Jean-Paul L'Allier. Vous avez la parole, M. L'Allier, pour les dix prochaines
minutes.
Rassemblement populaire
M. L'Allier (Jean-Paul): M. le Président, je vous promets
de ne pas utiliser tout ce temps et, en suivant l'exemple donné par M.
le maire de la ville de Québec, de collaborer à ce que tout se
fasse à la fois complètement, efficacement et rapidement.
M. le Président, je voudrais vous remercier, de même que
les membres de la commission de nous avoir invités à assister et
à participer à cette discussion du projet de loi 258 qui modifie
ou qui vise à modifier la charte de la ville de Québec. Les
objectifs que nous poursuivrons dans nos interventions peuvent se situer sous
un seul chapeau. Autant le maire de Québec nous a dit: Ce qui nous
Intéresse c'est la qualité de vie, autant je m'inspirerai de ce
qu'il a dit, pour dire que nos interventions se situent sous le chapeau de
l'amélioration de la qualité de la vie démocratique de
Québec, de sorte que nous chercherons, autant que possible, à
suggérer ou à souligner l'importance d'avoir des balises dans les
pouvoirs décisionnels donnés à des élus et d'en
arriver à une forme de normalisation de cette législation par
rapport à ce qui se fait partout.
Lorsqu'une loi municipale, une charte privée... Incidemment, soit
dit en passant - les membres de la commission ne le savent peut-être pas
- la dernière refonte remonte à 1928, 1929. Depuis 1929 la charte
de Québec n'a pas été formellement refondue. Vous avez
devant vous la charte de Québec et lorsqu'on parle d'une brique comme
celle-ci pour dire que le citoyen, surtout au chapitre municipal, n'est pas
censé ignorer la loi, ça devient un peu difficile pour les
citoyens de vivre à la fois la démocratie municipale et d'en
arriver à prendre position sur les outils mis à la disposition
des élus. C'est une suggestion que nous faisons en passant: si jamais on
avait le temps, au ministère des Affaires municipales, de
préparer une refonte qui puisse avoir un effet de normalisation sur les
lois existantes et ramener ce qui est propre à la ville de Québec
à des dimensions plus acceptables, je pense que ce serait
apprécié de tous.
Nous allons dire quelques mots au passage des articles et Mme Winnie
Frohn, qui est chef de l'opposition à l'hôtel de ville,
interviendra sur un certain nombre de questions. Nous nous partagerons le temps
disponible pour tout ce qui touche, par exemple, les questions de
l'environnement, bien sûr, et les relations avec l'ombudsman. Nous sommes
d'accord sur ces questions. Nous aurons peut-être un certain nombre de
réserves lorsque la ville suggérera, sans autre balise,
d'accroître son pouvoir d'expropriation et de mettre dans la charte des
modifications au pouvoir de zonage sur de plus petits espaces.
Pour ce qui est du salaire du chef de l'opposition, je ferai valoir un
certain nombre d'arguments au moment où nous discuterons de cet article.
Encore une fois, merci de nous entendre. Soyez assurés que notre
participation ici n'a qu'un but, celui d'essayer d'améliorer le
fonctionnement de la démocratie municipale et de donner aux
autorités de la ville de Québec un outil de gestion politique et
un outil de gestion administrative qui se situe dans le cadre
général des lois du Québec et, en même temps, qui
permette d'agir efficacement dans le contexte particulier de Québec,
à la fois comme ville, comme ville-centre et comme ville au coeur d'une
région et d'une communauté urbaine. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. L'Allier,
représentant du Rassemblement populaire. Maintenant, je cède la
parole au représentant du Comité de sauvegarde de la Côte
d'Abraham, en l'occurrence M. Réjean Lemoine. Vous avez la parole pour
les dix prochaines minutes.
Comité de sauvegarde de la Côte
d'Abraham
M. Lemoine (Réjean): Merci, M. le Président. Je
veux commencer par remercier l'ensemble des membres de la commission de nous
recevoir aujourd'hui en tant que groupe de pression. Le Comité de
sauvegarde de la Côte d'Abraham est un regroupement de citoyens de la
ville de Québec, surtout du centre-ville de Québec, qui ont
à coeur, dans le dossier de la Grande Place - le dossier de
développement urbain, un projet majeur qui s'en vient - d'as-
surer aux résidents et résidentes du centre-ville de
Québec une qualité de vie et un projet qui s'intègre bien
au quartier. C'est la deuxième année que nous nous
présentons devant cette commission. Ce qui nous intéresse plus
spécifiquement dans ces dossiers, c'est le pouvoir d'expropriation que
la ville de Québec demande pour le réaménagement urbain.
Donc, nous allons faire des interventions davantage sur ce secteur et sur des
articles qui peuvent toucher de près ou de loin au dossier de la Grande
Place.
Dans ce dossier, je voudrais vous rappeler que le Comité de
sauvegarde de la Côte d'Abraham a fait des pressions publiques qui lui
ont permis d'obtenir, il y a un an, de la part de la ministre des Affaires
culturelles du Québec, Mme Lise Bacon, un engagement pour la protection
de ce secteur de la ville qui est classé dans l'arrondissement
historique de Québec et qui a également été reconnu
comme site du patrimoine mondial. C'est une première satisfaction que
nous avons eu l'année passée. Nous avons également pu
obtenir de la ville de Québec des audiences publiques, une consultation
publique sur l'avenir de ce projet de développement urbain. Mais il est
clair pour nous que le travail que nous faisons en tant que citoyens est un
travail difficile. Nous nous battons à mains nues, sans argent, sans
moyens financiers, face à une administration municipale autoritaire qui
essaie de faire passer un projet inacceptable pour la population de la ville de
Québec. Dans le cadre des audiences publiques, il est clair qu'il y a
maintenant un consensus autour de ce projet de développement urbain qui
est inacceptable à cause de son gabarit. (12 h 15)
À cause du type d'impact au plan de la qualité de vie dans
le centre-ville de Québec, ce projet va à l'encontre des
spécificités et de la qualité de la capitale et de la
ville de Québec comme vieille ville française en Amérique
du Nord depuis trois siècles. Nos interventions tourneront donc autour
de ces questions-là, parce que nous considérons que l'avenir de
la ville de Québec est menacé par ce projet qui risque, à
moyen terme, d'entraîner une dégradation de la qualité de
vie et surtout une reprise de la saignée démographique dans le
centre-ville de Québec, parce que les résidents ne voudront plus
vivre près d'un projet qui va y amener 250 000 personnes par semaine. A
notre avis, Québec est une belle ville qui mérite mieux que ce
projet-là. Nous allons essayer de faire valoir notre point de vue, ce
matin. Merci beaucoup.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Lemoine,
représentant du Comité de sauvegarde de la Côte d'Abraham.
Je cède maintenant la parole à M. le curé
Pierre-André Fournier, représentant du Comité de pastorale
sociale et ouvrière de la paroisse Saint-Roch. Vous avez la parole, M.
le curé.
Comité de pastorale sociale et ouvrière
de la paroisse Saint-Roch
M. Fournier (Pierre-André): M. le Président, M. le
ministre, membres de la commission, M. le maire. D'abord, nous vous remercions
de nous accueillir ce matin. Un mot sur le Comité de pastorale sociale
et ouvrière de Saint-Roch. Ce comité existe depuis 1984. Son
objectif est de travailler à améliorer la qualité de vie
du quartier Saint-Roch qui a un grand besoin de revalorisation.
Dans les quelques prochaines minutes, je vais surtout parler du
problème des établissements à caractère
érotique, mais j'aimerais que vous reteniez que ce n'est pas uniquement
ce qui nous intéresse. On s'intéresse à la vie des jeunes,
aux familles, à l'école, à la sécurité dans
les rues, au patrimoine, à tout ce qui touche la qualité de vie.
Mais, ce midi, c'est en particulier l'article 18 et ses paragraphes 1d et 2. 21
que nous allons aborder.
Pour résumer la situation, depuis trois ans, notre comité
a lutté avec acharnement contre une certaine détérioration
du quartier. D'un côté, il y avait la restauration de maisons et
des développements intéressants et, de l'autre côté,
il y avait une sorte de verrue qui se développait à cause de
l'ouverture continuelle de clubs susceptibles d'attirer la prostitution et les
réseaux de drogue dans notre milieu. Ces établissements
étaient en train de faire de notre quartier le ramassis de tout ce que
les autres secteurs de la ville de Québec ne voulaient pas. D'où
nos dénonciations publiques, nos manifestations dans les rues et nos
pétitions qui ont recueilli des milliers de noms.
Nous nous réjouissons actuellement du moratoire de 160 jours
interdisant tout nouveau bar, tout établissement de divertissement dans
le quartier Saint-Roch. Nous nous réjouissons également des
nouveaux règlements de la ville de Québec régissant les
établissements à caractère érotique. Toutefois,
toutes ces décisions sont loin de régler l'essentiel de notre
problème dans le quartier Saint-Roch en ce qui concerne le nombre de
clubs et d'établissements à caractère criminogène.
Il existe encore plusieurs établissements qui polluent le quartier, en
ternissent la réputation, nuisent aux commerces, chassent les familles
et empêchent les gens du quartier de vivre dans la dignité et le
respect, comme ils le désirent. Et, veuillez me croire, notre quartier
est capable de vivre dignement comme tous les autres.
Nous savons que la presque totalité des gens, comme l'a
souligné le député Leclerc, en ont assez de cet
état de chose, de la même façon que des BPC et autres
produits toxiques qui n'ont pas de droits acquis. Ici, dans le texte, je sais
que la loi est obligée de parler de droits acquis, mais, quant à
moi, je mettrais droits acquis entre guillemets parce que les produits toxiques
dans une ville, même s'ils sont là depuis
dix ans, n'ont pas de droits acquis. Nous disons la même chose de
certains établissements qui polluent, ridiculisent la gent
féminine et augmentent la criminalité dans un quartier qui a
déjà son quota de problèmes.
La commission Duplé a compris la situation décrite dans
tous les mémoires qui lui ont été présentés
au printemps dernier. C'est à la suite d'une de ses recommandations que
la ville de Québec se retrouve devant vous. Nous appuyons les
autorités municipales qui demandent au législateur gouvernemental
d'amender la charte de la ville de Québec afin de pouvoir supprimer les
droits acquis - pour nous, entre guillemets -que certains commerçants
ont acquis en vertu de règlements antérieurs ou du
règlement actuel.
Nous vous remercions de l'intérêt que vous portez au cri
lancé par la population de Saint-Roch qui ne demande qu'à
être respectée.
Le Président (M. Richard): Merci beaucoup, M. le
curé Pierre-André Fournier, représentant du Comité
de pastorale sociale et ouvrière de la paroisse de Saint-Roch.
Étude détaillée
Maintenant, puisque les remarques préliminaires sont
terminées, si vous n'avez pas d'objections, M. le ministre, M. le
porte-parole de l'Opposition, nous irions immédiatement à
l'étude du projet de loi 258 article par article.
Je me permets donc d'appeler l'article 1. Est-ce que vous avons un
papillon ou une modification à l'article 1?
Des bornes et de la juridiction de la
cité
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Effectivement, M. le
Président, nous avons une modification à l'article 1, qui est
rendue nécessaire à la suite des commentaires formulés par
le ministère des Affaires internationales et le ministère du
Conseil exécutif, relativement à la demande
présentée par la ville à l'article 1 de son projet.
Ainsi, le pouvoir accordé à la ville se limitera à
lui permettre de négogier et conclure des ententes avec des organismes
représentant des collectivités locales ou régionales,
à faire partie de ces organismes et à participer à leurs
activités.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière, avez-vous des commentaire ou si cela...
M. Dufour: Je comprends que le ministre me lit l'article, mais
j'aurais aimé qui me parle un peu, d'abord, des lois
intergouvemementales, des questions de négociations, du pouvoir de
conclure des ententes avec un organisme représentant et administrant des
collectivités locales ou régionales, canadiennes ou
étrangères. Il n'y a pas tellement longtemps que le gouvernement
du
Québec avait... Et vous devez avoir des avis, j'imagine, par
rapport à ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le pouvoir initial demandé
par la ville de Québec en était un qui s'étendait à
la conclusion d'ententes avec les gouvernements étrangers et avec tout
gouvernement au Canada. Autrement dit, on embrassait le monde, point à
la ligne.
Ce que les ministères concernés ont émis comme
avis... Sans fermer la porte à cette vocation internationale de la ville
de Québec, de la capitale, à ce chapitre les avis et du
ministère des Affaires internationales et du ministère du Conseil
exécutif visent à permettre à la ville de Québec de
telles activités, mais avec les collectivités locales,
finalement; de gouvernements égaux à gouvernements égaux,
si je peux utiliser l'expression.
M. Dufour: Autrement dit, votre point de vue, c'est que les...
Mais quand on dit: "négocier ou conclure une entente avec un organisme
représentant ou administrant des collectivités locales,
régionales, canadiennes ou étrangères", c'est l'amendement
que vous introduisez?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Dufour: C'est toujours difficile, dans des projets de loi
privés, d'ouvrir un peu le débat, parce qu'on peut toujours dire
- je sentais ça, hier, de la part du maire de Montréal - que,
nous autres, on a une grosse ville, puis, il ne faut pas... Cela arrive de
temps en temps, on sent ça, on perçoit ça. En tout cas,
comme élus, comme députés, on sent des fois que ça
peut avoir l'air d'aller dans le vécu des municipalités. Quand je
parle d'élargir le débat dans le sens... Si on conclut des
ententes, on négocie, on négocie sur des bases, sur quelque
chose. Qu'est-ce qu'il peut y avoir dans ces ententes-là? Qu'est-ce
qu'il peut y avoir dans ces négociations-là? Et ce qu'il peut y
avoir peut apporter des coûts. Vous allez me dire que non, que ce n'est
pas tellement grave, que ça peut être des dépenses de
voyage, que cela peut être juste des ententes culturelles, mais A peut y
avoir des échanges importants qui engagent la municipalité
à des dépenses importantes.
Si c'est ça que le gouvernement accepte et voit, je pense que mon
travail ou en tout cas mon questionnement, c'est de faire ressortir des points
qui peuvent amener des actions différentes auxquelles on n'est pas
habitués. Cela, c'est un texte... Je pense même que la ville de
Montréal n'a pas dans sa... Ce n'est même pas de sa
compétence. Je suis conscient aussi du rôle de la capitale
nationale du Québec, mais il n'y a aucune action, je ne vois pas
à nulle part... On peut parier d'autonomie, je vous ai dit que
l'autonomie était en fonction de celle qu'on accordait, cela est bien
clair, mais quand on ouvre de cette façon, Je m'interroge: Est-ce
qu'on doit ou ne doit pas? Je pense qu'il faut être conscient
qu'on ouvre des portes très grandes. Moi, j'ai vécu des
expériences... Les municipalités - et je ne pense pas que vous
l'ayez enlevé comme gouvernement - ne peuvent pas négocier
d'égal à égal avec le gouvernement canadien à
Ottawa. On nous en empêche assez carrément... Souvenons-nous du
"bill" 38 où il s'est passé des choses et je pense que c'est
correct. Les municipalités dépendent du gouvernement du
Québec et c'est à celui-ci de prendre ses responsabilités.
Si on est prêt à céder ce pouvoir carrément,
ouvertement, je pense qu'on élargit très grand. Personnellement,
je serais porté à croire qu'on pourrait rétrécir ou
baliser un peu mieux. Ce qu'on cherche d'abord comme municipalité, c'est
de donner des services aux citoyens. On peut vouloir les étendre
forcément et je comprends qu'il y a des intérêts
importants. Les municipalités ont démontré dans certaines
circonstances et dans certains domaines qu'elles peuvent le faire mieux que
nous, parlementaires. Cela peut avoir des retombées
bénéfiques. Mais jusqu'à quel point est-on prêt
à laisser aller ces questions et à quel point cela existe-t-il
ailleurs? Est-ce que dans d'autres communautés ou dans d'autres pays les
municipalités ont ces pouvoirs? Je veux bien qu'on fasse du droit
nouveau, mais je voudrais qu'on le fasse avec minutie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que je peux vous
répondre en ce qui concerne les balises. Le pouvoir initialement
prévu à l'article, sans qu'il soit modifié, allait dans le
sens que vous l'avez décrit. C'est un pouvoir qui était large.
Sur le plan gouvernemental, nous croyons que les mesures apportées par
le Conseil exécutif et le ministère des Affaires internationales
balisent suffisamment les pouvoirs: "La ville peut, pour toutes les fins de sa
compétence et notamment dans le but de favoriser le développement
culturel, économique et social - donc, pour les fins de
compétence de la ville, spécifiquement dans ses domaines
d'activités - négocier ou conclure une entente avec un organisme
représentant ou administrant des collectivités locales ou
régionales... " Vous me demandez si cela existe ailleurs. Oui, cela
existe ailleurs, parce que la conclusion d'ententes serait impossible si les
pouvoirs n'étaient pas détenus par l'autre partie qui se doit de
contracter avec la ville de Québec. À partir de ce moment, vous
avez raison de souligner qu'il s'agit d'un pouvoir extraordinaire, que
même la ville de Montréal ne détient pas de tels pouvoirs.
Mais il y a d'autres pouvoirs d'autre nature qui sont détenus par
Montréal, qui ne sont pas détenus par Québec et le
gouvernement est d'opinion qu'il s'agit là d'un des
éléments de la vocation de la capitale.
Le Président (M. Richard): Est-ce que cela vous convient,
M. le député de Jonquière, comme information?
M. Dufour: II semble que tout le monde soit d'accord.
Le Président (M. Richard): M. le maire de
Québec.
M. Pelletier: M. le Président, je ferai simplement
remarquer que c'est "pour toutes les fins de sa compétence". Il faut que
cela reste à l'intérieur des compétences de la ville. Je
pense bien que l'immigration n'est pas une de nos compétences en soi. On
peut être intéressé par le problème, mais ce n'est
pas de notre compétence. Alors, on ne pourrait pas signer des ententes
sur l'immigration avec la ville de Barcelone. Il faut rester dans le champ de
nos compétences. Déjà, je pense que c'est une excellente
balise. D'autre part, M. le Président, ne nous payons pas d'hypocrisie,
la ville fait des relations internationales, à ma connaissance, depuis
au moins onze ans à la demande du gouvernement du Québec, de tous
les gouvernements du Québec. Il s'agit simplement d'avoir dans notre
charte une disposition qui soit permissive à cet égard avec des
balisés convenables et qui ne fasse pas tiquer les vérificateurs
lorsqu'ils passent nos comptes en revue.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le maire. M.
Réjean Lemoine, vous voulez apporter un commentaire?
M. Lemoine: Oui, M. le Président. En 1985, la ville de
Québec a été partie prenante à une entente
internationale. Lorsque Québec a été classée
site du patrimoine mondial, la ville de Québec était partie
prenante. Nous nous posons des questions à ce sujet. Qu'est-ce qui
arrive lorsque la municipalité qui n'est pas signataire en tant que
telle, puisque c'est le gouvernement fédéral et que cela concerne
les relations internationales, ne respecte pas l'entente? Nous, par deux fois,
dans les cas du Vieux-Port et de la Côte d'Abraham, nous avons dû
aller à Paris pour faire des représentations. La ville de
Québec s'est fait reconnaître en 1985 comme arrondissement
historique, comme site du patrimoine mondial et, moins d'un an plus tard, elle
voulait démolir une partie de la Côte d'Abraham qui était
dans cet arrondissement historique. Donc, on dit qu'il faut aussi un pouvoir de
vérification, parce que si là ville signe des ententes pour des
raisons x et qu'ensuite, elle ne les respecte pas, on a l'air ridicule au plan
international en allant régler nos chicanes de ménage à
Paris. En faisant le projet de la Grande Place, en faisant deux tours de 25
étages dans un arrondissement historique, la ville étant dans le
périmètre de protection de l'arrondissement historique, ce n'est
pas sûr qu'on va avoir l'air bien intelligent au plan international.
Aussi, je pense qu'il faut effectivement faire attention à ce
chapitre-là.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Lemoine. M. le maire,
vous voulez intervenir? (12 h 30)
M. Pelletier: Je voudrais simplement faire remarquer, M. le
Président, que, d'une part, le comportement de la ville à
l'égard de son patrimoine est célébré à
travers tout le monde, n'en déplaise à M. Lemoine, et que,
d'autre part, le ministre des Affaires culturelles, en vertu de la Lof sur les
biens culturels, a l'entier contrôle sur l'arrondissement historique. Je
pense qu'on n'a pas besoin, par une loi particulière de remettre des
dispositions qui habilitent déjà le ministre à intervenir
quand il le veut.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le maire. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: II y a peut-être une question que je poserais
à ce moment-ci au ministre des Affaires municipales. Est-ce que vous ne
croyez pas que cette ouverture que vous êtes prêt à donner
à la ville de Québec en fonction de son statut de capitale ne
donnera pas prise à d'autres ouvertures pour d'autres
municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne peux lier ni mes successeurs
ni les gouvernements futurs, mais je crois avoir indiqué dans les propos
que j'ai tenus tantôt qu'il s'agissait là d'une mission qui est
reliée à la fonction de capitale.
Le Président (M. Richard): Si ça vous convient, M.
le député de Jonquière...
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Richard): ...nous sommes d'accord pour
adopter l'article 1?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 1 est donc
adopté.
M. Dufour: L'article...
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que
l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est donc oui. J'appele
l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 2, M. le
Président. La modification demandée par la ville de Québec
permettrait au conseil de nommer le maire suppléant pour une
période qu'il fixe au lieu que ce soit une période de trois mois,
comme c'est actuellement le cas dans la charte. Cette question sera
éventuellement étudiée lors de la révision des lois
municipales et nous opinons que s'il n'y a pas de nouvelles règles
d'établies suite à la révision des lois, celles-ci
s'appliqueront alors à la ville de Québec.
M. Pelletier: Cela veut dire que vous le refusez, c'est ce que
j'ai compris?
Le Président (M. Richard): Cela ressemble à
ça.
M. Pelletier: M. le Président - on ne se battra pas
longtemps là-dessus - je trouve absolument étonnant que le
fonctionnement interne du conseil soit sujet à une loi
générale. Il faut un maire suppléant. Si le conseil
décide d'en nommer six pour deux mois au lieu de quatre pour trois mois,
c'est bien de ses affaires. Chez nous, le maire suppléant est membre du
comité exécutif pendant qu'il est en fonction comme maire
suppléant et je trouve que c'est une excellente école pour les
nouveaux élus. Je trouve que ce serait peut-être utile de pouvoir
en faire accéder plus à ce poste. On ne se battra pas longtemps,
mais je suis personnellement très surpris.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on peut susciter les
commentaires de l'opposition?
Le Président (M. Richard): Madame, vous avez la
parole.
Mme Frohn (Winnie): Je dirais que je n'ai pas vraiment d'opinion
très forte là-dessus. Effectivement, je pense que ce serait
intéressant pour les nouveaux conseillers d'avoir l'expérience du
comité exécutif, si c'est ça le but. Je ne comprends pas
trop les buts, sauf celui, éventuellement, de raccourcir effectivement
la période, parce que si c'est pour prolonger la période, on peut
tout simplement renouveler. Je crois que nous ne sommes ni chauds ni froids.
Peut-être est-ce parce que nous ne siégeons pas au comité
exécutif que nous n'avons pas d'opinion là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être que le
député de Vanier aurait une question à poser à M.
le maire de Québec?
Le Président (M. Richard): Vous avez la parole, M. le
député de Vanier.
M. Lemieux: Merci, M. le Président. Pourriez-vous
m'indiquer, M. le maire, quel type de problèmes cet article vous
crée actuellement, sur le plan pratique?
M. Pelletier: Au lieu de faire une rotation de quatre par
année, comme actuellement, on pourrait en faire une de six par
année. Au lieu d'en faire passer quatre pour trois mois, on pourrait en
faire passer six pour deux mois. C'est tout simplement cela. Mais, vous savez,
je ne tiendrai pas l'Assemblée nationale en otage pour ce pouvoir.
M. Lemieux: Je pense que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être un commentaire de
l'Opposition officielle... Je n'oppose pas une fin de non recevoir qui soit
complète si l'Opposition officielle...
Le Président (M. Richard): Alors, M. le
député de Jonquière, avec votre expérience
municipale?
M. Dufour: En fait, je pense que la demande qui est devant nous
est de faire en sorte qu'on soit plus flexible avec les maires
suppléants. La seule chose que je dis, c'est que si un maire
suppléant siège seulement deux mois, ça me semble une
période tellement courte que je me demande s'il a le temps de savoir
qu'il est maire suppléant. Le temps d'être nommé, de
prendre la fonction et d'aller... Je comprends les objectifs du maire de
Québec, qui sont louables, mais je dis qu'au point de vue du
fonctionnement, à tous les deux mois, pour moi, c'est... Et n'oubliez
pas qu'on dit qu'il exerce toutes les charges du maire lorsqu'il est absent,
etc., et comme la ville de Québec est une capitale, le maire est
obligé de s'absenter régulièrement, donc...
Une voix: Surtout avec l'article qu'on vient d'adopter.
M. Dufour: C'est cela. Il faut essayer d'être concordant.
Si vous avez trois mois, M. le maire, je vous dirais gardez donc trois mois,
c'est raisonnable. La loi générale dit quatre mois et je vous dit
que quelqu'un qui veut exercer la fonction de maire suppléant, il faut
qu'il ait un certain temps pour pouvoir l'exercer comme il faut et que ses
électeurs sachent qu'il a été maire suppléant,
parce que deux mois, c'est vite passé!
Le Président (M. Richard): M. le maire, est-ce que vous
retirez votre article?
M. Dufour: C'est six fois dans un an.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu de l'attitude de
l'Opposition, est-ce que vous acceptez de retirer votre article?
M. Pelletier: Je pense que c'est carrément une affaire de
régie interne et je suis un peu ahuri d'entendre le ministre dire que la
refonte des lois ira jusqu'à des détails de régie interne;
c'est une affaire de régie interne, quant à nous. Le
comité exécutif siège Je jour, tous les conseillers
municipaux ne sont pas à plein temps, conclusion: le jour, pour un
avocat, d'être pendant trois mois absent de son bureau, c'est plus
difficile que pour deux mois; c'était cela, la souplesse. Si vous voulez
que je le retire, je le retirerai sans problème, mais je suis bien
amusé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. L'Allier. Le Président
(M. Richard): M. L'Allier.
M. L'Allier: M. le Président, je pense que les arguments
invoqués par le maire sont tout à fait valables dans le contexte
où on se trouve. Les élus municipaux qui siègent à
l'exécutif ne sont pas tous des gens à plein temps, cela donne
une souplesse de fonctionnement, et le côté école, le
côté apprentissage de la gestion municipale réfère
à cette loi qui est ici, qui est aussi importante, au budget, au nombre
de personnes. Cela nous paraît être une décision qui va dans
le sens d'une meilleure gestion éventuelle.
Le Président (M. Richard): M. Lemieux,
député de Vanier.
M. Lemieux: Je rejoins un peu ce que disait M. L'Allier.
Effectivement, on doit quand même habituer nos élus, du moins les
former à ce qu'on en arrive justement à une gestion
peut-être plus efficiente et plus efficace de l'administration
municipale. En ce sens, cela m'apparaît favoriser davantage l'ensemble
des contribuables de la ville de Québec. C'est simplement la remarque
que je voulais faire.
Le Président (M. Richard): Merci. M. le
député de Jonquière, est-ce que vous avez un autre point
de vue?
M. Dufour: M. le ministre, c'est vous qui êtes ministre:
"ministrez".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aurais tendance, suite aux
nombreux plaidoyers que nous avons entendus et à cette espèce
d'unanimité qui se dégage autour de la table, à acquiescer
à cet article, si j'avais la conviction qu'il serait adopté, non
pas sur division, mais unanimement par cette commission.
Le Président (M. Richard): M. le maire, vous avez des
chances de ne pas être obligé de retirer votre article. Cela
commence à... Ce qui les inquiète sûrement, c'est
déjà de voir qu'au municipal, à Québec,
l'opposition et le pouvoir sont d'accord.
M. Pelletier: Évidemment, monsieur, nous sommes, nous, les
élus municipaux, de moins en moins, des débiles légers
mentaux en liberté
surveillée; je m'en réjouis.
Le Président (M. Richard): D'autant plus que le
représentant de l'Opposition et moi-même sommes des gens qui
originons du monde municipal.
M. Dufour: Remarquez l'évolution que le ministre peut
avoir en si peu de temps.
Le Président (M. Richard): Est-ce à dire que nous
acceptons la demande de la ville de Québec? C'est donc l'article...
M. Dufour: Comme il n'y a personne de l'opposition qui est
contre, je ne fais pas de drame avec ça.
Le Président (M. Richard): L'article 2 est donc
adopté tel que demandé.
M. Dufour: Je ne fais pas de drame avec ça, c'est
adopté.
Le Président (M. Richard): Félicitations, M. le
maire. J'appelle donc l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Selon
la charte de la ville de Québec, une personne ne peut être
fonctionnaire ou employé de la ville lorsqu'elle a un contrat avec la
ville.
Le Président (M. Richard): Excusez, M. le ministre, on
nous mentionne qu'il y a un petit papillon qui flotte quelque part.
M. Boutin (Denis): Un papillon à insérer à
l'article 2.1, un papillon qui a été annoncé. C'est
justement celui concernant le traitement du chef de l'Opposition.
Le Président (M. Richard): Est-ce que nous l'avons?
M. Boutin: Oui.
Le Président (M. Richard): Alors je suis bien content de
savoir cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi aussi.
Le Président (M. Richard): On va le trouver, Me Boutin;
cela ne sera pas long, on va le ramasser au vol.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous appelez l'article
2.1, M. le Président?
Le Président (M. Richard): M. le ministre, oui, l'article
2, le papillon touche l'article 2.1 et fait des modifications. Nous avons copie
de l'article 2.1. Est-ce que vous aimeriez que j'en fasse la lecture?
J'espère que non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non; je vais le faire, M. le
Président...
Le Président (M. Richard): Parfait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour vous soulager de cette
importante fonction.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Le projet de loi 258 modifiant la
charte de la ville de Québec est modifié par l'addition,
après l'article 2, du suivant: "L'article 2.1. Cette charte est
modifiée par l'addition après l'article 17b, du suivant: "17c.
Malgré la Loi sur le traitement des élus municipaux, le chef de
l'opposition a droit à la rémunération additionnelle
minimale établie pour un membre du comité exécutif par
cette loi. De plus, aux fins de l'article 2 de cette loi, le chef de
l'opposition est réputé exercer des fonctions
particulières pouvant donner lieu à une
rémunération additionnelle. "Pour les fins du présent
article, le chef de l'opposition est le conseiller désigné par
les conseillers du parti politique ayant fait élire le plus grand nombre
de représentants, à l'exclusion du parti politique auquel
appartient le maire. Si plusieurs partis politiques, à l'exclusion de
celui auquel appartient le maire, ont fait élire un nombre égal
de conseillers, le chef de l'opposition est le conseiller désigné
par les conseillers de celui, parmi ces partis politiques, qui a reçu le
plus grand nombre de votes à la mairie et aux postes de conseillers. "La
désignation du chef de l'opposition doit faire l'objet d'un avis
déposé devant le conseil par un conseiller du parti politique qui
l'a désigné et elle peut être modifiée en tout
temps. "Pour l'application de la présente loi, le chef de l'Opposition
peut être reconnu comme exerçant ses fonctions à plein
temps. "Pour cela, il doit déposer auprès du greffier une
déclaration écrite attestant qu'il exerce à plein temps
ses fonctions de conseiller et de chef de l'opposition. S'il cesse d'exercer
ses fonctions de conseiller et de chef de l'opposition à plein temps, il
doit, sans délai, déposer auprès du greffier, une
déclaration écrite à cet effet. "Le greffier doit,
à la première séance qui suit, déposer au conseil
tout document reçu en vertu du présent article. "Les dispositions
de l'article 17b s'appliquent au chef de l'Opposition en y faisant les
adaptations nécessaires."
Le Président (M. Richard): M. le ministre, puisque c'est
un nouvel article que nous insérons, l'article 2.1, est-ce que vous le
proposez?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est proposé, je crois,
par la ville de Québec. Par le parrain?
Le Président (M. Richard): Non, il faut que ce soit par
vous ou un de nos collègues membres de l'Assemblée. M. le
député de Taschereau, vous en faites la proposition de ce nouvel
article 2. 1?
M. Leclerc: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Taschereau, d'être le proposeur. Maintenant, nous
ouvrons la discussion sur cet article 2. 1. M. le ministre, est-ce que vous
avez des commentaires additionnels.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas pour le moment, sauf pour
indiquer que j'ai eu des représentations de la part de la ville de
Québec et de l'opposition à la ville de Québec, que j'ai
recherché le plus consciencieusement et le plus honnêtement
possible des précédents à ce que l'on nous demande et que
ces recherches ont été infructueuses jusqu'au moment où on
se parle. Maintenant, je demeure ouvert aux commentaires des intervenants. J'ai
retenu de la présentation du maire de Québec le parallèle
effectué entre le traitement du chef de l'Opposition à
l'Assemblée nationale du Québec et le parallèle qu'on veut
faire avec le chef de l'opposition à l'Hôtel de ville de
Québec.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. M. le
député de Taschereau.
M. Leclerc: M. le Président, évidemment, je
comprends que les gens du Rassemblement populaire ne soient peut-être
pas... Ils sont peut-être très bien placés pour parler de
l'article, mais peut-être que, à cause d'une certaine pudeur qu'on
attribue aux politiciens lorsqu'ils parient de leur salaire, ils ne sont pas
très bien placés pour le défendre.
Ce que je veux vous dire sur l'article 2. 1, c'est que nous avons
déjà, l'an dernier je crois, créé certains
précédents avec la possibilité d'être conseillers
à temps plein. Mais puisqu'il faut faire partie du comité
exécutif de la ville pour pouvoir être
rémunéré comme conseiller à temps plein, il
s'ensuit que ces postes à temps plein sont donc ouverts aux seuls
conseillers du parti au pouvoir, puisque les conseillers de l'opposition ne
peuvent en faire partie. Par conséquent, cet article permettrait de
créer un certain équilibre entre deux ou trois conseillers du
parti au pouvoir qui peuvent être à temps plein et un conseiller
du parti de l'opposition qui, lui aussi, pourrait l'être en vertu de cet
article. Les mécanismes que l'on propose, comme la déposition
auprès du greffier, sont des mécanismes déjà
prévus pour les conseillers du comité exécutif qui sont
à temps plein. Par conséquent, il n'y a pas de nouveauté
quant aux technicités.
La seule nouveauté de cet article, c'est qu'il permettrait
à un conseiller ou une conseillère de l'Opposition d'être
également à temps plein, ce qui m'apparaît, somme toute,
une solution d'équilibre.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Taschereau. M. le maire, vous aviez un commentaire?
M. Pelletier: Je veux juste indiquer, M. le Président,
que, effectivement, c'est probablement du droit nouveau et qu'il n'y a pas de
précédent. J'indique aussi que la Loi sur le financement des
partis politiques municipaux était en sol aussi un
précédent. Il n'y en avait pas d'autre. On a fait du droit
nouveau et il me semble qu'il y a simplement une logique. Quand on a
accepté d'entrer dans un système il faut en vivre avec toutes les
conséquences, y compris celles-là sur le plan de
l'équité et sur le plan de la vie démocratique. (12 h
45)
Le Président (M. Richard): Merci M. le maire. M.
L'Allier?
M. L'Allier: M. le Président, c'est un sujet qui est
à la fois délicat et qui ne l'est pas, si on regarde le contexte
dans lequel doit se faire le travail politique dans le domaine municipal. Dans
une ville de la dimension de Québec, effectivement, il y a un
côté innovateur dans une décision comme celle-ci qui ne
représente pas des sommes importantes. Ce n'est pas cela qui est en
cause. Il faut se rappeler qu'une ville comme Québec a 2000
fonctionnaires. Il faut se rappeler que son budget est au-dessus de 200 000 000
$ par année. Il faut se rappeler que l'Assemblée nationale a
reconnu les partis politiques et que cela fonctionne, que le Rassemblement
populaire, par exemple, a obtenu plus de 40 % des suffrages lors de la
dernière élection. Il faut se rappeler qu'il y a trois personnes
de l'opposition à l'hôtel de ville à ce moment-ci et ces
trois personnes sont toutes rémunérées sur la base du
salaire d'un conseiller, c'est-à-dire environ 17 000 $ par année.
Or, le personnel dont disposent les conseillères et le conseiller
municipal de l'opposition à l'hôtel de ville n'est pas celui
auquel vous êtes habitué. Il y a même toujours des besoins
de ce côté-là. En fait, il y a, à la disposition de
l'opposition, une demi-secrétaire, une secrétaire,
c'est-à-dire pas une demie plus une, au total une secrétaire,
mais dont la moitié du salaire est assumée par la ville, l'autre
moitié est prise dans le budget. Non? On a l'usage d'une
secrétaire. En d'autres mots, on a une personne et demie à plein
temps pour faire le travail qui consiste, en démocratie, non pas
à critiquer et à surveiller d'une façon tatillonne
l'administration municipale, mais bien à représenter 40 % de la
population de la ville de Québec dans un cadre régional.
Ce qu'on demande ici, ce n'est pas telle-
ment de créer un nouveau précédent, cela en est un,
mais, en même temps, c'est d'appliquer la règle déjà
acceptée pour la rémunération de conseiller à plein
temps, lorsque des conseillers font la déclaration d'être à
plein temps et qu'ils le sont effectivement, à une personne qui, presque
par définition, selon les exigences de son statut, de son métier,
doit être à plein temps, parce que c'est cela qu'il faut
considérer. Le chef de l'opposition ou la chef de l'opposition à
l'hôtel de ville - je ne sais pas comment on doit le dire, je ne le
saurai jamais probablement - à Québec, dans une ville de cette
dimension ne peut pas faire ce travail à temps partiel, ce n'est pas
possible. Dans ce sens-là, ce n'est qu'une question de justice et
d'équité, croyons-nous, que de considérer que la personne
qui fait ce travail puisse, selon les règles déjà
établies pour un conseiller municipal qui siège au comité
exécutif, opter pour un travail à plein temps au
bénéfice de la population. C'est le sens finalement qu'il faut
donner à cet amendement qui n'est pas fait pour le Rassemblement
populaire, mais qui, normalement, ne ferait pas de dégâts dans les
dépenses municipales s'il était appliqué à toutes
les villes de plus de 150 000 habitants où des partis politiques sont
reconnus, etc. Voilà, M. le Président, à ce moment-ci, le
commentaire sur la question.
Le Président (M. Richard): Merci M. L'Allier. M. le
représentant de l'Opposition?
M. Dufour: J'ai l'impression que c'est vraiment une politique
gouvernementale. Le ministre devrait nous donner ses couleurs là-dessus,
c'est un choix. Il est évident que si on le fait ici, on va le faire
ailleurs. Il y a peut-être une question que je pose carrément. Si,
par exemple, il y avait quatre indépendants au conseil municipal de
Québec et trois personnes élues pour le Rassemblement populaire,
qu'arriverait-il des quatre indépendants qui sont plus nombreux?... Mais
ils n'ont pas droit à un chef, ce sont juste les partis politiques. Les
questions que je pose, si vous pouvez y répondre en même temps...
Je pense que c'est une question de choix, c'est votre choix. Vous avez à
ouvrir ou à ne pas ouvrir. Votre responsabilité comme
gouvernement est de donner l'éclairage que vous voulez quant à
l'orientation qui est engagée pour les municipalités. On sait
qu'il y a des statuts particuliers pour les villes de 100 000 habitants et
plus. Il y a d'autres statuts pour celles de 20 000 à 100 000 et il y en
a d'autres pour celles de moins de 100 000. Donc, vous avez le catalogue et,
à ce moment-là, vous devriez donner une orientation, parce qu'un
ministre des Affaires municipales, doit décider de temps en temps. Comme
Opposition, je peux bien le faire, mais je vais prendre votre place et ce ne
sera pas correct. Je pourrais faire une bonne job, ne vous en faites pas, mais
ce n'est pas mon rôle.
M. Leclerc: Attendez votre heure, M. le député de
Jonquière.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse. Allez-y donc, M.
le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux répondre assez
facilement à la question plus technique. Le deuxième paragraphe
de l'article 17c nous indique que s'il y avait quatre indépendants et
trois personnes d'un parti, c'est la personne du parti qui devient le chef de
l'opposition.
M. Dufour: Excusez-moi, j'ai été perturbé.
Ha, ha, ha! J'ai été dérangé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La réponse à votre
question...
M. Dufour: II n'y en aurait pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... ce serait la personne du parti
qui est désignée par le parti et non une personne choisie parmi
les indépendants. Maintenant, je sais que vous avez déjà,
à ce qu'on m'a raconté, exprimé des réserves dans
le passé quant à cette approche, cette présence de partis
politiques sur la scène municipale. Une fois qu'on est embarqué
dans le processus des partis politiques, est-ce que vous considérez...
Je vais vous demander, à partir de votre vaste expérience du
monde municipal, de votre expertise, de votre ex-titre de président de
l'Union des municipalités du Québec, d'éclairer ce jeune
ministre sur votre appréciation des arguments qui ont été
présentés, et par le député de Taschereau, et par
le maire et par les représentants de l'Opposition à la ville de
Québec.
Le Président (M. Richard): Après cet assortiment de
bons vux, vous avez la parole, M. le député.
M. Dufour: II aurait été intéressant
d'entendre un jeune ministre nous donner sa vision des choses, surtout que
c'est très nouveau. Oui, j'ai déjà manifesté une
opposition, bien sûr, à la question des partis politiques. Je
pense que le maire de la ville de Québec est bien au courant de mes
attitudes et de mes prises de position à ce sujet. Par contre, on a
toujours examiné les villes de 100 000 habitants et plus sous un autre
angle. Si vous regardez la législation qui concerne les villes de 100
000 habitants et plus, on a toujours été plus ouverts. C'est plus
acceptable qu'il y ait des partis d'opposition... Il faut leur donner des voix.
Moi, je ne vous indiquerai pas la décision que vous devez prendre. Je
vous dis que, philosophiquement parlant, c'est plus facilement acceptable qu'il
y ait des partis d'opposition dans les municipalités de 100 000
habitants et plus. En bas de 100 000, J'ai des réserves
sérieuses et je ne voudrais pas vous en faire une
démonstration, il y aura peut-être d'autres tribunes où on
pourra le faire. Moi, je pourrais vous donner les côtés
négatifs et d'autres, les côtés positifs. Je pense que
c'est une question de choix, les citoyens décideront. Mais par rapport
à cela, vous devez juste tenir compte dans votre décision - c'est
vous qui allez la prendre - que pour les municipalités de 100 000
habitants et plus, le législateur a toujours examiné de
façon sérieuse, précise et en même temps ouverte les
problèmes qui nous ont été soumis. Vous devez aussi
examiner dans votre question... Si demain matin, Montréal n'aime pas
cela... S'il y a des partis d'opposition qui veulent l'avoir aussi, cela sera
aussi votre responsabilité. Je vais vous donner la responsabilité
complète, pas juste la moitié. Vous savez que vous l'avez
déjà. L'Opposition va travailler avec vous de ce
côté-là.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier, vous avez la parole.
M. Lemieux: Je comprends un peu aussi l'attitude de M. le
ministre lorsqu'il a fait état tout à l'heure qu'on en arriverait
à créer un précédent. Mais dans une certaine
mesure, je pense que ce précédent pourrait se rattacher au statut
de capitale que possède la ville de Québec. Je pense aussi aux
niveaux administratif et politique. Si on donne plus de pouvoirs à la
ville de Québec, M. le ministre, vous serez en mesure de justifier, eu
égard à ce statut de capitale, qu'il est peut-être
important effectivement que le chef de l'Opposition officielle à la
ville de Québec mérite ou ait un statut différent de celui
prévalant dans l'ensemble des municipalités du Québec.
J'essaie de trouver, je ne vous le cacherai pas, une justification qui pourrait
vous permettre d'éviter justement de créer ce
précédent, parce que j'Imagine qu'effectivement, Montréal
et les autres municipalités du Québec pourraient vous saisir du
même problème. Je comprends votre inquiétude. Par contre,
je me dis, Québec étant une capitale, posons des gestes comme on
le fait actuellement pour confirmer davantage ou lui donner ce statut.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Vanier. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, compte
tenu des propos exprimés par les divers intervenants, je me range aux
arguments mis de l'avant par le député de Jonquière. Je
pense qu'on devrait donner suite à l'adoption de cet amendement.
Le Président (M. Richard): Alors, félicitations!
L'article 2.1,...
M. Dufour: Vous êtes bien bon, M. le ministre.
Le Président (M. Richard): ...le nouvel article est donc
adopté.
M. Dufour: Vous savez à qui vous devez...
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 3?
M. Dufour: C'est le temps des fêtes.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 3? Je vous
remercie de votre bonne volonté.
M. Dufour: M'avez-vous demandé si c'était
adopté? Je ne me suis pas prononcé.
Le Président (M. Richard): Oui. Adopté M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Je vous remercie. J'appelle
à nouveau l'article 3 toujours en faisant appel à la bonne
volonté. M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 3, M. le
Président, que vous avez appelé. Selon la charte de la ville de
Québec, une personne ne peut être fonctionnaire ou employé
de la ville lorsqu'elle a un contrat avec la ville. La même règle
s'applique aux municipalités régies par la Loi sur les
cités et villes et par le Code municipal. La ville de Québec
désire assouplir cette règle de manière à
permettre, dans certaines situations, certains contrats en s'inspirant d'une
règle prévue dans la Loi sur la fonction publique.
Le Président (M. Richard): Excusez, ce ne sera pas long,
M. le maire. Il y a un petit problème technique plutôt
élémentaire à cette heure-ci, mais on va sûrement
régler cela. Nous suspendons pour deux à trois minutes, s'il vous
plaît.
C'est vraiment une courte suspension. Les travaux reprennent. On
s'excuse de ne pouvoir vous dire ce qui se passe, mais cela ne sera pas
tellement long.
M. Dufour: On pourrait peut-être adopter cet article, s'il
ne présente pas trop de problèmes. Est-ce que cela rencontre
à peu près ce qu'il y a dans la Loi générale des
cités et villes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela rencontre exactement la
règle prévue dans la Loi sur la fonction publique
québécoise.
Le Président (M. Richard): L'article 3 est
adopté?
M. Dufour: Adopté. Je proposerais d'ajourner...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté et je
proposerais qu'on suspende, parce que si on ajourne, on va se ramasser
au 24.
Le Président (M. Richard): L'article 3 est donc
adopté. On suspend une demi-heure, 45 minutes, le temps d'un "Cheez
Whiz".
M. Dufour: Le règlement parlementaire prévoit trois
quarts d'heure.
Le Président (M. Richard): Alors, nous suspendons 45
minutes. Nous revenons ici pour la reprise des travaux.
M. Dufour: J'aimerais juste vous faire comprendre que le
représentant de l'Opposition officielle a plus de contraintes que vous
tous autour de la table.
Le Président (M. Richard): À treize heures
quarante-cinq, nous serons ici.
M. Dufour: Si j'ai à travailler avec une pression telle
que je ne puisse faire mon travail, je ne le ferai pas.
Le Président (M. Richard): Nous suspendons et les travaux
reprennent dans quarante-cinq minutes dans la même salle. Merci de votre
présence et bon appétit)
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à 13 h 55)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mesdames et messieurs, si vous le permettez, la commission va reprendre
ses travaux.
Je tiens uniquement à vous rappeler le mandat de la commission
qui est d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 258, Loi modifiant la charte de la ville de Québec.
Nous en étions à l'article 4. M. le ministre est-ce que
vous avez des commentaires?
Séances du conseil
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification à l'article
4 en est une de concordance avec celle que propose la ville à l'article
7 du projet de loi. La ville désire départager entre le conseil
et le comité exécutif certaines fonctions et
responsabilités concernant l'approbation des plans d'évaluation
des emplois, domaine qui relèvera du conseil; la préparation de
ces plans ainsi que l'approbation de la description et du classement de chaque
emploi reviendront au comité exécutif. Cela va?
M. Dufour: Vous n'avez rien à ajouter?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 5 et j'admire le rythme.
M. Dufour: Admirez, admirez et prenez ce qui passe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je ne sais
pas comment vous pouvez dégager un rythme de l'adoption d'un seul
article.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: On a un président optimiste.
Le Président (M. Richard): À vous, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
d'une modification de concordance puisque la référence faite
actuellement, dans l'article 168 de la charte à l'article 176d qui
n'existe plus, n'est plus pertinente et il y a plutôt lieu, dans les
circonstances, de référer à l'article 181c.
Le Président (M. Richard): Est-ce adopté, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Ah oui! Cela a bien du bon sens.
Le Président (M. Richard): L'article 5 est adopté.
J'appelle donc l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, la
modification à l'article 6 vise à assurer que le
vérificateur puisse, afin de réaliser adéquatement son
mandat, avoir accès à tous les documents requis, malgré la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels. Le ministère des
Communications de qui relève cette loi a certaines objections.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait avoir un peu d'explications
concernant cet article-là sans argumentation de fond?
Le Président (M. Richard): Me Boutin.
M. Boutin: C'est un problème assez technique, M. le
Président. Les pouvoirs et les devoirs du vérificateur de la
ville de Québec -.et on parle ici du vérificateur interne de la
ville de Québec - apparaissant à la charte ont été
refondus et reformulés il y a très peu d'années, deux ans,
si je ne m'abuse. Le vérificateur nous demande d'insérer dans la
charte de la ville de Québec une disposition additionnelle qui lui
permettrait d'exercer ses pouvoirs de vérification
r et de fouiller partout dans l'administration municipale,
malgré les dispositions de la loi sur l'accès aux documents des
organismes publics.
Il est vrai que la Loi d'accès permet présentement
d'inscrire le vérificateur sur une liste de personnes qui pourraient
avoir accès à tous les documents de l'organisme, y compris ceux
contenant des renseignements personnels. Cependant, cela dépend de la
volonté de la municipalité. Bien qu'il ne soit pas dans
l'intention actuelle de la ville de Québec de ne pas incrire le
vérificateur sur cette liste-là, il nous apparaît
approprié que le droit du vérificateur d'avoir accès
à tous ces renseignements, y compris les renseignements personnels,
découle de la loi et non pas de la volonté de l'organisme
vérifié. C'est une demande spécifique du
vérificateur et le texte que nous vous soumettons est un texte identique
a celui qui accorde le même privilège au Vérificateur
générai.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais peut-être, M. le
député de l'Opposition et messieurs les membres de la commission,
vous souligner immédiatement que j'ai indiqué l'objection du
ministère des Communications. À l'objection du ministère
des Communications, j'ajoute l'objection de la Commission d'accès
à l'information. J'ai en main une lettre qui m'a été
transmise par le président dudit organisme, l'ex-sous-ministre des
Affaires municipales. Dans les circonstances, je crois que la double objection
fait en sorte que le mur devient infranchissable.
Le Président (M. Richard): M. le maire de
Québec.
M. Pelletier: M. le Président, je note bien la position du
ministre et je ne m'en formalise pas. La seule chose, c'est que je ne me sens
pas autorisé à retirer, de droit, une demande que le
vérificateur nous a faite avec insistance, de l'insérer dans
notre projet de loi. Si elle est refusée, elle est refusée tout
simplement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous voulez appeler
l'article 6, M. le Président?
Le Président (M. Richard): Est-ce que nous votons sur
l'article 6?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas de vote nominal, il est
rejeté.
Le Président (M. Richard): Rejeté. J'appelle donc
l'article 7.
Le comité exécutif, ses pouvoirs et
attributions
M. Paradis (Brome-Missisquoi): il y a une modification à
l'article 7, M. le Président. Le principal but de la modification est de
permettre au comité exécutif d'attribuer des subventions et des
contributions n'excédant pas 50 000 $. Il s'agit d'une concordance avec
le reste des attributions du comité exécutif.
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous avez un
commentaire, M. le député de Jonquière? Ce ne sera pas
tellement long, on va atteindre la limpidité, et on va sûrement
poser un jugement.
M. Dufour: ...il y a un changement au 4°, au paragraphe 29:
Te comité exécutif peut attribuer des subventions
n'excédant pas 50 000 $ et les contributions dont la valeur
n'excède pas ce montant." Est-ce qu'il y a des changements par rapport
à ce qui existait auparavant?
M. Boutin: Le pouvoir d'attribuer des subventions, le pouvoir de
fond existe évidemment pour la ville de Québec. Cependant,
présentement, parce que la distribution des pouvoirs entre le
comité exécutif et le conseil s'est faite au fil des ans, ce
pouvoir appartient uniquement au conseil. L'objectif de la modification est de
permettre d'attribuer des subventions, de modiques sommes et l'endroit
où on a mis la frontière, c'est le même endroit qui existe
pour tous les genres de dépenses, soit 50 000 $. Les subventions qui
seront autorisées par le conseil seront celles d'un montant
supérieur à 50 000 $, comme tous les autres genres de
dépenses, et les subventions qui seront autorisées pour un
montant inférieur à ce montant le seront par le comité
exécutif, comme tous les autres genres de dépenses - je vous le
souligne - à même le budget des subventions déjà
approuvé et sur lequel, naturellement, le conseil se prononce.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Avant, le comité exécutif ne pouvait pas
attribuer de subventions? C'est ce que j'ai compris?
M. Boutin: C'est ça.
M. Dufour: C'était attribué par le conseil.
M. Boutin: Une subvention de 100 $ devait être
attribuée par le conseil.
M. Dufour: D'accord.
M. Boutin: Alors qu'avec la modification, jusqu'à 50 000
$, elle pourra être attribuée par le comité
exécutif.
Le Président (M. Richard): Madame.
Mme Frohn: Oui, j'aimerais une explication. Pourquoi voit-on ce
papillon, le paragraphe 29? Il me semble que le comité exécutif
accorde déjà, actuellement, des subventions qui sont
supérieures à 100 $? Est-ce qu'on était dans
l'illégalité pendant tout ce temps-là?
M. Pelletier: D'après eux...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière, est-ce que ça donne satisfaction à vos
inquiétudes?
M. Dufour: J'aimerais peut-être entendre le ministre
parier, le ministre est coi. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre est quoi? Le ministre
est responsable de la décision...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour Non, non, c-o-i, je ne vous ai pas posé une
question, j'ai dit: coi, muet.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Muet, vous voulez dire...
Une voix: Ha, ha, ha! M. Dufour C-o-i.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit d'un nouveau pouvoir,
pouvoir qui n'appartient pas à ma connaissance et selon les informations
dont je dispose au comité exécutif d'autres autorités
municipales. Dans les circonstances, je n'aurais pas d'objection à faire
preuve d'ouverture, mais à la condition que le plafond soit
diminué de beaucoup. J'oserais proposer, M. le député de
l'Opposition, un maximum de 10 000 $.
Le Président (M. Richard): M. le maire.
M. Pelletier: Pourquoi 10 000 $, alors que le budget est
adopté par le conseil et que la régie des dépenses
soumises à l'autorité de l'exécutif est de 50 000 $ dans
les autres cas? Quel est le rationnel?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit de cas de contrats, M.
ne s'agit pas de cas de subventions.
Le Président (M. Richard): Mme Frohn.
Mme Frohn: J'aimerais souligner qu'actuellement les subventions
et les dons sont donnés sur recommandation du maire sans aucun
critère connu et dans ce sens, effectivement, nous autres aussi aurions
énormément d'hésitation à accorder jusqu'à
50 000 $, s'il n'y a pas de critère. Pour d'autres sommes que le
comité exécutif peut autoriser, il y a appel, un écrit, on
s'adresse à plusieurs firmes; ici, c'est vraiment un cas de don sans
explication quelconque. Dans ce sens, on est étonne que cela ait
été fait avant, sans que le droit soit inscrit dans la charte.
L'Opposition n'a pas fait son travail, on aurait dû fouiller avant mais,
à ce moment-ci, on peut dire que 50 000 $... On a critiqué ces
pratiques, mais on pensait avoir le droit de le faire. Effectivement, 50 000 $,
c'est beaucoup trop pour des subventions discrétionnaires et
arbitraires.
M. Dufour: J'aurais une question à poser, à savoir
si... Il est vrai que le budget est adopté par le conseil sur une
proposition de l'exécutif et cela marche sûrement comme cela
à Québec. À l'intérieur de votre budget, il y a
possiblement des subventions statutaires. Celles-là ne dérangent
pas trop, parce que la discussion se fait lors de l'adoption du budget; elle
peut se faire très largement et ce sont des chiffres connus. Mais quand
cela concerne des subventions discrétionnaires, c'est très
différent à mon point de vue. Est-ce que le comité
exécutif, M. le maire, a le pouvoir actuellement de distribuer les
subventions statutaires qui sont autorisées par votre conseil? Est-ce
qu'il peut décider de les donner, quitte à faire ratifier le tout
à la fin du mois? Par exemple, si le patro Roc Amadour a droit à
25 000 $, il y a un montant de 25 000 $ d'inscrit dans le budget de cette
année; pour un autre organisme, le YMCA, je ne sais pas - M. y en a
peut-être d'autres que je ne connais pas - un certain nombre
d'éléments sont connus. L'exécutif peut décider
que, tel mois, on les distribue ou on les donne parce que là elles sont
bien enregistrées.
Si je comprends bien, ce dont vous parlez, ce sont des subventions qui,
au moment de l'adoption du budget, ne sont pas nécessairement connues.
Il peut y avoir des demandes de subventions au cours de l'année pour
telle ou telle activité. J'imagine qu'à Québec, il doit y
en avoir quelques-unes. Pour résider à Québec assez
souvent, je sais qu'il y a beaucoup d'activités, donc, il doit y avoir
des demandes de' subventions régulièrement. Est-ce que mon
interprétation est la bonne? Est-ce que l'exécutif peut
recommander ou décider de donner les subventions qui sont prévues
lors de l'adoption du budget vu et connu?
M. Pelletier: M. le député, depuis 12 ans que je
suis à l'hôtel de ville, le comité exécutif a
toujours, en pratique, donné des subventions et cela n'a jamais fait de
problème, ni été soulevé comme contraire à
la loi. Maintenant, le contentieux qui, de temps en temps, se donne de
l'ouvrage, nous dit qu'on n'a pas le droit de faire cela. Je dis: Bravo!
Mettons les choses à l'ordre, si cela a besoin d'être mis à
l'ordre. Seulement, je vous souligne que si vous voulez que toutes les
subventions passent par le conseil, à ce moment-là, dans une
ville comme Québec, vous allez créer une inflation de demandes.
C'est très clair. Je trouve personnellement que le comité
exécutif devrait avoir une certaine latitude. Il y a un budget qui est
voté par le
conseil. Évidemment, l'opposition va dire que l'arbitraire du
gouvernement ne vaut pas le sien. L'arbitraire de l'opposition, aux yeux de
l'opposition, est toujours meilleur. Cela me va. Je suis prêt à
vivre avec cela. Si le ministre coupait son montant de 50 000 $ à 25 000
$ au lieu de 10 000 $, ce serait pour nous un compromis acceptable, pour
l'instant. Malgré que sur le plan rationnel, quand on donne une
juridiction à partir de 50 000 $ à un niveau d'autorité,
je ne vois pas pourquoi l'autorité est limitée dans certains
champs. La commission n'est pas l'otage de la ville sur cette question.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Vous êtes bien bon.
Le Président (M. Richard): Mme Frohn.
Mme Frohn: D'abord, j'aimerais souligner que l'opposition,
évidemment, ne donne pas de subvention ou de don, donc l'arbitraire de
l'Opposition n'existe pas. On serait d'accord pour que le comité
exécutif ait le droit d'attribuer les subventions s'il y avait des
critères s'il y avait une façon de juger le montant, mais
actuellement ce qui arrive, c'est qu'il peut y avoir 1000 $ pour la
Société canadienne du cancer et 100 $ pour LEUCAN. C'est
complètement arbitraire. Et dans ce sens, s'il n'y a pas de
critère pour guider le comité exécutif, nous ne voyons pas
pourquoi on devrait permettre, j'oserais même dire - je ne sais pas ce
que le ministre en pense - jusqu'à 10 000 $, c'est quand même
beaucoup de fonds pour une cause arbitraire.
Le Président (M. Richard): Je dois vous dire que j'ai une
recommandation, du moins une modification, concernant l'article 7 par laquelle
le ministre changerait un petit détail technique sur le papillon - le
reste resterait tel quel pour ne pas froisser les légistes - et les 50
000 $ deviendraient 10 000 $. C'est dans ce sens-là, M. le ministre? M.
le député de Jonquière, seriez-vous d'accord?
M. Dufour: Le ministre est responsable de sa loi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Si je comprends bien, la somme
deviendrait 10 000 $. Le papillon demeure le même sauf que nous changeons
au paragraphe 29, le troisième paragraphe de l'article 7, le montant de
50 000 $ par 10 000 $. Je considère que la modification est
adoptée. Est-ce que l'article 7, tel que modifié, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification à l'article
8, M. le Président, vise à assurer une concordance de
rédaction entre la charte et la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités.
Le Président (M. Richard): Nous avons un papillon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est la modification que je
viens de lire, M. le Président.
Le Président (M. Richard): C'est la modification,
exactement?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
l'article 9. Adopté tel que modifié?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification.
Le Président (M. Richard): La modification est
adoptée à l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 9.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, nous avons
une modification à l'article 9. Cette modification a pour but de limiter
à trois ans l'engagement de crédits pouvant découler d'un
contrat consenti par un fonctionnaire dans le cadre d'une
délégation de dépenser faite par le conseil. Ainsi, tout
engagement de crédits supérieur à trois ans devra
être consenti par le conseil ou par le comité exécutif
selon le cas et sera soumis à l'autorisation préalable du
ministre des Affaires municipales, conformément à l'article 191a
de la charte. De plus, la ville désire que le rapport du fonctionnaire
puisse être fait au conseil dans un délai de quinze jours
plutôt que cinq.
Le Président (M. Richard): Est-ce que cela vous
plaît, M. le député de Jonquière? Me Boutin, vous
aviez un commentaire?
M. Boutin: Un éclaircissement, si besoin est. Il s'agit
d'intervenir au pouvoir qui appartient à ta ville, de
déléguer à certains fonctionnaires l'autorité
requise pour dépenser. Or, le texte actuel ne permet pas aux
fonctionnaires de dépenser des sommes d'argent au-delà de
l'exercice financier en cours, ce qui fait qu'au mois de
décembre, il n'y a à peu près rien qui puisse
être dépensé. La modification a pour but de permettre de
dépenser au-delà de l'exercice financier, de la même
façon que la ville, avec un maximum de trois ans. Au delà de
cela, l'autorisation du ministre est nécessaire et, alors, ce serait le
conseil ou le comité qui dépenserait.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a souvent des cas où la personne
responsable peut engager ou prendre des décisions sans l'approbation du
conseil? Est-ce que cela arrive régulièrement?
M. Boutin: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que cela arrive
régulièrement qu'un officier mandaté et autorisé
puisse engager les crédits de la ville pour un an? Dans le cas actuel,
est-ce que cela se fait souvent?
M. Boutin: Oui. Au cours du mois de décembre, à peu
près tous les directeurs de services qui ont ce genre de
délégation de dépenses jusqu'à un montant
quelconque, ont eu à renouveler des contrats de location de
photocopieuse, des contrats d'entretien d'appareils et d'équipement pour
des périodes de douze, vingt-quatre ou trente-six mois, selon les
contrats, mais comme la limitation empêche d'autoriser les
dépenses au-delà de l'exercice financier, il y a un vacuum, il y
a un problème. (14 h 15)
Ce qu'on propose, c'est de retomber exactement sur la même
règle qui existe pour la ville, lorsqu'elle parle par son conseil ou par
son comité exécutif, c'est-à-dire qu'une ville peut
engager son crédit au-delà de l'exercice financier. La seule
limite, si le dépassement est pour une période supérieure
à trois ans, c'est qu'il doit y avoir l'autorisation du ministre des
Affaires municipales. C'était notre demande originale. Une fois
modifiée, après discussion avec les autorités du
ministère, nous avons convenu que le fonctionnaire qui
bénéficie d'une délégation pourra autoriser une
dépense au-delà de l'exercice financier, avec un maximum de trois
ans; si c'est pour une dépense outrepassant cette
période-là, il faudra revenir au comité et au conseil qui,
eux, décréteront les dépenses.
Le Président (M. Richard): Cela va. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je n'ai pas de... Est-ce que le ministre est
d'accord?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui...
Le Président (M. Richard): Est-ce que la modification est
adoptée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avec vous.
Le Président (M. Richard): L'article 9, tel que
modifié, est adopté? M. Dufour: Adopté. M.
Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
10.
Dispositions spéciales et licences
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'article 10 vise à moderniser une disposition particulière,
applicable à la ville de Québec, l'exemptant de l'application de
la Loi concernant les droits sur les divertissements, relativement à
l'exercice de certaines activités de nature religieuse ou communautaire.
La nouvelle exemption visée concerne les activités
exercées par un organisme accrédité par la ville pour la
gestion d'activités de loisir.
Il va sans dire que les critères doivent être
déterminés par règlement du conseil.
M. Dufour: Je ne sais pas si... Le changement ne me frappe pas,
mais hier, on a accepté un article de la ville de Montréal
où c'était inscrit "dans la ville", après que vous l'ayez
modifié par: "dans le territoire de la ville". Est-ce qu'il y avait une
raison quelconque qui vous permettait d'approuver cet amendement, ou si cela
est suffisant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la mémoire de celle qui
m'accompagne est fidèle, il s'agissait de l'article sur les collectes
publiques.
M. Dufour: Oui. Vous disiez: "dans le territoire de la ville".
Remarquez bien, je ne fais pas de sémantique, c'est juste une question
de précision. Vous avez soulevé cela hier et cela a
nécessité un amendement, cela me semblait... Pardon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que vous n'auriez pas
complètement tort, sans avoir complètement raison; les deux sont
acceptables.
Le Président (M. Richard): La base d'un bon mariage.
M. Dufour: C'est comme cela que ça se passe dans le temps
des fêtes.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier, vous avez la parole.
M. Dufour: C'est adopté.
Le Président (M. Richard): C'est adopté. Vous avez
un commentaire?
M. Lemieux: J'aimerais avoir une informa-
tion. J'aimerais savoir si cela visera les organismes comme le patro Roc
Amadour, le centre Saint-François, le centre Durocher; est-ce que
c'est...
M. Boutin: Dans la mesure où ils seront
accrédités par la ville pour la gestion des activités de
loisir. Je rappelle que c'est une disposition qui exempte certains organismes
nommés de l'application de la Loi concernant les droits sur les
divertissements. L'article, tel que rédigé en 1969, donnait une
exemption aux organismes de loisir à caractère communautaire
paroissial. À cette époque, il y a 20 ans, c'était ce
genre d'organismes qui gérait les activités de loisir dans la
ville, suivant une espèce de sous-contrat intervenu avec la ville, si
vous voulez. Or, en 1988 ou 1989, la réalité est
différente, ce ne sont plus des organismes de loisir à
caractère communautaire paroissial, ce sont des organismes
privés, enregistrés sous la troisième partie de la Loi des
compagnies, et on les accrédite à cette fin-là. C'est pour
ça qu'on leur permet maintenant d'obtenir le même genre
d'exemption qu'aux organismes accrédités par la ville pour la
gestion d'activités de loisir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
Le Président (M. Richard): L'article 10 est donc
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 11.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
11 de la loi. Cette modification à la Loi concernant les droits sur les
divertissements permettrait à la ville de calculer le paiement des
droits relativement aux activités qui se déroulent sur le site de
l'exposition provinciale, en fonction du nombre de mètres
linéaires de façade d'occupation ou de toute autre façon
déterminée par le conseil, et non sur la base d'un pourcentage de
10 % du prix d'entrée.
Le Président (M. Richard): M. le maire, vous avez un
commentaire?
M. Pelletier: M. le Président, nous sommes informés
qu'on n'est pas prêts à nous donner cette disposition. Nous allons
donc retirer l'article mais en ce faisant, si on me le permet, j'aurais un
commentaire.
La loi, telle que rédigée actuellement, ne peut
s'appliquer, dans des organisations comme Expo Québec, sur tous les
divertissements à 0. 25 $; on n'est pas capable d'appliquer la loi. Et
cela doit être la même chose pour toutes les foires au
Québec. Le gouvernement est conscient de ce problème-là.
Cela fait cinq ans qu'on nous dit, à chaque année, que par une
loi générale, on réglera le problème. Je suis bien
prêt à attendre une sixième année, mais je dis que
le problème perdure, que la loi a besoin d'être amendée, de
grâce faites-le, pour que l'an prochain on n'ait pas encore à
revenir avec cette demande pour la retirer de nouveau.
Le Président (M. Richard): Vous retirez l'article 11.
J'appelle donc l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être un commentaire sur
l'article 11, avant d'appeler l'article 12, à la suite des propos du
maire de Québec. On m'indique qu'effectivement, à quatre reprises
au moins, vous êtes revenus et que le ministère des Affaires
municipales, par la voix de son ministre, vous indique que cela va être
changé dans une loi d'application générale. Je voudrais
que ce soit conservé au texte de nos débats. Si vous vous
présentez une autre fois et qu'on ne s'est pas exécuté
dans le cadre d'une loi générale, je crois qu'on devrait donner
notre aval à votre modification, s! on n'a pas fait nos devoirs.
Le Président (M. Richard): Cela aura pris cinq ans, M. le
maire.
M. Pelletier: C'est maintenant devenu un péché
véniel.
Le Président (M. Richard): Deux fois par année? Ah
oui! C'est vrai, vous avez raison. Cela pourrait être deux ans et
demi.
M. Dufour: Ne vous mettez pas les pieds dans les plats. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Richard): Cela pourrait être deux
ans et demi.
M. Dufour: Cela fait deux ans et demi.
Finances de la cité
Le Président (M. Richard): Vous avez la parole, M. le
ministre, concernant l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
d'une modification au texte de l'article 289a de la charte visant à
uniformiser, par rapport à d'autres dispositions de la charte le montant
limitant l'exercice de l'un des pouvoirs du comité exécutif, soit
celui d'emprunter au fonds de roulement.
M. Dufour: Cela a du bon sens. Adopté. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Ha, ha, ha!
M. Dufour: Vous avez compris, n'est-ce pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai compris.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
13.
M. Dufour:... ce que cela veut dire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
13. Comme l'amendement proposé à l'article 15, le présent
article a pour but d'ajouter, dans le texte de certains articles de la charte
relatifs au placement des deniers de la ville, une mention, soit celle des
caisses d'épargne et de crédit en concordance avec la loi
générale.
M. Dufour: C'est surprenant que cela n'ait pas été
inscrit avant. Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'était pas au pouvoir
avant 1965. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, mais je ne pense pas que cela ait jamais
été refusé. Ne pensez pas qu'il ne se soit pas fait des
choses avant que vous accédiez au pouvoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, ce n'est pas...
M. Dufour: J'ai l'impression que cela n'a jamais
été demandé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous nous le reprochez.
Le Président (M. Richard): N'allez pas sur un terrain
glissant, s'il vous plaît. J'appelle donc l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 14. M. le
Président, il s'agit d'une modification qui vise à rendre plus
opérationnelle l'application des programmes de versement de
crédits de taxes pour compenser l'augmentation de taxes résultant
de l'exécution de travaux réalisés dans le cadre d'un
programme d'intervention et de revitalisation. Ainsi, le crédit de taxe
sera fonction du coût réel de ceux-ci. En outre, le versement de
la subvention pourra être étalé sur plus d'un exercice
financier.
M. Dufour: J'aurais juste une question là-dessus. Est-ce
que vous avez examiné si le coût réel couvrait bien ce
qu'on veut dire? Je sais ce que veux la ville de Québec. Avec le
coût réel, il y a une question d'évaluation. J'aimerais
savoir de la ville de Québec si c'est vraiment ce que cela comprend. Il
pourrait y avoir des travaux et l'évaluation pourrait être autre
que le coût réel. L'évaluation pourrait être plus
juste que le coût réel. Est-ce qu'on ne crée pas une
ambiguïté en utilisant les mots "coût réel"?
M. Boutin: L'objectif de l'amendement est exactement de faire
disparaître ce problème-là. Selon le texte tel que
rédigé auparavant, le crédit de taxe devait avoir pour
objet de compenser l'augmentation du compte de taxes foncières. Les
travaux sont faits et j'accorde un crédit de taxe qui doit avoir pour
objet de compenser l'augmentation du compte de taxes. Deux problèmes
existent. Le premier en est un de chronologie. Au moment où les demandes
de subventions sont faites, l'augmentation du compte de taxes est une pure
inconnue parce que l'évaluation se fait 12 ou 18 mois après la
fin des travaux et que c'est impossible de la connaître. Le
deuxième problème est un problème de fond. Les 100 000 $
mis en travaux sur l'immeuble, vous avez raison, ne résultent pas
nécessairement en 100 000 $ d'augmentation sur l'immeuble, parce qu'il
se peut que l'évaluateur ne soit pas passé durant les dix ans qui
ont précédé; il se peut que l'environnement urbain se soit
hautement amélioré ou hautement dégradé pour toutes
sortes d'autres facteurs que les travaux faits par le citoyen à son
immeuble.
Ce qu'on demande à la législature, c'est d'enlever le
critère ou l'objectif principal de ce mode de crédit de taxe et
de le calquer directement sur le coût des travaux effectués
plutôt que sur quelque chose d'aléatoire, premièrement
qu'on ne connaît pas et qu'on va connaître dans 12 ou 18 mois et,
deuxièmement, qui n'a aucune commune relation avec l'ampleur des travaux
effectués.
M. Dufour: Donc, pour calculer... Cela va, M. le
Président?
Le Président (M. Richard): Oui, cela va.
M. Dufour: Donc, pour calculer le coût réel, vous
allez contrôler le coût des travaux par des factures ou par la
délivrance du permis?
M. Boutin: C'est par les factures. Cela se fait
présentement. Au moment de la délivrance du permis, il y a une
évaluation. Si j'entre dans la plomberie de ce genre de programme, il y
a d'abord une réservation de la subvention, si vous me permettez
l'expression, qui est évaluée avec une valeur
déclarée au moment de la délivrance du permis, mais le
versement se fait une fois que le coût réel des travaux est
démontré avec facture ou affidavit à l'appui, etc.
M. Dufour: C'est ça. Comment allez-vous rapprocher le
crédit de taxes de... Il y a là une petite difficulté -
c'est peut-être à cause de la journée, je ne comprends
peut-être pas vite - si vous me dites que les coûts réels...
Supposons que la bâtisse - je vais essayer de l'illustrer - est
évaluée à 40 000 $. Il se fait des travaux pour un montant
de 10 000 $, donc c'est un coût réel. La ville va fixer son
évaluation à
45 000 $, admettons. Vous ne vous occupez pas du 45 000 $, vous allez
fixer son évaluation à 45 000 $ et vous allez lui appliquer un
crédit de 10 000 $...
M. Boutin: Maximum de 10 000 $.
M. Dufour: ...qui représente le coût des travaux.
Oui, ça pourrait être 3000 $ par année, ça, je
comprends ça.
M. Boutin: Cela pourrait être 3000 $ par année. Le
crédit pourrait être 10 % du coût des travaux, cela ferait
un crédit de 1000 $ qu'on échelonnerait sur trois ans, par
exemple.
M. Dufour: Oui, mais je le rendais plus facile, je le rendais
global.
M. Boutin: D'accord.
M. Dufour: J'ai dit qu'on pourrait donner... C'est ce que la
ville de Québec demande par cet article...
M. Boutin: Théoriquement, cela pourrait aller jusque
là.
M. Dufour: Elle pourrait dire: Je vous donne 10 000 $,
multiplié par tant, et le crédit de taxes qui s'applique cette
année, c'est ça. D'accord. C'est ce que vous recherchiez comme
but, cela me semble correct.
Le Président (M. Richard): Cela va? M. Dufour: Cela
va.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 14
étant adopté, j'appelle l'article 15.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Il
s'agit d'une modification semblable à celle proposée à
l'article 13 du projet de loi.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 16.
Emprunts
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette modification, M. le
Président, permettra à la ville de financer par des emprunts
temporaires les dépenses qui feront l'objet d'un financement
ultérieur par des subventions gouvernementales.
M. Dufour: J'imagine que c'est le pouvoir d'emprunter ou de
prendre l'argent dans ses fonds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Pour le financement d'une
dépense en anticipation d'une subvention reliée à celle-ci
dont le versement est assuré par le gouvernement, l'un de ses ministres
ou organismes."
M. Dufour: Plus le gouvernement deviendra un bon contribuable,
plus les subventions arriveront rapidement. Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cette
modification vise à permettre à la ville, lorsqu'elle s'engage
dans des contrats d'échange de devises à l'occasion d'emprunts
qu'elle réalise, que l'emprunt soit réputé avoir
été contracté dans la monnaie en laquelle la ville doit
effectuer le remboursement en capital. Un article semblable - et je l'indique
à titre d'information - a été introduit cette
année dans la charte de la ville de Montréal.
M. Dufour: Ce n'est peut-être pas la même
rédaction, par exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que ce n'est pas
semblable, mais identique.
Le Président (M. Richard): Ha, ha, ha! Cela se
ressemble.
M. Dufour: Cela veut dire que l'emprunt est converti en monnaie
canadienne. C'est cela? Cela va.
Le Président (M. Richard): C'est donc adopté.
J'appelle l'article 18.
Règlements de la cité
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a une modification à
l'article 18, M. le Président. Le présent amendement constitue
une version différente, avec quelques nuances, des modifications qu'a
proposées la ville de Québec dans son projet de loi. Ainsi, par
exemple, il est précisé que la réglementation de
l'implantation des établissements offrant des biens à
caractère erotique devra viser ceux de ces établissements qui
offrent de tels biens de façon principale, de manière à
éviter qu'une telle réglementation s'applique à certains
commerces comme les tabagies.
Le Président (M. Richard): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, peut-être un mot
général. Nous avons eu, il y a un peu moins d'un an, un
problème particulier à Québec à propos d'un
établissement erotique, lequel a été bien connu à
travers les médias. À la suite de ça, nous avons
chargé un groupe de travail d'examiner l'ensemble de la question et nous
lui
avons demandé de nous faire des recommandations. Il y a eu des
auditions publiques, les gens se sont exprimés. Le groupe de travail a
effectivement fait des recommandations qui ont été très
bien reçues et par la ville et par l'opinion publique. Les
recommandations avaient cours sur deux plans, dont un plan immédiat
où l'on nous faisait la recommandation d'agir à
l'intérieur des pouvoirs détenus par la ville. La ville s'est
acquittée à l'égard de ces suggestions de ses devoirs au
cours de l'été.
Par ailleurs, on nous faisait aussi d'autres suggestions qui,
celles-là, nécessitaient des pouvoirs additionnels pour la ville
et qui devaient être inscrits dans sa charte, et c'est l'objet de la
présente demande. (14 h 30)
Nous avons déjà un pouvoir non pas d'interdiction, mais de
contrôle, de réglementation, pour être plus précis,
sur les établissements de spectacle, mais nous n'avons pas de pouvoir de
réglementation pour d'autres formes d'établissements,
établissements de vidéo, établissements de
matériel, etc., de sorte que nous voulons avoir juridiction sur ces
établissements, pouvoir faire en sorte que leur nombre soit
limité dans la ville et que leur implantation limitée ne soit
permise qu'à certains endroits, uniquement. Reste le cas de ceux qui ont
déjà pignon sur rue en vertu des droits acquis et, là
aussi, nous avons eu des suggestions en vue de les faire cesser. Voici
l'ensemble de la problématique de cette question dont nous vous
soumettons certains éléments dans le but d'avoir des pouvoirs
additionnels.
Le Président (M. Richard): Oui, Mme Frohn.
Mme Frohn: M. le Président, c'est juste pour souligner que
dans ce cas, il y a, effectivement, unanimité entre l'administration de
la ville et l'opposition. Nous reconnaissons l'importance de faire quelque
chose dans ce domaine. Nous sommes déjà venus en commission,
avant, à ce sujet et cela avait été abordé
très partiellement. Nous reconnaissons que c'est un très grand
problème et il faudrait absolument agir pour faire quelque chose qui a
du bon sens.
Le Président (M. Richard): Merci, madame.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique que mon
collègue, le ministre de la Justice, donne son aval aux dispositions
telles que présentées.
M. Dufour: Adopté, tout en étant bien conscient que
d'autres municipalités vont le demander et on ne sera pas contre.
Le Président (M. Richard): La modification à
l'article 18 est adoptée. L'article 18 tel que modifié, est
adopté. J'appelle donc un nouvel article qu'on identifie comme 18. 1 et
dont, je pense, vous avez copie... On va vous la distribuer à l'Instant,
mesdames et messieurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le but de ce papillon, M. le
Président, est d'insérer à un endroit plus
approprié dans la charte la modification proposée à
l'article 25 du projet. La ville entend, par la présente demande
régler, un problème particulier, soit permettre, pour des fins de
sécurité publique, l'obtention par un propriétaire
d'immeuble, dans certains cas d'un droit de passage à pied devant servir
de sortie de secours.
Mme Frohn: M. le Président, est-ce que je peux juste
soulever un point? Je ne sais pas, je devrais peut-être appeler cela une
demande d'information. Le reste de l'article 18, est-ce qu'on va revenir
là-dessus?
Le Président (M. Richard): Non. L'article 18 comme tel est
maintenant réglé et adopté. C'est un nouvel article qu'on
vous présente maintenant.
Mme Frohn: Oui, mais qu'est-ce qui arrive... ? Je veux bien
croire que l'article 18 couvrait les aspects, les établissements
érotiques mais il y a aussi une autre partie, les paragraphes 42 i, j et
k?
Le Président (M. Richard): C'est maintenant tout
adopté. L'article 18 a été entièrement
adopté. Le commentaire ou le questionnement s'est fait en fonction d'une
partie de l'article 18, ce qui était possible, ce qui s'est fart.
Mme Frohn: Est-ce qu'on ne peut pas parier sur les autres parties
de l'article parce que j'ai...
Le Président (M. Richard): Pas à ce moment-ci parce
qu'il est déjà adopté. Nous sommes rendus a l'article 18.
1 qui est un nouvel article. Il aurait fallu, au moment où vous
êtes intervenue tout à l'heure, Mme Frohn, mentionner que vous
vouliez discuter d'autres éléments, mais dès l'instant
où il n'y a pas eu d'autre questions sur le reste de l'article et que
les gens ont dit: C'est adopté...
Mme Frohn: Je fais appel à votre bon jugement,
évidemment, mais ce sont vraiment des sujets très
différents. On croyait qu'il y aurait une première partie, celle
touchant les établissements erotiques, mais je sais qu'il y a d'autres
personnes qui aimeraient intervenir sur le sujet qui... Finalement, la question
du plan d'ensemble est vraiment un sujet très important et est
complètement différent des spectacles érotiques.
Le Président (M. Richard): Je comprends. Je peux
peut-être comprendre votre intervention sauf que lorsque j'appelle un
article, l'ouverture de la discussion se fait pour l'ensemble de l'article. Il
peut arriver que, pour certains
articles, les gens veuillent intervenir à chacun des
paragraphes...
Mme Frohn: Bien oui.
Le Président (M. Richard): Cela peut se produire, mais si
ce n'est pas indiqué, s'il n'y a pas d'indication de part et d'autre,
l'article est donc reçu et adopté dans son ensemble. Ce qui a
été le cas à l'article 18. L'interrogation qui m'est
parvenue était en fonction d'un dossier à caractère
érotique, mais dès l'instant où il n'y a pas de questions
et qu'on passe à l'adoption, c'est l'ensemble de l'article 18 qui est
adopté au moment où on se parle.
Mme Frohn: Je vous comprends très bien, M. le
Président, mais je me demande si tout le monde a réalisé
qu'il y avait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, on
pourrait peut-être, sans rouvrir l'article pour le moment, et je le dis
à titre suggestif, entendre Mme Frohn sur les propos qu'elle a ou
qu'elle nous aurait dits si l'article n'avait pas été
adopté et juger si l'importance de l'argumentation peut nous convaincre
de solliciter un consentement unanime, si on a le consentement du
député de Jonquière.
Le Président (M. Richard): Nous revenons sur l'article 18,
mais on ne le rouvre pas.
Mme Frohn: Oui.
Le Président (M. Richard): Vous y allez, si j'ai bien
compris?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Suspendons l'étude de
l'article 19 pour entendre les propos de Mme Frohn.
Le Président (M. Richard): C'est cela et on convient aussi
que vous ne faites rien d'érotique, puisque c'est
réglé.
Mme Frohn: Oui, oui. Je ne fais jamais cela en public, monsieur. Aux
articles 42i et 42j, je voudrais juste vous souligner l'autre
élément. Comme il y avait un papillon, cela a créé
une sorte de confusion, parce que j'essayais de comparer les
différences. Vous allez très vite. Les articles que j'aimerais
commenter sont les articles 42i, 42] et 42k. C'est la question du plan
d'ensemble. Finalement, cela nous pose beaucoup de questions. D'abord, si vous
vous souvenez, pour la ville de Québec comme pour la ville de
Montréal, il n'y a pas de référendum. Donc, pour les
amendements de zonage - et dans ce cas, aussi, s'il y avait un changement de
zonage qui était impliqué - il n'y a pas moyen pour les citoyens
et citoyennes d'y avoir recours du tout comme dans d'autres villes. Dans
d'autres villes, si quelqu'un n'est pas d'accord avec l'amende- ment de zonage
ou avec le plan d'ensemble, on peut y avoir recours. Là, c'est
finalement laissé à la discrétion de ceux qui ont le
pouvoir. Il n'y a pas de recours au référendum. De plus, le
rapport Saulnier-Marsan sur le centre-ville de Montréal mettait en doute
le bien-fondé d'un plan d'ensemble. Actuellement, Montréal a la
possibilité d'avoir un plan d'ensemble, mais le rapport Saulnier-Marsan
met cela en doute, raison de plus d'attendre et de voir un peu comment cela
évolue à Montréal avant de l'accorder à la ville de
Québec. L'autre élément est... Vous savez, on a une
histoire très chargée avec la ville de Québec. Il y a eu
le cas particulier de l'îlot Saint-Patrick - ce n'est un secret pour
personne, on pense beaucoup à ce cas - où on a eu l'impression
qu'un promoteur a bénéficié d'une oreille
privilégiée. On a eu l'impression, ce n'est peut-être pas
vrai, mais peut-être peut-on extrapoler sur ce qui s'est passé,
inventer un cas imaginaire où effectivement... Permettre les plans
d'ensemble, c'est finalement permettre du "spot zoning", parce que même
si le zonage ne permet pas, par exemple, des tours de 16 étages, un
promoteur va dire: Moi, je peux peut-être avoir un plan d'ensemble et je
peux l'avoir pour mon projet.
Finalement, c'est une façon de permettre un traitement
particulier pour un promoteur tout en sauvegardant le reste de la zone. Donc,
souvent, cela va être plus facile de passer, parce que ce n'est pas toute
la zone qui sera affectée, mais seulement une partie qui sera, par
hasard, la propriété d'un promoteur qui a peut-être plus
d'influence. Je ne parle pas de cas passés. Je parle d'un cas
imaginaire. Dans ce sens, on a beaucoup de craintes à propos de ce plan
d'ensemble et on trouve que cela mérite peut-être une plus grande
réflexion. On croit qu'il y a peut-être des éléments
positifs, mais étant donné que nous n'avons pas de
référendum, étant donné que le rapport
Saulnier-Marsan est contre, étant donné que c'est une
façon de faciliter le "spot zoning", pour employer un anglicisme - je
m'en excuse - ou un zonage particulier, nous sommes contre ces articles.
Le Président (M. Richard): Merci madame. Avez-vous un
commentaire, M. le maire? M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être, si vous
le permettez... Mon contentieux me dit que dans le jugement de la cour
relativement au cas que vous avez soulevé au cours de votre
exposé, le cas Saint-Patrick, on suggère pratiquement l'insertion
d'une disposition qui va dans le sens de la disposition que nous retrouvons
ici. Le contentieux du ministère des Affaires municipales m'indique que
cela va dans le sens du jugement rendu, de façon à combler les
trous qu'on a notés.
Mme Frohn: Loin de moi l'idée de critiquer
un juge, mais il a suggéré que c'était une
façon de contourner peut-être un cas particulier, mais nous
croyons que cela ouvre des possibilités. C'est comme offrir la pomme de
tentation aux autres promoteurs qui vont dire que c'est plus facile de passer
par un plan d'ensemble parce que toute la zone n'est pas concernée. Les
gens vont être moins alertés parce que, finalement, tout le monde
n'est pas aussi concerné si c'est à l'intérieur d'une zone
assez grande. Dans ce sens-là, puisque le rapport Saulnier vient de
sortir et dit le contraire, que ce n'est pas une bonne idée pour la
ville de Montréal de l'avoir, je dirais qu'avant de procéder et
d'introduire quelque chose qui est plus difficile à retirer
après, il faudrait se donner un temps de réflexion
là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le problème que j'ai, c'est
qu'il est introduit.
Mme Frohn: C'est parce que vous envoyez des papillons et... Les
spectacles erotiques, j'ai travaillé beaucoup là-dessus et je
voulais être absolument sûre que vous n'étiez pas en train
de nous en passer une vite. Là, vous voyez, vous en passez une vite.
Le Président (M. Richard): Je vous félicite,
madame. Le seul côté un peu erotique, c'était la pomme de
tentation. À part cela, c'était très bien.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, vous me permettrez un
commentaire. Mme Frohn, sans le dire, laisse entendre qu'un cas, celui de
Saint-Patrick, aurait pu donner lieu à du "spot zoning", à du
traitement préférentiel pour un promoteur. Je me permets en toute
justice, en toute équité de faire remarquer à la
commission que, premièrement, tout ce dossier a été
jugé par la Cour supérieure. Nous avons tous
témoigné sous serment, le juge a donné raison à la
ville sur tous les aspects de l'instance, sans aucune nuance négative.
Deuxièmement, il a fait certaines suggestions pour éviter des
imbroglios d'interprétation. C'est l'esprit qui a présidé
à la rédaction des articles qui sont adoptés. Alors, je
voudrais bien situer l'article dans son contexte. Il ne vise pas à nous
donner la possibilité de faire quelque chose qui serait devenu
légal, parce que autrefois illégal, pas du tout. Il s'agit de se
mettre dans des conditions qui rendent les choses davantage limpides, mais pas
plus légales qu'elles ne l'étaient autrefois.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le maire. Une courte
intercution additionnelle, madame, et je reviens à vous.
Mme Frohn: Je ne veux pas vous donner un avant-goût du
conseil, quoique je vous invite cordialement puisque vous habitez tout
près, mais c'est juste pour dire que le jugement est effectivement en
appel. Donc, tout n'est pas réglé. J'ai été
très claire là-dessus, je ne critique pas I'îlot
Saint-Patrick, mais cela peut nous inspirer un cas imaginaire.
Le Président (M. Richard): Merci, madame. M. Lemoine, vous
avez une courte intervention?
M. Lemoine: Oui. A l'article 421, on a des questions concernant
le libellé suivant. 'Ce règlement peut autoriser une
dérogation à tout règlement municipal et soumettre cette
approbation à toute condition dérogatoire à un
règlement municipal. " J'aimerais bien comprendre le sens de cette
partie de l'article 42i, parce que, si je comprends bien, cela veut dire que
dans un plan d'ensemble, on peut déroger à tout règlement
municipal. Si c'est dans ce sens-là, cela nous inquiète un peu
parce qu'il y a d'autres grands projets de développement urbain qui s'en
viennent à Québec et c'est donner, en fait, le pouvoir à
la ville de ne pas respecter ses lois et ses règlements à
l'intérieur d'un projet. Comme à la Grande Place, on fait affaire
avec le même promoteur qu'à l'îlot Saint-Patrick, je
n'aimerais pas que, malencontreusement, se reproduisent les mêmes
situations. Je me demande ce que cela veut dire, concrètement, ce
pouvoir de déroger aux règlements municipaux.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Lemoine, de votre
intervention. M. le ministre, vous avez un commentaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, je
crois que l'interprétation libérale, si je peux utiliser le
terme, que vous donnez à cet alinéa est exact. Les gens du
contentieux m'indiquent qu'effectivement, les dérogations peuvent
être autorisées. Mais à ce moment-là, c'est la
même procédure, c'est par règlement que cela doit
être fait. Cela fait partie de ce qu'on appelle communément chez
nous, aux Affaires municipales, l'autonomie municipale. Il faut que la
façon de déroger soit aussi exigeante que la façon
d'adopter, que ce soit le même processus, qu'on ne puisse déroger
par résolution à ce qui a été adopté par
règlement.
M. Lemoine: Cela enlève aux citoyens tout recours advenant
que des règlements municipaux ne soient pas acceptés dans le
cadre de grands projets de développement urbain.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, cela donne au
conseil municipal la possibilité de procéder par voie de
règlement pour faire en sorte qu'un règlement de nature
générale connaisse des exceptions, mais sur le plan du formalisme
ou de la voie empruntée, c'est aussi
exigeant que l'adoption du premier règlement.
Le Président (M. Richard): Alors, nous fermons
définitivement l'article 18 si vous le permettez. Je rappelle à
nouveau l'article 18. 1 qui est un nouvel article dont vous avez copie,
mesdames, messieurs. Est-ce qu'il y a des commentaires sur cet article, M. le
ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, les mêmes commentaires
que j'avais faits, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Vous n'avez pas l'intention de
les refaire, si j'ai bien compris. M. le député de
Jonquière...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux les refaire si le
député de Jonquière insiste.
M. Dufour: Je voudrais continuer ma lecture parce que des
papillons aussi...
Le Président (M. Richard): C'est un gros papillon. (14 h
45)
M. Dufour: Tout à l'heure, on a adopté un article
et on en avait oublié un bout. En fait, on l'a adopté. Il n'y a
pas eu d'intervenants, mais cela aurait pu mêler d'autres intervenants
aussi, si on considère la façon de le présenter. Cela
étant dit, celui-là, je vais le regarder au complet...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour:... parce qu'il est nouveau.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais je peux vous
répéter les notes explicatives que j'ai données
tantôt en vous indiquant que le but de ce papillon est d'insérer
à un endroit plus approprié dans la charte la modification
proposée à l'article 25 du projet. La ville entend, par la
présente demande, régler un problème particulier, soit
permettre, pour des fins de sécurité publique, l'obtention par un
propriétaire d'immeuble, dans certains cas, d'un droit de passage
à pied devant servir de sortie de secours. Naturellement, le
ministère de la Justice a été consulté et il a
donné son aval au libellé de l'article.
Le Président (M. Richard): Me Boutin.
M. Boutin: Juste quelques commentaires, pour faciliter la
compréhension. Il s'agit de problèmes qui se rencontrent dans
notre vieux tissu urbain, particulièrement dans le Vieux-Québec
où des rues, et des constructions notamment, sont appuyées sur la
falaise. Or, il se trouve des résidents...
D'abord, disons, d'entrée de jeu, que notre réglementation
municipale exige deux sorties de secours pour chaque bâtiment. Or, il
arrive, dans le tissu urbain, que certains bâtiments se trouvant en
milieu d'îlots appuyés sur la falaise, ne peuvent pas
aménager une deuxième sortie de secours sans devoir passer chez
le voisin. Or, il arrive que certains voisins sont récalcitrants, peu
coopératifs ou peu sympathiques et refusent d'accorder des servitudes de
passage au citoyen qui en a besoin.
Cet article a pour but de permettre à un citoyen qui est ainsi
mal pris de s'adresser à la Cour supérieure pour obtenir de son
voisin une servitude de passage, en cas d'urgence.
M. Dufour: II y a peut-être un point que j'aimerais
éclaircir. Dans un cas comme... L'article est correct, à mon
point de vue, avec mes connaissances limitées. Si, par exemple, il y
avait un feu et que la bâtisse disparaissait, est-ce que le droit qui a
été obtenu de la cour par indemnité, etc., continue de
s'exercer?
M. Boutin: C'est un droit qui appartient au citoyen. À ce
moment-là, le citoyen, lorsqu'il reconstruira son bâtiment, devra
se soumettre aux règlements de construction. Deux façons de se
soumettre aux règlements de construction: avoir deux sorties de secours
ou en avoir une autonome et continuer de bénéficier de la
servitude qui existe. Cependant, j'attire votre attention sur une des
dernières dispositions, un des derniers alinéas de l'article.
Celui qui est propriétaire du fonds pourrait s'adresser à la Cour
supérieure, à ce moment-ià, pour faire disparaître
la servitude en disant que maintenant, elle n'est plus requise, qu'il peut
aménager sa propre servitude chez lui.
Le Président (M. Richard): Est-ce que c'est adopté,
M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Richard): Le nouvel article 18. 1 est
adopté. J'appelle donc l'article 19.
Des rues et voies publiques et du plan de la
cité
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
amendement proposé par la ville vise à lui permettre
d'acquérir des immeubles pour fins de réaménagement
urbain. La disposition précise dans quelles conditions
particulières la ville peut réaliser ces acquisitions, par
exemple, lorsqu'il y a morcellement de terrain ou vieillissement des
bâtiments ne permettant pas une utilisation rationnelle du terrain.
Il s'agit en fait d'un pouvoir dont disposait la ville de
Montréal entre 1980 et 1986 et qui, depuis, a été
modifié de manière à le rendre encore plus large. La ville
de Québec préfère toutefois, quant à elle,
conserver les critères balisant l'exercice de ce pouvoir.
il Président (M. Richard): Oui, M. L'Allier. Vous avez la
parole.
M. L'Allier M. le Président, c'est effectivement des
pouvoirs très larges et les commentaires qu'on peut faire
là-dessus sont, en partie, reliés à ceux qu'on a faits sur
l'article 18, précédemment, et qui portaient sur le zonage. Il y
a beaucoup de termes dans cet article qui ne sont pas définis: 'aux fins
d'effectuer un réaménagement urbain", "une utilisation
rationnelle". On risque finalement, à notre avis, de donner aux
autorités municipales dans un contexte où, encore une fois, il
faut le rappeler, la ville de Québec n'a pas accès au
référendum, lorsqu'il s'agit d'emprunt, lorsqu'il s'agit de
changement de zonage - la population ne peut pas intervenir par
référendum - un pouvoir d'expropriation qui est très large
et dont les contours ne sont pas réservés à l'utilisation,
à des fins municipales. Tel qu'il est défini, à moins que
je comprenne mal, cet article pourrait permettre, sous prétexte
d'utilisation rationnelle du territoire, sous prétexte
d'aménagement urbain, d'exproprier des citoyens privés
propriétaires au bénéfice de la ville qui peut ensuite
relouer ou autrement recéder à des fins de développement
économique ou, de nouveau, à des fins de développement
privé.
Dans le contexte général de la législation
québécoise, canadienne aussi, l'expropriation est une mesure
d'exception. C'est une mesure d'exception qui doit être utilisée
avec beaucoup d'attention, de discernement parce qu'elle affecte
fondamentalement les droits des citoyens à la propriété et
à l'utilisation du sol. Les objectifs visés de rationalisation et
tout cela, etc., cela peut toujours aller, on ne peut rien contre cela. Mais de
pouvoir utiliser l'expropriation afin de permettre des projets de
développement à caractère économique, afin de
permettre des projets de développement à caractère
privé nous paraît aller plus loin que ce que tous les
législateurs se permettent eux-mêmes de faire. Et cela, on a des
réserves là-dessus, sous cet angle-là. Je ne sais pas si
Mme Frohn veut compléter ce que j'ai dit là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai fait mention, dans la
présentation, des pouvoirs qui étaient détenus pas la
ville de Montréal et qui étaient plus larges. Je
référais à l'article 956-C de la charte de la ville de
Montréal qui, effectivement, a une autorisation beaucoup plus vaste que
celle qui est accordée à la ville de Québec. Donc, dans
les circonstances, non seulement il y a un précédent, mais il y a
un précédent qui embrasse davantage.
Le Président (M. Richard): Monsieur Le-moine, vous avez la
parole. Après cela, le député de La Peltrie. M.
Lemoine?
M. Lemoine: M. le Président, on a devant nous le
même libellé d'article que l'année passée, devant
cette même commission parlementaire, en ce qui concerne les pouvoirs
d'expropriation à des fins de réaménagement urbain.
J'aimerais, au départ, citer, pas in extenso, mais à peu
près, ce qu'avait dit le ministre Bourbeau, l'année
passée, devant ce même pouvoir d'expropriation. Il avait dit, et
je le cite à peu près au texte: Jamais je ne vous donnerai ce
pouvoir d'expropriation, parce que cela va vous permettre d'exproprier la ville
au complet. C'est cela qu'il avait fait comme commentaire. Il a dit à la
ville de Québec: Revenez devant moi avec un projet précis, dans
un secteur précis de la ville et, à ce moment-là, je vous
donnerai ces pouvoirs d'expropriation à des fins de
réaménagement urbain. Il avait même dit, l'année
passée, dans le cas de la ville... Il a dit: Prenez le cas de la ville
de Laval où j'ai donné de ces pouvoirs, mais dans le cadre de
projets de développement précis.
Cela me surprend de voir que la position du ministère des
Affaires municipales, dans un an, a changé "bout pour bout", qu'elle a
changé complètement. Parce que pour nous, il est clair, avec ce
pouvoir d'expropriation qu'on donne à la ville de Québec, que
maintenant, la ville ne pourra... Elle va pouvoir faire de l'expropriation
à des fins publiques, à des fins municipales, mais elle va
également pouvoir exproprier n'importe quoi à Québec sans
que les gens puissent dire: Arrêtez, c'est assez, il y a des
limites!.
Dans le cas qui nous intéresse présentement, celui de la
Grande Place, l'abus de pouvoir de la ville va même jusque, par exemple,
à exproprier des gens dans la Côte d'Abraham alors que cette
partie n'est même pas dans le projet du promoteur Gagnon-Siticom. Donc,
la ville, quand elle exproprie, exproprie de façon abusive, elle
exproprie même en dehors du périmètre qui va servir
à un projet de développement urbain. Donc, on dit, nous: Si on
veut faire une bonne législation dans ce cas-ci, il faut regarder
comment la ville applique ses pouvoirs d'expropriation. Et ce qu'on constate,
dans le dossier de la Grande Place, c'est que la ville, sans permis de
démolition, a démoli des maisons historiques dans ce secteur.
Donc, elle ne respecte même pas ses propres lois. Deux maisons, une du
XVIII siècle et une du XIXe siècle, ont été
démolies sans même que la ville se donne la peine d'aller chercher
elle-même son propre permis de démolition, donc, elle ne respecte
même pas ses lois et en plus, elle demande des pouvoirs d'expropriation
pour, à postériori, légaliser les actions plus ou moins
légales qu'elle est en train de faire.
Présentement, devant les tribunaux, il y a des causes parce que
de gens estiment que la ville, dans le cas de la Grande Place, exproprie
à des fins de pouvoir... Elle n'a pas les pouvoirs d'expropriation.
Donc, je me dis... Je suis très surpris de voir que dans une
année, le ministère des Affaires municipales a changé
"bout pour bout" et j'aimerais qu'on m'explique ce change-
ment radical.
Le Président (M. Richard): Seulement un petit commentaire.
Cela n'a peut-être pas changé "bout pour bout", mais il y a un
petit bout qui a changé, le ministre a changé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas seulement cela. Je
pense qu'il y a quand même des faits relatés par M. Lemoine qui
sont, pour l'essentiel, exacts... Si on se réfère aux propos
tenus en commission parlementaire, II y a tout un contexte historique dans
lequel il faut situer la position de celui qui m'a précédé
comme titulaire des Affaires municipales. À titre d'exemple, je vous
indiquerai que c'est en 1986 que le ministre des Affaires municipales de
l'époque, M. Bourbeau, accordait à la ville de Montréal un
pouvoir beaucoup plus vaste.
Sans en avoir discuté personnellement avec mon
prédécesseur, j'imagine qu'il a voulu donner le temps à ce
règlement de s'appliquer, de juger des conséquences
d'application. Le ministère a sans doute agi dans le même sens et
c'est sans doute par un esprit de prudence que, l'an passé, le pouvoir a
été refusé à la ville de Québec. Maintenant,
sur le plan technique, au ministère, on m'indique qu'avec les balises
que la ville de Québec est prête à accepter, parce que, je
le répète, le pouvoir demandé par Québec n'est pas
aussi important que celui qui a été accordé à la
ville de Montréal, on ne pourrait légitimement craindre de
situations qui seraient néfastes à la suite, surtout, de
l'expérience qu'on a connue à Montréal. Maintenant, si
vous avez des exemples particuliers qui nous ont échappé,
à la suite de l'expérience que nous avons connue à
Montréal dans un cadre plus permissif, je suis prêt à les
entendre.
Le Président (M. Richard): M. le député de
La Peltrie, vous avez la parole.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Ma question
s'adresserait plutôt au conseiller juridique de la ville de
Québec, M. Boutin. Un peu comme M. Lemoine, je me rappelle très
bien des discussions que nous avons pu avoir l'an passé, à peu
près à pareille date, particulièrement sur un texte
semblable. M. Boutin, j'aimerais savoir relativement au projet du parc
technologique si, avec les dispositions du projet de loi, avec cet article - la
ville a homologué les terrains, il y a de cela, maintenant, je pense, 18
ou 20 mois - vous pourriez concevoir d'exproprier, pour fins de
développement économique, les propriétés qui
avaient été homologuées à l'époque?
M. Boutin: Si on se replace dans le contexte de l'époque,
on n'avait pas les pouvoirs qu'on a maintenant en matière d'acquisition
à des fins industrielles. Ce sont peut-être ceux-là qu'on
utiliserait, mais on ne les avait pas. À l'époque, on avait
utilisé, pour l'établissement du parc technologique, les pouvoirs
de réserve foncière, expropriation pour fins de réserve
foncière qui appartiennent à la ville, en ayant pour objectif,
peut-être, d'en faire un parc Industriel municipal pour ensuite le
céder à un partenaire ou jouer avec ces outils-là. Et
là, on atteint vraiment la problématique qu'on a aujourd'hui en
matière de réaménagement urbain.
La ville de Québec détient déjà un certain
nombre de pouvoirs d'expropriation avec lesquels elle est obligée de
jouer pour faire du réaménagement urbain. On parle d'abord des
pouvoirs d'expropriation pour fins de réserve foncière, pour
faire disparaître des bâtiments impropres à leur
destination, pour faire des rues, pour faire des parcs. En conciliant et en
mettant ensemble tous ces pouvoirs, on a progressé au cours des
dernières années en matière de réaménagement
urbain. Ces pouvoirs n'existent nulle part, de façon claire, dans la
charte de la ville de Québec, cependant. Cela a donné lieu
à une votée de contestations. Dans les dernière
années, notre démarche en matière de
réaménagement urbain a donné lieu à un certain
nombre de contestations. Si mon souvenir est exact, c'est la onzième
cause qu'on plaide et qu'on gagne. Après que notre pouvoir
d'expropriation ait été contesté. On les a gagnées
toutes les onze. Onze contestations, onze victoires.
Je pense que les tribunaux commencent à...
M. Pelletier: Attendez donc. On va attendre que M. le ministre
soit disponible parce que je voudrais qu'il entende cela.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais poser une ou deux...
M. Cannon: S'il vous plaît, M. le Président
C'était...
Le Président (M. Richard): Cela ne sera pas long, M. le
député de Jonquière, seulement un instant.
M. Dufour: Je suis tellement habitué à entendre des
membres de l'Opposition alors que le ministre reste muet... Je pensais que cela
était pareil.
M. Cannon: C'est bien évident, M. le député,
que vous passez votre temps à vous écouter.
M. Dufour: Je ne veux pas vous priver de votre droit, M. le
député de La Peltrie, parlez!
M. Cannon: C'est parce que vous passez votre temps à vous
écouter, M. le député...
M. Dufour: Non, non. Je pensais que vous
aviez fini.
Une voix: M. le député de Jonquière, vous
devez retourner bientôt...
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, je m'excuse, s'il
vous plaît!
M. Cannon: Comme vous l'avez indiqué, il y a quelques
secondes, vous avez une connaissance limitée dans le dossier. Alors,
j'attends la réponse.
Le Président (M. Richard): S'il vous plaît, à
tout à l'heure, les voeux! Maintenant, on avait mentionné... Me
Boutin, vous aviez un message à... M. le maire disait qu'il est
important que M. le ministre puisse entendre votre...
M. Boutin: J'en étais rendu à dire qu'il est vrai
que la ville de Québec possède des pouvoirs partiels
d'expropriation dans divers domaines. Et en les mettant un à
côté de l'autre, au cours des dernières années, la
ville de Québec est intervenue en matière de
réaménagement urbain. Cependant, parce que la charte n'est pas
claire pour attribuer clairement ce pouvoir à la municipalité,
cela a donné lieu à des contestations. Au cours des
dernières années, on a été contesté onze
fois. Les onze fois, la ville a eu gain de cause. Cependant, on est à la
merci d'un juge qui aurait un esprit moins, entre guillemets, municipal. J'ai
à l'esprit un jugement qui a été rendu dans le cas d'une
expropriation qui nous permettra éventuellement de bâtir un
stationnement qui desservira l'Hôtel-Dieu de Québec...
M. Cannon: M. Boutin, seulement pour répondre
spécifiquement à ma question, est-ce que oui ou non, avec ce
pouvoir, vous auriez pu procéder à l'expropriation des terrains
qui avaient été réservés au moment de la
création du parc technologique? (15 heures)
M. Boutin: Oui, monsieur.
M. Cannon: Merci.
Le Président (M. Richard): Mme Frohn, vous aviez une
question, et après cela M. le député de
Jonquière.
Mme Frohn: Oui, seulement pour signaler qu'effectivement on
aurait peut-être pu employer cet amendement à la charte pour
établir le parc technologique, mais on avait d'autres pouvoirs. On
aurait pu faire le parc technologique avec d'autres pouvoirs qu'on a acquis
entre-temps. Maintenant, on peut faire des parcs industriels, donc, le
problème de parc technologique ne se pose plus de la même
manière qu'il se posait auparavant. Je sais qu'il y a un
précédent à Montréal, mais tout ce qui est fait
à Montréal n'est pas nécessairement une bonne chose. Peut-
être pourrait-on dire que nulle part ailleurs on n'a ces pouvoirs. Alors
pourquoi adopter le modèle de Montréal. Est-ce vers là
qu'il faut toujours se tourner?
SI on se tournait vers Québec pour voir comment les choses se
passent actuellement? On a fait de grandes expropriations pour la Grande Place.
Qu'y a-t-on fait? Des expropriations pour permettre un centre commercial, des
magasins, des bureaux. Est-ce à la ville de faciliter aux compagnies
privées l'accès à un lieu où il y aura des
édifices à bureaux et un centre commercial? Je pense que ce n'est
pas le rôle de la ville de faciliter la tâche aux promoteurs pour
faire des édifices à bureaux. C'est le rôle de la ville
d'exproprier pour faire des rues, une arena ou des choses d'utilité
publique, mais faciliter la tâche d'un promoteur n'est pas
nécessairement dans l'intérêt public, et dans ce sens,
c'est aux promoteurs de se démerder. Je ne comprends pas pourquoi on est
aussi tolérant pour permettre cet amendement à la charte. Je ne
pense pas que ce soit le rôle fondamental de la ville.
Le Président (M. Richard): Merci madame. Me Boutin a un
court commentaire, et ensuite M. Lemoine, vous vouliez prendre la parole.
M. Boutin: Deux commentaires sur le rôle de la ville. Nous
croyons effectivement que cela fait partie du rôle d'une
municipalité en 1389 de s'impliquer en matière de
réaménagement urbain, et certains tribunaux et jugements l'ont
reconnu. Je fais allusion au jugement que j'allais vous citer tantôt. Le
juge a dit que l'époque où les municipalités avaient comme
responsabilité seule de s'occuper des égouts, des trottoirs et
des ordures est révolue. Les municipalités doivent maintenant
être des moteurs dans l'aménagement de leur territoire. C'est le
premier commentaire.
Le deuxième commentaire. Je voudrais souligner aux membres de
cette commission que cette demande de modification n'a pas pour objectif de
régulariser les expropriations dans le dossier de la Grande Place.
Celles-ci ont été faites, ont été lancées et
signifiées en vertu des pouvoirs que détenait la ville à
l'époque pertinente. Les pouvoirs qui seraient attribués à
la ville par la Législature, aujourd'hui, en décembre 1988,
auraient effet à compter de décembre 1988. Le projet de loi
n'aura pas d'effet rétroactif ou déclaratoire pour ces
pouvoirs.
Le Président (M. Richard): Merci, M. Boutin. M. Lemoine,
vous aviez un commentaire?
M. Lemoine: Oui, dans le cas du dossier de la Grande Place, je
voudrais rappeler au gouvernement que de 1981, ou même avant, de 1972
à 1986, ce n'est pas en vertu de ses propres pouvoirs d'expropriation
que la ville a exproprié, mais en vertu des pouvoirs qui lui
étaient donnés par la Société d'habitation du
Québec. Donc, au départ elle n'avait pas de pouvoirs
d'expropria-
tion pour le réaménagement urbain de la ville de
Québec, c'est-à-dire pour le grand programme d'aménagement
de l'aire 10, zone 2. À partir de 1986, la ville a décidé
de prendre les expropriations à son propre compte, mais il est loin
d'être certain qu'elle a le pouvoir de faire des expropriations pour un
promoteur privé choisi sans appel d'offres. Elle devient un entrepreneur
commercial quand elle fait cela, c'est-à-dire qu'elle facilite le
travail d'un promoteur qui veut faire un développement urbain
commercial. Il y a des causes devant les tribunaux qui montrent effectivement
que la ville n'a pas le droit de favoriser un entrepreneur et n'a pas le droit
de faire du développement commercial. C'est ce qu'elle fait à la
Grande Place.
Je voudrais dire de plus que, dans le cas de Montréal en 1986,
c'est probablement à la suite de l'affaire Cadillac Fairview, où
un promoteur privé a gagné 4 000 000 $, qu'on a donné ce
pouvoir. La ville de Montréal, justement, s'était faite
entrepreneur intermédiaire pour faciliter le travail aux promoteurs
privés. Donc, à cet égard, j'aimerais savoir ce qui se
passait à Montréal pour qu'on ait donné ce pouvoir en 1986
et pourquoi la ville demande un nouveau pouvoir si elle dit qu'elle gagne tout
le temps devant les tribunaux. Elle a donc une protection blindée.
Pourquoi veut-elle obtenir de nouveaux pouvoirs si, devant les tribunaux, elle
a gagné onze fois sur onze? Nous pensons qu'il y a effectivement des
dangers avec ce nouveau pouvoir de réaménagement urbain et, si ce
n'est pas bien balisé dans des mesures bien concrètes, la ville
de Québec risque de l'utiliser de façon arbitraire.
Le Président (M. Richard): Si vous permettez, nous
suspendons les travaux pour cinq minutes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous indiquer
immédiatement certains points, certaines précisions quant aux
interprétations que l'on a faites du présent article. Nous
utiliserons les cinq minutes de façon à nous rassurer
mutuellement, pour s'entendre, au moins, sur ce que permet ou ne permet pas le
contenu de l'article.
Le Président (M. Richard): Cinq minutes de suspension.
(Suspension de la séance à 15 h 5) (Reprise à 15 h
15)
Le Président (M. Richard): Messieurs, si vous permettez.
Que chacun reprenne sa place le plus calmement possible. Nous sommes toujours
à l'article 19 du projet de loi 258. Est-ce qu'il y avait d'autres
questions ou d'autres commentaires? Je sais qu'on a suspendu quelques minutes
pour des précisions techniques. M. le député de
Vanier.
M. Lemieux: Je veux simplement demander au directeur du
contentieux de la ville quelles sont les balises comme telles, les points de
référence qui existent à l'intérieur même de
l'article. J'imagine que le contrôle des tribunaux est toujours là
pour un justiciable.
M. Boutin: Les balises existent. Le pouvoir d'exproprier n'existe
que dans la mesure où on est à l'intérieur des balises.
C'est bien évident que si on en sort, les tribunaux pourront sanctionner
et casser nos procédures d'expropriation parce qu'on n'est pas à
l'intérieur des balises qui nous donnent juridiction. Par ailleurs,
même si on est à l'intérieur des balises, si on en abuse
pour exproprier, non pas à des fins d'aménagement urbain, mais
pour passer le terrain ensuite à Pierre, Jean, Jacques, de connivence
avec Pierre, Jean, Jacques, c'est bien évident que les tribunaux ne se
gêneront pas pour intervenir. Ils l'ont déjà fait dans le
passé avec d'autres pouvoirs d'expropriation comme fa réserve
foncière, par exemple.
M. Lemieux: Cela va.
Le Président (M. Richard): Cela va. Mme Frohn.
Mme Frohn: Oui. D'après ce que je comprends, finalement,
les balises qui sont dans l'article sont aux fins suivantes: Effectuer un
réaménagement urbain lorsqu'il y a morcellement de terrain,
l'existence... Finalement, cela veut dire que si la ville veut faire un
remembrement de terrains, elle en aura le droit. On ne dit pas qu'il faut que
ce soit pour l'intérêt public, on dit tout simplement que si la
ville a le goût de remembrer elle va en avoir le droit. Si elle veut
avoir un plan d'aménagement d'un territoire, elle peut dire: Nous, nous
aimerions bien avoir un centre commercial à cet endroit et nous en avons
le droit, parce que cela fait partie de notre réaménagement
urbain. Dans ce sens, je comprends que les balises ne sont pas extraordinaires.
Je me demande qui aussi... C'est le premier élément, les balises
ne sont pas très fortes. Ce n'est pas vraiment axé vers
l'intérêt public.
L'autre aspect. Qui va contester devant les tribunaux? Si c'était
le gouvernement qui disait qu'à chaque fois qu'on outrepasse cet
article, il va intervenir et contester, on pourrait peut-être dire qu'il
y a une sauvegarde, mais si c'est le citoyen ordinaire qui doit contester
chaque fois qu'on pense que la ville excède ses pouvoirs, on sait ce que
cela peut coûter en poursuites et on sait le temps que cela va prendre
aussi. On en a un exemple avec l'îlot Saint-Patrick où,
finalement, même si la cause est en appel, l'édifice est en train
d'être construit. Donc, il y a une question de longueur de temps aussi.
C'est pourquoi on trouve que c'est donner énormément de pouvoirs
à la ville. La ville a déjà d'autres
façons d'exproprier si c'est dans l'intérêt public,
si c'est pour un parc Industriel et, en ce sens, on trouve que c'est donner
trop de pouvoirs que d'adopter cet amendement.
Le Président (M. Richard): Merci, madame. M. Lemoine, une
courte intervention?
M. Lemoine: Je voudrais préciser ce que cela veut dire que
de donner des pouvoirs d'expropriation à des fins de
réaménagement urbain dans un tissu urbain qui s'est fait au
XVllle et au XIXe siècle. Si on me disait: Votre article, on va le
mettre à l'intérieur de balises telles que vous ne pourrez pas
faire cela dans l'arrondissement historique, que vous ne pourrez pas faire cela
dans tes vieux quartiers historiques de Saint-Jean-Baptiste, de Salnt-Roch, je
dirais "d'accord, cela va, on peut faire du réaménagement urbain.
" Mais je ne fais pas confiance à la ville pour faire du
réaménagement urbain dans et autour de l'arrondissement
historique. C'est dans ce sens-là que je trouve abusif de donner un
pouvoir qui va permettre de démolir la vieille ville, la vieille
cité, la capitale. Je ne suis pas d'accord avec cela, je trouve que cela
n'a pas de bon sens. La ville va pouvoir faire ce qu'elle veut et les citoyens
n'auront même pas de recours. Bien plus, il va falloir invoquer la Loi
sur les biens culturels ou aller à la Commission d'accès à
l'information pour contester ce genre de choses. On dit: Vous voulez leur
donner un pouvoir, donnez-leur. Mais il ne faut pas exagérer non plus et
leur permettre de démolir la ville.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, très rapidement.
Après avoir entendu les gens exposer leur point de vue, après
avoir vérifié avec les avocats, autant ceux de la ville que ceux
du contentieux des Affaires municipales, on m'indique que le pouvoir contenu
à l'article 19 est un pouvoir recentralisé,
réaménagé, qui n'ajoute pratiquement pas de nouveaux
pouvoirs à la ville de Québec, mais qui clarifie les pouvoirs
dont disposait la ville de Québec, à la suite de plusieurs
aventures devant les tribunaux. Je suis également sensible aux arguments
qui portent sur tout l'aspect du patrimoine, de la conservation des biens
culturels. À Québec, il y a déjà deux
régions qui sont protégées. il y a peut-être lieu
pour le ministère des Affaires culturelles d'en protéger une
troisième ou une quatrième. Je pense qu'en ce sens, chaque
chose doit être faite par celui qui a l'autorité de la faire.
À partir du moment où c'est protégé par le
ministère des Affaires culturelles, je pense que, comme citoyen, vous
vous sentez davantage protégé lorsque vous portez une attention
particulière au patrimoine.
En ce qui concerne le ministère des Affaires municipales, nous
avons, au fil des années, demandé aux municipalités de
s'impliquer dans l'aménagement, dans les plans d'urbanisme, dans les
plans de zonage, etc. L'expérience nous enseigne que,
généralement, les municipalités se sont comportées
de façon responsable. Là où M. y a eu des abus, au moment
où nous nous parlons, qu'ils aient été commis à
l'extérieur ou à l'intérieur des règlements parce
qu'ils avaient été appliqués de mauvaise foi pour une fin
qui était autre que municipale, pour avantager un citoyen en
particulier, les tribunaux - je comprends que la procédure est lourde,
qu'elle est coûteuse - ont sanctionné les gestes qui
n'étaient pas conformes à la réglementation, qui
étaient faits de mauvaise foi. Et je vous indiquerai que, même
lorsque c'est construit, les tribunaux n'ont pas hésité à
ordonner des démolitions. Je me souviens d'une cause
célèbre, la cause Dasken à Hull, où l'immeuble
était complètement construit. Il y avait des millions en cause et
parce qu'on n'avait pas procédé de bonne foi et de façon
rigoureuse, la Cour suprême du Canada a ordonné la
démolition.
Je sais qu'il s'agit-là de cas extrêmes. Personne ne
souhaite voir arriver ces cas extrêmes, mais on ne doit pas
légiférer en fonction de ces cas extrêmes. On doit
présumer la bonne foi chez l'autorité municipale et lui permettre
le cadre nécessaire à une action contrôlée tout en
vous demandant de continuer à être vigilants sur le plan du
patrimoine. Ce n'est pas le ministre des Affaires municipales qui va vous dire,
pour conserver davantage l'autonomie municipale, de ne pas intervenir
auprès du ministère des Affaires culturelles, bien au contraire,
et surtout dans un arrondissement comme la ville de Québec où
l'héritage sur le plan patrimonial est important. Maintenant, comme on
m'indique qu'on n'ajoute pas de pouvoirs nouveaux, comme on m'indique
qu'il-s'agit de regrouper et de clarifier des pouvoirs, à la suite de
tout ce que j'ai entendu, je donnerai mon aval à l'adoption de
l'article, à moins que le député de Jonquière ne
puisse me convaincre du contraire.
M. Dufour: Je n'essaierai pas de vous convaincre. Je voulais
juste vous dire que, pour ma part, il y a peut-être, par exemple, dans
l'article, les mots "une utilisation rationnelle du territoire*. On peut bien
dire qu'on comprend tout ça, mais personnellement je suis porté
à croire que c'est subjectif un peu comme notion. Je ne sais pas s'il y
avait cela anciennement, dans les autres articles. C'est quelque chose de
réellement nouveau. Regardez à la fin du paragraphe 4... "ne
permet pas une utilisation rationnelle". Est-ce que vous trouvez que la notion
réaménagement urbain... ? On peut dire que c'est quelque chose
qui est moins... mais je pense qu'il y a suffisamment d'éléments
pour nous permettre
de savoir ce que cela veut dire en gros.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous aviez des critères
subjectifs à l'article 453, paragraphe 2, alinéa 2, en ce qui
concerne les pouvoirs d'expropriation. Vous aviez... Elle peut aussi,
c'est-à-dire la ville, "décréter l'expropriation des
immeubles situés dans toute zone où les conditions
d'hygiène ou l'état d'entretien des immeubles rendent
nécessaires pour le réaménagement urbain. " L'état
d'entretien des immeubles.
M. Dufour: Oui, mais là, ils se sont bien repris dans
l'article. Cela va. Vous me le confirmez. On reprend cela d'un
côté. On pourrait parler d'un remembrement de l'article. Ces
mots-là, ça va. Je vous ai parlé de termes subjectifs
"l'utilisation rationnelle du territoire".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vérifier si on a
quelque chose sur le plan de la jurisprudence. On me dit que la meilleure
façon de le baliser ou de l'interpréter est de le faire a
contrario, pour éviter les utilisations irrationnelles. À ce
moment-là, si vous êtes d'avis qu'il s'agit d'une utilisation
irrationnelle, c'est le tribunal qui tranche après l'audition de
témoins experts, ce que je ne suis pas.
M. Dufour: Tout à l'heure... C'est parce que... M. le
ministre, j'essaie d'être un peu prudent par rapport à ça.
Je comprends que les citoyens peuvent toujours contester, peuvent toujours dire
qu'ils ne sont pas d'accord et je ne veux pas, non plus, empêcher le
développement d'une ville ou d'une municipalité. Ce n'est pas du
tout mon intention. Vous avez cité un nombre de cas où les
municipalités... Règle générale, on peut dire que
les municipalités font bien leur devoir. C'est un peu exceptionnel ce
que l'on voit là, mais dans l'ensemble des municipalités du
Québec, règle générale, les gens ont des droits
différents...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qui ne sont pas les mêmes
qu'à Montréal ou à Québec.
M. Dufour: Lors de l'adoption du plan d'urbanisme, ils ont le
droit de voter, ils ont le droit de le bloquer. Il peut arriver pour certaines
raisons qu'on donne des pouvoirs particuliers à des municipalités
dans des circonstances bien particulières. On comprend qu'à
Québec, il y a des endroits où cela doit être
restructuré. Il y a des endroits qui demandent des attentions
spéciales, mais on pourrait - je ne parle pas de l'administration
actuelle - avec un pouvoir comme ça... Ce n'est pas un pouvoir
temporaire qu'on donne, c'est un pouvoir permanent, donc perpétuel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tant qu'on ne le changera pas.
M. Dufour: Oui mais qui a tendance... Tous les pouvoirs qu'on
donne ont tendance à grandir et non à rétrécir. Je
pense qu'on est d'accord là-dessus. Mais il y a toujours les mots. Vous
me dites qu'a fortiori, on peut y aller à contrario, dire: si ce n'est
pas cela, ça doit être autre chose et, après cela, c'est la
cour. Mais l'article par lequel le pouvoir est donné... Cela prend
quelqu'un d'intéressé pour contester. D'abord, qui pourrait
être intéressé? Qui? La personne qui est en train de se
faire exproprier? Est-ce que vous allez faire un fonds?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, sur le critère de
l'intérêt, les tribunaux sont suffisamment larges. Habituellement,
il s'agit de manifester que vous avez un intérêt et vous avez
droit au chapitre.
M. Dufour: Je comprends, mais comme il n'y a pas de fonds
d'indemnisation pour permettre des contestations comme celle
d'Alliance-Québec ou ces choses-là, que font les simples
citoyens? Écoutez, c'est vrai. Quand on enlève un pouvoir ou que
le pouvoir du citoyen est un peu rapetissé, ça prend une certaine
prudence. Ceci étant dit, il est évident que vous allez
être maître de la décision. Je pense qu'au nombre que vous
êtes, vous êtes bien bons de me consulter.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je tiens compte, depuis le
début de l'examen de ce projet de loi - comme nous l'avons fait lors de
l'adoption des autres projets de loi pendant la session - des commentaires que
l'on reçoit de nos invités et, également, de ceux des
parlementaires qui siègent à la commission. Je ne pense pas que
vous puissiez dire qu'à date, nous avons fait la sourde oreille aux
commentaires que vous nous avez exprimés.
M. Dufour: On peut se taquiner un peu... En fait, actuellement,
si ces pouvoirs n'étaient pas accordés, aujourd'hui, tels que
libellés ou tels quels, est-ce qu'il y aurait des problèmes
majeurs, des effets qui se soulèveraient dans le territoire de
Québec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La question s'adresse
peut-être davantage au procureur de la municipalité.
M. Boutin: Je n'ai pas saisi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans l'éventualité
où ce pouvoir ne serait pas immédiatement accordé à
la ville de Québec, est-ce qu'il y a, dans un futur immédiat, des
problèmes auxquels vous feriez face comme municipalité?
M. Pelletier: Je pense que non, M. le Président, sauf
qu'on risque de se retrouver en cour une douzième, une treizième,
une quatorzième et une quinzième fois. Je trouve ça un
peu
stupide un régime où on multiplie les procédures.
Tout le monde nous dit que ça coûte trop cher. Cela coûte
cher aux citoyens quand la ville a à se défendre. Et là,
ce qu'on fait, c'est qu'on songe à perpétuer un état qui,
finalement, coûte cher en procédures. On va continuer à les
gagner, mais une par une, avec les délais, les inconvénients et
les frais que cela incombe. Si c'est cela que M. Dufour veut nous
suggérer, je suis un peu surpris.
M. Dufour: Avant, c'était les citoyens... Auparavant, la
ville avait le fardeau de la preuve jusqu'à un certain point. Là,
on renverse le fardeau de la preuve. C'est cela qui va arriver par rapport
à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan juridique, je ne
perçois pas de tel renversement.
S'il fallait qu'il y en ait un... Vous me chatouillez, là.
M. Dufour: Le fardeau de la preuve en ce sens que le citoyen va
être obligé de prendre des mesures. La ville va avoir des pouvoirs
plus larges, plus étendus pour poser des gestes, donc...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui mais la ville demeure soumise
aux mêmes obligations d'agir à l'intérieur du
règlement et, à l'intérieur du règlement, d'agir de
bonne foi, de façon raisonnable, en fonction d'objectifs municipaux et
non d'objectifs particuliers.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier, vous demandez le vote sur cet article-là?
M. Lemieux: Oui.
Le Président (M. Richard): Donc, vote sur l'article 19.
Est-ce que vous voulez un vote nominal?
M. Dufour: Vous comprendrez, M. le Président, que le
député de Vanier peut demander le vote, mais on pourrait jouer
à ce jeu pas mal longtemps. On pourrait vous faire veiller pendant une
longue veillée. Il aurait pu suggérer de prendre le vote, mais je
ne veux pas qu'il le demande parce que s'il commence ça, il va veiller
tard. En commission parlementaire où on a des invités, on doit
accepter de les respecter et, en même temps, leur donner le droit de
parole.
M. Cannon: M. le Président, question de
règlement.
M. Dufour: Je pense que les discussions... Je peux parler 20
minutes sur chaque article. Je peux avoir des choses... Arrêtez donc.
À toutes les fins de session, c'est la même chose. Il y en a qui
se mettent ensemble...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier, vous suggériez que nous passions au vote...
M. Lemieux: J'ai beaucoup de respect pour le député
de Jonquière et je sais qu'il nous éclaire souvent avec ce qu'il
a à dire, eu égard à son expérience dans le monde
municipal. Je ne voudrais pas me priver et je ne voudrais priver la population
et la commission de la sagesse du député de Jonquière. Je
n'ai fait qu'une suggestion. Il n'était pas question pour le
député de Vanier de priver le député de
Jonquière de son droit de parole. Que Dieu m'en préserve! (15 h
30)
M. Dufour: En fait, je pense qu'on a peut-être
intérêt à laisser parler le député de Vanier,
pour qu'il puisse bien s'expliquer. J'avais cru comprendre d'autre chose. Vous
comprendrez qu'à mon âge, on entend un peu plus dur et des fois
cela fait...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour:... c'est bon d'entendre un peu plus dur. Mais je vous
dis là-dessus que j'espère que la commission va continuer ses
travaux dans le calme et avec un esprit de conciliation et de
compréhension. C'est un peu de cette manière que je suis
habitué à travailler et je n'aimerais pas me faire bousculer
parce que cela n'amènera rien, cela va braquer pour rien et cela, je
vous le dis carrément.
Le Président (M. Richard): Est-ce que nous pensons que la
commission est assez éclairée...
M. Dufour: Je suis en mesure de bien écouter et de bien
surveiller ce qui se passe. En fait, je trouve que cet article peut être
mis aux voix et je pense qu'on va le faire. J'aurais aimé qu'on creuse
un peu plus, mais je ne ferai pas de bataille infinie là-dessus.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'article 19 est
adopté comme tel ou sur division?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Richard): L'article 19 est adopté
sur division. J'appelle donc l'article 20.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'a informé que la ville
souhaitait retirer l'article 20?
M. Pelletier: C'est effectivement le cas, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Nous retirons l'article 20 sans
plus de détail. J'appelle donc l'article 21 et nous avons la chance
d'avoir un tout petit papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le papillon à l'article 21
se lit comme suit: "L'article 21 du projet de loi 258, Loi modifiant la charte
de la ville de Québec, proposant le remplacement du deuxième
alinéa de l'article 453c est modifié par l'addition, après
le deuxième alinéa proposé, des alinéas suivants:
"Une corporation créée en vertu du deuxième alinéa
doit soumettre au conseil, pour approbation, tout projet d'acquisition, de
rénovation, de restauration ou de construction d'un immeuble qui
entraîne une dépense de nature capitale supérieure à
1 000 000 $. "Lorsqu'une corporation créée en vertu du
deuxième alinéa entend vendre un immeuble dont elle est
propriétaire, elle doit obtenir, au préalable, l'approbation du
conseil. "Une corporation créée en vertu du deuxième
alinéa a autorité pour décréter toute
dépense dont le montant n'excède pas 100 000 $. S'il s'agit d'une
dépense excédant 100 000 $, l'autorisation du conseil est
requise."
M. Dufour: Cette corporation existe-t-elie actuellement?
Le Président (M. Richard): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, il y a quelques
années, l'Assemblée nationale nous a donné le pouvoir de
créer une société municipale sans but lucratif, la
Société municipale d'habitation Champlain. Cette
société - elle avait son pendant à Montréal - a
construit des logements pour clientèle à revenus moyens en vertu,
en particulier, des programmes de la société centrale, connu
comme programme 56.1. Le programme 56.1 n'est plus disponible. La
société termine actuellement ses mandats. Avec le temps, il s'est
constitué à cette société une équipe
extrêmement compétente, habituée à manoeuvrer avec
des programmes fédéraux-provinciaux, à diriger des
chantiers, à voir à des problèmes complexes.
Nous avons dans Québec, et en particulier dans le vieux tissu de
Québec, des problèmes de nature très particulière.
Je vous donne un exemple concret. Il y a plusieurs années, nous avons eu
tout près de l'Hôtel-Dieu, tout près de Chez Serge
Bruyère, un incendie où huit bâtiments sont passes au feu.
La partie privée des bâtiments est restaurée depuis
longtemps. La partie publique, qui appartient à l'Hôtel-Dieu, ne
l'est pas. Pour remettre cela à l'ordre, cette espèce de verrue
en plein centre du Vieux-Québec, il va falloir, à ce
moment-là, conjuger les efforts de la corporation de l'hôpital, du
ministère de la Santé et des Services sociaux, de la
Société d'habitation, probablement de la Société
centrale d'habitation, du ministère des Affaires culturelles et de la
ville de Québec.
Pour ce genre de dossier avec multiples intervenants, il nous a
semblé que l'équipe qui est actuellement à la
Société municipale d'habitation Champlain pourrait nous
être extrêmement utile, pour autant que cette corporation
municipale ait des pouvoirs additionnels. C'est ce qui est en filigrane dans la
demande qui est devant vous. Pour des dossiers très particuliers, dans
un vieux tissu, avec des juridictions multiples, nous pensons devoir avoir un
outil d'intervention plus souple qu'un service municipal. C'est pour cela que
nous demandons cette corporation. Nos discussions avec les fonctionnaires nous
ont indiqué qu'il y avait peut-être lieu de resserrer à la
fois les contrôles et la limpidité d'action. C'est le but du
papillon dont M. le ministre a fait lecture, et qui s'ajouterait au texte du
projet de loi tel que déposé à l'origine.
C'est nettement un pouvoir dont nous avons besoin pour des situations
très particulières. Je veux indiquer que M. le
député de Taschereau est très au fait de dossiers de ce
genre qui se retrouvent en particulier dans son comté et qu'il a
lui-même beaucoup favorisé les négociations qui sont en
cours, mais que nous ne saurions conclure si nous n'avons pas les pouvoirs
corporatifs que nous demandons.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le maire. Maintenant,
M. le député de Taschereau, je pense que vous vous trouvez
à être le présentateur de ce papillon. Avez-vous des
commentaires?
M. Leclerc: Oui, M. le Président Effectivement je voudrais
présenter ce papillon et corroborer, à tout le moins, l'exemple
précis que donnait le maire de Québec. Il est vrai que, depuis
trois ans, je me penche sur le problème de la rue Collins et de
l'arrondissement de l'Hôtel-Dieu. Malgré toutes nos recherches et
toute la bonne foi, tant de l'Hôtel-Dieu, du ministère de la
Santé et des Services sociaux que de la ville de Québec, je ne
pense pas qu'il y ait d'autre solution que d'utiliser la Société
municipale d'habitation Champlain pour parvenir à régler ce
problème-là une fois pour toutes. Et pour ce faire, cette
société a besoin de pouvoirs additionnels, et c'est pourquoi je
propose le papillon. Merci.
M. Dufour: Le montant de 1 000 000 $. Y a-t-il un plafond pour
les actifs de cette corporation?
M. Pelletier: La corporation est normalement créée
par lettres patentes et c'est le gouvernement qui, au moment de
l'émission des lettres patentes, fixe, comme dans le cas de toute
corporation, la limite de possession immobilière de la nouvelle
corporation.
M. Dufour: Mais actuellement, il n'y a pas de lettres patentes
d'émises concernant cette corporation, elle est a créer.
C'était le sens de ma question de tout à l'heure.
M. Pelletier: Elle existe déjà, M. le
député,
mais comme un OSBL municipal, pour des fins d'habitation. Nous allons,
si vous consentez, lui faire obtenir des lettres patentes
supplémentaires qui vont ajouter de nouveaux pouvoirs... Non... Vous
voulez procéder par une corporation?
M. Boutin: II y aura une corporation de développement qui
sera créée, qui aura une juridiction distincte de l'habitation,
mais nous donnons la possibilité à cette corporation de
développement, qui bénéficiera de nouvelles lettres
patentes, d'exercer également, si c'est nécessaire, les pouvoirs
qui appartiennent présentement à la SOMHAC, pour que la
corporation de développement fasse les deux jobs en même
temps.
Le Président (M. Richard): Mme Frohn, vous aviez un
commentaire?
Mme Frohn: Oui, M. le Président. Finalement, ce qu'on veut
faire, c'est donner à une corporation à part des pouvoirs que la
ville a actuellement. Le problème de la rue Collins, si je ne me trompe
pas, elle peut le prendre en main en tant que ville, mais on veut créer
une corporation distincte. Le problème que nous voyons avec la
corporation à part, c'est que le conseil de ville a moins de
contrôle sur cette corporation. Le conseil d'administration est
nommé par le conseil, mais une fois que les membres du conseil
d'administration sont nommés, ce sont eux qui gèrent. On aimerait
savoir s'il y aura un budget qui sera soumis et approuvé par le conseil
de ville. On se demande aussi pourquoi la corporation pourrait dépenser
plus de 100 000 $. Actuellement, le comité exécutif peut
dépenser jusqu'à 50 000 $. Pourquof la corporation devrait-elle
avoir un pouvoir plus grand? On se demande aussi d'où vont venir les
fonds. Est-ce que cela veut dire que, dans notre budget annuel, on va
décider de donner 1 000 000 $ à cette corporation, qui va ensuite
faire des achats et une série de choses sans que le conseil de ville en
ait connaissance? Pourquoi aura-t-elle le droit d'acquérir un immeuble
sans passer par le conseil, même si c'est 1 000 000 $? Finalement, c'est
une perte de pouvoir pour le conseil et puisque ce sont quand même les
fonds publics, on trouve que c'est dangereux de permettre à une
corporation à part de les gérer, sans qu'il y ait un
contrôle par le conseil.
Le Président (M. Richard): Merci, madame. M. Lemoine, vous
avez un commentaire?
M. Lemoine: Oui. Je pourrais peut-être prendre une exemple
concret, pour illustrer ce que Mme Frohn vient de dire. Présentement, on
exproprie les gens dans l'îlot de la côte d'Abraham sans trop
savoir ce que l'on fera avec ce projet-là. Il est clair que ce n'est pas
pour la Grande Place, on vide les lieux. Pendant un an, un an et demi, il n'y
aura plus personne là- dedans. Donc, si on crée une corporation
dans le cas bien précis de la côte d'Abraham, par exemple, il est
clair que cette corporation pourra aller chercher de l'argent quasi directement
au ministère des Affaires culturelles. Il est déjà
question dans l'entente MAC-ville de Québec, d'aller chercher 1 000 000
$ ou 2 000 000 $ au ministère des Affaires culturelles. Au
ministère des Affaires culturelles, c'est prioritaire de retaper tout
ça.
Donc, il risque d'y avoir une perte de contrôle du projet par les
citoyens, si on confie ça à des corporations sans but lucratif ou
à des corporations qui ne sont pas sous le contrôle du conseil. Et
ce sont des projets importants. Donc, à ce moment-là, on se
questionne un peu sur la pertinence de créer ces corporations sans but
lucratif, surtout dans le cas où on sait, par exemple - on parle de
l'îlot de la côte d'Abraham - que la ville tente
présentement, avec le promoteur, d'amarrer, d'ancrer cette partie de
l'arrondissement historique. Elle essaie d'obliger le promoteur à
prendre la côte d'Abraham. Donc, à ce moment-là, on
arrivera avec des intervenants privés dans ce secteur-là. On
trouve ça un peu dangereux parce qu'on n'aura pas de contrôle
là-dessus, en tant que citoyens.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière, vous avez un commentaire?
M. Dufour: Je pense qu'il y a eu suffisamment d'interventions
pour éclairer la lanterne du ministre.
Le Président (M. Richard): Cela va. Est-ce qu'on peut
statuer? M. L'Allier?
M. L'Allier: Peut-être un commentaire très bref, M.
le Président, pour illustrer les différentes possibilités
que donnent ces pouvoirs. Je suis sensible au fait qu'on soustrait aux pouvoirs
du conseil municipal, donc, finalement, au rôle de l'opposition, qui
n'est pas présente dans les corporations municipales. Et on ne peut pas,
au fur et à mesure que les choses se passent, au nom des citoyens et
publiquement, discuter des décisions.
Dans un premier temps, on a accru la capacité de zonage de la
ville qui peut zoner, sur un terrain de 40 000 pieds carrés, une
vocation particulière. Il n'y pas de référendum dans la
ville, donc les citoyens n'ont rien à dire, c'est un
règlement.
Dans un deuxième temps, on augmente la possibilité
d'exproprier dans la mesure où on veut rendre conforme l'utilisation du
soi au zonage ou à un plan de développement; on l'a fait dans un
premier temps. Donc, on décide que dans telle partie de la ville, on
veut faire telle chose, ensuite on exproprie pour ces fins-là.
Dans un troisième temps, les immeubles expropriés peuvent
être confiés à une corporation municipale qui, elle, est en
dehors du
contrôle quotidien, si je puis dire, du conseil municipal. Cette
corporation peut, ensuite, gérer et même recéder - il n'y a
rien qui l'empêche - à des intérêts particuliers ou
privés l'espace en question pour du développement. Et tout cela
dans un contexte municipal où il n'y a pas de référendum
et où, au conseil municipal, on n'a, finalement, à peu
près rien à dire quand tant les citoyens que les gens de
l'opposition ont des questions à poser.
Ce que je veux dire ici, et cela rejoint mon intervention initiale
où je vous disais qu'on veut travailler dans le sens d'une
aération de la démocratie municipale, c'est que c'est vrai que la
ville peut décider du développement qu'elle veut faire. La notion
d'intérêt public a toujours été présente dans
la gestion des affaires publiques, mais une ville peut aussi faire des choix
qui, sans être négatifs, sont des choix particuliers de
développement qui ne sont pas partagés par un grand nombre de
citoyens dans la ville. Et la loi leur permet maintenant, on permet à
n'importe quelle autorité municipale, pas celles qui sont là,
d'autres, d'aller très loin, beaucoup plus loin que le gouvernement du
Québec lui-même ne le peut dans la plupart des cas de même
nature. Donc, il y a un accroissement cumulatif de pouvoirs qui permet à
la ville de devenir - et cela se termine là - par une corporation hors
conseil, un copromoteur de projets qui ne sont pas nécessairement des
constructions de routes, des constructions de services publics.
Le Président (M. Richard): Merci, M. L'Allier. M. le
ministre, avant de passer peut-être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je vais répondre,
avant de passer à l'adoption de l'article, aux objections qui sont
formulées, parce que ce sont des objections qui sont importantes et
fondamentales en ce qui a trait au contrôle du citoyen sur la
démocratie municipale ou sur les agissements d'un conseil municipal.
Le premier article qui nous avait été
présenté ne contenait aucune balise. En ce sens, il s'apparentait
beaucoup plus à ce que l'on a à la ville de Montréal. Vous
avez eu jusqu'à une douzaine de ces corporations, à la ville de
Montréal, sans aucune balise sur les montants. C'était ouvert
complètement. Nous avons, à la suite de discussions avec la ville
de Québec, demandé que des balises soient apportées et
c'est pourquoi vous retrouvez cet article en papillon, de la façon dont
vous le retrouvez. (15 h 45)
Maintenant, en ce qui concerne la création de la corporation, le
gouvernement conserve un contrôle quant aux droits, aux obligations et
aux pouvoirs de la corporation. Le gouvernement pense qu'en conservant un droit
à ce niveau, combiné avec des balises sur le plan
monétaire, on ajoute une flexibilité qui s'est
révélée utile, dans le cas d'une municipalité comme
Montréal.
Mais si on nous avait présenté la demande sans balise,
tant sur le plan des droits, obligations et pouvoirs que sur le plan
monétaire, je pense que nous aurions opposé une fin de
non-recevoir. Mais dans le contexte où cela nous est
présenté, avec un contrôle gouvernemental quant aux droits,
obligations et pouvoirs, et avec des maximums quant aux montants qui sont
prévus, dans les circonstances, nous donnerons notre aval à cet
amendement proposé à la charte de la ville de Québec.
Le Président (M. Richard): Cela va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Lorsqu'on parle d'achat, de restauration et de
construction, on parle de 1 000 000 $. Le deuxième alinéa:
"Lorsqu'une corporation créée en vertu du deuxième
alinéa entend vendre un immeuble dont elle est propriétaire, elle
doit obtenir, au préalable, l'approbation du conseil." Donc... À
partir de zéro, il n'y a pas de droit de vente ou de quoi que ce soit
sans qu'il y ait l'approbation du conseil.
Vous me dites que la corporation pourra obtenir d'autres lettres
patentes. Je pense que cela va de soi, qu'il y aura un montant d'écrit
quant à la valeur des propriétés. Mais ce n'est pas
toujours...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut choisir de le faire au
moment de l'adoption ou de l'approbation des lettres patentes, c'est le
lieutenant-gouverneur qui donne son approbation aux lettres patentes, sur
recommandation, généralement, du ministre des Affaires
municipales.
M. Dufour: Mais vous admettrez que ce n'est pas tout le monde...
Cela n'attire pas les foules. Ce n'est pas tout le monde qui est au courant de
cela. Ce n'est pas aussi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Sauf que ce n'est pas
sans contrôle, c'est ce que j'ai indiqué.
M. Dufour: En tout cas, vous avez entendu les différents
intervenants. Je pense que je ne peux rien ajouter, les éléments
sont là.
Le Président (M. Richard): Cela va. Est-ce que
l'amendement à l'article 21 est adopté?
Une voix: Adopté! Une voix: Adopté!
Le Président (M. Richard): Adopté? Est-ce que
l'article 21 tel qu'amendé... Excusez-moi.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division?
L'amendement est adopté sur division. L'article 21 tel
qu'amendé adopté aussi sur division. J'appelle donc l'article
22.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 22, M. le
Président. La ville formule encore ici une demande qui lui a
déjà été refusée, soit une modification dans
les dispositions de sa charte, qui touche au SIDAC, visant à harmoniser
l'assiette d'imposition de la cotisation servant à financer ces
organismes avec les dispositions de la Loi sur la fiscalité
municipale.
Le Président (M. Richard): Oui, Me Boutin?
M. Boutin: Sur l'objectif de l'amendement, M. le
Président. Si vous vous souvenez, lorsque les municipalités ont
reçu, selon leur loi constitutive, que ce soit la Loi sur les
cités et villes ou les chartes particulières, les pouvoirs requis
pour permettre à des associations de commerçants de créer
des SIDAC, le mécanisme législatif mis en place faisait en sorte
que l'assiette d'imposition des cotisations pour les membres de la SIDAC
était celle de l'imposition de la taxe d'affaires en vigueur dans la
ville. Or, depuis cette date, la Loi sur la fiscalité municipale a
été modifiée à deux reprises pour, dans un premier
temps, étendre l'assiette de l'imposition de la taxe d'affaires et,
après cela, permettre à certaines gens d'obtenir des
exemptions.
L'assiette d'imposition des cotisations pour fins de SIDAC n'a pas
été modifiée en conséquence, ce qui fait que les
municipalités se retrouvent à appliquer ces règlements
d'imposition pour financer des tiers organismes avec un rôle de valeur
locative qui n'est pas fait pour cela. Cette situation cause des maux de
tête administratifs assez spectaculaires. L'objectif du papillon est de
faire coïncider, comme cela existait il y a quelques années,
l'assiette d'imposition des cotisations pour fins de SIDAC avec l'assiette
d'imposition de la taxe d'affaires.
Le Président (M. Richard): Cela va? Une voix: II a
donné son point de vue.
Le Président (M. Richard): M. le ministre, est-ce qu'il y
a un petit problème?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, si l'Opposition est
d'accord...
M. Dufour: Vous n'avez pas d'objection, on va dire oui.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 22est donc
adopté. J'appelle l'article 23.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va les laisser faire et si cela
fonctionne, on s'harmonisera avec eux.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 23. Est-ce
qu'il y a quelque chose de particulier?
M. Dufour: Le ministre est maître de sa loi.
Le Président (M. Richard): M. le ministre, l'article
23.
De l'amélioration du milieu aquatique et de
l'environnement
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
d'un article de concordance avec l'article 24 du projet de loi. Il devra en
conséquence subir le même sort.
Le Président (M. Richard): Quel sort réserve-t-on
à l'article 23? M. le député de Jonquière?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suggérerais que nous
ouvrions...
M. Dufour: Si vous les reliez ensemble, on va regarder l'article
24. On va le suspendre et on va attendre l'article 24... si c'est
concordant.
Le Président (M. Richard): Nous suspendons l'article 23 et
nous allons à l'article 24.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
d'une demande qui vise à octroyer à la ville de Québec
toute une série de pouvoirs réglementaires en matière de
contrôle de la pollution de l'air. Je vous préviens
immédiatement que j'ai, des objections formelles de la part du
ministère de l'Environnement et du ministère de l'Agriculture,
objections exprimées dans deux lettres des ministres
concernés.
La lettre du ministre de l'Environnement se lit comme suit:
"Récemment, nous avons pris connaissance du projet de loi privé
amendant la charte de la ville de Québec afin de créer des
pouvoirs en matière de contrôle de pollution de l'air. À
cet effet, cet amendement crée un système de permis, d'amendes,
des pouvoirs d'inspection, etc. "Bien que reconnaissant le bon
côté d'une telle démarche par la ville de Québec et
considérant que le ministère de l'Environnement veut
éventuellement développer un partenariat avec les
municipalités du Québec, il n'en demeure pas moins que le projet
actuellement à l'étude nous apparaît
prématuré. En effet, le ministère de l'Environnement est
à jeter les bases qui encadreront éventuellement l'action des
municipalités dans le domaine environnemental. Vous comprendrez
cependant que ce processus qui doit tendre à une certaine
uniformité, est à l'état embryonnaire pour le moment.
"Nous considérons que le système proposé par la ville de
Québec correspond purement et simplement à une application
bureaucratique dans un domaine très précis. La ville
émettrait ses
propres permis, aurait ses propres amendes, etc., et ce,
parallèlement avec ceux du ministère. Actuellement, seule la
Communauté urbaine de Montréal a une entente avec l'Environnement
pour appliquer sur son territoire quant à l'air et à l'eau les
règlements du ministère. D'une part, il s'agit d'une entente de
service par laquelle nous devons assumer des coûts envers la CUM, d'autre
part, la CUM a intégré un service d'environnement
déjà existant dans la ville de Montréal au moment de
l'entrée en vigueur de la Loi sur la qualité de l'environnement,
en 1972. Il s'agit actuellement d'une situation unique au Québec.
"Lorsqu'on regarde le projet de la ville de Québec, on constate des
amendes non conformes à celles contenues dans la Loi sur la
qualité de l'environnement, la possibilité d'instaurer des
systèmes d'accréditation et de contrôle dédoublant
les nôtres, etc. Comme nous l'avons dit plus haut, nous
considérons cette démarche prématurée d'autant plus
qu'elle sous-tend des questions sur toute la portée d'un tel geste,
notamment quant au financement de telles activités à la
délégation de certains pouvoirs, etc. "Dans les circonstances, je
vous demande de ne pas accepter les amendements soumis, compte tenu de tous les
éléments encore non précisés pour encadrer le
partenariat MENVIQ-monde municipal.
Veuillez agréer, cher collègue, l'expression de mes
sentiments les meilleurs. "La ministre de l'Environnement, Lise Bacon. "
J'ai une lettre aux mêmes fins du ministre de l'Agriculture qui
tient à protéger les producteurs agricoles de la ville de
Québec.
Le Président (M. Richard): Cela ne regarde pas bien.
Qu'est-ce que vous en pensez, M. le maire?
M. Pelletier: M. le Président, j'étais
déjà prévenu de ces attitudes ministérielles.
Alors, rien de cela ne me surprend. Seulement, je dois déclarer
très officiellement que je regrette d'avoir pris au sérieux les
appels répétés du gouvernement sur le partenariat
municipal en matière de protection de l'environnement. À
plusieurs reprises, j'ai entendu à la fois les autorités
politiques et les fonctionnaires souhaiter que le monde municipal devienne un
partenaire privilégié du ministère de l'Environnement dans
sa noble tâche. Je regrette d'avoir pris cela au sérieux, puisque
nous sommes prématurés.
Quoi qu'il en soit, je me suis fait dire depuis assez longtemps que dans
la ville il y avait un certain problème de pollution de l'air à
Limoilou, qu'au mois de janvier dernier, nous avons pris le taureau par les
cornes, nous avons mis sur pied un comité d'experts qui a fait un
inventaire complet du problème de la pollution de l'air. Les membres du
comité ont déterminé des secteurs où il y avait, en
particulier, certaines situations à suivre de très près.
Ils nous ont suggéré un certain nombre d'actions et ils nous ont,
entre autres, suggéré une réglementation municipale. C'est
pour mettre en vigueur cette réglementation que nous venions obtenir les
pouvoirs de l'Assemblée nationale. On nous dit: Vous allez trop vite
pour nous. Moi, je dis: Vous allez trop lentement pour nous. Je le note.
Deuxièmement, je ne comprends pas pourquoi, à
Montréal, il y a une solution d'appliquée avec l'aide des
pouvoirs municipaux et qu'à Québec, pour l'instant du moins,
ça semble impossible. Cela me paraît un peu incongru que celui qui
veut bien faire se fasse dire de rester dans sa niche. Nous allons rester dans
notre niche, mais le gouvernement portera la responsabilité politique du
fait que, pour l'instant, il n'y a pas de réglementation de la
qualité de l'air dans la ville. Je voudrais que ça soit
très clair. Nous ne retirerons pas cet article, nous allons nous le
faire refuser.
M. Dufour: Le ministre a cité une lettre, est-ce qu'il
pourrait la déposer? Parce que les documents que vous citez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux déposer les deux
lettres, communiquer le contenu des deux lettres à la commission
parlementaire.
Le Président (M. Richard): Je profite de l'occasion, cela
permettra un petit répit, pour saluer la présence du leader du
gouvernement. M. Gratton, député de Gatineau, bienvenue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qui s'intéresse de
très près...
Le Président (M. Richard): Bienvenue, merci pour votre
intérêt...
M. Gratton:... et qui aimerait bien se rendre chez lui pour
Noël.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): En ce qui a trait aux articles
23 et 24 qui sont en discussion, M. le maire, qui en est le promoteur, vient de
dire très clairement qu'il ne les retire pas.
M. Dufour: Oui, mais il n'a pas le choix, le ministre lui a
demandé de les retirer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne peux pas les retirer, ce ne
sont pas les miens, c'est un projet de loi privé.
Le Président (M. Richard): Maintenant, courte
intervention, puisque c'est plus un problème de décision. M.
L'Allier.
M. L'Allier: Très courte intervention pour
saluer mon ami Michel Gratton qui sait toujours qu'il y a un avion
à 17 heures pour Gati-neau - cela doit toujours le démanger un
peu, il est oublié pour aujourd'hui - et pour dire que nous regrettons,
nous aussi, finalement que (a ville n'obtienne pas l'essentiel des pouvoirs
qu'elle a demandés. Nous avons eu l'occasion de participer aux audiences
publiques du bureau de consultation sur l'environnement qui insistait
précisément pour qu'on donne des points de vue ou qu'on
participe. Je pense que, d'une façon générale, à
moyen terme et le plus tôt possible, on s'en va vers une prise de
responsabilité locale des questions d'environnement. C'est un peu comme
nettoyer sa propre maison. À ce moment-ci, tout en comprenant la
décision prise sur la base des informations venant des ministères
concernés, il faut, je pense, noter qu'une telle décision a un
effet tout à fait démotivant à la fois auprès des
autorités politiques, des fonctionnaires municipaux et de la population
à qui on demande, d'un côté, de se prendre en main, et,
d'un autre côté, à qui on dit: Vous n'êtes pas
capables de vous occuper de votre propre environnement, laissez-nous vous fixer
des règlements et des normes.
Dans ce domaine, le partenatiat est souhaitable entre les ordres de
gouvernement. Il y a une communauté urbaine à Québec et
c'est peut-être de ce côté aussi qu'il faut regarder, mais,
d'une façon générale, la sensibilisation des citoyens va
en augmentant, probablement plus rapidement que les moyens mis à sa
disposition par les conseils municipaux.
Le Président (M. Richard): Merci, M. L'Allier.
Maintenant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je tiens
à assurer les deux intervenants sur cette question que leurs propos
seront communiqués, à partir de la transcription de la commission
parlementaire, aux ministères concernés par celui qui vous
parte.
Le Président (M. Richard): Est-ce que les articles 23 et
24... M. le député de Limoilou.
M. Després: Peut-être une courte intervention. Comme
député provincial du comté de Limoilou, je suis
obligé de vous dire, M. le maire et M. L'Allier, qu'il est
décevant de voir qu'on ne puisse pas... J'ai moi-même, à
l'occasion, sensibilisé les gens du ministère et vous pouvez
être assurés qu'on va continuer, parce que je pense
qu'effectivement le secteur du centre-ville de Québec,
particulièrement Limoilou, est un secteur où les gens ne sont pas
trop gâtés. Pour une fois que l'initiative venait et qu'on
cherchait ce fameux partenariat avec le gouvernement du Québec. M. le
maire, je suis obligé de vous avouer que le gouvernement devra, s'il
veut, comme le disait la lettre de M. le ministre de l'Environnement...
Une voix: Madame...
M. Després: ...madame, maintenant, excusez-moi, avec le
remaniement... accoucher d'un projet. J'espère que ce projet arrivera
très bientôt, si on veut améliorer la situation de la ville
de Québec dans l'intérêt des citoyens.
M. Dufour: M. le Président, il semble se dégager un
consensus chez les députés. On pourrait peut-être battre le
ministre.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je suggère qu'on puisse voter, qu'on puisse
procéder.
M. Després: Non, je pense, M. le député de
Jonquière, que tous les élus ont droit à leur prise de
position et c'est la mienne.
M. Dufour: Oui, mais pas de voter contre leur conscience.
Le Président (M. Richard): C'est sûrement la semaine
où l'on était le plus à même de constater
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'autoriserais pas un vote
libre sur le sujet, je serais inquiet de mon propre vote... (16 heures)
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Donc les articles 23 et
24....
M. Dufour: Sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Rejeté.
Le Président (M. Richard): Sont rejetés sur
division.
M. Dufour: Oui monsieur...
Le Président (M. Richard): Cela n'arrive pas souvent que
cela se passe dans une commission, je peux vous le dire.
Donc, j'appelle l'article 25.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique que l'article 25
serait retiré.
M. Boutin: C'est qu'on l'a adopté plutôt à
l'article 18.1. Il a été relocalisé au début du
projet de loi.
Le Président (M. Richard): Je dois vous dire que ce sont
les articles qui passent le plus rapidement. L'article 25 est
retiré?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, pour
l'enregistrement de nos débats,
est-ce que vous avez également retiré l'article 23?
Le Président (M. Richard): Oui, l'article 23 a aussi
été retiré, puisque cela faisait le cumul des articles 23
et 24.
M. Pelletier: II a même été battu. Le
Président (M. Richard): Pardon?
M. Pelletier: Excusez, il a été rejeté sur
division.
Le Président (M. Richard): Oui, rejeté sur
division. Je m'excuse, vous avez raison, M. le maire. L'article 26?
Dispositions spéciales
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, vise à conférer au comité
exécutif tous les pouvoirs que possède la ville en matière
de stationnement et de circulation. En 1986, la charte de la ville avait
été modifiée dans le but de conférer au
comité exécutif ces pouvoirs. Toutefois, en raison de la
rédaction de l'article alors adopté, il existe un certain doute
en ce qui a trait à l'interprétation, sur le fait que tous les
pouvoirs détenus par le conseil à cet égard peuvent
être actuellement exercés par le comité
exécutif.
Le Président (M. Richard): Des commentaires, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Un seul commentaire. Je voudrais souligner
l'intérêt . que le député de Lévis porte
à cette commission, commme membre de la commission...
Le Président (M. Richard): Bienvenue, M. Garon.
M. Dufour: ...et son intérêt comme
représentant de la région de Québec. On peut dire qu'on
ajoute du poids.
Des voix: Ha, ha, ha.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que son
intérêt va dans le même sens que celui du
député de Gatineau.
M. Dufour: Non, sûrement pas. Certainement que lui... Le
député de Gatineau, c'est à cause de ses obligations, de
ses fonctions tandis que le député de Lévis, c'est son
intérêt pour tout ce qui se passe aux alentours de Québec.
Pour l'avoir vu travailler et oeuvrer dans ce territoire, je peux vous dire que
c'est certainement pour cela. C'est son intérêt.
Je comprends que le député de Gatineau à un
intérêt, il l'a dit, il voudrait bien arriver à
Noël en même temps que tout le monde-Le Président
(M. Richard): Vous êtes le bienvenu, M. le député de
Lévis.
M. Dufour: ...on va essayer de lui faciliter la tâche et on
adopte cet article.
Le Président (M. Richard): L'article 26 est adopté,
j'appelle donc l'article 27.
M. Garon: Toutes les lois sont sanctionnées sauf les deux
qui doivent être adoptées par l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Richard): L'article 27, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que sur le plan de la
procédure...
Le Président (M. Richard): L'article 26 a
été adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification à l'article
26 a été adoptée?
Le Président (M. Richard): La modification a
été adoptée. L'article 26 tel que modifié a
été adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 27, M. le
Président. Il s'agit ici simplement d'abroger une disposition devenue
désuète, une disposition référant à la
juridiction de la Commission d'aménagement de Québec, laquelle
est disparue. La demande va en ce sens.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 28.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cette
demande a pour but de régler de possibles problèmes
d'interprétation en prévoyant que tout renvoi dans la charte
à une disposition remplacée ou refondue constitue un renvoi
à la loi remplacée ou refondue correspondante.
M. Dufour: C'est une question technique ou légale, pour
rafraîchir, pour être certain que ce qui est là est
correct.
M. Boutin: C'est pour que, dans la charte, les renvois à
des lois qui, au fil des ans, sont modifiées, fassent
référence aux lois ainsi modifiées.
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai un problème technique.
Le ministère de la Justice apporte une objection; on nous dit que ce
n'est
pas nécessaire.
M. Dufour: Hé!
M. Boutin: Je suggérerais, M. le ministre, que c'est plus
prudent.
M. Garon: M. le Président Je suis un peu
étonné que le ministère de la Justice dise encore cela.
Hier, encore, on étudiait une loi du ministre des Transports... il avait
dit une chose, il y a deux ans, et il a été obligé
d'arriver avec une disposition pour corriger justement ce qu'il aurait dû
faire il y a deux ans, sur recommandation du même comité du
ministère de la Justice, j'imagine.
M. Pelletier: Trop fort, casse pas, M. le ministre.
M. Garon: Cela va sans le dire, mais ça va encore mieux
quand on le dit.
M. Pelletier: Et Napoléon disait: Trop est juste assez
pour moi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. On va se rallier aux
arguments de l'Opposition encore une fois.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle donc
un nouvel article 28.1.
Juridiction du Protecteur du citoyen
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'addition
de cet article a pour but de conférer à la ville de Québec
et au Protecteur du citoyen le pouvoir de conclure une entente ayant pour objet
d'assujettir la ville à la juridiction du Protecteur du citoyen. Cette
demande s'inscrit dans la foulée des propositions de la Commission
d'étude sur les municipalités qui recommandait la création
d'un ombudsman en matière municipale.
Le Président (M. Richard): M. le maire?
M. Pelletier: M. le Président, dans mes remarques au tout
début, j'ai indiqué que nous croyions que le temps était
venu de faire une expérience pilote en milieu municipal. Le comportement
de la Législature à l'égard de ses citoyens pouf son
propre appareil administratif a fait naître l'ombudsman. Nous croyons que
le citoyen qui a, de plus en plus, affaire à son administration
municipale, a aussi des problèmes de même nature. Potentiellement,
je crois qu'il serait utile que l'ombudsman puisse faire une expérience
pilote. Nous sommes prêts à la tenter à Québec. Nous
demandons le pouvoir de conclure une entente avec lui. Elle sera, bien
sûr, limitée dans le temps mais nous pourrons, à ce
moment-là, parler d'une expérice vécue et savoir si elle
doit devenir permanente ou s'étendre à d'autres parties du
territoire. Je crois savoir que, personnellement, le Protecteur du citoyen est
bien favorable à cette possibilité.
Le Président (M. Richard): Merci M. le maire. M. le
ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si je peux ajouter un argument
pour faire pencher la balance de l'Opposition dans la bonne direction, il
s'agit également d'une des recommandations du rapport Parizeau.
M. Dufour: J'avais l'intention, M. le ministre, de le souligner.
Il faut dire qu'effectivement, de ce côté-là, la ville de
Québec innove et j'ai eu l'occasion de le dire lors de l'adoption
d'autres projets de loi publics ou privés. Il y a des choses qui se
passent bien, qui se font. Il y a des belles expériences qui se font
à Montréal, à Québec et ces expériences
peuvent servir à d'autres. Elles tracent la voie. Il n'y a rien comme le
mois de décembre, parce que le mois de décembre, c'est le temps
de l'Avent. Cela prend quelqu'un qui trace la voie et de
côté-là, ce n'est pas épeurant c'est une protection
pour le citoyen; c'est aussi un engagement beaucoup plus sévère,
plus poignant, plus prenant pour la ville de Québec.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et pour celui qui s'adresse
à vous, il ne s'agit pas d'un précédent. J'ai
également eu l'occasion de m'inspirer d'un autre rapport Parizeau, le
livre blanc sur la fiscalité, dans toute la question de la
réforme de l'aide sociale.
M. Dufour: Probablement M. le ministre que la ville de
Québec s'est inspirée du ministre qui veut être l'ombudsman
des municipalités. Les citoyens de la ville de Québec auront leur
ombudsman.
M. Pelletier: L'intention ne nous manque pas.
Le Président (M. Richard): Vous êtes juste sur le
bord de l'exagération. Allez-y M. L'Allier?
M. L'Allier: Tout simplement pour dire qu'on est tout à
fait d'accord avec le projet et il serait aussi important que dans la mesure
où on demande à l'ombudsman de faire ce travail, il fasse un
effort peut-être particulier pour informer les gens qui ont accès
à ce nouveau service afin qu'ils sachent comment y accéder. Parce
que même si l'ombudsman habite à Québec, c'est un inconnu
pour 98,9 % de la population.
M. Pelletier: M. le Président, vous permettrez un mot
amusant, je pourrais vous indiquer que dans notre pensée si M. L'Allier
n'avait pas été occupé à d'autre chose, il aurait
peut-être été un candidat au poste d'ombudsman
municipal.
Le Président (M. Richard): Recommandation. Alors, le
nouvel article 28.1 est donc adopté. J'appelle un nouvel article
28.2?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, le
nouvel article 28.2 se lit comme suit: "Le deuxième alinéa de
l'article 566 de cette charte, remplacé par l'article 19 du chapitre 47
des lois de 1944 et modifié par l'article 2 du chapitre des lois de
1966-1967, première session, est abrogé.
M. Dufour: Est-ce que je pourrais avoir un peu plus
d'explications?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous dirai bien
respectueusement qu'il s'agit d'un papillon qui a été
communiqué ce matin par la ville de Québec au contentieux du
ministère des Affaires municipales.
Le Président (M. Richard): Me Boutin.
M. Boutin: Pour plus d'explications, ce papillon, le 28.2, de
même que le 28.3, sont deux modifications apportées à notre
charte afin qu'elle soit concordante avec un projet de loi public qui vient
d'être déposé et qui visait à régulariser la
situation des juges municipaux en ce qui a trait à leur nomination et
leur rémunération. Le ministère de la Justice a
communiqué avec nous la semaine dernière pour nous demander
d'introduire dans notre projet de loi d'intérêt privé ces
deux modifications qui viennent faire des corrections de concordance dans notre
charte.
Le Président (M. Richard): Alors, c'est donc
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 28.3. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 28.3, "L'article 567 de
cette charte, remplacé par l'article 48 du chapitre 61 des lois de 1984
est remplacé par le suivant: "567. Le gouvernement peut, à la
demande du conseil, désigner pour le temps qu'il détermine un
juge municipal suppléant choisi parmi les juges municipaux nommés
conformément à l'article 606 de la Loi sur les cités et
villes. La rémunération, les conditions de travail et les
avantages sociaux du juge suppléant sont ceux établis par
décret du gouvernement adopté conformément à
l'article 609 de la Loi sur les cités et villes et sont à la
charge de la ville."
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 28.3 est
adopté. J'appelle l'article 29.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 29, M. le
Président, cette demande consiste à abroger, en concordance avec
l'abrogation prévue à l'article 27 du projet de loi, une autre
disposition devenue désuète à la suite de la disparition
de la Commission d'aménagement du Québec.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 30.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Encore ici, il s'agit de
l'abrogation d'une disposition particulière, en conséquence,
cette fois, de la modification prévue à l'article 10 du projet de
loi.
M. Dufour: L'article 30 est adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 31.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article a pour but de rendre
déclaratoire la modification opérée par le deuxième
paragraphe de l'article 22 du projet de loi. Puisque l'amendement
proposé par cet article est adopté, le présent article
doit l'être également.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des liens avec la cour? Des causes
qui sont en cour, des causes pendantes? Parce que c'est toute la question des
places d'affaires et tout cela... Elles sont mieux définies. J'ai
compris que vous avez actuellement perdu des causes avec cela? C'est
allé en cour? Non, pas encore. C'est en cour.
M. Boutin: Non, mais on craint beaucoup de se faire
poursuivre.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des causes pendantes?
M. Boutin: II n'y en a aucune présentement.
M. Dufour: II n'y a pas de cause pendante. Cela fait que... il
n'y a pas de problème.
Pourquoi parlez-vous du premier alinéa qui s'applique -
"...s'étend à une cause pendante dans laquelle le gouvernement,
un de ses ministères ou un organisme gouvernemental au sens de l'article
4..." - s'il n'y en a pas?
M. Boutin: Je m'excuse?
M. Dufour: J'ai demandé tout à l'heure s'il y avait
des causes pendantes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La réponse a
été négative...
M. Dufour: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et là, au deuxième
paragraphe, on parle de l'effet déclara-toire qui s'étend
à une cause pendante dans laquelle le gouvernement, un de ses
ministères ou un organisme gouvernemental au sens de l'article 4 de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels est plaignant, demandeur ou
requérant en première instance. Pourquoi la
nécessité, finalement, du deuxième paragraphe?
M. Dufour: C'est cela.
M. Boutin: Au moment où on a inséré cet
article, il n'y avait pas de cause pendante. Je n'avais aucune espèce de
garantie qu'il n'y en aurait pas, entre le moment où on a
déposé notre projet de loi et aujourd'hui. S'il y en a eu cet
après-midi, peut-être que cela nous mettra à l'abri.
M. Dufour: Est-ce que cela veut dire que le gouvernement pourrait
prendre des poursuites? On se protège contre ses propres impairs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut toujours se
protéger.
Le Président (M. Richard): Est-ce que c'est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 32.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
de l'article concernant l'entrée en vigueur de la loi. En fait, il
s'agit de la date de la sanction de la loi.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est donc adopté.
J'appelle l'étude du préambule du projet de loi. Est-ce que le
préambule est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Richard): M. le ministre, il faudrait
faire une motion de renumérotation, s'il vous plaît.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais une motion dans le sens
que vous indiquez, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. C'est
adopté, la renumérotation. Est-ce que l'ensemble du projet de
loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est adopté.
Maintenant, avant de terminer, il y aurait des remarques finales. M. le
parrain, vous avez des remarques?
Remarques finales
M. Leclerc: Merci. Je voudrais évidemment remercier tous
ceux et toutes celles qui ont consacré ce 23 décembre à
améliorer la charte de la ville de Québec. Remercier... (16 h
15)
Une voix: Cette semaine, vous savez, on améliore toutes
les chartes!
Le Président (M. Richard): Merci monsieur.
M. Lecierc: ...remercier les gens de la ville de Québec,
M. le maire et son équipe, le Rassemblement populaire, le Comité
de sauvegarde de la côte d'Abraham, le Comité de pastorale sociale
et ouvrière de la paroisse de Saint-Roch qui se sont joints à
nous ce matin, ainsi que M. le critique officiel de l'Opposition. Je voudrais
leur dire ma satisfaction du ton qu'ont eu nos échanges. Si on compare
à l'an passé - malheureusement M. le maire n'était pas
là, c'était M. Morency - je pense qu'on a été
capables d'améliorer les échanges avant la tenue de la commission
parlementaire, de sorte que le ton du débat a été beaucoup
plus serein, malgré la date tardive de la commission.
Je remercie tous mes collègues parlementaires et aussi les
fonctionnaires des différents ministères qui ont travaillé
en collaboration avec la ville de Québec pour faire un sorte que le plus
gros soit déblayé, avant qu'on arrive ici en commission
parlementaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Merci M. le
député de Taschereau, qui était parrain du projet de loi.
M. le député de Limoilou, vous avez un commentaire?
M. Després: Oui, M. le Président. M. le maire, la
patience étant la règle d'or dans des dossiers épineux,
après une courte consultation avec mes collègues de la
région de Québec, je voudrais vous dire que le caucus de la
région de Québec se penchera sur toute la question relative
à la réglementation de l'environnement et s'occupera à
évaluer et à sensibiliser le ministère
sur ce dossier qui nous concerne précisément et, dans
l'ensemble, peut-être d'y voir aussi une perspective régionale.
Dans ce cadre-là, Je m'engage à faire, dès le début
de la nouvelle année, des interventions auprès du caucus, d'abord
pour sensibiliser le ministère de l'Environnement et peut-être en
arriver à une ouverture, pour la prochaine session, à une autre
modification de la charte de la ville de Québec.
Le Président (M. Richard): Merci M. le
député de Limoilou. M. le député de
Jonquière, M. Dufour, vous avez la parole.
M. Dufour: Juste quelques remarques d'abord, avant la fin de la
commission, qui s'adressent au maire de la ville de Québec, à la
nouvelle chef de l'opposition rémunérée - je pense que
cela aussi est important - à tous les gens, les accompagnateurs comme
les groupes, qui sont venus présenter leur point de vue.
Je pense qu'on démontre, par l'adoption de ce projet de loi,
même lorsque les temps ne se prêtent pas beaucoup à leur
étude qu'on a aussi une responsabilité, une responsabilité
en ce sens que ce n'est pas nous qui "calions" le... qui sommes à
l'origine de cette étude. Puisque la ville de Québec a
respecté ses temps de dépôt, le seul responsable du
délai tardif qu'on a pris à étudier ce projet de loi est,
bien sûr, en l'occu-rence, le responsable des Affaires municipales. C'est
comme ça que ça se passe. Nous sommes liés par celui qui
est le meneur du jeu et le meneur du jeu, c'est le ministre des Affaires
municipales.
Donc, je voudrais, malgré ces inconvénients, vous dire que
je vous avais assuré de mon concours et de ma volonté pour
permettre à ce projet de loi de passer toutes les étapes, ce
qu'on a fait, heureusement. C'est vrai aussi que cela a été plus
calme que l'an passé, mais il faut dire qu'il y a eu un changement
majeur à la tête du ministère. Souhaitons que cela continue
dans ce sens.
En terminant, je voudrais adresser mes meilleurs voeux à tous les
représentants de la ville de Québec, et, dans le mot
"représentants", je comprends tous les intervenants qui sont ici. Aux
membres du gouvernement qui sont ici, je veux leur souhaiter mes meilleurs
voeux, ainsi qu'à M. le Président, M. le ministre et tous ceux
qui travaillent pour nous, les mains cachées qu'on appelle, des gens qui
travaillent très fort. Je voudrais les remercier pour le travail qu'ils
font et peut-être aussi les remercier de la compréhension qu'ils
peuvent avoir à l'égard des uns et des autres. Je pense que, de
ce côté-là, c'est important, parce qu'ils subissent ce que
nous faisons, dans le fond.
Donc, en terminant, je dis bravo! La ville de Québec
reçoit une nouvelle loi. Elle est née, la nouvelle loi! Bravo,
félicitations, et en même temps, mes meilleurs voeux pour
l'année.
Le Président (M. Richard): Merci M. Dufour,
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, mes
remerciements s'adressent d'abord au parrain du projet de loi, celui qui a
accepté de parrainer les dispositions qui, à plusieurs
égards, sont innovatrices et vont de l'avant pour le monde
municipal.
Mes remerciements s'adressent également au membres de la
commission, aux membres de l'Opposition officielle, à vous, M. le
Président, au personnel de soutien, également aux participants.
Le député de Jonquière indiquait que je suis responsable
du délai ou de l'époque où nous étudions le projet
de loi. J'en prends l'entière responsabilité. Vous comprendrez
que cela nous permet d'être plus intenses, plus chaleureux et plus
rapprochés des fêtes, donc plus proches de cet esprit des
fêtes, pour échanger des voeux mutuels de santé, de bonheur
et de prospérité. Et si possible le paradis à la fin de
vos jours!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le vrai paradis. Aux
représentants de la ville de Québec, de l'opposition, aux
intervenants, je voudrais que vous transmettiez aux membres de vos groupes
respectifs, les meilleurs voeux du gouvernement du Québec, du ministre
des Affaires municipales, à l'occasion de la fête de Noël et
de la nouvelle année. Merci de votre participation, vos interventions
ont été d'une nature capitale dans les décisions que nous
avons prises.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. M. le
maire, avez-vous un commentaire?
M. Pelletier: M. le Président, très
brièvement, parce que j'entends les cloches qui sonnent, je comprends
pourquoi. Je voudrais vous dire la satisfaction de la ville. Je pense qu'en dix
ans de présence assez régulière, d'année en
année, à la commission parlementaire, c'est sûrement le
moment où nous avons eu le plus l'impression d'être compris
relativement aux problèmes fondamentaux qui sont les nôtres et d'y
trouver des solutions, même des solutions innovatrices, comme M. le
ministre vient de le souligner. Je voudrais remercier tous les membres de la
commission, autant ministériels que de l'Opposition. Je voudrais bien
sûr associer, en particulier, à ma gratitude le
député de Tas-chereau dont les bons services ont
été fort utiles dans le cheminement du projet de loi depuis le
mois de septembre. Je veux le remercier de façon toute
particulière. Je voudrais que M. le ministre des Affaires municipales
transmette à son équipe technique au ministère, autant
celle de son cabinet que du ministère, notre gratitude. Nous avons
trouvé très agréables et vraiment très productifs
les moments que nous avons eus avec
eux, et autant le dire très franchement, nous sommes très
heureux.
Merci d'avoir traité votre capitale d'excellente façon en
cette fin d'année. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le maire. M.
L'Allier?
M. L'Allier: Très brièvement, M. le
Président, pour joindre aussi mes remerciements et ceux du Rassemblement
populaire aux autres et pour dire que, dans l'esprit de ce que l'on a vu cet
après-midi, on a constaté un élargissement, finalement,
d'un certain nombre de pouvoirs qui, additionnés les uns aux autres,
donnent à la ville, aux autorités municipales de Québec,
la possibilité d'influencer encore plus fortement et de s'impliquer
davantage dans le développement. Cela veut dire, par voie de
conséquence, si on pense en termes de démocratie municipale - et
ce n'est pas un mot théorique - que la logique voudrait que, dans
l'avenir, on soit particulièrement ouvert à tout ce qui
permettrait aux citoyens, sans exagération, non seulement de suivre et
de réagir à ce qui se passe, mais de participer au processus.
Et en ce sens, deux villes soustraites à l'obligation de
référendum, par exemple, privent, d'une certaine façon,
leur population d'un pouvoir d'intervention qui est reconnu à des
villages qui sont l'équivalent d'un quartier de Montréal et de
Québec, premièrement. Deuxièmement, pour nous de
l'opposition il nous paraîtrait souhaitable que les demandes
d'amendements à la charte de la ville puissent être
déposées au conseil municipal et débattues là,
d'abord, pour qu'on puisse autant que possible faire des consensus plutôt
que de les étudier parallème-ment, arriver ici et constater qu'on
est d'accord sur certaines choses. Mais c'est une question qui touche
l'interne.
Finalement vous avez été saisis, ou je pense que vous le
serez, d'une suggestion, d'une demande d'une éventuelle commission
parlementaire sur le développement de la colline parlementaire. Je pense
qu'au delà de toutes les autres villes, s'il y a un endroit où
les députés comme tels doivent s'impliquer dans l'orientation du
développement du quartier parlementaire, c'est bien celui-ci. Et une
fois tous les dix ou douze ans, que l'on se penche pour venir voir le plus loin
possible ce qui se passe, pour pouvoir s'y associer, encore une fois, pour ne
pas toujours être en position de réagir, bloquer et questionner
parce qu'on n'a pas les réponses et qu'on ne connaît pas le
contexte général, ce serait extrêmement important. Je ne
pense pas que ce serait du temps perdu si, au cours de janvier, février,
mars ou à un autre moment, mais le plus tôt possible, il y avait
un après-midi ou plus de consacré à faire le point sur le
développement de la colline parlementaire. Merci.
Le Président (M. Richard): Merci M. L'Al- lier. M. le
député de Lévis, avez-vous un commentaire?
M. Garon: Je suis cent pour cent d'accord avec ce que vient de
dire M. L'Allier. Tant que les lois ne sont pas déposées à
l'Assemblée nationale, personne ne les voit. Si, en plus, le conseil
municipal ne les a pas étudiées... SI tes règlements
exigent certains avis de publication dans certains délais, c'est pour
que les gens puissent réagir devant des projets de loi. Il n'est pas
normal que les projets de loi soient déposés à la veille
de leur étude, qu'Us soient adoptés en trois lectures et
sanctionnés le lendemain. Ce n'est pas la façon de faire dans un
régime démocratique et il serait souhaitable que, pour les ville
de Québec et de Montréal, les délais soient
respectés comme pour les autres.
Il ne faut pas qu'on dise qu'au Québec il y a deux genres de
citoyens: ceux qui passent outre au règlement et ceux qui les
respectent. La publicité prévue par les règlements, c'est
pour que les citoyens puissent savoir ce qui se passe. Quand un projet de loi
est déposé en temps, on a toutes sortes de commentaires de la
part de gens qui nous disent pourquoi il est bon ou non et pourquoi il faudrait
apporter tel amendement ou effectuer tel changement. Ce n'est pas bon de
déposer des projets de loi à la dernière minute comme
ça.
Le Président (M. Richard): Merci. M. le
député. Je vous souhaite à chacun et à chacune un
joyeux Noël. Soyez heureux.
J'ajourne sine die.
(Fin de la séance à 16 h 27)