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(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
maintenant ses travaux pour poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi 92, Loi modifiant la Loi sur l'assurance automobile et
d'autres dispositions législatives. Je tiendrais à rappeler aux
membres de la commission que nous avons suspendu le paragraphe 3° de
l'article 1 et le paragraphe 3° de l'article 10. Au moment de
l'ajournement, nous en étions aux discussions sur l'article 20.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
pourrait peut-être le relire.
M. Garon: ...pour l'arranger ce matin. Organiser, par exemple, ce
matin...
M. Côté (Charlesbourg): À midi.
M. Garon: D'accord. M. Lortie pourra en parler.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Avec la
liste des intervenants, de façon qu'on puisse déterminer parmi
les 12 ou les 13, ce n'est plus les 7 ou les 8...
M. Garon: Vous en avez plus qu'on en a. S'il y en a qui appellent
à votre bureau, ils n'appellent pas nécessairement à notre
bureau.
Victime exerçant un emploi temporaire ou un
emploi à temps partiel (suite)
M. Côté (Charlesbourg): Article 20, M. le
Président, qui se lit comme suit: "La victime qui, lors de l'accident,
exerce habituellement un emploi temporaire ou un emploi à temps partiel
a droit à une indemnité de remboursement du revenu durant les
premiers 180 jours qui suivent l'accident si, en raison de cet accident, elle
est incapable d'exercer son emploi. "Elle a droit à cette
indemnité durant cette période tant qu'elle demeure incapable
d'exercer cet emploi en raison de cet accident."
On dit que cette disposition reconnaît le droit à une
indemnité de remplacement du revenu durant les 180 pre/niers jours qui
suivent l'accident à la victime qui exerçait un emploi temporaire
ou à temps partiel lors de l'accident et qui devient incapable d'exercer
son emploi en raison de cet accident durant cette période. C'est
l'article 20.
M. Garon: On avait commencé à discuter de cet
article.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On était presque
prêts à l'adopter au moment où vous avez
préféré y songer encore un peu avant de donner votre
assentiment.
M. Garon: Je n'ai pas eu de songe. On a soulevé le cas des
pêcheurs, ce qui arrivait aux pêcheurs qui commencent à
pêcher au printemps et qui arrêtent à l'automne, au mois de
novembre, selon le temps qu'il fait.
Une voix: M. Garon, on a réfléchi à cette
question et on vous a préparé, sous la signature du
président, un petit mémo qui vous explique le cas du
pêcheur que vous aviez souligné.
M. Garon: Pouvez-vous l'expliquer verbalement? Un petit
mémo. Celui qui l'a écrit est-il ici?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: - Est-ce que celui qui l'a écrit est ici?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si c'est lui
qui l'a écrit, mais c'est signé: Jean-P. Vézina.
M. Garon: Ah!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Déposé, M. le
Président.
M. Garon: M. le Président, peut-il expliquer un peu son
mémo?
M. Côté (Charlesbourg): II est déposé,
mais ce sont certaines explications qu'on veut entendre.
M. Clark va nous donner les explications concernant le mémo.
M. Clark (Ronald): A priori, la proposition que vous aviez faite,
M.Garon... M. le député - j'ai de la difficulté avec cela
- pouvait paraître fondée, mais le problème que cela nous
pose, c'est qu'on pense que cela ne serait pas défendable de limiter
cette couverture à une seule catégorie d'emploi, soit celle de la
pêche. Ce serait évidemment discriminatoire en regard de tous les
autres types d'emploi. Alors, ce que l'on dit, c'est que les modalités
d'application du programme d'assurances sont multiples et peuvent varier selon
le secteur d'emploi visé, le taux de chômage régional, etc.
À la base, pour avoir droit aux prestations ordinaires, il faut
généralement avoir - là, on vous donne les règles
de l'assurance-chômage - occupé un emploi assu-
rable pendant une période variant de dix à quatorze
semaines. Le nombre exact de semaines dépend du taux de chômage de
la région, selon leurs règles de l'assurance-chômage et
cela dépend de la région où le travailleur
réside.
Alors, généralement, le travailleur doit avoir
occupé ses semaines d'emploi assurables au cours des 52 dernières
semaines. C'est ce que l'on appelle la période de
référence, sauf que dans leurs dispositions ils précisent
que la période de référence de 52 semaines peut, dans
certains cas, être prolongée en faveur du travailleur. C'est le
cas lorsque le travailleur ne peut pas travailler en raison de maladie, de
maternité ou de blessure. C'est ce qui est important ici.
Cette souplesse qui s'inscrit dans les modalités d'application du
programme nous indique que ce programme tient déjà compte des
effets négatifs d'une absence au travail occasionné par un
accident d'auto ou de travail. Ces modalités d'application du programme
sont susceptibles d'être changées et bonifiées à
l'avenir, évidemment, par le gouvernement fédéral.
Par ailleurs, ni la loi sur l'assurance ni celle relative aux accidents
du travail ne couvrent ces situations. Alors, actuellement, le cas que vous
soulevez, on ne le couvre absolument pas: "Dont les modalités
d'application du programme d'assurance-chômage tiennent
déjà compte." Il nous apparaît donc adéquat de
maintenir cette approche si on ne veut pas mêler les
responsabilités qui relèvent de chaque programme. Prenons un
exemple. Il ne serait pas convenable de faire supporter par les cotisants au
régime d'assurance automobile le versement d'une indemnité de
remplacement du revenu pendant une période de 50 semaines lorsqu'un
travailleur aurait été incapable d'exercer son emploi pendant une
semaine en raison de son accident d'auto et qui plus est, le quantum de cette
indemnité et les périodes de paiement ne pourraient être
fixés qu'à partir d'hypothèses qui ne respecteraient pas
le principe de la compensation de la perte réelle résultant de
l'accident.
L'effet surprise d'une telle approche sur les coûts n'est pas
admissible en matière d'assurance. Pour ces raisons, je crois qu'il faut
maintenir le statu quo, compte tenu que ce genre de perte relève
davantage du programme d'assurance-chômage et de son évolution
possible avec les années. Voilà en gros les commentaires que nous
avions à vous fournir là-dessus.
M. Garon: L'article existant qui est remplacé...
M. Clark: ...l'article...
M. Garon: ...était moins restrictif.
M. Clark: C'est-à-dire que l'article actuel, l'article 20,
prévoyait dans ce cas-là... En fait, le nouvel article 20
prévoit l'indemnisation de la perte réelle, les premiers six
mois. Dans le cas actuel des travailleurs à temps partiel dont on parle,
les travailleurs temporaires, on présume un emploi dès le
départ ou dès le début de l'accident d'automobile. Alors,
cela nous amenait dans des situations de sous-compensation et de
surcompensation. Alors, on va donner, durant les premiers six mois, la perte
réelle. Si quelqu'un a un accident et qu'il avait 10 $ par semaine, on
lui donne 10 $ par semaine, s'il en avait 30 $, on lui en donne 30 $, on lui
donne intégralement ce qu'il avait lors de l'accident. Mais pour
quelqu'un qui est sans emploi, on ne veut pas dire: II est sans emploi, il
gagnait seulement 10 $ par semaine. On maintient le principe de la perte
potentielle qu'on applique à six mois seulement. C'était six
mois. On reprend les calculs que l'on fait présentement au début
de la première journée.
M. Garon: L'article actuel ne dit pas cela.
M. Clark: L'article actuel... Ah! Vous voulez dire l'article
de...
M. Garon: Oui, l'article 20 actuel.
M. Clark: Non, dans l'article actuel, vous n'avez pas le concept
de six mois.
M. Garon: Alors vous le payez sur douze mois?
M. Clark: Dans l'article actuel, comme je vous le dis, on
identifie le potentiel de la personne dès le début de son
accident. Tandis que là, on ne fait pas cela la première
journée de son accident, on fait cela dans six mois. Il est
évident que le concept de six mois n'est pas dans l'article actuel,
c'est un nouveau concept.
M. Garon: Au fond, c'est un concept pour payer quelqu'un
seulement pendant six mois.
M. Clark: Bien non. M. Garon: Bien oui.
M. Clark: Bien non. Les six premiers mois, je prends la perte
réelle de la victime d'accident d'auto pour lui dire: Monsieur ou
madame, vous gagnez tant, je vous remets tant. Mais compte tenu que je ne veux
pas pénaliser cette personne, cela peut être une personne
temporairement sans emploi - là on parle des travailleurs à temps
partiels qui n'ont qu'une petite "jobine" quelque part - je dis: Dans six mois,
je vais calculer votre potentiel selon vos expériences de vie, votre
vécu de travail et je reviens cinq ans en arrière. Alors,
à six mois, je vais indemniser cette personne selon son potentiel.
M. Garon: En vertu de l'article actuel ou
proposé?
M. Clark: En vertu de l'article proposé, sacre bleu!
M. Garon: Oui, c'est cela que je veux dire. M. Clark: On
propose une nouvelle loi. M. Garon: L'article actuel ne dit pas cela.
M. Clark: Bien non, II ne dit pas cela.
M. Garon: Au fond, vous essayez de restreindre votre paiement
à six mois. Regardez ce que l'article actuel dit: "La victime qui, lors
de l'accident, n'exerçait aucun emploi tout en étant capable de
travailler, exerçait un emploi occasionnel ou un emploi a temps partiel,
travaillait sans rémunération dans une entreprise familiale
où était une personne au foyer...
M. Clark: Oui.
M. Garon:... a droit à l'Indemnité de remplacement
du revenu si, à la suite de l'accident, elle devient Incapable d'exercer
un emploi qu'elle aurait pu occuper habituellement et à temps plein. "
Là, vous éliminez un paquet de monde. Regardez, cela couvrait du
monde en sacrifice! Écoutez bien, on dit: La victime qui, lors de
l'accident, n'exerçait aucun emploi tout en étant capable de
travailler. C'est le premier. Deuxièmement, on dit: Exerçait un
emploi occasionnel ou un emploi à temps partiel. Ensuite: Travaillait
sans rémunération dans une entreprise familiale où
était une personne au foyer - une épouse au foyer - elle a droit
à l'indemnité de remplacement du revenu si, à la suite
d'un accident, elle devient incapable d'exercer l'emploi qu'elle aurait pu
occuper habituellement et à temps plein. Là, vous remplacez cela.
C'est-à-dire que vous changez...
M. Clark: M. le député, pour répondre
à cette dernière question que vous soulevez, pour des raisons de
clarté, de simplification du nouveau projet de loi, on a
séparé et on a mis des chapitres précis pour chacune des
catégories de victimes. Si vous êtes un travailleur à temps
partiel, que vous soyez une personne au foyer ou que vous soyez sur le
marché du travail sans être une personne au foyer, vous
émergez à l'article 20.
M. Garon: Vous émergez à l'article 20 actuel,
mais...
M. Clark: C'est-à-dire que ce que vous dites là, on
va reprendre cela pour chacune des catégories de victimes. On va
reprendre la couverture que ces catégories vont recevoir dans chacun des
chapitres qui vont suivre. Ici, on l'a traité au début.
M. Garon: En vue de moins les compenser.
M. Clark: Mais non.
M. Garon: Quand le ministre se référait dans son
discours de deuxième lecture...
M. Côté (Charlesbourg): Les surcompensés.
M. Garon:... aux gens qui étaient surcompensés, il
parlait de quatre catégories de gens surcompensés. Quelles
étaient les quatre catégories de gens qu'il estimait
surcompensés et qu'il veut maintenant sous-compenser, moins compenser si
l'on veut?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous donner, le
texte à partir de l'article 20 actuel: La victime qui travaillait sans
rémunération dans une entreprise familiale. Si elle travaille
dans une entreprise familiale sans rémunération, vous allez
demander à la Régie de l'assurance automobile, si elle a un
accident d'automobile, de lui donner ce qu'elle ne gagnait pas chez elle, ce
pourquoi elle n'était pas payée.
M. Garon: Dans une entreprise familiale, il se peut qu'elle
travaille avec son mari. L'entreprise familiale retirait le
bénéfice du travail qu'elle faisait. Ce n'était pas un
travail qui ne valait rien. Là, il n'y a plus personne qui va retirer
rien...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Il faut
faire attention.
M. Garon: C'est cela, une femme qui travaille avec son mari dans
une entreprise, que l'entreprise la pale ou non, son travail représente
une valeur.
M. Côté (Charlesbourg): II faut faire attention de
toujours se replacer dans la conversation qu'on avait avant les fêtes,
où effectivement la loi est graduée. On va reprendre toute une
série de personnes en cours de route et de catégories de
personnes et dire: Voici, maintenant, dans chacun des cas ce qui va
s'appliquer. C'est clair qu'à partir du moment où on regarde
l'article 20 actuel par rapport à l'article 20 proposé, on est
dans une situation où on dit: Peut-être que cela n'a pas de bon
sens, mais il faut continuer. La logique de la loi va être applicable,
alors que, dans ce cas-ci, il commence à y avoir un peu de
problèmes. C'est dans ce sens qu'on en parle. Effectivement, l'un des
principes de la loi, c'est la perte réelle. SI c'est la perte
réelle, ce sera forcément la perte réelle et non la perte
hypothétique. En ce sens, c'est l'un des principes qui guident la loi.
C'est clair
que dans certaines catégories, il y a des gens qui. aujourd'hui,
sont compensés par la Régie de l'assurance automobile et qui,
dans l'avenir, ne le seront pas parce qu'il n'y a pas de perte
réelle.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Une perte réelle... Si vous travaillez sans
rémunération dans une entreprise familiale... Un homme et une
femme...
M. Côté (Charlesbourg): La perte réelle va
être compensée.
M. Garon: Oui, mais c'est évident que la perte va
être à l'entreprise.
Une voix: On en traite plus loin.
M. Garon: L'homme et la femme sont ensemble dans l'entreprise.
Même s'ils ne retirent pas de rémunération... Il arrive
même souvent que les gens veulent laisser fructifier leur avoir dans
l'entreprise. Mais le travail de la conjointe... Vous irez dire à
l'AFEAS qui dit justement...
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste dire au
député de Lévis...
M. Garon: que le travail de la femme dans l'entreprise ne compte
pas.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Je veux juste
dire au député de Lévis que j'ai eu des rencontres avec
Mme Dolment, à la suite de la commission parlementaire. Comme
défense des droits des femmes, c'est le sommet. Vous vous souviendrez
qu'en commission parlementaire, elle nous avait présenté un
mémoire sur le premier projet de loi et que c'était assez
sévère. Elle ne passait pas par en arrière pour dire ce
qu'elle avait dire, ni pour défendre ce qu'elle avait à
défendre. Finalement, en commission parlementaire, je lui avais dit: Je
suis prêt à vous rencontrer quand on aura fait nos
aménagements pour savoir s'il y a effectivement des choses qu'on peut
faire pour améliorer la loi. On ne vous donnera pas tout. C'est une
question d'équilibre. Il y a des gens qui paient des primes pour tout
cela. Au-delà de tout cela, j'ai dit: Oui, on va se rencontrer.
Avant de déposer le projet de loi, on a eu une rencontre avec Mme
Dolment et son assistante, au cabinet, chez nous. On a fait le tour du projet
de loi et des améliorations qu'on y apportait. Je vous invite à
aller voir ce qu'elle en pense. Vous allez avoir le temps, nous passerons
quelques jours en commission parlementaire. Allez donc voir ce qu'elle en pense
sur le plan de l'amélioration du projet de loi. C'est sûr qu'on ne
donne pas tout. Mais quant à l'amélioration, ce n'était
pas si mal. Je vous rapporterais des propos qu'elle a tenus à monsieur..
Comment s'appelle-t-il? Il était à Radio-Canada, à
Québec. II faisait un petit commentaire de temps en temps sur le plan de
l'ouverture à l'intérieur de la loi.
Une voix: M. Bellemare?
M. Côté (Charlesbourg): M. Laplante. C'était
assez intéressant. De toute façon, on va avoir le temps. On ne
réglera pas cela d'ici une heure. On ne réglera pas cela d'ici ce
soir. Alors, allez consulter pour savoir ce qu'il y a en termes
d'améliorations. Vous allez voir que ce n'est pas si mal.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina. (10 h
30)
M. Vézina (Jean-Paul): M. le Président et M. le
député de Lévis, vous me permettrez de revenir sur les
changements fondamentaux du projet de loi 92. Je pense que, compte tenu du
délai qui s'est écoulé depuis les fêtes, on a perdu
les changements qui étaient apparus comme fondamentaux.
M. le député de Lévis, dorénavant, durant
les premiers six mois, on ne paiera que les pertes réelles,
contrairement à la loi actuelle, où dès le huitième
jour de l'accident on présume un emploi potentiel, même à
quelqu'un qui n'a pas travaillé depuis 25 ans. Comme l'indiquait le
ministre, on va reprendre chaque catégorie de victimes pour les situer
dans leur contexte et payer la perte réelle. Reprenons l'exemple d'un
travailleur autonome, ou la personne qui travaillait dans une entreprise
familiale, plus loin, on verra qu'on compense cette personne en fonction de
l'emploi d'une personne additionnelle pour compenser la perte de cette
personne. Plus loin, on va voir qu'on compense aussi cette personne si,
effectivement, dans l'entreprise familiale, compte tenu quelle est victime de
la route, on doit la remplacer, on doit pourvoir à l'emploi qui est
disparu.
On va voir constamment que chaque fois qu'il y a une perte
réelle, on la compense. Chaque fois qu'il y a un travail à temps
partiel, on compense. Chaque fois qu'il y a effectivement des frais
d'engagés, on compense. Alors, il n'y a aucune victime qui. par rapport
à la situation au moment de son accident, ne sera pas compensée
pour une perte réelle encourue.
Alors, le 181e jour, même si la personne travaillait à
temps partiel, on présumera qu'elle n'aurait pas toujours
travaillé à temps partiel et on va lui présumer un emploi
compte tenu de son curriculum vitae, de ses emplois antérieurs, etc.
Effectivement, elle sera compensée non plus pour sa perte réelle,
mais pour sa perte potentielle. Donc le 181e jour, c'est pour les
employés, les victimes qui n'étaient pas employées
à temps plein. Entre le 7e jour et le 181e jour, pour quelqu'un qui
travaillait à temps plein, il n'y a pas de différence. C'est le
changement important
qu'on va retrouver.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Ici, on dit: La personne qui travaillait sans
rémunération dans une entreprise familiale ou était une
personne au foyer, c'est un groupe de femmes - je dis de femmes, pas
nécessairement, ça peut être un homme, mais c'est plus
souvent une femme - un groupe qui a été défendu par
l'AFEAS, par exemple, où les femmes collaboratrices souhaitaient qu'il y
ait une participation dans l'entreprise... Dans plusieurs cas, il s'agit d'un
cas comme celui-là; d'une femme qui travaillait sans
rémunération dans une entreprise familiale.
M. Vézina: C'est le cas.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 83. 2.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
dans l'exercice, avant les fêtes, ça allait bien, parce qu'on est
peut-être un peu rouillé depuis ce temps-là, moi le
premier.
M. Garon: Ha, ha, ha! C'est parce qu'on n'était pas
rentré dans le jus avant les fêtes.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est parce que,
finalement, à partir du moment où on entre dans le principe de la
loi, et on sait comment ça ce déroule, il y a des réponses
qui viennent plus tard. Alors à l'article 83. 2 qu'on verra d'ici la fin
de la journée, il est dit, à un moment donné "... pour
couvrir le coût de remplacement de la main-d'oeuvre requise pour exercer
ces fonctions. " Alors l'article couvre une partie des problèmes.
M. Garon: Quel article avez-vous dit? M. Côté
(Charlesbourg): L'article 83. 2. M. Garon: Bien, à l'article
83. 2, il y a... M. Clark: L'article 83. 2...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark, comme
complément d'information.
M. Clark: M. le député de Lévis...
M. Garon: À l'article 83, c'est parce qu'il y a
deux...
M. Clark:... l'article 83. 2... Avez-vous la même
numérotation que nous? Page 115.
M. Garon: D'accord,. 2, c'est parce que j'étais à.
20.
M. Clark: Je parlais du gros cahier.
M. Garon: Ah, non, je ne marche pas avec le gros cahier.
M. Clark: À l'article 83. 2 vous avez le cas
spécifique de la conjointe collaboratrice.
M. Côté (Charlesbourg): Dites-le-nous, parce que la
prochaine fois on n'en préparera pas.
M. Garon: Je le regarde quand même. Le cahier est utile. Je
ne veux pas dire ça. Mais j'aime mieux regarder le texte de loi.
M. Clark: Vous avez le cas que vous mentionniez de la conjointe
collaboratrice qui est sans revenu d'emploi, qui est incapable à la
suite d'un accident d'aider son mari cultivateur, elle a droit, les premiers
six mois, au coût de remplacement de la main-d'oeuvre jusqu'à un
maximum de 500 $ par semaine. Vous l'avez là votre cas.
Quand vous parlez des autres cas, M. le député, c'est ce
que je vous dis: prenez la table des matières, vous avez la sous-section
1, celle de la personne qui exerce un emploi à temps plein. On a vu
ça. La sous-section 2 couvre les articles 14 à 19. Sous-section
2, "Victime exerçant un emploi temporaire ou à temps partiel".
C'est là où nous sommes présentement. Cela couvre les
articles 19 à 23. Vous avez la sous-section 3 qui traite des gens qui
sont sans emploi et capables de travailler. C'est la sous-section 3, toujours
du chapitre 2. Cela couvre les articles 24 à 27. Vous avez ensuite les
jeunes, les étudiants de 16 ans et plus et de 16 ans et moins en
sous-section 5, vous avez les personnes âgées de 64 ans et plus en
sous-section 6.
Vous avez donc une distinction où chaque victime se retrouve
à l'intérieur d'un certain nombre d'articles qui la couvrent
très bien au lieu de tout mélanger comme présentement.
M. Garon: Cela marche depuis dix ans.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: C'est quand même un système qui marche
depuis dix ans...
M. Clark: Je ne dis pas... Il marche très bien.
M. Garon:... et qui avait des surplus permettant au ministre
d'aller chercher 200 000 000 $ dans la caisse, 100 000 000 $ en 1988 et 100 000
000 $ en 1989. C'est quand même un régime qui ne devait pas
être si mauvais. En plus, les gens n'étaient pas
sous-compensés. On pourra lire les articles du nouveau régime,
mais nous ne savons pas ce que vous voulez faire
avec ces articles. Ce n'est pas évident, même quand on lit
l'article et qu'on y recherche tous les trous. Ce dont je me rappelle et ce qui
m'a frappé le plus, c'est lorsque le ministre a dit: II y a quatre
catégories de gens surcompensés Si on les considère
surcompensés, c'est parce qu'on considère qu'on leur en donne
trop et qu'on veut leur en donner moins. Mais, quand on arrive pour en parler
ici, tout le monde en veut plus. Cela ne correspond pas au discours de
deuxième lecture.
M. Côté (Charlesbourg): II y a effectivement des
catégories de gens qui, à partir du principe où c'est la
perte réelle qu'il faut remplacer, sont inévitablement
surcompensés. Le principe de la loi qu'on veut faire adopter repose sur
la perte réelle. Si c'est perte réelle, il y a assurément
des gens qui sont surcompensés. On va finir par les retrouver à
un moment donné en cours de route, ces gens-là. Mais il n'est
certainement pas question de surcompenser.
M. Garon: Lesquels mettriez-vous dans la catégorie des
surcompensés?
Une voix: Donnez les exemples dos étudiants...
M. Garon: Pas des exemples, les quatre catégories. Il y en
a quatre qui sont surcompensées.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Pour vous répondre, je vais revenir sur...
M. Garon: Attendez que le ministre le dise. C'est lui qui a dit
dans son discours qu'il y avait des catégories de
surcompensés.
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait que je ressorte
mon discours. Je vais le traîner; mais je ne l'ai pas actuellement.
M. Clark: D'accord. Prenons l'exemple suivant, M. le
député. Je vous mentionnais tantôt qu'actuellement, pour
quelqu'un qui travaille à temps partiel, on calcule son potentiel
dès le premier jour de l'accident, tandis que, dans le projet
proposé, on va le calculer à six mois Qu'est-ce qui se passe dans
la situation actuelle? Quand on calcule le potentiel lors de l'accident d'une
personne, on le fait en présumant un emploi à temps plein.
Quelqu'un qui travaille comme infirmière dix heures par semaine et qui a
un accident, on l'indemnise pendant les six premiers mois sur la base d'un
travail d'infirmière à temps plein. C'est là qu'on a des
surcompensations, entre autres; il pourra y en avoir ailleurs, comme on vous
l'indiquera. Ce qu'on dit, c'est qu'on pense que ce n'est pas correct et que
c'est illogique.
Pour revenir à ce que vous disiez, cette loi est parfaite; elle
est très bonne, mais on veut la bonifier, l'améliorer et, pour
ça, on ajoute 60 000 000 $ en couverture. Alors, sacre bleu, on la
bonifie quelque part. Ce qui arrive, c'est que, dans le processus, on Identifie
les surcompensations comme colle dont je vous parle. Alors, durant los six
premiers mois, au lieu de payer mon infirmière à temps partiel,
comme si c'était une infirmière à temps plein, je lui
donne intégralement ce qu'elle recevait à temps partiel. Mais,
à six mois, par exemple - c'est là que je reviens à mon
raisonnement actuel, au début de l'accident - je vais l'indemniser comme
une infirmière à temps plein parce qu'il ne faut pas que je
présume qu'elle serait demeurée infirmière à temps
partiel toute sa vie. En d'autres termes, durant les six premiers mois,
indemnisation de la perte réelle de mon infirmière à temps
partiel à dix heures semaines; à six mois, indemnisation pour mon
infirmière comme si elle travaillait à temps plein. Donc, durant
les six premiers mois, c'est évident que je lui en donne un peu moins,
parce que je lui donne sa perte réelle; je ne la surindemnise pas. Je ne
sais pas si c'est plus clair.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je vous poserais une question. Est-ce que, pour faire
adopter son projet de loi. le ministre a prévu un rapport au Conseil des
ministres? Je ne sais pas si ça se fait sous le gouvernement actuel Sous
l'ancien gouvernement, quand on présentait un projet de loi, on
présentait une analyse économique des coûts pour le
gouvernement et pour les assurés, pour déterminer si cela
coûterait plus cher ou moins cher, etc., quels seraient les impacts
économiques de toute nature du projet de loi par rapport au
gouvernement, à l'organisme et à la clientèle. Avez-vous
fait cette étude-là?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On a passé trois fois
par tous les comités ministériels: des affaires sociales et des
affaires culturelles, le COMPA, le COMPADR, le trésor, les finances, le
comité de législation, trois fois et, finalement, chacun de ces
comités, de ces secrétariats, qui font l'analyse de l'endroit et
de l'envers de chacun de ces projets de loi, en plus le Conseil des ministres
évidemment qui l'a approuvé. Donc, à ce niveau, il y a eu
de nombreuses discussions de la régie avec le Conseil du trésor
et avec les Finances. Dans ce sens, c'est un projet qui est en marche depuis
deux ans et demi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas ce que je veux dire. Les Finances, je
connais cela. Habituellement quand cela coûte moins cher, les Finances
disent oui.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que dans ce cas, cela
coûte plus cher.
M. Garon: Je voudrais savoir, quand le ministre a fait son
mémoire au Conseil des ministres, s'il avait joint au rapport une
analyse des coûts-bénéfices ou des impacts
économiques de ce projet de loi par rapport au gouvernement, à la
Régie de l'assurance automobile et aux bénéficiaires
actuels et éventuels.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu des documents de
support qui ont été produits par la Régie de l'assurance
automobile sur les impacts sur la Régie et inévitablement pour
les accidentés de la route. C'est clair que la régie n'a pas fait
un projet de loi comme celui-là, celui qui a été
déposé, sans en mesurer les impacts sur le plan financier et en
faire la démonstration au trésor et aux Finances. Cela a
été modifié par la suite parce qu'on a ajouté de
l'argent dans la réforme, dans la deuxième phase, après la
commission parlementaire, après les rencontres avec Mme Dolment et
compagnie de façon qu'on puisse effectivement donner à un certain
nombre de personnes une compensation plus réelle par rapport à la
perte. Dans ce sens, il est clair qu'il y a bien des documents qui ont
été fournis aux différentes instances.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina. M.
Vézina: Ce qu'on...
M. Garon: Non, mais je me réfère à un
document. Vous dites qu'il y a bien des documents, mais vous ne répondez
pas à ma question. Je vous demande, en lisant un document, quels sont
ses impacts par rapport au gouvernement, à la Régie de
l'assurance automobile et par rapport aux bénéficiaires actuels
et éventuels?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: M. le député de Lévis, par
rapport au gouvernement, la régie est un organisme autonome avec son
propre financement. Alors je ne pense pas qu'il y ait d'impact rapport au
gouvernement.
M. Garon: Un organisme qui fournit 200 000 000 $ au gouvernement
à même sa caisse, c'est un organisme qui a des impacts pour le
gouvernement. Quand vous fournissez 100 000 000 $ en 1988 au gouvernement dans
le fonds consolidé et 100 000 000 $ en 1989, le gouvernement n'est pas
indifférent.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement sur le
même principe que Hydro-Québec aussi à un moment
donné.
M. Garon: Ce n'est pas pareil. M. Côté
(Charlesbourg): Ah!
M. Garon: Ce n'est pas pareil. Non, HydroQuébec c'est une
compagnie qui vend des services à une clientèle; l'autre, c'est
une compagnie d'assurances.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Ce n'est pas pareil!
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Quand vous allez chercher de l'argent dans le pot,
c'est évident que la caisse des assurés vient de perdre 200 000
000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que le
député de Lévis n'a pas compris c'est que la Régie
de l'assurance automobile a deux mandats: celui de fournir de l'assurance et
celui de s'ocuper de la sécurité des gens qui circulent sur les
routes du Québec. C'est un rôle extrêmement important que
vous avez complètement négligé dans le passé...
M. Garon: Oh!
M. Côté (Charlesbourg):... et qui a repris ses
titres de noblesse parmi nos préoccupations.
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de non,
c'est...
M. Garon: II y a plus de trous que jamais dans les routes.
M. Côté (Charlesbourg): Voyons donc! Bien oui.
M. Garon: Vous dépensez moins d'argent qu'avant sur
l'entretien.
M. Côté (Charlesbourg): N'accusez pas la
régie du fait qu'il y a des trous dans les routes, accusez le
ministère des Transports au moins si vous voulez être logique.
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas la
régie qui creuse les trous dans les routes, voyons donc!
M. Garon: Je n'ai pas dit que la régie creusait des trous
dans les routes mais dans sa caisse, quand elle laisse sortir 200 000 000 $ qui
ne vont pas aux assurés.
M. Côté (Charlesbourg): Comme par hasard, au sujet
d'Hydro, c'est vous autres qui l'avez décidé et en avez
même fait un projet de loi. bien sûr que ce n'est pas pareil.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 20? M.
le député de Lévis.
M. Garon: Ce que j'aimerais, parce que le ministre dit qu'on va
voir toutes les dispositions qu'on trouve concernant l'article 20 dans les
articles... (10 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Pas seulement l'article 20,
toutes les catégories, mais là c'est parce qu'on est à
l'article 20.
M. Garon: Si vous voulez, on n'en a pas laissé d'autre
actuellement, on peut laisser l'article 20 en suspens.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je pense qu'on en a
d'autres en suspens.
M. Garon: Je ne pense pas.
M. Côté (Charlesbourg): On doit en avoir deux.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous avons, à l'heure
actuelle, l'article 1. paragraphe 3°. et l'article 10. paragraphe
38. en suspens.
M. Garon: Celui sur un véhicule destiné à
être utilisé en dehors d'un chemin public est en suspens. Je ne
m'en souvenais plus. L'autre qui est en suspens, c'est lequel?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 10, paragraphe
3°.
M. Garon: Je ne l'avais pas écrit.
M. Côté (Charlesbourg): On voit bien le
président être le gardien de...
M. Garon: Je suppose que je l'avais noté dans le cahier,
mais cela fait tellement longtemps. Ah! oui, c'est cela, je l'avais noté
ici.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres Interventions à l'article 20?
M. Garon: Je voudrais le laisser en suspens et qu'on revienne
là-dessus plutôt que d'avoir une grande discussion. Le ministre
dit que cela s'explique par les autres articles.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela.
M. Garon: Mais quand vous lisez ces articles-là, c'est
évident que cela ne paraît pas évident, rien qu'à
voir avec la pratique, la jurisprudence et tout cela et comment on change la
jurisprudence. Essentiellement, on a une pratique actuellement. On change
l'article, c'est-à-dire que toute la jurisprudence vient de s'en aller.
Après cela, on va appliquer le nouvel article. Alors, cela a un impact
considérable. Moi, je n'ai pas la prétention de connaître
par coeur la jurisprudence. C'est pour cela que je vous pose ces questions.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas d'objection
à suspendre l'article pour y revenir ultérieurement quand on aura
fini la discussion.
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux rappeler que le
député de Lévis, à juste titre, nous a dit
tantôt: Le libellé d'un article de loi, c'est une chose, il
s'agira de voir comment c'est appliqué. Ce que je comprends, c'est que
le député de Lévis pose des questions pour voir ce que
l'application va donner en pratique. C'est sa préoccupation, je la
trouve très constructive. Alors, dans la mesure où on continue
dans ce sens-là, je pense qu'on va même bonifier la loi, je pense
qu'on va finir par s'entendre.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors. il y a consentement
pour suspendre l'article 20. J'appelle maintenant l'article 21.
M. Côté (Charlesbourg): "Cette indemnité de
remplacement du revenu est calculée de la façon suivante: "1°
si la victime exerce son emploi comme travailleur salarié,
l'indemnité est calculée à partir du revenu brut qu'elle
tire de son emploi; "2° si la victime exerce son emploi comme travailleur
autonome, l'indemnité est calculée à partir du revenu brut
que la régie fixe par règlement pour un emploi de même
catégorie, ou à partir de celui qu'elle tire de son emploi s'il
est plus élevé; "3° si la victime exerce plus d'un emploi,
l'indemnité est calculée à partir du revenu brut qu'elle
tire de l'emploi qu'elle devient incapable d'exercer ou s'il y a lieu, des
emplois qu'elle devient incapable d'exercer. "Si en raison de cet accident, la
victime est également privée de prestations
d'assurance-chômage auxquelles elle avait droit au moment do l'accident,
elle a droit de recevoir une indemnité additionnelle calculée
à partir des prestations d'assurance-chômage qui lui auraient
été versées. Ces prestations sont
considérées comme faisant
partie de son revenu brut."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Lévis.
M. Garon: Voyez-vous, cela change considérablement
l'article actuel, qui dit: La régie détermine l'emploi que la
victime aurait pu occuper habituellement et à temps plein en tenant
compte de sa formation, son expérience, ses capacités physiques
et intellectuelles. Si vous frappez une victime qui est un chômeur, il
est un chômeur temporaire. Mais là, on va supposer à toutes
fins utiles qu'il faisait le métier de chômeur.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Qu'il faisait le métier de chômeur. Les
nouveaux articles sont très restrictifs. On prend quelqu'un dans le
temps et puis on dit que la victime exerce son emploi comme travailleur
salarié. Il y a beaucoup de travailleurs salariés qui ont des
périodes de chômage.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais là on
se comprend bien...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est pour la
période de six mois.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour la période
de six mois. Au delà des six mois, c'est le mécanisme
régulier qui s'applique dans ces cas-là. Là, on est
toujours à l'intérieur d'une période de six mois. Tel que
je vois la question du député de Lévis, c'est à
l'intérieur des six mois où, effectivement, c'est la perte
réelle et non pas un emploi présumé. Alors, finalement, la
marge n'est pas si importante que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Bien...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, vous me parlez d'un
chômeur.
M. Garon: Les premiers six mois, ce n'est pas un emploi
présumé.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est la perte
réelle.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la perte réelle
pendant les six premiers mois. Si le gars est chômeur, il est
chômeur. On ne lui donnera pas un salaire de premier ministre s'il est
chômeur en termes de compensation. Allez voir, il n'y a pas une maudite
compagnie d'assurances qui va indemniser un chômeur avec un salaire de
premier ministre s'il paie... Mais non.
M. Garon: Non, non, il n'est pas question d'un salaire de premier
ministre non plus.
M. Côté (Charlesbourg): À partir de cela,
c'est une assurance. C'est la perte réelle. Est-ce que vous souhaitez
qu'on compense...
M. Garon: Qu'est-ce qu'on compensait jusqu'à
maintenant?
M. Côté (Charlesbourg): Jusqu'à maintenant?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On présumait un
emploi.
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas
correct.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas correct, cela
n'a pas de bon sens sur le plan de la logique. Il n'y a pas un pape qui peut
supporter un système comme cela pendant bien longtemps. Cela n'a pas de
bon sens. Finalement, si vous prenez une assurance, vous compensez un poste
imaginaire, vous allez dire à votre assureur: J'aurais pu être
premier ministre, tu vas me compenser mon salaire de premier ministre alors
que, finalement, je suis député, il y a une différence,
évidemment, du simple au double comme salaire. Il me semble que...
M. Garon: Quel est le but...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: ...de faire cela pour six mois et, ensuite de changer
le fonctionnement?
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, ce dont il faut
se rendre compte...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est que, dans le
régime actuel, il y a une série de personnes qui, pour un temps
x, sont victimes d'un accident. Je . ne sais pas combien... Peut-être
qu'on pourrait donner les statistiques: combien de personnes restent six mois
sur l'indemnité de la Régie de
l'assurance automobile par rapport à celles qui sont
au-delà de six mois? On présume qu'au-delà de six mois,
c'est une personne qui a eu effectivement un accident grave. Alors, tout le
principe de la loi est de dire, et cela a été selon toutes les
enquêtes qu'on a menées, toutes les rencontres qu'on a faites avec
les victimes d'accident d'automobile, que, pour faire accepter le
régime, il y a eu cela à l'époque, savoir que sur certains
points c'était généreux, mais les blessés graves
d'accident d'automobile sont les principales victimes de ce système. Ce
sont eux qu'il faut compenser davantage par rapport à ceux qui sont des
blessés légers. L'économie de la loi révisée
dit: On met l'emphase sur la compensation des pertes réelles pour un
blessé grave, donc celui qui est le plus longtemps victime de son
accident. Donc, le blessé grave par rapport au blessé
léger. Je ne sais pas combien y restent pendant six mois...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Jusqu'à six mois, il y a 19 % des
bénéficiaires qui restent dans le régime et 81 % qui en
sont sortis.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, c'est clair. On
a fait le choix, quant à nous, comme gouvernement, d'en donner davantage
aux blessés graves par rapport aux blessés légers. C'est
un principe qu'on a choisi, non pas à peu près. Ce n'est pas le
ministre qui, dans son fauteuil, a dit: II y a peut-être quelqu'un dans
ma famille qui a été blessé gravement, qui est en maudit
après la régie et il m'a sensibilisé à cela. Ce
sont des études que la régie a faites depuis déjà
de nombreuses années sur la satisfaction de la clientèle, sur les
points de récrimination qu'il y avait vis-à-vis du régime,
sur des enquêtes menées auprès de tout le monde et,
finalement, on dit que le problème majeur concernant la compensation des
blessés d'accident de la route, ce sont les blessés graves. Il
faut être en face de certains cas pour être capable de se rendre
compte qu'effectivement le régime est très insatisfaisant pour
ces gens-là, et c'est le pari qu'on a fait.
M. Garon: C'est-à-dire que...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina comme
complément d'intervention.
M. Vézina: M. le député de Lévis,
vous me permettrez...
M. Garon: Vous êtes obligés d'économiser
parce que vous avez enlevé de l'argent de la caisse.
M. Vézina: Non, non, mais monsieur...
M. Garon: Si vous n'aviez pas enlevé de l'argent de la
caisse, vous l'auriez.
M. Vézina: Non. M. le député de
Lévis... Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Vézina: ...permettez-moi de vous donner quelques
exemples pour vous montrer comment c'est difficile à administrer
actuellement quand on compense la huitième journée pour des gens
qui ne travaillaient pas au moment de l'accident. Prenons un exemple. Quelqu'un
est victime d'un accident d'auto; il ne travaillait pas depuis trois, quatre ou
cinq ans ou il n'avait pas travaillé depuis 25 ans. Dans le
régime actuel, au huitième jour, on compense son revenu en
fonction d'un emploi potentiel; il n'a pas travaillé depuis 25 ans,
c'est difficile déjà de déterminer un emploi potentiel.
D'autre part, quand va-t-on statuer qu'il est apte à retourner à
un emploi qu'il n'avait pas? Il n'a aucun potentiel pour aller travailler, il
ne travaillait pas depuis 25 ans; il ne voulait pas travailler de toute
façon. Alors, qu'est-ce qui va nous dire qu'il est apte à
reprendre au dizième ou au quinzième jour ou au dizième
mois un emploi qu'il n'avait pas? Imaginez-vous sur le plan administratif, on
est obligé de déterminer pour quelques jours un emploi potentiel
à des blessés légers.
Deuxièmement, on est obligé de le faire voir par des
médecins pour savoir s'il est effectivement apte à retourner au
travai; il ne travaillait pas de toute façon. C'est une chinoiserie
administrative. On veut compenser vraiment les pertes de revenu à long
terme d'une victime comme celle-là. Même cette victime-là
qui ne travaillait pas depuis 25 ans, ce qu'on va compenser... Si elle a besoin
d'aide personnelle, on va le voir plus tard, on va compenser; si elle a besoin
de réadaptation, on va compenser, etc. Et au 181e jour, on compensera
effectivement en fonction d'un revenu potentiel parce qu'on présume que
cette personne aurait pu retourner sur le marché du travail, qu'elle
aurait pu éventuellement gagner un revenu. Voilà la logique qu'on
implique ici et qui permet justement, comme dit le ministre, de compenser
beaucoup mieux les blessés graves, de sortir des chinoiseries
administratives d'emplois potentiels pour quelques jours et de compenser
vraiment les pertes et les frais réels de ces victimes-là.
Voilà ce qu'on tente de faire à ce moment-ci. Je vous
rapporte...
M. Garon: Vous allez faire le même exercice...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: ...mais au bout de six mois.
M. Vézina: Au bout de six mois, c'est beaucoup moins
difficile.
M. Garon: C'est-à-dire que vous allez en éliminer
81 %.
M. Vézina: C'est beaucoup moins difficile parce que la
personne est blessée véritablement. Elle ne peut pas reprendre
son travail. Elle est suivie pendant ces six mois. On est capable de statuer
mais, pour de sept jours à dix jours, c'est difficile de connaître
son revenu potentiel pour ces trois jours. Cela n'a pas de bon sens.
Je vous signale d'autre part ce qu'on ajoute à l'article 21.2.
À l'heure actuelle, quand on compense des employés, des
travailleurs autonomes, on le fait avec le rapport d'impôt qu'il avait
fourni l'année précédente. Les travailleurs autonomes nous
disent à l'heure actuelle: Je suis travailleur autonome, j'ai
réinvesti toutes les sommes que j'ai gagnées dans cela. Je ne
déclare presque pas de salaire. Je suis pénalisé. Il y a
eu des articles dans les journaux où des travailleurs autonomes ont dit
par exemple: Surtout, il ne faut pas être victimes de la route parce que
là on n'est plus compensés. Voici ce qu'on introduit ici dans
"travailleur autonome". On va aller voir ton rapport d'impôt. Si,
effectivement, le revenu déclaré est inférieur au salaire
pour le même emploi, on va te compenser en fonction du salaire pour le
même emploi. Donc, là, on ajoute par rapport à la situation
actuelle.
Prenons l'exemple d'un plombier travailleur autonome qui vient de
commencer et qui dit: L'an passé, j'ai déclaré des revenus
de 2000 $ parce que j'ai tout réinvesti dans mon entreprise. Bon. Dans
la situation actuelle, il est sous-compensé. Dans la situation future,
on dira: Un plombier gagne tant de l'heure et il a un revenu annuel d'à
peu près tant. On va te compenser en fonction d'un revenu de plombier.
Je pense que c'est l'exemple qui permet de comprendre ce qu'on ajoute à
l'article 21.2.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Je voulais seulement renchérir sur ce que M.
Vézina vient de dire. C'est précisément ce que je voulais
dire, il y a une bonification dans cet article, M. le député.
M. Garon: J'espère que vous dites la même chose.
M. Clark: Non, c'est parce que je le dis en d'autres termes. Par
rapport au travailleur autonome, on a une étude d'à peu
près 75 pages qui nous démontre que le travailleur autonome est
mal compensé présentement.
M. Garon: Oui.
M. Clark: Alors qu'avec la disposition qu'on met là, le
travailleur autonome recevra vraiment ce qu'il mérite, ce à quoi
il a droit. Présentement, je pourrais vous donner tous les
résultats de l'étude, on s'est rendu compte qu'on est
obligé d'aller fouiller dans les rapports d'impôt
antérieurs de la victime pendant trois ans. Évidemment, quand le
travailleur autonome fait ses rapports d'impôt, il utilise toutes les
mesures fiscales possibles de sorte qu'il se ramasse avec un revenu net qu'il
n'a à peu près pas. Nous, on base présentement
l'indemnité sur ce revenu net. En fait, il y a une bonification dans cet
article.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: On va les passer un par un.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle le premier
paragraphe.
M. Garon: Le premier, qu'est-ce que cela change par rapport
à la situation actuelle?
M. Clark: Rien.
M. Garon: Pardon? Je pense que cela ne change rien dans le
premier paragraphe. Êtes-vous sûr?
M. Clark: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Côté (Charlesbourg): Parole de M. Clark, il
semble que cela ne change rien.
M. Garon: Je pense que le paragraphe 1 ne change rien.
M. Clark: Absolument pas. M. Garon: D'accord,
adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1 est
adopté. J'appelle le paragraphe 2.
M. Côté (Charlesbourg): Au paragraphe 2 est un
ajout. C'est en plus, travailleur autonome.
M. Clark: On bonifie dans le sens que M. Vézina vient de
vous expliquer.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Lévis.
M. Garon: On dit: À partir du revenu brut que la
régie fixe par règlement. Est-ce qu'il y a un changement par
rapport au règlement actuel?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Présentement, le règlement qu'on a nous
dit qu'on va indemniser le travailleur autonome à partir du revenu brut
réel du
travailleur. On prend le plus élevé des trois montants
suivants. On prend le plus élevé des revenus d'entreprise que
l'entrepreneur a réalisés au cours des douze mois
précédant la date de l'accident ou, 2° la moyenne des revenus
d'entreprise que la victime a reçus au cours des trots années
précédant l'année de l'accident ou, 3° les revenus
d'entreprise que la victime a réalisés au cours de la
dernière année financière complète
précédant la date de l'accident. Donc, avant d'indemniser le
travailleur autonome, le plombier, l'électricien...
M. Garon: Présentement là? (11 heures)
M. Clark: ...présentement, il faut que je passe à
travers cela. Là. on s'est rendu compte qu'en passant à travers
cela, compte tenu qu'on s'embarque dans des complexités on est
obligé de sortir les rapports d'impôt de la personne pour
connaître ses revenus bruts réels. Là, c'est ce que je vous
expliquais, en faisant cela, on se ramasse avec des revenus où souvent
l'entrepreneur utilisant à peu près toutes les mesures fiscales
légales possibles, je présume, il ne déclare quasiment pas
de revenus. Là, on était obligé de prendre une
pièce législative où l'entrepreneur a intérêt
à démontrer le revenu le moins élevé possible pour
juger de l'indemnité que cette personne aurait. Alors, on s'est dit: On
va sortir de là et ce qu'on va faire, au lieu de prendre un
système si compliqué, on va prendre un travailleur. Reprenons mon
exemple d'un plombier. Si ce plombier est sur le marché du travail
depuis dix ans comme entrepreneur-plombier, je vais prendre le salaire
payé à l'entrepreneur-plombier qui a une expérience de
travail de dix ans. Si, par ailleurs, ses rapports d'impôt des
années antérieures me démontrent qu'il retirait plus de
revenus que ce que je viens de dire, je vais prendre son revenu d'entreprise.
Mais, au départ, le premier raisonnement qu'on va faire sera de lui
donner l'équivalent du plombier salarié de dix ans
d'expérience. C'est ce que cela dit. Je vous le répète, en
utilisant la formulation actuelle - on peut déposer l'étude en
question, si vous le voulez - cela démontre qu'au Québec les
entrepreneurs sont vraiment lésés, sous-compensés.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle le
paragraphe 3. M. Clark?
M. Clark: Je peux faire un commentaire. Le paragraphe 3 est aussi
la même chose que la situation actuelle, sauf que, présentement,
ce que vous avez, c'est par voie réglementaire. Dans notre
règlement, si quelqu'un a plusieurs emplois et qu'il est incapable de
remplir l'un ou l'autre, on prend la somme des revenus d'emploi qu'il est
incapable d'exercer.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Cela
clôt l'article 21. Est-ce que l'ensemble de l'article...
M. Garon: Non, il reste le quatrième paragraphe.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
alinéa du paragraphe 3?
M. Garon: Oui, c'est cela. "Si en raison de cet accident...".
Le Président (M. Saint-Roch): C'est cela Est-ce qu'il y a
des interventions?
M. Garon: Vous dites: "Si en raison de cet accident, la victime
est également privée de prestations d'assurance-chômage
auxquelles elle avait droit au moment de l'accident..." Que voulez-vous dire?
C'est comme si elle avait l'assurance-chômage en plus.
M. Clark: Cela veut dire que si la personne en question est
à temps partiel - on parle toujours de temps partiel, de temporaire - si
l'assurance-chômage arrête de la payer parce qu'elle a eu un
accident d'automobile, nous prenons la relève.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, elle n'est pas
disponible au travail, à ce moment-là.
M. Garon: En plus? Je ne comprends pas. Quelqu'un aurait un
travail et de l'assurance-chômage en même temps.
M. Clark: Pour un travail à temps partiel. La Loi sur
l'assurance-chômage prévoit qu'un travailleur à temps
partiel peut aussi retirer de l'assurance-chômage.
M. Côté (Charlesbourg): Tant d'heures par
semaine.
M. Clark: On dit qu'il ne faut pas le pénaliser. Si le
fédéral coupe son assurance-chômage parce qu'il a un
accident d'auto et qu'il travaille à temps partiel, il faut en tenir
compte. Donc, on ajoute ce qu'il perd du fédéral.
Une voix: C'est une bonification. M. Clark: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble de l'article 21 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 22. Nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 22 de la Loi sur
l'assurance automobile et d'autre dispositions légistives. L'article 22
de la Loi sur l'assurance automobile édictée par l'article 1 de
ce projet de loi est modifié par l'addition, après le
quatrième alinéa, du suivant: "Le premier alinéa ne
s'applique pas à la victime qui a droit à une indemnité
pour frais de garde, conformément à l'article 81."
M. Garon: Vous feriez aussi bien de le lire au complet et d'y
revenir.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. On va
suspendre...
Le Président (M. Saint-Roch): On va suspendre
l'amendement?
M. Garon: Ah! Il y a un... Excusez-moi!
Le Président (M. Saint-Roch): Oui, il y avait un
amendement, M. le député. Nous en étions à
l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): On pourra l'ajouter à
la fin, M. le Président. Ce sera peut-être plus simple ainsi.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 22.
M. Côté (Charlesbourg): "À compter du 181e
jour qui suit l'accident, la régie détermine à la victime
un emploi conformément à l'article 46. "La victime à droit
à une indemnité en remplacement du revenu si, en raison de cet
accident, elle est incapable d'exercer l'emploi que la régie lui
détermine. "Cette indemnité est calculée à partir
du revenu brut que la victime aurait pu tirer de l'emploi que la régie
lui a déterminé. Cette dernière fixe ce revenu brut de la
manière prévue par règlement en tenant compte: "1° du
fait que la victime aurait pu exercer cet emploi à temps plein ou
à temps partiel; "2° de l'expérience de travail de la victime
durant les cinq années qui ont précédé la date de
l'accident et, notamment, des périodes pendant lesquelles elle
était apte à exercer un emploi ou a été sans emploi
ou n'a exercé qu'un emploi temporaire ou un emploi à temps
partiel; "3° du revenu brut que la victime a tiré d'un emploi
qu'elle a exercé avant l'accident. "Si, lors de l'accident, la victime
exerçait plus d'un emploi temporaire ou à temps partiel, la
régie lui détermine un seul emploi conformé- ment à
l'article 46."
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Un commentaire M. Garon. M. le député de
Lévis, je m'excuse. À partir du troisième alinéa...
Pardon?
M. Garon: Cela ne me gêne pas.
M. Clark: Bien, c'est contre la tradition parlementaire et je
veux la respecter.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez fortement raison
M. Clark. Vous avez la parole.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes en train de
vous préparer.
M. Clark: Je n'aurai jamais vos talents respectifs pour faire
ça.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Je disais donc qu'à partir du troisième
alinéa, c'est intégralement ce qu'on fait présentement.
Alors, ici, vous êtes après la période de six mois.
Tantôt, on vous disait qu'à six mois, on fait intégralement
ce qu'on fait présentement lors de l'accident. Alors, à partir de
cette indemnité calculée, les paragraphes 1, 2 et 3, c'est
intégralement ce qu'on fait présentement, mais au début,
après six mois.
M. Garon: À l'article 46, ce sont les mêmes
critères qu'actuellement.
M. Clark: Oui. Vous l'avez juste en bas, dans votre gros
cahier.
M. Garon: Alors, on va prendre les paragraphes un à un,
peut-être que ça ira plus vite.
Le Président (M. Saint-Roch): C'est votre désir, M.
le député de Lévis. Le premier paragraphe?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le
deuxième paragraphe? Le deuxième alinéa?
M. Garon: Le deuxième alinéa, oui. Qu'est-ce que
ça change par rapport à la situation actuelle?
M. Clark: La seule chose que ça change, c'est que
présentement, ce qu'on fait - je le répète - on lui
déterminera un emploi présumé, au début de
l'accident, tandis qu'ici... Donc, on fait exactement ce qui est écrit
là: La victime a droit à une indemnité de remplacement du
revenu si, en raison de l'accident, elle est incapable d'exercer le job qu'on
lui a déterminé, présumé.
Présentement, on fait ça lors de l'accident, tandis qu'ici
on fait la même chose à six mois. Alors, tant et aussi
longtemps... Si je lui dis. Monsieur, vous devriez avoir un job, compte tenu de
l'expérience antérieure, etc., de commis aux pièces chez
Montcalm Automobiles, à ce moment-là, tant et aussi longtemps
qu'il est incapable de faire son job de commis aux pièces chez Montcalm
Automobiles, je vais évidemment l'indemniser. Présentement, on
fait ça au début, tandis que là on le fait à six
mois. Donc, c'est la même chose, sauf qu'il y a six mois de
différence, compte tenu des concepts de pertes réelles qu'on vous
expliquait tantôt.
M. Garon: Oui. Mais lorsque vous supposez un emploi aux gens vous
déduisez le montant du revenu qu'ils auraient eu.
M. Clark: Si je présume un emploi, forcément, je
présume aussi... Cela me donne un revenu pour l'emploi, c'est
sûr.
M. Garon: Oui, oui. Mais lorsque vous avez quelqu'un, par
exemple, qui est blessé, vous supposez qu'il peut devenir - dans mon
comté, j'ai vu un cas comme ça - gardien d'un terrain de
stationnement, sauf qu'il n'y a pas de terrain de stationnement payant que je
connaisse dans le comté de Lévis. Alors, c'est bien
généreux, sauf que là vous déduisez le montant
qu'il aurait gagné s'il avait gardé un terrain de stationnement,
sauf qu'il n'en gardera pas, il n'y en a pas. Le gars n'est pas plus
avancé.
M. Clark: Oui.
M. Garon: Ce n'est pas du revenu de remplacement. Il est
incapable d'exercer l'emploi. Là, vous supposez qu'il est capable
d'exercer un emploi qu'a n'exercera pas, qu'il ne trouvera pas. Actuellement,
vous supposez que les gens sont capables de faire du ménage, sauf que si
tous les gens qui sont censés faire du ménage au Québec en
faisaient, y n'y aurait pas assez de poussière pour ceux-ci. On suppose
que beaucoup de gens vont faire du ménage, sauf qu'il n'y a pas tant
d'emplois que ça dans le ménage.
Le Président (M. Saint-Roc h): M. Clark.
M. Clark: M. le député de Lévis, je ne sais
pas à quelle date remonte le cas concernant le stationnement que vous
mentionnez. Présentement, quand on présume un emploi à une
victime, on s'assure qu'il existe dans la région de résidence de
la victime. Présentement, on fait ça. C'est possible que, dans le
passé, notre réglementation... Je ne le sais pas, mais
présentement on fait ça.
Le Président (M. Saint-Roc h): M. le député
de Lévis.
M. Garon: C'est parce que vous pouvez supposer que quelqu'un va
travailler à faire du ménage, sauf qu'il a 62 ans. Vous allez
supposer qu'il peut faire du ménage, sauf que les entreprises n'engagent
pas beaucoup de gens de 62 ans pour faire du ménage parce qu'elles ont
assez de gens disponibles qui sont plus jeunes. Vous lui supposez un emploi
théorique qu'il n'occupera jamais et, ensuite, vous déduisez le
revenu comme s'il l'avait gagné. Je ne trouve pas ça normal parce
que cette personne n'occupe pas cet emploi et elle ne l'occupera jamais, au
fond... D'abord, les emplois supposés ne sont pas si nombreux que
ça...
M. Vézina: M. le Président...
M. Garon: ...dans la réalité. Si on veut revenir
aux choses réelles, revenons aux choses réelles partout. Alors,
les emplois de ces catégories-là n'existent pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: M. le député de Lévis, on
est encore en train de mélanger deux choses. On n'est pas rendu dans
cette partie-là.
M. Garon: Je le sais qu'on n'est pas rendu là. Mais
là, vous me faites penser au salami. Vous allez faire passer les
tranches une par une pour ensuite arriver avec l'ensemble, sauf que l'ensemble
ne marche pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vézina: Un instant, M. le député de
Lévis.
Le Président (M. Saint-Roch): M.Vézina.
M. Vézina: À l'heure actuelle, l'article 32 de la
loi dit ceci: jusqu'à cinq ans, la régie rembourse l'individu en
fonction de l'emploi qu'il occupait au moment de l'accident. D'accord?
Là, la loi nous oblige à l'article 32, après cinq ans,
à statuer sur la capacité d'un individu à occuper un
emploi. Vous dites que nous présumons des emplois qui n'existent pas,
etc. Ce n'est pas ça qui est le fond de l'idée. Le fond de
l'idée c'est qu'après cinq ans, conformément à la
loi actuelle, la régie a l'obligation de statuer à savoir si un
individu est capable ou pas de travailler. C'est la première
décision qu'on a à prendre. On statue effectivement si un
individu est incapable de travailler, d'occuper aucun emploi, on le paye sans
aucun problème. Mais la loi nous oblige à statuer si,
effectivement, 1 est capable d'occuper un emploi. Quelqu'un qui est
handicapé à la suite d'un accident n'est peut-être pas
capable de reprendre l'emploi qu'il avait au moment de l'accident, mais y peut
être capable de reprendre un autre emploi. La loi nous oblige, à
ce moment-là, à statuer sur sa capacité à
occuper un emploi. Pour faire cela, on présume d'un emploi selon
le Code canadien du travail, avec les classifications d'emploi mais on ne dit
pas à M. Untel ou Mme Unetelle: Vous devez occuper tel emploi. Ce n'est
pas ça du tout la philosophie ou l'interprétation de la loi.
C'est de dire: compte tenu de vos capacités restantes, compte tenu de'
vos capacités actuelles à la suite de l'accident, vous êtes
capable d'occuper tel emploi. Et la loi nous oblige à ce
moment-là à compenser la différence de la
rémunération entre cet emploi-là et ce que la personne
gagnait au moment de l'accident. C'est ce qu'on fait. On ne fait rien
d'autre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Quand vous regardez l'article tel que libellé:
"La victime a droit à une indemnité de remplacement du revenu si,
en raison de cet accident, elle est incapable d'exercer l'emploi que la
régie lui détermine." Alors...
M. Vézina: M. le Président, justement, à
l'heure actuelle on parle de gens qui ont été victimes d'accident
et qui -occupaient des emplois à temps partiel ou qui n'avaient pas
d'emploi du tout. D'accord? On est dans cette section. Ce qu'on dit, c'est
qu'au 181e jour, même fi vous n'aviez pas d'emploi au moment de
l'accident, on va vous présumer un emploi à ce
moment-là.
Une voix: ...temporaire, temps partiel.
M. Garon: Les gens qui ont aussi un emploi temporaire ou à
temps partiel...
M. Vézina: Mais là on va présumer un emploi
à temps plein. C'est pour ça qu'on dit que quand il y en avait
deux on va en présumer juste un, parce qu'on en présume juste un
à temps plein. Comprenez-vous?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Sur le plan technique, pour faire la
distinction entre les deux moments où on détermine un emploi
à une personne, je dois ajouter que l'article 22 réfère
à l'article 46. L'article 46 nous donne le pouvoir de statuer sur
l'emploi que la personne aurait pu exercer au moment de l'accident. C'est
après la période d'attente de six mois. Et, pour faire le pendant
avec l'actuel article 32 de notre loi où on détermine les
capacités résiduelles d'une victime, on retrouve ce
pouvoir-là à l'article 49 dans le projet de loi 92 où On
ne parle plus de déterminer à une personne un emploi qu'elle
aurait pu exercer au moment de l'accident mais bien au moment où on fait
l'examen de la personne. C'est toute la différence au monde. Il y a
vraiment trois étapes à considérer dans le projet de loi
92: une première étape pour une période de six mois
où on compense la perte réelle de la victime; une deuxième
étape après six mois où c'est un revenu potentiel
basé sur l'emploi que la personne aurait pu exercer au moment de
l'accident et une troisième étape, si on se rend
jusque-là, c'est la capacité résiduelle de la personne
après une période de deux ans. Ce sont trois étapes
différentes.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Le paragraphe 2...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
alinéa est adopté sur division. Le premier paragraphe du
deuxième alinéa?
M. Garon: Non, non. On est rendu après ça à:
"Cette indemnité est calculée"...
Le Président (M. Saint-Roch): Pour clarifier, M. le
député de Lévis, l'alinéa qui commençait
par: "La victime a droit à une indemnité..."...
M. Garon: C'est ça.
Le Président (M. Saint-Roch): ...a été
adopté...
M. Garon: Sur division, c'est ça.
Le Président (M. Saint-Roch): ...sur division.
M. Garon: Oui. Continuons. (11 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
discussions?
M. Garon: Actuellement, on dit: "Cette indemnité est
calculée à partir du revenu brut que la victime aurait pu tirer
de l'emploi que la régie lui a déterminé. Cette
dernière fixe le revenu brut de la manière prévue par
règlement"... Est-ce qu'il y a un règlement qui prévoit
ça actuellement?
M. Clark: M. le député de Lévis, je vous
répète que, jusqu'au troisième alinéa, incluant le
troisième et même le suivant, c'est intégralement ce que
l'on fait présentement. Ce sont les mêmes méthodes que la
loi actuelle, mais on le fait à six mois plutôt qu'au
début. Donc on ne change absolument rien. On présume un emploi
à quelqu'un; on le regarde à six mois et quel revenu brut donne
l'emploi en question, on calcule le net et on donne 90 % du net. C'est
exactement ce qu'on fait présentement.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant le troisième alinéa?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous en
sommes maintenant au premier paragraphe du troisième alinéa.
M. Garon: C'est ça.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Garon: Est-ce qu'il y a des changements ici?
M. Clark: Non. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous passons
au deuxième paragraphe.
M. Clark: Non plus.
M. Garon: Attendez un peu. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
Troisième paragraphe.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'on veut
procéder immédiatement à l'alinéa, parce qu'il y a
un amendement, ou à l'amendement? J'ai besoin de directive. L'amendement
vient après le quatrième alinéa.
M. Clark: C'est ça.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
discussions concernant le quatrième alinéa?
M. Garon: Au dernier alinéa, selon votre système de
calcul quand quelqu'un a plusieurs emplois, pour les six premiers mois vous
allez changer la pratique par la suite...
M. Clark: Dans le cas de...
M. Garon: Avant, vous teniez compte du fait qu'il exerçait
plusieurs emplois et là vous n'en tiendrez plus compte.
M. Clark: Non. On fait aussi la même chose
présentement. Imaginez qu'on est dans la section des emplois
présumés dans le cas des travailleurs temporaires et à
temps partiel. Si la victime a, comme c'est le cas présentement,
plusieurs petites "jobines" à temps partiel, on détermine
actuellement un seul emploi à la victime, parce que c'est
déjà assez compliqué, vous en con- viendrez, de dire que
telle personne, compte tenu de son expérience antérieure, depuis
les cinq dernières années, et de son vécu, de lui
présumer un job... Ce qu'on fait actuellement, c'est qu'on prend
l'emploi à temps partiel de cette personne, on lui verse une
indemnité qui correspond au fait que cette personne travaille à
temps plein. On présume seulement un seul emploi. Je reprends.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites, mais ce n'est pas ce
que je veux dire. Vous changez le système pour les six premiers mois en
disant: Maintenant, on va tenir compte du fait qu'il a plusieurs emplois...
M. Clark: Oui et c'est ce qu'on fait présentement
aussi.
M. Garon: ...avec le troisième paragraphe de l'article 21.
Après six mois, vous ne considérez pas le fait que la personne
avait plusieurs emplois, vous lui en supposez seulement un.
M. Clark: Oui.
M. Garon: Le régime que vous dites avoir bonifié,
ce sera pour les six premiers mois et, après ça, ce ne sera
pas...
M. Clark: Non, non. Présentement, dans le cas du
travailleur à temps partiel...
M. Garon: On va revenir à l'ancien système.
M. Clark: Dans ce cas-là, dans le cas du travailleur
à temps partiel, durant les premiers six mois - prenons une
infirmière qui travaille dix heures par semaine - je vais
rémunérer cette infirmière à raison de dix heures
de perte réelle par semaine. Durant les six autres mois, je vais
considérer que l'infirmière travaille à temps plein,
exactement comme ce que je fais au début de la loi actuelle.
M. Garon: ...ce n'est pas ça. Ce n'est pas le cas ici:
"Si, lors de l'accident, la victime exerçait plus d'un emploi temporaire
ou à temps partiel..." Il n'y en a pas qu'un seul; elle en
exerçait deux ou trois.
M. Clark: À six mois, j'en prends seulement un.
M. Garon: C'est ça. Durant les premiers six mois, vous
allez tenir compte de tous les emplois qu'elle occupe, mais, après six
mois, vous allez n'en supposer qu'un seul, mais comme à temps
plein...
M. Clark: Si la victime était infirmière, peintre
ou, peu importe, pour les premiers six mois, je prends l'emploi pour lequel
elle a le plus d'affinités et je suppose qu'elle fait ce travail
à
temps plein. Cela me donne le revenu à temps plein selon lequel
je vais l'indemniser à six mois. L'article suivant va vous dire
qu'après six mois, il faut s'organiser pour que l'indemnité qu'on
verse soit toujours plus grande que celle durant les premiers six mois. On
s'assure qu'après six mois, l'indemnité qu'on donne est toujours
plus élevée que les premiers six mois.
M. Garon: Pas nécessairement. Quelqu'un qui a trois
emplois, ça peut lui rapporter plus qu'un emploi présumé.
Je ne suis pas convaincu de ça, moi. Trois emplois à temps
partiel peuvent rapporter plus qu'un emploi. Pendant la période que la
personne travaille-Le Président (M. Saint-Roch): M.
Vézina.
M. Vézina: Écoutez, encore une fois, on est dans la
partie à temps partiel; à temps partiel veut dire que tu
travailles moins de 40 heures par semaine certain. Bon. D'accord. Maintenant,
si elle travaille plus que 35 heures ou 40 heures, on va l'avoir dans la
section à temps plein. Effectivement, si elle a trois emplois à
temps partiel et qu'elle ne travaille que 20 heures par semaine, là, on
va lui présumer un emploi qui sera nécessairement plus
élevé que la rémunération des trois emplois
à 20 heures.
M. Garon: Non. Ça ne veut pas nécessairement dire
ça. Cela peut être trois emplois à temps partiel qui lui
rapportent plus qu'un emploi à temps plein.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, le principe de
la perte réelle, il faut qu'il soit là. Il n'est pas là
seulement quand ça fait notre affaire; il faut qu'il soit là
aussi quand ça fait l'affaire de la personne, dans les six mois. Moi, je
dis: Un individu qui aurait trois emplois à temps partiel - c'est
possible - et qu'il se fait 15 000 $ dans chacun de ces emplois, ça fait
un total de 45 000 $. Alors, les premiers six mois, il faut compenser pour ces
45 000 $, si je comprends bien.
M. Clark: Avec une nuance, M. le ministre, excusez-moi. C'est
parce qu'on ne peut pas aller au-delà du maximum assurable de 30 000
$.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parfait. C'est quand
même bon de se le dire. Alors, à partir du moment où,
au-delà des six mois, on va lui présumer un emploi, on va lui
présumer un emploi dont le salaire correspond au salaire qu'il gagnait
à ces trois emplois. Je voulais bien m'en assurer moi aussi parce
qu'évidemment...
M. Garon: Je ne suis pas sûr de ça parce qu'on va
pouvoir lui supposer quoi? Vous allez sans doute lui supposer un des trois
emplois qu'il faisait à temps partiel.
M. Clark: C'est rémunérateur ça.
M. Garon: Ce sera sûrement ça. Si vous avez, par
exemple, quelqu'un... Je vais vous donner un exemple...
M. Côté (Charlesbourg):...
M. Clark: M. le député, si vous voulez bien
m'écouter...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 23:
"L'indemnité de remplacement du revenu calculée
conformément à l'article 22 ne peut être inférieure
à celle que recevait la victime, le cas échéant, à
la fin des 180 premiers jours". Ça vient d'être
réglé. Cela ne peut pas être inférieur à ce
qu'elle gagnait. C'est assez clair. Cela ne peut pas être plus clair que
ça. J'ai fait le même cheminement que vous, et moi, ma
réponse, je la trouve satisfaisante, parce que vous aviez réussi
à me transmettre vos inquiétudes, mais, là, je suis
satisfait de ma réponse parce que c'est ça que ça veut
dire.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions sur le quatrième alinéa?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Nous en
sommes maintenant à l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 22 de la Loi sur
l'assurance automobile édicté par l'article 1 de ce projet de loi
est modifié par l'addition, après le quatrième
alinéa, du suivant: "Le premier alinéa ne s'applique pas à
la victime qui a droit à une indemnité pour frais de garde
conformément à l'article 81."
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: C'est un article d'ordre technique, ici. C'est
à cause d'un jeu d'articles qu'on va voir un peu plus loin. L'article 81
prévoit qu'une victime qui exerçait un emploi à temps
partiel ou qui n'exerçait pas d'emploi mais qui était capable de
travailler, a droit à des frais de garde, selon le nombre d'enfants ou
le nombre de personnes qu'elle a sous sa garde. L'article 83 qui suit
prévoit que cette personne, qui a droit à des frais de garde, a
droit de choisir le moment où elle va opter pour la détermination
d'un emploi potentiel ou pour garder le montant qu'elle reçoit comme
frais de garde. C'est le seul cas, dans la loi, où on ne le fait pas
à une date fixe. C'est la victime elle-même qui va
déter-
miner à quel moment elle veut qu'on lui détermine un
emploi potentiel ou non. C'est l'article 83, un peu plus loin, qui le
détermine. L'article se lit comme suit: "À compter du 181e jour
qui suit l'accident d'une victime visée à l'article 81, celle-ci
peut, au moment qu'elle jugera opportun, choisir entre l'une ou l'autre des
indemnités suivantes:
T le maintien de l'indemnité qu'elle reçoit en vertu de 81
; "2° une indemnité de remplacement du revenu accordée en
vertu de l'article 27 à une victime sans emploi capable de
travailler.
L'article 27, vous allez voir, dans quelques minutes, qu'il est un peu
une copie de l'article 22, mais pour une catégorie de travailleurs qu'on
appelle des travailleurs sans emploi capables de travailler. Ce qu'on introduit
ici, c'est simplement une exception pour l'emploi à temps partiel, parce
qu'on est dans la sous-catégorie des emplois à temps partiel,
pour dire que ce n'est pas automatiquement au 181e jour que l'on va
déterminer un emploi potentiel à cette personne-là; c'est
au moment où elle jugera opportun de le faire, conformément
à l'article 83. C'est pour ça que l'on introduit cette exception.
C'est une concordance.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement étant
adopté, est-ce que l'article 22, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 23.
M. Côté (Charlesbourg): "L'indemnité de
remplacement du revenu calculée conformément à l'article
22 ne peut être inférieure à celle que recevait la victime,
le cas échéant, à la fin des 180 premiers jours qui
suivent l'accident."
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 24.
Victime sans emploi capable de travailler
M. Côté (Charlesbourg): "La présente
sous-section ne s'applique pas à une victime âgée de moins
de 16 ans, ni à celle de 16 ans et plus qui fréquente à
temps plein une institution d'enseignement de niveau secondaire ou
postsecondaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Garon: Quel est le but de faire un régime
spécial pour les gens en bas de 16 ans?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas seulement 16
ans...
M. Garon: En bas de 16 ans et en haut de 16 ans qui vont à
l'école.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: L'âge de 16 ans pour les enfants qui
fréquentent un établissement d'enseignement, c'est parce que
l'âge légal, obligatoire pour l'enseignement a été
fixé à 16 ans. Donc, on a établi une section pour les
enfants de 16 ans et plus qui fréquentent de façon
régulière un établissement d'enseignement et pour les
personnes qui sont âgées de moins de 16 ans. Normalement, elles
sont de niveau secondaire. Ce sont les sous-sections 4 et 5, qu'on verra plus
tard.
Pour reprendre un peu l'article 20, dans la loi actuelle, on retrouve
toutes ces personnes-là dans le même article. On les a toutes
catégorisées de façon distincte, dans le nouveau projet de
loi, pour que ce soit plus facile de se retrouver selon les catégories
de victimes.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Garon: C'est-à-dire que celui qui est en bas de 16 ans,
c'est évident qu'il ne doit pas occuper un emploi; habituellement, il va
à l'école.
M. Gélinas: C'est prévu. Il y a des articles qui
sont prévus dans la section traitant des catégories de victimes
âgées de moins de 16 ans: Si la victime exerce un emploi,
qu'est-ce que l'on fait, et ainsi de suite? C'est simplement qu'on a
prévu une section à part pour traiter de son cas de façon
distincte, comme on a fait pour les emplois à temps partiel, à
temps plein et comme on le fait, maintenant, pour les personnes sans emploi
capables de travailler.
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être un
camelot.
M. Gélinas: Cela peut être un camelot, mais on
prévoit plus loin qu'on ne couvre pas les revenus en bas de 25 $.
M. Garon: On va les voir ailleurs.
M. Gélinas: C'est ça. Dans les autres sections, on
avait un article semblable qui avait été adopté sur
division.
M. Garon: Alors, l'article 24, c'est juste pour dire que la
section ne s'applique pas ici,
parce qu'il y a un régime pour ça ailleurs.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 24 étant
adopté, j'appelle l'article 25 et nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 25 de la Loi sur
l'assurance automobile édicté par l'article 1 de ce projet de loi
est modifié: 1° par le remplacement, dans la quatrième ligne
du premier alinéa, des mots "l'un ou l'autre des" par le mot "les";
2° par l'addition, après le deuxième alinéa, du
suivant: 'Toutefois, si la victime est à la fois visée aux
paragraphes 1° et 2° du premier alinéa, elle ne peut cumuler les
indemnités et, tant que cette situation demeure, reçoit la plus
élevée."
M. Garon: Cela veut dire la même chose, au fond.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: C'est simplement une précision qu'on
apporte avec cet amendement, soit de prévoir ce qui va arriver si une
personne est à la fois couverte par le cas no 1 et le cas no 2, ce qui
n'avait pas été prévu dans le projet de loi. Donc,
là, on prévoit de façon expresse ce qui va arriver. C'est
une situation qui peut survenir.
M. Garon: Avant c'était "l'un ou l'autre". M.
Gélinas: C'est cela, parce que...
M. Garon: Cela va devenir dans... (11 h 30)
M. Gélinas: "Les cas suivants", parce qu'il peut y avoir
trois cas: il peut avoir le cas où c'est seulement un; le cas où
c'est seulement deux ou le cas où ce sont les deux à la fois.
C'est une question de concordance sur le plan linguistique aussi.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des interventions
sur l'amendement?
M. Garon: Cela ne nous apparaît pas très clair.
M. Côté (Charlesbourg): Le premier amendement est
assez clair. Actuellement, tel que libellé, cela peut être "l'un
ou l'autre". Alors, cela peut être 1° ou 2°.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y a une
troisième hypothèse: cela peut être les deux.
Celle-ci ne serait pas couverte par "l'un ou l'autre". C'est pour
ça qu'en incluant "l'accident dans les cas suivants", à ce
moment-là, cela inclut les trois hypothèses: le 1° seulement;
le 2° seulement ou le 1° et le 2° ensemble.
M. Garon: Bon. Celui-là est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier amendement est
adopté. J'appelle le deuxième amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Par l'addition, après
le deuxième alinéa, du suivant: Toutefois, si la victime est
à la fois visée aux paragraphes 1° et 2° du premier
alinéa, elle ne peut cumuler les indemnités et, tant que cette
situation demeure, reçoit la plus élevée des deux."
M. Garon: Vous ne lui laissez plus ses prestations
d'assurance-chômage.
M. Clark: Non, parce que, tantôt, c'était une
addition...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: ...elle travaillait déjà à temps
partiel, alors on l'ajoutait, tandis qu'ici, la personne est sans emploi.
M. Gélinas: On est dans la catégorie des personnes
capables de travailler mais sans emploi. On vient de changer de
catégories de victimes.
M. Garon: Oui, je sais.
M. Côté (Charlesbourg): Sans emploi et sans
chômage.
M. Gélinas: C'est ça, c'est une personne qui peut
être au chômage.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'amendement?
M. Garon: "Elle ne peut cumuler les indemnités", quelles
indemnités croyez-vous qu'elle peut cumuler?
M. Clark: 1° et 2°.
M. Gélinas: 1° et 2°. En vertu du paragraphe
1°, il est possible pour la personne...
M. Garon: Un emploi plus l'assuran-ce-chômage?
M. Gélinas: ...de nous faire la preuve qu'elle aurait
normalement exercé un emploi durant la période de 180 jours,
n'eût été l'accident. Si elle nous fait cette preuve et
qu'elle nous dit: Après trois mois, j'aurais exercé tel emploi
pendant une certaine période de temps et...
M. Garon: Oui, mais concrètement, qu'est-ce
que vous allez faire? Allez-vous déduire
l'assurance-chômage qu'elle reçoit du montant que vous allez lui
verser?
M. Gélinas: On va lui donner le plus élevé
des deux.
M. Garon: Je comprends ça; ce n'est pas ce que je veux
dire. Vous allez supposer qu'elle a tel revenu, mais comme elle retire de
l'assurance-chômage - elle peut être sans travail mais retirer de
l'assurance-chômage - à ce moment-là, vous allez
déduire l'assurance-chômage qu'elle reçoit et vous allez
lui payer la différence, par rapport au revenu le plus
élevé que vous aurez supposé.
M. Gélinas: Non. On va lui donner le revenu qui serait te
plus élevé des deux, de façon qu'elle ne soit pas
pénalisée, mais on ne veut pas non plus la surcompenser.
M. Garon: Moi, je ne pense pas que vous allez lui donner. Vous
allez supposer, non, elle est privée... Voyons donc l'article paragraphe
par paragraphe.
M. Gélinas: D'accord.
M. Garon: Cet alinéa s'ajoute...
M. Gélinas: C'est ça.
M. Garon:... à la fin de l'article, alors ce sera
peut-être plus simple.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier
alinéa.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il des
interventions?
M. Garon: "La victime qui (... ) n'exerce aucun emploi tout en
étant capable de travailler a droit a une indemnité de
remplacement du revenu... " Vous allez lui supposer un revenu...
M. Gélinas: Non.
M. Garon:... un emploi?
M. Clark: C'est pour le cas où vous avez quelqu'un qui est
vraiment sans emploi, mais qui avait une promesse d'emploi qu'on peut mesurer.
Alors, ce type n'était pas vraiment en chômage; il avait un emploi
qui s'en venait. Sauf que, lors de l'accident, il avait un contrat dans ses
poches selon lequel 8 devait entrer dans une quincaillerie ou je ne sais trop
où. Donc, cela tient compte de ce cas.
M. Garon: Supposons qu'il n'avait pas d'emploi qui s'en
venait.
M. Clark: Alors là, vous tombez... C'est ça. C'est
le cas où il retire des prestations d'assurance-chômage et on
prévoit ce cas-là.
M. Garon: Mais là, il va être pénalisé
en s'il vous plaît, par exemple. Il a eu un accident, mais il aurait pu
se trouver un emploi dans quinze jours ou trois semaines. Là, vous allez
supposer qu'il serait à l'assurance-chômage pendant six mois.
M. Clark: M. le député, c'est toujours selon le
même principe qui doit nous guider, dans le projet de loi, c'est qu'on
indemnise la perte réelle les six premier mois. Dans ce cas-là,
la perte réelle, c'est la perte d'assurance-chômage.
M. Garon: Oui, mais si vous avez, par exemple, quelqu'un qui,
normalement, travaille l'été et qui ne travaille pas l'hiver qui
a un accident au printemps, normalement, il aurait pu se trouver un emploi,
même si ce n'est pas le même. Vous dites: "... elle est incapable
d'exercer un emploi qu'elle aurait exercé durant cette période si
l'accident n'avait pas eu lieu". Vous allez supposer quoi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Dans le cas du type que vous mentionnez, je prends,
effectivement, la perte réelle lors de l'accident. C'est ça qu'on
lui donne et s'il y a des corrections. Après six mois, s'il est encore
dans le régime parce qu'il a pu en sortir, cela peut être un
accident très léger, je vais calculer son potentiel.
M. Garon: Cela dépend. Cela peut être léger
pour certains médecins Moi, j'en vois des cas. II y a une personne qui
est venue, chez nous, il y a bien longtemps. C'était quelqu'un qui
conduisait de la machinerie lourde. Normalement, ce n'est pas forçant ce
travail-là, mais, quand on conduit de telles machines, il faut descendre
de ces machines et il faut déplacer des objets. Là. on avait dit
à cette personne - je ne me rappelle pas si c'est vous autres ou des
gens de la CSST -: Vous êtes capable d'exercer l'emploi. Le gars a dit:
Je suis capable de conduire la machine, mais je ne suis pas capable de faire le
travail qui entoure la conduite de la machine. Il a dit: L'employeur n'est pas
intéressé à avoir un gars comme moi qui est capable de
conduire la machine mais qui n'est pas capable de faire les emplois autour de
ça. Quand on conduit de la machinerie lourde, il y a certaines choses
à faire qui supposent que tu forces un peu et moi je ne suis pas capable
à cause de l'accident que j'ai eu au dos. Il est tombé, à
un moment donné, sur le dos et il s'est magané le dos. Là,
le médecin, pour lui, c'est bien facile. Il dit: Tu es capable. Mais,
lui, il dit: C'est bien beau, il dit que je
suis capable mais, moi, je ne suis pas capable. On sait que les
médecins ne sont pas des génies dans ce domaine. Ils connaissent
ça à moitié. Je vais vous dire une chose moi, il y a des
cas dont j'ai eu connaissance dans ma famille, comprenez-vous, on a
traité quelqu'un pour toutes sortes d'affaires et, à un moment
donné, on lui a dit que ce n'était pas ça du tout. En ce
qui concerne le dos, les grands spécialistes doivent faire un certain
acte d'humilité parce que je m'aperçois qu'ils connaissent cela
moyennement, et que la chance aux coureurs on ne la donne pas toujours, les
médecins de la Régie de l'assurance automobile ne la donnent pas
toujours. Les gens font face à des décisions; il y a les
médecins de la régie ou son médecin personnel. Il peut
arriver que son médecin soit trop bienveillant et que le médecin
de la Régie de l'assurance automobile dise autre chose. J'imagine que
des fois ça peut fonctionner mais qu'il y a des fois où cela ne
marche pas.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Le dos, je peux vous en
parler...
M. Garon: Je sais.
M. Côté (Charlesbourg):... assez facilement,
étant donné ce que j'ai moi-même vécu. Il y a
quelques spécialistes du dos, effectivement. Il faut en contrepartie
dire qu'il y a aussi, dans le monde ordinaire, des gens qui ont des maux de dos
et d'autres qui n'en ont pas. Il y a les deux côtés.
Au-delà de tout ça, il y a toute une procédure à la
Régie de l'assurance automobile où, effectivement, les gens
peuvent aller en révision devant la CAS. Ce ne sont pas toujours les
médecins de la régie qui interviennent à ce
moment-là et qui règlent tous les problèmes. Je pense que
chaque médecin traitant d'un patient a toujours le droit d'exprimer son
opinion. Il y a aussi des médecins complaisants vis-à-vis de
chacun des cas. Alors, les avis des médecins, dans certains cas aussi,
du patient méritent d'être confrontés à ceux
d'autres spécialistes. Mais c'est clair que le dos, c'est
peut-être l'un des pires maux du siècle qu'il est bien difficile
de traiter, j'en conviens.
M. Garon: Ce n'est pas ça. Là, on est dans un cas
où, au fond, c'est la Régie de l'assurance automobile qui
décide, tandis que...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, la Régie de
l'assurance automobile fait un choix; aujourd'hui comme demain, que ce soit
avec le projet de loi qui existe actuellement ou le nouveau projet de loi, la
Régie de l'assurance automobile aura effectivement à exercer son
jugement compte tenu de la preuve qui va lui être fournie. C'est un
jugement qui peut être révisé, par une demande de
révision de l'individu, et pour lequel on peut en appeller à la
CAS. En ce qui concerne tout le délai de procédure à la
CAS, alors que cela peut prendre un an et demi ou deux ans, tout le monde
convient que c'est inadmissible et que c'est bien long. Quand le patient attend
lui, entre-temps, il a peut-être un peu de misère. Au-delà
de tout ça, il y a tout de même des organismes qui permettent aux
gens de se prémunir contre de mauvais jugements. Moi, ça fait
quelques années que je regarde ça. Je suis ça de
près. La Régie de l'assurance automobile n'est pas là pour
fourrer le monde. Il faut quand même lui donner un minimum de
responsabilités sur le plan de l'analyse des cas et du jugement des cas.
C'est clair. Le niveau de satisfaction est tout de même là pour
démontrer qu'il y a un niveau de satisfaction assez élevé.
Cela ne veut pas dire qu'il ne reste pas de problèmes. Les principaux
problèmes que nous avons, ce sont des problèmes reliés aux
blessés graves. C'est pour ça que les amendements à la loi
portent sur ça en particulier, pour tenter de régler une partie
des problèmes de ces gens qui ne sont pas indemnisés pour les
pertes qu'ils subissent. Au-delà de tout cela, on peut bien rencontrer
un cas - vous en avez dans votre circonscription et j'en ai chez nous, moi
aussi...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... où l'on se plaint
de bien des choses.
M. Garon: Ceux qui sont heureux ne viennent pas me le dire, je le
sais.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. C'est un peu
l'exemple que je choisissais, celui de M. Bédard, à la radio.
À un moment donné, vous recevez deux ou trois appels de gens qui
se plaignent de la Régie de l'assurance automobile, en termes de
traitement. Cela me fait penser au bureau de comté.
M. Garon: II y en a plus qu'auparavant. Je vais vous dire une
chose. Je ne vous raconte pas de blague. Aujourd'hui, je dirais que la
Régie de l'assurance automobile et la CSST sont devenues 20 % à
25 % de mes cas de bureau. Alors qu'auparavant, c'était exceptionnel
quand j'en voyais.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire...
M. Garon: II y a quelque chose qui se passe.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Moi aussi, je fais du bureau
et je reçois un cas de la Régie de l'assurance automobile pour
dix cas de la CSST. Alors, il ne faut pas mélanger les deux. Il faut
faire une distinction entre les deux. M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'admets qu'il y a
peut-être plus de gens qui viennent aujourd'hui que par le passé.
Je vous le dis, chez nous, j'ai dix cas de la CSST pour un cas de la
Régie de l'assurance automobile. Et tout le monde sait que j'en ai la
responsabilité; on pourrait bien s'essayer. Au-delà de tout cela,
au ministère, et comme ministre, je reçois des lettres
d'individus et quand vous allez fouiller dans le dossier, avec leur permission,
vous vous rendez compte qu'il y a eu des efforts énormes de faits par la
régie afin de tenter de satisfaire ces gens. Mais il y en a qui seront
toujours insatisfaits. Malgré tout, c'est clair qu'il peut rester un
cas, deux cas, trois cas sur les 35 000 traités par année. Ce
n'est pas normal qu'il y ait des gens insatisfaits; mais il faut aller voir les
raisons pour lesquelles ils le sont. Ils ne sont pas assez indemnisés
par rapport à ce qu'ils pensaient avoir; c'est la principale plainte.
Dieu sait que ce sont des humains qui administrent cela. Alors, cela peut bien
arriver à un agent d'indemnisation, un matin, d'être de travers,
comme cela peut nous arriver à nous aussi. Si mes humeurs varient
à l'occasion, j'imagine que pour l'agent d'indemnisation, c'est la
même chose. Et si, en plus, vous en frappez un baveux qui a
décidé qu'il allait régler le cas lui-même et qu'il
connaît tout cela ou que son médecin en connaît bien plus
que le spécialiste qui a fait l'examen!
Je vais vous dire une chose, quand vous avez pris tout cela en ligne de
compte, vous dites... En tout cas, je suis satisfait du travail qui se fait
à la Régie de l'assurance automobile. Quand je suis
arrivé, les gens m'ont dit: Cela nous prend un outil plus moderne sur le
plan législatif, compte tenu de toutes les enquêtes qu'on a faites
et de toute notre clientèle, pour être capables de la satisfaire
davantage. Au-delà de tout cela, peu importe les bonifications qu'on
peut apporter au projet de loi, il va toujours rester l'application de la loi.
Elle est appliquée par des humains et elle est revendiquée aussi
par des humains. Il faut bien se le dire, il y en a un "Christopher" de paquet
qui pensent qu'ils vont frapper le Klondike avec cela et, autant que possible,
ils vont tenter de l'exploiter. Il y a tout cela dans le décor. Il
s'agit de voir jusqu'à quel point on peut donner satisfaction aux gens
avec les lois qui sont là. L'agent d'indemnisation de la Régie de
l'assurance automobile qui se fait engueuler parce qu'il n'en donne pas assez,
alors que le gars lui donne le "top" du barème, même s'il
continuait à l'engueuler, l'agent d'indemnisation fait son job. Il donne
ce que la loi lui permet de donner. Il ne peut pas en donner plus. C'est un peu
tout cela.
M. Garon: Non. Cela peut arriver que les gens...
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que,
dernièrement, j'ai vécu un cas assez spécial, dans le
comté de Lévis. On a tenté de régler le dossier de
la manière la plus objective possible. Il y a même un animateur de
radio qui est venu vérifier sur place comment cela se passait. Je ne
vous dirai pas la conclusion qu'il en a tirée quand il est sorti de
là. Sauf que c'est un gars qui était en ondes à la radio
à peu près tous les jours et que vous avez même
tenté d'aider à l'occasion, selon vos moyens, et c'était
un peu difficile. Moi, je l'ai fait jusqu'au bout...
M. Garon: Oui, vous m'aviez dit que vous le feriez.
M. Côté (Charlesbourg):... pour ma satisfaction
personnelle. Il y avait le médecin, l'avocat et les gens de la
régie autour de la table, toute la panoplie. On était à
peu près douze autour de la table pour fouiller le dossier. J'ai dit: Si
vous m'en donnez la permission, on va mettre le dossier sur la table. il y a
à peu près 45 médecins qui se sont occupés de ce
cas. Je vous dis que ce ne sont pas des situations faciles. En tout cas,
j'évoquerai les résultats au député de
Lévis, en dehors de la commission parlementaire, puisqu'il a
déjà été l'un de ses clients. Vous vous rendez
compte que ce ne sont pas des situations faciles, qu'effectivement l'expertise
médicale est extrêmement importante, à l'intérieur
comme à l'extérieur, et que, finalement, la régie doit
aussi se prémunir contre des gens qui voudraient...
M. Garon: Le problème, c'est lorsque deux médecins
s'obstinent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: C'est là qu'est le problème. Quand les
médecins sont d'accord, des deux côtés,
habituellement...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le taux de
satisfaction est de 83 % ou de 85 %?
Une voix: Oui. Cela s'échelonne autour de cela.
M. Côté (Charlesbourg): Le taux de satisfaction
générale se situe autour de 80 %, 83 %, 85 %. Donc, on est dans
une situation où, si l'on règle avec ce projet de loi ce qu'on
veut régler, il va toujours en rester un peu, mais c'est
inévitable qu'il en reste.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions au premier alinéa?
M. Garon: C'est-à-dire que pour ceux qui vont être
victimes d'accident à compter de la mise en vigueur de la loi que vous
voulez proposer, ils vont devoir appliquer cette loi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Garon: Et non pas
l'ancienne.
M. Côté (Charlesbourg): Au 1er janvier 1990.
M. Garon: Alors, vous dites qu'ils étaient
surindemnisés, vous allez les indemniser moins, mais ce sera la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Compensation de la perte
réelle.
M. Garon: Oui, mais c'est plus compliqué que ça. La
perte réelle, c'est plus compliqué que ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Les blessés
graves seront plus indemnisés qu'ils ne le sont maintenant; cela, c'est
clair. On le verra parce qu'on va finir par y arriver. C'est clair que le
blessé grave est celui qui, dans cette loi, en a davantage.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Seulement pour renchérir, M. le
député. On vous a fourni une série d'exemples. On a un
exemple qui touche précisément ce cas. Vous pouvez constater que,
cette personne, qui émarge à l'article 25 - blessée
grièvement, en supposant quatre ans d'incapacité, 30 % de
séquelles, etc. - dans la loi actuelle, on lui donnerait 75 000 $ et que
selon la nouvelle loi, on lui donnerait 93 000 $, de sorte qu'on donne à
cette personne, qui est visée par cet article, 17 821 $ de plus. Il est
évident qu'il y a une bonification pour un blessé grave.
M. Garon: Écoutez, ce n'est pas qu'une question
d'être un blessé grave. Le gars est chanceux, il n'a pas
été blessé gravement, mais il est quand même pas mal
blessé. Un blessé grave, qu'est-ce que c'est? C'est quelqu'un qui
est blessé, qui a des séquelles jusqu'à sa mort?
M. Clark: Vous avez plusieurs définitions.
M. Garon: Entre ne pas être blessé du tout et un
blessé grave, il y a toute une gamme. Si on dit qu'on va tasser ceux qui
ne sont pas des blessés graves et qu'on va s'occuper juste des
blessés graves...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, on ne les tasse
pas tant que ça.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): On ne les tasse pas tant que
ça. Il y a un principe de base qui est clair, celui de la perte
réelle. Cela fait partie de tout système sain sur le plan
administratif. Je n'ai encore vu personne être indemnisé, à
part qu'ici, pour des revenus potentiels. La perte réelle, c'est la
perte réelle. Cela m'apparaît clair. C'est sûr que, sous
certains aspects...
M. Garon: Oui. Il faut être plus prudent que ça. La
perte réelle, quand on me dit que c'est cela le principe, ce n'est pas
nécessairement réaliste. Si vous aviez eu un accident il y a
quelque 20 ans, au moment où vous occupiez un autre emploi, ce
n'était pas nécessairement la perte réelle.
M. Côté (Charlesbourg): Compte tenu de mon
potentiel, vous voulez dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Oui, oui! Je le suppose pour tout le monde. La perte
réelle, dans le temps, il faut y faire attention.
M. Côté (Charlesbourg): Regardez bien.
M. Garon: Alors, si on s'organise pour que la perte
réelle...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: ...devienne tellement un taux minimum, vous handicapez
comme il faut la personne pour le restant de ses jours.
M. Côté (Charlesbourg): Non. On va prendre un
exemple. Vous pariiez de mon cas, on va le prendre, on va l'éplucher
comme il faut. Avant d'être en politique, j'étais enseignant.
M. Garon: Cela, c'est pas pire. M. Côté
(Charlesbourg): Alors... M. Garon: II y a une sécurité
d'emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Heureusement, entre nous.
Non, non, il n'y a pas de sécurité d'emploi, je n'ai pas
enseigné assez longtemps pour être capable d'en avoir. Oui, comme
dit mon collègue de La Peltrie, je n'étais pas à
l'université pour avoir une garantie d'emploi comme vous l'avez eue.
M. Garon: Non, non, il n'y a pas de garantie d'emploi à
l'université non plus. On m'a gardé mon poste pendant un
mandat.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, à
partir...
M. Garon: L'Université de Montréal est plus
généreuse que l'Université Laval.
M. Côté (Charlesbourg): À partir de ça
- j'étais enseignant - j'ai un accident et je fais partie du groupe de
ceux qui sont blessés
pour moins de six mois. On compense la perte réelle. Donc,
j'enseignais, on me remplace mon salaire au moment de l'accident. Si
j'étais un enseignant sans job, je ne peux pas revendiquer qu'on me paie
le salaire d'un prof qui travaille alors que je ne travaille pas.
M. Garon: Ce n'est pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas d'injustice
vis-à-vis de mon statut. Cela, c'est pour la période de six
mois.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Au-delà des six mois.
Non, non, un instant. Lors de mon accident, si j'ai subi des dommages
personnels pour au-delà des six mois, à compter de la 181e
journée, on va dire: Effectivement, vous êtes un enseignant; on va
vous indemniser pour le salaire d'un enseignant parce qu'effectivement, vous
auriez pu ultimement enseigner.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ça me
paraît une situation très réaliste et très
pragmatique. C'est clair qu'au bout de la ligne, si le gars dit:
"Écoutez bien, je vous assure que la commission scolaire voulait
m'engager la semaine prochaine parce que j'ai rencontré le directeur et
il m'a dit qu'il y aurait peut-être un poste. À ce
moment-là, j'ai eu le malheur d'avoir mon accident une semaine trop
tôt. Est-ce que je vais être indemnisé comme un gars qui
reçoit des prestations d'assurance-chômage par rapport au
professeur qui aurait eu un plein salaire? Alors, ce sont des
hypothèses. On va même assez loin. La régie dit: Si vous
êtes capable de faire la démonstration et que le directeur de la
commission scolaire dise: Oui, effectivement, M. Untel, Marc-Yvan
Côté, aurait commencé à enseigner lundi prochain. Il
n'a pas été chanceux, le pauvre diable. Il a eu un accident
vendredi. Donc, il ne commence pas. Il n'est pas capable de travailler. La
régie va indemniser dans la mesure où la démonstration est
faite.
Je vais vous donner un autre exemple. Un travailleur de la construction
dit: Durant les mois de janvier et février, c'est mort dans la
construction; au mois de mars, ça commence à se réveiller.
Mon entrepreneur, pour qui je travaille depuis quatre ans, m'avait garanti que
je recommencerais à travailler au mois de mars, parce qu'on commence
à lever des maisons. L'entrepreneur dit: Oui, effectivement, il a un
emploi qui est assez régulier chez nous. Il aurait commencé au
mois de mars. Le pauvre diable a eu un accident au mois de février en se
rendant faire du ski, des loisirs. Il sera indemnisé. C'est
déjà, excusez-moi, assez généreux, merci, surtout
si on compare ça à d'autres régions.
Le Président (M. Salnt-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le premier alinéa?
M. Garon: Votre cas, c'est bon...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: ...votre cas du ski. Mais là, le ski, ce n'est
pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, pas du ski, le
gars qui pratique un loisir. Prenons un autre exemple: votre pêcheur.
M. Garon: Le pêcheur, c'est l'exemple d'un gars qui a un
emploi. Ce n'est pas ça. Prenez dans un comté comme le mien, il y
a trois parcs industriels. Les enseignants ont une plus grande
sécurité d'emploi. Mais dans le domaine des parcs industriels,
vous avez des entreprises qui ont des périodes qui sont bonnes, d'autres
où cela baisse, d'autres où cela remonte. Les emplois ne sont pas
nécessairement des emplois stables. Ce sont de bons emplois quand les
gens les occupent, mais il y a des fluctuations. Et mon comté est un
secteur assez industriel. Dans les chantiers, par exemple, quand ils
travaillent, c'est bon. Mais quand il y a eu les deux mauvaises années,
une grande partie des gens étaient bénéficiaires de l'aide
sociale, parce qu'il n'y avait pas de travaux. Alors, aussitôt que les
travaux ont repris - les gens ont beau dire que les assistés sociaux
sont paresseux, chez nous, ils ne le sont pas - aussitôt qu'il y a eu
2000 emplois aux chantiers, il n'y a personne qui est resté chez lui
comme bénéficiaire de l'aide sociale. Tous ont été
travailler et ils étaient contents. Quand ils travaillent, ce sont de
bons emplois rémunérateurs. Alors, il peut y avoir de bonnes
périodes, mais il peut y avoir une période qui est moins bonne,
selon les travaux qu'il y a à faire. C'est pour ces gens-là que
c'est plus compliqué.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais si votre gars du
chantier, par exemple, chôme. Il a un accident. Là, il va y avoir
compensation même en tenant compte du fait que quelqu'un sur le
chômage puisse gagner un certain montant d'argent par semaine.
M. Garon: Je le mettrais pire que ça. Supposons une
période où sur les chantiers, le chômage a duré deux
ans. Ceux qui avaient épuisé leurs prestations
d'assurance-chômage sont devenus bénéficiaires de l'aide
sociale. S'il a eu son accident au moment où il était
bénéficiaire de l'aide sociale, il est mal pris un peu, car si la
reprise se fait dans les deux ou trois mois ou dans les mois qui suivent, il
aurait été réengagé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Garon: ...et là, ça s'est maintenu à 2000
emplois depuis ce temps-là.
M. Côté (Charlesbourg): ...à ce
moment-là, il va être maintenu sur le barème de l'aide
sociale pendant six mois, et au-delà des six mois, c'est son emploi
permanent qu'il avait au chantier maritime qui sera compensé. Alors le
181e jour, s'il était soudeur, il sera indemnisé comme soudeur.
En tout cas, ça me paraît raisonnable.
M. Garon: Bon, là on va passer au...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le premier
alinéa tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier alinéa tel
qu'amendé est adopté sur division.
J'appelle maintenant le paragraphe 1° du premier alinéa.
M. Garon: Bien, c'est aux deux premiers que je pensais.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'ensemble...
M. Garon: Le premier ne dit rien par lui-même.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Alors les
alinéas 1° et 2° sont adoptés, d'après ce que je
comprends.
Le Président (M. Saint-Roch): Les alinéas 1° et
2° sont adoptés?
M. Garon: L'alinéa 1° est adopté sur division
et l'autre est adopté. Non, aussi sur division. Pardon.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. Nous en sommes
maintenant au dernier alinéa et nous avons un amendement qui
était resté en suspens.
M. Côté (Charlesbourg): On va l'ajouter.
M. Garon: Regardons l'alinéa avant, le
deuxième.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait adopter
l'alinéa d'abord, M. le Président, puisque c'est une addition
à l'alinéa.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
alinéa étant adopté sur division, nous revenons maintenant
à l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Par l'addition, après le deuxième alinéa, du suivant:
Toutefois, si la victime est à la fois visée aux
paragraphes 1° et 2° du premier alinéa, elle ne peut cumuler les
indemnités et, tant que cette situation demeure, reçoit la plus
élevée."
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté sur division. Est-ce que l'ensemble de l'article 25 tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Garon:
Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle l'article 26.
M. Côté (Charlesbourg):' "26. L'indemnité
à laquelle a droit la victime visée au paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 25 est calculée à partir du
revenu brut tiré de l'emploi qu'elle aurait exercé si l'accident
n'avait pas eu lieu. "L'indemnité à laquelle a droit la victime
visée au paragraphe 2° du premier alinéa dé l'article
25 est calculée à partir des prestations
d'assurance-chômage qui lui auraient été versées si
l'accident n'avait pas eu lieu. "Pour l'application du présent article,
les prestations d'assurance-chômage auxquelles la victime aurait eu droit
sont considérées comme son revenu brut."
M. Garon: Ce sont des pertes considérables par rapport au
régime actuel, dans le fond.
Une voix: Six mois, six mois.
M. Garon: Oui, je comprends, mais, pendant ces six mois,
quelqu'un qui a une famille, des enfants et des obligations, une maison, des
paiements à faire, on peut dire qu'on va le payer moins pendant ces six
mois-là, mais, pendant ces six mois, la vie continue.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Garon: Le régime est moins généreux
pendant ces six mois qu'il ne l'était antérieurement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le régime
proposé est effectivement, dans ces cas-là, moins
généreux, mais le gars ne subit pas de perte pour la
simple et bonne raison qu'on compense sa perte de revenu réel. On est
dans une situation aujourd'hui où l'individu pourrait tirer de son
revenu salarial - prenons un exemple -200 $ par semaine. Avec le régime
actuel, on peut lui en donner 300 $. Ce sera payant d'avoir un accident.
M. Garon: Non, ce n'est pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Garon: Non, non. On allait devant les tribunaux
antérieurement. Le régime a été prévu en
supposant un emploi et en compensant l'emploi. Là, après tant
d'années d'application, l'administration dit: On trouve difficile
d'administrer ça et on veut le changer. Toutefois, auparavant, les gens
allaient devant les tribunaux; ils avaient des emmerdements avec la
procédure juridique, mais il y avait toutes sortes d'indemnisations pour
compenser leur accident. Quelqu'un qui a un accident et qui se fait estropier,
même s'il est blessé seulement pendant six mois, ce n'est pas
agréable. Il perd beaucoup de choses.
Selon le système qu'on avait prévu, on compensait un
revenu d'emploi prévu dans la loi. Maintenant, on dit: On va changer le
système et on va indemniser seulement selon les pertes réelles de
revenu. Mais ce qui avait été prévu comme assurance
jusqu'à maintenant, c'est qu'on supposait qu'il avait un emploi, en
tenant compte de sa formation, de son expérience, de ses
capacités physiques et intellectuelles.
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un exemple.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je pars de votre principe.
Votre préoccupation, c'est le gars qui a une famille, des obligations
auxquelles il doit faire face; il doit payer son loyer, sa voiture, manger. Je
suis entièrement d'accord avec vous. Prenons un exemple: le
professeur.
M. Garon: Ce n'est pas un bon exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Peu importe. Prenons le
soudeur. On va prendre votre soudeur au chantier maritime.
M. Garon: L'emploi de soudeur est plus aléatoire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est pas plus
aléatoire. On est exactement dans la même situation, le même
individu, peu importe la profession qu'il exerce. Prenons un soudeur qui gagne
30 000 $ par année quand il travaille à temps plein. S'il a une
demi-charge, on peut supposer qu'il gagne 15 000 $ par année.
D'accord?
M. Garon: Comment ça, une demi-charge? M.
Côté (Charlesbourg): Une demi-charge. Une voix: II
travaille à temps partiel. M. Côté (Charlesbourg):
À temps partiel. M. Garon:...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Attendez un peu.
C'est pour vous expliquer où on en est. Si on veut compenser une perte,
on va la comprendre. S'il a une charge complète...
M. Garon: Là, on est dans les victimes sans emploi,
capables de travailler. On est là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Mais je veux
suivre votre logique en disant qu'avec le principe des six mois, de compenser
la perte réelle, on va faire mal à du monde. Je vous dis qu'on
est dans une situation... Laissez-moi finir mon exemple.
M. Garon: D'accord. (12 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Cela pourrait être bon
pour bien d'autres choses. On va finir par se rapprocher et par se remettre
dedans après l'avoir délaissée cette loi-là pendant
un bout de temps. L'individu qui travaille à temps plein, votre soudeur,
qui gagne 30 000 $ par année, qui a un accident et qui est couvert par
les 180 jours, reçoit une compensation pleine, totale et entière.
Donc, il n'est pas visé par cela. Si ça se prolonge
au-delà de 180 jours, c'est la compensation compte tenu de son
emploi.
Par contre, quand on parle de perte réelle, ça peut
s'appliquer à un individu qui travaille 20 heures par semaine au lieu de
40 heures, si la semaine est de 40 heures, et on peut présumer qu'il va
se faire 15 000 $ par année. S'il travaille 20 heures par semaine et
qu'il se fait 15 000 $ par année, il a l'obligation de payer son loyer,
de nourrir sa famille, de faire fonctionner son automobile. Il est dans une
situation où il ne gagne que 15 000 $ par année, parce qu'il
occupe un emploi temporaire. Maintenant, proposons les deux régimes.
Voici le régime actuel d'aujourd'hui. Le régime d'aujourd'hui, en
application, fait en sorte qu'on va indemniser le gars comme s'il travaillait
à l'année. On va l'indemniser pour 30 000 $. Je vous le dis,
ça va être plus payant d'être accidenté, parce qu'on
va l'indemniser pour 30 000 $ plutôt que son revenu réel.
On dit que c'est la perte réelle. Donc, la perte réelle
dans la situation où la loi actuelle va être appliquée par
rapport à la situation vécue par l'individu, il n'y a pas de
différence, c'est la compensation de la perte réelle. Sauf
qu'on n'indemnisera plus, s'il ne recevait pas de salaire. On ne
compensera pas les 20 heures qu'il ne faisait pas; il ne travaillait pas. On va
compenser ce qu'il gagnait. Donc, la perte réelle. Alors, il ne perd
pas. Non, non, il ne perd pas. S'il est chez lui, qu'il travaille 20 heures par
semaine, qu'il gagne 15 000 $ par année, il va continuer d'être
indemnisé sur le salaire qu'il gagne réellement, faisant face, de
la même manière, pas en moins, pas en plus, à ses
obligations de loyer, ses obligations de faire manger sa famille, etc.
Dans le régime actuel, on dit au gars: Tu as eu un accident.
Normalement, tu travaillais sur une base annuelle de 30 000 $, on va compenser
les 30 000 $. Cela n'a pas de bon sens.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas ça l'affaire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement
ça.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas ça. Vous avez quelqu'un
qui est dans une période où il ne travaille pas à ce
moment-là. Les gens sans emploi. Mais là, on va supposer que
pendant ces six mois, il ne travaillera pas, alors qu'au bout d'un mois, il
aurait pu récupérer son emploi. Il y a beaucoup d'emplois
où les gens sont mis au chômage. Prenez mon soudeur dans les
chantiers; c'en est un cas. Quand il y a plus d'ouvrage, on l'engage; quand il
y en a moins, on slaque ou on donne congé. L'entreprise fait ça.
Mais quand il va avoir son accident, s'il est blessé, pendant les
premiers six mois, on va supposer que, puisqu'il ne travaillait pas, il
était bénéficiaire de l'assurance-chômage, et qu'il
sera bénéficiaire de l'assurance-chômage pendant six mois.
Alors que, dans la réalité, il l'aurait peut-être
été un mois, peut-être deux mois, mais pas six mois.
Alors, on le pénalise. On baisse ses indemnités. Il va
payer la même prime et sa compensation va être moins
élevée. C'est pour ça que je dis qu'il sera
pénalisé. Il sera pénalisé parce qu'on va supposer
que son statut sur le plan du travail ne changera pas pendant six mois.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on va finir par
se retrouver. On vient de régler une partie des cas. Vous pouvez
être d'accord ou pas, mais c'est la situation exacte.
M. Garon: Je comprends ce que vous voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, prenons votre gars du
chantier, qui ne travaille pas. Il a travaillé. Il ne travaille pas, par
contre, il est admissible aux prestations d'assurance-chômage. On va
compenser les prestations d'assurance-chômage. On n'a pas de
problème avec ça. Cela va bien. Là, vous m'arrivez avec
une autre catégorie de gars qui a épuisé ses prestations
de chômage.
M. Garon: Vous faites quoi? Vous allez remplacer son
chômage? Vous allez payer son chômage, à la place du
chômage?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Ou bien vous allez payer du chômage pour
continuer comme avant.
M. Côté (Charlesbourg): Si son chômage
continue, on ne l'indemnise pas, parce que c'est son revenu. Par contre, le
chômage lui permet d'avoir des gains, je ne me souviens plus du montant;
il peut gagner tant de piastres par semaine qui n'affectent pas les prestations
de chômage. C'est une série d'interventions de cette nature qui
peuvent être intéressantes.
M. Garon: C'est épouvantable.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant. Laissez-moi
finir. L'autre cas étant celui du gars qui n'a plus de chômage et
qui est bénéficiaire de l'aide sociale; vous l'avez
évoqué. Donc, nous allons compenser l'aide sociale. Sauf que si
votre soudeur arrive et fait la démonstration que l'employeur, MIL
Davie, est capable de dire et de certifier que ce gars, au bout d'un mois,
aurait été engagé et aurait commencé à
travailler, il sera indemnisé comme un salarié qui travaillait
à temps plein ou à temps partiel, s'il l'engage à temps
plein ou à temps partiel, peu importe s'il était
bénéficiaire de l'assurance-chômage ou de l'aide
sociale.
M. Gélinas: C'est le cas au 1° ici. C'est clair.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair. "En raison de
cet accident, elle est incapable d'exercer un emploi qu'elle aurait
exercé durant cette période si l'accident n'avait pas eu
lieu."
M. Garon: Oui, sauf que les employeurs n'engagent pas des gens
qui ne peuvent pas travailler. S'il a un accident et qu'il est
blessé...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas cela.
M. Garon: ...on ne commencera pas à dire: Si tu n'avais
pas été blessé, je t'aurais engagé. Voilà le
papier qui démontre que tu aurais été engagé.
M. Gélinas: II y a des listes de rappel au chantier.
M. Garon: Oui, il y a des listes de rappel, mais les gens qui
seront rappelés ne savent pas qu'ils seront rappelés.
M. Côté (Charlesbourg): Ils suivent l'ancien-
neté.
M. Garon: Ah, mais c'est plus compliqué que cela
M. Côté (Charlesbourg): C'est plus compliqué,
mais y y a des règles qui font qu'un tel ne passera pas par-dessus un
tel. J'imagine que les syndicats doivent surveiller cela un peu. Alors, il y a
donc une règle qui s'applique dans le cas du rappel des employés
et la démonstration peut être faite assez facilement que cet
employé aurait pu être rappelé dans le deuxième,
troisième, quatrième ou cinquième mois. À ce
moment-là - c'est ce que cela veut dire - il y aura compensation.
M. Garon: Si c'était dans un cas où les
règles sont complètement étanches, c'est administrable. La
plupart du temps, les règles ne sont pas complètement
étanches et les deux tiers des employés ne sont même pas
syndiqués. Il y a à peu près le tiers des employés
qui sont syndiqués. Parmi ceux qui sont syndiqués, il n'y a pas
de règles complètement étanches concernant l'engagement
par ancienneté, etc. Il y en a qui en ont, mais il y en a qui n'en ont
pas. Même quand 9 y en a, c'est difficile parfois pour vous de
démontrer que si vous aviez été en état, vous
auriez été engagé à telle date. L'employeur a
souvent une certaine marge de manoeuvre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Pour être
précis, l'esprit de l'article 25.1° signifie qu'en ce qui concerne
la régie, de par ce libellé, il y a de la place pour être
capable de tenir compte de cas comme ceux que vous avez évoqués.
C'est ce que cela veut dire. Finalement - je l'ai dit tantôt - la
régie n'est pas là pour pénaliser et fourrer le monde;
elle est là pour indemniser dans la mesure où la preuve est
faite. Les cas les plus difficiles à la Régie de l'assurance
automobile, ce sont les cas les plus difficilement prouvables: expertises
médicales contraires, des gens qui, effectivement, veulent dans certains
cas abuser du système, et Dieu sait que vous en avez vu de ces
cas-là et moi aussi.
M. Garon: Pour être franc avec vous, je n'en ai pas vu,
parce que ceux qui ont abusé du système ne sont pas venus me voir
pour me le dire. Je conçois qu'il y en a eu. Je ne connais pas de
système où il n'y a pas eu d'abus, sauf qu'on n'arrête pas
la conduite automobile parce qu'il y a des gens qui dépassent la vitesse
permise ou parce qu'il y en a qui conduisent mal. Dans tout système, il
y a des gens qui en profitent, même parmi les députés.
M. Côté (Charlesbourg): Ou qui veulent en profiter;
ils ne réussissent pas toujours.
M. Garon: II y en a qui veulent en profiter, même dans
n'importe quel domaine. C'est exact.
Une voix: Nommez-les.
M. Garon: Je ne les nommerai pas.
Une voix: Avec le numéro d'assurance sociale.
Une voix: M. le député de Lévis demeure
à Lévis et il a un appartement à Québec.
M. Garon: Je n'ai pas d'appartement à Québec.
Une voix: Vous avez un budget.
M. Garon: J'ai un budget, mais je ne l'utilise pas.
M. Côté (Charlesbourg): Cela n'était qu'une
question de principe.
M. Garon: Cela arrive deux ou trois fois par année quand
on est en session jusqu'à 2 heures et qu'on peut être
rappelés à 3 heures. Mais essentiellement, ce n'est pas
ça. Vous le comprenez, dans le fond. Vous le savez que c'est difficile
à administrer, mais parce que c'est difficile à administrer, il y
a un choix de fait II y a deux façons d'administrer cela. Par exemple,
pour les allocations familiales, on avait le choix de dire: On va en donner
seulement à ceux qui en ont besoin ou on fera un régime universel
parce qu'il est plus facile à administrer; il sera plus
équitable. Faire le test des besoins, c'est compliqué. Ici, vous
revenez au test des besoins, au fond, vous revenez à une conception de
l'administration, à mon avis, qui est dépassée.
M. Côté (Charlesbourg): Des pertes
réelles.
M. Garon: Oui, on supposait dans tel cas qu'il y avait un emploi,
et c'était cela. Là, on dit: Oui, mais tu ne travaillais pas
à ce moment-là, il faudrait que tu nous prouves que tu aurais
travaillé avant six mois. C'est compliqué pour quelqu'un de
prouver cela. C'est compliqué pas mal, parce qu'il y a des gens qui se
trouvent des emplois, mais il faudra qu'ils prouvent qu'ils en auraient
trouvé un. Ils ne seront pas capables de le prouver, à toutes
fins utiles. Comment le voulez-vous quand vous êtes quelqu'un qui est
sans emploi? C'est ce que l'on dit. Sans emploi, capable de travailler, mais
que vous auriez trouvé un emploi; alors que là, on va supposer
que vous ne travaillez pas. On dit: Perte réelle. Tu ne travaillais pas.
Donc, on ne compense pas des revenus que tu n'avais pas, sauf que la personne
aura à démontrer qu'elle aurait trouvé un emploi avant six
mois, avant la fin des six mois. Comment va-t-elle prouver cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est possible.
D'abord, on a donné des exemples tantôt.
M. Garon: Oui, des exemples de gens qui sont
syndiqués...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous en donner un
autre.
M. Garon: ...qui ont des conventions "mur à mur", c'est
une autre affaire. Il n'y en a pas beaucoup de cela.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous donner un autre
exemple. Là aussi, en ouvrant cette porte-là, on risquerait
peut-être d'être victime d'abus. Le "chum" d'un "chum" qui va dire:
Oui, effectivement, je vais te signer un papier comme quoi je t'aurais
engagé, sachant fort bien qu'il ne l'aurait jamais engagé. Cela,
c'est possible.
M. Garon: Possible.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que j'imagine, en tout
cas en administrateur responsable, que si un entrepreneur signe un papier
à savoir qu'effectivement il aurait pu engager cet individu-là
à telle date, le 1er janvier 1989, je pense qu'on va avoir
l'élémentaire prudence d'aller voir s'il en a engagé un
autre à sa place. Il a besoin de quelqu'un et si ce n'est pas lui, c'est
quelqu'un d'autre.
M. Garon: Pas nécessairement... M. Côté
(Charlesbourg): Aïe! Aïe! M. Garon: Non, pas
nécessairement.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, vous me dites d'accepter n'importe qui. Je ne suis pas
sûr, dans l'esprit du régime tel qu'il a été
implanté en 1978, que le régime souhaitait indemniser pour des
pertes non encourues. Je ne suis pas sûr de cela. Êtes-vous
d'accord avec ce principe-là, qu'on devrait indemniser des gens pour des
pertes non encourues?
M. Garon: C'est-à-dire qu'on leur supposait un emploi.
C'était une façon d'administrer le régime qui avait
été prévue, c'est qu'on leur supposait un emploi et
c'était en fonction de leur capacité, de leur formation, de leur
expérience, etc.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est
pas...
M. Garon: Pour ceux qui n'en avaient pas à ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Cela me surprend un peu de
vous qui êtes aussi économiste...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'on puisse en
arriver... Il n'y a pas un système qui peut résister à
l'application d'un système comme celui-là dans le sens que vous
allez compenser plus que ce que l'individu perd réellement. On essaie
toujours de se rapprocher...
M. Garon: Ce n'est pas cela. Je comprends ce que vous dites
là. Si c'était vrai que la personne n'aurait pas gagné
plus que cela pendant six mois, là vous allez pouvoir discuter. Mais
là, si ce n'est pas cela, c'est que...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je comprends,
mais...
M. Garon: ...vous la mettez dans une position, parce qu'elle a
été victime d'un accident d'automobile, à faire la
démonstration qu'elle aurait travaillé avant la fin des six
mois.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Mais...
M. Garon: C'est compliqué en sacrifice à faire.
M. Côté (Charlesbourg): ...si le
député de Lévis me permet, je comprends qu'on a fait, dans
nos discussions, un maudit bout, on a couvert bien du monde. Là, on est
rendu dans un élément...
M. Garon: Non, on est dans cette section-là, on ne parle
pas des autres...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je comprends. Oui,
oui.
M. Garon: Là, il ne faut pas dire qu'on a
réglé les autres cas. On est dans la section "Victime sans emploi
capable de travailler".
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais laissez-moi
finir. Je comprends que... Je fais la discussion dans le cadre de cette
section-là. Dans notre discussion, on a fait du chemin. On se comprend
bien: la personne qui a un emploi permanent est compensée pour les six
mois et au-delà des six mois aussi, si elle continue à être
blessée. On dit que la personne qui exerce un emploi, mais à
temps partiel parce qu'il n'y en a pas à temps plein, on va lui
compenser ce qu'elle perd, non pas ce qu'elle aurait perdu si elle avait eu de
l'emploi total. On se comprend aussi là-desus. On dit: Le gars qui est
au chômage, c'est clair. Là on est rendu loin, on est rendu au
gars qui, hypothétiquement, un ou deux mois après son accident,
aurait pu - parce que, là, ce n'est pas sûr qu'il a le job - avoir
un job. S'il peut faire la démonstration qu'il avait un job, son
problème est réglé. Mais dans "il aurait pu", c'est clair
que son problème ne sera jamais
réglé. Alors, là où on est rendu, c'est
qu'on dit qu'il faut s'assurer que la personne qui aurait eu un emploi un mois
après, deux semaines ou trois mois après, puisse être
compensée en fonction de la perte qu'elle subit parce qu'elle n'a pas le
job. Sur cela, je suis d'accord avec vous. Je suis d'accord avec vous et c'est
ce qu'on essaie de faire par le paragraphe 1° de l'article 25; l'ouverture
est là. On peut toujours questionner l'administration de cela,
l'application de tout cela, éventuellement, mais j'imagine que ceux qui
vont l'appliquer vont s'inspirer des propos qu'on échange ce matin
où il doit y avoir une ouverture d'esprit et, à tout le moins,
que le bénéfice du doute soit donné à celui qui
sera victime de cette situation.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): M. le ministre, dans des
régions comme les nôtres où souvent on a des emplois
saisonniers, est-ce qu'on va en tenir compte dans l'application de ce
règlement? Pour le type, par exemple, qui travaille depuis dix ans juste
pendant les mois d'été, est-ce qu'on va en tenir compte dans
l'application?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Si je peux me permettre
de dire ceci au député de Lévis. Lorsqu'on a
déposé l'avant-projet de loi, dans celui-ci, si mon souvenir est
fidèle, on parlait de quelqu'un qui avait un contrat ou qui était
capable de faire la démonstration qu'il avait un contrat, donc qui
aurait été employé. Dans le cas de l'article 25, 1°,
l'assouplissement est là. Effectivement, les gens ont dit: La
démonstration du contrat, c'est extrêmement difficile. Alors que,
dans ce cas-ci, ce n'est pas l'exigence d'un contrat, c'est que la
démonstration soit faite. Ne bougez pas, je l'ai ici. Dans
l'avant-projet de loi, on disait: En raison de cet accident, la personne est
incapable d'exercer un emploi qui lui était garanti par contrat avant la
date de l'accident.
Une voix: C'est à la demande du Barreau. (12 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. À la
demande du Barreau? M. Gélinas me dit que le Barreau nous avait
demandé en commission parlementaire d'éliminer cet
élément-là.
M. Garon: Quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Le contrat, l'exigence du
contrat signé avant la date de l'accident.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: II y a un élément, M. le
député de Lévis, qu'il faut toujours avoir à
l'esprit quand on regarde cela. Les gens qui restent après six mois
c'est 19 %, on l'a vu tout à l'heure. Alors, ces gens-là,
effectivement, qui restent après six mois, ont toutes les chances de
rester un an, deux ans ou trois ans. Ces gens-là qui étaient sans
emploi au moment de l'accident, dans ie système qu'on propose
actuellement, vont être pas mal plus compensés qu'ils ne
l'étaient dans le système passé. Effectivement, sur les
séquelles permanentes, on va le voir plus tard, ils ont plus; sur les
frais, supposons qu'ils sont blessés gravement et qu'ils ont besoin de
frais de garde, notamment, ou qu'ils ne sont plus capables de vaquer à
leurs occupations, de garder des enfants ou de faire à manger, on a une
compensation beaucoup plus forte. Si bien que même l'individu qui aurait
dit, après deux ou trois mois: J'aurais travaillé si je n'avais
pas eu cet accident, et qu'il n'est pas capable de faire la preuve, s'il est
blessé gravement, il va être compensé beaucoup mieux avec
le nouveau régime qu'avec le présent. Alors, il faut bien se
mettre cela dans la tête. Ce que vous dites, c'est que les gens qui
auraient travaillé au bout d'un ou deux mois et qui sont blessés
légèrement, c'est cela qui est en cause parce que blessés
gravement et qui sont là après six mois, on les
récupère facilement. Est-ce que, effectivement, on a une
période d'un ou deux mois qui est en cause? Le problème qui se
pose, c'est avec ceux qui n'ont jamais travaillé à l'heure
actuelle. Ceux qui n'ont jamais travaillé - par exemple, quelqu'un qui
ne travaille pas depuis 25 ans, qui n'a jamais travaillé, qui est au
foyer ou quelqu'un qui est sur le bien-être social depuis dix ans -
comment voulez-vous qu'on présume des emplois à ces
gens-là? Comment voulez-vous que, d'autre part, on puisse porter le
jugement après un mois, un mois et demi ou deux mois qu'ils sont aptes
à retourner au travail? Cela devient absolument aberrant, surtout
qu'à l'heure actuelle on compense plus que l'aide sociale.
Imaginez-vous, la victime en question, même si elle est apte à
travailler, qu'elle est en parfaite santé, au bout de quinze jours, elle
dit: Moi, je reste bénéficiaire de la Loi sur l'assurance
automobile, c'est pas mal plus payant. Alors, on est obligé de faire
venir le médecin traitant, on est obligé de demander un examen
médical pour, des fois, des compensations de trois, quatre jours, une
semaine, deux semaines. Cela n'a pas de bon sens. Cela n'a vraiment pas de bon
sens. C'est plus ces problèmes-là.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites, mais là vous
parlez de six mois; six mois, c'est la moitié d'une année. Quand
vous dites: Quelqu'un qui a trois, quatre jours...
M. Vézina: M. le député de Lévis,
encore une fois, quelqu'un qui est sur te bien-être social six mois, au
bout de six mois ce sera quelqu'un qui est blessé gravement, s'il est
encore là.
M. Garon: Oui.
M. Vézina: Et là, effectivement, il va y avoir des
expertises médicales. Là, on va le compenser en fonction d'un
revenu potentiel. Alors, il n'y a pas de problème dans ce cas.
M. Garon: On est dans un pays qui a un climat, l'hiver. Comme le
ministre vient de répondre au député de Matapédia,
je ne suis pas convaincu du tout que cela va marcher comme ça. Combien
d'emplois sont saisonniers, qui, à cause des saisons, durent six mois.
L'accident n'arrivera pas toujours au moment où cela fait l'affaire.
Cela peut arriver, par exemple, avant que la saison ne commence et il va
être remplacé. Même s'il est prêt après, on ne
le reprendra pas. Et lui, il n'aura pas payé son chômage, etc. Il
y aura des conséquences à tout cela.
M. Vézina: Mais celui qui nous dit...
M. Garon: L'accident n'arrivera pas au moment où cela fait
l'affaire pour que tout cela fonctionne. Avant, on supposait un emploi et cela
marchait. Là, on ne suppose plus d'emploi, on va dire: C'est la perte
réelle. Mais au moment où arrive l'accident, si c'est au
début de la saison de la pêche, même si la personne est
mieux dans trois ou quatre mois, on va lui dire: On a engagé quelqu'un
d'autre à ta place.
Une voix: M. le député de Lévis.
M. Garon: II va y avoir toutes sortes de conséquences. Par
exemple, pour un emploi à la voirie, on va dire: On a engagé
quelqu'un d'autre, la voirie continue à marcher. Le gars qui est
occasionnel, celui qui a envie de travailler ou qui est sans emploi capable de
travailler, il peut être dans un secteur où cela n'a pas
marché pendant un bout de temps ou qui n'a pas été bon,
mais qui reprend. Pour une raison ou pour une autre, quelqu'un qui n'a pas
d'emploi dans son domaine va essayer d'aller dans un autre domaine. On va
supposer qu'il est chômeur, à ce moment-là. C'est pour cela
que je dis qu'on ne donne pas le bénéfice du doute à la
personne. Avant, on supposait un emploi. Peut-être cela coûtait-il
un peu plus cher, j'admets que pour certains cas, cela pouvait coûter un
peu plus cher. C'est mieux de payer un peu plus cher dans certains cas que de
commettre des injustices par rapport à des milliers de personnes.
Là, cela va coûter moins cher, mais des gens vont être
pénalisés. Les gens qui ont des familles, des enfants, des
paiements à faire, toutes sortes de choses, on va leur supposer le
revenu minimum, en réalité, pour ne pas qu'ils soient
intéressés, comme vous dites. Vous avez dit tantôt: On paie
plus que le bien-être social. Alors, vous allez payer moins cher pour ne
pas qu'ils soient avantagés d'être là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui, mais...
M. Garon: II faut se mettre dans la situation. Ce n'est pas
quelqu'un qui essaie de profiter d'un régime, c'est quelqu'un qui a eu
un accident malgré lui.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Un instant!
M. Garon: II n'a pas choisi d'avoir un accident.
M. Côté (Charlesbourg): Prenons l'exemple du gars
qui est à l'aide sociale. Aujourd'hui, on est dans une situation
où quelqu'un peut retirer de l'aide sociale depuis cinq ans.
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va prendre cet
exemple. Il est à l'aide sociale depuis cinq ans. Il se crée des
habitudes. Allez lui offrir de passer la "moppe" quelque part. Si cela ne lui
donne pas assez de plus que l'aide sociale, il va rester à l'aide
sociale.
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Qu'il fasse un
accident aujourd'hui et on va se retrouver dans la situation où à
ce gars-là on va dire: Parfait! Tu es un gars qui, normalement, dans la
vie, gagnait 20 000 $, 25 000 $ par année. On va te compenser pour 20
000 $, 25 000 $ par année. Vous allez venir me faire la
démonstration à moi que le gars n'essaiera pas d'étirer le
paiement de la Régie de l'assurance automobile pour ne pas retourner
à l'aide sociale? Bien voyons donc! Ce n'est pas cela, le rôle de
la Loi sur la Régie de l'assurance automobile. Ce n'est pas de l'aide
sociale.
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est la compensation
d'une perte réelle d'un individu qui subit un accident. C'est cela que
le régime doit faire.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): À partir de cela,
quand on a déposé l'avant-projet de loi, effectivement, dans
l'avant-projet de loi on était pas mal plus raides. Je l'ai dit
tantôt, à l'article 30, 1°, de l'avant-projet de loi, on
disait: "En raison de cet accident, elle est incapable d'exercer un emploi qui
lui était garanti par contrat avant la date de l'accident et qu'elle
aurait exercé durant cette période si l'accident n'avait pas eu
lieu". Le Barreau nous a dit: Vous êtes bien trop durs, cela n'a pas de
bon sens, mettez de la souplesse là-dedans. 25,1°, mettre de la
souplesse dans le régime pour permettre à des individus qui
administrent la Régie de l'assurance automobile de rendre le
régime administrable à partir de la
perte réelle, non pas de la perte hypothétique. Ce n'est
pas un régime d'aide sociale, c'est un régime d'assurance qui
doit compenser les pertes réelles de l'individu.
M. Garon: Je vais vous dire une chose, selon (a réponse
que vous venez de donner au député de Matapédia, si c'est
vrai que vous administrez cela de cette façon, ça va être
bien pire qu'avant sur le plan administratif. Actuellement, vous supposez un
emploi. Vous dites qu'il était difficile de supposer un emploi,
d'accord; mais ça va être encore bien pire si chaque personne peut
venir après quinze jours ou après un mois pour dire: J'aurais
travaillé et }e vais essayer de faire une preuve. Vous allez être
obligés de prouver qu'elle ne pouvait pas travailler, qu'elle n'aurait
pas travaillé. Par contre, elle va essayer de prouver que si elle
n'avait pas eu cet accident, elle travaillerait à ce moment-là.
Ca va être bien pire sur le plan administratif d'avoir ces cas-là
à administrer.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire une chose,
je ne m'instaure pas comme un spécialiste de l'administration
quotidienne de la Régie de l'assurance automobile, parce qu'on a avec
nous M. Vézina, qui est le président, et M. Clark, qui est
vice-président au niveau de la régie. Sur le plan administratif,
moi je dis: C'est eux autres qui connaissent leur affaire et qui ont le
vécu quotidien. On va les laisser répondre, c'est eux autres qui
vont nous dire si c'est plus facile ou moins facile.
M. Vézina: M. le député de
Lévis...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: ...il y a 27 % des victimes qui ont moins d'un
mois de compensation, 27 %. Trois mois et moins, il y en a 65 % qui ont moins
de trois mois, 65 %. Alors, imaginez-vous, sur 65 %, si on prend tous ceux qui
n'avaient pas d'emploi au moment de l'accident, qu'on leur présume un
emploi et que pour les compenser dix jours, on est obligé de faire un
examen médical, s'assurer qu'ils repassent un autre examen
médical pour s'assurer qu'ils sont aptes... Vous dites que ça va
être bien plus compliqué dans l'avenir, c'est absolument
impossible, à l'heure actuelle, parce qu'on présume des emplois,
comme vous le dites vous-même avec le cas de votre gardien de
stationnement, on présume des emplois à des gens qui n'ont pas
travaillé depuis les dix dernières années. Ils se
demandent ce qu'on fait là. On présume des revenus à des
gens qui n'ont pas travaillé depuis dix ans, ils se demandent ce qu'on
fait là.
Ce qu'on a décidé de faire, c'est de compenser les frais
encourus pour les personnes blessées gravement et qui vont rester dans
le régime. Les gens qui sont là pour plus de trois mois, pour
plus de six mois, ils vont être nettement mieux compensés que
maintenant. Les gens qui sont là pour moins de trois mois et qui ont un
travail, ils vont être compensés comme maintenant. Les gens qui
sont là pour moins de trois mois et qui n'ont pas de travail, ils vont
être moins compensés. C'est ça, la
vérité!
M. Garon: Je comprends ça. Vous venez de dire une chose,
c'est bien important mais là on l'apprend. Un mois, 27 %, c'est un mois,
65 % c'est trois mois et 81 % c'est six mois. Pourquoi avoir pris six mois pour
aHer en chercher 81 %, alors que vous dites... Je comprends que les gens qui
ont été sur le plan administratif, un mois ce n'est pas long,
mais six mois dans la vie de quelqu'un qui n'a pas de revenu assuré,
c'est long, qui a des besoins à combler, c'est long six mois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Garon: Là vous disiez qu'à trois mois, il y en
avait 65 %, mais vous allez en prendre 16 % de plus pour monter à 81 %,
vous montez à six mois. C'est drôle, quelqu'un qui est
blessé et qui ne travaille pas, qui ne peut pas travailler pendant six
mois, il me semble que c'est long.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je vais dire au
député de Lévis, cela va être très clair,
c'est une question de philosophie. Si votre philosophie est de dire qu'on doit
compenser cet individu-là selon un emploi, tel que c'est dans le
régime actuel, qui serait plus lucratif pour l'individu que ce qu'il
vivrait en réalité... Un instant, je reviens à mes
exemples. Si le gars qui travaille 40 heures par semaine et qui gagne 30 Q00 $
par année a un accident d'automobile, il va être compensé
selon son revenu. Si le gars gagne 15 000 $ par année, ne venez pas
demander à l'État de le compenser parce qu'il en aurait
gagné 30 000 $. Cela n'a pas de bon sens. Cela ne se tient pas. Cela n'a
pas de bon sens. Alors on ne le met pas dans une situation pire que celle
où il est. On lui donne exactement ce qu'il a comme revenu.
M. Garon: Là ce que vous allez faire, c'est au bout de six
mois. Au lieu de le faire au bout d'un mois, deux mois ou au départ,
vous allez faire la même opération au bout de six mois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais parce que...
M. Garon: Mais vous dites: Dans six mois, je ne le ferai
pas...
M. Côté (Charlesbourg): ...oui, parce qu'à
ce...
M. Garon: ...parce que vous voulez épargner de
l'argent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais parce que...
M. Garon: Mais en réalité, six mois dans la vie de
quelqu'un c'est long. Pour quelqu'un qui n'a pas besoin d'argent, ce n'est pas
long. C'est moins long, en tout cas, disons, c'est même long pour lui
aussi. Mais pour quelqu'un qui a besoin de revenu, et il y a beaucoup de
citoyens qui sont serrés, c'est long.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas une
banque la Régie de l'assurance automobile.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas ça. C'est que vous ne
pouvez pas supposer que les personnes... Geler leur statut dans le temps
à moins qu'elles aillent faire une démonstration - ce n'est pas
marqué dans la loi - à moins qu'elles aillent faire une
démonstration devant la régie, sur le plan administratif, quand
elles auront fini la démonstration, les six mois vont être
passés.
M. Côté (Charlesbourg): Comment, ce n'est pas
marqué dans la loi? L'article 25, 1°, c'est quoi ça?
M. Garon: C'est quoi?
M. Côté (Charlesbourg): "En raison de cet accident,
elle est incapable d'exercer un emploi qu'elle aurait exercé durant
cette période si l'accident n'avait pas eu lieu. " Qu'est-ce que
ça veut dire ça?
M. Garon: Oui, mais il est sans emploi au point de
départ.
M. Côté (Charlesbourg): Bien voyons donc!
M. Garon: C'est parce que vous avez enlevé "par contrat*.
Mais sauf que celui qui ne travaillait pas au moment de l'accident, pour
démontrer qu'il aurait pu exercer un emploi durant cette période
si l'accident n'avait eu lieu, il va avoir une moyenne côte à
monter. Pour dire que, moi, après un mois, j'aurais pu travailler cinq
mois, j'aurais pu travailler quatre mois, j'aurais pu travailler trois mois.
J'aimerais ça qu'on prenne un cas, par exemple, des gens qui sont
journaliers dans Lotbinière, il y en a des gens qui sont journaliers, ou
dans la Matapédia. Il le sait, des fois le taux de chômage monte
à 40 %. Comment quelqu'un qui est journalier va-t-il arriver? Ce sont
ces gens-là qui vont avoir le plus de misère. Ce n'est pas
quelqu'un qui est professeur ou des choses comme ça. Le gars qui va
avoir de la misère, c'est celui qui a le moins de sécurité
dans son emploi. C'est celui-là qui va avoir le plus de misère
à démontrer qu'il aurait pu occuper un emploi. Il va vous le
démontrer comment II aurait pu occuper un emploi qui aurait fait...
Parce qu'il vivait peut-être de différentes façons, des
fois ce sont des jobines. Mais ils vivent avec ça, il y en a plusieurs
qui vivent là-dedans. Comment sera-t-il capable de le démontrer
à la régie? Ce sont les gens les plus mal pris qui sont
Incapables de démontrer à lu régie qu'ils auraient
occupé un emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Les gens les plus mal pris,
dans le régime actuel, compte tenu de la volonté qui a
été mise au départ, les gens les plus mal pris
aujourd'hui, ce sont les blessés graves. Est-ce clair là?
M. Garon: Non, là on parle de... On n'est pas... On parle
des premiers six mois.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, c'est
ça le système. Les gens les plus mal pris, ce sont les gens qui
sont des blessés graves et c'est pour ceux-là qu'il faut, de
toute Importance et rapidement, corriger la situation pour qu'elle leur soit
applicable.
Dans le cas de la compensation, ce n'est pas vrai que vous allez me
faire accepter le principe que la Régie de l'assurance automobile, peu
importe l'organisme du gouvernement, doit compenser un revenu qui n'est pas
gagné par un individu. Une assurance, cela remplace le revenu d'un
individu. C'est clair. Alors, au bout de la ligne, quand on parle
hypothétiquement, on dit: Dans la mesure où l'individu est
capable de faire la démonstration qu'il aurait eu un emploi. Cela veut
dire qu'il y a un employeur qui va lui dire: Oui, Jos. Bleau, je t'aurais
engagé à partir du mois d'avril. On dit que l'article 25, 1°
de la loi fait en sorte que ce gars-là sera compensé compte tenu
du revenu qu'il aurait eu. Il reste qui? Il reste le gars qui pense que
l'employeur l'aurait peut-être engagé et qui voudrait se faire
compenser parce qu'il pense qu'il aurait peut-être été
engagé. Voyons donc!
M. Garon: Oui, mais dans les campagnes, c'est comme ça que
ça marche. Dans les campagnes...
M. Côté (Charlesbourg): Je suis issu d'une campagne,
moi aussi. J'y ai passé 27 années de ma vie.
M. Garon: D'accord. Mais, dans une campagne, si vous faites du
travail manuel, quelqu'un vous engage pour faire ci, un autre vous engage
là, puis un autre vous engage là. Au bout d'une période de
temps, vous gagnez votre vie de cette façon-là. Vous n'êtes
pas capable de dire à l'avance: Quelqu'un m'aurait engagé pour
réparer son escalier. Le menuisier, par exemple, n'aurait pas pu dire:
Un autre m'aurait engagé pour faire telle chose. Il y en a qui
travaillent pour des entrepreneurs, mais il y en a d'autres qui font les
travaux différemment. (12 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'avez donné
l'exemple de mon gars de la voirie, tantôt. Ce n'est pas bien
compliqué, on va en parler. II y a des employés saisonniers sur
une liste de rappel, le décor est assez clair, il y a des occasionnels
sur une liste de rappel.
M. Garon: Oui, mais M. y en a do moins en moins. Vous avez
enlevé ça...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Garon:... les occasionnels ne peuvent plus revenir comme
avant.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant. Qu'on prenne
votre système ou le nôtre, il reste que des occasionnels sont
rappelés. Il y en a encore qui coupent le foin, même s'il n'y en a
pas autant que sous votre régime. On va vous dire ça, vous allez
être content. A partir de ça, la problématique que vous
aviez a la Régie de l'assurance automobile, c'est la même maudite
affaire. On serait capable de faire la démonstration demain matin, avec
le chef de district ou le responsable du personnel dans un district, qu'on a
employé cette année 50 personnes. C'était 1, 2, 3, 4, 5,
6. non pas jusqu'à 58 mais jusqu'à 50. À 50, c'est fini.
Si l'individu dont il est question est le 49e, c'est bien clair qu'il est
couvertl S'il est le 51e, il ne le sera pas parce qu'il n'aura pas
été engagé. C'est clair, c'est normal...
Le Président (M. Saint-Roch): Excusez moi. M. le
député de Lévis, il est maintenant 12 h 30 et, à
moins d'un consentement, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 14
heures.
M. Garon: J'aimerais mieux qu'on termine à 13 heures et
qu'on reprenne à 15 heures Aimez -vous mieux ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Garon: C'est parce que ça nous donne plus de temps.
M. Côté (Charlesbourg): On recommencerait à
14 h 30?
Le Président (M. Saint-Roch): Selon l'horaire qu'on nous a
donné, M. le ministre, c'est de 12 h 30. pour reprendre à 14
heures.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que j'ai compris.
Je préfère continuer jusqu'à 13 heures et recommencer
à 15 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): S il y a consentement...
M. Garon: On recommence à 15 heures parce que...
Le Président (M. Saint-Roch): II y a con- sentement? Nous
allons poursuivre nos travaux jusqu'à 13 heures. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 26?
M. Garon: Je comprends ce que vous dites sur te plan
administratif. Je comprends que, sur le plan administratif, les fonctionnaires
vont dire ça, sauf que si les gens ont le droit d'aller faire la
démonstration qu'ils auraient eu des revenus, qu'ils auraient
été employés, je comprends qui y en a qui pourront le
faire, ceux qui ont des conventions collectives avec des listes de rappel, il y
en a qui seront capables de le faire. D'abord, les deux tiers des
employés ne sont pas syndiqués, les deux tiers des gens qui
travaillent ne sont pas syndiqués. Même dans les conventions
collectives, il y en a beaucoup qui ne sont pas complètement
étanches sur le plan de l'engagement. C'est aléatoire. Avant,
dans les concours de la fonction publique par exemple, il y avait un ordre
d'excellence, il fallait partir au premier, passer au deuxième, au
troisième et au quatrième. Maintenant, c'est par groupe.
Quelqu'un qui a passé un concours et qui est dans un groupe n'est
même pas sûr qu'il sera engagé il a passé le concours
mais le ministère peut choisir dans ce groupe. On lui offre cinq noms ou
dix noms, je ne me souviens plus du nombre de noms, et il choisit.
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend.
M. Garon: Cela veut dire que même s'il a passé le
concours, il n'est même pas certain d'être engagé. Quand il
va arriver pour faire la démonstration, il n'en sera pas capable. Il y a
beaucoup de gens, surtout dans des emplois où il y a le moins de
sécurité d'emploi, qui ne seront pas capables de démontrer
qu'ils auraient été certains de travailler. Ils ne seront pas
capables de démontrer ça. Je ne sais pas comment Ils vont le
démontrer. Dans les faits, ça fait des années que
ça fonctionne comme ça, qu'ils travaillent là, qu'on les
appelle quand on en a besoin. C'est connu, il y a des gens qui font ces
emplois, surtout dans les municipalités rurales, il y a des gens qui
font toutes sortes de travaux, ils sont appelés, les gens les
connaissent, tout ça, sauf qu'ils ne sont pas capables de
démontrer que M. Untel les aurait appelés.
À mon avis, quand ces gens auront un accident au cours des six
premiers mois, après deux mois, trois mois. quatre mois. cinq mois, six
mois, ils ne seront pas engagés. Ils ne seront pas capables de faire la
démonstration, ça veut dire qu'ils seront pénalisés
par rapport à l'indemnité. Je comprends qu'on parle des revenus
réels, mais pour un grand nombre d'emplois, ce n'est pas si simple de
savoir concrètement quels sont les revenus réels des gens
occupant différents types d'emplois. C'est facïe pour un
fonctionnaire ou pour un professeur, mais pour plusieurs catégories,
ça ne marche pas comme ça.
M. Côté (Charlesbourg): Pour un travailleur
forestier, c'est facile. Le travailleur forestier est appelé au
printemps pour aller faire du travail en forêt du mois de mars jusqu'au
mois de novembre, il est appelé de manière
régulière par son entrepreneur, il va faire la
démonstration qu'il a eu tel revenu pendant l'année. C'est clair
qu'il peut y avoir des cas charnières où ce sora un peu plus
difficile, j'en conviens avec le député de Lévis parce que
tout n'est pas toujours clair, ça m'apparaît très
évident, sauf que avec une règle comme celle-là...
Encore une fois, je le répète, la Régie de
l'assurance automobile n'est pas là pour fourrer les gens. À
partir du moment où il y aura la démonstration...
M. Garon: On peut dire que tout le gouvernement n'est pas
là pour fourrer le monde mais, en réalité, il y en a qui
se font faire quand même. En réalité, le Protecteur du
citoyen n'est pas là pour le "fun", et il y a beaucoup de cas où
les gens arrivent... Pour les raisons que vous avez mentionnées, moi, je
pense que quelqu'un qui n'est pas de bonne humeur le matin est plus raide quand
il analyse tel cas. Si ça va mal dans sa maison, iI est de plus mauvaise
humeur et traite plus durement celui qu'il reçoit, tandis que quand il
est de bonne humeur, il le traite peut-être plus agréablement.
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut même...
M. Garon: Cela fait partie de la vie.
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut même
arriver...
M. Garon: Je suis d'accord avec ça.
M. Côté (Charlesbourg):... dans le cas d'un ministre
qui a une décision à prendre à un moment donné.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): L'ombudsman est là
pour régulariser la situation.
M. Garon: J'avais l'habitude de faire ça, moi, d'envoyer
les gens qui disaient qu'ils étaient mal traités au
ministère voir le Protecteur du citoyen pour qu'il analyse d'une
façon objective s'ils avaient été mal traités ou
non.
M. Côté (Charlesbourg): II est là pour
ça, pour éviter des abus. Alors, c'est encore une protection
additionnelle vis-à-vis de ceux qui l'appliquent. J'ai un exemple
précis d'un cas comme celui-là dans Lotbinière, où
c'est le ministre qui avait tranché - et c'était M. Biron,
à l'époque -...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le cas a été
soumis à l'ombudsman et le ministère des Transports a
été obligé de payer, sur la recommandation de l'ombudsman.
Alors, peut-être que M. Biron était de travers ce matin-là,
c'est normal, c'était peut-être le seul matin...
M. Garon: Peut-être avait-il une appréciation des
choses...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça,
peut-être différente.
M. Garon: Cela peut aussi être un employé. Quand
c'est marqué "le ministre" dans la loi, souvent le ministre n'a rien vu
de ça.
M. Côté (Charlesbourg): La démonstration a
été faite, c'est que M. Biron, en annonçant une nouvelle,
s'était trompé de gars, ne l'avait pas annoncée au bon
gars.
M. Garon: Je ne le sais pas, je ne suis pas au courant.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous raconter le cas
très vite, c'est assez simple.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est concernant l'obtention
de contrats de chemins, l'hiver, où effectivement M. Biron est intervenu
pour favoriser l'un plutôt que l'autre. Comme il était très
heureux de l'annoncer à l'individu qui était détenteur du
permis, il ne l'a pas annoncé à la bonne personne, il l'a
annoncé à celui à qui il l'enlevait. Alors, c'est
allé chez le Protecteur du citoyen et ce dernier, à mon
arrivée, m'a mis au courant de ce cas et nous a conseillés
d'indemniser la victime qui, effectivement, a été
indemnisée Ce sont des choses qui peuvent arriver.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: Ce qui est magnifique dans ce cas, c'est que le
contrat a été octroyé dans le comté voisin.
M. Garon: Dans quel comté?
M. Camden: Ah! Je vais vous dire qu'on s'est posé un gros
point d'interrogation sur la représentativité du milieu, à
tel point que les gens en ont décidé autrement le 2
décembre 1985.
M. Garon: Cela peut être bien temporaire.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Côté (Charlesbourg): Au moins quatre ans.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): C'est au moins quatre
ans.
M. Garon: Si les cultivateurs de Lotbinière aiment baisser
de revenu, ils en ont le droit. Il ont baissé de 10 % l'an dernier et il
paraît qu'ils vont baisser de 14 % cette année. S'ils aiment
ça ainsi, ils en ont le droit.
M. Camden: Je suis heureux de vous l'entendre dire, puisqu'on
vous a entendu tout à l'heure dire qu'il n'y avait pas de
problème, dans le temps, en agriculture. Là, vous dites que vous
enverriez les gens au Protecteur du citoyen.
Le Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): J'ai
énormément de difficulté à relier vos interventions
à l'article 26.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark, vous aviez une
intervention?
M. Clark: Je voulais seulement souligner au député
de Lévis que, dans la loi actuelle, on conserve un peu le même
esprit. Nous avons la même disposition en ce qui regarde les
étudiants, à l'article 21, où on dit qu'on paie
l'indemnité de remplacement du revenu à des étudiants,
selon qu'ils sont incapables d'étudier ou de travailler. Quand il s'agit
de travail pour l'étudiant, dans la loi actuelle... Cela avait
été modifié en 1982, par le projet de loi 50. Ce qui a
été changé, c'est: La victime ou l'étudiant qui
déclare qu'il aurait exercé un emploi véritablement
rémunérateur, n'eût été l'accident, doit
démontrer que l'emploi lui était garanti par contrat. Alors, nous
avions donc une telle disposition dans la loi actuelle concernant...
M. Garon: Concernant l'étudiant.
M. Clark: Ce qui arrive, Ici, concernant ces gens sans emploi,
c'est que ce principe...
M. Garon: Quels étudiants cela visait-il?
M. Clark: Cela visait l'étudiant de plus de 16 ans, de
niveau secondaire ou postsecondaire. Nous avons ça tel quel dans la loi
actuelle, donc on bonifie... Cela a été ajouté en 1982,
par le projet de loi 50.
M. Côté (Charlesbourg): C'est encore un article
qu'on bonifie dans la loi qu'on veut amender. On dit: Parfait, pour autant que
vous pouvez en faire la démonstration. Je ne le savais pas, je
l'apprends comme vous.
M. Garon: Je ne suis pas sûr que ça va être
administré comme ça. Au fur et à mesure qu'on va faire la
démonstration qu'il était capable d'exercer un emploi, ça
veut dire qu'en cours de route des six mois, en n'importe quel temps, les gens
pourront dire: Moi, à partir de telle date, j'aurais pu occuper un
emploi, aller le plaider devant la régie, et tout ça. Prenons,
par exemple, le cas de Matapédia - le député avait raison
de poser ce cas - ça veut dire quoi? Cela veut dire qu'il devra aller
plaider son cas à quel endroit pour expliquer comment ça marche
dans Matapédia? Lui, aurait travaillé dans le bois, mais il
pourra venir expliquer son cas disant qu'il aurait pu travailler à
partir de telle date, etc., et qu'habituellement il travaillait. Ce n'est pas
nécessairement le même employeur, parce que le travailleur
forestier change souvent d'employeur. Il aurait pu dire: J'aurais
travaillé pour M. Untel, mais habituellement j'allais travailler dans le
bois l'hiver ou pendant d'autres périodes s'il s'agit de plantation
d'arbres. Où va-t-il aller plaider son cas? À Québec?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: Regardez, M. le député de
Lévis. C'est comme si toutes les victimes de la route étaient
prises dans ces circonstances où elles ne travaillent pas au moment
où elles ont un accident. Ce n'est pas le cas et ce ne le sera pas. Il y
a déjà 50 % des gens qui ne travaillent pas qui n'auraient pas
travaillé dans six mois, qui n'ont pas travaillé cinq ans avant,
et qui ne feront jamais cette preuve. Déjà, il y a une partie qui
est réglée. D'autre part, M. le député de
Lévis, il faut que ce soient des victimes qui soient longtemps dans le
régime parce que, effectivement, il y en a qui ont eu un accident, qui
sont impotents pour trois jours parce qu'ils ont mal à un genou, il y en
a une série dans le premier mois, 27 %, qui se règlent
automatiquement, au bout de trois mois il y en a 65 %. Donc il va rester des
gens qui sont incapables de travailler à cause d'un accident pour une
période de trois, quatre, cinq ou six mois, et on a toutes les chances
d'ailleurs de les retrouver à sept, huit, neuf ou dix mois. Vous laissez
entendre que ce sera un nombre infini de cas. Ce ne l'est pas, c'est une nombre
limité de cas.
M. Garon: Mais trouvez-moi les emplois permanents dans les
milieux ruraux, il n'y en a pas. Il y a les professeurs et c'est tout...
M. Vézina: Non, mais je viens de vous
expliquer, M. le député de Lévis...
M. Garon: ...à toutes fins utiles, ou les employés
des organismes gouvernementaux. Mais celui qui travaille en forêt, chez
le cultivateur, qui est journalier, ce sont tous des emplois où il n'y a
aucune sécurité d'emploi.
M. Vézina: Mais ce n'est pas ce que je vous expliquais, M.
le député de Lévis. C'est qu'il y a beaucoup de victimes,
premièrement, qui étaient sans emploi et qui n'ont pas
l'intention de travailler, donc la question ne se pose pas;
deuxièmement, il y a un grand nombre de victimes qui sont inaptes
à travailler pendant trois ou quatre jours, un mois, 27 % le sont
pendant un mois et moins, donc il n'y a pas de très nombreux cas. Il
faut que, premièrement, ce soit une victime qui n'avait pas d'emploi au
moment, de l'accident; deuxièmement, que ce soit une victime qui
normalement travaille, donc c'était exceptionnel qu'elle n'ait pas eu
d'emploi; troisièmement, qu'elle soit blessée pour plus qu'une
certaine période de temps. Alors, imaginez-vous, vous commencez... et
enfin, celles qui sont blessées pour une très longue
période, prenons l'hypothèse que quelqu'un est blessé pour
un an, ce n'est pas une très longue période, un an, dans le
régime qu'on propose, elle aura plus que dans le régime
actuel.
M. Garon: Cela dépend, les premiers six mois elle aura
moins.
M. Vézina: Les premiers six mois, mais dans la
deuxième période de six mois, elle va avoir...
M. Garon: Est-ce que ça va rattraper ce qu'elle aurait
dû avoir dans les premiers six mois?
M. Vézina: Absolument, des compensations pour les frais,
pour séquelles permanentes sont nettement plus généreuses,
etc. Alors nécessairement... autrement, ça nous coûterait
moins cher, en fin de compte. Mais tout ça nous coûte 60 000 000 $
de plus, voyons donc! Comment calculez-vous ça autrement? On met 60 000
000 $ de plus dans le régime.
M. Garon: Oui, mais je ne suis pas certain
deçà.
M. Vézina: Bien alors, nos actuaires calculent mal.
M. Garon: J'avais demandé de faire une projection sur les
cas passés.
M. Vézina: C'est ça, on a fait ça, on peut
vous dire...
M. Garon: Non pas pour les cas à venir, mais les cas
passés. On a des cas précis dans le passé. Si on avait eu
le nouveau régime, combien en aurait-il coûté par rapport
au régime qui a été appliqué dans le
passé?
M. Vézina: On a plusieurs exemptes. À chaque fois,
on peut vous montrer que toutes les victimes blessées gravement y
gagnent, peu importe leur catégorie, dans le régime
proposé par rapport au régime actuel. Toutes les victimes
blessées gravement, donc pour un, deux ou trois ans, y gagnent. C'est
pour ça que je dis qu'au bout d'un an, quelqu'un qui est blessé
et qui est inapte au travail pendant un an, c'est quelqu'un qui est quand
même blessé plus que légèrement, c'est être
blessé gravement.
M. Garon: Mais je vais vous dire une chose. Avant, il y avait un
régime qui vous supposait un emploi, et qui fonctionnait dès le
départ de cette façon. Ce régime avait sa dynamique.
Dès l'instant où vous créez un régime avec une
façon de compenser pour les premiers six mois, et une autre après
six mois, vous allez créer une nouvelle dynamique au sein de la
régie. Et je comprends, sur le plan administratif, les gens vont dire:
Si on rentrait dans les premiers six mois on épargnerait de l'argent, et
ensuite dans le deuxième six mois, il y aura ceux qui vont aller
à sept, huit ou neuf mois, et si on pouvait les régler sur une
moins longue période de temps, toute la dynamique interne va être
modifiée par le fait qu'il y a un régime pour le premier six
mois, et un régime différent à compter du 181 e jour.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina. (12 h
45)
M. Vézina: Est-ce que, par rapport à l'assurance,
le risque que vous voulez prendre est d'être incapable de travailler
pendant trois jours ou pendant trois ans? À l'heure actuelle, la
personne qui est blessée gravement pendant trois ans est drôlement
sous-compensée...
M. Garon: Je ne parle pas d'une victime de trois jours. C'est que
vous me ramenez le cas de trois jours, ce n'est pas une grosse victime.
M. Vézina: Oui, mais en termes d'assurance...
M. Garon: Mais entre trois ans et trois jours, il y a un mois,
deux mois, trois mois, quatre mois, cinq mois, six mois. Six mois victime d'un
accident d'automobile, c'est long pour une famille, pour un chef de famille qui
est la seule source de revenu de la famille.
M. Vézina: Encore une fois, M. le député de
Lévis, quelqu'un qui est blessé deux mois à l'heure
actuelle, qui a une séquelle permanente et qui est apte à... Il
va avoir plus sur le dommage non pécuniaire. Ce n'est pas sûr
qu'il va avoir moins. Vous présumez qu'il va avoir
moins parce que le revenu est suspendu sur cette période. Vous
présumez totalement qu'il va avoir moins. Ce n'est pas sûr.
M. Garon: C'est sûr parce que le ministre a parlé de
quatre catégories surcompensées. Il n'a pas dit qu'il y avait des
catégories surcompensées parce qu'il voulait les compenser
davantage, c'est parce qu'il voulait les compenser moins.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! M. le
Président.
M. Garon: II n'a jamais voulu nommer les catégories
surcompensées, mais il a dit qu'il y en avait quatre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non. On va rétablir
les faits, je suis allé chercher le petit papier.
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai regardé mon
texte de discours tantôt et je n'ai pas retrouvé ça.
M. Garon: Dans votre discours de deuxième lecture.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant.
M. Garon: Vous avez parlé de quatre catégories.
M. Côté (Charlesbourg): Un petit Instant.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On va régler le
problème tout de suite parce que je sais que quand vous vous accrochez
à quelque chose, vous ressemblez à une cassette vidéo
qu'on peut reproduire souvent et c'est toujours la même cassette.
Même votre gars de stationnement tantôt, quand vous êtes
accroché à quelque chose et que vous parlez, la cassette rejoue
souvent. Tranquillement, puisqu'on est à l'intérieur, ça
me tenterait de vous dire: Take your time".
Des voix: Ha, ha. ha!
M. Garon: Vous êtes en train de démentir les
journalistes qui disent que vous n'êtes pas capable d'apprendre
l'anglais.
M. Côté (Charlesbourg): Cela, de toute façon,
c'est un...
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): II y a des esprits trop mal
tournés.
M. Garon: II faudrait que le député de Pontiac vous
emmène souvent dans son comté pour faire de l'immersion
totale.
Le Président (M. Saint-Roch): La parole est à M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas l'avantage du
député de Lévis que ça puisse être
l'immersion totale à la maison. Alors...
M. Garon: Cela ne veut pas dire que c'est plus facile.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-là, c'est
probablement dû à l'élève.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre
M. Garon: II y en a qui ont le don des langues, d'autres ne l'ont
pas et sans que cela n'ait pris...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que. dans mon cas. cela
a toujours été très clair, j'ai une priorité, c'est
d'administrer mon ministère et ça peut se faire en
français comme en anglais. Quand j'aurai du temps, j'irai apprendre
l'anglais et j'irai peut-être donner des leçons à M.
Leblanc. Cela dit, de toute façon, à part ça, j'ai
toujours compris que peu importe si c'est en français ou en anglais,
vous pouvez toujours comprendre la problématique de quelqu'un d'autre
même s'il ne parle pas votre langue, pour autant que vous avez une
ouverture d'esprit. Il faut arrêter là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):.. parce que j'aurai
l'occasion d'aller faire un tour à Montréal et de rencontrer M.
Leblanc.
Ce que je disais, M. le Président, il faut bien se comprendre,
c'est dans le Journal des débats du 29 novembre 1988. à la
page 3408. On va se comprendre ce matin, certain. Je disais: "L'ensemble des
bonifications prévues dans le projet de loi entraînera
globalement, M. le Président, des indemnités
supplémentaires de 60 000 000 $. "
M. Garon: Je sais que vous avez dit ça.
M. Côté (Charlesbourg): Parfait, on continue.
"Toutefois les sommes additionnelles versées aux blessés graves
seront nettement plus importantes, puisque nous corrigeons des situations qui
représentent actuellement des surcompensations par rapport aux pertes
réelles subies par certaines catégories de victimes. " Je n'ai
pas
dit: quatre catégories.
M. Garon: À un moment donné, vous avez dit:
quatre.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Là
où le député de Lévis est mêlé un
petit peu, c'est quand j'ai présenté le projet de loi. J'ai dit:
Le régime comporte quatre catégories d'indemnités, et je
les ai mentionnées: le remplacement de la perte de revenu,
l'Indemnité de décès, le remboursement des frais encourus
et la compensation pour perte non pécuniaire. Quand j'ai parlé
des quatre catégories de victimes qui étalent
surcompensées, j'en reviens à l'idée du projet de loi tel
que présenté en disant...
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire quand vous dites: Tel
que présenté? En première lecture ou en deuxième
lecture?
M. Côté (Charlesbourg): En deuxième
lecture.
M. Garon: C'est à la deuxième lecture que je
réfère, non pas dans les notes explicatives de la première
lecture.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, c'est en
deuxième lecture.
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai d'abord commencé
par vous expliquer les quatre catégories. J'ai dit: On met 60 000 000 $
et une partie de ça, je ne l'ai pas caché, j'ai dit: On va la
chercher par des gens, chez des gens qui sont surcompensés. Mais
au-delà de tout ça, j'ai dit: Certaines catégories, je
n'ai pas dit: Quatre, j'ai dit: Certaines catégories de victimes.
Au-delà de tout ça, j'ai dit: On ajoute les 60 000 000 $.
À partir de ça, j'ai dit: Permettez-moi - une fois que j'ai eu
dit tout ça - M. le Président, de faire un tour de ces quatre
catégories, les quatre catégories - que le régime comporte
- en tentant de vous présenter certains exemples pour mieux justifier la
mesure de notre intervention. J'ai l'impression que le député de
Lévis a peut-être, non pas intentionnellement, parce que je sais
que, quand il intervient et qu'il veut ramasser, il essaie d'avoir les pieds
à terre autant que possible... C'est sa marque de commerce et je ne l'en
blâme pas. SI je me mets les pieds dans les plats, je me ferai taper et
j'en subirai les conséquences. Mais il m'apparaissait très clair
que j'ai parlé de certaines catégories qui étaient
surcompensées, mais je n'ai pas dit. Quatre. Mais dans la
présentation du projet de loi, il y avait évidemment quatre
chapitres qu'on va voir, quatre catégories de personnes à
indemniser. Après cette présentation, je revenais en disant:
Voici maintenant les quatre catégories qu'on va voir. Tantôt,
ça m'a accroché l'oreille au début, quand vous avez dit
ça et dans mon discours, j'ai dit que c'était mon texte et des
fois, à l'occasion, je sors un petit peu du texte, ça m'arrive,
j'ai dit que peut-être je suis sorti du texte, alors envoyez chercher le
Journal des débats. Je suis bien heureux d'avoir fait cette
petite mise au point qui n'est pas malicieuse, mais pour bien situer exactement
le contexte.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: On s'est fait monter, M. le député de
Lévis, un tableau démontrant que dans la situation actuelle, dans
toutes les circonstances, on indemnise dans certaines situations plus que
l'aide sociale évidemment et plus que le salaire minimum qui est
donné à un travailleur du Québec qui travaille à
temps plein, mais en tant que salaire minimum. On vit des situations où
vraiment j'ai un nombre de personnes à charge, de 0 à 6, je me
rends compte que dans tous les cas, l'indemnité qu'on donne
actuellement, le 30 minimum qu'on donne actuellement, est plus
élevé que le salaire minimum qui est donne au Québec.
Donc, vous avez une situation où le travailleur à temps plein a
autour de 10 000 $, rente minimum basée sur le salaire minimum 9433 $
pour six personnes à charge. Présentement, on donne une rente
minimum, en ce qui nous concerne, de 14 990 $. Donc, vous avez un travailleur
à temps partiel qui a un accident d'auto, on peut lui verser
jusqu'à 14 000 $ alors que votre travailleur à temps plein qui
est sur le marché du travail reçoit 9433 $. On dit que c'est
complètement illogique, ça n'a pas de sens. On dit qu'on veut
corriger ça. C'est une des choses qu'on veut corriger. Quand on
parte...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Cela existe dans la loi actuelle.
M. Clark: Oui, c'est ce que je dis. C'est dans la loi actuelle et
on dit qu'il y a une surcompensation. C'est une des surcompensations.
M. Garon: Cela dépend comment on voit ça Cela veut
dire qu'il y a une surcompensation parce que la personne a droit à tel
montant en fonction du revenu qu'elle aurait eu. Un accident, c'est plus que
ça. Dans la loi, on avait établi qu'il y avait un revenu d'un
emploi qu'on était supposé et qu'on avait une
rémunération en conséquence. Si, dans votre vie... Je
comprends quand le président de la régie parle du cas de celui
qui a un accident, qui est privé de son emploi pendant trois ou quatre
jours. Ce n'est pas de ça qu'on parle, au fond. Il est évident
que c'est un problème, mais c'est un problème qui est
relativement mineur comparativement à celui qui est privé de son
emploi pendant deux, trois, quatre, cinq ou six mois, etc. À ce mo-
ment-là, on entre dans dus catégories de gens qui ont eu
un accident et quelles vont être les séquelles?
Je vais vous donner un exemple. Il y a quelques mois, je vais au
restaurant. Par hasard, dans le restaurant, dans mon mets il y a un caillou, je
mords le caillou et je me casse une dent. Quels sont mes dommages? La compagnie
va dire que c'est la réparation que ça me coûte chez le
dentiste, sauf que cette dent ne sera plus la même. Alors, quel est le
dommage? Évidemment, si je meurs dans six mois, le dommage n'est pas
long, mais s'il vous manque une dent pour la vie parce que vous avez mordu un
caillou dans un mets que vous avez mangé...
M. Clark: En ce qui nous concerne, on va vous indemniser pour la
dent qu'il vous manque.
M. Garon: Non, vous n'indemniserez pas.
M. Côté (Charlesbourg): Et Dieu sait qu'on n'a pas
de dent contre vous. Non, si vous étiez en auto. Étiez-vous en
auto?
M. Garon: Cela veut dire que c'est quoi? Quand on arrive à
indemniser, c'est toujours. C'est quoi?
M. Côté (Charlesbourg): M. le député
de Lévis, si vous me le permettez. Tantôt, je suis demeuré
sur une impression dans votre intervention que c'étaient de nombreuses
victimes. Quand j'ai entendu le nombreuses victimes, j'ai dit qu'il faut au
moins aller voir qui ça concerne pour tenter de circonscrire exactement
combien de personnes ça pourrait toucher. On ne va pas s'installer dans
un bourbier administratif où ce sera très difficile. Je me suis
fait sortir des statistiques des accidents de 1987.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas pris cette
année-là parce que ça fait mon affaire, je l'ai prise
parce que c'est l'année où les statistiques sont totales.
M. Garon: Oui, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord? J'aime autant
prendre mes précautions parce que...
M. Garon: J'ai fait la même chose déjà.
M. Côté (Charlesbourg): Depuis quelque temps, toutes
les fois que je m'étire le cou. j'ai présumément tout
planifié. L'organisateur fait en sorte qu'il a tellement bien
planifié ses coups, qu'en fin de compte... Alors, c'est pour ça
que je veux être prudent et mettre les bémols dès le
départ.
En 1987, il y a 2734 victimes d'accident sans emploi. Il y en a 1345 qui
recevaient de l'assurance chômage et 1017 qui étaient
bénéficiaires de l'aide sociale. II y en a 372, donc 13 6, qui
étaient sans revenu. C'est le portrait des victimes d'accident sans
emploi.
Selon les statistiques qu'on a, 81 % des gens sont moins de 180 jours,
moins de six mois. On se comprend? 81 %, ça veut dire 372 personnes.
D'accord? Quand on prend les gens sans revenu, M. y en a 372 qui, en fin de
compte, n'ont pas de revenu.
M. Garon: Sans revenu ou sans emploi? M. Côté
(Charlesbourg): Sans revenu. M. Garon: Ce n'est pas la même
chose.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Je veux essayer
d'amener de l'eau au moulin, en ce sens que...
M. Garon: Quand vous avez dit 3700 au début,
c'était quoi?
M. Côté (Charlesbourg): 2734 victimes sans
emploi
M. Garon: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Alors, le gars qui est
au chômage, on compense la perte réelle, on compense le
chômage. Le gars qui reçoit de l'aide sociale, on compense la
perte réelle, i a son aide sociale. Quand on continue, on dit: Je vais
essayer de voir combien ça fait de personnes. Sur le plan potentiel, il
y aurait l'évaluation.
Alors, quand tu continues, tu te dis: II y a moins de 180 jours, donc
six mois à 81 %. ce sont 301 personnes. Donc, il y a 71 personnes de
tout ce monde-là qui est plus de 181 jours, donc il y a une bonne partie
de leurs problèmes de réglés. On se retrouve donc avec 301
personnes qui pourraient être dans une situation plus précaire que
les autres.
Quand tu continues sur le plan statistique, je ne veux pas tenter
d'amenuiser, mais essayer de voir exactement les personnes qui pourraient
être dans le trouble et tenter de voir aujourd'hui si on est capables
d'apporter les accommodations pour les aider.
Je me dis: Au bout de trois mois, on sait qu'il reste 35 % des gens.
Donc, si on prend les 35 % de 300 personnes, ce sont 100 personnes. Sur le plan
administratif, ce n'est pas si monstrueux que ça à traiter par la
Régie de l'assurance automobile. Ajoutez à ça finalement,
ceux de l'aide sociale et ceux de il assurance-chômage, prenez-les, les
2734 personnes qui sont là. Ce n'est pas. sur le plan
administratif, pour la Régie de l'assurance automobile, catastrophique
à traiter parce que finalement, quand tu prends les travailleurs
forestiers, ceux qui font la plantation d'arbres l'été et ceux
qui
travaillent sur les fermes, tu viens de grossir le bébé.
Alors, on se retrouve dans une situation où finalement ce n'est pas si
gros que ça.
M. Garon: Mais il faut prendre 2734, puisque c'est ça, les
travailleurs sans emploi. Après ça, vous dites: Sans revenu.
C'est une autre affaire. Là, on traite des gens victimes sans emploi
capables de travailler. Alors, c'est 2734. C'est pas mal de monde. Pourquoi
avez-vous choisi six mois plutôt que trois mois, deux mois ou un mois,
puisqu'il y a 65 % qui sont pour moins de trois mois et 81 % qui sont pour
moins de six mois? Vous avez choisi de prendre six mois plutôt que trois
mois. C'est évident que six mois, c'est plus long dans la vie de
quelqu'un que trois mois ou deux mois. À ce moment-là, vous
auriez couvert 65 % de moins de trois mois et vous avez décidé de
prendre moins de six mois pour qu'il en couvre 81 %.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, cela a
été basé sur des relations que nous avons eues avec
l'assurance-chômage où l'assurance-chômage détermine
que ça prend à peu près six mois à un individu pour
se trouver un emploi, en moyenne.
M. Garon: Mais il ne cherche pas un emploi à partir d'un
accident. C'est quoi, cette affaire-là?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Garon: C'est un raisonnement drôle en mosus. J'imagine
que la plupart de ces gens-là, on peut dire moitié-moitié,
étaient déjà en recherche d'emploi depuis trois mois.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a déjà
la moitié qui n'ont jamais travaillé et qui ne travailleront
pas...
M. Garon: Oui, les gens étaient en recherche. Si cela
prend six mois à se trouver un emploi, quand quelqu'un a un accident, on
peut au moins dire que les chances...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... M.
Garon:... les probabilités sont à 50-50.
M. Côté (Charlesbourg): Mais non,
c'était...
M. Garon: Alors, il devait y en avoir 50 qui avaient
déjà trois mois de faits.
M. Côté (Charlesbourg): Pour la recherche d'emploi,
j'imagine qu'à l'assurance-chômage on pourrait avoir les meilleurs
indices. L'assurance-chômage nous dit que, en règle
générale, cela prend en moyenne six mois à un gars pour se
retrouver un emploi. Alors, c'est ce critère qui a été
employé.
M. Garon: Oui, mais c'est parce que vous vous dites à ce
moment-là: Bon, il a un accident, il aurait pris six mois pour se
trouver un emploi, donc on va le considérer comme sans emploi pendant
six mois.
M. Vézina: Mais non, M. le député de
Lévis.
Le Président (M. Saint-Roch): Dernière
Intervention, M. Vézina.
M. Vézina: M. le député de Lévis,
2724 étaient sans emploi. 1017 étaient
bénéficiaires de l'aide sociale, donc ces gens-là, cela
fait bien plus que six mois qu'ils sont sans emploi.
M. Côté (Charlesbourg): On peut présumer
qu'ils ont eu un an de chômage.
M. Vézina: Oui, qu'ils ont eu un an de chômage.
M. Garon: C'est cela.
M. Vézina: Sur les 2724, on peut présumer au
départ qu'il y en a 50 % qui ne travaillent pas depuis des années
et qui ne veulent pas travailler, qui ne souhaitent pas travailler. Bon. Je
sais bien que ma mère, qui est à la maison et qui a 70 ans, si
elle était victime, elle serait dans ce groupe-là.
M. Garon: Oui, oui. L'aide sociale, II faut faire attention. Il y
a des gens qu'on appelait avant les mères nécessiteuses, les
aveugles... Aujourd'hui, tout cela est dans l'aide sociale.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse...
M. Garon: II faut faire attention de ne pas dire que ce sont tous
des gens qui ne veulent pas travailler.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas exact.
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'excuse. Il est
maintenant 13 heures, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15
heures.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour poursuivre l'étude détaillée du projet de loi 92, Loi
modifiant la Loi sur l'assurance automobile et d'autres dispositions
législatives.
Au moment de notre suspension, nous en
étions à l'article 26 Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 26?
M. Garon: Nous avions adopté l'article 26 sur
division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 26 est
adopté sur division. J'appelle l'article 27, pour lequel nous avons un
papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on ne devrait pas
d'abord adopter l'article et aller au papillon après, M. le
Président?
M. Garon: Cela dépend si vous avez le papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! excusez! Le
député de Lévis a raison, M. le Président.
"L'article 27 de la Loi sur l'assurance automobile, édicté par
l'article 1 de ce projet de loi est modifié par l'addition, après
le troisième alinéa, du suivant: "Le premier alinéa ne
s'applique pas à la victime qui a droit à une indemnité
pour frais de garde conformément à l'article 81".
C'est la reproduction de l'amendement de tout à l'heure.
M. Garon: C'est le même article que tout à
l'heure?
M. Côté (Charlesbourg): 22.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Nous entreprenons maintenant l'article 27, tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y à des interventions?
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrais peut-être
le lire, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): "27. À compter du
181e jour qui suit l'accident, la régie détermine à la
victime un emploi conformément à l'article 46. "La victime a
droit à une indemnité de remplacement du revenu si, en raison de
cet accident, elle est incapable d'exercer l'emploi que la régie lui
détermine. "Cette indemnité est calculée
conformément au troisième alinéa de l'article 22 et ne
peut être inférieure à celle que recevait la victime, le
cas échéant, à la fin des 180 premiers jours qui suivent
l'accident. "
M. Garon: Bon! on ne recommencera pas le débat de tout
à l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, le
débat Je pense que c'est le même principe.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 27, tel
qu'amendé, est maintenant adopté sur division. J'appelle
l'article 28.
Victime âgée de 16 ans et plus qui
fréquente à temps plein une institution d'enseignement
M. Côté (Charlesbourg): "28. Pour l'application de
la présente sous-section: 1° les études en cours sont celles
comprises dans un programme de niveau secondaire ou postsecondaire que la
victime, à la date de l'accident, est admise à entreprendre ou
à poursuivre dans une institution d'enseignement; "2° une victime
est considérée fréquenter à temps plein une
institution disposant des cours d'un niveau secondaire ou postsecondaire,
à partir du moment où elle est admise par l'institution à
fréquenter à temps plein un programme de ce niveau, jusqu'au
moment où elle complète la session terminale, abandonne ses
études, ou ne satisfait plus aux exigences de l'institution
fréquentée relativement à la poursuite de ses
études, selon la première éventualité. "
M. Garon: Avant, vous aviez des dispositions concernant les gens
de plus de 16 ans qui étaient aux études. Est-ce que ces
dispositions étaient dans le règlement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Oui, M. le Président, Effectivement, M. le
député, on a un règlement présentement, qui
s'appelle Règlement sur les indemnités payables, qui
prévoit, définit ce qu'est une victime qui fréquente
à temps plein une institution. Autrement dit, le paragraphe 2° de
l'article 28 est présentement intégralement dans le
règlement actuel. Ce qu'on ajoute ici, c'est la définition
d'études en cours pour simplifier un certain nombre de choses,
déterminer ce que sont les études en cours; parce que, dans
certains cas, le droit à l'indemnité se terminera à la fin
des études en cours. Donc, il nous faut définir ce qu'on entend
par études en cours et, quant à la définition de la
fréquentation scolaire au paragraphe 2°, c'est intégralement
l'article 24 du règlement actuel sur les indemnités payables, qui
se lit comme suit: "Aux fins de l'article 21 de fa toi, un étudiant peut
être considéré fréquenter à plein temps une
institution dispensant des cours de niveau secondaire ou postsecondaire,
à partir du moment où il est admis par l'institution à
fréquenter à plein temps un programme de ce niveau, jusqu'au
moment où il complète"... Bon!
En fait, c'est exactement la même chose qu'au paragraphe
2°.
Alors, ce qui est ajouté ici, c'est la définition
d'études en cours. Les plus de 16 ans, à titre
d'information...
M. Garon: Pourquoi avez-vous besoin de cette
définition?
M. Clark: Pardon?
M. Garon: Pourquoi avez-vous besoin de cette
définition?
M. Clark: Parce que, dans tout ce qu'on va voir plus loin, dans
tout ce chapitre concernant les étudiants de plus de 16 ans, dans
certains cas l'indemnité de l'étudiant va prendre fin à la
date de la fin de ses cours. Donc, il faut une définition,
c'est-à-dire que le droit va changer, à ce moment-là.
M. Garon: Qu'est-ce qui change par rapport à la situation
existante?
M. Clark: On n'avait pas dans la loi actuelle, pour autant que je
me souvienne, de problème avec le concept d'études en cours,
compte tenu de la loi telle qu'elle était écrite. Mais on arrive
avec ce concept, parce que, évidemment, on a changé la loi. On
propose de définir forcément ce qu'on entend par là.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Ce n'est pas un article de principe au fond, c'est un
article d'aménagement d'un régime. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 28 est
adopté. J'appelle l'article 29.
M. Côté (Charlesbourg): "La victime qui, à la
date de l'accident, est âgée de 16 ans et plus et qui
fréquente à temps plein une institution d'enseignement de niveau
secondaire ou postsecondaire a droit à une indemnité tant que, en
raison de cet accident, elle est incapable d'entreprendre ou de poursuivre ses
études en cours et si elle subit un retard dans celles-ci. Le droit
à cette indemnité cesse à la date prévue, au moment
de l'accident pour la fin des études en cours. "
M. Garon: Que voulez-vous dire au juste par le droit à
cette indemnité cesse à la date prévue, au moment de
l'accident pour la fin des études en cours"?
M. Clark: Bien, si vous avez un étudiant, ... je m'excuse,
M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous êtes reconnu
automatiquement maintenant.
M. Clark: Êtes-vous d'accord avec ce qu'il vient de dire?
Normalement je n'ai qu'un patron, mais je pense qu'ici j'en ai deux.
M. Garon: Ce sont M. Vézina et M. Côté. Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark. M. Clark:
Je retire, effacez tout cela. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Êtes-vous à la Régie de l'assurance
automobile ou au ministère?
M. Clark: Effacez tout cela, parfois il m'arrive de
m'échapper comme cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark, vous avez toujours
la parole.
M. Garon: Êtes-vous à la Régie de l'assurance
automobile?
M. Clark: Oui. Je m'excuse, M. le député... M.
Garon: Êtes-vous vice-président?
M. Clark: Oui, vice-président à Montréal,
mais si je continue comme cela je ne le resterai pas longtemps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): II ne le sait pas, mais le
concours est ouvert depuis ce matin.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Je m'excuse, M. le député, quelle
était votre question?
M. Garon: Dans les deux dernières phrases: "Le droit
à cette indemnité cesse à la date prévue, au moment
de l'accident, pour la fin des études en cours. " C'est drôlement
dit.
M. Clark: Vous avez une série d'indemnités à
la suite de cet article. On prévoit des indemnités
différentes selon que vous êtes au niveau primaire, secondaire ou
postsecondaire. Donc il faut tenir compte du fait que quelqu'un qui a un
accident est à l'un ou l'autre de ces niveaux. On prévoit que si
vous avez un accident et que vous êtes au primaire ou au secondaire,
l'indemnité forfaitaire qui est prévue par la suite, vous allez
voir plus loin que cette indemnité forfaitaire peut devenir une rente,
mais, l'indemnité dont on parle ici, le forfaitaire qu'on verra plus
loin, va cesser à la fin des études en cours. Si quelqu'un est au
secondaire, on va prévoir l'indemnité
forfaitaire jusqu'à la fin du secondaire V, ou encore si est au
cégep, le droit change à ce moment, si on a affaire à un
étudiant qui est incapable à long terme.
M. Garon: Non, ce n'est pas cela. On dit: "Le droit à
cette indemnité cesse à la date prévue, au moment de
l'accident, pour la fin des études en cours". C'est rédigé
d'une façon épouvantable, ce n'est pas français.
M. Clark: Vous avez un accident en secondaire...
M. Garon: C'est mal dit, on ne sait pas trop ce que cela veut
dire.
M. Clark: Bien, quand on va vous l'expliquer, vous allez voir que
c'est clair.
M. Garon: Mais si on est obligé de l'expliquer pour le
comprendre, cela veut dire que c'est mal dit.
M. Clark: Bien, trouvez-nous une meilleure formulation pour le
dire.
M. Garon: Pardon? Bien non, mais "la date prévue pour la
fin des études en cours".
M. Clark: Bien oui. lors de l'accident, si vous avez un accident
et que vous êtes en économique il. mettons avocat, vous avez l'air
d'aimer mieux avocat, avocat il, la première année de droit, la
date prévue pour la fin de vos études, si vous avez votre cours
de droit en 1964, c'est quatre ans plus tard, ou trois ans, je ne sais trop,
lors de l'accident, la date prévue pour la fin de vos études
universitaires d'avocat est identifiée, donc à ce moment le droit
s'applique pour les quatre années, où on va vous donner 11 000 $
par année perdue, comme on le verra plus loin.
M. Garon: C'est plus simple quand quelqu'un est étudiant
en droit, que si c'est un enfant ou un adolescent, une victime
âgée de 16 ans ou plus, qui fréquente une institution
d'enseignement, qui est au niveau secondaire ou postsecondaire... Pour
quelqu'un qui est au niveau secondaire, quelle est la date prévue de la
fin des études en cours?
M. Clark: C'est cinq ans. le socondaire? Alors à la fin du
secondaire V, c'est la date prévue pour la fin de ses études.
M. Côté (Charlesbourg): Au postsecondaire, il serait
pris en relève par des mesures du postsecondaire.
M. Garon: Les études secondaires, c'est prévu, mais
la fin des études en cours, on ne veut pas dire nécessairement le
cours, il y a le secondaire, le cégep, l'université. Est-ce qu'on
présume que quelqu'un va aller au cégep, à
l'université? Il va arrêter où? La date prévue pour
la fin des études en cours, ça veut dire quoi pour quelqu'un qui
est en secondaire II par exemple?
M. Clark: Regardez, on vient de vous l'écrire, M. le
député.
M. Garon: C'est écrit: ou postsecondaire.
M. Clark: Ici. M. le député, on parle des gens de
plus de 16 ans, on a défini que les études en cours sont celles
comprises dans un programme d'études secondaires ou postsecondaires.
Plus loin, on va voir les gens de moins de 16 ans.
M. Garon: En lisant ça. j'ai l'impression que c'est la fin
du cours en cours. S'il est au secondaire, à la fin du secondaire, c'est
terminé. Après le secondaire, normalement, à moins que ce
soit une phase terminale, pour un grand nombre d'étudiants, c'est le
cégep. Pour certains, le cégep est la phase terminale, mais
d'autres vont aller à l'université. En lisant ça, on ne le
sait pas. Comme vous avez dit dans la définition: "Jusqu'au moment
où elle complète la session terminale", cela veut dire quoi?
Est-ce que c'est la fin de chaque phase? Si la personne est au secondaire, est
ce que c'est la fin du secondaire? Si elle est au cégep, est ce que
c'est la fin du cégep?
M. Clark: C'est exactement ça. vous l'avez.
M. Garon: Comment ça marche? Après ça.
qu'est-ce qui va arriver?
M. Clark: Là. M. le député, c'est
défini à l'article 28. 1 où on dit. "Les études en
cours sont celles comprises dans un programme de niveau secondaire ou
postsecondaire que la victime, à la date de l'accident, est admise
à entreprendre ou à poursuivre dans une institution
d'enseignement; ".
Si vous êtes au niveau secondaire il. la fin des études en
cours, c'est le niveau secondaire V Si vous êtes au cégep il. la
fin des études, c'est le cégep II.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas correct. Si quoiqu'un est au
secondaire et avait prévu, après son socondaire. d'aller au
cégep et, par la suite, à l'université, on va supposer
qu'après le secondaire, il travaille.
M. Clark: Ce que vous dites, on va le voir plus loin, à
l'article 33.
M. Garon: Non, mais en fonction des articles qu'on a vus.
à l'article 33, on dit: 'La victime qui, après la date
prévue pour la fin de
ses études en cours", la date prévue, vous la faites
arrêter à l'article 29. S'il est au secondaire, vous dites que la
date prévue pour la fin de ses études, c'est la fin du
secondaire. Il est supposé, après le secondaire, d'être
garçon d'ascenseur, ou d'avoir un petit job qu'on a, après le
secondaire. Si c'est quelqu'un qui avait des succès scolaires
nécessaires pour aller au cégep et à l'université,
vous allez supposer qu'il termine ses études au secondaire.
M. Clark: Est-ce qu'on ne pourrait pas aller à l'article
33 pour répondre aux questions? "La victime qui, après la date
prévue pour la fin de ses études en cours, est incapable, en
raison de l'accident, d'entreprendre ou de poursuivre celles-ci et d'exercer
tout emploi a droit, tant que durent ces incapacités, à une
indemnité de remplacement du revenu. Cette indemnité est
calculée à partir d'un revenu brut... " En fait, on lui donne
l'équivalent du revenu moyen des Québécois, 100 % du RHM,
en termes techniques, c'est-à-dire autour de 15 000 $ par année.
Cela, c'est à l'article 33, c'est-à-dire qu'on la prend en
charge, par un autre article, après la date prévue de la fin de
ses études, selon qu'elle est au primaire, au secondaire ou au
postsecondaire. Il n'y a pas de piège là-dedans, c'est pas mal
clair.
M. Garon: Quelqu'un qui fait trois années de
médecine, par exemple, qu'est-ce que vous supposeriez?
M. Clark: Une troisième année de médecine,
on va lui donner - vous le verrez dans un article, plus loin -
l'équivalent de 11 000 $ par année, pour les gens au
postsecondaire et, ensuite, on va tomber à l'article 33, on va lui
donner une Indemnité à long terme, on verra ça plus loin.
On ne peut pas tout régler, on les prend un par un.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc. Avant de céder la parole à M. le député
de Dubuc, j'aurais besoin d'un consentement pour que M. le député
de Dubuc remplace M. le député de...
M. Côté (Charlesbourg): Pas de problème, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Consentement. M. le
député de Dubuc. (15 h 30)
M. Desbiens: Je veux continuer sur la même question. Quand
on parle des cours, est-ce que ce sont les mêmes articles que dans la loi
actuelle? Est-ce que cela a la même signification quand on parle du cours
secondaire? Moi, j'ai la même appréhension que le
député de Lévis. Un jeune qui est au secondaire peut
très bien... Il y en a qui terminent après le secondaire, soit
professionnel ou autrement, mais il y en a d'autres qui vont... Normalement,
cela doit mener à des études supérieures. Il me semble que
je ne vois pas dans ces articles-là, même à l'article 33
comme vous dites, la possibilité pour l'étudiant de poursuivre en
dehors du cours. Cours, dans la loi, veut dire cours secondaire si le jeune est
au secondaire. Là, à la fin du cours secondaire, s'il a
terminé son cours secondaire, il n'a plus droit à... Sauf une
Indemnité si...
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 33, s'il
a des blessures permanentes.
M. Desbiens: Oui, des blessures permanentes, d'accord. Sauf que
s'il a des blessures qui ne l'empêchent pas de poursuivre ses
études à un niveau supérieur, il n'est plus aidé.
C'est ce que je comprends.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il ne
l'est pas en termes de remplacement du revenu. Par contre, s'il a des
séquelles, on le verra ultérieurement, des blessures corporelles,
un bras, un pied, à ce moment, il sera indemnisé par nous. Dans
ce cas-ci, on est dans le remplacement du revenu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: Écoutez, la situation est la suivante:
On commence par dire quelle indemnité on donnera à quelqu'un qui
étudie à temps plein. L'indemnité est en fonction du
nombre de semestres qu'il perd et dépend du niveau scolaire où il
est. On indemnise plus un semestre perdu au niveau universitaire qu'un semestre
au niveau primaire. On le verra plus tard.
Dans le cas où la victime est là pour six mois, cela ne
pose pas de problème. Il a perdu un semestre, il reprend son cours et
l'affaire est réglée. Dans le cas où la victime ne
travaillera plus et n'ira plus à l'école de sa vie, c'est ce qui
est en cause. Quand est-ce qu'on lui donne une indemnisation comme n'importe
quelle victime? On le prend à la fin du cours secondaire s'il
était au cours secondaire, à la fin du cégep s'il
était au cégep, à la fin de l'université s'il
était à l'université. Là, on ne peut pas
présumer, s'il était en troisième année secondaire,
qu'il aurait fait un médecin et gagné tant. Alors, on l'indemnise
en fonction du revenu moyen, comme le prévoit l'article 33. C'est cela,
la loi; c'est cela, la proposition. Voyez-vous, c'est cela, tout simplement.
C'est juste dans les cas où on aurait des individus victimes de la route
qui ont 16 ans, qui sont au secondaire et qui ne travailleront pas et qui
n'iront plus à l'école de leur vie. Autre-mont, s'ils sont
absonts de l'école pour six mois, on indemnise un semestre et il
continue après, c'est tout.
M. Desbiens: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Qu'est-ce que vous payiez avant? Quelle est la
situation actuelle?
M. Clark: La situation actuelle, M. le député, est
particulièrement alambiquée dans le sens suivant: Si vous prenez
l'article 21 qui traite de ce cas... Page 147 on vous dit: "La victime qui,
lors de l'accident, était âgée d'au moins 16 ans et
fréquentait à plein temps une institution dispensant des cours
d'un niveau secondaire ou postsecondaire a droit à l'indemnité de
remplacement du revenu selon les modalités suivantes: "a) - que vous
n'avez pas là - si elle démontre que, lors de l'accident, elle
aurait occupé un emploi véritablement rémunérateur
ou aurait exercé celui-ci n'eût été l'accident,
alors, indemnité correspondant au revenu brut de l'emploi. Dans le cas
de l'étudiant qui travaille, on remplace son revenu. "b) si la victime
n'est pas visée dans le paragraphe a ou si elle cesse de l'être,
elle a droit à l'indemnité minimum visée dans le
deuxième alinéa de l'article 26 si, en raison de l'accident elle
devient incapable de poursuivre ses études. "
En réalité, la plupart des étudiants qu'on a eus
avaient l'indemnité minimum qui prévalait dans la loi. "c) -
c'est là que cela se complique - si la victime visée aux
paragraphes a et b subit un retard dans son entrée sur le marché
du travail en raison de l'accident, elle a droit à une indemnité
de remplacement du revenu établie à partir d'un revenu brut
égal à un montant annuel"... Bon, cela veut dire le revenu moyen
de l'ensemble des Québécois. Cela veut dire, si vous descendez,
que si elle étudiait au niveau postsecondaire, dans ce cas-là
elle avait 100 % du revenu moyen québécois et, si elle
étudiait au niveau secondaire, elle avait droit à 75 %. Vous avez
ici une bonification parce qu'on ne donne pas 75 % eu égard à cet
étudiant, mais on donnera toujours 100 % par rapport à la
situation actuelle.
Mais ici, et il faut que vous le sachiez, dans la loi actuelle, ce qu'on
fait, c'est que compte tenu de la disposition qui est là, on
était obligé d'attendre qu'il y ait un retard sur le
marché du travail pour payer l'étudiant. Donc, pour un
étudiant qui était chez nous, on était obligé
d'attendre qu'il ait effectivement un retard. Cela veut dire qu'il recevait ses
indemnités très loin dans le temps alors qu'on pourra lui donner
immédiatement à la fin du semestre raté ou de la session
ratée. Donc ici, par rapport à l'étudiant, il y a
bonification.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: M. le Président, pour éclairer le
débat, en 1983, II y en avait 1019 de 16 ans et plus qui étaient
victimes de la route. Là-dessus, M. le député de
Lévis, il y en a eu treize qui n'ont pas pu retourner à
l'école. Donc, c'est 1, 3 % des victimes qui n'ont pas pu retourner
à l'école. Les autres sont restés un certain temps
inactifs et, après cela, ils sont retournés à
l'école. Ce dont on parle ici, ceux qui vont tout le temps être
émergés au régime, c'est 1, 3 % à 2 % des victimes
de 16 ans et plus qui étaient à l'école à temps
plein. Ce n'est pas plus que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que l'article 29 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 30.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 30, M. le
Président?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 30, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Cette indemnité
s'élève à: "1° 5500 $ par année scolaire
ratée au niveau secondaire; "2° 5500 $ par session d'études
ratée au niveau postsecondaire, jusqu'à concurrence de 11 000 $
par année. "
M. Garon: Ces chiffres sont basés sur quoi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est 11 000 $ par
année, mais il semble bien que c'est à peu près ce que les
tribunaux donnent pour une année scolaire ratée.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On dit qu'il n'y a pas
beaucoup de jurisprudence, mais dans les quelques cas qu'on connaît,
c'est ce que les tribunaux reconnaissent à peu près.
M. Desbiens: L'aide sociale donne plus que cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, 5500 $ par année,
c'est pour un...
M. Côté (Charlesbourg): Au secondaire.
M. Clark: Ce n'est pas par année, c'est par session.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 11 000 $ par
année.
M. Clark: C'est 11 000 $ par année. M. Desbiens:
Ah, par année! D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions à l'article 30?
M. Desbiens: Bien non.
M. Côté (Charlesbourg): Au postsecondaire.
M. Desbiens: Au niveau secondaire, postsecondaire, 11 000 $ au
maximum.
M. Garon: A 16 ans et plus.
M. Côté (Charlesbourg): À 16 ans il n'a pas
d'aide sociale.
M. Garon: Ce n'est pas en bas de 16 ans, c'est en haut de 16
ans.
M. Côté (Charlesbourg): A 16 ans, il n'a pas d'aide
sociale. À 18 ans il peut avoir de l'aide sociale, mais à 18 ans,
cela commence à ressembler à quelqu'un qui est au cégep,
il est au postsecondaire.
M. Garon: Quelqu'un qui est à l'université, par
exemple.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le
postsecondaire.
M. Garon: C'est une moyenne. Le niveau de la moyenne change
à chaque année. Est-ce que c'est le niveau de la moyenne qui
change à chaque année ou...
M. Côté (Charlesbourg): Le niveau de la moyenne,
qu'est-ce que vous dites là?
M. Garon: On dit: Tel qu'établi dans l'ensemble, un
montant égal à une moyenne annuelle calculée à
partir de la rémunération hebdomadaire moyenne des travailleurs
de l'ensemble des activités économiques du Québec...
M. Côté (Charlesbourg): C'est la loi actuelle
cela.
M. Garon: Alors vous enlevez cela. C'est vrai, il se trouve
à enlever cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est basé sur la
perte réelle. On a toujours le même principe, si c'est basé
sur la perte réelle. Le barème qui est suivi actuellement, on me
dit que c'est le barème des tribunaux. C'est à peu près ce
que donnent les tribunaux dans des circonstances comme celle-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Dubuc.
M. Desbiens: C'est fixe dans le cas présent.
M. Côté (Charlesbourg): Cela a été
indexé.
M. Desbiens: Cela va être indexé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: M. le député de Lévis,
regardez bien, on dit: "5500 $ par année scolaire ratée au niveau
secondaire. " L'individu peut avoir été victime de la route pour
un mois seulement mais, étant donné qu'il a perdu un mois, il a
perdu son année scolaire, on va payer. Comprenez-vous? Dans le cas
actuel, il aurait été indemnisé sur un mois, mais
là, il a perdu son année scolaire. Il a été
obligé de reprendre son année scolaire parce qu'il a perdu un
mois ou six semaines. Tu peux rater ton année scolaire pour une absence
de six semaines. Tu as de la misère à rattraper. C'est bien plus
logique de remplacer l'année scolaire à 16 ou 17 ans que de payer
un revenu fictif pour cinq semaines. C'est ça qui est important.
M. Desbiens: Ce qu'était la loi actuelle. M.
Vézina: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 30? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Est-ce qu'il y a indexation? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Cela donnait quel montant, le montant qui était
prévu antérieurement à c, la moyenne des douze mois
précédant le 1er juillet?
M. Clark: Cela dépend du moment où vous vous situez
dans le temps. Quelle année voulez-vous avoir?
M. Garon: Cette année ou la dernière année,
1987, est-ce que je pourrais avoir les statistiques?
M. Clark: Je peux même vous donner 1989.
M. Garon: Vous ne le pouvez pas, on n'est pas rendus au 1er
juillet.
M. Clark: Vous voulez avoir 1987? 23 364 $.
M. Garon: Oui, c'est ce que ça donnait.
M. Clark: Oui. mais c'est brut. Il faudrait vous donner le
montant net. Si je vous donne le montant net, ça va vous donner 90 %, 14
754 $. Donc, c'est autour... En fait, le montant qui est là, justement
on s'est basé à peu près sur le revenu moyen brut des
Québécois, c'est-à-dire 23 000 $. Donc, on s'est dit que
l'étudiant qui est au niveau universitaire, il faut lui donner quoique
chose qui ressemble sensiblement à ça. Là, par
déduction, on est arrivé aux autres montants de 5500 $ par
année scolaire au niveau secondaire et, comme vous allez le voir plus
loin, 2000 quelque chose ou 3000 $ au niveau primaire, par déduction. On
a fait des calculs actuariels et on s'est dit que si on donne 3000 $ à
un jeune étudiant au niveau primaire, il faut que ses 3000 $
équivalent, compte tenu qu'il peut les placer à la banque et s'il
se rend jusqu'au niveau universitaire 17 ans plus tard, ça va donner
les... Autrement dit, les chiffres de 11 000 $, 5500 $ et 3000 $
s'équivalent dans le temps, en termes de calculs actuariels. Notre base
de départ est le revenu moyen des Québécois qui est
égal au revenu brut évidemment parce que ce revenu
moyen-là, c'est le revenu brut que gagnent les
Québécois.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Mais qu'est ce que ça vous donnait de changer
tout ça si vous dites que c'est la même chose?
M. Clark: C'est parce qu'on a affaire, à ce
moment-là, à une plus grande clarté où vraiment, au
lieu de se mettre à calculer des indemnités de remplacement du
revenu à ne plus finir et attendre le retour sur le marché du
travail de l'étudiant pour pouvoir le rémunérer, on s'est
dit que ça va être beaucoup plus simple, transparent, visible,
simple à gérer, simple à comprendre de dire qu'on donne un
forfaitaire à un étudiant quand il est aux études.
C'était ça, l'idée.
M. Côté (Charlesbourg): L'avantage finalement, et
c'est peut-être M. Vézina qui l'a fait ressortir tantôt,
c'est que si l'étudiant pord un mois ou deux mois, il va être
Indemnisé d'une perte hypothétique sur un ou deux mois. II perd
son année scolaire alors que dans ce cas-ci, il y a davantage
reconnaissance de la perte de l'année scolaire.
M. Garon: Vous dites que le montant de 5500 $ va être
indexé. Où est-ce que c'est marqué?
M. Clark: C'est marqué plus loin qu'on indexe la somme de
toutes les Indemnités.
M. Garon: Où ça?
M. Clark: L'article 83. 36.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 83. 36
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: M. le député, je voudrais seulement vous
faire remarquer qu'ici, on a une bonification. Il m'importe de vous le
mentionner. À l'article 21. 1, vous avez ce texte dans votre gros
cahier, on dit: Malgré l'article 35, enfin l'article 35 précise
que... me suivez-vous dans le gros cahier?
M. Garon: Je regarde dans 'indexation*. On dit qu'on indexe les
sommes d'argent fixées dans l'annexe III et dans les dispositions du
présent titre. On n'est pas dans le présent titre.
M. Clark: On est dans le présent titre, titre 11
M. Garon: À l'exception des articles... et dans les
dispositions du présent titre.
M. Clark: C'est évident qu'il faut annexer cela sans
ça, pendant quelques années, ce ne seraient plus des chiffres
valables. C'est sûr qu'on veut garder cette disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 30?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Garon: L'indexation que vous allez faire va être
basée sur quoi? Est-ce que ça va être indexé en
fonction de l'inflation, en fonction des salaires ou en fonction de quoi? (15 h
45)
M. Clark: On va vous dire ça plus loin. On se base sur
l'indice des prix à la consommation de Statistique Canada, comme c'est
le cas actuellement, on ne change pas ça.
M. Garon: Non, non. Actuellement, c'est selon le niveau dos
salaires moyens.
M. Clark: Ah! oui, dans ce cas-là.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas la même chose. Les
salaires peuvent aller plus vite que il indice des prix ou Ils peuvent aller
moins vite, mais habituellement, ils sont au-dessus de l'indice des prix Ils
peuvent être au-dessus de l'indice des prix, selon ce que les syndicats
appellent le taux d'enrichissement collectif. Des fois ça dépasse
l'indice des prix. Là...
M. Côté (Charlesbourg): On en discutera
quand on arrivera à l'article 83. 36. M. Garon: Sur
division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 30 étant
adopté sur division, j'appelle l'article 31, et nous avons un
papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous l'avez, M. le
Président, mol, je ne l'ai pas. D'accord. "L'article 31 de la Loi sur
l'assurance automobile édicté par l'article 1 de ce projet de loi
est modifié: "1° par l'insertion, dans la troisième ligne du
premier alinéa et après le mot "droit", des mots "en outre";
"2° par la suppression, dans les première et deuxième lignes
du deuxième alinéa, des mots "pendant la durée
prévue de ses études en cours"; et "3° par l'addition,
après le deuxième alinéa, des paragraphes suivants: "Si la
victime a droit à la fois à cette indemnité et à
une indemnité de remplacement du revenu visée à l'article
33 ou à l'article 34, elle ne peut les cumuler. Elle reçoit
toutefois la plus élevée des indemnités auxquelles elle a
droit. "
M. Garon: "En outre" vient ajouter quoi?
M. Gélinas: C'est par souci de concordance...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas:... avec l'article 38, à la section qui
traite des enfants de moins de 16 ans, où on a un article identique
à celui-ci à 31, dans lequel on a les mots "en outre", "a droit
en outre à une indemnité de remplacement du revenu", pour bien
indiquer que la personne peut recevoir et l'indemnité forfaitaire et
l'indemnité de remplacement du revenu, selon sa situation. Et les mots
"en outre" étaient là justement pour indiquer ça. Cela
avait été ajouté à 38 mais omis à 31. Pour
éviter des difficultés d'interprétation à l'avenir,
on a décidé de l'ajouter tout de suite à 31, pour
éviter qu'on dise: On l'a dit à un article mais on ne l'a pas dit
à l'autre. Donc, c'est par souci do cohérence.
M. Garon: II aurait été préférable
d'écrire: "En plus de l'indemnité forfaitaire, a droit à
une indemnité de remplacement du revenu. "
M. Gélinas: Les mots "en outre" le disent: "A droit en
outre".
M. Côté (Charlesbourg): En sus, en plus.
M. Garon: On aurait pu dire "en sus". Mais là, vous avez
dit "en outre". Je comprends ça, puisque vous venez de dire ça,
mais ce n'est pas...
M. Gélinas: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous dites "en outre". Je pense que ça aurait
été plus simple d'écrire "en outre de l'indemnité
forfaitaire".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Des voix:
Ha, ha, ha!
Une voix: Ce n'est pas moi qui l'ai dit, là.
M. Côté (Charlesbourg): II faut bien parler
franchement.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous, il faut que vous soyez à la disposition du
ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Quand vous dites "en outre", je comprends que vous
voulez dire "en outre d'autres choses", mais en outre de quoi, ce n'est pas
évident à la lecture de l'article.
M. Gélinas: C'est parce qu'on comprend l'article dans
l'ensemble d'une loi et à l'intérieur d'une même section.
Nous sommes à l'intérieur de la sous-section qui traite des
enfants de 16 ans et plus qui fréquentent un établissement
scolaire. On prévoit déjà, à l'article
précédent, une indemnité forfaitaire. L'article qui suit
parle d'une indemnité de remplacement du revenu dans un certain cas. On
n'aura pas le choix de l'interpréter comme voulant dire que ça
s'ajoute à l'indemnité forfaitaire prévue à
l'article précédent.
M. Garon: En tout cas. L'article 1 est adopté.
M. Gélinas: D'accord.
M. Garon: Cela ne me paraît pas aussi clair que ça
pourrait l'être, mais c'est mieux que rien. L'article 2
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Cela donne l'idée qu'en outre...
M. Côté (Charlesbourg): 2° Par la suppression,
dans les première et deuxième lignes du deuxième
alinéa, des mots "pendant la durée prévue de ses
études en cours". Le paragraphe se lirait comme suit: La victime a droit
à l'indemnité tant que l'emploi aurait été
disponible et qu'elle est incapable de l'exercer en raison de l'accident.
M. Gélinas: II s'agit ici d'une bonification
qui va nous permettre justement de tenir compte de situations
particulières qui peuvent survenir en ne limitant pas le paiement de
l'indemnité de remplacement du revenu à la fin des études
en cours. Par exemple, une personne qui a terminé le secondaire pour
aller au cégep et qui a un accident entre ces deux niveaux. Donc, de
cette façon, on va être capable de le couvrir pour permettre
effectivement à la personne de recevoir l'indemnité de
remplacement du revenu, autrement, on serait obligé de la lui refuser.
C'est vraiment une bonification qui élargit l'application de l'article,
le champ de l'application de l'article.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
amendement est adopté. Nous avons, comme troisième amendement,
une addition. Est-ce qu'on traite l'article ou l'addition
Immédiatement?
M. Garon: Vous pouvez peut-être traiter l'article, ce sera
plus simple.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors nous revenons à
l'article 31.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Garon: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce que le premier
alinéa est adopté...
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui.
Le Président (M. Saint-Roch):.. tel qu'amendé?
M. Garon: La victime est un étudiant qui a plus de 16 ans.
"La victime qui, lors de l'accident, exerce également un emploi ou qui,
si l'accident n'avait pas eu lieu, aurait exercé un emploi, a droit
à une indemnité de remplacement du revenu si, en raison de cet
accident, elle est incapable d'exercer cet emploi. " Vous dites "ou qui, si
l'accident n'avait pas eu lieu, aurait exercé un emploi".
M. Clark: M. le député, c'est l'ouverture dont on
parlait tantôt. Si vraiment l'étudiant en question avait un genre
de garantie morale - on ne le dit même pas, on laisse une très
grande ouverture - à l'effet qu'il aurait eu un job, il ne l'a pas
présentement, mais il l'aurait eu s'il n'avait pas eu l'accident, il
aurait été travailler comme garçon de table au
Château, c'est pas mal certain, on prévoit ce cas-là en
disant qu'on ne le pénalisera pas. L'étudiant en question s'en va
travailler comme garçon de table au Château, bien, sacrebleu, on
va l'indemniser comme garçon de table au Château, en plus du
montant for- faitaire dont on a parlé.
M. Garon: Une petite fille de 16 ou 17 ans qui faisait du
gardiennage dans le voisinage, comment allez-vous calculer cela?
M. Clark: Là, vous êtes rendu au niveau de la
réglementation. Je pense qu'à cet égard, on va essayer
d'être ouvert, comme on essaye toujours de l'être, et on va essayer
de prévoir ce qu'on fait dans ces cas. Si vraiment, à partir de
quelques appels téléphoniques dans le voisinage, on se rend
compte qu'effectivement, votre fille ou la mienne, allait garder dans les
alentours, bien, sacrebleu, on va en tenir compte dans l'article. C'est ce que
cela dit. On ne l'aurait pas mis et vous nous auriez blâmés;
là, on le met, ne nous blâmez pas.
M. Garon: Non, je pose des questions, pour voir l'application et
l'extension de l'article. Ce n'est pas vraiment un emploi, ce sont des revenus
additionnels, ce n'est pas un emploi. C'est pour cela que je demande si une
petite fille qui fait du gardiennage, qui a 17 ans, mettons, qui peut quand
même faire 1000 $ par année - ce ne sont pas des sommes...
M. Côté (Charlesbourg): Ce pourrait être
quelqu'un qui travaille dans un restaurant de Grande-Allée. Des
étudiants, il y en a beaucoup les fins de semaine.
M. Garon: Ce peut être un étudiant ou une
étudiante qui travaille comme garçon de table ou fille de table,
les fins de semaine et le soir.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 2... M.
Clark: On le définit à l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce qu'un emploi pour
nous?
M. Gélinas: Toute occupation génératrice de
revenus.
M. Côté (Charlesbourg): On n'a pas changé
cela.
M. Clark: On n'a rien changé.
M. Côté (Charlesbourg): Quelqu'un qui fait le
trottoir et qui se fait frapper par une auto. Vous ne pensez qu'à
cela.
M. Garon: Ce sont des revenus taxables. Il y a déjà
eu des causes de jurisprudence, et les revenus n'ont pas besoin d'être
légaux pour être taxables. Êtes-vous au courant de cette
jurisprudence?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que...
M. Garon: Si ma mémoire est bonne - cette Jurisprudence,
il y a longtemps que je ne l'ai consultée - mais, c'était
justement une prostituée de Vancouver qui n'avait pas
déclaré ses revenus, et je pense que ses revenus étaient
taxables. Je vous dis cela de mémoire, il y a longtemps que je n'ai pas
touché à cela.
Une voix: II faut une preuve de l'employeur. Ha. ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est ce que le premier
alinéa est adopté tel qu'amendé?
M. Garon: Que feriez-vous par rapport à un tel cas? Vous
le soulevez.
M. Côté (Charlesbourg): II faut une preuve de
l'employeur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce peut être compliqué.
M. Côté (Charlesbourg): Ou des clients.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: À condition qu'il n'y ait pas de sous-ministre
parmi ses clients.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Là, je recommence
à avoir de la difficulté avec le premier alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez dire que c'est
une interprétation tirée par la peau?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que le premier
alinéa tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: Le premier alinéa est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier alinéa est
adopté. Nous revenons au deuxième, tel qu'amendé.
Est-ce que le deuxième alinéa tel qu'amendé est
adopté?
M. Garon: Deuxième alinéa. Je pensais, par son
propos, que le ministre faisait un peu de discrimination sexuelle.
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
alinéa, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle le paragraphe
3° de l'amendement, qui est l'insertion, après le deuxième
alinéa, d'un nouvel amendement.
M. Garon: Que rajoute le troisième alinéa de
l'amendement?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: C'est une précision qu'on vient ajouter.
C'est un principe qu'on retrouve aussi dans d'autres articles du projet de loi,
dans certains, d'ailleurs, qu'on a déjà vus, selon lesquels, si
la personne a droit à la fois à cette indemnité ou a une
indemnité de remplacement du revenu qui est prévue à
l'article 33 - l'article où on parle de l'Indemnité de
remplacement du revenu à laquelle aurait droit une victime à la
fin do sos études en cours afin d'éviter qu'il y ait encore
là surcompensation, la personne aura droit à la plus
élevée des deux, mais elle ne pourra cumuler les deux.
M. Garon: Avant, dans le texte actuel, est-ce qu'elle cumulait
les deux ou non?
M. Vézina: Pardon?
M. Garon: Dans le texte...
M. Vézina: Ce n'est pas du tout la même chose dans
le texte actuel.
M. Garon: Pardon? Il n'y en a pas, n'est-ce pas?
M. Vézina: Cela n'existe pas dans le texte actuel.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement au paragraphe
3° est adopté. Est-ce que l'ensemble de l'article 31. tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté, parce qu'il s'agit d'une reformulation
du texte actuel.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 32.
M. Côté (Charlesbourg): "32. Cette indemnité
de remplacement du revenu est calculée de la façon suivante:
"1° si la victime exerce ou avait pu exercer un emploi comme travailleur
salarié, l'indemnité est calculée à partir du
revenu brut qu'elle tire ou aurait tiré de son emploi; "2° si la
victime exerce ou avait pu exercer un emploi comme travailleur autonome,
l'indemnité est calculée à partir du revenu brut que la
régie fixe par règlement pour un emploi de même
catégorie ou, s'il est plus élevé, à partir de
celui qu'elle tire ou aurait tiré de son emploi; "3° si la victime
exerce ou avait pu exercer plus d'un emploi, l'indemnité est
calculée à partir du revenu brut qu'elle tire ou aurait
tiré de l'emploi qu'elle devient Incapable d'exercer ou s'il y a lieu,
des emplois qu'elle devient incapable d'exercer. "
C'est un peu la même règle qu'on retrouve
à ce moment-ci et qu'on a retrouvée ailleurs,
le temps partiel. C'est la même règle qui revient.
M. Clark: M. le député, vous avez
là le cas de l'étudiant salarié. On calcule à
partir du revenu brut de son emploi. C'est la même chose qu'on a vue
précédemment aux articles 16 et 21 Là, on Introduit
quelque chose de nouveau et de plus précis Dans la loi actuelle on
n'avait pas de précision dans le cas de l'étudiant qui peut avoir
une petite "jobine" autonome, qui peut se faire des revenus tout seul, en
vendant, je ne sais pas, de l'orangeade Crush sur le coin de la rue. On n'avait
pas cette disposition-là. On prévoit le cas de l'étudiant
qui exerce un travail autonome. Alors là, ce qu'on va faire, c'est qu'on
va prendre le revenu brut d'un emploi de même catégorie. S'il a
plusieurs emplois, c'est comme la situation actuelle. Le tout, ici, sauf dans
le cas de l'étudiant autonome, était prévu par le
règlement 5 sur le revenu, qui identifie les mêmes
règles.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 32?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch):
Adopté. J'appelle maintenant l'article 33, et nous avons un
papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 33 de la Loi sur
l'assurance automobile édicté par l'article 1 de ce projet de loi
est modifié par l'insertion, dans la première ligne du premier
alinéa et après le mot "prévue", des mots "au moment de
l'accident".
M. Garon: Vous avez un papillon, n'est-ce pas? L'avez-vous? Vous
voyez que cela a été bon de retarder l'adoption du projet de loi
après Noël, il y a toute une couvée de papillons.
M. Côté (Charlesbourg): C'était prêt
avant Noël. C'était prêt au moment où nous nous sommes
vus. On les avait à ce moment-là. Vous allez voir, c'est du
papier qui a jauni un peu depuis ce temps-là. (16 heures)
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On a l'impression que plusieurs papillons ont
éclos au cours des fêtes. Vous voulez dire que les fonctionnaires
n'ont pas travaillé dans le temps des fêtes, c'est pour cela que
vous dites non?
Une voix: Tout était prêt.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Après le mot "prévue", les mots "au
moment de l'accident". Le but de l'amendement, c'est quoi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: C'est d'apporter une précision ici
Quand on parle de la date prévue pour la fin des études en cours
c'est, bien sûr, la date prévue au moment de l'accident. C'est une
précision qui existe déjà dans des articles qu'on a vus
précédemment et c'est simplement là pour apporter une
précision qui s'impose quant à l'interprétation.
M. Garon: "Prévue pour", est-ce que cela se dit en
français?
M. Côté (Charlesbourg): C'est "prévue au
moment de l'accident pour la fin de ses études en cours". "Prévue
pour", cela ne marche plus. Quand l'amendement sera adopté, cela sera
"prévue au moment de l'accident pour la fin de ses études en
cours".
M. Garon: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Nous revenons à l'article 33 tel qu'amendé M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'article se lit comme suit:
"33. La victime qui, après la date prévue au moment de l'accident
pour la fin de ses études en cours, est incapable, en raison de
l'accident, d'entreprendre ou de poursuivre celles-ci et d'exercer tout emploi
a droit, tant que durent ces incapacités, à une indemnité
de remplacement du revenu.
"Cette indemnité est calculée à partir
d'un revenu brut égal à une moyenne annuelle établie
à partir de la rémunération hebdomadaire moyenne des
travailleurs de l'ensemble des activités économiques du
Québec fixée par Statistique Canada pour chacun des 12 mois
précédant le 1er juillet de l'année qui
précède la date prévue pour la fin de ses études.
"
M. Garon: Quel sera l'effet de cette disposition par
rapport à la situation qui prévalait antérieurement
à l'adoption de cette loi et qui prévaut jusqu'à
l'adoption de cet article?
M. Clark: Là-dessus. M. le député, on vous
disait tantôt que désormais, on prévoit des montants
forfaitaires. Si vous prenez un étudiant qui est invalide à vie,
supposons, et qui manque une année universitaire. Supposons qu'il est en
quatrième année. Il a manqué une année
universitaire, deux semestres. C'est 5500 $ par session, par semestre ou
session d'études. Cela va lui donner une année d'études
ratée au niveau universitaire. Disons qu'N finissait - je ne le sais pas
- un an plus tard; on va lui donner le montant forfaitaire de 11 000 $.
Ensuite, il
embarque sur la base du revenu moyen des Québécois. Il va
récolter ou il sera Indemnisé en fonction de 15 000 $ par
année parce qu'il est Incapable de travailler. Comme il était
capable d'exercer un job à la fin de son cours, son indemnité
sera basée sur le revenu moyen des Québécois, 15 000 $ par
année.
M. Garon: C'est le texte tel que prévu ici. M. Clark:
Oui.
M. Garon: Mais si cet article n'était pas adopté,
qu'est-ce qu'il aurait eu?
M. Clark: L'étudiant en question aurait eu
l'indemnité minimale pendant la dernière année
universitaire et ensuite, il se serait ramassé avec l'équivalent
du RHM aussi une fois son année terminée. Sauf que, s'il so
laisse emberlificoter comme on le voyait tantôt, il faut attendre pour le
payer, le retard sur le marché du travail...
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 33 est
adopté sur division.
M. Garon: Parce qu'au fond, vous vous gardez encore un laps de
temps pour ne pas l'appliquer et, après cela, vous l'appliquez à
la fin des études.
M. Clark: Non, ce n'est pas tout à fait cela.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 33 est
adopté, tel qu'amendé, sur division. J'appelle l'article 34 et
nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 34 de la Loi sur
l'assurance automobile édicté par l'article 1 de ce projet de loi
est modifié: 1° par le remplacement du deuxième alinéa
par le suivant: "Si ses études prennent fin avant la date qui
était prévue au moment de l'accident, la victime a droit à
une indemnité de: "1° 5500 $ par année scolaire non
complétée au niveau secondaire; "2° 5500 $ par session
d'études non complétée au niveau postsecondaire,
jusqu'à concurrence de 11 000 $ par année. 2° par le
remplacement, dans les première et deuxième lignes du
troisième alinéa, des mots "Si ses études prennent fin
après la date qui était prévue, la victime" par les mots
"Si elles prennent fin après cette date, elle".
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: L'amendement au deuxième alinéa
a pour but d'éviter un renvoi qui parle d'une indemnité
forfaitaire pour une année scolaire ratée. Or, ici dans
l'article, on n'est pas dans le cadre d'une année scolaire qui a
été ratée mais d'une année scolaire qui n'a pas
été complétée, pas exactement la même
connotation, la même signification. Donc, pour éviter un renvoi
à un article qui ne correspondait pas à la réalité
qu'on voulait toucher comme telle, on a dit: Clarifions l'article une fois pour
toutes et disons clairement ce qu'on veut dire. C'est dans ce sens-la qu'on a
préféré, au lieu de faire un renvoi, de le dire
expressément et de parler plutôt d'année scolaire non
complétée, ce qui nous apparaissait beaucoup plus clair aussi
pour la compréhension du texte.
Le troisième alinéa, c'est le début qui est
remplacé. On a un article identique pour les personnes
âgées de moins de 16 ans l'article 40 - et c'est pour avoir la
même formulation en ce qui concerne le début du chapitre de cet
article. C'est une question de formulation identique, étant donné
que les deux articles touchent la même chose et ont le même
objectif.
M. Garon: Les amendements sont adoptés.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, les amendements sont
adoptés. Nous revenons à l'article 34 tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): II se lirait comme suit, M.
le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "34. La victime qui reprend
ses études mais qui est incapable, en raison de l'accident, d'exercer
tout emploi après avoir terminé ses études en cours ou y
avoir mis fin a droit, à compter de la fin de ses études et tant
que dure cette incapacité, à une indemnité. "Si ses
études prennent fin avant la date qui était prévue au
moment de l'accident, la victime a droit à une Indemnité de:
1° 5500 $ par année scolaire non complétée au niveau
secondaire; 2° 5500 $ par session d'études non
complétée au niveau post-secondaire, jusqu'à concurrence
de 11 000 $ par année. "Si elles prennent fin après cette date,
elle a droit à une indemnité de remplacement du revenu
calculée à partir du revenu brut égal à une moyenne
annuelle établie à partir de la rémunération
hebdomadaire moyenne des travailleurs de l'ensemble des activités
économiques du Québec fixée par Statistique Canada pour
chacun des 12 mois précédant le 1er juillet de l'année qui
précède la date où elles prennent fin. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 34?
M. Garon: Ce ne sera pas long. Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 34, tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 35.
Victime agée de moins de 16 ans
M. Côté (Charlesbourg): "35. Pour l'application de
la présente sous-section: "1° une année scolaire
débute le 1er juillet d'une année et se termine le 30 juin de
l'année suivante; "2° le niveau primaire s'étend de la
maternelle à la sixième année"
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a des
interventions?
M. Garon: On a voulu faire une correspondance avec les taxes
scolaires.
M. Côté (Charlesbourg): On reçoit des
factures ces temps-ci, oui.
M. Garon: Surtout à cette période-ci.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le temps des taxes
municipales et scolaires.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 35 est
adopté?
M. Garon: La sixième année inclusivement On ne fera
pas de mal à une mouche avec cela pour le moment; c'est simplement une
définition Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 35 est
adopté. J'appelle l'article 36.
M. Côté (Charlesbourg): '36. La victime qui,
à la date de l'accident, est âgée de moins de 16 ans a
droit à une indemnité tant que. en raison de cet accident, elle
est incapable d'entreprendre ou de poursuivre ses études et si elle
subit un retard dans celles-ci. 'Le droit à cette indemnité cesse
à la fin de l'année scolaire au cours de laquelle elle atteint
l'âge de 16 ans. "
M. Garon: Après cela, elle va être couverte par
autre chose.
M. Côté (Charlesbourg): Elle prend la relève
au niveau secondaire.
M. Clark: En fait, M. le député, ce sont les
mêmes dispositions pour les moins de 16 ans qui se
répéteront pour les plus de 16 ans, à quelques variantes
près. Cet article, on l'a déjà vu pour les plus de 16 ans
à l'article 29, qui est identique à celui-ci.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a des
interventions à l'article 36?
M. Garon: Quels sont les changements que vous apportez au texte
actuel? Vous dites que cette dispostion apporte des changements au texte
actuel.
M. Clark: Ah. voulez-vous que je commente le texte actuel?
M. Garon: Non. non. C'est parce que dans le commentaire du
cahier, c'est écrit...
M. Clark: Bien, présentement, ces gens sont
indemnisés. La victime de moins de 16 ans reçoit - on a donc une
difficulté d'interprétation qui se règle évidemment
- l'indemnité minimum, si elle est incapable de vaquer à
l'ensemble des occupations habituelles de son âge, jusqu'à 18 ans.
À 18 ans. le droit change; elle reçoit 75 % du fameux RHM. revenu
moyen des Québécois.
Alors ici, on définit autrement. On dit qu'elle a droit à
une indemnité si elle est incapable de poursuivre ou d'entreprendre ses
études, et s'il y a retard dans celles-ci, versus ce que je viens de
vous dire. L'indemnité, on la verra à l'article suivant.
M. Garon: Auparavant, on disait: "a droit à
l'indemnité minimum visée dans le deuxième alinéa
de l'article 26", mais là, vous dites Va droit à une
indemnité". Cela veut dire quoi, concrètement, par rapport
à ce qu'il y avait avant?
M. Clark: Présentement, un enfant de moins de 16 ans
reçoit une indemnité de remplacement du revenu égale au
minimum, jusqu'à 18 ans, sous forme de rente; c'est ce que je vous
disais tantôt. Tandis que là, ce sera sous forme d'un montant
forfaitaire.
M. Garon: Combien recevait-elle?
M. Clark: L'indemnité minimum - je vais vous dire cela -
8400 $ ou 8500 $; je vous donnerai le chiffre exact.
M. Garon: Avec votre disposition, elle recevra combien?
M. Clark: Vous le verrez plus loin, à l'article 37.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le même principe
que précédemment, ses semestres sur l'année.
M. Clark: Là, on fonctionne par armée scolaire
ratée, c'est-à-dire que c'est 3000 $ par année scolaire
ratée au niveau primaire, et 5500 $ par année scolaire
ratée au niveau secondaire.
M. Garon: C'est beaucoup moins, au fond; c'est 3000 $ au lieu de
8000 $.
M. Clark: Oui, oui.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: C'est beaucoup moins, dans certains cas,
effectivement, pour quelqu'un à plein temps qui n'ira plus à
l'école de sa vie. Mais c'est beaucoup plus, pour la même raison
que celle que je vous mentionnais tout à l'heure. Vous pouvez manquer
six semaines et perdre une année scolaire. Alors, à l'heure
actuelle, ils sont indemnisés pour six semaines, mais ils ne sont pas
indemnisés pour l'année scolaire; comprenez-vous? Tandis que
là, c'est pour l'année scolaire ratée qu'on paye. C'est
beaucoup plus logique, encore une fois, de payer pour quelque chose que vous
avez raté. Effectivement, vous avez perdu votre année
scolaire.
M. Garon: Cela leur donnera 3000 $ au lieu de 8000 $.
M. Vézina: Non, non. C'est 8000 $ si vous êtes
blessé toute l'année, mais si vous l'êtes juste un mois, ce
n'est pas 8000 $ que vous allez recevoir, et vous aurez raté votre
année scolaire quand même.
M. Garon: Mais là, cela donnera combien?
Une voix: 3000 $
M. Garon: 3000 $ pour l'année?
M. Côté (Charlesbourg): On l'a à l'article
suivant, l'article 37.
M. Clark: Si vous êtes au niveau primaire et si vous
manquez une année. C'est parce qu'il faut qu'il y ait une
cohérence, M. le député, avec ce qu'on a proposé,
eu égard aux plus de 16 ans, à qui l'on donne jusqu'à 11
000 $ par année. Alors, compte tenu des jeux du calcul actuariel, le
jeune qui peut mettre son argent en banque pendant 17 ans, au bout de 17 ans,
cela équivaudra à peu près...
M. Garon: Ce n'est pas cela que je veux dire. C'est qu'un enfant
qui a été victime d'un accident d'automobile, il a raté
son année scolaire et tout; il représente une charge pour ses
parents, et 3000 $ par année, pour un enfant qui ne va pas à
l'école, qui est blessé dans un accident d'automobile, cela ne
m'apparaît pas extraordinaire. (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on laissera les
indemnités de perte de revenu et que l'on arrivera aux indemnités
de frais, à ce moment-là, il y a des choses de prévues
pour appuyer les parents qui, par exemple, aideraient l'enfant qui s'est
cassé une jambe dans un accident d'automobile et qui seraient
obligés de le transporter à l'école tous les jours; II y a
des formes d'aide qui sont prévues, alors que ce n'est pas le cas
actuellement.
M. Garon: Dans le cas d'une année scolaire ratée;
donc, il ne va pas à l'école, il l'a ratée. Il perd 3000
$. On parle d'un enfant en bas âge, de moins de 16 ans, un enfant qui va
normalement occasionner des frais parce qu'il n'est pas à
l'école.
M. Côté (Charlesbourg): Des frais parce qu'il n'est
pas à l'école? Cela signifie qu'il est à la maison, dans
votre esprit? S'il est à la maison et qu'il a besoin d'aide à la
maison, on va voir ultérieurement qu'il y a des mesures pour être
capable d'aider les parents à cet égard.
M. Clark: En fait, je me répète, M. le
député. Il faut qu'il y ait une correspondance et une
équité. Si c'est un étudiant universitaire, on dit qu'une
année scolaire ratée est l'équivalent de 11 000 $, en se
basant sur le revenu brut moyen des Québécois et on descend au
revenu net. Si j'ai un enfant d'âge scolaire, maternelle ou secondaire,
il ne faut pas que je lui donne l'équivalent de 11 000 $. Il faut que je
garde une distribution là-dedans.
M. Garon: Cela dépend des frais qu'il occasionne. On ne
peut raisonner comme cela. À un moment donné, vous avez un
universitaire et vous lui donnez 11 000 $. Vous lui donnez 11 000 $, mais pour
un enfant qui a été vraiment hypothéqué et qui ne
peut aller à l'école, on dit que c'est 3000 $. Un enfant qui est
pas mal magané...
M. Clark: On va l'indemniser. Celui qui est vraiment
magané, à long terme, on bonifie ses indemnités et on va
l'indemniser par le biais des séquelles permanentes qui iront
jusqu'à 125 000 $, plus l'aide personnelle parce qu'on la
prévoit. Là-dessus, c'est Mme Harel qui nous a mis sur ce cas. On
va vous expliquer cela plus loin. On a prévu, à la suite de
l'intervention de Mme Harel, de donner, comme aide personnelle, jusqu'à
500 $ par semaine à quelqu'un dont l'enfant a un accident, qui quitte
son emploi parce qu'il prend un congé sans rémunération
pour s'occuper de son enfant à la maison. C'est tout à fait vrai
ce que je vous raconte; c'est exactement ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais juste ajouter, si M.
Clark me le permet, que ce n'est pas uniquement dû à
l'intervention de Mme Harel, parce que cela m'apparaît gros.
M. Clark: Vous ne m'avez pas laissé finir, M. le ministre.
C'est la suggestion de Mme Harel et lorsqu'on vous a proposé cela, vous
avez dit que cela avait plein d'allure.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui.
M. Garon: Donc, l'idée est venue de Mme Harel en
réalité.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Harel, au cours des deux
années que nous avons été des vis-à-vis, a fait des
suggestions intéressantes, qui ont été
intégrées, et si vous en faites, on est prêt à faire
de même, dans la mesure où, sur le plan des principes de la loi,
c'est acceptable.
M. Garon: Je n'ai pas le droit de faire de propositions qui
coûtent de l'argent au gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, je
pense que vous ne vous en privez pas à l'occasion.
M. Garon: Je n'en ai pas le droit.
M. Côté (Charlesbourg): Non, vous n'en avez pas le
droit. Vous pouvez faire des suggestions. Le gouvernement les prend à
son compte et vous êtes bien content. Vous pouvez dire que c'est vous qui
avez eu l'idée. Vous n'avez pas le droit de prendre des mesures sur le
plan législatif qui impliquent de l'argent.
M. Garon: Dans ce cas-là, je demande au président
une opinion. Est-ce qu'un membre de l'Opposition aurait le droit de faire une
proposition qui serait plus généreuse, étant donné
quo ce n'est pas l'argent du gouvernement, c'est l'argent de la Régie de
l'assurance automobile qui est payé par les assurés et que le
gouvernement ne contribue en aucune façon au fonds de la Régie de
l'assurance automobile? Est-ce qu'un membre de l'Opposition pourrait -
j'aimerais que vous me donniez une opinion là-dessus - parce
qu'essentiellement, il ne s'agit pas de dépenses du gouvernement? il
s'agit de dépenses de la Régie de l'assurance automobile, et les
fonds ne proviennent pas du gouvernement mais des assurés.
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez prendre cela en
délibéré, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Oui. M. Côté
(Charlesbourg): Parfait.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous en faites une demande
officielle, M. le député de Lévis?
M. Garon: Oui, une demande officielle. Je sais que notre
règlement dit que nous n'avons pas le droit de faire des propositions
qui vont occasionner des dépenses au gouvernement. Dans ce cas-ci, ce
n'est pas le gouvernement qui va dépenser, c'est la Régie de
l'assurance automobile.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
quant à moi, je pense que vous allez rendre une décision assez
rapide, aussitôt que vous aurez consulté. De toute façon,
on va vous laisser délibérer là-dessus et on y reviendra
un peu plus tard.
Le Président (M. Saint-Roch): J'imagine, M. le
député de Lévis, qu'on peut continuer l'étude de
nos travaux. On y reviendra un peu plus tard.
M. Garon: Je ne veux pas interrompre la commission. Je veux avoir
une opinion là-dessus, parce qu'en entendant le ministre, l'idée
m'est venue qu'il ne s'agit pas vraiment de dépenses du
gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que l'article 36 est
adopté M. le Président?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 36 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 36 est
adopté sur division. J'appelle l'article 37.
M. Côté (Charlesbourg): "37. Cette indemnité
s'élève à: "1° 3000 $ par année scolaire
ratée au niveau primaire; "2° 5500 $ par année scolaire
ratée au niveau secondaire. "
M. Garon: Cela fait des montants beaucoup moins
considérables. Si c'était une personne au niveau primaire, avec
le texte actuel de la loi, quel aurait été le montant
versé, et la même chose au niveau secondaire, par rapport aux 3000
$ et aux 5500 $?
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai dit tantôt:
8000 $.
M. Garon: On a dit: 8000 $ au niveau primaire et la même
chose au niveau secondaire...
M. Côté (Charlesbourg): II faut... M. Garon:... en
vertu de l'article 26.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le cas d'une
incapacité pour l'année au complet, on se comprend bien.
M. Garon: C'est parce que 3000 $ pour une année
complète, ce n'est pas évaluer cher une année dans la vie
d'une personne.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est arrivé
dans ce cas-là, si j'ai bien compris, c'est que, selon les analyses
actuarielles qui ont été faites,
puisqu'une année à l'université coûte 11 000
$ et 5500 $, au niveau secondaire, il doit y avoir un parallèle avec
l'élémentaire. Ce que j'ai compris, c'est qu'à partir du
revenu brut annuel de 24 000 $, ce qui donne 15 000 $ net ou à peu
près, c'est ce que ça donne.
M. Clark: En fait, M. le Président...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark:... c'est toujours selon le concept de la perte
économique réelle. Donc, dans ces articles - parce qu'il y a
d'autres articles moins reliés à ce concept de perte
économique - l'Indemnisation dont on parle est reliée à la
perte économique réelle. À ce moment-là, on part de
l'universitaire et il faut que le tout soit cohérent.
Il faudrait peut-être ajouter que l'étudiant du primaire a
la possibilité de récupérer cette année, d'ici
à la fin de ses études, chose que l'universitaire n'a pas. Plus
vous êtes jeune, plus vous avez la possibilité, si vous avez des
retards dans vos études, de les récupérer dans le temps,
c'est une autre possibilité.
M. Vézina: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: Quand on dit qu'il s'agit de 8000 $, c'est pour
quelqu'un qui est déclaré incapable. Si je prends les
données récentes, nous avons 1433 victimes de moins de 16 ans.
Là-dessus, il y en a seulement 10 qui sont atteintes d'une
incapacité à vie. Alors, on parle de 0, 7 % des victimes de moins
de 16 ans. Quand vous dites que c'est actuellement 8000 $ par rapport à
3000 $, ce n'est pas tout à fait exact, parce que c'est 8000 $ par
rapport à 3000 $ pour 10 victimes qui sont là pour tout le
temps.
M. Garon: C'est parce qu'elles sont pas mal maganées.
M. Vézina: Mais les 1433...
M. Garon: Vous pouvez avoir dans des écoles - j'en ai
visité des écoles de gens qui sont en réadaptation - des
gens qui sont un peu pognés et d'autres qui le sont pas mal. J'ai vu des
enfants, ce n'est pas drôle, qui sont vraiment maganés.
M. Vézina: M. le député de Lévis,
n'oubliez pas qu'il s'agit de remplacer une année ratée. On paie
le personnel, on va payer la réadaptation, on va payer pour les
séquelles, pour le DAP. Voyons donc!
M. Clark: C'est là qu'on va compenser.
M. Vézina: Ce n'est pas tout ce que la victime aura.
M. Garon: Je sais que ce n'est pas tout ce qu'elle aura, mais
3000 $ pour une année dans la vie de quelqu'un, 3000 $ ne me paraissent
pas raisonnables; même si elle est au niveau primaire, ce n'est pas
considérable. Nous sommes en 1989, vous savez. Un enfant impotent pour
une année, cela cause beaucoup d'inconvénients, même s'il
ne s'agit que d'une année.
M. Côté (Charlesbourg): Encore là, s'il y a
des séquelles permanentes, elle sera compensée par le DAP. S'il y
a des besoins sur le plan du support à la famille, on aura aussi - on va
le voir ultérieurement - du support qu'on n'a pas actuellement.
M. Clark: M. le député, quand on prend notre
étudiant et qu'on projette à long terme, pour ce qui est de
l'incapacité, dans tous les cas, vraiment, l'étudiant en question
reçoit beaucoup plus d'argent que dans la situation actuelle. Prenons
l'exemple, ici, qu'on vous a fourni, soit celui d'un étudiant au niveau
secondaire, âgé de 13 ans. Cela nous donne, dans le cas qu'on vous
a mentionné, 159 000 $, alors que, selon la loi proposée, il
aurait 266 000 $. On lui donnerait donc 57 000 $ de plus.
M. Côté (Charlesbourg): 216 000 $.
M. Clark: Non, 266 000 $, là, je suis...
M. Côté (Charlesbourg): En 1992.
M. Clark: En 1992, quand la loi prendra pleinement effet.
D'accord? Si je prends ce même étudiant qui est au niveau
secondaire, à l'âge de 15 ans, dans son cas, en mettant les
mêmes hypothèses, j'arrive à un total de 61 400 $ versus 82
000 $. Toutes les fois que je projette à long terme le cas de cet
étudiant sérieusement handicapé, il est vraiment
passablement plus indemnisé que présentement. On s'est dit que
c'était là le choix fondamental à faire, soit de mieux
indemniser les grands blessés.
M. Garon: Qu'est-ce qu'un grand blessé?
M. Clark: Un grand blessé, vous pouvez le prendre de
différentes façons. Je pourrais vous sortir différentes
définitions d'un grand blessé. Pour nous, un grand blessé,
c'est quelqu'un qui a un pourcentage de DAP, de séquelles permanentes
assez élevé. Quelqu'un qui a perdu un doigt lors d'un accident,
qui s'est fracturé le nez ou qui s'est cassé deux dents, on ne
considère pas que c'est un grand blessé, parce qu'il peut revenir
relativement vite, de même que quelqu'un qui s'est cassé, je ne
sais pas, un bras. On considère que c'est un grand blessé quand
il a un certain pourcentage de DAP, de séquelles permanentes. Par
exemple. il est évident qu'un quadraplégique
qui est en chaise roulante, c'est un grand blessé. Un
paraplégique aussi.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 37?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 37 est
adopté sur division. J'appelle l'article 38, et nous avons un
papillon.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
c'est le même que tout à l'heure. De toute façon, il faut
tout de même l'adopter. L'article 38 de la Loi sur l'assurance automobile
édicté par l'article 1 de ce projet de loi est modifié:
1° par la suppression, dans les première et deuxième lignes
du deuxième alinéa, des mots "jusqu'à la fin de
l'année scolaire au cours de laquelle elle atteint l'âge de 16
ans"; 2° par l'addition, après le troisième alinéa,
des suivants: "Si la victime a droit à la fois à cette
indemnité et à une indemnité de remplacement du revenu
visée à l'article 39 ou à l'article 40, elle ne peut les
cumuler. "Elle reçoit, toutefois, la plus élevée des
indemnités auxquelles elle a droit. "
M. Gélinas: II s'agit exactement des mêmes
modifications qui ont été apportées à l'article 31,
précédemment, pour les personnes âgées de 16 ans. et
plus. C'est tout simplement une concordance.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'amendement est
adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 38, tel
qu'amendé?
M. Garon: Vous dites que cette disposition est de droit nouveau,
mais qu'ajoute-t-elle de nouveau par rapport à la situation
actuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je dois comprendre
c'est que, dans ce cas-ci, c'est dans la mesure où un enfant de moins de
16 ans, aurait un travail, c'est peut-être un camelot, dans ce cas,
d'après ce que je peux en déduire. Ce pourrait être un
camelot, par exemple.
M. Garon: Qui pourrait avoir droit aux revenus qu'il aurait eu
comme camelot.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Gélinas: C'est pour que l'enfant de moins de 16 ans
soit traité sur le même pied que l'enfant de 16 ans et plus...
M. Côté (Charlesbourg): S'il a des revenus.
M. Gélinas:... s'il a des revenus, s'il a l'occasion
d'avoir un emploi, ce qui est toujours possible.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 38, tel
qu'amendé, est adopté, j'appelle l'article 39. (16 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): "La victime qui, à
compter de la fin de l'année scolaire au cours de laquelle elle atteint
l'âge de 16 ans, est incapable d'entreprendre ou de poursuivre ses
études et d'exercer tout emploi, en raison de l'accident, a droit, tant
que dure cette incapacité, à une indemnité de remplacement
du revenu. "Cette indemnité est calculée à partir d'un
revenu brut égal à une moyenne annuelle établie à
partir de la rémunération hebdomadaire moyenne des travailleurs
de l'ensemble des activités économiques du Québec
fixée par Statistique Canada pour chacun des 12 mois
précédant le 1er juillet de l'année qui
précède la fin de l'année scolaire au cours de laquelle
elle a atteint l'âge de 16 ans. "
M. Garon: Qu'est-ce que cela change par rapport à la
situation actuelle?
M. Clark: M. le député, cela change dans le sens
qu'on bonifie énormément. Dans la situation actuelle, un
étudiant qui avait un accident à l'âge de 12 ans, à
18 ans, le droit changeait et on lui donnait 75 % du revenu hebdomadaire moyen
des travailleurs. Dans la nouvelle loi, on dit que, jusqu'à l'âge
de 16 ans, l'individu en question aura 5500 $ par année perdue. Si vous
faites le calcul, il a l'accident à 12 ans, jusqu'à 16 ans,
multiplié par quatre, parce qu'il a perdu quatre années - je
prends l'hypothèse d'un étudiant qui est définitivement
incapable d'étudier - cela vous donne un total de 22 000 $.
À 16 ans, contrairement à la situation actuelle où,
à 18 ans, je prenais 75 % du revenu hebdomadaire moyen, là, je
prends 100 % du revenu hebdomadaire moyen, à 16 ans. Donc, vous voyez
tout de suite qu'il n'est pas question des mêmes chiffres. À ce
moment-là, je me ramasse avec une indemnité de 15 000 $, à
100 % du RHM, versus la situation actuelle où j'avais 11 000 $, soit 75
% du RHM. Là, c'est vraiment un cas de bonification.
M. Garon: C'est parce que vous dites que cette disposition est
de droit nouveau, mais il devait y avoir des dispositions,
antérieurement, si...
M. Clark: Bien, c'est de droit nouveau, dans le sens que... Lui,
il pourrait vous expliquer ça en termes juridiques, mais c'est de droit
nouveau
parce que cela change la situation: avant, on tenait compte du
passage à 18 ans; maintenant, compte tenu de l'obligation légale
d'aller à l'école Jusqu'à 16 ans, on a mis la
barrière à 16 ans, ce qui fait qu'on se trouve à bonifier
l'article.
Quand il dit ça, lui, cela veut dire qu'il n'y a pas vraiment
d'articles qui correspondent intégralement à ça,
forcément.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 39 est
adopté. J'appelle l'article 40, et nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 40 de la Loi sur
l'assurance automobile édicté par l'article 1 de ce projet de loi
est modifié: 1° par le remplacement du deuxième alinéa
par le suivant: "Si ses études prennent fin avant la date qui
était prévue au moment de l'accident, la victime a droit à
une indemnité de: "1° 3000 $ par année scolaire non
complétée au niveau primaire; "2° 5500 $ par année
scolaire non complétée au niveau secondaire"; 2° par le
remplacement, dans la sixième ligne du troisième alinéa,
du mot "prédède" par le mot "précède".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Nous revenons à l'article 40. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Dans la formulation de l'ancien texte, avant, on disait
"à compter du jour de sa majorité", c'est-à-dire à
partir de 18 ans?
M. Clark: Oui. Vous avez encore ici, M. le député,
une bonification, dans le sens que, si je reprends l'exemple de mon
étudiant qui a eu un accident à l'âge de 12 ans, qui est
incapable d'étudier jusqu'à 16 ans - je reprends exactement le
cas dont on a parlé - qui reprend ses études un an et
qu'après ça, il est incapable de travailler - c'est un cas qui
peut se présenter, et cet article prévoit ce cas - dans la
situation actuelle, je vais lui donner l'IRR minimum, jusqu'à 16 ans,
comme on a dit, parce qu'il est incapable d'étudier. Après
ça, à 16 ans, il reprend ses études et je ne lui donne
absolument rien, pas un cent. Ensuite, s'il est incapable d'étudier et
de travailler, là, je lui donne, dans ce cas-là, 75 % du revenu.
Tandis que dans la situation actuelle, je lui donne 100 % du revenu. Alors je
le prends, lorsqu'il a son accident à 12 ans, il est au secondaire il,
et je lui donne...
M. Garon: À partir de 16 ans?
M. Clark: Oui. À partir de 16 ans, ici, je lui donne 100 %
du RHM, c'est-à-dire dès le moment... Dans l'exemple que je vous
donne, à 16 ans, il a repris ses études, alors dans la nouvelle
loi, je ne le rémunère pas pour le temps où il est capable
d'étudier. Mais, à 17 ans, dans mon exemple, II est incapable de
travailler. À ce moment là, à 17 ans, j'applique le 100 %
du RHM, alors que, dans la situation actuelle, je lui donne 75 %. Ici, c'est
encore une bonification de la loi actuelle.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 40, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 41.
Victime âgée de 64 ans et plus
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'une victime a,
à la date de l'accident... " Pardon, je recommence, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'une victime,
à la date de l'accident, est âgée de 64 ans et plus,
l'indemnité de remplacement du revenu à laquelle elle a droit est
réduite de 25 % à compter de la deuxième année qui
suit la date de l'accident, de 50 % à compter de la troisième
année et de 75 % à compter de la quatrième année.
"La victime cesse d'avoir droit à cette indemnité quatre ans
après la date de l'accident. "
M. Garon: Là, c'est un régime beaucoup moins
généreux. Les personnes âgées en mangent un
coup.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
faut faire attention. Il y a deux éléments extrêmement
importants dont on doit tenir compte dans ce cas-là:
premièrement, c'est une reproduction de ce qui existe dans la Loi sur
les accidents du travail, donc d'une loi qui a été
modifiée II n'y a pas bien des années, avec la fameuse loi 42, si
je ne m'abuse. Je pense que c'est en 1985 que cela a dû être
adopté. C'est le premier élément - et en 1985, ce n'est
pas au mois de décembre, mais plutôt au mois de juin - l'autre
élément...
M. Garon: Qn n'était pas en session. M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: La session avait fini au mois de juin et avait repris
après le 15 décembre...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je pense que
c'était en 1985.
M. Garon: Puis?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Puis?
M. Côté (Charlesbourg): Comment: Puis?
M. Garon: Pourquoi dites-vous que la loi est de 1985?
M. Côté (Charlesbourg): La loi 42? M. Garon:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que le principe
qui était bon pour la CSST est peut-être bon pour la Régie
de l'assurance automobile. C'est un principe que vous avez défendu
à l'époque.
M. Garon: Pas nécessairement.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas.. Cela, c'est un
premier élément, le deuxième étant, bien sûr,
une évaluation qui a été faite à la Régie de
l'assurance automobile, selon laquelle d'autres éléments sont
peut-être plus importants pour les personnes âgées. Alors,
on verra ultérieurement ces autres éléments. J'ai
l'impression que les personnes âgées veulent davantage
régler les problèmes d'aujourd'hui que les problèmes
lorsqu'ils auront 90 ou 100 ans.
M. Garon: Dans quel sens réglez-vous leurs
problèmes d'aujourd'hui?
M. Côté (Charlesbourg): On le verra avec le reste de
la loi. Il y a des choses qui vont venir ultérieurement. La loi, c'est
un tout.
M. Garon: Mais oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, dans ce cas-ci, il
est bien sûr qu'on discute de choses qui sont...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark
M. Clark: M. le député, ce que je veux vous dire,
c'est que la loi est un tout dans le sens suivant. On a fait faire des calculs
actuariels pour savoir où en était la situation de chacune des
victimes par rapport à la nouvelle loi. En ce qui concerne les personnes
âgées, cela nous donne un écart de 7 % de plus
d'indemnité les concernant, quand on prend le tout. Donc, on ne les
pénalise pas, on leur donne une couverture plus élevée de
7 %.
M. Garon: C'est basé sur quoi?
M. Clark: C'est basé sur ce qu'on dit ici versus ce qu'on
fait présentement. Alors, on a regardé l'ensemble...
M. Garon: C'est basé sur l'avenir ou sur le
passé?
M. Clark: Comment, sur l'avenir ou sur le passé?
Sacrebleu, je ne peux pas...
M. Garon: Avez-vous pris les cas existants en retournant dans le
passé ou si vous avez fait une prédiction pour l'avenir?
M. Clark: Bien, écoutez. Je veux dire que...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai déjà
entendu ça. Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, mais vous dites qu'il y a 7 % de
différence. Puisque vous avez des chiffres certains pour le
passé...
M. Clark: Bon, écoutez, ce qu'on fait...
M. Garon: Vous avez dit: Dans le passé, on aurait
payé 7 % de moins.
M. Clark: On pose aux actuaires la question suivante: Cela nous
coûte combien pour indemniser les personnes de 64 ans et plus
présentement? La deuxième question: Combien est-ce que cela va
nous coûter avec le nouveau régime? Bon, cela nous donne 7 % de
plus. Quand même, je ne peux pas prendre des chiffres futurs, je ne les
ai pas. Je prends les chiffres que j'ai actuellement, je les compare avec ce
que cela me donne, et cela me donne 7 % de plus.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, M. le
Président, pour l'information des membres de la commission et
peut-être du député de Lévis, il m'apparaît
extrêmement important, à ce moment-ci, de dire que j'ai
demandé qu'on rencontre la Fédération de l'âge d'or
du Québec. Cela m'apparaissait extrêmement important sur le plan
de la consultation parce que ce sont quand même ces gens qui sont
touchés plus que nous. MM. Vézina et Clark ont effectivement
rencontré la Fédération de l'âge d'or du
Québec, et Ils ont discuté des modifications. Sans vouloir
prétendre qu'ils ont donné leur approbation sur chacun des
articles de la loi, je peux vous dire que c'est davantage sur l'ensemble de ce
qui a été présenté... peut-être que M. Clark
ou M. Vézina peuvent vous en faire état. Il semble bien, selon la
réception, que la proposition globale ait été, pour eux,
assez intéressante et bien reçue.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: Là-dessus, ce qui est important de voir,
M. le député de Lévis, c'est qu'en ce
qui concerne les séquelles permanentes qu'on va voir plus loin,
le déficit anatomo-physiologique, ce qu'on appelle les pertes non
pécuniaires, on n'a aucune discrimination, dans le projet de loi, quant
à l'âge. Donc, une personne de 68 ans qui perd un oeil va
être payée comme une personne de 50 ans ou de 45 ans qui perd un
oeil. Autrement dit, encore une fois, le même principe que celui qu'on a
vu pour les autres victimes s'applique Ici, c'est-à-dire que les
personnes de 65 ans et plus qui sont gravement blessées vont être
beaucoup mieux indemnisées avec le nouveau projet de loi qu'elles ne le
sont présentement.
Les personnes qui sont légèrement blessées et qui
étaient blessées pour une période relativement courte vont
l'être moins parce que, effectivement, on va en "phasing out" sur le
remplacement du revenu. Mais est-ce que c'est normal de continuer à
payer un remplacement de revenu à quelqu'un qui a 75 ans ou 80 ans? Je
pense que non, parce qu'il faut, à un moment donné, qui qu'on
soit, prendre notre retraite. Donc, il n'y a plus de perte de revenu à
un moment donné. Ce qui est important, encore une fois, c'est
d'indemniser convenablement les blessés graves, et être sûr
que, les blessés graves ne soient pas justement à la solde de la
société mais que la régie paie pour ce monde-là qui
est blessé gravement.
C'est cela qu'on a changé comme principe, qu'on a changé
ailleurs aussi et qu'on a changé maintenant.
M. Garon: Mais, là, vous présumez que tous les gens
de 65 ans ne travaillent pas, à toutes fins utiles. Vous supposez un peu
que les gens sont à la retraite.
M. Vézina: Non, mais on suppose qu'ils vont la prendre
à un moment donné, par exemple.
M. Clark: En fait, là, on a essayé de donner une
bonne signification aux choses. L'indemnité de remplacement du revenu,
comme le terme l'indique, vise à remplacer un revenu perdu. Si quelqu'un
est déjà à la retraite, contrairement à ce qu'on
fait actuellement, on est obligé de lui présumer un job,
même s'il a 68 ans et qu'il n'a plus de job.
M. Garon: Bien...
M. Clark: C'est ça présentement. Il ne travaille
plus, mais, selon les dispositions de la loi, nous sommes obligés, face
à cette personne, de dire: Bien, monsieur, vous n'avez pas de job mais,
là, je vous présume un job et je vais vous indemniser en fonction
du job que je vous présume. Alors, là, on se dit:
L'indemnité de remplacement du revenu, on va donner ça à
des gens qui ont réellement un revenu d'emploi. Si ma personne
âgée a un revenu d'emploi, je vais l'indemniser mais avec une
diminution dans le temps. En fait, ici, c'est Intégralement la
même disposition qu'a la CSST dans sa lof. On n'innove pas, je veux dire,
on s'est dit: II faut essayer d'arrêter d'être dans la
science-fiction et de présumer, actuellement, des jobs à des gens
qui ne veulent même pas de job. Ils sont à leur retraite, Ils ne
veulent rien savoir et ils ont des revenus de placement à droite et
à gauche. Alors, on s'est dit: On va arrêter de faire ça et
on va indemniser selon une situation qui est plus réelle.
M. Garon: Vous auriez pu faire la distinction entre les deux,
soit entre ceux qui sont vraiment à la retraite et ceux qui ne le sont
pas. Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas vraiment à la retraite.
M. Clark: On le fait ici dans le... Ceux qui sont vraiment
à la retraite, ils sont couverts par...
M. Vézina: M. le Président, pour éclairer un
peu le débat sur le plan des statistiques, en 1987, M. le
député de Lévis, des gens qui ont été
victimes de la route et qui avaient 64 ans et plus, il y en avait, avec emploi,
91. Les 91 sont prévus ici parce qu'effectivement, ils vont être
en "phasing out" sur cinq ans, mais on va remplacer leur revenu. Mais il y en
avait 1217 qui étaient sans emploi ou à temps partiel. Donc, il y
a 7, 4 % des gens de 64 ans et plus, en 1987, qui ont été
victimes de la route et qui avaient un emploi. Autrement dit, aller remplacer
les revenus fictifs de 1217 personnes qui n'avaient pas d'emploi et qui n'en
avaient peut-être pas depuis plusieurs années...
M. Garon: Ils ne le disent pas que c'est en vertu d'un
emploi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions sur l'article 41?
M. Garon: À l'article 41, est-ce que c'est parce que vous
l'interprétez avec l'article 42, a contrario? On ne dit pas, à
l'article 41, que la victime a un emploi.
M. Gélinas: On prévoit, à l'article 42, que
si une personne est âgée de 65 ans et n'exerce aucun emploi, elle
n'a pas droit à une indemnité de remplacement du revenu. A
contrario, si elle exerce un emploi et a 65 ans, elle a droit à une
indemnité de remplacement du revenu et l'article 41 vient dire
qu'à ce moment-là, lorsqu'elle est âgée de 64 ans et
plus, il y a une opération, qu'on appelle de "phasing out" graduelle qui
s'applique dans son cas. On va voir, à l'article 44 qui va suivre, qu'on
applique un principe identique pour les victimes qui reçoivent
déjà une indemnité de remplacement du revenu et qui
atteignent l'âge de 65 ans.
M. Garon: Vos statistiques sont basées sur
quelle année?
M. Vézina: 1987.
M. Garon: Maintenant, II n'y a plus d'âge pour prendre la
retraite obligatoire?
M. Gélinas: II n'y a plus d'âge pour la retraite
obligatoire.
M. Garon: Depuis quand?
M. Gélinas: Depuis 1985, il me semble.
M. Vézina: Depuis le début de 1985.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions sur l'article 41? Est-ce que l'article 41 est adopté?
M. Garon: Surdivision.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle maintenant l'article 42?
M. Côté (Charlesbourg): "La victime qui, à la
date de l'accident, est âgée de 65 ans et plus et n'exerce aucun
emploi ne peut recevoir une indemnité de remplacement du revenu. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Garon: Pourquoi avez-vous mis 65 ans, alors qu'il n'y a plus
d'âge de retraite en vertu de la loi?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas?
M. Gélinas: Parce que l'âge de 65 ans est
l'âge où les gens normalement prennent leur retraite. Je dis bien
normalement. C'est une norme qui est acceptée au sein de la
société, mais ce n'est plus, comme tel, l'âge requis pour
prendre la retraite.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 42?
M. Garon: Un instant! Au fond, il y a beaucoup de changements par
rapport au texte actuel.
M. Clark: Dans le texte actuel, M. le député, c'est
qu'on devait, dans le cas de la personne qui était sans emploi, quel que
soit son âge, lui présumer un job, même si elle avait 90
ans. On devait lui présumer un job tout le temps. Vous vous rendez
compte. Après ça, il fallait déterminer s'il était
incapable - ce monsieur ou cette madame - en raison de l'âge ou en raison
de l'accident, de faire le job qu'on lui avait imaginé.
M. Garon: Seriez-vous d'accord pour dire que c'est cette
catégorie de citoyens, soit les victimes âgées de 64 ans et
plus, qui profitent le moins des changements apportés par cette loi?
M. Clark: Non, je ne serais pas d'accord avec ça parce
que, lorsque je prends, en termes de couverture globale, ce que je donne
à ces gens-là, je leur donne 7 % de plus. Ne me demandez pas
d'être en désaccord avec ça. Au total, à ces
personnes, on augmente la couverture de 7 % et, en plus, on enlève la
fiction qui existe présentement selon laquelle on doit présumer
des jobs à des gens, même si elles n'ont pas de job, quel que soit
leur âge. J'ai l'impression que je suis tout seul à parler?
M. Garon: Non, non, je vous écoute.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Clark: Autrement dit, M. le député, quelqu'un
qui n'a pas de job, c'est la grande logique de dire qu'on va arrêter de
lui présumer un job. Il dit qu'il n'en a pas. On va l'indemniser selon
la perte réelle. Il n'a pas de job. Je n'irai pas donner un revenu
d'emploi à quelqu'un qui n'en a pas. Alors, on s'est dit: On va se
reprendre ailleurs. Si quelqu'un n'en a pas et qu'il a une bonne
séquelle - je m'excuse de dire ça - des séquelles graves
et importantes, là je vais l'indemniser comme il faut, et je n'irai pas
lui présumer un job quand il n'en a pas et ne veut même pas en
avoir. C'est ça l'idée.
Quelqu'un qui est à la retraite arrive chez nous, il a 66 ans et
il a un accident. Il n'a plus de job, il est à sa retraite; il ne veut
rien savoir. Il est avec sa femme et a les deux pieds dans le fourneau chez
lui, ou encore il fait autre chose. II a un accident d'auto et on lui dit:
Monsieur, on va vous présumer un job. Le gars nous regarde, il est mort
de rire et il a raison.
M. Garon: Là, vous supposez bien des choses. Voyez-vous,
Yves Montand vient d'avoir un enfant à 68 ans, pas lui comme sa
femme...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: II a les deux pieds dans le fourneau; vous le
sous-estimez...
M. Clark: Enfin, c'était une façon imagée de
dire les choses.
M. Garon: II ne faut pas dire que les gens à 65 et 70 ans
sont finis.
M. Clark: Je n'ai jamais dit ça, M. le
député.
M. Garon: Non, mais on les classe dans une catégorie un
peu à part, alors qu'au contraire.
j'ai l'impression que les gens de plus en plus... Quand vous voyez,
actuellement, qu'on va commencer à piger dans le capital de la caisse de
retraite en 1993 et qu'en l'an 2002 il n'en restera plus, à moins que
les primes soient augmentées - elles augmentent, d'ici 1991, à 4,
6 % du revenu, alors que, pour maintenir la caisse, il faudrait que les gens
paient 9, 6 % de leurs revenus, jusqu'à un revenu admissible, en
cotisation et c'est 4, 6 % d'ici 1991 - on peut présumer, à moins
que le gouvernement n'augmente les impôts considérablement, qu'il
n'est pas certain que des gens qui auront payé une bonne partie de leur
vie vont retirer les avantages du régime de rentes avant longtemps. J'ai
l'impression qu'on peut s'attendre que les gens, à l'avenir,
travailleront beaucoup plus longtemps, jusqu'après 65 ans.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je partage l'avis du
député de Lévis, c'est clair. Ma mère a 66 ans et
elle continue de travailler.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Ma mère a 66 ans et
elle continue de travailler parce qu'elle en a besoin, d'abord, sauf que ce
n'est pas ce qui est en cause. Quand on ramène véritablement la
portée de ces articles dans la réalité, on se rend compte
qu'il y avait 91 personnes en 1987 qui étaient visées par ce dont
on parle. Alors, ça prend de véritables proportions, et le
principe même de la loi, c'est la perte de revenu réelle. Il faut
revenir à ça, c'est la base. Si c'était vrai pour les
jeunes, si c'était vrai pour les autres travailleurs, c'est aussi vrai
pour les personnes âgées.
M. Garon: Oui, mais vos actuaires ne sont pas fous, non plus, Ils
ont fait des calculs. Étant donné le vieillissement de la
population du Québec, à l'avenir il y aura de plus en plus de
victimes qui auront plus de 65 ans. Ils s'en sont occupés avec ces
dispositions-là, parce qu'ils se rendent compte qu'il y aura de plus en
plus de gens de plus de 65 ans, donc il va y avoir de plus en plus de gens de
plus de 65 ans qui auront des accidents. Si des jeunes, il y en a de moins en
moins, il y aura nécessairement moins de jeunes qui auront des
accidents.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est
présumer que ce sont les actuaires qui font la loi. Je ne suis pas
sûr de ça.
M. Garon: D'après les chiffres actuels de la Régie
des rentes, les gens de plus de 65 ans, par rapport aux gens âgés
entre 20 et 65 ans, représentent 17 % de la population et en l'an 2030,
ce sera 45 % de la population.
M. Côté (Charlesbourg): II y a peut-être des
bonnes chances...
M. Garon: Les plus de 65 ans par rapport aux 20-65 ans. Cela veut
dire que quand ils seront beaucoup plus nombreux, plus les années vont
passer - ça n'arrivera pas d'un coup sec - plus il va y avoir des gens
de plus de 65 ans.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf qu'il y a
peut-être juste une petite faille là-dedans. Plus il y aura de
personnes âgées, moins il y aura d'accidents et moins la charge
sera importante pour la Régie de l'assurance automobile du
Québec.
M. Garon: Quel est le pourcentage de victimes d'accidents
d'automobile âgées de plus de 65 ans qui sont couvertes par la
régie?
M. Vézina: Les 64 ans et plus, en 1987, il y en avait 1217
sans emploi et 91 avec emploi. Alors, si vous additionnez les deux, cela donne
1308.
M. Garon: Par rapport à quoi?
M. Vézina: Par rapport à combien
d'indemnisés par année?
M. Clark: Autour de 35 000, 36 000.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 42 est
adopté sur division. J'appelle...
M. Garon: L'article 42 ou l'article 41?
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 42. L'article 41
avait été adopté sur division.
M. Garon: D'accord. Attendez un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 42 est-il
adopté sur division?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Garon:
D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 43, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 43.
M. Côté (Charlesbourg): Je le dis tout de suite au
départ, c'est nouveau par rapport à lavant-projet de loi. Cela a
été inscrit là à la
demande du Barreau et de la Commission des services juridiques
que nous avons rencontrés après la commission parlementaire,
à leur demande. "Malgré l'article 42, une victime
âgée de 65 ans et plus qui, en raison de l'accident, est incapable
d'exercer un emploi qu'elle aurait exercé durant les premiers 180 jours
qui suivent l'accident si celui-ci n'avait pas eu lieu, a droit à une
indemnité de remplacement du revenu durant cette période. "Cette
indemnité est calculée à partir du revenu brut tiré
de l'emploi qu'elle aurait pu exercer si l'accident n'avait pas eu lieu. La
victime y a droit tant que l'emploi aurait été disponible et
qu'elle est incapable de l'exercer en raison de l'accident. "À compter
du 181e jour qui suit l'accident, la victime a droit, sous réserve de
l'article 41, à une indemnité de remplacement du revenu
calculée conformément aux article 22 et 23. "
M. Clark: M. le député, ce sont exactement les
mêmes dispositions que vous avez retrouvées avant: perte
réelle les premiers six mois et calcul du potentiel après six
mois concernant les personnes âgées. C'est le même
traitement qu'on a vu ailleurs.
M. Garon: Comment allez-vous appliquer l'article 43 par rapport
à l'article 42 quand une personne n'exerce aucun emploi ou est incapable
d'exercer un emploi qu'elle aurait exercé durant les premiers 180 jours
qui suivent l'accident9 il faudra qu'elle fasse la preuve qu'elle
aura travaillé.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: C'est exactement le même genre
d'articles que ceux qu'on a vus précédemment, lorsqu'une personne
est capable de démontrer qu'elle aurait exercé un emploi
n'eût été l'accident. À ce moment là,
l'article 43, dans le cas d'une personne âgée de 65 ans et qui
n'exerce pas un emploi, parce qu'au moment de l'accident cette personne
n'exerçait pas d'emploi, c'est une exception qu'on fait à
l'article 42 C'est pour cela qu'on dit "Malgré l'article 42", parce que,
normalement, elle n'y aurait pas droit.
M. Garon: Sachant que plus les personnes sont âgées
et plus elles ont de la difficulté à se placer, comment
allez-vous pouvoir déterminer que la personne n'exerçait pas
d'emploi et ne pouvait pas en exercer ou qu'elle est incapable d'exercer un
emploi qu'elle aurait exercé durant les premiers 180 jours qui suivent
l'accident si celui-ci n'avait pas eu lieu? Disons que c'est une personne qui
est à la recherche d'un emploi. Comment allez-vous être capable de
faire cette distinction pour une personne de cet âge pour qui il est plus
difficile de se trouver un emploi?
M. Clark: Oui, mais. M. le député, c'est un peu les
même articles, les mêmes raisonnements qu'on a faits
antérieurement pour des cas similaires. Vous avez plusieurs personnes
âgées qui - il me vient un cas à l'esprit - vont se
déplacer et vont donner dos consultations sur des projets
d'investissements. Elle vont travailler pour la Banque fédérale
de développement, c'est un exemple.
M. Garon: Oui. il y en a.
M. Clark: Supposons que cette personne était en train
d'être engagée par la Banque fédérale de
développement le mois suivant. Il est facile pour nous de le savoir, la
personne nous le dit, on peut la croire et on ne fait qu'une
vérification auprès de la Banque fédérale de
développement qui nous dit: Effectivement, cette personne, M. Y. de la
rue je-ne-sais-pas-trop-où, nous étions censés l'engager,
elle était censée travailler pour nous. Donc, on en tient compte
et on ne dit pas que cette personne n'avait pas d'emploi. On tient compte du
fait qu'un emploi s'en venait.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites, mais ce n'est pas ce
que j'ai demandé. C'est par rapport à quelqu'un qui est à
la recherche d'un emploi, c'est plus difficile de se placer, il y a des gens
qui, à 65 ans, n'ont pas de fonds de pension, pas beaucoup
d'économies et préfèrent continuer à travailler un
petit peu. parce qu'ils se sentent en bonne santé. C'est dans ce
sens-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: M. le député de Lévis, ce
qu'il faut comprendre, c'est qu'au moment où quelqu'un est victime d'un
accident, qu'il ait 64, 65. 66 ou 85 ans, qu'il a un revenu d'emploi, qu'il
travaille, on lui remplace son revenu, même s'il a 80 ou 85 ans, mais on
le fait en 'phasing out". Cela veut dire que la première année,
c'est 100 %. la deuxième, 75 %, la troisième. 50 % et la
quatrième, 25 % Dans tous les cas. à compter de 64 ans - il peut
avoir 70 ou 75 ans - on remplace effectivement son revenu qu'il gagnait
à cette époque, mais tout le temps en retrait, en 'phasing out'.
On le paie sur quatre ans en "phasing out". C'est ce qu'on fait. Encore une
fois, quelqu'un peut avoir 70 ans et avoir un revenu; on va remplacer son
revenu, mais on va le remplacer en sortant. (17 heures)
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 43? M. le ministre
M. Côté (Charlesbourg): Cela existe. Je regardais
tantôt la ventilation des statistiques des 91 de plus de 65 ans. II y en
a 26 de 70
ans et plus. Donc, cela existe et on en tiendra compte.
M. Clark: En fait, plusieurs statistiques pourraient vous donner
cela. Les personnes âgées n'en font pas d'accidents. C'est le
jeune qui a un accident.
Une voix: Vous l'avez dit tantôt.
M. Clark: Bien, je vous le répète, des fois, c'est
bon.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 43?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 43 est
adopté. J'appelle l'article 44.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'une victime
reçoit déjà une indemnité de remplacement du revenu
en vertu du présent chapitre et qu'elle atteint son 65e anniversaire de
naissance, l'indemnité à laquelle elle a droit est réduite
de 25 % à compter de cette date, de 50 % à compter de la date de
son 66e anniversaire de naissance et de 75 % à compter de la date de son
67e anniversaire. "La victime cesse d'avoir droit à cette
indemnité à compter de la date de son 68e anniversaire de
naissance. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a des
interventions à l'article 44?
M. Garon: Attendez un peu. Est-ce que vous avez
vérifié, au point de vue des droits et libertés, si c'est
une discrimination en fonction de l'âge ou s'il n'y a pas de
discrimination en fonction de l'âge? Est-ce que c'est étanche sur
ce plan?
M. Côté (Charlesbourg): A l'époque, je me
souviens que je l'avais demandé et tantôt - évidemment, le
temps passant, on fait autre chose et on ne se souvient pas toujours de ce
qu'on a demandé - j'ai requestionné encore, parce que la question
m'est venue, et M. Gélinas m'a dit qu'on avait fait les consultations
d'usage et les avis qu'on avait, c'est qu'il n'y avait pas de
discrimination.
M. Gélinas: Lors de l'avant-projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Pardon?
M. Gélinas: Lors de l'avant-projet de loi.
M. Garon: Oui, mais ce ne sont pas nécessairement des
dispositions...
M. Gélinas: Elles sont semblables, sauf l'article 43.
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf l'article 43, si je
comprends bien, qui a été ajouté à la demande du
Barreau et de la Commission des services juridiques.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 44?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 44 est
adopté sur division. J'appelle l'article 45.
M. Côté (Charlesbourg): "La victime qui, lors de
l'accident, est régulièrement incapable d'exercer tout emploi
pour quelque cause que ce soit, excepté l'âge, ne peut recevoir
une indemnité de remplacement du revenu. "
M. Garon: Quel est le changement apporté par rapport au
texte actuel de la loi?
M. Clark: C'est un peu comme on vient de le voir pour la personne
qui n'a pas de revenu d'emploi, quel que soit son âge. Dans le cas d'une
personne qui n'a pas de revenu d'emploi, on dit qu'on ne remplace pas son
revenu d'emploi; il n'en existe pas. Ici, on dit: "La victime qui, lors de
l'accident, est régulièrement incapable d'exercer tout emploi -
qui n'a pas de job - qui n'a pas de revenu - pour quelque cause que ce soit, ne
peut recevoir une indemnité de remplacement du revenu. " Alors, dans son
cas, on dit qu'il n'y en a pas parce qu'il n'y a pas de revenu d'emploi.
M. Garon: Avant, vous disiez "incapable de travailler".
Là, vous avez changé ça pour dire "est
régulièrement incapable de travailler". Pourquoi l'avoir
changé? Le but, le changement...
M. Clark: C'est pour s'assurer que la personne en question,
à qui on dit qu'il n'y a pas de revenu, ça fait longtemps qu'elle
est dans cette situation et on ne veut pas la pénaliser. On ne veut pas
qu'il y ait un doute que si, à un moment donné elle pouvait
être capable, elle est pénalisée.
Autrement dit, c'est quelqu'un dont on est certain que, depuis des
années, il n'a jamais été capable d'exercer un job et
d'avoir des revenus en conséquence. Donc, on dit qu'on ne donnera pas un
remplacement du revenu à une personne qui, depuis fort longtemps et
régulièrement, n'est pas capable d'exercer un job.
M. Côté (Charlesbourg): "Régulièrement
incapable" par rapport à "était incapable", je pense que c'est
plus contraignant pour la Régie
de l'assurance automobile.
M. Vézina: Pour votre Information, M. le
député de Lévis, il y avait, en 1987, 118 victimes
incapables au moment de l'accident.
M. Garon: Mais quand vous dites cela, vous voulez dire quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Qu'il y avait 118 personnes
incapables...
M. Vézina: 118 personnes victimes de la route en 1987 qui
étaient incapables de travailler, malades chroniques ou
handicapées.
M. Garon: Qu'est-ce que cela vous fait dire, le fait qu'il y en a
118?
M. Vézina: C'est une information que je vous donne.
M. Clark: C'est juste pour vous informer. Je peux vous dire qu'en
1978, il y en avait 66.
M. Garon: Pardon?
M. Clark: En 1978, ces personnes-là, on en avait 66. On
est passé, en 1987, à 118 En 1979, 68 personnes.
M. Garon: En 1985?
M. Clark: En 1985. 177 personnes
M. Garon: Une grosse fluctuation.
M. Clark: Je ne sais pas comment vous expliquez cela. Je veux
dire...
M. Garon: Non. je n'ai pas d'explications, mais je constate que
cela varie pas mal.
M. Clark: Évidemment, cela dépend du bilan routier.
Il faudrait regarder ces données avec les données sur les
accidents et les données sur la population. Il faudrait s'amuser avec
les données sur la population et sur le bilan routier et on pourrait
peut-être interpréter ce chiffre On pourrait faire, M. te
député, des tendances.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 45?
M. Garon: Considérez-vous qu'il y a moins d'accidents en
1986, 1987, 1988?
M. Vézina: Qu'en 1985?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport à
quoi?
M. Garon: Par rapport aux années passées.
il*. Côté (Charlesbourg): En 1986. il y a eu une
baisse assez spectaculaire. En 1987, il y a eu une légère
augmentation.
M. Garon: Est-ce qu'il serait possible qu'il y ait eu moins
d'accidents, mais de plus gros?
M. Côté (Charlesbourg): C'est par le nombre de
blessés graves qu'on peut le déterminer.
M. Vézina: C'est le contraire qu'on observe. M. le
député de Lévis. La majorité des accidents
impliquent des véhicules de promenade, bien sûr, parce que le
nombre de véhicules de promenade par rapport à l'ensemble, c'est
80 %. On s'aperçoit qu'avec le temps, depuis 1978, la gravité des
blessures a diminué dans les accidents impliquant des véhicules
de promenade pour la bonne raison que je pense que les automobiles sont
mieux.
M. Garon: Depuis quand?
M. Vézina: Depuis 1978. et on n'a pas d'observation avant.
C'est pour la bonne raison que les véhicules sont probablement mieux
construits, et surtout la ceinture de sécurité. C'est la ceinture
de sécurité qui explique, je pense, la grosse différence.
Donc, ils ne sont pas plus graves, Ils sont moins graves en termes
d'incapacité.
M. Garon: Comment expliquez vous les montants
déboursés par la régie si on compare 1978 et 1979. En
1978. 221 000 000 $; en 1979. 257 000 000 $, soit 36 000 000 $ de plus; en
1980. 241 000 000 $. soit 16 000 000 $ de moins; en 1981, 285 000 000 $. soit
44 000 000 $ de plus; en 1982, 285 000 000 $. aucune augmentation ni
diminution; en 1983, 316 000 000 $. soit 31 000 000 $ de plus; en 1984. 380 000
000 $, soit 64 000 000 $ de plus; en 1985, 420 000 000 S. soit 40 000 000 $ de
plus; en 1986, 497 000 000 $, soit 77 000 000 $ de plus et. en 1987, 570 000
000 $. soit 73 000 000 $ de plus.
Je remarque que les coûts sont plus élevés en 1986
et en 1987 et vous me dites qu'il y a eu moins d'accidents. La loi n'ayant pas
été changée, comment se fait-il que cela coûte plus
cher? La seule explication que je vois, c'est que les dommages sont plus gros.
Les gens sont de plus grands blessés. Quelle serait l'explication?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cumulatif.
M. Clark: II y a surtout l'indexation, M. le
député.
M. Garon: Je comprends ça.
M. Clark: Chaque année, on Indexe l'ensemble de tous les
indemnisés. Alors, forcément...
M. Côté (Charlesbourg): II y a le cumulatif.
M. Clark: Et il y a le cumulatif.
Le Président (M. Salnt-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: En fait, M. le député de
Lévis, chaque année, on doit prévoir l'ensemble des sommes
nécessaires pour indemniser les victimes au cours de cette année,
ce qu'on appelle le principe de la pleine capitalisation. Alors,
nécessairement, des sommes d'argent qu'on retire une année pour
Indemniser les victimes de la route de cette année-là, il y en a
une partie qu'on dépense dans l'année courante. On paie des
frais, on paie des choses, mais la majeure partie, on l'envoie dans la
réserve actuarielle puisqu'on va payer des rentes la vie durant de
certaines victimes. Pour examiner ce que coûtent les victimes de la
route, il ne faudrait pas prendre les données que vous avez là,
mais prendre exactement ce qu'on a mis dans la réserve actuarielle
chaque année depuis le début du régime, parce que ce sont
effectivement les coûts qu'on engage pour les victimes de
l'année.
Ce que vous avez, ce sont les déboursés de l'année
aux victimes. Cela comprend une partie pour les victimes de l'année en
cours, mais cela comprend une autre partie, soit les revenus indexés des
victimes de 1978, de 1979, de 1980, qui sont payés en 1983, si vous
prenez 1983. Donc, vous ne pouvez pas faire cette comparaison entre les
déboursés et l'année en cours. Ce n'est pas ainsi qu'il
faudrait prendre cela. Il faudrait prendre, autrement dit, dans le chiffre que
vous avez, les indemnités qui ont été payées pour
les victimes de cette année-là, plus ce qu'on a mis dans la
réserve pour faire une comparaison. Si vous voulez cette
donnée-là, on peut vous la sortir. M'avez-vous compris? Non?
M. Garon: Quand vous mettez un montant dans la réserve,
vous y mettez quel montant?
M. Vézina: On met les sommes nécessaires...
M. Côté (Charlesbourg): Pour couvrir.
M. Vézina:... pour couvrir les victimes de la route en
1988, en 1987 ou en 1986. Bien sûr, dans ce montant, on tient compte du
nombre de victimes, on tient compte de la gravité, on tient compte de
l'indexation. L'indexation est très importante dans le temps.
M. Côté (Charlesbourg): En 1986, les demandes par
rapport aux accidents avec blessés graves et blessés
légers?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'aimerais l'avoir par
rapport à 1985.
M. Clark: Mais dit peut-être autrement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Clark: Dit autrement, M. le député, c'est
qu'à chaque année...
M. Côté (Charlesbourg): Autrement que M.
Vézina.
M. Clark:... il rentre 35 000 demandes, mais il faut continuer
à traiter les autres demandes qui sont entrées depuis 1978.
Voyez-vous? Donc, chez nous, à la vice-présidence, on a un "case
load" qui, à chaque année, augmente parce qu'on doit toujours
traiter, à chaque année qui passe, l'accidenté de 1978 qui
est toujours là. C'est lui qui est là à long terme. Les 3
% qui restent - on parlait de 3 %, plus de quatre ans... Celui de 1978, il faut
que je continue à lui envoyer des chèques, à le payer,
plus tous ceux qui rentrent. Alors, le "case load" augmente tout le temps.
M. Garon: II n'augmente pas plus que les années
passées,
M. Clark: Comment, il n'augmente pas plus que les années
passées?
M. Garon: Bien, il est là. Il est là dans
l'inventaire.
M. Vézina: Mais il y a une juxtaposition. M. le
député de Lévis. Tant que ma réserve n'est pas
rendue à maturité, il faut nécessairement que j'engrange,
si vous voulez, des revenus qui vont être payés dans le temps.
Prenez la situation financière à la page 47; vous avez le
même rapport financier que mol. Dans les dépenses, vous avez
"indemnités versées"; les "Indemnités versées et
remplacement du revenu", 123 000 000 $. Dans cela, il y a des gens à qui
on verse des indemnités de remplacement du revenu et qui ont eu un
accident en 1978. Il y en a eu en 1979. en 1980, en... Il y a aussi ceux de
1987, pour quo c'est l'année 1987. Regardez le montant important, c'est
le montant qui vient plus bas. C'est marqué "augmentation de la
réserve actuarielle", 411 000 000 $. Les 411 000 000 $, "augmentation de
la réserve actuarielle", ce sont les sommes qui sont nécessaires
pour les victimes de 1987 et que je devrai payer dans le temps, que la
régie devra payer dans le temps. Avez-vous le montant de 411 100 000 $,
1987? C'est marqué "augmentation de la réserve actuarielle".
Une voix: À la page 47?
M. Vézina: A la page 46. oui. dans 'dépenses".
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que j'ai
trouvé un moyen de répondre au député de
Lévis.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le minis tre.
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut connaître
1965 par rapport à 1986. au-delà des montants d'argent, il y a
peut-être des éléments qui nous permettent de savoir ce
qu'a été 1986 par rapport à 1985. En 1985, il y a eu 1385
décédés; en 1986, 1051. Donc, il y a une diminution assez
importante.
M. Garon: Cela ne prouve pas grand-chose parce que le
décédé, ce n'est pas celui qui coûte le plus
cher.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu. Laissez-moi
finir.
M. Garon: C'est le grand blessé.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis d'accord avec cela.
Continuons. Des blessés gravement, en 1985, iI y en a eu 7697; en 1986.
7106. Des blessés légèrement, en 1985, il y en a eu 54
016. en 1986, il y en a eu 51 191. Dans toutes les catégories, il y a
une diminution assez appréciable, soit décédés,
blessés graves, blessés légers. Globalement, si on
veut...
M. Garon: En 1987? Cela a-t-il baissé encore ou si cela a
remonté?
M. Côté (Charlesbourg): En 1987. faible
augmentation. Sur le tableau que j'ai ici, il manque novembre et
décembre.
M. Garon: Et en 1988?
M. Côté (Charlesbourg): En 1988, on va le savoir
dans pas grand temps. Je pense que ce n'est pas si mal. (17h15)
M. Vézina: En 1987, il y a eu 1070 morts. L'ensemble des
blessés, il y en a eu 33 689 alors qu'on avait 33 590. Il y a une petite
augmentation des blessés, 0, 3 %. En 1988, il y a une
amélioration.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut constater en
1987, c'est qu'il y a eu une stabilité relative des gains. On a
conservé les gains qu'on avait faits en 1986. En 1986, je me souviens,
il y avait différents facteurs. Il y a eu effectivement toutes sortes
d'opérations qui ont été menées. La saison
était un peu pluvieuse; donc, cela avait une incidence sur le
kilométrage parcouru. 1987 a été une année plus
ensoleillée où. effectivement, il s'est fait beaucoup plus de
kilométrage et il y a eu une légère augmentation. Donc, on
a quand même conservé les 20 % et quelque de diminution des
accidents. On se retrouve en 1988 avec une légère diminution, en
tout cas. des chiffres préliminaires qu'on peut avoir, ce qui fait en
sorte que c'est très appréciable. On a conservé les 20 %
ou 24 % qu'on a réussi à baisser en 1986. Cela a des effets
à long terme.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 45 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle l'article 46.
Détermination d'un emploi i une victime
M. Côté (Charlesbourg). "Lorsque la régie est
tenue de déterminer un emploi à une victime à compter du
181e jour qui suit l'accident, elle doit tenir compte, outre les normes et
modalités prévues par règlement, de la formation, de
l'expérience de travail et des capacités physiques et
intellectuelles de la victime à la date de l'accident "II doit s'agir
d'un emploi que la victime aurait pu exercer habituellement, à temps
plein ou. à défaut, à temps partiel, lors de l'accident.
"
M. Garon: Quand vous dites: 'Outre les normes et modalités
prévues par règlement", vous visez quoi par cela?
M. Clark: Ici, vous avez, en fait...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Je m'excuse, M. le Président. Vous avez, en
fait, la reconduction de la situation, ce qu'on fait présentement lors
de l'accident plutôt qu'à six mois. Présentement, on
détermine lors de l'accident un potentiel, immédiatement, avec un
certain nombre de normes. Si vous regardez l'article 20 actuel, on dit. "La
Régie détermine l'emploi que la victime aurait pu accuser
habituellement et à temps plein en tenant compte de sa formation... "
Alors, on reconduit exactement les mêmes principes. On ne change pas d'un
iota, dans le fond, le mode de calcul pour cette personne-là, mais on le
fait à six mois. Dans des règlements, on définit comment
on calcule le revenu brut, le revenu net, etc.
M. Garon: Le commentaire que vous avez dans votre livre, c'est:
"Cette disposition apporte des changements au texte actuel. " On ne dit pas que
c'est seulement de concordance, ce n'est pas
une reformulation du texte actuel. On dit: "apporte des
changements".
M. Clark: Bien, il y a au moins le fait des six mois, M. le
député de Lévis, qui est nouveau. Alors, c'est tout de
même un changement. On en a parlé tout l'après-midi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: On ajoute ici les mots "outre les normes et
modalités prévues par règlement" et c'est simplement pour
spécifier qu'en plus de ce que la loi prévoit,
c'est-à-dire la formation, l'expérience de travail, les
capacités physiques et intellectuelles, il va y avoir, en plus de ces
normes législatives, des normes réglementaires, comme c'est
prévu à l'article 195, dixième paragraphe, où on
prévoit un pouvoir habilitant sur le plan réglementaire qui dit
ce qui suit: "Établir les normes et les modalités pour
déterminer un emploi à une victime pour l'application de
l'article 46, identifier les catégories d'emplois, fixer les revenus
bruts, sur une base hebdomadaire ou annuelle, qui correspondent à chaque
catégorie selon l'expérience de travail et établir la
manière de réduire ces revenus pour tenir compte du fait qu'une
victime exerce son emploi à temps partiel. " Ce sont des normes
réglementaire qu'on retrouve à l'heure actuelle à la
régie. C'est simplement pour annoncer qu'en plus des normes
prévues législativement, c'est-à-dire la formation,
l'expérience de travail et les capacités physiques et
intellectuelles, il va y avoir également d'autres normes, mais
prévues, cette fois-ci, par règlement, comme c'est le cas
à l'heure actuelle.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 46 est
adopté. J'appelle l'article 47.
M. Côté (Charlesbourg): "À compter de la
troisième année de la date de l'accident, la régie peut
déterminer un emploi à une victime capable de travailler, mais
qui, en raison de l'accident, est devenue incapable d'exercer l'un des emplois
suivants: "1° celui qu'elle exerçait lors de l'accident; "2°
celui visé à l'article 18; "3° celui que la régie lui
a déterminé à compter du 181e jour qui suit l'accident
conformément à l'article 46. "
M. Garon: Au lieu d'être après la cinquième
année, c'est après la troisième année. Pas
après la troisième année, mais à compter de la
troisième année.
M. Clark: Oui. C'est deux ans, mais cela équivaut à
trois parce qu'on donne un an de grâce. Vous allez le voir plus loin, il
y a un an pour la recherche d'un emploi. Alors, ça fait trois ans. Il y
a trois ans de garantie.
M. Garon: Et vous allez lui supposer un emploi après
cela.
M. Clark: Si vous prenez la logique actuelle, c'est cela qui est
important de comprendre. Présentement, et cela va couvrir plusieurs
articles, le régime prévoit qu'une indemnité de
remplacement du revenu est payable durant cinq ans si la personne est incapable
de vaquer à ses occupations. Durant cette période, des
démarches sont faites pour permettre à l'accidenté de
retourner à son emploi, un emploi équivalent ou à tout
autre emploi. Passé ce délai, autrement dit, il y a
présentement une espèce de "built in" automatique. À
l'intérieur de cinq ans, c'est automatique, une personne qui est
incapable de faire son job a intégralement, au moyen de certaines
technicités, le remplacement de son revenu pondant cinq ans. C'est
quasiment automatique. Passé ce délai, la loi impose à la
régie de réévaluer le droit à l'indemnité,
c'est-à-dire: À cinq ans, compte tenu de ses capacités
résiduelles, est-ce que cette victime est capable de refaire n'importe
quelle autre job, même les emplois présumés dont on parlait
tantôt, entre autres? Cette règle conduit à deux situations
potentiellement inéquitables.
D'une part, une personne, bien qu'elle ait retrouvé sa
capacité de travail, peut aisément se prévaloir de
l'indemnité durant cinq ans sans chercher d'emploi. C'est ce que je
viens de vous expliquer. D'autre part, inversement, une personne dont le
processus de réadaptation n'est pas complété après
cinq ans, elle, je la coupe après cinq ans. Autrement dit, je peux
m'embarquer dans un processus de réadaptation d'une personne et cela
prend plus de cinq ans pour le faire. Cela peut arriver dans la vie si la
personne se recycle dans quelque chose de compliqué ou je ne sais trop
quoi À cinq ans, ce qui arrive, c'est que la loi actuelle me dit: Tu
coupes l'indemnité de cette personne pour la déterminer apte
à n'importe quel emploi. Donc, ce qu'on veut faire, c'est de corriger
cela, ce que je viens de vous dire.
Dans certains cas, il y a surcompensation. Dans d'autres cas, il y a
sous-compensation parce que, passé cinq ans, je vais diminuer son
indemnité alors qu'elle n'est pas complètement
réadaptée. Autrement dit, je ne m'en occupe plus. Ce qu'on fait,
c'est qu'une victime va être indemnisée en fonction de l'emploi
qu'elle occupait lors de l'accident ou en fonction de l'emploi qui lui serait
déterminé. On est toujours obligé de déterminer des
jobs. Dès qu'elle deviendrait apte à retourner à l'emploi
qu'elle occupait, elle verrait son indemnité cesser à moins que
l'emploi ne lui soit plus disponible.
Qu'est-ce que cela veut dire? C'est une nouvelle disposition. Une
personne est "waitress" quelque part, dans un restaurant. Prenons le
métier de "waitress". Comment dit-on ça en
français?
Une voix: Serveuse.
M. Clark: Serveuse. La serveuse a un accident d'auto et perd son
job à cause de l'accident, c'est-à-dire que c'est un domaine
d'activité économique où. vraiment, c'est très
mobile. Alors, le monsieur qui est propriétaire du restaurant va
profiter de l'occasion et va dire: Je vais en engager une autre.
Présentement, il n'y a rien de prévu pour couvrir cette personne.
Ce qu'on dit, c'est que, dans ce dernier cas, on va dire à madame ou
à monsieur qui est serveur; qu'on va poursuivre pendant un certain
nombre de mois - ça peut aller jusqu'à un an - son
indemnité pour l'aider à rechercher un emploi Vous allez voir que
c'est en fonction de l'incapacité. Si elle est incapable trois mois,
cela va donner une indemnité supplémentaire de temps. Si elle est
incapable deux mois, etc, cela va jusqu'à un an. C'est un premier
cas.
Par ailleurs, si la victime, tout en demeurant inapte à exercer
son emploi, est incapable d'occuper tout autre emploi à comptor du
début de la troisième année suivant l'accident ou à
une date ultérieure, on va déterminer. Il y a un terme important
ici, c'est "peut déterminer", c'est-à-dire qu'à trois ans.
ce n'est pas automatique qu'on fasse cela. A trois ans, on peut
déterminer: Monsieur ou Madame, vous êtes apte à faire
d'autres jobs, et on donne ensuite un an pour la recherche d'un emploi. Mais on
peut faire cela au bout de cinq ans. On peut faire ça au bout de six
ans. Donc, il y a là une souplesse qui tient compte du processus de
réadaptation de la personne, souplesse qu'on n'a pas actuellement.
M. Garon: Dans quel sens?
M. Clark: Je vous le disais. Présentement, à cinq
ans, si j'ai quelqu'un qui est sur le régime et qui n'est pas
complètement réadapté, je le vois. Cela se voit quelqu'un
qui a envie de travailler, qui a envie de se recycler. Admettons que
c'était une personne qui avait un travail manuel et qui décide
d'aller à l'université pour suivre un cours de comptable. Cela
peut arriver; ça arrive. Son cours de comptable, le temps de se
recycler, etc.. ça peut lui prendre plus de quatre ans, cinq ans. On va
l'embarquer dans un processus de réadaptation. On va suivre la personne
en question, mais je ne couperai pas, comme présentement, son
indemnité à cinq ans. La souplesse, compte tenu qu'on dit "peut"
et c'est cela qui est important à la régie.
M. Garon: Le but de cet article n'est pas de payer les gens
au-delà de cinq ans - vous ne me ferez pas croire ça - c'est de
les payer, de leur supposer un emploi à la troisième
année. C'est ça, le but de l'article.
M. Côté (Charlesbourg): Les deux.
M. Clark: M. le député de Lévis, jo vous ai
bien dit tantôt - je ne vous cache rien - que, d'un côté, on
surcompensait du monde. II y a des gens qui arrivaient en disant: "Bon. moi. je
suis prestataires de la Régie de l'assurance automobile pendant cinq
ans; bonjour, salut!
M. Garon: D'accord, je vais vous poser une question.
M. Clark: Là, on surcompensait et on sous-compensait
aussi, et je vous ai donné les deux volets.
M. Garon: Mais, là. vous avez sûrement fait des
scénarios. Vous avez supposé que vos personnes, actuellement,
auront un emploi après la cinquième année. Quel est le
pourcentage pour lesquelles vous ave supposé un emploi après la
troisième année?
M. Clark: Je ne peux pas répondre à votre question.
Cela va dépendre du "case load". Cela va dépendre des cas que
j'ai. Dans certains cas..
M. Garon: Pour savoir combien cela va vous coûter, vous
avez sûrement fait des prévisions. Ce n'est pas possible que vous
n'en ayez pas fait.
M. Clark: Vous voulez dire des prévisions sur la
quantité d'argent que ce chapitre va nous coûter?
M. Garon: Que cet article.
M. Clark: Cet article particulier, non, sincèrement.
M. Garon:.. va vous faire économiser, va vous coûter
et va vous faire économiser.
M. Clark: Tantôt, on vous a mentionné les
durées des bénéficiaires. On avait un tableau tantôt
- si je peux le retrouver - où on vous mentionnait qu'au bout de six
mois il y en avait tant de sortis et qu'il en restait tant. Je vais retrouver
ce tableau. Est-ce que c'est ce que vous voulez savoir? Pourquoi riez-vous?
M. Garon: Je vous écoute. Aimeriez-vous mieux que j'aie
l'air fâché?
M. Clark: Non, non, non! Écoutez! Pour répondre
à votre question - ça nous donne une idée - après
un mois, on disait tantôt qu'il y en avait 73 % qui restaient et 27 % qui
étaient sortis Après 24 mois, il y a 5 % des
bénéficiaires qui restent et 95 % sont sortis. Après 36
mois, il en reste 4 % et 96 % sont sortis et, après 4 ans. Il en reste 3
% et 97 % sont sortis. Donc, ça vous donne une idée qu'il n'est
pas question, évidemment, de masses et de masses.
M. Garon: II peut y avoir des grands nombres.
M. Clark: Des grands nombres, en termes...
M. Garon: Trois pour cent de l'ensemble des gens, parlez-vous
d'environ 50 000 accidents?
M. Côté (Charlesbourg): En 1985, après deux
ans, pas trois, c'est 799.
M. Garon: Et après cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): Après cinq ans,
combien en reste-t-il?
M. Garon: Oui.
M. Clark: On l'a peut-être, M. Garon.
M. Vézina: II faut reculer à 1982 pour avoir
1987.
M, Clark: Oui, on l'a peut-être en termes absolus. Notre
statisticien est allé... Il y a une capacité de rétention
moins grande que nous.
M. Garon: Vous avez énoncé un principe tantôt
où toute l'économie du projet de loi 92 que vous
présentez, c'est d'indemniser les pertes économiques
réelles. Là, vous n'avez pas l'impression, en supposant un emploi
à la personne après la troisième année, que ce
n'est plus nécessairement dans le cadre d'une perte économique
réelle, parce que vous allez supposer un emploi moins
rémunérateur en disant: Vous pourriez toujours faire ça.
Après ça, vous allez en tenir compte dans les indemnités
que vous verserez aux citoyens.
M. Vézina: Si on présume un emploi moins
rémunérateur, on va la lui verser d'autant plus.
M. Garon: La différence.
M. Vézina: Bien oui, on va la lui verser d'autant plus.
(17 h 30)
M. Garon: Oui, mais si, après la troisième
année, vous dites, par exemple, que la personne pourra toujours occuper
l'emploi qu'elle occupait lors de l'accident...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est l'exemple du
pianiste qui est là.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): On a un exemple du pianiste.
Vous l'avez dans votre...
M. Garon: Le pianiste, c'est où?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous le lire.
On m'a donné un exemple pour essayer de vous éclairer. On
m'avait donné un exemple, ici.
M. Garon: Que supposez-vous au pianiste? Il va faire quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous lire
l'exemple.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Un pianiste devient
Incapable d'exercer son emploi parce qu'il a perdu deux doigts à la
suite de l'accident. Cependant, dix mois après son accident, il est
réadapté et capable d'exercer un autre emploi, soit celui de
professeur de musique, par exemple. Je pense que cela s'apparente facilement
à ce qu'il peut faire. Selon le texte proposé, l'indemnité
lu) serait versée durant les deux premières années et
pourrait se poursuivre pendant une période additionnelle d'un an - ce
qu'on a dit tantôt - pour l'assister dans sa recherche d'un emploi.
Actuellement, cette victime a droit de recevoir pendant cinq ans la rente de
remplacement du revenu. C'est clair, le portrait est là.
Par ailleurs, pour une victime gravement blessée, sa
période de réadaptation peut s'étendre sur plusieurs
années. Dans tous les cas, une année additionnelle
d'indemnité est accordée pour l'assister dans sa recherche
d'emploi. Pour une réadaptation d'une durée de cinq ans, la loi
actuelle s'applique dès le début de la sixième
année, sans indemnité additionnelle pour la recherche
d'emploi.
Donc, le pianiste - on prend cet exemple - se fait couper deux doigts;
il aura un peu de difficulté à jouer. Dans ce cas, il n'est pas
réaliste de penser qu'il puisse être indemnisé le reste de
ses jours comme pianiste; il n'aurait pas fait ce job le reste de ses jours.
Au-delà de cela, s'il dit: Bon, parfait, comme professeur de musique, tu
lui trouves un emploi qui s'apparente un peu à ce qu'il allait
faire.
M. Garon: Cela peut arriver qu'un pianiste, par exemple, qui a un
accident et perd deux doigts, puis devient professeur de musique, va gagner
même un meilleur revenu que quelqu'un qui est pianiste. Cela peut
arriver. Ce n'est pas à cela que je pense.
Je pense, par exemple, à un travailleur, un opérateur de
machinerie lourde qui a un bon salaire et qui, parce qu'il a eu un accident
d'automobile, a eu des problèmes à la colonne vertébrale.
Il n'est plus capable de lever des poids. Finalement, un opérateur de
machinerie lourde, de temps en temps, il faut qu'il se serve de ses bras, pas
quand il manipule les manettes, mais quand il va travailler autour de la
machine ou encore il n'est pas capable de rester tant d'heures sur la
machinerie lourde à cause des secousses.
Là, vous dites: On va supposer que tu peux être gardien
d'un terrain de stationnement Vous allez estimer qu'il aurait le salaire d'un
gardien d'un terrain de stationnement et vous allez déduire le montant
qu'il aurait s'il gardait vraiment un terrain de stationnement. Mais là.
au lieu de le faire à la cinquième année ou à la
sixième année, vous alle2 le faire dès la troisième
année. Est-ce que j'ai raison?
M. Clark: Non. Vous pouvez le faire... M. Garon: Le
président a l'air de dire oui.
M. Clark: Mais non. M. Garon. Attendez un peu! Vous pouvez, c'est
une possibilité, mais si sa réadaptation n'est pas finie. C'est
pour ça le sens du "peut". Il n'a pas ajouté ça Tout ce
qu'il a dit, il avait raison, mais je vous ajoute que, quand on dit "à
compter de la troisième année, la régie peut
déterminer", ce n'est pas automatique, ce n'est pas "doit".
M. Garon: Oui, mais c'est ça quelle fait Les cas que je
vois, c'est ce qu'elle fait. Actuellement, elle le fait à la
cinquième année, c'est-à-dire à la sixième
année.
M. Clark: Présentement, on n'a pas le choix.
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, on n'a pas le
choix, c'est la loi qui l'oblige.
M. Clark: La loi dit que c'est cela à cinq ans, tu fais
cela.
M. Côté (Charlesbourg): A cinq ans. aujourd'hui, la
loi l'oblige, alors que, dans ce cas-là.
M. Garon: Actuellement, la loi dit quoi? La victime visée,
qui demeure incapable d'exercer tout emploi, a droit, à compter de la
sixième année suivant l'accident, à la continuation de
l'indemnité de remplacement du revenu.
M. Clark: Oui.
M. Garon: Mais ce n'est pas le texte que cela remplace, c'en est
un autre.
M. Clark: Oui, c'est vrai, vous avez tout à fait
raison.
M. Garon: Ce n'est pas le bon texte qui est là.
M. Clark: C'est vrai que c'est le mauvais numéro.
M. Garon: Alors, qu'est-ce qu'il dit, le texte actuel? Je ne l'ai
pas.
M. Clark: Je pense que c'est le mauvais alinéa.
M. Garon: Oui.
M. Clark: Écoutez. Dans la situation nouvelle comme dans
la situation ancienne...
M. Garon: La situation actuelle.
M. Clark: Dans la situation nouvelle comme dans la situation
ancienne..
M. Garon: Actuelle, elle n'est pas ancienne encore.
M. Clark:.. quelqu'un qui est Incapable d'exercer tout emploi le
reste de sa vie a la pleine indemnité le reste de sa vie.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas cela actuellement.
M. Clark: Ici. ce que je vois, c'est: La victime visée
dans les articles 19. 20 et 21 qui demeure incapable d'exercer tout emploi
à cinq ans, à compter de la sixième année a droit
à la continuation de l'indemnité de remplacement du revenu. On
fait la même chose en ce qui nous concerne, présentement.
M. Garon: D'accord, je l'ai ici. Ce n'est pas cela, c'est
l'article 32, mais l'autre paragraphe.
M. Clark: Ah, c'est l'article 32. l'autre alinéa; c'est
cela.
M. Garon: Qu'est ce qu'il dit actuellement? "Si la victime
visée dans lus articles 19. 20. 21 et 22 est capable d'exercer un emploi
dont elle ne peut tirer, en raison du dommage subi, qu'un revenu brut
inférieur à celui qui a été retenu pour le calcul
de son indemnité de remplacement du revenu au moment de l'accident, elle
a droit, à partir de la sixième année suivant l'accident,
à une indemnité de remplacement du revenu équivalant
annuellement à la différence entre son revenu net retenu pour le
calcul de son indemnité de remplacement du revenu au moment de
l'accident, et le revenu net qu'elle tire ou pourrait tirer de cet emploi", de
l'emploi qu'on lui suppose. On dit: Tu gagnerais 30 000 $ comme
opérateur de machinerie lourde et comme gardien d'un terrain de
stationnement tu gagnerais 12 000 $ ou 15 000 $, alors, l'indemnité va
être la différence, c'est à-dire l'indemnité de
remplacement du revenu va être la différence même s'il ne
garde aucun terrain de stationnement parce qu'il n'y en a pas de job dans ce
domaine.
M. Clark: Ce qu'il dit là, on le prévoit plus loin
à l'article 57.
M. Vézina: M. le Président. Revenons. M. le
député de Lévis, à la philosophie de tout cela.
Je
pense que c'est important qu'on saisisse ce qui se passe dans la
réalité, comment on n'aide pas les victimes et comment on aide
les victimes.
La première chose, c'est qu'à l'article 32, les cinq ans,
il y a juste nous qui avions cela dans notre loi; la CSST, elle, c'est
n'importe quand. Ce qu'on avait mis, en commission parlementaire, dans
l'avant-projet de loi, c'est qu'on voulait faire disparaître les cinq ans
et statuer sur la capacité d'un individu à faire un autre emploi
au moment où sa condition physique était rétablie. Je
pense que c'est cela la logique. On ne peut pas dire: Cela va prendre cinq ans
avant que tu reviennes. Dans 95 % dos cas, au bout d'un an tout le momie a une
stabilité par rapport à cela. Tout le monde est revenu dans une
condition, peut-être avec des séquelles, mais au moins
l'état de santé est stabilisé. Ce qu'on fait à
l'heure actuelle, c'est qu'on laisse les gens cinq ans. Après cela, au
bout de cinq ans, on les avertit qu'ils peuvent faire tel job et on leur dit:
Trouvez-vous un job. Là, c'est le désastre parce que cela fait
cinq ans que ces gens-là n'ont pas travaillé et on les envoie
dans la nature: Trouvez-vous un job. Notre idée, encore une fois, ce
n'est pas de fourrer le monde, comme disait le ministre, mais c'est d'arriver
à réadapter le monde et à remettre le monde sur le
marché du travail. On fait beaucoup d'efforts à la
réadaptation et on se dit qu'au bout de deux ans on est capables de
récupérer à peu près tout le monde si leur
condition s'est stabilisée.
Ce qui est nouveau, dans fa loi et cela va nous coûter 5 000 000 $
de plus, c'est qu'on introduit, si la victime a perdu son emploi à cause
de l'accident, une partie où on va l'indemniser pour chercher un emploi.
Plus sa période d'indemnisation va avoir été longue, plus
sa période de recherche d'emploi va être longue. On va voir cela
plus loin. Alors, on se dit: On aide la victime à se retrouver sur le
marché du travail et on ne statue pas au bout de cinq ans pour dire:
Écoute, tout ce qu'on a fait pour toi jusqu'à maintenant, oublie
cela, maintenant c'est: Trouve-toi un emploi et tu es apte à faire telle
chose.
M. Côté (Charlesbourg): Si M. le
député de Lévis me le permet, il n'y a rien de mieux qu'un
exemple. Il y a tellement de choses là-dedans qu'il est
inévitable qu'on en perde des bouts. Je suis allé fouiller et,
à l'article 57, le cas dont vous parlez est couvert et l'exemple du
pianiste qu'on donne a toujours la même continuité. Je vais vous
donner cet exemple pour bien répondre à la question et je suis
convaincu que cola va faire adopter l'article 57 assez rapidement. On dit: "Un
pianiste devient, de façon permanente, incapable d'exercer son emploi
à la suite de l'accident. Trois ans après la date de l'accident,
le droit à la rente de remplacement de son revenu de pianiste cesse.
Cette rente représentait une somme annuelle de 25 000 $. Par contre, le
revenu net présumé pour un emploi de professeur de musique
après sa réadaptation s'élève, par
hypothèse, à 18 000 $. La différence de 7000 $ lui sera
payée jusqu'à 65 ans sous réserve de changement dans sa
situation. Voilà.
M. Vézina: Indexée.
M. Côté (Charlesbourg): Votre grutier, votre
opérateur de "loader" qui gagne 30 000 $ par année, s'il lui
arrive un accident dans cette situation, qu'on le remet dans votre
stationnement à Lévis, pour présumer qu'il y en a un, et
qu'il gagnerait 20 000 $ dans le stationnement, il y a une différence de
10 000 $. Il la recevra en vertu do l'article 57.
M. Garon: Ce n'est pas cela le problème. Je suis d'accord
avec ce que vous dites. S'il trouve le job et qu'il fait cela, vous lui payez
la différence, il n'y a pas de problème. Ce n'est pas là
qu'est le problème. Le problème, c'est qu'on lui suppose un
emploi qu'il ne trouvera pas nécessairement. On lui dit, par exemple:
Vous allez être capable de faire telle chose. Théoriquement, cela
peut être vrai, excepté qu'il ne trouvera pas d'emploi dans ce
domaine. Je dis: S'il avait un emploi, qu'il gagne tant et, après cela,
on lui paie la différence, c'est une affaire. Sauf que, dans la
réalité, il ne trouvera pas d'emploi. Je suis d'accord dans le
cas du pianiste, par exemple, où on dit: II a trouvé un job de
professeur de piano. Il a peut-être bien plus de sécurité
dans un job de professeur de piano que de pianiste parce qu'il aurait pu faire
de l'an thrite ou n'importe quoi. Il ne le sait pas quand il commence sa
carrière. Il a peut-être plus de sécurité dans un
emploi comme professeur de piano même si cela paie plus, ou moins
dépendamment... Je ne suis pas certain que cela paie moins à part
cela. Ce n'est pas cela le problème. Vous avez des gens qui gagnent,
dans des emplois techniques ou professionnels, une bonne
rémunération et parce que l'emploi technique suppose une certaine
vigueur physique - pas d'être un matamore, mais de lever des poids -
à un moment donné, à cause de leur accident, ils ne sont
plus capables. Alors là on leur suppose des emplois qui sont moins
rémunérateurs, mais pour lesquels il y a peut-être... C'est
comme un employé de bureau au gouvernement, si on lui disait: Tu
pourrais être employé de bureau au gouvernement, on sait que quand
il y a un concours pour les employés de bureau, il y a cinq jobs
offerts, et à peu près 2000 postulants.
M. Côté (Charlesbourg): Oui mais...
M. Garon: Alors ses chances de passer un concours et d'être
employé au gouvernement sont à peu près nulles. Si on
disait: Un emploi qu'on lui suppose, mais qu'il occupe. Mais c'est parce qu'il
ne l'occupe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais attendez
un peu.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Je me souviens de
conversations qu'on a eues depuis le matin. Je pense qu'il est bon qu'on se
mette dans des situations comme celle-là pour être bien sûr
qu'on ne crée pas de victimes. Ce n'est pas cela qu'on veut.
Davantage...
M. Garon: C'est parce que dans votre hypothèse, on lui
suppose un emploi, il l'occupe. On suppose en emploi, et il n'a pas le job.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, je suis bien
content, cette partie est réglée. On en a réglé un
bout, mais il en reste un autre. C'est le bout où vous dites: On est
dans une situation où on lui présume un emploi et on sait que la
recherche d'emploi est difficile. Non, il n'aura peut-être pas l'emploi
qu'on lui présume.
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Vous avez
présumé ce matin que la personne a travaillé dans un
stationnement, alors qu'il n'y a pas de job dans les stationnements. Je me
souviens d'une statistique qu'on a eue tantôt. Elle peut être
contestable; ce que l'assurance-chômage dit. c'est que la recherche d'un
emploi prend en moyenne six mois. Ce qu'on fait dans le régime
amendé.....
M. Garon: Six mois, pour qui?
M. Côté (Charlesbourg): Non. la moyenne....
M. Garon: C'est pour quelqu'un qui n'est pas
handicapé.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Oui mais,
écoutez bien et ensuite on discutera.
M. Garon: Quand vous faites une moyenne, ça veut dire que
pour la personne en bonne santé il lui faut peut-être trois mois,
mais pour la personne handicapée cela peut lui prendre un. deux ou trois
ans.
M. Côté (Charlesbourg): II faut peut être
faire attention, parce que poussé à l'extrême, je ne suis
pas si sûr que c'est...
M. Garon: Non, mais les moyennes, je connais ça. dans les
statistiques.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais un instant.
M. Garon: Je me rappelle que mon professeur disait, "Figures
can't lie, but liars can't figure". Je me rappelle cela. Une voix: "Not
bad" Une voix: C'est en anglais. M. Garon: On est à
l'intérieur. Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Donc c'est applicable.
Alors, ce que je comprends du député de Lévis, si on
pousse à l'extrême, concernant les personnes handicapées,
il y a une loi au gouvernement du Québec, par exemple, qui. dans
certaines fonctions, va privilégier l'engagement de personnes
handicapées avant d'autres. C'est clair qu'il n'y aura pas de job pour
tous les handicapés, mais c'est quand même un principe qui est
là. Donc, la moyenne devrait baisser. II faut faire attention à
cela.
Donc six mois, c'est la moyenne. Qu'on l'admette ou pas, on vit avec. On
n'a pas dit six mois, nous, on dit pendant un an. On reconnaît que cela
peut prendre un an dans certains cas et ce n'est pas fermé à tout
jamais, parce que. quelque part, y a un "peut". Donc la régie va pouvoir
avoir une certaine souplesse pour être capable d'examiner cela, et
finalement, devant les preuves de bonne volonté de chacun des individus
pour tenter de régler leur situation, je pense que le "peut" prend toute
son importance.
Au delà de cela, finalement, je pense qu'en fin de compte, cela
ne crée pas énormément de problème. À tout
le moins, à plusieurs égards, cela bonifie. J'ai une
première sécurité qui me dit que revenu de l'individu et
revenu prétendu par l'emploi prétendu, s'il y a une
différence, c'est comblé jusqu'à l'âge de 65 ans. La
deuxième c'est qu'on dit: Bon, parfait - et j'ai bien entendu M.
Vézina nous dire ce matin que dans la pratique on tentait autant que
possible de présumer des emplois où iI y avait une
possibilité d'en trouver - ce n'est pas de 100 000 personnes dont on
parte, mais, malgré le fait que ce pourrait être qu'une ou dix, il
faut avoir cette préoccupation, et être bien sûr qu'on ne
mette personne dans le bourbier, et que ces personnes puissent être
traitées le plus équitablement possible.
C'est un peu la situation. Je pense que le député de
Lévis soulève de très bons cas.
M. Garon: Selon mon expérience de député,
c'est que dans la loi actuelle, ce que je trouvais le plus mauvais,
c'était cette disposition qu'après cinq ans, pas pour celui qui
avait trouvé un emploi, mais pour celui qui n'en avait pas
trouvé...
M. Côté (Charlesbourg): Après cinq ans, s'il
n'en a pas trouvé...
M. Garon: S'il n'avait pas eu cet accident d'automobile, il
aurait sans doute son emploi, et
il aurait continué à fonctionner. Mais ce que je trouvais
épouvantable, c'est qu'après cinq ans, on lui suppose un emploi.
S'il occupe un emploi et qu'on lui paie la différence, il n'est pas
vraiment pénalisé, et je pense bien que c'est mieux pour
quelqu'un d'occuper un emploi que de ne pas travailler. Mais ce n'est pas cela,
c'est quand la personne à qui on suppose un emploi n'est pas capable de
trouver cet emploi, là elle est vraiment pénalisée et son
assurance ne joue pas en sa faveur.
Maintenant, au lieu de faire cela après cinq ans, à
compter de la sixième année, on veut faire cela à compter
de la troisième année. La situation qui était fa pire dans
l'application de la loi, à mon avis, on l'empire, en se donnant le
pouvoir de le faire à la troisième année alors qu'avant on
pouvait le faire à la sixième année. Et c'est là le
pire cas, parce que les gens à qui on suppose des emplois... J'en ai vu
dans mon bureau, des gens découragés,
désespérés qui disaient: On nous suppose un emploi pour
payer moins. En fait, il ne faut pas se raconter d'histoires, c'est cela le
résultat net et la personne n'est pas capable de le trouver. Elle est
découragée parce qu'elle est prise avec les paiements, avec son
fonctionnement et elle n'est pas capable de se trouver de job. Les emplois
qu'on suppose sont des emplois qui ne demandent habituellement pas beaucoup de
qualifications mais quand les emplois ne demandent pas beaucoup de
qualifications, souvent il y a beaucoup de personnes pour les occuper, surtout
des personnes qui ne sont pas handicapées. Alors, la personne qui est
handicapée par son accident d'automobile en plus qu'on lui suppose cet
emploi-là, est en compétition avec des personnes qui ne sont pas
handicapées. Elle est bien plus mal prise pour l'occuper qu'une autre,
II n'est pas certain, quand on dit dans les statistiques que cela prend six
mois... (17 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Non, il faut faire
attention, il ne faut pas charrier non plus. Quand on parle
d'incapacité, si c'est une incapacité d'un bras, il y a une
compensation qui va venir tantôt pour le bras qu'elle n'a plus. On parle
de remplacement de revenu. Il ne faut pas mêler les choses. Il ne faut
pas en mettre plus que le client en demande. On est dans une situation
où c'est un remplacement de revenu, pas le remplacement d'un bras.
M. Garon: Non, mais vous ne le remplacez plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, un instant.
M. Garon: Parce que vous lui supposez un emploi, vous remplacez
la différence avec l'emploi que vous lui supposez qu'il n'occupe
pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non, un emploi qu'on suppose
qu'il est capable d'occuper et non un emploi qu'il occupe. Il y a une
distinction très nette entre les deux.
M. Garon: Je comprends cela mais l'emploi que vous supposez,
c'est quel genre d'emploi? Les emplois dont on m'a fait part à mon
bureau, je vais vous le dire, ce sont des emplois comme gardien de
stationnement ou pour faire du ménage. J'en ai vu plusieurs qui veulent
faire du ménage mais, sacrifice, il n'y a pas assez de ménage
à faire par rapport à ceux qui veulent en faire. C'est bien beau
de supposer à quelqu'un l'emploi pour faire du ménage et, qu'en
plus, il est handicapé. On suppose un emploi qui n'est pas vraiment
disponible.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: J'ai dit ce matin, M. le député
de Lévis, et je le répète cet après-midi que ce qui
nous intéresse, ce n'est pas de présumer tel emploi à M. X
et lui dire qu'il doit occuper cet emploi et non un autre, ce n'est pas cela du
tout. C'est de dire, à un moment donné, quand la victime a une
stabilité dans sa condition physique et psychique: Est-elle apte
à occuper un emploi? Quelles sont les capacités
résiduelles qui lui restent? Est-ce qu'on devrait, selon vous, dire
qu'aussitôt que quelqu'un a été victime de la route, qu'il
a des séquelles permanentes et est harxlicapé, il ne doit plus
jamais travailler? C'est cela la différence entre...
M. Garon: Non, non, non.
M. Vézina: II faut, au moment où il y a une
stabilité dans son état de santé, statuer sur les
capacités restantes de l'individu à occuper un emploi.
M. Clark: Comme on le fait présentement à cinq ans,
M. Garon. On fait exactement la même chose, sauf qu'on dit qu'on va
pouvoir le faire à compter de trois ans et pas
nécessairement...
M. Vézina: Parce que les gens ont
déjà...
M. Clark: On va laisser le temps à la personne de se
réadapter et ça peut aller jusqu'à six ans, sept ans. On
n'est pas lié par un automatisme de cinq ans qui fait en sorte qu'on
sous compense du monde et on surcompense d'autre monde.
M. Vézina: Savez-vous quelle est la pire contrainte
à l'heure actuelle? C'est lorsqu'on dit à un individu, parce
qu'on a eu un rapport médical indiquant que sa capacité est
stable, qu'il peut retourner au travail, c'est de lui dire parfois de
façon rétroactive qu'il doit reprendre l'emploi et qu'on coupe
son indemnisation. C'est grave parce que l'individu se retrouve d'un coup sec
avec une indemnisation coupée. Ce qu'on présume ici et ce qu'on
veut faire, c'est de dire
qu'on va statuer, les médecins vont statuer sur ta
capacité à occuper un emploi et, après cela, on va
continuer à t'indemniser pour une période de temps pour t'aider
à chercher un emploi. Nos agents de réadaptation chez nous vont
travailler avec toi pour te trouver un emploi. C'est cela qu'on change tandis
que là, on le laisse poireauter pendant cinq ans et au bout de cinq ans,
quand Cépée de Damoclès tombe, l'article 32: Tu retournes
au travail et on te donne telle capacité, etc..
M. Garon: Mais ce n'est pas ça, le problème.
M. Vézina: Mais c'est cela le problème M. le
député. On les vit tous les jours les problèmes.
M. Garon: Quand vous parlez de cela, je comprends ce que vous
dites mais ce n'est pas à cela... Vous partez de l'économie de la
loi qui est de compenser les pertes économiques réelles. Je me
dis que c'est une orientation. Dans certains cas, cela veut dire que ça
va payer moins et dans d'autres cas, que ça va payer plus. Quand vous
arrivez sur le cas de pertes économiques réelles, dans ce
cas-là, le principe vient de changer parce que vous dites que celui
à qui vous allez supposer un emploi qu'il n'occupe pas, il a des pertes
économiques réelles et vous ne le compenserez pas parce que vous
lui avez supposé un emploi qu'il n'occupe pas. H y a une perte
économique réelle et vous allez lui payer la différence.
Je vous dis que votre principe ne joue plus en faveur du pauvre diable qui ne
trouve pas d'emploi. Je ne parte pas du gars qui n'est pas
intéressé à travailler - on donne toujours cet exemple -
mais de celui qui veut. Habituellement ce sont des emplois, d'après ceux
dont on m'a parlé jusqu'à présent, tels que gardien de
terrain de stationnement et homme de ménage. Vous savez, des hommes ou
des femmes de ménage, il y en a beaucoup qui veulent faire le job, mais
je pense bien qu'il n'y a pas assez de ménage à faire. Si vous
saviez combien m'ont demandé de travailler à faire le
ménage dans les commissions scolaires... Je vais vous dire une chose,
plusieurs sont venus au bureau et je leur ai dit: Faites une demande d'emploi,
allez voir la commission scolaire, sauf qu'il n'y a pas assez do roulement pour
ça. Beaucoup veulent avoir un emploi semblable, mais n'ont pas la
possibilité de le faire.
Quels sont les emplois que vous supposez habituellement?
M. Clark: II y a deux cahiers épais comme ça qui
identifient l'ensemble de toutes les activités économiques du
Canada. M. le député...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: il y en a des centaines et des centaines. Si, dans le
cours de votre pratique de député vous n'avez vu que la femme de
ménage et le gars de stationnement, il y en a des centaines. En fait,
tout l'ensemble de l'activité économique et sociale du
Québec est recensé là-dedans, tous les emplois y sont.
M. Garon: Oui.
M. Clark: Mais, quand nous déterminons un emploi, tant
dans la loi actuelle que dans la future loi, nous nous basons sur des
critères - et les critères, on en a vu - nous nous basons sur la
formation, sur l'expérience, sur le vécu, nous revenons cinq ans
en arrière pour déterminer si cet individu serait capable,
à la suite du rapport médical qu'on a, d'exercer tel job. Notre
job ne consiste pas, comme compagnie d'assurances, à lui trouver le
job.
M. Garon: Je le sais.
M. Clark: On ne peut pas faire le job de tous les
ministères du gouvernement, nous, là, nous sommes une compagnie
d'assurances. Donc, pour ce monsieur, on s'assure que dans la région de
résidence, le job présumé y est et qu'il existe Notre job
finit là, point, à la ligne. Dans la vieille loi comme dans la
nouvelle loi.
M. Garon: C'est ça.
M. Clark: Nous ne sommes pas un bureau de placement. Nous sommes
une compagnie d'assurances Donc, nous indemnisons une perte de capacité,
et là, ce dont on parle, c'est de la capacité résiduelle.
On dit: À cause de l'accident, il te reste ça comme
capacité résiduelle. Bon! Il faut trouver des moyens d'identifier
la capacité résiduelle. S'il y a une chose qui nous ferait
plaisir, ce serait de sortir de ce problème, d'essayer d'identifier des
jobs à du monde. On a beau chercher, s'informer, on n'a jamais
été capables de trouver une façon plus Intelligente de le
faire. Donc, nous sommes obligés de prendre l'expérience de
quelqu'un, son vécu, et de dire: Ça, monsieur... Bien, si mon
monsieur a une deuxième année, je ne peux quand même pas
lui présumer un job de comptable. Il faut que je tienne compte de son
vécu et de sa réalité.
M. Garon: Dans vos statistiques.
M. Clark: Alors, c'est ça. J'indemnise donc...
M. Vézina: Les tribunaux font exactement la même
chose.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Vézina.
M. Vézina: Les tribunaux civils font exactement la
même chose. Si vous avez un accident
de ski et allez devant un tribunal civil, qu'est-ce qu'il va faire? Le
juge va essayer d'identifier votre capacité résiduelle et on va
vous payer en fonction des capacités résiduelles.
M. Garon: Oui, mais...
M. Vézina: Nous n'avons rien inventé, nous
autres.
M. Garon:... on va vous payer aussi des pertes de jouissance de
la vie et toutes sortes d'affaires.
M. Vézina: Mais nous aussi. M. Clark: Nous
aussi.
M. Garon: Oui, mais pour des montants qui ne sont pas tout
à fait les mômes. Là, c'est basé sur une
économie de la loi...
M. Vézina: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! On verra, on verra quand
on y sera arrivé.
M. Garon: Alors, ce que je veux dire...
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'avez qu'à voir
comment les compagnies d'assurances privées ont sauté, ça
va vous donner une petite idée de ce qu'on donne.
M. Vézina: Elles ne sont pas d'accord,...
M. Garon: Pardon?
M. Vézina:... parce qu'on donne trop.
M. Garon: Elles ne sont pas d'accord sur quoi?
M. Vézina: C'est ça, les tribunaux donnent la
même chose. Les tribunaux font les mêmes calculs, il n'y a pas
d'autres façons. Quelle est l'autre façon? C'est de dire: Si tu
ne trouves pas de job, retourne à la Régie et on va te payer?
Bien, voyons, ça n'a pas de sens! Quelle est l'autre façon que de
dire: Écoute, on a identifié tes capacités
résiduelles et telle chose...
M. Garon: Là, vous êtes rendu dans le fort. Vous
êtes en train de supposer...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon:... que quelqu'un qui avait un emploi
présumé après la sixième année, en aura
maintenant un après la troisième année et que ce sera
avantageux pour lui. C'est dans le fort, ça. Moi, ce que je vous dis -
je ne nie pas toutes les affaires que vous venez de dire, j'admets ça -
c'est que le problème n'est pas là. Je dis la chose suivante: Le
problème, c'est quand on suppose un emploi qu'on n'est pas capable de
trouver à la personne parce qu'il n'y a pas d'emploi dans ce
secteur.
M. Vézina: Alors, que faites-vous dans ce cas?
M. Garon: Je vais vous poser une question: Quel genre d'emplois?
Vous dites: On a un gros catalogue d'emplois suggérés. Les
emplois que vous suggérez habituellement sont-ils
décortiqués en fonction du nombre de fois que vous supposez
l'entretien ménager, gardien de stationnement, des genres d'emplois qui
ne sont pas illimités? Parce que les emplois dont on m'a parlé
n'étaient pas des emplois de chef d'orchestre. Vous pourriez dire que
votre pianiste pourrait être chef d'orchestre, mais ce n'est pas
ça que vous supposez.
M. Clark: Non, non. Mon professeur de musique, je veux dire mon
pianiste, dans son cas, on va lui supposer...
M. Garon: D'accord, supposons votre pianiste.
M. Clark:... un job de professeur de musique.
M. Garon: Oui, oui; c'est cela.
M. Clark: Oui, mais je n'irai pas supposer un job de chef
d'orchestre à quelqu'un qui ne sait même pas jouer deux notes. Je
veux dire que moi, on ne me supposera pas un job de chanteur, je chante
très mal. C'est évident, on tient compte du vécu de
l'être humain.
M. Garon: En tout cas, vous chantez peut-être très
mal, mais vous essayez.
M. Clark: J'essaie, mais je vous dis que ça sort mal.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 47?
M. Garon: Comme c'est un article qui a affaire avec l'article
57...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Garon:.. plutôt quo de discuter plus longtemps, le
débat va se faire en fait, un peu à l'article 57, si vous voulez,
on le laisserait en suspens et on continuerait...
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon,
à ce que j'ai compris à l'article 57, c'est que ça
règle une partie du problème, et vous l'avez admis tantôt,
mais cela ne règle pas tout le
problème. L'article 57 règle le problème de notre
pianiste, avec la différence.
SI vous voulez le suspendre et l'adopter quand on passera à
l'article 57
M. Garon: Non, mais c'est parce que c'est le même
débat, dans l'ensemble. Plutôt que d'arrêter à
l'article 47 et vous donner l'impression que je veux le bloquer continuons et
on fera le débat dans son ensemble; on ne le fera pas à deux
places.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Saint-Roch): II y a consentement pour
suspendre l'article 47. J'appelle l'article 48.
M. Côté (Charlesbourg): "En tout temps, à
compter de la date prévue pour la fin des études en cours d'une
victime visée aux sous sections 4 et 5 de la section il, la régie
peut lui déterminer un emploi si cette victime est capable de travailler
mais incapable, en raison de l'accident, d'exercer un emploi dont le revenu
brut est égal ou supérieur à celui qui lui aurait
été applicable en vertu de l'un des articles 33, 34, 39 ou 40
selon le cas, si elle avait été incapable d'exercer tout emploi
en raison de l'accident. "
M. Garon: C'est encore pire, cela.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Gélinas.
M. Gélinas: C'est exactement la même chose que
l'article 47. C'est juste qu'on le prévoit pour les enfants et les
étudiants qui ont trouvé une capacité de travailler
après une période de réadaptation. C'est simplement pour
prévoir ce cas-là. C'est tout. Parce qu'on ne peut pas les
inclure au niveau de l'article 47. Ils ne sont pas prévus dans les trois
cas mentionnés à 1°, 2° et 3° de l'article 47.
M. Garon: Qu'est-ce que vous changez par rapport à la
situation actuelle?
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Là, on change pas mal de choses. On change tout
le droit des étudiants. On a vu tantôt, et je ne sais pas si nos
articles ont été adoptés ou non, que c'était drs
forfaitaires. On a vu qu'on indemnisait toujours à 100 % du RHM.
comparativement à la situation actuelle où on indemnise à
75 % du RHM. Là, on traite tous les étudiants sur le même
pied, sauf en ce qui regarde le quantum, les forfaitaires, selon qu'ils sont au
secondaire ou à l'élémentaire.
Ici, à long terme, on prévoit qu'on donnera à
l'étudiant pendant une certaine période le RHM, ensuite
réduction après un an, comme c'est de concordance avec l'autre
article qu'on a vu. Et on s'assure que pendant une certaine période, il
recevra au moins le revenu moyen des Québécois. Alors ici, c'est
ce que ça vous dit. On assure au moins le salaire moyen, même s'il
a été capable d'exercer un petit job. Sauf qu'à un moment
donné, il faut le traiter comme tous les autres, alors là. on a
une période de réduction. Vous avez le même "peut" que
tantôt, vous l'avez vu quelque part...
M. Gélinas: "La régie peut lui
déterminer"... troisième ligne.
M. Clark: Bon, vous avez le même "peut" que tantôt,
par rapport à l'étudiant à long terme.
M. Gélinas: C'est exactement la même chose.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 48?
M. Clark: Autrement dit, c'est l'équivalent de l'article
47 pour les autres personnes, les autres victimes. Ici, cela traite des
étudiants et c'est dans la même philosophie.
M. Garon: Prenons le cas d'un étudiant qui est en
troisième ou quatrième année de génie ou
troisième ou quatrième année de médecine et qui. en
raison de l'accident, ne pourra pas devenir ingénieur ou médecin.
Qu'allez-vous faire?
M. Clark: Dans ce cas-là, je vais regarder jusqu'à
la fin de ses études en cours, c'est-à-dire que je vais calculer
le forfait que je lui dois jusqu'à la fin de ses cours médicaux.
Alors s'il est inscrit dans un cours médical de cinq ans - admettons que
c'est un omnipraticien - je vois qu'il a deux années ratées par
rapport à son cours, je vais l'indemniser pour deux années
ratées à raison de 11 000 $ par année. Après cela,
je me reporte doux ans plus tard. |e vais lui donner pour la première
année l'équivalent du revenu moyen des
Québécois.
Là. je vais voir ce que l'étudiant fait, ce qui se passe
avec lui. Cela dépend s'il est incapable, à long terme,
d'être médecin ou s'il est réadapté.
L'étudiant en question va embarquer dans un processus de
réadaptation. À ce moment-là, je suis l'étudiant
qui est embarqué dans un processus de réadaptation et je
détermine si la régie peut, admettons que cela lui prenne un ou
deux ans, je ne le sais pas... Quand son processus de réadaptation est
fini, je lui dis: Bien, là, tu es réadapté en infirmier.
Je vais lui donner un an pour chercher un job d'infirmier, je vais calculer ce
qu'un infirmier coûte sur le marché et je vais lui donner la
différence. Voilà.
Le Président (M. Saint-Roch): A moins que l'article 48
soit adopté, je me verrai dans l'obligation de suspendre nos travaux
jusqu'à 20 heures Est ce que l'article 48 est adopté. M. le
député de Lévis?
M. Garon: On va revenir à 20 heures.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, fa commission suspend
ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 13)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend maintenant ses travaux pour poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 92, Loi modifiant la
Loi sur l'assurance automobile et d'autres dispositions législatives.
Avant de commencer nos travaux, tel qu'entendu j'aimerais rendre la
décision de la présidence concernant l'interrogation de M. le
député de Lévis. L'interrogation était celle-ci:
Est-ce qu'un député de l'Opposition peut faire une proposition
qui engage des déboursés financiers, des sommes d'argent, entre
guillemets, de la part de la Régie de l'assurance automobile du
Québec? M. le député, avouant lui-même qu'une telle
proposition aurait pour effet d'engager des fonds publics, se demande cependant
si la règle prévue à l'article 192 du règlement de
l'Assemblée nationale devait s'appliquer dans la mesure où il
s'agissait d'une dépense effectuée par une société
d'État. L'article 192 du règlement de l'Assemblée
nationale stipule ce qui suit: "192. Seul un ministre peut présenter une
motion visant: "1" l'engagement de fonds publics; "2" l'Imposition d'une charge
aux contribuables, "3" la remise d'une dette envers l'État; "4°
l'alinéation de biens appartenant à l'État. "Cette
règle ne s'applique pas à une motion n'exprimant qu'une
idée générale ou une opinion sur les matières
énumérées ci-dessus. " Depuis plusieurs années la
jurisprudence retient quatre critères permettant de déterminer
s'il y a effectivement engagement de fonds publics. Ces critères peuvent
se résumer comme ceci: 1° Est-ce que la motion est
exécutoire? 2° Y a-t-il implication directe sur les dépenses
d'argent? 3° Est-ce que la motion est exprimée en termes
généraux? 4° Est-ce que la motion comporte des chiffres?
Tels sont les critères qu'un président doit prendre en
considération lorsqu'il a à trancher sur la recevabilité
d'un amendement impliquant l'article 192. Je ne crois pas qu'il faille faire
ici une distinction entre le gouvernement, un de ses ministères ou une
société d'État dans la mesure où la motion
d'amendement implique l'engagement de fonds publics. Il faut en conclure
qu'elle est irrecevable si l'auteur n'en est pas le ministre.
Ceci, comme jurisprudence, je pourrais utiliser la décision
rendue par un de mes prédécesseurs lors de l'étude du
projet de loi 23 du jeudi 8 avril 1976, qui disait: Je ne veux pas créer
de précédent. Si le ministre veut répondre à la
proposition du député comme proposition... Et je pourrais
continuer. C'était dans le cas d'un projet d'étude du
ministère de l'Éducation. Je pourrais citer aussi une
jurisprudence lors de la commission de l'économie et du travail, une
décision rendue par M. le président Jean-Pierre Charbonneau le
jeudi 27 mars 1986, reconfirmée dans des décisions similaires les
5 mars 1987 et 16 mars 1988 lors d'une demande similaire de l'étude
concernant Hydro-Québec. Alors, j'espère que cela répond
aux interrogations de M. le député de Lévis. Sur ce, s'il
n'y a pas d'autres questions, nous allons continuer...
M. Garon: Nos interrogations.
Le Président (M. Saint-Roch): Non, nous allons continuer
l'étude du projet de loi. Nous en étions à l'article 48.
Est-ce que les discussions sont terminées à l'article 48?
M. Garon: À l'article 48, il y a seulement un point.
Après la commission, quelqu'un me mentionnait que j'étais
peut-être mal compris dans ce que je disais et que - c'est pour cela que
je veux le répéter - ce n'est pas le fait que la Régie de
l'assurance automobile fixe un montant ou fixe un emploi qui est le
problème. À mon avis, c'est si la personne a un emploi de cette
nature ou équivalent et qu'elle a la rémunération, qu'on
pale la différence, elle n'est pas pénalisée. C'est
seulement dans le cas où elle ne réussit pas à trouver un
emploi qui n'est pas vraiment - on dit: Vous pourriez toujours faire cela -
dans sa ligne. On dit: Avant, vous étiez dans tel domaine, vous occupiez
un emploi de tel niveau et, là, vous pourriez faire telle chose.
Souvent quand on fixe ces domaines, ce sont des domaines où il
n'y a pas tellement d'emplois disponibles et où la personne, à
cause de son accident, ne peut plus faire le même genre d'emploi qu'elle
faisait avant, souvent on lui recommande un emploi dans les domaines où
il y a peu d'offres en comparaison de la demande. C'est dans ce sens-là.
Alors, quand on fixe à une personne un emploi qui est dans le domaine
où il n'y en a pas beaucoup par rapport à ceux qui les
recherchent, la personne a peu de chance, d'autant plus qu'elle est
handicapée par son accident, d'occuper l'emploi. Alors, c'est dans ce
sens-là que je dis qu'elle est pénalisée sur le plan des
revenus économiques, des pertes économiques réelles. Et
c'est ce point-là...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
à la suite de cette discussion-là, on a prolongé nos
discussions avec les gens de la régie afin de vérifier finalement
ce que l'on voulait toucher comme cible. Moi, je n'ai aucune sympathie, je vous
le dis tout de suite, pour les gens qui vont vivre au crochet de la
régie, qui vont tenter de faire perdurer cette situation-là et
qui ne feront pas d'efforts de recherche d'emploi. Je n'ai aucun respect pour
ces gens et ce ne sont pas ceux que je veux protéger. M. le
député de Lévis a allumé une lumière. Si
jamais on faisait une évaluation et qu'on disait à un individu:
Oui, vous êtes Capable d'occuper tel emploi, et qu'il n'y en avait pas,
là, ça me chatouillerait un peu. Il faut à tout le moins
se retrouver dans une situation où l'évaluation de la personne
puisse la référer à des corps d'emploi où
normalement iI y a des disponibilités.
Évidemment, il faut aussi comprendre que la régie n'est
pas une maison de placement mais, dans la mesure où il pourrait y avoir
un certain ajustement de la régie vis-à-vis des emplois
disponibles dans la région, donc normalement disponibles, ce serait
peut-être de nature à adoucir un peu et permettre à la
régie d'appliquer les choses tout en respectant ce que soulevait le
député de Lévis, auquel je ne me rallie pas totalement
mais il y a là quelque chose.
Alors, à ce sujet, peut-être qu'en fouillant un peu plus,
ce soir jusqu'à demain, nous pourrions en arriver à un amendement
de nature à parler d'emplois normalement disponibles dans la
région concernée. Je pense que, sans rejoindre totalement ce que
prétend le député de Lévis, ça donnerait
à tout le moins un peu plus de chances à l'individu qui,
effectivement, voudrait faire une recherche d'emploi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Ce que le ministre vous propose, c'est de suspendre
momentanément et de revenir. Nous allons regarder cette voie-là
qui n'existe pas présentement par rapport aux cinq ans.
En tout cas, nous pensons qu'il y a peut-être là quelque
chose qu'on pourrait faire. Nous allons voir dans quelle mesure - parce que
nous avons une trentaine d'agents de réadaptation à la
régie - nous pouvons gérer ça correctement. À ce
moment-là, ça pourrait être inclus dans l'article suivant
qui dit: Lorsque la régie détermine un emploi, dans l'un des cas
de 47 et de 48, on pourrait ajouter - en tout cas, c'est ce qu'on va regarder -
un troisième paragraphe qui dirait ce que le ministre vient de
mentionner: emplois normalement disponibles dans une région.
Alors, nous allons regarder ce que ça peut impliquer.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a
consentement pour suspendre l'article...
M. Côté (Charlesbourg): Nous pouvons adopter
l'article 48. S'il y a un amendement, ce sera à l'article 49.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce serait à l'article
49. Est-ce que l'article 48 est adopté?
M. Garon: Qui est le directeur du contentieux?
M. Côté (Charlesbourg): Me Gélinas.
M. Garon: C'est parce que le ministre nous référait
à la jurisprudence dans le domaine des accidents. Est-ce que la
jurisprudence antérieure à la loi actuelle, si elle indemnise -
elle n'indemnise pas, parce qu'on ne peut pas poursuivre maintenant en vertu de
ça -... Concernant l'assurance, si la personne ne peut pas se placer,
est-ce qu'on... ? Là, on le met dans la loi, mais si, dans la
réalité, il y a une perte économique? Prenons Villeneuve,
par exemple, qui a eu un accident d'automobile: il est blessé à
ce point qu'il n'est plus capable de courir. Il peut toujours courir, mais il
n'aura plus le réflexe d'un champion de course. On peut toujours lui
dire: Vous pourriez faire du taxi, mais possiblement qu'il peut être
assez magané pour ne pas en être capable. Théoriquement, il
peut en faire, mais physiquement, il ne peut pas faire la durée du temps
nécessaire pour gagner sa vie dans ce domaine. Les gens de taxi, ils
font des dix heures et des douze heures par jour, alors c'est... Les emplois
peuvent être dans la région mais je ne suis pas sûr que
c'est le seul critère. C'est l'offre par rapport à la demande.
Puis les gens vont parler de la mobilité: Vous pourriez toujours aller
ailleurs pour trouver un emploi, puis après ça, bien...
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend de la
région. C'est un peu pour aller rejoindre l'idée
qu'évoquait le député de Lévis avant le souper,
c'est que, bon...
M. Garon: II y a des cas où c'est absurde. Cela n'a pas de
bon sens, il n'y en a pas d'emploi de même.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on fait
référence au critère régional, on ne peut pas aller
jusqu'au local parce que, à ce moment-là, ça ne signifie
plus rien. Sur le plan régional, c'est un peu pour aller examiner de
près ce qui peut se passer dans des comtés ruraux. C'est pour
ça qu'on fait référence à régional, aux
emplois disponibles dans la région. De toute façon, le gars de
Rivière-à-la-Martre, dans le comté de Matane, s'il se
trouve un job à Sainte-Anne-des-Monts, il voyagera pour aller travailler
à Sainte-Anne -des-Monts. II sera assez content de l'avoir, qu'il Ira.
Alors finalement, c'est une référence régionale.
M. Garon: Oui. Dans des endroits où il y a un taux de
chômage élevé, ses chances ne doivent pas être bien
fortes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'il
ne pourra pas, avec un libellé comme celui-là. Il dort s'agir
d'un emploi normalement disponible dans la région où
réside la victime. En tout cas, là où le taux de
chômage est élevé.
M. Garon: Est-ce que vous pourriez suspendre l'article 49?
M. Côté (Charlesbourg): Non. L'article 48, on peut
l'adopter.
M. Garon: Sur division.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 48 est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 49.
M. Garon: C'est cet article qu'on laisserait en suspens.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 49, on peut
l'aborder. Si vous êtes d'accord avec la proposition qu'on pourrait vous
faire comme amendement, ça réglera le problème.
M. Garon: Oui, mais je ne peux pas le savoir avant de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, je comprends. Mais
c'est parce que ça s'ajouterait à l'article 49, donc on peut...
Ce qu'on peut faire, M. le Président, c'est adopter l'article 49,
à tout le moins essayer d'adopter l'article 49, et dans la mesure
où l'alinéa vient s'ajouter, si vous l'acceptez, cela
règle le problème; si vous ne l'acceptez pas, il sera en suspens.
C'est tout.
M. le Président, on va le suspendre, compte tenu des
vérifications que la régie doit faire avec les agents d'ici
à demain, et on reviendra demain.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors il y a consentement
pour suspendre l'article 49. J'appelle l'article 50 et nous avons un
papillon.
Cessation du droit à une indemnité de
remplacement du revenu
M. Côté (Charlesbourg): L'article 50 de la Loi sur
l'assurance automobile édicté par l'article 1 do ce projet do loi
est modifié: 1" par le remplacement, dans la deuxième ligne du
paragraphe 5°, du point par un point-virgule...
M. Garon: II ne doit pas y avoir de problème à
adopter ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Celui-là est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): 2° par l'addition,
après le paragraphe 5°, du suivant: 6° à son
décès.
M. Garon: Ce n'était pas le cas actuellement?
M. Gélinas: Bien oui, c'est parce que... M. Garon:
Pardon?
M. Gélinas: On ne le disait pas expressément. On
nous a demandé de le dire expressément que c'est évident
que, à son décès, ça cesse. C'est une
évidence de La Palice, mais ce n'était pas écrit comme
tel.
M. Garon: Mais c'est ce que vous faisiez jusqu'à
maintenant?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Pardon? Vous me fartes un signe de tête.
M. Gélinas: Oui, excusez. M. Garon: D'accord,
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): La parole enregistrée
vaut plus que le signe de tête qui ne l'est pas.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous en sommes maintenant
à l'article 50, tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): "Une victime cesse d'avoir
droit à l'indemnité de remplacement du revenu: "1* lorsqu'elle
devient capable d'exercer l'emploi qu'elle exerçait lors de l'accident;
"2° lorsqu'elle devient capable d'exercer l'emploi qu'elle aurait
exercé lors de l'accident, n'eût été de
circonstances particulières; "3° lorsqu'elle devient capable
d'exercer l'emploi que la régie lui a déterminé
conformément à l'article 46; "4° un an après
être devenue capable d'exercer un emploi que la régie lui a
déterminé conformément à l'article 47 ou à
l'article 48; "5" au moment fixé par une disposition de la section l du
présent chapitre qui diffère de ceux prévus aux
paragraphes 1" à 4°. " Et le 6°, bien sûr, qu'on vient
d'adopter comme amendement: 6° à son décès.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis. Alors, le premier paragraphe.
M. Garon: Je veux poser des questions pour que ce soit plus
simple. Pour le paragraphe 1°, il n'y a pas de problème,
adopté,
Lt Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 1° est
adopté. Paragraphe 2°.
M. Garon: Que voulez-vous dire par "n'eût été
de circonstances particulières"?
M. Côté (Charlesbourg): Son accident, les
conséquences de son accident.
M. Garon: C'est drôle.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le paragraphe 1°,
c'est l'emploi qu'elle avait au moment de l'accident. Dans le paragraphe
2°, c'est un emploi qu'elle aurait pu occuper mais qu'elle n'a pas
occupé. C'est-à-dire le gars qui dit: Bon, c'est clair. Mon
employeur m'avait signé un engagement. Je commençais lundi
prochain. J'ai eu mon accident samedi.
M. Garon: Je pense que c'est plus que ça. Le
Président (M. Saint-Roch): Me Gélinas.
M. Gélinas: II s'agit d'un article qu'on a adopté
avant Noël, c'est l'article 18 du projet de loi qui prévoyait que,
si la victime est capable de faire la preuve, une victime qui exerçait
un emploi à temps plein, qu'elle aurait exercé un emploi plus
rémunérateur lors de l'accident, n'eût été de
circonstances particulières, elle a le droit de recevoir une
indemnité de remplacement du revenu calculée à partir du
revenu brut qu'elle aurait retiré de cet emploi à la condition
qu'elle soit incapable de l'exercer en raison de cet accident. L'exemple qu'on
avait donné, dans la loi actuelle, on ne parle pas de circonstances
particulières mais de circonstances exceptionnelles. Il y a eu un cas
uniquement avec la loi actuelle pour l'article qui existe en ce moment et qui
est au même effet, c'est lorsqu'il y avait eu la coupure de 20 % pour les
employés du secteur public. On avait jugé que c'était une
circonstance particulière qui méritait qu'on puisse appliquer
l'article en question. C'est simplement ici pour prévoir ce
cas-là. C'est un cas où, bien sûr, on peut cesser de verser
l'indemnité de remplacement du revenu.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions au deuxième paragraphe?
M. Garon: C'est drôle. J'aurais pensé que ça
aurait été autre chose. N'eût été de
circonstances particulières hors de l'accident, c'est ce que je pensais,
en dehors de l'accident. Lorsqu'elle devient incapable d'exercer l'emploi
qu'elle aurait exercé kxs de l'accident, n'eût été
d'autres circonstances que l'accident. C'est ce que je pensais, mais ce n'est
pas ça.
M. Gélinas: C'est "n'eût été de
circonstances particulières"...
M. Garon: Autres que le fait de l'accident.
M. Gélinas:... autres que le fait de l'accident.
M. Clark: En fait, c'est la même formulation que vous
retrouvez à l'article 18. Toutefois, l'article 18 dit...
M. Gélinas: On reprend les mêmes mots. Toutefois, si
la victime fait la preuve qu'elle aurait exercé un emploi plus
rémunérateur lors de l'accident, n'eût été de
circonstances particulières, c'est-à-dire l'accident, elle a le
droit de recevoir...
M. Garon: L'accident. Je ne comprends pas ça. On dit:
N'eût été de circonstances particulières. Il me
semble que si cela avait été l'accident, cela aurait
été: N'eût été de l'accident.
M. Clark: C'est vraiment autre chose que l'accident qu'on
vise.
Une voix: Oui, mais c'était plus large.
M. Clark: Mais là, c'est au bénéfice de la
victime.
M. Garon: Oui, je pense.
M. Clark: Si on tait ce que vous dites là. on
resserre.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre. (20 h
30)
M. Côté (Charlesbourg): II y a un exemple qui colle
encore mieux que ça. On s'en était servi quand on a adopté
l'article 18. Je ne veux pas tourner le fer dans la plaie, ce n'est pas fait
malicieusement.
Une voix: Ha. ha. ha!
M. Côté (Charlesbourg): On sait que les
fonctionnaires ont subi une compression de 20 % à l'époque
M. Garon: Oui. mais ça n'a pas à voir avec
l'emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Non. non. un instant. Cela,
c'est une circonstance particulière, exceptionnelle. Alors, dans ce
sens... Pardon?
M. Garon: Vous avez l'air heureux de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, absolument pas. En
tout cas, vous, vous n'avez pas l'air heureux du résultat.
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce sens là,
c'est une circonstance particulière qui fait que l'individu pourrait
venir devant la régie et dire: Moi, normalement...
M. Garon: Êtes-vous sûr que c'était notre
meilleur coup?
M. Côté (Charlesbourg): Vous autres, non... Ha, ha,
ha! C'est un exemple où, effectivement, le salaire de l'individu a
été réduit de 20 %.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Le paragraphe 2° est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, le paragraphe 2°
est adopté. J'appelle le paragraphe 3°.
M. Côté (Charlesbourg): "3° lorsqu'elle devient
capable d'exercer l'emploi que la régie lui a déterminé
conformément à l'article 46, "
M. Garon: Non pas lorsqu'elle l'occupe, mais lorsqu'elle devient
capable. C'est le même cas que 47, 48, c'est que... Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 3° est
adopté sur division. J'appelle le paragraphe 4°.
M. Côté (Charlesbourg): "4° un an après
être devenue capable d'exercer un emploi que la régie lui a
déterminé conformément à l'article 47 ou à
l'article 48; "
M. Garon: Pourquoi un an après?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'était
l'année de recherche d'emploi.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 4° est
adopté. J'appelle le paragraphe 5°.
M. Côté (Charlesbourg): "5° au moment
fixé par une disposition de la section il du présent chapitre qui
diffère de ceux prévus aux paragra- phes 1 à 4°. "
M. Clark: Cela réfère à...
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Ici, vous avez, dans plusieurs circonstances bien
précises, sauf que, par exemple dans le cas des étudiants, on
dit: La victime a droit à une indemnité quand l'étudiant a
une fonction quelconque, tant que l'emploi est disponible. C'est donc un
exemple qu'on retrouve dans la section il. Alors, comment voulez-vous mettre
une échéance ici, dans ce cas? Donc, 1, 2, 3 et 4 ne s'appliquent
pas à l'exemple que je viens de vous donner parce que je ne peux pas,
c'est tant que l'emploi est disponible. C'est donc un exemple - je vous l'ai
mentionné d'ailleurs, au tout début de la commission, quand vous
parliez de la nécessité de garder un emploi à un
étudiant qui travaille soit pendant ses cours, soit pendant ses
vacances. Il arrive que des étudiants ont des jobs quasiment garanties
d'une année à l'autre, donc, on va garantir son indemnité,
en plus des forfaitaires auxquels il a droit; on va remplacer son revenu
d'emploi tant que l'emploi est disponible. Alors, je ne peux pas mettre
d'échéance ici.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le paragraphe 5" est
adopté. Est-ce que l'ensemble de l'article 50, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle l'article 51.
M. Côté (Charlesbourg): "51. Malgré l'article
50, la victime qui, lors de l'accident, exerce habituellement un emploi
à temps plein ou un emploi à temps partiel, continue d'avoir
droit à l'indemnité de remplacement du revenu, même
lorsqu'elle redevient capable d'exercer son emploi, si elle a perdu celui-ci en
raison de l'accident. "Cette indemnité continue de lui être
versée après qu'elle soit redevenue capable d'exercer son emploi
pendant l'une des périodes suivantes: "1° 30 jours, si
l'incapacité de la victime a duré au moins 90 jours mais au plus
180 jours; "2° 90 jours, si elle a duré plus de 180 jours mais au
plus un an; "3" 180 jours, si elle a duré plus d'un an mais au plus deux
ans; "4° un an, si elle a duré plus de deux ans. "
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: En fait, M. le député, c'est un nouvel
article qu'on n'a pas présentement. Il
prévoit les cas où vraiment... Je pense que j'ai
mentionné ça lors de l'étude en commission cette
après-midi ou la dernière lois, je parlais de la "waitress" qui
perd son job à cause de l'accident. C'est-à-dire que la victime
en question - on donne ici l'exemple du cuisinier - qui est cuisinier dans un
restaurant, qui est capable de retourner faire son job de cuisinier dans
n'importe quel restaurant, mais il arrive que le restaurateur a
décidé d'engager un autre cuisinier. Présentement, on n'a
aucune disposition qui prévoit ça. Ce qu'on dit, c'est qu'on
prévoit ici que dans ce cas, pour permettre au... parce que le type a
vraiment perdu son job à cause de l'accident, il a perdu son job, alors
on lui prévoit, pour recherche d'emploi, une période qui varie en
fonction de la durée d'incapacité qu'il a eue, lorsqu'il a eu son
accident d'auto. C'est complètement nouveau. De sorte que si
l'incapacité a duré 30 jours, on donnera une indemnité
supplémentaire d'un mois, etc., avec la gradation que vous avez
là.
M. Garon: Mais en fonction des critères de remplacement du
revenu qui ont été fixés?
M. Clark: On définit les critères selon la
durée d'incapacité.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la durée
d'incapacité qui conditionne le temps donné pour la recherche
d'emploi.
M. Garon: Oui, mais le niveau de remplacement du revenu, en
fonction de ce qui a été fixé antérieurement.
M. Vézina: On continue le...
M. Garon: Ce n'est pas vraiment le remplacement du revenu.
M. Vézina: Bien oui, bien oui.
M. Garon: Mais ça peut être moins que ça;
cela peut être différent.
M. Vézina: Non, non.
M. Clark: Bon, prenons l'exemple de ma cuisinière ou de ma
"waitress" qui gagne 15 000 $ par année. Elle est incapable - prenez le
premier cas - 30 jours. Je m'excuse, c'est l'indemnité, si
l'incapacité de la victime a duré au moins 90 jours.
Alors si mon cuisinier ou ma "waitress" a été incapable,
pendant 90 jours, de faire son job, pendant les 90 jours, je l'ai
Indemnisé, à plein... je lui ai donné ses 15 000 $. Au
bout de 90 jours, elle est capable de faire son job, tout est correct, sa
blessure est guérie et elle peut retourner faire son job, sauf qu'elle
va cogner à la porte et dit: J'arrive, mon job. Le gars dit: Madame ou
monsieur, c'est bien dommage, il est trop tard, j'ai engagé quelqu'un
d'autre. Alors la femme en question est capable de faire son job, sauf qu'elle
n'en a plus, elle l'a perdu. Cela fait qu'on lui dit: Dans votre cas, madame,
on va continuer à vous payer la pleine indemnité de 15 000 $,
selon la durée de votre incapacité. Cela varie donc de 30 jours
de plus à un an de plus d'indemnité, ce qui n'est pas... Je
n'avais aucune disposition comme ça, actuellement. En fait, Ici...
M. Garon: Je ne comprends pas trop. Elle a été
capable de faire son emploi pendant 30 jours et vous avez dit que la moyenne
pour un job était de 60 jours...
Une voix: 30 jours?
M. Garon: Six mois. Cela veut dire que si elle a
été capable d'exercer son emploi pendant une période de 30
jours...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, 90 jours.
M. Vézina: C'est un prolongement de 30 jours.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'elle
a été arrêtée pendant 90 jours, donc elle a
été indemnisée plein salaire. Alors selon la loi actuelle,
finirait. Qu'elle ait gardé ou perdu son emploi, ça finirait,
au-delà des 90 jours, et elle serait finie.
Ce qu'on fait, c'est qu'on ajoute une nouvelle notion, on lui dit: Vous
avez perdu 90 jours, vous êtes obligée de vous rechercher un
emploi, on vous paie un mois additionnel de recherche d'emploi parce que vous
avez perdu 90 jours. Les gens sont donc mieux traités avec ça,
comme mesure, qu'ils le sont dans la loi actuelle, et ça se gradue en
fonction du temps que la personne...
M. Clark: Je m'excuse, M. le ministre. Je pense que je vois votre
problème, M. le député de Lévis, c'est qu'il ne
faut pas mêler cette indemnité-ci ou cet article avec ce qu'on a
vu tantôt où il était question de capacité
résiduelle.
M. Garon: C'est un délai additionnel.
M. Clark: Attendez un peu. On donnait tantôt une
année supplémentaire de recherche d'emploi automatiquement, quand
il était question des capacités résiduelles, mais ici, ce
n'est pas le cas.
M. Garon: Non, non.
M. Clark: La personne en question est vraiment capable de faire
le même job qu'avant...
M. Garon: Mais elle a perdu son emploi.
M. Clark: ...mais elle a perdu son emploi. Alors c'est vraiment
nouveau.
M. Vézina: Si vous me le permettez, M. le
Président. M. le député de Lévis, c'est un irritant
à l'heure actuelle de dire aux gens, à un moment donné:
Vous avez passé chez votre médecin il y a quinze jours ou
il y a trois semaines et il a jugé que vous étiez apte
à reprendre votre travail et on coupe l'indemnité,
rétroactivement au moment où vous avez vu le médecin.
C'est un irritant épouvantable pour ceux qui ont perdu leur emploi
à cause d'un accident de la route.
Là, on leur dit: Écoutez un peu, le médecin a
statué que vous étiez capable de retourner au travail, mais on
vous donne une extension qui est fonction de la longueur de votre
incapacité. Je pense que c'est vraiment ce qui va faire
disparaître un des irritants actuels de la loi.
M. Garon: C'est pour ça que vous lui donnez 30 jours pour
trouver un emploi qu'elle a perdu, alors que vous dites que la moyenne pour
s'en trouver un est de six mois.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que dans la loi actuelle, elle n'a rien.
M. Garon: Non, non, je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ce qu'on tente de
faire, c'est d'ajouter un peu... On dit: Bien, parfait! Dans le cas où
vous avez perdu 90 jours, on vous paie 30 jours additionnels pour vous
permettre de vous trouver un emploi. Cost en plus.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 51?
M. Garon: Trente jours, si vous avez perdu votre emploi et que
l'incapacité a duré six mois, ce n'est peut-être pas
long.
M. Côté (Charlesbourg): Si l'incapacité a
duré 90 jours, vous avez 30 jours.
M. Garon: Au moins 90 jours mais au plus 180 jours, entre trois
et six mois, c'est ce qu'on veut dire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
M. Garon: Je pense que les gens seront un peu de mauvaise humeur
et je vais vous dire pourquoi. Si vous avez perdu votre emploi pendant 90 jours
à 180 jours, vous avez 30 jours. On vous donne 90 jours, si votre
incapacité a duré entre 180 jours et un an. Donc, pour sept mois,
ça vous donne trois mois.
M. Côté (Charlesbourg): C'est toujours le
problème de savoir où ça commence et où ça
arrête, c'est clair. De toute façon, ils ne devraient pas
être malheureux parce qu'ils ne l'ont pas aujourd'hui, c'est en plus.
M. Garon: On est plus généreux pour les
fonctionnaires qui ont un gros emploi, un gros salaire, quand on les compense
parce qu'ils s'en vont. Habituellement, on leur donne six mois.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on
est plus généreux dans la nouvelle loi que dans la loi
actuelle.
M. Garon: J'aimerais bien qu'on applique la même
règle au sous-ministre. Habituellement, quand il y a un paiement d'un
montant d'argent pour quelqu'un qui. dans les hautes fonctions, est
qualifié, qui n'est pas un pauvre diable, la période qu'on lui
donne pour se retrouver un emploi est plus longue que ça et les montants
payés sont plus élevés que ça. Il est mieux
placé pour se retrouver un emploi qu'un pauvre diable qui n'a pas
beaucoup de marge de manoeuvre.
M. Côté (Charlesbourg): Au lieu de comparer
ça aux sous-ministres - ce n'est pas que je veux les défendre,
parce qu'ils ont évidemment des salaires qui se comparent
avantageusement à ceux des ministres, en règle
générale.
M. Garon: Bien, oui, habituellement ils sont mieux payés.
Dans notre temps, ils étaient tous mieux payés que nous autres.
Je ne sais pas si ça a chango.
M. Côté (Charlesbourg): Comparez ça davantage
à ce qui existe à la CSST.
M. Garon: Oui, c'est quoi à la CSST?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a rien, y n'y en a
pas. C'est en plus. Alors, c'est un élément additionnel pour
effectivement essayer de supporter ceux qui ont eu le malheur d'avoir un
accident.
M. Garon: Actuellement, vous engagez des sous-ministres à
contrat...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...quelle période de temps leur donnez-vous pour
se replacer en gardant leur salaire?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que, en
règle générale, ils sont engagés pour deux ou trois
ans à contrat. C'est peut-être davantage au niveau de la
compensation financière qu'ils sont payés un peu plus que ceux
qui ont une permanence. Mais, vous savez, dans ces salaires, ça ne fait
plus de différence.
Une voix: Vous n'allez pas commencer à nous taper dessus
tous les deux.
M. Garon: C'est parce que là, on dit que ça
n'existait pas avant, sauf que ce n'est pas un système semblable dans la
loi actuelle.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Apportez un
argument semblable sur d'autres articles que celui-là. Si vous l'amenez
sur d'autres articles, en disant: Parfait, dans les articles 47 et 48 où
c'était cinq ans, là on parle de deux ans plus un an.
M. Garon: Oui, mais ils avaient jusqu'à cinq ans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, pas pour quelqu'un
qui est blessé pour 90 jours, voyons!
M. Garon: Pas seulement 90 jours, il a deux ans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, quelqu'un qui est
victime d'une incapacité de 90 jours et d'au plus 180 jours. (20 h
45)
M. Clark: C'est une bonification ici, M. le
député.
M. Garon: Non, non. Vous vous sentez un peu coupable dans ses
premiers six mois qu'il n'y ait pas le même régime qu'avant de
remplacement du revenu. Alors, comme ils ont moins de six mois, vous
économisez pas mal sur ceux-là. Vous vous sentez un petit peu
coupable alors vous donnez un petit 30 jours pour se placer. C'est ce que je
pense un peu. Ce n'était pas le même régime qu'il y avait
avant, qu'il y a dans la loi actuelle. Là. vous établissez un
nouveau régime.
M. Côté (Charlesbourg): Est ce que je dois
comprendre que le député de Lévis fait une proposition de
supprimer cet article-là?
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Je ne dis pas non. Dans le système que vous
mettez, vous vous sentez obligé de faire ça parce que
l'aménagement est modifié et la personne serait vraiment trop
pénalisée. Alors, vous ajoutez un délai pour se trouver un
emploi.
M. Vézina: Ce n'est pas ça du tout, M. le
député. Ce n'est pas ça du tout Moi, je m'inscris en faux
contre cette prétention. Je vous ai dit tout à l'heure que c'est
le fait qu'à l'heure actuelle, on dit à la victime: Vous devez
vous présenter chez votre médecin traitant telle date. On lui dit
que, si son médecin traitant conclut que son état de santé
est revenu, on coupe l'indemnité le jour même. M. Garon:
Oui.
M. Vézina: Imaginez-vous! Il va voir son médecin.
Son médecin ne lui dit pas qu'il va écrire à la
régie pour dire qu'il est apte à retourner au travail. Le
médecin en question nous écrit pour dire que la victime est apte
à retourner au travail. Cela prend des fois trois semaines. Des fois,
cela prend trois mois avant qu'on l'ait. Et là, on coupe de façon
rétroactive l'individu. Imaginez-vous comment c'est irritant pour les
victimes. C'est ce qu'on veut corriger, rien d'autre que ça. On dit:
Maintenant, plutôt que d'aller de façon rétroactive quand
ça prend trois semaines un mois avant d'avoir les avis, on va dire que
vous êtes prolongé. On ne veut pas surprendre les gens, autrement
dit. On veut agir de façon normale avec les gens en leur disant
Écoutez, le médecin a statué mais étant
donné que tu as été 180 jours, on va te donner 90 jours.
Étant donné que tu as été 60 jours, on va te donner
30 jours. C'est ce qu'on fait. Ce n'est rien d'autre que ça. Je pense
que c'est vraiment de bonifier le système et empêcher qu'on prenne
de façon rétroactive des décisions sur le dos des
victimes. La loi actuelle est un des irritants les plus fâchants qu'il y
a dans le système actuel. On n'a pas le choix. On est obligé
d'appliquer la loi actuelle.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 51 est
adopté?
M. Garon: Bien, je ne suis pas convaincu par ce qui y est
mentionné. Je pense que c'est... Non, je ne trouve pas ça
convaincant. Je comprends que l'aménagement que vous mettez en place
là, vous n'avez pas le choix de mettre un prix de consolation pendant
cette période. Vous avez admis tantôt que, pour se placer,
ça prenait six mois et, là. vous donnez 30 jours pour se placer.
On dit que la personne est devenue incapable pendant six mois, trois mois ou
six jours. Cela dépend de l'accident. Vous avez une hôtesse de
l'air, par exemple, qui a un accident d'automobile. Elle n'a plus les
qualifications pour occuper son emploi. Vous avez un pilote, par exemple, qui a
eu un accident d'automobile et qui n'est plus... Non, mais il va falloir qu'il
se retrouve un emploi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Clark.
M. Clark: Elle a les qualifications, sauf qu'elle va retourner
à la porte de l'entreprise où elle travaille, du restaurant, pour
employer notre exemple. Là, je redis ce que je disais tantôt. Le
restaurateur dit: Madame, je m'excuse, il dit ça d'une façon
polie. Il a engagé quelqu'un d'autre. C'est dans les cas de gens qui ont
perdu l'emploi et qui sont revenus tout à fait capables de refaire leur
job, sauf qu'ils ont perdu leur job
à cause de l'accident.
M. Côté (Charlesbourg): Le pilote et l'hôtesse
de l'air, je ne suis pas inquiet pour eux, ils sont syndiqués. Ils
doivent avoir des conventions collectives qui les protègent. Ce qui est
plus inquiétant, ce sont d'autres types de personnes qui, eux, n'ont pas
de syndicat. Ils peuvent être dans une situation comme celle-là.
Alors, à partir de ça, on a voulu prévoir des avantages
additionnels, même si ce n'est pas extravagant, dans le sens de support
pour la personne qui devra se trouver un nouvel emploi. Mais la personne qui,
au bout de son exercice do 90, 60 ou 180 Jours, a complètement
récupéré toutes ses capacités...
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 51 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 52.
Calcul de l'indemnité
M. Côté (Charlesbourg): "L'Indemnité de
remplacement du revenu calculée à partir du revenu brut de
l'emploi d'une victime est nulle lorsque ce revenu brut est Inférieur
à 25 $ par semaine."
M. Garon: Pourquoi faites-vous cela?
M. Clark: C'est très simple, M. le député,
c'est parce qu'on veut tout simplement être efficace^ On ne veut pas
être obligé de générer... parce que là on
parle d'un revenu brut de 25 $ par semaine, alors imaginez-vous, on indemnise
à partir du net, et on prend 90 % du net. Pour éliminer
complètement les petites réclamations qui génèrent
plus de papier et qui coûteraient à la société
beaucoup d'argent pour rien, on s'est dit: On va mettre cette limite.
M. Garon: Je suis un peu surpris de ce qui vient de m'être
affirmé, M. le Président, parce que tantôt, on pariait du
camelot qui pouvait... on va tenir compte de son revenu de la semaine. Je ne
connais pas beaucoup de camelots qui font plus de 25 $ par semaine. Oui, oui,
je comprends que s'ils ont un quartier comme "run".
M. Côté (Charlesbourg): Un quartier de
sous-ministre.
M. Garon: Mais habituellement, ils ont 50 ou 60 maisons. Je
comprends que le ministre des
Institutions financières vient de présenter un projet de
loi pour les obliger à s'enregistrer comme faisant affaire au
Québec, projet de loi, d'ailleurs, qui est resté sur le carreau
depuis deux ans, mais là, pourquoi voulez-vous annuler? Le pauvre
diable, son revenu est de 25 $, pourquoi lui enlever? Je comprends...
M. Clark: M. le député, je vous le
répète, c'est parce que là, vous demandez... On peut faire
cela, c'est sûr, mais la gestion, on va envoyer un chèque de 3 $
par semaine à la personne en question. Écoutez, à un
moment donné..
M. Garon: Non, tantôt, vous disiez que vous vouliez enlever
un irritant à l'article 51 et vous allez en ajouter un autre à
l'article 52.
M. Clark: Bien non, on enlève un irritant,
c'est-à-dire qu'on dit plutôt que de gérer 2 $ ou 3 $, des
chèques de 2 $ ou 3 $ ou de 1,50 $ par quatorze jours, parce qu'on paie
aux quatorze jours, on dit que pour de petites réclamations aussi
minimes que ça, on n'en tient pas compte.
M. Garon: Non, c'est 25 $ par semaine, pas 25 $ forfaitaire.
M. Clark: Au brut? M. Garon: Oui
M. Côté (Charlesbourg): On calcule le net
après impôt.
M. Garon: Oui, mais ces gens ne paient pas d'impôt. C'est
libre d'impôt ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai, vous avez
raison, à 90%.
M. Garon: Mais si cela peut être 25 $ par semaine pendant
quelques années...
Une voix: Je ne grafignerai pas jusqu'à demain matin pour
cela.
M. Garon: II y en a combien? Combien vous en avez, d'après
vos statistiques?
Une voix: On ne le sait pas, cela n'existe pas.
M. Vézina: Cela n'existe pas, on paie un revenu
minimum.
M. Garon: Oui?
M. Vézina: On ne paie pas les emplois partiels et tout
cela; c'est nouveau. On ne peut pas vous dire c'est quoi. Mais tout ce que je
peux vous dire c'est que, effectivement, émettre un chèque, cela
coûte un certain montant
d'argent. SI cela coûte plus cher démettre le chèque
que de payer un remplacement de revenu... Écoutez, on ne veut pas
chialer, on peut mettre 20 $, mais 25 $...
M. Garon: Parce que ces lois-là, est-ce qu'elles existent
pour rendre les administrateurs heureux ou rendre les
bénéficiaires heureux?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que c'est, pour
bien se comprendre, autant que possible de bénéficiaires sans
trop surcharger l'administration.
M. Garon: Mais il serait peut être mieux, à ce
moment...
Une voix: Qui paie?
Une voix: C'est le contribuable qui paie.
M. Garon: Non, non. c'est l'assuré. Non, ce n'est pas le
contribuable qui paie, un instant, c'est l'assuré qui paie. Il a
payé ses primes.
Vous avez fait une estimation, cela vous épargnera combien?
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas question
d'estimation, tu ne le sais pas, il n'y en a pas. Actuellement, ce n'est pas le
cas, tu n'en as pas un.
M. Garon: Mais si vous aviez à en payer, vous en paieriez
combien?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le sais pas. Cela
coûtera quoi, 10 $ pour émettre le chèque.
M. Garon: Non, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Lévis veut-il qu'on mette ça à 10 $?
M. Clark: En fait, M. le député, quand on pose une
question comme ça à nos actuaires, savez-vous ce qu'Us nous
répondent? Ils nous disent: Écoutez, ce n'est pas
significatif.
M. Garon: Je comprends ça.
M. Clark: Ce n'est pas significatif en termes d'impact, de
coût, ce n'est pas significatif par rapport à la réserve
actuarielle, etc, mais en termes de coûts administratifs, il reste que
vous devez générez le paiement de chèques
régulièrement pour de petits chèques comme ça, 1,
50 $ tous les quatorze jours, c'est ce que ça veut dire.
M. Garon: Si c'était ça, les trois quarts des
chèques d'allocation familiale seraient annulés. Ils paient moins
de 25 $ par semaine. L'allocation familiale, au Québec, rapporte
à peine ça par mois pour trois enfants. Alors, il y a bien des
chèques qui seraient annulés si en bas de 25 $ par semaine on
disait: C'est trop petit, on ne s'occupe pas de ça.
M. Côté (Charlesbourg): 25 $ par mois, pour trois
enfants?
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): 25 $ par mois pour trois
enfants?
M. Garon: Autour de 30 $ et quelques.. M. Côté
(Charlesbourg): Vous... M. Garon: Non, non, au provincial
M. Côté (Charlesbourg): 72 $ ou 74 $ pour deux
enfants. J'en ai deux, moi.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): 72 $ ou 74 $ pour deux
enfants...
M. Garon: Au fédéral, pas au provincial.
M. Côté (Charlesbourg):... par mois,
fédéral et provincial.
M. Garon: Non, non. non.
M. Côté (Charlesbourg): c'est ma femme qui les
encaisse.
Une voix: Ha, ha. ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est 74 $ pour deux
enfants, de six ans et huit ans. fédéral et provincial.
M. Garon: Le fédéral, pas le provincial.
M. Côté (Charlesbourg): Les deux ensemble, oui,
oui
M. Garon: Je parle juste du Québec. M.
Côté (Charlesbourg): Oui. oui. mais...
M. Garon: On parle du Québec, on ne parle pas du
fédéral.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est...
M. Garon: Alors, deux enfants, votre chèque est à
peu près 16 $ par mois, du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, puis là. vous
voulez dire que ça vaut la peine...
M. Garon: On ne peut pas dire: C'est des grenailles, on ne vous
l'enverra pas.
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous dire que
ça vaut la peine d'émettre le chèque?
M. Garon: Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que s'il fallait
dire, chaque fois qu'il s'agit d'un revenu brut inférieur à 25 $
par semaine: C'est trop petit, on ne s'occupe pas de ça... Prenez le
camelot qui s'est fait casser une jambe et qui est dans le plâtre.
Pendant un an, il ne pourra pas faire son travail, ça va être
à peu près ça, 25 $ par semaine. Pour lui, c'est gros. Je
voyais une personne, l'autre jour, un jeune enfant au début de
l'adolescence qui disait: Cette année, moi, j'ai économisé
tant. Il parlait de quelques centaines de piastres. Je lui avais donné
un conseil, je lui ai dit: Bon, bien, tu as placé ça où?
Il a dit: J'ai placé ça à l'épargne stable. J'ai
dit: Essaie donc de le placer dans les certificats de dépôt
garanti, ça va te payer plus. C'était pas loin de 1000 $ au fond.
Mais, si on dit: 1000 $, tu n'en as pas assez, ça ne vaut pas la peine,
on no te le donnera pas. Moi, je ne le sais pas, mais je parle de camelots de
10, 11, 12 ou 13 ans. Ils ne se feront pas tous frappés par des
automobiles pour devenir impotents, sauf qu'il doit y avoir un certain nombre
de cas comme ça. Alors, pourquoi leur dire: Tu es trop petit pour passer
dans la porte?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me chicanerai pas
longtemps. Finalement, quand ça colle au camelot, s'il fait 20 $ par
semaine, s'il reçoit son chèque de 15 $, le petit gars sera bien
heureux de l'avoir. Pour lui, 15 $ cela peut peut-être représenter
1500 $ pour nous autres. Vu sous cet aspect, puis on ne sait même pas
combien il y aura de cas, ceux qui vont nous suivre ultérieurement,
s'ils veulent apporter des amendements dans la Loi sur l'assurance automobile,
réviseront le cas. Dans ces conditions, je vous demande de retirer
l'article 52.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour retirer l'article 52?
M. Garon: Retiré.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 52 est maintenant
retiré, j'appelle l'article 53.
M. Côté (Charlesbourg): "53. L'indemnité de
remplacement du revenu d'une victime visée au présent chapitre
est égale à 90 % de son revenu net calculé sur une base
annuelle.
Toutefois, sous réserve des articles 41, 44 et 58,
l'indemnité de remplacement du revenu d'une victime qui lors de
l'accident, exerçait habituellement un emploi à temps plein ou
d'une victime à qui la régie détermine un emploi à
compter du 181e jour qui suit l'accident, conformément à
l'article 46, ne peut être inférieure à l'Indemnité
qui serait calculée à partir d'un revenu brut annuel
déterminé sur la base du salaire minimum prévu à
l'article 3 du Règlement sur les normes du travail et sauf lorsqu'il
s'agit d'un emploi à temps partiel, de la semaine normale de travail
visée a l'article 52 de la Loi sur les normes du travail, tels qu'ils se
lisent au jour où ils doivent être appliqués. "
M. Garon: Voyons l'article paragraphe par paragraphe. Le premier
paragraphe, rien n'est changé? (21 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Alors, adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté.
M. Garon: Le deuxième est plus compliqué un
peu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il est plus
chargé un peu.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): II est plus chargé un
peu.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Garon: Un instant. J'aimerais, M. le Président, que
vous nous le résumiez.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Je m'en voudrais, M. le
député de Lévis de vous retirer votre plaisir.
M. Garon: Les journaux vous reprochent de ne pas parier assez. Je
vous ouvrais une porte, vous la refermez tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas du
député de Drummond, c'était très certainement une
méconnaissance de la part du journaliste.
M. Garon: Je n'ai pas trouvé cela correct, je vais vous
dire bien franchement, parce que, en commission parlementaire, habituellement,
il est présent.
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a un président
qui est exemplaire sur le plan de sa présence et de sa participation
dans les commissions parlementaires, c'est bien le député de
Drummond. Alors, c'est pourquoi l'article était très injuste
à son égard.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre, mais seulement je m'en veux maintenant de ne pas exercer mes pouvoirs
de vous rappeler à l'ordre, messieurs, à l'article 53.
Une voix: Pourriez-vous le résumer quand même?
Le Président (M. Saint-Roch): Je suis sûr et
certain, M. le ministre, que M. le député de Lévis
m'appellerait à l'ordre pour cause de lui...
M. Garon: Pardon? Je l'ai toujours dit. J'ai toujours
trouvé que les commissions parlementaires n'étaient pas assez
suivies.
Le Président (M. Saint-Roch): On en a la preuve ce soir,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais ne blâmons pas les gens qui sont
là. Il y a des gens qui sont là.
Le Président (M. Saint-Roch): Je no parle pas pour les
présents, je parle pour les absents.
M. Garon: Alors, vous seriez un peu comme le curé qui
tempête dans l'église contre les absents devant ceux qui sont
présents.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce n'était pas un
résumé du deuxième paragraphe?
M. Garon: Non, c'est... Quel est l'effet au juste de cet article
là par rapport à l'article 26 actuel qui lui correspond?
M. Côté (Charlesbourg): L'explication de cela, c'est
que cela ne peut pas être inférieur au salaire minimum en termes
d'indemnité.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Le deuxième
paragraphe est adopté. Est-ce que l'ensemble de l'article 53 est
adopté?
M. Garon: Oui. adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 54, et nous avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 54 de la Loi sur
l'assurance automobile, édicté par l'article 1 de ce projet de
loi, est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, du mot "où" par les mots "pour
laquelle".
M. Garon: L'amendement au fond, c'est...
M. Clark: C'est une technicité, une précision.
C'est pour être plus précis.
M. Vézina: C'est une précision technique pour que
ce soit bien l'année pour laquelle on procède, quand on dit ici:
Les lois énumérées au premier alinéa s'appliquent
telles qu'elles se lisent au 31 décembre de l'année qui
précède celle pour laquelle la régie procède au
calcul, et non pas celle où la régie procède au calcul,
parce qu'il peut y avoir une différence entre l'année où
on le fait et l'année pour laquelle on le fait C'est une
précision qu'il faut apporter absolument.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'amendement est
adopté. Nous revenons à l'article 54 tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le revenu net de la victime
est égal à son revenu brut annuel d'emploi, jusqu'à
concurrence du montant maximum annuel assurable, moins un montant
équivalant à l'impôt sur le revenu établi en vertu
de la Loi sur les impôts et de la Loi concernant les impôts sur le
revenu, à la cotisation établie en vertu de la Loi de 1971 sur
l'assurance chômage et à la contribution établie en vertu
de la Loi sur le régime des rentes du Québec, le tout
calculé de la manière prévue par règlement. "Les
lois énumérées au premier alinéa s'appliquent
telles qu'elles se lisent au 31 décembre de l'année qui
précède celle pour laquelle la régie procède au
calcul d'un revenu net en vertu du présent chapitre. " De ce que je
comprends, c'est la même chose que ce qui existe actuellement.
M. Clark: C'est seulement le formulé. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 54, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle maintenant l'article 55.
M. Côté (Charlesbourg): "Pour l'application des
déductions visées à l'article 54, la régie tient
compte du nombre de personnes à charge à la date de l'accident.
"
M. Garon: Quel changement y a-t-il par rapport au texte
actuel?
M. Clark: En fait, présentement, comme vous voyez à
l'article 26. pendant la durée de l'incapacité, le revenu net de
la victime doit être réajusté en fonction de la variation
du nombre de personnes à charge. Ce qui se passe, c'est qu'il nous faut
suivre la victime dans son cheminement selon que les enfants à charge se
marient ou les enfants à charge s'ajoutent, de sorte qu'on calcule que
l'un est égal à l'autre, en termes de... sauf que cela nous
oblige à
nous immiscer dans la vie privée des gens et à suivre leur
évolution de statut.
Donc, on dit que l'on va fixer, lors de l'accident... On prend le nombre
de personnes à charge lors de l'accident et on vit avec. Alors s'il y a
huit personnes à charge, on s'en va avec les huit, ad vitam aeternam,
tant et aussi longtemps que la personne... Tandis que là, II peut s'en
ajouter un, l'un peut se marier, donc on trouve que l'un équivaut
à l'autre et c'est beaucoup plus simple a administrer et à
expliquer.
M. Garon: Cela veut dire que si la personne a des enfants qui
s'ajoutent, elle pourra les déduire dans son rapport d'impôt pour
avoir un remboursement. Elle en aura plus, a ce moment-là.
M. Clark: On prend le nombre lors de l'accident. Incidemment, ce
n'est pas nouveau, vous avez la CSST qui a une disposition similaire. La CSST
ne fait pas varier son montant, elle prend le montant lors de l'accident du
travailleur et elle garde cela dans le temps.
M. Garon: Pourquoi mettez-vous cela? Si vous regardez l'article
54, dans les lois de l'impôt, le montant que vous pouvez déduire
est prévu. Est-ce parce que vous allez en dehors des lois de
l'impôt? Les lois de l'impôt disent, par exemple, ce que vous devez
faire, c'est prévu dans la loi de l'impôt. L'employé
remplit une formule concernant les personnes qu'il déduira, et il fait
cela à chaque année, normalement Les tables de déductions
s'appliquent. Alors l'article 54 est précis, pourquoi ajouter l'article
55, après cela?
M. Clark: On ne retire pas plus d'argent et cela ne nous
coûte ni plus cher ni moins cher, c'est à peu près
équivalent. C'est moins compliqué et c'est beaucoup plus
simple.
M. Côté (Charlesbourg): À tout le moins,
c'est une harmonisation avec la CSST, parce que c'était dans la loi qui
a changé au niveau de la CSST, et il semble bien que ce soit plus simple
sur le plan administratif.
M. Garon: C'est vrai qu'administrativement, c'est plus simple,
mais tous les fonctionnaires, au gouvernement, il y en a un grand nombre, Ils
ne font pas ça. Le gouvernement pourrait dire, à un moment
donné, on prend le nombre de fonctionnaires et leurs personnes à
charge et on marche avec cela. Sauf qu'à chaque année, ils font
remplir des formules et ils s'ajustent. La Régie de l'assurance
automobile simplifie son administration, sauf qu'elle s'établit un
régime particulier par rapport aux autres.
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport à la
CSST, c'est la même chose.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas un modèle à
suivre.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, ne me dites pas
ça à moi, parce que je me souviens de la loi 42, ce n'est pas
tout à fait nous autres qui l'avons adoptée.
M. Garon: Je ne parle pas dans ce sens-là, je dis que la
CSST, ce n'est pas... D'après le
Vérificateur général, ce n'est pas le nec plus
ultra.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que là-dessus,
je pense qu'il a eu sa réponse, un peu. Il a couru après une
réponse un peu.
M. Garon: Sauf que si le gouvernement est sûr de cela, il
permettrait justement, en commission parlementaire, que les gens de la CSST
puissent venir eux-mêmes répondre et permettre au
Vérificateur général de répliquer aussi,
après ça les gens auront leur opinion. Sauf que là, on
fait une réplique dans les journaux et c'est évident que le
Vérificateur général, son forum, c'est à
l'Assemblée nationale, alors...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a des
questions qu'on peut se poser à l'occasion. Je peux vous dire que dans
mes responsabilités, au niveau de la Société des
traversiers du Québec, il y a trois personnes qui ont passé
à peu près sept mois à la Société des
traversiers du Québec, plus quelqu'un de l'extérieur, pour
vérifier la Société des traversiers du Québec, au
nom du Vérificateur général, et pour retrouver dans le
rapport ce qu'on a retrouvé; je vais vous dire une affaire, cela fait
pas mal cher pour trouver ce qu'il a trouvé. C'était pas mal cher
pour trouver ce qu'il a trouvé. Alors j'aimerais bien cela qu'il vienne
moi aussi et si jamais je suis informé, je vais me payer le plaisir
d'aller poser des questions aussi parce que, de temps en temps, cela ne serait
pas mauvais de lui en poser.
M. Garon: Le bateau de la traverse, c'est bien simple au fond,
c'est qu'ils ont tout fait ce qui était possible pour le rendre le plus
"dull" possible pour ne pas que le monde le prenne.
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. C'est une autre
affaire cela. Il ne faut pas mêler ce que le vérificateur a fait
comme vérification, ce que cela a pu coûter aussi par rapport
à la traverse elle-même.
M. Garon: Je sais pourquoi les gens... Le bateau de la traverse
aujourd'hui est moins efficace qu'il l'était il y a 40 ans. Quand je le
prenais, j'étais petit gars, le bateau marchait et le monde aimait cela
prendre le bateau. Aujour-
d'hui il faut vraiment être obligé pour le prendre parce
qu'on l'a rendu le plus ennuyeux possible tandis qu'avant les gens aimaient
cela aller prendre le bateau.
M. Côté (Charlesbourg): On aura l'occasion d'en
rediscuter dans les prochaines semaines.
M. Garon: Le plan pour la rive sud, les entrées des deux
ponts, est-ce que c'est pour bientôt?
M. Côté (Charlesbourg): On va accoster le bateau et
après cela on s'en reparlera
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): J'ai de la misère, M.
le député de Lévis, à relier cela à
l'article 55.
M. Garon: C'est parce que j'y pense.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 55? Est-ce que l'article 55 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
J'appelle maintenant l'article 56.
M. Côté (Charlesbourg): "Pour l'année 1969,
le maximum annuel assurable est de 38 000 $ "Pour l'année 1990 et chaque
année subséquente, le maximum annuel assurable est obtenu en
multipliant le maximum fixé pour l'année 1989 par le rapport
entre la somme des rémunérations hebdomadaires moyennes des
travailleurs de l'ensemble des activités économiques du
Québec fixées par Statistique Canada pour chacun des 12 mois
précédant le 1er juillet de l'année qui
précède celle pour laquelle le maximum annuel assurable est
calculé et cette même somme pour chacun des 12 mois
précédant le 1er juillet 1988. 'Le maximum annuel assurable est
établi au plus haut 500 $ et est applicable pour une année
à compter du 1er janvier de chaque année. 'Pour l'application du
présent article, la régie utilise les données fournies par
Statistique Canada au 1er octobre de l'année qui précède
celle pour laquelle le maximum annuol assurable est calculé. "SI les
données fournies par Statistique Canada ne sont pas complètes le
1er octobre d'une année, la régie peut utiliser celles qui sont
alors disponibles pour établir le maximum annuel assurable. 'SI
Statistique Canada applique une nouvelle méthode pour déterminer
la rémunération hebdomadaire moyenne, la régie ajuste le
calcul du montant maximum annuel assurable en fonction de l'évolution
des rémunérations hebdomadaires moyennes à compter du 1er
janvier de l'année qui suit ce changement de méthode'
M. Garon: Pourquoi avez-vous changé les dates de prise des
données ou d'établissement des données?
M. Clark: Ici, M. le député, c'est strictement
technique. On ne change absolument rien à la situation sinon qu'on
l'améliore dans le sens qu'on va éviter d'être pris
continuellement à traîner depuis 1978 les données de
Statistique Canada. Présentement, pour obtenir le maximum assurable, si
vous prenez celui de 1987 qui était de 35 500 $, il nous fallait prendre
la somme des rémunérations hebdomadaires moyennes au
Québec dos derniors 12 mois, ce qui nous donnait 4978 $. il fallait
diviser par douze pour mettre cela sur une base mensuelle; il fallait
multiplier par un ratio d'ajustement qui était de mes 414 $ dont je vous
parle par un ratio d'ajustement parce que la méthode de calculer cela
par Statistique Canada change, qui était de 401, 94 $ divisé par
312, 13 $ qu'on divise par sept jours, qu'on multiplie par 365 et qu'on
multiplie par 150 %... Cela nous donne 35 045 $, établi au plus haut 500
$, alors à ce moment-là on arrondit à 35 500 $. Vous voyez
que c'est assez compliqué comme situation et on est obligés de
tenir compte.. À ce moment-là, on est enferrés dans
Statistique Canada et en plus, il faut dire qu'ici on s'ajuste à la CSST
- je pense que c'est cela Jacques? - on s'organise pour avoir le même
maximum assurable que ces gens. A la CSST, on essaie de prendre ce qu'on
considère, nous, qui est valable en ce qui regarde ce régime et
évidemment ce qu'on considère moins valable, on essaie de ne pas
le prendre.
Donc ici, la nouvelle méthode va nous permettre de fixer cela. On
part en 1989 avec 38 000 $, le revenu maximum assurable, selon la
méthode que je vous ai mentionnée et l'équation à
ce moment là pour 1990, cela me donne la somme dos
rémunérations hebdomadaires moyennes de juillet 1988 à
juin 1989 que je multiplie par mon maximum et que je divise par la somme des
rémunérations de juillet 1987 à juin 1988 Là, cela
me donne mon taux. Cela me donne mon montant. Voyez-vous? Rien qu'en termes
d'équation, je viens de vous dire très rapidement que
l'équation dont je viens de vous parler est pas mal plus simple que
l'équation dont je vous parlais
M. Côté (Charlesbourg): Mais cela ne paraît
pas trop.
Des voix: Ha, ha. ha!
M. Clark: En d'autres termes, je m'excuse, mais c'est de la
technique, et c'est de l'économique certaine, et non pas de
l'économique tendancielle.
M. Garon: Ce sont des divisions et des
soustractions.
M. Clark: Si vous voulez, c'est cela.
M. Garon: Ce sont des mots scientifiques pour...
M. Clark: Oui, c'est exactement cela. Autrement dit, c'est
beaucoup plus simple, et on n'est pas enferrés par... aussitôt que
Statistique Canada change de petite méthode, on était
obligés de rajuster notre affaire, et là on vient de
régler le problème. En cela, on s'aligne exactement sur la CSST
qui est arrivée avec cette formule-là qui nous paraît
correcte.
Voyez-vous, pour l'année 1989, le maximum est de tant,
après cela, pour chaque année subséquente, de quelle
façon on va le calculer. Cela revient au même. C'est exactement la
même chose qu'on a là, sauf que, comme je vous le dis, on n'est
pas pris par les changements de méthode de Statistique Canada.
M. Garon: Dans la formule actuelle, on dit: Le maximum annuel du
revenu est égal à 150 % d'une moyenne. Pourquoi?
M. Clark: Je l'ai expliqué tantôt.
C'est-à-dire que vous prenez... écoutez, il faudrait que je vous
répète mon équation. En d'autres termes, les 38 000 $ que
vous avez là, c'est mon 150 %, et je pars de là; ensuite,
j'applique la méthode dont je vous al parlé, qui me libère
des contraintes de Statistique Canada, qui fait en sorte que j'ai toujours le
même maximum assurable que la CSST.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 56? M. Vézina?
M. Vézina: Les objectifs, M. le député de
Lévis, c'est toujours d'assurer 85 %, c'est-à-dire de couvrir 85
% des revenus des Québécois et des Québécoises. Je
vous rappelle qu'en 1978, quand le régime a commencé, le maximum
assurable était 18 000 $. Depuis ce temps-là, il a
été indexé, et on est rendu à 38 000 $ depuis le
1er janvier 1989. C'est l'Indexation qui a fait cela, rien d'autre que
l'indexation et, pas cette année mais il y a deux ans, on a
vérifié si on touchait toujours 85 % des revenus des
Québécois et des Québécoises, on touche toujours 85
% des revenus des Québécois et des Québécoises.
L'idée est de toujours continuer à toucher 85 % des revenus
moyens des Québécois et des Québécoises.
M. Clark: Ceux qui ont de plus gros salaires, libre à eux
d'aller au privé pour s'assurer pour l'excédent.
M. Vézina: ...des assurances-salaire.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
Interventions?
M. Garon: Attendez un peu, ce ne sera pas long.
Au fond, quand vous calculerez 1990, vous allez, avec le deuxième
paragraphe, trouver un pourcentage de croissance des revenus hebdomadaires au
Québec, et vous alle2 l'appliquer à 38 000 $.
M. Clark: Oui, en fait, on va prendre clairement la somme des 12
rémunérations hebdomadaires moyennes, c'est-à-dire pour
chacun des mois, 1988-1989, divisée par la somme de mes
rémunérations 1987-1988, multipliée par 38 000 $, en
résumé. Et je fais le même raisonnement que
présentement, j'arrondis cela au plus haut 500 $.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 57.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Clark: Encore un peu j'avais un coup de pied.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Alors l'article 57, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Si la victime est devenue
capable d'exercer un emploi que la régie lui a déterminé
conformément à l'article 47 ou à l'article 48 et qu'en
raison de son dommage corporel, elle ne peut tirer de cet emploi qu'un revenu
brut inférieur à celui à partir duquel la régie a
calculé l'indemnité de remplacement du revenu qu'elle recevait
avant la détermination de cet emploi, la victime a alors droit, à
l'expiration de l'année visée au paragraphe 4° de l'article
50, à une indemnité de remplacement du revenu égale
à la différence entre l'indemnité qu'elle recevait au
moment où la régie lui a déterminé cet emploi et le
revenu net qu'elle pourrait tirer de l'emploi déterminé par la
régie."
C'est la compensation entre la différence de l'emploi
occupé au moment de l'accident et d'un emploi que pourrait occuper
éventuellement cet individu qui est payé par la régie par
l'article 57.
M. Garon: Cela se rapporte à l'article 50, paragraphe
4°, qui lui-même nous renvoie aux articles 47 et 48.
Une voix: C'est l'année de grâce.
M. Garon: Ces choses sont dites en termes
élégants. Je pense bien que le gouvernement, même si
je passais des heures ici et tout cela, veut mettre ça en place. Je ne
suis pas d'accord avec cela. Je trouve que ça n'a pas de bon sens, que
ça pénalise les gens pour rien. C'était
déjà, à partir de la sixième année suivant
l'accident, c'était déjà... Moi, c'est là que j'ai
vu des cas, dans toute l'assurance automobile, pourtant c'est une chose qui a
été faite par notre gouvernement, c'est le cas qui m'a toujours
le plus déplu à l'assurance automobile, cela et les
contradictions des médecins. Les contradictions des médecins,
parce que je vois le pauvre diable qui est pris entre deux. J'en al connu dos
cas. je parlais des maux de dos. J'ai connu des gens qui n'avaient pas
grand-chose. Ils les étiraient ot ils leur faisaient toutes sortes de
choses et finalement, quatre mois après, ils étaient morts du
cancer de l'épine dorsale, de la colonne vertébrale. En
attendant, les médecins faisaient n'importe quoi et ils n'avaient pas
l'air à trouver ça. Non, je ne fais pas allusion à... Au
contraire. Je fais allusion à des choses que j'ai connues de très
près. C'est pour cela, aujourd'hui, quand on est dans les maux de
dos...
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'avez dit tantôt
que j'avais l'air fatigué, je commence à m'inquiéter.
M. Garon: Je ne vous vise pas du tout mais j'ai connu des gens de
très près qui sont décédés à la suite
de quelque chose comme ça ot pendant des mois, les médecins, dans
toute leur science, ne voyaient pas grand-chose mais il y avait assez quelque
chose pour entraîner la mort éventuellement. Je me dis quand des
gens ont des.. On m'a toujours dit, durant les années que j'ai
été au gouvernement, que les maux de dos c'est la chose la plus
difficile à déterminer. Ils ne le savent pas. La science n'est
pas assez avancée et je comprends, ce n'est pas parce que c'est simple.
Cela doit être difficile, autrement, si c'était simple, ils le
trouveraient facilement. II y a des gens à qui on suppose des emplois et
qu'on pense qu'ils peuvent faire des choses. Moi. je pense qu'ils ne sont pas
vraiment capables tout le temps et là quand on va dire qu'on va leur
supposer des emplois après la troisième année, on empire,
à mon avis, l'article de la loi qui prêtait, à mon avis, le
plus à controverse.
M. Clark: On vous donne plus de souplesse, M. le
député.
M. Garon: On dit: On donne plus de souplesse. Je comprends qu'il
y a toujours une façon de regarder un verre à moitié vide,
à moitié plein, mais je pense bien que là. c'est autre
chose, on n'est pas dans une matière comme celle-là. Et moi j'ai
le sentiment que, encore là, on va rendre la situation très
difficile à des personnes qui ne seront vraiment pas capables d'occuper
l'emploi qu'on leur suppose. On va leur payer seulement la différence
alors qu'elles n'occuperont pas l'emploi. M. le Président, je comprends
que je pourrais durer ici jusqu'à la mi-mars, sans doute pas, mais pour
exprimer le désaccord que nous avons comme Opposition concernant cet
article, en votant sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 57 est maintenant
adopté sur division. Est-ce que je rappelle, à ce moment-ci,
l'article 47?
M. Côté (Charlesbourg): II serait peut être
préférable qu'on y revionne demain compte tenu des
vérifications que nous avons à faire à l'article 48
aussi.
Une voix: Mais ici, on a remis...
M. Côté (Charlesbourg): On reviendra demain, M. le
Président, sur les articles 47 et 48 avec des informations
additionnelles qu'on a besoin de vous.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur les articles 47 et 48,
c'est très bien. J'appelle maintenant l'article 58 pour lequel nous
avons un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 58 de la Loi sur
l'assurance automobile, édicté par l'article 1 de ce projet de
loi, est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Le
présent article ne s'applique pas dans le cas d'une indemnité
réduite conformément à l'article 57. "
Le Président (M. Saint-Roch): Me Gélinas.
M. Gélinas: C'est un amendement de nature technique qui
figurait à l'article 70 de lavant-projet de loi. On prévoyait que
l'équivalent de l'article 57, dans le projet de loi 92, qui était
l'article 69 dans lavant-projet de loi... On disait: Le présent article
- en parlant de l'article 58 - ne s'applique pas dans le cas d'une
indemnité réduite conformément à l'article 69.
C'est pour prévoir que. si on fart une réduction, pour faire la
différence des revenus, bien sûr que cela ne doit pas être
considéré comme un cas où l'on va appliquer l'article 58
où l'on prévoit qu'on doit réduire l'indemnité de
remplacement du revenu.
M. Garon:... réduire, autrement ce serait réduit
deux fois.
M. Gélinas: C'est ça, ce serait une double
réduction à ce moment là, ce qui serait un peu
inacceptable.
M. Garon: Amendement adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'amendement est
adopté. Nous revenons à l'article 58. tel
qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): "58. Lorsqu'une victime qui
a droit à une indemnité de remplacement du revenu exerce un
emploi, son Indemnité est réduite du revenu net qu'elle tire de
cet emploi. "
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 58?
M. Garon: En quoi...
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: On dit que cette disposition apporte des changements au
texte actuel. Quels sont les changements que vous apportez par rapport au texte
actuel?
M. Clark: En fait, M. le député, on reconduit un
peu l'article actuel, c'est-à-dire que si une victime, qui a droit
à une indemnité, a déjà un emploi, prenons le cas
d'une victime qui a droit à une indemnité de remplacement du
revenu de 300 $ par semaine, si cette victime commence à travailler
à temps partiel et touche un revenu net disons de 100 $ environ, alors,
ça vise à lui donner la différence. Son Indemnité
de 300 $ sera donc réduite de 100 $ pour lui donner une indemnité
résiduelle de 200 $. Autrement dit, on fait la même chose mais en
beaucoup plus compliqué à l'article 31 actuel, que ce que vous
voyez d'exprimé là.
M. Garon: Mais II y a des changements, vous le dites
vous-même dans votre commentaire: Cette disposition apporte des
changements au texte actuel.
M. Clark: C'est-à-dire que la formule compliquée
que vous voyez là, qui est la formule qu'on applique actuellement
où une chatte y perd ses petits, on s'est dit: On va faire ça
beaucoup plus simple. Cela donne la formule très simple que vous avez
là.
M. Garon: Est-ce que l'indemnité était
réduite du revenu net tiré de cet emploi ou s'il n'y avait pas un
incitatif...
M. Clark: Vous avez raison, il y avait ici un incitatif au
travail qui est peu ou pas utilisé, qui est très difficile
à expliquer; je peux vous l'expliquer, si vous voulez. Je vous avoue que
quand on vient pour expliquer ça à une victime, elle y perd son
latin. Alors, on s'est dit: On va prendre une formule simple, qui sera
facilement explicable.
M. Garon: Sauf que l'incitatif n'est plus là.
M. Clark: L'incitatif n'est plus là, effec- tivement.
M. Garon: C'est une drôle d'explication. Il y avait une
formule avantageuse...
M. Clark: Elle n'était à peu près pas
utilisée, M. le député.
M. Garon: Non? M. Clark: Non.
M. Garon: II me semble que c'était avantageux, ça
incitait la victime à se trouver un emploi parce qu'elle ne perdait pas
toute son indemnité si elle se trouvait un emploi. Tandis que là,
son indemnité sera réduite du revenu net tiré de l'emploi.
Auparavant, il y avait un incitatif parce qu'il y avait seulement une partie
qui était coupée.
M. Clark: Je vous concède qu'il y avait un petit incitatif
dans le cas actuel...
M. Garon: II est pas pire l'incitatif, il est assez gros, je
trouve, parce qu'on dit ici: Elle a droit à l'indemnité de
remplacement du revenu réduite d'un montant équivalant à
50 % du revenu net tiré de cet autre emploi et qui n'excède pas
5000 $. Si c'était 4000 $, c'était 50 % de 4000 $, soit 2000 $,
elle gardait 2000 $, il y a 2000 $ qu'on ne lui soustrayait pas. C'est pas mal
pour des gens qui n'ont pas de gros revenus. Si le revenu excède 5000 $,
à 50 % sur la première tranche de 5000 $ et à 65 % sur
l'excédent.
M. Clark: Je vous concède qu'il y avait vraiment un
incitatif, mais je vous dis, aller expliquer ça correctement à
une victime, c'est tout un contrat, si je vous expliquais tout le processus.
Pour des raisons de simplicité, on s'est dit: Bien, on va proposer cela.
(21 h 30)
M. Garon: Mais, est-ce que le ministre est d'accord avec
cela?
M. Clark: Et cela correspond aussi davantage à notre
concept de perte réelle subie lors d'un accident.
M. Garon: Cela n'a pas de bon sens, M. le Président. On
parle de la notion de perte réelle. On dit: L'incitatif, on le fait
disparaître. On suppose que la personne à un emploi, qu'elle l'ait
ou non. Tandis qu'avant, il y avait un Incitatif à se trouver un emploi.
Il y avait au moins cela, un incitatif. Parce que si elle se trouvait un
emploi, on ne déduisait pas le revenu de tout le montant additionnel
qu'elle retirait de cet emploi. Jusqu'à 5000 $, 50 %; plus de 5000 $,
l'excédent, à 65 % Ce qui faisait qu'il y avait une gradation et
que la personne était intéressée à travailler. Pour
des gens qui ont de faibles revenus, qui ne
sont pas loin du salaire minimum, il y avait un incitatif. Il y a
d'ailleurs d'autres mesures dans les politiques gouvernementales qui visent
à favoriser l'emploi. Je comprends que les gens qui ne sont pas
démunis, ce n'est pas eux que cela vise principalement, mais pour les
gens qui sont sur le bord du salaire minimum, c'était un incitatif
à se trouver un emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Un élément
d'Information additionnel que je viens d'obtenir - je ne le savais pas - de la
part des officiers de la régie. Cette formule existait dans la loi sur
la CSST, avant la dernière. Et lorsqu'il y a eu une commission
parlementaire sur le projet de loi, les syndicats sont venus demander
d'éliminer cet élément, parce qu'il pouvait y avoir des
effets pernicieux aussi - c'était la raison qu'ils invoquaient à
l'époque - puisque cela pouvait effectivement forcer des gens à
retourner au travail, pas forcer mais inciter des gens à retourner au
travail de manière prématurée. C'est à la demande
des syndicats que cela avait été retiré dans le cas de la
loi 42 qui a été adoptée. Finalement, quand on passe dans
les différents comités ministériels, on nous demande
toujours de tenter de nous harmoniser avec ce qui nous est comparable. Dans ce
cas-ci, nous avons la CSST. C'est pour cette raison que cela a
été mis là.
M. Garon: À ce moment-là, la CSST, c'est
différent. Dans ce cas-ci, si la régie suppose un emploi à
quelqu'un là, j'imagine qu'elle ne lui suppose pas un emploi pour mettre
sa santé en danger et qu'il aille travailler au plus sacrant. Cela doit
supposer un emploi qu'il est capable d'occuper. Il faudrait qu'il y ait une
certaine jonction avec cela, au moins dans le cas où on lui suppose un
emploi, l'article devrait s'appliquer pour l'encourager à se trouver un
emploi. Ce n'est pas pareil là. On peut être dans le cas de
l'article 54. 4 qui ramène à l'article 47 et à l'article
48. On peut être dans ce cas.
M. Clark: Ici, ce qu'on fait, c'est qu'on a enlevé
l'incitatif, c'est clair, c'est certain, c'est cela qu'on propose. On a
enlevé l'incitatif, premièrement, compte tenu de ce que le
ministre vous disait eu égard à la CSST; deuxièmement, la
difficulté d'expliquer cela à nos victimes et.
troisièmement, des questions de simplification. Et puis, ce n'est pas
utilisé.
M. Garon: Sacrifice! Il y a une clause dans le contrat qui peut
lui rapporter quelque chose et on lui dit: C'est compliqué de
t'expliquer cela, on va te l'enlever. Cela va être meilleur pour toi.
M. Clark: Mais non.
M. Garon: Là, je ne comprends pas.
M. Clark: Disons que je m'exprime mal, M. le
député. Cela simplifie le calcul de l'indemnité
réduite.
M. Côté (Charlesbourg): Le problème auquel
faisait face la régie au moment où elle a entamé sa
réflexion sur les modifications au projet de loi. ce n'est pas
différent sous notre gouvernement que sous le vôtre, ce sont des
messages très clairs de s'harmoniser avec la CSST. Moi. je l'ai
vécu aussi. D'ailleurs, ce dossier a commencé sous votre
régime. C'est sûr que cela a pris tout ce temps pour finir par
accoucher. Je n'ai pas besoin de vous dire les nombreuses heures de
consultation, de travail, de modification, parle avec l'un, parle avec l'autre,
puis arrivent les comités ministériels. On finit par dire:
Allons-y parce qu'au bout de la ligne, l'économie même de la loi
fait en sorte qu'il y a 60 000 000 $ de plus qui vont retourner aux victimes de
la route. Donc, cela m'apparaît un élément
extrêmement important. À partir de cela, c'est la situation. Tout
le monde, ce sont toujours les mêmes messages: Harmonisez-vous!
M. Garon: Oui. mais je n'ai jamais été un partisan
de cette uniformité, les guichets uniques qui ne marchent pas et toutes
sortes d'affaires. Il y a toujours des grands hâbleurs au gouvernement
qui nous proposent l'uniformisation, sauf que quand vous avez un uniforme
moyen, comprenez-vous, le petit le trouve grand et le grand le trouve petit. Je
n'ai jamais vu d'uniforme moyen. J'ai remarqué que les grands
bérets dans l'armée, ils en ont pour 1000 ans à venir;
apparemment, ils en ont acheté trop. Ils ont acheté, je suppose,
le même nombre de grands bérets que de bérets moyens.
Alors, ils se retrouvent avec des bérets pour 1000 ans à venir.
Et dans l'armée américaine, je pense qu'ils ont du ketchup pour
à peu près 200 ans à venir.
Mais là, ce n'est pas cela. Tantôt, vous aviez
trouvé le bon argument. Je trouvais que c'était bon. ce que vous
disiez tantôt, quand le ministre disait: Quelqu'un qui a
été longtemps sans travailler à cause de son accident, il
faut l'encourager à se reprendre un travail. J'imagine que pour
n'importe qui qui a eu les pieds sur la bavette du poêle pendant trois ou
quatre ans, cela peut être difficile de se remettre à l'ouvrage et
tout cela, mais qu'il y ait un incitatif dans la loi, il me semble que cela
n'est pas mauvais. Cela aidait à la personne et ce sont les
assurés qui ont payé pour, au fond, ce sont les assurés
qui paient pour, tandis que dans la CSST, ce sont les employeurs. Si le
syndicat dit: On aime autant qu'il n'y ait pas cela, là c'est une autre
affaire. Mais on parle de l'assurance automobile, ce sont les assurés
eux-mêmes qui ont payé. En tout cas, je vois que c'est le choix du
ministre, au fond. Il veut garder cet incitatif ou il veut l'enlever. Je
comprenais que ce sera plus facile si ce n'est pas là, mais les
fonctionnaires sont là pour fonctionner.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une question
de... J'espère que Gérald Leblanc ne vous écoute pas,
parce que ça va accréditer sa thèse. Je pense que ce n'est
pas une question de facilité pour les fonctionnaires de la Régie
de l'assurance automobile. C'est une volonté d'harmonisation où
tout le monde... Même le nouveau Protecteur du citoyen nous a
écrit pour nous dire: Harmonisez-vous! Finalement, tout le monde est
à l'ère de l'harmonisation, y compris le Protecteur du
citoyen.
M. Garon: II faut résister à ça. Parfois, je
rencontre des gens qui me disent: Vous avez été
député pendant douze ans. Quel sera le critère selon
lequel vous allez vous représenter ou non? Je leur dis: Si je n'ai plus
la sensibilité, si, à un moment donné, je suis trop
fatigué, si les gens viennent devant moi et que j'ai hâte qu'ils
partent parce que je ne suis pas assez sensible, il sera temps que je parte. Je
dis aux gens qui m'entourent: La personne qui est devant vous, son
problème, c'est son plus gros problème. C'est son problème
à elle, elle est là pour son problème. Celui qui est
payé pour régler son problème, je me dis: Qu'il fasse son
job, iI est là pour régler les problèmes des
assurés, tout ça. "C'est difficile de leur expliquer ça",
je ne trouve pas que c'est un gros argument. Dans des brochures, ça peut
être simplifié. Je comprends que l'article tel quel n'est pas
facile à lire, mais je vais vous dire une chose, prenez les rapports
d'impôt, le gouvernement est fou raide de faire remplir ça par le
monde, parce que c'est incompréhensible. Il faut qu'il trouve des
formules et des explications pour essayer de leur faire comprendre ça,
il y réussit à moitié, il essaie. Dans ce cas, il y a un
certain Incitatif pour le pauvre monde d'aller occuper un emploi, on dit: On va
le lui enlever. Je pense qu'il serait mieux de travailler sur une brochure
explicative que de lui enlever cette mesure qui est avantageuse pour les
gens.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense que les arguments du député de Lévis me touchent.
Les arguments de mon collègue, M. Clark, me touchent moins.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Clark: Encore le sacré, le maudit fonctionnaire! Ha,
ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce qui m'avait
touché à l'époque, c'était l'harmonisation.
Effectivement, on tendait le plus possible à s'harmoniser. J'ai
livré une bataille de titan sur le plan du plafond qu'on verra
ultérieurement et cola n'a pas été facile. Il y a
évidemment un certain nombre d'autres choses. Quand on dit qu'on tente
de s'harmoniser, on essaie. Il est clair, et M. Clark a raison de le dire, que
cela s'explique mal. Est-ce suffisant pour dire que, même si cela
s'explique mal. on va l'éliminer? Cela se calcule mal aussi. Je ne suis
pas sûr que ce sont des raisons qu'on doit... Ayant entendu
évidemment les deux parties, j'ai plutôt l'impression de retenir
la thèse qu'un incitatif, cela ne fait pas tort, cela fait même du
bien à la victime. Dans ce sens-là, on va suspendre l'article et
on va vous revenir avec un principe de maintien, mais plus clair, de
l'incitatif.
M. Garon: Cela peut être le dépliant explicatif, il
est tout simple.
M. Clark: II existe déjà, M. le
député, on a déjà un dépliant explicatif
là-dessus qui explique tout cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
quand ce n'est pas de manière claire, il est difficile de l'expliquer
clairement dans le dépliant.
M. Garon: Quelquefois.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on va tenter, c'est
d'arriver avec une formule plus claire, mais il y aura un incitatif.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 58, tel
qu'amendé, est maintenant suspendu. J'appelle l'article 59.
M. Côté (Charlesbourg): "Si la victime subit une
rechute de son dommage corporel dans les deux ans qui suivent l'accident, elle
est Indemnisée à compter de la date de la rechute comme si son
incapacité résultant de l'accident n'avait pas été
interrompue.
Toutefois, si l'indemnité calculée à partir du
revenu brut effectivement gagné par la victime au moment de la rechute
est supérieure à l'indemnité mentionnée au premier
alinéa, la victime reçoit la plus élevée. "Si la
victime subit une rechute plus de deux ans après la date de l'accident,
elle est indemnisée comme si cette rechute était un nouvel
accident. "
En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est en trois temps. La note
explicative nous le dit bien. On dit que cette disposition reprend le principe
du texte actuel d'indemniser une victime lors d'une rechute, mais en lui
apportant les ajustements techniques de concordance avec les autres
dispositions proposées. Si la rechute a lieu durant les deux ans suivant
l'accident, les versements de l'indemnité qu'elle a déjà
reçue reprendront. SI son revenu brut au moment de la rechute
génère une indemnité supérieure, il y aura donc un
ajustement à ce sujet.
M. Garon: Pour moi, on n'a pas le même
cahier que vous.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, je ne sais pas
là mais...
M. Garon: Parce que les commentaires que vous lisez ne sont pas
les mêmes que ceux qu'on a. Ha. ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non? M. Garon:
Non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible. C'est un
commentaire à ce sujet-là.
M. Garon: Nous autres, ils ne nous disent pas grand-chose. Ils
nous disent habituellement qu'il y a un changement où il n'y en a pas.
Ha. ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est marqué ici: Commentaire. Cette disposition
constitue une reformulation du texte actuel... Je ne suis pas sûr.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que vous nous
avez dit depuis le début que vous vous fiiez davantage au texte de
loi.
M. Garon: Non, mais j'apprécie, par exemple, le
commentaire qui dit s'il y a un changement ou non et de quelle nature il est.
Je n'ai jamais pensé avoir le doctorat global. Il y a des gens qui sont
dans ce domaine-là depuis plusieurs années... Ce qu'ils disent,
je lis cela.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. On comprend que,
dans le cas de la rechute, en dedans des deux ans, on dit que dans la mesure
où la personne a un salaire supérieur, il y aura
réajustement en tenant compte du salaire supérieur. Donc, c'est
une bonification.
M. Garon: Prenons-le donc paragraphe par paragraphe, cela va
aller plus vite.
Le Président (M. Saint-Roch): Premier alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est correct. Le
Président (M. Saint-Roch): Adopté?
M. Garon: Cela ne change rien au texte actuel?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Gélinas: II y avait les deux ans là.
M. Garon: Pardon? (21 h 45)
M. Clark: Ici. dans le texte actuel, il n'y avait pas de limite
de temps. il n'y a pas de date d'identifiée. On identifie et on calcule
toujours, quand 1 y a rechute... Lors de la rechute, on prend le revenu brut
lors de l'accident. Si vous avez une rechute cinq ans après un accident
que vous avez eu. on se base sur le revenu brut lors de l'accident, même
si votre rechute a lieu cinq ans après, tandis qu'ici, on tient compte
un peu plus de la réalité, on va prendre votre situation, si
votre rechute survient après deux ans. lors de votre rechute.
M. Garon: Adopté sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Le premier alinéa est
adopté sur division. Le deuxième alinéa?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, c'est un
ajustement à la hausse. On dit que s'il y a rechute à
l'intérieur de deux ans et que le revenu de la personne est
supérieur à ce qu'il était au moment du premier,
l'accident, à ce moment-là, on tient compte de son salaire le
plus élevé.
M. Garon: C'est vrai, c'est avantageux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une bonification.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant le troisième alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): Au troisième
alinéa, on dit que si la victime subit une rechute plus de deux ans
après la date de l'accident, elle est indemnisée comme si cette
rechute était un nouvel accident. Finalement, cela tient compte de la
nouvelle situation alors que si j'ai bien compris.
M. Garon: Le délai recommence à courir comme si
c'était un autre accident.
M. Clark: Non, il n'y a pas de délai de carence dans ce
cas-là qui s'applique.
M. Garon: Ce n'est pas cela que je veux dire. On dit qu'elle est
Indemnisée comme si cette rechute était un nouvel accident,
est-ce que cela veut dire qu'on va recommencer avec les 180 jours et
après le 181 e jour?
M. Clark: C'est exact.
M. Garon: Ce n'est pas drôle.
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être
avantageux.
M. Clark: C'est évident que cela peut être
avantageux.
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être
avantageux parce qu'on tient compte de la nouvelle situation de la
personne.
M. Clark: On ne fige pas dans le temps, autrement dit, le cas de
l'accidenté qui a une rechute cinq ans après, comme je vous le
disais tantôt. On tient compte de sa nouvelle situation. Dans ce
cas-là, sa situation peut être plus avantageuse. On ne se base pas
sur le revenu brut.
M. Garon: Avant, il n'y avait pas une question de temps.
M. Clark: Non.
M. Garon: Là, il y a une question de temps.
M. Clark: On indemnisait tout le temps à partir du revenu
brut lors de l'accident x années avant.
M. Garon: Théoriquement, dans les premiers deux ans, s'il
y a une rechute au bout de deux ans, on recommence comme un nouvel accident.
Les premiers 180 jours...
M. Clark: Passé deux ans. M. Garon:
Après...
M. Clark: Sauf que dans ce cas-là, il n'y a que le
délai de sept jours de carence, parce qu'on n'a pas vu cela, mais dans
la loi actuelle, vous avez un délai de carence de sept jours. En ce qui
concerne les cas de rechute, on ne met pas de délai de carence de sept
jours. Alors cela ne s'applique pas.
M. Garon: Où est-ce écrit? M. Clark: Plus
loin.
M. Gélinas: A l'article 83. 21, on aura une reformulation
de l'article.
M. Garon: Mais pourquoi avez-vous fixé deux ans?
M. Clark: Pour autant que je me souvienne, M. le
député, je me demande si on n'avait pas mis six mois dans
lavant-projet de loi. Quand on est allé en commission parlementaire, on
a eu l'expression d'opinion d'une quantité assez appréciable de
groupes Intermédiaires. Pour autant que je me souvienne, on avait
prévu dans l'avant-projet de loi un laps de temps de six mois et
là, on nous a dit que le laps de temps de six n'était
possiblement pas assez élevé. Là on s'est dit: D'accord.
Je ne me souviens pas qui avait fait cette remarque, mais il y a un groupe qui
nous l'avait faite, parce qu'on avait pensé aux six mois Ici qui
correspondaient aux autres six mois qu'on a vus. Bref, on s'est dit: D'accord,
on va étendre cela à deux ans.
M. Vézina: M. le député de Lévis, il
y a une autre raison qui est fondamentale. Le régime a onze ans
maintenant. Au départ, bien sûr, des gens qui avaient des rechutes
après cinq ans... Le régime n'avait que quelques années.
Là, il peut y avoir des gens qui nous reviennent dans le système
au bout de cinq ans ou de dix ans même.
M. Garon: Oui.
M. Vézina: Alors, ne pas considérer cela comme un
nouvel accident... La situation a complètement changé. L'accident
peut avoir eu lieu il y a cinq, six ou dix ans. C'est extrêmement
compliqué. On est mieux de reprendre cela au moment où cela se
produit et de repartir avec sa condition à ce moment-là, son
revenu à ce moment-là, etc., autrement on n'en sortira plus.
Encore une fois, pour les premières années, cela n'a aucune
espèce d'importance, mais quand tu es rendu à douze ans de
régime - c'est la douzième année du régime - la
onzième année du régime, cela commence à être
plus compliqué de gérer cela. On avait mis six mois et les gens
ont dit: Six mois, c'est peut-être un peu court. Effectivement, si je
regarde sur une année, en 1984, il y a eu 8 % environ de rechutes.
M. Garon: Combien?
M. Vézina: 8 % de rechutes. Sur 8 % de rechutes, il y a eu
77 % de ces rechutes qui sont dans la période inférieure à
deux ans. Donc, le reste, 23 % à peu près, sont de plus de deux
ans. Alors, cela peut être trois, quatre, cinq ou dix ans.
M. Garon: Que va-t-il arriver dans ces cas-là?
M. Vézina: On les revoit comme un nouvel accident. On
repart sur le revenu et sur la condition à ce moment-là, etc.,
autrement revenir dix ans...
M. Garon: Comment allez-vous le traiter à ce
moment-là?
M. Clark: À partir de sa situation nouvelle après
deux ans.
M. Vézina: De son revenu.
M. Clark: II peut s'être marié. L'individu pouvait
être célibataire lors de l'accident, il peut s'être
marié, il peut avoir un autre emploi, il pouvait être à
temps partiel lors de son premier
accident, M. pouvait être à temps plein... M.
Vézina: II pouvait être étudiant
M. Clark:... on prend donc sa situation réelle. Il peut
être étudiant. On prend sa nouvelle situation réelle et on
dit: Là, ça correspond vraiment à votre situation,
monsieur, c'est comme ça qu'on vous indemnise.
Une voix: C'est plus réaliste.
M. Clark: Tandis que sans ça, vous traînez le revenu
brut que vous avez évalué, l'emploi qu'il avait il y a deux
ans.
Une voix: Ou il y a trois ans.
M. Clark: Donc, ça nous apparaît simple, sain,
facilement applicable, facilement explicable, transparent, visible, etc.
Une voix: Alouette! Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Est ce que le
troisième alinéa est adopté?
M. Garon: Recommencez-vous avec les 180 jours et tout ça
ou si vous recommencez comme si c'était un nouvel accident? Pour les
fins de l'indemnisation, cela veut dire que vous le traitez comme si
c'était un accident neuf complètement?
M. Clark: Oui. Passé deux ans.
M. Garon: Mais là avec toutes les
pénalités...
M. Clark: Avec tous les avantages et les désavantages que
cela a. On reprend la situation, alors tout le droit qu'on vient de voir
s'applique. Alors la victime, à ce moment-là. comme je vous le
disais, peut être dans une situation, elle est probablement dans une
situation tout à fait différente, et on la prend...
M. Garon: Je comprends, pour les fins de l'indemnisation, que la
situation est différente, mais si elle recommence à avoir tous
les délais qui jouent contre elle au début, comme si
c'était un blessé léger... Mais là, c'est un
blessé grave. S'il y a une rechute, c'est parce que c'est plus
grave.
M. Clark: Comment, les délais qui sont contre elle? C'est
quoi, les délais qui sont contre elle?
M. Garon: Les premiers six mois, par rapport à...
M. Vézina: Les 180 jours s'appliquent pour les gens qui
n'ont pas de revenu au moment de l'accident. Bon, la personne qui a une
rechute, qui n'a pas de revenu, n'a pas de perte économique les premiers
six mois non plus.
M. Clark: Mais il y a les temps partiels, etc.
M. Vézina: Oui. les temps partiels, tout ça, mais
pourquoi est-ce qu'on n'appliquerait pas ça de la même
façon?
M. Garon: Ce n'est pas un nouvel accident, en
réalité. Je comprends que, pendant un bout de temps,
l'intéressé a travaillé, mais 1 a une rechute. Alors, il
ne faudrait pas que cela bénéficie à la régie parce
qu'il y a une rechute.
M. Vézina: Non. mais attention! Il ne travaille pas
là.
M. Garon: C'est parce qu'il y a des choses qui peuvent ne pas se
révéler et qu'il ait une rechute. Cela pout être une
rechute importante Alors pourquoi cela jouerait-il en faveur de la
régie?
M. Vézina: Je me demande pourquoi vous dites que cela
jouerait en faveur de la régie. Il fait une nouvelle rechute et il ne
travaille pas. il n'a pas de revenu, on va lui compenser un revenu? Les 180
jours s'appliquent là-dessus. Si, effectivement, il travaille, on
applique le premier jour de la rechute et on lui remplace son revenu.
M. Garon: Dans le cas où il y aurait des indemnités
forfaitaires, qu'est-ce qu'il arriverait?
M. Clark: Bien justement, s'il y a une indemnité
forfaitaire, on reprend le...
M. Garon: II aura une deuxième indemnité
forfaitaire?
M. Clark: Dans ce cas là, vous dites: Dans le cas d'une
rechute, l'indemnité forfaitaire, ce n'est pas.
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait qu'il perde son
semestre ou son année scolaire.
M. Garon: Non. mais la date?
M. Clark: Non. mais là, vous partiez du forfaitaire de
date, vous?
M. Garon: Oui. Enfin, n'importe quel forfaitaire. Normalement, un
forfaitaire, c'est pour régler l'affaire, sauf qu'il y a une
rechute.
M. Clark: Le forfaitaire, c'est pour régler
l'affaire...
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Lévis fait-il allusion au montant qui est payé pour un
étudiant, par exemple?
M. Garon: Cela peut être cela.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est cela, II faudra
qu'il y ait perte de son semestre ou perte de son année scolaire pour
qu'il soit indemnisé. Si c'est le cas, finalement, il est payé.
Alors que dans le cas des autres sortes de forfaitaires, c'est une autre
affaire. On va le voir plus tard. Évidemment, s'il a été
compensé pour la perte d'un bras par rapport à l'accident, on ne
pourra pas le compenser pour le même bras parce qu'il est
déjà perdu. Bon. Dans ce sens-là, s'il y a d'autre chose,
s'il revient, ce sera analysé. On va le voir en cours de route, sur le
plan d'indemniser le forfaitaire mais... Celui qui a une perte de salaire due
à un accident, peu importe si c'est sept jours, huit mois ou deux ans,
il est indemnisé, il l'est. Alors, de la manière dont je le vois,
peut-être que je le vois mal, cet article-là permet de
réévaluer la situation d'un individu qui a pu évoluer et,
normalement, cela devrait être à son avantage.
M. Garon: Oui, mais avant, on disait clairement: "Malgré
le premier alinéa, la victime doit recevoir une indemnité de
remplacement du revenu fondée sur le revenu brut effectivement
gagné au moment de la rechute, si cette indemnité est
supérieure à l'indemnité mentionnée au premier
alinéa. " C'était clair. Là, ce n'est plus clair, parce
qu'on dit: Elle est indemnisée comme si cette rechute était un
nouvel accident. Je pense que le deuxième alinéa clarifiait les
choses, mais la porte est ouverte à n'importe quoi comme
interprétation. On dit: "Si la victime subit une rechute plus de deux
ans après la date de l'accident, elle est indemnisée comme si
cette rechute était un nouvel accident. "
M. Clark: Pourquoi ne tenez-vous pas pour acquis, au contraire,
qu'en toute probabilité la victime en question se retrouvera avec un
emploi plus payant? Pourquoi rejetez-vous cela? À ce moment-là,
je reprends sa situation avec son emploi plus payant, deux fois ou plus, puis
je tiens compte de cela, alors que présentement, ce n'est pas le cas. Je
veux dire: C'est moins le cas.
M. Garon: Oui, mais avant, l'article 33, alinéa 2, le
disait clairement. Là, ce n'est plus dit clairement.
Une voix: Article 59, deuxième paragraphe.
M. Côté (Charlesbourg): Là. c'est dans le cas
d'une récidive à l'intérieur des deux ans. Dans le cas de
la récidive à l'intérieur des deux ans, c'est clair qu'il
y a une bonification. Si son salaire est supérieur à ce qu'il
était au moment de l'accident, c'est considéré.
Après, on tombe dans une nouvelle catégorie: Au-delà des
deux ans, s'il y a rechute, on dit qu'on le considère comme un nouvel
accident, mais avec tous les avantages et les désavantages de la loi,
bien sûr.
M. Vézina: Supposons qu'un étudiant, dans sa
dernière année d'université, a un accident et qu'on
l'Indemnise pendant six mois, on lui remplace un semestre, etc., puis
là, il commence à travailler. Tout à coup, dix ans
après, il nous revient et nous dit qu'il a une rechute à cause de
l'accident. Dans la condition actuelle, il faut revenir au moment de
l'accident. Là on dira: C'est comme si c'était un nouvel
accident. On lui dit: Vous gagnez combien à ce moment-ci? Vous
êtes ingénieur forestier? On l'indemnise en fonction de son revenu
et on recommence à ce moment-là.
M. Garon: Quels sont les cas de rechute que vous voyez à
l'heure actuelle? Vous dites 8 %, c'est beaucoup.
M. Vézina: Je vous l'ai dit: II y a 70 % des rechutes dans
la période de deux ans. Alors donc, il y a eu une petite période
d'accalmie, et on appelle cela une rechute, en fait... 77 % des 8 % pour
l'année 1984 et il y a 23 % de rechutes après deux ans. Mais pour
les rechutes, ce sont 8 % des gens qui ont eu un remplacement de revenu. C'est
à peu près cela? 8, 9 %. Pour l'année 1984, il y avait sur
21 108 victimes qui ont eu de l'IRR, une indemnité de remplacement du
revenu, il n'y a eu aucune rechute à 91. 7 %, donc 8. 3 % ont eu une
rechute: 1752 cas. D'accord? Sur 1752 cas, il y en a eu 1342, soit 77 %, dont
la rechute a eu lieu à l'intérieur de deux ans, puis il y en a eu
410, 23 %, dont la rechute est survenue plus de deux ans après
l'accident. C'est pour l'année 1984.
M. Garon: Vous aviez un article qui fonctionnait et vous le
reformulez. Pourquoi le reformulez-vous, si vous voulez dire la même
chose qu'avant?
M. Vézina: Pour les raisons que je vous ai
évoquées tout à l'heure. Dans un premier temps, cela va
très bien les rechutes, mais quand le régime est rendu à
onze, douze ou treize ans, on verra des gens qui nous arriveront dix ans
après pour une rechute. Va-t-on aller voir il y a dix ans c'était
quoi l'accident? Comment cela a évolué? C'était quoi son
revenu? Voyons donc!
M. Clark: On ne fait qu'essayer de remettre cette loi à
jour, le mieux possible, en y ajoutant 60 000 000 $ de bonification.
M. Vézina: Les rechutes après deux ans...
M. Clark: Vous savez, en termes de dossiers...
M. Garon: Quand les textes sont nouveaux, on commence à
les réinterpréter en faveur de la nouvelle formulation. Cela veut
dire que la
jurisprudence qu'il y a sur l'article 33 ne vaudra pas sur l'article
59.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que je
préfère l'article actuel à l'article 33 où tu es
obligé de te référer aux conditions de l'individu il y a
cinq ans. Il y a de fortes chances que cela ait évolué on cours
de route et dans ce cas là, à tout le moins en ce qui concerne
l'alinéa 2, on lui donne la solution la plus avantageuse. Alors, c'est
l'esprit de la loi. Quand tu arrives dans l'alinéa 3...
M. Garon: C'était déjà là, à
l'article 33, paragraphe 2. Ce que j'ai de la difficulté à
comprendre, c'est le troisième paragraphe que vous ajoutez, parce que
l'alinéa 2 était là tel quel. À toutes fins utiles,
il est dit de la même façon mais, le troisième, je ne suis
pas sûr de ce qu'il veut dire.
M. Côté (Charlesbourg): L'alinéa était
là mais, la différence c'était cinq ans, alors que
là, c'est deux ans. Il n'y avait pas de limite.
M. Clark: En fait, on trouve plus réaliste, plus
près de la réalité - c'est ça - de dire: On va
prendre la nouvelle situation de notre victime qui a évolué dans
le temps, elle a des enfants, elle a pu s'être mariée, elle a pu
faire ci, elle a pu faire ça et on va prendre ça comme un nouvel
accident. Là, on lui applique les droits d'un nouvel accident.
M. Garon: Bien, avec l'article 33, vous le faisiez, ça,
aussi.
M. Clark: Cela correspond plus, selon nous...
M. Garon: II me semble... M. Clark: Pardon?
M. Garon: Vous le faisiez, ça, avec l'article 33.
M. Clark: Bien, on faisait ça, mais par rapport aux
revenus.
M. Garon: Vous savez, cela agit des deux côtés.
L'article 2, au fond, équivaut à dire: Si le revenu est
supérieur, on en tient compte. Mais à l'article 3, c'est plus de
deux ans. Si le revenu est inférieur, vous allez en tenir compte
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Avec le nouveau dossier.
M. Garon: Avec le troisième paragraphe, si la victime
subit une rechute plus de deux ans après la date de l'accident, elle est
indemnisée comme si cette rechute était un nouvel accident.
Alors, dans le fond, c'est une rechute. Là, la personne a une baisse de
revenu. Là, on va en profiter pour la baisser sur sa rechute, parce
qu'on la traite comme un nouvel accident. Cela peut être l'inverse aussi
s'il a un revenu. Mais, dans l'état actuel de l'article 33, j'ai
l'impression qu'on ne peut pas la baisser de revenu. Tandis que, là.
avec l'article 59. paragraphe 3°, on pourrait la baisser.
M. Clark:
M. Garon: Si on est dans le cas d'un accident où, à
cause d'une rechute, la victime baisse de revenu, il me semble que ta
régie ne devrait pas profiter de ça, c'est dû à une
rechute. D'autant plus que c'est le même accident, une rechute d'un
même accident et on va la traiter comme si c'était un nouvel
accident.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la situation actuelle,
on ne peut pas l'augmenter. Dans la situation actuelle, de ce que j'ai compris
des explications qu'on m'a données, on ne pourrait pas il augmenter.
M. Garon: Bien oui. C'est écrit: Malgré le premier
alinéa, la victime doit recevoir une indemnité de remplacement du
revenu fondée sur le revenu brut effectivement gagné au moment de
la rechute si cette indemnité est supérieure à
l'indemnité mentionnée au premier alinéa. Alors, vous
pouvez l'augmenter.
M. Clark: Oui, on peut l'augmenter. L'idée, M. le
député de Lévis...
M. Garon: Dormons là-dessus!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que ceci clôt
le débat sur le troisième alinéa?
M. Garon: Je ne suis pas certain que...
M. Côté (Charlesbourg): On a adopté les deux
premiers, on peut peut être adopter le troisième.
M. Garon: Attendons à demain, parce que c'est
compliqué, ça.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur ce, la commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux à 10
heures, demain. Pour le bénéfice des parlementaires, je tiendrais
à leur rappeler que nous nous réunirons dans la salle
Louis-Hippolyte-Lafontaine, demain matin.
(Fin de la séance à 22 h 4)