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(Quinze heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements est ouverte. Je rappelle que le mandat de la commission est
d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée des projets de loi
d'intérêt privé suivants. À la suite d'une
discussion qui a précédé cette ouverture, il y aurait,
dans l'ordre, le projet de loi 220, Loi concernant la ville de Roberval, suivi
du projet de loi 241, Loi concernant la ville de Saint-Georges, du projet de
loi 247, Loi concernant la cité de Côte-Saint-Luc, et du projet de
loi 239, Loi concernant la municipalité du Lac-Nominingue. M. le
secrétaire, est-ce qu'on a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II n'y a pas de
remplacement, cependant, il y a des ajouts en ce qui concerne les
députés parrains qui pourront présenter les
différents projets de loi, entre autres, le député de
Beauce-Nord, le député de Labelle, le député de
Saguenay et le député de Sainte-Anne. Il y a un remplacement?
Le Secrétaire: II y aurait un remplacement, M. le
Président. M. Forget (Prévost) remplace M. Paradis
(Matapédia).
Projet de loi 220
Le Président (M. Parent, Bertrand): Voilà pour les
remplacements. J'invite donc immédiatement les intervenants sur le
projet de loi 220, Loi concernant la ville de Roberval, à s'approcher
à la barre. J'invite aussi le nouveau parrain - on me dit qu'il n'est
pas ici - le député de Saguenay, qui a présenté ce
projet de loi. Puisqu'il n'y a pas de parrain, c'est un projet de loi orphelin
temporairement. On souhaite d'abord la bienvenue aux gens de Roberval. Je
demanderais s'il y a des commentaires d'ordre général au
départ, puisque le parrain, le député de Saguenay, n'est
pas présent. Sinon nous appellerons le projet de loi article par
article, immédiatement après. Vous pouvez peut-être vous
présenter.
M. Laroche (André-Guy): M. le Président, je suis le
maire de Roberval, André-Guy Laroche. À ma droite, il y a le
conseiller technique de la ville de Roberval, M. Normand Gilbert; à ma
gauche, le directeur général de la ville, M. Jeannot Gagnon.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Bienvenue, M. le
maire, de même que les personnes qui vous accompagnent. S'il n'y a pas
d'autres présentations, nous allons appeler ce projet de loi
immédiatement, d'abord l'article 1, à moins qu'il n'y ait des
commentaires de la part du ministre ou du critique en matière d'affaires
municipales.
Remarques préliminaires
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, M.
le Président...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...vous me permettrez de souhaiter
la bienvenue aux gens de Roberval. C'est un peu par exception que les projets
de loi privés sont appelés au tout début de la session.
Habituellement on reproche au gouvernement, quel qu'il soit, d'appeler les
projets de loi privés à la toute fin de la session. Vous me
permettrez de saluer les membres de cette commission parlementaire, qui ont
été les derniers à quitter l'Assemblée nationale au
mois de décembre parce que c'est cette commission parlementaire de
l'aménagement qui a clos les travaux de la session de décembre,
le 23 décembre exactement. Vous me permettrez de saluer
spécialement le critique de l'Opposition officielle en matière
d'affaires municipales, en souhaitant que le repos dont il a sans doute
bénéficié durant la période des fêtes lui
permettra de nous revenir un peu plus de bonne humeur que lorsqu'il nous a
quittés en décembre. Je dis cela sans malice. Il était
déjà d'assez bonne humeur lorsqu'il nous a quittés, mais
il y a toujours place à de l'amélioration.
En ce qui concerne votre projet, je vous dirai que j'ai
été plus que sensibilisé par son ancien et premier
parrain, qui a dû, à cause de nouvelles fonctions que le premier
ministre lui a confiées, abandonner le parrainage de votre projet de
loi. Dès qu'il a été nommé parrain, le
député de Saguenay a insisté pour que l'on commence cette
session avec votre projet de loi. Vous êtes ici pour le défendre
devant les parlementaires. Nous avons, du côté ministériel,
certaines questions à vous poser, et il y en a également du
côté de l'Opposition. Si nous réussissons à obtenir
tous les éclaircissements, etc., ce sera sans doute un des premiers
projets de loi adoptés à l'occasion de cette session. Si nous
avons besoin d'éclaircissements qu'il faut aller rechercher, nous
prendrons le temps qu'il faut, de façon que tout soit fait dans le
meilleur intérêt de la ville et des citoyens que vous
représentez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
Et maintenant, avec sa bonne
humeur habituelle, le critique de l'Opposition, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour Merci, M. te Président. Moi aussi, je voudrais
me joindre au ministre pour souhaiter une bienvenue spéciale aux gens de
Roberval. C'est évident que mes commentaires seront plutôt des
commentaires d'ordre général, parce que, sur des projets de loi
privés, on pourrait bien parler d'article à article, cela ne
changera pas nécessairement quelque chose. Quand je regarde le nombre
devant moi... Il faut bien penser qu'il y a des gens qui sont là pour
décider. J'espère que cela sera toujours ainsi. Je veux juste
vous rappeler que si, pour le ministre, nous sommes les premiers, je vais vous
dire que nous sommes les derniers, parce que les premiers de cette session sont
les derniers par rapport à l'autre session, puisque la loi 178 a
tellement bousculé l'agenda que cela a empêché ces projets
de loi d'être appelés.
Cela étant dit, mes remarques sont d'ordre général.
D'abord, peut-être que le député de Saguenay a
demandé et insisté pour être le parrain de ce projet de
loi. Comme il n'est pas à la table, je me dis que, s'il l'a
demandé, son travail a fini là. On va donc être
obligés de prendre sa relève ou le ministre devra se battre pour
que ce projet de loi soit adopté. Deuxièmement, je regrette
beaucoup - je le dis carrément - que le député de Roberval
et ministre ne soit pas ici, parce qu'il a été l'initiateur ou le
premier parrain de ce projet. Je pense qu'il est actuellement trop
préoccupé pour faire son travail de législateur. Pour moi,
c'est important, ça touche sa communauté, et je pense que sa
place aurait été ici. Pour nous, qui sommes de la région
et qui avons tenu des rencontres à Jonquière concernant le
réseau routier... Puisqu'il y avait déjà un ministre,
pourquoi deux ministres? Pour que l'un supporte l'autre? Je ne sais pas
pourquoi, et jamais je ne croirai qu'il souffre déjà de faiblesse
généralisée. Il me semble qu'un ministre aurait suffi pour
dire aux gens de la région qu'ils n'auront possiblement pas grand-chose,
comme d'habitude et comme cela se passe aussi ailleurs en ce qui concerne les
réseaux routiers. Je ne me fais pas d'illusion à ce sujet. Je
pense que la région n'est pas mieux traitée ni plus
maltraitée qu'une autre; il ne se passe rien au point de vue du
réseau routier. Le député ministre de Roberval aurait eu
intérêt à être ici pour parler de sa
municipalité ou pour défendre ce dossier.
Cela dit, il y a deux ou trois points que je voudrais soulever
concernant directement la ville. D'abord, je voudrais dire que j'ai beaucoup
insisté dans le passé auprès du précédent
ministre des Affaires municipales pour qu'il mette sur pied une politique sur
les centres de congrès, qui serait de nature à empêcher des
affrontements, des discussions ou des antagonismes entre différentes
municipalités. Parce que, fondamentalement, pour que la
municipalité s'implique dans un centre de congrès, et c'est ce
que vise la loi, il faut absolument qu'elle soit partie prenante. Cela signifie
qu'elle doit l'être au point de vue monétaire, au point de vue du
fonctionnement du centre de congrès et, en plus, comme aide
spécifique au développement de ces centres. Donc, comme l'argent
des contribuables est en cause, N ne faudrait pas - et c'est ça qu'il
faut surtout essayer de prévenir - que les municipalités se
servent de l'argent des contribuables de l'une pour aller à rencontre de
celui des contribuables d'autres municipalités. De plus, il faut
globalement s'assurer que le gouvernement du Québec est partie prenante
d un centre des congrès à Montréal. Là, c'est
évident que je dépasse le cas de Roberval. Je ne pense pas que le
centre de congrès de Roberval sort un adversaire ou qu'il puisse faire
de l'interférence sur le fonctionnement du Centre des congrès de
Montréal. Mais, tout de même, le marché du Québec.
en ce qui concerne les centres des congrès, est limité. Il ne
faut pas se faire d'illusion. Ce n'est pas parce qu'on met beaucoup de centres
de congrès qu'il va y avoir obligatoirement plus de congressistes.
Sinon, produisons des "chiens chauds" ou des hambourgeois en quantité,
parce que plus on en fait, plus de monde en mange. À un moment
donné, ï y a une saturation qui va se produire et qui n'augmentera
pas ce marché potentiel. Il y a un marché, mais le marché
étant pris, quand bien même on multiplierait les centres de
congrès... Les postes d'essence sont les meilleurs exemples. On a
installé des postes d'essence dans tout le Québec, à tous
les coins de rue; à un moment donné, cette bataille-là
s'est rapetissée et c'est devenu un peu plus vivable. Cependant,
rappelons-nous qu'il y a des gens qui ont perdu de l'argent, mais
c'était l'entreprise privée. L'entreprise privée a droit
à ses règles et, si c'est pour tomber un par rapport à
l'autre, moi, je suis prêt à vivre dans ce
système-là. Mais, quand il s'agit de l'argent des contribuables,
cela me dérange un peu plus. Quand le législateur permet à
des municipalités de s'engager dans le fonctionnement ou dans
l'implantation d'un centre de congrès, ï est important qu'on
s'assure qu'il existe une politique pour éviter que ces centres de
congrès mis sur pied avec la participation des contribuables se fassent
concurrence les uns les autres et qu'il advienne aussi dans le temps des pertes
financières. Il ne faut pas se le cacher, l'argent provient des taxes,
et s'il y a trop de centres de congrès, on va arriver avec des effets
contraires à ce qu'on a recherché. (15 h 45)
Les effets qu'on recherche, c'est évidemment d'essayer de
développer le potentiel touristique des municipalités. Il y a
aussi la création d'emplois au point de vue économique, il y a
l'augmentation d'affluence, entre guillemets, parce que ce n'est pas infini.
Cet argent-là doit être le plus productif possible. Moi, je
déplore toujours que, quel que soit le milieu, quels que
soient les endroits, si on met des montants d'argent les uns contre les
autres, cela n'avancera à rien. On aura beau faire la publicité
qu'on voudra, à un moment donné, si c'est juste du temps
d'antenne qu'on achète, argent pour argent, vous achetez le même
temps. Ce n'est pas cela qui fait la différence. De plus, quand on
amène des gens dans des centres de congrès, il faut aussi qu'il y
ait une infrastructure pour recevoir ces gens.
Donc, malheureusement, quand on a soulevé ces questions de
centres de congrès, cela a semblé tomber dans le vide. Je ne sais
pas si c'est semer les bonnes idées pour essayer de trouver cela et
essayer de donner suite aux propos qu'on a tenus au moment de l'implantation ou
de l'acceptation du projet d'un centre de congrès à Sherbrooke,
si je ne me trompe pas. Il faudrait effectivement que le gouvernement du
Québec - il n'est pas trop tard, même s'il y en a plusieurs qui
ont été mis sur pied - à partir de maintenant, pense qu'on
devrait avoir une politique pour les centres de congrès. Ainsi, lorsque
les contribuables s'impliquent, on pourrait avoir un centre de congrès
par région, ou deux. Je n'ai pas de critère définitif au
moment où on se parle, mais je dis qu'il y aurait moyen d'avoir un
certain contrôle, un certain dirigisme par rapport à ça,
parce que, si on ne le fait pas, ce n'est pas compliqué, on n'atteint
pas les buts visés. Les buts du gouvernement du Québec, à
mes yeux, sont de protéger les intérêts de l'ensemble des
contribuables du Québec.
Il ne faut pas non plus laisser les municipalités entrer dans
tous les dossiers juste pour dire qu'on les laisse entrer dans n'importe quoi,
ce n'est pas leur mission. Elles ont une mission à accomplir. Je ne dis
pas qu'elles n'ont pas de mission à remplir concernant les centres de
congrès, mais ce n'est pas la mission de toutes les municipalités
du Québec, sinon, on aura 1500 centres de congrès au
Québec demain matin. Ce ne sont pas des cabanes à pêche, on
parle de centres de congrès qui ont un certain impact. Ce sont des
montants importants investis par les citoyens. Cet argent mérite
d'être protégé, et je pense que le législateur a un
rôle à jouer. On légifère avant, pas après.
Après, parfois, il est trop tard.
C'était l'ensemble des remarques que je voulais faire au sujet
des centres de congrès, en rapport avec les deux projets de loi qu'on
aura à étudier cet après-midi.
Ma deuxième remarque est plus générale et concerne
un fait qui, malheureusement, se produit régulièrement. Je pense
que c'est anormal que le législateur soit toujours pris avec des projets
de loi où on légifère rétroactivement. Je l'ai dit,
je le répète, je trouve que c'est inacceptable. À moins
qu'il n'y ait urgence nationale, je pense qu'on devrait de moins en moins
accepter cela, parce que le message n'est pas clair. Ces attitudes se
répandent de plus en plus dans tout le Québec. Je suis bien a
l'aise pour en parler parce que ce n'est pas le maire qui est devant nous qui a
posé les premiers gestes. Cela s'est passé comme ça. Je ne
veux pas les accuser inutilement, mais il faudra que, de plus en plus, on dise
aux administrateurs municipaux que l'Assemblée nationale n'est pas
là pour entériner des gestes qui ont été faits de
n'importe quelle façon, ni pour les excuser. Je pense qu'il faudrait que
ce soit clair, et c'est un message qu'il faudrait faire dans tout le
Québec, quelle que soit l'importance de la municipalité. Si une
erreur est commise, je pense qu'on peut l'accepter; là-dessus, je pense
qu'on est sur la même longueur d'onde. Mais, si on est dans une situation
où des législateurs sont allés volontairement au
delà de ce que la loi leur permettait, à ce moment-là, je
ne suis pas convaincu qu'on devrait toujours donner cette
bénédiction. Voilà à peu près l'ensemble de
mes remarques. On serait prêt à procéder, M. le
ministre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Brièvement, M. le
Président, sur la dernière remarque du député de
Jonquière. C'est un message qu'on va tenter de faire passer au monde
municipal avec davantage de conviction. Ce qu'on demande aux
législateurs, dans deux des dossiers qui sont devant cette commission
parlementaire, c'est de sanctionner rétroactivement la validité
de gestes qui ont été faits en connaissance de cause et sans les
autorisations légales nécessaires pour les faire. Dans ce cas,
cette commission parlementaire est utilisée strictement à des
fins de ratification. Comme élus municipaux - et je ne m'attaque pas
personnellement aux élus municipaux ou à l'élu municipal
qui est devant nous - vous vous placez dans des situations qui peuvent
être dangereuses pour votre municipalité et pour les citoyens que
vous représentez. Ce message, nous verrons à l'articuler
auprès de l'ensemble des municipalités du Québec. Nous
sommes conscients que le geste que nous posons aujourd'hui va dans ie sens
contraire du message que nous voulons lancer.
Deuxièmement, l'absence du parrain est bien motivée. Je
vous invite à écouter les bulletins de nouvelles au cours de la
semaine. Peut-être que le premier ministre du Québec se
déplacera demain vers Baie-Comeau, et le député est en
train de préparer dans son comté un événement qui,
sur le plan des investissements économiques et de la création
d'emplois, est de toute première importance. Je suis certain que ni les
représentants de la ville de Roberval ni le député de
Jonquière ne lui en tiendront rigueur. Il nous a fait toutes les
représentations nécessaires pour que l'on s'acquitte bien de
notre tâche, même en son absence.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pour ma part, M. le
ministre, je dois dire que je souscris aussi aux propos du député
de Jonquière sur la
fameuse question de la ratification après coup. Ayant
moi-même exercé le rôle d'élu municipal, je pense
qu'il est inacceptable que nous ayons ici à poser des gestes pour
ratifier des choses qui ont déjà été
adoptées, et faire ainsi, ce qu'on appelle, dans le métier, du
"rubber-stamping", et laisser croire aux élus qu'on peut, dans le cas de
projets privés, venir faire entériner des choses. Je trouve cela
inadmissible. Je l'ai déploré dans le passé. En tant
qu'élu qui a siégé de l'autre côté, je peux
vous dire que je le déplore aujourd'hui et j'espère, M. le
ministre, que vos propos vont déboucher sur des modifications
concrètes. Cela dit, j'appelle immédiatement l'article 1 du
projet de loi 220.
Étude détaillée
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, vise à permettre à la ville de Roberval de
prendre à bail un immeuble décrit en annexe et d'y exploiter un
centre de congrès. La ville pourra assumer elle-même
l'administration du centre de congrès ou en confier l'administration
à un tiers.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions, des commentaires? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour J'aimerais avoir un peu plus de détails
concernant ce centre de congrès. C'est vrai qu'on est de la même
région, mais je n'ai pas de connaissances plus qu'il n'en faut sur le
centre de congrès. Est-ce que c'est gros? Est-ce que cela répond
à certaines études? Je pense que vous aviez des entrepreneurs
avant? Comment fonctionne cette affaire-là?
M. Laroche: M. le Président, je comprends la
préoccupation du député de Jonquière, à
savoir que, depuis 1976, la ville de Roberval est accréditée
comme ville de congrès. Vous savez, M. le député de
Jonquière, que nous n'avions pas les aménagements ni les
infrastructures nécessaires pour répondre aux demandes qui
existaient. Vous savez aussi que l'attrait touristique de notre coin est tout
à fait spécial, parce que Roberval est une ville située au
bord du lac et qu'on est au coeur d'une zone ou d'un circuit touristique
très intéressant, situé entre Saint-Félicien,
Val-Jalbert et Lac-Bouchette. Il y avait des demandes de ce côté
depuis plusieurs années, et c'est à la suite de ces demandes
qu'un groupe d'investisseurs de Roberval a investi dans un projet
hôtelier. Pour rentabiliser le projet hôtelier, on a demandé
à la ville de Roberval de collaborer à la création d'un
centre de congrès. Il est évident que ce centre de congrès
répond aux besoins d'à peu près 125 à 200
congressistes au maximum. Donc, il ne s'agit pas d'une bâtisse ou d'une
organisation de très grande envergure, mais c'est de bas de gamme. C'est
pour répondre à des besoins qui existaient déjà
dans le milieu et des demandes qui ont été faites. Pour les
autres éléments - et vous savez que je suis nouveau dans te
dossier, il m'en manque beaucoup - peut-être que le directeur
général pourrait répondre davantage à des questions
pratiques et, pour les questions techniques, le procureur de la ville pourrait
répondre. Donc, c'est une salle d'à peu près 800 places et
c'est aussi pour répondre à des activités de la ville,
parce que, dans ta vite de Roberval. il n'y a aucune saHe de dimension assez
importante pour répondre aux besoins des soirées et des
organisations de toutes sortes.
M. Dufour: D'après vos propos, 125 congressistes
représentent le nombre de chambres.
M. Laroche: C'est le nombre de chambres qui existent
actuellement.
M. Dufour: Effectivement, ce que vous demandez, c'est une salle
de 800 places, quelle grandeur cela représente-t-il?
M. Laroche: 13 000 pieds carrés. M. Dufour: 13 000
pieds carrés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un petit peu plus petit que la
salle Francis-Dufour à Jonquière.
M. Dufour: Non, non, c'est plus grand. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je voudrais bien mettre à l'aise les gens qui
sont autour de la table. Jonquière a son centre de congrès, mais
mes propos ne comportaient aucune connotation sur mon milieu par rapport au
centre de congrès de Roberval. Vous devez sans doute comprendre que
Jonquière est bien plus en compétition avec Chicoutimi qu'avec
Roberval, et je pense que c'est un peu normal.
De quelle façon la ville s'implique-t-elle dans ce dossier?
M. Laroche: La ville s'implique de cette façon. Il y a eu
un protocole d'entente conclu avec la société en commandite qui
finance l'hôtel de manière que la ville donne 50 000 $ par
année pendant les dix premières années et verse ensuite 30
000 $ pendant tes dix dernières années. Au bout de 20 ans, le
centre de congrès appartiendra à la ville, et c'est elle qui
devra l'administrer. Pendant cette période de 20 ans, la gestion du
centre est faite par les propriétaires de l'hôtel.
M. Dufour: Est-ce que dans votre esprit il y a une limite
concernant l'implication de la ville de Roberval avec le centre de
congrès, parce
que je rattacha ça à la rétroactivité de
tout à l'heure? Y a-t-il une limite d'investissements de la part de la
ville ou de la municipalité pour ce centre de congrès
là?
M. Laroche: Boni
M. Dufour: Est-ce que les 30 000 $, ça se maintient
là?
M. Laroche: C'est 50 000 $ par année pendant dix ans et 30
000 $ pendant les dix années suivantes, ce qui fait 800 000 $
d'investissements de la part de la ville, sans aucune autre participation de
quelque nature que ce soit. Cela inclut, par exemple, des droits d'utilisation
de la salle une fois par semaine, etc., donc, toute une série de droits
rattachés à cet investissement de la ville. Lors
d'événements touristiques, etc., la ville aura droit d'utiliser
la salle.
M. Dufour: En fait, vous me dites que votre protocole d'entente
est suffisamment complet pour couvrir à peu près tous les aspects
de l'exploitation, de l'entretien. Si, par exemple, il survenait un
problème majeur dans le centre de congrès, après la
signature de l'entente, qui serait responsable du centre, l'exploitant ou la
municipalité?
M. Gilbert (Normand): C'est l'exploitant, le promoteur qui est
responsable. Prenons l'exemple d'un incendie majeur. Il devrait y avoir
à ce moment-là des assurances en conséquence pour
reconstruire et redonner à la ville un immeuble dans la même
situation qu'avant l'incendie, et, voire même, en cas d'expropriation ou
de perte partielle, le promoteur en serait responsable. Le seul engagement
financier de la ville de Roberval est de 50 000 $ par année pour les dix
premières années, 30 000 $ pour les dix dernières, sans
aucune participation aux profits ou pertes pendant ces 20 ans. Et, à
l'expiration du bail, il y a cession pour 1 $.
M. Dufour: Je comprends que vous puissiez l'exploiter. Selon moi,
s'il y avait incendie, ce ne serait pas trop pire, parce que le risque
d'incendie est facilement couvert par les assurances, mais s'il y avait un
événement fortuit, un "act of God", comme on l'appelle
communément, est-ce que le locataire, l'exploitant, est tenu, à
ce moment-là, de maintenir ou de reconstruire le centre de
congrès?
M. Gilbert (Normand): II y a effectivement une clause
prévoyant la remise à neuf res périt domino.
M. Dufour: Mais ce sont les clauses usuelles d'un bon père
de famille. Et l'ameublement à l'intérieur?
M. Gilbert (Normand): Un ameublement de 200 000 $ en plus du 800
000 $ de construction, donc une valeur de 1 000 000 $ qui coûtera au bout
de 20 ans, à la ville de Roberval, 800 000 $.
M. Dufour: À 13 000 pieds carrés, c'est facile
à comprendre si vous mettez 70 $ du pied. Je sais qu'il y en a qui
calculent ça mieux que moi à travers ça. Je pense que
l'emplacement n'est pas mauvais, et c'est pour cela que c'est tentant pour une
ville d'embarquer. C'est pour cela qu'on dit qu'il y a un besoin d'avoir un
contrôle quelque part, pas nécessairement dans ce sujet-là,
dans ce projet-là, mais dans d'autres. Il faudra regarder au point de
vue régions, s'il y en avait d'autres, ou dans les mêmes endroits.
C'est que ces montants sont déjà garantis. Il y a un hôtel
qui se bâtit avec le centre de congrès. (16 heures)
M. Gilbert (Normand): Exactement.
M. Dufour: La taxation que la municipalité va retirer
fait... De là la tentation de passer à l'excès pour les
centres de congrès. C'est facile à comprendre qu'on pourrait se
ramasser avec un paquet, autant de centres de congrès qu'il y a
d'hôtels au Québec, presque, parce que tout le monde pourrait
dire: On ne bâtira pas d'hôtel s'il n'y a pas un centre de
congrès. Le centre de congrès, c'est la responsabilité de
la municipalité. Donc, payez-nous, et on va le faire. C'est dans ce sens
qu'étaient les propos que j'ai tenus tout à l'heure. Il
semblerait en tout cas. Est-ce que le ministère a pris connaissance du
protocole d'entente? La Commission municipale s'est prononcée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La Commission municipale n'a pas
à se prononcer. C'est une entente librement négociée.
C'est le législateur qui est appelé à évaluer la
"raisonnabilité" des termes des parties contractantes, pour s'assurer,
comme vous l'avez dit dans vos notes introduc-tives, que la contribution des
contribuables est raisonnable, suffisamment protégée, etc.
M. Dufour: Pour s'assurer que la municipalité, et
l'exploitant, que la ville, la municipalité, soit bien
protégée, s'il arrive en cours de route des pépins,
comment est-ce protégé par rapport à la ville?
M. Gilbert (Normand): Au point de vue financier?
M. Dufour: Oui, s'il arrive des pépins. Par exemple, vous
avez signé une convention. Elle est de bonne foi, mais pour une raison
quelconque, ça ne marche pas. Je pense bien que ça va marcher
à Roberval parce que le maire a fait la preuve qu'il y avait beaucoup
d'activités à Roberval et que cela devrait bien marcher. Mais
s'il y avait un pépin, au pis aller?
M. Gilbert (Normand): S'il y avait un pépin,
il est évident qu'il y a une clause de défaut. Supposons
la faillite du promoteur, par exemple. Il y a une clause de défaut qui
prévoit que la ville, à ce moment-là, aura le choix de se
faire déclarer propriétaire de l'immeuble et ce sera à
elle justement de choisir - combien d'années a-t-elle payées - si
ça vaut le coup? Pour savoir, M. le député de
Jonquière, si le centre de congrès de Roberval fonctionnera, je
vous rappellerai qu'à Roberval, a déjà existé, en
1888, un hôtel de 257 chambres meublées, à 2,50 $ par jour.
Un touriste disait: La grande place d'affaires, d'amusements et de confort du
pays, c'est Roberval. Et un autre ajoutait: Que de gens il y a au Canada qui
voudraient bien voir Roberval et ne le verront jamais!
M. Dufour: Sauf que vous avez moins de ouananlches que dans le
temps.
M. Gilbert (Normand): Présentement, M. Dufour,
l'ensemencement débute a Saint-Félicien.
M. Dufour: Effectivement, le centre le plus important dans la
région était Roberval. C'était là
qu'arrêtaient les chemins de fer. Pour ceux de l'extérieur,
Roberval était gros. C'était très important. Dans
l'histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Roberval occupait une place importante.
Le château Beamer dont on parle...
M. Gilbert (Normand): M. Beamer.
M. Dufour: ...faisait peut-être l'orgueil des gens de la
région, mais il faisait aussi l'envie de beaucoup de touristes, de gens
de l'extérieur qui venaient dans la région justement profiter des
attraits de ces lieux de prédilection. Je pense que, de ce
côté-là, j'ai concouru tout à l'heure en disant
qu'il faudrait qu'il arrive quelque chose de bien spécial pour que cela
ne fonctionne pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ont un ministre au
fédéral, ils ont un ministre au provincial. Cela va bien.
M. Dufour: Mais, s'il faut se fier aux ministres seulement et aux
députés pour faire fonctionner les municipalités, je vous
dis que je m'en vais. Je m'en vais chez nous. J'ai l'impression que les gens
qui sont là tout le temps sont plus productifs encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas sûr qu'ils
veulent vous avoir de nouveau.
Une voix: Faites un test. M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que...
M. Dufour: Croyez-vous à d'autres ententes que cette
corporation ou si c'est la...
M. Gilbert (Normand): C'est la seule chose qui existe.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le fond de
terrain, M. le maire, appartient au promoteur ou à la
municipalité?
M. Gilbert (Normand): Présentement, il appartient au
promoteur.
M. Laroche: Le fond de terrain appartient au promoteur
actuellement.
M. Gilbert (Normand): II nous sera cédé,
naturellement, en même temps que l'immmeuble et l'ameublement qui sera
devenu immeuble par destination. Et dans un état normal pour faire
fonctionner un centre de congrès, sinon il y aura un arbitrage pour
changer le mobilier nécessaire jusqu'à concurrence de 200 000
$.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Dans le cas de
défaut de la part du promoteur, pas nécessairement dans le cas de
faillite, mais dans le cas de défaut particulier d'être capable de
donner le service adéquat, est-ce que la clause de premier refus que
vous avez d'exercer, si j'ai bien compris, s'applique dans le cas où
l'entreprise n'est plus en état de solvabilité ou elle pourrait
s'appliquer dans le cas où il n'y aurait pas suffisamment de services,
par exemple, ou de bonne administration? Est-ce que votre clause est
suffisamment large pour que la municipalité qui, après avoir
monté, je ne sais pas, pendant un an, deux ans, trois ans une certaine
crédibilité, ne se ramasse pas en position d'être à
la remorque dudit promoteur?
M. Gilbert (Normand): Exactement. La clause couvre de tels cas.
On y lit, par exemple: Si le promoteur était en défaut
d'opérer la salle de congrès et l'hôtel, si le promoteur
devenait en faillite, si le terrain, la salle de congrès et les meubles
faisaient l'objet d'une saisie, si le promoteur était en défaut
d'entreprendre la reconstruction des lieux loués, etc., à ce
moment-là, on a le choix de se faire déclarer propriétaire
de l'immeuble ou de demander la résiliation du bail selon
l'intérêt de la ville.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela répond
à ma question.
M. Dufour: Est-ce qu'au terrain où est implanté le
centre de congrès, est aussi attaché le stationnement?
M. Gilbert (Normand): Pour le stationnement, il y aura une
servitude donnée par le propriétaire contigu qui est la
Société TransQuébec inc. qui exploite le centre
commercial
M. Dufour: Mais, est-ce qu'il est décrit
déjà dans vos ententes?
M. Gilbert (Normand): II n'est pas décrit, mais il y a une
clause disant qu'il devra y avoir une servitude de stationnement. Et je peux
vous dire que le promoteur du complexe hôtelier, c'est son
engagement.
M. Dufour: II y a peut-être des moyens de... Je fais
seulement soulever la particularité, pour l'obligation de servitude, que
si vous n'avez pas le nombre de places rattachées à cette
servitude, cela pourrait représenter un certain problème. En tout
cas, je la soulève pour le profit de la municipalité. Vous pouvez
l'examiner parce que c'est important.
M. Gilbert (Normand): Effectivement.
M. Dufour: Quand cela va bien, on peut tout donner et quand
ça va mal, ça ne marche plus du tout.
M. Gilbert (Normand): C'est effectivement important d'autant plus
que c'est une condition sine qua non du prêteur hypothécaire.
M. Dufour: Non, mais vous comprenez tout de même que,
lorsqu'on donne une clause de servitude, on peut s'engager à donner une
servitude, mais si c'est juste aussi vague que ça, ça peut
être... Au moment où ça va bien, il n'y a pas de
problème. Mais s'il y avait des problèmes en cours de route, il
faut que ce soit un peu plus circonscrit. En tout cas, je vous dis ce que j'ai
vécu à un endroit, bien proche. On avait une clause de servitude,
mais c'était plus que ça. C'était une
propriété de fonds de terrain décrit déjà
avec arpentage. Donc, pas de problème. L'hôtel a beau partir, mais
le centre de congrès demeure là et toutes ses servitudes avec
lui. Elles sont propres au centre de congrès. Je vous le soulève
pour votre bénéfice. Je ne pense pas que ça change quoi
que ce soit par rapport à cette clause ou à cet article qu'on a
devant nous.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur l'article 1? Donc, l'article...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être sur le plan
pratique...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à la clause 32. vous
indiquez que la construction doit être terminée au plus tard le
1er mai 1989. Est-ce que les échéanciers sont
respectés?
M. Laroche: Oui, effectivement. Cela devrait être
terminé le 1er mai 1989 parce qu'il y a trois congrès de
prévus pour le mois de juin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bon!
M. Laroche: II y a des engagements de signés
déjà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce qu'on voulait dire
tantôt par "lorsqu'on est placé devant certains faits
accomplis".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si je comprends bien,
il est trop tard pour arrêter.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Trop tard pour l'adoption.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Mais dans le cadre de
ce point qui a été soulevé par le député de
Jonquière, par le ministre tantôt, pour quelle raison, très
brièvement, n'est-on pas venu ici avant et arrive-ton avec cette
situation?
M. Laroche: Non, écoutez, il y a peut-être des
raisons politiques. Il y a eu des changements à la mairie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Laroche: II y a toutes sortes de choses qui ont pu se
présenter à ce moment-là. Mais je n'étais pas
à l'hôtel de ville, alors je ne peux pas répondre
clairement à votre question.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ma
préoccupation est la suivante. Au moment où, le 27 septembre
1988, a été signée, finalement, la convention entre les
parties dont la municipalité a été partie prenante,
j'imagine que vous aviez à avoir une espèce d'autorisation du
ministère des Affaires municipales? Il y a quelqu'un qui a dû
allumer une lumière rouge le 27 septembre, ne vous autorisant pas
à ce moment-là à la signer. Ce que je veux dire, c'est
qu'on aurait pu, parce qu'on sait que ces projets de loi privés peuvent
être bloqués dans la machine comme ils peuvent être
entrés très tard dans la machine. On arrive aujourd'hui, le 14
mars, et on a ça. Je me demande pourquoi on se retrouve avec ce cas
particulier, parce que cela n'a pas été négocié
à deux semaines d'avis, c'est négocié de longue date.
M. Gilbert (Normand): En effet, M. le Président, cela a
été négocié au cours de l'été et
avant de s'apercevoir... On ne pense pas qu'une ville qui est régie par
Loi sur les cités et villes est restreinte dans ses pouvoirs. On ne va
pas nécessairement consulter les lettres patentes de la ville chaque
fois que nous avons à traiter un
dossier - je m'aperçois qu'on devrait peut-être le faire
chaque fois - ou encore consulter l'article 29 et suivants de la Loi sur les
cités et villes. De sorte que nous tenions pour acquis que nous pouvions
établir et exploiter un centre de congrès. A ce moment-là,
nous avons fait parvenir une copie de notre protocole d'entente au
ministère, et c'est à la suite de certaines recommandations qui
nous ont été faites que nous avons ajouté le
paragraphe 1b qui dit que le présent protocole est conditionnel à
l'adoption d'une modification législative.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela répond
à mes questions. Est-ce qu'il a d'autres...
M. Dufour: Est-ce que la municipalité avait engagé
des montants d'argent jusqu'au 27 septembre?
M. Laroche: Aucun montant actuellement.
M. Dufour: Le protocole, c'était seulement des
discussions?
M. Gilbert (Normand): Ce sont plus que des discussions, c'est
l'engagement de signer un bail, la promesse de vente à telles et telles
conditions spécifiques.
Le Président (M.
Parent, Bertrand): C'est un
contrat dans lequel la ville s'est engagée à payer 50 000 $ par
année à partir de la première année.
M. Dufour: C'est un contrat où les propriétaires,
où les contribuables, n'ont pas à se prononcer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si on revient...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'approbation du
ministère des Affaires municipales, en vertu de l'article 30 du
contrat.
M. Gilbert (Normand): Pour l'engagement de crédits.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on n'approuve pas,
l'hôtel est là et le centre de congrès est là quand
même. C'est ce qu'on voulait dire par "être placé devant des
situations".
M. Dufour: J'étais bien conscient de cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a qui prétendent
que, habituellement ou traditionnellement, c'est plus facile de venir faire
ratifier les situations de fait que de venir demander des autorisations
préalables.
M. Dufour: De là, M. le ministre, fa néces-
sité d'avoir, un jour, une politique ferme pour les centres de
congrès.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on la commence tout de
suite?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si vous permettez, on
va le faire après l'article 3.
M. Dufour Non, mais c'est important. Je n'ai pas réussi
à vous convaincre. On pourrait beaucoup discuter à ce sujet. Je
suis convaincu qu'une politique sur les centres de congrès au
Québec ne serait pas quelque chose d'anormal. Au contraire, ce serait
quelque chose qui devient de plus en plus nécessaire et qui est de
nature à protéger les centres de congrès existants, les
uns des autres, les contribuables, les centres de congrès...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au moment où nous nous
parlons, nous n'avons pas suffisamment de demandes au ministère des
Affaires municipales, sur le plan du volume, pour...
M. Dufour: Mais on en entend parler.
Le Président (M. Parent,
Bertrand): qu'on m'indique
qu'il y a compétition ou concurrence à cause de la
proximité de ceux et de celles qui ont des projets.
M. Dufour: Mais on sent que cela pousse. Les centres de
congrès ne se rendent pas tous ici. Ce n'est pas si facile que ça
d'en faire. Je suis certain que Roberval a travaillé fort pour avoir le
centre de congrès. C'est difficile à faire. On sent quand
même qu'il y a une poussée et que, de plus en plus, les
municipalités fonctionnent à travers...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons pris la peine, dans le
cas de Roberval, de vérifier auprès du ministère du
Tourisme pour s'assurer que cela entrait bien dans les grands plans
d'ensemble.
M. Dufour: J'aimerais bien voir l'avis du ministère du
Tourisme s'il est écrit. Vous dites que vous l'avez consulté,
j'aimerais bien savoir si cela a été fait par écrit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vérifier si c'est
dans le dossier, mais je me souviens très bien d'avoir...
M. Dufour: Pour qu'on puisse en discuter plus ouvertement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne parlait pas de
Jonquière dans l'avis.
M. Dufour: Non, on ne parle pas de cela. Il faut faire attention,
il faut parler de façon
beaucoup plus générale que cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela complète
les questions sur l'article 1... (16 h 15)
M. Dufour: N'y a-t-il pas de problèmes par rapport
à cette entente, en dehors des contrats que vous avez... Dans la
municipalité, est-ce que cela ne soulève pas de
problèmes?
M. Laroche: Aucun problème. Cela a été
accepté. D'ailleurs, il y a eu une assemblée, disons, publique,
et la population a accepté. Lorsque la proposition a été
présentée à l'assemblée, elle a été
acceptée à l'unanimité et il y a eu des
félicitations de la part de la population. Cela a été un
engagement assez formel de la part de la population.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article 1
est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc l'article 2.
M. Dufour: J'ai l'impression qu'on l'a discuté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela a
été couvert, j'imagine, passablement.
M. Dufour: Vous avez ouvert la porte, M. le Président,
concernant la mésentente. On ne discutera pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez fait tout cela dans le
but de ménager notre temps sur l'adoption de l'article 2, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ce n'est rien. Quand
on arrivera à l'article 3, cela va aller encore mieux. Alors, si j'ai
bien compris, il n'y a pas d'autre question sur l'article 2. L'article 2 est
donc adopté. J'appelle l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Strictement, il s'agit de
l'article qui prévoit la date d'entrée en vigueur de la loi, soit
la date de sa sanction.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 3 est donc
adopté. L'annexe...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...doit être
aussi adoptée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, on aurait
un amendement à soumettre...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous changez de
terrain?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, malheureusement, là
aussi il est trop tard, M. le Président, ou heureusement, je ne le sais
pas. L'amendement...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que vous
pourriez le distribuer ou est-ce que vous avez un papillon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'indique que c'est
distribué.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela
m'inquiète, je n'en ai pas reçu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va le redistribuer, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II y a eu un
kidnapping. Vous pouvez y aller, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'attends ma copie, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Voilà la preuve
qu'il n'était pas distribué.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. M. le Président,
l'amendement consiste strictement à ajouter le mot "numéro" entre
"subdivision" et "soixante-douze", à la deuxième ligne, et
à retirer les mots "des plans et livres de renvois officiels", à
la troisième ligne.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense que c'est
très technique, c'est sur le lot de subdivision.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, pour
compréhension, le nouvel article se lirait comme suit: "Un terrain connu
et désigné comme étant la resubdivision numéro deux
de la subdivision numéro soixante-douze du lot originaire numéro
soixante-treize (73-72-2) du rang B du cadastre du canton de Roberval, division
d'enregistrement de Lac-Saint-Jean-Ouest." Il s'agit strictement d'un
amendement technique.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'annexe
est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est adopté.
Est-ce que le préambule du projet de loi
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand):
Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi 220 qui se veut la Loi concernant
la ville de Roberval, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 220 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Voilà, cela
complète. On vous remercie, M. le maire, de même que ceux qui vous
accompagnent. On vous souhaite bonne route de retour et on vous souhaite une
bonne ouverture pour le mois de mai ou le mois de juin. Si on passe par
là, on va aller voir cela.
M. Laroche: Merci, M. le Président. Merci, M. le ministre.
Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup.
Projet de loi 241
Dans les prochaines minutes va suivre l'étude du projet de loi
241, Loi concernant la ville de Saint-Georges. Je demanderais aux
différents intervenants de s'avancer.
Est-ce que les différents intervenants au sujet du projet de loi
241, Loi concernant la ville de Saint-Georges, ont pris place?
Voilà!
Au nom des membres de cette commission, je vous souhaite la bienvenue,
d'abord à vous, M. le maire, de même qu'aux personnes qui vous
accompagnent. Si vous voulez bien nous les présenter, M. le maire.
M. Gilbert (Alain): D'accord. Mon nom est Alain Gilbert, maire de
la ville de Saint-Georges; à ma droite, le procureur de la
municipalité, Me Martin Sirois, et à ma gauche, le directeur
général de la municipalité, M. Michel Lambert. Il y a
également dans cette salle le promoteur du centre de congrès, M.
Hervé Pomerleau.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Nous vous souhaitons
donc la bienvenue. Sans autre préambule, je demanderais maintenant au
parrain de ce projet de loi, le député de Beauce-Nord, de nous
faire la présentation de ce projet de loi.
Remarques préliminaires
M. Audet: Merci, M. le Président. Je voudrais
également souhaiter la bienvenue aux représentants de la ville de
Saint-Georges. Au nom de mon collègue, le député de
Beauce-Sud et ministre, M. Robert Dutil, il me fait plaisir de parrainer ce
projet de loi. Je le remercie de la confiance qu'il me porte, je pense qu'entre
Beaucerons, il est un peu normal que ce soit un Beauceron qui parraine ce
projet de loi.
Quant à la présentation du projet de loi, je pense que les
gens de la ville de Saint-Georges seront plus que moi en mesure d'en faire la
démonstration ou de formuler le souhait qu'ils désirent formuler
en le présentant. Je propose donc qu'on procède
immédiatement à l'étude dudit projet de loi sans autre
préambule. Merci. M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous
remercie, M. le député et parrain. Est-ce que. M. le ministre et
M. le critique, vous auriez des commentaires préalables?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Je
voudrais remercier le député de Beauce-Nord de parrainer ce
projet de loi J'ai été sensibilisé à ce projet de
loi par son parrain de même que par un intéressé qui ne
pouvait, vu ses fonctions, le parrainer, lui-même. Il s'agit du
député du comté. Je reprendrai - je ne sais pas si vous
étiez absents de la salle tantôt - les remarques qui ont
été formulées par le député de
Jonquière, reprises par celui qui vous parle, par le président de
la commission et endossées par tous les membres de la commission
parlementaire. Il nous semble dans ce cas, tout comme dans celui du projet de
loi précédent, que le législateur est placé dans
une situation de ratification a posteriori. Je vous indiquerais que, dans de
telles situations, nous évaluons très attentivement quel sera le
sort ou le fardeau qui sera légué aux contribuables.
Nous incitons donc votre municipalité à consulter au
préalable le ministère des Affaires municipales, lorsque vous
vous engagerez dans des dossiers d'une telle importance ou envergure pour votre
municipalité. Vous risquez, lorsque vous ne le faites pas, de causer
à la municipalité ainsi qu'aux contribuables que vous
représentez des problèmes très importants. À la
suite de la discussion que nous aurons aujourd'hui, le ministère des
Affaires municipales verra comment empêcher que de tels
événements ne se reproduisent à l'avenir.
Ce que nous réclamons de votre part, aujourd'hui, c'est cette
garantie que la municipalité et les contribuables que vous
représentez feront ce que l'on peut appeler un bon "deal", que ce sera
fait dans l'intérêt public et que les risques, parce qu'il y a
toujours des risques, seront des risques calculés et pris dans
l'intérêt de la population que vous représentez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je ne voudrais pas renchérir sur cela plus
qu'il ne le faut ni accuser les gens davantage, mais, effectivement, j'ai
l'impression qu'on va de plus en plus être chatouilleux relativement
à cela. On va être de plus en plus prudent ou de plus en plus
exigeant parce que, si c'est un bon marché, le législateur est
prêt à dire oui, mais, si c'est un mauvais marché, il est
obligé de dire oui aussi. D'un côté ou de l'autre, on est
toujours pris pour accepter tout ce qui se passe autour de nous. Il faut
prendre position et je pense qu'il faut que le message soit excessivement
clair. De plus en plus, il faut que cela soit dit clairement et
carrément. Si c'est comme ça, c'est bien de valeur, mais le
législateur ne pourra pas continuer ainsi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jusqu'à ce que les
pénalités soient suffisamment sévères pour qu'elles
soient dissuasives.
M. Dufour: On ne pourra pas continuer à être mis
tout le temps devant des évidences. Cela, ce n'est pas administrer en
bon père de famille, et notre premier rôle est de nous assurer que
tout est bien correct. Cela va.
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, s'il n'y a pas
d'autres commentaires, nous allons appeler immédiatement l'article 1. M.
le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui M. le Président, cet
article vise à permettre à la ville de Saint-Georges de prendre a
bail un immeuble décrit en annexe et d'y exploiter un centre de
congrès. La ville pourra assumer elle-même l'administration du
centre de congrès ou en confier l'administration à un tiers.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, avez-vous des questions?
M. Dufour: J'aurais aimé en entendre parler un peu. Je
pense qu'on a entendu parler tout à l'heure de Roberval et de son centre
de congrès. Je serais heureux d'entendre parier de celui de
Saint-Georges par la voix de ses représentants.
M. Gilbert (Alain): II me fait plaisir de pouvoir vous renseigner
un peu sur l'historique de cette initiative de la municipalité et du
promoteur. Une usine désaffectée trônait en plein centre de
la ville de Saint-Georges et on se posait beaucoup de questions sur l'avenir de
cet édifice. En avril 1987, si ma mémoire est bonne, le
promoteur, soit la firme Hervé Pomerleau inc., a fait l'acquisition de
cette bâtisse avec différentes Intentions, mais en vue de
promouvoir des projets à même cette bâtisse. On a
parlé de différents projets pour en venir, à la suite
d'études faites par cette compagnie, en avril à celui-ci. Ces
études ont prouvé qu'il y avait un besoin en Beauce pour un
centre de congrès de cette taille. Dès que ces discussions ont
été avancées, au mois d'avril 1988, la municipalité
a fait une requête afin qu'un projet de loi d'intérêt
privé soit adopté pour permettre la mise en oeuvre d'une entente
négociée avec le promoteur, laquelle entente a eu lieu le 2 mars
1988. Nous avons donc fait la requête immédiatement après
cette entente.
Le centre de congrès en question est un centre de congrès
qui naît d'une bâtisse qui était désaffectée.
Il s'agit d'un centre de congrès avec une capacité d'accueil de
108 chambres. La salle principale est une salle ayant une capacité de
500 personnes en congrès. Un fait à noter aussi: des acquisitions
majeures ont été faites par le promoteur dans les bâtisses
alentour de cette usine-là pour acquérir ces bâtisses et
terrains afin de se conformer aux règlements municipaux et d'avoir tous
les stationnements nécessaires. Donc, tous les stationnements
nécessaires sont sur les terrains du promoteur. La municipalité
ne fournit aucun stationnement. La municipalité possède, par
contre, des stationnements annexes à ces équipements et qui
pourront servir s'il y a débordement au centre de congrès. Cela
décrit un peu l'allure physique de cette bâtisse.
M. Dufour: Contrairement à ce que l'on a vu tout à
l'heure, la municipalité n'est pas propriétaire du centre de
congrès lui-même.
M. Gilbert (Alain): Non.
M. Dufour: Elle le prend à bail.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, pour spécifier cela,
j'ai mentionné que la municipalité n'était pas
propriétaire du centre des congrès. C'était la
société en commandite au bout de 20 ans, si ma mémoire est
bonne.
M. Dufour: Au bout de 20 ans! En tout cas, c'est un bail
emphytéotique dans lequel on dit qu'au bout de 20 ans, cela leur
appartient.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas un bail
emphytéotique.
M. Dufour: C'est une promesse de vente, un bail-achat.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De mémoire, la
municipalité s'est conservée la possibilité de devenir
propriétaire au bout de 20 ans sans obligation de sa part de le faire,
parce que ça peut être soit avantageux, soit
désavantageux.
M. Dufour: En fait, c'est malheureux. On n'a pas
nécessairement tous les documents. On
étudie ça, et il faut faire confiance un peu. On
n'a pas eu copie de ces baux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous la transmettre. Je
n'ai pas... (16 h 30)
M. Dufour: Mais par après, cela n'a pas la même
saveur, la même valeur à mes yeux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'entente est une brève
entente de sept pages. La compétence du personnel qui vous
accompagne...
M. Dufour: D'accord. Le centre de congrès de Saint-Georges
de Beauce est la propriété des Entreprises il. LP. inc. Ce n'est
pas une société en commandite. Il y a pas mal de
différence entre l'une et l'autre. Donc, au départ, la
propriété appartient à cette compagnie et la
municipalité, par bail, loue ou paie pour l'administration ou la gestion
de ce centre de congrès. Quels sont les montants impliqués?
M. Gilbert (Alain): La municipalité loue du promoteur la
salle de congrès et ses annexes, si on veut, cuisines, etc. pour un
montant de 100 000 $ par année pour une période de dix ans.
Aucune autre allocation ou aucun escompte en ce qui concerne les taxes ou quoi
que ce soit n'est accordé au promoteur dans ce dossier.
M. Dufour: Au bout de dix ans, qu'advient-il de votre centre de
congrès?
M. Gilbert (Alain): Après dix ans, l'entente devient
nulle, le promoteur demeure propriétaire du centre de congrès et
la municipalité de la ville de Saint-Georges reste, si on veut, en
dehors du dossier. Elle est complètement exemptée de tout ce qui
pourrait se produire. Me Sirois peut, peut-être, vous donner d'autres
informations à ce sujet.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si vous me permettez,
M. le député de Jonquière.
M. Dufour. Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Juste au sujet de ce
qui vient d'être dit. Effectivement, A y a une grosse différence
par rapport à ce qui s'est passé tantôt avec le type de
bail qu'on avait. Par contre, le libellé, si vous me permettez, M. le
ministre, est exactement le même. Maintenant, on vient amender la charte
de la ville de Saint-Georges pour dire exactement ce qu'on faisait dans le cas
de la charte de la ville de Roberval, c'est-à-dire l'autoriser à
établir et à exploiter un centre de congrès. Ici, ce n'est
ni pour aujourd'hui ni pour demain, le cas de la ville de Saint-Georges.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les » deux cas, vous
avez une déclaration de validité rétroactive quant
à des ententes intervenues entre une vflle et un promoteur. Vous trouvez
à l'article 2 la référence à cette entente. Moi, je
serais d'accord pour qu'on distribue l'entente entre la corporation municipale
de la ville de Saint-Georges et les Entreprises il. LP. pour notre
compréhension à tous. Il n'y a pas, quant à cet aspect, de
différence importante. La différence Importante, si on comparait
les oranges avec des oranges et les pommes avec des pommes, ce qui n'est pas,
effectivement, totalement le cas, c'est qu'à la fin des 20 ans dans
l'autre cas, dans la ville de Roberval. la ville pouvait se prévaloir du
droit de devenir propriétaire de l'ensemble de l'actif. Dans le cas qui
nous concerne, cette possibilité ne fait pas partie de la convention
intervenue entre la ville et le promoteur.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Juste ment, dans cet
esprit, je m'explique mal la chose. Une municipalité a le droit de
signer des ententes pour louer des locaux. C'est exactement ce qu'elle fait
dans ce cas-là. Selon ce que je comprends, c'est que la ville de
Saint-Georges ne veut pas et n'aura pas à administrer ledit centre de
congrès, à moins que... On voit cela dans l'entente, et,
pourtant, c'est ce qu'on leur donne par le projet de loi. L'entente avec le
promoteur privé ne prévoit pas à la fin - à moins
que vous ne me disiez le contraire - qu'elle aura à l'exploiter. Alors,
je ne vois pas pourquoi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien au contraire. Il y a fin du
bail, et le propriétaire demeure propriétaire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Écoutez, toutes
les lois...
M. Dufour: C'est une loi à caractère temporaire, en
tout cas légalement, comme quand on donne un pouvoir. Ici, c'est
restrictif dans le fond. Elle va avoir le pouvoir et, au bout de dix ans,
qu'arrive-t-il?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au bout de dix ans, le
promoteur...
M. Dufour: Elle pourrait recommencer et faire une autre entente.
Je me dis, en fait, que c'est une location à bail que la ville de
Saint-Georges fait. A-t-elle besoin d'avoir un projet de loi privé pour
cela? Au bout des dix ans, elle n'établit pas le centre de
congrès, elle exploite. Elle va exploiter un centre de congrès
par personne interposée.
Moi, le projet de loi tel qu'N est libellé me surprend un peu.
J'ai posé des questions, mais, moi, je ne savais pas. Je vous le dis
honnêtement. Je viens d'apprendre comment cela fonctionne. J'étais
convaincu que c'était la même chose ou à peu près
qu'à Roberval, à Jonquière ou à Sherbrooke...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, moi, je...
M. Dufour:... où la ville est propriétaire de
l'exploitation, de l'immeuble, soit par bail ou autrement, mais il y a un
échange quelque part. Ici, on dit, pour une salle de 500 places, que
c'est 1 000 000 $. La ville est capable de faire cela avec le
propriétaire purement et simplement. Elle l'aura gratuitement si elle le
veut. Quelle est la grandeur de la salle? À part de cela, c'est une
salle déjà existante.
M. Sirois (Martin): La partie qui est louée par la
municipalité est de 953 mètres carrés.
M. Dufour: Combien dites-vous?
M. Sirois: II s'agit de 953 mètres carrés.
M. Dufour: Cela veut dire environ 10 000 pieds à 70 $ le
pied carré, et mettez cela à 100 $ du pied meublé, vous
avez le 1 000 000 $. Je ne sais pas, mais je vous dis que cela me semble
être un marché coûteux pour la municipalité.
Honnêtement, c'est une remarque. Elle vaut ce qu'elle vaut. À mes
yeux, ça me semble être dispendieux pour la
municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que j'ai indiqué,
surtout lorsqu'on est placé devant la situation où quelque chose
a déjà été signé, l'angle sous lequel nous
devons, comme commission, analyser cela très attentivement, soit de
quelle façon les contribuables sont protégés lors d'une
telle transaction.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Mais, M. le ministre,
nonobstant le fait que cela soit une transaction coûteuse ou peu
coûteuse, au fond, vous nous confirmez, mais on n'a pas l'entente devant
nous, que, dans le cas de Saint-Georges, il n'y a pas effectivement intention
de la part de la ville, un jour ou l'autre, de prendre possession des lieux et
de pouvoir les exploiter. C'est ce que M. le maire me confirme. À partir
de ça, pourquoi vient-on amender aujourd'hui, avec un projet de loi
privé, la charte de la municipalité de Saint-Georges de Beauce
pour lui donner cette autorisation? Elle n'en a pas besoin. Une
municipalité a le droit de signer des ententes avec qui elle veut, de 50
000 $, 100 000 $ ou 200 000 $ par année. Vous le passez dans votre
budget comme vous pourriez louer n'importe quelle salle, mais vous n'avez pas
à venir ici à moins que, dans l'entente, ne soit prévue
une clause de défaut en vertu de laquelle vous pourriez, demain matin,
si le promoteur Pomerleau ne remplissait pas ses obligations, venir exercer une
clause de défaut. À ce moment-là, si vous voulez exploiter
le centre de congrès, vous pourrez être habilités à
le faire. Mais, selon ce qu'on me dit, vous n'avez pas une telle clause et vous
n'y êtes pas intéressé. Vous avez donné un bail et
vous avez garanti, sur dix ans, 100 000 $ par année. C'est excellent
pour le promoteur, c'est excellent pour vous; vous vous garantissez des salles,
mais ça n'a rien à voir avec l'exploitation. L'article 1, tel
qu'il est rédigé, permet l'exploitation et alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En vertu de quoi?
M. Dufour: Certainement, puisqu'il y a une entente qui dure plus
de deux ou trois ans. Oui, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas du ministre ni de
l'Assemblée nationale.
M. Dufour: Non, non, le pouvoir d'une municipalité de
prendre une entente qui dure plusieurs années. Le ministère est
habilité à lui en donner la permission quand ça dure plus
de deux ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À des fins municipales.
M. Dufour: Oui, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on est dans un cas
où c'est à des fins municipales?
M. Dufour: Je ne sais pas. On n'a pas de politique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, nos conseillers
juridiques nous disent que l'exploitation d'une salle de congrès, selon
le libellé des lois actuelles, n'est pas incluse dans les fins
municipales.
M. Dufour: Mais, pour revenir aux propos du président, il
soulève tout de même un point important. Est-ce qu'on en a besoin?
Est-ce que l'article est bien libellé en vue des fins qu'on recherche?
Les fins qu'on recherche, dans le fond, c'est de donner pouvoir à la
ville de Saint-Georges de faire une entente pour maintenir ou pour payer pour
le maintien d'un centre de congrès pendant dix ans. Est-ce que
l'article, tel que libellé là, rend bien compte de l'acte ou du
pouvoir qu'on est en train de donner?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II en donne plus. Il en donne plus
que moins. Il embrasse plus large...
M. Dufour: Mais oui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On donne des possibilités
à la municipalité, oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense que le but
visé, d'après ce que nous disent
les autorités municipales, M. le ministre - cela est convenu dans
l'article 2 - c'est de venir entériner le volet de l'entente
mentionnée à l'article 2. A l'article 1, je ne vois pas pourquoi
on donnerait cela. Si on commence ça, imaginez-vous que toutes les
municipalités vont vouloir aller chercher de plus en plus de pouvoirs.
Je ne vois pas...
M. Dufour: Faisons-le dans le cadre d'une loi
générale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...pourquoi l'article
1 est là, si la ville n'en a pas besoin. Il ne faut surtout pas
s'embarquer là-dedans. Sinon, vous créeriez de
sérieux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être qu'on pourrait
adresser la question au procureur de la municipalité, M. le
Président?
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le procureur, Me Sirois,
c'est ça?
M. Sirois: C'est ça. D'accord. Il y a plusieurs choses
dans ce que vous venez de dire. Effectivement, lors de nos discussions avec le
contentieux du ministère des Affaires municipales, on nous a dit: C'est
plus de trois ans et ce n'est pas une des missions classiques des
municipalités que de gérer, d'exploiter ou de participer de
quelque façon que ce soit aux centres de congrès. C'est ce qui
explique qu'on a fait une requête et demandé une loi
spéciale dans ce cas-là.
Quant à la discussion qu'il y a eu tout à l'heure pour
savoir si la ville doit devenir propriétaire ou pas - on a
discuté de cela tantôt - c'est une des raisons qui a fait que la
municipalité a choisi d'avoir une participation inférieure
à celle qui lui était demandée au départ et a
choisi de ne pas prévoir de clause lui permettant d'acquérir les
bâtiments en fin de bail, de façon qu'on ne demande pas au
législateur de faire que la mission d'exploiter une salle de
congrès devienne une mission de la ville de Saint-Georges. On a
limité dans le temps notre participation à l'activité de
promotion de congrès. Pour l'article 2 qui prévoit que l'entente
soit ratifiée, c'est l'entente actuelle qui a une durée de dix
ans. Au bout de dix ans, si on voulait continuer, on devrait demander une
nouvelle loi. On ne voulait pas demander au législateur de consacrer
comme mission aux municipalités de gérer des centres de
congrès.
Tantôt, on pariait de la grandeur de la salle, d'un projet de 953
mètres carrés. Le projet total qui comprend un hôtel et un
centre de congrès est un projet de 9 000 000 $. On peut dire que 6 500
000 $ vont à l'hôtel et 2 500 000 $ à la salle de
congrès. Étant donné la participation de la
municipalité, il devenait difficile d'en prévoir l'acquisition,
puisque les montants versés par la municipalité sont assez
minimes par rapport aux montants consacrés par le promoteur.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Excu sez-moi, allez-y,
Me Sirois.
M. Sirois: D'un autre côté, sur la question de
l'architecture de l'immeuble, puisque c'est un immeuble qui a été
construit à partir d'un immeuble déjà existant, soit une
usine de chaussures désaffectée, il serait difficile, dans le cas
d'un rachat par la municipalité, d'acheter la salle sans acheter
l'hôtel. Techniquement, il y a des endroits où les lignes sont
difficiles à tirer entre l'hôtel et la salle des congrès.
Il y a des choses qui servent à la salle des congrès qui sont du
côté de l'hôtel, et vice versa. C'est une des raisons pour
lesquelles la municipalité a choisi de ne pas devenir
propriétaire à la fin de l'entente.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous. en tant que procureur
de la municipalité, ne trouvez-vous pas que l'article 1 est superflu, vu
ce qui est demandé?
M. Sirois: L'article 2 qui dit que "l'entente intervenue entre la
ville et les entreprises il.L.P. inc., le 2 mars 1988 est
déclarée valide", peut être suffisant. Mais, il pourrait y
avoir en cours de route des interventions plus mineures ou des choses comme
cela, et l'existence de l'article 1 pourrait être intéressante
pour la municipalité. S'il y avait, par exemple, faillite du promoteur
et que la municipalité devait prendre le relais pendant quelque temps,
c'est problement avec l'article 1 qu'elle se débrouillerait.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, mais vous me permettrez.
À l'article 16 du protocole d'entente qu'on vient de nous dis-bribuer,
il est spécifiquement mentionné que "le présent protocole
est conditionnel à l'adoption à l'Assemblée nationale
d'une loi permettant à la municipalité de Saint-Georges de jouir
des pouvoirs nécessaires à la mise en oeuvre des
présentes". "La mise en oeuvre des présentes", tout ce que j'ai
pu en lire au cours des dernières minutes, c'est qu'il n'y a aucune
obligation à l'article 5 comme nulle part ailleurs, que je puisse voir,
et confirmé par M. le maire, que la ville ait l'intention de
gérer cette affaire. Que cela aille bien ou pas bien, votre obligation
est de donner 100 000 $ par année pendant dix ans.
M. Sirois: Selon l'entente avec le promoteur, c'est exact.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous octroie, dans un
projet de loi privé, des privilèges que vous ne demandez pas,
premièrement. Deuxièmement, si on fait cela, on fait aussi bien
de changer la loi pour toutes les municipalités et leur donner le
même privilège.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
strictement, je ferais une rectification. Lorsqu'on est en procédure de
loi privée, il s'agit, pour la commission parlementaire,
d'évaluer la demande des gens qui se présentent devant elle.
Donc, si vous retrouvez l'article 1 dans le projet de loi, c'est qu'il est
demandé par la partie qui se présente devant cette commission
parlementaire - strictement pour vous le préciser.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est exact, M. le
ministre, mais, à la suite du questionnement que je pose, je ne suis pas
certain que ce soit demandé. C'est le pourquoi de ma question, ce n'est
pas certain que ce soit requis. M. le député. (16 h 45)
M. Dufour: II y a des expériences. Dans certaines, le
comité de législation a apporté des changements notoires
et substantiels aux projets de loi qui avaient été
présentés. Si on a écouté comme il faut les propos
de Me Sirois - c'est bien ça? Je ne voudrais pas massacrer votre nom -
il est clair qu'on donne un pouvoir plus grand que ce qui est demandé,
effectivement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On évalue la demande de la
municipalité en tenant compte du protocole d'entente signé et on
s'interroge sur l'étendue des pouvoirs qui sont accordés par
l'article 1 tel que libellé. On demande si cette étendue n'est
pas plus vaste que ce qui est requis par le protocole d'entente qui est
signé et j'interprète ainsi la réponse du procureur. S'il
n'arrive rien de mal et que le protocole soit respecté d'un bout
à l'autre, peut-être qu'on n'aurait pas besoin de tant de
pouvoirs, mais, s'il arrive des pépins, on aurait possiblement besoin de
pouvoirs additionnels.
Du côté du ministère des Affaires municipales, les
gens du contentieux me disent qu'on tente au ministère d'avoir une
certaine uniformité dans ce type de loi. Maintenant, la commission n'est
liée ni par la demande de la ville ni par les propos de celui qui vient
de vous parler.
M. Dufour: Je voudrais peut-être corriger. Tout à
l'heure, je parlais de 10 000 pieds carrés, mais j'avais entendu 900
mètres; c'est pour cela que je parlais de 10 000 pieds carrés.
447 mètres, cela s'approche plus de 5000 pieds. Je me demande, M. le
ministre, si on n'est pas en train de faire une politique qui n'est pas en soi
une vraie politique. C'est cela le problème. Des hôtels avec une
salle de 4000 ou 5000 pieds carrés, cela existe...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: ...et cela ne s'appelle pas centre de congrès.
Là, on va avoir légalement le droit de s'appeler un centre de
congrès. La loi dit que c'est un centre de congrès. Où
va-t-on arrêter cela? Moi, en tout cas, je vais avoir un problème
tout à l'heure. Quand va arrêter cette participation-là,
parce qu'on va arriver avec d'autres raisons tout à l'heure pour
demander des pouvoirs?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'essaie de comprendre votre
argumentation et je pense que...
M. Dufour: Mon argument...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ce que vous me suggérez,
c'est d'adopter une loi qui défendrait aux gens d'appeler n'importe quoi
centre de congrès, que ce soit un titre réservé.
M. Dufour: Non, je vais essayer de m'expli-quer. D'habitude, je
suis bien capable de m'expliquer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais...
M. Dufour: Un centre de congrès, écoutez un peu,
une salle de 5000 pieds carrés... Évidemment, à
Saint-Georges peut-être, cela peut s'appeler un centre de congrès,
mais au point de vue d'une politique d'ensemble pour le Québec, un
centre de congrès...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): N'importe qui peut appeler son
établissement...
M. Dufour: Son édifice, centre de congrès.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Demain matin, n'importe qui peut
se servir de cela. On n'a pas...
M. Dufour: Mais seulement, est-ce qu'on a besoin d'une loi pour
en implanter un un peu partout?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je vais vous donner un
exemple. Strictement quand le secteur privé est impliqué, qu'il
n'y a pas d'implication municipale et à la condition que le zonage et
les autres règlements le permettent, un promoteur privé peut
implanter un centre. Mais, on vient devant la commission, lorsqu'il y a
implication de la municipalité à quelque titre que ce soit pour
faciliter cette implantation-là. Le jugement que nous avons à
poser comme législateur, que les élus municipaux ont à
poser également, c'est de déterminer si, sans cette intervention
publique, il y aurait matérialisation du projet d'un centre de
congrès, d'un complexe hôtelier, d'une salle?
Je peux vous donner l'exemple de Laval. Je ne pense pas qu'on soit
intervenu comme gouvernement à Laval, et il y a un centre des
congrès très important sur le plan des dimensions à Laval,
mais la ville ne s'est pas sentie dans
l'obligation d'intervenir. C'est un jugement sur la pertinence qui est
celui des élus municipaux.
M. Dufour: Je ne suis pas tout à fait convaincu. En tout
cas, vu l'entente qu'on a, j'aurais pu penser que, juste à ratifier
l'entente qu'il y avait entre les Entreprises il.L.P. Inc. et la
municipalité de Saint-Georges de Beauce, cela aurait été
suffisant pour les satisfaire, tandis que là on va beaucoup plus
loin.
M. Sirois: Le dépliant est fait.
M. Dufour: Le dépliant est déjà
prêt?
M. Sirois: Je peux vous...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand on pariait de fait accompli.
La construction en est rendue où? Sur le plan pratique?
M. Gilbert (Alain): L'ouverture officielle a lieu le 1er avril.
Il y a quand même aussi ce que...
M. Dufour: On va avoir nos invitations avant que la commission
finisse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gilbert (Alain): C'est possible.
M. Dufour: On ne sera peut-être pas invités, si on
leur donne trop de mal.
M. Gilbert (Alain): J'aimerais attirer l'attention de la
commission sur l'article 14 de l'entente avec le promoteur, où il est
stipulé que l'obligation contractée par la municipalité
à l'article 5, c'est-à-dire les paiements, du présent
protocole n'est valable que pour la période indiquée aux articles
et cessera si le promoteur néglige ou cesse d'utiliser le centre de
congrès à des fins de congrès ou cesse d'utiliser la
majeure partie de l'hôtel à des fins hôtelières.
Alors, il va de soi que, si jamais il y avait un problème
financier, un changement de propriétaire ou un changement de nom de
l'institution, comme l'article 2 du projet de loi stipule les Entreprises
il.LP. inc., la municipalité devrait alors avoir le pouvoir de
gérer cet équipement pendant une période
intérimaire, en attendant le changement, advenant faillite, etc. C'est
pourquoi l'article 1 a été rédigé de cette
façon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Combien retirerez-vous en taxes
foncières, sur une base annuelle?
M. Sirois: On a fait une évaluation de la taxe
foncière générale seulement, et les montants qu'on
retirera pour le projet, à partir de 1990, seront en principe suffisants
pour couvrir le montant engagé par la ville dans cette transaction. On
parle de 114 000 $ en 1990 jusque 152 000 $ en 1999.
Une voix: Ceci n'inclut pas
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est substantiellement
bâti.
M. Sirois: Ceci n'inclut pas la taxe d'affaires et les
différentes taxes de service.
M. Dufour: J'ai l'impression que les chiffres prévus pour
1990 seraient déjà applicables, parce que c'est substantiellement
terminé. En tout cas, je vous dis ça comme ça. Ha, ha, ha!
Est-ce que votre contentieux, M. le ministre, est d'accord sur ce projet de
loi, soit qu'il constitue la façon correcte de répondre à
la demande de la ville de Saint-Georges?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les notes que le contentieux
m'a fournies, on indique1 ceci: Nous sommes favorables à l'adoption de
cet articles.
M. Dufour: Donc, le ministre est favorable.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que j'ai lu...
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ce sont les notes et
recommandations du contentieux sur le plan juridique. Vous soulevez des
questions importantes. Je vous ai indiqué tantôt que, sur le plan
de l'harmonisation avec les autres projets de loi, cela ne me semble pas une si
mauvaise idée, à défaut d'avoir une politique
complète comme celle que vous réclamez, de s'assurer que sur le
plan de l'artide introductif il y ait harmonisation quant à la
création de différents centres dans laquelle il y a eu
implication du monde municipal ou des municipalités. Comme d'habitude,
je ne suis pas fermé à des amendements qui accommoderaient
l'ensemble des intervenants.
M. Dufour: Mais vous, comme ministre, même si votre
contentieux est en faveur, que pensez-vous du fait que le projet de loi soit
devant nous pour adoption? Vous êtes effectivement en faveur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme ministre, je suis favorable
à la discussion.
M. Dufour: Oui mais, quand le projet de loi sera accepté,
cela voudra dire que vous y aurez concouru.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsque le
président...
M. Dufour: Vous avez le pouvoir de le présenter ou
non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, lorsque le président
appellera l'article... C'est sûr, on peut l'appeler, bien que ce soit au
leader de décider de présenter un projet de loi. Lorsque le
président l'appelle, il y a soit consentement, soit hésitation,
auquel cas le président demande qu'on passe au vote et c'est à ce
moment-là que l'on découvre la position finale des participants
à cette table.
M. Dufour: II est retors. Je n'ai plus de questions.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'amènerais un
dernier commentaire, M. le ministre, au sujet du projet de loi qui a
précédé. Si l'on considère que des élus
municipaux se présentent à la commission avec des projets de loi
privés, c'est pour qu'on soit capables d'apporter des modifications
précises à leur charte...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou à la loi en
général.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...ou à la loi
en général de façon qu'on puisse satisfaire des besoins
très particuliers. Je vois mal, en ce sens, qu'on applique, à des
demandes précises de deux municipalités pour deux centres de
congrès, mais des demandes différentes, ce que vous avez
appelé quelque chose d'assez standard. De par l'article 1, on ouvre,
à mon avis, une porte.
La municipalité, la ville de Saint-Georges, ne demande pas de
façon explicite et ne veut pas, de par l'entente, à moins que je
n'interprète mal l'entente, mais il me semble clair, dans l'entente de
la ville de Saint-Georges, qu'il n'y a pas volonté de quelque
façon que ce soit, ni pour maintenant, ni dans cinq ans, ni dans dix
ans, de prendre part à quelque administration que ce soit à ce
chapitre.
M. Gilbert (Alain): Sauf en cas d'urgence, comme on a
l'expliqué tout à l'heure.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, mais même
cela, si je comprends bien, M. le maire, n'est même pas inclus. Ce qui
est inclus là-dedans, c'est que vous arrêtez de payer s'il y a un
changement de propriétaire ou s'il y a des problèmes ou quoi que
ce soit.
M. Gilbert (Alain): C'est ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Mais vous ne l'avez
pas manifesté dans le contract avec le promoteur, M. Pomerleau, ou la
firme en question. Donc, vous demandez que l'Assemblée nationale et le
projet de loi viennent entériner cette entente, mais vous ne demandez
pas le pouvoir en tant que municipalité. Alors, vous, comme maire
aujourd'hui, M. Gilbert, vous êtes maire de municipalité. Dans
sept ans, vous n'êtes plus maire, pour une raison ou une autre, il arrive
des difficultés, il arrive un nouveau maire, ce n'est pas sûr
qu'on voudra une telle chose, en aucun temps. Je peux parler en coiffant le
chapeau d'ancien maire, mais je pense qu'on a une précaution à
prendre, et je ne suis pas sûr qu'en tant qu'élu aujourd'hui, si
vous, vous ne voulez pas et si votre conseil ne veut pas, en 1989, au moment
où vous faites amender la charte de votre municipalité, vous
voulez vous donner ces pouvoirs. On peut le vouloir et on peut ne pas le
vouloir. Si vous le voulez et que tout le monde est consentant, bravo. Si ce
n'est pas nécessairement le désir de tous, au moins votre
désir a été transmis lorsque le conseil municipal a
négocié cette chose-là. Et, ce n'est pas de s'en porter
acquéreur. S'il y a des difficultés, vous ne voulez pas avoir de
problèmes. Vous avez voulu participer pour avoir le projet, et c'est
excellent, mais je ne vois pas pourquoi.
Je trouve cela dangereux, ici, comme législateur et j'ignore si
la commission pourra décider de donner dans ce cas-là à la
municipalité un privilège qui n'est pas vraiment exigé de
par l'entente qui vient d'être ratifié? J'ai dit ce que j'avais
à dire, mais je suis préoccupé par ça, parce que le
pouvoir sera là même si vous n'êtes plus là ou si
votre conseil n'est plus là. Pour vous donner un exemple, j'ai
vécu des expériences assez spéciales avec une
société des glaces dans des arenas et on a eu de longues
discussions sur des projets semblables faits avec une municipalité. Je
peux vous dire que, si la charte d'une municipalité le prévoit,
il y aura des pressions dans cinq ans, dix ans ou quinze ans, que ce soit du
promoteur actuel ou de n'importe quel autre promoteur. S'il a des
difficultés financières dans dix ans d'ici et que le projet de
loi marche, il y aura des pressions sur les élus municipaux pour que
vous preniez la responsabilité de l'administrer si c'est prévu
que vous avez retenu le pouvoir dans votre charte. Si tel n'est pas le voeu de
l'élu, je pense que vous devez être vigilant dans ce
sens-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être vous dire
quelque chose sur le plan législatif. Vous semblez suggérer, M.
le Président, que strictement l'article 2 qui vise la ratification du
protocole d'entente serait suffisant sur le plan juridique. On m'indique, selon
l'avis du contentieux du ministère des Affaires municipales, que, si on
n'avait pas l'article 1, l'article 2 serait - pas à cause de la
numérotation - dans le vide au sens juridique. Si la ville de
Saint-Georges veut, suivant le considérant 4 du contrat, louer du
promoteur ledit centre de congrès pour un loyer qui est établi,
il faut premièrement qu'elle ait le pouvoir de par la loi
de louer ledit centre de congrès, et c'est ce pouvoir que vous
retrouvez au premier alinéa de l'article 1. Maintenant, une fois que la
ville possède ce pouvoir, elle peut décider de ce qu'elle en
fait, soit exercer elle-même le pouvoir, soit le déléguer
à quelqu'un qui peut l'exercer, et c'est ce que prévoit, entre
autres choses, l'alinéa 2 de l'article 1. Sans cet article 1, on me dit
que, sur le plan juridique, on ne pourrait pas adopter l'article 2, parce qu'il
n'aurait aucune base légale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Votre argumentation,
M. le ministre, ne change rien à mes propos ni à mes convictions.
On avait tantôt stipulé cela de telle façon que la ville de
Roberval pouvait l'avoir, parce qu'on en avait besoin, parce que l'entente
prévoyait que la municipalité pouvait de par son contrat
être obligée à l'exercer.
De toute façon, quand on a approuvé Roberval tantôt,
il ne faut pas s'énerver avec la question de la
rétroactivité dans le sens où on dit que la ville peut
assumer l'administration du centre de congrès. Elle ne l'assume pas
aujourd'hui. C'était juste en cas de défaut qu'elle avait une
clause de reprise de possession ou de droit de premier refus. Ce que je dis,
c'est qu'on n'a pas du tout affaire au même contrat dans ce cas-ci et
qu'il y a une différence. Je peux comprendre qu'il puisse y avoir un
article 1 libellé de façon différente pour que l'article 2
ait du sens. Je peux comprendre ça, mais il ne peut pas être
libellé de cette façon et donner ces pouvoirs si tel n'est pas le
voeu. Alors, voilà.
Cela dit, je voudrais que ce soit clair. Je ne voudrais pas que cela
entrave en quoi que ce soit la bonne marche des opérations. Le projet
fonctionne bien. Je pense que cela a vraiment trait aux pouvoirs que la
municipalité se donne. (17 heures)
Une voix:...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Moi, je ne ferai pas votre job, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une saine collaboration.
M. Dufour: J'ai l'impression qu'on fait la "job de bras' du
ministre. Il nous donne sa "job de bras". Il ne la fait pas comme c'est
là. Je vous dis qu'on veut aider les municipalités. Même de
cela, je prends à témoin le président qui a
déjà été partie prenante dans des dossiers, et on a
réussi à dénouer les imbroglios des municipalités.
On l'a fait avec beaucoup de plaisir, je pense, et en fonction du sens des
responsabilités qu'on a exercé antérieurement. C'est un
milieu qu'on a laissé, mais je pense qu'il ne nous a pas laissés
dans le fond. Nous, on l'a laissé, mais le milieu municipal est
resté avec nous. Par rapport à cela, c'est évident
que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est comme nous autres.
M. Dufour: ...nous, ce que nous recherchons, c'est la meilleure
entente qui puisse servir les contribuables et la municipalité et
indépendamment. Je comprends que l'entreprise qui est dans cela, c'est
plus fort qu'une société en commandite, connaissant le promoteur.
Il a déjà investi dans notre municipalité ou
travaillé très fort dans le coin. Je le connais très bien
et je ne mets pas en doute son sens des affaires et son sens de
l'administration. Je n'ai aucun doute sur cela, mais je sens à travers
ce protocole qu'on vient d'avoir que ce n'est pas du tout la même chose
que l'autre protocole. En fait, on parle d'un engagement de 100 000 $, mais
c'est plus que cela. On parle d'un protocole et, si vous voulez regarder
l'article 12, il y a là un montant assez substantiel. Je comprends que
pour le faire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un montant de 75 000 $. Je
vais vous aider un peu.
M. Dufour: C'est cela: vous vous engagez. Je vais poser la
question directement. La ville de Saint-Georges s'engage à
dépenser 75 000 S ou approximativement. Mais 75 000 $ ne peuvent pas
être 40 000 $ approximativement. C'est autour de 75 000 $, et cela, pour
faire la promotion du centre de congrès, pour financer un office
municipal de congrès. Donc, on devra faire la promotion publicitaire de
la ville de Saint-Georges. Est-ce que vous faites de la promotion touristique
dans votre coin?
M. Sirois: C'est quelque chose qui existait avant l'entente avec
le promoteur. Il y avait déjà eu des négociations avec la
MRC de Beauce-Sartigan pour établir un bureau de tourisme et de
congrès. Les montants prévus pour ce bureau de tourisme
étaient déjà existants. Lors des discussions avec le
promoteur, ce dernier nous a dit: Pouvez-vous nous confirmer dans l'entente que
vous avez l'intention de continuer à être un intervenant en
tourisme? Le bureau de tourisme est un bureau régional dans lequel la
municipalité participe pour une portion du budget annuel. Il y a
d'autres intervenants, comme la MRC et certains intervenants privés qui
sont les associations de propriétaires de restaurants et d'hôtels.
C'est de la promotion de la région sur le plan touristique et pour les
centres de congrès qui est faite par cet office du tourisme. Ce n'est
pas la promotion du centre de congrès lui-même.
M. Dufour: Oui, mais dans le libellé de l'entente, moi, je
ne vois pas la MRC de Beauce-Sartigan. Afin de développer
l'économie locale, la ville s'engage à participer ou à
financer un
office municipal de congrès. Elle devra faire la promotion de la
ville de Saint-Georges - donc, ce n'est pas Beauce-Sartigan, c'est certain -
comme ville de congrès. Les sommes affectées à cette
promotion seront d'approxima-tivement 75 000 $ par année. Toutefois, on
ne versera pas de subventions pour le marketing et la promotion de
congrès directement au promoteur.
M. Gilbert (Alain): C'est exact. Lors de la demande initiale du
promoteur, un montant de 75 000 $ - de là, est venu ce montant - a
été demandé par le promoteur pour l'aider dans sa
promotion du centre de congrès. La municipalité, voyant dans cela
une participation directe à une entreprise et ayant des discussions
à ce moment-là avec la MRC de Beauce-Sartigan, a
décidé de créer, d'après l'entente qui est ici, un
office municipal de tourisme qui aurait pour but de faire la promotion de la
ville de Saint-Georges comme ville de congrès. Depuis ce temps, le
Bureau du tourisme et des congrès de Beauce-Sartigan qui existait s'est
associé avec la ville de Saint-Georges dans cette mission. Actuellement,
la ville de Saint-Georges injecte 75 000 $ dans le bureau de tourisme et
congrès qui a pour but de faire la promotion de toute la région
de Beauce-Sartigan. Lorsqu'on a rédigé cette entente, au mois de
mars 1988, le bureau de tourisme et congrès n'était pas
associé à la municipalité. Aujourd'hui, le bureau de
tourisme et congrès profite d'un budget d'environ 120 000 $ par
année et chapeaute l'Association des hôteliers restaurateurs du
Grand Saint-Georges. On a même vu la création d'une autre salle
pouvant accueillir des expositions ou des congrès à
l'intérieur de la municipalité et sans participation de la
municipalité. Le bureau de tourisme et congrès est une
réalité, mais n'est pas une réalité pour le centre
de congrès, soit le Geor-gesville.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires?
M. Dufour: J'aurais envie de poser des questions. Je n'ai pas la
responsabilité du ministère des Affaires municipales. Je souhaite
que le ministre des Affaires municipales qui parraine... Il a beau y avoir un
parrain autre, c'est lui qui est responsable de la loi. Qu'on le veuille ou
non, c'est lui qui l'amène ici, c'est lui qui est responsable de la loi.
Il ne peut pas se dissocier de ce qu'on fait là. J'espère qu'il
le fait en toute connaissance de cause et avec toutes les informations qu'il a
pu avoir concernant ce projet. Honnêtement, on essaye de le voir... Je ne
blâmerai pas les autorités municipales de l'avoir fait ou pas, ce
n'est pas ma responsabilité ou mon rôle. Je ne fais que constater
qu'il y a des engagements assez forts quant au projet qu'on a devant nous, je
ne vais pas plus loin que cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être ajouter,
M. le Président, qu'on a toujours tendance à comparer, surtout
lorsque les projets de loi arrivent de façon successive, celui de
Roberval et celui-ci. Ce que je retiens des propos du député de
Jonquière, sans m'en dissocier complètement, c'est qu'à
première vue, dans le cas de Roberval, on aurait une situation où
le contribuable paraît en avoir plus pour son argent.
M. Dufour: Cela pourrait être cela, mais cela pourrait
aussi... J'espère que lorsque le ministre accepte d'amener un projet de
loi, non seulement il l'a examiné, mais s'il concourt à
l'accepter, cela veut dire qu'il est partie prenante. Vous n'avez pas le
choix.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas mon rôle de
donner un cours de procédure parlementaire à mon critique.
J'indiquerai strictement qu'il y a un monde de différence entre un
projet de loi public, qui est le projet de loi du ministre, et un projet de loi
privé qu'on se doit d'amener devant une commission parlementaire et
qu'on se doit d'examiner. Lorsque le projet de loi est approuvé, il
devient un projet de loi approuvé par l'Assemblée nationale du
Québec. Il est certain que, sur le plan technique de l'analyse, le
ministère des Affaires municipales conserve une responsabilité
qui est plus grande quant à ces aspects. Les analystes, au
ministère des Affaires municipales, sans se prononcer sur le
côté politique, sur le côté administratif, nous
indiquent que le libellé de l'article 1 est souhaitable et requis. C'est
dans ce contexte que nous vous faisons part des présentes remarques.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires, avant qu'on appelle le vote sur l'article 1?
Monsieur...
M. Sirois: Peut-être un petit commentaire. Quand on se
demande si c'est un bon ou un mauvais marché, quand on parle de
consultation de la population, entre le moment où ont été
annoncées les dicussions avec le promoteur pour le centre de
congrès et le moment où l'entente a été conclue, il
y a eu élection, et c'était un des thèmes de la campagne
du conseil élu. C'est une forme de consultation de la population. Il y a
aussi eu des changements au règlement d'urbanisme et de zonage qui
étaient nécessaires pour l'établissement du centre de
congrès, changements qui ont été, de par la loi, soumis
à la population. Il n'y a eu aucune opposition venant de la population,
en aucun point, pour toute la démarche qui mène à
l'ouverture du centre de congrès.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur ces propos, Me
Sirois, je pense qu'il n'est pas question de savoir si c'est un bon ou mauvais
projet. Ce qui est remis en question, c'est ce
que vous demandez réellement. Avez-vous besoin comme outil de ce
qu'il y a dans l'article 1? C'est nécessaire ou c'est superflu? J'ai cru
comprendre des propos de M. le maire et des vôtres, bien clairement que
ce n'était pas absolument nécessaire.
M. Sirois: Souhaité, mais non absolument
nécessaire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Bon alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous demeurez libre en tout
temps...
M. Sirois: Mais sauf...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de le retirer.
M. Sirois: ...que je respecte l'interprétation du
contentieux du ministère des Affaires municipales qui dit que l'article
2 sans l'article 1 pourrait être considéré comme
étant sans valeur puisque les pouvoirs n'existent pas à la
base.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et la municipalité demeure,
comme toute personne qui présente un projet de loi, libre de retirer des
éléments, si elle n'est pas d'accord avec les
éléments qu'elle a soumis, et en tout temps.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense que c'est
important parce que tout le monde devra vivre avec ça ensuite, mais je
pense que les parties se sont bien exprimées. Est-ce que, en ce qui
concerne la municipalité, et à la suite des propos et des
discussions qu'on vient d'avoir, et peut-être une certaine
sensibilisation de part et d'autre, vous sentez le besoin, à ce
stade-ci, d'apporter quelques modifications? Finalement, c'est là. Ce
que je comprends, et je m'adresse aussi au parrain et on ne s'enfargera pas
dans les formalités, mais ce que je comprends, mais peut-être
que... Je n'ai pas de formation juridique et je ne m'embarquerai pas
là-dedans, mais peut-être que l'article 2 en lui-même n'a
pas de sens. Mais on pourrait peut-être donner à l'article 1 une
portée pour donner tout le sens à l'article 2 sans
nécessairement donner à la municipalité les pouvoirs
nécessaires pour exploiter le fameux centre de congrès. Si tel
est le voeu du maire et des représentants du conseil municipal, du
premier magistrat de la ville, de prendre quelques minutes pour en discuter,
cela me semble important. Il me semble qu'il faut que tout le monde en soit
conscient; sans ça, on va jouer un peu au chat et à la souris,
et, finalement, on va adopter quelque chose, alors que personne ne pense que ce
soit absolument nécessaire. Alors, je suggère bien humblement aux
membres de cette commission de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Suspendre cinq minutes?
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...suspendre
peut-être cinq minutes pour que tout le monde puisse se parler et on va
reprendre dans quelques minutes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très bien, M. le
Président, heureuse idée!
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprisée 17 h 19)
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements va reprendre ses travaux. Nous avions suspendu les travaux
pour quelques minutes, juste pour permettre à tout le monde de se parler
et de se comprendre. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires, M. le maire, ou
de la part du procureur?
M. Gilbert (Alain): Oui, en ce qui concerne la
municipalité, on a refait certaines discussions, et attendu que le
projet de loi qui vous est présenté a été
travaillé en collaboration avec le contentieux des Affaires municipales
dans la préparation du libellé de celui-ci et attendu que les
interventions faites par M. le ministre tout à l'heure voulant que
i'articie 2, pour être valable, doit être
précédé de l'article 1, la municipalité demande
d'accepter le projet de loi tel que libellé actuellement, soit les
articles 1, 2 et 3 dans sa rédaction intégrale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 2, M. le
Président, vise à déclarer valide l'entente intervenue
entre la ville et les Entreprises il.L.P. inc. le 2 mars 1988.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions? Cela a été couvert? Ce/a va, M. le
député de Jonquière, c'est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit de l'article
d'entrée en vigueur de la loi soit en l'espèce, M. le
Président, la date de sanction de
ladite loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article 3
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'annexe qui
se trouve au dos.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il s'agit
de la description de l'immeuble dont il est fait mention à l'article 1
du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Juste à titre
d'éclaircissement, si j'ai bien compris, les terrains qui ont
été cédés, c'était strictement à des
fins d'assiette de rue et non pas le fonds de terrain, parce qu'il y a eu des
terrains de cédés par la municipalité ou des
échanges qu'on retrouve dans l'entente. Il ne s'agit quand même
pas du terrain proprement dit, c'est bien cela?
M. Gilbert (Alain): Non, c'est tout simplement l'assiette de rue
qui a été cédée pour pouvoir confectionner les
stationnements et les droits de passage qui ont été
cédés par le promoteur a la municipalité pour pouvoir
avoir accès à ces différentes parties de la
municipalité.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Excellent. Est-ce
qu'il y a des questions sur l'annexe? Est-ce que l'annexe est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Est-ce
que le préambule du projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le préambule
est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi, Loi concernant la
ville de Saint-Georges, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 241 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): La commission
d'aménagement et des équipements vous remercie, M. le maire, de
même que ceux qui vous accompagnent, Me Sirois et M. Lambert, et on vous
souhaite...
Une voix: On remercie le parrain.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...on remercie le
parrain d'avoir parrainé ce projet de loi et on souhaite longue vie au
centre de congrès de même qu'au promoteur et à la
municipalité. Oui, un commentaire?
M. Dufour: Je voulais juste ajouter deux mots, M. le
Président. C'est peut-être un peu difficile pour la ville de
Saint-Georges de voir comment on a discuté de son projet de loi, mais je
pense qu'on va finir par démontrer hors de tout doute que le
gouvernement du Québec a tout intérêt a se doter d'une
véritable politique sur les centres de congrès. Il a aussi
intérêt à faire connaître bien comme il faut aux
intervenants que ce n'est pas juste une formalité de passer à la
commission parlementaire et qu'on va y attacher toute l'importance possible.
Malheureusement, c'est ceux qui arrivent qui vont servir d'exemple, mais on
n'est pas anti-Saint-Georges ni anti-Roberval. Je pense que, pour l'une ou
l'autre, quelque municipalité que ce soit, on va essayer de jouer notre
rôle indépendamment des personnes et aussi des endroits, mais
toujours en fonction d'essayer d'amener une politique parce que je me rends
bien compte que, de plus en plus, la notion de centre de congrès se
développe. De plus en plus, des municipalités examinent cette
hypothèse. À ce moment-là, il va devenir de plus en plus
nécessaire qu'on ait une idée très claire de la
façon dont ça doit se faire, tout en reconnaissant que valider
des actes postérieurement, a posteriori, ce sera toujours difficile de
le faire. Voilà, là-dessus, je peux souhaiter longue vie au
centre de congrès de Saint-Georges. Je ne sais pas comment il
s'appellera.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci M. le
député de Jonquière. M. le ministre, avez-vous un dernier
commentaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je joins mes souhaits et ma
voix à celle du député de Jonquière pour vous
exprimer les meilleurs souhaits, et je vous indique qu'un des
éléments qui nous a permis, en tout cas, qui m'a personnellement
permis de disposer un peu plus facilement, dans des conditions très
difficiles, de l'approbation après le fait, et je tiens à le
souligner, c'est l'élément qu'il y a eu une élection,
suivant votre témoignage, dont un des thèmes principaux a
été la mise en place d'une telle infrastructure au sein de votre
municipalité. Je vous dirai que cet élément a
peut-être fait pencher la balance du bon côté, sinon le
dosssier réapparaissait très complexe. Je vous
réitère qu'il est très dangereux pour une
municipalité de jouer à ce petit jeu de ratification a
posteriori.
M. Gilbert (Alain): J'en prends quand même note M. le
ministre. On vous remercie, M. le Président, ainsi que la commission de
nous avoir permis de poursuivre dans ce dossier et d'avoir
éclairé nos lanternes en ce qui concerne les
projets ou les demandes. On remercie aussi le parrain de ce projet de
loi, M. Audet. Merci beaucoup, messieurs.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci et bon chemin de
retour. La commission va suspendre ses travaux quelques instants. Nous
reprendrons dans deux ou trois minutes avec le projet de loi 247 qui concerne
la cité de Côte-Saint-Luc.
(Suspension de la séance à 17 h 26)
(Reprise à 17 h 29)
Projet de loi 247
Le Président (M. Parent, Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements va donc
reprendre ses travaux étant donné l'entrée du parrain, le
député de Sainte-Anne, du projet de loi 247, Loi concernant la
cité de Côte-Saint-Luc. J'inviterais les procureurs de même
que les représentants de la municipalité de Côte-Saint-Luc
à la table et à faire les présentations. Mme France
Vermette...
Mme Crevier-Vermette (France): Oui, bonjour.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...vous êtes
ingénieure à la municipalité, si j'ai bien compris?
Mme Crevier-Vermette: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Et Me Giroux est
procureure, c'est bien cela?
Mme Giroux (Lyne): Bonjour, M. le Président, M. le
ministre, MM. les membres de cette commission. Vous nous avez
identifiées. Je suis Lyne Giroux, procureure de la cité de
Côte-Saint-Luc et membre du bureau Kirshenblatt, Crestohl & Bogante
de Montréal. Je suis accompagnée de Mme France Crevier-Vermette,
ingénieure de la cité de Côte-Saint-Luc, chargée du
département de génie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Au nom des membres de
cette commission, on vous souhaite la bienvenue. On inviterait sans plus tarder
le réputé député de Sainte-Anne à nous faire
la présentation de ce projet de loi dont il est le parrain.
Remarques préliminaires
M. Polak: Merci beaucoup, M. le Président. Je pense que la
ville de Côte-Saint-Luc est beaucoup mieux représentée par
nos deux inter- locuteurs de sexe féminin que par moi. Je peux vous
dire...
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous remercie, M.
le député de Sainte-Anne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Polak: ...qu'il s'agit simplement de parfaire le titre de
certaines propriétés et d'éliminer des servitudes qui
n'ont aucune utilité pour personne. Et, pour le reste, je suggère
évidemment que l'avocate explique le bien-fondé de ce projet de
loi. Merci beaucoup.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Sainte-Anne. Dans le but de permettre la bonne
compréhension de ce projet de loi qui ne comporte que deux articles, on
aura peut-être un peu d'explications, et cela pourra par la suite
accélérer le processus. Me Giroux, on vous laisse la parole.
Mme Giroux: Merci, M. le Président. Le présent
projet de loi est soumis à cette commission et vise l'annulation de
ruelles qui ont été dessinées sur les plans originaux
déposés en 1912 au bureau d'enregistrement de Montréal.
Ces plans indiquent des ruelles derrière des lots qui, par ailleurs,
sont desservis par des rues développées. Tout ce territoire est
développé et, en fait, les ruelles n'existent pas. Si on
regardait le territoire à vol d'oiseau, on verrait des haies de
cèdre séparant les terrains arrière de chaque rue. Aucune
ruelle n'apparaît derrière ces lots. Les ruelles sont
constituées juridiquement seulement par le dépôt des plans
au bureau d'enregistrement de Montréal et n'existent pas en fait. Le
présent projet de loi vise à les annuler. La totalité des
lots visés constitue 301 935 pieds carrés dont certains ont
été cédés - on parle toujours de la superficie des
ruelles - à des contribuables par cession ou par acte de vente, ce qui
fait que ces gens ont, à l'arrière de leurs terrains, des
morceaux de terrain qui sont désignés comme des ruelles au bureau
d'enregistrement; ils n'ont donc pas des titres parfaits. Le projet de loi vise
à parfaire les titres de ces personnes et les titres de la ville, dans
la mesure où elle demeure propriétaire d'environ 231 452 pieds
carrés de ruelles. C'est le but du projet de loi. Les servitudes sont
des servitudes par destination de père de famille. En fait, ce sont des
servitudes créées par la loi. Il y a un arrêt de la Cour
suprême qui a jugé qu'un plan indiquant des ruelles était
un écrit suffisant pour constituer une servitude. On veut annuler ces
servitudes pour ne pas qu'elles existent inutilement sur des morceaux de
terrain qui n'ont jamais constitué des ruelles.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie, Me
Giroux. M. le ministre, avez-vous quelque chose à ajouter aux
explications four-
nies?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je dirai tout simplement que les
explications de Me Giroux, conjuguées aux pressions que j'ai subies du
député de Sainte-Anne...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...font en sorte que je suis
convaincu du bien-fondé du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pensais que vous
pourriez nous présenter un plan de toutes ces ruelles, monsieur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et c'est sans doute pour
répondre à cette question anticipée du président de
la commission que Me Giroux est accompagnée d'une ingénieure qui
peut au moins vous en tracer les grandes lignes, M. le Président, si
vous le souhaitez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pour ma
compréhension du dossier, est-ce que c'est une espèce de mise
à jour et ça veut dire que dans le cas de Côte-Saint-Luc,
on ne se retrouvera pas encore, dans un an ou deux? Est-ce que c'est une mise
à jour totale?
Mme Crevier-Vermette: En effet, M. le Président, ça
complète l'élimination de toutes les ruelles dans la cité
de Côte-Saint-Luc. Et on a un plan pour vous montrer l'emplacement, si
vous le voulez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Non, ce n'est pas
nécessaire, madame. Je voulais être sûr que le ministre soit
bien au courant du dossier. M. le député de Jonquière,
avez-vous des questions?
M. Dufour: Ma seule remarque est que le ministre semble plus
affirmatif que pour la loi précédente.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela ira plus
vite.
M. Dufour: Parce que là, il s'appuie sur son
ministère, il dit: Mon ministère s'est prononcé
là-dessus, mon contentieux est d'accord. Je n'ai pas de question, M. le
Président. Je peux dire, aux fins du débat, que j'ai eu le
plaisir de rencontrer les représentantes de Côte-Saint-Luc qui
m'ont bien informé des problèmes qu'elles vivaient et pourquoi
elles étaient ici. Personnellement, je comprends exactement le processus
et le procédé.
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Bertrand): Étant
donné que tout le monde se comprend, ça devrait bien se passer,
cet après-midi. J'appelle donc l'article 1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Essentiellement, cet article a pour but d'identifier les parties de lots
à l'égard desquelles certaines servitudes de passage qui
pourraient découler de l'attribution du caractère de ruelle
à ces lots sont annulées pour clarification des titres.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 1 est
adopté. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
1 est adopté. À l'article 2, il s'agit strictement de la date
d'entrée en vigueur de la loi, soit, en l'espèce, la date de
sanction de cette loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article 2
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le
préambule du projet de loi 247 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 247 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le titre du
projet de loi 247, Loi concernant la cité de Côte-Saint-Luc, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous remercie
beaucoup, Me Giroux, de même que Mme Crevier-Vermette, et le parrain, M.
le député de Sainte-Anne, et on vous souhaite un bon retour.
M. Dufour: J'aimerais juste ajouter, M. le
Président...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui.
M. Dufour: ...que j'ai été beaucoup plus sensible
aux représentations que la municipalité de Côte-Saint-Luc a
faites qu'impressionné par le député de Sainte-Anne. La
manière dont le ministre a parlé, tout à l'heure,
ça m'a donné l'impression que c'était quelque chose de
bien extraordinaire, mais, dans le fond, c'est un problème qui dure
depuis longtemps, qu'il me fait plaisir de ramener.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et connaissant l'amitié que
le député de Jonquière voue au député de
Sainte-Anne, je sais qu'il se joindra à vous, M. le Président,
pour le remercier de ses bons offices dans cet important dossier.
M. Polak: Est-ce que je peux dire quelque chose, M. le
Président? Je voudrais ajouter quelque chose. C'est que d'habitude,
quand je suis parrain, j'invite toujours à souper, tout de suite
après, le représentant de l'Opposition. Mais après cette
remarque, je vais encore réfléchir là-dessus. Mon
invitation n'est pas pour ce soir.
M. Dufour: Je voudrais remercier les intervenantes de leur
présence ici, et leur demander de présenter mes amitiés
à M. le maire et aux élus municipaux que je connais assez
bien.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, Me Giroux.
Mme Giroux: Je tiens à vous remercier, M. le
Président, M. le ministre, ainsi que tous les membres de la commission,
d'avoir étudié le projet de loi, et M. Polak de l'avoir
parrainé. Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, et bon
retour.
Mme Giroux: Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on va suspendre
quelques minutes pour reprendre le projet de loi 239, Loi concernant la
municipalité du Lac-Nominingue.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 39)
Projet de loi 239
Le Président (M. Parent, Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend donc ses travaux sans
plus tarder. Je vous rappellerai que nous en étions à
l'étude du projet de loi 239, Loi concernant la municipalité du
Lac-Nominingue. Il nous fait plaisir d'accueil- lir les porte-parole de cette
municipalité, soit M. le maire, Michel Perron, Me André Rochon,
procureur, et M. Légaré, secrétaire-trésorier.
Au nom des membres de cette commission et à titre de
président, je vous souhaite la bienvenue, de même qu'au parrain de
ce projet de loi, M. le député de Labelle. Sans plus tarder. je
demanderais au proposeur et parrain de ce projet de loi de nous en faire la
présentation, après quoi nous passerons aux discussions et
à l'étude article par article. Alors, M. le député
de Labelle, vous avez la parole.
Remarques préliminaires
M. Hétu: M. le Président, comme parrain de ce
projet de loi, il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue à M. le
maire du Lac-Nominingue qui vient pour la première fois au parlement de
Québec, à M. le secrétaire ainsi qu'à Me Rochon,
conseiller juridique, qui est de Saint-Jérôme, dans le
comté de Prévost, soit le comté du député
Forget.
Je connais très bien le projet de loi qui m'a été
présenté et pour lequel on m'a donné les explications
nécessaires. Il s'agit de corriger les lacunes dans un règlement
municipal établi depuis 1981, soit le règlement 64. Je pense que
M. le maire et le conseiller juridique connaissent bien leur projet et je les
laisserai donner les explications nécessaires sur les amendements qu'ils
désirent apporter à ce projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M.le
député de Labelle, nous vous remercions. Je céderais la
parole à Me Rochon.
M. Rochon (André): Oui. M. le Président, de 1981
à 1987, alors que la municipalité de Nomi-ningue avait
adopté le règlement 64 pour desservir une partie de sa
municipalité par des services d'aqueduc, ce règlement,
entré en vigueur en 1981, prévoyait l'imposition d'une taxe en
frontage pour une partie de la population qui était desservie par cet
aqueduc. En raison d'une erreur purement administrative - il y a eu à
cette époque quatre secrétaires-trésoriers qui se sont
succédé rapidement dans cette petite municipalité - on
s'est servi en très grande partie durant ces années de la
compensation, c'est-à-dire de ce qu'on appelle communément la
taxe d'eau, pour payer le coût d'entretien et de maintien de ce
système et pour rembourser le capital et les intérêts dus
en vertu du règlement 64. C'est cependant cette même partie de la
population, les mêmes gens qui étaient concernés, qui
auraient dû payer une compensation un peu moindre et une taxe de frontage
plus élevée. On se retrouve dans la situation où M. le
maire Perron, dès qu'il a été élu en 1987, a
été avisé par son nouveau
secrétaire-trésorier qu'il y avait eu anomalie et, pour
éviter de pénaliser l'ensemble de la population qui
n'était pas concernée par ce service, qu'il y avait lieu
d'apporter la
rectification prévue dans le projet de loi.
Le projet de loi prévoit donc essentiellement, M. le
Président, de légaliser cette erreur administrative,
c'est-à-dire la compensation qui a servi en plus de son rôle usuel
- le maintien et l'entretien du système - à payer le capital et
les intérêts. C'est essentiellement le but du projet de loi devant
vous.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, je vous
remercie. Est-ce qu'il y a des questions d'ordre général ou des
commentaires, avant qu'on appelle les articles? M. le député de
Jonquière, vous avez une question?
Discussion générale
M. Dufour: De quelle façon était facturée la
taxe d'eau ou la taxe spéciale pour l'eau? Est-ce que c'est par le
nombre de services? Il me semble que ces gens ne sont pas tous de même
catégorie, en ce sens que certaines peuvent compter plus de membres,
vivre en logement. Il n'y a pas de compteurs?
M. Rochon: Non.
M. Dufour: Maison à logements? La grosseur du tuyau?
Comment... ?
M. Rochon: Effectivement, c'était par catégorie de
résidence. À titre d'exemple, si vous aviez une résidence
principale, c'était 190 $ par année et si vous aviez une
résidence secondaire, la municipalité du Lac-Nominingue
étant avant tout une cité de villégiature, c'était
160 $ par année. Or, vous aviez des catégories sur lesquelles les
gens étaient taxés.
M. Dufour: Est-ce que vous avez fait l'étude concernant
les différences de coûts qui auraient pu s'appliquer par rapport
à un frontage et le service d'aqueduc ou l'ensemble? D'abord, si c'est
un frontage, il devait y en avoir - je ne connais pas l'endroit,
malheureusement, mais je suis sûr que c'est un bel endroit - qui avaient
de très grands terrains. Donc, ça coûte plus cher pour
apporter l'eau à ces endroits; d'autres avaient de plus petits terrains
avec possiblement des évaluations assez élevées. Est-ce
que vous avez fait cette étude?
M. Rochon: De façon significative, pour répondre à
votre question, M. Dufour, dans à peu près la totalité des
cas, les terrains sont de dimensions équivalentes, de telle sorte que le
paiement d'une compensation équivalant a une taxe de frontage ne vaut
pas. Il y a certains cas où, effectivement, et vous le dites avec
justesse, il y a certains cas où il y avait de plus grands terrains; en
conséquence, ces gens auraient dû payer peut-être une plus
forte proportion. Mais, de façon générale, le projet de
loi a été expliqué à la population, notamment
à ces gens qui sont affectés directement. Cela n'a pas
créé de tollé, puisque, dans la majorité des cas,
à quelques exceptions près, pour eux, cela revenait exactement
à la même chose. Le projet de loi évitait justement d'aller
chercher dans les poches de ceux qui n'avaient pas de service d'aqueduc, des
sommes d'argent pour rembourser une irrégularité qui
s'était commise au cours des années.
M. Dufour: Cela veut dire qu'à partir de l'adoption de ce
projet de loi, vous allez être obligés de taxer en fonction du
règlement existant, donc, les gens vont savoir après...
M. Rochon: Je peux vous assurer...
M. Dufour: Est-ce qu'ils savent actuellement ce que ça va
coûter?
M. Rochon: C'est fait. Cela se sait et je peux vous assurer que,
non seulement à partir de l'adoption de ce projet de loi si vous
l'adoptez, mais depuis que ça s'est su, c'est-à-dire qu'on l'a su
au cours de 1987, et depuis 1988-1989, le règlement 64 a
été appliqué dans toute sa rigueur. Dès qu'on s'est
aperçu de l'irrégularité, on n'a pas attendu, on a
rectifié la situation.
M. Dufour: Si vous me le permettez, M. le Président,
j'aimerais faire tout le tour parce qu'on ne sera pas là... Une fois
qu'on comprend comme il faut, ça va mieux. On dit: "La présente
loi n'affecte pas une cause pendante au 11 janvier 1988. " Est-ce qu'il y a des
causes pendantes jusqu'au 11 janvier 1988?
M. Rochon: Non, M. Dufour. M. Dufour: Vous n'en avez
pas.
M. Rochon: Non. La rédaction de l'article faisait suite,
je pense, à ce que votre commission avait déjà
discuté, à savoir que le 11 janvier est la date d'adoption de la
résolution mandatant pour le projet de loi privé où
officiellement la population est avertie. Je pense que c'est une politique que
je vous ai déjà vu appliquer devant cette commission. C'est la
date de la résolution mandatant l'adoption du projet de loi.
M. Dufour: Je veux juste rappeler au ministre des Affaires'
municipales de regarder les débats qu'il y a eu à
Saint-Gédéon-de-Beauce concernant cet article. Pour nous, nous
disons que ce n'est pas à la date de la résolution de
l'Assemblée, c'est trop facile. C'est la date de la présentation
du projet ou la date de l'adoption de la loi qu'on devrait avoir pour ces
causes pendantes. On a dépossédé purement et simplement
des gens. À Saint-Gédéon-de-Beauce, c'est un cas
semblable. Le règlement était bien clair, mais il a
été mai appliqué. Il y avait des causes pendantes, et cela
ne s'était jamais produit avant ça. On a eu une discussion
très forte. D'ailleurs,
la loi a été approuvée trois mois plus tard parce
qu'on trouvait que ça n'avait pas de bon sens.
M. Rochon: On reprend, M. Dufour, si vous me permettez, un
principe qui a été également appliqué à Rock
Forest. Vous y étiez je pense.
M. Dufour: Le Saint-Gédéon-de-Beauce de cette
époque. Il y avait des causes pendantes. Il y a au moins huit à
dix personnes qui ont perdu des montants d'argent. Il y avait suffisamment de
raisons pour qu'on s'oppose, et cela ne mettait pas la municipalité en
danger. Comme je disais, quelquefois, il est bon de donner l'absolution, mais
de temps en temps, une petite pénitence avec. Les gens se rappellent
plus longtemps. Mais ce n'est pas le cas ici.
M. Rochon: Je peux vous assurer que ce n'est pas notre cas, en
effet.
M. Dufour: Je voulais seulement vous rappeler ça, M. le
ministre, pour l'avenir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne me fait rien...
M. Dufour: Pour ce coin, il n'y a pas de problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne me fait rien de retourner
dans l'histoire, mais, sur le plan du fond et du principe, il m'apparaît
plus prudent de fonctionner à partir du moment où c'est devenu
public que de fonctionner à partir du moment du dépôt.
Entre le moment où cela devient très public, pour ce qui est de
la municipalité, et le moment du dépôt, il peut y avoir des
citoyens qui pourraient être tentés de...
M. Dufour: Cela n'avait jamais été accepté
avant. C'était une nouvelle procédure. Dans le cas dont on parle,
il y avait eu une démission d'un conseiller municipal et huit personnes
avaient des poursuites...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En quelle année?
M. Dufour: À Saint-Gédéon-de-Beauce.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En quelle année?
M. Dufour: En 1987. Vous vous en souvenez? On a discuté
très fort. À ce moment-là, il me semblait qu'il y avait
quelque chose qui clochait, mais, dans le cas qui nous préoccupe
actuellement, il n'y a pas de problème. Il faut accepter la parole de
nos interlocuteurs. Honnêtement, au départ, j'avais alors plus
d'appréhension que sur ce dont nous avons discuté. Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que cela va
pour tout le monde?
M. Dufour: Cela va.
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Bertrand): II y a une
première modification qui a été apportée qui est
vraiment technique: au lieu de "municipalité du Lac-Nominingue", c'est
"municipalité de Lac-Nominingue". C'est le "du" qui est remplacé
par "de".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le "du" qui est
remplacé par "de" à trois endroits, M. !e Président:
à la première ligne de l'article 1, à la deuxième
ligne du préambule et dans le titre du projet de loi. Cette modification
a pour but de rendre le projet de loi conforme aux usages du français
international et nous est recommandée par la Commission de
toponymie.
Une voix: C'est bien beau.
Une voix: Conformément à la loi 101.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On est pour
l'application de la langue comme il faut. Alors, en ce qui a trait à
l'amendement...
M. Dufour: Un instant! Voulez-vous avoir un petit centre des
congrès avec ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut peut-être profiter
de l'occasion pour avoir une petite discussion sur le débat
linguistique.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'on peut
finir les articles avant, oui?
M. Dufour: On pourrait peut-être leur offrir un petit
centre de congrès, M. le ministre?
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc le préambule, tel qu'amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 1, tel qu'amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 2 est
adopté, j'appelle donc l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc le
titre tel qu'amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, le projet de
loi dans son ensemble, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le projet de loi 239
est adopté. M. le maire Perron, M. le procureur Rochon, de même
que M. Légaré, secrétaire-trésorier, on vous
remercie d'être venus devant cette commission. Vous voyez que ça
s'est passé... Le parrain, oui, le parrain, j'allais l'oublier. Je
remercie aussi le député de Labelle qui en est le parrain. On
vous souhaite un excellent chemin de retour. Est-ce que vous avez des
commentaires, en terminant?
M. Rochon: On vous remercie, M. le Président. On remercie
M. le ministre, notre parrain, cela va de soi, et M. Dufour, de leur
soutien.
M. Dufour: Allez en paix!
Le Président (M. Parent, Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements a terminé ses travaux
pour aujourd'hui. Nous allons donc ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 52)