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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements entreprend ses travaux pour
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Transports pour l'année financière
1989-1990. Un bref sommaire: Nous avons attaqué le programme 1, nous
avons parlé de la Régie de l'assurance automobile du
Québec ainsi que du transport maritime, avec le président de la
Société des traversiers. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce matin, nous
commençons nos travaux par...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le député
de Lévis avait souhaité pouvoir également interroger le
président de la Commission des transports du Québec. il est ici
ce matin. Si on pouvait commencer par lui on pourrait, par la suite, le
libérer.
Le Président (M. Saint-Roch): Très bien, M. le
ministre. M. le député de Lévis.
Commission des transports du Québec
M. Côté (Charlesbourg): M. Ferland est l'un des
vétérans, peut-être même le vétéran de
la Commission des transports, le vétéran.
M. Garon: On remarque dans les crédits de la Commission
des transports qu'il y a une baisse considérable de 1 300 000 $, soit 11
% par rapport aux crédits de l'an dernier, sans s'occuper des dollars
constants. On constate qu'il s'agit principalement d'une baisse d'effectif de
240à201.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Comment expliquez-vous une si forte baisse
d'effectif?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le résultat
direct de la loi sur la déréglementation que nous avons
adoptée qui faisait passer à neuf commissaires...
Nécessairement, cela a des effets sur le reste de la structure et,
étant donné que la procédure pour l'obtention de permis
est allégée et devient davantage administrative, cela a des
effets très certains sur l'appareil.
M. Garon: Sur la délivrance des permis. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça. M. Garon: Qui
est plus rapide et tout ça. M. Côté (Charlesbourg): C'est
ça.
M. Garon: Est-ce qu'on peut dire, depuis presque un an de
fonctionnement, que le nombre de plaintes a diminué ou a
augmenté?
M. Côté (Charlesbourg): M. Ferland.
M. Ferland (Maurice): Évidemment, les délais ont
été considérablement réduits.
M. Garon: Pour l'émission des permis? M. Ferland:
Aujourd'hui...
M. Garon: Vous parlez de l'émission des permis.
M. Ferland: De l'émission des permis...
M. Garon: Oui, mais je ne parle plus de ça.
M. Ferland: D'accord.
M. Garon: Je comprends que, comme les preuves sont
modifiées, les explications du ministre m'ont satisfait. Ce n'est pas
là-dessus; c'est sur le nombre de plaintes. Étant donné
qu'il y a déréglementation, il peut y avoir plus de plaintes. Il
peut y avoir des plaintes concernant autre chose.
M. Ferland: Non, le nombre de plaintes dans le camionnage est
beaucoup moindre, parce que, maintenant, les plaintes ne peuvent reposer que
sur le fait qu'un camionneur fait du transport sans permis. Comme on peut
obtenir des permis très facilement, comme tout le monde peut avoir des
permis pour couvrir l'ensemble des services dans la province, il est
évident que le contrôle qui existait autrefois sur les genres de
permis, sur les classes de permis, sur la complexité, n'existe plus.
Donc, il nous reste juste à vérifier si le gars
détient ou non son permis de la commission.
M. Garon: Combien de permis ont été émis en
1988-1989?
M. Ferland: Depuis la déréglementation dans le
camionnage...
M. Garon: Est-ce qu'il y en a eu plus ou moins?
M. Ferland: Beaucoup plus. La semaine passée on
était rendus à 10 384.
M. Garon: En 1988-1989.
M. Ferland: De mars 1988 à mars 1989.
M. Garon: Par rapport à l'année
précédente il y en a combien?
M. Feriand: Par rapport à l'année
précédente, on parle de quelques milliers par rapport à
quelques centaines. Autrefois, c'étaient des modifications de permis,
des ajouts, des changements.
M. Garon: II y avait seulement quelques centaines de permis par
année.
M. Ferland: Absolument.
M. Garon: Maintenant, c'est 10 000...
M. Ferland: 10 384 la semaine passée.
M. Garon: Là-dessus, combien de gens sont localisés
au Québec et combien sont à l'extérieur du
Québec?
M. Ferland: Je pense que c'est 94 % au Québec, les autres
étant répartis dans les autres provinces.
M. Garon: Cela fait quelque 600 permis à
l'extérieur du Québec. Combien de permis à
l'extérieur du Québec?
M. Ferland: 2799 au Québec sur 2927 de transport local ou
interprovincial. Donc, la proportion à l'extérieur du
Québec est très minime. Je n'ai pas les chiffres des
dernières semaines, mais en Ontario, c'est moins de 5 %, au
Nouveau-Brunswick, aux États-Unis, à peu 5 % comme pour les
autres.
M. Garon: Vous avez parlé de 10 000, et vous parlez de
2000?
M. Ferland: Oui, mais je parte du permis extraprovincial.
M. Garon: Vos 10 000 permis nombre global?
M. Ferland: Les 10 000 permis, globalement, à
l'intraprovincial, ce sont tous des permis du Québec. On n'en a pas
émis ou à peu près pas, à des gens de
l'extérieur du Québec. Ce sont juste sur les permis de transport
extraprovincial, entre deux points dont l'origine ou la destination est
à l'extérieur du Québec, dans les autres provinces et aux
États-Unis, et, dans le moment, la proportion est très
minime.
M. Garon: II faut faire attention. Pour le camionnage des
automobiles neuves, considérez-vous qu'il faut un permis à
l'extérieur ou à l'intérieur du Québec pour prendre
les automobiles à Charny et les amener au Lac-Saint-Jean, par
exemple?
M. Ferland: Non, cela est intraprovincial.
M. Garon: Ce sont des compagnies de l'Ontario. Ce sont des
statistiques qui ne veulent rien dire. Même à l'intra, ce sont des
entreprises de l'Ontario qui obtiennent des permis pour faire du transport au
Québec.
M. Feriand: Mais il faudrait dire aussi que tous ceux qui avaient
des permis les ont conservés. Tous ceux qui, autrefois, avaient des
permis avaient des droits acquis.
M. Garon: Je comprends cela. Avec la
déréglementation, combien en avez-vous délivré
à des gens de l'extérieur pour faire du camionnage au
Québec?
M. Ferland: Aux gens de l'extérieur, on en a
délivré approximativement 300, dont 235 en Ontario...
M. Garon: 300.
M. Ferland:... à des détenteurs de permis qui sont
situés en Ontario.
M. Garon:... dont 235 en Ontario. C'est sur les 10 000?
M. Ferland: Oui.
M. Garon: Bon. Et les quelque 2000 qui restent, qui font du
camionnage pas seulement à l'intérieur du Québec?
M. Ferland: C'est du camionnage extraprovincial.
M. Garon: Oui.
M. Ferland: Ce sont des permis en sous-traitance pour tirer les
remorques d'un autre. Ce ne sont pas des permis qui ont le même sens
qu'un permis de transport public général.
M. Garon: Oui, mais combien en avez-vous délivré
à des Québécois et à des gens qui viennent de
l'extérieur? Moi, je veux voir l'effet de la
déréglementation, c'est simple.
M. Ferland: Au 31 décembre 1988, les permis de transport
public général comptaient pour la moitié de l'ensemble des
permis. Ces permis, les anciens et les nouveaux, étaient
exploités à 80 % par des Québécois. Le
transport
en sous-traitance, qui est l'autre aspect, était exploité
à 89 % par des Québécois. Il faudrait tout
décortiquer parce qu'il y a les permis en corridor qui permettent
à quelqu'un de traverser le Québec. Evidemment, ces permis sont
quasi automatiques.
M. Garon: Oui.
M. Ferland: Je n'ai pas, dans les nouvelles proportions...
M. Garon: Cela m'étonne que vous n'ayez pas cela.
Concernant les effets de la déréglementation, je ne trouve pas
que la commission est très au courant des statistiques qu'elle doit
avoir pour suivre cela.
M. Ferland: Non.
M. Garon: Je ne vous pose pas de questions au cinquième
niveau d'abstraction.
M. Ferland: Sur les 10 384 permis qu'on a délivrés
au Québec sous la nouvelle loi et le nouveau règlement, on en a
délivré 245 pour l'Ontario, avant que j'arrive à la
présidence de la commission et, depuis ce temps, on n'en a pas
délivré beaucoup.
M. Garon: En Ontario, combien en a-t-on émis à des
Québécois?
M. Ferland: Je ne le sais pas, on ne peut pas le savoir.
M. Garon: Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Parce que la loi qui nous
permettait de le faire vient à peine d'être adoptée, et
qu'il y a des règlements qui doivent en découler. L'Ontario a
traîné la patte dans ce dossier de manière...
M. Garon: Je vous l'avais dit. Vous vous rappelez que je vous
l'avais dit qu'il traînerait la patte.
M. Côté (Charlesbourg): On se l'est dit. M.
Garon: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est une
responsabilité qui incombe au gouvernement fédéral de
mettre l'Ontario au pas. On est intervenus, quant à nous, à
plusieurs reprises. Je peux vous fournir copie de la correspondance que j'ai
envoyée à M. Bouchard ainsi qu'à M. Fulton, en ce qui a
trait au non-respect des engagements que l'Ontario a pris aux
différentes conférences fédérales-provinciales.
Finalement, il y a eu dans le processus des élections en Ontario un
retard dans l'adoption de la loi. Elle est maintenant adoptée, il y a
des règlements qui régissent sa mise en application. Il y a
énormément de pression, au moment où l'on se parle, sur
l'Ontario pour que la situation soit régularisée dans les plus
brefs délais. À la conférence des ministres des
Transports, à Halifax, à la fin de septembre, M. Bouchard avait
pris l'engagement, dans la mesure où très tôt, au
début de 1989, l'Ontario ne se serait pas soumis aux principes, de
prendre les moyens nécessaires. À la rencontre du 8 mars avec M.
Bouchard, je lui ai fait part du fait qu'il commençait à se faire
tard passablement.
M. Garon: À la suite des résultats de
l'étude qu'il a commandée sur la concurrence des transporteurs
québécois, est-ce que le ministère estime qu'il vaudrait
mieux revoir les politiques adoptées dans le cadre de la
déréglementation de l'industrie du camionnage?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan des discussions
que nous avons avec nos principaux partenaires, en particulier avec
l'Association du camionnage du Québec que j'ai rencontrée il y a
quinze jours pour faire le point, ceux-ci ne remettent pas en question la
déréglementation économique. Ils souhaitent que ce soit
une application juste et équitable, partout au Canada et en particulier
en Ontario. C'est la principale revendication. On ne demande pas de remettre en
cause la déréglementation économique, on demande de bien
s'assurer que la réglementation, premièrement, soit
appliquée partout au Canada, autant en Ontario quant aux demandes
possibles du Québec vis-à-vis des demandes possibles des
Ontariens, et, deuxièmement, qu'on renforce le contrôle routier
dans son sens le plus large, c'est-à-dire incluant le contrôle
économique. C'est l'état de la situation.
M. Garon: Comment le ministre explique-t-il que, d'après
des études, les transporteurs du Québec aient des coûts
d'exploitation moins élevés que ceux des Américains qui
sont pourtant déréglementés depuis le début des
années quatre-vingt? Vous savez que les économistes, c'est comme
les psychiatres; on peut en trouver autant qui disent que le gars est sain que
d'autres qui disent qu'il ne l'est pas.
M. Côté (Charlesbourg): Où prenez-vous ces
chiffres?
M. Garon: D'après vos données. M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: D'après une étude commandée par le
ministère des Transports. On dit qu'on avait des coûts un peu plus
élevés que ceux de l'Ontario et des Maritimes, mais
inférieurs à ceux des transporteurs américains.
M. Côté (Charlesbourg): Donnez-moi la
référence de l'étude parce que, effectivement, le
ministère fait passablement d'études. De quand date-t-elle?
M. Garon: Bulletin d'information scientifique, Recherche sur le
transport, Volume thématique il, numéro 1, avril 1988,
présenté au XXIIIe congrès annuel de l'AQTR, le 24 mars
1988, à Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vérifier
cela. De toute façon, cela a été fait dans le cadre de
l'AQTR, bien sûr, comme vous le dites. Alors, une étude, c'est
quoi? C'est un constat. Il s'agit de vérifier l'étude. Je ne peux
pas vous donner plus de réponse que cela.
M. Garon: À la page 7, concernant le marché
Québec-Maritimes et le marché Québec-États-Unis, on
dit qu'on a un coût plus élevé: Les transporteurs
québécois actifs sur le marché Québec-Maritimes ont
un coût unitaire largement supérieur à celui des grands
transporteurs des Maritimes, soit 52 % plus élevé. Sur le
marché Québec-États-Unis, on observe que les transporteurs
québécois opèrent à un coût nettement moins
élevé - environ du tiers - que les transporteurs
américains.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous dit que cela
était signé par M. Boucher?
M. Garon: Non, je n'ai parlé de personne. Je n'ai pas
parlé de signature.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministère commande
des études à des professeurs de différentes
facultés.
M. Garon: II s'agit du service de la réglementation
économique, Direction du transport routier des marchandises,
ministère des Transports du Québec, MM. Donald Fallu et Rafael
Sanchez.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une recherche
statistique des services...
M. Garon: II y a une question fondamentale, j'espère que
les manufacturiers canadiens lisent vos études. Ils pètent de la
broue là-dessus sauf qu'on constate que les Américains,
après une déréglementation depuis les années
quatre-vingt, fonctionnent à des coûts du tiers plus
élevé que les transporteurs québécois. Est-ce que
la déréglementation donne des résultats?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours dit à
l'association des manufacturiers, qui espérait une chute sensible des
coûts de transport à la suite d'une
déréglementation, qu'elle se retrouverait le lendemain avec des
mauvaises surprises. Ce n'est pas d'aujourd'hui. J'ai dit cela il y a deux ans
et demi, lorsque je les ai rencontrés, pour la simple et bonne raison
que sur le plan des éléments de sécurité qu'on
exige, ça va exiger de la part des transporteurs la même
règle pour tout le monde. Cela va exiger des investissements. Cela va
exiger une flotte en bon état et forcément, quant à moi,
je serais très étonné qu'un phénomène de bas
prix perdure. Alors, finalement, la déréglementation
économique aura été faite, mais elle ne doit pas se faire
au détriment des transporteurs et au profit de l'Association des
manufacturiers canadiens, c'est une autre paire de manches. La plus belle
démonstration est que, si vous nous dites que les coûts sont
inférieurs d'un tiers et que le ministère dit que les coûts
d'opération sont inférieurs d'un tiers par rapport aux
Américains, cela place les Québécois dans une situation
tout à fait extraordinaire pour envahir d'autres marchés.
M. Garon: On dit: Cette différence tient pour l'essentiel
aux activités très différentes effectuées par les
deux groupes et se reflète dans les frais de terminus, de vente et
d'administration beaucoup plus élevés chez les
Américains.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, cela fait partie du
coût d'exploitation. La constatation est que si le coût est
inférieur...
M. Garon: On continue: II convient de discuter brièvement
des coûts de main-d'oeuvre La comparaison des deux groupes à ce
niveau montre une rémunération annuelle moyenne nettement plus
élevée chez les Américains. Si on tient compte du taux de
change, le salaire des chauffeurs américains serait au moins de 30 %
à 40 % plus élevé que celui des chauffeurs
québécois.
M. Côté (Charlesbourg): Cela me réjouit
d'entendre ça. Je ne l'avais pas vu.
M. Garon: Cela vous réjouit de voir que d'autres gens ont
un salaire de 30 % à 40 % plus élevé?
M. Côté (Charlesbourg): Non, si vous voulez me
laisser finir. Laissez-moi expliquer au moins le fait qui me réjouit et,
après, vous pourrez conclure ce que vous voulez. Cela fait la
démonstration très évidente que la
déréglementation va servir les Québécois qui sont
prêts à faire face à un marché compétitif et
ça pourrait signifier éventuellement une amélioration de
la situation financière des transporteurs. C'est exactement ce que
ça veut dire. C'est normal après une période de
soubresauts, au lendemain de l'application, alors que le marché est
envahi par un grand nombre de transporteurs qui, à la base, ont les
mêmes exigences. Cela me réjouit parce que notre industrie de
transport est concurrentielle sur le plan des prix et il y a une marge de
manoeuvre assez intéressante pour eux
sur le plan de l'ajustement. Dans ce sens, si les frais de terminus sont
plus élevés aux États-Unis qu'au Québec, tant mieux
pour nous; si les salaires payés dans l'industrie aux États-Unis
sont plus élevés que ceux payés au Québec, je pense
que chacun en retirera le message et, dans la mesure où la situation
financière des compagnies de transport au Québec
s'améliorera, j'imagine qu'il y aura très certainement des effets
sensibles chez les employés.
M. Garon: Je pense qu'il faut pousser l'analyse un peu plus loin.
Ceux qui ont analysé un peu la déréglementation se sont
rendu compte qu'aux États-Unis, cela a eu pour effet de faire
disparaître les moyens au profit des gros. En Californie, on est en train
de "reréglementer". On s'est aperçu que ce n'était pas si
bon que ça, la déréglementation. Et nous, on se rend
compte qu'on avait un système qui fonctionnait et on se rend compte
aussi que les moyens disparaissent au profit des gros. La
déréglementation, cela a fait la même chose dans le
camionnage que dans le système aérien, aux États-Unis
comme au Canada. Cela ne prend pas un économiste qui a fait un doctorat
pour voir ça, un gars qui a son petit baccalauréat est capable de
nous analyser ça pas mal vite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est mon cas.
M. Garon: Vous n'avez pas un baccalauréat en
économie, vous.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas en économie,
j'ai un baccalauréat.
M. Garon: En histoire.
M. Côté (Charlesbourg): En histoire, mais sur le
plan économique je pourrais en montrer à bien des professeurs
comme vous.
M. Garon: Ah! peut-être! Je ne sais pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas parce qu'on a
été professeur à l'Université Laval qu'on a une
connaissance universelle.
M. Garon: Non, non, je ne parle pas de ça du tout...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, on se comprend.
(10 h 30)
M. Garon: ...je dis simplement qu'il faut aller un peu plus loin,
il faut voir que la déréglementation, aux États-Unis... On
se demande pourquoi les coûts sont plus élevés, c'est parce
que la déréglementation a eu des effets. On a commencé
à l'analyser aux États-Unis, les compagnies moyennes sont
accaparées par les grosses compagnies, de sorte qu'on se retrouve avec
moins de compagnies moyennes, plus de petites compagnies locales qui gagnent
moins d'argent et avec de grosses compagnies qui, elles, sont dans une
situation différente. On remarque qu'au Québec, actuellement, il
y a un processus qui a commencé à être enclenché. Il
faut en tirer des conclusions. On voit qu'aux États-Unis l'effet de la
déréglementation, après dix ans, ça ne montre pas
un système plus concurrentiel, ça montre peut-être un
système qui l'est moins. Quel effet aura la
déréglementation sur l'industrie québécoise du
camionnage? C'est ça que je dis, essentiellement. Il y a des causes
à ça. Pourquoi les Américains, après dix ans de
déréglementation, se retrouvent-ils avec un système qui,
d'après les études de votre propre ministère, semble moins
concurrentiel?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Là-dessus,
j'aborde le dossier avec grand plaisir, pour l'avoir vécu dans toutes
ses phases. Comme je ne suis pas un professeur d'économie mais juste un
petit professeur d'histoire, je vais vous refaire une partie de l'histoire
parce que, des fois, ça éclaire les économistes.
Février 1985, Vancouver, rencontre fédérale
provinciale des ministres des Transports. Discussion:
déréglementation économique à laquelle
adhère le Québec par la signature d'un protocole d'entente qu'a
signé M. Guy Tardif, mon prédécesseur. J'imagine qu'avant
de signer ça il y a eu autorisation du Conseil des ministres et que,
dans ce cas, il y a eu toutes les études d'impact, avant de s'engager
dans un processus comme celui-là. J'imagine, avec tous les
baccalauréats et doctorats que vous avez dans votre gang, qu'il y en a
au moins un qui a dû être assez docteur pour être capable
d'en arriver à cette analyse et exiger ça. C'était la
première démarche.
À partir du moment où on est arrivés, on s'est
questionnés - je ne suis pas docteur, j'ai juste un petit bac en
histoire - sur la pertinence d'intervenir et de déréglementer, et
on a cheminé avec l'Association du camionnage du Québec, au
niveau de la déréglementation. On s'est fait tirer l'oreille, on
s'est fait mettre au pied du mur par le fédéral qui,
rappelons-le, a délégué au Québec le pouvoir en
matière de transports qui, à l'époque, menaçait
d'être rapatrié parce que le gouvernement du Québec ne
respectait pas l'entente intervenue à Vancouver, en février 1985,
sous un autre régime.
À partir de ce moment, ce que l'on a fait, avec l'Association du
camionnage du Québec et avec les différents intervenants, on
s'est dit: Dans quelles conditions pouvons-nous faire la
déréglementation et s'assurer que le plus de transporteurs
possible du Québec en bénéficient et qu'on ne perdent pas
nos entreprises autochtones? Comme le pouvoir transport est un pouvoir qui peut
être rapatrié demain matin par le gouvernement
fédéral, s'il le désire, il y a un élément
sur lequel on doit se baser qui, lui, ne pourra jamais être
rapatrié, qui est la sécurité
routière. On s'est dit: On a une première poignée,
la sécurité routière, gardons-le à l'esprit et
examinons ce qui s'est passé ailleurs. Alors, on a fait un retour sur le
passé, c'est toujours bon, on appelle ça l'histoire. Un retour en
arrière, on appelle ça de l'histoire, un peu.
À partir de ce moment, on a vu qu'effectivement, en Californie, V
y avait déréglementation sauvage; pas
déréglementation, déréglementation sauvage.
Après analyse, 1s ont décidé de revenir
réglementer, mais avec quel objectif? Avec l'objectif de la
sécurité publique, parce qu'on s'est rendu compte qu'avec une
déréglementation sauvage, sans contrainte pour les transporteurs
sur le plan de la sécurité publique, sans contrainte sur le plan
des équipements, sur le plan de la formation des hommes, sur le plan du
nombre d'heures de conduite, on se retrouvait avec de l'équipement qui
vieillissait, dans une bataille féroce de prix et qui mettait en danger
la sécurité publique. On a donc réglementé pour
exiger un certain pourcentage de profit, permettant de renouveler la flotte.
C'est sur cette base qu'ils y sont revenus. Qu'est-ce qu'on a fait? On a
tiré profit des expériences d'ailleurs et on s'est dit:
Dès maintenant, en parallèle, on va adopter des mesures de
sécurité qui vont s'appliquer chez nous et à l'ensemble du
Canada - on souhaitait que ce soit appliqué dans l'ensemble du Canada,
bien sûr; c'est pour ça qu'il y a un code canadien maintenant
à ce point vue-là - et on a acheminé tout notre processus
qui est chez nous sur le plan de la sécurité et qui est entre les
mains du Québec et en pleine sécurité.
Donc, c'est dans ce contexte qu'on a fait la
déréglementation. Donc, le spectre de la Californie, de ce qui
s'est passé en Californie sur le plan de la
déréglementation, ne se produira pas au Québec. C'est le
premier élément. C'était quand même important de
dire toute la vérité, parce que c'est la vérité,
cela.
Au-delà de tout cela, ce qu'on dit de la
déréglementation aujourd'hui, c'est: Est-ce qu'elle renforce ou
affaiblit le camionnage au Québec? Dans l'état actuel des choses,
pour moi, il n'y a pas meilleur juge que les compagnies de transport
elles-mêmes qui sont regroupées au sein de l'Association du
camionnage du Québec que j'ai rencontrée, qui croit toujours en
la déréglementation économique, mais assortie d'un
contrôle plus sévère sur le plan de la
sécurité et cela...
M. Garon:...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Un instant! Vous pouvez
bien vous taper les lèvres; c'est votre principe. Si vous voulez
discuter du contrôle après, on en discutera, mais c'est ça,
le cheminement.
M. Garon: Je comprends ça. L'historique, je le connais. Ce
n'est pas ça que je vous demande.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si vous le
connaissez, vous en oubliez des bons bouts quand vous parlez.
M. Garon: Ah non! je n'en oublie pas de bons bouts. Quand un
gouvernement est élu, c'est lui qui décide. Vous n'êtes pas
un gouvernement, j'imagine... On n'est pas dans une garderie. Quand vous entrez
dans la garderie, je comprends que c'est la maîtresse qui dit quoi faire,
mais quand vous êtes dans un gouvernement en pantalon long, je pense que
c'est vous qui décidez. On va arrêter de gérer le
passé. Vous avez dit que vous maîtrisiez l'avenir, bien,
maîtrisez-le.
M. Côté (Charlesbourg): Cela..
M. Garon: Arrêtez de me péter de la broue!
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des bouffonneries.
Non, un instant!
M. Garon: Non, c'est ça, la réalité.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
n'ai pas fini.
M. Garon: Un gouvernement, cela mène... M.
Côté (Charlesbourg): M. le Président!
M. Garon: Je vais vous en dire plus que ça et c'est
enregistré. Je vous avais dit, à part ça, que vous ne
devriez pas appliquer ça avant que l'Ontario l'ait fait parce que...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
M. Garon: ...historiquement, l'Ontario prend des engagements et
ne les respecte pas.
M. Côté (Charlesbourg): M.le Président, je
vous demanderais...
M. Garon: C'est enregistré, ce que j'ai dit.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis, la parole est à M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, quand vous parlez de
pétage de broue, vous en avez donné un exemple bien frappant: se
frapper sur la bedaine pour dire: Je vous l'avais dit. Une chose est certaine,
c'est que dans tout le processus de l'adoption de ce projet de loi, cela n'a
pas été fait avec le voisin; vous étiez en face. Vous avez
mis des points sur des T qu'on avait mis, nous aussi. C'est clair. Alors, les
problèmes que vous avez soulevés, vous n'avez rien appris
à personne. Ce sont des problèmes qui ont été
soulevés dans la démarche qu'on a suivie. Au-delà de
ça, rappelez-vous - parce que votre mémoire est très
sélective - l'engagement qui avait été pris à cette
table: avant même de l'appliquer, on
consulterait à nouveau les intervenants qui étaient venus
devant cette table exprimer leur point de vue en disant: Oui, on est pour la
déréglementation.
La question, c'est: Est-ce qu'on l'a fait ou si on ne l'a pas fait? Oui,
avant même de l'appliquer, on a eu une commission parlementaire pour les
entendre à nouveau. Ils sont venus nous dire qu'effectivement on devait
aller de l'avant et ça, ce sont les transporteurs. Ce n'est pas
quelqu'un qui, sur le plan politique, a quelque chose à vendre. Ce sont
les transporteurs qui sont visés eux-mêmes par la
déréglementation. Ce sont eux qui nous ont dit d'y aller et on y
est allé. C'est cela.
Dans ce sens-là, cela a été très clair.
Alors, à partir de ça, comment se comporte l'industrie du
camionnage au Québec face a la déréglementation? Il y a
une période de tassement dans laquelle nous sommes actuellement.
L'industrie souhaite qu'il y ait un contrôle plus musclé de toutes
les mesures sur le plan du contrôle routier. Elle a parfaitement raison
et, dans ce sens, ça éliminera toute une série de
"gypsies" qui sont sur la route, que nous voulons éliminer, qui va faire
en sorte qu'on va retrouver une période de prospérité sur
le plan des prix.
Alors, qu'on vienne conclure aujourd'hui que cela coûte - les
chiffres le démontrent selon l'étude que vous évoquez -
moins cher de gérer les camions au Québec qu'aux
États-Unis, ce sont des chiffres, ce sont des statistiques et c'est
ça. Alors, ça veut dire que ça nous place dans une
situation intéressante et on a une marge de manoeuvre sur le plan de la
concurrence. Ce n'est pas de nature à étouffer et à faire
disparaître l'industrie du camionnage au Québec.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: M. le Président, je ne sais pas si le ministre a
lu: L'association du camionnage a jugé bon, la dernière fois, le
29 mars, de s'adresser au premier ministre. Je ne sais pas pourquoi. Avant,
elle s'adressait au ministre et, là, elle s'adresse au premier ministre.
Écoutez ce qu'ils disent dans leur document du 29 mars, leur
communiqué du 29 mars 1989: Dans le document qu'ils ont fait parvenir au
très honorable Robert Bourassa, les représentants de l'industrie
du transport routier de marchandises ont tenu à préciser que
l'état lamentable dans lequel se trouve la compagnie Cabano
Expéditex n'était qu'une conséquence prévisible de
la déréglementation commerciale instaurée au Québec
en l'absence d'un contrôle économique et routier efficace. Le
ministre se rappellera bien ce qu'on avait dit et l'association du camionnage
autant que l'Opposition officielle: C'est beau de voter des lois, sauf que les
lois ne sont pas respectées. J'aimerais demander au ministre: Dans le
transport de marchandise, par exemple, combien la Régie de l'assurance
automobile donne-t-elle de permis de dérogation pour avoir des charges
plus pesantes que ce que le décret permet?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, on va régler
les dossiers un à un, parce que vous en avez couvert large.
M. Garon: Oui, mais cela en fait partie quand on dit: En
l'absence d'un contrôle économique et routier efficace...
M. Côté (Charlesbourg): Me laissez-vous
répondre?
M. Garon: Cela veut dire quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous posez des questions,
donnez-moi au moins la possibilité de répondre.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous ouvrir le
dossier de Cabano Expéditex?
M. Garon: Je vous parle de la déréglementation.
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous ouvrir le
dossier de Cabano Expéditex?
M. Garon: Je vous dis, vous avez mis en marche une machine dont
vous n'avez pas le contrôle, parce que vous n'avez pas les instruments,
cela vous avait été dit au point de départ.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, un instant.
M. Garon: Vous vous êtes référé
à l'association du camionnage, je vous lis ce qu'elle a dit, entre
autres; elle a même jugé bon d'intervenir auprès du premier
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez pourquoi elle est
intervenue auprès du premier ministre? Parce qu'elle souhaitait que le
gouvernement n'intervienne pas pour sortir d'une situation financière
difficile Cabano Expéditex. Si vous voulez maintenant savoir pourquoi
Cabano Expéditex était dans une situation difficile, on peut s'en
parler. Vous allez vous apercevoir que ce n'est pas nécessairement la
déréglementation qui a causé les problèmes de
Cabano Expéditex. Vous allez voir ça assez vite et vous allez
voir, ça va vous tomber dans le portrait très rapidement.
M. Garon: Je n'ai pas parlé de Cabano
Expéditex.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon!
M. Garon: Je vous ai dit... Je vais vous relire la phrase pour
que les gens comprennent. Je comprends que le député de
Lotbinière... J'ai renoncé à mettre dix onces dans un
dé à coudre...
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! M. le
Président, je n'ai pas fini.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Lévis.
M. Garon: Je vais vous lire le texte.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis, la parole est à M. le ministre. Vous avez posé
une question, je veux entendre la réponse de M. le ministre. Nous vous
reviendrons. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je termine. Lorsqu'on cite
une lettre expédiée par une association au premier ministre et
qu'on commence par le dossier de Cabano Expéditex, les gens de
l'association n'ont pas écrit pour autre chose que le dossier en
relation avec Cabano Expéditex. Qu'on ne se serve pas d'arguments ou
d'éléments hors contexte. Si vous voulez discuter d'autres choses
qui sont dans la lettre, de manière séparée, on va en
discuter. Soyez sûr qu'il n'y a pas d'évasion. On va aborder le
dossier tel qu'il est. De faire le lien comme vous l'avez fait avec les effets
de la déréglementation dans le cas de Cabano Expéditex, la
musique est simple, c'est que Cabano Expéditex a tenté de
créer le genre de compagnie que vous dénonciez tantôt,
quant à la déréglementation, les plus grosses, et cela n'a
pas marché, parce qu'il y a eu une mauvaise acquisition, parce qu'il y a
eu, dans certains cas, une mauvaise gestion. C'est là le
problème.
Au-delà de tout ça, lorsqu'on parle d'un contexte
serré sur le plan de la déréglementation économique
et de l'application - je ne l'ai pas caché - je vous ai dit tantôt
que l'ACQ souhaitait, revendiquait un contrôle encore plus serré,
un contrôle routier plus serré. Ce n'est pas le contraire que je
vous dis, c'est ça. À partir de ça, si vous voulez aborder
l'histoire du contrôle routier, et je vous ai dit de manière
beaucoup plus large, le contrôle économique, si vous voulez en
parler, je suis prêt à en parler.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je vous relis le bout: Dans le document qu'ils ont fait
parvenir au très honorable Robert Bourassa, les représentants de
l'industrie du transport routier de marchandises ont tenu à
préciser - en l'occurrence, il s'agit de l'Association du camionnage du
Québec - que l'état lamentable dans lequel se trouve la compagnie
Cabano Expéditex n'était qu'une conséquence
prévisible de la déréglementation commer- ciale
Instaurée au Québec - écoutez bien - en l'absence - je
cite leurs paroles - d'un contrôle économique et routier
efficace.
Je me rappelle quand les gens de l'association du camionnage
étaient venus, ils ont dit: Oui, à condition que le
contrôle soit là. Le ministre a dit oui, mais le contrôle
n'est pas là. C'est pour ça que je vous dis aujourd'hui: Vous
avez mis un système de sécurité routière, vous avez
mis en place un système de normes, etc. Je vous demande: La Régie
de l'assurance automobile donne combien de permis en dérogation des
normes, permis gratuits ou non gratuits? Combien en donne-t-elle en
dérogation des normes?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce n'est
pas une question à laquelle je peux vous répondre comme
ça, parce que ce ne sont pas des statistiques que j'ai à
portée de la main. On avait M. Vézina hier soir et on n'a pas
posé la question. Je vais prendre soin d'aller chercher l'information
que le député de Lévis me demande, le nombre de permis
délivrés par la Régie de l'assurance automobile pour ces
cas-là. Expliquez-moi le sens de "gratuits et non gratuits". (10 h
45)
M. Garon: Certains sont gratuits.
M. Côté (Charlesbourg): De "gratuits et non
gratuits".
M. Garon: Je sais qu'il y en a qui sont gratuits. Est-ce qu'il y
en a qui sont non gratuits...
M. Côté (Charlesbourg): II y a des permis non
gratuits.
M. Garon:... pour dépasser les normes?
M. Côté (Charlesbourg): J'en doute. Les permis
gratuits, quant à moi, c'est la première fois que j'en entends
parier; peut-être avez-vous raison, on va le vérifier. Comme c'est
la régie... On avait la chance d'avoir M. Vézina hier et les
questions ne lui ont pas été posées; on va le
vérifier.
M. Garon: Non. On a posé des questions pendant une
période de temps.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Garon: II ne pouvait pas être là ce matin, moi,
j'avais demandé s'il pouvait y être ce matin justement, ou
quelqu'un d'autre de la régie, parce qu'il devait donner une
réponse ce matin et...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Garon: ...j'aurais peut-être des sous-questions à
cela. Vous avez dit: M. Vézina n'est pas là, mais il y aura
quelqu'un d'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que... Non,
mais seulement pour dire que quand on a commencé l'étude des
crédits, hier matin, vous avez demandé la présence des
présidents d'organismes comme la Société des
traversiers...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...la Régie de
l'assurance automobile et la Commission des transports. Hier soir, on s'est
entendu pour que ce soient la Société des traversiers et la RAAQ
et, ce matin, la Commission des transports. Quand vous avez posé des
questions sur les permis que vous avez évoqués en fin de
journée hier...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...vous avez dit: Est-ce
possible d'avoir M. Vézina? Je vous ai dit: Non, parce que demain -
aujourd'hui - il est à Trois-Rivières pour s'occuper de
contrôle et de sécurité routière. Dans ce
sens-là, aussitôt que j'aurai les informations, je vais vous les
transmettre. Quant au détail des permis spéciaux qui peuvent
être délivrés par la régie, je vais
m'enquérir du nombre de permis délivrés et je vous le
ferai parvenir. Mais je ferai faire la distinction entre les permis gratuits et
non gratuits parce que c'est une notion que je viens d'apprendre.
M. Garon: Dans certains cas, c'est marqué "gratuit".
M. Côté (Charlesbourg): Oui. En tout cas, je vous
donnerai l'information gratuitement.
M. Garon: Êtes-vous toujours convaincu que la
déréglementation, sachant, d'après les propres
études du ministère, que les Québécois, sans la
déréglementation, avaient réussi à se rendre plus
concurrentiels que les Américains après dix ans de
déréglementation... Estimez-vous toujours que la
déréglementation est la meilleure option pour rendre nos
transporteurs plus concurrentiels?
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, une
étude comme celle-là doit être de nature à rassurer
les transporteurs du Québec sur la marge de manoeuvre qu'ils ont pour
faire face à la concurrence. Cela, c'est vis-à-vis des
Américains. En est-il de même vis-à-vis des Ontariens?
C'est peut-être un autre volet de l'étude que vous avez; si vous
l'avez, dites-le moi, parce que la concurrence vient des Américains,
mais elle vient aussi des Ontariens. Si c'est le même principe pour les
Ontariens... L'étude que vous avez entre les mains parle-t-elle des
coûts vis-à-vis des transporteurs ontariens?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que cela donne
comme écart?
M. Garon: On l'est moins.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: On l'est moins.
M. Côté (Charlesbourg): On l'est moins, qu'est-ce
que cela veut dire? Si vous avez les chiffres pour un, vous êtes capable
de lire les chiffres pour l'autre aussi.
M. Garon: Moins compétitif.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Qu'est-ce que c'est?
Voulez-vous nous cacher...
M. Garon: II y a les Maritimes, il y a les Ontariens...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Pour les Maritimes, on dit que les transporteurs
québécois sont...
M. Côté (Charlesbourg): Non, laissez faire. M.
Garon: ...sont de 52 %...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Laissez faire les
Maritimes, je vous parle de l'Ontario; notre principale concurrence vient de
l'Ontario.
M. Garon: Québec et Ontario. La comparaison des
coûts unitaires totaux d'exploitation donne un léger avantage aux
firmes ontariennes. Les entreprises ontariennes auraient des coûts moins
élevés pour les frais de transport, d'entretien et
d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une donnée
assez importante.
M. Garon: Un léger avantage. Cela peut varier selon le
secteur.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon...
M. Garon: Ce n'est pas cela, la question au fond. La question
est...
M. Côté (Charlesbourg): C'est vous qui les posez, ce
n'est pas moi.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas cela; c'est parce que vous, vous
posez une question, vous essayez d'embarquer là-dessus. Ce n'est pas
cela,
la question.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Garon: La question est que les Américains, après
plusieurs années de déréglementation, sont moins
concurrentiels que le Québec qui était dans le cadre d'un
régime réglementé. C'est cela la question au fond, c'est
cela la question. À ce moment-là...
M. Côté (Charlesbourg): Non, fondamentalement...
M. Garon: ...en constatant cela... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Garon: ...l'Ontario aussi a une forme de
réglementation. Alors...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
l'Ontario vient de l'adopter.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): L'Ontario vient de
l'adopter.
M. Garon: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Vous vous souviendrez
parce que la question du député...
M. Garon: Oui, mais l'étude n'a pas été
faite dans l'avenir, elle a été faite dans le passé.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais...
M. Garon: Alors les données, c'est avant la
déréglementation ici.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: On constate qu'on était plus concurrentiels sans
déréglementation que les Américains avec
déréglementation. Vous avez dit que toute la
déréglementation était pour nous rendre plus
concurrentiels. Vos propres études au ministère démontrent
le contraire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, un instant.
M. Garon: II y a là beaucoup de facteurs. Vous oubliez une
chose: quand on parle de transport, il y a beaucoup de facteurs qui jouent au
point de vue de la concurrence.
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Lévis le dit lui-même, celle qui a été à la
base même de cette volonté de déréglementation,
c'était l'Association des manufacturiers canadiens. C'est elle qui
voulait être plus concurrentielle sur le plan du marché. C'est
l'objectif de la déréglementation, parce qu'elle alléguait
que, dans une situation où il est très difficile d'obtenir des
permis de transport, on est dans des situations où l'entreprise peut
négocier à peu près les prix qu'elle désire et cela
ne favorise pas les manufacturiers. L'objectif de la
déréglementation était de faire en sorte que les
manufacturiers, qui disaient payer des coûts de transport très
élevés par rapport aux États-Unis, ne soient plus
défavorisés.
Or, l'étude prouve un certain nombre de choses contraires. Ce qui
m'étonne de l'argument du député de Lévis, parce
que j'ai l'habitude de l'avoir comme vis-à-vis dans l'analyse de
différents dossiers, c'est qu'il nous dise à l'occasion, selon la
situation: Tout cela est basé sur le passé, il n'y a pas de
perspective d'avenir. Ce que je comprends, c'est que le député de
Lévis prend des études du passé pour nous poser des
questions sur l'avenir. Il faut avoir une ligne de conduite, à un
certain moment. Cependant, je partage la préoccupation fondamentale du
député de Lévis. Est-ce que la
déréglementation économique, assortie d'un contrôle
sur le plan de la sécurité, fait en sorte qu'on va avoir des
effets pernicieux au Québec pour nos transporteurs? On s'est posé
la même question et vous vous souviendrez qu'on a même inclus,
à l'article 127 de la Loi sur le camionnage, l'obligation pour la
Commission des transports du Québec de faire un rapport au ministre des
Transports à la fin du mois d'avril de chaque année. Donc, on
aura le premier rapport de la Commission des transports du Québec
à la fin d'avril, en ce qui concerne les données et une certaine
analyse du marché. Si vous me posez la question au mois de mai, lorsque
j'aurai eu l'étude, je vous dirai: La Commission des transports, qui est
un organisme indépendant, a fait l'analyse; voici les statistiques,
voici les éléments de réponse et, à ce moment, on
pourra savoir s'il y a des choses à réorienter.
M. Garon: J'ai l'impression que la commission n'a pas l'air bien
avancée dans son analyse. La fin d'avril arrive dans quelques jours.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Je n'ai pas l'impression que la
Commission des transports est bien avancée dans son analyse et la
fin d'avril, c'est dans une dizaine de jours.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est dans dix jours.
Vous savez qu'il y a bien des choses qui peuvent se faire dans dix jours. Si
vous regardez les élections fédérales, en dix jours, cela
a changé de côté. Il y a des choses qui peuvent se passer.
Si c'est vrai...
M. Garon: II y en a qui disent que cela a changé de
côté, mais il y en a qui se sont
imaginé que cela avait changé de côté et cela
a toujours été comme cela. Vous avez intérêt
à dire que cela a changé de côté, mais j'avais le
sentiment que c'était resté la même chose pendant tout le
temps.
M. Côté (Charlesbourg): Non, écoutez, je ne
fais que regarder. Mon pif peut être bon, votre pif électoral peut
être bon, je ne fais que regarder les sondages et ce sont peut-être
de meilleurs indicateurs que le pif du député de Lévis et
celui du député de Charlesbourg.
M. Garon: Je vais vous poser la question suivante: Comment le
ministre explique-t-il la sévérité de la position de
l'Association du camionnage du Québec, par rapport au problème de
Cabano Expéditex, qui met en cause l'absence de contrôle
économique et routier dans le processus de
déréglementation? C'est un jugement très
sévère, on dit que c'était une conséquence
prévisible.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce que l'ACQ a dit au
premier ministre dans sa lettre, elle a profité de la situation, non pas
dans un sens négatif, mais elle a saisi l'occasion de sensibiliser ie
premier ministre à l'obligation d'avoir un contrôle plus
sévère, mieux articulé dans le champ, étant
satisfaite des lois, des règlements et des mesures que nous avons
adoptés. Ce qu'elle souhaite, c'est une présence plus importante
sur le terrain pour appliquer ce contrôle. Sur le plan des normes,
vis-a-vis du manuel de bord, vis-à-vis des heures de conduite,
vis-à-vis des éléments de vérification
mécanique et vis-à-vis des permis nécessaires, on est en
harmonie avec les volontés de l'ACQ et avec les transporteurs. Nous
sommes très à l'aise avec cela. La responsabilité du
ministre des Transports, c'est celle-là.
Au-delà de tout cela, il y a l'application de ces mesures.
À titre d'exemple - on le souligne à plusieurs occasions - avoir
une présence plus soutenue aux frontières pour être
capables de contrôler ceux qui, de l'extérieur, viennent chez
nous. Qu'on fasse, chez nous, le même contrôle qu'ils font
lorsqu'on va aux États-Unis, et ils ont parfaitement raison.
M. Garon: L'avez-vous fait?
M. Côté (Charlesbourg): Ils ont donc saisi cette
occasion pour sensibiliser le premier ministre à l'importance de
l'application de tout cela. Donc, on est dans une situation où,
rappelons-le, si on ne déréglemente pas, le gouvernement
fédéral pouvait le faire à notre place. On a donc choisi
de le faire et de l'assortir de mesures qui, sur le plan de la
sécurité, étaient extrêmement importantes. La
vérification mécanique, c'est l'apanage de la Régie de
l'assurance automobile, c'est fait. Le pouvoir d'enquête qu'a la
Commission des transports, où II y a des
Inspecteurs, se fait et va continuer de se faire. La Régie de
l'assurance automobile est en fin de formation des gens qui vont aller
inspecter les livres de bord, donc, tout l'appareil. Le ministère des
Transports a formé ses peseurs pour être capable de faire face au
contrôle. Même plus que cela, le ministère des Transports a
formé jusqu'à maintenant au-delà de 700 policiers
municipaux, 93 corps policiers, qui sont venus au ministère des
Transports ou on est allé sur le terrain pour les former, car
au-delà de 60 % du réseau routier est sous la
responsabilité d'une sûreté municipale. Alors, à ce
sujet, on a fait beaucoup de travail et on va continuer d'en faire.
Ce qu'ils ont souligné, c'est qu'ils souhaitaient que cette
règle sévère mais équitable pour tout le monde
puisse éliminer du territoire des gens qui font un certain trafic de
carburant, des gens qui viennent chez nous avec ou sans permis, des gens qui
doivent subir de la vérification mécanique comme tout le monde,
que cela s'applique aux Ontariens, aux gens du Nouveau-Brunswick ou aux
Américains parce que la sécurité routière, c'est la
responsabilité du Québec et c'est ce qu'on va faire. Je ne suis
pas un agent de la Sûreté du Québec qui a la
responsabilité du contrôle routier pour ce qui est des routes du
Québec. C'est encore la Sûreté du Québec qui
l'a.
M. Garon: Je comprends tout ce que vous m'avez dit sauf que
l'association du camionnage vous dit qu'elle remet en cause l'absence de
contrôle économique et l'absence de contrôle routier. C'est
elle qui dit cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: L'association du camionnage parle au nom des
camionneurs, des transporteurs. Elle dit: En l'absence de contrôle. Vous
avez beau me dire tout cela, elle dit: Une conséquence prévisible
en l'absence de contrôle économique et de contrôle
routier.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'essaie pas de vous dire
que c'est le contrôle parfait et souhaité au moment où l'on
se parle. Je vous dis qu'il y a des lacunes et qu'il faut continuer de les
combler. On va prendre un exemple de ce matin. Pensez-vous que le gars qui a
reculé avec son camion dans le poste de pesée à
Baie-Saint-Paul était heureux du contrôle? Vous avez dû voir
cela comme tout le monde, ce matin. J'imagine que ce n'est pas une folie
passagère qui a fait en sorte qu'il est allé démantibuler
la boîte de contrôle en reculant dedans avec le camion. Il s'agit
de circuler un peu partout aujourd'hui pour se rendre compte que les
camionneurs interviennent en disant: La police de Charny est plus
sévère que la Sûreté du Québec. Elle met des
tickets. J'ai aux fesses la police d'ici, la police de là. Sur le plan
du contrôle, il y a un contrôle. Cela, c'est un contrôle
routier.
Quand on parle de contrôle économique, ce sont les taxes et
les carburants à la frontière. Le contrôle
économique veut dire aussi les permis nécessaires pour être
capable de faire ce travail. C'est cela. Finalement, l'un ne va pas sans
l'autre et je pense qu'il faut continuer de le faire dans ce sens. Loin de moi
l'idée de vous dire que c'est parfait. Au contraire, je dis depuis de
nombreuses années qu'il faut intensifier le contrôle routier et le
contrôle économique et c'est vers cela qu'on tend. (11 heures)
M. Garon: Tout le monde se plaint qu'il n'y en a pas. Les
camionneurs en vrac se plaignent qu'il n'y en a pas. Je sais que l'Association
des propriétaires de camions-remorques du Québec se plaint qu'il
n'y en a pas. L'Association du camionnage du Québec se plaint qu'il n'y
en a pas. Tout le monde se plaint que ça ne marche pas. Vous avez bien
beau dire ça, vous me faites penser à Hitler dans le bunker. Il
pesait sur des boutons pour des armées qui n'existaient plus. C'est beau
ce que vous dites là, sauf que ça ne marche pas. Vous pouvez
être tout seul dans votre boîte à allumer des boutons, avoir
une belle boîte avec des boutons, des couleurs et tout ça, sauf
qu'il n'arrive rien au bout.
M. Côté (Charlesbourg): Pour un gars qui levait le
nez tantôt sur l'histoire, je trouve que vous vous y
référez assez souvent pour trouver des exemples. Une chose est
certaine, c'est que sur le plan du contrôle routier il n'est pas dit
qu'il n'y en a pas. Il est dit qu'il n'y en a pas assez et, curieusement, on
voit à l'occasion des entreprises qui se sentent victimes du
contrôle routier. Ce qu'elles souhaitent, c'est que ce soit la même
application pour tout le monde. Je vais vous soumettre un petit
problème. Par exemple, si vous êtes un transporteur
localisé à Port neuf... Est-ce que le député de
Lévis me suit?
M. Garon: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous êtes un
transporteur localisé à Portneuf, pour venir prendre le pont de
Québec ou le pont Laporte pour aller à Montréal, vous
devez passer par la pesée de Saint-Augustin, contrairement à
quelqu'un qui est installé dans le parc Colbert à Sainte-Foy qui,
lui, peut aller à Montréal sans prendre un poste de pesée.
Il y a de fortes chances que la compagnie de Portneuf soit en situation de
constat d'infraction de manière plus importante ou en plus grand nombre
que celle installée dans le parc Colbert où il n'y a pas de
pesée et qui ne croisera pas de pesée pour aller prendre les
ponts. C'est ce que certains entrepreneurs dénoncent. Ils veulent une
application uniforme partout, mais on ne pourra pas installer 1500
pesées dans tout le Québec. Il faut installer un certain nombre
de pesées de manière fixe, avec des techniques modernes et,
au-delà de tout cela, des pesées mobiles qui permettent de faire
du rabattement, selon un article du code, à quinze kilomètres de
la pesée et de les ramener à une pesée. Tout ça
relève d'un contrôle bien articulé où le client peut
dire son mot quant au choix des activités à mener sur le terrain,
non pas mener des activités sur le terrain, mais quant au choix des
activités à mener sur le terrain.
M. Garon: Vous êtes actuellement dans un secteur où
c'est vous qui avez le contrôle. Tantôt vous pouviez dire...
M. Côté (Charlesbourg): C'est faux.
M. Garon: Un instant! Vous n'êtes pas avec Ottawa. Vous
pouvez dire que vous voyez votre ami Benoit Bouchard mais il ne fait pas
exactement ce que vous voulez qu'il fasse. Quand vous avez fait le projet de
loi, vous parliez d'un projet de réseau de contrôleurs routiers.
Le Trésor vous a dit: Non, allez refaire vos devoirs. Actuellement, vous
êtes à l'intérieur du même gouvernement.
Quand vous avez parlé ici, les camionneurs ont dit que ça
prenait un contrôle pour que la mesure s'applique à tout le monde
équitablement. Vous me parlez maintenant de vos postes de contrôle
qui sont là pour faire du rabattage. Ce n'est pas cela, le
problème. Le problème, c'est que vous avez fait une loi. Les gens
vous ont dit que votre loi serait correcte à la condition qu'elle puisse
être appliquée équitablement, également partout,
à tout le monde; autrement, cela va amener une concurrence
déloyale. Là, ils vous disent qu'en l'absence de contrôle
économique et routier... Je suis obligé de constater que
l'association du camionnage vous ramène à vos devoirs.
La deuxième question que j'aimerais vous poser à ce sujet
est la suivante: Est-ce que vous entendez mettre en place des programmes d'aide
pour l'industrie? Parce qu'on vous avait mis en garde de faire un programme
d'aide pour une entreprise. On vous a dit que, s'il y avait un programme
d'aide, il devait s'appliquer à tout le monde. Est-ce que le ministre
entend mettre en place des programmes d'aide pour l'industrie afin de faciliter
le processus de déréglementation?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un certain nombre de
choses que vous avez évoquées et auxquelles je veux
répondre. Vous avez dit que le Trésor avait refusé une
demande que j'avais faite. C'est faux. Il y avait deux demandes au
Trésor. Il y avait une demande d'effectif additionnel à la
Sûreté du Québec qui avait été faite par le
Solliciteur général, donc, par la Sûreté du
Québec, et il y avait une demande de modernisation des pesées
partout au Québec faite par le ministère des Transports. La
demande des pesées a été acceptée au Conseil du
trésor, la demande d'effectif ne l'a pas été. Donc, ce
n'est
pas ma demande. On se comprend bien?
Deuxièmement, le député de Lévis dit: Le
contrôle appartient au ministre, et là, il fait un tour en allant
à Ottawa. Il dit: Et là, ce n'est pas la faute de Bouchard. Je
comprends, c'est bien normal, ce n'est pas le contrôle de Bouchard, bien
sûr.
Je veux juste vous rappeler une chose, vous rafraîchir la
mémoire, encore une fois. En 1984, proposé par Marc-André
Bédard, accepté par le Conseil des ministres, auquel conseil vous
participiez, vous avez décidé d'éliminer les bleus de la
route. Vous avez décidé de les intégrer à la
Sûreté du Québec. Cela a été votre choix en
1984 et, dans cette décision, vous avez confié le contrôle
routier à la Sûreté du Québec, vous ne l'avez pas
confié au ministre des Transports. Vous devez vous souvenir de
ça, vous qui avez une mémoire tout à fait extraordinaire.
Vous avez confié le contrôle routier à la
Sûreté du Québec en 1984 par l'élimination des bleus
sur les routes du Québec. Donc, ne venez pas dire au ministre des
Transports qu'il a la responsabilité du contrôle, ce n'est pas
vrai. Le ministre des Transports a la responsabilité de mettre à
la disposition de ceux qui appliquent le contrôle les infrastructures
d'aires de pesage nécessaires, les lois, les règlements et du
personnel venant de la Commission des transports pour l'inspection, venant de
la Régie de l'assurance automobile pour la vérification
mécanique. Il a donc la responsabilité de mettre l'effectif
nécessaire à la disposition de ceux qui ont la
responsabilité du contrôle. Ce que je vous dis, c'est que les
éléments qui sont sous la responsabilité du ministre des
Transports quant au contrôle routier sont aujourd'hui assumés.
C'est ça, la vérité toute nue.
Au-delà de tout ça, vous posez la question: Est-ce que le
gouvernement a l'intention de mettre sur pied un programme d'aide pour les
transporteurs, tel qu'il le proposait? Il faut d'abord se rappeler des choses.
La première demande de l'industrie, c'est que le gouvernement du
Québec ne se fourre pas le nez là-dedans. Cela, c'était la
première demande et ça a été clair.
Celui qui est venu piloter une demande d'aide à Cabano -
ça va très certainement vous rappeler quelque chose - en est un
qui avait déjà réussi avec vous autres, qui s'appelle M.
Alfred Hamel. Il avait réussi dans le domaine aérien mais, dans
le domaine du transport des personnes, ça n'a pas réussi. La
première demande, c'était la non-participation du gouvernement du
Québec. La deuxième, si on devait intervenir pour Cabano, il nous
disait qu'on devait avoir un programme pour tout le monde. Je lui ai
assuré que, si on intervenait, on allait intervenir pour tout le monde.
On a décidé de n'intervenir pour personne. Donc, il n'y aura pas
de programme d'aide.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: II faudrait que je rappelle au ministre les paroles de
la Bible qui disent que la main gauche ne peut pas ignorer ce que fait la main
droite. Il nous dit: Moi, je vais devant le Conseil du trésor, j'ai
réussi pour les pesées, mais le ministre de la Justice, le
Solliciteur général, n'a pas réussi pour ses
policiers.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Je ferai remarquer une chose au ministre:
c'était un engagement du Parti libéral, c'est le Parti
libéral qui s'est embarqué là-dedans, notamment le
député de Louis-Hébert, afin de rétablir les bleus,
la police de la route, etc.
M. Côté (Charlesbourg): Un engagement où?
M. Garon: Le député de Louis-Hébert...
M. Côté (Charlesbourg): Un engagement
électoral?
M. Garon: Vous avez pris des engagements là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le député
de Louis-Hébert a présidé un comité qui faisait des
recommandations au ministre sur le plan du contrôle routier.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Cela, c'est bien
différent.
M. Garon: II avait dit./.
M. Côté (Charlesbourg): II n'a pas pris des
engagements, il a fait des recommandations.
M. Garon: Je comprends, il a fait des recommandations.
M. Côté (Charlesbourg): Tatatata, oui!
M. Garon: Et vous, vous avez dit que vous étiez pour
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Une police de la route?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr que j'ai dit
que j'étais pour ça.
M. Garon: Bon! Bien oui, mais vous êtes au gouvernement,
vous n'êtes pas dans l'Opposition, vous n'avez plus nécessairement
des velléités. Normalement, quelqu'un qui est au gouvernement
et qui dit que c'est bon, il le fait. Là, vous me ramenez
à la décision de l'ancien gouvernement. Nous autres, on est forts
en sacrifice, on gouverne même quand on n'est plus là. Vous avez
dit que vous vouliez la police, vous pouvez décider de changer ça
n'importe quand, vous pouvez avoir une police de la route n'importe quand, vous
êtes le gouvernement. Vous en parlez, vous en "parlotez", vous en
placotez et il n'arrive rien. Normalement, un gouvernement dit ce qu'il doit
faire... Attendez un peu. Un instant. Les engagements électoraux? Je
vais vous les donner. M. Ciaccia, sécurité routière au
Québec, situation alarmante. John Ciaccia, député de
Mont-Royal, le 20 novembre 1985. Vous ne vous rappelez plus vos
engagements?
Une voix: Non.
M. Garon: Je vais vous le lire: Effectif...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que vous
l'avez mis dans la bouche de Réjean Doyon.
M. Garon: Non, mais on en a parlé, les libéraux ont
fait des engagements là-dessus, et je vais vous le lire: "Effectif
policier. Rappelant que les effectifs policiers ont diminué de 4571
qu'ils étaient en 1981 à 4398 qu'ils étaient en 1984, les
libéraux proposent de constituer une section spéciale du corps
policier pour voir à la l'application du Code de la
sécurité routière, dont les membres seront en
quantité nécessaire et recevront une formation spéciale en
ce sens." Engagement du Parti libéral dans le cours de la campagne.
C'est marqué: Service des communications, Parti libéral du
Québec, (514) 273-4000. Je pense que ce qu'ils ont retenu, ce sont les
zéro, zéro, zéro.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'avais
remarqué, c'est que le député de Lévis mettait
ça dans la bouche du député de Louis-Hébert, comme
engagement; ce n'était pas normal. Si vous m'aviez dit que c'est M.
Ciaccia, je vous aurais dit: Oui, c'était le porte-parole du parti en
matière de transports, à l'époque. Oui?
M. Garon: Attendez un peu, je n'ai pas fini.
M. Côté (Charlesbourg): Laissez-moi faire,
maintenant que j'ai commencé!
M. Garon: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): S'il vous plaît!
M. Garon: Si vous le voulez. Je vais vous en donner d'autres
engagements ou recommandations, au fond.
M. Côté (Charlesbourg): Non, laissez faire. On va
vous répondre une à une. Ce que Réjean
Doyon disait dans son comité, après avoir rencontré
des policiers, après avoir rencontré tout le monde, c'est
qu'avant même d'avoir un corps policier, peu importe qui il est, qu'il
fasse ou qu'il applique le contrôle routier, il fallait au moins que ces
gars sachent ce qu'ils appliquent. C'était le bordel total, dans les
lois et règlements, dans le domaine du transport. On s'est donc dit: On
va faire notre propre ménage chez nous, de ce qui est sous notre
responsabilité dans le domaine du transport. On a fait le ménage
dans les lois et dans les règlements et on a fait des manuels pour
être capables d'être mieux compris et que ce soit plus simple
d'ap-pllcatlon. On a passé un Code de la sécurité
routière trois fois, dont une fois 870 articles - le
député de Lévis doit très certainement se le
rappeler - qui étaient le résultat du travail avec les corps
policiers et avec les différents intervenants.
Là où nous en sommes aujourd'hui, c'est que tout le
travail qui était sous la responsabilité du ministère des
Transports et de la Régie de l'assurance automobile, de la Commission
des transports, en termes d'aération de la documentation, des
règlements et des lois, est fait. Un mandat, c'est quatre ans;
même s'il y a bien du monde qui s'énerve pour des
élections, ça n'a pas de l'air que ça va être pour
demain matin. On a des chances encore d'avoir quinze jours, peut-être
même jusqu'à l'été, même jusqu'au printemps
1990. C'est un engagement de mandat, la majeure partie du travail est faite, la
décision du Conseil du trésor n'est pas une décision qui
dit non, elle dit: Maintenant, il faut en arriver à une décision
unique sur le plan gouvernemental, quant à la responsabilité de
l'application du contrôle routier. C'est là où nous en
sommes, au moment où nous nous parlons, et nous allons régler le
dossier. À tout le moins, le ministre des Transports va prêter
l'épaule à la roue, avec son collègue, le Solliciteur,
pour régler le dossier au cours des prochains mois. Dans ce sens, je
suis très à l'aise pour aller faire l'étape finale, parce
que les préliminaires ont été réalisés tels
que spécifiés, et même davantage.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: M. le Président, je disais qu'il y avait les
engagements de M. Ciaccia, au moment de la campagne électorale; il y a
eu le député de Louis-Hébert. Il y a eu deux dossiers dans
lesquels le député de Louis-Hébert s'est illustré:
la statue de Bolivar avec un cheval, mais il est meilleur, sans doute, sur des
chevaux en marbre ou en fer que des chevaux vivants. Il y a deux dossiers sur
lesquels il a parlé: ça et ça. Je me suis dit: II a
dû travailler au caucus pour que ça marche. Il y a aussi un autre
député, le député de Matapédia. C'est
marqué ici: Rapport du comité sur la signalisation
routière, présenté à
M. Marc-Yvan Côté, ministre des Transports, par M. Henri
Paradis, député de Matapédia, Québec, mars 1987.
(11 h 15)
Qu'est-ce qu'il dit à la page 30? Application du Code de la
sécurité routière. "Nous recommandons la création
d'un service distinct au sein de la Sûreté du Québec,
affecté spécialement à la surveillance et au respect du
Code de la sécurité routière. Cependant, s'il
s'avère impossible de créer un tel service, nous recommandons la
mise sur pied d'un corps policier autonome, relevant du ministre des
Transports, pour assurer l'application du Code de la sécurité
routière." On a l'impression que le premier ministre a peur du ministre
des Transports; il a peur qu'il devienne un peu son paria avec sa police, parce
que, là, II n'y a plus rien qui marche; il n'arrive rien...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: ...parce que, là, vous commencez à avoir
des appuis: le député de Matapédia, le
député de Louis-Hébert, les engagements du
député...
Une voix: De Chauveau.
M. Garon: Le député de Chauveau ne parle pas, lui.
On ne l'entend pas. Il a dit qu'il ne faisait pas de show politique, alors, on
ne l'entend pas.
Une voix: Non... D'accord.
M. Garon: Alors, il ne compte pas, le député de
Chauveau.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
là-dessus...
M. Garon: On ne sait pas trop de quoi il a parlé depuis
qu'il est là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Garon: Mais, là, vous avez quand même des...
Une voix: ...sur ma chaise.
M. Garon: Un gouvernement, c'est là pour gouverner; c'est
là pour prendre des décisions. Là, vous dites, au fond...
Je regarde le député de Matapédia. C'est humiliant pour
lui de se faire dire que c'est le Parti québécois qui a pris une
décision en 1984. Quoi qu'en pense le député de
Matapédia au pouvoir, quoi qu'en pense le député de
Louis-Hébert au pouvoir, quoi qu'en pense le ministre des Transports au
pouvoir, c'est encore le PQ qui mène. C'est quelque chose! Alors, c'est
pour ça que je disais tantôt...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne vous dirai pas que,
dans certains coins de certains ministères, on pense que c'est encore le
PQ qui mène.
M. Garon: Attendez un peu, je n'ai pas fini! C'est dans ce
sens-là que je veux dire que gérer le passé, ça ne
donne rien, c'est de maîtriser l'avenir. À ce moment-là, je
dis que dans le passé... Je comprends qu'il faut prendre des exemples du
passé, regarder ce qui s'est passé. Mais on ne peut plus
gérer le passé. Maintenant, ce qu'il faut regarder, c'est ce
qu'on va faire dans l'avenir. Moi, je préfère qu'on
maîtrise l'avenir plutôt que d'essayer de gérer le
passé.
C'est pour ça que je ne comprends pas que le ministre...
Pourtant, il a la réputation d'être un ministre fort. Je me dis,
des fois, qu'il pourrait quasiment prendre l'argent qu'il perçoit pour
la caisse électorale et il aurait sa police; il aurait le moyen de la
payer avec ça!
Des voix: Ha, ha, hal
M. Côté (Charlesbourg): Si ça prend un acte
aussi humble que celui-là pour le démarrer, je suis prêt.
Je suis même prêt à engager quelques sommes pour l'avenir.
Le député de Lévis en a quand même beurré
passablement large. C'est facile de parler des absents. Lorsqu'il parlait
surtout de mon collègue de Louis-Hébert, il a dit: II a fait deux
grandes choses dans sa vie.
M. Garon: II s'est illustré.
M. Côté (Charlesbourg): La première, il l'a
nommée et la deuxième, j'imagine que vous n'avez pas besoin de la
nommer. C'est de vous servir de père à votre mariage.
M. Garon: Cela, c'était dans le privé.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! D'accord.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais je vais vous dire que, depuis ce temps-là,
il a bien changé. Vous savez que, dans ce temps-là, le
député de Louis-Hébert ne tolérait pas qu'une
personne soit considérée plus de gauche que lui à
l'Université Laval. Aujourd'hui, il est plutôt
considéré comme quelqu'un de l'extrême droite. Il a bien
changé depuis trente ans.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez, il y a bien des
gens qui ont changé. Je me rappelle un parti politique qui a pris le
pouvoir et qui a dit: On va aller vers l'indépendance. Après
ça, ils sont revenus à une solution alambiquée pour
être capables de conserver le pouvoir. Le thème, c'était:
J'ai le goût du pouvoir. Finalement, ça semble revenir à
l'autre extrême, quinze ans plus tard, l'extrême dont vous
êtes, qui favorisez l'indépendance du Québec.
M. Garon: Oui, je pars de ça et j'ai toujours
été pour ça.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: J'ai toujours été pour ça, la
souveraineté du Québec. J'ai toujours été pour
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Par étapes, à
l'occasion.
M. Garon: Non, je la souhaite le plus vite possible.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Garon: Je vais vous dire que, dans les années qui
viennent, dans les mois qui viennent même, je ne suis pas convaincu que
les Québécois vont vouloir payer le déficit
fédéral qui a été surtout fait par un montant
d'argent ailleurs au Canada.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, mais c'est
ce que vous espérez, c'est ce que vous souhaitez. Vous souhaitez donc du
trouble aux Québécois pour être capable de faire la
démonstration que le seul moyen, c'est l'indépendance?
M. Garon: Non, le trouble est fait, le déficit du
fédéral, la dette fédérale de 320 000 000 000 $ est
là. Elle n'est pas à faire. Elle est faite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Vous
souhaitez des problèmes aux gens de l'assurance-chômage. Vous
souhaitez des problèmes aux régions du Québec, pour
être capable de faire la démonstration que le
fédéral, ce n'est pas viable et que l'indépendance va
régler les problèmes. Vous avez une belle vision de l'avenirl
C'est comme ça que vous voulez gérer, maîtriser l'avenir.
Je comprends que les Québécois l'aient compris en 1980 et l'aient
compris en 1985. Vous avez parlé du député de
Matapédia.
C'était une constante, sur le plan du constat, qui n'a jamais
été démentie à ce point de vue. C'était dans
le sens que ça prenait un contrôle routier au Québec et
qu'autant que possible, ça devait se faire par un corps policier
indépendant.
Mais dites-nous donc si vous êtes pour ça, vous?
M. Garon: Je pensais justement à ça quand vous
parliez. Il y a plusieurs façons de faire une chose.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Sauf que c'est celle que vous préconisez. Je me
dis qu'il y a plusieurs façons de faire une chose, sauf que celle que
vous ^_____ préconisez, c'est ça. Je dis: Là, vous dites
ça, comme ministre des Transports. Le député de
Matapédia, je ne le blâme pas de dire ça Je pense qu'il a
le droit de penser ça. Le député de Louis-Hébert a
le droit de penser ça sauf que, si c'est ça que vous pensez,
comment se fait-il que vous ne le fassiez pas? C'est ça que je ne
comprends pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais, là...
M. Garon: Je ne vous dirai pas si c'est bon ou non. Ce n'est pas
ça. Je vais vous dire: Vous autres, vous pensez que c'est bon.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu...
M. Garon: Quand vous pensez que quelque chose est bon, pourquoi
ne le faites-vous pas?
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu que le
député de Lévis a des opinions sur pas mal de choses.
M. Garon: Là, surtout.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est normal.
M. Garon: Non, parce que, habituellement, j'aime consulter le
monde avant de faire quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Laissez-moi finir. Cela doit
être consulté depuis 1984. Il a coulé de l'eau sous les
ponts. Vous avez eu le temps, dans l'Opposition... Au pouvoir, je sais qu'on
n'a pas toujours le temps de consulter tout le monde qu'on veut, compte tenu
des horaires. Vous avez été ministre, vous savez ce que c'est.
Dans l'Opposition, on a un peu plus de temps. Je l'ai fait, moi. À
partir de ça...
M. Garon: Cela dépend combien on est dans
l'Opposition.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Si on était une couple de plus, ça
m'aiderait.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr que
vous en arriverez là le prochain coup.
M. Garon: On verra. En 1976, cela n'annonçait pas si
bien.
M. Côté (Charlesbourg): Combien de personnes
visitez-vous dans les cégeps, qui vont vous voir ces temps-ci?
M. Garon: Les articles des journalistes... Je vais vous dire une
chose...
M. Côté (Charlesbourg): Ne sont pas vrais.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Ne sont pas vrais.
M. Garon: Quand les gens réservent une salle dans un
cégep et qu'elle contient 25 personnes à peu près, vous
avez invité ces personnes; pensez-vous que vous avez fait un
échec? Si j'avais loué une salle de 300 personnes parce que je
voulais avoir 300 personnes, c'est une affaire. Quand vous travaillez d'une
autre façon et que vous avez rempli la salle que vous aviez
louée, il n'y a pas de problème. J'ai fait une assemblée,
il n'y a pas longtemps, 250 personnes; on n'a même pas invité les
journalistes. On a fait comme le premier ministre, dans Nicolet...
M. Côté (Charlesbourg): II y en a 250 qui se sont
rendus spontanément?
M. Garon: 250 personnes étaient là.
M. Côté (Charlesbourg): Ils se sont rendus
spontanément? Vous attirez pas mal. On va avoir du plaisir dans...
M. Garon: Pas dans les cégeps.
M. Côté (Charlesbourg): On va avoir du plaisir dans
Les Chutes-de-la-Chaudière.
M. Garon: J'avais compris en juin.
M. Côté (Charlesbourg): On va avoir du plaisir dans
le comté Les Chutes-de-la-Chaudière.
M. Garon: C'est ça, ou dans Lévis.
On m'a dit que la convention pour les libéraux était
fixée au 14 juin dans Lévis. Vous devez être au courant de
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: On m'a dit que la convention était
fixée...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne vois pas votre
intérêt pour Lévis, puisque vous venez de confirmer que
ça allait être dans Les Chutes-de-la-Chaudière.
M. Garon: Je n'ai rien contre ça. Je n'ai rien
confirmé.
Une voix: Sa femme me l'a dit.
Une voix: Elle vous a dit ça en anglais ou en
français?
M. Garon: Ma femme parle très bien français.
M. Côté (Charlesbourg): Sa femme l'a dit à
son beau-père qui était Réjean Doyon. Revenons aux choses
sérieuses.
M. Garon: On s'aperçoit de ça, qu'il ne
connaît pas beaucoup le comté.
M. Côté (Charlesbourg): Revenons aux choses qui nous
préoccupent.
M. Garon: C'est pour ça, d'ailleurs, que vous l'avez mis
au conseil d'administration du CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez de quoi?
M. Garon: II parle de M. Therrien, je suppose.
Une voix:...
M. Garon: Oui, c'est ce que vous avez dit. Il vient de
Lotbinière.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous trouve pas mal
intéressé à notre candidat, pour un gars qui ne veut pas
se présenter là.
M. Garon: J'écoute tout ça. Je pourrais vous parler
encore plus de M. Beaudry et encore plus de M. Dallaire.
M. Côté (Charlesbourg): Chacune des étapes
viendra...
M. Garon: Avant que M. Therrien annonce sa candidature, je ne
savais pas qu'il existait.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, bon! Mais il n'y a pas
grand monde qui savait que vous existiez avant que vous annonciez la
vôtre dans Charlevoix, en 1973.
M. Garon: Non, il y en avait plusieurs. J'avais fait la campagne
de 1970.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! 1970!
M. Garon: J'avais fait plusieurs assemblées entre les
municipalités.
M. Côté (Charlesbourg): Comme ça, ça a
pris pas mal de temps avant de vous connaître?
M. Camden: Est-ce qu'on doit comprendre que... Vous ignorez la
présence de beaucoup de citoyens dans votre comté, compte tenu
que vous ne les connaissez pas nécessairement tous?
M. Garon: II y a ceux qui viennent.
M. Camden: Votre position est ambiguë.
M. Garon: II y a ceux qui viennent, ceux qui partent.
La Président (M. Saint-Roch): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Comme en 1981, il y en a qui déménagent
pour être candidats et, après les élections, ils s'en
retournent.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai pour tous les
partis politiques. À un moment donné, durant vos années de
pouvoir, beaucoup de ministres demeuraient dans le même arrondissement,
à Outremont.
M. Garon: Apparemment, c'est la même chose sous votre
régime actuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne vous dénonce
pas. Vous dites que des gens déménagent pour être
candidats. Je vous dis que c'est un constat. C'est vrai pour tous les partis
politiques.
M. Garon: II est bien connu que le comté d'Outremont est
une pépinière de candidats pour le Parti libéral, au
fédéral et au provincial.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire une chose.
Quand Je regardais votre parti, M. Laurin demeurait là, M. Jacques-Yvan
Morin, M. Johnson et d'autres, et même M. Parizeau, à
l'époque, et d'autres que j'oublie. Il y avait quand même, dans un
arrondissement pas très loin d'une maison assez connue à
Outremont, de ces grands personnages qui habitaient ce coin-là. Il y en
avait plusieurs. Il y en avait plusieurs qui étaient contre
l'école privée et qui envoyaient leurs enfants à
l'école privée. Sur le plan de la philosophie, c'était pas
pire à l'époque.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Pour revenir à ma
question, je discutais avec le député de Lévis et j'avais
une question précise. Il n'a pas l'habitude d'esquiver...
M. Garon: Qui?
M. Côté (Charlesbourg):... lorsqu'on parle... Il me
parlait des appuis. J'ai des appuis: l'ACQ, le député de
Louis-Hébert, le député de Matapédia et je n'ai pas
besoin de continuer, une panoplie d'appuis que j'ai sur le plan de la
reconnaissance d'un rôle spécifique à un corps de police
sur le plan d'une patrouille routière, d'un contrôle routier. Je
suis convaincu que si le député de Lévis se
prononçait, lui, ce serait un élément déterminant,
un élément de poids auprès de M. Bourassa pour être
capable d'enclencher le processus. S'il me disait: Oui, effectivement, je pense
qu'un corps policier strictement affecté au contrôle routier,
qu'il soit à l'intérieur de la Sûreté du
Québec ou qu'il soit indépendant, est de nature à
régler des problèmes. Si le député de Lévis
me donnait son orientation là-dessus, je suis pas mal sûr que cela
m'influencerait passablement. Ce serait de nature à Influencer le
premier ministre aussi et le Conseil du trésor parce que le Conseil du
trésor se souvient d'eux, mais il n'en a pas perdu souvent, lui, quand
il est allé au Conseil du trésor, à l'époque.
Alors, je pourrais dire au Conseil du trésor, avec le soutien de mon
collègue, le Solliciteur général, que pour ce qui est de
l'effectif on a le soutien du député de Lévis, ce serait
de nature à le rassurer.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Vous direz que ce qui est important, c'est l'objectif.
L'objectif visait à un meilleur contrôle routier. C'est un peu
comme si l'objectif est d'aller à Montréal, il y a
différentes façons d'y aller. On peut y aller par avion, par
bateau, par train, par automobile, par autobus et on va se rendre à
Montréal autant. Je pense que l'objectif, c'est un meilleur
contrôle routier, un bon contrôle routier. Il y a
différentes façons de faire ça. sauf qu'actuellement tout
le monde se plaint qu'il n'est pas suffisant. Je ne pense pas qu'il y ait une
façon de le faire, je pense qu'il y a plusieurs façons de le
faire; il y a plusieurs méthodes. C'est pour ça que je n'ai pas
blâmé, je n'ai pas dit un mot sur ce que les députés
ont dit, mais vous avez l'air convaincu de quelque chose. Mais si vous
êtes convaincus de votre façon de faire, vous devriez l'appliquer
et, à ce moment-là, on réagira par rapport à
ça. Concrètement, avec les modalités d'application et tout
ça... Sauf qu'un autre gouvernement pourrait décider de faire
cela autrement...
M. Côté (Charlesbourg):... autrement... M. Garon:...
et cela pourrait marcher aussi... M. Côté (Charlesbourg):
C'est cela.
M. Garon:... parce que je pense qu'il fallait seulement une
façon de faire les choses. Mais comme vous êtes au gouvernement,
c'est le moment de décider. Cela ne me surprend pas que le gouvernement
ne décide pas, il n'est pas capable de décider de l'ouverture des
magasins le dimanche quand II y a un consensus dans les magasins
d'alimentation, avec les syndicats et les employeurs.
M. Côté (Charlesbourg): Le consensus, c'est de
fermer?
M. Garon: Oui. Le consensus des magasins d'alimentation...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce un consensus que vous
partagez?
M. Garon: Oui, parce que j'ai remarqué que les
travailleurs sont à 100 % pour; deuxièmement, vous remarquerez
que Métro est pour à 100 %, je pense.
M. Côté (Charlesbourg): Mais est-ce que...
M. Garon: Steinberg est pour à 100 %; IGA est pour
à 100 % et Provigo est pour; entre 78 % et 80 % des propriétaires
d'épiceries locales sont pour fermer le dimanche; M. Lortie est contre,
lui. Il semble que c'est lui qui mène, sauf que ce n'est pas lui qui
sera derrière le comptoir le dimanche pour servir les paquets de
cigarettes, les bouteilles de lait ou des choses comme ça.
M. Côté (Charlesbourg): Mais...
M. Garon: Alors, vous avez un consensus qui ne peut pas
être beaucoup plus large que cela et vous n'êtes pas capables de
vous brancher. Le premier ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Mais je veux revenir...
M. Garon: Alors, je ne suis pas étonné que dans le
contrôle routier...
M. Côté (Charlesbourg): Les heures d'affaires, on
pourra y revenir si le député de Lévis le souhaite, mais
je trouve intéressante la comparaison qu'il a faite, en disant: Pour
aller de Québec à Montréal, II y a différents
moyens: le bateau, l'avion, mais prenons un mode de transport. Si on veut
être capable de comparer, on ne comparera pas l'automobile au bateau; on
ne comparera pas l'automobile à l'avion; on comparera encore moins un
bateau à un avion, mais tu y vas plus vite, à un moment
donné, si tu y vas en avion. Comparons le même mode. On ne parle
pas du contrôle des airs, on ne parle pas du contrôle de la voie
maritime, on parle du contrôle terrestre; donc, on parle de la route. Ce
qu'on propose ou ce que je défends, c'est d'y aller en automobile. Ce
que vous avez fait en 1984, c'est de nous inviter à embarquer dans le
transport en commun, en autobus. Est-ce que vous considérez que c'est
toujours le temps de l'autobus ou si on ne pourrait pas atteindre nos fins plus
rapidement en automobile?
M. Garon: Y a-t-il d'autres entreprises de camionnage que Cabano
Expéditex qui ont demandé l'aide du gouvernement
dernièrement?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Y a-t-il d'autres entreprises - on entend parler de
Cabano Expéditex - de camion- nage qui ont demandé l'aide du
gouvernement? (11 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Dossier du transport des voitures neuves
M. Garon: Non. Concernant le transport des voitures neuves, vous
aviez dit le 26 avril 1988: J'ai voulu vous dire par ma réponse que
c'était oui, on affecterait quelqu'un à une recherche sur ce
dossier. Il y a un an de cela. J'aimerais savoir où est rendu le rapport
de l'étude que vous vous étiez engagé à
réaliser au mois d'avril 1988, concernant le transport des voitures
neuves au Québec, et quelles en sont les conclusions, si elle est
terminée.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, y y
aura justement des rencontres à nouveau, demain, sur ce dossier qui a
plusieurs facettes. Je suis intervenu personnellement auprès des
dirigeants de Hyundai en ce qui a trait au transport, sans que cela ne donne
nécessairement les résultats qu'on escomptait. Les compagnies
sont libres de donner à qui elles veulent. Le première
étape, vous vous en souviendrez, avait été à tout
le moins de permettre à un Québécois d'avoir un permis, ce
qui a été fait. Par la suite, des décisions de compagnies
sont prises. C'est une première... Il y a d'autres réunions
demain. J'imagine que, dans les prochains mois, on sera en mesure d'avoir
quelque chose d'un peu plus substantiel à ce sujet.
M. Garon: Mais ce n'est pas l'engagement que vous aviez pris, ce
n'était pas de faire des réunions. C'était de faire une
recherche, d'affecter quelqu'un à une recherche sur ce dossier des
voitures neuves. Il y avait plusieurs phénomènes dont on avait
parlé à l'occasion de la commission parlementaire, non pas
à une seule reprise, mais à plusieurs reprises.
M. Côté (Charlesbourg): C'est en cours.
M. Garon: II y a la façon de tarifer, de faire le tarif,
la façon de... Même si quelqu'un présente un taux
compétitif, on ne le prend pas... C'est la façon de l'Ontario, au
fond. Je comprends que les gens de l'Ontario font les automobiles et, ensuite,
ils veulent aussi les transporter. Il y a des limites. Nous achetons pour des
milliards d'automobiles par année, il me semble qu'on pourrait avoir
quelques retombées de ça. Je n'ai pas le sentiment qu'on doit
quelque chose à l'Ontario.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je partage votre
sentiment.
M. Garon: C'est pour cela que, quand vous
avez dit que vous vouliez faire une étude, je trouvais que
c'était une bonne idée. Vous avez remarqué que je ne me
suis pas obstiné. J'ai demandé: Avec un mandat de combien de
temps pour faire rapport? Vous avez dit: On verra, on verra. Sauf que
c'était une bonne idée, et c'est pour ça que je vous
demande si l'étude est commencée?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ce que je vous
dis. Il y a des réunions à ce sujet demain. Vous m'avez
répondu très rapidement: Ce ne sont pas des réunions qu'on
veut, c'est...
M. Garon: Ah bon! Je pensais à des réunions avec
les gens.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Mais qui est affecté au dossier?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des gens sous la
responsabilité de M. Hinse, qui est le sous-ministre adjoint au
transport terrestre des personnes et des marchandises. Effectivement, demain,
ils ont des rencontres avec des transporteurs pour régler une certaine
problématique qu'ils ont. À partir de cela, ce sont des
rencontres normales dans le cadre de ces analyses, et on va me soumettre des
rapports éventuellement. Il faut les laisser travailler.
M. Garon: La question fondamentale que je me pose est: Qui est le
client là-dedans? Est-ce que les garagistes du Québec auraient
tous l'âme assez basse pour ne pas faire faire le camionnage par des gens
d'ici?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, vous connaissez...
M. Garon: Ou si ce sont les manufacturiers de l'Ontario qui
décident de qui transporte les automobiles, dont les frais de transport
sont payés par les Québécois. Les frais de transport sont
ajoutés à la facture, c'est écrit: Frais de livraison,
tant, environ 500 $. C'est le Québécois qui paie, c'est le garage
qui est le concessionnaire. Est-ce que cela voudrait dire, au Québec,
que tous nos concessionnaires auraient l'âme assez basse pour dire:
Malgré qu'on vende nos automobiles à des Québécois,
ce sont des gens de l'Ontario qui vont les transporter? Je pense qu'il est
temps qu'on fasse le ménage dans cette affaire. Je ne vous blâme
pas pour le passé et vous avez remarqué là-dessus que je
ne vous en ai pas mis plus épais sur le dos, sauf qu'à un moment
donné dans le temps il faut dire: "Enough is enough", comme disent les
Anglais.
M. Côté (Charlesbourg): Pour ce qui est du rapport,
les gens vont nous proposer un certain nombre de choses et le gouvernement
décidera. Mais ce qu'on a souhaité l'an passé lorsqu'on a
abordé la question, c'est d'avoir une meilleure connaissance de cette
industrie parce que, effectivement, il n'y a pas de Québécois qui
réussissaient à avoir de permis. Au cours de l'année 1988,
il y a un Québécois qui a réussi à obtenir un
permis. Il y a eu une première occasion, qui était celle de
livrer des voitures fabriquées, à tout le moins, au Québec
chez Hyundai. Il semble bien, selon des renseignements préliminaires,
que cela a été un échec, que cela a été
confié à quelqu'un d'autre du Québec, à la suite de
soumissions. Imaginez-vous, si on ne perce pas au Québec, comment
va-t-on réussir à percer en Ontario? Je pense que, malgré
le fait qu'il y ait le consommateur, finalement, il y en a aussi quelques-uns
au Québec.
M. Garon: Les manufacturiers qui sont établis en Ontario,
je pense qu'on peut leur parler fort un peu.
M. Côté (Charlesbourg): Qui sont...
M. Garon: Qui sont établis en Ontario. Leur
clientèle est ici. Les clients sont ici. S'il faut lever l'opinion
publique un peu et dire: Vous êtes en Ontario, sacrifice, on va avoir des
exigences par rapport au transport. Il y a toujours des limites,
comprenez-vous? C'est le client québécois qui paie, c'est le
concessionnaire du Québec qui sert d'entremetteur, si l'on veut. Et qui
fixe? Cela va être le gars de l'Ontario? C'est le manufacturier ou le
concessionnaire? Le client, au fond, c'est celui qui paie. On écrit:
Frais de livraison, tant. Quand on parle de déréglementation,
est-ce qu'on veut se retrouver dans un genre de cartel où les prix sont
fixés indépendamment des distances, indépendamment de quoi
que ce soit?
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'état
actuel...
M. Garon: C'est un dossier très important parce que je
pense que c'est une industrie en état de cartel qui fixe des prix sans
tenir compte des distances. Je pense qu'il est temps qu'on fasse enquête.
Le gouvernement fédéral, avec son système d'enquête
sur les coalitions, qu'il s'enlève les doigts du nez et qu'il fasse sa
job. Je pense que dans ce domaine, actuellement, c'est un système
protégé de situations monopolistiques ou oligopolistiques. Il y a
quelques personnes qui contrôlent la situation et ce n'est pas
normal.
Au gouvernement, quand on parle, c'est bien beau les grands principes.
Le libre-échange, mes amis! Comprenez-vous, on est dans le
libre-échange. On est dans la déréglementation et ce sont
toujours les mêmes qui ont le droit de faire du transport d'automobiles.
Cela a l'air d'être fixé. Les prix sont fixés, le gars n'a
rien à dire et le prix, apparemment, est le même, quelles que
soient les distances. Je pense qu'on est actuellement dans des madriers, on
n'est pas
dans les cure-dents. On est dans des madriers, dans la situation d'une
enquête sur les coalitions pour se demander ce qui se passe dans ce
secteur. Je ne blâme pas le ministre pour dire que c'est son oeuvre. Je
n'ai pas dit cela un instant. Je dis qu'à un moment donné je
trouve que cette situation n'a pas de bon sens, indépendamment du
gouvernement. Il doit y avoir un minimum de retombées économiques
pour les milliards de dollars d'automobiles qu'on achète. Si l'Ontario
veut tout avoir, dans le libre-échange, il serait peut-être temps
qu'on se dise: Nous autres, on a peut-être Intérêt à
acheter aux États-Unis. Le pacte de l'automobile, est-ce que c'est
seulement pour l'Ontario?
M. Côté (Charlesbourg): II est clair que je partage
l'analyse que fait le député de Lévis où il devient
très odieux de soutenir une situation que l'on vit. À partir du
moment où il n'y avait pas de transporteur québécois qui
avait de permis pour le faire, on était dans une situation
hypothétique. À partir du moment où il y a un
Québécois qui a un permis pour le faire, je pense qu'il faut
d'abord que le détenteur du permis se donne, à lui aussi, une
chance. Cela ne doit pas se faire à n'importe quel prix. Bien sûr,
il faut que ce soit compétitif et, bien sûr, il faut que des
concessionnaires d'automobiles qui sont affiliés à des compagnies
qui fabriquent des automobiles puissent aussi appuyer une démarche comme
celle-là, parce que vous avez raison. Le coût de transport, comme
une canne de bines, le coût de transport est dans la canne de bines.
C'est le fabricant qui décide par quelle entreprise il l'expédie,
selon certaines règles du marché.
Ce qu'il y a de spécifique dans le cas de l'automobile, c'est
qu'on demande un prix fixe de base pour le transport de l'auto qui est
très bien identifié. Dans ce sens, que ces compagnies continuent
de le faire au même prix dans tout le Québec, quant à moi,
cela ne me dérange pas plus que ça mais qu'il puisse y avoir de
ce transport fait par des entreprises québécoises, parce que cela
ne veut pas dire que le transport d'automobiles, à ce moment-ci, ne se
fait pas par des Québécois, il se fait, en règle
générale, par des Québécois qui travaillent pour
des compagnies ontariennes, mais le principe étant que ce transport
pourrait et devrait être accessible, à tout le moins, à des
propriétaires d'entreprises du Québec.
M. Garon: Le ministre pourrait-il nous dire, M. le
Président, pourquoi, dans un décret numéro 47-88 du 13
janvier 1988, en vertu de la Loi sur le camionnage les transporteurs
d'automobiles neuves ont été exclus du connaissement? J'ai
trouvé ça très curieux.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que ce n'est pas
exclu. Ils ont toujours été exclus. 1 M. Garon: L'article
27. Il s'agit d'un nouveau décret dans le cadre d'une nouvelle loi sur
la déréglementation et la Loi sur le camionnage. On dit:
Les articles 19 à 25 concernant le connaissement ne s'appliquent pas.
Attendez un peu. Lorsque les biens domestiques usagers, les automobiles, les
conteneurs vides, les remorques vides, des palettes en bois ou des animaux
vivants font l'objet du contrat, pourquoi les articles 19 à 25 ne
s'appliqueraient pas aux règles du connaissement? Je pense que ce serait
une bonne façon de commencer à faire le ménage dans cette
industrie. Le connaissement est un récépissé où
doivent apparaître les stipulations minimales que doit contenir un
contrat de transport conclu entre deux parties. Comme le ministre des
Transports du Québec présente la déréglementation
du camionnage comme un processus visant, entre autres, à augmenter la
concurrence dans l'industrie du transport, le règlement du camionnage
qu'il a fait adopter le 13 janvier 1988 exclut le transport de véhicules
automobiles des règles et obligations sur le connaissement. Il nous
semble que cette exclusion n'est pas de nature à favoriser la
concurrence dans l'industrie du transport d'automobiles qui est
contrôlée par quelques compagnies.
Il me semble que l'intérêt du consommateur ne sera pas bien
servi par cette pratique d'exclure le transport des véhicules des
règles sur le connaissement. C'est bien important parce que les
informations qu'il y a sur le connaissement vont permettre au consommateur qui
est acheteur d'automobiles de savoir s'il a eu le meilleur prix. Mais, comme il
ne sait rien, on lui met 500 $. Il ne le sait pas. C'est le consommateur qui
paie le transport de l'automobile qu'il achète. Il est en droit de
pouvoir vérifier le coût réel du transport du
véhicule en question. S'il n'a pas de connaissement, comment voulez-vous
que l'acheteur d'une automobile sache combien il en a coûté
réellement pour le transport de son véhicule entre l'usine du
manufacturier et le garage du concessionnaire?
C'est pourquoi j'ai demandé, il y a déjà un certain
temps, l'automne dernier, au ministre des Transports du Québec de
soumettre les transporteurs de véhicules automobiles aux mêmes
règles et obligations que les transporteurs des autres biens. A notre
avis, c'est une question d'équité entre les transporteurs et pour
les consommateurs.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, le premier
élément qui me parait important à ce moment-ci, selon les
informations que je possède et qu'on me transmet à l'instant, ce
n'est pas une situation qui est différente le 13 janvier, au moment de
l'acceptation de ce décret, des situations antérieures. On me dit
que c'est la même situation. C'est le premier élément.
Le deuxième élément, le député de
Lévis nous dit: Si c'était différent, ça
permettrait éventuellement peut-être une meilleure
pénétration des transporteurs québécois sur ce
marché.
C'est possible. Le rapport du comité nous le dira. S'il nous fait
la recommandation qui va dans ce sens, je pense qu'on sera en mesure de prendre
des décisions. Je ne dis pas que le député de Lévis
n'a pas raison; normalement le rapport du comité devrait nous donner
quelques orientations à ce sujet.
M. Garon: Oui, mais il y a plus que ça. Vous me dites
qu'antérieurement c'était comme ça, sauf que vous faites
une nouvelle loi pour accroître la concurrence, vous mettez en place un
système de déréglementation et vous dites que tout le
monde doit être sur un pied d'égalité. Vous gardez un
système de privilèges pour l'industrie du camionnage et des
automobiles neuves, alors qu'on sait qu'au Québec, c'est fait par des
compagnies de l'Ontario. C'est le consommateur qui paie et il n'a pas les
moyens de vérifier s'il a eu le vrai prix. On est dans une situation de
presque monopole, à toutes fins utiles. Quand il y a à peu
près quatre compagnies qui en font, il est bien facile de fixer les
prix, il est très facile de faire des ententes. À ce
moment-là, je dis que, si on veut que le consommateur puisse faire des
choix, puisse dire: Écoutez, mon automobile, je veux la faire
transporter... Je vais vous dire une chose! Si les consommateurs savaient cela
- ce n'est pas tout le monde qui sait ça, il n'y a pas beaucoup de monde
qui le sait - il y a des gens qui diraient: C'est grave, vous gagnez votre vie
avec nous autres. Alors, il va falloir que les concessionnaires d'automobiles
sachent si leur solidarité va aux manufacturiers de l'Ontario ou aux
consommateurs québécois. S'ils gagnent leur vie en Ontario,
qu'ils aillent vendre des automobiles en Ontario, mais s'ils vendent des
automobiles au Québec, sacrifice, qu'ils amènent le maximum de
retombées au Québec avec des gens qui gagnent leur vie au
Québec. Je ne pense pas que les concessionnaires puissent se laver les
mains en disant que nous sommes bien servis. Je peux acheter mon automobile en
Ontario et être bien servi, l'acheter des États-Unis et être
bien servi également. (11 h 45)
S'il n'y a aucune solidarité entre les Québécois,
sacrifice, on n'a pas à avoir de solidarité pour eux. On dit
qu'on veut entrer dans un système de concurrence où les gens vont
avoir la déréglementation, la concurrence la plus totale pour que
le consommateur soit le mieux servi et, à côté, on a notre
petite chasse-gardée pour le camionnage automobile. Moi, je demande
qu'il soit traité comme les autres. Je ne demande rien de
spécial, je dis qu'il soft traité comme les autres, que le
système du connaissement s'applique à lui avec un régime
dans lequel on favorise la concurrence la plus grande. Comme le comportement
actuel des concessionnaires est de favoriser les transporteurs de l'Ontario, je
dis à plus forte raison: Donnons la chance aux Québécois
de savoir s'ils ont payé le juste prix pour le transport automobile. On
n'est plus dans des choses qui ne coûtent rien. L'automobile, autrefois,
ça ne coûtait pas cher, mais, aujourd'hui, il n'y a quasiment plus
d'automobiles à moins de 10 000 $ et on parle beaucoup plus de 15 000 $,
etc. On parle de frais de transport qui peuvent être d'environ 500 $. Il
me semble qu'à ce moment-ci le ministre pourrait au moins prendre
l'engagement de dire: Je vais les soumettre au connaissement. Cela ne prend pas
une étude pour dire que les règles s'appliquent également
à tout le monde.
À ce sujet, le ministre peut prendre une disposition et dire: Je
vais appliquer le règlement, je vais enlever l'exception prévue
au règlement qui s'applique en vertu de la nouvelle Loi sur le
camionnage, pas de l'ancienne loi, mais de la nouvelle loi qui est dans le
cadre d'une déréglementation et d'une concurrence plus grande.
À ce moment-là, les règles devraient être
égales pour tous. Pourquoi y a-t-il chasse-gardée pour un presque
monopole exercé par des compagnies de l'Ontario? Je ne comprends pas, on
est plus sévère pour les Québécois et, aux gens de
l'Ontario, on dit: Pas de problème, vous autres, vous serez dans un
"no-man's-land" au Québec, le connaissement, on n'a pas besoin de
ça, c'est comme au Far West, il n'y a plus de règle qui joue pour
vous autres.
Pourquoi les règles qui jouent pour les Québécois,
les règles normales du connaissement, ne jouent-elles pas pour les
transporteurs d'automobiles? C'est ce que je dis essentiellement, parce que
c'est ça qu'on va mettre en place. Il est temps que les gens de
l'Ontario apprennent que les règles au Québec jouent aussi pour
eux. S'ils ne sont pas contents, ils feront du transport ailleurs; ce n'est pas
compliqué. Je vais vous dire une chose, la solidarité de
l'Ontario envers le Québec, ça a tellement été...
Au moins, que les règles du Québec s'appliquent autant aux gens
de l'Ontario qu'aux Québécois. Là-dessus, je vais faire
une bataille d'enfer, parce que je trouve que c'est une situation dont peu
importe l'historicité. Je ne gère pas le passé, je vous
dis ma philosophie. Vous m'avez volé...
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Dans ce cas, je
vous comprends.
M. Garon: Ma philosophie est de maîtriser l'avenir et je
vous dis qu'à l'avenir if faut regarder en fait devant, créer de
l'ouvrage, ici, pour nos gens et leur donner une chance. Je suis convaincu - je
regarde le député de Matapédia qui me regarde - que
celui-ci est d'accord avec ça, lui aussi. Il n'y a pas un
député, il me semble, qui peut être contre ça, au
fond, que le connaissement s'applique. Cela ne coûte pas une cenne au
gouvernement, le gouvernement facture cela au fur et à mesure. Alors,
pourquoi le ministre ne prend-il pas l'engagement ce matin de dire que les
articles 19 à 25 vont s'appliquer aux transporteurs d'automobiles?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis loin d'être
réfractaire à l'idée de réviser cela de
manière très importante, aussitôt que j'aurai le rapport de
mon groupe de travail. Sur le fond, je pense qu'on n'a pas trop de
problèmes et certains gestes posés, certains écrits que je
pourrais vous transmettre, si vous le souhaitiez, a des présidents de
compagnie font en sorte qu'il y a reconnaissance d'une injustice dans ce
domaine.
Deuxièmement, à partir du moment où on
énonce ce beau grand principe et qu'on dit: Accès aux
Québécois pour le transport des automobiles et concurrence... On
ouvre les portes demain matin et on dit concurrence. Est-ce que ça veut
dire, si on ouvre les portes à la concurrence - pour autant dans ce
cas-ci, actuellement, il y a un Québécois qui a un permis - qu'on
ouvre pour autant la porte et qu'il va y en avoir plusieurs autres? Est-ce que
ça veut dire pour autant que les gens sont prêts ou
déjà préparés à affronter cette concurrence?
Je pense que c'est la question qu'il faut se poser. Je ne peux pas dire oui, je
ne peux pas dire non. Dans l'état actuel d'un dossier que vous
connaissez, c'est un petit peu difficile pour lui d'affronter la concurrence,
il est tout seul face à la concurrence; ça m'apparaît
très évident.
Remettre en discussion les décisions qu'on a prises dans le
passé, ça m'apparaît, à ce moment-ci, un moment
priviligié pour le faire. Je vais dire au député de
Lévis, ce matin, oui; oui, à la lumière du rapport qui me
sera fourni, je vais revoir un certain nombre de choses. Est-ce que ce sera
pour maintenir ce qu'il y a là? Je ne le sais pas. Est-ce que ce sera
pour changer cela? Si je le savais, je vous le dirais maintenant, mais le
rapport sera déterminant à ce niveau. Je ne suis pas fermé
à l'hypothèse de revoir un certain nombre de choses.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je pense que pour établir le connaissement il
n'y a pas besoin d'avoir d'étude là-dessus. Ce sont des
règles de base dans le domaine du transport.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il faut...
M. Garon: Attendez un peu. L'étude, vous m'aviez dit
ça le 26 avril 1988 et vous me promettez à nouveau l'étude
que vous m'aviez promise il y a un an.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: C'est pour ça que je dis que le connaissement,
vous devriez...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne vous al pas promis une
étude, je vous ai dit qu'il y aurait...
M. Garon: Écoutez bien!
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Vous devriez appliquer le régime du
connaissement aux gens de l'automobile comme aux autres et, si votre
étude vous démontre qu'il devrait y avoir un régime
d'exception, là, vous pourriez mettre un régime d'exception. Mais
vous êtes en train de mettre un régime d'exception sans
étude. C'est ce qui n'est pas normal.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce n'est pas "vous
êtes en train", c'est un régime qui existe depuis bien longtemps
et vous étiez là aussi.
M. Garon: Non. Vous avez la Loi sur le camionnage qui est une loi
nouvelle qui favorise la concurrence et qui a pour but de faire en sorte que
les gens puissent connaître les règles du jeu. Le connaissement
est une règle de base dans le domaine du transport et il faut que les
gens sachent pourquoi ils paient. Actuellement, tout ce qu'ils voient, c'est
500 $ écrit sur leur compte quand ils achètent une automobile.
500 $! Des fois, Ils ne te voient pas à part cela. Ils le paient et ils
ne le voient pas.
Normalement, si le transport est payé par un consommateur,
celui-ci a le droit de savoir s'il a eu le prix - il en a le droit - qu'il
devait payer, tandis que, là, il paie des frais de transport sans
même savoir quel est le prix du transport, sans rien voir. On incorpore
ce prix-là, alors que c'est lui qui le paie. Ce n'est pas très
normal. C'est pour ça que je dis que les règles du connaissement,
ce sont les règles normales pour tout le monde.
C'est vous qui avez fait adopter une nouvelle loi. Quand vous avez
adopté cette loi, vous avez dit par contre: Dieu m'en garde. C'est
à cause du Parti québécois qui avait signé des
accords en 1984. Quand on disait qu'on voulait établir la
déréglementation et la concurrence pour tous, avez-vous
trouvé dans les documents du Parti québécois un endroit
où on disait qu'il y avait une exception pour le transport des
automobiles neuves? On disait que c'était pour mettre de la
concurrence.
Alors, si on veut avoir de la concurrence et si vous dites que vous vous
référez à ce que faisait le Parti québécois,
parce que, apparemment, on gouverne encore même si on n'est plus
là depuis quatre ans, au moins dans les documents de Guy Tardif,
avez-vous vu qu'il devait y avoir une exception pour le transport des
automobiles? Je ne pense pas.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, dans
l'état où les dossiers étaient avancés sur le plan
de la recherche et sur le plan des décisions
gouvernementales, par rapport à ce qui a été
décidé à Vancouver, je n'ai pas hérité de
grand-chose. Je vais juste vous dire une petite affaire bien simple. Quand je
suis arrivé au ministère des Transports au mois de
décembre 1985, il y avait un crayon et plus rien après ça.
Tout était vide. Alors, j'ai eu de la misère à trouver les
dossiers.
M. Garon: Je vais vous dire, quand je suis arrivé au
ministère de l'Agriculture, qu'il y avait dans tous les classeurs une
feuille blanche. Il n'y avait pas de crayon, il y avait une feuille blanche. Je
ne me suis pas plaint.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ne me demandez pas
si j'ai retrouvé des documents de
M. Tardif à ce sujet-là. Il n'y en avait pas quand je suis
arrivé.
M. Garon: Je vais vous dire plus que ça.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai retrouvé le
décret gouvernemental qui autorisait l'admission du mois de
février 1985 à Vancouver, soit la prise de décision et la
signature d'une entente de déréglementation économique en
matière de transport. C'est ça qu'il y avait là.
Finalement, on poursuit exactement les mêmes objectifs dans ce dossier,
pour une fois qu'on en a un. Alors, je pense que ça m'apparaît
clair. Il y a des démarches concrètes qui ont été
effectuées.
Évidemment, vous vous scandalisez du fait que des
concessionnaires d'automobiles du Québec n'aient pas de conscience. Que
des consommateurs du Québec n'aient pas de conscience non plus...
M. Garon: Non, j'ai dit qu'ils n'ont pas les renseignements pour
voir ça. J'ai dit que les règles du connaissement devraient
s'appliquer pour qu'ils puissent faire des choix.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y en a quelques-uns
qui commencent à le savoir. Cela fait un an que vous en faites votre
cheval de bataille et, chaque fois, vous vous enflammez, parce que vous trouvez
que ça prend. J'imagine qu'un certain relais de l'information se fait
des débats qu'il y a ici par l'intermédiaire de la presse qui
véhicule à l'extérieur, entre le Parlement et les
citoyens, les messages que les hommes politiques passent. C'est clair qu'il y a
beaucoup plus de gens aujourd'hui qui sont au fait de ce que vous dites qu'il y
a quelques années. C'est une situation que vous dénoncez, qu'on
dénonce et je vous dis qu'on est sur le point de revoir un certain
nombre de choses. Ces révisions iront-elles dans le sens que vous
souhaitez? Si je le savais maintenant, je vous le dirais, je ne vous le
cacherais pas. Si c'était le contraire, je vous le dirais de la
même manière. Aussitôt que les décisions seront
prises, je vous le ferai savoir.
Je vous promets formellement que cette décision sera prise avant
même qu'on aille en élections. Lorsque je me retrouverai dans le
comté des Chutes-de-la-Chaudière pour aller vous faire face, on
pourra en parier à ce moment-là.
M. Garon: Lévis. Il y a plus de concessionnaires
d'automobiles dans Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): Je relèverai le
défi du député de Lévis.
M. Garon: D'ailleurs, les gens de Charlesbourg qui sont dans
l'automobile doivent se rendre compte que le plus grand centre de distribution
d'automobiles est dans Lévis. Voyez-vous, je ne parle pas...
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair que Lévis
est un point de rencontre des concessionnaires d'automobiles. Je vais vous
lancer un petit défi...
M. Garon: Et beaucoup d'autres choses.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais lancer un petit
défi au député de Lévis. Lui qui pariait de la
conscience des concessionnaires, comme la plus forte concentration de
concessionnaires se trouve dans le comté de Lévis,
commençons donc par le comté de Lévis.
M. Garon: Je suis d'accord. Appliquons les mêmes
règles à tout le monde. J'ai dit que les concessionnaires
gagnaient leur vie avec les gens d'ici, mais que je voulais savoir dans quelle
situation. C'est cela que votre étude que vous avez promise il y a un an
aurait dû révéler. Au mois d'avril et ce n'est pas bien
compliqué de voir ce qui se passe. Il y en a à peu près
quatre qui font du transport et ce sont quatre compagnies
contrôlées de l'Ontario. Ce n'est pas très compliqué
de rencontrer... Est-ce que vos gens ont au moins rencontré les
concessionnaires d'automobiles pour leur dire: Qu'est-ce qui se passe dans ce
secteur, alors que tout le transport est fait par des gens de l'Ontario, alors
que c'est le consommateur qui paie? M. Hinse est là, M. le ministre, M.
le Président. Est-ce que M. Hinse a rencontré les
concessionnaires d'automobiles pour leur demander comment cela se faisait que
le transport est fait par... Si cela fait un an qu'il travaille à
l'étude que vous avez promise le 1er avril 1988...
M. Côté (Charlesbourg): Un instant!
M. Garon: Est-ce qu'il a rencontré les concessionnaires
d'automobiles et leur a demandé comment il se fait qu'ils donnent leurs
contrats de transport à des compagnies de l'Ontario, alors qu'ils
gagnent leur vie avec des Québécois? Est-ce qu'il a au moins fait
ça? S'il n'a pas fait ça, je vais vous dire qu'il n'est pas loin
dans son
étude.
M. Côté (Charlesbourg): Le député
de...
M. Garon: Est-ce que c'est une étude qui a commencé
il y a quinze minutes parce que j'ai reparlé de ça cette
année?
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Lévis veut être crédible, il faut qu'il se retrouve dans
une situation où il fera bien attention aux fonctionnaires du
ministère. S'il y a un service au ministère des Transports qui
travaille depuis déjà un bon moment à l'ensemble des
problèmes à régler, c'est bien le service sous la
responsabilité de M. Hinse. Alors, peut-être un peu de
modération, parce qu'il y a énormément de travail qui a
été effectué. C'est le secteur qui a la
responsabilité du plan de transport à Montréal depuis un
an, alors il faudrait peut-être faire attention. À ce sujet, si
vous voulez avoir copie de tout ce qui a été fait et
expédié, à Hyundai en particulier, pour les sensibiliser
à ce phénomène, copie de tout ce qui a été
fait par la Commission des transports du Québec, je suis prêt
à vous rendre cela disponible. Ce n'est pas moi qui vous cache les
documents, je vous donne à peu près tout ce que vous me
demandez.
M. Garon: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Non?
M. Garon: Non, là, je vous le demande. Tiens, si vous me
donnez tout ce que je vous demande, je vous le demande. Vous leur direz que
c'est ma faute à part cela, cela ne me fait rien. Changez le
règlement et vous direz que c'est la faute à Garon.
M. Côté (Charlesbourg): Ils le savent
déjà.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Moi, je suis prêt à ce qu'on enlève
l'exception immédiatement. Il y a une séance du Conseil des
ministres aujourd'hui.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais... M. Garon:
Enlevez l'exception...
M. Côté (Charlesbourg): Pendant que le Conseil des
ministres siégera, j'aurai le plaisir d'être encore avec vous.
M. Garon: ...en vertu de laquelle les connaissements ne
s'appliquent pas aux transporteurs d'automobiles. Enlevez l'exception de la loi
et vous direz...
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez... M.
Garon: ...que c'est la faute à Garon.
M. Côté (Charlesbourg): Le député a...
Vous allez avoir bien des choses...
M. Garon: À part cela, remarquez bien une chose. Je vous
dis cela en présence d'un gars qui est député d'un
comté où il y a le plus grand nombre de concessionnaires
d'automobiles. Là-dedans...
M. Côté (Charlesbourg): Après cela, vous
allez dans Les Chutes-de-la-Chaudière, vous ne serez plus dans
Lévis.
M. Garon: II y en a là aussi des concessionnaires
d'automobiles. Je vais vous dire essentiellement pourquoi. Là-dedans, je
suis convaincu que l'intérêt du concessionnaire d'automobiles va
du côté du consommateur et, si tout le transport se fait par des
compagnies de l'Ontario, qu'il faut que des gens se tordent les bras
là-dedans, qu'il y ait quelque chose qui se passe qui n'est pas
normal.
M. Côté (Charlesbourg): Mais... (12 heures)
M. Garon: Cela aurait dû être l'objet de
l'étude. Moi, je pense que M. Hinse... Je vais vous dire que je n'ai
rien contre M. Hinse, mais vous avez raison, il n'a pas le temps de faire cela.
Vous avez dit qu'il était pris par le plan de transport à
Montréal et je pense que quelqu'un qui s'occupe du transport à
Montréal actuellement en a plein son chapeau. Il doit même en
avoir plus que plein son chapeau, il doit en avoir plein son casque.
J'affecterais plutôt quelqu'un d'autre à cela, surtout si
vous ne l'avez pas affecté, lui, depuis longtemps. On me suggère
qu'il pourrait y être affecté seulement depuis ce matin, parce que
je posais ces questions-là. Alors, je proposerais qu'on nomme quelqu'un
dont la tâche... Qu'on applique le connaissement, immédiatement,
cela va même aider à avoir des renseignements.
M. Côté (Charlesbourg): Là-dessus...
M. Garon: Deuxièmement, qu'on affecte quelqu'un.
M. Côté (Charlesbourg): ...le député
de
Lévis n'est pas encore du côté du pouvoir pour
décider qui va faire quoi. Alors, quand vous serez là...
M. Garon: Je vais vous faire une autre proposition.
M. Côté (Charlesbourg): Laissez faire. Laissez-moi
finir.
M. Garon: Je vais vous faire une autre...
M. Côté (Charlesbourg): Laissez-moi finir. Vous avez
le trait pas mal large. On va tenter
de régler les questions une à une. Sur le plan
administratif, pour un gars qui a déjà été
ministre, j'imagine... En tout cas, il me semble bien que vous aviez quelques
sous-ministres adjoints du temps que vous étiez à
l'Agriculture?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que ce
n'était pas le sous-ministre adjoint qui menait tous les dossiers
lui-même. Il pouvait peut-être passer des commandes dans
l'appareil. Alors, c'est ce que M. Hinse a fait et, à partir du moment
où le rapport sera prêt, je vous le ferai communiquer. Je n'ai
aucune espèce d'objection. Quand il sera prêt, si dans ses
conclusions, dans ses constats il y a des gestes à poser pour faire en
sorte qu'on puisse favoriser davantage des compagnies québécoises
dans le transport des automobiles qui proviennent de l'Ontario ou qui
proviennent du Québec, on va le faire, dans l'esprit comme vous le
disiez tantôt de cette déréglementation.
Cependant, il faut être honnête envers tout le monde. Les
compagnies qui actuellement... Je ne tente pas de les défendre, parce
que ce n'est pas mon objectif du tout. Dans le cas des compagnies qui font du
transport de voitures actuellement, ces compagnies emploient des
Québécois. Donc, ce pourquoi on se bat actuellement, c'est pour
que ce soient des compagnies québécoises sous la
propriété de Québécois. Cela ne veut pas dire que,
demain matin, on serait dans la situation où il y aurait plus de
Québécois qui travailleraient dans le transport des automobiles,
mais on serait dans une situation où plus de Québécois
seraient propriétaires des entreprises qui transportent des
automobiles.
M. Garon: êtes-vous capable de nous dire combien il y en a
qui y travaillent? Quel est le pourcentage de ceux qui y travaillent qui sont
des Québécois? Vous ne le savez pas?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le dis de
mémoire, parce qu'à quelques reprises on a rencontré, en
particulier dans le cadre de la déréglementation à
l'époque, les gens qui faisaient le transport et ceux-ci nous
étaient arrivés avec une série de listes du personnel qui
venait du Québec. Sur le plan du nombre, je ne peux pas vous le dire. Je
vous le dirai au moment opportun quand je l'aurai, mais ce qu'on faisait valoir
à l'époque, c'est si nous étions suffisamment prêts
avec des entrepreneurs québécois pour être effectivement
capables de faire face à la concurrence dans un secteur qui, à ce
moment-ci, est largement et totalement dominé par l'Ontario. Demain
matin, dans la mesure où on ouvre ce secteur à l'esprit de la
déréglementation économique, on pourra voir des
Américains venir chercher des permis et venir concurrencer les
Ontariens, mais aussi les ^m______________________
Québécois.
Est-ce qu'on est suffisamment prêt - c'est là que se pose
la question - pour lever ces barrières et pour faire face à
ça? Est-ce que, demain matin, nous aurions atteint notre but, si
c'étaient des Américains qui venaient faire le transport des
automobiles? Sinon, dites-moi les mesures que je devrais inclure dans cette
ouverture dans l'esprit de déréglementation économique et
les barrières que je devrais ajouter, donc, enlever celles qui
actuellement, dit-on, empêchent les Québécois d'avoir
accès et les mesures que je devrais ajouter pour faire en sorte que ce
ne soient plus des Ontariens, que ce ne soient pas des Américains, mais
que ce soit réservé aux Québécois.
Dans la mesure où vous avez réponse à ça, je
pense qu'on peut faire un bon bout de chemin.
M. Garon: Êtes-vous en train de me dire que, pour faire
engager des camionneurs québécois, un certain nombre, ça
prend un cartel ontarien? Je vais vous dire quelque chose. Si les règles
normales du jeu fonctionnaient, c'est le concessionnaire, celui qui paie le
transport...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Garon: Un instant, laissez-moi finir! Je vous ai laissé
parler. C'est le concessionnaire, c'est le consommateur qui paie le transport.
C'est lui qui le paie. Sur sa facture, c'est écrit tant. Le montant
n'est même pas écrit, mais il paie les frais de livraison et on
dit toujours... Regardez les annonces: Frais de livraison en sus. Dans le
journal, on écrit souvent: Frais de livraison en sus. Que le
concessionnaire québécois ou le consommateur puisse faire
transporter ses automobiles par les États-Unis, cela voudrait dire, si
c'est lui qui avait à décider...
Je vais aller plus loin que ça, parce que je trouve qu'il faut
vider la question. Je comprends qu'il y ait une étude, mais je vais vous
le dire. Une étude, je n'ai pas assez confiance. Vous l'avez promise il
y a un an et on ne l'a pas encore. Je vous propose une commission
parlementaire.
Une voix:...
M. Garon: Un instant! Le député de Montmagny peut
lire, mais je vais lui apprendre l'heure juste.
Une commission parlementaire où, d'abord, on entendrait les
concessionnaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui étaient prêts
à prendre un transporteur québécois et qui n'ont pas pu le
faire. Ils n'ont pas pu le faire, puis le ministre le sait. Pourquoi n'ont-ils
pas pu le faire? Pourquoi, eux qui étaient les acheteurs d'automobiles,
eux qui payaient la livraison, n'ont-ils pas pu engager des
Québécois? Alors, moi, je pense que ce serait bon qu'on fasse
venir...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Garon: ...en commission parlementaire les concessionnaires
d'automobiles et les différentes personnes intéressées
pour nous dire comment il se fait que ce soit un contrôle de
l'Ontario.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Garon: Je pense que la meilleure façon de briser les
monopoles est souvent de faire un débat public.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas fermé
à cette hypothèse, mais il faut continuer. On ne fait pas une
commission pour donner un spectacle et dire aux concessionnaires ou aux gens du
Saguenay-Lac-Saint-Jean: Vous allez venir nous dire: Oui, on voulait supporter
M. Blanchette, on était prêt à le faire, mais il y a
quelqu'un qui nous en a empêchés. On leur poserait la question
suivante: Qui vous en a empêchés? Ils diraient: Ce sont les
fabriquants d'automobiles. On dirait: Parfait, on va refaire une autre
commission parlementaire. On va dire aux gens de GM: Vous allez vous
présenter en commission parlementaire, vous allez venir nous expliquer
pourquoi vous maintenez un monopole. Puis, là, ils nous expliqueraient
pourquoi. Mais, après ça, on ferait quoi? Dites-le-moi, parce que
le but ultime de cette commission parlementaire, c'est de faire en sorte qu'il
y ait plus de Québécois qui soient propriétaires
d'entreprises qui emploient du monde du Québec et qui transportent les
automobiles.
M. Garon: II y a plus que ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! ce n'est pas l'objectif,
ça?
M. Garon: Non, non. C'est un objectif, mais il y a aussi le
coût au consommateur. Vous n'avez même pas de
récépissé pour que le consommateur puisse savoir le prix
qu'il a payé. On ne sait même pas actuellement quel prix a
payé le consommateur.
M. Côté (Charlesbourg): On en est conscient. Le
garage le sait et en n'importe quel temps l'individu qui veut le savoir peut le
demander au garage et il l'a.
M. Garon: Est-ce qu'il sait s'il a eu le prix? Un instant,
là! Je dois vous le dire: Est-ce tant de l'automobile, tant du tonnage?
Tant de quoi? Comment est-ce fait? Et le récépissé? Celui
qui paie est normalement en droit de savoir pourquoi il a payé. C'est
normal; ne niez pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais
êtes-vous en train de me dire...
M. Garon: Écoutez bien, là, laissez-moi finir.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous en train de
me dire, quand vous achetez une automobile, que vous allez payer tel prix sans
savoir ce que ça vous a coûté en frais de transport?
M. Garon: Vous ne le savez pas. M. Côté
(Charlesbourg): Ah bienl
M. Garon: Vous savez que vous avez tel montant.
M. Côté (Charlesbourg): Combien cela fait-il de
temps que vous avez acheté une voiture?
M. Garon: Vous avez un montant, mais est-ce que c'est le prix que
vous devez payer ou n'y a-t-il pas un autre prix à payer? Vous ne le
savez pas. Ce qui serait normal, c'est que celui qui paie puisse comparer,
puisse savoir les prix. Tantôt, pour les automobiles de Hyundai, par
exemple, est-ce que ce sera le même tarif que celui fixé à
partir de l'Ontario?
M. Côté (Charlesbourg):... M. Garon: On ne le sait
pas.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Là, on
vient de...
M. Garon: Un instant! Ce que je vous dis, c'est qu'on aurait une
occasion de faire une belle commission parlementaire, parce que vous dites,
dans le fond, que vous seriez d'accord avec les objectifs dont je parle.
Alors, pourquoi n'aurions-nous pas une commission parlementaire qui
engagerait un recherchiste ou deux pour faire le tour de la question?
Après quoi, on ferait venir les gens devant cette commission pour
répondre à un certain nombre de questions, parce que, là,
on se retrouve au fond devant une situation de presque monopole de l'Ontario
sur un transport de marchandises achetées exclusivement par des
Québécois et distribuées par des concessionnaires
québécois. Aussi, moi, je pense qu'on est dans un domaine
actuellement où l'on peut se dire: Ce serait ça une vraie
commission parlementaire non partisane. Je n'ai pas l'impression que les
députés ont les intérêts des compagnies à
protéger là-dedans.
Alors, la question est posée. Le ministre dit: Je suis d'accord
avec vos objectifs, mais maintenant... Il faut vider cette question à un
moment donné; autrement, on ne la videra jamais. Alors, je vous dis:
Pourquoi ne la viderions-nous pas devant une commission parlementaire? À
mon avis, c'est la meilleure façon. Il n'y a rien de mieux, pour
attaquer des monopoles ou des presque monopoles, que de donner l'heure juste
à tout le monde. Il n'y a rien de mieux que
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je le répète
au député de Lévis. Je suis loin d'être
réfractaire à une commission parlementaire comme celle-là,
surtout qu'une compagnie comme Hyundai s'est implantée au Québec.
Je pourrais comprendre qu'une compagnie de l'Ontario, qui fabrique des
automobiles en Ontario, privilégie quelqu'un de l'Ontario sur le plan du
transport des véhicules, mais qu'une compagnie implantée au
Québec, ayant eu des subventions du gouvernement du Québec et du
gouvernement fédéral pour s'implanter et qui, sur le plan de sa
démarche, confie à quelqu'un d'autre du Québec... Si c'est
le cas de Hyundai, j'aimerais ça, effectivement, qu'elle vienne nous
expliquer pourquoi c'est ainsi devant une commission parlementaire.
Effectivement, ce serait peut-être un forum intéressant, mais avec
l'objectif...
Il faut bien se rappeler que, si jamais on va en commission
parlementaire, on va le faire selon les champs de notre juridiction. Mon
principe est d'arriver à faire en sorte qu'il y ait plus de
Québécois qui contrôlent des entreprises de transport
d'automobiles du Québec et qui emploient des gens du Québec.
M. Garon: Et que les consommateurs aient de meilleurs prix.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Que les
consommateurs aient de meilleurs prix... S'ils ne sont pas contents d'aller
chez GM, ils iront chez Hyundai; s'ils ne pas contents d'aller chez Hyundai,
ils iront ailleurs. Demain matin, si c'est le cas de l'automobile,
éventuellement, cela peut être le cas d'autres matières
aussi. Le principe, le marché, le presque monopole de
propriétaires d'entreprises de transport d'automobiles est là. Il
y a des entreprises québécoises qui, actuellement, peuvent en
faire avec les nouveaux permis qui ont été
délivrés. Non pas seulement une, me dit-on, mais même
plusieurs autres peuvent le faire. Elles réussissent difficilement
à percer ce marché et je ne voudrais pas dire que c'est la faute
des concessionnaires d'automobiles. Ils ont quand même des contrats avec
les compagnies mères, les compagnies qui fabriquent les voitures, et le
problème se situe peut-être davantage avec ces
compagnies-là.
Dans la mesure où on prendrait cette décision de faire une
commission parlementaire, on va me donner au moins une semaine pour
réfléchir. Cela signifie qu'on ne devra pas se contenter
d'inviter le marchand de Roberval ou le marchand de Jonquière qui va
venir nous confirmer qu'effectivement il était prêt à
signer avec M. Blanchette un contrat pour lui donner le transport des voitures
pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais que la compagnie mère a
refusé, parce qu'alors on n'aura pas réglé grand-chose. Il
va falloir inviter d'autres gens. Je vous le dis tout de suite, dans la mesure
où cela irait vers cela, pensez immédiatement qu'il faudra
interroger très sérieusement les compagnies du Québec qui
ont pu confier cela à quelqu'un d'autre.
M. Garon: Je ne haïrais pas voir un jour un concessionnaire
dire dans sa publicité: Moi, je fais transporter les automobiles que
vous achetez chez moi par des gens du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): D'après ce que je
peux voir, vous avez déjà commencé à orienter votre
nouvelle carrière.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, non, pas du tout. Quand vous vous demandez si les
gens sont capables de faire le transport des autos, si on en est rendu
là, je vais vous dire une affaire, on transporte des affaires bien plus
dangereuses que l'automobile. Dans le camionnage, on est
considéré...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon:... à peu près comme les coqs au
Canada.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on a l'expertise.
D'ailleurs, l'étude du ministère le démontre, celle que
vous avez citée tantôt. On est capable de le faire à bien
meilleur coût que d'autres dans le cas d'autres matières. Est-ce
que c'est la même chose dans le cas de l'automobile?
M. Garon: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, attendez un peu.
Quand je regarde une compagnie comme Thibodeau transport ou une compagnie comme
Transport Guilbault ou prenez-en d'autres, ce sont des gens qui ont du
marketing, qui ont des relations avec des gens et qui font des
démarches. La question est là: est-ce qu'on fait suffisamment de
démarches actuellement pour être capable de bien présenter
la compagnie de transport qui pourra offrir ce transport? Je ne le sais pas.
Est-ce que les gens qui...
M. Garon: Voulez-vous dire que nos entrepreneurs seraient moins
capables que nos camionneurs? Vous dites que des compagnies de l'Ontario
engagent des camionneurs québécois pour faire du transport pour
des compagnies de l'Ontario?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Voulez-vous dire à ce moment-là qu'on
aurait des camionneurs capables, que d'autres ne seraient pas capables et que
les dirigeants d'entreprise, eux, ne seraient pas capables?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce que je vous dis,
c'est que notre degré... Non, non. L'homme qui conduit... Ce n'est pas
ce que vous visez. Le gars qui conduit un camion de McCal-lum, qui est un
Québécois, il sera aussi capable pour une entreprise McCallum de
l'Ontario qu'il le serait pour M. Blanchette.
M. Garon: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair. Ce n'est pas
là qu'est la démarche; ce n'est pas là la faiblesse au
moment où l'on se parle.
M. Garon: II va acheter sans doute les "vans" au même
endroit.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas là
qu'est la faiblesse actuellement. La faiblesse, c'est dans le démarchage
auprès des compagnies pour présenter des compagnies qui existent
actuellement, mais qui n'ont pas fait ce transport. Cela ne veut pas dire
qu'elles ne pourraient pas avoir le personnel demain matin pour être
capables de bien remplir la tâche, ce n'est pas cela que je dis. Je pense
que la qualité du personnel pour faire l'opération est là.
Il manque peut-être une petite étape. Si jamais vous voulez en
savoir un peu plus, comme cela concerne des individus, je pourrai vous en dire
un peu plus en dehors du micro.
M. Garon: Moi, j'aime mieux les débats publics, parce
qu'on est quand même...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Garon:... dans des questions de concurrence. La concurrence,
je comprends qu'il y a une nouvelle disposition fédérale qui dit
que les pots-de-vin sont déductibles...
Des voix: Ha, ha, hal M. Garon:... mais...
M. Côté (Charlesbourg): C'est la
déréglementation économique.
M. Garon: II faut dire que, si une prostituée doit
déclarer ses revenus à l'impôt fédéral,
j'imagine qu'elle peut aussi déduire ses dépenses.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui sera plus
gênant dans ce cas-là, c'est la source du revenu de la
prostituée. (12 h 15)
M. Garon: Sans doute. Je veux dire, dans ce cas-là, que
c'est une question de concurrence. Plus la lumière sera faite, plus les
règles du jeu devront être ouvertes et plus elles devront
être correctes. C'est dans ce sens-là et je pense que cela va
favoriser les gens d'ici. Je ne veux pas qu'on oublie les consommateurs et les
retombées.
On parle d'un secteur de 160 000 000 $, on ne parle pas de "pinottes".
On parle d'une valeur de 160 000 000 $ en transport, au minimum; c'est
même peut-être plus que ça. C'est facile à calculer
au fond et c'est sans doute plus que ça, parce que les chiffres ont
peut-être été un peu arrondis. Cela doit être plus
que 160 000 000 $ en transport. C'est considérable.
Maintenant, vous n'avez pas encore eu de réponse concernant les
droits d'immatriculation des militaires?
M. Côté (Charlesbourg): Avant même que vous
posiez la question, je me suis retourné pour le demander. Il y a
quelqu'un de la Régie de l'assurance automobile qui est en route pour
venir nous porter les résultats de l'enquête qui a
été faite à la suite de votre dénonciation.
M. Garon: J'ai des documents qui démontrent qu'ils paient
5 $, alors que les autres paient 74 $. Je ne vois pas pourquoi un soldat
paierait moins cher son permis de conduire.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Garon: D'après les documents que j'ai eus...
M. Côté (Charlesbourg): C'est que vous avez
déduit que ML, c'était militaire. Peut-être avez-vous des
informations que je n'ai pas? M. Vézina me disait, hier soir, qu'il
n'était pas convaincu que ML signifiait militaire. On va avoir les
documents dans quelques minutes, s'ils sont partis de la Régie de
l'assurance automobile. S'ils ne sont pas partis de Montréal, ils sont
partis de la rue Saint-Louis et ça s'en vient.
M. Garon: Tout le monde paie 74 $ et eux paient 5 $. J'ai
remarqué, aussi, pour un camion de livraison...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon:... un camion commercial, au lieu de payer 1169 $,
c'était 5 $ aussi.
M. Côté (Charlesbourg): On les attend,
aussitôt que je les aurai, je vous les donnerai. Je pourrais
peut-être en profiter pour vous remettre des documents que vous m'avez
demandés hier.
M. Garon: Lesquels? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, mais j'en ai demandé plusieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! vous en avez pas mal!
D'après moi, il ne vous en manque pas beaucoup.
M. Garon: Envoyez donc, lesquels?
M. Côté (Charlesbourg): Dans un élan de
générosité, concernant la Société de
transport de la rive sud de Montréal, vous m'avez demandé...
M. Garon: C'est ça, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...les lettres qui m'ont
été expédiées sur les coûts...
M. Garon: Les coûts.
M. Côté (Charlesbourg): ...avec les honoraires. Je
vous ai dit que ça faisait partie d'un programme norme, je vous ai sorti
une copie du programme norme pour vous le transmettre. Je pourrais
peut-être donner cela à M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Nous acceptons le
dépôt des documents, M. le ministre.
M. Garon: Concernant le transport par chemin de fer, comment le
ministre peut-if expliquer que le dossier d'abandon des lignes de chemin de fer
au Québec n'ait pas avancé d'un pouce depuis un an, malgré
la présence d'un ministre soi-disant fort à Québec et qui,
de plus, est l'ami du ministre fédéral des Transports?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on pourrait
libérer le président de la commission, si on a terminé?
Merci, M. Feriand.
Sujets divers
M. Garon: Oui, ça va. J'aimerais ça, par contre,
que le ministre puisse nous dire si, du rapport que fera la commission à
la fin d'avril sur les effets de la déréglementation et des
données statistiques qu'elle produira, comme l'a mentionné le
ministre tantôt, on pourra avoir une copie. Concernant les effets de la
déréglementation, vous avez dit que vous aviez fait ça un
peu parce que Guy Tardif avait signé des papiers, alors il serait
peut-être bon de voir, si on a participé à la
décision, le résultat des études.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, comme je
l'ai dit tantôt, des fois, la mémoire oublie; la mienne avait
oublié aussi. M. Feriand, qui a l'oeil très averti, me signale
que la commission doit soumettre au ministre, quatre mois après la fin
de l'année, un rapport que le ministre est tenu de déposer
à l'Assemblée quinze jours plus tard.
M. Garon: Je comprends ça, mais vous avez parlé
d'autre chose. Vous avez parlé du rapport sur la
déréglementation que vous alliez avoir à la fin d'avril,
vous n'avez pas parlé du rapport annuel. Le rapport annuel, c'est autre
chose.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, il ne s'agit pas
du rapport annuel de la Commission des transports, mais du rapport dont il est
question à l'article 127 de la loi, celui que la Commission des
transports doit faire au ministre sur la déréglementation. Ce
rapport m'est transmis quatre mois après la fin de l'année...
M. Garon: Civile?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et quinze jours
après l'avoir reçu, je dois le déposer à
l'Assemblée.
M. Garon: Donc le 15 mai, normalement...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, vous allez
l'avoir.
M. Garon: ...au plus tard.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Vous allez l'avoir et
ça me fait plaisir, à part ça.
M. Garon: Ils ne sont pas obligés d'attendre le 30 avril
pour le remettre.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Ils ne sont pas obligés d'attendre le 30 avril
pour le remettre, ils ont jusqu'au 30 avril.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Garon: Comme il semblait l'avoir... Il ne vous l'a pas
donné, là?
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Garon: II pourrait
vous le donner. Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Modérez vos
transports.
Abandon des lignes de chemin de fer
M. Garon: Concernant le dossier d'abandon des lignes de chemin de
fer, on se rend compte à quel point cela a de l'impact actuellement,
puisque la politique d'abandon des lignes du gouvernement fédéral
vis-à-vis du Québec semble la plus dure.
J'ai déjà dit que, souvent, la discrimination était
faite par le gouvernement fédéral. Dans ce cas, il est clair que
la politique la plus dure concernant l'abandon des lignes est appliquée
au Québec. Dans l'Ouest, on maintient des lignes non rentables, on les
répare, on donne des subventions aux compagnies pour maintenir des
lignes déficitaires (20 000 kilomètres de lignes
déficitaires pour lesquelles le fédéral paie les
déficits des compagnies de chemin de fer) on continue à les
réparer, à faire des Immobilisations même si ça ne
paie pas. À Terre-Neuve, on les abandonne, mais on fait une compensation
sous forme d'une entente fédérale-provinciale de 800 000 000 $.
Au Québec, on les abandonne sans aucune contrepartie, alors que pendant
des années on a fait en sorte de les rendre le moins rentables possible
en avertissant les gens de ne pas faire de promotion, de ne pas faire de
développement, de ne pas prendre de nouveaux clients au lieu de faire le
contraire, au lieu de faire en sorte que les lignes soient rentables.
Alors, c'est facile de dire, à un moment donné, que telle
ligne n'est pas rentable, quand on a tout fait pour qu'elle ne soit pas
rentable. Il n'y a pas beaucoup de patrons qui, s'ils essayaient demain matin
de rendre leur entreprise non rentable, ne réussiraient pas. Je n'en
connais pas beaucoup, moi, qui, s'ils voulaient dire demain matin: Mon
entreprise n'est pas rentable... J'en suis convaincu. Je verrais le
député de Matapédia, qui est pharmacien, dire: Demain
matin, j'essaie de rendre ma pharmacie non rentable, et je pense qu'il
réussirait.
M. Paradis (Matapédia): Parizeau a déjà
voulu l'acheter.
M. Garon: Alors... Mais vous seriez capable de la rendre non
rentable, si vous le vouliez.
M. Paradis (Matapédia): Ha, ha, ha!
M. Garon: Quand une compagnie de chemin de fer s'organise
actuellement pour rendre des lignes non rentables et les abandonner
après ça, bien, c'est ça le jeu qu'on joue au
Québec. Je me demande comment on peut expliquer actuellement que le
dossier d'abandon des lignes de chemin de fer au Québec n'ait pas
avancé d'un pouce depuis un an, même si on a des interlocuteurs,
comprenez-vous, comme le député de Roberval à Ottawa et le
député de Charlesbourg à Québec.
M. Côté (Charlesbourg): On peut dire aussi le
député de Lévis, parce qu'à la dernière
rencontre du 8 mars le ministre des Transports du gouvernement
fédéral m'a parlé avec beaucoup d'éloges du
député de Lévis.
M. Garon: Je ne le connais pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'il vous
suit...
Une voix: Justement. M. Garon: Ha, ha! Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Garon: Les éloges seraient encore plus grands s'il me
connaissait.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il suivait vos
propos et II se promettait, à une de ces bonnes occasions, de
répliquer.
M. Garon: il ferait mieux de faire son ouvrage.
M. Côté (Charlesbourg): C'est son problème.
Bon! Jusqu'à maintenant, l'Office national des transports a qui les
compagnies de chemin de fer ont soumis des demandes d'abandon de lignes de
chemin de fer n'a toujours analysé et retenu que le seul critère
de la rentabilité économique. À l'époque, un
deuxième critère avait été inséré,
soit celui de l'intérêt public.
Sur la base de la rentabilité économique, sans qu'on ait
ou qu'on puisse avoir accès à toutes les données des
compagnies de chemin de fer, ce sont des batailles extrêmement difficiles
à gagner pour ceux qui vont revendiquer le maintien des lignes de chemin
de fer. L'office était parti sur une lancée de décisions
presque automatiques de reconnaître aux chemins de fer le droit
d'abandonner certains tronçons.
Nous avons effectivement eu plusieurs discussions avec le ministre
fédéral des Transports qi, lui-même, s'interrogeait sur la
pertinence de l'abandon de certains tronçons de chemin de fer au
Québec et, en particulier, du tronçon de Chapais qui est en
audiences publiques actuellement. Le 8 mars dernier, on a eu une nouvelle
discussion à ses bureaux d'Ottawa et il nous a signifié qu'il
avait demandé à l'Office national des transports de lui produire
à la fin de mai ou au début de juin des éléments
qui lui permettraient de définir ce qu'est l'intérêt public
- jusqu'à maintenant, l'intérêt public n'avait pas
été défini - et dans la mesure où il aurait
ça, il serait dans une situation pour décider s'il demande
à l'Office national des transports d'ajouter au critère de
rentabilité économique le critère de
l'intérêt public qui pourrait nous permettre de sauver de
l'abandon un certain nombre de lignes de chemin de fer. Entre-temps, dans
chacun des cas où il y a eu une décision de l'office
d'abandonner, nous nous sommes prévalus de certaines dispositions sur le
plan législatif pour lui demander que le Gouverneur
général en conseil puisse réviser la position et que
l'office analyse, mais en tenant compte des décisions qu'il prendra sur
le critère de l'intérêt public.
M. Garon: Oui, mais je me méfie de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais vous pouvez vous
méfier...
M. Garon: Savez-vous pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi?
M. Garon: Parce qu'il semble que la notion de rentabilité
appliquée est complètement discriminatoire. J'ai l'impression
qu'actuellement le gouvernement fédéral, qui est rendu dans le
libre-échange, va chercher des poignées parce que la
rentabilité actuellement... Quand ce n'est pas rentable dans l'Ouest, on
garantit ça Jusqu'à l'an 2000. Quand ce n'est pas rentable
à Terre-Neuve, on enlève les chemins de fer avec compensation au
gouvernement de la province et, quand on les enlève au Québec, il
n'y a pas de compensation. Là, il se rend compte que, sur le
critère de la rentabilité, il n'est pas solide. C'est
évident que si on parle de l'intérêt public on va dire que,
dans l'Ouest, ce n'est pas rentable mais c'est de l'intérêt public
de les maintenir alors qu'au Québec ce n'est pas rentable, mais ce n'est
pas dans l'intérêt public de les maintenir.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non...
M. Garon: Je me méfie de ce genre de fligne-flagne et ces
choses-là...
M. Côté (Charlesbourg): Mais je comprends...
M. Garon: Regardez bien une chose. Là, on va se parler
sérieusement. Il y a un budget le 27 avril où le
fédéral doit couper dans ses dépenses inutiles parce que,
actuellement, il est 320 000 000 000 $ dans le trou. Ce n'est pas aux
Québécois à subventionner les chemins de fer non rentables
dans l'Ouest. Ils ne sont pas rentables dans l'Ouest; ils ferment les chemins
de fer non rentables au Québec, alors qu'ils les ferment aussi dans
l'Ouest. Il n'est pas dit qu'on est condamnés à payer les chemins
de fer déficitaires de l'Ouest. Le gouvernement fédéral
doit apprendre que la discrimination existe. Le plus grand agent de
discrimination au Canada, c'est le gouvernement fédéral. C'est
lui qui fait la discrimination en subventionnant le transport dans l'Ouest, en
maintenant des lignes non rentables dans l'Ouest et en payant à tour de
bras dans l'Ouest. Il n'y a pas de limites dans l'Ouest. Quand il arrive au
Québec, il est rendu parcimonieux, il réfléchit, il se
pose des questions et il poursuit des réflexions qui ne finissent jamais
et qui n'aboutissent jamais; quand elles aboutissent, c'est pour fermer quelque
chose.
Alors, je me dis une affaire. Il va falloir que le fédéral
nous dise une chose. Le 27 avril, il va couper dans les chômeurs et
là, il s'organise pour couper encore plus dans les chômeurs qui
sont dans les régions où il y a le plus de chômage. Il
semble que l'intérêt public n'est plus là. Quand on dit
qu'ici on a plus de chômage... En Ontario, ils nous font payer... Le
premier ministre dit ça. La politique monétaire du Canada n'est
pas d'accord. Il serait peut-être temps qu'on ait la nôtre. Il y a
150 pays qui ont moins de population que nous et qui ont leur propre politique
monétaire. La politique monétaire n'a pas été
inventée par des dinosaures. Ce n'est pas quelque chose de bien bien
compliqué. Même l'Islande qui a 250 000 de population en a une.
À part ça, c'est avec ça qu'elle a à peu
près un des niveaux de vie les plus riches au monde.
Le fédéral va arriver le 27 avril avec un budget et,
là, je vous le dis d'avance, il nous prépare car il faut qu'il
coupe un peu partout. Je dis qu'il devrait commencer à couper dans les
endroits où il fait de la discrimination au Canada et un des domaines
où il fait de la discrimination au Canada, c'est dans le domaine des
chemins de fer. S'il n'a pas le moyen de payer de compensation au
Québec, il n'a pas le moyen de payer de compensation à
Terre-Neuve. S'il a le moyen de payer une compensation à Terre-Neuve,
une ancienne colonnie britannique qui a joint le Canada en 1949 après
s'être fait promettre des appâts gratuits pour les poissons... Cela
a aidé dans le vote, c'étaient des pêcheurs qui votaient.
Il a promis aux pêcheurs des harengs gratuits au bout des hameçons
indéfiniment. On paie pour ça. C'est un fait. Je comprends que
vous ayez l'air découragé. La Confédération, le
rêve oecuménique canadien a été basé sur des
considérations bien terre à terre. (12 h 30)
Alors là, on va dire: On va couper le monde. Je dis au
fédéral, et je pense que c'est votre devoir de le dire aussi,
qu'il coupe dans des domaines où il agit de façon discriminatoire
au Canada. Dans les chemins de fer, la politique ferroviaire
fédérale est totalement discriminatoire. C'est pour ça que
je dis que dans le domaine du transport ferroviaire, où M. Bouchard dit
qu'il a été pour le oui, voyez-vous... Il a été
pour le oui. C'est bien gentil d'apprendre qu'il a été pour le
oui. J'ai l'impression qu'il aurait été pour le non et ça
aurait été pareil. Mais, actuellement, il est ministre des
Transports. Est-ce qu'il va appliquer une politique discriminatoire des chemins
de fer quelles que soient les notions, trouver des notions pour justifier les
chemins de fer dans l'Ouest qu'on va payer avec nos taxes, alors qu'il va
couper les chemins de fer non rentables ici? C'est ce que je dis.
Écoutez bien. Il y a des conséquences à ça.
Parce que les lignes là-bas ne sont pas rentables, on en maintient 20
000 kilomètres et ça prend des réparations. Après
ça, il dit: Oui, mais le poids des chemins de fer dans l'Ouest est plus
grand, donc, on va transporter les ateliers de réparation de
Montréal à Winnipeg. Évidemment, il faut réparer
ces chemins de fer, il faut réparer les wagons, il faut réparer
tout ce qui va là. Parce qu'on maintient 20 000 kilomètres de
chemins de fer non rentables, le poids des chemins de fer dans l'Ouest est plus
grand et après ça, on dit: On va transporter les ateliers
de Montréal vers l'Ouest. Je dis: Un instant! Je comprends que
vous puissiez être partisan, mais il ne faut pas prendre les
Québécois pour des valises non plus. Il faut défendre les
intérêts du Québec là-dedans à un moment
donné et les intérêts du Québec, c'est que si le
fédéral est trop pauvre pour payer les chemins de fer
déficitaires au Québec il est trop pauvre pour payer les chemins
de fer déficitaires ailleurs. S'il a le moyen de payer des compensations
ailleurs, il a le moyen de payer des compensations au Québec.
Actuellement, dans le dossier des chemins de fer, je trouve que ça ne
marche pas. On est traités de la pire façon au Canada. C'est pour
ça que je me dis... Je comprends votre amitié avec le
gouvernement à Ottawa...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon? M. Garon: Votre
amitié pour...
M. Côté (Charlesbourg): Avec le gouvernement
à Ottawa?
M. Garon: Oui. Votre premier ministre a sûrement une
amitié très profonde.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pensais
à...
M. Garon: Vous, j'en doute, excepté que vous avez dit hier
que vous étiez solidaire. Vous avez dit: Des fois...
M. Côté (Charlesbourg): Solidaire des
décisions du Conseil des ministres.
M. Garon: Oui, oui, mais quand le premier ministre dit qu'il faut
appliquer...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Le premier ministre a dit des choses aux
dernières élections.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je n'ai
jamais caché...
M. Garon: II a appuyé le gouvernement. Il n'a rien
demandé en retour.
M. Côté (Charlesbourg): On avait le même
candidat dans Charlesbourg. C'était Paul Vézina. C'était
un libéral.
M. Garon: Non, non. Je n'ai pas eu le même candidat. Je
n'avais de candidat nulle part. Mais si le premier ministre a donné des
appuis à un gouvernement sans rien demander en retour... Je comprends
que l'amitié est gratuite. C'est votre conception.
M. Côté (Charlesbourg): C'est facile ça.
M. Garon: Mais ce que je voudrais savoir actuellement
là-dedans...
M. Côté (Charlesbourg): On va y arriver.
M. Garon: ...ce sont vos exigences par rapport à ça
et comment ça se passe parce que, là, ça a l'air
tranquille.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça n'a pas l'air
tranquille du tout parce que, comme je l'ai dit hier à l'ouverture de
l'étude de nos crédits, une bonne partie de la bataille que
mène le député de Lévis, c'est notre propre
bataille puisque ce sont nos documents de base qui l'inspirent.
M. Garon: Je la mène depuis quelques années. Dans
le Nld-de-Corbeau, j'en avais gagné une partie.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il faut quand
même faire attention.
M. Garon: Oui. Cela fait quelques années que je parle des
chemins de fer.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, faites attention.
Faites attention parce que si vous parlez du Nid-de-Corbeau, je vais vous dire
qu'à un moment donné le gouvernement du Québec a eu
à prendre des décisions dans le cas du Nld-de-Corbeau. Il a eu
à prendre des décisions. Est-ce qu'on privilégie une
position agricole ou une position de transport ferroviaire? J'ai vu des
documents là-dessus. Ah! Tut, tut, tut! Il faudrait peut-être
faire attention parce que ce sont des documents qui existent.
M. Garon: Bien...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je ne vous
blâme pas d'avoir fait triompher votre point de vue agricole à
l'époque, dans le cas du Nid-de-Corbeau.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Il y avait
là-dessus des choix assez importants. Je ne vous dis pas que c'est la
conséquence...
M. Garon: J'ai vu les documents, c'est moi qui étais en
charge de l'opération.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Alors, s'il y a des documents que vous avez vus que je
n'ai pas vus, je serais bien étonné.
M. Côté (Charlesbourg): A l'époque, est-ce
qu'il n'y avait pas deux tendances, soit celle de défendre l'agriculture
et l'autre de défendre le transport ferroviaire? Je pense que oui.
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Honnêtement, comme je
vous le dis, ce n'est pas un blâme.
M. Garon: Je n'ai pas entendu parler de ça.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas...
Évidemment, je comprends parce que vous étiez de la tendance de
défendre l'agriculture et je pense que c'était votre rôle
à l'époque, mais...
M. Garon: Je peux vous dire plus que ça parce que,
là, je pense que vous voulez... C'est le ministre des Transports
lui-même qui m'avait dit qu'il était allé à une
réunion... Je vais vous dire quelque chose qui est peut-être
inédit. C'est le ministre des Transports lui-même qui m'a dit
qu'il est allé à une réunion et il a dit: Le contenu a
l'air passablement agricole et il a offert une rencontre à Québec
entre Jean-Luc Pépin, qui était ministre des Transports à
Ottawa, et moi, à Québec, rencontre qui a eu lieu et où
Jean-Luc Pépin m'a dit justement à l'hôtel, voyons...
Une voix: Le Concorde.
M. Garon: Le Concorde et où Jean-Luc Pépin m'a dit
qu'il ne connaissait rien dans le dossier et qu'il faudrait que Whelan soit
là. J'ai dit: Je trouve ça curieux que vous pilotiez un dossier
que vous ne connaissez pas parce que c'est vous qui avez piloté la loi
sur les subventions au Nid-de-Corbeau. Je dois dire que c'est cela;
après cela, une fois qu'il s'est défilé, je n'ai jamais
été capable de le rencontrer à nouveau.
Je peux vous dire, au contraire, que c'est le ministre des Transports
lui-même qui, après une réunion
fédérale-provinciale qui avait eu lieu - je pense que c'est
à Ottawa - m'a avisé de ce qu'il avait entendu à cette
réunion fédérale-provinciale des Transports. Je peux vous
dire que, là-dessus, il n'y a jamais eu de divergence; au contraire,
c'est M. Michel Clair, ministre des Transports à ce moment-là,
qui m'avait...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je ne dis pas
qu'il y a eu divergence. Le gouvernement a quand même
décidé... Il y avait deux options. Lorsque est arrivé le
cas du transport des céréales cet hiver où les
transporteurs de céréales, sur le plan maritime, avaient des
problèmes puisque les céréales étaient davantage
transportées par les ports de l'Ouest supposément parce que les
marchés s'étaient déplacés principalement par la
côte du Pacifique, les gens de l'Est disaient: Dans la mesure où
on comptabilise tout, il en coûte encore moins cher de transporter par
Thunder Bay, donc par la voie maritime du Saint-Laurent, que par l'Ouest. C'est
à l'intérieur de ces échanges que j'ai pris connaissance
du document dont je vous fais état.
L'origine de ces conséquences était à
l'époque la bataille du Nid-de-Corbeau que vous avez menée,
d'ailleurs avec le soutien du député de Beauce-Sud à
l'époque, M. Hermann Mathieu, qui montait sur les estrades avec vous, en
même temps que vous.
M. Garon: Que j'avais invité. Mais je peux vous dire qu'au
début il venait en son nom personnel. Il semble que c'est seulement
quand le Parti libéral s'est aperçu que cela marchait que cela a
été correct.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais...
M. Garon: Ah! Je vais vous dire, je suis bien renseigné
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): II y est allé au nom
du Parti libéral.
M. Garon: Non, il est venu...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que vous
recherchez.
M. Garon:... en son nom personnel... M. Côté
(Charlesbourg): Non, non.
M. Garon:... parce qu'il n'avait pas l'appui de son caucus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est...
M. Garon: À ce moment-là, M. André Ouellet,
ministre à Ottawa, était souvent rendu au bureau de M.
Gérard-D. Levesque.
M. Côté (Charlesbourg): André Ouellet?
M. Garon: La petite histoire, un jour, si j'écris un
livre, j'écrirai tout cela. C'est frais à ma mémoire, vous
n'avez pas idée.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez pouvoir le faire
à partir de l'automne.
M. Garon: Ah! Vous allez voir!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, pour revenir à
nos chemins de fer, dans chacun des cas où ii y a acceptation par
l'office de l'abandon, le gouvernement du Québec par des amendements de
dernière minute au projet de loi C-18 que nous avons revendiqués
et que nous avons obtenus, s'inscrit en demande au Gouverneur
général en conseil quant à l'abandon.
La dernière décision, c'est celle de Richmond. Nous avons
fait opposition. Selon toute vraisemblance, la prochaine qui ferait l'objet
d'audiences, c'est celle de Chapais dont les audiences sont commencées
où les gens d'Abiti-
bi-Témiscamingue ont eu tout le soutien du ministère des
Transports pour aller faire passer un cinquième degré aux
compagnies de chemins de fer, ce qui a été fait en collaboration
avec le ministère compte tenu des études que nous avons
menées en particulier sur la desserte de l'Abitibi, et nous allons
continuer. Le ministère des Transports est présent à
toutes les audiences.
Au cours de l'été, il y aura à nouveau
complément, je pense, d'études ou d'audiences publiques - au mois
de juin - dans le cas de Chapais. Ce qui, normalement, permettra de faire deux
choses: avoir une nouvelle rencontre au moment où M. Benoît
Bouchard aura la proposition de la définition de l'intérêt
public et, deuxièmement, nous sommes - j'ai vu les documents en fin de
semaine - à revoir l'analyse de l'ensemble du réseau au
Québec qui a été faite par les services du
ministère, un travail qui est très bien fait et sur le point de
se terminer. On l'a dit: Je ne ferai pas une bataille pour dire qu'il est clair
que tous les tronçons de chemins de fer au Québec doivent exister
parce que vous nous le devez. Il faut quand même qu'il y ait un
intérêt, il faut quand même, pour le maintenir, qu'il y ait
à ce moment-là un service d'intérêt public.
Mon objectif n'est pas de sauver l'ensemble du réseau dans tout
le Québec. Si l'analyse de chacun des tronçons nous
démontre qu'il est utile pour la région, qu'il est
nécessaire pour la région, à ce moment-là, on va
livrer la bataille, mais dans la mesure où elle nous démontre
qu'il ne l'est pas et que ce sont des coûts considérables et qu'il
n'est pas dans l'intérêt public de le maintenir, ce sera une autre
affaire. Quant à nous, effectivement, l'intérêt public est,
pour nous, capital dans l'analyse de l'ensemble du réseau.
Déjà, une très large partie de cette analyse est faite.
J'ai vu les documents préliminaires qui vont nous permettre d'en arriver
à une analyse assez exhaustive de chaque tronçon à partir
d'un certain nombre de critères qui seront à la base de
l'argumentation de nos défenses pour maintenir des embranchements vitaux
pour l'économie de certaines régions et aussi pour
l'intérêt public.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vais maintenant
reconnaître M. le député de Lot-binière, M. le
député de Lévis.
M. Camden: M. le Président, sur le circuit Charny-Danville
ou Charny-Plessisville, sur le circuit Richmond, dans
l'éventualité où c'est reconnu pour des fins publiques
nécessaires, évidemment, ça veut dire le maintien de la
voie. Dans l'hypothèse contraire, où on ne jugerait pas à
propos de maintenir les voies, parce que ça n'apparaît pas
essentiel pour des fins de transport public, le ministre a déjà
indiqué qu'il entendait réclamer des paiements de compensation.
Ces paiements de compensation, je pense, i seront sollicités au nom du
ministère des Trans- ports du Québec. Est-ce qu'il entend
réinvestir ces mêmes sommes dans la région où il y a
effectivement eu perte de voie ferrée, pour faire en sorte
d'améliorer le réseau routier?
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement, on est
dans une situation où, effectivement, il y aura des abandons à
certains endroits. Je pense que c'est clair. Ce que nous avons toujours
revendiqué depuis le début, c'est dans le programme qui
accompagnait la loi C-18 de compensation pendant une période de cinq
ans, si je ne m'abuse, pour le transfert modal. Des sommes étaient
prévues pour permettre de financer le transfert modal. Que ça
parte du train pour aller au camion, que ça parte du train pour un autre
mode, II y avait donc possibilité de soutien financier à ce
moment-là.
Ce que nous avions revendiqué à l'époque, dans un
premier temps, c'était qu'on ajoute aux possibilités celle de se
servir de ces sommes pour aider des compagnies de chemins de fer localement.
Donc, dans la mesure où nous aurons terminé l'analyse
complète, nous allons faire une bataille globale, mais par
tronçons, tenant compte de nos critères sur le plan de la
nécessité du maintien. Deuxièmement, dans la mesure
où il y aurait quand même une décision de l'office qui
prônerait l'abandon, nous allons nous servir des prérogatives de
la loi pour nous opposer devant le lieutenant-gouverneur en conseil et,
à ce moment-là, différentes alternatives vont s'offrir
à nous pour faire en sorte que, s'il y a abandon du service, il n'y ait
pas abandon des lignes, donc de la ligne de chemin de fer elle-même qui
pourrait éventuellement être utilisée par des transporteurs
locaux parce que le même service peut être donné par une
entreprise locale ou une entreprise régionale qui serait elle-même
reliée à la ligne maîtresse de chemin de fer.
Donc, à partir de ça, ça nous apparaît
très intéressant. Dans la mesure où il y aurait abandon,
il y aurait, bien sûr, revendication de compensation auprès du
gouvernement fédéral. Cela ne veut pas nécessairement dire
que ça irait au réseau routier, mais soyez sûr d'une chose,
si tel était le cas, le ministre des Transports s'en
réjouirait.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: Peut-être en complémentaire, M. le
Président. Déjà, sur ce tronçon, dans
l'éventualité où il y aurait démantèlement
de la ligne, plus particulièrement dans les municipalités de
Saint-Agapit, Dosquet et Lyster, il y a un tronçon de la route 116 qui
nécessite une réfection complète. Est-ce que vous avez
l'intention de vous prévaloir de la possibilité de
récupérer l'emprise de la voie ferrée de façon
à économiser des sommes d'argent dans l'éventualité
d'une réfection de la route 116 et de
faire en sorte d'utiliser les tronçons qui desservaient
déjà ces régions, où on retrouvait de petites gares
dans chacun des villages, pour apporter des correctifs à la route?
M. Côté (Charlesbourg): Dans tous les cas où
il y a abandon de ligne de chemin de fer, le corridor est pris en compte par le
ministère des Transports qui, effectivement, peut s'en servir pour des
fins routières, en termes de corridor, ou le maintenir tout simplement
pour des activités de loisir puisque plusieurs localités ou
organismes revendiquent ces espaces pour pratiquer soit du quatre-roues ou de
la motonei-ge. Il est clair que c'est toujours le ministère des
Transports qui en devient propriétaire et qui, par la suite,
décide de son utilisation.
Si ça peut avoir une certaine connotation sur le plan de la
construction du réseau routier, il est clair que le premier objectif du
ministère, c'est de le conserver pour ces fins. Après ça,
il y a d'autres usages. Dans ce cas précis, ne connaissant pas de
manière très particulière le tronçon que vous
évoquez, s'il paraissait aux officiers du ministère que cette
emprise pourrait servir pour reconstruire la route 116 que vous évoquez,
il est clair qu'on s'en servirait au lieu d'exproprier d'autres endroits.
D'ailleurs, M. Michaud me rappelle que, dans le cas de la route 105 dans
l'Outaouais, une partie a été faite. (12 h 45)
Une voix: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le comté de
Gatineau, c'est une partie qui a été faite à partir de
cette emprise.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: Dans le même esprit - vous ouvrez une porte - en
ce qui concerne un tronçon qui a déjà été
affecté entre Villeroy et Deschalllons, lequel tronçon est
actuellement utilisé par les gens d'un club de quadrimotos, les gens des
municipalités réclament évidemment que le ministère
le cède aux municipalités et l'UPA mène une bataille pour
obtenir ce tronçon. Si je comprends bien, vous avez l'intention de
garder une vocation à caractère sportif pour garder les
quadrimotos sur ces sentiers plutôt que sur les chemins.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, il n'y a pas
de quatre-par-quatre ou de quatre-roues ni de motoneiges qui ont l'autorisation
de circuler sur les chemins publics ailleurs qu'à des passages de
croisement. Il est clair qu'à partir du moment où II y a des
abandons de ce type d'infrastructures, ça devient des endroits
privilégiés pour ceux qui exercent ce genre de sport. Est-ce que
l'intérêt de cette région est mieux servi par l'utilisation
qu'en font des quatre-roues? Peut- _________ être. Est-ce qu'elle
le serait mieux par l'UPA? C'est une autre paire de manches.
Évidemment, tout le problème des quatre-roues et le
problème des motoneiges, véhicule qui est un peu plus
civilisé en termes de pratique... L'avantage des quatre-roues... Ces
voies donnent accès à bien des terres agricoles et les
cultivateurs commencent à en avoir plein leur voyage. Est-ce que cette
voie ne donne pas accès à toute une série de terres
privées qui appartiennent à des cultivateurs? C'est
peut-être pour ça que les cultivateurs ne souhaitent pas que ce
soit laissé à la pratique de ce sport. Donc, ce sont des
infrastructures qui ont coûté beaucoup d'argent et qui doivent
servir à la communauté, parce qu'elles ont été
faites pour la communauté.
Quant à moi, sur le plan des orientations, première
priorité: celle du ministère des Transports; la deuxième:
celle des autres ministères, et ça pourrait inclure le loisir,
à ce moment-là.
Au-delà de ça, cela n'empêche pas les revendications
de l'UPA pour tenter de bloquer la route, l'accès à certaines
terres. Il s'agira que les quatre-roues se regroupent en club pour civiliser
davantage leur action.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lévis.
M. Camden: Si vous me permettez un dernier commentaire. À
tout le moins, ça permet à ces gens qui s'amusent avec des
quadrimotos de circuler sur un tronçon entre les localités et de
ne pas être dans les champs des agriculteurs et dans les boisés
privés à gauche et à droite, et de concentrer leurs
activités sur ce tronçon.
Le Président (M. Saint-Roch): Merci, M. le
député de Lotbinière. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Cela peut aussi être dangereux, parce que les
voies ferrées sont souvent hautes et les fossés sont... Cela peut
être dangereux en sacrifice, si quelqu'un...
M. Côté (Charlesbourg): Si M. le
député de Lévis me donnait deux minutes.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je viens de recevoir de la
littérature qui me permettrait éventuellement de répondre
aux cas qu'il a soulevés hier, mais j'aurais besoin de deux minutes pour
au moins bien...
M. Garon: Comme il est une heure moins dix et qu'on finit
à une heure, je préférerais qu'on avance dans le domaine
des chemins de fer.
M. Côté (Charlesbourg): On recommencera ça
cet après-midi?
M. Garon: Oui, oui. On pourrait les revoir cet
après-midi.
M. Côté (Charlesbourg): Parfait.
M. Garon: Le ministre nous dit: On fournit l'aide de notre
ministère sur le plan technique. Sauf que, là, il s'agit beaucoup
plus de décisions politiques. Quand le fédéral
décide de maintenir 20 000 kilomètres de chemins de fer non
rentables dans l'Ouest, c'est une décision politique. Là, on nous
dit: On fournit l'aide technique de notre ministère. Je calcule que ce
n'est pas mauvais, sauf que c'est une décision plus large que ça,
ce n'est pas seulement une décision technique, il ne faut pas se conter
des histoires. Si on regarde ce qui a été fait ailleurs, ce ne
sont pas des décisions techniques. Quand bien même on essaierait
de ramener ça à des décisions techniques au Québec,
les décisions prises dans l'Ouest ou à Terre-Neuve ne sont pas
des décisions techniques, ce sont des décisions politiques de
conception et de vision des choses. C'est pourquoi je trouve que le ministre a
une attitude un peu résignée - je pense que c'est le bon terme -
dans ce dossier, parce qu'il est déjà prêt à dire:
Voici, ils vont abandonner, alors on va faire autre chose.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non...
M. Garon: Un instant! C'est pour ça que je voudrais savoir
si le ministre a demandé des évaluations des impacts sur
l'économie des régions et du Québec et les effets sur les
dépenses du gouvernement parce que les routes ne seront plus
utilisées dû à l'abandon des lignes ferroviaires au
Québec. Il faut le voir aussi en termes de transport lourd. Souvent, on
utilise les chemins de fer pour des transports lourds sur de longues distances.
Ce n'est pas sans conséquence que ces tonnages se retrouvent sur les
routes, alors qu'auparavant ils se retrouvaient sur les chemins de fer. Alors,
est-ce qu'il y a des études qui ont été faites
là-dessus? Est-ce que le ministre a l'intention de participer à
la mise sur pied de la table de concertation sur l'industrie ferroviaire
à Montréal? On a vu qu'il y a un de ses collègues qui a
annoncé récemment qu'il...
M. Côté (Charlesbourg): II y a trois questions.
Répondons d'abord à la dernière. C'est oui.
M. Garon: Oui quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui à la table de
concertation. Je l'ai signifié à mon collègue, M. Daniel
Johnson, qui est responsable de la région de Montréal. Je lui ai
offert les services du ministère, y compris de l'OPDQ, à cette
table, avec les gens qu'ils souhaitent avoir avec eux sans aucune espèce
de problème. Le deuxième problème soulevé par le
député de Lévis, il dit: Le ministre semble
résigné. Je ne veux pas revendiquer pour revendiquer. Je veux
revendiquer des éléments qui sont indispensables et souhaitables
pour l'économie des régions, pour l'économie de l'ensemble
du Québec. C'est clair que pris isolément, lorsque le
député de Lévis dit: Oui, II y a eu compensation de 800
000 000 $ à Terre-Neuve pour l'abandon des lignes de chemin de fer qui
vont être mises sur le réseau routier. Oui, dans l'Ouest, on
protège jusqu'à l'an 2010. C'est sûr. C'est le genre de
document qu'on a rendu public nous-mêmes avec des montants très
précis de ce que ça coûtait. Il y a peut-être de ces
choses qui peuvent être aussi remises en question dans le cadre du budget
fédéral. Peut-être. J'imagine qu'il n'y a pas uniquement
des choses qui concernent le Québec qui peuvent être remises en
question. Au-delà de tout cela, le phénomène de
compensation, la question fondamentale, compte tenu de l'envolée qui
nous a permis tantôt d'aller faire un tour en Irlande et de
revenir...
M. Garon: En Irlande?
M. Côté (Charlesbourg): En Islande.
M. Garon: En Islande, oui.
M. Côté (Charlesbourg): En Islande et de revenir au
Québec, en parlant de 250 petits pays qui avaient leur propre autonomie,
leur propre monnaie, une envolée tout à fait extraordinaire, on
est demeurés dans le domaine du transport aérien cette
fois-là, mais c'était de la haute voltige, effectivement. La
question est de savoir si, globalement, le Québec a juste compensation
de sa participation à la Fédération canadienne, compte
tenu des impôts qu'il paie à Ottawa. C'est la question. La
question en-dessous de celle-là, mais qui y est subordonnée sur
le plan de l'analyse, parce que si on veut porter un jugement on devra porter
un jugement global, est la suivante: Est-ce que, dans le domaine des
transports, le Québec a ce à quoi il doit s'attendre par rapport
aux impôts qu'il paie?" Donc, à partir de ça, c'est dans ce
cadre que ça doit se situer. C'est clair que nous allons revendiquer et
que nous revendiquons d'Ottawa une juste compensation sur ce qui,
éventuellement, pourrait arriver aux chemins de fer. Pour le faire, nous
avons travaillé d'arrache-pied parce que ce n'était pas les
documents qui pullulaient au ministère à ce sujet lorsqu'on est
arrivés.
M. Garon: II y avait au moins une direction des chemins de
fer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais s'il y avait une
direction des chemins de fer, je ne suis pas sûr que j'y ai
retrouvé tout ce qu'il fallait pour être capable de se
défendre. On est partis de pas grand-chose, je puis vous dire
ça.
Alors, ce n'est pas le fait qu'il existe une direction que vous avez
tout ce qu'il faut pour vous défendre. Je pense que c'est bien
différent. Ce n'est pas le principe d'investir dans les postes pour
penser que les postes vont vous rapporter ce que ça devrait vous
rapporter. C'est une autre histoire.
M. Garon: Pourquoi dites-vous ça? M. Côté
(Charlesbourg): Pardon? M. Garon: Pourquoi dites-vous ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais vous dites:
II y avait une direction. Ce n'est pas parce qu'il y a une direction qu'on a ce
qu'il faut pour se défendre. La plus belle démonstration, c'est
que vous aviez la direction et on n'avait pas ce qu'il fallait pour se
défendre.
M. Garon: Dans quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Pour les chemins de fer.
C'est ce que vous venez de me dire, qu'il y avait une direction.
M. Garon: Bien, je dois vous dire que pour le Nid-de-Corbeau, on
marchait la main dans la main avec les ministères des Transports. Plus
que ça, le diaporama qu'on a véhiculé de bord en bord de
nos réunions publiques a été fait au ministère des
Transports. Alors, il y a eu une très bonne collaboration avec le
ministère des Transports. Je n'ai pas un mot à dire... Je vous
dis qu'au sujet de la bataille du Nid-de-Corbeau je n'ai pas eu un mot à
dire. Au contraire, on a eu une excellente collaboration du ministère
des Transports.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et...
M. Garon: Je suis habituellement assez critique quand les gens ne
font pas leur travail. Or, au contraire, j'ai été très
satisfait de la collaboration qu'on a eue; on a marché la main dans la
main dans tout ce dossier.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vous dis, c'est
que ce n'est pas du fait que vous avez une direction... Parce que c'est vous
qui avez posé la question. Vous avez abandonné la direction
concernant les chemins de fer, ce n'est pas cela qui a été le
problème. Les problèmes auxquels on fait face aujourd'hui sont
des problèmes d'abandon de lignes de chemins de fer qui peuvent
être préjudiciables à l'économie des régions
du Québec et à l'économie du Québec dans son
ensemble. Ce que nous revendiquons et ce que nous allons continuer de
revendiquer dans chacun des cas, c'est finalement un juste traitement du
Québec pour le Québec. On va le faire de manière
très étoffée; nous l'avons déjà fait, j'ai
signé des documents qui ont été expédiés
à l'Office national des transports, qui ont été
expédiés au gouverneur général en conseil et qui
ont été expédiés à M. Bouchard, le ministre
des Transports à Ottawa sur, par exemple, Cabano; cela a
été fait aussi dans les cas de Danville, Charny. Cela sera fait
dans tous les cas. Allez voir les gens de l'Abitibi, si les gens de l'Abitibi
n'ont pas été totalement soutenus par le ministère des
Transports dans la défense de leurs intérêts en ce qui
concerne Chapais. Cela a été fait, on va continuer de le
faire.
Dans la mesure où il y aura une revendication globale, nous
serons en mesure de le faire puisque, actuellement, on est à finaliser
une démarche auprès des entreprises sur les impacts qu'aurait,
éventuellement, la fermeture. Donc, des impacts économiques sur
les entreprises et des impacts économiques dans chacune des
régions. Alors, on est à finaliser l'ensemble de ce
dossier-là, ce qui va nous permettre d'étoffer encore davantage
nos positions dans chacun des tronçons, comme nous avons pu le faire
jusqu'à maintenant. Il est clair qu'actuellement le ministère, en
particulier par l'entremise de M. P.-A. Fournier qui en a la
responsabilité, travaille à ces
éléments-là.
M. Garon: Ce que j'ai demandé, c'est s'il y avait des
études d'impact concernant l'abandon des lignes de chemins de fer,
l'évaluation des impacts sur l'ensemble de l'économie des
régions et l'ensemble des projets du gouvernement fédéral
en ce qui concerne les chemins de fer du Québec. Et,
deuxièmement, parce que vous n'avez pas répondu à cela,
vous avez dit que le soutien technique du ministère... J'ai compris
cela, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est...
M. Garon: ...mais je veux dire les études d'impact, les
conséquences économiques et les effets économiques de
l'abandon de ces lignes-là. J'ajouterais maintenant, concernant Via
Rail, avez-vous également fait des études à ce point de
vue là? Ils savent que les maires des deux plus grandes villes du
Québec, Montréal et Québec, ne sont pas souvent d'accord
mais, apparemment, ils sont d'accord pour dire que cela aurait un impact et
pour demander que les services soient maintenus, même
développés par des chemins de fer sur lesquels ils ne roulent pas
à 90 milles à l'heure, 30 milles de même, 30 milles de
même et 30 milles de même; 30 milles de haut en bas, 30 milles de
gauche à droite et 30 milles par en avant, alors... Mais des chemins de
fer modernes. J'aimerais que le député nous dise s'il a fait des
études là-dessus, sur les conséquences
qu'entraînerait l'abandon de ces chemins de fer-là par Via
Rail.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan du transport
ferroviaire des marchandises, il est clair qu'en ayant l'analyse de chacune des
régions, lorsqu'on rencontrera une entreprise qui
est desservie par le chemin de fer, on saura l'impact que cela aura sur
l'entreprise qui est forcément un impact sur la région. En
discutant avec ces gens-là, on aura donc un portrait des impacts sur le
plan régional et, en additionnant les impacts sur le plan
régional, on aura l'impact sur tout le Québec. C'est clair qu'on
aura cela.
M. Garon: Sur les routes, par exemple, s'il y a tant de volume,
au lieu de passer par les chemins de fer, on va passer par des routes. En
termes d'usure j'imagine qu'une route sur laquelle il passe tel volume, elle
dure tant d'années par rapport à tant d'années. Il y a des
études comme celle-là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: ...sur les coûts que cela va entraîner pour
le gouvernement du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Les coûts économiques aussi, les
conséquences économiques des régions. (13 heures)
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair. C'est ce que
nous faisons actuellement, d'abord, dans un premier temps, dans une
démarche auprès des entreprises du même type que celle que
nous avons faite en Abitibi sur le plan de la recherche des impacts que
constitue l'abandon de lignes de chemins de fer. Cela a été plus
évident dans le cas de M. Dubois de Victoriaville qui a
sensibilisé l'opinion publique et c'est clair que nous l'aurons. D'autre
part, pour répondre - puisqu'il est 13 heures - à d'autres
questions, vous évoquiez Via Rail. Il est clair que M. Pelletier et M.
Doré se sont entendus sur la nécessité de maintenir Via et
de le moderniser. J'ai personnellement rencontré M. de Belleval, qui a
été mon prédécesseur comme député de
Charlesbourg et l'un de mes prédécesseurs comme ministre des
Transports, et il m'a sensibilisé à son projet d'un TGV
Montréal-Toronto, Montréal-Windsor ou Québec-Windsor, ce
qui serait la solution à une partie des problèmes de Via,
semble-t-il, selon un projet assez intéressant. Là-dessus, le
premier ministre du Québec a eu l'occasion de se prononcer et de
signifier aux autorités fédérales que Via était un
élément indispensable pour le service à la
clientèle. C'est cela, la position très claire du
Québec.
M. Garon: Avez-vous demandé à M. de Belleval s'il a
pensé à étudier le projet de l'ancien maire de
Montréal, soit la ligne Montréal-New York? Il y a plus de monde
à New York qu'à Toronto. Est-ce qu'on a pensé, par
exemple, en fonction du libre-échange? On n'est plus dans le Canada
"coast to coast" de 1876 de John A. Macdonald, on est dans le
libre-échange nord-américain. Est-ce que les lignes doivent
fonctionner est-ouest ou si on ne devrait pas commencer à avoir des
lignes nord-sud, par exemple? Je me souviens que le maire de Montréal
parlait d'une ligne Montréal-New York.
M. Côté (Charlesbourg): Albany.
M. Garon: Est-ce qu'on a demandé à M. de
Belleval s'il avait commencé à se réorienter en
fonction de la philosophie moderne du libre-échange?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai rencontré
l'ancien maire de Montréal un mois avant qu'il quitte ses fonctions de
maire de Montréal et il me faisait des recommandations quant au
tracé à privilégier sur la ligne Montréal-Albany,
État de New York. Quant à lui il était conseillé
par les gens de la SNCF, à l'époque - des études ont
même été faites. Je rencontrais dernièrement le
ministre des Transports français, M. Delebarre, qui venait vanter les
mérites du TGV et ses effets en France sur le plan du transport des
personnes, et nous avons discuté en particulier du projet de Via de
desservir Toronto, en particulier Montréal et, par extension,
éventuellement Québec. C'est là que portent actuellement
les efforts de Via. À ma connaissance, les conseillers de M. de Belleval
sont ceux qui conseillaient M. Drapeau et on a oublié, pour le moment,
Montréal-Albany pour se préoccuper davantage de
Montréal-Toronto.
M. Garon: Évidemment, au Canada, peu de chose peut se
faire sans passer par l'Ontario.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est assez
extraordinaire...
M. Garon: Je parle en termes de l'intérêt du
Québec. Je ne parle pas de l'intérêt d'Ottawa, mais de
l'intérêt du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais c'est assez
extraordinaire de voir un ex-député de Charlesbourg, qui a
défendu des thèses que vous connaissez bien, qui, aujourd'hui,
est celui-là même qui défend un système de transport
qui a unifié le Canada. Il y croit tellement qu'il propose une
modernisation de ce chemin de fer par l'entremise des passagers de Via. Est-ce
que c'est lui qui a vu clair au bout du tunnel ou si c'est encore vous qui, par
votre détour par l'Islande, voyez clair? L'avenir nous le dira, mais les
Québécois, en 1980, ont choisi ceux qui avaient la bonne
vision.
M. Garon: C'est peut-être une façon subtile
d'indiquer que le transport rapide devrait se faire et que si on en parle pour
Montréal-Toronto, comme c'est à peu près la même
distance pour Via, ce serait peut-être meilleur pour Montréal-New
York. Mais là, c'est une décision politique. À ce
moment-là, est-ce que vous allez demander à votre homologue - je
ne
parte pas de M. de Belleval - le ministre des Transports...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Est-ce que vous allez demander au ministre des
Transports si l'hypothèse Montréal-New York a été
étudiée ou si on a regardé seulement l'hypothèse
Montréal-Toronto? J'ai l'impression que nos entreprises vont aller de
plus en plus à New York. Elles vont aller beaucoup plus dans ce triangle
américain, où il y a 100 000 000 de population, plutôt que
vers la Saskatchewan où il y en a quelque 900 000, ou le Manitoba
où il y en a quelque 900 000, ou l'île-du-Prince-Édouard
où il y en a 118 000. J'ai l'impression que les relations seront
beaucoup plus axées nord-sud. À ce moment-là, comme je
vous le disais tantôt, il faut penser en fonction de l'avenir
plutôt qu'en fonction du passé, et l'avenir, c'est peut-être
vers le Sud.
C'est pour ça que je dis que... Sur le plan politique, M. de
Belleval est payé par le gouvernement fédéral. J'imagine
qu'ils doivent lui donner des directives, comme employé. Vous, comme
homme politique, vous...
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne voulez pas dire que
M. de Belleval est acheté, là.
M. Garon: Non, il est employé. J'ai appris de M.
Léon Dion, quand je suivais mon cours de sciences sociales - quand j'ai
suivi des cours, j'ai appris des choses du père Lévesque et j'en
ai apprises de Léon Dion - que l'histoire démontrait que les
intellectuels travaillaient pour ceux qui les avaient payés. Quand je me
suis rappelé ça, je me suis dit: Grande leçon, M. Dion a
démontré la théorie de l'Occident. Il était
à ce moment-là un grand spécialiste de l'évolution
de l'Occident, à partir du Moyen Âge jusqu'à aujourd'hui.
Bon! Je me suis dit: C'est une leçon à retenir.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'ailleurs...
M. Garon: À ce moment-là, je me dis: Comme nous
sommes payés par l'État du Québec, nous devons normalement
défendre terre à terre les intérêts du
Québec. Les intérêts du Québec vont dans le sens
d'une ligne - je ne préjuge pas de la réponse -
Montréal-Toronto ou Montréal-New York. C'est pourquoi je me dis
qu'il faut considérer les deux hypothèses avant d'y mettre des
centaines de millions d'argent. Apparemment, Via Rail n'est pas rentable, mais
il serait peut-être plus rentable d'aller dans la bonne direction.
Le maire de Montréal, M. Drapeau, nous a dit que ça devait
être Montréal-New York. M. Drapeau, vous le savez, a eu de bonnes
idées. Les gens peuvent être d'accord ou ne pas être
d'accord avec certaines choses, je vais vous dire, j'ai travaillé avec
lui et j'ai eu d'excellents ^______ rapports avec le maire de Montréal,
M. Drapeau, dans mon travail, notamment lors des Floralies de 1980, qui ont
été un succès, mais les succès ont moins d'histoire
que les échecs... Alors, qu'est-ce que vous voulez? Ce que j'aimerais
savoir, et je vous le demande tout simplement: Est-ce que, comme ministre des
Transports, vous avez demandé ou vous avez l'intention de demander
que... Parce que l'hypothèse est intéressante pour nous aussi,
pour la région, par exemple, qui a des centres de ski, et tout
ça. Apparemment, les gens de Toronto, les jeunes quand ils viennent,
défont pas mal les chambres d'hôtel. On dit que ça prend
quasiment des polices dans les hôtels et qu'il y en a qui ne veulent plus
les recevoir. Mais, à ce moment-là, on veut développer
notre tourisme, on veut développer nos centres de ski dans la
région de Québec, alors, il serait peut-être bon de voir
si, en termes de développement pour le Québec, pour
Montréal et éventuellement pour Québec, on serait mieux
avec une ligne... Il est évident que Montréal-Québec, ce
serait bon et, si la ligne était rapide, ce serait bon.
Maintenant, l'hypothèse de Montréal-New York, d'autant
plus que vous dites que les gens qui préconisaient Montréal-New
York antérieurement sont au service de Via Rail... C'est ce que vous
m'avez dit et je n'étais pas au courant de cette donnée. Est-ce
qu'il ne serait pas bon de le leur demander? Est-ce que vous l'avez
déjà fait ou, si vous ne l'avez pas déjà fait,
est-ce que cette hypothèse ne serait pas aussi envisageable?
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Très rapidement, M.
le Président, parce que je ne peux pas, lorsque le député
de Lévis puise dans ses souvenirs de sciences sociales du père
Lévesque et qu'il nous dit que les intellectuels travaillent pour ceux
qui les paient... Je suis pas mal sûr que c'est M. Parizeau qui va
être très heureux d'entendre ça, compte tenu de ses
récents contrats avec le fédéral.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je suis persuadé qu'il ne niera pas
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est parce que
cela m'a sauté à l'esprit au moment où vous avez
énoncé ça.
M. Garon: Mais ce n'était pas le père
Lévesque qui avait dit ça, c'était M. Léon
Dion.
M. Côté (Charlesbourg): M. Dion, d'accord. Donc sur
l'option...
Le Président (M. Saint-Roch):...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris des
rencontres que j'ai eues avec Via, c'est que leur option était bien
sûr et avant tout de desservir Toronto-Montréal sur le plan de la
modernisation. Dans toutes les études faites par M. Drapeau et, son
groupe à l'époque, et certaines, je pense, commanditées et
défrayées par le ministère des Transports de
l'époque - ce sont des études toujours disponibles sur le plan du
corridor - il y avait des problèmes de réalisation de
Montréal à Albany, parce que, s'il y a du monde de New York
à Albany, il y en a un petit peu moins, semble-t-il, le long de la ligne
pour se rendre à Montréal. C'était l'un des
problèmes.
Le deuxième était un problème de terrains,
puisqu'on se retrouvait dans des situations où l'on était en
hauteur, en montagne, donc face à toute une série de
problèmes sur le plan du tracé, du lien. Finalement, ce que j'ai
compris, c'est que le choix était déjà fait par les
autorités de Via de privilégier d'abord le corridor
Toronto-Montréal.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Alors, ayant maintenant rattrapé nos dix minutes de retard, la
commission suspend ses travaux jusqu'après les affaires courantes.
(Suspension des travaux à 13 h 10)
(Reprise à 16 h 47)
Le Président (M. Saint-Roch): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend maintenant ses travaux
pour poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
ministère des
Transports pour l'année financière 1989-1990.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Sûrement.
Renseignements supplémentaires sur la Régie de l'assurance
automobile
M. Côté (Charlesbourg): Pour répondre au
député de Lévis sur les cas soumis à la
Régie de l'assurance automobile, je vais tenter de le faire au meilleur
de ma connaissance. Je m'excuse pour mon retard, M. le Président. Quand
on est absent d'un ministère à l'occasion, il y a des petits
dossiers qu'il faut quand même régler.
D'abord, on a tenté de retrouver sur l'informatique les quatre
cas soumis par le député de Lévis. C'est pour ça
que cela a pris un peu de temps. À la Régie de l'assurance
automobile, cela n'existe pas. Ce sont des cas fictifs dans les quatre cas.
Écoutez, si jamais cela n'arrivait pas, ne me pendez pas, donnez-moi au
moins la chance de vous donner les explications. Je suis un relayeur, ce n'est
pas moi qui suis allé fouiller à la Régie de l'assurance
automobile. Ce sont les informations qu'on m'a données.
C'est quelqu'un qui travaille sûrement à la Régie de
l'assurance automobile qui vous a fourni ça et il doit travailler au
système informatique. C'est l'évidence même, de par les
informations que vous aviez, et cette personne a effectivement fait des cas
fictifs. Le danger, évidemment, c'est que ce n'est pas facile de mettre
le nom d'un individu là-dessus. C'est pour ça qu'il y a un "Y" et
c'est le cas de monsieur Y; il n'y a pas de nom. Donc, on ne réussira
jamais à retrouver le nom d'un individu parce que cela n'existe pas.
Je ne me suis pas contenté de ça. Si cela n'existe pas, y
a-t-il quelque chose, quelque part, qui puisse permettre de sortir une affaire
semblable. Est-ce que cela existe le cas d'un militaire, parce que
c'était ML... M. Vézina doutait hier que cela puisse être
militaire, cela pouvait être autre chose. On a vérifié pour
bien s'assurer que cela pouvait être ça. Est-ce qu'il existe des
cas où les militaires ont des privilèges parce que, dans des cas
comme celui-là, c'est un privilège par rapport au citoyen
ordinaire. Ils ont fouillé aussi loin qu'ils ont pu remonter et ils ont
trouvé un règlement de 1973 que j'ai ici. C'est le recueil des
règlements sur les transports, codification sous l'autorité du
ministre des Transports, septembre 1973. C'est un règlement sur les
droits d'immatriculation.
Il y a un article à ce sujet, c'est l'article 40. C'est
marqué: Section X, Immatriculations diverses. Qu'est-ce qu'il est dit?
Il est dit ceci: "Un véhicule routier non immatriculé au
Québec et possédé par un membre des Forces armées
canadiennes ou américaines affecté au Québec doit
être immatriculé au Québec sur remise du certificat
d'immatriculation valide du lieu où ce véhicule est
immatriculé et sur paiement des droits exigibles de 5 $. " C'est ce
qu'on a réussi, jusqu'à maintenant, à trouver. Existait-il
auparavant? Peut-être, mais c'est le plus loin que la régie a pu
remonter compte tenu du fait que la régie existe depuis 1978, et on a
réussi à retourner jusqu'en 1973, alors que c'était le
BVA.
Lorsqu'on fait l'analyse de cela, je dis: Parfait. Si cette
possibilité existe, elle doit faire l'objet d'une entente avec
l'armée, j'imagine. Alors, on a tenté de me trouver l'entente
qu'il y a avec l'armée pour que, dans la mesure où l'on
déciderait demain matin que cette pratique cesse, qu'elle est finie, on
n'aille pas à rencontre d'une entente. Est-ce qu'il est vraisemblable
que le Québec ait conclu une entente avec l'armée
américaine au cas où il y aurait des soldats américains
qui soient affectés au Québec? C'est une autre paire de manches.
Donc, le principe de ce règlement est le suivant. Un militaire
résident de l'Ontario possédant un véhicule de promenade
immatriculé en Ontario - les véhicules de l'armée sont
traités sous une autre forme - donc, ayant son véhicule
personnel, étant affecté à la base de Valcartier,
vient travailler au Québec pour une période de six mois,
d'un an, d'un an et demi ou de deux ans. Dès son arrivée, il
remet son immatriculation ontarienne et, en échange de 5 $, on lui donne
une plaque du Québec pour son véhicule. Et cela dure un an,
c'est-à-dire le temps écoulé pour en arriver à
l'échéance et régler son renouvellement. Dans la mesure
où ça vient à échéance et qu'on renouvelle,
il devra payer la totalité des droits d'immatriculation, et non pas
seulement les droits d'immatriculation, mais aussi les coûts
d'assurances, alors que dans le cas où il arriverait aujourd'hui, que
son affectation aurait lieu aujourd'hui, il aurait effectivement à payer
5 $ pour les droits d'immatriculation, mais il paierait la totalité des
frais d'assurances exigibles. C'est la situation d'un individu ayant une
voiture de promenade et qui s'en vient avec sa famille habiter Valcartier. La
famille a besoin d'une voiture et lui se véhicule avec les
véhicules de l'armée qui sont immatriculés dans un "pool".
Son véhicule personnel ferait l'objet de cette réglementation qui
serait appliquée et cela lui coûterait 5 $. Mais, à
l'échéance, il paie ses pleins droits d'immatriculation parce que
cela est limité, et ce, en vertu du principe qu'il a payé dans sa
province les frais d'immatriculation pour l'année. Au-delà de
tout ça, est-ce que ce cas-là peut arriver à un
Américain? C'est toujours possible pour un Américain. J'imagine
qu'on aurait, à ce moment-là, une entente avec l'armée
américaine. On vérifie tout ça. C'est pour la voiture de
promenade. Vous aviez un cas de...
M. Garon: Camionnage commercial.
M. Côté (Charlesbourg): Commercial. Vous aviez le
cas d'un camion commercial, et on arrivait avec un montant de 5 $ par rapport
à 258 $. Il y en avait peut-être un autre. On dit: Camionnage
commercial. Là, il s'agirait d'un militaire venant de l'Ontario qui
aurait un commerce, j'imagine, s'il a un camion commercial - ce sera Robert
Middlemiss inc. ou enr., un nom d'entreprise - qui s'en vient avec son camion.
Il n'est pas soumis à l'article 40; c'est clair. "Une voiture
immatriculée au Canada et possédée par un membre des
Forces armées canadiennes doit être immatriculée au
Québec sur remise du certificat d'immatriculation valide où le
véhicule est immatriculé sur paiement des droits. Véhicule
routier non immatriculé."
Dans l'esprit de la régie, un véhicule routier, c'est la
voiture de promenade, alors qu'une voiture commerciale s'applique à un
commerce; ce cas n'est pas soumis à l'entente et aux règles qu'il
y a ici. C'est donc, dans ce cas, fictif et ça n'existe pas. On me dit
que ça n'existe pas, à moins que quelqu'un n'ait fraudé
sur le plan des informations transmises à la Régie de l'assurance
automobile.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir une copie du
règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, certainement.
Alors, ce n'est pas le règlement au complet, c'est l'article qui
concerne spécifiquement ce dont nous parlons. Dans la mesure où
le député de Lévis souhaiterait avoir une copie du
règlement au complet... À l'occasion, il faut faire attention aux
gens qui sont à l'intérieur de l'appareil; ils sont
frustrés. La frustration...
M. Garon: Je vais vous dire une chose: l'information que j'ai eue
ne m'est pas venue de quelqu'un de l'intérieur de l'appareil. Je ne sais
pas où il l'a obtenue...
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends. De toute
façon, j'ai déjà été dans l'Opposition
aussi, je sais donc un peu comment cela marche. De toute façon, peu
importe la source où vous l'avez eue, je vous dis de faire attention aux
sources.
M. Garon: J'ai posé les questions en me disant que j'avais
eu ces informations-là et que j'aimerais avoir des explications. Je ne
veux pas non plus donner de nom.
M. Côté (Charlesbourg): Si le député
de Lévis souhaite avoir une copie intégrale du règlement,
il nous le dira par les voies habituelles et on la lui fera parvenir.
Maintenant, cela ne veut pas dire, vu que ce règlement a
été fait à l'époque où un individu qui
immatriculait son véhicule, peu importe le mois de l'année,
était obligé de payer la totalité pour l'année,
qu'un règlement comme celui-là doive encore exister. En lisant
ça, je me suis dit que maintenant, avec le renouvellement au mois, on
est dans une situation où il n'y a pas de préjudice important
causé à une personne qui aurait immatriculé sa voiture en
Ontario. Il pourrait immatriculer sa voiture chez nous et payer le reste de
l'année quant à son renouvellement.
On me donnait l'exemple de Lussier; le renouvellement est au mois de
septembre. Donc, si c'est au mois de septembre et que le gars arrive au mois
d'août ou juin il paiera un ou deux mois d'immatriculation, puisque le
règlement dit qu'il doit payer la totalité au renouvellement.
Donc, on est dans une situation où cela peut être
réexaminé tout en faisant bien attention de ne pas aller à
l'encontre d'une entente possible avec les Forces armées.
M. Garon: Est-ce qu'il y a la même entente en Ontario? Si
c'est l'Ontarien qui vient au Québec, c'est une affaire, mais si c'est
le Québécois qui va en Ontario, est-ce qu'il y a la même
entente?
M. Côté (Charlesbourg): Comme c'est une entente avec
les Forces armées, j'imagine qu'elle est dans les deux sens. Si
l'armée canadienne a senti le besoin de protéger ses militaires
qui
viennent au Québec, c'est le même principe en Ontario.
M. Garon: Mais peut-être que l'Ontario n'a pas voulu.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, il
s'agira de le vérifier. Je vous dit ça car, en toute logique,
cela devrait être ça.
M. Garon: Oui, je comprends qu'en toute logique... Mais je me
demandais si la même chose avait été faite en Ontario.
M. Côté (Charlesbourg): Ahl bien, on a tout ce qu'il
faut! Notre vétéran, M. Euclide Harel, qui est maintenant
responsable des expropriations et qui est un ancien du BVA, me dit que c'est
une entente qui a été passée dans les années
soixante et qu'il y avait effectivement réciprocité.
M. Garon: Oui, dans les années soixante, mais
existe-t-elle encore cette réciprocité? S'il y avait moyen
d'avoir une copie de l'entente...
M. Côté (Charlesbourg): Entente écrite entre
toutes les provinces.
M. Garon: Si cette entente-là est encore valable...
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, il s'agira de voir comment on peut faire les modifications
sans heurter l'entente ni brimer les droits de chacun.
M. Garon: Alors, c'est seulement la première
immatriculation qui est pour le reste de l'année. Après
ça, s'il renouvelle et s'il est affecté, par exemple, trois ans
au Québec...
M. Côté (Charlesbourg): II renouvelle au prix qu'un
Québécois paie.
M. Garon: J'aimerais avoir une copie de l'entente et savoir, en
même temps, si cela fonctionne encore de la même façon.
M. Côté (Charlesbourg): En fait, je ne sais pas pour
la copie de l'entente mais on va, à tout le moins, vous faire un rapport
sur la situation.
M. Garon: Oui. J'ai mon collège qui est ici. S'il n'y a
pas d'inconvénient, mon collège de Jonquière voudrait
poser quelques questions concernant un dossier particulier. Alors, comme on a
beaucoup de choses à débattre, je pense bien qu'il vous posera
des questions précises en souhaitant des réponses
précises.
Le Président (M. St-Roch): M. le député de
Jonquière. (17 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Un instant!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Juste avant, comme il faut
bien s'assurer que je remplis mes commandes, quand je m'engage
évidemment, parce que je vois venir le député de
Jonquière, je veux déposer le bilan du programme d'aide à
la recherche. Ce sont les subventions pour les contrats de recherche, li y a
déjà des copies de faites.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions avant que je reconnaisse M. le député de
Jonquière?
M. Garon: Je parlais justement au député de
Jonquière de la possibilité d'intervenir tout de suite, parce que
je pense bien qu'après il va nous laisser.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Pas par manque d'intérêt.
M. Garon: Ce n'est pas parce que je le souhaite, au
contraire.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Je présume que...
M. Garon: Mais je l'ai bien averti que je ne souhaitais pas qu'il
prenne trop de temps parce qu'on a beaucoup de sujets à couvrir et qu'il
ne reste pas grand-temps.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur le réseau
routier, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je veux remercier mon collègue de me laisser un
peu de temps. C'est vrai que, même si je ne suis pas à la
commission, je suis beaucoup les travaux à l'aide du perroquet dans le
bureau. Alors, je suis pas mal au courant de vos conversations.
Là-dessus, je voudrais vous parler d'un projet...
M. Côté (Charlesbourg): Cela veut dire que vous ne
travaillez pas pendant ce temps-là.
Autoroute 175
M. Dufour: Je travaille à la fois des oreilles, des mains
et du cerveau. Cela dit, je voudrais simplement vous poser des questions qui
concernent la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Vous savez qu'il y a un
grand mouvement actuellement qui s'appelle Accès-Bleuets. C'est un
groupe populaire qui fait appel à l'ensemble des
intervenants de la région pour doter cette même
région d'une route à quatre voies qui traverserait le parc des
Laurentides. Donc, on parle de la 175, 169. Il y a un certain nombre de
questions qui ont été posées concernant la
sécurité et l'entretien de la troisième voie l'hiver. En
tout cas, il y avait des déficiences concernant la
sécurité, entre autres, des pinces hydrauliques. Cela dit, je
constate aussi que le ministre a répondu qu'il y avait un montant de 35
000 000 $ ou 36 000 000 $, réparti sur cinq ans, pour répondre
aux attentes de la région. Je voudrais savoir, à partir de
maintenant, si ces dépenses qui seront effectuées ou qui sont
effectuées vont l'être en prévision d'une future route
à quatre voies? Il y a toutes sortes de façons de faire les
choses. C'est ma première question.
M. Côté (Charlesbourg): Voici le raisonnement qu'on
a tenté de faire chez nous. Dans l'hypothèse où
l'étude démontrerait la nécessité et la
faisabilité d'une route à quatre voies, peu importe si elle
prendra la forme d'une autoroute ou d'une route contiguë, et qu'on devrait
aller devant le Bureau d'audiences publiques, le BAP - parce qu'on devra passer
par là pour faire reconnaître le tracé - on s'est dit,
selon nos spécialistes, qu'il est fort peu probable que l'axe retenu par
le BAP soit différent de l'axe que l'on connaît maintenant sur la
175 et que, par conséquent, dans la mesure où on en arriverait
là, on aurait une autorisation mais dans cet axe-là,
peut-être à quelques variantes près, mais essentiellement
dans cet axe-là. Cela veut dire que l'argent qui est
dépensé ou qui va l'être à compter de cette
année dans le programme que nous avons évoqué, les 36 000
000 $, soit à peu près 7 000 000 $ à 8 000 000 $ par
année, va l'être en fonction de cet axe-là et va
l'améliorer.
SI vous me demandez si les 36 000 000 $ qui vont être
dépensés vont être utiles dans l'éventualité
où il y aurait une route à quatre voies, je vous dis tout de
suite non, parce qu'évidemment, ce n'est pas possible. Dans les 36 000
000 $, il y a, dans certains cas, des couches d'usure et j'imagine qu'elles
vont être passablement usées à partir du moment où
on décidera, dans six mois ou un an, au lendemain de l'étude, de
faire une route à quatre voies et, le temps de la construire,
probablement que la couche d'usure sera fatiguée et ne sera plus
utilisable. Au-delà de tout ça, est-ce que les travaux de
correction des courbes que nous nous apprêtons à faire vont aller
dans cet axe-là? C'est clair qu'en se servant de l'assiette actuelle, si
c'était le cas, tout ce que nous allons mettre sous l'assiette actuelle
est de nature à servir pour la route à quatre voies.
M. Dufour: Comme il y a des courbes connues qui ne
répondent pas aux normes du ministère, est-ce que vous vous
attaquez à ces courbes en premier lieu? Deuxièmement, est-ce que
vous avez l'Intention d'essayer de trouver un tracé... Il y a des
courbes... En tout cas, on sait où sont les accidents, où ils ont
lieu pour la plupart, soit autour de l'Étape. Il y a plusieurs courbes
dans ce coin-là et on pourrait peut-être essayer de trouver un
tracé plus potable, plus sécuritaire pour les usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Le programme qui a
été mis au point par les gens du ministère est un
programme qui tenait compte de l'histoire de la route, donc, des accidents,
selon la formule Mercator qui a un degré de précision
jusqu'à un kilomètre du point exact de l'accident. C'était
la formule du passé. Avec les nouveaux rapports d'accidents qui
découlent de la révision du Code de la sécurité
routière, on va être en mesure d'identifier au pied près
l'endroit où il y a le plus d'accidents. Donc, on a marché avec
ce que nous avions, soit la formule Mercator, et les interventions de
correction de courbes et les interventions du ministère ont
été faites en fonction du secteur le plus accidenté,
où il arrive le plus d'accidents et des endroits, à un
kilomètre près, où il y a le plus d'accidents.
M. Dufour: Dans les corrections de courbes, est-ce que vous allez
jusqu'à essayer de trouver un tracé plus acceptable? On peut bien
suivre... Je pense qu'il y a des moyens techniques qui nous permettent, et je
ne sais pas si vous avez eu l'occasion... Je ne voudrais pas entrer dans la
discussion que vous avez eue avec mon collègue qui disait qu'il avait
fait 19 000 kilomètres et que ça l'avait frappé, mais j'ai
visité moi aussi des endroits où il y avait des routes... On peut
passer droit quand on veut. Il y a des moyens techniques qui nous permettent
d'éviter certaines courbes. Est-ce que cette éventualité
est étudiée actuellement dans le parc des Laurentides?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non,
c'est-à-dire qu'il faut faire attention. Il ne faut pas devancer les
choses. On se comprend bien. On a d'abord dit: II n'y aura pas d'autoroute. Les
gens ont dit: On est isolés et c'est un facteur d'isolement que de
maintenir la route 175. Ils ont dit: On devrait à tout le moins...
Accès-Bleuets avait dix points...
M. Dufour: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...et, à
l'intérieur de ces dix points - si je me souviens, c'était le
sixième - il y avait une étude quant à la
faisabilité de la route. J'ai dit en fin de compte: On va accepter de la
faire. On va la faire sur le même modèle qu'à Thetford pour
l'autoroute 20. Donc, ce sont deux régions complètement
différentes, mais qui ont les mêmes problèmes d'isolement,
les deux revendiquant une autoroute pour se désenclaver à des
fins personnelles et aussi économiques. Donc, on dit: Parfait! On va se
servir du modèle en termes de devis, de faisabilité et
d'opportunité. Quand on analyse une
chose comme celle-là, on veut avoir un résultat. Ils vont
dire oui ou non, ou "noui" ou quelque chose qui ressemble à un non. On
ne sait jamais comment ça sort sauf que, si on le confie à des
spécialistes, c'est qu'on veut avoir une réponse. À partir
du moment où ils disent: C'est faisable et c'est opportun de le faire
pour différentes raisons; le trafic ne le justifie pas, mais
l'opportunité de développement économique peut le
justifier, bon, on est dans une situation où ça pourrait
éventuellement se réaliser.
Donc, à partir de ce moment-là, les gens vont analyser les
tracés qui peuvent être retenus. Je peux d'ores et
déjà vous dire que, si jamais ça arrivait, j'ai
l'impression qu'une partie, à tout le moins deux des quatre voies ce
seraient celles qui existent déjà. On ne refera pas quatre voies
flambant neuves de haut en bas. Donc, il y a de fortes chances qu'on soit dans
ce qu'on est actuellement. Les travaux que nous faisons sont des travaux qui
visent, dans certains cas, effectivement à corriger des courbes à
partir des évaluations du ministère, selon la formule Mercator.
Mais, tout ça est fait un peu en fonction de ça. Sur le plan de
la faisabilité et de l'opportunité de le faire, c'est
l'étude qui le déterminera. On a presque terminé... On me
dit que, dans une semaine, on devrait rencontrer les gens de Thetford pour
compléter ou tester le devis. À partir du moment où il
sera bon là-bas, on va le présenter à certains
intervenants du Saguenay - Lac-Saint-Jean pour savoir s'il est acceptable et on
va faire l'étude.
M. Dufour: Actuellement, par rapport au montant de
l'investissement - vous parlez de 35 000 000 $ sur cinq ans - en tout cas,
quand je regarde tout ce qui se passe un peu partout, ça me semble des
montants faibles, très faibles.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Dufour: Quand je regarde les montants investis un peu partout
au Québec, les 35 000 000 $ me semblent très faibles par rapport
aux besoins exprimés. Je trouve que ce n'est pas beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Demain matin, si je n'avais
pas entre les pattes l'entente sur Havre-Saint-Pierre-Natashquan, probablement
que je prendrais bien de l'argent qui va là et que je le mettrais
ailleurs, ça me ferait plaisir. Il serait peut-être plus
justifiable de le mettre dans le parc que de le mettre entre Havre-Saint-Pierre
et Natashquan. Je suis entièrement d'accord avec vous là-dessus,
sauf que je dois respecter la parole et la signature de M. Lévesque,
à l'époque, et celle de M. Mulroney. Alors, c'est cette
responsabilité que j'ai. Il faut que je vive avec.
M. Dufour: J'accepte ce que vous dites. Je ne pense pas qu'on se
batte entre régions pour essayer d'arracher le plus gros morceau,
l'enlever à un autre et le mettre ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Dufour: Je ne voudrais pas qu'on en enlève dans une
région pour le mettre ailleurs, dans une autre région. Je me dis
que Natashquan et Havre-Saint-Pierre, cela a sûrement été
d'abord une volonté politique. Si ce n'est pas une volonté
politique, c'est difficile à justifier. Et je me rappelle comment
ça a commencé. Cela a commencé en 1962 par un maire qui
s'appelait M. Gallienne, à Sept-îles, qui disait, à ce
moment-là: Nous aurons notre route pour aller jusqu'à
Blanc-Sablon. Et cela a été fait. On parlait de centaines de
millions dans le temps. Quelqu'un y a cru et a réussi à
réaliser son rêve et à relier les communautés.
M. Côté (Charlesbourg): II parle d'autre chose. Il
parle des réalisations du ministère.
M. Dufour: Si on regarde les budgets du ministère par
rapport aux montants d'argent, c'est évident que si vous ne montrez pas
de volonté politique et que vous ne le dites pas avec assez de
conviction pour forcer un peu les portes, vous aurez de la difficulté
à passer au travers. Si vous parlez de la justification de
réaliser un tel dossier, celui qui vous parle a traversé le parc
environ 120 a 130 fois cette année et je peux vous dire qu'il y a des
voyages où j'ai croisé 106 fardiers, dans une période
d'environ une heure et quart, une heure et demie. Cela joue souvent et
régulièrement dans les 80.
Une voix: Ça mène vite!
M. Côté (Charlesbourg): Dans combien de temps?
M. Dufour: Dans une heure et quart, une heure et demie.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est vrai qu'il n'y
a pas de contrôle routier.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Écoutez un peu, ce n'est pas ça. Vous
avez beau mettre les policiers que vous voudrez... On pourrait faire des
discours, mais je n'irai pas là-dessus. Je ne parle pas de chez-moi
à ici, je parle du parc.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je vais vous dire une chose: Je vous souhaite bonne
chance. Vous avez beau mettre les contrôles routiers que vous voudrez,
c'est une route où les gens veulent en sortir. Ce n'est pas
compliqué, quand on dit "le facteur d'isolement", cela prend je ne sais
pas comment...
II faudrait peut-être attacher les bras et les pieds de tout le
monde pour l'empêcher. Je suis certain qu'il n'y en a pas un qui ne fait
pas un peu de vitesse. Il va passer à 100 kilomètres et i
respecte la vitesse.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je l'ai fait à
pas tout à fait 100 - un peu moins, pour ne pas être hors-la-loi -
et cela a pris deux heures.
M. Dufour: Vous êtes correct. À 100, ils vont
vous... En bas de 100? Ah! vous n'avez pas changé de conducteur. Il va
changer le ministre, ce n'est pas ce qu'il va dire.
Pour en revenir à ma question, ne pensez-vous pas que les
normes... Je crois qu'il y a des normes acceptables? Je vous dis qu'on croise
des fois des "vans* qu'on appelle des trains routiers - et ils sont nombreux -
et que c'est dangereux. Quand il y a un peu de brume... On le fait dans toutes
les conditions. Donc, on parle de choses qu'on connaît, qu'on peut
toucher du doigt. Il y en a beaucoup qui en parlent et qui le connaissent moins
que nous autres. Nous, nous avons cette chance, cet avantage ou ce
désavantage, mais je vous dis que, pour les gens qui passent là,
il y a un facteur danger, un facteur risque et un facteur d'isolement. Ne
prévoyez-vous pas que des montants supplémentaires devraient
être investis? Prenons, par exemple, les trois voies. La 169, à
partir d'Hébertville jusqu'à Apica, il manque des trois voies.
Entre la barrière vers Chicoutimi ou le Saguenay...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Mais, là,
on parle du parc. Dans le projet déposé, si ma mémoire est
fidèle, quand tout sera réalisé, on sera dans une
situation où, sur toute la longueur de la route, il y aura - pas
à 100 pieds près, mais aux 5 kilomètres - des trois voies
partout, avec une signalisation très visible qui le dira.
C'est clair que lorsque vous évoquez ça - vous le vivez
probablement deux ou trois fois par semaine, à 120 voyages...
M. Dufour: Plus que deux. (17 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous vous retrouvez
dans une situation où, effectivement, les conditions climatiques jouent
pour beaucoup. On est en montagne, alors il y a de la neige, de la gadoue, de
la pluie. C'est aussi une route qui rencontre, avec des fardiers,
forcément, le Saguenay-Lac-Saint-Jean étant une région de
ressources, il faut bien sûr que les ressources qui en sortent soient
transformées au bout. C'est vrai en Abitibi, c'est vrai sur la 117
aussi. C'est exactement le même phénomène. Donc, c'est vrai
chez vous et c'est vrai ailleurs.
Ce que nous souhaitons faire avec le plan, c'est effectivement ajouter
des voies de dépassement, qu'on appelle des trois voies. En principe,
à la fin de l'exercice, on sera dans une situation où on en aura
aux cinq kilomètres. Il y aura, aux huit kilomètres, des
téléphones que les gens pourront utiliser pour appeler d'urgence.
On a implanté dans le parc, à l'Étape, les cisailles avec
une disponibilité 24 heures sur 24, par des gens qui font aussi de la
patrouille, pour aider les gens qui seraient en difficulté. Donc, ce
sont des éléments. Ce n'est pas le Klondike, ce n'est pas
miraculeux non plus. Il reste que, je vous le répète, on sera
toujours dans des situations où il y aura des accidents. Je n'ai jamais
vu une voiture toute seule avoir un accident. Vous l'avez dit tantôt, les
gens veulent en sortir et ils vont plus vite que les limites de vitesse. C'est
un des facteurs extrêmement importants des accidents dans le parc. Ce
qu'on essaie de faire, c'est de mettre des voies de dépassement aux cinq
kilomètres de façon que les gens ne perdent pas patience et ne
prennent pas de chance avec leur vie et, au-delà de ça, de leur
donner des points de repère, des endroits où ils peuvent
téléphoner en tout temps et des moyens d'intervention rapide au
cas où, malgré toutes ces précautions, il y aurait des
accidents malheureux.
M. Dufour: On peut dire que sur la 175 et la 169 c'est presque un
champ de bataille, au Saguenay. Je ne décèle pas une
volonté d'aller beaucoup plus vite. Je comprends qu'il va falloir faire
des pressions. Je pense bien qu'Accès Bleuets a sa raison d'être.
Il y a toutes les couleurs politiques, je suis bien heureux de ça. par
exemple. C'est tout le monde en général. Si vous avez
remarqué, les députés ne sont pas nécessairement
à l'avant-garde là-dedans. C'est un mouvement populaire et on
veut le laisser ainsi. On va le laisser continuer et on va essayer de
l'alimenter ou de l'aider à faire plus de pression auprès du
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Quand vous dites: On veut le
laisser populaire, cela veut dire quoi?
M. Dufour: Le laisser populaire dans le sens que toute la
population y ait accès.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas.
M. Dufour: Je ne vois pas de couleur politique, même le
président n'est pas identifié à nous.
M. Côté (Charlesbourg): Quand je lai
rencontré, il m'a montré un bouton libéral de 1970.
M. Dufour: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): Cela peut être un
gars...
M. Dufour: Vous pouvez le croire parce qu'il a été
conseiller pendant que j'étais maire.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je ne le
savais pas parce que cela peut être un collectionneur.
M. Dufour: Non, non. Je vous le dis, pour avoir été
maire pendant qu'il était conseiller municipal, que c'en est un vrai.
Vous savez comment on dit ça; Des rouges c'est des libéraux,
alors lui c'est un rouge, un vrai. Vous pouvez prendre sa parole, mais
laissez-lui son bouton, parce qu'il doit sûrement y tenir plus que-moi je
n'y tiendrais. i L'autoroute 170. Allez-vous hâter le processus, ou si on
continue encore à faire des études? Je comprends aussi... Il y a
deux questions. Je suis toujours pressé par le temps. Je comprends que
mon collègue va trouver que le temps est long. Alors, il y a la route de
Stoneham pour laquelle vous nous aviez dit à ce moment-là que
ça irait plus vite, mais cela n'a pas l'air à marcher.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Dufour: Est-ce que cela se fait cette année? La
commencez-vous, cette route-là?
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu.
M. Dufour: Parce que c'est encore la route des Laurentides.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai parlé du
printemps.
M. Dufour: Ce printemps?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours parlé
du printemps.
M. Dufour: Cette année?
M. Côté (Charlesbourg): Ma grande espérance a
toujours été le printemps.
M. Dufour: C'est Stoneham?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est là
où il y a le plus d'accidents.
M. Dufour: Vous êtes encore sur la même
lancée.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis encore sur la
même lancée pour 1989.
M. Dufour: La route 170, est-ce qu'elle va plus vite?
Une voix: La route ou l'autoroute? M. Dufour:
L'autoroute.
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais vérifier
parce que ce sont des dossiers qui évoluent.
Vous vous rappelez le virage qu'on a fait. La 160, de Saint-Bruno
à Jonquière... D'accord. Je vérifiais pour tenter de vous
donner les informations les plus à jour possible. À la suite du
dépôt des orientations du ministère, le BAP a soumis une
série de questions au ministère et on me signale que les
réponses lui seront fournies, dans les prochains jours sinon dans les
prochaines heures, aussitôt que les crédits seront
terminés. Ce sont des problèmes qui ont achoppé, que vous
connaissez peut-être parce que vous avez la dynamique de la région
pas mal plus que moi, en particulier dans le cas de Jonkal qui est un
problème tout à fait particulier où le tracé du
ministère expropriait Jonkal. Alors, il y a un soulèvement, une
résistance qui pourrait faire en sorte qu'uniquement ce cas retarde la
construction. Devant le Bureau d'audiences publiques, en termes d'audiences
publiques, ils peuvent aller s'opposer. Ce que le ministère a fait,
c'est qu'il a regardé les solutions de rechange. Cela ne veut pas dire
que ça ne touchera pas d'autres gens sur le plan des expropriations. Il
faut bien passer quelque part. Je vous ai dit tantôt au BAP mais c'est au
ministère de l'Environnement, je m'excuse. On me fait faire la
correction tout de suite. Donc, c'est au ministère de l'Environnement
que les réponses seront données. Cela tenait compte du
phénomène de Jonkal et du phénomène de
négociations aussi avec la ville de Jonquière qui a exigé
un certain nombre de choses additionnelles, ce qui obligeait à fignoler
le projet davantage.
Donc, ce que nous demandons, c'est l'autorisation du ministère de
l'Environnement. À partir du moment où on a expédié
toutes les réponses aux questions du ministère de
l'Environnement, pour un certain temps, le projet n'est plus entre nos mains
mais entre celles du ministère de l'Environnement qui, lui, nous donnera
le certificat d'autorisation de réalisation puis de construction, le CAR
avant le CAC, le certificat d'autorisation de réalisation suivi du
certificat d'autorisation de construction. C'est là où nous en
sommes. Ce qu'on me dit cependant, c'est qu'il y a quatre tronçons et,
dans le cas d'au moins un tronçon sur quatre, on serait dans une
situation où, comme on est à même l'emprise de la route
existante, il n'y aurait pas de problème très important quant
à l'autorisation de réalisation et l'autorisation de
construction. On va donc faire beaucoup d'efforts pour être capables
d'enclencher le processus le plus rapidement possible.
M. Dufour: Jonkal est un problème de 500 000 $, seulement
pour la bâtisse. Ils viennent de réinvestir et ce n'est pas
terminé encore. Ils sont en train de réinvestir des montants,
au-dessus de 300 000 $. J'aimerais bien qu'on en parle plus longtemps et il y
aurait certainement d'autres questions qui m'intéressaient par rapport
à ça, mais il y en a une autre, une dernière qui
compléterait, en tout cas, le petit tour de piste.
Pistes cyclables
Les pistes cyclables. Je me souviens, il y a deux ans, if y avait 4 500
000 $ donnés chaque année pour qu'il puisse se faire des pistes
cyclables. L'an passé, pour autant que je sois concerné, il y a
eu une étude faite par Vélo Québec, que je n'ai pas
trouvée dans les hors normes, concernant la façon de faire des
pistes cyclables, etc. Actuellement, on est rendus à l'adoption du
budget ou à l'étude des crédits; est-ce que vous
prévoyez qu'on va remettre en marche cette histoire ou si c'est
tombé à l'eau? Concernant les pistes cyclables, est-ce que votre
ministère va se réimpliquer? Est-ce qu'il va mettre des sommes
importantes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le ministère va
se réimpliquer, mais pas cette année. Je le dis très
clairement.
M. Dufour: On va sauver deux ans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas une
question de sauver, il est clair que nous avons mis dans le budget des pistes
cyclables, depuis que nous sommes arrivés, les sommes nécessaires
pour respecter les engagements que vous aviez pris avant notre arrivée.
Ce sont des engagements, je pense, qu'on doit respecter et c'est ce qu'on a
fait. On s'est questionnés. Certains ont souhaité - pas du monde
de la bicyclette - qu'on fasse disparaître le programme, ce que j'ai
refusé parce que je préférais le garder en vie au
ministère même s'il n'y avait pas d'argent dedans de telle sorte
que, si on décidait d'y injecter de nouveau de l'argent, on ne devrait
pas refaire un programme. C'est moi qui ai commandé une étude
à Vélo Québec, parce que quand je circule à
Montréal, rue Dorchester, que je regarde la piste cyclable qui est
là et qu'en plein mois de février je m'aperçois que la
piste cyclable prend une voie pour automobiles, je me dis: Est-ce qu'on a bien
investi l'argent des citoyens, dans une piste cyclable qui sert pendant la
saison estivale, dans une artère extrêmement importante où
il y a déjà des problèmes de circulation où on a en
plein hiver une infrastructure permanente qui ne peut pas être
utilisée pour autre chose?
Donc, le questionnement est là. J'ai dit aux gens de Vélo
Québec: Produisez-nous un rapport, puisque vous êtes les
connaisseurs. Quel est le réseau qui devrait être fait? Il ne faut
pas qu'on aille à gauche et à droite avec des réseaux qui
n'ont aucune possibilité de connexion entre eux. Vous donnez des choses
aussi absurdes que des pistes cyclables qui, finalement vont
littéralement se frapper dans les viaducs de chemin de fer ou n'ont plus
de continuité ensuite. Donc, si on veut un réseau, on aura un
réseau intelligent, que les gens pourront utiliser, et on en fera une
bonne partie. C'est ce que j'ai demandé à Vélo
Québec, avec des précisions, avec des exigences. Le rapport de
Vélo Québec devrait nous parvenir au cours de l'automne. Donc, ce
sera très indicateur quant à la réanimation du
programme.
M. Dufour: Je comprends que vous me disiez qu'il y avait des
problèmes, qu'il y a des endroits où ça arrive dans des
viaducs ou des endroits où ça ne débouche pas, mais il y a
des endroits où les pistes cyclables ont été
pensées, réfléchies, et elles s'en allaient quelque part.
Elles ont toutes été arrêtées par le fait même
que vous avez demandé l'étude.
M. Côté (Charlesbourg): Parlez-vous de
Jonquière?
M. Dufour: Je parle de Jonquière et je peux parler
d'autres localités aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous parlez de
Jonquière, parce que ça semble être cela, je vais vous dire
une chose...
M. Dufour: Ça pourrait être ça et d'autres.
Ce que je veux dire, c'est que ça me semble un raisonnement ou un
jugement global. Vous dites: Cela s'est fait comme ça. Je suis convaincu
que dans l'ensemble du Québec, sans connaître tous les cas, il
doit y avoir des lieux où c'était planifié comme il
faut.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un jugement...
Certainement, dans la région de Québec, c'était
planifié. Il y a une piste cyclable qui prend la 80e Rue à
Charlesbourg, qui descend par Bourg-Royal, qui emprunte un corridor à
Beauport et qui va se retrouver au centre-ville de Québec. C'est clair.
Mme la mairesse de Sillery revendique une piste cyclable sur le boulevard
Champlain, qui irait rejoindre Sainte-Foy et qui irait par la suite à
Cap-Rouge, une balade extraordinaire. Cependant, s'il s'agit du cas
spécifique de Jonquière, je vous dis que Jonquière a
bénéficié de protocoles extrêmement
généreux dans le passé. C'est probablement dû aux
qualités de négociateur de son maire, à l'époque.
Nous avons très largement payé et respecté les contrats au
fil des années.
M. Dufour: C'est bien.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est pour cela
que la rumeur circulait à un moment donné que le
député de Jonquière se complaisait davantage dans le
rôle de maire que dans celui de député et qu'il tenterait
un retour à la mairie.
M. Dufour: Vous n'avez pas encore "ptuggé* le
député de Charlesbourg.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Dufour: Les gens de Jonquière ne savent pas tout le
plaisir que j'ai à écouter le député de
Charlesbourg.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des propos que j'ai
entendus a Jonquière.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est un plaisir féroce.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: On appelle ça un plaisir féroce.
M. Côté (Charlesbourg): Un plaisir féroce.
Dans ce sens-là, c'est clair qu'il y a des projets qui ont
été bien pensés. C'est une décision qu'on a prise,
il y avait des besoins dans le réseau routier avant les pistes
cyclables.
M. Dufour: Donc, cette année, pas d'investissements dans
le réseau des pistes cyclables.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y en a pour
régler des engagements que le ministère avait sur le plan
obligataire. Je pense que c'est presque 700 000 $.
M. Dufour: Est-ce que vous pourriez déposer les listes des
engagements de l'an passé et de cette année concernant les pistes
cyclables? C'est juste cela...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on verra, oui... Vous
parlez des projets qu'on a appuyés?
M. Dufour: Ceux que vous continuez de subventionner. Normalement,
les protocoles pour les pistes cyclables se signaient d'année en
année, pour autant que je sois concerné. Ils n'étaient pas
récurrents. Vous me dites qu'il y avait des réseaux basés
sur quelques années, mais je n'en ai pas vu l'an passé.
M. Côté (Charlesbourg): On déposera les
projets qu'on a subventionnés l'an passé et cette
année.
M. Dufour: C'est ça. Merci. (17 h 30)
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
M. Côté (Charlesbourg): Juste une brève
information. Évidemment, là-dedans vous pouvez retrouver des
projets qui, il y a deux ou trois ans, n'ont pas été faits, mais
c'est la municipalité ou la ville qui en avait la responsabilité
et avait décidé de les retarder. Mais la signature du
ministère était toujours bonne. On peut retrouver de ces
cas-là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis.
Entretien de routes
M. Garon: M. le Président, j'aurais une information
à demander concernant un cas que m'a soumis la députée de
Johnson, un cas d'entretien de chemins par une entreprise qui le faisait depuis
20 ans...
M. Côté (Charlesbourg): L'entretien
d'été ou d'hiver?
M. Garon: Attendez un peu. Les chemins pendant l'hiver.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Garon: Le contrat devait être renouvelable l'automne
dernier. Il s'agit de l'entreprise de M. Lafond, de Saint-Malo.
M. Côté (Charlesbourg): De Saint-Malo? M. Garon:
Saint-Malo le port...
M. Côté (Charlesbourg): Saint-Malo, est-ce que c'est
dans Johnson ou dans Mégantic-Compton?
M. Garon: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Dans
Mégantic-Compton?
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, Mme Juneau,
députée de Johnson, s'occupe des cas de
Mégantic-Compton.
M. Garon: Comme je vous le dis, c'est elle qui m'a transmis le
cas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que je m'adonne
à avoir voyagé un peu au Québec et à
connaître le réseau aussi, hein?
M. Garon: Je vais vous dire pourquoi et vous allez
peut-être comprendre qu'à un moment donné les gens ont
jugé bon d'en parier à Mme Juneau. L'entreprise était
là depuis 20 ans, elle entretenait les chemins du gouvernement du
Québec pendant l'hiver.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous le
numéro de la route?
M. Garon: Oui, j'ai même un dessin. Je vais vous dire
ça. Description des chemins, route 253.
M. Côté (Charlesbourg): Pourtant, vous n'avez pas
besoin de dessin. Ce sont des chemins que vous avez parcourus quand vous avez
fait l'élection partielle dans Mégantic-Compton, où on a
élu Fabien Bélanger.
M. Garon: Je connais ce coin-là comme le fond de ma
poche.
M. Côté (Charlesbourg): On était tous les
deux, l'un contre l'autre.
M. Garon: Oui. La route 253... Une voix: Qui a
gagné? Une voix: C'est Madeleine.
M. Garon: ...chemin Saint-Isidore; longueur totale: 11,3
kilomètres. L'entrepreneur, c'est Léandre Lafond, de Saint-Malo,
comté de Mégantic-Compton. L'automne dernier, m'a-t-on dit, il
aurait eu 51 points et quelqu'un qui essayait d'avoir le travail
également aurait eu le même nombre de points. Apparemment, le
contrat devait être donné à M. Lafond, mais il y aurait eu
une décision politique de prise et le choix a été fait en
faveur de M. Jean-Marie Champoux...
Une voix: Est-ce qu'il est de Mégantic-Compton ou de
Johnson?
M. Garon: Champeau.
M. Côté (Charlesbourg): Campeau?
M. Garon: Champeau. Ce que j'ai, c'est Champeau. J'aimerais
savoir ce qui s'est passé dans cette affaire-là. C'est quelqu'un
qui fait l'entretien des chemins l'hiver, qui a 51 points, qui entretient les
chemins depuis 20 ans et, après, on donne le contrat à un
autre.
M. Côté (Charlesbourg): II a eu 51 points? M.
Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II a eu 51 points sur la
table d'évaluation?
M. Garon: J'imagine que c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Et l'autre en avait
combien?
M. Garon: L'autre avait le même nombre de points.
M. Côté (Charlesbourg): 51 points. D'accord. Vous me
l'apprenez, je ne le savais pas.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Vous me l'apprenez, je ne le
savais pas.
M. Garon: Comment, vous ne le saviez pas?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit: Vous me
l'apprenez, je ne le savais pas.
M. Garon: Je ne vous dis pas que vous le saviez. Le choix avait
été fait, apparemment, en faveur de Léandre Lafond qui
faisait le contrat depuis 20 ans.
M. Côté (Charlesbourg): Le choix avait
été fait en faveur de Léandre Lafond.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Qui avait fait le choix?
M. Garon: II semble qu'il avait été fait au niveau
des fonctionnaires en faveur de M. Lafond.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
vous arrivez à la conclusion que la décision était
politique. Je vais vous dire une chose...
M. Garon: Oui, il y aurait eu une décision politique en
faveur de M. Champeau.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez encore me dire
que je gère le passé au lieu de maîtriser l'avenir, mais
comme vous me parlez d'un contrat qui est du passé, ça va me
permettre de faire un parallèle. À mon arrivée au
ministère, le Protecteur du citoyen a presque littéralement
forcé ma porte de ministre des Transports pour venir me sensibiliser
à un dossier. J'étais un peu étonné que le
Protecteur du citoyen prenne la peine de se déplacer pour venir
sensibiliser le ministre des Transports à un dossier. En tout cas,
ça valait la peine de l'écouter pour savoir ce qui se
passait.
Il m'a présenté un cas du comté de
Lot-binière où, effectivement, un citoyen avait été
lésé. Donc, appel de candidatures, évaluation par les
fonctionnaires du ministère, et l'individu qui devait être choisi
ne l'a pas été; apparemment, c'est un cas comme le vôtre.
Là où ça s'est corsé, c'est au moment où,
dans une soirée dans le comté de Lotbinière, le
député du coin, M. Biron, est allé dire à son
voisin de droite qu'il était fort heureux de lui apprendre qu'il
était intervenu et qu'il avait fait en sorte de lui donner le contrat
d'ouverture de chemins l'hiver. Mais il s'était trompé de gars;
c'était celui à qui il avait enlevé le contrat. Alors,
c'est ce à quoi voulait me sensibiliser le Protecteur du citoyen sur le
plan de problèmes causés à un individu. Finalement, le
ministère a accepté d'indemniser l'individu qui avait
été la victime.
Dans ce cas-ci, vous me dites: À tout le moins, les deux ont 51
points. Quelle est la règle? Je ne la connais même pas. À
partir du
moment où il y a deux pointages équivalents faits par la
grille évaluée par les fonctionnaires du ministère,
qu'arrive-t-il dans une telle situation? Je vais m'en informer.
On me dit que dans le cas où c'est ex aequo, c'est sûr que
c'est une décision politique. Donc, c'est une décision qui a
été prise en faveur de M. Champeau. Un élément
important: effectivement, c'étaient 11, 3 kilomètres. Semble-t-il
qu'il y avait eu des menaces auprès de la municipalité de la part
de M. Lafond en ce sens que s'il n'avait pas le contrat du ministère, il
n'ouvrait pas les routes de la municipalité. Il semble que c'est un peu
dans ce méli-mélo que c'est arrivé, selon l'information
qu'on vient de me transmettre.
Vous avez donc raison de dire qu'à partir du moment où
c'est égal, 51-51, c'est censé être le ministre ou un de
ses officiers politiques qui décide.
M. Garon: Pourquoi les fonctionnaires avaient-il
déjà décidé en faveur de M. Lafond et qu'une
décision politique a renversé cette décision?
M. Côté (Charlesbourg): Non. 51-51, il y en a un qui
décide: c'est le ministre. Donc, c'est le ministre qui a
décidé, ou un de ses mandataires. C'est ça. Si les
fonctionnaires l'ont décidé, c'est parce qu'ils n'ont pas fait ce
qu'ils devaient faire. C'est clair que c'est le politicien qui décide,
dans ce temps-là. Alors, c'est le politicien qui a
décidé.
Une voix: Oubliez le cas de Lotbinière. Je vais vous dire,
celui à qui il avait annoncé ça, c'est un ancien partisan
unioniste. M. Biron a donné le contrat dans le comté voisin.
C'est bon pour les entreprises du comté...
M. Dufour: Vous êtes censé changer quelque chose.
Vous n'êtes pas venu ici juste pour copier tout ce que vous pensiez qui
n'était pas bon. Voyons!
M. Garon: Mais, politiquement, M. Lafond devait être
correct. Il avait passé 20 ans, il avait traversé tous les
régimes.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: M. Lafond avait traversé tous les
régimes.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, si ça
faisait 20 ans, s'il a traversé tous les régimes, il aurait
dû avoir au moins 52 points et il n'aurait pas eu de problème.
M. Garon: Vous dites que c'est ça, la règle. Quand
deux personnes sont sur un pied d'égalité pour le pointage, vous
décidez politiquement. C'est la règle.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Bien, il faut que
quelqu'un décide. Celui qui va porter le blâme de la
réussite ou de l'échec, c'est le politicien. Donc, c'est le
politicien qui décide.
M. Dufour: Est-ce que les critères sont impartiaux?
M. Garon: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que les critères sont impartiaux?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ce sont des
critères impartiaux de...
M. Garon: Ce n'est pas en cause.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une grille
d'évaluation...
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... de chacun des candidats
qui est faite par l'analyse du comité ad hoc, donc des fonctionnaires.
C'est ça. L'expérience, l'âge de la machinerie, de
l'équipement, la distance jusqu'au point de desserte, des
équipements de l'individu jusqu'à la desserte...
Une voix: II y a des points de démérite aussi.
M. Côté (Charlesbourg):... les points de
démérite. Donc, celui qui n'a jamais eu de contrat, il n'a pas de
points de démérite, mais celui qui l'a eu, s'il a des points de
démérite, c'est peut-être parce qu'il ne faisait pas la
job. Alors, dans son cas, je ne peux pas vous dire s'il avait des points de
démérite à son dossier, et comme je ne le savais pas...
C'est une grille qui a été faite en collaboration avec
l'Association des propriétaires de machinerie lourde du
Québec.
M. Garon: Non, je n'ai pas contesté les points...
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! M. Garon:...
j'ai simplement dit... M. Côté (Charlesbourg): Non,
non.
M. Garon:... comme les faits m'ont été
rapportés, qu'il s'agissait...
M. Côté (Charlesbourg): Parfait. Je n'ai pas
tenté d'esquiver la réponse, même si le sujet était
politique.
M. Garon: Non, non, je vous dis que je voulais savoir la raison,
et vous me l'avez donnée - vous l'avez dit publiquement à
part
ça - vous avez décidé politiquement que
c'était Untel.
M. Dufour: Ou bon favoritisme.
M. Garon: Pardon?
M. Dufour: Du bon favoritisme.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à 51-51. ~~
M. Garon: Un autre sujet, la question des lignosulfonates...
M. Dufour: Ah!
M. Baril: Ça vous agace encore.
M. Garon: Vous, vous devriez vous tenir tranquille parce que
justement, un coin où les gens se plaignent, c'est chez vous.
M. Baril: Pas vrai! M. Garon: Hé!
M. Baril: Ne vous mêlez pas de comté, vous allez
voir que, dans le mien, ça va bien.
M. Garon: Laissez faire! Oui, oui. Vous, ça ne fait pas
assez longtemps...
M. Baril: Vous êtes venu faire un petit tour à la
taverne, une fois, pour voir deux ou trois gars de "truck"; c'est la seule fois
que vous êtes venu dans mon comté.
M. Garon: J'ai rencontré bien plus de monde que ça
dans votre comté.
M. Baril: Non, non, à la taverne; c'est la seule fois
où vous êtes venu.
M. Garon: Dans un restaurant, pardon!
M. Baril: Le seul endroit où vous êtes venu dans mon
comté, c'est à la taverne pour rencontrer deux ou trois gars de
"truck" mécontents.
En ce qui concerne les lignosulfonates, je suis là à
longueur d'année et je n'ai pas de problème avec ça.
M. Garon: Au contraire, les gens trouvaient que les contrats
arrivaient à l'automne, alors qu'il était trop tard pour les
exécuter.
M. Baril: Ce n'est pas vrai, ça!
M. Garon: C'est ça que les gens ont dit.
M. Baril: Ce n'est pas vrai!
M. Garon: Arrêtez-moi ça!
M. Baril: Je voyage dans ces rangs tous les jours.
M. Garon: Votre coin, je le connais pas mal.
M. Baril: Si vous parlez de mon comté, faites attention.
Chaussez-vous, parce que si vous parlez de mon comté, on va s'en
parler.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est à M. le député de
Lévis.
M. Garon: Votre comté, j'en parlerai dans votre
comté, ça ne me fait pas peur, voyez-vous, pas du tout.
M. Baril: Vous irez en parler à la taverne, comme vous
avez fait la dernière fois.
M. Garon: J'en connais, souvent... Vous irez vous faire bronzer
où vous voudrez et attraper des coups de soleil où vous voulez;
moi, en attendant, je vais faire l'ouvrage que j'ai à faire ici.
M. Baril: Vous irez faire vos discussions à la taverne
quand vous voudrez.
M. Garon: Vous ne m'énerverez pas.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Lévis, est-ce qu'il y a
d'autres questions à poser à M. le ministre?
M. Garon: Concernant les lignosulfonates... M. Côté
(Charlesbourg): Concernant quoi? M. Garon: Les lignosulfonates...
M. Côté (Charlesbourg): II y a longtemps que j'ai
entendu ça.
M. Garon: Bien oui! Ça me donne justement une bonne
idée.
M. Côté (Charlesbourg): Quoi?
M. Garon: Je vais aller faire un tour au
Témiscamingue.
Une voix: Vous balader.
M. Garon: Bien oui, il m'invite.
M. Baril: Ils vous attendent à la taverne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je rencontre les gens où ils m'invitent. Ils
m'ont invité dans un restaurant,
on y est allés. Si vous appelez ça une taverne, j'irai
dire au gars que vous appelez son restaurant une taverne, j'apporterai
même les galées, si vous voulez. Si vous avez le mépris des
gens de chez vous, moi, je ne l'ai pas. Je les rencontre où ils
m'invitent. Je n'ai pas honte d'aller rencontrer les gens où ils
m'invitent. Vous appelez ça une taverne, j'appelle ça un
restaurant. Ce sont des camionneurs qui m'ont invité là et je les
ai rencontrés là.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis, est-ce que la question est adressée à M. le
ministre...
M. Garon: Je n'ai pas honte, à part ça!
M. Baril: Ils m'ont dit ce que vous aviez dit, aussi.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Quand vous y êtes
allé, est-ce que c'étaient des chemins où il y avait des
lignosulfonates de Tembec?
M. Garon: Non. Je n'avais pas entendu parler de ce dossier,
à ce moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est en quelle
année?
M. Garon: Ça fait une couple d'années, je
pense.
M. Baril: Je sais qu'il avait pris... Il se promenait en
coccinelle...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Ça doit
être que ça allait mal, dans ce temps-là, ce doit
être en 1984.
M. Garon: Bon! Alors, concernant les lignosulfonates, est-ce que
le ministre peut déposer tous les rapports écrits... M. le
Président, je vais vous dire une chose, moi, je suis en état de
siéger, alors c'est à vous de maintenir l'ordre et je n'ai pas
l'intention de me faire interrompre par quelqu'un qui... Je ne sais pas s'il
est allé à la taverne, lui, mais... Qu'il ne nous dérange
pas quand on parle, d'accord!
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Lévis, à plusieurs occasions dans le passé, vous avez
invoqué le respect du règlement, le respect des
parlementaires.
M. Garon: Oui. (17 h 45)
Le Président (M. Saint-Roch): Je dois admettre, à
surveiller les débats... J'espère que vous ne me demanderez pas
de départager la responsabilité entre les parlementaires. Alors,
la tradition veut que, lorsqu'on étudie les crédits, on adresse
les questions à M. le ministre en passant...
M. Garon: Non, au président. Je regrette, en vertu du
règlement, ce n'est pas au ministre qu'on s'adresse. C'est à
vous.
Le Président (M. Saint-Roch): Si vous voulez me laisser
terminer, s'il vous plaît. On adresse les questions à M. le
ministre en passant par la présidence.
Nous sommes à l'étude des crédits et je vais vous
reconnaître pour les questions adressées à M. le ministre,
en passant par la présidence.
M. Garon: Je vous ferai remarquer, M. le Président, que
vous devez avertir les gens de cette commission que s'ils veulent prendre la
parole, ils vous la demandent. Chaque fois, normalement, j'attends que vous me
la donniez avant de la prendre. Et c'est vous qui m'aviez dit que j'avais la
parole.
Le Président (M. Saint-Roch): À vous de poser les
questions, M. le député de Lévis.
M. Garon: Ce serait bon que vous preniez la parole de temps en
temps pour faire respecter ça, comme président.
M. le Président, est-ce que le ministre peut déposer tous
les rapports écrits des analyses et des évaluations qui ont
été faites sur le terrain concernant la page 9 du livre des
crédits?
M. Côté (Charlesbourg): C'est 9 quoi de la page des
crédits?
M. Garon: La page 9.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu, là.
À quel document faites-vous référence?
M. Garon: Ah non! Ce sont des demandes particulières du
ministère des Transports, Renseignements pour l'Opposition officielle.
Crédits 1989-1990, demandes particulières. J'aurais dû
être plus précis. Page 9 du livre des demandes
particulières de l'Opposition auxquelles répond le
ministère des Transports du Québec. Le grand livre bleu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est bien. Bon,
où êtes-vous? A la page 9?
M. Garon: Page 9.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Page 9. Concernant le dossier des
lignosulfonates...
Dossier des lignosulfonates
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il y a
là-dedans, c'est le programme de cette année.
M. Garon: Voulez-vous dire qu'il n'y a rien eu l'an dernier?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ne bougez pas. Il y a
eu une expérience qui a commencé en 1984. On l'a
intensifiée, juste pour se remettre dans le bain.
M. Garon: En 1984, c'était sur un kilomètre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Il y a eu des
expériences. D'ailleurs, Tembec vous l'a signifié à
plusieurs reprises. Et je pense même que Daishowa est allée vous
sensibiliser.
M. Garon: Qui?
M. Côté (Charlesbourg): Daishowa. C'est normal. Tout
le monde est ouvert à l'information.
M. Garon: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): II peut bien y avoir des
fonctionnaires du ministère qui vont vous informer sur les
lignosulfonates. J'imagine qu'il doit y avoir au moins les producteurs qui
peuvent le faire aussi.
M. Garon: Oui, oui, je n'ai pas d'objection.
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu une
expérience...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):... extensive ou, en tout
cas, très importante en 1987 et en 1988. On a fait des études,
une en 1987 dont vous vous êtes abondamment servi en Chambre, vous vous
en souviendrez.
M. Garon: C'est la seule que vous avez. M. Côté
(Charlesbourg): Comment? M. Garon: C'est la seule.
M. Côté (Charlesbourg): Celle de 1987? Et j'avais
pris l'engagement en Chambre de transmettre au député de
Lévis l'étude de 1988 quand elle serait terminée. Vous en
avez une copie intégrale.
M. Garon: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Cela vous a
été expédié, si ma mémoire est
fidèle, aux alentours du 23 mars.
M. Garon: Oui, mais datée de janvier 1989. M.
Côté (Charlesbourg): L'étude. M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais la transmission...
M. Garon: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):... quelle date? Au mois de
mars? Fin mars?
M. Garon: Fin mars.
M. Côté (Charlesbourg): Le 23.
M. Garon: Bien...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Le 23
mars.
M. Garon: Attendez un peu, j'ai la lettre ici. Je l'ai
reçue... Elle est datée du 23 mars 1989. Oui, vous avez raison.
Votre lettre de transmission est datée du 23 mars.
M. Côté (Charlesbourg): L'étude est
datée du mois de janvier mais mon sous-ministre adjoint, M. Lortie,
l'avait sur son bureau au mois de février. Il vous l'a transmise au
début du mois de mars. Et, à partir de ce moment-là,
après étude et analyse, on vous en a transmis une copie
intégrale. Il n'y a rien d'autre à retirer, à ajouter,
c'est cela.
M. Garon: Mais il n'y a plus de signataires. M. Côté
(Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Auparavant, il y avait des gens qui signaient, ceux qui
avaient fait l'étude. Maintenant, il n'y a plus de signataires.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un de ceux qui
signaient qui est parti, celui qui vous a informé.
M. Garon: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): II n'est plus responsable du
dossier, alors il ne peut plus signer. Celui qui vous a informé sur le
lignosui-fonate en 1987 signait parce qu'il était responsable; en 1988,
il ne l'était plus.
M. Garon: Oh non. Si vous pensez à M. Nolin qui avait
signé l'étude...
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas donné de
nom.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je n'ai jamais été en contact avec M.
Nolin, je peux vous assurer de ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez que ce n'est
jamais bon de donner ses sources officiellement.
M. Garon: Je peux vous dire que je n'ai jamais parlé
à M. Nolin.
M. Côté (Charlesbourg): Vous personnellement ou
quelqu'un proche de vous?
M. Garon: L'étude que j'ai eue n'est pas venue de M.
Nolin. Si vous voulez savoir ça, elle n'est pas venue de M. Nolin, il ne
m'a jamais transmis l'étude.
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous avez parlé
à M. Nolin.
M. Garon: Non, je n'ai jamais parlé à M. Nolin.
M. Côté (Charlesbourg): Comment se fait-il que vous
connaissiez l'existence de M. Nolin?
M. Garon: Le rapport est signé par M. Nolin.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais vos adjoints,
non?
M. Garon: Non. L'étude qui a été faite en
1987 est signée par M. Nolin.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr que
M. le député de Lévis résisterait à un
contre-interrogatoire sur: A-t-il, lui ou ses proches, parlé à M.
Nolin? Vous l'avez identifié, je ne l'ai jamais nommé et vous
l'avez nommé.
M. Garon: Oui, mais je vous dis: L'étude n'est pas
signée. Il n'y a pas de signataire de cette étude.
M. Côté (Charlesbourg): À l'intérieur
d'un ministère, la frustration est très mauvaise
conseillère pour tous les fonctionnaires.
M. Garon: On marque: Division d'entretien
d'été.
M. Côté (Charlesbourg): Vous l'avez vu à la
Régie de l'assurance automobile. Vous avez un cas patent au
ministère des Transports.
M. Garon: Non. Je vous dirai qu'habituellement les rapports
sérieux d'un ministère sont signés, parce qu'il y a un
engagement professionnel. Là, c'est une étude anonyme. Je vous
dirai que je n'ai jamais vu dans un ministère une étude anonyme.
Là, c'est une étude totalement anonyme. Vous regarderez, les
études précédentes sont toutes signées et
même celles des autres provinces sont signées. Regardez vos
références bibliographiques: Boyd au Manitoba, Department of
Highways and Transportation; Boyd, encore, au Manitoba, Ontario Aquin,
Korgemagi Lynch. Attendez un peu. J'ai la parole, M. le Président. Kolot
en Saskatchewan, novembre 1984, André Bertrand et Claude Paquet en
novembre 1985...
M. Côté (Charlesbourg): Ils travaillent pour
lui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...au ministère des Transports du Québec,
tous deux ingénieurs. Après ça, en 1986, encore Kolot en
Saskatchewan, Highways and Transportation. En tout cas, j'aurais pu continuer,
mais vous en avez encore deux autres pages et, antérieurement, les
études des Hautes Études commerciales étalent
signées de M. Delisle, Ph. D. Regardez les autres études que vous
produisez, elles sont toutes signées. La seule que je vois, à
toutes fins utiles, qui n'est pas signée, c'est celle que vous me
produisez cette année, intitulée: Division d'entretien
d'été. Alors, je ne sais pas qui l'a faite. Il n'y a pas de
signature professionnelle. C'est quand même... Cela diminue...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais essayer de vous
donner un peu d'éclairage. D'abord, la lettre de transmission, c'est le
ministre qui l'a signée. Chez nous, celui qui passe au batte si
ça va mal, c'est le ministre et il ne passe pas souvent pour un
héros quand ça va bien. Il ne peut pas y avoir une personne plus
haute - ce n'est pas parce que c'est moi - en termes de poste que le ministre
qui vous transmet un document.
M. Garon: Je n'ai pas nié ça.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous avez peur de perdre
la lettre, je peux vous fournir de la colle pour la coller après.
M. Garon: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Vous serez bien sûr de
ne pas la perdre. À partir de ça, c'est M. Michaud qui nous l'a
transmise. La Division d'entretien d'été l'a faite. Ce n'est pas
une étude dans le sens du professeur - comment s'appelait-il? - Delisle
des Hautes Études. C'est un état de situation qu'a fait la
division. C'est un rapport qu'on vous a transmis, parce qu'on a demandé
un rapport.
M. Garon: Voulez-vous dire qu'au ministère, des Transports
du Québec, la règle est que les rapports ne sont pas
signés? J'aimerais bien
qu'on me dise que les rapports qui sont faits ne sont signés par
personne. Il ne s'agit pas de n'importe quel rapport, il s'agit d'un rapport
technique. Voulez-vous dire que les rapports techniques, au ministère,
c'est le ministre qui les signe? Je ne pense pas!
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Là, il s'agit d'un rapport technique qui ne
comporte aucune signature.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un rapport qui m'a
été transmis par mon sous-ministre, M. Michaud, qui l'avait eu
lui-même de M. Lortie, qui lui-même l'avait reçu de M.
Jiona.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Voulez-vous qu'on
descende plus loin? On va s'informer.
M. Garon: Ce n'est pas ce que j'ai demandé.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on parle de conditions
environnementales, M. Waltz...
M. Garon: Ce n'est pas ça. M. Côté
(Charlesbourg): Non?
M. Garon: Quand on fait un rapport technique, normalement il est
signé parce que c'est un rapport technique. À ce
moment-là, ce n'est plus un rapport autre, c'est un rapport technique,
qui est habituellement signé par celui qui a la compétence
technique, et on évalue la qualité du rapport, dans le fond, un
peu par rapport à celle de ceux qui le signent.
M. Côté (Charlesbourg): Mon directeur de cabinet me
rappelle que, lorsque le ministre des Transports dépose le rapport du
ministère des Transports à l'Assemblée nationale, ce n'est
pas un rapport signé. Mais la lettre de transmission est
signée.
M. Garon: Lequel?
M. Côté (Charlesbourg): Le rapport annuel d'un
ministère. Il n'est pas signé par le ministre. C'est la lettre de
transmission.
M. Garon: Je pense qu'il est signé par le
sous-ministre.
M. Côté (Charlesbourg): La lettre de transmission du
sous-ministre au ministre est signée par le sous-ministre et la lettre
de transmission du ministre à l'Assemblée est signée, mais
le rapport n'est pas signé.
M. Garon: Non, mais il faut savoir comment sont faits les
rapports annuels. Ils sont remis sous la signature du sous-ministre. C'est un
rapport administratif du ministère...
M. Côté (Charlesbourg): Là...
M. Garon:... sous la signature du sous-ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais là vous
M. Garon: C'est ce que j'ai vu. en tout cas. jusqu'à
maintenant, au gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Voulez-vous voir la
lettre de M. Michaud me transmettant le document?
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non?
M. Garon: Non, ce n'est pas M. Michaud qui a fait l'étude.
À ce moment-là, c'est un rapport...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas M. Michaud qui
fait rapport non plus.
M. Garon: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Voyons donc!
M. Garon: Lui, il le transmet.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que vous voulez?
Voulez-vous parler du fond ou voulez-vous parler du messager?
M. Garon: Non, je veux dire que la division d'entretien
d'été du ministère...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est
pas...
M. Garon: Bon. Normalement, tous les autres font ça. Si
vous regardez tous les rapports qu'on a, ils sont tous sous la signature de
quelqu'un.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce qui pourrait
combler votre bonheur?
M. Garon: Savoir qui a fait ce rapport-là et qu'on le
signe.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous l'ai dit. Le rapport
m'a été transmis par M. Michaud qui l'a reçu de M. Lortie
qui était sous la responsabilité de M. Jiona qui, lui, a fait
affaire avec des chefs de district parce que, évidemment, cela se passe
dans le champ. Les responsables de district, ce sont les gars de champ. Une
dizaine de chefs de district ont été mis à
contribution.
M. Jiona (Théodore): II y avait une dizaine
de chefs de district et quatre ingénieurs, chez nous, à
l'entretien et un chef de service aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Une dizaine de chefs de
district, quatre ingénieurs et un chef de service.
M. Garon: Les autres rapports, c'était pareil.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Les autres rapports, c'était pareil. Dans les
rapports de 1987, il y avait plusieurs districts concernés. Il y avait
différents districts, si vous regardez le rapport de 1987, sauf qu'il y
avait quelqu'un qui était responsable du dossier. Là, cela
devient un rapport anonyme.
M. Côté (Charlesbourg): Là-dessus, je ne le
sais plus. Je vais peut-être passer la parole à M. Michaud.
Débrouillez-vous avez ça, je ne sais plus quoi répondre.
Vous êtes habitué à ça, vous.
Le Président (M. Saint-Roch): M. Michaud.
M. Michaud (Pierre): Je pense qu'un rapport transmis
officiellement par le ministre est un rapport ministériel. Il y a
plusieurs rapports qui cheminent de cette façon-là et il y a
plusieurs activités dans un ministère. Dans le cas d'un rapport
fait sur un dossier particulier, plusieurs fonctionnaires y travaillent.
Personne n'a la paternité du rapport. Je pense que, quand on remonte
dans la structure, que le sous-ministre le transmet au ministre et que le
ministre, en plus, le transmet officiellement ou à d'autres, c'est un
rapport ministériel, ce que n'était pas le cas ce matin du
rapport de M. Fallu et d'un autre. Il s'agit de deux fonctionnaires qui ont
produit un rapport sur un dossier, mais qui n'engageait simplement que la
responsabilité de ces deux personnes-là. C'est simplement une
étude statistique que vous aviez en main ce matin sur le transport par
camionnage. Cela n'engageait pas du tout le ministère ni le
ministre.
M. Garon: Vous n'avez aucune note concernant ceux qui l'ont fait,
ceux qui ont les compétences techniques pour faire ce rapport.
M. Michaud: La division d'entretien d'été, dans la
structure du ministère, est une structure qui est à
Québec, qui est "staff au sous-ministre adjoint, M. Lortie, et les chefs
de district dans le champ relèvent de lui sur la question de
l'entretien. Ce sont les personnes qui dirigent les opérations
d'entretien dans le champ et qui conseillent les chefs de district sur la
façon d'opérer. C'est pour ça que chacun des chefs de
district a fait rapport à la direction centrale d'entretien et qu'un
rapport a pu être produit. Comme M. Jiona vient de le dire, il y avait
trois ou quatre professionnels et un chef de division, lequel a remis le
rapport à M. Jiona qui nous l'a transmis par la voie
hiérarchique.
M. Garon: II semble que les fonctionnaires soient meilleurs pour
organiser des tournois de golf personnalisés que pour faire des rapports
personnalisés. Je suis un peu surpris de ça. Je peux vous dire
que je n'ai jamais vu ça. (18 heures)
M. Michaud: Au ministère, il y a énormément
de rapports qui sont signés par les fonctionnaires. Cela n'engage que la
responsabilité du fonctionnaire qui a signé le rapport. Il y en a
énormément à la Direction de la recherche. Il y a une
liste très exhaustive de rapports signés par des fonctionnaires.
Je suis d'accord avec vous là-dessus. Cela n'engage que la
responsabilité des fonctionnaires. Un rapport de cette nature, qui porte
sur l'état de la situation d'un programme expérimental qu'on a
étudié au cours des deux dernières années pour
savoir quoi en faire dans l'avenir, c'est un rapport qui devient
ministériel.
M. Garon: Est-ce qu'il y a un moyen d'avoir les noms des
collaborateurs qui ont fait ce rapport? J'imagine que ce n'est pas tout le
monde qui a participé à cela. Est-ce que ce sont des
ingénieurs? Est-ce que ce sont des biologistes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On a dit quatre
ingénieurs tantôt. Vous voulez avoir le nom des personnes qui ont
travaillé là-dessus?
M. Garon: Bien...
M. Côté (Charlesbourg): Cherchez-vous quelqu'un
à qui parler?
M. Garon: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): On aurait pu régler
cela assez vite.
M. Garon: Je vais vous dire une affaire, vous ne m'avez pas vu
appeler souvent à votre ministère pour avoir des
informations.
M. Côté (Charlesbourg): Pas vous. M. Garon:
Non.
M. Michaud: Dans le cahier bleu que vous avez entre les mains,
à la section Organigramme, après les programmes, dans les
demandes générales, vous pouvez voir dans l'organisation du
ministère qu'a la Direction des opérations, il y a le
sous-ministre adjoint, M. Lortie, A y a la Direction de l'entretien et en
dessous, il y a la Direction de la conservation des chaussées qui a
travaillé à ce rapport. Tous les districts sont en
dessous de cela, justement pour faire rapport à cette direction.
Ils alimentent cette direction.
M. Garon: Qui était la personne responsable des questions
d'environnement concernant ce rapport?
M. Côté (Charlesbourg): M. Waltz.
M. Garon: De quel ministère? Du ministère des
Transports? Comment écrivez-vous cela, "Waltz"?
M. Côté (Charlesbourg): II y a M. Waltz, directeur
du service de l'environnement, et M. Mozher Sorial, chimiste.
M. Garon: Et M. Waltz est quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Sa profession? C'est un
biologiste, M. Waltz.
M. Garon: Dans les données concernant cette question, il
n'y a pas grand-chose. Je peux vous dire que c'est une section qui...
M. Côté (Charlesbourg): Dans les demandes
spécifiques pour 1989, vous avez toutes les mesures qui vont être
appliquées. Forcément, un rapport comme celui-là, on n'est
pas tentés de prétendre que c'est une étude scientifique.
Une étude, un prof de l'université, va signer cela.
M. Garon: Non. Ce que le ministre nous avait dit en Chambre,
c'est qu'en 1988 il y aurait un suivi sur le terrain. Il disait qu'il n'avait
pas été fait en 1987, mais qu'en 1988, il y aurait des prises
d'échantillons et ensuite des analyses.
M. Côté (Charlesbourg): On n'a jamais parlé
de prises d'échantillons sur le terrain. On a parlé de prises
d'échantillons à l'usine.
M. Garon: Vous avez dit qu'il y aurait un suivi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ne mêlez pas les
affaires. Vous avez mêlé à cela des prises
d'échantillons. Je vous ai dit des prises d'échantillons à
l'usine.
M. Garon: Je comprends, mais ensuite si la pluie a lessivé
cela, vous allez prendre des échantillons sur le terrain. Autrement, si
vous ne prenez aucun échantillon sur le terrain, cela ne vaut rien aux
fins de l'environnement. Si vous n'avez pris aucun échantillon sur le
terrain, comment avez-vous pu analyser les effets sur l'environnement? Je ne
comprends plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, attendez un peu, on
va...
M. Garon: Je comprends que c'est un rapport ministériel.
Le ministre est resté dans son bureau.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Garon: Je commence à comprendre que le sous-ministre
dise que c'est un rapport ministériel. Le ministre est resté dans
son bureau. Sauf que, si on fait des études sur l'environnement, il faut
quand même aller prendre des échantillons pour connaître les
effets sur l'environnement.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, à partir de
1987, il y a eu des études qui ont été faites. On a dit
que cela devait se faire et cela a été fait en collaboration avec
le service de l'environnement du ministère des Transports et en
consultation avec l'Environnement. Cela doit se faire dans les conditions
suivantes pour être capable de respecter l'environnement, en termes de
densité, d'épandage, la distance d'un cours d'eau, etc. Il y a
toute une série de mesures qu'on a évoquées à
plusieurs reprises ensemble. Cela a été le dossier de
l'année au palmarès de l'Assemblée et aux crédits
du ministère des Transports. Donc, on en a discuté. C'est dans le
cadre de ces normes que cela a été appliqué.
C'était sous la surveillance des chefs de district concernés.
M. Garon: Je comprends, mais là il y a trois questions. Il
y a la question de la qualité - de ce que ça vaut au point de vue
épandage comme abat-poussière - de l'environnement et des
coûts? Trois questions fondamentales. Là-dedans, vous parlez de la
question de l'abat-pous-sière et des coûts. Sur la question
environnementale, en autant que je suis concerné, vous n'avez aucune
donnée. Moi je pense que pour faire un rapport sur l'effet des
lignosulfonates sur le terrain, il faut qu'il y ait des prises
d'échantillons.
Des gens m'ont appelé pour me dire: II y a des gens qui sont
passés, qui ont épandu quelque chose sur la route, et le
lendemain, les poissons de notre lac étaient morts.
M. Côté (Charlesbourg): Wo! Wo!
M. Garon: Je vous dis que j'ai reçu des appels
téléphoniques, point. L'an passé, M. Delisle - ce n'est
pas un deux de pique. C'est un docteur en ces matières. Il est a
Montréal - a fait un rapport - il l'a signé; il a le courage de
signer son rapport - dans lequel il dit que ces produits sont toxiques. Je vous
en parle en Chambre. Vous dites: On va faire un suivi en 1988 et on va analyser
ces questions d'épandages. Bon, je vous fais confiance. Je vois le
rapport et il n'y a rien concernant l'environnement. Il n'y a rien non plus
concernant les prises d'échantillons. Ce que je demande, c'est ceci:
Est-ce que le ministre - qu'il écoute bien ce que je veux lui dire -
peut nous déposer, M. le Président, tous
les rapports écrits, des analyses - écoutez bien - et des
évaluations faites sur le terrain?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, on va tenter...
M. Garon: Mes termes sont précis.
M. Côté (Charlesbourg): ...de corriger certains
fantômes que fait circuler le député de Lévis. Vous
n'apprendrez pas à un singe à faire des grimaces. La passe du
téléphone reçu disant: Ils ont épandu ça une
journée et le lendemain, j'ai trouvé des poissons morts... Si
vous avez des faits précis, des noms et des lieux, donnez-les. Si vous
n'en avez pas, taisez-vous.
M. Garon: J'en ai.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, soumettez-les et on
ira interroger ces personnes et j'ai hâte de voir les poissons.
M. Garon: Non. On les fera peut-être interroger par
d'autres.
M. Côté (Charlesbourg): Par d'autres?
M. Garon: Oui, parce que sur la question de l'environnement, il
n'y a rien là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Un instant. On va
régler les problèmes, un par un. Sortir un fantôme du
corridor, du placard...
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant. Laissez-moi
finir. C'est à mon tour. Vous en avez sali assez large, on va tenter de
nettoyer ça un peu là, avec votre permission. Vous vous rappelez
qu'en Chambre vous vous êtes levé debout et que vous avez dit: Le
rapport Delisle dit que, lorsque c'est épandu à haute dose, les
poissons plats et les poissons verts deviennent rouges. C'est ce que vous avez
dit. Une démonstration importante, en prenant le rapport Delisle. Vous
avez cependant oublié de dire quel volume que ça prenait,
évidemment. Quand on poursuit un but, qui était celui que vous
poursuiviez à l'époque, qui est un peu moins "rough" de ce
temps-ci, on peut en virer un petit peu plus large.
À partir de 1987 - et le rapport Delisle portait sur 1987 -
même lui et d'autres du ministère de l'Environnement, du service
de l'environnement du ministère des Transports, ont dit:
L'expérience peut se faire à partir de tel critère.
Étant donné que ce qu'on visait, c'était d'avoir un
produit qui soit concurrentiel avec le calcium, on s'est dit: Cela prend du
rendement. Donc, on a ajusté en 1988, en disant: Cela prend une
protection de 90 jours, en respectant les règles suivantes
environnementales. Là, on a dit aux gars: Vous allez soumissionner
maintenant.
Vous allez nous donner des prix. Ils nous ont donné des prix.
C'est ce qui a été fait avec des échantillons pris
à l'usine.
J'imagine que, lorsqu'on prend des échantillons à l'usine
et qu'on peut mesurer, ça ne se pollue pas nécessairement dans le
cours du transport pour aller répandre. C'est ça. Finalement, il
y avait à ce niveau une assurance de qualité et avec un certain
nombre d'épandages pour garantir la qualité pendant une certaine
période. Voilà. À la lumière de l'expérience
de 1988 - on ne dit pas que c'était parfait - est-ce qu'on a eu des
plaintes chez nous à propos de poissons morts? Il n'y a jamais eu de
plainte au ministère sur le fait qu'il y avait des poissons morts. Je
trouve ça curieux qu'ils appellent le député de
Lévis pour lui dire qu'il y a des poissons morts, alors qu'ils
n'appellent pas à l'endroit où ils auraient dû appeler pour
qu'on puisse aller vérifier.
Donc, à partir de cela, il n'y a pas eu, à notre
connaissance, d'applications en dehors des normes qui avalent été
prescrites. En ce sens, on dit: Cette année, il faut renforcer encore
les mesures et on arrive avec une série de mesures additionnelles avec
des contrôles encore plus sévères, plus serrés avec
le ministère de l'Environnement, pour exercer un contrôle total
afin que l'expérience soit menée à bon port une fois pour
toutes.
M. Garon: À la page 39 du rapport. M. Côté
(Charlesbourg): Page 39?
M. Garon: Oui. C'est pour ça que je parle d'analyses
plutôt que d'échantillons, on dit: La pluie abondante ou
prolongée affecte et diminue le rendement des lignosulfonates. Pourquoi?
On dit aussi dans le rapport que, selon un certain type de routes, les
lignosulfonates sont lessivés; ils s'en vont de la route et il n'y a
plus d'effet d'abat-poussière.
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne dépend pas de
la route, cela dépend du granulaire.
M. Garon: Je comprends ça. Peu importe, ce n'est pas cela.
Le résultat, c'est que le lignosul-fonate se retrouve dans les ruisseaux
et les ruisseaux mènent aux rivières ou dans les fossés
qui mènent aux ruisseaux et les ruisseaux aux rivières.
Vous voyez à la page 39: Autre conclusion, la dernière:
"Les experts n'ont pu conclure de façon définitive sur les
impacts environnementaux de l'utilisation de ce produit en tant
qu'abat-poussière."
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas bon, ce
n'est pas signé.
M. Garon: Non, non. Je vous dis qu'ils vous disent ça dans
votre rapport.
M. Côté (Charlesbourg): Bien ou!, il faut être
conséquent.
M. Garon: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est bon? Est-ce
que c'est bon?
M. Garon: Même en ne signant pas... M. Côté
(Charlesbourg): C'est bon.
M. Garon: ...ils vont jusqu'à dire qu'ils ne sont pas
capables de conclure. Je vous demande ceci: Quelles analyses et quels
relevés ont-ils pris? Bien, ils ont fait des relevés, les
relevés à l'usine et les relevés des échantillons
dans le champ. Je veux avoir une copie de ça. Vous dites qu'ils ont
analysé ça. Ils ont analysé ça à l'usine et
après, ils les ont épandus. Après, ils ne les auraient pas
analysés! Vous avez l'air surpris que je demande des analyses dans le
champ. C'est évident que si des analyses dans le champ ont
été faites, je ne sais pas si on en a fait... Si c'est
lessivé, bien sacrifice! ça n'a pas le même effet que si ce
n'est pas lessivé. Et vous me dites: Selon la catégorie de
routes, la catégorie de granulaire, ça se lessive plus ou moins
vite. Je veux vous dire que je ne discute pas du granulaire, mais je veux
connaître les effets sur l'environnement si ça se lessive vite et
quels sont les effets sur l'environnement si ça ne se lessive pas
vite.
Je ne vous répète peut-être pas le dixième
des choses que j'ai entendues là-dessus. On dit qu'il y a des
nids-de-poule. Il semble qu'il y a des nids-de-poule dans lesquels les oiseaux
vont boire. Ils n'ont pas l'air vigoureux après. Je ne
répète pas le dixième de ce que j'ai entendu, même
en Abitibi.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous en train de
me dire qu'avec du calcium, il n'y a pas de nids-de-poule?
M. Garon: Lisez vos rapports. Je n'ai pas à vous
répondre sur vos rapports. J'ai lu vos rapports.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Mais vous
m'arrtvez avec des affirmations sur des oiseaux, pour faire peur au monde.
M. Garon: Les gens vous disent, dans vos rapports qu'on a vus
jusqu'à maintenant et dans ceux que j'ai regardés, en parlant des
effets des lignosulfonates, que c'est lessivé par la pluie - la pluie a
un effet là-dessus, que vous le disiez ou non - et que la durée
n'est pas la même, par exemple, que le calcium. Apparemment, le calcium
s'intègre et reste là. Que voulez-vous? Même s'ils
grattent, il reste là. Tandis que le lignosulfonate apparemment, selon
les types de sol, quand il y a un grattage, ça accélère
encore le lessivage. Je lis ça. Je ne suis pas un expert en
lignosulfonates. Je ne prétends pas être expert en quoi que ce
soit. Je suis capable de lire les rapports, par exemple.
J'ai dit: Ce rapport actuellement n'a pas grand-chose pour conclure. Je
demande bien simplement si le ministre veut déposer tous les rapports
écrits des analyses et des évaluations qui ont été
faites sur le terrain...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: ...à l'usine ou dans le champ, sur les
routes.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous me donnez la chance
un peu, car je ne me suis pas privé de vous envoyer des documents
là-dessus.
M. Garon: Non. Vous ne m'en avez pas envoyé beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Garon: Bien non. Vous me reprochez d'avoir obtenu par
moi-même ceux que j'ai eus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Un instant! Un
instant! Je me souviens d'en avoir déposé un maudit paquet.
M. Garon: Non, non, non. Nommez-les. Faites-moi la liste, vous
allez voir que vous n'en avez pas déposé beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, faites-moi la liste de
ceux que vous n'avez pas et je vous les fournirai.
M. Garon: Non. Vous n'avez pas déposé de documents.
Vous ne répondiez même pas aux questions en Chambre.
Arrêtez-moi ça.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant! Non, non, non,
non. Wo! Wo! Un instant, papillon!
M. Garon: Quand vous avez parlé du...
M. Côté (Charlesbourg): Laissez-moi finir. Fouillez
dans les documents que je vous ai envoyés et vous avez des pH pris aux
usines. Commencez par ça, puis s'il vous manque autre chose, vous
m'appellerez. Cela, ça vous a été donné. Or,
fouillez dans vos documents avant de demander des choses que vous avez
déjà.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Vous arrivez et il
faut parler du lignosulfonate, il ne faut surtout pas perdre la face par
rapport à tout ce qu'on a véhiculé dans le passé.
Alors, il faut en parler.
M. Garon: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Et vous me donnez... Untel a
appelé... Tatata! Envoie! Mets-en en masse. On en met autant que
possible pour montrer que c'est gros.
M. Garon: Écoutez, on ne jouera pas aux fous longtemps. Je
vais vous dire une chose: Si vous ne voulez pas les déposer, ne les
déposez pas. J'ai des rapports d'autres organismes que le
ministère des Transports que je pourrai peut-être
déposer.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! M. Garon: Je vous
dis...
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, je
vais vous dire une affaire: Si vous voulez tenter de faire des menaces, faites
ce que vous voulez.
M. Garon: Non, non. (18 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Si vous avez des rapports...
Je vous connais assez pour dire que, si vous aviez des rapports et étiez
capable de les déposer, afin d'être capable de nous planter, ce
serait déjà fait et ce, depuis longtemps. C'est tout ce dont vous
rêvez. Si vous en avez, sortez-les. D'accord?
M. Garon: Alors, le ministre me met au défi, M. le
Président. Je le ferai plus vite qu'il ne le pense. Là, j'ai eu
la prudence de lui demander et, au lieu de me répondre, il me dit:
Déposez votre rapport. Je le ferai.
M. Côté (Charlesbourg): Prenez bien soin d'en
déposer qui sont signés, par exemple!
M. Garon: Oui, oui, oui, vous allez voir. Je demande au ministre
de déposer les rapports écrits des analyses et des
évaluations qui ont été faites sur le terrain, tant en
usine que sur les routes. Les analyses qui ont été faites sur le
terrain, c'est-à-dire sur les routes, dans les fossés ou dans les
cours d'eau.
M. Côté (Charlesbourg): Tout ce que je dis au
député de Lévis, c'est de fouiller dans les papiers que
j'ai transmis, il y a à tout le moins ceux des pH pris dans les usines.
Ce sont des rapports. En déposant les autres affaires que vous avez, que
je ne suis pas sensé savoir que vous avez signés ou non,
profitez-en donc pour déposer ceux que je vous ai donnés aussi.
Profitez-en! Vous n'avez qu'à dire que vous avez obtenu ça de
manière clandestine; comme ça, cela mettra bien plus de
mystère dans toute l'affaire.
M. Garon: M. le Président, je vais vous dire une chose: le
ministre a demandé deux choses: les obligations de résultats aux
entreprises. Il a parlé d'avoir les concentrations et aussi le nombre
d'épandages.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: Le résultat de ça s'analyse sur le
terrain, en fonction des concentrations et du nombre d'épandages. Si,
sur une route, on a fait plusieurs épandages à telle
concentration, cela n'a pas le même effet sur une autre route où
il y a eu moins d'épandages à telle concentration ou encore sur
une route où, plus souvent, il y a eu lessivage des lignosulfonates et
où on a répandu à d'autres reprises. Alors,
là-dedans, il y a deux choses.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Garon: La concentration en usine, c'est une affaire. Je sais
que vous avez parlé de concentration, il n'y a rien de plus simple
à regarder que ça. Ce n'est pas le problème. Le
problème c'est qu'il y a une concentration puisqu'il y a un nombre
d'épandages et qu'il y a un effet sur le terrain selon les types de
sols. Non, vous en avez parlé vous-même.
M. Côté (Charlesbourg): Le granulaire.
M. Garon: Selon le granulaire, selon la grosseur...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai fait rire de moi en
disant ça, mais c'est un terme très scientifique.
M. Garon: En tout cas! C'est aussi en fonction de la pluie qu'il
va y avoir et de la condition des matériaux avec lesquels la route est
construite. Pour ça, il faut qu'il y ait des prises
d'échantillons sur le terrain, pour voir quel est l'effet sur le plan de
l'environnement.
M. Côté (Charlesbourg): Mais...
M. Garon: Alors, ce que je demande au ministre, est simple, M. le
Président, il dit oui ou non. Je ne lui tordrai pas les bras et je ne
ferai pas un "hold-up". Je lui demande s'il veut déposer, s'il est
prêt à déposer les rapports écrits des analyses, des
évaluations qui ont été faites sur le terrain pour
écrire le rapport de 1988, ainsi que celui de 1987, s'il y en a.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je vais
examiner ce que j'ai et que je n'aurais pas donné, mais je vais
être mêlé un peu parce que j'en ai tellement donné et
je ne sais pas ce que je lui ai donné et ce que je ne lui ai pas
donné. Je n'ai absolument aucune objection fondamentale à vous
remettre ce que j'ai. Je vais faire l'examen de ce que j'ai et de ce que
je n'ai pas déjà remis, quitte à vérifier avec
vous ce que je vous
ai déjà remis. J'imagine que vous êtes capable de
faire l'inventaire de ce que je vous ai donné. Envoyez-moi ça
et...
Une voix: C'est pas beaucoup.
M. Garon: Non, non, vous savez ce que vous avez remis.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, des fois, j'ai
peut-être oublié, mais faites-moi l'inventaire de ce que je vous
ai remis et non pas ce que d'autres vous ont remis, seulement mes rapports.
Alors, à partir de ça, je vous enverrai ce que je ne vous ai pas
envoyé. Je serais très étonné d'en trouver
plusieurs que je ne vous aurais pas envoyés.
M. Garon: En autant que je suis concerné, vous ne m'avez
donné aucun document, sauf celui-là. Le document concernant
l'étude bibliographique de l'environnement m'a été
donné par le ministre de l'Environnement, mais c'est une étude
bibliographique.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Garon: En autant que je suis concerné, vous ne m'avez
donné aucun document concernant ces rapports; les autres, je les ai eus
par moi-même. C'est le seul, celui que j'ai eu au mois de mars, en autant
que je suis concerné. Quand vous me parlez d'une grande liste de
documents, je n'en ai pas eu.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, il y a quelque
chose qui ne marche pas quelque part. Si c'est chez nous, je vais vous le dire,
je suis assez honnête pour ça. Si c'est chez nous, je vais vous le
dire, mais si c'est chez vous, je vais vous le dire aussi.
M. Garon: En autant que je suis concerné, j'ai le rapport
de M. Nolin; ce n'est pas vous qui me l'avez donné; j'ai le rapport
bibliographique, ce n'est pas vous qui me l'avez donné. J'ai d'autres
documents et des devis, ce n'est pas vous qui m'avez donné ça. En
autant que je suis concerné, c'est le premier document que vous me
remettez sur les lignosulfonates, j'entends.
M. Côté (Charlesbourg): Non. En tout cas, je vais
fouiller pour être capable de vous arriver avec des preuves. À
moins que ma mémoire ne me fasse défaut - d'habitude, ce n'est
pas si mal - je me souviens d'avoir déposé des choses en Chambre.
Mais là, si vous parlez de documents que je vous aurais envoyés
à votre bureau...
M. Garon: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Quand vous faites une
demande, vous venez en Chambre et vous demandez un dépôt.
M. Garon: Vous avez pris avis d'une question une fois. Vous avez
répondu plus tard. Vous nous avez parlé de concentration. Vous
avez refusé de répondre à la deuxième question qui
portait sur le nombre d'épandages. La concentration, ça ne veut
rien dire, c'est la quantité, le nombre d'épandages qui
importent.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, j'ai
ici les débats de la Chambre que j'avais annotés. Je prendrai le
temps de les examiner et je reviendrai au député de Lévis.
Je ne veux pas tourner avec ça. S'il y a des choses que j'ai et que je
n'ai pas déposées, je vais les déposer avec plaisir.
M. Garon: Bien là, ce que je vous demande ce sont des
choses précises: tous les rapports écrits, les analyses et les
évaluations faites sur le terrain...
M. Côté (Charlesbourg): Non
M. Garon: ...c'est-à-dire à l'usine ou dans le
champ, concernant les épandages qui ont été faits. Un
camion peut partir de l'usine avec tel degré. Il est épandu dans
le champ, une fois ou à plusieurs reprises. Il y a des épandages.
Normalement, il y a des échantillons qui sont pris pour savoir ce qui
arrive après ça dans les fossés, dans les ruisseaux ou
dans les rivières ou dans les lacs qui ne sont pas loin, dans la
nature.
M. Côté (Charlesbourg): C'est enregistré au
Journal des débats. Je vais vérifier ce que je peux faire.
Et tout en parlant de ça, parce que la mémoire me revient
à l'occasion, dans le processus d'analyse de nos crédits, il y a
ce qu'on connaît comme forme actuelle, mais il y a aussi les engagements
financiers. Et si le député de Lévis considère que
les dépôts de documents dans le cadre des engagements, ne sont pas
faits directement à lui, il a raison. Mais je considère que s'il
les demande aux engagements financiers et que je les transmets par l'entremise
de la commission, il me semble que c'est à lui que c'est allé. Il
y aurait peut-être lieu de vérifier là, tiens.
M. Garon: Je vais vous dire, justement, quant aux questions que
j'ai posées aux engagements financiers, j'ai eu réponse pour tout
sauf pour ça. Il y avait deux éléments pour lesquels il
n'y a pas eu de documents et c'étaient les deux questions concernant les
lignosulfonates. Justement, je me le rappelle très bien.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas! C'est pour
ça que je fouille dans mon esprit. Je vous donne des pistes. Alors, on
va voir. On va examiner et on verra.
Finalement, ce qu'on fait pour 1989, c'est tout à fait
extraordinaire. On dit: Voici ce qu'on va faire. Et vous l'avez dans le
rapport.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne direz pas que vous
ne l'avez pas eu. Vous prenez note, M. le Président. C'est
enregistré. Tout ça est à l'intérieur du cahier qui
a été expédié par les voies ordinaires au
député de Lévis à la suite de ses demandes et qui
est compris à l'intérieur d'un document qui s'intitule - on va
prendre des mesures - Ministère des Transports du Québec.
Renseignements pour les crédits 1989-1990, Demandes
particulières. Au volet Lignosulfonates, c'est un document
intitulé: État de la situation des lignosulfonates, mars 1989.
Cela part de la page 1 et ça va jusqu'à la page 12 inclusivement.
On va être capables de se suivre après ça.
M. Garon: Je voudrais demander ceci au ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas
signé.
M. Garon: ...concernant le nombre d'épanda-ges à la
concentration que vous avez indiquée, est-ce qu'il y a eu une demande
d'avis au ministère de l'Environnement sur le nombre d'épandages
qui pouvaient être possibles sans qu'il y ait de résultats
dangereux sur l'environnement ou s'il n'y a pas eu d'avis du ministère
de l'Environnement?
M. Côté (Charlesbourg): Quatre litres au
mètre carré à 30 % de concentration. Dans certains cas, il
y a eu deux épandages au cours de l'été.
M. Garon: Mais quand vous donnez les quantités que vous
mentionnez, c'est un avis de qui? Du ministère de l'Environnement
ou....
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez retrouver
ça dans l'étude Delisle. Il y avait une convergence, si je me
souviens bien, entre l'Environnement et Delisle, sur le plan des
quantités à utiliser avec le pourcentage.
M. Garon: Est-ce que vous pouvez nous donner les normes qui vous
ont été données par le ministère de l'Environnement
concernant l'épandage et qui devaient être respectées en
1988, en termes de concentration et de quantité? Parce que ce n'est pas
qu'une concentration. Il y a différentes concentrations. Mais en termes
de concentration, de quantité et du nombre d'épandages,
étant donné que la pluie peut lessiver et si la pluie lessive,
est-ce qu'il y a eu... Quel est le devis que l'Environnement a demandé
de respecter dans l'épandage des lignosulfonates, en concentration, en
nombre d'épandages et en quantité?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai entendu que
partiellement la question du député de Lévis. C'est ce que
nous recommandait le ministère de l'Environnement et c'est ce qu'on a
respecté.
M. Garon: Le ministère de l'Environnement vous a-t-il fait
cette recommandation verbalement ou par écrit? Je ne parle pas du
service de l'environnement du ministère, je parle du ministère de
l'Environnement qui est responsable de la qualité de l'environnement au
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vérifier
à quel niveau les contacts ont été faits entre notre
service de l'environnement et le ministère de l'Environnement.
M. Garon: Essentiellement, les devis techniques du
ministère des Transports indiquaient de mettre autant
d'abat-poussière qu'il en fallait pour que ça dure 90 jours.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: En 1987, le devis n'était pas le même. Le
devis du ministère de l'Environnement a changé en 1988 disant:
Mettez-en autant qu'il en faut.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Garon: Oui, oui, dans le devis de 1988, il y avait des
obligations de résultat...
M. Côté (Charlesbourg): Un instant.
M. Garon: ...qu'il n'y avait pas en 1987. D'ailleurs, c'est pour
ça qu'on se rend compte que ça n'a pas duré très
longtemps. Des fois, il a fallu en mettre plus, mais ça n'a pas
duré 90 jours. Le ministre a dû avoir des plaintes et il a
demandé qu'on fasse en sorte... Le devis indique une base de 90
jours.
M. Côté (Charlesbourg): En 1988. M. Garon:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, par rapport
à 1987.
M. Garon: Oui, c'est ça. Ce que je demande, c'est si le
ministre a pris l'avis du ministère de l'Environnement concernant le
devis de 1988 pour l'épandage des lignosulfonates?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous ai donné le
nom des deux personnes du ministère qui ont travaillé dans le
dossier, que j'ai moi-même rencontrées à l'époque et
qui ont eu des contacts avec le ministère de l'Environnement. Si vous
voulez connaître la nature des discussions, je
vais vérifier et je vous donnerai le renseignement.
M. Garon: La qualité de l'eau est sous la
responsabilité du ministère de l'Environnement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Est-ce que le
député de Lévis admet qu'en 1988 il y a eu plus
d'exigences qu'en 1987? Lorsque vous regardez 1989, il y a plus d'exigences
qu'il n'y en avait en 1988, et, par conséquent, qu'il n'y en avait en
1987. Donc, c'est un processus évolutif qu'on réajuste. On a
parlé des granulaires tantôt - laissez-moi finir - on a
parlé des chemins de classe 1, des chemins de classe 2 et des chemins de
classe 3. Avez-vous eu la chance de lire le rapport? Même s'il n'est pas
signé, avez-vous eu la chance de le lire au complet?
M. Garon: Lequel?
M. Côté (Charlesbourg): Le rapport.
M. Garon: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bon.
M. Garon: Les seules exigences que j'ai vues concernaient la
poussière. Les exigences concernant l'environnement, je n'en ai pas vu.
Si vous dites qu'il y a des exigences concernant l'environnement dans le devis,
je n'en ai pas vu. J'ai vu des exigences concernant la poussière.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui, on parle de
pourcentage, de normes qui étaient exigées et qui ont
été respectées.
M. Garon: Je voudrais savoir si, de façon formelle, le
ministère de l'Environnement a été consulté, s'il a
donné son accord pour les changements apportés en 1988 concernant
l'application du produit, les hausses des concentrations du taux et le nombre
d'applications.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez le rapport,
à la page 8, même s'y n'est pas signé. S'il est bon dans
ses conclusions en termes de références, il doit être bon
dans le reste. Page 8: Considérations retenues...
M. Garon: Je n'ai pas dit qu'il était bon, j'ai lu la
conclusion.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon? M. Garon:
J'ai lu la conclusion.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! Vous n'avez pas eu
le rapport?
M. Garon: J'ai dit que j'ai lu la conclusion. Je n'ai pas
évalué la conclusion, je l'ai lue telle quelle. Je n'ai pas fait
de commentaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je ne comprends
pas. Si vous l'avez lue, c'est qu'elle faisait votre affaire. Page 8: Le
ministère de l'Environnement du Québec a été
chargé d'élaborer une méthode de contrôle et une
évaluation des impacts environnementaux relativement aux
épandages d'abat-poussière. Au cours de cette
expérimentation avec les lignosulfonates, les considérations
suivantes ont été retenues par le ministère des
Transports: un taux maximum total d'épandage permis de quatre litres au
mètre carré; une distance de protection aux rives des plans d'eau
et des cours d'eau de 30 mètres; un contrôle du pH acidité
à l'usine.
Bon, ce n'est pas nous qui l'avons inventé et il n'y a pas
seulement nous qui avons écrit là-dessus. C'est ce qui a
été respecté et il y aura des conditions encore plus
sévères en 1989. Elles sont là. On vous les a
données. (18 h 30)
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait possibilité d'avoir un
exemplaire de cette méthode?
M. Côté (Charlesbourg): Quelle méthode?
M. Garon: Celle à laquelle vous avez fait
référence, la méthode du ministère de
l'Environnement, à la page 8. Le ministère de l'Environnement du
Québec a été chargé d'élaborer une
méthode de contrôle...
M. Côté (Charlesbourg): Elle est là. Les
résultats sont là.
M. Garon: Non, mais c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, lisez tout.
Allez à la page 9. C'est ça: Un taux maximum total
d'épandage permis de quatre litres au mètre carré. Mais,
ce qui me chatouille un peu à l'occasion, c'est que vous vous acharnez
contre le lignosulfonate qui est un produit québécois...
M. Garon: Pas du tout.
M. Côté (Charlesbourg): Non, un instant! Laissez-moi
finir. Vous vous acharnez contre le lignosulfonate qui est un produit
fabriqué par Tembec au Témiscamingue, par Daishowa, à
Québec, alors que vous avez fait, cet avant-midi, des sparages
absolument épouvantables à propos des fabricants d'automobiles
qui font transporter des voitures par des compagnies de l'Ontario. Le calcium,
dites-moi donc s'il vient ou non de l'Ontario. J'ai de la misère
à vous suivre et à voir la logique de vos interventions.
M. Garon: Je vais vous dire bien simplement...
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que l'un ne doit
pas être différent de l'autre.
M. Garon:... que vous faciliteriez le débat si
vous nous répondiez plutôt que de faire de grands sparages.
Je vous demande tout simplement... Ce n'est pas compliqué. Le
ministère de l'Environnement du Québec a été
chargé d'élaborer une méthode de contrôle et une
évaluation des impacts environnementaux relative aux épandages
d'abat-poussière.
M. Côté (Charlesbourg): Répondez donc
à ma question.
M. Garon: Je vous demande s'il est possible d'avoir une...
M. Côté (Charlesbourg): Répondez donc
à ma question. Si c'est bon pour le transport d'automobiles, c'est bon
aussi pour les compagnies du Québec qui pourraient avoir des produits
compétitifs fabriqués exclusivement en Ontario.
M. Garon: En commission parlementaire, c'est l'Opposition qui
pose des questions.
M. Côté (Charlesbourg): Pas seulement là, en
Chambre aussi. Elle n'a plus d'opinion; elle a seulement des questions.
M. Garon: C'est pour ça qu'on appelle ça une
période de questions. On n'appelle pas ça une période de
réponses; vous comprenez pourquoi. Je vous demande simplement un
exemplaire de la méthode. Elle a dû être écrite,
rédigée, cette méthode-là. Est-ce qu'il est
possible d'en avoir un exemplaire? Je ne porte pas de jugement de valeur sauf
que je suis intéressé à fouiller cette question. Si c'est
bon, vous direz pourquoi vous n'en mettez pas plus. Si ce n'est pas bon, vous
direz pourquoi vous en mettez. C'est juste ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est...
M. Garon: Quand j'étudie une question, je ne pars pas avec
une opinion faite d'avance.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous, vous avez quelque chose à vendre.
Une voix: Wo!
M. Garon: Moi, je n'ai pas d'opinion faite d'avance. Je vous dis
tout simplement que je vous demande la méthode.
M. Côté (Charlesbourg): Ma réaction
spontanée était le reflet de la sincérité de la
question.
M. Garon: Je vous demande si le ministère de
l'Environnement a été consulté et a donné son
accord aux changements apportés en 1988. Vous savez, cela ne me
gêne pas que les fonctionnaires rient. Quand on était là,
ils riaient aussi. Ils rient du ministre qui est là, pas du ministre,
mais des farces qu'il fait. Ce n'est pas compliqué et cela n'a pas
changé.
M. Côté (Charlesbourg): Au moment où ils ont
ri, je ne parlais pas pour le bénéfice des débats. Ils
riaient de vos propos parce qu'ils ne retrouvaient pas nécessairement la
sincérité dans vos énoncés.
M. Garon: Je connais ça. Je vous demande ça. Le
ministère de l'Environnement a été consulté
et...
M. Côté (Charlesbourg): À part ça,
vous n'avez pas à vous attaquer aux fonctionnaires du ministère.
Vous avez été bien servi par le ministère des Transports
au fil des années.
M. Garon: Je voudrais quand même qu'on s'entende. Vous me
faites répéter chaque question à peu près deux ou
trois fois. S'il y avait moins de bruit autour de vous, j'imagine que vous
comprendriez.
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'avez pas à
vous...
M. Garon: L'autre question...
M. Côté (Charlesbourg): C'est odieux, ce que vous
faites là.
M. Garon: Je vous demande pourquoi le ministre poursuit
l'expérience en 1989 si les résultats de 1987 et de 1988 semblent
peu concluants.
M. Côté (Charlesbourg): On est dans une situation
que le député de Lévis dénonçait cet
après-midi, quand M. Bédard de Radio-Canada était ici: le
monopole du transport automobile; c'était extraordinaire. Et, comme M.
Bédard prenait des photos, on en mettait encore davantage.
C'était clair, on dénonçait le monopole du transport des
voitures fabriquées en Ontario. Cet après-midi, c'était
bon parce que M. Bédard était là. Quand on a parlé
du monopole du calcium, il n'a pas dit un traître mot sur le calcium dans
ses questions. Il ne s'est pas interrogé sur l'impact environnemental du
calcium ni sur le monopole ontarien du calcium. Est-ce qu'on va croire à
la sincérité des questions que cet individu nous pose? Et, comble
de malheur, il s'en prend aux fonctionnaires du ministère. Bien, coudon!
Au théâtre, on a le droit de rire!
À partir de cela, il y a eu une expérience, bien avant
1987. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que vous ayez répondu aux
gens de Tembec sur les échanges de vues assez importants Qu'ils vous
ont transmis. J'aimerais en avoir une copie, si cela ne vous
dérange pas. Vous pourriez peut-être m'envoyer une copie des
lettres qu'ils vous ont envoyées et des réponses que vous leur
avez fournies. Si c'est confidentiel, gardez-les, il n'y a pas de
problème. À partir de 1987, il y a eu des exigences plus
sévères et il va y en avoir de plus sévères encore
en 1989. On essaie de développer un produit compétitif qui vient
du Québec pour briser le monopole et qui serait tout aussi efficace que
le calcium. Déjà, les démarches que nous avons faites ont
permis d'avoir des prix compétitifs à ceux du calcium, dans
certains cas.
À titre d'exemple, en Abitibi, il n'y avait pas de calcium parce
que c'était trop loin. Aujourd'hui, on s'étire le cou pour aller
porter du calcium parce qu'il existe un produit compétitif. Et
aujourd'hui, on exige...
M. Garon: C'est plus qu'un produit local.
M. Côté (Charlesbourg):... une garantie de 90 jours
pour le lignosulfonate alors que, pour le calcium, on ne veut pas encore la
fournir. Quant à avoir des préoccupations, on va les avoir de
long en large, on va en avoir pour tous les monopoles, en Ontario et au
Québec. Quant aux impacts sur le plan environnemental, on va s'en
préoccuper dans tous les cas, pour le lignosulfonate et pour le calcium.
Les mesures qu'on a appliquées en 1988 sont plus sévères
qu'en 1987. Celles de 1989 seront encore plus sévères que celles
de 1988, c'est clair. Et rien ne dit qu'en 1990 ce ne sera pas encore plus
sévère qu'en 1989. Il ne faut pas oublier que ces produits qui
sortent de l'usine et qu'on utilise s'en iraient directement dans le fleuve.
Les compagnies font des efforts pour tenter d'éliminer la pollution. Ce
ne sont quand même pas des irresponsables dans tous les cas. Je ne peux
pas présumer que les dirigeants de Daishowa, ou de Tembec qui font vivre
une partie du Témiscamingue, alors qu'à l'époque on n'y
vivait pas, sont des irresponsables. Quand M. Dottori de Tembec vous a
écrit, j'imagine qu'il a dû signer sa lettre. Lorsque M. Fortin de
Daishowa est allé vous voir, je suppose qu'il s'est identifié
pour tenter de vous donner de l'information. Si le député de
Lévis le souhaite, au cours de l'été, comme on sera en
période "pré*, on pourra aller bras dessus, bras dessous, chez
Daishowa pour voir comment ils prennent des échantillons et
peut-être faire un tour sur une route, quelque part, pour voir comment le
contrôle se fait sur la route. Je sais qu'il rêve encore d'une
limousine, une Chevrolet Caprice. Je lui ferai de la place dans la mienne. Tous
les deux, en arrière, on remplira le siège; on ira ensemble.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: M. le Président, je ne poserai pas de question.
D'abord, je veux vous dire une chose, j'aime autant mon automobile de
député.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui? Quelle sorte,
déjà?
M. Garon: J'aimerais vous poser une ques- tion concernant le
Relais Nordik. Vous n'avez pas l'intention de répondre alors je poserai
une question concernant le lignosulfonate en d'autres circonstances. Je dirai
aux intervenants que je voulais vous la poser ici et que n'ayant pu avoir de
réponse, j'ai dû vous la poser à l'Assemblée
nationale. J'aurais une question maintenant sur le Relais Nordik.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu! M. le
Président, j'ai le droit de parole
M. Garon: M. le Président, j'ai la parole.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que j'ai le droit de
parole?
M. Garon: Non, c'est moi qui ai la parole. M. Côté
(Charlesbourg): Voyons donc! M. Garon: M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est vous qui
décidez cela ou si c'est le président?
Vous avez fait la leçon au président tantôt,
à savoir que c'est lui qui décidait.
M. Garon: Non. J'ai la parole. Vous avez terminé, je vous
ai laissé terminer. Vous avez eu ce que vous vouliez. Maintenant, c'est
moi qui parle.
M. Côté (Charlesbourg): II me semble que vous avez
eu quelques rapports ensuite.
M. Garon: M. le Président, concernant Relais Nordik, comme
il ne reste pas beaucoup de temps, j'aurais un certain nombre de questions
à poser.
Le Président (M. Saint-Roch): Ce sera la dernière
question, M. le député de Lévis. Ensuite, nous devrons
adopter chacun des programmes.
M. Garon: Quel était le montant des trois soumissions
reçues pour la desserte de la Côte-Nord en 1986? Qu'est-ce qui a
changé depuis un an pour que le ministre revienne sur la décision
de rouvrir le contrat de Relais Nordik? Comment le ministre expiique-t-il que
son ministère n'ait pas été en mesure d'évaluer
correctement les risques que comportait la soumission de Relais Nordik en 1986.
Le montant de 568 000 $ qui a été ajouté au contrat en
1988-1989 sera-t-il le même pour les années suivantes? Pourquoi le
ministre a-t-il ajusté le contrat de la desserte des
Îles-de-la-Madeleine? Quelles étaient les
autres soumissions pour cette desserte lorsqu'on a accordé ce
contrat? Est-ce que le ministre considère normal d'apporter des
modifications aussi importantes soient-elles à des contrats
signés entre les parties?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, vous me permettrez
de répondre au début de l'intervention sur les
lignosulfonates.
Le Président (M. Saint-Roch): Vous avez la parole, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Pour que soit
consigné au Journal des débats, à tout le moins,
qu'on puisse y trouver qu'il y a eu le rapport du ministère entre les
mains. Il ne dira plus maintenant qu'il n'a pas eu les documents. C'est le
rapport du ministère pour l'année 1988. En plus de ça,
à l'intérieur des crédits, on lui a fourni ce que nous
allions faire en 1989. Donc, ça va l'aider à classer ses affaires
pour être capable de retrouver ce qu'il veut retrouver. Comme c'est la
dernière question...
M. Garon: Non, vous ne les avez pas fournis. C'est faux. On ne
les a pas eus. Je peux vous redonner la pile, si vous vouiez. Il manquait les
réponses sur les lignosulfonates...
M. Côté (Charlesbourg): C'est moi qui ai la
parole?
M. Garon: ...concernant les engagements financiers.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est moi qui ai
la parole?
M. Garon: Ce n'est pas vrai, ce que vous dites.
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre, vous avez la parole.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
concernant le contrat de Relais Nordik, effectivement, on est allé en
soumission publique en 1986. Il y avait trois soumissionnaires: Logistec,
Desgagnés et le groupe Relais Nordik. Le plus haut soumissionnaire
était Desgagnés, à l'époque. Je vous le dis de
mémoire et je vous le transmettrai de manière plus officielle,
Desgagnés, je pense, avait 4 700 000 $ de soumission. Dans le cas de
Logistec, c'était 4 500 000 $, si mes souvenirs sont bons. Alors que
dans l'autre cas, c'était aux alentours de 900 000 $ de moins que la
soumission de 3 700 000 $, dans le cas de Relais Nordik. Donc, si votre
préoccupation est de savoir l'addenda que nous avons donné au
contrat, va-t-il rejoindre le prix soumissionné par le deuxième
et être dans une situation telle que Logistec aurait pu le faire au
même prix? Je vous rassure actuellement. Le contrat avec l'addenda est
inférieur de beaucoup au deuxième soumissionnaire.
Pourquoi l'avoir fait? Pour la simple et bonne raison que nous avons
repris le contrat que Logistec avait dans les mains au moment où il
exécutait le contrat Nous l'avons presque reproduit
intégralement, fait soumissionner, et on s'est retrouvé avec un
conflit sur le plan du transport de la marchandise, avec trois volumes. Les
nouveaux propriétaires de Relais Nordik imputant davantage le coût
au volume qu'au poids, avec toute une série de mesures qui
étaient légales à l'intérieur du contrat, faisait
en sorte que c'étaient les citoyens de la Basse-Côte-Nord qui
avaient à défrayer des coûts exorbitants.
On les a entendus et on s'est assuré qu'avec les modifications
que nous avons apportées qu'on puisse rester dans une situation normale
en termes d'augmentation des prix. Je pense que c'est 3,5... De toute
façon, on s'est assuré qu'avec l'addenda, on ne fasse pas face
à des augmentations supérieures au taux de l'inflation,
malgré le fait qu'il soit déterminé par la Commission des
transports du Québec. Finalement, ce que M. Michaud me dit, c'est que
nous avions aussi obtenu des avis juridiques quant à l'addenda, et c'est
ce que nous avions fait. Voilà, M. le Président. . Adoption des
crédits
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. Sur cela, étant maintenant arrivé à la
conclusion, est-ce que le programme 1, Système de transports terrestres,
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le programme
2, Commission des transports du Québec, est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le programme
3, Construction du réseau routier, est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le programme
4...
M. Garon: Sur division, il n'y a pas assez d'argent.
Le Président (M. Saint-Roch): Le programme 3, Construction
du réseau routier, est adopté sur division.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Le programme 4, Conservation
du réseau routier, est-il adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté sur division.
Le programme 5, Gestion interne et soutien, est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Le programme
6, Transport scolaire, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que le
programme 7, Transports maritime et aérien, est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division. Est-ce que le
programme 8, Transport aérien gouvernemental, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. Est-ce que
l'ensemble des crédits du ministère des Transports est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Saint-Roch): Sur division.
Nous sommes maintenant arrivés à la fin de nos travaux.
Est-ce qu'il y a de brèves remarques de conclusion?
M. Garon: M. le Président, tantôt, vous ne vouliez
plus qu'on parle. Il faut que vous soyez cohérent.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
député de Lévis.
Là-dessus, la commission de l'aménagement et des
équipements, ayant maintenant accompli son mandat, sort de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
du ministère des Transports pour l'année financière
1989-1990, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 46)