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(Dix-sept heures treize minutes)
Le Président (M. Saint-Roch): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
entreprend maintenant ses travaux pour procéder à l'étude
détaillée des projets de loi suivants: le projet de loi 130, Loi
modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres
dispositions législatives, et le projet de loi 121, Loi modifiant la Loi
sur la Commission municipale. M. le secrétaire, avons-nous des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il y a deux
remplacements. M. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue) est
remplacé par M. Audet (Beauce-Nord) et M. Poulin (Chauveau) est
remplacé par M. Bradet (Charlevoix).
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
secrétaire. M. le ministre, y a-t-il des remarques
préliminaires?
Remarques préliminaires M. Pierre
Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Brièvement, M. le
Président, vu que nous avons procédé hier à
l'adoption du principe du projet de loi, je m'en remets aux propos que j'ai
prononcés alors. Je vous avouerai, toutefois, que j'ai été
un petit peu étonné que l'Opposition officielle ne souligne pas
le léger caractère omnibus du présent projet de loi et ne
nous le reproche pas. Nous avions une argumentation toute prête pour
expliquer à l'Opposition officielle pourquoi ce projet de loi pouvait
avoir ou pouvait être teinté d'une approche omnibus.
Vu que l'Opposition officielle n'a pas soulevé la question, M. le
Président, je limiterai mes propos préliminaires à ces
remarques, en indiquant que nous aurons quelques papillons en commission
parlementaire. Dans le but de faciliter le travail des parlementaires autour de
cette table, je demanderais aux gens du ministère de faire circuler
immédiatement les papillons que nous nous proposons de soumettre
à l'étude de cette commission. De cette façon, lorsque
nous arriverons aux articles, les gens auront eu auparavant l'avantage d'en
évaluer les Impacts. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Jonquière, y a-t-il des
remarques préliminaires?
M. Francis Dufour M. Dufour: Oui, une petite réaction
concer- nant le caractère omnibus. On n'en a pas parlé, parce que
les "bills" sont tellements petits que ce sont des petits "bus".
Une voix: Minibus...
M. Dufour: Mini, mini. Alors, on n'a pas fait de remarques. Je
pense que l'expérience et le temps finissent toujours par donner raison.
Il n'y a rien qui ressemble plus à un gouvernement qu'un autre
gouvernement. Cela fait juste prouver qu'il est difficile de maintenir ses
positions aussi fermement pendant un certain nombre d'années. Je pense
que c'est toujours ça et il est bien relatif de dire qu'on n'en fera
plus. Actuellement, on se rend compte que, oui, il y en a et je pense que ce
n'est pas scandaleux en soi. Je pense que c'est normal que les lois
évoluent et il y a aussi des lois qui ont besoin d'être
bonifiées. Moi, je n'ai pas besoin d'un grand discours pour me
convaincre de ça. J'en suis toujours convaincu. Si le ministre s'est
convaincu en préparant son argumentation ou son argumentaire en ce sens
que, oui, ça devrait être correct, je pense qu'on va le laisser
réfléchir plus longuement.
Il est vrai, le projet de loi 130 qu'on a à étudier ce
soir a été déposé hier. On a fait des discours et
je pense avoir fait un discours assez, je ne dirais pas important, mais au
moins assez consistant pour montrer les endroits où on aura besoin de
réponses supplémentaires, ceux où il pourrait y avoir des
interrogations un peu longues. Ces points sont faciles à retenir. Ce
sont des dérogations mineures et il semble qu'on veuille resserrer dans
le bon sens. Même quand la loi a été adoptée,
même si c'était sous un autre gouvernement, j'ai prétendu
à ce moment-là qu'on allait trop loin. On se basait sur ce qui se
passait dans le milieu anglophone, dans d'autres provinces canadiennes.
Admettons, de ce côté, qu'on aurait peut-être besoin d'un
peu plus de discipline, d'être un peu plus disciplinés. Je pense
que, comme Québécois, on a tendance des fois à agrandir
les lois ou à les allonger, contrairement à ce qui se passe de
l'autre côté des frontières du Québec. Donc,
à ce moment, moi, j'étais fondamentalement convaincu que
ça causerait des problèmes. Qu'on resserre cela quelque peu, je
pense que c'est une bonne décision.
Quant à la question de l'architecture, j'ai dit hier que je
n'avais pas eu de réaction de la part des municipalités. Je n'en
ai pas plus au moment où je parle. La seule chose que je pense, c'est
que ce projet de loi va donner un pouvoir et je ne sais pas jusqu'à quel
point les municipalités voudront y recourir. Si elles y recourent, il y
aura des coûts sûrement par rapport à la question de savoir
comment on va l'appliquer. Qui va être le juge? Quel sera le
critère de ces
lois? Cela pourrait vouloir dire des gens ou des personnes
supplémentaires, des ressources financières
supplémentaires aussi. Certainement, cette décision ou ce pouvoir
qui leur sera accordé par ce projet de loi va toucher quelques
municipalités. Lesquelles? C'est difficile à prévoir au
moment où l'on se parle. J'ai l'impression qu'on va vouloir y
recourir.
Il y aussi le fait qu'on donne le pouvoir de légiférer par
secteurs ou par zones ou par aires d'implantation, tel que nous l'a
suggéré l'Union des municipalités. On a eu quelques
remarques là-dessus. J'imagine que le ministre a reçu aussi les
amendements qu'elle aimerait voir à ce projet de loi. Et ces endroits ou
ces coins, si une municipalité décide de zoner un endroit et
qu'elle ne le fait pas pour un autre, s'il y a un accroc quelconque quelque
part, j'ai l'impression que ça aura un peu un effet de dominos. On peut
permettre, par exemple, de réglementer des usages, ce qu'on fait
régulièrement, mais au point de vue de l'architecture, de la
qualité du bâtiment, si on le fait seulement dans une partie de la
ville... J'imagine que la plupart des municipalités le feront pour leurs
plus vieux quartiers. Je pense que c'est conserver le patrimoine, le vieux
bâti. Mais, si elles ne le font pas dans les quartiers nouveaux
même, j'ai l'impression que tes municipalités vont être
tentées de le faire rapidement ou qu'elles vont être
blâmées rapidement, si une propriété ne
répond pas aux critères du beau ou du valable dans l'ensemble de
la population.
J'ai en tête des cas précis que j'ai vécus. Je pense
que la qualité des maisons était bonne, mais les gens avaient
décidé que ce n'était pas bon et ça faisait un
tollé de protestations dans la municipalité. Je me demande si on
aurait passé à travers même avec un règlement
particulier. Par exemple, dans un quartier, on avait décidé de
bâtir une maison ou une église pour une religion un peu moins
populaire que celle que nous connaissons et les gens s'y étaient
opposés Pourtant, cela cadrait très bien avec l'environnement. Il
n'y avait pas de problème, à mes yeux, en tout cas, mais les gens
avaient décidé que cette église dérangeait.
Pourtant, ce sont les gens qui sont calmes et pas les gens les plus bruyants
qui vont là. Cela avait causé problème, mais avec le temps
il s'est éteint. Mais il y a un autre endroit où les maisons
avaient un étage ou un étage et demi dans l'ensemble et quelqu'un
a décidé d'élever là une maison de deux
étages et demi à un coin de rue assez visible. On a eu des
tollés de protestations presque Inimaginables. Il y a un autre exemple
aussi où une personne avait décidé qu'elle n'aurait pas de
porte à l'avant. Elle avait décidé que la porte serait
derrière. Quelqu'un avait décidé ça et tout le
monde autour! Il pouvait y avoir un très bel environnement,
excepté que le monde qui demeurait d.ins la propriété
avait décidé qu'il n'y aurait pas de porte en avant. La porte
avant ne serait pas du côté de la rue. Donc, ces gens-là
avaient choisi cela.
J'imagine que ces règlements seront sûrement
Intéressants et il sera bon de les suivre après qu'ils auront
été adoptés pour savoir comment les municipalités
vont gérer cela et comment elles vont les appliquer. Je pense qu'on va
peut-être trouver des choses intéressantes ou des aspects un peu
spéciaux. J'ai aussi l'impression que, si les municipalités ne
font pas atten tion avec ces pouvoirs nouveaux, elles s'organisent de beaux
petits problèmes.
Il y a un autre sujet que j'ai mentionné hier. On demande de
donner les résolutions du conseil avec les points sur lesquels il
s'appuie pour refuser un permis Je fais juste souligner que, si on fait
ça, il y aura de gros dangers. Je ne sais pas comment on pourra
contourner ces possibilités-là, mais je pense que le ministre des
Affaires municipales, étant avocat, va sûrement. Lorsqu'on
étudiera le projet de loi article par article, je soulignerai cela en
temps et lieu, mais j'ai l'impression qu'avec votre formation d'avocat vous
allez succomber ou accepter mon point de vue. Personnellement, je suis
porté à croire que plus il y a de cris, plus il y a de
problèmes à l'horizon
De ce côté, cela pourrait compléter mes remarques
préliminaires. Si, comme le ministre des Affaires municipales, les gens
veulent bien savoir ce qui se passe, quelles sont toutes les remarques qu'on a
faites, il y aurait peut-être la question de la
rémunération mais, encore là, on aura l'occasion de
reprendre le débat article par article. Même si j'avais le
goût de le faire, je l'ai fait suffisamment hier pour démontrer
qu'il y a des ouvertures assez grandes qui sont faites et je me demande si ce
que l'on s'apprête à adopter n'ouvrira pas les portes un peu plus
grandes et si cela ne permettra pas à des gens d'aller chercher des
montants d'argent qui pourraient être adoptés autrement. Je pense
qu'il faut que les décisions qui se prennent soient claires, nettes,
précises devant tout le monde. En se servant de la MRC, j'ai
l'impression qu'on pourra faire des choses qui seront moins frappantes, moins
visibles pour la population et ce n'est peut-être pas ça qu'on
doit rechercher, parce que ce n'est pas un pouvoir délégué
directement, mais un pouvoir qui est délégué. Cela
mettrait fin à mes remarques préliminaires, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie M. le
député de Jonquière. M. le ministre, y a-t-il d'autres
commentaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement,
étant donné la virulente attaque de l'Opposition officielle quant
à l'aspect omnibus du projet de loi, j'indiquerai au
député que non seulement il s'agit d'une politique que nous
tentons de suivre dans l'ensemble des projets de loi que nous déposons,
mais qu'il n'y avait pas, dans les circonstances, moyen d'agir autrement
en ce qui concerne le présent projet de loi. Il faut plutôt
voir ce projet de loi comme l'exception qui confirme la règle qu'a
établie le gouvernement et qu'il suit en toutes circonstances.
Étant donné que cela prenait une exception à cette
session-ci pour le confirmer, nous vous la présentons aujourd'hui.
Article 1, M. le Président.
Le Président (M. Saint-Roch): Je vous remercie M. le
ministre. Est-ce que d'autres membres voudraient intervenir à ce
moment-ci? Non, alors, j'appelle maintenant l'article 1.
Étude détaillée
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
1 permet à une municipalité de soumettre à la consultation
publique, en même temps que son plan d'urbanisme, non seulement ses
projets de règlements d'urbanisme classiques connus (zonage,
lotissement, construction) mais aussi ses projets de règlements
nouveaux, qu'il s'agisse du règlement sur les dérogations
mineures aux règlements d'urbanisme, concept qui a été
introduit dans la législation québécoise en 1985, du
règlement sur les plans d'aménagement d'ensemble, concept
introduit en 1987, ou du règlement sur les plans d'implantation et
d'intégration architecturale, le nouveau concept qui est proposé
par la présente loi.
La loi actuelle, sans le dire clairement, laisse entendre que le
règlement sur les dérogations mineures peut faire l'objet d'une
consultation concomitante à celle portant sur le plan d'urbanisme. Il
n'y a pas de raison pour qu'une telle consultation ne soit pas possible sur
tous les règlements d'urbanisme, qu'ils soient de type classique ou de
type nouveau.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: En fait, la seule intervention qu'on peut faire, c'est
qu'en même temps qu'on présente l'article qui permet d'adopter le
plan d'urbanisme on prévoit déjà des dérogations
mineures possibles à ce règlement. L'article 95 comme l'adoption
du plan comme tel. Dans le même article, on parle de la
possibilité de dérogations mineures en même temps qu'on
adopte le plan.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On maintient strictement le
principe que votre gouvernement avait adopté en 1985 et on
l'étend à l'ensemble. Mais le principe a été
introduit dans la loi dès 1985.
M. Dufour: Effectivement, le règlement qu'on soumet,
j'imagine qu'on a pris toutes les précautions pour le préparer.
On le présente et, en même temps, on dit: On aurait pu travailler
un petit peu plus et on aurait raffiné notre règlement. Dans le
fond, quand on présente un plan d'urbanisme, qu'on a fait un travail
sérieux, on pense que c'est le plus beau bébé du monde.
C'est ce qu'on fait normalement. Et en même temps qu'on dit ça, on
dit: Bien non, on n'est pas ici pour préparer des amendements mineurs
Immédiatement, et ça...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que c'est un peu normal.
Je pense que votre expérience doit vous indiquer que, même si on
prétend avoir le plus beau bébé du monde, comme vous le
mentionnez, lorsqu'on présente le plan d'ensemble, des questions de
nature de sol... Même au moment de la construction, on découvre
toujours quelque chose qui ne fonctionne pas à 100 % selon le plan
original, auquel il faut déroger de façon mineure. À mon
avis, il est plus souhaitable de le prévoir. D'ailleurs, on va dans la
veine de la loi de 1985, lorsqu'on le fait. Autrement dit, on ne prétend
pas être capables de tout prévoir, parce que, a contrario, il
faudrait prétendre que le bébé est parfait en toutes
circonstances. Ce serait très prétentieux et nous n'avons pas
cette prétention.
M. Dufour: On aurait pu le numéroter différemment
pour en faire un autre article. Le fait de le placer à
l'intérieur du même article, c'est presque une invitation.
J'aurais préféré le présenter dans un article
différent pour être bien sûr qu'on les mette sur deux
paliers. Dans le fond, le message, c'est de dire aux élus municipaux:
Quand vous faites votre plan, faites-le comme il faut. Cela, c'est dans un
premier temps. Si c'est écrit dans le même article, ils pourraient
être tentés de dire: Ce n'est pas grave, parce que, nous autres,
on pourrait faire une dérogation mineure. Le danger, c'est que les gens
ne se forceront plus. Le plan d'urbanisme ne sera jamais le vrai plan parce
qu'il y aura toujours la possibilité de dire: On va l'arranger, on va
peut-être le changer un petit peu. Je pense que cela empêche
l'imagination d'aller jusqu'au bout de sa capacité. C'est un peu le sens
de mon intervention. Il est évident que les plans d'urbanisme... Je
parlais du bébé parfait. Tant mieux si on peut penser cela et le
maintenir pendant un bout de temps. On ne peut pas le maintenir tout le temps,
mais durant un certain temps. J'aurais préféré, selon mes
principes personnels, que cela constitue un deuxième article. (17 h
30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je partage les principes du
député de Jonquière, sauf qu'en matière de
règlements d'urbanisme, de plans d'aménagement d'ensemble ou de
plans d'implantation ou d'intégration architecturale ma mince
expérience m'indique que les bébés ne sont jamais
parfaits.
M. Dufour: Si je comprends bien, dans le deuxième
alinéa: "II peut également, le cas échéant,
soumettre à cette consultation tout
projet de règlement portant sur les dérogations mineures
aux règlements d'urbanisme..." Mais il n'y a pas d'obligation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est une possibilité.
Comme vous l'avez indiqué tantôt, au moment de votre entrée
en matière, la municipalité n'a pas d'obligation, c'est une
possibilité additionnelle qu'on lui offre.
M. Dufour: II pourrait y avoir... On dit: 'portant sur les
dérogations mineures*. Il y en a plusieurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais elles sont toujours d'ordre
mineur. Je pense que ce qu'il faut garder en tête... On aurait pu
être neutre, parler de dérogations... On aurait pu tomber dans
l'exagération et parler de dérogations majeures. Ce qu'on a
voulu, c'est permettre la souplesse tout en limitant tes modifications, et on
les a ainsi qualifiées de mineures.
M. Dufour: Dans votre esprit, "mineures*, ôtes-vous capable
d'expliquer un peu ce que c'est?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si j'avais un dictionnaire de
jurisprudence, je pourrais vous dire comment les tribunaux ont...
M. Dufour: Y a-t-il une jurisprudence par rapport aux cas de
dérogations mineures? Depuis que la loi est adoptée, j'ai
l'impression qu'il n'y a pas eu de cause.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans pouvoir citer de
mémoire le nom des parties ou la référence de la cour, on
me donne, à partir du contentieux, l'exempte suivant:
Dernièrement, une municipalité a décidé que les
dérogations - parce que le concept existe depuis 1985 - étaient
majeures. Elle a refusé. Le citoyen a porté la cause devant les
tribunaux et ceux-ci ont confirmé le conseil municipal dans sa
décision à savoir que les dérogations étaient
majeures. Il s'agit d'une question d'appréciation, cas par cas.
M. Dufour: Mais l'arrière-cour, prévue dans le
règlement, où il y a un commerce... Le règlement
prévoit neuf mètres d'arrière-lot libre pour la
circulation et la municipalité a un règlement sur les
dérogations mineures accordant six mètres supplémentaires.
Donc, il restait seulement trois mètres pour la circulation. C'est dans
un quartier résidentiel, un quartier mixte. Il n'y a pas eu de
contestation mais, entre nous, ça fait drôle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela reste entre nous.
L'Important, c'est que le citoyen ou le conseil municipal ait un
paramètre, que le citoyen puisse vérifier ce paramètre ou
le faire vérifier par la voie d'un appel aux tribunaux.
M. Dufour: Seulement, il y a des coûts. Il faut bien
comprendre que, pour le citoyen qui veut se défendre vis-à-vis du
conseil, il y a des frais à assumer. Ce n'est pas tout le monde qui peut
le faire et il y en a qui ne le feront pas pour garder le bon voisinage.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Habituellement, ce qu'Us font de
façon pratique, ils trouvent dans le voisinage quelqu'un qui est
admissible à l'aide juridique.
M. Dufour: II n'y a plus d'aide juridique, d'après ce
qu'on me dit. Dans les quartiers dont on parle, on serait surpris d'en trouver.
On conserve ce qui avait déjà été accordé,
sauf que je prétends qu'il devrait y avoir deux articles au lieu d'un,
qu'on devrait les différencier.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article précise le genre de remplacement de numéros de lots que
constitue une opération cadastrale ne donnant pas lieu au paiement d'une
somme d'argent ou à la cession d'une parcelle de terrain à des
fins de parcs ou de terrains de jeux lorsque le propriétaire demande un
permis de lotissement. Il s'agit uniquement d'un remplacement de numéros
qui n'a pas pour résultat une augmentation du nombre de lots. Cela
s'explique par le fait que, si le remplacement entraîne un plus grand
nombre de lots, il s'assimile à une subdivision. Or, la subdivision est
une opération cadastrale qui donne lieu au paiement d'une somme ou
à la cession d'une parcelle à des fins de parcs ou de terrains de
jeux. Il ne faut pas que la règle soit contournée par
l'utilisation de la technique de remplacement du numéro de lot pour
effectuer une subdivision.
M. Dufour: En fait, si je comprends bien, là où il
y aurait une erreur technique quant au nombre de lots ou si les numéros
n'étaient pas bons, ne correspondaient pas à la
réalité, quelqu'un pourrait les faire changer et ça
n'entraînerait aucun coût pour l'individu qui le fait, une
correction d'office, comme on dit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, et avec toute la
révision cadastrale, on prétend que ça peut nous arriver
à plusieurs occasions. Je pense que l'objectif du règlement sur
les parcs et terrains de jeux était de faire en sorte que, lorsqu'il y a
augmentation d'unités d'habitation, etc., on ait davantage d'espace vert
pour la
population. Si ça n'amène pas la possibilité
d'ajouter sur le plan des unités d'habitation, à partir de ce
moment, N n'y a pas de raison pour laquelle U devrait y avoir application de
cette règle.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
3 concorde avec l'article 9. Comme on le verra, ce dernier introduit un nouveau
pouvoir réglementaire par lequel une municipalité peut exiger,
comme condition de délivrance de permis ou de certificat, que certains
plans soient approuvés par le conseil. L'article 3 modifie la
disposition énumérant les conditions de délivrance d'un
permis de construction ou d'un certificat d'autorisation afin de renvoyer
à cette exigence de l'approbation des plans, le cas
échéant.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article,
M. le Président, a la même portée que l'article
précédent, mais concerne la disposition relative à la
délivrance du permis de lotissement.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 5 est conforme aux
mêmes principes que l'article 1. Les trois règlements d'urbanisme
de type nouveau doivent être sur le même pied que les trois
règlements d'urbanisme classiques quant à la consultation
publique préalable à leur adoption. Ainsi, s'ils ne l'ont pas
été en même temps que le plan d'urbanisme, ils doivent
être soumis à une consultation de façon distincte. La loi
actuelle prévoit déjà, dans deux dispositions
différentes, que le règlement sur les dérogations mineures
et celui sur les plans d'aménagement d'ensemble sont soumis à
cette consultation. L'article 5 rapatrie au même endroit cette exigence
à l'égard de ces règlements et de celui proposé par
l'article 9.
M. Dufour: Ce règlomont nouveau portant sur les
dérogations mineures, est-ce qu'il va être soumis à la
consultation de l'ensemble des contribuables?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: ...selon les mêmes mesures, les mêmes
normes? Quand on parle d'un règlement portant sur les plans
d'aménagement d'ensemble, c'est toujours sur l'apparence physique ou la
qualité des matériaux, quand on parle des bâtisses
existantes. Si on parle de dérogations mineures, il faut que ce soient
des bâtisses existantes. Les plans d'implantation et d'intégration
architecturale - j'ai de la misère à l'avoir, celui-là.
Cela est un peu nouveau, l'architecture comme telle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit du plan
d'aménagement de tout un secteur. Cela peut toucher des secteurs qui
sont déjà bâtis ou l'aménagement d'un nouveau
secteur. Donc, ça peut aller jusque dans l'aménagement d'un
nouveau secteur, donc de la construction neuve.
M. Dufour: Si c'est un nouveau secteur, j'espère que la
municipalité n'adoptera pas un règlement d'urbanisme.
J'espère qu'elle va avoir les yeux ouverts. Il ne faudrait pas que ce
soit un bord ouvert. Je comprends que, dans des quartiers existants, on puisse
se permettre des dérogations mineures. Si on laisse la notion de
dérogations mineures n'importe comment, j'ai l'impression que ça
ne donne plus rien de faire des plans. Quels que soient les problèmes,
on va toujours trouver le moyen de les contourner ou de les arranger.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a toujours des ajustements
qui sont requis en cours de route. Je pense qu'entre la norme stricte qu'on
avait avant et l'absence totale, ça permet une juste voie dans le juste
milieu.
M. Dufour: Si on essaie de le voir au point de vue pratique,
qu'on prévoit des dérogations mineures - j'espère que
c'est de même que ça va se faire. Si on ne le fait pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était déjà
là, les dérogations mineures.
M. Dufour: Oui, mais l'idée de ça, c'était
pour corriger l'existant, ce n'était pas pour permettre de faire
à peu près n'importe quoi dans l'avenir. C'était du
bâti. C'était ça qui avait été
présenté. Si ça a été présenté
sous de fausses représentations, s'il faut... Mais regardez le
problème qu'on a. Cela veut dire que les gens vont se construire, ils
pourraient savoir qu'ils ne sont pas corrects, et on dit: Ce n'est pas bien
grave...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est mineur
M. Dufour: ...le conseil va faire une déroga-
tion mineure. Il n'y a rien là. Pour ce qui est de l'ancien,
comme cela a été vendu et comme cela a été
expliqué au début du projet de loi, le premier projet de loi qui
a été adopté, si c'était dans des conditions...
Prenons l'exemple de la ville de Montréal. C'est clair que, lorsqu'ils
ont implanté les premières constructions, il n'y avait pas
toujours l'arpenteur-géomètre. La ville pouvait avoir fait une
erreur. Il y a toutes sortes de raisons. Les chemins ont élargi avec le
temps; donc, les maisons étaient plus près du chemin. Il y avait
des galeries ou des escaliers qui pouvaient empiéter. Il y avait
beaucoup d'affaires comme ça. Il pouvait y avoir aussi une implantation
qui était carrément sur le terrain public où l'occupation
du sol était trop grande, un peu trop grande pour les conditions
existantes. Donc, à ce moment-là, la dérogation mineure -
je suis convaincu que c'est comme ça que ça a été
fait - c'était dans l'intention que... Lorsqu'on va emprunter ou qu'on
va vendre sa propriété, qu'est-ce que le prêteur exige?
C'est d'avoir un plan qui lui permette de n'avoir aucune contrainte sur la
propriété pour pouvoir en disposer, sans ça il ne pourrait
pas prêter d'argent pour une propriété qui n'aurait pas eu
son permis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas clair.
M. Dufour:... un paquet de problèmes.
C'était le but. Mais si, aujourd'hui, on dit carrément
à l'ensemble du monde: On peut permettre de faire des dérogations
mineures, ça pourrait aller jusqu'à: Ce n'est pas bien grave, le
conseil va nous arranger ça. Cela pourrait aller jusque-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si..
M. Dufour: Quand on parle d'architecture, c'est sur du vieux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela prendrait une
interprétation assez libérale, pour aller jusque-là, de
l'article 145. 5 qui stipule qu'il faut que les travaux aient été
effectués de bonne foi, finalement. Si on peut établir que cela a
été fait de mauvaise foi, on ne peut pas aller
jusque-là.
M. Dufour: En tout cas, il y en a qui ont acheté la paix
vite.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est la paix qui est le
résultat et que...
M. Dufour: Pas à n'importe quel prix.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est mieux que la guerre.
M. Dufour: Cela dépend.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Dufour: Ce règlement-là ne peut pas être
de nature générale. Chaque fois que ces conditions-là se
présentent, ils refont, ils font le règlement. Ce n'est pas un
règlement d'absolution complète?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Ce n'est pas...
M. Dufour: C'est identifié, ces dérogations qu'une
municipalité veut accorder, et c'est précis s'il y a des
changements quelconques. Ce n'est pas, par exemple, un règlement qui lui
permette d'une façon très large ou très libérale,
comme vous dites, d'accepter à peu près tout ce qui pourrait
entrer à l'intérieur de.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez! La
rédaction de l'article 123 actuel est comme suit: "Un règlement
ayant pour objet l'adoption, la modification ou l'abrogation d'un
règlement de zonage, de lotissement ou de construction ou ayant pour
objet de permettre au conseil d'accorder des dérogations mineures... "
C'est ce bout-là que l'on remplace par: "d'un règlement portant
sur les dérogations mineures aux règlements d'urbanisme, sur les
plans d'aménagement d'ensemble ou sur les plans d'implantation et
d'intégration architecturale". C'est strictement pour s'assurer que les
dérogations mineures ne puissent porter sur d'autres objets que sur les
objets ci-après énumérés.
M. Dufour: Avez-vous eu beaucoup de représentations des
municipalités concernant cet article?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a soumis le texte à la
table Québec-municipalités. Pour autant que j'en sois
informé, il n'y a pas eu de réaction négative. (17 h
45)
M. Dufour: Est-ce qu'il y a eu des représentations de la
part des municipalités ou si ça part de la charte de
Québec ou de la charte de Montréal? Est-ce que ça part de
chartes particulières ou si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il ne s'agit pas
d'éléments de droit nouveau, on arrive avec une troisième
façon de procéder. On place tout ça au bon endroit et on
prévoit que cela fonctionnera de la même façon que cela
fonctionnait avant, mais en ajoutant une nouvelle façon de
procéder. Cela n'a pas créé de vagues, si je peux utiliser
l'expression. Tout le concept d'architecture qu'on ajoute, etc. c'est une
demande qui est issue du monde municipal.
M. Dufour: L'intégration architecturale, avez-vous
l'impression que c'est toute la question
de la revitalisation des centres-villes qui a amené
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, on n'innove pas dans le
domaine. Vous le mentionniez dans vos propos préliminaires, dans
d'autres juridictions hors Québec, on aurait peut-être tendance,
dans l'application, à être plus stricts, etc. Mais, on a
peut-être plus de facilité à faire appliquer la
réglementation parce qu'elle permet, dans l'ensemble de ses
juridictions, de la souplesse additionnelle au plan d'ensemble. C'est plus
facile de pratiquer une application stricte de la réglementation lorsque
le libellé prévoit déjà une certaine souplesse.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 5 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, apporte une modification de style qui permet d'éviter
une confusion. Selon une vieille jurisprudence, en effet, l'expression "au
moins huit jours" signifie huit jours francs. Or, lorsque l'on calcule un
délai en jours francs, il faut compter un jour de plus que si on
calculait en jours ordinaires. Donc, pour éviter que l'expression "au
moins huit jours" ne soit interprétée comme signifiant neuf jours
ou plus, l'article 6 la remplace par l'expression "au plus tard le
huitième jour". Il y a une différence entre les jours ordinaires
et les jours francs.
M. Dufour: Remarquez qu'on avait eu des représentations
concernant le mot "zone". On va y toucher dans d'autres articles. Est-ce que le
mot "zone" qui est employé l'est dans le même sens que l'article
145.16? Je n'ai pas regardé les amendements que vous avez soumis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La question de la
définition de zone?
M. Dufour: Oui, si vous avez l'intention d'y toucher... Votre
contentieux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On y touche au prochain article.
Là, tout ce qu'on fait, c'est qu'on distingue ou on clarifie
l'interprétation qu'on se doit de faire d'un jour.
M. Dufour: Parce que le mot "zone" est dedans aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mais on y touchera au
prochain article, à ce qu'on me dit.
M. Dufour: Oui, mais le prochain article est plus explicite. Je
ne sais pas, je fais juste m'en assurer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'y touche pas. À cet
article, on ne touche à rien concernant les zones. La seule chose que
l'on précise à cet article, c'est qu'on remplace les mots "moins
huit jours avant" par les mots "au plus tard le huitième jour
précédant celui de". C'est tout ce que l'on touche... C'est en
vertu de l'adage: Qui trop embrasse, mal étreint.
M. Dufour: En fait, j'ai des commentaires ici, que vous avez
aussi sûrement, sur l'article 145.16, où on dit que le mot "zone"
est différent de "unité de zonage".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: II y aurait lieu de le changer pour "secteur de zone"
ou "aire d'application".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela, on verra...
M. Dufour: C'est juste une question à savoir si le mot
"zone" a la même signification que l'article 145.16. C'est seulement
ça, s'assurer si cela est correct ou non. Si on est pour changer quelque
chose plus loin et qu'on ne le change pas ici, cela ne correspondra pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On verra le problème
à l'article 145.16 mais le mot "zone" à 145.16, comme ici, a la
signification que le conseil municipal lui donne, sauf que tantôt on va
adresser le problème, lorsqu'on va arriver à 145.16.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
7 concorde avec l'article 5. Comme ce dernier prévoit déjà
que le règlement sur les plans d'aménagement d'ensemble, celui
sur les dérogations mineures et celui sur les plans d'implantation et
d'intégration architecturale doivent être soumis à la
consultation publique, il n'est plus nécessaire d'avoir une disposition
au même effet concernant spécifiquement le règlement sur
les plans d'aménagement d'ensemble. En conséquence, l'article 7
abroge cette disposition.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que
l'article 7 est adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté J'appelle
l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article corrige une erreur de renvoi et tient compte de l'abrogation
effectuée par l'article 7.
Une voix: On ne peut pas être contre la correction des
erreurs.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Les plans d'implantation et d'intégration
architecturale
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article introduit un nouveau règlement d'urbanisme destiné
à contrôler, au-delà du respect des normes contenues dans
les règlements classiques, la qualité de certains projets
immobiliers, eu égard à leur implantation et à leur
intégration architecturale. Ce nouveau système permet de pallier
l'impossibilité de prévoir dans les règlements classiques
des normes relatives à tous les aspects pouvant être
considérés pour évaluer la qualité d'un projet.
L'article 145.15 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
proposé donne le pouvoir habilitant général. Celui-ci ne
concerne qu'une municipalité dotée d'un comité consultatif
d'urbanisme. La nature fondamentale du règlement est d'imposer une
exigence supplémentaire, en plus du respect des normes contenues dans
les règlements classiques, pour qu'un permis ou un certificat soit
délivré. Cette exigence supplémentaire est l'approbation
par le conseil de plans relatifs à l'implantation et à
l'architecture de constructions ou à l'aménagement de terrains et
aux travaux qui y sont reliés.
M. Dufour: J'aurais peut-être quelques précisions
par rapport à cet article. On parie de plans relatifs à
l'implantation et à l'architecture, ça ne me dérange pas
plus qu'il ne le faut, mais on parie aussi de l'architecture des constructions
et de l'aménagement des terrains et des travaux qui y sont
reliés. Quel est le pouvoir que la municipalité aura par rapport
à ça? Est-ce que ça va aller jusque dans les
détails ou si c'est... Parce que, de la façon dont l'article est
libellé, il n'y a de restrictions nulle part, ce qui fait que, si une
municipalité voulait, par exemple, avoir des gens d'un certain niveau de
vie, elle pourrait s'organiser pour avoir ces gens-là en disant:
Écoutez un peu, l'aménagement des terrains et les travaux qui y
sont reliés...
L'aménagement des terrains, est-ce que ça va
jusqu'à la complétion de ces terrains ou si c'est juste une
question de mesure, telle hauteur par rapport à la rue, ou si ça
va plus loin que ça? Comme c'est rédigé là, j'ai
l'impression qu'on peut aller même jusqu'aux arbres, la qualité
des arbres qu'il devrait y avoir, combien il devrait y en avoir par
terrain.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, vous avez raison. Tel que
libellé, ça peut aller très loin mais, tantôt, on
verra quels critères les municipalités doivent se donner. On les
a balisés plus loin de façon à éviter ce que vous
mentionnez. On peut le voir immédiatement, je n'ai pas d'objection
à...
M. Dufour: Cela pourrait nous aider.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le traiter en même temps
que l'article 145.16.
M. Dufour: On va le laisser en suspens et on va passer à
145.16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on le traite en même
temps que l'article 145.16, on va mieux comprendre comment on peut le
baliser.
Le Président (M. Saint-Roch): Alors, l'article 145.16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui L'article 145.16
proposé indique quel est le contenu obligatoire du règlement.
145.16 Outre certains éléments procédu-raux, le
règlement doit d'abord mentionner son champ d'application,
c'est-à-dire dans quelle zone il s'applique et à l'égard
de quelle catégorie de constructions de terrains ou de travaux.
Selon le libellé de l'article 145.15 proposé, le
règlement devra aussi préciser s'il s'applique lors de la demande
de tout permis ou certificat, ou seulement lors de la demande de l'un ou
plusieurs d'entre eux.
Chose très importante, pour que le promoteur d'un projet
immobilier assujetti au règlement sache à quoi s'en tenir, le
règlement devra préciser quels sont les objectifs à
atteindre en matière d'implantation et d'architecture des constructions
ou d'aménagement de terrains ainsi que les critères permettant
d'évaluer si ces objectifs sont atteints.
Grâce à ces précisions, le promoteur saura sur
quelle base sera jugé son projet lorsqu'il sera soumis à l'examen
du conseil. Il pourra en conséquence ajuster son projet, le cas
échéant, pour s'assurer d'obtenir l'approbation de ses plans par
le conseil.
M. Dufour: On dit: 'Le règlement doit. "1° indiquer
toute zone ou catégorie de constructions..." S'il y a des
représentations qui sont faites, je ne ferai pas de grande bataille ou
si votre contentieux dit que c'est correct comme c'est là, moi,
ça ne me dérangera pas nécessairement, cette
partie-là.
On dit: catégorie de terrains ou de travaux visée. Les
travaux visés, une fois que la municipalité les a circonscrits,
les a déterminés, à ce moment-là, Us peuvent aller
loin, ils peuvent exiger beaucoup. Cela ne change pas beaucoup de mon
argumentation de tantôt, même si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Dufour: ...le but visé pouvait être - ils ne le
diront peut-être pas - non écrit. Par exemple, si on veut avoir,
dans un quartier, des propriétés qui ne seront pas en bas de 250
000 $...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tu ne l'écris pas comme
tel, mais tu fais les normes en conséquence.
M. Dufour: Voilai C'est un peu cela qui peut aller assez loin. Je
ne sais pas comment on pourrait baliser plus, mais comment pourrait-on
l'empêcher?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au moment où l'on se parie,
vous conviendrez que cela peut se faire encore aussi facilement dans la
réglementation actuelle.
M. Dufour: Peut-être n'ai-je pas vu suffisamment de plans
d'urbanisme. Je n'en ai pas vu qui allaient jusqu'à contrôler le
terrain. Ce qu'on pense et, généralement, ce qu'on dit, c'est que
le terrain doit être à telle hauteur par rapport au niveau de la
rue, il faut qu'il soit aménagé un an après que la
propriété est terminée ou dans la deuxième
année de la date de la construction. C'est beaucoup plus
général, le pouvoir ne s'étend pas aussi loin que
ça, que je sache. Peut-être qu'il y a des plans qui vont plus
loin...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais de façon
pratique, sans aller sur le terrain en spécifiant les corniches, les
hauteurs, les matériaux, tout ce qu'on peut spécifier
aujourd'hui, vous pouvez faire en sorte que, dans une zone, vous n'aurez pas de
maison en bas de 200 000 $.
M. Dufour: C'est parce que ça va plus loin. En fait, je
considère qu'il est vrai qu'il faut un certain équilibre pour
l'ensemble des propriétés. D'ailleurs, une maison de 20 000 $ -
c'est fou de dire 20 000 $ - 60 000 $ à côté de maisons de
200 000 $, ça dévalue même le prix des autres
propriétés. Je pense que personne n'a intérêt
à ce que cela se fasse. Tout d'abord, la maison de 60 000 $ ne
paraît plus, et celle de 200 000 $ baisse de valeur. Du point de
vue architectural, je pense que oui, il y a une qualité qu'on doit
maintenir, mais si on se rend sur le terrain, avec l'ensemble des travaux, j'ai
l'impression qu'on va beaucoup plus loin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À un moment donné,
on ne peut pas aller plus loin que de limiter, par réglementation, un
certain type d'immobilisation. Qu'on le fasse à partir du sous-sol, du
terrain ou de ce qu'il y a au-dessus du terrain, actuellement, on a les moyens
d'atteindre les mêmes objectifs que vous décrivez. Cela ne pose
pas de... Il faut se fier également au...
M. Dufour: Jugement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...au bon jugement des élus
municipaux. Cela c'est...
M. Dufour: Je ne dis pas qu'ils n'en ont pas. Ce n'est pas ce que
je dis, c'est plutôt que, oui, les élus municipaux ont le
jugement, mais parfois ils subissent des pressions. Il faut bien penser que
nous, comme législateurs, nous avons un rôle à jouer, on a
une responsabilité. Ces gens-là sont sur le terrain et ce n'est
pas toujours facile.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est même...
M. Dufour: Les pressions sont très fortes. Ce n'est pas
nécessairement une question de manque de jugement mais, à un
moment donné, ils sont pris, ça va vite. Je regarde, par exemple,
certaines villes comme Laval, où il y a un essor considérable.
Les conseils municipaux n'ont pas toujours le temps de tout réglementer,
de voir à tout, ça vient vite parfois. Je suis convaincu qu'il y
a plusieurs absolutions qu'on pourrait donner à des gens, ce n'est pas
toujours de la mauvaise volonté...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand ça vient vite et que
vous avez déjà déterminé la catégorie de
constructions, de terrains et de travaux visée, ça
n'empêche pas d'aller vite, mais cela garantit qu'il n'y aura pas de
dérapage malgré la vitesse...
M. Dufour: En tout cas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ou sans garantir, cela assure,
cela minimise les risques de dérapage. (18 heures)
M. Dufour: J'ai essayé de voir dans cela s'il y a moyen de
baliser ou si, vraiment, l'idée est de laisser un petit peu plus, pas un
peu plus, mais donner une ouverture la plus grande possible, et par la suite
être obligés de resserrer quelque part. C'est cela qui peut
arriver, avec des articles semblables. Ça peut laisser tellement
d'ouverture qu'à un moment donné, il peut avoir l'effet
contraire et ce pouvoir peut aller trop loin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a beaucoup d'ouverture au
moment où on se parle. La municipalité qui ne veut absolument pas
réglementer peut absolument ne pas réglementer. Celle qui veut
réglementer à outrance peut réglementer à outrance.
On ne joue pas dans les extrêmes. On ne joue qu'au milieu de la
patinoire.
M. Dufour: Par rapport aux municipalités régionales
de comté et l'obligation qu'elles ont, les temps où M. n'y a pas
de plan et où elles peuvent à peu près tout faire,
s'achèvent que je sache, en tout cas. Cela va finir par finir. Cela
achève.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les gens vont se rendre compte,
à un moment donné, que ça les affecte.
M. Dufour: Par rapport à ça, globalement, est-ce
que les architectes ont été consultés? Avez-vous fait une
consultation avec des constructeurs d'habitations, des
"développeurs"?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, on a fait une consultation
qu'on a limitée, à ma connaissance, au monde municipal qui est en
contact, je ne dirai pas quotidiennement mais au moins hebdomadairement, avec
les "développeurs", les architectes, les ingénieurs et tous les
intervenants. On s'est basé et on s'est fié à
l'expérience du monde municipal.
M. Dufour: L'article que vous Introduisez ou que vous
présentez, l'a-t-il été à la demande de, par
exemple, pour toucher des terrains? Je veux dire: On va toucher à tout
ça, on va arranger ça. Je comprends que vous n'ayez pas eu
d'opposition.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si je suis architecte et que je
regarde ça - je vais oublier que je suis le ministre responsable - ma
première réaction est que, finalement, je vais y être
davantage impliqué. Donc, vous savez que la réaction des gens qui
sont davantage impliqués dans quelque chose et qui sont à
honoraires...
M. Dufour: Je ne suis pas là pour faire des jobs à
personne, surtout pour ne pas en créer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans être là pour
créer des jobs, si vous craignez... Je pense que les gens qui,
habituellement, s'opposent à quelque chose sont
généralement assez rapides à venir s'y opposer et
manifester.
M. Dufour: Comme c'est un projet de loi qui n'a pas fait l'objet
de consultations long- temps, c'est clair que les municipalités ne
pouvaient pas être contre, en principe. Les municipalités
demandent de plus en plus de pouvoirs, c'est normal. Je connais bien ce
monde-là. C'est normal de leur offrir des pouvoirs. Ils vont dire oui,
quitte à les prendre ou ne pas les prendre, mais ils vont être
d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas aussi simple que vous
le dites. Il n'y a pas de transfert de responsabilités sans le transfert
des deniers appropriés.
M. Dufour: Par rapport à ça, dans l'application,
c'est évident que s'il y a des contestations ou des abus on va les
corriger par les réactions plutôt que l'action comme telle. C'est
pour cette raison que je soulevais ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On corrige toujours les abus par
réaction parce qu'on ne légifère pas habituellement en
tenant pour acquis qu'il va y avoir des abus.
M. Dufour: Mais il faut essayer de prévoir un petit
peu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous maîtrisez l'avenir au
maximum.
M. Dufour: J'avais envie de... Je voulais vous passer
celle-là. Dans le fond, il y a juste le gouvernement libéral qui
ne demande pas de nouveaux pouvoirs à Ottawa. Il ne veut pas en avoir.
Il laisse gruger ses pouvoirs. Tandis que les municipalités en veulent
plus, j'en suis convaincu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je me souviens entre autres, parce
que je ne peux laisser passer cette remarque, de la réponse du premier
ministre cet après-midi, à la période de questions,
où le chef de l'Opposition, en Chambre, mentionnait
spécifiquement qu'en matière de main-d'oeuvre les pouvoirs que le
gouvernement du Québec a obtenus en 1986 sont des pouvoirs importants
pour lesquels s'étaient battus les gouvernements
précédents. Je vous dirai que Mme Marois s'était battue
pour les avoir. Elle ne les avait pas obtenus. M. Pierre Marc Johnson avait
été impliqué personnellement dans le dossier et,
même, il ne croyait pas que nous réussirions à les obtenir
en matière de main-d'oeuvre. Nous les avons obtenus par des
négociations honnêtes et, lorsque nous croyons que ça
devrait relever du champ de compétence provincial, je pense que nous
posons des gestes dans la bonne direction. Les résultats obtenus en
quatre ans, même pas, trois ans et demi de gouvernement, sont
supérieurs à ceux obtenus en neuf ans de gouvernement, sur le
plan des juridictions, sous l'ancien gouvernement.
M. Dufour: Ce qui fait que vous allez vous
faire dire ça au budget, de l'autre bord. En tout cas, durant le
budget, on aura l'occasion de revenir sur ça. Je pense qu'on a
été plus loin que notre... Je ne veux pas relever tous vos
propos, on ne sortira pas avant la prochaine...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est justement en matière
constitutionnelle, on pourrait traiter du droit de veto.
M. Dufour: On a seulement deux heures pour étudier le
projet de loi.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 145.16
est adopté?
M. Dufour: On a eu des représentations concernant
l'article 145.16 où on parle de la définition de zone comme
telle. Est-ce que vous avez eu le temps d'examiner ces représentations
de l'Union des municipalités? Est-ce que vous prétendez que votre
définition est meilleure?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout au long de la loi, on fait la
distinction... Je comprends l'appréhension du monde municipal qui craint
que le mot "zone* ne soit assimilé à la question du
règlement de zonage. Chaque fois, dans la loi, qu'on souhaitait
l'assimiler, on l'a clairement identifié. Chaque fois qu'on a voulu que
le mot "zone* soit interprété au sens large, on ne l'a pas
identifié. Je pourrais vous donner un exemple. À titre d'exemple,
l'article 145.3 de la loi, au deuxième alinéa: l'identification
parmi les zones prévues par le règlement de zonage. On prend la
peine de l'interpréter. Si vous allez à d'autres articles,
là où on ne le spécifie pas, c'est une définition
générale. Là où on le spécifie, on prend la
peine de le spécifier.
M. Dufour: Je pense que je peux accepter cette
particularité. Mais la deuxième, par exemple, demande qu'ils se
rattachent à la catégorie de constructions où, eux, Us
assimilent ça aux usages permis. Je pense qu'ils ont plus raison pour
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous êtes à quel
alinéa, le deuxième?
M. Dufour: L'article 145.16 toujours. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: On parie de zone ou catégorie de constructions.
Catégorie de constructions, on sait. Comme il y en a, II peut aussi y
avoir des usages parmi ça. Une meilleure appréciation serait plus
claire.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'ap- préhension est
possiblement justifiée, sauf qu'on n'a pas voulu limiter la
discrétion du conseil municipal quant à des catégories de
constructions strictement sur le plan de l'usage résidentiel, industriel
et commercial. On a voulu donner le maximum de latitude et de discrétion
au conseil municipal. De plus, s'il avait fallu l'indiquer ou si nous avions
cédé à la tentation de l'indiquer, on aurait des
difficultés dans l'application d'autres lois. On peut parler de
l'article 555, paragraphe 5g du Code municipal, même article paragraphe
8c, de l'article 253.13, deuxième alinéa, de la Loi sur la
fiscalité municipale, etc., et on se serait créé plus de
problèmes qu'on n'en aurait solutionné. Entre deux maux, on
choisit le moindre. Mais il n'y a rien qui défende au conseil de le
faire par usage. Au contraire, s'il souhaite le faire, il a toute la latitude
pour le faire.
M. Dufour: Mais, si on avait mis une virgule en disant: les
catégories de constructions, les usages permis, cela n'aurait pas
donné une extension par rapport à ça? Est-ce qu'on
n'aurait pas pu faire une nomenclature? Ce n'est pas obligatoire que tout soit
dedans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais si le règlement
doit indiquer "toute zone ou catégorie de constructions" et que le
conseil municipal spécifie les catégories de constructions,
suivant les usages, il est complètement dans son droit de le faire.
M. Dufour: Ou usages permis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais l'utilisation de l'expression
"catégorie de constructions" leur permet de le faire suivant
l'usage.
M. Dufour: Je ne suis pas un spécialiste
là-dedans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le conseil municipal peut indiquer
dans son règlement que la catégorie de constructions est
résidentielle, commerciale, industrielle. Donc, il le fait de
façon pratique en fonction de l'usage.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 145.16?
M. Dufour: Je reviendrais à l'article 145.15 pour un
complément de discussions. On parle de l'aménagement des terrains
et des travaux qui y sont reliés. Les travaux qui y sont reliés,
l'extension qu'on peut donner à ça peut aller loin. Les travaux
qui sont reliés à l'aménagement d'un terrain, ça
pourrait aller...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Travaux de drainage.
M. Dufour: ...à 1000 pieds de là. Cela veut dire
que, par ce règlement, la municipalité
pourrait faire la distribution des coûts des travaux d'une
façon différente. Il s'agirait que la municipalité
exige...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... que Untel soit forcé à le faire parce
que, pour l'aménagement des terrains, en tenant compte que la rue a un
mille de long et que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'exemple plus concret qu'on peut
vous donner, en tenant compte qu'il faut conserver sur le terrain les arbres
qui y sont ou un pourcentage d'entre eux... Donc, ça affecte les
coûts. La réponse est là, mais...
M. Dufour: Mais ça pourrait aussi être une exigence
de faire des travaux en fonction d'autres terrains situés dans le
même secteur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. L'aménagement des
terrains et les travaux qui sont reliés aux terrains.
M. Dufour: Oui, mais ta municipalité va dire... Est-ce que
c'est aussi clair que ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est parce que c'est toujours sur
le site.
M. Dufour: Oui, mais l'aménagement des terrains... Comme
la municipalité va avoir la possibilité de faire des
aménagements, de décréter comment doit se faire
l'aménagement des terrains, cet aménagement va être fait...
Je sais comment ça fonctionne. Ils vont prendre ça dans un plan
d'ensemble. La municipalité va être obligée de faire...
Elle va dire aux gens... Elle va le faire. Si elle ne le fait pas, elle va
dormir sur la "switch*. C'est certain que la municipalité va âtre
obligée de tenir compte d'un plan d'ensemble. Quand on fait un
lotissement, il y a un certain nombre de lots qui vont être
développés. Donc, la municipalité va être
obligée de tenir compte de l'ensemble du secteur. Elle va exiger des
aménagements. Elle pourrait en exiger un peu plus et ce coût va
être reporté à des individus plutôt qu'à
d'autres endroits. (18 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par principe
d'interprétation, il s'agit de travaux qui sont reliés aux
constructions ou aux terrains qui y sont assujettis, pour ne pas sortir de la
zone, si je puis utiliser l'expression.
M. Dufour: Je suis conscient de ça, à l'exception
que la municipalité pourrait exiger plus d'un individu et les travaux
qui y sont reliés peuvent être extensibles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous savez comment cela se
négocie. Si la municipalité exige plus, à un moment
donné, elle exige juste assez et, à un moment donné, elle
exige trop. Il n'y a personne qui est obligé de faire le
développement. Le "développeur" peut aller dans une
municipalité voisine qui exige moins.
M. Dufour: On appelle ça voter avec les pieds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Cela va pour l'article 145. 15. Ma restriction est
toujours mentale. Je n'ai pas assez de restriction pour dire que je vais voter
contre. Mentalement, par rapport à ce qui pourrait se passer sur le
terrain...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par rapport à ce qui peut
se passer sur le terrain, le conseil municipal a une latitude. Si vous me
demandez s'il y a des garanties qu'il n'y aura pas d'abus, ma réponse
est négative. Il peut y avoir des abus, mais il y a des règles de
marché qui s'occupent de ça. Cela ne se fait pas dans l'abstrait.
Cela se fait dans le concret.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 145. 15
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
l'article 145. 16. Est-ce que les discussions sont terminées?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 145. 16est adopté
J'appelle l'article 145. 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, permet à la municipalité de faire toutes les
distinctions appropriées dans son règlement. Ainsi, les
règles qu'elle édicté pourront varier selon les zones, les
catégories de constructions, de terrains, de travaux ou toute
combinaison de zones et de catégories. Cet article est nécessaire
car, en son absence, le principe voulant qu'un règlement ne puisse faire
de distinction s'appliquerait.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 145. 17est adopté.
J'appelle l'article 145. 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article permet au conseil de
décider, cas par cas, de soumettre les plans produits par un promoteur
à la consultation publique des citoyens. Ceux-ci pourront alors exprimer
leur opinion sur le projet, eu égard aux objectifs inscrits dans le
règlement.
M. Dufour: Est-ce que c'est une deuxième consultation
qu'on propose, si la première...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est une deuxième
consultation qui est sur le projet comme tel. L'autre, c'était sur le
règlement en général.
M. Dufour: Est-ce que les représentations qui vous ont
été faites ne sont pas de nature à vous faire changer
d'idée? Je parle de l'article 123 où il y a déjà
une consultation publique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le règlement.
M. Dufour: Sur le règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, c'est sur le projet. On
fonctionne de plus en plus par projet. Il y a eu une évolution chez les
constructeurs et les "développeurs". C'est facultatif. Je voudrais
attirer votre attention sur le fait que le conseil peut décréter.
Il n'y a pas d'obligation.
M. Dufour: La résolution approuvant les plans doit
être motivée. J'imagine que la personne...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je suis rendu ailleurs.
M. Dufour: L'article 145. 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Dufour: Cela va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est parce que l'article 145. 18
est adopté?
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 145. 18
est adopté?
M. Dufour: Non, c'est l'article 145. 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse de ma lenteur.
M. Dufour: Attendez un peu. Non, c'est correct. Cela va trop
vite. Je pensais qu'ils étaient ensemble. Je les avais pris ensemble.
L'article 145. 18, les représentations qui vous ont été
faites...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le conseil peut
décréter. Il conserve la latitude de le faire et de plus en plus
les promoteurs procèdent par projet. Que ce soit soumis à la
consultation publique, ce n'est pas...
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): L'article 145. 18
étant adopté, j'appelle l'article 145. 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article prévoit que le
conseil se prononce sur les plans présentés par un promoteur.
Après avoir consulté le comité consultatif d'urbanisme et,
le cas échéant, les citoyens, si ces plans sont conformes au
règlement, c'est-à-dire, notamment, s'ils révèlent
que les objectifs fixés par le règlement seront atteints par le
projet immobilier, le conseil doit les approuver. Dans le cas contraire, il
doit motiver son refus d'approbation.
M. Dufour: Le fait que le conseil doive approuver ou passer une
résolution désapprouvant les plans, cela doit être
motivé. Donc, le conseil doit donner un certain nombre de
critères sur lesquels il a...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Basé sa
décision.
M. Dufour:... basé sa décision. C'est nouveau,
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est nouveau, c'est à
la demande, que je qualifierais de "formelle", du comité de
législation, de façon qu'un citoyen qui se retrouve dans une
position où il pense devoir contester la décision du conseil
puisse s'appuyer ou puisse appuyer sa contestation sur des
éléments identifiés. Le fait que la décision du
conseil soit motivée lui donne cette ouverture. C'est pour accorder une
plus grande justice aux justiciables. On ne peut pas être contre
ça.
M. Dufour: Mais dans une résolution où l'on donne
les motifs pour lesquels on s'oppose, c'est évident que si la personne
se plaint elle ira devant la cour et ça va se limiter aux motifs de
désapprobation explicités dans la résolution.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais si la résolution
spécifie que nous désapprouvons...
M. Dufour: Non, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... adopté à
l'unanimité.
M. Dufour: Cela va, mais c'est rare - en tout cas, c'est rare, si
c'est nouveau - qu'un conseil donne tous les motifs dans une
résolution.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est vrai.
M. Dufour: Cela me semble nouveau. Le conseil, normalement, n'est
pas obligé de donner tous les motifs pour lesquels il s'oppose à
quelque chose. Si vous le faites, vous élargissez le pouvoir du citoyen
et vous restreignez le pouvoir de la municipalité, dans le sens
qu'elle
ne peut pas jouer indéfiniment. Il y a des cours qui acceptent
qu'on puisse amener des éléments de preuve ou des
éléments d'argumentation en dehors de la première
instance. Par exemple, vous êtes condamné pour telle chose, vous
pourriez amener d'autres éléments qui pourraient... Prenons le
tribunal d'arbitrage, par exemple. En règle générale et
maintes fois, admettons qu'un exmployé se plaigne et fasse un grief. Le
Juge ne pourrait pas amener des éléments différents de ce
qui existe, de ce qui a été mis en preuve. On ne peut pas
rajouter à ça. Je veux dire: Moi, j'ai découvert
qu'après t'avoir donné telle punition tu avais fait autre chose.
La sentence est donnée en fonction des éléments qui sont
entendus. Là, ça me semble un peu ça aussi, vous
restreignez le pouvoir de la municipalité. Supposons que la
municipalité ne donne pas tous les éléments, elle pourrait
se faire organiser quelque part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais quand on lit l'article:
"... à la suite de la consultation du comité consultatif
d'urbanisme et, le cas échéant, de celle
décrétée en vertu de l'article 145. 18..., le conseil de
la municipalité approuve les plans s'ils sont conformes au
règlement. ' Donc, l'approbation n'est pas d'une totale
discrétion: la seule façon qu'il peut les approuver, c'est s'ils
sont conformes aux règlements - cela ne cause pas de problèmes -
il les désapprouve dans le cas contraire. Donc, il faut qu'il indique
dans son appréciation pourquoi ce n'est pas conforme aux
règlements. Je pense que tout conseil qui se conduit en bon père
de famille - pour utiliser une vieille expression sexiste encore contenue dans
le Code civil...
M. Dufour: Les maires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):.. n'aura pas d'objection
à...
M. Dufour: Quand ce sont des mères qui sont à la
tête des municipalités, on pourrait dire en "mère de
famille".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En mère de famille.
C'était leur fête, d'ailleurs, dimanche passé.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut qu'il indique en quoi ils
ne sont pas conformes. C'est normal.
M. Dufour: Ce que je prétends - et c'était
l'argumentation que je donnais - c'est que vous ouvrez une porte à la
contestation et cette dernière, vous la restreignez pour un, tandis que
vous l'ouvrez pour un autre. Je pense que c'est cela qui est un peu...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On la précise.
M. Dufour: La précise...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y souvent des frustrations de
la part des citoyens parce qu'ils ignorent le motif. À partir du moment
où la municipalité approuve les plans, c'est parce qu'ils sont
conformes au règlement, il n'y a pas de problèmes. Si elle les
désapprouve, elle doit indiquer à quel règlement ils ne
sont pas conformes, ce n'est pas une grosse exigence. C'est d'exprimer ce sur
quoi nous avons réfléchi.
La décision de la municipalité, dans ce cas, n'est pas de
nature politique, c'est une décision qui est un peu de nature quasi
judiciaire. Elle décide si c'est conforme au règlement ou si
ça ne l'est pas et, lorsqu'elle rend cette décision, le conseil
municipal ne prend pas une décision de nature politique, elle est quasi
judiciaire. Les décisions quasi judiciaires, tous ceux qui les prennent
doivent les motiver quelle que soit la fonction qu'ils occupent dans la
société.
M. Dufour: Tout à l'heure, j'écoutais votre
argumentation à l'article 145. 19, au sujet duquel vous dites:
"conformes au règlement, on les approuve, ou on les désapprouve
dans le cas contraire'. Ce que vous dites est clair, c'est une question de
règlement. Ce n'est pas aussi clair parce que le comité de
législation exige que vous introduisiez que ta résolution
désapprouvant les plans soit motivée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À cause de l'exercice de la
fonction quasi judiciaire par le conseil municipal, ce qui...
M. Dufour: Mais ça voudrait dire que ce n'est pas aussi
clair que cela. Un conseil pourrait bien dire que ce n'est pas clair. On
désapprouve pour d'autres raisons.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'ils désapprouvent pour
des raisons autres que la conformité au règlement, ils vont se
faire casser leur décision.
M. Dufour: C'est pour ça que le comité de
législation l'exige.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Ce n'est pas si facile que ça. Tout ce qui est
clair, il faut s'en méfier, parce qu'il n'y aurait pas de travail pour
les avocats si tout était clair comme ça et que tout le monde
l'acceptait. Mais non. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit de mettre en
présence deux avocats pour s'assurer que la clarté contient un
certain degré
d'opacité.
M. Dufour: Oui, mais, même quand c'est clair, c'est certain
qu'il y a des gens qui s'efforceront de le rendre moins clair.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a suivi votre dernière
campagne électorale...
M. Dufour: C'est le comité de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... notre programme était
clair et vous avez tenté de...
M. Dufour: Quel programme? Ha, ha, ha! On parle de quoi? Ha, ha,
ha!
La Président (M. Saint-Roch): Ha, ha, ha! Est-ce que
l'article 145. 19 est adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 145. 20.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article permet au conseil
d'exiger, M. le Président, comme condition supplémentaire pour
l'approbation des plans, cas par cas, que le promoteur prenne à sa
charge le coût de certains éléments des plans, qu'il
réalise son projet dans un délai fixé ou qu'il fournisse
des garanties financières. Un article similaire existe
déjà en matière de plans d'aménagement d'ensemble.
Il permet de s'assurer du respect des plans approuvés.
Je suis certain que, pour cela, vous allez donner votre aval rapidement.
Il s'agit de s'assurer que les choses se fassent tel que prévu. Vous
avez toujours eu tendance à exiger du gouvernement que, dans sa
législation ou sa réglementation...
M. Dufour: Vous êtes en train de me culpabiliser pour que
je ne pose plus de questions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Ha, ha, ha! Je suis en
train de répéter des choses que vous nous avez déjà
dites.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Dufour: Les équipements, ou des équipements,
qu'est-ce que cela veut dire dans votre esprit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le coût de certains
éléments...
M. Dufour: Le coût de certains éléments,
ça, je comprends ce que c'est, notamment celui des infrastructures ou
"des équipements". Est-ce que cela englobe plus que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un exemple, chaînes de
trottoir, assainissement ou embranchement.
M. Dufour: Mais c'est de l'infrastructure?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, on peut l'appeler
infrastructure si vous voulez.
M. Dufour: Mais "équipements", c'est plus que
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chaînes de trottoir.
M. Dufour: C'est de l'infrastructure quand même, c'est de
la structure. En tout cas, c'est structurant. Le mot "équipements" comme
tel ne pourrait-il pas englober plus que cela? (18 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Question de vous éclairer
sur le sujet...
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lampadaires, clôtures.
M. Dufour: Oui, mais est-ce que c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Signalisation.
M. Dufour: Vous allez sur l'autre clôture... C'est pas mal
large. On parle toujours des infrastructures dans les municipalités.
Quand on dit qu'on fait payer le coût des infrastructures, cela comprend
quoi? Les administrateurs municipaux sont familiers avec ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va même jusque dans les
plans, on ne va pas juste sur le terrain, on va dans la création.
M. Dufour: Auparavant, quand on parlait de faire payer les
infrastructures, cela comprenait l'acqueduc, les égouts, on allait plus
loin que ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les trottoirs.
M. Dufour: Les trottoirs...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le chemin.
M. Dufour: La rue, le chemin, les lampadaires et même on
allait jusqu'à une partie du parc. C'était l'infrastructure.
L'équipement comme tel, est-ce que cela ne dépasse pas cette
notion? Là, il me semble que oui, parce que vous mentionnez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les clôtures.
M. Dufour: Les clôtures.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les bacs pour les déchets,
aujourd'hui, les balançoires dans les terrains de jeux, les glissoires
dans un terrain de jeux.
M. Dufour Je trouve qu'on n'a jamais été aussi loin
que ça, je pense, dans les coûts. Tout le monde en est conscient
autour de la table. C'est nouveau pour moi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela demeure une question de
compétitivité. La municipalité, le conseil peut exiger des
conditions. Premièrement, il n'est pas obligé d'exiger de
condition, sauf que dans certaines circonstances II peut exiger des
conditions...
M. Dufour: Bon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans l'approbation, sur la
question des coûts, dans les délais, il peut même exiger des
garanties financières de la réalisation du projet.
M. Dufour: II faut être conscients aussi que la
municipalité n'est pas obligée d'y recourir, mais il faut
être conscients que si on le fait il faut nécessairement que
quelqu'un y recoure, sans ça, on fait de la législation pour des
gens qui n'existent pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des cas où des
municipalités ont des secteurs à développer. Je vais vous
donner des exemples: en bordure d'un lac, terrain très convoité,
etc. Les municipalités font des appels de propositions et peuvent se
montrer très exigeantes parce qu'il y a beaucoup de promoteurs qui sont
intéressés à développer. Dans d'autres cas, si ce
terrain est proche d'une zone inondable, sans aucun point de vue, si vous
mettez ce type d'exigences, vous allez attendre les appels de propositions.
Vous allez tranquillement soustraire des exigences.
M. Dufour: Je pense que j'avais bien vu que le mot
"équipements"...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'attirerai votre attention sur le
fait, puisque vous insistez sur le mot "équipements", que l'expression
apparaît déjà à l'article 145. 13. 'Le conseil d'une
municipalité peut exiger, comme condition d'approbation d'un plan
d'aménagement d'ensemble, que les propriétaires des immeubles
situés dans la zone visée par le plan prennent à leur
charge le coût de certains éléments du plan, notamment -
écoutez bien ça - des Infrastructures et des équipments. "
Donc, il s'agit d'une notion bien connue par tous les experts du domaine.
M. Dufour: Je ne suis pas un expert.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi non plus.
M. Dufour: L'article 145. 13?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: II ne faut pas avoir ta prétention non plus que
tout ce qui est écrit dans les lois... Quelqu'un ne trouvera pas quelque
chose, quelque part, à un moment donné... Il peut arriver que,
dans un premier temps, cela ne frappe pas. Puis, avec le temps, on l'examine un
peu plus, étant donné que ce sont seulement des petits articles
qu'on introduit, cela nous permet de voir un peu plus en détail. Je
comprends que la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme est une grosse
loi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le mot "équipements" est
là depuis deux ans. Il n'a pas posé de problèmes pratiques
au moment où nous nous parlons.
M. Dufour: II ne faut pas désespérer, M. le
ministre. Cela peut venir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On verra.
M. Dufour: C'est très large comme coûts. Même
si elle a été adoptée avant... Je pense qu'il n'est jamais
trop tard pour se rendre compte des éléments qui sont
rajoutés...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si cela posait des
problèmes, je serais le premier à reconsidérer la
chose.
M. Dufour: Parce que le mot "équipements" n'est pas
tellement balisé, on pourrait avoir des gens qui se paient une traite,
comme on dit. Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait s'équiper en
balises.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 145. 20
est adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'ensemble de
l'article 9 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant le
nouvel article 9. 1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, ce nouvel
article que vous appelez fait en sorte que ce ne soit pas nécessairement
le maire suppléant - et je sais que le député de
Jonquière va suivre ça très attentivement - qui remplace
le maire au conseil de la municipalité régionale de comté
en cas d'absence, d'incapacité ou de refus d'agir de celui-ci ou en cas
de vacance de son poste. Désormais, le conseil de la municipalité
locale pourra désigner un de ses membres comme substitut du maire, dans
ces circonstances. Un tel substitut pourra développer une meilleure
connaissance des dossiers régionaux que le maire suppléant. En
effet, les municipalités ont développé l'habitude de
changer de maire suppléant tous les trois ou quatre mois tandis qu'elles
pourraient désigner le substitut du maire à la MRC pour une plus
longue période. Merci de votre approbation.
M. Dufour: II n'y a pas de problème parce que,
effectivement, les municipalités ont été obligées
de changer de maire suppléant à tous les quatre mois. Elles
peuvent le garder mais elles doivent le reconfirmer. C'est la loi qui dit
ça.
Le Président (M. Saint-Roch): Est-ce que l'article 9. 1
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Saint-Roch): J'appelle maintenant
l'article 10.
Rémunération et allocation de
dépenses aux membres du conseil des MRC
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article modernise les dispositions de la Loi modifiant la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qui sont relatives à la
rémunération des membres du conseil des municipalités
régionales de comté, à leur allocation de dépenses
et au remboursement à la pièce de leurs dépenses. Cette
modernisation fait suite à la réforme apportée en cette
matière au palier local par la Loi sur le traitement des élus
municipaux, ci-après appelée la loi 24, entrée en vigueur
le 17 juin 1988. Ainsi, les élus municipaux seront soumis à des
règles similaires et cohérentes tant au niveau local qu'au niveau
régional.
L'explication des nouveaux articles de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme édictés par l'article 8 du présent projet
de loi sera sommaire dans le cas de ceux qui sont modelés sur la loi 24.
L'article 204 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme proposé
donne à la municipalité régionale de comté le
pouvoir d'adopter un règlement sur la rémunération des
membres de son conseil. Il est modelé sur l'article 2 de la loi 24. La
seule différence fondamentale est qu'il n'y a pas de proportion à
respecter entre la rémunération du préfet et celle des
autres membres du conseil. Il n'y a jamais eu de telle règle au palier
régional et il serait inapproprié d'en instaurer une.
M. Dufour: Juste pour réagir à ce que vous disiez,
à savoir qu'il n'y a jamais eu de règle, bien oui, il y en a eu
une. Ce n'est pas par loi ou règlement, mais le préfet
était rémunéré de façon plus
élevée par rapport aux autres membres du conseil.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce qu'on dit. La seule
différence fondamentale est qu'il n'y a pas de proportion à
respecter entre la rémunération du préfet et celle des
autres membres du conseil. On indique cette différence.
M. Dufour: Elle y était, à ce moment-là.
Une voix: Oui, mais avec proportion établie.
M. Dufour: Bien oui, il y avait une proportion. Donc, il y avait
une règle avant. En tout cas, on ne fera pas de bataille
là-dessus. On va plutôt regarder les articles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit de moderniser quelque
chose. On ne peut être contre la modernisation.
M. Dufour: Mais c'est un changement tout de même majeur.
Actuellement, par le règlement actuel, l'article 204, ça veut
dire que la municipalité régionale de comté ne pouvait pas
fixer de rémunération à ses membres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On dira que le pouvoir habilitant
n'était pas aussi clair, s'il existait, que celui que vous retrouvez
maintenant.
M. Dufour: La question de fixer la rémunération de
ses membres, qu'est-ce qui vous amène à ça? Est-ce que
c'est parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les élus locaux sont sujets
a deux régimes de rémunération différents depuis
l'adoption, le 17 juin 1988, de la loi 24. C'est pour que la personne s'y
retrouve plus aisément, se comprenne plus facilement. Il s'agit à
la fois de simplifier et de moderniser sur le plan de l'aménagement et
de l'urbanisme, au même titre qu'on l'a fait quant à la
rémunération des élus locaux. C'est pour que la
règle du jeu soit connue, applicable. Je vous dirai que c'est à
la demande du monde municipal.
M. Dufour: J'en suis convaincu. Il faut le prendre globalement
parce que, si je prends le deuxième alinéa - et je vais aller
tout de suite au troisième - les fonctions particulières pouvant
donner lieu à une rémunération additionnelle
du consel. C'est quoi, le président du conseil? Est-ce une
nouvelle notion? Moi, jusqu'à maintenant... Là, on va donner des
titres pour pouvoir les payer. Règle générale, que Je
sache, les MRC fonctionnent avec un préfet, un préfet
suppléant et un comité exécutif. Un président du
conseil, ça me semble être une copie conforme de ce qui se passe
dans les grandes municipalités comme Québec et Montréal.
C'est vrai que ce sont de grandes municipalités mais pas tellement
nombreuses. Il va être difficile de justifier autant de jobs que
ça, d'après moi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison de l'indiquer, 1
ne s'agit pas de créer des postes pour créer des postes. Prenez
le cas où deux MRC s'entendraient pour former une régie de
disposition de déchets, de site d'enfouissement sanitaire ou
d'approvisionnement en eau. Il y aurait une régie. Donc, cela prendrait
un président, un vice-président, etc. C'est ce que ça
vise.
M. Dufour: On parle de municipalités régionales de
comté. Ce n'est pas sûr que les municipalités
régionales peuvent faire des régies.
Elles sont considérées comme des municipalités. Ce
n'est pas très courant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. On n'en a pas beaucoup, mais
c'est possible.
M. Dufour: Vous pourriez peut-être parler du
président du conseil, mais je ne sais pas de quel conseil. Moi, si je
reprends les mots le président du conseil*, cela me semble être
bien plus un président de conseil qui va siéger. Ce n'est pas
indiqué "président d'une régie". Le fait qu'on les nomme,
nommément, ça cause un petit problème, en tout cas, dans
la...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas d'objection
à...
M. Dufour:... rémunération du président du
conseil, celle du président. Je ne sais pas le président de quoi.
Si on parle du président du consel. c'est le président de quelque
chose. Celle du président, un président de quoi? Je ne le sais
pas non plus. Celle du vice-président, je ne sais pas trop. Mais celle
d'un membre du comité administratif...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais le président
intérimaire, vous allez le savoir une fois que vous saurez qui est
président.
M. Dufour Le fait de vouloir nommer ces Individus, ça me semble
compliqué, en tout cas. Vous me compliquez la vie. Cela pourrait donner
lieu à une invitation formelle à nommer des présidents,
etc. Par rapport à ça, je pourrais demain matin... Je lis bien,
là, je m'en tiens à ça. On dit: Un préfet,
préfet suppléant... Moi. j'ai deux, trois ou quatre personnes que
je voudrais voir payées en plus. Je vais nommer un président du
conseil. Je ne sais pas de quoi, mais I va être président du
conseil. L'autre président, tout court, de quoi? Je ne le sais pas trop.
Le vice-président, je ne sais pas de quoi. Je comprends, par exemple,
qu'i y en ait au comité administratif. Au comité administratif,
il en existe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'on a une explication,
M. le député. Je vais même prétendre vous
satisfaire, possiblement. On reprend l'article 204 ensemble, si vous
suivez.
M. Dufour: L'article 204, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Le consel de la
municipalité régionale de comté peut, par
règlement, fixer la rémunération de ses membres. " Il n'y
a pas de problème? (18 h 45)
M. Dufour: Pas de problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "La rémunération
peut comprendre, outre la rémunération de base, une
rémunération additionnelle pour toute fonction
particulière que précise le conseil parmi celles
énumérées au troisième alinéa - M. ne peut
pas créer n'importe quoi; II va falloir aller au troisième
alinéa - et qu'exerce un de ses membres au sein de la
municipalité régionale de comté ou au sein d'un organisme
mandataire de celle-ci, autre qu'un office municipal d'habitation, ou d'un
organisme supramunicipal qui ne versent pas de rémunération a
leurs membres. Le règlement peut prévoir à quelles
conditions un membre exerçant une telle fonction a droit à la
rémunération additionnelle. "
Les fonctions particulières auxquelles on se
référait au deuxième alinéa et que l'on retrouve au
troisième alinéa sont les suivantes: "Les fonctions
particulières pouvant donner lieu à une
rémunération additionnelle sont celle du préfet, celle du
préfet suppléant, celle du président du conseil, celle du
président.. ', mais pas dans n'importe quoi. Il faut retourner au
deuxième alinéa: "... au sein de la municipalité
régionale de comté ou au sein d'un organisme mandataire de
celle-ci, autre qu'un office municipal d'habitation, ou d'un organisme
supramunicipal qui ne versent pas de rémunération à leurs
membres. "
Si on les lit sans les interrelier, vous avez raison de nous Inviter
à mettre des balises. SI on lit l'ensemble de l'article, nous
répondons à votre invitation ipso facto.
M. Dufour: Les fonctions particulières pouvant donner lieu
à une rémunération additionnelle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Celle d'un délégué de
comté? Le délégué du comté, est-ce que c'est
la personne de l'endroit qui s'en vient à la MRC où elle est
déléguée? Qu'est-ce qui fait qu'elle soit
déléguée de comté? Comment va-t-on la traiter?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un vieux concept, à
ce qu'on me dit. Cela vient des anciens conseils de comté. Quand deux
anciens conseils de comté avaient à s'entendre sur un cours d'eau
ou quelque chose du genre, il y avait un délégué de
comté, un bureau de délégués. Cela ne vous rappelle
rien?
M. Dufour: Je me rappelle qu'il y en avait. Je n'ai jamais
été dans les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On retrouve la notion de
délégué de comté dans le Code municipal, section
III, articles 128 et suivants: "Les délégués de chaque
corporation de comté sont au nombre de trois. Ces
délégués exercent les pouvoirs et remplissent les devoirs
qui leur sont dévolus dans le présent code, conjointement avec
les délégués des autres corporations de comté
intéressées.* Et on peut continuer sur...
M. Dufour: Qu'est-ce qu'ils faisaient?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va continuer: 'Le préfet
est, à titre d'office, un des délégués du
comté. Les deux autres délégués sont nommés
par le conseil parmi ses membres à la session du mois de novembre. Ils
restent en fonction jusqu'à l'entrée en vigueur de leurs
successeurs même s'ils ont cessé de faire partie du conseil
à moins que, dans ce dernier cas, ils n'aient pas été
remplacés en vertu de l'article 130. Si l'un des
délégués meurt ou devient incapable de remplir ses devoirs
pendant deux mois consécutifs par absence, maladie ou autrement ou
refuse de remplir pendant la même période..., le conseil en nomme
un autre à sa place à la première session tenue
après un tel décès ou un délai de deux mois.'
M. Dufour: Je regardais leurs devoirs. Comment c'était
formé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Du bureau des
délégués.
M. Dufour: Ils faisaient quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les cours d'eau.
M. Dufour: C'était juste pour les cours d'eau?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ils faisaient de l'arbitrage.
Toute question contestée, décidée... Ah! 'Le bureau des
délégués est formé des
délégués de chacune des municipalités de
comté dont les habitants ou quelques-uns d'entre eux sont
intéressés dans un ouvrage ou un objet qui tombe sous la
juridiction des corporations de ces municipalités.' Ils pouvaient
à peu près tout faire.
M. Dufour: Les délégués, à ce moment,
ce seraient juste les gens du secteur des petites municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: ...et non pas des cités et villes, qui,
à un moment donné, exercent une fonction...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est resté là en
fonction du Code municipal et cela nous provient des anciens conseils de
comté.
M. Dufour: Ils pourraient avoir une rémunération
additionnelle. Ils en ont déjà une.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: C'est ça. Ils conservent leurs droits.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: On a mis tous les chapeaux là-dedans. Dans le
fond, on n'a pas éclairci tout ça. Il y a encore deux paliers
dans les MRC. Il y a des municipalités urbaines et des
municipalités rurales. Dans le fond, il y a un bout de chemin qui n'a
pas été fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire qu'on peut
prendre ça d'une autre façon: il y a un bout de chemin qui a
été fait.
M. Dufour: Oui, mais il y en a un... Vous êtes bien
bon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je ne voudrais pas perdre mon idée. Oisons
qu'il y a un bout de chemin qui a été fait, mais tout le chemin
n'a pas été fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Ils ont gardé certaines particularités
qui leur permettent d'avoir déjà certains petits avantages.
À un certain moment, il va falloir que ça se résorbe et
que ça finisse par une assemblée qui se tienne. Jusqu'à
maintenant, en tout cas, pour la plupart, il n'y a pas tellement de
problèmes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux garder du travail pour mon
successeur.
M. Dufour: Oui, c'est vrai. Vous avez bien raison.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'est pas pour tout faire dans
le même mandat.
M. Dufour: Je sais que parmi les municipalités
régionales de comté il y en a quelques-unes qui ont certaines
difficultés financières, certains problèmes. Actuellement,
les municipalités locales pourraient... Je comprends que, lorsqu'on
parle de municipalités régionales de comté, ça
répond à beaucoup plus de besoins pour les petites
municipalités que pour les grosses par rapport à des fonctions
additionnelles ou par rapport à des...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand vous pariez de
développement économique...
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... et de choses de ce genre, les
municipalités plus importantes à l'intérieur des MRC sont
plus intéressées. Si vous parlez de creusage de cours d'eau,
etc., les municipalités plus importantes, en termes de nombre, de
population, sont moins intéressées.
M. Dufour: C'est facile à savoir. Elles ne sont pas moins
intéressées, excepté que, même par le passé,
elles donnaient le travail au conseil de comté..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au conseil de comté.
M. Dufour:... parce que tout était payé. Mais,
quand il y a des travaux dans les cours d'eau, c'est nécessaire. Il faut
que ça se fasse. L'un ou l'autre, tout le monde est bien content quand
c'est passé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons qu'elles s'impliquent
moins.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chacune y va suivant son
intérêt.
M. Dufour: Mais l'ouverture qu'on fait actuellement... Est-ce que
vous avez des statistiques concernant les ouvertures dont les
municipalités ont pu profiter pour améliorer leur statut ou leur
état de rémunération? Dans les municipalités des
villes, je sais qu'il y en a beaucoup qui sont allées assez
correctement, je l'espère, mais elles sont allées assez
généreusement, dans certains cas. Je n'ai pas de restrictions par
rapport à ça. Cela s'est fait avec leurs municipalités et
elles sont redevables directement. Dans la municipalité régionale
de comté, c'est un pouvoir délégué. Les questions
que j'ai par rapport à ça, c'est: Est-ce qu'on n'ouvre pas... Si
on a une espèce de garantie morale que les municipalités locales,
quelle que soit leur grosseur, sont allées assez ouvertement dans les
rémunérations et qu'elles ont été capables de
s'ajuster, cela irait jusque-là, pour moi. C'est parce que... C'est mon
interrogation. En faisant ça, est-ce qu'on ne permet pas à des
élus de se donner des rémunérations qu'ils n'auraient pas
le courage de se donner autrement, même s'ils sont en droit de l'exiger
et même s'ils le méritaient? C'est un peu mon problème. Je
ne vous cache pas que j'ai vu dans des municipalités régionales
de comté où même, par exemple, Us ne se paient pas de
congrès à la municipalité. Vis-à-vis de leurs
contribuables, ils ne sortent pas. Ils s'en vont aux municipalités
régionales de comté et ils présentent leurs comptes aux
municipalités au début de l'année. Non, mais ce sont des
faits et je dis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce moment-là,
est-ce que la solution... Je n'interroge pas votre angle de
réflexion...
M. Dufour: Je ne le sais pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... mais, est-ce que, pour obtenir
des résultats, on n'est pas mieux de plafonner les maximums?
M. Dufour: Ils le sont déjà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils le sont déjà,
mais est-ce que le plafond est à la bonne hauteur? C'est peut-être
là qu'il faut regarder, si vous...
M. Dufour: Je ne le sais pas. On n'aura pas le temps d'adopter le
projet de loi aujourd'hui, bien sûr.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut le prendre.
M. Dufour: Mais je regarde ça globalement, comme
réflexion. J'ai vu des municipalités qui, vis-à-vis de
leurs contribuables, ne vont pas dans les congrès. Cela ne coûte
pas un cent. Ils font voter ça à la MRC et ils partent. Ils ont
le droit. Dans le fond, comment va-t-on faire pour faire évoluer le
monde et leur dire: Écoutez, les élus ne sont pas des Bonshommes
Sept Heures, ce ne sont pas des quêteux. Les municipalités ne sont
pas des Saint-Vincent-de-Paul. Ces gens ont des fonctions. Il faut les
valoriser. Il faut leur dire: Cela vaut tant. Ils ont le droit d'exiger. Cela
ne me scandalise pas. En tout cas, à venir jusqu'à maintenant, je
n'ai pas été trop scandalisé, même s'il y en a que
j'ai trouvé qui ont été vite et qui ont peut-être
exagéré, dans mon esprit, je n'aurais pas porté de
jugement sur la place publique parce que chacun vit avec ce qu'il croit...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II en est
redevable devant ses élus.
M. Dufour: Voilà! Je respecte ce côté comme
il faut. Tandis que là, cette ouverture qu'on fait, c'est la seule
interrogation que j'ai.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est légitime.
M. Dufour: Si j'avais cette garantie ou cette... Il y en a
peut-être que ça n'a pas de bon sens. C'est entendu que si vous me
parlez d'une très petite municipalité, c'est peut-être
difficile, même s'ils travaillent fort. Souvent, même si ce sont de
plus petites municipalités, ça ne veut pas dire qu'ils ne
travaillent pas fort.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas une grosse fonction
publique, habituellement, et ils font tout le travail de la fonction
publique.
M. Dufour: C'est ça. Ils font toutes les jobs, ils font
tout le travail: ils sont contremaîtres, ils sont directeurs des
travaux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Inspecteur municipal.
M. Dufour: C'est ça. Et ces gens ont du mérite.
J'en ai vu des cas, en tout cas, dont je pourrais souligner tout ce qu'ils ont
fait, puis ils se trouvaient... Il n'y avait pas de danger, Hs avaient 332 $
par année. J'ai dit. Pourquoi ne pas vous plaindre? Vous avez droit
à 1500 $, la loi vous le permet. On a dit: Mon greffier ne m'a jamais
dit ça. À part ça, la municipalité n'est pas pour
charger 1500 $... J'ai dit: Si cela avait été le greffier,
ça ferait longtemps qu'il aurait pris ses 1500 $. Je pense toujours
à un bon monsieur qui a été 30 à 40 ans maire de sa
municipalité. C'était assez impressionnant, il trouvait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même chose en
commission!
M. Dufour:... que c'était généreux. C'est un
élément, bien sûr... Bien oui, pourquoi pas. C'est un peu
ces interrogations que j'avais par rapport...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que, quel que soit le
niveau, c'est certain que si le contrôle est direct, par
l'électorat, ça vient plus rapidement comme réaction,
mais, s'il y a abus, même si le contrôle n'est pas direct,
ça finit par venir, les réactions.
M. Dufour: Je ne vous le cache pas, je n'ai pas fait de calcul,
vous avez beaucoup d'endroits où l'on pourrait faire des calculs. On
pourrait dire, par exemple, que l'administration, en règle
générale, représente tant dans un budget. Il pourrait y
avoir une masse de ce global qui pourrait être accordée, mais pour
ça, il faut faire un peu de calcul, ça pourrait être
ça, pour s'assurer vraiment qu'il y ait une proportion quelque part,
pour ne pas donner une ouverture plus grande que ce qu'on veut. Moi, je pense
que, oui, ils doivent être rémunérés justement,
pleinement, je n'en suis pas convaincu parce que, je le disais dans mon
discours d'hier, si vous ne faites pas, de temps en temps, du
bénévolat, je me demande ce qu'on fait. Toutes les personnes qui
sont en politique, en règle générale, il faut qu'elles
acceptent ça: une partie de leur temps n'est pas calculée et
elles ne doivent pas calculer, je pense que c'est un minimum. D'abord,
qu'est-ce qui les fait élire? De temps en temps et souvent, c'est leur
compétence mais, régulièrement et tout le temps, au moins
le bénévolat qu'elles ont fait quelque part. Si une personne n'a
jamais fait de bénévolat et n'a jamais levé le petit doigt
pour quelqu'un, je serais surpris qu'elle...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qu'elle réussisse à
se faire élire.
M. Dufour:... puisse se faire élire. On va dire: On ne
connaît pas cette personne. On ne vote pas pour des gens qu'on ne
connaît pas et, de ce côté-là, je pense que c'est
drôlement important. C'était un peu la question que je me posais.
Je ne sais pas si vous l'avez examinée sous cet angle, disons que c'est
la première question que je me suis posée par rapport à
cet article. J'avais souligné des points et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): pas de réponse
précise à apporter.
M. Dufour: Vous n'avez pas de réponse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, je dis qu'il n'y a pas
de réponse précise à apporter à une telle analyse.
Il est vrai que c'est différent lorsque vous procédez à la
rémunération des élus qui répondent directement
à l'électorat que lorsque vous le faites au niveau
supramunicipal. Il y a des exemples qui existent, les questions des
communautés urbaines, actuellement: elles fonctionnent avec des
rémunérations importantes et on n'est pas directement élus
par la population. Même, dans certains cas, ce sont des jeunes non
élus qui occupent des fonctions importantes au sein de ces organismes
sur le plan décisionnel.
M. Dufour: Mais la loi, par exemple, carrément et
nommément, il y a des lois spéciales...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui!
M. Dufour:... qui les régissent, ou il y a quelqu'un qui
aurait été redevable quelque part de cette décision. Quand
c'est le législateur de
l'Assemblée nationale qui décide, il est redevable
à la population. Si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais si on décide de faire
ça, on est redevables à la population...
M. Dufour: Aussi, mais, avant de le faire, j'imagine que, chaque
fois, il y a un questionnement qui est fait. Et, quand on parle des
communautés urbaines qui existent, la Communauté régionale
de l'Outaouais, ce sont des entités qui ont tout de même assez
de... Financièrement, ça ne veut pas dire qu'il y a beaucoup
d'argent qui circule. Ce n'est pas la masse qui est accordée pour
l'administration...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne veut pas dire que leurs
contribuables, sur une base individuelle, sont plus riches.
M. Dufour: Non, non, c'est pour ça que j'ai nuancé.
Seulement, les gens qui sont à l'intérieur, la proportion du
coût de l'administration par rapport au budget administré n'est
pas tellement élevée, c'est en ce sens. Par rapport à la
MRC - il y a des MRC qui n'ont pas beaucoup d'argent - si la masse...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'administration...
M. Dufour: Toujours la même question: Est-ce que du fait
qu'on se vote des montants on répartit - parce qu'il y a des
quotes-parts dans les MRC aussi - les coûts? Et ce ne sont pas les MRC
qui ont décidé ça. Cela prend au moins un
représentant par municipalité. C'était difficile de faire
autrement. Remarquez bien que c'est un minimum. Comme ce n'est pas une
représentation proportionnelle, chaque fois qu'il y a un coût
imposé quelque part, c'est le global qui paie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On retombe dans les statuts des
MRC, les règles de fonctionnement.
M. Dufour: Ces questions sont quand même là. J'ai
dit un jour que, si on ne fait pas attention, les MRC pourront... Il y a des
cheminements qui n'ont pas été faits. Vous avez dit qu'on en
avait fait beaucoup mais, dans ce qu'il reste à faire, il pourrait y
avoir des cheminements qui pourraient aller jusqu'à... Une MRC, un jour,
va décider qui va être maire d'une municipalité si les
pouvoirs continuent et si elle est bien gérée. Si elles sont
gérées dans ce sens-là, ça pourrait arriver. Parce
que, si vous passez la majorité des lois ou des règlements qui
peuvent affecter une municipalité et que la personne n'est pas d'accord,
vous décidez de passer le rang, le "bulldozer*, ce qui n'est pas
correct... Du maire, ils vont dire: Ce n'est pas un bon maire parce qu'il est
allé à la MRC et iI s'est fait organiser, dans ce cas-là.
Notre maire n'est pas bon, on va le remplacer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela se produit aussi avec le
gouvernement provincial. Il n'a rien obtenu du gouvernement provincial.
M. Dufour: C'est peut-être parce qu'on n'avait pas assez
demandé.
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 204?
M. Dufour: J'aimerais que ce soit une réflexion pour la
fin de semaine, d'une façon ou d'une autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais juste penser à
ça, en fin de semaine.
M. Dufour: C'est vrai. Je savais que vous alliez penser à
moi.
Le Président (M. Saint-Roch): M. le député
de Jonquière, vous me créez un dilemme, à ce moment-ci,
parce que le mandat que nous avions de l'Assemblée nationale
spécifiait pour une durée de deux heures. À moins d'un
consentement unanime des membres, je me dois de respecter notre mandat. Il y a
le député de Beauce-Nord qui voulait continuer jusqu'à 22
heures. M. le député de Beauce-Nord.
M. Audet...
Le Président (M. Saint-Roch): Y a-t-il consentement
à ce qu'on ajourne nos travaux?
M. Audet: Oui.
Le Président (M. Saint-Roch): Vu qu'il y a consentement,
la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 3)